ILLIMITÉ
As des as du Normandie- Niémen
Administrateur du Mémorial Normandie-Niémen.
Auteur de Ceux de Normandie-Niémen.
La coutume veut que le héros soit modeste. Nul mieux que Marcel Albert, l’as des as du Normandie-Niémen, pour confirmer cette vérité.
Celui que 23 victoires aériennes officielles ont immortalisé, celui qui était honoré de la grand-croix de la Légion d’honneur, celui qui fut admis à porter le titre de compagnon de la Libération, celui qui fut élevé à la dignité de Héros de l’Union soviétique, était un homme simple, réservé, timide même dès qu’il s’agissait de ses exploits, de d’une extraordinaire humilité.
Il n’aimait pas être qualifié de héros ; il s’en étonnait même et répondait que “ce qu’il avait fait était tout naturel et que s’il avait réussi, c’était plus par chance que par mérite person personnel !” Marcel Albert nous a quittés en 2010 ; il y a dix ans déjà… Ce triste anniversaire doit être célébré car l’homme a amplement droit à toute notre reconnaissance.
Revenons donc sur le parcours exceptionnel de ce titi parisien, successivement ouvrier métallurgiste chez Renault, as de l’aviation française et chef d’entreprise aux États-Unis.
Marcel Olivier Albert voit le jour le 25 novembre 1917, à l’hôpital de la Pitié, dans le 13e arrondissement de Paris. Son père, Louis Marcel Albert, est journalier, et sa mère est employée dans un bureau de tabac situé près de la gare Saint-Lazare. Le petit Marcel a une soeur, Marcelline, de trois ans son aînée.
En 1919, le père de Marcel ouvre un des premiers garages “Mercedes-Opel” de la capitale, rue Lemaignan, dans le 14e arrond is sement de Paris. Le petit Marcel y passe tout son temps libre, chouchouté par les mécaniciens. Marcel va vivre sept années de bonheur entouré de ses parents et de sa soeur Marcelline. Mais bientôt, l’air de Paris ne peut plus convenir au chef de famille qui est rattrapé par les séquelles de son gazage à l’ypérite durant la Première Guerre mondiale, accentuées par des problèmes pulmonaires liés à sa traversée à la nage du Rhin glacé, lors de son évasion d’un camp allemand de prisonniers de guerre.
En 1925, après avoir vendu le garage automobile paternel, la famille Albert vient s’installer à Paray-Vieille-Poste, dans une ferme située tout près du terrain d’aviation d’Orly. Louis Marcel Albert devient exploitant agricole, se spécialisant surtout dans l’élevage des cochons et quelques moutons. La vie change pour le jeune Marcel. C’est la rudesse de la campagne, il n’y a pas tout le confort, l’eau courante arrivera deux ans après l’installation de la famille à la ferme.
Fasciné par les moteurs d’avion
Le jeune Marcel est rapidement attiré par le ronronnement des moteurs des avions de l’aérodrome jouxtant la ferme familiale. Ce qui le passionne plus particulièrement c’est la mécanique. Fasciné par les moteurs, il passe de nombreuses heures auprès des mécaniciens du camp d’aviation d’Orly qui l’accueillent parmi eux. Toute sa vie durant, Marcel Albert sera plus à l’aise au milieu des ouvriers et des sous-officiers mécaniciens que parmi les officiers supérieurs. De même, il détestera toujours les mondanités. Un jour de l’été 1929, un mécanicien l’autorise
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