L’immense hangar, bardé de caméras et de capteurs, est grand ouvert sur le parking attenant. Un coureur capable de terminer un marathon en moins de trois heures – quand le temps moyen se situe autour de quatre heures et trente minutes – enchaîne les allersretours, pendant qu’un ingénieur observe la séance en récoltant des données. Au sol, une plaque en fer mesure l’impact du sportif lorsqu’il marche dessus. L’objectif du jour: tester des chaussures de running de différentes marques et noter, à l’aide d’un questionnaire précis, les sensations du participant. Dans la salle contiguë, une dizaine de petits scanners fixés sur des pieds de tailles variables sont disposés en cercle. En moins de deux minutes, ce concentré de technologie permet de reproduire en 3D, sur un écran d’ordinateur, la morphologie d’un athlète se tenant au centre, pour déterminer quel sera le produit le plus adapté à son corps.
Quelques mètres plus loin, on pénètre dans un laboratoire muni de quatre « chambres thermiques », dans lesquelles des scientifiques évaluent la résistance des vêtements à des températures extrêmes, allant de 40 à + 45 °C. A l’intérieur de l’une d’elles, un mannequin en mouvement, qui peut produire de la transpiration et de la chaleur à travers 168 pores, est vêtu d’une doudoune, tandis qu’une machine simule des bourrasques et du froid. Ces expériences sont menées quasi quotidiennement par une équipe d’une cinquantaine d’ingénieurs au sein du Sportslab de Decathlon. Le laboratoire d’analyse du corps humain est niché depuis 2021 au B’Twin Village, un gigantesque complexe de 85 000 mètres