Oeuvres complètes de lord Byron. Tome 04 comprenant ses mémoires publiés par Thomas Moore
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Oeuvres complètes de lord Byron. Tome 04 comprenant ses mémoires publiés par Thomas Moore - Paulin Paris
The Project Gutenberg EBook of Oeuvres complètes de lord Byron. Volume 4., by
George Gordon Byron
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re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included
with this eBook or online at www.gutenberg.org
Title: Oeuvres complètes de lord Byron. Volume 4.
comprenant ses mémoires publiés par Thomas Moore
Author: George Gordon Byron
Annotator: Thomas Moore
Translator: Paulin
Release Date: February 14, 2009 [EBook #28081]
Language: French
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK OEUVRES DE LORD BYRON ***
Produced by Mireille Harmelin, Rénald Lévesque and the
Online Distributed Proofreaders Europe at
http://dp.rastko.net. This file was produced from images
generously made available by the Bibliothèque nationale
de France (BnF/Gallica)
Monsieur Laby de St-Aumont
Mazous-Laguian.
____________________________
IMPRIMERIE DE DONDEY-DUPRÉ,
Rue St.-Louis, n° 46, au Marais.
ŒUVRES COMPLÈTES
DE
LORD BYRON,
AVEC NOTES ET COMMENTAIRES,
COMPRENANT
SES MÉMOIRES PUBLIÉS PAR THOMAS MOORE,
ET ORNÉES D'UN BEAU PORTRAIT DE L'AUTEUR.
Traduction Nouvelle
PAR M. PAULIN PARIS,
DE LA BIBLIOTHÈQUE DU ROI.
TOME QUATRIÈME.
Paris.
DONDEY-DUPRÉ PÈRE ET FILS, IMPR.-LIBR., ÉDITEURS,
RUE SAINT-LOUIS, N° 46,
ET RUE RICHELIEU, N° 47 bis.
1830.
HEURES DE LOISIR,
POÈMES COMPOSÉS OU TRADUITS
PAR LORD BYRON, MINEUR.
Μήτ᾿ ἄρ µε µάλ᾿ αἴνεε, µήτε τι νείκει.
(Hom. Il. κ, 249.)
He whistled as he went for want of thought.
(Dryden)
Il sifflait, en marchant, à défaut de pensées.
AU TRÈS-HONORABL
FRÉDÉRIC, COMTE DE CARLISLE,
CHEVALIER DE LA JARRETIÈRE, ETC., ETC.
SON PUPILLE RECONNAISSANT ET PARENT AFFECTIONNÉ,
L'AUTEUR.
HEURES DE LOISIR.
I.
DÉPART DE NEWSTEAD-ABBEY (1803).
Why dost thou build the hall? son of the
winged days! Thou lookest from thy tower
to-day; yet a few years, and the blast of the
desert comes; it howls in thy empty court.
(Ossian.)
Pourquoi bâtis-tu ce palais? fils du tems à
l'aile rapide! Aujourd'hui tu regardes du haut
de ta tour: quelques années encore, et le vent
du désert arrive; il murmure dans ta cour solitaire.
1. A travers tes créneaux, Newstead, frémit le sourd murmure des vents: ô demeure de mes pères, ton heure est venue; dans ton jardin jadis riant, la ciguë et le chardon ont étouffé la rose qui en ornait les allées.
2. De ces barons couverts de maille, qui, fiers et belliqueux, conduisaient leurs vassaux des confins de l'Europe aux plaines de la Palestine, que reste-t-il aujourd'hui? un bouclier, un écusson, qui retentissent à chaque souffle des airs: voilà l'unique et triste vestige de leur grandeur!
3. Le vieux Robert n'accompagne plus des sons de sa harpe ces vers qui allument dans les cœurs l'amour de la guerre et des lauriers: près des tours d'Ascalon, John de Horistan ¹ sommeille, la mort a paralysé la main de son ménestrel.
Note 1: (retour) Le château d'Horistan, dans le Derbyshire, est une ancienne habitation de la famille Byron.
4. Paul et Hubert dorment dans la vallée de Crécy: ils succombèrent pour la cause d'Édouard et de l'Angleterre. O mes pères! les larmes de votre patrie vous récompensent. Quel fut votre courage! quelle mort fut la vôtre! nos annales peuvent encore le dire.
5. A Marston Moor ², quatre frères, réunis à Rupert ³ pour combattre les traîtres, enrichirent de leur sang le sombre champ de bataille: ils défendaient les droits du monarque; c'était encore défendre la patrie: la mort vint mettre le sceau à leur royalisme fidèle.
Note 2: (retour) Bataille de Marston Moor, où les partisans de Charles Ier furent défaits.
Note 3: (retour) Fils de l'électeur Palatin et parent de Charles Ier. Il commanda ensuite l'armée navale sous le règne de Charles II.
6. Ombres des héros, salut! Votre descendant vous dit adieu, en quittant le séjour de ses ancêtres. Sous un ciel étranger ou dans sa patrie, votre souvenir lui inspirera une nouvelle ardeur; il ne songera qu'à la gloire et à vous.
7. Une larme obscurcit ses yeux à l'heure de cette triste séparation; mais c'est la nature, non la crainte, qui excite ses regrets: il va bien loin, animé de la même émulation; jamais il n'oubliera la renommée de ses pères.
8. Cette renommée, ce souvenir, voilà ce qu'il chérira toujours; il fait vœu de ne jamais ternir l'éclat de votre nom; il vivra comme vous, ou comme vous il périra; après sa mort, puisse-t-il mêler sa cendre à la vôtre!
II.
ÉPITAPHE D'UN AMI (1803).
Ἀστὴρ πρὶν µὲν ἔλκµπες ἐνὶ ζώοισιν ἑῷος.
(Laertius.)
Oh! mon ami, toi que toujours j'aimerai, que je regretterai toujours, combien d'inutiles larmes ont baigné ton cercueil honoré! Combien de sanglots ont répondu à ton dernier soupir, quand tu te débattais dans les angoisses de l'agonie! Si les larmes pouvaient arrêter la mort dans sa course, les soupirs s'opposer à l'invincible force de son dard tyrannique, la jeunesse et la vertu réclamer quelques instans de délai, la beauté charmer le spectre et le distraire de sa proie, ah! tu vivrais encore pour réjouir mes yeux désolés, pour faire la gloire de ton camarade et les délices de ton ami. Si pourtant l'esprit aimable qui t'animait plane autour du lieu où ton corps maintenant se résout en poussière, ici tu liras le deuil imprimé dans mon cœur, deuil trop profond pour être confié à l'art du sculpteur. Nul marbre n'indique la couche de ton humble sommeil, mais on y voit des statues vivantes fondre en pleurs; le simulacre de l'affliction ne s'incline pas sur ta tombe, mais l'affliction elle-même déplore l'arrêt qui condamna ton jeune âge. Hélas! quoique ton père pleure le coup qui frappe ainsi sa race, la douleur paternelle ne peut égaler la mienne! Nul, aussi bien que toi, n'adoucira sa dernière heure; toutefois, d'autres enfans calmeront alors son angoisse. Mais auprès de moi, qui te remplacera? ton image que ne saurait effacer une amitié nouvelle? non jamais! Les larmes d'un père cesseront de couler, le tems apaisera les regrets d'un frère enfant: à tous, hormis un seul, la consolation est connue, tandis que l'amitié gémit dans la solitude.
III.
FRAGMENT (1803)
Quand la voix de mes pères appellera dans leur aérien séjour mon ame joyeuse de leur choix, quand mon ombre voltigera au gré de la brise; ou que, visible à peine au milieu du brouillard, elle descendra le flanc de la montagne, oh! puisse cette ombre ne voir aucune urne sculptée qui marque la place où la terre retourne à la terre, aucune pierre funéraire qui soit encombrée de louanges! Que mon nom seul soit mon épitaphe! Si ce nom n'entoure point mon argile d'une auréole de gloire, oh! nul autre honneur n'est dû à ma vie. Ce nom, ce nom seul, distinguera ma place, immortalisée par lui, ou avec lui à jamais oubliée.
IV.
LES LARMES (1806).
O lacrymarum fons, tenero sacros
Ducentium ortus ex animo; quater
Félix! in imo qui scatentem
Pectore te, pia Nympha, sensit.
(Gray.)
1. Lorsque l'amitié ou l'amour éveille notre sympathie, lorsque la vérité devrait paraître dans le regard, ces lèvres qui s'entr'ouvent ou sourient, peuvent être trompeuses; mais la preuve, fidèle de notre émotion est une larme.
2. Trop souvent un sourire n'est qu'un piége de l'hypocrite pour masquer la haine ou la crainte: donnez-moi le doux soupir, tandis que l'œil, miroir de l'ame, est terni un instant par une larme.
3. La tendre charité, en embrasant l'ame de ses ardeurs, la purifie ici-bas de toute souillure de barbarie: la compassion inondera le cœur où cette vertu est sentie, et répandra sur les yeux une bien douce rosée, une larme.
4. L'homme condamné à mettre à la voile, au premier souffle d'un vent favorable, pour traverser les flots de l'Atlantique, se penche sur l'abîme qui, bientôt peut-être, deviendra son tombeau, et les flammes de son regard ne brillent plus qu'à travers une larme.
5. Le soldat brave la mort, pour une couronne imaginaire, dans la romantique carrière de la gloire; mais il relève l'ennemi une fois terrassé, et arrose chaque blessure d'une larme.
6. Retourne-t-il, enflé d'orgueil, auprès de sa fiancée, après avoir renoncé au glaive rougi de sang humain? toutes ses peines sont récompensées, lorsque, embrassant la jeune fille, il baise sur sa paupière une larme.
7. Heureux théâtre de ma jeunesse, séjour de l'amitié et de la franchise; où l'amour faisait fuir mes rapides années, je te quittai à regret, l'ame en deuil; je me tournai pour te voir une dernière fois: mais le clocher m'apparut à peine à travers une larme.
8. Je ne puis plus adresser mes sermens à ma Marie, ma Marie jadis si chère! mais je me rappelle l'heure où, sous l'ombrage de son berceau favori, elle récompensait mes sermens avec une larme.
9. Possédée par un autre, puisse-t-elle vivre toujours heureuse! Mon cœur doit toujours révérer son nom: en soupirant, je me résigne à perdre ce que je crus autrefois mon bien, et je pardonne son infidélité en versant une larme.
10. O vous, amis de mon cœur, je vais vous quitter; mais je n'ai pas banni l'espoir du retour: peut-être nous nous reverrons dans cette retraite champêtre; alors revoyons-nous comme nous nous séparons, avec une larme.
11. Quand mon ame aura pris son vol vers les régions de la nuit, et que mon cadavre sera gisant dans une bière, si vous passez près de la tombe où se consumeront mes cendres, ah! mouillez ma poussière d'une larme.
12. Que le marbre pour moi ne se change point en un splendide monument, élevé par les enfans de la vanité; que nul éloge mensonger ne célèbre mon nom: je ne demande, je ne désire qu'une larme.
V.
PROLOGUE DE CIRCONSTANCE
PRONONCÉ AVANT LA REPRÉSENTATION DE: «THE WHEEL OF FORTUNE (LA ROUE DE LA FORTUNE ⁴),» SUR UN THÉÂTRE DE SOCIÉTÉ.
Note 4: (retour) Pièce de Richard Cumberland.
(N. du Tr.)
Aujourd'hui que la politesse raffinée du siècle a chassé du théâtre la raillerie immorale, et que le goût a stigmatisé cet esprit de licence qui imprimait la honte sur les écrits de tout auteur, aujourd'hui que nous cherchons à plaire par des scènes plus pures, et que nous n'osons appeler la rougeur sur la joue de la beauté, ah! permettez à une muse modeste de réclamer quelque pitié, et de rencontrer l'indulgence où elle ne peut trouver la gloire; mais ce n'est pas pour elle seule que nous désirons des égards: d'autres personnages paraîtront, plus convaincus encore de leur peu de talent: vous n'aurez point ce soir des Roscius vieillis dans les secrets de l'action scénique: nul Cooke, nul Kemble ne peut ici vous saluer ⁵; nulle Siddons ⁶ arracher une larme à votre sympathie: vous êtes rassemblés pour voir, dans le drame nouveau, le début d'acteurs encore en germe. Ici nous faisons l'essai de nos ailes à peine garnies de plumes; ne rognez pas les ailerons avant que les oiseaux puissent voler. Si nous succombons dans ce premier essor, hélas! faibles que nous sommes, nous tombons pour ne plus nous relever. Il n'y a pas qu'un seul malheureux qui, trahi par la peur, espère et presque aussi redoute vos éloges: mais tous nos personnages attendent dans une poignante incertitude la crise de leur destinée. Aucune pensée vénale ne peut retarder nos progrès: vos généreux applaudissemens sont notre unique récompense; pour les mériter, le héros déploie toutes ses forces, l'héroïne baisse son œil timide devant votre regard: celle-ci au moins doit avoir des protecteurs; on ne peut refuser sa bienveillance au sexe le plus aimable; quand la jeunesse et la beauté forment l'égide d'une femme, le plus grave censeur doit céder à tant d'attraits. Mais si nos faibles tentatives n'ont aucun succès, si nos plus grands efforts, après tout, sont stériles; que, du moins, la pitié inspire vos ames, et qu'à défaut de bravos, elle nous accorde grâce et merci.
Note 5: (retour) Un acteur anglais en paraissant sur la scène, fait toujours un salut au public.
(Note du Tr.)
Note 6: (retour) Célèbre actrice, sœur des deux Kemble.
(N. du Tr.)
VI.
SUR LA MORT DE M. FOX.
Un journal avait publié l'impromptu anti-libéral suivant:
«Les ennemis de notre nation pleurent la mort de Fox, mais ils bénissent l'heure où Pitt rendit le dernier soupir: que le bon sens et la vérité expliquent ces sentimens opposés, nous donnerons la palme à qui en est vraiment digne.»
L'auteur de ces poèmes envoya la réponse suivante:
O factieuse vipère! dont la dent empoisonnée voudrait encore déchirer les morts, en corrompant la vérité: Quoi! parce que les ennemis de notre nation, animés d'un généreux sentiment, pleurent la mort de l'homme de bien et du grand homme, faudra-t-il que des langues infâmes essaient de ternir le nom de celui dont la digne récompense est une renommée éternelle? Quand Pitt expira à l'apogée du pouvoir, ah! malgré les revers qui obscurcirent sa dernière heure, la pitié étendit au-devant de lui ses ailes humides de larmes: car les ames nobles ne font pas la guerre aux morts; ses amis en pleurs lui donnèrent une dernière prière, quand toutes ses erreurs s'endormirent dans le tombeau; il plia comme Atlas sous le poids de tant de soins, de tant de luttes qui fatiguaient notre patrie. Mais, en Fox, apparut aussitôt un Hercule qui releva, pour un moment, la machine ébranlée: hélas! lui aussi, il est tombé, lui qui réparait le malheur de la Bretagne: nos espérances, si rapides à renaître, sont mortes avec lui; il n'y a pas qu'un grand peuple qui élève une urne en son honneur: toutes les contrées de l'immense Europe sont en deuil. «Que le bon sens et la vérité expliquent ces sentimens opposés, pour qu'on donne la palme à celui qui en est vraiment digne.» Mais ne laissons pas l'impure calomnie assaillir notre homme d'état ou envelopper sa gloire d'un voile ténébreux. Fox, dont le corps inanimé reçoit les pleurs du monde en deuil, dont les restes chéris dorment sous un marbre honoré, sur qui les nations armées contre nous gémissent elles-mêmes, dont tous, amis ou ennemis, reconnaissent le génie: Fox brillera à jamais dans les annales de la Bretagne, et ne cédera pas même à Pitt la palme du patriotisme, palme que l'envie, cachée sous le masque sacré de la candeur, a osé réclamer pour Pitt, et pour Pitt seul.
VII.
STANCES A UNE LADY,
EN LUI DONNANT LES POÈMES DE CAMOENS.
1. Peut-être, ô vierge chérie! apprécieras-tu en ma faveur ce gage sacré d'une tendre estime: ce livre dit les rêves enchanteurs de l'amour, sujet que nous ne pouvons point mépriser.
2. Qui blâme l'amour? c'est la sottise envieuse; c'est là vieille fille désappointée, ou l'élève d'une école de prudes, condamnée à se faner dans un ennui solitaire.
3. Lis donc, vierge chérie; lis avec abandon: car tu ne seras jamais au nombre de telles femmes: ce n'est point en vain que je réclamerai de toi quelque pitié pour les maux du poète.
4. C'était un barde vraiment inspiré; son feu ne fut ni faible ni mensonger: puisse l'amour qui fut sa récompense être aussi la tienne! Mais puisse ta destinée n'être point aussi cruelle ⁷!
Note 7: (retour) Allusions aux malheureuses amours de Camoëns avec Alayde.
VIII.
A M*** (1806).
1. Oh! si ces yeux brillaient, non d'une flamme ardente, mais d'une tendre émotion, peut-être exciteraient-ils de moins vifs désirs, mais tu serais aimée plus qu'une mortelle.
2. Malgré les rayons sauvages de ces astres, tes angéliques attraits nous obligent à l'admiration, qui bientôt fait place au désespoir: car ce coup d'œil fatal nous défend l'estime.
3. Quand la nature t'introduisit si belle en cette vie, elle craignit que la terre ne fût indigne de la divine perfection de tes charmes, et que le ciel ne t'appelât parmi ses habitans:
4. Aussi, pour garder son plus cher ouvrage, pour empêcher les anges de lui en disputer la possession, elle cacha, dans ces yeux naguère célestes, un éclair terrible toujours prêt à étinceler.
5. Ces yeux pourraient faire pâlir le plus hardi des sylphes, quand ils rayonnent comme le soleil en son midi; ta beauté doit nous enflammer tous; mais qui peut affronter le feu de ton regard?
6. On dit que la chevelure de Bérénice, métamorphosée en étoiles, orne la voûte de l'Empyrée; mais toi, tu n'y seras jamais admise: tu éclipserais trop les sept planètes.
7. Car si tes yeux brillaient dans l'espace, à peine laisserais-tu paraître la lumière des planètes, dont tu serais devenue la sœur: les soleils eux-mêmes qui régissent les divers mondes, ne jetteraient qu'une sombre lueur dans leur propre sphère.
IX.
A LA FEMME.
O femme! l'expérience a pu me dire que tous ceux qui te regardent doivent t'aimer: sans doute, l'expérience a pu m'apprendre que tes plus solides promesses ne sont rien; quand tu es placée devant moi dans tout l'éclat de tes charmes, je ne songe plus qu'à t'adorer. O souvenir! bien délicieux, quand l'espoir l'accompagne, quand nous possédons encore l'objet de notre amour! Mais comme il est maudit par les amans, quand l'espoir s'est envolé, quand la passion est éteinte. O femme! belle et tendre enchanteresse! comme les jeunes hommes sont prompts à te croire! comme le cœur palpite, quand pour la première fois nous voyons cet œil qui roule dans un éclatant azur, ou resplendit tout noir, ou lance ses doux rayons de dessous un sourcil châtain! Comme nous nous hâtons de croire à tes sermens, de t'entendre engager ta foi de plein gré; dans notre ravissement, nous espérons que ta fidélité sera éternelle, et voilà que tu changes en un jour! Donc il sera toujours vrai de dire: «Femme, tes sermens sont écrits sur le sable ⁸.»
Note 8: (retour) Cette dernière pensée est la traduction presque littérale d'un proverbe espagnol.
X.
A. M. S. G.
1. Quand je rêve que vous m'aimez, vous me le pardonnez sans doute, et vous n'étendez pas votre colère jusque sur mon sommeil; car ce n'est que dans mes songes qu'existe votre amour: je me lève, et il ne me reste qu'à pleurer.
2. O Morphée! empare-toi donc vite de mes facultés; répands sur moi ta bienfaisante langueur; si je dois avoir un songe semblable à celui de la nuit dernière, quelle divine extase m'est réservée!
3. On nous dit que le Sommeil, frère de la Mort, est l'image de notre sort futur: oh! comme je désire rendre à la Parque le frêle souffle qui m'anime, si c'est là un avant-goût des célestes félicités!
4. Ah! cessez, douce dame, de froncer votre aimable sourcil, et ne me croyez point en cela trop heureux; si je pèche dans mon rêve, j'expie mon péché maintenant, condamné que je suis à voir le bonheur sans l'atteindre.
5. Quoique dans mes songes, douce dame, vous puissiez quelquefois sourire, ne croyez pas ma pénitence insuffisante: quand votre présence imaginaire abuse mon esprit qui sommeille, le réveil seul sera un assez grand supplice.
XI.
CHANT DE REGRET.
1. Quand je rôdais, jeune highlander ⁹, sur la bruyère sombre, et que je gravissais ton sommet escarpé, ô Morven, mont de neige ¹⁰! afin de contempler le torrent qui grondait au-dessous comme un tonnerre, ou le brouillard de la tempête qui se grossissait sous mes pieds: alors j'errais, libre de la tutelle de la science, étranger à la crainte, aussi âpre que les rocs où grandissait mon enfance; un sentiment unique était cher à mon cœur: ai-je besoin de vous dire, ô ma douce Marie! qu'il était concentré en vous seule?
Note 9: (retour) Mot consacré à la désignation des montagnards écossais: nous avons cru devoir le conserver, comme tous ceux qui donnent une couleur locale à la poésie.
(N. du Tr.)
Note 10: (retour) Morven, haute montagne dans l'Aberdeenshire: «Gormal, mont de neige (Gormal of snow),» est une expression qu'on rencontre souvent chez Ossian.
2. Cependant, ce ne pouvait être l'amour, car je n'en savais pas le nom; quelle passion peut habiter dans le sein d'un enfant? Mais j'éprouve encore une vive émotion, la même que je ressentais dans mon jeune âge sur les cimes des montagnes désertes: une seule image était gravée dans mon cœur: j'aimais mon froid pays, je ne soupirais pas après de nouvelles contrés: j'avais peu de besoins, car mes désirs étaient comblés; mes pensées étaient pures, car mon ame était avec vous.
3. Je me levais avec l'aurore; et je bondissais, avec mon chien pour guide, de montagne en montagne; je luttais contre les ondes du Dee¹¹ ballottées par la marée, et j'écoutais de loin le chant du highlander: le soir, je me couchais sur un lit de bruyères; mes songes ne présentaient que Marie à ma vue; avec quelle brûlante ardeur mes dévotions s'élevaient au ciel, car ma première prière était de vous bénir!
Note 11: (retour) Le Dee est une belle rivière qui prend sa source près de Mar Lodge, et se jette dans la mer à New-Aberdeen.
4. Je quittai ma froide demeure, et mes rêves ont fui: les montagnes se sont évanouies et ma jeunesse n'est plus: dernier rejeton de ma race, je dois me flétrir dans la solitude, et ne trouver la joie que dans le souvenir des jours passés: ah! la grandeur, en élevant ma destinée, l'a rendue amère; plus douces furent les scènes que connut mon enfance; quoique mes espérances aient été déçues, je ne les ai point oubliées; quoique mon cœur soit froid, il languit encore près de vous.
5. Quand je vois quelque noire montagne dresser sa crête vers le ciel, je songe aux rochers qui couvrent Colbleen ¹² de leur ombre; quand je vois le doux azur d'un œil qui exprime l'amour, je songe à ces yeux qui me faisaient chérir un sauvage séjour; quand, par hasard, je vois une chevelure ondoyante, dont la teinte soit un peu semblable à celle de vos blondes tresses, je songe à cette longue chevelure d'or, apanage sacré de la beauté et de Marie.
Note 12: (retour) Colbleen est une montagne à l'extrémité des Highlands, non loin des ruines de Dee-Castle.
6. Toutefois le jour peut venir, où les montagnes, encore une fois, m'apparaîtront vêtues de leur manteau de neige: mais tandis qu'elles seront ainsi suspendues au-dessus de moi, et telles qu'elles furent toujours, Marie sera-t-elle là pour me recevoir? Hélas! non. Adieu donc, ô collines où mon enfance fut nourrie! et toi aussi, Dee, dont les eaux s'écoulent si paisibles, je te dis adieu! Nulle demeure n'abritera ma tête dans la forêt: ah! Marie, quelle demeure pourrait être habitée sans vous?
XII.
A.....
1. Oh! oui, j'avouerai que nous étions chers l'un à l'autre; les amitiés de l'enfance quoique légères sont vraies; l'amour que vous sentiez était un amour de frère, et moi je nourrissais pour vous la même tendresse.
2. Mais l'amitié peut renoncer à ses douces lois: une affection de plusieurs années en un moment expire. Comme l'amour, l'amitié a aussi des ailes rapides; mais elle ne brûle pas, comme l'amour, de flammes inextinguibles.
3. Bien souvent nous avons erré ensemble sur l'Ida ¹³: heureuses furent les scènes de notre jeunesse! Je l'avoue. Au printems de notre vie, comme le ciel est serein! Mais aujourd'hui s'amoncellent les rudes tempêtes de l'hiver.
Note 13: (retour) Nom poétique de Harrow-on-the-hill, où Lord Byron fut élevé. Voir la Vie de Byron.
(N. du Tr.)
4. La mémoire, cessant de s'unir à l'affection, ne nous retracera plus les plaisirs accoutumés de notre enfance: quand l'orgueil couvre le sein d'acier, le cœur est inflexible, et ce qui serait justice ne semble plus que honte.
5. Cependant; cher S***, car je dois encore vous estimer, je ne puis jamais adresser un reproche à ceux que j'aime, et ceux-là sont en petit nombre; le hasard qui vous a perdu peut un jour racheter vos torts, le repentir effacera le serment que vous avez fait.
6. Je ne me plaindrai pas, et, quoique notre affection soit glacée, aucun secret ressentiment ne vivra dans mon cœur: mes esprits sont calmés par une réflexion simple; c'est que tous deux nous pouvons avoir tort, et que tous deux nous devrions pardonner.
7. Vous saviez que mon ame, mon cœur, mon existence vous appartenaient, si le danger l'eût demandé; vous saviez que ni les ans, ni l'éloignement ne pouvaient me changer, que j'étais dévoué tout entier à l'amour et à l'amitié.
8. Vous saviez..., mais arrière cette vaine image du passé! Les liens de l'affection sont désormais brisés: trop tard peut-être vous retrouverez ces tendres souvenirs qui vous accableront, et vous soupirerez sur la perte de votre ancien ami.
9. Pour le moment, nous nous séparons: j'espère que ce n'est point pour toujours; car le tems et le regret vous rendront enfin à l'amitié. Nous devons tous deux tâcher d'oublier nos dissentimens: je ne demande pas d'autre expiation que des jours semblables aux jours passés.
XIII.
A MARIE,
EN RECEVANT SON PORTRAIT.
1. Cette image de tes charmes, imparfaite il est vrai, mais aussi ressemblante que l'art des mortels pouvait la faire, délivre de la crainte mon cœur fidèle, réveille mes espérances, et m'ordonne de vivre.
2. Je puis retrouver ici ces boucles d'or qui flottent sur ton front de neige, ces joues qui sortirent du moule de la beauté elle-même, ces lèvres qui me firent esclave de la beauté.
3. Ici, je puis retrouver..., mais non! cet œil dont l'azur nage dans un feu liquide, doit défier le peintre et le forcer d'abandonner sa tâche.
4. J'y vois bien ce beau bleu qui le colore: mais où donc le rayon si pur qui s'en échappait, qui donnait un nouveau lustre à son azur, comme fait à l'océan la tremblante lumière de la lune?
5. Douce copie! tout inanimée, tout insensible que tu es, tu m'es cent fois plus chère que ne le pourraient être toutes les beautés vivantes, hors celle qui te plaça sur mon cœur.
6. Elle l'y plaça, mais avec tristesse, avec la vaine crainte que le tems pourrait ébranler mon ame inconstante, sans savoir que son image retient et enchaîne à jamais tous mes sens.
7. Cette image embellira pour moi les heures, les années, le cours entier du tems; elle relèvera mon espoir dans les momens de sombre inquiétude, m'apparaîtra dans la dernière lutte de la vie, et rencontrera l'amour dans mon regard expirant.
XIV.
DAMÈTE.
Enfant ¹⁴ par la loi, adolescent par son âge, et, par son ame, esclave de toute joie vicieuse; sevré de tout sentiment de honte et de vertu, adepte en fait de mensonge, démon en fait de ruse; versé dans l'hypocrisie, lorsqu'il n'est encore qu'un enfant; capricieux comme le vent, plein d'inclinations sauvages; faisant de la femme sa dupe, de son imprudent ami un instrument; vieux dans le monde, quoique à peine échappé des bancs, Damète a parcouru tout le labyrinthe du péché; et il est arrivé au bout, à l'âge où les autres commencent; encore aujourd'hui des passions tumultueuses ébranlent son ame, et lui commandent de vider jusqu'à la lie la coupe du plaisir; mais, dégoûté du vice, il rompt sa chaîne, et ce qui était jadis ambroisie céleste, ne lui semble plus qu'infernal poison.
Note 14: (retour) C'est-à-dire, mineur.
(N. du Tr.)
XV.
A MARION.
Marion! pourquoi ce front pensif? quel dégoût as-tu pour la vie? Change cette mine mécontente; ces traits froncés ne conviennent pas à une personne si belle. Ce n'est pas l'amour qui trouble ton repos; l'amour est étranger à ton ame; il paraît dans la bouche qui s'entr'ouvre au sourire, il répand sa douleur en larmes douces et timides, ou abaisse une paupière languissante; mais il évite cet air sombre et repoussant. Reprends donc le feu qui animait ton regard: quelques-uns t'aimeront, tous t'admireront; tant que ce froid aspect nous glace, nous ne pouvons que rester dans la froideur de l'indifférence. Si tu veux surprendre les cœurs errans, souris au moins, ou feins de sourire; des yeux comme les tiens ne furent pas faits pour cacher leur éclat sous de sombres nuages; en dépit de tout ce que tu voudrais dire, ils se jouent en regards fripons. Tes lèvres,--mais ici ma modeste et chaste muse refuse d'obéir à mon