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Poétique d'Aristote: Les Fiches de lecture d'Universalis
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Livre électronique91 pages1 heure

Poétique d'Aristote: Les Fiches de lecture d'Universalis

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On a pu dire de la poétique conçue comme discipline que son histoire coïncidait pratiquement avec celle de la réception de la Poétique (Poiètikè) d’Aristote (env. 385-env. 322 av. J.-C.), composée vers 340 avant J.-C.

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LangueFrançais
Date de sortie10 nov. 2015
ISBN9782852295308
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    Poétique d'Aristote - Encyclopaedia Universalis

    Poétique, Aristote (Les Fiches de lecture d'Universalis)

    Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

    ISBN : 9782852295308

    © Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

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    Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Encyclopædia Universalis.

    Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Poétique, Aristote (Les Fiches de lecture d'Universalis).

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    POÉTIQUE, Aristote (Fiche de lecture)


    On a pu dire de la poétique conçue comme discipline que son histoire coïncidait pratiquement avec celle de la réception de la Poétique (Poiètikè) d’Aristote (env. 385-env. 322 av. J.-C.), composée vers 340 avant J.-C. Peu d’ouvrages, en effet, ont ainsi connu une vie autonome, et d’aussi longue durée, au point de devenir, à travers les lectures successives qu’ils ont suscitées, un univers à eux seuls. Presque inconnu de l’Antiquité et du Moyen Âge, ce texte est devenu une référence capitale pour les écrivains des Temps modernes – les littératures nationales s’étant construites en rivalité active avec les Anciens. Le renouveau de la théorie littéraire, au XXe siècle, lui a également valu un regain d’intérêt.

    • La poésie comme art mimétique

    Le texte qui nous est parvenu est pourtant l’un des plus imparfaits d’une œuvre elle-même soumise à beaucoup d’aléas dans sa transmission. Il n’a pas de plan apparent, semble très peu rédigé (certains philologues le considèrent plutôt comme un ensemble de notes réservé à l’usage privé du maître). Surtout, il est incomplet : l’essentiel est consacré à la tragédie (comparée pour finir à l’épopée, au chapitre 26 et dernier) ; manque la partie annoncée sur la comédie (et à laquelle fait allusion un autre ouvrage d’Aristote, la Rhétorique). L’omission de la poésie lyrique pourrait être en revanche volontaire. Le caractère subjectif de celle-ci cadre mal avec la conception que se fait Aristote de l’essence de la poésie ; néanmoins on ne trouve pas à proprement parler d’unification entre l’approche conceptuelle (l’imitation, chapitre 1 ; les « parties constitutives » de la tragédie, chapitre 6) et l’approche plus descriptive (par exemple l’avant-dernier chapitre, consacré aux « problèmes » homériques). L’exemple le plus net en est la tension perceptible entre le primat théorique accordé à la tragédie, idéal de la poésie, et l’admiration critique pour Homère, qualifié de « poète par excellence » (1448b 34).

    La caractérisation de la poésie par la mimèsis (terme tellement surchargé d’interprétations qu’on hésite parfois aujourd’hui à le traduire simplement par imitation, pour lui préférer « représentation » – mais au risque d’atténuer le lien avec ce qu’Aristote considère comme une activité instinctive) vaut réhabilitation. Là où Platon, dans la République, condamnait un art d’illusion, Aristote soutient que la poésie, comparée au récit historique préféré par Platon, est « plus philosophique et plus noble » (1451b 5), car moins soumise au particulier. Il donne de la tragédie une définition devenue fameuse : « l’imitation d’une action noble, conduite jusqu’à sa fin et ayant une certaine étendue » (1449b 25), « formant un tout » (1450b 25), et qui, « par l’entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation des émotions » (1449b 27).

    • Postérité de la « katharsis »

    Le poète accomplit un travail d’exemplification des passions, qui en rend le spectacle plaisant, alors qu’elles sont pénibles à vivre. Cette transformation, comparée par Aristote à l’action d’un remède (katharsis), a parfois été interprétée dans un sens moral. L’intention du texte n’est pas si claire, même si elle est clairement normative : il s’agit d’établir le but de la poésie, d’exposer les moyens d’y parvenir – soit de formuler un art (tekhnè) poétique.

    Le XVIe siècle italien fournit les premières éditions valables du grec (Pazzi, 1536), les premières traductions latines et vernaculaires, enfin les premiers grands commentaires, ceux de Robortello (1548), Vettori (1560), Castelvetro (1570), Buonamici (1597)... Jules-César Scaliger intègre, dans sa propre Poétique, l’enseignement d’Aristote à la culture humaniste européenne, pétrie jusqu’alors de références essentiellement latines (Horace, Virgile) ; certains ajouts aussi importants que la règle des trois unités passeront désormais, en France notamment, pour aristotéliciens. Ainsi s’impose un ensemble de principes plus ou moins intemporels : une littérature se juge-t-elle par rapport à ces principes, doit-elle en forger de nouveaux, ou bien les dédaigner ? La notion de « doctrine classique » tient à l’importance de la théorie dans le jugement sur les œuvres ; elle trouve une de ses expressions majeures dans les Réflexions sur la « Poétique » d’Aristote du père Rapin (1675). La querelle du Cid, en 1637, est une querelle de doctes ; Racine (comme presque un siècle avant lui Le Tasse, dans ses Discorsi dell’arte poetica, 1587) défendra son œuvre, de façon très consciente, par la référence à Aristote ; Lessing, dans sa Dramaturgie de Hambourg (1767-1769) prône un retour au Stagirite pour discréditer le modèle français (incarné par Voltaire), qu’il lui juge infidèle. Assimilée malgré tout au classicisme et vénérée par le néo-classicisme anglais, la Poétique sera peu lue et encore moins appréciée des romantiques. Ce rejet aboutit à la « distanciation » brechtienne, théâtre « épique » qui voudrait en finir avec les leurres de la khatarsis et de l’imitation.

    François TRÉMOLIÈRES

    Bibliographie

    ARISTOTE, Poétique, trad. et notes R. Dupont-Roc et J. Lallot, Seuil, Paris, 1980 ; Poétique, introd., trad. et annot. M. Magnien, coll. Le Livre de poche classique, L.G.F., Paris, 1990.

    Études

    R. BRAY, La Formation de la doctrine classique en France, Durantière, Dijon, 1927 (Nizet, Paris, 1945)

    P. SOMVILLE, Essai sur la « Poétique » d’Aristote, Vrin, Paris, 1975.

    ARISTOTE (385 env.-322 avant J.-C.)


    Introduction

    Aristote n’est sans doute pas le philosophe le plus séduisant de l’Antiquité, celui auquel on se reporte le plus volontiers quand on veut remonter aux sources de ce que les Grecs ont nommé la « sagesse ». Mais nul n’a marqué autant que lui la philosophie et la science des siècles suivants, peut-être même – et cela jusqu’à nos jours inclusivement – la civilisation qu’il est convenu d’appeler « occidentale ». Son principal titre de gloire a été de fonder la logique, c’est-à-dire cet ensemble de règles contraignantes qui permettent de faire du discours (logos) l’usage le plus cohérent et, par là, le plus efficace. Plus préoccupé que Platon de définir et d’administrer le langage, il a su en faire l’instrument (organon) d’une pensée capable de se dominer elle-même et, par là, d’imposer sa loi à la nature. Penseur encyclopédique, il a su à la fois reconnaître la spécificité des différents savoirs, au progrès desquels il a lui-même contribué, et l’unité proprement

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