Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

À partir de $11.99/mois après l'essai. Annulez à tout moment.

Markind Epsilon Eridani Résurrection
Markind Epsilon Eridani Résurrection
Markind Epsilon Eridani Résurrection
Livre électronique217 pages3 heures

Markind Epsilon Eridani Résurrection

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Les premiers pas de l'homme sur Saruan-c sont tombés dans l'oubli. Désormais, les spaciemens se mesurent à cette planète sauvage pour se faire accepter d'elle. Tandis que l'ambition de l'un d'entre eux se réalise de plus en plus, certains rêvent d'un monde bien différent. Traqués et oubliés, le souvenir ne cesse de tenter de ressurgir. Rusus, un jeune spaciemen, pensait que son destin de chasseur était accompli. Mais la proie n'est pas toujours celle que l'on croit.
Retournez sur Saruan-c où l'Oubli semble avoir pris le dessus. Mais c'est sans compter sur les rêves de certains. Suivez le jeune Rusus, un spaciemen traqué pour ce qui naît en lui. Le souvenir doit ressurgir et être cultivé pour assurer la continuité de l'ensemencement de cette planète sauvage par ce qui reste de l'humanité.
Philippe Ruaudel vous propose de poursuivre l'aventure de la lignée Epsilon Eridani de la saga Markind avec ce second roman. Retrouvez l'ensemble des romans et nouvelles de la saga Markind sur le site officiel markind.fr .

LangueFrançais
Date de sortie6 févr. 2024
ISBN9798876364524
Markind Epsilon Eridani Résurrection

Auteurs associés

Lié à Markind Epsilon Eridani Résurrection

Titres dans cette série (1)

Voir plus

Livres électroniques liés

Science-fiction pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Markind Epsilon Eridani Résurrection

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Markind Epsilon Eridani Résurrection - Philippe Ruaudel

    Du même auteur

    Romans

    Lignée Markind 55 Cancri

    Markind 55 Cancri Vaisseau mère

    Markind 55 Cancri Ombres

    Lignée Epsilon Eridani

    Markind Epsilon Eridani Poussières

    Markind Epsilon Eridani Résurrection

    Lignée Fomalhaut

    Markind Fomalhaut Eaux troubles

    Nouvelles

    Markind Moments Entrepôt

    Markind Archives Mécatombes

    TABLE DES MATIÈRES

    Du même auteur

    TABLE DES MATIÈRES

    REMERCIEMENTS

    1. Signal

    2. Crocs

    3. Meurtrie

    4. Troc

    5. Marécageux

    6. Mémoires

    7. Naissance

    8. Clairière

    9. Profane

    10. Nuages

    11. Purge

    12. Énergie

    13. Avancée

    14. Graine

    15. Tactique

    16. Renfort

    17. Alpha

    18. Trappe

    19. Procession

    20. Souvenir

    À PROPOS DE L’AUTEUR

    REMERCIEMENTS

    En écrivant ces quelques lignes, je me remémore l’ensemble de ceux qui m’ont soutenu dans cette belle aventure qu’est l’écriture.

    Je n’oublierai jamais mes premiers lecteurs dont les retours ont chassé les doutes et les peurs des premiers instants. Sans oublier les nombreux échanges lors des salons du Livre et mes interventions lors de festivals toujours riches d’enseignements.

    Une tendre pensée à ma mère dont l’avis aiguisé prime toujours.

    Merci à mon épouse, sans qui le manuscrit serait encore en phase corrective. Son œil affûté coupe court à toute erreur qui oserait se glisser jusqu’à la publication.

    Merci à la ville de Dieppe qui m’a offert, sans retenue, un espace de liberté.

    Enfin, merci à vous, mon lectorat pour votre soutien. C’est la meilleure énergie pour propulser la saga Markind, bien au-delà de mes espérances.

    Avant-propos

    Dans l’état des connaissances scientifiques de l’humanité du XXIème siècle, il existe entre deux cents et quatre cents milliards d’étoiles dans notre galaxie, la Voie lactée. On y dénombre un minimum de cent milliards de planètes gravitant autour de ces astres.

    Pour certains, ce sont autant de lieux à scruter, à étudier et à cartographier en y posant des sondes.

    Pour d’autres, ce sont autant de terres où poser le pied.

    Pour moi, humble auteur, ce sont autant de mondes où poser mes mots.

    L’univers devient un terrain de jeu idéal pour développer des intrigues, placer mes personnages dans des situations incroyables et créer des êtres fantastiques. Les aventures de la saga Markind s’étaleront dans le temps et l’espace, comme lui, sans limite. Là où l’œuvre de ma plume se stoppera, l’imaginaire d’un d’entre vous la prolongera.

    Ensemble, emplissons de nos rêves l’immensité interstellaire.

    Introduction

    Chaque endroit de la Terre, le berceau de l’humanité, a été conquis, scruté, modifié, répertorié. Puis l’Homme a logiquement lancé son dévolu sur les astres qui le narguaient depuis des millénaires dans les cieux. Pleine d’arrogance, l’humanité a dépensé sans compter en chair, en monnaie, en ressources nécessaires pour combler son appétit.

    En 2120, elle peut se targuer d’annoncer que l’on naîtra désormais autre part que sur la Terre ou sur son orbite. Mars devient un nouveau berceau. Elle devient également un nouveau champ de bataille où les nations mourantes sont supplantées par les firmes terriennes les plus puissantes, ayant même perdu leur caractère multinational. Planter un drapeau pour revendiquer une possession est totalement désuet. Ce qui prime est, sous couvert d’universalité, de disposer de la gestion d’une ressource ou de sa distribution.

    Les générations d’humains se succèdent parfois dans la souffrance et les difficultés d’avoir quitté le si doux cocon terrien. Cependant, l’humanité s’adapte socialement aux contraintes de la vie martienne. Au XXIVème siècle apparaît l’Homme de Mars. Né d’on ne sait où, le terme est attribué à un éditorialiste terrien qui l’utilise dans un beau papier, après un séjour en immersion dans les centres de vie commune martiens. En soi, rien de bien différent, comparé aux Terriens. Rien, physiquement parlant au départ, puis cette fraction de l’humanité invente et utilise « l’humaniformation », une technique de bioingénierie avancée. Désormais, après avoir adapté la société et les esprits, on forge la chair pour vivre sur Mars. Les Terriens abhorrent cette technique. La pression terrienne s’accentue de plus en plus sur ces femmes et hommes descendants des premiers colons, rejetés.

    Pour les Terriens, il s’agit d’un nouvel Âge d’or. Les ressources, issues de l’exploitation de la ceinture d’astéroïdes principale, font de Mars un lieu de négoce incontournable. En parallèle, la terraformation de Mars engloutit les fortunes, les ressources pour faire oublier le terme de « planète rouge ». On la rêve bleue, verte, terrienne.

    Les Hommes de Mars, descendants des esprits les plus aiguisés et téméraires, ne partagent pas ces mêmes idéaux. Ils ont gardé le souvenir de l’impact de l’Homme sur son berceau, que beaucoup souhaitent fuir. Les tensions s’accroissent au fil des générations. Jusqu’au XXVIIIème siècle, les émeutes se succèdent. Elles sont réprimées durement par les Terriens. Les Hommes de Mars courbent l’échine. Ils rêvent. Ils s’imaginent affranchis. Affranchis des desiderata terriens. Ils comprennent que leur avenir n’est pas terrien, pas martien. Il est humain. Il leur faut un nouveau berceau. Mais pour renaître, il faut un nouvel ensemencement.

    Dans l’ombre des Terriens, cette fraction de l’humanité imagine, cogite, invente. Enfin, un événement fortuit, la découverte des bulles de Lemer, leur permet de créer un outil qui les amène à fendre le tissu interstellaire. Des années plus tard, le premier markind voit le jour. Il emmènera une première lignée d’humains vers un avenir incertain, mais offrant plus d’espérance. Ne faisant pas table rase du passé et pour ne pas répéter ses erreurs, la mémoire humaine prendra part au voyage. Œuvre secrète d’une branche des Hommes de Mars, les archivistes, l’Encyclopedia Humanis représente le passé cultivé des humains.

    Une première lignée humaine comptant trois cents membres d’équipage et futurs colons s’élance dans l’obscurité de l’espace en quête de la lumière d’une nouvelle étoile, 55 Cancri-A du système 55 Cancri, pour germer. Pour leur plus grand bonheur, ils parviennent à destination et peuvent ensemencer leur nouveau monde : Harriot-a, un satellite naturel de la géante gazeuse 55 Cancri-f, appelée Harriot, dans la nomenclature terrienne.

    Au XXXIIème siècle, une nouvelle lignée Epsilon Eridani voit le jour avec le départ du deuxième markind, depuis Harriot-a, vers le système Epsilon Eridani. Après avoir ensemencé, avec succès, la planète Daucus, le Markind Epsilon Eridani, chargé de rêves et d’espoirs humains, se dirige vers le système Saruan, six cents ans plus tard.

    La « Phase un » de l’ensemencement de Saruan-c ne dépassera pas ce stade. Un étrange phénomène naturel planétaire, le « nuage bleu » viendra anéantir les espoirs humains. Seul un jeune botaniste ne sera pas affecté, Eran. Il retrouvera six rescapés qui devront vivre en orbite pour leur salut.

    Bien plus tard, la troisième lignée quitte Harriot-a avec pour objectif le système ternaire Fomalhaut. Le Markind perce le tissu interstellaire pour découvrir les planètes océans qui gravitent autour des trois étoiles.

    Sur Parelas-d, où la lignée 55 Cancri tente de s’enraciner durablement, l’ère de l’ensemencement laisse place à celle des cultivateurs. Une période où la société humaine cherche sa voie. Des centaines d’années après l’arrivée du Markind 55 Cancri et son chaotique destin, les Hommes-ombres, symbiose entre les premiers colons humains et l’entité Parelia, restent enfouis dans les entrailles de la planète. De leur existence, il ne reste que les archives et les histoires, remplissant les têtes des plus jeunes de contes et de mythes fantastiques.

    Durant cette même ère, sur Saruan-c, au fil des décennies, s’appuyant sur les techniques d’humaniformation, une tentative de poursuivre l’ensemencement de cette belle et sauvage planète prendra corps sous l’aspect des spaciemens. Un subtil et savant mélange d’Homo Sapiens et de Saruapithèques. Une nouvelle ère s’ouvre pour cultiver les Spaciemens. S’affranchissant du passé et des liens de leurs créateurs, un peuple naîtra, mené par Calen, le peuple de l’Oubli. Une autre fraction de cette jeune espace restera cantonnée au camp embryonnaire, le peuple Alpha. Un fragile équilibre se crée. Il suffira d’un rien pour faire basculer les rêves de certains vers un cauchemar éveillé.

    1. Signal

    Ce n’était pas la première fois qu’il se cachait. Mais dans ces circonstances, le jeu n’avait pas la même dimension. Sa vie était dans la balance du destin. La moiteur des fougères et des grandes plantes l’entourant lui rappelait la fraîcheur de cette matinée hors norme. Le ciel dégagé et la bonne visibilité étaient rassurants. Comme on lui avait rappelé, il s’était placé face au vent. Seule la tête du jeune corps dépassait légèrement des fourrés. Ses plaques de chitine lui offraient une protection optimale depuis la naissance de la queue, s’étalant sur tout le dos et jusqu’au sommet du crâne. Rusus guettait deux choses : l’arrivée de la bête et le signal des chasseurs postés sur une position en hauteur, à sa droite. Sa nature de spaciemen lui donnait quelques atouts. D’abord, il bénéficiait d’une vivacité de raisonnement bien au-dessus des autres espèces animales de cette planète, Saruan-c. Ensuite, les spaciemens disposaient d’une agilité impressionnante. Cela pouvait les placer facilement en haut de la chaîne alimentaire de cet écosystème. Pourtant ce n’était pas le cas dans l’esprit du jeune spaciemen : la puissance de la bête qu’il attendait en était la raison. Rusus ne quittait pas la zone que les chasseurs lui avaient intimé de surveiller attentivement.

    Ce n’était pas pour lui une situation inconnue, il avait déjà participé à de nombreuses chasses, et ce, malgré son jeune âge. La société spaciemen vivait du nomadisme. Les groupes composés d’une centaine d’individus se déplaçaient régulièrement lorsque leur impact sur la faune, la flore et leur proche environnement se faisait trop ressentir. Ainsi, les campements étaient rapidement levés pour une implantation située dans un autre lieu n’ayant pas rencontré de spaciemens récemment. Cela leur assurait un accès plus aisé à des ressources. Plusieurs groupes sociaux s’étaient naturellement formés au sein de ces communautés. Les éclaireurs partaient quelques semaines en repérage de potentielles zones d’implantation. Les campeurs s’occupaient du fonctionnement optimal des habitations et de la gestion méticuleuse de leurs ressources. Les chasseurs, dont Rusus allait devenir un membre à part entière, partaient quotidiennement pour rapporter à la communauté le fruit de leurs découvertes, qu’elles soient d’origine animale, végétale ou minérale.

    C’est un autre type de ressource que Rusus allait ramener au campement : un spaciemen adulte accompli. Il perpétuait la longue suite de chasseurs qui nourriraient leur communauté. De sa main aux doigts longs et fins, il frottait légèrement sa lance à crochet, une arme ancestrale. La sienne était finement décorée ; les chasseurs ne la quittaient que rarement lors de leur excursion. Rusus n’y avait pas encore gravé la marque et son histoire de chasseur. L’issue de son affrontement avec la bête viendrait placer un jalon, un instant charnière qui serait durablement inscrit sur l’arme.

    Rusus tournait légèrement la tête. Là-haut, depuis la petite butte à sa droite placée à une centaine de mètres, le signal n’était toujours pas donné. Quelques questions commençaient à fuser dans son esprit. Il se reprit, il devait rester lucide et ne pas se déconcentrer. Naturellement, la tension montait en lui à mesure que ses muscles se tendaient. Comme s’il sentait le moment approcher, il agrippa sa lance et la fit pivoter pour mettre en évidence le crochet indispensable à sa survie. Pique, tourne, lève. Il se répétait cette sentence dans son esprit. Trois actions qui le mèneraient à abattre sa proie. Il observa de nouveau l’endroit où la bête devait se montrer. Sa protection chitineuse réagit aussitôt en lui offrant une armure dorsale souple et solide. Son regard fut attiré par un élément d’une importance capitale, l’appât positionné préalablement avait disparu.

    La nature saruannaise rendait palpable le calme environnant. L’étonnante absence de vent donnait l’impression qu’elle retenait sa respiration. La douce chaleur de l’étoile Saruan chassait le froid nocturne, le repoussant vers des lieux ombragés. Les plantes luisaient de toutes leurs perles de rosée matinale. Cette scène se répétait inlassablement sur la deuxième planète de ce système stellaire. Cet astre brillait comme un joyau bleu et vert, Saruan-c. On entendait au loin quelques timides vocalises de la faune saruannaise. La flore, comprenant en majorité de belles fougères de toutes tailles, étendait leur feuillage pour profiter au maximum de la photosynthèse.

    Les trois chasseurs spaciemens pouvaient, à loisir, observer ce tableau magnifique. Mais l’un d’entre eux ne pouvait la voir, son sang baignant les proches fougères. Celui qui portait une marque blanche à la queue fixait Rusus. L’autre s’impatientait en gesticulant avec ses membres.

    « On pourrait s’en occuper tout de suite.

    — Non. Laissons faire la nature. Déjà que j’ai dû me débarrasser de celui-ci à cause de toi, pesta le porteur de la marque.

    L’impatient laissa filer quelques cliquetis pleins de regrets.

    — Toi avec tes lubies. L’autre coup, c’était bien plus rapide. Tu me laisseras le finir, hein ?

    — Tu ne m’écoutes pas. La bête en fera son repas dans quelques minutes. Elle a déjà récupéré l’appât. Et vu sa taille, ça doit à peine lui ouvrir l’appétit.

    — Et dire qu’il attend notre signal », termina l’impatient d’un ton plein d’ironie.

    Les deux chasseurs tenaient leur lance à crochet fermement. Chacune des armes portait de nombreuses inscriptions faisant état de leur expérience individuelle. Ils restaient vigilants pour ne pas se laisser prendre à revers par une autre bête surgissant de derrière ou sur leurs flancs. Le liquide vital de leur malheureux compagnon, ils le savaient, attirerait tôt ou tard un charognard. Heureusement, la prairie de cette vaste vallée ne prêtait guère à l’embuscade, surtout, à cet endroit situé en hauteur.

    Bientôt, d’un geste rapide de son coude, il toucha le bras de son compère.

    « Tiens. Regarde. L’affaire va être bientôt terminée. En plus, il est vraiment gros. Ce n’est pas un crabe qui va le rassasier, fit remarquer le porteur de la marque blanche.

    — Il l’a vu ? 

    — Non. Je ne pense pas. Il attend docilement », fit remarquer le porteur de la marque blanche.

    De ses grandes pattes musclées, presque aplati sur le sol, l’animal flaira le crabe. La forte odeur de sa proie l’électrisa. La prise fut rapide et facilitée par l’impossibilité du crustacé à se déplacer à cause de l’absence de pattes. La bouche hérissée de dents tranchantes écrasa la carapace sans résistance, récompensant son prédateur. Devant un tel animal, la fuite était la seule option pour les crabes terrestres qui pullulaient à certains endroits de cette grande plaine parsemée de collines. La bête rebroussa rapidement chemin en quête d’une proie qui viendrait combler sa faim grandissante. Il humait le fond de l’air de ses narines, provoquant un léger son. Mais les effluves des fluides vitaux du crabe empêchaient une correcte appréciation d’une possible proie à proximité. Encore en phase d’éveil, l’énorme animal faisait rouler sa queue pour activer les glandes qui fourniraient de quoi marquer son territoire. Quelques-unes des plaques de chitine qui recouvraient presque l’entièreté de son corps portaient encore les cicatrices d’un violent affrontement. L’issue devait avoir été désastreuse pour l’un des deux, mais le vainqueur terminait de se régaler de ce juteux en-cas.

    Enfin, l’animal recouvrait ses capacités olfactives. Même ténue, il reconnut aussitôt cette odeur. Un jeune spaciemen devait se trouver non loin de sa position. Il fit demi-tour pour humer plus distinctement les alentours. Les minuscules molécules étaient autant de briques qui, une fois assemblées, dessineraient le contour de sa future proie. La bête avançait prudemment, connaissant la dangerosité potentielle d’un spaciemen. Le prédateur suivait l’accumulation des marqueurs odorants si distincte des autres espèces qu’il avait habituellement à son menu. Vu du ciel, l’animal imposant glissait littéralement dans la végétation. Il poussait les fougères sans un bruit, prêt à surprendre sa proie. À quelques dizaines de mètres, un jeune spaciemen était toujours accroupi, la main sur sa lance à crochet. D’une position en hauteur, il était évident que le combat serait inégal et la funeste rencontre ne durerait que deux coups de mâchoires, si esquive il y avait.

    Rusus patientait toujours, dans la petite zone dépourvue de flore saruannaise, le crabe n’était plus là. Il était évident qu’il n’avait pu s’échapper. Pourtant, le signal n’avait toujours pas retenti. Quelque chose se passait. Les

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1