Rapport Final
Rapport Final
Rapport Final
BTS ACSE
Session 2009
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REMERCIEMENTS
Tout d’abord, je souhaite remercier chaleureusement Philippe et Marie Lelong qui ont fait
preuve d’une grande disponibilité et d’une patience à toute épreuve tout au long de mon stage.
Merci à eux pour m’avoir guidé à travers mon étude et pour m’avoir fait partager leur vie
d’éleveurs durant ces trois mois et demi.
Je tiens également à remercier toutes les personnes qui m’ont apporté leur soutien et qui ont
contribué à l’élaboration de mon rapport, et tout particulièrement Maïlys.
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SOMMAIRE
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RESUME
L’exploitation agricole dans laquelle j’ai effectué mon stage se trouve à Nouzilly, un
petit village situé dans le département de l’Indre et Loire, à environ 25 km de Tours. C’est un
petit élevage de chèvres laitières de race alpine avec transformation fromagère. Les
exploitants, Monsieur et Madame Lelong, travaillent ensemble au sein de la ferme depuis
trente ans. Celle-ci se compose de 10,5 ha de prairies dont 5 en propriété et d’un troupeau de
42 têtes.
L’environnement de cette exploitation est favorable à son bon développement avec un climat,
un relief et des sols propices aux cultures fourragères sauf lors des années de sécheresse. En
trente ans, l’exploitation n’a pas beaucoup changé de structure et a pourtant atteint une
production fromagère suffisante pour subvenir aux besoins de la famille.
Au niveau des facteurs de production, le matériel et les bâtiments sont utilisés de manière
optimale même si aujourd’hui le matériel est vieillissant. La main d’œuvre est suffisante pour
2UTH et les Lelong ne rencontrent pas de problème de surcharge de travail.
Depuis 2002, l’élevage connaît des difficultés car la production de lait ne cesse de baisser.
L’ensemble du troupeau est touché par le virus du CAEV, ce qui diminue fortement la
rentabilité de l’exploitation. Actuellement, ils ne connaissent pas de problèmes de revenus,
mais des difficultés sont à prévoir dans les prochaines années. La viabilité de l’exploitation est
donc remise en question.
C’est en sécurisant le revenu et en ayant un troupeau indemne de CAEV que l’élevage des
Lelong pourra être pérenne et transmissible après leur retraite. Le projet prévoit
l’agrandissement des bâtiments afin d’accueillir un troupeau plus important, de permettre aux
exploitants d’assurer leurs besoins et de transmettre leur outil de production.
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INTRODUCTION
Après avoir travaillé dans une exploitation céréalière sur le plateau de la Brie puis, au
sein d’un système arboricole dans le sud-ouest de la France, j’ai souhaité compléter mon
expérience professionnelle par un stage dans un élevage. En effet, l’élevage est partie
intégrante de la formation du BTS ACSE (Analyse et conduite de Système d’Exploitation).
J’ai choisi d’effectuer mon stage de 3 mois et demi dans une petite exploitation de Touraine
afin de participer activement à toutes les tâches que réalise un éleveur, de la traite des chèvres
à la fabrication de fromages. Ce stage a aussi été l’occasion de me familiariser avec un
système de production soucieux de l’environnement et du bien-être animal.
Philippe et Marie Lelong (50 et 49 ans) ont créé leur élevage et travaillent ensemble
sur l’exploitation depuis trente ans. Ils travaillent de façon artisanale et traditionnelle en
transformant eux-mêmes leur production laitière. Le bénéfice agricole de l’exploitation est
soumis au régime du forfait. Actuellement, le troupeau est constitué de 34 chèvres laitières
qui produisent en moyenne 700 litres de lait par an et par chèvre.
Les Petits Champs se situent en Touraine, sur la commune de Nouzilly qui compte un peu
plus de 1200 habitants. La S.A.U est de 10,5 ha et se compose uniquement de surfaces
fourragères.
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PARTIE 1 :
FONCTIONNEMENT ET
DIAGNOSTIC DE
L’EXPLOITATION
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I. UNE PETITE EXPLOITATION CAPRINE QUI A
ÉVOLUÉ LENTEMENT
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Ils profitent de leurs économies pour acheter une machine à traire et installent la salle de
traite. Celle-ci inaugure un changement important dans le travail de Philippe et Marie
puisqu’ils passent de la traite manuelle à la traite à la machine et diminuent ainsi leur charge
de travail. Au cours de cette année, ils refusent d’entrer dans l’AOC car ils ne se considèrent
pas dans la région du plateau de Sainte Maure et ne veulent pas avoir les contraintes du cahier
des charges. Enfin, ils obtiennent une subvention de la chambre d’agriculture pour renouveler
le matériel de la fromagerie.
En 1992, ils agrandissent leurs terres en achetant un hectare et demi pour 30 000
francs autour de la ferme.
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les parcelles du Petit Moulin sont échangées contre des parcelles plus proches de leur
exploitation (2,2 ha contre 1,6 ha). Désormais, les Lelong ont un unique site d’exploitation au
lieu de deux ce qui facilite leur travail.
On peut donc remarquer que l’exploitation des Lelong n’a pas subi des changements
radicaux ni au niveau de la taille, ni au niveau du troupeau. Les différents agrandissements et
les achats de terres ou de chèvres s’étalent sur presque 30 ans et ont été faits progressivement
en fonction de la capacité d’investissement. Les Lelong ont adapté petit à petit leur
exploitation mais n’ont pas réalisé de changement majeur dans leur rythme de travail, ni dans
leur manière de travailler. Ils n’ont pas connu non plus de problèmes majeurs lors de leur
installation et de leur croissance. Aujourd’hui, ils doivent faire face à plusieurs difficultés et
notamment la baisse de leur production de lait (environ 20%). A cela s’ajoute un élément
extérieur au fonctionnement de l’élevage mais qui vient tout de même perturber leur
exploitation, la reconstruction de leur maison.
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II.L’EXPLOITATION DANS SON ENVIRONNEMENT
NATUREL
L’exploitation des Lelong se situe près de Tours, dans la région Centre et plus
précisément en Gâtine tourangelle. C’est une région agricole dynamique surtout en ce qui
concerne la production de fromage de chèvre. Nous verrons comment les Lelong ont su tirer
partie des avantages et inconvénients de cet environnement.
1
Voir le site de la chambre d’agriculture d’Indre et Loire, www.indre-et-loire.chambagri.fr.
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Deux types de sols se retrouvent sur l’exploitation : les Bournais et les perruches. Les
Bournais se situent sur les plateaux et peuvent être de deux types distincts. Tout d’abord, les
Bournais francs sur calcaire peu présents dans le secteur de Nouzilly mais qui sont des sols
très sains, à très bon potentiel et convenant à toutes les productions. Ensuite, les Bournais sur
argile qui se situent sur les plateaux de la Gâtine tourangelle, et représentent le type de sol
dominant du département d’Indre et Loire. Ils sont d’une grande sensibilité à l’eau de pluie
hivernale (battance) et sont perméables avec l’argile présente. Ces terres portent des céréales
et de l’herbe. Quant aux perruches, elles proviennent de l’érosion des Bournais et présentent
une proportion de silex importante. Ces sols portent aussi des céréales et de l’herbe.
Le nord de l’Indre et Loire, tout proche de la Beauce, possèdent des sols de bonne
qualité agronomique et qui ne posent pas de difficultés pour les prairies. En revanche, les
terres « séchantes » peuvent poser des problèmes lors des étés chauds et secs. En effet, cela
entraîne l’achat de fourrage à l’extérieur.
Une seule analyse de sols a été effectuée dans les années 1990 sur les anciennes prairies de
l’exploitation mais qui n’est plus d’actualité. On ne connaît donc pas le potentiel agronomique
de la nouvelle parcelle mais on sait qu’elle a été cultivée chimiquement par un agriculteur
auparavant.
II.1.3. Climat
Par sa position géographique proche de la façade atlantique, l'Indre-et-Loire possède
un climat océanique dégradé qui se caractérise par des températures douces (11°1 de moyenne
sur l'année) et une répartition régulière des précipitations (650 à 700 mm par an). La Loire est
souvent utilisée comme frontière climatique entre le nord et le sud de la France.
Les variations climatiques et des précipitations ont peu d’influence sur les animaux et
donc sur l’exploitation. En revanche, la pluviométrie est assez faible ce qui peut engendrer de
graves situations de sécheresse et poser des difficultés pour l’exploitation à cause du manque
de pâturage.
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Pluie et température 2007-2008 à MONNAIE
Pluie en mm T° en degré
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II.2. L’environnement socio-économique
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II.2.1. La région Centre : deuxième région caprine française
La région Centre se compose de six départements : le Cher, l’Eure-et-Loir, l’Indre,
L’Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher et le Loiret. La richesse essentielle de la région Centre
repose sur la diversité de l'agriculture, de la culture des céréales à l'élevage de chèvres en
passant par l'horticulture ou la viticulture. Selon les sources de la Chambre régionale
d’agriculture du Centre, environ 70 000 actifs travaillent dans la sphère agricole et agro-
alimentaire ce qui représente près de 7% de l’emploi total régional. La région Centre se
compose de 18 régions agricoles différentes : des bassins céréaliers comme dans la Beauce,
des régions de polyculture-élevage, d’autres de viticulture autour de la Loire. Cependant, un
tiers de la SAU régionale est classée en zone défavorisée, ce qui démontre la fragilité de
l’agriculture. On peut différencier dix grandes régions naturelles qui se distinguent par leur
paysage et leur production agricole.
Les régions naturelles de la région Centre
Source :
www.
15
economie-touraine.com
La région Centre compte2 :
- 27 600 exploitations agricoles (84 ha de surface par exploitation),
- 2,32 millions d'ha de SAU,
- rendement moyen en blé tendre : 66 q/ha (idem France),
- 422 000 ha de surface fourragère (dont 59 % de surfaces toujours en herbe),
- 70 000 vaches laitières,
- 201 000 vaches allaitantes,
- 102 000 chèvres,
- 187 établissements agro-alimentaires (entreprise de plus de 20 salariés)
La région produit à elle seule 13 % du lait de chèvre national, se plaçant ainsi en
deuxième position derrière la région Poitou-Charentes et devant la région Rhône-Alpes. Elle
se situe en troisième position pour la taille de son troupeau caprin qui compte 102 000
chèvres. En 2006, la région a produit 9000 tonnes de fromages de chèvre dont 47% en AOC.
L'élevage est également très diversifié : la région Centre compte 5 AOC sur les 11 françaises.
Les fromages de chèvre constituent un fer de lance des productions animales régionales et une
production à forte valeur ajoutée (voir carte des AOC en annexe 1).
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ou appellation "vin de pays du Val de Loire", fromages AOC de Sainte Maure de Touraine,
développement des labels, "redécouverte" de spécialisations anciennes telles la truffe, la
Géline de Touraine et bien d’autres encore).
Dans la « Gâtine Tourangelle », petite région agricole où se situe l’exploitation des Lelong,
l’activité agricole principale est la polyculture à dominante céréalière. Celle-ci évolue vers
une monoculture céréalière, malgré le potentiel moyen de la plupart des sols, notamment
grâce à de nombreux aménagements fonciers. La région de la Gâtine couvre 1 500 km2 de
plateaux boisés au nord de l’agglomération de Tours. Moins fertile que le sud du département
d’Indre-et-Loire, elle concentre beaucoup de ses activités autour de l’herbage et de l’élevage.
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Par contre, les aliments concentrés sont achetés chez un négociant, Monsieur Godet, qui vient
du département voisin et fait une livraison environ tous les deux mois. Ces aliments sont
certifiés pour une agriculture biologique. De la même façon, ils font appel à un engraisseur de
Loches à 50 km de l’exploitation pour l’achat des chevreaux chaque année. Les exploitants
n’ont pas de relation avec la chambre d’agriculture car ils n’ont pas de comptabilité sauf en
cas de demande de subvention (une seule fois en 30 ans). Ils ont peu de contact avec leur
banque car ils n’ont pas de prêt.
Au final, on s’aperçoit que les éleveurs profitent de leur environnement socio-
économique mais qu’ils ont peu de partenaires. Cela leur permet aussi d’éviter de dépendre
d’institutions ou bien de personnes.
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Actuellement, la production caprine ne fait l’objet d’aucune organisation commune de
marché dans le cadre de la PAC, et les éleveurs caprins bénéficient de très peu d’aides. En
zone de montagne, les éleveurs de chèvres perçoivent une aide directe, la PBC, qui a été
recouplée à 100% en 2006. Prochainement, une aide de 21 euros par tête de chèvre pour les
troupeaux de plus de dix animaux, va sans doute être octroyée aux éleveurs caprins.
Au total, les secteurs ovins et caprins recevront 135 millions d'euros dans le cadre d'une aide
couplée qui leur sera réservée. En tout, 18 % des aides directes reçues par les agriculteurs, soit
1,4 milliards d'euros, seront réaffectés vers l'herbe et les secteurs fragiles à partir de 2010.
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ATOUTS CONTRAINTES
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III. ANALYSE DU SYSTÈME OPÉRANT
Type de matériel
• Tracteur John Deere 1640 (52cv)
• Tracteur Massey Ferguson 37 avec fourche frontale avant
• Épandeur à fumier
• Faneur andaineur
• Faucheuse rotative
• Émoussouse
• Cultivateur
• Broyeur à herbe
• Remorque basculante
• Rouleau packer
• Semoir à engrais
• débroussailleuse à dos pour les clôtures
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Une optimisation des bâtiments
Il existe un seul bâtiment en vielles pierres plusieurs fois aménagé depuis son
installation. Le bâtiment principal se divise entre :
- la chèvrerie principale
- un parc à boucs et à chevrettes
- la salle de traite et la salle à grain
- l’atelier
- la fromagerie
Il est d’une superficie totale de 220 m 2.
La salle de traite
Les bâtiments sont bien entretenus même s’ils n’ont pas été rénovés. Grâce à l’ouverture
aménagée, la ferme dispose d’une bonne aération. L’espace de la ferme est bien organisé et
rangé ce qui permet une optimisation de la surface (voir les plans des bâtiments existants dans
la partie Projet). Les bâtiments permettent aux chèvres de se mettre à l’abri en cas
d’intempéries tout en les laissant libres de sortir quand elles veulent.
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Les bâtiments
Un petit troupeau
Le troupeau se compose de 34 chèvres et 2 boucs de race alpine. Chaque année 6
chevrettes en moyenne sont gardées pour le renouvellement du troupeau. La reproduction du
troupeau se fait de manière naturelle, sans insémination artificielle. Les chevreaux sont
vendus à un engraisseur qui vient les chercher à l’exploitation et les transporte jusqu’à
Loches.
Prairies
Les Lelong possèdent 10ha de prairies dont 5ha en propriété, et 5,5ha loués au
châtelain sur un seul site. Elles sont de taille suffisante, compte tenu de la taille de
l’exploitation, et ont un bon rendement à l’hectare.
III.1.2. Le travail
La main d’œuvre est de deux UTH, Philippe et Marie. Ils n’ont jamais embauché de
salarié sur l’exploitation, seulement des stagiaires de très courte durée (maximum 15 jours).
Entraide occasionnelle avec le voisin éleveur de vaches.
Une partie du travail sur l’exploitation est réalisée à la main, à la fois pour des raisons
économiques, et pour des raisons plus personnelles. La petite taille de l’exploitation permet
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aussi de continuer à fonctionner ainsi car si le travail est conséquent, il reste à échelle
humaine au vu de sa superficie. Au final, même si les exploitants perdent un peu de temps en
réalisant à la main, la mécanisation de l’exploitation reste compliquée du fait de l’organisation
des bâtiments et ne permettrait pas forcément un gain de temps suffisant par rapport à
l’investissement financier à réaliser. En effet, la taille des bâtiments ne permet pas forcément
le passage du tracteur partout. Par ailleurs, Philippe trouve du plaisir à réaliser ce travail
manuellement et le couple reste très attaché à conserver le caractère « authentique » de leur
exploitation. Cependant, cela pourrait devenir une contrainte pesante avec l’âge et l’effort
physique demandé.
Les tâches principales réalisées à la main sont :
- curer la chèvrerie
- installation des clôtures
- pailler
- rangement du stock de paille dans le grenier
- traite pendant 3 semaines/an
La répartition des tâches est très bien organisée et équitable. La conduite générale du
troupeau est gérée par les deux exploitants. Cependant, il existe une répartition des tâches
précise entre Philippe et Marie selon les périodes de l’année. Lorsque la traite est automatisée,
ils attachent ensemble les chèvres au cornadis. Ensuite, Marie s’occupe des trois tours de
traite des chèvres et leur donne les aliments concentrés dans la salle de traite. Philippe lui,
s’occupe de l’alimentation du troupeau en fourrage et de la fabrication des fromages.
L’alimentation du troupeau représente pour Philippe une tâche importante pour lui et
appréciée. Il commence par enlever les refus des auges et dispose le foin. Il soigne aussi les
boucs avant de s’atteler à la fabrication des fromages. Pendant la période des mises bas, Marie
et Philippe travaillent principalement ensemble pour la traite manuelle des chèvres, pour faire
téter les chevreaux et surveiller les mises bas. La production de lait n’a pas encore commencé
donc il n’y a pas de travail à la fromagerie.
Tout au long de l’année, Philippe s’occupe des prairies, notamment de la récolte des foins
avec l’entraide d’autres personnes extérieures (amis, entrepreneur, voisin-éleveur, famille). Il
veille également à l’approvisionnement des fourrages, deux à trois fois par mois, de
l’entretien des clôtures. Le curage de la chèvrerie est réalisé à la main par Philippe, deux fois
par an entièrement et de manière régulière sur une petite partie. Marie gère la prophylaxie des
chèvres. L’entretien général des bâtiments est assuré par les deux conjoints.
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Au niveau de la vente des fromages : Philippe fait les marchés le samedi et dimanche dans les
communes avoisinantes tandis que Marie fait deux tournées par semaine le mardi et le jeudi
dans les hameaux environnants.
L’emploi du temps est bien organisé et le travail est équitablement réparti dans la
semaine. Le couple d’éleveurs travaille tous les jours de la semaine. Leur travail est organisé
minutieusement : ils répètent les mêmes tâches deux fois par jour (traite, mise en place du foin
etc.), le matin entre 7h30 et 9h et le soir entre 18h et 20h. Le reste de la journée est dédié à
toutes les activités extérieures à la chèvrerie comme l’entretien des bâtiments, les prairies,
mais aussi leur temps libre et la reconstruction de leur maison.
Calendrier annuel :
- Janvier-février : période des mises bas essentiellement. Début de la production de
fromage en février et de la vente à la fin du mois de février.
- Mars à septembre : période de production de fromage et de vente.
- Début du printemps : mise à l’herbe des chèvres
- Juin : période des foins
- Fin septembre à fin décembre : période creuse. Fin de la traite et donc de la production
de fromage, tarissement des chèvres. Période de congés en général.
La période de pointe de travail a lieu pendant les mises bas tandis que la période creuse est en
septembre.
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• Entraide
• Bonne organisation des tâches qui
Main d’œuvre
permet un gain de temps au niveau
du travail
• Temps de travail annuel maitrisé
La reproduction :
Les saillies s’effectuent à la fin du mois d’août. Le temps de gestation est de 5 mois et
les premières mises bas commencent à la fin du mois de janvier et s’étalent sur 15 jours ou 1
mois selon les années. Cette période est intense en travail car la population de chèvres double
voire triple en quelques semaines.
Le taux de prolificité est de 97% en 2008.
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L’exploitation possède un seul bouc en général qui est changé tous les quatre ans pour
éviter la consanguinité. Ce dernier est toujours acheté à l’extérieur de leur exploitation, de
race alpine. Depuis 2008, il y a deux boucs sur l’exploitation ce qui permet d’obtenir une
diversité dans le troupeau, notamment au niveau des couleurs.
Le taux de renouvellement des chèvres est faible. Philippe et Marie gardent leurs chèvres le
plus longtemps possible. Il y peu de réforme même lorsque la production de lait baisse.
Attachement sentimental et pas de recherche de rentabilité. Ils gardent en moyenne 6
chevrettes par an pour le renouvellement. En 2008, le taux de renouvellement était de 17%, ce
qui ralentit l’évolution génétique et la productivité du troupeau.
La méthode de reproduction choisie est naturelle : il n’y a pas de sélection du troupeau
hormis les boucs qu’ils veillent à choisir en dehors de l’exploitation et selon leur race. C’est
une méthode de reproduction simplifiée qui ne pose pas de problème mais qui demande une
surveillance accrue : repérer les chaleurs des chèvres, vérifier les saillies, avoir un bouc en
bonne santé. Cette méthode est peu couteuse mais demande un aménagement ; un parc à bouc,
l’alimenter, du temps etc. Par contre, l’évolution génétique est moyenne : un seul type de
bouc ne permet pas de sélectionner et d’améliorer les performances du troupeau. Il existe une
bonne périodicité des saillies et des mises bas.
La reproduction n’est pas un point essentiel pour l’éleveur qui n’est pas porté sur la génétique
ni sur une forte productivité du troupeau (700L/an/chèvre en moyenne). Ils font le choix
d’élever les chevrettes sous la mère.
Ils gardent en moyenne 6 chevrettes pour le renouvellement, le reste des chevreaux est gardé
entre 3 et 8 jours. Ils les font téter matin et soir avec le lait des chèvres. Ensuite, ils sont
vendus à un engraisseur qui vient les chercher une fois par semaine. Le prix de vente est de
4,7 euros. Ce prix est faible car ils pourraient les garder plus longtemps pour les vendre plus
cher. Cependant, cela demande beaucoup de temps de travail, et de quantité de lait pour les
nourrir etc.
Alimentation
L’alimentation des chèvres est variée à base de fourrages provenant des prairies; de
concentrés de maïs, de féveroles issues de l’agriculture biologique, d’avoine et d’aliments
complémentaires pour les chèvres laitières issus de l’agriculture biologique. Philippe et Marie
sont très attentifs à la qualité des aliments pour assurer la bonne santé et la productivité des
chèvres.
Quantité : 2,5 kg de foin par jour / chèvre
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Les céréales proviennent des agriculteurs voisins. Les aliments biologiques sont livrés et
viennent d’un grossiste du Loir et Cher. Deux types de rations sont donnés :
- Ration d’hiver : l’ensemble du troupeau reste dans la chèvrerie et reçoit du foin à
volonté lors de la phase d’entretien, soit de luzerne, soit de trèfles soit de graminées.
N’étant pas autonome, il doit en acheter des stocks selon les années, environ 1/3 du
foin total. Les concentrés sont donnés un mois avant les mises bas afin de varier leur
alimentation, démarrer la production de lait, donner des « forces ». Des minéraux sont
mélangés dans le concentré mais aussi des pierres de sel pour l’autorégulation en sel
des chèvres renouvelées tous les deux mois environ.
- Ration d’été : la mise à l’herbe se fait entre le 1er et le 15 juillet. L’exploitant pratique
le pâturage tournant avec une périodicité de quatre semaines environ. Puis, du
concentré est donné pendant la traite. La parcelle en jachère du voisin fait partie de la
rotation et permet de diversifier l’alimentation des chèvres.
Des problèmes d’alimentation apparaissent lors des saisons sèches. Philippe et Marie
sont obligés d’acheter du foin à l’extérieur ce qui a un coût important.
Une partie de l’alimentation est biologique et permet d’offrir une alimentation saine et sans
pesticides. Par contre, les Lelong ont des difficultés à trouver du maïs bio dans la région, ainsi
que certains foins bios.
Depuis septembre 2008, le fournisseur des féveroles a changé car le prix était resté inchangé
malgré la baisse du cours des céréales, Philippe a fini par trouver un autre céréalier qui lui
proposait des féveroles moins chères et BIO.
Protection sanitaire
En règle générale la protection sanitaire est réalisée par Marie, avec l’aide du
vétérinaire si besoin.
Protection sanitaire obligatoire : prophylaxie pour la brucellose (Contrôle de la DSV)
Protection sanitaire volontaire : analyses coprologiques, une par an, avec recherche de
strongles intestinaux et strongles pulmonaires. Ces analyses sont soit envoyées au vétérinaire
soit envoyées à l’alliance pastorale.
- pour les mises bas : apport en vitamine AD3E, Hépato protecteur à base de plante.
- pour les chevrettes : sevrage anticoccidien
- pour les chèvres : une fois par mois, pendant 5 jours, hépato protecteur à base de
plantes ; une fois par mois, pendant 5 jours un complexe de plantes en prévention du
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parasitisme ; apport en vitamine, pendant 3 semaines avant les saillies ; en novembre,
un apport en vitamines au moment du déparasitage interne avec un produit chimique
(Ivernectine).
- pour les boucs : apport en vitamine, pendant 3 semaines avant les saillies. En
novembre, un apport en vitamines au moment du déparasitage interne avec un produit
chimique (Ivernectine).
Si besoin des traitements curatifs en homéopathique, naturopathie ou même allopathie sont
pratiqués. La taille des onglons est faite par Philipe deux fois par an.
Transmission du CAEV
La contamination des chevreaux ne s’effectue pas in utero lors de la naissance mais
par le léchage, l’ingestion de lait et de colostrum contenant le virus. Les adultes s’infectent
entre eux lors de la traite par les manchons trayeurs contaminés et par contact avec le sang
infecté (blessure). Ainsi, tout le troupeau est rapidement contaminé.
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Protocoles d’assainissement
Il faut savoir qu’aucun traitement spécifique n’existe pour soigner cette maladie.
Cependant il existe depuis 1994 un programme de lutte officiel en France. Il est basé sur 5
protocoles différents adaptés au taux d’infection initial du troupeau et qui sont présentés dans
le tableau ci-dessous :
Protocole I II III IV V
Niveau de plus de 10 % de l'effectif moins de 10 Absence de
contaminat % contaminati
ion du de l’effectif on
troupeau
Programm Maîtrise Assainissem Assainissem Assainissem Maintien de
e de ent par ent par ent par la
de lutte l'apparitio diminution reconstitutio élimination qualification
n des de la n d'un des infectés
signes contaminati troupeau
cliniques on
Maître Professionnels (GDS) Etat (DDSV) :
d'Oeuvre Contrôle Sanitaire Officiel
Qualificatio Aucune Présumé
n indemne
puis
Officielleme
nt indemne
Source : Groupement de défense sanitaire du Rhône-Alpes. www.gds38. asso.fr
Au vu de ce tableau, le troupeau des Lelong répond aux protocoles I, II et III car plus
de 10% de l’effectif est contaminé par le virus. Les pertes de lactation et la réforme anticipée
des animaux malades sont inévitables. Elles entraînent de graves conséquences économiques
pour les élevages. Le seul moyen radical de vaincre ce virus serait d’éradiquer le troupeau.
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III.2.2.La production végétale
Toutes les prairies sont naturelles. Le système fourrager est sans engrais azotés, grâce
aux légumineuses qui fixent l'azote de l'air sur leurs racines. Les prairies reçoivent 10 tonnes
de fumier à l'hectare et pas un seul gramme d'engrais azoté. Le Ray Gras permet une pousse
rapide de la prairie et offre une bonne récolte dès la première année. La dactyle, la fétuque et
la fléole permettent un mélange varié afin qu'une d'entre elles se développe convenablement
et enfin le trèfle fixe l'azote. De plus, la mise à l'herbe permet d’enrichir la ration par la variété
et la multiplicité des herbes pâturées.
Itinéraire de la nouvelle prairie : 1 h 66
Dactyl 10 kg
Fléole 5 kg
Trèfle violet 5 kg
Trèfle blanc 5 kg
Semis 30 kg/ ha : 96,28 €
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III.2.3. Activités de transformation et de commercialisation
La transformation
La fabrication des fromages de chèvre se fait en 5 grandes étapes : le caillage du lait,
le moulage du caillé, l’égouttage, le salage, et l’affinage.
1. Le caillage du lait
Après la collecte, le lait de chèvre peut être utilisé cru ou pasteurisé, c'est-à-dire chauffé
pendant 30 secondes à 74°C. Le lait est ensuite additionné de ferments lactiques, utilisés
depuis toujours pour fabriquer fromages et yaourts. Pour permettre la lente coagulation du lait
( pendant 24 heures,) on y ajoute également un peu de présure. Le caillé solide est constitué
de caséines (grosses molécules de protéines de lait) et de matières grasses. Le « petit lait » ou
sérum s’écoule spontanément. Une petite partie seulement est réutilisée lors de l’emprésurage.
2. Le moulage du caillé
La forme du fromage dépend du moule utilisé. C’est à ce stade que l’aspect final du fromage
se décide. Traditionnellement effectué à la louche, mais aussi aujourd’hui de façon
mécanique, le moulage s’effectue souvent dans de petits récipients perforés aux formes
diverses, les faisselles.
3. L’égouttage du fromage
Cette étape, qui dure environ 24h, joue un rôle très important, notamment dans la qualité de
conservation du fromage. L’égouttage permet d’évacuer le reste du « petit lait » contenu dans
le caillé et s’effectue dans un lieu tempéré et sec.
4. Le salage
Habituellement, le sel est déposé « à la volée » sur les fromages moulés. Essentiel pour
relever le goût du chèvre, le sel empêche la prolifération de micro-organismes. Après le
moulage, les fromages peuvent également être saupoudrés d’une fine poudre de cendres de
charbon de bois, issue le plus souvent du chêne.
5. L’affinage
L’affinage s’effectue sur des clayettes disposées dans une pièce fraîche dont la température
est maintenue à 10/11°C. Cette cave ou réserve bien ventilée, avec 80% d’humidité, est
appelée le hâloir. Les fromages sont alors régulièrement retournés à la main. Le caillé devient
peu à peu une pâte qui, en fonction des flores d’affinage utilisées, se recouvre d’une fine
croute de couleur blanche, jaune ou brune. L’air ambiant dans le hâloir a une influence non
négligeable sur la saveur des fromages. Le fromager ou l’affineur apprécie leur maturation au
toucher, au coup d’œil, à l’odorat et au goût.
32
La Commercialisation
La commercialisation des fromages se fait désormais selon trois réseaux de
distribution. Auparavant, la vente se faisait sur les marchés et à domicile. Au fil des années,
avec l’agrandissement de leur clientèle, Philippe et Marie ont du changer leur mode de
commercialisation afin d’éviter que les visites des clients à domicile ne perturbent trop leur
travail et leur vie familiale. Ils ont donc décidé de mettre en place des tournées afin de
satisfaire la demande des clients les plus proches.
1. La vente sur les marchés est le principal moyen de distribution. Il représente 70%
de leur chiffre d’affaire. De mi-février à mi-septembre, Philippe vend ses fromages sur le
marché de Nouzilly le samedi, puis sur le marché de Langennerie le dimanche. Ces deux
marchés sont situés à moins de 10 km,à une position stratégique, de part et d’autre de
l’exploitation. Ce sont de petits marchés locaux composés de 3 stands mais qui permettent à
Philippe de vendre sa production entière. Ceci s’explique notamment par l’attachement
culturel de la population locale au fromage de chèvre, mais aussi du renom de l’AOC Sainte
Maure. Ainsi, Philippe et Marie n’ont pas de difficultés à écouler leur production de fromages
sur les marchés. Au contraire, depuis deux ans, ils ont du mal à satisfaire toute la demande
d’une part, à cause du développement de leur clientèle et d’autre part, à cause de la
diminution de leur production.
La vente sur les marchés les oblige à organiser leur travail différemment le samedi et le
dimanche. En effet, Philippe doit effectuer le travail dans la fromagerie avant de partir au
marché entre 8h30 et 9h . Ceci l’oblige à se lever plus tôt. Même si le rythme de travail est un
peu contraignant, Philippe apprécie les marchés pour le contact qu’il crée avec la clientèle.
3. Les tournées : deux fois par semaine Marie effectue des tournées aux alentours du
village. Cela concerne principalement les personnes âgées et les proches. Ces tournées sont
très appréciées par leur clientèle. Les tournées ne sont pas très rentables, juste quelques clients
par ci par là.
33
Contrôle sanitaire
Tous les mois une analyse de lait est faite et envoyée au laboratoire de Touraine, afin de
s’assurer qu’aucune bactérie n’est présente dans leurs fromages. En supplément, les
exploitants effectuent, deux fois par an des autos-contrôle plus poussés :
• fromages frais : recherche de staphylocoques Aureus.
• fromages affinés : recherche de salmonelle et de listeria monocytogènes.
• prélèvement de surface (plan de travail) : recherche les antéro bactéries, tel que la
« Escherichia coli ».
− Proximité des marchés, ce qui limite les − Tournées de petites tailles, perte de
frais de déplacements. temps
− Fortes affluences sur les marchés, − Clientèle à la maison tous les jours de la
premier poste de vente. semaine, pas de répit.
III.2.4.Les services
De temps à autre, l’école du village fait venir une classe de primaire, ils reçoivent
aussi des jeunes venus d’un centre de loisir, cela équivaut aux fermes pédagogiques. Ils le font
gracieusement, en effet ils ne reçoivent aucune rémunération financière en contre partie.
34
IV. ANALYSE ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE
35
La marge brute est un critère essentiel pour l’analyse des résultats de l’atelier. Il
traduit la position qu’occupe l’exploitation entre le marché des produits finis (clients) et le
marché des matières premières (fournisseurs). Ainsi la marge brute élevée dégagée par
l'atelier traduit la maitrise de ses coûts d'achat de marchandise et de fixation de son prix. Pour
maximiser cette marge diverses stratégies sont possibles que nous verrons plus loin dans le
projet comme la maximisation du produit ou la réduction des charges.
Dans notre cas, la marge est surtout liée aux charges et notamment au coût de
l’alimentation du troupeau. L’intégralité du lait produit est transformée en fromage et possède
donc une valeur ajoutée importante. De plus, l’exploitation n’est pas dépendante du cours du
lait ce qui confirme le fait que la marge est avant tout conditionnée par les charges.
Le second poste le plus important des charges opérationnelles concerne les charges de
transformation (ferment, présure, eau, énergie, petits matériels) et les charges de
commercialisation (déplacement, emballages, étiquettes). Ce poste de charge est relativement
fixe d’une année sur l’autre, au alentour de 2000 euros.
36
Les cotisations sociales représentent les charges de structure les plus importantes de
l’exploitation, soit en moyenne plus d’un quart des charges totales. Ces dernières années elles
sont stabilisées aux alentours de 25%.
Le poste mécanisation s’avère être le troisième poste de dépenses, soit 10% en 2008. Il
peut vite représenter une charge importante dès lors que des pannes se produisent ou que le
matériel doit être renouvelé. Par exemple, en 2007 les Lelong ont du acheter un nouveau
camion frigorifique ce qui a engendré des charges importantes cette année là (4 500 euros).
En 2008, le poste matériel atteint seulement 1 000 euros.
Néanmoins, le poste matériel est facilement optimisé, en effet il n’a pas besoin d’un
parc matériel de haute performance. De plus, l’entraide fonctionne plutôt bien avec l’un de ses
voisins. Pour autant, les Petits Champs et son voisin sont des éleveurs isolés dans une zone
céréalière.
Le reste des charges de structure ne dépassent pas 10% et sont de nature variée : eau,
électricité, carburant, impôts, assurance. Elles sont stables au fil des années. Le faible montant
des charges de structures est du aussi en partie à l’absence de charges salariales.
37
IV.1.5. La rentabilité économique de l’exploitation
IV.1.6. Le revenu
Le revenu est composé de la différence entre les dépenses et les recettes. Les recettes
dépendent essentiellement de la vente des fromages (97%), des primes (2%) et enfin de la
vente des chevreaux (1%). De plus, M. et Mme Lelong ont perçu des aides sociales jusqu’en
2007 car ils avaient deux enfants à charge. Ces allocations familiales pouvaient représenter
jusqu’à 10% du produit suivant les années.
38
Depuis 1994, le salaire mensuel net dégagé pour le couple a augmenté. Toutefois, on
peut repérer des périodes où leur salaire a baissé : en 1995 ; en 2007.
En 1994, l’exploitation enregistre une baisse de leur production de fromages. De plus, les
salaires des deux années précédentes étaient plus importants du fait de la vente de matériel.
Une baisse des ventes explique aussi la diminution de leur salaire moyen en 2000. En
revanche, en 2007 on assiste à une perte de salaire importante qui s’explique par l’achat d’un
camion frigorifique. On peut dire que l’évolution du salaire moyen mensuel varie beaucoup
en fonction de leurs ventes et de leurs charges. Il est adapté chaque année.
Malgré quelques baisses, on remarque une forte augmentation de leur salaire depuis
2002, qui est du au passage à l’euro. Les fromages sont passés de 11 Francs à 1,80 €, soit
11,80 Francs. Cette augmentation du prix de vente a su compenser la baisse de leur
production laitière (2003). Ces deux années restent exceptionnelles puisqu’ils parviennent à
presque 40 000 euros de recette dans l’année. Ils n’ont pas profité de cette augmentation pour
investir dans leur exploitation mais ont préféré garder leur mode de fonctionnement actuel.
La dernière augmentation du prix de vente date de l’année dernière les fromages sont
passées à 1,90€. Cette hausse compense de nouveau la baisse de leur production. Ainsi la
stratégie était de compenser un effet volume négatif par un effet prix.
Calcul de l’EBE
2006 2007 2008
L'EBE est égal au résultat d'exploitation car il n'y a ni de dotation aux amortissements
ni de provision propre d'une comptabilité d'engagement et non de trésorerie. Par ailleurs, il
n’y a pas de notion de résultat financier car aucun emprunt n’est en cours actuellement.
39
exploitants n’ont pas d’annuités, leurs prélèvements privés sont faibles et raisonnés en
fonction de leur mode de vie.
Résultat
net 24 913
€
Annuités Marge de
Prélèvements sécurité
0€ privés 4 513 €
20 400 €
40
reconstruction de leur maison, mais aussi d’investir une partie dans leur exploitation agricole
et ainsi de répartir les investissements sur le long terme. Et ce, d’autant plus qu’ils n’ont plus
besoin de reconstruire une maison pour une famille de quatre personnes étant donné que leurs
filles ne vivent plus chez eux. Ce qui leur laisse une marge de manœuvre financière
intéressante.
41
V.CONCLUSION DIAGNOSTIC GLOBAL
ATOUTS CONTRAINTES
42
Environnement
ATOUTS CONTRAINTES
43
S’organiser pour dégager du
temps libre pour être en Dégager un revenu Conserver un certain mode de travail manuel, en
famille/amis et les travaux suffisant pour les accord avec une définition particulière de la Assurer le bien-
d’aménagement dans la maison besoins de la paysannerie, tout en améliorant leurs performances être des animaux
suite à l’incendie. famille
A B D
C F
Répartir le travail E
Limiter Avoir des
pour gagner en Valoriser les Disposer d’un matériel suffisant Réduire les coûts de
l’utilisation bâtiments
efficacité/performan et disponible sans trop investir mécanisation
produits des intrants fonctionnels et en
ce financièrement bon état de surface
B. Vente
sur F. 1982
A. 1981 C.
B. marché déménagement
rejoint Transformatio F. 1986
Installation s et location
par son n fromagères agrandisse
Philippe en A, F. des « Petits
épouse ment de la
1980 Installation Champs»
chèvrerie
salle de
A. Saillies
traite 1992
naturelles A.
Installation
C. Assolement clôture F. Parcs à
100% prairie boucs
A. Chevrettes
A. F. Arrêt
élevées sous
du libre A. Pâturages
la mère
service tournants A.
Croisières :
34 chèvres F. 2007 auto-
D. 1993 D. Achat construction
Achat camionnette agrandissement
tracteur marché D. 1990 de l’appentis
d’occasion achat des
D. Récupération « Petits
de matériel Champs »
d’occasion
45
PARTIE 2 : ETUDE DU PROJET
VI. PROJET
VI.1. Problématique
• Afin de justifier le choix de ce projet, revenons sur les points clefs du diagnostic
présenté précédemment. Les points faibles dépendent directement des pratiques de
l’exploitant. Points faibles hiérarchisés du plus important au moins grave.
- Troupeau touché par le virus du CAEV d’où une production laitière en baisse.
Pérennité de l’exploitation difficile avec le virus.
- Faible trésorerie.
- Matériel vieillissant.
- Prairies vieillissantes à renouveler.
- Rendements des fourrages variables liés aux aléas climatiques
- Pas d’optimisation de la surface des bâtiments (ex : les cornadis prenant plus de place
car les chèvres ne sont pas écornés)
• Finalités de la famille
- S’organiser pour dégager du temps libre pour être en famille/amis et les travaux
d’aménagement dans la maison suite à l’incendie.
• Menaces et opportunités
Menaces Opportunités
Augmentation des prix des céréales Fromages fermiers ayant le « vent en
Transmission de l’exploitation impossible poupe », bons débouchés car changements
« mise au norme » couteuse. dans les habitudes de consommation
PAC en faveur des éleveurs
Lait de chèvre recherché, dynamisme de la
filière caprine qui a un fort potentiel
47
VI.2. Pistes possibles
- Augmentation de la SAU (location ou achat de terres)
- Augmentation du troupeau avec deux possibilités : soit écorner tout le troupeau et
donc plus de place pour mettre plus de chèvres dans les bâtiments ; soit construire
agrandir le bâtiment existant.
- Abattre le troupeau et le renouveler entièrement pour avoir un troupeau sain
- Passage au bio.
L’élevage de Philipe et Marie est un modèle extensif dont les pratiques agricoles sont
proches de celles de l’agriculture biologique. La conversion de l’exploitation des Lelong à
l’agriculture biologique aurait pu être un projet ayant pour objectif principal l’augmentation
du prix de vente des fromages grâce à l’acquisition du label bio. L’obtention du label bio
aurait aussi permis aux Lelong d’obtenir des aides de l’Union européenne afin de mettre en
place le changement. Pourtant, ce projet n’a pas été retenu principalement car l’agriculture
biologique est déjà bien ancrée chez les Lelong. En effet, ce projet n’aurait pas entraîné de
changement dans le travail des éleveurs, et peu dans l’alimentation des animaux. L’élevage de
Philippe et Marie est déjà pratiquement bio et la conversion n’aurait pas apporté de plus value
vraiment intéressante pour le futur de l’exploitation au vu des nombreux points faibles. De
plus, il n’est pas sûr qu’ils puissent vendre leurs fromages plus chers vu leur clientèle. Enfin,
nous disposons de faibles données économiques pour la mise en place de ce projet. Le
passage au bio ne fait pas partie d’une de leurs finalités étant donné qu’ils travaillent déjà de
cette façon.
L’accès au foncier étant très difficile (peu de terres libérables, forte concurrence…)
l’augmentation de la part cultivée n’est pas envisageable.
Piste retenue
En revanche, pour l’augmentation du troupeau, celle-ci reste possible et permettrait non
seulement une meilleure rentabilité mais aussi une pérennité certaine, avec la possibilité de
retransmettre l’exploitation.
→ Agrandissement du troupeau + agrandissement du bâtiment existant + aménagement de
l’ancien bâtiment en salle de traite.
48
La modification de l’aménagement de la chèvrerie existante, sans pour autant agrandir, ne
serait pas judicieuse. En effet les conditions de travail, seront plus contraignantes, du fait
d’une surface restreinte même si les éleveurs décidaient d’écorner le troupeau.
Etapes chronologiques :
- Nécessite la demande d’un permis de construire → délai de 3 mois, ainsi que les
demandes de subventions.
- Agrandissement du bâtiment existant (cf. annexe n°3) = 57,5 m2
Les recommandations minimales sont :
Une surface aire paillé entre 1,50 et 2 m2, l’agrandissement permettra une surface d’environ
2,4 m2.
Une longueur d’auge comprise entre 0,35 et 0,40m elle serait de 0,5m.
Enfin, il est préférable d’avoir une largeur du couloir de distribution d’au moins 4 m afin de
permettre le passage du tracteur
- Agrandissement de la fromagerie.
- Déplacement du quai de traite, parc à boucs, salle à grains, stockage fourrage
- La plupart des aménagements seront faites en auto-construction, ce qui permet de
limiter les coûts de main d’œuvre.
- Demande de financements auprès des banques et de la Chambre d’agriculture pour
obtenir des aides.
- Achat de chèvres, 20 supplémentaires. Acheter dans un élevage indemne de CAEVet
d’un bouc pour la reproduction du nouveau troupeau.
Coût : 200€/chèvre = 4 000€
- Achat de petits matériels pour la fromagerie (faisselles, bacs, …). =
- Dès la première année, une dizaine de chèvres seront reformées ; Le renouvellement
sera fait sur le second lot qui est indemne de CAEV.
49
50
VI.4. Financement du projet
Terrassement 1 100
Electricité 320
Adduction 350
Cornadis 300
Chèvres 4 000
Subvention 6 708
Emprunts 10 062
Le projet est financé à 60% ou 50% par l’emprunt et à 40% ou 50% par les
subventions provenant de divers acteurs : l’Etat et le Conseil Régional.
Emprunts
15 000 € à 4% sur 12 ans
Anuités de 131,33/mois
Coût totale de l’emprunt = 3 911,52 €
Subventions
Plan de modernisation des bâtiments d’élevages
51
Le projet sur l’exploitation de Monsieur et Madame Lelong nous amène à la catégorie
B, à savoir : les investissements des demandeurs non jeunes agriculteurs concernant le
logement des bovins, ovins, caprins.
Un projet relève de la catégorie « logement » dès lors qu’au moins 60% des coûts sont liés au
logement. Sont éligibles les projets de construction d’un bâtiment neuf, d’extension ou de
rénovation d’un bâtiment existant. Les investissements éligibles doivent contribuer à
améliorer le niveau global des résultats d’exploitation.
14 920 € 4 560 €
Variations du résultat + 10 360 €
Ancien Résultat
net 24 913 €
Nouveau
résultat net
35273 €
Prélèvements Marge de
Annuités
La marge brute de référence est celle de 2008.privés sécurité
1 576 €
22 000 € 11 697 €
52
Augmentation des ventes fromages et de chevreaux
Augmentation des frais d’alimentation et d’élevage. Pour autant, les prix des concentrés
pourront être tirés vers le bas, grâce aux quantités d’achat plus importantes.
VI.5. Conséquences
La mise en place du projet a des conséquences sur l’organisation du travail et la qualité de vie,
dans divers domaines :
Alimentation
- Les bottes rondes pourront être déroulées dans le couloir d’alimentation, la distribution
du foin sera plus facile.
- Il sera possible de curer toute la chèvrerie au tracteur
Salle de traite
- La désinfection du poste de traite après chaque passage du second lot indemne de
CAEV sera nécessaire.
Générales
- La conservation d’un élevage à taille humaine est rendu possible par le maintien du
nombre d’UTH. En contrepartie, la surcharge de travail engendré par l’augmentation
du troupeau est certaine. Toutefois elle offre des avantages dans l’organisation des
tâches et vient compenser cette surcharge.
Financières
- Très faible endettement de l’exploitation
- Rentabilité améliorée.
Conséquences juridiques et fiscales
- Pas de changement, le tout est de ne pas dépasser un chiffre d’affaire, à hauteur de
73000€ pour rester sous le régime du forfait et de maintenir un troupeau inférieur à 80
chèvres afin de pour ne pas engendrer des mises aux normes trop importantes.
Le risque majeur reste celui d’une contamination du second lot de chèvres par le virus du
CAEV.
53
CONCLUSION
54
ANNEXES
55
Annexe 2 : Contrôle laitier 2006
mise- CONT CONT ran
bas CONT 01 CONT 02 03 CONT 04 05 Nbre LACTATION g
56
28 ACACIA 15.02 2,55 2,7 2,5 1,45 0,95 269 546 26
57
Annexe 3 : Plan des bâtiments existants
58
BIBLIOGRAPHIE
Articles
« Des indicateurs pour analyser les résultats de l'exploitation caprine », in L'Egide, n°23, juin
2001. http://www.crdc.fr/pdf_legide/indicateurs.pdf
Sites Internet
59
LEXIQUE
Ha: hectare
Q : quintaux
Cv : chevaux
T: tonne
60