Risques Opérationnels
Risques Opérationnels
Risques Opérationnels
bancaire s'est manifeste par une crise d'illiquidit aigue (la crise asiatique en juillet 1997)
jusqu'au milieu des annes 1990 et n'a pargn aucun continent et encore moins l'Afrique.
Le phnomne prudentiel est le nouveau dfi que se lancent les tablissements de crdit
dans la mesure qu'il est ncessaire au processus d'change. En effet, dans son activit
d'intermdiation financire et afin d'assurer une scurit financire et une bonne allocation
des ressources, la banque doit inscrire dans ses priorits stratgiques la matrise des risques
auxquels elle se trouve confronte et ce en adoptant une politique de gestion des risques.
Ainsi, l'environnement conomique et financier est devenu de plus en plus source de risques,
voir dangereux pour les banques qui vivent, mais qui peuvent aussi mourir des risques
qu'elles ont pris. Du fait de ces mutations, les banques ont relev des dfis exceptionnels afin
de se doter d'avantages concurrentiels dterminants. La banque, en effet, ressemble de plus
en plus une machine risque : elle prend des risques, les transforme et les incorpore
au service et aux produits bancaires qu'elle offre. Mais comment mesurer et amliorer
l'efficacit d'une telle machine. Sachant que le risque oprationnel est un risque important
pour l'activit bancaire, bien qu'il soit parfois difficile apprhender et quantifier il peut tre
l'origine de pertes significatives voir de faillites. cela, des difficults ne tiennent pas
seulement la nature des risques pris, ceux-ci pour la plupart ne sont pas en effet d'une
nature nouvelle (risque de crdit, de march, solvabilit, risque de liquidit). Ils sont bien
connus dans leur principe.
La nouveaut tient plutt la diversit des risques auxquels les banques doivent faire face
leur ampleur particulire de certaines pertes, leur soudainet et au fait que les dirigeants
soient parfois surpris ou dpasss. Ces pertes ont t estimes par certains analystes
12 milliards de dollars sur les 10 dernires annes. De telles pertes sont dues gnralement
une inadquation ou une dfaillance des procdures, des personnels, des systmes
internes ou des vnements extrieurs et plus prcisment au risque oprationnel.
Ce risque n'est pas un sujet nouveau, c'est le premier risque que les banques ont grer
(avant de faire un prt ou d'excuter un contrat). Par contre l'ide nouvelle est que la gestion
des risques oprationnels devient une discipline autonome avec ses propres outils de mesure
et ses propres procdures de contrle, tout comme pour les risques de crdit ou les risques
de march. Les risques oprationnels existent dans toute entreprise du fait de la ralisation
des oprations qui rentreront dans l'objet social. C'est dans cette optique que s'intgre ce
travail de recherche o il s'agit d'tudier la gestion des risques lis l'activit bancaire en
prsentant ses causes et consquences pour une analyse Claire et dtaille.
ce sujet, les questions qui se posent sont les suivantes : Quel est l'impact de l'application
des normes prudentielles dans les tablissements de crdit en Tunisie ? Comment les
banques peuvent-elles rduire le risque li la gestion des modes opratoires ?
Avec le dveloppement du march, ces questions ont pouss les banques rechercher des
moyens d'apprciations du risque.
Le but ici est de montrer non seulement l'importance de l'analyse et de la gestion du risque
oprationnel pour les tablissements bancaires, mais surtout de voir comment la Tunisie se
positionne face cette pratique. Cela dans le but d'apporter ou de proposer des
amliorations dans le cas o les banques tunisiennes seraient en marge de cette pratique ;
car comme on le dit trs souvent mieux vaut prvenir que gurir. Il est donc intressant de
savoir si les tablissements de crdit en Tunisie sont conforment aux normes prudentielles
internationales et comment ce dernier est analyser par les banques.
Afin de permettre une comprhension claire de notre tude, nous allons diviser notre travail
en trois chapitres. Dans un premier chapitre, nous allons prsenter le systme bancaire et les
risques rencontrs en prsentant d'abord le fonctionnement du systme bancaire, ensuite en
dfinissant les diffrents risques rencontrs dans l'activit bancaire.
Le second chapitre nous amnera mieux comprendre la gestion du risque oprationnel et
cela en dfinissant en premier lieu la notion de risque et de risque oprationnel, ce qui nous
permettra de mieux cerner le concept de risque oprationnel, ces composantes et ces
diffrents moyens de couvertures ensuite en prsentant des techniques pouvant tre utilises
pour le rduire et enfin nous parlerons des normes prudentielles internationales avec le
nouvel accord du comit de Ble.
Le troisime chapitre nous mnera la prsentation du systme bancaire tunisien et ces
composantes, tout en abordant les diffrentes rforment qui ont eu lieu en vue du
renforcement de l'efficience, ce qui conditionne donc la qualit du rle que peut jouer les
banques dans l'conomie, ensuite nous exposerons l'tude faite sur l'analyse de la mesure
des normes prudentielles dans les banques tunisiennes et cela par deux des mthodes que
nous avons prsent dans le deuxime chapitre. Aprs observation de faits rvlateurs, des
recommandations seront apportes ce qui nous mnera conclure.
Introduction
La stabilit et la solvabilit du systme bancaire sont une condition sine qua non pour le bon
fonctionnement du systme financier. Le systme bancaire s'appuie sur des rseaux et des
effectifs toujours en croissance. C'est un secteur conomique dynamique qui a su dans une
grande mesure, prserver son indpendance. Les tablissements de crdits, s'ils ont dispos
d'une grande libert d'action ont t confronts des risques plus varis qu'ils ont d
apprendre mesurer et contrler. Les banques sont souvent cites en rfrence en Europe
et dans le monde, parce qu'elles ont su faire progresser leurs rsultats en rduisant fortement
leurs prix de revient.
Afin de mieux comprendre le problme, l'objet de ce chapitre sera donc de mettre l'accent sur
le fonctionnement du systme bancaire en prsentant tout d'abord les tablissements de
crdits, puis nous dfinirons les diffrents types de risques auxquels sont confrontes les
banques dans leur gestion quotidienne
Section I.2
(a)
Ces tablissements ont un rseau tendu de guichets et une activit diversifie aussi bien en
direction des particuliers que des professionnels.
(c)
Elle est ne de la division des activits postales et des activits financires de La Poste.
Toutes les banques proposent des services financiers comme l' obtention d'un chquier et
d'unecarte bancaire. En plus des ventuels prts et crdits que la banque peut vous
accorder, vous pourrez galement y raliser des placements financiers et de l'pargne.
Aujourd'hui, beaucoup d'entre elles sont mme de vous proposer de l' assurance auto ou
de l' assurance habitation, mais aussi de l' assurance crdit. La banque moderne s'occupe de
vos finances, de vos assurances, de vos prts et crdits, de votre pargne et de
vos placements financier, et tout a en ligne, par Internet.
a
Elles forment une catgorie du systme bancaire franais comprenant des tablissements
auxquels une mission d'intrt public a t confie par l'Etat. On compte des tablissements
ayant pour vocation d'apporter des entreprises des concours financiers ou des garanties ou
intervenant dans le financement immobilier ou encore d'oprer sur les marchs boursiers.
(d)
L'ensemble des tablissements de crdit exerce leur activit dans le respect du cadre lgal et
rglementaire dont le Code montaire et financier1(*) est le pivot. Les banquiers sont tenus:
- au secret professionnel et au devoir de rserve. Le secret professionnel ne saurait, en
revanche, tre opposable certaines personnes ou administrations parmi lesquelles on peut
citer l'administration fiscale, ainsi que la justice pnale ou civile ;
- une obligation d'information, de conseil et de diligence en vertu de laquelle ils doivent
mettre leur clientle en mesure non seulement de connatre les caractristiques essentielles
des produits et des services bancaires qu'ils ont souscrits ou qu'ils peuvent souscrire mais,
en plus, d'apprcier l'opportunit mme d'y recourir.
(e)
Dans l'environnement bancaire nombreux sont les risques auxquels doivent faire face les
banques. Et parmi ces risques nous pouvons citer :
(f)
activit (achat factur dans une devise autre que celle de la facturation des ventes), un
portefeuille (des titres de placement et de participations).
(g)
Il se dfinit comme tant le risque auquel la banque ne peut faire face un moment donn
ses engagements en mobilisant ses actifs. Lorsqu'un tablissement ne dispose pas d'une
liquidit adquate, il ne peut obtenir des fonds suffisants un cot raisonnable, soit en
augmentant son passif, soit en convertissant rapidement des actifs, ce qui affecte sa
rentabilit. Dans des proportions plus importantes, ce risque peut, s'il se produit, aboutir la
faillite de la banque suite un mouvement de panique des dposants qui se rueraient aux
guichets.
(h)
Il est dfini comme l'ventualit pour un tablissement de crdit de voir sa rentabilit affecte
par l'volution des taux d'intrts. Il conduit la vulnrabilit de la situation financire d'une
banque. Dans le cas de l'apprhension de ce risque, il s'agit, gnralement travers des
reprsentations graphiques, de mettre en exergue un risque de financement ou
d'investissement afin de raliser des prvisions annuelles.
(j)
C'est le risque de perte sur une crance ou plus gnralement celui d'un tiers qui ne paie pas
sa dette temps. Dans un sens plus large ce risque de contrepartie dsigne aussi le risque
de dgradation de la sant financire de l'emprunteur qui rduit les probabilits de
remboursement. Cette dgradation accrot la probabilit de dfaut (dfaillance, le fait qu'il
n'arrive pas rembourser) mme si le dfaut proprement dit ne survient pas ncessairement.
Il est naturellement fonction de trois paramtres : le montant de la crance, la probabilit de
dfaut, et la proportion de la crance qui sera recouvre en cas de dfaut.
Le risque oprationnel constitue la grande innovation de Ble 2. Il porte sur l'ensemble des
processus de gestion de la banque. Il est dfinit selon le comit de Ble comme le risque
de pertes pouvant rsulter de procdures internes inadquates ou non appliques,
des personnes, des systmes ou d'vnements externes 2(*). Ces vnements de risque
sont les fraudes internes ou externes, les risques qui touchent aux relations clients, les
problmes lis la gestion du personnel, les dommages qui pourraient toucher les actifs
physiques, l'interruption totale ou partielle des systmes ou des processus, et la mauvaise
excution de certains processus qu'ils soient internes ou externes la banque. Le risque
oprationnel est spcifique l'activit bancaire, et son contrle peut s'envisager dans
diffrents secteurs. On estime qu'il est le plus important.
(l)
Conclusion
Introduction
L'univers bancaire se caractrise par une multiplicit des risques et toute l'activit
commerciale ou industrielle implique un risque. En effet, la banque de part ses activits
supporte naturellement des risques et ces derniers sont de nature micro et macroconomiques. Le principal problme auquel font face les banques est d la prsence d'un
risque de pertes cause par des dfaillances techniques ou d'erreurs humaines dues des
vnements internes ou externes la banque. C'est le risque oprationnel sur lequel nous
allons axer notre travail. Il serait donc judicieux que les banques disposent de mthodologies
qui permettent d'valuer le risque oprationnel source de problme. Le risque oprationnel
occupe actuellement un intrt croissant au niveau des tablissements de crdits. Ceci peut
tre attribu pour partie des incidents rcents ayant entran des pertes importantes et une
prise de conscience accrue des directions gnrales, et pour partie aux interventions
nationales et internationales de contrle de la profession. Il est primordial de mettre en place
des outils adquats de gestion du risque.
Ainsi l'objet de ce chapitre sera en premier lieu de mettre l'accent sur la notion de risque et de
risque oprationnel, en second lieu nous tenterons d'valuer tant au niveau qualitatif que
quantitatif ce risque et enfin nous prsenterons quelques techniques permettant de rduire ce
risque.
Section I.3
Le risque3(*) dsigne un danger bien identifi, associ l' occurrence d'un vnement ou
d'une srie d'vnements, parfaitement descriptibles, dont on ne sait pas s'ils se produiront
mais dont on sait qu'ils sont susceptibles de se produire dans une situation donne. Le risque
se retrouve partout et peut notamment tre li la sant, la scurit routire, aux finances,
aux infrastructures, l'environnement, aux accidents du travail, aux hpitaux, et plus encore.
Il est ais de comprendre pourquoi la notion de risque, ainsi dfinie, ne permet pas de dcrire
les situations d' incertitude et de rendre compte des modalits de la prise de dcision dans de
tels contextes. On sait ce qu'on ne sait pas mais c'est peu prs tout ce que l'on sait : il n'y a
pas de meilleure dfinition de l'incertitude. Savoir anticiper, traquer les dbordements
potentiels, mettre en place un systme de surveillance et de collecte systmatique des
donnes pour dclencher les alertes ds que les vnements bizarres se produisent : la liste
des mesures prendre est longue, qui suggre que l' ignorance n'est pas une fatalit et que
raisonner en terme d'incertitude, c'est dj se donner les moyens d'en prendre la mesure.
a
Toutefois, ces risques sont mieux apprhends travers une dfinition positive. Jusqu'
maintenant, si chacun avait labor sa propre conception du risque oprationnel, les
rflexions du Comit de Ble4(*) sur la rforme du ratio Cooke5(*), ont permis d'en donner une
dfinition commune et d'liminer les diffrences linguistiques, culturelles et
organisationnelles : ainsi il est maintenant admis que le risque oprationnel est le risque
de pertes directes ou indirectes rsultant d'une inadquation ou d'une dfaillance des
systmes internes, des personnes ou provenant d'vnements extrieurs 6(*).
Contrairement d'autres, cette dfinition tend devenir admise par tous, en raison de son
caractre positif mais aussi du fait de son adoption par le Comit de Ble. Elle y inclut le
risque juridique, en revanche les risques stratgiques et d'image ne le sont pas.
(b)
Le risque oprationnel englobe deux parties, d'une part on a les composantes du risque
oprationnel regroupant (le risque de dfaillance et le risque de stratgie) ; nous avons
d'autre part la diversit des formes que peut prendre le risque oprationnel.
(c)
Le risque oprationnel peut tre divis en deux types : le risque de dfaillance oprationnelle
et le risque oprationnel stratgique.
I.3.1.1 Risque de dfaillance oprationnelle :
C'est le risque de perte directe ou indirecte provenant de dfaillances potentielles de
personnes employes, de processus engags et de technologies utilises. Ceux-ci peuvent
rsulter par exemple d'une destruction de donnes, d'erreurs de traitements, de fraudes
humaines, d'une dfaillance informatique, etc. De ce fait, ce risque est interne aux banques,
et peut rsulter d'un :
- risque de transaction caus par des erreurs pouvant survenir dans les oprations telles
que : transferts, virements, encaissements, paiements et dblocage des fonds.
- risque de contrle oprationnel provenant d'un manque de contrle dans les activits
de Front office, Middle-Office et Back-office7(*).
- risque de systme d des erreurs ou des dfauts pouvant survenir dans le maintien du
systme informatique et de l'organisation.
Les dfaillances oprationnelles ne se produisent pas souvent mais leur impact et leur
frquence sont incertains. C'est pourquoi leur anticipation est fondamentale pour l'attnuation
de leurs consquences.
* 4 Comit de Ble : Cr en 1974, ce Comit runit les reprsentants des banques centrales et des autorits de contrle des pays du G10.
* 5 Ratio Cooke : Ratio de solvabilit tabli par le Comit de Ble en 1988, qui tire son nom du Prsident de l'poque Peter Cooke.
Middle office c'est un ple charg de contrler l'activit des traders (c'est une personne
qui intervient sur les marchs financiers, qui passe des ordres pour le compte de la banque
pour laquelle il travaille).
Back office c'est la partie administrative de la transaction, c'est dans ce lieu qu'on
enregistre l'opration dans le bilan comptable et qu'est inform le client d'achat ou de revente
des titres.
(i) I.3.1.2 Risque oprationnel stratgique :
Ce risque est li des vnements extrieurs non matrisables comme : des perturbations
politiques, la concurrence d'un nouveau venu sur le march capable de changer les rgles du
jeu, des catastrophes naturelles ou d'autres facteurs non contrlables par l'tablissement
bancaire. Le risque oprationnel stratgique appel aussi risque de dpendance
extrieure est un risque non ngligeable pour les banques. Toutefois, et en tenant compte
de notre rflexion, on va s'intresser seulement au risque de dfaillance oprationnelle,
lequel est interne et peut tre quantifi, voire matris par les banques, ceci dans la mesure
o l'on peut consacrer une partie des fonds propres la couverture de ce risque.
a
Les risques oprationnels proviennent de l'ensemble des mtiers bancaires, qu'il s'agisse des
activits d'intermdiation, des activits de march ou encore des prestations de service pour
le compte de tiers. Ceci comprend notamment les risques suivants :
(ii) I.3.2.1 Risque de procdure:
Le risque de procdure ou risque administratif est le risque de perte en raison de dfaillances
humaines ou d'un systme.
(iii) I.3.2.1.1 Risque d'erreur administrative :
On entend par ce risque toutes les erreurs provenant de l'enregistrement des oprations, la
saisie, les rapprochements et les confirmations tels que :
- un double encaissement de chque,
- un crdit port au compte d'un tiers et non du bnficiaire,
- le versement du montant d'un crdit avant la prise effective de la garantie prvue,
- le dpassement des limites et autorisations pour la ralisation d'une opration.
Parmi les erreurs administratives, on citera principalement le risque comptable, qui est
souvent mal identifi au sein des tablissements de crdit, vu qu'on n'accorde la fonction
comptable qu'un rle d'information lgale, par la prsentation des comptes, un rle dclaratif
et fiscal, et enfin une fonction lie la production des lments rglementaires. Or, des
dysfonctionnements lis la comptabilit peuvent apparatre, notamment en raison d'erreurs
humaines, d'une formation insuffisante du personnel, ou bien encore lors d'un changement
de tout ou partie du systme d'information, ou de modifications dans l'organisation ou les
procdures des tablissements.
(iv) I.3.2.1.2 Le risque humain :
Le risque humain nat du fait que les exigences attendues des moyennes humaines
exigences de comptence et de disponibilit ne sont pas satisfaites. Ce risque peut tre
involontaire ou natre d'une intention dlibre, rsultant souvent d'une intention frauduleuse.
Les erreurs involontaires sont souvent coteuses ; leur prvention comme leur dtection
prcoce dpendent de la qualit du personnel, de sa vigilance, comme de ses capacits
d'adaptation aux volutions techniques mais aussi de la technicit des oprations traiter et
de la qualit du matriel et de la logistique utiliss.
Quant au risque volontaire , il va de la simple inobservation des rgles de prudence, du
conflit d'intrts entre oprations pour son propre compte et oprations pour le compte de
l'tablissement ou du client, jusqu' la malveillance et la ralisation d'oprations carrment
frauduleuses telles que : la malhonntet d'un gestionnaire de portefeuille qui affecte des
oprations perdantes aux clients ou la banque elle-mme et des oprations gagnantes
lui-mme et ses amis ; la corruption d'un oprateur d'une banque par l'intermdiaire de
march qu'il utilise, de sorte que les oprations ne soient pas ralises aux meilleurs cots
pour la banque et dans son intrt exclusif ; la violation des limites par un oprateur ou la
dissimulation des pertes ralises ; la perte de contrle d'un oprateur (folie, dpression) qui
engage la banque dans des oprations hasardeuses. Tous ces risques peuvent tre rduits
par l'addition de rgles de conduite internes et de fixation des limites, et leur contrle rgulier.
i I.3.2.2 Risque matriel :
Les risques matriels sont les risques d'indisponibilit provisoire ou prolonge des moyens
d'installations immobilires, matriels, systmes informatiques ou dispositifs techniques
ncessaires l'accomplissement des transactions habituelles et l'exercice de l'activit, en
raison notamment d'vnements accidentels. Ces vnements peuvent tre internes
l'entreprise ou lui tre extrieurs tels que : des incendies, inondations, destructions suite
des meutes ou des violences ; pannes informatiques rsultant d'une dfaillance technique
ou d'un acte de malveillance ; panne d'un rseau externe de tltransmission rendant
temporairement impossible la transmission d'ordres sur un march financier ou le
dbouclement d'une position ; systme de ngociation ou de rglement de place en dfaut ou
dbord.
Ainsi, dans les premiers temps du MATIF8(*), certains oprateurs se plaignaient du fait que la
chambre de compensation ne parvenait pas calculer correctement et temps les appels de
marge payer par les oprateurs. Mme si ultrieurement les anomalies taient corriges, il
fallait dans un premier temps, supporter le cas chant des charges indues en terme de
trsorerie, voire couper indment des positions.
(v) I.3.2.3 Risque juridique et fiscal :
(vi) I.3.2.3.1 Le risque juridique :
La communaut financire nationale et internationale normalise depuis plusieurs annes les
rapports juridiques entre les oprateurs en mettant en place des contrats cadre visant
standardiser les lments habituellement admis dans les contrats et nommer les autres
clauses. Les transactions peuvent ainsi s'appuyer sur une rfrence connue et admise, et les
ngociations entre les parties un contrat portent seulement sur les lments spcifiques
(conditions de prix, de taux, de dure). En l'absence des contrats cadres, des oprations
peuvent toutefois se drouler sans que celui qui les ngocie se soit entour de toutes les
prcautions ncessaires. Trois organismes principaux proposent des contrats types, au
niveau international ISDA (International Swap Dealers Association) et BBAIRS (Britch
Bankers Associations For Interest Rate Swap) d'options de taux et de devises.
En l'absence de ces normes les risques de contestation de l'opration standard effectue sur
des marchs organiss s'avrent considrables. En effet, le risque juridique, dont l'impact
financier est susceptible d'tre trs important, recouvre notamment les aspects suivants :
le risque d'tre condamn verser des dommages et intrts du fait d'une imprcision dans
un contrat ou d'une erreur de rdaction, du fait d'une faute civile ou pnale telle que le
soutien abusif, la rupture de financement, l'appel en comblement de passif, le dfaut de
conseil et le non respect de clauses contractuelles ;
c'est aussi le risque de voir tout ou partie des contrats se trouver inapplicables en droit ou
en fait : cas de la contrepartie qui ne disposait pas de la capacit juridique pour raliser la
transaction en cause, non validit de certaines clauses dans certains pays, conflit de
comptences entre juridictions, dni de justice ;
enfin, c'est le risque du non respect des dispositions juridiques en vigueur ou le non prise en
compte des changements survenus dans la lgislation en vigueur.
Dans ce cadre, il est galement utile de disposer des moyens de preuve des lments de
transaction (enregistrement des conversations, confirmation crite).
Article II.
La gestion du risque operationnel dans
l'activit bancaire: Cas des banques tunisiennes
( Tlcharger le fichier original )
par Nitza Marjorie M'BOUROU PAMBOLT
Universit Libre de Tunis - M.S.T.C.F 2007
prcdent sommairesuivant
C'est le risque d'tre condamn payer une amende suite une interprtation errone de la loi fiscale, son
dtournement, une complicit avec des fraudes commises par des clients. Il recouvre notamment : le non respect
des dispositions juridiques en vigueur ; la non prise en compte des changements survenus dans la lgislation ou la
rglementation en vigueur.
(ii) I.3.2.4 Risque informatique :
L'informatique est un lment incontournable de l'outil de production et de gestion des tablissements de crdits.
Ces derniers se sont donc penchs sur la scurit et la qualit de leur systme d'information. La croissance des pertes
dues des sinistres informatiques a fait prendre conscience aux banques des dangers lis ce risque.
Le risque informatique apparat selon des catgories diffrentes, il peut tre li une probabilit d'erreurs dans la
conception des programmes informatiques, qui peut avoir pour origine une erreur de comprhension due une
mauvaise analyse pralable du domaine informatiser, ou encore une intervention inopportune de programmation
affectant un autre programme. Est galement attach ce risque le risque de divulgation confidentielle l'extrieur
de l'tablissement de crdit.
Le prjudice potentiel, ne peut s'apprhender que par dfaut comme le cot d'un nouveau dveloppement
informatique ou plus indirectement des pertes de rsultats issus de la mauvaise qualit de la gestion des produits et
services.
Le risque informatique peut engendrer des dfaillances des systmes de tlcommunication ou de systme de place :
impossibilit temporaire de ngocier suite une panne de rseau (impossibilit de dboucler une position), systme
de place en dfaut ou dbord. Le Bug l'an 2000 a constitu le risque informatique majeur qui a touch le monde
entier.
Ce problme a concern plus les banques que d'autres secteurs, en effet une difficult technique rencontre par une
banque risque de se rpercuter rapidement sur ses contreparties, voire dans les cas extrmes, sur l'ensemble du
systme financier.
(iii) I.3.2.5 Risque de blanchiment de l'argent sale :
Le blanchiment est le fait de faciliter par tous les moyens la justification mensongre de l'origine des biens ou des
revenus de l'auteur d'un crime, ou d'un dlit ayant procur celui-ci un profit direct. Ce dlit est considr comme
aggrav lorsque il est commis de faon habituelle ou en utilisant les facilits que procure l'exercice d'une activit
professionnelle.
Le processus du blanchiment se droule en trois tapes :
Le placement qui consiste faire entrer pour la premire fois les fonds dans le systme financier, c'est l'tape la
plus vulnrable du processus, car il y a au dbut un plus grand risque que l'origine illicite de l'argent soit dcouverte.
La dissimulation qui consiste masquer l'origine criminelle des fonds, grce des virements et montages
financiers. A ce stade, l'argent est souvent envoy d'un pays l'autre, puis partag entre divers investissements, qui
sont frquemment dplacs pour viter les dtections.
Avec la troisime tape, celle de l'intgration, les fonds sont pleinement assimils dans le circuit conomique, ou
ils peuvent tre utiliss n'importe quelle fin.
humaine , ce qui peut impliquer l'engagement des responsabilits des cadres dirigeants,
tous aspects que l'on prfre occulter.
i I.4.2 Quelques exemples du risque oprationnel :
(v) I.4.2.1 Cas du blanchiment d'argent :
Le blanchiment a des effets dfavorables pour les tablissements de crdits du fait de
l'instabilit des fonds provenant du crime organis. Ainsi, de grosses sommes d'argent
blanchi peuvent parvenir une institution financire puis disparatre soudainement. Ce qui
risque de poser des problmes de liquidit par des retraits de fonds massifs de certaines
banques. Le risque de blanchiment est d'autant plus fort que les oprations financires
utilises cet effet s'effectuent dans un processus entirement automatis avec des
oprateurs fictifs. Dans ce contexte, certains clients peuvent profiter de la dpersonnalisation
de leurs relations avec l'tablissement teneur de leur compte pour effectuer des oprations
de blanchiment. Ce risque peut pourtant provoquer galement une atteinte la rputation, en
effet des dysfonctionnements constats dans une banque ou des incidents rencontrs
peuvent ternir sa rputation et la dstabiliser. Tout ceci peut amener un risque de contagion
l'encontre de la communaut bancaire et financire dans son ensemble, et avoir pour
rsultat un ralentissement du dveloppement et de la croissance conomique.
(vi) I.4.2.2 L'effondrement de la Barings :
La maison Barings a constitue la faillite la plus spectaculaire au monde, c'tait la disparition
de l'institution bancaire la plus ancienne du Royaume Uni. Elle s'est effondre parce qu'elle
ne pouvait pas assumer les normes engagements financiers, que son trader Nicolas Leeson
avait pris sur les marchs financiers au nom de la banque. Ce trader surdou, mais mal
surveill, employ dans la succursale Singapour, prit d'importantes positions dcouvert
sur l'indice Nikkei ; puis celles-ci s'avrant progressivement perdantes suite au retournement
de la bourse, il les augmenta en cherchant compenser les positions dj perdantes.
Il faisait comprendre au sige de Barings Londres qu'il ralisait des bnfices, alors qu'il
agissait au-del de son autorisation et se trouvait en position perdante, en cachant ses
engagements dans un compte de transit appel Error Account 88888 .
Il a constamment agi au del de son autorit en prenant des positions dcouvert dpassant
des montants autoriss, situation rendue possible par le fait qu'il tait la fois responsable du
Back office et du trading. Il pariait sur la hausse de la bourse japonaise en vendant terme
des contrats sur l'indice Nikkei 2259(*) pour des montants normes.
Les pertes sur les positions sur le Nikkei s'envolrent aprs le tremblement de terre de Kobe
qui provoqua une chute brutale de l'indice, la confiance dans le Yen s'effondrant ; de ce fait
les pertes de Leeson atteignirent les six milliards de francs. Une accumulation de ses pertes
une fois dcouvertes amena les dirigeants de la Barings, sous la pression de la Banque
d'Angleterre cder leur tablissement pour une livre symbolique la Banque ING.
Plusieurs points de dpart sont possibles lorsqu'il s'agit de dvelopper un modle de mesure
du risque oprationnel. Tous ne conduisent pas au mme point d'arrive. Il est donc toujours
prfrable d'avoir une vision claire du rsultat final, et de rflchir ensuite aux diffrentes
mthodes qui vont permettre de l'atteindre. A cela, nous avons les mthodes d'identification
et les mthodes d'valuation du risque oprationnel.
(b)
Cette mthode trouve ses limites au niveau du recueil des donnes dans la mesure o les
banques sont peu enclines avouer leurs dfaillances internes, qui peuvent constituer selon
elles une dgradation de leur image et de leur rputation, malgr le fait que ces lments
soient pourtant ncessaires la construction de bases de donnes fiables.
Toutefois, certains tablissements s'orientent lentement vers la construction de base de
donnes incidents qui regroupe un historique relatif aux vnements gnrateurs de
risques, les frquences d'apparition, les possibilits de ralisation, les fonctions concernes,
les pertes dgages.
En fait, sur la base de donnes exhaustive et pertinente, les banques auront la possibilit de
mesurer leur exposition aux risques oprationnels, prvenir leur ampleur et le cas chant
dcider du montant de la couverture qui sera alloue.
a
Loss Distribution Approach (LDA). La dmarche consiste d'abord tablir, pour chaque
ligne mtier et chaque type d'vnement de pertes, deux courbes de distribution des
probabilits de pertes, l'une reprsentant la frquence des vnements de pertes sur un
intervalle de temps donn, (loss frequency distribution), l'autre la svrit de ces mmes
vnements (loss severity distribution).
La dmarche consiste d'abord tablir, pour chaque ligne mtier et chaque type
d'vnement de pertes, deux courbes de distribution des probabilits de pertes, l'une
reprsentant la frquence des vnements de pertes sur un intervalle de temps donn, (loss
frequency distribution), l'autre la svrit de ces mmes vnements (loss severity
distribution). Pour ce faire on trie les vnements de pertes par frquence d'une part, et par
cot d'autre part, et l'on reprsente le rsultat sous forme graphique (histogrammes).
Pour chacune des distributions obtenues, on recherche ensuite le modle mathmatique qui
rend le mieux compte de la forme de la courbe. Pour valider le choix d'un modle
mathmatique, on met en relation le rsultat (frquence ou perte) prdit par le modle
mathmatique et le rsultat de la courbe issue des donnes relles : si les deux courbes se
superposent, le modle est rput fiable.
On combine alors les deux distributions, en utilisant une simulation de Monte-Carlo afin
d'obtenir, pour chaque ligne mtier et chaque type d'vnement, une courbe agrge de
distribution des pertes pour un horizon de temps donn. Pour chacune, la Value At Risk
(VAR)11(*) est la perte maximale encourue avec une probabilit de 99,9%.
i II.2.3 Approche par scnarios (Approche standard) :
L'approche par scnarios consiste mener des enqutes systmatiques auprs d'experts de
chaque ligne mtier et de spcialistes de la gestion des risques. Le but est d'obtenir de ces
experts une valuation de la probabilit et du cot d'incidents oprationnels identifis
conformment aux grilles d'analyse proposes par le comit de Ble.
La construction des scnarios combine l'ensemble des facteurs de risques d'une rgression
donne. On effectue ensuite des simulations en faisant varier les facteurs de risque.
Cette approche constitue un complment intressant quand les donnes historiques ne sont
pas suffisantes pour appliquer une mthode purement statistique. Elle trouve en particulier
son application pour valuer les impacts d'vnements de risque de svre amplitude, ou
l'impact de la survenance simultane de plusieurs vnements. En effet la mthode
statistique dcrite plus haut prsente l'inconvnient de considrer les incidents oprationnels
comme compltement dcorrls, et ne prend pas en compte leurs effets ventuellement
cumulatifs. Contrairement ce que pourrait indiquer son intitul, l'approche par scnarios n'a
pas qu'un aspect purement "qualitatif". Elle se prte galement la modlisation
mathmatique et le corpus thorique sur le sujet est abondant.
1
CHAPITRE III : LA GESTION DU RISQUE OPERATIONNEL DANS LE
SYSTEME BANCAIRE TUNISIEN
Introduction
Les changements qu'a subis le mtier de banquier l'chelle internationale sous l'effet de la
globalisation financire, n'ont pas t sans consquences sur le systme bancaire tunisien.
Ainsi, dans le but de faciliter l'intgration des banques tunisiennes dans l'conomie mondiale
plusieurs rformes ont t entreprises par les autorits publiques tunisiennes, qui touchent
notamment le renforcement de l'efficience du systme bancaire.
A cet effet, l'objet de ce chapitre est de prsenter tout d'abord le systme bancaire tunisien,
ensuite nous mettrons l'accent sur l'environnement bancaire tunisien et les normes
prudentielles. Et enfin, nous illustrerons le tout par une tude de cas en vue de voir la position
de la Tunisie face aux normes prudentielles internationales, et ce par l'application de deux
ratios bancaires savoir le ratio de couverture du risque et le ratio de liquidit dans cinq
banques tunisiennes.
Section II.2 Section 1 : Les diffrentes composantes du systme bancaire
tunisien.
(a)
19/03/99. Son principal objet est la division, la couverture des risques et le suivi des
engagements. Cette circulaire dispose en l'extension des procdures de classement de tous
les actifs bilans et hors bilan, et la rvision des normes de concentration des risques par
rapports aux fonds propres des banques.
(i) I.1.2 Les institutions financires spcialises :
(ii) I.1.2.1 Les banques de dveloppements mixtes :
Les banques de dveloppement mixtes sont rgies par des conventions bilatrales conclues
entre l'Etat tunisien et les Etats des pays arabes : octroyer des crdits moyen et long
termes ; participer au capital d'entreprises ; collecter des dpts en devises quelles qu'en
soient la dure et la forme; collecter des dpts vue de leur personnel et des entreprises
dont elles dtiennent la majorit du capital.
I.1.2.2 Les Banques d'affaires :
tablissement de crdit, toute personne morale qui exerce, titre de profession habituelle, les
oprations bancaires et les oprations de conseil et l'assistance en matire de gestion de
patrimoine, de gestion financire, d'ingnierie financire et d'une manire gnrale tous les
services destins faciliter la cration, le dveloppement et la restructuration des
entreprises. Ces tablissements de crdit sont tenus de fournir la Banque Centrale de
Tunisie tous documents, renseignements, claircissements et justifications ncessaires
l'examen de leurs situations et permettant de s'assurer qu'elles font une application correcte
de la rglementation dicte en matire de contrle du crdit et des changes et de contrle
des tablissements de crdit.
Les commissaires aux comptes des tablissements de crdit sont tenus de remettre la
Banque Centrale de Tunisie dans les six mois suivant la clture de chaque exercice, un
rapport concernant le contrle qu'ils ont effectu et de lui adresser une copie de leur rapport
destin l'assemble gnrale et aux organes de l'tablissement de crdit qu'ils contrlent.
Ils sont galement tenus de signaler immdiatement la Banque Centrale de Tunisie tout fait
de nature mettre en pril les intrts de l'tablissement du crdit ou des dposants.
Le schma suivant va reprsenter de faon dtaille le systme bancaire tunisien.
Organigramme du systme bancaire tunisien
La Banque Centrale de Tunisie dicte les rgles de gestion et les normes prudentielles
applicables aux banques et aux tablissements financiers.
Ces normes concernent:
- L'usage des fonds propres,
- Les ratios entre les fonds propres et les engagements,
- La rserve obligatoire,
- Les ratios de liquidit,
- Les concours accords par les tablissements de crdits leurs filiales,
- Les risques en gnral
(i) II. 1. 1 Suivi des engagements :
Compte tenu des dispositions de l'article 2 de la circulaire aux banques n 2001-12 du 4 Mai
2001 (annexe 1) , les banques sont tenues d'exiger, pour le suivi de leurs concours financiers
aux entreprises dont les risques encourus dpassent 10% de leurs fonds propres, un rapport
d'audit externe. De mme ces banques sont tenues, avant tout engagement, d'exiger de leurs
clientles:
- dont les engagements auprs du systme financier dpassent 5 millions de dinars, les tats
financiers de l'exercice prcdent l'anne de l'octroi de crdit ainsi que les tats financiers
des exercices qui suivent l'anne de l'octroi de crdit, certifis par un commissaire aux
comptes lgalement habilit.
- non cotes en Bourse et dont les engagements auprs du systme financier dpassent 25
millions de dinars, de fournir une notation rcente attribue par une agence de notation.
a
I. 2 Surveillance bancaire.
La surveillance bancaire est base sur deux concepts savoir : une surveillance interne et
une surveillance externe.
(ii) II. 2.1 Surveillance externe.
Cette surveillance est compose d'instruments d'information et de contrle sur pices puis
sur place.
(iii) II. 2.1.1 Instrument d'information.
Les tablissements de crdit sont tenus de fournir la Banque Centrale de Tunisie tous
documents, renseignements, claircissements et justifications ncessaires l'examen de
leurs situations et permettant de s'assurer qu'elles font une application correcte de la
rglementation dicte en matire de contrle du crdit et des changes et de contrle des
tablissements de crdit. Les commissaires aux comptes des tablissements de crdit sont
tenus de remettre la Banque Centrale de Tunisie dans les six mois suivant la clture de
chaque exercice, un rapport concernant le contrle qu'ils ont effectu et de lui adresser une
copie de leur rapport destin l'assemble gnrale et aux organes de l'tablissement de
crdit qu'ils contrlent.
Ils sont galement tenus de signaler immdiatement la Banque Centrale de Tunisie tout fait
de nature mettre en pril les intrts de l'tablissement du crdit ou des dposants.
Les tablissements de crdit doivent crer un comit permanent d'audit interne charg
notamment :
- de veiller ce que les mcanismes appropris de contrle interne soient mis en place par
l'tablissement ;
- de rviser et de donner son avis sur le rapport annuel y compris les tats financiers de
l'tablissement avant leur transmission aux organes sociaux pour approbation ; de devoir tout
relev de l'tablissement avant sa soumission aux autorits de supervision ;
- d'examiner tous placements ou oprations susceptibles de nuire la situation financire de
l'tablissement et ports sa connaissance par les commissaires ou les auditeurs externes.
Les tablissements de crdit et les banques non-rsidentes doivent mettre en place un
systme appropri de contrle interne qui garantit l'valuation permanente des procdures
internes, la dtermination, le suivi et la matrise des risques lis l'activit de l'tablissement
de crdit.
(c)
Les banques jouent un rle trs important dans le financement de l'conomie national, c'est
pour cette raison que l'activit bancaire reste sous haute surveillance tatique. Ainsi, un
ensemble de ratios prudentiels auxquels sont soumises les banques, a t mis en place afin
d'assurer la protection des dposants et d'viter les faillites bancaires. Ces ratios constituent
des contraintes de gestion que les banques doivent respecter des rgles de prvention cites
l'article 23 de la loi n2006-19 du 2 mai 2006 relatives l'exercice de l'activit
d'tablissement de crdit tablies par le Banque Centrale de Tunisie. Dans le cas du non
respect les banques s'exposent des sanctions pouvant aller jusqu' l'interdiction d'exercer
leur activit.
II.4.1 Ratio de couverture des risques (Ratio de solvabilit)18(*):
Tableau 1 :
Ratio de couverture des risques (Ratio de solvabilit)
Fonds propres nets/Total des actifs pondrs en fonction des risques encourus
> ou = 8%
< ou = 25%
< ou = 3 fois
les FPN
Les accords de Ble constituent un ensemble de directives fixes par la banque centrale des
banques centrales : la Banque des Rglements Internationaux dont le sige est Ble, en
Suisse. Ils concernent les banques et les institutions financires (assurances, organismes de
crdit, holdings financiers). Les accords de Ble imposent l'unification de la gestion des
risques ainsi que la mise en place de processus de modlisation. Ces normes bouleversent
toute l'organisation des systmes de gestion bancaire, et vont les contraindre une
rorganisation de leurs systmes d'information. Le nouveau dispositif repose sur trois types
d'obligations:
a) les tablissements doivent disposer d'un montant de fonds propres au moins gal un
niveau calcul selon l'une des mthodes proposes
b) les autorits disposent de pouvoirs renforcs et peuvent notamment augmenter les
exigences de garantie
c) les tablissements sont tenus de publier des informations trs compltes sur la nature, le
volume et les mthodes de gestion de leurs risques ainsi que sur l'adquation de leurs fonds
propres.
Pour sa part, la Tunisie a mis en place, depuis le 10 dcembre 2007, un comit stratgique
pour le passage Ble 2 sous la prsidence de Mr Taoufik BACCAR, Gouverneur de la
Banque centrale de Tunisie (BCT). Ce comit stratgique du secteur bancaire est largi au
Conseil du march financier (CMF), au ministre des Finances et l'Ordre des Experts
comptables.
III. 2 Les avantages lis l'application des accords de Ble 2 :
L'accord de Ble 2, vise explicitement engager une amlioration de la gestion des risques
en incitant les banques adopter les meilleures pratiques de la profession. Cet enjeu est
d'importance pour les banques qui, chaudes par les pertes enregistres ont prfr se
dsengager de la gestion des risques de crdit sur les particuliers auprs de socits
spcialises, filiales ou partenaires. Elles se sont alors concentres sur la gestion des risques
lis aux crdits immobiliers et aux oprations quotidiennes (dcouvert, carte de paiement)
pour les particuliers ou sur les gammes de produits plus traditionnellement ddis aux
professionnels et aux entreprises.
Le dispositif de l'application du Ble 2 a permit une adquation des fonds propres sur le plan
pratique et la mise en place d'une rglementation qui ne se limite pas aux exigences
minimales de fonds propres. Mais, il englobe galement la surveillance prudentielle et la
discipline de march. Puis ce dispositif a aussi permit de renforcer la sensibilit aux risques
des normes de fonds propres. A ce titre, le dispositif vise le perfectionnement sur la gestion
les risques en mettant l'accent sur l'application constante des capacits d'valuation des
risques dans les banques.
a
(e)
III. 4 Etude de cas : Vrification de l'application des normes prudentielles dans les
banques tunisiennes travers l'analyse des ratios les plus reprsentatifs.
La rforme de Ble 2 dont l'application est effective depuis le 01/01/2008 concerne tous les
tablissements de crdit en Tunisie. Cette application permet la fois la rgularisation des
tablissements financiers locaux par rapport aux banques externes la Tunisie. Leur
affiliation tant de plus en plus courante avec les banques des pays dvelopps o les
normes prudentielles sont en vigueur. Les banques tunisiennes n'ont d'autres choix que de ce
conformer cette exigence internationale afin d'avoir une vision homognes des risques lis
l'activit bancaire. Ble 2, permettra d'accrotre leur comptitivit en gnrant un
ajustement de la tarification des produits bancaires (crdit la clientle) en fonction des
risques encourus et une amlioration globale de l'ensemble de la politique d'octroi des
crdits.
(i) III.4.1 : Ratio de couverture de risque (Ratio de Solvabilit).
(ii) III.4.1.1 : Dfinition.
Le ratio de solvabilit encore appel ratio de couverture de risque peut tre dfini comme
tant le rapport du montant des fonds propres sur le montant des crdits distribus ceux-ci
pondrs par leur caractre plus ou moins risqu. Dans sa nouvelle version, le ratio prend en
compte d'autre catgorie de risque que le risque de crdit savoir le risque de march et le
risque oprationnel sous la forme suivante :
Fonds propres nets/ Total des actifs pondrs en fonction des risques encourus >ou =
8%
Numrateur : Fonds propres nets = (Fonds propres de bases + fonds propres
complmentaires)
Elments composants les fonds propres de bases :
* Elments ajouter :
1- Capital social ou de la dotation
2- Rserves hors rserves de rvaluation
3- Fonds social
4- Report nouveau crditeur
5- Provisions non affectes des risques ou des charges probables
6- Rsultat net de la distribution de dividendes prvoir relatif au dernier exercice clos.
* Elments retrancher :
Dsignation
Anne 2004
Anne 2005
Anne 2006
Amen Bank
11,30%
11,60%
11,50%
7,70%
12,02%
10,62%
B.I.A.T
11,20%
11,60%
11,70%
S.T.B
11,90%
13,04%
11,70%
U.B.C.I
13%
11%
12%
1- Caisse : 100%
2- Placements auprs de la Banque Centrale de Tunisie y compris le solde crditeur des
comptes ordinaires : 100%
3- Placements auprs des Banques y compris le solde crditeur des comptes ordinaires :
100%
4- Chques postaux : 100%
5- Portefeuille escompte cour terme : 60%
6- Avance sur comptes terme, bons de caisse et autres produits financiers : 100%
7- Comptes dbiteurs de la clientle : 7%
8- Portefeuille encaissement : 100%
9- Titres de l'Etat : 100%
10- Titres de participations de socits cotes en bourse : 100%
11- Titres de transaction et de placements valus : 100%
12- Propres titres de la banque rachets par elle-mme : 100%
Dnominateur : Passif exigible et ses pondrations
1- Emprunts auprs de la banque centrale de Tunisie : 100%
2- Emprunts auprs des banques : 100%
3- Solde crditeur quotient moyen : 100%
4- Dpts des organismes financiers spcialiss : 100%
5- Comptes vue : 60%
6- Comptes spciaux d'pargne : 3%
7- Comptes termes, bons de caisse et autres produits financiers : 13%
8- Autres sommes dues la clientle : 100%
9- Certificats de dpts : 40%
10- Comptes exigibles aprs encaissement : 100%
Anne 2004
Anne 2005
Anne 2006
Amen Bank
110,82%
110,90%
104,60%
144,20%
175,90%
162,45%
B.I.A.T
107,32%
108,30%
110,12%
S.T.B
121,95%
132,21%
123,73%
U.B.C.I
116%
114,10%
112,79%
Dans cette perspective nous avons galement procd la vrification de ce ratio afin de voir
si les banques Tunisiennes sont conformes ce dispositif.
Ainsi le ratio de liquidit n'est autre que le rapport entre les actifs courants et les passifs
courants qui doivent tre gal 100% dans un but de vrification de la liquidit du march.
L aussi nous avons retenu cinq banques que sont L'Amen Bank, L'Arabe Tunisian Bank, la
BIAT, la STB et enfin L'UBCI. Au vue de l'ensemble nous constatons que la quasi-totalit de
ces banques sont tout fait conformes la circulaire de la BCT et l'exigence du dispositif
du comit de Ble2.
Conclusion gnrale
La gestion du risque oprationnel est trs rcente dans les banques. Dans ce travail, nous
avons principalement abord le problme de la mesure de ce risque. Il faut souhaiter que les
modles de risque oprationnel offrent dans un avenir proche le mme niveau de
transparence et d'accessibilit que ceux utiliss en risque de march ou de crdit. C'est un
passage oblig si l'on veut intgrer efficacement le risque oprationnel dans un systme
global de gestion des risques. Bien videmment, il est toujours possible d'amliorer un
modle de mesure, qu'il s'agisse ou non de risque oprationnel. Cependant, il n'est pas
question de nier que le niveau de technicit exig d'un risk manager s'est fortement lev.
Simplement, il faut se rappeler qu'un bon modle est avant tout un modle utile en
pratique.
On est en droit d'affirmer que le futur dispositif Mc Donough favorise l'avnement d'un nouvel
ge de mtiers de la banque, tant du point de vue de l'industrie bancaire elle mme que de
son contrle. Au cours de ces dernires dcennies, avec le rapide dveloppement des
montages financiers complexes, la banque s'est spcialise. Mais elle n'en est pas moins
reste faillible. La proccupation d'une meilleure matrise des risques a t conforte par le
constat que le contrle externe pouvait tre insuffisant et qu'il devait ncessairement trouver
un relais au sein mme des tablissements.
Il est ais de constater qu' travers les mesures qui viennent d'tre prsentes, les autorits
tunisiennes ont cherch mettre en place les pralables ncessaires une efficience des
normes de Ble 2. C'est qu'en effet, toutes les mesures visant une identification plus fine et
une plus grande matrise des risques, prparent les fondements requis pour le Pilier I. Les
exigences d'une grande transparence et d'une meilleure gouvernance s'inscrivent dans une
logique de discipline de march objet du Pilier III de Ble 2. Quant au second pilier qui a trait
pour l'essentiel au processus de surveillance prudentielle, nous constatons que beaucoup
d'efforts sont consentis afin de prparer la supervision bancaire en Tunisie.
De faon assurer les nouveaux rles qu'elle est appele jouer sous Ble II. Une
supervision qui, dj qualifie de largement conforme aux principes de Ble pour un contrle
bancaire efficace. En effet, des informations inadquates ou un manque de transparence
pourraient se rpercuter ngativement sur la notation de la banque.
A cela, le nouvel accord de Ble a suscit de profondes modifications tant au niveau interne
qu'au niveau organisationnel du domaine bancaire.
Nous constatons alors :
- la responsabilit de la direction et du conseil d'administration portant un regard sur la
refonte des systmes d'information qui permet ce jour une meilleure gestion du risque
oprationnel ;
- l'volution d'un circuit dcisionnaire qui permet l'existence d'une sparation nette entre la
direction commerciale et celle charge de la gestion des risques.
Ces changements doivent permettre aux banques d'aboutir : une identification de tous les
risques par la prise en compte du risque oprationnel ct du risque de crdit et des
risques de marchs. A cela s'ajoute une meilleure valuation des risques par des mthodes
d'valuation plus fines qui se basent sur des paramtres plus prcis de mesure des risques