Métiers BFI
Métiers BFI
Métiers BFI
Observatoire des mtiers, des qualifications et de lgalit professionnelle entre les femmes et les hommes dans la banque
Bernard COULOMBEAUX
Collaboration
HENRY CHEYNEL
Mars 2008
Nous prions tous ceux qui nous ont aids pour la ralisation de cette tude de croire en notre gratitude. Nous avons tir des enseignements particulirement riches de nos rencontres avec les quipes nombreuses de BNP Paribas et de Calyon. Laccueil reu auprs des directions de BP2S et de CACEIS a t excellent et trs instructif.
Bernard COULOMBEAUX est ancien DRH d'une grande banque internationale Paris. Henry CHEYNEL est responsable de l'Observatoire des mtiers de la banque.
SOMMAIRE
Pages Introduction 4
I.
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1. 2. 3. 4. 5. 6. 7.
Les mtiers de back office des produits de financement Les mtiers de back office des produits de march Les mtiers du middle office La fonction de contrle du risque Caractristiques des services titres pour compte de tiers Les mtiers support de nature financire et juridique Les mtiers de la logistique informatique
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II.
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III.
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Conclusion Les back/middle offices, les mtiers titres : la face cache dune activit de pointe
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Glossaire
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INTRODUCTION
1- Mtiers, activits LObservatoire a pour mission de raliser des tudes de mtiers pour permettre, prioritairement, aux salaris davoir des points de repres dans leur profession et dy guider leur carrire. Les mtiers sentendent comme des savoir-faire permettant dexcuter des tches professionnelles. Ces comptences propres aux personnes sinvestissent dans des activits , dont la somme constitue lobjet de lentreprise. Alors que le mtier se dfinit en termes de qualifications, lapproche de lactivit est dordre technique voire technologique - et conomique. La prsente tude a donc pour ambition de distinguer des mtiers, ceux des back offices de la BFI, et de les analyser. Toutefois, dans cet environnement, les mtiers clairement distincts les uns des autres se prsentent en nombre relativement restreint. Il sagit pour lessentiel de mtiers de traitement administratif et de contrle, qui ne sont pas radicalement diffrents dune activit lautre. Aussi, si on sen tenait aux quelques grands mtiers gnriques observables, on risquerait davoir une vue trs sommaire des domaines viss par ltude. Pour avoir une vue plus approfondie, on est conduit appliquer les mtiers aux diverses activits. La notion de fonction cerne assez bien cette ralit du mtier appliqu un champ dactivit. Elle sera frquemment utilise dans ltude ( fonction rglement livraison , fonction comptable , etc.)
2- Back/middle et front offices Les front offices ont une vocation commerciale, dans lintermdiation, et une fonction de prise de 1 risque, dans un but de cration de revenus. Comme on la vu , ils mnent des oprations pour compte de clients et des prises de risque sur fonds propre, dans un contexte conomique complexe, global et souvent fortement volatil. Cet ensemble dactivits, dans un environnement extrmement exigeant, portant sur des volumes trs levs, ncessite la fois une trs forte infrastructure de traitement des oprations et un appareil de contrle particulirement sophistiqu. Les contrles doivent tre en temps rel, constamment efficaces, accessibles, et permettre de matriser les incidents avant dommage irrversible. Cest prcisment le rle dvolu aux back/middle offices, ainsi quaux fonctions supports. Il peut tre rsum dans le triptyque : traitement des flux, contrle des oprations et des risques, comptabilisation des oprations.
1 Les mtiers de front office de la BFI , tude de lObservatoire des mtiers de la banque, juillet-aot 2007, disponible sur le site de lObservatoire (observatoire-mtiers-banque.fr)
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3- Back office et mtiers titres Les oprations de BFI se sont inscrites ces quinze dernires sur une tendance constamment croissante. Pour effectuer les traitements et les contrles exigs par ces volumes en augmentation, les tablissements se sont dots dimportantes plateformes de traitement, au prix de lourds investissements informatiques. Ces quipements, pour raliser leur potentiel dconomies dchelle, ncessitaient des lignes de production de type industriel , tendanciellement excdentaires par rapport aux seuls besoins des banques. Aussi, les tablissements ont-ils cherch traiter non seulement leurs oprations propres, mais aussi celles 2 de leurs clients, brokers dealers ou investisseurs institutionnels. Au total, les grands tablissements en sont venus exercer une activit de prestation de services titres pour compte de tiers. Ils ont exerc cette activit titres directement, ou travers des filiales ou joint ventures de securities services . Alors que les back/middle offices de BFI exercent des activits finalit interne, la prestation de service titres requiert, en plus du service technique, une dimension commerciale pour obtenir les contrats de traitement de flux et de conservation des titres. Il sagit en quelque sorte dun back office qui est par lui mme centre de profit, une activit part entire, cratrice de revenus rcurrents et peu volatils, ces deux aspects constituant des atouts particulirement apprcis des actionnaires.
Ltude va dabord livrer une analyse des grandes fonctions de back/middle office et support, tant dans les BFI que chez les prestataires de services titres. Puis, elle prsentera une rpartition chiffre des effectifs par fonctions. Enfin, seront envisags des lments sur lentre dans les mtiers et les volutions de carrire offertes.
* * *
Lobservation des personnels et des organisations de back/middle office et support dans les BFI, ainsi que dans les entreprises de securities services (traitement titres pour compte de tiers) permet dtablir la nomenclature suivante des grands mtiers ou fonctions :
1. LES METIERS DE BACK OFFICE DES PRODUITS DE FINANCEMENT 2. LES METIERS DE BACK OFFICE DES PRODUITS DE MARCHE 3. LES METIERS DE MIDDLE OFFICE 4. LA FONCTION DE CONTROLE DU RISQUE 5. CARACTERISTIQUES DES SERVICES TITRES POUR COMPTE DE TIERS 6. LES METIERS SUPPORT (finance/comptabilit, juridique et fiscal) 7. LES METIERS DE LA LOGISTIQUE INFORMATIQUE.
Cette typologie a permis lenqute auprs des entreprises, car elle a servi de guide aux entretiens, et elle en est issue puisquelle a t ajuste en fonction de la teneur de ces entretiens et des informations transmises ensuite par les tablissements. Les trois premiers mtiers sappliquent au traitement des flux. Les fonctions et mtiers des points 4 et 6 sont domins par la notion de contrle. Cest dans les mtiers support quon trouve le troisime ple du triptyque voqu prcdemment, la comptabilisation.
Avant de passer lanalyse des mtiers et des fonctions, deux ordres de remarques doivent tre faites pour montrer les limites dune description purement France et purement Banque .
La premire remarque porte sur la localisation des activits. En ce qui concerne les tablissements franais, les groupes conservent une structure centrale de coordination et de contrle en France, y ralisant notamment leur consolidation tant sur le plan comptable et que sur celui des risques. De plus, les plateformes franaises concentrent une part importante des traitements. Mais lactivit BFI comporte galement des plates-formes Londres et dans quelques grands centres financiers mondiaux. Les mtiers exercs ltranger sont de mme nature quen France. Et la situation actuelle na rien de fige. Des activits peuvent se dvelopper sur des crneaux spcifiques, soit proches gographiquement de centres majeurs de front office, soit situs dans des environnements low cost. Sagissant des tablissements trangers en France, les back offices sont organiss autour de centres rgionaux europens. La taille des back offices en France dpend de la nature des 3 activits. Les back offices change et fixed income sont frquemment centraliss sur une plateforme europenne. Par contre les back office titres, traitant essentiellement des valeurs Euronext, restent en grande partie Paris. En ce qui concerne les activits de financement, du moins pour les tablissements trangers intervenant sur ces activits, la tendance est une centralisation sur des plateformes europennes, voire sur des plateformes en Asie. Ces dernires prsentent lavantage dtre bien insres dans les flux du commerce international et de disposer de ressources qualifies et exprimentes dans un environnement de cots plus bas.
La seconde remarque pralable porte sur le recours des ressources externes, qui caractrise plus particulirement les mtiers support et dappui technique. On citera deux exemples. Le nombre important dinformaticiens en BFI montre tout lintrt stratgique de dvelopper en interne le traitement des produits - souvent sophistiqus et innovants - : il sagit de conserver une indpendance sur ce terrain. Cependant, la rapidit dvolution des produits et de lenvironnement rglementaire (normes comptables et prudentielles), ainsi que les volutions des systmes de place rendent indispensable le recours des forces complmentaires. Audel des problmatiques de plan de charge, cest aussi une opportunit, voire une saine gestion dlargir la vision globale des projets avec lapport de regards extrieurs, au niveau de 4 lassistance la maitrise douvrage ou de la maitrise duvre dlgue .
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Obligations A noter que, dans ltude, les oprateurs de SSII nont t retenus ni dans la typologie des mtiers de back et support, ni dans leur quantification.
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Un autre grand mtier introduit la problmatique dun recours important des ressources externes, le mtier de juriste. Le nombre des juristes est lev au sein des BFI. Les raisons en sont la grande sensibilit des produits aux diffrents environnements rglementaires et la complexit des montages oprs (en matire de fusions acquisitions particulirement). En faisant appel lintervention, parfois nombreuse, toujours trs qualifie, de grands cabinets extrieurs, lobjectif est de mobiliser trs rapidement des ressources accrues face la concurrence immdiate. Car dans les grandes oprations financires, la ractivit est aussi fondamentale que la qualit de la solution propose.
Rappelons dabord que la BFI se prsente selon trois composantes : banque de financement (corporate banking), banque dinvestissement (investment banking) et banque de march (markets), ces deux dernires formant la BIM (banque dinvestissement et de march). La fonction envisage dans cette premire description se situe en appui de la banque de financement. Les back office Financement existent dans les grandes banques lexception des pure investment banks . Les financements oprs par les tablissements en corporate banking doivent tre suivis, au niveau du back office, dune gestion oprationnelle des contrats de financement et dun contrle administratif (garanties, assurances). Les financements concerns appartiennent principalement deux grandes familles : - financement dactifs ou de projets, - financement du commerce international. Comme on la dj soulign, la nature des mtiers exercs en back et middle office ne diffre pas fondamentalement dun compartiment dactivit lautre. Aussi, dans cette partie va-t-on se concentrer sur la fonction de financement du commerce international qui est emblmatique des mtiers de back office des produits de financement. Le back office du commerce international a pour objet de grer les oprations intervenant tout au long du financement. Il ralise trois types doprations : - la mise en place du financement : prparation, vrification de la documentation contractuelle, relations avec les banques correspondantes, avec les clients, avec les garants, - la mobilisation des crances export des clients, soit par avance en devises, soit par des 6 techniques de type forfaiting , - la prise de garanties et cautions, puis leur administration.
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Voir tude de lObservatoire des mtiers de la banque, ibidem Voir glossaire, page 43
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Les oprateurs de back office Commerce international traitent les financements sous forme non seulement de crdit documentaire, mais aussi de crdit acheteur, ou encore de financements spciaux pour le ngoce de matires premires (gaz, ptrole, matires agroalimentaires, etc.) Un mtier de nature un peu diffrente est prsent dans les quipes de back office : la gestion de rfrentiels. Il a pour objet de mettre en place et dentretenir des bases dinformations permanentes, fiables et compltes, sur les clients, les conditions de comptes, les rglementations. En regard dautres mtiers de back office qui seront abords plus loin, ceux du back office Financement, et particulirement les mtiers de back Commerce international, se distinguent par les connaissances juridiques quils requirent : en droit commercial, en droit des contrats franais et internationaux, en droit des garanties et des assurances, en rglementation des changes. Sagissant plus spcialement des oprations de ngoce sur matires premires, elles impliquent la matrise des mcanismes spcifiques de ces marchs et de leurs modes de couverture. Tous ces back offices travaillent en collaboration avec les back offices Marchs pour la partie structuration et couverture financire des montages. Ces mtiers sont prcis et rigoureux. Ils demandent une capacit dapprhension des normes trangres, le sens de la prcision, du dtail, des dlais. Ils requirent par ailleurs un excellent relationnel pour agir avec des interlocuteurs souvent lautre bout du monde, en plusieurs langues. Lanciennet en back office Financement est un peu plus leve quen moyenne dans les services de traitement de la BFI. Lge moyen tourne autour de 44 ans. Les techniques fondamentales ont volu moins rapidement que dans les back offices des produits de march. Le renouvellement des gnrations y a t plus lent, dautant que lexprience y est valorise. Ce profil dmographique laisse prsager des mouvements dembauche importants par effet de renouvellement. Sagissant de la rpartition des effectifs, la ventilation varie en fonction du positionnement des tablissements sur les segments dactivit, de la complexit et du degr dautomatisation des tches administratives. En moyenne, on peut retenir la rpartition suivante :
Ventilation type des effectifs dun back office de financement du commerce international (en %) Rdacteurs/gestionnaires et encadrement de : Crdits documentaires Garanties et cautions Crdit financement international Crdits acheteurs Ngoce matires premires Total
20 22 28 20 10 100
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Il faut noter que ladministration des oprations de financement donne beaucoup de place la relation avec dautres banques et avec les entreprises. Cest cette complmentarit entre une technique administrative rigoureuse et la dimension relationnelle particulirement internationale - qui confre ces mtiers un intrt qui est en fait largement mconnu. Lattrait quils devraient susciter est renforc par le fait que ces professionnels sont amens traiter des couvertures de risque. Ainsi, des non financiers purs se trouvent en position dagir au cur de financements complexes, et proximit des marchs. Les encadrs suivants dtaillent deux mtiers de back office Financement du commerce international.
Rdacteur/gestionnaire de crdits documentaires Ce professionnel intervient en aval des chargs de financement export pour mettre en place et grer au quotidien les dossiers de crdit documentaire. Il a pour responsabilit de tenir jour la documentation ncessaire au bon droulement du financement. Il contacte le client pour obtenir les documents et coordonner les rglements. En charge doprations internationales, il doit non seulement connaitre les procdures de la banque en France, mais les rgles des oprations documentaires dans les diffrents pays. Selon son degr dexprience, son niveau de dlgation peut varier, de la simple saisie des donnes la validation des oprations et la formation des membres de lquipe.
Rdacteur/gestionnaire de garanties et cautions Ce mtier consiste rdiger ou adapter les documents de prise de garanties sur les oprations internationales. Ce spcialiste analyse les formats contractuels ncessaires pour une opration donne. Il exerce un rle de conseil technique auprs des chargs de financement pour la ngociation des questions relatives aux garanties. Le gestionnaire de garanties et cautions met en place la documentation. Si le financement a lieu en pool, il gre la liaison avec les autres participants. Puis il suit la vie de lopration et sassure de la validit des garanties tout a long du financement. Il est enfin charg de la mainleve des garanties aprs remboursement.
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Le traitement des oprations post trade (post march) consiste prendre en charge les transactions aprs leur conclusion en front office sur les marchs. Le back office post trade constitue donc le lieu o se dnouent les transactions. On peut y distinguer plusieurs catgories doprations : - le contrle pralable des oprations, - le rglement livraison des actifs traits, - la conservation des actifs, avec la gestion des diverses oprations pouvant affecter ces actifs (les OST , oprations sur titres), - la comptabilisation des oprations. Lvolution des traitements de back office est alle dans le sens dune standardisation et dune automatisation des processus. Les mtiers au sens premier voqu en introduction de ltude sont moins apparents quauparavant (comme ltait, par exemple, celui des titrards dans lancien rglement livraison). Les mtiers ne prennent sens quen fonction des domaines dactivit o ils sappliquent. Cest donc ces domaines dactivit quon va passer en revue. Les domaines du rglement livraison, de la conservation et des OST seront examins de manire dtaille. Un rapide survol doit dabord tre fait des oprations de contrle et de comptabilisation. Pralablement toute opration, intervient une phase de contrle. Il sagit de vrifier et de valider les transactions avant de dclencher le processus de rglement livraison. Certes lessentiel des contrles a dj t effectu par le middle office (voir infra), et normalement les erreurs et imprcisions de donnes devraient tre minimes. Mais les montants en jeu et le cot de rectification des erreurs sont tels quils justifient lexistence de contrles multiples. Une fois le rglement livraison dclench, les fonds et les titres changent de propritaires de manire irrvocable sur le plan juridique. Par ailleurs, au fur et mesure des oprations, et de manire complte leur issue, interviennent les tches de comptabilisation. Le back office est responsable de lexactitude des comptes clients, de la comptabilit matire (titres) et de la comptabilit montaire de la banque. La comptabilisation des oprations tant automatise, le rle du back office est de vrifier, de contrler, dtablir les rapprochements de comptes. Il doit agir tant en interne quen externe pour rsoudre les suspens, rpondre aux demandes des contreparties et des compensateurs ou conservateurs centraux sur les oprations.
Sagissant maintenant des traitements proprement dits, les grandes fonctions de rglement livraison et de conservation sont, dans la ralit concrte des entreprises, clates par lignes produits selon des organisations qui peuvent varier dun tablissement lautre.
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En moyenne, la rpartition des effectifs des back office Marchs se prsente comme suit :
Ventilation des effectifs de back office des produits de march (en %) Transferts monnaie nationale et FX Rglement livraison des titres cots 2 Traitement des produits OTC
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15 26 40 15 4 100
1- Les transferts en monnaie nationale et en devises Les quipes en charge des transferts traitent les changes en monnaie nationale et en devises. Ces oprations, consistant vrifier et valider la bonne excution des transferts et le 7 positionnement des mouvements sur les comptes nostri , sont largement automatises. Lexercice de ce mtier requiert une technicit moindre que sur les autres produits. Cependant, rigueur, prcision, ractivit restent essentielles. Lactivit ncessite la matrise de langlais.
2- Le rglement livraison Le rglement livraison a pour rle le dnouement des achats et des ventes de titres. On entre l dans le domaine des spcialistes titres, qui composent les quipes de rglement livraison, celles de la conservation et celles des oprations sur titres. Ces fonctions ont connu des transformations importantes. Les gestionnaires de back office rglement livraison nont gure de point commun avec les anciens titrards . Dsormais les processus sont entirement dmatrialiss, avec la gnralisation du straight through 8 processing . Les saisies multiples ont t limines. Par ailleurs lutilisation de systmes de place performants et constamment mis jour permet de scuriser les transactions (rduction du risque de suspens) et de sadapter rapidement lvolution des rglementations sur les diffrentes places boursires.
7 Comptes nostri :comptes de la banque chez les organismes centraux (banques centrales, compensateurs) et chez ses confrres 8 Processus oprationnel de part en part
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Le rglement livraison effectue des transferts portant sur des soldes doprations. En effet, au 9 moment o il intervient, un clearing a dj t ralis entre positions acheteuses et positions vendeuses chez le compensateur central Fondamentalement, la chane de traitement des titres comporte les tapes suivantes. Une fois la ngociation ralise en front office, le post march commence par valider les confirmations de transactions du middle office. Les transactions sont alors transmises au compensateur central (LCH Clearnet). Le rle de ce compensateur est deffectuer lappariement des transactions et de calculer une position nette par oprateur. Cette information est restitue aux back offices des banques, qui vrifient que cette position nette est conforme leurs calculs et rglent dventuels suspens. Le back office dclenche alors le processus de rglement livraison proprement dit, savoir linstruction irrvocable de paiement et de livraison des titres. Il en rsulte une criture en 10 compte espces la Banque de France sur le compte nostro , et une comptabilisation en compte titres chez Euroclear, le teneur de compte du conservateur central. Les back offices ont pour mission de sassurer que les rapports des mouvements comptables provenant de ces institutions concordent bien avec leurs propres critures. Le processus tant largement automatis, le rle des back offices est essentiellement deffectuer des contrles, des validations, des rsolutions de suspens.
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Les produits non cots sur les marchs (OTC) ont connu une croissance rapide. Ils reprsentent la majorit des volumes traits. Contrairement aux oprations sur produits de change ou sur titres cots qui, elles, sont fortement automatises et standardises, les oprations sur produits OTC impliquent de nombreux traitements manuels, que ce soit au niveau de la documentation contractuelle, de la gestion des chances, des rglements, de la comptabilisation. Certes un certain nombre de produits drivs simples, dits vanille , peuvent dsormais tre traites au travers de systmes de compensation de place tels LCH Clearnet. Mais linnovation cre des produits complexes, qui sont changs sur les marchs de gr gr. Ceux-ci ne disposent pas de normes standard aussi dfinies et strictes que les marchs organiss. Pour les personnels de back office, il en rsulte la ncessit de matriser parfaitement les produits et les risques sous jacents. Ils doivent, en effet, assurer lexcution des oprations avec les contreparties en toute scurit, et pleinement jouer leur rle de contrle de la rgularit.
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4- La conservation La fonction de conservation est la suite logique du processus de rglement livraison. Les titres sont inscrits en compte .chez Euroclear, qui tient aussi les comptes des metteurs de ces titres. Ainsi Euroclear remplit un rle de dpositaire central capable de garantir que le total des titres en conservation correspond au total des titres mis. Dans les back offices Marchs des banques, les quipes ddies la conservation ont une double mission : vrifier lexactitude des mouvements de titres dans les livres de la banque et dans les comptes reflet chez Euroclear, traiter toutes les oprations pouvant affecter ces titres durant leur dure de conservation, y compris les aspects fiscaux le cas chant. Ce dernier aspect constitue les OST (oprations sur titres ).
5- Conservation (suite) : les OST (oprations sur titres) Les OST constituent laspect le plus complexe du mtier des titres. Alors que le rglement livraison de titres cots et le dnouement des oprations OTC portent sur des flux, les services doprations sur titres traitent des vnements affectant le stock de titres. Les titres, en effet, constituent un produit vivant . Le fait de les dtenir en portefeuille expose traiter un grand nombre dvnements lis leur possession : volution de leur valeur de march par rapport leur valeur dachat, occurrence doprations cycliques (dividendes, droits de votes..), doprations lies des dcisions exceptionnelles de lmetteur (augmentation de capital, 12 spin off , remboursement anticip demprunt) ou des initiatives de march (OPA). Le mtier OST appelle une extrme qualit dintervention puisque les traitements viennent modifier les droits des propritaires des titres. Les services OST prsentent des traits diffrents selon quils traitent essentiellement des oprations affectant les titres que ltablissement dtient pour lui-mme ou sil agit en qualit dagent pour le compte de clients, ou encore assure la coordination du service metteur sur une valeur. Mais dans tous les cas, la gestion des OST demande un ensemble de comptences dictes par la nature des oprations financires, ainsi que des aptitudes la planification, la collecte et la distribution de linformation financire, le suivi de processus rigoureux de traitement. On verra en outre plus prcisment dans la partie qui leur est consacre que les prestataires de service titres offre un certain nombre de services complmentaires au-del de lactivit de base de la conservation.
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6- La gestion des produits structurs La gestion des produits structurs, et notamment des oprations de titrisation, est mene au sein de cellules spcifiques, distinctes des services de rglement livraison. Selon les tablissements, cette fonction est qualifie de back ou de middle office. Le principe reste constant. Un produit structur est un produit composite. Si les lments de base tels les actions, obligations, drivs simples peuvent faire lobjet dun traitement de rglement livraison standardis, la gestion du produit composite ncessite la coordination dune unit particulire. Sur les produits de titrisation, la nature mme des actifs cds confre de limportance dune part la documentation contractuelle, dautre part des structures juridiques ad hoc, appeles conduits , qui permettent dorganiser le placement et la liquidit de ces actifs.
Dune manire gnrale sur la fonction back office Marchs, il convient dinsister sur le fait que le rle de centre de traitement des oprations a diminu au profit dun rle de contrle. Des missions importantes rsident dans la dfinition des schmas comptables (rapprochements des positions de comptes, comptabilisation des revenus et profits) et dans la dtermination des processus de vrification des oprations, qui supposent une collaboration troite avec les informaticiens des matrises douvrage. En tout tat de cause, le back office constitue dans lensemble de la production de la BFI un chelon critique puisque rappelons-le - il commande directement le transfert de proprit et le transfert dargent. Sagissant de ses conditions dactivit, le back office doit absorber les volumes gnrs par le front office toute heure, quel que soit ltat des marchs. Il est dpendant des horaires de cut 13 off des systmes de place. Le sens de lurgence y prdomine, vu limpact lev que peut avoir tout retard, erreur ou omission. Cest donc un lieu o les quipes sont amenes travailler sous niveau de pression lev. Les oprateurs de back office doivent nanmoins conserver toute leur capacit danalyse pour identifier les nuds de risques, rfrer sans dlais de tout problme aux interlocuteurs pouvant faciliter la solution, mettre en place rapidement cette solution.
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Heures limites
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3. LES METIERS DU MIDDLE OFFICE
Avec lautomatisation croissante des processus, la frontire entre back et middle office est 14 devenue plus fluctuante. Ladoption du straight through processing a permis une saisie initiale par le trader en front office, avec peu de besoin denrichissement subsquent de donnes. Le rle du middle en tant que premier maillon des traitements de flux sest estomp. Le mtier du middle office consiste en contrles beaucoup plus quen traitements post march. Les tches du post march appartiennent dsormais en propre au back office. Lautomatisation pousse suppose la mise disposition du front par le middle office de rfrentiels dinformations trs complets. Cest cette condition que les oprations de ressaisie et ou denrichissement des donnes peuvent tre vites. Le middle office est la fois : - actif en post trade (post march) dans son rle de contrle et de vrification des transactions, de pointage des confirmations, de rsolution des diffrences avant validation, de contrle des limites, - prsent en amont, en support direct des marchs ; il apporte de linformation au front office sur les volumes dactivit, sur les risques, sur les limites ; il fournit aux responsables des desks 15 les P/L par produit, par trader, par quipe, leur permettant de conduire leurs quipes ; le middle office agit ici au plus prs des marchs, sans pour autant participer la prise de dcision qui reste lapanage du front office. Ce positionnement fonctionnel apparat bien dans la typologie dinterventions suivantes, constituant en propre la fonction du middle office : 15 - fourniture dinformation sur les volumes passs, sur les limites, sur les P/L , - suivi et vrification des confirmations de transactions, - rponse aux clients sur leurs requtes post trade, - rapprochement entre les donnes du front office et celles du back office, - laboration de tableaux de bords pour compte du front office, - mise en place des schmas de traitement administratifs pour les nouveaux produits. Parfois mme le middle est sollicit pour faire tourner des modles de pricing . Cest une situation extrme qui cre une ambigut de frontire entre les mtiers. Mais elle illustre que le rle du middle office est complexe, et peut comporter des contradictions entre sa vocation de contrle et sa mission de support du front office. Le mtier du middle office est donc riche de cette double proximit. Il requiert initiative et ractivit, au rythme des front offices. Loin de recouvrir des fonctions routinires ou purement administratives, il suppose flexibilit, nergie, bon sens relationnel et tact, mais aussi assurance
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Automatisation des traitements de bout en bout Profit and loss : rsultats (pertes et profits) sur les positions prises 16 Estimation du prix offert du produit
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et fermet en tant que dispensateur dinformations essentielles pour la scurit et lefficacit du front. Deux prcisions donnent encore des indications sur le positionnement du middle office. En ce qui concerne les activits de financement, le terme middle office est plus rarement employ. Dans les oprations de financement, larticulation au quotidien avec la clientle est largement effectue par les back offices. Ceux-ci assurent la relation avec les contreparties du pool bancaire, avec les banques correspondantes, avec les clients entreprises. Les back offices Financement assurent galement la liaison avec le front office, c'est--dire avec les chargs daffaires financements. Leurs interlocuteurs sont le plus souvent les juniors des quipes commerciales. Sagissant du middle office des marchs, rien ne soppose ce que les tablissements de taille plus modeste sous traitent ces fonctions auprs des grands prestataires de services titres (voir infra). Lindpendance du middle vis--vis du front est alors la plus grande. Lefficacit et la ractivit du middle reposent sur un cahier des charges qui prvoit la rpartition des rles de chaque partie, et particulirement les procdures dinformation et de traitement des anomalies.
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Le risque est une notion omniprsente dans la BFI du fait de la complexit des transactions et de la porte des disfonctionnements possibles. Pour bien apprhender la problmatique du risque en BFI, il faut partir de la transformation de lintermdiation financire auprs des entreprises depuis une quinzaine dannes. La banque nest plus seulement un prteur sur fonds propres, mais aussi un arrangeur de leves de capitaux. Cette volution a largement modifi la nature et le niveau des risques. La banque est devenue un acteur majeur sur les marchs, o elle utilise notamment des instruments base de produits drivs et de produits structurs. Les stratgies de couvertures sont multiples et complexes. La sophistication croissante des instruments financiers a rendu ncessaire lutilisation de modles mathmatiques pour mesurer les risques et leur comportement dans le temps. Cependant, si la mesure et la prvision du risque sont mathmatiquement formalisables, un modle nest fiable que si lenvironnement volue dans le cadre des paramtres pris en compte. Or lexprience montre la frquence des carts aux situations thoriques, et ce sont ces carts qui entrainent les plus grandes consquences. Les mathmatiques ne sont quun outil et non une vrit absolue dans la formation dun jugement sur le risque. Ce jugement rsulte de la conjugaison danalyses et dinterventions de diffrente nature, mais en tout tat de cause lestimation finale du risque reste affaire dexprience et dexpertise. Le processus du jugement nest pas seulement individuel, il intgre les normes et la culture propres de chaque tablissement. Les diffrentes strates de lapprciation et du traitement du risque ne concident pas exactement avec des mtiers . Mais on peut distinguer diffrentes fonctions, renvoyant des registres de comptences diffrents : - lanalyse du risque, - la gestion du risque, - laudit du risque. Lanalyse du risque est situe au niveau des front offices. Elle repose sur la comprhension 17 en profondeur des produits par leurs concepteurs, les structureurs et les analystes quants . Toujours au niveau des fronts, la mise en place des produits est valide par des contrleurs Risques indpendants, dans un processus souvent complexe. Des quipes multidisciplinaires interviennent afin quau-del des aspects purement financiers, tous les enjeux informatiques, comptables, back office, contrle rglementaire soient examins. Les produits doivent tre jugs acceptables tant au plan de lintrt conomique qu celui du risque. Cette fonction danalyse du risque ne cesse de se complexifier du fait du rythme de cration de nouveaux produits et de la croissance rapide des volumes. De plus, dans les grandes organisations, la tche est rendue difficile par la segmentation par activits. Les risques de
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produits structurs peuvent correspondre un empilement de risques mal identifi ou difficile retourner en cas de circonstances adverses. La gestion des risques consiste, au niveau des back et middle offices, entretenir un systme de relevs et dalertes aux points cls. Des donnes et des rapports sont fournis aux fronts, le plus en temps rel possible, afin de les aider la prise de dcision. Cette fonction, qui est prsente dans lensemble des back et des middle offices, est place sous la supervision de gestionnaires des risques. Ceux-ci sont intervenus pralablement en assistance maitrise douvrage pour dterminer les types les plus appropris de rapports dinformation fournir sur les risques, par produit et par activit, et pour dfinir larborescence des destinataires des informations et alertes. Les volutions trs rapides de la technologie et des produits impliquent une remise en question permanente des processus afin de ne pas laisser se crer des failles par obsolescence. Ces gestionnaires des risques sont de niveau ingnieur, et en tout cas scientifiques de bon niveau, pour pouvoir la fois maitriser les aspects mathmatiques des produits et les aspects informatiques du suivi des risques. Troisime face de la gestion et du contrle du risque, laudit interne est confi des units de type inspection gnrale, spcialises sur les questions de risques, indpendantes des hirarchies mtiers. Leur mission consiste vrifier la pertinence des autorisations, les limites tant individuelles que par produits ou familles de produits, ainsi qu valuer la qualit de la gestion des risques et les conditions de traitement des incidents. Ces units dinspection doivent aussi valuer le degr de connaissance des risques par les diffrents niveaux de management. Elles mnent des revues dapplication des principes de gouvernance, qui doivent comporter des mesures trs visibles refltant lengagement des hirarchies dans le contrle des risques. Ce type de revue indpendante permet de faire voluer la politique de risque de lentreprise. Il fournit au comit excutif des lments lorsquil faut valider les plans de dveloppement des lignes businesses . Linspection gnrale doit encore sassurer que lensemble des procdures de traitement et de contrle respecte les rgles et recommandations des autorits de tutelle.
Au total, la fonction de contrle du risque doit tre vue sous ses deux aspects : un souci omniprsent dans les back et les middle offices, la responsabilit propre dun certain nombre dintervenants spcialiss. Sagissant de ces personnes explicitement investies de la fonction, elles doivent prsenter des qualits personnelles suffisantes pour imposer leurs recommandations. Elles doivent tre perues non comme des lments bloquants, faisant obstacle la production de nouveaux revenus et au plein dploiement des innovations, mais comme les garants de la prennit et de la profitabilit des oprations.
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5- CARACTERISTIQUES DES SERVICES TITRES POUR COMPTE DE TIERS ( securities services )
A- Lmergence de grands centres de rglement livraison et conservation titres En matire de traitement des titres, les banques traditionnellement sparaient les entits ddies au service de la BFI, de la gestion dactifs, des institutionnels. Il rsultait une multiplicit de centres de traitement et de comptences. Ce type dorganisation a t rendu caduc par lvolution des systmes de place en matire de rglement livraison et la simplification des modes de ngociation sur les marchs organiss. Mme si les choix organisationnels des tablissements sont rests divers, lvolution est alle dans le sens du regroupement des services Titres sur une mme plateforme. Ces regroupements ont t soumis une logique technologique dindustrialisation . Les lignes de production mises en place ont ainsi ncessit des volumes levs pour raliser des conomies dchelle. Se sont formes dimportantes capacits de traitement que les tablissements ont constitues en prestataires de services titres (ou entreprises de securities services ). Diffrentes formules sont utilises pour atteindre les niveaux requis dconomie dchelle et de comptitivit : partenariats ou filiales communes. Dans tous les cas, la plateforme technologique traite les volumes des tablissements et ceux des clients externes. On observe ds lors une redfinition des contours des diffrentes fonctions : les fonctions centres sur le contrle interne, le contrle des risques et le support logistique aux front offices restent dans les BFI, tandis que le traitement oprationnel des flux et la conservation reviennent aux mtiers titres chez les prestataires. Les clients externes sont essentiellement : - des BFI dtablissements de taille moyenne ou modeste, ou des entits franaises de BFI 18 trangres (grands brokers dealers ) qui souhaitent confier la compensation et/ou la conservation de certains produits des oprateurs ayant en France la meilleure logistique locale, - les investisseurs institutionnels, comme les compagnies dassurances et les caisses de retraite, qui ont traditionnellement privilgi la sous traitance de leurs besoins de conservation titres, - et surtout, pour moiti environ, les socits de gestion dactif.
B- Un mtier spcifique consacr la gestion dactif. Un ple essentiel des prestataires de services titres, le ple OPC (organismes de placement collectifs), se consacre en effet aux acteurs de la gestion dactifs. Ce ple traite des fonds dpargne, de lpargne salariale, des avoirs dassurance vie, des OPCI, etc., et bien sr des OPCVM.
18 Dnomination anglo saxonne des grands courtiers et banques de march
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Ces OPCVM, dont on va prciser le traitement, reprsentent la fois un pourcentage lev des volumes et lillustration emblmatique de la gestion des placements collectifs. Rappelons que les OPCVM se traduisent pour les souscripteurs par une dtention de titres, non en direct, mais par lintermdiaire dune enveloppe juridique (SICAV, FCP,). Il en rsulte sur le plan pratique, cot des aspects traditionnels du rglement livraison, de la conservation et des OST, des fonctions spcifiques lies ladministration de ces enveloppes juridiques. Il faut noter que les socits de gestion conservent leurs prrogatives financires sur les choix dinvestissement, ce qui est leur cur de mtier. Cest la gestion administrative des OPCVM qui est dlgue aux prestataires de services titres. Trois grands mtiers sont lis ladministration des OPCVM En back office, on trouve les valorisateurs OPCVM ou comptables OPCVM. Ils administrent lactif de ces vhicules. Leur rle est de comptabiliser les titres achets ou vendus par les grants, et de calculer lincidence de ces mouvements sur la valeur dactif de lOPCVM. Le valorisateur intervient une priodicit dicte par le rglement du fond (le plus souvent quotidienne). Cette valeur de march de lactif de lOPCVM, divise par le nombre de parts en cours, permet de calculer le prix de souscription/rachat de la part dOPCVM. En middle office, le gestionnaire souscription/rachat a pour fonction de centraliser les ordres de souscription et de rachat. Il effectue donc la gestion administrative du passif de lOPCVM, dterminant le nombre de parts, les besoins ou les disponibilits de liquidits. Les vrifications rglementaires appartiennent aux contrleurs dpositaires. Cette fonction, indpendante hirarchiquement de la gestion des flux et de la comptabilisation, est obligatoire 19 pour toute activit de gestion dactifs en OPCVM . Le contrle indpendant des actes de gestion assure la transparence de la gestion des actifs, apportant ainsi une protection lpargnant. Le mtier requiert une bonne connaissance des techniques de comptabilisation titres, mais avant tout une grande rigueur dans la connaissance et lapplication des normes rglementaires.
C- Le dveloppement dune offre de services enrichie En plus des fonctions de base du rglement livraison, de la conservation et des OST, les prestataires titres offrent des spcialisations titres pointues dans diffrents segments de la conservation.
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Les OPCVM, en tant quorganismes faisant appel lpargne publique, sont tenus lors de leur ouverture et ensuite priodiquement de dclarer les caractristiques de leur activit dans une notice (orientation de gestion, rpartition par secteurs investis, utilisation ventuelle dinstruments de couverture). Par ailleurs les autorits de tutelle ont fix des ratios et limites prudentielles qui doivent tre respects tout moment (liquidit, concentration et diversification des actifs, )
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Les prts de titres permettent aux investisseurs institutionnels et aux services de trsorerie de dynamiser les titres en conservation et damliorer tant la liquidit que le rendement des portefeuilles. Lactivit de prime brokerage , plus rcente, correspond une offre package de haut niveau englobant les services de compensation, de conservation, de liquidit, de change etc. Elle sadresse principalement de grands investisseurs tels les hedge funds. Les volumes sont levs, les instruments complexes. La rotation des actifs peut tre importante. Autant de caractristiques qui demandent des profils expriments et bien entendu internationaux. Les spcialistes de services titres cherchent proposer une prestation complte, sur mesure , techniquement sophistique. Ils entendent travers des formules comme celles du prime brokerage manifester une avance technologique et un savoir faire oprationnel. Dans loffre des prestataires de services titres, figure encore celle doutils de mesure et de suivi des risques. Devant pour eux-mmes dvelopper une approche rigoureuse, ils sont mme de proposer des formules de mesure des performance et des risques selon les normes Bale 2, ainsi que des solutions de garantie de best execution pour se conformer aux nouvelles rgles de place.
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D- Les mtiers commerciaux des prestataires de services titres La spcificit des entreprises de securities services est quon y trouve, ct des fonctions de back office et de maitrise douvrage, des fonctions caractre relationnel et commercial. En effet, ces entreprises constituent un centre de profit tourn vers le service client. Il existe donc tout naturellement au sein de chaque entreprise une structure commerciale complte, qui offre des dveloppements de carrires apprciables aux gestionnaires qui ont la fibre commerciale. . Les vendeurs, aussi dnomms sales , ont pour mission de prospecter de nouveaux clients et dengranger des volumes doprations pour crer des revenus rcurrents. Les relationship managers , ou chargs de relation, ont quant eux la mission dentretenir et de dvelopper les relations clients existantes. Les prcdents sont appuys par des chargs de service clientle, qui interviennent au quotidien dans la rsolution des incidents et la rponse aux demandes dinformation des clients. Enfin, les responsables produits exercent un rle technico commercial. Provenant souvent des back offices, avec une bonne matrise des processus et des produits, ils ont aussi une
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bonne capacit de mise en uvre pour compte de clients, prenant notamment en charge les migrations des volumes lorsquun accord a t conclu.
Au total, les mtiers des titres offrent une dclinaison varie et riche : fonctions doprateurs des traitements, fonctions dexperts des traitements, fonctions dorganisateur du changement en maitrise douvrage, et, comme on vient de le voir, fonctions commerciales directement axes sur la cration de revenus.
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A- Les mtiers de la finance/comptabilit Au sein dune BFI, les mtiers de la finance et de la comptabilit se dclinent sur plusieurs axes : - la comptabilit rglementaire bancaire, - la comptabilit des oprations, - le contrle de gestion, - le contrle de la gestion actif/passif. Sagissant plus prcisment de la fonction comptable, les professionnels en charge des rapports rglementaires (comptables BAFI) appartiennent toujours la division financire et comptable. Les autres peuvent tre localiss dans cette division ou au sein des back offices produits. La cohrence densemble est assure centralement. Le traitement des oprations est largement automatis. Cest donc indiffremment la division comptable ou directement les quipes de back office qui seront charges des diffrents aspects de la fonction comptable : - vrifier au quotidien lexactitude des traitements, - mettre en place les schmas de traitements, - rsoudre les exceptions et anomalies, - faire toute analyse comptable ou de gestion pour les responsables dactivits.
B- Les mtiers du juridique et fiscal Les mtiers du juridique et fiscal ont connu au fil des annes une mutation fondamentale. Les juristes BFI sont dsormais trs proches des front offices. Vritable business partners , ils interviennent trs en amont dans les transactions pour en explorer les meilleures hypothses. Ils participent activement chaque tape de leur construction et de leur ngociation. Ainsi les juristes et les fiscalistes apparaissent aussi bien comme des partenaires associs aux front offices, que des experts relevant directement des directions des BFI. Parmi les juristes, on distingue : o les juristes en droit des socits, o les spcialistes des oprations de fusions acquisitions, o les juristes spcialistes des produits drivs, o les juristes en droit international. Les juristes en droit des socits ont particulirement en charge la rdaction et la validation de la documentation contractuelle et des garanties. Ces activits, qui reprsentent lexpertise minimale des juristes, ont pour objet de fixer des gardes fous sur le plan de la scurit juridique des engagements pris.
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Bien que les transactions de M&A entranent lintervention davocats externes, le rle des juristes de banque est important dans la conduite de la ngociation. Ils apportent, en plus de leur expertise, leur connaissance de la politique du groupe. Ces juristes en M&A doivent tre dexcellents spcialistes en droit des socits franais, et de plus en plus en droit anglo saxon. Une bonne connaissance en fiscalit est aussi importante. Les juristes spcialistes des produits drivs sont des acteurs incontournables pour une BFI avec une importante activit de march. Ce domaine du droit est fortement volutif du fait de la rapidit de linnovation financire. La superposition des techniques rend lanalyse juridique des transactions complexe. Elle doit tre valide chaque nouveau montage. Les standards de documentation contractuels sont eux aussi en constante volution, et la jurisprudence dans ce domaine est limite. Lexpertise des juristes sur ces produits est un lment de scurit indispensable pour les quipes de traders et de sales drivs . Au sein des activits de financement, les juristes en droit international sont amens participer directement aux ngociations pour obtenir lapplication dun droit national particulier ou lintervention dune comptence arbitrale. Leur apport est aussi de dtecter les risques juridiques cachs dans un montage et de proposer des solutions innovantes pour y remdier. Trs proches des oprationnels, les juristes en BFI constituent un ensemble dexperts qui se mobilisent en task forces au gr des oprations financires. Cest une manire de fonctionner qui implique excellence technique et rigueur mthodologique. Les juristes de la BFI appartiennent aux mtiers qui ont connu la mutation la plus profonde parmi les mtiers support.
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Traitant des flux de transactions et dinformations trs importants, la BFI et le secteur des traitements titres emploient un nombre lev dinformaticiens. Ceux-ci reprsentent souvent le quart du total des fonctions non commerciales. Par ailleurs linformatique back office/titres constitue un domaine dintervention privilgi des professionnels de linformatique externes aux banques. Le chiffre daffaire des principales SSII est en moyenne ralis 25-30% dans le secteur financier. Le tableau suivant indique la rpartition des informaticiens de la BFI entre leurs diffrentes fonctions. Ces chiffres reprsentent la partie traite en interne par les banques, lexclusion des personnels des SSII :
La production, c'est--dire la planification, le lancement et le suivi des traitements de flux occupe une place essentielle. En effet, les retards de traitements cotent chers tant en argent quen rputation. Quant aux interruptions de service, elles reprsentent un risque de paralysie totale de lactivit. Cest une hantise contre laquelle les tablissements se prmunissent en investissant dans de systmes de back up , tant pour le traitement que pour la conservation de donnes. Pour les oprations de march, des salles bis garantissent une continuit de fonctionnement en toutes circonstances. Les quipes de production planifient constamment lutilisation des ressources hommes et systmes pour faire face toute variation de volume. Les profils dinformaticiens de production vont du technicien lingnieur. La matrise douvrage constitue un pilier fondamental des services informatiques. Sa mission est dtablir un partenariat entre les informaticiens et les experts mtiers des back et middle offices. Premire tape dun processus de dveloppement informatique, la matrise douvrage est gnralement pilote par les informaticiens eux-mmes.
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Les oprationnels des back offices interviennent trs tt en assistance matrise douvrage. En effet la scurisation des traitements passe par des autocontrles informatiques bloquants, ou alertant sur des incidents ou anomalies potentielles. Il est indispensable que les experts interviennent lors de la dfinition mme de ces systmes de contrle. Ce type de fonction permet des gestionnaires de back office expriments de trouver un dveloppement de carrire intressant au-del du traitement des flux au quotidien. Les spcialistes mtiers, utilisant leur savoir sur les produits, participent la rdaction des spcifications qui permettront le dveloppement des projets. Comme on la dj indiqu, les contraintes de dlais et de taille des projets amnent souvent recourir des partenaires extrieurs : cabinets dorganisation, SSII, etc. Pour les back offices, lintrt est de disposer dune force de frappe supplmentaire les scurisant sur le respect des dlais. De plus cette intervention permet denrichir lanalyse par une vision extrieure, et de capitaliser sur ce qui a dj t expriment ailleurs. La maitrise duvre est le domaine propre des informaticiens. Elle est parfois en partie dlgue des sous traitants, mais elle doit rester sous le contrle de lentreprise pour quun savoir faire se conserve travers le temps et que les dveloppements entrent dans une architecture cohrente. Dans le domaine du dveloppement, les informaticiens sont sur une fonction stratgique. Ils sont consults trs en amont, avant larrive de nouveaux volumes doprations. Certes, certains produits innovants continuent dtre traits en partie de manire manuelle. Mais, sur le plus grand nombre doprations, les informaticiens dveloppent des processus automatiss. Le souci est alors, non seulement le cot de traitement, mais la fiabilisation des processus (gestion des risques, comptabilisation des oprations). Un mtier de spcialiste :
Les spcialistes tlcom et rseaux. Lomniprsence de linformatique dans la BFI, du fait de la ncessit dchanger en temps rel, cre un besoin important dexperts en tlcoms et rseaux. Larchitecture des rseaux est sujette refontes frquentes, tant pour des raisons dorganisation interne que pour interconnecter les oprateurs avec un nombre grandissant de marchs, de systmes de place et de clients.. Le mtier de banque de march pouvant tre totalement paralys en cas de rupture des systmes et rseaux, ou de leur dfectuosit, les banques investissent massivement dans la scurit informatique pour garantir la disponibilit de loutil, y compris partir de sites de secours. Les autres impratifs sont la rapidit dexcution, ainsi que lintgrit des systmes pour viter les dtournements dinformations et les fraudes. La BFI constitue donc pour les informaticiens un terrain privilgi dapplication et de dveloppement de leur expertise au meilleur niveau.
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II - LES EFFECTIFS DES METIERS DE BACK/MIDDLE OFFICE DE LA BFI ET DES PRESTATAIRES TITRES
La premire partie de ltude sur la BFI a permis dtablir un chiffrage des effectifs des front offices en France. En procdant ici lestimation des autres fonctions back office, middle office, supports - il sera possible de complter ce chiffrage et de parvenir lestimation du total de la BFI en France. En ralit, cette partie consacre au chiffrage des fonctions selon leurs effectifs conduit aborder un ensemble de niveaux. On trouve en premier lieu le niveau initialement vis, celui des back, middle et supports de la BFI. On chiffrera galement, pour les raisons exposes prcdemment, les effectifs des prestataires de services titres. Mais ds linclusion des prestataires dans le primtre, on sort du strict cadre de la BFI, au 22 sens de banque wholesale . En effet, avec les units de traitement des OPC chez les prestataires, on inclut des fonctions qui sont relier aux rseaux de distribution de la banque retail. Il nest ds lors pas anormal de faire figurer galement les effectifs des traitements titres pour la banque de dtail bien que ceux-ci naient pas t traits dans ltude. Il semble en effet utile de les citer pour fixer lordre de grandeur de lindustrie du titre dans son ensemble. En revanche, les back offices non titres de la banque de dtail (crdits immobiliers, 23 garanties, successions, crdits, ou plateformes tlphoniques, etc.) ne sont pas retenus . Enfin les fonctions dcrites dans ltude relvent dinstitutions aux statuts divers banques, socits commerciales, entreprises dinvestissement - . Il convient de prsenter une rpartition des effectifs selon ces natures dtablissements.
22 Banque de gros : banque de la grande entreprise 23 Pas plus que les effectifs titres des filiales de gestion de socits dassurance, cette tude tant consacre la banque.
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Oprateurs de : Back office Financement Back office Marchs Middle office Informaticiens Spcialistes finance/comptabilit, gestion ALM Spcialistes juridique et fiscal Gestionnaires des ressources humaines Mtiers de contrle des risques/audit/Inspection 2 gnrale, mtiers de la conformit Autres administratifs Total
1 2
2 400 7 500 3 300 4 150 1 600 1 000 700 1 100 850 22 600
Assets liabilities management : gestion actif/passif. Ce mtier : 550 personnes Mtiers de la conformit : 345 personnes
II-
Back/middle offices : Conservation OST et services metteurs Traitement OPC Informatique Risque et conformit Divers S/total Front office : Commerciaux Total
(1)Oprations sur titres (2) Organismes de placement collectifs
2 1
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III-
Estimation (*)
(*) Centres de traitement titres et informatiques, hors plates formes tlphoniques et supports intgrs aux rseaux de dtail
4 800
Effectifs de front office de la BFI (*) Effectifs back/middle offices et supports de la BFI Effectifs de front office des prestataires Titres (**) Effectifs back/middle offices et supports des prestataires Titres (***) Total
* Voir tude juillet-aot 2007 ** Fonctions commerciales *** Y compris traitement titres banque de dtail
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Total 22 500
7 400
Banques et entreprises dinvestissement trangres en France Autres entreprises dinvestissement Sous total BFI Prestataires de services (2) titres (securities services) Total BFI et mtiers titres en France
1 700
4 100
5 800
1 100 10 200
3 400 22 600
(3)
4 500 32 800
900
14 550
15 450
11 100
37 150
48 250
(1) Dont entreprises dinvestissement faisant partie des groupes bancaires (2) Dont tablissements statut dentreprise dinvestissement (3) Y compris traitement titres banque de dtail
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A- BACK OFFICES Les fonctions de back et de middle office ont t dans un premier temps remplies par des personnels venant des back offices de la banque de dtail, choisis parmi les plus expriments et les plus aptes sur le plan linguistique. Puis une politique de recrutement de diplms de lenseignement suprieur a t activement mene, abaissant sensiblement lge moyen dans ces mtiers. Leffet combin de la dmographie et du turn over permet de prvoir la poursuite dun recrutement important. Linnovation financire acclre notamment le besoin en profils pointus en mathmatiques et finance. Il existe peu ou pas de formations tournes spcifiquement vers les back offices. Les BTS et la licence professionnelle de banque actuels prparent essentiellement aux mtiers de la banque de particuliers, notamment aux postes de chargs de clientle. Au niveau des masters, deux cents dentre eux annoncent une spcialit banque ou finance, mais trs peu comportent une spcificit back ou middle office. Lyon II est lune des exceptions les plus notoires. Sagissant des coles de commerce, elles dlivrent une formation de bon niveau en gestion, qui permet aux diplms de matriser des fonctions de contrle, cest--dire daccder au middle office. Mais ce type de formation nest pas orient vers les back offices, mme si certaines coles de commerces ont dvelopp des modules de prsentation des activits de back office et de titres. En ralit, mme avec des formations initiales plus adaptes, la transition avec la ralit concrte des mtiers reste assure par les entreprises bancaires elles-mmes. Elles offrent des programmes dintgration aux jeunes diplms qui les sensibilisent lenvironnement dans lequel ils vont voluer et les forment aux mtiers pour lesquels ils ont t recruts. Cette constante sapplique particulirement aux mtiers de back office. Lessentiel des connaissances techniques seront transmises sur le poste de travail, dans la mesure o auront t acquis au pralable les fondamentaux en conomie, mathmatiques et produits financiers. Lune des caractristiques communes aux fonctions de back office, comme celles de middle office, est lexigence de la matrise de langlais. Il est parfois considr comme prfrable de recruter un candidat trs laise sur le plan linguistique, mme sil prsente des connaissances faibles, voire inexistantes en produits financiers. Depuis quelques annes, laccent mis sur les produits drivs et structurs, qui sont le vecteur principal de croissance de la BFI, a conduit des recrutements en back office de niveaux bac+5 et au del. Cependant, les bac+2/3 sont toujours priss pourvu quils aient une matrise de langlais et offrent des traits de personnalit adquats. Lentre toujours trs importante de bac+2/3 est permise par
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deux facteurs : la standardisation des oprations, qui confre aux postes des niveaux techniques abordables par des non spcialistes, et la raret des bac+5 sur lensemble du march des jeunes diplms. Sagissant du facteur personnalit, ces postes sont exigeants. Une erreur de traitement peut avoir un cot trs lev pour la banque. Diffrentes qualits vont donc tre requises : rsistance au stress, sens des responsabilits, capacit relationnelle forte. Les contraintes horaires peuvent tre intenses en priode de haute activit des marchs : quelle que soit lheure des dernires oprations ralises par le front, la journe ne sachve pas tant que toutes les transactions ont t traites. Dans un tel contexte, lesprit dquipe est fondamental.
Le domaine des transferts en monnaie nationale et en devises prsente des postes le plus souvent confis de jeunes diplms de niveau bac+2/3, en comptabilit, gestion, commerce international, ou mme langue anglaise (LEA ). Ils doivent tre motivs par lactivit bancaire et possder une relle inclination linguistique. Le premier poste occup permet dacqurir de lexprience. Il sert mettre en valeur sa capacit dapprentissage des produits plus complexes.
Les oprations de back office sur produits non cots ( OTC ) requirent des personnels haut niveau de technicit. La qualification ncessaire suppose des niveaux bac+5, une matrise des techniques financires et juridiques applicables aux produits. Ces personnels doivent avoir de bonnes connaissances en mathmatiques financires et en comptabilit.
Le dfi de la communication sur les mtiers de back office Les fonctions de back office de la BFI restent largement mconnues, ou pire considres comme des postes administratifs peu qualifis, avec des populations relativement ges. Cest un challenge pour les mtiers de back office que de redresser cette image. Car la ralit est bien diffrente de cette vue en large partie fonde sur linfriorit suppose vis--vis des mtiers de front office. Relativement, les mtiers de back office Marchs comme ceux de middle - jouissent dune meilleure image que les back/middle Financement. Les jeunes diplms apprcient de pouvoir travailler proximit de lunivers des marchs. Toutefois lambigut sur ces postes vient justement de ce quils peuvent susciter une aspiration passer au front office, sans ncessairement en possder le profil. Tout comme un excellent staff technique de formule 1, mme sil vit au rythme de son champion et contribue ses victoires, peut rarement prtendre
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devenir pilote, et plus rarement pilote dexception, un gestionnaire de back/middle Marchs ne doit pas considrer quil peut devenir trader. Une saine gestion de carrire passe par lacquisition de connaissances accrues sur les produits, puis par une volution vers le management, au sein du back ou du middle office, voire dans dautres secteurs de la banque. Un argument en faveur des fonctions de back est leur niveau de rmunration, sensiblement suprieur la moyenne des fonctions bancaires, et particulirement des autres fonctions de traitement dans la banque. De plus, au sein de ces quipes, jeunes en moyenne, la progression est rapide pour les plus motivs. Lexpertise acquise est fortement valorisante sur le march de lemploi tant en France qu linternational.
B- MIDDLE OFFICES Le middle office offre des fonctions impliquant initiative et ractivit, au rythme des font offices. Ces fonctions sont tout sauf routinires ou administratives. Travail dquipe, enthousiasme, flexibilit, nergie, bon sens relationnel et tact, mais fermet et assurance sont des qualits indispensables pour ces professionnels apprcis des oprateurs de march. Le niveau de diplme lentre dans les fonctions de middle sest largement accru ces dernires annes en rponse la sophistication des produits, particulirement des produits drivs. En middle office, la norme est dsormais bac+5. Mais pas plus les grandes coles que luniversit noffre de formations spcifiquement tournes vers le middle. Ds lors, des filires trs diverses peuvent y conduire. Il faut dans ces fonctions de bons gestionnaires, avec de prfrence une solide base en mathmatiques. Les oprateurs de middle office seront donc recruts, non seulement dans les grandes coles commerciales, mais aussi chez les titulaires de masters conomiques ou scientifiques. Au niveau dtude sajoute le critre commun toute la BFI : une bonne matrise de la langue anglaise. Les activits de marchs sont par nature internationales. Il est indispensable pour les personnes de middle office de pouvoir communiquer efficacement en toute situation avec des interlocuteurs trangers. De ce fait, les tudiants ayant effectu une partie de leur cursus ltranger, que ce soit sur des campus ou en stage, prsentent un intrt particulier. Comme on la signal pour le back, mais plus encore pour le middle, ces fonctions peuvent apparatre comme des portes dentre vers le front office, dautant que le niveau de diplmes dsormais requis lentre sest lev. Dans les faits, les mtiers sont fondamentalement diffrents. Le front prend les risques, et le middle contrle les risques. Les aptitudes exiges pour ces fonctions sont diffrentes. Sil est souvent utile quune jeune recrue du front se familiarise avec les tches du middle pendant une brve priode dintgration, il est nettement plus atypique de recruter des middle office avec lintention de le faire voluer vers le front.
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Limpact des stages pendant les tudes Pour les tudiants ayant une faible connaissance des mtiers de banque en gnral, mais plus encore pour les postulants des fonctions de back ou de middle office, les stages sont un puissant facteur de valorisation. Alors quun stage de deux trois mois en salle des marchs ou dans une unit de corporate finance permet difficilement un tudiant dtre intgr lactivit dune quipe, les stages mme relativement courts en back ou middle office donnent lopportunit de pratiquer au quotidien les mtiers, et de mieux percevoir lattrait du travail, le rythme et la complexit des produits traits, la ralit de la vie en quipe.
La dmonstration de lintrt des mtiers du risque constitue un autre dfi en terme de communication. En effet la qualit dune politique de gestion des risques se mesure en ngatif, cest--dire par labsence dincidents, de fraudes, de pertes, de variations erratiques des rsultats. Mesurer labsence dvnements ngatifs est moins visible et moins valoris que la production de revenus ou la progression des parts de march. De plus, lattractivit de ces mtiers dpend largement de leur place dans lorganisation de lentreprise, et de la valorisation que le top management leur accorde. Les mtiers du risque requirent tous des personnalits rigoureuses, exigeantes, forte intgrit, faisant passer lintrt de lentreprise avant celui de toute unit particulire. Dans les mtiers de financements, la culture du risque est une constante historique omniprsente au sein des mtiers. Mais lmergence de spcialistes du risque a t reconnue et accepte par les responsables des financements. Le recrutement de ces spcialistes porte sur des titulaires de diplmes varis : coles de commerce, ou universit avec de prfrence un parcours conomique ou scientifique. Il faut garder lesprit que la gestion des risques nest pas un pur exercice de mathmatiques financires, cest un exercice de jugement bas sur une approche responsable des enjeux pour la socit et ses actionnaires. Dans les activits de march, les contrleurs de risques du back et du middle office ont le plus souvent suivi un parcours interne. Pour le contrle des produits les plus simples, il sagit danciens gestionnaires de back office qui aspirent un rle plus approfondi que la seule vrification des transactions. Sur les produits plus complexes tels les produits drivs ou structurs, le rle de contrleur est tenu par des salaris seniors, ayant une vision synthtique des risques de marchs. Des profils danciens analystes, de structureurs ou mme de traders seraient apprcis. Mais les cas de telles reconversions sont rares, dune part parce que les profils de marchs sont souvent peu attirs par les aspects de contrle, dautre part pour des raisons de rmunration
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En facteur commun aux fonctions contrle des risques des marchs, il est ncessaire davoir des connaissances mathmatiques suffisantes pour matriser les risques spcifiques des produits et comprendre les modles utiliss par les front offices. Des profils scientifiques de niveau bac+5 sont appropris. Toutefois, le recrutement de scientifiques pour les back ou les middle offices pose problme quand on cherche de la ressource auprs des coles dingnieurs. Lessentiel des ingnieurs recruts par les banques se destinent soit au front office, soit linformatique. Contrairement au monde industriel, o les mtiers du risque peuvent motiver des vocations chez des ingnieurs en raison denjeux perus comme trs forts - impact sur la scurit physique et la sant, mergence des valeurs environnementales -, les risques lis la finance paraissent abstraits et moins significatifs thiquement pour des tudiants. Susciter lintrt des profils scientifiques pour ces fonctions reste un sujet important pour les banques. Un gisement potentiel de profils pour les fonctions Risques en banque existe chez les informaticiens du secteur financier. Leur capacit analyser les processus de traitement facilite lacquisition des mthodologies requises. Et leur niveau mathmatique leur permet dapprhender les concepts financiers. Les mtiers du risque sont pour ces informaticiens une voie dvolution vers les mtiers de la BFI. Les spcialistes les plus seniors des risques accdent aux services de supervision du crdit et du risque, ou aux fonctions de linspection gnrale (quipes ddies aux risques).
D- FONCTIONS SUPPORT
Informatique Les besoins dinformaticiens sont importants. Les back office de la BFI recrutent toute la gamme des comptences informatiques, depuis les bac+2/3 pour les postes de production et dadministrateurs, jusquau niveau ingnieur pour la maintenance des rseaux (back office) ou la mise place des systmes de contrle (middle office). La banque possde une attractivit certaine sur les informaticiens cause de la taille des investissements, de la rputation dinnovation et de crativit de la sphre financire. Pour un jeune diplm en informatique, ou pour un informaticien confirm, rejoindre une banque ne revient pas se couper de son mtier dorigine, sisoler de lvolution rapide des technologies. Bien au contraire, les back offices de la BFI reprsentent un bouillonnement incessant dinnovations. La finance ici ses mtiers de traitement et de contrle - opre avec les technologies les meilleures et les plus avances. Au demeurant, les SSII connaissent bien le pouvoir dattraction du secteur financier. Une grande partie de leur recrutement porte sur des personnes qui ont comme intention finale de rejoindre le secteur bancaire et particulirement la BFI - aprs une premire exprience.
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Comptabilit/finance Les talents comptables en banque sont rares et recherchs. Appartenant une profession faible turnover, les comptables sont prsents en nombre insuffisant sur le march du travail. La tension est particulirement nette en ce qui concerne les comptables et les financiers bancaires. Auprs des tudiants, lattractivit du secteur bancaire est problmatique par rapport aux autres secteurs de service et aux secteurs industriels. Or, sils en avaient une meilleure connaissance, la BFI offre aux personnes formation comptable et financire de multiples opportunits de senrichir professionnellement (dfinition des schmas comptables au contact des concepteurs des produits, participation lcriture des processus comptables avec les informaticiens, etc.) Les volutions de carrire pour les comptables peuvent connatre plusieurs voies : - des volutions comptables pures (tenue de comptabilit de back offices produits, rle dexpert sur un type de produits), - des fonctions dassistance matrise douvrage, - des volutions de type managrial, avec la responsabilit dune quipe. Les techniques comptables en BFI sont trs volutives en raison de la sophistication de la comptabilisation des engagements hors bilan et des mcanismes de couverture financire. Cette tendance devrait se poursuivre du fait, notamment, de limportance donne la transparence en matire dinformation financire. Le contexte international des oprations implique la comptabilit de vhicules lgaux ddis. Autant de champs dexpertise qui font de la comptabilit bancaire une spcialit enrichissante.
Les mtiers juridiques La BFI recrute aussi bien des jeunes diplms juristes que des profils expriments. Au-del du niveau technique, le travail en BFI requiert une capacit relationnelle forte tant pour obtenir ladhsion des oprationnels aux recommandations que pour participer des ngociations, ainsi quune capacit travailler en quipes multidisciplinaires. La formation la plus pousse est requise des juristes spcialistes en produits drivs. La formation initiale de ces juristes peut tre de niveau master, mais elle est le plus souvent de niveau doctorat avec une spcialit en droit des affaires ou en droit international. Pour tous les juristes prsents en BFI, une exprience internationale est particulirement utile, au point que des diplms en droits anglo saxons, le cas chant inscrits un barreau anglo saxon, sont des profils trs apprcis des quipes de pointe. Pour les diplms duniversits franaises, un passage dans un grand cabinet spcialis sur les oprations de corporate finance ou sur les produits de march procure une exprience valorisante sur les plans tant mthodologique que pratique des transactions.
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Les carrires des juristes se dveloppent soit vers des rles dexperts, soit vers des responsabilits managriales. De plus, en participant de prs aux activits de corporate finance ou de march, certains juristes se dcouvrent une vocation pour devenir acteurs directs de ces activits. Ils peuvent voluer vers des fonctions de M&A, de private equity, de gestion dactifs, de hedge funds. Ces reconversions font appel non seulement un ensemble de comptences, mais aussi aux traits de personnalit requis par ces mtiers.
AU TOTAL, UN LARGE POTENTIEL DOPPORTUNITES POUR DES PROFILS A PARTIR DE BAC +2 Si le middle office Marchs recrute essentiellement bac+5, notamment pour les produits les plus sophistiqus, lensemble des fonctions de back et supports de la BFI ne rclame pas de formations initiales de ce niveau. Les BTS comptabilit et gestion, ou les BTS commerce international constituent pour une majorit de fonctions des niveaux suffisants. Mais en plus des diverses formations pouvant mener ces fonctions, limportant est de dmontrer une capacit et un intrt voluer dans un univers o les produits sont dmatrialiss, un environnement dynamique et en perptuelle innovation, requrant la fois une grande rigueur, une intgrit, une flexibilit et un sens aigu de linitiative. Travailler en back ou middle office BFI donne aujourdhui lopportunit dtre au cur de mtiers qui voluent le plus rapidement en matire de finance. Cest acqurir un savoir faire la pointe de linnovation financire et le plus souvent en avance sur les autres secteurs de la banque. Cest aussi faire la dmonstration dune forte capacit dapprentissage, dvolutivit, de travail en quipe, au plus haut niveau dexigence. Autant de facteurs valorisants pour un parcours professionnel. Hors de la BFI, la valeur professionnelle des agents de back office Marchs est particulirement recherche du fait de leur capacit matriser des oprations complexes et de leur connaissance 24 des systmes de place. Ces personnels peuvent voluer vers les mtiers de titres (clearing et 25 custody ), et vers ceux de la gestion dactifs. La mobilit entre les entreprises de titres et les BFI est rciproque. Par contre le passage dautres secteurs de la banque vers la BFI ne constitue pas une voie largement ouverte.
Risque de pnurie en back et middle office ? En ce qui concerne les mtiers de back ou de middle office de la BFI, les risques apparents de pnurie sont temprs par plusieurs facteurs. Dabord, les effectifs de ces mtiers restent relativement limits en regard de la totalit des effectifs bancaires.
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Compensation Conservation
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De plus, mme sils sont insuffisamment connus, les mtiers de back et middle office de la BFI sont plus recherchs que les mtiers de back office de la banque de dtail. Cest leffet driv de la forte image des mtiers de front de la BFI. Et les niveaux de rmunration sont sensiblement suprieurs ceux du reste de la banque du fait de la technicit requise. Le recrutement de la BFI bnficie donc dune priorit par rapport aux back offices des autres filires bancaires. Le renouvellement des gnrations dans ces mtiers de back et de middle a fait lobjet dune anticipation russie. Le renouvellement des back a commenc il y a une dizaine dannes et sest fait progressivement. Quant aux middle offices, dans leur conception actuelle dappui intgr au front office plus que dchelon dans les traitements post marchs, leur volution sest essentiellement appuye sur des jeunes diplms. Dans ce contexte de renouvellement, lge moyen dans les back et middle offices est jeune, de lordre de 28 ans, avec des anciennets de lordre de 4-5 ans. Cest dans les back offices titres que demeure un effet pyramide des ges : lge moyen est de 38 ans avec une anciennet de 9 ans.
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CONCLUSION
Les back/middle offices, les mtiers titres : la face cache dune activit de pointe
Activit stratgique produisant entre 35 40% du PNB selon les tablissements, avec un effectif reprsentant environ 9% du total de la profession bancaire, la BFI dans son ensemble suscite un intrt chez les jeunes diplms tout en restant assez mal connue. Le monde de la BFI est globalement mystrieux. Les mtiers de front office en tirent avantage : trader ou conseiller en fusion acquisition, voil des postes qui nourrissent les fantasmes de russite, de pouvoir et de haut niveau de vie. Le mythe du golden boy est toujours vivant. Les vocations spontanes vont aux postes de front office. Les fonctions de back office, middle office et supports sont tout aussi vitales pour le succs de lactivit bancaire. Le dficit dimage dont elles ptissent nest en rien justifi par le contenu et lvolution des mtiers. La terminologie anglo-saxonne a impos une terminologie, back office et middle office , peu descriptive de la nature des fonctions exerces. Si linternationalisation et linnovation ont forg limage des marchs, les mtiers de back et middle offices ont connu une mutation non moins fondamentale au rythme des volutions financires et technologiques. La vraie ralit des back et middle offices est bien celle dun univers o rgnent linnovation, le souci de lorganisation optimale, la rapidit et la fluidit dexcution, le sens de la rigueur et la matrise des risques oprationnels toutes les tapes du traitement. Les back, middle offices et les mtiers de gestion du risque ou de linformatique en BFI bnficient dun environnement trs porteur li au dynamisme et au fort potentiel de cration de produit net bancaire de ces activits. Les sales du front, qui sont les vendeurs aux institutionnels, ne se trompent pas sur limportance des fonctions de back et de middle offices. Au nombre de leurs arguments, ils mettent en avant les qualits du back et du middle de leur tablissement, tout autant que celles de leur service Recherche. De mme les entreprises clientes dterminent le choix de leur chef de pool bancaire largement en fonction de la rigueur des quipes de mise en place des financements et de suivi de la vente des produits.
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GLOSSAIRE
ALM : asset and liability management ; gestion actif-passif du bilan de la banque en termes de liquidit des engagement et de risque de taux. BFI : banque de financement et dinvestissement ; elle comporte trois grandes familles dactivits : la banque de financement (corporate banking), la banque dinvestissement (investment banking), la banque de march (markets) ; ces deux dernires forment la BIM (banque dinvestissement et de march). BAFI : Base des Agents FInanciers ; sert de cadre de rfrence la comptabilisation et aux reportings rglementaires. Broker dealer : terme dsignant une grande banque ou une maison de courtage oprant sur les marchs. Crdit acheteur : dans une opration de commerce extrieur, crdit accord limportateur par la banque du fournisseur. Compensation : tape consistant apparier les ordres pour dterminer une position nette, servant alors de base au rglement ( settlement sur une base nette). (quivalent anglo-saxon , clearing) Conservation : classement des avoirs-titres la fois en comptabilit financire et en comptabilit titres ; les tats comptables dits par le conservateur sont la preuve juridique de la proprit des titres ; durant la phase de conservation, sont traits tous les vnements affectant les titres dtenus. (quivalent anglo-saxon , custody) Contrle dpositaire : fonction rglementaire spcifique lactivit de gestion dactif, dans le cadre de la protection de lpargne publique ; contrle par un service indpendant chez le dpositaire de lexactitude de la valorisation des fonds, du respect des normes rglementaires de la gestion de fonds, de la conformit aux orientations de gestion annonces dans les notices dinformation. Crdit documentaire : prestation de rglement et de scurisation des risques lie une opration de commerce extrieur, par laquelle la banque dun importateur effectue le paiement de limportation au vu des documents en douane produits par la banque de lexportateur. Compte nostro : compte de la banque chez les organismes centraux (banques centrales, compensateurs) et chez ses confrres. Au pluriel : comptes nostri.
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Cut off : terme dsignant lheure limite pour le traitement administratif dune opration. Drivs : terme gnrique dsignant un produit financier (exemple : driv de taux) construit partir dun produit sous jacent (exemple : obligation) ; la famille des produits drivs est vaste et sagrandit sans cesse avec la sophistication financire. Fixed income : terme dsignant les produits de taux (obligations), se diffrenciant des produits actions (galement dnomms equities ). Forfaiting : technique de mobilisation de crances consistant cder une banque le risque et la gestion des recouvrements de crances nes ; lentreprise transfert le risque de crdit sa banque et obtient les liquidits correspondant au produit de ses ventes. FX : acronyme pour foreign exchange ; dsigne les activits sur devises. Hedge fund : quivalent en franais : gestion alternative ; les hedge funds sont des fonds dinvestissements adoptant une stratgie de gestion atypique pour maximiser les esprances de gains, impliquant une prise de risque plus forte. M&A : mergers and acquisitions ; en franais : fusions acquisitions ; activit de banque daffaire traitant des oprations de fusion dentreprises et des leves de capitaux qui peuvent en dcouler. OPC / OPCI / OPCVM : termes gnriques dsignant les organismes de placement collectifs investis en valeur mobilires (Sicav et FCP : OPCVM), en immobilier (OPCI), ou de manire plus large en instruments financiers (OPC). OST : oprations sur titres ; ce terme dsigne le traitement de tout vnement affectant la vie dun titre pendant sa priode de conservation, ce qui recouvre notamment le paiement de dividendes, les augmentations de capital, ainsi que le traitement des obligations fiscales (retenues la source dimpts, rcupration de crdit dimpt etc.) OTC : over the counter ; terme dsignant les oprations conclues sur des marchs de gr gr, et non sur des places rglementes ; ces oprations portent : 1/ sur des produits cots (ou lists ) mais ngocis de gr gr hors march rglement ; 2/ sur des produits non cots et ncessairement ngocis de gr gr. P/L : acronyme pour profit and loss ; dsigne le rsultat net dexploitation gnr par une activit ; les rsultats des activits de march sont mesurs quotidiennement, que ce soit au niveau des rsultats raliss ou de la rvaluation des rsultats potentiels sur les positions en cours non encore dnoues ; le calcul, la vrification et les rapprochements de rsultats entre la comptabilit et les oprateurs constituent une tche cl du contrle de gestion des activits de march.
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Post march : squence de traitements se situant en aval de la conclusion dune transaction ; elle inclut la vrification des confirmations externes, la compensation, le rglement livraison, la conservation, et dune manire gnrale tout vnement li la vie de la transaction. Prime brokerage : cette correspond une offre package englobant les services de compensation, de conservation, de liquidit, de change etc., sadressant de grands investisseurs et hedge funds, cest--dire des acteurs de march traitant des volumes journaliers trs levs, avec un besoin de service ddi de premier ordre en matire de services titres. Private equity : activit de corporate finance ciblant les socits non cotes ( private equity ) par opposition aux socits cotes ( public equity ) ; ce secteur couvre le capital risque sous toutes ses formes, des start up au capital dveloppement, la transmission, au LBO (leverage buyout) ; il sadresse tant des investisseurs spcialiss qu des fonds dinvestissements. Quants : terme utilis pour analyste quantitatif ; expert en mathmatique des probabilits (thories stochastiques) ; rle cl dans les salles de march, pour modliser sur une base mathmatique le comportement prvisible des nouveaux instruments financiers dans des environnements alatoires, afin de grer les risques, les besoins de couverture, les opportunits de profits, et dtablir une mthode de cotation des prix (pricing). Rglement livraison : livraison des titres et paiement en contrepartie, permettant de dnouer les transactions ; les processus sont entirement dmatrialiss avec la gnralisation du straight through processing (voir infra). Securities services : terme dsignant les prestations de service titres , notamment celles ralises pour des clients tiers lentreprise. Straight through processing : processus oprationnel de part en part ; les informations sont saisies ds lorigine par le trader ; de ce fait les enrichissements subsquents sont minimiss, ou dclenchs automatiquement par le systme grce un apport permanent de bases de donnes dites rfrentiels . Spin off : dmembrement dun titre.
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1/ Mtier : savoir-faire permettant dexcuter des tches professionnelles ; ensemble de comptences propres une personne ; le mtier se dfinit en termes de qualification. 2/ Activit : champ dinvestissement des comptences ; la somme des activits constitue lobjet de lentreprise ; lapproche mthodologique de lactivit est dordre technique voire technologique - et conomique. 3/ Fonction : le mtier envisag sous langle de son application une activit ; exemples dans ltude sur les mtiers de back office : fonction rglement livraison , fonction comptable , etc.
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