Moncomble Yann - Du Viol Des Foules À La SYNARCHIE Ou Le Complot Permanent
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SYNARCHIE
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Faits et Documents
SYNARCHIE
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la
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Du mme auteur
La Trilatrale et les secrets du mondialisme LIrrsistible expansion du Mondialisme
(Editions Faits et Documents, 1980). (Editions Faits et Documents, 1981). (Editions Faits et Documents, 1982).
Les Vrais responsables de la Troisime Guerre mondiale Du Viol des foules la synarchie ou le complot permanent
(Editions Faits et Documents, 1983). (Editions Faits et Documents, 1985). (Editions Faits et Documents, 1986). (Editions Faits et Documents, 1987). (Editions Faits et Documents, 1989). (Editions Faits et Documents, 1990).
Quand la Presse est aux ordres de la Finance Les Professionnels de lanti-racisme La Politique, le Sexe et la Finance
Yann Moncomble
SYNARCHIE
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Le systme capitaliste de lOccident et le socialisme de la Russie cheminent lun vers lautre, vers la solution de synthse... ils sont ports par un humanisme semblable. Edgar Faure in Humanisme et Culture (avril 1964)
Faits et Documents
Il a t tir de cet ouvrage vingt exemplaires sur Alpha numrots de 1 20, le tout constituant ldition originale.
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Imprim en France 1983 by Yann Moncomble, Paris Tous droits rservs pour tout pays, y compris l U. R. S. S. Veuillez adresser toutes communications concernant cet ouvrage Yann Moncomble, B. P. 24, 27330 La Neuve-Lyre Ceux qui trouvent sans chercher, sont ceux qui ont longtemps cherch sans trouver. Un serviteur inutile, parmi les autres. 26 dcembre 2012 Scan, ORC, Mise en page LENCULUS pour la Librairie Excommunie Numrique des CUrieux de Lire les USuels
A ceux qui combattent pour la Vrit et qui sauront se reconnatre. Un petit peu de feu dans quelque coin du monde et tous les miracles de grandeur restent possibles.
De toutes les sciences, la plus dangereuse serait celle du contrle de la pense des foules, car elle permettrait de gouverner le monde. The Nine Unknown (Les Neuf Inconnus)
(1927 - ancien membre de la police anglaise des Indes).
Talbot Mundy
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Serge Tchakhotine ou Le Viol des Foules par la propagande politique
En 1944, un certain Serge Tchakhotine fondait une organisation du nom de s.a.l. Science Action Libration. La personnalit et la vie hors du commun de ce personnage nous oblige donner ici une tude dtaille de sa biographie afin dessayer de comprendre le pourquoi et le comment de certains faits. N le 13 septembre 1883 Prinkipo, prs de Constantinople, il est le fils dun consul russe, Stepan Ivanovitch Tchakhotine et dAlexandra Motzo, dorigine grecque. Son pre appartenait une secte Les Vieux Croyants qui pratiquait des murs trs svres et qui se montrait extrmement laborieuse. Il fut successivement interprte au Consulat Imprial de Russie Constantinople, vice-consul Jrusalem, puis consul de Russie Nich, en Serbie. Serge Tchakhotine, lve luniversit de Moscou, fait partie ds 1902 du mouvement de la jeunesse universitaire anti-tsariste qui organise une des premires manifestations en se barricadant dans les locaux de luniversit. Laffaire se termina la prison de Boutyrki. Ce fut l un tournant pour Serge Tchakhotine... Son pre, diplomate du Tsar, fit des dmarches et obtint la libration de son fils la condition quil quittt la Russie. Il partit donc avec sa mre en Allemagne, Munich, o il sinscrivit la Facult de mdecine. Se liant avec le milieu russe trs important 11
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cette poque, et avec des gens tels que Arnoldi Yakouchkine, les frres Kananoff et Woulf, ceux-ci lui firent connatre le mouvement social-dmocrate allemand. Cest cette poque quil lisait le journal rvolutionnaire Iskra de Lnine, mais bien quau dbut ses sympathies allaient du ct des bolcheviks, trs rapidement, il glissa vers laile gauche des mencheviks et adhra au groupe de Plekhanov et dAxelrod. Quittant Berlin, il sinscrit Heidelberg, la facult des sciences, o il fait la connaissance du professeur Otto Btschli et du docteur Salmanoff, qui travaillait alors comme assistant dans la clinique du clbre professeur Erb. Ctait un spcialiste des mouvements politiques et sociaux. Trs li avec Zavadsky, collaborateur du professeur Tchakhotine, Zavadsky et Emma femme de Tchakhotine : il stait mari entre-temps partirent Villefranche-sur-Mer, o il poursuit ses recherches la station zoologique marine. Zavadsky, membre du Parti socialiste rvolutionnaire, avait t envoy par le Parti Villefranche, en mission secrte, et Tchakhotine avait consenti laider. Son travail consistait alors recevoir des bonbonnes dacide nitrique et de glycrine, commandes en son nom au titre de substances ncessaires ses travaux scientifiques. La nuit, ces bonbonnes taient transportes dans la baie de Villefranche o une villa tait loue par deux couples dtrangers qui taient en ralit membres dun groupe de combat socialiste rvolutionnaire. Cest l que, la nuit, ils fabriquaient des explosifs et des bombes qui taient ensuite achemins en Russie. Ce groupe de combat terroriste du parti social rvolutionnaire tait dirig par un mystrieux personnage surnomm loncle et qui, en ralit, ntait autre que le fameux provocateur Azeff (1). Jai eu une fois loccasion de le voir, crit Tchakhotine dans ses mmoires privs. Il tait laid, avec des grandes oreilles dcolles et un cou de taureau ; il avait laspect maladroit et repoussant. Cette prcision est trs importante en ce qui concerne le cas Azeff car, jusquici, personne navait jamais su quil avait t Villefranche. Le rgime tsariste stant entre-temps assoupli, Tchakhotine retourne Odessa, au cours de lt 1909, o il prpare lexamen dagrgation. Cest cette poque quil labora un systme de fiches et se mit poser les bases de la mthode m. t. (massetemps) quil perfectionna toute sa vie et quil publia une brochure intitule La langue internationale de la science, dans laquelle il donna lide dune langue auxiliaire internationale, qui lui paraissait une ncessit logique pour lorganisation de la documentation scientifique. Pendant lhiver de la mme anne, il se rend Moscou et Kazan, o il retrouve son ami le rvolutionnaire Alexandre Mikhailovitch Zavadsky, devenu professeur agrg luniversit. Ensuite il retourne Heidelberg. En 1912, se rendant Saint Petersbourg afin de voir sil ne lui serait pas possible de reprendre son travail scientifique en Russie, il rencontre le docteur Pavlov qui sintressait de trs prs aux travaux de Tchakhotine sur la microponcture. Cet minent
1 Yvan Azeff disposait de fonds normes et Nicolaevski, dans une tude approfondie sur le cas Azeff Histoire dun tratre, attribue ces abondantes ressources le double rle jou par lagent provocateur qui aurait ainsi puis pleines mains aussi bien dans les caisses du gouvernement que dans celles du Parti socialiste rvolutionnaire (p.s.r.). Azeff participa tous les prparatifs de lattentat commis par Kaliaieff le 17 fvrier 1905 Moscou sur la personne du grand duc Serge Alexandrovitch. (Renseignements tirs de Des Prodromes du Bolchvisme une Socit des Nations, par J. Tchernoff. Editions Rieder, 1938.)
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savant lui offrit sur-le-champ un poste dassistant au laboratoire de physiologie de lAcadmie des Sciences. Juste avant la grande guerre, en voyage Todtmoos dans la fort Noire, en compagnie de Charlotte Weigert une Isralite qui, voulant rencontrer Tchakhotine Saint Petersbourg et ne pouvant pas obtenir un visa tant donn ses origines juives, stait convertie la foi luthrienne ils furent surpris par la dclaration de guerre, et ne purent quitter Todtmoos temps. Aprs bien des pripties, il retourne en Russie, Saint Petersbourg, transform entre-temps en Petrograd. En 1915, il crit un article intitul Il est temps de se rveiller ! Rveillons-nous qui parait dans le grand quotidien Birjeviya Viedomosti, et dans lequel il exhorte la jeunesse. Cet article ayant eu un grand cho, il fonde avec quelques amis un Bureau dorganisation qui entre en contact avec la Socit Impriale Technique Russe, et organise avec elle le Comit dAide Technique Militaire des Associations Scientifiques et Techniques Runies (kovotep). Trs rapidement, ce Comit devint la troisime grande organisation publique en Russie, ct du Comit de la Production industrielle Militaire et du Zemgor (Comit des organisations rurales et municipales runies), et il joua un rle considrable dans la rvolution de 1917. En effet, cest ce comit qui organisa les premires polices rvolutionnaires. Install lInstitut Mariinsky ( lpoque du F Kerensky), le Comit se transforma en Comit de lEducation Sociale et Politique, sous la prsidence dhonneur de la Grand-mre de la Rvolution , la vieille rvolutionnaire Brechko-Brechkovskaya, et Tchakhotine forma les Soviets des dlgus des Travailleurs intellectuels. Entre-temps, Lnine tait revenu en Russie. Tchakhotine, membre du parti de Plekhanov, laile extrme-gauche des sociaux-dmocrates, tait trs proche des ides de Lnine. Mais les bolcheviks voyant lpoque dans chaque intellectuel un bourgeois et un contre-rvolutionnaire , les relations entre le gouvernement sovitique et le Soviet des Dputs des Travailleurs Intellectuels senvenimrent de plus en plus, au point quen dcembre 1917, lors de la grve des fonctionnaires des institutions gouvernementales laquelle le Soviet des Dputs avait pris une part active, la police perquisitionna au sige de lorganisation et Tchakhotine fut arrt. Relch, un ordre darrestation fut lanc contre lui au dbut de lanne 1918. Prvenu temps, il senfuit en direction du sud. Un gouvernement de l Archigrande Arme du Don ainsi se nommait ltat nouveau de la rgion du Don avait t form Novotcherkassk avec, sa tte, le gnral cosaque Krassnoff. Dans ce gouvernement, le poste de ministre des affaires trangres avait t confi au gnral Bogayevsky qui connaissait Serge Tchakhotine et qui, au courant de ses connaissances en langues trangres, lui proposa le poste de directeur de lInformation dans son ministre. A ce poste, des documents secrets lui passaient entre les mains et ce fut ainsi quil dcouvrit que Krassnoff faisait des avances aux Allemands qui occupaient alors lUkraine et cherchait obtenir de lAllemagne la reconnaissance de lindpendance du Don et de lui-mme comme Chef-ataman de ltat nouvellement cr. Aussi 13
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Tchakhotine, tant contre ce projet, prpara-t-il un rapport secret quil transmit au Grand Cercle , le Parlement du Don, accusant Krassnoff de trahison. Mais Krassnoff obtint quand mme la majorit au Parlement et Tchakhotine dont la tte avait t mise prix partit rapidement pour Ekaterinodar, dans la rgion du Kouban, o se trouvait lArme Volontaire dirige par le gnral Alexeieff. Arriv destination, il se prsenta au prsident du Conseil des Ministres, le gnral Dragomiroff, qui il raconta son histoire. Quelques jours plus tard, il tait charg dorganiser une section dinformation et de propagande de larme, qui prit le nom dosvag (osv : les premires lettres du mot information en russe, et ag : agitation) (2). La grande guerre touchant sa fin les Allemands abandonnaient lUkraine les flottes allies, aprs avoir forc le passage travers le dtroit des Dardanelles pntraient dans la Mer Noire, des missions militaires anglaise et franaise arrivrent Ekaterinodar et, ayant visit losvag, furent trs surprises de lampleur et des formes de la propagande dveloppe par Tchakhotine losvag reoit le nom de ministre de la Propagande ; elle est transfre Rostov et lon place sa tte un trs riche politicien cosaque de la rgion, Paramonoff. Las des vicissitudes et des dboires vcus en Russie, Serge Tchakhotine part en 1919 avec sa famille pour Paris. Cest cette poque quil se rendit compte que les intellectuels rvolutionnaires et, en particulier, lui-mme, avaient emprunt une fausse route, menant, comme il tait vident, dans la direction qui tait contraire aux espoirs et aux intrts des masses populaires . Lui qui allait devenir un spcialiste de la propagande politique, avait t manipul par des gens plus forts que lui, les vritables inspirateurs de la Rvolution bolchevique dont jai parl dans mes prcdents livres. Comme nous allons le voir au fil de cette tude, ce ne sera pas la dernire fois que Tchakhotine sera manipul. Il prit donc la dcision de reprendre ses travaux scientifiques. Le prince Albert de Monaco, lui-mme zoologiste, lui offrit alors de travailler dans son Muse Ocanographique. Toutefois, Tchakhotine navait pas pour autant abandonn son rve : ldification du socialisme. Bien que stant rendu compte de son erreur, il fit paratre plusieurs articles dans des journaux yougoslaves il travaillait alors lInstitut de Zagreb (1921) favorables aux bolcheviques, et il tait membre du Comit directeur du journal Nakanune (3). A ceux qui le lui reprochaient ou sen tonnaient, il rpondait que la lutte des lments avancs des intellectuels russes, surtout des migrs, contre les bolcheviques, soutenus par les masses populaires, non seulement tait sans effet, mais tait mme criminelle, car elle faisait durer le dsordre et empchait le rtablissement rapide des forces conomiques et culturelles du pays. Cest dans cet esprit quil publia la brochure A Canossa, qui tait un appel aux intellectuels russes. Aprs Zagreb, il se rendit en Italie, Gnes, o avait lieu la premire Confrence internationale laquelle prenaient part, pour la premire fois, des dlgus de la Russie sovitique. L, il fit la connaissance de Tchitchrine, commissaire du Peuple pour les Affaires trangres, de Vorosky, de Ioffe, de Litvinov et de Krassine qui tait alors
2 Information scrit osviedomlenie ; agitation scrit agitatsia. 3 Nakanune, organe du mouvement des intellectuels qui paraissait Berlin, qui, sans tre communiste, nen soutenait pas moins la cause de la Russie sovitique.
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directeur de la Reprsentation commerciale sovitique Berlin. Ce dernier proposa Tchakhotine, spcialis dans lorganisation rationnelle, de venir Berlin afin dy faire une enqute sur le travail au sein de cette Reprsentation. Dans le mme temps, il faisait paratre Berlin un livre ayant pour titre : LOrganisation. Principes et mthodes dans lindustrie, le commerce, ladministration publique et politique, dans lequel il prconisait lide de lorganisation rationnelle du travail, calqu sur le principe de lingnieur amricain Frederick Winslow Taylor, qui avait cr dans lindustrie le mouvement connu sous le nom de taylorisme, ou organisation scientifique du travail. En Union Sovitique, on sintressait de trs prs ce problme et Abram Samolovitch Gallop, chef de linotorg et ami de Tchakhotine, introduisit son ouvrage en u.r.s.s., o il fut rimprim plusieurs fois. Le Commissaire du Peuple r.k.i. (Inspection Ouvrire et Paysanne) lui proposa alors dditer par ses soins un ouvrage de bibliographie europenne des livres sur lorganisation scientifique du travail, qui servirait de manuel en Russie pour ltude de ces questions. Ce qui fut fait rapidement. Couronnant son ralliement au nouvel tat, il reoit quelque temps aprs, Berlin, de lAmbassade, la citoyennet sovitique. Au cours de lautomne 1924, il passe dfinitivement la Reprsentation Commerciale Sovitique et y organise une section dorganisation, donne des leons dorganisation scientifique du travail aux employs de cet office et, de ce fait, contribuera grandement la technique dorganisation administrative pour les plans quinquennaux. Dans le mme temps, il tait membre de la Socit Allemande dOrganisation (g.f.o.). Il dmissionnera quelque temps aprs de la Reprsentation Commerciale Sovitique cause du surmenage. Il partit dabord en Bavire du Sud, puis retourna Gnes o il reprit ses travaux scientifiques avec son ami le professeur Benedicenti. En 1930, il reoit une bourse de la Research Corporation de New York, afin quil puisse continuer ses recherches en toute tranquillit, et ceci pour trois ans, Heidelberg, lInstitut de biologie dpendant de la grande socit allemande, la Kaiser Wilhelm Gesellschaft. Au sein de cet Institut, il travailla assidment la constitution de son vaste fichier baptis m. t. (Masse-Temps), vritable ordinateur manuel, ce qui le place, de ce fait, en tant que lun des prcurseurs dans ce domaine. La rputation de sa mthode tait telle que ses collgues la baptisrent la machine penser et quelle se rpandit lextrieur de lInstitut. Au point que M. Borntrger, un grand diteur de Berlin, vint Heidelberg en 1932 pour conclure un accord afin dditer ce fichier tel quel, cest--dire sous forme de fiches. Il accepta mme la proposition de Tchakhotine de lditer non seulement en allemand, mais aussi en espranto, langage que Tchakhotine jugeait absolument ncessaire pour le succs des relations scientifiques internationales et quil enseignait, en dehors de son travail, aux jeunes ouvriers. Cest montrer limportance de sa mthode. Ce travail, bien que commenc, naboutit jamais, car lanne suivante, Adolf Hitler arrivait au pouvoir et, comme Tchakhotine tait un adversaire du rgime national-socialiste, lditeur se retira. Il fait connaissance, la mme anne, du social-dmocrate russe Alexandre 15
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Mikhailovitch Chiffrine qui tait alors rdacteur dans un grand journal de Mannheim. La situation politique allemande attirait de plus en plus lattention de Tchakhotine, et cest cette poque que lui vint lide de biffer les croix gammes dessines un peu partout en Allemagne. En biffant la croix gamme, son ide tait dimplanter dans les cerveaux de ceux qui percevaient visuellement cette nouvelle image (la croix gamme biffe, cest--dire battue, affaiblie) un nouveau rflexe conditionn, profitable au parti qui lavait biffe. Convoquant une dizaine de ses jeunes ouvriers esprantistes et des jeunes socialistes, il leur remit des btons de craie en leur expliquant ce quil attendait deux, en leur recommandant de donner ce trait la forme dune flche, puis, trs vite, de trois flches (4). A partir de ce moment, aid de Chiffrine, il fit plusieurs confrences et se lia troitement avec un jeune dput de Darmstadt au Reichstag, le docteur Mierendorff. En 1932, ils formaient au sein du parti social-dmocrate une organisation para-militaire trs connue, sous le nom dEiserne front (Front dAirain) dirige par le social-dmocrate Hltermann, avec lequel Mierendorff entretenait de bonnes relations. Tout en poursuivant son activit scientifique, il continue laborer des plans politiques. Il prpare pour le parti tout un programme organique de lutte contre Hitler, en proposant une technique nouvelle, fonde sur des donnes scientifiques ; il sagissait de crer chez les masses populaires passives un rflexe conditionn en employant des symboles politiques qui ne seraient dans ce cas pas autre chose que des excitants conditionnels sinspirant des travaux de Pavlov. Il russit si bien dans son action que Hltermann le nomma chef de propagande du Front dAirain et quil reut le sobriquet de Gbbels rouge .. Mais rapidement, il sattira la mfiance de certains chefs du parti qui voyaient dun mauvais il ses procds auxquels ils ntaient pas habitus, et qui, rapidement, mirent en avant le fait qutant citoyen sovitique, il faisait laffaire des communistes ; les fonds importants dont disposait alors le Front dAirain samenuisrent, ce qui eut pour effet de freiner le dveloppement de la campagne lance par Tchakhotine. Nanmoins, il ne se tenait pas battu pour autant et, lors des lections dans ltat de Hesse, il organisa, en compagnie de Mierendorff, une campagne lectorale monstre sous le signe des trois flches. Se fondant sur le principe de lefficacit maximum de rflexes conditionns, tablis base de linstinct de lutte, il conut toute la propagande mettre sur pied cette occasion, comme devant faire appel cet instinct. Ne disposant pas des fonds ncessaires, il avait russi financer cette campagne par la vente des insignes aux trois flches quon portait la boutonnire. En deux semaines, plus de 50 000 furent vendus Darmstadt, bien quil ny eut dans cette ville que 10 000 membres du parti social-dmocrate. Sur ces entrefaites, il fut appel Berlin afin dexposer ses ides devant les dirigeants du parti social-dmocrate. L, le parti accepta officiellement de prendre pour symbole les trois flches, le cri de ralliement Freiheit (Libert) et le geste du poing lev. Il employait les mmes mthodes que son adversaire, au point de faire dfiler les membres du Front dAirain en uniforme, marchant au pas cadenc et portant des dra4 Au Rite Ecossais Ancien et Accept, 21e degr (Noachite), lemblme est justement une flche la pointe en bas. Tchakhotine frquentait dj un nombre impressionnant de francsmaons, aussi on peut se poser la question de savoir sil y aurait un rapport. Il aurait t trs simple de lui suggrer le fait.
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peaux flchs, aux sons de marches militaires. Il savait tout comme Hitler que la vue des troupes en uniforme marchant au pas et au rythme de la musique, avait toujours excit les foules. Il avait donc galement introduit cette pratique au Front dAirain. Il forma de grandes manifestations-cortges, divises en plusieurs groupes qui devaient avoir les fonctions psychiques suivantes : 1er cortge : Susciter un sentiment dmotion, de compassion et de rvolte. Faire souffrir la foule. 2e cortge : Provoquer un effet dynamique, dexcitation et denthousiasme, dmotion. 3e cortge : Susciter lironie, la moquerie. Son but tait de donner aux spectateurs un rpit, la possibilit de se remettre de lmotion cause par le deuxime cortge. 4e cortge : Etait consacr lidal et aux rclamations politiques, la fraternit des peuples. 5e cortge : La victoire, reprsente par de fraches et belles jeunes filles. 6e cortge : Linvitation laction, voter pour le parti. Tchakhotine avait mme prvu, afin de sensibiliser encore plus les spectateurs, pour mettre leurs nerfs en dsquilibre et rehausser le degr de leur excitation par le bruit, denvoyer un groupe de motocyclistes tourner sans arrt autour du cortge. Cette mthode fut donc employe en Hesse et russit, puisque son parti gagna largement contre celui dHitler. Mais le gouvernement Hindenburg-von Papen interdit toutes les manifestations en uniforme. Mme des dirigeants du propre parti de Tchakhotine, tels Otto Wels et Breitscheid, adressrent Hindenburg, le 17 juillet, un tlgramme portant leurs signatures et dans lequel ils le suppliaient dinterdire les manifestations et le port de luniforme. Toujours pas battu pour autant, Tchakhotine organise meetings sur meetings. Au cours dun de ceux-ci, il reoit le dput du Labour Party, Ellen Wilkinson, minente dirigeante de la Fabian Society. Mais le 20 juillet 1932, le ministre social-dmocrate Severing, chef de la Bannire du Reich , abandonnait le combat et, partir de ce moment, la propagande de Tchakhotine tomba petit petit en dsutude. Aux lections du 31 juillet, si Hitler ne gagna pas, le parti social-dmocrate perdait plus dun million de votes. Tchakhotine se retire nouveau de la scne politique. Partant vers la fin de lt 1932 pour Rome afin dassister au Congrs international de physiologie, il rencontre son matre penser, Pavlov, qui il raconte son essai dappliquer sa doctrine des rflexes conditionns la politique dans sa lutte contre Hitler. De retour en Allemagne, il assiste lavnement au pouvoir dAdolf Hitler. Son domicile et son laboratoire sont perquisitionns. Rien nayant t trouv, on le laisse en paix. Quelque temps aprs, il partait pour Gnes, chez son ami Benedicenti, et reprend ses travaux scientifiques. A nouveau de retour Heidelberg, il ny reste pas longtemps, le prsident de lInstitut linvitant quitter rapidement celui-ci, tant donn quil stait ml de la politique allemande malgr sa nationalit trangre. Dcidant alors de quitter lAllemagne, il se rend au Danemark, Copenhague, o il 17
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est accueilli par son amie Charlotte Weigert. Cette dernire tait trs amie avec Mme Xenia Jacobsen, veuve du propritaire de la fameuse brasserie Carlsberg, qui hbergea Tchakhotine dans sa proprit portant, fort curieusement, le nom de Svastika Il trouva galement du travail lInstitut de Pathologie Gnrale de luniversit de Copenhague, dirige par le professeur Oluf Thomsen, un autre grand ami de Charlotte Weigert. Cest l quil fit la connaissance du grand physicien atomiste, le professeur Niels Bohr. Entre-temps, le virus de la politique le reprenant, il se mit crire des articles dans les journaux danois et prit contact avec les principaux leaders du parti social-dmocrate. Entre-temps, son amie Charlotte Weigert, qui le suivra tout au long de ses prigrinations davant-guerre, tait devenue une anthroposophe convaincue, cest--dire une adepte des ides de Rudolph Steiner. Ce dernier (1861-1925), avait t le secrtaire de la Socit Thosophique Berlin et tait trs li avec le docteur Hubbe Schleiden, secrtaire gnral de la Socit Thosophique dAllemagne et prsident de plusieurs socits secrtes allemandes telles que les Templiers Noirs ou lOrdre rosicrucien. Dautre part, Steiner tait en contact troit avec la Golden Dawn et lOrdo Templi Orientis (o. t. o.). Au dbut, Tchakhotine resta totalement tranger cette doctrine cause de son mysticisme et de sa philosophie pseudo-scientifique. Mais, press par son amie, il aborda la lecture des uvres de Steiner, sintressa leurythmie, Expression plastique de la mentalit anthroposophe, et crivit quelques vers sur ce thme. Cest dailleurs en prenant des leons deurythmie quil fit la connaissance de Tatiana Dimitrievna Semionova dont le mari travaillait Nakanune lve passionne du fameux mage Gurdjiev. Ayant appris quEinstein quil connaissait bien avait quitt lAllemagne et se trouvait aux Pays-Bas, il prit immdiatement lavion pour le rencontrer. Mais Einstein avait quitt ce pays pour la Belgique et rsidait Coq-sur-Mer. Il sy rendit aussitt pour apprendre quentre-temps, le savant tait parti pour Londres. Ayant obtenu mi visa britannique Bruxelles, il finit par rencontrer Einstein. De retour Copenhague, il se replonge dans la politique et entretient une correspondance avec Henri Barbusse, ce qui lui permet de se tenir au courant des tendances politiques dans les milieux intellectuels franais. Tchakhotine mena une propagande intensive au sein des Jeunesses socialistes danoises, qui adoptrent le symbole des trois flches. Il crivit et publia un livre en danois Trepil mod Hagekors (Les trois flches contre la croix gamme) qui souleva lenthousiasme parmi les jeunes, mais lui attira lhostilit des milieux dirigeants du parti ; en effet, dans son ouvrage, il critiquait ouvertement leurs collgues allemands avec lesquels ils avaient beaucoup en commun. Nayant plus la possibilit politique dentreprendre ce quil avait envie de faire au Danemark, il dcide de partir pour la France. Faisant tout dabord un voyage de reconnaissance, il sarrte tout dabord Londres o il rend visite Ellen Wilkinson, de la Fabian Society, puis Bruxelles, o il rencontre le synarque belge Henri de Man, alors vice-prsident du Parti socialiste, et Paul Odet, de lu.a.i. (5). Arriv Paris (1934), il se lie avec Marceau Pivert et Zyromski de la s.f.i.o. et, suivant leur conseil, il fait une confrence lAssociation des Jeunesses Socialistes qui,
5 Voir La Trilatrale et les Secrets du Mondialisme.
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emballs, adoptrent immdiatement le symbole des trois flches. Cest la mme poque quil reoit une invitation de Stafford Cripps, dirigeant de la Fabian Society et proche de la Pilgrims, qui le prie de venir faire une confrence sur ses ides et ses mthodes de combat devant les lments du Labour Party. Cette confrence naura pas lieu, Tchakhotine nayant jamais russi obtenir un visa. Entre-temps, il se rend Bruxelles, o il prend la parole devant les membres de lu.s.a.f., les jeunesses socialistes belges. De retour en France, il se lie avec le dput radical Gaston Bergery qui publiait le journal La Flche et dont le mouvement Front Commun avait adopt lune des trois flches du Front dAirain (6). Revenu Copenhague, il prpara son dmnagement Paris o, de retour, il retrouve des amis denfance, George Zousmann, le docteur Popovsky, le docteur Likhnitzky et le violoncelliste Bogroff. Quarante annes auparavant, ils avaient fond LAmicale des Cinq au gymnase dOdessa. Avec bien des difficults, il sinstalle au laboratoire dvolution de la Sorbonne grce au professeur Maurice Caullery, qui essaya mme de lui faire obtenir, sans succs, une bourse auprs de la Fondation Rockefeller. Paralllement ses travaux scientifiques, il organisa, la demande de Gaston Bergery dont il se sparera quelque temps plus tard des meetings la salle Wagram. Au dbut de lanne 1935, Caullery lui procura des fonds de lAcadmie des Sciences afin que Tchakhotine puisse poursuivre ses travaux. Se liant avec Jean Nocher, lun des fondateurs des groupes j.e.u.n.e.s. Jeunes Equipes Unies pour la Nouvelle conomie Sociale , ce dernier y donne plusieurs confrences et prend une part active lorganisation des Jeunesses Socialistes et la Fdration de la Seine du Parti s.f.i.o., o Marceau Pivert fut lu secrtaire gnral. Au sein de cette dernire, Tchakhotine fit un cours de propagande, dirig par lavocat Andr Weil-Curiel. Dans Les Militants, Raymond Abellio crit : Sous linfluence dun certain Serge Tchakhotine, que Marceau Pivert avait prsent la Gauche rvolutionnaire sous le pseudonyme de professeur Flamm (en ralit docteur Flamme. ndlr) et qui devait publier plus tard, en 1939, un ouvrage vite clbre : Le Viol des Foules par la propagande politique, la Gauche rvolutionnaire, ses dbuts, sappliquait tirer quelque leon des mthodes de la propagande fasciste, notamment pour la mise en scne des runions, les uniformes, les chants rgls et les symboles... Pour barrer sur les murs la croix gamme des nazis, Tchakhotine avait invent le fameux trident flches obliques dont la social-dmocratie allemande, daprs
6 La s.f.i.o. utilisera comme symbole pour sa propagande politique trois flches parallles diriges vers le bas et inclines vers la gauche. Avec la disparition de la s.f.i.o., les trois flches furent, elles aussi, abandonnes. Le nouveau Parti socialiste adopta le poing la rose .. Cr par la fdration de Paris du Parti socialiste, ce poing brandissant une rose symbolise lnergie, la force, la volont des travailleurs se saisissant du bonheur reprsent par la fragile rose, toute dharmonie et de dlicatesse, Expression vivante de laspiration un monde meilleur. (Le Monde, 20 novembre 1971). Ce qui est plus intressant, cest de savoir qu Indpendamment de son rle dans les divers Rites de Rose-Croix, la Rose est la fois symbole de Beaut et de Secret... Sur un plan plus mystique, la Rose peut tre conue comme le symbole de la Paix et de lIllumination... La fleur quest la rose (rouge) est utilise dans certaines crmonies : adoption, crmonies funbres, initiation mme. (Dictionnaire Universel de la Franc-Maonnerie. Editions du Prisme, 1974.)
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lui, navait pas su se servir. Le mouvement des jeunesses socialistes de la Drme, qui ne tarda pas grouper deux bonnes centaines dadhrents, tint ses premiers succs ces nouveauts. Sa prsentation au public, la salle des ftes de Valence, avec une trentaine de jeunes en chemise bleue frappe de lcusson aux trois flches rouges et chantant sur la scne lhymne de La Jeune Garde, suscita dans lassistance une motion qui se libra dans un soudain enthousiasme. A la fin du premier couplet, spontanment, les quinze cents auditeurs se levrent, le poing dress, et reprirent en chur le refrain. (7). En 1937, participant au Congrs International du Cancer Bruxelles, il fait la connaissance du physiologiste espagnol Juan Negrin, qui devait devenir ministreprsident de lEspagne rpublicaine (8). Au moment de la guerre dEspagne, il fait la connaissance du professeur Albert Bayet, lun des dirigeants les plus actifs du Comit de Vigilance antifasciste, de Pierre Cot, alors ministre de lAviation, et mme de Maurice Thorez, chef du Parti communiste, auquel il exposa ses ides sur la propagande et les mthodes dutilisation de cette nouvelle faon dagir. Il rencontra galement Frdric Joliot-Curie, qui appartenait laile gauche du Parti socialiste et qui avait beaucoup de sympathie pour la Russie sovitique, ainsi quHenri Sellier, ministre de la Sant publique, qui entretenait de bonnes relations avec les milieux communistes. Il est aussi en relations avec lconomiste Jacques Duboin, fondateur du Mouvement Franais de lAbondance (m. f. a.). Lanne 1937 fut galement celle de lExposition Universelle. Pendant lexposition, eurent lieu Paris une srie de congrs auxquels Tchakhotine prit une part active. Le premier fut le Congrs Esprantiste, puis celui du r. u. p. Rassemblement Universel pour la Paix dont le prsident, pour la France, tait un ami de Tchakhotine, le professeur Langevin. Il participe galement au Congrs International de la Documentation, prsid par Paul Otlet, fondateur Bruxelles du Palais Mondial, et o il rencontre H. G. Wells. Paralllement, Tchakhotine mne son travail scientifique dans deux directions : au laboratoire du professeur Caullery, sur les problmes de la cytologie exprimentale, et lInstitut Prophylactique du docteur Arthur Vernes, sur le problme du cancer. A lautomne 1937, se tient un fait trs important dans la vie de Serge Tchakhotine. Lors dune confrence organise par le Centre dOrganisation Scientifique du Travail (c. o. s. t.), il fait la connaissance de Jean Coutrot, patron du trs secret Mouvement Synarchique dEmpire (m. s. e.). En compagnie des conomistes les frres Guillaume, Coutrot tait linitiateur et la cheville ouvrire du Centre dtudes des Problmes
7 Les Militants, Raymond Abellio, Gallimard 1975, pp. 253-254. Note : Jean Zyromski, ami de Tchakhotine, tait ancien dirigeant de la s.f.i.o., membre du comit de patronage de la revue marxiste Cahiers Internationaux et tait au Parti socialiste Ouvrier et Paysan. (p.s.o.p.), avec Andr Weil-Curiel et Georges Soules (Raymond Abellio), futur secrtaire gnral du Mouvement Social Rvolutionnaire (m.s.r.) dEugne Deloncle. Jean Zyromski ami de Raymond Abellio et qui mourut dans les prisons de lpuration , tait en fait un bolchevik qui ne militait quen vue du rtablissement de lunit ouvrire rompue en dcembre 1920 au Congrs de Tours. Sa violence la tribune allait du martlement saccad la frnsie hurlante coupe dtranglement (Les Militants, p. 91). Voir en annexe I, la reproduction de la lettre de Tchakhotine Zyromski date du 29 juin 1934. 8 Negrin tait mari une Russe ; il parlait cette langue et allait trs souvent Moscou o ses enfants taient lcole.
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Humains (c. e. p. h.), association dintellectuels qui se runissaient deux fois lan aux alentours de Paris, la vieille abbaye de Pontigny, endroit o Tchakhotine fit plusieurs confrences. Les frres Guillaume, qui avaient entrepris une srie de travaux sur lconomtrie, taient des adeptes de lide de lHumanisme conomique et publiaient une revue du mme nom. Dans le cadre de la commission psycho-biologique du c. e. p. h., Tchakhotine fit des confrences sur la doctrine de Pavlov propos des rflexes conditionns et sur le viol psychique des masses en politique, ainsi que sur lemploi des mthodes rationnelles dans lactivit scientifique, et notamment dans lactivit cratrice. Dtail de grande importance : peu de temps avant la seconde guerre mondiale, ce furent Coutrot et des membres du c. e. p. h. qui incitrent Tchakhotine crire un ouvrage relatif ses ides se rapportant aux liens de la politique et de la science. Termin, cet ouvrage sintitulera Le Viol des Foules par la propagande politique. Lors dune confrence du c. e. p. h., labbaye de Pontigny, o il fit un expos sur les vnements qui prcdrent la capitulation de Munich, il fait la connaissance du docteur Arthus qui lui propose de donner une srie de leons lInstitut de Psychologie Applique (i. p. s. a.) quil venait de crer. Il y fait galement la connaissance du docteur Martiny qui visita le laboratoire de Tchakhotine en compagnie du docteur Mondain, directeur du grand hpital Leopold-Bellan, o. Martiny travaillait. Mondain lui propose alors de transfrer ses travaux lhpital Hellen, o il met un laboratoire sa disposition. Nous verrons plus loin que tous ces dtails ont une grande importance. Dans le mme temps, il se met travailler intensment son livre sur la violence psychique exerce sur les masses par la propagande politique et, grce son fichier Masse-Temps il put terminer son livre vers la fin de lanne 1938. Sur les conseils de Coutrot et du c. e. p. h., il propose son manuscrit la maison Gallimard qui accepte de lditer aprs que lcrivain Jean Paulhan, ayant lu le manuscrit, et donn un avis trs favorable. La maison Gallimard mit comme condition son dition une certaine rvision, en insistant sur la ncessit dliminer quelques Expressions qui lui paraissaient trop crues. Tchakhotine refusa. Mais, press par ses amis du c. e. p. h., il donna son consentement une certaine rvision du texte qui se fit en collaboration avec lcrivain Robert Aron. Cest dailleurs Aron qui trouva le titre final. Le professeur Langevin, communiste notoire et qui sympathisait avec les ides de Tchakhotine, lui promit une prface pour Le Viol des Foules. Mais lditeur, prenant en considration lopinion publique, apprhendait que le nom de Langevin pt confrer au livre une couleur politique trop prononce... Langevin lui-mme tomba daccord avec ce raisonnement et Tchakhotine dut renoncer sa prface. Il fait alors connaissance avec lcrivain et psychanalyste franco-russe MonodHerzen, petit-fils dAlexandre Herzen, crivain et critique politique russe ; du psychologue et propagandiste amricain Leites, quil avait en fait connu Berlin en 1932, ainsi que de lancien ministre catalan de la propagande rpublicaine, Miretvilles. Tout nallait pas bien pour autant... En effet, recevant lexemplaire pagin du Viol des Foules, Tchakhotine trouve curieux quil ne soit pas accompagn des preuves prcdentes et commence donc comparer, grce une copie quil avait garde, cette copie pagine avec son manuscrit. Il dcouvrit ainsi que son livre avait t censur. 21
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Des phrases entires et des mots isols avaient t supprims et dautres changs. On avait plus prcisment enlev ce qui pouvait paratre dsagrable aux yeux de la politique nationale socialiste allemande et fasciste italienne, ainsi que les donnes par trop positives au sujet de la Russie sovitique. Cette censure avait t opre pour des raisons diplomatiques. En effet, le ministre des Affaires trangres, Georges Bonnet (9), ayant eu vent quun ouvrage sur ce sujet devait paratre chez Gallimard, en rclama les preuves et les soumit la censure le plus simplement du monde. Monod conseilla Tchakhotine de sadresser Me Amde Dunand, menaant ainsi Gallimard dun procs retentissant. Le reprsentant de Gallimard, Me Garon, jugea plus prudent de reconnatre le bon droit de Tchakhotine et tout rentra dans lordre. Mais indirectement, le but du ministre des Affaires trangres tait atteint. Cette affaire avait considrablement retard la sortie de louvrage, et ce nest que le 20 juillet 1939 un mois et demi avant la guerre quil parut. Dans ce livre, le professeur Tchakhotine dmontre dune faon magistrale quen jouant consciemment ou non sur les instincts de conservation comme de reproduction de lhomme noy au sein de la foule, on peut obtenir de la foule elle-mme et mme des masses humaines en gnral toutes les ractions que lon dsire pourvu que le sujet soit convenablement hypnotis, et que ses impulsions soient guides dans le sens qui convient le mieux son niveau intellectuel, social, physique, etc. Cest ce quil appelle Le viol psychique des masses par la propagande politique . Bien qucrit par un homme qui prit une part active la Rvolution russe (10), cet ouvrage et lon sen doute tant donn le sujet , est totalement interdit en u.r.s.s. Un exemplaire se trouve la bibliothque Lnine. Il a t traduit en russe, mais nest communiqu qu des citoyens ayant toutes les qualits requises pour se servir du contenu qui est, notre avis, une petite bombe retardement... Cest ainsi quon peut lire la page 47 de son livre Le Viol des Foules dans le chapitre sur la psycho-physiologie compare qu en u.r.s.s., on a procd une extension des recherches sur les rflexes conditionns, en crant des laboratoires spciaux pour ltude de la physiologie compare du systme nerveux... et, la page 124 chapitre sur la rflexologie et pdagogie qu on peut entrevoir des rapports trs nets entre lducation, dune part, et la propagande et la publicit, de lautre, car lune et lautre cherchent agir sur les mmes mcanismes essentiels de lhomme et former des rflexes conditionns appropris . Tchakhotine crivait galement que lignorance est donc le meilleur milieu pour former des masses se prtant facilement la suggestion. On la toujours su mais, grce Pavlov, on est en tat aujourdhui de comprendre la raison physiologique de ce fait capital dans le domaine social et politique . (p. 45.) En clair, ceci revient dire quun petit groupe aura la haute main, par le systme de la manipulation psychique, sur la masse. H. G. Wells, grand admirateur des ides de
9 La raison en tait fort simple : le 6 dcembre 1938, Georges Bonnet avait sign un acte de bon voisinage avec von Ribbentrop. Le soir, il y eut, au Quai dOrsay, un dner o tait prsent Daniel Serruys, synarque fide-commissaire de la Banque Lazard Frres. Nous aurons loccasion de reparler de cet individu. 10 Le Monde, 5 janvier 1974.
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Tchakhotine, disait lui-mme que, pour conduire les masses populaires sur cette voie (le socialisme visage humain !), cela ne pourra tre que luvre en premier lieu dun Ordre dhommes et de femmes, anims dun esprit combatif, religieusement dvous lide, qui sefforceront dtablir et dimposer une nouvelle forme de vie lespce humaine (11). Cette mthode de viol psychique est relativement au point puisquil est prouv, la suite des recherches statistiques de ces dernires annes, quet peine 10 % des individus sont capables de rsister la technique de la propagande affective se fondant sur les lois des rflexes conditionns, les 90 % succombant automatiquement au viol psychique. Tchakhotine explique dailleurs fort bien le pourquoi de cette emprise. Il dit en effet que la diffrence indiscutable que lon constate entre les hommes est due ce que les hommes nont pas tous la mme histoire individuelle : les uns, plus favoriss par le destin, ont pu sapproprier des connaissances et exercer leurs mcanismes psychiques leur garantissant la facult de discerner, de se dfendre contre le viol psychique, les autres la majorit plus primaires cause de leur ducation, domins par les ncessits de la lutte pour lexistence et les conditions sociales de leur vie qui forgent leur psychisme, deviennent facilement la proie des machinations des aventuriers et des usurpateurs, et sont incapables de leur rsister, mme si leurs intrts immdiats et vitaux sy opposent. Ce phnomne est facilit par le fait biologique et psychologique, mis en vidence par J. Monnerot (12), que "des individus, rduits une vie animalement prive, adhrent ce qui dgage une certaine chaleur humaine, cest--dire ce qui a group dj beaucoup dindividus. Ils ressentent lattraction sociale dune manire directe et brutale" (pp. 540-550). Ceci expliquant cela, on comprend un peu mieux maintenant le rle trs important jou par les grandes coles comme Polytechnique, Harvard, Oxford, les Rhodes Scholars, le Ruskin College, la London School of Economics, le.n.a., etc., au sein desquelles on forme les 10 % chargs ou qui seront chargs de manipuler et de contrler les 90 % ou masse , bien queux-mmes soient, leur tour, manipuls par le fameux 1 % qui a pratiquement la haute main sur toutes les donnes mondiales et que jai tudi dans mes trois premiers livres. Cela explique galement la multiplication et le rle important des partis politiques et des syndicats qui, crant les antagonismes et les conflits do rsultent batailles striles, grves stupides et chmage, font que ces 90 % sont perptuellement en lutte pour leur existence et leur condition sociale, problmes qui, les affaiblissant moralement et physiquement, en font des proies toutes rves pour les machinations politiques en tout genre... A titre dexemple de viol psychique des foules hors du commun : lAffaire de lattentat de la rue Copernic, en octobre 1980, o une bombe explosa la hauteur dune
11 The Shape of Things to Come (The Ultimate Revolution), 1933. Hutchinson. London. Il est. curieux de constater que dans le Pacte Synarchique dEmpire, la proposition 255 tait ainsi libelle : La rvolution prventive doit donc tre installe au cur de ltat et servie par une lite synarchiste dans un plein esprit de sacrifice. 12 Sociologie du Communisme, par J. Monnerot, 1949. Gallimard, cit par J.-M. Domenach, La propagande politique, 1950. p.u.f. Srie Que sais-je ? n 448, p. 11.
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synagogue... En moins de temps quil nen faut pour le dire, la presse, la tlvision, la radio, les syndicats et les partis, tous ventails politiques dploys, de la gauche la droite, mus par on ne sait quel mystrieux ressort, se sont mis immdiatement hurler au nazisme, au fascisme et, bien entendu, lantismitisme. Cet attentat ne pouvait tre et surtout ne devait tre aux yeux du grand public, que loeuvre de la bte nazie ressuscite , dignobles mules dAdolf Hitler, bref de sales antismites... Rsultat psychique, ds le lendemain, toutes les organisations politiques, syndicales et, bien entendu, juives, appelrent une grande manifestation unitaire contre lantismitisme et le nazisme. Et, naturellement, tout ce beau monde descendit dans la rue, bras dessus bras dessous ; ctait celui qui ferait (parmi les hommes politiques) la dclaration la plus tonitruante contre lantismitisme et le nazisme ; des violences et des exactions furent commises sur des individus, sur le simple prtexte quils taient habills de telle ou telle faon... et tout cela sans que personne ne chercht vrifier, rflchir, tant donn quaucune enqute policire navait encore pu tre mene A son terme. Quelques jours aprs, on apprenait quen fin de compte, on ne savait pas trs bien qui avait fait le coup (formule consacre). En effet, lenqute sorientait dabord vers les milieux chypriotes, puis arabes, certains allant mme sans recevoir de dmentis jusqu crire que ce serait le mossad, cest--dire les services secrets israliens, qui auraient fait le coup afin de resserrer les liens de la communaut juive (13). En tout cas, quoi quil en soit, plus question de piste nazie ou antismite, puisque, en date du octobre 1981, Henri Hajdenberg, responsable du Renouveau Juif, interview par Radio J. la radio libre de la communaut juive dclarait, la mort dans lme (on le comprend) : Eh bien, aujourdhui, malheureusement, on peut considrer quil y a malheureusement toutes les conditions qui font que cest certainement un attentat dorigine pro-arabe, pro-palestinienne. Je crois quon (qui, on ?) a t tromp en attribuant cet attentat des extrmistes de droite.... (Rappelons que cest un avocat qui parle ) Ceci revient dire quil a fallu qu on , lance par lintermdiaire des mdias les mots-cls psychologiquement que sont nazisme antismitisme , extrmedroite ou fascisme , pour que 90 % des individus descendent dans la rue, sans rflchir, viols psychiquement... Et quand je dis 90 %, il ne faut pas oublier que parmi ceux-ci, il y avait un nombre apprciable de membres faisant partie des 10 % reprsentant les partis politiques qui, selon Tchakhotine, sont mme de sapproprier des connaissances et dexercer leurs mcanismes psychiques leur garantissant la facult de discerner, de se dfendre contre le viol psychique .. Quelles connaissances ? Quelle facult de discerner ? tant donn que ces 10 % consciemment ou non sont eux-mmes contrls par le 1 % ou on qui fait, lui, rellement la pluie et le beau temps suivant ses intrts. Cest ce 1 % qui organise scientifiquement et sur des bases biologiques, appropries chaque catgorie, le
13 Le Monde, du 15 novembre 1980, titrant La section franaise du congrs mondial juif prpare l '' aprs-Copernic'' crivait : La plupart des dirigeants de la communaut estiment, en effet, quIl y aura un '' aprs-Copernic'' marqu par un renforcement de lidentit juive sous forme, notamment, dun effort accru pour dvelopper la culture et lducation juives.
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Viol mondial des foules par la propagande politique afin dinstaurer un Gouvernement Mondial dont il sera le matre. Ce problme de psychisme . ou de psychologie . est tellement important de nos jours, quaux tats-Unis, par exemple, le budget du Dpartement de la Dfense aux recherches en psychologie est pass de 63,5 millions 105 millions de dollars, et celui de la National Science Foundation, dans le mme domaine, est pass de 8,6 13,4 millions de dollars ! Cependant, une chose est sre. Tchakhotine, ne serait-ce quen soutenant le principe de la Rvolution bolchevique, sest fait violer psychiquement par une propagande organise et soutenue par des gens beaucoup plus experts que lui en la matire. Si son livre est aujourdhui quasiment introuvable, cest peut-tre parce quil a mis tout cela par crit et quil dmontre comment cela fonctionne. Mais, aprs tout, il nest pas impossible que je me fasse violer psychiquement en vous racontant tout cela ! Autre point important, son ouvrage est ddi non seulement Pavlov, mais galement mon grand ami H. G. Wells . Or, Wells tait lami et le collaborateur de W. Stead, lun des fondateurs de la Round Table, et organisa avec lui le ministre de la Propagande de guerre lors de la guerre 1914-1918. Dautre part, H. G. Wells, socialiste mondialisant, inventeur du New World Order et membre important de la Fabian Society, appartenait, ds 1924, la Society for Cultural Relations between the Peoples of the British Commonwealth and the Union of Socialist Soviet Republics, et fut co-fondateur, quelques annes plus tard, du Realist Magazine avec George Catlin (c.f.r., Pilgrims, Pugwash) qui, comme par hasard, tait lassoci de Clarence Streit (Rhodes Scholar, c.f.r., Federal Union), membre tout comme Catlin dailleurs de la Fondation Rockefeller et fondateur de lAtlantic Union, do sortira le Mouvement Atlantique et, par la suite, tous les drivs que nous avons tudis dans La Trilatrale et les Secrets du Mondialisme (14). H. G. Wells, faisant une critique du Viol des Foules, crivait que cet ouvrage est le plus lumineux et complet expos de la psychologie sociale contemporaine. Ce livre traite le sujet de tous les cts et fond. Il analyse le processus historique la lumire dune critique des plus modernes, et le diagnostic des vnements que nous vivons le mne ltablissement convaincant des mesures prendre. Je suis fier daffirmer combien je suis en accord avec les ides exposes dans ce livre aussi magistral que moderne. Or, lune des mesures et des ides matresses de louvrage de Tchakhotine tait justement une ide chre Wells : un tat Fdral Mondial auquel Tchakhotine avait tellement bien pens, quil donne la page 505 de son livre un schma de ce quil sera.
14 Daprs louvrage de Jean-Michel Angebert Les Mystiques du Soleil, publi en 1971 chez Robert Laffont collection Les Enigmes de lUnivers H. G. Wells aurait t membre de la Golden Dawn, socit secrte rattache la Loge du Vril (p. 340).
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Schma structural de coforces pour la structure de ltat Fdral Mondial. Pm, Assemble lgislative mondiale ; Gm, Gouvernement mondial ; Cm, Conseil fdral mondial ; En, tats nationaux ; rE, reprsentants des tats (o.n.u. actuelle) ; Gf groupes fonctionnels ; f, femmes ; t, travailleurs ; i, intellectuels (forces cuturelles) ; e, ducateurs ; j, jeunesses. c. o. n. i., confdrations des organisations intellectuelles nationales ; rf, reprsentants des groupes fonctionnels ; ec, lites culturelles ; re, reprsentants des lites culturelles (les grands hommes). La structure dune confdration des organisations intellectuelles nationales est indique en bas du schma : c, confdration ; f, fdrations ; A-P..., associations fdres. 26
Dautre part, nous verrons plus loin ltrange similitude de date Tchakhotine a dress ces plans avant-guerre et en prvoyait laboutissement en 1950 entre ce projet et le groupe secret France 1950 de Francis Hekking, lun des plus importants synarques. Mais revenons Tchakhotine. La seconde guerre mondiale commence, les difficults surgissent. Il rencontre au Rockefeller Center lun de ses amis de lpoque de Gnes et dHeidelberg, le docteur OBrien, qui lui promet dessayer de lui procurer un visa et les moyens pour aller aux tats-Unis, au Rockefeller Institute. Cette dmarche naboutira pas et, le destin faisant bien les choses, cest ce moment quil fait la connaissance, par lintermdiaire du thosophe Monod-Herzen, du professeur Girard, directeur de lInstitut de biologie physico-chimique. Entre-temps, la vente de son livre est interdite. Mais, bien quadversaire dclar du IIIe Reich, il ne sera arrt quen 1941 en tant que ressortissant sovitique, lors de la dclaration de guerre de lAllemagne lu.r.s.s. Emmen au Fort de Romainville, le lendemain, il est transfr Drancy, puis au camp de Compigne-Royallieu. L, il se lie avec les avocats juifs communistes, Pittard, Hajje et Michel Rolnikas (15) et fait la connaissance dun Amricain trs mystrieux, le docteur Morris B. Sanders qui devait, par la suite, jouer un rle important s.a.l. et coforces et qui sera libr trs rapidement (16). Tchakhotine, quant lui, sera libr le 23 janvier 1942 ; il retournera vivre Paris o il se remettra travailler avec bien des difficults tant donn lpoque avec Sanders (17). Ce dernier, qui avait beaucoup de relations dans lentourage dAlexis Carrel, vint plusieurs reprises chez Tchakhotine, avec des gens de Carrel, afin dtudier son fameux fichier Masse-Temps. Il est bon de faire remarquer qua cette poque, les ides de Carrel concidaient, dans les grandes lignes, avec les propres intentions de Tchakhotine et dH. G. Wells. Cest cette poque que Sanders joua un rle des plus tranges ct de Tchakhotine. Le docteur M.B. Sanders tait effectivement un curieux personnage. Il tait, de faon peu prs certaine, membre des services de renseignements amricains (o.s.s.). Il tait dailleurs en troit rapport avec Jrome S. Bruner, directeur des Services Gnraux Service Information des tats-Unis et avec Marguerite L. Richards, du mme service, et quil mit en rapport avec Tchakhotine.
15 Michel Rolnikas fut lorganisateur de lactivit culturelle durant de nombreuses annes, avant la guerre, dans les organisations juives (p. 55). Crateur dun Comit dintellectuels juifs qui sassociera lorganisation juive de rsistance Solidarit, il dirigera la Ligue Culturelle et sera professeur au Sminaire marxiste-leniniste juif de Paris. Arrt avec le groupe davocats, Pittard, Hajje, cra au camp de Royallieu une organisation de solidarit qui aida puissamment les interns subsister. (p. 208) in Les Juifs dans la Rsistance franaise, 1940-1944, par David Diamant, Le Pavillon, Roger Maria diteur, 1971. 16 Le Dr Sanders disparatra compltement de la circulation lpoque de la guerre de Core. 17 Il fut libr de Compigne car, parat-il, les Allemands ignoraient que Tchakhotine tait : 1) lun des dirigeants du Front dAirain ; 2) lauteur du Viol des Foules. Ce qui est tout de mme assez curieux, tant donn que les Services de Scurit allemands passaient pour les mieux organiss et les mieux renseigns.
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Effectuant un voyage de travail aux tats-Unis en 1945, Sanders rencontre Vannevar Bush, directeur de lOffice of Scientific Research and Development, pendant la guerre, et inventeur dune intricate Calculating machine . Ce dernier, impressionn par la similarit de la conception de lorganisation entre Tchakhotine et lui, propose immdiatement dans la revue The Scientist Looks at Tomorrow dirige par M. Weeks, directeur de la revue Atlantic Monthly un article dans lequel il met laccent sur les extraordinaires possibilits qui souvriraient si lon mcanisait le fichier MasseTemps de Tchakhotine. Il est un fait que, face aux mthodes amricaines, Tchakhotine travaillait de faon artisanale. Mais son systme m. t. tait rvolutionnaire : ctait, comme je lai dj indiqu, un systme ordinateur manuel. Sanders qui avait dcidment beaucoup de relations et, de ce fait, on peut se demander ce quil faisait auprs de Tchakhotine si ce nest de le surveiller et de noter ses ides pour sen servir , sentretint mme avec le docteur Gregg, de la Rockefeller Foundation, du fichier m. t. . Ds le dbut de s.a.l., le professeur Bruner vint voir Tchakhotine et lui demanda de recopier tous les schmas graphiques du systme dorganisation de son fichier m. t. , et lui annona que Le Viol des Foules avait t traduit en amricain et tait devenu un livre dtude dans la section de Relations humaines Princeton. Quelque temps aprs, ctait le docteur OBrien de lInstitut Rockefeller qui, aprs avoir rendu visite H. G. Wells, lui rendait visite afin de se documenter Au cours de ce mme voyage, Sanders contacta M. Waldemar Kaempffert, directeur du dpartement Sciences au New York Times et auteur de Science Today and Tomorrow, et le mit en rapport avec Tchakhotine ; et le professeur Clyde Miller, fondateur de lInstitute for Propaganda Analysis and Associate Professor luniversit de Columbia, prside par son ami Nicholas Murray Butler, directeur de la Carnegie Endowment for International Peace et de la Pilgrims Society. Sanders, qui tait membre du Conseil des directeurs de la Carnegie Endowment, avait t rendre visite, ds le dbut, son patron, Malcolm Davis, alors directeur europen de la Carnegie Endowment et membre du c.f.r., afin de lui parler des ides et du travail de Tchakhotine. Sur ce, Davis donne pour directive Sanders de faire contacter Tchakhotine par un expert, en loccurrence le professeur Miller. Sanders rencontra galement Bill Cunningham, du Boston Herald, intress par s.a.l. et qui le mit en rapport avec Thomas H. Mahony, un homme de loi de Boston, directeur du Massachusetts Federation for World Peace et qui fut lun des chefs de la Confrence de Dublin en octobre 1945. A son tour, Sanders mit Tchakhotine en rapport avec Mahony. Or, dans le mme temps, Thomas Mahony tait le prsident de la Catholic Association for International Peace, et membre du comit excutif de lUnited World Federalist, dont les administrateurs et patrons ntaient autres quAlbert Einstein, ami de Tchakhotine, Cord Meyer, Jr., du c.f.r. (qui deviendra par la suite lun des directeurs de la c.i.a.), Edwar M. M. Warburg, banquier et prsident de lAmerican Jewish Joint Distribution Committee, Norman Cousins, Cass Canfield, prsident de Harper & Bros de New York, et Grenville Clark tous trois du c.f.r. W. T. Holding, prsident de la Standard Oil Company des Rockefeller, Charles G. Bolte, de lAmerican Veterans Committee et Rhodes Scholar, Arthur H. Bunker, partenaire de Lehman Brothers et Charles D. Hilles, Jr., vice-prsident d i.t.t. LUnited World Federalist, avec lequel Tchakhotine tait en relations, lui deman28
dait, en date du 23 octobre 1945, sous la signature de Lewis H. Larson, Jr., prsident de la division internationale de luniversit du Minnesota, de lUnited World Federalists, de leur communiquer si possible, les noms des tudiants et des professeurs duniversits et dcoles secondaires, ainsi que les noms et adresses des groupes politiques dtudiants qui seraient ventuellement intresss par laction en vue de ltablissement dun Gouvernement mondial. Toujours la mme mthode daction... investir les milieux estudiantins. Revenons en France. Cest toujours Sanders qui fait faire connaissance de Franois Perroux Tchakhotine. Ce dtail aura son importance. Perroux, alors directeur de lInstitut Carrel, tait tout particulirement intress par le fichier Masse-Temps et persuada Tchakhotine de travailler pour lInstitut Carrel. Quelques jours plus tard, lorganisateur principal de lInstitut, lingnieur Desoubliaux, lui rendait visite afin de prparer le travail, et on lui confia le soin dorganiser la documentation. Sur ce, Tchakhotine dmnage son laboratoire et va sinstaller lInstitut de Pierre Girard, avec lequel il commence prparer un Plan dactivit sociale daprs-guerre, tout en restant en troites relations avec Perroux. Les ides essentielles de ce Plan aux dires mmes de Tchakhotine, concidaient parfaitement avec les ides de Wells donnes dans son ouvrage Open Conspiracy ; en dfinitive, il pensait que la direction de lhumanit devait tre entre les mains des hommes de science. Perroux quitte lInstitut Carrel et Tchakhotine le suit quelques jours aprs. Sur ces entrefaites, Perroux fonde lInstitut des Sciences conomiques Appliques (i.s.e.a.) et demande Tchakhotine de travailler avec lui. Au sein de cet Institut, Tchakhotine organisa une documentation sur les problmes de lconomie et mit au point un systme pratique dutilisation de cette documentation. La Libration venue, le professeur Girard et Tchakhotine se remirent tudier le Plan prpar pendant la guerre et, le 1er septembre 1944, les cinq fondateurs du futur mouvement Science-Action-Libration (s.a.l.) se rassemblrent dans les locaux de li.s.e.a., Girard (), Monod-Herzen (thosophe), Perroux (synarque), Sanders (Carnegie) et Tchakhotine. Le sige de cette nouvelle organisation fut fix lInstitut de physico-chimie de Pierre Girard. Tchakhotine, lui, continuait travailler li.s.e.a., au sein duquel Perroux organisa en octobre 1944 une entrevue entre Girard et Tchakhotine dun ct, et Emmanuel Mounier, directeur de la revue Esprit, de lautre, pour essayer dorganiser la collaboration de s.a.l. avec cette revue. Cette tentative neut pas de suite. Nous allons tudier maintenant en dtail les hommes et les organisations travaillant de concert avec Serge Tchakhotine.
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Lalliance entre la Science et les Travailleurs, ces deux ples extrmes de la Socit qui, par leur union, peuvent librer de toute entrave la civilisation, voila le but auquel jai dcid de vouer ma vie jusqua mon dernier souffle. Ferdinand Lassalle, discours sur La Science et le Travail., repris dans le Bulletin n 1, 15 octobre 1944, de s.a.l. N en 1825 dans la communaut juive de Breslau, Lassalle fut le fondateur, en 1863, de lAssociation gnrale des ouvriers allemands.
II
s.a.l. et coforces ou le jeu des socits secrtes
Le 1er septembre 1944 vit natre s.a.l., Science-Action-Libration, ayant pour objet ltude des questions de la science sociale sur la base des sciences biologiques, avec pour sige le 13, rue Pierre-Curie Paris (Statuts de s.a.l., n de Registre 4155. Dossier 79501-7043). Dans lAppel n 1 de s.a.l. (tract), on en apprenait un peu plus, car il tait crit que cette organisation tait un groupe de socialisme actif prnant linstauration dun fdralisme mondial par le socialisme actif . Le prsident de s.a.l., le F Pierre Girard, tait le directeur de lInstitut de biologie physico-chimique toujours en activit de nos jours sigeant au 13, rue PierreCurie, sige central de s.a.l. Pierre Girard tait trs li avec le baron Edmond de Rothschild (18) au point que celui-ci octroya une donation de 40 millions (1920) afin de construire cet Institut de
18 Philanthrope dou dun remarquable sens des affaires, le baron Ed. de Rothschild fut galement le fondateur du Foyer national de Palestine, ainsi que des synagogues de la rue de Chasseloup-Laubat et du Raincy. Ayant rapidement compris limportance de certaines applications physiques et chimiques dans le droulement des conflits, il fonda vers 1920 une Fondation daide la recherche, dote dun capital de 10 millions et il avait particip la cration de lInstitut de physique mathmatique Henri-Poincar, cr par la Fondation Rockefeller.
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biologie (19), et lun des fondateurs avec Girard ntait autre que le professeur Charles Richet, physiologiste, membre de la Loge Cosmos, de la Grande Loge de France, ancien prsident du Conseil franais de la Paix, prsident du conseil de direction de la revue La Paix par le Droit et, comme par hasard, membre du Conseil dadministration en Europe de la Carnegie Endowment for International Peace (20). Pierre Girard, en outre, faisait des confrences sur la Paix en tant que prsidentfondateur de coforces, au Cercle dtudes '' Franklin Roosevelt'' , maison maonnique, sous la prsidence de M. Francis Viaud, Grand Matre du Grand Orient de France, assist du professeur Louis Lapicque, du Grand Orient galement et membre dhonneur de s.a.l. Le vice-prsident tait un autre fran-maon, en la personne de Pierre Grass, spcialiste de la sociologie animale, directeur du Laboratoire dvolution des tres Organiss, la Sorbonne (1940-1967), et directeur-fondateur de la Mission biologique du Gabon au Centre national de la Recherche Scientifique (c.n.r.s.). Le trsorier tait Mose Kneler, membre de la L volution conomique et Homme Libre Runis (Rf. : Bulletin Hebd. des Loges de la r. p. 811). Le secrtaire gnral de s.a.l. tait, bien entendu, le professeur Serge Tchakhotine. Au sein du Conseil de direction de s.a.l., on trouvait donc, non sans surprise, M. Franois Perroux qui dirigea avec Jacques Madaule (21) la Communaut Franaise, revue marchaliste publie Paris en 1941-1942, et collabora, la mme poque, Ides, revue de la Rvolution Nationale ... Il fut galement lun des penseurs les plus apprcis de ltat Franais et rdigea avec Yves Urvoy plusieurs fascicules de doctrine qui faisaient autorit entre 1942 et 1944, tels que La Charte du Travail et conomie planiste. Lun des ouvrages connus sign Franois Perroux, Le Capitalisme, paru en 1948, porte le titre dun ouvrage sign en 1945 : Franois Perroux et Yves Urvoy. Ce dernier fut excut sommairement par des maquisards aprs la Libration (22).
19 Revue de Paris, 4e anne, n 1, 1er janvier 1935. 20 Richet tait galement prsident de lInstitut Mtapsychique International, fond par Jean Meyer, directeur de La Revue Spirite de 1916 1931. 21 Aujourdhui membre de la LICRA, prsident de lAmiti judo-chrtienne et signataire, le 31 mai 1968, de la ptition de lUnion des intellectuels et de la classe ouvrire, parue dans lHumanit, journal du Parti communiste. 22 Dictionnaire de la Politique Franaise, Henry Coston, t. i. Note : Yves Urvoy accepta en 1941 de diriger lInstitut de formation lgionnaire o lenseignement philosophique et social quil dispensait ne sapparentait en aucune faon aux doctrines totalitaires... En dsaccord la Lgion avec le groupe Darnand, il se rendit rapidement compte que la conjoncture ne lui permettait plus de dfendre au sein de cet organisme des ides dont les idologies extrmes en prsence lui interdisaient lExpression. Gardant son franc parler, ne cachant pas moins son opposition raisonne aux dcisions de Londres et dAlger qu la politique de Vichy, Yves Urvoy appartient cette ligne royale dhommes courageux que lon rencontre en France dans les priodes de guerre civile, ennemis ns des factions et du fanatisme. Retir Teysounac (Lotet-Garonne), o il possdait un modeste domaine... cest l quune premire fois un maquis espagnol vint perquisitionner et linterroger. Mais il tait dit que ce seraient des Franais qui devaient assassiner ce Franais de bonne race. Le 19 aot 1944, des membres dun groupe F. T. P. arrtaient le chef de famille. Abattu sans jugement, on devait retrouver son cadavre le lendemain dans un bois. Cinq jours plus tard, de nuit, la maison de la victime tait pille de fond en comble. (Le Systme. 1943-1951, par Jean Maz. Ed. Sgur, 1951, pp. 25-26.)
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Mais Franois Perroux tait galement secrtaire gnral, au ct du docteur Alexis Carrel, de la Fondation franaise pour ltude des problmes humains, do il dmissionnera en dcembre 1943. Trs ami, comme nous lavons vu, avec Serge Tchakhotine, il reprit contact avec ce dernier ds janvier 1944, envisageant la mise en marche dune Fondation Franaise de Synthse des Sciences de lHomme (f.f.s.s.h.), qui deviendra en octobre 1944 le Centre de synthse des Sciences de lHomme et sera, en fait, lorigine de la fondation de s.a.l. Dans une lettre date du 20 janvier 1944 et adresse Serge Tchakhotine, Franois Perroux crit : Jespre que vous avez obtenu la solution des difficults administratives de la Fondation. Si par hasard cela ntait pas, prvenez-moi, sil vous plat, et je ferai intervenir notre ami Pujade qui vous reste, vous le savez, entirement dvou. Ce dtail est de la plus haute importance, car : 1. 1 Pujade, Pierre, directeur administratif dmissionnaire en mme temps que Perroux de la Fondation Carrel, faisait partie de lInstitut des Sciences conomiques Appliques (i.s.e.a.), qui avait pour sige social celui de la Fondation Carnegie (23), et dont le patron tait Franois Perroux. Or, la Fondation Carnegie soutenait, dans le mme temps, les efforts de lu.a.i. (24), du comte Richard Coudenhove-Kalergi (25), du c.e.p.e. (24), et son prsident cette poque tait le fameux Nicholas Murray Butler, membre du c.f.r., mais galement prsident de la trs maonnique Pilgrims Society. 1. 2 Le troisime homme dmissionnaire de la Fondation Carrel tait le secrtaire gnral adjoint, M. Yves Mainguy, que lon retrouve aujourdhui au Comit directeur de lInstitut dtudes mondialiste (25) et lInstitut des Sciences conomiques Appliques (i.s.e a.), dirig par... Perroux ! Mais surtout, ne vous faites pas des ides... tout cela est fortuit ! Franois Perroux poursuivait ainsi : Jai demand il y a un peu plus dun mois si, oui ou non, on voulait publier la confrence ci-jointe sous les auspices de la Fondation. Je vous la fais parvenir titre purement personnel (nen parlez personne). Cest grce lamiti de Marie-Thrse Genin (lditeur) que je puis en avoir quelques exemplaires. Je serai heureux davoir votre avis sur ce texte qui prolonge un certain nombre de conversations que nous avons eues ensemble et qui vous montrera que, contrairement ce que lon a pu dire, tout mon effort a t de construire une science conomique appuye sur la biologie. Franois Perroux terminait sa lettre en disant : Je demeure convaincu que vos si intressantes thories sur les instincts fondamentaux demeurent essentielles pour lconomiste et lhomme qui pratique les sciences humaines. Lavenir nous sourit de plus en plus. Vous le savez, je vous associe dans notre pense nos efforts. Nous reprendrons bientt ensemble le travail temporairement interrompu.
23 Remarquons ltrange similitude avec, de nos jours, li.i.a.s.a. (Institut International des Systmes Appliqus), vritable bastion mondialiste... quelle belle continuit... 24 Voir La Trilatrale et les Secrets du Mondialisme. 25 Voir LIrrsistible expansion du Mondialisme.
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Autre curiosit : dans le rapport du Comit Gnral dExperts (c.g.e.) o M. Michel Debr fit ses premires armes de doctrinaire politique auprs de M. Robert Lacoste adress Londres en 1943 et oh il tait tudi le mouvement synarchique que nous allons rapidement retrouver il tait crit : Plus dangereuse est laction de Perroux. Lhomme a tout de mme, sinon plus de classe, du moins un rayonnement plus tendu et plus ancien. On lui a fait un personnage de grand catholique (26). La comdie est par trop sinistre. Les confrences de Perroux sont un long dveloppement sur le thme de la rvolution permanente, dans la meilleure ligne de Trotsky. Lappartenance de Perroux au clan synarchique est douteuse. Mais cest bien celui-ci qui lui a fait son succs Vichy en 1941. Pucheu et Marion lont soutenu, aid, lui donnant une influence prpondrante auprs des '' cadres'' suscits par eux, en particulier auprs de ceux de du Mayet de Montagne. Actuellement, Perroux opre surtout Paris, en liaison avec lInstitut Carrel. Les intellectuels sous son influence dpassent nettement la synarchie, mais il continue y avoir interpntration dans les deux milieux. En tout cas, il y a synchronisme des tendances. Beaucoup de chefs, de jeunes ou de dirigeants activistes subissent linfluence de Perroux et de lInstitut Carrel qui a lanc lide de lAvnement de lHomme, reprise par la presse parisienne et que lon retrouve sous une prsentation lgrement diffrente dans les revues clandestines. Un nouveau snobisme joue. On se proclame, sans lavoir jamais lu, llve de Perroux ; on na pas tout fait tort, car la vulgarisation de ses ides est plus pousse quon ne se limagine. Sous lgide de Perroux se dveloppe un sectarisme intellectuel de type rvolutionnaire, que la Synarchie espre utiliser, comme le totalitarisme sempara, sans lui demander son avis, du rationalisme sectaire de M. Maurras. Comme ce dernier, M. Perroux nentend pas les voix de la nature. Ce ne saurait tre un reproche. Cela pourrait excuser le fait quil dupe tant de gens, et quil ne se fasse lui-mme duper. (27). Au risque de paratre un peu longs, nous avons voulu donner tous ces dtails afin dessayer de saisir le comment et le pourquoi de certaines rencontres. En effet, Tchakhotine devait ignorer tous ces petits dtails et bien dautres, comme nous le verrons car nous ne voyons pas comment expliquer autrement une collaboration aussi intime avec un homme comme Franois Perroux. La preuve en est que nous avons retrouv dans ses archives prives un document vraisemblablement rdig par lui ou par lun de ses proches , que nous donnons dans son intgralit, vu son importance :
26 A lpoque de la fondation de s.a.l., Perroux tait la tte dune association de la jeunesse catholique, cre par lui et portant le nom de Renatre. 27 Synarchie et Pouvoir, par Andr Ulmann et Henri Azeau. Julliard, 1968, pp. 302-303. Note : Perroux fit partie galement du Comit directeur du groupement de gauche Temps Nouveaux, fond en 1960 pour rechercher les volutions qui, dans lorganisation des socits, simposeront aux gnrations venir . Cela fait penser au Club de Rome et Futuribles ! taient ses cts Temps Nouveaux : Mlle Germaine Tillon, proche du f.l.n., Henry Torres, avocat communiste, et Ren W. Thorps, btonnier qui soutint la candidature de Franois Mitterrand en 1965.
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Note remise titre personnel M. le docteur Milliez sur la Fondation Franaise pour l'tude des Problmes Humains La dissolution totale de la f.f.p.e.p.h. parat tre la condition ncessaire dune reconstruction visant faire de cet organisme linstrument scientifique quil devrait tre. Un remaniement, rduit llimination des personnes qui dtiennent les hauts postes de direction scientifique ou dadministration, laisserait en effet subsister la masse du personnel recrut dans des conditions dplorables, pendant deux ans et demi. Les collaborateurs de qualit, recruts pendant le secrtariat de M. Franois Perroux, se sont dmis en bloc lors de son dpart, en dcembre 1942. Aussi ne reste-t-il pas, lheure actuelle, plus dune domaine de collaborateurs offrant des garanties srieuses. Si lon admet ce point de vue, la liquidation de la Fondation implique la recherche pralable des responsabilits et pose divers problmes. I. Sur le plan scientifique Les budgets 1942 et 1943 nayant pas t excuts, cest au total une cinquantaine de millions de francs qui ont t dpenss par la Fondation, depuis sa cration, le 17 novembre 1941. Les rsultats acquis ce prix, tant sur le plan scientifique que sur le plan des ralisations pratiques, sont nuls. Les ralisations de mdecine du travail, qui sont parfois inscrites lactif de la Fondation, ont t obtenues par les services de la Mdecine du Travail qui dpendent exclusivement du ministre du Travail. La confusion toute volontaire est rendue possible par le fait que lun des deux vice-rgents de la Fondation, le docteur Gros, ex-mdecin-inspecteur gnral du Travail, na voulu faire aucun dpart entre ses deux activits, ou plutt na entrepris la Fondation aucun travail spcifique et sest born utiliser, dans sa tche de mdecin-inspecteur, certains des moyens (en hommes et en argent) que lui offrait la Fondation. Aucun programme de travail na jamais t dress, aucune directive, mme trs gnrale, na jamais t donne par le docteur Carrel, en dpit des instances rptes de M. Franois Perroux et de ses collaborateurs administratifs et techniques. Les efforts faits, sous la pression du secrtariat gnral et de ladministration, par les membres de certains dpartements de la Fondation, ont t fatalement sporadiques et incoordonns, et les rsultats quasi nuls ds quils dpendaient des autres dpartements, ce qui est la rgle dans un Institut de synthse. Lattitude du docteur Carrel, devant les tentatives du secrtariat gnral et de ladministration pour mettre la maison au travail, a t constamment lindiffrence totale, sinon lhostilit dclare. Les meilleurs moments ont t les absences, longues et frquentes, du rgent : la dernire a dur six mois, sous prtexte de vacances, puis de maladie (juin-dcembre 1943). A la suite de celle-ci, le rgent na jamais repris sa place la Fondation et sest born assister, chaque mardi, de 11 heures midi, la runion hebdomadaire des collaborateurs, parlote confuse o aucune question scientifique nest aborde, et o chacun se borne prsenter ses dolances personnelles au rgent ou ladministration. Une telle attitude de la part de lhomme qui ltat franais octroyait quarante millions de francs par an (le docteur Carrel en avait demand cent et a failli les obtenir) constitue manifestement une escroquerie scientifique. 37
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Les sanctions quelle appelle peuvent tre de deux sortes : 1. blme officiel par lautorit comptente ; 2. sanction pcuniaire inflige, aprs intervention dune juridiction comptente, au rgent et aux deux vice-rgents. II. Sur le plan financier Parmi les nombreuses irrgularits dordre financier commises par le docteur Carrel, lune des premires en date et les plus importantes a t lachat dun vaste domaine, pour la somme de trois millions de francs, aux parents de Mme Carrel (famille Lozout). Destin devenir le Centre de Synthse de la Fondation, aucun travail scientifique na jamais t entrepris dans ce domaine qui a t install en centre de rception et qui, suivant une clause non crite du contrat de vente et non connue de ladministration, a pourvu aux besoins de la famille de Mme Carrel en lgumes et en bois de chauffage. Parmi les traitements exorbitants ou distribus sans aucun motif, il convient de citer celui qui a t servi Mlle de La Motte, cousine de Mme Carrel, nomme surintendante du domaine des Brullys , sans quaucun travail effectif ait jamais pu tre demand lintresse. Tous les collaborateurs dmissionnaires la suite de M. Franois Perroux en dcembre 1943, et plus spcialement ceux qui occupaient les postes administratifs do ils ont eu connaissance de ces faits, sont prts apporter en toute objectivit leur tmoignage personnel sur ce sujet. III Sur le plan politique Il ressort des renseignements recueillis que les principaux membres de la Fondation taient en liaison avec la Synarchie qui, avec lappui de grandes industries et certaines banques, se proposait de raliser sur la France une mainmise tout fait homologue celle qui, en Allemagne, a port Hitler au pouvoir. Les agents de cette liaison ont t, ds lorigine, MM. Missenard et Mntrier. Ds le dpart de M. Perroux, M. Henry de Segogne, bras droit de M. Lehideux, est entr la Fondation comme conseiller technique. Le ministre de la Sant a dailleurs, dans un communiqu rcent, qualifi d antinationale lactivit du docteur Carrel. Il y aura lieu, dans cet ordre dides, de ne pas ngliger son intimit avec M. Bunau-Varilla, propritaire du Matin, ni les contacts qui ont t pris, selon toute vraisemblance, avec Jacques Doriot. Enfin, aucun renseignement daucune sorte na pu tre obtenu par M. Franois Perroux, en sa qualit de secrtaire gnral, sur la mission effectue en Allemagne, peu de temps avant lentre en fonctions de ce dernier, par plusieurs collaborateurs sous la direction de MM. Gros et Mntrier. IV En ce qui concerne la correction des procds Linexistence de tout travail effectif a toujours eu pour pendant, la Fondation, un rclamisme du plus mauvais aloi de la part dun organisme scientifique. Aux tapageuses dclarations radiodiffuses, faites ds lorigine de la Fondation par un des vicergents, ont succd des campagnes outrancires dans la presse pro-allemande. De ces campagnes, le docteur Carrel na jamais voulu prendre la responsabilit : il a jug prfrable de laisser faire ses lieutenants immdiats ou Mme Carrel, appliquant en 38
ce domaine un procd qui lui est familier. Dautre part, des mthodes de la plus extrme grossiret ont t mises en uvre plusieurs reprises ; particulirement dans laffaire de la rquisition allemande des laboratoires de la rue Pierre-Curie, o travaillaient des savants authentiquement franais. M. Pierre Girard, directeur de ces laboratoires, peut donner cet gard toutes les prcisions dsirables, car il a eu affaire personnellement lpoque avec le docteur Carrel. Il est joint la prsente note : 1c2
1 Une copie de la note du 7 dcembre 1943, sur ladministration de la Fondation (destine au contrle financier de la Fondation et au ministre des Finances). 2 Le Pacte Synarchique rvolutionnaire , qui nest possd quen un seul exemplaire et devra tre retourn aprs copie. Paris, le 5 septembre 1944. Bien entendu, suivant notre habitude, nous avons cherch vrifier certaines donnes et, tout particulirement, les accusations portes contre MM. Missenard, Mntrier, Gros, Henry de Segogne... Ce dernier tant dcd, sa femme nous rpondit, en date du 23 juillet 1983 : Mon mari, Monsieur Henry de Segogne, tant dcd depuis plusieurs annes, il mest impossible de rpondre aux renseignements que vous me demandez. De ce ct, malheureusement, nous ne pouvions plus rien (28). En revanche, M. Andr Missenard, vice-rgent de la Fondation Carrel, nous a t dun prcieux secours. En effet, rpondant notre lettre du 22 juillet 1983 dans laquelle nous lui demandions ce quil fallait penser des affirmations portes contre lui, il nous rpondit en date du 2 aot 1983 par la lettre suivante : Je flicite votre Bureau de Documentation de faire une tude sur la Fondation Alexis Carrel qui, en ralit, sappelait : Fondation franaise pour ltude des Problmes humains. Alexis Carrel en tait effectivement le rgent et jen tais un des deux vicergents. Pour clairer votre lanterne, je vous envoie deux papiers que javais rdigs lintention de la Socit des Amis du Docteur A. Carrel (29). Je ne sais qui est lauteur de ce rapport '' confidentiel'' et ronotyp prtendant que '' jtais en liaison avec la Synarchie, qui se proposait de raliser sur la France une mainmise analogue celle dHitler sur lAllemagne...'' Je nai jamais t en contact avec la Synarchie. Je crois quelle comportait un certain nombre de mes camarades polytechniciens, avec lesquels jai effectivement pu tre en rapport, mais jamais il na t question de la Synarchie dont jignorais tout.
28 N le 30 avril 1901 de Henry de Segogne, avocat au Conseil dtat, et de Mme ne Valentine Hersant. Matre des requtes au Conseil dtat de 1938 1950, il est nomm en 1942 commissaire gnral au tourisme. Aprs la guerre, il devient conseiller dtat, puis prsident de la Commission de contrle des films, membre du Comit des programmes de tlvision et administrateur de la Compagnie des chemins de fer du Nord. 29 Voir Annexe ii, la reproduction de ces deux articles.
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La Fondation franaise pour ltude des Problmes humains avait suscit dautant plus de jalousie quelle avait obtenu dimportants crdits de recherche. De plus, Carrel, et surtout Mme Carrel, navaient jamais cel leur hostilit lgard des hommes politiques de 1939. Bien entendu, quand ils sont revenus, tout puissants la Libration, ils ont tenu se venger, en accusant Carrel de collaboration avec lAllemagne, ce qui tait manifestement faux. Sans doute tait-il tent dadmirer lordre allemand sopposant la dissolution des murs des dmocraties quil connaissait bien, mais de l aider lAllemagne, il y avait un abme. Jai lu, dans diffrentes revues, des articles sur la Synarchie. Je les ai parcourus assez distraitement, nayant aucun got pour les socits mystrieuses et la conspiration... M. Missenard concluait en crivant : Bien entendu, tout ce qui prcde est affirm sous la foi de mon serment de savant et de soldat. Rpondant cette lettre en date du 31 aot, nous demandions quelques prcisions supplmentaires M. Missenard, savoir : 1 Les raisons relles du dpart de Franois Perroux ? 2 Sil avait connu Tchakhotine au sein de la Fondation ? 3 Do provenaient les fonds de la Fondation : du gouvernement de Vichy, de la Fondation Rockefeller, ou des deux ? Et enfin, nous lui apprenions quil ntait pas le seul tre mentionn comme agent de liaison de la Synarchie , et lui donnions les autres noms. M. Missenard nous rpondit de faon trs courtoise, en date du 2 septembre, par la lettre ci-aprs : Je serais effectivement curieux de savoir qui est lauteur de ce rapport confidentiel me considrant comme agent de liaison de la Synarchie. Il est infiniment probable que les docteurs Gros, Mntrier et M. Henry de Segogne ntaient pas en relations avec cet organisme. Je ne puis videmment pas le certifier, mais sans doute laurais-je su, car cela aurait concern la politique gnrale de la Fondation. Je rponds vos dernires questions : 1 Franois Perroux a t effectivement secrtaire gnral de la Fondation pendant un certain temps. Il y avait t amen par le docteur Gros (aujourdhui dcd), pour remplacer ce poste le docteur Mntrier, qui avait mieux faire par ailleurs et, de plus, navait aucun got pour des fonctions administratives. Perroux, trs connu dans les milieux conomiques, tait effectivement un collaborateur de grande classe qui honorait la Fondation. Malheureusement, ayant un caractre difficile, il ne tarda pas entrer en conflit avec Gros, qui souhaita rapidement son dpart. Personnellement, conscient de la valeur de Perroux et lestimant beaucoup, je faisais tout ce que je pouvais pour attnuer ces frictions, mais, finalement, Gros lemporta et le docteur Carrel rendit sa libert Franois Perroux, qui en fut fort affect. Son dpart fut trs regrettable pour la Fondation, dabord parce que Franois Perroux ne manqua pas de la critiquer, et aussi parce quil avait t remplac par un garon modeste, et plusieurs personnes estimrent, tort, que la Fondation avait voulu 40
prendre ses distances avec lUniversit. Dautant plus que les mdecins de la Fondation ne se privaient pas de critiquer les milieux officiels de la mdecine... 2 Je nai jamais entendu parler de M. Tchakhotine. Il aurait, dites-vous, t appel par Franois Perroux. Ce dernier dailleurs stait entour dun certain nombre de collaborateurs que je nai jamais connus et qui lont suivi lors de son dpart. 3 La Fondation franaise disposait de fonds importants accords par le gouvernement franais. Je vous ai parl de sa mission scientifique officielle, mais noublions pas quelle devait aussi sefforcer de rechercher les causes de notre effondrement de 1940 et les moyens de redresser la situation, ce quoi dailleurs elle soccupait activement. Le docteur Missenard concluait ainsi : Pour rpondre au dernier point de votre lettre, vous pouvez, sans hsiter, reproduire notre correspondance et les documents que je vous ai fait parvenir. Je viens de les relire, et je ne vois pas ce que je pourrais y retrancher, puisquils sont la stricte Expression de la vrit. (30) Ensuite, nous avons contact le docteur Jacques Mntrier. N le 17 juin 1908, il fut mdecin directeur du chmage de 1940 1941, puis nomm en 1942 mdecin-inspecteur gnral honoraire du Travail et secrtaire gnral de la Fondation Carrel. Il est le prsident-fondateur du Centre de recherches biologiques depuis 1943. Voici ce quil nous rpondit en date du 5 septembre 1983 : Jai, en effet, t le secrtaire gnral de la Fondation Carrel et je serai heureux de vous fournir ventuellement des renseignements sur cette exprience des sciences humaines laquelle jai t intimement associ. Je serais curieux de connatre lorigine de ce '' canulard'' , assez malveillant, sur la Synarchie et ses conspirations dont jaurais t un agent occulte !! Depuis Pontigny et aux dbuts de Vichy, jai gard des amitis qui nous ont permis de raliser successivement le Commissariat la lutte contre le chmage, la Mdecine du Travail et la Fondation franaise pour ltude des problmes humains. Si cette priode mal connue de notre histoire vous intresse, je suis prt vous en donner les lments essentiels... et vcus. Nous avons donc rencontr le docteur Mntrier qui nous apprit ainsi que la mission quil avait effectue en Allemagne, en compagnie du docteur Gros, navait pour but que de visiter sur invitation de la Kaiser Wilhem , les instituts similaires en Allemagne. Dautre part, le docteur Mntrier ne cacha point quil avait fort bien connu Coutrot, Branger, Jacques Barnaud et Franois Lehideux, lors des rencontres de lAbbaye de Pontigny, quils formaient une sorte de cnacle , mais que lui-mme, ne faisant pas de politique, navait jamais adhr une socit, de quelque ordre que ce soit.
30 Industriel, Andr Missenard est n le 27 septembre 1901 Nancy. Polytechnicien, il devient en 1932 directeur gnral des tablissements mtallurgiques Quint et Flamand, devenus Missenard-Quint. Membre du Conseil suprieur de la recherche scientifique, il est de 1935 1939 dlgu de la France au comit dhygine de la Socit des Nations. De 1941 1945, il est vice-rgent de la Fondation Carrel. Dans le mme temps (1941-1943), il est prsident de la Socit industrielle de lAisne. Aprs la guerre, il se retrouvera la prsidence de X-Thermique et conseiller, puis conseiller honoraire, du commerce extrieur. Enfin, il sera prsident du Groupe des Polytechniciens de lAisne.
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Quant Franois Lehideux, dont Henry de Segogne fut le bras droit, cest un administrateur de socits, n Paris le 20 janvier 1904. Fils du banquier Jacques Lehideux et neveu du fameux constructeur dautomobiles Louis Renault, dont il fut longtemps le collaborateur. Daprs Nicolle in Cinquante mois darmistice, t. i., p. 524 Paris, 1947, il aurait t membre du m.s.e. Il faut dire quil avait de trs bons rapports avec la Banque Worms. Le marchal Ptain lui dcerna lOrdre de la Francisque et le nomma commissaire la lutte contre le chmage, puis dlgu gnral l'quipement national et secrtaire dtat la Production industrielle. Il fut en outre directeur du Comit dorganisation de lautomobile et du cycle. Fondateur du Comit europen pour le progrs conomique et social (c.e.p.e.s.), il est, depuis la mort de Georges-Ren Laedrich, le prsident du Centre dtudes politiques et civiques (c.e.p.e.c.). Il fut avant la guerre administrateur de la Socit des Aciers fins de lEst, des Moteurs Renault, des Usines Renault ; il prsida les Avions Caudron et gra Renault-Aviation. Depuis la guerre, il fait partie du conseil dadministration de la Socit Ford il prsida la Socit Franaise Ford , Poliet et Chausson, Tunzini, la Socit a.b.g. et Autopistas Espanolas. Ce qui fait que certains ont vu en lui lun des apports financiers de la Synarchie. Ces explications donnes, retrouvons Tchakhotine plus spcifiquement. Afin dtablir un gouvernement fdraliste mondial , Tchakhotine et Perroux mettent en place 15 grands groupes dtudes. Parmi-ceux-ci on remarquait : L'quipe de lExprience u.r.s.s. Dans le tract n 3 consacr cette quipe, on pouvait y lire que 80 % des personnes inscrites au s.a.l. sintressent, selon les statistiques des rponses notre enqute, au problme u.r.s.s., cette exprience grandiose qui se droule devant lhumanit depuis dsormais plus de vingt-cinq ans. On se demande comment ce pays si arrir, il y a peine un quart de sicle, a pu atteindre la place quil occupe aujourdhui dans le monde... claircir cette nigme, pour en faire profiter les autres pays, pour tablir des liens utiles la paix du monde et la prosprit du continent europen, sont les buts essentiels de lquipe . Dommage que le professeur Tchakhotine nait pas eu la chance de lire nos ouvrages... il aurait trouv rponse son nigme... Faisaient partie de cette quipe : le docteur Salmanoff, ancien directeur du rseau des stations climatiques en u.r.s.s. ; Mlle Lvy, de lInstitut de biologie ; Jean Rostand, biologiste et membre du Comit de Vigilance des Intellectuels Antifascistes ; M. et Mme Dolto, parents de lactuel chanteur de varits Carlos (31) ; M. Pujade, de li.s.e.a. (au sige de la Carnegie), ainsi que les synarchistes Franois Perroux et Grard Bardet, et Albert Gazier, secrtaire de la c.g.t., que lon retrouvera au Club Jean Moulin. L'quipe de la Langue Internationale Parmi les langues internationales proposes, deux surtout sont valables cest lEspranto et le Basic English. Le premier a dj une histoire, il a des adeptes principalement parmi les ouvriers de beaucoup de nations ; le Basic English, tentative rcente,
31 Le Dr Boris Dolto, membre de la s.a.l., a t initi la l LEffort du g o le 13 avril 1931 (B H 765, 12 avril 1931).
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qui nest quun anglais rduit, a lavantage dtre compris par des millions dtres humains. (Tract n 8.) Nombre de savants, dcrivains et dhommes politiques minents de divers pays, crivait le Bulletin s.a.l. n 1 du 15 octobre 1944, se sont prononcs en faveur du Basic English, entre autres H. G. Wells, Bernard Shaw et le prsident Masaryk. Le Basic English a dj des reprsentants dans plus de vingt pays et Mme Nory (de lInstitut de Psychologie la Sorbonne), qui fait partie du groupe s.a.l., le reprsente pour la France. En u.r.s.s. notamment, le Basic English est reprsent par Mme Litvinoff, qui y a organis par radio, des cours pour lArme Rouge, et a form parmi les tudiants duniversit plusieurs milliers dlves et de futurs professeurs de Basic. On retrouvera au sein de ce groupe le docteur Sanders et Pujade. L'quipe de la Recherche Scientifique L'quipe de la Recherche Scientifique est la base mme de s.a.l. La premire question concrte pour cette quipe est celle de lorganisation rationnelle de la Recherche... la planification des thmes de recherches. Elle tait dirige par le F Girard et Tchakhotine. L'quipe des Sciences et de lHomme Lactivit de l'quipe des Sciences de lHomme a dbut par llaboration dun projet de cration dun Centre de Synthse des Sciences de lHomme, qui fut transmis M. le professeur Joliot-Curie... Particulirement importante sera ltude de lorganisation dune section de planification dont lactivit consisterait dans llaboration de plans dactions ou dorganisations dans tous les domaines ressortissant aux sciences humaines (dmographie, conomie, fdralisme mondial) qui seraient la disposition des gouvernants et des commissions administratives. Dirige par le professeur Paul Rivet, Alfred Sauvy et Tchakhotine. L'quipe de la Propagande moderne La propagande, qui est une action psychique dtermine exerce par des hommes sur dautres hommes et qui joue un si grand rle dans le comportement, surtout politique, des collectivits humaines, doit tre envisage aujourdhui comme tant en relation troite avec les lois dcouvertes par le clbre physiologiste russe Pavlov et faisant partie de sa doctrine des rflexes conditionns. La politique et les connaissances scientifiques peuvent et doivent donc tre en relation : la premire doit se baser sur les secondes. Cest la premire tche de l'quipe de la Propagande : faire connatre les bases scientifiques de la propagande moderne. Il va sans dire que pour quune propagande soit efficace, elle doit tre bien informe quant aux circonstances, au moment, au milieu social o elle doit tre exerce. Cest pourquoi les mthodes de sondages de lopinion publique, comme celles employes par lInstitut Gallup aux tats-Unis, prsentent un grand intrt et doivent tre connues pour tre appliques avec succs aussi en France. Au sein de cette quipe, on remarquait Eugnie Cotton, dirigeante importante de lUnion des femmes franaises (32), du Mouvement de la Paix et directrice de l'cole
32 Organisation groupant les femmes communistes (qui peuvent tre en mme temps membres dune cellule du p. c.f.) charges de la propagande dans les milieux fminins. (b.p.f. t. ii).
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Normale de Svres on la retrouvera coforces ; le R. P. Boisselot (33) que lon rencontrera La Vie Catholique Illustre de Georges Hourdin ; le synarchiste Grard Bardet et Pujade de li.s.e.a. L'quipe de la Liquidation de la Guerre Parmi les questions de l'quipe de la Liquidation de la Guerre et nous entendons par l la liquidation morale plutt que matrielle il faut placer en premier lieu le problme allemand. LAllemagne porte indniablement la responsabilit de la guerre. Cest une responsabilit par action. Les puissances occidentales, les tats-Unis dAmrique et lu.r.s.s. portent aussi une responsabilit par omission . Former une mentalit nouvelle, plus sociale et plus humaine, celui des techniques de la propagande de la paix une chelle mondiale et de concert avec des organisations similaires dans tous les pays... Enfin le problme fondamental des droits de lhomme sur le plan international . Regardez ce qui se passe de nos jours... nous sommes en pleine actualit. Cette quipe tait dirige par le F N. dOlver, le docteur Sanders et Mme Cotton. L'quipe de l'conomie Nouvelle L'quipe de l'conomie Nouvelle aborde un domaine trs tendu et des problmes dj largement tudis par plusieurs organismes comptents tels que li.s.e.a. On peut spcifier que, parmi les problmes conomiques gnraux, la question des nationalisations est un problme de haute actualit. (On ne le lui fait pas dire ! ndlr.) Un autre groupe de problmes conomiques envisager est celui des questions financires. Les plans montaires internationaux seront tudis fond par les conomistes de li.s.e.a. quipe dirige par F. Perroux, G. Bardet, A. Sauvy et Pierre Uri, tous quatre que lon retrouve dans les organisations synarchistes. L'quipe de la Mdecine sociale La rforme de lorganisation des hpitaux doit tre envisage... des questions telles que linstitution dun livret individuel de sant des citoyens, lorganisation des caisses dassurance sociale, la question de la dpopulation, de la planification dans la procration... quipe dirige par le docteur Sanders, G. Bardet et Mme Dolto. L'quipe de l'ducation Nouvelle Il faut crer lHomme Nouveau dans un tat Nouveau, membre dune vraie communaut des peuples. Ceci ne peut tre atteint ni par dcrets, ni par propagande, mais
33 La troka que formaient le r. p. Boisselot, Ella Sauvageot (qui jouait un rle dcisif dans ladministration du Monde. Son fils Jacques en est dailleurs le directeur administratif ), tous deux dcds, et Georges Hourdin, directeur de La Vie, tait quelque chose. Tous trois ont accord leurs encouragements et ont aid de leurs deniers lquipe de la Quinzaine quand celle-ci fut condamne par Rome, en 1949, pour sympathies communistes. (Pour plus de dtails, lire Le Rseau Curiel ou la subversion humanitaire, par Roland Gaucher. Ed. Picollec, 1981.)
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seulement par lducation. Dans cette direction, un des premiers problmes tudier sera celui de la gratuit de lenseignement. Puis le problme de lcole unique. (Encore un point dactualit brlante. ndlr.) La question dune Encyclopdie Universelle, un projet cher H. G. Wells, qui croit, avec raison, que sa solution devra bouleverser le monde et contribuer au plus haut degr lavnement de lducation nouvelle, a sa place ici. Le problme de lapprentissage, surtout dans lindustrie et lartisanat, doit tre le pivot de la nouvelle conomie socialiste planifie. La question du dveloppement de lcole laque. quipe dirige par le F Ch. Belliot, secrtaire gnral de la Ligue Franaise de lEnseignement et le synarque G. Bardet. L'quipe de lOrganisation Rationnelle Cest surtout le problme de la documentation qui est pour les travailleurs intellectuels, les chercheurs, les inventeurs, de premier intrt... centralisation de la documentation, organisation moderne des bibliothques, lunification de la classification des matires... le travail mental et enfin le problme de lhygine mentale. quipe dirige par G. Bardet, Ch. Belliot, A. Gazier et A. Sauvy. L'quipe de la Femme de demain En u.r.s.s., les femmes jouissent de tous les droits ; dans beaucoup de pays elles ont le droit de vote, en France elles voteront prochainement. Ce droit de vote aura des rpercussions profondes en politique et dans la vie sociale. quipe dirige par Mmes Cotton et Dolto et G. Bardet ainsi que F. Perroux. L'quipe de lOrganisation du monde du travail Problme de lorientation professionnelle, li aux problmes de biomtrie humaine, et ltablissement de profits individuels au moyen de tests daptitudes. Les tudes sur les salaires seront assures par li.s.ea. Questions du groupe culture sociale et parmi celles-ci, deux de premier ordre : la question de la proprit prive et son intgration dans le systme des intrts de ltat du Travail et la question de lautonomie culturelle des nations au sein des fdrations. La question juive en Europe, et ngre en Amrique. quipe dirige par F. Perroux, G. Bardet, le F Bovier-Lapierre, A. Gazier, Pierre Uri, Mme Dolto et M. Pujade. quipe de ltat du Travail , Lhumanit entre dans une re de socialisme dtat. Organisation de ltat. Un groupe de questions dune importance capitale est celui de la dmographie... problmes des races et celui de leugnisme, la question du contrle des naissances. Les problmes de lurbanisme. quipe dirige par le F rpublicain espagnol N. dOlver, G. Bardet, A. Gazier, Le Corbusier, A. Sauvy, P. Uri, Pujade et le R. P. Boisselot. L'quipe de lArt de vivre dans le monde de demain Les formes des cits de lavenir, ltude des ides durbanisme seront une des proccupations de lquipe de s.a.l. consacre ce but, les loisirs en sont une autre, la 45
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cration dides nouvelles, en voil une troisime, et enfin la jouissance de lart sous toutes ses formes un enseignement universel et populaire de lart simpose. Cration de vraies universits de lArt ainsi quune organisation des muses artistiques, linstar de celle de lu.r.s.s., o des ouvriers, des paysans sont guids en quipes par des initis qui les instruisent. Le problme du cinma et de la t.s.f., la question de la morale dans le film et par le film, de la fonction ducatrice du film et de la radio. quipe dirige par G. Bardet, Le Corbusier qui, notons-le, participera au Congrs Mondial des Intellectuels pour la Paix Wroclaw en 1945, organis par les communistes, Bovier-Lapierre, G. Duhamel, A. Gazier, F. Perroux et Pujade. On retrouvera Le Corbusier X-Crise. L'quipe du Fdralisme Mondial Un fdralisme des nations est la seule solution aux maux actuels ainsi que la cration de la force internationale qui doit garantir le nouvel tat de choses contre toute tentative de retour du bellicisme. (Tract n 6.) Cette dernire quipe tait dirige par le professeur Georges Scelle, de la facult de Droit de Paris, par Georges Duhamel, secrtaire perptuel de lAcadmie franaise, par Andr Mayer, prsident de la f.a.o., par Pierre Uri, qui tait cette poque charg de mission li.s.e.a. de Franois Perroux, et que lon retrouvera de 1959 1961 comme directeur pour lEurope, puis conseiller de la Banque Lehman Brothers, ensuite de la Banque Rothschild, et enfin membre du Bilderberg et de lInstitut Atlantique, et par Franois Perroux, G. Bardet, A. Gazier et le docteur Sanders. Chacun constatera combien ses propositions sont dune brlante actualit dans cette priode trouble o nous vivons... Reprenant alors lide de biffer les croix gammes, Tchakhotine dclare la guerre la guerre , invente le symbole de la bombe biffe dune croix X et le slogan que l tat fdral mondial seul tuera la guerre . Cette ide de propagande a eu dnormes rpercussions de nos jours. En dcembre 1954, le journal Libration (pro-communiste) publia dans plusieurs numros une srie darticles intituls Non la Wehrmacht avec, pour illustration, un casque allemand biff dune croix. En 1962, les Sovitiques imprimrent une carte postale de propagande ayant pour thme Non la guerre. Non aux explosions nuclaires avec, pour illustration, quatre hommes un blanc, un jaune, un noir et un Arabe brandissant une norme pancarte o figurait une bombe biffe dune croix. Et, en 1963, le bulletin Collections tudes sovitiques Paris prsentait un numro spcial avec, en page de couverture, une bombe biffe dune croix, ayant pour lgende nos idaux La Paix , article sign de N. Nikolski. Dans le mme temps quil formait ses quipes , Tchakhotine travaillait lInstitut des Sciences conomiques Appliques (i.s.e.a.) de Franois Perroux. Cest l quun jour vint le voir Albert Gazier, secrtaire gnral de la c.g.t. unifie qui, aprs avoir fait connaissance avec les mthodes dadministration rationnelle et de documentation mises au point par Tchakhotine, lui demanda de rorganiser les services administratifs et la documentation de la c.g.t. Quelque temps plus tard, ctait le ministre des Colonies qui sadressait Tchakhotine afin quil rorganise la documentation et les services des bureaux. 46
Le 7 novembre 1945, loccasion du 27e anniversaire de la Rvolution dOctobre, il assiste la rception donne lambassade du.r.s.s., sur linvitation de lambassadeur Bogomoloff. Il organise plusieurs confrences sur son thme favori : Le viol psychique des masses par la propagande politique comme obstacle dune vraie dmocratie , et crit un article sur la propagande que lon aurait d faire en Allemagne aprs la fin de la guerre. Il y disait notamment que les mauvaises semences inculques au psychisme de la population allemande par Hitler devaient tre extirpes par une propagande approprie dont le but serait dy faire natre de nouveaux rflexes conditionns (34) (donc viol psychique ! ndlr). Il y avait l opposition et contradiction entre le titre de sa confrence et le contenu de cet article... A partir du 5 mars 1945, le groupe s.a.l. russit mettre chaque lundi au journal parl de la Radiodiffusion franaise sous la rubrique La Science au service de lhomme . Ce tour de force, pour lpoque, fut russi grce lintervention dAndr Gillois (de son vrai nom Maurice Diamant-Berger) qui, partir de septembre 1942 joua un rle trs important la b.b.c. Deux mois plus tard, Louis Garbal, instituteur, membre de la s.f.i.o., du syndicat national des Instituteurs et ex-membre de lArme secrte, fondait la Socit des Amis de s.a.l. A la mme poque, le professeur Girard obtient une subvention de 60 000 francs de Guy de Rothschild, ainsi quun don de 1 000 francs de Louis Sachs, membre de s.a.l., de la Fondation Rothschild et de la Loge Unit Maonnique. Les membres honoraires de s.a.l. taient : H. G. Wells : dj cit. Georges Duhamel : dj cit. Louis Lapicque : membre de lInstitut. Prsident de la Socit de biologie. Ancien directeur du Laboratoire de Physiologie la Sorbonne. Il prendra, en 1948, la prsidence de coforces mondiale. Initi en 1902 la L Les tudiants, O de Paris, L Condorcet, O de Paris. Fut lun des fondateurs de la L Patriam Recuperare. Membre du Conseil de lOrdre du G O en 1945. Paul Langevin : membre de lInstitut. Directeur de lcole de physique et de chimie. Dirigeant, avant la guerre, du Comit de Vigilance des Intellectuels Antifascistes et prsident de la Ligue des Droits de lHomme (1945) laquelle il donna une tendance procommuniste (35). Membre du G O L La Philosophie Positive, du Rassemblement Universel pour la Paix (r.u.p.), avant la guerre, et prsident dhonneur de lAssociation France-u.r.s.s. Henri Laugier : ancien directeur de la recherche scientifique, secrtaire gnral adjoint de lo.n.u. (1946-1951). Initi 23 ans la L Les tudiants, O de Paris, G O. Ds fvrier (1943), le gouvernement sovitique encourage la cration dun Institut rattach luniversit dAlger et qui doit soccuper des questions conomiques et politiques concernant lu.r.s.s. Le recteur de cette universit est Henri Laugier,
34 Soulign par nous. 35 d.p.f. t. i. son gendre, Jacques Solomon, tait trs li avec le communiste Georges Politzer, charg de cours lcole dorateurs du p. c., professeur de philosophie luniversit ouvrire et aux cours de marxisme.
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connu pour ses sympathies pro-communistes qui ne se dmentiront jamais (36). Membre conseiller du c. e. p. h. de Coutrot ! Frdric Joliot-Curie : prix Nobel, prsident de la World Federation of Scientific Workers. Haut-commissaire lnergie atomique de 1946 1950, il fut cart de ce poste en raison de ses liens avec le Parti communiste dont il tait membre depuis le 31 octobre 1944. Membre du Conseil Mondial de la Paix, par la suite, il sera galement lun des signataires du Manifeste Russell-Einstein qui donnera naissance la Pugwash, et prsident dhonneur de lAssociation France-u.r.s.s. (37) Nicolau dOlver : ancien ministre de lEspagne rpublicaine et franc-maon. Ce nest peut-tre quun hasard, mais remarquons tout de mme que voil un grand nombre de francs-maons et de francs-maons communistes autour de s.a.l. et de Tchakhotine ! Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises... Parmi les membres actifs se trouvaient : Andr Sbastien : vque gnostique, initi le 11 fvrier 1937 ; matre secret le 24 dcembre 1946 ; 14e (grand lu) le 16 janvier 1948 ; 18e (chevalier Rose-Croix) le 12 novembre 1948 ; 30e (chevalier Kadosch) le 4 mai 1956. Il tait en outre membre du S C de lOrdre Martiniste (nous verrons plus loin que ce dernier fait est important). Docteur Sicard de Plauzolles : prsident dhonneur de la Ligue des Droits de lHomme, membre de lorganisation communiste Le Secours Populaire Franais et franc-maon. Ancien membre du Conseil de lOrdre et de la L mancipation (G O). Edouard Bovier-Lapierre : dput de lIsre (1919-1928), maire de Morestel (Isre), ministre des Pensions (1924-1925). Initi la L Science et Travail, LPersvrance. Membre de lAssociation Fratdes journalistes. Pierre Cot : ministre de lAir (gouvernement Lon Blum). Ses adversaires lui reprochrent beaucoup ses sympathies agissantes pour les rpublicains espagnols en 1936.1939. Aprs avoir pass la guerre aux tats-Unis, il fut exclu du Parti radical-socialiste en raison de ses ides juges communisantes, et fonda avec dautres radicaux le Regroupement des Radicaux et Rsistants de Gauche (1946), puis, avec des sympathisants communistes, lUnion Progressiste (1950). Deviendra membre du Conseil Mondial de la Paix aprs avoir appartenu, avant la guerre, au r.u.p. dirig par Lord Robert Cecil, membre de la Round Table, du r.i.i.a. et de la Pilgrims. On le retrouve galement la Ligue des Droits de lHomme et au c.e.p.e., homologue franais du c.f.r. et du r.i.i.a. Andr Philip : vice-prsident de la Fdration des Socialistes Chrtiens, qui publiait en 1935 la revue Terre Nouvelle, arborant sur sa couverture la croix, la faucille et le marteau. lu dput du Rhne sous le signe du Front Populaire en 1936, il sera, quelques annes plus tard, lun des animateurs du Comit de Vigilance des Intellectuels Anti-fascistes. Partisan de lunit europenne, il fut le dlgu gnral du Mouvement Europen (du F Joseph Retinger, le fondateur du Bilderberg) et le prsident du trs mondialiste Mouvement socialiste pour les tats-Unis dEurope. Membre dirigeant de
36 Histoire Secrte du Parti communiste Franais, par Roland Gaucher. Albin Michel, 1974, p. 412. 37 Sa fille, Hlne Curie, aujourdhui Langevin, directrice de recherches au C.N.R.S., est membre du Mouvement de la Paix. La continuit...
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la Ligue des Droits de lHomme. Lucien Febvre : membre de lInstitut. Fondateur en 1929 des Annales avec Marc Bloch (c.e.p.e.) et collaborateur dAnatole de Monzie (de la Carnegie) en 1935 lEncyclopdie Franaise. Partisan dun ordre nouveau il tait membre du Comit dadministration du c.e.p.e. Andr Mayer : du Collge de France. Prsident de la f.a.o. Deviendra conseiller de coforces. Membre du Mouvement Stop War du baron Allard. Paul Benazet : dput de lIndre (1906-1932). Appartenait au Parti Rpublicain socialiste (de Briand). Vota les pouvoirs constituants au marchal Ptain. Membre du comit directeur de lUnion Universelle pour le Droit International et la Paix. Initi le 14 fvrier 1921 la L Les Dmophiles. L Maurice Monier, O de Paris (G L). L La Rpublique, Ode Paris (G L). Lucien Le Foyer : du bureau international du Conseil Franais de la Paix (le premier prsident fut Frdric Passy, puis Charles Richet, deux F...). Collabora entre les deux guerres la revue La Paix, dirige par Edouard Plantagenet (principal dirigeant de la Ligue Internationale des Francs-Maons) et membre du r.u.p. V de la L Cosmos, O de Paris. Grand Matre de la G L de 1928 1930. Et, pour terminer : Alfred Sauvy : directeur de lInstitut dtudes dmographiques et membre de la Commission de la population des Nations Unies. En 1939, au sein des groupements de Jean Coutrot, le patron de la Synarchie, il se rallia aux thses dirigistes quil dfend encore aujourdhui. Il appartint galement aux Groupes dtudes de lHumanisme conomique (1937), organisation anime par Jean Coutrot. Aprs larmistice de 1940, il entra au cabinet dYves Bouthillier, ministre des Finances du marchal Ptain, et fut nomm sous-directeur de la Statistique nationale de ltat franais. Aprs la Libration, nullement inquit (exactement comme Perroux, qui travaillait dans lentourage de Coutrot...), son ascension se poursuivit dans une autre direction puisquil fut nomm prsident de lInstitut dtudes de lconomie sovitique et administrateur des Cahiers de l'conomie sovitique. Que faut-il penser de cet amalgame : franc-maonnerie, communisme, synarchie ? Laboutissement ne serait-il pas le Mondialisme ? Toujours est-il, quavec de si minents collaborateurs, s.a.l. qui se considrait comme un groupe oprationnel dans la lutte pour un Monde nouveau, organisa en deux annes plus de 200 confrences, et que des contacts furent tablis avec lAngleterre (Fabian Society, Association of Scientific Workers, Federal Union), avec les tats-Unis (World Federalist, the Carnegie endowment for International Peace, the Rockefeller Foundation, the World Peace Foundation) et avec lUnion Sovitique. Mais en fait, s.a.l. ne fut que la cheville ouvrire de la coforces Confdration franaise des forces culturelles, conomiques et sociales fonde le 4 avril 1946 par la fusion de quatre fdrations, dont trois cres spcialement pour cela quelque temps auparavant : La Fdration des Organisations Franaises pour lconomie. Prsident Lopold Kobloth, dit Jean Decroix, chef de division la Banque de France ; La Fdration des Organisations franaises pour la Paix. Prsident : Georges Scelle, de la facult de Droit de Paris et membre de lUnion Universelle Pour sup49
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primer ce crime : la Guerre (38). Il tait aussi membre du Conseil de direction de lAssociation de la Paix par le Droit, fonde en 1887 ; La Fdration des Organisations Franaises pour lOrganisation de la Puissance Publique. Prsident : Pierre Girard. Ces trois organisations fantmes avait lu domicile au 13, rue Pierre-Curie, cest-dire lInstitut de biologie Fondation Edmond de Rothschild, dirig par Pierre Girard. Quant la quatrime, elle sappelait : La Fdration des Organisations Franaises pour l'ducation. Prsident : Henri Belliot, secrtaire gnral de la Ligue Franaise de lEnseignement et membre du Comit de patronage du Groupe Esprantiste de lEnseignement (o.e.e.). Cette Fdration avait pour sige le 3, rue Rcamier, Paris. Or, cette adresse se trouve tre celle de la Ligue Franaise de lEnseignement, lance par Jean Mac qui affirmait lui-mme, au Congrs de 1885, quelle tait une institution maonnique . La Ligue de lEnseignement est lune des fondatrices du Comit National dAction Laque qui mena avec vigueur et persvrance la lutte pour lcole laque et contre les subventions aux coles libres (39). Quant Jean Mac, franc-maon, il tait inscrit la L La Parfaite Harmonie, puis la L Alsace-Lorraine, et le fait que le Dictionnaire Universel de la Franc-Maonnerie consacre trois pages la Ligue est significatif. coforces, comme on peut sen douter, eut comme prsident le F Pierre Girard et comme secrtaire gnral Serge Tchakhotine. Une trentaine dorganisations scientifiques, conomiques, culturelles, sociales et
38 Fonde par un avocat la Cour, Me Henri Demont, cette Union ne proposait tout simplement quun tribunal international, une police mondiale, le dsarmement gnral des armes nationales et la cration dune monnaie unique internationale. Ceci est rapproche dun fait qui concerne une communication sensationnelle dun orateur loccasion dune sance importante de lo.n.u. (Nous navons pu, malgr nos recherches, trouver confirmation de ce que vous allez lire, mais vu limportance, nous avons dcid de linclure, au cas o cela se vrifierait.) Voici : Des plans ont t labors pour lo.n.u. afin que celle-ci disparaisse pour instaurer sa place un Tribunal Mondial qui semparera de toutes les proprits, pargnes et dpts en banque. Chaque homme, chaque femme, chaque enfant recevra un numro et une certaine somme dargent. Cette monnaie est dj prte pour ce but et nattend que le moment o lon sen servira. Cet argent se trouve dj aujourdhui dpos et empil en banque. Ce projet ou plan conoit une Union parfaite de lglise et de ltat, ainsi quune forme unique dadoration. Quand les personnes recevront leur numro et chacune doit en recevoir un cela leur donnera le droit assur dacheter et de vendre. A ce moment-l, un orateur prsent se leva et demanda lorateur : Quadviendra-t-il des minorits qui slveront contre ce plan ? Il lui fut rpondu : Leur numro sera barr de noir afin de leur interdire le droit dacheter et de vendre, et ainsi, ils seront par force amens lanantissement. Si cela se vrifiait, les humanistes de lo.n.u. nauraient rien envier aux pires despotes et tyrans que la Terre ait port... Ceci rappelle trangement lApocalypse, ch. 13, v. 16 et 17 : Elle (la Bte) fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, ont mis une marque sur la main droite ou sur le front, et que nul ne pt acheter ou vendre, sil navait pas la marque du nom de la Bte ou le nombre de son nom. (Version du chanoine Crampon). 39 D.P.F. dHenry Coston, T. I.
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politiques, parmi les plus importantes dalors en France, y adhrrent. Signalons parmi celles-ci : La Ligue Franaise de lEnseignement ; LUnion Esprantiste Franaise ; Le Mouvement du Socialisme de lAbondance ; Le Parti Pacifiste Internationaliste ; Le Mouvement Fdriste ; Le Mouvement National Rvolutionnaire. En juillet 1946, parut le n 1 du journal de la coforces, Construire un Monde nouveau et se dfinissant comme en dehors et au-dessus des partis . Remarquons toutefois que, consciemment ou non, la coforces, tout comme s.a.l., taient loin dtre en dehors ou au-dessus des partis... Ils taient, et cest le moins que lon puisse dire, trs au-dessus dune idologie, celle de gauche en loccurrence, si ce nest pro-communiste... Dans une lettre date du 8 avril 1947, adresse M. Henri Claude, membre du Comit directeur du Mouvement du Socialisme de lAbondance et rpondant un article de Libration, organe du m. s. a., n 79, selon lequel ltat mondial ne serait quun mot dordre ractionnaire , Serge Tchakhotine crivait : La doctrine de notre mouvement (s.a.l. coforces) est nettement socialiste (et) nous combattons rsolument le rgime et lidologie capitalistes. On ne peut tre plus clair... Dans le mme temps, Tchakhotine tait le secrtaire gnral de la Fdration de la Paix, au sein de laquelle on trouvait Marcel Dieudonn, secrtaire gnral du Mouvement pour une Garde Mondiale de la Paix organisation qui adhrera la coforces o figuraient, au Comit de patronage, Pierre Girard, Serge Tchakhotine, Henry Usborne, labb Pierre et Jean Larmeroux. En fait, indirectement, beaucoup de monde gravitait autour de coforces. Un exemple : Le Mouvement Franais pour lAbondance (m. f. a.), dont le prsident-fondateur tait Jacques Duboin, tait membre de la coforces. Mais, dans le mme temps, le m.f.a. faisait partie du Cartel International de la Paix (c.i.p.), fond le 1er mai 1946 et prsid par Pierre Benali, auquel adhrait galement le s.o.c., Socialisme Distributif, dont les dirigeants ntaient autres que Jacques Duboin, Pierre Girard et A. Sainte Lague, tous membres de s.a.l. et de coforces. Au sein du c.i.p., se trouvaient galement Au Service de la Paix, journal international publi Genve et dirig par Raymond Marcand ; la Maison de la Paix, prside par Mme Nolle Grange ; le Service Volontaire International, dirig par Etienne Reclus, membre, de nos jours, du Comit Permanent Mondialiste ; le Front Humain, de Robert Sarrazac-Soulange, transform aujourdhui en Comit Permanent Mondialiste ; lUnion Europenne des Fdralistes, dAlexandre Marc et H. Koch ; la revue Franchise, dirige par Pierre Garrigues et Louis Pauwels, F et directeur du Figaro Magazine de nos jours ; la Ligue dAction Pacifiste et Sociale, dHenri Laugier, etc., toutes organisations et personnalits adhrentes ou ayant dtroits contacts avec Tchakhotine. Autre exemple, la Maison de la Paix, fonde le 6 juin 1946 et dirige par Mme Nolle Grange, avait, son comit dhonneur, Georges Duhamel, le professeur Girard, Lucien 51
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Le Foyer, le baron Allard, tous membres de s.a.l. - coforces, ayant leurs cts, Jean Larmeroux, le rabbin Zaoui (de lUnion Librale Isralite), Gaston Riou, Albert de La Pradelle, prsident du Centre Franais des Hautes tudes Internationales, et Gerald Bailey, directeur du National Peace Council de Londres. A son comit daction, la Maison de la Paix avait Serge Tchakhotine, Pierre Brasier, Marcel Dieudonn, Frank Emmanuel, secrtaire gnral du c.i.p. et adepte dun ordre socialiste et pacifiste, Magdeleine Paz. tous membres de s.a.l. - coforces, entours de Franois Ribadeau-Dumas, franc-maon, spcialiste de loccultisme et des sciences secrtes, Robert Bothereau, secrtaire confdral de la c.g.t., Andr Voisin, secrtaire gnral de la Fdration et que lon retrouve au Bilderberg ainsi quAndr GautierWalter, le thosophe-synarchiste ! Tous ces mouvements, relis entre eux par un fil invisible, prnaient la dfense et la victoire de linternationalisme et de lanationalisme, linstitution dun unique tat universel, des tats-Unis du Monde, la suppression des armes et des budgets militaires, le libre-change et la suppression des frontires douanires, linstitution dun enseignement mondial, la rforme de lenseignement de lhistoire, ladoption de lespranto en tant que langue auxiliaire internationale et lenseignement de cette langue dans les coles de tous les pays, la suppression de la peine de mort et lamnistie politique et militaire. Les 20-21 avril 1947, la premire confrence nationale de la coforces eut lieu Paris, au sige de la Ligue de lEnseignement. Cette confrence donna naissance lAssociation Franaise pour lAction Roosevelt-Wallace, sur proposition de M. Paraf, membre de s.a.l. En effet, au mme moment, la Ligue de lEnseignement, la Fdration Mondiale des Jeunesses Dmocratiques et coforces offraient une rception en lhonneur de la visite de M. Wallace Paris. Ceci ne nous tonnera pas trop, tant donn quHenry Wallace, snateur de lIowa et vice-prsident de la troisime prsidence du F Roosevelt (19401944), appartenait la L Pionner, n 22 de Des Moines. Dailleurs, parlant de H. Wallace, Tchakhotine disait : Les Russes sintressent son action et notre action aussi, je peux le dire. (40)
40 Sance de la coforces, aprs-midi du 6 juillet 1947, p. 57. Note : N en 1888 dans une ferme de lIowa, dune famille rurale trs aise, plac par dheureuses circonstances, solidement labri de tout souci matriel, Henry Wallace stait centr sur des spculations religieuses et des abstractions philosophiques. Il senthousiasmait pour toutes les nouveauts sans y regarder de trop prs. Il se rattacha successivement aux glises presbytrienne, catholique romaine, piscopale, High Church, avec des incursions dans le rationalisme, la thosophie, lastrologie, la science des horoscopes, le yogisme, loccultisme et les religions hindoues. Il faisait de frquents rapprochements entre lAvnement du Royaume des cieux (quil identifiait avec la promotion de la classe ouvrire) et lapproche de la Rvolution (John Flynn Roosevelt Myth., p. 230). Une pareille mentalit ne pouvait que faire de lui une dupe idale pour toutes les ''merveilles'' des communistes en Sibrie et en Chine. En effet, envoy (de juin au 4 juillet 1944) : en Sibrie et en Chine, il revint enthousiasm de ce voyage (et) ce relativement court dlai lui suffit pour crire un gros livre, Soviet-Asia Mission, flamboyant dloges sur tout ce quil a vu... Jusquau jour (17 octobre 1951), o, devant le Comit McCarran, il reconnut loyalement que son livre avait t crit davance par le communiste Andrew Steiger, et que, lui-mme, stait tromp dans ses apprciations. (LAmrique Trahie, par Charles Bonnamaux. dit par lauteur, 1961, pp. 53 55.) Voir galement Les Vrais Responsables de la 3e Guerre
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(Visant lchelle plantaire, une confrence internationale des Forces culturelles (coforces) se tint Paris les 6, 7 et 8 juillet 1947 ; elle dcida, entre autres, de la formation de la coforces mondiale, prlude la cration dun tat Fdral Mondial. La vice-prsidence fut confie au baron Antoine Allard, banquier, financier de coforces mondiale, et qui se trouvait tre le secrtaire de lUnion Fdrale Mondiale (section belge), membre de la Ligue mondiale contre la guerre et trs li avec le promoteur du plan Usborne. La prsidence, comme il se doit, avait t laisse Pierre Girard (41). Le but de cette confrence internationale tait surtout de prciser les bases de la doctrine et de laction de la coforces en vue du Congrs Mondial des Fdralistes, qui devait se tenir Montreux du 17 au 24 aot 1947. A la date prvue, coforces participa ce Congrs du Mouvement Universel pour un Gouvernement Fdral Mondial, do sortira le Mouvement Universel pour une Confdration Mondiale (m.u.c.m.) (42). Toutefois, cette belle union ne tint pas trs longtemps et, lissue de ce congrs, la coforces se spara du m.u.c.m. pour la raison suivante : la coforces tait nettement hostile la cration dune Fdration europenne avant la cration dun Gouvernement Mondial. Du ct de la coforces mondiale, tout nallait pas au mieux avec le baron Allard, qui lon reprochait, ds novembre 1947, davoir pass des documents M. Spaak et davoir propos la reine de Belgique comme prsidente de coforces mondiale. L, cela devenait plus grave, car il ne faut pas oublier que Paul-Henri Spaak tait le disciple et lami du comte Richard Coudenhove-Kalergi, de Joseph Retinger, le fondateur du Bilderberg Group, et le fondateur de lInstitut Royal des Relations Internationales (homologue belge du c.f.r.). Assurment, toutes ces organisations prnaient le Gouvernement mondial, mais par tapes bien prcises, dont linstauration dune Fdration europenne, laquelle la coforces tait hostile. Dautre part, on reprochait galement au baron Allard son argent, avec lequel il pouvait imposer sa volont . Voil un fait qui nest pas nouveau... Enfin, et bien que vice-prsident de coforces mondiale, Allard resta en troit contact avec le m.u.c.m., ainsi quavec la Federal Union et lUnited World Federalist, tablis respectivement en Grande-Bretagne et aux tats-Unis. Dernier volet, le baron faisait galement partie du Conseil dadministration du Mouvement Universel pour un Gouvernement Mondial do sortira, rappelons-le, le m.u.c.m. et dont le grand patron tait lAnglais Henry Usborne, adepte de Rosika Schwimmer et fortement soutenu dans la coulisse par Sir Beveridge, de la Fabian Society ; le tout tait habilement chapeaut par la Haute Finance Internationale. (Pour plus de dtails, voir LIrrsistible expansion du Mondialisme.) Mais Tchakhotine et ses acolytes savaient-ils seulement le quart de tout cela ? En
Mondiale, p. 59. 41 Il est bon de noter que le baron Allard sera, en 1952, lu au prsidium du Congrs des Peuples pour la Paix - Conseil Mondial de la Paix avec sa collgue et amie, Mme Isabelle Blume, prsidente de lUnion belge pour la dfense de la paix et membre du Comit central du Parti communiste belge. 42 Nous avons tudi ces organisations dans LIrrsistible expansion du Mondialisme.
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rompant avec le m.u.c.m., cest--dire avec un certain contrle des vritables inspirateurs du Gouvernement mondial, donc de la Haute Finance, ils allaient au-devant de problmes. Les vellits dindpendance sont assez mal admises dans les milieux de la Haute Finance... En 1948, en Belgique, une revue sen prend la coforces en ces termes : Voici Stop War, ou coforces, qui dpense des dizaines de millions de francs venant on ne sait do, et qui recrute ses adhrents parmi les classes moyennes et la petite bourgeoisie. En Belgique et en France, on ne compte plus les vitrines portant ses papillons, les maisons portant ses tiquettes. Elle a gagn sa cause des personnalits connues. coforces, pour ceux qui se contentent de lire ses bulletins, cest Pierre Girard, un savant franais connu, dont on ne dit pas quil est lge du repos. Mais, dans lombre, nous trouvons un personnage beaucoup plus dangereux, cest le nomm Serge Tchakhotine. Voil un nom qui ne sonne pas franais. Pourquoi sen tonner ? Il sagit dun mouvement international... Tchakhotine, secrtaire gnral de coforces, est le vritable chef de lorganisation. Il est en rapport Paris avec des lments bolcheviques connus ; il est en possession dun passeport sovitique et, en dpit de cela, on la autoris demeurer en France. Pour les initis, cela suffit classer coforces Stop War parmi les organisations noyautes la base par les Soviets. Quimporte si un administrateur de la Banque Allard appuie en Belgique une tendance qui parat premire vue diffrente, quimporte si lex-anarchiste Magdeleine Paz dirige une troisime tendance, plus ou moins trotzkiste. Le matre, cest Tchakhotine, et Tchakhotine, cest Moscou. (43) Ce texte mrite quelques commentaires... Bien que trs proche des communistes il ne sen cachait dailleurs pas , Tchakhotine tait en butte la mfiance, voire lhostilit, de certains membres du Parti communiste ainsi que de Moscou. Et pour cause. Rencontrant un jour lambassade sovitique lattach culturel, Tchakhotine lui demanda sil y avait une possibilit de faire publier son livre Le Viol des Foules en u.r.s.s. La rponse fut immdiatement : Non, ce nest pas le moment ! Cela se comprend, tant donn que le systme sovitique est fond sur la thorie et la pratique du viol psychique des masses par la propagande politique. Les Sovitiques navaient donc pas intrt faire pntrer chez eux un ouvrage qui dmontre comment 1 % de la population contrle les 99 % restants. Dautre part, et bien que son attitude ait toujours t des plus ambigus, nous ne pensons pas que Tchakhotine ait t lil de Moscou, mais plutt quil fut extraordinairement bien manipul et exploit. Ses ides furent remarquablement mises en pratique par dautres et peut-tre pas toujours avec le mme esprit que leur initiateur. Nous le montrerons plus loin. Il tait citoyen sovitique ; il na jamais t hostile au communisme, bien au contraire, mais nous pensons que ctait un grand idaliste, un grand naf. Quant largent, que Stop War, dirig par le banquier Allard, disposa, soit. Mais que Serge Tchakhotine qui vcut, surtout aprs la seconde guerre mondiale, de faon trs simple, si ce nest par moment trs chiche, disposa de millions pour ses organisations, nous ne le pensons pas.
43 Belgique-Amrique, n 64, 5 aot 1948.
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Notons enfin que cest cette poque que le baron Allard proposa coforces dorganiser, dans toute lEurope, une propagande pour la formation de brigades spciales de dfense des juifs et de crer, dans ce dessein, trois centres de recrutement : Bruxelles, Venise et Jrusalem. Tout cela ne prsageait rien de bon, et lors de la sance du Bureau excutif de la coforces franaise du 8 juin 1948, le professeur Girard dclara quil se refusait travailler avec Tchakhotine, invoquant le fait que celui-ci tant tranger (russe) il voulait dire communiste, comme sil ne lavait pas remarqu auparavant sarrogeait le droit dtre secrtaire gnral. Comment peut-on expliquer ce brusque changement dattitude de la part de Pierre Girard ? Tout dabord, Girard tait trs proche du baron Allard et donc hostile la rupture avec lorganisation de M. Larmeroux, le m.u.c.m. Deuximement, il ne faut pas oublier qu cette poque, Staline et sa police secrte organisrent une vritable chasse aux intellectuels juifs, les accusant de cosmopolitisme. Or, nous lavons vu, Girard tait entirement financ par la maison Rothschild... aussi ne pourrait-on pas y voir une manuvre de reprsailles, tant donn lorigine sovitique de Serge Tchakhotine ? Toujours est-il que lors de la 2e confrence internationale de la coforces, qui se tint du 12 au 15 octobre 1948 Paris, Pierre Girard est exclu du mouvement. Cest le dbut de la fin pour coforces, car Girard met cette dernire immdiatement la porte de lInstitut de biologie. Plus de sige, plus de Rothschild, plus de Allard... et des problmes financiers. Mais Tchakhotine sentte et trouve un nouveau prsident en la personne de son grand ami suisse Adolphe Ferrire, crateur de lducation Nouvelle, fondateur de lcole Active, du Bureau International dducation et membre de lUnion des Associations Internationales (u.a.i.). Avant la guerre, il avait t au c. e. p. h. avec Jean Coutrot ! Malgr cela, il russit galement avoir les adhsions de sympathie du New Commonwealth du capitaine Abraham ; de la Fabian Society ; du professeur Guido Callogero, directeur du Centre dducation professionnelle pour les Assistants sociaux Rome et partisan dune Fdration mondiale ; du professeur Oliphant, que lon retrouvera la Pugwash ; de Mme Campolongi, de la Ligue des Droits de lHomme italienne ; de Jacques Madaule ; de M. Sarrazac, du Front Humain ce qui est assez tonnant tant donn que le professeur Girard, aprs son dpart de coforces, adhra au Front Humain ! , et dAlbert Finat, directeur de Rforme, lhebdomadaire protestant franais. Il nomme membres dhonneur de coforces : larchevque de Canterbury ; Albert Einstein : membre du Mouvement mondial pour linstauration dun Gouvernement mondial ; le pasteur Niemller, alors prsident des relations extrieures de lglise vanglique dAllemagne. Il sera de 1961 1968 le prsident du Conseil cumnique des glises (c.o.e.), organisation ultra-progressiste ; Mme I. Joliot-Curie : professeur la facult des Sciences et directrice du Laboratoire Curie. Pour tre exact, Mme Joliot-Curie crivait, en date du 2 dcembre 55
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1948, M. A. Sainte-Lgue, lun des responsables de coforces : Je mexcuse vivement de ne pouvoir accepter lhonneur que vous me faites en me demandant de faire partie des membres dhonneur de coforces, malgr la sympathie que minspire le but que vous poursuivez. Je ne peux pas en faire partie parce quil me serait impossible de me tenir, mme approximativement, au courant de lactivit de lorganisation. Je viens de subir une opration... ; Harlow Shapley : ami intime de M. B. Sanders, il tait membre du Harvard College Observatory, directeur de lObservatoire de Boston et de lInstitut de Biologie de Worcester, Massachusetts ; Harold C. Urey : de Harvard galement, et dont les travaux sur lnergie atomique lui valurent le Prix Nobel. Urey sintressa tout particulirement lAtlantic Union Movement, au sein duquel il travaillait avec Herbert Agar, de la Fabian Society. Et comme conseillers : Andr Mayer : de s.a.l. ; le R. P. Riquet : alors confrencier de luniversit, des Annales, et prdicateur du Carme Notre-Dame. Fut lun des artisans du rapprochement de lglise et de la Franc-Maonnerie. Etait conseiller de la coforces mondiale ; Louis Saillant : syndicaliste, secrtaire de la Fdration syndicale mondiale (f.s.m.), prsident du Conseil national de la Rsistance. Membre de la c.g.t. et proche du p. c. Conseiller de la coforces mondiale ; Albert Bayet : anticlrical farouche. Ayant particip la Rsistance, il fut lun des organisateurs de la nouvelle presse issue de la Rsistance, dont il prsida de longues annes la Fdration (f.n.p.f.). Membre du Comit de Vigilance des Intellectuels Antifascistes ; Henri Wallon : professeur au Collge de France. Fut lun des enseignants de lUniversit Ouvrire (avant la guerre) et du cours de marxisme du p. c. (en 19351936). Collaborateur de lHumanit, il fut ministre de lducation nationale du gouvernement provisoire prsid par le gnral De Gaulle (1944), Membre du Comit de Vigilance des Intellectuels Antifascistes et conseiller de la coforces mondiale ; Pierre Paraf : lun des animateurs, avant la guerre, de la l.i.c.a., puis prsident du m.r.a.p., organisation ne dune scission provoque par les communistes au sein de la l.i.c.a. Membre du Comit directeur de la Ligue des Droits de lHomme et conseiller de coforces mondiale. Rdacteur La Rpublique, il fit une confrence, le 22 juin 1932, la L Paris ; Nicolas Smelten : prsident de la Ligue belge de lEnseignement, franc-maon et conseiller de coforces mondiale ; Paul Rivet : directeur du Muse de lHomme, membre du r.u.p. (avant guerre), du Comit de Vigilance des Intellectuels Antifascistes. Oncle du professeur Milliez, avec lequel Tchakhotine tait en contact ; Antoine Lacassagne : mdecin, signataire de lAppel des 13 (44), quelques annes plus tard. Mais, suite au retrait de certains membres comme nous lavons dmontr ,
44 Voir LIrrsistible expansion du Mondialisme.
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dans un rapport interne du secrtaire gnral de coforces au Bureau excutif de coforces mondiale, fait le 17 juin 1950, Serge Tchakhotine dcidait la dissolution de coforces mondiale et de coforces franaise. Il fonde alors une nouvelle association du nom de Co-forces, Coopration des forces , ayant uniquement pour but ltude des problmes se rapportant lorganisation dun Monde Nouveau. Le 5 janvier 1952, un certain Pierre Richard, psychologue du travail, crit Tchakhotine : Depuis la trs sympathique visite que jai eue avec vous, jai bien rflchi sur tout ce que vous mavez dit... Dans le grand projet dont je vous ai parl, et que je vous demande de garder '' confidentiel'' , vous devriez y avoir une place de tout premier ordre. Je mexplique : dans une grande abbaye que lon va acheter, nous pourrions y poursuivre vos travaux de cytologie exprimentale de '' micropuncture'' ... ... Je vous propose donc ceci : votre livre Self Organisation et vos prochains livres rentrant dans le cadre de notre Institut qui se charge dditer des travaux de Carrel, Coutrot, Mntrier, Huxley, Teilhard de Chardin..., seraient en bonne place dans notre collection LAvenir Humain. Cet Institut avait pour nom Institut de lAvenir Humain. Il eut, tout dabord, pour sige provisoire, le 24, rue Cambon, chez M. Marc Potalier, administrateur dhtellerie et trsorier-archiviste de lInstitut. Le sige dfinitif se situera, en 1954, au 55, avenue George-V, immeuble se situant langle des Champs-Elyses. Le but de cette association est deffectuer et dorganiser des recherches et des travaux thoriques et pratiques sur les problmes humains en gnral et la psychologie mentale en particulier, notamment celle de lorganisation du travail et des dbats de tension, tant dans la vie sociale que nationale et internationale. (Article 2 des statuts.) Le prsident tait Pierre Richard, qui ne diffusa, en tout et pour tout, que les crits ronotyps de Teilhard de Chardin, et rien dautre. Les vice-prsidents taient Andr Doyon, directeur gnral des Huileries Pierre Marchand, puis Lesieur ; Jean Maigne, publiciste ; Lionel Lemay, professeur de lUniversit de Montral, directeur de la Maison Canadienne la cit universitaire de Paris. Le secrtaire gnral tait lingnieur Pierre Garrigues, le trsorier, Pierre Haim, et le conseiller juridique, Henri Sebag, avocat la cour dappel de Paris. Cet Institut, indpendamment du fait quil sintressait aux travaux de Tchakhotine, Jean Coutrot et autres, tait trs proccup de runir une importante documentation sur les travaux de Pavlov et leurs applications. Tchakhotine restera encore quelque temps en France, puis, en 1958, retourna en u.r.s.s. o il devint collaborateur scientifique suprieur lInstitut de Cytologie de lacadmie des Sciences de Leningrad. Nomm docteur s sciences biologiques du.r.s.s. en 1959, il sera promu chef de laboratoire lInstitut de biophysique de lacadmie des sciences du.r.s.s. en 1960. Il continua, en u.r.s.s., sintresser aux problmes de la paix et resta en troit contact avec Londres, par lintermdiaire de Bertrand Russell, qui fut lorigine de lAppel des 13, membre de la trs communiste Association Internationale des Juristes et de la Fabian Society, et qui participa, en 1955, la premire confrence des savants Londres, laquelle devait aboutir la Pugwash. 57
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Nous pensons que lchec personnel et tout relatif, notons-le de Tchakhotine, vient du fait quil utilisait sa science en lexposant, alors que les gens qui lentouraient partaient du principe de se servir de sa science, mais sans lexposer. Ils dterminaient les mentalits dans le sens quils le dsiraient, mais sans dire quils les dterminaient. Les hommes sont ce quils sont. Ils veulent tre psychiquement libres . Ils tiennent leur croyance et ne veulent pas sen sparer, malgr lvidence. Les hommes sont sous lillusion de la libert absente et ne veulent pas subir lhumiliation de se laisser imposer une direction. Ils veulent choisir librement , mme si ce nest en fait quune merveilleuse illusion cre et entretenue par le viol psychique . Tout le systme de la dmocratie repose sur cette base. Dcd le 24 dcembre 1973 Moscou lge de quatre-vingt-dix ans, il demandera dans ses dernires volonts ce que ses cendres soient transfres en Corse et inhumes dans le village de Cargse, lieu o il avait vcu et quil affectionnait tout particulirement. Fait sans prcdent, et que nous navons pu expliquer, les autorits sovitiques acquiescrent. Lhistoire pourrait sarrter l, car, comme nous venons de le voir, s.a.l. et coforces ont eu une existence relativement brve. Mais leurs rles, et surtout les grandes ides qui en dcoulrent, de laveu mme de Serge Tchakhotine, furent prpondrants dans la formation et la structure dorganisations mondiales qui, elles, sont toujours bien vivantes de nos jours. Tout dabord, cela donna naissance indirectement la Fdration Internationale des Femmes Dmocratiques. Cre Paris en dcembre 1945 lors dun congrs international des femmes organis par lUnion des femmes franaises (branche fminine du p. c.f.), elle fut dirige de 1946 1967 (date de son dcs), par une militante communiste, Eugnie Cotton, que nous retrouvons ds le dpart s.a.l. et coforces. Ds 1936, lpoque du Front Populaire, Tchakhotine tenta de faire de la propagande parmi les femmes, calculant que, par leur truchement, il arriverait soulever leurs maris et donc le parti. Mireille Osmin et Magdeleine Paz que lon retrouvera s.a.l. entranes par les mthodes de Tchakhotine aprs sa confrence donne la section fminine du Parti socialiste Le rle des femmes dans la propagande , paraissaient aptes laider, mais durent rapidement rentrer dans le rang, les dirigeants du parti voyant cela dun mauvais il il tait trop tt , et faisaient circuler parmi les membres le bruit que Tchakhotine tait justement celui de Moscou. Toutefois lide tait lance et cela devait aboutir, en 1945, la cration de la Fdration Mondiale des Femmes Dmocratiques. Cela donna galement naissance la Fdration Mondiale des Jeunesses Dmocratiques, cre en novembre 1945 Londres, partir de lancienne internationale de la jeunesse communiste, et enfin la fameuse Fdration Syndicale Mondiale (f.s.m.). Or, comme nous le faisions dj remarquer dans La Trilatrale et les Secrets du Mondialisme, la f.s.m. se trouve tre ... parmi les organisations internationales utilises par Moscou pour propager son influence dans les pays qui ne font pas partie du bloc communiste la plus importante. Les statuts, adopts lors de sa fondation en 1945 Paris, stipulent que la f.s.m. a pour but damliorer les conditions de vie et de travail de tous les peuples de tous les pays, et de les unir dans la poursuite des buts recherchs par tous les peuples pris de paix... Ces buts ne pourront tre atteints que lorsquaura t cr un Ordre mon58
dial permettant lutilisation des richesses du monde au profit du bien-tre de tous les peuples... (45) Or, si le premier prsident de la f.s.m. fut un Anglais proche de la Fabian Society, Sir Arthur Deakin, le secrtaire gnral ntait autre que Louis Saillant, conseiller de la coforces mondiale. Et quel conseiller ! Avant la guerre, le jeune Louis Saillant, professionnel du syndicalisme, que personne na jamais vu travailler de ses mains, appartenait la Fdration cgtiste des ouvriers du bois. En 1939, il sassocie la condamnation du pacte germano-russe. En 1940, Louis Saillant est un des premiers responsables syndicaux prendre contact avec les autorits doccupation pour demander lautorisation de fonctionnement lgal de sa fdration. Fin 1943, Saillant ne semble pas encore avoir partie lie fond avec le p. c. En 1944, il se cachera plusieurs semaines chez le vieux militant Auguste Largentier, secrtaire du Syndicat du Livre parisien. Quand Largentier, dont la vie est un modle de dvouement la cause ouvrire, sera en 1945, la suite dune ignoble campagne, exclu du mouvement syndical, Louis Saillant, alors au comble des honneurs, ne dira pas un mot en faveur de celui qui lavait hberg ses risques et prils. Cette carence juge lhomme. Il est vrai que Saillant ntait plus libre... Il marchait la baguette. Une lettre en date du 30 janvier 1944, signe des cgtistes Frachon et Raynaud et adresse Ambroise Croizat lAssemble Consultative provisoire dAlger, met en cause nommment Louis Saillant (Sauvion dans la Rsistance), incapable de rendre des comptes au sujet dune somme de six millions de francs remise par le c.f.l.n. et destine la c.g.t. Cette lettre neut, semble-t-il, aucune suite. Mais son existence suffisait videmment faire de lintress un excutant aux ordres. Les communistes excellent dans ce genre dopration... On connat la suite de la carrire de Louis Saillant. Le 11 septembre 1944, M. Bidault, devenu ministre des Affaires trangres M. Bidault qui, lui-mme, avait t port la prsidence du c.n.r. par le choix des communistes propose Louis Saillant, comme par hasard crature des communistes, pour le remplacer. (46) Voil, nen doutons point, un magnifique secrtaire gnral pour la f.s.m. et un merveilleux conseiller pour la coforces ! Enfin, rappelez-vous... lors de sa venue en France, Paris, le F Henri Wallace fut reu par coforces, mais galement par la Ligue de lEnseignement et la Fdration Mondiale des Jeunesses Dmocratiques ! Reconnaissons que tout cela est des plus curieux ; mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises, bien au contraire. En effet, toujours selon les dires de Serge Tchakhotine, lide de s.a.l. et de coforces a abouti galement la convocation du Congrs Mondial de la Paix Paris en
45 tudes Politiques, n 4, mai 1975. Dans lAlmanach Ouvrier-Paysan de 1947, publi par lHumanit, on pouvait lire la mme chose, plus ceci : Seules les organisations syndicales de bonne foi seront autorises saffilier la f.s.m. Le Comit excutif aura le droit de demander une quelconque organisation de lui soumettre tous les renseignements quil peut estimer ncessaires. Le Comit excutif pourra, en outre, enquter sur les activits de nimporte quelle organisation affilie, sil considre que cela est ncessaire pour sassurer de la bonne foi syndicale de cette organisation. (sic.) 46 Le Systme, 1943-1951, par Jean Maz. Segur 1951, pp. 71 et 72.
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avril 1949 et la formation du Comit Mondial des Partisans de la Paix, par la suite Conseil Mondial de la Paix (47). Le Congrs des Partisans de la Paix de 1949 tait, dans ses grandes lignes, laboutissement de lide de Tchakhotine et la reprise de lorganisation du Rassemblement Universel pour la Paix (r.u.p.). Ce premier rassemblement daprs-guerre runit plus de deux mille dlgus des grandes fdrations mondiales de soixante nations et rassembla les fameux cinq groupes organiques dont Tchakhotine parlait toujours. Dans le grand discours que Joliot-Curie pronona linauguration du congrs, il utilisa toute largumentation et la terminologie dont Tchakhotine et coforces se servaient dans leur propagande. Le slogan invent par Tchakhotine, les 500 millions dindividus runis contre la guerre , y figurait galement, ainsi que les deux suivants Survivre avant tout et Guerre la guerre . A la fin du congrs fut form le Comit Mondial unifi des Partisans de la Paix. Nous pouvions tre satisfaits, crivait alors Tchakhotine : les ides de coforces taient ralises et luvre tait maintenant dans les mains puissantes des masses. Voil une information des plus extraordinaires, que nous avons cherch vrifier. Pour ce faire, nous avons contact le secrtaire gnral de lpoque, du Comit Mondial des Partisans de la Paix, puis du Conseil Mondial de la Paix, Jean Laffitte. Voici sa rponse : Suite votre lettre du 8 janvier (1982) concernant une affirmation du professeur Tchakhotine, jai lhonneur de vous informer que, ma connaissance, lintress na particip aucune des rencontres nationales et internationales qui ont abouti la convocation du Congrs Mondial des Partisans de la Paix, tenu Paris, salle Pleyel, au mois davril 1949. Son nom ne figure dans aucun des documents se rapportant la prparation ou au droulement de ce congrs. Toutefois, il apparat, la place que lui donne lordre alphabtique, dans la liste des 610 dlgus franais qui assistrent ce congrs. Nous avons vrifi, et il est exact que le professeur Tchakhotine est mentionn comme membre de la dlgation nationale France du congrs des 20-25 avril 1949, ainsi qua lindex des reprsentations des organisations internationales, p. 731 du rapport du Congrs Mondial. La coforces est mentionne avec, pour toute indication, un invit, sans plus de prcisions, alors que toutes les autres reprsentations des organisations sont mentionnes avec le nom de leur reprsentant. A toutes fins utiles, nous donnons tout de mme les prcisions suivantes : le Conseil Mondial de la Paix tait dirig par Denis Pritt, prix Staline 1955, et prsident de lAssociation Internationale des Juristes Dmocrates (a.i.j.d.), hritire, en quelque sorte, de lInternationale des Juristes rouges installe Moscou en 1927. Or, comme par hasard, Denis Pritt tait lancien prsident de la Society for Cultural Relations with the Soviet Union, au sein de laquelle se ctoyaient Bernard Shaw, Bertrand Russell, Sidney Webb et H. G. Wells grand ami de Tchakhotine tous membres de la Fabian Society et mondialistes convaincus. Dautre part, on retrouvait lorigine du Conseil Mondial de la Paix et parmi les
47 Le Viol des Foules par la propagande politique, par Serge Tchakhotine. n.r.f., 1952, p. 501.
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dirigeants, un grand nombre de personnalits, passes dans les organisations s.a.l. et coforces, telles que : Pierre Cot (s.a.l.), Frdric Joliot-Curie (s.a.l.), Lucien Le Foyer (s.a.l.), Jacques Madaule (coforces), Pierre Paraf (coforces), Franois Perroux (s.a.l.), Louis Saillant (coforces), Antoine Lacassagne (coforces), Henri Wallon (coforces), etc., sans compter Ren Cassin (c.e.p.e.), prsident de lAlliance Isralite Universelle et de lAssociation Internationale des Juristes Dmocrates, organisation collaborant aujourdhui troitement avec Amnesty International, Sean Mac Bride, fondateur dAmnesty International, Vercors, homme de gauche, membre du Mouvement Universel pour une Confdration Mondiale, et ainsi de suite, qui, bien qu premire vue nappartenant pas aux organisations de Tchakhotine, nen taient pas moins membres du Mouvement de la Paix. Alors, quen conclure ? Suite logique ? Manipulations ? Nous ne savons trop quoi penser. Toutefois, nous estimons que cette affirmation de Tchakhotine nest pas gratuite, et ce pour la bonne raison quil savait quand mme de quoi il parlait, lui qui avait t un membre de plusieurs dlgations sovitiques avant la guerre et qui navait jamais abandonn lidologie socialiste, bien quen dsaccord, premire vue, sur certains points. Toutefois, nous ne terminerons pas sur ces points dinterrogations, mais sur une suite de curieuses constatations.
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Cest dans la scne du mysticisme que naissent toutes les socits secrtes qui ont exist et existent encore sur notre globe et qui toutes, mues par de tels ressorts mystrieux, ont domin et continuent encore, malgr les gouvernements, dominer le monde. Ces socits secrtes, cres mesure quon en a besoin, sont dtaches par bandes distinctes et opposes en apparence, professant respectivement et tour tour les opinions du jour les plus contraires pour diriger sparment et avec confiance tous les partis politiques, religieux, conomiques et littraires, et elles sont rattaches pour y recevoir une direction commune un centre commun. La Recherche de lAbsolu Balzac.
III
de curieuses constatations... la synarchie ou le complot permanent
Adolphe Ferrire, dernier prsident de coforces, Henri Laugier et Alfred Sauvy, de sal., taient membres du Centre dEtude des Problmes Humains (c. e. p. h.). Dautre part, Franois Perroux (s.a.l. - coforces) appartenait au Centre dInformation Interprofessionel (c.i.p.) courroie de transmission de lInstitut de Psychologie Applique (i.p.s.a.) dont le grand patron ntait autre que le synarchiste Grard Bardet, et au sein duquel on remarquait la prsence de Robert Buron, mondialiste de la premire heure et plus tard vice-prsident du Mouvement Fdraliste Europen avec Franois Mitterrand. Toutes ces organisations avaient un dnominateur commun : elles taient diriges par Jean Coutrot, dsign dans le Rapport Chavin comme lanimateur, sinon le vritable chef du m.s.e., le Mouvement Synarchique dEmpire. Nous voici en plein dans le vif du sujet : la synarchie. Bien que beaucoup intentionnellement ou non clament partout que la synarchie nest quun mythe , une fable nous ne craignons pas daffirmer quelle est toujours l, tapie dans lombre, et bien plus puissante que jamais, car le vernis une fois t du mot synarchie , lon dcouvre tout simplement la Haute Finance Internationale apatride. Nous allons essayer, dans cette faon historique daborder la vrit ou tout au moins dapprocher celle-ci de le dmontrer. Un article paru dans Le Courrier Royal du 16 janvier 1937, sous la signature de Paul Benedix, intitul Humanisme conomique, propos dun raliste parat tre le premier document imprim dans lequel lactivit propre et si particulire des affilis du Mouvement Synarchique dEmpire est dcouverte et soumise la critique, encore 65
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que le nom de la secte ny apparaisse pas. Il offre une analyse pntrante du m.s.e., de toute vidence appuye en sous-main sur une documentation et des renseignements dignes de foi. Nous en extrayons les phrases suivantes, minemment suggestives : Toutes les fois que lordre de lintelligence qui nest point mprisable prtend se substituer lordre du cur qui est essentiel lide de slection et la formation de la caste apparaissent. Sur le terrain conomique, cest l aussi quaboutit lquipe des polytechniciens sociologues et des techniciens industriels dont M. Jean Coutrot est le reprsentant le plus qualifi. Il (Jean Coutrot) sest essay, ds le Plan du 9 juillet, jeter les bases dune socit un peu diffrente de celle qua envisage Henri de Man, o la ploutocratie fodale change de nom et devient technocratie humaniste. Parlant du socialiste Spinasse qui, alors ministre de lconomie nationale, avait pris dans son quipe Coutrot et tous ses grands lieutenants polytechniciens, larticle poursuit : Nous assistons cette farce pathelinesque o le ministre socialiste nadministre rien sinon des discours hebdomadaires aux imptrants du collectivisme , et o les directeurs no-capitalistes des grands organismes dtat dirigent et contrlent la haute administration. Celles (les idologies) de nos idologues polytechniciens ne tendent rien de moins qua asseoir, sous le couvert des Ententes Industrielles, la domination des magnats de lconomie, qu caporaliser et hirarchiser le peuple, depuis le manuvre une ration et la simple gamelle jusquau gnralissime industriel 40 rations et 36 services. Le systme de lhumanisme conomique aboutirait tt ou tard une sorte de Rpublique mercantile de Venise o le Conseil des Dix qui ne sortirait pas forcment de lX, tmoins certains rois du cochon et rois de lhuile rglerait la vie du pays selon leurs propres intrts. Peut-tre par souci dhumanisme, parce que cest un spectacle gratis et grotesque et aussi un drivatif, laisserait-on au peuple le guignol parlementaire. Peut-tre y accrocherait-on la fatidique pancarte cromwlienne, renverrait-on les mdicastres, les avocaillons, les barbacoles et les barytons leurs sous-prfectures dont ils feraient la dsolation aprs avoir fait lorgueil. Il est certain, en tout cas, que le capitalisme continuerait vivre selon ses lois internationales : celles de la concentration des capitaux et de la rafle des produits. Lhistoire actuelle nous fait assister, point par point, ce que cet auteur avait prvu... N Paris le 27 mars 1895, Jean Coutrot, polytechnicien (48) qui fut gravement bless en 1915 et amput dune jambe, est, ds 1917, 22 ans, charg de la gestion des Papeteries Gaut et Blancan, sa femme tant ne Annette Gaut. Quinze ans plus tard, il prside la Chambre syndicale des transformateurs de papier. Personnage discret, Coutrot fait nanmoins partie du Tout-Paris . Cest un membre en vue du Cercle Hoche et dAnjou, et il pilote lui-mme sa voiture de course. Il est li aux milieux intellectuels, et notamment deux personnalits dont il subit fortement
48 Il est noter que le nom de Jean Coutrot ne figure plus lannuaire de lcole Polytechnique depuis longtemps. Pourquoi ?
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linfluence : Jules Romains, qui se trouve tre lun des principaux membres de la trs synarchique Union Pan-Europenne du F Richard Coudenhove-Kalergi et que lon retrouvera, aprs la guerre, la tte du Mouvement Fdraliste Europen, comme par hasard (49). Le deuxime homme ntait autre que le pre Teilhard de Chardin, membre du c. e. p. h. et auteur, entre autres, de La Plantarisation Humaine, en 1947. Cet homme (Coutrot), crit Raymond Abellio dans Les Militants, p. 103, tait le symbole, le support vivant, linstrument de tout lactivisme intellectuel de lpoque. Certains voyaient en lui un '' dmiurge de laboratoire'' , dautres un homme '' gnial et hors du temps'' ... Ce qui jaillissait de Coutrot, ctaient des ides, des schmas, des principes. De 1930 1932, il donne son adhsion la Compagnie de lOrganisation Rationnelle de Georges Valois. En 1934, il participe au fameux Plan du 9 juillet, document essentiellement dinspiration synarchique et qui fut prsent comme une tentative de rapprochement des jeunes de toutes tendances et de donner la France une nouvelle constitution. Les grandes phases du Plan du 9 juillet taient : Les fonctionnaires : le recrutement du personnel suprieur sera exclusivement assur par une cole polytechnique dAdministration , Pour faire des hommes nouveaux, il faut agir sur les enfants qui sont encore plastiques. Lducation, partir de la premire anne de lcole, est donc le facteur essentiel de la transformation morale que nous souhaitons , Les journalistes exerant sur la nation une influence importante, leur formation intellectuelle et morale doit tre particulirement surveille , Les ministres conomiques devront tre regroups en un ministre trs important qui sera celui de lconomie nationale. Il sera pourvu dorganes homologues ceux du Conseil national conomique, et qui permettront lExcutif dexercer efficacement sur celui-ci son contrle , Lcole unique , etc. Toutes propositions et ides chres Coutrot et Tchakhotine... Edit en 1934 par Gallimard, ce Plan avait pour auteur, outre Jean Coutrot : Grard Bardet, que nous allons retrouver ; Raoul Bertrand, futur consul de France Los Angeles (1950-1955). En 1934-1935, il tait secrtaire de la dlgation franaise la s.d.n. ; Aymery Blacque-Belair ; Philippe Bgner, fils du pasteur Bgner, frre du diplomate Jean-Marc Bgner,
49 (la) Trs proche de Jean Coutrot, Jules Romains joua un rle trs important dans le Plan du 9 juillet et tait trs li avec le synarque belge Henri de Man (habitu des runions de lAbbaye de Pontigny) et le F Otto Abetz. Dautre part, ne serait-ce pas la synarchie que pense Jules Romains quand, dans son ouvrage de la srie des Hommes de bonne volont intitul A la recherche dune glise, lun des principaux personnages, attir et inquit par la Maonnerie et ny dcouvrant quun cnacle philosophique, bien plus quun centre daction rvolutionnaire, abandonne Vide de se faire initier, et se fait affilier une socit beaucoup plus secrte dont il ignore les chefs, mais quil sait capable de faire sauter le vieux monde ?
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collaborateur du gnral De Gaulle et futur beau-frre du gnral Massu (50), journaliste, alors rdacteur Marianne, futur directeur de Paris Match ; Jacques Branger, que nous allons retrouver ; Alfred Fabre-Luce, fils du banquier Edmond Fabre-Luce, petit-fils du fondateur du Crdit Lyonnais. Futur rdacteur en chef de Rivarol et habitu des runions de lAbbaye de Pontigny ; R. Fouque, fonctionnaire au ministre des Colonies ; Pierre Frederix, journaliste, collaborateur du Petit Parisien, futur rdacteur lAgence France-Presse et au Monde ; Pierre Gimon ; Armand Hoog, fils dun compagnon de Marc Sangnier, professeur luniversit de Harvard ; Pierre Olivier Lapie, futur reprsentant de la France la c.e.c.a. de Jean Monnet. Il tait membre du c. e. p. h. Commandeur de lEmpire britannique, il est prsident de lAssociation France-Grande-Bretagne depuis 1969 ; Bertrand de Maudhuy, de lquipe de Loucheur en 1925 avec le synarque Barnaud, ce qui fait crire R. Menneve quil a t un des premiers Croix de Feu contacts par le Mouvement Synarchique... on peut mme se demander si Maudhuy nappartint pas ce quon pourrait appeler les '' cadres dorigine'' de la Synarchie technicienne (51). Administrateur de nombreuses socits industrielles et financires aprs la guerre, il sera membre du Conseil conomique ; Paul Marion, ancien membre des Jeunesses Communistes et du Parti socialiste. Futur collaborateur de Doriot au P.P.F. et ministre du marchal Ptain ; Georges Roditi, futur directeur littraire des Editions Amiot-Dumont et des Presses de la Cit ; Jules Romains ; Roger de Saivre, chef des Phalanges Universitaires des Jeunesses Patriotes, futur chef du cabinet civil du marchal Ptain et futur dput dOran (1951-1956) ; Jean Thomas, futur directeur des Activits Culturelles lu.n.e.s.c.o. (puis sousdirecteur de cet organisme) ; Louis Vallon, polytechnicien, militant socialiste, futur directeur adjoint du cabinet du gnral De Gaulle et animateur des Gaullistes de Gauche (Union Dmocratique du Travail). Etait en relations suivies avec X-Crise. Sans tre tous lis la Synarchie, la plupart de ces planistes ,, apportaient Coutrot et ses amis un concours prcieux. Et si, en fait, la propagande en vue de la cration dun Mouvement du 9 juillet rencontra un chec, linfluence du groupe du 9 juillet se dveloppa, en revanche, dans les milieux directeurs de la politique et de lconomie franaise, tel point que cest aux principaux fondateurs et inspirateurs du groupe, que le cabinet Lon Blum et Charles Spinasse remettaient, fin 1936, les destines de lconomie franaises, en particulier Jean Coutrot et Jacques Branger. En juillet 1935 soit prs dun an avant la victoire du Front Populaire , Jean Coutrot tait dj dans les conseils du gouvernement, puisquil avait t nomm membre du Comit des conomies au ministre des Affaires trangres, par dcret
50 Mm. Bgner et Massu ont pous les deux surs, Mlles Rosambert (Rosemberg) 51 Les Documents, janvier 1949, p. 8.
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interministriel Affaires trangres et Finances du 15 juillet, insr au Journal officiel du 24 juillet 1935, Pierre Laval tant prsident du Conseil et ministre des Affaires trangres. Philippe Bauchard crit propos de Coutrot : ... Il est surtout lhomme des ides, des coups de gnie et de la prospective conomique. Le fichier (dX-Crise) traduit mal limportance du rle quil a jou. Cest autour de lui que tourne X-Crise, mme sil napparat pas dans le conseil dadministration ou dans le bureau directeur comme llment le plus rgulier. Les ides contenues dans son livre sur lhumanisme conomique fourniront lessentiel des thmes de rflexion des groupes synarques de Vichy en 1942 et de la relance conomique de la technocratie gaulliste de 1945. Il a prvu le rle du plan, limportance de la politique des revenus ; il va souffler Branger la ncessit dorganiser la Caisse nationale des marchs. Lanceur dides plus que grand conomiste, il marquera de son empreinte personnelle toute la vie du groupe. Ce sera lui aussi sans doute, bien que les choses soient encore mystrieuses, qui prendra linitiative de proposer les membres du groupe X-Crise aux cabinets ministriels de la priode du Front Populaire... Jean Coutrot, probablement dans son besoin messianique dorganisation, prit des contacts avec certains lments des groupes de combat dEugne Deloncle, bien que la liaison X-Crise-Cagoule nait jamais pu tre rigoureusement prouve. Plus tard, Belin rencontrera par hasard Coutrot Vichy, dans le salon dattente de Pierre Laval. Si les ides dX-Crise ont t reprises par Vichy, lhomme tait peut-tre trop voyant ou trop gnant pour tre utilis. (Les Technocrates et le Pouvoir, Arthaud 1966, p. 19.) Dans louvrage X-Crise, de la Rcurrence des Crises conomiques, publi pour le cinquantenaire de la fondation, on peut lire : Coutrot, Dautry et Branger participrent, autour de C. J. Gignoux (52), llaboration des rformes, notamment administratives, engages par le gouvernement Laval en 1935, qui constiturent lune des rares actions gouvernementales denvergure de la premire moiti des annes trente (p. 26). Cette nomination sous un ministre Pierre Laval essentiellement en opposition avec les gauches , rapproche de la dsignation de Coutrot comme directeur de lconomie nationale, par un ministre socialiste, dans un gouvernement, sinon socialiste, du moins frisant lextrme gauche, nest pas sans rvler dune faon indiscutable que des influences occultes restent toutes puissantes, au-del et au-dessus des ministres et malgr mme la volont du peuple franais. Coutrot publia deux ouvrages importants : De quoi vivre, paru en 1935 avec une prface de Jules Romains, et LHumanisme conomique, en 1936. Dans ce dernier ouvrage, Coutrot avait fort bien compris limportance de la psychologie on retrouve l, peut-tre le fruit de sa collaboration avec Tchakhotine puisquil crivait : Dj, il ne serait pas impossible, laide de ce que nous avons appris des lois de la psychologie collective, de prciser une technique moderne de la rvolution, si lon dfinit ce concept, en lisolant du mythe confus souvent voqu par ce mot, substitut des
52 Claude Joseph Gignoux, sous-secrtaire dtat lconomie en 1931-1932, prsida le Patronat franais.
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anciennes religions, objet de tant de fanatismes. Les barricades, les mitrailleuses, les exils et les tortures sont des techniques de gaspillage, dignes des peuples les plus primitifs, survivances des rites antiques du sacrifice humain. Un rvolutionnaire mthodique a pour objet prcis de transformer la structure sociale de son pays, de modifier dans une certaine mesure les esprits et les curs de ses concitoyens et de les convertir son opinion propre. Coutrot meurt le 19 mai 1941. La presse reoit la consigne imprative de nen rien dire. Le dcs sera seulement signal en trois lignes dans LAppel du 6 juin. Selon les uns, il aurait t dcouvert mourant sur le trottoir, juste sous lune des fentres de son appartement ; selon les autres, il aurait t trouv mort dans son lit, le matin. Alors, suicide ou excution ? Lhebdomadaire Samedi Soir du 10 mai 1947 a publi larticle suivant : Les dossiers de la Synarchie sont referms... Pourtant la '' bible de laction implaccable'' a provoqu six meurtres. On pouvait y lire : Dans la soire du 18 mars 1941, Coutrot envoya sa femme et ses enfants coucher chez des amis ; il avait discuter, chez lui, rue Raynouard Paris, avec des visiteurs inconnus. Le lendemain matin, son corps gisait dans le ruisseau. Suicide encore, conclut lenqute. Roger Menneve, de son ct, donne sa version de la mort de Coutrot en crivant dans Les Documents de mai 1947 que la mort de Coutrot a t diffrente de celle que dcrivait le journaliste de Samedi Soir. Il nous faut souligner que Menneve tait un farouche partisan de la thse du suicide . M. Coutrot a pu, difficilement, le 18 mars (sic, pour 18 mai sans doute) envoyer sa femme et ses enfants coucher chez des amis , puisque Mme Coutrot, gravement malade, tait depuis longtemps absente de Paris, en traitement dans un prventorium, dabord Passy, en Haute-Savoie, puis, au moment de la mort de son mari, Riom. Retarde par les formalits de passage de la ligne de dmarcation, elle narriva dailleurs Paris quaprs linhumation de M. Coutrot. Elle ne resta que peu de jours dans la capitale, puis elle repartit Riom, do elle nest revenue quen avril-mai 1945. M. Coutrot sest en ralit suicid. Il sest jet de la fentre de son appartement au 6e tage du 51, rue Raynouard, mais qui donnait sur la rue Berton, parallle la rue Raynouard, et trs en contrebas, si bien quen ralit, M. Coutrot est tomb dune hauteur de neuf tages. Il a t trouv en pyjama, sans sa jambe artificielle (M. Coutrot avait t bless et amput de la cuisse droite en 1915), par une ronde dagents le 19 mai 1941 5 heures du matin, dans le coma. Transport lhpital Boucicaut, il y est dcd 5 heures 30, ainsi que le constate son acte de dcs. Lenqute mene la suite du suicide na relev, dans lappartement, aucune trace de violences ou de lutte. M. Coutrot navait reu, ce soir-l, aucune visite, et le costume mme quil portait lorsquil a t relev, montrait bien quil tait seul. Plus tard, au moment des autres enqutes effectues sur la Synarchie, on essaya de peser sur les tmoignages de lentourage de Coutrot pour obtenir des dclarations favorables la thse de l '' excution'' , alors que, au contraire, certains tmoignages avaient prcis que la maison tait trs surveille par ses gardiens, mme la nuit, et quil tait peu prs impossible dy entrer leur insu. 70
M. Coutrot aurait, dailleurs, manifest prcdemment des intentions de suicide. En admettant le point de vue de M. Menneve, il est noter que la tenue de M. Coutrot en pyjama et sans sa prothse indique, tout au contraire, lattitude et la tenue dun homme invalide couch ou qui va se coucher et non celle dun homme enjambant avec une seule jambe un balcon. Dautre part, on peut se demander pourquoi il se serait mis en pyjama et aurait retir sa prothse pour se suicider ? Quant au costume quil portait au moment o on la relev, sil indique effectivement lattitude dun homme seul, elle nindique pas si une personne extrieure quil devait bien connatre nest pas venue le voir une heure tardive... et qui, sous un prtexte quelconque, laurait amen aller voir quelque chose se passant dans la rue, et... Enfin, dans LAppel du 21 aot 1941, on trouvait, dune part la reproduction de lentrefilet du 6 juin signalant la mort de Jean Coutrot et, de lautre, lcho suivant : Avant de mourir subitement, Coutrot avait dn avec sa fille. Ensuite, il avait reu un certain Branger, sous-directeur aux fonds des marchs de ltat. La veille, il tait all faire un tour bicyclette et ramen des fleurs, preuve dun esprit particulirement paisible. Alors ? Esprit suprieur, plein de dons, Coutrot agissait avec un cynisme total. Lui et sa secrtaire, Mme Petitalo, taient avant la guerre entours de Spinasse, Moch et quelquefois Blum. Mais Coutrot est mort. Comment ? trange, cette affaire Coutrot ! Lextrait des minutes des actes de dcs de la mairie du XVe arrondissement de Paris indique que : Le dix-neuf mai mil neuf cent quarante et un, cinq heures trente minutes, est dcd, rue de la Convention, 78 (cest--dire lhpital Boucicaut ! ndlr), Jean Ren Coutrot, n Paris (7e) le vingt-sept mars mil huit cent quatre-vingtquinze... Dress le vingt mai mil neuf cent quarante et un. Transcrit le six juin mil neuf cent quarante et un. Une chose est donc sre maintenant : Coutrot nest pas mort dans son lit, rue Raynouard. Dautre part comme notre habitude chaque fois que cela est possible nous avons voulu vrifier auprs de lhpital Boucicaut. En date du 9 aot 1983, le conservateur, chef du service de la Documentation et des Archives de lAssistance Publique, confirmait en nous rpondant : Suite votre demande du 4 aot dernier, je vous informe que M. Jean Coutrot est dcd lhpital Boucicaut le 19 mai 1941. Cela ne nous suffisant pas, le 30 aot, nous demandions lAssistance Publique de nous communiquer, si cela leur tait possible, la cause mdicale de la mort de Coutrot. Le 8 septembre, le conservateur nous rpondait : En rponse votre lettre du 30 aot 1983 concernant le dcs de M. Jean Coutrot, je vous informe quil ne nous est pas possible de vous en donner la cause, les renseignements dordre mdical ne pouvant tre communiqus quaprs une priode de cent cinquante ans dater de la naissance de lintress. Voil une loi qui arrange bien certaines personnes... De son ct, le F Pierre Mariel crit ce sujet : Le 19 mai 1941, aprs le couvre-feu, un homme scrase sur le sol, rue Raynouard... La mort est instantane. Enqute superficielle qui conclut au suicide. (53).
53 Les Socits Secrtes mnent le monde, par Pierre Mariel, Albin Michel, 1973, p. 117.
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Alors, est-il mort sur le coup rue Raynouard ou lhpital Boucicaut ? Voil qui paissit encore un peu plus le mystre Coutrot. Pour Pierre Mariel, en tout cas, la thse du suicide est psychologiquement insoutenable. Nous avons rencontr plusieurs personnes ayant bien connu Jean Coutrot. Unanimement, elles rejettent la thse du suicide. Toutes nous affirmrent que Coutrot tait une force de la nature, un homme plein de vie, un battant . Un homme de cette nature ne se suicide pas. On le suicide... Si Coutrot est une nigme, celle dAlex Brl, son beau-frre, lest galement. En effet, directeur des Papeteries Gaut et Blancan, il meurt lui-mme subitement : il seffondre sur le trottoir en sortant de chez un personnage important, M. Gabriel LeroyLadurie, synarque de haute vole, ci-devant administrateur de lImmobilire du boulevard Haussmann, service financier de la Banque Worms, et homme de contact de lIntelligence Service... (54) Le Matin du 18 juillet 1941 annona le dcs en ces termes : Deuils : On prie dannoncer le dcs, survenu subitement, de M. Alex Brl, ingnieur des Arts et Manufactures, officier de la Lgion dhonneur, croix de guerre, vice-prsident de la chambre de commerce de Paris, prsident du Comit national dOrganisation franaise, vice-prsident de lAssociation des anciens lves de lcole centrale, associgrant de la Socit Gaut, Blancan et Cie. Et ce nest pas fini. Depuis le dbut de la guerre, Coutrot avait un secrtaire nomm Frank Thallet, ancien secrtaire gnral de la Fdration des Cercles Jeune France . Le 20 avril 1941, il part se reposer en Bretagne, salite en arrivant chez des amis et, transport lhpital de Saint-Brieuc, meurt le 23 sans avoir repris connaissance. Peu aprs, sa mre quitte Bordeaux et dmnage pour venir habiter Paris. Pendant le dmnagement, les papiers personnels de son fils sont vols. Aprs la mort de Thallet, Coutrot prend un autre secrtaire, Yves Moreau, qui vient habiter le mme immeuble. Aprs la mort de Coutrot, cest Yves Moreau qui prvient les amis du dfunt : Grard Bardet et Jacques Branger. Ceux-ci viennent aussitt expurger les papiers du dfunt. Yves Moreau salite lui-mme en juin et meurt le 19 octobre 1941. Linformation tant ce quelle est, elle nous oblige mentionner ce qui suit : le mme hebdomadaire que nous avons cit plus haut, Samedi Soir, crivait ce sujet : Huit jours plus tard, son premier secrtaire, Frank Thallet, se suicidait son tour. Puis son second secrtaire Yves Moreau, trouvait, par hasard, une mort violente.. Sur ce, Menneve crit : Les cas de M. Frank Thallet et Yves Moreau sont eux aussi, pour tout autant
54 Ce nest pas le seul point dombre autour de Gabriel Leroy-Ladurie. En effet, Pierre Nicolle crit dans son journal en date du septembre 1941 : Ds mon retour Vichy, jai des nouvelles de Paris sur lattentat dont a t victime le prsident Laval. Un dtail assez curieux : le prsident Laval avait t invit dner par Gabriel Leroy-Ladurie, de la banque Worms, le mardi soir. Le prsident avait refus ce dner et, au meme moment, des perquisitions avaient lieu au sige de la banque Worms, en mme temps que chez quelques membres importants du Mouvement synarchique, en particulier chez Bardet. Celui-ci serait en libert surveille. Ces perquisitions ont cr une forte motion dans les milieux financiers parisiens qui, parat-il, auraient accus le prsident Laval davoir renseign les autorits occupantes. Ces renseignements, recoups de sources diffrentes, ne manquent pas dtre fort troublants (p. 317).
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diffrents de ce que prtend le collaborateur de Samedi Soir. M. Thallet habitait 15, rue dEtampes Dourdan (Seine-et-Oise) et 22, rue de Pontoise Paris. N le 22 juillet 1914, licenci en droit et s lettres, il avait t, antrieurement, secrtaire de M. Gellie, dput de la Gironde, et journaliste La Petite Gironde de Bordeaux. Secrtaire gnral de la Fdration des Cercles Jeune France , puis, au dbut de la guerre de 1939, secrtaire de Jean Coutrot. Le 20 avril 1941, M. Thallet part se reposer en Bretagne, salite en arrivant chez ses amis, et, transport aussitt lhpital de Saint-Brieuc, meurt le 23 sans avoir repris connaissance. Donc avant et non aprs Coutrot. (Menneve a raison de faire cette remarque, car le journaliste de Samedi Soir a commis l une grosse erreur ! ndlr). Daprs un rapport particulier, sa mre aurait quitt Bordeaux pour venir habiter 22, rue de Pontoise Paris, lancien appartement de son fils ; pendant le dmnagement, les papiers personnels de celui-ci auraient disparu. Nous avons peu dinformations srieuses sur la mort de Thallet et les incidents qui lauraient suivie. Mais tels quels, ils sont loin de prciser le suicide ou lexcution de lintress. Nous avons peine croire dailleurs que Coutrot ait fait son secrtaire la moindre confidence sur la partie secrte de son activit. Quant Yves Moreau, il ne fut jamais le secrtaire de Coutrot. Ctait un camarade de rgiment du fils an de celui-ci. M. Moreau avait t fait prisonnier, mais, tuberculeux, il tait rentr en France dans lun des tout premiers convois de grands malades. Il passa quelques mois la campagne chez ses parents pour se rtablir, puis vint Paris pour reprendre ses tudes, et, particulirement, suivre les cours de lcole des Hautes tudes Commerciales. Venu incidemment voir Coutrot pour donner et avoir des nouvelles de son ancien camarade, il lui fit part de sa difficult de se trouver se loger, et Coutrot lui sous-loua un petit appartement au 5e tage du 51, rue Raynouard cest--dire un tage au-dessous du sien qui tait prcdemment occup par ses fils. Mais les tudes de Moreau lui occasionnrent une rechute ; il salita en juin 1941 et, transport la clinique Lyautey, il y est dcd de tuberculose le 19 octobre 1941, soit quatre mois plus tard. Admettons. Mais ce qui est bien dommage, cest que M. Menneve ne donne pas les sources de ces renseignements, lui qui, dhabitude, abonde dans ce sens. Dcidment... on nage en plein mystre. Mais il faut tout de mme remarquer que lon mourait beaucoup, dans lentourage de Coutrot ! Autre hasard, le synarchiste Grard Bardet tait, comme nous lavons vu, aprs la guerre, un membre important de s.a.l. et collaborateur de Tchakhotine dans plusieurs des quipes montes par ce dernier. Or, en 1931, Bardet est lun des fondateurs du groupe X-Crise qui deviendra en 1933 le Centre polytechnicien dtudes conomiques dont fera partie Alfred Sauvy. M. Grard Bardet, crit Henry Coston, de la Socit des Machines Automatiques Bardet (contrle par la Banque Worms et Cie) qui joua un rle important au sein de lorganisation, parat avoir servi dagent de liaison avec la maonnerie, dont il tait ladepte. (55)
55 Les Technocrates et la Synarchie, par Henry Coston, Lectures Franaises, numro spcial, 1962, p. 24. Note : Nous avons rencontr Raymond Abellio, qui nous confirma que Bardet
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En effet, selon Les Documents de Roger Menneve (avril 1948, p. 13), il aurait t membre de la Loge Lalande (Grande Loge de France) : Bien quayant t le secrtaire de cette loge, le nom de ce synarchiste na jamais paru dans les listes publies au Journal officiel et il fut nomm, en 1942, prsident du Centre dInformation Interprofessionnel (c.i.i.), 16, rue de Monceau Paris, au traitement dun demi-million de francs par an. Il tait galement membre du c. e. p. h. Aprs la guerre, Bardet conservera son poste dadministrateur des tablissements Japy Frres (contrls par la Banque Worms), o il avait t nomm en 1941, en remplacement du synarchiste Pierre Pucheu, nomm ministre du marchal Ptain (56). Fait particulirement important, Bardet tait trs li avec Jacques Barraud, administrateur de la Banque Worms, et qui contrlait, avec Detuf, les Nouveaux Cahiers dans lesquels svissaient Robert Marjolin, aujourdhui la Trilatrale, et Denis de Rougemont, de nos jours au Club de Rome, au Bilderberg, au Groupe Bellerive et au Graduate Institute of International Studies de Genve (57). Au sein des Nouveaux Cahiers, tenaient la plume Aldous Huxley dont nous aurons loccasion de reparler longuement , Simone Weil, que certains qualifirent de juive antismite a, tellement son jugement envers le peuple lu tait dur (58), Boris
et lui-mme avaient t initis la Loge Lalande sous les auspices de John Nicoltis, lun des fondateurs d'X-Crise. Dans Sol invictus 1939-1947, Editions Ramsay, p. 212, Abellio crit : ... je me sentais moi-mme en porte--faux devant le m.s.r. : '' Il y a au moins deux raisons de fait, lui dis-je ( Deloncle), qui empchent mon adhsion votre mouvement. La premire est que jai appartenu la Maonnerie. Je nen ai jamais t un membre trs convaincu, ni mme trs assidu, puisque je nai assist qu cinq ou six runions en sept ans et nai pas dpass les petits grades, mais cette appartenance est chez vous un motif dexclusion. La seconde est que ladhsion au m.s.r. implique un serment de fidlit votre personne, et je ne vous cache pas quil est contraire ma plus intime conviction de jurer fidlit quelque personne que ce soit.'' Il (Deconcle) sourit et, dun geste de la main, carta mes objections : '' Je vous remercie de mavoir dit cela, fit-il, mais les lois sur la Maonnerie promulgues par Vichy ne prvoient rien en dessous du rang de '' matre'' , ce qui est votre cas, et je nai pas tre sur ce point plus exigeant que Vichy. Quant au serment de fidlit, il ne dpend que de moi den disposer, et je vous en dispense. Notre lien polytechnicien me suffit.'' Il nattendit pas ma rponse et dcrocha son tlphone. Il faut que vous rencontriez celui qui dirige lensemble des comits conomiques du r.n.p., Eugne Schueller, le patron de lOral. Il est membre du m.s.r. Cest notre futur ministre de lconomie nationale, lhomme le plus important du mouvement. 56 Lun des administrateurs des tablissements Japy Frres tait Jean Streichenberger, jurisconsulte en relations troites avec le groupe Worms et Cie. Il tait galement administrateur des Aciries et Laminoirs de Beautor, filiale des tablissements Japy Frres. Le nom de Streichenberger a t prononc plusieurs reprises dans les affaires concernant la synarchie. 57 Nous avons crit M. Bardet afin davoir des claircissements sur son action. Nous navons jamais reu de rponse. 58 Le texte suivant, extrait de La Pesanteur et la Grce, semble justifier cette appellation. Drumont na rien crit de plus virulent : Il nest pas tonnant quun peuple desclaves fugitifs, conqurants dune terre paradisiaque amnage par des civilisations au labeur desquelles ils navaient eu aucune part et quils dtruisirent par des massacres, quun tel peuple nait pu donner grand-chose de bon. Parler de Dieu ducateur au sujet de ce peuple est une atroce plaisanterie. Rien dtonnant quil y ait tant de mal dans une civilisation la ntre vicie sa base et dans son inspiration mme par cet affreux mensonge. La maldiction dIsral pse sur la chrtient. Les atrocits, lInquisition, les exterminations dhrtiques et dinfidles, ctait
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Souvarine, qui, aprs avoir appartenu au premier comit directeur du Parti communiste, collabora la revue Est et Ouest dAlbertini (li la Banque Worms) et anima lInstitut dHistoire Sociale et de Sovitologie, Henri Davezac, secrtaire gnral des Groupements dElectricit, ami dErnest Mercier, et qui sera, jusquau dbut de 1954, administrateur du Figaro, et Salvador de Madariaga, aptre , ds 1920, dune fdration europenne, membre du Mouvement Europen, dAmnesty International, dlgu espagnol la s.d.n. de 1931 1936, et Prix Charlemagne 1973. Il tait galement membre de la Paneurope. Jacques Barnaud avait pous le 21 novembre 1919 Mlle Amal, fille de lancien consul de France, Pierre Arnal. Le 20 janvier 1932, M. Barnaud, associ-grant de Worms et Cie, tait nomm administrateur de la socit Le Portefeuille Industriel, holding ayant comme principal objet la gestion du portefeuille de la famille Petsche, lun des magnats de llectricit, et laquelle appartenait M. Maurice Petsche, homme dtat franais. Albert Petsche tant dcd le 30 juillet 1933, ses intrts furent repris par les synarques Paul Baudouin (de la Banque de lIndochine), Ernest Mercier qui avait succd la prsidence de lUnion d'lectricit, et Henry de Peyster, gendre dAlbert Petsche dont il avait pous la fille, Mlle Valrie Petsche, et li aux milieux synarchiques par lintermdiaire du Centre polytechnicien dtudes conomiques. On retrouvera dans Le Portefeuille Industriel le synarque Gabriel Leroy-Ladurie... Le rle de Jacques Barnaud chez Worms et Cie a t particulirement important divers points de vue. Il semble bien ressortir que cest Barnaud qui a fait de la Maison Worms la ppinire de la synarchie. En juillet 1940, par arrt de M. Ren Belin (59), ministre de la Production industrielle et du Travail, en date du 21, M. Barnaud tait nomm directeur du cabinet du ministre ; lors du remaniement ministriel de fvrier 1941 (cabinet Darlan), Jacques Barnaud devint dlgu gnral du gouvernement aux relations conomiques francoallemandes, avec rsidence Paris, au secrtariat dtat lconomie nationale dont le titulaire tait Yves Bouthillier.
Isral. Le capitalisme, Isral. Tout est souill et atroce comme dessein, partir dAbraham inclusivement (sauf quelques prophtes). Comme pour indiquer tout fait clairement : Attention ! l, cest le mal ! Peuple lu pour laveuglement, lu pour tre le bourreau du Christ. 59 Lancien secrtaire gnral adjoint de la Confdration Gnrale du Travail, Ren Belin, li aux groupes synarchiques Coutrot (il tait, en 1937, membre conseiller du c. e. p. h. et participait aux confrences du c.p.e.e., alors sous la domination de Coutrot et Bardet, du groupe France 1950), avait t nomm, en juillet 1940, ministre de la Production et du Travail dans le cabinet Laval. Or, dans le journal de Pierre Nicolle Cinquante mois dArmistice, on lit, A la date du 16 aot 1940, que le projet sur les Comits dOrganisation Professionnelle prsent au Conseil des Ministres par M. Belin, avait t prpar par Pierre Laroque, Davezac et Coutrot. Il prvoit la dissolution des grandes confdrations patronales et ouvrires : c.g.p.f., c.g.t. et des grands groupements, Comit des Forges, des Comits des Houillres, Comit des Assurances, etc. ; il tend instaurer le systme de direction dont je vous avais signal les grandes lignes : dsignation de directeurs de branches dindustries rattachs directement au ministre, chacun de ces directeurs devenant le chef investi dune autorit totale. Cest un projet entirement tatiste plaant les professions, non pas sous lautorit des professionnels, mais des fonctionnaires entours de leurs amis, dtenant ainsi tous les leviers de commandes (p. 64). Note : Pierre Laroque devra, par la suite, quitter le cabinet Belin, en raison des lois raciales : il tait isralite. Plus tard il sera membre du Conseil dtat.
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Ce poste lui fut confirm lors de la constitution du ministre Laval en avril 1942, mais avec la qualit de secrtaire gnral. Il conservera ces fonctions jusquen novembre de la mme anne. A la fin de dcembre 1946, la presse annona, dans les chos mondains, les fianailles de Mlle Amicie Berne, fille de M. Pierre Berne, dcd, et de Mme, ne Churchill, avec Jean Barnaud, enseigne de vaisseau et fils de Jacques Barnaud. Ce mariage paraissait donc devoir resserrer les liens qui unissaient la maison Worms et Cie avec les milieux de la haute finance anglo-saxonne. Ce qui est sr, cest que Jean Barnaud deviendra grant statutaire non associ de la Banque Worms, puis associ commanditaire-grant, au dcs de son pre, et administrateur des tablissements Japy, Frres, poste occup auparavant par le synarque Grard Bardet. La continuit par la famille, comme la Pilgrims... Malgr toutes ces curiosits dans ses dpositions des 2 et 9 mai 1950 devant la commission parlementaire denqute sur les vnements survenus en France de 1933 1945, M. Jacques Barnaud a dclar ne rien connatre de la question et navoir eu que des contacts pisodiques avec des personnalits appartenant aux milieux synarchiques (tome viii des Tmoignages et documents recueillis par la commission denqute, pp. 2281 2328). Toujours est-il que lon peut lire dans le Journal de Pierre Nicolle, la date du 20 mars 1941 : La Banque Worms commence tre attaque ouvertement Vichy ; la politique de Barnaud nest pas une politique de collaboration, mais bien plutt un essai de reconstituer des cartels, non pas au profit de lintrt national, mais pour mener bien quelques grosses affaires financires. Et, la date du 29 avril : Lambassadeur dEspagne minforme quil a reu de Paris lassurance que la Banque Worms, loin de montrer moins dactivit, essaye dintroduire de nouveaux lments elle dans les conseils du gouvernement. Cette politique dinfiltration est bien dans la manire de Barnaud, qui se targue actuellement de remporter de gros succs dans ses contacts avec la puissance occupante. Dautre part, on peut se demander ce que faisait un homme aussi important que Grard Bardet auprs de Tchakhotine, avant et aprs la guerre, surtout quand on sait que la liaison Coutrot-Bardet tait particulirement importante. Afin den savoir plus sur ltrange Coutrot, Roger Menneve crivait en 1947 Antoine Coutrot, fils an de Jean Coutrot, une lettre dans laquelle il demandait ce fils tout au moins un rendez-vous au cours duquel ils pourraient parler de toutes ces choses et essayer de dgager la vrit de ce quon connaissait sur ce sujet. Antoine Coutrot ne refusa pas lentrevue, mais ctait pour essayer de connatre le dossier ; par ailleurs, il ne consentit fournir aucun renseignement, ni rpondre aucune des questions, mme les plus simples, prtextant ne vouloir apporter la moindre pierre lrection de cette mystifications qutait la synarchie. (Nous avons rencontr au cours de nos enqutes les mmes problmes ! ndlr.) Comme Menneve lui objectait, entre autres, lexistence du Livre Dor avec sa prface comminatoire, ainsi que les crations de groupements par Jean Coutrot, Antoine Coutrot, sinspirant sans doute de telle mtaphysique chinoise leve, qui veut que tout soit illusion mme notre existence en vint presque prtendre que cela ntait quenfantillage et que la synarchie ntait quun nouveau serpent de mer invent par des journalistes en mal de copie. 76
Antoine Coutrot ne paraissait mme pas sapercevoir de lerreur quil commettait ainsi, ni des suspicions que pouvait soulever une telle ngation obstine de faits incontestables. Nanmoins, A. Coutrot a fourni son insu un renseignement fort intressant. Menneve lui avait crit son domicile personnel (6, avenue Adrien-Hbrard), tandis que le rendez-vous quil voulut bien fixer eut lieu au 4 ter de lavenue Hoche, dans lhtel qui runit actuellement les affaires de M. Grard Bardet... Ce qui fit crire Menneve : Nous nignorons certes pas les liens financiers qui unissent les affaires Coutrot et les affaires Bardet, aussi bien, par exemple, dans la grance provisoire de la Socit Gaut Blancan par Grard Bardet au lendemain de la mort de Jean Coutrot et de celle dAles Brl, que lintervention de la succession Coutrot dans une rcente augmentation du capital de la Socit des Machines Automatiques Bardet. Nous nen estimons pas moins que cette liaison si troite Coutrot-Bardet nest peut-tre pas sans une singulire importance, car il y a dj un certain temps que ltude du dossier de la synarchie nous a amen nous demander si, de mme que M. Du Moulin de la Barthte la rvl dans son livre Au Temps des Illusions, que dans le groupe synarchiste Worms , au-del de M. Barnaud qui, publiquement, paraissait y jouer le premier rle, il avait un patron qui sappelait M. Gabriel Leroy-Ladurie, de mme disons-nous, nous nous demandons si, dans le groupe synarchiste Coutrot , il ny avait pas aussi, derrire M. Coutrot, un autre patron sappelant Grard Bardet ? Or, il ne faut pas oublier que cest prcisment Grard Bardet qui a tabli, officiellement, la liaison entre les deux groupes synarchiques en devenant, en 1940, administrateur des tablissements Japy Frres, contrls par la Banque Worms. M. Bardet a, par ailleurs, depuis la Libration, quitt ces fonctions en 1945, avec la mme discrtion quil les avait prises, car, si en gnral, les nominations et dmissions dadministrateurs font lobjet dau moins quelques lignes de commentaires dans les rapports des conseils dadministration des socits intresses, il nen a rien t, ni dans lun, ni dans lautre cas, en ce qui concerne M. Bardet et les tablissements Japy Frres. Mais cette dmission na pas rompu les liens de M. Bardet avec la Banque Worms, tout au contraire : cest celle-ci qui, depuis, a ralis les oprations financires des affaires Bardet, aussi bien en ce qui concerne les Machines Automatiques Bardet que lancienne Socit Grard Bardet et Cie devenue Socit Franaise d'quipement et de Contrle et la transformation de celle-ci en socit anonyme dans le conseil dadministration de laquelle figure dailleurs la maison Worms et Cie (Journal Spcial des Socits par Actions des 15 avril et 1er aot 1947). Tout cela est extrmement troublant. Aussi, comment interprter la filiation dun citoyen sovitique, financ par Rothschild, soutenu par des francs-maons de haute vole et par des lments pro-communistes si ce nest communistes , le tout panach par des affilis (consciemment ou non) au Mouvement Synarchique dEmpire ? Nous avons montr que ds 1937, Serge Tchakhotine tait en troit rapport avec Jean Coutrot chez lequel il se rendait souvent , fondateur du Centre dOrganisation Scientifique du Travail (c.o.s.t.), et du Centre d'tude des Problmes Humains (c. e. p. h.), deux ides chres Tchakhotine. 77
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Le c.o.s.t. avait pour objet dtudier toutes les questions et de suggrer toutes les solutions relatives lorganisation scientifique du travail... On peut se demander lequel a copi lautre, mais nous verrons cela plus loin. Le prsident du c.o.s.t. tait Charles Spinasse, ministre du Front Populaire et le vice-prsident, Jean Coutrot, collaborateur de Spinasse au ministre de lconomie nationale. Le secrtariat permanent tait dirig par Francis Hekking, qui avait pour assistant direct Claude Bourdet, futur directeur de Combat et de France Observateur, et qui participait dj lactivit du Centre polytechnicien dtudes conomiques (c.p.e.e.) (j.o. 5 dcembre 1936). Comme par hasard, on retrouvera Claude Bourdet, en 1953, au Comit de patronage de la Tribune des Peuples, revue internationale de la gauche, aux cts dAlfred Sauvy et de Michel Crozier, auteur de The Crisis of Democracy, la bible de la Commission Trilatrale, et membre des clubs Jean Moulin, du Sicle et de Futuribles. Quelle continuit ! (60). Quant Francis Hekking, cest un cas lui seul. N le 4 septembre 1911 Nancy, ancien lve de lcole polytechnique, promotion 1930 ; manufactures de ltat ; ingnieur la manufacture dallumettes dAubervilliers. Il fut lun des principaux personnages de lentourage de Jean Coutrot dans lquipe synarchique polytechnicienne et, de faon sre, le lien entre les synarques amricains et anglais. Collaborateur la revue lHumanisme conomique, il tait membre du Comit National de lOrganisation Franaise, pour le compte duquel il fit plusieurs missions dtudes en Angleterre. Il tait galement membre du Comit dorganisation des Journes dtudes des Administrations publiques en 1937. En dcembre 1936, il est nomm, par dcret du 1er (j.o. du 5 dcembre), secrtaire permanent du c.o.s.t. au ministre de lconomie nationale, sous les ordres de Coutrot. En mars 1937, il fonde le trs secret groupement France 1950 dont toute lactivit est clandestine, au point quil ny eut jamais aucune dclaration de cration ou dexistence. En juin de la mme anne, il est charg par le 2e Bureau dune mission secrte en Allemagne ; il laurait accomplie sous le couvert dun voyage dtudes dans lequel il tait accompagn par MM. P. Planus, le R. P. Dillard, Pierre Quesnay, J. H. Adam, Frre et Pierre Vasseur, tous membres du groupe France 1950. Il aurait rempli une nouvelle mission identique en juin 1939. Cest justement en 1939 quil reprsente la promotion des tabacs au Fhrer, le chancelier du Reich, Adolf Hitler. Mobilis tout dabord comme lieutenant de rserve dans le reprage au son, il est appel en novembre 1939 par Raoul Dautry (membre de France 1950) au ministre de lArmement, o il est attach la Direction des Ressources co60 Du 4 au 7 mai 1962, on retrouvera Claude Bourdet lEast West Round Table Conference, en compagnie du gnral sovitique N. A. Talensky, spcialiste des sciences militaires et qui participait rgulirement la Pugwash, dIlya Ehrenburg, membre de la Commission des Affaires trangres du Soviet Suprme, du professeur Modest I. Rubinstein, conomiste sovitique habitu des confrences de la Pugwash, du milliardaire communiste Cyrus Eaton, financier de la Pugwash et associ des Rockefeller, de Ian Mikardo, haut responsable de la Fabian Society et Lord Nol-Baker, membre du comit directeur du (voir La Trilatrale...), prsident du Bureau international de la Fabian Society, membre de la Pugwash, de li.i.s.s., et de la Pilgrims Society... M. Bourdet a de bonnes relations !
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nomiques, sous la direction de Roger Nathan (membre de France 1950) ; ce dernier avait t, de 1924 1927, employ de la Guaranty Trust Cie de New York, et on le retrouvera au c.p.e.e. ainsi quau c. e. p. h. et trs li au Groupe Lazard (61). En mars 1940, R. Dautry, ministre de lArmement et synarchiste notoire, envoie Hekking en mission aux tats-Unis. Aprs la dbcle, il reste aux tats-Unis, o il rpudie la qualit de Franais pour prendre la nationalit amricaine (62). Il se fait gratifier du grade de a major (commandant) en pleine guerre, il fallait le faire !... Aprs la victoire, il rentre en Europe comme organisateur administratif du Procs de Nuremberg. A ce titre, il bnficia alors, dans certains journaux franais, et spcialement dans lhebdomadaire parisien Paroles Franaises, hebdomadaire du Parti Rpublicain de la Libert (p.r.l.), du 17 aot 1946, de louanges dithyrambiques. Comme par hasard, lhomme qui lenvoya aux tats-Unis, Raoul Dautry, tait membre, avant la guerre, de la trs synarchique Union Pan-Europenne, aux cts dErnest Mercier, lun des financiers des journes de lAbbaye de Pontigny, de Ren Mayer, cousin des Rothschild par sa mre. Dautry faisait galement partie du comit directeur de lUnion universelle pour le droit international et lorganisation de la paix, fonde en 1938 sur linitiative des plus hautes personnalits amricaines et financ par la Carnegie Endowment for International Peace, dirige alors par Nicholas Murray Butler, chef de la Pilgrims Society, du c.f.e. et du British Isral... Et, bien entendu, lon retrouvera Dautry, en 1947, comme prsident du Conseil franais pour lEurope unie, qui fusionnera avec le Mouvement Europen contrl par le Groupe de Bilderberg. Aprs la guerre, Hekking devient un vrai mystre. Aussi avons-nous cherch et constat quil na jamais figur au whos who amricain, alors quil est devenu une minente personnalit de lintelligentsia amricaine. En effet, aprs tre pass au Centre de Perfectionnement de lAdministration (c.p.a.) des affaires, chambre de commerce de Paris, en 1934, il est devenu, une fois aux tats-Unis, prsident dHekking Associates (cabinet de conseil) et de la cogenel, inc. (Compagnie Gnral dElectricit), deux socits sigeant 230, Park Avenue, New York. On y apprenait galement quil tait au Sales Analysis Institute of New York (Institut dAnalyse des Ventes) en 1941, et quil est dcor de la Legion of Merit (u.s.a.) et de la Croix dOr du Mrite de Pologne. Nous avons dcouvert par lintermdiaire de lAnnuaire de Polytechnique quil rside depuis quelques annes non loin de Genve, en Suisse, et quil est socitaire perptuel bienfaiteur de la Socit des Amis de lcole Polytechnique. Bien quayant contact M.
61 De son vrai nom Roger Cahen, Roger Nathan rejoignit, aprs la dfaite, Londres, o il devint Chef de la Production Industrielle, puis Chef des Missions conomiques franaises en Angleterre. En 1948, il rentre dans le secteur priv et le bruit courut dans les milieux financiers quil tait devenu le reprsentant des intrts des Rothschild dans la Banque de lIndochine. Ce qui est incontestable, cest que, au dbut juillet, il devenait prsident-directeur gnral de la Socit Centrale des Usines Papiers cenpa, dans laquelle la Banque de lIndochine tait particulirement intresse. 62 A la date des 18, 19, 20 et 21 aot 1941, Pierre Nicolle note dans son journal : Lexistence du complot synarchique se prcise. Il est peu prs certain aujourdhui que ce mouvement nest pas isol en France ; en Angleterre, un mouvement similaire existerait sous le titre de f. 1950. On assure que Heiking (Nicolle lcrit de cette faon. ndlr), un des directeurs attach aux Finances Vichy, membre de cette socit secrte, serait actuellement en mission aux tats-Unis, envoy spcial de Bouthillier.
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Hekking, ce dernier na pas, tout comme son complice Bardet, daign rpondre nos questions. Au sein du groupe France 1950 dHekking, on trouvait du beau monde, par exemple : Christian Valensi, associ-grant de Lazard Frres. Appartenant la haute socit isralite de Paris, il passe pour tre de tendance socialisante. Attach financier lambassade de France Washington de 1944 1948, il travailla en troite collaboration avec Jean Monnet le continuateur de la synarchie lorsque ce dernier dirigea en 1945 la mission dachats franais aux tats-Unis. Il tait galement trs li avec les lments de la Banque Worms ; son frre, Roger Valensi, administrateur de la Compagnie arienne Aigle-Azur, qui, dans les premiers temps de la Libration, fut nomm par le ministre communiste Charles Tillon, directeur de la Socit Nationale de Constructions Aronautiques du Sud-Ouest (s.n.c.a.s.o.), passe pour tre un agent sovitique ; Wilfrid Baumgartner, gendre dErnest Mercier comme par hasard et poux de la nice du capitaine Dreyfus. Prsident-directeur gnral du Crdit National (nomm par le gouvernement de Front Populaire), prsident de la Caisse Nationale des Marchs (1937-1941), membre du Conseil gnral de la Banque de France (19361949), gouverneur adjoint du f.m.i. et ancien gouverneur de la Banque de France, on le retrouvera au Bilderberg. Il tait galement X-Crise ; Louis Joxe, mari avec la fille de lhistorien Daniel Halvy, fut attach au cabinet de Pierre Cot, sous-secrtaire dtat aux Affaires trangres (1932-1933), dlgu la confrence du Dsarmement (1933-1934), inspecteur des services trangers de lAgence Havas (1934-1939), secrtaire gnral du Comit de Libration Nationale de 1942 1944. Aprs la guerre, de 1946 1952, il est directeur gnral au ministre des Affaires trangres, puis sera nomm ambassadeur Moscou. Il est galement prsident de lAssociation des Amis de la Rpublique Franaise. Mais ce qui est particulirement intressant, cest que Louis Joxe fut, avec Etienne Dennery, lun des deux secrtaires gnraux et co-fondateurs du Centre dtudes de Politique trangre (c.e.p.e.) aujourdhui i.f.r.i. copie conforme du Royal Institute of International Affairs de Londres, o il stait souvent rendu afin den tudier lorganisation et lesprit. Pre de Pierre Joxe, actuel dirigeant du Parti socialiste, il sera le premier prsident de lInstitut Franais des Relations Internationales (i.f.r.i.) dirig par Thierry de Montbrial, de la Trilatrale ; Robert Lacoste, franc-maon, membre du Centre polytechnicien dtudes conomiques, conseiller du Centre dtudes des Problmes Humains et du Groupe dtudes de lHumanisme conomique. Il faisait partie de l'quipe n 7, charge de ltude de la Rforme de ltat , du groupe dHekking, avec MM. Lucius, Jean Milhaud et Paul Planus. Il participe aux fameuses journes de lAbbaye de Pontigny organises par les synarques Detuf et Guillaume de Tarde, et membre en 1942 du Centre Franais de Synthse avec Grard Bardet. En 1945, avec Robert Buron, alors secrtaire dtat aux Affaires conomiques (63), Lacoste jeta les bases dune lgislation spcifiquement synarchique sur les Ententes Industrielles, dans laquelle on retrouvait lesprit et les grandes lignes de lHumanisme conomique de Coutrot. Il appuiera galement Jean Monnet et
63 Robert Buron, prsident du Groupe Parlementaire Franais pour un Gouvernement Mondial, rappela fin 1958, au cours dune confrence de presse tenu au ministre des Travaux publics, que lorigine du Mouvement pour un Gouvernement Mondial tait en Angleterre.
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la c.e.c.a. et deviendra en 1956 vice-prsident de lAssemble nationale. Le comte Jean Terray faisait galement partie du groupe France 1950. Banquier, il dbuta sa carrire en tant que chef des services financiers des Socits nationales de Constructions aronautiques, puis continua comme directeur gnral. Cest partir de cette poque (1937) que nous le trouvons en relations troites avec les milieux synarchiques : le Centre dtudes des Jeunes Patrons. Sous ltat franais, il fut nomm, par dcret du 30 octobre 1941, secrtaire gnral du Travail et de la Main-duvre, auprs dun autre synarque, Ren Belin, secrtaire dtat au Travail, que remplaa en avril 1942 Hubert Lagardelle. Mais les conceptions synarchiques de Jean Terray sopposrent rapidement aux ides du nouveau secrtaire dtat. Terray tait galement membre du Centre Franais de Synthse, autre organisation synarchique. En quittant le ministre, il devint directeur gnral de la banque du trust Schneider (Le Creusot) : lUnion Europenne Industrielle et Financire (cf. Rapport du conseil dadministration, exercice 1943). Ce fut le dbut dune ascension rapide dans le monde financier et industriel : il devint administrateur, parfois prsident, dune bonne trentaine de grandes socits franaises et trangres, telles que Roussel-Nobel, Mot et Chandon, Trfimtaux, Marine Midland Investment Fund (socit contrle par des membres de la Pilgrims) et Interunion. Il faut noter galement que deux personnages singuliers apparurent dans les coulisses du c.o.s.t. : MM. Hymans et Oppenheim. Le premier, isralite nerlandais, tait accrdit par la Royal Dutch ce qui expliquerait certaines relations politiques et financires, tant donn que le contact, cette poque, de la Royal Dutch chez Worms tait le synarque Jacques Barraud. Le second, galement isralite, mais dorigine autrichienne, aurait t lun des collaborateurs de la Banque Rothschild. Ils disparurent en juin 1940. Nous posions la question, plus haut, de savoir lequel avait copi lautre... en effet, Tchakhotine avait crit une petite brochure qui sintitulait Organisation Scientifique du Travail Scientifique et Intellectuel. Il y dcrivait une mthode dorganisation scientifique du travail, quil avait cre et applique alors lInstitut de pharmacologie de luniversit de Gnes (Italie) et qui sera la base du c.o.s.t. Or, le c.o.s.t. si troitement associ au groupe France 1950 , a t cr en 1936, comme nous lavons dj indiqu, alors que la brochure de Tchakhotine tait sortie sept ans auparavant, cest--dire en 1929. Comme par hasard, on retrouvait au c.o.s.t. des gens comme Raymond Treuil, chef du cabinet de Spinasse, membre de la Taylor Society dont Tchakhotine tait un adepte, et un citoyen sovitique, martiniste authentique, Dimitri Navachine, que nous allons bientt revoir. Parmi les permanents du c.o.s.t., signalons galement Marcel Bloch, ingnieur en chef des Services du Matriel et des Ateliers aux Chemins de Fer de Paris-Orlans Midi, administrateur des Transports Auxiliaires du Rseau Paris-Orlans (1931), du Comit National de lOrganisation Franaise (1929), puis vice-prsident en 1932 et fondateur-administrateur du c.p.e.e. (X-Crise) en 1933 ; Franois Million, secrtaire adjoint la Confdration Gnrale du Travail (c.g.t.) nomm ce titre membre du Conseil National conomique en juillet 1937 puis directeur du cabinet du secrtaire dtat au Travail (Ren Belin) sous le gouvernement Ptain (j.o. du 25 novembre 1941). 81
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Toutes ces organisations synarchiques sinterpntraient et il tait frquent de trouver des gens du c.o.s.t. dans le groupe France 1950. Par exemple : Robert Marjolin, de nos jours au Bilderberg, li.f.r.i. et la Trilatrale ; le R. P. Dillard, jsuite, membre du journal LEurope Nouvelle hebdomadaire antifasciste auquel collaboraient MM. Hubert Beuve-Mry, fondateur du Monde, Robert Marjolin comme par hasard et Roger Lvy, du groupe dtudes des problmes du Pacifique, courroie de transmission de li.p.r. (voir La Trilatrale et les Secrets du Mondialisme). On y trouvait galement Alfred Sauvy qui, comble de lironie, fut interview par le journal Action du 12 octobre 1945 afin de dfinir la synarchie... De nos jours, il fait partie du Club de Dakar, courroie de transmission du Club de Rome, manation moderne de la synarchie. Le hasard (?) voudra que Sauvy sera auprs de Jean Monnet au Comit des programmes et des achats allis. Le 16 avril 1955, Sauvy publiait dans France-Observateur de son ami Claude Bourdet (France 1950), un article ayant pour sous-titre : Un '' Empire'' aujourdhui, cest dabord des techniciens et des ingnieurs. M. Sauvy ne pouvait donner de meilleure profession de foi synarchique. Dailleurs, tout ce beau monde faisait galement partie du c.e.p.e. (Centre dEtude de Politique trangre), aujourdhui i.f.r.i., dirig par le trilatraliste Thierry de Montbrial... De l mettre lhypothse que laction de la synarchie se continue par le biais du c.e.p.e., de li.f.r.i. et de la Trilatrale, il ny a quun pas... (64) On rencontrait galement au groupe France 1950, Raoul Dautry, Paul Planus, ingnieur-conseil attach au ministre de lArmement pour le c.o.s.t. en 1939-1940 (65), et qui mettait au got du jour les thories de Saint-Simon. On le retrouvait galement li.p.s.a. avec F. Perroux ; Grard Monod, des Ponts et Chausses, ingnieur, puis directeur gnral des Compagnies Runies de Gaz et dlectricit jusquen 1946 ; Roger Aubouin, banquier, conseiller technique la banque de Roumanie et qui deviendra directeur gnral de la Banque des Rglements Internationaux. Mais aussi Jacques Lucius, mari avec Mlle Hlne Dautry, fille de Raoul, qui sera chef du cabinet du ministre de lAir en 1934, inspecteur gnral de ladministration en Algrie en 1940, et qui deviendra par la suite matre des Requtes au Conseil dtat ; Andr Siegfried, que lon retrouvera au ct de Dautry en 1947 au Conseil franais
64 Il existait au sein du Centre dtudes de Politique Etrangre (c.e.p.e.) un groupe dtudes des relations franco-amricaines. La veuve de lancien ambassadeur des tats-Unis en France, Jesse Isidor Straus, dans lintention de resserrer les liens entre les deux pays, donnait une bourse dun montant de 2 500 dollars. En 1938, le jury compos, entre autres, de MM. S. Charlty A. Siegfried, Louis F. Aubert, H. Bonnet C. Bougl, A. Philip tous les six du c.e.p.e. de Mme Isidor Straus et de Stephen Duggan, ancien directeur du c.f.r., attribua le prix au Rvrend Pre Victor Dillard, de lAction populaire de Vanves, centre de documentation et daide sociale de toutes les uvres catholiques. Philanthropie ? uvre de bienfaisance dsintresse ? Peut-tre pas autant que cela peut le paratre... Car, est-ce encore par hasard que lon retrouve ce brave R. P. Dillard la Banque des rglements internationaux, la Chambre de Commerce international et France 1950 ? 65 Nous confirmons ces faits. L'Infamous Lenculus, tait l'poque prpos au nettoyage des latrines o ses Messieurs aimaient, dfquer dans ce lieu d'aisance du fait de l'impeccable propret et grce au travail incessant d'entretien effectu par le grand homme des livres.
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pour lEurope unie, et Pierre Vasseur, secrtaire gnral adjoint de la Confdration Internationale des Travailleurs Intellectuels, puis secrtaire gnral de la Chambre de Commerce Internationale. Comme chacun peut le constater, uniquement des gens sans importance... Le c.o.s.t. pass en revue, passons au Centre d'tude des Problmes Humains (c. e. p. h.). Ce sont, comme nous lavons vu, des membres du c. e. p. h. qui incitrent, lors des rencontres de lAbbaye de Pontigny, Tchakhotine crire son Viol des Foules. Le c. e. p. h., cr officiellement le 29 avril 1937, bien que la cration effective remonte, croit-on, juillet 1936, avait officiellement pour but de rattraper le retard des Sciences de lHomme par rapport aux Sciences de la Matire . Jean Coutrot et ses amis entendaient ainsi renouer avec la tradition platonicienne (et mme socratique) de la recherche collective en runissant un certain nombre desprits de toute formation : psychologues, biologistes, mdecins, sociologues, littrateurs, ingnieurs , chargs dtudier les problmes humains . Outre Coutrot, les quatre hommes qui assuraient la direction du c. e. p. h. taient : Henri Focillon : de lUniversit de Paris et habitu des runions de lAbbaye de Pontigny. Historien dart ; Alexis Carrel : Lectures, du 1er septembre 1941, n 6, dressait le portrait suivant de Carrel : ... ce quil lui faut, ce sont les moyens dinvestigation scientifique les plus perfectionns du monde. Sans ces moyens, il perd son temps (il est alors aux tats-Unis) : il a dj son ide sur la biologie cellulaire. Il rencontre Rockefeller et la question est rgle : le voil collaborateur de Flexhner au Rockefeller Institute for Medical Research... Lautorit de Carrel en matire de biologie cellulaire est mondiale. Inconteste (66) ; Aldous Huxley : crivain anglais dont, premire vue, on peut se demander ce quil peut bien faire l. Un dbut dexplication nous est fourni par le fait quil tait membre de la Fabian Society, au ct de son ami H. G. Wells, sur qui il nest plus utile de revenir. Huxley tait galement lauteur de Brave New World (1932) et il crira en 1947 Science, Liberty and Peace, ouvrage de pleine actualit synarchique. En fait, il tait le contact anglais de Coutrot et de Hekking avec la Fabian Society. Traduit en France en 1948 sous le titre Le meilleur des Mondes, cet ouvrage fut class lorigine dans les romans danticipation mais ctait tout autre chose, puisquil se rvla par la suite comme lune des bibles de la doctrine humaine, sociale, politique, conomique de la synarchie. Certains principes, mais aussi quelques grandes lignes de ralisations, se retrouveront chez Coutrot, dans ses confrences dhumanisme et dconomtrie de 1936 1939, et davantage encore dans son Humanisme conomique. Dans cette nouvelle anticipation, Huxley dmontrait trs clairement que le dveloppement des sciences de lhomme contrairement lillusion que voulaient entretenir Coutrot et ses amis loin dimpliquer un dveloppement harmonieux de lindividu, na pour rsultat que dabaisser celui-ci tous les points de vue, mme ceux qui constitueront la classe dirigeante ventuelle de lhumanit et de la socit futures euxmmes robots technocrates ou politiciens autocrates sans aucune spiritualit, alors que la foule des tres humains sera ramene un esclavage. Voil qui explique encore un peu mieux la prsence dHuxley au c. e. p. h.
66 Menneve crit dans Les Documents de juin 1946, p. 12, que Mme Alexis Carrel tait affilie la Cagoule sous le matricule 56 a. Nous navons pu vrifier ce fait.
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Son frre, Sir Julian Huxley, galement membre de la Fabian Society, contribuera la naissance de lu.n.e.s.c.o., dont il deviendra le directeur gnral ; il est galement lauteur dune plaquette intitule : Le Problme Racial en Europe, publie en juillet 1939 par les tudes Internationale - Collection Oxford ; Georges Guillaume : conomiste qui frquentait les milieux du Centre polytechnicien dtudes conomiques (X-Crise) et qui sera en mme temps lun des animateurs de lInstitut de Psychologie Applique avec Coutrot, le docteur Arthus et G. Bardet. Le Rapport Chavin crit son sujet : Sujet suisse. Apparat en France aux environs de 1934. Au ct de Jean Coutrot depuis cette date. Selon toute probabilit, agent de liaison du m.s.e. et dirigeant occulte du groupe. Il a publi une thse Neuchtel en 1932, intitule Lconomie rationnelle ; de ses fondements aux problmes actuels, qui a t publie en 1937 par le Centre polytechnicien dtudes conomiques. Les membres conseillers du c. e. p. h. taient au nombre de quarante. Voici leurs noms : Le docteur Allendy ; G. Bardet ; Jean Baruzi (ne serait-ce pas plutt le comte Baruzy, qui a fait ses tudes lInstitut Polytechnique de Worcester [tats-Unis], habitu des runions de Pontigny, et qui deviendra prsident dhonneur du Comit international de lorganisation scientifique ?) ; Ren Belin (futur ministre, alors secrtaire de la c.g.t.) ; Edouard Dollans ; Jacques Branger (67) ; Georges Bohu ; Lon Brunschwig ; Ren Capitant (qui avait prsid le Comit de Vigilance des Intellectuels Antifascistes et que lon retrouvera lu.d.s.r. et lAssociation France u.r.s.s.) ; Albert Chom ; Paul Baudouin ; Paul Desjardins (fondateur des journes de lAbbaye de Pontigny) ; Hyacinthe Dubreuil (68) ; R. L. Dupuy (fondateur en 1928 de Publicit R. L. Dupuy et organisateur de 15 expositions franaises ltranger). Sy trouvaient galement Adolphe Ferrire (ami de Tchakhotine) ; Georges Friedmann (directeur dtudes lcole Pratique des Hautes tudes, ancien du p. c. et
67 Fin 1939, Jacques Branger fonda la revue conomie Franaise, phmre avatar du bulletin du c.p.e.e., avec la collaboration de Coutrot, dAndr Philip, du c.e.p.e. et ami de Jean Monnet, et dEdouard Dolleans professeur de droit et premier titulaire de la chaire dhistoire du travail cre par le Front Populaire. La dfaite de 1940 mit fin cette tentative. 68 Dans le Monde du 18 mars 1950, dans sa page spciale Le Monde conomique et Financier , on pouvait lire un titre suggestif plein desprit synarchique : Sans lorganisation du Travail, les salaires ne peuvent tre relevs et sign de Hyacinthe Dubreuil. Ancien secrtaire gnral la c.g.t., Dubreuil tait, ds 1929, converti aux mthodes de rationalisation de Taylor. Il devint ensuite membre du Bureau International du Travail et appartenait dans le mme temps lquipe synarchique de Coutrot. Outre le c. e. p. h., il tait conseiller du Groupe dtudes de lHumanisme conomique, de mme quil tait membre du Comit National de lOrganisation Franaise dont il devint administrateur la fin de 1938, cest--dire au moment o linfluence de Coutrot y tait prpondrante. Il est dailleurs extrmement rvlateur de lire le pangyrique de certaines conceptions et formules sur lorganisation rationnelle de lingalit humaine , prconises par M. Dubreuil, pangyrique publi par le mme Coutrot dans son Humanisme conomique . En 1953, Dubreuil fera partie du Mouvement Social Europen, ayant pour objectif la ralisation dune communaut europenne, au ct dAlexandre Marc ( dorigine polonaise, il sappelait en ralit Lipiansky Les Documents, mars 1953), prsident de lUniversit internationale dont lobjectif tait s daider, par-dessus les frontires nationales, la formation dlites capables de contribuer la solution que pose la crise de notre civilisation. (Pour plus de dtails sur ce dernier, lire LIrrsistible expansion du Mondialisme.)
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membre, aprs la guerre, de lAssociation mondiale pour lcole, instrument de la paix) ; J.M. Lahy ; P. O. Lapie (futur ministre de l'ducation nationale et dlgu au Conseil de lEurope) ; Henri Laugier (que lon retrouvera avec Friedmann lAssociation mondiale pour lcole, et qui crera lInstitut dtudes pour le dveloppement conomique et social (i.e.d.e.s.) ; Lecomte de Nouy : au moment de la grave crise financire de 1924, il passa pour avoir couvert les combinaisons de la Banque Lazard. Ayant d sexpliquer devant Edouard Herriot qui venait de remplacer Raymond Poincar, il fut finalement mut la Direction Gnrale des Douanes. Un an plus tard, en novembre 1925, il entrait en qualit de fond de pouvoir la Banque Lazard ; Andr Lochard ; le docteur Martiny ; Paul Masson-Oursel (philosophe et historien, directeur dtudes lcole des Hautes tudes Religieuses) ; Georges Matisse ; Jean Milhaud (ingnieur dans des socits industrielles de 1919 1925 et fondateur de la cegos Commission Gnrale de lOrganisation Scientifique dont le prsident tait, comme par hasard, le synarque Auguste Detuf ). Citons encore Mme Maria Montessori ; Roger Nathan ; H. Oppenheimer ; le docteur Hosty ; Marcel Prlot (qui deviendra membre du Conseil de lEurope) ; le docteur Paul Schiff ; Andr Siegfried (du groupe dtude des relations franco-amricaines au sein du c.e.p.e.) ; Roger du Teil ; le R. P. Teilhard de Chardin ; Jean Ullm (fils dEdouard Ullm et de Pauline Dreyfus, matre de confrence Polytechnique promo 1924 professeur l'cole Nationale dAdministration) ; Andr Varagnac (matre de confrence lcole Pratique des Hautes tudes Sorbonne et professeur de sociologie lcole technique des surintendants dusine (Muse social) ; et Ludovic Zoretti (le socialiste pacifiste bien connu). Nous avons gard, pour la bonne bouche, trois individus. Le premier, Robert Lacoste, lun des dirigeants de la c.g.t., confrencier au c.p.e.e. X-Crise de Coutrot, membre du groupe France 1950 dHekking, co-fondateur du Nouvel Age, quotidien anticapitaliste et antifasciste fond en 1934 par Georges Valois. On le retrouvera, malgr cela, quelques annes plus tard, parmi les actionnaires de la Socit (trs ferme) Francarep pour deux millions de francs : comme par hasard, la Banque Worms et Cie, lun des centres de la synarchie sous loccupation, est prcisment, avec la Banque Rothschild, la fondatrice de cette socit ptrolire. Michel Debr comme nous lavons vu qui tait alors au Comit Gnral dExperts et qui fut le rdacteur dune tude sur le Mouvement Synarchique en 1943, avait fait ses premires armes dans ce comit auprs de... Robert Lacoste, alors chef et fondateur du Mouvement de Rsistance Libration Nord ! M. Debr savait-il alors quen 1937 et aprs, M. Lacoste, son protecteur, avait fait partie de lquipe n 7 Rforme de ltat du groupe France 1950 dirig par le synarque Francis Hekking ? (69) Nous ne saurions rpondre cette question. Toutefois, Philippe Bauchard note : Michel Debr rencontra un jour, rue du Dragon, Robert Lacoste qui sinquite et sinterroge sur la synarchie. Tout en marchant, Lacoste interroge Debr, non sans violence, sur le srieux quil faut attacher ces mouvements synarchiques. Et Debr rpond de sa voix convaincue : '' Mais mon cher Lacoste, la synarchie, cest nous qui
69 Dans le Matin du 8 janvier 1980, Michel Debr crivait : Si tu veux la paix, prpare lordre conomique mondial . La continuit, en somme...
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devrions la faire'' .... (p. 207). Le deuxime homme est Alfred Sauvy, que lon a vu tout au long des organisations de Tchakhotine. Futur directeur de lExpress, il oubliera vite quil passa par le Centre Franais de Synthse plac sous la haute protection du marchal Ptain, chef de ltat (LUnit Franaise, n 10, juillet-dcembre 1943) avec M.... Robert Lacoste. Le troisime homme, Andr Loizillon, tait membre du conseil dadministration du Centre polytechnicien d'tudes conomiques (c.p.e.e.). Dans une lettre en date du 5 septembre 1983, nous demandions Loizillon ce quil fallait penser du fait que lon considre le c.p.e.e. comme une manation du Mouvement synarchique. Il nous rpondit, en date du 8 septembre, la lettre suivante : Vous trouverez dans un livre paru il y a deux ans et dit par les ditions conomica, loccasion du cinquantenaire dX-Crise, Centre polytechnicien dtudes conomiques, tous renseignements utiles sur lhistoire de ce centre et sur le laboratoire dides quil a t pour tenter de rsoudre les problmes conomiques de lpoque. Ce document vous permettra de corriger deux erreurs qui figurent dans votre lettre : fondation du centre par Jean Coutrot et son manation du mouvement synarchique. Quant votre troisime question (sur la synarchie), je vous conomiserai votre temps et le mien en vous prcisant que je ne saurais le perdre en voquant cette absurde lgende de la synarchie. Il est vrai que, dans notre lettre, nous avions commis une petite erreur en crivant que le c.p.e.e. avait t fond par Jean Coutrot. En effet, les trois fondateurs, toujours vivants, sont Grard Bardet et Andr Loizillon promo 1922 , ainsi que John Nicoltis promo 1913 de Polytechnique. La direction du c.p.e.e., en 1934, se composait de : Roland Boris, ingnieur gnral du Gnie maritime, prsident ; Maurice Lacoin, administrateur de socit (secrtaire gnral de la Socit Citron) ; Henri Michel, ingnieur en chef des Ponts et Chausses ; Andr Boutillier, prsident de la Socit du Bcheron ; Jean Coutrot tiens, tiens... ; John Nicoltis, ingnieur en chef des Poudres ; Grard Bardet, secrtaire du c.p.e.e. ; Andr Loizillon ; Andr Hannotiaux, qui sera contrleur gnral de lEquipement e.d.f. deviendra, aprs la guerre, directeur adjoint la direction gnrale d'lectricit de France ; M. G. A. de Saint-Mathieu, commissaire de la Marine ; Marcel Bloch, ingnieur en chef de la Compagnie dOrlans ; Roger Sautereau-Meyer, ingnieur des Manufactures de ltat. Deviendra prsident de la socit Les Fils de Calais. Ayant galement retrouv John Nicoltis, nous lui avons pos la mme question qu M. Loizillon. Voici ce quil nous rpondit en date du 13 septembre 1983 : Jai t sensible lintrt que vous portez X-Crise et ma modeste personne, ainsi qua lesprit dobjectivit dont fait preuve votre lettre du 5 septembre 1983. 86
X-Crise a t fonde par G. Bardet, A. Loizillon et par moi, et non par Jean Coutrot (qui y a cependant jou un grand rle et a fond le Centre dtudes des Problmes Humains). Jai t le grant de notre Bulletin ainsi que des ditions du c.p.e.e. (alias X-Crise) 60 numros et dix livres. Jai crit son histoire dans deux articles de la revue polytechnicienne La Rouge et la Jaune. Lun en 1967, lautre dans les annes 75 80 (si je ne me trompe). Je ne sais rien de ce Mouvement Synarchique dEmpire pour la bonne raison quil a t dfinitivement prouv comme tant une fable, dorigine trs suspecte, invent dans le but de nuire pendant loccupation... Labondante littrature qui a paru sur le sujet est, daprs ce que jai pu savoir, sans valeur, et ne peut servir de rfrence des travaux srieux (voyez Alfred Sauvy). N le 11 fvrier 1893 Paris, John Nicoltis fut conseiller du gouvernement chinois en 1938, puis du gouvernement rpublicain espagnol, de 1936 1938. Fondateur, prsident-directeur gnral, puis administrateur de la Socit Techno-chimie (1939-1947), il fut administrateur de la Socit pour le commerce international du tabac (1939-1960) et expert des Nations Unies au Mexique, de 1946 1950. Mais ce que lon sait moins, cest que Nicoltis tait, ds 1933, vnrable dhonneur de la L Eugne-Fournire, Cachan, avec le grade de 33e, et tait membre du comit dorganisation de la Table Ronde runie par Valois (70) le 13 juin 1933 pour tudier ldification de la Rpublique syndicale cooprative. Participait galement cette Table Ronde, le F professeur Sainte-Lgue, du Conseil national conomique et que lon retrouvera aprs la guerre au ct de Tchakhotine, comme second ! Autre dtail intressant : auteur dune thse de doctorat dtat en 1977 devant luniversit de Droit, d'conomie et de Sciences sociales de Paris (mention T. B.), Les Techniciens et la Technocratie en France de 1918 1945, Grard Brun crit : Ce dernier (Jean Coutrot), venu la suite dun appel tlphonique de John Nicoltis (au sein dX-Crise), qui il avait rpondu ne rien connatre lconomie, se rvlera un personnage central... De plus, lpoque de la fondation dX-Crise, Nicoltis dirigeait la reprsentation parisienne de la socit anglaise Imperial Chemical Industrie, socit contrle par la Pilgrims Society et qui travaillait avec Du Pont de Nemours, Standard Oil Company et, pendant la guerre, avec I. G. Farben. Etait galement dX-Crise Jacques Rueff, ancien membre de la s.d.n., de lo.n.u., et ex-attach financier Londres. Fondateur officiel de lInstitut Atlantique, membre de lu.a.i., du c.e.p.e., du Bilderberg, participa la c.e.c.a. en tant que prsident de la cour de justice en 1952, linstallation du March commun, ami personnel de Jean Monnet, il est cit comme synarchiste dans le Rapport Chavin. Ernest Mercier, Auguste Detuf, Ren Belin, Pierre Pucheu, que nous avons dj vus, taient galement X-Crise, en compagnie de Robert Gibrat, alors animateur de lOrdre Nouveau de Robert Aron. Pendant la
70 Georges Valois, ancien socialiste, anarchiste, sera le fondateur en 1925 dun groupement baptis Le Faisceau, qui sera le premier parti fasciste franais. Dans un livre publi en 1929 sous le titre Un nouvel ge de lhumanit, Valois crivait : Enfin une classe de techniciens se forme, prend conscience delle-mme et se prpare prendre en main le commandement de la rvolution.
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deuxime guerre mon diale, ce dernier tait secrtaire dtat aux Communications Vichy. Ingnieur-conseil de.d.f. de 1945 1968, il fut galement conseiller scientifique de Solmer et de Creusot Loire, puis prsident de la Socit pour lIndustrie Atomique. Il participera aux runions de li.c.u.s. diriges par Moon, patron de la secte du mme nom Mentionn comme synarque dans le Rapport Chavin. Dans le sillage dX-Crise, on remarquait galement Marc Bloch, fondateur en 1929 des Annales, et Maurice Halbwachs, dont la femme, fille de Victor Basch, prsident de la Ligue des Droits de lHomme de 1926 1940, est membre du Secours Rouge, organisation dextrme-gauche. Mme Jan Tinbergen, alors expert temporaire attach au secrtariat de la s.d.n. (1938), est venu faire des confrences X-Crise. Or, ce dernier fut A. la tte dune quipe compose de dix experts des pays industrialiss et de dix du tiers monde, charge de lexamen du Rapport r.i.o. Reshaping the International Order (Remodeler lordre international) , lors dune runion spciale du Club de Rome consacre au Nouvel Ordre International. Tinbergen est galement membre de la Fondation Europenne de la Culture, dont le sige est aux Pays-Bas, et au sein de laquelle on retrouve Pierre Uri, Jacques Delors (club Jean Moulin). Dans son rapport de lexamen du Rapport r.i.o., comme nagure M. Mansholt, M. Tinbergen voudrait voir se constituer peu peu les lments dun systme de planification globale et damnagement des ressources (Le Monde, 22 octobre 1976). Cest tout simplement la synarchie ! Ceci pos, il nous faut souligner que la postface du livre que nous conseille M. Loizillon et John Nicoltis dailleurs a t rdige par Thierry de Montbrial, cidevant patron de li.f.r.i. et membre de la Trilatrale. Nous laissons au lecteur de soin de se faire une opinion par lui-mme. Il est galement bon de souligner que, dans cette postface, Thierry de Montbrial crit : ... ne faudrait-il pas aujourdhui redonner vie X-Crise ? Plus gnralement, ne faut-il pas absolument encourager en France les associations non engages politiquement, donc pluralistes, ayant pour objet, non pas de dfendre tel ou tel intrt particulier, niais dapprofondir tel ou tel aspect de ce quil ne faut pas avoir honte dappeler lintrt gnral ? ... Ce livre est important, parce quil est actuel. Dabord le monde traverse une nouvelle crise. Ensuite, certains des problmes que se pose aujourdhui la socit franaise sont les mmes que ceux dont on discute X-Crise : le rle du secteur public, les nationalisations, la rduction du temps de travail, la scurit des travailleurs, les ingalits... Quon relise les textes des syndicalistes, Ren Belin et Robert Lacoste... , et den conclure : Que nous soyons maintenant en transition vers un '' nouvel ordre conomique mondial'' , nul nen doute. Cest galement au c. e. p. h. que Tchakhotine fit la connaissance du docteur Arthus, qui le fit entrer lInstitut de Psychologie Applique (i.p.s.a.) autre branche de la synarchie , et lui fit faire la connaissance de Franois Perroux. Les animateurs taient encore et toujours, Jean Coutrot, Grard Bardet, Georges Guillaume membres galement du c.p.e.e. , Pierre Levy, Paul Planus, les docteurs Arthus, Held, Hijmans... But de li.p.s.a. : Persuads de la possibilit dune utilisation jusque dans le cadre 88
des faits sociaux, et particulirement dans le domaine de lactivit humaine, des principes acquis en psychopathologie individuelle, les fondateurs de li.p.s.a. se sont donn pour tche daboutir llaboration dune science de la psychologie collective , en partant des donnes de la psychologie individuelle, adapte aux difficults particulires du nouveau champ dexprience qui souvre ainsi. Li.p.s.a. se propose donc avant tout dtre un centre dtudes et le foyer de diffusion des nouvelles notions acquises, relativement la psychologie de lefficience et de lactivit humaines, et relativement la psychologie collective et sociale. Nous pouvons rsumer notre programme en ces quelques mots : tude de lapplication aux faits sociaux des donnes acquises par la psychologie individuelle. Mais Tchakhotine y fit galement la connaissance du docteur Martiny qui, en 1958 anne du retour de Tchakhotine en u.r.s.s. lui crivit au sujet dun cycle de confrences du Cercle Montaigne , dont il tait le prsident. Le cycle de confrences qui avait eu lieu en 1957-1958 avait pour thme Cancrologie et Psychologie des Profondeurs . Pour lanne 1958-1959, le docteur Martiny avait choisi comme titre : Les phases du dveloppement physique et psychique de ltre humain et, le 14 aot 1958, il demandait Tchakhotine de faire une confrence. Au bas de sa lettre, il avait rajout la main : Je serais bien heureux de vous revoir. Que devenez-vous ? Lge des foules, leur immaturit, les applications des donnes de Pavlov pour leur conditionnement, lutilisation de leur mobilit, de leur force, de leur excitation comme des rflexes conditionns. Voici votre domaine. (71) Or, dans les annes 1933-1936, le docteur Martiny collaborait la revue sotrique Les Cahiers de l'toile, avec Louis Martin-Chauffier (membre en 1948 du comit dorganisation du Congrs Mondial des Intellectuels pour la Paix, Wroclaw (Pologne) ; cet organisme donnera naissance au Mouvement de la Paix), avec Rabindranath Tagore (de lInstitut international de coopration intellectuelle, aux cts dEinstein et
71 Le Cercle Montaigne a t fond le 23 janvier 1945. Son prsident tait alors Claude Barathon qui, de septembre 1940 juin 1941, fut le secrtaire gnral du Comit Central de lOrganisation Professionnelle, 12, rue de Lubeck, Comit qui a t dissous et absorb par le Centre des Jeunes Patrons, fond en 1938, ayant son sige la mme adresse et dans lequel M. Barathon a assur les fonctions de secrtaire gnral adjoint jusquen novembre 1942. Depuis cette date, il est secrtaire gnral de la Socit des Parfums Renoir et secrtaire gnral de la Socit dtudes et dExpansion de la Parfumerie de Luxe. Le secrtaire gnral tait Henri Rollet, directeur gnral des tablissements Rollet et Cie, industrie de lautomobile et du cycle. Le trsorier tait Pierre Lefort, grant des Papeteries Lorraines. Parmi les membres se trouvaient Michel de Saint-Pierre, Chef de service au Comit dOrganisation des Industries et Mtiers dArt ; Grard de Fouquires, directeur de la Socit Astra ; Pierre Siraud, directeur gnral adjoint de la Socit dtudes et dExpansion de la Parfumerie de Luxe ; Roger Vinit, chef de service au Comit de coordination des activits commerciales ; Aymar de Chavagnac, attach technique la Socit Gnrale Franaise de Constructions Automobiles ; Georges Marin, propritaire de la Maison Marin (commerce de luxe) ; Mlle Genevive de Noailles, ingnieur chimiste la Socit dtudes et dExpansion de la parfumerie de luxe, et Jacques Senard, aux Armes. Dans un rapport de police manant du 2e Bureau, r.g. 2 n 434, il tait not : Au priv, toutes ces personnes font lobjet de renseignements favorables. Elles nont pas attir lattention de nos services, tant au point de vue politique que national.
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de Mme Joliot-Curie), et avec Maurice Magre et G.E. Monod-Herzen, deux membres de la Socit Thosophique et du trs mystrieux groupe des Polaires, que nous allons retrouver un peu plus loin. Que de gens bizarres autour de Tchakhotine ! Il est bien vident que la plupart des membres du c. e. p. h., du c.p.e.e., du c.o.s.t. ou bien encore de li.p.s.a. ignoraient tout (ou presque) de la synarchie, et que ces organisations servaient de couverture a et de terrain de manipulation Coutrot et ses amis. Mais pas tous. Une autre organisation tait sous la coupe des synarques : le Groupement nonconformiste, fond en 1939 (pendant la guerre). Les membres se runissaient chaque lundi, 13 heures, au restaurant Alexandre, 18, rue des Canettes, dans le 6e arrondissement. Les habitus taient le Suisse Georges Guillaume, Jean Coutrot, le colonel Heurteaux (72), Jacques Branger, Paul Estbe, directeur adjoint du cabinet civil du marchal Ptain et qui passait pour synarque... Nous incluons galement un autre mouvement dans les sphres daction directe de la synarchie : le Centre Franais de Synthse. Plac sous la haute protection du marchal Ptain, le Centre a pour objet de rechercher les hommes les plus hautement qualifis pour un effort de synthse, dassurer par la tenue priodique de Semaines de Synthse, une doctrine densemble de lUniversit Jeune-France. Outre Robert Lacoste, y adhraient Auguste Detuf, le mondialiste Jacques Madaule, Gaston Berger, le promoteur de la prospective ce qui donnera naissance Futuribles et au Club de Rome , Alexis Carrel, Maurice Gat, rdacteur en chef de Rivarol, Alfred Sauvy, Maurice Bouvier-Ajam, dcor de la Francisque par le marchal ltain, il ne sen trouvera pas moins, aprs la guerre, au Centre dtudes et de recherches marxistes et sa signature figure dans plusieurs publications du p. c., Georges Soules (Abellio) et Grard Bardet. Mais si nous avons pass en revue les diffrentes organisations contrles par la synarchie, il nous faut galement dire quelques mots sur les Rencontres de lAbbaye de Pontigny, auxquelles Tchakhotine assista maintes reprises, soit comme auditeur, soit comme orateur. Le Rapport Chavin et Pierre Nicolle incluent ces Rencontres dans les organisations fondes par Coutrot. Cela nous semble un peu htif, voire erron. En effet, ce nest pas Coutrot qui mit en place les runions de lAbbaye de Pontigny, mais Paul Desjardins, le fondateur de lUnion pour lAction Morale, devenue Union pour la Vrit, qui, au moment de laffaire Dreyfus, rassembla les grands intellectuels au service du dreyfusisme. Il est un fait quen 1937, on retrouvera Desjardins au c. e. p. h. Chaque semaine, avaient lieu des entretiens pour la recherche de la vrit runissant des personnalits dEurope, dAsie et dAmrique. En t, les entretiens se poursuivaient Pontigny, dans lYonne. Les grands financiers de ces sances taient deux hommes qui manifestrent une grande activit afin dtablir des liaisons entre le capitalisme, le syndicalisme et les intellectuels de gauche. Ces deux hommes taient :
72 En date du 17, 18, 19 septembre 1914, Pierre Nicolle crit dans son journal : Lannonce du rapt du jeune fils du colonel Heurteaux a galement inquit dune faon toute particulire les gens avertis. En effet, le colonel Heurteaux lun des dirigeants de la Lgion, a t lun des premiers avoir en mains le document sur la synarchie. (p. 330)
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Auguste Detuf, administrateur dlgu dAlsthom, qui reprsentait les intrts de la Banque de Paris et des Pays-Bas dans les socits dlectricit. En 1937, il tait membre du conseil dadministration du c.p.e.e., animateur de lcole dOrganisation Scientifique du Travail, avec Bardet, membre du groupe France 1950 dHekking, du Comit Central dOrganisation Professionnel (c.c.o.p.), que prsidaient le synarque Maurice Olivier et Jean Lobstein, prsident dhonneur du Syndicat gnral de la Fonderie. Dissous la mme poque que le c.o.s.t., le Comit Central dOrganisation Professionnel ressuscita en 1941 sous la forme dun trs officiel Centre dInformation Interprofessionnel, dont la direction fut confie au synarque Grard Bardet et auquel collaborait selon le numro dAction du 8 novembre 1945 MM. Henri Cullmann, collaborateur du synarque Jean Bichelonne, Robert Buron que lon retrouve de nos jours au Groupe Parlementaire pour un Gouvernement Mondial , Roland Pr, lmule de Bardet (73), Franois Perroux encore et Georges Izard, futur fondateur de la revue Esprit et qui, dans les annes 1930, tait collaborateur de Terre dEurope, organe des Pionniers europens fond par Jeanne Canudo et Postel du Mas, deux tranges personnages dont nous aurons loccasion de reparler. Detuf dclarait, lors dune confrence, le 1er mai 1936 : Si lordre doit tre chang, il faut donc que ce soit nous, tous ceux qui, des degrs divers, sommes des chefs, qui en prenions linitiative. Et, pour que cette initiative soit efficace, il faut que le peuple ait confiance en nous. Il faut quil croit que nous poursuivons uniquement lintrt public, et il ne le croira que si nous le croyons nous-mmes, et si nous faisons ce quil faut pour quil le croie. Le deuxime homme tait Guillaume de Tarde, ancien prsident de la b.n.c.i. et reprsentant les intrts de la Banque Lazard. Il participa au financement de lhebdomadaire catholique illustr Notre poque (lanc en 1956 avec Paul van Zeeland, membre de li.r.r.i., du Bilderberg, de lInstitut Atlantique, et le baron de Lassus, prsident de la Compagnie Thomson-Houston ; cette dernire appartenait, avant la guerre, son ami Auguste Detuf ). Comme cest curieux ! Il faut souligner galement que G. de Tarde tait le chef de lquipe n 8 Action Extrieure Franaise du groupe France 1950 dHekking, membre du groupe des Nouveaux Cahiers de Jacques Barnaud et Detuf, et quil finira comme prsident du Centre de recherches et dtudes des chefs dentreprises. Cest la Libration quil sera nomm la Banque Nationale pour le Commerce et lIndustrie. Guillaume de Tarde tait ladjoint de Daniel Serruys, que lon peut considrer comme lun des principaux membres de la synarchie. Serruys prit, au cours de la grande guerre, une part active lorganisation du blocus contre lAllemagne. Ensuite, il est charg par Clemenceau de la prparation des clauses conomiques des traits de paix de Versailles, de Saint-Germain, de Trianon, etc. Serruys entre alors en relations avec Jean Monnet ainsi quavec une quipe de techniciens . anglo-saxons, membres du Supreme Economic Council, associs de Lazard de Londres comme Robert Brand patron de la Round Table ou allis de Lazard New York, comme Bernard Baruch. De 1920 1930, il est membre, puis prsident du Comit conomique de la s.d.n.
73 Voir annexe iii.
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Rappelons que, de 1920 1923,Jean Monnet fut secrtaire gnral adjoint de la s.d.n. et en profita pour y caser . ses amis. En 1928, Serruys entre chez Lazard Frres et prend en main la gestion dune partie des nouveaux intrts Lazard dans les diffrentes branches de lconomie franaise, par exemple : Citron, les Ptroles Jupiter, socit du groupe Royal Dutch, etc. Aprs la seconde guerre mondiale, il est lminence grise dEdouard Daladier et lun des animateurs de lUnion conomique et Douanire Europenne cre en 1927 par Gaston Riou, partisan acharn de lUnion Europenne, ami de Coudenhove-Kalergi, et que lon retrouvera en 1951 au comit central de lUnion Europenne des Fdralistes, prside par Denis de Rougemont, comme par hasard. Comme un fait exprs, Serruys tait en troites relations damitis avec Auguste Detuf. Ainsi se manifeste la connexion des activits de la Banque Lazard et de la Banque Worms sur le plan synarchique. Serruys tait galement au conseil dadministration de la French and Foreign Investing Corporation, au ct du synarque Jacques Barnaud. Il deviendra ensuite prsident du comit consultatif de lEmpire franais, membre de la Chambre de Commerce Internationale et du comit directeur du Conseil National du Patronat Franais (c.n.p.f.) au titre de lAssociation Nationale dExpansion conomique. Quelle quipe ! Ces deux hommes, G. de Tarde et A. Detuf, qui ne pouvaient pas faire un pas sans laccord de leurs patrons la Banque Lazard, la Banque Rothschild et la Banque de Paris et des Pays-Bas organisrent les runions de lAbbaye de Pontigny pour le compte de ces dernires. Ce nest qu partir de 1935-1936 que Jean Coutrot y organisa toute une dcade afin de faire avancer les sciences de lhomme . il y a trente ans que je vous attendais , dclara Desjardins Coutrot. Ctait la rencontre de lintellectuel et du technicien. Ds 1934, en septembre, se tient une confrence convoque par le Bureau dtudes sociales du Parti ouvrier belge et par la Fdration suisse du personnel des Services publics. Cette confrence a pour but de prparer un certain nombre de thses qui dfiniraient laction du mouvement socialiste international. Du ct franais taient prsents Belin, Lacoste, Bertrand de Jouvenel, et, du ct belge, Henri de Man, Paul Henri Spaak et Paul Finet, que lon retrouvera la c.e.c.a. En juin 1938, Auguste Detuf, alors prsident dAlsthom et du Syndicat de la construction lectrique, organise Pontigny la fameuse rencontre syndicaliste francosudoise, aid en cela par ses amis, MM. Davezac, Hyacinthe Dubreuil, Jacques Debr, Isambert et Rolf Nordling. taient prsents : Ernest Mercier, prsident de lUnion dElectricit, Lambert-Ribot, directeur du Comit des Forges et membre financier de lUnion Pan-Europenne, Barnaud, directeur de la Banque Worms, MM. Planus, Lacoste, Georges Lefranc et Guillaume de Tarde, tous membres de France 1950. Le 21 aot 1941, la police allemande mettait la main sur toutes les archives de Pontigny. Dautre part, il est souligner quen 1964, paraissait un ouvrage aux Presses Universitaires de France intitul Paul Desjardins et les dcades de Pontigny. Or, dans ce fort volume de 415 pages, notre surprise a t grande de constater quil ne sy trouvait 92
pas un mot sur laction de Coutrot et de son quipe... Pourquoi ce silence ? A Pontigny, les ides dHenri de Man auront beaucoup dinfluence. Dans Aprs Coup - Mmoires, il crit : Vers la mme poque, javais prcis ma pense dans deux confrences qui eurent un certain retentissement. Lune fut tenue lAbbaye de Pontigny, en septembre 1934. Jy dveloppai ce que lon a appel par la suite les thses de Pontigny, o jessayais de dgager la signification du planisme pour lvolution universelle des ides socialistes. (Ed. La Toison dOr, 1941, p. 220.) En fait, comme le dit trs justement Philippe Bauchard : La synarchie entend raliser au profit dune quipe bourgeoise un systme conomique copi sur les mthodes utilises en U.R.S.S (74). Voil qui explique lintrt port aux mthodes de Tchakhotine. Le synarque Jacques Branger, dans sa confrence du 22 fvrier 1935, Le contenu conomique des plans... et le planisme, nous renseigne de faon trs prcise : Et dabord, le planisme est une nouvelle forme de socialisme. Il tente de renouveler le socialisme traditionnel, de ladapter lvolution du capitalisme en tenant compte du dveloppement de la crise... Le planisme continue certaines des traditions socialistes. Il reste gradualiste, mlioriste, dmocratique et libral. Ses fondements doctrinaux sont contenus dans les thses que de Man a nonces lors des entretiens de Pontigny. Mais le planisme ne se prsente pas comme troitement socialiste. Il peut, sans cesser dtre efficace, assumer les formes les plus diverses, depuis une socialisation encore plus accentue que celle du rgime sovitique jusqu la coordination volontaire de la production par les organisations capitalistes elles-mmes. Il est difficile dtre plus clair... Nest-il pas galement trange que cest justement Jacques Branger qui amena, avant la guerre, Claude Beaurepaire promo spciale de Polytechnique 1919 et que lon retrouvera directeur du Plan la Libration , le fameux projet des Caisses Nationales des Marchs de ltat ? Ce projet, vot dans lindiffrence gnrale, fut appuy, comme par hasard, par W. Baumgartner. Nous aurions, de toute vidence, bien aim rencontrer Branger ; malheureusement ce dernier est dcd en 1979. Lors de notre entrevue avec Raymond Abellio, nous avons, bien entendu, abord le problme de Branger quil connaissait bien. A ce sujet, il nous confia : Branger, je lai bien connu. Il naurait jamais parl. Pour vous donner un exemple : un jour que nous tions ensemble, je demandais brle-pourpoint Branger ce quil pensait de la mort mystrieuse de Coutrot. A ma grande surprise, il me fustigea du regard, se renferma sur lui-mme et refusa de parler. Cest partir de ce moment-l, continua Abellio, que je commenai croire lexistence de cette mystrieuse organisation. Par la suite, je ny crus plus ; mais maintenant, suite de nouvelles donnes, je me repose la question. Ce tmoignage est des plus importants, car il ne faut pas oublier que cest Branger qui, avec Bardet, expurgea les papiers de Coutrot ! Ancien lve de Polytechnique (promotion 1927), Jacques Branger est n le 22 mai
74 Les Technocrates et le Pouvoir, par Philippe Bauchard, Arthaud, 1966, p. 145.
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1905. Diplm de lcole libre des sciences politiques, il dbuta sa carrire comme officier du Gnie en 1929. Membre de la Commission de rorganisation administrative au ministre de la Justice en 1935, il est nomm secrtaire gnral de la Commission nationale des marchs publics et chef du service des tudes conomiques au ministre de lconomie nationale en 1936. Secrtaire gnral (1937), puis directeur adjoint (1941), puis directeur gnral (19471965) de la Caisse nationale des marchs de ltat, il tait professeur au Conservatoire national des arts et mtiers depuis 1946. Prsident de lInstitut du crdit et du Centre dtudes des rformes de structure, cest un ancien membre du Conseil suprieur de la recherche scientifique et du progrs technique, de la section de lnergie au Conseil conomique et social (19591962), et administrateur dlgu du Groupement industriel des techniques avances (g.i.t.a.) et du Groupement dingnieurs daffaires (g.i.a.). Auteur en deux volumes dun Trait dconomie bancaire. Dun autre ct, comme la trs bien vu Jean-Gilles Malliarakis, le m.s.e., Mouvement Synarchiste dEmpire, se rattachait aux plus hautes sphres anglaises et amricaines. Il est galement apparu, lors de lassassinat de lconomiste russe Navachine, que des connexions entre le m.s.e. et les Sovitiques ne sont pas douteuses. (75) Dimitri Navachine, fils dun professeur de botanique et dune isralite, naquit Moscou le 30 aot 1889. Ayant pris part (de loin) la Rvolution bolchevique, Kerenski le nomma vice-prsident du Comit central de la Croix-Rouge pour les prisonniers de guerre ; ensuite, les bolcheviques le nommrent au Bureau dtudes conomiques de la Banque pour le Commerce et lIndustrie de Moscou en 1924 et lenvoyrent en 1927 Paris afin de diriger la Banque Commerciale pour lEurope du Nord (b.c.e.n.), dtentrice de nos jours des fonds du Parti communiste franais et de la c.g.t. Mais le plus extraordinaire est que Navachine tait un membre important de lOrdre Martiniste et appartenait aux grades levs de la maonnerie, puisquil tait 30e chevalier Kaddosh du Rite Ecossais... voquant sa mort, le F Pierre Martel crivait : Joccupais ce moment un poste important la rdaction dun hebdomadaire dinformation. Mes confrres et moi-mme furent surpris (personnellement nous en doutons en ce qui concerne Pierre Mariel, tant donn quil appartenait lOrdre Martiniste ! ndlr) de lembarras de la police judiciaire. Lun dentre nous (qui avait de bonnes raisons de le savoir), nous rvla que Navachine tait une des personnalits de la Grande Loge de France : il tait premier surveillant (vice-prsident) de la Loge Les Amitis Internationales, qui groupe (et groupe encore) de hautes personnalits du monde de la politique et de la finance mondiale. (76) De plus, Navachine tait membre du Centre dOrganisation Scientifique du Travail (c.o.s.t.), organisation synarchique dirige, comme nous lavons vu, par Coutrot et Bardet... Le moins que lon puisse dire, cest que cest trange. Le 1er fvrier 1937, la Revue Internationale des Socits Secrtes consacrait un article
75 Yalta et la naissance des blocs, Albatros, 1982, p. 82. Note : Les fondateurs dX-Crise, qui sefforaient de raliser lide de Plan allrent trs loin, puisquils organisrent des sances dinformation, en petit comit, chez Grard Bardet sur la planification en u.r.s.s. avec des fonctionnaires de lambassade sovitique. 76 Les Socits secrtes mnent le monde, par Pierre Mariel. Albin Michel, 1973, p. 116.
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Navachine, dans lequel on pouvait lire (p. 69) : Son tonnante intelligence lui permit de faire prvaloir ses thses favorites dconomie politique dans le clbre Comit du Plan, puis au journal La Rpublique et aux Techniciens de Gauche, voire mme dans cette petite socit de pense polytechnicienne o le gouvernement actuel croit trouver les ides et les cadres qui lui font si cruellement dfaut. Navachine navait aucun mal dvelopper ses thses dans La Rpublique, tant donn que ce quotidien radical-socialiste avait pour directeur Emile Roche, franc-maon affili la Loge Les Amitis Internationales, celle-l mme laquelle appartenait Navachine... Le rdacteur en chef tait Pierre Dominique. Plus trange encore est la suite. Navachine est assassin le 24 janvier 1937, ... la police, sur commission rogatoire, perquisitionna son domicile et dans ses bureaux ; elle ny trouva aucun indice. Quelquun tait pass auparavant. Lenqute judiciaire fut mene sans conviction. Laffaire fut rapidement classe . (77) Cependant, nous avons vu que le premier article concernant sans la nommer la synarchie tait paru dans Le Courrier Royal en 1937 (78). Or, voici ce qucrit ce sujet Pierre Ordioni dans Tout commence Alger : Lexistence du Mouvement Synarchique dEmpire mavait t rvle en 1937 dans la rdaction du Courrier Royal, dirig par Edouard de La Rocque (79) et soutenu par le comte de Paris, dans lequel javais tenu en ses dbuts la rubrique de politique extrieure quand Thierry Maulnier traitait, dans une colonne voisine, de la politique intrieure. Sans le dsigner par son nom, Paul Bndix venait de consacrer ce '' groupe de pression'' un article dans cette revue qui avait fait le bruit dune bombe. On apprenait quune organisation trs secrte caractre conomique travaillait la prise du pouvoir en France au bnfice de puissances financires et conomiques. La critique quen faisait Bndix tait vive et prenait parfois un ton de polmique dune violence telle quon tait amen conclure quil sagissait dune sorte de rglement de comptes entre orthodoxes et dviationnistes... Larticle de Bndix avait paru dans Le Courrier Royal du 16 janvier. Le 24, Navachine tait assassin. Son nom avait t souvent cit dans les bureaux du Courrier Royal comme celui dun conseiller conomique de la revue, sinon comme son inspirateur. En ralit, derrire Paul Bndix individu plus que douteux et membre de La France au Travail , se cachait le vritable auteur de larticle, Dimitri Navachine... et Ordioni continue en crivant : Cest un des membres de lo.s.a.r.n. (Organisation Secrte dAction Rvolutionnaire) qui est charg de lexcution dcide. Le 24 janvier 1937, Navachine est poignard au cours de sa promenade matinale dans le bois de Boulogne. Pas dindices. Sans doute le gouvernement sait-il quoi sen tenir sur les activits du banquier. Il ne sera plus
77 Pierre Mariel p. 117. 78 R. Menneve crit dans Les Documents (N spcial de juin 1946) La Synarchie : Pourtant, larticle du Courrier Royal pourrait avoir un intrt plus particulier si, comme on la prtendu un certain moment, ce journal a bien t commandit par la banque Worms et Cie on a mme prcis que ctait M. Dumoulin de la Barthte qui assurait la liaison entre les deux affaires. 79 Frre du colonel de La Rocque, le chef des Croix de Feu, et de Pierre de La Rocque conseiller, alors cout, du comte de Paris.
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jamais question de Navachine. Ni dans lacte daccusation dress en 1939, ni lors du procs de lo.s.a.r.n. en 1948, ce meurtre ne sera voqu. Le nom de Navachine ne sera jamais mme prononc. Dautre part, Pierre Ordioni crit dans Le Pouvoir Militaire en France, t. ii. Il est vrai que Lemaigre-Dubreuil est synarque. Et si un lien peut tre tabli entre lo.s.a.r.n. et le Mouvement Synarchique dEmpire, il nest que l, et peut-tre avec le toujours mystrieux secrtaire gnral du Comit des Armateurs de France et Eugne Deloncle lui-mme. (p. 385) (80) Cette information est des plus importantes, car ds 1937, Jacques LemaigreDubreuil avait soutenu la Cagoule et joua un rle trs important dans les pourparlers avec les Amricains qui prcdrent et prparrent le dbarquement des allis en Afrique du Nord, en novembre 1942. Ensuite, il fut de ceux qui tentrent de faire dsigner le comte de Paris comme chef du gouvernement provisoire. Lun de ses proches disait alors de lui quil tait le prototype du conspirateur-n . Lemaigre-Dubreuil tait mari avec Simone Lesieur, fille de Georges Lesieur, qui dirige la firme du mme nom. Bizarre autant qutrange... Faucher et Ricker, dans leur Histoire de la Franc-Maonnerie en France, crivent au sujet de Navachine : Cest en 1930 que le franc-maon Navachine participe la cration dune organisation synarchique spcialise, le groupement X-Crise (M. Loizillon ne va pas tre content ! ndlr) qui prospecte dans les milieux danciens polytechniciens et sefforce de constituer des quipes de technocrates dont le fichier sera conserv, jusquen 1939, au ministre des Travaux publics, puis au ministre de lArmement, et,
80 Pierre Ordioni devait tre bien renseign car la page 474 de son livre, il raconte : Instruit par un ami, le commandant de lArme de lAir Dartois, un des rares officiers dactive affili, ds la venue du commandant Loustaunau Lacau Alger, au Groupe des Cinq en tant quancien membre du rseau Corvignolle, dun prochain dbarquement des forces amricaines en a.o.f. ou au Maroc, je menvole le 5 novembre pour la mtropole. Mon projet est datteindre le gnral Weygand dans lespoir de le persuader, en lui rvlant les dessous sarchiques du complot dAlger, de revenir clandestinement en Afrique du Nord afin quil se trouve pied d'uvre pour le jour venu, court-circuiter Lemaigre-Dubreuil... Jai mis mon uniforme dans ma valise et menvole. Vichy. Je me cache chez mon grand ami Jean Jardin, locataire dune villa dans les environs de la capitale provisoire de la France. Ancien chef de cabinet dYves Bouthillier Paris, Jean Jardin est, sinon synarque, trs intime de certains cerveaux de la socit secrte. Par essence homme de cnacle, tant collaborateur immdiat de Raoul Dautry la s.n.c.f., Jardin avait t amen dans les annes trente par Daniel Rops parrain de son fils Pascal, la trs intellectuelle et spiritualiste revue LOrdre Nouveau de Robert Aron, et dans le sillage de Bertrand de Jouvenel, futur gendre du gnral Duseigneur, suivre un instant les travaux de lquipe fort htrogne du Plan du 9 juillet, dans laquelle quelques jeunes loups de la synarchie, issus dX-Crise, staient introduits, et que lon devait retrouver aprs la dfaite, aussi bien dans les plus hautes instances, ou dans les coulisses de Vichy, qu Londres, Alger et dans la Rsistance. Depuis le mois davril, Jardin est, en titre, directeur du cabinet de Jacques Gurard, inspecteur des Finances, aujourdhui secrtaire gnral du Gouvernement et depuis longtemps une personnalit importante de la synarchie. En fait, il dirige le cabinet de Pierre Laval o il joue le rle dhomme de contacts. Il entretient des secrets avec Jean Rigault (synarque et collaborateur direct de Lemaigre-Dubreuil. ndlr) et suit avec vigilance laction de lantenne synarchique dAlger, au point quil sera inform de la date du dbarquement alli en Afrique du Nord et alertera Robert Aron.
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aprs 1940, au ministre de la Production industrielle de Vichy... ... Le Mouvement Synarchique dEmpire, une organisation plus ou moins secrte sinspirant plus ou moins directement des principes du Martinisme, cherche ce moment pntrer dans la maonnerie. Cest ainsi que lun de ses affilis, Dimitri Navachine, ayant t reu dans une loge de la Grande Loge de France, y fait recevoir plusieurs de ses amis et, dans le mme temps, recrute des maons pour le Mouvement synarchique. Le Grand Orient subira la mme pntration, mais elle sera plus tardive et moins tendue. Dans lentourage du docteur Camille Savoire, grand commandeur du Grand Collge des Rites, on trouve cependant plusieurs affilis du Mouvement synarchique. Faucher et Ricker ajoutent : Peut-tre nest-il pas inutile de rapporter une version difficilement vrifiable, selon laquelle, parmi les frres qui quittent ce moment (1935) le Grand Orient dans le sillage de Camille Savoire pour rejoindre le Grand Prieur des Gaules, figurent plusieurs affilis du Mouvement synarchique (cit par Pierre Ordioni, in Le Pouvoir Militaire en France, T. II, p. 375). Quant aux hautes sphres anglo-saxonnes, nous en retiendrons ce qui suit : Les travaux dapproche du Mouvement Synarchique dEmpire furent facilits par lappui financier de la Banque Worms, dirige alors par lisralite Hippolyte Worms. Cette banque tait devenue toute puissante (car) son personnel de direction et ses conseillers, qui appartenaient tous la confrrie des diplms de Polytechnique, de lInspection des finances et des Sciences politiques, avaient russi sinfiltrer partout la faveur du dsarroi conscutif la dbcle (81). Les liens de la Banque Worms avec les Anglo-saxons taient connus. Hippolyte Worms avait pous en 1912 Gladis Mary Lewis-Morgan issue dune famille lie la Pilgrims Society en lglise de All Saints Margarets Street, paroisse de Marylebone, dans le comt de Londres, conformment aux rites et crmonies de lglise tablie (cest--dire anglicane). Sa fille unique, Marguerite Viviane, se maria en 1935 son tour avec un catholique, Robert Wilfrid Kennet Clive, fils de Robert Henry Clive, ambassadeur dAngleterre au Japon, li au r.i.i.a. et la Pilgrims (82). Or, les tmoins de lpoux taient Jacques Barraud et le vicomte Bearsted, de Samuel & Co et du conseil de la French and Foreign Investing Corporation... Cest ce qui explique les relations, pendant la guerre, de la Banque Worms avec les Dupont de Nemours aux tats-Unis, avec la Banque Lazard Brothers et lAnglo and Foreign Industrial Corporation Londres, entre autres toutes banques et socits lies la trs puissante et maonnique Pilgrims Society, dont jai dmontr, dans Les Vrais Responsables de la Troisime Guerre Mondiale, la part importante de sa responsabilit dans le dernier conflit (83).
81 Le Parlement aux mains des banques, par Paul Rassinier, numro spcial de ContreCourant, octobre 1955, pp. 38-39. 82 Elle divorcera par la suite de Robert Wilfrid Clive et se remariera en secondes noces, en 1960, avec un membre de la maison Worms depuis 1937, Raymond Roche, fils de Louis Roche, directeur au Canal de Suez et de Madame, ne Marguerite Beck. 83 Augustin Hamon : Les Matres de la France. La fodalit financire dans les banques, 1936, note : Un des reprsentants, M. Jacques Barnaud, ancien inspecteur des finances, sige la Compagnie lyonnaise des eaux et clairage et la Compagnie Air France. M. J. Barnaud
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Il est essentiel de souligner ce que peu de gens savent dailleurs que cest le Groupe Lazard qui a introduit au cours des annes 1928, 1929, 1930 le nouveau dpartement bancaire de la Banque Worms dans les grandes affaires franaises et internationales. Cest, en effet, en connexion intime avec Lazard Frres et Cie que Worms & Cie entrait, ds 1925, dans la Socit Financire Franaise et Coloniale, holding financier dun groupe important daffaires coloniales principalement indochinoises dirig par le banquier Octave Homberg, et dans lequel Lazard Frres et Cie tait, depuis lorigine, largement intress. Au dbut de lanne 1929, Worms et Cie participait la cration de la Compagnie Charbonnire Klckner, filiale franaise de limportante affaire industrielle allemande Klackner, au conseil dadministration de laquelle sigeaient, entre autres, M. Jacob Goldschmidt, grant de la Darmstdter Bank au sein de laquelle se trouvait le F Hjalmar Schacht futur banquier dAdolf Hitler et Max M. Warburg, de la banque du mme nom Hambourg, tous deux financiers isralites de premier plan. Par la suite, le groupe Kleickner se rallia la nouvelle politique conomique prconise par le marchal Goering. Fin 1930, Worms et Cie participait la constitution, Amsterdam, sous les auspices du groupe international Lazard Frres, de la N. V. Algemeene Maatschappig voor Grondcrediet (Compagnie centrale de prts fonciers), en vue deffectuer aux Pays-Bas et dans les autres pays des prts sur hypothques, ainsi que des prts gags aux collectivits publiques. Les principaux fondateurs taient : Lazard Frres et Cie (Paris), la Socit Gnrale (Paris), la Banque de lUnion Parisienne, la Banque Nationale de Crdit, lAmsterdamsche Bank, lInternational Bank dAmsterdam, Kreuger and Toll (Stockholm), le Crdit Suisse (Zurich), la Zivnostenska Banka (Prague) et Lazard Brothers and Co. (Londres). La majorit tait entre les mains de Lazard Frres, et lon trouvait au conseil dadministration Jacob Goldschmidt, R. D. Mac Grath, de Lazard Frres de New York, Daniel Serruys, et, parmi les commissaires dlgus, Jacques Barnaud, de Worms, Jean-Frdric Bloch-Lain, directeur de Lazard Paris. Le directeur tait Guillaume de Tarde, de Lazard. En 1931, on retrouvera ce dernier, en compagnie de Gabriel Leroy-Ladurie, au conseil dadministration de la Socit Immobilire du boulevard Haussmann, contrle par les banques Lazard, Worms et de Paris et des Pays-Bas. Quant au jeu de la Banque Worms sous lOccupation, il tait des plus ambigus, au point que, ds le 17 juillet 1941, Pierre Nicolle enregistrait dans son Journal : On chuchote que tout le systme Worms cache une entente totale avec les tenants de la Banque Lazard (une runion aurait eu lieu Paris entre les dirigeants de la Banque Worms, reprsente par Gabriel Leroy-Ladurie et Meyer de la Banque Lazard, accompagns de David Weill). On peut penser que toute la politique inspire par ce groupe bancaire est voulue par les capitalistes anglo-saxons et amricains. Joue-t-on
est galement le reprsentant de la Maison Worms dans un certain nombre dentreprises hollandaises des ptroles, il a t avec M. Hippolyte Worms le reprsentant de la Banque Worms et Cie au moment de la constitution, en 1928, de lAnglo and Foreign industrial Corporation laquelle participaient les Banques Lazard de New York, Londres et Paris, la Banque Morgan, la Banque Vernes et la Socit Kreuger et Toll en la personne dIvan Kreuger (p. 267).
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sur les deux tableaux ? (p. 288). Et, le 30 juillet : Le double jeu de la banque Worms et de son quipe apparat de plus en plus clairement. On veut bien faire des accords financiers au profit de certains intrts particuliers, mais de collaboration relle, il nen est pas question. Limpression est que lquipe Worms est prte appuyer le mouvement anglophile et gaulliste pour dfendre mieux les intrts des puissances financires franaises lies la finance internationale. (p. 293). Dbut aot, Pierre Nicolle note : Un des chefs du Parti national-socialiste ma dit tre fort intress par les agissements de financiers qui voluent ici autour des ministres. Pour lui, la pression exerce par la Banque Worms dpasse le cadre national ; il recherche quels pourraient tre en Allemagne les correspondants de Barraud et Pucheu. Limpression de cet Allemand est que, mme en Allemagne, il se dveloppe lheure actuelle un grand mouvement de dfense du capitalisme de spculation avec des ramifications directes aux tats-Unis et en Angleterre. (p. 299) (84) Cest dailleurs un synarque de haute vole, Georges Guillaume, sujet suisse en contact constant avec Bardet, Huxley et consorts, qui organisait toutes les rencontres entre synarques sur le territoire suisse. Pierre Nicolle donne dailleurs son tmoignage dans son Journal en crivant la date du 7 aot 1941 : On reparle nouveau du Mouvement synarchique. Celui-ci ne serait pas limit aux activits franaises ; il y aurait de vastes ramifications internationales. On parle de contacts pris dj depuis des mois en Suisse, o Gillet, de Lyon, aurait rencontr le reprsentant de lI. G. Farben Industrie en prsence dun attach de lambassade des tats-Unis. Ce mouvement reprsenterait la dfense des intrts de la finance internationale. M. Gillet, membre de la famille Gillet et du groupe France-Rayonne, mena des ngociations entre lI.G. Farben, France Rayonne et Dupont de Nemours pour les tatsUnis. Les ngociations ont t menes Lyon et Ble. Gilet est mentionn aussi comme synarque dans une brochure sans nom dauteur et sans couverture, vraisemblablement publie clandestinement. Mais ce quil faut savoir galement, cest que Charles Gillet fonda France-Rayonne en collaboration avec le trust allemand Zellwolle et quil faisait partie, avec les synarques Lambert-Ribot et de Peyerimhoff, du pool financier franais de la Paneurope. De plus, les Gillet sont lis avec le Groupe Lazard. Continuit : de nos jours, lempire Gillet est lun des plus importants groupes chimiques du monde et le troisime pour ce qui est de la recherche, aprs Ciba-Geigy (Suisse) et Du Pont de Nemours (tats-Unis). Cest galement Georges Guillaume qui prpara la runion de Berne entre le 9 et le 12 octobre 1941 Berne. Celle-ci runissait dans un grand htel le groupe synarchique international : des Allemands, des Anglais, des Amricains et des Franais. Ce fait a t confirm Pierre Nicolle le 7 novembre par un agent de change suisse. La Socit Worms est en relations constantes avec le trust ptrolier anglo-nerlandais Royal Dutch Shell, dont lagent financier en France est la Banque Lazard.
84 Cinquante mois dArmistice, Journal dun tmoin, Pierre Nicolle, Editions Andr Bonne.
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Lazard et Worms sont galement directement associs dans les Raffineries Franaises de Ptrole de lAtlantique, o sigent les synarques Jacques Barraud, associ-grant de Worms, et Guillaume de Tarde, fidi-commissaire de Lazard ; dans la Socit Franaise dEntreprise de Dragages et de Travaux Publics dont le prsident est Guillaume de Tarde et parmi les administrateurs, Hippolyte Worms et Georges Lauret, reprsentant de Worms et de la Banque de lIndochine. Dans le mme temps, le Groupe Lazard renflouait, avec laide de la Banque de Paris et des Pays-Bas, en 1934, lentreprise Citron, et en juillet 1938, M. Jean-Frdric Bloch-Lain tait nomm administrateur de la Caisse Centrale de Rescompte , nouvellement cre par la Banque Lazard Frres, la Banque de Paris et des Pays-Bas et la filiale franaise de la banque amricaine Morgan & Co., en vue des oprations conscutives la politique dopen-market alors envisage par le gouvernement franais. Worms est en rapport direct avec la Banque Rothschild dans les affaires du trust ptrolier Royal Dutch Shell. On retrouve galement Hippolyte Worms et Jacques Barraud au conseil dadministration de la trs importante French and Foreign Investing Corporation, cre en 1928 Qubec par la Banque Lazard avec pour capital 12 millions de dollars canadiens, charge de grer un portefeuille de participations prises dans des affaires industrielles franaises et trangres. Sigeaient en outre ce conseil : Marcus Richard Samuel, 3e vicomte Bearsted, de Samuel & Co. et de la Shell ; Andr Goldet, reprsentant les Rothschild et qui se retrouvera la Shell Franaise ; Dean Jay, de Morgan & Co. (Paris) ; Flix et Pierre Vernes, de la Banque (protestante) Vernes et Cie, de Paris ; Ivan Kreuger, du trust des allumettes sudoises ; Frank Altschul, de Lazard Frres New York, qui sera directeur du c.f.r. de 1934 1972, membre de la National Planning Association (proche de la Fabian Society), de la Pilgrims Society, et qui fut lun des financiers du Committee to def end America by aiding the Allies, lequel, en 1940. dpensa des millions de dollars afin de convaincre le peuple amricain de renoncer sa neutralit (85) ; Sir Robert Kindersley, de Lazard Brothers Londres, directeur de la Banque dAngleterre, membre de la Pilgrims, et qui connut fort bien Jean Monnet dtail de grande importance lorsquil tait la Hudson Bay Company (gouverneur de 1916 1925), compagnie lie au Groupe Lazard et qui sauvera la Socit J. G. Monnet de la faillite. Pendant la grande guerre, Kindersley sera prsident du National Committee for War Savings (Commission nationale des conomies de guerre) ; Daniel Serruys, de Lazard Frres Paris, que lon a dj vu en compagnie du synarque Guillaume de Tarde. Dautre part, on trouvait la Banque Worms, avant la guerre, parmi les associs-grants, un certain Michel Goudchaux, troitement apparent avec la famille Lazard. Il se retira du conseil de grance en 1940 pour ne pas attirer lattention des Allemands sur la nature isralite de la banque. La direction en fut donc laisse aux associs Barnaud et Leroy-Ladurie. Aux tats-Unis, cest Andr Meyer qui animera la maison Lazard partir de 1940, ce qui assurera un contact de premire valeur pour les gens de chez Worms, avec lesquels il tait dans les meilleurs termes.
85 Lire Les Vrais Responsables de la Troisime Guerre Mondiale, p. 125.
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Il deviendra quelques annes plus tard le conseiller personnel des Kennedy, de Lyndon Johnson, et exercera une influence non ngligeable sur le Parti rpublicain grce aux relations troites quil entretient avec David Rockefeller. Assurant les liens entre les Rockefeller et les banques franaises, il soutint ardemment les ides des tats-Unis dEurope de Jean Monnet. Et pour cause : ses meilleurs amis se recrutaient parmi les personnages clefs comme Wilfrid Baumgartner, ami de David Rockefeller et proche de Lazard, Jacques Rueff et Jean Monnet... Cest--dire que des synarques. Cest lui galement qui grait les fortunes personnelles des Bols en Belgique, des Agnelli en Italie, celle des Rockefeller et des Kennedy. Il entretenait les meilleurs relations avec Robert Mc Namara et alla jusqu pntrer dans les affaires financires du Vatican. Il sera, cette occasion, lorigine de lEmpire Sindona, qui scroula en 1974 dans le krack de la Franklin Bank New York. Or le hasard ( ?) fera que Michele Sindona sera linitiateur, son tour, et complice du financier Roberto Calvi, de la Loge P 2 et trs li avec lInstitut pour les uvres religieuses (i.o.r.) du Vatican dirig par le trs trange Mgr Marcinkus. Ces liens de famille et daffaires donneraient une explication complmentaire au sujet des troites relations financires qui existaient et qui existent toujours entre les Maisons Worms et Lazard, ainsi que le trs important soutien financier dont bnficirent les organisations synarchiques... Et, sil fallait le tmoignage dun homme du milieu diplomatique, nous donnerons celui-ci : dans son ouvrage Veni, Vidi, Vichy... et la suite. Tmoignages 1940-1945, tir dbut septembre 1944 cinq cents exemplaires non destins au public , Raymond Brugre, ambassadeur de France et alors secrtaire gnral aux Affaires trangres, crivait au sujet de la synarchie : Si, dans le combat que je menais contre Vichy auprs de mes collgues trangers, il mtait relativement ais de dcortiquer leurs yeux laction individuelle et les tenants et aboutissants de gens comme Ptain, Laval, Brinon, etc., par contre je me heurtai surtout en fin 40 et 41 au travail mystrieux et souterrain dune quipe ramifications financires internationales dont on ne savait pas trop au juste qui tenait les fils et quelles en taient les appartenances et aspirations politiques. Il sagit de la fameuse '' synarchie'' , sorte de socit secrte groupant un petit nombre dindustriels polytechniciens, hommes de banques, inspecteurs des finances qui, les uns et les autres, aspiraient, sur des bases anti-parlementaires, sinon la reprise du pouvoir, du moins la prise des leviers de commande conomiques du pays. Lun des promoteurs de cette socit aurait t un certain Jean Coutrot ; son chef, en 1940, paraissait tre Gabriel Leroy-Ladurie, inspecteur des finances. Lorgane financier autour duquel les dirigeants de la synarchie gravitaient pour la plupart tait la banque aux multiples rayons Hippolyte Worms. Cette banque avait, bien avant les vnements de juin 40, tendu son emprise sur certaines administrations, en particulier, grce de Monzie et son chef de cabinet Berthelot, sur celle des Travaux publics. La dfaite fournit la synarchie, dj installe dans la place par la prsence de Baudouin aux cts de Paul Reynaud, une occasion inespre de faire mieux ; elle devint vraiment une puissance et russit sassurer, avec Baudouin dj nomm, les Affaires trangres, avec Belin, le Travail, avec Pucheu, lIntrieur, avec Bouthillier, les Finances, avec Berthelot, les Travaux publics, avec Leroy-Ladurie, 101
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lAgriculture, avec Lehideux, la Production industrielle, avec Barnaud, les Affaires conomiques franco-allemandes, avec du Moulin de Labarthte, le cabinet du marchal. Mais pour rester sur le terrain international qui est le mien, je dois parler des attaches que la Banque Worms avait extra muros. Le chef, du moins en titre, de la banque, Hippolyte Worms, ntait pas lgalement juif, son pre ayant jou son hbraque famille le tour dpouser une cuyre aryenne ; lui-mme stait mari une Anglaise que je voyais assez souvent chez des amis communs du Cap Ferrat et par les relations de laquelle il conservait des contacts avec lAngleterre ou, plus prcisment, avec des gens daffaires de la City. Malgr ces attaches qui lui servaient de contreassurances, Hippolyte Worms et son quipe se lancrent aprs larmistice dans une politique raliste , avec les groupes allemands du systme Gring et dont, en la personne de Neuhausen, javais Belgrade connu certaines activits. (pp. 107 109). Voil un fait qui accrditerait la thse donnant pour agents de la synarchie hors de France : Herman Gring pour lAllemagne, Charles Lindbergh pour les tats-Unis et Lord Rothermere pour la Grande-Bretagne. Que faut-il penser de ce tmoignage ? Nous ne savons. Toutefois, il faut souligner que Lord Rothermere tait un haut membre de la Pilgrims Society, que nous retrouvons dans le sillage de la Banque Worms, et daprs Pierre Ordioni, chef de la dlgation de lAlgrie auprs de lamiral Darlan, puis du gnral Giraud, Charles Lindbergh serait venu la synarchie par lu.c.a.d., lUnion des Comits dAction Dfensive. Quand Pierre Nicolle, il crit dans son Journal en date des 17, 18, 19 septembre 1941 : Dans les milieux allemands, on soccupe de trs prs du Mouvement synarchique ; les ramifications en Allemagne seraient maintenant dceles le groupe correspondant sintitulerait : Pforza. Malgr nos recherches, nous navons rien trouv sur cette organisation. Dautre part, la suite dune perquisition opre par la police allemande, mais avec le concours dun officier de police franais, chez Emile Roche, en avril 1942, les documents dcouverts crrent une telle motion dans les Services Secrets allemands de lavenue Foch, que la rdaction dun rapport gnral denqute sur la synarchie fut confi un certain docteur Kley. Mais, ds que ce rapport parvint Berlin, lordre vint de la capitale allemande davoir cesser immdiatement toute enqute ce sujet. Et, comme certains services de la Gestapo avaient nanmoins continu suivre cette affaire, une nouvelle interdiction parvint de Berlin, lorsquon lapprit vers mai ou juin 1943, avec menace denvoyer sur le front russe tout agent, quelque degr hirachique quil appartnt, qui passerait outre cette dfense... Quest-ce que la police allemande avait bien pu dcouvrir chez Emile Roche ? Nous ne savons. Toutefois, il faut souligner quEmile Roche appartenait la Loge Les Amitis Internationales la mme que Navachine et quil tait intime avec ce dernier. Il ne faut pas oublier non plus que des contacts furent pris par Gabriel Leroy-Ladurie au sein de ltat-major allemand en France. Il organisa discrtement des runions de banquiers, dhommes daffaires et dofficiers gnraux allemands qui redoutaient la suprmatie des S S. Ne pourrait-on pas supposer que cest justement cette liste que la police allemande trouva chez Emile Roche ? 102
Mais fouinards comme nous le sommes, nous avons trouv lun des liens peuttre lun des plus importants qui unissait les synarques franais aux synarques anglosaxons, nous voulons parler du p.e.p. Derrire ce sigle se cache le fameux Political Economical Planning. En 1931, voyait le jour le p.e.p., fond par Isral Moses Sieff, de la Pilgrims Society, de la Fabian Society, directeur des magasins Marks and Spencer et vice-prsident de la Fdration Sioniste, et par des membres importants de la Fabian Society et du Royal Institute of International Affairs (r.i.l.a.), tels que Kenneth Lindsay, prsident de lOxford Union et du Barnett Research Fellow Toynbee Hall, MM. Max Nicholson et R.J. Goodman ainsi que Sir Julian Huxley eh oui, le frre dAldous Huxley, le contact direct et visible de Coutrot en Grande-Bretagne... Le p.e.p. tait en troite communion de pense et daction avec le r.i.i.a. et, en 1939, le p.e.p., en collaboration avec le r.i.i.a., publia un document intitul European Order and World Order. Cette brochure fut strictement confidentielle. Bien que ce document nait jamais t officialis ni diffus, on sait nanmoins quil exaltait lide dun plan pour une Federal Union en Europe. Cette ide fut importe en France, o elle trouva de nombreux appuis au sein du gouvernement dalors, puis aux tats-Unis. Au mme moment, Lord Lothian, haut dignitaire de la Grande Loge dAngleterre, de la Round Table et de la Pilgrims do est sorti, rappelons-le, le r.i.i.a. et lun des plus ardents propagandistes en faveur dune Federal Union, tait nomm ambassadeur aux tats-Unis. Cette ide de Federal Union, prlude la mise en place dun gouvernement socialiste mondial, en vue de tracer les grandes lignes dune Atlantic Union prconise par Wells, mais surtout par les membres de la Pilgrims et de la Round Table et fort brillamment dcrite par Clarence Streit (c.f.r.) dans Union Now fut mise en application par George Catlin, membre du comit excutif de la Fabian Society, de la Fondation Rockefeller, de li.i.s.s., de la Pugwash, de la Pilgrims Society, co-fondateur du Realist Magazine avec H. G. Wells et associ de Jean Monnet ! Or, cest de l que sortiront lInstitut Atlantique et la Trilatrale... H. G. Wells, grand ami de Tchakhotine et membre minent de la Fabian Society, avait crit dans The Open Conspiracity, London 1928 : Le Monde Atlantique, cest en ce monde seul quune classe, une amplitude suffisante de pense et de discussion sont possibles pour un adquat dveloppement de la conspiration ouverte. Dautre part, il est important de rapporter que, lors dune runion de lInternational Labour Office et du World Planning, qui se tint la London School of Economics (deux organisations = courroies de transmission du p.e.p. et du r.i.i.a.), lun des orateurs, le professeur Richarson, proclamait : Le Planning International doit tre constitu. Il faut mettre sur pied une vritable chane tout autour du monde. Il faut avoir un Plan politique, un Plan conomique et un Plan social mondial. Il sera plus facile raliser par le biais dune dictature qui limiterait la libert des consommateurs. (86)
86 A cette poque, le Gouverneur de la London School of Economics, cole considre comme la plus marxisante de Grande-Bretagne, tait Sir Flix Schuster, membre fondateur du p.e.p., directeur de la National Provincial Bank et membre de la famille dErnest Schuster, banquier fondateur du Kaiser Jubilee Fund avec les Rothschild, Samuel Montagu et Frank
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Et tout cela en... 1936 ! (87) A la mme poque, les quipes synarchiques franaises ne prconisaient pas autre chose. Cest la preuve irrfutable du caractre international de la synarchie qui, le vernis une fois t, dvoile le jeu de la Haute Finance Internationale apatride. Car, outre la prsence du frre dAldous Huxley au p.e.p., cette dernire organisation entretenait des relations troites de travail avec The Continental Committee on Technocracy de New York, avec le State Planning Committee du.r.s.s., avec lEngineers Study Group on Economics (s.e.g.) courroie de transmission, en fait, du p.e.p. et avec le Centre polytechnique dtudes conomiques (c.p.e.e.) de lquipe Coutrot, Bardet, Nicoltis et Hekking ! En fait, Aldous Huxley ntait que le commissionnaire de Sir Julian Huxley pour le compte du p.e.p., de la Round Table et de la Pilgrims Society... Le p.e.p. tait galement en troites relations avec les organisateurs du New Deal aux tats-Unis, et avec les membres de l administration Roosevelt qui, comme par hasard, appartenaient presque tous la Pilgrims, au c.f.r., la franc-maonnerie et lInternational Fabian Society. A cette poque, M. Stuart Chase dans The Economy of Abundance, nous expliquait que pour arriver la prosprit pour tous, il fallait : la centralisation du gouvernement , la planification et le contrle par lautorit suprieure de lactivit conomique... Les tats-Unis et le Canada entreront dans un cadre rgional unique, de mme que la plus grande partie de lEurope. Un tat-major gnral industriel doit exercer une autorit suprme sur les cadres et disposer de pouvoirs dictatoriaux pour assurer le fonctionnement harmonieux de toutes les grandes sources de matires premires et dapprovisionnements. La dmocratie politique peut subsister, condition que les questions conomiques soient exclues de son domaine (88). Ce nest rien moins que le Plan synarchique. Or, comme un fait exprs, Stuart Chase, diplm de Harvard, saffilia ds 1910 la Fabian Society, collaborait troitement avec Louis D. Brandeis (c.f.r.), Walter Lippmann (Round Table, c.f.r.), Flix Frankfurter (Round Table, c.f.r.), Harry Hopkins (c.f.r.) et Frances Perkins (c.f.r.), toutes personnalits du New Deal collaborant avec le p.e.p. Chase tait galement du c.f.r. Au commencement de la Seconde Guerre mondiale, le ministre de lInformation et celui des Affaires trangres taient en presque totalit sous la coupe du p.e.p. et du r.l.i.a., le tout chapeaut par la Pilgrims Society et la Round Table, cest--dire par la Haute Finance Internationale apatride et, en particulier, par la Banque Lazard. Sur un autre plan, Raoul Husson qui, sous le pseudonyme de Geoffroy de Charnay, publia la Libration un ouvrage document bien quun peu trop romanc notre
Tiarks, dont le descendant est de nos jours lun des membres dirigeants du r.i.i.a. Toujours la continuit... Sans parler que tous ces gens sont lis la Pilgrims Society. (Voir Les Vrais Responsables de la Troisime Guerre Mondiale, pour plus de dtails.) 87 Archives personnelles sur le p.e.p. Nous avons en notre possession un document confidentiel intitul Freedom and Planning mis au point dans ces annes-l par le p.e.p. et Moses Sieff. On croirait lire la traduction anglaise de LHumanisme conomique de Coutrot ! 88 The Economy of Abundance, by Stuart Chase, pp. 312-313.
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avis intitul Synarchie, panorama de 25 annes dactivit occulte, tablit, page 77, une curieuse Comparaison avec les Illumins de Bavire car, dit-il, dans la tactique inaugure et systmatise par les dirigeants de lIlluminisme bavarois en 1776, on retrouve tous les procds mis en uvre pour la pntration et le recrutement du Mouvement synarchique . Cest ainsi que M. Le Forestier crit dans sa thse Les Illumins de Bavire et la Franc-Maonnerie Allemande, prpare pour le doctorat prsent la facult de lUniversit de Paris et imprime en 1915 : Je cherche, dit Weishaupt Zwack, cultiver les sciences qui ont de linfluence sur notre bonheur en gnral, et carter de notre route les sciences contraires. Les sciences contraires, ce sont celles qui dtournent lesprit de lhomme des problmes de la vie pratique en lgarant dans les rgions nuageuses de la mtaphysique ou en lenlisant dans ltude strile des codes, des coutumes barbares et contradictoires aussi le Minerval est-il averti que lOrdre ne soccupe pas de thologie et de jurisprudence dans le sens ordinaire du mot. Par contre, les sciences utiles sont celles qui ont une porte immdiate et peuvent avoir de linfluence sur les conditions dexistence de la race humaine ou qui soccupent des rapports existant entre les hommes vivant en socit. (pp. 75-76). Ainsi se manifeste la proccupation des Illumins dtudier les conditions dexistence de lespce humaine et les sciences soccupant des rapports entre les hommes ! Cest, quelque chose prs, le programme des tudes du c. e. p. h. et les ides de Tchakhotine. M. Le Forestier prcise : Pour mener bien cette grande entreprise, il sappuie sur une science particulire, la connaissance de lhomme, et il emploie une mthode spciale, la maeutique, autrefois pratique par Socrate. Mais lexercice le plus utile, et celui auquel lOrdre attache le plus dimportance, cest lobservation directe dont les rsultats sont consigns dans des notes prises sur le vif. Pour faciliter la tche de ltudiant, il lui est recommand dutiliser les remarques physiognomoniques, dapprendre les rgles dcouvertes pour juger du caractre des gens. Ceci nous rappelle irrsistiblement la cration, par Coutrot, de lInstitut de Psychologie Applique, o les esprits scientifiques srieux eurent la surprise de voir organiser des confrences sur des sujets quelque peu inattendus, tels que la graphologie, la physiognomonie, sciences qui taient alors trs en marge de la connaissance scientifique srieuse et bien contrles. Les Propositions 121 et 255 du Pacte Synarchique dEmpire affirment que le mouvement synarchique doit tre orient vers la conqute de ltat et parlent de rvolution prventive . Ailleurs, il est question de la rvolution invisible . Dautre part, Jean Coutrot dclarait, lors dune confrence faite en 1938, quil tait ncessaire de doubler les parlementaires ministres par des hommes entrans laction collective du travail dquipe . On lit galement dans le Pacte Synarchique que le rseau de commandes rvolutionnaires doit tre tabli ou renforc dans tous les domaines de la vie collective . Rapprochant ces lignes de la thorie rvolutionnaire de lIlluminisme, M. Le Forestier crit ce sujet : LOrdre, au contraire, croit, et il le rpte avec insistance, que lamlioration du 105
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sort de lhumanit sera le fruit, non pas dune rvolution violente, mais bien dune volution trs lente amenant la rforme des murs publiques. Pour ce faire, lOrdre voulait runir, autour des puissants de la terre, une lgion dhommes qui, avec un zle inlassable, dirigeraient tout daprs ce plan sublime pour le bien de lhumanit et influeraient sur lopinion de tous les pays. Adam Weishaupt lui-mme avait nettement prcis cette audacieuse tactique du rapt du pouvoir, par abus de confiance et noyautage, dans ses instructions pour le grade dIllumin majeur : Il faut, crivait-il, insensiblement lier les mains aux gouvernements, et les gouverner sans paratre les dominer ; en un mot, il faut tablir un rgime dominateur universel, une forme de gouvernement qui stende sur le monde entier, sans dissoudre les liens civils. Dans ses instructions pour confrer le grade de Rgent , il dclarait tendre ce que les chefs des tats fussent gouverns euxmmes invisiblement par sa socit secrte et quils ne fussent que les ministres, les instruments de cette socit dans le gouvernement de leurs tats . Cette mthode si particulire devait conduire les dirigeants de lIlluminisme, tout comme les dirigeants du Mouvement synarchique, recruter leurs affilis plus spcialement parmi les lments cultivs de la population, dans la haute administration et autour des puissants de lpoque. Weishaupt avait galement indiqu ses adeptes que leur action devait se cacher sous le voile commode dautres socits, et surtout de socits savantes. Sur ce point, M. Le Forestier est formel et il cite, pages 303 et 304 de sa thse, les instructions de Weishaupt lui-mme : Dans le secret, disait-il aux Rgents, rside pour une grande part notre force. Aussi faut-il nous couvrir avec le nom dune autre socit. Les loges de la franc-maonnerie infrieure sont le voile le plus commode pour dissimuler nos buts levs, parce que le monde est dj habitu nattendre delle rien de grand et qui attire lattention. Le nom de socit savante est aussi un masque excellent pour nos classes infrieures et derrire lequel nous pourrions nous dissimuler si on apprenait quelque chose de nos assembles. En consquence, ne pourrait-on pas penser que la synarchie nest que la continuit ou un nouvel avatar des Illumins de Bavire car, moins dtre dune indigence intellectuelle rare, ou de mauvaise foi, comme lcrit de Charnay, on ne peut manquer dtre surpris de la ressemblance frappante existant entre les procds de lIlluminisme bavarois et ceux employs, au moins depuis 1930, par les recruteurs secrets du Mouvement Synarchique dEmpire... Il faut faire remarquer galement que le m.s.e. avait les mmes thses dorganisations internationales que le F comte Richard Coudenhove-Kalergi, dont lobjectif tendait agglomrer lEurope occidentale sur un plan fdraliste et dcouper le monde en cinq blocs autarciques de nations. Nous avons dmontr dans LIrrsistible expansion du Mondialisme que Coudenhove-Kalergi tait non seulement un initi de haut grade, mais galement en rapports troits avec la Haute Finance et des membres du nouvel avatar des Illumins de Bavire aux tats-Unis, tels que Nicholas Murray Butler, le grand patron de la Pilgrims Society et de la Carnegie Endowment for International Peace qui finance, comme par hasard et en particulier, les socits savantes ... Comme un fait exprs, selon les renseignements les plus probables, il semble que 106
le mot technocratie (troitement associ celui de synarchie ! ndlr) ait t forg par un ingnieur, William H. Smyth, aux environs de 1919, pour dsigner un systme de philosophie et de gouvernement selon lequel les ressources industrielles de la nation seraient organises et contrles par des techniciens pour le bien de la communaut, au lieu dtre gres tort et travers par des groupes privs et irresponsables, uniquement soucieux de leurs intrts personnels . (Fort bien, mais si, de nos jours, la technocratie ou synarchie est en place, elle est au profit de groupes privs et irresponsables uniquement soucieux de leurs intrts et de la puissance quils exercent ! ndlr.) Dautre part, nous apprenons quen 1920, un groupe dingnieurs et de savants (dont quelques-uns assez connus) se runirent pour tudier en commun, sur une base toute scientifique, laspect technique de la production aux tats-Unis. Ce groupe, invit par le docteur Nicholas Murray Butler (comme par hasard) et le professeur Rautenshauch, sinstalla luniversit de Columbia. Le chef reconnu de ce groupe est Howard Scott, ingnieur, auquel on attribue la paternit de la thorie qui sert de base aux travaux poursuivis sous sa direction, et aussi llaboration de la doctrine technocratique. Ce groupe, qui sintitule The Energy Survey of North America (et qui prfigure les travaux du Club de Rome et de Futuribles ! ndlr), travailla dans lombre... (Un mouvement nouveau aux tats-Unis : la technocratie, par R. de Roussy de Sales. La Revue de Paris, n 6, 15 mars 1933.) Il est aussi trs important de souligner que le Mouvement Synarchique dEmpire est n en 1922 (89), la mme anne o naissait le Mouvement Pan-Europen du F RoseCroix Coudenhove-Kalergi, soutenu financirement en France notamment par Lambert-Ribot, du cartel de lacier, par Ernest Mercier, collaborateur de Detuf (90),
89 Le Mouvement Synarchique dEmpire est n en 1922 du besoin de dfinir par la pense, par lexprience et par laction, le sens de lactuel Rvolution mondiale (Proposition n 1 du Pacte). Nous verrons plus loin quil existe une version quelque peu diffrente... 90 En 1935, la presse fit tat du voyage que des financiers et hommes daffaires franais venaient daccomplir en u.r.s.s. Augustin Hamon, sociologue marxiste et franc-maon, consacrait ces lignes lvnement : s Lan dernier, M. Ren Mayer accompagnait le ministre Pierre Laval Moscou, en qualit de prsident du comit dadministration gnrale de la Compagnie Internationale des Wagons-lits. Sa prsence fut soigneusement dissimule par la presse dinformation. M. Ren Mayer fut trs frapp de ce quil vit Moscou au point de vue conomique et industriel. Au commencement de cette anne (1936), MM. Ernest Mercier et Pierre Schweisguth (Banque Mirabeau et Cie) accompagns de M. Detuf de lAlsthom, allrent en u.r.s.s. afin de voir sil ntait pas possible de faire des fournitures dquipements lectriques, etc. M. Ernest Mercier revint, encore plus frapp par ce quil avait vu nue ne lavait t M. Ren Mayer. La preuve en fut donne par la srie de confrences, trs favorables lconomie sovitique, que M. Mercier donna depuis son retour. En mme temps, dans ses confrences, il soutint que le Parlement franais devait ratifier le pacte franco-sovitique. Ne peut-on rapprocher de cette attitude le vote de M. Maurice de Rothschild au Snat, en faveur du Pacte ? (A. Hamon, Les Matres de la France, Paris 1936. t. i). Note : Mercier avait pour gendre Wilfrid Baumgartner, et en 1935, fut le protecteur de MM. Aschberg, lun des principaux soutiens de la rvolution dOctobre, et de Kaganovitch, secrtaire du p. c. sovitique. Il reprsente galement les intrts des Rothschild dans lindustrie lectrique franaise et il est administrateur de la Banque de Paris et des Pays-Bas. Mercier fut aussi ladjoint de Maurice Petsche au Redressement Franais, mouvement qui participa aux campagnes qui prcdrent lmeute du 6 fvrier 1934. Maurice Petsche, synarque de haute
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tous trois habitus des Journes de lAbbaye de Pontigny, et par le synarque Henry de Peyerimhoff, du conseil dadministration de Pechelbronn. Enfin et cela ne rend laffaire que plus trange la mme anne, Tchakhotine faisait paratre Berlin un livre intitul LOrganisation, principe et mthodes dans lindustrie, le commerce, ladministration publique et la politique, dans lequel il prconisait lide de lorganisation rationnelle du travail calque sur le principe du taylorisme ou de lorganisation scientifique du travail qui, introduit en u.r.s.s., fut rimprim plusieurs fois. A propos de Raoul Husson (chercheur au c.n.r.s. qui se tua en septembre 1967 dans un accident de voiture), Andr Ulmann et Henri Azeau crivaient dans leur ouvrage Synarchie et Pouvoir : Raoul Husson avait d tre approch par quelques synarchistes des plus importants , et certains ont vu dans son accident de voiture une suite aux tranges dcs qui entourent ceux qui se sont intresss de trs prs la synarchie. Lors de son dcs, la grande presse publia, en quelques lignes, la fin de septembre 1967, une notice ncrologique annonant la mort, la suite dun accident de voiture, de Raoul Husson spcialiste franais de la voix humaine et du langage, matre de recherches au c.n.r.s. . Seul, Le Monde du 22 septembre sest tendu davantage sur cette personnalit. On y lisait en effet : Mort du physiologiste Raoul Husson M. Raoul Husson, matre de recherches au c.n.r.s., a trouv la mort dans un accident de voiture. N en 1901, ancien lve de lcole Normale Suprieure, M. Husson avait, en 1950, prsent une thse sur le fonctionnement du larynx ; cette thse fut le point de dpart de nombreux travaux mens en relation avec des mdecins, des physiciens et des chanteurs. Ces recherches ont compltement renouvel nos connaissances sur le mcanisme du chant et de la parole. Depuis peu, M. Raoul Husson travaillait au laboratoire de psychophysiologie de la Sorbonne. Assez critiqus lorigine, ces travaux sont maintenant connus ltranger, et les mdecins franais enseignent dsormais leurs rsultats. En outre, les faire-part de dcs qualifiaient Husson d ancien lve de lcole Normale Suprieure, de docteur s sciences physiques et sciences naturelles, de directeur de recherches au c.n.r.s., de fondateur de lAssociation Franaise et du Haut Collge International pour ltude de la Phonation et du Langage . On nous permettra de nous tonner que certains autres titres de M. Husson aient t passs sous silence et que lon ne parle de sa vie qu partir de 1950. Pourquoi avoir cach qu la veille de la seconde guerre mondiale, il tait secrtaire gnral de la Statistique Gnrale de la France ? Peut-tre parce que cest l quil fut abord par
vole, tait le patron de la Lyonnaise des Eaux, fidi-commissaire des banquiers Rothschild et le collaborateur direct, ds 1921, de Jean Monnet. Petsche stait mari le 7 juillet 1937 avec Mlle Simone Lazard, ex-marquise de la Fressange, fille dAndr Lazard, associ-grant de Lazard Frres, dcd en mars 1931. Ses tmoins taient le synarque Paul Baudouin, directeur gnral de la Banque de lIndochine et li avec Worms, le baron Maurice de Rothschild, David Weill et Paul Goldschmidt.
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Georges Guillaume lun des deux conomistes suisses en relations avec le groupe Coutrot qui lintroduisit au Centre dtudes des Problmes Humains et le fit participer au Journes de Pontigny organises par ce groupe en 1936 et 1937. Toujours est-il quon peut se demander comment Husson a t amen soccuper de la synarchie. Dans une tude amricaine publie par les French Historical Studies sous le titre The Legend of the Vichy Synarchie, Richard F. Kuisel nous apporte un dbut de solution, tout en niant lexistence de la synarchie : A cette poque, la note Martin tomba galement entre les mains de Raoul Husson, ex-fonctionnaire travaillant la Statistique Gnrale de la France et qui tait une connaissance loigne de Coutrot. Depuis plusieurs mois, Husson avait procd sa propre enqute au sujet de la dfaite de la France. En tant que gauchiste au point de vue politique, il tait convaincu que la responsabilit de la dfaite en 1940 incombait une forme quelconque de conspiration de laile droite et antirpublicaine telle que la Cagoule. Husson avait galement t franc-maon ; il avait vu le pacte m.s.e. et lavait recopi. Cette dcouverte lincita se livrer des investigations sur lhistoire du Martinisme. Lorsquil fut en possession du mmorandum de Martin, Husson fut convaincu que le m.s.e. avait contribu amener la capitulation de 1940. Ce fut alors que Husson complta un assez long rapport sur la synarchie. Nanmoins, il discuta apparemment de ses dcouvertes de faon trop franche, car au dbut du mois de juillet, les inspecteurs de la police franaise et allemande procdrent son arrestation et confisqurent son rapport. Un exemplaire du rapport de Husson fut envoy la Sret Nationale Vichy. Henri Chavin, chef de la Sret, qui avait, titre personnel, des griefs lencontre des technocrates, '' adopta'' le travail de Husson et commena le diffuser Vichy au cours du mois de juillet. Ce document anonyme de 22 pages devint connu sous le nom de Rapport Chavin. (91) Jean Saunier, dans son livre sur la synarchie, a le mme jugement, avec moins de dtails, puisquil crit : Disons-le tout de suite, Chavin nest pas lauteur du rapport qui porte son nom. Il la seulement transmis. Ce document est, en effet, visiblement antrieur au remaniement ministriel du 18 juillet 1941, au cours duquel Franois Lehideux fut nomm la Production industrielle en remplacement de Pucheu, qui devenait ministre de lIntrieur. Or, dans la liste des prtendus synarques, Pucheu est simplement dsign comme secrtaire dtat la Production industrielle . Ce texte faisant lui-mme allusion un dossier remis au marchal au mois de mai 1941 et qui aurait t le fruit des indiscrtions de Jean Coutrot, mort peu aprs, on peut penser que le Rapport Chavin est le rsultat dune enqute ouverte cette poque. (92) En fait, le vritable auteur du Rapport Chavin est bien Raoul Husson avec, comme point de dpart, la note Martin. Cette note fut rdige par le docteur Henri Martin qui fut lun des plus actifs dirigeants de la Cagoule sous le gouvernement du Front Populaire. Aprs lArmistice, il rallia Vichy, mais fut bientt convaincu davoir complot contre le prsident Laval, puis contre lamiral Darlan, sinon contre le marchal Ptain lui-mme, et les autorits linternrent Vals.
91 f.h.s., 1970, Vol. 6 n 3. Le prsident du f.h.s., Joseph R. Strayer, est membre du c.f.r. 92 La Synarchie, Jean Saunier. Grasset 1971, p. 37.
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Il sagissait donc dune note dactylographie de 4 pages qui, ds juin 1941, a circul dans certains milieux vichyssois. Elle aurait t apporte Paris par M. Fossati, secrtaire gnral du Parti populaire franais (Doriot), qui en remit au dbut juillet des exemplaires diverses personnalits, et particulirement Marcel Dat. Chose curieuse, celui-ci la fit circuler mme dans certains milieux maonniques. Cest le premier document connu, au moins officieusement, sur la synarchie. Cette note commenait ainsi : Daprs des renseignements trs srs et de source directe, lon prvoit dassez grosses difficults Vichy dans les prochains jours. Le marchal Ptain a reu ces derniers jours, un dossier contenant des photographies et des documents originaux concernant la formation et lactivit dune socit secrte intitule la synarchie. Ces documents ont pu tre remis au marchal, par suite de lindiscrtion dun des animateurs du mouvement, appel Jean Coutrot, indiscrtions qui ont donn lieu, au sein du groupement, des dissentiments violents qui ont t suivis de la mort de Jean Coutrot et de son secrtaire. Jean Coutrot, ancien lve de lcole Polytechnique... tait lui-mme flanqu de deux juifs, lun hollandais, nomm Hijmans, lautre dorigine allemande, se disant Autrichien, et dont le nom rel est inconnu. Hijmans tait lhomme de la Royal Dutch, lautre, celui des Rothschild. Le sige, ou plutt le lieu de rencontre des membres du groupe synarchie, serait une popote dpendant, parat-il, de la Banque Worms, et situe dans la rue Tronchet, o les initis appartenant au gouvernement ou ladministration viennent chercher les ordres. Toutefois, il y a quelque chose de curieux dans ce Rapport Chavin. Dans son livre Cinquante mois dArmistice, Pierre Nicolle donne une reproduction, en Annexe iv, du fameux rapport. De notre ct, nous avons mis la main sur un exemplaire tap la machine du Rapport Chavin. Or, quelle ne fut pas notre surprise de constater un grand nombre derreurs (dans les noms propres, dans les dates et dans le texte en gnral) mais et surtout que tout un passage napparat pas dans la reproduction du Rapport Chavin donn par Nicolle... Voici ce passage : Le 15 juillet 1940, presque tous les conjurs du m.s.e. taient en place ; il y eut donc peu changer dans le haut personnel de ltat. Il ne resta plus qu renvoyer les membres du Parlement dans leurs foyers et rcompenser le zle de quelques officiers gnraux ayant su avec habilet faciliter une rvolution par un dsastre. Lexploitation du pouvoir suivit avec une remarquable rapidit qui traduit et met dailleurs en vidence lexistence dun plan pralablement tabli et mrement concert. Un mois peine aprs la prise du pouvoir (le 18 aot 1940), une loi organise la formidable pyramide des Comits dorganisations et de rpartition, qui ralise la concentration de toute lindustrie franaise entre les mains de quelques affilis. Onze mois plus tard (6 juillet 1941), la loi sur la rforme bancaire coiffe solidement le sommet de cette pyramide en plaant lorganisation et le contrle de toute lactivit bancaire entre les mains de quelques financiers appartenant au mme groupement. Exploitation combien facile avec la nouvelle structure de ltat. Les grandes administrations du pays sont devenues le service extrieur de la Banque Worms (et dautres, nous lavons vu ! ndlr), et le Journal officiel sert de vhicule aux dcisions de son conseil dadministration, dont les hauts fonctionnaires de ltat ne sont plus que les agents dexcution. Une anne aura donc suffi pour que la signification profonde de la drle de 110
guerre de 1939-1940 apparaisse enfin en pleine lumire : une rvolution camoufle, dissimule sous un dsastre militaire obtenu par une bataille truque, en vue de concentrer lconomie du pays entre les mains dune maffia au service de puissants intrts financiers internationaux. Et ceci ralis en France, sous le haut patronage de lglise, complice du drame immense, de par le fanatisme de certains membres de son clerg, ou simplement victime de laveuglement de certains autres, mais en tout cas troitement associe aux bnfices de lopration. Pourquoi ne trouve-t-on pas ce passage dans le Rapport Chavin donn par Pierre Nicolle dans son livre ? Aprs la guerre, Husson utilisa le pseudonyme de Geoffroy de Charnay pour publier son ouvrage Synarchie, panorama de 25 annes dactivit occulte, aux Editions Mdicis, en 1946. Au cours des annes qui suivirent immdiatement la guerre, il fit galement office de principal informateur de Roger Menneve sur la synarchie, bien que ce dernier ait tenu secrte lidentit de Husson jusquau dcs de ce dernier. Mme dans ses papiers intimes quil vendit la University of California de Los Angeles, aux tats-Unis, en 1965 Menneve fait allusion un mystrieux personnage quil appelle H. de S. Le fait que H. de S. signifie Husson de la synarchie serait encore une nigme sil nexistait pas certaines notes marginales ; il en serait de mme de lidentit de lauteur du Rapport Chavin : D.J. David tait un second pseudonyme quutilisait Husson. Husson dcd, Menneve donna quelques prcisions dans Les Documents Politiques, Diplomatiques et Financiers, de novembre 1967 : Les premires rvlations de M. Husson avaient t publies, sous ce titre que nous pourrions appeler une forme dogmatique et sous le titre Le Mouvement Synarchique dEmpire et la signature de D.J. David, dans la revue La France Intrieure, des 15 fvrier et 15 mars 1945. Cest la suite de ses articles dans La France Intrieure que nous sommes entrs en relations avec M. Husson, et nous pouvons rvler, maintenant, que cest lui que nous avons d la majeure partie de la documentation qui nous a permis de publier, de 1946 1950, la remarquable suite documentaire que nous avons consacre la synarchie. Pour en terminer avec l affaire Husson , nous ne saurions affirmer quil a t '' liquid'' , mais une chose est sre : nous avons retrouv son nom dans l'quipe de la Mdecine Sociale, aux cts du docteur Sanders, de Grard Bardet, de Franois Perroux et de Serge Tchakhotine ! En ce qui concerne Tchakhotine, et bien que certaines choses paraissent curieuses, une preuve cependant tendrait dmontrer quil ignorait tout de ce qui se tramait autour de lui et de ses ides. Voici la lettre quil adressait le 23 septembre 1944 Georges Cogniot, alors dput de Paris et rdacteur en chef de lHumanit : Cher camarade Cogniot, Jai le plaisir de vous transmettre, en votre qualit de rdacteur en chef dun grand organe dopinion publique quest lHumanit, une lettre et une note dun groupe universitaire et hommes de science, qui ont pris linitiative dtudier la question de la cration en France dune Fondation Franaise de synthse des Sciences de lHomme, 111
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la place de la mystification pseudo-scientifique vichyssoise de lignoble Alexis Carrel. Nous avons, il y a dici une vingtaine de jours, fait parvenir au ministre de la Sant publique, un document secret qui nous est tomb dans les mains et qui sintitule Pacte synarchique rvolutionnaire , une lucubration dun groupe fascistode, ayant des liens avec des cercles, des banques et groupes dindustriels trangers et franais, et qui est la base de toute lactivit de M. Carrel et de ses collaborateurs les plus proches dont il sest entour. Parmi ceux-ci, Carrel lui-mme tant rvoqu, un des plus dangereux est un certain docteur Gros, sur les agissements duquel spcialement je voudrais attirer votre attention. Il est Vice-Rgent (sic) de ladite Fondation Carrel et, ayant gr un soi-disant groupe de la mdecine du travail , voudrait se faire passer pour un homme ayant des vues larges et progressives. Nous sommes orients que ses agissements visent surtout les groupements de gauche, et spcialement le Parti communiste, o il voudrait bien passer pour un sympathisant, pour sauver sa situation et l'oeuvre de son matre Carrel, qui dailleurs, je laffirme comme biologiste moi-mme et assistant et disciple de notre grand Pavlov, na pas du tout la valeur dun vrai savant et chercheur, comme il a russi faire croire beaucoup de gens, grce une sorte de gnie dautopublicit qui le caractrise (voir par exemple sa liaison avec Lindbergh). Cest pourquoi je me permets de vous alerter durgence de ces faits en votre qualit de rdacteur en chef de lHumanit et donc de tuteur de lopinion publique qui, comme vous linsistez avec raison, dans votre activit publicistique, doit rclamer une puration efficace tout prix. Le domaine des Sciences de lHomme tant la base de toutes les constructions dun nouveau tat de Travail, auquel nous aspirons en France, comme tout le monde, il serait inadmissible que cette base mme soit empoisonne par des quivoques comme Carrel, Gros et leurs acolytes. Je vous communique ces faits, aussi au nom de mes amis, pour que vous puissiez faire les connatre aux lieux o vous le jugerez dutilit pour la cause. (93) Bien que cette lettre soit extrmement svre, elle nous fait pencher vers lhypothse selon laquelle Tchakhotine tait un homme sincre, avec ses convictions bonnes ou mauvaises, mais habilement manipul par ? En effet, il semble ignorer que, ds le 25 septembre 1941, la police de Vichy avait dcouvert des documents synarchiques de haute importance chez Gaston Martin, 31 membre du Conseil de lOrdre du G 0, ainsi quau sige de lOrdre Martiniste, de lOrdre de Memphis Misrasm et de lglise Gnostique, dirige par Constant Chevillon. Si, jusqu ce point donn de notre histoire, il nest pas facile de sy retrouver, nous allons, afin de tenter de dmler lcheveau, entrer dans un domaine peut-tre encore plus complexe. Signalons tout dabord que lun des grands matres de lOrdre de Memphis Misram jusquen 1924, tait Thodore Reuss, Grand Matre du Grand Orient dAllemagne, mais
93 Nous avons respect lorthographe et le style de la lettre de Tchakhotine. Note : Georges Cogniot prit la parole dans les loges maonniques de la rgion parisienne (Bulletin hebdomadaire des Loges de la r. p., n 864, 1933) . En janvier 1936, il entra au Comit Central du p. c. Cest lui qui dirigea la traduction, en 1939, de la Bible du communisme qui parut sous le titre Histoire du Parti communiste (bolchevique) de lu.r.s.s., compose sous la direction personnelle de Staline. (b.p.f., t. i). Mobilis en 1939 comme lieutenant, Cogniot ne participa pas laction communiste, ce qui ne lempcha pas, la Libration, de reprendre sa place dans le parti comme rdacteur en chef de lHumanit.
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galement Grand Matre de lOrdo Templis Orientis (o.t.o.). Dautre part, le Grand Matre de lOrdre Martiniste, lpoque de la Seconde Guerre mondiale, ntait autre que Constant Chevillon, galement Grand Matre de lOrdre de Memphis Misram, membre du Mouvement Synarchique dEmpire depuis 1936, et patriarche de lglise Gnostique. Or, et ce fort curieusement, lglise Gnostique, lOrdre de Memphis Misram et lOrdre Martiniste, sont trois organisations affilies lo.t.o., organisation maonnique de haute vole et ultra-secrte dont nous avons parl dans LIrrsistible expansion du Mondialisme, en raison de ses liens avec le fondateur dAmnesty International. Interrog par le commissaire charg de la perquisition, Constant Chevillon rpondit que lesdites pices (le Livre Dor et LArchtype social) lui avaient t remises par Jeanne Canudo. Comme un fait exprs, cette dernire appartenait lOrdre Mixte Le Droit Humain ; aprs la Libration, elle sera comme par hasard , lune des dirigeantes du Mouvement fdraliste allemand. Vivian du Mas et Jeanne Canudo avaient jou un rle parmi les animateurs dun curieux mouvement occultiste qui se manifesta vers la fin de 1929 sous le nom de groupe des Polaires (94). Cette organisation, dont la doctrine sinspirait pour une large part du Roi du Monde de Gunon, quon chercha dailleurs compromettre, se prsentait elle-mme comme place sous linspiration de lAgartha... Jeanne Canudo et du Mas taient membres de lobdience maonnique du Droit Humain, (et) ils comptaient des amis dans la branche Kurukshtra de la Socit Thosophique, dans certaines loges de la Grande Loge de France, notamment aux Amitis Internationales (dont tait membre D. Navachine ! ndlr) ou dans le martinisme, et quils firent des confrences dans ces milieux. (95) Les relations entre le Droit Humain et la Socit Thosophique sexpliquent facilement par le fait que la dirigeante de la Socit Thosophique, cette poque, ntait autre quAnnie Besant, initie en 1902 Paris dans une loge de lObdience mixte internationale le Droit Humain. Rappelons galement en passant que, par le plus grand des hasards, Annie Besant tait la collaboratrice de Sydney Webb et de H. G. Wells ami de Tchakhotine au sein de la Fabian Society, et de W. T. Stead, lun des fondateurs de la Round Table. Vivian Postel du Mas, auteur discret, mais dont linfluence fut considrable sur certaines coles thosophiques, publia un curieux ouvrage intitul Schma de larchtype social, mis en circulation hors commerce sous son nom, mais qui connut aussi une dition publique signe Le Synarque s.p.m. A lvidence, crit Jean Saunier, on retrouve ici certaines des ides chres SaintYves dAlveydre... on voit clairement que subsiste la distinction des trois fonctions principales : spirituel et culturel, dune part ; politique, dautre part ; conomique, enfin... Limportance de ce livre, qui a dailleurs chapp la plupart des auteurs qui nen connaissent que ce quen dirent en 1944 les Documents maonniques (revue anti-maonnique), rside surtout dans le fait quil prfigure, sans aucun doute possible, le fameux Pacte Synarchique dEmpire, considr sous lOccupation comme la preuve par
94 Voir annexe iv pour le groupe des Polaires. 95 La Synarchie, par Jean Saunier, Histoire des personnages mystrieux et des socits secrtes sous la direction du F Louis Pauwels. Grasset, 1971, pp. 187 189.
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excellence du complot synarchique . Non seulement il le prfigure sur le plan des ides, mais encore est-il plus que probable que les rdacteurs de lun et lautre document appartenaient au mme groupement. (96) Daprs certaines sources en effet, le Pacte Synarchique aurait t rdig une date inconnue par Jeanne Canudo, Postel du Mas et Armand Mora. Voici dailleurs ce quen crit Raymond Soules, dit Raymond Abellio, dans Les Militants : Bien entendu, cette ide de complot, si utopique quelle fat, germa peut-tre dans lesprit enfivr de quelques technocrates ambitieux. On a mme, tant cette vise paraissait naturelle, voulu faire dX-Crise le creuset dune mystrieuse socit occulte dnomme synarchie et dont Coutrot fut alors dsign comme le promoteur. La mort mystrieuse du secrtaire de Coutrot en avril 1940, lentre en masse des technocrates dans le gouvernement de Vichy quelques mois plus tard et, en mai 1941, le suicide de Coutrot lui-mme, accrditrent ce bruit, et je ne peux pas ne pas me souvenir ici des propos pleins de convictions que me tint Paris, lautomne 1942, un homme unanimement dsign comme lun des principaux synarques, Gabriel Leroy-Ladurie, de la Banque Worms : '' LEurope sera faite par dix banquiers ayant une volont de fer.'' (Rappelons que cest en sortant de chez cet homme que le beau-frre de Coutrot, Alex Brl, scroula sur le trottoir, mort ! ndlr.) Il parait pourtant clair aujourdhui que les rapports de police de 1940 qui dnoncrent la '' synarchie'' interprtrent abusivement tout un faisceau de faits disparates rapprochs dans ce but de faon arbitraire. Le mot mme de '' synarchie'' avait t lanc la fin du XIXe sicle par loccultiste Saint-Yves dAlveydre, disciple de Fabre dOlivet, pour dsigner une '' structure trinitaire'' du pouvoir social qui lui paraissait idale et qui drivait elle-mme de son '' archomtre'' , o lon peut voir une des premires images de la '' structure absolue'' . Vers 1920, les ides de Saint-Yves dAlveydre furent reprises par quelques membres des loges martinistes, notamment Vivian du Mas et Jeanne Canudo, dans un document dinspiration thurgique intitul Schma de larchtype social, qui inspira luimme, vers le milieu des annes 1930, un groupe de jeunes thosophes qui prnaient la convocation de toute une srie dtats Gnraux (de la jeunesse, de la femme, etc.). Je le tiens de lun de ses rdacteurs : le fameux '' document dor'' exposant les fins et les moyens du fameux '' Mouvement Synarchique dEmpire'' ne rsulta pas du tout de la conjonction et de la rflexion de quelques technocrates dX-Crise, mais des spculations tout fait gratuites de ces jeunes thosophes eux-mmes, dpourvus pour leur part du moindre pouvoir conomique ou mme politique. (97) Quand Abellio porte un jugement sur les tats Gnraux et les spculations tout fait gratuites de ces jeunes thosophes eux-mmes, dpourvus pour leur part du moindre pouvoir conomique ou mme politique , quil nous suffise de donner les prcisions suivantes : Postel du Mas faisait galement partie du comit directeur des tats Gnraux de la Jeunesse, dont le dlgu gnral tait comme par hasard Armand Mora, le secrtaire Gaston Wolf, membre du G Frat Mundia et 2e surveillant de la L Francisco Ferrer (B H 886) et dirigeant de lUnion des Jeunes Cooprateurs. Les res96 Jean Saunier, pp. 178 181. 97 Les Militants, pp. 106-107.
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ponsables jeunes taient Guy Zuccarelli, secrtaire gnral des tats Gnraux de lEmpire, membre du Club Saint Just et de la Lutte des Jeunes (de Bertrand de Jouvenel). Zuccarelli avait galement souscrit des actions et tait administrateur aux Nouveaux Temps de Jean Luchaire (98). De plus, si lon en croit le F Pierre Mariel, Vivian Postel du Mas fit ses premires armes dans le trs mystrieux Groupement des Veilleurs qui avait des attaches avec la Socit Thosophique au ct, toujours selon Mariel de Rudolf Hess... rien que a ! Jeanne Canudo, quant elle, tait la fondatrice, en 1927, avec Vivian du Mas, des Pionniers Europens, qui avaient pour organe de presse un journal intitul Terre dEurope et portant comme sous-titre Revue des Constructeurs de lEurope Unie. Militante de gauche, elle est devenue, aprs la Libration, grante de la Socit J. B. Janin (Editions), puis lune des dirigeantes du Mouvement Fdraliste Franco-Allemand (Le Monde, 8 aot 1950). Cest cette poque quelle fonda le Prix Canudo, qui devait couronner un ouvrage sur le cinma. Dans la liste des noms des rdacteurs de Terre dEurope, crit Geoffroy de Charnay in La Synarchie : ... on lit des noms dont la plupart se retrouvent, aprs juillet 1940, soit Vichy dans les alles du pouvoir, soit Paris dans les cercles collaborationnistes (p. 67) ; et afin dtre complets, nous ajouterons que nous en retrouverons certains dans les organisations de Tchakhotine. Mais et ceci est fort regrettable de Charnay ne rvle pas ces noms. Nous allons donc combler cette lacune pour nos lecteurs et pour M. Abellio, qui se rendra compte par lui-mme quil ny avait aucune personnalit politique dans ce mouvement ! Les principaux collaborateurs de Terre dEurope qui figuraient sous la dnomination dEquipes europennes taient : MM. Sammy Beracha, journaliste ; Csar Chabrun, dput rpublicain socialiste de la Mayenne ; le F Jacques Chabannes (L Paix, Travail et Solidarit et Les Amitis Internationales, cette mme loge laquelle appartenait Navachine !) ; le F Lucien Coquet (L LEnseignement Mutuel) ; Francis Delaisi, conomiste qui sattaqua de faon virulente aux 200 familles ; Pierre Dominique, journaliste, collaborateur depuis sa fondation Rivarol, puis au Crapouillot ; Georges Izard, directeur adjoint de La Flche, organe du Front Social (Bergery). galement : Bertrand de Jouvenel, lun des fondateurs des tats Gnraux de la Jeunesse et, de nos jours, fondateur de Futuribles et membre du Club de Rome, deux organisations examines en dtail dans Les Vrais Responsables de la Troisime Guerre Mondiale ; le F Lucien Le Foyer (L Cosmos, ancien G M de la G L de France) ; Jean Luchaire, patron de Notre Temps et intime dAristide Briand le prcurseur de lEurope de Jean Monnet ; Victor Margueritte, dirigeant de la Ligue Internationale des Combattants de la Paix ; le F Pierre Paraf, lun des animateurs de la l.i.c.a. ; le F Paul Perrin (L La Philosophie Positive) ; Gaston Rion ; Jacques Robin ; le F Emile Schreiber (L Mont Sina) ; et Ren Valfort, de son vrai nom
98 Parmi ceux dont les interventions marqurent la runion constitutive de juin 1934 des tats Gnraux de la Jeunesse, on pouvait relever les noms de Jean Luchaire, de Bertrand de Jouvenel et de Jean Nocher. Mais on y remarquait galement Pierre Clementi, alors dirigeant du Parti Franais National-Communiste, qui sengagera dans la Lgion des Volontaires Franais contre le Bolchevisme (l.v.f.) et finira comme prsident franais de lAction europenne reprsentant le Nouvel Ordre Europen.
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Grnwald (L Ferrer) (99). De quoi russir une belle sauce ... quel dommage quils ne fassent pas de politique !... Nous avons vu galement que Jeanne Canudo avait anim les tats Gnraux de la Jeunesse avec Armand Mora. Ce dernier, selon Les Documents (fvrier 1936) a jou avec elle un rle important dans le recrutement synarchique direct ou indirect. Or, juste aprs la guerre, Armand Mora, journaliste, fondait, le 15 juin 1945, le Collge de lOrdre Socialiste (j. o. du 8 juillet 1945) ; lobjet de ce collge , en ce qui concerne les deux premiers paragraphes, tait tir textuellement du Pacte Synarchique (propositions 5 11 et 242 304). En effet, le Statut n 1 disait : Objet ltude et lanalyse comparative de toutes les rvolutions contemporaines afin de mettre en valeur par opposition les principes et les techniques dune rvolution franaise dans laxe historique du pays. Statut n 2 lexploration mthodique, la libre confrontation et la critique vivante de tous les courants de reconstruction sociale, politique, culturelle, impriale et spirituelle, ainsi rvls dans la mtropole et les pays doutre-mer, suivant les lignes de penses inspires de la doctrine dOrdre rel. Quil nous suffise de comparer avec le Pacte Synarchique : La rvolution franaise actuelle, pour son accomplissement, doit tre ramene et maintenue dans laxe historique de la vie franaise, la rvolution dans la mtropole restant en tout tat de cause le facteur dterminant dune rvolution constructive dans un pays quelconque ressortissant de lEmpire franais. (Proposition n 5.) Et : Ordre rel : Nous reconnaissons et servons le dynamisme de lordre rel qui est partout synthse dautorit et de libert. Vient ensuite la Table des propositions 242 304. Or, quelle ne fut pas notre surprise de constater que lun des fondateurs de ce collge ntait autre que le journaliste, historien, thosophe et synarchiste, Andr GautierWalter ! Surprise en effet, car ce dernier tait un membre important de s.a.l. et de coforces ; qu la mme poque, il se trouvait tre membre du bureau politique de lUnion Dmocratique et Socialiste de la Rsistance (u.d.s.r.), dont les principaux dirigeants taient alors Ren Pleven et Franois Mitterrand, et quenfin il tait le prsident, tenez-vous bien, de la branche Kurukshetra de la Socit Thosophique, celle-l mme qui soutenait les efforts de Jeanne Canudo et de Vivian du Mas... Avouez tout de mme que voil encore une drle de concidence ! (100)
99 Linformation ouverte la Libration sur le rle et lactivit de la synarchie par le prsident Bteille et le conseiller Gareau, fut confie au juge Alexis Zousman, ancien dignitaire de la Loge Francisco Ferrer, comme par hasard. Selon Samedi Soir du 10 mai 1947, le dossier fut class en avril 1947. 100 Ds 1938, A. Gautier-Walter, avec des tudiants africains et indochinois, ralisait a une fraternit agissante danticolonialistes constructeurs ? dans ces tats gnraux de la Jeunesse dEmpire qui prfiguraient la future Union franaise, et ils jetrent les bases dune future Communaut des peuples de civilisation franaise. Plus tard, co-fondateur des Jeunes quipes de lUnion franaise, puis charg du Service culturel, pendant plusieurs annes, lambassade de lun des nouveaux tats africains, il eut loccasion duvrer sur tous les plans dans ce sens. En mme temps, comme journaliste, il dfendait ces thses et, comme crivain, il publiait un
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Et souvenez-vous dAndr Sbastien, cet vque gnostique, membre actif de s.a.l... il tait membre du Suprme Conseil Martiniste, dont le Grand Matre ntait autre que Constant Chevillon ! Armand Mora, quant lui, aprs avoir t en 1931 le secrtaire de Gaston Riou, ancien collaborateur de Jean Luchaire et ensuite membre du Mouvement Universel pour un Gouvernement Fdral Mondial, tait devenu le secrtaire particulier dEmile Roche, celui-l mme chez qui la police allemande trouva en 1942 des documents ultra explosifs concernant la synarchie, membre de la Loge Les Amitis Internationales et ami de Navachine... Dcidment ! On retrouvera E. Roche au comit dhonneur de la Fdration Mondiale des Villes Jumeles (f.m.v.j.), fdration que nous avons tudie en dtail dans Les Vrais Responsables de la Troisime Guerre Mondiale. Secrtaire permanent du Comit National de la Jeunesse, Mora tait membre de la Ligue Mtropolitaine dEmpire. Aprs la Libration, en juin 1945, il fonde donc le Collge de lOrdre Socialiste, ayant comme organe de diffusion un bulletin danalyse de presse intitul Les vnements travers la presse qui disparut en fin 1946, mais qui, comme par extraordinaire, dclarait quil stait constitu sur la synarchie, on ferait peut-tre mieux de dire sur les synarchies, un mythe norme, contradictoire, divers, o le roman-feuilleton et les rapports de haute et basse police le disputent la haute politique mondiale, un mythe dans lequel il est impossible un homme dou desprit critique de discerner la part de limagination et de la peur, qui engendre le mystre dune socit cre en 1922, dont lexistence est brusquement rvle en 1940, et la part de la ralit aperue travers les passions partisanes, les rivalits des groupes conomiques, politiques, philosophiques et religieux ; les interprtations plus ou moins grossires et subtiles de certains hommes, sur lauthenticit et le contenu de certains textes... . M. Mora fut ensuite directeur de lagence de relations publiques dites Relations, 8, rue de la Michodire. Alors ? Eh bien nous avons contact le thosophe et astrologue Armand Mora. Celui-ci nous confirma que le Pacte Synarchique dEmpire avait bien t rdig par luimme, Vivian Postel du Mas et Jeanne Canudo, mais pas en 1922... en 1935-1936. La date de 1922 figurant dans le Pacte ntait que la date de rfrence au travail de Vivian Postel du Mas intitul Schma de larchtype social. Et sil y avait une relation tablir, nous dit Mora, il faudrait se rfrer luvre de lanthroposophe Rudolph Steiner, auteur de louvrage Les trois aspects de la question sociale. Ce dtail est troublant, car il faut se rappeler que Tchakhotine fut suivi pendant un bonne partie de sa vie par son amie Charlotte Weigert, adepte des ides de Rudolf Steiner. Est-ce encore un
livre Afrique Noire, terre inconnue de reportage, ainsi quune tude collective sur la rforme des institutions de lUnion franaise : LUnion franaise sera fdrale ou ne sera pas. Cette tude fut publie par La Fdration, du Bilderberger Andr Voisin, avec la collaboration de MM. J. Durand, Andr de la Far et R. Mangin... Comme confrencier, et aussi comme militant dun parti politique, et comme militant du mouvement fdraliste en Europe et outre-mer. (La Chevalerie et les aspects secrets de lhistoire, par A. Gautier-Walter. Collection Hier Aujourdhui Demain. La Table Ronde, 1966, p. 256). Mentionnons galement quil fut membre du Mouvement Camarades de la Libert, quil est membre du Mouvement Europen fond par le F Retinger, fondateur du Bilderberg Group, et quil est lun des dirigeants de la World Organisation for Brotherhood (La Fraternit Mondiale).
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hasard ? Ce qui nempche pas M. Mora ou tout au moins le Collge de lOrdre Socialiste dcrire dans le bulletin Les vnements travers la presse que la socit synarchique a t cre en 1922 et rvle en 1940... Toujours est-il que M. Mora nous apprit que Vivian Postel du Mas tait en relations avec le comte Richard Coudenhove-Kalergi. Rappelons que ce dernier fut le fondateur du Mouvement Pan-Europen en 1922, donc lanne mme de la sortie de louvrage de du Mas ! Poursuivant, Mora nous affirma quavec du Mas et Canudo, il navaient fait quun travail de synthse de ce qui tait en place lpoque Mouvement Pan-Europen compris et que lune des erreurs a t davoir prsent le Pacte sous une forme secrte, et surtout davoir mis cet avertissement du dbut, car il ntait pas question de le mettre en pratique. Il tait effectivement crit, en Avertissement du Pacte Synarchique dEmpire : Toute dtention illicite du prsent document expose des sanctions sans limite prvisible, quel que soit le canal par lequel il aura t reu. Le mieux, en pareil cas, est de le brler et de nen point parler. La rvolution nest pas une plaisanterie, mais laction implacable rgie par une loi de fer. Pour appuyer cette thse, M. Mora nous dit galement que pendant la guerre, il se rendit chez Plon afin de faire publier le Pacte. Mais le projet naboutit pas. Mais, parlant du cas de Pucheu qui fut assassin, M. Mora nous affirma quil fut tu parce quil se proclamait ouvertement synarchiste et quil utilisait illgalement (?) le Pacte... Ce qui contredit ses propos antrieurs ! Quant Coutrot, M. Mora nous affirma quil stait suicid, mais sans nous donner de plus amples renseignements. A notre question Comment Coutrot a-t-il eu le Pacte entre les mains ? , M. Mora nous rpondit que le Pacte avait t envoy anonymement plusieurs personnes par la Poste ou remis directement des individus choisis. Cest de cette faon que Coutrot eut le Pacte entre les mains, lutilisa son profit et au profit de la Haute Finance. A partir de ce moment, conclut M. Mora, le Pacte Synarchique dEmpire nous chappa des mains et fut dnatur. Certains documents viennent lappui des dires de M. Mora. En effet, dans une dclaration labore par la Libre Rpublique des Jeunes en octobre 1933, on peut lire : La Libre Rpublique des Jeunes a choisi comme emblme lantique symbole du mouvement perptuel, auquel nous donnons le nom de Dynamis. Le Dynamis, sinusode inscrite dans un cercle mi-partie rouge et mi-partie bleue sur fond blanc, signifie lharmonisation ncessaire entre le principe de Libert (rouge) et le principe dAutorit (bleu) dans la Paix (blanc). Il symbolise la rvolution perptuelle obtenue par lquilibre dynamique des deux principes de lordre dans la paix. Il est le symbole de la socit synarchiste que nous voulons crer. Synarchiste, cest--dire daccord avec les principes ontologiques de la vie sociale, conciliant les devoirs des gouvernants avec ceux des gouverns, et par consquent oppose toutes les anarchies : anarchies des privilges, anarchies des ignorances, anarchies des apptits. Nous voil donc en prsence dun document dat de 1933 et contenant clairement le terme synarchiste . Dautre part, ce symbole, aujourdhui utilis dans le drapeau de la Core du Sud, runit le yin et le yang de la philosophie chinoise et reprsente la diversit des forces de lunivers et leur interaction. Quant ladresse de la Libre 118
Rpublique des Jeunes, Htel des socits savantes, elle est la mme que celle de lAssociation pour les tats Gnraux de la Jeunesse dirige par Armand Mora et Jeanne Canudo, fonde le 29 juillet 1934 et qui se transformera en 1936 en Comit National pour la Jeunesse. Mais ce qui est particulirement troublant, cest ce qui va suivre. Dans une brochure intitule Les Jeunes devant leurs Ans. Leur Mission dans le Monde, par Armand Mora, dlgu gnral des tats Gnraux de la Jeunesse, il est indiqu la page 10 : ... que pour ltude technique de certains problmes (relatifs lAssociation pour les tats Gnraux de la Jeunesse), nous avons obtenu le concours de spcialistes, pour nous apporter le fruit de leurs rflexions et nous documenter dune faon vivante et critique. Citons parmi eux : M. Dimitri Navachine, matre de confrences au Conservatoire National des Arts et Mtiers, M. Ren Belin, secrtaire gnral adjoint de la c.g.t... Donc, ds 1933, des personnalits qui se retrouveront dans la synarchie politique de Coutrot, taient dj en place autour dArmand Mora, de Vivian Postel du Mas et de Jeanne Canudo. Enfin, cela expliquerait larticle du Courrier Royal. Navachine tait particulirement bien plac pour savoir ce quil y avait derrire le terme de synarchie. Tchakhotine lui-mme tait en rapport avec Sir Radakrisman, professeur Oxford, reprsentant de lInde lu.n.e.s.c.o., et avec Swami Siddheswarananda, dirigeant du Centre Vdantique Ramakrishna et membre de lOrdre de Ramakrishna. Il donnait galement des cours de philosophie indienne la Sorbonne et participait rgulirement tout comme Tchakhotine aux runions du Cercle Maryse Choisy, labbaye de Royaumont. Ce cercle regroupait en particulier des psychanalystes, autour du journal Psych, dirig par Maryse Choisy (101). Ce nest peut-tre quune concidence, mais il est du domaine de la documentation de faire savoir que cest Siddheswarananda qui mit Tchakhotine en rapport avec le docteur Samboo, dirigeant de lAssociation France-Inde, ayant pour sige le n 6 du square Rapp, sige de la Socit Thosophique ! La franc-maonnerie, le communisme, la Haute Finance, la Socit Thosophique et la synarchie, cela fait dcidment beaucoup de monde autour de s.a.l., de coforces et de Tchakhotine ! Aussi, ayant voulu vrifier certains faits, avons-nous contact M. Andr GautierWalter. Aprs lui avoir pos le problme de s.a.l. et de Tchakhotine, il nous rpondit immdiatement que Serge Tchakhotine, quil avait bien connu, appartenait des socits secrtes slaves et quil aurait t mme ml la synarchie. Bien quil ait effectivement connu Jean Coutrot et particip aux travaux du c. e. p. h. et de l'i.p.s.a., est-ce possible ? Nous ne savons quoi penser. Toujours est-il que, surpris par cette dclaration et voulant en savoir un peu plus, nous avons insist auprs de M. Gautier-Walter en lui demandant sil avait des preuves de ses dires. Sur ce, il nous rpondit quil tait dan101 En 1946, le Comit directeur de Psych, revue internationale des Sciences de lHomme et de Psychanalyse, comprenait : le Prince Louis de Broglie, le professeur Gustave Cohen, Paul Masson-Oursel, du c. e. p. h., le Dr J. R. Rees, prsident du Comit international pour lHygine mentale, le F Paul Rivet, le Dr Franoise Dolto, de s.a.l., Swami Siddheswarananda, Serge Tchakhotine et le P. Teilhard de Chardin, du c. e. p. h.
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gereux de soccuper de ces problmes et ne rpondit plus nos questions. Voil qui paissit le mystre... Toutefois, nous ferons remarquer que dans son livre La Chevalerie et les Aspects Secrets de lHistoire, A. Gautier-Walter crit : Les tats Gnraux du monde gagneraient, certes, tenir leur grand concile, mais ils sigent dj, dans linvisible royaume des mes en mouvement ; et mme dans le visible : dialogues des ordres professionnels sociaux et fdraux qui les composent, sengage chaque jour davantage, mesure que sintensifient les relations sociales entre les associations de femmes, de jeunes, de villes jumeles, les relations conomiques, commerciales, financires, industrielles, malgr les frontires douanires. Le mouvement du jumelage des villes constitue, dans lordre social, un important facteur de coopration et de paix... Cette remarque, comme nous le soulignons dans Les Vrais Responsables de la Troisime Guerre Mondiale, o nous avons consacr un important chapitre la Fdration Mondiale des Villes Jumeles (f.m.v.j.) qui nous intente un procs en diffamation, est fort importante, car A. Gautier-Walter fait figurer le jumelage des villes dans un chapitre intitul : Les Chevaliers de la paix et la synarchie mondiale des quatre ordres professionnels et sociaux. Or, qui retrouve-t-on dans les rangs de la f.m.v.j. ? Jacques Rueff, Andr Voisin, Maurice Schuman et Emile Roche, entre autres... Voil qui est des plus curieux... le f.m.v.j. et la synarchie ! Le mystre a continu spaissir lorsque nous avons voulu avoir le tmoignage de Franois Perroux, membre fondateur de s.a.l. Tout dabord, celui-ci nous rpondit, dans une lettre date du 29 avril 1982 : Je vous dirai sur Serge Tchakhotine, mon ami, tout ce que je sais. Sa femme et lui taient reus mon foyer. Il se rfugiait chez moi pendant loccupation allemande... Je me demande si s.a.l. ne dsigne pas un groupe intrieur au Mouvement de Libration Franaise, o se rencontraient Serge Tchakhotine, Henri Pouget (Henri Claude), Pierre Uri et moimme... Puis, nous demandant de prendre rendez-vous afin de prciser laffaire, celui-ci fut pris pour le 6 mai 1982. Nous allmes dtonnement en tonnement. Quand nous avons commenc poser quelques questions prcises, Franois Perroux nous rpondit brutalement : Je ne rpondrai vos questions que si jen ai envie. Il tait tourment par le fait de savoir il posa la question plusieurs fois si notre but tait politique. Ce quoi nous lui rpondmes que seul le ct historique de la chose nous intressait. Insistant sur la raison de notre intrt lgard de s.a.l. et de Tchakhotine, nous avons rpondu au professeur Perroux que nous faisions une tude sur les diffrentes organisations vocations mondialistes, en vue de faire un ouvrage sur la question. Ah ! cest donc cela, le mondialisme , sexclama-t-il. Puis il rpta textuellement les termes employs dans sa lettre du 29. Sur ce, il conclut sur : Voil tout ce que je peux vous dire sur cette question. A notre tour, nous insistmes, et il nous dit que s.a.l. tait une organisation de rsistance, compose de savants apolitiques et quil ne connaissait pas la coforces. L, quelque chose ne tourne pas rond, car si s.a.l. ntait pas une organisation 120
caractre politique nous avons suffisamment montr justement que ctait avant tout une organisation politique pourquoi alors, au dbut de notre entretien, cette inquitude du professeur Perroux qui voulait absolument savoir si notre dmarche revtait un caractre politique ? Venons-en son affirmation selon laquelle il ne connaissait pas coforces... Cela est dautant plus curieux que celle-ci fut fonde par s.a.l., dont Perroux tait membre fondateur ; il faisait mme partie du comit excutif ! De plus, le sige de la coforces tait le mme que celui de s.a.l. Dautre part, Henri Claude (Henri Pouget), intime de Perroux, faisait partie du comit de patronage de Construire un Monde Nouveau, organe de la coforces. Et enfin, M. Perroux qui se dclare grand ami de Tchakhotine, ne fera croire personne quil na pas lu Le Viol des Foules, dans lequel Tchakhotine parle dix fois plus de la coforces que de s.a.l... Alors, pourquoi avoir dit cela ? Sur le point de nous congdier, nous lui avons pos une dernire question : Comment expliquez-vous que Tchakhotine ait crit dans son livre quindirectement, la s.a.l. aurait t lorigine de la Fdration Syndicale Mondiale ? Il rpondit de fort mauvaise humeur que Tchakhotine navait jamais crit cela et quayant bien connu dans ses moindres dtails, puisquil y avait particip, la naissance de la f.s.m. et Louis Saillant, cette organisation navait vraiment pas besoin de Tchakhotine. Lui affirmant que cela tait marqu noir sur blanc dans Le Viol des Foules, il rpondit que cela tait de laffabulation et que Tchakhotine racontait nimporte quoi. Curieux raisonnement, tant donn quau dbut de notre entretien, Perroux qualifiait Le Viol des Foules comme tant un ouvrage remarquable... Aussi, lui faisant remarquer que Tchakhotine, savant et politique de talent, navait tout de mme pas crit cela par pure imagination et pour se faire plaisir, il coupa net en disant : Monsieur, nessayez pas dcrire lhistoire, car personne ne peut comprendre ce qui sest rellement pass. Pourquoi tant de mystre autour de Tchakhotine, de s.a.l. et de la coforces ? Que cherchent donc cacher MM. Andr Gautier-Walter et Franois Perroux ? Aujourdhui, Franois Perroux est le prsident de li.s.m.e.a. Institut de Sciences Mathmatiques et conomiques Appliques. Or, rappelez-vous, juste aprs la guerre, Perroux tait le patron de li.s.e.a. Institut des Sciences conomiques Appliques dont le sige tait le mme que celui de la Fondation Carnegie. trange... On a rajout le mot mathmatiques, et le sige se trouve au 11, rue Pierre-et-MarieCurie, Institut Henri-Poincar, cr par le baron Edmond de Rothschild et la Fondation Rockefeller. Doublement trange. Fait non moins trange, Perroux, grand ami du synarque Grard Bardet, rdigea en 1945 un petit opuscule totalement inconnu intitul La Dmocratie, et publi par les Groupes Travail (102). Perroux crivait au chapitre : La dmocratie comme philosophie politique : On sait quand sest dfinie la philosophie contemporaine de la dmocratie. Environ 1620, quelques membres de la congrgation des sparatistes anglais embar102 Les Groupes Travails runissent des quipes de Franais, venus de tous les milieux de la socit, dcids tudier en commun les ralits politiques, conomiques et sociales, et rechercher, en dehors de toute proccupation partisane ou politicienne, les institutions nationales et supranationales qui permettront la France du xxe sicle de rpondre la fois aux exigences de la politique et de lconomie moderne, et aux aspirations populaires s (Dos de lopuscule). Voil qui ressemble trangement laction des synarques !
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qurent sur le Mayflower et touchent terre en Amrique... Les hommes qui lont voulue, qui ont les premiers grav les tables de la loi dmocratique, taient des huguenots solides et rsistants, issus des lites du continent europen... Pntrs dun idal religieux qui ne se payait pas de mots, ils taient tout pleins de lesprit de lAncien et du Nouveau Testament. La dmocratie moderne nat dun mysticisme ardent, mesur par laction... cette hroque aventure dont on voit aujourdhui se drouler les dernires phases dans quelques pays neufs fut celle des passagers du Mayflower. (pp. 5 et 6). Voil le synarque Perroux qui glorifie la socit secrte maonnique anglo-saxonne quest la Pilgrims Society (103) ! Quant aux prises de positions mondialistes de Franois Perroux, elle ne manquent pas. Signataire, en 1958, dun Appel pour la convocation dune assemble constituante des peuples, il est lauteur, en 1954, dun ouvrage intitul LEurope sans rivage, dans lequel il se prononce pour une politique conomique mondiale et rfute lide de fdration continentale, surtout europenne : (la) politique europenne est mondiale ou elle nest rien (p. 4), car ses yeux, lEurope limite son seul territoire continental est une absurdit. Lorganisation actuelle du monde ne correspond pas aux besoins, car les espaces conomiques ne sy adaptent pas. Les nations sont ailleurs quentre leurs frontires nationales (p. 369). Il faut donc restructurer le monde, crer lautorit supranationale. Lessentiel est une prise de conscience. Dpasser la nation, cest dpasser un systme de droit (la souverainet tatique) ; cest surtout favoriser une transformation des faits de conscience, des dispositions de lesprit (p. 316). Seule lunit mondiale arrterait la guerre. Par la mondialisation soprerait dit Perroux une transformation radicale du sens mme de la politique et de lconomie, parce quen recevant du vu des hommes et du caractre des institutions des fins universelles, la politique et lconomie deviennent pensables jusquau bout, en mme temps pleinement intelligibles et pleinement avouables (p. 379). Les relations entre les ples de dveloppement conomique tant mondiales, les programmes des ensembles conomiques doivent sajuster dans un programme mondial. Pour construire ou pour dtruire, la puissance relle rside dans des centres qui, en fait, sont supranationaux et, en fait, souvent mondiaux (p. 381). Croit-on srieusement que nous soyons si loin des pouvoirs de porte mondiale, des essais de gouvernement du monde, des conflits qui dclars ou vits promettent le gouvernement du monde ? Le caractre invitable de ce gouvernement est au fond bien moins en question que le choix des forces relles qui doivent lui donner vie et la formation du pouvoir rel derrire ses faades (p. 382). Perroux propose mme dtendre au monde entier, par un systme fonctionnaliste, lexprience de la Communaut euro103 Dans ce mme opuscule, Perroux crivait : La solution communiste se heurte dans ce pays (la France) des obstacles manifestes. Le danger ne serait peut-tre pas quun communisme crateur et efficace sinstallt chez nous, mais que, sous couleur de communisme, se rpandit une anarchie aussi impuissante rsister qu construire. Le communisme authentique exige une mentalit dasctes et de hros chez les chefs et, la base, un sens du service et un dvouement sans bornes... Rien que a...
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penne du charbon et de lacier (104). Voici quelques donnes qui expliquent le comportement particulier de Franois Perroux. Mystrieux galement est le choix de certains membres dhonneur de la coforces. Quest-ce qui a bien pu pousser Tchakhotine choisir par exemple larchevque de Canterbury ? Ce dernier tait ce que lon pourrait appeler un pur dmocrate progressiste avanc ! Le 24 juillet 1940, paraissait dans la presse un entrefilet relatif larchevque La presse du diocse de Canterbury publie aujourdhui un article du primat de lglise anglicane. Larchevque crit textuellement : '' Nous devons accorder toute laide possible aux bolcheviques qui combattent pour imposer leurs adversaires une conception politique et sociale ayant une valeur morale'' . (105) Enfin, lon apprenait dans le Paris-Midi du 11 juillet 1937 que le Trs Rvrend Prince de lglise Anglicane fit en 1931 une croisire en Mditerrane bord du yacht mis sa disposition par J. P. Morgan, membre de la Round Table et lun des financiers de la Rvolution bolchevique. Mais quoi de plus normal aprs tout, puisque J.P. Morgan et larchevque sont tous deux membres de la trs maonnique Pilgrims Society... comme on se retrouve ! Est-ce bien par hasard que Tchakhotine choisit larchevque comme membre dhonneur, tant donn que celui-ci tait galement membre du Rassemblement Universel pour la Paix (r.u.p.), anctre du Mouvement de la Paix, dirig par Lord Robert Cecil prsident de la League of Nations, membre de la Round Table, du r.i.i.a. et franc-maon et par Pierre Cot, que lon retrouvera donc en 1944-1945 la s.a.l. du professeur Tchakhotine ? (106) Comment expliquer galement la proportion effarante de francs-maons autour de Tchakhotine ? Peut-tre quen compulsant louvrage de Gautier-Walter, La Chevalerie et les aspects secrets de lhistoire, on peut trouver un dbut de rponse. Il crit la page262 : Les plus pures des obdiences de la franc-maonnerie, qui sont parmi les hritiers des vieux '' mystres'' dEleusis, Bibracte, Thbes ou Babylone, par la filiation templire ou rosicrucienne, sont ct des trois principales glises cites (christiannisme, islam et judasme), les composantes de cet ordre fdral, reprsent aussi par les universits, les savants et les crivains, lorsque leur inspiration dpasse le cadre national.
104 Cette tude du livre de Perroux est tire dHistoire et idologie du mondialisme, par Rolf Haegler. Europa Verlag, Zrich 1972. 105 Le Bolchevisme, plaquette non date. Vraisemblablement fin 1940. 106 Notons galement que le Mouvement Amsterdam-Pleyel qui deviendra par la suite le r.u.p. tait financ par le fameux banquier rouge, Olaf Aschberg et par Ludwig Brecher, dit Udeanu, dit Louis Dolivet (voir La Trilatrale, p. 170, pour plus de prcisions), grand ami de Pierre Cot. Or, comme par un fait exprs, Olaf Aschberg, grand patron de la Nya Bank, fut lun des principaux soutiens financiers de la Rvolution dOctobre, aux cts de Jacob Schiff, Max Warburg, Solomon Lb et Lord Alfred Milner. Parmi ses dirigeants, la League of Nations, avait aussi Sir Arthur A. Haworth Bart, des administrateurs de la Midland Bank Ltd et membre du r.i.i.a. Aussi, par lintermdiaire de la League, le r.u.p. reut lpoque des subsides de la Midlank Bank. Enfin, il faut rappeler quOlaf Aschberg fut soutenu par le synarque Ernest Mercier.
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Effectivement, les lments les plus purs de la franc-maonnerie ont jou et jouent un rle important, comme les Missions et les glises, dans la '' dcolonisation'' et dans ltablissement dune coopration, galit, entre des peuples frres : Europe et Eurafrique... Cette prcision est importante, car cest tout fait le Pacte Synarchique. Voyez plutt : LEmpire synarchique franais est dores et dj voulu par vous comme le promoteur de la paneurafrique, la future union fdrative des peuples, des tats et des nations librs de lEurope et de lAfrique. (Proposition 586 du Pacte Synarchique.) La Paneurafrique est dans la logique des choses et simpose du fait mme de cxistence dune Europe surpeuple, dynamique et surquipe, ct dune Afrique sous-peuple, statique et attarde. (Proposition 587.) LUnion Europenne doit sortir tt ou tard dun juste quilibre et dune conjugaison synarchique des pousses impriales : franaise, britannique, romaine, germanique et slave, en jeu dans lEurope actuelle. (Proposition 582.) Le Mouvement Synarchique dEmpire reconnat toutes ces pousses impriales et les sert toutes. (Proposition 583.) Hors de lunion fdrative des pays de lEurope, il ny a pas de scurit politique possible, Ni de prosprit conomique. (Proposition 585.) A ct de cette Paneurafrique et du Commonwealth britannique, seraient constitus trois autres grands empires fdraux raciaux (107) : Paneurasie (u.r.s.s.), Panamrique et Panasie. Voil qui ressemble trangement aux conceptions de Jean Monnet, le pres de lEurope actuelle technocratique, et lon comprend que certains aient vu en lui lexcuteur testamentaire de Jean Coutrot. Fort curieusement, Tchakhotine avait peu prs la mme analyse, puisquil proposait que le gouvernement mondial ne pouvait tre ralis quen passant par une tape dorganisation fdraliste, o les tats ayant les mmes caractristiques conomiques et gographiques seraient groups en vastes entits, les fdrations qui, leur tour, formeraient des confdrations plus vastes encore et dont le nombre serait rduit un minimum. Tandis que la tendance sagglomrer des fdrations suivrait les principes conomiques-gographiques et historico-culturels, la formation des confdrations relverait du principe dorganisation des continents. Les confdrations seraient au nombre de quatre, Extrme-Orient, Empire britannique, Union Panamricaine, Union Europe-Sovitique, ce qui correspondrait aux quatre continents : Asie orientale, Afrique, Amrique (Canada inclus), Europe et Asie occidentale. (Documentation prive.) Ce qui correspond la proposition 592 du Pacte Synarchique dEmpire :
107 Pour les synarchistes, une race, cest lensemble des individus visibles et invisibles qui ont atteint la conscience de lunit religieuse de socialit raciales.
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Cette structure synarchique pyramidale implique la complte formation de cinq grandes fdrations impriales (ou Socit mineure des Nations) dj constitues ou en voie de constitution dans le monde moderne : la Socit mineure des Nations britanniques, la Socit mineure des Nations panamricaines, la Socit mineure des Nations paneurasiennes de lu.r.s.s., la Socit mineure des Nations paneurafricaines, la Socit mineure des Nations panasiatiques. Alors ? Lequel a copi sur lautre ? Aprs tout, ils travaillaient peut-tre sur la mme longueur donde ? De son ct, le synarque-thosophe Andr Gautier-Walter poursuivait en crivant, page 263 de son livre : Cest ainsi que, par exemple, Franois Perroux (comme par hasard), fondateur de lInstitut dtude du dveloppement conomique et social, sest donn pour tche de former les lites africaines ce quil appelle, si justement, "lhumanisme du dveloppement africain". (108) Le cadre national et nationaliste chauvin, des tats prtendus souverains, est un niveau de la conscience humaine et de la vie sociale, archaque et dpass par lvolution et par lHistoire, en marche vers lunit et la solidarit plantaires. Lchelon fdral est une tape vers cette unit. La '' mthode'' fdraliste est la seule dialectique qui respecte les diversits et les particularismes raciaux, culturels et nationaux. Seule la fdration progressive de peuples libres, cooprant galit dans les Cinq Ordres sociaux (lOrdre fdral, supra national, venant couronner les quatre Ordres nationaux : politique, culturel, conomique et social) peut assurer les bases dune organisation mondiale de la paix. Cest, indpendamment du Pacte Synarchique, tout fait et point par point lide de Serge Tchakhotine avec sa coforces Confdration franaise des forces culturelles, conomiques et sociales. Dcidment trs tranges, toutes ces collusions ... Allons-nous conclure ? Non. Car, convaincus quil nous manque bien des lments essentiels, nous laisserons chacun le soin de se faire une opinion sur ces mystrieux aspects de lhistoire. Toutefois, puisque certains voient en Jean Monnet lhritier direct de la synarchie, nous allons essayer de dmontrer la vracit de cette opinion.
108 Il faut noter que Franois Perroux participe assez rgulirement des colloques ou des tenues au Grand Orient de France, et quil est trs li avec certains hauts dirigeants maonniques.
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Il semble que le Pool Schuman doive faire avancer moins les affaires de lEurope que celles dune classe, daucuns disent : dune caste de techniciens , caste dj trs puissante, dont on suit le cheminement patient sur notre continent puis par la guerre. Tout se passe comme si une secte, audacieuse et mystrieuse la fois, travaillait laffaiblissement des tats politiques et, par consquent, la dvalorisation des frontires, pour constituer, sur leurs ruines, de solides tats conomiques dont cette secte serait matresse. Andr Stibio, La Voix du Nord,
Dcembre 1951
IV
Jean Monnet ou lhritier de la synarchie
A la Libration, il sest form, autour du groupe bancaire Lazard et de Jean Monnet, un comit conomique de techniciens qui influena non seulement la politique conomique, mais aussi la politique extrieure plus que ne le font les comits directeurs des partis politiques. Ce comit de technocrates a ainsi influenc dune faon dcisive la politique europenne du ministre des Affaires trangres, Robert Schuman, et lentre en vigueur du pool de la c.e.c.a. a mis pleinement en vidence la toute puissance de Jean Monnet et de son quipe. Tout sest pass comme si effectivement Jean Monnet avait t au service dun puissant groupe bancaire anglo-saxon dcid raliser la Paneurafrique suivant le schma trac par le Pacte Synarchique dEmpire. A ce niveau, on ne peut plus rellement parler dune socit secrte, mais plutt dun groupement dintrts internationaux auxquels sajoutent des aspirations messianiques lhgmonie mondiale en un mot, au mondialisme. On ne peut manquer, dautre part, dtre intrigu par la faon singulire dont Jean Monnet a t impos, plusieurs reprises, aux dirigeants de la politique franaise, par les patrons de la Haute Finance, hauts dirigeants de la franc-maonnerie anglosaxonne. Charg de mission en Angleterre en 1917 et conseiller (officieux) dans les confrences prparatoires du Trait de Versailles, Jean Monnet est propos Georges Clemenceau et Lloyd George comme secrtaire adjoint de la s.d.n. par le clbre colonel House, membre de la maonnerie illuministe et synarchique des Masters of Wisdom. Rappelons quil fut lun des fondateurs de la Pilgrims Society, de la Round Table et du Council on Foreign Relations (c.f.r.).
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Du ct anglais, ce fut Lord Robert Cecil qui manifesta une sympathie agissante lgard de Jean Monnet. Comme par hasard, Lord Cecil, haut dignitaire maonnique et ami intime de House, tait lun des hauts responsables de la Round Table et de la Pilgrims Society. Nous avons vu dans notre prcdent ouvrage : Les Vrais Responsables de la Troisime Guerre Mondiale, le rle nfaste quil tint lors du premier conflit mondial. Cest lui, en effet, qui, aprs avoir nomm Sir Eric Drummond secrtaire gnral de la s.d.n., suggra celui-ci la dsignation de Jean Monnet. En 1938, William Bullitt, conseiller de Wilson, puis de Roosevelt, nomm par ce dernier ambassadeur Paris, prsente Jean Monnet Edouard Daladier. Le prsident du Conseil franais confie aussitt Jean Monnet la mission de passer des commandes davions lindustrie amricaine. Or, William Bullitt, qui joua un rle trs important lors du dernier conflit mondial (109), tait membre de la Pilgrims, franc-maon de haut degr (32e Shriner), affili au c.f.r. et agent de la banque Schiff, Kuhn & Lb lune de celles qui avaient financ la Rvolution bolchevique. En 1939, aux tats-Unis, Bullitt conduit Jean Monnet auprs du secrtaire dtat Henry Morgenthau, membre de la Pilgrims et de la Round Table, puis auprs du F Roosevelt. En 1940, Jean Monnet soumet au gnral De Gaulle et Paul Reynaud le projet dunion franco-britannique imagin par Lord Vansittart, chef de lIntelligence Service, membre de la Pilgrims et du r.i.i.a., et approuv par le F Churchill. Comme un fait exprs, nous retrouvons ds 1931, le mme projet dans les papiers du p.e.p., li, comme nous lavons vu, lquipe Coutrot. Quoi de plus normal, puisqu en aot 1940, Jean Monnet devint, fait exceptionnel, fonctionnaire et diplomate britannique : Winston Churchill le nomma membre de la mission dachats britannique Washington. Arriv aux tats-Unis, il collabora avec Harry Hopkins, John Mc Cloy, M. Stimson, George C. Marshall, lamiral Leahy, Lord Halifax et Sir Arthur Salter ; il contribua au lancement de la machine de guerre amricaine. Membre du Conseil anglo-amricain de fabrications de guerre, il fut lun des rdacteurs du Victory Program... Au dbut de 1943, Harry Hopkins envoya Jean Monnet Alger en mission de renseignement sur ltat du matriel et des troupes franaises dAfrique (110). Mais le plus important est de ne pas oublier que Jean Monnet tait lhomme de main de la Banque Lazard Brothers depuis que Robert Brand, patron de la Banque Lazard, conseiller de Lord Robert Cecil la Confrence de la Paix de 1919, beau-frre de Lady Astor et futur animateur de la Round Table (1955-1963), avait sauv la Socit des Propritaires Vinicoles de Cognac J. G. Monnet et Cie de la faillite, avec la participation de la Banque Morgan en la personne de M. Morre. Ce fait a t confirm par Cordell Hull, secrtaire dtat amricain, qui rpondit un jour Harry Hopkins, conseiller priv de Roosevelt, que Jean Monnet tait considr comme lhomme de la maison de la banque anglaise Lazard Frres (111). En 1926, Jean Monnet entre officiellement dans la banque en participant la cration de la Socit
109 Lire Les Vrais Responsables de la Troisime Guerre Mondiale. 110 Dictionnaire biographique Pharos, Paris 1950. 111 Roosevelt and Hopkins, Robert E. Sherwood. Plon, 1950.
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franaise Blair and Co. Foreign Corporation, 18, avenue Matignon, Paris, au sige de la Banque Bnard Frres, fort lie au groupe ptrolier anglais Pearson, la Royal Dutch, la Banque Kuhn & Lb and Co. de New York et la Banque Lazard (112). En sa qualit de vice-prsident de la Blair and Co., Jean Monnet participe la constitution de la Compagnie Franco-Amricaine pour lElectricit et lIndustrie ; il entre au conseil dadministration de cette dernire, o il y ctoie Henri de Peyerinihoff, lun des intermdiaires et membres financiers du Mouvement Paneuropen et du Mouvement Synarchique dEmpire. A la mme poque, Jean Monnet fait entrer, en qualit de secrtaire du Conseil, un certain Ren Pleven qui deviendra, avec Franois Mitterrand, le premier patron de lu.d.s.r. Union Dmocratique et Socialiste de la Rsistance dont lun des principaux membres du bureau politique ntait autre que le synarque-thosophe, Andr Gautier-Walter. Au mariage de Ren Pleven, il y avait, comme tmoin, M. Pierre Comert. Ce dernier venait dtre nomm directeur de lInformation la Socit des Nations par Jean Monnet, quil avait connu aux Commissions excutives de Londres. En 1925, M. Comert prsente M. Pleven Jean Monnet. Un an plus tard, Monnet prsente Pleven au banquier Walker de la Blair and Co., et ensuite Kuhn & Lb. Pleven passa, par la suite, de lAnglo Canadian Telephone lAutomatic Electric Co., puis lAutomatic Telephone and Electric Corporation du Groupe Lazard Brothers. Il va sans dire que nous retrouverons Ren Pleven au groupe de Bilderberg. Mais revenons Jean Monnet. Le 13 novembre 1934, il se marie avec une Italienne, Silvia de Bondini, en... Union Sovitique. En effet, sa future femme tant marie et la loi italienne ne permettant pas le divorce, ils ne pouvaient se marier. Mais Monnet apprit que la loi sovitique tait, dans ce domaine, infiniment plus accommodante que la loi fasciste (113). Ce petit dtail est dune grande importance, car il est difficile de croire que les autorits sovitiques ont accord toutes ces facilits des trangers sans obtenir, en contrepartie, quelques menus services... M. Bloch-Morhange posait, dans son bulletin Informations et Conjonctures de mars 1957, une question bien troublante : M. Jean Monnet est-il anticommuniste ? Cest une question que commencent se poser quelques hommes daffaires... Jamais, durant sa longue carrire, Jean Monnet
112 La Banque Bnard Frres et Cie tait trs lie avec le trust Royal Dutch Shell que nous avons vu derrire certaines activits des groupes synarchiques avec lequel elle cra en juillet 1919 la Socit Maritime des Ptroles et la Socit pour lExploitation des Ptroles, faades franaises de la Royal Dutch qui en possdait le contrle absolu. Georges Bnard tait administrateur des banques Blair and Co. Foreign Corporation (filiale franaise de la banque amricaine Blair and Co.) et de la Chase National Bank. Cest galement par lintermdiaire de la Banque Bnard que la Blair and Co. a cr, fin 1926, en France, la Socit Technique et Financire pour lUtilisation des Prestations en Nature, en communaut avec la Banque Spitzer de Paris, la Banque Schrder de Londres (trs lie la Pilgrims) et la Dresdner Bank. 113 Daprs certains renseignements, Silvia de Bondini aurait abandonn la nationalit italienne et obtenu la nationalit sovitique. Elle nobtint en effet la nationalit franaise quen 1939.
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na une seule fois, publiquement, critiqu le sovitisme. Il alla en u.r.s.s. tudier le systme technocratique et ce fut mme Moscou quil se maria... Nous rajouterons cela que Jean Monnet a toujours pens que lEurope supranationale ide chre aux synarchistes ne se raliserait que par lintermdiaire du socialisme. Comment ne pas faire remarquer que tous les individus avec lesquels Jean Monnet collaboraient taient membres du c.f.r. et de la Pilgrims deux organisations de la Haute Finance Internationale apatride favorisant le communisme international afin darriver une concentration des moyens de production , de mettre en place des plans tablis de progression conomique . et de rassembler tous les pouvoirs dorganisation et de direction entre les mains dun petit groupe dindividus ? Or, ces thories aujourdhui largement mises en application taient celles de Jean Monnet, de lu.r.s.s. et, comme nous lavons vu, de la synarchie et, par l mme, de la Haute Finance ! Fait exceptionnel, Jean Monnet tait membre du c.f.r. et du Links Club, rendezvous ultra-priv de lintelligentsia amricaine et au sein duquel il ctoyait les Mellon, Vanderbilt, Rockefeller, Cabot-Lodge, Lammot du Pont, Morgan et autres sommits. Ceci tendrait prouver quil avait alors obtenu la nationalit amricaine. Les correspondants amricains de Jean Monnet taient Harry Hopkins, reprsentant personnel du prsident Roosevelt, membre de la Fabian Society et du c.f.r. (communiste notoire, il favorisa laccs aux milieux du New Deal au banquier Averell Harriman [c.f.r.], et apporta son aide la carrire du secrtaire dtat Dean Acheson), et John Foster Dulles, membre minent du groupe de la Standard Oil (proprit des Rockefeller), de la banque daffaire Schrder, associ des Lazard et passant pour connatre Jean Monnet depuis trente-cinq ans. Il est membre du c.f.r., de la Carnegie et du Rite Ecossais. Aprs 1945, Jean Monnet travailla avec ferveur la cration dune Europe supranationale. Il tait assist par Ren Pleven, entre autres, puis plus tard par Valry GiscarddEstaing, Jean Lecanuet, Jean-Jacques Servan-Schreiber, fondateur, rcemment, du Paris-Group, toutes personnalits mondialistes. Suite ses suggestions, le conseil des ministres dcide la cration dun Commissariat gnral au Plan, dont Jean Monnet prend la direction gnrale. Sous couvert de modernisation et dquipement, le Commissariat du Plan allait peu peu liminer les moyennes entreprises au profit des grandes et provoquer une concentration industrielle et commerciale sans prcdent. Ce fameux Comit du Plan de Jean Monnet est rapprocher du Bureau des Plans dtat que lquipe synarchique de Coutrot avait fait instaurer en 1936 au ministre de lconomie nationale lorsquelle avait reu de Charles Spinasse la direction de lconomie franaise sous le masque du Centre dOrganisation Scientifique du Travail (c.o.s.t.) dirig par Coutrot, Branger, Bourdet et Hekking. Ces remarques devraient dj suffire rfrner quelque peu les critiques ironiques qui nous reprochent de considrer Jean Monnet comme le continuateur de la synarchie. Jean Monnet tait lassoci de George Catlin, lun des principaux fondateurs de lAtlantic Union, do sortira la Trilatrale en novembre 1972, la suite dune runion confidentielle groupant MM. David Rockefeller, prsident de la Chase Manhattan 132
Bank et du c.f.r., Max Kohnstamm, prsident du Comit Jean Monnet, et George Franklin, haut responsable du c.f.p. Fait qui ne surprendra plus personne, les signataires de la Dclaration de lUnit Atlantique et qui faisaient partie de lAtlantic Union Movement, taient Hyacinthe Dubreuil, Emile Roche, Jules Romains, Jacques Rueff, Maurice Schumann, Paul Van Zeeland, Fernand Dehousse et Etienne de la Valle Poussin pour la Belgique, toutes personnalits ayant dtroits rapports avec la synarchie... sans compter Sir Julian Huxley. Du ct amricain, les signataires taient Herbert Agar, Frank Altschul, William A.M. Burden, James B. Conant, W. Averell Harriman, Christian A. Herter, Henry Kissinger, Herbert H. Lehman, John J. McCloy, Eugene V. Rostow, Arthur M. Schlesinger Jr. et Clarence Streit. Du ct anglais, The Baroness Elliot of Harwood, Joseph Grimond, Sir Stephen King-Hall, Lord Shawcross et Barbara Ward (Lady Jackson). Le prince Bernhard signait pour les Pays-Bas, John Diefenbaker, N. A. M. Mac Kenzie et Lester B. Pearson pour le Canada, et Kurt Birrenbach et Karl Mommer, pour lAllemagne. Or, si nous ne pouvons crire que ces personnalits taient synarchistes , nous pouvons, en revanche, faire remarquer quelle appartenaient toutes, soit au Bilderberg, soit des Instituts internationaux, soit encore lInstitut Atlantique, puis la Trilatrale, toutes organisations prsentant dtranges similitudes avec les conceptions synarchiques. Crateur des tats-Unis dEurope, Jean Monnet fut galement lun des animateurs du Club Jean Moulin visant essentiellement tablir une Europe planifie au sein duquel on retrouvera quelques grandes figures de la Trilatrale, telles que Michel Crozier, Michel Debatisse, Paul Delouvrier et Pierre Uri, ancien des quipes de Tchakhotine. Le Spectacle du Monde doctobre 1966 crivait : Quest-ce que le Club Jean Moulin ? Une '' socit discrte'' de hauts fonctionnaires limite 530 membres. Pour eux, lconomie de march modle amricain est prime. Jean Lecanuet, lui mme ancien haut fonctionnaire, dit : Lconomie de march doit tre concerte au sein dun plan effectif, par entente entre ltat et les organisations professionnelles. Les bases doctrinales du Club Jean Moulin sont apparues en 1936, dans lentourage du ministre s.f.i.o. Spinasse. Elles ont t mises en forme par le polytechnicien Jean Coutrot (X-Crise) et ont reu une premire application sous Vichy. Cette premire forme du Club Jean Moulin sappelait alors la Synarchie... Le Club Jean Moulin, sous sa forme actuelle, est n en 1951. Il sappuie essentiellement sur les ides de M. Jean Monnet, et vise la cration dune Europe planifie. Son comit de pense est compos de Jacques Chaban-Delmas, de Franois Bloch-Lain (du Groupe Lazard ! ndlr), du doyen Zamanski, de Paul Delouvrier... Nous nen demandions pas tant. Ce qui nous console, cest de savoir, maintenant, que nous ne serons pas les seuls passer pour des maniaques du complot ! En Grande-Bretagne, le contact tait assur par Franois Duchne, ancien directeur du Comit daction pour les tats-Unis dEurope, prsid par Jean Monnet, et que lon retrouve l'i.i.s.s., au Bilderberg, au r.i.i.a., la Trilatrale et lInstitut Atlantique.
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Tous ces petits dtails sont trs importants, car il ne faut pas oublier que la continuit est visible de Jean Monnet Raymond Barre, en passant par Franois Mitterrand ; tous sortent du Mouvement Paneuropen de Coudenhove-Kalergi, et ce mouvement, comme lcrit trs justement Pierre de Villemarest, ses hritiers directs au sein de la Trilatrale et du Bilderberg, aussi bien que ses liaisons avec le Royal Institute de Londres, le c.f.r. amricain, li.f.r.i. en France, lInstitut Atlantique, etc., et des cousins initis au sein du monde communiste. A Moscou, comme Prague, Varsovie, Budapest (114). Enfin, il faut bien comprendre que les vritables auteurs du Pool Charbon Acier qui donnera naissance la c.e.ca., ne sont ni Jean Monnet, ni Maurice Schumann, mais leur patron, nous voulons parler de la Haute Finance. Ds 1945, deux minents personnages synarchistes fondent la Ligne europenne de Coopration conomique : Van Zeeland et Daniel Serruys, fidicommissaire de la Banque Lazard. En mai 1948, le Congrs de La Haye jetait les premires bases de la future communaut. Il tait prsid par Paul Ramadier, franc-maon (Loge La Parfaite Union). Ses rapporteurs taient Ren Courtin, crateur, en 1947, du Conseil franais pour lEurope unie et chef du comit excutif franais du Mouvement Paneuropen, et Ronald Mac Kay, vice-prsident du premier Parlement europen et membre du Mouvement Paneuropen. La Commission conomique et sociale, prside par Van Zeeland, avait pour rapporteurs, Daniel Serruys lhomme des Lazard et Lord Layton, membre du comit britannique du Mouvement Paneuropen. Quant la Commission culturelle, son prsident tait Salvador de Madariaga, galement de la Paneurope, et son rapporteur, Denis de Rougemont (115). Ce dernier faisait partie, la mme poque, de lUnion des Fdralistes, aux cts dAlexandre Marc, de Raoul Dautry, de Daniel Serruys, dAndr Voisin et de... Franois Mitterrand. Que des personnalits ayant appartenu des organisations synarchiques ou proches delles ! Sans oublier la prsence de Jean Monnet... Ds le dbut 1950, le Mouvement Europen, lors dun congrs tenu Londres sous la prsidence de Duncan Sandys, gendre de Churchill, suggrait au Conseil de lEurope la cration dune autorit politique ayant pour tche essentielle une politique commune fonde sur les mthodes dmocratiques dans les problmes que posent la protection des droits de lhomme, les relations internationales et les affaires conomiques. Elle procderait ltablissement dorganismes chargs dtudier en dtail les problmes montaires, commerciaux, ceux relatifs aux transports et aux investissements, ceux de la coordination industrielle, les questions sociales et culturelles, et les problmes de dfense. La c.e.c.a. fut la premire organisation dcouler de ce plan, quelques mois aprs, en mai 1950. L, on nous permettra douvrir une parenthse. Nous avons vu que, parmi les organisations synarchiques, se trouvait le trs mystrieux groupe France 1950. Etant donn quil nexiste aucun texte dofficialisation de ce groupement, un fait nous proccupait, savoir pourquoi avoir appel ce groupement France 1950, en 1936 ?
114 La Lettre dInformation, n 13, 11 novembre 1981. 115 Denis de Rougemont est alli la famille des banquiers protestants Mallet.
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Eh bien, nous pensons que, ds cette poque, certaines personnes avaient prvu la mise sur pied dun certain systme la c.e.c.a. en loccurrence et tout ce qui va en dcouler pour, ou partir de, 1950. Il est en effet symptomatique de voir que tous les gens les Franais en ce qui nous concerne qui furent mls aux travaux qui aboutirent la c.e.c.a. nommons Robert Marjolin, Wilfrid Baumgartner, Roger Nathan, Alfred Sauvy et consorts, appartenaient tous au groupe de Francis Hekking, France 1950. Cest tout de mme un peu troublant... Quant celui qui donna le feu vert , si lon peut dire Duncan Sandys , ctait un ami de Richard Coudenhove-Kalergi. Il tait venu en observateur au premier congrs de lUnion europenne des fdralistes (u.e.f.), qui tint se congrs Amsterdam en avril 1947, et dirigea, quelque temps plus tard, le Comit de liaison franco-britannique avec Andr Voisin, dont nous avons relev le nom parmi les principaux membres affilis au Mouvement Synarchique dEmpire et qui sera lun des principaux organisateurs des runions du Bilderberg. Le 11 novembre de la mme anne, tait constitu entre lUnion europenne des Fdralistes, la Ligue indpendante de Coopration europenne, le Mouvement de lEurope Unie de Grande-Bretagne, le Conseil franais pour lEurope unie et lUnion parlementaire europenne, un Comit international de Coordination des Mouvements pour lUnit europenne, do sortira le Mouvement Europen (116)). Comme par hasard, ce dernier aura pour secrtaire gnral le F Joseph Retinger, fondateur du Groupe de Bilderberg, au sein duquel on retrouvera un nombre impressionnant de synarques notoires. De l sortira le premier pacte synarchique denvergure apparent daprs-guerre, la c.e.c.a. (Communaut europenne du charbon et de lacier), sign par les Six le 18 avril 1951. Il sagissait de grouper sous une direction unique une source dnergie importante et lacier, support du monde moderne, sous le prtexte de policer et dharmoniser les concurrences pour le bien-tre gnral . On se garda toujours de signaler que cette organisation europenne tait flanque dun observateur amricain. De plus, en son temps, Pierre Fontaine fut le premier signaler que des crdits spciaux taient distribus par la c.e.c.a. aux partis politiques influents des pays adhrant lorganisation. Jean Monnet prsida la c.e.c.a., puis ce fut le tour de Ren Mayer, cousin par sa mre des Rothschild, qui anima la Banque Rothschild de 1928 1940, appartint au comit dorganisation des socits Le Nickel, La Union et Rio Tinto, et au comit dadministration du Centre dtudes de Politique Etrangre (c.e.p.e.) aujourdhui i.f.r.i. dirig par Jacques Vernant. Le 22 novembre 1951, la Fondation Carnegie dcerna Jean Monnet le prix de la paix Wateler, dune valeur de deux millions de francs, en rcompense de lesprit international dont il a fait preuve en concevant la communaut du charbon et de lacier, et en rcompense de ses grands mrites dans la ralisation de cette ide . Et dans Aux Ecoutes du 24 juillet 1952, on annonait sous le titre LEurafrique, que Jean Monnet prparait un nouveau plan grandiose, celui de lEurafrique. Or, il savre
116 Toutes ces organisations ont t tudies en dtail dans LIrrsistible expansion du Mondialisme.
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que lEurafrique reprsente lun des objectifs de la politique impriale de lAngleterre et de la synarchie... En 1954, cest un ami et collaborateur de Jean Monnet, Roger Nathan, qui dirige la Commission dtudes de la Disparit des Prix plus communment appele Commission Nathan. Cette commission comprenait, entre autres, Gabriel Ardant, commissaire gnral la productivit (1953) et mentionn la page 36 du document 19, cit par Geoffroy de Charnay dans son livre La Synarchie, parmi les hauts fonctionnaires des finances ayant t synarchistes ; Pierre Benaerts, administrateur de la Socit dtudes et de Documentation conomiques, Industrielles et Sociales (s.e.d.e.i.s.) (1951) dirige aujourdhui par Bertrand de Jouvenel, fondateur de Futuribles, comme par hasard et membre du c.p.e.e. (X-Crise) ; Albert Caquot, administrateur de socits. Dfenseur acharn des ralisations Monnet, il tait membre du c.p.e.e. et du groupe France 1950. galement dX-Crise, il deviendra prsident des Socits nationales de Constructions aronautiques. On trouvait galement dans cette commission Henri Fayol, fondateur du Centre dtudes Administratives qui fusionna, en 1926, avec le Centre de lOrganisation Franaise et do sortira le Comit National de lOrganisation Franaise (c.n.o.f.), organisation synarchique dont Fayol devint le vice-prsident. Fayol, fils de celui que lon nommait le Taylor franais , tait un habitu dX-Crise ; Pierre Laguionie, administrateur du c.n.o.f. en 1935, et Louis Rosenstock-Franck, membre du c.p.e.e. (1938), il est, en 1939, appel par le synarque Raoul Dautry, ministre de lArmement, en affectation spciale et y devient le collaborateur de... Roger Nathan. Aprs larmistice, ce dernier passe aux tats-Unis, o il devient membre du conseil des directeurs de la Brookings Institution, vritable bastion de la thorie transnationale , et dirige cette poque-l par C. Douglas Dillon, membre du c.f.r. et futur prsident dhonneur de lInstitut pour un Ordre Mondial (Institute for World Order). Conclusion : toutes les personnalits appartenant cette Commission Nathan taient des synarques notoires, encore une fois. Autour du couple Monnet-Schuman, gravitaient galement deux vieilles connaissances synarchiques en la personne de Daniel Serruys, lhomme des Lazard, qui se trouva, aprs la guerre, la tte de Saint Gobain. Serruys tait trs li avec Joseph Retinger et tout particulirement avec le synarque belge Paul Van Zeeland. Ce dernier, fondateur de li.r.r.i. (homologue belge du c.f.r.), fut prsident de lUnion des Associations Internationales (u.a.i.) aprs-guerre, membre du Bilderberg, du Mouvement Europen et de lInstitut Atlantique. Lautre personnage ntait autre que Raoul Dautry, du groupe France 1950, lequel avait dtroites relations avec Retinger et Denis de Rougemont, synarque suisse, fondateur du Centre Europen de la Culture Genve, membre du Graduate Institute of International Studies (homologue suisse du c.f.r.), du Groupe Bellerive, du Bilderberg et du Club de Rome. La deuxime phase de ce plan se met en place avec la naissance du March Commun, labor sur la base du rapport du Comit Spaak, du nom du chef de la synarchie belge, Paul-Henri Spaak. Le 25 mars 1957, les Six signent les traits instituant le March Commun et lEuratom. En 1958, les institutions des nouvelles communauts sont mises en place. A Bruxelles, capitale provisoire de la communaut, sinstallera la Commission excutive du March Commun que prside Walter Hallstein et dont les vice-prsidents 136
sont Robert Marjolin (de nos jours la Trilatrale), Sicco Mansholt (du Bilderberg), Guiseppe Caron (de li.a.i.), et la Commission dEuratom que prside Louis Armand, lun des chefs de file de la technocratie franaise, membre du Club Jean Moulin, et partisan acharn dun gouvernement mondial. Le 19 mars, le Parlement europen tient sa premire runion Strasbourg. Robert Schuman, du Mouvement des tats-Unis du Monde, membre du c.e.p.e. et lun des pres de la c.e.c.a., en est lu prsident. La troisime tape fut la mise en uvre de la politique agricole commune, plus connue sous le nom de Plan Mansholt, du nom de ce pre de lEurope verte , qui prvoyait la disparition de plusieurs millions dagriculteurs europens et la strilisation de plusieurs centaines de milliers dhectares cultivables... pour faire place aux producteurs des pays pauvres. Dans Le Monde du 22 octobre 1976, on pouvait lire ceci : Comme nagure M. Mansholt, M. Tinbergen voudrait voir se constituer peu peu les lments dun systme de planification globale et damnagement des ressources. Or, de nos jours, non seulement ces thses sont reprises par le Club de Rome dont fait partie M. Mansholt mais elles sont en application. Enfin, ce sont les thories de la synarchie ou de la Haute Finance ! Le 1er juillet 1967 est mis en vigueur le Trait de fusion des Excutifs, crant un Conseil unique et une Commission unique pour le March Commun, le c.e.c.a. et lEuratom. La nouvelle commission, de quatorze membres, que prside Jean Rey, membre de li.r.r.i. depuis 1957 (homologue belge du c.f.r.), prsident du Mouvement Europen, membre du Bilderberg, de lInstitut Atlantique, du Grand Orient de Belgique et de la Trilatrale. Il est aujourdhui dcd. Parmi les quatre vice-prsidents, citons Sicco Mansholt et Raymond Barre, membre influent de nos jours de la Trilatrale. (Encore un hasard, assurment !) Toutes ces personnalits ont un point commun : elles sont toutes passes par le mouvement synarchique paneuropen. Et, ce qui est encore plus intressant souligner, cest que la revue 30 Jours dEurope, dans son numro de mai 1970, nonait ce qui restait faire cette poque : Un continent conomiquement organis : il faut raliser lunion conomique et montaire en harmonisant les politiques conomiques et montaires de nos six tats membres, puis en crant entre eux une solidarit qui conduise par tapes au couronnement de loeuvre conomique, la cration dune monnaie commune remplaant les anciennes monnaies nationales.. Des institutions fdrales : la Fdration europenne. Lintgration politique doit faciliter la dtente et la coopration entre lEst et lOuest : contribution essentielle ltablissement dun ordre pacifique en Europe. La transformation de la socit et lorganisation de la vie sociale. Cest point par point le programme du Pacte Synarchique dEmpire et de la Haute Finance Internationale apatride... Dans le livre X-Crise, de la rcurrence des crises conomiques, publi pour le cinquantenaire dX-Crise, on peut lire ces dtails qui ne manquent pas de saveur :
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Pendant le conflit mondial, les ides dveloppes X-Crise se rpandirent au gr des choix politiques des diffrents membres prsents aux tats-Unis, Londres, Alger, en France dans la clandestin ou dans ladministration en place. Lentourage '' planiste'' du gnral De Gaulle et les quipes techniciennes qui constituaient larmature active du gouvernement de Vichy emptr par ailleurs dans des querelles idologiques et des luttes dinfluence et mme larmature dune grande partie de la Rsistance mtropolitaine, semployaient prparer un aprs-guerre dont on discernait dj les grandes lignes dans les dbats du Centre polytechnicien dtudes conomiques. On les discerne encore plus nettement dans les travaux dun organisme dirig par Grard Bardet, le Conseil Suprieur de lconomie Industrielle et Commerciale (c.s.e.i.c.). Ce Conseil prparait ouvertement, quoique discrtement, lavenir de la France, en liaison avec la Rsistance, notamment lOrganisation Civile et Militaire (o.c.m.), sans que les occupants comprissent rellement, semble-t-il, la porte de ses activits. Les rapports du c.s.e.i.c., labors dans le droit fil des dbats dX-Crise, et souvent par danciens membres comme Detuf, dcrivaient avec exactitude ce quallait devenir lconomie franaise dont le redressement spectaculaire sous la IV Rpublique dut beaucoup des dirigeants forms dans les divers groupes rformateurs, et singulirement le le c.p.e.e. (Brun, p. 34.) Dans la conclusion de louvrage, faite par Jean Ullm, on peut lire : La guerre avait mis fin aux activits dX-Crise. La Libration ouvrait une poque nouvelle o pourrait sexercer et se perfectionner lapprentissage conomique entrepris dans les runions et les dbats dX-Crise... Les quipes franaises qui sengagrent dans la planification autour de Jean Monnet, et dans la comptabilit nationale autour de Gruson (polytechnicien de la promotion 1929), taient dj familiarises avec cet instrument de travail qui avait t introduit dans les publications dX-Crise (lconomie rationnelle) par les frres Guillaume bien avant que le nom de Lontief ft connu en Occident, et utilis par moi-mme en 1938 (p. 276). Or, Jean Ullm tait membre dX-Crise, du c. e. p. h. avec Coutrot, et il est aujourdhui prsident dhonneur du Dpartement des Sciences conomiques de lcole polytechnique. Ce qui fait crire Michel Sinniger dans son ouvrage La technocratie lassaut des bureaux : Les bras de cette matresse pieuvre sont en formes de courbes, de statistiques, de chronomtres et de thormes gants. Elle agrippe un un tous les services de la grande entreprise, en fait les termes dune quation monumentale, au sein de laquelle les hommes ont les gestes et les ides prvus au catalogue. Cette maladie qui revt aux tats-Unis les formes dune sant discutable est assurment un danger grave en France, et qui se rpand vite... Ses causes, dabord la dcouverte, ou plutt llaboration progressive dune nouvelle science : lorganisation du travail, qui ne date pas dhier certes, mais qui, depuis quelques annes, tend sappliquer dans des domaines nouveaux o elle navait pas cours auparavant... Les agents du mal ? Eh ! bien sr, les premiers savants de lorganisation, ceux qui ont dcouvert les lois, prouvent le besoin frntique de les appliquer et de les vrifier. 138
En ce qui concerne notre pays, beaucoup de sous-agents ; en gnral, des jeunes gens fort intelligents, de formation scientifique, au retour de leur stage en Amrique... Fils de Taylor et fils de Marx sont l plus que cousins germains. Nous retrouvons l toutes les grandes thories de Serge Tchakhotine, de la synarchie en particulier avec le c.o.s.t. et leur prolongement de nos jours avec les organisations comme la Trilatrale, le c.f.r., la Pilgrims, le Club de Rome, le Bilderberg dont Jean Monnet faisait partie, bien entendu et autres instituts internationaux. Le 16 janvier 1956, Jean Monnet met sur pied le Comit dAction pour les tatsUnis dEurope. Parmi les Franais ayant appartenu ce comit, citons : Antoine Pinay : membre de lAssociation Franaise pour la Communaut Atlantique et du Mouvement pour une Socit Libre, dont le grand patron tait Ren Courtin, qui participa la fois aux travaux dX-Crise et au Plan franais, fut chef du comit excutif du Mouvement Paneuropen, et qui, par la suite, participera la fondation et sera le premier rdacteur conomique au journal Le Monde. Pinay fut plusieurs fois ministre dans les cabinets Henri Queuille, Ren Pleven et Edgar Faure (Club Jean Moulin), tous membres, comme par hasard, du Mouvement Paneuropen. Enfin, il est au Bilderberg ; Maurice Faure : membre des associations de Ren Courtin, tout comme A. Pinay. Il fut membre du premier cabinet Mauroy en 1981, a particip la fondation de lInstitut Atlantique et il est membre du Bilderberg ; Edgard Pisani : membre de la Commission des Communauts Europennes et du Groupe Parlementaire Mondialiste. Membre du Mouvement Paneuropen ; Jacques Duhamel : ancien conseiller technique dEdgar Faure et membre du Bilderberg ; Valry Giscard-dEstaing : du Bilderberg Guy Mollet : du Bilderberg et du G 0 ; Ren Pleven : bien entendu, et membre du Bilderberg. Parmi les membres trangers figuraient notamment : Pays-Bas : Joseph Luns, secrtaire gnral de lo.t.a.n., membre de lInstitut Atlantique, et Sicco Mansholt, le pre de lEurope Verte et prsident de lInternationale Socialiste, tous deux membres du Bilderberg ; Max Kohnstamm, de lI.I.S.S., du Bilderberg et de la Trilatrale, et qui fut vice-prsident du Comit dAction de 1954 1974. Grande-Bretagne : Denis Healey, ami personnel de Joseph Retinger, le fondateur du Bilderberg Group, membre fondateur de li.i.s.s., du comit excutif de la Fabian Society, du r.i.i.a., du Bilderberg et, de nos jours, de la... Trilatrale ! Roy Jenkins, prsident anglais de la Commission des Communauts Europennes, membre de la Fabian Society et de la Trilatrale. Allemagne : Herbert Wehner, vice-prsident du Parti socialiste dmocrate (s.p.d.) ; Willy Brandt ; Kurt Birrenbach, du Bilderberg, de li.i.s.s. et du comit excutif de la Trilatrale ; Walter Hallstein, du Bilderberg, ex-prsident de la C.E.E. et du Mouvement Paneuropen ; Heinz Oskar Vetter, prsident de la Fdration des Syndicats Allemands (d.g.b.), de la d.g.a.p. et de la Trilatrale. Italie : Guido Carli, de lInstitut Atlantique, de li.a.i., du Bilderberg et de la 139
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Trilatrale ; Ugo La Malfa, du Bilderberg ; Giovanni Malagodi, du Bilderberg, et ainsi de suite. Toutes personnalits qui adhraient alors au Mouvement synarchique paneuropen du F Richard Coudenhove-Kalergi, financ par les Warburg, Rothschild, Lazard. Llection de Willy Brandt, en octobre 1969, la Chancellerie, rjouit particulirement Jean Monnet car, dit-il : Jtais certain quil introduirait dans la politique europenne un lment daudace et de gnrosit. (Et pour cause : il tait membre, comme nous lavons fait remarquer, du Comit dAction pour les tats-Unis dEurope ! ndlr.) Willy Brandt, puis Helmut Schmidt (Bilderberg et d.g.a.p.) remarquablement dtermin , jourent chacun leur tour un rle essentiel dans la mise en uvre du projet de gouvernement europen provisoire que Jean Monnet leur soumit. Cest lissue de ces efforts que naquit le Conseil Europen, en dcembre 1974. Une fois le travail accompli, le Comit dAction pour les tats-Unis dEurope cessait ses activits et se sabordait en 1975. Comme il le disait trs bien lui-mme, son rle (Jean Monnet) tait dinfluencer : Ce que jai entrepris, chaque phase importante de ma vie, procdait dun choix et dun seul, et cette limitation un objet, ma prserv des tentations de la diversit comme du got du pouvoir mille facettes... Javais mieux faire que de chercher exercer moi-mme le pouvoir : mon rle ntait-il pas, depuis longtemps dj, dinfluencer ceux qui le dtiennent et de veiller ce quils sen servissent au moment utile ? (117). Cest le jeu de la Haute Finance Internationale et, par l mme, de leur agent, la synarchie... Quant ceux qui seraient encore sceptiques propos de la qualit de synarque ou dagent de la Haute Finance, ce qui revient au mme, de Jean Monnet et dautres dailleurs , quils sachent quil existe une Fondation Jean Monnet Lausanne, cre le 9 novembre 1978. Parmi les membres de cette Fondation, on trouve des membres du Comit dAction des tats-Unis dEurope, danciens collaborateurs de Jean Monnet et, notamment : Michel Albert nomm prsident des Assurances Gnrales de France (a.g.f.) par le gouvernement socialo-communiste Mitterrand-Mauroy, il est membre, comme par hasard, des clubs Le Sicle et Jean Moulin, de la Trilatrale et administrateur de Futuribles (118), manation moderne de la synarchie franaise . Je le dmontrerai plus loin. Vient dobtenir le prix Trente Jours dEurope pour son livre Un pari pour lEurope. (Le Monde, 19 novembre 1983.) Paul Delouvrier : du club Jean Moulin, de la Trilatrale et du brain trust financier de Mitterrand aux cts de Simon Nora (club Jean Moulin et Futuribles) et de Franois Bloch-Lain (club Jean Moulin) qui fut membre du collge des directeurs du Centre dtudes de Prospectives (c.e.p.), connu galement sous le nom dAssociation Gaston Berger, ce qui donnera naissance Futuribles Fut charg de mission au cabinet du ministre des Finances en 1944, M. Ren Pleven ! Franois Fontaine : ancien chef de cabinet de Jean Monnet et membre du Mouvement synarchique paneuropen ;
117 Le Monde, 17 mars 1979. 118 Voir Les Vrais Responsables...
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Jean Fourasti : de lInstitut et du Haut Comit consultatif de la population et de la famille (1956-1969), ditorialiste au Figaro et LExpress et signataire de lAppel mondialiste des 13 ; Etienne Hirsch : collaborateur de Jean Monnet Alger en juillet 1943 puis, partir de 1946, au Commissariat gnral du Plan et prsident du Comit central du Mouvement Fdraliste Europen. En 1946, Hirsch appartenait la c.g.t. Ctait lpoque o, pour permettre le succs de son Plan damnagement, Jean Monnet entretenait ouvertement les meilleures relations avec les dirigeants de la c.g.t. et les chefs communistes Billoux et Tillon. Ds 1949, il travailla secrtement avec MM. Monnet et Uri la mise en forme du projet de pool charbon-acier. A partir de mai 1950, aprs lannonce du plan de M. Schuman, Hirsch participa en tant quadjoint de Monnet aux ngociations qui aboutirent ltablissement de la c.e.ca. Il tait membre du club Jean Moulin ; Robert Marjollin : n le 7 juillet 1911 Paris, il a pous une Amricaine de Virginie, Miss Dorothy Thayer-Smith. Fut de 1932 1933 boursier de la Fondation Rockefeller et tudiant lUniversit de Yale (celle-ci a form certains des animateurs de la politique amricaine, M. Harriman par exemple, qui fut lun des inspirateurs de la politique europenne de Jean Monnet). Lors de son dpart aux tats-Unis, il militait la Fdration des tudiants Socialistes dirige par Dat, Pivert et Zyromski. A son retour, il collabora au Populaire, o ses articles furent remarqus par Lon Blum. On le retrouve ensuite au groupe de Rvolution Constructive qui diffuse des thses planistes. Ce groupe fut peut-tre lun des centres dtudes o les recruteurs du Mouvement Synarchique dEmpire singniaient avant-guerre attirer les jeunes intellectuels en vue de les observer, de les tudier et de les circonvenir. De 1934 1939, il collabora lInstitut Scientifique de Recherches conomiques et Sociales fond par le professeur Charles Rist (Carnegie) et le concours financier de la Fondation Rockefeller. Il appartint au trs secret groupe France 1950 du synarque Francis Hekking, et devint le secrtaire de rdaction de la revue LActivit conomique ; il collabora ensuite aux Nouveaux Cahiers des synarques Auguste Detuf et Jacques Barraud. Au dbut de la guerre, il est envoy Londres auprs de Jean Monnet qui dirigeait le Comit de Coordination franco-britannique. A Londres, il fut lun des conseillers conomiques et financiers du gnral De Gaulle. En mai 1943, il part aux tats-Unis comme reprsentant du Comit National de Londres, en compagnie de M. Herv Alphand lun des hommes de Jean Monnet en vue de participer aux travaux de la Confrence du Ravitaillement de Hot Springs. En 1944, il est ladjoint de Jean Monnet, chef de la Mission franaise dachats. De nos jours, on retrouve ce synarque li.f.r.i., au Bilderberg, lInstitut Atlantique, la Trilatrale, administrateur de la Royal Dutch (qui avait, rappelons-le, dtroites relations avec les milieux synarchistes davant-guerre), de Robecco (quil vient juste de quitter) et de la Chase Manhattan Bank ; Pierre Uri : membre du club Jean Moulin, du Bilderberg, de lInstitut Atlantique et du Parti socialiste. Ancien directeur la Communaut Europenne du Charbon et de lAcier (c.e.c.a.) fonde par Jean Monnet, directeur pour lEurope, puis conseiller de la Banque Lehman Brothers, on la retrouv au s.a.l. de Serge Tchakhotine, avec les synarques Franois Perroux et Grard Bardet. 141
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Cette liste parle delle-mme, mais nous navons pas encore termin. Le prsident de cette Fondation est le professeur Henri Rieben, de luniversit de Lausanne et haut responsable de lUnion Paneuropenne. Jean Monnet, de son ct, fut laurat du Prix Charlemagne 1953. Or, le premier laurat de ce Prix fut le grand ami de Jean Monnet, savoir le F Coudenhove-Kalergi. Quant au premier Prix Coudenhove-Kalergi, il fut attribu Raymond Barre de la... Trilatrale. Jean Monnet stait galement vu offrir, en 1976, le Prix de la Fondation P. H. Spaak, du nom de lancien ministre belge, prsident du Mouvement Europen en 1950, chef de file de la Federal Union de Belgique, membre fondateur de lAssociation du Trait Atlantique, de lInstitut Atlantique, de lInstitut Royal des Relations Internationales (i.r.r.i.) et membre du Bilderberg (119). A ce titre, on peut le considrer comme le chef de file de la synarchie belge ; il faut souligner quil se rendit plusieurs fois aux runions de lAbbaye de Pontigny avec son compatriote Henri de Man, auteur, en 1946, dAudel du Nationalisme, vers un Gouvernement Mondial. 1c2 Comme nous lannoncions, nous voudrions dmontrer, si cela nest dj fait, que les laboratoires dides fonds par Coutrot, Bardet et les autres qui ntaient en fait que les agents, conscients ou inconscients, de la synarchie anglo-saxonne , se cachant de nos jours derrire les noms de Mouvement Europen, Trilatrale, Clubs Jean Moulin ou de Rome, sont toujours l, bien prsents en tant que tels. Dans Les Vrais Responsables de la Troisime Guerre Mondiale, nous avions consacr un chapitre lAssociation Futuribles trs proche du Club de Rome, galement tudi et nous dmontrions quavant la naissance de Futuribles, il existait une organisation du nom de Centre dtudes de Prospectives (c.e.p.) qui fusionnera avec Futuribles par la suite. Le c.e.p. avait t fond en 1957 par Gaston Berger, Jean Darcet et Marcel Demonque. Jean Darcet est directeur de socit, prsident-directeur gnral de la Socit Formatique SA. ; il fut, de 1958 1965, secrtaire gnral du c.e.p. Marcel Demonque, quant lui, tait prsident-directeur gnral des Ciments Lafarge. Trois hommes de Jean Monnet, Louis Armand (120), Franois Bloch-Lain et Paul Delouvrier du Club Jean Moulin, les entouraient. Mais en fait, il existait une autre organisation avant le c.e.p. Il sagissait du Centre International des Conseillers de Synthse. Ce Centre avait t fond par Jean Darcet,
119 Toutes ces organisations ont t tudies dans La Trilatrale et les Secrets du Mondialisme, de Yann Moncomble. 120 Louis Armand figurait la tte de lo.c.m. (Organisation Civile et Militaire) avec Fr. Bloch-Lain. Ce sont ces quipes qui, dans le gouvernement provisoire de la Rpublique, la Libration, taient charges de mettre le programme en application (nationalisations des entreprises, planifications), prpar dans la clandestinit. Lun des fondateurs de lo.c.m. tait M. Maxime Blocq-Mascart qui, avant la guerre, tait collaborateur conomique dun groupe dindustriels ; il dirigeait alors, avec le professeur SainteLgue, la Confdration des Travailleurs Intellectuels. Dans son livre Illusions Capitalistes, publi en 1936, il dveloppait des ides fortement teintes de synarchisme . On retrouvera le professeur Saint-Lgue en 1944 s.a.l. et coforces et il participera, les 2025 avril 1949, Paris, salle Pleyel au Congrs Mondial des Partisans de la Paix, prsid par F. Joliot-Curie.
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Marcel Demonque et par le docteur Gros, vice-prsident et adjoint dAlexis Carrel et considr comme synarchiste. Reprenez alors le chapitre II et vous remarquerez quen 1937, Coutrot, Carrel et Gros fondrent le Centre dEtude des Problmes Humains ; quen janvier 1944, Franois Perroux, un autre synarque, envisageait en collaboration avec Serge Tchakhotine, la mise sur pied dune Fondation Franaise de Synthse des Sciences de lHomme (f.f.s.s.h.), qui deviendra en octobre 1944 le Centre de Synthse des Sciences de lHomme. Ce Centre sera en fait la base de la fondation du s.a.l. au sein duquel, comme nous lavons vu, nageaient comme des poissons dans leau un nombre impressionnant de synarques. tranges similitudes... De nos jours, existe Paris, indpendamment de Futuribles, la Maison des Sciences de lHomme, imposant btiment du boulevard Raspail, et dont lun des plus beaux fleurons nest autre que Jacques Vernant, secrtaire gnral du Centre dtudes de Politiques trangres (c.e.p.e.) aujourdhui i.f.r.i. de 1945 1979, anne de la cration de li.f.r.i. Or, pour mettre sur pied li.f.r.i., Thierry de Montbrial, de la Trilatrale, fait fusionner le c.e.p.e. avec le Groupe dtudes et de Recherches sur les Problmes Internationaux (g.e.r.p i.) qui dpendait jusqualors de la Maison des Sciences de lHomme ! Membre du conseil de M. Vernant est mari Hlna Cassin ; il est membre du li.i.s.s. et directeur dtudes lcole des Hautes tudes en sciences sociales. Autour de toutes ces organisations, se profilait galement celui qui allait devenir lun des fondateurs de Futuribles, Bertrand de Jouvenel, auteur de Vers les tats-Unis dEurope en 1930, membre du comit de rdaction de Fdration, revue du Mouvement fdraliste franais, membre du Club de Rome, et qui tait, je vous le donne en mille, animateur dun groupe appel Travail et Nation, avec... Coutrot et Pucheu ! Qui retrouvons-nous aujourdhui Futuribles, courroie de transmission du Club de Rome, toutes deux finances par les Agnelli, Rockefeller, Lazard & Co. ? : Michel Crozier, auteur de la bible de la Trilatrale, Simon Nora, Jacques Lesourne, directeur du projet Interfuturs lo.c.d.e., Jacques Delors, actuel ministre des Finances du gouvernement Mitterrand-Mauroy, tous les quatre membres de lInstitut Auguste Comte continuateur direct de lesprit dX-Crise du Club Jean Moulin et du Sicle. Delors est galement membre de lAssociation Mondiale de Prospective Sociale, avec Michel Rocard et Jacques Attali. Se trouvent aussi Futuribles Serge Antoine, prsident de la Fondation Nicolas Ledoux pour les rflexions sur le futur sorte dhritire des runion de lAbbaye de Pontigny , de la cellule de prospective de la datar et membre du Club de Rome, Jean Saint-Geours, du Club de Rome et du Sicle, Aurelio Peccei, fondateur du Club de Rome et membre de la Trilatrale, et enfin Pierre Mass, auditeur libre dX-Crise et futur commissaire au Plan. Prsident de la Maison Internationale des Futuribles, de 1969 1971, Mass est considr comme le plus influent de ces '' technocrates'' auxquels la Ve Rpublique confie le soin de modeler son avenir conomique et social . (Dictionnaire du monde actuel, 9 juin 1965 ; srie n 47 ; fiche n 554.) Prsident honoraire (depuis 1969) d lectricit de France, prsident du conseil dadministration, puis prsident dhonneur de la Fondation de France, membre du conseil de surveillance (depuis 1973) de la Socit des Automobiles Peugeot, il est galement 143
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administrateur du Crdit Foncier de France (1966-1973) et de la Banque Louis Dreyfus et Cie (depuis 1969). Il est aussi membre du jury de la Fondation de la Vocation, dont le prsident fondateur nest autre que Marcel Bleustein-Blanchet, du Collge des directeurs du Centre dtudes de Prospectives (c.e.p.), connu galement sous le nom dAssociation Gaston Berger, aux cts de Louis Armand (du Comit Rueff-Armand), de Franois BlochLain (du Club Jean Moulin), de Marcel Demonque (du Comit Rueff-Armand) et de Paul Delouvrier (du Club Jean Moulin et, de nos jours, de la Trilatrale). Enfin, il fut membre fondateur de Futuribles avec Bertrand de Jouvenel. Et ainsi de suite (121). Tout cela est par trop extraordinaire. Mais la conscration de notre travail et surtout la preuve que nous avions vu juste , nous a t offerte sur un plateau dargent par La Revue des Deux Mondes. En effet, la direction de cette revue annonait dans son numro de novembre 1983 on ne peut serrer lactualit de plus prs , la cration du Club des Amis de la Revue des Deux Mondes. Jean Jaudel, prsident de la revue, annonait cette naissance de la faon suivante : Lide de la cration dun club, rserv aux dirigeants des entreprises franaises et filiales de socits trangres en France les plus performantes, correspond lvidence au besoin de concertation et de rflexion quils expriment tant en public quen priv, Paris, comme en province. Face ce besoin, les clubs existants, quils soient caractre politique ou semi-professionnel, prsentent tous une mme lacune : ils noffrent pas habituellement leurs membres loccasion ou le temps dchanger leurs points de vue sur des problmes spcifiques ou dactualit, ni simplement la possibilit de se connatre utilement. Les djeuners, dbats et confrences, quel que soit leur intrt ou leur attrait spectaculaire, restent directifs, ponctuels, sont ouverts tous et non rservs une lite de '' dcisionnaires'' . Nous avons donc fond, avec un comit dhonneur et mon ami Jacques Quoirez, le Club des Amis de la Revue des Deux Mondes, avec une ambition prcise : runir dner une fois par mois, dans les magnifiques salons de lhtel Crillon, des hommes dtat, des grands patrons de lindustrie, de la banque et des affaires internationales, des savants, des mdecins, des diplomates et des juristes ; confronter sans prjug pralable nos points de vue sur les problmes que nous devrons rsoudre demain aprs la fin de lexprience socialiste en 1986.... et Jean Jaudel den conclure : Nos problmes sont techniques et non politiques, comme laffirmait Jean Coutrot. (122) Le mot est lch... la rfrence aux travaux de Jean Coutrot en... 1983 est la preuve formelle de continuit directe et bien relle des ides et des buts du Mouvement Synarchique dEmpire... Nous nen esprions pas autant ! Lauteur de ces lignes est le fondateur du Club, Jean Jaudel. Fils dArmand Jaudel et de me M ne Lucie Brunschwig, il est n le 6 janvier 1910. Directeur-grant depuis 1945 de
121 Pour connatre les autres noms de Futuribles et du Club de Rome, lire Les Vrais Responsables de la Troisime Guerre Mondiale. 122 Les caractres gras sont de nous.
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lAtlantique Franaise (exportation de produits sidrurgiques), cest un haut membre de la Fdration Mondiale des Villes Jumeles (ancien secrtaire gnral du conseil conomique et culturel, trsorier et membre de la commission permanente) que certains, tels que A. Gautier-Walter, classent parmi les mouvements dinspirations synarchiques et prsident dhonneur de lAlliance France-Isral. Quant la composition du bureau directeur ainsi que celui du comit dhonneur, ils sont essentiellement composs de personnalits mondialistes de premiers plans, telles que : Maurice Schumann : ancien du cabinet Pleven, membre de France-Isral, du c.e.p.e., de la l.i.c.r.a., du comit franais du Mouvement des tats-Unis du Monde et de la f.m.v.j. ; Michel Drancourt : auteur avec le technocrate Louis Armand du livre Le Pari Europen, ouvrage prnant linstauration dun gouvernement mondial ; Jean Gandois : du Sicle et de la Bilatrale France-Japon cre par Michel Poniatowski ; Alain Gomez : militant socialiste de longue date, co-fondateur du c.e.r.e.s. avec Chevnement, membre de Patrie et Progrs et du Sicle ; Edouard Bonnefous : prsident du comit dhonneur. Ancien snateur du Groupe de la Gauche Dmocratique, membre du m.r.a.p., du conseil national du Mouvement pour lUnion Atlantique et signataire de lAppel des 13 ; Hlne Arhweiler : recteur de lAcadmie de Paris ; Jean-Jacques Delort : prsident du directoire du Printemps et membre du Sicle ; Yves Flornoy : prsident de la Fdration Internationale des Bourses de Valeurs et membre du Sicle ; Jean-Pierre Fourcade : du Sicle ; Ambroise Roux : ancien de Polytechnique et membre du Sicle ; Robert Mallet : recteur, membre du Comit permanent mondialiste ; Rvrend Pre Riquet : trs proche des francs-maons, membre de la l.i.c.r.a. et de lAssociation Islam-Occident ; Edgar Faure : du comit dhonneur de la f.m.v.j., membre du Comit permanent mondialiste et proche de la Trilatrale. Membre du Groupe Parlementaire Mondialiste et prsident du Nouveau Contrat Social ; il fait galement partie du Club Jean Moulin et du Club de Dakar, aux cts dAlfred Sauvy, dAurelio Peccei, du Club de Rome, de Thierry de Montbrial et Marcel Boiteux de la Trilatrale ; Olivier Guichard : du Club de Dakar ; Jean Deflassieux : banquier socialiste du Crdit Lyonnais et membre de la Trilatrale ; Jacques Soustelle : lun des fondateurs de lAlliance France-Isral et qui entretient, de nos jours, de trs bons rapports avec certaines organisations patronnes par la secte Moon ; Jean-Marc Vernes : prsident-directeur gnral de la Banque Vernes ; Kurt Waldheim : ancien secrtaire gnral de o.n.u. et dont la candidature ce poste avait t soutenue, en son temps, par George Bush, lhomme de la synarchie internationale (International Establishment), membre du c.f.r., de la Trilatrale et de la Pilgrims Society ! 145
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Comment ne pas voir en ces hommes et ces organisations les continuateurs directs du Mouvement Synarchique dEmpire, branche franaise de la socit secrte de la Haute Finance Internationale ? Et, si lon y rflchit bien, on saperoit trs vite que ces individus appliquent la lettre les enseignements de John Ruskin et les buts du Ruskin College. Ceux-ci ntaient-ils pas denseigner et dtudier n comment transformer les institutions en place et prendre en main mthodiquement et scientifiquement possession du monde (123) ? Or, ce sont les disciples de Ruskin qui fondrent la Round Table. Quant au Ruskin College, noublions pas quil bnficia de laide des Rothschild et des ducs de Fife, Norfolk et Ripon, hauts dignitaires de la Grande Loge dAngleterre !
123 The Burning Question of Education, issued by The Executive Committee of the Plebs League.
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conclusion
Jean-Nol Jeanneney, fils de Jean Jeanneney (membre du Comit des experts qui fixa les principes de la politique conomique et financire du gouvernement De Gaulle en 1958 dirig par Jacques Rueff, polytechnicien et technocrate denvergure), crivait : Lhistorien, depuis belle lurette, a cess de considrer que les mythes ne sont pour lui que des ennemis pourfendre, que les rumeurs doivent seulement tre au plus vite dissipes, force de positivisme ttu. Non quil renonce cette tche. Mais il sait aussi quil lui faut prendre en compte leur mensonge, mme comme ralit sociale et psychologique. Admirable mcanisme, en vrit ! Entre complot et anti-complot, la rumeur fait aisment son profit de tout. QuA la fin de 1941 le commissaire Chavin reoive une promotion flatteuse du Conseil dtat, la rumeur nglige la promotion et y voit aussitt un limogeage impos par la synarchie courrouce. Que Jean Coutrot se donne la mort pour des raisons personnelles, et la rumeur y voit le maquillage dune offensive anti-synarchique ( moins, interprtation inverse, quil nait t chti par lorganisation pour avoir viol le pacte du silence...). Ainsi de suite. Il y a mieux : de labsence de toute trace dun fait, le mythe ne se gne pas pour conclure, paradoxalement, quil est dautant mieux avr preuve tant faite ainsi du prodigieux pouvoir de dissimulation dont jouissent les mystrieux comploteurs... De telle sorte que, par une trange perversion logique, labsence dun fait visible finit par tre la preuve la plus sre de sa ralit ! La thmatique du complot est particulirement propice lessor du mythe. Dans les combats de la paix et de la guerre, on tend toujours simplifier le camp des adversaires, exagrer sa cohsion sociale et sa cohrence intellectuelle. Prendre comme clef universelle de comprhension laction dune socit secrte, cest seulement pousser lillusion jusquau paroxysme. Les jsuites et les francs-maons ont beaucoup servi. 147
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La synarchie fournit un succdan opportun. (124). Il faut noter que Jean-Nol Jeanneney est apparent la famille de Charles Rist de la h.s.p. la haute socit protestante. Membre du comit de la Carnegie Endowment for International Peace, alors dirige par James T. Shotwell, lun des fondateurs du c.f.r., Charles Rist eut pour collaborateur direct lInstitut scientifique de Recherches conomiques et sociales de 1934 1939 et Londres en 1941, Robert Marjolin, membre du groupe France 1950 de Hekking. Nous ne sommes ennemis daucune thse. Mais, indpendamment de cette tude qui soulve, nous le pensons, pas mal de livres et aussi de questions, comment expliquer tous ces points dombre dont personne ne veut ni ne dsire dbattre ainsi que certaines censures opres ce sujet car, si la synarchie est rellement un mythe, on peut se demander pourquoi certaines personnes se sont donn tant de mal pour censurer ces textes... Un exemple : dans le livre fameux du professeur William L. Langer Our Vichy Gamble, qui tait en 1942-1945 Chief of the Research and Analysis Branch of the Office of Strategic Services, cest--dire directeur du Bureau des Recherches et Analyses des Services Stratgiques, et paru en franais chez Plon sous le titre : Le jeu amricain Vichy, traduit par Maxime Ouvrard, plusieurs passages du livre ont t supprims dans ldition franaise. Les lignes enleves concernent toutes des tenants de cette fameuse synarchie ou des banquiers influents Vichy. Ces rvlations dun haut fonctionnaire amricain qui devint lassistant dun secrtaire dtat et mme, en 1961, le reprsentant des prsidents Kennedy et Johnson au Foreign Intelligence Advisory Board (Conseil des Affaires trangres secrtes) ne manque pas dintrt. A la page 177 de ldition franaise furent censures 47 lignes figurant aux pages 168 et 169 de ldition amricaine (Norton and Co., New York). Quil nous soit permis de citer seulement ces lignes coupes, qui donneront un aperu de ce qucrivait cette personnalit amricaine bien place pour connatre les secrets politiques de lpoque : Beaucoup dimportants groupes bancaires doivent tre inclus dans cette catgorie : la Banque Nationale pour le Commerce et lIndustrie (qui tait le groupe de Laval par excellence), la Banque de lIndochine (dont Baudouin tait le chef ), la Banque de Paris et des Pays-Bas et dautres. Mais, particulirement identifie avec le rgime de Darlan, tait la Banque Worms dirige par Hippolyte Worms avec Gabriel LeroyLadurie et Jacques Barnaud comme personnages dominants. Et, plus loin, ce passage de louvrage de M. Langer, figurant page 385 de ldition originale amricaine : Really, about the only sincere collaborationists in France, were in the industrial interests like the Banque Worms group. est remplac par ces lignes dans ldition franaise (p. 401) : En vrit, il ny avait gure de collaborationnistes sincres en France que dans certains milieux politiques et dans certains milieux industriels. Lauteur avait crit :
124 Le Monde Dimanche, 13 janvier 1980. Article : Les mystres de la synarchie.
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conclusion
En ralit, peu prs seuls tre de sincres collaborationnistes, furent les groupes industriels tels que la Banque Worms. Pourquoi ces suppressions dans un ouvrage de cette importance ? Qui donc a dcid de faire ces suppressions et modifications ? Voil un mythe qui donne bien du travail et du souci certains... Ne ngligeant aucune piste, nous avons t aux Archives de la Police se trouvant au Commissariat du 6e arrondissement de Paris. Demandant alors sil nous tait possible de consulter les dossiers concernant la synarchie, Jean Coutrot et Francis Hekking, le bibliothcaire nous rpondit, avant mme daller vrifier et immdiatement, que les Archives de la Police ne possdaient rien sur ce sujet. berlus par cette attitude, nous lui f mes part de notre tonnement, et, sur notre insistance, raffirma quil tait sr de ne rien avoir sur la synarchie. Lui demandant quand mme daller vrifier, il nous fit rentrer dans une salle de lecture et sen alla vrifier au fichier. Il ne se passa mme pas cinq minutes, quil revint pour nous apprendre queffectivement il ny avait rien sur ce sujet dans les archives, et tourna les talons. Insistant, et sapercevant de notre perplexit surtout que nous ne croyons pas une si rapide vrification , il nous dit, lair embarrass, que ces archives avaient t vraisemblablement dtruites... On peut se demander alors quoi servent les Archives de la Police. Pourquoi nous a-t-il rpondu, avant mme daller vrifier, quil tait sr de ne rien avoir sur le sujet ? Encore un mystre de plus autour de la synarchie. En fait, la synarchie nest que lalliance des technocrates et des puissances dargent. De nos jours, dans le cadre national et international, le mot synarchie est assez peu employ et plutt remplac par les termes de cartels, de multinationales, de trusts, etc. Quest-ce que la synarchie ? le ptrole, lacier, les grandes industries, les compagnies maritimes, les assurances, les organisations internationales, etc., et, surtout, la banque qui rgne en matresse absolue sur tout le reste. Par ce biais, elle contrle le pouvoir conomique et, comme il va de soi, les gouvernements. A ce titre, lon peut sans craindre de se tromper dire que la tte de la synarchie ou Haute Finance est constitue par les banques Rothschild, Lazard & Co., Rockefeller, Morgan, Worms, Kuhn & Lb, Paris et des Pays-Bas et autres grandes banques internationales lies aux socits secrtes de Bnai Brith, Rose-Croix et Pilgrims. Comme lcrivait trs justement Pierre Fontaine : Jadis, lintervention tait directe quand un Wendel et un Rothschild sigeaient au Parlement franais et quand un autre Wendel tait au Reichstag et un autre Rothschild la Chambre des Lords. Aujourdhui, la synarchie est la fois plus discrte et plus prudente. Elle a abandonn les premiers plans visibles et a constitu des '' systmes'' ou lobbies, tats financiero-politico-administrativo-conomiques dans ltat. Les hommes politiques peuvent passer, la synarchie conserve le contrle des hauts fonctionnaires chargs dappliquer les plans synarchistes ; cest ce quon appelle la technocratie ou la mise sous cloche du pays par des hommes irresponsables, mais terriblement efficaces ; cest le rgime plouto-dmocratique. (125)
125 Le Charivari, n 39, juillet 1961.
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Des hommes de bonne foi qui luttent pour des idaux nobles et dsintresss mnent leur insu le jeu de la synarchie quils combattent par ailleurs visage dcouvert... Que tout cela dpasse un peu lentendement de lhomme de la rue qui croit aveuglment la souverainet de son bulletin de vote, nous nous en rendons trs bien compte. Que des bourgeois quiets et bats crient au roman ou la fable , nous avons le respect de lopinion dautrui. Que connaissent 90 % des Franais et de la population mondiale des ralits politiques et conomiques ? A peu prs rien. Notre poque, crit Raymond Abellio, de mass mdia transforme la subjectivit de lhistoire, qui ne fit longtemps problme que pour les philosophes, cest--dire le petit nombre, en instrument universel de viol et de faonnement de la conscience des foules et, par consquent, en facteur politique essentiel et mme primordial. (126) Et sil fallait lopinion dun dmocrate pour les gens encore crdules, nous donnerons celle dEdgar Faure, qui dclarait Humanisme et Culture en avril 1964 : Le systme capitaliste de lOccident et le socialisme de la Russie cheminent lun vers lautre, vers une solution de synthse... Ils sont ports par un humanisme semblable. (127) Et celle de Jean-Jacques Rosa, dans Politique conomique n 16, doctobre 1982 : Cest plutt la caste dirigeante des fonctionnaires mise en place aprs 1945, qui a lanc et soutenu le mouvement dindustrialisation, a canalis lpargne et sest chemin faisant, empar des postes de direction des grandes entreprises, puis sest panouie et a galement colonis la politique sous la Ve Rpublique. Quelle soit devenue par bien des aspects indissociable de la grande bourgeoisie daffaires (cf. Bauer et Cohen, op. cit., note 8) ne doit pas nous tromper sur le sens du mouvement ; il est compltement assymtrique et va de ladministration aux entreprises et non linverse. La seule ironie de la position des communistes est de condamner ce systme, alors que celui des pays de lEst, qui leur sert de modle, nest que lExpression acheve du capitalisme monopoliste dtat. La seule diffrence mais on comprend quelle ait son importance est que la slection des dirigeants de la nomenklatura sy fait au sein du Parti communiste alors quici elle est organise au sein du club ferm des hauts fonctionnaires narques et/ou polytechniciens. Comme par hasard, Rosa, professeur lInstitut dtudes politiques de Paris et converti au capitalisme libral la suite dun voyage dtudes Harvard, fut secrtaire du Club Jean Moulin ! Voil trs exactement lobjectif final de cette technocratie ou synarchie. Et, comme lavait dj trs bien vu, son poque, Roger Menneve, qui fut le premier tudier srieusement le phnomne de la synarchie : La mort de M. Coutrot permet de couvrir bien des responsabilits et de dissimuler une activit nouvelle actuelle qui ne tend plus conqurir le pouvoir en France, puisquon la, mais tendre sa domination sur lEurope et sur le monde, sous les masques dun Fdralisme Europen ou dun Gouvernement Mondial. (128)
126 Sol invictus, p. 144. 127 Ces propos ont t galement reproduits dans Le Monde du 17 avril 1964. 128 Les Documents, avril 1948, p. 1.
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annexe i
docteur Flamme
Paris, le 29 juin 1934 Cher camarade Zyromski ! Je me permets de vous crire, puisque malheureusement ce ne ft pas possible hier de parler fond dans la Commission de la Propagande. Et pourtant les choses dont je voulais entretenir les camarades y faisant part, sont dune importance grave et ne se laissent pas traiter en peu de minutes. Il sagit dune rvision complte de nos connaissances sur les bases mmes de la propagande politique, mes longues tudes thoriques ce sujet et lexprience pratique, faite pendant des annes de lutte pour le socialisme dans les plus grands mouvements populaires des principaux pays dEurope mayant persuad, que toutes nos notions, en vigueur jusquici, ne tiennent plus la critique, sont surannes et que la plupart deux doivent tre revues de fond en comble. Il ne sagit pas de faire une telle ou autre proposition technique secondaire sur le meilleur mode dorganiser une manifestation ou de donner un meilleur texte une affiche ou un meilleur motif pour un papillon, mais dun systme complet daction propagandiste et politique qui devrait entraner une vraie rforme des moyens et modes de combat du Parti seule garantie, selon mon opinion, pour pouvoir matriser le danger qui menace la France et la classe ouvrire. Cest pourquoi jai cru utile de parler avant tout des bases gnrales de la nouvelle tactique propagandiste devant le plus haut organisme du Parti dans cette matire la Commission de la propagande, et sachant bien que ce dont je voulais entretenir les membres de la commission, a un aspect plutt inattendu et dpassent entirement les notions et les coutumes, auxquelles on est habitu, jai d essayer de les faire gagner la foi avant tout dans mon exprience dans ce domaine jai d parler comme prambule de moi-mme et des faits de mon activit antrieure. Je sais trs bien que sans cela lexposition ultrieure de mes ides pourrait manquer son effet, on maurait cru 151
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peut-tre simplement fou, puisque je suis contraint de rompre avec toutes les notions courantes et parler des choses mme dans un langage inusit. Le peu de temps ma disposition tait, dans une telle situation, un facteur aggravant et ncessitait dautant plus cette tactique psychologique. Jai eu limpression que cette tactique de ma part na pas eu un effet favorable sur la plupart des membres de la Commission et le manque de temps na pas permis de dvelopper les ides dont il sagit. Cest--dire que la tche que je me suis propose, est reste au mme point quauparavant. Cest pourquoi je madresse vous, cher camarade en vous demandant ce quon pourrait faire pour trouver la solution propice ce sujet. Peut-tre serait-ce possible de parler de ces choses dans un tout petit Comit, constitu de vous-mme, de Marceau Pivert et quelque autre camarade ? Quoique la mentalit parmi les Jeunesses Socialistes est trs propice ces nouveaux ordres dides, il y a nanmoins des grandes difficults dorganisation et deffectuation, auxquelles je me suis heurt dj et dont je voudrais bien vous parler. Je vous prie de vouloir bien me faire parvenir la rponse par le camarade Pivert. Amitis socialistes ! Tout vous, Dr Flamme. (129)
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annexe ii
la vrit sur le sjour dAlexis Carrel en France, de 1941 1944
(correspondant de lAcadmie des Sciences)
Alexis Carrel, parti en Amrique en mai 1940, revint en France en 1941, envoy en mission avec le docteur Johnson par le prsident Roosevelt, pour obtenir des autorits allemandes, lamlioration de la nutrition des enfants franais. Sa mission accomplie, Carrel resta en France. Beaucoup de personnes, mal informes, pensrent alors que Carrel tait revenu se mettre aux ordres du marchal Ptain pour collaborer avec lAllemagne. tant le principal responsable du sjour de Carrel en France, de fin 1941 sa mort en 1944, je dois tmoigner de faits gnralement ignors. Comme je lavais souhait, Carrel avait t envoy en mission en Amrique le 17 mai 1940, les premiers succs allemands nayant que trop justifi nos craintes. En mars 1941, jappris son retour en France avec le docteur amricain Johnson. Je me prcipitai Vichy pour le rencontrer. Je dclarai Carrel quil tait urgent dtudier les causes de la dfaillance franaise, et partant les remdes opportuns, ce qui tait bien dans la ligne de la science de lhomme. Carrel ne voulut pas mentendre. Il avait repris une activit scientifique en Amrique. Sa place tait retenue sur un clipper et il tenait repartir avec Johnson. Malgr mon insistance, je ne pus lbranler, mais je me proposais bien de lentreprendre nouveau Paris o il devait venir voir Madame Carrel. Je neus pas de peine convaincre cette dernire, tmoin comme moi de la dbcle. Mais le docteur restait inbranlable. Finalement, Madame Carrel imagina de nous runir quatre lle Saint-Gildas : elle-mme, le docteur, dom Alexis Presse, suprieur de labbaye de Boquen, qui avait une grande influence sur Carrel, et moi-mme. A linsu 153
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de Carrel, nous convnmes, tous trois, que nous naccepterions de quitter Saint-Gildas quaprs lavoir dcid. Entre-temps, nous avions pris contact avec les docteurs Gros et Mntrier qui connaissaient bien Carrel et abondaient dans notre sens. La lutte fut dure, car Carrel sobstinait vouloir repartir en Amrique, craignant de ne pas pouvoir travailler utilement en France o sa prsence paraissait inutile, les combats tant termins. Un jour, le pre Alexis Presse me dclara en souriant quil faudrait le brutaliser et le flanquer leau ... Finalement et de guerre lasse, il accepta condition que le gouvernement lui donnt des moyens de travail efficaces. Rentr Paris, je prvins Gros et Mntrier, et nous primes les contacts ncessaires avec les membres du gouvernement que nous connaissions. Cest alors que fut envisage la cration de la Fondation franaise pour ltude des problmes humains, dont Carrel serait le rgent, et sur son dsir, Gros et moi-mme les vice-rgents. Comme je lai prcis, le but rel de cette Fondation tait dtudier les causes de la dfaillance franaise et les remdes ncessaires, ce qui ntait pas illusoire puisque le patrimoine hrditaire des Franais tait le mme que celui des combattants de Verdun, et que seul un milieu nfaste avait pu provoquer leur effondrement. Bien entendu, il ntait pas question de le rvler aux Allemands. Comme il fallait leur accord pour crer cet organisme, le but officiel fut la science de lhomme ; ce qui, dailleurs, ntait pas loign de sa fin relle, et devant le prestige de Carrel, les occupants sinclinrent. La Fondation sinstalla dans les bureaux de la Fondation Rockefeller, rue de la Baume, pour viter quils fussent rquisitionns par les Allemands, puisque lAmrique tait entre en guerre. De mme, il fallait des laboratoires et le directeur de la Recherche scientifique laquelle je continuais dappartenir le gologue Charles Jacob, successeur dHenri Laugier, mindiquait rgulirement les projets de rquisition des Allemands. Chaque fois, nous nous empressions doccuper ces laboratoires avant eux. Au dbut de 1943, nous fmes sollicits pour prter serment de fidlit au marchal Ptain. Dcids ne prter serment de fidlit personne, pas plus au marchal quau gnral De Gaulle, Alexis Carrel, Gros et moi-mme refusmes en signifiant que si cet engagement tait exig de nos collaborateurs, nous dmissionnerions. Survint la Libration. Carrel, trs jalous avant et pendant la guerre, plus encore depuis que le gouvernement lui avait accord dimportants crdits, fut attaqu, et mme suspendu de ses fonctions le 21 aot 1944, sous prtexte de collaboration avec le gouvernement de Vichy, et partant loccupant. Je nai jamais vu un seul Allemand la Fondation et ne laurais jamais support. Comme il tait souffrant et restait chez lui, nous f mes limpossible pour lui cacher la sanction prise son encontre, mais le gouvernement plaa discrtement des policiers la porte de son immeuble de lavenue de Breteuil. Carrel, layant appris je ne sais comment, sen affecta beaucoup. Son tat empira et le 5 novembre 1944 au matin, il mourut de chagrin, illustrant ainsi linfluence physiologique des facteurs moraux. Nous en avismes immdiatement le ministre de la Sant et lambassade amricaine. 154
Le mme jour midi, la radio officielle diffusa le communiqu suivant : Le docteur Alexis Carrel, actuellement recherch par la police pour activit collaborationniste, a quitt son domicile au moment de la Libration. On pense quil se trouve Paris. On na aucune confirmation de la nouvelle daprs laquelle il serait mort. Quelques camarades et moi-mme tlphonmes au ministre de lIntrieur pour affirmer que Carrel ne se cachait pas et quil tait mort son domicile. Nanmoins, la radio continuait, toutes les heures, rpter les mmes ignominies. Je tentai alors dintervenir auprs dun homme influent, le docteur G. D... la fois mdecin et savant. Nous avions djeun avec Carrel quelques semaines auparavant, et connaissant nos projets, il lavait assur de son entier accord dans tous les domaines. Je lappelai son domicile en exprimant mon dsir de lui parler de Carrel. La personne qui prit la communication me demanda dattendre quelques minutes, puis revint minformer de labsence du docteur D... Jajoutai que je voulais lui annoncer la mort de Carrel. Comment, il est mort reprit elle. Voulez-vous attendre une minute ? Elle revint quelques secondes aprs me disant que le docteur ne tarderait pas rentrer. Ntant pas dupe, je le rappelai un quart dheure plus tard. Je lui exposai que Carrel tait mort et que, comme il le savait bien, il navait jamais collabor Cest pourquoi ce message injurieux dshonorait la Radio. En consquence, je lui demandais dintervenir pour y mettre fin. Mon interlocuteur me dclara dun air embarrass quil navait pas toujours t daccord avec Carrel (?)..., quau fond on exagrait son influence personnelle... Bref, il ne voulut rien faire... Finalement, une de nos collaboratrices, fiance une haute personnalit du ministre de la Justice, fit arrter ce scandaleux message. Les obsques de Carrel furent discrtes et fort mouvantes. Bien entendu, aucun membre du gouvernement ny participa. Peu de temps aprs, les tats-Unis demandrent officiellement des claircissements sur les conditions de la mort de Carrel. Je ne crois pas que des explications embarrasses augmentrent le prestige de la France... Nous tions en priode dpuration. Carrel tant dcd, cest le premier vice-rgent, cest--dire moi-mme, qui fus convoqu devant le tribunal dpuration. Je fus quelque peu inquiet quand je vis que le prsident tait le docteur Bernard Lafay. Il avait, deux ans avant, sollicit son entre la Fondation. La chose ne stait pas faite, la suite dun malentendu la fois stupide et regrettable. Il couta mes explications, et finalement dclara : Je connais vos titres de guerre et votre rputation de patriotisme. Je sais quavec Carrel vous avez fait une uvre remarquable, et je vous en flicite vivement.
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Les dmls du docteur alexis carrel avec les autorits allemandes, de 1942 a 1944, au sujet de la nutrition de la population franaise
par Flix-Andr Missenard
A la suite de ma note : La vrit sur le sjour dAlexis Carrel en France de 1941 1944, diffuse parmi les membres de lAssociation Les Amis du Docteur Carrel, puis publie par le Journal de Mdecine de Lyon, jai reu une longue lettre, fort intressante, de M. Louis Winter, ancien collaborateur de la Fondation franaise pour ltude des problmes humains. Javais crit, dans mon papier, navoir jamais vu dAllemands la Fondation, ce qui est exact. Mais M. Winter relate un incident au cours duquel trois officiers allemands de haut grade se rendirent une convocation du docteur Carrel, incident rest ignor de la plupart dentre nous. Alors quil tait directeur des jardins publics et du jardin botanique de Rennes, M. Winter avait t charg de mission l'quipement national en 1941, pour tablir le plan horticole de la France et pour mettre en application la loi du 30 novembre 1941, incitant la cration de jardins collectifs dans toutes les entreprises, jardins dont la production lgumire tait insaisissable par les autorits allemandes. Le docteur Carrel tait trs proccup par les conditions dalimentation de la population franaise. Lors de nos premires conversations de 1936 sur linfluence du milieu, javais t frapp par limportance quil attachait la qualit de la nutrition. A lpoque, jaccordais plus de poids aux facteurs climatiques, et, pour la nutrition, je ntais gure all, comme la plupart de mes amis physiciens, au-del de la conception calorifique classique, complte videmment par celle des vitamines. 157
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Carrel me convainquit rapidement et cette conviction fut renforce par la lecture de louvrage de lAmricain Weston Price : Nutrition and Physical Degeneration (130). Aussi, conoit-on le souci de Carrel dassurer aux Franais, malgr les restrictions, une nourriture quilibre. De ce point de vue, il faisait autorit auprs des biologistes allemands, puisque beaucoup dentre eux professaient : Man ist was man isst = (On est ce quon mange). Aussi, ses protestations taient-elles comprises quand il avait la chance de rencontrer des interlocuteurs honntes et de bonne volont. Il sintressa donc vivement aux travaux de M. Winter ds quil lui fut prsent par le docteur Mntrier et lui demanda de participer aux travaux de lquipe Nutrition de la Fondation. Au cours de ses missions, M. Winter parcourait tout le territoire franais y compris la Corse, et les personnalits rencontres se plaignaient amrement des restrictions alimentaires excessives provoques par les rquisitions trop importantes des autorits allemandes. A chacun de ses retours Paris, il faisait part de ces situations catastrophiques ses chefs, ainsi quau docteur Carrel. A chaque fois, crit M. Winter, le docteur Carrel tait trs impressionn et furieux. Un jour, il me convoqua son bureau en prsence de trois officiers allemands de haut rang. Il me demanda dexposer mes constatations. Les Allemands ne bronchrent pas, puis subitement le docteur Carrel les attaqua avec virulence, leur reprochant ces rquisitions intempestives et sans discernement, mettant en pril la population franaise par malnutrition. Je me souviens de ces mots terribles : '' Vous voulez, petit feu, exterminer les Franais ; je vous accuse de gnocide !'' Les Allemands, rouges de colre et ne se contenant plus, demandrent Carrel de retirer ces deux phrases, sinon cela lui causerait les pires ennuis, laissant mme entendre quil serait arrt. Carrel nen fit rien. Mieux encore et sattendant au pire, il haussa fortement le ton, avec une audace incroyable, contrastant avec son calme habituel. Ses trois interlocuteurs devenaient de plus en plus furieux, en mme temps que dcontenancs devant cette attitude o Carrel laissait libre cours ses sentiments antiallemands, surtout quand ils eurent laudace de dire : '' Nous faisons la guerre.'' Stant rendus compte de cette maladresse, ils se calmrent : '' Nous comprenons, dirent-ils, votre patriotisme et votre dsir daider vos compatriotes, mais vous navez pas nous accuser de gnocide. Sans doute, ces rquisitions sont-elles souvent trop importantes et ralises sans discernement. Nous ferons le ncessaire pour amliorer la situation.'' Ds leur dpart du bureau, le docteur Carrel, absolument boulevers, me dit : '' Jai t trop loin, mais je ne pouvais supporter leur arrogance. Javoue que jai craint quils mettent leurs menaces excution, ce qui provoqua mon exaspration. Jai dit tout ce que javais dire.'' Pourquoi les Allemands se calmrent-ils ? Je crois que leur orgueil avait t tou130 A lpoque, cette question capitale tait gnralement ignore des Franais, mme cultivs. Par la suite, jy consacrai une confrence dans mon cours lcole Polytechnique sur le facteur humain en conomie politique . Ctait une rvlation pour ces jeunes gens, comme ltait dailleurs lhrdit des qualits psychiques.
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ch vif, mais quils taient impressionns par la haute et forte personnalit de ce grand savant, mondialement connu et dont larrestation aurait fait scandale. En outre, comme presque toujours nombre de Franais peuvent lattester les Allemands respectaient les patriotes sincres qui leur tenaient tte, alors quils fustigeaient les obsquieux. Dans une autre lettre, M. Winter ajoute : Quelques semaines aprs lincident survenu au dbut de 1943 entre le docteur Carrel et les trois officiers allemands, jai t convoqu Berlin au sujet de la situation alimentaire en France et de la culture du soja (mes rapports l'quipement national, favorable cette culture, faisaient suite mes travaux en Afrique du Nord et en France depuis 1919. Le projet fut rejet en 1942, prcisment parce quon craignait que la production du soja ft rquisitionne par les Allemands). En vrit, je craignais que ce ft une riposte ma confrontation avec les trois officiers allemands et quon en profitt pour mincorporer contre les Russes en tant que fils dAlsacien. Le docteur Carrel obtint des ministres franais (Agriculture, Production industrielle, quipement national) le rejet de cette convocation. Ces faits, dont je navais pas eu connaissance, montrent avec quel courage Alexis Carrel osait intervenir nergiquement auprs des Allemands, au risque dtre arrt, ce qui naurait pas manqu de se produire sil navait pas t le grand savant admir et respect du monde entier. Aurait-il mieux dfendu la population franaise en retournant travailler tranquillement dans son laboratoire de New York, en 1942 ? !... A. Missenard.
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annexe iii
Patrie et Progrs
Ce que lon sait moins, cest que Roland Pr patronna une organisation du nom de Patrie et Progrs, fonde officiellement par deux narques, Jacques Gagliardi et Philippe Rossillon. Se situant la fois droite et gauche droite par son attitude pro-Algrie franaise et ses dclarations no-nationalistes, gauche par ses tendances collectives et planistes le mouvement Patrie et Progrs, fond en 1958, apparat beaucoup comme une socit quasi-secrte, dirige par un groupe dhommes tenant curieusement lanonymat... Cette discrtion excessive et la publicit assez considrable dont Patrie et Progrs a bnfici au dpart dans la presse de gauche (LExpress, France-Observateur, etc. rappelons que Claude Bourdet, alors directeur de ce dernier journal, tait pass par le Centre polytechnicien dtudes conomiques et quil fut lassistant du trs mystrieux synarque Francis Hekking, du groupe France 1950 ! ndlr) a naturellement incit les gens mfiants rechercher les fils mystrieux qui relient Patrie et Progrs quelque nouvelle synarchie... Il est troublant que Patrie et Progrs ait cru devoir consacrer la moiti de son bulletin de janvier 1960 4 pages sur 8 la rfutation dun document ronotyp de 47 pages contre la synarchie et la technocratie, diffus anonymement. (131). Dautre part, Patrie et Progrs sapparente trangement au fameux Plan du 9 juillet (1934) que lon a qualifi de synarchique en raison du rle jou, lors de son laboration, par Jean Coutrot, Grard Bardet et Jacques Branger. Grard Brun, dans louvrage du cinquantenaire dX-Crise, crivait ce propos : Il faudrait citer aussi le Plan du 9 juillet , uvre collective laquelle participrent, sous la prsidence de Jules Romain, J. Coutrot, Bardet, Branger, Alfred Fabre-Luce,
131 Partis, journaux et Hommes politiques dhier et daujourdhui, publi sous la direction dHenry Coston, numro spcial de Lectures Franaises, dcembre 1960.
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Marion, Vallon (132)... Ce dernier, Nicoltis, crivirent dans lHomme Nouveau (li au Plan du 9 juillet et aux no-socialistes) qui participait loffensive '' planiste'' dans la mouvance des ides du Belge Henri de Man, dont lessai Au-del du Marxisme eut une profonde influence, consolide par les succs du gouvernement tendance planiste de Paul Van Zeeland (auquel participait de Man). (p. 25.) Le programme politique de Patrie et Progrs prvoyait : Lassociation sest fix comme objectif premier la cration dune petite formation (...) dhommes unis par une solidarit parfaite, doctrinalement forms et recruts (...) par priorit dans les secteurs socio-professionnels davenir. Ladhsion dhommes sans qualification particulire et mal placs pour diffuser les ides de lassociation (...) ne sera pas systmatiquement recherche. Ainsi serait cr un instrument plus complet que celui dont disposent les partis politiques classiques. Il serait absurde de prjuger de lutilisation de cet instrument polyvalent. Suivant les circonstances, lassociation consacrera ses efforts et ses moyens aiguiser lun ou lautre de ses tranchants. (133) Cest l, exactement, le programme synarchique ! Parmi les membres de Patrie et Progrs, nous avons russi savoir quil y avait : Alain Farran : journaliste, membre du comit directeur ; Alain Gomez : membre fondateur du c.e.r.e.s., prsident-directeur gnral de Thomson-Brandt et membre du Club Le Sicle. Il fut le chauffeur de Pierre Lagaillarde, alors chef des tudiants dAlger, qui soutint lo.a.s. ; Pierre Paolini : narque, conseiller du ministre dtat Michelet en 1968. De nos jours, sous-directeur des Douanes ; Jean-Pierre Chevnement : mari avec Nina Grnberg, sur du directeur de la Banque Lazard, il est le fondateur du c.e.r.e.s. Sous la direction de Raoul Girardet, professeur dhistoire Sciences Po, et qui sera le responsable de la propagande pour lo.a.s. Mtropole au niveau national, il rdigera un mmoire lInstitut dtudes Politiques : La Droite nationaliste face lAllemagne, en 1960. En 1973, il cre avec Alain Krivine et Henri Weber, dirigeants de la Ligue Communiste, un comit dinitiative et participe au financement de Libration (134) ; Michel Malnati : fondateur des Jeunesses socialistes patriotes, le mouvement de jeunesse de Patrie et Progrs. voquant latmosphre du mouvement, il disait : Nous tions nationaux et socialistes ; dans cette priode trouble et trouble, nous formions, avec des mots aussi ambigus, une incroyable quipe allant de lextrme132 Bien que des groupes comme X-Crise insistent toujours sur la diffrence dopinion des gens membres de ces organisations, Il y a, comme en Maonnerie, une solidarit de fait qui joue. Un exemple : Georges Soutes (Raymond Abellio), poursuivi pour son rle dans la Collaboration, o il avait dirig le m.s.r. avec Eugne Deloncle, trouva refuge chez Louis Vallon, socialiste marxiste dX-Crise alors directeur adjoint du cabinet de Charles De Gaulle. Vallon linstalla pendant trois mois dans une chambre attenant son propre bureau. Il lui apportait chaque jour de quoi se nourrir, puis lui favorisa le passage en Suisse. 133 Valeurs Actuelles, 5 septembre 1983, article sign Emmanuel Ratier. 134 Dans Valeurs Actuelles du 26 septembre 1983, M. Chevnement rpondait larticle du 5, en disant : Je nai jamais t membre de Patrie et Progrs , ce qui dailleurs naurait rien eu dinfmant.
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Patrie et Progrs
droite la gauche. Tous soucieux de dpasser le clivage droite-gauche, plus ou moins inclassables ; Roland Pr, quant lui, sera nomm, en 1960, gouverneur de la France dOutreMer (j.o. du 4 fvrier 1960). Il ny a jamais de discontinuit chez les technocrates... Le financement de Patrie et Progrs tait assur par la famille Schlumberger, et les locaux dans lesquels il rsidait appartenait cette famille de banquiers. Ce mouvement reut mme des fonds de lambassade dIsral, pays o se rendirent plusieurs fois certains dirigeants de Patrie et Progrs. Le financement par Schlumberger sexplique par le fait suivant : Ren Seydoux Fornier de Clausonne tait mari avec Genevive Schlumberger, fille de feu Marcel Schlumberger, dirigeant des Procds lectriques Schlumberger et de la Compagnie Gnrale de Gophysique. De cette union naquirent quatre enfants, dont Vronique, marie avec Philippe Rossillon, co-fondateur officiel de Patrie et Progrs. Voil comment se fait lhistoire !
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les polaires
Au dbut de lanne 1930 paraissait un curieux ouvrage intitul Asia Mysteriosa. LOracle de force astrale comme moyen de communication avec les Petites Lumires dOrient. Ce livre tait sign dun certain Zam Bhotiva, pseudonyme de Cesare Accomani ; il tait prcd dune prface de Ferdinand Divoire et dtudes par Maurice Magre et Jean Marqus-Rivire. Quand les Allemands arrivrent Paris, ils se prcipitrent chez Dorbon-Ain, lditeur, prirent le marbre et les exemplaires encore disponibles et les dtruisirent. Que pouvait avoir de si important cet ouvrage pour quun service spcial se donne tant de mal pour le faire disparatre ? Dans ce livre, tout un chapitre est consacr aux Polaires. On y lit en effet : Le '' Groupe des Polaires'' sera donc sous la haute protection de l'tincelle dun Sage Rose-Croix et, comme lindique un article du statut sotrique, son Commandant Suprme sera '' Celui qui Attend'' , lenvoy de l '' Asia Mysteriosa'' . Le rve de lIllumin, de Saint Yves dAlveydre commence se raliser.... Ce chapitre se terminait ainsi : Les '' Polaires'' , en effet, nauront pas obir des hommes ordinaires, mais des Initis qui, librs de ltreinte mortelle des instincts et des basses passions humaines, auront le pouvoir de mener bien cette tche redoutable. Un rayon de lAgartha, de lAsia Mysteriosa, illuminera ainsi cet effort surhumain vers la Fraternit Universelle, vers la Lumire... Plusieurs constatations simposent : 1. Jeanne Canudo et Vivien du Mas, qui passent tous deux pour tre les vritables auteurs du Pacte Synarchique dEmpire, taient membres des Polaires. 2. Saint Yves dAlveydre consacrait, dans Mission de lInde en Europe. Mission de lEurope en Asie, tout un chapitre lOrganisation de lAgartha, et disait que ctait aux scientifiques dassurer le service de lenseignement et de la police intrieure. La similitude entre le m.s.e. et les ides de Tchakhotine est frappante. 165
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3. Christopher Mc Intosh crit dans La Rose-Croix dvoile : LOrdre de Peladan prit fin avec sa mort en 1918, mais lOrdre Kabbalistique de la Rose-Croix survcut celle de Guaita, en 1897, et eut des ramifications importantes au XXe sicle. Il semble quil fut repris par Joanny Bricaud (ancien Grand Matre de lOrdre Martiniste), connu pour ses livres drudition sur lhistoire de loccultisme et puis, en 1932, par Constant Chevillon qui fut fusill par la Gestapo en 1944. (p. 144) (135). Rappelons que cest chez Chevillon que lon trouva le Pacte Synarchique dEmpire. 4. Qui sont les auteurs dAsia Mysteriosa ? Jean Marques-Rivire, orientaliste et occultiste, fut reu maon la Grande Loge de France vers 1925. Il tudia le bouddhisme en liaison avec la Socit Thosophique et fut rdacteur au Lotus Bleu et au Voile dIsis. En 1931, il dmissionne de la F M et crit La Trahison spirituelle de la F M, puis collabore La France Catholique. A partir de 1940, il devient lun des dirigeants du Service des socits secrtes et il est, avec Robert Valery-Radot, rdacteur en chef de la revue Les Documents Maonniques que dirigeait Bernard Fay. Ayant eu limprudence de pratiquer des rites tantriques, le malheureux MarquesRivire se trouva en butte des phnomnes dobsession dont seul un exorcisme pratiqu par le Rvrend Pre de Tonqudec put le dbarrasser. (Lectures Franaises, n 299, mars 1982.) Cette trange histoire est raconte dans louvrage sotrisme et christianisme autour de Ren Gunon, de M. J. James (n.e.l. 1981, pp. 308-309). Ajoutons que si lon en croit lhistorien franc-maon Serge Hutin, les rsistants qui perquisitionnrent en 1944 au domicile de Marqus-Rivire y dcouvrirent un laboratoire secret de magie tantrique (Gouvernants invisibles et socits secrtes, Ed. Jai lu, 1971, p. 78) et que, dautre part, Marqus-Rivire aurait appartenu au Mouvement Synarchique dEmpire ; toutefois, il est juste de faire observer que S. Hutin (membre de la.m.o.r.c.) ne fournit aucune rfrence pour tayer ses affirmations. Dun autre ct, tous les articles concernant la synarchie publis dans Les Documents Maonniques taient signs de Marques-Rivire et taient particulirement anodins. Dans le bulletin n 8 de 1981 de la Socit Auguste Barruel, on lit sous la plume de M. F. M. dA ... : Le cas de Marqus-Rivire est complexe et ne doit pas tre apprci trop rapidement car, par bien des cts, il rappelle celui de Ren Gunon. Lun comme lautre sont des tenants des doctrines orientales et le sont toujours rests. Si lun comme lautre, bien quavec des diffrences, '' ont fait leur crise'' contre la F M et les organismes adjacents, il ne faut pas perdre de vue dans quelles conditions cela sest produit : la F M tait alors en pleine phase rationaliste et politique, voire '' politicienne et combinarde'' , et les lments qui voulaient la ramener au spiritualisme antichrtien (gnostique) avaient beaucoup de mal se faire entendre. Il rejoignit finalement lOrient et, depuis de longues annes, il est moine bouddhiste dans lle de Ceylan. Cette dernire information a peut-tre t vraie, mais daprs de rcents renseignements, il rsiderait actuellement Madrid. Maurice Magre, connu comme le vulgarisateur du bouddhisme, tait un partisan
135 Le F Jean-Pierre Bayard crit dans Symbolisme Maonnique Traditionnel que Chevillon fut assassin par des miliciens en mars 1944 (p. 253).
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les polaires
fervent du catharisme, phnomne religieux auquel il consacra deux ouvrages marquants : Le Sang de Toulouse et Le Trsor des Albigeois. Dans ce dernier ouvrage, paru en 1938, apparat sous sa plume la glorification de la swastika. Il crit : Et cette pierre-l, demandai-je encore, qui est taille comme les bornes indicatrices que lon voit la croise des chemins, que veut-elle dire ? Je montrai une pierre qui avait sur un des cts deux lignes brises en trois parties et formant une sorte de roue. Elle tait semblable celle qui mavait intrigu dans la fort des Cabrioules. Elle indique bien un chemin suivre, mais cest un chemin qui ne va vers aucune direction connue. Ce signe fut grave autrefois un peu partout par des hommes qui venaient dOrient. Il suffisait rsumer une immense sagesse. Mais le sens de cette criture est perdu. Le Saint Graal est une parole vivante du mme langage. (136) Dans la prface de son livre La Croisade contre le Graal, le trs mystrieux Otto Rahn, vraisemblablement un minent initi de la SS sotrique, se flatte dtre lami de Maurice Magre. Et dans La Cour de Lucifer, les Cathares Gardiens du Graal dOtto Rahn, Ren Nelli crit dans son avertissement du traducteur : Il est possible que le premier initiateur de Rahn cette sorte dsotrisme occitanien ait t Maurice Magre. Son nom figure dans la bibliographie de La Croisade contre le Graal, mais ne parat plus dans La Cour de Lucifer. Puis, voquant les contacts de Rahn avec la comtesse Pujol Murat et Arthur Caussou dont Magre lui avait fait faire la connaissance, il crit : Cest plus vraisemblablement Arthur Caussou et la comtesse de Pujol-Murat qui ont donn lcrivain allemand lide galement indfendable mon sens dassimiler trs concrtement le chteau de Montsgur au chteau lgendaire du Graal. Ctait chez eux une conviction profondment ancre. Je ne pense pas quArthur Caussou ait t '' occultiste'' , mais la comtesse de Pujol-Murat ltait certainement... A une certaine poque de sa vie, elle fut mme attire par la secte des '' Polaires'' qui se rattachait, comme on sait, la tradition '' borale'' et aux mythes de lUltime Thul. Otto Rahn voque plusieurs fois dans son livre le souvenir de cette vieille dame, pour laquelle il prouvait une vive sympathie, voire une sorte de passion platonique, et qui mourut en 1935. (p. 34.) Fondateur en 1937 de la Socit des Amis de Montsgur et du Saint Graal, Maurice Magre tait galement le fondateur du Graal pyrnen, revue engage dans la '' queste'' de Montsgur, avec lAnglais Rolt-Wheeler. Bouddhiste thosophe disciple de Mme Blavatsky et de la Doctrine Secrte, Magre collaborait aux Cahiers de ltoile o il retrouvait le docteur M. Martiny, collaborateur de Tchakhotine et membre de lorganisation synarchique. Un clin dil malicieux en passant : Magre collaborait, au sein de la Socit Thosophique, avec G. E. Monod-Herzen, membre de lAssociation pour luniversit Thosophique. Or, G. E. Monod-Herzen, qui se trouve, comme par hasard, membre fondateur de s.a.l. avec Serge Tchakhotine et Franois Perroux, tait aux Polaires. Ferdinand Divoire, quant lui, tait en 1933 le secrtaire gnral du quotidien Le Rempart, fond la mme anne par Paul Levy. Fru doccultisme, il publia un livre
136 Le Trsor des Albigeois, p. 244.
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intitul Pourquoi je crois en loccultisme ; il tait rdacteur en chef de lIntransigeant et frquentait les parfums exotiques de chez Fernande Cabanel. Dun autre ct, dans le Bulletin des Polaires n 11 du 9 mars 1932, on trouve un texte rvlateur intitul Mazzini, figure Polaire Ce texte disait : Mazzini a t, suivant la '' lgende'' , un des '' ambassadeurs'' de ces Centres Initiatiques que les Hindous appellent : le Gouvernement du Monde. Philosophe et homme daction, Mazzini, '' fils de lItalie et Citoyen du Monde'' , fut un des Triumvirs de la Rpublique Romaine. Nous aurons probablement dailleurs loccasion, maintes reprises, de citer dautres pages lumineusement '' Polaires'' de celui qui fut une des plus pures figures du XIXe sicle. Ce dtail est des plus tranges car, entre 1827 et 1829, Mazzini fut initi la Charbonnerie et en 1864, le Grand Orient de Palerme lui accorda le 33e grade. Le 3 juin 1868, il fut proclam Vnrable perptuel ad honorem de la Loge Lincol de Lodi et on le proposa pour la Grande Matrise. Le 24 juillet, il fut nomm membre honoraire de la Loge La Raison du mme Orient (137). Or, Mazzini avait pour collaborateur direct un juif du nom dHenry Mayer Hyndman, marxiste de la premire heure et chef dune association appele The National Socialist Party... En 1881, Hyndman fonde la Democratic Federation avec Eleonore Marx, fille de Karl Marx, et au sein de laquelle on retrouvera la S Annie Besant qui allait succder Mme Blavatsky la tte de la Socit Thosophique. Hasard ? Cest troublant. Mais ce qui lest encore plus, cest que du 3 au 6 octobre 1926, eut lieu le premier congrs de lUnion synarchique Paneuropene, sous la prsidence dhonneur du F Edouard Bns et de Nicola S. Politis, membre du comit europen de la Dotation Carnegie dirige par le Pilgrims Murray Butler (138). Plus de deux mille dlgus, reprsentant vingt-quatre nations, taient prsents. Au mur du fond taient suspendus les portraits de Komensky ou Comnius (Rose-Croix), dEmmanuel Kant, considr comme maon sans tablier , de Victor Hugo, partisan acharn des tats-Unis dEurope, et de Guiseppe Mazzini ! Mais ce nest pas tout... Mme Blavatsky accompagna Garibaldi dans ses expditions. Or, Garibaldi tait ami avec Mazzini, mais galement avec Adriano Lemmi. Ce dernier, initi dans la Loge Propagande, de Rome, le 21 avril 1877, deviendra en 1879 Grand Trsorier de lOrdre. Grand Matre du 15 janvier au 31 mai 1896, il fut Souverain Grand Commandeur du Rite cossais Ancien et Accept, de 1885 sa mort en 1906. Ami fraternel de Mazzini, de Garibaldi et de Kossuth... il fit partie de la Jeune Italie, de la Jeune Europe et lana lide de lEurope Unie... (139). Il lana avec Albert Pike, en 1888, la campagne du pacifisme universel qui devait aboutir la s.d.n. dont le secrtaire gnral adjoint sera le synarque Jean Monnet. La Jeune Europe, prfiguration des organisations Paneuropennes et synarchiques, comptait dans ses rangs Mme Blavatsky... cest troublant.
137 Dictionnaire Universel de la f m, tome ii. 138 Dans LIrrsistible expansion du Mondialisme nous donnons tous les noms des personnalits prsentes lors de ce congrs. 139 Dictionnaire Universel de la f m.
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Nous pensons en fait que le groupe des Polaires nest car il existe toujours quune des manations directes de la Socit Thosophique laquelle appartenaient la plupart de ses membres. Nous avons tent notre chante la Socit Thosophique. Il nous fut rpondu quil ny avait plus darchives depuis la Seconde Guerre mondiale rponse quils font tous les chercheurs et qui est, notre avis, un peu trop facile et vraisemblablement fausse et quils ne connaissent pas les Polaires. Personnellement, nous nen croyons rien, car la similitude des thmes, Grande Loge Blanche , Matres de la Sagesse , et des emblmes utiliss par lune comme par lautre organisation, sont frappantes. Voyez vous-mmes : Les Polaires, comme la Socit Thosophique, emploient les triangles entrelacs ou, si lon prfre, le Sceau de Salomon ou toile de David , les triangles entrelacs entours dun serpent se mordant la queue, et la Svastika. Alors, comment peuvent-ils dire quils ne se connaissent pas ? Que cherche cacher la Socit Thosophique derrire le groupe des Polaires ? Que les personnes qui ont t lorigine du Pacte Synarchique dEmpire en taient membres et quelles frquentaient, dans le mme temps, la Socit Thosophique ?
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INDEX
A
AUBOUIN, Roger, 85 AXELROD, 12 ABELLIO, Raymond, 19, 20, 67, 73, 74, 90, 93, AZEFF, Yvan, 12 114, 115, 150, 162 B ABETZ, Otto, 67 ABRAHAM, Capitaine, 55, 75 BAILEY, Gerald, 52 ACCOMANI, Cesare, 165 BARATHON, Claude, 89 ACHESON, Dean, 132 BARBUSSE, Henri, 18 ADAM, J. H., 78 BARDET, Grard, 42, 44, 45, 65, 67, 72 77, AGAR, Herbert, 56, 133 80, 84, 86, 88, 90 91, 93, 94, 99, 104, 111, 121, AGNELLI, Famille, 101, 143 138, 141, 142, 161 ALBERT, Michel, 140 BARNAUD, Jacques, 41, 68, 75 77, 91, 92, 98, ALBERT, Prince de Monaco, 14 100, 101, 148 ALBERTINI, Georges, 75 BARNAUD, Jean, 76 ALEXANDROVITCH, Serge, 12 BARRE, Raymond, 134, 137, 142 ALEXEIEFF, Gnral, 14 BARUCH, Bernard, 72 ALLARD, Baron Antoine, 49, 52 54 BARUZI, Jean, 84 ALLENDY, Docteur, 84 BARUZY, Comte (voir Baruzi, Jean) ALPHAND, Herv, 141 BASCH, Victor, 118 ALTSCHUL, Frank, 100, 133 BAUCHARD, Philippe, 69, 85, 93 ALVEYDRE, Saint-Yves d', 113, 114, 165 BAUDOUIN, Paul, 75, 84, 101, 108, 148 ANTOINE, Serge, 143 BAUMGARTNER, Wilfrid, 80, 93, 101, 107, ARDANT, Gabriel, 136 135 ARHWEILER, Hlne, 145 BAYARD, Jean-Pierre, 166 ARMAND, Louis, 137, 142, 144, 145 BAYET, Albert, 20, 56 ARNAL, Pierre, 75 BEARSTED, Vicomte Marcusm Richard ARON, Robert, 21, 87, 96 Samuel, 97, 100 ARTHUS, Docteur, 21, 84, 88 BEAUREPAIRE, Claude, 93 ASCHBERG, Olaf, 107, 123 BECK, Marguerite, 97 ASTOR, Lady, 130 BELIN, Ren, 69, 75, 81, 84, 87, 88, 92, 101, 119 ATTALI, Jacques, 143 BELLIOT, Charles, 45 AUBERT, Louis F., 82 BELLIOT, Henri, 50
171
Ya n n Mon comble BENAERTS, Pierre, 136 BENALI, Pierre, 51 BNARD, Georges, 131 BENAZET, Paul, 49 BENEDICENTI, 15, 17 BENEDIX, Paul, 65 BNS, Edouard, 168 BERACHA, Sammy, 115 BERGER, Gaston, 90, 140, 142, 144 BERGERY, Gaston, 19, 115 BERNE, Amicie, 76 BERNE, Pierre, 76 BERNHARD, Prince, 133 BERTHELOT, 101 BERTRAND, Raoul, 67 BESANT, Annie, 113, 168 BTEILLE, 116 BEUVE-MRY, Hubert, 82 BEVERIDGE, Sir, 53 BHOTIVA, Zam (voir Accomani, Cesare) BICHELONNE, Jean, 91 BIDAULT, Georges, 59 BILLOUX, Franois, 141 BIRRENBACH, Kurt, 133, 139 BLACQUE-BELAIR, Aymery, 67 BLAVATSKY, Mme, 167, 168 BLEUSTEIN-BLANCHET, Marcel, 144 BLOCH, Marc, 49, 88 BLOCH, Marcel, 81, 86 BLOCH-LAIN, Franois, 98, 100, 133, 140, 142, 144 BLOCH-LAIN, Jean-Frdric, 98, 100 BLOCH-MORHANGE, Jacques, 131 BLOCQ-MASCART, Maxime, 142 BLUM, Lon, 48, 68, 71, 141 BLUME, Isabelle, 53 BGNER, Jean-Marc, 67 BGNER, Pasteur, 67, 68 BGNER, Philippe, 67 BOLS, Famille, 101 BOGAYEVSKY, Gnral, 13 BOGOMOLOFF, 47 BOGROFF, 19 BOHR, Niels, 18 BOHU, Georges, 84 BOISSELOT, R. P., 44, 45 BOITEUX, Marcel, 145 BOLTE, Charles G., 28 BONDINI, Silvia de, 131 BONNEFOUS, Edouard, 145 BONNET, Georges, 22 BONNET, Henri, 82 BORIS, Roland, 86 BORNTRGER, 15 BOTHEREAU, Robert, 52 BOUGL, C., 82 BOURDET, Claude, 78, 82, 132, 161 BOUTHILLIER, Yves, 49, 75, 79, 96, 101 BOUTILLIER, Andr, 86 BOUVIER-AJAM, Maurice, 90 BOVIER-LAPIERRE, Edouard, 45, 46, 48 BRAND, Robert, 91, 130 BRANDEIS, Louis D., 104 BRANDT, Willy, 139, 140 BRANGER, Jacques, 41, 68, 69, 71, 72, 84, 90, 93, 132, 161 BRASIER, Pierre, 52 BRECHER, Ludwig, 123 BRECHKO, 13 BRECHKOVSKAYA, 13 BREITSCHEID, 17 BRIAND, Aristide, 49, 115 BRICAUD, Joanny, 166 BRINON, Fernand de, 101 BROGLIE, Louis de, 119 BRUGRE, Raymond, 101 BRL, Alex, 72, 114 BRUN, Grard, 87, 161 BRUNER, Jrme S., 27, 28 BRUNSCHWIG, Lon, 84 BULLITT, William, 130 BUNAU-VARILLA, 38 BUNKER, Arthur H., 28 BURDEN, William A. M., 133 BURON, Robert, 65, 80, 91 BUSH, George, 145 BUSH, Vannevar, 28 BUTLER, Nicholas Murray, 28, 35, 39, 106, 107, 168 BTSCHLI, Otto, 12
C
CABANEL, Fernande, 138 CABOT-LODGE, 132 CAHEN, Roger (voir Nathan, Roger)
172
index CALLOGERO, Guida, 55 CALVI, Roberto, 101 CAMPOLONGI, Mme, 55 CANFIELD, Cass, 28 CANTERBURY, Archevque de, 55, 123 CANUDO, Jeanne, 93, 113 118, 165 CAPITANT, Ren, 84 CAQUOT, Albert, 136 CARLI, Guido, 139 CARLOS, 42 CARON, Guiseppe, 137 CARREL, Alexis, 27, 29, 35 41, 83, 93, 112, 143, 153 159 CARREL, Alexis Mme, 38, 40, 83, 153 CASSIN, Hlna, 143 CASSIN, Ren, 61 CATLIN, George, 25, 103, 132 CAULLERY, Maurice, 19, 20 CAUSSOU, Arthur, 167 CECIL, Lord Robert, 48, 123, 130 CHABAN-DELMAS, Jacques, 133 CHABANNES, Jacques, 115 CHABRUN, Csar, 115 CHARLTY, A. Siegfried, 82 CHARNAY, Geoffroy de (voir Husson, Raoul) CHASE, Stuart, 104 CHAVAGNAC, Aymar de, 89 CHAVIN, Henri, 109 CHEVNEMENT, Jean-Pierre, 145, 162 CHEVILLON, Constant, 112, 113, 117, 166 CHIFFRINE, Alexandre Mikhailovitch, 16 CHOISY, Maryse, 119 CHOM, Albert, 84 CHURCHILL, Mme, 76 CHURCHILL, Winston, 130, 134 CLARK, Grenville, 28 CLAUDE, Henri (voir Pouget, Henri) CLEMENCEAU, Georges, 91, 129 CLEMENTI, Pierre, 115 CLIVE, Robert Henry, 97 CLIVE, Robert Wilfrid Kennet, 97 COGNIOT, Georges, 111, 112 COHEN, Gustave, 119, 150 COMERT, Pierre, 131 CONANT, James B., 133 COQUET, Lucien, 115 COSTON, Henry, 34, 50, 73, 161 COT, Pierre, 20, 48, 61, 80, 123 COTTON, Eugnie, 43 45, 58 COUDENHOVE-KALERGI, Richard, 35, 53, 67, 92, 106, 118, 134, 135, 140, 142 COURTIN, Ren, 134, 139 COUSINS, Norman, 28 COUTROT, Antoine, 76, 77 COUTROT, Jean, 20, 21 41, 48, 49, 55, 57, 65 73, 75 78, 80, 83 88, 90, 93, 94, 101, 103 105, 109, 110, 114, 118, 119, 124, 130, 132, 133, 138, 142 144, 147, 149, 150, 161, 162 CRAMPON, Chanoine, 50 CRIPPS, Stafford, 19 CROIZAT, Ambroise, 59 CROZIER, Michel, 98, 133, 143 CULLMANN, Henri, 91 CUNNINGHAM, Bill, 28 CURIE, Hlne, 48
D
DALADIER, Edouard, 92, 130 DARCET, Jean, 142 DARLAN, Franois, 75, 102, 110, 148 DARTOIS, 96 DAUTRY, Hlne, 82 DAUTRY, Raoul, 69, 78, 79, 82, 96, 134, 136 DAVEZAC, Henri, 75, 92 DAVID, D. J. (voir Husson, Raoul) DAVIS, Malcolm, 28 DE GAULLE, Charles, 56, 68, 130, 138, 141, 147, 154, 162 DEAKIN, Sir Arthur, 59 DAT, Marcel, 110, 141 DEBATISSE, Michel, 133 DEBR, Jacques, 92 DEBRE, Michel, 36, 85 DECROIX, Jean (voir Kobloth, Lopold) DEHOUSSE, Fernand, 133 DELAISI, Francis, 115 DELONCLE, Eugne, 20, 69, 74, 96, 162 DELORS, Jacques, 88, 143 DELORT, Jean-Jacques, 144 DELOUVRIER, Paul, 133, 140, 142, 144 DEMONQUE, Marcel, 142 144 DEMONT, Henri, 50 DENNERY, Etienne, 80 DESJARDINS, Paul, 84, 90, 92 DESOUBLIAUX, 29
173
Ya n n Mon comble DETUF, Auguste, 74, 80, 85, 87, 90 92, 107, 138, 141 DIAMANT-BERGER, Maurice (voir Gillois, Andr) DIEFENBAKER, John, 133 DIEUDONN, Marcel, 51, 52 DILLARD, R. P., 78, 82 DILLON, Douglas C., 136 DIVOIRE, Ferdinand, 165, 167 DOLIVET, Louis (voir Brecher, Ludwig) DOLLEANS, Edouard, 84 DOLTO, Boris, 42 DOLTO, Franoise, 42, 44, 45, 119 DOMENACH, J.-M., 23 DOMINIQUE, Pierre, 95, 115 DORIOT, Jacques, 38, 61 DOYON, Andr, 57 DRAGOMIROFF, Gnral, 14 DRANCOURT, Michel, 145 DRUMMOND, Sir Eric, 130 DUBOIN, Jacques, 20, 51 DUBREUIL, Hyacinthe, 84, 92, 133 DUCHNE, Franois, 133 DUGGAN, Stephen, 82 DUHAMEL, Georges, 46, 47, 51 DUHAMEL, Jacques, 139 DULLES, John Foster, 132 DUNAND, Amde, 22 DUPUY, R. L., 84 DURAND, J., 117 DUSEIGNEUR, Gnral, 96 FAYOL, Henri, 136 FEBVRE, Lucien, 49 FERRIRE, Adolphe, 55, 65, 84 FIFE, Duc de, 146 FINAT, Albert, 55 FINET, Paul, 92 FLEXHNER, Abraham, 83 FLORNOY, Yves, 145 FOCILLON, Henri, 83 FONTAINE, Franois, 135 FONTAINE, Pierre, 140, 149 FOSSATI, 110 FOUQUE, R., 68 FOUQUIRES, Grard de, 89 FOURASTI, Jean, 141 FOURCADE, Jean-Pierre, 145 FRACHON, Benot, 59 FRANKFURTER, Flix, 104 FRANKLIN, George, 133 FREDERIX, Pierre, 68 FRRE, 78 FRESSANGE, de la, 108 FRIEDMANN, Georges, 84, 85
G
GAGLIARDI, Jacques, 161 GAT, Maurice, 90 GALLOP, Abram Samolovitch, 15 GANDOIS, Jean, 145 GARBAL, Louis, 47 GARON, Matre, 22 GAREAU, 116 GARIBALDI, 168 GARRIGUES, Pierre, 51, 57 GAUT, Annette, 66, 72, 77 GAUTIER-WALTER, Andr, 52, 116, 117, 119 121, 123, 125, 131, 145 GAZIER, Albert, 42, 46 GELLIE, M., 73 GENIN, Marie-Thrse, 35 GEORGE, Lloyd, 129 GIBRAT, Robert, 87 GIGNOUX, C. J., 69 GILLET, Charles, 99 GILLOIS, Andr, 47 GIMON, Pierre, 68 GIRARD, Pierre, 27, 29, 33, 34, 39, 43, 47, 50, 51, 53 55
E
EATON, Cyrus, 78 EHRENBURG, Ilya, 78 EINSTEIN, Albert, 18, 28, 48, 55, 89 ELLIOT of HARWOOD, Baroness, 133 EMMANUEL, Frank, 52 ESTBE, Paul, 90
F
FABRE-LUCE, Alfred, 68, 161 FABRE-LUCE, Edmond, 68 FAR, Andr de la, 117 FARRAN, Alain, 162 FAURE, Edgar, 139, 140, 150 FAURE, Maurice, 139 FAY, Bernard, 166
174
index GIRARDET, Raoul, 162 GIRAUD, Gnral, 102 GISCARD-d'ESTAING, Valry, 132, 139 GOERING, Marchal H., 98 GOLDET, Andr, 100 GOLDSCHMIDT, Jacob, 98 GOLDSCHMIDT, Paul, 108 GOMEZ, Alain, 145, 162 GOODMAN, R. J., 103 GOUDCHAUX, Michel, 100 GRANGE, Nolle, 51 GRASS, Pierre, 34 GREGG, Dr, 28 GRIMOND, Joseph, 133 GROS, Dr, 37 41, 52, 102, 112, 143, 154 GRNBERG, Nina, 162 GRUNWALD, Ren (voir Valfort, Ren) GRUSON, 138 GUAITA, Stanislas de, 166 GUNON, Ren, 113, 166 GURARD, Jacques, 96 GUICHARD, Olivier, 145 GUILLAUME, Georges, 20, 21, 84, 88, 90, 99, 109, 138 GURDJIEV, 18 HILLES, Charles D. Jr., 28 HINDENBURG, Marchal, 17 HIRSCH, Etienne, 141 HITLER, Adolf, 15 17, 24, 38, 39,47, 78, 98 HOLDING, W. T., 28 HLTERMANN, 16 HOMBERG, Octave, 98 HOOG, Armand, 68 HOPKINS, Harry, 104, 130, 132 HOSTY, Dr, 85 HOURDIN, Georges, 44 HOUSE, Colonel, 129, 130 HUGO, Victor, 168 HULL, Cordell, 130 HUSSON, Raoul, 104, 108, 109, 111 HUTIN, Serge, 166 HUXLEY, Aldous, 83, 103, 104 HUXLEY, Sir Julian, 84, 99, 103, 104, 133 HYMANS, 81 HYNDMAN, Henry Mayer, 168
I
IOFFE, 14 ISAMBERT, 92 IZARD, Georges, 91, 115
H
HAIM, Pierre, 57 HAJDENBERG, Henri, 24 HAJJE, 27 HALBWACHS, Maurice, 88 HALVY, Daniel, 80 HALIFAX, Lord, 130 HALLSTEIN, Walter, 136, 139 HAMON, Augustin, 97, 107 HANNOTIAUX, Andr, 86 HARRIMAN, Averell, 132, 133, 141 HAWORTH BART, Sir Arthur A., 123 HEALEY, Denis, 139 HEKKING, Francis, 77 80, 83, 85, 91, 104, 132, 135, 141, 148, 149, 161 HELD, 88 HERRIOT, Edouard, 85 HERSANT, Valentine, 39 HERTER, Christian A., 133 HERZEN, Alexandre, 21 HESS, Rudolph, 115 HEURTEAUX, Colonel, 90
J
JACKSON, Lady (voir Ward, Barbara) JACOB, Charles, 154 JACOBSEN, Xenia, 18 JARDIN, Jean, 96 JAUDEL, Jean, 144 JAY, Dean, 100 JEANNENEY, Jean, 147 JEANNENEY, Jean-Nol, 147, 148 JENKINS, Roy, 139 JOHNSON, Dr, 153 JOHNSON, Lyndon, 101, 148 JOLIOT-CURIE, Frdric, 20, 43, 48, 60, 61, 142 JOLIOT-CURIE, Irne, 55, 90 JOUVENEL, Bertrand de, 92, 96, 115, 136, 143, 144 JOXE, Louis, 80 JOXE, Pierre, 80
K
KAEMPFFERT, Waldemar, 28
175
Ya n n Mon comble KAGANOVITCH, 107 KALIAIEFF, 12 KANANOFF, 12 KANT, Emmanuel, 168 KENNEDY, John, 101, 148 KERENSKY, 13 KINDERSLEY, Sir Robert, 100 KING-HALL, Sir Stephen, 133 KISSINGER, Henry, 133 KLEY, Dr, 102 KNELER, Mose, 34 KOBLOTH, Lopold, 49 KOCH, H., 51 KOHNSTAMM, Max, 133, 139 KOMENSKY, 168 KOSSUTH, 168 KRASSINE, 14 KRASSNOFF, Gnral, 13, 14 KREUGER, Ivan, 98, 100 KRIVINE, Alain, 162 KUHN & LB, 130, 131, 149 KUISEL, Richard F., 109 LARGENTIER, Auguste, 59 LARMEROUX, Jean, LARSON, Lewis H. Jr., 29 LASSALLE, Ferdinand, 31 LASSUS, Baron de, 91 LAUGIER, Henri, 47, 51, 65, 85, 154 LAURET, Georges, 100 LAVAL, Pierre, 69, 72, 96, 101, 107, 109, 148 LAYTON, Lord, 134 LAZARD, Andr, 108 LAZARD, Famille, 22, 79, 80, 85, 91, 92, 97 101, 108, 129 134, 136, 140, 143, 149, 162 LAZARD, Simone, 108 LE CORBUSIER, 45, 46 LE FORESTIER, 105, 106 LE FOYER, Lucien, 49, 52, 61, 115 LEAHY, Amiral, 130 LECANUET, Jean, 132, 133 LEFORT, Pierre, 89 LEFRANC, Georges, 92 LEHIDEUX, Franois, 38, 41, 42, 102, 109 LEHIDEUX, Jacques, 38, 42, 109 LEHMAN, Herbert H., 133 LEITES, 21 LEMAIGRE-DUBREUIL, 96 LEMAY, Lionel, 57 LEMMI, Adriano, 168 LENCULUS, Infamous, 82 LNINE, 12, 13, 22 LONTIEF, 138 LEROY-LADURIE, Gabriel, 72, 75, 77, 98, 100 102, 114, 148 LESIEUR, Georges, 57, 96 LESIEUR, Simone, 57, 96 LESOURNE, Jacques, 143 LVY, Mlle, 42 LEVY, Paul, 167 LEVY, Pierre, 88 LVY, Roger, 82 LEWIS-MORGAN, Gladis Mary, 97 LIKHNITZKY, 19 LINDBERGH, Charles, 102, 112 LINDSAY, Kenneth, 103 LIPIANSKY (voir Marc, Alexandre) LIPPMANN, Walter, 104 LITVINOFF, Mme, 43 LITVINOV, 14 LOBSTEIN, Jean, 91
L
LA MALFA, Ugo, 140 LA MOTTE, Mlle de, 38 LA PRADELLE, Albert de, 52 LA ROCQUE, Franois de, 95 LA ROCQUE, Edouard de, 95 LA ROQUE, Pierre de, 95 LABARTHTE, Henry Du Moulin de, 77, 102 LACASSAGNE, Antoine, 56, 61 LACOIN, Maurice, 86 LACOSTE, Robert, 36, 80,85 86, 88, 90, 92 LAEDRICH, Georges-Ren, 42 LAFAY, Bernard, 155 LAFFITTE, Jean, 60 LAGAILLARDE, Pierre, 162 LAGARDELLE, Hubert, 81 LAGUIONIE, Pierre, 136 LAHY, J. M., 85 LAMBERT-RIBOT, 92, 99, 107 LAMMOT du PONT, 132 LANGER, William L., 148 LANGEVIN, Paul, 20, 21, 47, 48 LAPICQUE, Louis, 34, 47 LAPIE, Pierre Olivier, 68, 85
176
index LOCHARD, Andr, 85 LB, Solomon, 123 LOIZILLON, Andr, 86 88, 96 LOTHIAN, Lord, 103 LOUCHEUR, 68 LOUSTAUNAU, Commandant, 96 LOZOUT, Famille, 38 LUCHAIRE, Jean, 115, 117 LUCIUS, Jacques, 80, 82 LUNS, Joseph, 139 MASS, Pierre, 143 MASSON-OURSEL, Paul, 85, 115 MASSU, Jacques, 68 MATISSE, Georges, 85 MAUDHUY, Bertrand de, 68 MAULNIER, Thierry, 95 MAUROY, Pierre, 139, 140, 143 MAURRAS, Charles, 36 MAYER, Andr, 46, 49, 56 MAYER, Ren, 79, 107, 135 MAZZINI, Giuseppe, 168 Mc CLOY, John J., 130 Mc INTOSH, Christopher, 166 Mc NAMARA, Robert, 101 MELLON, Famille, 132 MNTRIER, Jacques, 38, 39, 40, 41, 57, 154, 158 MENNEVE, Roger, 68, 70 74, 76, 77, 83, 95, 11, 150 MERCIER, Ernest, 75, 79, 80, 87, 92, 107, 123 MEYER, Andr,100 MEYER, Cord Jr., 28, 98 MICHEL, Henri, 86 MICHELET, 162 MIERENDORFF, 16 MIKARDO, Ian, 78 MILHAUD, Jean, 80, 85 MILLER, Clyde, 28 MILLIEZ, Dr, 37, 56 MILLION, Franois, 81 MILNER, Lord Alfred, 123 MIRETVILLES, 21 MISSENARD, Andr, 38 41, 153, 157, 159 MITTERRAND, Franois, 36, 65, 116, 131, 134, 140, 143 MOCH, Jules, 71 MOMMER, Karl, 133 MONDAIN, Dr, 21 MONNEROT, J., 23 MONNET, Jean, 68, 80, 82, 84, 87, 91, 92, 100, 101, 103, 108, 115, 124, 125, 130 136, 138 142 MONOD, Grard, 22, 82 MONOD-HERZEN, G. E., 21, 27, 29, 90, 167 MONTAGU, Samuel, 103 MONTBRIAL, Thierry de, 80, 82, 88, 143, 145 MONTESSORI, Maria, 85 MONZIE, Anatole de, 49, 101 MOON, 88, 745
M
Mac BRIDE, Sean, 61 Mac GRATH, R. D., 98 Mac KAY, Ronald, 134 Mac KENZIE, N. A. M., 133 MAC, Jean, 50 MADARIAGA, Salvador de, 75, 134 MADAULE, Jacques, 34, 55, 90 MAGRE, Maurice, 90, 165, 167 MAHONY, Thomas H., 28 MAIGNE, Jean, 57 MAINGUY, Yves, 35 MALAGODI, Giovanni, 140 MALLET, Famille, 134 MALLET, Robert, 145 MALLIARAKIS, Jean-Gilles, 94 MALNATI, Michel, 162 MAN, Henri de, 18, 66, 67, 92, 93, 142, 162 MANGIN, R., 117 MANSHOLT, Sicco, 88, 137, 139 MARC, Alexandre, 54, 84, 134 MARCAND, Raymond, 51 MARCINKUS, Mgr, 101 MARGUERITTE, Victor, 115 MARIEL, Pierre, 71, 94, 95, 115 MARIN, Georges, 89 MARION, Paul, 36,68, 162 MARJOLIN, Robert, 74, 82, 135, 137, 148 MARQUS-RIVIRE, Jean, 166 MARSHALL, George C., 130 MARTIN, Gaston, 112 MARTIN, Henri, 109 MARTIN-CHAUFFIER, Louis, 89 MARTINY, Dr, 21, 85, 89, 167 MARX, Eleonore, 168 MARX, Karl, 139, 168 MASARYK, 43
177
Ya n n Mon comble MORA, Armand, 116, 118 119 MOREAU, Yves, 72, 73 MORGAN, J. P., 123, 132, 147 MORGENTHAU, Henry, 130 MORRE, M., 130 MOTZO, Alexandra, 11 MOUNIER, Emmanuel, 29 MUNDY, Talbot, 9 PARAF, Pierre, 52, 61, 115 PARAMONOFF, 14 PARIS, Comte de, 95, 96 PASSY, Frdric, 49, 70 PAULHAN, Jean, 21 PAUWELS, Louis, 51, 113 PAVLOV, 12, 16, 17, 21, 22, 25, 43, 57, 89, 112 PAZ, Magdeleine, 52, 54, 58 PEARSON, Lester B., 131, 133 PECCEI, Aurelio, 143, 145 PELADAN, 166 PERKINS, Frances, 104 PERRIN, Paul, 116 PERROUX, Franois, 29, 34 38, 40 42, 44 46, 49, 61, 65, 82, 88, 91, 111, 120, 123, 125, 143, 167 PTAIN, Philippe, 42, 59, 68, 74, 81, 86, 90, 101, 153, 154 PETITALO, Mme, 71 PETSCHE, Albert, 75 PETSCHE, Maurice, 75, 108 PETSCHE, Valry, PEYERIMHOFF, Henry de, 99, 108 PEYSTER, Henry de, 75 PHILIP, Andr, 48, 82, 84 PIERRE, Abb, (Henri, Marie, Antoine Grous, dit L'Abb Pierre), 51 PIKE, Albert, 168 PINAY, Antoine, 139 PISANI, Edgard, 139 PITTARD, 27 PIVERT, Marceau, 18, 19, 141, 152 PLANTAGENET, Edouard, 49 PLANUS, Paul, 78, 80, 82, 88, 92 PLEKHANOV, 12, 13 PLEVEN, Ren, 116, 131, 132, 139, 140, 145 POINCAR, Raymond, 85 POLITIS, Nicola S., 168 POLITZER, Georges, 47 PONIATOWSKI, Michel, 145 POPOVSKY, 19 POSTEL DU MAS, Vivian, 91, 113 115, 117 119 POUGET, Henri, 120, 121 PR, Roland, 91, 161, 163 PRLOT, Marcel, 85 PRESSE, Dom Alexis, 153, 154 PRICE, Weston, 158
N
NATHAN, Roger, 79, 85, 135, 136 NAVACHINE, Dimitri, 81, 94 97, 102, 113, 115, 117, 119 NEGRIN, Juan, 20 NELLI, Ren, 167 NEUHAUSEN, 102 NICHOLSON, Max, 103 NICOLETIS, John, 74, 86 88 NICOLLE, Pierre, 42, 72, 75, 76, 79, 90, 98, 99, 102, 110, 111 NIEMLLER, Pasteur, 55 NIKOLSKI, N., 46 NOAILLES, Genevive de, 89 NOCHER, Jean, 19, 115 NOL-BAKER, Lord, 78 NORA, Simon, 140, 143 NORDLING, Rolf, 92 NORFOLK, Duc de, 146 NORY, Mme, 43 NOUY, Lecomte de, 85
O
OBRIEN, Dr, 27, 28 OLIPHANT, 55 OLIVET, Fabre d', 114 OLIVIER, Maurice, 91 OLVER, Nicolau d, 44, 45, 48 OPPENHEIM, 81 OPPENHEIMER, H., 85 ORDIONI, Pierre, 95 97, 102 OSMIN, Mireille, 58 OTLET, Paul, 20 OUVRARD, Maxime, 148
P
PAOLINI, Pierre, 162 PAPEN, Von, 17 PARAF, M., 52
178
index PRITT, Denis, 60 PUCHEU, Pierre, 36, 74, 87, 99, 101, 109, 118, 143 PUJADE, Pierre, 35, 42 46 PUJOL-MURAT, Comtesse, 167 ROLT-WHEELER, 167 ROMAINS, Jules, 67 69, 133 ROOSEVELT, Franklin D., 34, 52, 104, 130, 132, 153 ROPS, Daniel, 96 ROSA, Jean-Jacques, 150 ROSAMBERT (ROSEMBERG), Mlles, 68 ROSENSTOCK-FRANCK, Louis, 136 ROSSILLON, Philippe, 161, 163 ROSTAND, Jean, 42 ROSTOW, Eugne V., 133 ROTHERMERE, Lord, 102 ROTHSCHILD, Famille, 46, 55, 77, 79, 81, 85, 92, 100, 103, 107, 108, 110, 135, 140, 146, 149 ROTHSCHILD, Edmond de, 33, 50, 121 ROTHSCHILD, Guy de, 47 ROTHSCHILD, Maurice de, 107, 108 ROUGEMONT, Denis de, 74, 92, 134, 136 ROUX, Ambroise, 145 RUBINSTEIN, Modest I., 78 RUEFF, Jacques, 87, 101, 120, 133, 147 RUSKIN, John, 23, 146 RUSSELL, Bertrand, 48, 57, 60
Q
QUESNAY, Pierre, 78 QUEUILLE, Henri, 139 QUOIREZ, Jacques, 114
R
RADAKRISMAN, Sir, 119 RAHN, Otto, 167 RAMADIER, Paul, 134 RAUTENSHAUCH, 107 RAYNAUD, Paul, 59 RECLUS, Etienne, 51 REES, J. R., 119 RENAULT, Louis, 42 RETINGER, Joseph, 48, 53, 117, 135, 136, 139 REUSS, Thodore, 113 REY, Jean, 137 RIBADEAU-DUMAS, Franois, 52 RIBBENTROP, von, 22 RICHARD, Pierre, 57 RICHARDS, Marguerite L., 27 RICHARSON, Prof., 133 RICHET, Charles, 34, 49 RIEBEN, Henri, 142 RIGAULT, Jean, RIOU, Gaston, 52, 92, 117 RIPON, Duc de, 146 RIQUET, R. P., 56, 145 RIST, Charles, 141, 148 RIVET, Paul, 43, 56, 119 ROBIN, Jacques, 116 ROCARD, Michel, 143 ROCHE, Emile, 95, 102, 117, 120, 133 ROCHE, Louis, 97 ROCHE, Raymond, 97 ROCKEFELLER, Famille, 19, 25, 27, 28, 33, 40, 49, 78, 83, 101, 103, 121, 132, 141, 143, 149, 154 ROCKEFELLER, David, 101, 132 RODITI, Georges, 68 ROLLET, Henri, 89 ROLNIKAS, Michel, 27
S
SAILLANT, Louis, 56, 59, 61, 121 SAINTE-LGUE, A., 56, 87, 142 SAINT-GEOURS, Jean, 143 SAINT-MATHIEU, M. G. A. de, 86 SAINT-PIERRE, Michel de, 89 SAINT-SIMON, 82 SAIVRE, Roger de, 68 SALMANOFF, Dr, 12, 42 SALTER, Sir Arthur, 130 SAMBOO, Dr, 119 SANDERS, Morris B., 27 29, 43, 44, 46, 56, 111 SANDYS, Duncan, 134, 135 SANGNIER, Marc, 68 SARRAZAC-SOULANGE, Robert , 51, 55 SAUTEREAU-MEYER, Roger, 86 SAUVAGEOT, Ella, 44 SAUVAGEOT, Jacques, 44 SAUVY, Alfred, 43 45, 49, 65, 73, 78, 82, 86, 87, 90, 130, 145 SAVOIRE, Camille, 97 SCELLE, Georges, 46, 49 SCHACHT, Hjalmar, 98
179
Ya n n Mon comble SCHIFF, Jacob, 123, 130 SCHIFF, Paul, 85, 130 SCHLEIDEN, Hubbe, 18 SCHLESINGER, Arthur M., 133 SCHLUMBERGER, Famille, 163 SCHLUMBERGER, Genevive, 163 SCHLUMBERGER, Marcel, 163 SCHMIDT, Helmut, 140 SCHREIBER, Emile, 116 SCHUELLER, Eugne, 74 SCHUMAN, Robert, 120, 127, 129, 136, 137, 141 SCHUMANN, Maurice, 133, 134, 145 SCHUSTER, Ernest, 103 SCHUSTER, Sir Flix, 103 SCHWEISGUTH, Pierre, 107 SCHWIMMER, Rosika, 53 SCOTT, Howard, 107 SEBAG, Henri, 57 SBASTIEN, Andr, 48, 117 SEGOGNE, Henry de, 38 40, 42 SELLIER, Henri, 20 SEMIONOVA, Tatiana Dimitrievna, 18 SENARD, Jacques, 89 SERRUYS, Daniel, 22, 91, 92, 98, 100, 134, 136 SERVAN-SCHREIBER, Jean Jacques, 132 SEVERING, 17 SEYDOUX FORNIER de CLAUSONNE, Ren, 163 SHAPLEY, Harlow, 56 SHAW, Bernard, 43, 60 SHAWCROSS, Lord, 133 SHOTWELL, James T., 148 SICARD de PLAUZOLLES, 48 SIDDHESWARANANDA, Swami, 119 SIEGFRIED, Andr, 82, 85 SINDONA, Michele, 101 SINNIGER, Michel, 138 SIRAUD, Pierre, 89 SMELTEN, Nicolas, 56 SMYTH, William H., 107 SOLOMON, Jacques, 47 SOULES, Georges (voir Abellio, R.) SOUSTELLE, Jacques, 145 SOUVARINE, Boris, 75 SPAAK, Paul-Henri, 53, 92, 136, 142 SPINASSE, Charles, 66, 68, 71, 78, 81, 132, 133 STALINE, Joseph, 75, 60, 112 STEAD, W. T., 25, 113 STEIGER, Andrew, 52 STEINER, Rudolph, 18, 117, 118 STIBIO, Andr, 127 STRAUS, Jesse Isidor, 82 STRAYER, Joseph R., 109 STREICHENBERGER, Jean, 74 STREIT, Clarence, 25, 103, 133
T
TAGORE, Rabindranath, 89 TALENSKY, N. A., 78 TARDE, Guillaume de, 80,91, 92, 98, 100 TAYLOR, Frederick Winslow, 15 TCHAKHOTINE, Serge, 11 25, 27 29, 34 36, 40 43, 46, 48, 50 61, 67, 69, 73, 73, 76, 77, 81, 83, 84, 87 90, 93, 103, 105, 108, 111, 112, 115, 117, 119 121, 123 125, 133, 139, 141, 143, 152, 165, 167 TCHAKHOTINE, Stepan Ivanovitch, 11 TCHITCHRINE, 14 TEILHARD de CHARDIN, Pierre, 57, 67, 85, 119 TERRAY, Jean, 81 THAYER-SMITH, Dorothy, 141 THALLET, Frank, 72 THOMAS, Jean, 68 THOMSEN, Oluf, 18 THOREZ, Maurice, 20 THORPS, Ren W., 36 TIARKS, Frank, 104 TILLON, Charles, 80, 141 TILLON, Germaine, 36, 141 TINBERGEN, Jan, 88, 137 TONQUDEC, R. P., 166 TORRES, Henry, 36 TREUIL, Raymond, 81
U
UDEANU (voir Brecher, Ludwig) ULLM, Jean, 85, 138 UREY, Harold C., 56 URI, Pierre, 44 46, 88, 120, 133, 141 URVOY, Yves, 34 USBORNE, Henry, 51, 53
V
VALENSI, Christian, 80
180
index VALENSI, Roger, 80 VALERY-RADOT, Robert, 166 VALFORT, Ren, 115 VALLE POUSSIN, Etienne de la, 133 VALLON, Louis, 68, 162 VALOIS, Georges, 67, 85, 87 VANDERBILT, Famille, 132 VANSITTART, Lord, 130 VARAGNAC, Andr, 85 VASSEUR, Pierre, 78, 82 VERCORS, 61 VERNANT, Jacques, 135, 143 VERNES, Arthur, 20 VERNES, Flix & Pierre, 98, 100 VERNES, Jean-Marc, 145 VETTER, Heinz Oskar, 139 VIAUD, Francis, 34 VILLEMAREST, Pierre de, 134 VINIT, Roger, 89 VOISIN, Andr, 52, 117, 120, 134, 135 VOROSKY, 14 WORMS, Famille, 42, 72 77, 80, 81, 85, 92, 95 102, 108, 110, 114, 148, 149 WORMS, Hippolyte, 97, 100 102, 148 WORMS, Marguerite Viviane, 97 WOULF, 12
Y
YAKOUCHKINE, Arnoldi, 12
Z
ZAMANSKI, Doyen, 133 ZAOUI, Rabbin, 52 ZAVADSKY, Alexandre Mikhailovitch, 12 ZEELAND, Paul van, 91, 133, 134, 136, 162 ZORETTI, Ludovic, 85 ZOUSMAN, Alexis, 19 ZOUSMANN, George, 116 ZUCCARELLI, Guy, 114 ZWACK, 105 ZYROMSKI, Jean, 18, 20, 141, 151
W
WALDHEIM, Kurt, 145 WALLACE, Henry, 52, 59 WALLON, Henri, 56, 61 WARBURG, 28, 123, 140 WARBURG, Edwar M. M., 28, 140 WARBURG, Max M., 98, 123, 140 WARD, Barbara, 133 WEBB, Sidney, 60, 113 WEBER, Henri, 162 WEEKS, M., 28 WEHNER, Herbert, 139 WEIGERT, Charlotte, 13, 18, 118 WEIL, Simone, 74 WEIL-CURIEL, Andr, 19, 20 WEILL, David, 98, 108 WEISHAUPT, Adam, 105, 106 WELLS, H. G., 20, 22, 25, 27 29, 43, 45, 47, 60, 83, 103, 113 WELS, Otto, 17 WENDEL, Famille, 149 WEYGAND, Gnral, 96 WILKINSON, Ellen, 17, 18 WILSON, Woodrow, 130 WINTER, Louis, 157 159 WOLF, Gaston, 114
181
annexes
I. Docteur Flamme . .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... . 151 II. La vrit sur le sjour dAlexis Carrel en France, de 1941 1944 .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... . 153 III. Patrie et Progrs . .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. .. 161 IV. Les polaires ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... .. ... . 165
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achev dimprimer sur les presses de limprimerie s.e.g. 33, rue branger chatillon-sous-bagneux
Bien que beaucoup intentionnellement ou non clament partout que la synarchie nest quun mythe ou une fable , nous nhsitons pas affirmer le contraire et nous dmontrons que la synarchie, double du viol psychique des foules par la propagande politique, est toujours l, tapie dans lombre et bien plus puissante que jamais. Quelle plaise ou non, lhistoire est lhistoire et, comme le dit trs justement Raymond Abellio : Notre poque de mass-mdia transforme la subjectivit de lhistoire, qui ne fit longtemps problme que pour les philosophes, cest--dire le petit nombre, un instrument universel de viol et de faonnement de la conscience des foules et par consquent en facteur politique essentiel et mme primordial. Cette tude est donc une tentative historique visant replacer le phnomne synarchique dans son vritable contexte, contexte quavait fort bien compris Roger Menneve, le premier homme avoir tudi srieusement la synarchie, lorsquil crivait en 1948 : La mort de M. Coutrot permet de couvrir bien des responsabilits et de dissimuler une activit nouvelle actuelle qui ne tend plus conqurir le pouvoir en France, puisquon la, mais tendre sa domination sur lEurope et sur le monde, sous les masques dun Fdralisme Europen ou dun Gouvernement Mondial.