Bonne Gouvernance Entre La Situation Actuelle Et Les Dispositions de La Nouvelle Constitution de
Bonne Gouvernance Entre La Situation Actuelle Et Les Dispositions de La Nouvelle Constitution de
Bonne Gouvernance Entre La Situation Actuelle Et Les Dispositions de La Nouvelle Constitution de
BONNE GOUVERNANCE
ENTRE LA SITUATION ACTUELLE ET LES DISPOSITIONS DE
Juin 2011
I- Diagnostic et valuation de la situation de la gouvernance au Maroc 1. Dfinition et piliers de la bonne gouvernance. .......................................................... 5 2. Dsquilibres de la gouvernance au Maroc. ............................................................ 5 3. Evaluation des efforts pour amliorer la gouvernance.............................................. 8 4. Principales orientations pour amliorer la gouvernance. ........................................... 9
II- Bases constitutionnelles des rgles de bonne gouvernance (Nouvelle Constitution de 2011)
1. Sparation, quilibre et coopration des pouvoirs. ........................................11 2. Conscration constitutionnelle de lEtat de droit............................................12 3. Faire de la Justice un pouvoir indpendant au service de la protection des droits et du respect des lois. ......................................................................................13 4. Responsabilisation et reddition de compte....................................................14 5. Dmocratie, citoyennet et participation. ......................................................16 6. Moralisation et bonne gouvernance.............................................................17 7. Gouvernance territoriale. .............................................................................17
En ce qui concerne la responsabilisation et la reddition des comptes, le Maroc sest inscrit, au cours de la dernire dcennie, dans un processus de modernisation de son arsenal juridique et de renforcement de son cadre institutionnel, travers la cration de diffrentes institutions mais dont les fonctions et les mcanismes daction restent complter, notamment, ceux relatif aux instances judiciaires et organes de contrle, de mdiation, de coordination, de suivi et dvaluation.
A cet effet, il est noter un manque de complmentarit et de cohrence des efforts des diffrents organes de contrle, dans la mesure o les instances dinspection et de contrle financier oprent de faon isole des autres organes de contrle, ce qui limite lefficacit de leurs efforts dans la lutte contre la corruption.
gouvernance, il a t confirm travers des enqutes et des investigations sur le terrain comme un sujet de proccupation car, dune part, il affecte lensemble des secteurs de la gestion publique, et dautre part, il se renforce particulirement par les manifestations des dcisions unilatrales et de labus du pouvoir. Dans ce contexte, le Maroc occupe la 85me place en 2010 selon lindice de perception de la corruption parmi 178 pays avec un score de 3,4 sur 10, le mettant ainsi dans le dixime rang parmi les dix-neuf pays du Moyen-Orient et de lAfrique du Nord. Concernant les causes de ce phnomne, plusieurs chercheurs les rsument dans le monopole du pouvoir discrtionnaire en labsence de la responsabilisation, de lintgrit et de la transparence, Quant aux diffrents indicateurs internationaux sur le dveloppement humain, le climat des affaires, la comptitivit et la gouvernance, ils ont identifi, pour le cas du Maroc, un certain nombre dobstacles dont la faiblesse de la responsabilisation, le manque de protection des dnonciateurs, linefficacit des lois, le faible accs des citoyens linformation, le manque de lefficacit de la force de loi ainsi que la lenteur et la complexit des procdures administratives.
En ce qui concerne les dsquilibres lis au systme judiciaire la majorit des tudes de diagnostic ont t unanimes sur les limites de lindpendance des juges, le faible niveau dintgrit dans le secteur de la justice, le cloisonnement de la gestion de lactivit judiciaire et les limites de la comptence, de la performance et de lefficacit du systme judiciaire. Pour ce qui est du phnomne de la corruption comme lune des manifestations de la mauvaise
Au niveau de lamlioration de lenvironnement des affaires, mme si les efforts fournis ont permis dattirer les capitaux et les investissements trangers, ils nont pas permis encore au Maroc damliorer significativement sa comptitivit pour gagner des parts dans les
En ce qui concerne la gestion publique, malgr tous ses acquis en la matire, plusieurs dysfonctionnements ont t souligns savoir : une gestion des ressources humaines avec des insuffisances en matire de gestion de carrire; une gestion des marchs publics, caractrise par un pouvoir discrtionnaire quasi absolu du matre douvrage; une gestion dlgue des services publics qui manque de critres objectifs dfinissant les secteurs productifs susceptibles dtre cds dans ce cadre et ne stend pas pour inclure la tarification des services.
Au niveau de la gestion de linformation, son cadre lgislatif et administratif est encore ses dbuts, en labsence dune loi relative laccs
En ce qui concerne le renforcement du systme judiciaire et la promotion de son rle dans la lutte contre la corruption, lInstance propose la mise en uvre de 22 dispositions classes en 6 principales propositions savoir : L e renforcement de lindpendance de la magistrature, L a promotion de lintgrit dans le secteur de la justice, L e renforcement de la transparence de lactivit judiciaire, L accroissement de la comptence du systme judiciaire, L a garantie de lefficacit du systme judiciaire, L adoption dun systme judiciaire spcialis dans la lutte contre la corruption. Afin de renforcer la coordination entre les mcanismes institutionnels de lutte contre la
corruption, lInstance recommande ladoption de plusieurs mesures qui concernent en particulier : L amlioration de lefficacit du contrle politique et la promotion du pouvoir du Parlement demployer les mcanismes de contrle mis sa disposition, L a redfinition des responsabilits des institutions de contrle financier et administratif, La promotion du rle des tribunaux financiers et la dynamisation de leur contrle, L e renforcement de la coordination et le dveloppement de voies de partenariat et de coopration entre toutes les institutions de contrle, de responsabilisation et les pouvoirs judicaires, La radaptation du cadre juridique et institutionnel de lInstance Centrale de Prvention de la Corruption.
Dahir n1.11.91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011) portant promulgation du texte de la Constitution 2 Article 1.
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a. E mergence
dmocratique
du
pouvoir
excutif du Gouvernement dont le Roi nomme le Chef, manent du parti politique arriv en tte lors des lections de la Chambre des Reprsentants, et ses membres sur proposition de celui-ci. Ce gouvernement est investi aprs avoir obtenu la confiance de la Chambre des Reprsentants exprim par le vote par majorit absolue en faveur du programme gouvernemental. Dans ce contexte, le Chef du Gouvernement exerce un pouvoir rglementaire total et complet et nomme aux emplois civils dans les administrations publiques et aux hautes fonctions des tablissements et entreprises publics, en plus de sa prsidence du Conseil de gouvernement, qui dlibre des questions prcises, notamment la nomination de certains haut fonctionnaires
de ladministration publique, dans des conditions visant atteindre lgalit des chances, le mrite, la comptence et la transparence. b. Un pouvoir parlementaire larges prrogatives dont la mesure o la nouvelle Constitution consacre le bicamrisme du systme parlementaire qui avantage la Chambre des reprsentants, exerant un pouvoir de contrle sur le gouvernement, en plus dune seconde Chambre avec un nombre rduit caractre territoriale et reprsentation syndicale et professionnelle. Sur cette base, le Parlement exerce le pouvoir lgislatif, vote les lois, contrle laction du gouvernement et value les politiques publiques, sachant que le primtre lgislatif de la nouvelle Constitution a t largi pour passer de 30 plus de 60 domaines.
3. Faire de la Justice un pouvoir indpendant au service de la protection des droits et du respect des lois
Le texte de la Constitution sanctionne toute personne qui tente dinfluencer le juge de manire illicite. De plus, les magistrats du sige ne sont astreints qu la seule application du droit. Les dcisions de justice sont rendues sur le seul fondement de lapplication impartiale de la loi. Les magistrats du parquet sont tenus lapplication du droit et doivent se conformer aux instructions crites manant de lautorit hirarchique. Aussi, il a t procd la criminalisation au niveau des dispositions constitutionnelles, toute ingrence de lautorit ou de largent ou toute autre forme dinfluence dans les affaires du pouvoir judiciaire conformment aux exigences de la Convention des Nations Unies de lutte contre la corruption dans ce cadre et en rponse aux recommandations de lInstance Central de Prvention de la Corruption, soulignes dans son rapport annuel de 20095. Dans le mme contexte, pour confirmer la sparation des pouvoirs, le Conseil Suprieur
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de la Magistrature a t remplac par le Conseil Suprieur du Pouvoir Judiciaire en qualit dinstitution constitutionnelle, jouissant de lautonomie administrative et financire, prside par le Roi et dont la fonction de Prsident-dlgu est confie au Premierprsident de la Cour de Cassation au lieu du
Ministre de la Justice. La composition de ce Conseil a t renforce par laugmentation du nombre de majistrat lus et par lintgration de personnalits et dinstitutions uvrant en faveur de la protection des droits de lHomme et lindpendance de la justice6.
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du Royaume pour les crimes et dlits commis dans lexercice de leurs fonctions 9. Dans le mme contexte, limmunit parlementaire est limite lexpression dune opinion ou loccasion dun vote mis dans lexercice de leur fonction. Ainsi, les parlementaires peuvent tre poursuivis ou jugs pour les crimes et dlits de droit commun linstar de tous les citoyens selon les rgles de la procdure pnale en vigueur 10. Dautre part, la nouvelle Constitution renforce
la base constitutionnelle de la Cour des Comptes qui la dfinit comme linstitution suprieure de contrle des finances publiques du Royaume. Son indpendance est garantie par la Constitution. La Cour des Comptes a pour mission la protection des principes et valeurs de bonne gouvernance, de transparence et de reddition des comptes de lEtat et des organismes publics.
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Article 94. Article 64. Article 11. Articles 7 9. Article 61. Article 12. Articles 13, 14 et 15
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7. Gouvernance territoriale
Pour la nouvelle Constitution, lorganisation territoriale du Royaume est dcentralise base sur la rgionalisation avance 17. Dans cette perspective et afin de promouvoir la gouvernance territoriale, la Constitution considre les collectivits territoriales comme des personnes morales de droit public qui grent dmocratiquement leurs affaires travers des Conseils lus au suffrage universel direct. Lorganisation territoriale du Royaume repose sur les principes de libre administration, de coopration et de solidarit. Elle assure la participation des populations concernes la gestion de leurs affaires et favorise leur contribution au dveloppement humain intgr et durable. Il convient de souligner que les rgions et les autres collectivits territoriales participent la mise en uvre de la politique gnrale de lEtat et llaboration des politiques territoriales travers leurs reprsentants la Chambre des Conseillers.
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De mme, sur la base du principe de subsidiarit, les collectivits territoriales ont des comptences propres, des comptences partages avec lEtat et celles qui leur sont transfrables par ce dernier. Les rgions et les autres collectivits territoriales disposent, dans leurs domaines de comptence respectifs et dans leur ressort territorial, dun pouvoir rglementaire pour lexercice de leurs attributions. Pour combler le dficit dans les domaines du dveloppement humain, dinfrastructures et dquipements, il est cr, pour une priode dtermine, au profit des rgions, un fonds de mise niveau sociale. Il est galement cr, en outre, un fonds de solidarit interrgionale visant une rpartition quitable des ressources, en vue de rduire les disparits entre les rgions. Globalement, la Constitution rserve un rle prminent aux Rgions dans llaboration et le suivi des programmes de dveloppement rgionaux et des schmas rgionaux damnagement des territoires, sous limpulsion du prsident du Conseil rgional, par rapport aux autres collectivits, dans le respect des comptences propres de ces dernires. La Constitution na pas manqu de dfinir clairement le rle les walis de rgions et les gouverneurs de provinces et prfectures qui reprsentent le pouvoir central et assurent au nom du gouvernement ce qui suit : I ls veillent lapplication des lois, mettent en uvre les rglements et les dcisions gouvernementales et exercent le contrle administratif; I ls assistent les prsidents des collectivits territoriales et notamment les prsidents des Conseils rgionaux dans la mise en uvre des plans et des programmes de dveloppement; I ls coordonnent les activits des services dconcentrs de ladministration centrale et veillent leur bon fonctionnement.
Dans ce cadre, une loi organique sera labore fixant notamment les conditions de gestion dmocratique des affaires, les conditions dexcution des dlibrations et des dcisions des Conseils rgionaux, les conditions dexercice du droit de ptition, les comptences propres, les comptences partages avec lEtat et celles qui leurs sont transfrables au profit des rgions et des autres collectivits territoriales, le rgime financier, lorigine des ressources financires et les rgles de gouvernance relatives au bon fonctionnement de la libre administration, au contrle de la gestion des fonds et programmes, lvaluation des actions et la reddition des comptes.
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