Boissonnas, F. Baud-Bovy, D. Le Berceau Des Serbes (1919)

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 297

i

"->-.;-;'

-:"..-

'

.//

*****

X:>:

.-;

-l'Image de la Serbie

-A

LE

BERCEAU des serbes


PHOTOGRAPHIES DE FRED. JpISSONNAS
INTRODUCTION DE D. BAUD-BOVY

GENVE

EDDIONS D'ART BOISSONNAS


iqig

^-.^
"^^.

'T#

A,

2^m^*^

^Mlliii

*-.

4fc-^-7iJS2F^

IMAGE de la SERBIE ~

***

A pl ame de Prilep fond dans


juillet.

L'haleine qui

le soleil

monte du

On

de

sol tor-

c'est

mulet, du

amricaines

mises

que

gnral

le

Paraskvopoulos a

notre disposition et qui, aprs] avoir par-

rfi fait osciller les bls.

respiration d'un lac de mtal; parfois,

couru toute la Macdoine occidentale, vont nous


conduire jusqu' Skopli
pour escalader cette

dans cet immense creuset, une dto-

rampe raboteuse

dirait la

nation retentit, prcise cette sensation de chaleur clatante

BERCEAU DES SERBES

LE

'

*&

bi

12?^
j^k

Mil

un paysan, du

fer

fer

de son sabot

de son foussoir,

qui vient de heurter une

grenade dont cette terre belliqueuse

mence. L'allure

mme

ou un

est

comme

ense-

des autos nous rafrachit

de

la

voiture ne permet pas de voir

comme

route; on y est
affleurent
petite

et russir ces tournants.

le

et

Le rebord

rebord de

accoud l'espace;

nous

irions

de l'automobile allemande qui,

rejoindre
l't

la

les

la

roues

les

La moindre reculade,

vide.

embarde

le

plus

dbris

prcdent,

fit le

nous lance au visage des soufflets embrass.


A travers le bouillonnement des bls, et l, des
tincelles crpitent
les costumes rouges des mois-

saut.

sonneuses.

la lgret chaque instant plus dlicieuse de l'atmosphre; nos poumons d'alpicoles se retrouvent
dans leur lment. A Kruchevo, de mme que quinze
jours plus tt Klisoura, nous prouvons l'impression d'chapper une fournaise. Et l'aspect du bourg

peine

l'air

les

de son

fate.

Un

maisons accroches

gupes. Mais

les

instant nous en distinguons

comme un

l-haut

contreforts de

la

quent presque aussitt. La route,

montagne

nid
les

de

mas-

fort troite, qui

conduit, s'lve par quantit de lacets brusques et


roides,
bilet

aussi

cramponne

la paroi.

Il

faut l'audace et l'ha-

de nos chauffeurs pour s'y engager;


la

ces risques et confiants

dans

notre taciturne Nicolas, nous ne pensons qu' jouir

de

Nous courons droit l'ouest, la rencontre


d'un mur incandescent. Kruchevo se cache dans une
fissure

Mais, accoutums

solidit et

la

il

fout

souplesse des petites machines

montagnard qui tout

coup dcouvre au sommet

d'un vallon ses belles maisons loggias, toitures de


schiste, tages

en hmicycle

de htres qui empanache

la

et

protges par

crte voisine,

parat d'autant plus aimable. Les Bulgares,

rant, n'ont eu le

temps que d'y incendier

la

en

tine

fort

nous en
se reti-

<%d

maisons,

chevo

D'en bas on croirait KruTant de ruines, tant de dcombres, tant

l'glise et l'cole.

intact.

de cimetires aux croix innombrables, ont jusqu'ici,


de Salonique Monastir, jalonn nos chemins, que
la

vue de ces demeures blanches, ornes d'un fronton

de Kruchevo,
ces visions,

souvenirs de notre patrie, ces images,

les

musique, nous enfonaient dans

cette

sage, ses soupirs

suspendus a

tressaillaient

de ces arbres qui n'ont point t

l,

dchirs par les obus, nous ravit d'aise. L'accueil des

Autorits contribue ce plaisir.

dans

longues notes suspendues qui

parmi

l'air,

feuilles,

les

et par-

fois ses sanglots.

Comme

nous change des

Il

moelles ce

les

d'amour qui soulve la poitrine et met les


larmes aux yeux. C'tait la mlodie mme du pay-

frisson

armori, de ces ruelles trs propres, de ces jardinets


et

anims, intensifis par

sentiments,

ces

notre yodel,

pour franchir

fait

la valle,

rceptions officielles et des interminables repas dont

s'lancer d'un alpage l'autre, les pesmas serbes sont

on nous

nes du

Le prfet, un jeune avocat qui exerce


Belgrade, mais dont les parents sont de Kruchevo,
a pens qu'il nous serait agrable de manger en plein
air, plutt que dans une salle de la prfecture. La
accable.

table est mise sur la terrasse d'un petit restaurant situ

du bois. Des ufs, du


du lait aigre, des oignons crus, des cerises charnues, du vin de Prilep, de l'eau glace,
un festin notre got; et nous nous rgalons tout
en contemplant tour tour l'enchevtrement des

au-dessus de

fromage

la ville, la lisire

frais,

en demi-cercle,

toits brillants qui s'arrondit

opalin de

sur

Nous

allons nous y tendre, aprs

du pays qui ressemblent

celles

Plusieurs soldats qui aident


des

que

l'on tisse Pirote.

gendarmerie venir

la

derniers comitadjis

bulgares,

ne sont plus tout jeunes;

rejoints. Ils

ils

la

par

la
Ils

mlancolie
nent

premire

la

pour

le

et

cur.

mettent

comme

dans

chanter.

que nous entendons une

se mlent,

force et

la

timbres qui s'harmonisent


la

nature,

grondement des

bruissement des

le

torrents,

plaintes quelque chose d'inexprimable


la

fois

la

il

y a dans ces

et

d'immense,

souffrance d'une terre meurtrie, qui par l'interm-

diaire de ses

fils

en appelle Dieu.

Comment

expli-

que nous produisaient ces chants dont


nous ne comprenions pas les paroles? La tristesse, les
indignations prouves la vue des hameaux dvasts, des campagnes abandonnes, l'ondulation monotone des plaines que limitent, dans le frmissement
de l'horizon, les neiges du Kamatchalan, du Pristeri ou du Schar, l'irisation des fleuves lourds d'alluvions, la douceur de ce relche sous la haute futaie
quer

murmurer d'une voix

affaiblie leurs

chan-

nul ne connat

l'in-

soutenable splendeur du chant, qui n'a point entendu


courir, sur

lnes des

hymnes

terre corfiote, les

la

churs

Nombreux

et les canti-

serbes exils .

furent ceux, au dbut de

grande

la

compromis dfinitivement

guerre, qui crurent

trimoine humain dont tmoigne

la

le

pa-

cration artistique.

Et pourtant l'influence vivante des choses de l'Art

ne s'affirma jamais plus fortement qu'au cours de

la

dans

debout, en rond, au

n'y a pas seulement

Il

leurs

le

se

Ren Milan,

Et

plupart se

que ces accords dune


d'une grandeur poignantes nous prenpremire

la

beaut des voix,


herbes et

fois

et

les

guerre balkanique, origine du conflit mondial. C'est

rverie slave. Notre hte leur a dit quelques

s'loignent

travail de

le

martyrs chapps aux dfils

sons nationales, affirme que

cats

C'est pour

pesma,

pour avoir cout

sont grands et vigoureux, avec des visages

un peu,
pied d'un htre norme, ils
mots.

d'une race toute entire

d'Albanie,

que

la

sont

elles

de nombreuses gnrations, l'uvre

nous ont

osseux, des mchoires musculeuses, des regards adoucis

commune

traducteurs,

fidles

dfinit ainsi

les

unaAuguste

leurs premiers, et, de l'avis

plus

leurs

plusieurs sicles,

terrible re-

battent depuis 19 12 et ont accompli


traite;

le

ct d'une source, sur de riches couvertures

caf,

bout

triangle

de

Dozon,

plaine et l'ombre des grands arbres tale

la

pente.

la

le

nime,

L'un de

sol.

ses ruines,
la

Grce

devant

dans ses muses, auprs de ses potes,

le

monde

qu'ils dfendaient,

l'on peut dire


la

carte

que

en
la

ses avo-

elle,

la

cause de

c'est

beaut. Et

la

Serbie, efface tant de sicles de

continu de vivre dans

dit

M. Dozon,

M. Gaston Gravier,

ses vritables annales.

tir les

d'o

l'un des plus rcents historiens

que
armes

les chefs

Serbie, reconnat

la

de 1804. ont

le

enfants que par ses pesmas hroques.

expriment ce fonds national commun,

Elles

de

si

gagn son procs,

ont

d'Europe, n'a

cur de sfes
Ce sont, a

dans l'avenir;

a puis sa foi

de l'insurrection

libratrices.

travers les

fumes du foyer et du campement, les auditeurs du


rhapsode joueur de gouzla voquaient les tendards
dploys de Lazare et de Douchan, et si la mre
voyait son enfant saisir hardiment aux cornes te
bouc du troupeau, elle rvait des hauts faits de Marko.
Ces chants confondent

l'effet

l'histoire et

fourmillent d'anachronismes, ddaignent


phie,

sinent les

chan,

ils

et

pourtant

grands
font de

ils

la

lgende,

la

topogra-

retiennent l'essentiel, des-

pleurent

traits! Ils
la dfaite

la

mort de Dou-

de Kossovo un

monument

imprissable la gloire de

Miloch Obilitch,

Kralivitch Marko, vassal

fois et terreur

le

la

du

et

de

sultan,

type du hros national, l'anctre du hadouk.

Quelle force pique dans

Douchan
malade
va

Stphan,

le tsar

Prizren, lieu cultiv,

mourir.

plume,

Alors

tout

convoque tous

comme
les

le rcit

de

la

mort de

des Serbes, est tomb

tomb malade, il
Roksanda prend la
fait un homme , et

il

est

tsarine

la

l'aurait

seigneurs de l'empire qui se ras-

semblent autour du mourant.


A son tour arrive aussi Voukachine; il soulve le
tsar sur sa couche de soie, il l'appuie contre sa poitrine
des larmes abondantes. Etienne ouvre les
yeux, ses regards se promnent sur tous les seigneurs et
Cher compre, toi Voukapuis il tient ce discours
chine, toi je confie mon empire, toi je confie toutes
mes cits, et tous les seigneurs qui habitent dans mes
tats! A toi aussi je confie mon petit Ouroch, enfant de
quarante jours dans son berceau! Tu rgneras, compre,
pendant sept annes, et la huitime tu remettras le pouvoir mon Ouroch.
Voici ce que rpond le roi VouCher compre, Etienne tsar des Serbes, ton
kachine
empire n'est pas fait pour moi, comment pourrais-je le
gouverner? J'ai un fils d'humeur intraitable, Marko Kralivitch, qui va partout sans demander permission
et verse sur lui

personne partout o il s'arrte, il se met boire du vin,


et ne cherche que noise et querelle. Le tsar Etienne
lui rplique
Cher compre, roi Voukachine, quoi
vovodes dans toute
j'ai maintenu dans l'ordre mes
l'tendue de mon empire, et toi, tu ne peux te faire obir
de celui que tu as engendr? C'est toi que je confie
mon empire... Ainsi a parl le tsar serbe Etienne et il
tombe dans l'agonie, ainsi il a parl et il rend l'esprit.

nous amnent en moins d'une demi-heure, mais ruismurs du chteau. Son en-

selants de sueur, sur les

ceinte embrasse les

deux sommets. Une tour puissante,


la poterne. La position, au

encore debout, en garde

moyen
dont

ge, tait inexpugnable. Les fortes murailles,

dit-on, viennent de Pletvar, clbre

les pierres,

par ses carrires de marbre, se sont incorpores leur


socle de granit; elles en

croyable hardiesse,
qui suivent

les

prolongent, avec une in-

pousse verticale. Leurs dbris,

la

mouvements du

sol, font sur ce ciel

des crneaux dchiquets; et par


la vacillation

sud

le
la

les

emhrasures, uans

on dcouvreurs

l'air,

monts tmoins des

les

risteri

brlante de

le

derniers combats, le Pe-

neigeux qui regarde Monastir,

cote 1050 et

la

Cosiak, l'observatoire bulgare enlev en 19 18 par


division yougo-slave. A l'ouest, les montagnes o

s'est rfugi

Kruchevo barrent

de nous,

crte se poursuivait jusqu'au piton aigu

la

qui domine

sommet

la plaine,

en arrire

couvent de Treskawatz, jusqu' ce


o Douchan mit la pomme que

le

d'or ,

Marko, du haut de sa tour, put abattre d'un


coup de flche. A l'est, enfin, ce sont les monts de
Babouna, ces bastions dont les Serbes dlogrent
seul

turque en 19 12,

l'artillerie

la baonnette, la gre-

nade, contre tout espoir, et parce que chacun, dans sa


rage de vaincre, se rptait

nous

il

que cote, puisque


Kralivitch Marko.
Prilep, cote

Le
Le lendemain du jour o nous tions Kruchevo, accompagns du colonel iMilioutine Stephanovitch et d'un jeune gant sudois engag dans l'arme serbe, le lieutenant Louis Hllmar, monts sur
d'excellents chevaux, nous quittions l'aube la blanche Prilep. Nous nous rendions chez Kralivitch
Marko. Sa ville, Markovaros, forme comme le foubourg demi ruin de Prilep. Elle s'talait jusqu'au
pied du double cne granitique, assez semblable nos

Mythen schwytzois, o

le fils

de Voukachine avait

attach son nid; elle est couche parmi

ont remplac

les

les bls

qui

vignobles impuissants jadis tein-

du hros. De formidables blocs de granit,


dtachs de la montagne, en environnent la base. Sur
l'un d'eux, dont une face a t pannele, un chevalier est peint, chevauchant un destrier pie, c'est Marko
port par Charatz. Il garde l'accs du couvent de SaintMichel-Archange qui se tapit dans un recoin de la
paroi rocheuse; tandis que nos btes soufflent un
peu et que nos compagnons se dsaltrent, nous nous
mettons, le lieutenant Hllmar et moi, en devoir de

dre

la soif

l'escalader.

Des vires troites qui

s'y insinuent et de

courts paliers tapisss d'une herbe sche et glissante

lieu est d'aspect

si

faut

c'est le

lgendaire que

prendre

berceau de

la

lgende,

de tout un peuple, y rejoint


L'enthousiasme du lieutenant Hllmar me

vivifie par l'hrosme


la ralit.

fortifiait

dans cette impression; ivre de

sa

jeune force,

affam d'aventures guerrires, engag 17 ans,


tait sa

cinquime anne de campagne. Et dj

il

en

l'idal

qui souleva ses frres d'adoption l'animait tout entier.

De

sa voix magnifique,

du haut des murs


du mme
combats o il avait t, et

lanait,

il

ruins, la plainte de leurs pesma, et c'est

accent qu'il

me

les exploits

de Marko

Aprs

durement

contait les

la bataille

la

Maritza,

emport par

lui jetant sa

Voukachine,

le roi

les flots.

Une

pice de toile, l'en avait

Mais son frre Moustaf-Aga, pour s'emparer

du sabre

de

de roi

bless, avait t

jeune turque, en
retir.

fils

forg, achve le guerrier.

Peu de temps, depuis

lors, s'tait coul,

quand

il

un firman du sultan des Turcs, enjoignant Moustaf-Aga de rejoindre l'arme. Moustaf s'y rendit, ayant
y-jsa ceinture le sabre forg. A son arrive l'arme impriale, petits et grands examinrent le sabre, que nul ne
put tirer du fourreau, jusqu' ce qu'allant de main en
main, il arriva dans celles de Marko Kralivitch, et pour
lui le sabre sortit de lui-mme du fourreau. Marko le
considrait et sur la lame il vit trois mots chrtiens:
arriva

...^.vtoaii,.,^..^.^

nom de Novak, le forgeron, le second celui


du roi Voukachine, et le troisime le nom de Marko
Kralivitch. Marko demande Moustaf-Aga Par Dieu
jeune Turc, d'o te vient ce sabre tranchant? Tas-tu
achet a prix d'or, ou l'as-tu gagn la guerre ? Ton
pre te l'a-t-il lgu, ou ta femme te l'a-t-elle apport,
Par Dieu,
apport comme portion de son hritage?
giaour Marko, puisque tu m'interroges, je vais te repondre
franchement. Et il lui raconta tout ce qui s'tait pass.
Le Kralivitch lui dit Pourquoi, Turc, que Dieu t'en
punisse! n'as-tu point pans ses blessures? Je te ferais
l'un tait le

du

XIV

Miloutine, y lve ses couAvec ses deux surs,

sicle par le roi

poles parmi de grands arbres.

le

la

venu aider

sous-prfet de Prichtina tait

prtre nous recevoir.

cour du couvent,

branche matresse pendait

Aprs

lanterne qui l'chu rait.

la

(potage), on nous servit

la tchorba

vieux

le

La table tait prpare dans


l'ombre d'un noyer
sa
le

cochon de

broche. Tout en mangeant et buvant, nos

lait la

de notre auguste

compagnons,

commandant Stoyanovitch

le

et

le

obtenir aujourd'hui des


Ne te moque point, giaour Marko, si tu pouSultan.
vais obtenir des agalouks, tu commencerais par le iaire
pour toi; mais rends-moi ce sabre. Marko de Prilep
brandit le sabre et d'un coup abat la tte de Moustaf-

sous-prfet de Skopli changeaient avec nos htes

Aga.

qu' Gratchanitza, au

titres (agalouks)

On

alla le dire

au sultan, qui envoya des serviteurs

mander Marko; chacun d'eux arrivait et l'appelait, mais


Marko ne disait mot et restait boire du vin noir; puis,
quand cela l'ennuya, il mit sa peau de loup l'envers, et,
saisissant sa lourde masse, il pntra dans la tente du
sultan. La colre de Marko tait terrible; il avait gard
ses bottes, et s'assit sur un tapis, regardant de travers le
pendant que des larmes de sang coulaient de ses
yeux. Le sultan, voyant que Marko avait devant lui sa
lourde masse, recula, et Marko avana jusqu' l'acculer au
mur. Le sultan, alors, mettant sa main sa poche, en tira

Va, dit-il,
cent ducats qu'il donna au Kralivitch
Marko, boire du vin ta guise pourquoi un si violent
Ne me le demande pas, sultan, mon pre
courroux ?
d'adoption; j'ai reconnu le sabre de mon pre, et Dieu
l'et mis lui-mme entre tes mains, que contre toi mon
courroux eut t le mme.
sultan,

L'un rappelait

leurs souvenirs de guerre.

larmes

les

verses par de vieux officiers, qui, bien des annes

auparavant,

sa vie,

Bulgares
se peut

ils

nom

le

y pntrrent

Le prtre disait comment, risaux investigations des

avait soustrait

il

trsor et les livres saints,

le

que

de

et

Skopli, dont

le

le

fait

il

vil-

venir

les

sous- prfet de

rgiment, en se retirant sur l'Albanie,

du sanctuaire, contait avec quel


compagnons abandonnaient Kossovo,

dsespoir ses

un

du

prs

pass

avait

Et

construite.

l'ont

comment

drive de celui

l'glise

lage de Gratchani, d^o Miloutine avait

maons qui

communier

plus

moment o

victorieux, en 19 12.

quant

ne

de

jur

s'taient

instant reconquis,

plupart, hlas, pour n'y plus

la

jamais revenir.

Le lendemain, aprs avoir admir, dans


les

remarquables fresques

qui

Tordre du calendrier liturgique,

l'glise,

reprsentent,

les

selon

martyres des saints,

qui retracent les pisodes du jugement dernier, et re-

produisent

jeune

Dix jours plus


de

la

Babouna,

tard, aprs avoir franchi les

Kumanovo,

visit Vels,

monts

Skopli, les

les traits

la colline

Vidovdan de
de

l'an

des Turcs,

de maison en maison

Obilitch, qui frappa

l'arrosait d'eau

dansait pour appeler

Comme
sait la plaine

difiait,

un

devant chacune

d'elles

on

toute ruisselante, elle chantait

la

et

de forge,

de Kossovo. Sur

la

le

simoun embra-

route de Giliane,

il

au passage de nos autos, de hautes trombes

de poussire

et les paysans, turcs, tziganes

tiens, qui se rendaient

-la

foire, vtus

ou chr-

de leurs plus

riches costumes, s'arrtaient stupfaits pour regarder


ces colonnes lumineuses s'avancer sur l'tendue des

chnes rabougris.

longue

et

une autre

monotone
partie de

bataille. L'glise

la

chute du jour, au sortir d'une

valle,
la

nous dbouchions dans

plaine, celle

s'est livre la

de Gratchanitza, construite au dbut

jour de saint

Le commandant explique notre ami le colonel


la disposition des armes en prsence, les

Feyler,

le

mouvements de
recul des Serbes,

ses guerriers,

le

le

enfin

la

la bataille.

L'attaque

le sacrifice

de Miloch

sultan

mort au milieu de

recul des Turcs devant les Serbes,

qui prennent d'assaut

pluie.

soufflet

le

la bataille.

quatre grands

Tschernagora,

nous nous rendions sur

1389, fut le centre le plus furieux

petite tzigane, vtue de loques et de feuillages, allait

la

des tombeaux, au point o,

nous remontions
l'pre dfil de Katchanick, o Marko dfit, en combat
singulier, Moua, le bandit albanais, et que suivit
une partie de l'arme deMourad. A Frisovitch, une
monastres de

graves du roi Miloutine et de sa

femme Simonide,

colline

la

o nous sommes,
fils du sultan,

charge suprme de Bayezid,

la tte de ses cavaliers, et la capture de l'empereur

Lazare, qui, aprs avoir eu deux chevaux tus sous


lui, n'avait
l'aile

eu

le

temps de

se remettre en

droite des Serbes, sous

poussait les Turcs

Obilitch,

commands

soutenu

par

ses

Vouk

selle.

Ici,

Brankovitch,

deux

d'armes) s'immortalisa en frappant

pobratims
le sultan,

(frres

autour de Lazare, tombaient ses neuf beaux-frres


son beau-pre,

le

Le simoun

re-

par Yakoub. L, Miloch

l,

et

vieux Ioug-Bogdan.
agitait

les

chardons

et

les

hautes

<

herbes sches autour des tombes turbans. Ainsi


s'inclinaient et se relevaient sous le vent

cimeterres

les lances et les

Seadeddin pouvait comparer


de tulipes

la

et

si

du combat

l'historien turc

un immense parterre

terre jonche de ttes et de turbans de

cent couleurs, l'ade serbe se lamentait sur Kossovo,


la vaste plaine

Tous sont

rests, matresse,

serviteur blesse

prince Lazare

bannire sur Kossovo, dispersant les Turcs par troupes,


comme un faucon de lgres tourterelles. O le sang baignait jusqu'aux genoux, c'est l qu'a pri Stahinia
Banovitch. Miloch, matresse, est tomb au bord de la
Sitnitza Peau glace, et l bien des Turcs ont pri;
Miloch a immol le tsar turc Mourad, et des Turcs douze
mille soldais
Dieu ait en sa misricorde qui l'a engendr
Il restera en souvenir au peuple des Serbes, pour
tre racont et chant, tant qu'il y aura des hommes et
qu'il y aura un Kossovo .

la

tsarine

succomb;

Militza,
l

Kossovo,

glorieux

le

dit le

beaucoup de lances ont

mais plus de
dfense, matresse, de ton

t brises, des lances et turques et serbes,

serbes que de turques, pour


seigneur, de ton seigneur

la
le

glorieux prince

Lazare.

en exemple, au premier choc


Ioug, ton pre, a
tombs aussi sont huit des Iougovitch, le frre ne voulant
point abandonner le frre, tant qu'un seul survivait.
Restait encore Bochko Iougovitch, faisant flotter sa
pri

Et, saisis par la vivante


avait trace de la bataille

nous honorions en

image que

le

commandant

dans son cadre immuable,

silence les hros de 191 2, et

de 1918, qui par deux

fois

ceux

ont veng Kossovo.

Daniel Baud-Bovy.

cic>

tm

TABLE DES ILLUSTRATIONS

Planches

Skopli (Uskub)

L'Aqueduc
du Saint-Sauveur

L'glise

Skopli

....

Le

village de

Le

dfil

la rive

Le grand pont, vue prise en amont

et de la rive

9
sortir

du

dfil

Le monastre de Matka;

de

Matka

la

l'glise

...

et poulailler

27

28

L'glise de Gratchanitsa; la porte d'entre prise

........

du narthex

petits coliers de Gratchanitsa

champ

des merles)

la

33

Istib (Chtipli)

34

La plaine de S

1
-

Bagnane

sur

Vardar.

le

de S^Dimitri

la

Babouna, vue du col

40
41
la

foret des htres qui

Kruchevo; une rue dans

Molba

filles

20

...

haut quartier

La

citadelle de

42
43

44

Marko

,j

46

21

Le Monastre de Treskawatz

47

22

Le Sommet d'Or de Treskawatz

de S -Nicolas, prs de

L'intrieur de l'glise de S'-Nicolas

domine

La tour de Marko

Lioubantza

le

la

Markograd, prs de Prilep

de Bagnane, runies

l'glise

39

17

Kruchevo, de

jeunes

38

Kruchevo
.

36
37

Prilep

19

de

fer,

16

S'-Elie

ruines

.35

La chapelle de

Les

l'glise

La route de
.

18

la

14

S'-Hlie

pour

12

Le couvent de

et

Nicolas

13

Tchernagora

L'glise de S l -Nikita,

Femmes

-32

Kumanovo

Vels;
.

Le couvent de S'-Michel Archange

Une noce dans

la

Bagnane (Les Bains)

village de

Vels (Kprulu)

Tchernagora
Le

30

10

29

31
(le

Demir Kapou. Les Portes de


Kouzevista, l'un des principaux villages de

Prichtina

Ngotin.

Le monastre de Matka; cuisine

Guilan

Kossovo Polie

droite

La Treska, au

26

le

L'glise de Gratchanitsa

24

Schar

foire de

Les

aval

23

25

gauche en

une cour intrieure

de Katchanik

La

Le vieux pont, vue prise de

Leschac

Vardar

citadelle et le

Kalkandelen (Tetovo)

Frisovitch et

ment)

La

L'iconostase de l'glise du Saint-Sauveur (frag-

Le Vardar, en amont de Skopli

Planches

....

,18

KOSSOVO, SKOPLI ET PRILEP

.-

\..

>V-iS.

PL.

SKOPLI

(Uskub). Le 24 octobre 191

2, les

Serbes battaient

Koumanovo

l'arme turque forte

M. Henry Barby, correspondant de guerre du Journal, raconte


qu'il se trouvait le 26, dans Tunique restaurant de Vrania,en compagnie d'officiers serbes et de quelques-uns de ses confrres. Un vieillard entre; tous font silence. C'est M. Pachitch, prsident du
conseil des ministres, qui annonce d'une voix tremblante d'motion
Son altesse le prince hritier
Alexandre est entr Uskub la tte de ses troupes! . Skopli, l'ancienne capitale de la vieille
Serbie, la cit de l'empereur Douchan, soumise aux Turcs depuis prs de cinq sicles, tait prise,
rendue son peuple. Et le 3 novembre, le roi Pierre, en personne, prenait possession d'Uskub au nom
de

10.000 h.

de

la

Serbie.

.1.

-'

'

PL.

L'AQUEDUC

Skopli,

comme Koumanovo,

est

dans une situation extrmement

forte,

au

milieu d'une plaine dfendue de tous cts par des montagnes. M. Barby
estime que la garnison de la ville, elle seule, si elle avait rsist, aurait pu ralentir d'un mois peuttre l'avance des vainqueurs. Le paysage qui environne la ville a beaucoup de noblesse de ligne;
le Vardar, accru sur sa rive droite de la Treska, v tale son cours, et un vaste aqueduc en

mesure

la

grandeur.

>V >a

au;

ff

/*/

t-

pht

CL

ffi

u,

<u
-"'

p
o
o

-
4>

CQ
-

^^^^^^^^^^^^^^^^^|B^^^^

^A
^HH^^FJK^^^^^^^^^^^H^^' 'm^H
^^^^^n^^^P^NB^^^^^^^^^^^^^^Bi<*~"'

/3

C
o H
^
-o
c cd b
P

^jfl^^^^^^^^^^^K^ ^^^^H

^^^^BMM^^^^^^^^B

>

HP& V'i^SsBsP^^^^I^^^I^^H

".s

Q*

euDo

<3

.S"

'^''^t^^^^^^^^^^^^^^^^^^^l rj^^^^^^^^^^^^H^Hwl

a ^
*

99Bkii^2i^^^^^^^^^^^^l

glise

deD

H^^^k^hHShI^h^h

^^h
^^^^^k

".^^^^^^^^^^H

co

''^f^^^^^^^^H

^1

^BBK^
^^^K^^^^^Bi^^^mB^

v;

.S

s
U
O

73
1)

^^^^I

la

^^^^^^^^^^^^1

d'au

de

possde

anciennes

ne
cle.

^JF^

^^^^^| M^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^K

J^l

^^^^m^^^^^^^i

li

es

(fi

CU^h

1 Bel IfgS

ffip||||^p i
HHHp^Hj^py &'

i-x^HIHhI
9|flflHBH9HBR

H^^^^^^^^^^^^^^H PP C f
r

'

vw t^mI^^^^^B^^^^^^^^I^h^b

^^^^^^^^^^^^^K

g
kj

>
X!

p
OJ

}r^

>"*^

73

}
73

l^^^Kf;
^^^^^^^0 ^y^^^^^^^^^^^H^ii
^^J^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^BlMfaKA

/V

'^H^s^^^H^^^
'
H^^^^^^^^^^^^^^^^K'
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^&?y *

p
s
0)

en

D
oc

O
"5

^s^^^^^^^^^IhI

Xi

en

S
o

4-

1
WlIWmimmmx

T3

"

--,"

~r

-,

i"r:-v*r~ v--"^-.

* ,, r'vy;T-""" , , ^rr
:

---r

"^ss^-

-,

?;

^7r/^^^^rr^^|?^^^^p

PL.

L'ICONOSTASE DE L'GLISE

DU

ST- SAUVEUR

(fragment). Il faut descendre quelques degrs.


pour pntrer dans l'glise, qui n'offre de remarquable que la chaire et l'iconostase. Cette dernire
surtout est d'un travail merveilleux et d'un sentiment qui l'apparente aux chefs-d'uvre gothiques.
Toute en noyer, elle a t sculpte Uskub mme, au XVIII me sicle, par trois artistes de Gahtchnik, prs de Dibra. Us se sont reprsents dans un des panneaux qui posent sur le soubassement et
supportent les icnes. On les voit leur tabli, vtus du costume national, le matre, Peter
Philippovitch, entre ses deux compagnons.

'

V>i

,A

^W~^'^iW

/'*$!

3S

<

??WWfW^^-

fi

*
5 -o
o
c
~ o
~

-o

5/5

*eu
43
*eu

4-,

73

o3

*-

2 C ^
5 wd C
03
O
o3
F!
<U

eu

cu

<v

*<L)
s

P
(/
C/5

pour

dyna

O
<U
C/5

C3
0

<U

03

C/3

O.T3

*^

+-J

0)

c/)

03

n\

eu

5
T3

C/}
c/5

V)
eu

G
eu

P
CL.

V5

1)

Xi
03

Ou.

"3

'"

t5

<u
03

CL

<L>

-Q

u
s

>

^j

(A
eu

-*
<L>

</)

eu

-<u

ex,

o
eu

c/5
eu

75

u
03

4*

P >
03

C3

Oh

2 O
o o C

"v3
</5

Q>

Ut

ti
s
* u Pm P
</5

s S

eu

c.
<U

(/)

u
O p
*,g M CU
P 75
eu
3 eu
C

03
c/5

H
fc
O
fc
f^
s*
rap

-n

<u
4-

eu

C3

T3

eu

eu

>

03

eu

a
o

e</

*-

o3

O
H
H)

eu
co

'S
r,
c:

2u
eu

T3 Xi

PL.

LA TRESKA

au sortir du dfil de Matka, non loin de son confluent avec le Vardar, Cette
vue donne une ide de la beaut de certains des paysages qui environnent
Skopli. Le soleil dclinait lorsque cette photographie a t prise. Sa lumire oblique
teignait de
violet les hauts rochers qui ferment la gorge. Leur reflet, dans la rivire,
palpitait, de la couleur
d'une gorge de pigeon, et la splendeur d'un ciel d'Orient posait sur leurs sommets.
"

(/)

^>

"fc

>5

^
p
cr

<U
L-

^
S *-

<*>

^uC
.i

*<L>

>5

-0
<*

OJ

<D
<u

fil fJ

Q o

*~
co

G u
O p

g
i-

'p

^O g

<y

^S^
% U R

G
C/3

(1>

V3
S p a S
P
O A m
Ctf

^>

.H^.

O
"S

P
aj

<U

-2 *^

<^ "ii

*i

w o .
^
Q <u ^ ^
_

s S

as*

<s>

co

g Q> -

^"^ o S

a>

"'Se, 2

* ta

K<
>* ^

&S
^

^^ s
*-*

^>

^4

^'.L^^-i.^^-ifia. .^:*:*/

'

*.

.y^ .L&

V
C

C w "TJ
3
<u
.G ^
-G
*

-< "u,
rt JD

cd

</)

u o r ,
g g
C *
o .<u

cd

-.ta
w 2
'H

<l>

c bG
3 o a
6

<u

-^ 2.B

-!U

ci

o
1>

ca

<u

P ^
G j^

-o

p 5 2

S^.
P

Oj2
O
G
c/

'

-I

0)

cd

S S 2 b
03
G u

<jj

-0>

G ~ ^
o
GTJ P_
c W ri _ 00
^ p
^
<L>

*-*

O* ir
E.

v>

h
c/)

H .2

oj

1)

0>

3 G
o3

-rZ "

-<U

3
S

> g
w G

5 p

r,
o3

i>

c/5

.^G
b

P
o

'0> *2-

a o

0>

03

<

^^ G _ <Uv <u
p
^

CO

C <u
a o u
2 c c

**

H
tsi

C/5

-S

^ u G
2
G <u _ G
03

-o

U
.

G
p

03

jq

;-^^|Pp^

iH

**

.2 : .s

^ ^ c Je
3<ooO

.S2

7;T

E ^

ci

T3

ti

T3

V5

<D

O
o
o
j

Cl
C/

O
c/)

2 S

<
<
S
'S
cq

ci
C/3
qj

Su
</)

*-*

g
OJ

G c

eu

c
Cl

v)
<u

<U
.-.

<*-

-a

w u
-o

p
a

o
-a

c
o

p
s
.2
.-,

S^ v
(0.
t>G

***

1-.

(A
<U

O"

t;

,/

s 1? s s s
*
'a,- ~ c

SoC >% V
T3

c/:

a>

.*fi

O O <U
S
5
^ uj*
O
g
.

Si-5

p
c

^-2

S
<U
c/3

<u

S t_ ^ C
.2 S S c g

<U

/3

.2

fi

<fi

*-

<s>

SB
^
-*

C/3

J5

jj

<u

t;

^ u
c <B >
2 -
Un

s
u
S

-5

_ U
U

ocA

4-

u
<* >
U fi <y 3
O
i>

<L>

<

S S c

O C
r;

tn
<u

S 2-c
U 3 ^
bD
C

^^

p
o
u

'!>

-T3

. S S
fi O 73
a> Cuo.
(V)

s -s

&.CT3
h3

o
OuO.

**

<u

<r>

T3 T3

O
u

"*

3
w

<f'

^ >
c w

^H
^^H

<J

<u

^^H

<D

_-^__

<u
<-*

Xj

<U

(jT3.
la
cara
toffe

de

i
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^IHR^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^I^^^^^^^^B^^^^i^i^HSKmi^^^^^^^^^^Hv^^^^^^^H
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^g^ff^^^^^^^^ ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^B^K *^^ '^Srtyttf'i^^^^^^^^^^^^Bsl^^^^^^^B

"

W^mm

i&S#$ib'-

m
1

/''*''

S CT
eu
ctf

03

"3h

a
tab

jupe

opanque

ernagon

un

e e
Tch

/H?v?P
'
'

***

,,

&

fc

SJP
jm

>.

J5

^ c

.2

s -a

.*./>

m
H OK
.^H
1<

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^H^^^^^^^^^^^^B ^SaS^R^ ^^^^^B^^^^^^^^^^^^^P'^'^^^^^C^^^^^^^^^PI^^^IwIl^'JSIVjl^^^^^^^^^^^^^^^H


"

<l

s^J^W''^
Krf""

->

'*

^^^^^^^H^SI

BSSm
^^^^**^

ft.

if

^r

m
1
H HW

^'^a
i%
/.^-^/A
% .r^JB

""

^b^

v\
\\

\\

f
_^*>r~-

JMBte #

d
M

***

I^^H

1
Il

V ^^-"-

-^w \
..^-Lair

" '\

"

es

<u

,>

eu

-a

X>

OJ

CD

CL)

2 c
.2

O C
eu

^ 2

^^H

^^^^^^^^M?^>^^^^M~i^H
^"Simi
Il
*
^^^^^HLfi^Milfl^^^V^H
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^w^S^m^^^^^^^^HPf^^^^^^^H
^-i-Nv

E
c^

^
s

3 u u
;
8 S 3.U
u
e u **
t
C
JitJ u S

wr;'<*m*M

me

^ P c
G Sc/3 S

.^Zm,

l'tal

m~
h rUuTJ
I

J* ^N^v

Mm^

d'un

*^**8MBBR*^' v

125

^^H

y-c

J2c

1
1

H
u
O

O
u*
_
O u
O
(fi

v,

C/3

dj

H 5
fe
P PP
eu

-O

PL.

L'GLISE

DE ST-NIKITA

Bagnane.

Nous avons

assist,

dans

le

7-

verger voisin de

St-Nikita, la prparation d'un repas destin aux moissonneurs qui consacraient leur journe du dimanche travailler pour le couvent. Cette sorte d'entr'aide
se nomme Molba (de Molba, prire venu sur prire). Elle se pratique galement entre gens d'un mme
village, et c'est elle qui, durant ces sept annes de guerre, a permis de maintenir l'agriculture, en
Serbie, dans un tat relativement prospre.
:

PL.

18.

**.

">^^^H
.

'^Sis|i&<
>

^^~*:

LE COUVENT DE ST-LIE

s'lve

dans un vallon bois, au-dessus de Bagnane.

Il

construit assez curieusement, autour d'une ancienne


une source. La chapelle se trouve ainsi abrite par un

s'est

chapelle qui couronnait un rocher d'o jaillit


angle de la vaste galerie qui s'appuie sur l'extrme rebord du rocher,

et

forme

clotre.

'*.-.

'zsUHSSBB^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^R
mB^^BBsBI^U^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^R

wBBBSBs^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^M

rp . .2 -S
> -c o w
S .2
p

03

&G

3 e
o>

Xi

c g

-./;;

4J

^^^^^^^^^^^H

13

> U P
O

<-

<L>

O P
S -0

.2 &c

T3

2
c
-

.53
.'*'*

"H,

^^^^^^m

^fl

^V

\t

^)

J2"
u

Il .t>

<4

-y

C0

c/3

1 B
1 o
M

'5

"s

'

^^^L
^^^^^B'

N
H

<u

a>
S *
S G 2

^^^^T

tf>

^^^^^^^^^^^^^^^^Hl
^^^^^^^^^^^^^*

'

"

h)

Bh^^^^^^k.

1
^|

^^Kj&iiJ^^^^^^^^^^^^^^lllg*'

4>
H

c '5
2 &

o c
c

3
o
u
M

w^^^S0i9^kL

BK^^Sj^^^^B^B^:

^^^^^^pl^

Hj^^^^-vt;; ? ?^-."''^^^^^p^p;;

KS^i/%
^Bft*;

^'"

^iS^^S^^^i

fe-ft ';': ,'.'

?-

-'

^Xy5:^'S ?

'

:''V'

>'

^p^^^&i^:'^':-

H-I

:S'V

'

;;
'

"^

V
-

-t^-'

:'

^^te^^^SKP^iiS^^^v^C

<u
~~*

4>

T3

-<

0,~

,.

os

H
Cfl

'

.-*

^P*ii$fw^^

2
03

^
W
Q
W
M

"*

^^BliSiliCSwiS S \->#i;-:'v;..
'

<:

03

;v
M

H 6P
Q g.
H s s.
u
M

;^?W.

^^K

R||;:-

1-8

v:'

:::

{;

l;

Kll:^
^BlKv^^f'--'

1'

Blf- ^
pf-^*'

W^^^M4M?^f^mL.^.
^^^Sftill/lliS'" U;

P
^

c/

cA)

C/J

PL.

L INTRIEUR DE L'GLISE DE ST-NICOLAS

M. le Prof. Elesovitch a
p U dchiffrer l'inscription
taille l'extrieur sur le linteau de pierre de la porte. Elle dit
Cette glise, ddie notre grandpre Nicolas par f initiative et le soin de Dame Danit\a, pendant le rgne de Stephan, roi Douhan.
En ce temps son fils an Boco possdait la Matka, et son second fils possdait Svetchan atfec la
Sitnit^a. 6 S45 fi33jj.
Cette glise, d'une architecture remarquable, est une des mieux situes de la rgion. De sa terrasse on voit briller les coupoles et les minarets de Skopli, s'enfoncer dans les montagnes la gorge
de la Matka, et se couder l'ouest, prs de Kalkandelen, la valle du haut Vardar.
.

/5

4>

0>

co

C3

Cm
i>

<u

p:

-<l>

O
p **

b>

cr

.il

C >

'5
bD

cd

n>

[jj

1/5

n O C
u CO CC
JG u
ctf

1)

<L>

-"O

Ci

2^
c

G 3

ta

c
tu

c -1>

r-

1)

Oh

*W

P P

C
1>

t&-

JC

u 2

<

G
O

5
C-w
OJ

a>

CD

-s

x S

P S

W
(A)

C/3

3-1

O)

p p

>

<u

PL.

LE DFIL DE KATCHANIK

s'ouvre entre la chane du Kara-Dag et celle d


Schar. Enserr entre de hautes parois de rochers a
coule un affluent du Vardar, le Lepenac, il runit la plaine de Skopli celle d
peine si la route y trouve place, tantt ct, et le plus ordinairement au-dessus d
Cette dernire, qui franchit la rivire sur de nombreux ponts, a t compltemen
Allemands, durant leur retraite.
-

bas desquelles
Kossovo. C'est
la voie ferre.
dtruite par les

w ^ c

a
ce

13
fc"
ce

-73 C
ce
*5

~ u u

73

'-*-

zj

ce

r-

'73

<U

73

Xi

<tf

2 *
Xi c
c
-

S3

o
8>"

> S
3 E
M 2
'f

.EO.2 g

* o
u

ce
*

ce

T3
^ -S
75

'A

s ?

.se g-*
~

S-oh

5 3

i>

T3

2^
o
C3

Xi

1ce

rr

*
ce jr
<1

x C

2 c
ce

ry

"-

'*

~13
ce

ce

X3

ce

5^

PL.

M^y^''"v^jL'0

L'GLISE

'':.'

'

!.,

28.

'J^^i

DE GRATCHANITSA

.<

La Macdoine

sont pleines de
me

et la

Serbie, a dit

M. Ch. Diehl,

monuments o

se conservent le
Gratchanitsa a t construite par
l'extrieur, crit M. Millet, tous

sicle .
des grands tzars serbes du XIV
Nemanyide Miloutine, gendre d'Andronic II Palologue. A
les membres de l'difice sont ddoubls, les tages se superposent comme pour porter la couDole
jusqu'aux nues . Son bel appareil de pierres rejointoyes par un double lit de briques ajoute Pimpression de grandeur qui s en dgage.

souvenir
le roi

et la gloire

PL.

L'EGLISE

DE GRATCHANITSA

La porte

d'entre prise

du narthex. Des fresques

nombreuses, imites, semble-t-il, des mosaques,


ornent l'intrieur. Le got du ralisme, galement cher alors l'art serbe et l'art byzantin, s'y
manifeste dans les portraits de Miloutine et de sa quatrime femme Simonide, de Douchan et de
l'impratrice Hlne. Les portraits plus rcents de St-Savat et de son pre, le roi Nemagna devenu
St-Simon, sont peints sous le porche.

29.

S'
5/3

*->

*w <" c
_ m
> "* ft'3
11

g ^52 S 5
"

H<<l>

cr

g eu P*ar
I S 2 |

|*

ai

u u u

P"-"

^^o

aj

W3

(0

'

O
-Pu

"si
^ c >
P
J'cLg a
O o
u g
JH bO-O
<U

<U

<L>

"

rt

ctf

<->

"

* u
^^ P
O ~
G S <U

ca

t3

^ G

<-

5/3

>

+5

G
G
C

3 S

A
C
o
Si!
G c
-

<s>

*P

P 2
p ^ 2^p

l
:

G <j
*
g 3
u

83 D *
X) > P
- P
S o v,
.

*#

U (J ^
> 5 ^ -2
,-.

3
T
V o
OO
:G S "
0)

Ctf

"

.-5

ci

ci*

JD

>

2 O
I
eu

G
c ^

-o

00

."2

'5 *c

H o

G -fi
2 o
o

-fi

^

'
es

o>

G
.5
'S

o
O

"73

oo
^
~

G O
c
S >
s
Xi Xi

<4-<

1)

'Ci

U e
u
(-!

es

eu

>
u
ZG '&

ex

r*

'S)

*-

.-H

<U

G
o
73

CX
0;

IG

C^ HH
oc
eu

G
oo

oo

u u
3

T3

a,

1)

a
,ctf

v G Oh G
l>

<->

iS

h
00

" o
n o

Ni

es"

00

s
u
O
a>

co
1

M
H
M
o
M

fc

T3

-a

<L>

00

Xi

os

00

G
00

<l>

oo
4

-n

O
<u

'u

mammmmsjm

bats,
mettre

hros,

^^^^^^^^Hf^HH^^^^^BBj

^^^^^^^^^^^^^^^HR^^B^^B^^H^^HI^^Hfl^^Etfi
^^^^^^^^^^^^^^^^^HOP^pH^^^^^^^^^^^^^^^^^^H^^^^^^^^^HK|

Xi. C

^^^^^^^^^^^^^^^^^^U^B^^^^^^^^^^^^^^E^^^^iK^^mi

.'^^^^^^^^^^^^^^B T^K^I^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^B^^^^^^^H^^I^Hfl

chan- venir.

'excuta

Deum.
alors

m
s o
de o
es

^^^^^^^^^li\^^^^H^^^^^^^^B^^^^^IH

:>ires

l'on zla,

r^

se

3^
.-

ux

w.

n
e

r
Te
crut

J3^
cr o ^

^^^^^^h^^^^BbB^HI^HB
H^^^^^k^HI^Si^^B^E^K

B|^|^^^^H^^^H^^BH^B

9^^^^^^^^^^^^b""*?s^^^HI^^^^HI^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^|^^^^^^h

^^^H|JH^HB
,r

^^B^IH

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^I^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^H^I^^^I

I^^^^^^^^^IHflHBfl^HI^I^^^^I^^^^^HH
^B^^^^^^^^^^^^^^^^^^^H^BHV^^^^^^H^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^H

^^^^^HHH^^^^^HH

^^^^^|^^^H^HM^^^^^^^^v^H|
^^^^^^IH^H^Hb^^^HHHHHIHh
^^^^^^^^^^^^^R^I^^^B^^^I^^^^^^^^^^I^^^^B

^^^^I^^^H^HH
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^B^Bfl^^^^^^^^^^^Hi^l^^^^^^^J^^^^^3H

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^H^^^^H^^^^^^^^^^^^^^^^^^K^^^^^h

/"'

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^pRB^M^^^^^^^^^I^^^^^^^^^^^k

^^^^^^^^^^^^^^HlBl^BI^^H^H
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^I^^^^^^^^^^^^^^^^^B^l^^^^^^^^B

ij

s ~ 1 * ^**r^-

livr

la

pass

tu

ration

encore

dlog

se

brer

que en

cll

ore

al

gn
enc

chev

gloire

butte,

eut

en

fit

Serbes

son

des

sovo,

la

tte

s;

'-/>

-o"

on

[U

V*Z

+-

T3

*-

.g

^ 2u.r c ">.2
y(J3fl0^tf

s;

^~**

ggsai^
o*-^

Si2
-

rt

i>

D~ J J
e
3^
'^jho S ^ *
*

.'

OT

Ssjj.S

JO^
^^CuU73 7u
eX

I^^^^^^^^^^^^^^^^^I^^^^^^^^Ifl^^^^^^^^^Hfl^^^^l^^RlI^^^^^^^^^^^^^^H

^^^^^^^^H^^^^^^HflH^^H^^^^^^^H

II^hIH^^IHHhSIHI^^^Ib

^^^^^^^^^HHHm9Hl^^^^^^^^^^^^^H

.o -g-D

^
^
50

<u

'->

.=

3 C
w C
-5 3 p
r!-* O
g cw,
<"
o
**

y - o >
Z ^ C ^
"'o ^ c u
^ c 9^ ^
s: m
v>

S^^^^j^C^

des

mort

*-

- <u

partit

de

dans
siffler

sonnier

sang

^^^^m

^^^^^^E^^^H^^^^^H^^^^B

^^^H^^^^^^^^^^^^^^^^^H^^^HH^^^HhHH^H^K

I^^^^h^^H^Bh^^^^^^^^^h^^^^^HHHBe

^^^^^^H^^^^^^^^^^^^^^^DHISiOu

mp
J

c y

^ o-r
^-

nt

w y

3 ^ w
~

*r c
fe,

g 3,2

SE?

B?

'9

h)

^HHH^^^^HHQmiii

SiBSBBIIBKi
^9^^H^^^H^^I^B^^^^H^Hh^^k^

O
O

:M||fl9SSH^^lHiHHfii

tte

5.B'gS
rt

^
D de

.ai

la 'B
brav<

de

orsqu'il

yezid

yeux.
estnas

le
re

3 2

*-

2 S

vi

,,,

se
Mais

Lors

sous

la

en

tant

0,

o S

eu

SX

5
<u

C
O

Oh

C/5

''-'

03

3 -~H
O ^

03

g-2

U
'03
X! > ^
o 3 S
C - 2
03
<i>

'D

>

-H

'!>

u s

<u

^S
--C

<D

o>

CJ

XI

1)

p
o*
c/)

'cri

3 "
o

5
W

-s

3 c
3
c S
O o u
-a

*c7

"O

T3

o3

O
<u

JS
a>

-a
eu

fc

-<L>

00

"c/3

S-

C
CD
>

C/)

o3

<L>

<U

T1

,-

^
cr

C
03

<u

03

*<U
1

t-,
<*J

-<u

g S
*-<

d"
>

*-*

o C
C

03
fi

toO

u.2

c/o

0)

C
O

03

-r-

yj

3
O
</>

<a>

.&
O t^T3 C

TJ

>
O p

03

c/)

T3

s d

en

CD

03

0)

O ^ ~ ^
c/3

c/3

T3

o
Oh

sC

.-CJ

h:

03

-a

i
u

o o

<0

CU

5i
-.

>

c/3

F G
*
p.

~
P E
C3

ctf

si,'" ~
v
<u JH -

>

Cfl

>

a.

>
"~"

<U

S
_
C P
"? "S ^
H Cl, c^
?.
O j&
ce
<u
<U

C/5

-5

-a

g
o

fa

=>

O u
<U

3 G
?,

ctf

"2

LP

'p

^ P

^
?

eu

3
u

eu

s
fa

G
P

ai

(L>

eu
p
C - ^
c/5

-s

~ p p

'5 CQ "O

P
CU

O ^
G .r P

a p, '-

C3

-a

<"

CL)

S- 2
g

'

cd

"o

G.JJ

O
u
<L>

Ci

as

cd

*-

^ '

w O P
es
P 33 JQ
o 1)
u
2 <
<u
P bfc
.Srg-p

en
.2

TD cq
^

<

PL.

NGOTIN. - LA PLAINE DE ST-NICOLAS

La valle du Vardar

est

35.

d'une extra-

ordinaire richesse. Lorsque l'agriculture pourra s'y faire avec mthode, elle sera Tune des contres les plus fertiles de l'Europe. Aux
environs de Ngotin, dont le vin blanc est rput, a t fonde Boukovo une importante cole

d'enseignement agricole, principalement consacre l'arboriculture.

PL.

DEMIR KAPOU

station de Krivolak, d'o


Bulgares, dans leur retraite
n'ont laiss que des ruines. En aval, le Vardar s'est creus dans les rochers un passage troit. La route
franchit cette barrire sous le Mackensen-Tunnel . On y lit, sur la muraille o il s'enfonce, les
befahl seinen
Wilhelm II, Deutscher Kaiser, Knig von Preussen,
deux inscriptions suivantes
(Les

Portes de fer, sur

Ton gagne Ngotin,

les

le

VardarJ.

Allemands

De

la

et les

Soldaten dise Strasse \u bauen, igi. Et plus bas Le gnral Franchet d'Esperey,
en chef des Armes allies d'Orient, ordonna ses troupes de chasser les Boches, kji8
:

Commandant
.

36.

co
<U
u, -<U
U,

Oh

p
u -
o3 **3

3
O

*ca
eu

o3

c/3

H)

J3 a*

C/>

-<U
<u

>
o-

o3

uU
03

>^
3 S
> o
"C

P O
-a

i!oa
p
t/i

-P 'u
O aTD

<crt

*0J

'U
c/)

O
r
a,

u-

03

'U

<u

n
c
>

> 'p

<L)

+-*

0)
<u

6
o3

p P
O
u
P 03
o3

CT<
v

(l>

*"c/)

o3

ju

Cl.

>

00

o3

"1

03

O
o3

cr

CQ
<u

oo

-o

3 O
S >

-(U

Si-

:f

co

^
S
CU*<U

T3

eu

XI

05

U
G
o3

h)
O
>
o3

PL.

VELES
glise est

Il faut suivre la ligne du chemin de fer, en aval de Vels, pour


couvent de St-Dimitri. Adoss au rocher, il regarde le Vardar. Sa petite
extrmement intressante par l'aspect dcoratif de son appareil de briques.

L'glise de St-Dimitri.

gagner

le

38.

tj

(1)

^-C

VW
03

*-

*.

*>

,r

3 S'.
o

-2 .S

c/5

+-

&

<D

ctf

t^j^
ctf

ctf

-2
X)

Ceg

.-

ctf

c/5

c/)

<*>

'0)

o h <u
CL.
O 03

t/3

<u

Ctf

1)

CJ

T3 .2 "^

D
c/)

O
-

>

ci,

<

1)

~
^
< u

O
<tf

CT)

-<u

.<->

* g s

ctf

<L>
*

,_.

-S

~M

*ctf

TD

_,

<u

ctf

s S >
J: ^

Ctf

u p
o o
Xi T3

3 S

0>

*
<L>

y>

OJ

s s
<->

'S

5-

S.

Ctf

-G

1.2
".S

>
75
OJ

<D
7)

Ctf

3
o
Oh
O O

.s

CS
CL, -h

CL,

ctf

PL.

'"

'- .^ :
:

40.

^':."^^^
.
.

PRILEP

*,-

--'V

'>^w

La blanche Prilep des Pesmas est peu prs mi-chemin entre Bitolia (Monastir)
au cur de l'ancienne Serbie. Henry Barby raconte qu'une mme phrase
revenait sur les lvres des blesss de Babouna Nous devions prendre Prilep cote que cote, car
c'est le berceau de Kralivitch Marco . N Prilep, le lgendaire hros y est mort en 1394. Mais le
peuple le croit endormi seulement dans une grotte de la montagne, dont son fameux cheval Charatz
(<

et Skopli,

broute la mousse. Lorsque Charatz aura fini de brouter la mousse, lorsque le sabre enfonc dans
vote par Marko en tombera, alors Marko se rveillera et fera retentir le monde de ses exploits.

la

CO
0)

C8
i

eo

0>
u u
-

S o

2 2 s
o S
3 g b ^
G
*G S 25/3

.i;

es

ca

03

*= ar
c g - o
o

W"*-
o - "

j :s

G^
1)

(/)

Cl* 03 *<y

- G P

'c3

y u

2H
su

G
O 3

G
u

03

os

2s

1/i

>
<u
c/3

>

g QJ
o _
w q

^ Sj 2
pi^ go
& 2 c

S
-G
.=

**

go ^2


W U

cd

C ^ u
a
c

je

z- -o jh

::

V3

*-

03

03

03

Tt

<w

bc

u >

5-

U O W
3
03^^^ J> gC
-~
C >

2o

<->

tf

*--

u J5 w u

T3

o3

'V
:g
03

= C
O 2

C1-

03

03

03

jb

5/i

03

"5'o

."G

5;

'~i

i>

</)

-6

erg

i>

t- 03 g O
g^g o xi.5p
^ C T3 -t; c
V
U G cj'"^
*<l>

</)

r"

Xi
t;

03

C>

'

w 0>
^
o l
a

+-

Q-UT3 G
c/3
'73

W
<U

<U

C3

td^:

00 .r
<U O)

03

-a

i-w*
I^H
I^B

*L
'jf

*'

BBmJ^m^^BB^^t^J Jv-^^^^Ba^^^^BjBP^^^^B
<

-o\-
"
T

'

^^aMaK

tai^
-^3^fl"

VA

-S

;.>:

'

''

"^

'

JteiA iAffWfci.*^

-x

#u

G o

^ cd m w
s
alp<

* >^^^^^^V7u^L<-v'

un

M^^^^H

.^^Br

couverture

habitants

cit
tabli

etite

nt

''V^-

'.'**''

<*

;jv*\ !$'***-*>

'

'"

?s

es

p d

bellt

>
avaie]

upart

cette

*m$
-^-r*iT'-t?

;:

mm
lidHT

<

^1

de

-^-s^s
-La

"'

;*

V>

.*7W

^"

'

*''

.^

f.,

eman

ation

abriq

MI9

W^'Ma

Il

Les

pharmaci
~

l'admirable

eux.

5ooo.

ni

hez

eur,

c
que

de

i
i*

<'

Jr:

"t

;,

ic

..

i^'

plus doct
npte

'

''*-'

asser

if'Hi'.w^^'.t'

ni

O g o ^
u
> %

Ml...

'

gS

5^
u

2 5
^
>^v.-

T3
<

>

>*

V\

**

;./'fS

^' v

Jt
w

.
'f

,'
"*.

:,?.,

'

?...

,^

'

..

o
U

Ji

-.

k.

'

HKi]
W^^mm
^^^^^^H
^BBI
BW*
V':-

'

*
'

'

'

'.

'

\-

-^ J?;

-s^s
s si".

'

m
H
H

^^^^^M
i^^^^^^^^^^H

Ktra

'V^^^H

1
1

de
habit;

alonique

eints

ioo

t^S"
fort

Thiver

compt homm

poils.

la

ui

es

ce

;s

S
o
U c
c1

1
1a

'

'*

v.

Wk
m*

s?.5

i!

H^^Sy
pr -

o>

G P

**>H*

-^iH..*

itfjiHfeV'''
Vhg

'6

:\

**&:

'

%'

>'$

''

1
1
I
H

o
>
H

O
u

soign com

ns

^G

S s g
t/3

toriu

QJ

OCCU]laine

PL.

KRUCHEVO

Une rue dans


schiste.

marque

le

4 3.

le haut quartier. Les maisons y sont couvertes de. plaques de


Au-dessous de leur fronton armori s'ouvre l'ordinaire une loggia qui

corps central du btiment. Elles respirent l'aisance

et la

propret.

T3

K O

StKs S
- 2 S
>-,^

--2

o
73
2.3? S M
S 3
<U *f< ** ^ T3
<<CoO u
O
+-

r!

*>

<i>

Ou
4>

U^,^
u

qT

<D

*
-

'

G ^ G
3 P *P

o- w

M p p^3
U O 3T3 *-. a
~ ^
- w

4>

TJ *p

*<y

u g

CX.T3

JH

*> *p-

Pc

<u

<U

~*

^ r S
3 Q,*-*

.>

2
3

S S S C 3 H
o c^; s
c 2

^p

<U

t~

crc/5

73

'

S s;s

r-'03

o>p.

*g.2!2
2^
w
u

-.

^ ^
a::
ri
^ o E

&tSvu g
uh-<l>
N a.

>s

^ .s

Cj e<%

WP

r^

*
G
S P
T N
G .O

c ^ rf S
U
J*
P *rz
^ i *d u
5= u ac j=
2 > * w

.*>

rrt

Ji

13

t-,

o S

ca

2 w
C
O a> O
c

>

^ - ^ s

a.

3 ^ O ^13

73

'

4>

<U

ci3o
cd

*-

g >2
u S
<u G G
p
va "O O O
os
O
u
^ ii
0J>

~* - c p
^
*-n J3_..~
^ G o
-13 2 c -? -^
is

^G

<u

c/3

G O

g3

cd

G
cd .
G*G
G
3
n

<D

<L>

."3

l>

T3

<D
4>

G G

S-25
"^.2r>
G -G w
e Ou, ^
c
G bx>
G
,

J3.2 G
Hl
(
J13 v
^
*
^13 u =5
C/3

'F
~*

'"i

^
ai
3 S
O 2 3 SJ2

G
u

o
CTJJS'^ cd
<D
<u <J"-p c
^ u
u
J; cd
U
- G3
>
G
O
7G *<u ^
~ u ,<u
<y G o 2.
jG p o^2 ^
.

c/3

*-'

*-

H '"S 2 g

^S
G
O

U o,p^

C/3

to
g
> O
co eu 3
G OJ M a 13 G
U13 cd cd
13
H Go-oG a> u^ (mc/T
^ G
es
O cd
a>
-S ^03
G G
cr a G
QJ
G
o a> a
>
G G GQ O
G -G O
G G 'cd ai ]3
<v a> bTi^
cd U
a>
w^-h n
03

> XJG5 j* OG > cr


-a>

O
cd
Ui <u cd
G a>
03 13 s o 0i"0 a,

03

"--H

C/3

*-*

c/3

>-

/3

1/3

C/3

*<i>

PL.

LA TOUR DE MARKO

4 6.

dimanche, Marko Kralivitch quitta de bonne heure son


Tandis qu'il gravissait les pentes du Mont Ouvrina,
Charatz, son cheval pie, se mit pleurer, et la fe, la Vila,\u\ cfit de se regarder dans Peau de la fontaine. Il s'y regarda, et il apprit que l'heure de mourir tait venue pour lui. Alors il trancha la tte
de son cheval, il brisa son glaive, il se coucha sur son dolman vert et ne se releva plus. Et ce fut
l'higoumne Vao, de la blanche glise de Chilendar, avec son diacre Isae, qui transporta son corps
Ghilendar et l'y ensevelit.

Un

fort chteau.

j: x <s
33.-33^
c

-*

G
a

fi

<u

v.

v-

*>

<*

"

ce

"t*

V
n y
o o g
S ^ o2

S3
<^

g S 33 o ^
% % c ^33 2
+-*

G G c
<u
-

%">
"0) *<D

_
^_*> >^3
a g-*?

Sq,s
^

S*

GL2

G*

co.r:

-S

* S g

^r

(U

^rGc/3
D

4>

u-

!^22p

c/)

0)

N
<1

a,

^
3"2
CE
G
4>

-s:

c/

<L>

W5<
<u

"3
n

**

oj

u,

?*

? **
k.
s*.

(-s

1-5

G
G

co

a
*G

-<

ctf

-s:

G "^

<y

a G
Ji -*

"K

S -s SE
^
-G

jq t-

S^T3

^ &

&

u,

V,

i2

q -g S
5 a> ^

^^

."G

G 3
O S

TJUT

Colonel

F.

FEYLER

La

Campagne de Macdoine
(1916-1917)

PHOTOGRAPHIES DE FRED. BOISSONNAS


24 vues hors

texte et

cartes

GENEVE
DITIONS D'ART BOISSONNAS
IQ20

LA

CAMPAGNE DE MACDOINE
(1916-1917)

IMPRIME EN SUISSE

AU PIED DES VIEILLES


MURAILLES DE SALONIQUE.

LES ALLIS

Col. F. Feyler.

La Campagne de Macdoine, 1916-1917

I.
.

Lende
Limite de
cl

Limite de

la

f*r* position
crer

la 2

-/

^ position

**>Z>r

,m

tut

JU

Wl'"''?-

^^

^^
m.

ruda

~~

d?.
crer
Limite de la 3 ? position crer

Position en bretelle
....... d
crer

Limite des secteurs anlais


eljrancais -*

--

VM

i->o

''4M.

La.n6a.vvLk

Le Camp Retranche
de Salonicjue
Echelle

Croquis fait d'aprs un plan gnral d l'obligeance de M. le lieutenant-colonel Vary,


de la Mission militaire franaise, charg de l'instruction des divisions hellniques au camp de Narech.

10.000.

CHAPITRE PREMIER

La

situation militaire fin

191 5.

our autant qu'au mois de septembre 191


Salonique devait secourir

l'expdition de

la Serbie, elle avait

chou.

L'arme serbe, oblige de poursuivre sa retraite travers l'Albanie, avait gagn la mer Adriatique. Embarque Durazzo elle avait t transporte dans l'le
de Corfou o sa rorganisation allait tre entreprise.
,

De son

ct, le petit corps expditionnaire

Sarrail,

du gnral

trois divisions franaises et la 10 britannique,

qui s'tait avanc en territoire serbe, le long du

Vardar, jusqu' l'embouchure de

la

Tcherna,

Contraint cette retraite et adopter

en nombre trs suprieur,

il

avait

s'tait repli

la dfensive

commenc

sur Salonique.

devant un ennemi

l'installation d'un

camp

retranch pour couvrir sa base navale.

Sur

les

frontires

albanaise

et

grecque,

les

Germano- Bulgares

avaient suspendu leur mouvement. Sans doute, aprs de premiers pas

en Albanie, avaient-ils jug superflu de s'engager dans

la

montagne. La

LA SITUATION MILITAIRE A FIN I I

famine et

les

marches dans

achever

troits, suffiraient

long recul. Et sur

boue

la

les

et les neiges

Serbes dj

de

l'hiver,

sur des sentiers

durement prouvs par leur

si

des Allis, devant

les talons

la frontire

grecque, des

considrations politiques s'unissaient aux considrations militaires pour


conseiller

un

arrt.

Aux mois de

juillet et

en Grce au sujet de

d'aot 1914, deux politiques s'taient affirmes

l'attitude

observer vis--vis de

la

Serbie allie que

l'Autriche attaquait. Ces deux politiques concluaient Tune et l'autre la


neutralit, mais par des raisons opposes.

M.
la

Vnislos, Prsident du Conseil, envisageait le cas o, par la suite,

Bulgarie se joindrait l'attaque autrichienne.

Il

estimait que la Grce

ne pourrait assister les bras croiss cette intervention;

En

mobilisaient, elle devrait, elle aussi, mobiliser.

son Ministre des Affaires Etrangres,

M. G.

l'ventualit d'une gnralisation de la guerre

Mon

politique.

avis trs rflchi est que,

vernement royal ne pourrait aucun prix

camp

si

outre, tlgraphiait-il

Streit,

il

faut envisager

pour arrter d'avance notre

dans cette ventualit,


tre

amen

hostile la Serbie et cooprer contre elle avec ses

politique

En

4
.

foi

Sous aucun prtexte,

je

le

Gou-

se ranger dans le

ennemis ce

contraire tout ensemble aux intrts vitaux de la Grce, la


et la dignit de l'Etat.

Bulgares

les

foi

serait

des traits

ne drogerai cette

de quoi, M. Streit

serbe la dclaration suivante

fit

transmettre

le 2

aot au Gouvernement

Sans entrer dans l'examen des obligations dcoulant de son alliance avec la Serbie,
considration que l'indpendance et l'intgrit territoriales de la Serbie sont un
facteur essentiel de l'quilibre balkanique, tabli par le trait de Bucarest, au maintien
duquel la Grce est fermement et rsolument attache, suffit dicter au Gouvernement
royal le parti qu'il doit prendre, au moins quant prsent, pour venir le plus efficacement en aide la nation amie et allie.
Le Gouvernement royal a la conviction qu'il remplit tout son devoir d'ami et d'alli,
par la dcision qu'il a prise d'observer vis--vis de la Serbie une neutralit trs bienveillante
et de se tenir prt repousser toute agression dont la Serbie pourrait tre l'objet de la
part de la Bulgarie.
En effet, la participation de la Grce dans la guerre en cours, loin d'tre utile la
Serbie, lui serait trs nuisible. Devenant belligrante, la Grce n'apporterait son allie
que des forces bien faibles, par rapport la puissance de son adversaire, tandis qu'elle
la seule

Tlgramme du 29

juillet 19 14.

Livre blanc grec,

I,

n 17.

LA SITUATION MILITAIRE A FIN igi


la

condamnerait infailliblement voir Salonique, seul port ouvert

ses ravitaillements,

tre l'objet des atteintes dcisives de l'Autriche.

De

plus, l'entre en

arme, que, dans

campagne de

l'intrt

commun,

il

la Grce diminuerait fatalement la force de son


importe de conserver intacte pour tenir en respect

la Bulgarie.

De

son ct,

le roi

l'empereur Guillaume

Constantin avait t

II,

de mobiliser son arme

aux cts de l'Allemagne contre

M.

Streit avait alors

du 7 aot 1914)

sollicit

communiqu

le

par son beau-frre,

et de

prendre place

slavisme, leur ennemi

commun.

Berlin la rponse du roi (tlgramme

L'empereur sait que mes sympathies personnelles et mes opinions politiques


m'entranent de son ct. Je n'oublierai jamais que c'est lui que nous devons Cavalla.
Aprs mre rflexion, il m'est pourtant impossible de voir comment je pourrais
lui tre utile si je mobilisais tout

des flottes anglaise

de suite

et franaise runies.

mon

arme. La Mditerrane

est la

merci

Elles dtruiraient notre flotte de guerre et

nous prendraient nos les, et surtout elles empcheraient la concenarme, qui ne peut se faire que par mer, puisqu'il n'existe pas encore
de chemins de fer. Sans pouvoir lui tre utiles en rien, nous serions effacs de la carte.
Je suis forc de penser qu'une neutralit nous est impose, ce qui pourrait lui tre utile,
avec l'assurance de ne pas toucher ceux de mes voisins qui sont ses amis, aussi
longtemps que ceux-ci ne toucheraient pas nos intrts locaux balkaniques.

marchande,

tration de

elles

mon

Pendant plus d'une anne, jusqu'au moment o

les Allis rsolurent

de porter secours aux Serbes, ces deux politiques s'opposrent


latent.

Au dbut

d'octobre 191

5,

M.

l'tat

Vnislos, aprs une premire dmis-

sion suivie d'un retour passager au pouvoir, dut se retirer dfinitivement

M.

par dcision royale. Ses successeurs, surtout

Skouloudis, se mirent au

dbarquements
du corps expditionnaire s'effecturent dans une Grce que dominait un
gouvernement amical en paroles, mais manifestement mal dispos en

service des arrire-penses constantiniennes. Si bien que les

fait.

L'Etat-Major germano-bulgare n'ignorait rien de


petite

arme

Vardar.

l'tat militaire

de

Sarrail lorsqu'elle dut battre en retraite dans la valle

Les Empires centraux,

la

reprsentants officiels Salonique,


une voiture prs.

Dans

la

du

Bulgarie, la Turquie, avaient leurs

mme de dnombrer ses dbarquements

les lignes,

c'est

-dire dans toute la zone de

l'arme, leurs missaires circulaient sans tre inquits.


hellnique, qui avait t mobilise en auton.

Enfin l'arme

possdait un cadre d'officiers

LA SITUATION MILITAIRE A FIN IQl5

manquer d'lments

trop fidles la couronne pour

prts seconder le

service des informations de la cour.


Si

donc

les

Bulgares respectrent

la frontire

grecque, cela ne peut

avoir t cause des difficults militaires auxquelles la poursuite des

troupes franco-britanniques se serait heurte. Leur supriorit d'effectifs

leur garantissait le succs.

l'opinion publique en

Mais quoi bon ameuter

Grce qui n'aurait pas

cette partie de

accueilli sans froissement et

peut-tre sans vellit de rsistance l'occupation de Salonique par un

ennemi d'hier, possd de dsirs territoriaux rivaux. La neutralit plus


que bienveillante du monde officiel et militaire hellne suffisait cette
heure.

Berlin surtout, on ne pouvait songer, sans des motifs imprieux,

une opration dont

Constantin
n'tre pas

le

cas chant, le roi

auprs de son peuple. Un aussi fidle ami mritait de


compromis par des rsolutions intempestives. Pourquoi four-

nir l'opposition

bulgare

de discrditer,

l'effet serait

l'argument qu'elle

vnisliste

tirerait

d'une invasion

D'autant plus qu' cette poque

Empires centraux n'y trouveraient

les

pas un profit majeur. Ds l'instant que

les Allis se

montraient

si

peu entre-

prenants, mieux valait conomiser des effectifs dans les Balkans au bnfice

de fronts d'une plus immdiate importance. La liaison

tait

maintenant

assure entre les quatre armes du bloc central, tandis que la sparation
devenait plus complte entre
tait acquis

Occidentaux

les

et la Russie.

prcisment l'heure o cette dernire aurait eu

d'une assistance.

Que

les

Allis

rsultat de leur propre faute,

ils

prtendissent

ne

Cet avantage
le plus

besoin

corriger cette situation,

pourraient qu'en transformant leur

le

expdition du dbut, effort limit, en une opration stratgique de vaste

envergure. Pour y rsister le cas chant, la dfensive seconde par un


propice s'accommoderait d'un minimum de moyens. Avec le

terrain

commandement allemand

et

avec

le

concours de l'industrie

troupes techniques allemandes, l'arme bulgare ferait


elle

et

de quelques

le ncessaire. N'tait-

pas intresse ne plus laisser chapper de ses mains

les

rgions serbes

qu'elle dtenait?

L'examen de

mme

la situation militaire

conclusion. Pendant l'anne 191

gnrale en Europe conduisait

5,

la

diverses reprises mais vainement,

les armes franco-britannique savaient tent de retrouver au front d'Occident


la suite de leurs succs de 19 14. A fort peu de chose prs, les Allemands

LA SITUATION MILITAIRE A FIN ig 1

Dans

avaient maintenu leurs positions.

Hongrois,
le front

avaient inflig

ils

d'Orient Test du

humaines,

sol

le

le

mme

temps, assists des Austro-

aux Russes une dfaite qui avait report

Nimen

et

de

Pologne,

la

allemand, et partiellement

le

sol

si

bien qu' vues

autrichien, seraient

dornavant hors d'atteinte.

Car l'arme russe paraissait fort prouve. A vrai dire, l'automne


venu, et aprs cinq mois de recul, elle s'tait ressaisie. Son centre se fixait
dans la rgion du Pripet et ses ailes avaient mme contre-attaque. Elle
n'en sortait pas moins extrmement affaiblie de la campagne. L'Etat-Major
de Berlin

tait

l'hiver, ses
1 9 1

en droit d'esprer qu'au printemps 191 6, aprs

le

repos de

troupes trouveraient l'occasion de parachever leur uvre de

Dans

Alpes de

les

la

Vntie,

le front s'tait stabilis

La haute montagne

ligne de l'Italie.

et

mme

les collines

ds l'entre en

du Bas-Isonzo

apportaient la dfensive austro-hongroise le concours d'obstacles puissants.

Ce

front laissait aux

Empires centraux l'emploi de

leurs principales

disponibilits.

Sur

la

suffi

armes turques avaient


tche. Leurs offensives avaient en gnral chou, mais elles

les thtres d'oprations asiatiques, les

mesure d'opposer une dfensive efficace.


La question revenait donc se demander s'il convenait d'affecter la
guerre dans les Balkans et la marche sur Salonique partie des armes

taient en

nouvelles qui seraient prtes au printemps.

de considrer ce front
entranerait la fin

du

La rponse ne
dans

les

tales.

Balkans,

comme

conflit

europen

paraissait pas douteuse. Quels

ne conduiraient pas

ils

la

interrompre.

de

De

la

que fussent

succs

chute des rsistances occidenils

pourraient, les sous-

toute faon,

il

les

faudrait la confirmation d'une victoire

Or celle-ci risquerait

d'tre obtenue plus difficilement

ressources taient dissmines sur plusieurs fronts.

envisager l'ventualit d'un revers en Occident.


succs en Macdoine

Ne

les

communications de la GrandeFrance avec leurs colonies asiatiques, mais non les

dcisive en Occident.
si les

la

mer Ege,

marins aidant, apporter une gne pour


et

d'autres termes, convenait-il

secteur rsultat dcisif, o la victoire

Aboutissant Salonique et

Bretagne

En

Que

On

devait

mme

resterait-il alors

des

voir dans le front des Balkans qu'une couverture sur les derrires

LA SITUATION MILITAIRE A FIN

de ceux d'Occident et d'Orient restait

la solution juste,

couverture contre

toute entreprise adverse base sur la Mditerrane orientale.

De son

ct, le corps expditionnaire alli, incertain

non seulement des

rsolutions probables de l'ennemi, mais encore de celles de ses propres

gouvernements, se mit en devoir,

lui aussi,

d'organiser sa dfensive. Qu'il

ret Tordre d'vacuer la Macdoine ou que son opration dt tre reprise

sur nouveaux
nique.

En

nord de

frais,

il

devait conserver la libre disposition du port de Salo-

consquence,

la ville et

troupes reurent Tordre de se retrancher au

les

de se prparer rsister, au cas o Tadversaire cher-

cherait poursuivre ses avantages.

Les gouvernements

allis

abordrent

la discussion.

dclarrent hostiles une reprise de l'expdition.

Commandement

ait

Il

Les Anglais se

semblerait que leur

Haut

prouv quelque peine, ce moment-l, embrasser

en son entier Thorizon stratgique de

la

guerre europenne.

Il

le limitait

un peu troitement au front d'Occident sans considrer les avantages que


ce front lui-mme pourrait retirer, le cas chant, du succs d'un mouvement tournant par les confins austro-hongrois. Le Gouvernement anglais
avait pourtant pris l'initiative de l'entreprise des Dardanelles qui, dans son

principe

si

heureuse
allis

ce n'est dans son excution, avait t une conception stratgique

l'tablissement d'une communication favorable entre les fronts

d'Occident et d'Orient. C'tait voir

combinaisons plus varies que

la

la direction

guerre de haut et prsumer

les

des oprations serait en mesure

rapprochement des fronts.


Mais constater maintenant la rsistance laquelle se heurtait de la
part de l'Angleterre la cration du front des Balkans, on est autoris se

de greffer sur

le

demander si, dans

la srie

des arguments qu'elle avait t fonde invoquer

en faveur de l'entreprise des Dardanelles,

la

vue des intrts proprement

anglais n'avait pas prim celle des oprations stratgiques d'ensemble.

Frapper

la

Turquie

canal de Suez

la tte quivalait

la

Haut Commandement

anglais en avait

vision trs nette. L'expdition de Salonique devait rpondre une

proccupation analogue, tre


qu'ils le

comprenaient

ennemis dont

Une

le

l'attaque de Constantinople avait t une opration sur les

derrires des fronts ottomans et le

eu

supprimer ses menaces vers

le

ainsi,

elle aussi,

une

et

les

Allemands avaient montr

opration sur les derrires des fronts

succs corrigerait avec bnfice

le

revers des Dardanelles.

victoire sur l'Autriche portant la guerre dans le dos

de l'Allemagne

2
les

SALONIQUE. La Tour

premires rampes de

retranch.

l'arrire

Blanche.

Derrire

du secteur britannique du

la tour,

Camp

LA SITUATION MILITAIRE A FIN 19 1

annulerait les menaces ottomanes de Palestine aussi certainement que la

marche par les dtroits aurait d le


Mais c'tait une voie indirecte,
rsultats

si

la russite

couronnait

faire.

et

quoique

la

plus fructueuse en bons

prsentait l'inconvnient, aux

l'effort, elle

yeux du Gouvernement de Londres, de paratre loigner ou ajourner


dfense de l'Egypte et l'opration qu'il mditait en Msopotamie.

Il

la

jugea

prfrable d'appliquer ses disponibilits la protection immdiate de ces


rgions, c'est--dire, en

que de

les

l'attaque de front des armes turques, plutt

consacrer une offensive indirecte contre les Allemands, quelque

ennemi principal

Au

fait,

qu'ils fussent.

fond, l'erreur avait t

commise en 9
1

opportun de dcider

qu'il et t

aux Serbes victorieux de 19 14

s'il

les

dirig du ct russe un tiers de ses

dj

1
.

C'est ce

moment

n'y avait pas avantage se joindre

et reposs

lument, toutes forces runies, sur

de leurs fatigues, pour foncer rso-

Austro-Hongrois. L'Allemagne avait

armes

l'Italie,

entre en guerre depuis

peu, retenait devant elle une partie de celles de l'Autriche-Hongrie. Ajouter

aux 25o.ooo combattants serbes i5o.ooo 200.000 combattants allis


ralisait une concentration dont le moindre avantage et t de tenir la
Bulgarie en respect, et dont on pouvait attendre, en outre, un dgagement

du front d'Orient

et

une srieuse anxit rpandue dans l'opinion publique

autrichienne.

Au

lieu

de

cela,

on

dans

le Frioul, le

le

paquet

italien

le

paquet

alli

dans

vit

la presqu'le

l'uvre la stratgie des petits paquets

paquet serbe sur

de Gallipoli,

le

la

Save

et le

Danube,

paquet anglais en Msopo-

tamie. Et ce fut encore sous la forme d'un chelonnement de petits paquets

que dbuta

la

soumettre

campagne des Balkans. Aprs l'arme serbe oblige de

la supriorit

numrique de son adversaire,

le

se

corps Sarrail,

trop faible et trop tard venu, fut contraint d'en faire autant.

Mais convenait-il de consommer cette situation malencontreuse en


vacuant dfinitivement la Macdoine comme le suggrait l'opinion
britannique

C'et t une grande imprudence politiquement et militairement.

Dans un discours prononc

Il

se

Paris, le 12 novembre 1917, M. Lloyd George a dclar


d'engager l'expdition macdonienne ds le mois d'avril 191 5. Sir Edward
et, en France, M. Delcass,
ne partagrent pas cette opinion. (Voir Revue gnrale
Grey,
internationale, juillet 19 18, p. 44, article de M. Maccas La Grce et VEntente,)
1

qu'il avait t d'avis

LA SITUATION MILITAIRE A FIN

peut qu' l'poque o, pour la premire

sagea

fois, le

Gouvernement franais envi-

en principe parfaite, du dbarquement Salonique, l'exacte

l'ide,

signification de la

manoeuvre

n'ait

pas t concrtise.

un interlocuteur

qui lui demandait quel avait t le but initial de l'expdition, le gnral


Sarrail rpondit: Je l'ignore.

Il

est certain

que

jusqu'ici

aucun document

sr n'a jet la lumire sur les prodromes de l'expdition.

Mais
les
fois

la retraite

du corps expditionnaire devant

lments du dbat. La question

dans cet Orient o

le

les

n'tait plus vierge.

prestige joue un

si

grand

Bulgares modifiait

Pour

la

deuxime

rle, les Allis avaient

compromis le leur. Battus aux Dardanelles par les Turcs, le rembarquement Salonique les montrerait battus une seconde fois par les Bulgares.
L'Orient aurait paru, aux yeux des siens, acculer
la fuite.

Du

coup, la

dentes sympathies

Roumanie

les

puissances d'Occident

indcise se garderait de cder d'impru-

et les Allis qui ne soutenaient

gure M. Vnislos, leur

ami, consolideraient la politique du roi Constantin, leur ennemi.


Serait-ce au moins pour regagner par ailleurs une meilleure situation
militaire

pour

les

Celle-ci devrait dans tous les cas

armes de l'Entente de

compenser

la libration

le risque rsultant

des forces bulgares et de

l'usage de la rade de Salonique cd l'adversaire. Cette compensation ne


serait point procure par l'utilisation

en Occident des divisions conomises

mme

en y comprenant l'arme serbe. Sans doute, on


est en droit de douter que les Allemands eussent pu tirer parti des soldats
bulgares hors des Balkans. Selon toute apparence, le peuple bulgare se

Macdoine,

sur la

serait

montr rfractaire un dplacement de son arme, dont

saisi la

il

n'aurait pas

porte stratgique. Elle pourrait encore servir envahir la Macdoine

grecque, ce qui serait de bonne ralisation bulgare, mais non aux batailles
d'Occident.

Il

est des plus

des Allis Salonique,


Bulgares.

En

revanche,

probable que

mme

aprs un rembarquement

l'Allemagne n'aurait rien obtenu de plus des


elle aurait t affranchie

technique qu'elle devait leur fournir.

C'tait

de l'aide matrielle et

un front de moins

ali-

menter.
D'autre part,

comprendre

les

Serbes, eux non plus, quoique mieux

le bnfice qu'ils retireraient d'une victoire allie

mme

de

en Occident,

n'apporteraient pas se battre contre les Allemands en France l'ardeur


qu'ils mettraient chasser les

Ainsi, la balance des

Bulgares de leur

sol.

arguments opposs penchait en faveur du main-

LA SITUATION MILITAIRE A FIN igi


tien

du front macdonien. Les Allis

Gouvernement

franais.

s'y rsolurent sous l'impulsion

Le corps expditionnaire

du

reut Tordre de rester

Salonique.
Cette premire rsolution en entrana une seconde.
ncessit d'un

commandement

unique.

Il

fut confr

16 janvier 191 6. Restait mettre ce chef en

du but

qu'il recevrait l'ordre d'atteindre.

On

comprit la

au gnral Sarrail,

le

mesure d'agir en conformit

LAC LANGAZA.

LE
Cette photographie, face au nordmontre l'extrmit occidentale du lac Langaza. La route est celle de
Salonique Langaza. De l'autre ct du lac s'lvent les hauteurs du plateau
de Lahana. La montagne pointue qui se dresse gauche, dans la direction
de l'ouest, est situe en face de la colline que les soldats anglais appelrent
le Cervin, soit devant le saillant o se joignaient les secteurs britannique et
franais. La ligne anglaise de dfense avance s'appuyait au lac et, de droite
*
gauche, suivait le bas des pentes.
3.

est,

CHAPITRE

II.

Le camp retranch de Salonique.


jogagpxuasQ

e port de Salonique devant servir de base au corps expditionnaire,

il

importait de

le

mettre de

la

faon la plus

absolue l'abri d'une entreprise ennemie et d'un

bardement ventuel. Les


devaient,
ville

pour assurer une dfense


Il

efficace,

fallait tenir

rle offensif des dfenseurs

arme

bom-

du camp retranch

en consquence, tre assez distantes de

l'hypothse de reculs.

Jiij/munC

limites

mme

compte

du camp, au cas o

la

dans

aussi

du

la future

allie aurait

mission d'attaquer, et mnager cet

effet l'espace et les fronts ncessaires.

D'autre part, en l'absence de cette

arme,

il

convenait de ne pas tracer un primtre disproportionn aux

effectifs existants.
Il

n'est pas certain qu'au

dbut cette dernire condition

ment remplie. Malgr les difficults du

ait

t absolu-

terrain et la raret des bonnes pistes

peine, ce moment-l, pouvait-on parler de routes

une attaque

en force des troupes germano-bulgares aurait eu de srieuses chances de


succs.

LE CAMP RETRANCHE DE SALONIQUE

12

Les limites projetes ne laissaient pas que d'tre tendues. Leur dveloppement mesurait 1 15 km. environ, du golfe d'Orfano, vers Stavros Test
de

Chalcidique, aux marais du Kara-Asmak, affluent de droite du Bas-

la

Vardar. Dveloppement thorique, car

Langaza, bornant au nord


foss de 5o

la presqu'le

les lacs allongs

de

la

de Bechi

et

de

Chalcidique, constituaient un

km. de long, franchissable seulement par

le dfil

de 2 3 km.

les spare. Restaient soixante et quelques kilomtres compts


Langaza au Kara-Asmak. Ils furent partags en deux secteurs
20 25 km. aux Anglais gauche, une quarantaine de kilomtres

de largeur qui

du

lac

droite,

aux Franais.

Face au nord-est, avec groupes


des lacs,

dfil

la ligne

d'aile droite la

britannique suivit

mer Ege

dans

et

le

qui du lac Langaza se

les crtes

prolongent jusqu'au confluent du Galiko et du Kuru-Dere. Vers ce confluent

une

se dresse
tifs, le

aile

colline au profil escarp qui reut des Anglais, toujours spor-

nom de

Matterhorn,

Cervin. Elle devint le point d'appui de leur

le

gauche.

Pendant

l'offensive et la retraite

du Vardar, l'arme anglaise que com-

mandait le lieutenant-gnral Mahon, avec


chef d'tat-major, avait vu grossir son

depuis

le

le

major-gnral Howell

effectif.

la 10

comme

en ligne

division,

dbut de l'expdition, s'en taient ajoutes quatre au cours des mois

e
e
e
27 et 25 formant les 16 et
12 corps d'arme, celui-l aux ordres du lieutenant-gnral Wilson, celui-ci

de novembre

et

de dcembre,

les

22 e

26 e

aux ordres du lieutenant-gnral Milne. Les cinq divisions taient


brigades

les

brigades comptaient quatre bataillons

trois

chaque division repr-

une force de douze bataillons. Le 19 dcembre, toute cette


infanterie tait au complet.
sentait ainsi

mme

ne dbarqumai
seulement,
rent que peu peu, jusqu'au printemps 1916. Au mois de
les divisions possderont chacune une artillerie de campagne compose de
trois groupes de quatre batteries quatre pices et un groupe de quatre
Il

n'en tait pas de

batteries de quatre obusiers.

de

l'artillerie

L'artillerie

pour l'ensemble de l'arme, par

dont

les batteries

de montagne sera reprsente,

trois batteries

de

six pices

l'artillerie

lourde par trois batteries de quatre pices, plus onze canons de marine. D'une
faon gnrale, les divisions anglaises, sauf la 10 e ne sont pas mobiles, les
,

trains n'ayant pas t constitus cet effet.

la droite

du secteur, avec une brigade vers

L'une
la

27 tiendra
mer, au nord de Stavros, et
d'elles, la

LE CAMP RETRANCH DE SALONIQUE

deux brigades dans

le dfil

des deux lacs.

l3

Les quatre autres divisions

occuperont, en premire ligne ou en rserve, les positions du lac Langaza

au Cervin.

La

droite du secteur franais est sur le Galiko.

Il

commence

l'ouest

du village de Daoudli qui est encore aux Anglais, et regarde au nord, formant peu prs Tquerre avec la ligne britannique. Il suivait, entre le
Galiko et le Vardar, une surlvation allonge et assez prononce du sol,
sorte de barrire qui coupe en deux zones, nord et sud, l'immense bas-fond
de la plaine du Vardar. Dominant la rive gauche du Galiko, le Signal de
Kior Boular, et plus au sud la Table de Narech,
sorte de tumulus sur

duquel

l'origine

d'appui

les

gologues ne s'accordent pas,

Devant cette

l'aile droite.

aile,

servirent de point

obstacle infranchissable, le lac

d'Adji.
L'aile gauche, vers la localit

que

collines

Dogandji.

la fantaisie

En

de Dogandji, s'appuya au Vardar, sur des

des poilus

avant de cette

aile,

oriental de la rivire, s'tale

dnomma

le

Pouce

et le

Tton de

quelque distance, longeant le bord

un second

lac,

celui

d'Ormatovo. Devant

l'espace volontiers marcageux, sauf en t, qui rgne entre les lacs, le centre

de

marqu par la colline cote 25g, altitude exceptiondroite et gauche demeurant gnralement au-dessous

la ligne fortifie tait

sommets

nelle, les

de 200 m.

Au

nord, la plaine est une cinquantaine de mtres au-dessus du

niveau de la mer. Cette colline,

le

Signal de Bounardja, dirige vers

le

nord,

de lance ou peron, un contrefort d'une trentaine de mtres moins lev,


Table de Gieurdina, bastion aux rampes relativement escarpes dont les

fer
la

faces latrales devaient, dans le plan des fortifications, flanquer au centre


les

deux

ailes

partir

du secteur.
de Dogandji,

le

Vardar au large

lit

et

aux rives inondes

couvrira du ct ouest, en crochet dfensif, les arrires du secteur.


droite n'est cependant pas de tout repos
fleuve, les hauteurs dangereuses

soixantaine de mtres.

Une

la rivire, vers la ligne

tte

le

la plaine

d'une

danger. Se dtachant de

de Salonique Monastir,

elle

le sud de Kayali, aux vastes marais du Karadu golfe de Salonique. Cette tte de pont permettra de prendre
hauteurs en enfilade et, le cas chant, de monter la manuvre sur

Asmak
les

de Kouchbali dominent
fer

rive

quatre ou cinq kilomtres du

de pont parera

du chemin de

appuiera sa gauche, par

La

et

la rive occidentale

du Vardar.

LE CAMP RETRANCH DE SALONIQUE

14

A Tpoque

arme du gnral Sarrail


colonel Jaquemot,
chef d'tat-major
va commencer les travaux de retranchements dans son
secteur, elle est encore d'un effectif bien rduit. Elle ne compte toujours
o

la petite

que

dbarques en octobre 1 9

les trois divisions

venue des Dardanelles,

et les 57 e ,

la

gnral Leblois, et

56 e gnral Bailloud,

22 e gnral Regnault,
,

venues de France. Ces divisions, deux brigades de deux rgiments, plus

un rgiment de zouaves, donnent un


cavalerie

total

La

de trente-neuf bataillons.

du gnral Froti compte dix-huit escadrons. Les

posent, en outre, d'un escadron de cavalerie chacune.


aussi dispose de ses trois groupes de 75 et d'un

divisions dis-

En artillerie, chacune

groupe de 65 (groupe de

trois batteries

de quatre pices). Trois batteries cheval relvent de l'arme

directement,

et

comme

artillerie

55 court et io5), faible dotation pour de

La

quinze batteries

lourde,

vastes espaces.

si

57 division est cheval sur le Galiko, sa

rgion de

le

centre

la

122 forme
e

au Vardar,

l'aile

occupe par

le 2

gauche prs de Gieurdina

25g et peron de Gieurdina

est

la

56 e

gauche, avec une de ses brigades face au nord appuye


long de

l'autre le
e

la cote

(120 long,

bis

la rivire face l'ouest.

de zouaves,

l'poque de la retraite de leur

trois batteries et

La

tte

de pont est

des lments serbes qui,

arme en Albanie, se sont trouvs spars

ont accompagn les divisions franaises.


Sur tout le primtre du camp, mme dans les zones des collines les
plus mouvementes, le terrain tait aisment praticable. En avant des positions, les marcages tendus constituaient le principal obstacle au mouvement des troupes. Cependant, pendant la priode des grosses chaleurs et
d'elle et

sauf les lendemains d'orage,


les positions

on

circulait partout sans difficults.

sentait toutefois

de profondeur,

le soleil assainissait le sol

une particularit

le

Le

partiellement.

Dans

secteur franais pr-

des ravins de trente et quarante mtres

plus souvent perpendiculaires aux lignes de dfense, cou-

paient tout coup

la

plaine de leurs parois verticales, sans que rien, dis-

tance, dcelt leur voisinage. Derrire les positions, les deux secteurs

quaient une diffrence. Dans celui des Anglais,


relativement rapides jusque prs de

la

le sol s'abaissait

mer chez
;

les Franais,

il

mar-

en pentes
s'inclinait

doucement jusqu' la plaine du Vardar.


Les divers points de la ligne de dfense avance trace par cette
configuration gnrale du sol taient situs des distances fort ingales
du noyau central de Salonique. La rgion la moins distante tait celle

<m

^Wi

.;^^^^^^^

MWa^^'j

4.

LE LAC ADJI

ouest. C'est

ici la

droite

(Adji Gheul).
La vue regarde le norddu secteur franais de la dfense du Camp

retranch, droite couverte par le lac Adji. Le terrain lgrement


surlev qui s'tale droite du lac, soit l'est, sous le dos-d'ne du
Kior Bounar (au premier plan), spare le lac du cours du Galiko.

i;:

-'
'

LE GALIKO ET LE

KARA DJARDJILAR.

Au
5
del du cours d'eau, droite, le contrefort du Cervin, et au fond, la
montagne pointue situe devant le saillant o se joignaient les secteurs
britannique et franais.

LE CAMP RETRANCH DE SALNIQUE

du

lac

sur

le

Langaza

ou 12 km. du port.

la jonction

Galiko, la distance dpassait 20 km.

gauche du secteur nord

elle

Dogandji sur

franais, vers

l5

des deux secteurs,

en atteignait 3o
le

la

Vardar.

D'autre part, les routes de marche disposition de l'ennemi pour

du camp, accusaient elles


Macdoine orientale aux confins

atteindre, de la frontire hellnique, l'enceinte


aussi des distances fort ingales.

De

la

albanais, rgion des lacs Presba et Ochrida, la ligne frontire suit cons-

tamment

et

de Monastir,
la

une seule exception prs,

cette exception est la plaine

des lignes de fate leves.

Strouma, en limite septentrionale de

la

C'est d'abord, l'est de

Macdoine

orientale, les contre-

sud du Perim Dagh d'o descendent tous les affluents de gauche de


Strouma; puis, entre celle-ci et le Vardar, la muraille escarpe des
Monts Bels, cloison presque tanche qui spare la valle bulgare de la
Stroumitsa, au nord, des bas-fonds de Butkova et de Doiran, au sud.
A l'ouest du Vardar, entre cette rivire et la boucle de la Tcherna, la
forts

la

frontire suit les ramifications orientales et occidentales des massifs de


la

Dzena

et

du Kamakchalan. Alors seulement, au sud de

la

boucle et

au nord-ouest du lac d'Ostrovo,

elle

au nord Monastir aux Serbes

au sud Florina aux Grecs. La plaine

traverse, elle escalade les

au pied occidental duquel

Dans
de

la

cette

et

descend dans

plaine, laissant

la

rampes mridionales du massif du

elle

trouve

le lac

Pristri,

Presba.

contre de Monastir- Florina, la protection gologique

plaine du Bas -Vardar est reprsente par les chanons qui se d-

tachent du Kamakchalan et se dirigent vers


d'Ostrovo.

Le passage

le sud,

l'ouest

du

lac

travers cette protection gologique est au col

de Gornicevo, au nord-ouest du lac d'Ostrovo.


Ainsi, de la frontire hellnique sur laquelle elles ont fait halte, les

troupes germano-bulgares disposent, pour atteindre

de

trois

celle

zones de marche:

du Vardar

camp

retranch,

Strouma; au centre,
plaine de Florina d'o Ton accde la

l'est,

l'ouest, la

le

la

coupure de

la

dpression montagneuse de Gornicevo.

La

route la plus courte et de beaucoup tait celle du centre,

le

long

du Vardar par Bohemitsa et Karasouli, et du Galiko par Kukus, 35


40 km. de marche seulement, conduisant au front nord franais et au
saillant des deux secteurs o se dressait le Gervin. A vrai dire, le parcours tait en partie accident, collines irrgulires plantes de chnes

LE CAMP RETRANCH DE SALONIQUE

l6

nains et aux plateaux embroussaills, spars par de profonds vallons


et escalads

par de fort mauvais chemins. Mais

Franais y avaient
pass pour excuter leur offensive, ravitailler leurs combats sur la Basse-

Tcherna, et replier leurs convois au

moment de

les

la

retraite,

cela dans

plus mauvaise saison. Allemands et Bulgares, dont les conditions de

la

ravitaillement n'taient pas plus compliques, y passeraient bien aussi.


Pour couvrir les approches de son secteur, postes de surveillance avancs,
le

gnral Sarrail laissa Karasouli, sur

le

Vardar, deux escadrons du

chasseurs d'Afrique soutenus par un bataillon et deux batteries de

montagne,
six

et

escadrons

La

Kukus, prs du Galiko, sous

ordres du gnral Froti,


du corps expditionnaire.

les

et les trois batteries cheval

route de la Strouma, par laquelle l'ennemi pouvait atteindre

le

secteur britannique, tait sensiblement plus longue. Elle mesurait environ

90 kilomtres.
Au passage de
dfil

la frontire, elle suit la rive orientale

de Rupel, dont

est sise la petite ville

nord est dfendue par un

l'issue

du

fort.

de Demir-Hissar. Continuant vers

dans

fleuve,

la sortie

le sud, la

le

sud

route se

maintient Test de la Strouma, jusqu' Srs, o elle tourne brusquement


l'ouest. Elle franchit alors la rivire sur le pont d'Orljak, quelques

kilomtres en amont du lac Tahinos, et aborde


d'o elle redescend dans

Un
loin

le

de Demir-Hissar. C'est celui de

Hissar et Doiran,

le

chemin de

et

fer

Poroj, resserre entre le pied sud des


fate

la voie ferre

Monts Bels

l'ouest

du camp,

la

Strouma

elle

de

125 kilomtres.

franchit la frontire,

la

et le pied

nord du Krusa

et

relie les

deux

du Vardar.

celle

de la Strouma.

De

Kenali,

Salonique, la distance est vol d'oiseau

sortie

de Gornicevo sur

le col

d'Ostrovo

Constantinople-Demir-

route de la plaine de Monastir-Florina est d'un

plus long dveloppement encore que

par

Lahana

du Vardar- Salonique. Entre Demirsuit la dpression de Butkova ou de

nord du plateau de Lahana. Cette dpression

couloirs d'accs macdoniens de la

large plateau de

autre pont permet de passer sur la rive droite de la Strouma non

Hissar-Doiran- valles du Galiko

Balkan,

le

bassin du lac Langaza.

sud-est de la plaine,

les collines

d'o

l'on

la

route

descend vers

s'lve
le

lac

l'est de celui-ci, elle traverse une nouvelle zone de collines

moins leves,

puis, par

Vodena ou Edessa

vers la Moglenitsa dont les

et Vertekop,

seconde descente

marais constituent, aux approches de

la

mer,

la

LE CAMP RETRANCHE DE SALONIQUE

De

rgion occidentale de la plaine du Vardar.

la

17

Moglenitsa Salonique,

la

distance est encore de 70 kilomtres environ.

Coupant ces trois voies d'approche et aussitt arrives dans le primtre du camp retranch, les troupes du corps expditionnaire se mirent
en devoir d'lever

les

ouvrages

fortifis.

amenrent n'excuter que


partiellement, comportait trois lignes de dfense, au moins sur les fronts
essentiels du nord-est et du nord, du lac Langaza Dogandji. La premire

Le plan complet, que

les circonstances

rampes ou mi-cte

ligne, au pied des

et qui fut partout tablie,

comman-

dait surtout son dveloppement, peu d'exceptions prs, les vastes bas-fonds

par lesquels l'ennemi tait contraint d'avancer.


ligne s'appuyait

immdiatement au

gauche, chez

Franais, au cours

les

lac

mme

premire

droite, cette

Langaza chez

les

Anglais, et

du Vardar. La deuxime ligne,

qui ne fut pas complte, suivit gnralement la ligne de fate dans le secteur
anglais, et les versants sud de cette ligne

l'autre

l'une

position,

la

dans

distance variait de

le

secteur franais.

i5oo

De

3ooo mtres.

du Cervin succomberait une attaque


convergente, on tablit, sur les deux flancs, des positions en bretelle charges de limiter la rgion mme du saillant le repli ventuel des dfenseurs
Prvoyant

dans

le

cas o le saillant

deuxime

la

La

ligne.

troisime ligne,

aune distance de

fut projete sur les dernires

3 5 kilomtres

position de rsistance d'o pourrait tre encore


le

rembarquement des troupes refoules vers

la

deuxime,

la

momentanment protg
mer.

la droite anglaise, entre les lacs Bechik et Langaza, la premire

ligne tenait le dfil


face

de

hauteurs est et nord de Salonique, ultime

l'est,

mme,

appuyaient leur gauche

la

droite la nervure septentrionale des


retraite s'effectuerait ainsi

direction

du

Les positions de seconde ligne,


rive sud du lac Langaza, et leur

face au nord.

montagnes de

la

La

Chalcidique.

par une conversion droite en arrire, en

port.

Les travaux de mise en tat de dfense des positions diffrrent de l'un


l'autre secteur. Chez les Anglais, il semble que la simplicit des tracs frisa
parfois l'tat rudimentaire. Ce fut le systme linaire, fortifications d'une
troupe qui compte sur sa tnacit, sur son adhrence'au sol plus que sur le

mouvement et

la

manuvre. Chez

de plus de varit.

On

les Franais, le

procd tactique s'inspira

n'y pratiqua pas les lignes de tranches, mais les


3

LE CAMP RETRANCH DE SALONIQUE

l8

groupements de tranches, en pousant


terrain auquel

formes et

les

les

accidents du

on demande des flanquements rciproques. Les secteurs

des bataillons furent organiss en profondeur. Les compagnies du pre-

mier chelon occuprent des ouvrages en

gnral ferms,

en avant des ramifications que forment entre eux


sions

construits

les ravins et les

dpres-

du sol, avec derrire elles les compagnies du second chelon tenues

prtes contre-attaquer et les dgager. Tactique active au service de la

manuvre. Nous ne sommes pas en Occident, sur un thtre d'oprations


troit satur d'effectifs

aisance de moins

vaste est l'espace o peuvent se mouvoir avec

nombreux rgiments.

Loin en avant du camp, des destructions ont t effectues sur


lignes de

chemin de

fer; sur celles des valles

du Vardar

et

du Galiko,

les
la

station de Stroumitsa et la gare de Kilindir ont t mises hors d'usage

en Macdoine orientale, on a
Il

n'importait pas moins d'assurer la scurit du

rires. L'adversaire tait

dont

la place,

en

camp

sur ses der-

personne des reprsentants

la

des Etats ennemis accrdits auprs du gouvernement hellnique,

officiels

et

dans

sauter le pont de Demir-Hissar.

fait

les rsidences taient

des centres actifs d'espionnage.

bombarder les
franco-britanniques de Salonique, les commandants

Le 3o dcembre, des avions allemands


installations militaires

en chef

allis

saisirent la balle au bond.

tant venus

Ils

firent

arrter les consuls

d'Allemagne, d' Autriche-Hongrie, de Bulgarie et de Turquie,


qurent bord d'un btiment franais et

les

les

embar-

expdirent en Occident.

D'autres mesures de prcaution furent prises contre les troupes du roi


Constantin, qui, inspires parleur chef, risquaient de pratiquer une neutra-

d'une bienveillance douteuse

lit

ments de

4
.

Dj au

moment o

les

premiers mouve-

Gouvernement d'Athnes avait fait


de dsarmer et interner les troupes

retraite avaient t esquisss, le

savoir qu'il envisageait l'ventualit

serbes et allies qui seraient refoules par les Austro-Germano-Bulgares


le territoire grec.

sur

Le

ministre de France,

M.

Guillemin, dut rappeler

que pour le passage et le sjour des troupes allies sur ce territoire, le


gouvernement hellnique avait donn des garanties et pris des engagements sur lesquels on ne pouvait plus revenir. Le gouvernement britannique

Pour

le dtail

des

faits

de cette poque,

de droit international public, anne 1918.

cf.

Maccas, La Grce

et

V Entente, Revue gnrale

LE CAMP RETRANCH DE SALONIQUE

19

annona des mesures qui interrompraient les facilits


d'ordre conomique accordes la Grce. M. Skouloudis changea d'attifit

davantage

tude

jamais

il

il

ne sera lev un doigt contre

Nanmoins, lorsque l'Entente

troupes allies

les

demanda expressment

le

non dsarGouver-

mement de

ses troupes et des dispositions assurant leur scurit, le

nement du

roi

fut

recommena

convenu entre

tergiverser. Finalement, le i3 dcembre,

Etats-Majors que

les

il

les Allis taient autoriss rester

Salonique et s'y retrancher, et que la garnison grecque de la ville serait

Le

rduite une division.

du sud

et le 5

dans

la

Depuis ce jour,

corps d'arme fut transfr dans la Macdoine

Macdoine

le roi et

orientale.

son entourage marqurent, en paroles, plus

de bienveillance et parfois une grande cordialit envers

de l'Entente. Mais en

mme

temps,

ils

les

reprsentants

engageaient Berlin des pour-

parlers au sujet d'une alliance et d'une attaque des Anglo-Franais

nique

4
.

Les bases de

la collaboration furent

troupes grecques se retireraient de


la force tout

la frontire

de Salo-

proposes par Berlin


;

la

les

Grce s'opposerait par

nouveau dbarquement de l'Entente; elle consentirait


Drama-Doiran par les Allemands et leurs allis,

l'usage du chemin de fer


c'est--dire les

En

Turcs

et les Bulgares, bien placs

pour en

tirer parti.

prsence de ces intentions aujourd'hui dvoiles, la destruction

du pont de Demir-Hissar
prcautions modestes.

et l'expulsion des consuls

Une

impriaux taient des

autre mesure les complta.

Le 20

janvier,

un

dtachement franais s'empara,

d'ailleurs sans effusion de sang, du fort de


Karaburnu, l'entre de golfe de Salonique. Les transports chargs

d'amener des renforts l'arme d'Orient taient attendus;


l'abri de surprises tait d'une prudence lmentaire.
1

Livre blanc grec,

II,

ns

40

et suiv.

les

mettre

qp-*

r-^t^-r

6.

CORFOU.-U Citadelle.

CHAPITRE
Le

front de

Macdoine

et les

III

1
.

armes en prsence.

es prliminaires achevs, les oprations ne tarderont pas

beaucoup tre reprises. En France, le Grand quartier


gnral les dsirait. Toute menace contre l'ennemi,
dans les Balkans comme en Russie, ne pouvait que
o Ton s'attendait quelque grand coup de TEtat-major imprial. D'autre part,

profiter au front d'Occident

aucune diversion srieuse ne pourrait tre entreprise


en Macdoine avant l'arrive de renforts suffisants lents
venir.

Car

les forces

germano-bulgares mritaient considration. Sans parler

des lments austro-hongrois qui s'acheminaient vers l'Albanie, elles reprsentaient une masse de 200 bataillons, alors qu'Anglais et Franais runis

n'en comptaient pas

100.

Huit des douze divisions de l'arme bulgare

avaient t identifies sur la frontire;

une neuvime

tait signale

en

rserve; grosses divisions de 22 bataillons, sauf deux d'entre elles rduites

20 et 18 bataillons.
1
Les indications de ce chapitre et des suivants relatives l'arme serbe m'ont t procures, en majeure partie, par l'obligeant intermdiaire de M. le commandant Stoyanovitch,

de l'tat-major de

la 3 e

arme.

LE FRONT DE MACEDOINE ET LES ARMEES EN PRESENCE

22

Leur stationnement jalonnait

l'aile droite, la

tenant la plaine entre

tout le long de la ligne frontire.

le front

8 e division tait tablie dans la contre de Monastir,

massif du Pristri qui

le

la

spare du bassin du lac

Presba, et celui du Kamakchalan dont les premiers contreforts orientaux


s'lvent au sud de la boucle de la Tcherna.

aprs avoir suivi

les

dispositif

la 3 e ,

les rgions sup-

montagneux ouvert au sud, entre le


Dzena Test, et d'o descendent

l'ouest et la croupe de la

les torrents qui, runis,

du

gauche de cette division,

Serbes en Albanie, tait venue occuper

rieures de la Moglena, amphithtre

Kamakchalan

formeront laMoglenitsa. Ces deux divisions, droite

germano-bulgare, sont sur

du Bas- Vardar en venant de

l'ouest.

la voie

par o Ton accde

Elles sont sous les ordres

la plaine

du gn-

ral Boyadjeff.

Le

centre du dispositif, de part et d'autre du Vardar, sa sortie des

compos des 5 e g e et 2 e divisions bulgares


allemande. C'est l'arme du gnral ThodorofF. La 5 e divi-

montagnes vers Guevgueli,


et

de

la ioi

tait

sion occupait les hauteurs de la rive droite, sous la Dzena,

hauteurs de

Huma

sur la rivire

Guevgueli

mme

les

Les 7
dfil

allemande

dans

le couloir,

De

prolong, dans

les dfils

de

division.

et 10 divisions taient l'aile


la 10 e plus l'est.

de Rupel,

dement dans

tait

lac, ce dispositif central tait


e

Bels, par la
e

la division

du

l'autre ct

et 2 occupaient l'espace qui s'tend jusqu'au lac Doiran.

front, la 7 e

gauche du

Le gnral Jecof exerce

le

devant

le

comman-

cette rgion.

La

rserve gnrale, 6 e division, stationnait au nord de la 7 e dans la


valle de la Strouma, d'o elle pouvait se porter ou en renfort de la gauche
,

en descendant

la valle,

ou vers

le

centre par Stroumitsa, ou encore tre

achemine au front roumain qu'observaient

les

ie

et

divisions, avec la 12 e

en seconde ligne.

Les neuf

mande

divisions de la frontire grecque, plus la 101 e division alle-

neuf bataillons, reprsentaient au total 201 bataillons.

mis en ligne

les

derniers lments revenus d'Albanie,

plet sur les trois grandes voies d'approche

suivant

le

du camp de Salonique

voie d'approche de la Moglenitsa, deux divisions

du Vardar et du Galiko, cinq divisions;


voie d'approche de la Strouma, trois divisions.
voie d'approche

Une

fois

groupement comfut le

LE FRONT DE MACDOINE ET LES ARMES EN PRSENCE


L'arrt sur la frontire avait
Il s'tait

tabli,

rompu

en revanche, avec

des sens contraires de

la

les

le

contact avec les troupes allies.

troupes neutres mais tirailles dans

Grce. Les deux politiques vnisliste et royale

Tanne hellnique avec prdominance,

travaillaient

23

cette poque,

de

la

seconde.

Au mois

de septembre 191 5, alors que

les lections lgislatives favo-

rables aux libraux avaient impos au roi Constantin le rappel de Vnislos,

de l'arme en rponse

celui-ci avait dcrt la mobilisation gnrale

mobilisation bulgare.
prtes marcher.

Quinze

divisions,

Avec un appoint

alli,

soit cinq

la

corps d'arme, taient

cette force serait en

mesure de

tenir la Bulgarie en respect et, le cas chant, de seconder efficacement la

Serbie.

Sur quoi,
et

le roi avait

renvoy son premier ministre, dissous

la

Chambre,

gard l'arme mobilise ses ordres. Les troupes de Macdoine, avec

Germano-Bulgares taient maintenant en contact la frontire, taient celles du 3 e corps d'arme grec Salonique,
10 e 11 e et
12 e divisions, Salonique, Verria et Koziani
et celles du 4e corps d'arme, gnral Hodjapoulos,
5 e 6 e et 7 e divisions
Test de la Strouma,
de Rupel Cavalla.
Sur ces entrefaites, les renforts attendus par le gnral Sarrail commencrent dbarquer. Le premier fut la 17 e division franaise coloniale,
commande par le gnral Grme, et qui arriva Salonique au mois de
fvrier. Sa formation avait t facilite par la dissolution du corps des Dardanelles. Les lments blancs de ce corps avaient t runis pour composer
deux rgiments (54e et 56 e d'inf. col.) deux autres rgiments taient venus
de France (i er et 3 e d'inf. col.).
lesquelles les

Cette division arrivait point pour permettre au gnral Sarrail de se


constituer une rserve qui, jusqu'alors, lui avait
fut

envoye dans

au nord de
fut porte

la

le

manqu. Une des brigades

secteur britannique afin d'y organiser,

l'aile droite,

Chalcidique, la deuxime ligne fortifie du camp. L'autre

en avant de

la

rgion de Langaza, en avant-poste, afin de con-

tenir, le cas chant, distance

de cette rgion

si

rapproche de Salonique,

une artillerie lourde ennemie qui aurait pu tre tente d'essayer un bombardement de la ville. A la suite de ce renfort, le contingent franais se
trouva compos de quatre divisions douze bataillons, plus le rgiment
de zouaves.

LE FRONT DE MACEDOINE ET LES ARMEES EN PRESENCE

?4

et

Simultanment, l'Angleterre avait envoy une brigade de Yeomanry,


quelques semaines plus tard, en avril, ce fut au tour de l'arme serbe de

dbarquer. Sous

le

commandement du vovode

Boyovitch, elle constitue-

masse offensive du corps expditionnaire.


Sa rorganisation avait t plus rapide qu'on n'et os le

rait la principale

croire.

Aprs

sa tragique retraite travers l'Albanie et le Montngro, elle avait err sur


la cte

de l'Adriatique, attendant que son sort ft dfinitivement arrt et

subissant, en attendant, les contre-ordres provoqus par les dbats des

gouvernements

allis.

Ensuite d'une premire rsolution, 10.000

avaient t transports Bizerte. Puis

l'le

hommes

de Corfou fut dsigne pour

recevoir l'arme. Les transports durrent du 6 janvier au 10 fvrier.


suite de vicissitudes, les derniers convois,

embarqus

Valona, n'arrivrent

que

8000 hommes

et 10.000

A la

chevaux

Y compris les hommes

le 5 avril.

de

accompagn la retraite des divisions


nombre des Serbes chapps de la campagne de 191 5 s'levait
environ i5o. 000 hommes.
Bizerte et 5ooo autres qui avaient
Sarrail, le

Ils

dbarqurent sur divers points de

dans un tat piteux, affams,

l'le,

anmis, dguenills et sans matriel de campement. Le dernier change-

ment de
dcid

destination,

comme

les

le

donc pas jour,

vrent dans

de Corfou,

gagnant

et lorsque les

installations

les

d'Alger et Tunis,

de

les ctes

avait t

Tunisie. Les prparatifs

la

premiers chelons de troupes arri-

du Lazareth, puis dans

l'le

lieu

transports de matriel chargs de prcder l'arrive des

troupes taient en mer,


n'taient

de Corfou au

le

port de Govino, puis dans celui

indispensables

n'taient

pour

la

plupart

qu'bauches. L'absence de tous moyens de communications d'ordres et de


rapports compliquait gravement les oprations
tlgraphe, ni bicyclistes,

On

fettes cheval.

chemins de

la

il

n'y avait ni tlphone, ni

motocyclistes, ni automobiles, ni

mit en uvre

fer serbes,

du gnie de

ni

les

mme d'esta-

units du gnie et du service des

une compagnie du gnie

franais,

Mission britannique, et finalement,

un dtachement

fin fvrier

encore, un

bataillon d'infanterie fut mis en chantier dans la rgion mridionale de

pour

les constructions

avaient
le

manqu

temps

le

de routes l'usage des camps.

dbut, les vivres

bois de chauffage et de cuisine pareillement, alors

tait froid et pluvieux

pltes; les

Au

camps, o

les installations sanitaires taient

les tentes taient rares,

Chez ces troupes puises, dont

les

hommes

l'le

que

incom-

devaient tre improviss.

avaient souffert d'une tension

"TMWWBBPWlf

"^alf'.f

STROUM A.

front britannique,

Les rampes de gauche sont

ultrieurement hellnique, sur


a la plaine de Srs, prs du pont d'Orljak.
et

p^?'

l'alto-

la

celles

du

Strouma, face

LA STROUMA ET LES MONTS BELES. - Au

sortir

de

la

gorge de Rupel, qu'elle traverse du nord au sud, la Strouma contourne l'extrmit orientale des monts Bels et se dirige l'ouest vers les marais de
Butkova. La photographie a t prise dans la direction des marais, soit face
l'ouest, et prend d'enfilade la dpression entre les pentes mridionales des
monts Bels et les pentes septentrionales du Krusa Balkan (hors de la photographie, gauche). Les montagnes du fond sont celles de la rive occidentale
du Vardar, dans la rgion de Doiran et plus loin vers l'ouest.

25

LE FRONT DE MACEDOINE ET LES ARMEES EN PRESENCE

nerveuse trop prolonge, ces dernires preuves devinrent presque insup-

La

portables. Jusqu'alors les pires fatigues avaient t soutenues.


se produisait

la

raction

proportion des malades et des morts s'accrut tout coup

considrablement.
Petit petit cependant,

et

grce surtout aux missions franaise et

anglaise, Tordre s'tablit et l'hygine put tre observe.

du dbut dans

le

nord de

Des camps
Nanmoins ce ne

fut largie.

entire.

l'le,

assez
fut

La

concentration

trop dense mais impose par les circonstances,

nombreux

et espacs furent installs

gure que dans

le

dans

l'le

courant de mars qu'un repos

rellement rparateur fut procur la totalit de ces dbris hroques d'une


arme particulirement malheureuse. De ce moment, et le printemps ayant

succd une longue priode de pluie d'hiver,

l'tat sanitaire

s'amliora

promptement. Lorsque dbutrent les nouveaux transports destination


de la Chalcidique, le 8 avril, le pourcentage des maladies s'tait abaiss
d'une faon rjouissante

le

physique des

hommes

devenait trs satisfai-

Aprs une priode de rentranement succdant celle de la convalescence, la nouvelle arme serbe allait tre en mesure de reparatre avec
vigueur sur les champs de bataille des monts macdoniens.
divisions entres en ligne
Mais elle tait rduite de moiti. Des
/2
au mois d'aot 1914, on n'en avait plus form que six, plus une division
sant.

de cavalerie quatre rgiments

et les

units et services la disposition

du G. Q. G. Les six divisions d'infanterie comprenaient chacune 4 rgirgiment d'infanterie du I er ban, une cavalerie
ments 3 bataillons,
divisionnaire, une artillerie divisionnaire possdant des batteries de campagne, de montagne et d'obusiers, un gnie divisionnaire, les units sani1

taires et d'intendance ncessaires, les services et

ces

divisions

formrent trois armes, savoir.

le

re
i

Accouples,

train.

arme:

les

divisions
me

me

Vardar 2 arme divisions Choumadia et Timok 3 arme


divisions Drina et Danube. En outre, il fut dcid de former l'aide des
prisonniers yougo-slaves en Russie, qui se dclareraient disposs com-

Morava

battre

et

comme

volontaires au service de l'Entente, une division qui pourrait

devenir un corps d'arme par

la suite.

Les bases de cette organisation avaient t jetes dans une confrence


de reprsentants militaires de la Serbie et de la France, tenue Paris, au

mois de mars. Cette


par

la

France

mme

confrence avait arrt

et l'Angleterre

les

mesures assumer

pour fournir l'arme serbe

le

complment
4

LE FRONT DE MACEDOINE ET LES ARMEES EN PRESENCE

26

de matriel, d'armement et d'effets

d'quipement,

gnrale, les ravitaillements dont elle aurait besoin.


la

manire

d'une

et,

Quant

la mission de

nouvelle arme, elle serait, eu gard la situation gnrale politique et

militaire,

de former au front des Balkans

incomberait
seur.

Une

la

le

noyau des forces

auquel

allies

dlivrance du territoire serbe et l'crasement de l'envahis-

division de volontaires yougo-slaves, constitue l'aide des pri-

sonniers en Russie, cooprerait cette mission au front des armes russo-

roumaines, lorsque

la

Roumanie dont

l'Entente tait considre

Donc,

le

comme

l'entre

en guerre aux cts de

certaine dmasquerait son intention.

8 avril, les transports dbutrent.

Ils

se succdrent dans

Tordre de numrotage des armes, division Morava en

hommes

portaient d'ailleurs, outre les

ne com-

tte. Ils

vtus de neuf et munis de leurs

que les chevaux et le peu de matriel que l'arme avait pu conserver pendant sa retraite. Tout le gros armement, voitures de guerre, quipements des diverses armes et services, munitions, devait tre dlivr en
fusils,

Chalcidique, au fur et mesure de l'arrive des units.

Ces effets avaient t concentrs dans le midi de la France, Orange,


Lunel et Montauban, centres de runion du matriel des trois armes.
Des commissions serbes taient venues en prendre livraison. En Chalcidique, une commission franco-serbe, compose d'officiers suprieurs de
toutes armes et de toutes les spcialits techniques, avait prpar le d-

barquement

et la distribution

Le port de Mikra, non


Nord, avait t
Vassilika

choisi

comme

immdiate aux corps de troupes.


de Salonique, dans

loin

comme

lieu

de dbarquement,

la

Chalcidique du

Ce port modeste

grande station de dbarquement


pontons avaient t construits,

avait

t transform

et base de ravitaillement.
les

dpts organiss,

les

franaise

en une

De nombreux
magasins,

boulangeries, les locaux sanitaires installs. Des troupes de la


coloniale

la

rgion de stationnement et territoire de rentranement

avant l'envoi au front.

sion

de

et la valle

17

les

divi-

avaient t mises rquisition, son arrive

des Dardanelles, pour aider aux travaux.

Le programme du dbarquement prvoyait, ds


le

passage des troupes dans

taient dsinfects.

de cinq jours au

Elles

les

taient

la

descente terre,

tablissements de bain o leurs


ensuite

camp de Sds d'o

effets

soumises une quarantaine

elles se rendaient

permanents. Mais ds l'arrive des troupes de

dans leurs camps

la division

Morava, on

LE FRONT DE MACEDOINE ET LES ARMEES EN PRESENCE

put constater que

2"]

prcautions observes Corfou avaient cr un

les

Les

tat sanitaire tout fait favorable qui dispensait de la quarantaine.

divisions suivantes n'y furent plus soumises et purent se rendre direc-

tement dans leur rayon d'entranement.

La

fourniture des

de Corfou,

Tile

confis la

moyens de

transport,

choix des itinraires,

le

les

embarquements dans

dbarquement, avaient t

le

marine franaise. L'Angleterre et

l'Italie lui

prtaient leur

concours en mettant sa disposition un certain nombre de bateaux-transports.

L'Angleterre avait assum en outre

service d'escorte par des

le

btiments de guerre.
Afin d'viter

les

gouvernements

allis,

gouvernement franais, avaient sollicit de la Grce


passage par son territoire. Les troupes serbes ou partie d'entre elles

principalement
le

risque des sous-marins,

le

le

auraient t transportes par voie ferre

Le

de Patras Ecatherina.

gouvernement serbe avait galement envoy Athnes un dlgu spcharg, avec

cial

nements

allis,

le

ministre de Serbie et les reprsentants des gouver-

de stipuler un

accord avec

la

Grce

et

de rgler

les

questions d'ordre technique.

Le gouvernement du
gements envers la Serbie,

Constantin, infidle toujours


le

refusa catgoriquement.

voir,

serbe
qu'il

ses enga-

cabinet Skouloudis tait alors au pouIl

invoqua

les

exigences d'une neutra-

qui tait dj une violation du trait d'alliance.

lit

lui

roi

Le gouvernement

appel aux sentiments d'humanit du cabinet hellnique:

fit

ait

Bien

d'autres chemins sur le territoire grec pour effectuer ce transport,

mandait-il, le

gouvernement serbe

insiste sur l'itinraire

mentionn dans

l'unique but d'viter qu'un quelconque de ses transports soit coul. Les

pertes que la Serbie a subies pendant cette guerre sont

hors de proportion avec ses forces relles, que

le

si

grandes

et si

gouvernement serbe se

considre en droit de chercher les moyens d'viter au moins les pertes


inutiles...

M. Skouloudis

fit

savoir au ministre de Serbie qu'il avait dj r-

pondu aux reprsentants de l'Entente que

le

transport par terre des

troupes serbes ne pouvait absolument pas tre admis et que, par consquent,

il

ne pouvait entrer en aucune nouvelle conversation ce sujet 1

Livre blanc grec,

I,

n<? 8

39 44, avril 1916.

LE FRONT DE MACDOINE ET LES ARMEES EN PRESENCE

28

Pendant que les pourparlers tranaient en longueur, la marine franaise


avait pris ses mesures et s'tait applique surmonter les risques. Le
premier transport avait quitt Corfou le 8 avril, a-t-on dit. Il tait parti du
port de Govino o furent embarques la

re

arme

de cavaarmes partirent du port de Moratika. Le 6 juin, le


dernier chelon de Tanne serbe prenait terre Mikra. 11 ne restait

Les 2

lerie.

Corfou que

un

et 3

Ministre de

le

et la division

la

guerre et des commandements territoriaux,

bataillon des plus vieux soldats de la

campagne prcdente, quelques

autres faibles dtachements, un peu de gendarmerie, des institutions sanitaires

de

l'arrire,

hommes. Les

des compagnies d'ouvriers, au total une dizaine de mille

effectifs

de Bizerte furent maintenus en ce

lieu titre

de

Les transports s'taient levs au nombre de soixante-quinze,


excuts par vingt et un navires franais, cinq italiens et trois anglais.
Aucun accident ne se produisit, aucun btiment ne fut coul.
rserves.

Les troupes purent commencer leur instruction sans retard et se familiariser avec 1e nouveau matriel livr par la France. Les officiers de la
Mission franaise visitaient continuellement les camps, donnant les renseignements et les directions. Les exercices furent poursuivis avec intensit
malgr les chaleurs excessives. Lorsque le mois de juin amena la temprature d't, le soldat serbe accoutum un climat moins chaud souffrit
beaucoup d'un pays dpourvu d'arbres et pauvre en vgtation. Nanmoins,
ds la seconde quinzaine du mois, les troupes presque compltement
il ne manquait plus
rquipes et prtes combattre pour la plupart,
furent en tat de commencer
qu'un peu d'artillerie et quelques trains,

le

mouvement

vers la frontire.

Les Russes

et les Italiens devaient suivre

en

juillet et

en aot; les

premiers, brigade Dietrich de six bataillons d'infanterie, mais sans aucun

un peu de peine tre constitus. Les seconds dbarqurent


en fort bel ordre, munis d'un quipement irrprochable. Leur division, n35,
commande par le gnral Petitti di Roreto, comprenait les deux brigades
service, eurent

Sicilia et Cagliari,

de deux rgiments

trois bataillons

chacune

1
.

En

outre,

deux compagnies de mitrailleurs-bersagliers un escadron de cavalerie


huit batteries de montagne et diverses troupes du gnie, sapeurs, mineurs,
;

pontonniers, tlgraphistes.

Brig. Sicilia, 6je et 62e rg. d'inf.

brig. Cagliari, 63 e et 64e rg.

LE FRONT DE MACEDOINE ET LES ARMEES EN PRESENCE

En

pour s'opposer aux 201 bataillons germano-bulgares,


l'arme Sarrail comprenait en mai 19 16:
dfinitive,

Six divisions serbes

72 bat.

Cinq divisions britanniques


Quatre divisions franaises plus un rgiment de zouaves

60 bat.

Total

i83 bat.

Renforts

fin

aot

5i bat.

Une brigade
Une division

russe

6 bat.

italienne

12 bat.

Total

18 bat.

Total gnral, 201 bataillons.

Cependant,

trois

des divisions britanniques dnues de transports

devaient tre dcomptes pour une opration offensive,


bataillons laisser dans le voisinage

soit

trente-six

immdiat du camp. Une diffrence


maintenus mille

existait aussi entre les effectifs des bataillons bulgares,

hommes
serbes.

par la proximit de leurs dpts, et ceux des bataillons franais et

Par ordre du G. Q. G. d'Occident,

les bataillons franais

rduits huit cents puis six cents baonnettes.


bataillons serbes

empchs de rcuprer

Il

en fut de

leurs pertes.

En

fait,

durent tre

mme

des

lorsque en

t l'offensive pourra tre srieusement engage, le gnral Sarrail dispo-

sera dans son secteur d'attaque

de

118.000 rationnaires serbes et de

112.000 rationnaires franais. Les troupes d'tape sont comprises dans


ce dernier chiffre, savoir

malgaches,

bataillon de zouaves
dfensif.

trois

deux bataillons de

Les Russes

bataillons indo-chinois, trois bataillons

algriens et un
Les Anglais occuperont un secteur

rcuprs

territoriaux.

tirailleurs

et les Italiens ne sont .pas encore arrivs.

LA BUTTE DE

-A

9.
KILKICH.
quelque vingt-cinq km.
au nord du Camp retranch, cette butte a t utilise par un avantposte pour surveiller la sortie des montagnes dans la direction de Doiran. Elle couvre le chemin de fer de Salonique-Doiran-Demir-Hissar.

CHAPITRE

La

sortie

Les Bulgares au fort Rupel.

du camp retranch.

iTwiFiiiiiM

ussi

longtemps que

pied d'uvre,

IV*.

attendus ne seraient pas

les renforts

tait inutile

il

de songer une offensive

Mais pour rpondre au dsir du

de quelque valeur.

commandement en chef d'Occident


Balkans

!^i/iSBWf

le

serait tent

et retenir

de transfrer

ailleurs,

ses

d'Afrique quitta

la

Quelques jours plus tard,

er
i

et

Ce

janvier.

M.

le

Le 4 e

chasseurs

piqua droit au nord sur Kalinova, poussant

frontire,
les

chasseurs d'Afrique,

fut le 3i

vers Doiran et

escadrons de

prirent

la tte

aussi

le

le

gnral Sarrail a bien voulu

me

renseigner sur

la

long du Vardar.

de pont du Bas-Vardar r
large par la route de

Jenidje Vardar qui conduit Vodena. Puis, le 10 mars,

armes places sous ses ordres.

effet.

cavalerie du gnral Froti sortit la premire de

positions.

Kukus

des antennes jusqu'

les

des menaces et des

dmonstrations pourraient exercer leur

La

dans

plus possible des forces que l'adversaire

le

secteur britan-

plupart des

mouvements des

LA SORTIE DU CAMP RETRANCHE

32

Un

nique s'anima.

rgiment de cavalerie traversa

plaine de

la

Langaza

par la route de Srs et s'tablit Guvesne au pied des pentes occidentales

du plateau de Lahana.

Aprs

la cavalerie, et derrire

son rideau, l'infanterie.

de premires brigades s'avancrent simultanment sur

dans

la direction

de Bels et de Doiran, et vers

Au

milieu d'avril

de Srs,

la route

couloir du Vardar.

le

Un

deuxime chelon partit peu aprs, la suite d'un ordre du G. Q. G. d'Occident dat du 3o avril, qui invitait l'arme de Macdoine se tenir prte

Le 6 mai, il ne restera plus dans


camp qu'un bataillon de chaque division, la garde des parcs, et ces bataillons eux-mmes rejoindront l'arme le 27, relevs par des troupes d'tape.
attaquer la frontire toutes forces runies.
le

A la frontire,
Au

le dispositif fut le

centre, de la dpression de

du Vardar,

rive droite

la 5 7

e
,

la

22

suivant

Butkova prs deTodorevo jusque sur


e

britannique, les

la

56 et 122 divisions

s'alignrent avec directions respectives d'attaque vers Bels, Doiran, fron-

Vardar, couloir du Vardar. La 57 e occupa


de Deva Tp qui interdit le dbouch sud du dfil de Bels.

Doiran

tire entre

La

17

et

Strouma dont

la

route de Srs elle commandait de l


;

elle tenait les ponts.

tantes s'tablirent un peu en arrire,

Sur

grec

coloniale taya cette concentration droite sur le plateau de

Lahana, cheval sur


la

le fort

la face

le

ouest du camp, l'extrme aile gauche,

reut l'ordre de quitter ses retranchements

le 2

du Bas-Vardar

bis

direction d'offensive.

Le rgiment dpassa Voden


;

le

de zouaves

et d'avancer

del de la plaine afin d'accrotre les incertitudes de l'ennemi sur

s'installrent proximit de la ville

bas-fond de

Les quatre divisions britanniques res l'est du camp retranch ou en rserve.

la

au

vritable

deux de ses bataillons

troisime, pointe avance, occupa

monts Baba Stara Mrechka,


qui s'lvent entre la plaine de Florina et le lac Presba, un bataillon
indpendant de volontaires serbes, lui-mme en liaison dans la montagne
avec le dtachement du colonel Popovitch. Cet officier serbe, rput pour sa
bravoure et qui trouvera la mort dans les combats du Dobropolie, a deux

la

gare de Florina, tendant

la

main vers

les

mille volontaires environ sous ses ordres.


lac Presba, vers

ce

Il

appuie son flanc extrieur au

Lynk.

moment,

la seule rserve

gnrale dont

le

commandant en chef

dispose comprend, en tout et pour tout, sept escadrons de cavalerie avec

groupe

d'artillerie cheval.

le

LES BULGARES AU FORT RUPEL

33

du corps expditionnaire ne pouvaient


avoir la prtention de mener contre un ennemi incontestablement suprieur
en nombre et servi par de favorables positions une offensive de longue
haleine. Tout au plus, avant la mise en ligne de l'arme serbe, leur tait-il
Les troupes encore trop

faibles

permis de songer des dmonstrations. Puis,

les autorits politiques allies

gouvernement de Londres
en tant que
contingent franais ses seuls moyens.

n'taient toujours pas d'accord entre elles

le

restait rfractaire l'ide d'une opration balkanique, ce qui,

l'offensive serait rsolue, livrait le

Au

dbut de mai,

tte

gnral Milne avait remplac

le

du contingent anglais;

il

s'tait

le

gnral

expliqu nettement

La

Mahon

politique du

Gouvernement britannique tant de ne pas engager d'opration


dans

les

Balkans, avait-il

niques ne sont sous

offensive

savoir au gnral en chef, les troupes britan-

mes ordres que pour

en consquence, dans

Il fallut,

qu'il

fait

la

la

la seule

dfense de Salonique.

prparation du plan d'offensive quel

pt tre, attribuer aux troupes anglaises un secteur conforme leur

mission dfensive. Ncessairement ce secteur serait celui de

Sauf dans

rgion du nord, vers la dpression de Butkova,

la

la
il

Strouma.
regardait

vers la Turquie et peu vers la Bulgarie. Or, c'est cette dernire, soit vers
nord,

le

Hongrie

qu'il

convenait de regarder

si

et indirectement l'Allemagne.

l'on voulait inquiter l'Autriche-

Pouvait-il tre question le moins

du monde d'une marche sur Constantinople travers

mer

droite et l'arme bulgare gauche

Un argument

le principal renfort

franaises, l'lment offensif essentiel.

Thrace, entre

la

d'une autre nature tait dict par

l'arme serbe. Elle tait

la

Il

la considration

de

attendu, et, avec les troupes

aurait t vain de lui offrir la

perspective de pertes nouvelles, aprs toutes celles qu'elle avait prouves,

sans la juste rcompense d'un retour prochain dans sa patrie arrache


l'envahisseur.

Mme si

la situation

gnrale n'avait pas conseill

la

marche

vers le nord, un emploi efficace de l'arme serbe en imposait l'obligation.

Une
les

modification du dispositif dut alors intervenir; elle fut arrte ds

premiers jours de

juin.

La

17

coloniale alla relever

l'aile

gauche de

la

22 britannique pour l'attaque ventuelle sur Doiran, et fut remplace sur la


e

Strouma par

La

la

28 e

la

26 e s'installa dans

tint la droite du front, entre Salonique et Orfano.


camp. La 10 e rserve gnrale, put tre utilise

27 e

le

des travaux de terrassements, entre autres


anglaise de Salonique Orljak.

la construction

de

la

route

Deux rgiments de chasseurs d'Afrique

i#

LA SORTIE DU CAMP RETRANCH

34

sous les ordres du colonel Descoin, avec une batterie et un bataillon anna-

Strouma

mite, occuperont en avant-poste sur la

le

pont d'Orljak par lequel

on accde Srs.

Car

il

qu'une lutte dfensive ne doive pas s'en-

n'est nullement certain

gager contre

les

Bulgares dans

le

secteur britannique.

qui justifie toutes les prcautions.

Guerre Athnes,

Le chef de
nique Srs,

le fort

Un

fait s'est

produit

Le 27 mai, sur Tordre du Ministre de

Rupel a t

livr

la

aux Bulgares par sa garnison.

celle-ci, colonel

Mavroudis, relevait de

commande par

le

la

6 e division hell-

gnral Baras. Le 26, 9 h. 45,

fut

il

avis par ses avant-postes que des dtachements allemands et bulgares

En

franchissaient la frontire.

y eut des

fait, s'il

officiers

allemands,

il

n'y

eut pas d'units allemandes. Les troupes qui s'avancrent par les deux rives

de

Strouma furent

la

la 2

et

de

la 6

e
,

de

celles

la 7 e division

bulgare, plus des lments de

momentanment dtachs de

leurs divisions.

Au

milieu du

deux rgiments se prsentrent devant le fort, s'levant le long des


Le fort tira 24 coups de canon la suite desquels les assaillants
suspendirent leur mouvement.
A l'arrire, un change de tlgrammes avait commenc entre le com-

jour,

talus.

mandant de la 6 e division et le Ministre de la Guerre, gnral Yannakitsas:


Le commandant des troupes germano-bulgares en face du fort Rupel,
mandait le divisionnaire, a signifi au commandant du fort de l'vacuer
dans la nuit, attendu que de toute faon il l'occuperait. Sur quoi, le Gouvernement d'Athnes envoya l'ordre d'vacuation. La garnison s'loigna,

emmenant
vrage

la

majeure partie de

l'artillerie

fut occup, expliquera plus tard le

des dputs, par un

Prsident du Conseil

allemand du

officier

lourde et de campagne.

nom de

la

Chambre

Thiel qui signa avec

colonel Mavroudis un procs-verbal de reddition. Celle-ci comporta

avec deux canons de

800 obus,
sucre, i5o

i5

pouds de beurre

publia Berlin

les

Des

le

le fort

deux canons de 7,5 centimtres,

1.200.000 cartouches, 65oo pouds de poudre, 35o pouds de

Trois jours plus tard,

((

centimtres,

L'ou-

le

et d'autres
le

3o mai,

communiqu

officiel

denres alimentaires.
le

Grand Quartier Gnral allemand

suivant

forces allemandes et bulgares occuprent, afin de s'assurer contre

surprises qu'avaient en vue les forces de l'Entente, le complexe des

gorges de Rupel, prs de

la

Strouma. Les

faibles postes grecs se sont

10.

LE DFIL DE RUPEL.- Cette photographie fait voir le

dfil

de Rupel un peu en amont de la sortie de la Strouma dans la plaine. La


route est celle de Demir Hissar, dont les maisons, construites au pied mridional du Tchengel Dagh, dominent lgrement la plaine Test de la sortie
du dfil. Pendant toute la traverse de celui-ci, la route longe immdiatement la rivire.

"

?^>%5

,*,

dfil

LE FORT RUPEL.
de Rupel

il

Ce

fort

commande, en amont,

est construit Pextrmit

l'entre

du

d'un des perons que dtache

nord, en direction du territoire bulgare, le Tchengel Dagh. Il domine la


de 50 mtres environ. La frontire bulgare passe peu prs la
hauteur du coude de la Strouma (derrire les deux officiers de droite).
une dizaine de kilomtres en amont de la frontire, de Pautre ct des
hauteurs qui descendent vers la rive droite de la rivire, un peu au del du
coude, coule la Stroumilsa, affluent de droite, qui, de l'ouest Test, arrose
le saillant bulgare montagneux trs prononc que les monts Bels bordent
au sud et qui pntrait le territoire serbe jusqu' quelques kilomtres du Vardar.
vers

le

plaine

LES BULGARES AU FORT RUPEL

devant

((

retirs

respects.

Les droits souverains de

nombre.

le

35
la

Grce ont t

Le gouvernement du

roi

Constantin protesta avec indignation;

il

tl-

graphia ses reprsentants Berlin, Vienne et Sofia de rclamer la prompte


vacuation des territoires indment envahis.

En mme temps, M. Skou-

loudis adressa une lettre aux ministres d'Allemagne, d'Autriche-Hongrie


et

de Bulgarie Athnes

Cette irruption soudaine de forces importantes en territoire grec ne

constitue pas seulement une violation de neutralit

l'accord pass entre nos autorits militaires et celles des

mande

pouvaient avancer jusqu'

elle est aussi contraire

armes

alle-

et bulgare, d'aprs lequel les troupes des puissances centrales....


la frontire

Devant cette violation de

grecque, mais sans

la neutralit et la vive

la

dpasser.

motion qui en est

rsulte, je dois adresser Votre Excellence, en la priant

de

les trans-

Gouvernement

mettre son Gouvernement,

ce

royal et insister pour que les troupes allemandes et bulgares vacuent au

plus tt les territoires grecs envahis par elles.

En

les

plus vives protestations du

que s'tait-il pass ? D'abord une entente avait t conclue


gouvernements intresss. Le 23 mai, M. G. Passaro, ministre de

fait,

entre les

Bulgarie Athnes, avait adress


Monsieur

La Bulgarie

le

M. Skouloudis

la lettre

suivante

Prsident du Conseil,

et ses allis se

voient forcs par

le

mouvement

offensif des troupes de

l'Entente de s'assurer le libre passage du dfil trs important des gorges de Rupel, et

de faire avancer cet


Il

s'agit l

effet leurs

troupes sur

procds de l'Entente

et

Le Gouvernement royal de Bulgarie


i.

L'intgrit territoriale

2.

Les troupes

allies

taires exigeant l'action

4.

les

qui sera strictement limite aux besoins militaires.

hellnique les dclarations suivantes

3.

le territoire grec.

d'une mesure purement dfensive qui a t rendue ncessaire par

tient

du royaume

vacueront

auront cess

en outre

faire

au Gouvernement royal

sera

absolument respecte.
grec aussitt que les raisons mili-

le territoire

d'exister.

La souverainet grecque sera respecte.


La libert individuelle, la proprit et les conditions

religieuses tablies seront

respectes.
5.

Tout dommage occasionn par

territoire grec sera

indemnis.

les

troupes bulgares pendant leur sjour sur

le

LA SORTIE DU CAMP RETRANCH

36
6.

Les Allis

comporteront d'une manire absolument amicale

se

vis--vis de la

population du pays.
Veuillez agrer, Monsieur

le

Prsident du Conseil, les assurances de

haute considration.

ma

plus

G p ASSAR0FF<

Le comte deMirbach-Haff,

ministre d'Allemagne, avait crit une lettre

semblable.

M. Skouloudis

avait rpondu le lendemain, 24

Monsieur

En

le

Veuillez agrer, Monsieur

Ministre,

accusant rception de votre communication

porter votre connaissance que

mai

je
le

la

prends acte de toutes

date d'hier,

j'ai

les dclarations

ma

Ministre, les assurances de

l'honneur de
y contenues.

haute considration.
E. Skouloudis.

L'invasion par les Bulgares n'tait donc pas une surprise pour

vernement du
d'arme,

comme

En

gou-

une pour les chefs militaires au 4 corps


canon
coups de
du colonel Mavroudis avaient-ils t feints

roi.

et les

le

avait-elle t

?Non. La garnison avait t de bonne foi


et de bonne foi pareillement le gnral Baras. Sans Tordre du Ministre de
la Guerre, le fort aurait certainement continu sa rsistance dans toute la
mesure o l'tat de ses dfenses le lui aurait permis.
Cet ordre expdi sous n 1484 disait notamment Mon ordre n 1228
mon ordre n 633 est remis en vigueur. Rupel doit tre livr
est annul
aux Bulgares.
Qu'avaient donc voulu les ordres 1228 et 633 auxquels se rfrait le
1484? Leur histoire est intressante. Le journal vnisliste Patris publia
les textes avec commentaires les 29, 3o et 3i octobre 19 16, lorsque fut
dmasque par le Gouvernement rvolutionnaire la politique du roi
l'indignation du Ministre

Constantin.

L'ordre n 633 tait du 22 mars

il

compltait un ordre n 1 94 du 8 fvrier,

qui avait prescrit aux troupes de couverture

de ne pas opposer de

rsis-

tance en cas d'invasion par des troupes allemandes, ou bulgaro-allemandes,

ou bulgares commandes par des

deux ordres concidaient avec


hors du
1

camp

celle

retranch.

Livre blanc grec,

I,

ns 48 et suiv.

officiers

allemands. Les dates de ces

des premires sorties de troupes allies

LES BULGARES AU FORT RUPEL

L'ordre n 1228 tait du 22 ma.

Il

3j

annulait les ordres n os 633 et 194

quiconque essaierait de prendre le fort .


Pourquoi ce changement? Aujourd'hui encore, on ne le sait pas d'une
faon positive. Mais on a des raisons de croire que le roi Constantin prtait

et prescrivait la rsistance contre

au gnral Sarrail l'intention d'utiliser

de Deva Tp que

la

le fort

comme

avait fait de celui

il

57 division venait d'occuper sans opposition.

le

gnral entendrait mettre aussi de ses troupes Rupel,

de

la

garnison crerait

et entranerait la

Au

le conflit

Grce dans

la

bach faisaient savoir que

les

la rsistance

entre les troupes franaises et grecques,

guerre aux cts de l'Allemagne. Cepen-

moment o

dant, le lendemain 23 mai, au

cas

les ministres

Passaroff et deMir-

troupes bulgaro-allemandes franchiraient les

gorges de Rupel, et trois jours plus tard,

le

26, lorsqu'elles

commencrent

marche et se prsentrent devant le fort, le gnral Sarrail n'avait pas


mine d'y mettre personne. C'est donc contre les Bulgares que le colonel
Mavroudis tira ses vingt-quatre coups de canon en excution de l'ordre qui
lui prescrivait la rsistance contre quiconque se prsenterait. Tardivement, le ministre, qui aurait d sans doute le prvenir ds le 24, lui fit savoir
qu'il y avait maldonne. Ses coups de canon se trompaient d'adresse. Rupel
devait tre livr aux Bulgares 1
leur
fait

Ceux-ci ne s'en tinrent naturellement pas


l'avait expliqu le

s'emparer du

3o mai

le

communiqu de

complexe des gorges de Rupel

la prise

Berlin,

La

tte

il

du

fort.

Comme

y avait

lieu

de

de colonne bulgare

traversa donc le dfil et se prsenta devant la station de Demir-Hissar.


C'tait

un dbut d'invasion de

Baras en avisa

en

mme temps

le

la

ministre de la

Macdoine orientale grecque. Le gnral


guerre par dpche du 8 juin il signala
;

l'indignation de la population.

Le ministre rpondit qu'en

Germano-Bulgares n'avaient aucun droit occuper la station de


Demir-Hissar; c'tait de leur part une exigence nouvelle qui devait
attendre la conclusion d'un nouvel accord . Il donna l'ordre toutefois

effet les

de ne laisser

la

station

retenir en cas d'engagement.


t-il,

qu'un petit dtachement,

Pour sauver

expliquez la ncessit de ces mesures.

le

teur

mme

de

le

moral de l'arme, ajouta-

Evidemment

troupes grecques tait mis une rude preuve;

et

elles

le

moral des

n'y durent

rien

Ces renseignements m'ont t confirms, quant aux faits, par M. Protonotarios, direcla presse, Salonique, qui publia le texte des ordres dans la Patris.

du Bureau de

LA SORTIE DU CAMP RETRANCH

38

comprendre

du gnral de division charg de trouver des


rassureraient dut tre pour lui une preuve non moins

et la tche

explications qui les

rude.
Rivalit des deux politiques royale et constitutionnelle grecques mise

Germano-Bulgares ne craignaient pas,


seconds qu'ils taient par le gouvernement hellnique lui-mme, de provoquer contre eux une raction dangereuse de l'opinion publique, l'occupation du dfil de Rupel et des hauteurs de Demir-Hissar tait une
rsolution militaire heureuse. Elle ripostait la menace de la concentration
franaise sur le Vardar par une contre-menace vers un point faible. Dans
de ct, et ds l'instant que

la

dpression de Butkova,

ciait plus,

pour

les

le flanc droit

de cette concentration ne bnfi-

protger, de la barrire des monts.

le

Il

appartiendrait

dornavant l'arme britannique d'y suppler; sa mission dfensive devenait tout fait effective.
Il

n'tait

pas moins

command aux gouvernements

mesures de protection contre

la

des

conduite digne de toute dfiance du

Comme

ministre du roi Constantin.

allis d'arrter

lors

de l'tablissement du camp

retranch, une mise en garde contre l'arme hellnique tait d'une prudence

lmentaire. Aussitt aprs l'abandon de Rupel,

appliqu se couvrir contre


allis

il

les

avait charg ses reprsentants Paris, Londres,

grad d'expliquer son attitude


prsentaient

comme

les

ils

Rome

et Ptro-

devaient rfuter les calomnies qui

les

le

le

adversaires du gouvernement et

trangers qui ont intrt voir tendues les relations entre

et les puissances de l'Entente

avec

s'tait

ayant donn son consentement l'action des Germano-

Bulgares, calomnies rpandues par

par

M. Skouloudis

infrencesqu'en tireraient les gouvernements

la

Grce

Je vous prie de profiter de votre entrevue

ministre des affaires trangres pour lui renouveler l'assurance

officielle qu'il est

absolument faux que

Rupel

d'un accord quelconque...; l'unique motif de l'ordre

la suite

d'vacuation a t

de

la

d'viter

Grce de sa neutralit

un

les

troupes bulgares aient occup

conflit qui aurait

elle

n'engagea pas

les

d'Etat de l'Entente accorder au cabinet Skouloudis une confiance

qu'ils lui avaient refuse ds

la sortie

'.

Cette explication ne trouva pas de crdit

hommes

eu pour rsultat

Livre blanc grec,

I,

n6.

son arrive aux

affaires.

Le

voir maintenant

LES BULGARES AU FORT RUPEL

3g

protester avec clat auprs des Impriaux contre une violation de neutralit,
et,

d'autre part, soutenir aux Allis qu'en

ny rsistant

pas

il

lui

enlevait son

effet de violation, parut un raisonnement trop subtil. D'autant plus qu'

Athnes

les

vnements ne sjaccordaieht pas avec

les dclarations diplo-

matiques. Des manifestations%uspectes se produisaient contre


l'Angleterre; leurs lgations taient insultes, et le roi,

dont

la

France

et

sympathies

les

germaniques n'taient pas mises en doute, haranguait son arme Les


soldats doivent obir aux ordres, non aux sentiments . C'tait parler clai:

les sentiments de plus d'un soldat avaient d tre froisss par


sans dfense le sol national un vieil et cruel ennemi
d'abandonner
l'ordre
si souvent et rcemment encore combattu.

rement,

Les

Allis, soucieux

d'empcher

les

avantages que

les

mouvements

ennemis sur la Strouma pourraient retirer de la connivence des troupes de

un ultimatum Athnes. Le cas chant,


la flotte anglo-franaise en appuyera les termes. L'arme grecque sera
immdiatement dmobilise et replace sur le pied de paix le cabinet
Skouloudis doit disparatre sa place un cabinet d'affaires appliquera en
toute sincrit la neutralit bienveillante promise aux puissances de l'EnConstantin, adressrent,

le 2

juin,

tente

la

Chambre

sera dissoute et de nouvelles lections auront lieu aussitt

aprs que la dmobilisation aura replac


tions normales

les fonctionnaires

le

corps lectoral dans des condi-

de police dont l'attitude a

les

facilit

insultes aux lgations seront rvoqus.

Le

roi

se soumit.

La dmobilisation gnrale

trent seules sous les drapeaux les classes

M. Zaimis remplaa M.
dant

les

plupart.

lections.

Skouloudis.

fut

dcrte;

res-

d'ge du service de paix.

La Chambre

fut

ajourne en atten-

Les fonctionnaires compromis disparurent pour

la

LA PLAINE DE FLORINA.

Vue prise des hauteurs de


du col de Gornicevo, face au couchant. La
route de Gornicevo descend du col, se dirigeant ver Banitsa et au del vers
Monastir, au
la gare de Florina, d'o un embranchement de droite conduit
nord-ouest, et un embranchement de gauche la ville de Florina, au sudouest. Les montagnes qui ferment l'horizon sont celles de la chane des Baba
Stara Nerechka, dont les versants opposs bordent le grand lac de Presba.
Le long dfil qu'on voit dans la rgion sud de la chane ( gauche) donne
passage la route qui de Florina conduit Kastoria, par le col de Posideri et
Rula. En suivant la crte des montagnes dans la direction du nord ( droite),
on aboutit au haut sommet du Pristri '(hors de la photographie), qui
s'lve immdiatement l'ouest de Monastir.
12.

Malka Nidze, un peu

l'ouest

CHAPITRE

V.

L'offensive bulgare et les prparatifs de la riposte allie.

barrass momentanment du souci constantinien,

le

gnral Sarrail va pouvoir continuer sa concentration


la frontire et

en Occident,

mettre en uvre l'offensive que rclame,


la direction

L'heure approche ou
lice

il

la

suprieure des oprations.

Roumanie descendra dans

importe d'tre prt pour

la

seconder

l'offensive

de Macdoine aura pour but de retenir devant


troupes que
serait tent

Ds

le

le

la

elle les

Haut Commandement germano-bulgare

de dplacer pour

les

opposer aux Roumains.

milieu de juillet l'arme serbe rorganise et entrane a

commenc son mouvement

vers le front. Elle est dirige la gauche de la

concentration franaise du Vardar, vers les rgions de la Moglena et de la


plaine de Florina o la frontire est ouverte aux incursions de l'ennemi*

Entre autres,

les sorties orientale et

par o Ton accde dans


par Vodena, dans

mridionale de

la cuvette des lacs

la plaine

de

la

la plaine

de Florina,

d'Ostrovo et de Petrsko et de

l,

Moglenitsa et du Vardar, sont peu prs

:.^As*k

L'OFFENSIVE BULGARE ET LES PREPARATIFS DE LA RIPOSTE ALLIEE

42

dpourvues de dfenseurs. Le 2 e bis de zouaves ne saurait

suffire lui seul

la lourde tche de les barrer.


Il

faut se pntrer del configuration gnrale des lieux. Entre les con-

du Kamakchalan

treforts occidentaux

et la

chane de Baba Stara Nerechka,

qui longe Test le lac Presba, la plaine de Florina constitue une large cou-

pure. Mesure

le

long de

la frontire

grco-serbe, de

la

boucle de la Tcherna

rampes des monts Baba, elle approche des 25 kilomtres. Ses deux sorties au nord-ouest du lac d'Ostrovo et au sud-ouest du
lac Petrsko, sont marques chacune par un seuil montagneux que franchit
une grande route au nord les collines de Malka Nidze o la route de
Vodena-Salonique passe par le col de Gornicevo, au sud celle de la Mala
Reka traverses en dfil entre Banitsa et Eksissu par la route de Monastir
prise son centre aux

Kajalar et Koziani.

De

Verri$. Banitsa, la

gagne Salonique par


jonction des deux lignes de collines, soit des deux
cette dernire localit, celle-ci

seuils de sortie, est le point

oriental du chanon de

de bifurcation des routes qui, sur

Malka Nidze, communiquent par des

le

revers

pistes le

long

du lac d'Ostrovo.

Sur

la rive occidentale,

au pied du chanon, passe

Salonique Monastir, voie simple

et

la voie ferre

de

d'un mdiocre dbit dont les dtours

du pays. De Salonique, sa premire direction, travers les marcages du Vardar puis de la Vistritsa, est
celle de l'ouest et du sud-ouest. A Verria elle tourne au nord, remontant
et le profil

tourments se plient aux

reliefs

Vertekop sera la station


d'tapes des troupes serbes et plus tard franaises de la Moglena. L,
reprise de la direction ouest et escalade des collines de Vodena, grand
renfort de courbes et de travaux d'art. Les collines surmontes, elle conmaintenant

tourne par

la

le

Vertekop.

Moglenitsa jusqu'

nord

le lac

d'Ostrovo,

le

longeant l'ouest

comme

dit ci-

dessus, puis avant d'atteindre Eksissu, trs brusque retour vers le nord
elle

s'engage alors dans

le dfil

de

la

Mala Reka, tourne une troisime

fois

vers l'ouest, Banitsa, afin de gagner la gare de Florina, et enfin, dernier

changement

d'orientation, se dirige de cette gare vers le nord-ouest o elle

trouvera son terminus Monastir.

Tant
Choumadia

de ce chemin de fer que par tapes, les divisions de la


celle-l de la deuxime arme du gnral
de la Drina,

l'aide
et

Stepanovitch, celle-ci de la troisime du gnral Yourichitch

premires de l'arme serbe quitter

le

camp de

furent les

Salonique. Tte de colonne^

L'OFFENSIVE BULGARE ET LES PRPARATIFS DE LA RIPOSTE ALLIE

43

marche du gros, division de la Choumadia droite, sur


Moglena dont les sommets, Vetrenik, Dobropolie, Ka-

elles couvriront la

les pentes

de

la

makchalan sont en la possession de l'ennemi, division de la Drina gauche


sur la Ceganska Planina, au sud du Karnakchalan, le dos au col de Gorni7

cevo.

Ds son arrive, tandis que dploye sur un vaste front d'une trentaine de kilomtres elle gravissait les gradins infrieurs de la Moglena, la
division de la Choumadia se trouva aux prises avec les Bulgares. Ils descendaient des crtes et l'attaqurent sur presque toute la ligne, cherchant la
rejeter

dans

le

bas-fond.

191 5,

de

n'y parvinrent pas.

Aprs un lger

s'accrochrent aux derniers contreforts de

la plaine, et

la

l'abri

montagne, au-dessus

ne s'en dtachrent plus. Leur ligne s'tendit de

Kowil, vers Zborsko, jusqu'au nord de Rodivo sous

Sous

recul, les

elle tait commande par le colonel Pavlovitch,


du vovode Putnik pendant les campagnes de 19 14 et de

soldats de la division,
l'ancien bras droit

Ils

de cette couverture,

le

gros de l'arme serbe suivit

le

vement. La division du Timok, jumelle de

la

l'est

de

Karnakchalan.

Choumadia dans

la

le

mou-

deuxime

arme, vint l'tayer gauche prenant son compte, vers Rodivo, quelques
kilomtres de son front et se liant par sa propre gauche aux troupes de
Drina.

La

appuya

la droite,

division de la

Morava, de

arme du gnral Michitch,

Choumadia

Cet ensemble de divisions serbes forma


division

la

au pied mridional de la Dzena, comblant le vide qui

rgnait Test de Zborsko entre la

La

la

re

du Danube, de

la 3

la

e
et la 122 division franaise.

concentration de la Moglena.

arme, avec

la division

de la Drina,

puis ultrieurement la division du Vardar, qui d'abord devait rejoindre


re

montagne, furent
diriges vers la plaine de Florina. En cours d'tapes, les rgiments du
Danube firent un arrt Banitsa et mirent en tat de dfense, entre ce

celle

de

la

Morava, sa jumelle de

la

arme, dans

la

village et celui de Leskovatz, les pentes infrieures de la

Mala Reka.

Il

pou-

de verrouiller plus solidement la porte qui ouvrait sur


ils reprirent leur marche pour s'installer le long
du Brod, gauche pousse un peu au nord de Florina, droite lie la division de la Drina sur le Brod suprieur. Le 2 e bis de zouaves fut relev de

vait tre prudent

Eksissu.

Ce

travail achev,

sa faction.

Lorsque tous ces mouvements eurent pris fin, vers le milieu d'aot, les
troupes. du gnral Boyovitch se trouvrent alignes, face la frontire

L'OFFENSIVE BULGARE ET LES PRPARATIFS DE LA RIPOSTE ALLIE

44

un front de j5 kilomtres environ. Front ingalement occup.


55 kilomtres montagneux de la droite et du centre o le risque

serbe, sur

Sur

les

grand de voir l'adversaire se prcipiter des sommets, quatre divisions,


le soutien d'une cinquime, la division du Vardar, taient au garde

tait

et

vous.

Dans

escomptant

la plaine

la

manuvre

l'arrt sur les seuils

de

permettait de gagner du temps en

sortie, la seule division

du Danube cou-

un espace d'une vingtaine de kilomtres. Quant l'offensive, les


fortes .concentrations du centre alli montraient sa direction principale le
long du Vardar.
L'ofdre du Grand Quartier Gnral, en France, tait de l'entreprendre
trois jours aprs la signature de la convention avec la Roumanie. Cette

vrait

signature avait subi des retards. Finalement elle fut rsolue pour
l'opration dbuterait en consquence le 20.
fut l'arme

Mais

le

le

17;

jour de la signature ce

bulgare qui attaqua.

arme commande par


l'aile
le gnral Boyadjeff dans la plaine de Florina et sur la Moglena
e
gauche, 4 arme, gnral Jecof, en descendant le cours de la Strouma et
Elle attaqua par ses deux ailes

l'aile droite,

re

envahissant

la

Macdoine orientale grecque.

Cette 4 e arme ne poussa pas fond. Les Bulgares en voulaient au territoire grec plus qu'aux troupes allies, et puisque la politique du roi Constantin secondait leur dsir,
listes

que

le roi.

Ayant

ils

n'avaient aucun motif d'tre moins roya-

pris possession

du

terrain, et considrant

que leur

entre Drama, Serrs, Cavalla, leur procurait dans cette rgion

but pour lequel

ils

faisaient la guerre,

sur la rive gauche de

la

ils

s'installrent,

Strouma, face aux Anglais,

le

se retranchrent

et attendirent d'tre

attaqus.

Pendant ce temps, le secteur montagneux de la Moglena et la plaine


de Florina taient devenus les thtres de srieux engagements. Le gnral
Boyadjeff avait attaqu partout. Sur la montagne, le long des rampes du
e
Vetrenik, du Dobropolieet du Kamakchalan, les efforts de sa 3 division,
renouvels pendant toute la journe du 16 aot, premire de l'offensive,
taient

demeurs vains. Les

hauteurs de Katounatz, sous

Au

assaillants s'taient ports surtout vers les


le

Vetrenik, et vers celles de Pojarska, sous

durent avouer leur insuffisance sur ces points;


la 2 arme serbe n'avait cd nulle part; ils n'insistrent pas davantage.
Plus que cela, les Serbes s'tant mis en devoir de contre-attaquer pendant

le

Dobropolie.
e

soir, ils

L'OFFENSIVE BULGARE ET LES PRPARATIFS DE LA RIPOSTE ALLIEE


les jours suivants, ils

remontrent

le

45

long des pentes et pas pas regagn-

rent leurs lignes de dpart.

Succs heureux pour

les Allis

la dfaite sur ces lieux et entran

de

dsastreuses consquences; descendus au pied de la Moglena et progressant dans la valle, les Bulgares prenaient revers
et coupaient la

gauche serbe

la

de Malka Nidze,

le seuil

route de Salonique par Vodena.

La

droite

aurait pu ne pas tarder se trouver en aussi dfavorable posture, contrainte

par

le

danger sur ses derrires se replier vers

le

Vardar en appelant un

Ds sa rentre en scne, l'arme serbe aurait retrouv l'infortune.


Il n'en fut rien, heureusement pour elle et pour les Allis. Contenus sur
les pentes de la Moglena, les Bulgares le furent de mme par les rgiments
de la Drina, sur celles des Monts Cegan, o leur victoire leur et donn, au
secours.

grand dtriment des troupes serbes de la plaine, le passage de Gorriicevo.


Les monts Cegan, dont le sommet le plus apparent est la cote i5bo,
crte en aiguille qui semble

menacer

le ciel et

d'o Ton

commande, au nord,

Malka Nidze, appartiennent au massif du Kamakchalan. Cette haute


montagne de plus de 25oo mtres d'lvation, pilier sud-ouest de l'amphithtre de la Moglena comme la Dzena est le pilier nord-est, dtache
mi-rampe dans la direction de la plaine de Florina deux ranges ou lignes
de croupes dnudes qui s'cartent Tune de l'autre suivant un angle aigu
et creusent entre elles un ravin profond o coule le Brod suprieur. La
Ceganska Planina est la ligne des croupes mridionales, rive gauche du
Brod l'autre, sur la rive droite, termine vers la plaine par une longue arte
la

en dos d'ne moiti roche, moiti broussaille et gazon, est

Son versant nord

Le dos d'ne

le

Starkov Grob.

ctoie la boucle de la Tcherna.


tait

aux Bulgares de

la 3

division.

De

l-haut,

ils

domi-

naient les lignes serbes traces le long du Brod et tages sur la pente de
la cote i5oo.

Lorsqu'au matin du 17 aot l'offensive du gnral Boyadjeff

s'branla,

descendirent vers

tt sur

ils

le

ruisseau.

un point tantt sur un autre,

La tche

En

tait rude.

ils

Pendant toute

la journe,

attaqurent, cherchant

Elle n'aboutit pas. Trs tt le

revanche, dans la plaine, les fronts tirs de

combat

le

tan-

passage.

trana.

la division

du Danube

avaient d cder devant la supriorit numrique de l'ennemi et devant son


artillerie lourde.

eux.

Ils

La

Les douze bataillons serbes en avaient

le

double devant

La

plus forte Ion*

vcurent des jours critiques.


8 e division bulgare s'avana sur deux colonnes.

L'OFFENSIVE BULGARE ET LES PRPARATIFS

46
gant

DELA RIPOSTE ALLIEE


de Monastir Flo-

la voie ferre; l'autre, droite, suivant la route

donna l sur la gauche de la division du Danube, la jonction


de celle-ci et du bataillon indpendant des volontaires serbes jonction peu
solide, telle que la laissent deviner de si larges espaces occups par de si
rina.

Elle

faibles disponibilits.

Ds

premier jour,

le

la

sparation fut opre.

grants avait t pris au nord de Florina


il

au sud de

tait report

la ville, et le

le

Le

contact entre belli-

lendemain l'aube naissante,

Mala

troisime jour au pied de la

Reka, devant cette position qu' son arrive au front

la division

du Danube

avait mis en tat de dfense entre Banitsa et Leskovatz.

Ainsi se trouva nettement dessine la conversion en arrire de

gauche serbe. La ligne du Brod avait d tre abandonne;


occupe que dans
division de

la

le

secteur des collines, au pied de la cote i5oo, o la

Drina dut bientt replier sa gauche,

conformer au mouvement gnral. Le front qui,


au nord, regardait

De

le

moment,

l'aile

elle n'tait plus

le 17

elle aussi,

pour se

au matin, regardait

20 au nord-ouest.
devenait dlicate pour les Serbes et

le

deviendra de plus en plus. Pas de nouvelles des volontaires de Popovitch

ni

ce

la situation

du bataillon indpendant. Sans doute, continuant vivre sur le pays, se


replient-ils par un mouvement excentrique le long du lac Presba. La division
du Danube, sans couverture sur son aile extrieure, ne tiendra pas longtemps
dans sa nouvelle position elle est oblige de continuer son recul. Le 2 aot
la trouve face l'ouest sur tout son front, droite sur les rampes de Malka
Nidze en avant de Gornicevo, gauche au nord d'Eksissu, et les lacs dans
le dos. Les dfenseurs de la cote i5oo ont d remonter les pentes; ils
1

s'tagent au-dessus de Gornicevo et couronnent les escarpements.


C'est, avant
les seuils

passer.

de descendre dans

le

bassin d'Ostrovo,

le

dernier arrt sur

deux routes. Les Bulgares sont la veille de


Banitsa une attaque de nuit leur donne la position le gros de la

que franchissent

les

du Danube recule sur Gornicevo. Le lendemain, les pointes de la


colonne bulgare d'Eksissu abreuveront leurs chevaux dans le lac, Pateli
les assaillants de Gornicevo s'empareront du col, et le jour suivant, 23 aot,
division

la cote

i5oo entoure au nord, l'ouest, au sud, dpasse

l'est,

tombera

en leur pouvoir.

Le gnral en chef commandant

les

qu ses sous-ordres. La confrence a

armes
lieu le

allies

en Orient a convo-

20 aot. Sont prsents

le

13.

LE COL DE GORNICE VO. - Ce sommet du chanon de

Malka Nidze

est au sud du col de Gornicevo, dont la route passe


sous la petite pyramide qu'on distingue au pied de la pente, droite.
La vue est prise face aux lignes bulgares.
gauche, au pied du versant escarp, la partie mridionale du lac d'Ostrovo.

mme.

GORNICEVO. Le village est au

A droite,

conduisent
cours du Brod.

les pentes

du fond dominent

le

la

nord de

cote 1500.

la route,

au col

Les montagnes

L'OFFENSIVE BULGARE ET LES PRPARATIFS DE LA RIPOSTE ALLIEE

commandant l'arme britannique

gnral Milne,
chef du

er
I

groupe de divisions franaises

le

commande

les Italiens

viennent de dbarquer, mais dont

brigade russe

le

le

gnral Cordonnier,

vovode Boyovitch

Dietrichqui

la

gnral Petitti
le

47

le

gnral

Roreto, dont

di

parc d'artillerie Salo-

nique n'a pas encore reu ses munitions.

Le commandant en chef informe

ces officiers de l'accord intervenu

entre l'Entente et la Roumanie. Cet accord comporte un

par ce pays de dclarer

la

Bulgarie. L'arme allie

ennemie de Macdoine

le

engagement

pris

guerre l'Autriche-Hongrie mais non

d'Orient a

20 aot,

afin

la

pour mission d'attaquer l'arme


de procurer toute libert d'action

l'arme roumaine du ct bulgare.

La

conception gnrale des oprations se rsumera en une dfensive

vers la droite, dans le secteur de la Strouma, et un effort offensif vers la

gauche o se dessine maintenant l'attaque bulgare. Aux nouvelles venues


du

front, l'heure

de

la

confrence, la division du

Danube

tait

au contact

vers Banitsa et la division du Vardar se portait en soutien vers Ostrovo.

Le gnral Boyovitch

avait dj

donn des ordres prliminaires de contre-

attaque ses quatre autres divisions.

Le gnral

Sarrail expose

que

l'offensive projete le long

du Vardar

sera reporte sur le front de la concentration serbe et vers la coupure de la


plaine de Florina. Les units du Vardar, diminues des forces qui vont
tre

achemines vers

les

Serbes afin de renforcer leur attaque, constitue-

ront la droite de la bataille offensive


lac

d'Ostrovo

la

Une extrme gauche


le

le

centre sera dans la rgion nord du


lac.

qui pourra retenir les forces autrichiennes d'Albanie

va tre constitue par un corps

annonce

gauche, forme des renforts, est prvue l'ouest du

italien

dbarquement Vallona.

Grand Quartier Gnral


peut esprer que la prsence de

dont

On

le

ce corps aura pour effet d'attnuer quelque peu l'action dirige par les

Bulgares contre les Serbes. Entre

lui et ces derniers, on demandera


Essad Pacha qui doit dbarquer Salonique avec un millier d'Albanais de

Les volontaires de Popovitch


opreront galement sur le flanc serbe.
faire la liaison.

et le bataillon

indpendant

L'action principale sera poursuivie au centre sur le front du vovode

Boyovitch. Elle sera soutenue, droite, dans la rgion du Vardar, par

des attaques destines retenir l'ennemi, et gauche par


lui est

envoy.

le

soutien qui

L'OFFENSIVE BULGARE ET LES PRPARATIFS DE LA RIPOSTE ALLIEE

48

Au mois de novembre,

l'heure des derniers combats autour de

Monastir, deux rgiments coloniaux envoys par


Salonique, arriveront encore en renforts.
soutien, prvu d'abord d'une brigade

En

la

France

fait,

dbarqus

et

l'intervention de ce

que renforcerait ultrieurement une


vnements en une opration
de plus grande ampleur. Le groupement de gauche finit par tre concentr dans la rgion de Verria et par comprendre les 56 e et 57 e divisions
1

division, se transforma sous la pression des

franaises, le 2

bis

serbe pied, de

de zouaves

l'artillerie

2
,

la

brigade russe,

la division

de cavalerie

lourde et d'autres fractions de troupes de

moindre importance. Le gnral Cordonnier en prit le commandement.


Il agira par le sud du lac d'Ostrovo et la Mala Reka, manuvrant la
droite des Bulgares, pendant que les Serbes agiront par le Malka Nidze
et chercheront rompre le centre sur la route de Gornicevo. Le grou-

pement du gnral Cordonnier deviendra

le

noyau de l'arme franaise

d'Orient (A. F. O.)

Toute cette offensive sera protge l'est, dans le secteur de la


Strouma, du ct de la 4 e arme bulgare, par les forces du gnral
Milne, dont partie relvera en outre sur

le

Vardar

les divisions

du gnral

Cordonnier envoyes Verria.

Strouma
se trouve la 80 brigade d'infanterie anglaise (27 division). En amont du
lac Tahynos, le long de la rivire et jusqu'au pont d'Orljack, une brigade
de cavalerie anglaise et le dtachement franais du colonel Descoin. A sa
l'extrme droite,

Stavros,

vers l'embouchure de la

gauche, plus en amont,

la

28 e division. Derrire cette premire ligne, sur

route de Srs Salonique, la 10 e division et la 81 e brigade (27 e division) sont chelonnes en profondeur. L'ensemble de ces troupes est sous
la

les

ordres du gnral Bright.

Restent

les

22 e et 26 e divisions.

Ce sont

elles qui,

italienne remplaceront dans la concentration


affectes au

du nord

avec

la

35 e division

les units franaises

groupement du gnral Cordonnier.

Brigade du colonel Fillonneau, 1er R, M. A., iy5 me un groupe de j5 et un groupe de 65.


Ce rgiment a beaucoup circul. On a vu qu'il avait t relev Florina par la division
du Danube. De l, il fut envoy sur la Strouma aux ordres du gnral Froti. Il traverse
1

donc une seconde

Macdoine dans toute sa longueur pour revenir de l'extrme est


la rserve la disposition du commandant en chef dut tre
maximum de mobilit compatible avec les moyens de communications

fois la

l'extrme ouest. L'insuffisance de

compense par

le

limits de la contre.

l'offensive bulgare et les prparatifs de la riposte allie

En rsum,
cements
1 1

lorsqu'au fur et mesure des vnements et des dpla-

le dispositif

septembre,

aile droite,

49

gnral sera

la rpartition

fix,

il

ne

le

sera compltement que le

des contingents sera

sur la Strouma, secteur britannique

la

suivante

centre droit, de la dpression de Butkova aux contreforts de la Dzena,


s.ecteur anglo-italo-franais

centre gauche, des hauteurs de Zborsko au lac d'Ostrovo, secteur

serbe

au sud du lac et jusque vers Kastoria, secteur franco-russe.

15.

LE KAIMAKCHALAN. En

on descend vers
le

Starkov

Grob

suivant la pente gauche,


500). Derrire l'arte de gauche,
derrire celle de droite, le Nidze Floka.

la
;

Planina (cote

CHAPITRE

La

contre-offensive allie.

VI.

La bataille de Gornicevo.

L'enlvement du Kamakchalan.

onc,

le

22 aot,

les

Bulgares ayant enlev

Gornicevo s'apprtrent descendre dans


d'Ostrovo.
la division

Ils

le

la

col

de

cuvette

ont toujours devant eux les Serbes de

du Danube

et sur les pentes

route ceux de la division de la Drina.


cette dernire a reu

un

renfort,

au nord de

la

Entre temps,

une brigade garde

jusqu'alors en rserve par sa voisine de droite, la divi-

du Timok. Cette brigade est venue prendre part


aux combats de la cote 5oo aprs avoir dtach quelques compagnies en garde-flanc dans le couloir est du lac d'Ostrovo.
Car au sud du lac, l'aile droite bulgare a continu de progresser et sort
sion

d'Eksissu.

Renfort plus important, toute l'arme Mitchich est en route dans la valle
de la Moglenitsa. Elle monte vers Vodena, division du Vardar en tte, division

de

la

Morava

devant

la

montagne
pour masquer

plus loin en arrire. Celle-ci a quitt sa position de

Dzena, ne laissant qu'un rgiment et une batterie

LA CONTR-OFFENSVE ALLIE

52
le

vide de son dpart, et maintenir la liaison entre le gnral Stepanovitch

qui a allong sa droite et la 122 e division franaise qui s'tire gauche. Si

bien que devant l'ennemi dont les troupes ne sont pas, dans cette rgion,
assez

nombreuses pour attaquer,

Le 23

de Gornicevo ont commenc descendre

de colonne iMichitch a

non

les dfenses qu'ils

surlendemain

la cte.

La rencontre avec

lieu sur les dernires dclivits

de

la

la tte

xMalka Nidze,

Recueillant la division du Danube, celle du Vardar

loin d'Ostrovo.

attaque en suivant

et le

de rsistance se reforme.

la ligne

aot, toujours contenus par le gnral Yourichitch, les Bulgares

Les Bulgares reculent d'abord ils vont garnir


ont tablies en avant de Gornicevo. Mais le lendemain

la route.

ils

du Vardar tiennent

reviennent
ils

la

charge plus concentrs. Les Serbes

supportent et refoulent toutes

cote i5oo la brigade du


ressaisit la position.

Timok donne

les attaques.

la

fond; d'un nergique lan elle

Les Bulgares rentrent alors dans leurs retranchements


met en devoir de se consolider sur le terrain.

et de part et d'autre on se

Sauf de courts

rampes de

la

et

brusques soubresauts devant Gornicevo, et sauf sur

Moglena o

la

dure ascension de

a repris sous le Vetrenik, la bataille

la division

de

la

les

Choumadia

chmera plus ou moins pendant

les

quinze jours qui vont suivre.

Au

sud du lac d'Ostrovo,

les

Bulgares ont gagn

Nalbandkj. Sans presque d'ennemis devant eux,


longeant

le lac,

ils

la petite rivire

de

sont en mesure, en

d'inquiter le flanc gauche de la ligne de bataille serbe.

Le

dtachement du Timok est bien faible pour le couvrir, mais la division de


la Morava pourra consolider la situation en attendant l'intervention du
groupement Cordonnier. Ds son arrive Vodena, derrire la division
du Vardar,

elle a

dtach un rgiment qui est venu s'installer dans

couloir du lac prs de Kratanitsa.

serbe sortie depuis peu du


a

fait

Il

le

sera rejoint par la division de cavalerie

camp retranch

et qui,

en marche pour Eksissu,

son entre Verria.

Ce mme jour, les volontaires avaient pu faire savoir de leurs nouLe bataillon indpendant puis des fractions du rgiment Popo-

velles.

vitch avaient pass Kastoria et taient en route pour Kajalar, quelques

vingt kilomtres au sud du lac d'Ostrovo. Cette troupe n'tait point trop

une longue marche il est vrai, mais relativement


peu combattu depuis la rupture du premier contact Florina. Le gros
du dtachement Popovitch se maintenait au sud du lac Presba.

prouve, ayant

fait

Col. F. Feyler.

Echelle

La Campagne de Macdoine, 1916-1917

450.000.

LE MASSIF DU KAMAKCHALAN
ET LA RGION DE LA TcHERNA.

>'

LA BATAILLE DE GORNICEVO

Peu peu,

ces

53

menues units feront place

la

concentration du

gnral Cordonnier et pourront rejoindre les troupes du vovode.

de colonne, i56
26

me

me

passe Kazani et Kajalar et

montagne

excellent l'aile

Vardar par la
se dirige vers Rudnik

sa gauche, la brigade russe

rencontrera l'ennemi dans les belles forts

elle

l'ouest du lac
un point d'appui
gauche de l'arme. Elle-mme aura sa gauche couverte

de htres de Vlahoklissura et

de Rudnik jusqu'au del de

la

le

poussera devant

un groupe

d'artillerie

elle

cote 1348, qui lui assurera

par une colonne plus excentrique,


lons,

trouvera les pointes bulgares.

s'lve dans la

tte

division remplace sur la rive droite du

britannique,

elle

La

rgiments de cavalerie, 2 batail-

commands par

de montagne

le

colonel

Boblet, et qui de Koziani s'est dirige vers Kastoria, l'entre de la route

de Rula d'o Ton atteint Florina par l'ouest.

En deuxime
Kajalar.

ligne, la 57 me division s'chelonne sur la route de Koziani

Le gnral

Petitti di

Tandis qu'ainsi s'activent


les fronts dfensifs

les prliminaires

de

le

Krusa Balkan.

l'offensive franco-serbe,

organisent leurs dmonstrations. Elles sont trs limi-

tes dans le secteur de la

me grec de

Roreto Ta releve dans

Strouma.

Il

appartiendrait au

mc corps d'ar-

s'opposer dans cette rgion l'invasion ennemie, mais

est manifeste qu'il

ne

s'y

prpare point

jet

l'on peut se

demander

si

il

les

ordres du gouvernement d'Athnes ne l'encourageraient pas plutt faire

cause

commune

avec l'envahisseur.

Le 20

aot, une colonne anglo-fran-

aise a travers la Strouma au sud-ouest de Demir-Hissar, dans la rgion


du pont de Kopriva; des escarmouches sont signales aux avant-postes

grecs; cette colonne attaque la position dans laquelle les Bulgares se sont

retranchs en avant du dfil de Rupel. L'affaire ne dura pas. Les Bulgares

ne cherchrent pas non plus ragir;

le

gnral Jecof continua sa marche

vers le sud sans faire mine aucunement de s'attaquer aux positions britanniques.
le

Quant aux troupes hellniques

qu'il

trouva devant

lui

et

que

gnral Bright, dont les intentions taient exclusivement dfensives,

n'avait

aucune raison de remplacer,

elles se

soumirent en majeure partie

l'envahisseur, suivant les ordres de leur roi.

avaient pass sur la rive gauche de la


droite

ils

Les dtachements anglais qui


Strouma repassrent sur la rive

se bornrent garder les passages en leur possession.

Plus mouvements furent les combats de la dpression de Butkova,

des bords du lac Doiran et des rives du Vardar.

Ils

masqurent

les relves

LA CONTRE-OFFENSIVE ALLIE

54

mouvements de troupes qui

d'units et les

du

lac

Doiran, les Anglo-Franais s'avancrent dans

rent sur les premiers contreforts des


lac,

s'opraient en arrire.

l'artillerie

entretint la lutte.

Sur

bas-fond

le

monts Bels. De part


le

Tant sur ce point que dans

que tentrent

tions

les

l'est

et se fix-

et d'autre

du

Vardar, rive ouest, l'infanterie

entra vivement en action, et enleva les hauteurs qui prs de


face Liumnitsa.

les

Monts

Mayadag

font

Bels, les rac-

Bulgares diverses reprises jusqu'

la fin

du mois

furent matrises.

La

bataille reprit le 12 septembre, et cette fois-ci

simultanment. L'heure
tion gnrale dont les

tait

venue d'engager

et

dans tous

les

secteurs

de poursuivre l'opra-

fondements avaient t poss dans

la

confrence du

20 aot.

Dans

le

secteur britannique, le gnral Bright

une dmonstration

fit

sur la route de Srs. Ses troupes franchirent la rivire Orljak et se

mirent en devoir
mtres de

d'assaillir

la rive, et

l'avant-ligne bulgare tablie quatre kilo-

appuye, au del du pont, aux deux villages de

Jeniko en aval et de Nevoljen en amont.

pendant que
Sur
dans

le

bas-fond et s'engagea vers

Dzuma

zone du lac Doiran, duel

la

les

fut enlev d'assaut,

quoique serr de prs.

pentes nord du Krusa Balkan,

les

Dans
Vardar,

l'autre rsistait

Ce dernier

la division italienne

et

descendit

Butkova.

d'-artillerie.

Sur

Anglais prirent d'assaut Macukovo. Sur

la rive

la

gauche du

rive droite, vers

Mayadag, vigoureuse attaque. La i22 me division franaise enlve les tranches bulgares sur un front de trois kilomtres et une profondeur de 800
mtres environ. La progression continuera les jours suivants. A l'aile droite
serbe, au nord de Kowil, les Bulgares doivent reculer d'un nouveau pas le

long des pentes.

est

Mais ce ne sont l que des succs locaux; l'opration importante


celle de l'ouest que doivent mener en coopration le vovode Boyovitch

et le gnral

Dans
de

la

le

Cordonnier.
secteur serbe,

le

commandement

a t rgularis.

Au nord

mc arme fort rduite par les


route de Gornicevo, o se trouve la 3

combats prcdents mais renforce par la brigade du Timok qui a repris la


cote i5oo, il appartient au gnral Miloche Vassitch, successeur du gnral
Yourichitch.
la division

de

Au
la

sud de

la route, le

Morava, y compris

gnral Michitch a t rejoint par toute


les

troupes laisses primitivement sous

L'ENLVEMENT DU KAMAKCHALAN
la
le

55

Dzena

et qu'un rgiment de la 17 coloniale a releves; y compris aussi


rgiment de Katranitsa, libr par l'arrive de Tanne Cordonnier. Le

bataillon indpendant des volontaires a pass de

dement. Dans

le

secteur franco-russe, la i56

me

mme

sous son

comman-

division avec la cavalerie

serbe sa droite a Tordre de marcher par la Mala Reka, couverte ext-

rieurement par

la

brigade russe qui progressera sur

la

montagne

et

par

le

dtachement Boblet en marche de Kastoria sur Rula.

septembre Toffensive a commenc sur toute la ligne. Ds le i3,


vers Gornicevo, les Bulgares ont manifest des indices de flchissement

Le

12

en revanche,

ils

mouvement dbordant
bientt. Le i5, ils sont con-

prcipitent leurs attaques contre le

des franco-russes. Mais l aussi,


traints la retraite

dans

flchiront

ils

deux secteurs. Les rgiments serbes s'empa-

les

rent de Gornicevo et d'Eksissu, soit des deux portes qui barrent les routes

de

la plaine

de Florina

Gornicevo, 32 canons ennemis sont tombs entre

leurs mains. Fiers de leur victoire,

ils

Malka Nidze, refoulant Tennemi vers


progressent leur gauche

Mala Reka.

elles

descendent
le

le

versant occidental du

Brod. Les troupes franco-russes

reprennent aux Bulgares

Ainsi mise mal au centre et sur son aile,

les

hauteurs de

Tarme du gnral

chemin par lequel

Boyadjeff n'a plus qu' refaire en retour

le

Autour du Kamakchalan o sa gauche

est fixe, sa longue ligne pivotera

en arrire, passant de Test de

la plaine

Ce fameux Kamakchalan, dont


montagnes d'alentour

et

domine

le

la

elle est

venue.

au nord.

haute et longue arte commande

les

pays entier jusqu' de lointains hori-

zons, les Serbes entendent bien Tenlever. Aussitt la cote i5oo reprise par
la

brigade du Timok,

le

colonel Krsta Smilianitch, chef de la division de la

Drina, a dispos sa troupe face aux contreforts suprieurs de la montagne.


L'offensive le trouvera prt entreprendre l'ascension.
jours,

Elle durera six

croupe aprs croupe.

La montagne

est double

il

mme,

Le second

est

au

cote 2525 mtres. Les Bulgares y ont construit

un

s'lve sur la frontire


del, sur sol serbe;

sommet. Le premier qui devra tre abord


2365 mtres d'altitude.

solide point d'appui, le fort Boris.

Le

18 septembre, les Serbes atteignent

second. Les voil chez eux. Ces mmes


Tennemi
arme serbe a refoul
jusqu'au Brod et mme au del
jours, la i
un mlange des 56 e
vers Urbeni sur la route de Monastir les Franais,
e
sont entrs Florina.
et 57 divisions sous les ordres du gnral Leblois,

le

premier;

le 20, ils

enlvent

le

re

LA CONTRE-OFFENSIVE ALLIE

56

La victoire n'est pas douteuse,

et si

l'arme Boyadjeff n'a pas t dtruite,

si,

sauf dans quelques rgions o ses troupes se sont dbandes, elle n'a pas

rompu

moins brise son offensive vers

la

Bas-Vardar. L'appui que ses succs auraient fourni

la

ses attaches, elle n'en voit pas

Moglenitsa et

le

politique du roi Constantin, celui-ci doit y renoncer.

Cependant,
Ils

les

Bulgares ne se tiennent pas pour dfinitivement battus.

n'entendent pas surtout lcher

possession est trop prcieuse.

De

Ils

le

Kamakchalan

si

bon compte. Sa

prparent une contre-attaque en forces.

leur ct, les Serbes sont l'troit dans leur conqute. Ils

seront en sret et n'en retireront

due tous

les contreforts qui

le profit

ny

qu'aprs l'avoir largie, ten-

soutiennent les hauts sommets.

Il

leur faut

du Nidze Floka d'o l'on commande vritablement les terrains


infrieurs nord, et l'arte du Starkov Grob, d'o l'on descend l'ouest

et le plateau

vers la Tcherna.

Dans
pertes

les

on

deux camps, on fourbit de nouvelles armes

fait

appel ses renforts. Chez les Bulgares,

secteurs voisins serrent vers la position

envoy

la

de

l'arrire,

colonne d'assaut s'apprte dans

Floka. Chez les Serbes,

La

son plan.

descendront vers

le

entire.

les

les rserves

des

un rgiment

frais est

tranches du plateau du

gnral Vassitch regroupe son

arme marchera tout


le

les

on remplace

monde

Les rgiments de

et arrte
la

Drina

Nidze Floka, en chasseront l'ennemi, puis agiront par

leur gauche, vers l'ouest, afin d'aider l'enlvement du Starkov Grob.


division du

geant

les

Danube

se portera vers celui-ci par la rive droite du Brod, lon-

empare les jours prcdents.


e
disposition de son camarade de la 3 arme

hauteurs de Sovitch dont

Le gnral Michitch

a mis la

elle s'est

son dtachement de volontaires. Celui-ci, en attente


la rserve

La

la cote i5oo,

devient

gnrale du gnral Vassitch.

Les Bulgares attaqurent les premiers, le 27 septembre. Un rgiment


frais, venu de leur gauche, tient la tte et lance ses lignes d'assaut sur les
lignes de la Drina qui plient sous le choc. Les Bulgares pntrent dans la
premire position serbe. Mais le jour suivant, lorsqu'ils reprirent leur lan,
les tranches du fort Boris retourils ne purent mordre dans la seconde
du Danube taient arrivs en
bataillons
nes contre eux rsistrent. Deux
;

soutien de la position et les dfenseurs ne se laissrent plus branler. Plusieurs fois, les 28 et 29, les Bulgares revinrent la charge. Inutilement

furent repousss.

il

L'ENLVEMENT DU KAMAKCHALAN

Le 3o au matin,

la 3

arme serbe

5j

Les lignes qu'elle

se porta en avant.

avait perdues le 27 furent reprises et tt aprs dpasses. Successivement,

sous

le

sommet

et sur tout le

pourtour de

la

montagne,

les contreforts

tom-

brent aux mains de ses deux divisions. Chasss du plateau de Floka, les
Bulgares se retirrent dans la position de repli qu'ils avaient prpare sur
les crtes

du Sokol

et

du Dobropolie

chasss du Starkov Grob,

ils

descen-

dirent derrire la Tcherna.

Dans

gnral aussi.

la plaine, le recul fut

Du

Brod, sur lequel les

combats taient demeurs stationnaires pendant les vnements du Kamakchalan, la ligne bulgare fut rejete derrire la Tcherna et la Sakuleva. Ce
recul tait fatal depuis que du Starkov Grob les Serbes taient en mesure
de prendre la ligne du Brod revers. Peut-tre
au lendemain de
par leur droite

Cordonnier.

la prise

comme

Il

le

de Florina,

les

amen

et-il t

plus tt

si,

troupes franco-russes avaient agi

gnral en chef en avait envoy Tordre au gnral

semble que

combats engags sur leur gauche aient

les

retenu plus vivement leur attention. Les ractions bulgares devant les
divisions allies de Florina avaient t violentes, en effet.
elles

ne

firent

que retarder un peu

la suite

de

Demeures vaines,

la retraite.

Les rgiments du

gnral Boyadjeff allrent chercher de nouveaux points d'appui Kenali


et

Negochani sur

la

Rakova

suivirent aux environs de Kisovo

sur les monts


;

Baba

les

combats se pour-

et l'extrme droite, vers le lac Presba,

sur la ligne German-Rebi.

A
de

la

du Kamakchalan, de derniers assauts avaient port les troupes


2 arme serbe proximit immdiate des tranches bulgares du
l'est
e

Dobropolie.
l'arte d'un

comme
talons. En

Situation dlicate, car elles resteront accroches l

mur

avec

le

vide di> prcipice presque sous leurs

hte, sur l'espace troit dont elles disposent, elles creusent leurs fosss,

dressent leurs parapets, fortifient leurs abris, et entassent des munitions.

16

MONASTIR ET LE PRISTRI.

CHAPITRE

Les combats de

la

VII.

Tcherna. La prise de Monastir.

tylUULom algr sa forme offensive, la victoire des Allis ne pouvait


Ju^/V^#I tre considre, en octobre 19 16, que comme un succs
dfensif. Refoule, l'attaque bulgare avait t recon-

LU

makchalan prs,
la plaine

de
Nff.-

le

considrer

que

Dans

mme

la

ralis

la situation

se retrouvait celle

Macdoine orientale,
un gain. Bien qu'il

Grecs plus que sur

comme
les

et

de Monastir,

fin 191 5.

avaient
les

d'effectifs

Mais la prise du Kad'une troite bande de terrain dans

duite dans sa ligne de dpart.

%i

les Allis, ceux-ci

indiffrent, cause,

les

Bulgares

l'et t

sur

ne pouvaient

entre autres, des avantages

troupes de Macdoine seraient en tat de retirer,

le

cas

chant, de la proximit des Turcs.

Dans l'examen des

rsultats,

il

y avait

lieu

de tenir compte,

il

est vrai,

des troupes adverses que l'acharnement des combats avait retenues ou rap-

Leur nombre n'tait pas


oprations de Falkenhayn en Transylvanie et de

peles en Macdoine au bnfice des Roumains.


tel

cependant que

les

LES COMBATS DE LA

60

Mackensen sur le Danube en eussent


durement ramens dans les Carpathes

TCHERNA

souffert.

Les Roumains avaient t

et l'invasion

de

la

Dobroudja

n'tait

plus qu'une question de jours.

Les renforts des Bulgares sur la Tcherna provenaient surtout de secteurs


moins exposs.

En

revanche, des troupes allemandes avaient

rapparition ou taient sur


Justifi

leur

fait

point de la faire.

le

le changement
commandement. Les Bulgares avaient
arme relevait maintenant, en majeure partie,

probablement par ces appoints allemands,

principal avait intress le haut

pass en sous-ordre. Leur

d'une formation

la tte

re

de laquelle avait t plac

le

gnral von Winkler,

quoique compose presque entirement de soldats bulgares, cette for-

et

mation

allait

figurer dans

Tordre de bataille sous

la

dnomination de

arme allemande. Elle conservera son appellation mme lorsque les


units proprement allemandes seront rduites un ou deux bataillons. Les
Allemands constituent le cadre suprieur, direction des tats-majors et sere
arme allemande comvices techniques. Jusqu' la fin de la guerre, la
11

i I

pose de rgiments bulgares ne quittera plus

la rgion.

Car

Elle s'opposera dornavant l'offensive des Allis sur Monastir.


celle-ci tait

en trop bonne voie pour tre interrompue.

tion d'offensive stratgique, elle ne faisait

proprement

En

tant qu'opra-

mme que commencer.

L'attaque

dite allait succder ce qui jusqu'alors avait t contre-attaque,

et chercher rjeter l'adversaire sur ses

communications du Vardar par

le

nord de Monastir.

De

cette ville au

Vardar

la

route directe est celle de Prilep, d'o Ton

peut gagner la valle du Vardar

soit

en traversant

les

gorges du Rajetz

qui conduisent vers Negotin en aval ou vers Gradsko en amont,

soit,

plus

au nord, en suivant le dfil de la Babuna qui dbouche dans la valle prs


de Vls. Prilep revt donc une importance particulire pour des troupes
charges de dfendre Monastir contre une attaque venant du sud. Elle est

au

nud

des routes carrossables les meilleures et les moins longues.

dfaut, la

communication de Monastir avec

simple

le

Vardar

A leur

doit tre tablie par

qui
chemin muletier dans la montagne
conduit Skopli (Uskub) par les sources du Vardar et la valle de Tetovo.
Au lieu de 80 kilomtres praticables tous vhicules, ce chemin en compte
le double, dont 3o kilomtres interdits aux voitures lourdes.
Dans l'angle (la boucle) dessin par les deux cours de la Tcherna, cours

la voie

dtourne

LA PRISE DE MONASTIR
suprieur l'ouest descendant vers

le

6l

sud, et cours infrieur Test remontant

au nord, Prilep est assez exactement situe sur la bissectrice, quelque cin-

quante kilomtres du sommet. Mais entre les deux cours, quel terrain
est pas, sur le front inhospitalier

o se mesurrent les armes de Macdoine,

de plus aride, de plus nu, de plus dsol.

marqu par

les villages

de Brod

n'en

Il

et

Jusqu'au centre de

de Dobroveni,

la

Tcherna

est

la

boucle

une

rivire

de plaine, pas trs large, une quarantaine de mtres au plus son changement
d'orientation, traversant lentement des prairies souvent tourbeuses, plus

souvent marcageuses, sans arbres sur ses rives,


dessine ses mandres paresseux.
leva, affluent de droite dans

mence

Un

ni

buissons, ni rien qui

peu aprs l'embouchure de

la plaine, le sol, l'intrieur

s'lever; la rive nord

domine

apparaissent de premiers escarpements.

Vers

l'autre.

de

Saku-

la

la boucle, com-

le village

de Brod

A Dobroveni, la rivire au moment

le nord-est, entre dans les collines. Sur la rive sud


tombent les pentes infrieures du Starkov Grob en face, celles qui descendent
du massif du Tchouk. Encore quatre ou cinq kilomtres vers l'aval, et comme
la rivire tourne au nord elle devient torrent. Ses eaux d'un gris-vert fonc,

de s'inflchir vers

resserres entre les roches, prcipitent leur cours.

dans

droite. Priv d'espace


forts

le dfil trs troit,

il

Le chemin longe

escalade les bas contre-

du Kamakchalan, franchissant alternativement

ravins qui les sparent

la rive

les

croupes et

les

ravin de la Strasnitsa sous la plus haute arte du

Starkov Grob, ravin de Pelatino, ravin de la Bela-Voda, creus dans sa


partie suprieure sous le fate abrupt

Dans

la boucle,

du Sokol.

Ossa s'entasse sur Plion. Les crtes du Tchouk

lvent une premire barrire transversale. Celles plus hautes de la cote

en forment une deuxime.

Une

troisime a son

sommet

la croupe 1378

qui s'abaisse au nord-est de Monastir jusqu' la cote io5o. Entre ces deux
dernires barrires, un ruisseau, la Suha, coule vers la Tcherna suprieure
et s'y jette la

hauteur de Monastir. La conqute de

au conqurant d'assurer dans

dborder Monastir par


de

l'est,

la plaine le

sous

le

la cote 12 12

mouvement

couvert,

s'il

vers la

le faut,

permet

Suha

et

de

d'une occupation

la cote io5o.

La manoeuvre de

la Tcherna et de Monastir est ainsi dessine sur le


Descendant du Kamakchalan par le ravin de la Bela-Voda et par
le Starkov Grob, les Serbes de la 3 e arme attaqueront les deux barrires
successives du Tchouk et de la cote 1212a Test et au sud. A leur gauche,

terrain.

LES COMBATS DE LA

62
ceux de
la

la

re

arme qui sont dans

Sakuleva, d'o par leur droite

seront

TCHERNA

la plaine

ils

attaqueront dans

la

rgion de

passeront peu peu dans la boucle.

eux-mmes appuys gauche, d'abord vers Kenali puis

Ils

aussi dans la

boucle, par des troupes franaises, et ultrieurement, aprs la prise de

Monastir, par un des rgiments italiens du gnral Petitti di Roreto


gros des Franais se portera sur Monastir par

le sud,

ayant,

1
.

comme on

Le
l'a

vu, les Russes de la brigade Dietrich en troite liaison avec eux. Plus tard,

d'autres Russes combattront avec les Serbes dans la boucle de la Tcherna.

Finalement

le

gros des troupes italiennes viendra

Baba, gauche du

dispositif, tandis

que

les

manuvrer dans les monts

Franco-Russes serreront au pied

Extrme gauche, sur les confins du lac Presba, un dtachement du gnral Dietrich escarmouchera en pleine montagne.
Car de mme que les Bulgares ont renforc la dfense de leur aile

des pentes.

de son aile gauche dans la


mesure o le lui permettaient ses disponibilits rduites. Il a ramen du secteur de Doiran les zouaves coloniaux qui s'y trouvaient avec la 17 e division
droite, le gnral Sarrail a renforc l'attaque

et les a

Balkan,

mis aux ordres de l'tat-major serbe sur


il

fait

la

Tcherna.

Du Krusa

venir d'abord la brigade Cagliari, puis toute la division

renforce sur ces entrefaites d'une troisime brigade, la brigade

Petitti,

accompagne de cinq nouvelles compagnies de mitrailleurs, de trois


batteries et de formations du gnie. Enfin la brigade russe Lontief arrive
Ivrea,

Salonique. C'est elle qui rejoindra les Serbes sur la Tcherna.

Les oprations rempliront


tobre et

Le

le

mois de novembre

les trois dernires

semaines du mois d'oc-

entier.

venue du Kamakchalan avait


atteint le val de la Bla Voda, et sous le Starkov Grob, vers Skocivir, dans
la rgion o la Tcherna enveloppe les pentes orientales du Tchouk, elle
avait forc le passage de la rivire. A l'aile gauche allie, dans la rgion de
Kissovo, les forces franco-russes s'taient empares des points culminants
10 octobre, la droite assaillante serbe

des monts Baba.

du mois, d'autres progrs avaient t raliss, mais lentement.


Les Germano-Bulgares luttaient avec tnacit et rpondaient chaque avanla fin

tage de leurs adversaires par des contre-attaques rptes

sur la Tcherna,

les combats se poursuivaient encore au pied du Tchouk. Cependant les

Le

63e,

de

la

brigade Cagliari.

LA BOUCLE DE LA TCHERN A

,17.
Vue prise peu
prs du centre de la boucle, vers Dobroveni, face au
nord-ouest, et
l'amont de la rivire. La plaine de Monastir s'tend entre
les contretorts qui dessinent le dfil et la chane
des Baba Stara Nerechka
qui ferme l'horizon. Le village de Brod (qu'il
ne faut pas confondre
avec le cours d'eau du mme nom qui coule dans la
plaine de Florina)
est au pied de la longue pente de droite.

LA TCHERN A. Vue prise peu prs en face de Skocivir,

au point o, entre

le

Grob

et le Tchouk, la rivire s'oriente


sombre dfil de gauche. La coud'un torrent qui descend du Kamakchalan.

Starkov

vers le nord. Elle disparat dans

pure de droite est celle

le

LA PRISE DE MONASTIR

63

Serbes avaient largi leur front de passage sur la rivire. A gauche de la


colonne de Skocivir une seconde colonne s'levait au-dessus de Brod. Dans
la plaine et sur les

monts Baba

les Allis taient

au contact de la position

principale des Bulgares.

Au

milieu de novembre, une trs srieuse victoire fut remporte par

engag une attaque dcisive

les assaillants. Ils avaient

le

i,

et

comme

tou-

moyen de nomdu Tchouk n'en tomba

jours l'ennemi s'tait appliqu entraver leurs succs au

breuses et nergiques contre-attaques.

La

barrire

pas moins tout entire aux mains des Serbes. Afin d'tendre cette conqute

aux rampes occidentales,


elles avaient,

la droite franaise s'tait

s'appuyant l'une

unie la gauche serbe

progress au del de Brod jusque

l'autre,

sur les hauteurs nord de Veljeselo.

Ds
prent

le 16, la

le petit

cote 121 2 subit de premires atteintes. Les Serbes occu-

que

village de Tchegel, sur le versant sud, pendant

la

colonne franco-serbe s'attaquait aux hauteurs du Monastre, en direction


d'un autre petit village, Jaratok. Les deux

convergence vers

le

mouvements esquissaient une

sommet.

D'autres succs avaient largi dans la plaine ceux de


l'ouest de la

pendant

boucle.

Tcherna, l'ennemi avait d abandonner sa position principale

la nuit

du 14 au

i5.

Les Franco-Russes

le

poursuivirent jusqu'au

ruisseau du Viro, six kilomtres de Monastir, o le

Le lendemain, nouveaux
la boucle, la

combat

reprit.

progrs. Sur les monts Baba, aux sources du

Viro, les points d'appui bulgares

Dans

la

commencrent

flchir sous les assauts.

colonne franco-serbe s'empara des hauteurs du

Mo-

nastre.

Le

17

haute lutte
blir

novembre,

le

la cote 121 2.

par leur opinitret

grand coup

fut frapp; les

Trs branls,

mme

le

les

dsordre mle leurs rangs

profitent d'une dernire contre-attaque malheureuse

19.

Au

pour

les

s'affai-

Serbes

les chasser jus-

croupe 1378, dont ils prendront le sommet dans la nuit


matin, ils pourront se porter vers le nord jusque dans le

qu'aux abords de

du 18 au

Serbes enlvent de

Bulgares achvent de

la

Makoko. La colonne franco-serbe a dpass Jaratok.


Ainsi, depuis le 17, les dfenseurs de Monastir voient la menace ennemie grandir sur leur flanc gauche. Devant eux, au pied des monts Baba,
leurs derniers points d'appui, les villages de Kanina et de Holeven dans

village de

lesquels

ils

s'taient retranchs, tombent.

La

ville est serre

de prs.

La

LES COMBATS DE LA TCHERNA

64

dmoralisation s'tend tout le front de bataille de l'arme allemande.


L'enlvement des barrires culminantes de la boucle de la Tcherna sera

pour

elle le dernier

coup.

Le

l'arme d'Orient

19, 8 h. 3o,

fait

son entre

Monastir, cavaleries serbe et franaise en tte, suivies de l'infanterie

franco-russe. Six ans auparavant, en 191 2, lors de la premire guerre bal-

kanique, l'arme serbe avait pris la

Mais

la bataille n'est

pas

finie.

ville

mme

cette

date.

Les Bulgares reoivent des renforts

et

s'apprtent opposer une nouvelle rsistance sur les hauteurs brusquement

dominantes qui, l'ouest et l'est de la Tcherna, resserrent la plaine au nord


de Monastir. Ils appuient leur droite sur les versants septentrionaux du
Pristri et couronnent au nord de la ville, 5 kilomtres peine, la

A l'est de la

teur 1248.

Tcherna,

la position suit la rive droite

de

la

hau-

Suha,

avec point d'appui de gauche la cote io5o.

Pendant
les neiges

la fin

du mois,

et jusqu' ce

se porteront contre ce

nouveau

front.

du Pristri, pntrant jusque dans


la

que

de l'hiver compliquent trop la tche,


la

le brouillard

des marais et

les dernires rserves allies

Les Italiens manuvreront mi-cte


zone montagneuse de Dihovo. Dans

boucle de la Tcherna, l'ennemi sera dbusqu de la ligne de

la cote

io5o

le

front s'alignera

pour se replier vers

gagner

le

la

Suha et de
un peu plus au nord, de Vlakar Makoko,

Tcherna,

la

la franchir entre l'Iven et Granitsa, et

ravin suprieur de la Bela-Voda. Sur cette ligne, la bataille s'im-

mobilisera.

De

part et d'autre, les adversaires fatigus ont grand besoin de se

Pourtant leurs positions tous deux restent plus ou moins prcaires. L'occupation des hauteurs de la Tcherna, cote 12 12, cote 1378,
recueillir.

cote io5o, rend les Allis virtuellement matres de Monastir; mais les

Bulgares occupent eux aussi leur cote avantageuse d'o


conqute ennemie sous leur menace directe,

la cote

ils

tiennent la

1248, qui leur procure

des vues excellentes sur la plaine et leur permet de bombarder efficacement


d'approche. Sur ces hauteurs,

sont dans une position


de reprise d'offensive plus encore que dans une position de dfense. Les
Allis seraient tmraires s'ils en faisaient fi et s'ils ne dbusquaient pas
la ville et ses voies

les

ils

troupes germano-bulgares de ces derniers retranchements avant de

continuer leur

manuvre

vers Prilep et le Vardar serbe.

y a eu victoire nanmoins, victoire incontestable, non pas seulement sous la forme insuffisante d'une rcupration de terrain, mais sous
Il

65

LA PRISE DE MONASTIR

de la volont adverse domine, oblige de renoncer, au


moins momentanment, ses objectifs. D'une part, les Bulgares ne sont
pas parvenus se nantir de nouveaux gages; d'autre part, et surtout,
l'tat-major imprial a t empch de couronner l'uvre qu'il poursuivait
celle plus effective

de tendre
libre

la

main au parti royaliste grec

de dmasquer son

l'afft

du succs qui

le

rendrait

jeu.

C'est en cela qu'a rellement consist la victoire de l'Entente dans la

Tout inacheve qu'elle ft, elle ralisait un


Dans la situation militaire gnrale de fin 191 6,

plaine de Monastir.

trs appr-

ciable rsultat.

elle contri-

buait pour sa part balancer

de l'invasion de
crot

la

l'effet

que

les

Impriaux s'apprtaient

tirer

Valachie pour tayer leur offensive de paix. Quel sur-

d'arguments n'auraient-ils pas trouv dans un

triomphe grec

si

l'arme Sarrail ne s'tait mise en travers de leur chemin et ne les avait


contraints de reculer?
leur but politique.

nement

Un

militaire qui

Au moment de

nouvel

effort-

le saisir, ils

avaient vu s'loigner

transformera-t-il en leur faveur l'v-

demeure en suspens

BUF -

19. FLORIN
ET LE
Le Buf, un des sommets des
monts Baba Stara Nerechka, s'lve immdiatement au nord de Florina
et du col de Posideri. Vue prise des approches du col, face Test.
On voit la route qui monte de Florina.

CHAPITRE

A
es

la fin

derniers

de l'offensive

gnral Sarrail.

tre en

le

Au

disponibilits

les

mesure d'accrotre

La guerre

Roumains. Attaqus de

du

vnements laissent

contraire, les

commandement germano-bulgare

avenir rapproch.

ils

allie

combats ont puis

admettre que
rait

VIII.

les

pour-

siennes dans un

a trs mal tourn pour les

trois cts la fois

en Valachie,

sont en retraite dans des conditions particulirement

pnibles. Leurs troupes encore novices ne retardent la

marche de l'ennemi que par des efforts et une valeur


dignes de tous loges mais mal rcompenss. Leur situation doit tre
tenue pour dsespre et les Allis sont fonds se demander quel emploi
TEtat-Major allemand fera des forces dont la dfaite roumaine lui laissera
la disposition. Mme si les Roumains ne sont pas entirement annihils,
l'arme allie de Macdoine ne pourra songer une reprise de campagne
offensive en 19 17 qu' la condition de srieux renforts.

1
Je dois l'obligeance de M. G. Marcq, lieutenant au Haut Commissariat Constantinople, et ancien combattant au corps expditionnaire, la plupart des dtails de ce chapitre.

A LA FIN DE L'OFFENSIVE ALLIE

68

Car sa tche est dure. L'ennemi n'est qu'un des obstacles qu'elle doive
vaincre, et non peut-tre le plus dangereux. Les circonstances climatriques
lui en opposent un autre contre lequel la lutte est de tous les instants. Les
Bulgares, les Serbes sont

faits

Les mieux placs, pendant


tions de

montagne, o

del fournaise du jour.

Dans

la plaine,

dans

leurs intenses de fin

au gros de

l't,

au pays

l't

Occidentaux doivent s'acclimater.


tout au moins, sont les occupants des posi-

la fracheur
Il

est vrai

la valle

mai

les

des soirs et des matins soulage un peu

que

l'hiver venu,

ils

paieront cet avantage.

marcageuse du Vardar notamment,

fin

septembre,

cha-

les

plus de 40 degrs l'ombre

triplent et quadruplent toute fatigue.

Les

fivres, la

dysenterie, l'entrite, le typhus, l'anmie ont tt fait de dcimer les effectifs


ils

ont t les grands pourvoyeurs des cimetires que l'on rencontre

aujourd'hui presque chaque pas dans ces vastes rgions. Pendant la belle
saison, soleil implacable et poussire

distances

de

fer.

en hiver, pluie et boue

immenses peine raccourcies par de rares

Le

et

et

des

mdiocres chemins

plus modeste dplacement de troupes devient une opration

d'Etat-Major de longue haleine dont

cours risque constamment d'tre

le

retard par l'imprvu. Car les routes sont peu prs nulles, et l'tat des
pistes est trs variable.

torrents de pluie,

un

avait fait

filet

Au moindre

les rivires

orage,

des orages qui dversent des

subitement grossies et dont

d'eau sortent de leurs

lits

mal dlimits

la

scheresse

et s'en vont

alimenter de nouveau dans les bas-fonds les interminables marais.

budget des travaux de route s'lvera


main-d'uvre fournie gnralement par

le

Le

mme

les

eux-mmes. En Occiles plus longs sont rela-

matriel peut tre rassembl courte distance, prpar

dans des usines outilles d'aprs


ou

191 8,

200 millions de francs, avec une

les soldats

dent, les travaux de ce genre et les transports

tivement aiss.

En

les derniers

progrs techniques;

les trains

convois automobiles se succdent rgulirement sur des voies et des

routes constamment entretenues par des services de l'arrire toujours prts.

En

Orient tout vient de loin, de trs loin;

les

moyens sont

vent l'improvisation doit supplera l'outillage qui

de guerre sont les


ses engins

mmes

normes ou

qu'ailleurs,

dlicats

ceux de

la

fait

imparfaits; sou-

dfaut.

Les procds

guerre scientifique, avec

mais le terrain est celui des

armes rudi-

mentaires de Frdric ou de Napolon dans de pires conditions de climat.

En

s'levnt de la plaine au plateau, on passe du

escarpe,

compose d'un schiste qui sous

l'action

marcage

la colline

des pluies et en raison du

A LA FIN DE L'OFFENSIVE ALLIE

manque de gros

69

arbres laisse couler sa terre vgtale au fond de petites

valles o poussent le mrier, le mas, le seigle, les lentilles.

torrents rapides, sec entre deux orages et qui coupent


les sens,

des platanes souvent plusieurs

le

Au bord

des

plateau dans tous

fois sculaires.

Sur

les collines,

vgtation de chnes nains, de genvriers, de jujubiers. Pas de chemins

on

suit le

les

lit

des ruisseaux qui ne coulent qu'en cas de pluie. Dans ce cadre,

armes avancent, se

ravitaillent, tranent leurs canons,

norme matriel, avec des bases immobilises prs des

poussent leur

trois seules artres

ferroviaires qui, de Salonique, tendent vers Monastir, vers Guevgueli et

vers Demir-Hissar.
C'est dans ce cadre aussi qu'il importe d'organiser le

combat

tactique.

Partant d'une position de dpart A, la troupe reoit Tordre d'aller occuper


une ligne de crtes B situe par exemple deux kilomtres en avant. L'ennemi dispose de postes d'observation invisibles, de simples yeux, car
l'attaque est son dbut et l'assaillant est encore dix ou douze kilomtres
vol d'oiseau de l'ennemi. Solidement tabli, celui-ci

Dans
rit

ses positions vritablement formidables,

pendant

la construction

il

domine de partout.

s'est install

en toute scu-

du camp retranch.

Le chef de
l'aide

bataillon qui doit aller occuper la position B se protge


de grosses reconnaissances, fortes chacune d'une compagnie; il

reconnat son terrain

il

emmne

avec

lui

un topographe qui dressera une carte grosso modo, mais


complter par

la section

topographique de la division au moyen des photo-

graphies d'avions, puis sur

un mdecin pour
dans ce pays de

la

suffisante,

le

terrain lorsqu'il sera occup

reconnaissance des points d'eau, chose capitale

la soif;

des officiers pour l'tude des cheminements, des emplacements des


futures tranches, des postes de

L'occupation de

commandement,

la position se fait

etc.

en gnral de nuit. Rapidement on

organise la dfense. L'ennemi retire toujours ses lments d'extrme pointe;


sa ligne de rsistance n'est pas
torrent, sur les
Il

rampes qui

le

l,

mais loin en arrire, derrire quelque

dominent.

communications avec l'arrire et les communipour mulets, pour arabas, pour voitures
de campagne. Peu peu la piste deviendra route

faut alors tablir les

cations latrales

pistes dfiles

plus lourdes et artillerie

sur laquelle pourront passer les camions et

l'artillerie

lourde.

A LA FIN DE L'OFFENSIVE ALLIE

70

Pendant ces amliorations successives,


position s'organise, toujours

occupera, de faon

lui

comme

donner toute

elle devait tre la dernire

si

la solidit possible, et

des progressions ultrieures, elle puisse,

de

tranches sont creuses, la

les

le cas

qu'on

pour que

lors

chant, servir de position

repli.

Tels sont, ct de

la bataille, et

pendant

travaux qui

la bataille, les

s'imposent aux troupes dans l'enfer de chaleur qu'est la valle du Vardar


et les plateaux qui la bordent.

A
rance.

du

l'arrire, les

travaux d'entretien n'exigeront pas moins de persv-

seront multiplis par

Ils

soleil d't les pluies

d'Orient.

chaque

le

rgime des pluies

car aprs les ardeurs

de l'hiver sont encore un des ennemis de l'Arme

instant,

il

faudra reconstruire les pistes en corniches

qui s'boulent; des journes entires seront remplies par le rtablissement

des passages gu interrompus, d'o un ravitaillement quotidien prcaire;

on n'y remdiera qu'en poussant

malgr

les risques.

les

Les tranches

approvisionnements tout prs du front,


et les abris inonds, les dfenses acces-

soires des ravins emportes, tout cela ne se

redoutable, la boue envahit

le

compte

pas. Particulirement

fond des vallons et recouvre

les pistes.

On

pourrait citer telle opration locale retarde d'un mois cause d'un terrain

fortement dtremp.

Dans

la rgion

des hautes montagnes, contre de la Moglera, les

cults pour tre d'une autre nature ne sont pas moindres.

de collines vgtation naine

diffi-

Le premier plan

plus gure; les escarpements se

n'existe

dressent directement sur la plaine, sans presque de glacis d'approche;

simplement des contreforts plus ou moins troits, comme des arcs-boutants


prononcs de cathdrales gothiques. Entre eux, le bas-fond rgne jusqu'au
grimper tout coup le long de la pente, en
pntrant par les ravinements qui la crevassent Les troupes s'accrochent
aux saillies du sol, aux corniches des petits plateaux, se hissant de degr

pied de la muraille.

en degr sous

du

tir dfil

Il

faut

la protection

des

fusils

des obus qui doivent leur ouvrir

le

ou d'une mitrailleuse parvenue sur

chemin ou
le

flanc de

l'ennemi.

Le

sol est

fatigue la

gnralement rocheux

marche en roulant sous

et caillouteux,

les pas.

pierre friable qui

part quelques plantations de

pins maigres et, dans des zones privilgies, une fort de grands htres, le

pturage de moutons domine, roussi ds

l't,

lorsque la neige recule vers

sommets sous

les

les

I^A

FIN DE L'OFFENSIVE ALLIEE

71

Aux premiers

jours de juillet, ces

rayons du

soleil.

dernires traces s'vanouissent.

Le grand problme
mesure
rares.

du ravitaillement des lignes au fur et


plaine. Les communications sont des plus

est celui

qu'elles s'loignent de la
Par des chemins muletiers sommairement entretenus,

trs

mou-

vants, malaiss, on accde aux villages clairsems qui, dans les exceptionnelles zones boises,

ont t construits sur

rampes

les

infrieures. Plus

haut, on ne trouve que des sentiers de chvres qui se perdent avant d'tre

aux

crtes.

de bras,

n'est rest d'autre ressource

Il

et

en suivant pas pas

la

que de

tracer,

grand renfort

progression des attaques, un vaste

rseau de routes et corniches, aux multiples lacets, toujours prtes s'bouler

la fonte des neiges ou sous les averses d'orage. Sur maints parcours,

quelques mois aprs l'armistice,

il

ne restait de

si

durs travaux que des

ruines auxquelles s'accrochaient parfois, suspendue sur la pente, la car-

casse d'une automobile ou d'un camion chavir.

Rien d'tonnant
rclamant une
et

si

si

dans ce pays bni du paludisme, tant d'efforts

grande endurance imposrent au service de sant militaire

aux commandants de troupes des mesures spciales, prventives et

curatives.

Les mesures prventives furent d'abord

la

quinine obligatoire,

absorption contrle, afin que nul ne prtendt s'y soustraire; puis

sommeil sous

la

moustiquaire

que cela devenait

possible.

le

enfin la limitation des fatigues

chaque jour

comme

la quinine.

La

sieste fut obligatoire

Interdiction de sortir de la tente ou des abris de ioh. 16 h. L'hygine


corporelle, facilite par les torrents

Quant

nombreux,

fut troitement surveille.

la nourriture, elle fut amliore dans toute la

circonstances le permirent.

mesure o

les

Enfin les marches furent limites, avec des

et coupes de repos frquents.


Les moyens curatifs furent tous ceux que le service de sant put
mettre en uvre. Ds la retraite de 191 5, on se rendit compte des exigences

paquetages rduits,

particulires qui compliqueraient la

campagne. Des infirmeries de rgiles hommes lgrement malades


des hpitaux furent installs pour

ment, voire de bataillon furent cres o


purent se reposer. Plus en arrire,

malades plus gravement


le front

dans
en

on retrouve

les vallons

t,

un

sol

atteints,

la trace

dans des

sites propices.

Partout derrire

baraquements levs
l'air, o un peu d'ombre

de ces hpitaux, vastes

o quelque vgtation assainit

ferme en hiver, s'offraient au pas des convalescents. Ceux-ci

A LA FIN DE L'OFFENSIVE ALLIE

72

taient d'ailleurs transfrs dans des stations

moustiques, de plus hautes altitudes.

dment guris

et reconstitus.

Ils

de repos

loin des lieux

ne revenaient au front que

Les incurables taient vacus sur Salo-

nique pour leur rapatriement.

le

Toutes ces mesures ne supprimrent pas le flau du paludisme, mais


limitrent. Au cours de la campagne, le pour cent des cas mortels ou

incurables fut en constante diminution.


la campagne de 191
une insuffisance d'effectifs. Circonstance
regrettable, car la lutte laissait Tanne bulgare branle. La preuve en
avait t fournie non seulement par les changements apports son commandement et qui donnaient la haute main aux officiers allemands, mais

Nanmoins,

prenait

fin

pour

et

malgr d'incontestables succs,

les Allis sur

par des renforts importants qu'elle avait d

solliciter

de ses

allis.

Les

un rgiment venu du front russe et trois


du front franais, taient apparues ds le mois
d'octobre. Elles avaient t suivies pendant les deux derniers mois de Tanne
d'un second rgiment venu du front roumain, et de deux nouveaux bataillons de chasseurs plus un rgiment de grenadiers venus du front franais.
units allemandes indiques dj,
bataillons de chasseurs venus

La Turquie

avait t mise rquisition elle aussi.

Sa 90 e

division tait

Strouma en octobre et allait tre suivie de la 46 Au total, la


valeur de trois divisions ajoutes aux huit divisions bulgares.
De ces dernires, une douzaine de rgiments environ, soit la valeur de
trois divisions normales, avaient t retirs du centre et de la gauche au
e
profit de la droite en septembre et octobre, un rgiment de la 9 division
e
sur la rive gauche du Vardar, un rgiment de la 5 sur la rive droite, et la 2%
del zone de Doiran en novembre et dcembre, cinq rgiments avaient t
tirs du secteur de la Strouma o les Turcs les avaient remplacs, et deux
rgiments avaient t envoys du front roumain par la 4 e division. Ainsi,
e

arrive sur la

devant l'offensive franco-serbe renforce en cours d'excution par la division russe et la division italienne, les

dont

les

deux divisions bulgares originaires

troupes s'taient avances jusqu' Ostrovo, avaient eu besoin pour

soutenir leur retraite d'une force de six divisions nouvelles.

On

peut se

un tant soit peu plus nombreuse, et avec une pression plus


nergiquement soutenue sur le Vardar et la Strouma pour retenir l'adversaire dans ces rgions, l'arme du gnral Sarrail n'aurait pas t en

demander

si,

mesure de pousser ses avantages fond.

A LA FIN DE L'OFFENSIVE ALLIEE

Le

sait

novembre, une semaine avant la prise de Monastir qui paraisimminente, le gnral avait tlgraphi ses intentions au Haut comman-

dement
je

73

1 1

d'occident.

regrouperai

Si l'objectif (Monastir) est atteint, lui avait-il

les forces

mand,

serbes Monastir, et avec elles, les Franais, les

Tcherna et par Demir Kapou et autres pistes


en direction du Vardar, je ferai tomber par manuvre la ligne bulgare de
Huma Guevgueli. Pour cette opration que l'hiver et la stabilisation du
front la suite du trs gros effort accompli obligeaient de reporter en 1917,
Italiens et les Russes, par la

de nouvelles troupes seraient ncessaires, obligation rendue plus imp-

Roumanie. La
Grce ne pourrait-elle pas les fournir ? Ses soldats prsenteraient de multiples avantages proximit, acclimatation, intrt patriotique. Sans parler
rieuse par la tournure malheureuse des vnements de

de la disparition des inquitudes continuelles que les intrigues de


causaient au

matum du
dehors de
hostiles

commandement,

21

cour

de sa tche. L'ulti-

juin n'avait exerc qu'une influence passagre.

la bienveillance, le roi

aux Allis

maniques.

et qui le dtournaient

la

Sous

les

Constantin persistait dans les entreprises

qu'il prparait

de connivence avec ses conseillers ger-

20.

SALONIQUE.

CHAPITRE

Les

IX.

affaires grecques.

Macdoine orientale par les


Bulgares avait lourdement angoiss les lments hellniques non aveuglment infods la cour. Elle s'tait

ependant, l'invasion de

la

effectue dans des conditions douloureuses pour l'hon-

neur de l'arme.

L'ultimatum du 21 juin avait impos des lections

que la dmobilisation aurait replac


le corps lectoral dans une situation normale. La campagne lectorale fut donc engage et Ton constata bientt
lgislatives aussitt

que les Vnislistes l'emporteraient haut la main. Ils avaient le vent en poupe.
D'une part leur patriotisme rvolt par la livraison du fort Rupel stimulait
leur ardeur
espoir.

d'autre part, la situation militaire gnrale encourageait leur

Cette situation s'tait transforme. L'an 191

retraite des

Russes chasss de Galicie et de Pologne, et

Allis d'occident

pour briser

le front

Broussiloff revenait la charge

il

avait vu la longue
les efforts vains

allemand. Maintenant,

le

des

gnral

gagnait du terrain en Bukovine, en

LES AFFAIRES GRECQUES

76
Galicie.

Au Nord,

En France,
l'avis

dfenseurs de la

Somme. Ces vnements

de tous en Grce,

rsistaient tous les coups.

de Verdun et recu-

la bataille

agissaient sur l'opinion publique.

les pronostics taient favorables

deux

les prvisions leur attribuaient

monarchistes

Duna

Allemands avaient perdu

les

laient sur la

De

les

tiers

aux libraux

des siges contre un tiers aux

4
.

Les choses en taient

l,

lorsque Berlin

fit

savoir au roi Constantin

qu'une action offensive contre l'arme de l'Entente en Macdoine


tre entreprise

2
.

que ton

attendant,

avis pourra aider encore

pour amliorer

avant du dfil de Rupel.

Ils

raient pas les villes

Dsespre,
3
.

En
en

et se porter

envahiraient la Macdoine orientale.

Il

fut con-

gouvernement d'Athnes qu'ils n'occupede Drama, Srs et Cavalla. Naturellement ils les

venu cependant entre eux et


occuprent quand

la situation

Bulgares allaient reprendre leur marche

les

allait

l'poque de l'ultimatum dj, la reine Sophie avait

tlgraphi son dsespoir son frre l'empereur Guillaume


j'espre

mme,

le

et lorsque

M. Zamis, Prsident du

Conseil des

ministres grec, protesta auprs du gouvernement allemand contre cette

promesse

violation d'une
cette

promesse

crite, le

comte deMirbach lui rpondit que depuis


dans le district de Cavalla les

la situation s'tait modifie

troupes grecques avaient livr de leur propre volont les forts et les batteries

aux Bulgares 4

L'invasion avait

moment
demand des
ce

le

commenc

ordres son chef,

4 corps d'arme Cavalla

disait

gnral Hadjopoulos,

le

le

commandant de corps

Bulgares se prsentaient devant Srs, que

svrement toute rsistance

jusqu' la

ville,

de Berlin,

l'avis

le 17 aot.

vacuez-la

Si le

fit

a-t-il

commandant

Cela parat probable. Quoiqu'il en

demande ou spontanment,
les

lendemain de

gnral Baras, dont la division tait la plus expose,

que

le

soit,

le

sur

savoir le 20, alors

gouvernement intermenace
combat
de s'tendre
le

Les Bulgares profitrent de tant de

libert. Ils capturrent les troupes

Cinq ans d'histoire grecque. Discours prononc par M. E. Vnislos la Chambre des
Dputs en aot 1917, p. n3 (Berger-Levrault).
2
Dpche Thotoky du 16 aot 1916. Un Livre noir, correspondance tlgraphique
entre les Souverains dchus de Grce et de Berlin. Lausanne, 1918, Edition des Hellnes lib1

raux, n 21.
3

Dpche du

Livre blanc grec,

2 5 juin.
I,

Un Livre
n 68.

noir, n 16.
'

'

LES AFFAIRES GRECQUES

de Demir-Hissar aprs avoir tu leur chef


prisonniers divers avant-postes.

de mettre bas

armes,

les

ils la

Le gnral Hadjopoulos

le

77

capitaine Tsakas, et firent

La compagnie de Croussovo ayant

finit

par concevoir des inquitudes

situation devient d'heure en heure plus critique, tlgraphie-t-il

on voit manifestement l'intention des Bulgares d'occuper toute


doine orientale.

graphiques et

Et quelques jours plus tard

refus

dtruisirent.

tlphoniques avec 6 e

La

Athnes

MacCommunications tl-

division interrompues

la

depuis

14

Danger immdiat pour autres divisions tre coupes. Conduite


Bulgares continue hostile. Ont libr nombre minime des sections qu'ils

heures....

ont captures.

incendi par Bulgares brle depuis hier.

Fort Indjs

Meurtres, pillages ont

Villages ont t occups par Bulgares. Afin

lieu.

mesure discuter avec eux, prie

sois en

rservistes qui

se

sois autoris

d'urgence convoquer

prsenteront avec empressement. Cette mesure s'im-

pose aussi parce que population turque menace se soulever...

de

la

guerre rpond

Le Ministre

Repoussons proposition sujet rservistes parce

qu'excluons violence. Apaisez populations terrifies d'accord avec autorits


civiles, et encouragez-les...

De son

ct, le gnral

Ttat-major gnral, tlgraphie que l'Allemagne et

la

Dousmanis, chef de
Bulgarie ont ritr

leurs assurances sur le respect de l'intgrit et de la souverainet hel-

lniques

Le
poulos

4
.

10 septembre, un officier allemand se prsente au gnral Hadjo-

et

rclame

e
4 corps d'arme Drama, dans la
Germano-Bulgares. Le commandant de corps con-

le transfert

de tout

le

rgion occupe par les


voque un conseil de guerre. Celui-ci dcide de refuser; mais comme toute
dfense est impossible, il dcide aussi que le corps se livrera prisonnier
aux Anglo-Franais Cela pourrait tre trs utile la patrie et au roi, car
:

aprs Faction infme des Bulgares, la neutralit de la Grce n'est plus


possible... Prisonniers des

nous
le

utiliser .

En

Anglo-Franais, notre patrie pourra au moins

consquence, un ordre d'embarquement fut donn pour

transport des troupes de Cavalla dans

l'le

de Thasos.

Maccas: La Grce et l'Entente, tlgr. confid. n 8 2995, 3o23, 2172, 1481. D'une
les faits rsums ici sont emprunts aux exposs de M. Maccas
La
Grce et l'Entente, et Ainsi parla Vnislos..., l'ouvrage: Cinq ans d'histoire grecque,
et aux articles publis dans les tudes par M. L. Jalabert sous le titre
La crise grecque.
Livraisons de fvrier et mars 1917. Lire aussi: A. Gauvain, L'affaire grecque (Editions
1

L.

faon gnrale,

Bossard).

LES AFFAIRES GRECQUES

78

ne fut pas excut.

Il

Il

semble que le gnral Hadjopoulos, sachant que

du conseil de guerre ne rpondait point au dsir du roi, se


ravisa. Le 14 septembre, Berlin publia le communiqu officiel suivant

la rsolution

Le gnral Hadjopoulos, commandant le 4e corps d'arme hellnique,


pri, le 12 septembre, le Haut commandement allemand de protger les

braves troupes fidles au roi et au gouvernement, de

les

garantir contre la

pression de l'Entente, et de leur accorder un abri et des vivres.

Pour prvenir toute

d'accord avec

le

violation de la neutralit grecque,

commandant de corps d'arme, que

les

il

a t dcid,

troupes grecques

armes et quipes seraient transportes, en leur qualit de neutres, en


Allemagne o elles recevraient un abri elles y jouiront du droit de l'hospi;

talit

jusqu' ce que leur patrie soit abandonne par les troupes de l'En-

tente.

Huit mille

hommes

et deux cents officiers furent ainsi transports en


gendarmerie hellnique de la Macdoine orientale, contrainte par les Bulgares de les suivre. Outre ces troupes, les Allemands
emmenrent une grande partie de l'artillerie hellnique, notamment presque
Silsie, plus la

toute l'artillerie lourde, et une partie du matriel de mobilisation de la


rgion.

Les jours suivants,

les

dpches de Berlin continurent informer

avaient t reus

comme

des frres leur passage en gare de Sofia;

population leur avait offert des tartines beurres et du caf chaud.


Silsie, joie et libert.

Tant

d'efforts

le

communiqu. Les soldats grecs

public sur le ton papelard du premier

la

En

de dissimulation ne parvinrent pas

masquer

le

l'histoire

des guerres d'une arme neutre prisonnire d'un belligrant,

caractre de l'vnement et cette circonstance indite dans

aprs avoir t livre par son souverain.

Un

des officiers suprieurs du

corps d'arme hellnique,

le

colonel

Christodoulou, refusa de se soumettre la convention dshonorante signe

par son chef.

la tte

vint 'passer dans

l'le

de 20

officiers et

de Thasos.

Un

de 2200

hommes de

hommes purent s'embarquer pour le Pire.


Le premier effet de l'invasion bulgare, tant dans
que dans
C'tait

la

troupe,

il

par-

autre groupe de 40 officiers et 700

la

Macdoine orientale

rgion de Florina, fut d'interrompre la campagne lectorale.

un premier succs pour

paratifs militaires.

la cour.

Il

la

stimula dvelopper ses pr-

21

LE PIRE.


LES AFFAIRES GRFXQUES

La
de

dmobilisation avait renvoy les rservistes dans leurs foyers. Afin

garder sous

la main, les officiers du roi, dirigs par l'attach miliallemand major von Falkenhausen, organisrent les Ligues de rser-

les

taire

79

vistes qui

ne tardrent pas devenir des lments

actifs d'agitation

chiste. Elles n'avaient d'ailleurs pas d'autre but, si ce n'est aussi

une mobilisation clandestine, dont

liter

d'artillerie,

carts, l

de

faci-

plan fut mis l'tude. Des dpts

le

de munitions, de vivres, furent constitus dans des villages


o l'on savait que l'Entente n'avait pas d'agents. On jeta les

La

bases d'un recrutement volontaire.


fut

monar-

concentration de trois corps d'arme

tenue prte, qui pourrait tre ordonne au

viendrait de l'Etat-major allemand

moment

favorable.

Le

signal

4
.

Cependant, hors des cercles de

la cour et de leurs aboutissants, l'invaprovoqu de tout autres sentiments. Le 22 aot, un

sion bulgare avait

Mouvement

aux

national

avait clat Salonique.

Dans

faits dcisifs, la transition fut rapide.

Des discours patriotiques

les casernes,

des militaires

indigns du triste rle jou par l'arme du roi se soulevrent.

aux manifestants
dfense nationale

civils, ils

Un

participrent la dsignation d'un

des

membres de

nondas Zymbrakakis, avait runi

trois

Le

3o, mls

Comit de

ce Comit, le colonel

Epami-

compagnies de volontaires, environ

400 gendarmes et une cinquantaine d'officiers rsolus laver la tache de


Rupel et de l'abandon de la Macdoine orientale aux Bulgares. Cette petite
troupe renversa les autorits royales de Salonique et assura
local

du Comit. Elle deviendra

soutiendra dornavant

la

noyau de

le

le

pouvoir

la force

arme volontaire qui

M.

Vnislos, et qui ne

politique nationale de

tardera pas envoyer de premires units grecques la disposition de

l'Etat-major

de Thasos

alli.

Le

colonel Christodoulou et ses

la renforceront, lui

l'honneur des armes.


rvolutionnaires

il

Du

apportant

le

hommes

arrivant de

l'le

prestige d'un corps qui a sauv

Comit ne poursuivra point des voies


prparer une arme nationale
obliger les dirigeants donner la poli-

reste, le

proclame deux buts

capable de chasser l'envahisseur

tique grecque une orientation nationale et carter ceux qui oublieraient


les traditions
la patrie

du pays. Les militaires font appel au

en loignant ceux qui

le

Jalabert,

La

l'exhortant sauver

sparent du peuple et d'une grande partie

de l'arme.

roi,

crise grecque. Etudes, 20 fvrier 191 7.

80

LES AFFAIRES GRECQUES

Le

pas ces appels.

roi n'entend

affiche bien plutt sa ligne de con-

Il

germanophile et personnelle en raison de l'opposition qu'il rencontre.


Les agents de l'Allemagne Athnes poursuivent librement leurs entreprises d'espionnage et de renseignements
postes, tlgraphes, le gouverduite

nement met leur disposition tous ses moyens pour leur permettre de
communiquer mieux avec Vienne et Berlin. Le palais lui-mme a pour sa
correspondance avec le gouvernement allemand un systme cryptographique spcial et trois voies de communication une ligne tlgraphique terrestre qui fonctionna pendant quelque temps via Monastir; la tlgraphie
:

sans

fil

avec station intermdiaire Sofia

et la transmission

par cble

du ministre de Grce Berne


Les Puissances de l'Entente qui ne soutinrent pas l'action de M. Vnislos autant qu'une sage politique de guerre l'et conseill, reconnurent
d'autre part qu'elles ne pouvaient laisser l'arrire de l'arme de Macdoine
l'adresse

expos tant d'intrigues. Elles ne connaissaient pas le service du Palais,


mais elles rclamrent le contrle des postes et des tlgraphes publics t
requirent l'expulsion des agents du service germanique d'espionnage.

Une

commande par l'amiral Dartige du Fournet fut


charge d'appuyer cette rclamation par une dmonstration dans le golfe
de Salamine.
escadre franco-britannique

Ces

faits se

passaient aux tout premiers jours de septembre, au

l'offensive bulgare

le

dsaxement de

moment

de Florina refoulait la gauche serbe vers Ostrovo et

l'offensive allie, reporte

du centre

la

gauche, tait

en voie d'excution.

Le gouvernement grec cda, mais


l'Entente,
5

me

comme

le roi

ne se montra que plus hostile

Une partie des officiers de la


au mouvement national. Les autres

bien l'on peut croire.

division Salonique s'taient joints

Le roi les reut solennellement avec discours la Guillaume II: Vous avez inscrit d'une plume de fer votre nom dans l'histoire...
Vous avez fait montre d'une discipline de fer, d'une foi et d'un dvouement
vinrent Athnes.

toute preuve l'gard de votre roi et de votre chef...


la tte

d'hommes

prt faire

que vous, possdant votre moral


face n'importe quel ennemi .
tels

Compte-rendu prsent par


des Dputs, octobre 1917.

le

Avec une arme

et

et votre foi, je suis

ministre des Affaires trangres Athnes

la

Chambre

LES AFFAIRES GRECQUES

8l

Quelques jours plus tard, le 20 septembre, nouvelle allocution l'occa N'coutez pas les conseils des marchands
sion du serment des recrues
de patriotisme... vous tes dornavant les soldats du roi... vous devez tre
dvous aveuglment la volont du roi ...
:

Un

ministre Calogropoulos, trs antivnisliste, a succd celui de

M. Zamis.

Il

dcide, le 22 septembre, que des poursuites seront exerces

contre les officiers, sous-officiers et soldats qui ont adhr au

mouvement

rvolutionnaire. On a su depuis que peu auparavant Guillaume II avait tlgraphi son beau-frre de rsister pendant quatre semaines encore la
politique vnisliste,

que

d'ici l

il

aurait envahi la

Roumanie

et jet l'arme

Sarrail la mer.

M.

Vnislos n'tait point encore rsolu rompre catgoriquement avec

le roi. Il affirmait

toujours l'esprance que celui-ci revenant une plus juste

apprciation des intrts et de l'honneur de son royaume, aussi bien que de


ses propres obligations constitutionnelles, se mettrait la tte de la poli-

tique nationale et des forces nationales. Cette attitude

lui tait-elle

dicte

par un espoir sincre ou par l'insuffisant appui qu'il rencontrait chez

gouvernements

allis ?*

II

les

adressa au roi un respectueux appel des libraux.

y reviendra deux fois; il en appellera encore la dcision du souverain


l'heure o opposant le drapeau national au drapeau royal, il conviera
Il

l'hellnisme entier prendre

lui-mme sa destine en main

et lui

deman-

dera son concours contre l'Etat qui trahit ses devoirs.


Cette proclamation dcisive au peuple grec est du 27 septembre.
jours avant, le 25, avec l'aide de la Lgation de France,
quitt Athnes secrtement.
l'amiral Coundouriotis,
l

il

Il

s'tait

rendu La Cane accompagn de

commandant en chef de

avait lanc son appel et

il

M.

Deux

Vnislos avait

la

marine hellnique. De

partira de l pour Salonique o

il

installera

gouvernement de la dfense nationale la disposition duquel s'est plac


le comit du 3o aot. Le gnral Danglis sera le chef de l'arme du nouveau
gouvernement.
Les deux pouvoirs vont rester en prsence pendant les mois qui suivront.
Le roi Constantin ne manifeste aucune intention de modifier son orientale

En

vement ne
la

1917,

M. Vnislos a dclar que l'Entente

lui avait

pos

la

condition que son

mou-

serait pas antidynastique.

Lire ce sujet et d'une faon gnrale au sujet des vnements de Grce cette poque,
brochure de M. Gauvain
L'affaire grecque.
:

LES AFFAIRES GRECQUES

82
tion politique et

son entourage moins encore.

ministriel a mis

M. Lambros

oppos M. Vnislos,
moiti, celui de

le

la place de

Un nouveau changement

M. Calogropoulos. Quoique

cabinet de ce dernier n'tait germanophile qu'

M. Lambros

Test tout

fait

et la dvotion

du

roi.

Il

proteste contre le contrle des postes et des tlgraphes par les Allis,

ne rprime pas

Ligue des rservistes;


l'Entente.

Un

produisent Athnes, foments par

les troubles qui se

les Vnislistes

clat est la veille

il

la

sont traqus; on manifeste contre

de se produire.

Par mesure de prcaution, l'amiral Dartige du Fournet avait requis


la livraison d'un matriel de guerre que le gouvernement devait lui faire
er
le
dcembre. Le cabinet avait refus, mais l'amiral ne croyait pas la
sincrit du refus. Il avait t reu par le roi qui l'avait assur de sa meilleure volont. L'Entente devait tre convaincue du dsir o il tait d'agir
I

avec elle en bonne harmonie.


livraison

main

la

du matriel, que Constantin dsirait surtout paratre avoir eu

la

force.

Il

ils

L'amiral avait l'impression, au sujet de

dbarqua donc des soldats le

ramneront

les voil

les

dcembre, sans prcautions spciales

canons qui doivent leur tre remis.

peine dbarqus,

cerns dans les rues et reus coups de fusils et de mitrailleuses.

Beaucoup sont tus ou


et

er
i

comme

prisonnier.

Il

blesss. L'amiral

ne s'en

tire,

lui-mme

se voit bloqu en ville

avec les reprsentants diplomatiques de

que par une convention expresse par laquelle les Puissances


renoncent la livraison requise; le gouvernement hellnique consent toutel'Entente,

fois livrer six batteries

dans

les rues

pour solde de compte. Le jour suivant,

un massacre de

Vnislistes.

il

y eut

Les Franais durent se rfugier

sur la flotte.

Cette fois-ci l'Entente rsolut d'agir, ou du moins l'Angleterre, la

France

oppose M. Vnislos. Les trois


Grce qu'elle ne conservt sous les

et la Russie, car l'Italie tait

Puissances dclarrent exiger de

armes que

les

hommes

la

strictement indispensables aux services d'ordre et

armement, munitions, matriel, serait


relgu dans le Ploponse. Cependant, un mois plus tard, les puissances
et le rtablissement
allies s'engagrent vis--vis du gouvernement grec,
d'un accord avec l'Italie ne fut sans doute pas tranger cette demi volteface,
ne pas permettre que le retrait des troupes grecques dans le
Ploponse ft mis profit sur terre ou sur mer par les partisans du gou-

de police.

Le

surplus, personnel,

LES AFFAIRES GRECQUES

83

vernement provisoire pour occuper une portion quelconque du territoire


grec ainsi priv de tout moyen de rsistance .
Les Puissances s'engageaient galement ne laisser s'installer les
autorits du gouvernement provisoire dans aucun des territoires en possession du gouvernement royal qu'elles pourraient se trouver amenes
occuper elles-mmes temporairement pour des raisons d'ordre militaire .

En rsum, au moment o
arme de Macdoine

elles avaient besoin

et o elles auraient eu la

d'un lment acclimat, tir du pays

dsunies sur

le

but poursuivre

mme,

de reconstituer leur

chance d'y parvenir


les

l'aide

Puissances de l'Entente,

et laissant les intrts particuliers

ou

les

sympathies monarchiques des unes dominer leur intrt militaire toutes,


limitaient les

moyens que

le

Gouvernement de

la

Dfense nationale se pro-

posait de mettre leur service, cela au bnfice du pouvoir contre les

bches duquel leurs soldats devaient tre protgs.

em-

22

DANS LES MARAIS DE LA STROUMA.

CHAPITRE
Les prodromes de

[HIIM MIMIlI Iir

e 16

novembre

s'tait

la

X.

campagne de 191 7.

19 16, une confrence militaire interallie

runie Chantilly afin de fixer le plan d'action

en 1917. Quoique la campagne prcdente se ft termine par l'crasement de la Roumanie

de

la coalition

dont l'entre en scne avait t salue


de

la victoire finale, l'Entente avait le

de sa supriorit sur l'ennemi.

donner exactement
IlU/lHIIlf

On

les efforts

pagnes de 19 17 un caractre

Il

comme

l'annonce

sentiment fond

devait suffire de coor-

pour donner aux cam-

dcisif.

s'attendait ce que, fidle sa conduite habituelle

de

la guerre,

Pour
que possible en mesure de faire face toute situation nouvelle
notamment pour interdire l'ennemi toute reprise de l'initiative des

l'tat-major imprial chercht engager le premier les oprations.


tre autant
et

oprations, la Confrence dcida que les armes de la coalition seraient

prtes entreprendre des offensives d'ensemble ds la premire quin-

zaine de fvrier 19 17, avec tous les

moyens dont

elles disposeraient. Si les

circonstances ne s'y opposaient pas, ces offensives seraient dclenches sur

LES PRODROMES DE LA CAMPAGNE DE I917

86

les fronts aussitt qu'elles

qui serait fixe d'une

Sur

le front

pourraient tre concordantes, soit l'poque

commune

entente entre les

le

nord

Les forces russo-roumaines agiraient

l'arme allie de Salonique par

et

chef.

balkanique, la mise hors de cause de la Bulgarie devait

tre recherche le plus tt possible.

par

commandants en

sud, les actions de ces

le

deux groupements de forces tant troitement combines, de manire


obtenir la dcision sur l'un ou l'autre des fronts d'action, suivant le dveloppement des oprations. L'arme allie d'Orient serait porte aussitt

que possible l'effectif de 23 divisions; cet effectif tait jug correspondre


d une part l'importance des troupes qu'il tait possible de faire manuvrer et d'alimenter sur

thtre d'oprations considr

le

prlvements que pouvaient supporter


taux.

Aux

de l'atteindre,

fins

le

dlai ses forces 7 divisions, le

gouvernement

d'autre part, aux

occiden-

gouvernement britannique porterait sans


gouvernement franais 6 divisions le
;

de porter

italien serait sollicit

de Salonique. L'arme

les thtres d'oprations

allie d'Orient, dit

tivement entretenue au complet de ses

3 divisions son contingent

encore

effectifs.

le

protocole, sera atten-

Ceux de l'arme serbe

seront entretenus par enrlements volontaires de prisonniers de race serbe

aux mains de

de

l'Italie et

la

Russie.

Si ces rsolutions de la

prcises, celles des

Confrence militaire taient catgoriques et


gouvernements le furent moins, malheureusement.

Elles firent l'objet d'une confrence tenue

Rome

le

10 janvier 1917. Les

opinions les plus opposes s'y affrontrent. Anglais et Italiens se montrrent


fort

peu disposs persister dans

la

guerre de Macdoine. Jugeant aven-

ture la position des troupes de Monastir,


tout fait tort,

ils

donn

le

en quoi

n'avaient pas

gros coup de

collier,

une

triste

et les Serbes, qui avaient

rcompense. Naturellement,

gnral Sarrail refusa. Si la position tait aventure,


la

la ville, et

grecque, toutes dcisions dans lesquelles l'adver-

un prcieux encouragement

l'abandonner mais de

ils

proposrent son abandon, l'vacuation de

la retraite sur la frontire

saire aurait trouv

il

le

convenait non de

consolider l'aide de nouveaux effectifs qui per-

mettraient de reprendre l'opration interrompue faute de combattants et

de marcher sur

Mais
le

il

le

Vardar.

semble que

les raisons

proprement

militaires aient tenu

second plan, et que des questions personnelles

et surtout

Rome

de politiques

nationales particulires aient occup le premier, ouvertement ou tacite-

CAMPAGNE DE I917

LES PRODROMES DE LA

ment. D'une part

du gnral

les

Anglais supportaient malaisment

Sarrail, et, d'autre part,

ils

commandement

n'avaient pas chang d'opinion sur

Ds

principe de l'expdition de Salonique.

le

le

87

le

dbut, elle leur avait paru

une concurrence gnante pour leurs expditions de Msopotamie et de


Palestine. Ils en restaient l, continuant penser que celles-ci couvriraient le plus immdiatement et le plus favorablement leur empire colonial
de l'Afrique du nord et de l'Asie du sud. Les Italiens de leur ct ne
tenaient pas outre mesure sacrifier de leurs gens pour la reconstitution

d'Etats balkaniques trop puissants, capables d'accrotre leur influence sur

de l'Albanie

les territoires

et

de

la cte orientale

de l'Adriatique. Enfin,

le

dsaccord subsistait en ce qui concernait la conduite observer Athnes.

Les Etats monarchiques ne se rsolvaient pas abandonner le roi.


En dfinitive, la Confrence aboutit des rsultats essentiellement
compromis. Le gnral Sarrail fut autoris se maintenir
en Serbie, au moins provisoirement, mais toute offensive nouvelle devait
ngatifs, des

subordonne aux changements de situation qui pourraient se produire


l'exiger. Au mois de dcembre, les Anglais avaient fait dbarquer Salo-

tre
et

nique leur 60 e division. Eux

ni les Italiens n'enverraient plus

Vis--vis de la Grce gouvernementale, pas de changement,

de renforts.

mme

pas une

opration de police en Thessalie o cette Grce dressait ses embches

Ce

seraient donc les Franais,

qui

fourniraient

les

soldats,

comme
si

toujours, et les Grecs de Vnislos

l'on voulait

suivre au

programme de

Chantilly.

Dj pendant
les 35

avec

et

44

les oprations

de Monastir, deux rgiments coloniaux,

taient entrs en ligne. Ultrieurement,


e

ils

composeront

34 et 42 coloniaux la 11 division d'infanterie coloniale du


gnral Venel. A peu prs la mme poque, au mois de dcembre, la
les

16 e division coloniale est arrive sous les ordres

e
,

37

et 38

d'infanterie coloniale).

Les

a t question Chantilly au milieu de

en Macdoine

la fin

du gnral Dessort

six divisions franaises

novembre sont

ainsi

(4

dont

et
il

rassembles

de Tanne.

Au commencement
spahis marocains, et

de 191 7, elles seront suivies d'un rgiment de


d'une septime puis d'une huitime division, la 3o e

du gnral Castriaz (40 e 38 e 61 e rg.) et la 66 e du gnral de Vassant


d'Andernay, (i$7% 210 e 227 e rg.). La France militaire a donc excut
largement ses engagements.
,

LES PRODROMES DE LA CAMPAGNE DE

88

En Grce,

g 7
1

l'arme vnisliste va se constituer peu peu

grossiront au fur et mesure que le

ses effectifs

mouvement national s'tendra. Sa


command par le capitaine

premire unit, un bataillon de volontaires

Grigoriadis, a t form aussitt dposes les autorits royales Salonique.

Mis en marche le 26 septembre, il tirera ses premiers coups de fusil sur la


Strouma le mois suivant, l'occasion d'une reconnaissance offensive dans
la

rgion de Srs.

Il

a t accueilli avec une cordiale camaraderie par le

commandant en chef des

forces britanniques, gnral Milne, qui l'encou-

ragera de ses flicitations et de ses citations, au lgitime contentement des


patriotes hellnes.
la

Un

ferme de Birhaly,

succs local, remport

le

6 dcembre,

affaire de

au cours duquel l'inexprience des nouvelles

mthodes de guerre a t corrige par le courage et le sang-froid des excutants, a soulev l'enthousiasme en Grce et y fut salu, dans bien des
milieux, comme l'aube d'une re meilleure. Pendant l'automne, deux autres
bataillons rejoignirent sur la Strouma celui du capitaine Grigoriadis, puis,
vers le milieu de dcembre, un troisime. Ainsi ports l'effectif d'un fort
rgiment, les volontaires grecs allaient pouvoir trouver un emploi dans des
entreprises moins limites que celles de patrouilleurs et d'agents de coups
de main. Le rgiment fut transfr dans la zone de Guevgueli, et fut encadr
dans le er groupement de divisions franaises, alors sous les ordres du
I

Un

gnral Regnault, de la 122 e division.

secteur d'occupation

lui

sera

assign aussitt son instruction parfaite.

Car

cette instruction

de troupes frachement leves, enthousiastes

assurment, remplies de bonne volont et trs dsireuses de se distinguer

au service d'une cause laquelle


connaissances techniques

ni

elles se

donnaient tout entires, mais sans

aucun entranement militaire, rclamait un

apprentissage attentif. Des officiers franais en recevront

la direction.

Ce

sera entre autres, derrire le front, la tche de la mission militaire que


dirige le gnral Genin.

Aprs avoir mis sur pied l'arme serbe,

les instructeurs franais gui-

deront l'ducation de l'arme hellnique. Tche plus complique


les soldats

non que

grecs soient moins dsireux d'apprendre que les Serbes, mais,

troupe neuve

commande par des

officiers

ont tout ou presque tout apprendre.

dont beaucoup sont novices,

Le cadre serbe

dire pas cess de guerroyer depuis 19 12;

il

ils

n'avait pour ainsi

venait encore de se battre de la

faon la plus soutenue et la plus active, avec des

hommes

tous entrans,

LES PRODROMES DE LA

pendant

CAMPAGNE DE I917

89

annes 19 14 et 191 5, contre des ennemis divers, austro-hongrois, allemands, bulgares. Il possdait ainsi une pratique dveloppe du
les

champ de

bataille et savait les exigences

de

n'avait qu' se familiariser avec l'emploi d'un

conduite des units.

la

Il

nouveau matriel.

Diffrentes taient les conditions d'instruction des leves grecques.

Les

des campagnes de 191 2 et 191 3 ne reprsen-

officiers et sous-officiers

du cadre. Eloignes de Macdoine, les divisions


aux ordres du roi. Les seuls lments entrans taient

taient qu'une fraction

rgulires restaient

les militaires qui avaient fait la rvolution

amen de la Macdoine

mmes

de Salonique,

le

dtachement

orientale par le colonel Christodoulou et des isols

Mais l'accord

fut parfait entre les matres et

les lves, le zle constant, et l'intelligence

gnralement vive des recrues

venant de ces

rgions.

hellnes facilitant le travail, de

mme que

leurs trs relles facults d'assi-

milation, les progrs furent rapides.

Les toutes premires units de volontaires furent dresses au front


l'preuve directe du feu, par compagnies spares d'abord, encadres dans les rgiments franais, et dont les chefs furent assists d'officiers de ces rgiments. Puis les compagnies furent groupes et exerces

mme,

par bataillon et finalement vint

La

le

tour des rgiments.

qualit gagnera en raison des amliorations qui pourront tre

poursuivies dans les coles d'instruction institues Salonique au fur et

mesure du recrutement

et de l'arrive

du matriel fourni par

coles d'officiers, de sous-officiers, de caporaux


d'aviateurs, d'artilleurs aussi, car
les

nouveaux armements
Il

et les

il

la

France

coles de mitrailleurs,

faut familiariser chefs et troupe avec

mthodes de

tir qu'ils

comportent.

a fallu aussi oprer une slection lors du premier recrutement.

Celui-ci n'a pas toujours, l'origine,

rpondu aux esprances des organisateurs du mouvement rvolutionnaire. Les Macdoniens, raconte M. Robert
Vaucher, qui a assist ces dbuts, qu'ils soient soldats grecs, serbes ou
bulgares, ont le

mme

dsir

ne pas se battre

Ils

n'ont pas encore d'idal

ils ne sont plus Turcs, mais ils n'ont aucune envie de se faire tuer
pour leur nouvelle patrie. Beaucoup sont dans la position de ce dserteur
bulgare qui me disait hier Il y a quatre ans, j'tais soldat ottoman et je

national

me suis battu avec les Turcs puis les Bulgares sont venus et j'ai t incorpor dans l'arme bulgare. Les Serbes ayant repris la rgion o j'habitais,
je devins soldat serbe, mais j'ai t fait prisonnier par les Bulgares qui
;

CAMPAGNE DE I917

LES PRODROMES DE LA

90

m'ont rintgr dans leur arme. Maintenant,

mande mon
*

allemand qui com-

Ton n'a pas suffisamment manger.


que vous voudrez, mais je ne veux plus me

bataillon est trop svre et

J'en ai assez; je serai tout ce

battre

l'officier

Lorsqu'on les interroge sur leur nationalit, disait un officier franais


charg de l'instruction des units: Je suis Makdone, rpondent-ils.
Oui,
mais quel Makdone, grec ? serbe ? bulgare ?
Non, Makdone.

un certain choix. Le recrutement n'en marchait


pas moins rondement, encourag par l'lan patriotique des contres de pur
Il

fallut

donc

veiller

hellnisme.

La Crte de M. Vnislos ne

ni

de l'Archipel,

les les

ni

mme

Constantin

menacs par

la

pas en arrire bien entendu,

la Vieille

fuyaient les perscutions des agents du


roi

restait

Grce o

germanisme

les

vnislistes

et les rservistes

du

moins que tous, les Grecs de Macdoine directement


proximit des Bulgares et stimuls par la honte du sol
et

national tout proche livr l'ennemi. Au mois de janvier 191 7, le rgiment


du dbut put tre incorpor dans une division complte, la division de
Srs (i*-, 2 e 3 e rg.), dont le colonel Christodoulou, justement rcompens pour, la fermet qu'il avait montre lors de l'invasion bulgare, reut
,

commandement.
Deux autres divisions ne tarderont pas beaucoup la rejoindre, la division de l'Archipel (4% 5 e 6 e rg.), sous les ordres du gnral Joannou,
et celle de Crte (7 e 8 e 9 e rg.), commande par le gnral Zymbrakakis,
aprs le colonel Fikioris dcd. Composes d'abord uniquement de volonle

taires, elles ont t

compltes par

sort territorial par le

la

Gouvernement

mobilisation dcrte dans leur resprovisoire.

Au mois de mars

effectif sera complet. Elles furent alors transportes

leur

par mer Salonique,

un stage de quelques jours au camp, leurs rgiments furent


envoys successivement au front, division de Crte Guevgueli, division de
l'Archipel Monastir. Celle-ci ne restera pas longtemps spare des deux
puis, aprs

autres; elle les rejoignit dans le courant de mai, constituant avec elles,

groupement de divisions franaises dont le gnral Grome


commandement, le Corps d'arme de la Dfense natioLe gnral Zymbrakakis fut son premier chef, remplac la division

dans

le

er

vient de prendre le
nale.

de Crte par

R.

le

colonel Spiliadis.

Vaucher, Constantin dtrn,

(fvrier-aot 191

7).

LES PRODROMES DE LA CAMPAGNE DE ICI 7

que

cette poque, alors

)i

oprations ont repris en Macdoine,

les

l'arme vnisliste compte, en chiffres ronds, les effectifs suivants

au front, 600

hommes

24,000

officiers et

en voie d'instruction et d'organisation, 900

un

55oo

Au

29,000

hommes

de gendarmerie.

officiers et soldats

60,000 rationnaires.

total,

M. Vnislos apporte le
Il

officiers et

marins avec une centaine d'officiers navals

millier de

plus grand soin la formation de cette troupe.

un facteur

sait assez qu'elle sera

essentiel de la politique nationale hell-

nique, non pas qu'elle doive servir aucunement la guerre civile,


vitera ce pril

de tout son pouvoir, mais

tation de volont populaire et

un

gouvernements de l'Entente. Ceux-ci

finiront

il

une vivante manifes-

elle sera

moyen de persuasion exerc

actif

sur les

par se convaincre et par

reconnatre qu'elle peut devenir l'lment efficace qui, sur le front des

Balkans, permettra de porter les coups dcisifs.

ment

l'organisation matrielle de son arme, mais

qui peut contribuer sa solidit morale

il

assiste

soigne donc non seule-

Il

ne nglige rien de ce

il

aux remises de drapeaux,

passe des revues, visite les hpitaux, encourageant chacun de sa prsence


et

de sa parole. Bientt,

comme

toujours en pareil cas, les anecdotes foi-

sonnent, que la presse patriote colporte l'envi.

Le

3i janvier,

est

il

venu inspecter dans leur campement des troupes

Cretoises arrives de la veille.

pied

une partie du

marcages.

Il

trajet,

Le temps

est affreux.

la tte,

embourb jusqu'aux

genoux. Les acclamations ne sont que plus enthousiastes


saluent au milieu d'eux leur
Il

leur parle.

Grand

les

Cretois

Cretois.

marche-t-il? Sont-ils contents

Ont-ils des plaintes formuler

faire

aucun vhicule ne pouvant s'aventurer dans ces

boueux, crott des pieds

est

Le Prsident d

a-t-il

des malades?

Oui, dit un immense soldat qui sort du rang. Mais avant qu'il

ouvert la bouche,
sont dchires.

M.

ait

Vnislos remarque que les chaussures du troupier

Pourquoi ne

lui

en a-t-on pas donn une autre paire?

demande-t-il au capitaine.

Une commande

spciale a t faite, rpond celui-ci

le

dpt ne

possde pas de souliers d'une aussi forte pointure.

Ce

souliers.

n'est pas cela, dit alors le soldat. Je

Je

me

plains de

ce qu'on

ne

m'empche de

me

plains pas de

mes

partir pour le front.

LES PRODROMES DE LA CAMPAGNE DE I917

92

Nous autres Cretois ne sommes pas venus pour

rester au dpt, mais pour

nous battre.

Rien de plus

remarque

juste,

t-on d'aller se battre, ce brave soldat

Ordre du mdecin de rgiment

Eh

Prsident. Pourquoi l'empche-

le

il

est perclus de

rhumatismes.

bien, oui, c'est vrai, interrompt le Cretois, mais je ne gurirai

qu'au front.

Anecdotes

et citations, les

journaux n'omettent pas plus celles-ci que

celles-l.

En

premier

fvrier, le

officier

de

Dfense nationale, lieutenant

la

Charg d'une reconnaissance nocturne, il avait courageusement pntr dans un avant-poste bulgare et y avait trouv la
mort. Ses camarades en furent profondment affects. Le vaillant lieuPsaroulis, a t tu.

tenant-colonel Condylis jura de le venger.


torisation

ses

d'attaquer de

hommes

nuit

demanda

Il

une position bulgare

originaires pour la plupart de la

et obtint l'au-

fortifie.

Grce irrdime

Il

et

runit

de

la

Macdoine.

Nous

allons venger Psaroulis, leur

de dix cartouches par

Dans

fusil

signal, d'un bond,

ils

cri

d'auteur que

effroi

Guirtskit

pour

la

crient-ils.

premire

je cite, les
!

Enthousiasme concentr. Au

le silence.

se jettent l'attaque, escaladent le parapet, sautent

position. Ara, ara,

Entendant ce

nom

Guirtskit

fois

depuis 191 3, dit

(Ce sont les Grecs

sation dans les lignes ennemies.

le

front

sans

!)

macdonien

jette la

dmorali-

L'Etat-major bulgare doit adresser un

ordre du jour ses troupes les avisant qu'il

grecque entire, mais de quelques comitadjis

Ce coup de main

la relation

soldats du tsaricule Ferdinand clament leur

Cette apparition des Grecs sur

s'agit,

non pas de l'arme

vnislistes.

valut au lieutenant-colonel Condylis la citation sui-

vante du gnral Sarrail

assuma lui-mme
commandement d'un dtachement de reconnaissance qui a nuitamment

le

ne prendra pas plus

l'assaut doit tre fait la baonnette.

monde observe

la

On

l'obscurit la troupe se prpare. Circonstance rare chez les sol-

dats grecs, tout le

dans

dit-il.

Officier suprieur

dtruit les fortifications


fuite.

expriment

et

courageux.

de tranches bulgares

et

Il

mis leurs dfenseurs en

EN FACTION.

23.
nique par

M.

Jean Romanos.)

(Photographie obligeamment

commu-

CHAPITRE

La
j

jrr

30003

gouvernement de Salonique s'applique la


formation de l'arme nationale, la cour d'Athnes multiplie les ressorts de l'intrigue pour chapper la press lon

L.^"iJ
r
K.;-

suite des affaires grecques.

endant que

"

i>
Mr

XI.

-0

le

de l'Entente et mettre l'arme royale

position

de l'tat-major allemand.

Tchauffoure du

er
I

cercles monarchistes.

dcembre

ait

Il

dis-

semblerait que

frapp de

Leurs journaux,

la

les

folie

les

proclamations

des Ligues de rservistes, les dpches envoyes Berlin

par l'entourage du
rant.

Le

er
I

et le 2

dcembre ont

roi, rivalisent

d'enthousiasme dli-

deux des jours

les plus

grands, les

plus saints, les plus splendides et les plus glorieux de toute l'histoire

grecque
ses

, crit la

membres

Nea Himera. La Ligue des

le

reconquis leur ancien prestige


la

rservistes radicaux adresse

baiser d des hros. Les rochers de l'Acropole ont

grande uvre accomplie

Nous demeurons

proclame une autre

pleins de fiert pour

ligue.

Et

ailleurs: Fli-

citons-nous de ce que les hros de Chalcis aient eu l'honneur de combattre


les

hros de la

Somme

et

de Verdun.

LA SUITE DES AFFAIRES GRECQUES

96

La

reine Sophie tlgraphie dans le

style Berlin

grandes puissances... Leurs troupes ont

victoire contre quatre


les Grecs...

mme

Prire de nous informer

quoi l'empereur rpond

devant

fui

quand Tanne de Macdoine sera

assez renforce pour entreprendre une offensive dcisive

Grande

'.

Je te remercie de tout cur pour ta dpche dont j'ai pris connaissance avec une
profonde motion. J'ai vu les dangers par lesquels toi et Tino avez pass et j'admire le
courage avec lequel vous avez rsist pendant ces moments difficiles. Je vois aussi
avec plaisir la loyale attitude de l'arme et de la flotte et leur fidlit envers la Maison
royale. Que Dieu donne que vous soyez enfin dlivrs de votre horrible situation!
L'Entente a de nouveau clairement dmontr quel est son but. Il ne reste donc
Tino, comme de raison, aucune autre route ouverte que de se rvolter ouvertement
contre ses bourreaux. L'intervention de Tino avec ses forces principales contre l'aile
ouest de Sarrail amnera la dcision en Macdoine... 2
.

Quelle interprtation ces deux dpches justifient-elles

demande

l'empereur

Quand attaquerez-vous

La

Attaquez

reine

rpond

l'empereur.
Certes, le roi Constantin ne dsirerait pas autre chose

mais l'appui de l'Allemagne


trangres,
Berlin,
taire,

M.

lui est

indispensable.

Le ministre des

Zalocostas, en avise expressment

M. Nicolas Thotoky.

Il

l'invite

y songe

il

le

Affaires

ministre de Grce

s'aboucher avec l'attach mili-

major von Falkenhausen, cette heure Berlin. Des bandes d'irrdu nord, Progradez; leur

guliers sont en voie de formation dans l'Epire


Caravitis, recevra des

chef,

Falkenhausen pour
rende Progradez

instructions,

les lui prciser.


;

il

Que

mais on attend

ce dernier rentre en Grce et se

donnera l'impulsion

l'aide

fusils

allemande.

Il

sera ncessaire pour

avec trois cents cartouches par

fusil,

bandes

la concentration des

et Caravitis s'entendra avec lui au sujet des oprations,

de

retour de

le

de

en tenant compte

commencer de cinq

six mitrailleuses et

mille

de onze

canons de montagne avec leurs munitions, avec 5oo,ooo francs par mois

pour cinq mille hommes. Tout cela doit tre disponible Progradez,

que des

vivres.

Une

action par des forces rgulires dans le district de

Koritza donnerait un fort appui au dveloppement des bandes

Cette dpche est du 17 dcembre; mais


1

Un Livre
Un Livre
Un Livre

noir, n 27.

noir, n 3i.
noir, n 32.

ainsi

Dpche du 16 dcembre.
Dpche du 16 dcembre.

il

3
.

semblerait que

le

23 elle

LA SUITE DES AFFAIRES GRECQUES

ne

soit

pas encore parvenue son adresse, ou que Ton attende d'autres pr-

M. Nicolas Thotoky

cisions Berlin, car ce jour-l

que Falkenhausen
prises Athnes.

est toujours Berlin

La Grce

avec l'Entente

t-elle

97

bandes.

les

tlgraphie la reine

attend les dcisions qui seront

rompraplus grande

persistera-t-elle dans sa neutralit ou

Quelle que soit

importance d'organiser

il

Il

la rsolution,

ajoute

il

est

de

la

Je Vous prie de nous communiquer d'urgence quelle est Taide en munitions,


argent et vivres que Vous dsirez. Le but de Caravitis doit consister couper le chemin de fer de Monastir-Salonique et inquiter les derrires de Sarrail. Il ne faut pas
perdre de vue que mme cette action inofficieuse par bandes aidera puissamment la
Grce lever, au moment des ngociations de paix, des prtentions territoriales. Ces
prtentions, comme de raison, pourront tre bien plus considrables en cas d'action
qu'en cas de simple neutralit. Falkenhausen attend des instructions conformment

auxquelles

agira

il

immdiatement

1
.

Rapprochons ce tlgramme du ministre de

celui

de l'empereur, nous

aurons l'interprtation des premires dpches. Le dsir o


Berlin de voir la Grce rompre les ponts et
hostilits contre l'arme

propre de son beau-frre qui

ment contre
par derrire,
temps,

il

en Macdoine en sera

la dcision

ceci est la part de la

satisfaites si l'action est officielle

tient des

moyens

Encore une
ne

lui

la

gauche de Sarrail

consquence.

Thotoky,

dpche

retard les

qu' se rvolter ouverte-

dit-il,

ses bourreaux; qu'il se hte d'attaquer la

sente l'appt des ambitions territoriales

ment

commencer sans

L'empereur stimule l'amour-

allie est vident.

ne reste,

l'on est

la chancellerie pr-

elles seront bien plus

que

si le

En mme
complte-

gouvernement royal

s'en

dissimuls.

cour ne demanderait pas mieux, mais

fois, la

la situation

parat pas assez nette Athnes'pour qu'elle se laisse aller une

entire libert d'allure.


le rsultat

En

outre, ses

ne sera pas atteint

si

moyens

militaires sont insuffisants et

l'opration grecque n'est pas seconde par

une offensive dcisive germano-bulgare. La reine Sophie s'en explique


auprs de Guillaume II
:

...
...

Remerciements de cur pour ton long

et

bienfaisant tlgramme...

L'issue que tu conseilles serait la seule possible

si

Sarrail attaqu par

vous

tait

forc de battre en retraite, auquel cas son aile gauche pntrerait approximativement
vers les contres de la Grce occupes par nous. Maintenant, la distance sparant cette

Un Livre

noir, n 34.

la suite des affaires grecques

98

de nous tant trop grande, la ligne de nos communications serait trop expose et
nos moyens en vivres et en munitions ne suffiraient pas pour la longue lutte. Dans
aile

ces conditions, une attaque dcisive et prompte (de votre) part, si elle est possible,
produirait pour la Grce l'occasion d'une intervention militaire et nous dlivrerait de
l'horrible situation dans laquelle nous nous trouvons
,

Le3i dcembre, nouveau tlgramme,


Thotoky,

qu'il

la

phase aigu

La note de l'Entente nous

Que

les

La

crise grco-

politiques.

a t remise aujourd'hui. Elle

Retrait des troupes de la Thessalie et de

maintien de l'ordre.
troupes en Thessalie et dans

ncessaires pour

M. Nicolas

met au courant des vnements

ententiste entre dans

adress celui-ci

l'le

comprend

d'Eube, en laissant

troupes

les

le

la

Grce continentale soient

laisses sans

artillerie ni mitrailleuses.
3

Rinstallation des contrles

modification surtout du contrle sur

ments de troupes.
4 Remise l'Entente des Vnislistes arrts.
5 Excuses de la part du gouvernement royal

mandant

le

et

mouve-

remplacement du gnral com-

corps d'arme.

er

les

Il est absolument ncessaire que nous sachions si l'action offensive du front macdonien commencera, et quand, ou non, pour que nous puissions orienter notre plan.

Mme

jour,

tlgramme l'empereur

Nous vous rendons les plus* chaleureux souhaits pour la nouvelle anne; que
Dieu donne de nouvelles victoires et la paix
La situation est trs grave nous n'avons de pain que pour 14 jours. La note est
impertinente; on veut nous faire crever de faim et en continuant le blocus imposer des
!

exigences. Sans vivres, la situation est dsespre.

Nous vous

flicitons

pour

les

magnifiques victoires en Roumanie et embrassons.


Tino, Sophie.

Enfin, le 2 janvier, quatrime tlgramme et appel dsespr.


l'envoie au ministre de

Grce Berlin

La reine

continuation du blocus nous n'avons plus de pain que pour quelques


diminuent aussi. Donc la guerre (grecque) contre l'Entente est maintenant exclue. Les ngociations sur la note sont en cours. Je considre
aprs ce sera
la partie perdue, si l'attaque (allemande) n'a pas lieu immdiatement
2
Sophie
trop tard.

Ensuite de

jours encore

la

les autres vivres

Le

8 dcembre, le feld-marchal de

renseignements sur
1

Un Livre
Un Livre

la situation militaire

noir, n 36.

Hindenbourg
de

Dpche du 26 dcembre.

noir, ns 38, 39, 40.

la

avait

demand des

Grce. C'tait au

moment de

LA SUITE DES AFFAIRES GRECQUES


Tbullition victorieuse des milieux royalistes.

99

La demande

prouvait qu'

l'tat-major imprial on se proccupait, en tudiant les plans de

campa-

gne pour 19 17, du rle que pourrait jouer le front macdonien.


Elle ne parvint Athnes que le 4 janvier. Le roi rpondit personnellement

le 6.

L'agonisante situation dans laquelle la Grce est tenue depuis plus


d'un an, expose-t-il, a affaibli son tat militaire. L'occupation par des

armes trangres de la Macdoine et d' peu prs toutes les les a eu


pour consquence une importante diminution des effectifs.
Sous la pression de l'Entente, la Grce a d transporter une notable

arme dans

partie de son

Ploponse.

le

La

mobilisation des forces qui se

trouvent actuellement dans la Grce continentale peut procurer quatre

rgiments, avec une brigade indpendante en Grce

divisions trois

peu prs deux divisions en Epire, mais faiblement pourvues


Des divisions de la Grce continentale, deux au moins sont

orientale, et
d'artillerie.

ncessaires pour la dfense de la capitale et de la cte orientale

donc deux

et

demi seulement pour agir en Thessalie

et

il

en reste

en Macdoine occi-

Le transport des deux divisions de


Quant aux approvisionnements, le dpt de vivres
l'essence manque absolument et le charbon est rare.

dentale, sans presque d'artillerie.

P Epire est trs


est trs faible,

De

plus,

difficile.

il

faut prendre en srieuse considration qu'une dclaration

de guerre de l'Entente devancerait


nouvelle note,

ment complet

il

la

et le transport

mobilisation dans

le

la mobilisation, car l'Entente dsirerait

Grce avant l'occupation allemande. Dj une


exige le dsarmes'agit de celle du 3i dcembre,

probablement craser

de toute

l'artillerie et

de tout

Ploponse, exigence soutenue par

la

le

matriel de

continuation du

blocus. Ainsi la situation s'aggrave de jour en jour.


Il

nous soit communiqu


une attaque allemande au front macdonien est prvue et

est dsirable, crit le roi en terminant, qu'il

d'urgence

si

quand probablement

elle

commencera

1
.

L'tat-major imprial n'a pas attendu cet expos pour dterminer


sa ligne de conduite.

trompent pas sur ses


senti ce

que

Un Livre

le

Les

magnifiques victoires de Roumanie

possibilits, et ce n'est pas sans motifs qu'il a

ne

le

con-

pouvoir politique s'empart de ce succs pour tenter des

noir, n 41.

LA SUITE DES AFFAIRES GRECQUES

IOO

ngociations de paix.

un dangereux accroissement des forces

s'attend

Il

de l'Entente favoris par le dveloppement de l'industrie de guerre. Les

manquent pas de matires premires, l'Ocan

Etats ennemis ne

leur est

ouvert, les Etats-Unis se mettent de plus en plus leur disposition, et le

Japon active ses


est

Sur tous

livraisons.

les thtres

magne

et ses allis n'ont rien jeter

extraordinairement

dans

nous dfendre

trois divisions

goutte d'eau dans

Tandis que

le

archives.

conserver nos rserves pour

fallait

il

dbut de mars.

grecques sans

En une

mettait au courant sinon de ce qui serait

le

semble

qu'il

le

sollicitait

cour d'Athnes
le

core une

fois

Grce

la

impuissante

tait
Il

le

ne resta donc

son frre

la

lui,

les

il

le

Couronne. Le tlgramme

la

demande grecque,

la suite

a confirm les invites berlinoises

l'effort

ou esprait de l'autre

pouvait pas.

pour

Cet avis n'a pas t retrouv dans

lui.

prouve, mais

de dcembre suggrant

chacun

fait

s'appuyt entre autres sur l'opinion du marchal

oppos un non possumus absolu

conversation

la

les

ne pouvaient tre qu'une

artillerie

de Hindenbourg exprime dans un conseil de


n'a pas

pareille situation,

Constantin rdigeait son expos, un avis de Berlin

au moins de ce qu'on attendait de


Il

tait

mer.

la

le roi

en route qui

tait

Notre position

Vrit que la retraite sur les lignes Siegfried au front

d'occident illustrera ds

deux ou

la balance.

et une issue presque impossible trouver,


Ludendorf dans ses Souvenirs de guerre. Nous

ne pouvions plus songer attaquer,

ne

la guerre, l'Entente

difficile,

crira plus tard le gnral

de

de

en mesure d'augmenter sa supriorit numrique, tandis que l'Alle-

initial et

dterminant. Ainsi

premier secours. Mais

fournir

si

la reine

la puissante

la faible

cour de Berlin

Sophie qu' tlgraphier en-

cur pour ton tlgramme, mais le manque de vivres suffisants


dure d'une pareille entreprise, ainsi que la pnurie de munitions et beaucoup
d'autres choses nous forcent, malheureusement, nous abstenir d'une telle action offenComme je souffre Merci de cur pour tes mots
sive. Tu peux t'imaginer mon tat
si chers, pour la (mots illisibles) des circonstances abominables. Que les cochons
infmes reoivent la rcompense qu'ils mritent! Je t'embrasse de cur. Ta sur
isole et peine, qui espre en de meilleurs temps.
Je te remercie de

pour

la

message familial, ou familier, une autre dpche


informa le ministre Thotoky des derniers vnements politiques. La
veille, 8 janvier, l'Entente avait finalement adress un ultimatum au gouvernement royal, exigeant l'acceptation de sa note du 3i dcembre dans

Accompagnant

ce

LA SUITE DES AFFAIRES GRECQUES

IOI

quarante-huit heures, avec l'amendement que l'extension du mouve-

les

ment rvolutionnaire dans


ne serait pas permise

4
.

les territoires

Aprs

l'avis

tation de l'ultimatum en principe.

Il

en possession du gouvernement

de Berlin,

la seule issue tait l'accep-

n'y avait gure autre chose faire, en

Trois jours plus tard, deux radiotlgrammes de

effet.

M. Thotoky

vien-

dront confirmer cette opinion.

Le premier

est antrieur l'annonce

Le ministre expose

qu'il a

eu une

d'Etat aux Affaires trangres,

de l'acceptation de l'ultimatum.

conversation avec

le

sous-secrtaire

M. Zimmermann, auprs duquel

il

a in-

pour que l'attaque allemande comment aussi vite que possible.

sist

Nous dsirons enfin (tirer) au clair si cette offensive se fera , lui a-t-il
M. Zimmermann a rpondu que personnellement il tait pour l'offensive, mais que tout dpendait du marchal de Hindenbourg qui il en
Si la rponse est dilatoire,
rfrera. Aprs quoi, M. Thotoky ajoute

dit.

je

pense que nous devons agir selon nos propres intrts, sans aucune

autre considration, vu que


*

et

que nous ne pouvons ruiner

(mots

nous avons dj
la

dynastie et

le

fait

assez de sacrifices,

pays pour

les

beaux yeux

illisibles).

Le second radiotlgramme rpond l'annonce de l'acceptation de


l'ultimatum. M. Thotoky fait savoir qu'il a lui-mme inform M. Zimmermann de la dcision prise par le Conseil de la Couronne au sujet de
Je n'ai
l'offensive. Le sous-secrtaire d'Etat a t assez du, mande-t-il
pas manqu de lui faire observer que, suivant mon avis, si la rponse du
:

feld-marchal avait t plus encourageante et plus catgorique, trs pro-

bablement

La

le

Conseil de la Couronne se serait prononc pour l'action.

question n'en est pas moins dfinitivement tranche.

Le

roi

tantin se gardera de suivre les suggestions de son beau-frre,

rvoltera pas ouvertement contre ses bourreaux.

Mais

c'est

encore

il

Consne se

la reine

mot de la fin. Elle le tlgraphie Falkenhausen. Pourquoi Hindenbourg n'a-t-il pas t plus favorable Le Conseil de la Couronne aurait march Je suis dsole! C'est trop bte
Est-ce bien le mot de la fin Pas absolument peut-tre. La ConfSophie qui dira

le

rence de

Rome

tenues

est improbable que rien n'en transpire au dehors. L'attitude des

il

vient d'arrter ses rsolutions, et

Voir chapitre IX,

i.

/.

si

secrtes qu'elles soient

LA SUITE DES AFFAIRES GRECQUES

102

principaux journaux italiens tmoigne, dans tous les cas, qu'en ce qui concerne la politique intrieure de son

Athnes n'a pas

roi,

de perdre

lieu

tout espoir.

semble, en outre, que Ton s'attende Athnes une intervention de

Il

M. Wilson

mme

et

de se rserver
pas

dsespoir

le i3

de ne pas jeter

et

Athnes

dit.

peut-tre une confrence de la paix.

le fait

le

savoir

le manche aprs
M. Thotoky. La

la

Il

convient donc

cogne. Tout n'est

reine avait exhal son

14 dj les nouvelles esprances sont caresses.

Le mes-

sage M. Thotoky, transmis par un envoy spcial, un officier de rserve


du nom de Franghiscos,en donne les raisons et renseigne sur les intentions.
Les raisons sont celles qu'on vient d'indiquer, auxquelles s'ajoutent les agis-

sements extra-parlementaires du groupe


(mots

pour

illisibles) paix, ainsi


le

que

l'Italie

socialiste franais,

les intentions sont

qui dsire

de rester prts

cas o de meilleures circonstances autoriseraient l'offensive ger-

mano-bulgare

Il

est de trs

nellement au porteur,

officier

grande importance que vous parliez person-

de rserve Franghiscos, pour l'organisation

des bandes l'avenir.

La

reine Sophie se plat croire

Serait-il vrai, fait-elle

sur

le

front

mine?

que

l'attente

ne sera pas trop longue.

demander M. Thotoky, que l'attaque se produira


la campagne de Roumanie sera ter-

macdonien aussitt que

Sait-il

quelque chose ce sujet?

Cette dpche se croise avec un tlgramme que

le

ministre adresse

communique une demande de Hindenbourg. Fal-

au
dans lequel
kenhausen a affirm ce dernier que malgr l'acceptation de l'ultimatum,
roi et

il

l'Entente se proposait d'exiger de la Grce livraison de son artillerie et de

son matriel. Est-ce exact?

La dpche

ajoute

L'Etat-Major allemand, attachant la plus grande importance


gence ventuelle ne soit pas excute, dsire savoir si la Grce
chant, dtruire

l'artillerie et le matriel.

En

ce

que

cette exi-

serait prte, le cas

cas d'affirmative, le

gouvernement

imprial s'engagerait nous ddommager. L'Etat-Major Vous prie, au cas o sa proposition serait accepte par Votre Majest, de lui remettre un tat dtaill de l'artillerie et autre matriel qui serait dtruire et, par consquent, remplacer.

Le roi envoie aussitt l'tat demand. Il remercie le marchal de


Hindenbourg pour sa proposition, qu'il accepte. Afin que le matriel ne
tombe pas aux mains de l'Entente trois mesures seront prises un maga:

sinage appropri

la rsistance,

au cas o l'Entente agirait par

la force

LA SUITE DES AFFAIRES GRECQUES


la

destruction

s'il

par l'Allemagne

La Cour

03

remplac

est besoin, auquel cas le matriel dtruit serait

1
.

n'en est pas moins contrainte se soumettre finalement

l'ultimatum. Vainement le ministre a tergivers; une dernire dmarche


allis le met au pied du mur. Les derniers
gouvernement royal prsente des excuses formelles
Leurs Excellences les ministres de France, de Grande-Bretagne, d'Italie
er
et de Russie en raison des regrettables vnements du
dcembre 1916
un dtachement de l'arme de terre et de l'arme de mer, command par
un gnral et le prince Andr, frre du roi, dfile devant les drapeaux

des reprsentants des Etats

jours de janvier le

allis qu'il salue; le

Athnes, est rvoqu


les

gnral Callaris,
;

commandant

les autorits judiciaires sont

le

er
I

corps d'arme

charges de dissoudre

Ligues de rservistes.

un dernier tlgramme part d'Athnes pour Berlin. Il


M. Nicolas Thotoky
Veuillez,
dit-il, communiquer la dpche suivante, traduite en
allemand, S. M. l'Empereur
Nous t'envoyons du profond du cur nos vux cordiaux pour ton
cher jour de naissance. Nous suivons avec admiration les grands vnements sur terre et sur mer. Que Dieu te donne bientt une glorieuse victoire sur tous les ennemis infmes
On nous honore du dbarquement de 40 soldats sngalais, pour
garder la Lgation de France. Charmante image de civilisation

Le 26

janvier,

est adress par

le roi et la reine

((

Nous t'embrassons.

Salutations.

Tino, Sophie.
1

Un Livre

noir,

N os

48 5i. Dpches du 14 au 20 janvier.

24.

LE LAC PRESBA.

CHAPITRE

Reprise d'offensive

allie.

u front d'Occident,

XII.

L'abdication du roi Constantin.

le

programme de

de profondes altrations

la suite

imprvus. Originairement

le

Chantilly avai subi

de divers vnements

plan du gnral Joffre avait

comport une reprise de la bataille de la Somme, mais


sur un front plus tendu, avec des moyens plus puissants
et une mthode plus rapide. L'attaque devait tre prte
pour

le

er
i

fvrier.

Sur ces entrefaites, pendant le mois de dcembre, une


du commandement en France avait mis le gnral
Nivelle la place du gnral Joffre. Une transformation du plan de bataille
crise

en fut la consquence. L'opration projete reut une ampleur plus grande,


qui devait entraner

un supplment de prparatifs.
de changement, deux autres vinrent

cette premire cause

peu aprs

la retraite

de l'arme allemande sur

s'ajouter

les positions Siegfried,

qui modifiait les situations respectives des troupes en prsence, et la rvolution russe, qui tait de nature porter
tilly fixant la

une

atteinte l'article de

Chan-

simultanit des offensives que devaient engager les armes

allies sur tous les fronts.

IO

REPRISE D'OFFENSIVE ALLIE

Cette exigence fut

pouvait

maintenue nanmoins, dans

Une confrence tenue

l'tre.

Comit de guerre franais

Le gnral

pele.

le

mesure o

la

Cabinet de guerre britannique

et le

elle

26 fvrier, Calais, entre

le

l'avait rap-

Sarrail fut avis de ce qu'on attendait de lui

l'opration d'ensemble, sa tche consisterait retenir devant lui le

dans

maximum

de forces adverses possible.

De
avril,

commena que

retard en retard, l'offensive d'Occident ne

pour

le

tre assez tt interrompue la suite d'un dbut insuffisant.

16

Au

front des Balkans, elle s'branla le 25 avril.

Une
boucle de

de

srie

Tcherna d'abord, o,

la

la saison

d'engagements rgionaux l'avaient prcde.


le 12 fvrier dj,

compliquaient sensiblement

les

alors

mouvements de

que

Dans
les

la

neiges

l'un et l'autre

adversaires, des troupes allemandes avaient attaqu en forces importantes


les Italiens qui

occupaient

secteur de la cote io5o au nord-ouest de

le

Monastir. Elles avaient enlev

sommet. Ds

le

le

lendemain

les Italiens le

leur avaient repris, mais depuis, les chauffoures se renouvelrent cons-

tamment, paraissant souligner


Monastir par

caractre prcaire de l'occupation de

le

les Franais.

Ceux-ci se portrent alors l'assaut des pentes infrieures du Prispositions dites de la Cervena Stara, ainsi

que de la cote 1248, toutes


hauteurs d'o les Bulgares continuaient menacer et bombarder la ville.
Les combats sur ces points remplirent la seconde quinzaine de mars. Les
tri,

Franais y matrisrent les Bulgares, leur enlevant, entre autres, les tranches du sommet et leur faisant 2000 prisonniers. Mais ces combats conservrent leur caractre local.

Un

peu plus avantageuses pour l'ensemble de

doine furent les oprations menes par


contre du

lac

Sarrail et le corps

procurant

La
dont

dbarqu par

la dispersion

le

division franaise dans la

les

communications entre l'arme

gouvernement

italien

en Albanie. Elles

des bandes.

manuvre succda

les pripties se

Du

en Mac-

derniers jours de fvrier et les premires semaines de mars,

vritable

Pristri.

76

la situation

Presba et sur la route de Santi Quaranta Florina, o des

bandes austro-albanaises interrompaient


remplirent les

la

ces avant-propos, bataille d'un mois

droulrent sur tout

22 au 25 avril,

par intermittence tantt

ici

le

le

front,

de

la

mer Ege au

duel d'artillerie s'tait rveill, grondant

tantt

l.

L'intention du haut

commandement

L ABDICATION DU ROI CONSTANTIN

communique au grand quartier gnral

tait toujours celle qu'il avait

d'Occident la veille de

de Monastir

la prise

La zone

de l'arme serbe, sur

la

pousser son action princi-

Demir Kapou, sur

pale en direction du Vardar, vers Negotin et

munications du front bulgare.

IO7

Moglena, appuye par

les

attaques sur la Tcherna

et la

mer o des

pour bombarder

le lac

forces navales coopreront avec celles de terre

ennemies de l'embouchure de

les positions

Plus en amont, des escarmouches se produisent


la

ennemie.

toute premire se manifestera l'extrme aile orientale, entre

Tahinos

com-

d'attaque dcisive sera donc celle

et vers Monastir. Ailleurs, des diversions retiendront l'attention

La

les

le

long de

la

Strouma.

la rivire.

Dans

zone de Doiran, une action plus dveloppe met en mouvement, dans

la

du 24 au 25 avril, deux divisions britanniques qui, sur un front d'un


millier de mtres, s'emparent de la premire ligne bulgare, mais sans
pouvoir pousser au del. Elles reprendront la lutte deux reprises dans
nuit

le

courant de mai et parviendront approfondir et largir leur occupa-

tion, le succs restant

Dans

de

la valle

nanmoins
la

limit.

Lioumnitsa, sur

la rive droite

du Vardar,

la 122 e

division franaise, en liaison avec le corps d'arme grec de la dfense

mai une diversion analogue qui lui


donnera les avances de l'ennemi sur un espace de cinq kilomtres. Ultrieurement, les mmes trtfipes enlveront des tranches aux abords immdiats de Skra di Legen, sommet rocheux qui domine la Lioumnitsa et dont
les Bulgares ont fait un solide point d'appui pour leur dfense de la
du

nationale, effectuera partir

valle

du

Vardar.

Bientt,

vers Monastir, les

Franais,

tendant

le

front des dmonstrations, s'activeront de nouveau, renouvelant de vives

attaques.

Dans

la

boucle de la Tcherna, les franco-russo-italiens en

feront autant.

A la suite de leurs pertes de

armes serbes ont t remaque deux de trois divisions chacune. La


front qui fait face aux crtes du Dobropolie, ancien
19 16, les trois

nies de faon n'en plus former

2e

arme occupe

front de

le

la division

Choumadia

l'arme avec les divisions du

par

le

qui s'y trouve toujours, et qui compose

Timok et du Vardar.

pass dans la rgion du Vtrenik,

du plateau de Floka. La

re

l'aile

L'aile droite est

gauche sur

rampes orienDrina, du Danube


les

arme, divisions de la
Morava, a la pyramide du Sokol devant son aile droite
gauche, division Morava, a conserv sa position sur la Tcherna.

tales
et

de

la

comme

l'aile

REPRISE D'OFFENSIVE ALLIEE

108

Pour

l'acte dcisif, cette aile

gauche

Lontief. Derrire les Serbes, la 3o


exploiter le succs,

succs

est

appuye par

la brigade russe

division franaise est tenue prte

y
que demi-succs, ou succs locaux comme dans les zones
des oprations secondaires. Des points d'appui purent tre enlevs
l'ennemi aux deux ailes serbes sans que les premires tranches fussent dpasses. Peu peu, les mouvements trahirent un certain dcousu.
La foi faisait dfaut. Les nouvelles de Russie taient peu encourageantes

Mais

il

si

il

a.

n'y eut

et celles d'Occident dcourageantes.

n'avait pas eu le rsultat espr.

La grande offensive du gnral Nivelle


Le gnral Sarrail arrta l'opration.

que sauf la 4 e division, toute l'arme


trouvait maintenant en Macdoine. En Albanie, o la 76 e divi-

L'identification des units tablissait

bulgare se

sion avait continu son expdition sur la route de Santi Quaranta, les Autri-

chiens s'taient renforcs.


rgion.

Dans

allemandes.

Il

la

Un

rgiment turc

tait

apparu dans cette

mme

boucle de la Tcherna, on signalait de nouvelles troupes

n'tait

gure possible d'attirer de plus nombreux ennemis au

dgagement des autres fronts.


Les combats qui suivront pendant le reste de Tanne ne seront plus

bnfice d'un

que des manuvres isoles d'un intrt limit. Au mois de septembre,


une division provisoire forme d'un mlange d'lments des i56 e et 57 e
divisions aura des engagements sur les confins de l'Albanie qui la conduiront Progradez. Puis, pendant le mois suivant, la valle du Skumbi,plus
l'ouest, sera
le

le

thtre d'une reconnaissance offensive heureuse.

dernier acte de la

campagne

militaire

Ce

sera

de 19 17.

Des vnements d'une autre nature ont d'ailleurs accapar une fois
de plus, partiellement, l'attention du commandant en chef. A l'heure mme
o l'offensive prenait fin, le gnral Regnault, sous l'autorit d'un HautCommissaire des Etats de T Entente, avait t charg d'organiser des
mesures militaires destines seconder une politique enfin plus dcide des
Allis vis--vis de l'hostilit activement renouvele des cercles

germano-

royalistes grecs.

Le mois de mars avait vu Paris la chute du cabinet Briand et son


remplacement par un ministre Ribot. Celui-ci, ds sa prise de pouvoir,
avait tmoign M. Vnisls que ses efforts ne trouveraient plus le

L'ABDICATION DU ROI CONSTANTIN

IOg

gouvernement franais aussi indiffrent. A une dpche de flicitations du


chef du gouvernement de Salonique, M. Ribot avait rpondu par des vux
ardents pour le succs de ses ides gnreuses. De son ct, le pouvoir
rvolutionnaire de

Russie n'estimait plus ncessaire de soutenir

le

roi

Constantin de ses sympathies.

de son ministre dont M. Lambros continuait exercer la prsidence comme aux beaux jours de dcembre, n'avait
eu garde de persister dans sa soumission aux mesures rclames par les

Car

celui-ci, aid toujours

gouvernements de l'Entente pour la scurit de l'arme d'Orient. Les


ligues de rservistes n'avaient pas t dissoutes, aucun terme n'avait t
mis leur armement clandestin, et l'organisation des bandes destines
inquiter les communications de l'arme Sarrail n'avait pas cess. Ds son
entre en fonctions, le gnral Caubou, charg du contrle des mesures
requises, le constata et

il

ne se passa pour

de jour

ainsi dire pas

qu'il n'et

des rclamations lever. Les soldats grecs transports dans le Ploponse

en repartent en vtements

civils

ou en permission.

On habille

en gendarmes

ceux qu'on veut retenir au nord de l'isthme de Corinthe, ou on les dguise

en comitadjis. Le

excute la promesse qu'il a faite au marchal de

roi

Hindenbourg de garder en
recherches de l'Entente

il

lieu sr le matriel
le

de guerre soustraire aux

dissimule dans des cachettes appropries; les

agents du contrle dcouvrent des dpts partout et jusqu' Athnes

mme. Le gnral Caubou ne laisse pas que d'avertir le gouvernement de


M. Lambros qu'il n'est pas dupe. A fin fvrier dj il attire son attention
sur les procds dont

sont organises

Ploponse par

il

a connaissance.

Il

indique les rgions o les bandes

leur recrutement se poursuit en Attique et dans tout le

les soins d'officiers

de l'arme active

le

prfet de Misso-

longhi facilite leur traverse dans la Grce continentale.

Composes de

dserteurs de l'arme grecque, de rservistes, de bandits de profession,


elles sont

Elles ont

commandes

comme

le plus

souvent par des

officiers

de l'arme royale.

centre Kalambaka, dans la Thessalie du nord, o

le

chef

du poste de police les quipe, les arme au moyen de fusils de guerre cachs
par la police elle-mme, les encadre et les dirige sur les points de rassemblement. Tout cela s'opre sans majeure
fonctionnaires

mme

compromis ne sont

ni

difficult,

car les officiers et les

punis ni inquits. Les irrguliers ont

leur disposition des appareils de tlgraphie optique et des auto-

camions qui leur apportent des vivres

et des armes.

REPRISE D OFFENSIVE ALLIEE

10

La correspondance du gnral Caubou avec

le

gouvernement

hell-

nique est remplie de dtails de ce genre. Elle dure jusqu'aux derniers jours
d'avril.

cette

poque encore,

le

gnral crit

M. Lambros qu'une

orga-

nisation d'ensemble se rvle qui tend remplacer sur les confins de la

zone neutre l'arme rgulire par des corps irrguliers obissant des
ordres venus d'Athnes. Et

comme

le

ministre rpond

qu'il serait

vrai-

ment incomprhensible qu'une organisation quelconque pt croire tre


mme de contrecarrer la politique du gouvernement royal, le gnral
confirme ses dires et conclut:

Il

a exist,

il

bandes irrgulires

existe des

gouvernement ne peut ignorer ni leur mode de formation ni leur


existence. Il ne fait rien pour dissiper le danger. La responsabilit de ce
qui lui adviendra lui reste donc lourde et entire *.
C'est plus qu'un avertissement que donne ainsi au gouvernement grec
n'est qu'un
le chef du contrle militaire de l'arme d'Orient: celui-ci
cho des autorits politiques de l'Entente. Il est vrai qu'elles ont si souvent
et le

protest sans qu'aucun acte confirmt leurs' paroles,

rement

et

comme

regret, que la

Cour d'Athnes

si

ce

n'est passag-

n'avait gure sujet

de

se montrer particulirement proccupe. Cependant, cette fois-ci, les avis


lui

sont adresss plus frquents et plus presss.

Au dbut
tion

de

titre,

MM.

de fvrier,

la lgation

de Russie a tenu

Lambros etZalocostas sur

tre considrs

comme

attirer l'atten-

certains faits qui peuvent, juste

ne rpondant

ni la lettre, ni l'esprit

obligations contractes vis--vis des nations allies.

Le

19 fvrier, les reprsentants des Allis font observer

ties stipules

dans

la

des

que

les

note du 8 janvier ne peuvent tre regardes

garan-

comme

obtenues;
reste dans la Grce continentale une grande quantit d'armes
dont l'existence est reconnue par le gouvernement grec lui-mme. Le
contrle des Allis, dit une dclaration au peuple grec communique aux
il

journaux, peut d'autant moins consentir laisser en de de l'Isthme ces

armes clandestines,

qu'elles pourraient tre

tions hostiles qui continuent exister


et particulirement

en Thessalie, o

nente pour l'arme d'Orient.

La

employes par

dans toutes

les parties

elles constituent

les

organisa-

de

la

Grce,

une menace perma-

question des bandes de la fone neutre. Correspondance officielle en franais et en


rsum par M. Maccas dans son tude La Grce et l'Entente.

grec. Athnes, 19 17. Recueil

L ABDICATION

DU ROI CONSTANTIN

Le lendemain, nouvelle dmarche

I I I

sparment par chacun des

faite

ministres de l'Entente.

Quelques jours plus tard, au dbut de mars, M. Balfour expose la


Chambre des Communes que le gouvernement grec n'a pas jusqu' prsent
donn satisfaction certaines demandes des Allis 4
.

Athnes, les ministres de l'Entente se plaignent aussi de l'attitude

du Gouvernement sur

hostile de la presse et appellent l'attention

que

ferait courir la

vent fondes sur

le

Grce

le

danger

la persistance d'excitations et d'attaques sou-

mensonge

Le ministre de France y
Le gouvernement Lambros

et la calomnie.

revient ritres fois, sans succs d'ailleurs.

annonce des enqutes ; promulgue un dcret rprimant


presse, mais les journaux royalistes,

les

excs de la

n'y en a plus d'autres,

il

savent

assez ce qu'ils doivent penser de ce chiffon de papier et qu'ils conservent


toute licence.

Le gnral

Sarrail ayant arrt des

bandes et en ayant communiqu

mesures contre

au ministre,

les motifs

tel

Le gnral

darmes, croyant gorger des comitadjis... Est considr

lier

les

journal crira

Sarrail gorge des ecclsiastiques, des notaires et des gen-

comme

par ce gnral quiconque n'abandonne pas sa femme ou sa

irrgufille

aux

Le gou-

besoins de l'arme, ou manifeste sa fidlit sa patrie ou au

vernement grec commettrait la plus grande des fautes en rpondant au


communiqu du gnral. Il n'y a qu'une rponse faire Le gnral en

roi...

a menti

2
.

Finalement,
pleine.

A la

les puissances

de l'Entente estimeront que

la

coupe est

longue, elles ne peuvent rester insensibles la diffrence des

politiques constantinienne et vnisliste.

Tandis qu'Athnes contrarie de

toutes faons les efforts militaires des Allis, Salonique apporte tous ses
soins les seconder. Aussitt constitu, le

savoir que telle serait sa volont et

des relations extrieures


tants de l'Entente

nale

il

le

gouvernement provisoire a fait


M. N. Politis a t charg

prouve.

son premier acte a t d'informer

du but principal du gouvernement de

la

Dfense natio-

G. Deville, ancien ministre de France Athnes


Le Scrip du 5 avril 1917.

La

nous remplirons nos obliga-

tions d'alliance envers la noble et hroque nation serbe.

reprsen-

collaboration srieuse de la Grce avec les puissances allies.

Serbie doit en tre spcialement convaincue

les

l'Entente, la

Grce

Et

et la

le

gnral

Bulgarie.

REPRISE D OFFENSIVE ALLIEE

112

gouvernement de la Dfense nationale


s'efforcera d'assurer le plus grand succs son uvre de sincre
collaboration avec les troupes allies. Si rserve que soit la politique de
Sarrail est galement avis

l'Entente vis--vis de

Vnislos, elle ne saurait ignorer absolument tant

des

et surtout refuser

d'gards,

France

M.

le

et l'Angleterre dcidrent

effectifs

qui

de supporter

lui

sont ncessaires.

les frais d'organisation

La
de

l'arme vnisliste.

Ds

le

mois suivant,

que par des dclarations

le

gouvernement provisoire affirma mieux encore

mme

comment il entendait tenir ses proLe 24 novembre, l'occasion de l'envoi

crites

une rsolution dcisive.


au front des premiers bataillons de volontaires, il proclama l'tat de guerre
entre les territoires occups et administrs par lui, d'une part, et la
messes.

Il

prit

Bulgarie et l'Allemagne de l'autre.

Ne

pouvant communiquer directement

aux deux gouvernements intresss, il prie


de bien vouloir la leur communiquer en son nom par

cette dclaration de guerre

les

puissances allies

les

moyens dont

elles disposent.

Situation paradoxale. Les puissances ne connaissent politiquement

Grce de Constantin avec elle seule elles entretiennent des relations de droit et aucunes avec celle de M. Vnislos. Entre elles et ce dernier pas d'alliance rgulire. Mais si le droit lie l'Entente la Grce officielle, les faits la lient la Grce insurge. Elles ont les mmes ennemis

que

la

contre lesquels elles unissent leur action militaire. Toutes ces contradictions, sous l'gide des

Ce ne

coutumes de

fut qu'aprs le

la

diplomatie

guet-apens du

er
I

Curieuse science.

dcembre que

les

puissances

allies s'avisrent de mettre la situation juridique en accord avec les faits.

Les Cabinets de Londres, de Paris


les

agents diplomatiques de

M.

et

de Ptrograde consentirent recevoir

Vnislos et discuter avec eux les questions

gouvernement provisoire. La Grande-Bretagne


et la France lui envoyrent de leur ct chacune un agent diplomatique.
Mais ce ne fut que postrieurement tous les vnements mentionns
ci-dessus, et sous l'influence du nouveau ministre franais, que les Etats de
l'Entente se rallirent une politique enfin rsolue. Le 19 avril, MM. Lloyd
George pour l'Angleterre, Ribot pour la France, Sonnino et Boselli pour
intressant les Allis et le

l'Italie,

sit

se rencontrrent St-Jean-de-Maurienne et reconnurent la nces-

d'un changement de rgime en Grce.

Le 4 mai, une

nouvelle conf-

rence fut tenue Paris, entre chefs des gouvernements franais et anglais;

Il3

L'ABDICATION DU ROI CONSTANTIN

on y admit ride de l'envoi Athnes d'un Haut-Commissaire des puissances protectrices de la Grce, qui serait muni de pleins-pouvoirs, et le
choix tomba sur M. Jonnart, ancien snateur franais, prsident de la

compagnie de Suez.
Le 5 juin, le Haut-Commissaire

arrivait

mme

confra avec

jour pour Salonique o, le 6,

ral Sarrail.

Le

9,

il

il

Salamine;

M.

en repartit

il

Vnislos et

tait de retour Salamine ayant son

le

le

gn-

programme

poli-

tique arrt, ainsi que les mesures militaires qui devaient en seconder
l'excution et auxquelles participeraient des troupes de terre et de mer.

l'poque de l'entrevue de St-Jean-de-Maurienne,

le roi

Constantin

malempare avait chang le prsident de son ministre.


M. Lambros trop compromis avait t remplac par M. Zamis qui Ttait
moins mais, sous ce changement de nom, la conduite du gouvernement

sentant venir la

n'avait reu

aucune modification.

Les mesures militaires prvoyaient trois articles


L'invasion de la Thessalie o les armes des royalistes taient caches,
:

o s'organisaient
veille d'tre

les

bandes de leurs partisans,

et

dont

la

la rcolte,

moissonne, devait tre soustraite l'accaparement du gouver-

nement royal

L'occupation du canal de Corinthe afin d'empcher l'arme royale de

du Ploponse;
Sur la flotte, une troupe prte

sortir

tre

dbarque au Pire ds que

le

besoin en serait reconnu.

Les btiments mirent leur


seule, cette

artillerie

menace contribuerait

en batterie face

elle

refroidir les chauffs.

L'affaire fut expditivement conduite.


officiel

la cte

Le

i3 juin dj, le

de l'arme d'Orient publi Paris annonait que

le

communiqu

1 1

les

troupes

charges du contrle des rcoltes avaient pntr en Thessalie et qu'elles


s'taient avances sans difficult jusque

dans la rgion d'Elassona. Le

6 heures du matin, la cavalerie tait entre Larissa.

occupait Trikala

Le

14, le

un bataillon de chasseurs avait

12,

Le lendemain,

elle

t transport Volo.

gros des troupes s'installait autour de Larissa et les lments

avancs s'emparaient des principales stations du chemin de fer de Volo


Trikala
liste.

la

population de Larissa avait adhr au gouvernement vnis-

La progression

franaise tait

vers le sud continua sans obstacles

60 kilomtres au sud de Larissa

le 16, la

cavalerie

elle atteignait

Pharsale

REPRISE D OFFENSIVE ALLIEE

114

Dmokos
des dtachements britanniques occupaient Demerli
les
communes adhraient au gouvernement vnisliste et nommaient de nouvelles autorits civiles. Le 18, la Thessalie entire tait aux mains des
et

troupes allies

Une

sud.

elles avaient atteint les

monts Othris qui forment sa

limite

quantit considrable d'armes et de munitions leur avaient t

remises par

la

Pendant

population.

cette marche,

duite, Larissa, lors

commandait
va

mettre bas

les

les

s'tait

pro-

de cavalerie. Le gnral Baras

la tte

D'Athnes, o

la place.

comme on

une seule chauffoure sanglante

de l'arrive de

vnements

s'taient prcipits,

une dpche lui avait enjoint de ne pas rsister et de


armes la premire sommation. Il n'en ft rien il garda la
dpche par devers lui, et lorsqu'il lui fut rendu compte que la cavalerie
franaise approchait, il ordonna un de ses sous-ordres de barrer le
le voir,

passage.

Dissimuls dans les bls,

les fantassins

grecs guettrent l'arrive des

cavaliers. C'tait des spahis marocains, qui approchaient au trot.

porte, une fusillade rompit leur lan. Courte surprise.

que

bientt, chargeant coups de sabre, tandis

bonne

se ressaisirent

les mitrailleuses entraient

combat ne dura pas, mais assez pour malmener srieusement


royalistes. Us avaient touch 16 cavaliers dont, parmi les tus, deux

en action
les

Ils

officiers et

tus, 98

le

un aspirant. Eux-mmes avaient eu 80

hommes

la

mme

Pendant

et

officiers blesss

du 10 au

11,

et 7 officiers

heure peu prs, Athnes,

la nuit

hommes

le roi

Constantin abdiquait.

des troupes avaient t mises terre au

nord du canal de Corinthe qu'elles avaient bord face aux postes grecs de
la rive sud. Sur la flotte, prte dbarquer au Pire, une petite division
avait t forme des

ment

40

d'infanterie russe, et

Auparavant,

le

rgiments d'infanterie franais,. 4 e rgid'un groupe d'artillerie de montagne franais.

et 58

Haut-Commissaire avait mand M. Zamis et l'avait prallait commencer. Le lende-

venu des dispositions prises, dont l'excution

main

1,

au cours d'un deuxime entretien,

sances d'en
a ... J'ai

finir et lui

prcisa la volont des puis-

remit une note crite formulant son ultimatum

l'honneur de dclarer Votre Excellence que

confiance des puissances protectrices...

il

Vaucher, Op.

cit.

J'ai

le roi a

perdu

la

en consquence pour mission...

L ABDICATION DU ROI CONSTANTIN

de rclamer l'abdication de Sa Majest

lui-mme, d'accord avec

le

de vingt-quatre heures.

M. Jonnart
la

ajouta que

dsignation au trne

Roi Constantin, qui dsignera

les puissances protectrices, un successeur parmi

ses hritiers. Je suis dans l'obligation de vous


le dlai

le

le

demander une rponse dans

prince royal tait exclu des hritiers admis

prince royal devrait quitter la Grce avec

le roi,

auquel un revenu viager de 5oo,ooo francs serait garanti.

Dans
la

vingt-quatre heures fixes, soit

les

le

12 9 Vo

heures du matin,

rponse tait remise M. Jonnart.


Monsieur

La France,

le

Haut-Commissaire,

Grande-Bretagne et la Russie ayant rclam par votre note d'hier


Roi Constantin et la dsignation de son successeur, le
soussign, prsident du Conseil, ministre des Affaires trangres, a l'honneur de porter
la connaissance de Votre Excellence que Sa Majest le Roi, soucieux comme toujours du seul intrt de la Grce, a dcid de quitter avec le Prince royal le pays, et
dsigne pour son successeur le prince Alexandre.
Zaimis.
la

l'abdication de Sa Majest le

Alors seulement, et afin d'viter les troubles que cette dcision pourrait

provoquer,

les

rgiments furent dbarqus.

marchrent du Pire vers

la capitale

tion sur les hauteurs qui

dominent

Le

jour

mme,

les

canons

la ville...

En deux

colonnes,

ils

et mitrailleuses prirent posi-

L'ordre ne fut pas troubl.

souverains quittrent Athnes.

Col. F. Feyler.

Echelle

La Campagne de Macdoine, 1916-1917

i.25o.ooo.

LE FRONT DE MACEDOINE
Routes militaires.

TABLE DES PLANCHES

I.

II.

Pages.

Les Allis au pied des


Salonique.

vieilles

murailles de Salonique.

La Tour Blanche

XIII.

Le lac Langaza
Le lac dji (Adji gheul)
Le Galiko et le Kara Djardjilar
Corfou. La Citadelle
La Strouma
La Strouma et les monts Bels
La butte de Kilkich
Le dfil de Rupel
Le fort Rupel
La plaine de Florina
Le col de Gornicevo

XIV.

Gornicevo

III.

IV.

V. --

VIII.

IX.

VI.
VII.

X.

XI.
XII.

XV.
XVI.
XVII.
XVIII.
XIX.

XX.

Frontispice.

6
10
14
i5

20
24
25

3o

34

Le Kamakchalan
Monastir
Pristri
La boucle de Tcherna
La Tcherna
Florina
Buf
Salonique
et le

la

et le

35

40

46
47
5o
58

62
63

66
74

TABLE DES PLANCHES

l8

Pages.

XXI.
XXII.
XXIII.

XXIV.

LePire.

Dans marais de
En faction
Le Presba
les

78
la

Strouma

84
94

lac

104

CARTES
I.

II.

III.

Le camp retranche' de Salonique


Le massif du Kamakchalan
Le front de Macdoine

52
117

TABLE DES MATIERES

I.

II.

III.

Pages.

La situation militaire fin 191 5


Le camp retranch de Salonique
Le front de Macdoine et les armes en prsence
Les Bulgares au
La sortie du camp retranch.

VI.

VII.

Les combats de

VIII.

IX.

X.

Les affaires grecques


Les prodromes de la campagne de

XI.

La

XII.

Reprise d'offensive

IV.

V.

11

22
fort

Rupel

3i

...
Gornicevo.

L'offensive bulgare et les prparatifs de la riposte allie

La

contre-offensive

allie.

La

bataille

de

41

L'enlvement du Kamakchalan.

la fin

la

Tcherna.

de l'offensive

La

5i

prise de Monastir

....

59

allie

67
75

85

191 7

suite des affaires grecques


allie.

g5

L'abdication du roi Constantin

io5

Table des planches

117

Cartes

18

ACHEV D'IMPRIMER LE

3o

AVRIL

I92O SUR

LES

PRESSES DE L'IMPRIMERIE ALBERT KUNDIG, A GENVE,

POUR

LES

DITIONS

D'ART

FRED.

BOISSONNAS.

&
PLANCHES EN HLIOGRAVURE DE LA SOCIT ANONYME
DES

ARTS

GRAPHIQUES

(SADAG),

SCHERON

<#>

VIGNETTES DE HENRI BOISSONNAS.

<#

%nfti &V

Pfi-v<8.-..;-.

itf.i'

1S92

THE UNIVERSITY OF MICHIGAN


? 'vj-'lf-V^^-"."
--'

..-.v

:>;-

-,*-

.'-^*^v. vi&^>r-** -vvv-</.


;
:

''.-

'

'

'--

'"/ /

'

"*

:.--; *.v

"

; v,

"'.

-,

-;

-;

--:V;.

.'''\

-:u;r

";;;;

.;.^:>v-

DATE DUE

r
-

.\

J.v^j^^-v^

1
-

^y:3^;7fc;^

.,

-"

-^^^^y^.^''-* ":

^$&y;^>^ >;

'

'
'

.-'

v'-;"";^'gi5^-;- '::

S *S1^? -^Ki:

'

*;'

*-

:-K-^|tSr

.;'

Vous aimerez peut-être aussi