N.Iorga Etudes Byzantines II.-Bucarest 1940 PDF
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N.Iorga Etudes Byzantines II.-Bucarest 1940 PDF
N. IORG A
ETUDES
BYZANTINES
II.
BUCAREST
1940
=
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ETUDES
BYZANTINES
II.
BUCAREST
1940
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1.
IM.10,.....alosasaursc
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cercle tres etroit de mandarins, des mandarins qui se regardent, ne s'ecoutent as souvent et qui parfois ne s'apprecient
ou bien la science dolt faire autre chose: ouvrir les portes
pas,
et les fenetres. Si elle n'ouvre pas les portes et les fenetres,
elle restera tres venerable, mais sera en dehors de son epbtlue
Nous vivons pour notre ideal, pour le but que nous nous sommes choisi, mais aussi pour les hommes au milieu desquels nous
vivons, et, si nous oublions cela, alors nous vegetons et finissons par perk au milieu d'un isolement que nous avons voulu,
par vanite, par fierte et par esprit de traditionnalisme, par incapacit6 d'innover.
ront pas plus lus et compris que bien des livres qui les ont
precedes, doit faire ce que doivent faire toutes les sciences, tous
les domaines de l'esprit a une poque ott une societe nerveuse
attend tout autre chose qu'aparavant, c'est-a-dire : faire, ou bien
oeuvre pratique, ou bien oeuvre de vie.
Si une science, si un genre litteraire, si une direction de l'art
ne fait ni oeuvre pratique, ni oeuvre de vie, s'il n'y a pas l'ame
humaine dedans, c'est du temps perdu par des intelligences qui,
malheureusement pour elles, malheureusement pour la societe
laissent leur science a la disposition des pires parmi les compilateurs, ceux que tout le monde comprend, meme avant de les
avoir lus.
Les etudes byzantines aussi seront abandonnees, totalement
abandonnees, si on continue a faire seulement ce que, dans un
grand pays qui a donne tant pour ces etudes, en Allemagne, on
fait presque exclusivement depuis plusieurs dizaines d'anndes,
c'est-a-dire d'excellentes etudes de philologie, de vocabulaire, de
syntaxe, des analyses de manuscrits qu'on coud ensemble, dans
des revues qu'on feuillette pour arriver aux comptes-rendus, et,
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L'avenir des
etudes byzantines
Chinoiser" de cette facon I'histoire d'un millenium, comprenant le SudEst de ('Europe, toute l'Asie occidentale, des regions
entieres de l'Afrique, la Mediterranee entiere, avec des courants
qui se sont etendus jusqu'au bout de ('Occident, jusqu'a l'Irlande
avec ses attaches au monde grec et byzantin, ou ces royaumes
anglo-saxons dont les rois s'appelaient des basileis, traiter de
cette facon tant de vie humaine, si variee, si pleine de couleur,
si active dans tons les domaines, et, parlois meme, creatrice,
c'est vraiment pitie,
it faut employer ce terme
pitie pour le
sujet aussi.
Et, avant d'arriver a cet avenir des Etudes Byzantines, que
des ecrivains et des hommes de science comme M. Diehl ont
prevu,
seulement en d'autres pays, apres eux, it y a eu autre
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niere. La Revolution grecque s'est produite, et on India ensemble (ce qu'on ne dolt jamais faire, puisqu'il s'agit de choses tout
A fait differentes) l'ancien Empire byzantin et les aspirations vers
une liberte qui leur etait, sans doute, due, des Grecs modernes.
Comore on partait vers la Grece pour y combattre contre les
Turcs et contre les 8gyptiens d'Ibrahim, parce que les Grecs de
182t representent les anciens Hellenes, on croyait servir la cause
de cette liberte hellenique en s'occupant un peu de Byzance, en
publiant des sources en rapport, au moins en ce qui concerne
la langue, avec rhellaisme ancien.
Et, au moment Oil, en France, on faisait ('oeuvre, si honnete
et si profitable jusqu'aujourd'hui, dtant presentee d'une facon sym-
pathique et modeste, de Boissonade, en Allemagne, sous la direction de Niebuhr, plutOt philologue qu'historien dans le sens
actuel du mot, on s'est mis a rassembler tous les historiens byzantins en copiant rddition, faite avec beaucoup de soin et presentee avec un luxe imposant par les editeurs de Venise, de ces
memes dcrivains. La collection de Bonn, sauf quelques voluon le reconnait maintenant -, peche par plus d'un point :
mes,
des manuscrits qui n'ont pas 616 consideres, une critique qui
est, pour la plupart, defectueuse, un texte publie parfois a l'aventure, une traduction qui est dans un Jahn parfois moins intelligible que le texte grec et faite, probablement, pour les personnes qui ne savent ni le grec ni le latin et qui finissent par
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famille ;
on le
volt en
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Etudes byzantines, II
est la verite historique, qui, elle, dolt 'etre tres bien vetue de
litterature, mais n'est pas la litterature en elle-meme. Car l'histoire
depasse certainement, par son but et par ses scrupules, Ia litterature, telle qu'on la comprend habituellement.
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Etudes byzantines, 11
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quelqu'un qui veut preparer un gros travail sur un sujet de philologie. Cette breve Histoire de Byzance aurait beaucoup gagne
a etre publiee separement, comme un ouvrage destine au grand
public.
Mais it n'etait pas historien, et la Revue Byzantine, la Byzantinische Zeitschrift", commencee par Krumbacher, passant sous
sa direction, est devenue encore plus, en premiere ligne, un repertoire d'etudes philologiques. Ceci non sans inviter des savants
strangers, qui n'etaient pas du clan, et M. Diehl lui-meme y a
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De sorte que, d'un cote, les etudes byzantines ont ete dirigees,
en Allemagne, vers la philologie, et de l'autre We, l'unite, qu'on
avait cru pouvoir realiser, n'a pu etre continuee.
Apres le Congres de Bucarest, nous avons cree, etant donnee
la disparition de la revue russe et les difficultes contre lesquelles
luttait Heisenberg pour la sienne, une revue de caractere plutOt
franca's, mais redigee sous la direction d'un savant beige d'une
jeunesse et d'une energie d'esprit tout a fait extraordinaires, d'une
hardiesse a chercher les solutions nouvelles qui donnera, a l'avenir aussi, des pages nouvelles a l'Histoire de Byzance: it s'agit
de M. Henri Gregoire. C'est le Byzantion".
11 se distingue des revues byzantines precedentes par. le fait
qu'ici, on fait beaucoup d'histoire, meme de l'histoire litteraire,
car, pour la premiere fois, on y trouve des pages, d'un savant
russe, qui representent la methode de l'histoire litteraire appliquee a Byzance, dans le sens dans lequel nous entendons l'histoire litteraire pour les pays de l'Europe Centrale et de l'Europe
Occidentale. C'est une revue tres variee, qui ouvre dj une
vole nouvelle et a laquelle collaborent, en ce moment, en grande
partie, les savants russes aussi, qui, avec le sovietisme dominant,
que
ne peuvent publier a je continue a dire Petrograd"
De sorte que le Byzantion" est arrive a reunir, en ce moment, les savants francais, les savants beiges et une grande partie des savants russes; des contributions lui viennent un peu de
partout, jusque de cette Amerique oir les quelques travaux, parus
dernierement, sur l'histoire de Byzance, representent un effort de
documentation extraordinaire, une patience a etablir les bases
de l'ouvrage lui-meme qui est admirable et une forme qui n'est
pas inferieure a celle de la science anglaise.
IL
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ait au moins des notes, sinon une traduction en latin. Car je crois
qu'i: vaut mieux que chacun donne une traduction dans sa langue
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Le diamant tel qu'il est sur nos doigts n'est pas pris de cette
facon dans la mine : it y a tout un travail A faire sur la gangue.
Et ceux qui ont vu la pierre d'or savent que c'est, A l'apparence,
un tres vilain minerai : seuls ceux qui sont habitues peuvent
la reconnaltre ; il faut tout un travail de lavage pour arriver
A recueillir quelques etincelles d'or. Pour la litterature byzantine,
il faut se dire que c'est la meme chose : le minerai est mauvais,
parfois insupportable ; it y a des pages sur lesquelles il faut
passer.
meme la vie d'un empereur A elle seule ne represente pas l'histoire. II faut quelque chose A cote, quelque chose tout autour,
pour avoir la vraie histoire.
Mais il y a aussi l'interpretation que cheque poque donne A
toute chose. Celui qui s'imagine que l'humanite pense de la
meme facon, sent de la meme facon, qu'elle s'arrete sur les
faut posseder en meme temps. etant donne Mat oir en sont les
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II.
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C'est une des publications les plus importantes, les plus solides
et les plus durables que celle qui nous a ete donnee, sous le
patronnage d'un savant comme M. Bury, dans ce quatrieme volume
de la Cambridge Medieval History" par un groupe de collaborateurs de differentes nations: de M. Diehl, de l'abbe Vogt, de
feu Chalandon et de M. Mac ler, de M. Brehier aux byzantinistes
anglais, sir Pears et M. Miller en tete, aux orientalistes de la
meme nation et jusqu'A des Slaves comme M. Kadlec de Prague
et M. Vassiliev de Petrograde (il n'y a pas de Roumains, comme
il n'y a pas l'histoire des Roumains).
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Etudes byzantines, II
Une formidable masse de materiaux 1 La table des noms, redigee avec beaucoup de soin, effraie. Mais precisement a cause
du nombre et de la multiplicite enorme, de la variete infinie du
detail, et aussi a cause de la difference de conception, allant de
la synthese litteraire de M. Diehl au .caprice" pittoresque de
certains collaborateurs anglais, a ('analyse locale menue de M.
Miller et a la secheresse instructive des annales de ('Islam, it
aurait fallu accorder toutes ces contributions, qui ne peuvent
pas manquer de se contredire souvent, de s'encombrer toujours,
donnant au simple lecteur une idee qui n'est guere nette de cet
Empire Romain d'Orient".
Personne n'aurait pu mieux le faire que le grand historien
dont le nom venere figure en tete du volume et qui par ses
propres presentations de l'Histoire byzantine en a donne, jusqu'a
une certaine date, la synthese complete et persontielle. Mais M.
Bury s'est borne a une introduction.
I.
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ne nous paraitrait pas si lointaine, perdue dans des complications de barbarie slave, confondue parfois avec des problemes de
l'Islam et de ses fondations ; elle viendrait vers nous d'un geste
plus fraternel et, se rapprochant de ce qui tient plus intimement
a Fame moderne, toute pleine de moyen-age occidental, elle contribuerait beaucoup mieux a la realisation de cette unite histori-
Meme la reserve toute speciale concernant l'Angleterre ne parait pas tres fondee ; ii y a eu plus d'Anglais que ne le disent
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Etudes byzantines, II
les sources dans Ia garde latine des basileis, et ce n'est que par
des etudes sur la monnaie medievale, sur la circulation des etoffes et des articles de luxe qu'on peut se rendre compte suffisamment de Ia forte immixtion des Byzantins jusqu'aux regions
les plus perdues de ('Occident europeen. En poursuivant cette
histoire de Byzance donnee par les sources occidentales, on peut
comprendre combien on regardait du cote de cette grande splendeur orientate.
II ne faut pas oublier non plus les pelerinages (l'ouvrage de
Rahricht et Meissner pour les Allemands devrait avoir des paralleles pour les autres nations), et jusqu'au XIV-e siecle toute
chose de France tient A l'Angleterre. .1 e ne peux pas croire qu'un
Mathieu de Paris, Franco-Anglais, eat eu, dans son Histoire
universelle, une vision moins claire des choses de ('Orient chretien
M. Bury rassemble les mots latins restes dans le grec byzantin (p. VIII, note): it admet aussi ttooXTog, tumulte, que nous
avions dj fixe dans notre Histoire des Roumains". Dans
les formules militaires, leur nombre devait etre encore plus
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aucun des successeurs ne viendra d'ailleurs que de Constantinople, - et la physionomie de la capitale ne date guere de
Constantin, ni meme du V-e siecle -, ou d'Asie, isaurienne ou
autre, qu'il faut dater, comme nous l'avons fait dans notre Byzantine Empire, qui n'est pas, nous osons le dire, une compilation de librairie, qu'il faut faire partir le developpement vers ce
Byzance. Au siecle precedent, un Odoacre, un Theodoric et leurs
sujets italiens ne se sentaient pas autres que les Orientaux ;
Procope nous dit, en racontant les exploits de Belisaire en
Italie, que c'etait deja le cas, - et de quelle fawn I, les Goths
&ant consideres comme plus ressemblants que cette colluvies"
des grandes compagnies" byzantines.
Pour Ia fin meme de l'Empire, que M. Bury attribue, violemment, aux brigands de l'Occident qui s'appelaient euxmemes croises", it faut bien repondre que c'est par ('esprit de
ces croises subordonnes, assimiles, par leur guerilla de Terre
Sainte, par leur infiltration sous les Comnenes, par leur role
meme sous l'Empire latin, introduisant de nouveau la vie locale,
sans laquelle l'Empire chretien d'Orient n'aurait pas pu exister,
que c'est par tout cela que l'heritage de Constantin a vecu; de
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Etudes byzantines, II
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n'ont-
elles pas souvent un autre sens que celui des formules sur
lesquelles on se bat, ne recouvrent-elles pas des realites, bien
autrement importantes : souvenirs du pass, aspirations vers l'avenir ?, de ceremonies fastidieuses dans une Cour servile".
Sans doute, mais les autres faits sont chichement rapportes par
les sources, et it faut, aussi, resister A la seduction de decrire.
L'a-t-on fait partout dans ce volume meme ? Yen doute, et beauI Voy. notre Geschichte des Osmanischen Reiches, 1.
= p. xi
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ttudes byzantines, II
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L'ouvrage commence par un chapitre de M. Diehl sur les Isauriens et finit par les considerations du chef de l'ecole de by-.
zantinologie francaise sur Ia civilisation byzantine. On ne pouvait mieux rendre hommage a une longue et grande carriere.
L'auteur de deux recents ouvrages francais sur Byzance a su
donner du nouveau dans les excellentes pages, d'une parfaite
limpidite et d'un eclat de style auquel on est habitu chez lui
qu'il a consacrees a l'empereur Leon et a ses successeurs, comme
lui heretigues et subissant encore le poids des excommunications
contemporaines. IL faut deviner la valeur, decouvrir ('oeuvre de
ces iconoclastes, premiers ouvriers a la creation, necessaire, de
l'Empire 1E:ague. M. Diehl constate la justice, au moins partielle,
qui leur fut, tout de Eneme, rendue au concile de 787, qui con-
damna la doctrine de ces bons administrateurs et de ces energiques soldats. La reforme fiscale est largement traitee 2.
Touchant a la loi agraire, M. Diehl croit que la nouvelle tenure
libre en echange pour Ia p..opth (dont les 'topecat; les termes
viennent sans doute de rtipog ; en roumain on appelle encore le
systeme de confier aux paysans une terre pour partager le produit
de son travail: a lucra to parte), est due a la penetration des
Slaves. L'exemple des changements accomplis en pays roumain a
Ia fin du moyen-age par l'admission d'immigres plaiderait contre
cette explication, qui est, on le sait, d'origine russe: le nouveau venu en Moldavie est le voisin" (vecin) et it evolue vers
le servage ; c'est plutot la napotxta qui pourrait venir de cet apport
I Pp. 4-5.
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Le role de Ia propagande cachee des Juifs est peut-etre moindre qu'on ne le croit, dans l'iconoclasme; la rivalite avec 'Islam
ges , jamais les figures des saints peintes sur les murs des
eglises et des palais.
La politique de Constantin III (le Copronyme" pour ses adversaires, qui etaient, sans doute, pour leur retourner le compliment, des *coprolales") a regard des Bulgares, qui n'avaient
pas encore un royaume", mais une simple seigneurie", preoca p, 11.
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a)
tudes byzantines, It
ne pouvait pas admettre, et les villes attribuees au Pape ne devaient pas etre arrachees a l'exarque. Y-eut-il une vraie alliance
entre Byzantins et Lombards pour la conquete d'Otrante ? On
peut en douter.
Ce ne fut, observe M. Diehl, qu'en 781 que le Pape cessa de
dater par rannee du regne de l'empereur, ce qui etait la rupture
manifeste avec celui-la, mais pas encore ridee du regne d'un
autre empereur. Ne revint-il cependant pas sur cette decision
apres la resipiscence d'Irene? La question merite d'etre posee.
Une chronique, dont on n'a pas tenu compte, je crois, jusqu'ici, est celle de Sicile, par Romuald de Salerne T, qui emploie une source ancienne: elle mentionne deja a repoque de
l'usurpateur Philippicus des mesures pontificales tournees contre
un empereur heretique, contre ce premier iconoclaste : ne hae1 Dans les Scriptores de Muratori.
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Etudes byzantines, II
l'admettre; j'ai presente mes arguments dans Orient et Occident au moyen age", et je crois devoir les maintenir.
Les proportions de l'ouvrage ont dt1 amener ('exposition
abregee des faits decisifs pendant la seconde moiti6 du IX-e
siecle (oeuvre de Bardas, bapteme du Bulgare Boris, etc.).
V.
Vogt, auteur de l'ouvrage bien connu sur Basile I-er. Le desavantage des collaborations multiples apparalt des le debut de
la seconde partie, l'auteur revenant sur ce qui dj avait ete
expose brievement par M. Diehl. Le recit est tres Maine, sans
poursuivre des explications nouvelles, ni prendre une tournure
litteraire. Dans deux chapitres est donne un excellent abrege
pour tout le X-e siecle et la premiere moitie du XI-e, jusqu'a
la disparition de Michel VI. Les details biographiques, fournis
par des sources beaucoup plus riches que pour la 'Anode pre-
cedente et venant de temoins, d'acteurs du drame, de participants aux intrigues et aux querelles de groupe, abondent, et
M. Vogt s'y arrete avec un visible plaisir. D'apres le plan general, l'histoire exterieure, et jusqu'a ce que l'historien appelle
les missions" (l'oeuvre de Cyrille et de Methode), est laissee
pour d'autres chapitres et la comprehension de l'ensemble en
souffre evidemment, le cote anecdotique ressortissant d'une maniere trop encombrante.
La valeur du Sage" Leon n'est-elle pas exageree ? Une oeuvre
on doit certaines reformes economiques et sociales. II se pourrait bien que l'impulsion fat venue de cette Universite de Bardas,
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ritimes, dues a l'expansion vers les eaux byzantines des Sarrasins" d'Afrique et de Sicile s. Pour le reste, rien ne manque
au depouillement du chroniqueur arabe, Tabari. Des precisions
geographiques sont donnees a chaque moment.
A partir de 867 et jusqu'a 1057 la charge de raconter les conflits innombrables, et pour la plupart d'une importance mediocre,
avec les memes Sarrasins" a ete donnee a un byzantiniste russe,
M. A. A. Vasiliev. Cette fois, avec une connaissance, qui n'est
pas inferieure, des manuscrits historiques arabes, on a quelques
pages de recit et, ca et la, des essais d'explications generales. Les proportions de cette partie sont cependant de beaucoup trop reduites, etant donne que c'est juste le temps de
la .croisade byzantine", par rapport a l'abondance de Ia section pi-dee dente du meme chapitre, qui est d'une conception et
d'une composition tout a fait differentes.
Une dizaine de pages signees par M. Schlumberger auraient
ajoute essentiellement aussi bien a Ia valeur qu'au prestige du
1 Qui, inde egressi, Wulgarorum gentem, quae est super Danubium, bello
aggrediuntur et, ab his quoque victi, refugiunt ac naves petunt suss, quibus
cum altum peterent, ingruente subita tempestate, plurimi submersi, sive,
fractis per litora navibus, sunt necati.
' P. 119.
o Ibid.
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caractere local. Mais it y a de l'air dans ces pages dont l'interet n'est pas toujours egal. Le rapport entre ('importance des
&Tenements et l'ampleur des sources est inverse qu'a Byzance :
resserre dans une region restreinte, vegete. On peut se demander aussi si les faits transmis par des historiens posterieurs
meritent d'etre enregistres sans leur conserver le caractere de
simples legendes populaires. Un seul et grand chapitre sur la
civilisation armenienne, qui, reposant sur cette vie politique monotone, est cependant hautement interessante dans son (levelloppement et ses transformations, aurait suffi, a notre avis.
lei encore les materiaux, grace aussi a M. Macler lui-meme,
affluent. L'histoire de la Petite Armenie, un tat franc sur cette lisiere
de la Cilicie et dans les gorges du Taurus, est racontee avec entrain. Mais "c'est un appendice des croisades, qui donnent types,
moeurs, institutions, langue, et aussi la dynastie. II y eut meme,
comme femme du roi Ochine (1307-1320), une princesse des
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Angevins de Naples, Jeanne, fille de Philippe de Tarente, ernpereur latin de Constantinople" ', et Constance d'Aragon, veuve
du roi de Chypre Henri H, epousa Leon V (t 1342)' Plus tard
Jean, Guy et Bohemond, His d'Amaury de Lusignan et d'Isabelle,
soeur du roi Hethoum II, devinrent heritiers de la Petite Armenie.
Apres Constantin IV, fils du marechal Baudouin, et I'aventurier
chypriote 8 Constantin IV, Pierre de Chypre devint takalour"
2 Ibid.
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ethnique, complete, des Magyars par les Slaves conquis est une
indeniable verite. M. Kadlec rappelle aussi que les termes magyars concernant la religion chretienne sont d'origine slave' : it
note les propagateurs tcheques de la nouvelle foi: Radla, Anastase, Astric, des compagnons de S. Adalbert (Wojtech).
Au venerable professeur viennois Jagie a ete confiee l'histoire
de la christianisation des Slaves. II donne une reconstitution
philologique, d'apres les Vies pannoniennes et Ia Translation
latine de St. Clement, de la carriere des Saints Cyrille et Methode.
C'est un beau travail, d'une habilete infinie A rnettre d'accord
d'une Inc:in plausible des renseignements vagues et le plus souvent inconciliables. II nous parait que le choix fait par Cyrille du
monde latin en Orient grec, a pris cette lois sur lui aussi celle
de tous les Etats slaves et roumains de Ia peninsule. Le recit
est tres interessant, mais montre ca. et la les incertitudes d'un
debut, meme lorsque c'est celui d'un si eminent historien.
Pour l'etablissement des Bulgares, nous pouvons ajouter ce
passage du Chronicon cavense (XII-e siecle), qui nest pas sans
inter& : Hujus (Constantini) tempore sive Imperii gens Bulgarorum cum rege suo nomine Aspericht ingressi sunt in terram
Romanorum, quae nunc Bulgaria dicta est. Quibus auditis, Constantinus exiit cum multo exercitu contra illos et terga versus est
Imperator; quem sentientes Bulgari, plurimos occiderunt, et castrametati sunt super Constantinopolim et ceperunt villas et castella
dissipant. Unde vi coactus Imperator pacem fecit cum eis, annales praebere pollicitus mansiones".
On peut se demander si, dans les premiers temps de Ia vie
bulgare au-dela du Danube, ('element roman n'a pas eu un cer1 P. 214.
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P. 243
'
P. 245.
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ses deux fils '. Apres sa mort, ces princes s'armant les uns
contre les autres, les Arabes soutinrent Amine, esperant regagner leur influence perdue 2. De fait, Fauteur donne aussi
cette histoire interieure de I'Etat de Bagdad qui, si elle s'etait
trouvee ensemble avec les annales des conflits avec les Byzantins, y aurait fourni ('explication necessaire. L'influence du pass
romain et persan, jusque dans les preceptes de religion, les
codes de loi, le systeme fiscal, les postes (veredas latin devient
barid), est completement reconnue 2. Est donnee toute une liste
des balisses chretiennes en terre musulmane 4. Une courte histoire
bition normande est aussi observe. II leur paraissait une tentative de conquete plutOt comme celle de Guiscard 1." Rien de
plus naturel. Le refus de Godefroy d'aller a Jerusalem" pourrait
etre mis en doute. Chalandon remarque aussi !Importance des
sommes depensees par Alexis pour une entreprise envers laquelle
I
8
Ibid.
P. 277.
P. 280.
/). 289.
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positions de l'histoire des Serbes ne l'autorisent guere. Peutetre aussi acceptera-t-on difficilement les calculs de Manuel bases
M. Horatio Brown est le meilleur connaisseur anglais de l'histoire de Venise, dont depuis de longues annees it est le citoyen.
1 P. 341.
3 Pp. 344-345.
3 Pp. 348-349.
4 P. 373.
4 P. 375,
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Etudes byzantines, II
44
Son recit est vif et contient tout l'essentiel, peut-etre plus que
l'essentiel byzantin, mais est pour l'histoire generale, sinon
pour le plan de l'ouvrage, quelque chose de gagne. II mentionne
l'inscription grecque de S. Eufemia a Grado, oil est enterre le
VII-e siecle la
son
germanique Henri
II.
couriee.
M. Diehl revient avec Ia quatrieme croisade et l'etablissement de ('Empire latin I un brillant chapitre de l'ouvrage. La
question de la deviation" est jugee, apres Luchaire, comme
oiseuse.
Troie a Patras4. Le titre de prince d'AchaIe dans le sens attribue par l'epoque equivaut a celui de toute la Grece.
Une belle fresque" aussi est celle qui nous presente la Grece
' P. 386-387.
2 P. 402.
P. 446.
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reprise de Constantinople par les Grecs. Apres une belle description de la nouvelle capitale 7, M. Miller observe, en parlant des
' P. 457
6 Toura-Khan cst une mauvaise orthographe (p. 460), Zaganos (cf. Evrenos)
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Eludes byzanfines, ft
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Les combats avec les Cesars francs sont presentes, non pas
d'apres la large exposition de M. Ger land, mais sur les sources,
d'une facon tout aussi interessante que les imbroglios de la Morse.
La fresque" de chevaliers est ainsi continuee. Heureusement, ca
'. 501.
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distingua aussi comme ecrivain, deplorant la mort de Frederic II. L'origine des Paleologues est presentee dans un autre allinea, tres nourri, pour en arriver a un second portrait, tout
on peut parler d'une troisieme nation slave qui fit valoir son
independance is regard de ('Empire byzantin". Ce ne furent
pas, aussi, les rebelles qui se trouverent des chefs" dans les
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Etudes byzantines, Ii
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Valaques, plus legers et plus vites que des cerfs et qui sautaient comme des chevres sur la pointe des rockers ", ce qui
correspond seulement A la facon de combattre des Roumains
du Pinde. Les guerriers valaques precipitent des pierres sur les
Imperiaux, de meme qu'en 1330, A Posada, ceux du prince de
tout le pays roumain", Basarab, sur les Hongrois de Charles
Robert. De meme que dans cette bataille les intrus furent assommes comme un troupeau renferme dans une boucherie",
l'empereur etait pris comme dans un filet". Un Valaque Mall
aussi ce Avro66ns, Litovoiu, nom d'un prince oltenien vers 1270,
p, 519,
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II
est
50
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bI
les montagnes de Thessalie et le pays appele la Grande Valachie". II y a done un detachement de la partie valaque, roumaine, de la revolte, qui gagne, sous des princes grecs, comme
une individualite geographique, preparee dj par le separatisme
de Chryses. Dans Particle Heraldry de l'Encyclopedie britanique
on volt son sceau.
Pour le Pape, Jean, qui s'intitule en 1203 empereur et veut
un patriarche, est un dominus Bulgarorum", bien qu'il sache
que ce Valaque descend ex nobili prosapia romana". On passe
ensuite au Calojannes, illustris Bulgarorum et Blacorum rex"3,
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Etudes byzantines, 11
que des Coumans, des Turcs, des Grecs sont avec lui 4. Plus
tard cependant on a: charissimus filius noster Calojoannes, rex
Bulgarorum et Blachorum illustrisa ; cette seule fois, etant ques-
' Ibid.
' P. 553.
4 P. 698.
o Pp. 705-706.
1 Ibid.
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Etudes byzantInes, II
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paragraphe. A c6ta de Momtchilo, chef de grandes compagnies" balcaniques, it y avait de la place pour ses rivaux, le
Valaque Balica et ce Dobrotitch, fits de Dobrota, dont le nom
est roumain ; d'autant plus que Ia Dobrogea porte encore ce
nom. Dans la creation d'un roi a cote du Tzar faut-il voir une
imitation de ('Occident, ou meme un souvenir des Cesars byzantins? Plutot, a notre avis, est-ce une departition naturelle,
entre l'Empire, qui tend vers Constantinople, et la vieille royaute
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Etudes byzanttnes, 11
56
'
P. 546.
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mais iI n'etait pas encore retabli A Ia date de la bataille de Nicopolis, ayant ete remplace par Vlad, probablement ce fils de
Basarab mentionne dans les actes de l'Albanie4.
Le prince de Valachie ne se retira pas A Nicopolis 5. Ricobald
de Ferrare donne cette description interessante de ce combat de
Nicopolis (c. 267): Franci in Turchia miserabilissirne ceciderunt
propter superbiam, quia noluerunt audire consiliuin Sigismundi,
et captus fuit dux Burgundiae, aliis interfectis". Je ne crois pas
non plus a l'assertion de Schiltberger sur le role decisif du petit
' P. 554.
2 P. 557.
2 P. 560.
4 Voy. ?observation de M. C. Marinescu, dans Ia Rev. his(. du S,-Z.
eur., annde I, p. 443, nota I .
6 P. 561.
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Etudes byzantines, H
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II ne sont pas plus importantes pour l'histoire generale de repoque, bien qu'on puisse les poursuivre guide par les documents
hongrois.
P. 568.
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Etudes byzanttnes, II
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lignes on voit Ia conscience de la necessite de faire de l'histoire. II y a beaucoup a apprendre dans un recit qui s'appuie
sur la connaissance de langages generalement peu connus. Le
nom des Coumans, des Mongols aussi, viendraif de la riviere
Kouma en Perse, oil it y a un Koumistan, une Comanie" '.
La carriere de Dschinguiz-Khan est largement presentee, avec
details d'expeditions et de batailles. L'attaque de la Horde
' P. 657.
' P, M.
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thodes d'Osman (isolement par ses camps des vines a con.querir) et ses buts peuvent etre un sujet de discussion!: il y a
dans l'avance de ces nouveaux barbares moins de politique et
d'idees" qu'on n'est dispose a le croire. L'institution des janissaires est certainement copiee sur ('organisation militaire byzantine et les pretentions d'originalite des historiens turcs doivent
etre rejetees. II n'y a pas eu de janissaires civils "'. II me
semble que les details sur les categories de soldats chez les
Osmanlis4 sont prematures, et de beaucoup. Peut-on employer
meme sous caution des renseignements fournis par Cantemir,
' P. 667.
5 P. 675.
P. 691,
7
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ttudes byzantities, II
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ainsi dire adopts par un membre, flit -ce meme une femme, qui
souvent l'epousait, de la famille regnante 1. Sur plusieurs pages
sont presentes les elements de l'administration '. Suit un abrege
de l'histoire des themes 3. Le nom byzantin de la tente, x6p-rn, s'est
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Etudes byzanttnes, 11
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litterature. Concernant Part, celui qui a dent son histoire est con-
'
P. 764.
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LA LITTERATURE BYZANTINE'
SON SENS, SES DIVISIONS, SA PORTEE
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I.
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Etudes byzantines, ii
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fait pendant
pour toujours.
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La litterature byzantine
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traduits , je suis certain que les hides que l'on nourrit aujourd'hui trop souvent sur la valeur de la litterature byzantine
changeront.
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Etudes byzantines, II
Cherchons les origines de cette litterature, examinons les sources dont elle s'inspire, voyons quels sont les modeles qui la
dominent. II y a, en effet, des modeles qui, par leurs dimensions
ecrasantes, empechent un certain developpement de la litterature.
Ces documents de la vie du Bas-Empire" peuvent-il, cependant, interesser ? Si on peut employer a regard de la vie byzantine le terme de Bas Empire en fait de chronologie, le mauvais sens, le sens de critique et de condamnation qui pesait
sur Byzance a presque completement disparu. ll y a eu des
crimes a Byzance; mais on peut se demander si, a la meme
poque, it n'y avait pas egalement des crimes, d'une brutalite
repoussante, a la Cour des Merovingiens. Quand on parle de
certaines moeurs de Constantinople, on peut se demander si
Charlemagne etait le modele des dpoux pour ses nombreuses
femmes. Quant on decrit les actes affreux qui se passent dans
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La 1itt4rature byzantine
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le plus absolu des regles d'huinanite. On peut encore se demander si la forme de christianisme embrassee par le monde
germanique etait preferable au christianisme infiltre depuis des
siecles dans ce monde oriental, d'une anciennete infiniment plus
grande et d'une valeur superieure a ce qui, a la meme poque,
se passait en Occident.
Je
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Etudes byzantines, H
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La litterature byzantine
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Apres l'epoque de Psellos et de ses eleves, apres cette poque de la grande ecole renovatrice du style byzantin, qui se
reporte vers le passe, qui y cherche, pour les employer avec
intelligence, les elements de puissance et de vitalite, it y a enfin
une autre poque, oil un style de province est particulierement
doux a &outer.
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La litterature byzantine
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Si une explication des bornes etroites de la litterature byzantine dolt etre trouvee dans la survivance, si dnergique, si
persistante de la litterature hellenique, it ne faut pas oublier
qu'autour de cette litterature qui imposait par ses sujets et
aussi par toutes les idees qui circulaient a travers ses oeuvres,
litterature ancienne par son style, on a des choses plus modestes.
De meme que dans ('expression litteraire italienne it y a des
elements que l'on ne rencontre pas dans le langage courant, que
des le Cinquecento"
it
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Etudes byzanttnes, II
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La 'literature byzantine
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riorite, car la forme ce n'est pas tout. LA il n'y a pas ces murs
de cites qui enferment toute manifestation de vitalite. L'Empire
d'Occident s'est effondre une fois pour toutes: Charlemagne,
Barberousse, etc., sont des fantomes au point de vue des iddes,
mais dans leur monde occidental la realite survit dans les creations de la spontaneite populaire ; organisations paysannes, la
Suisse avec son Eidgenossenschaft , organisations communales;
dans ces formes particulieres de la vie politique, dans le mouvement des croisades, dans l'art meme sous bien des rapports,
il y a la Romania populaire comme element de creation.
Faisant cette distinction, il est necessaire donc de demander
A chacune de ces mollies du monde civilise ce qu'elle doit a ses
origines et a son caractere, et seulement a ces origines et a ce
caractere.
II.
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Ltudes byzantines, 11
des documents de toute beaute, qui, traduits, sont malheureusement beaucoup moins beaux. On a essaye tout recemment de
traduire un de ces documents, et, comme le traducteur etait
capable de saisir le sens tres eleve de ce morceau, it l'a rendu
conservant Ia beaute de l'original; on peut le trouver dans le
dernier numb. de l'Europa Orientate ou plutOt dans les Studi
bizantini.
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La litterature byzantine
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Etudes byzantines, II
Justinien. II n'est que l'historien des guerres de Justinien. D'abord ces guerres n'etaient pas celles de l'Empire, comme l'armee
n'etait pas farmee imperiale, celle qui combattit du cote du Tigre
et de I'Euphrate. Ce qu'il y avait, c'etait l'armee organisee d'une
facon spontanee, creee d'un coup de baguette miraculeuse par
Belisaire. C'est comme si, pour trouver un exemple historique,
l'on dirait que l'histoire du regne de Charles V de France qu'on
a appele Le Sage" parce que son fits etait fou et que son pere
ne l'etait pas moms, bien que d'une maniere plus chevaleresque,
est consignee dans la chronique d'un contemporain de Bertrand
du Guesclin. Belisaire, c'est Bertrand du Guesclin.
Les guerres de Justinien n'ont pas ete portees par lui. Il est
faux de dire que Justinien ait pense a retablir ]'Empire romain
dans ces anciennes limites. C'est parce qu'il a ete pousse par
certaines necessites mediterraneennes, &ant attaque par les Van dales d'Afrique, que la question de Sicile s'est posee, et c'est
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La 'literature byzantine
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par cette question qu'on est arrive a la guerre contre les Goths
d'Italie. Justinien &sit le fils d'un paysan de Thrace et it apporta
une espece de latinite danubienne a Constantinople; it est moins
byzantin qu'on ne le croit generalement. C'est le Danube qui
arrive avec Justinien, dcartant un plus fort que lui, representant la meme initiative danubienne. La grandeur de Justinien
est faite, comme beaucoup de grandeurs monarchiques, de la
longueur de son regne. Elle est faite du hasard des personnalites qui l'ont entoure. Elle est due au moment prcis oil en
&sit la vie de l'humanite. II ne faut pas croire que Procope ait
ecrit une histoire destinee a glorifier Justinien, et, bien que je
connaisse les arguments qui plaident en faveur de l'autre theorie, je repete que je ne crois pas, non plus, que l'Histoire secrete
ait ete ecrite par Procope.
Lorsqu'on arrive a ce moment de grande crise, la querelle
et it faut bien admettre que les briseurs
des iconoclastes,
d'images, qui etaient des personnes tres sensees, ne combattaient
pas contre l'image, pour la detruire, mais plutot contre les moines , s'il y avait eu la chronique commandee, si l'on s'en tient
a cette idee d'une espece de ,Journal Officiel" de Byzance, dans
des proportions plus larges, sur la base de recits dans ce sens
officiel, it faut admettre que les iconoclastes auraient commande
un recit dont it resterait des traces.
Il y a, je dois le dire, de tres legeres traces d'une defense
historique des iconoclastes. Its ont ete vaincus; lorsque les
iconodoules sont venus, ils ont beaucoup braid, mais it ne
serait pas impossible de retrouver la tradition historique destinee
a glorifier le regne des grands empereurs tres populaires.
Car it ne faut pas croire que la population defendait les icones et aimait les moines. Et, dans le monde byzantin, distinguons,
encore une lois, deux sortes de moines, qu'iI ne faut jamais confondre : les moines de la capitale, qui ne se melaient pas d'eglise,
mais de politique, et les moines retires dans les montagnes. Les
moines de la capitale, la population de Constantinople ne les
aimait pas. Meme y a-t-il, dans une forme moins &endue et moins
brillante, un Rabelais byzantin parlant des moines de son poque;
le fait reste qu'on ne les aimait pas. Mais it y avait aussi ces
autres moines suivant ('inspiration du XI-e siecle, retires sur les
montagnes, comme ceux du Mont Athos. Or ces moines-la ne
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Anne avait consacres a son pere. A partir du regne de l'empereur Alexis et pendant toute cette grande periode du XII-e siecle,
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La littdrature byzantine
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litterature byzantine. On etait aristotelien par emprunt en Occident, tandis qu'on etait platonicien par inspiration en Orient.
Et je ne parte pas ici des premiers polemistes chretiens, pleins
d'indignation, de verve et de foi, de ceux de la deuxieme et
troisieme generations. Quelque chose de la vieille energie domine
les doctrines eternelles, mais fletries, qu'inlassablement on ressasse. L'Occident de Raban Maur et d'Isidore de Seville a beaucoup moins de seve polemique.
Mais it y a, a cote, les Vies des Saints, sans cesse accumulees et transformees; apres l'ancien roman de l'antiquite, celui
de l'epoque byzantine existe donc aussi, par les hagiographes. II
est valid, it est plein d'une sentimentalite parfois delicieuse. II a
une forte inspiration heroique. Le style qu'il emploie est fort
et doux, it plait A l'entendement des masses populaires. Ces
Vies des Saints ont exerce sur tout le developpement de la
litterature russe jusqu'au XIX-e siecle une tres grande influence.
Chez les Roumains, elles ont ete traduites des la fin du XVI-e
siecle et, reunies dans une grande edition au monastere de
Neamt, au XVIII-e, ces volumes ont ete lus avec passion. Vers
1890 meme un marchand enrichi, vivant dans un village, ayant
meld probablement beaucoup d'eau a son vin, a pense qu'il
devait un jour rendre compte de ses actions A Dieu et, pour
faire oublier ses peccadilles de carriere, it a donne une nouvelle
edition des Vies des Saints. Meme, a ce moment deux ecrivains
cherchent A introduire un peu de modernisme dans ces Vies
des Saints.
Les litteratures qui ont succede A la litterature byzantine ont
reproduit, avec des elements de vie que Byzance ne pouvait
pas avoir, parce que l'influence occidentale n'est venue a Byzance que vers le XIV-e siecle, et incompletement, la litterature
byzantine dans ses grandes lignes. Est-ce A dire qu'elles en sont
figees? Oui, s'il s'agit des litteratures slaves du moyen-Age, sauf
pour la litterature serbe de la fin du XIII-e siecle et surtout A
un certain moment des XIV-e et XV-e siecles, car l'oeuvre d'un
Constantin le Philosophe n'a rien du caractere dominant des
chroniques byzantines.
L'esprit byzantin est reste vivant; it a cree, dans la politique,
des monarques au caractere magnifique, des dominateurs res-
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Etudes byzenunes, 11
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La littdrature byzantine
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Mais it y a encore une autre chose qui pourra nous servir dans
cette etude, une chose a laquelle on ne pense generalement pas,
et it faut faire un effort pour y penser. Nous sommes habitues
a entendre des Etats declarer, pour des motifs historiques, ethniques, economiques ou autres, vouloir aller jusqu'a tel but. Et,
lorsqu'un Etat a atteint cette limite fixee par lui, it s'arrete, si
on lui prend meme quelque chose sur le territoire qu'il croit
devoir detenir.
Or l'Empire byzantin n'est pas un Etat dans ce sens-l.
L'Empire byzantin, comme l'Empire romain, c'est quelque chose
qui peut s'etendre indefiniment; it s'attribue le droit de pousser
autant que peut le faire la civilisation qu'il represente, autant
que le principe dont it est anime prend lui meme de l'extension.
L'Empire byzantin peut embrasser toute cette oecumenicite dont
le titre est porte par le Patriarche.
Le Patriarche est oecumenique, et l'Empire l'est aussi. Et cependant l'Empire peut etre reduit aux seules frontieres de Constantinople. Reduire la France a Paris, l'Espagne a Madrid,
j'avoue que Ia comparaison n'est plus la meme,
c'est detruire
un Etat. Mais reduire l'Empire byzantin a Constantinople ce
n'est guere le detruire. II y a meme une formute qui se trouve
dans tel ecrivain que j'ai mentionne ailleurs qui dit que, lors-
qu'il y a un conilit entre deux empereurs, c'est toujours t'empereur de Constantinople, celui qui se trouve dans la ville de
Constantinople, meme s'il dispose de forces inferieures a t'empereur des provinces, qui arrivera a regner. De Ia cite gardee
par Dieu, de la cite sur laquelle s'etend le prestige sacre, on
est certain de gagner les provinces : tandis que des provinces
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gtudes byzantines, II
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La Iltterature byzantine
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ecrire? Un miserable qui chantait tour a tour toutes les puissances : ce Prodrome toujours mangeant et se plaignant d'avoir
faim. Les createurs de Ia litterature byzantine sont donc des
Asiatiques. II suffit pour s'en rendre compte de reconrir au recit
fait par le chantre des exploits d'Heraclius: le poste ne veut pas
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Etudes byzantines, II
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Etudes byzantines, II
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Mais ces Vies de Saints it faut d'abord les fixer d'une facon
chronologique, et cela est difficile,
vient certainement d'un autre milieu que celui de l'Occident discipline, classe et hierarchise.
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La litterature byzantine
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et
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Etudes byzantines, 11
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La littdrature byzantine
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arrivee a donner des &Tits que l'on peat lire encore : Jean Cantacuzene lui-meme est tenement preoccupe de choses religiedses,
qu'il finira sa carriere comme moine au Mont Athos.
Et it est peut-etre necessaire de mettre en regard de cette
renovation religieuse un grand mouvement d'art ressemblant aux
debuts d'un Giotto. On en trouve des traces dans differents mo-
nasteres, oh les fresques nouvelles peuvent soutenir la comparaison avec les meilleures oeuvres italiennes. II y a dans tout
cela non settlement une technique, mais un caractere d'intimite,
de sincerite, de liberte religieuse tres marque.
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Etudes byzantlnes, 11
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Iv.
LINTER-PENETRATION DE L'ORIENT ET DE
L'OCCIDENT AU MOYEN-AGE '
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dedouble
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Etudes byzanttoes, 11
pour des races differentes des moyens qui n'avaient jamais ete
les mdmes.
On croft pouvoir le faire en s'appuyant sur deux raisons, dont
on a bien exagere l'importance.
D'abord Ia difference des langues. Latin en Occident, grec en
Orient. Mais le latin est, souvent, en Occident de pure surface :
d'autres langues se forment, qui finiront par vaincre, caracteriser
et separer. Et, en Orient, l'armenien, le syrien, au moins, disputent dans Ia vie pratique Ia place a la belle langue, un peu
dechue, que l'hellenisme avait donnee, en dchange de la conquete,
aux races vaincues et soumises.
Ensuite le schisme des eglises: Papaute en Occident, cesaropapismeu en Orient, bien que la aussi l'Eglise, specialement sous
Michel le Cerullaire, ent proclamd l'egalite de droits avec l'Empire
et meme une certaine superiorite a l'igard du pouvoir laic'.
Mais dans l'action de Photius it y a un cote politique et personnel. L'accord ou Ia rupture avec le Pape est un des moyens
de la lutte qui se mene autour de la possession du Siege patriarcal, contre l'empereur dont l'attitude envers Rome depend
des incidents de ce conf'it. Les relations interrompues avec le
Saint Siege furent rapidement reprises et longuement continuees.
Et, quant au " schisme" de Michel le Cerullaire, ce patriarche est,
malgre ses pretentions de superiorite ecclesiastique, un trop
maigre personnage pour lui attribuer un role determinant dans
toute la suite des rapports entre les deux Eglises. S'il y a separation, c'en est une principielle et originaire, dans l'esprit meme
des deux hierarchies.
Ce n'est donc qu'en compliquant la question de tout ce qu'elle
comporte de faits, qu'on peat marcher avec des chances d'atteindre la verite dans ce si vaste domaine historique, dont maints
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dee, p. 19,
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Etudes byzardines, II
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lens figure sur leurs monnaies, ce n'est pas, sans doute, uniquement pour les faire accepter d'un bout a I'autre du monde
civilise, habitue par les Romains A un type monetaire unique.
Lorsque les rois anglo-saxons, eux seuls, veulent affirmer, leur
complete autonomie, its s'arrogent cette basileia qu'ils affichent
sur les monnaies frappees a leur image.
L'Adriatique et tout le bassin occidental de Ia Mediterranee
furent, jusqu'a ('apparition vivace d'un autre representant du
meme Orient, des eaux byzantines. J'ai relevd un nom byzantin
appliqu aux navigateurs de ('Europe romano-germanique, aussi
tard que le regne des successeurs de Charlemagne '. Les ports
de 'Italie orientate sont byzantins, et it est inutile de dire
qu'entre Ravenne et n'importe quelle ville maritime de Byzance
du V-e au VI-e siecle it n'y avait, ni dans les monuments reconverts
Pour dire tout dans une formule: a Ia veille de cette conquetea de Justinien qui se fit d'elle-meme, plus que par la
volonte consequente du grand empereur venu lui-meme du monde
comme les deux bords d'une blessure qui
latin des Balcans,
se soudent par l'instinct obscur des cellules agissantes, it y avail
de l'Orient dans !'Occident lui-meme, incapable de vivre seul pour
des buts qu'il etait encore incapable de definir.
II.
et carable.
2 Voy., maintenant, Lynn Towsend Whit', Latin monasticism in Norman
Sicily, Cambridge Massachussets. 1938
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Etudes byzantines, II
dem Falle des Exarchats bis zum Ausgang des IX-ten Jahrhunderts, I.
Theil, Venedig als byzantlnische Provinz, Berlin 1891, p. 228.
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sores sui Syri fuerunt". Les rapports de commerce entre Rome et Constantinople sont mentionnes dans Ia meme source.
La ,graecorum scholal dans les ceremonies en 815; Annales carolingiennes.
4 Prasini et Veneti inter se, civili certamine, gravissimas strages mactantes, se mutuo corde prosternunt, Persae quoque adversus Rempublicam
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Etudes byzantines,
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II se forma meme, dans ces contrees, pour se perpetuer jusqu'assez loin au moyen-age un jargon documentaire, dont le latin
est tout farci, de termes grecs: on n'a qu'a parcourir les actes
d'Amalli et de Bari pour le rencontrer sans cesse. Ceci sans insister
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'
,Et filiam ipsius Ludoici, a se desponsatam, de eodem Ludoico susciperet et illi in conjugio sibi copulat m duceret". Elle fut refusde ; ibid.
3 Qui censum quod imperatoribus Franciae t attnus dabant illi Fersoluturos se promittebant. Lorsque les ,Grecs" font, en 896, la !nix Lvec Its
,Avari qui dicuntur Ungari", et lorsqu.! les eorum concives Bulgari" s'en
vengent en pillant, jusqu'aux murs de Constantinople, I s vaisseaux imperiaux font pass:r les Avaro-liongrois au-dela du Danube in regnum Bulg trorumg ; ibid. En 803, le patriarche Fortunatus (de aacie) vient du Days
des Grecs"; Pertz, I, p. 191
`
Mill. XV, ind. XIII, obiit Samuil rex. R glnavit] post fi.ius ej s; Mu
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l'eveque Lazare en 896. Nicephore Phocas enverra un ambassadeur pour negocier le mariage byzantin '. Settlement au XI-e
siecle, avant la croisade, les missions byzantines, comme celle
de 1083, mentionnee par Ekkehard d'Aura, reprendront regulierement a.
pour que les allaires d'Occident obtiennent une place dans les
chroniques de Constantinople, et Constantin le Porphyrogenete
donnera tout un chapitre (XXVI) a Ia genealogie du fils de Berthe,
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Etudes byzantims, II
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bajulus imperialis Graceorum)3. Bari, comme plus tard Berlevent, est pleine de Grecs". Tel seigneur lombard est envoye a
Constantinople, a la ville royale, a Basile le pieux Auguste" (ad
urbem regiam, Basilio Pio Augusto) et it en rapporte des presents imperiaux" (dona
4, Les chases de Byzance sont
pour ces gens-la des elements de leur politique a eux. Bien que
sujets au vassal lombard de l'empereur legitime et unique, its
notent la mort de Basilius, serenissimus augustus", l'avenement
de Leon et d'Alexandre, ('entree de leur Irere, l'archeveque Etienne,
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pieces du tresor des premiers Papes est toute grecque, avec les
metrete, les ceratee, les pharacanthara, les cerostrata, les scyphes
anaglyphes", les periclyses de blatlhin byzantea". 11 est question des colonnes vitinee" apportees de Grece 6.
Le nom de Belisaire est donne par le Liber pontificalis A la
grecque : Valisarius, Vilisarius. Bien que pour l'auteur du Livre
'
Ibid.
' Ibid., p. 261. On eciit aussi: scrivimus". Voy. aussi dans l'Anonyme
de Saleine: Varengarius, Adelvertus.
8 Anodyme de Salerne ; ibid., p. 291.
' ibid., pp. 291-292; Symbaticius st aticos"; ibid, p. 279: graja turba".
aussi l'argiva phalanx".
5 Ibid., p. 280.
Pour le chroniqutur l'imperalor, l'Auguste", sont du
cote de ('Occident ; voy. ibid., pp. 280, 281.
Imperator quippe omninicdo non did potett 01,1 qui in regno romano
prdeest, hoc est constantinopulitano.
ges Gallorum natn usurrarunt sibi tale
nomen, nam antiquitus omnimodo sic ndri vocttabantur ; ibid., p. 288.
' Ex vocabil) graec..) q sod est henlcon, in sacris literis h,..bemus Interpretata; ibid, p. 291.
8 En 876 un de ses descendants apparait graeclsco more paratus et coromans' ; Annales carolinglennes.
9 Liber
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Etudes byzantines, II
en Orient qu'une Grece" et des Grecs", sous le Pape Theodore, moitie du VII-e siecle, Constantinople est Ia regia civitas" i, et son patriarche n'est plus un simple eveque, mais bien
le patriarcha regiae civitatis" 2.
Lors qu'en 648-683 on a comme Pape un Sicilien qui s'appelle
Agathon, on parte de xenodochia et de ('image antheropsita. Sous
Conon, et il fait administrer par un homme d'Antioche le ,patrimoine" dtt Saint Siege en Sicile. Jean VI (701-705) est qualifie
de Grec, de meme que l'erudit Jean VII; it y a comme un phanariotisme dans la cite d'Auguste. A ce moment, le retour de
Justinien, avec le concours du Bulgare Tervel (7 revellius), s'inscrit
dans le Liber Pontificalis. Suivent les Syriens Sisinnius et Constantin.
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la vie de Byzance avec l'ivrogne Michel, ebriosissimusa, et Basile, sera presente par les sources romaines a l'occasion du
synode qui, contre Photius, retablit ('union.
IV.
salem, ce n'est pas par ses mains que furent presentees les
' II s'agit de ces propositions qui mene,ent au manage de Theophano. line
des filles de cette lm.-eratrice s'appellera Soph'e.
' Annales de Quediinbourg, ar,nee 996.
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112
Etudes byzonlInes, 11
Mais le monde slave et hongrois, a demi byzantin, s'est intercale entre l'Occident et ('Orient romain, et cette couche politique moyenne, vers laquelle tant de chemins sont ouverts pour
les ambitions imperiales, interessera en premiere ligne.
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113
re-
talie, bien que l'attitude du premier IN a regard du second pint& celle du maitre qui recourt aux services d'un de ses sujets
couronnes, on put voir pour la premiere fois deux facons d'tre
empereur, et, sous les memes drapeaux de la Croix du Christ,
deux formes de civilisation tendant aux memes buts d'une facon
sensiblement differente. Nous aurions desire avoir pour ce mo
ment des temoignages contemporains pour en recueillir ('impression immediate de ce contact si interessant entre ce qui etait
depuis longtemps l'Orient et ce qui commencait a etre un Occident.
bien fut grand son role I Les Normands avaient cree un 8tat
dans l'Italie meridionale, dans lequel des elements bien differents
se rencontrerent pour la plus etonnante synthese du moyen-age.
1 Voy, I-1. Pirenne, Charlemagne el Mahomet, Paris 1937. Cf. aussi les
observations d'Emilio Bussi, dans l'Orlenle Moderno, XIX, pp. 525-526.
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nudes byzantines, 1i
114
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i hides byzantiods, II
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117
tres noble frere et ami de son Empire" (1145). Mais it se revoltera avec son maitre contre les termes forts et, pour dire Ia
verite, inouis dans tout le pass", qui sont employes d'abord
par le basileus, avant l'envoi d'un nouveau mandataire, Nicephore,
Conrad dtant dispose maintenant a fournir 2.000-3.000 cavaliers
et a venir meme personnellement au secours de ('Empire d'Orient 9.
11 affirme nettement que la nouvelle Rome, ott va la princesse
1201 ;
' Ihid,
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Etudes byzantines, n
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11)
coupoles d'or, aux lampes et candelabres d'or, aux pierres precieuses partout parsemees. Au retour, on offre a retranger, dans
cette Megalopolis", quatorze mulets couverts d'argent et des
etolles de sole, presents qui sont refuses. Le roi des Grecs, par
sa trop grande fierte, car it est si riche", se fait appeler aussi
empereur '. La croisade de Frederic est presentee par rapport a
('Empire d'Orient comme par l'annaliste de Cologne, mais le
narrateur salt que par des besants et des manolates" (i'empereur
Manuel est nomme Manoe") sont payes les frais de l'expedition.
Une large chronique de ('expedition va jusqu'a presenter la lettre
d'Isaac l'Ange a son imperial hole (tibi, Romane Imperator,
'
Oberto,
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120
Etudes byzantines, II
imperatorc y est deploree vivement: sicut divinae placuit Majestati (proh dolor 1")', ajoutant que toute la chretiente en eut
une tres grande ruine et un tres grand dommagea 1. Bien entendu la croisade de 1204, deviee vers la conquete de Jerusalem,
sera durement critiquee, les pelerins ayant oublie leur devoir et
tantinople, Michel Paleologue etait un excommunie, contre lequel on attira plus tard les convoitises de Charles d'Anjou,
Genes obtenait de lui Smyrne et on enterrait a S. Laurent Murzuphle, envoye de l'empereur. Au risque de participer a l'excommunication, la republique donnait au Grec six vaisseaux de transport et dix galeres, sous Marino Boccanegra; Ansaldo Doria et un
Florentin vinrent annoncer la nouvelle que le coup de surprise
avait reussi et au son des instruments on demolissait a Constantinople le palais des Venitiens, dont les pierres furent transportees
A Genes'.
Quand, en 1206, la fille du marquis Boniface de Montferrat se
rendit a Constantinople, sur quatre galeres, pour son manage
avec Baudouin, ce prince est intitule celui qui se faisait appeler
empereur de Constantinople "'. Mais on considere comme des
' Ottobono Scriba.
' Ibid. La date de Ste Thecla y est mentionnee. ,Unde christianitas universa ruinam maximum et detrimentum incurrlt." En 1185 des ambassadeurs
pour saltier l'empereur Isaac ; ibid. Pour Ricordano Malaspini aussl, Manuel
est un ,cristianissimo e ubbidienle a Santa Chlesa" ; pp. 937-938. II s'orlente
d'apres le Ilbro del conquisto oltra mare" ; Muratori, VIII, pp. 941-942.
' Oblitl domlnicae crucis recuperationem et ipsam crucem preficientes ; Ogerio
Pane.
4 Textus evangeliorum crustantes s ibid.
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121
gentes rebelles" ces gens de Romanie que Guillaume de Montferrat s'en va subjuguer", succombant a la tache en 1225'.
Les Genois porteront en 1263 l'empereur Michel a Malvoisie,
an moment deIa guerre contre Venise 2. Mais c'est pour les
scribae" de Genes tout de mettle un simple Imperator Graecorum"1. Ses eaux serviront pendant longtemps de champ de
bataille" entre les deux Republiques qui paraissent se soucier
mediocrement du fait qu'il y a un maitre la -bas'. Lorsqu'il y
aura un repit, des vaisseaux genois escorteront Ia fille de Guillaume de Montferrat qui va se rnarier avec Andronic Paleologue
(1285) 8.
Pour les Pisans, leurs adversaires, un ambassadeur de Kalofoannes le Comnene fait le plus grand honneur a leur ville6.
Tel ce Romudld de Salerne qui partage le pass par generations", bien que considerant !Installation de Theodoric comme
' Marchisio Scriba.
3 Barthelemy l'Ecrlvain, ed. Muratori, pp. 530-531.
8 En 1264; ibid., p. 532. Voy. aussl p. 546, armee 1269.
' Ibid.
a Je rappelle ?affirmation, si nette, de Chalandon, dans les publIcatioLs de l'Ecole
Francalse de Rome, 1900: ,,Les ;gormands se sont toujouls rE gardes can me les
successeurs legitimes des baslleis et tous its ont plus ou moins reve de la
possession de Constantinople" ; p. 177. Mention de Ia decouverts de la tunique,
du Christ in civitate Zephate, sous ?administration de Gregoire, patriarch:
d'Antioche ; p. 120.
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122
etudes byzantines, 11
chasser les Lombards et dont Ia perte est predite par une apparition du Christ annoncant qu'il sera livre au soldat Phocas,
avec sa femme et ses Els"; Phocas, le terrible et le sanguinaire" (formidolosus et sanguinarius), qui jette a Ia Mer le tresor
imperial 6; Heraciius, qui tue les lions dans l'arene, ramene son
remplace par ce Cyrus qui etait abbe dans le Pont et le nourrissait en exil"; Philippius, qui et Bardais dictus est", exile lui
aussi dans le Pont et menace de mort, qui fait tuer Justinien
II, odieux a tous"8, et ecarte la representation en peinture
Cessante in eo Romae urbis imp rio, uttlius aptlusque, videtur au annis
domlnicae Incarnation's supputatiunis linnam ducere; ed. Muratori, VII, p. 105.
2 Nm enim d tze'Pat tmc q temlib
ad ponti icatum romanum promovere
absque jussu principis cons.antinopolitani; p. 119. II donne des dat.s d'spres
Ibid., p. 122.
Saepe boves in arena plures laterf_cit; cumque litteris abunde esset ins-
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123
envoi du curopalate Michel pour traiter la paix avec Charlemagne ?; Michel, qui combat difficilement les vainqueurs et finit
en moine; Basile, dit le Parakoimcmene" (cognomento ParacoimomPnus)3; Romain Lecapene, dit Heliopolitanus" ; Michel
Catalectus" et l'autre Michel, Eterarchis", l'poux de Zoe ;
enfin, en 1040, Michel Arconthopathin" 6, Michel VI ou Novicius", Constantin (Ducas), dot, ici, Diolizi".
L'avenement d'Alexis Comnene est pfesente avec des details:
Grand-Domestique, il est envoye a Andrinople pour y former
une armee, qui lui prete serment, etant en partie a sa solde, et
qui finit par se revolter contre Nicephore. L'Allemand Arno est
gagne pour lui livrer Constantinople par la porta que Vulgarorum dicitur", le jeudi, Coena Domini. Suit le detail du pillage
pendant trois jours, meme dans les eglises, des pretres etant
tries, des nonnes violees, le saint sacrement foule aux pieds.
Nicephore, a Sainte Sophie, demande a etre tonsure, alors qu'Alexis
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Etudes byzantines, Ir
124
Stipham" ('c 016o:v); au cap Malee est pris le commandant de Ia flotte imperiale, Ange le despote, parent de l'empereur '. Tout cela en attendant Ia croisade des rois Conrad et
Louis et leurs rapports avec Manuel Comnene 5.
II y aura bientot dans ('exposition la haine d'une societe rivale.
Voici, Iorsque Conrad arrive a Constantinople, Ia bonne reception, aussi parce que l'imperatrice etait parente du roi germanique': des guides, des provisions sont promis a l'h8te occidental,
mais c'est aussi par crainte et parce que Manuel croit devoir
agir, en hypocrite qu'il est, A Ia maniere grecque" 4. Le Francais
Louis sera trompe de Ia meme facon. Suivra l'attaque de Sebastos le Comnene (Comminianus) contre Roger, ('adhesion du
comte Robert, toute cette tentative de gagner a ('Empire le Midi
italien, punie par tine grande expedition normande contre les
Byzantins 5. La meme attitude d'inimitie caracterise le recit de
grecque :
grec que le
latin 6.
Pp. 150-191.
' P. 193.
Tam latinis quam graecis litter's ert ditus; Hugues Falcando, p. 281. II y
avast aussi encore des stratigots", des catapans; ibid., pp. 291, 302. On ecrivait, dans le latin sud-italien. monomachial ; p. 298.
7 Ibid., p.. 325, 328.
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125
qui cite des prieres en grec', suit la serie des empereurs byzantins, A partir de Leon Bissa" 4, de Justinien II, qui baptise
un roi des Flerules 5, de Justin II, qui recoit ce bizarre ambassadeur des Indes dont est decrit ('aspect'. 11 touche aux regnes
de Maurice, de Phocas et de sa femme Leontia, de Heraclius,
de Constantin qui epousa la soeur du prince sud-italien Gnimoald et qui pensait A s'etablir a Rome 7. Tout un chapitre
d'histoire byzantine: celui de Justinien le Rhinotmete, est presents ici. Le voila revenu par le secours du roi des Bulgares";
les usurpateurs Tibere et Leonce sont traines par les rues,
pendant que le peuple, citant des versets bibliques, l'accla me:
marchant sur leurs cous, it les fait decapiter. Et, chaque lois que
le sang coulait de ses narines tronquees, it donnait un ordre de
mort. Le patriarche, dechu, aveugle, se refugie a Rome; son
successeur Cyrus est un suppot du maitre terrible (qui ei necessaria ministraverat); le fils Tibere est associe a ('Empire. Philippicus, exile dans le Pont, est jete en prison. 11 arrive A immoler le tyran et ce fils. Puis, un jour de Pentec6te, ayant quitte
le bain et se reposant l'apres-midi, it est saisi lui-meme par Ruffin
et Theodore, entres par la Porte porde, et perd la vue 8. La
'
Pp. 333-334.
P
336.
VII, p. 374. II pretend avoir employe aussl des sources grecques ; p. 451.
P. 378.
5 P. 382.
o P. 384.
Cogibatat autem imperium ad uibem transferre, eo quod ConstantlnopoManus, qui el de sacrilegio in Martinum Papam commisso consilium dederant,
tanquam hereticorum fautores, exosos hsberet ; p. 392. 11 fut tue par MMus"
en Sicile.
o Super aspldem et basiliscum ambulabis et concuicabis leonem et draconem...
Ipse edam, colla eorum calcans, id uliimum decollavit eos... Item qujtiescunque, de narlbus mutllatus, gutta rheumatis stillantis tergebat, toties aliquem
necarl praecipiebat... TIbeilum, fdlum Cyrl, consortem regnl sibl constituit.
Delude Phillppum, quem Ipse in Ponto relegaverat, comprehendere voluit...
Filium quoque Justin'anl fideles Philippicl necaverunt... late (Philippus), cum, In
die Sanctae Pentecostes, egresses a balneo, post mead em lecto c' baret, a
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ttudes byzantines, It
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UXOIET11
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Etudes byzantines, ii
part d'une facon si nette que dans les sources anglaises sur Ia
croisade de Richard Coeur de Lion.
qui regnavit in Thessalonica, a Graecls et Plaits mu'ta passus est. Fult hoc
anno Graecis snider's et bianda, sed Latinis adversa fortune; p. 622. En 1207
la mort, dans un combat, de Boniface. La Chronique de Cremone elle-meme
meationne le contingent donne pour Constantinople : Eodem anno (1204) ultra
mll e de hominibus Cremonae iverunt Constantinopollsm cause retinendi ter ram" ; p. 638.
Ab hoc tempore divisum est imperlum romanum In duo imperla, nec ulterlus
est unitum. Q resitum est h arum duorum inverlorum utrum dignius. Nam
quidam dicunt quod Odentis imperL.m, quod potentiores romani tunc rronarchae eam porilonem Imp. rii sacri praelegerunt potissimum, occidentali part)
renunziantes et A igJstus Intel; m. In Oriente iemansit. Mea gr.idem sententia
est hoz occidentale dignius illo fore, quippe romanus populus et smat_s imperium cchistitnere romanum et, uti Roma et senatus, ibi est stipes imperil
in Constantinopoli vero est ramus; p. 111. Cf. aussi ibid., p. 234.
Muratori, IX, c. 116.
' P. 124.
4 Pp. 231-232.
5 Michael, Imperator In Constantinoroll, transmisit hbros B. Dionysli de
Hlerarchils Angelorum ; p. 235.
e P. 958 et suiv.
P. 1050-1052,
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Guillaume de Newbridge 1 partage, quant a la croisade de Conrad et de Louis VII, les prejuges des conteurs de la premiere
tation de la Sainte Croix (1143 ". Alexis, adhuc minimus", n'avait alors que deux ans. C'est sa mere elle-meme, Marie d'Antioche, amante du protosebaste, du comte palatin, qui la pre' Ed. Hearne, Oxford, 1719, p. 68 et suiv.
5 Praeterea in terra christlani imperatoris, cum quo foedus percusserant et
quo jubente venaila illis abundabant, minus a rapinis temperabant ; ibid.
e Venalibus prohibitis ; p. 70. L'auteur a connu dans son enfance un moine
revenu d'Orient qui avast servi sous Raymond d'Antioche : memini me, cum
essem adolescentulum, vidisse quendam venerabilem monachum ab 0 lentis
partibus cum magnis sufraglis venientem, qui ex ejusdem clarissimi principis
militia fuerat ; p. 72.
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Etudes byzantlnes, II
fidei et diiectionis, ut usus gentis fill s patriae est, portavit in humeris suis
Alexium imperatorem a palatio suo usque ad ecclesiam Sanctae Sophiae et
eum ibi coronari fecit a Basilic), ejusdem civitatis patriarcha, et juravit el
fidelitatem coram omni populo.
4 Ligatam in sacco submergi fecit in mare quod dicitur Mare Majus, ancora
ligato colio ejus.
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C'est pourquol l'Armenien Vartan l'appelle physicue, Is medecin ; Hist. Armeniens des crolsades, 1, pp. 437-438. Sur Padultere de l'Imperatrice, meme
volume, pp. 389, 434-437.
2 Unum solum runcinum debilem et claudum.
Que usque hodie dicitur latina.
4 Habete potestatem eruendi el oculum unum et auriculam unam et pugnum
unum et pedem unum. Vitam autem ejus et cetera membra servate in majora
torments.
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Etudes byzantines, 11
Deja l'Italie normande avait fait un roi qui etait pour toute la
peninsule et en meme temps un basileus in spe, dirige vers
les Iles loniennes, vers l'Albanie, vers Salonique et, si la fortune
sourit aux hardis aventuriers, vers Constantinople.
Puis lorsque, a Ia fin du XII-eme siecle, ces Brands rois de
!'Occident, le Francais, I'Anglais, l'Allemand, arrivent a leur tour
pour faire ('oeuvre de croisade, deja une forte conscience de ce
que vaut par lui-meme ('Occident se fait voir dans les chroni' Dum tota culls ejus in rugam contraheretur.
' Itinerarium regis Anglorum Richardi et aliorum in terram Hierosolymarum, dans les Historiae anglicanae scriplores quinque, II, Oxford 1687.
5 Antiquum illud et inexorabile odium quem contra Latinos Grail dudum
susceperant tenax successio temporum transfudit in postetos; p. 261.
4 Latin' scientia pariter et armis floreant, Eli se prorsus inscios et imbelles
conspiciunt.
Gens petfida, generatto nequam et omnino degenerans, quae. quanto
illustrior extitit. tanto vilescit insignius; cp. 261-262.
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hauls
133
faits de Ri-
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134
Etudes byzantines, Ii
est praelium Inter Graecos, in quo Commiano captus est et utroque lumina
orbatus" ; p. 1019. Sur la mort du roi de Salonique, p. 1024. Un tremblement
de terre a Constantinople, p. 1026; Parrivee de jean de Brienne, p. 1027; sa
mort, p. 1038. Les quatre grandes vines du monde sont s Rome, Constantinople, Seville et Cordoue.-Mathieu Spinello (Muratori, VII) mentionnera le
voyage, en 1258, par Bari, de l'empereur de Constantinople, Parrivee, le 3
decembre 1259, du despote de Moree. Sur les conquetes venitiennes en 12051206, Rolandin de Padoue, Muratori, VIII, p. 370.
1 Arnold de Lubeck.
' Muratori, VI, pp. 923, 944-945. Mention du meurtre du Grec Averno,
selon l'ordre de l'empereur, par Conrad de Montferrat; pp. 945 -946.
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sur les rives du Bosphore. Si on parle de l'empereur de Constantinople", c'est, comme en 1270 2, pour son passage par Reggio,
' Ricordano Malaspini (Muratori, VIII) le fait parler grec et sarr.. sin ; p. 953.
' Chronique de Reggio (ibid.), avzil 1270: venit dominus Imperator conil cite un
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Une ere latine, que faisait prevoir, du reste, les goats de chevalier d'un Manuel, s'ouvre ainsi en Orient. Sa marque est non
seulement dans les nouveaux liens personnels, dans la soif d'aventures, dans les manages avec des princesses franques, dans
le costume et les fetes, dans la bourgeoisie des 6oup-f4coc, dans les
villes tendant vers l'autonomie, mais meme dans cette conscience
nationale grecque, derivant du localisme populaire des civilisations
politiques de 1' Occident.
le retablissement des anciennes frontieres, mais aussi par la situation inferieure a laquelle seront reduits ces Latins de Pera,
ces Genois, jusqu'ici maitres economiques d'une societe appauvrie,
dans ce qui nous est plus cher. Les nations sont des organes
ayant leur role autonome, mais ceci ne Utile pas la necessite
de l'organisme unitaire, qui vit d'autant mieux si cette autonomie
se conserve saine et pure.
' Et eodem anno coram Papa et cardinalibus in consistorlo lectae fuerunt
litterae quod Pallologus in Constantlna urbe ex Graecis Papam fecerat et
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4V,
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I.
C'est sans doute un des domaines oil elle peut etre constatee,
mais it faut reconnaitre quit y en a bien d'autres.
D'abord, cette reunion de ce qui vient de l'Eglise avec ce qui
tient a l'Etat. C'est la raison d'etre meme des monarchies sacrees
de l'Orient, pour lesquelles le principe d'autorite n'est pas sur
jusque dans le domaine religieux, qui devait etre le plus conservatif, par les iconoclastes, d'esprit semitique abstrait, mais
aussi de l'elat dans lequel Byzance a recu les elements qui entrerent dans sa synthese.
1 Cf., plus rdcemment, Georges Ostrogorski, Das Verhaltnis von Staat
and Kirche in Byzanz, dans le Seminarium Kondakovianum, IV (1931),
p. 121 et suiv.
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140
Etudes byzantlnes, II
Un de ces elements, le christianisme, n'a pas besoin d'explications sans ce rapport. Dans sa m,:taphysique et sa morale,
dans tout ce qu'elle entraine de pass, cette religion, dominante
plus qu'on ne saurait le dire, reste un produit de l'Orient, et
elle ne fait qu'orientaliser.
Mais Rome meme, que Byzance est fiere de continuer, etait,
au moment oil ce travail synthetique commence, orientalisee
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la
11 a fallu la conquete latine a Constantinople et dans les provinces pour amener Byzance a une autre grecite, celle, authentique dans sa simplicite, des paysans et des petits bourgeois de
l'Asie Mineure. L'Empire des Paleologues, tout en gardant Ia
defroque qui le (Wore et l'impose en quelque sorte, est de plus
en plus une royaute grecque dans le vrai sens du mot.
Mais voici bientot un nouveau changement. Cette grecite
rustique est rapportee a Constantinople et dans une partie au
moins des provinces perdues. Elle y trouve les etablissements
latins. Et leur vertu d'influence est si grande que la basildia,
devenue en Asie une Rhomes, s'y plie sans le vouloir. On se
fait, par faiblesse, barbares comme ces puissants. Comme je l'ai
dit ailleurs, l'Empire oecumenique de la chretiente orientate finit
en petit Etat franc uni meme, par la religion, a la Rome des Papes.
II.
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142
Etudes byzantines, II
L'art roman de ('Occident vient-il de cette Byzance des croisades et de ses provinces franques faisant mine d'independance?
Certainement, mais en partie seulement. Une transmission plus
ancienne est due, comme continue A le montrer M. Puig i Cadafalch, A un courant qui pourrait etre mis en rapport avec la
phase byzantine de l'Italie, surtout de l'Italie septentrionale, mais
aussi avec des influences, partant de la, qui remontent le golfe
maritime" du Rhone jusqu'aux coupoles de Saint Front de Perigueux et qui donnent a telle vallee, A peine decouverte, de la
Catalogne ses arcades lombardes, qui ne sont pas lombardes,
puisqu'elles se trouvent dans des eglises orthodoxes de Moldavie et dans des mosquees de Constantinople, ses coupoles primitives et jusqu'a des peintures dont le caractere nettement byzantin est souligne meme par des inscriptions grecques.
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Et puis it y a le probleme des rapports entre Ia peinture yenitienne et siennoise et le nouvel art byzantin, tel gull apparait
a St. Luc en Phocide, dans les petites eglises de l'Attique, dans
celles de Mistra, a la Kahrie de Constantinople et dans l'eglise
princiere d'Arge en Valachie. J'ai essaye d'expliquer ces similitudes giottesques" et ante-ngiottesquesa, qui permettent de
penser a l'influence exercee, dans les deux sens, par Ia cohabitation entre Occidentaux, de Venise, de Genes, et Orientaux, sur
une vaste bande de ports et de villes maritimes, de Ia Calla de
dont les restes, comme ceux de Mangoup, du chteau
Crimee,
des Saints Theodore, dans le voisinage, demandent a etre exhumes,
de Moncastro, a ('embouchure du Dniester, par dessus
Pera et Galata, jusqu'en Chypre et a Rhodes.
Mais, pour pouvoir preciser des conclusions qui me paraissent
devoir etre dans ce sens, it faut deux longs travaux qui n'ont
pas ete encore entrepris.
D'abord, ce qu'on sait aujourd'hui en fait de materiaux est
restreint et de pur hasard quant a la decouverte. Quelques eglises armeniennes ne sont pas toute l'Armenie artistique, la Serbie etudiee par M. Millet n'est qu'une partie de ce que le territoire serbe contient comme art, l'eglise d'Arge, qu'on voulait
detruire, a rendu par miracle ses fresques cachees sous plusieurs enduits ulterieurs; chaque annee, de sous le mauvais badigeonnage a l'huile surgissent les peintures des eglises roumaines ; des eglises de Pera on n'a que des refections modernes I; des regions entieres, comme le Caucase, n'ont presque pas
ete explorees. Sans compter que les collections existantes n'ont
pas de catalogues et que le plus ancien de l'art roumain, confie
a l'honnetete des allies russes, git dans les caves du Kremlin.
Une statistique tant soit peu complete des materiaux est le premier besoin pour pouvoir obtenir des stlretes".
Mais, meme en les ayant, on n'arrivera a rien de definitif autant qu'on s'en tiendra aux approximations que peut donner Ia
seule technique. 11 faut dater. Et, pour cela, it faut faire rentrer
les monuments dans le grand mouvement de l'histoire a laquelle
1 Ajoutons ce que M. Sotiriou a decouvert dans les eglises de l'Eubee
et dans I'ile du Chypre.
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ttudts byzantines, 11
dans Ntat actuel des recherches, dependent trop des impressions individuelles.
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V.
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Dans le recit d'un Jean de Nikiou et de Sebeos on a sur Itgypte et l'Armenie, ou plutot Ia Palestine, des renseignements
qui ne touchent pas seulement a la vie locale, mais sont empreints d'un esprit qui est celui d'un monde tout a fait different
dans son essence meme. L'Armenie represente sans doute une
autre vie nationale, mais par certains cotes elle touche a Ia province byzantine et ce que nous font savoir ses historiens rentre
dans cette autre vision que celle des choses de Constantinople.
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Etudes byzantines, 11
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149
' Trad.
522.
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Etudes byzantines, II
150
factions : Menas,
8 P 552.
3 P. 553.
1 Ibid.
3 P. 553 et suiv.
0 P. 565.
1 Pp. 568, 570-571.
8 P. 572.
0
P. 573.
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151
Cyrus aussi faisait oeuvre d'h.:retique et persecutait les chretiens" 8: or lui et Heraclius etaient la cause meme des malheurs
de l'Egypte 7.
De nouveau les charges fiscales, accrues par l'avidite des memes,
De son cote, Sebeos 9, le pretre armenien, est plein d'enthousiasme pour l'epopee, historique et legendaire, de sa nation, le
grand empereur byzantin lieraclius lui apparaissant comme un
continuateur des preux de la taille d'un Vartan le Mamigonien,
' P. 575.
' P. 576.
s P. 578.
P. 583.
5 Ibid.
8 P. 583.
7 P. 584.
8 Ibid.
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Etudes byzantines, 11
152
les fils d'IsmaIl". Dans les luttes suivantes tout ce qui restait
des peuples enfants d'Israel vint s'unir a eux et formerent une
grande armee" : au nom d'Abraham, les Juifs demandent Ia Palestine aux Imperiaux.
8 Entre aunts, p.
68.
4 Pp. 68 C9.
3 P. 69.
" P. 72.
7 P. 94 et suiv.
" Pp. 102.103.
" P. 106 et suiv.
" Pp. 108 et suiv , 129 et suiv,
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153
avec une dynastie, celle de Sassan, qui avait regne cinq cent
quarante ans 2". Bientot les Arabes serviront a defendre l'Armenie
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154
Etudes byzantmes, II
fondation des anciens empereurs il y a eu sans doute des rapports pareils a ceux que nous montre, dans les moindres details,
pour le Norique de la meme epoque, l'admirable document de
vie sociale qui est la biographie de reveque Saint Severin par
Eugippe. Un siecle plus tard, ces memes villes danubiennes sont
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155
population de toutes les langues et entretenant une force militake qui nest pas mediocre" 1, sans compter les ,Scythes" fameliques qui rodent autour, Petchenegues et Cumans, et aux,quels on se livre plutot que d'accepter, contre les traditions de
leur autonomie, le logothete imperial Nicephore; elles repoussent
meme tel autre officier byzantin comme Nestor, qui vent s'en
saisir, preparant une revoke'.
ca et la on trouve quelque chose par les inscriptions cueillies
dans les debris d'une vie jadis florissante. II faudra les grouper
dans ce Corpus d'inscriptions byzantines dont l'urgence est plus
grande que celle des chroniques.
Si l'Italie a le privilege d'avoir conserve, pour telle cite, comme
Bari, une partie de ses archives municipales, sous cette domination byzantine, qui &sit plutot un patronage, it faut admettre des
conditions pareilles pour toutes les organisations urbaines sujettes au meme regime, plutot traditionnel que legal.
Nous avons essaye de montrer dans notre Histoire de Ia vie
byzantine", pour laquelle, en depit de certaines critiques de detail, j'aurais pu reclamer une certaine originalite de conception,
combien est importante dans la chronique de Malalas Ia presentation continuelle des annales de Ia magnifique ville sur l'Oronte. On peut en tirer, comme on l'a fait, du reste, tout ce qui
doit former l'histoire d'une cite.
II est, bien vrai,
et it ne faut pas l'oublier , que, a regard
des anciennes et venerables cites de l'Asie et de l'Egypte, telle
Alexandrie, !'Empire a eu des considerations speciales qui lui
ont laisse beaucoup plus de liberte.
La tragique aventure de l'empereur Justinien, relugie en Crimee, trahi par les Chersonites et envoyant toute une armee pour
s'en venger cruellement, nous permet de voir les anciennes villes:
Chersonalelle-meme, avec ses murs et ses tours, dont les noms
se sont .conserves, Phanagoria, Symbolon, avec les toudouns
cazares du Khan et le chef de la population grecque, le protopolite" 8, et les quarante primats que l'empereur retabli fera
rOtir. C'est seulement sous !Impression de cette feroce vengeance,
1 11oXXat xat usciXtzt itaXst.g, ix adore; "dinar aumuivov ixotiacu rckipoG xa.
6rambv oll iuxpbv einotpecpooacu; Michel I'Attaliate, p. 204.
2 Ibid., p. 205.
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Etudes byzantines, H
156
qui menacait de tout detruire, que les malheureux habitants demandent une garnison cazare. Ils vont jusqu'a proclamer contre
le tyran un nouvel empereur, Philippikos, ainsi que telle ville
d'Asie le fera pour l'empereur Leon '. On lit dans Theophane
toute une histoire concernant l'threque d'une de ces autonomies
qui s'entend a echapper aux Sarrasins 2
II nous faudra dire aussi combien ce regime a contribue A
crier la nationalite italienne elle-mime, qui ne peut pas venir
des campagnes. Car cette autonomie citadine, soutenue ou Uritee de Byzance, a empeche, grace aux possibilites de developpement de Venise en premiere ligne, que le Nord de Mahe, A
l'epoque de Leutharis et de Bucelin, ne devienne une nouvelle
Gaule cisalpine de caractere franc et que les Carolingiens ne Ia
transforment dans une simple province de leur royaume, de
rneme que, sans ce systeme si profondement enracine dans le
Midi italien, it y aurait eu ia, au Xl-e et XII-e siecles, une France
normande.
Ill.
prend toutes ses libertes pour les Inc:inner, les reunir ou les
morceler, les transporter d'un endroit a l'autre. Des l'epoque de
Justinien on conduit en Asie des Slaves, dont Ia race doit vivre
encore sous les dehors turcs d'aujourd'hui.
La recherche attentive des conditions locales dans ces districts
de campagne ne peut pas etre inutile.
ibid., p. 697.
a Cecaumeni strateglcon et Incerti scriptoris de officits regiis libellus,
Od. B. Wassiliewsky et V. jernsteit, dans les Zapiski de Ia Faculte d'his.
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Sur le continent europeen, dans les Balcans, on voit les empereurs distribuer A des chefs de provinces, leurs anciens amis,
des titres comme ceux de spatharo-candidats, de protospathaires,
des pensions ou f5Eroa; ils les invitent, par des lettres personnelles, A venir les visiter A Constantinople, oil on leur accorde
parfois, pour les gagner et les retenir, les grands honneurs de
la bureaucratie '.
Sur tout 1'Empire le maitre a le droit d'imposer des taxes et
le dominateur
Ibid., p. 73.
'
Ibid., p. 97.
Ibid., p. 80. Les akrites" des Balcans sontcritl ques pour n'avoir pas pu
resister a Ia poussee des Petchenegues ; ibid., p 17. Cf. le devoir de I'akrite
envers le toparque voisin, 'c'est-a-dire le seigneur local ; ibid., p. 24 et suiv
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158
Etudes byzantines, II
de la grande difference qu'il y a entre le seigneur local possesseur de chateau, toparque" et administrateur (goucitccovis),
jugeant a son gre, retenant les siens sous sa main, et entre celui
attire par Pempereur, qui l'honore un jour pour le disgracier
ensuite, le depouiller, l'exiler, et un retour de faveur ne le trouve
8 "Eau 8i cot xpeTtov Eva et stg 44, xthpav coo, xat toy 6aatXix titia xat &Teem
xcd 'coin aovvropoCrca; aot mina; ; Kekaumenos, p. 77.
' P. 78.
b p. 79.
6 Ibid.
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159
Apres clue cet eat d'esprit oat mis en garde les seigneurs
locaux contre les dangers de la Byzance envahissante, la carriere
des Compenes montre que Byzance elle-meme peut etre con-
' P. 68.
4 P. 118.
5 Un eveque de Larissa, ayant, sans doute comme ceux des autres villes,
aussi d'autres attributions, ties &endues, en dehors des fonctions reltgieuses,
est mentionne a la page 60.
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Etudes byzantines, 11
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Celui qui, comme l'auteur du traits thessalien, entend se defendre contre I'envahissement de la puissance imperiale, s'enhardit
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Etudes byzantines, II
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163
p. 26 (no. xxv); Cusa, I diplomi greci ed arabi di Sicilia, Palermo 18731882. Aussi A Polignano des noms comma Chrysanthe, Kalobannes, Autophane, Chrysolite, Mouroutsos, Balsamos; Gay, ouvr. cite, d'apres le Chartularium Cupersanense, I, p. 60.
4 Le Codice diplomatic de la Commission provinciale, p. 5.
* P. 11.
o P. 7, puis no. 111 (ann. 118')
7 Ibid., XI, p. 179.
8 Ibid., VIII, p. 265.
9 Ibid., I, p. 77.
14 Ibid., p. 185.
" Ibid., pp. 235, 237, 240.
1' Ibid., pp. 17, 46. Cf. aussi Ia collection donnee par M. Filangieri di
C a idida.
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Etudes byzantines, It
164
On trouve des formes comme brebe" (pour breve"), reverentissimus", hemptor" 2, puplicus", des constructions syntactiques, menant vers le vulgaire italien, comme: him prephata
eclesia episcopio gloriosam Mariam".
Dans cette ville, celui qui represente l'empereur, le sanctissimus imperator noster", est, comme d'habitude en province, un
nostro Basilio magno imperatore anno 25, sed et Constanti[nusl. frater ejus,
magno imperatore, anno 22 (980)a; p. 71. Leone et Alexandro porfirosgentis
(sic), magnis imperatoribus, anno 34, sed et Constantino, agno Imperatore, ejus
filio et nepote, anno 4" (912'; p. 23: imperante domino nostro Constantino, magno Imperatore, anno 14, sed et Cristoforo, ejus filio, anno 7"; aussi
Comm. provinciale, ouvr. cite, 1, p. 36: ,anno imperii domini Constantini
Monomachi'.
' Ibid., pp. 5, 8, 2, 185.
t !bid , p. 26.
' !bid , p. 5 1.
5
Ibid., p. 14.
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165
sauf
r.
Tels aussi, a cote du gastalde local et de l'eveque, les spatharocandidats et les topoteretes des scholes", les tounnarques
' Voy. aussi B. Capasso, Monumenta ad neapolitani ducatus histor:am
pertinentia ; B. Capasso, 11 pactum giurato dal duca Sergio ai Napoletani (10308), dans l'Archivo storico napoletano, IX ' (1884), p. c19 et suiv.
(le duc s'intitule, Sergius, Del gratia consul et dux atque magister
souvenir de plusieurs dominations et conscience d'independance; it s'adrt sse :
,hominibus medianis et omnibus hoininibus Neapoli habitantibus et ma
nentibus) ; Dino, 11 commune beneventano nel mille e l'origine del commune medievale in genere, dans les Rendiconti de l'Istituto lombardo di
scienze e lettere, 2-e eerie, XXI (1898); Callisse, 11 governo del Bizantini
in Sicilia, dans l'Arch. storico per la Sicilia Orientate, II (1005), pp. 177
Ct suiv., :23 et suiv. (cf. 811881 ibid., p. 19 et suiv.),
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Etudes byzantines, 11
Plus byzantine meme que Ravenne des exarques, qui avait ete
Ravenne romaine et Ravenne imperiale... Fille capricieuse de
l'Empire d'Orient". Et it parte d'un byzantinisme (bizantinitcl)
general, profond, pas d'occasion".
' Gay, L'Italie meridionale, p. 445; Commisslone provinciale, p. 3
(armee
1 Patto giurat) fra tutti gli uomini della villa di difendere Ia proprieth e i
frutti della terra e di arrestar e denunzlare i contravventori; Raffaelle di
Tucci, Manuale di storla della Sardegna, Cagliari, p. 38.
a Ibid., p. 35.
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onseigneur Duchesne disait jadis, considerant le Pape seulement en taut qu'eveque de Rome, qu'on aurait pu, dans un
petit Etat autonome comme celui de Venise, avec un doge ou
Palatin a sa tete, etre le sujet d'un principicule, comme eft ete
necessairement le doge de Rome, hereditaire ou electif"
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Etudes byzantines, II
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was Old Rome and the Emperor whose centre was New Rome claimed
each to be the Roman Empire. Nicephorris and his successors logical)/ ought
not to have admitted that Charles was a Roman Emperor, And Charles
and his successors ought not to have conceded the title to their rivals. From
a more legal point of view the claim of the sovereigns of New Rome was
good, while that of Charles rested on a basis completely inferior". Ici H y a
des reserves a faire; p. 508. Roman Empire of which unity was an inseparable attribute" ; ibid. Tout aussi vraie est cette entre affirmation du
meme : The Popes had pratically assumed in the west the functions and
the position of the Emperor" ; ibid. Voy. cependant aussi les observations
suivantes de Bury. Bryce (ouvr. cite, p. 47) observe : an election at Rome
was as valid as at Constantinople".
' Pepino, Carolo et Carlomanno patriciis" ; lettre du Pape Etienne, citee
par Bryce, ouvr. c te, p 37 et suiv.
I Kat 8staCiat TO Zrjvcovo; iraTputiou SE Cidn() riTcoototXat atav xat rip. vliv 'haXcov Too-up eccpetvaL 8coborny.
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169
et affirme par une source franque, parce que le nom de l'empereur avait cesse momentanement chez les Grecs et leur Empire
etait possed6 par une femme '".
V.
Ia
premiers habitants, Gui agit collectivementa $ ibid., p. 566, Gay met en regard
('organisation de Durazzo. Cf. lorga, Di alcune formazioni popolari ro-
P.
17,
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ttudes byzanflnes, 11
tional, un roi d'Italie, qui n'aurait pas eu, comme c'est le cas
pour Berenger, Guy, Lothaire, dont la situation est une copie de
l'Empire carolingien, ses racines dans des duches longobards,
mais dans la ville d'autonomie byzantine. Tel est le cas de ce
Mdlo de Bari, duc des Pouilles, mort a Bamberg '. Son fits, Argyros, que Byzance, qui finit par le gagner, olfre de faire patrice
et vestes, les Normands le proclamant, de leur cote, duc et prince
d'italie", represente d'une facon encore plus expressive, contre
le basileusa Maniakes, ce phenomene 2, qui est beaucoup plus
Italien qu'on ne le croit.
Tout un avenir italien en sortira.
La cellule urbaine preparant la nation est, du reste, un phenomene qu'on peut fres bien observer et etudier ailleurs. La
Grece fut completement envahie par les Slaves, les bandes des
Jez6rites poussant jusqu'au Taygete. La nomenclature locale presente partout les traces de cette profonde et intime infiltration.
Me me si l'ancien nom se conserve, it arrive que, par cette contamination qui a ajoute en langue roumaine aussi des definitions,
des suffixes, des prefixes slavons au nom latin (Bog-boteazd, cred-inta, Maica Domnului), Ia finale appartient a la langue de ces
intrus: Tripolitza. Mais Ia cite, la macc, gardee intacte par les
Romains, resiste; elle s'eleve immortelle au-dessus de ce flot
trouble et sans cesse agite ; elle transmet le pass et prepare
l'avenir.
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Elle ne l'a pas fait en Chypre, oit elle s'est trouvee, si tard,
devant les accoutumances, trois fois seculaires, du feodalisme
francais, transplants en Orient. Elle n'a pas pense a le faire dans
ces colonies de Mork, gagnee par la Republique a un moment
VI.
ORIGINE ET DEVIILOPPEMENT
DE L'IDEE NATIONALE
SURTOUT DANS LE MONDE ORIENTAL
' Les idees fondamentales de cette etude ont ete exprim6es oratement
dans la premiere seance pleniere du Congres international des Sciences
historiques a Varsovie. Voy. Resume des communications, Varsovie, 1933,
II, pp. 269-270.
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ttudes byzantines, Il
177
le droit
d'agir par et pour lui-meme, poursuivant ses propres buts, s'impose, comme en Grece, et meme la elle ne l'a pas ete d'une
flacon absolue, pour que les anciennes societes de nations dominees par les dieux qui ont remporte la victoire et gagne la
domination se brisent d'une facon definitive.
Vivre humainement, se detacher de la tyrannie divirie meme
dans le domaine restreint de sa propre religion, voici ce qui est
necessaire en premiere ligne pour marcher sous l'impulsion d'un
instinct national contre celui que l'aspect et la langue designent
comme ennemi.
II faut aussi que chacun des groupes qui se sont separes ait
la conception d'une forme politique differente de celles qui
englobaient des etres humains de toute espece, forme dans
laquelle il puisse se developper soi-meme, se sentant appele A
imposer aux autres une conquete qui serait un devoir. Et que
dans cette langue, dans ces institutions il y ait assez de definition et de permanence pour qu'elles puissent etre des instruments de domination a la place de ce qui jusque la a ete considers comme une necessite ineluctable, et pas meme comme
une fatalite, mais comme un bienfait.
I.
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Etudes hyiantfiles, II
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H n'y a meme dans aucune des religions nationales" une incitation a la guerre destructrice, a la conquete remuneratrice.
L'element d'offensive qui s'est ajoute au christianisme, celui qui
fait le fond de Ia nouvelle foi de l'Islam ne peut pas meme
exister dans l'idylle divine des Germains et des Slaves, dans la
foi, de soumission absolue a la divinite, ecrasante de tyrannie,
des races ouralo-altaIques. De quelle autre idee, contenue dans
quelle doctrine, exprimee par quelle litterature, fAt-elle meme du
Meme entre groupes civilises it n'y a eu que le souvenir par fois vague d'un passe qui avait eta parfois glorieux et qui etait
inscrit dans les pages des historiens. La lidelite necessaire a ce
qui a ete n'existait pas. II n'y avait qu'un instinct assez timide
pour n'oser se manifester que sous Ia forme, plus acceptable,
des divergences religieuses dans le christianisme.
11.
En ce qui concerne les rois qui pretendaient, comme possesseurs d'une partie de l'heritage d'Alexandre-le-Grand, lui-meme
conquerant et heritier de Ia basileia" perse, a l'integralite de la
domination legitime la plus ancienne, Rome, qui s'etait attribue
elle-meme ce role oecumenique, s'arretait en rivale plus jeune
levant cette idee venerable par les milleniums qu'elle avait traverses. Son orbis a elle y trouvait une limitation dont elle n'a
jamais reconnu cependant le sens theorique, de meme que de
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6udes hyzantines, II
1934). Un autre sena lui est donne : celui d'une reunion de royautes clien
telaires dont le caractere n'est pas Mini. Or chacune d'entre elks donnait,
comme les monnaies aussi le prouvent, a son chef le droit a tout Phelitage
Cr Alexandre-le-Grand.
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181
Alors qu'iI faut vraiment une tete syrienne pour bacler toute
une enorme collection de legendes absurdes, !ides par les liens
capricieux d'une chronologie unique et monstrueuse, Malalas
n'oublie pas le testament a Rome de Sosibius, senateur d'Antioche,
qui laisse sa fortune pour des jeux dans sa ville natale, l'arrivee
' Rubens Duval, La lillerature syriaque, 2-e edition, Paris 1900, p. 5.
1 Pp. 12, 17.
P. 18.
P. 29.
5 Ibid.
6 Ibid.
7 P. 31.
8 P. 217.
9 P. 202.
1" Pp. 216-7.
it Pp. 222-223.
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Etudes byzantines, II
182
d'Agrippa, qui y assiste aux spectacles I. II montre la reconnaissance des siens pour ce que Tibere leur a donne 2. II ne manque pas de mentionner les faveurs accordees par Claude a An-
11
P. 285.
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183
Parmi ces Bens d'Asie it faut placer aussi, et meme en premiere ligne, les Armeniens, dont cependant les anciens rois aux
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Etudes byzantlnes, II
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183
s'en prend aux Grecs, qui ramenent tout a la gloire des Hellenes", et it parle avec douleur du fait que nous ne sommes qu'un
petit coin de terre, peu nombreux, d'une force limitee et souvent assujetti a une autre puissance".
Pour lui, Aurelien lui-meme regne sur les Grecs" 1. Ceci bien
,Les troupes grecquesa ; p. 142 Cf. aussi ibid., pp. 146-147, 152. ,L'Empire
grec"; p. 161 ; cf. ibid., p. 169.
* Ibid., p 321.
4
Ibid., p. 265.
Aid p. 229.
4'
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Etudes byzantines, II
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On y trouve meme un sentiment d'antipathie a regard des Syriens, comme a ('occasion de l'envoi par les Perses du patriarche,
Syrien de nation, qui se rendit en Armenie avec ses compatriotes, lesquels menaient une vie dereglee et, selon leur coutume,
en venant de Syrie, ils etaient accompagnes de femmes de leur
pays' ". Mais l'anonyme armenien publie par Combefis pretend que
les chefs politiques de l'Armenie l'auraient demands: Donne-nousen un de son pays, et qu'il ne nous soit pas armenien". On
pretend cependant qu'il soit remplace, et ils le deposent. Le roi
envoie un deuxienne Syrien, Samuel, qui, en arrivant en Armenie
'
bid., p. 282.
7 Ce cOte est le pays des Grecs ". Mais pour I'auteur anonyme de la Vie
de St. Narses, ibid., II, Theodose II est empereur des Romains". Ailleurs,
dans Zenobe de Glag, on trouve des princes armeniens qul ,ecrivent en
syriaque et en grec, avec des caracteres grecs et ismaeliens ; ibid., I, p.
347. On voit l'historien faire I'eloge du pays seulement a cause de ses richeeses et de ses convenances ; p. 355.
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l'Armenie reside dans ce fait que le premier se nourrit de legendes, qu'il se contente du seul emploi de la langue, qu'il ne
remue pas de souvenirs, alors que l'autre pretend etre historique,
qu'il comble par la Idgende les lacunes de l'histoire, qu'il entend
presenter un developpement non interrompu.
De son cote, l'8gypte se borne a contempler des monuments
dont les statues et les fresques seules racontent un magnifique
enchainement de fastes se continuant pendant quatre mille ans;
l'historiographie n'y est pas une necessite, la presentation historique elle-meme paraissant superflue et incomprehensible. II
n'y aura pas de sentiment national. On s'y accommode tour a
tour de tous les maitres strangers, en les revetant a l'egyptienne,
en cousant bout a bout dans des produits historiques ulterieurs
toutes les conquetes, de meme que, quand les califes furent
369.
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Etudes byzanttnes, II
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189
Les noms slaves de deux des fils d'Omortag, Svinitze et Malamir, montrent que deja l'instinct particulpriste des envahisseurs
se fondait dans cette vague conscience des Slaves, qui etaient
habitus depuis longtemps a vivre dans ('Empire et de ('Empire.
Or voici que contre ces conclusions se dresse la Vie de St.
Clement, decouverte par Allatius dans un ms. du Vatican et
du slavisme, et, de I'autre, des erreurs des Francs, l'auteur pretend avoir ete temoin des efforts du saint et de ses compagnons.
Il montre ce qu'ils out accompli pour les Bulgares d'esprit
lourd, a la peau dure" (tb too )oroo 7ce(by xce/ nept top vqaccc ipacp1; itexiov Sepp.o'cvtvos), tres simples" (tb iiXtbicocrov), au coeur
sauvage" (a vijc xcepalocc aotitiv &-tpcoy rat civtiOacov xcci nepl Ow
Mais tout ceci se fait, depassant les forces d'un seul homme,
avec le chaleureux assentiment de Simeon, qui aurait donne a
l'apotre ce qu'il lui faut pour batir les deux eglises de langue
bulgare a Ochrida a We de la metropole (xctOoc.xii), et it aurait
cree en faveur de Clement un siege episcopal, le priant de
ne pas abandonner une oeuvre pour laquelle it lui est protondement reconnaissant. Les Romains" d'Orient sont, pour l'ecrivain, des rpoctxof, leur empire, la terre de ces rpamoi.
Mais Simeon entendait etre empereur des Romains: on le voit
par les lettres de Nicolas le Mystique; toute son education est
grecque; en grec sont ses inscriptions. Comment aurait-il desire
cette introduction de la langue bulgare", qui est, du reste, celle
des Slaves, donc des Bulgares" (tb te.tiv 1:6Xo6evtly yivoc,, Ere oiiv
BouATaipcov)?
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Etudes byzanfineg, It
190
Pensons que la Vie a ete attribuee a Theophylacte ', qui meprisait Ochrida et tous ses Bulgares, parmi lesquels, bien tard,
it creait des disciples de l'hellenisme. II paraft bien que la contemporandite et l'attribution a un Bulgare (BouXicipocc )jt10) 2 sont
et
nationalisme" possible.
crees d'un seul jet des dioceses qui ne purent se former qu'au
fur et a mesure 4.
On a attribue a la mdme poque le traite d'un Khrabr inconnu
qui defend les lettres slaves,
on s'est demande s'il s'agit de
('alphabet glagolitique ou du cyrillien , contre les attaques des
Grecs. Un manuscrit, mais un seul, comprend une ligne dans
laquelle l'auteur pretend avoir vu lui-meme Cyrille et Methode
(c'est le meme procede que dans la Vie de Clement pour affirI D'apres M. Runciman, p. 258, Theophylacte I'aurait ,dditee.
' Ch. 22.
' Ceci avait ete cleja observe par M. Runciman. ouvr. cite, p. 126,
4 Voy. ibid., p. 136 et notes 1-2.
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mer la contemporandite et le caractere national bulgare de I'auteur). Mais Jagia a observe que pour provoquer cette reaction it
fallait une attaque des Grecs et celle-ci n'etait possible qu'apres
un certain developpement de la litterature en slavon
Ainsi disparaftrait la these, soutenue aussi par un historien
occidental, que Boris Michel, intelligence capable d'echafauder
des theories, energie en etat de les realiser, aurait voulu vaincre
par ce nationalisme dans le domaine de l'gglise la resistance
obstinee des vieux Bulgares", realiser l'unite nationale" entre
vainqueurs et vaincus, occupants et occupes, et, devenu lui-meme,
facon
Si on parle d'un encouragement de la litterature slave par Simeon, qui aurait detrompe ainsi ceux qui attendaient du demiGrec" un retour a l'hellenisme religieux, M. Runciman, si fortement influence cependant par M. Zlatarski, reconnait que la litterature slave ne fleurit en Bulgarie qu'un siecle plus tard, lorsque
le christianisme et les lettres avaient eu le temps de penetrer" 3.
Et pour la grande oeuvre de traductions" it ne pent citer que
ce que dit cette seule Vie de St. Clement dont nous venons de
montrer le caractere, et, a cOte, le Sbornik qui lui est dedie, les
Homilies d'un tres vague eveque Constantin 4, une version de
Malalas, assez peu datable, et l'oeuvre de l'exarque Jean (quel
exarque et a quelle poque ?) 5. De fait, it trouvait dans l'action
' Archly Iiir slay. Phil., XXIII (1901), p. 113. et suiv.
2 Voy. Zlatareki, Histoire, I, p. 254 et suiv., cite par Runclman, ouvr.
cite, p. 135 (Boris calculated the enforcing of slavonic as the one national
language of Bulgaria would submerge for ever the conscious exclusiveness
and superiority of the old Bulgares. The children of the Huns were to lose
their identity; Bulgarian was to mean now Slav and Bulger alike, any subject
of the Bulgarian monarch, who was the sublime Khan no longer, but the
Knyaz, the slavonic Prince").
' Ouvr. cit., pp. 137-138.
4 La date resulte uniquement des hypotheses de l'editeur, reveque russe
Antoine (Iz. istorii chrtstlanskol propoviedl, 1895).
C'est encore un ecrivain russe et vivant au commencement du siecle
dtrnier, Kalifidovitsch, loannli eksarkh bolgarski, qui l'a presente. L'exarchat
ne pouvait venir qu'apres la conquete byzantine.
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10
tudes byzantines, 11
ne peut etre attribuee qu'a l'activite de St. Cyrille et de St. Methode, de leurs eleves, dont aucun n'etait Slave des Balcans, car
Angelarios" represente Agelarios, d'ciyacc, troupeau, et Gorozd
a un nom morave. Its formaient une legion de missionnaires,
originairement, et plutot, de nation grecque, qui s'Etaient pris
d'un enthousiasme pieux pour la conversation des gentils, s'em-
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193
Quand it se presenta, en 913, devant Constantinople, it comptait sur le fait qu'il n'y avait dans la capitale legitime du monde
entier qu'un enfant de treize ans, issu d'un quatrieme manage
imperial que le patriarche Nicolas, regent en ce moment, avait
declare non canonique et de nulle valeur. II pouvait feindre
done de croire qu'il y avait une vacance du trane, et it se presentait pour la remplir de la men-te facon que jadis d'autres pretendants, de nationalite diverse, comrne l'Armenien Artavasde,
dont la femme etait une fille de basileus, ou Thomas, qui n'avait
d'autre appui que ses armes.
11 aurait pu revenir A la charge, mais ne le fit que onze ans
plus tard, en 924. Cette fois ce qui l'encourageait c'etait que,
par dessus ('enfant d'une naissance douteuse au point de vue
de l'glise, il y avait, apres les tentatives de substitution d'un
Constantin Ducas, d'un Leon Phokas, un usurpateur du titre de
Cesar, de fait un remplacant du pauvre Constantin : Rhomanos
Lecapene '.
V.
' Voy. notre Histoire de la tole byzantine. Dans son livre cite, M. Run..
ciman presente bien A tort l'antagonisme suppose entre la politique rationale"
de Boris et celle, internationale, de Simeon,
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194
Etudes byzauttues, II
caractere hAtif ou secret, comme pour celle qui fut gravee sur
le fragment de pierre devant recouvrir la tete de Michel-le-Brave,
Du cote des SerbeS, la joupanie serbe est une notion purement territoriale ; n'importe qui se trouvait entre ses limites y
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195
etait compris, quelle que fit l'origine meme du groupement, laquelle tenait sans doute aux conditions du premier etablissement. Ce ne sont pas les joupans qui, dans leur rivalite pour
une couronne, eussent cree eux-memes la royaute, et d'autant
moins une nation" brisee en tant de fragments. Au fond it y a
le souvenir de Charlemagne, d'oir Ia notion du Caro lus, maitre
legitime, le kral. On peut l'avoir a domicile et on doit en etre
naturellement satisfait, bien qu'on ne se croie pas le droit de creer
pour un indigene ce qu'avait eu le grand conquerant etranger.
Mais la Papaute, depuis longtemps en guerre avec Byzance pour
le littoral occidental des Balcans, a besoin d'une puissance qui
lui appartienne et s'y consolide. Le roi", un roi sans aucun titre,
pour ce qu'il est, pour ce qu'il pourrait etre, c'est l'outil meme
de cette consolidation, c'est ('instrument meme par lequel on veut
etablir une digue contre toute pretention byzantine. Le nom de
Saint Pierre s'ajoute a celui, primitif, du chef couronne d'une
facon obscure ou meme reconnu roi sans avoir recu dans les
formes de Ia tradition juive Ia couronne. Si au fond des Balcans un autre roi" surgit ensuite, ce n'est pas une opposition
nationale : c'est la reponse de l'autre religion, qui s'opposera
aussi au capitaine perpetuel de ('offensive catholique dans Ia
peninsule, le roi de Hongrie, On s'appelle Etienne comme le
premier roi apostolique, mais on n'entend pas accepter la domination du souverain catholique, charge d'une mission religieuse.
Byzance tolere et, apres la disparition de sa royaute a elle, Rome
espere pouvoir transmettre Ia meme mission a celui qui s'est
annexe sa fondation a elle.
On peut se demander si les Hongrois eux-memes vinrent, d'abord dans le Sud de Ia Bessarabie, puis dans la vaste Pannonie,
avec ('intention de creer quelque chose de nouveau dans le
domaine national. Association de pillage entre des Turcs, qui
certainement eurent la direction du mouvement, et des elements
finnois, que les premiers entrainerent avec eux dans leur coulee
vers l'Ouest, ils durent passer sur le Bas Danube par une phase
de sujetion byzantine.
En allant contre les Moraves, que Byzance en etait arrivae, de
meme que ('Empire d'Occident, a considerer comme des rebelles,
ils avaient peut-etre une mission comme celle de Theodoric
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tudes byzantines, ii
196
contre Odoacre. La couronne byzantine n'aurait ete que la confirmation d'une vassalite a laquelle les nouveaux venus s'etaient
plies des leur premier contact avec un organisme d'Etat qui seal
pouvait accorder la reconnaissance politique. II est bien possible
meme que leur premiere langue officielle, a l'epoque des couvenis grecs', eat ete celle des basileis avant que leur nouvelle
situation gographique eat contributed les faire entrer dans le
giron de l'Eglise latine.
De cette Eg lise ils n'obtiennent pas seulement un vain titre, et
roi apostolique" n'est pas une formule de chancellerie seulement. La Papaute incorpore le roi des barbares, et avec lui tout
ce peuple dont it est chef et proprietaire, a son action a elle.
La nouvelle couronne est une obligation ; elle ernpechera pendant
II n'en fut pas, sans doute, autrement des Jurcs" qui, sous le
nom de Petchenegues, de Coumans, plus tard de Tatars, ne
quitterent pas au meme moment la steppe eurasiatique. II serait
difficile de scruter le sentiment politique des deux premieres de
ces nations. Mais, quant aux guerriers de Dchinguiz-Khan et de
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TcCT;cixtov).
Cf. Huss,
167
ce passage, est loue tout aussi bien pour son eloquence dans
cette langue que dans le latin 1. Et parfois le now meme des
envahisseurs disparait, remplace dans la qualification des rois
par celui de la terre occupee. Ainsi, pour le meme biographe
de St. Adalard, Didier le Lombard est un rex ltalorum!. II est
vrai qu'ici le nom des Francs est mis en rapport avec leur
caractere rude, leur feritass, mais l'auteur de la Vie est un lettre
fin, initie a l'antiquite et qui connaft meme le grec, auquel it
emprunte plus d'un terme. Du reste, le sens du mot barbare"
apparait, tres net, dans la vie du roi anglo-saxon gdouard. Pour
son biographe, les Danois sont des barbares, non pas a cause
Acta Sanciorum, janvier, c. 109.
'
Ibid.
8 Ibid., c 111-112.
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198
Etudes byzantines, II
et la
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VII.
LE DANUBE D'EMPIRE 1
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le
vieux rocker"
illyrien de Scopi.
p. 33 et suiv.
I !bid, 1923, p. 49 et suiv., Byzantinisch-Neugriechische jahrblicher,
III, 1922, p. 287 et suiv.
Bucarest, 1922, Reproduite ici, volume I.
P
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202
Etudes byzantines, II
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Le Danube d'Empire
203
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204
Etudes byzantlnes, II
officiels, avec la
poque, et ceci d'autant plus que son autre nom, celui de Paradounavion", ne pent venir que d'une poque oil le nom latin
de Danubius persistait a cote du nom hellenique d'Istros.
Quelle fut la situation des barbares, germaniques et slaves,
derriere cette ligne de defense?
Goths et Gepides apparaissent dans Procope 2 comme concurrents dans la region de la Syrmie, a Gratiana, fondation due
sans doute a ('empereur Gratien, ce qui montre que, avant meme
l'oeuvre de recuperation de Theodose, on travaillait, du cote de
l'Occident aussi, a renforcer Ia frontiere septentrionale. S'ils ont
presque toute Ia Dade", c'est la province balcanique d'Aurelien qui est designee ainsi.
Les Herules, qui, venant de Singidunum 3, avaient paru un
moment en deca de la riviere de l'Istros (in tip "Icrspov notaii6v),
avec leurs rites sauvages de sang et de feu, en ont ete chasses
et ils se sont etablis au-dela du fleuve, dans la ifi Viptaacc
ix* "Iatpou notap.o0 ictl, un pays desert", habite jadis par les
Ruges, pour se transporter ensuite, a tin moment de famine, a
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Le banube d'nrnpire
205
' "Avtat of Cntip Icotap.bv "lospov, ou pcoviv 1-.71; ixsiv% (3XN, rbpuyort: ibid.,
1, 27.
o Ibid., III, 38-39.
7 Ibid., 40. Cf. 29.
8 IV, 25.
e Cf. aussi ma Geschichte des rumanischen Volkes, 1, p. 66, et mon Histoire des Roumains,
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206
Etudes byzantines, 11
armee 1924.
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Le Danube &Empire
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Les Antes ne voulurent ou ne purent pas remplir les conditions imposees par Justinien, et les Avars ravagerent la 'Arlinsule 1. Les nouveaux barbares, auxquels on voulut donner la seconde Pannonie 3, s'etaient Loonies cependant a remplacer les
Gepides, s'aidant du concours de leurs anciens rivaux, les Longobards. Its etaient devenus les maitres des Esclavons dans cette
Avaria 3". Les Antes oserent parfois leur resister, et it en resulta
une alliance de ces Touraniens avec les Byzantins contre ceux
que les uns et les autres consideraient comme des rebelles. Les
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208
Etudes byzantines, II
sur les rives du fleuve aux gues, sont les indigenes, ceux
qui, plus tard, dans des actes occidentaux sur Ia Moldavie,
s'appellent les bronnici (de brod", guts). De Ratiaria, aujourd'hui
Artcher, de MyrsionMursa, de Viminacium ressuscite 2, de
Novae a Nicopolis, a Sicibida, a Nicopolis sur l'Iantra, a
Asymos, a Securisca, a Akys, de Bononia, aujourd'hui : Vidine,
a Durostorum, a Tropaeum, dans la Dobrogea, a Tomi, residence
d'un eveque, la rive droite du Danube etait, le long de la voie de
Trajan ', garnie de villes florissantes I.
Les expeditions des generaux de Maurice contre les Slaves, et
on ne parle que d'Esclavons, et non plus d'Antes, montrent, ainsi
que nous l'avons deja dit, que ces villes etaient largement au
tonomes, avec leurs saints protecteurs, leurs eveques, leurs primats, leurs milices, leurs drapeaux 3. Chez les barbares d'Arda
gast, de Piragast et du roi Mousakios, sur les rives de l'Ilivakia" et du Paspyrios" l'Ilfov, et, peut-etre, le Buzau), it n'y
avait que de maigres villages '.
III.
3 Ibid, 4.
' Ibid., I, 8. Sur TIg T6v A WilaXXCBV int:41610W 'c6v tic cppoupecv auvrtrarnitwov
TO "IaTpou, ibid.
de philologle et d'histoire, lac. cit. Sur Zaldapa, vieille ville thrace, aussi
Theophylacte, II, 10; VII, 2. On parlait la I,ting jusque dans I'llemus;
ibid., II, 11 Compares avec ma Gesch. des rum. Volkes, I, pp. 106-107,
et mon Hist. des Roumains, II.
4 Thdophylacte, VI, 7 et suiv.
o Ibid., VII, 15.
o Ibid., VIII, 3. Lea Avars demandaient les Cataractes du Danube; ibid.,
5. Sur lee Antes (Antes?), ibid.
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Le banube d'Empite
209
50.
o Nicephore, p. 75.
Ibid , p. 82.
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Etudes byzantInes, II
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poussee des barbares aussi vers ('Orient. Ce n'est qu'a Durostorum qu'une stele porte le nom de tel chef bulgare, et
encore apres le bapteme de Boris, devenu Michel. II est possible
qu'alors, seulement alors, l'empereur homonyme eftt fait don de
la forteresse A son fils" et allie.
Apres la conversion des Bulgares, on volt Simeon chercher
un refuge a Dristra-Durostorum, comme les vaisseaux byzantins,
sur lesquels Leon le Philosophe avait envoye un emissaire
aux Magyars du Sud bessarabien ; une grande flotte avait paru
dans les eaux du fleuve avec le drongaire Eustathe I. Apres la
grande victoire de Simeon, affuble du titre de Cesar, de nouveau
.......-0/1.11?..1
" Leo Orammaticus, p. 267. Cherson Stait encore byzantine.
I Ibid. Le drongaire romain apparait sur le Danube avec toute
Ia
flotte.
Ibid., p. 295.
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VIII.
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Pour l'Empire byzantin, lorsqu'il etait seulement l'Empire romain d'Orient, c'est-a-dire une partie materiellement separee de
l'Empire unique, la peninsule balcanique n'avait pas d'autre
importance que n'importe quelle autre province soumise a l'autorite des empereurs, qui etaient maitres du monde ender.
Du moment que la Dacie avait ete abandonnee, sauf, sans
doute, Ia bande de territoire, pareille a celle des raias tures de
plus tard, qui servait a nourrir et a delendre les cites imperiales
des presents qui devenaient bientot un tribut, se faire en voyer meme des princesses romaines", Attila lui-meme avait
demands cet honneur, avec tout ce que ce mariage pouvait
amener d'avantages, tel etait leur but.
Et, en se mettant en mouvement, ifs chassaient devant eux, ils
emmenaient avec eux, parfois de leur propre gre, car peu de
peuplades dans cette situation resistent aux appats du butin,
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8tudes byzantfnes, II
milliers, sur leur territoire), mais ce fut par les Avars, devenus
leurs maitres, que les Slaves, de differentes lignees, furent attires
dans les Balcans, oii, apres la disparition du regime des khans
avars, ils continuerent les raids pour leur propre compte.
Les Byzantins n'essayerent que trois fois : sous Justinien, sous
Maurice et sous Manuel Comnene, de conserver l'integralite de
la peninsule. Au point de vue militaire, cette integralite ne leur
etait pas absolument necessaire. Malgre les apparences, le Danube n'est pas une frontiere. Il ne l'a jamais ete, et c'est une
des raisons pour lesquelles on ne peut pas admettre que l'empereur Aurdlien eta transports les provinciaux de Dacie, pour
les garantir contre les Goths, sur la rive moesienne, du Sud. En
elf et, le fleuve offre des gues a travers lesquels les hordes passerent plus d'une fois pour envahir les provinces imperiales de
la rive droite ; des Iles sont semees sur son large cours et, ce
qu'on oublie trop, pendant l'hiver le Danube glace permet en
qui le domine des deux cotes et, quant a l'epoque la plus ancienne, il n'y eut aucune grande scission entre les Thraces du
Sud et ceux qui, venant de I'autre cote, ont forme tour a tour
la coalition des Getes danubiens, puis celle des Daces de la
montagne.
les Turcs ont appele ensuite, en parlant des Principautes roumaines, le keler.
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commandable, car les Imperiaux furent plus d'une fois durement battus. Alors ceux qui avaient a leur disposition tout ce que
leur fournissait sans trop d'efforts leur thalassocratie, leur domination de la Mer, trouverent dans Ia vieille tradition des federes,
qui peat etre constatee a partir du III-e siecle a regard des Goths,
le moyen d'etablir des relations aussi honorables que paisibles
avec les chefs d'une occupation qu'on n'avait pas pu empecher
et qu'on ne pouvait plus faire cesser. Byzance restait en theorie
proprietaire des terres balcaniques comme des autres; elle n'aurait jamais abandonne la conception de sa souverainete absolue
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Etudes byzantines, II
I.
Sous lui ii n'y eut pas de conventions avec les barbares qui
vivaient assez paisiblement dans l'interieur de la Dacie; des relations de commerce avec leurs etablissements sont attestees par
les monnaies du magnifique empereur avec le grand M de la
moneta se detachant sur les autres inscriptions, redigees exclusivement en latin. Les Slaves sont pour lui destines a rester en
dehors de l'Empire, Antes et Venetes conservant leurs etablissements dans les vallees impenetrables de la Valachie.
Ce defenseur des Balcans contre toute intrusion des nations"
est lui-meme un Balcanique, du vieux type thraco-romain. Comme
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cendre a leur aise, sans qu'on leur livrat une seule grande
bataille, pareille a celles, du reste pas trop disputees, qui donnerent la Syrie aux Bedouins des califes. Les provinces durent
se defendre obscurement d'elles-memes, l'empereur intervenant
seulement pour encourager leur resistance ou pour amener la
conclusion d'un pacte permettant aux barbares de rester dans
leurs etablissements en dehors de l'autonomie des villes qui se
rachetaient pour les empecher d'y entrer. Quant aux Avars, desquels dependait la masse slave, ils purent pousser leurs raids,
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Etudes byzantines, 11
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L'Empire d'Orient ne reussit pas a empecher ce qu'il considerait comme une usurpation sur ses propres droits. II dut reconnaitre l'existence reelle d'un Etat dont it niait thdoriquement
la legitimite. Bientot, si Charlemagne ne pensa pas a pendtrer
dans les Balcans, travaillant pour le retablissement de l'unite
impdriale, it y eut un autre empidtement sur ce que Byzance a
toujours considdre lui appartenir. Remplissant sa mission imp&
riale, qui consistait dans la destruction du paganisme et ('opposition au schisme, le conquerant de la Germanie saxonne, catdchisee par les missionnaires anglo-saxons, ruina ('empire des
Avars, dans cette Pannonie, elle-meme objet de discussion entre
les deux Empires, et, bien entendu, dans tout ce qui jusqu'au
tre Byzance fut reprise par Ie Pape, createur de cette forme im-
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Etudes byzantines, II
tance habile des Byzantins, prets aux concessions les plus importantes, pour que le chef des Bulgares devint un Michel or
thodoxe a la facon de l'empereur homonyme.
lui donne des droits a l'Empire, en depit de son origine barbare, put se presenter par Ia violence, souvent victorieuse, de
ses guerres a la facon byzantine, bien differentes des raids d'un
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troum, comme le vrai empereur, a la place de l'inIant Constantin, d'autant plus que la carence du porphyrogenete" fut bien-
et par le melange avec les sujets. Les empereurs d'Orient, l'Asiatique Nicephore Phocas et PArmenien Jean Tzimisces, reprenaient la mission d'Heraclius ; la peninsule ne leur tenait pas
tant a coeur, et le premier n'avait nullement oublie ses droits
sur l'Italie, qu'il contestait aux Ottons. Mais il fallait liquider une
domination tombee en deliquescence. Les Russes de Kiev etaient la pour balayer les amis" de Preslay. Quant ils voulurent
se substituer a ceux qu'ils avaient vaincus, it fallut que les troupes
byzantines, prenant Silistrie, les renvoient a leurs sejours du
Dnieper.
Maintenant Byzance a, un peu malgre elle, la peninsule enelle cherche a ('organiser en la soummettant a l'hierarchie
grecque du patriarche de Constantinople. Basile, l'heritier Mgttime du trail; se trouve neanmoins devant un nouvel Empire
des Bulgares, suscite en premiere ligne, avec des seigneurs matiere ;
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Etudes byzantines, II
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de Constantin et de Justinien, Byzance mourut comme une annexe latine, que ne soutenaient plus, contre les Tures, ces Latins
dont, sous taut de rapports, elle dependait depuis deux siecles
de lente decadence, de molle agonie.
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IX.
...........--...---raan
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dans Migne, Patrologia graeca, C, col. 529 -572; Vie des Martyrs de Constantinople, dans les Ada Sanctorum, aottt, 11, p. 435 (Et tet.g iv Talc
ufit' cdnos etpxt tt11031.1iVOg CISTC coc; ENO vac xocesXoti).
vCuv ixxXvica; i>v nciaq T
' Acta Sanctorum, loc. cit., p. 436.
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Etudes byzantines, fl
Cf. aussi HergenrOther, Photius, Patriarch von Constantinopel, Regensburg, 1867, I, pp. 227-228.La saracenophronie, Imputee par be chro,
niqueur Theophane au premier iconoc aete, est un sobriquet et une calomnie
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Leon lui meme, empereur des Grecs" ou de Byzance": Pourquoi Jesus dit-il a ses disciples gulls sont venus au monde nus
et retourneront a lui de meme?". Et, plus loin : pourquoi adorez-vous les ossements des apOtres et de prophetes, ainsi que
les tableaux, et la croix, qui anciennement servait, selon la loi,
d'instrument de supplice?". A son tour, Flavien Leon, empereur,
serviteur de Jesus-Christ, notre vrai Dieu et le souverain de
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Etudes byzantines, II
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II faut commencer donc d'un peu plus loin que le commencement du VIII-e siecle pour comprendre quel fut le vrai caractere d'un mouvement qui troubla ('Empire d'Orient pendant deux
siecles et qui ne finit que lorsque cet Empire avait revetu un
nouveau caractere: celui de Ia monarchie orientate, maitresse des
personnes et des biens, et n'ayant devant elle aucune organisation, aucun courant moral capable de lui tenir tete.
1 Cf. sur leur role sous Constantin 11, le ,Copronymea pour ses adversakes seuls, Lomba-d, ouvr. cite, D. 281 et suiv. Cf. Combelis, Auciarium
Novum. I (Leonce de Naples); Leontios von Neapolis, Leben des Heiligen
Johann des Barmherzigen, Erzhischof von Alexandrien, Freiburg-i.-B.Leipzig 1893, et Gelzer, Leontios' von Neapolis Leben, Tubingue 1893.
' Karl Schwartzlose, Der Bilderstreit, Gotha 1890, pp. 38-39, 42 43, 44
et suiv.
Voy. Schwartzlose, ouvr. cite, p. 50, Aus diesen Zielen heraus glaube
ich am Beaten die BilderstOrmerei des Isauriers begreifen zu konnen". Pp.
241-241: Wie der Chalif, wollte er die beiden htichsten Gewalten, die gelstliche und weltliche, in sich vereinigen, nur mit dem Unterschiede, class
bei ihm nicht wie beim Chalifen die geistliche, sondern die weltliche Wfirde
im Vordergrunde stand und itir die andere normierend war'. Les opinions
de Schwartzlose ont ete cumbattues par Schenk, Kaisers Leon III. Walter;
im Innern (,Byzantinische Zeiischrift", V, pp. 257-301),
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tout de Ia predication du Prophete. La Syrie, l'Egypte, les provinces qui avaient defe,ndu de fait leur liberte d'action et leurs
traditions historiques, millenaires, en resistant au centralisme dog-
gmatique des Chalcedoniens", avaient rompu avec Constantinople pour ce motif. De fait ce ne fut pas l'Islam qui les conquit; ce furent plutot elles qui creerent la domination de cette religion nouvelle, eminemment populaire, democratique" sur ces
provinces d'une vieille organisation presqu'incomprehensible aux
Bedouins de Ia grande offensive. On n'a qu'a lire les passages
caracteristiques de la chronique egyptienne pour s'en apercevoir:
Voyant la faiblesse des Romains et l'hostilite des habitants envers l'empereur Heraclius a cause de la persecution qu'il avait
exercee dans toute l'Egypte contre la religion orthodoxe..., tous
les habitants de cette province (le Fayoum) s'etaient soumis aux
Musulmans et leur avaient paye tribut, et ils tuaient tous les
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Etudes byzantines, II
232
can conserva ce qu'il possedait, mais nous fumes du moms arraches a la cruaute des Grecs eta leur haine contre nous', I.
Et un historien moderne de l'Eglise byzantine observe a ce sujet,
'
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Etudes byzantines, 11
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Etudes byzantines, II
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reside non seulement dans leur frais elan de jeunesse, mais aussi
dans une certaine superiorite pour tel domaine de leur croyance.
C'e ;ait une invitation a les imiter dans ces domaines seuls. On
croyait a Constantinople, dans les masses, et on le disait, que,
si Constantin ne nous avait pas arrache de l'idolatrie, le Christ
n'aurait pu en aucune maniere nous aider" II fallut que le patriarche Nicephore fit toute une demonstration historique pour
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237
les murs les fresques dont on n'a trouve une seule grattee,
comme furent parfois celles de l'Occident lorsque la Reforme se
dechaina contre les traditions artistiques de la vieille foi catholique.
II.
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ttudes byzantines, II
238
ott les
moines des Lieux Saints, du Mont-Athos et des Meteores d'Antioche et d'Alexandrie eurent les revenus d'une grande partie de
la terre, donnee A ces monasteres d'une grande reputation de
piete pour que ('usurpation d'un prince avide ne detruisit la
donation des fondateurs. A partir du XV-e siecle et jusqu'au
XVIII-e cette coutume se maintint, sans qu'on se rende compte
du dommage qu'elle portait au pays, autant par le deversement
annuel A l'etranger de cet or qui representait la rente de la terre
et le travail de ses habitants que par l'etablissement, I'envahissement de ces moines d'Orient, apportant avec eux, sinon une
civilisation superieure, au moins un dressage plus parfait dans
les exercises liturgiques. II fallut presqu'un siecle d'efforts pour
leur faire demordre, et ifs n'abandonnerent pas leur proie sans
avoir recouru aux anathemes et avoir employe toutes les influences sur lesquelles ils avaient cru pouvoir compter. Its durent
quitter le territoire de la Roumanie, et, si l'epoque, au lieu d'etre
la moitie du XIX-e siecle, empreinte d'un esprit laIque, aurait
appartenu au moyen-Age croyant aux miracles et etroitement lie
aux images qui les dispensent, it y aurait eu, sans doute, comme
au XVIII-e siecle francais, fors des exploits du diacre thauma-
et
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2$9
Des moines bouddhistes, correspondant, comme origine, coutumes, allures et tendances, a ceux de la chretiente, qui eux-meme
les avait herites des religions anterieures, envahissaient le pays,
Cf.
30 31.
Edith's, Chinese buddhism. Londres 1880. ,That the monks and nuns
should be compelled to marry and bring up families. The reason that they
adopted the ascetic life, he said (Tang-Fou-Yi) was to avoid contributing
to the revenue' (p. 115). Dans son Ancient Christianity, Taylor mettait
le regime monacal chretien en rapport avec les influences exercdes par l'Inde
A Pepoque de Clement d'Alexandrle.
4 Cf. Julien, Histoire de la vie de Hiouen-Thsang.
6 Voy. Theophane, p. 685 (ed. de Bonn): des cas en Thrace.
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Etudes byzantines, II
240
l'exprimait tres clairement de cette facon : Cet edit de WouTsoung n'avait pas pour objet de satisfaire les historiographes
sur tous les points, c'est--dire d'extirper le bouddhisme, mais
d'empecher la multiplication excessive des ordres religieux et
d'attribuer au domaine de l'Etat, par la voie de la confiscation,
la plus grande partie des biens monastiques. Un rapport, fait a
cette occasion. etablit qu'il existait sous les Thong, independamment des maisons conventuelles, 44.600 pagodes bouddhistes, et
que le nombre des religieux et des religieuses etait de 260 500".
Apres avoir marque que chaque ville ne pouvait avoir qu'un
temple et que deux monasteres furent toleres dans tout ('Empire,
it poursuit ainsi : Enfin it mit le sequestre sur les biens des
communautes... Le peuple reclama energiquement contre une
pareille violence." Et voici, comme a Byzance, le chatiment divin" :
Wou-Tsoung, frappe d'un mal &range, dit l'histoire officielle, ne
pouvait plus parler 3.
Comme a Byzance aussi, dont l'iconoclasme fut cependant
posterieur de presqu'un siecle
car l'action du premier persecuteur date du dernier quart meme du VI-e siecle (574-579),
les moines n'abandonnaient guere la lutte et leurs missionaires
essaimaient de tout cote, jusqu'aux Turcs paiens du mont AltaT:
une nouvelle action repressive se declancha en 714, au moment
meme oil Leon avait pris ses decisions inebranlables. Sous l'em.
pereur Yen-Tsoung les bouddhistes, c'esta-dire la classe monacale,
subirent une persecution encore plus dure. Un auteur anglais
' Cf. Oeuvres de Nicephore, loc cit., col. 1137, 1160, 116 -1.65 et surtout
524: or bi etc EauT.o(); Tupavviat iraOlv 6 Topavvo; gapoas, 'COOS Te npb; T6v 43s6v
tr17isXt vas au oz; op.oXoita; xat aovOifr.ac &huh; ix61.46iievoi;, xat, to ay,fiva
Tb tspbv dosog4anac, Tb vino Xatxthv linap.cp(xsalka att. Si ok zed luvatf,t aot;uifivaL iglvaxaasv, &rt Ta tfri EnTr.xix rilitk?.71; aircooc ca cok vovaxoin xat Tat;
pova;obaac, aettvaG napOivac xavi auD-rtav auvdiuw xat &'rwv, iOptait6suev, 6.40S6P.
'MUG xat icapavolithuacc. Ibid., Chronic:me : sti; Xatxtbv axiia ea(); Itievii6vono,
luvat;i to 6p.tXstv zaTeSixono xxt Tb isp6G aka% iiontgovto auvcxxrjatov (col. 9R4).
Au cirque, airayiv eXIZOTOV itroatxa vovaaTpLav .rzapct xstpa cpip(ov. Pour les images
detruites, ibid., col. 528.
Pp. 32 33.
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241
At this time some priests are mentioned as holding public offices itt
the government, the historians animadverting this circumstance as one of
the monstrosities accompanying a female reign ; ibid.
o
Voy. Theophane. Sur lee couvents detruits, IN 685 (ed, de Bortn)i 1110,
tuisteres brutes, p. 689. Nicephore loge des soldats dans lee maisons monas
tiques I ibid., p. 760.
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Etudes byzantlnes, if
242
who followed him, commenced his reign by reversing the policy of this
predecessor in reference to buddhism ; ibid., p. 128.
8
Pp. 32-33.
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Les
origines de l'iconoclasme
243
Et plus tard it fallut que chaque monastere pfit exhiber un privilege imperial pour exister 1. La paix religieuse de 801 devait
durer quatre cent vingt ans jusqu'a ce que Koubilai essaya de
renouveler, sans grand succes, !Wit de 574'.
Dans ce pays, les images resterent, mais, comme pour les
Byzantins et leurs successeurs dans l'orthodoxie, on s'empressa
de fixer le dogme que la representation soumise aux sens n'est
qu'un simple symbole rappelant la divinite ou les Ames bienheureuses, auxquelles seules s'adresse l'acte de la priere et de
l'adoration. C'est une chose commune chez les pretres eclaires
de la Chine appartenant a l'ecole contemplative que de defendre
leur systeme d'idolatrie en disant qu'ils n'adorent pas les images
elles-memes. Elles sont destinees aux ignorants", on croit lire
un texte byzantin du VIII-e ou du IX-e siecle, qui ne peuvent
pas comprendre les principes plus prolonds de leur religion. La
religion etant simplement une matiere qui tient au coeur, les
offrandes et les genuflexions sont, de fait, sans aucune necessites."
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J44
etudes byzantines, fl
croise qui fut le vieux gen6ral, le riche feodataire anatolien Nicephore Phocas, crea, avec le concours de St. Athanase, le centre
monacal de l'Athos. Le convent, auquel it venait d'accorder un
typique" tout nouveau, quittait Constantinople et les Brands
centres, it se creait un monde a lui, coupant tous les ponts qui
pouvaient le relier a I'autre; it s'interdisait toute immixtion dans
la vie de l'Etat, imposant a ses membres la vie contemplative
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X.
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248
Etudes byzantines, II
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249
musulman. II y avait encore des bailments dont la jeunesse paraissait devoir rester eternelle dans leur intangibilite et, de rn&rie
qu'aux premiers siecles de l'ere chretienne, sur des sarcophages,
comme ceux d'Arles, Ia frise dansante des temples, l'image
laborieuse des tableaux georgiques", les groupes de l'eglogue
hellenique couraient autour de la pierre renfermant des ossements chretiens, it y avait dans cette permanence bravant de sa
beaute le passage des siecles une invitation A se rappeler, A
imiter, A continuer.
Lorsque la fureur des agents de l'empereur ennemi des moines
en tant que classe privilegiee, armee de toutes les immunites
Les sources contemporaines parlent quelquefois des representations murales remplacant les fresques et les moseques, bien
que Ia persecution paraisse ne s'etre dechainee que contre les
images en bois.
Ainsi, dans la seconde Vie de Saint Theodore Stoudite it est
question des arbres et des fleurs peints sur les murs (no),Xixcg
yip ird soixou px:prjg iiivaptov il dpvicov dzova; COOTcE;), et l'auteur,
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Etudes byzantines, II
250
l'e-
a sa part lorsque la description touche la mosaique du pave, representant des figures d'animaux et autres conceptions de figures",
4.)tov
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251
III.
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252
Etudes byzantines, II
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25
place A la belle lettre ronde moulee de l'antiquite, ou les moines laissent Hotter un pan de toge romaine et, pour servir de
mode le au nouveau Suetone, Eginhard, Charles, le chef des barbares occidentaux, profondement pdnerd non seulement de
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XI.
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I.
ottomans, dans leurs raids sans but et plus tard dans leurs
entreprises guerrieres. Elle contenait une organisation romaine
complete, le patrimoine, dont elle &sit particulierement orgueilleuse, de l'orthodoxie et celles des traditions de la civilisation
grecque qui correspondaient a ses tendances. En outre, un contact de mille ans avec le monde oriental avait produit lentement
une nouvelle synthese de ('esprit de ces anciens pays d'organisation et de lumiere, qui s'etait fondu aux autres elements du
byzantinisme. Enfin, de ses victoires et de ses detresses, de ses
pompes triomphales et de ses humiliations profondes, l'Empire
avait degage des lecons precieuses qui formerent le tresor,
s'accroissant avec le temps, d'une experience politique speciale.
La civilisation des Romains d'Orient avait suscite chez leurs
nouveaux voisins slaves ou slavo-romains, mlanges parfois
d'apports heterogenes, comme les guerriers touraniens d'Asparouch au septieme siecle, des formations politiques analogues,
ou le Tzar correspondait au Cesar et un Patriarche nouveau
etait oppose a l'ancien. Des le commencement jusqu'a la fin,
pour les qualites de meme que pour les &huts, tout est
by-
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258
?tudes byzantines, It
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259
dependantes, car bien avant 1300 et Ia fondation de Ia GrandePrincipaute d'Arges, de tout le Pays Roumain" (toata TaraRomaneasca") ils avaient pis part, sots le nom de leurs maitres
barbares, Petchenegues, Coumans, Tatars, aux guerres pour la
possesion de Constantinople. Its furent souvent les mercenaites,
braves et endurants, se contentant de tres peu et nullement
enclins aux revoltes, des basileis de Ia Nouvelle Rome, eux
qui, descendants des Thraco-Romains, avaient garde dans leur
nom meme de Romdni, Rumdni, le souvenir de leur condition
speciale, qui certainement n'etait pas superieure a celle des
homines romani de ('Occident, sous l'ancien Empire et apres
sa chute. Byzance entretint ses soldats (it' terre roumaine: elle
le fit sous Constantin-le-Grand et ses fits, sous Justinien, qui
ordonna de refaire toute Ia ligne des cites et bourgs sur le Danube et dans Ia Scythie Mineure, sous Maurice, qui envoys son
frere Pierre et son general Commentiolus dans les rnarecages
et les forets valaques pour y chercher les rois slaves" recalcitrants, Mousakios, Paspirios et les autres, peut-titre aussi sous
Basile, apres qu'il eat termine ses tueries de Bulgares et qu'il
edt cherche a organiser la Bulgarie soumise, et enfin sous
Manuel Comnene, qui attaqua les Hongrois, qu'il voulait contraindre a devenir des bons vassaux soumis, du cote du Banat
roumain de meme que de celui des vallees destinees a former
plus tard la Moldavie. Le rivage de la Mer Noire, ainsi que certaines places du Danube, resta pendant Iongtemps sous l'influence politique et economique de Constantinople, et les populations voisines, qui etaient roumaines, durent s'en ressentir: du
temps de Michel I'Attaliate, les villes du Nord, fortement habitees
par des races tres differentes, disposaient de forces militaires
qu'elles employaient pour maintenir cette autonomie qui resists
aux efforts de conquete des premiers Comnenes, Isaac et Alexios.
Mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit dans ces notes sur la
survivance byzantine dans les pays roumains. Une grande partie
de ce que Byzance avait ete donna aux pays roumains, dont
d'organisation interieure avait commence deja au
XIII.-eme siecle, par les voevodats et les keneziats signales dans
l'acte de donation accorde par le roi Bela 1V aux Hospitaliers,
des formes necessaires dans LI vie politique et culturale. Pen.
dant que les Turcs se byzantinisaient en s'etablissant sur ce sol
('oeuvre
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60
tudes byzantines, ti
du Danube et des Carpathes. Elle dura, soutenue par des rapports ottomans et melangee, a la suite des contrastes les plus
interessants, qui donnent une originalite prononcee a la vie roumaine au cours des ages, aux influences occidentales, latines,
catholiques, qui venaient par la Hongrie, par la Pologne, par
les colonies allemandes dans les deux royaumes, par les marchands de Raguse et d'Italie, par les migrs d'Allemagne et
surtout de France, presque jusqu'A nos jours.
II.
cours de grammaire grecque, sont les representants les plus typiques de ce mouvement. La plupart de ces emigres cherchaient
un abri dans les colonies des Italiens en Orient, et Crete, Chypre,
Chio, la Moree leur durent une grande prosperite economique.
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261
Roumains), sur une Ile des bouches du Danube, et meme Silistrie. Les relations avec le Siege episcopal de Varna furent entretenues avec soin, et, naturellement, non sans des arriere-pensees politiques. Pendant les querelles dynastiques entre Jean V
Paleologue et l'usurpateur Cantacuzene, Jean VI, un chef de
mercenaires, d'origine douteuse,
car son nom de Dobrotitch
signifie fils de Dobrota, et Dobrota est tout aussi roumain que
secours de l'Empire, resserre par les Tures, le reconnut solennellement en 1359. 11 se montra incapable d'enrayer les progres de
la propagande catholique, que soutenait le roi de Hongrie, ce Louisle-Grand, qui, employant les forces de son royaume pour des
buts plus ambitieux, revait d'un nouvel Empire latin de Constantinople. Un delegue du patriarche, le dikaiophylax lui-meme,
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262
Etudes byzantines, II
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Sratchimir ou Stratchimir, dont I'apanage etait Vidine et sa province. En Serbie mane, apres la mort du grand Tzar Douchane, le
seul empereur des Grecs et des Serbes", et apres la retraite forcee
de son fils Ouroch, les nouveaux maitres de la Macedoine serbe,
Voucachine et Ougliecha, le premier, roi et le second, Despote
byzantin, renoncerent solennellement au nouveau patriarcat de
Pee pour soumettre de nouveau leur territoire a l'autorite de
l'oecumenique.
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264
Etudes byzantines, II
gov, etc., les plus anciens des couvents roumains, furent ses
fondations, et its etaient rdunis par une communion etroite.
fut sans doute le maitre, demanda au patriarche la reconnaissance canonique pour ses eveques, Joseph et Meletius, ou meme,
plus probablement, pour un seul d'entre eux,
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365
inquietante par le danger ottoman, it fallut ceder enfin, aux dbuts du regne d'Alexandre, le nouveau prince de Moldavie. Joseph, probablement l'ancien hegoumene du cloitre de Moncastro,
bati autour du tombeau de St. Jean le Nouveau, martyr des Tatars, fut donc le premier Metropolite de ces Roumains du Nord,
constitues dans une principaute separee, qui devait avoir un grand
avenir.
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266
Etudes byzantines, 11
est une ancienne institution roumaine. Pour les siens, qui gardaient, comme les Romani" de ]'Occident, les principales conceptions politiques de Rome, a laquelle leurs ancetres avaient
appartenu, it etait le dominus, Domn, ce qui n'est pas comme
l'iipxwv, le xtp ou xOpcoc des chronistes byzantins pour les chefs
barbares, un titre quelconque, diplomatiquement reserve et plutOt
meprisant, mais bien le nom qui signifiait la plenitude patriarcale de tous les pouvoirs.
Cette double qualite ne suffisait pas cependant pour fixer le
fit tout ce qu'il fallait pour nouer des liens entre sa propre faiblesse pompeuse et l'energie simple de cette nouvelle formation
d'Etat. Elle chercha a faire entrer les Roumains dans un nouvel
ordre byzantin, dont on peut poursuivre les commencements des
Ia moitie du XIV-eme siecle. Sans pretendre a des droits de
suzerainete plus ou moms Minis, l'empereur tachait de reunir
a sa famille, a sa Cour, donc aussi a scs interets, chaque nouvelle puissance politique qui pouvait le soutenir au moment du
danger. Le nouveau cousin" barbare, profondement reprise au
fond du coeur, devenait, fut-il un Catalan, comme Roger de Flor,
un Bulgare comme Smiltzes, un Serbe, comme Ougliecha, comme
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d'or que portaient les parents des empereurs; ses pieds sont
chausses de brodequins dori:s; une chlamyde rouge couvre sa
cote de mailles et des aigles imperiales se detachent sur ses
epaules, sur ses cnernides 2.
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Etudes byzantines, 11
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Soutenu et utilise par les Osmanlis pour faciliter leur administration en ce qui concernait l'element vaincu, le patriarche
oecumenique demeura un puissant personnage, malgre les intrigues qui troublaient l'exercice de son pouvoir et les extorsions
des Vizirs et grands de Ia Cour, malgre les dettes, en rapide
croissance, du Siege byzantin. La conquete turque avait permis
a ce patriarche de Constantinople d'annuler completement l'autorite des concurrents de Trnovo, d'Ochrida, de Pee, remplaces
par de simples eveques grecs ou par des aventuriers qui mendiaient, s'aflublant de tous leurs titres perimes, les secours de
Rome et des princes de I'Occident.
Le manque d'argent contraignait ces chefs de la nation grecque", du Roum ecclesiastique, qui gardait un caractere politique
incontestable, a visiter les Cours des potentats orthodoxes. C'est
pourquoi on rencontre dans les pays roumains, au cours du
XVI-eme siecle, quatre patriarches, jusqu'a celui qui fut enseveli
a Targovi0e, Ia Capita le de Ia Valachie. Ceux qui les recevaient
en grande pompe entendaient certainement conserver les seuls
liens hierarchiques legitimes et possibles.
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210
Etudes byzanttnes, II
et donateurs (par etc. a Zographou, le ,monastere moldave "), tonservent beaucoup de privileges valaques et moldaves, bien avant
l'epoque des liberalit6s moscovites aux buts d'agitation. Et ce
n'etaient pas les seals dtablissements religieux de l'Orient qui
jouissaient de ces munificences pieuses; le Patriarcheion" luimeme, les eglises de Constantinople, cornme la Pammakarist og
recurent des dons precieux : avant la retraite du patriarche dans
epousait le neveu du patriarche Joasaph, dont les interets demeurerent 6troitement lies a ceux de cette famille, de la veuve de
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271
titre meme de patriarche aurait dte accorde, pour les mernes raisons
de politique, aux Roumains aussi.
Cette veuve de Mircea, dont it est parte plus haut, etait entouree
etant enterre dans son eglise a Lwow; un autre, Georges Palamede, devint maitre d'ecole grecque dans les Etats du prince
d'Ostrog; un troisieme, Constantin ou Baptiste Vevelli, conduisit
pendant longtemps les negociations du prince Radu Mihnea, qui
avait fait ses etudes peut-etre au Mont Athos et certainement a
Venise, au milieu de la colonie grecque, et dont la femme, Argyra, etait une Grecque, ainsi que le furent aussi, avec ou sans
l'orthodoxie requise, celle d'Alexandre Ilia, du prince Leon, une
Levantine, et de quelques autres de ses contemporains et successeurs.
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27g
Etudes byzantines, if
thee de Monembasie, qui fut tue dans une revoke: tous les trois 1
11 n'y en a rien cependant. C'est Byzance, avec ses conceptions et ses prejuges, avec ses larges conceptions universelles
et ses ambitions impdriales, avec ses Brands souvenirs romains
et avec ses esperances purement chretiennes et orthodoxes, qui
a envahi lentement et qui maintient sous son influence ce monde
roumain, dchappd definitivement a ('influence tyrannique de la
Hongrie, devenue turque ou autrichienne, de la Pologne vivant,
sauf les temps d'un Sobieski, par la grace du Sultan.
Michel-le-Brave est sollicite par les prelats grecs de la Bulgarie entiere, qui l'appellent l'dtoile de l'Orient", a se mettre a la
tete des chretiens revoltes, pour conquerir Andrinople, pour se diTiger contre Constantinople elle-meme, prolande par les paTens.
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213
Mathieu, merles par les Franciscains aussi bien que par leurs
eveques orthodoxes, des Bulgares parler A ce prince, qui dispose
d'une puissante armee, victorieuse sur les Moldaves, du lion de
leur nation qui vent briser, avec son secours, tout indique, ses
liens. Les livres slavons qui s'impriment dans les deux principautes sont distribues dans les pays d'outre-Danube, aussi bien
que dans les eglises moldaves et va!aques. Lorsque Constantin
Brancoveanu, prince de Valachie de 1688 a 1714, viendra continuer les traditions de Mathieu, it aura pour conseillers des
anciens patriarches de Constantinople qui mourront a l'ombre
de son pouvoir chretien, des Metropolites du Danube, comme
ce Jean Comnene qui fut un des premiers parmi les lettres
grecs du temps, voire meme des hOtes patriarcaux de Jerusalem.:
Dosithee, le laborieux historien et polemiste, et son neveu Chry-
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274
A tudes byzantines, il
de (Wier des opuscules au prince riche et bienfaisant de Valachie, qu'une aureole imperiale parait couronner. Lorsque, a
Constantinople, sous les yeux du Sultan, tomba la tete de ce
Constantin au nom symbolique et de ses fils, beaux et vigoureux, l'empereur paIen dut avoir un peu le sentiment de Mahomet II quand les tetes des chefs byzantins roulaient dans
Ia poussiere, et, de son cote, la population grecque, muette a ce
spectacle terrible, tressaillit, apres trois cents ans, de la meme
douleur qui accompagna Ia chute de ('Empire dans le sang de ses
derniers defenseurs.
Le prince-regnant Brancoveanu s'appelait Constantin parce que
Constantin etait le nom du frere de sa mere, un Cantacuzene,
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Ia
275
bon sang byzantin a une epoque oil le fils d'un simple paysan
grec de Roumelie, Duca, pouvait s'acheter le trone vassal des
principautes et creer meme des droits dynastiques pour son
fils, portant aussi ce nom de Constantin qui etait comme un
appel fervent vers l'avenir.
V.
Non, malgre toutes les apparences, cette survivance byzantine Malt en train de disparaitre. Une nouvelle poque s'atta-
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276
ttudes byzantines, 11
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XII.
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societa figure de sloria patria ont, dans leur XXIII-e volume, de 1897,
un grand nomb-e de pieces qui concernent les relations de Genes avec
l'Orient byzantin. Des pelerinages et diffdre-ts documents onretd imprimes
dans la Revue de l'Orient latin". Enfin la these de M. Jules Gay, Le Pape
Clement VI et les affaires d'Orie I (Paris, Societe Nouvelle; de librairie
et d'edition, 1904), fondee en partie sur des documents du Vatican, encore
inedits (de negotiis Tartarorum et aliorum infidelium, item fides Armenoru m"),
travail tree documents, strictement critique et bien concu, souleve tant de
questions intdressantes qu'il nous a paru necessaire de revenir sur quelque 'Junes d'entre elles, sans avoir aucune pretention de refaire le travail si bien
fait par un autre. Notre travail s'est elargi peu a peu, devenant une stud:
sur lee vicissitudes de l'Orient chretien dans ses relations avec les Turce
jusqu'a leur etablissement definitif en Europe. II n'utiliee [pas de sources
inediteS ou inconnues, et j'ai d4 laisser merne de cote certaines informations
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280
Etudes byzantines, II
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281
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Etudes byzantines, 11
232
' Ibid.
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fut battu en Asie par l'emir qu'il itait venti chercher dans son
repaire, et Nicomedie &ail assiegee par les bandes des Turcs
de Bithynie), les Latins" s'emurent pour la cause, desesperee,
de l'Empire schismatique. Le pape Jean XXII avait pris ('initiative
d'une ligue chretienne, la- premiere qu'il fut question de former
contre les Turcs; le roi de France lui-meme fit le voeu de croisade en 1332; les Venitiens, en premiere ligne, puis l'Ordre des
Hospitaliers, a peine etabli a Rhodes, dont it avait chasse les
Turcs, conclurent une alliance avec l'empereur ; une Sainte Union
fut solennellement signee a Avignon, en 1334; quelques vaisseaux
prematuree de l'empereur Andronic donna le trone au demi,latin" Jean V et la regence a Ia mere de cet enfant, l'imperatrice
Anne. Andronic mourut le 15 du mois de juin et Jean VI Cantacuzene usurpa le pouvoir des le 26 octobre.
II.
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284
Etudes byzantines, II
moins trente ans un danger habitue! dans les eaux de la Mediterranee orientale. On s'etonne done un peu quand on volt un
souverain pacifique, comme retail Hugues 1V, roi de Chypre,
s'unir au Grand-Maitre des Hospitaliers pour solliciter, en novembre-decembre 1341, le doge de Venise et le Pape de prendre des mesures contre cet ennemi aussi puissant qu'importun
qui menace de devenir un conquerant 1. On ne salt pas quelle
fut la reponse, peu encourageante probablement, que donna
a ces ambassadeurs d'Orient le vieux Pape Benoit XII, arrive
presque a la fin de son pontificat.
Un nouveau Pontife commenca son pontilicat au mois de mai
1342. Clement VI donna suite aux dernandes de secours qu'avaient presentees le roi Hugues et I'Ordre de Saint-Jean. Mais
s'iI confia a son envoye en Italie, le Genois Henri, patriarche
de Constantinople, entre autres Ia mission de demander leer
concours aux Venitiens, qui connaissaient, d'ailleurs, depuis longtemps le projet de guerre contre les Turcs, it le fit surtout par
acquit de conscience. Dans Ia lettre meme du Pape (2 novembre
1342), ainsi que dans la missive que Henri envoya a la Republique par le chanoine de Viviers, it n'y a pas une proposition
precise ou un nouveau point de vue. On y decouvre seulement
un echo lointain des doleances venues, en 1341, du cote de
I'Orlent latin 2. Comme it n'y avait aucun danger menacant a
regard de Chypre et de Rhodes, comme, d'autre part, les chevaliers en quete d'aventures avaient trouve dans Ia Guerre de
cent ans, qui venait a peine de s'ouvrir, un vaste champ d'activite, une decision plus energique etait completement exclue.
Le roi Hugues avait un parent, Guy, qui, en attendant la suc-
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8t
Hugues IV, et qui etait more en 1336 marechal de Jerusalem, voy. Philippe
de Mezieres, p. 82. Gregoras (p. 623) commet, sans doute, un". grosse erreur lorsqu'il presente Guy, r1p. 6 'App.avLoe, comme un file du roi roupinide
d'Armenie, dont Ia fille, Marie, fut la mere d'Andronic III (cf. Hertzberg,
Geschichte der Byzantiner and des osmanischen Reiches, Berlin 1883, p.
462); fl n'est pas plus exact, malgrd l'apparence precise de ses explications,
lorsqu'il ajoute que Guy, venu A Constantinople, des 1317, avait epouse tour
a tour une cousine meme de Cantacuzene et ensuite la flile de Syrglannos.
En effet Cantacuzene, qui devait savoir mieux que personne l'origine de Guy,
le nomme one Aevo4tavg, donc de Lusignan, et montre qu'il etait, non pas
l'oncle, mais le neveu (ivs4nb;) d'Andronic III : si Ia premiere femme de
Guy avait ete Ia cousine de Cantacuzene, aurait-il ete possible qu'un mariage
fat projete entre une fille du second lit et le file de Jean VI? Enfin le meme
Cantacuzene imperial temoigne que le Ore de Guy n'etait pas un Roupenide
armenien, mais bien le K67:pou 6t; lui-meme ; loc. cit. it faut entendre Amaury
ler, roi de Chypre, male ce n'est pas la l'origine des droits des Lusignans au treone d'Armenie; ibid. Guy etait ne d'lsabelle d'Armenie, soeur
du roi Ochin (Ducange, Families d'outremer, ed. Roy, p. 145). Une fate
de Leon II, eoeur d'Ochin aussi, avait epouse Michel Paleologue, file
d'Andronic II ; ibid., p. 132. Cf. ('edition de Dardel que Ulysse Robert a
donnee pour les ,Historiens armeniens des croisades`.
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286
Etudes byzantines, fl
joindre a Phi res meme: la ville avait montre d'abord des sympathies pour Jean VI, puis des tumultes avaient donne le pouvoir
aux legitimistes", aux zelotes, ses adversaires, et Cantacuzene
accourait au secours de ses adherents 1. La flotte de l'Empire,
commandee par Apokaukos, le grand ennemi de Cantacuzene,
avait traverse I'Archipel, semant partout la haine contre le fauteur
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267
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288
arreter Oumour, it pouvait I'attirer, et c'est ce qu'il fit, a contrecoeur, dans ce moment critique.
Mais cette intervention turque fut de tres courte duree et elle
ne rendit presqu'aucun service a la cause aventuriere de Cantacuzene. Les Turcs commencerent par piller pour se nourrir et
par faire des esclaves, qui etaient un des principaux articles de
commerce en Orient. La presence de Cantacuzene dans des regions oii on ne pouvait pas aller le chercher au milieu de l'hiver,
ainsi qu'une grande tourmente de neige, qui fit beaucoup de
victimes parmi les soldats et les gens d'equipage d'Oumour,
amenerent une retraite hative. Une fausse lettre de Cantacuzene,
1 Cantacuzene, 1, pp. 481-484.
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28g
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Ad
Etudes byzantines, Il
s'engageait, en echange, a combattre Cantacuzene apres le depart des Turcs '. Des les premieres nouvelles de l'arrivee d'Oumour, une ambassade se rendit a Venise pour demander secours contre les Tures en general et une intervention pour que
le roi de Serbie cessat de soutenir le faux empereur. Venise
entretenait d'assez bons rapports avec le successeur d'Andronic
III et elle avait, tout dernierement, renouvele les anciennes troves
avec Byzance2; elle consentit nieme ensuite a emprunter a la
regente la somme de 30.000 ducats S. La reponse fut assez tiede,
mais, en somme, favorable. II y eut un ambassadeur de plus
envoye en Serbie; quant au danger turc, la Republique s'en rapportait aux propositions qu'elle avait faites au Pape, en janvier,
et d'apres lesquelles it fallait equiper, des le mois d'avril, un
nombre de vingt-cinq vaisseaux au moins, dont elle fournirait le
quart, s'engageant aussi a donner, contre paiement, le passage
aux chevaliers*. Or on etait deja au 12 mai5. Les envoyes byzantms revinrent en juin, et heureusement ils ne trouverent plus
les Turcs de Cantacuzene. Rassasies de butin, ceux-ci s'etaient
eloignes, et un nouveau pretexte etait venu adoucir les regrets
de Cantacuzene : les chefs turcs, corrompus par un agent de
l'imperatrice, auraient contraint au depart l'ami fidele qu'etait
Oumour-beg6. Comme la flotte avait ete renvoyee depuis longtemps en Asie, les barbares retournerent chez eux sur des vaisseaux fournis obligeamment par les Imperiaux de Constantinople.
Cantacuzene, II, p. 383 et suiv.
2 Thomas, Diplomalarium veneto-levantinam, II, pp. 257-259, no. 132.
Commemoriali. 11, pp. 124-125, no. 55 (21 Eton. Cf. Hopf, Griechenland, I, p. 443.
4 Ibid., pp. 263-266, no. 136.
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291
IV.
a Adramyttion (Landimitri"), ainsi que dans les Iles de Metelin (Lesbos), de Chio, de Crete et de Negrepont, dont les
dernieres auraient cesse d'tre des possessions venitiennes 8. Cette
oeuvre de conquete et d'etablissement ne fut pas menee a bonne
, Philippe de Mezieres, p. 40 et suiv., et Gay, ouvr. cite, p. 34 et suiv.
2 Gay, ouvr. cite, p. 36.
a Manfroni, Le relaztont fret Genova, l'lmpero bizantino e I Turchl,
dans les Atli della society ligure di storia patrla, XXVIII, lase. III,
p. 793.
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292
gtudes byzantioes, II
fin par Genes officielle. Les Byzantins garderent Smyrne jusqu'au moment oil elle fut prise par les emirs de Saroukhan ;
ils resterent a Lesbos et a Chio, oil les Genois n'eurent des
droits que comme marchands. Quelques families riches et entreprenantes tacherent alors de suppleer par leur activite a l'inaction du gouvernement genois. Les Zaccaria, qui etaient destines
A donner, dans un avenir plus lointain, des princes a l'Achge
feodale, commencerent les premiers: Benoit Zaccaria, qui avait
presente un m,:moire sur l'Orient au concile de Vienne 1, occupa
l'ile de Chio sans negocier avec personne; une fois maitre des
forteresses, qu'il fit rebatir, it ordonna de hisser le drapeau imperial et paya tribut a l'empereur 2. Profitant de la guerre d'Orient
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etudes byzantines, II
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295
dit que Ia bataille de Porto Longo, pres de Pallene, fut gagnee par Ia
alp!) iicnspov, Tolipv-a litEXClotiact, &x.pci-clas Tuxoltacxic,c, donc
par .les forces !alines qui, un Feu plus tard, arrivant A Smyrne, Ia prirent
Xamtvocil bovaRtg, it
d'assaut'.
1 Cantacuzene, III, pp. 427-8 ; cf. Gregoras, p. 728.
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Etudes byzantines, II
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Etudes byzantines. II
des Hospitaliers, etablis depuis a peine quarante ans, etait inebranlable. La semence de Ia croisade, qui n'avait pas ete detruite,
germa de nouveau.
Un grand malheur qui arriva au mois de janvier 1345 fit perdre, en effet, aux chretiens de Smyrne tous leurs chefs, mais
pas leur conquete aussi. Oumour avait garde les hauteurs qui
surplombaient le port et le chateau qui les couronnait. La petite
guerre durait incessamment entre les chretiens d'en bas et les
Turcs d'en haut. Dans la seconde moitie de janvier, les premiers
se crurent assez forts pour quitter leurs fortifications et aller entendre la messe dans la grande eglise metropolitaine de la ville,
qui se trouvait entre les deux chateaux. Its etaient tous ensemble :
le patriarche, le Genois et meme Zeno le Venitien, quand une
bande turque penetra dans ('enceinte et les massacra (17 janvier).
Le port resta cependant, comme auparavant, au pouvoir des La-
ecclesiaa. D'apres Villani (loc. cit., col. 918), ce service divin aurait ete une
action de graces pour Ia victoire remportee par les chretiens.. Meme recit
dans les Historiae Cortusiorurn (Muratori, XII, col, 913). De meme dans
Ia Vila Caroli Zeni, Mu atorl, t. XIX, col. 209.
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299
batons par ses prisonniers dans une grande tour qu'il faisait
batir a leur intention, le 11 juin 1345 2. Les partisans de Jean
VI l'appelaient en tout hate pour profiter des troubles, et Oumour
pensait aussi qu'un pillage a Constantinople valait mieux qu'un
long voyage dans la Macedoine contre les Serbes rustiques et
pauvres.
' Philippe de Mezieres, p 45. II est tres probable que le recit d'une
'ictoire fabuleuse des chi-Owns contre les Turcs en 1345 se rapporte a cet
dvenement (voy. forge, dans la Revue de !'Orient latin, III). La date de
24 juin sexpliquerait par une mauvaise !eon de celle, veritable, du 17
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Etudes byzantines, H
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301
n'arriva a Venise qu'au commencement de septembre. De nombreux chevaliers et quelques troupes italiennes I'entouraient, mais
son armee etait faible et nullement apte a combattre les habiles
ainsi d'une maniere solennelle sa resolution de ne pas abandonner la pourpre. Des Turcs de Karassi, appeles par Batatzest
qui fut bientot leur victime, des pillards de tous les cotes de
l'Asie erraient autour de Constantinople sans qu'il flit souvenr
possible de connaitre celui qui les avait appeles. Mais Oumou,
ne bougeait pas, attendant le resultat de cette croisade dirigee
contre lui.
I,
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am
tudes byzantlnes, 11
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:id I
dudes byzantines, II
de Mezieres, pp. 59-60, et Gay, ouvr. cite, p. 79. Dans Mat actuel des
sources, je ne trouve pas d'explication plus plausible.
1 Cantacuzene, III, pp. 63, 65. Le combat contre les pirates est raconte
d'une maniere tres circonstanciee dans Gregoras, p. 835 et suiv. Ce chroni-
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805
cours des Hospitaliers contre I'ennemi des Latins. Le GrandMaitre se borna a envoyer sur une trireme des negociateurs ;
ils revinrent sans aucun succes, amenant avec eux de riches depots et des fuyards de Pera I. Les chevaliers etaient occupes
alors a liquider la croisade, qui, par ces temps oil la peste
ravageait tout ('Occident, avant d'arriver a Byzance et dans les
Iles des Latins ', n'avait plus Ia moindre chance de pouvoir etre
reprise.
Une treve avait ete conclue des la fin de 1347 avec Oumour
et son frere Khidr-beg d'Altologo ; un Genois, Octavien Zaccaria,
qui avait secouru d'argent ('expedition, etait alle offrir la paix
aux deux emirs, et l'acte fut signe par un chanoine, Barthelemy
de' Tomarii (Tomariis) an nom du Pape, et par le chevalier Dra-
gonet de Joyeuse, representant de l'Ordre. La condition principale aurait ete, parait-il, la demolition du chateau de Smyrne,
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806
Etudes byzanttnes, II
reur, qui sera mentionne dans les prieres du clerge, aura ses
armes sur les murs et drapeaux et enverra a son aise un gouverneur pour le territoire de l'ile et un eveque. Cibo, Genois
lui-meme, mais passe depuis longtemps du cote des Grecs,
commandait alors a l'Ancienne-Phocee, qu'il reconnaissait tenir
de l'empereur: it s'olfrit a reprendre Chio, debarqua, reussit
blesser Vignosi, rattle de la defense, mais fut a son tour surpris par deux vaisseaux genois qui revenaient de Smyrne et tue.
Son heritage de Phocee revint a Cantacuzene, qui y envoya un
gouverneur grec 3.
ICI la tentative de restauration byzantine n'aboutit pas completement. Elle fut plus heureuse en Moree, oit fut envoye le his
' Gay, ouvr. cite, pp. 87-89.
2 Gregoras, pp. 834-835; Gay, ouvr. cite, p. 88.
Cantacuzene, III, p. 181 et suiv.
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337
dans son testament une somme pour la guerre contre les Tures (ibid.,
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308
Etudes byzantlnes, II
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309
La guerre entre les deux grandes Republiques qui se partageaient alors le commerce et les colonies de l'Orient grec, latin,
turc, tartare et sarrasin etait sur le point d'eclater, et elle transforma profondement les circonstances politiques de l'Orient.
VIII.
l'Imperium Romanie", ne pouvait pas se resigner a ce lent envahissement, qui semblait vouloir la rejeter sur le commerce de
la Syrie et de l'Egypte, ou it n'y avait pas de domination directe
A
exercer.
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310
Etudes byzantines, II
Des l'annee 1349 les choses etaient allees si loin, qu'il fallut
l'intervention du Pape et de l'archeveque de Milan pour empecher les hostilites. Genes dut promettre qu'elle defendra les entreprises des conquistadores, mais, naturellement, apres que ceux-ci,
pour Ia plupart des vaincus politiques et des bannis, des fuorusciti, auront fait leur soumission. Le doge genois craignait, au
mois d'avril de cette armee, seulement la piraterie des Turcs et
les mauvais desseins des Grecs, qui avaient combattu en 1348
contre les Bens de Pera et de Chio '
Mais Venise, qui avait conclu, en aoilt 1348, une treve de huit
ans avec le roi de Hongrie, presse de conquerir son royaume
italien de Naples 2, n'entendait pas s'arreter a de vagues promesses. Elle envoyait des emissaires chez les Tatars 3, s'assurait
encore une fois du cote des Hongrois 4 et ne pretait que mediocrement l'oreille aux exhortations du Saint Pere, qui rappelait
au doge, en novembre, que l'annee prochaine est celle de son
jubile 5.
essaye une mediation entrc Douchane et les deux empereurs (ibid., pp.
119-120). Cf. Ca,Itacuzene, III, pp. 152-153.
7 Commemoriali, p. 185, no. 354. Cc que dit Villani d'un traite conclu h
Thessalonique en 1351 par Anne de Savoie avec les Genois (col. 119) est
une erreur manifeste.
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La guerre contre les Genois avait commence en 1350 par l'attaque de ces derniers contre les galeres venitiennes de Tana,
qui cherchaient a se diriger vers ce port, malgre l'interdiction
du commerce de Tatarie a d'autres que les marchands de Genes
se rendant a Caffa '. Les deux flottes, celle de Genes, qui comptait quatorze vaisseaux, et celle, beaucoup plus puissante, des
Venitiens, trente-cinq voiles, se guettaient dans les eaux du
Peloponese. Vers la fin de l'ete, les Genois se jeterent sur la
cote de Negrepont, entre Oropos et Aulis, et, des le jour suivant, le commandant venitien y arriva a son tour. Quatre galeres
ennemies purent seules s'echapper; le reste fut pris, avec l'equipage presque entier. Les vainqueurs donnerent la chasse aux
embarcations genoises jusqu'aux Detroits, et allerent ensuite dans
Ia Mer Noire, qui etait leur but 2. Mais, pendant l'absence de l'amiral venitien, les quatre vaisseaux de Genes qui s'etaient enfuis
se reunirent a trois autres de Pera, et, avec un contingent chiote,
fourni par Vignosi, ils attaquerent Candie, puis, revenant a Negrepont, s'enrichirent du pillage qu'ils y purent recueillir 1. Rien
ne fut entrepris apres cette faible revanche, et on pouvait croire
que Ia nouvelle campagne de 1351 ne commencerait pas de sitot.
Pagano errait avec ses vaisseaux en 1351 a travers I'Archipel,
empechant Ia navigation venitienne, lorsque les zelotes" organiserent a Thessalonique une revolution qui devait rendre a Jean Paleologue le pouvoir imperial. Anne de Savoie arriva sans retard,
envoyee par Cantacuzene, pour recommander a son fils de repousser les intrigues des mecontents, alimentees par Ia convoitise serbe, qui ne perdait pas de vue ce brillant port de l'Archipel. L'ancienne regente fit tout son devoir de mere et d'imperatrice : elle refusa nettement les offres de Doria et celles de Douchane et se boriia a demander pour l'enfant un apanage a Enos*.
Tout a coup, en avril 1351, une flotte venitienne, assez puissante,
comptant quatorze vaisseaux, se presenta a Constantinople penCantacuzene, III, p. 191 et SUN.
2 Gregoras, III, pp. 42-44. Le chroniqueur etait alors lui-meme a Negrepont.
Cf. Villani, ouvr. cite, col. 82.
8 Gregoras, p. 44. Cf. Alti della sociela ligure, loc. cit., p. 550; Villani,
ouvr. cite, col. 82-83; Caresino, dans Muratori, XII, col. 421 ; Stella,
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Etudes byzantines, 11
ont oublie la crainte du Seigneur", it parle des injures, dommages et parjures" dont s'est rendu coupable la nation ingrate
des Genois", qui infeste les mers comme si elle etait dominee
par Ia manie de la rapine" : ils s'efforcent de troubler incessamment les mers et les navigateurs par leurs incursions de
pirates". 11 s'est decide donc a s'unir aux Venitiens, qui ont eu
aussi a patir a cause de ces usurpateurs. II y aura entre ('Empire
et la Republique de Venise une ligue offensive et defensive qui
durera jusqu'au 29 septembre 1356. Douze vaisseaux byzantins,
'
l'epoque oil devait etre renouvelee l'eternelle treve ,de cinq ens* avec
Venise (p. 189). En verite, cette treve avait ete prolongde des l'annee 1349
(Diplomatarium veneto-levantinum, 1, pp. 347-348).
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314
Etudes byzanttnes, II
rent l'un de l'autre sans oser tenter le sort d'une grande bataille'.
Les Catalans d'Athenes et de Thebes secoururent les Venitiens,
qui avaient, des l'annee 1350, une alliance formelle avec leur
suzerain et protecteur, le roi d'Aragon E Ce contingent de Ca-
n'avait pas attaque celle des Venitiens, revint vers Chio, oil elk
voulait passer l'hiver. On voyait bien par tout le developpement
des hostilites que c'6tait une guerre du Levant, la grande guerre
levantine pour l'heritage maritime de l'Empire byzantin. De leur
cote, les Venitiens etablirent leurs quartiers d'hiver A Negrepont,
qu'ils venaient de sauver et oit ils obtinrent bientot legalement
le chteau de Karystos, qui avait appartenu A un seigneur tercier'.
Les vaisseaux genois ne trouvaient que difficilement des vivres
et ils se ravitaillaient sur les cotes grecques, maintenant ennemies,
de la Thrace. Un conflit eclata entre les marins debarques et
les habitants d'Heraclee, qui fut prise, pillee et plus tard abandonnee. Une tentative contre Constantinople elle-meme n'aboutit
pas, et les vaisseaux ennemis, qui y trouverent une bonne garde,
s'eloignerent, pour se saisir, apres quelques jours d'hesitation,
de Sozopolis (Sizeboli). L'ile de Tenedos aurait ete meme occur:e4. Ainsi passa l'hiver.
L'automne de l'annee 1351 ramena les Venitiens et leurs allies,
les intrepides Catalans, les meilleurs des pirates de cette poque,
Cantacuzene, III, p. 168 et suiv., p. 209. Gregoras n'a qu'une breve
mention A la p. 880 et une autre aux pages 45, 51 du vol. III. Les querelles
theologiques preoccupent exclusivement A cette epoque ce theologien vex beux
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en Orient: Nicolas Pisani, un chef capable et de longue experience, mais extremement circonspect, commandait une centaine
de vaisseaux, qui formaient une flotte admirable. On passa l'hiver
A errer dans les mers du Levant, du cote de la Turquie, en luttant
contre les fortes tempetes de ces parages et sans rien vouloir
entreprendre. Au mois de mars 1352, les deux flottes se rencontrerent dans le Bosphore; Cantacuzene reunit huit vaisseaux
A ceux de Pisano et, malgre une forte rafale, un grand combat
fut engage, qui fit perdre aux deux adversaires plusieurs vaisseaux. Les Catalans surtout, qui ne connaissaient pas suffisamment le detroit, eurent de tres grandes pertes: on les vit pendant les fours suivants errer sur le rivage que les Hots couvrirent
d'epaves sanglantes; ces allies malheureux furent recus et secourus dans les convents et les maisons des particuliers, ainsi
que dans les !Aliments imperiaux. Pisani n'osa pas recommencer
les hostilites. Des maladies sevissaient dans les deux armees et
les vivres, surtout a cause de l'empechement continuel apporte
A la peche, tiraient a la fin, a Constantinople aussi bien qu'a
Pera.
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Etudes byzantines, II
316
garde,
Jean V, de nouveau remuant. Entre la guerre serbe et la piraterie, Ia rapine turque y avait-il encore de la place pour une
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317
La guerre venetogenoise, qui continua encore pendant longtemps, s'eloigna d'abord des eaux byzantines, oil it n'y eut que
de temps en temps des pillages. Nicolas Pisano vainquit les
Gaols en 1353 pres d'Alghero, port de la Sardaigne a. Dans la
Mediterranee orientate, ii n'y eut que le passage de douze galeres de Venise, qui allerent chercher dans la Mer Noire les embarcations ennemies'. En 1354 le roi d'Aragon lui-meme vint
assieger Alghero, pendant que des vaisseaux de Genes entraient
dans Ia Mer Adriatique, prenaient Parenzo en Istrie et jetaient
l'effroi dans Venise elle-meme. Cependant Pisani fit voile vers
la Romanies, envoya des vaisseaux jusqu'a Samos et Altologo,
dont l'imir etait reste ami des Genois, et provoqua le conquerant de Parenzo, Doria, qu'il avait poursuivi jusque pros de
Chio. Des ordres de la Seigneurie rappelerent Pisani a Coron
et, quelques semaines plus tard, le 4 novembre, it se laissait
battre et prendre dans la bataille de Porto Longo, voisin de ces
parages, ce qui fut un desastre pour Venise. Elle a mena la conclusion d'une paix des l'annee suivante, le 12 juin 1355 5. Du
cOte des Genes, le traite fut signe au nom du nouveau seigneur de la ville, l'archeveque de Milan.
IX.
Pendant que la grande guerre navale pour Ia domination cornmerciale du Levant se terminait ainsi par l'epuisement des corn' Le Waite eat publie dans le Liber forlorn. Cf. Atli della societa llgure,
ouvr. cite, pp. 710-713. Un bon resume dana Villani, ouvr. cite, col. 157-158.
' Gregoras, III, pp. 156-160.
3 Cette bataille eat rapportde aussi car lea deux chroniquturs byzantins:
Cantacuzene, III, pp. 234-235, et Gregoras, III, p. 193.
4 Gregoras, pp. 171-172.
5 Vittorio Lazzarini, La battaglia di Porto Longo, dana le Nuovo Archivio veneto de 1894 (t. VIII, 1-ere partie).
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818
Etudes byzantines,
11
Le pauvre jeune empereur" fut chasse a 8nos, oir it se trouvait aussi a la date oir it signa son traite avec Venise, puis it
s'embarqua et passa a Tenedos. Ses nouveaux amis lui fournirent peut-titre la galere et les embarcations avec lesquelles it essaya un coup de main contre Constantinople, qui fut empeche
par Penergie d'Irene, la regente. II revint a Tenedos, d'oir il reDiplomalarium veneto-levantinum, II, pp. 17-18, no. 8. Au mois de
mars precedent, un Latin, ambassadeur de Cantacuzene a Venise, y faisait
un emprunt de cent ducats (ibid., pp. 16-17, no. 7).
2 Cantacuzene, III, p. 232: it parle du secours demands par Paleologue
A la otwaxicc .rcepaucij
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310
bout'.
Ceux qui gagnerent a ce jeu furent les Turcs, qui n'avaient
pas cependant un plan de conquetes durables et n'etaient pas
aiguillonnes, comme les Arabes, par ('irresistible passion de propager contre les guiaours Ia vraie loi de l'Islam. Le resultat de
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ttudes byzantines, 11
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tae libri XVIII, Francfort, 1591, Iivre IV, et Nechri, traduit par NOldeke,
dane Ia Zeitschrift der deutschen morgenkindischen Gesellschaft, t. XV.
I Cantacuzene, III, p. 279.
2 Oregorae, III, p. 226.
' Lettre du bailli Mathieu Venier a Ia Republique de Venise, 6 aoat 1354,
dane Ljubie, ouvr. cite, III, p. 266.
' Gregoras, p. 237 ; Cantacuzene, III, pp. 281 -283.
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hides byzaritines, II
commandant d'une de ses places, Nestej, pour offrir sa soumission a l'Eglise romaine si elle voulait lui conferer la qualite
de capitaine-general contre les Turcs qu'avait eue avant lui ce
pauvre Dauphin du Viennois 2: cela signifie que le kral comptait
reprendre ses projets contre Constantinople, que la disparition
de Cantacuzene pouvait lui ouvrir maintenant. Le Pape ne refusa
pas ses offres et lui envoya comme ambassadeur Pierre de Thomas,
eveque de Patti et de Lipari, plus tard de Coron. La crainte
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Etudes byzantines, 11
Paleologue eut encore la bonne fortune de pouvoir se reconcilier a Ourkhan. Le second fils de l'emir, qui se promenait sur
un lac, fut pris par des pirates de Phocee, qui le livrerent a Kalothetos, le gouverneur, presque completement independant, de
cette vile. L'emir demanda a l'empereur d'intervenir, et it fallut
une expedition contre Phocee, le paiement d'une somme consi1 Parisot, notes au livre XXXVII de Grdgoras, dans les Notices et extraits
des manuscrits de la Bibliotheque du rot, XVII, 2-e partie, p. 131; Jire6ek,
dans I'Archiv far slavische Philologie, XXII, p 144.
3 Cantacuzene, III, p. 314 et suiv. Cf. Hopf, loc. cit., p. 458,
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325
derable et le don d'une haute dignite byzantine pour que Kalothetos consentit a delivrer un prisonnier de l'importance de
ce prince. Jean V obtint meme que le jeune Khalil, qu'il venait
de rendre a son pere, epousat sa fille, un enfant. Non sans une
joie reelle, les habitants de Constantinople virent arriver leur em-
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Etudes byzantines, II
326
p. 321.
1 Villani, ouvr. cite, pi. 549-550. Ibid., col. 537, pour la conquete de Demotica et le siege de Constantinople en 1359. line seconde foie la prise de
Demotica, col. 672-673. C'est une source riche, precise et sore, a laquelle
it faut toujoura Recorder la premiere place, au lieu de copier les vains
recits turcs. Villani connatt aussi ('incident de la captivite du prince Khalil.
Maio it croit que ce meme Khalil et son pere Ourkhan conduisirent l'exp0
dition, que nous preferons placer apres la mort de Venni',
8 Villani, ouvr. cite, col. 650.
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327
Caffa en 1361, furent deux fois battus par les Genois T. Andrinople elle-meme sera occupee en 1362 par trahison, a ce que racontent ces memes chroniques ottomanes. Les ambassadeurs byzantins qu'on trouve a Venise le 22 novembre de cette armee.
etaient venus probablement pour annoncer ce nouveau malheur 2.
Its etaient arrives au milieu des preparatifs pour une nouvelle
croisade. Le capitaine-general avait ete dj nomme : c'etait Pierre
I-er, roi de Chypre. II etait penetre de l'ancien ideal des croisades,
qui donnait un but romantique a son activite et a sa vaillance.
Sa carriere avait commence par la prise de Satalie, residence
d'un emir d'Asie Mineure (1361). C'etait une conquete utile au
commerce de son lle, mais, pour le bien de la chretiente, it aurait fallu trapper un peu plus haut : la campagne victorieuse de
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328
Etudes byzantines, II
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XIV.
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332
Etudes byzantines, II
Remarquons d'abord ce detail interessant pour expliquer comment les empereurs ou pretendants aveugles a Byzance retablis
pouvaient cepmdant se tirer d'affaire au pair de ceux qui voyaient
(le cas d'Isaac l'Ange), que, tandis que, a la facon asiatique, Mourad,
contre lequel s'etait !eve,
dans une camaraderie avec Andronic
porains que nous avons publies dans notre etude sur Venise
dans la Mer Noire" (Mdmoires de l'Academie Roumaine ; sans
cet appendice documentaire, dans le Bulletin" francais de la
meme Academie, II) qualifient Mourad-bey" d'ami de la Seigneurie, it apparait ici comme l'ennemi du nom chretien", ce
qui signifie qu'il y avait a Venise vers 1380-1390 deux facons
de concevoir le sens de la puissance ottomane et les intentions
du bey".
Troisiemement, it est question de cette fille, si belle, d'Andronic
que, par le moyen des Genois, le pere offrait a Mourad et, alors
que Jean V, l'empereur detrone pour le moment, et aussi son
adversaire, Jean VI Cantacuzene, regardaient le manage de leurs
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883
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XV.
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tout ce qui est necessaire a sa table; le 15, apparait, avec le cardinal de Saint-Ange, l'empereur, che fu ricevuto con magnificenza conveniente alla sua dignita, e propria dei Fiorentini di
tenere del grande nei publici ricevimenti". II est recta A la porte
de San-Gallo par le Pape et sa Cour, par sept cardinaux, ainsi
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tudes byzantlnes, II
Pour le careme, le souverain byzantin recoit tout ce que demande son entretien ; l'auteur du ,Diario" mentionne les ele-
rappelle pas qu'il y etit eu une plus grande foule". Sur I'autel,
les deux totes, apportees de Rome par le Pape, des Saints Pierre
et Paul, avec les 8critures au milieu.
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33
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XVI.
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ttudes byzantine', II
344
, it
4 Ibid.
5 P. 58.
/' P. 60.
P. 62.
8 Pp. 63-64.
P. 71.
" Tot es estat destroult e deshabitat per nbs, segons que .a avant entendrets, a gran tort de I'emperador e a gran dret nostre; p. 81.
11 P. 84.
it p. 85.
" P. 91.
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345
P..102.
Pp. 113-114.
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car it ne savait pas notre ame, que nous avions pris a coeur
de ne pas sortir avant d'avoir accompli notre vengeance" 8. II
se rememore Ia defense de Gallipolis contre toute une flotte,
avec quelques soldats et quelques marchands, plus les femmes 5.
II en rapporta les traces de cinq blessures et l'honneur d'une
defense heureuse 10. Comme le dit Spinola, vaincu, trois seules
persones (ties tinyoses) avaient tenu la ville ". Mais bientot, avec
les douze conseillers de I'ost ", it dut etre arbitre entre ce Rocafort et Berenguer d'Entenca, revenu de l'Occident pour prendre
le commandement 12, et it doit consentir A ce que trois rivaux se
partagent l'armee, chacun recueillant ceux qui veulent le suivre.
1 E jo ero canceller e maestre raciunal de Ia host, e los escrivans de Ia
host estaven tots temps ab mi, si que null om no sabia de Ia host nulla
hora per nombre qu nts eren, mas jo solament ; p. 114.
2 Segell de la host dels Francs qui regnen lo regne de Macedonia ; ibid.
' P. 115.
4 Pp. 115-116.
e E no sabia be to nostre cor : que ab cor ho haviem pres, que null temps
no n'eixissem estro venjanca complida n'hagnessem presa ; pp. 121-122.
o P. 122 et suiv.
1" P. 122.
" P. 125.
'2
P. 133.
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347
' P. 135.
' Ibid.
' Nona correspond beaucoup mieux que Noua, Nova, au nom que pouvaient
donner Its Catalans a Ia locatite ; its ne traduisaient" guere ; cf. pp. 206-'207.
6 E tuit pregaren-me que per ri s no em partis dells, e sobretot los Tures
e els turcoples vengren a mi plorant, pregant que no els desemparas, que
elles falen compte de mi aixi corn de pare. E per veritat que ells no m'apellaven mas lo laid (pas cala), qui vol aitant dir en turquesc corn lo pare;
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348
Etudes byzantines, II
Charles de Valois, empereur de Constantinople". Si son compagnon est decapite, on fait A Ramon un magnifique accueil.
Aussitot que ceux de Ia compagnie me virent, En Rocafort et
les autres, ils se mirent a m'embrasser et tous commencerent
pleurer parce qu'ils m'avaient perdu. Les Tures et les turcopliers
voulaient me baiser Ia main et se mirent A pleurer de joie, pensant que je voulais rester. Et aussitot, avec En Rocafort et avec
tous ceux qui m'accompagnerent, on me mena A Ia plus belle
auberge qu'il y avait, [disant] qu'ils me feront bientot delivrer 3".
Chacun s'empressa de lui envoyer quelque chose, du commandant
refuse de conclure avec Chepoix si on n'accorde pas les dedommagements dtis d celui qui ovait ete leur pere et leur gouverneur, depuis qu'ils etaient partis de Sicile" 4.
si que, en veritat, a mi pres major enyorament d'ells. per co corn en mon
poder eren entrats e tota hors havien hatida major fe en mi que en null
horn de la host dell crestians ; p. 152.
1 Pp. 158-159.
' Pp. 160-161.
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349
Ces memoires du capitaine" qui n'a pas oublie ses compagnons ne sont pas consacres a la gloire d'un seul homme. II
est vrai que Ramon a un heros, comme la Comnene Anne en
a un, qui est son pore. Les premiers chapitres seront consacres
a Roger de Flor.
Son origine allemande, le premier de la lignee ayant ete
importe en Italie par le tragique Frederic II, ne nuit en rien A
sa qualit6 d'homme representatif" de Ia race catalane. C'est un
'
3
Pp. 165-166.
Pp. 166-167.
' P. 167.
4 P. 172.
6 Pp. 176-177.
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Etudes byzantines, II
350
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Ramon
351
Deux Siciles, le roi Frederic. A Po la et ailleurs it attend les embarcations des Angevins, qui ne lui echappent pas. Changeant
de vaisseaux, it retient autour de lui ses soldats, dont cinquante
cavaliers qui lui appartiennent. II en est recompense par sa nomination comme vice-amiral de la Sicile.
Mais it reste le chevalier pirate. Avec cinq vaisseaux it attaque
les cotes de l'Italie, de la Provence, mais aussi de l'Espagne, de
l'Afrique. Entre amis, auxquels it donne son recu, et entre ennemis it ne distingue pas: tout ce qu'il trouvait d'ami ou d'ennemi, argent et bonnes chosen qu'on pouvait mettre dans une
galere, il le prenait" 1. Quant aux personnes, it n'y touchait pas'.
: II vient vers Messine, que le duc attaquera bientOt, avec des
troupes nombreuses: on l'y attendait comme le Messie par les
.1 Os" 3. II contribuera a Ia defense de Ia ville, secourue par le
roi. C'est sa vengeance contre les Angevins. Car, dit, sentencieusement, le chroniqueur de ces premiers exploits, les seigneurs
du monde ne doivent mepriser personnel' 4. La victoire de Caltabellota decide le conflit: le roi de Naples est battu par celui
de Sicile. Mais le vainqueur ne veut pas exploiter sa victoire.
Frere Roger est libre. 11 se dirigera vers d'autres regions qui lui
donnent du travail, la seule chose qu'il demande.
L'empereur byzantin Andronic II est presse par les Tures de
Keikaous, qui lui ont pris trente jours de territoire"5. Roger s'offre
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ttudes byzantlnes, 11
tants des vallees (itasca), fiefs militaires pour les primats (npovoca), mettle avec des diplomes imperiaux (ipiRtzta 6coacxi),
recompenses personnelles pour les courreries" heureuses en
pleine Turquie (cpaothrthrc), en dehors du paiement regulier de
la 6-(2 dans les chateaux et de l'engagement de Ia population
civile, qu'on inscrit dans l'armee (czpcast5sE) contre un paiement
fixe (40 voplaracc, par exemple), constate que la itp6vococ n'arrivait plus et que Ia population, abandonnee, s'enfuyait en masse,
les chefs etant en discorde ; en vain supprime-t-on toutes les
subventions, jusqu'a celles des etablissements religieux et de la
garde imperiale, conservant seulement le itovoxsXXcx6v, la debacle
se poursuit. L'ennemi se presente par bandes innombrables :
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353
'
P. 396.
Gran princep, senyor de tots los soldaders e que haja a fer sobre l'aI
mirall, e que tutes les illea de Romania sien sotrneses a ell e encara los
llocs de les marines; Muntaner, pp. 89-40.
Ibid., p. 40.
De es belles donzelles e de les navies del mOn; p. 44.
4
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tudes byzantines, it
354
chretien, portant la croix devant lui dans les Waffles, c'est un Cyrus, un
Darius, voir, meme un Alexandre-le-Grand; p. 456.
' C1. ibid., pp. 402, 409.
I '2a7cap 57:v6T:coven &mak);
6
-71
11-'1
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Ramon
355
haineux. Ils sont les gens les plus orgueilleux du monde, car
it n'y a nul homme au monde qu'ils prisent sauf eux-memes,
et ils ne valent rien. Ils ont moins de charite a regard de leur
prochain que n'importe qui... Ils ont Ia colere de Dieu sur eux
et la meritent a." Leur manque de coeur est si grand qu'ils n'ont
cure des leurs, qui s'enfuient devant les Tures, les Catalans devant recueillir environ 2.000 de ces malheureux, qui crient la
faim. Michel est ronge par le chagrin de se voir surpasse, bien
qu'il soit, comme le dira plus tard le chroniqueur de ses enne4 Muntaner, pp. 46-48.
' Los pus ergulloses gents del man, que no ha gents al !min que el's
preen res Mid elle mateix, e res non valen... Han la menys caritat de Ilur
proisime, que gents que Bien al segle... Los Grecs han la ire de Deus
sobre ells ; Muntaner, pp. 51 -52.
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gtudes byzantines, tl
mis, un bon soldat, sauf qu'il n'etait pas royal "'. C'est encore
l'ancienne querelle entre Orientaux et Occidentaux qui se pre-
blesse et chasse sur les terres d'Amour. Roger fait payer les
habitants de Philadelphie ; de lourdes requisitions pesent aussi
sur les Iles: Chios, Lemnos, Mytilene. Les habitants sont traites
sans pitie. L'autorite imperiale est en disparition. Ou les sujets
de l'empereur ne s'organisent pas d'eux-memes, sous des chefs
locaux, comme a Asos 3, et ob ils n'appellent pas d'autres auxiliaires,
comme tel gardien de pourceaux bulgare, ils acceptent ('usurpation qui leur pese tant : un insoumis, Attaleiotes, se fait inscrire
dans la compagnie4. On voit le megaduc paraitre a Magnesie,
revoltee, qu'il assiege sans succes, a Lesbos, pour qu'il soit
enfin rappels en Europe par la question, pressante, de ('heritage
' Bun cavalier, que res no 11 fallia mas corn no erra Ileial; p. 101.
' P. 52.
' Philadelphie elle-meme est defendue par son eveque, Theolepte ; Nicephore Gregoras, p. 221.
' Pachymere, pp. 422-428, 433, 435, 438-439, 440.442 442-444.
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bulgare de son beau-pere 1. Le re cit veut prouver que l'intervention des Catalans ne fut, generalement, pas efficace et qu'elle
n'amena que de nouveaux malheurs stir un pays qu'on ne pouvait pas sauver de ('invasion toujours renouvelee et de l'anarchie
instantanee.
Combien le chant d'epopee que Muntaner consacre aux memes evenements a une autre inspiration et un autre rythme 1 A
Philadelphie, Roger sacrifia a peine quatre-vingt chevaliers et
chef
' P. 58 et suiv.
3 Qui est to despartiment del regne del Natoli e del regne d'Armenia
4 De tot En tot e a aquell regne reetaurat ; p. 70.
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Etudes byzantlnes, II
4 Tantost qua hac eon enteniment de totes les sues guerres, volgra que
els France loosen tote morte e loosen fore de remperi ; p. 73.
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meme chose que l'empereur, car it peut donner des dons perOtuels et peut mettre la main dans le tresor... Et, encore, it
ecrit: Cesar de notre Empire", et l'empereur lui dcrit : Cesar,
de ton Empire"... Et l'empereur porte un chapeau vermeil et tous
ses vetements vermeils, et le Cesar porte le chapeau bleu et
tous ses vetements bleus, avec des franges d'or etroites '." Le
' Et cesar es aital olici que seu en una cadira qui es prop d'aquella de
l'emperador, que no es mas mig palm pus baixa. E pot fer de l'emperi tot
aitant corn l'emperador: que ell pot donar dons perpetuals, e pot metre la
ma e'I tresor, e pot fer questes e penjar e rossegar, finalment tot quant
l'emperador pot fer, pot fer ell; e ancora escriu ,Cesar del noetre emperig,
e l'emperador le escriu. Cesar del teu emperi', Que us dire ? Que de
l'emperador a Cesar no ha tan solament negun departiment, mas que la
cadira es pus baixa mig palm que aquella de l'emperador, e l'emperador
porta capell vermeil e totes sea robes vermelles e el Cesar porta capel blau
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Etudes byzantines, II
Muntaner ne s'arrete pas devant le mort, autour duquel jusqu'ici avait dtd groupe un recit le glorifiant. Car it y a quelque
chose qui l'intdresse beaucoup plus que toutes les prouesses
de l'ancien Templier: a savoir l'ost" lui-meme dont it fait partie,
pret a tout service qu'on lui demanderait et capable de le rendre.
II s'occupera donc d'abord de ('oeuvre de persecution qui se
declanche contre ses freres". II dira comment Berenger, qui
voulait aller a Constantinople pour un coup de vengeance, avec
ses cinq galeres, envoya deux messagers avec deux almogatens
pour demander compte. Its eurent les excuses d'Andronic, mais
le meme jour furent massacres tous les Catalans et Aragonais,
avec I'amiral d'Eunds lui-meme. Les ambassadeurs eux-memes,
escort& a Rhodosto, y furent pendus et ecartelds, avec une
vingtaine de compatriotes 3. Entenca aussi se laisse attirer sur
un vaisseau genois; it perd les siens, et, ses soldats ayant ete
tues, it passe par Constantinople et Pera pour etre mend ensuite
a Genes 4.
Pachymere ne sait rien de tout cela, mais it parlera longuement de ces represailles que Muntaner annonce dans ces termes:
Dorenavant fut faite tine si grande vengeance par la compagnie,
avec l'aide de Dieu, que jamais on ne vit une pareille" 5.
II y eut donc tine grande bataille pres de Gallipolis, Pa-
chymere dira: dans l'Orestiade , contre les Impdriaux. Muntaner en fait un brillant episode de son epopee. Aux cris de
' Gran Ilealtat qus havia en seu core per fina amor de dreta raon ; p. 82.
' Pp. 83-84.
a p. Ks.
4 P. 91.
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Via sus, Via sus, Sant Jordi, Sant Jordi", ils attaquent et, comme
dans les poemes, 6.000 cavaliers, 20.000 gens de pied, de fait
toute l'arrnee n'etait qu'une melee confuse de volontaires, parmi
n'y eut ville, ni cite qui ne flit brulee par nous, ni place,
sinon des chteaux de montagne6". Les Catalans vont chercher
en Bulgarie l'assassin de Roger de Flor, qui, avec 3.000 cavait
p. 543.
6 Nds qui consumam tota la Romania, que salvant Ia ciutat de Contestinoble, e d'Andrindpol e de Cristopol e de Salenic, no hi hac vila ne ciutat
que no fos afogada e creniada per nds, ne hoc negun, si doncs castells de
muntanya no eren ; p. 129.
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362
Etudes byzantlnes, II
tiers et 6.000 fantassins, gagnait" lui aussi, sur son propre compte,
550.
a Que les Alans ho fan a manera de Tartres que ab tot co del Ilur van
totstemps e james no posan en ciutat, ne en vita, ne en poblat... Los Alans
son tenguts per la mellor cavalleria que sia at Llevant ; Muntaner, p. 116.
La meme desc.iption dans Pdchymere, p. 575.
Ibid., pp. 549 et suiv., 553, 558, 561-564, 573 et suiv., 580-581 583 et
suiv., 587-589.
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pire a notre guise 1." Rocafort alla avec le gros de l'ost assidger Enos.
Mais it n'y avait pas de vrai chef. Entenca, delivre par le roi
d'Aragon, arriva avec quelques centaines de soudoyers. II se jeta
sur le chteau de Magereixa. Pauvre, mal entoure, it n'avait pas
pu trouver l'appui des rois de ('Occident, auxquels it avait ose
parler de croisade, f0t-ce meme contre ces mecreants de Grecs 2.
Ximenes, a Madytos, travaillait separement. Alors le roi Frederic
de Sicile envoya, en 1307, le prince Ferran de Majorque, en lui
imposant ces conditions: de le reconnaitre comme heritier et de
ne pas prendre femme a son insu.
Rocafort ne veut pas cependant de ce prince lointain, qui vient
jouir du travail fait par la Compagnie. II fait aussi qu'on retarde
la decision sur les points qu'il vient presenter. Et, avant tout, it
faut changer de campement, car tout est mange: Nous havions
deshabite toute cette contree dans un rayon de deux journees de
tout cote, ayant consume touje la population, de sorte qu'on n'y
cueillait plus rien : it fallait donc forcement partir, desamparars".
Gallipolis et Madytos brttlent. On se dirige vers Thessalonique.
Mais la discorde s'est mise entre les differents groupes dont
les chefs se haissent. II faut distancer leurs journees pour empecher les conflits. Et cependant on en a bient8t un. Aux cris
d'armes, armes, on se jette sur Entenca, qui dale ses agresseurs.
On le volt faisant figure epique, a cheval, vetu d'une cotte, l'epee
a la ceinture, l'arme a Ia main '. II tombe : gran clan e gran Iola.
Apres avoir ete embrasse fraternellement par l'infant e par Rocafort, le corps du martyr" 5 est depose dans la petite eglise,
esgleieta", de S. Nicolas. Mais Ximenes est dj parti pour rentrer au service de l'empereur.
L'ost, amoindri, decourage, n'en mange" pas moins. Sur
cette terre nouvelle ils font le meme mtier de consumer" in' E aixi senyorejavem e cavalcavem I'emperi a nostra guise ; p. 131.
2 P. 132 et sulv.
' Haviem deshabitada Iota aquella encontradd a deu jornades de totes
pa ts, que haviem tote Ia gent consumada, si que res no s'hi collie ; per
que covenia per force que desemparassem aquell pais ; p. 143.
' En son cavall ab una cote vestit, tot desguarnit, ab I'espaa cinta e
l'esconemuntera en la man I p. 146.
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Etudes byzantines, II
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365
ment ho volen tenir, que per tots emps ells e els Ilurs hi hauran honor,
ibid.
1 Si ara es contra Nos, aitra vegada per aventura sera ab Nos; p. 31.
Per co tesia e p r dreta naturalea no li ho sorer lo cor; p. 32,
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gtudes byzantines, It
8 Por que es foil tot senyor o altre horn qui es fia en negun horn de
comuna, que hom qui no sap que es fe non la pot guarder ; p. 91.
4 Es gran perill anar ab fill de rei Jove, que ells 56n de tan alt cor e
sang que no es pensen que par res null horn lo degues ler Ilur greuge ;
p. 160.
1 P. 158.
' Qui mal fa, no el se llunya de si, e on en major grau es !'home, pus
pacient e pus dreturer deu eerier; p. 177.
7 Deus qui tottemps ajuda a la dretura ; p. 181.
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exploit, et ils demeurerent avec nous comme des frares; toujours leur armee resta pres de nous '." Jamais on ne trouvera
qu'entre nous et eux it y eta de conflit 2."
Au contraire, bien que chretiens, les Grecs de l'empereur sont
vils". Aussi, selon son opinion, le duc d'Athenes, auquel les
Catalans a son service parlerent ainsi avant la grande bataille:
Seigneur, nos frares sont ici devant vous, et nous voyons que
vous voulez les detruire, a grand tort et a grand peche. C'est
pourquoi nous vous declarons vouloir mourir avec eux. Et de
cette facon nous vous defions et nous separons de vous." Mais
le seigneur n'a plus le sens de la vraie chevalerie et des rapports de loyale et courageuse fraternite qu'elle impose. Et c'est
pourquoi it leur dit qu'ils s'en aillent au diable mourir avec
les autres 4g.
' Rnyer, noatres germane sdn ad davant nds, e nds veem que els
volets destrouir e gran pecat, per que nos vos dem que ab ells volem
anar morir. E aixi desafiam-vos, e ens espedim de yds. E el comte dix
que anassen a la mala ventura, que bo era que morissen ab los altres ;
p. 180.
P. 120.
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Etudes byzantines, II
868
les autres , on envoie a Constantinople tine delegation solennelle. Its font leur declaration devant le bailli de Venise, devant
celui de Pise et le capitaine genois de Pera : deux contre deux
et cent contre cent ils sont prets a prouver qu'ils (les Grecs)
ont fait tuer avec perversite et d'une facon deloyale le Cesar et
les autres qui etaient venus avec lui et ont attaque la compagnie
sans deli, de sorte que sa foi ne vaut rien et que dorenavant
ils se detachent de lui". Tout cela par ecrit, dans toutes les
formes requires par le manuel du parfait chevalier'. Le deseixen,
('abandon de as foi juree, est un acte grave et absolument condamnable pour ces Bens qui avant tout entendent tenir avec ponetualite leurs engagements. Les sentiments les plus nobles de la
chevalerie ne sont pas strangers a ce monde qui parait si rude.
Muntaner sera touche en racontant la scene impressionnante du
chevalier alain qui, devant la mort prochaine dans la melee,
embrasse sa compagne et lui tranche la tete pour la sauver des
outrages. On ne peut plus separer les deux, et l'Alain mourut
heroIquement. Et vous pouvez voir ainsi (lull mourut en bon
chevalier et qu'avec douleur it avait fait ce que je vous dis 2."
Car il vaut mieu x mourir avec honneur que vivre avec des
C'est pourquoi, au lieu d'aller a Lesbos pour le gain
on prefera partir a la recherche des Alains pour venger le the
honneur" s.
assassins.
IV.
gents qui ab ell hi eram anats e havien corregut a la companya sens desafiar, aixi que en valia menys sa le e que d'aqui avant que es deseixien
d'ell. E d'ac6 llevaren cartes ptibliques, partides per a. b. c., que se n'apor
taren, e altres ne Ileixaren en feeltat de les comunes; p. 88.
I E aixi podets veure corn mori corn a bon cavalier e que ab dolor faTa
co que feta ; p. 118.
Mss valia morir a honor que viure a deshonor ; p. 93.
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Ram On
369
de la ville saxonne voisine, mais travaillant dans tous les domaines par ses propres organes, on alit cir quante bons homens
pour donner la reponse aux propositions du roi de Sicile, apportees par l'infant. Et on entend des reproches contre ce seigneur qui ales a chasses de Sidle, par sa paix, avec un quintal
de pain par homme' ". Au nom des hommes bons", deux delegues parlent a rassemblee de ces barons, leur communiquant
le resultat des deliberations, et on les entend crier ben dits,
ben dits 2.
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37i
tudes byzanfines, ii
V.
tous,
catalanisme" , a la meme poque des gens d'un souci attenthf de leurs interets materiels, d'un ordre parfait dans leurs
comptes, en vrais habitants de cette cote mediterraneenne ou
fleurissent a cette poque Barcelone, Valence et Saragosse.
Pour les depenses pendant I'hiver oh l'ost est loge chez les
Grecs d'Anatolie, il y a, afin de regler tout de la facon la plus
exacte, un comite de douze bons hommes": ce sont ceux qui
en font deux comptes departis par a, b, c, dont I'un est tenu
par l'hote et l'autre par le soldat, et ces comptes (albarans)
etaient scenes avec le sceau du megaduc" 3. S'il y a une depense
trop forte dans certains cis, il faut attendre que le chef I'accepte,
et ces rudes guerriers lui baisent les mains en guise de remerciement 4. Le systeme pour les logements sera continue5. Les
comptes .sont faits en monnaie de Barcelone (barcelones) ou en
reaux de Valence" 6, Muntaner, qui parle avec taut de respect
' El compte fo fet ordonat per los dotze bons homens que es faeseen
doe albarans partits per a. b. c. e que en tengues la un I'hoste e I'altre
to soldader, e aquells albarans eren segellats ab to segell del megaduc; p.56.
6 Pp. 56-57.
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371
e ell feu-ne qui havien nom vasilios e no valien tres diners, e volc que
correguessen per to preu d'aquells qui valien vutt diners ; p. 72.
s P. 77.
' P. 178.
3 Qui vat deu sous perpra de barcelonesos ; p. 91.
6 P. 103: e val perpre deu sous de barcelonesos.
7 P. 176.
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312
Etudes byzanttnes, II
avec son pncle '. Ces livres it les donnera au moment du depart
avec le sceau 'de la corn munaute" 2.
loin
' El ftu escriure a deu cavalls armats e'l llibre de Ia companya; que to
haria aquest poder per tota la companya, co que negun no havla; p. 154.
Cite aussi plus haul.
' Lo segell de la communitat que hi tenia e totos los llibres; p. 152.
' Infinitat fo co que s'hi guanya ; p. 156.
' Que Madona Santa Maria feu de les sues beneites mans, que li dons,
e ab aquell dela totstemps missa lo benauirat Sant Joan... Per la man
propia del benauirat Sant Joan; pp. 156-157.
5. Per sort partim les reliques; p. 157.
6 Voy. l'Annuari de Barcelone, IV, p. 135 . les Sanctes Eucaristies qui
infeels tenen en Barberial ; p. 156; ab lo emperador de Costantinoble ha
vengut un evesque religios lo qual ab dos altres enseano tenen lo cap de
sent Georgia; p. 168, ,e1 cora de la senyora santa Barbara": p. 181: ,dos
corsos dels dexeples de Jesu Christ qui jahen ens su terra e lo cors de
Santa Oliva qui jau en Tunic.
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XVII.
LE VILLAGE BYZANTIN
Communication qui devait etre presentee au Congres d'etudes byzantines a Alger en 193
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I.
Notre but, qui est seulement celui d'une initiation des recherches, est de montrer quelle en est l'origine, d'ob vient sa transmission et ce qui en resulte pour son caractere et, A cote, celui
de fixer une nouvelle methode pour cette etude.
2 Qui donne aussi Ia bibliographies Revue historique du SudEst cut ppden, I, p. 234, note 1.
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Etudes byzantlnes, 11
376
le
qui existait avant qu'on eat pu penser a des questions" regar' M. N. A. Constantinescu a entrevu le premier ce qu'on -peut firer de
('etude des conditions agraires dans lee provinces arrachees a l'Empire, it
n'oubliait pas meme l'Italie meridionale, ancienne province byzantine. Pour
celle-ci II avait bien raison de dire qu'il faut tenir compte des ,changements nerds dans les institutions" ; Revue elide, 1, p. 235. II n'en est pas
de meme, comme on le verra, avec ce qu'on pout appeler: les autres Etats
euccessoraux. Male it reconnalt que la situation sur toute cette vaste carte
ibid
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Le village byzantin
377
dant Ia liberte de Ia terre et des hommes, Ia qualite des rapports entre l'une et les autres , peut etre etudiee dans une legislation byzantine dont certains elements sont plus ou moins
datables. Mais des prescriptions si precises qui y sont contenues
it ne faut pas deduire toujours un etat de fait. Dans leur principe,
elles viennent du desk de renouveler l'ere de strict droit qui avait
surgi dans l'ancienne Rome et l'avait regie; elles sont determinees par un sentiment chretien tendant a adoucir les Burs rapports de l'epoque peenne; elles correspondent a une conception .philanthropique" du gouvernement, qui nous autorise a dire
qu'il y a eu aussi une certaine philosophic" byzantine pareille
A celle des monarques reformateurs, obliges de l'etre, du XVIII-e
siecle. II y a de l'Auguste dans Justinien, mais it y a aussi du
Joseph II, sinon dans les iconoclastes, au moins dans les empereurs lettres, et fiers de leur ,sagesse", du Xl-e siecle. Un rationnalisme de souverains eclaires" distingue certains d'entre
eux, comme Constantin le Porphyrogenete, a l'epoque oil it y aura
l'Universite byzantine et l'alexandrinisme" conservateur d'un Psellos, avant ('irruption, par les Comnenes, des junkets d'Asie
Mineure.
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Etudes
byzantines, If
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Le village byzantin
379
une fois etabli sur Ia base des plus anciennes formes du droit
populaire.
II.
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380
Etudes byzantines, II
thrace, mais &endue aussi aux Romanies ulterieures", des hommes bons et anciens".
En Asie Mineure les pareques datent dj de l'epoque hellenistique, ou on trouve des conductores, createurs d'un saltus,
comme le saltus burunitanus analyse par Fustel de Coulanges,
avec leurs itccrOtotof, en guerre avec les cesariens" et les dynastes", qui ne sont que les antecesseurs des dynates" d'une
poque ulterieure 1, et leur situation est presentee comme tres
dure 2. Mais on a observe un redressement sous la dynastie des
Attalides, et des droits allant jusqu'a celui d'avoir des magistrats
et des assemblees auraient ete attribues a ceux des villageois qui
se tr6uvaient sur le territoire d'une ancienne cite'. Sur ces territoires Ia situation pouvait bien etre totalement differente de
celle qui se produisit necessairement la ou le pouvoir social et
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Le village byzantln
sat
Pour les Syriens it y a d'autres conditions de vie, qui remontent sans doute jusqu'a l'epoque prehistorique. Elles n'ont pas
ete encore etudiees sur la base des traditions locales et des
conditions de vie actuelles.
On est beaucoup mieux renseigne sur 1'Egypte, a partir de
l'epoque des nomes ayant chacune son culte different 1. Des Pharaons au regime alexandrin des Ptolemees, que Byzance accepta
presque sans reserve, it y a une transmission ininterrompue, dont
nous pouvons presenter les lignes generales.
En theorie, quel qu'eut ete l'etat de choses anterieur, la terre
est, avant le regime romain, au roi, qui peut en faire des donations" a ses favoris (iv 6wpscp, ou ceder !'usage aux clerouques,
ses fermiers, aux cateques de l'armee, ou bien it la fait travailler par ses hommes royaux. Mais le cultivateur est considers
comme proprietaire de sa maison, de son verger, de sa vigne:
or, c'est exactement la partie d'une ferme paysanne pour laquelle
le cultivateur roumain n'est pas soumis a la dime. A la tete de
cette communaute laborieuse it y a les anciens", les npEcrOtizepoe,
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Etudes byzantines, II
882
(&
reuses que par suite d'une revolte de ces masses toujours ecrasees.
Ia
eclaircir la question, qu'on pourrait elucider aussi par une nouvelle lecture des etudes, si approfondies, de conclusions tout aussi
Ibid., p. 87,
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Le village byzantin
383
de ce qui devait etre bientOt un nouvel Empire, et puis nous regarderons un peu du cote roumain pour saisir ce qui ressort de
deux faits dont l'un est celui d'un lent developpement social et
l'autre un decret princier tendant a imposer la stabilite de la main
d'oeuvre a la campagne.
11 y avait, sous Diocletien, d'un cote, des proprietes de l'Etat,
qu'il s'agissait de mettre mieux en valeur et, de l'autre, un
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Atudes byzantines, it
Jusqu'au IX-e et X-e siecles on ne peut faire que des hypotheses sur des changements de situation plus ou moins probables.
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i e village byzantln
385
de la
gines. Ce sera pendant mille ans le cas de tous ceux que leur
situation seigneuriale dans un district rural ou dans les villes
qui avaient dechu rendait importants pour l'armee, qui finissait par
les retenir dans son organisation officielle, et pour la politique,
dont ils devenaient les principaux facteurs et, a la fin, les tragiques victimes. Ce sont, pendant quelque temps, au commence' Rostovtsev, ouvr. cite, p. 303; cf. le meme, dans Ia Clio, 1906, p. 256.
' Dittenberger, Sylloge, II, 418; cf. ibid., no. 609, et notre Hisloirs des
Roumains, II.
' Garoni, dans les Rendiconti delr Accademia dei Lincel, 1916, no. 3.
4 Dittenberger, Sylloge, II, no. 932, 50.
' lorga. Hist. des Roumains, II.
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Eludes byzantines, II
.436
de
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Le village byzantin
87
Son contemporain, un autre stylite, Saint Daniel, est Mesopotamien, des Grottes", Maratha, pres de Samosate. 11 Emigrera
aussit6t pour chercher son maitre et ne reviendra plus jamais
parmi les siens, des Syriens pauvres et incultes : ii fera une
grande carriere.
D'autres villageois iront a Constantinople, comme le futur empereur Basile, un Armenien", pour y chercher fortune, cornmencant par les degres les plus bas d'une hierarchie qu'ils pour-
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Etudes byzantines, If
parikes et, pour les colons", le terme de meroph, sur une meropchine. Jireeek ne trouvait pas I'origine de ce terme existant
seulement dans les provinces orientales : it s'agit, malgre ('objection
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Le village byzantin
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390
Etudes byzaotInes, It
Mais it y a en masse ces non-libres, allant jusqu'aux doulopareques ou SouXEutat, qu'on n'appelle pas seulement pareques,
mais, dans une traduction, npoaxcc011p.evot, qui sont inscrits", eiva-
ter pour des motifs de moralite. Ils ont dtt avoir, ici comme en
Thessalie et ailleurs, des privileges speciaux.
A cote, le nouvel' Empire militaire commence A distribuer A la
franque, d'apres l'exemple de Terre Sainte, des np6votat, qui sont
des fiefs, pour avoir d'autres soldats que ces paysans d'une situation indecise et d'une valeur douteuse. La coutume ne devient
generale qu'au siecle suivant. Des strangers fibres" sont recherches. Sur ces terres d'attribution permanente aux defenseurs
est recueillie, comme en Occident et comme, dans cet Orient euro-
peen, chez les Roumains, une Sexateta, qui est la dime roumaine, A cote du slave dijma : de-a zecea3.Comme en Moldavie
et en Valachie, l'Etat intervient en cas de retard ou de refus, et,
Mais, dans cette situation, dj attaquee, Ia communaute paysanne se defend aussi par l'ancien droit de Itpcycip.nacc des voisins. Comme nous le verrons en Crete, les paysans osent se pre'
Sur lee ivurceiosaucc et les avurc6ouvrcet, Delger, dans la revue citee, XXXII!,
p. 61 et suiv.
' Pas lee ,altern Vater des Athos" ; ibid., p. 13.
sit ,
p, 448.
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NI
Le village byzantin
senter en justice contre le convent, s'intitulant habitants" (o6(4zopec) ou proprietaires (obtoascrnOvzi). Ces habitants" jouissent de
leur privilege, de leur Tcpovolux.
(p.a.
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V,
Etudes byzantine', II
392
L'Empire continue a presenter au XIII-e siecle, dans les provinces qui lui sont restdes, les 7zpoxce9inlevot. rccipocxoc dans les
villages auxquels ils restent lids, avec leurs femmes et leurs,
enfants, si le gouvernement ne trouve pas necessaire de les mettre.
l'abri dans les regions mieux capables d'une defensive. L'empereur donne l'ordre de ramener les ddserteurs 3. Mais des contrats
de vente sont conclus avec des proprietaires libres4, qui ont leurs
champs par heritage 5. On distingue nettement entre ceux qui se
trouvent dans la situation de Urcb rcmpotakv telery et ceux qui
possddent leurs terres comme proniaires (ma& X6yoy npovo(xc)6.
Les hommes libres sont souvent relies par Ia Op.oCuistx 7, et
lorsqu'un convent s'y ajoute, ils declarent prendre sur eux Ia
Dieu 8..
Les monasteres du Peloponnese, relies a Ia famille des Paleologues, ont des pareques, mais ce sont des paysans libres, pouvant acheter des terrains pour y planter la vigne i.
Les documents manquent pour l'autre Empire, celui de Tribizonde, mais, pendant ce XIV-e siecle, cet Etat avait hdrite lui aussi
' Des gu-roc Xcaxoi ; ibid., p. 67.
' Miklosich et Muller, ouvr. cite, IV, p. 13 (armee 1235). Des Inomot libres
reviennent dans leurs villages ; ibid., pp. 35, 33; cf. ibid., p. 290. Lee
anp.oaccept.ot iscipootot. ; ibid., p. 38. Moptgatv, d'ou viennent lee mortates*, ne
reprebente que partagere (de Repoc) (voy. page 39. A cede, les voimetzda
sonic; ibid., P. 181.
o Ibid., p. 199
7 Ibid., p. 391.
Ibid, pp. 390-393, no. XXVI.
9 Ibid., 1, pp. 293, 313.
1 Ibid., p. 482.
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Le village byzantin
333
de regime des pareques ', qui sont excuses" dans les donations
aux monasteres. Des choses du pass s'y conservaient intactes:
les biens du pareque mort sans successeurs passent au couvent.
Les moines ont le devoir de choisir des pareques aptes pour
la garde des chteaux contre les Agarenes".
Dans l'ile de Kios enfin paraissent aussi des p.tcrOtoci a cote
des pareques, qui sont contraints de travailler sur les terres du
couvent 3.
qui sont en Occident des strangers, distinguent du monde auquel sa fonction militaire gagne des privileges.
Ainsi nous pouvons etudier ce village byzantin, en ce qui concerne son essence en general, aussi bien que ses rapports avec le
pouvoir, a differentes epoques, par ce fait que, is tel moment, it
Tel fut le cas, d'abord, pour cette conquete arabe qui n'est
de fait, en Syrie comme en Egypte, et, sans le mouvement de
contre-offensive des empereurs, it y aurait eu la meme situation,
des siecles avant l'annexion ottomane, aussi en Asie Mineure ,
que ('acceptation volontaire du regime des califes, tolerants en
fait de religion, de Ia part d'une population genee par certains
details de l'administration byzantine et ecrasee sous les impOts
d'une poque de decadence, qui pesait lourdement sur les sujets.
, ibid., V, p. 276 et suiv.
' Ibid., VI, p. 209.
8 Ibid., VI, pp. 254-255, no. CX.
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Etudes byzantInes, II
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1 e village bytantln
395
regit d'elle-meme, Ia seule dime, apres lui avoir parfois demande de preter serment au nouveau regime '.
Pour les paysans de Chypre la coupure a lieu A l'etablissement de ces chevaliers de France sous un roi, cree par le Pape,
dont la lignee etait poitevine. Le seul souci de cette dynastie
brillante des Lusignan et des camarades de combats et de jouissauces qui les entourent de leur vaillance et de leur continuelle
agitation est de tondre sans les trop blesser ces bonnes ouailles
grecques de l'fle devenue ainsi un domaine de croisade. Das,
dementis, combats, conspirations, revoltes ; coups d'epee et de
lance. Toute une societe superposee dont aucun ne descendra
par son insuffisance ou ses malheurs, comme ce fut le cas pour
les Roumains, par exemple, jusqu'au paysan, et aucun des villageois d'une autre race ne s'elevera jusqu'au niveau des chevaliers, pas meme a celui des marchands, qui sont souvent, dans
Ia riche Famagouste, de race syrienne. Une pauvre population brune,
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Etudes byzantlnes, II
mais aussi du terme grec transpose en francais, des elevlorga, ouvr. cite, p. 1.9.
' Ibid., p. 150.
' Ibid., p. 127 et suiv.
' !bid, p. 149 et suiv.
' Ibid., p. 191, d'apres Philippe de Meziers,
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Le village byzanfln
397
En Moree, les hardis chevali..trs francais de la conquete trouvent A cote d'un monde d'archontes, qu'on maintient et respecte,
devoir des pareques cinquante besants et demi par an et les trois jours de
travail par semaine. On en auralt demande aux perperiaires seulement quinze.
ibid., p. 61.
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gtudes byiantines, 11
et
sages hommes grex dou pays pour enquerre et examiner diligentement le tenement que cascun tenoit et de leur leissier et
donner pour eaux chevir scion la bonte et I'estat de chascun,
et le remenant deussent fiever et assener aux nobles hommes de
France et is l'autre gent" 2. On laissa vivre a leur facon .les
montagnes des Esclavons ", qui preferaient le regime imperial',
ceux de la Tzaconie, des hauteurs habitees par les Melingues,
ceux de l'Escorta" 4. Jamais cependant entre les barons con1 Chronique de la conquete de Constantinople et de Petablissement des
Franpais en Mores, &rite en vers politiques par un auteur anonyme dans
les premieres annees du X1V-e siecle, Paris 1825, p. 125.
2 Livre de la conqueste de la princee de rAmoree, dd. Jean Longnon
Paris 1911, p. 35.
3 Ibid., pp. 125, 180, 277278, 319.
4 Resume des formes grecque et aragonaise, ouvr. cite, p. 131,
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Le village byzantin
30
querants et ces manants de Ia terre on ne put arriver a s'entendre. L'auteur de Ia Chronique de Moree parle donc de ces
villains" qui sont deable et male gent, et heant la seignorie
et Ia conversacion des gentils hommes 1".
- Le regime des fiefs ne fit que recouvrir une situation destinee
A rester immobile pendant plus d'un siecle, ici de meme qu'ailleurs. A cote restaient, bien entendu, ceux des anciens feodataires
de 1'Empire lui-meme que la conquete de cette hardie bande
d'aventuriers avait dtt epargner et maintenir. Du reste, le lien
d'hommage avec le basileus n'avait pas ete, theoriquement, rompu,
et les empereurs ne manquerent pas de reclamer leur droit. A
cote, envers Ia Vlachie thessalienne, !Imperial despote d'8pire
agissait de Ia meme facon, Nicephore y installant en maitre,
A Ia facon de ces seigneurs envahisseurs, son propre fits batard,
Theodore Doucas, quir Thodre". Les malheureux habitants
furent plus d'une fois les victimes de la concurrence entre les
deux formes nationales de ce qui etait au fond le meme regime.
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400
Etudes byzantines, H
deust abysmer" Its se livrerent ensuite a des actes de brigahdage contre les chevaliers mis en deroute 2.
Au-dela, dans les pays qui formaient l'empire, de meme origine vlaque, de Jean Assane, que les chevaliers francais appelaient l'empereor de Jaguora" (Zagora) 5, des Vorgaires" 4, ainsii
que le feront plus tard les Catalans par la plume de Ramon
Muntaner, un regime de liberte paysanne, au moins pour les
descendants des fondateurs roumains et les Albanais, sinon pour
tous les Slaves et pour les Grecs des regions conquises, doit
etre admis.
ec716'ciouAoc,
ou SouXsuccd,
ateXerg) et cipxcuon&pootoc,
soldi; l'impot est considers etre une angarie. Comme les habitants grecs, ces vilains, dont la situation n'est pas qualifiee
du terme grec, menacent de s'enfuir et, on casse, une lois, ce sys1
Ibid., p. 101.
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Le village byzantin
401
no. 298.
o Les capvichi, vigliatichi" dans Ill, p. 310' sont les cap:nichi et les
viglatichi. De l'epoque byzantine on a conserve aussi le potamarque des
rivieres, dont on dirige le cours vers les ter es cultivdes; ibid., p. c61.
Sur le yin; ibid., p. 347 (vendere ad spinam)) p. 451,
5 Ibid., p. 127.
Ibid., pp. 111-112, no. 321 On cherche A restreindre le nombre des
pretres grecs, exemptes d'angaries ; ibid., p. 153, no. 708.
Ibid , pp. 6-7, no. 555; p. 418, no. 1008; p. 420. no. 1011.
o Ibid., p. 127. Pour cinq ans b Lepante; ibid., pp. 136-137, no. 690,
o
Ibid.
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Etudes byzaottnes, II
402
sont tres maigres. Autant qu'on les connait, elles presentent une
population vivant dans les memes conditions qu'en terre, ferme.
On trouve au XV-e siecle le cas dcs Cornaro de KarpathosScarpanto, qui, voulant peupler leur ile, s'adressent a des Grecs,
meme vivant dans les cites, comme tel fits de prdtre, pour leur
offrir de s'etablir chez eux en tant qu'homrnes fibres, pouvant
cultiver
3 lorga, Nouveaux documents sur !'Orient venitien, revue citee, XII, p. 219.
' In cruviglia = intro viglia ; ibid., p. 46.
3 lorga, Notes et extraits, V, p. 233, no. cCXCV.
6 A la page 414, no. 1003; geniorum. Parfois, a cause des degats faits,
par les Tircs, on les en exempte, de memo que du kapnikon.
' Sathas, ouvr. cite, III, p. 363.
Pas ,,baline duche" ; ibid., p. 412.
9 Cf. ibid., IV, o. 236 et suiv. On y t my; aussi le gemoio et Its gemo-
rotori;
p 2Z.2
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Le village byzantin
403
Des 1337, et jusqu'a Ia conquete turque, on a la reglementation imposee par les Venitiens a leur province de Coron et de
Modon. Elles concernent les heritages 7, le souci de ('hygiene et
de la decence, certains domaines dit commerce et meme Ia facon
de distinguer les soldats latins des Grecs, en interdisant aux premiers de porter Ia barbe, puis le besoin de conserver les nids des
faucons, l'interdiction de faire pourrir le lin dans les eaux courantes.
Mais les vilains restent comme dans le passe byzantins, cherchant seulement A les empecher de s'enfuir 8.
On retrouve des le XI J-e siecle ces vedrani vRerans, a la tete
des villages dont it sera question plus loin 9.
Ibid., V, p. 41.
4 Ibid., p. 42
5 ibid., p. 55. Its payent 18-20 ducats par an. Aussi les scopyrigaitia
de Ia garde; p. 54. Cf., ibid., VI, pp. 292, 299 et suiv.
6 Essendo da creder che non vi sii alcun Greco che non volesse esser
pia tosto dominato da principe greco che da latino; ibid., p. 72. Des choreveques, ibid. Cf., ibid., VI, p. 286 et silty.
Ibid., V, pp. 182-183.
a ibid.,. pp. 133-134.
7
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Etudes byzantines, II
404
162.
p. 103.
p,. 62-163.
p, 111-112, no 662.
p. 163.
685.
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Rev.
Le village byzantin
405
les noms des serfs de son casal dans un catastique (colasflew), sur anagraphe. Les terres sont inscrites dans des registres de famille, transacte in gonico (Tombv) 7, et les proprietaires paysans declarent les avoir in gonico. 11 arrive que certains
d'entre eux, qui protesteront contre cet attentat a leur qualite
de fibres', sont ajoutes seulement condezonademente, condition". A cote, des paysans sont etablis sur Ia terre seigneuriale
' Sathas, ouvr. cite, III, pp. 195-196, no. 748. Du socariaticum mettle stint
exemptes certaines personnes.
' Ibid., pp. 320-321, no. 904.
' Ibid., IV, p. 2i9.
4 Ibid., p. 228.
Ibid., p. 234.
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406
Etudes byzanfines, 11
(cf,
les francomates de
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Le village byzantin
407
voit tel patron de vaisseau prendre sur lui, pour les conduire
en Crete, les Ames inutiles", probablement des paysans libres, an
nombre de 417 pour un seul transport'. De meme des chretiensa du Castel Franco de Coron sont deposes, jusqu'au nombre
de mille, a Cerigo et de la en Cephalonie '.
Mais, comme, en Chypre, les classes rurales ne sont pas attachees A une domination etrangere, le motif religieux s'ajoutant
aux autres. Une terrible revolte eclata en Crete vers 1360 a. Un
les ont jamais eues, mais leurs Etats commencerent par une
paysannerie libre -, une .angarie" de cent quatre jours de travail
aux champs par an. II y a dans Vile aussi des affranchis, comme
les francomates chypriotes, dont le devoir, en fait de testagea,
ne monte que jusqu'a treize besants 5.
Les chevaliers conservent les anciennes coutumes. On les voit
etablir des immigres comme agriculteurs payant une p.oucrct du
quart de leurs produits et un autre revenu sur leurs animaux, et
en plus, un aspre de chaque ruche (p.accrat), sans aucune naperixapta. Its sont icixouccisot done de l'impot sur le fromage et le
beurre, etc. (i) xat 'at& TtV picasx7 i; sceAv).
' lorga, Notes et extraits, V, p. 278, no. cccxxvi.
$ Ibid., VI, v. 13, no, Kw.
a Voy. notre Philippe de Mizieres et la croisade au XIV-e sicle,
' Iorga, Notes et extraits, VI, p 85, no. xLvni: ,Algun soccorso aspecto
da i villani, per esser mal tractati da bona parte dali for cavalieri".
e Mas Latrie, Histoire de Chypre, II, pp I25-12e.
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Etudes byzant1nes, 11
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cum quibus ipsis nostrum dominium eos suscepit et tenuit snide L11;
Sathas, ouvr. cite, III, p. 431, no. 1024. Pour Zante, ibid., V, p. 76 et suiv.;
VI, p. 2.;5 et suiv., et son anagraphi", ses chirologio ver livelli" ; VI, p.
277 et suiv. Pour Cephalonie, ibid., V, p. 150 et suiv. ; VI, p. 266. Pour Corfou
aussi ibid., p. 219 et suiv. Pour la Val di Compare" (8-t,; Maure) voisine,
jadis gouvernee par be despote d'8pire, ibid., V, p. 157 et suiv. Pour Parka,
Butrintb (et l'Eximili" local) et l'ile de Strovilo, ibid., p. 328 et suiv.
Ibid., II, p. 169, no. 403.
4 Ibid., p. 238, no. '.93.
8
Ibid., p. 149, no. 383. Discussion Bur le prix; ibid., Ill, pr. 82-83, no. 637,
Les habitants pretendaient avoir quatre mois libres pour leurs travaux aux
champs. lie se plaignent de devoir etre astreints A des coupes de boil ; ibid.
On n'admet plus la consacration (Rs pieties et moines; ibid., 11, p. 150.
7 Ibid., p. 151.
" Ibid.. p. 169, no. 903.
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Le village byzantin
409
8 Aussi pour les mitrologi du yin ; ibid., II, p. 88. Pour le vin it y avait
des conditions differentes ; ibid., pp. 89-90.
' Ibid., p. 83.
s Ibid. Mais on astreignait au travail aussi les fits de celui qui detenait
Ia terre.
Ibid., V, is, 235.
7 Ibid., p. 318.
.
Gerland, Patras, p. 11 et suiv. 11 est interessaut de constater que la version aragonaise de la chronique de Moree traite de caloyers, calonges, les
moines !wins; ed. Morel-Patio, p. 88.
9 Ibid., p. 196.
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Etudes byzantines, II
410
que les ernphyteotes roumains, lesbez menari, repondaient au convent dont ils dependaient J. Partout se conservent les pareques serfs.
Lorsque les Catalans de Roger de Flor viennent, au commencement du XIV-e siecle, en Attique et en 136otie, ils trouvent
pour la campagne une situation qui ressort des documents ras-
En somme tous ces villages, de sujetion byzantine ou de conquete latine, continuant leur ancienne vie, ne restaient pas pourtant isoles, et de lentes transformations dans leurs idees et leur
facon de vivre se produisaient peu a peu, mais pas autant par
l'effet des lois, dont ('esprit les depassait ou les genait, ces ruraux trouvant la possibilite meme de les eviler, comme le firent
les Roumains de Bucovine a regard du droit successoral autrichien, supposant d'autres conceptions populaires et d'autres conditions de vie. A cote it y avait les kastrophylaques et les stratiotes, grands et petits", dans les postes militaires et aux chateaux. A travers ces groupements circulaient, meme au risque
de rencontrer les barbares, les tresors monetaires le montrent
bien , ces marchands dont le nom a passe en latin de Venise,
,
Ibid., p. 94.
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Le village byzantin
411
II y a sans doute une difference entre les chapitres de cet heritage local d'un Empire qui, dans ce qui lui est reste, continue
a dvoluer. D'un cote, comme nous l'avons dj dit plus haut, en
Terre Sainte, A Ia fin du XI-e siecle, oil les Francs succedent
aux Byzantins. mais par dessus une poque de democratie"
arabe, it y a d'autres conditions, d'autres aussi en Chypre, dont
vers 1200, le pareque dtait d'apparence non libre, puis en Crete,
done au meme XIII-e sicle, oit on a le vilain", le serf, et, A
la meme dpoque, une situation de servage se dessine analogue
dans les Iles et en Morde, a Negrepont, ott, it ne faut pas l'oublier, l'hdritage est franc ; l'etat de choses est moins clair dans
ces Iles loniennes, plus tard annexees par Venise, apres la periode
angevine sur laquelle manquent les documents. De l'autre cote,
'
'
Ibid.,
p. 98.
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412
Etudes byzantines, II
aux mimes situations, ceci nous entrainerait trop loin dans cette
etude, qui ne pretend, nous le repdtons, qu'ouvrir quelques voies
non explordes pour les recherches futures et montrer, en meme
temps, combien est insuffisante toute recherche dans ce domaine
qui ne reunit ces trois conditions: observer strictement Ia chronologie, tenir compte de l'ambiance et s'avancer pour des parallelismes jusqu'aux formations nationales et politiques qui, re7
prenant Byzance, servent A en mieux expliquer ('essence meme.
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II.
111.
IV.
V
VI.
VII.
VIII
IX.
X.
XI.
XII.
XIII.
XV.
XVI.
XVII.
65
95
137
133
141
145
173
199
211
225
245
255
XIV
19
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.
277
329
335
341
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100.
130,
151,
219,
62,
400,
401, 406.
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167.
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416
119.
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46.
Alep, 267.
Alexandre-le-Grand, 56, 61, 69,
97, 189, 292, 316, 323, 324;
Alexandre III
115,
135,
260.
268.
Valachie), 139.
Alexandrie (d'Egypte), 121, 167,
179, 180; II, 90, 134, 149, 151,
110,
123, 126.
Anastase (le 13ibliothecaire), 247,
362, 370.
, 124,
293.
158.
www.dacoromanica.ro
417
48,
134.
(dynastic),
118, 119,
120, 135, 143, 148, 149, 150,
295.
Aragon et Aragonais,
149, 150,
151, 301, 306; II, 222. 314,
317, 345, 347, 350, 358, 360,
368, 369. Voy. Blanche.
Arcadius (empereur), II, 252.
Arcadiens, II, 398.
www.dacoromanica.ro
Etudes byzantlues
418
143.
Argiro
Zenon), 168.
Arianisme, 176, 208, 211, 332;
II, 100.
Arichis prince lombard), II,
107.
410.
41.
255, 261.
94, 112,
4, 169.
9,
Aversa, 281.
154,
379.
380.
Attalie, 274.
www.dacoromanica.ro
100, 151.
135,
419
B.
Baby lone, II, 118, 141.
Bagaudes, 220.
Bagdad. 102; II, 21, 42.
Baiezid I (Sultan), 48; II, 58,
332.
87.
252.
Bar-Hebraeus (chroniqueur),
11,
231.
134, 155,
Basile
105, 108,
111, 113.
123, 220,
110.
33.
135, 210,
221, 222,
259,
:389.
262.
115.
293.
Bastarnes, 3.
Batatzes (dynastic), 135.
Batatzes (duc), II, 178.
Batatzes (Leon), 33, 115.
Batbai (fils de Krobatos, chef
bulgare), 4.
I3erat, 148.
Berberes, H, 375.
Berenger I (roi d' Italie), 255,
256, 338; II, 109, 114, 170.
Cerenger II (roi d' Italie), 257,
259, 264; II, 114.
www.dacoromanica.ro
Etudes byzantine/1
420
Bitonto, 271.
Bleda (eveque),
181.
II, 41.
Bocce, 200.
Bone, 270.
Bongars (Jacques), 266.
Boniface (saint), 225; II, 30.
Boniface (commandant romain),
207.
179,
190,
Boudchac, 4, 12.
Bouddhisme et houddhistes, II,
240, 241, 242.
103, 150.
138,
115.
Bleus
190,
:167.
II, 131.
23,
46,
91,
97-102, 105-110, 112, 116,
123, 126 136, 137, 138, 140,
142-144, 146, 200, 238, 211,
260, 270, 291, 308, 311, 318,
126, 128,
www.dacoromanica.ro
134,
188-192,
pote), 155.
Burgondes, 194, 195, 208, 214,
332.
162, 166,
167, 168.
134.
Buondelmonti (Esau
421
de',
des-
C.
Caffa, 100, 151, 156; II, 59, 143,
309, 311, 327.
Caire (Le), II, 386.
Calabre, 119, 199, 268.
Carloman (roi),
54, 263.
Canada, 335.
41.
229.
Catalan).
119.
Cappadociens, 200.
281, 356.
45,
102,
103,
104,
407, 408.
www.dacoromanica.ro
Etudes byzantines
422
240,
'2.60, 291,
292, 301, 302, 304, 306, 307,
309, 310, 312, 313, 311, ;315,
317, 321, 327, 356, 357, 359,
393.
(roi de France),
Charles-le-Bel
II, 59.
II, 80.
:119,
320.
122.
182.
www.dacoromanica.ro
182.
112,
114, 116, 124, 134, 138, 139,
141, 142, 152, 155, 271, 272.
285, 289, 292, 305, 310, 318;
II
110, 122.
empereur ), 263,
118,
124,
129,
1:32,
423
288.
Constance
138, 168,
Constantine. 270.
Constantinople, 20, 30, 61, 87,
:322,
330;
179,
180.
22:3,
236,
259, 378,
- Quartiers et places
Forum de Constantin, 181, 198;
:309,
318;
www.dacoromanica.ro
424
Etudes byzantines
77.
GO,
:109.
370.
143.
263.
et convents -
116.
402.
- Edifices -
258.
109.
111,
309.
D.
Daces et Dacie, 5, 14, 40, 48,
59, 192, 212; II, 15, 202, 204.
213, 214, 216, 380, 381, 382.
www.dacoromanica.ro
425
II, 267.
38-40,
42-44, 46 -48, 62, 63, 68-72,
74, 77, 87, 99, 101, 102, 104,
Danube, 3-11,
21,
26,
29,
13, 14,
30, 33,
17,
115,
146,
175,
200,
279,
160, 162,
166,
107, 197.
(en tant que Scythie Mineure),4, 71, 171, 185, 187, 190; II,
207, 209, 259.
161.
113.
45, 46,
Dobrolilch (despote),
143, 144; II, 55, 261, 266, 267.
139, 354.
89.
despote,
www.dacoromanica.ro
34, 39,
Etudes byzanfiaes
426`
93.
II, 80.
Dulcigno, 113.
Durazzo, 23, 25, 27, 37, 43, 113,
120, 128, 131, 148, 271, 274,
318; II, 45, 169, 222.
Durostorum (Silistrie), 17, 18, 21,
22, 26; II, 154, 206, 208, 210,
221.
E.
Ebrimond (patrice, gendre de
Theodoric), 198.
Edesse. 267; II, 117, 152, 180,
222, 308, 394.
Edouard (roi des Anglo-Saxons),
II, 197.
156, 295;
Entenca (Berenger d', chef catalan), 151; II, 314, 346, 347.
358, 359, 360,
:363, 365,
371.
90, 239.
II, 106.
43,
365.
132,
134,
135,
137,
II, 30.
Etienne III (Pape), 227, 228, 229.
Etienne Douchane (Tzar serbe,
29, 41, 42, 142, 147, 152, 153,
154, 311, 330; II, 27, 54, 55,
56, 57, 215, 263, 268, 286, 287,
289, 290, 299, 300, :301, 308,
309, 310, 311, 313, 316, 318,
322, 323, 324. Voy. Helene
(Douchane).
www.dacoromanica.ro
42,
46;
427
F.
Fagaras, II, 54, 59.
Falcando (Hugues), II,
Famagouste, II, 395.
124.
Faustus
chroni-
(de Byzance,
Voy. Roger.
211,
227,
242,
266,
273,
219,
230,
245,
267,
280,
223,
235,
247,
268,
293,
224,
237,
248,
270,
319,
225,
239,
252,
271,
332,
226,
241.
254.
272,
335.
90.
www.dacoromanica.ro
tudes byzanilnei
428
135, 349.
380,
382.
II, 117.
G.
Gabriel Etienne (prince de Tilessalie), 41, 144.
11,
11,
Gerace, 283.
161, 167.
15,
98.
Geiza II
Genes el
75,
181, 182, 192, 200, 208, 225,
230; II, 99, 179, 183, 188,
www.dacoromanica.ro
Gregoire IX (Pape),
29.
420
351, 364.
H.
Habsbourg (dynastic), 98.
Halitch, 116; II, 50. Voy. Ros-
Helene Catherine
( femme
de
tislay.
Ile
41, 42.
magne), 263.
www.dacoromanica.ro
Etudes byzantineg
436
295, 338;
299.
Herm! lee
Italie , 336.
Heraclee (Asie Mineure), 151; II,
150, 314.
13,
111,
219,
272,
323.
290,
107.
Byzance), 272.
Herzegovine et Heralgovinlens,
43, 283; II, 56, 59.
Ilistria, 71.
Hohenstaufen dynastic), II, 135.
Ilongric et Hongrois, 3, 8, 9,
17, 18, 21, 22, 28-30, 33, 39,
42, 43, 73, 86, 88, 90, 92 96,
98, 111 115, 122, 127,
131, 142, 143, 147, 150
292,
129,
152,
Huns, 32,
I.
216.
36,
128,
Ionienne (Mer),
384, 388.
397.
30,
120, 271,
272.
www.dacoromanica.ro
11
291.
30, 121,
12(1 n.,
132, 332.
431
118 122,
136, 165,
188 195,
205 213,
993, 227
218, 249,
269 272,
117
106,
197
215
231,
231,
150,
172,
199,
217,
210,
154, 155.
175 177,
202, 203,
220, 221,
241 246,
:3:37;
25,
72, 122, 275, :103; II, 18, 49,
103, 106, 201, 222, 259.
288,
101,
122,
155,
Ivanco
filch
Ivree, 256,
237.
J.
Jacin the
femme
Bodine,
de
167.
Jean I Tzimiskes
21, 97, 219,
210, 221.
(empereur),
33,
reur de Nick! ,
1:36.
110.
www.dacoromanica.ro
Etudes byzantinet
432
328, 332.
338, 339.
II,
38,
128,
131,
133,
134,
237,
377.
188.
Joseph
11,
45.
metropolite de Afolda-
181,
187, 189, 198, 203, 207, 225,
316; II, 88, 127, 182, 201, 216,
217.
Justin II (empereur), II, 122,
125, 166.
Justinien I (empereur), 13, 30,
51,
52,
59 - 61, 70, 72,
122, 175, 178, 179, 181 191,
193, 194, 195, 197, 199 202,
205, 207 209, 228, 243, 245,
266, 288, 304, 307, 316, 319,
320, 322, 329, 330, 332, 333;
II, 23, 25, 32, 62, 72, 80, 81,
87-89, 101, 102, 110, 113, 151,
156, 182, 204 207, 214, 216,
217, 223, 258, 259, 377, 378,
384.
101,
182, 228, 229,
K.
Kalliakra, 15; II, 261.
Kalothetos (gouverneur de
Phocee), II, 324, 325.
Kanina, 26, 12, 155.
www.dacoromanica.ro
Kazaric, 7, 8.
Kekaumenos, 23, 25, 137; II, 76,
156, 157, 158,
159, 160,
161,
162, 391.
Khidr -beg (emir d'Aidin et d'Altologo), II, 281, 282, 292, 305,
Khorassan, 310.
Khoren. Voy. Moise
433
de).
12,
13, 67.
L.
Lacedemone, II, 397.
252, 383.
150.
257.
23.1;
II, 260.
185.
reu),
285.
36,
286, 297.
Lazes, 74.
Lehounion, 3.
Lemnos, II, 323, 356.
Leon I Pape), 175.
171; II,
125.
Ligurie, 209.
Lilyhee, 191.
Lisbonne, 170.
www.dacoromanica.ro
Etudes byzantines
434
Lombardie et Lombards,
192,
198, 201, 206 212, 215 218.
221, 227, 229, 230, 239. 212.
214, 217, 251, 288, 334, 335.
271;
291;
II, 47.
33 1;
II, 71.
Constantin
Ills
de,
297.
Lusignan
II,
285.
136.
M.
Macarius (patriarche de Pee), Magnaure 2colc de , II, 91.
II, 269.
19,
24,
26,
27,
29,
35,
Macedonitts
patriarche outline-
Sultan
Voy.
232.
Mo-
hammed.
Majorien empereur), 168, 170.
Majorque, :106.
Malacasses, 11, 43.
Malalas Jean , II, 117, 148, 153,
135, 181, 182, 191.
Mala terra
Geoffroi, chroni-
qucu), II,
115.
www.dacoromanica.ro
168.
Helene,
237.
,
femme de).
Voy. Helene.
Mangoup, II, 143, 271.
Alaniakes (Georges, general byzantin), 110, 267, 271; II, 106,
170.
435
119, 120,
130, 133,
317.
femme d'Alexandre-le-
123, 121,
131, 135,
222, 259.
Manuel Paleologue (empereur),
114, 239; II, 93, 331.
181.
186.
Marcomans, 71.
Margounios Maxime, eveque),
II, 103.
Marie imperatrice, scconde femme de Manuel Comnene), 291;
II, 129, 130.
268.
Maurice
www.dacoromanica.ro
Etudes byzantines
436
Michel
,
IV,
le
Paphlagonien,
105,
100.
153.
Mehedia, 270.
Melik (Isaac, chef lure ,
360, 362.
47,
9,
123,
161.
114,
14,
181,
182;
15,
1.11,
154.
370.
112.
111,
123.
364.
www.dacoromanica.ro
103,
Sultan), 48.
Mohammed II (Sultan), 51,
Mohammed I
55,
437
51,
133, 136,
II, 216.
132, 134.
332.
100.
N.
Nabuchodonosor, 321.
Naples, 118, 135, 148, 149, 150,
152,
154, 201,
105.
www.dacoromanica.ro
Etudes byzanifues
438
123,
221, 214.
Nicolas I (Pape
158,
159, 160.
150, 151,
153, 232.
Niphon palriarche
que), 116.
oecumeni-
Nicolas
Nicetas
patriarchy oecumeni-
Noire
39.
Mer), 5, 6, 7, 33,
14,
274,
278, 280, 282, 283. 290, 292,
318, 336; II, 23, 92, 107,
113 116, 121, 123, 154, 162,
165, 169, 222, 391.
Norvegiens, II, 157.
Nolaras Chrysanthe , 11, 273,
271.
Nravota
13.
20:3, 208.
chef bulgare),
81.
O.
Oberto
119.
01)01111.es, 14.
11,
()chine
:35,
285.
www.dacoromanica.ro
108,
109,
112,
115,
439
269.
Olybrius (empereur),
168,
170,
II,
184.
229.
II, 45.
320, 325.
58.
historien),
IT,
12.
13,
388.
Outrigoures, 77.
P.
Paehymere (Georges), 138, 139;
11, 40, 351, 353, 354, 355, 356,
357, 360, 361, 362.
9,
10,
62.
117, 151,
306, 311,
136, 141,
280, 291,
www.dacoromanica.ro
441
102.
Pierleone (famine), 28 1.
Pietroasa (Roumanie , II, 1 12.
Pigas (Melelius, patriarche d'Alexandrie), II, 270.
Pinde, 21, 25, 33, 48, 109, 330;
II, 48, 49.
Piragast (chef slave), II, 208.
14.
Prespa, 25,
107, 108.
11, 154.
130.
Q
Querini (Giovanni, %Alien), II, 349, 364.
R
Raban-Maur (prelat), II, 83.
267.
chic), 48.
Radagaise, II, 100.
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ttudea byzanttnes
442
111,
Raymond
II, 129.
111.
102,
103,
prince d'Antioche),
104,
118,
123,
124, 128.
Voy. Provence.
Mini (saint),
Rhin, II, 216.
15.
II, 106.
Pierre), 21.
Roman I prince de Moldavie),
97; II, 264.
Rimini, 229.
91,
ples), 148.
91,
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96,
102,
103,
118,
40,
103,
125,
117.
179,
180, 183, 184, 188, 195, 202,
216, 219, 220, 237, 251, 260,
269, 338, 314, 375, 377, 379,
382, 396. (St. Paul hors les
murs), 277.
Romuald de Salerne chroniqueur), II, 30, 31, 40, 100, 121.
122,
101,
166,
168,
331, 335.
259,
269,
383,
307,
123, 124.
Romulus, 258.
Romulus Augustulus empereur),
22,
44
108,
115,
116, 145,
146,
S.
Saarbriick Eustache de , 203.
Sabinus (chef bulgare , 8, 9, 10,
79, 80; II, 10, 209.
Saint-Siege, 30, 36, 90,
9G, 118,
132, 133, 175, 178, 183,
214, 218, 223, 224, 225, 226,
227, 228, 229, 230, 232, 255,
236, 262, 338; II, 30, 98, 110,
135, 296, 297, 298, 300, 305,
307.
127,
Thomas de .
Voy. Thomas.
Salvien (ecrivain), II, 383.
35, 108
110, 112,
293.
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Eludes byzantlneg
444
107, 108,
107, 142,
9.
216.
201.
1 13.
21,
Sicnlislav
Svichlov, 17.
Schiltberger (croise bavarois),
45; II, 57.
Scirres, II, 100.
Scutari, 111, 134.
19,
155.
Siberie, 331.
Sicard eveque de Cremone), II,
53, 127, 128.
Sichmanc tzar bulgare, Ills du
121.
Semendria, 43.
162,
265,
299,
328,
192,
282,
303,
387,
194,
289,
308,
388.
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44,5
309.
242.
Slaves, 5,
6, 8-11, 13
16, 21,
191, 192,
303, 308,
316,
318,
320,
321, 325.
II, 128.
Spolete (duche de), 217, 218,
219, 228, 256, 334; II, 161. Voy.
Guy (de).
Spores, 192; II, 205.
St. Omer (famille).
Stamnos, II, 162.
Staurakios (empereur), II,
Staurakios (patrice),
128.
13.
99.
45,
113, 116, 117, 141, 153, 181183, 186, 187, 217, 218, 231,
309, 323, 350, 381, 386, 393,
130.
Szekler
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Etudes byzantineg
446
T.
Tabari (chroniqueur arabe), II,
Taiphales, II, 202.
34.
100,
102,
104,
103,
135,
354, 362.
8, 9.
121,
196,
203.
57,
39, 143.
168,
154,
7.
www.dacoromanica.ro
120,
129,
131,
134, 153,
92.
447
Tortose, 306.
261.
A-
lato), 115.
6.
29.
Totila (roi),
Toulouse, 170.
264,
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Etudes byzantines
448
55,
298,
310,
321,
327,
354,
367,
299,
315,
322,
328,
355,
383,
307,
320,
326,
352,
366,
397,
398.
Tzanes, 200.
U.
Ulfila (eveque), 220; II, 203.
Ulpiana, 192; II, 205.
v.
Vahram (hems armenien), II,
152.
tes de).
Valaqucs et Vlaques, 22 25, 27,
133,
156, 221;
52.
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121, 123,
141, 151,
219, 239,
280, 283,
311, 335,
Leon I),
168.
Verone, 263.
266, 327.
Villehardouin
449
de,
Vodona, 25.
Voichna (chef serbe), II, 56, 57.
Volga (Etel), 4; II, 36.
Voltaire, II, 273.
Vopiscus chroniqueur), II, 202.
Vouchachine roi serbe), II, 56,
57, 263, 321.
Vranas (pretendant byzantin), 57.
w.
Wisigoths, 61, 194, 209, 332; II,
100,
142, 202.
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etudes byzantines
450
x.
Xenophon, II, 73, 380.
Ximenes (Ferran, chef catalan),
Y.
z.
Zacaria (Leca), 43.
Zaccaria famille), 151; II, 292,
293, 297, 332.
Zaccaria Beno It), II, 292, 293,
294, 296, 297, 298.
Zaccaria (Manuel), II, 346, 347.
Zaccaria (Martin), II, 291, 292,
293.
II,
48, 351,
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Etudes byzantines
440
Benoit.
Petribuoni (Paolo), II, 338.
Phalaris, II, 251.
Phanagoria, 4, 6, 74; II, 155.
Phanarioles, II, 133, 275, 276.
111,
100,
171,
191,
192,
207; II,
Paula 'eon
278.
01, 217.
Pergame, II,
384.
30,
352.
193.
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I.
II.
III
IV.
V.
VI.
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