Ias 39
Ias 39
Ias 39
Avant-propos
ii.
iii.
iv.
Conclusion ........................................................................................................... 74
Bibliographie ....................................................................................................... 77
Annexes ............................................................................................................... 84
v.
Rsum
Ce travail est n dune volont pour moi de fusionner mes intrts pour le rfrentiel
comptable international (IAS/IFRS) ainsi que le secteur bancaire. Jai donc suite cela, dcid
conjointement avec mon promoteur dtudier de manire gnrale limpact dIFRS 13 sur les
banques systmiques europennes.
Pour mener bien ce projet, jai tout dabord ralis une revue de littrature afin
danalyser toutes les volutions thoriques quIFRS 13 apporte au rfrentiel. Jai pour cela
dvelopp chaque aspect de la nouvelle dfinition de la juste valeur et mis en avant les
volutions apportes.
Une fois ma comprhension de la norme et de sa place dans le rfrentiel dvelopp,
jai dcid danalyser plus en dtail ce quIFRS 13 avait chang dans lvaluation des
instruments financiers. Ces derniers tant centraux dans la comptabilit des organismes
bancaires, je les ai choisis afin de me prparer au mieux raliser mon tude de cas dans la
troisime partie. Dans cette seconde partie, jai particulirement prt attention aux volutions
apportes par IFRS 13 et sur lvaluation de la juste valeur des drivs. Ces derniers taient
souvent cits dans mes sources comme tant impacts par larrive de la norme de fair value
measurement . Un autre aspect qui a particulirement retenu mon attention, sont les
ajustements au titre dincorporation du risque de crdit. En effet, ceux-ci ntaient gnralement
pas inclus dans la juste valeur avant larrive dIFRS 13. Si cependant ctait le cas, IFRS 13 a
apport des modifications dans leurs calculs.
Afin de raliser mon tude de cas, jai dcid, en collaboration avec mon promoteur,
danalyser les changements quIFRS 13 a apports aux tablissements de crdit travers ltude
de leurs rapports annuels. Malgr que limiter mon tude cette seule approche reprsente une
limite mthodologie mon travail, jai pu tirer de cette tude des observations concluantes
quant limpact dIFRS 13 sur les tablissements de crdits systmiques europens.
Jai pu notamment constater quau sein de mon chantillon, plusieurs banques ont
conformment lapplication dIFRS 13, augment les informations communiques en annexes
sur la juste valeur. Je pointe ici en particulier les informations en rapport avec les donnes de
niveau 3. Certaines en ont mme profit pour reformater compltement leur annexe sur la juste
valeur afin quelle soit plus claire et prcise.
vi.
vii.
Tableaux et graphiques
1. Le schma prsent la page 16 du prsent mmoire. Il illustre le processus mental que
doit effectuer un responsable pour dterminer le niveau hirarchique dune donne dans
le calcul de la juste valeur. Il est extrait dun article paru dans le Reper publi par
Spector Stephen en 2011.
2. Le tableau la page 17 du prsent travail mettant en avant les diffrentes approches
pour mettre en place une technique de valorisation. Extrait dun document de Grant
Thornton de 2012 la page 12.
3. Le tableau la page 19 de ce mmoire reprenant en dtail les informations
communiquer en annexe selon IFRS 13. Il est extrait du document de Grant Thornton
publi en 2012 la page 14.
4. Le graphique la page 45 de ce mmoire a t ralis par moi-mme afin dexposer de
manire claire si les banques font mention dun impact significatif ou non dIFRS 13
dans leur rapport annuel. On peut galement voir, dans le cas o limpact est significatif,
si la banque fournit des donnes chiffres.
5. Le graphique circulaire de la page 47 a galement t cr par mes soins afin dexposer
au lecteur la cration ou non par les banques dune note dans les annexes de son rapport
annuel pour traiter de la juste valeur.
6. Le tableau se trouvant la page 48 est un extrait du rapport annuel de 2013 du Crdit
Agricole la page 450. Il illustre comment cette banque traite les transferts de donnes
entre niveau hirarchique.
7. Le tableau suivant est extrait de la page 428 du rapport annuel 2013 dUBS. Il sert
illustrer les mthodes de communication de cette banque sur les ajustements au titre du
risque de crdit (CVA/DVA). Il se trouve la page 49 du mmoire.
8. A la page 51, figure un tableau extrait du rapport annuel 2013 dHSBC dans lequel la
banque expose des exemples de donnes de chaque niveau hirarchique.
9. A la page 55, jai extrait un tableau de la page 264 du rapport annuel de BNP. Celui-ci
expose les mouvements au cours des exercices comptables au sein des donnes de
niveau 3.
viii.
10. Le tableau suivant se trouve la page 59 de ce travail et est extrait du rapport annuel de
BNP la page 165. Il expose les rsultats des calculs de sensibilit des instruments
financiers utilisant des donnes de niveau 3.
11. Le tableau de la page 60 est extrait du rapport annuel de 2013 de la Deutsch Bank en sa
page 347. Il expose les gains et les pertes sur les instruments utilisant des donnes de
niveau 3.
12. A la page 61, jai mis un tableau extrait du rapport dUBS (P440) qui reprend les
techniques dvaluation utilises quand la banque a recours des donnes de niveau 3.
13. A la page 66 de ce mmoire, se trouve un tableau extrait du rapport dUBS(P428) qui
reprend les montants des CVA/DVA effectu durant lanne.
14. A la page 71 de ce mmoire, se trouve un tableau extrait du rapport de la RBS (P413)
qui illustre le traitement des instruments cts ayant un cours acheteur et vendeur.
Introduction gnrale
1
2
2.
Cette demande de clart de la part des agents conomiques merge la suite des
diffrents scandales financiers tels que laffaire Enron qui ont secou les annes 1990-2000.
Les marchs financiers ont, la suite de ces diffrents dsastres, connu de nombreux tumultes
avec comme point culminant la crise conomique et financire de 2007-2008. Le secteur
bancaire, acteur de premier plan de cette priode, en a subi les diffrentes consquences. Parmi
celles-ci, Je peux sans me tromper, citer une crise de confiance dans tout le secteur bancaire,
une crise de liquidits et des difficults relancer lconomie qui se ressentent encore
aujourdhui. Le dbat autour de la valorisation la juste valeur est suite cela reparti de plus
belle.
Jai dcid dorienter mon mmoire sur ce thme car jai pu y jumeler mon intrt pour
les normes comptables internationales et mon attrait pour le secteur bancaire. Laspect lgislatif,
primordial dans ce secteur, est galement une matire qui veille particulirement ma curiosit.
Ce dernier point reprsente galement un dfi de taille. En effet, en plus de devoir comprendre
avec suffisamment de finesse lensemble de la norme IFRS 13 et ses liens avec le reste du
rfrentiel, jai d galement me familiariser avec le secteur bancaire et les nombreuses
lgislations qui linfluencent.
Pour mener bien mes desseins, jai pris le parti en concertation avec mon promoteur,
de porter un regard sur les comptes et rapports annuels de sept banques systmiques
europennes3.
Jopte pour cette catgorie particulire car ce type de banques prsente les patrimoines
les plus levs. Au vu du risque systmique li une faillite dun de ces tablissements, il est
par consquent plus probable que des effets dus un changement de normes comptables, soient
ressentis au niveau de ces organisations car elles prsentent le plus haut degr de contrle ; la
lgislation y affrente y est galement la plus stricte. Un risque systmique doit tre ici
grossirement compris comme tant un risque susceptible dinfluencer le systme conomique
dans son ensemble .
BNP Paribas, Crdit Agricole, Deutsch Bank, HSBC, ING, Royal Bank of Scotland et UBS
3.
4.
Je tiens galement prciser que je mattarderai en particulier sur les drivs car selon
plusieurs sources, ce sont eux qui ont principalement t impacts par IFRS 13.
Finalement, jai effectu une tude de cas dans la troisime et dernire partie de mon
travail afin didentifier concrtement les modifications apportes par ladoption de IFRS 13
dans les rapports et comptes annuels des tablissements de crdits systmiques europens de
mon chantillon. Jai galement tent de pointer les ventuelles diffrences ou similitudes qui
existent entre les divers cas pratiques slectionns.
5.
Limites et perspectives
Avant dentamer concrtement le travail, je vais aborder les diffrentes limites de mon
mmoire et les points qui pourraient faire lobjet dapprofondissements dans un travail ultrieur.
Ceci permettra dexpliquer pourquoi certains aspects de la matire nont pas t analyss ou
approfondis davantage.
Tout dabord, je tenais mettre en avant que bon nombre de limites ce travail
proviennent du choix mme du sujet qui se veut gnraliste. Lobjectif de cette analyse est de
fournir une vue densemble sur limpact qua pu avoir une norme comme IFRS 13 sur une entit
aussi vaste et complexe que reprsente un tablissement de crdit systmique. En effet,
plusieurs aspects dvelopps dans la partie deux de ce mmoire pourraient faire lobjet dun
travail part entire.
Suites diffrentes lectures, jai aussi pu remarquer que la comparaison entre la CVA
charge et le CVA induit par IFRS 13 pouvait tre davantage approfondie.
Le CVA et le DVA pourraient galement faire lobjet dune tude plus pousse. Ainsi
nous pourrions observer en interne les modalits de calcul des banques pour ces donnes. On
analyserait ce titre limpact de certains choix de donnes dans leur calcul et leur influence sur
la juste valeur.
Un examen plus minutieux du risque de crdit serait judicieux. En effet, Il occupe une
place centrale dans les informations publies par les banques systmiques dans leur rapport
annuel. De plus, il reprsente une matire des plus importantes compte tenu de sa place centrale
dans Ble III.
Jai galement conscience quune autre limite ce mmoire provient de mon choix
mthodologique de centrer mon tude sur les banques systmiques europennes. Une analyse
stendant aux autres banques systmiques permettrait de tirer dventuelles conclusions plus
gnrales. Ce travail permettrait aussi daffiner la comparaison entre IFRS 13 et son quivalent
amricain Topic 820 .
6.
Une analyse comparant limpact dIFRS 13 sur les banques systmiques et les banques
plus modestes pourrait galement mettre en lumire des phnomnes que mon tude na pas pu
clairer.
Mon choix mthodologique prsente galement une autre borne. Comme celui-ci
consistait analyser les informations prsentes dans les rapports annuels, des changements
danne en anne ont t soulevs tout au long de la partie 3. Le problme ici est que les banques
ne mentionnent pas systmatiquement les raisons de ces changements. Une approche plus
qualitative permettrait daffiner lanalyse et de savoir si le changement provient dune volution
normative ou dune adaptation lenvironnement conomique. Nous pourrions extraire ce type
dinformations par le biais dinterviews.
LIASB mettant sans cesse son rfrentiel jour, une perspective future serait dadapter
ce travail aux prochaines volutions du cadre normatif IAS/IFRS. De nombreuses normes ou
amendements viennent en application partir des exercices 2014 et 2015. Cest notamment le
cas de lamendement dIFRS 9 qui vise selon Dubois & Phaure (2015) remplacer IAS 39 sur
les instruments financiers. Il sagirait dans une perspective future danalyser la manire dont
ces changements vont interagir avec la juste valeur et la norme IFRS 13. De plus, Fron et
Dubois (2014) pointent des notions qui ne sont encore que des projets pour les tablissements
financiers mais qui pourront, avec la pratique, devenir cruciaux dans les annes venir. Cest
notamment le cas de la FVA dont HSBC communique4 justement que In the future, and
possibly in 2014, HSBC may adopt a funding fair value adjustment to reflect funding of
uncollateralised derivatives at rates other than interbank offer rates. Celles-ci vont influencer
la comptabilisation des instruments financiers et il sera intressant de quels changements cela
entrainera.
7.
8.
tablissements de crdits
Les dispositions contenues dans IFRS 13 sont applicables de manire prospective, c'est-dire que les chiffres comparatifs des annes prcdant son adoption ne doivent pas faire
lobjet de modifications. Dans le mme ordre dides, les informations fournir en annexes ne
devront pas tre modifies pour les donnes financires des annes antrieures. (Mazars 2012).
9.
10.
1.3.1
La nouvelle dfinition de la juste valeur telle que reprise dans la norme IFRS 13 est la
suivante : le prix qui serait reu pour vendre un actif ou pay pour transfrer un passif lors
dune transaction normale entre intervenants de march la date dvaluation (IFRS 13.9)
Comme point de comparaison, je fais le choix de comparer cette dfinition celle qui
tait prsente dans IAS 39. Celle-ci, portant sur les instruments financiers, est au regard du sujet
de mon mmoire, la plus pertinente.
IAS 39 dfinit la juste valeur comme tant: un montant pour lequel un actif pourrait
tre chang, ou un passif teint, entre des parties bien informes et consentantes, pour une
transaction conclue dans des conditions de concurrence normales. (Mazars, 2012).
Des similitudes et des diffrences mergent et je vais mattacher les analyser dans le
reste de la prsente partie.
De plus, Il est intressant de mentionner ici que la dfinition dIFRS 13 est un
copi/coll de la version amricaine contenue dans la norme FAS157 produite par le FASB
aux Etats-Unis. En effet, cest la traduction exacte de la version amricaine qui suit: The price
that would be received to sell an asset or paid to transfer a liability in an orderly transaction
between market participants at the measurement date .
Ce mimtisme permet de mettre en exergue ltroite collaboration quil y a eu entre les
deux organismes pour la cration dune norme traitant de la juste valeur qui puisse avoir une
porte internationale au-del des frontires de lEurope. (Vromant, C. 2013). Il nexiste plus
que des carts marginaux entre la norme IFRS 13 et son quivalent amricain 6(Mazars, 2012).
A la vue de ces dfinitions, il semblerait que dornavant tout lment ncessitant une
valuation la juste valeur entre dans le champ dIFRS 13, ce qui nest cependant pas le cas. Il
existe plusieurs situations o la juste valeur nest pas dtermine conformment IFRS 13.
11.
Il sagit par exemple, de transactions dont le paiement est fond sur des actions. Cellesci restent dans la sphre dIFRS 2. Pareille observation peut galement tre faite pour les
lments fournir en annexes. Cest aussi vrai pour les actifs de rgimes postrieurs lemploi
(IAS 19) dont la juste valeur nest pas dtermine par rfrence IFRS 13.
1.3.2
Prix de sortie
12.
Les carts constats dans les deux paragraphes prcdents devront, selon IFRS 13, tre
gnralement comptabiliss dans le compte de rsultat comme tant une perte ou un gain au
premier jour, except si la norme de rfrence le prvoit autrement. Cest ainsi par exemple
quIAS 39 permet de reporter lexercice suivant les carts entre prix de transfert et juste valeur.
Mme dans le cas o le prix de transfert est gal la juste valeur, la norme requiert que
la socit talonne l'valuation la juste valeur si la mthode fait appel des donnes de niveau
3 (voir point 1.3.6) et calcule la juste valeur sur des exercices ultrieurs.
1.3.3
La dtermination de la juste valeur doit se faire selon IFRS 13, dans une transaction
normale entre intervenants du march. Ce nest pas le point de vue dun participant particulier
qui sera pris en compte pour la valorisation la juste valeur, mais bien le point de vue
gnralement accept sur le march.
Exemple : A vend B un ensemble dactifs et de passifs. Parmi ceux-ci se trouve un
terrain o lon lve des vaches. Aprs une tude gologique, un gisement de ptrole est
dcouvert dans le sous-sol. Le fait que le nouvel acqureur (agriculteur) ne compte pas exploiter
le sous-sol ne veut pas dire que lon ne va pas tenir compte du potentiel dans la valorisation. En
effet, la plupart des acteurs sur le march enlveraient llevage et exploiteraient le ptrole.
Cest cet aspect qui sera retenu pour valoriser le terrain en dfinitive.
Dans son appendix A, IFRS 13 nous explique que les intervenants du march sont la
fois les acheteurs et les vendeurs qui remplissent les conditions suivantes : (BDO, 2013).
Indpendance entre eux.
Ils ont un minimum de connaissances financires et disposent des informations
ncessaires pour effectuer lvaluation.
Ils ont accs au march
Ils veulent effectuer concrtement la transaction de manire volontaire.
Ces points sont intressants puisquils ntaient pas prsents dans les anciennes normes
qui parlaient de juste valeur. Encore une fois, IFRS 13 apporte une vision uniformise et permet
dapporter un claircissement par rapport lancien rfrentiel.
13.
Lintervenant du march, est galement cens utiliser les actifs et les passifs de manire
optimale. Cest sous cette condition dutilisation que le montant peut tre qualifi de juste
valeur. Cela suppose que lintervenant les exploite pour son compte de manire optimale ou
quil compte les vendre un tiers qui serait en mesure de le faire. IFRS 13 prcise galement
que cette notion nest pas applicable aux instruments financiers et quen principe, seul le
montant de vente doit tre pris en compte dans lvaluation la juste valeur (Mazars, 2012).
Mon sujet abordant le point de vue des banques, je ne vais pas tayer davantage ce point de la
matire.
1.3.4
Afin de dterminer le march sur lequel on doit se baser pour faire notre valuation,
IFRS 13 nous recommande de nous rfrencer au march principal ou le march le plus
avantageux. De manire thorique, le march principal est celui qui compte le plus gros volume
de transactions. On voit que le volume est prfr ici au prix dans la dtermination de la juste
valeur. Le march le plus avantageux quant lui, est celui qui maximise le montant de la vente
dun actif ou qui minimise le montant pour le transfert dun passif.
Dun point de vue pratique, Grant Thornton (2012) nous prcise que lon peut en
principe, considrer le march utilis actuellement pour conclure une transaction comme tant
le march principal partir du moment o cest le march que la plupart des intervenants
utiliseraient.
Toujours selon cette source (Grant Thornton, 2012), un march qui ne serait pas
accessible par la socit ne peut tre considr comme tant le march principal ou le plus
avantageux. Un exemple pertinent dans le cadre de ce mmoire concerne les tablissements de
crdits qui peuvent effectuer des transactions sur des marchs qui leur sont rservs (marchs
interbancaires). Ce dernier ne peut pas toujours tre considr comme tant le march principal
car les autres acteurs conomiques ny ont pas accs.
Il se peut cependant quil nexiste, pour diverses raisons, pas de march pour
lactif/passif. Il se peut galement que celui-ci devienne inactif, IFRS 13 requiert alors des
socits de simuler son existence.
14.
Bien quun peu abstraite de prime abord, cette solution sous-entend en ralit de pouvoir
soustraire lvaluation tous les lments qui seraient propres sa situation particulire
(rfrence la notion dintervenants du march). Cette procdure rclame de lentreprise
quelle sinterroge sur les lments quune autre entit aurait pris en compte pour comptabiliser
la juste valeur de ce bien.
IFRS 13 dcrit un ensemble de circonstances qui tmoignent de la baisse dactivit dun
march. La norme ajoute quune baisse dactivit ne constitue pas en elle-mme un motif
dajustement. Pour tre valide, Elle doit tre suffisamment significative.
Lorsque pareille situation est identifie, nous pouvons considrer que la transaction na
pas lieu dans des conditions normales de march. IFRS 13 impose alors dutiliser une mthode
dvaluation (voir plus bas), dadapter lactuelle mthode dvaluation ou encore de procder
un ajustement du prix du march afin de prsenter une juste valeur davantage fidle la ralit.
Cette volont de lIASB de prciser dans la norme ce que les entreprises sont tenues de
faire lorsque le march nexiste pas ou est inactif, dcoule de la crise financire. En effet, selon
Christian Vromant (2013), certains marchs tels que celui des swaps sont devenus inactifs suite
une crise de liquidit. Les acteurs en place ont alors remis en cause le rfrentiel en expliquant
que celui-ci ne prvoyait pas pareil cas dilliquidit croissante. Ils ajoutent que les lacunes
prsentent dans le rfrentiel ont contribu augmenter les pertes qui ont t reconnues en
rsultat.
1.3.5
Lorsquune entit veut effectuer une valuation la juste valeur sur un actif, IFRS 13
requiert que les caractristiques propres cet lment soient intgres dans le calcul de la juste
valeur. Pour tre considres comme valables, ces particularits ne doivent pas dpendre dune
relation particulire entre deux acteurs, mais bien davoir un impact pour lensemble des acteurs
du march et influencer leurs dcisions conomiques. linverse, IFRS 13 exige que lon ne
retienne pas dans lvaluation la juste valeur, les caractristiques qui restreignent la possibilit
de transfrer un passif.
15.
1.3.6
Hirarchie de valeur
Pour les techniques dvaluation la juste valeur, IFRS 13 reprend la hirarchie des
donnes qui tait dj prsente dans IFRS 7 laquelle ayant t elle-mme reprise du SFAS157
publie par le FASB (Spector, S. 2011).
Cette catgorisation des inputs en trois familles, permet de mettre les donnes en ordre
croissant dobservabilit et de fiabilit. Auparavant, cette hirarchie telle que reprise dans IFRS
7 ntait applicable quaux instruments financiers. A prsent, dans le cadre dIFRS 13, elle est
galement applicable aux lments non financiers. (Grant Thornton 2012).
Le niveau 1 est le niveau le plus fiable. Il est constitu des cours dactifs/passifs sur
des marchs financiers actifs. Lentit peut accder ces informations la date de
lvaluation. Ils ne font pas lobjet dajustements.
Le niveau 2 vise les informations directement observables ou non qui nentrent pas
dans la catgorie 1.
Il est important de noter que, si lvaluation la juste valeur a recours des inputs non
observables qui sont importants ou des donnes observables ncessitant des ajustements qui se
basent eux-mmes sur des donnes non observables, le montant gnral qui ressort de cette
mthode doit tre class au niveau 3.
16.
Cette hirarchisation est importante deux niveaux. Tout dabord, IFRS 13 suggre
davoir recours au maximum des donnes observables. La primaut est donne aux inputs de
niveau 1. Ensuite, la position des inputs dans la hirarchie va influencer le nombre
dinformations fournir en annexes par lentit. En effet, au moins les donnes seront
observables au plus la socit devra fournir dinformations.
La rgle exige galement de devoir communiquer en annexes les donnes qui changent
de catgorie dans la hirarchie. Cet lment est dvelopp au point 1.4 informations fournir
en annexes .
Dans le cas particulier o la mthode de valorisation la juste valeur a recours
plusieurs donnes qui se rapportent des niveaux diffrents dans la hirarchie, la juste valeur
globale sera classe dans la mme catgorie que la donne la moins observable utilise
Spector, S. 2011
17.
IFRS 13 prconise trois approches afin de mesurer la juste valeur dun actif ou dun passif
(cfr tableau ci-dessous)9. IFRS 13 prcise que lon peut avoir recours une technique seule ou
combine avec dautres.
Comme prcis au point 1.3.6, IFRS 13 prconise davoir un maximum recours des
donnes observables utilises par les intervenants du march.
Si ces donnes utilises ne sont pas observables, alors le montant la juste valeur pourra
faire lobjet dune augmentation (prime) ou dune diminution (dcote). Dans le cas o le
18.
montant de juste valeur est observable sur un march, alors la juste valeur sera le montant repris
sur ce march sans ajustements.
Chaque norme du rfrentiel fait rfrence lunit de comptabilisation qui doit tre
utilise pour la valorisation la juste valeur. IFRS 13 nexige pas de comptabiliser un niveau
individuel plus qu un niveau collectif.
Il existe cependant une situation particulire pour les instruments financiers prsentant
des risques de marchs et/ou de contrepartie se compensant. Pour cette catgorie et uniquement
celle-ci, IFRS 13 permet de droger la rgle de comptabilisation lunit de la norme IAS 39
et autorise de faire une valorisation sur un portefeuille de titres. Il faut cependant que les titres
du portefeuille soient exposs des risques relativement similaires. Cette exception est dtaille
dans la seconde partie.
IFRS 13 donne des indications quant aux informations publier en annexes par les
entreprises qui entrent dans son champ dapplication par rapport des lments valus la
juste valeur et principalement dans un souci de transparence pour les utilisateurs des tats
financiers.
Cela consiste principalement communiquer les techniques dvaluation et les
informations quant au niveau hirarchique des donnes utilises dans ces mmes calculs. IFRS
13 prconise cependant quune diffrence soit faite entre les valuations la juste valeur
chaque fin dexercice comptable (valuation rcurrente) et celles qui sont occasionnes par des
vnements particuliers. La norme insiste tout particulirement sur les donnes de niveau 3 qui
ne sont pas observables. Elle requiert de lentreprise quelle mentionne les hypothses retenues
pour justifier ces donnes non observables ainsi que limpact sur le compte de rsultats. Dans
19.
le tableau10 ci-dessous vous pouvez obtenir le dtail des lments communiquer en annexes
requis par IFRS 13.
10
20.
Aprs ce tour dhorizon du contenu de la norme IFRS 13 je vais, dans cette seconde
partie, matteler analyser plus en profondeur les impacts qua eu IFRS 13 sur les instruments
financiers. Ces derniers reprsentent vritablement le cur de la matire comptable des
tablissements de crdit.
En plus dapprofondir lanalyse de la norme, je vais galement tudier, dans cette partie,
les commentaires et guidances produits par dautres institutions comme le Comit de Ble ou
encore lEBA11.
Je conserverai galement lapproche comparative utilise dans la premire partie
relative au rfrentiel IAS/IFRS tel quil existait avant ladoption dIFRS 13.
KPMG (2012) rappelle que la qualit de crdit dun instrument financier doit tre
incorpore dans sa juste-valeur. Cela correspond au risque de crdit. On le dfinit comme le
risque de dfaut dune des deux parties lies entre elles par une obligation contractuelle .
Le risque de crdit comporte deux volets. Il y a dune part le risque propre lentit
lorsquelle dtient un passif tandis quil faut considrer le risque de contrepartie lorsquon
possde des actifs financiers. (Reval, 2012)
Dans le cas dun instrument driv, on doit incorporer la fois le risque de crdit propre
de lentit (Own Credit Risk) et celui de la contrepartie de march (Counterparty Credit Risk).
11
21.
Il est bon de noter que cest IFRS 7 qui impose de communiquer sur les risques lis aux
instruments financiers. Elle dfinit le risque de crdit comme tant le risque quune partie
un instrument financier manque une de ses obligations et amne de ce fait lautre partie
subir une perte financire.12
Si les deux parties dun driv sont cotes sur des marchs diffrents, alors IAS 39
requiert que linstrument soit valoris partir dune mthode dvaluation dont les inputs
correspondent aux composants de ce driv (Voir : approche par le march dans le point 1.3.7).
Les inputs avec les cours observs sur les marchs financiers (Market-quoted rate),
pourront par aprs tre adapts selon les ajustements aux risques de crdit ; il faudra nanmoins
veiller ce que ces donnes soient valables pour les participants du march la date de
lvaluation la juste valeur.
John McCaroll et Goind Ram Khatri (2011) indiquent que lvaluation du risque de
crdit sappuie sur les perceptions des acteurs qui le valorisent ; ils doivent par consquent
sassurer que lapproche adopte soit cohrente avec la complexit de linstrument.
Depuis la crise de 2008, la crdibilit des contreparties de march est devenue
obsessionnelle pour les investisseurs, qui exigent une rmunration plus leve des instruments
drivs pour compenser le risque de contrepartie. (Vromant, 2013)
Ceci engendre une dcote des justes valeurs dcoulant de lincorporation de ce
nouveau risque. On observe ds lors un impact en compte de rsultats pour les deux parties
lies un driv. Cependant lEuropean Bank Authority (2014) nous informe quil est difficile
dvaluer isolment le risque de crdit, considrant le fait que de nombreuses donnes sont
gnralement utilises par les banques dans leur calcul de risque.
La volatilit engendre par la crise de confiance a exacerb la perception du risque de
contrepartie dans la valorisation des instruments financiers et a accru la ncessit de le mesurer.
12
22.
23.
Selon Vromant (2013), lincorporation du risque de crdit pourrait faire lobjet dune
provision ce qui influencerait le rsultat de manire anticipe lapplication dIFRS 13. Cette
provision ainsi que ces modalits de comptabilisation sont reprises dans IFRS 9.
Reval (2012) met en avant les circonstances qui peuvent accentuer/attnuer lexposition
au risque de crdit des instruments financiers :
Lhorizon de temps :
Au plus long sera ce dernier au plus le risque de crdit sera lev.
La taille de lactif/passif :
Au plus la valeur comptable de linstrument mesur la juste valeur sera grande, au
plus le risque de contrepartie sera lev. Ce sont dailleurs ces instruments qui devront
faire lobjet de plus dattention et dune couverture adquate.
13
24.
Dans de nombreux cas, le calcul de la juste valeur dun driv (Deloitte, 2013) doit se
faire laide dune technique dvaluation. Il se peut que des ajustements soient effectus afin
de tenir compte du risque de crdit dune contrepartie. On parlera alors dajustement de la valeur
du crdit positif ou en anglais de Credit Value adjustment (CVA) .
Il existe de nombreuses manires de calculer le CVA. La complexit peut saccrotre
lorsquon veut inclure cette notion dans le calcul de la juste valeur dun driv. En effet, ceuxci peuvent, au cours de leur vie, voir diffrentes entres et sortie de cash-flows. Ou encore
certains dentre eux taient des actifs la base et se transforment en passif par la suite. (Deloitte,
2013)
Tout changement dvaluation la juste valeur lors de la premire application de la
norme IFRS 13 doit tre trait comme tant un changement destimation comptable. De ce fait,
il sera comptabilis dans le compte de rsultat sous la rubrique rsultat net. Cela sera fait lors
du premier exercice dapplication dIFRS 13, tant donn que cette dernire na pas deffet
rtroactif. Donc, lapplication dIFRS 13 au titre de lajustement au risque de crdit va venir
influencer le rsultat de lexercice lors de la premire application de cette norme. (Deloitte,
2013)
Paralllement au CVA analys ci-dessus, il se peut que la juste valeur soit impacte par
une volution du risque crdit propre lentit. On parlera alors dajustement de la valeur du
crdit ngatif ou encore dajustement de la valeur du dbit qui se traduit en anglais par Debit
Value Adjustment (DVA) (Deloitte, 2013)
Les sources saccordent pour dire que le DVA fonctionne de manire symtrique au
CVA. Par consquent, les remarques formules dans le point prcdent sont prendre en
considration galement pour lajustement de valeur au dbit.
25.
Dans ce point, je vais exposer une mthode qui permet de calculer le CVA/DVA pour
un driv. Cela me semble cohrent car plusieurs sources (Deloitte, IVSC, Tuohy &
Dooseman,) faisaient rfrence cette mthode de calcul. Bien quIFRS 13 ne requiert pas
lutilisation dune technique particulire, je trouvais cependant cela pertinent car
lincorporation proprement parl du risque de crdit est quant lui requis par IFRS 13. De
plus ces donnes sont aussi reprises dans les exemples de calcul de CVA dans Ble III.
Un autre calcul peut tout fait se justifier au regard du march et donc venir remplacer
celui que je vais dcrire ci-dessous.
CVA = exposition future ventuelle (EFE) * probabilit dune dfaillance (PD) * perte en cas de dfaillance. (PCD)
Notons que cette formule est galement valable pour le calcul du DVA, il faudra pour
cela prendre les trois lments du calcul propre lentreprise.
LEFE (Exposition Future Eventuelle) est dfinie par Deloitte (2013) comme
tant lexposition maximale au risque de crdit attendue sur une priode donne calcule
avec un certain niveau de confiance .
On la calcule en estimant les entres de cash-flows rels sur la vie rsiduelle de
linstrument considr. Cette valuation se base sur les cours de marchs actuels. Il sagit donc
dune valuation la date daujourdhui et des fluctuations possibles dans le futur jusqu la
date de dfaut potentiel (Mazars, 2013). LEFE se distingue de lexposition actuelle la date
de clture car cest une distribution de probabilits rsiduelles plutt quune seule estimation
ponctuelle un moment prcis.
LEFE choisie pourra tre fixe sur la dure de vie rsiduelle du driv ou dpendra de
la date de dfaut effective du driv (Mazars, 2013).
26.
14
Exemple : une banque, qui pourrait utiliser ses valuations de crdit gnres linterne aux fins du capital
27.
Alors que la ncessit de reflter le risque de contrepartie et le risque propre pour les
banques devient un objectif grandissant, il est galement important dadapter sa comptabilit
de couverture afin de couvrir ces nouveaux risques qui sont incorpors dans lvaluation des
instruments quelles dtiennent. (IVSC, 2013)
Dans le cadre dIAS 39, seul linstrument couvert peut faire lobjet dun ajustement au
risque de crdit (CVA/DVA). Linstrument servant de couverture quant lui ne peut pas inclure
ces ajustements. (PWC, 2013). Il faut ce titre distinguer la couverture de cash-flow de la
couverture de juste valeur.
Cash-flows couverts :
Comme dit plus haut, La juste valeur du driv (outil de couverture) ne va pas changer
suite un changement du risque de crdit de la banque. Cela se traduira par un cart entre la
variation de la juste valeur du driv de couverture et celle de linstrument couvert. Cependant
sil existe un collatral li cet instrument driv alors lcart dcrit ci-dessus pourra tre rduit.
A ce titre, IAS 3915 expose que a hedge of interest rate risk using a derivative would
not be fully effective if part of the change in the fair value of the derivative is attributable to the
counterpartys credit risk. Comme nonc ci-avant, IAS 39 ne permet pas dexclure le risque
de crdit dans la valeur actuelle dun driv dans une relation de couverture (PWC, 2013)
Sous IFRS 13, une volution de la juste valeur se ponctue gnralement par de
linefficacit car le risque de crdit propre nest gnralement pas pris en compte dans une
relation de couverture classique contrairement au risque de contrepartie.
15
28.
Cest donc la compensation des CVA avec les DVA qui engendrera une ventuelle
inefficacit dans la couverture comme lillustre cet Exemple16 :
Un changement dans la juste valeur dun driv rsultant du risque de crdit associ
lentit mettrice ou la contrepartie impact lefficience de la couverture.
Un actif est impact par un changement dans le risque de crdit de la contrepartie tandis
quun passif sera influenc par un changement dans le risque de crdit propre. Dans ce cas-ci,
IAS 39 does not permit excluding credit risk within the actual derivative from the hedging
relationship. (PWC, 2013)
Pour un driv dsign comme faisant partie dune relation de couverture, les variations
du risque de crdit qui influent sur la juste valeur du driv constituent gnralement une source
dinefficacit de la couverture, tant donn quelle nest pas reflte dans llment couvert.
(Reval, 2013).
Pour les banques qui auparavant ne mesuraient pas de DVA, il sagirait dune nouvelle
source dinefficacit. Cela aurait une incidence sur lvaluation de lefficacit de la couverture
c.--d. ladmissibilit la comptabilit de couverture aux termes des valuations prospectives
et rtrospectives selon lesquelles la compensation doit se situer dans un intervalle compris entre
80 et 125 %.
16
29.
30.
La juste valeur est atteste par un prix cot sur un march actif pour l'actif identiques
ou d'un passif,
La juste valeur est base sur une technique d'valuation dont les variables
comprennent uniquement des donnes observables
IFRS 13 n'a pas modifi ces exigences selon BDO (2013) mais des amendements
ont t apports la norme IAS 39 et IFRS 9 pour prciser que la juste valeur des instruments
financiers lors de la comptabilisation initiale doit tre mesure conformment la norme IFRS
13. Les montants diffrs dcoulant de l'application quant eux sont spars de l'valuation
la juste valeur.
Un modle de valorisation tait calibr pour arriver au prix de la transaction. Avec
lentre dans le modle des ajustements qui viennent la suite de la comptabilisation initiale
cet talon devra faire lobjet dune adaptation (IFRS 13,64).
Mazars (2012) nous dit que la diffrence constate entre le montant de la juste valeur et
celui qui tait calcul avant lapplication dIFRS 13 (cest--dire le cot historique ou la juste
valeur selon une autre norme) doit tre enregistr en compte de rsultat sauf disposition
contraire de la norme initiale.
En ce sens, IFRS 13 ne modifie pas les apports dIAS 39. A chaque fois que
lapplication dIFRS 13 impactera lvaluation la juste valeur. La perte ou le gain reconnu
le premier jour seront mcaniquement affects.
17
IFRS 9 traite tout comme IAS 39 des instruments financiers et vise terme remplacer celle-ci.
31.
Le Comit de Ble est une runion pluriannuelle qui rassemble, au sein de la Banque
des rglements internationaux en Suisse, un ensemble de responsables de banques nationales
travers le monde. Ces experts uvrent en vue dassurer la stabilit et la fiabilit du systme
bancaire (Essec, 2010).
A travers le temps, ces accords de Ble ont pris force de loi dans le secteur bancaire.
Cest ainsi que les tablissements de crdit ont d appliquer tour tour les recommandations
contenues dans Ble I, Ble II et prsent Ble III que je vais dcrire synthtiquement ci-aprs.
32.
Ble I
Le Comit de Ble est lanc en 1988. On est alors dans une priode daugmentation en
taille et en nombre des tablissements de crdit. Face cela, la ncessit dun cadre normatif
plus complet simpose. Sont alors instaures des contraintes rglementaires qui exigent 8% de
fonds propres par rapport aux engagements de la banque (ratio de Cooke). (Houssem, 2010)
Ble II
Ble III
Devant laccroissement des risques en devenir systmiques, les accords de Ble III
proposent nouveau daugmenter les exigences en fonds propres notamment pour la partie dure
(4.5% ds 2013). Paralllement cela, le ratio de fonds propres classique augmentera de
8% en 2015 10.5% en 2019 (Essec, 2010).
Des normes sur le risque de liquidit sont galement introduites par Ble III, ainsi la
banque doit slectionner des actifs facilement cessibles sans perte de valeur pour alimenter sa
trsorerie en cas de difficults cause de retraits massifs de sa clientle ou de lasschement du
march interbancaire. Deux ratios de liquidit sont ainsi introduits : un de court terme (liquidity
coverage ratio) et un de long terme (net stable funding ratio).
33.
Les banques devront, prsent, rpartir leurs actifs en fonction de leur qualit de risque,
ainsi une augmentation du risque de contrepartie ou le dveloppement des activits de march
devront tre compenss par plus de fonds propres. En outre, un ratio de levier sera introduit en
2013 pour une application en 2015 afin de stopper lemballement de lendettement des banques
(Houssem, 2010).
En raction la crise financire, le Comit de Ble a dcid de ragir en axant davantage
les ratios et les niveaux de capitaux lgaux sur le risque de crdit. Ce dernier a t mis en cause
par la plupart des acteurs dans la crise de 2007. De plus, Ble II prenait bien en considration
le risque de crdit mais ne prvoyait pas dajustement pour linclure dans la juste valeur.
Linstitution internationale a donc rectifi le tir en incluant une charge pour CVA dans la
publication des recommandations de Ble III. Celle-ci ntait pas prsente dans Ble II.
L'UE a adopt les accords de Ble III par deux actes lgislatifs. Premirement le
Rglement (UE) n575/2013 sur les exigences de fonds propres ( CRR ou Capital Requirement
Regulation ). Deuximement, la directive sur les fonds propres ( CRD ou Capital Regulation
Directive), publis au Journal officiel de l'Union europenne le 27 juin 2013 et adopte par la
directive 2013/36/UE aussi appele CRDIV concernant laccs lactivit des tablissements
de crdit et la surveillance prudentielle des tablissements de crdit et des entreprises
dinvestissement (Commission Europenne, 2015)
La charge de CVA y est dfinie l'article 381 CRR comme : " un ajustement de
l'valuation mi-march du portefeuille des transactions avec une contrepartie qui reflte la
valeur actuelle du march du risque de crdit de la contrepartie ltablissement, mais ne reflte
pas la valeur actuelle du march du risque de crdit de l'institution la contrepartie. " (EBA,
2015)
Le Comit de Ble a dcrit le CVA comme la diffrence entre la valeur d'un driv en
supposant que la contrepartie est sans risque de dfaut et la valeur d'un driv refltant le risque
de la contrepartie par dfaut. (EBA, 2015)
La premire distinction faire entre la charge CVA du Comit et le CVA de lIASB, est
la collaboration amricano-europenne. En effet, la norme IFRS 13 comme dit plus haut, a fait
lobjet dun travail commun entre les deux organisations que sont lIASB et le FASB. Tandis
que le Comit de Ble a travaill seul llaboration de la charge de CVA.
34.
Ensuite, la charge de CVA a fait lobjet dune adoption diffrente aux USA et en Europe,
ceci afin que la nouvelle norme soit relativement semblable son homologue amricaine.
(EBA, 2015)
Selon Shearman & Sterling (2013), le second point de divergence entre les approches
comptables (IASB) et rglementaires (Ble) se pose en ce qui concerne le traitement des
ajustements lis au risque de crdit propre. Ble III ne permet pas la compensation des CVA
avec les DVA bien que cette interdiction ne se reflte pas dans les standards comptables.
L'interdiction a t effectue par l'amendement du paragraphe 75 du texte original de
Ble III pour obliger les banques dcomptabiliser tous les ajustements de valeur comptable
dcoulant du risque de crdit propre. Le dcalage entre les ajustements d'valuation dcoulant
du risque propre de crdit et ceux de leurs contreparties nest pas permis.
En troisime point, si on prend les drivs de gr gr (OTC) comme instruments pour
comparer la charge CVA et le CVA, la charge CVA se comporte comme une mesure dun
risque. Tandis que dans le cas du CVA de lIASB, cela reprsente un concept de la tarification
applique dans le monde comptable.
Le niveau auquel on mesure le CVA varie entre Ble III et IFRS 13. Pour Ble III, le
CVA est calcul au niveau du portefeuille global, avec des gains clairs pour la diversification
avec de nombreuses contreparties, tandis que le CVA, tel quil est requis par la norme IFRS 13,
uvre sur le niveau de contrepartie unique et il ne bnficie d'aucun avantage de la
diversification du portefeuille (Zarpellon, 2014). Ceci reprsente la quatrime distinction entre
ces deux notions.
Egalement, Le Comit de Ble permet selon Shearman & Sterling (2013), de mesurer la
charge CVA laide de 2 techniques savoir la mthode avance et la mthode standardise.
Cela scarte nouveau des prceptes dIFRS 13 qui permettent de calculer le CVA comme la
banque le dsire partir du moment quelle maximise lutilisation de donnes observables et
que celle-ci soient la tendance sur un march.
Les principales diffrences dcrites ci-dessus proviennent daprs Zarpellon (2014),
dune diffrence dobjectifs des normes du Comit de Ble et de lIASB. En effet, la charge de
CVA telle que dfinie par linstitution suisse, vise davantage la rglementation du capital pour
les banques avec des indications pour le top management de ces institutions, tandis que la norme
IFRS 13 a uniquement pour objectif de lgifrer sur le reporting comptable.
35.
Lunit de comptabilisation est importante car une somme de juste valeur dinstruments
financiers peut diffrer dune juste valeur base sur le portefeuille de ces diffrents instruments.
Cela sexplique de plusieurs manires : par exemple, si le portefeuille inclut des lments dont
les positions en matire de risque se compensent (ex : taux dintrt inverse sur un mme
march). Cette compensation ne sera pas incluse dans la juste valeur des lments individuels
mais impacte au final la juste valeur totale du portefeuille. (PWC, 2013)
Selon KMPG (2013), le risque de crdit peut galement induire des carts entre juste
valeur de portefeuille et juste valeur des lments individuels. Si les actifs et passifs sont
dtenus auprs de la mme contrepartie, le risque crdit mesur sur le portefeuille dans son
ensemble peut ne pas tre gal la somme des risques de contrepartie des lments prise
isolment et ce si une loi-cadre le prvoit spcifiquement.
Dans la plupart des cas, les banques grent leurs instruments financiers sur base dun
portefeuille en le prsentant sur une base nette.
36.
Par exemple, plutt que de se sparer dun instrument avec un haut degr de risque. Ces
organisations prfrent gnralement faire une autre transaction afin de couvrir lventuelle
exposition au risque du premier instrument. Cela fonctionne par compensation et est assimilable
de la comptabilit de couverture.
Selon lIAS 39 et lIFRS 9 avant ladoption dIFRS 13, La prsentation des instruments
leur cours moyen au sein dun portefeuille permettait de rendre bien compte des carts entre
les diffrents risques de march qui au final se compensent. (PWC, 2013)
De plus, cette logique tait utilise pour appliquer le risque de crdit des instruments
financiers. En effet, si les instruments taient dtenus auprs de la mme contrepartie, les entits
procdaient des CVA et DVA sur le portefeuille en prenant en compte ceux qui se
compensent. (Deloitte, 2013)
37.
Lexception dans IFRS 13 prcise bien quelle est relative des actifs et des passifs
financiers. Certains acteurs se demandent si ce rappel ne vise pas exclure des lments qui ne
relvent pas strictement de la dfinition dactif/passif financiers mais qui sont tout de mme
dans le champ dapplication dIAS 39 (contrat driv par exemple). LIASB par son
amlioration continue des normes, a dans son cycle 2011-2013, dcid damender IFRS 13 afin
que lexception portefeuille puisse sappliquer lensemble des lments entrant dans le rayon
dactions dIAS 39 et IFRS 9 (Grant Thornton).
Cette exception nest applicable que sous certaines conditions : Parmi celles-ci, il faut
que lentit gre le portefeuille sur la base de son exposition nette. Il faudra en parallle,
rapporter les informations concernant lutilisation de lexception au conseil dadministration,
comme le suggre le paragraphe 52 dIFRS 13. (IFRS paper).
Bien que la juste valeur soit gnralement dtermine sur une base individuelle, en vertu
d'IAS 39 et IFRS 9, une valuation du portefeuille peut tre approprie pour dterminer la
somme des justes valeurs des instruments individuels. En outre, les entits qui ont des actifs et
des passifs dont les risques se compensent peuvent utiliser les prix du march intermdiaire
(mid-market price) comme base de l'tablissement de la juste valeur et appliquer le cours
acheteur ou vendeur de la position nette ouverte (KPMG, 2013).
Mesurer la juste valeur dun portefeuille sur base dune position longue ou courte, se
traduit par lutilisation dans le calcul de toutes les donnes prsentes sur un march et qui sont
utilises de manire courante par les acteurs prsents sur ce dernier (PWC, 2013).
Par exemple, en cas dapplication de lexception pour portefeuille, si lon veut ajuster son
montant pour traduire un changement de taille, cela sera uniquement possible si un tel
ajustement est gnralement ralis sur le march.
Comme dit plus haut, lexception contenue dans IFRS 13 ne change pas lunit de
comptabilisation (qui reste pour les instruments financiers, sur base isole, selon lIAS 39 ou
lIFRS 9). Par contre, il y a ici une modification de lunit dvaluation, qui passe de
linstrument isol un portefeuille complet dactifs/passifs financiers. (Deloitte, 2013)
Etant donn quici lunit de comptabilisation nest pas la mme que celle servant
lvaluation, afin davoir une prsentation adquate, il sera judicieux de rpartir la valeur du
portefeuille sur les lments isols par aprs afin dtre cohrent. (Voir lexemple ci-dessous).
38.
Cette exception est une dcision relative aux mthodes comptables et il faut donc lappliquer
de la mme manire pour un portefeuille donn dexercice en exercice. (Deloitte, 2013)
Une entit peut utiliser lexception de portefeuille nonce dans lIFRS 13 si :
Elle gre les actifs et les passifs financiers sur la base de son exposition nette un risque
de march particulier (par exemple le risque de crdit dune contrepartie particulire).
Il faut que cela soit en phase avec la stratgie de gestion des risques de lentreprise.
Elle documente convenablement le recourt cette mthode et quun rapport dtaill est
fait la direction. (requis par IAS 24 : information relative aux parties lies )
Elle devra faire ce report la fin de chaque priode comptable si elle fait le choix ou
quelle est force dutiliser cette exception. [IFRS 13:49].
En mai 2013, le Comit dinterprtation des IFRS (IFRIC) a discut de l'interaction entre
l'utilisation de donnes de niveau 1 et l'exception de portefeuille contenue dans IFRS 13 qui,
dans certaines circonstances, permet aux entits de mesurer leur exposition nette des risques
de march et des risques de crdit dcoulant d'un groupe de financiers actifs et passifs
financiers.
La question pose au Comit est de savoir si pour un portefeuille compos uniquement
dinstruments de niveau 1:
il est permis de mesurer la juste valeur sur la base du risque net ?
la juste valeur doit tre mesure l'aide de Niveau 1 pour chaque instrument financier isol ?
Le Comit a fait observer qu'il n'y a pas suffisamment d'indications dans la norme IFRS
13 et que la question doit tre examine par l'IASB (KPMG, 2013).
On peut se demander si l'approche par le portefeuille est approprie pour les
portefeuilles uniquement composs dlments de niveau 1.
Une question qui peut tre pertinente pour les banques qui ont l'intention d'utiliser
l'exception du portefeuille de mesure en vertu dIFRS 13, est son interaction avec l'orientation
dans la norme sur une entre de niveau. En gnral, selon la norme IFRS 13, les prix de niveau
1 ne doivent pas tre ajusts lors de la dtermination des justes valeurs. Cependant, il y a un
manque d'orientation en IFRS 13 pour dterminer si une entit est :
39.
mesurer une telle exposition nette au risque en appliquant les prix Level 1 chaque
instrument individuel qui comprend l'exposition nette au risque (cest--dire 24.500 =
500 x 49); ou
voir l'exposition nette au risque dans son ensemble et, par consquent, considrer les
24.500 comme la base pour mesurer les primes et rductions adquates ?
40.
41.
La donne est utilise par la plupart des intervenants du march (mthode largement
diffuse dans un secteur dactivit particulier);
Est conforme lobjectif de lvaluation de la juste valeur de lIFRS 13. Par exemple,
il ne serait pas appropri dutiliser les cours vendeurs pour des actifs comptabiliss et
des cours acheteurs pour les passifs comptabiliss, tant donn quune telle convention
dvaluation ne serait pas conforme lobjectif de lIFRS 13, soit que la juste valeur
reprsente une valeur de sortie. (Deloitte, 2013)
Afin de respecter le principe comptable de la comparaison, le choix dutiliser une
convention dvaluation doit tre maintenu systmatiquement dun exercice comptable lautre
pour les instruments ayant les mmes risques et/ou caractristiques.
42.
des informations quantitatives sur les intrants non observables importants pour les cots
rcurrents et les mesures non rcurrentes de la juste valeur;
une description du processus d'valuation utilise par la banque pour rcurrents et des
mesures non rcurrentes de la juste valeur;
la divulgation des gains ou des pertes comptabiliss dans les autres lments du rsultat
tendu et des gains et des pertes pour les valuations rcurrentes de la juste valeur non
raliss.
Dautres exigences de divulgation introduites par la norme IFRS 13 sont souleves par
pour chaque classe d'actifs et passifs financiers non valus la juste valeur dans l'tat
de la situation financire, mais dont la juste valeur est indique, le niveau de la hirarchie
des justes valeurs au sein duquel les valuations de la juste valeur sont classes; et
lorsqu'une entit conclut que le prix de la transaction n'a pas t la meilleure preuve de
la juste valeur la comptabilisation initiale, les raisons de cette conclusion et une
description des lments de preuve qui soutient la juste valeur. Les IFRS 13 obligations
d'information tendues sont susceptibles de ncessiter des modifications aux systmes
43.
et processus des banques. Les banques qui prparent des rapports intrimaires ont dj
eu recueillir les informations ncessaires.
Comme dit plus haut, IFRS 13 maintient la hirarchisation des valeurs pour les
techniques dvaluation prsentes dans IFRS 7. Cette dernire impose quune entit distingue
les justes valeurs des instruments financiers en fonction de lobservabilit des donnes utilises
dans la technique dvaluation. (BDO, 2013)
Lintroduction du risque propre de lentit (DVA) dans le calcul dune technique
dvaluation la juste valeur peut, le cas chant, faire basculer la juste valeur finale du niveau
2 au niveau 3.
Ceci sera uniquement le cas lorsque le DVA sera considr comme tant une donne
non observable directement sur un march. Il faut galement que celui-ci soit prpondrant dans
le calcul de la juste valeur. Si son influence est ngligeable, le basculement ne sera pas
obligatoire. (PWC, 2013)
Le glissement vers le niveau 3 de la hirarchie engendre lobligation de complter les
informations prsentes en annexes. Cette ncessit provient directement dIFRS 13 qui impose
de rapprocher les soldes douverture et de clture pour les donnes de niveau 3, en mentionnant
sparment (BDO, 2013) :
Les volutions du rsultat net, quelles soient positives ou ngatives. Il faudra galement
prciser les postes des tats financiers qui sont influencs par cette volution (il faudra
sparer clairement en annexes les actifs qui sont impacts des passifs);
Les profits ou les pertes comptabiliss dans dautres rubriques que ci-dessus faisant
partie du rsultat global.
Les achats, les ventes, les missions et les rglements (chacun tant indiqu
sparment);
Les transferts de justes valeurs vers ou depuis le niveau 3 et des prcisions quant la
raison de ce changement de niveau.
Qui plus est, pour les justes valeurs values chaque fin dexercice et qui relvent du
niveau 3 de la hirarchie, IFRS 13 exige galement de procder une analyse de sensibilit
dcrivant limpact dvolutions raisonnables et plausibles des donnes utilises dans les calculs
44.
de la juste valeur qui ne sont pas observables sur un march. Seules celles ayant une incidence
potentielle significative doivent tre prises en compte. (Deloitte, 2013)
Les banques devront galement mentionner en annexes les lments suivants (KPMG,
2014) :
Les techniques dvaluation utilises
Les prts pour lesquels la banque a calcul une juste valeur approximative
Les inputs des techniques dvaluation
Ces informations seront prsentes de manire spares par classe dinstruments financiers.
KPMG (2014) nous informe que certaines spcificits sont retenir dans le cadre
particulier de lvaluation la juste valeur. En effet, les banques sont gnralement confrontes
deux types de clients. Dune part, les autres banques avec lesquelles elles interagissent dans
le march interbancaire et dautre part, les clients plus traditionnels (socit, client priv).
Cette source ajoute que les donnes utilises dans les calculs dvaluation de la juste
valeur seront davantage observables lorsque les oprations seront effectues sur le march
interbancaire. En dautre terme le recours des donnes de niveau 3 et tout ce que cela implique,
sera plus important lorsque la banque sera confronte un client plus traditionnel.
Cela aura pour consquence, que les banques majoritairement orientes vers le march
public, auront davantage dinformations communiquer concernant leurs techniques
dvaluation la juste valeur car ces dernires feront davantage appel des donnes non
observables.
45.
Les banques doivent communiquer en annexes, leurs comptes annuels, les futurs
changements dans le rfrentiel IFRS. Ils peuvent galement mentionner si les futurs
changements apports par la modification du rfrentiel vont engendrer des impacts matriels
sur leurs comptes.
Pour ce qui est de la mention en annexes dun impact significatif de ladoption dIFRS
13, seulement 3 banques sur les 7 de mon chantillon estiment que le passage cette nouvelle
norme aura un impact significatif sur leur compte annuel.
BNP Paribas
46.
18
19
47.
Suite lanalyse des rapports annuels, je constate que seuls BNP Paribas et la Royal
Bank of Scotland nont pas consacr de note aux lments relatifs la juste valeur. Cependant
je remarque galement que malgr cette absence, lensemble des informations sur la juste valeur
se retrouve principalement dans une note consacre lvaluation des instruments financiers.
De plus, certains tablissements comme la Deutsch Bank, par soucis de clart, prfrent rdiger
plusieurs notes avec les informations sur la juste valeur.
La comparaison entre ces banques ainsi que lvolution temporelle suite la premire
application dIFRS 13 est relativement difficile et ce pour plusieurs raisons.
48.
Premirement, bien que les normes rclament un maximum de clart dans les rapports,
les modalits de prsentation ne sont pas rgies par une loi. Cet aspect reste lapprciation
propre de la banque. Cest ainsi que par exemple au Crdit Agricole on dcide de prsenter les
informations concernant les transferts de niveau de juste valeur sous forme dun tableau.
20
Tandis que chez UBS on choisit plutt de prsenter cela sous forme dun texte
continu21 : Assets totaling approximately CHF 0.8 billion, which were mainly comprised of
financial assets held for trading, and liabilities totaling approximately CHF 0.1 billion were
transferred from Level 2 to Level 1 during 2013, generally due to increased levels of trading
activity observed within the market. Significant movements in Level 3 instruments during the
year ended 31 December 2013 were as follows.
La deuxime difficult provient du niveau de conformit IFRS 13 avant son adoption
officielle. Cest--dire quel point les tablissements de lchantillon appliquaient dj les
modalits contenue dans IFRS 13 sans mme que celles-ci soient lgalement contraignantes.
Cest ainsi quING par exemple utilisait dj la notion dexit price pour la mesure de la juste
valeur et donc na pas d, pour cette partie, adapter son rapport annuel.
Malgr les deux difficults nonces ci-dessus, il est possible de dgager des rapports
annuels des tendances en matire dvolution ainsi que des similitudes.
20
21
49.
50.
22
51.
23
23
52.
Ces tableaux saccompagnent gnralement dune description plus approfondie des lments
que lon retrouve dans chaque niveau de la hirarchie sous forme de textes ou de tableaux
comme ici chez HSBC25 :
Une fois ces prcisions donnes, les tablissements de crdit sattardent fournir encore
davantage dexplications par rapport aux lments relevant du niveau 3 de la hirarchie dIFRS
13. Cest notamment le cas pour les transferts vers ou depuis ce niveau ou encore les volutions
au sein de ce niveau que je dcrirai au point suivant. Ceci tant galement une nouveaut
impose par IFRS 13 car la norme rclame, dans son texte adopt par lUnion Europenne, que
les organisations qui publient des comptes sous le rfrentiel international fournissent
davantage dinformations pour saisir lampleur du recours aux donnes non observables de
niveau 3.
Je terminerai ce point par deux nouveauts observes dans les rapports annuels qui
ntaient pas prsentes lanne prcdant lapplication dIFRS 13.
24
25
53.
Pour rappel, IFRS 13 apporte un lment de rupture par rapport IFRS 7. En effet, la
hirarchie des inputs prsente dans cette norme ne sappliquait quaux lments financiers.
Larrive dIFRS 13 permet donc dtendre cette hirarchisation aux lments non financiers.
Cest le aison pour laquelle les normes publient des informations pour cette catgorie. ING
considre dailleurs cela comme un des apports dIFRS 13 en prcisant dans son rapport les
lments suivants 26 : IFRS 13 introduces an extended scope for the disclosure of the fair value
hierarchy by level of fair value for non-financial assets and liabilities.
26
27
54.
55.
Dans le cas de BNP Paribas, nous observons ci-dessus que les gains ou pertes en rsultat
sont incorpors dans ce tableau. Il est cependant intressant de noter quUBS, ING ou encore
la RBS ont estim quil tait prfrable dexposer cette information dans un tableau
indpendant.
la seule vue des tableaux de mouvements au sein du niveau de la hirarchie, il ne
semble pas y avoir eu de modifications suite lentre en vigueur dIFRS 13. Cependant, chez
UBS larrive de la norme sur la fair value measurement a engendr une modification dans
la communication. La banque y fait rfrence directement la page 438 de son rapport annuel
de 2013 comme suit: With the adoption of IFRS 13, the Group refined its methodology for
determining transfers and movements of Level 3 instruments, resulting in increased disclosure
granularity and alignment with industry best practices.
56.
Assets and liabilities transferred into or out of Level 3 are now presented as if those assets or
liabilities had been transferred at the beginning of the annual reporting period. Prior to adopting
IFRS 13, the Group presented transfers into or out of Level 3 on a quarterly basis, with the
quarters then aggregated for the annual result. Comparative data has not been restated. .
ING fait galement rfrence un changement de mthode de classification de ses
passifs financiers sans cependant faire mention dIFRS 13, on ne peut donc ici qumettre
lhypothse que cest la norme qui a induit cette volution.
Le second type dinformations publi concerne les transferts entre les diffrents niveaux
de la hirarchie. Dans ce cas prcis, les banques ne prsentent pas linformation de la mme
manire. Tandis que certaines comme ING choisissent d nouveau faire appel un tableau
chiffr indpendant pour exposer ces donnes, dautres comme Le Crdit Agricole font le choix
dincorporer ces donnes la fin dun tableau gnral de rpartition des instruments financiers
par niveau de hirarchie (trait au point prcdent).
Finalement, certaines comme UBS, optent pour un texte continu. Tout comme pour le
point prcdent, UBS ajoute quun changement de mthodologie induit par larrive dIFRS 13
a men modifier les informations communiques. Elle soutient que With the adoption of
IFRS 13, UBS refined its methodology regarding disclosure of transfers between Level 1 and
Level 2 in the fair value hierarchy. The amounts disclosed reflect transfers between Level 1 and
Level 2 for instruments which were held for the entire reporting period.28
Comme dit prcdemment, la prsentation des informations nest pas rglemente par
la norme IFRS 13. Ce choix relve donc de la politique interne de la banque en matire de
publication dinformations. De plus il est intressant de noter que la prsentation choisie aprs
lapplication dIFRS 13 ne diffre pas de celle choisie avant. Limpact du changement de la
norme est ici nul.
28
57.
Je vais prsent aborder les nouveauts qui sont implmentes simultanment avec la
premire application dIFRS 13 sur les donnes de niveau 3.
Tout dabord, tous les tablissements de crdit apportent des prcisions sur le niveau 3
de la hirarchie travers un texte continu. Dans la plupart des cas, la rfrence directe la
norme nest pas mentionne
Ce texte se prsente gnralement comme tant un complment dinformations
qualitatif ou quantitatif sur les lments relevant du niveau 3.
Pour le Crdit Agricole, la Deutsch Bank et UBS ce complment consiste
principalement dcrire les diffrents instruments financiers classs dans le niveau 3 et en
justifier la raison. A titre dexemple, on y retrouve les drivs, les instruments hybrides,
Tandis que chez ING, BNP et RBS, on porte davantage lattention aux changements
survenus durant lexercice sur les instruments relevant du niveau 3. Pour cela, la banque
hollandaise a dcid de scinder son approche en deux. Elle aborde en premier lieu les lments
relatifs au mtier de lassurance pour ensuite fournir des explications sur le secteur bancaire. Il
sagit dun texte qui vient complter le tableau dcrit plus haut concernant les mouvements au
sein du niveau 3 fournissant davantage de dtails.
HSBC quant elle prsente une situation intermdiaire car elle communique des
informations supplmentaires la fois sur les mouvements de level 3 ainsi que sur les
instruments contenant cette mme catgorie.
58.
corrlation forward entre index successifs sur une mme devise ex : CMS 2ans/CMS 10
ans ;
corrlation taux/taux (index diffrents) ex : Libor 3M USD/ Libor 3M EUR ;
29
59.
ING prsente ce calcul de sensibilit, comme une prcision pour les lecteurs de son
rapport annuel. Elle dit que la valeur de la juste valeur utilisant des donnes inobservables de
niveau 3 aurait pu voluer dans telle ou telle fourchette si on avait choisi des hypothses
diffrentes. Cest une manire pour le groupe bancaire hollandais de lgitimer ses chiffres et de
rappeler quune partie de lvaluation relve de choix en interne.
UBS prcise quant elle sa mthode de calcul du montant de sensibilit 33: Sensitivity
data is estimated using a number of techniques including the estimation of price dispersion
among different market participants, variation in modeling approaches and reasonably
possible changes to assumptions used within the fair value measurement process.
Les tablissements de crdit de lchantillon prsentent gnralement cette donne sous
forme dun tableau ponctu dune explication comprenant pour la plupart la dfinition et la
raison de sa mesure. De manire simplifie, ce tableau reprend les impacts positifs que pourrait
avoir une modification des hypothses attaches aux donnes de niveau 3. Symtriquement la
mme approche est faite pour les impacts ngatifs.
titre dexemple34 :
33
34
60.
Une autre nouveaut releve lors de lanalyse des rapports annuels aprs lapplication
dIFRS 13 est la communication dinformations concernant la comptabilisation de gains ou de
pertes non ralis(e)s en compte de rsultat pour des instruments du niveau 3.
ING expose dans son rapport annuel de 2013 comment sont rpartis les gains et pertes
non raliss sur des lments de niveaux parmi les diffrents postes du bilan. Deutsch Bank
prcise quant elle que ces types de mouvements en rsultat ne proviennent pas uniquement de
paramtres de niveau 3 car ces derniers font lobjet dune comptabilit de couverture par des
instruments de niveau 1 ou 2. Ce sont ces instruments de couverture qui produisent des charges
et produits non raliss. Cette exception pour couverture nest pas reprise dans le tableau cidessous35. Celui-ci sattache donc exposer les gains et pertes non raliss par catgories
dinstruments du niveau 3.
Hormis HSBC qui dit que les gains/pertes non raliss sont nuls, les autres banques de
mon panel nvoquent pas ces lments.
Comme dcrit dans la premire partie, IFRS 13 rclame que lon communique sur les
gains et les pertes non raliss. Cependant, ceci nest pas une obligation et cela sobserve dans
les rapports annuels tant donn que seules trois banques sur les sept communiquent finalement
ce sujet.
35
61.
36
37
Dj prsent chez UBS avant lapplication dIFRS 13 mais pas chez les autres.
UBS, P440 rapport annuel de 2013
62.
38
63.
Pour dautres il sagit dune modification naturelle au vue des volutions normatives
entourant cette matire. Nous retrouvons pareille notification dans le rapport de la Deutsch
Bank 201339 : In addition, during the fourth quarter 2012 the Group made refinements to its
CVA methodology as greater transparency of the market value of counterparty credit became
possible.
Dautres encore exposent de manire explicite que lvolution de la mthodologie de
calcul du DVA se fait par symtrie au calcul du CVA. HSBC aligned its methodology for
determining DVA to be consistent with that applied for CVA as at 31 December 2012 40
Enfin, UBS41 quant elle estime calculer un DVA afin dincorporer le risqu de crdit
propre mais le fait galement afin dtre consistante avec la mthode de calcul du CVA. :
The Group estimates debit valuation adjustments (DVA) to incorporate own credit in the
valuation of derivatives, effectively consistent with the CVA methodology .
Comme prcis dans la partie 2, les banques mesurent gnralement leur CVA partir
des trois donnes suivantes :
en ayant recours aux mmes donnes mais cette fois, ce sont celles qui sont propres la banque.
39
64.
Comme dj dit plus haut, les tablissements de crdit analyss dans ce travail font tous
rfrence au fait quils utilisent au maximum des paramtres directement observables.
Autrement dit des donnes de niveau 1 de la hirarchie dIFRS 13. BNP Paribas le prcise la
page 138 de son rapport annuel de 2013 : These valuation techniques are primarily market
and income approaches encompassing generally accepted models. They maximize the use of
observable inputs and minimize the use of unobservable inputs.
En ce qui concerne le calcul du CVA, tous les tablissements de lchantillon utilisent
le calcul dcrit ci-dessus.
La mthode de valorisation du CVA peut avoir recours des donnes observables. Dans
pareil cas, les tablissements de crdit se basent gnralement sur les probabilits de dfaut des
crdits defaults swaps (CDS) comme en atteste cet extrait du rapport annuel du Crdit
Agricole42 : Le calcul du CVA/DVA repose sur une estimation des pertes attendues partir
de la probabilit de dfaut et de la perte en cas de dfaut. La mthodologie employe maximise
lutilisation de donnes dentre observables. Elle repose prioritairement sur des paramtres
de march tels que les CDS nominatifs cots (ou CDS Single Name) ou les CDS indiciels en
labsence de CDS nominatif sur la contrepartie
Si les explications et les donnes quantitatives abondent en ce qui concerne lvaluation
des trois composantes du calcul avec des donnes observables, les organismes bancaires sont
moins prcis pour le recours des donnes non observables.
RBS43 et UBS44 par exemple, disent utiliser la PD et la PCD dinstruments financiers
similaires et observables chez des entits cotes et les appliquent directement ceux qui ne sont
pas observables.
Tandis que le Crdit Agricole et la Deutsch Bank prcisent juste que le recours des
donnes historiques de dfaut peut tre dans certaines circonstances envisageables.
42
65.
La banque allemande45 prcise quelle a ventuellement recours des proxys qui feront
lobjet dajustements raisonnables pour reflter au mieux la ralit. HSBC prconise galement
cette dernire mthode dans son rapport annuel46.
Enfin, suite lanalyse de leur rapport annuel respectif, BNP Paribas et ING ne semblent
pas apporter de prcisions quant lutilisation de paramtres non observables dans le calcul du
CVA.
45
66.
2. Les banques communiquent normment au sujet des risques auxquels leur secteur est
expos. Elles doivent en outre expliquer les mesures mises en place pour couvrir ces risques
ainsi que la manire dont le management interne lentit met en place des contrles pour
prvenir de tels risques. Le risque de crdit occupe, dans cette section, une des places les
plus importantes compte tenu du nombre de pages qui lui sont consacres. La banque parmi
ces processus de gestion du risque de crdit rappelle quelle intgre des variations dans ses
valuations la juste valeur pour intgrer le risque de crdit propre lentit mais galement
sa contrepartie. Elle voque donc nouveau les CVA et DVA.
3. La note o la communication des ajustements est la plus importante est celle qui se consacre
selon les tablissements soit lvaluation la juste valeur soit la juste valeur des
instruments financiers. Les impacts sont gnralement prsents sparment pour les CVA
et pour les DVA.
67.
Il y a galement (mais cest plus rare dans mon chantillon) des banques qui prsentent
limpact du CVA et du DVA sur une base nette. UBS choisit de prsenter les effets
sparment dans son rapport48.
Daprs Fron et Dubois (2015) ces ajustements sont calculs sur base de portefeuille et
doivent, selon IFRS 13, tre rallous par instrument lactif et au passif dans la
prsentation du bilan.
4. Le dernier emplacement o lon retrouve des informations concernant le CVA et le DVA
est au point traitant du rsultat de lexercice ou encore de la stratgie. Les CVA et DVA
impactent le rsultat de manire significative avec des montants importants et sont donc
mentionns comme impactant sensiblement le rsultat. Ces ajustements sont capables
dinfluencer des montants. Chez HSBC49, they also recorded a favourable debit valuation
adjustment (DVA) of US$105m on derivative contracts, compared with a net reported
charge of US$385m in 2012. Certaines banques mentionnant mme les hypothses de
calculs de ces deux notions comme tant des objectifs stratgiques court terme.
Les tablissements de crdit de mon panel ne mentionnent pas tous les ajustements dans
chacune des quatre parties dcrites ci-dessus. BNP Paribas et la Deutsch Bank par exemple ne
mentionnent pas les CVA et DVA dans leurs principes comptables.
48
49
68.
Certaines banques, comme BNP Paribas ou la RBS, ne considrent pas que les
ajustements au risque de crdit influencent de manire significative leur compte de rsultat. Par
contre, certaines sont obliges de le mentionner tant donn quelles ont signal quIFRS 13
avait un impact significatif sur leurs comptes par le biais de ces mmes ajustements de crdit et
dbit. Il sagit pour rappel dUBS et du Crdit Agricole.
Dans cette partie, je vais mintresser la manire dont les organismes bancaires traitent
lcart entre la juste valeur et le prix de transaction pour lacquisition dun actif ou dun passif.
Pareille analyse sera galement ralise afin de voir ce quil advient lorsquun lment qui tait
initialement enregistr selon une autre mthode de comptabilisation et quil devient par la suite
mesur la juste valeur.
69.
Le Crdit Agricole50 nous explique que : Cette marge diffre est rintgre au
rsultat, soit de manire tale sur la dure pendant laquelle les paramtres sont jugs
inobservables, soit en une seule fois la date laquelle les paramtres deviennent
observables
BNP Paribas51, quant elle, ajoute que la marge diffre peut tre intgre galement
lorsque des instruments similaires avec des donnes observables sont prsents sur le march
dans lequel la banque est active.
Cette disposition est rgie par IAS 39 sur les instruments financiers. IFRS 13 napporte
pas de changement ce sujet. Les changements ventuels proviennent dun amendement dIAS
39. Cela se manifeste lorsquon compare les rapports annuels avant et aprs application dIFRS
13. Les sections comprenant ces informations nont pas chang.
Pour rappel, en ce qui concerne les changements dans les montants des valuations la
juste valeur, IFRS 13 napporte pas dvolution significative par rapport aux autres normes que
sont IFRS 9 et IAS 39. Je vais donc ici mintresser uniquement aux lments publis au sein
de lchantillon.
La RBS52 nous explique que les changements observs dans la juste valeur sont pris en
charge ou en produit dans le compte de rsultat. Tandis que les gains et pertes non raliss sont
pris en compte en equity uniquement si un test rvle que linstrument financier a perdu de
la valeur. Tandis que les autres institutions bancaires ne mentionnent pas prcisment ce quil
advient bien quIAS 39 recommande de prendre cela en charge. Il est bon de noter ici que les
DVA et CVA dcrits ci-dessus influencent le montant de la juste valeur et doivent eux aussi
tre comptabiliss en compte de rsultat.
50
70.
Les banques de mon chantillon prsentent leur utilisation du cours moyens ainsi que la
mthode suivie pour atteindre le montant de juste valeur le plus reprsentatif.
Gnralement, les banques prennent les instruments sur base dun portefeuille.
Lorsquun portefeuille comprend des positions longues et des positions courtes, une valuation
sur lensemble est effectue au cours moyen. Cela permet denregistrer de manire raisonnable
les risques long terme avec ceux du court terme selon UBS. De cette valeur moyenne sont
raliss des ajustements afin datteindre le montant le plus reprsentatif dans la fourchette
bid/offer.
Dun point de vue thorique, dans la seconde partie, nous avons observ quil tait
possible pour les banques dutiliser le cours moyen pour valoriser ces instruments si celui-ci
tait reprsentatif de la tendance sur le march. Cependant, BNP Paribas53 explicite clairement,
dans son rapport annuel, que le recours ce cours moyen ne peut se faire de manire brute. En
effet, selon elle, il fera lobjet dajustements afin de reflter les volutions des tendances sur le
march et atteindre la valeur conomique .
53
71.
Cette dernire incorporera les lments54 suivants qui ne sont pas prsents dans la mid-market
value :
i)
The direction of the transaction or its impact on the existing risks in the
portfolio
ii)
iii)
Cette valeur conomique reflte gnralement, toujours selon BNP Paribas, la juste
valeur dun instrument. Cependant des ajustements supplmentaires, comme ceux incorporant
le risque de crdit propre (DVA) et le bid-offer ajustement , devront tre raliss le cas
chant.
55
UBS56 voque son choix mthodologique concernant les instruments financiers valus
sur base dun portefeuille (Cfr point prcdent). La banque nous explique que pour ce type de
portefeuille, elle valorise les actifs au montant acheteur tandis que les passifs sont valoriss au
montant vendeur. Malgr la possibilit laisse par IFRS 13 de choisir le cours dans le spread
bid-ask , RBS estime que les montants les plus reprsentatifs de la juste valeur demeurent les
deux bornes de lintervalle.
54
72.
Je vais prsent mintresser une autre nouveaut extraite dIFRS 13. Il sagit de
lexception de portefeuille qui de manire synthtique consiste pouvoir comptabiliser un
ensemble dactifs/passifs sur base dun portefeuille plutt que sur une base individuelle. Ces
lments comptables doivent pour cela se compenser.
ce sujet, tous les tablissements de crdit de lchantillon dclarent avoir recours
cette possibilit laisse par IFRS 13. Comme latteste cet extrait du rapport annuel dUBS57 :It
clarifies that the unit of measurement is generally a particular asset or liability unless an entity
manages and reports its net risk exposures on a portfolio basis, in which case it may elect to
apply portfolio-level price adjustments under limited circumstances
Malgr la mention du recours lexception de portefeuille, seules quelques banques
noncent les conditions sous lesquelles elles appliquent cette exception. De la sorte, la Deutsch
Bank58 expose les lments suivants :
The group of financial assets and liabilities is managed on the basis of its net exposure
to a particular market risk (or risks), in accordance with a documented risk management
strategy,
57
58
The financial assets and liabilities are measured at fair value through profit or loss.
73.
Parmi les lments valus la juste valeur qui peuvent bnficier de cette exception,
nous retrouvons les ajustements au risque de crdit dcrits au chapitre 3.4. On les observe de
diffrentes manires dans les publications des banques. Certaines banques annoncent mesurer,
sur base de deux portefeuilles distincts, leur CVA et leur DVA. Cest notamment le cas pour
la RBS qui nous explique que son CVA for all other counterparties is calculated on a portfolio
basis reflecting an estimate of the amount a third party would charge to assume the credit risk.
Elle ajoute galement que: CVA applied to derivative exposures to other counterparties and
own credit adjustments applied to derivative liabilities (DVA) are calculated on a portfolio
basis59
Tandis que dautres mesurent conjointement les CVA et les DVA dans un portefeuille
unique et prsentent le solde sur une base nette. Ceci se justifie car le DVA est symtrique au
CVA, ce qui permet de montrer un effet global positif ou ngatif. Cette situation est rencontre
la lecture du rapport annuel du Crdit Agricole : Ainsi, certains paramtres de la juste valeur
sont calculs sur une base nette lorsquun groupe dactifs financiers et de passifs financiers est
gr sur la base de son exposition nette aux risques de march ou de crdit. Cest notamment
le cas du calcul de CVA/DVA .60
Quant HSBC, il lui arrive de grer des instruments financiers sur une base nette malgr que
lexception pour portefeuille ne soit pas applicable. Elle devra ensuite prsenter ces instruments
sur une base individuelle dans leurs comptes annuels.
59
60
74.
Conclusion
Bien quelle ne modifie pas le champ dapplication de la juste valeur dans le rfrentiel
comptable international, la norme IFRS 13 a le mrite de fournir un cadre gnral pour
lvaluation la juste valeur dans tout le rfrentiel IFRS. Auparavant cette notion tait diffuse
et htroclite travers ce mme rfrentiel. A ce niveau-l, IFRS 13 apporte de la clart et une
seule mthodologie pour communiquer et comptabiliser la juste valeur.
Comme premier lment, elle apporte une nouvelle et unique dfinition de la juste valeur
qui comporte toute une srie dvolutions thoriques.
Parmi celles-ci, la notion de prix de transfert remplace la notion de montant dextinction
pour un passif cela peut engendrer des carts dans la juste valeur par rapport aux anciennes
dfinitions du rfrentiel. Conformment mes attentes, certaines banques utilisaient dj cette
notion de prix de sortie tandis que dautres appliquaient, avant son arrive, la dfinition de la
juste valeur reprise dans IAS 39. .
Ensuite, la notion de participant de march vient quant elle prciser le recours des
donnes gnrales observables ou non sur les marchs. Ceci afin que les entreprises nutilisent
pas de donnes qui leur sont propres et viennent biaiser leur valuation la juste valeur.
75.
Ce sont principalement les ajustements pour le risque de crdit propre qui sont une
nouveaut car ils taient rarement dapplication avant larrive dIFRS 13 tandis que les
volutions sur les calculs des CVA ne sont, dans la plupart du temps, quune volution naturelle
ou une volution concomitante avec larrive des nouvelles mthodologies de calcul des DVA.
Egalement, apparue avec IFRS 13 lexception portefeuille qui est largement utilise par
les banques afin de comptabiliser sur une base nette des lments qui se compensent. Ainsi nous
retrouvons les ajustements au titre du risque de crdit. Les prcisions ce sujet sont htrognes
parmi les banques de mon chantillon ; certaines se contentant de lnoncer tandis que dautres
fournissant davantage de dtails.
76.
77.
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Annexes
Annexe 1 : Extrait du rapport annuel de la Royal Bank of Scotland P399 et P400
85.