Guide Des Productions Oleicoles en AB PDF
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Productions
olicoles
en
agriculture
biologique
Bio
a pratique de lagriculture biologique est incontournable pour prserver notre environnement, assurer la qualit de nos produits olicoles
et conforter limage de qualit et la confiance des consommateurs dans
nos productions. Elle est incontournable pour inscrire durablement notre oliculture dans le temps.
Les connaissances scientifiques et techniques acquises ces dernires annes nous laissent prsager quil est possible de produire bio sans mettre en pril la prennit conomique de nos oliveraies. Les progrs accomplis ces dernires annes dans la lutte biologique notamment contre la mouche de lolive permettent aujourdhui denvisager une plus
large diffusion du mode de production biologique dans nos oliveraies.
Produire en bio ne se rsume pas seulement produire sans produit chimique. Le mode de
production biologique exige une surveillance assidue des vergers et une parfaite matrise
des itinraires techniques, notamment en matire de lutte contre la mouche de lolive. Les
quilibres naturels sont bien souvent rtablir afin de limiter les interventions dans les
vergers. Une bonne connaissance du cahier des charges de lagriculture biologique est
galement primordiale afin de rpondre aux rgles de production et de mise en march
des denres biologiques. La certification des productions en agriculture biologique implique aussi dtre contrl sur la base de lenregistrement des pratiques. Par consquent,
la conversion vers lagriculture biologique doit tre mrement rflchie car
elle peut conduire de profonds changements dans le mode de fonctionnement de lexploitation agricole.
Pour accompagner les oliculteurs dans leur rflexion, les reprsentants professionnels de lAFIDOL ont souhait la publication du
Guide des productions olicoles en agriculture biologique. Ce guide
constitue ltat actuel des connaissances et des itinraires proposs
pour produire en agriculture biologique. Chacun pourra ainsi juger de sa
capacit produire en agriculture biologique. Dans de nombreux secteurs gographiques,
les dgts causs par la mouche de lolive constituent encore un obstacle la production
biologique. Je suis conscient du chemin parcourir avant de voir une gnralisation des
pratiques biologiques dans nos oliveraies. Les efforts engags par notre interprofession
seront poursuivis dans ce sens.
Je tiens enfin remercier lensemble des partenaires techniques et financiers de
lAFIDOL qui ont contribu faire progresser loliculture biologique en France. La part
croissante des surfaces olicoles converties lagriculture biologique atteste de la qualit
du travail accompli.
Jean-Franois MARGIER
Prsident de la commission
technique de lAFIDOL
>|
SOMMAIRE
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
1.
2.
3.
4.
TECHNIQUES CULTURALES
Association Franaise Interprofessionnelle de lOlive
> Sommaire
IV. La fertilisation................................................................................................ 43
1.
2.
3.
4.
5.
V. Lirrigation....................................................................................................... 51
VI. Lentretien du sol .......................................................................................... 52
1.
2.
3.
4.
5.
> Sommaire
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
TECHNIQUES CULTURALES
Association Franaise Interprofessionnelle de lOlive
1|
INTRODUCTION
Au cours des dernires annes, loliculture franaise a su sadapter pour faire face aux dfis relevs :
augmentation des surfaces olicoles et des productions, amlioration de la qualit des produits,
professionnalisation des acteurs de la filire, respect des normes et des rglementations Loliculture
franaise poursuit son volution, notamment par lapplication de pratiques culturales plus
respectueuses de lenvironnement. Ainsi, de nombreux acteurs de la filire ont fait le choix dorienter
leur production vers lagriculture biologique. Fin 2010, on comptabilisait en France plus de
2 100 hectares doliviers conduits selon le mode de production biologique. Ce courant de conversion
vers lagriculture biologique trouve principalement ses origines dans le dveloppement de nouvelles
stratgies de lutte biologique contre la mouche de lolive et dans la recherche de nouveaux dbouchs
aux produits olicoles franais.
Afin daccompagner ce virage, lAssociation Franaise Interprofessionnelle de lOlive a souhait se
doter dun guide des productions olicoles en agriculture biologique regroupant les informations
ncessaires la production en agriculture biologique, depuis la cration de loliveraie jusqu la
commercialisation des produits transforms.
Le Guide des productions olicoles en agriculture biologique est le fruit dune concertation entre les
techniciens olicoles regroups au sein dun groupe de travail. Ce groupe de travail a fix les
principales orientations de ce guide, savoir :
! disposer dlments de rflexion avant de sengager en agriculture biologique.
! rappeler les dmarches ncessaires la conversion vers lagriculture biologique et au maintien
de la certification.
! dfinir les itinraires techniques les plus adapts au mode de production biologique.
! prsenter les rgles de transformation des olives et dtiquetage, spcifiques lagriculture
biologique.
Les informations contenues dans le Guide des productions olicoles en agriculture biologique sont
valables la date de son dition (mars 2012). Les informations ont t vrifies avec soin ; cependant,
les rdacteurs ne pourront en aucun cas tre tenus pour responsables dune erreur ainsi que des
consquences qui pourraient en rsulter. En ce sens, ce document nest pas contractuel et les
informations donnes nont quune valeur indicative.
La rdaction et la publication du Guide des productions olicoles en agriculture biologique ont t
rendues possibles grce au concours financier de lUnion Europenne, de FranceAgrimer et de
lAssociation Franaise Interprofessionnelle de lOlive qui se sont engags, au travers du rglement
europen CE n867/2008, soutenir la diffusion des pratiques associes lagriculture biologique.
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AGRICULTURE BIOLOGIQUE
LIFOAM, Fdration Internationale des Mouvements dAgriculture Biologique, affirme galement des
principes susceptibles de guider le dveloppement de lagriculture biologique dans sa diversit :
le principe de sant, qui relie la sant humaine celle du sol, des plantes, des animaux et plus
gnralement des cosystmes. La sant de la plante est une et indivisible.
le principe dcologie, qui base lagriculture biologique sur limitation et le maintien des
processus du vivant et des cycles cologiques, avec une adaptation aux situations locales.
le principe dquit, selon lequel lagriculture biologique devrait se construire sur des relations
qui respectent les humains, les animaux et lenvironnement commun. Lquit concerne des
systmes de production, de distribution et de commercialisation rendant compte de cots sociaux
et environnementaux rels.
le principe dattention, selon lequel lagriculture biologique devrait tre conduite de manire
prudente et responsable afin de protger la sant et le bien-tre des gnrations actuelles et
futures ainsi que l'environnement. Il doit galement clairer les choix technologiques et sappuyer
sur des recherches participatives, mobilisant les expriences et connaissances de praticiens.
TECHNIQUES CULTURALES
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AGRICULTURE BIOLOGIQUE
TECHNIQUES CULTURALES
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5. Accompagner le changement
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Le passage lagriculture biologique ncessite dtre anticip afin dviter certains piges. En effet, ce
mode de production requiert un niveau plus lev de technicit et une bonne connaissance des
dmarches administratives (respect du cahier des charges, dossiers daides,). Aussi, la recherche
dinformations est primordiale. Certaines dmarches permettront de mieux apprhender les incidences
dune conversion lagriculture biologique :
! lappui de conseillers extrieurs pour mieux prendre la mesure des changements de conduite du
verger. Dautre part, un suivi de ses vergers permet gnralement dapporter des gains de
productivit (conomies dintrants, meilleure gestion des bioagresseurs, optimisation de certains
travaux,).
! la participation des journes techniques et des stages de formation, ou encore les rencontres
avec dautres oliculteurs engags en production biologique.
! la prise dinformations par le biais dune documentation spcialise, des sites Internet, des
bulletins techniques.
! la ralisation dun inventaire des sources dapprovisionnement de produits autoriss en
agriculture biologique (engrais, amendements, lutte contre les bioagresseurs, ).
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Cots constats
Gratuite
Autour de 350 ! pour lexploitation + 5 20 ! / ha (forfaits)
Peu de diffrence par rapport lagriculture conventionnelle :
traabilit des productions
2. La conduite du verger
Oprations
Cots constats
Taille
Fertilisation
Irrigation
Lutte contre
la mouche de lolive
Lutte contre
la teigne de lolivier
10
Oprations
Cots constats
Lutte contre
lil de paon
Entretien du sol
Rcolte
Malgr labsence dimpact sur la taille et la rcolte, la conversion vers lagriculture biologique
reprsente toutefois un surcot compris entre 5 et 20 % des charges de conduite du verger, selon la
pression de mouches et le mode dentretien du sol. Lacquisition dun matriel spcifique doit tre
mrement rflchie : son utilisation est rapporter la taille de lexploitation agricole pour une bonne
prise en compte des amortissements.
Dispositifs
SAB-C
SAB-M
Crdit dimpt
Rgions
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Les aides proposes compensent gnralement les surcots lis la conduite des vergers en
agriculture biologique. Les conditions dligibilit des aides sont prsentes au volet 4.2 de ce guide.
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! la vente directe, notamment par le biais des AMAP (Associations pour le Maintien d'une
Agriculture Paysanne), des magasins de producteurs biologiques, de la vente de paniers, des
marchs bio
Le bio dans la restauration collective progresse galement, notamment au niveau des cantines
scolaires. Toutefois, la restauration collective oriente prioritairement ses achats vers des denres bon
march afin de garantir des repas bas cot. Aussi, la restauration collective ne constitue quun
dbouch limit pour la filire olicole franaise.
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Bien que le march mondial des denres olicoles biologiques soit largement domin par les
exportations en provenance dItalie, dEspagne, de Grce et de Tunisie, des dbouchs lexport sont
prospecter :
! lUnion Europenne reprsente un march de produits alimentaires biologiques de lordre de
18 milliards ! par an, soit une moyenne de 36 ! par habitant et par an. LAllemagne constitue le
principal march, suivie de la France, du Royaume-Uni et de lItalie. Paralllement, les Danois et
les Autrichiens consacrent des montants nettement plus levs aux achats de produits
biologiques, avec respectivement 139 ! et 104 ! par habitant en 2009 (Source : Agence BIO).
! en dehors de lUnion Europenne, la Suisse est le principal march europen bio avec des
ventes annuelles values 1,7 milliards CHF en 2011, soit 218 CHF par habitant et par an. Les
quotas instaurs privilgient nettement la consommation de produits dorigine suisse. Cependant,
dfaut de production olicole en Suisse, les importateurs se tournent de prfrence vers les
productions de pays limitrophes.
! aux Etats-unis, la demande pour les denres biologiques est en constante progression depuis
plus dune dcennie. Le march amricain des denres biologiques se hisse au premier rang
mondial avec un chiffre daffaires de prs de 27 milliards $US par an, soit 88 $US par habitant et
par an.
! au Canada, les ventes de produits biologiques totalisent environ 2 milliards $CA par an, soit une
moyenne de 57 $CA par habitant et par an.
! le march japonais de produits alimentaires biologiques reste plutt modeste avec un chiffre
daffaires valu 1 milliard !, soit 8 ! par habitant et par an. Le bio souffre encore dun manque
de reconnaissance de la part du consommateur japonais, de difficults de distribution et de prix
de vente particulirement levs. Toutefois, le march est amen se dvelopper au cours des
prochaines annes.
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I. Les dmarches
certification
administratives
de
conversion
et
de
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Rcolte C2
Anne 2
Rcolte C3
Anne 3
Rcolte AB
Anne 4
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Rcolte C1
Anne 1
Rcolte en
agriculture
conventionnelle
Anne 1
Rcolte C1
Anne 2
Rcolte C2
Anne 3
Rcolte C3
Anne 4
Rcolte AB
Anne 5
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Pour des vergers en production, les rgles dtiquetage sont les suivantes :
! 1re rcolte (1re anne de conversion C1) ) : aucune rfrence lagriculture biologique nest
autorise puisque les productions sont considres comme tant issues de lagriculture
conventionnelle.
! 2me et 3me rcoltes (2me et 3me anne de conversion C2 et C3) : il est possible dindiquer
production en conversion vers lagriculture biologique . Toutefois, il est interdit de faire figurer
sur les tiquettes des logos faisant rfrence lagriculture biologique. Les produits transforms
contenant plus dun ingrdient ne peuvent pas faire rfrence la conversion vers lagriculture
biologique.
! 4me rcolte (production en agriculture biologique) : les produits peuvent apparatre comme tant
issus de lagriculture biologique ( huile dolive vierge extra issue de lagriculture biologique par
exemple). A partir de cette rcolte, la rglementation sur les produits biologiques transforms
sapplique (galement sur les produits contenant plus dun ingrdient).
En cas de plantation ou de rhabilitation dune oliveraie, la priode de conversion peut tre rduite
selon le prcdent cultural de la parcelle (friche, jachre, prairie naturelle). Il faut alors faire constater
ltat de la parcelle par lorganisme certificateur avant deffectuer tout travail sur la parcelle. De plus, les
plants doivent tre certifis bio ; toutefois, une drogation existe en oliculture en raison de
lindisponibilit de plants bio sur le march (voir volet 5.1).
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AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Un grand nombre de pays situs en dehors de lUnion Europenne ont adopt leurs propres normes ou
rglementations afin dencadrer la production biologique :
! Australie : National Standard for Organic and Bio-Dynamic Produce http://www.daff.gov.au/
aqis/export/organic-bio-dynamic,
! Canada : Rglement sur les produits biologiques (DORS/2009-176), norme CAN/CGSB-32.3102006 (principes gnraux et normes de gestion) et norme CAN/CGSB-32.311-2006 (liste des
substances permises),
! Chine : Chinese National Organic Product Standards (CNOPS GB/T19630-2005),
! Etats-Unis : USDA National Organic Program (NOP),
! Japon : Organic Japanese Agricultural Standard (Organic JAS),
! Nouvelle-Zlande : Official Organic Assurance Progamme (OOAP) http://www.foodsafety.govt.
nz/industry/sectors/organics/,
! Suisse : Ordonnance 910.18 sur lagriculture biologique.
Ces rglementations diffrent de la rglementation europenne. Des accords dquivalence ont t
instaurs entre certains pays tiers et lUnion Europenne afin de faciliter la certification des denres
biologiques exportes. En labsence daccord dquivalence, les produits biologiques destins lexport
doivent se conformer la rglementation des pays tiers pour faire mention de lagriculture biologique et
une certification spcifique est ncessaire.
NB : les denres biologiques sont soumises aux formalits douanires et aux exigences des pays tiers
en termes de scurit alimentaire, dtiquetage, demballage Les conditions dexportation vers
certains pays tiers peuvent savrer particulirement complexes.
TECHNIQUES CULTURALES
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! les produits phytosanitaires employs doivent tre conformes au NOP. Ces produits sont
rpertoris sur le site de lOMRI (Organic Materials Review Institute www.omri.org). NB : dans le
cadre de la lutte contre la mouche de lolive, le Surround! WP est la seule formulation la fois conforme
au NOP et commercialise en France comme barrire physique.
! le paillage synthtique du rang doliviers est une pratique exclure compte tenu de lobligation de
le retirer avant rcolte.
3.3. La certification des denres exportes vers le Japon
Au Japon, la norme Organic JAS (http://www.maff.go.jp/e/jas/specific/
organic.html) encadre les rgles de production biologique. Le logo Organic JAS
est rendu obligatoire pour tout produit faisant mention de lagriculture
biologique. Lquivalence accorde par le Japon la rglementation
europenne sur le bio facilite laccs au march biologique japonais. Deux
types de procdures permettent de certifier un produit biologique pour le
march japonais :
! la certification de lexportateur permet dapposer le logo Organic JAS directement sur lemballage
avant lexportation : les rgles de production et de transformation sont conformes la norme
Organic JAS et les produits sont certifis par un organisme enregistr auprs du Ministre japonais
de l'Agriculture, des Forts et des Pches. Les cots de certification sont gnralement dissuasifs.
! la certification de limportateur japonais est privilgier : les rgles de production et de
transformation se basent sur la rglementation europenne (Synis appt toutefois interdit) et la
denre est certifie par un organisme franais. Le produit est import au Japon sans le logo
Organic JAS par un importateur japonais obligatoirement certifi Organic JAS. A chaque envoi de
marchandise, le producteur franais fournit les certificats de conformit aux rgles europennes
de production biologique son importateur japonais qui les adresse ensuite lAmbassade de
France au Japon, accompagns de la facture, du certificat demballage et du bordereau
dexpdition. En retour, lAmbassade dlivre un certificat qui permet limportateur japonais
dapposer le logo Organic JAS sur lemballage, avant que le produit n'arrive sur le march
japonais.
3.4. La certification des denres exportes vers la Suisse
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
La Suisse a mis en place des quotas dimportation sur les produits biologiques, qui ne sappliquent pas
toutefois aux produits olicoles. Le producteur franais souhaitant exporter vers la Suisse avec la
mention biologique doit obtenir un certificat d'importation de la part de son organisme certificateur
puis ladresser l'importateur suisse. Le transport et lemballage des denres destines au march
suisse sont raliss dans le respect de larticle 8 de lordonnance suisse 910.18 sur lagriculture
biologique (http://www.admin.ch/ch/f/rs/c910_18.html).
Le Bourgeon (Knospe), le logo de Bio Suisse, est complmentaire, mais souhaitable,
car il dispose dune forte reconnaissance auprs du consommateur suisse. Aussi, le
Bourgeon est souvent exig par les dtaillants. Pour afficher le Bourgeon, le producteur
franais doit se soumettre au cahier des charges Bio Suisse, dont les principales
diffrences sont les suivantes :
! lexploitation agricole doit tre entirement cultive en bio.
! 7 % de la surface agricole utile de lexploitation sont ddies des zones naturelles dites de
compensation cologique.
! la fertilisation annuelle est infrieure 100 units dazote et 30 units de phosphore. Les sels
de potasse concentrs comme le Patentkali sont interdits.
! lutilisation des pyrthrinodes dans les piges nest pas autorise.
! le verger est enherb toute lanne.
! la quantit annuelle de cuivre mtal utilise est infrieure 4 kg / ha.
! les produits biologiques sont transports par des voies terrestres ou maritimes.
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En vue de la reconnaissance par Bio Suisse, lorganisme certificateur doit transmettre les conditions
dtailles de conduite du verger et de transformation (check-lists Bio Suisse) ainsi que le rapport
d'inspection et le certificat en vigueur (rapport de l'anne prcdente et plan parcellaire en sus pour la
premire reconnaissance). Plus dinformations : http://www.bio-suisse.ch/fr/import.php.
Seul limportateur suisse ayant un contrat de licence valable avec Bio Suisse peut appliquer le
Bourgeon sur le produit. Les caisses, bulletins de livraison, factures, etc en lien avec les denres
biologiques exportes vers la Suisse doivent toutefois comporter la mention approved by Bio
Suisse .
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AGRICULTURE BIOLOGIQUE
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Dautres dispositifs daide peuvent exister en fonction des dpartements avec des sources de
financements varies : collectivits, Conseils Gnraux, Conseils Rgionaux, Agence de lEau Le
Plan Vgtal pour lEnvironnement (PVE) permet notamment dobtenir une aide de 20 40 % sur
diffrents matriels (entretien du sol par exemple). Pour plus dinformation sur le PVE, se renseigner
auprs de sa DDT(M).
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5|
CONDUITE DE LOLIVERAIE EN
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
I. La cration de loliveraie
1. Quelques rappels sur le choix du terrain et sur la climatologie
Il convient de rappeler quelques prcautions dusage en vue dassurer la russite de la plantation de
loliveraie :
! proscrire les zones glives (bas-fonds, bord de rivire, altitude suprieure 450 m).
! viter les terrains humides et trs argileux dans lesquels l'eau a tendance stagner.
! privilgier les terrains bnficiant dun fort ensoleillement (pentes orientes au sud des coteaux et
pimonts) et dune bonne circulation de lair.
! prendre en compte les prcdents culturaux pour prvenir des risques de verticilliose : les arbres
fruitiers noyau (abricotier, amandier, pcher), les Cucurbitaces (melon, concombre,
courge), les Solanaces (pomme de terre, tomate, aubergine, poivron) et la luzerne cultive
entretiennent la prsence du Verticillium dahliae dans le sol. La morelle noire, les amarantes et
les chnopodes sont galement des relais de transmission du Verticillium dahliae.
La situation gographique de la parcelle est dterminante pour limiter par la suite les interventions
contre la mouche de lolive (Bactrocera oleae) : les fortes pressions de mouches rencontres dans les
zones littorales rendent la gestion de ce ravageur particulirement dlicate. A contrario, les secteurs
situs plus de 350 mtres daltitude et les oliveraies isoles connaissent gnralement de plus faibles
niveaux dattaque de mouches.
Dans le cadre dune plantation, la priode de conversion peut tre rduite selon le prcdent cultural
de la parcelle (friche, jachre, prairie naturelle,). Pour cela, ltat initial de la parcelle doit tre
constat par lorganisme certificateur avant toute opration de plantation. Toutefois, le report de
lentre en conversion lautomne qui suit la plantation est privilgier : la pyrale du jasmin et
lotiorrhynque peuvent occasionner des dgts prjudiciables au bon dveloppement du jeune verger
et la matrise de lenherbement savre gnralement difficile (forte germination dadventices, lie au
travail de prparation du sol).
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
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4. Limplantation du verger
La circulation de lair dans le verger limite la formation dun microclimat humide favorable au
dveloppement de certains bioagresseurs de lolivier (il de paon, cochenille). Aussi, pour rduire
lavenir le nombre dinterventions sur la parcelle, les oliviers peuvent tre davantage espacs, tout
particulirement si les varits retenues sont vigoureuses (Olivire, Cailletier, Frantoio, Picholine,
Tanche).
Lorientation des rangs doliviers dans le sens Nord-Sud permet de bnficier dun meilleur
ensoleillement, tout comme la disposition des arbres en quinconce. En cas de terrain pentu, les
ranges darbres sont orientes de prfrence perpendiculairement la pente pour rduire lrosion
des sols.
En cas de parcelle loigne des autres oliveraies, les bordures peuvent tre plantes de varits
fruits de gros calibres, plus attractives pour la mouche de lolive, en vue dy appliquer un insecticide
biologique avec appt une fois le verger en production et dy concentrer les dgts de mouches.
Le maintien de zones naturelles et limplantation de haies composites, proximit ou au sein du
verger, permettent denrichir loliveraie de nombreuses espces dauxiliaires de lolivier et de limiter les
populations dinsectes phytophages (voir volet 5.2 sur lenvironnement du verger).
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AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Lintgration de loliveraie dans son environnement constitue un axe primordial de la conduite du verger
en agriculture biologique. En effet, la concentration doliviers dans un espace restreint cre un
dsquilibre cologique, ce qui sensibilise le verger aux attaques et aux pullulations de bioagresseurs.
La composition dun cosystme plus quilibr entre la culture et la flore environnante permet de
bnficier directement datouts cologiques et structuraux :
! une flore diversifie compose de plantes herbaces, darbustes et darbres constitue un abri
pour les insectes auxiliaires tout au long de leur dveloppement, ce qui permet de rguler
naturellement les populations de ravageurs.
! le dveloppement dun couvert vgtal au sol favorise lassainissement naturel des sols et limite
lrosion. De plus, lenherbement diminue les lessivages azots par son action sur le recyclage
de lazote non consomm par lolivier. Enfin, le mulch obtenu aprs fauchage limite
lvapotranspiration et vient enrichir le sol en matire organique.
! leffet brise-vent occasionn par les haies, les pindes et les chnaies diminue les dgts dus au
vent (blessure et chute des fruits, rupture de rameaux, asschement des boutons floraux...) et
rduit lvapotranspiration.
Par ailleurs, la prservation dun paysage authentique et naturel contribue la mise en valeur des
produits du terroir tels que lhuile dolive et les olives de table.
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Metaphycus sp,
Scutellista cyanea
!Metaphycus lounsbury adulte (moins de
2 mm) :
Coccinelles
coccidiphages
!Adultes de couleur
noire points rouges
ou entirement noirs
ou rouges (4 mm) :
Punaises
anthocorides
et mirides
!Punaise anthocoride (6 mm) :
Photo INRA
!Scutellista cyanea
adulte (3 mm) :
Identification
!Adulte (20 mm) :
!Punaise miride
(10 mm) :
Photo CRDP Nice
Biologie
Rle
Essences
attractives
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!Deux quatre
gnrations / an
!Jusqu 800 ufs
par femelle
!Seules les larves
sont entomophages
!Les adultes se
nourrissent de miellat et de pollen
!Proies : psylles,
teigne, thrips, larves de cochenilles
!Priode de prdation des larves :
mai septembre
!Haie florale pour
attirer les adultes
!Figuier, chne, pin,
genvrier-cade
!Larve (5 mm) :
!Plusieurs
tions / an
!Proies : larves de
cochenilles (20
40 par jour)
!Proies : ufs
larves de psylles
!Romarin, ciste
blanc
!Arbre de Jude,
romarin, ciste blanc,
pin et chvrefeuille
gnra-
et
Le tableau suivant permet dapprcier les priodes dactivit des principaux auxiliaires de lolivier, en
lien avec les phases de dveloppement de la cochenille noire, du psylle et de la teigne. Les autres
ravageurs de lolivier ny apparaissent pas, faute dauxiliaire rellement efficace pour rguler leurs
populations.
PERIODE DE PRSENCE ET D'ACTIVIT DES PRINCIPAUX AUXILIAIRES SUR OLIVIERS
JANVIER
FEVRIER
MARS
AVRIL
MAI
JUIN
JUILLET
AOUT
SEPT.
OCT.
NOV.
Cochenille noire
Psylle de l'olivier
Teigne de l'olivier
Chrysopes
Metaphycus sp.
Scutellista cyanea
Coccinelles coccidiphages
Punaises prdatrices
Lgende
Prsence
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Dautres arthropodes auxiliaires peuvent avoir une action sur les ravageurs de lolivier. Malgr une
efficacit certes rduite, ces auxiliaires ne sont pas ngliger car leur diversit permet une large
gamme daction :
! les hymnoptres parasitodes de la mouche de lolive : Eupelmus urozonus,
Psyttalia concolor, Pnigalio agraules, Eurytoma martellii. LINRA de SophiaAntipolis a labor un dispositif de lutte contre la mouche de lolive bas sur des
lchers de Psyttalia lounsburyi (voir photo droite). Cet hymnoptre parasite
les larves de mouche prsentes dans lolive. Les suivis raliss aprs les lchers
de lt 2008 mettent toutefois en vidence une acclimatation difficile de cet
auxiliaire sous nos latitudes.
! les carabes, les forficules et les staphylins, qui sont des insectes du sol,
prdateurs de pupes de mouches, de larves diverses tombes au sol. Une tude mene par le
CTIFL de Balandran vise notamment identifier ces insectes dintrt et leur action de prdation
sur les pupes de mouche.
! les hymnoptres parasitodes des larves de lpidoptres : trichogrammes, Chelonus sp.,
Ageniaspis sp.
! les hymnoptres parasitodes des larves de scolytes : Cheiropachys quadrum.
! les nvroptres prdateurs gnralistes de larves de psylles et de teigne : hmrobes, Mantispa
styriaca, Raphidia notata.
Les araignes, les mantes religieuses, les oiseaux et les chauves-souris sont galement des
prdateurs gnralistes de toutes sortes dinsectes au stade de larves ou dadultes.
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AGRICULTURE BIOLOGIQUE
TECHNIQUES CULTURALES
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2. La mouche de lolive
La mouche de lolive (Bactrocera oleae) est le principal ravageur de lolivier et le plus problmatique,
plus particulirement en agriculture biologique. En effet, aucun recours curatif nest autoris en
agriculture biologique, except de rcolter prcocement. Seuls des moyens prventifs peuvent tre mis
en uvre pour viter la ponte.
2.1. Description
Au cours de son dveloppement, la mouche de lolive passe par quatre stades bien distincts :
! luf se prsente sous la forme dun grain de riz blanchtre et mesure 1 mm de long.
! la larve est un asticot blanchtre (dans les olives vertes) ou violet ple (dans les olives noires),
qui se dveloppe en passant par trois stades distincts.
! la pupe est un cocon jaune dor marron. Il sagit dun stade de transition qui permet la
transformation de la larve en adulte et la conservation de lespce pendant les priodes
dfavorables, lhiver notamment.
! ltat adulte, la mouche de lolive mesure de 4 5 mm de long. La base de labdomen de la
femelle est plus fonce et porte lovipositeur permettant la ponte.
La tte est jaune-orange avec
des yeux bleu-vert iriss et
deux antennes se terminant par
des cils.
Labdomen est de couleur fauve
avec des tches noires de
grandeur variable. Chez la
femelle, labdomen se termine
par un ovipositeur.
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
La mouche de lolive est spcifique l'olivier cultiv et sa forme sauvage, l'olastre. Sous nos
latitudes, la mouche passe lhiver sous forme de pupe, dans les cinq premiers centimtres du sol. Au
printemps, les adultes mergent, puis, selon laltitude, trois cinq gnrations se succdent du dbut
de lt jusquau mois doctobre, le nombre de gnrations tant plus lev basse altitude.
Aprs laccouplement, la femelle adulte dpose un uf sous lpiderme de lolive. Elle pond un uf par
fruit et a une fcondit moyenne de 300 400 ufs. Aprs deux quatre jours, une larve clot : celleci se nourrit de la pulpe de lolive durant dix douze jours et cre une galerie. Au terme de son
dveloppement, la larve se transforme en pupe dans lolive. Aprs douze quinze jours, un nouvel
adulte merge de la pupe et de lolive. Une gnration dure ainsi entre 25 et 30 jours en t.
A lapproche de lhiver, la larve tombe au sol, sy enfouit puis se pupifie. La pupe rsiste assez bien au
froid du fait de la chaleur dgage par le sol.
TECHNIQUES CULTURALES
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31
Comme tout insecte, la mouche de lolive est sensible aux conditions climatiques qui influent sur sa
vitesse de dveloppement. Ainsi, loptimum de dveloppement des larves et des adultes se situe entre
20 et 30C. Au-del de 30C, lactivit de ponte et daccouplement est fortement rduite, la femelle
pouvant garder son pouvoir de ponte durant plusieurs mois. Au-dessus de 35C, uf, larve et pupe ne
survivent pas. Les fortes chaleurs rencontres durant lt expliquent la faible activit de la seconde
gnration qui noccasionne gnralement que des dgts trs limits. Avec la baisse des
tempratures la fin de lt, la troisime gnration retrouve une activit normale ; cette gnration
est souvent la plus dommageable.
La mouche de l'olive se dveloppe ainsi prfrentiellement dans les zones plus humides et tempres,
ce qui explique les fortes pressions de mouches gnralement constates sur le littoral. Par
consquent, la zone dimplantation du verger conditionne en grande partie le niveau des populations de
mouches.
En dessous de 10C, lactivit des diffrents stades de la mouche est rduite et les pupes meurent
aprs un froid prolong en dessous de 0C.
2.3. Dgts
On distingue des dgts dordres quantitatif et surtout qualitatif :
! la chute prmature des fruits attaqus.
! la perte d'une partie de la pulpe, consomme par les asticots.
! toute piqre est prjudiciable pour la production dolives vertes de table. Pour les olives noires,
jusqu 2 % dolives prsentant des trous de sortie sont acceptes.
! les huiles voient leurs qualits chimiques et organoleptiques dgrades, ce qui rend lobtention
dhuile vierge extra plus difficile : dfaut de moisi, augmentations du taux d'acidit et du K232,
lies loxydation de la pulpe. En production d'olives huile, le plafond de tolrance de dgts
se situe en gnral 10 % d'olives prsentant des trous de sortie la rcolte.
32
Seuils de
nuisibilit
Olives de table
Olives huile
Entre le 1er
Entre le 2me
Entre le 3me
A la rcolte
me
me
et le 2
vol
et le 3
vol
et le 4me vol
0,5 % dolives
1 % dolives
2 % dolives
Photo R. Valette
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Les vergers irrigus sont globalement plus sensibles car les olives restent turgescentes en t. Si les
olives restent fripes, elles sont gnralement peu piques avant les pluies de septembre.
Laration de larbre (taille et distances de plantation), la diversification de lenvironnement, le maintien
dun sol enherb joueront un rle bnfique dans lquilibre sanitaire du verger. Linstallation ou le
maintien de zones non cultives (bosquets, bandes fleuries, haies) est particulirement indiqu pour
favoriser un quilibre cologique dfavorable la mouche. Lintrt de linule visqueuse dans la lutte
contre la mouche de lolive na pas t dmontr.
Lalternance de production encourage par une taille svre bisannuelle constitue un mode de lutte
contre la mouche : au cours de lanne de production (taille + 1), les olives sont moins attractives pour
la mouche du fait de la forte charge en fruits (maturit retarde et faibles calibres des olives).
Lalternance conduit des conomies dans la conduite du verger mais une baisse denviron 30 % de
la production cumule.
La rcolte prcoce est la seule mthode de lutte curative car elle permet dviter les dgts conscutifs
une protection insuffisante sur le dernier vol de mouches.
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33
Insecticide
avec attractif
seul
Relev du pige
2 fois / semaine
toute la saison
Juillet
Aot
Sept.
Oct.
Barrire
seule
Relev du pige
2 fois / semaine
toute la saison
Traitements largile
34
Renouvellement si ncessaire
Insecticide
avec attractif
+ barrire
Relev du pige
2 fois / semaine
toute la saison
Juillet
Aot
Sept.
Oct.
Cette dernire combinaison est intressante car laction du Synis appt sur les premires
gnrations induit de moindres niveaux dattaque au cours des mois de septembre et octobre. NB : le
Synis appt et largile ne sont pas appliquer de manire trop rapproche car le premier est attractif
alors que la seconde est rpulsive.
Dautres stratgies sont envisageables. Il est possible :
! de traiter en dbut de saison largile puis de terminer au Synis appt : cette combinaison plus
risque permet de limiter le cot dune protection totale largile et de renouveler plus facilement
les traitements de fin de saison lors des priodes pluvieuses.
! de traiter lintrieur dune parcelle largile et de traiter les bordures au Synis appt.
3. La teigne de lolivier
3.1. Description, biologie, cycle de vie et dgts
Sous sa forme adulte, la teigne (Prays oleae) ressemble une mite de 6 mm
de longueur et de couleur grise. Ses ailes, aux reflets argents, prsentent
une envergure de 13 14 mm. Au stade larvaire, la chenille, de couleur
beige-verdtre, atteint 7 mm de long au terme de son dveloppement.
Photo INRA
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Trois gnrations de teigne se succdent au cours de lanne, chacune se dveloppant aux dpens
dun organe bien particulier de lolivier :
! la gnration anthophage (printanire) sattaque aux boutons floraux et aux fleurs, nuisant au
potentiel de fructification. Une chenille peut ainsi dtruire une vingtaine de boutons floraux.
! la gnration carpophage (estivale) se dveloppe en partie dans lolive en se nourrissant de
lamandon. Une fois mture, la larve merge lautomne en perant un orifice au niveau du
pdoncule. Cette gnration est la plus dommageable puisquelle peut provoquer une chute
massive et prmature des olives au mois de septembre.
! la gnration phyllophage (hivernale) se dveloppe au sein des feuilles en creusant des galeries.
Cette gnration entrane peu de dgts, sauf lorsquelle sattaque aux extrmits des jeunes
pousses.
Photo INRA
TECHNIQUES CULTURALES
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35
36
La cochenille effectue une gnration par an. Elle hiverne sous forme de larve de deuxime ou
troisime stade. Au printemps, lorsque les conditions climatiques deviennent favorables, la larve
poursuit son dveloppement pour aboutir au stade adulte. Une fois la maturit sexuelle acquise,
ladulte commence pondre. Les pontes dbutent en mai basse altitude (juin 450 mtres
daltitude). Une femelle peut pondre jusqu 2 000 ufs.
Les closions sobservent ds la mi-juin basse altitude et schelonnent durant tout lt. Aprs une
courte priode de mobilit de moins de 36 heures (essaimage), la larve de premier stade se fixe la
face infrieure des feuilles ou sur les jeunes rameaux. Une fois fixe, la cochenille perd peu peu sa
mobilit, pour simmobiliser au stade adulte du fait de latrophie de ses membres. La larve de premier
stade prend la forme dun bouclier imparfait de couleur beige-orange. Elle volue ensuite en larve de
deuxime stade, voire en larve de troisime stade avant hivernation.
La spoliation de sve par la cochenille n'entrane gnralement pas de dgt direct. Toutefois, la
scrtion de miellat par les larves et les adultes favorise le dveloppement de fumagine recouvrant
larbre dune fine pellicule noirtre. La photosynthse sen trouve limite, ce qui provoque un
affaiblissement de l'arbre, voire une dfoliation dans les cas les plus svres.
4.2. Estimation du risque
Le niveau de population de cochenilles est valu en fin dhiver par dnombrement, sur environ 200
feuilles, des larves vivantes la face infrieure des feuilles. Les larves vivantes sont reconnaissables
leur couleur beige-orange brillante. Lintervention est dclenche au-del du seuil de nuisibilit fix
une moyenne dune cochenille vivante par feuille.
4.3. Stratgie de lutte
Le seuil de nuisibilit est rarement atteint compte tenu de laction rgulatrice de la faune auxiliaire (voir
volet 5.2 sur lenvironnement du verger) et des tempratures extrmes sur les populations de
cochenilles. En effet, la cochenille survit difficilement aux longues priodes de canicule et de froid. La
bonne circulation de lair au sein de la frondaison limite galement la prsence de microclimats
favorables la survie de la cochenille, do limportance de tailler lolivier rgulirement. Dailleurs, en
cas de dpassement du seuil de nuisibilit, la taille reste le mode dintervention le plus appropri en
agriculture biologique : une taille svre pratique en sortie dhiver sur les rameaux ou les arbres
infests permet dliminer les larves de cochenille car leur mobilit est rduite cette priode de
lanne. Par consquent, la taille svre bisannuelle est particulirement approprie pour se prmunir
efficacement contre les infestations de cochenilles.
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Certes, lapplication en hiver dhuile de colza, dhuile blanche de ptrole ou dhuile de paraffine est
autorise en agriculture biologique, mais ces traitements nuisent galement la faune auxiliaire, au
risque de crer un dsquilibre favorable une nouvelle infestation de cochenilles.
TECHNIQUES CULTURALES
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37
38
!Lutte prventive
Une fois le seuil de nuisibilit dpass, la lutte prventive contre le cycloconium consiste en
lapplication dun fongicide cuprique avant une pluie contaminatrice et aprs lessivage du
traitement prcdent, de manire empcher la germination des spores. Il est inutile de traiter en
dehors du printemps et de lautomne compte tenu de linfluence de la temprature sur le
dveloppement du champignon. La solution cuprique est pulvriser sur lensemble de la frondaison
des arbres, en fines gouttelettes jusquau point de ruissellement sur le feuillage. Le traitement est
renouveler aprs lessivage (20 50 mm de pluies selon les spcialits commerciales). Le cuivre offre
une meilleure protection contre lil de paon sil est positionn dans les heures qui prcdent une pluie
contaminatrice (au moins 4 heures). Le cuivre est toutefois toxique pour les feuilles et surtout pour les
fleurs (coulure partir du stade D de floraison) et les jeunes fruits, ainsi que pour la vie microbienne du
sol.
Diffrentes formulations de cuivre sont homologues contre lil de paon et autorises en mode de
production biologique (liste jour des spcialits commerciales homologues sur la base de donnes
du Ministre de lAgriculture http://e-phy.agriculture.gouv.fr/usa/12503203.htm) :
! sulfate de cuivre (bouillie bordelaise), dos 20 % de cuivre mtal,
! hydroxyde de cuivre, dos entre 36 et 50 % de cuivre mtal selon les spcialits,
! oxychlorure de cuivre, dos entre 35 et 50 % de cuivre mtal selon les spcialits,
! oxyde cuivreux, dos entre 50 et 75 % de cuivre mtal selon les spcialits.
Laction de ces sels de cuivre diffre, do une protection plus ou moins durable des formulations de
cuivre face au lessivage par les pluies :
! le sulfate a une libration lente des ions et une forme plus neutre, donc peu agressive. Le sulfate
de cuivre est gnralement lessiv pour 20 mm de pluies.
! lhydroxyde libre rapidement ses ions sans phytotoxicit. Il est peu lessivable lorsquil est
associ un mouillant (40 mm de pluies, voire davantage, sinon 30 mm).
! loxyde cuivreux libre lentement les ions cuivre et offre la meilleure rsistance au lessivage
(50 mm de pluies, voire davantage).
Dose conseille
Anne peu
sensible
Varit peu
sensible
1er traitement de
printemps
Demi-dose
Demi-dose
Renouvellement
de printemps
Demi-dose
si ncessaire
Demi-dose
si ncessaire
1er traitement
dautomne
Demi-dose
Demi-dose
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
La rglementation limite lemploi de cuivre mtal moins de 6 kg / hectare / an en moyenne sur cinq
ans, ce qui quivaut chaque anne deux traitements pleine dose accompagns dun traitement demidose. A dfaut dune alternative aux fongicides cupriques, la diminution des doses de cuivre mtal par hectare
passe par diverses stratgies complmentaires :
! appliquer les traitements aux priodes requises, au printemps et lautomne, avant une pluie
contaminatrice et aprs lessivage du traitement prcdent ;
! employer des formulations de cuivre moins lessivables, comme loxyde cuivreux ;
! rduire les doses de cuivre mtal lors du renouvellement de saison : lcart defficacit dune
demi-dose de cuivre se situe autour 10 % de dgts supplmentaires par rapport un traitement
pleine dose. Lefficacit de lapplication demi-dose est dautant meilleure que le pulvrisateur
projette des gouttelettes les plus fines possibles car le pouvoir de mouillage des gouttes en est
renforc. Le tableau suivant propose titre indicatif des stratgies dapplication du cuivre demidose selon la sensibilit de la varit et des conditions climatiques rencontres durant lanne.
Renouvellement
dautomne
Demi-dose
si ncessaire
Demi-dose
si ncessaire
Anne sensible
Pleine dose
Demi-dose
Pleine dose
Demi-dose
Varit sensible
Pleine dose
Demi-dose
Pleine dose
Demi-dose
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Ccidomyie
des corces
Resseliella
oleisuga
Hylsine
Hylesinus
oleiperda
Dgts et
facteurs de risque
Photo www.viarural.com.ar
40
Dgts et
facteurs de risque
Identification et biologie
Neiroun
Phloeotribus
scarabeoides
Pyrale des
troncs
!Aggrave le dprissement
de larbre affaibli en creusant
un rseau de galeries sous
lcorce, ce qui entrane la
mort de la branche ou de
lolivier atteint.
!Sattaque uniquement aux
arbres affaiblis (transplants,
gels, malades, dprissants) ou au bois de taille.
Euzophera
pinguis
!Chenille se nourrissant du
bois en creusant une galerie
anarchique sous lcorce,
empchant la circulation de
la sve.
!Peut sattaquer au tronc
chez les arbres de moins de
20 ans. Sattaque aux
charpentires
chez
les
arbres plus gs.
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Les vergers sensibles aux attaques de ravageurs xylophages sont surveiller de manire assidue et
ds les premiers symptmes, les moyens suivants de lutte peuvent tre mis en uvre :
! hylsine et ccidomyie des corces : les parties affectes sont coupes puis brles la fin
fvrier dbut mars.
! neiroun : le bois atteint est coup puis brl. Aprs la taille, des branches de diamtres
suprieurs 5 cm peuvent tre laisses au sol durant une dizaine de jours pour attirer le
neiroun ; ces branches sont ensuite brles.
! pyrale des troncs : un pigeage massif peut tre ralis sur les parcelles affectes, en
positionnant au moins 10 piges de type delta par hectare sur la priode stalant de mars
novembre. Les piges delta contiennent une capsule de phromones spcifique dEuzophera
pinguis renouveler toutes les six semaines.
6.3. Les ravageurs sur jeunes vergers et ppinires
Lotiorrhynque (Otiorrhynchus cribricollis) est un coloptre de 7 8 mm,
effectuant une gnration par an. Seul ladulte cause des dgts, de la fin mai
octobre : ladulte se terre la journe dans le sol et grimpe sur lolivier durant
la nuit pour se nourrir des feuilles, laissant des chancrures en forme de demilune au bord des feuilles. Sur des arbres adultes, les dgts occasionns sont
ngligeables et ne justifient aucune intervention. Sur jeunes plantations, les
dgts peuvent entraner un affaiblissement de larbre ; lapplication dune
bande de glue autorise en agriculture biologique sur une hauteur de 20 cm
autour du tronc et du tuteur permet dviter les attaques de ce ravageur.
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41
La pyrale du jasmin (Margaronia unionalis) se prsente au stade adulte sous forme dun papillon
blanc dont lextrmit des ailes est de couleur beige-ocre. La pyrale du jasmin effectue plusieurs
gnrations par an, depuis le dbut du printemps jusqu la fin de lautomne. La chenille, de couleur
verte, se nourrit des jeunes pousses et des bourgeons terminaux de lolivier, affaiblissant les jeunes
plants de moins de 5 ans. Les dgts sobservent plus largement au dbut de lt et en octobre, sous
forme de perforation de la feuille. Au-del de 10 % de pousses atteintes sur le verger, les dgts
deviennent proccupants et un traitement base de Bacillus thuringiensis peut tre dclench. En cas
de nouvelle attaque, le traitement peut tre renouvel.
42
IV. La fertilisation
La fertilisation des oliviers en agriculture biologique demeure bien plus abordable que pour bon nombre
de cultures, en raison de la bonne synchronisation observe entre les priodes de minralisation de la
matire organique et les priodes dassimilation des lments nutritifs par lolivier. Quelques principes
sont rappeler car la transition une fumure autorise en agriculture biologique peut toutefois
saccompagner dune diminution des rcoltes dolives en cas de mauvaise gestion.
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43
44
Scories de dphosphoration(*)
Sel brut de potasse ou kanite(*)
Sulfate de potassium pouvant contenir !Produit obtenu partir de sel brut de potasse par un
du sel de magnsium
procd d'extraction physique et pouvant contenir
galement des sels de magnsium
Vinasse et extraits de vinasse
!Exclusion des vinasses ammoniacales
Carbonate de calcium (craie, marne, !Uniquement d'origine naturelle
roche calcique moulue, marl, craie
phosphate)
Carbonate de calcium et magnsium
!Uniquement d'origine naturelle. Par exemple: craie
magnsienne, roche calcique magnsienne moulue
Sulfate de magnsium (kisrite)
!Uniquement d'origine naturelle
Sulfate de calcium (gypse)(*)
!Uniquement d'origine naturelle
Chaux rsiduaire de la fabrication du
!Sous-produit de la fabrication de sucre partir de
sucre
betteraves sucrires
Chaux rsiduaire de la fabrication de sel !Sous-produit de la fabrication sous vide de sel
sous vide
partir de la saumure des montagnes
Chlorure de sodium
!Uniquement sel gemme
( )
Soufre lmentaire *
Oligolments(*)
Poudres de roche et argiles
( )
* : liste des produits dfinis l'annexe I du rglement (CE) n2003/2003
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
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3. La fertilit du sol
La fertilit du sol repose dabord sur lactivit biologique du sol et, en second lieu, sur les rserves en
matires organiques et minrales. En labsence dactivit biologique, la matire organique du sol
demeure inerte ; les lments nutritifs nvoluent pas vers des formes assimilables par les plantes. Or,
en production biologique, la fumure est essentiellement base sur des produits dorigine organique.
Aussi, lactivit biologique du sol demeure un des pivots essentiels de la nutrition minrale des
cultures.
Lactivit biologique correspond lactivit de la faune et de la microflore du sol. Elle se caractrise par
la masse dorganismes vivants prsents dans le sol et leur capacit transformer la matire organique.
De nombreux paramtres influencent directement lactivit biologique du sol parmi lesquels :
! les facteurs climatiques : lhumidit et la chaleur stimulent lactivit biologique du sol. En climat
mditerranen, le printemps et lautomne correspondent aux priodes de forte activit
biologique ;
! la fourniture rgulire en formes carbones facilement dgradables : lincorporation au sol
de matires vgtales pauvres en lignine favorise la prolifration microbienne, do lintrt des
engrais verts en agriculture biologique ;
! la disponibilit en azote : lazote est indispensable la multiplication des micro-organismes. Un
dfaut dazote dans le sol occasionne un blocage de la minralisation de la matire organique. A
contrario, un excs dazote est susceptible dentraner une dgradation importante de la matire
organique et/ou un lessivage azot ;
! les caractristiques des sols : lactivit biologique est gnralement plus intense dans les sols
pH alcalins, texture fine (de type sol argileux) et de bonne porosit (importance des changes
gazeux entre le sol et latmosphre).
Lanalyse de sol fournit des indicateurs permettant dapprcier lintensit de lactivit biologique des
sols :
! la mesure de la biomasse microbienne et, surtout, son niveau doccupation vis--vis de la
biomasse globale du sol ;
! lactivit enzymatique : la prsence dans le sol denzymes (de type hydrolases ou oxydorductases) permet de quantifier lactivit microbienne du sol ;
! les tests de minralisation du carbone (mesure du CO2 rejet) et de lazote (mesure de
lazote minral) : la transformation de la matire organique par la biomasse microbienne
saccompagne dun rejet de dioxyde de carbone et, soit dune minralisation de lazote (synthse
de N03-, NO2- et NH4+), soit dune recombinaison de lazote sous une autre forme organique.
Certes plus coteux, les tests de minralisation constituent les indicateurs les plus fiables.
Malgr un manque avr de fiabilit, le rapport carbone / azote (C/N) de la matire organique du sol
donne toutefois une indication sur la capacit des sols maintenir une activit biologique :
! si le rapport C/N est infrieur 8, la dgradation de la matire organique est excessive. Le sol
est inapte entretenir la masse microbienne qui dcrot en raison de linsuffisance en carbone ;
! si le rapport C/N est compris entre 8 et 11, la matire organique volue correctement ;
! si le rapport C/N est suprieur 11, lvolution de la matire organique est freine en raison de
lincapacit de la microflore du sol se multiplier (dfaut dazote).
La forte prsence de calcaire dans les sols est galement susceptible de bloquer lvolution des
matires organiques difficilement dgradables (de type lignine) qui ont alors tendance saccumuler.
46
Les rserves en matire organique du sol sont considrer de manire quantitative (analyse de
la teneur en matire organique), mais galement de manire qualitative (rpartition des diffrentes
fractions de la matire organique dans le sol).
Dun point de vue quantitatif, il est primordial de constituer un capital de matire organique dans le
sol, qui, par minralisation, satisferont au mieux les besoins minraux du verger. Laugmentation des
teneurs en matire organique passe par lemploi massif damendements organiques ou par
limplantation dengrais verts, de manire atteindre des teneurs en matire organique de lordre de
1,5 % en sols sableux, jusqu 2,8 % en sols argilo-calcaires.
Dun point de vue qualitatif, il faut veiller respecter un certain quilibre entre la biomasse
microbienne, la matire organique frache (organes vgtaux non dcomposs), les produits
transitoires et lhumus. Au cours de sa minralisation, la matire organique subit diverses attaques
conduisant la formation de
particules plus fines, plus denses
et plus stables, jusqu lobtention
de lhumus. Il est possible de
diffrencier les formes de matire
organique selon leur degr de
stabilit partir de leur taille et de
leur densit. La rpartition entre
les diffrentes formes de matire
organique et le rapport C/N qui
leur est associ permettent de
mieux prvoir lvolution de la
matire organique. On cherchera
ainsi maintenir une forte
proportion de matire organique
frache et de produits transitoires
(avec des rapports C/N proches de
20 dans le sol), lorigine de
+
lessentiel de la fourniture en
lments minraux de lolivier.
Vergers productifs
(3 5 tonnes dolives / ha)
Azote
N
Phosphore
P205
Potasse
K2O
Magnsie
MgO
30 50 U
15 25 U
50 60 U
15 U
50 70 U
20 30 U
60 80 U
20 U
70 90 U
30 40 U
80 100 U
25 U
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Le niveau de productivit est gnralement conditionn par lirrigation et les varits prsentes sur le
verger. Une fumure excessive peut savrer prjudiciable : coulure des fleurs, mise bois de lolivier au
dtriment de la fructification, mauvaise assimilation des autres lments, lessivage de lazote
En cas de forte production dolives, les exportations lies la rcolte sont compenser par une
augmentation de la fumure en azote et en potasse.
TECHNIQUES CULTURALES
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47
Les lments nutritifs sont employs par lolivier des priodes bien spcifiques :
! pour lazote : de la fin de lhiver la nouaison des fruits (fin mai juin),
! pour le phosphore : avant la floraison,
! pour la potasse : tout particulirement durant le grossissement du fruit.
Aussi, les lments nutritifs doivent tre disponibles dans le sol avant ces priodes cls. Lapport
dengrais doit tre suffisamment anticip.
Janv
Fv
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Aot
Sept
Oct
Nov
Dc
Azote
Phosphore
Potasse
! leur rapport carbone / azote (C/N), qui influe sur la disponibilit de lazote pour lolivier. En effet,
la minralisation des amendements organiques peu ou non composts et aux rapports C/N
suprieurs 25 est susceptible de mobiliser une partie de lazote minral du sol au dtriment de
la nutrition azote de lolivier. Ce phnomne est appel faim dazote . Lazote ainsi
recombin sous forme organique sera mis disposition plus tardivement. Plus le rapport C/N est
lev, plus les risques de faim dazote sont importants. A contrario, les risques de faim dazote
sont gnralement faibles en prsence damendements ou dengrais aux rapports C/N infrieurs
20.
48
! leur degr de stabilit : les produits organiques ayant subi une tape de compostage
prsentent une plus grande stabilit du fait de la transformation des matires organiques en des
formes proches de lhumus. En effet, le compostage des matires organiques est intressant, soit
pour limiter les risques de faim dazote, soit pour assurer une libration lente et progressive de
lazote dans le sol (et ainsi rduire les risques de lessivage azot). De plus, les produits
composts amliorent les proprits physiques des sols (action structurante de lhumus). La
stabilit des produits organiques peut tre value partir dun test de minralisation du carbone
(mesure du CO2 rejet), rendu obligatoire pour les amendements organiques conformes la
norme NFU 44-051.
! la disponibilit de lazote, directement lie aux trois facteurs cits ci-dessus. La mise
disposition de lazote pour lolivier est bien plus rapide pour les produits non composts dorigine
animale (djections, protines, os) ainsi que pour les matires riches en fraction soluble et en
hmicellulose. De plus, la minralisation de lazote est dautant plus retarde que le rapport C/N
est lev. Enfin, plus un amendement est compost, plus la minralisation de lazote est lente.
Dautre part, les effluents dlevage contiennent une part non ngligeable dazote minral,
facilement assimilable par la plante dans un dlai trs court. Un test de minralisation de lazote
(mesure de lazote minral) est rendu obligatoire pour les amendements organiques normaliss
NFU 44-051.
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
En dehors des considrations lies la richesse des matires en lments fertilisants (N minral, N
organique, P205, K2O, MgO), le type de fumure appliquer est dtermin selon lobjectif
recherch :
! lvation durable des teneurs en matire organique et amlioration des proprits
physiques des sols : on se tournera vers des amendements organiques vgtaux, de
prfrence bien composts, susceptibles de fournir des apports apprciables dhumus. Si la
capacit de minralisation azote du sol est leve, le recours des dchets agricoles non
composts (marc de raisin, grignons, paille) est envisageable. NB : les matires dorigine
animale ne produisent pas dhumus, contrairement aux matires dorigine vgtale. De plus,
lapport de matires vgtales non compostes saccompagne gnralement dune faim dazote
quil faut corriger dans lanne par un renforcement de la fumure azote.
! accentuation de lactivit biologique : on sorientera prioritairement vers des engrais verts, des
fumiers ou des dchets agricoles (pailles, marc de raisin, grignons) de prfrence lgrement
composts.
! augmentation de la disponibilit de lazote : les engrais verts base de lgumineuses et les
matires minralisation rapide (protines animales, fientes de volailles, guano, mlasse de
betterave) sont privilgier. Les dchets agricoles non composts sont viter.
! en cas de lessivage azot, diminution de la disponibilit de lazote par des apports carbons :
le choix se portera sur des produits stables (composts), voire sur des produits susceptibles
doccasionner une faim dazote (dchets vgtaux non composts ou fumiers trs pailleux).
Limplantation de crales ou dun enherbement permanent permet galement de piger lazote
minral.
Les engrais et amendements du sol autoriss en production biologique sont rpertoris
lannexe I du rglement CE n889/2008. Les matires entrant dans la composition des engrais et
amendements mis en march sont obligatoirement issus de cette liste de produits. En cas de doute
quant la possibilit dutiliser des engrais et amendements en agriculture biologique, il est prfrable
de le vrifier auprs de lorganisme certificateur. Exigez la mention utilisable en agriculture
biologique sur les factures ou les tiquettes afin de justifier la conformit des engrais et des
amendements. Le marquage de la caractrisation agronomique est rendu obligatoire pour ces produits
mis sur le march. Soyez attentifs leur tiquetage.
Les engrais et amendements organiques sont enfouir moins de 15 cm de profondeur afin damliorer
leur minralisation et de limiter les pertes azotes par volatilisation.
TECHNIQUES CULTURALES
Association Franaise Interprofessionnelle de lOlive
49
Le tableau suivant prcise les caractrisations agronomiques dun grand nombre de produits
organiques largement employs en agriculture biologique :
Type
Teneur
en MS
Fumier de volaille
Fumier de vache
Fumier de cheval
Fumier de chvre
Fumier de mouton
Fientes de volaille
Guano
Compost de fumier de volaille
Compost de fumier de vache
Compost de fumier de mouton
Compost de vgtaux
Compost de marc de raisin
Grignons d'olive
Margines
Paille
Farine d'os
Farine de plume
Farine de poisson
Farine de sang
Farine de viande
Vinasse de betterave
60 - 75 %
18 - 23 %
55 %
45 %
30 %
25 - 40 %
80 - 85 %
60 - 80 %
33 %
36 %
45 - 75 %
25 - 50 %
25 - 70 %
3-7%
60 - 85 %
95 %
95 %
95 %
95 %
95 %
60 - 65 %
Matire organique
Apport
Teneur
Rapport
d'humus
en MO
carbone
partir
dans MS
/ azote
de la MO
65 - 80 %
ND
9 - 13
80 - 85 % 30 - 35 % 14 - 18
75 %
ND
20 - 30
80 %
ND
28 - 32
75 %
ND
17 - 20
ND
0%
8 - 10
ND
0%
ND
65 - 75 %
ND
9 - 12
65 %
ND
12 - 16
70 %
ND
11 - 13
40 - 50 % 60 - 90 % 15 - 22
80 %
30 - 40 % 20 - 35
90 - 95 %
ND
30 - 50
80 - 85 %
ND
20 - 30
94 %
15 - 20 % 80 - 100
60 %
0%
4
94 %
0%
5
ND
0%
4-5
98 %
0%
4
70 %
0%
5
ND
ND
79
Valeur fertilisante
Azote Phosphore Potasse
Dure de
en kg /
en kg /
en kg /
Faim
minralisation
d'azote
tonne
tonne
tonne
de l'azote
de MB
de MB
de MB
22 - 30
15 - 30
17 - 20
!!
nulle
!!!
5-6
1,5 - 3
5-9
nulle
7-9
3
8
!!!
+
6
5
6-7
!!!
++
7 - 12
4-7
12 - 19
!!!
nulle
15 - 30
15 - 30
10 - 25
!
nulle
160
200
30
!
nulle
20 - 30
25 - 40
20 - 30
!!!
nulle
6-8
4-5
9 - 14
!!!!
nulle
11
7
23
!!!!
nulle
5-8
3-4
7 - 10
!!!!!
+
!!!!
5-7
0,5 - 2
6 - 13
++
3-6
1-2
6 - 10
!!!!
+++
1
0,5 - 1
3-7
!!
+
5-7
1-2
12
!!!!
++++
73
160
ND
!
nulle
100
11
3
!
nulle
60 - 90
40 - 90
ND
!
nulle
110
ND
ND
!
nulle
81
93
6
!
nulle
30
ND
70
!
nulle
MB : matire brute
MO : matire organique
MS : matire sche
ND : non dtermin
50
V. Lirrigation
Lactivit biologique du sol tant tributaire du niveau dhumidit du sol, la minralisation de la matire
organique se trouve limite, voire bloque, durant les priodes de scheresse. Par consquent, les
systmes dirrigation offrant les plus larges surfaces arroses contribuent maintenir des
niveaux satisfaisants de minralisation durant lt. Aussi, les vergers irrigus en aspersion ou en
gravitaire rencontrent gnralement des niveaux de minralisation plus intenses quen goutte--goutte.
Dautre part, lolivier possde un systme racinaire particulirement traant explorant une surface de
sol trs importante. En verger irrigu, lactivit racinaire se concentre essentiellement dans les zones
irrigues. Par consquent, plus le volume de sol arros est important, meilleure sera la nutrition
hydro-minrale de lolivier durant lt. Les insuffisances du goutte--goutte en termes de volume de
sol humidifi peuvent tre rectifies en augmentant le nombre de goutteurs par arbre. Il faut dailleurs
souligner le fait que le goutte--goutte permet doptimiser les apports deau en limitant efficacement les
pertes.
En dehors de considrations lies la disponibilit en eau, au cot dinstallation, la fragilit du
matriel et la facilit de la rcolte des olives, des critres spcifiques lagriculture biologique
orientent le choix du systme dirrigation :
! lentretien du sol : en verger install, les quipements suspendus facilitent grandement
lentretien du sol dans les zones arroses, en particulier en cas dutilisation doutils dports ou
de dsherbage thermique. Sur une nouvelle plantation, linstallation du goutte--goutte enterr
peut tre envisage. En raison de la plus large surface arrose, laspersion et lirrigation en
gravitaire ncessitent davantage dinterventions pour matriser le dveloppement des adventices.
! la qualit de leau : les risques de colmatage des goutteurs et des micro-jets par les algues sont
accrus en cas de pompage dans des eaux de surface (plan deau, rivire). Linjection deau de
javel dans le rseau dirrigation tant interdite en production biologique, il est prfrable de ne
pas squiper en goutteurs ou en micro-jets autorgulants, plus sensibles au colmatage par les
algues. Pour lutter contre le colmatage par concrtion calcaire, linjection dacide nitrique est
tolre par certains organismes certificateurs ; il est impratif que lorganisme certificateur valide
au pralable cette pratique. Linstallation dun filtre adapt, la vidange et la purge du rseau
dirrigation restent de bons moyens de se prmunir contre le colmatage des distributeurs deau.
! la mouche de lolive : larrosage par le biais de dispositifs dirrigation peu ou pas localise
(aspersion, irrigation gravitaire, micro-jet) est susceptible de crer un microclimat plus favorable
lactivit de ponte de la mouche.
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Linjection de fertilisants dans leau dirrigation est autorise, sous condition demployer des engrais
accepts en agriculture biologique. Cependant, la pratique de lirrigation fertilisante en agriculture
biologique prsente des risques importants de colmatage des goutteurs et des micro-jets du fait de la
mauvaise solubilit des engrais gnralement proposs. En fin dinjection, il est fortement recommand
de rincer les canalisations leau claire afin dliminer les engrais. Les produits utiliss en agriculture
biologique sont gnralement coteux, ce qui limite bien souvent le recours la fertirrigation en mode
de production biologique.
Quant la qualit de leau utilise, il faut veiller ne pas utiliser des eaux uses. Les herbicides
employs pour lentretien des canaux peuvent tre une source de contamination de leau utilise pour
lirrigation.
TECHNIQUES CULTURALES
Association Franaise Interprofessionnelle de lOlive
51
Structure du sol
Ruissellement
et rosion
52
!
!
"
#
Fertilit du sol
Stagnation deau
dans le sol
Sol enherb
#
"
!
!
Accroissement
de
lactivit
microbienne du sol.
Rduction du lessivage azot
Entretien de la matire organique du sol par les tontes.
Amlioration de linfiltration de
leau et de laration du sol.
Sol travaill
Fertilit du sol
Evolution des
engrais organiques
Sols caillouteux
Biodiversit
Cas de verticilliose
Portance des engins
agricoles
Rcolte
!
"
!
!
!
!
!
Exposition et dgradation de la
matire organique.
Risque de lessivage azot.
Apport de compost recommand.
Amlioration de la minralisation
des engrais.
Rduction des pertes azotes
par volatilisation.
Usure des outils.
Perte de lentomofaune de la
strate herbace.
Risque de propagation du
Verticillium dahliae aux arbres
voisins.
Diminution de la pression de
gonflage des pneus. Pneus
carcasse radiale privilgier.
Olives souilles de terre.
Sol enherb
"
#
#
"
"
"
"
Accroissement
de
lactivit
microbienne du sol.
Rduction du lessivage azot.
Entretien de la matire organique du sol par les tontes.
Efficacit incertaine des engrais
laisss en surface.
Outils peu adapts lentretien
du rang doliviers.
Prdation de lentomofaune de
la strate herbace sur certains
ravageurs de lolivier.
Propagation limite en cas
dlimination
des
morelles,
chnopodes et amarantes.
Meilleure portance, mais risque
de tassement en cas de circulation sur sol humide.
Facilit tirer les filets sur
enherbement tondu.
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
TECHNIQUES CULTURALES
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53
alors que sur sol trop humide, le passage des engins peut entraner un tassement du sol. Les
outils permettant un mottement grossier sont privilgier.
! en sols sableux et caillouteux, les outils sont davantage sujets lusure.
Matriels
Caractristiques
Disques
Houe
rotative
(rotavator)
Cultivateur
lourd
(griffon)
Herse
rotative
Le fait de disposer de plusieurs outils permet dadapter le travail du sol aux conditions climatiques et au
dveloppement de la couverture herbace rencontrs au cours de lanne.
54
4. Lenherbement du verger
4.1. Enherbem ent per manent ou temporaire ?
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
La pratique de lenherbement permanent est plutt rserver aux vergers irrigus et aux sols
tendance argileuse, du fait de la moindre concurrence hydrique. En sols lgers et en vergers au sec ou
peu irrigu, le sol est maintenu naturellement enherb de la fin aot jusquau milieu / fin de printemps,
puis travaill afin de garder le sol nu durant lt. Des bandes enherbes perpendiculaires la pente
sont conserver pour contenir le ruissellement durant les pisodes orageux.
Le semis dun engrais vert hivernal (avoine et vesce par exemple) permet la fois damliorer la fertilit
du sol (voir volet 5.4 sur la fertilisation) et denherber le verger durant les priodes pluvieuses, de
septembre fin avril. La russite du semis reste cependant soumise aux prcipitations rencontres de
septembre la mi-octobre : la couverture au sol doit tre suffisamment dense pour faciliter les
oprations de rcolte. La destruction intervient gnralement la fin avril pour limiter la concurrence
hydrique : lengrais vert est broy (paillage au sol), puis incorpor au sol une fois assch.
TECHNIQUES CULTURALES
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55
Enherbement
sem
permanent
Enherbement
naturel
!Gramines
rases
et
tolrantes la scheresse :
association de ftuque
rouge demi-traante et de
ray-grass anglais, voire
ftuque ovine dans les
zones plus pluvieuses.
!Lgumineuses
pluriannuelles : lotier cornicul (sol
acide), mlilot (sol calcaire),
sainfoin
(sol
calcaire),
sainfoin dItalie, trfle blanc
nain (exigeant en eau),
trfle porte-fraise
!Autre : pervire piloselle
( planter).
!Flore spontane.
Avantages
Inconvnients et
contraintes
!Inhibition de la flore
endmique, notamment des !Biodiversit rduite par
plantes-htes du Verticillium rapport un enherbement
dahliae.
naturel.
!Facilit dinstallation.
!Concurrence hydrique de
la couverture herbace, en
particulier en cas de
dveloppement mal matris.
!Nombre accru de tontes
par rapport un enherbement sem.
56
Travail
mcanique
du sol
Enherbement
permanent
tonte,
fauchage
Dsherbage
thermique
Matriels
!Petites
surfaces
et
reliefs difficiles : motoculteur ou motobineuse.
!Surfaces importantes et
planes : outil mont sur
satellite ou sur broyeur,
!A rserver aux sols avec systme deffacelgers et peu caillouteux.
ment.
!Petites
surfaces
et
reliefs difficiles : dbroussailleuse dos ou ton!Fauchage de lherbe au deuse forestire.
moyen de broyeurs !Surfaces importantes et
flaux, tondeuses, gyro- planes : tondeuse autobroyeurs, outils rotatifs porte
rayon
de
fils ou lanires
braquage zro, ou bien
outil mont sur satellite ou
sur broyeur, avec systme
deffacement.
!Choc thermique sur les !Matriels portatifs ou sur
adventices, ce qui ralentit brouette, infrarouges ou
leur dveloppement.
flammes directes.
!Intervention au stade !Outils rampe ports
plantule uniquement.
non adapts aux oliveraies.
Paillage
synthtique
Remarques
!Bonne matrise de la
concurrence hydrique.
!Nombreux
passages,
notamment en cas dirrigation.
!Risques de blessures du
tronc et de destruction des
racines (propagation de la
verticilliose).
!Sur enherbement dvelopp : moindre efficacit
des lames et des outils
rotatifs (bourrage).
!Matrise partielle de la
concurrence hydrique.
!Nombreux
passages,
notamment en cas dirrigation.
!Choix de loutil mont sur
satellite en fonction du
dport, du relief, de la
prsence de pierres, de la
densit de lenherbement,
de
la
puissance
du
tracteur
!Trs
coteux :
forte
consommation en gaz,
nombreux passages et
faible vitesse davancement.
!Risque de dpart dincendie et restrictions prfectorales dusage du feu.
!Cot lev de pose.
!Bonne tenue dans le
temps.
!Elimination
problmatique des plastiques.
!Risque dasphyxie racinaire en sols lourds.
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Techniques
TECHNIQUES CULTURALES
Association Franaise Interprofessionnelle de lOlive
57
Techniques
Paillage
organique
Mulching
Mthode
sandwich
58
Matriels
!Apport de matires
organiques non dcomposes sur le rang : !Matriels de projection
broyats de bois (rsineux des matires sur le rang
viter), paille, herbe
peu adapts aux vergers
doliviers.
!Epaisseur du paillage
dau moins 15 cm.
!Matriels dandainage de
!Andainage de lherbe
lherbe vers le rang peu
fauche et du bois de
adapts aux oliveraies.
taille broy, sur le rang
!Broyeurs Serrat Biomass
doliviers.
pour le bois de taille
!Maintien dune bande
enherbe troite sur la
ligne de plantation, encadre de part et dautre par
un travail mcanique du !Large gamme doutils de
sol sur une largeur de travail du sol conus pour
50 cm 1 mtre.
lentretien des vignes et
!Slection dune vg- des arbres fruitiers.
tation rase sur la bande
enherbe : trfle blanc
nain, trfle porte-fraise,
pervire piloselle
Remarques
!Approvisionnement en matires parfois coteux.
!Faible tenue du paillage
dans le temps.
!Faim dazote compenser au cours des premires
annes.
!Risque dasphyxie racinaire en sols lourds.
!Efficacit satisfaisante si la
quantit de matire est suffisante.
!Matrise partielle de
concurrence hydrique.
la
6|
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
TECHNIQUES CULTURALES
Association Franaise Interprofessionnelle de lOlive
59
! avant tout contact avec les productions biologiques et en conversion, les installations et
quipements sont systmatiquement vidangs et nettoys, sauf sils sont strictement ddis un
mode de production dfini (biologique ou conversion). Le nettoyage est ncessaire en cas de
transition de productions conventionnelles vers des productions biologiques ou en conversion, ou
en cas de transition de productions en conversion vers des productions biologiques. Le mme
principe sapplique aux contenants destins au retrait des produits transforms.
! les produits de nettoyage et de dsinfection des installations et des quipements en contact avec
les olives ou les denres transformes biologiques en production vgtale ne ncessitent pas
dagrment spcifique lagriculture biologique. Lannexe VII du rglement CE n889/2008
rpertoriant les produits autoriss pour le nettoyage et la dsinfection des btiments et des
installations dlevage peut servir de guide pour le choix des produits employer : savon
potassique ou sodique, eau, vapeur, lait de chaux, chaux vive, hypochlorite de sodium
(notamment sous forme deau de javel), soude caustique, potasse caustique, peroxyde
doxygne, essences naturelles de plantes, acide citrique, acide peractique, acide lactique,
acide oxalique, acide actique, alcool, acide nitrique, acide phosphorique, formaldhyde, produits
de nettoyage et de dsinfection des trayons et des installation de traite et carbonate de sodium.
! les transformations de productions biologiques et en conversion interviennent par sries
compltes, de prfrence en dbut de journe, dans lordre suivant :
Vidange des
quipements de
transformation
Nettoyage des
quipements de
transformation
Transformation
des productions
biologiques
Transformation
des productions
en conversion
Transformation
des productions
conventionnelles
60
la
composition
des
denres
alimentair es
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
TECHNIQUES CULTURALES
Association Franaise Interprofessionnelle de lOlive
61
5. Spcificits concernant la
prparations base dolive
fabrication des
tapenades, ptes
dolive
et
Les tapenades, ptes dolive et prparation base dolive contiennent plus dun ingrdient vgtal
d'origine agricole. Par consquent, les productions en conversion ne peuvent pas tre valorises dans
ce type de prparations.
Lanchois utilis pour la prparation de la tapenade est considrer comme un produit dorigine non
agricole.
Spcificits concernant la sparation des productions : les installations et quipements de
transformation sont vidangs puis nettoys, voire dsinfects et rins leau, en cas de transition de
productions conventionnelles vers des productions biologiques.
62
II. Lhabilitation
biologique
transformer
les
olives
en
production
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
TECHNIQUES CULTURALES
Association Franaise Interprofessionnelle de lOlive
63
La premire visite dhabilitation fait lobjet dun rapport cosign par la personne en charge du contrle
et le responsable du site de transformation. Ce rapport indique la liste des produits certifier, la
conformit de latelier de transformation aux rgles de production biologique ou les carts constats.
Suite au contrle, le charg de certification dlivre lhabilitation ainsi quun ou plusieurs certificats
dtaillant les produits par catgories (biologique ou conversion).
Lengagement de latelier de transformation au mode de production biologique consiste respecter les
rgles de transformation nonces dans le rglement CE n834/2007 et son rglement dapplication
CE n889/2008. De plus, latelier de transformation accepte :
! les visites de contrle annonces ou inopines sur les lieux de transformation,
! de donner accs tout document comptable ou denregistrement des pratiques,
! les prlvements dchantillon en vue danalyses.
Enfin, latelier de transformation sengage signaler tout changement intervenant aprs la premire
habilitation, sil y a lieu.
64
7|
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Les denres alimentaires composes 95 % et plus dingrdients agricoles dorigine biologique sont
obtenues selon les rgles gnrales de transformation nonces dans ce guide au point 6.2. Les
ingrdients dorigine agricole doivent tre issus 95 % et plus, en poids, de lagriculture biologique. Les
seuls ingrdients non biologiques d'origine agricole autoriss doivent apparatre lannexe IX du rglement
CE n889/2008, sauf drogation particulire dlivre par lautorit comptente de lEtat membre.
Ltiquetage des denres alimentaires composes 95 % et plus dingrdients agricoles dorigine
biologique est soumis aux obligations suivantes :
! la dnomination de vente fait rfrence lagriculture biologique par le biais de lusage exclusif
des termes biologique ou bio . Exemple : Huile dolive vierge extra biologique .
! le logo biologique communautaire apparat obligatoirement sur les tiquettes des denres
premballes, mais il reste facultatif pour les denres non premballes. Lutilisation et la charte
graphique du logo communautaire sont rgies par le rglement CE n271/2010.
TECHNIQUES CULTURALES
Association Franaise Interprofessionnelle de lOlive
65
avec
certains
Les denres alimentaires avec certains ingrdients biologiques sont obtenues selon les rgles
gnrales de transformation nonces dans ce guide au point 6.2. Ces denres sont composes
moins de 95 % dingrdients agricoles dorigine biologique. Les ingrdients non biologiques ne se
limitent pas ceux de la liste de lannexe IX du rglement CE n889/2008 ou ceux autoriss en
application de larticle 29 du mme rglement. Un ingrdient biologique ne doit pas tre prsent
concomitamment avec le mme ingrdient non biologique ou issu de la production en conversion.
Pour ce type de denres, les rgles suivantes dtiquetage doivent tre respectes :
! ni le logo communautaire, ni la marque AB ne peut tre appos.
! il peut tre fait rfrence au mode de production biologique uniquement au niveau de la liste des
ingrdients. Celle-ci indique quels sont les ingrdients biologiques avec le pourcentage total
dingrdients biologiques par rapport la quantit totale dingrdients dorigine agricole. Les
termes faisant rfrence au mode de production biologique et lindication du pourcentage
apparaissent dans une couleur, un format et un style de caractre identiques ceux des autres
indications de la liste des ingrdients. Les additifs alimentaires marqus d'un astrisque
lannexe VIII du rglement CE n889/2008 apparaissent comme des ingrdients dorigine
agricole.
! le numro de code de lorganisme certificateur doit figurer sur ltiquette (voir codes au volet 8).
IV. Ltiquetage
des
denres
vgtale en conversion
alimentaires
dorigine
Les denres alimentaires dorigine vgtale issus de la production en conversion vers lagriculture
biologique sont obtenues selon les rgles gnrales de transformation nonces dans ce guide au
point 6.2. En premire anne de conversion, aucune mention relative lagriculture biologique nest
autorise. Par contre, pour les denres obtenues en deuxime et troisime annes de conversion, il
est possible de faire rfrence lagriculture biologique, condition que les denres ne soient
composes que dun seul ingrdient vgtal. Ainsi, dans le cas dolives noires au romarin, il est
interdit de faire mention la conversion lagriculture biologique.
66
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Si ltiquetage fait rfrence lagriculture biologique, les rgles respecter sont les suivantes :
! ni le logo communautaire et ni la marque AB ne sont admis.
! la mention produit en conversion vers lagriculture biologique apparat dans une couleur, une
taille et un style de caractres qui ne la font pas plus ressortir que la dnomination de vente du
produit. Exemple : Olives noires de Nyons en conversion vers lagriculture biologique .
! le numro de code de lorganisme certificateur doit figurer sur ltiquette (voir codes au volet 8).
TECHNIQUES CULTURALES
Association Franaise Interprofessionnelle de lOlive
67
ORGANISATION DE LAGRICULTURE
BIOLOGIQUE
8|
!Agence BIO :
Agence Franaise pour le Dveloppement et la Promotion de lAgriculture Biologique
6 rue Lavoisier 93100 Montreuil-Sous-Bois
Tl. : 01 48 70 48 30 Fax : 01 48 70 48 45 www.agencebio.org
!Organismes certificateurs agrs par lINAO :
Numro de
code
Nom
Adresse
FR-BIO-01
ECOCERT
FRANCE
FR-BIO-07
AGROCERT
FR-BIO-09
CERTIPAQ
FR-BIO-10
QUALITEFRANCE
FR-BIO-11
SGS-ICS
FR-BIO-12
CERTISUD
FR-BIO-13
CERTIS
B.P 47
32600 LIsle-Jourdain
6 rue Georges Bizet
47200 Marmande
56, rue Roger Salengro
85013 La Roche / Yon cedex
Im. le Guillaumet
al
60, av. du G De Gaulle
92046 La Dfence cedex
29 avenue Aristide Briand
94111 Arcueil cedex
70, av. Louis Sallenave
64000 Pau
Im. le Millepertuis
Les Landes dApign
35650 Le Rheu
Tlphone /
tlcopieur
05 62 07 34 24
05 62 07 11 67
05 53 20 93 04
05 53 20 92 41
02 51 05 41 32
02 51 36 84 63
01 41 97 00 74
01 41 97 08 32
01 41
01 41
05 59
05 59
24
24
02
84
89
89
35
23
51
96
52
06
02 99 60 82 82
02 99 60 83 83
Adresse lectronique
[email protected]
[email protected]
[email protected]
jean-michel.lefevre@
fr.bureauveritas.com
[email protected]
[email protected]
[email protected]
Groupement
Internationale
IFOAM
France
FNAB
Corse
LanguedocRoussillon
CIVAM BIO
Corse
FRAB
LanguedocRoussillon
ProvenceAlpesCte dAzur
Bio de
Provence
Rhne-Alpes
CORABIO
Charles-de-Gaulle-Str. 5
53113 Bonn Allemagne
40 rue de Malte
75011 Paris
Ple agronomique
20230 San Guiliano
Tlphone /
tlcopieur
+49 2289265010
+49 2289265099
01 43 38 38 69
01 43 38 39 70
04 95 38 85 36
04 95 38 85 69
Mas de Saporta
34875 Lattes cedex
04 67 06 23 48
04 67 06 23 49
www.agribio-languedocroussillon.fr
04 90 84 03 34
04 90 84 03 33
www.bio-provence.org
04 75 61 19 35
04 75 79 17 68
www.corabio.org
Adresse
Site internet
www.ifoam.org
www.fnab.org
www.civam-corse.com
68
Adresse
66, boulevard Gassendi
04004 Digne les Bains
MIN Fleurs 17 Box 85
06296 Nice cedex 3
4, avenue de l'Europe Unie BP 114
07001 Privas cedex
Trbes
Zone d'Activits de Sauts
11878 Carcassonne cedex 09
22, avenue Henri Pontier
13100 Aix-en-Provence
19 avenue Nol Franchini BP 913
20700 Ajaccio cedex 9
15 avenue Jean Zuccarelli BP 215
20293 Bastia cedex
95 avenue Georges Brassens CS 30418
26504 Bourg ls Valence cedex
1120, route de Saint Gilles BP 80054
30023 Nmes cedex 1
Domaine de Saporta CS 10010
34875 Lattes cedex
19, avenue de Grande-Bretagne
66025 Perpignan cedex
11, rue Pierre Clment
83300 Draguignan
Site Agroparc
84912 Avignon cedex 9
Tlphone
04 92 30 57 69
04 93 18 45 00
04 75 20 28 00
04 68 11 79 79
04 42 23 86 26
04 95 29 26 00
04 95 32 84 40
04 75 82 40 00
04 66 04 50 60
04 67 20 88 00
04 68 35 74 00
04 94 50 54 82
04 90 23 65 13
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
!Organismes techniques :
! Centre Technique de lOlivier (CTO) :
Maison des Agriculteurs 22, avenue Henri Pontier 13100 Aix-en-Provence
Tl. : 04 42 23 82 99 Fax : 04 42 23 82 56 [email protected]
! FIBL Institut de recherche de lagriculture biologique :
Ackerstrasse / Postfach CH-5070 Frick Suisse
Tl. : +41 62 8657 272 Fax : +41 62 8657 273 www.fibl.org
! Groupe de Recherche en Agriculture Biologique (GRAB) :
Maison de la Bio Agroparc BP 1222 F 84911 Avignon cedex 9
Tl. : 04 90 84 01 70 Fax : 04 90 84 00 37 www.grab.fr
! INRA Comit Interne sur l'Agriculture Biologique (CIAB)
Domaine Saint-Paul Agroparc 84914 Avignon cedex 9
Tl. : 04 32 72 20 00 www.inra.fr/comite_agriculture_biologique
! Institut Technique de l'Agriculture Biologique (ITAB) :
Sige : 149, rue de Bercy 75595 Paris cedex 12
Tl. : 01 40 04 50 64 Fax : 01 40 04 50 66 www.itab.asso.fr
TECHNIQUES CULTURALES
Association Franaise Interprofessionnelle de lOlive
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9|
Depuis le 1er janvier 2009, le rglement cadre CE n834/2007 et son rglement dapplication
CE n889/2008 encadrent la production et ltiquetage des produits biologiques. Ces rglements sont
complts par un guide de lecture et un guide dtiquetage.
Principes fondamentaux
Lutilisation de produits chimiques est interdite.
La conduite des productions vgtales est base sur la prophylaxie et lamlioration constante de la
fertilit et de lactivit biologique des sols.
Conversion du verger doliviers
Avant que les productions ne soient certifies en agriculture biologique, le verger passe par une phase
de conversion dau moins trente-six mois englobant trois rcoltes. Durant cette priode de conversion,
les rgles de production biologique sont appliques.
En deuxime et troisime rcoltes de conversion, les denres alimentaires composes d'un unique
ingrdient vgtal d'origine agricole peuvent comporter la mention produit en conversion vers
l'agriculture biologique .
Mixit
La mixit de production bio / non bio est normalement interdite sur des varits identiques ou des
varits difficiles distinguer. Toutefois, une drogation est possible condition de passer lensemble
de la production en agriculture biologique dans les cinq ans qui suivent la premire tranche de
conversion.
Fertilisation
La fertilisation est base sur lapport de matires organiques, la mise en place dengrais verts et
lpandage deffluents dlevages biologiques. Si ces mthodes savrent insuffisantes, dautres
engrais peuvent tre utiliss, y compris des effluents conventionnels, condition quils soient notifis
dans la liste positive figurant lannexe I du rglement CE n889/2008.
Lemploi dazote minral est interdit. La quantit totale d'effluents d'levage ne peut pas dpasser
170 kg d'azote par an par hectare de surface agricole utilise.
Protection des cultures
La prvention contre les dgts causs par les ravageurs de lolivier sappuie sur la protection par des
auxiliaires naturels, le choix des varits et des techniques culturales (taille svre bisannuelle
notamment). En cas de menace avre et si les moyens prcdents sont insuffisants, seules sont
autorises les spcialits commerciales faisant lobjet dune autorisation de mise en march notifiant un
usage sur lolivier, et dont la matire active figure lannexe II du rglement CE n889/2008. La
matrise des adventices passe principalement par des moyens mcaniques et thermiques.
Semences (enherbement du rang ou de linter-rang)
Les semences doivent tre biologiques. Des drogations sont possibles en cas dindisponibilit. La
disponibilit en semences biologiques peut tre vrifie sur le site internet http://www.semencesbiologiques.org. Lutilisation dOGM et de leurs drivs est interdite.
Transformation
La transformation des olives ne sappuie que sur des processus mcaniques, physiques, biologiques
ou thermiques.
En cas de mixit bio / non bio sur le site de transformation, la prparation de denres alimentaires
biologiques transformes est spare dans le temps ou dans l'espace de celle des denres non
biologiques. Aussi, la transformation des olives biologiques intervient sparment en srie complte
dans une plage de temps donne et aprs un nettoyage des outils de transformation.
70
9 Synthse rglementaire
Les denres transformes biologiques sont composes plus de 50 % dingrdients dorigine agricole,
dont au moins 95 % sont biologiques. Tout ingrdient non biologique est obligatoirement rfrenc
lannexe IX du rglement CE n889/2008 et ne peut pas tre prsent avec un mme ingrdient
biologique. La liste restrictive des ingrdients dorigine non agricole est prcise larticle 27 du
rglement CE n889/2008 et son annexe VIII.
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
TECHNIQUES CULTURALES
Association Franaise Interprofessionnelle de lOlive
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BIBLIOGRAPHIE
Rglementation http://agriculture.gouv.fr/reglementation :
! rglement CE n834/2007 relatif la production biologique et l'tiquetage des produits
biologiques
! rglement CE n889/2008 portant modalits d'application du rglement CE n834/2007
! guide de lecture pour lapplication des rglements CE n834/2007 et CE n889/2008
! guide dtiquetage pour lapplication des rglements CE n834/2007 et CE n889/2008
! guide des intrants produits phytosanitaires pour lapplication des rglements CE n834/2007 et
CE n889/2008
Techniques culturales :
! Agriculture sans herbicides J. POUSSET, d. Agridcisions, 2002
! Bulletins Infolea Centre Technique de lOlivier / AFIDOL : http://www.afidol.org/content/view/65/102/
! Engrais verts et fertilit du sol J. POUSSET, d. Agridcisions, 2002
! Fiches et cahiers techniques de lITAB : http://www.itab.asso.fr/publications/fichestechniques.php
! Guide des matires organiques (Tome 1 et Tome 2) B. LECLERC, d. ITAB, 2001
! Jentretiens et je rgle mon pulvrisateur CCMSA, CEMAGREF, 2008
! Les guides de lAFIDOL Protection raisonne et biologique AFIDOL, 2012
! Produire des fruits en agriculture biologique (2me dition) M. CHOVELON, N. CORROYER,
J. FAURIEL, d. ITAB, 2005
Transformation :
! Guide de Bonnes Pratiques dHygine en cave bio AIVB-LR, 2007 : http://www.agribio-languedocroussillon.fr/sites/www.agribio-languedoc-roussillon.fr/files/GBPH-Bio-V2.pdf
! Produits bio Guide pratique pour la transformation d. ACTIA, 2011
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AFIDOL
22, av. Henri Pontier
13626 AIX-EN-PROVENCE cedex 1
tel : 04 42 23 01 92
[email protected]
Antenne LanguedocRoussillon
Domaine de Saporta
34875 LATTES cedex
tel : 04 67 06 23 46
[email protected]
Antenne Rhne-Alpes
40, place de la libration
26110 NYONS
tel : 04 75 26 90 90
[email protected]
www.afidol.org