Histoire Des Unions Monetaires PDF
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Dpt lgal -
INTRODUCTION
Avant la fin de ce sicle, l'Europe aura une monnaie unique. Elle sera forte et stable. Ainsi l'ont voulu
ses dirigeants et ses peuples, en signant puis en ratifiant le trait sur l'Union europenne. C'est par cette
phrase solennelle que commence le Livre vert sur les
modalits de passage la monnaie unique, adopt le
31 mai 1995 par la Commission europenne. Le ton
quelque peu inhabituel de cet exorde est la mesure de
l'enjeu et des incertitudes de l'opration. En effet, la
chose parat tellement incroyable que beaucoup doutent de l'application du calendrier prvu et que la
moindre difficult montaire devient le prtexte des
remises en cause des accords les plus formels.
Pourtant, il s'agit l d'un vieux rve que l'on caresse
depuis la Renaissance o l'on considrait la monnaie
unique comme une condition du bonheur universel.
En prcisant que L'Union conomique et montaire
(...) vise consolider la paix et la prosprit, objectifs
premiers de la construction de l'Europe , le Livre vert
se place dans une tradition inaugure par un passage
du recueil de 750 dictons et adages allemands communs publi par Johann Agricola d'Eisleben en 1528:
Hetten wir alle einen g/awben
Gott und den gemeynen nutz vor augen
Gutten friden und recht gericht
Eyn elle, mass und gewicht
Eyne muntze und gut ge/dt
So stunde es wo/ in aller we/tl.
du mtal, pour viter de voir certaines pices thsaurises ou fondues en cas de survaluation.
Les mutations montaires n'ont cependant pas toujours respect toutes ces contraintes, soit par mconnaissance des rgles conomiques, soit plus souvent en raison des besoins imprieux des trsors seigneuriaux ou
royaux. Les oprations de frappe pouvaient laisser un
petit bnfice, li la prestation de service du monnayage, mais elles pennettaient surtout les gains de ce
que l'on va justement appeler le seigneuriage , c'est-dire la diffrence entre la valeur nominale et la valeur
intrinsque des pices augmente des frais de fabrication.
Les mutations pouvaient s'envisager dans les deux
sens, mais sur le long tenne la tendance a toujours t
vers l'augmentation de la valeur des pices exprime en
monnaie de compte, c'est--dire en fait une dvaluation de l'unit montaire, la livre. Celle-ci correspondait environ 490 g d'argent sous Charlemagne, elle
n'en contient plus que 35 g au xve sicle et ce poids
baissera encore jusqu' 4,5 g au XVIIIe! Cette volution
avantage videmment les dbiteurs qui peuvent se librer en donnant moins de mtal qu'ils n'en avaient reu.
Or l'histoire montaire est domine par les dbiteurs et
spcialement par les plus puissants d'entre eux, les
princes et les tats qui ont toujours t de grands
emprunteurs. La monnaie est ainsi condamne un
dclin inluctable, mais avec une ampleur et un rythme
variable selon les paysl.
Les marchands, peine librs des entraves de la fodalit, souffrent beaucoup de ces diffrences montaires.
Ils essayent de s'en prmunir lors des foires en stipulant
leurs traites dans une monnaie de compte spcifique.
Des villes vont tre amenes reprendre l'exemple de
certaines cits grecques comme la clbre Ligue
1. A. Prate, La France et sa monnaie. Essai sur les relations entre la
Banque de France et les gouvernements, Paris. Julliard, 1987, p. 17.
achenne du Ille sicle avant notre re et en 1379 l'Alliance montaire des villes wendes de la Ligue hansatique (Wendischer Mnzbundverein) dfinit un type
commun de thaler tandis que certaines principauts rhnanes, situes sur les grands courants d'changes, vont
faire de mme partir de 1386. Mais ces unions restrent
relativement limites dans une Europe dchire par la
guerre de Cent ans, grande perturbatrice des systmes
montaires par les besoins de financement et les troubles
commerciaux qu'elle induit, et en 1469, au sortir du
conflit, le roi d'Angleterre douard IV et le duc de Bourgogne Charles le Tmraire, runis Bruges, seront
impuissants tablir une unit de compte commune,
bien qu'ils aient russi tarifer le cours des pices d'or et
d'argent en usage dans leurs pays (Droulers, 1990, 40).
Ce dsordre allait encore s'amplifier avec les problmes du bimtallisme car les grandes dcouvertes vont
amener des modifications importantes dans les disponibilits d'or et d'argent et bouleverser le systme carolingien tabli de fait sur le mtal blanc uniquement.
II. -
CNRS-FNSP,
cette innovation rencontra un trs grand succs. Hambourg adopta un systme analogue en 1619 avec le
mark-banco et sa banque utilisera cette monnaie
jusqu'au lendemain de la cration du mark en 1873!
Bien d'autres villes marchandes allaient suivre ces
beaux exemples: Rotterdam, Middelbourg, Nuremberg, Berlin et enfin Breslau, avec un thaler-banco.
Mais ce qui tait possible pour les marchands de ces
villes libres ne l'tait pas dans les puissantes monarchies absolues et le roi de France veillera toujours
interdire de stipuler des crances ou des dettes en
quantit de mtal ou en espces relles et seule la monnaie de compte lgale pouvait tre utilise. En France,
c'est le souverain lui-mme qui dcidera de renoncer
aux mutations et ainsi la stabilisation de 1726 apportera un calme relatif aprs le dsastre du Systme de
Law, mais la tourmente rvolutionnaire et les guerres
qui clatent dans son sillage provoqueront nouveau
les pires dsordres montaires dans toute l'Europe.
Ceux-ci sont parfois facilits par le fait que l'on avait
dsormais recours de la monnaie fiduciaire, aux billets de banque qui offrent bien entendu des tentations
considrables: on n'est plus rigoureusement limit par
les exigences techniques et conomiques d'une stricte
correspondance mtallique entre les espces et les
valeurs! Le souverain se trouve alors proccup d'une
nouvelle unification interne, celle qui vise contrler
l'mission de la monnaie papier grce la constitution
de banques centrales.
III. - Les banques centrales
et la monnaie fiduciaire
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tion politique s'accompagne gnralement de cette tendance la centralisation mais il y a souvent un dcalage car la chronologie conomique est diffrente et il
faut parfois une crise majeure pour vaincre les rsistances au regroupement. L'exemple de l'Italie est significatif cet gard o la cration de la Banque d'Italie,
par fusion de plusieurs tablissements, a t largement
provoque par la crise financire de 1893, soit plus de
vingt ans aprs l'unit politique. Les grandes diffrences conomiques rgionales peuvent expliquer ce
dcalage, autant que les rsistances dues aux traditions]. Dans cette perspective, l'exemple de la France
est galement trs intressant o le monopole de la
Banque de France n'est tabli qu'au bout d'un demisicle alors mme que nous nous trouvons dans un
vieil tat unitaire.
En effet, si la Banque de France, cre en 1800,
obtient ds 1803 un monopole d'mission pour Paris
elle ne s'intresse gure la province o elle n'ouvre
que quelques comptoirs et parfois seulement pour une
dure phmre. Ceci laisse le champ libre des banques dpartementales cres, souvent avec difficult,
dans quelques grandes villes par des ngociants qui
avaient besoin d'un tablissement financier pour leurs
effets. La Banque de France se mfiait d'une dispersion
de son encaisse et ne voulait pas intervenir sur des
marchs locaux qu'elle connaissait mal. Mais ensuite,
sous la monarchie de Juillet, elle commena par s'inquiter de la concurrence croissante de ces banques qui
profitaient de l'expansion des affaires et chercha les
liminer en usant de l'influence qu'elle pouvait avoir
sur les pouvoirs publics. Cette influence fut trs forte
en 1848 quand le gouvernement provisoire de la
1. V. Sannuci, The establishment of a central bank: Italy in the nineteenth century, in M. De Cecco, A. Giovannini (d.), An European central
bank? Perspectives on monetary unification after ten years of the EMS.
Cambrige, University Press, 1989, p. 244-289.
Il
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Chapitre 1
LES UNIONS
DANS LE MONDE GERMANIQUE
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Divisions et regroupements
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taire tait pourtant forte, cependant l'chec des rvolutions de 1848 freina la construction d'une grande Allemagne ou du moins donna un rle prdominant aux
principaux tats qu'taient la Prusse et dsormais
l'Autriche. L'intrt nouveau port par cette dernire
au Zollverein allait conduire une nouvelle convention
qui remplacera celle de Dresde.
III. - Le trait montaire de Vienne
(24 janvier 1857)
Dans les dbats sur l'unit politique, l'Autriche prconisait la solution d'une grande Allemagne sous sa
direction tandis que la Prusse prfrait celle d'une
petite Allemagne dont elle pouvait conserver la tte.
En consquence, il convenait dsormais pour l'Autriche d'entrer galement dans le systme conomique
allemand en adhrant au Zollverein, ce que la Prusse
russit viter. Cependant un trait de commerce fut
tout de mme sign en 1853 entre la Prusse et l'Autriche et il comprenait une clause de rapprochement
montaire. L'Autriche souhaitait l'oprer sur la base
de l'talon-or, sans doute pour pouvoir revenir plus
facilement une convertibilit des billets: elle en avait
beaucoup mis et l'or, dont la production avait fortement augment depuis 1848, paraissait avantageux.
Mais la Prusse bloqua les discussions jusqu'en 1856
quand une confrence montaire fut runie Vienne.
Il en sortit une nouvelle union en apparence fort peu
unificatrice! En effet, au thaler de l'Allemagne septentrionale et au florin de celle du sud s'ajouta le florin
autrichien dont la taille tait encore diffrente. Cependant, en dehors de nouvelles rgles restrictives pour les
monnaies d'appoint, un progrs fut tout de mme
amen par l'introduction d'une rfrence dcimale: le
poids montaire tait dsonnais fix 500 g d'argent fin,
dans lequel on taillait 30 thalers, 45 florins autrichiens et
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l'Autriche pratiquait le cours forc et ses dficits budgtaires, renforcs par les guerres qu'elle eut mener,
rendaient illusoire la ralisation de cette clause.
C'est d'ailleurs la dfaite de l'Autriche dans la guerre
de 1866, provoque par la Prusse pour exclure son rival
de l'espace politique allemand, qui mit fin cette association plutt boiteuse. Par le trait de Berlin du 13 juillet 1867 l'Autriche quitta cette Union, mais celle-ci
continua fonctionner et passera mme une phase
dcisive de l'intgration montaire allemande l . La limitation des souverainets montaires des tats et le renforcement considrable du poids gographique et politique de la Prusse ont tabli les bases qui permettront
d'arriver l'unit autour d'une nouvelle monnaie.
IV. -
L'Empire et le mark
La guerre de 1866 eut comme rsultat, sous l'impulsion de Bismarck, la disparition de la Confdration
germanique de 1815 et son remplacement, pour les tats
au nord du Main, par une nouvelle confdration qui
tait dote de pouvoirs trs importants. Les tats membres restaient souverains pour les finances, la justice et
l'enseignement, mais tout le reste, dont la monnaie, passait au Bund. Celui-ci va se proccuper trs vite de la
monnaie papier, fort nglige par les unions prcdentes. Ce ne sera en fait qu'une tape intermdiaire vers
l'unit complte, politique et montaire. La victoire de
la Prusse dans une nouvelle guerre, celle de 1870 contre
la France, va permettre de raliser celle-ci.
1. Le contrle de la monnaie fiduciaire. - Les conventions prcdentes n'avaient fix aucune rgle pour les
billets, en dehors du principe de la convertibilit arrt
1. Paradoxalement, les Vereinstaler autrichiens vont continuer circuler en Allemagne pendant fort longtemps: ils conserveront un pouvoir
libratoire, comme tous les thalers, jusqu'en 1907, alors qu'ils l'avaient
perdu en 1893 dans le pays d'mission!
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en 1857. Pourtant l'conomiste Friedrich List avait largement soulign l'intrt d'une banque centrale pour le
Zollverein, mais les intrts fortement divergents des
tats avaient empch toute ralisation. Dj la Prusse
elle-mme avait une attitude assez rserve l'gard des
banques d'mission, non pas par hostilit envers la
monnaie papier mais par crainte d'une concurrence
pour ses propres billets du Trsor ou bons de caisse,
mis notamment l'occasion des guerres. Cette restriction apparaissait comme une opportunit favorable
pour les tats voisins qui espraient pouvoir faire circuler leurs billets sur ce march. La planche billets leur
permettrait alors de retrouver les gains de seigneuriage
mis mal par les rgles de la Convention de Dresde: en
mettant de petites coupures qui restaient dans la circulation courante, on avait trs peu de risque de voir
demander la conversion en mtal prcieux.
Dans ces conditions la Prusse dut se rsoudre fonder sa banque d'mission en 1846. La Banque de Prusse
avait un capital priv, mais sa direction tait contrle
par l'tat et sa gestion se trouvait soumise des rgles
strictes de couverture. Ces contraintes lui donnrent un
grand avantage dans la crise de 1857 quand beaucoup
de petites banques des tats voisins connurent des difficults. Pourtant dans les annes 1860 les conomistes
libraux demeurrent largement favorables au Banking
principle et la libert d'mission pour les banques prives. Mais les Chambres de commerce vont rclamer
une centralisation plus nette de l'mission pour mettre
de l'ordre dans une situation un peu confuse avec des
dizaines de types de billets diffrents. On en comptait
environ 140 vers 1870, provenant de 33 banques et de
nombreux trsors publics.
C'est en 1870 que la Confdration d'Allemagne du
Nord intervint sur ce point, en vertu de l'article 4 de sa
Constitution qui lui donnait comptence pour fIXer les
principes de l'mission de papier monnaie et les rgles
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N.OLSZAK -
Chapitre II
L'UNION MONTAIRE LATINE
(1865-1925)
Cette Union a connu une longvit remarquable et
une influence considrable dans le monde entier qui
contrastent avec les objectifs relativement limits qui
ont prsid sa fondation. En effet, il ne s'agissait l'origine que de dfinir quelques rgles techniques d'mission des monnaies mtalliques pour conforter une union
de fait existant en Europe occidentale et pour rsoudre
quelques problmes entrans par la crise du bimtallisme. Ces problmes taient considrs comme purement conjoncturels, mais ils vont perdurer et s'aggraver,
ce qui provoquera une prolongation des accords initiaux mais aussi des rvisions importantes sur plusieurs
points jusqu' ce que la Premire guerre mondiale mette
en vidence des divergences majeures qui entraneront
ensuite la rupture formelle de cette Union aprs en avoir
paralys le fonctionnement.
Elle consiste essentiellement un ensemble de conventions destines garantir l'intercirculation des pices
de monnaie entre les pays signataires (Belgique,
France, Grce, Italie, Suisse). En soi ce n'est gure
rvolutionnaire puisqu'il s'agissait d'espces mtalliques de mme type, donc de mme valeur intrinsque!
Mais le fait qu'un tat accepte dans ses caisses des
pices mises par un autre tat, en dehors de toute
fdration comme en Allemagne, est dj extraordinaire par rapport aux aspects politiques symboli34
les dpartements de l'Empire, mais des systmes analogues sont galement adopts par les tats vassaux, la
grande satisfaction de Napolon. Avec la chute de
l'Empire cette unification montaire est compromise,
mais en partie seulement car le franc va continuer
tre utilis dans bien des rgions et ensuite on retrouvera formellement les principes de germinal dans plusieurs pays qui adoptent de nouvelles rgles montaires peu aprs leur indpendance ou leur unification
politique: la Belgique en 1832, la Suisse en 1850 et
l'Italie en 1862.
Cependant ces pays importent aussi un des dfauts
de ce systme: le bimtallisme. Mme si sa dfinition
n'est tablie que sur le mtal blanc, le franc est reprsent en fait aussi bien par des espces d'argent que par
des espces d'or. En effet, aprs sa disposition gnrale , la loi de genninal dfinit les rgles de fabrication
des pices en tablissant notamment que les pices de
20 F sont la taille de 155 au kilogramme d'or. Mais
il est clair que l'or n'est pas un talon, car le franc
or que l'on pourrait dduire de cette rgle ne correspond aucune quantit simple de mtal et ne peut
donc nullement s'insrer dans le systme dcimal: avec
3100 F pour 1 kg d'or 900 millimes, on a pour 1 F
un poids de 0,2903225806452 g d'or fin! Cette prsentation de la loi de germinal permet ventuellement de
modifier la taille des pices d'or sans toucher la dfinition du franc. Mais ensuite, des dcennies de stabilit
vont faire croire que les modifications taient exclues!
Pendant longtemps, tant que le rapport entre les deux
mtaux restait stable et que l'or circulait relativement
peu, ce double rattachement n'a pas t gnant. Le
bimtallisme tait mme trs intressant car il permettait de fournir l'conomie suffisamment de monnaie.
Mais quand le rapport traditionnel est modifi des
effets pervers apparaissent et peuvent conduire une
nouvelle famine montaire.
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celle du systme carolingien d'quivalence entre le systme de compte et le systme de poids, cependant la plupart des dlgus pensent que cette mesure purement
rationnelle heurterait trop les habitudes et qu'il vaudrait
mieux partir de l'existant plutt que de crer une monnaie entirement nouvelle 1 Or le systme de 1865 pouvait facilement intgrer d'autres monnaies car trs peu
de choses prs 5 F correspondaient un cinquime de la
livre anglaise, un dollar amricain ou encore deux
florins autrichiens. Pour respecter les susceptibilits on
pourrait, selon certains, frapper des pices comportant
l'indication des deux valeurs: en franc et en monnaie
nationale.
Mais la Confrence n'adopta aucune rsolution dfinitive sur ce point, essentiellement pour deux raisons.
La premire n'est autre que le vice du bimtallisme,
rejet par la plupart des participants. La seconde est
plus politique et n'a pas t formule trs explicitement, mais il est nanmoins patent que beaucoup de
dlgus se mfiaient de la politique trangre de l'empereur Napolon III. Mme si le grand dessein du
rgne venait tout juste de s'achever lamentablement
le 19 juin par l'excution de l'empereur du Mexique
Maximilien, on n'avait pas oubli le rle de dfenseur
du monde latin que voulait jouer notre empereur face
au monde saxon et germanique.
Cependant les contacts tablis Paris vont tre trs
favorables une extension du systme de 1865. Ds le
1. A la confrence scientifique, Michel Chevalier dfend le systme
rationnel en disant que l'on reviendrait ainsi l'esprit du pass en rendant la monnaie sa vraie signification qui est celle d'un poids exact.
comme le prouvent les mots de livre et de marc. Mais le dlgu suisse
Feer-Herzog souligne que l'exprience a montr que les units montaires ne se crent pas artificiellement: le franc a d sa facile adoption sa
similitude avec l'ancienne livre tournois. Sur la mmoire de la monnaie et la thorie de la rfrence du montariste allemand Nussbaum,
selon lequel une unit montaire ne peut tre pense que par rapport
une autre unit, soit extrieure, soit antrieure, cf. les remarques de
J. Carbonnier, in Ph. Kahn, op. cit., p. 530-532.
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CRESSIDA,
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limite la frappe des cus pour 1874 un total de 120 millions de francs, soit moins du cinquime de ce qui avait
t frapp l'anne prcdente, et introduit un nouveau
principe qui sera lourd de consquences: les adhsions
devront dornavant obtenir l'assentiment des membres.
Il s'agissait d'viter l'entre de pays qui auraient trop de
mtal blanc dans leur circulation, mais cette mesure
allait de fait rendre trs difficile tout largissement:
ainsi, en 1887, on ne trouvera pas l'unanimit pour l'entre de la Roumanie, ni pour celle de l'Espagne.
En 1874 on dcide aussi de se retrouver un an plus
tard et un rythme annuel se trouve institu. En janvier 1875, on doit constater que la baisse de l'argent
s'tait poursuivie. Il conviendrait d'arrter la frappe,
mais l'Italie ne peut l'accepter car elle voudrait assurer
une couverture mtallique aux importantes missions
de billets tandis que la Grce souhaite tout simplement
frapper enfin ses propres pices, ce qu'elle n'avait pas
encore eu l'occasion de faire depuis son adhsion. La
Confrence se contente ainsi de reprendre le principe
antrieur d'une limitation 120 millions, mais seule la
moiti peut tre frappe la demande des particuliers.
Ceci ne rsout videmment rien au fond, au
contraire mme car la perte du dbouch montaire
acclre la chute de l'argent sur le march commercial!
On en est 1 pour 17 voire 1 pour 20, alors que le
cours officiel reste 1 pour 15,5. Quand la Confrence
se runit en janvier 1876, certains dlgus font remarquer que le cours de l'argent n'a jamais t aussi bas
depuis la dcouverte de l'Amrique et la Suisse
demande avec insistance que l'on adopte l'talon-or.
Les incertitudes politiques franaises de cette poque
empchent une dcision claire. L'Assemble nationale
de 1871 est en train d'achever son travail constitutionnel
et dans l'attente de la mise en place des nouveaux pouvoirs, la nature mme du rgime reste indcise. Les
dbats vont donc se concentrer sur quelques aspects tech47
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Le spectre de la liquidation
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3. Le problme des monnaies divisionnaires. L'mission de petites coupures mtalliques va dsormais alimenter l'essentiel des discussions au sein de
l'Union et provoquer encore quelques adaptations des
conventions. Cela peut paratre drisoire car en France
ces pices ne reprsentaient en valeur que 4 % des
missions de pices de 5 F, mais pour les pays qui
n'avaient frapp que trs peu d'cus, comme la Suisse,
la Grce et mme l'Italie, la proportion pouvait aller
jusqu'aux deux tiers! La frappe de ces monnaies avait
t l'origine svrement limite un montant total
qui correspondait 6 F par habitant, mais des tats
membres vont priodiquement prsenter des demandes
de drogations pour diverses raisons.
C'est ainsi que l'Italie fait valoir que sa population et
son volution avaient t mal calcules, tandis que la
Suisse se plaint d'une pnurie provoque par des drainages spculatifs dans des zones frontalires. Ce
n'taient plus les spculations grande chelle d'autrefois, mais des particuliers jouaient sur le change entre billets et pices pour faire quelques petits bnfices sur quelques kilomtres et cela suffisait pour entraner une
pnurie gnante pour le petit commerce. Mais il y avait
surtout les demandes provoques par les besoins des
colonies, qui taient en pleine expansion la fin du sicle.
Ces demandes entranaient des discussions trs prilleuses car sur une question de dtail on pouvait dclencher une remise en cause de tout le systme. Des drogations sont parfois accordes, mais condition
d'utiliser le mtal des cus. On envisage aussi d'utiliser
d'autres mtaux que l'argent et le nickel va connatre
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avons plutt un phnomne analogue la dollarisation actuelle des pays forte inflation. Les espces
autrichiennes ayant disparu, par thsaurisation ou
exportation, le gouvernement met d'abord des billets
de ncessit en monnaie autrichienne, mais ces coupures sont accapares par les collectionneurs! De toute
faon la population se servait de pices suisses d'autant
plus facilement qu'une bonne part des quelques
13000 habitants travaillait dans la Confdration.
Aprs mre rflexion, et consultation d'experts suisse
et autrichien, le gouvernement va tirer les consquences
de cette situation en dcidant par une ordonnance du
27 aot 1920 que tous les montants figurant dans les
textes lgislatifs seraient purement et simplement
convertis en francs! Il a mme envisag un moment de
demander fort logiquement son adhsion formelle
l'Union latine, mais la situation de dliquescence de
cette dernire favorisait un attentisme prudent. ..
Les liens avec la Suisse seront confirms par une
convention douanire et postale le 23 mars 1923, mais
celle-ci ne contient aucune disposition montaire prcise, mme si l'on peut considrer que les rgles montaires suisses sont applicables au mme titre que celles
sur les poids et mesures. La question ne sera tranche
que par la loi du 26 mai 1924 qui adopte formellement
le franc comme unit montaire et dfinit les rgles de
l'change des couronnes effectuer jusqu' la fin de
l'anne.
C'est donc une forme tout fait originale d'union
qu'il faut bien qualifier d'unilatrale. Celle-ci n'inquite d'abord pas trop la Suisse, mais le gouvernement de Berne qui vient seulement de russir bloquer
l'afflux de monnaies d'argent, va tout de mme veiller
ce qu'il n'y ait pas ici une ouverture, mme troite,
pour des spculations nocives. Des arrangements sont
passs avec la principaut pour qu'elle renonce la
frappe de l'argent et les pices dj mises voient leur
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dnona alors cette union douanire pour le 1er janvier 1919 et engagea, ds le Il dcembre 1918, un programme de retrait des marks qui sont changs contre
des billets de ncessit ou bons de caisse. Mais si les
petites coupures sont bien acceptes pour les payements
courants, le caractre de monnaie-papier inconvertible
des grosses coupures les empcha d'tre utilises comme
rserve ou bien comme moyen de payement international. De fait le franc belge s'imposa dans la circulation et
cette place prminente fut consacre, aprs l'chec d'un
rapprochement avec la France, par la signature d'un
trait d'union conomique le 25 juillet 1921.
En ralit, cette union conomique ne comprenait
pas clairement un volet montaire, sans doute en raison d'une mfiance envers des courants annexionnistes
belges. La question de la monnaie tait simplement
voque dans un article 22 qui paraissait seulement
destin rsoudre le problme temporaire de la pnurie de billets 1 . On consacre en somme une situation de
fait o la monnaie luxembourgeoise joue un rle d'appoint dans une circulation compose de billets belges,
sans que ceux-ci aient d'ailleurs cours lgal!
Mais cet accrochage la monnaie du voisin n'tait pas
aussi heureux que pour le Liechtenstein car le franc belge
dut subir de nombreuses dvaluations. Le Luxembourg
essaya de sauvegarder une certaine stabilit. On
consulta mme le clbre banquier allemand Hjalmar
Schacht et on essaya de se distinguer de la situation belge
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indexes sur le cours de la livre sterling et en 1929 on dfinit une parit or pour le franc luxembourgeois. Ce fut
la premire apparition et dfinition officielles de l'unit
montaire nationale mme si cette dfinition correspondait en fait celle du franc belge! Cet vnement tait
nanmoins important car il signifiait clairement que le
gouvernement n'tait pas rsign accepter toutes les
variations conomiques ou montaires du voisin, d'autant plus qu'une autre loi de 1929 avait tabli des rgles
trs librales pour les socits holdings. Et de fait,
en 1935, l'occasion d'une nouvelle dvaluation, le
Luxembourg fixa son propre taux ce qui entrana une
rupture de la parit: 1 FL valant alors 1,25 FB.
Cependant l'anne 1935 fut aussi celle du renforcement de la coopration montaire, aprs ce coup de
semonce. Une convention du 23 mai reconnat une
participation du Luxembourg dans les bnfices de la
Banque nationale de Belgique, qui tablit d'ailleurs un
comptoir dans le grand-duch. L'mission de billets
luxembourgeois est accrue, mais par ailleurs la monnaie belge reoit enfin un cours lgal. Les Luxembourgeois retrouvent ainsi les joies des calculs de fractions
par quatre cinquimes ou cinq quarts jusqu' la guerre
o l'annexion l'Allemagne imposa nouveau la circulation du mark.
Ces circonstances tragiques renforcrent la coopration des gouvernements en exil l . C'est dans ce sens, et
en vue de l'change des marks, qu'un avenant la
Convention de 1935 fut sign Londres le
31 aot 1944 et que la parit fut rtablie, le Luxembourg acceptant finalement la dvaluation refuse
auparavant. La parit restera dsormais la rgle, mal1. Cette coopration concernait galement les Pays-Bas et on a envisag une extension de l'Union montaire, mais en raison des difficults
d'aprs guerre le Benelux n'a fonctionn que comme union douanire
(Baudhuin, 1954,919-920).
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gr quelques tensions, comme en 1982 quand la Belgique imposa une dvaluation sans aucun gard pour
son partenaire. Celui-ci a failli reprendre une certaine
autonomie, d'autant plus facilement qu'il disposait
depuis peu d'une rglementation montaire complte.
En effet, la loi du 15 mars 1979 venait enfin de fIXer
un statut montaire pour le grand-duch aprs cent
cinquante ans d'ajustements pragmatiques. La restructuration du systme montaire international, aprs les
crises des annes 1970, et la cration du Systme
montaire europen ont pouss le Luxembourg clarifier ses rgles montaires pour tenir sa place dans les
institutions internationales. Et dans cette direction on
va mme voir apparatre, le 20 mai 1983, la premire
banque centrale du pays avec l'Institut montaire
luxembourgeois, un lment indispensable l'importante place financire qu'est devenu le grand-duch.
Nous sommes alors trs loin des ces errements des
annes 1920 o les dsordres montaires poussaient
des improvisations pour sauver tant bien que mal
l'Union latine.
C) Le dsquilibre des changes. - La Suisse ne peut
plus supporter les rgles de cette Union car la guerre
avait amen des dsquilibres trs profonds dont on
commence se rendre compte maintenant que la libert
du commerce a t rtablie. Ds 1920, sur les marchs
des changes internationaux, pour 100 FS en billets, on a
238 FF, 227FB et 333 lires. Et ce n'est que le dbut d'une
dgradation des rapports car en 1925 on est 400 FF ou
FB et 476 lires pour 100 FS alors qu'en thorie il y a
quivalence parfaite (Theurl, 1992,206).
De plus, il y a eu une hausse conjoncturelle de l'argent, soutenue par les besoins industriels, dans la photographie notamment. Le rapport traditionnel de 1
15,5 est retrouv en 1919 et la hausse se poursuivra
jusqu'en fvrier 1920 avant que les fontes spculatives
63
64
65
N.OLSZAK -
66
Chapitre III
67
1. -
72
2. La coopration des banques centrales. - La Scandinavie avait dj une longue tradition de monnaie fiduciaire et ceci va confrer de fait un rle important aux
banques d'mission qui seront intgres dans le fonctionnement de l'Union.
A) Le rle des billets de banque. - On connat pratiquement ds le dpart de l'Union une domination de la
circulation fiduciaire, facilite par l'existence de petites
coupures. En 1885, la part des billets dans la circulation
montaire s'tablit 52 010 au Danemark, 70 % en Sude
et 74 010 en Norvge, comparer aux 24 010 que l'on constate alors en France. Ceci correspond l'anciennet des
banques d'mission dans notre rgion puisque la
Banque de Sude a t tablie en 1656, soit trente-huit
ans avant la clbre Banque d'Angleterre, d'abord
comme institution prive puis, partir de 1668, sous
contrle public. Elle met des billets depuis 1661 et
ceux-ci deviennent des moyens lgaux de payement
ds 1726, mais il est vrai que cette faveur lgale est intervenue pour viter une crise provenant d'un excs d'mission. Au :xrxe sicle, des banques commerciales obtiennent galement le droit d'mettre des billets et vont jouer
un rle important jusqu' ce que le monopole de la
Banque royale soit compltement tabli en 1897: ce
moment leurs billets reprsentaient 58 % du total.
Au Danemark c'est galement une banque commerciale, fonde en 1736, qui est l'origine de l'mission
des billets. Transforme en Banque d'tat en 1773,
avec un monopole, elle connat de graves difficults
avec les gue~ et des missions excessives pour des
besoins budgmires et est dclare en faillite en 1813
mais se trouve immdiatement remplace par une nouvelle Banque royale qui est privatise en 1818 et bnficie d'une large indpendance. Enfin, la Norvge,
spare du Danemark cette poque, se dote d'une
banque place sous le contrle du Parlement, comme
76
78
La fin de l'Union
Malgr la solidit des liens montaires tablis formellement depuis une quarantaine d'annes, l'Union entre
les tats nordiques ne va survivre que trs difficilement
la premire guerre mondiale. Elle est pratiquement suspendue pendant la dure du conflit et ne recommencera
fonctionner que trs pniblement aprs 1918.
Pourtant les tats scandinaves sont tous neutres!
Mais sur le plan conomique cette neutralit a des
allures trs diffrentes. La Norvge est assez lie la
Grande-Bretagne et son importante marine de commerce intervient fortement dans les transports allis, ce
qui lui vaudra d'ailleurs de gros dgts. Le Danemark
maintiendra un commerce assez important avec l'Allemagne voisine, tandis que la Sude se tiendra relativement l'cart de ces changes. Par ailleurs, les relations interscandinaves traditionnelles sont en
rgression car la demande extrieure renforce la part
des exportations. Ces modifications des conditions
conomiques ncessitent videmment des ajustements.
1. Les mesures temporaires. - Ds le dbut du
conflit, la convertibilit des billets est suspendue (le
2 aot en Sude et au Danemark, le 4 en Norvge).
Cette mesure n'tait pas lie la ncessit de faire fonctionner la planche billets, comme chez les belligrants, car il s'agissait seulement de prvenir des mouvements de panique chez les porteurs de billets
conduisant des retraits massifs d'espces mtalliques.
Cependant on va tout de mme avoir une croissance
trs forte de la masse montaire dans ces annes de
79
Chapitre IV
LES SYSTMES INTERNATIONAUX
DE PAYEMENT
ET DE STABILISATION
DES CHANGES DU XXe SICLE
La premire guerre mondiale marque la vritable fin
du ~ sicle et cela est fort sensible sur le plan montaire. Le cours forc des billets et l'inflation provoque
par l'conomie de guerre avaient malmen les unions
existantes qui n'taient plus que moribondes. La stabilit relative et les facilits de change apportes par
l'talon-or avaient compltement disparu, d'autant
plus que l'clatement des grands empires s'tait traduit
par une multiplication des frontires. La cration de
nouvelles monnaies, mme faibles et fragiles, contribuait l'affirmation des identits nationales.
Cependant cet tat de choses ne devait pas durer,
croyait-on. Le retour la normale et notamment l'talon-or tait espr pour bientt et, mieux encore, on
pensait pouvoir amliorer les choses en crant enfin
cette monnaie universelle tant rve. Car les Quatorze
points du prsident Wilson avaient jet les bases d'une
organisation internationale permanente destine
garantir la paix universelle: la Socit des nations, tablie par le trait de Versailles en 1919. Si les questions
montaires ne figurent pas d'emble parmi ses missions,
la SDN favorise nanmoins l'organisation de discussions
et le dveloppement de la coopration en gnral et
l'Organisation internationale du travail, cre en mme
84
temps qu'elle, reprsente le modle des nouveaux services publics internationaux. La croissance de ces services techniques, et notamment celle du Bureau international du travail, fait croire en la possibilit d'une
gestion efficace, mme si l'on craint aussi l'expansion
d~une bureaucratie incontrlable. Mais la cration souhaite des tats-Unis d'Europe offrirait les garanties
dmocratiques indispensables l .
Pendant que les membres de l'Union latine ou de
l'Union scandinave essayaient, sans trop de conviction,
de rafistoler leurs systmes, les conomistes et les politiques reprenaient des projets de monnaie universelle qui
vont foisonner pendant ces annes folles . Ds 1920,
une confrence est runie Bruxelles pour dbattre des
questions montaires qui seront galement discutes
en 1922 la Confrence de Gnes, convoque pour tudier le rtablissement conomique de l'Europe. Cette
confrence confortera surtout le systme ancien et une
nouvelle union n'a t tablie cette poque qu' une
chelle assez modeste, entre la Belgique et le Luxembourg: nous l'avons rencontre en examinant les derniers soubresauts de l'Union latine. Une vritable innovation ne sera obtenue que beaucoup plus tard et
presque incidemment, en liaison avec la question des
rparations allemandes. La Banque des rglements
internationaux est cre en 1930, avec des objectifs limits mais des perspectives immenses. Malheureusement
ces dernires seront brouilles par la crise mondiale et
effaces par la guerre. Les hsitations et les atermoiements s'tant rvls mortels dans ce domaine comme
dans d'autres, les allis veilleront se doter trs rapidement d'un instrument convenable ds la fin de la guerre:
ce sera le Fonds montaire international tabli par les
accords de Bretton Woods en 1944.
1. Pour un exemple de ces dbats, cf. Jean de Pange, Les soires de
Saverne, Paris-Neuchtel, Victor Attinger, 1927.
85
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qu' l'poque de la crise de l'argent, en 1895, RaphalGeorges Lvy avait dj propos une banque d'mission internationale, mais elle tait encore trop lie
l'or ou l'argent. Dans les annes 1920 on va plutt se
rfrer des propositions formules par Luigi Luzatti
en 1907 et 1908 sans trop bien les comprendre ni
mme les connatre l . Il s'agissait alors seulement pour
cet conomiste italien d'tablir une coopration entre
banques centrales qui assureraient une stabilisation
des changes grce des avances rciproques et la
cration d'une chambre de compensation internationale2 . Maintenant il est gnralement question
d'mettre des billets mme si ceux-ci devaient seulement servir au commerce extrieur pour lequel les
monnaies dprcies taient un vrai problme,
2. De nouvelles rserves.-- Pour cette mission l'on
va se heurter ternellement au mme problme: faute
d'or, avec quoi constituer les rserves? Certains,
comme Franck-A. Vanderlip prconisent de trouver de
l'or en l'empruntant aux Etats-Unis pour constituer
une Banque de rserve or des tats-Unis d'Europe
et des conomistes runis Amsterdam en 1920
avaient galement envisag de faire avant tout appel
au crdit amricain. Mais c'tait l une chose d'autant
plus illusoire que les dettes interallies taient dj
extrmement leves en raison des avances de trsore1. Une bibliographie officielle de la BR! remonte chronologiquement
jusqu' ces articles de Luzatti, publis par la Neue Freie Presse de Vienne
en 1907, tout en prcisant qu'il n'a pas t possible de vrifier ces rfrences! Cf. G. U. Papi, Thefirst twenty yearsofthe Bankfor International
Settlements with a bib/iographical appendix on the Bank and cognate subjects compiled on the basis of the information supp/ied by the BIS, Rome,
1951.
2. L. Luzatti, Une confrence internationale pour la paix montaire,
Compte rendu des sances de / 'Acadmie des sciences mora/es et politiques.
1908, vol. 1, p. 358-368. E. James rapporte que les projets Luzatti avaient
dj inspir plusieurs petites banques d'mission europennes qui ont
rsolu, Bruxelles en 1912. d'tablir une coopration de ce type dans le
cadre du Mitte/europatsche Wirtschaftsverein.
87
88
commission. Celle-ci rduira de plus de moiti les prtentions des allis mais aboutira tout de mme en
avril 1921 arrter le chiffre nonne de 132 milliards
de marks-or, soit deux fois et demie le revenu national
allemand! Cette somme devant tre verse en plusieurs
dcennies, les cranciers vont alors se proccuper de la
mobilisation de leur crance.
La ressource des rparations avait dj excit l'imagination de ceux qui cherchaient une autre couverture
que l'or pour leur monnaie internationale. Ds 1920,
l'poque o le montant des dettes allemandes n'tait
pas encore connu mais nanmoins rput trs lev,
deux hommes politiques belges, Lon Delacroix,
ancien prsident du Conseil, et le baron Decamps,
ministre d'tat, ont prconis la constitution d'un
grand institut montaire international. Ce projet, prsent la confrence interparlementaire du commerce
en mai, puis la confrence montaire en octobre, postulait l'mission de bons-or, garantis par l'ensemble
du capital des tats membres, estim sa valeur-or,
ainsi que par les droits aux rparations allemandes.
La proposition rencontra un certain scepticisme
quand ce ne fut pas une franche hostilit. Celle-ci fut surtout manifeste par l'Angleterre qui, inspire par
Keynes, mettait dj en doute le'principe de rparations
normes, et plus encore par les Etats-Unis qui voyaient
immdiatement les dangers inflationnistes de cette mobilisation. En raison du dsquilibre des changes, ces
fameux bons-or sans or seraient surtout utiliss pour
payer les exportations amricaines et se retrouveraient
rapidement aux tats-Unis. En ralit, ce projet belge a
t formul beaucoup trop tt, un moment o l'on
esprait surtout revenir rapidement un systme d'talon-or, o l'on souhaitait assainir la situation pour
retrouver le classicisme plutt que de bouleverser compltement les bases de l'mission. Ce sera fait la Confrence de Gnes mais on reverra tout de mme la question
90
dans un contexte de fortes tensions provoques, surtout en Grande-Bretagne, par les retours aux parits
anciennes malgr les volutions des prix.
Avec la crise financire de 1929 l'chec de ces tentatives de maintien du systme du xrx.e sicle s'avra
patent et l'Angleterre dut, la premire, renoncer l'talon-or en 1931. La disparition de cette rfrence mit un
terme aux rves de monnaie universelle. Nanmoins on
ne pouvait se rsigner aux restrictions imposes au
commerce international par le dsordre ou bien par le
contrle strict des changes et on en vint, dans les
annes 1930, favoriser la stabilisation dans des
cadres gographiques plus limits.
III. -
forcement des liens avec les pays de l'Empire tait discute depuis une vingtaine d'annes. Elle paraissait de
nature permettre l'conomie britannique de mieux
rsister la concurrence du dollar, nouvelle monnaie
internationale, et elle s'imposa nettement aprs la forte
dvaluation de la livre en 1931 qui toucha naturellement
tous les pays qui entretenaient des liaisons commerciales
troites avec la Grande-Bretagne.
Pendant l't 1932, Ottawa, des confrences avaient
dfini une prfrence impriale pour les changes et
les discussions de Londres ont abord l'organisation des
marchs de matires premires qui taient la principale
ressources des dominions. C'est cette approche commerciale et douanire qui forme la base de la zone sterling, avec le principe d'une libert des mouvements de
capitaux et de payements qui sera maintenu mme pendant la guerre. En revanche, il n'y aura aucun systme
de fixation commune des taux de change, chaque pays se
dterminant librement. Cette souplesse attira vers la
zone sterling d'autres pays que les membres du Commonwealth : des pays du Moyen-Orient, les tats scandinaves ou l'Argentine.
La France agira de mme avec son empire et nous
avons l les bases de la future zone franc (cf. chap. V),
mais ces solidarits vont agir moins fortement entre les
pays du bloc-or. Celui-ci tait constitu avant tout
par les anciens membres de l'Union latine (ce qui tait
un peu paradoxal si l'on songe qu'ils n'avaient renonc
formellement l'argent que trs rcemment), mais
l'Italie s'tait retire de fait du systme avec son
contrle des changes trs strict. La France, la Belgique
et la Suisse, ainsi que les Pays-Bas se trouvaient de
plus en plus isols dans un monde o les dvaluations,
le contrle des changes et la constitution de zones
commerciales prfrentielles se multipliaient. Aprs
l'chec de la Confrence de Londres, une runion fut
organise Paris le 8 juillet 1933 pour trouver notam93
95
96
et de fournir des facilits additionnelles pour les oprations financires internationales; et d'agir comme mandataire trustee ou comme agent en ce qui concerne les
rglements financiers internationaux qui lui sont
confis. Dans ce cadre, sa premire mission concernait
bien videmment la ralisation du plan Young de rglement des rparations (art. 4). Ainsi, la BRI devait recevoir les annuits verses par l'Allemagne, les rpartir et
les mobiliser partiellement par l'mission d'emprunts
internationaux. Elle devait galement faciliter le financement des exportations allemandes et placer une partie
de ses avoirs en Allemagne, ce qui tait une faon de
continuer la politique de soutien initie par le plan
Dawes pour rendre l'conomie allemande capable de
payer tout en agissant en faveur d'une st~bilisation des
changes par des interventions sur les marchs.
Cette mission de commercialisation des rparations correspondait des projets discuts depuis les
lendemains de la guerre et justifiait principalement le
caractre priv que devait avoir la banque. Mais aprs
peine un an d'activit cette fonction disparut! En effet,
en juillet 1931 le moratoire Hoover suspendit le payement des rparations et la Confrence de Lausanne de
juin 1932 aboutit l'annulation du plan Young. La BRI
va cependant subsister et pas seulement pour grer les
placements bloqus en Allemagne (ceux-ci feront l'objet
d'un accord en 1953 avec la Rpublique fdrale). En
effet, elle aura ds lors pleinement son caractre de
banque des banques centrales , dans une priode
montaire particulirement trouble.
Ds cette poque elle se distingue par la qualit de
ses tudes conomiques et financires et elle offre un
lieu de rencontres rgulires pour les responsables des
politiques montaires, l'occasion des runions mensuelles de son conseil d'administration. Mais ce Club
de gouverneurs faisait l'objet d'attentes plus prcises
des opinions publiques qui souhaitaient en faire un
97
N OLSZAK -
organe de gestion des changes et de maintien des parits), voire un institut capable de fournir le financement
ncessaire une relance du commerce international
dans le cadre d'un accord de clearing multilatral,
comme le suggrait le rapport Van Zeeland en 1937
(Kindleberger, 1990,540).
Mais la BR! ne fit rien de tel, non pas parce que ses statuts lui interdisaient strictement l'mission de billets ou
les avances aux gouvernements, mais surtout parce que
ses ressources avaient t trs nettement rduites et que
la prudence exigeait le maintien de la plus grande liquidit possible. Il est vrai que les tensions politiques de
plus en plus nettes au cours de la dcennie justifiaient
galement un repli sur le caractre strictement technique
de l'institution. Dans cette perspective, la BR! contribua
la mise en place d'une dizaine de crdits commerciaux
au profit de banques centrales et de comptes bancaires
en poids d'or qui facilitaient les transferts internationaux, notamment entre administrations postales.
Cette prudence fut videmment plus que jamais de
mise aprs le dbut de la guerre. La banque rduisit
volontairement ses activits et s'effora de respecter la
plus grande neutralit possible, en prenant toutes les
mesures conservatoires ncessaires face l'volution
des situations entre les belligrants qui taient aussi
des actionnaires ou des clients... Sur le plan comptable, cette attitude fut hautement profitable, mais la
discrtion exemplaire de la BRI faillit lui coter son
existence! En effet, la Confrence de Bretton Woods,
runie en juillet 1944 pour examiner le nouvel ordre
financier d'aprs guerre, recommanda tout simplement
la liquidation de la banque. Mais la fin de la guerre
permit la BR! de mieux faire connatre son rle et de
montrer qu'elle avait une place dans ce monde nouveau. Elle remplira effectivement des missions impor1. S. Asch, Le rle de la BR! aprs l'talon-or, Paris. 1932, p. 43.
98
En cinquante ans d'histoire, le FMI a connu deux poques bien distinctes. Il a d'abord fonctionn sur la base
de principes classiques dfinis aprs guerre, puis il a d
s'adapter la disparition des parits fixes dans un monde
qui retrouvait des tensions conomiques trs graves.
1. La Confrence de Bretton Woods. - Les discussions tenues Bretton Woods (New Hampshire, tatsUnis) entre 45 pays, du 1er au 22 juillet 1944, sont
l'aboutissement de rflexions menes ds les premiers
jours de la guerre. L'clatement du conflit a montr de
faon dramatique les consquences possibles d'une
dsorganisation et d'une crise persistante. Les buts de
guerre devaient inclure la ralisation d'un monde meilleur pour viter le retour rapide d'un conflit gnral,
comme aprs la premire guerre mondiale. Les travaux
de Beveridge sur la protection sociale et l'tat-providence ont leur pendant sur le plan montaire, avec
notamment les importantes contributions de Keynes
qui envoya ds les premires semaines de la guerre un
mmorandum au prsident Roosevelt 1.
J. M. Keynes publia par la suite, en 1941 et 1942, son
plan pour une union internationale de compensation
( clearing) qui se prsentait comme une banque centrale
internationale au service des banques centrales natio1. N. K. Humphreys, Historical Dictionary of the International Monetary Fund, Londres, Metuchen, 1993; M. Garritsen de Vries, Le FMI a
cinquante ans, Finances et dveloppement, juin 1995, p. 43-47; H. James,
International Monetary Cooperation since Bretton Woods, Washington,
IMF, 1996.
99
104
Chapitre V
LA ZONE FRANC
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107
mis
108
La dcolonisation
109
Les premires indpendances se traduisent gnralement par la rupture. Les nouveaux tats ont le souci
d'affirmer leur souverainet montaire, d'autant plus
qu'il s'agissait souvent de territoires sous mandat ou
de protectorats dont l'intgration avec la mtropole
n'tait pas complte. C'est le cas du Liban en 1948
puis de la Syrie en 1949, des pays de l'Indochine
(Cambodge, Laos et Vit-nam en 1954), des tats du
Maghreb (Tunisie et Maroc en 1956). Enfin l'indpendance de l'Algrie acquise en 1962 aprs une longue
guerre ne pouvait que se traduire par la mme rupture
complte.
Pour les pays d'Afrique noire, dont l'indpendance
est mieux ngocie et s'accompagne de la constitution
d'une communaut franaise, les liens conomiques
vont tre maintenus et renforcs par des accords, en
dehors du cas de la Guine. Par la suite des tensions
politiques aboutiront des sparations (Mauritanie
en 1972, Madagascar en 1973), mais elles ne sont pas
toujours dfinitives: le Mali quitte la zone franc
en 1962, puis la retrouve en 1967 avec sa propre monnaie et dcide enfin en 1984 de s'intgrer l'Union
ouest-africaine.
Les institutions sont adaptes la nouvelle situation
et l'Institut d'mission de l'AOF devient en 1959 la
Banque centrale des tats de l'Afrique de l'Ouest
(BCEAO), intgre en 1962 dans l'Union montaire
ouest-africaine (UMOA), mais son sige demeure
Paris. Par ailleurs, partir de 1963, le franc mtropolitain va remplacer le franc CFA dans les DOM et
Saint-Pierre-et-Miquelon pour tmoigner d'une meilleure intgration de ces anciennes colonies dans le
cadre national. Seuls les TOM (Territoires d'outre-mer)
du Pacifique vont conserver une monnaie particulire
avec le FCFP qui est mis depuis 1967 par un nouvel
tablissement public, l'Institut d'mission d'outre-mer
qui succde dans ces fonctions la Banque de l'Indo110
III. - Le renforcement
de l'intgration africaine
Des conventions sont signes entre la France et plusieurs tats pour fixer les rgles de la coopration montaire et les institutions sont maintenant symboliquement installes en Afrique. Ces accords distinguent deux
groupes de pays, selon les partages gographiques traditionnels. La convention du 23 dcembre 1972 est signe
par la France, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la
Rpublique centrafricaine et le Tchad et la Guine quatoriale y adhrera le 1er janvier 1985. Elle tablit la
Banque des tats d'Afrique centrale (BEAC) qui succde
l'ancien Institut comptent pour cette zone. La
convention du 4 dcembre 1973 rgit l'UMOA et la
BCEAO et concerne la France, le Bnin, le Burkina-Faso,
la Cte-d'Ivoire, le Niger, le Sngal et le Togo, puis le
Mali partir du 1er juin 1984. Enfin la Rpublique des
Comores rejoint l'ensemble en 1979, mais avec sa
propre banque centrale et sa propre monnaie.
Le groupe de l'Union montaire ouest-africaine est
caractris par une intgration plus forte avec un rle
important des chefs d'tats africains et des ministres des
Finances dans la dfinition de la politique montaire2 .
1. Aprs l'indpendance des Comores en 1975 et la dfinition d'un statut particulier pour Mayotte, l'IEOM sera galement charg de l'mission
en FF pour cette collectivit, en tant que correspondant de la Banque de
France.
2. R. J. Bhatia, The West African Monetary Union. An Analytical
Review, Washington, IMF Occasional Paper, nO 35, 1985,60 p.
111
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113
Chapitre VI
L'UNION EUROPENNE
Cette histoire se termine par l'examen d'un projet
ambitieux de monnaie unique qui doit se raliser avant le
prochain millnaire selon le calendrier fix par le trait
de Maastricht, prcis par le Livre vert publi en
mai 1995 par la Commission europenne et confirm par
le Conseil europen de Madrid le 16 dcembre 1995 1
Mais ce projet a lui-mme une histoire dj longue et des
racines plus anciennes que les institutions communautaires elles-mmes, car l'intgration montaire a commenc, modestement il est vrai, avec l'Union europenne des payements en 1950, soit tout juste avant la
cration de la CECA, Communaut europenne du charbon et de l'acier. Ensuite nous verrons voluer ces structures montaires en liaison avec une intgration conomique et politique de plus en plus pousse, mais aussi en
fonction de certaines crises internationales2 .
Cette volution correspond la doctrine formule par
Robert Schuman le 9 mai 1950: L'Europe ne se fera
pas d'un seul coup, ni dans une construction d'ensemble. Elle se fera par des constructions concrtes
crant d'abord une solidarit de fait. Cette solidarit
1. Le 1er janvier 1999 doit tre le dbut de la troisime et dernire
phase de l'opration~ qui durera jusqu'en 2002. Il avait t prvu que
cette phase puisse ventuellement commencer ds 1997, mais les conditions ne sont pas runies pour cette ralisation prcoce.
2. A.-D. Schor, Le systme montaire europen, Paris~ Que sais-je?,
nO 2225, 1993; R. Raymond, L'unification montaire en Europe, Paris,
Que sais-je?, nO 2758, 1994; M. Devoluy~ L'Europe montaire: du SME
la monnaie unique, Paris, Hachette, Les Fondamentaux, 1996.
114
est celle des tats qui viennent de subir une guerre tragique et qui sont confronts aux problmes de la reconstruction mais aussi au souci de rintgrer l'Allemagne
dans la Communaut europenne alors que l'hitlrisme
venait de la mettre au ban des nations civilises. Et avec
l'Allemagne nous avons le souvenir des dsordres montaires des annes 1920 qui n'est pas anodin: il a conduit
s'attaquer rapidement aux problmes des changes.
J. -
21 octobre 1972, de crer un Fonds europen de coopration montaire (FECOM) pour grer en commun
les rserves de change, mais la mise en place de cet instrument, administr par la BR! de Ble, sera trop lente.
Avec le flottement de plus en plus gnralis des monnaies, le serpent paraissait prt de se noyer ce qui provoqua un effort de consolidation dans le cadre d'un
nouveau systme montaire europen.
3. Le SME et l'cu. - Diverses propositions formules en 1978, notamment par le chancelier H. Schmidt
et le prsident V. Giscard d'Estaing, aboutirent la
mise en place du Systme montaire europen partir
du 13 mars 1979. Le SME est destin garantir les
parits fixes grce une solidarit accrue. Dans cette
perspective une ractivation du FECOM, qui recevra
20 % des rserves de change des membres, et des possibilits de crdit doivent donner les moyens d'une
action sur les marchs des changes pour faire respecter
les variations maximales. Mais le SME comprend aussi
un instrument nouveau, l'cu.
Le nom de cet lment central du SME fait rfrence
cette ancienne pice d'argent franaise, mais il s'agit
plus prcisment d'un acronyme pour European Currency Unit. Cet cu est en effet avant tout une unit de
compte qui succde l'UCE et se trouve galement calcul suivant la mthode du panier (il aura d'ailleurs la
mme valeur que l'UCE pendant plusieurs annes,
avant que les largissements de la Communaut ne
conduisent des changements). En tant que tel il est
utilis pour dterminer le cours pivot des monnaies du
SME et calculer les Indicateurs de divergence qui
entranent l'intervention obligatoire des banques centrales pour maintenir le nouveau serpent sonnette
dans son tunnel. Mais il s'agit galement de la prfigu1. G. Bekerman. M. Saint-Marc, L'cu. Paris, Que sais-je?,
nO 2599, 1993.
119
La logique des tapes dans la construction europenne postule la dfinition d'objectifs nouveaux
quand les premiers sont en passe d'tre atteints. Ainsi
ds 1962 le rapport de Robert Marjolin, vice-prsident
de la Commission europenne prconise le passage
120
122
123
CONCLUSION
125
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first World War, Rivista di Storia Economica, 1992. nO 9. p. 55-76.
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Rivoire J., Histoire de la monnaie, Paris, PUF, Que sais-je?, nO 2237,
1989.
Schor A.-D., La monnaie unique, Paris, PUF, Que sais-je?, nO 2959,
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(Bulletin conomique et financier de la Banque internationale Luxembourg), IV/I995, p. 2-13.
Theurl Theresia, Eine gemeinsame WtJhrung fr Europa. Zwo/f Lehren aus
der Geschichte. Innsbruck, Oesterreichischer Studienverlag, 1992,
342 p.
Pdur les textes des conventions on se reportera utilement la coll.
De Martens, Recueil gnral des traits, conventions et autres actes
diplomatiques, publi en plusieurs sries depuis 1791, et pour les principales conventions du rr sicle Baudhuin F., Code conomique et
financier, Bruxelles, 1954, t. II. Janssen donne galement en annexe le
texte des principales conventions du ~ sicle.
126
II. La monnaie
aux Temps modernes, 7 - III. Les banques centrales et
la monnaie fiduciaire, 9 ..- IV. Intgration conomique
et intgration montaire, 13.
19
34
67
127
84
105
1. Les origines de la Zone franc, 106 - II. La dcolonisation, 109 -III. Le renforcement de l'intgration africaine, 111.
114
1. L'Union europenne de payements, 115 - II. La stabilisation des changes dans la Communaut europenne, 116: 1. Les units de compte europennes, 117;
2. Le serpent montaire, 118; 3. Le SME et l'cu, 119
- III. L'Union conomique et montaire, 120.
Conclusion
124
Bibliographie
126
Imprim en France
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73, avenue Ronsard, 41100 Vendme
Octobre 1996 - N 42 848