Analyse Transactionnelle PDF

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LAT pour une nouvelle communication

Introduction
l Analyse

Transactionnelle

COURS DE BASE

Formation - Consulting
www.formation-consulting.ch
Christine Roussy
1

S OMMAIRE

1 BUT DU COURS 101 - INTRODUCTION L A.T. . . . . . 2


2 DFINITION, VALEURS ET DOMAINES D APPLICATION DE L A.T. 3
Les 4 domaines dapplication de lA.T. . . . . . . . . 5
3 APERU DU DVELOPPEMENT DE LA.T. . . . . . . . . 7
Eric Berne . . . . . . . . . . . . . . . 7
Dveloppement de lA.T. (analyse transactionnelle) . . . . . . 9

THORIE DE LA PERSONNALIT
4 LES TATS DU MOI . . . . . . . . . . . . . . . 11
Analyse des tats du moi . . . . . . . . . . . . 12
Le modle structural . . . . . . . . . . . . . 13
Contamination et exclusion . . . . . . . . . . . . 17
Le modle fonctionnel . . . . . . . . . . . . . 23
Legogramme . . . . . . . . . . . . . . . 24
Le dialogue interne . . . . . . . . . . . . . . 26

THORIE DE LA COMMUNICATION
5 ANALYSE DES TRANSACTIONS . . . . . . . . . . . . 28
Les 3 grands types de transactions . . . . . . . . . . 29
Les lois de la communication . . . . . . . . . . . 30
Les signes de reconnaissance . . . . . . . . . . . 33
La structuration sociale du temps . . . . . . . . . . 38

THORIE DES
DES SCNARION DE VIE
VIE
6 ANALYSE DES JEUX PSYCHOLOGIQUES . . . . . . . . 42
Les 3 faons de dcrire le processus des jeux psychologiques . . . 47
7 LES SENTIMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . 50
Sentiments authentiques et sentiments parasites . . . . . . 53
Analyse des rackets . . . . . . . . . . . . . . 56
8 ANALYSE DU SCENARIO DE VIE . . . . . . . . . . 62
Les positions de vie . . . . . . . . . . . . . . 62
Le scnario de vie . . . . . . . . . . . . . . 65
Autonomie . . . . . . . . . . . . . . . 76
POUR ALLER PLUS LOIN Bibliographie partielle . . . . . . 79
Annexe 1 Les titulaires du Prix Eric Berne et du Prix Raymond Hostie
Annexe 2 Les publications de Berne et Les institutions A.T. aujourdhui
Annexe 3 Les abrviations utilises en analyse transactionnelle
Annexe 4 Les centres de formations
Annexe 5 Les 12 injonctions / Les 12 permissions
Annexe 6 Les messages contraignants (drivers)
Annexe 7 Les Mthodologie de lA.T.
Annexe 8 Comment trouver son coach / son thrapeute / son superviseur ?
Annexe 9 Changer pour quoi ?

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2

1
BUT DU COURS 101 - INTRODUCTION A LA.T.

Latelier 101 est le cours officiel dintroduction la thorie et lapplication de lanalyse


transactionnelle (A.T.). Il constitue un prrequis pour qui souhaite signer un contrat de
formation en vue dtre reconnu comme Analyste Transactionnel/le certifi/e (C.T.A.) 1.

Objectif :
Lobjectif de ce cours est de fournir une information cohrente et correcte quant aux
concepts de lA.T.
Le comit pour les normes de formation (Training Standard Committee) recommande
que le cours 101 dintroduction lA.T. reflte les contenus et les rcents dveloppements
en A.T., reprsents par les articles qui ont obtenu le Prix Eric Berne (cf. : annexe 1).

Elments :
 Il doit durer au minimum 12 heures.
 Les participants la totalit du cours reoivent le certificat du cours 101
dintroduction lanalyse transactionnelle.
 Ce certificat reconnu par lE.A.T.A. ( The European Association for Transactional Analysis
) est normalement donn et enregistr par lassociation nationale ou, si ce nest pas
possible, par le bureau de lE.A.T.A.
 Les personnes qui lont reu peuvent devenir membres de lE.A.T.A. dans la catgorie
correspondante, en tant membre de leur association nationale ou locale dA.T. si
celle-ci est affilie lE.A.T.A. (cf. : annexe 2 : les associations dAnalyse Transactionnelle).
 La connaissance de base contenue dans le cours 101 peut aussi tre acquise par une
tude indpendante. Dans ce cas, le certificat du cours 101 en analyse
transactionnelle est obtenu si le candidat russit lexamen crit pour ce cours (cf : Le
Manuel de la formation et des examens / section 4.3.) 2.

Finalit :
A la fin du 101, les participants seront capables de :
 Dcrire les concepts thoriques de base de lA.T.
 Appliquer des concepts de base pour rsoudre un problme
 Classifier un ensemble de comportements interpersonnels et de processus internes en
utilisant les concepts de lanalyse transactionnelle.

____________________________________________________________________________
1. Cf. : Annexe 3 : Les abrviations utilises en analyse transactionnelle.
2. Le Manuel de la formation et des examens est labor et dit par l E.A.T.A. (Association Europenne dAnalyse Transactionnelle)
le Manuel de la formation et des examens est un descriptif minutieux des rgles rgissant la formation et les examens en AT.
Il est disponible en ligne sur le site de lE.A.T.A. ( www.eatanews.org ).

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2
DEFINITION, VALEURS ET DOMAINES D APPLICATION DE LA.T.

D EFINITION DE L A.T.
Lanalyse transactionnelle est une thorie de la personnalit humaine, une thorie du
comportement relationnel et social, et une approche complte de psychothrapie
(dfinition de lE.A.T.A.3 )

Fonde par Eric Berne (1910-1970), mdecin, vers la fin des annes 1950.
Ce psychiatre passionn a voulu rendre la psychanalyse plus abordable et rapide en commenant par rdiger
un ouvrage visant lexpliquer au public 4.
Eric Berne a souhait simplifier le discours psychiatrique pour permettre au praticien et au patient (quil nomme
client) d'avoir un langage commun. Berne a volontairement choisi des termes simples, dans le registre courant
ou mtaphorique, afin que chaque client puisse tre co-acteur de son diagnostic et de sa gurison. Son ide
tait de crer un systme de psychiatrie sociale.
Lune des qualits qui font lattrait de lA.T. est quelle sapplique des situations aussi diverses que la
psychothrapie, la guidance, lducation, le conseil en organisation et la formation des managers. Le terme
analyse transactionnelle est gnrique, comme lest histoire ou science, et scrit donc sans majuscules.

V ALEURS DE BASE , PRINCIPES PHILOSOPHIQUES DE L A.T.


LA.T. repose sur une philosophie qui aborde trois aspects fondamentaux :
 LES GENS SONT OK
 TOUT LE MONDE A LA CAPACITE DE PENSER
 CE SONT LES GENS QUI DECIDENT DE LEUR DESTINEE ET CES DECISIONS PEUVENT ETRE CHANGEES 5
 LES GENS SONT OK
Le postulat le plus fondamental en A.T. : Tous les tre humains ont la mme valeur, la mme importance et
ont tous droit lamour, au respect et la dignit, et ceci indpendamment de leur race, de leur religion
ou de leur statut social. Cest une affirmation quant lessence de la personne plutt qu son
comportement (tre plutt que faire).
Je ne vous suis pas suprieur et vous ntes pas suprieur moi ; nous sommes, en tant que personnes, au
mme niveau.
 TOUT LE MONDE A LA CAPACITE DE PENSER
Tous les tres humains, lexception des gens qui ont de graves lsions crbrales peuvent penser, rflchir,
valuer. Chacun est donc responsable de ses actions, de son comportement et de ses dcisions.
 CE SONT LES GENS QUI DECIDENT DE LEUR DESTINEE ET CES DECISIONS PEUVENT ETRE CHANGEES
Au cours de leur enfance, tous les tres humains ont pris des dcisions concernant leur survie dans le milieu o
ils voluaient. La plupart de ces choix ont t faits avant la maturit affective et intellectuelle : ils sont donc
souvent nafs et utopiques. Ils peuvent par la suite entraver les relations avec autrui ou bloquer la croissance.
Mais une fois la maturit atteinte, lindividu est mme de redcider, cest--dire dabandonner ses anciennes
croyances pour en choisir de nouvelles plus appropries lici et maintenant 6.

____________________________________________________________________________
3. Cf. : Le Manuel de la formation et des examens.
4. ERIC BERNE, The Mind in Action, 1947. Trad. franaise 1966.
5. IAN STEWART et VANN JOINS, Manuel dAnalyse Transactionnelle, InterEdition, p 21-24.
6. JANINE PROGIN, Principes de base de lA.T., brochure ralise par Janine Progin.

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4

M ETHODE CONTRACTUELLE
Eric Berne a dfini sa pratique comme tant une mthode contractuelle.
Il dfini le contrat comme tant un engagement bilatral explicite en vue
dune action bien dfinie 7.

Il sagit dun accord explicite prcisant lobjectif du traitement chacune de ses


phases :
- Que voulons-nous raliser ensemble ?
- Quels sont les moyens mettre en uvre pour raliser nos objectifs ?
- Quelles sont les responsabilits de chacun ?
- Quels sont les rsultats attendus ?

On dit aussi que lA.T. est une mthode


 CONTRACTUELLE
 DECISIONNELLE
 DE COMMUNICATION DIRECTE

 CONTRACTUELLE
Le travail accomplir est bas sur un contrat qui dfinit le rle de chacun (praticien -
client). La responsabilit de mener bien tout changement que chacun veux obtenir est
alors prise conjointement. Cela part du principe que nous sommes dans une relation
dgal gal (cf. : annexe 7 : Mthodologie de lA.T.).
Le contrat mutuel de travail a pour objectif principal de faciliter le processus, de partager
quitablement le travail raliser. Il permet la personne de prendre conscience de ses
besoins, de ses capacits et dtre active dans la recherche de solutions son problme.
Afin quil soit efficace, ce contrat est exprim en termes positifs, avec un but raliste, dans
le pouvoir des contractants; il doit tre prcis, observable, vrifiable, thique et mobiliser
les trois tats du moi.
Claude Steiner 8 compare un tel contrat aux contrats lgaux et lui applique les mmes
conditions essentielles de validit : 1) consentement mutuel, 2) change rciproque, 3)
comptence, 4) lgalit de lobjet 9.

 DECISIONNELLE
Les gens sont OK, vous et moi sommes tous les deux OK, mais il nous arrive parfois
dadopter des comportements non OK, nous agissons alors dune manire irrationnelle
par rapport la situation prsente ; les analystes transactionnels parlent de reproductions
inconscientes du pass, dues nos dcisions prcoces.
Les autres ou lenvironnement ne peuvent pas nous faire ressentir ni nous comporter de
telle ou telle manire, mme sils exercent des pressions sur nous ; cest notre dcision
personnelle dy cder ; nous sommes donc responsables de nos sentiments et
comportements. Nous prenons des dcisions ; si des dcisions aboutissent des rsultats
dsagrables, nous pouvons les remplacer par des dcisions plus adaptes. Les gens
peuvent dcider de changer.

____________________________________________________________________________
7. FRANCE BRECARD et LAURIE HAWKES, Le grand livre de lanalyse transactionnelle, Edition Eyrolles, p 375.
8. CLAUDE STEINER, A quoi jouent les alcooliques..., Editions Descle de Brouwer, p 143-151.
9. MAXIME LOOMIS, Contrats et changement, Les Classique de lA.T., Volume 4, Editions IFAT-CFIP.

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 COMMUNICATION DIRECTE
Eric Berne insistait sur le fait que le client aussi bien que le thrapeute doit avoir toutes les
informations sur ce qui se passe dans leur travail commun.

La reconnaissance que Berne exprime souvent en parlant de ses


clients nest pas un geste de politesse adress des cobayes humains.
Elle est lexpression foncire dune rencontre entre des partenaires
diffremment qualifis qui ont atteint les objectifs fixs dun commun
accord en spaulant durant le parcours.
Raymond Hostie 10

L ES Q UATRE DOMAINES D APPLICATION DE L A.T.

Lanalyse transactionnelle est la fois un ensemble de thories de la


communication et du dveloppement. Cest aussi un ensemble de pratiques,
utilises dans diffrents domaines. Ces domaines sont nomms : champs. Ces
quatre champs de spcialisation sont :

 LE CONSEIL
 L EDUCATION
 L ORGANISATION
 LA PSYCHOTHERAPIE

En voici une description succincte emprunte au Manuel de la formation de l


E.A.T.A. :

 CONSEIL
Le champ de spcialisation guidance concerne les personnes qui travaillent dans les
domaines socio-psychologique et culturel. En voici quelques exemples : travail social, sant,
travail pastoral, prvention, mdiation, facilitation du processus, travail inter-culturel, activits
humanitaires.
Le processus de guidance permet aux clients ou aux systmes clients de dvelopper leur
conscience, leurs options et leur savoir-faire pour la gestion des problmes et pour le
dveloppement des personnes dans leur vie quotidienne, par lamlioration de leurs points
forts, de leurs ressources et de leur fonctionnement. Il vise accrotre leur autonomie en
relation avec leur entourage social, professionnel et culturel.

 EDUCATON
Le champ de spcialisation ducation concerne les personnes qui travaillent dans le
domaine de ltude et de la formation des adultes dans des cadres scolaires ou
acadmiques. Il englobe aussi le dveloppement personnel, laccompagnement, le soutien
des enfants, des adolescents et des adultes dans la famille, dans le professionnel et dans la
socit. Le travail sapplique aussi au dveloppement dquipes ou dinstitutions. Le but vis
est la continuation de la croissance personnelle et professionnelle.

____________________________________________________________________________
10. HOSTIE RAYMOND, Lge adulte, sur les traces dEric Berne vingt ans aprs. InterEdition.

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 ORGANISATION
Le champ de spcialisation organisation concerne des praticiens qui travaillent dans ou pour
des organisations, en prenant en compte les cadres de rfrence et les contextes
organisationnels en mme temps que le dveloppement de lorganisation. Leur travail vise au
dveloppement, la croissance et laccroissement de lefficacit des personnes qui
travaillent dans les organisations.

 PSYCHOTHERAPIE
Le champ de spcialisation psychothrapie concerne des praticiens qui visent faciliter la
capacit de leurs clients se raliser, gurir et changer. Le processus
psychothrapeutique permet aux clients de reprer et de changer des patterns archaques
limitants, dapporter des soins aux personnes souffrant de troubles mentaux ou
comportementaux. Il sagit donc de gurir de son scnario personnel par un travail concert
avec un psychothrapeute.

D IFFERENCES DES APPLICATIONS DANS LES QUATRE CHAMPS

La thorie de base de lanalyse transactionnelle est la mme dans le travail


en conseil (C), ducation (E) et organisation (O) que dans le domaine
clinique (P / psychothrapie), mais il existe des diffrences dans laccent mis
dans la thorie et les techniques utilises 11 :

- Dans le travail C, E et O, lintervenant joue le rle de facilitateur, de formateur, de


coach ou dentraneur plutt que de psychothrapeute.
- Sans viser un changement de scnario, les intervenants en C, E et O vont aider les
personnes ou les quipes voluer sur divers points. Par exemples : fortifier lAdulte ;
communiquer plus clairement ; passer des contrats explicites ; viter le triangle
dramatique ; diminuer les jeux.
- La plupart du temps, lintervenant invite le groupe traiter ce qui se passe au
niveau social plutt quau niveau psychologique, autrement dit il aborde le
programme explicite plutt que le programme cach.
- Lorsque que le diagnostic est port en utilisant les tats du moi, il sagit dun
diagnostic comportemental et social plutt quhistorique ou phnomnologique.
- Lintervenant saxe le plus souvent sur la manire dont lindividu ou le groupe peut
rsoudre les problmes en pensant et en agissant dans le prsent plutt quen
explorant quel lment du pass il doit liquider.
- Lintervenant enseigne le concept de scnario de vie ses stagiaires comme
moyen dexpliquer pourquoi les gens agissent dune manire qui parat aller
lencontre du but recherch, ou qui cause de la souffrance. Mais le scnario
personnel sera rarement travaill.

Voir aussi, annexe 7, Mthodologie de lA.T. : Diffrence entre accompagnement et psychothrapie.

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11. IAN STEWART et VANN JOINS, Manuel dAnalyse Transactionnelle, InterEdition, p 334.

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APERU DU DEVELOPPEMENT DE LA.T.

E RIC B ERNE
Loccasion la meilleure et la plus intressante pour voir Eric
Berne tait dassister lun de ses sminaires du mardi soir
San Francisco.

Il a tenu ces sances quasiment sans interruption durant


12 ans : de 1958 1963 au 1200, Washington, et de 1964
1970 au 165, Collins.
Avant 1958, il a conduit des sminaires informels ses
domiciles de Carmel et de San Francisco. Il apprciait
beaucoup ces discussions et les considrait comme vitales
pour le dveloppement de sa nouvelle approche 1.

 QUI ETAIT ERIC BERNE


Eric Berne nat le 10 mai 1910 au domicile de sa famille, au 73, Saint Famille, dans le quartier juif
de Montral. Il est le fils du mdecin gnraliste David Hillel Bernstein, et de Sarah Gordon
Bernstein, crivaine et ditrice. Il a une sur nomme Grace.
Le docteur Bernstein pratiquait comme mdecin de cartier ; il avait un cabinet au rez-de-
chausse de sa maison. Eric tait trs proche de son pre, qui lemmenait souvent en visite au
domicile de ses patients ; sans doute lui a-t-il donn le got de la mdecine.
Le bon docteur mourut 38 ans de tuberculose. Ce fut pour Eric, qui avait 9 ans une perte trs
dure. Le genre de difficults prcoces qui conduit certain devenir psy
Sarah reprit lducation de ses deux enfants. Elle nourrit bientt de grandes ambitions pour
Eric, et lencouragea devenir mdecin.

 GENESE ET DEVELOPPEMENT DE SES IDEES


En 1931, 21 ans il reoit son baccalaurat en mdecine.
En 1935, 25 ans, il obtient son doctorat en mdecine et en chirurgie, lUniversit Mc Gill.
Vers 1938, il devient citoyen amricain.
En 1936, il devient psychiatre rsident la clinique psychiatrique de la facult de mdecine
de Yale. Il garde ce poste jusquen 1943, puis sengage dans le corps mdical militaire.
En 1941, il commence sa formation de psychanalyste lInstitut psychanalytique de New-York,
et fait une analyse avec Paul Federn.

____________________________________________________________________________
1. WARREN D. CHENEY, Eric Berne : esquisse historique, C.A.T., Editions IFAT-CFIP, Vol. 1, p 12.

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Cest cette poque, quil commence rflchir de faon critique la psychiatrie et la


psychanalyse. Il rassemble les notes pour son premier livre : The Mind in Action (Lesprit en
action), une synthse critique sur ces deux sujets. Le livre est publi en 1947.

En 1943, il doit effectuer son service militaire, l il


dveloppe son domaine dintrt, lintuition.
Il doit examiner les soldats qui demandent
tre rforms. Chaque soldat passe pour tre
examin par plusieurs mdecins chargs dun
seul aspect de sa sant. Berne, dans un temps de
40 90 secondes doit se prononcer quant ltat
mental de chaque homme.
Le protocole dexamen consiste poser deux
questions : tes-vous nerveux ? et Avez-vous
dj consult un psychiatre ? .
Berne ne stend pas quant la finalit desdites
questions, mais il explique quil se met deviner
les rponses et enregistrer le nombre de rponses
justes, afin dtayer ses recherches sur lintuition. Il
pousse plus loin en faisant des hypothses concernant
le mtier des hommes examins, vrifiant ensuite dans
les dossiers mdicaux.
Il nest pas tonnant quon retrouve souvent chez Berne le souci de la rapidit !
En tant que thrapeute, Eric sassigne le but le plus lev : Gurissez-les, ne vous
contentez pas de travailler en vue dune amlioration . Il y russit trs souvent. Il dit
aussi : On doit viser gurir le client en une sance . Bien entendu, il le dit avec un
sourire, en reconnaissant la difficult de cet objectif : toujours viser raccourcir le
traitement, jamais lallonger.

Aprs avoir t dmobilis, Berne reprend la vie civile. Il reprend sa formation en psychanalyse
et entreprend, en 1947, une psychanalyse avec Eric Erikson.

En 1956, lorsquil postule au titre de psychanalyste, le jury le refuse.


Dorothy Berne, tmoin intime de la raction de Berne lors de cette preuve, nous dit que ce
rejet lui a t trs dur, mais quil a eu sur lui un effet cathartique, le poussant approfondir son
projet dj mri dajouter quelque chose la psychanalyse. Presque tout de suite il se met au
travail avec ardeur, dtermin dvelopper par lui-mme une nouvelle approche en
psychothrapie, sans la bndiction ni laide de la fraternit des psychanalystes.
Nayant plus rendre comptes, il donne libre cours sa crativit.
Comme il est agac par le discourt hermtique de la psychanalyse, il propose un langage
quaussi bien les clients que les praticiens peuvent comprendre.
La rapidit avec laquelle il accomplit sont projet est stupfiante.

Berne est lauteur dune trentaine darticles dans des revues spcialises de psychiatrie et de
psychothrapie, la plupart avant 1960.
Il a galement rdig huit livres, dont deux avant 1960, la plupart aprs stre spar
officiellement de la psychanalyse pour se consacrer sa thorie (cf. : annexe 2 : Les
publications de Berne).

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 SES DERNIERES ANNEES


De 1964 1970, Eric ne connut gure de repos.
Berne dcde le mercredi 15 juillet 1970, aprs plusieurs infarctus, il a 60 ans.
Sur son lit dhpital il corrigeait encore son ouvrage Que dites-vous aprs avoir dit bonjour?
Beaucoup pensent que sa mort prmature montre un aspect de scnario personnel non
rsolu. Mais quen savons-nous ?

Quand je pense sa mort, elle a eu le caractre troublant dune surprise


terrible, et pourtant ntait pas surprenante. Une partie de lui et de moi
savaient que cela allait arriver et quand cela arriverait
Claude Steiner 2

DEVELOPPEMENT DE L A.T.

Le jour de sa mort, Berne ne laisse pas seulement une uvre crite. Il quitte une association
qui lui tenait cur. En 1958, il lui avait insuffl la vie en constituant, avec six autres participants
un groupe auquel il donnait le nom de Sminaire de psychiatrie sociale de San Francisco .
En 1964, lassociation change de nom. Pour sappeler Association Internationale dAnalyse
Transactionnelle (I.T.A.A.).

Dans son ouvrage, Raymond Hostie, a dress une liste de plus de vingt collaborateurs qui, au
cours des annes 1965-70, ont paul Berne soit par leur changes avec lui, soit en
dissminant au loin les germes de lanalyse transactionnelle. Tous ces compagnons se sont
familiariss avec lanalyse transactionnelle grce au contact direct avec Berne. Ils ont
entendu ses exposs, test ses hypothses dans leurs pratiques. Ils lui ont soumis des nuances,
retouches et complments, ont ragi ses prises de position, etc.
Ce sont ces compagnons qui vont assurer la continuit de lassociation au dcs de Berne.

Kenneth Everts, collaborateur de Berne, participant fidle des sminaires de San Francisco, est
le digne reprsentant de la premire gnration. Fin 1969, il est lu prsident et met ses
qualits humaines au service de lI.T.A.A. Il sassigne un double objectif : maintenir la qualit
spcifique de lanalyse transactionnelle, afin dviter tout galvaudage et toute dulcoration,
et encourager les initiatives afin daccueillir au sein de lI.T.A.A. toutes les tendances qui ne sont
pas incompatibles ou sectaires. Au lendemain du congrs dt de 1970, il lance son appel :
Jencourage tous les membres de l.T.A.A. collaborer pour que nous
ralisions un travail de qualit. Mettons laccent sur la qualit et non la
quantit. Notre association ne survivra que si les critres professionnels les plus
exigeants sont maintenus. Si nous admettons la mdiocrit, lI.T.A.A.
seffondrera.

____________________________________________________________________________
2. STEINER CLAUDE, Des scnarios et des hommes, Editions Descle de Brouwer, p 28 : Le scnario dEric Berne.
Claude Steiner, psychologue clinicien, proche collaborateur dEric Berne a enrichi lA.T. de ses contributions, notamment avec les concepts
de scnarios de vie, des jeux de pouvoirs et de comptence motionnelle. Prix Eric Berne en 1971, il est lauteur de nombreux livres sur
lA.T. dont le clbre livre pour enfants, et grands enfants, le Conte chaud et doux des chaudoudoux. Dernirement, en 2010 : Le pouvoir du
cur pour mieux vivre ensemble lre du virtuel.

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Ds sa mise en place, lassociation organise des congrs, afin de favoriser les changes et la
transmission du savoir, promouvoir les principes de lA.T. et permettre des praticiens de se
former. Elle assure ainsi la crdibilit des professionnels. Longtemps, ces congrs ont eu lieu
San Francisco, ils se tiennent actuellement dans le monde entier.
Voir aussi annexe 2 : Les institutions A.T. aujourdhui.

Toutes les personnes accrdites ont suivi une formation thorique et un entranement
pratique. Une fois certifies, elles sont membres de lassociation et soumises au respect du
code thique (cf. : Manuel de la formation et des examens, section 3, p 2).

 EVOLUTION DE LA THEORIE ET DE LA.T. APRES BERNE


LA.T. aura t conduite par Berne de ses dbuts, vers 1955, sa mort en 1970. Du vivant de
Berne, un seul livre sur lanalyse transactionnelle a t publi par un autre que lui (Harris
Thomas, Daccord avec soi et les autres ).

Lanalyse transactionnelle est diffuse dans le monde entier, grce aux diffrents
collaborateurs de Berne. Elle est, aujourdhui, continuellement enrichie, par les nouvelles
dcouvertes scientifiques sur le comportement humain :

 LES PRIX ERIC BERNE


Le prix scientifique Eric Berne a t cr en 1971 pour rendre hommage et perptuer la mmoire de
lapport scientifique dEric Berne. Il devait tre dcern chaque anne au crateur dun nouveau
concept scientifique en A.T. En 1990, le Conseil dAdministration de lI.T.A.A. a dcid den changer le
nom et lobjectif. Il sappelle prsent le Prix Eric Berne en analyse transactionnelle. Il est dcern
pour des contributions la thorie ou la pratique de lA.T. qui sont publies, ou pour des apports
concernant lintgration ou la comparaison de la thorie ou de la pratique transactionnelle avec
dautres modalits thrapeutiques. Un Comit de lI.T.A.A. choisit le/ les titulaire/s (cf. : annexe 1 liste
des titulaires du Prix Eric Berne de 1971 2004).

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11

4
LES ETATS DU MOI

D EFINITION
Eric Berne dfinissait un tat du moi comme un ensemble cohrent de penses et de
sentiments qui se manifestent par des modles de comportements correspondants.

Berne rassemble sous ces termes les dimensions cognitives (ides ou penses),
affectives (ressenti, motions, sentiments) et comportementales.
France Brcard et Laurie Hawkes y incluent aussi le corps, qui participe la fois au
domaine motionnel et comportemental. Un tat du moi est dabord un tat un
moment donn, un ensemble compos de notre tat intrieur (motions ou
absence dmotions, penses plus ou moins claires, sensations, envies de bouger) et
des comportements manifests (actions ou inhibitions).

Les tats du moi constituent la base de lanalyse transactionnelle. Cette


reprsentation du psychisme se compose de trois tats du moi qui contiennent tout
ce que nous pensons ou avons pens, ce que nous ressentons et avons ressenti, ce
que nous croyons et voulons, toutes nos expriences prsentes et passes avec les
traces conscientes et inconscientes laisses par ces expriences.

Par amour du vocabulaire simple, Berne a nomm ces tats du moi : Parent, Adulte
et Enfant. A travers lesquels circule lnergie psychique de la personne, glissement
qui se produit dans le psychisme et qui permet le passage du flux dnergie entre les
trois tats du moi.

Le schma qui les reprsente se compose de trois cercles empils qui se touchent.
Cest devenu la marque de fabrique de lanalyse transactionnelle :

P
Parent

A
Adulte

E
Enfant

Figure 1 : Les tats du moi

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12

Les tats du moi dun adulte se recoupent habituellement en trois classes 1 :


LE CERCLE DU HAUT
Reprsente lensemble des tats du moi emprunts dautres personnes, en gnral aux
parents, et qui sont de lordre de limitation. Dans la mesure o ils sont models daprs les
figures parentales, ces aspects de la personnalit sont nomms par commodit le Parent.

LE CERCLE DU MILIEU
Reprsente les tats du moi qui valuent objectivement. Ceux qui grent lanalyse
objective de ltat mental interne et de lenvironnement physique externe. Dans la mesure
o on observe ce type dactivit le plus souvent chez des adulte responsables, ce que lon
appelle communment un comportement mature , cet ensemble dtats du moi
constitue laspect Adulte de la personnalit.

LE CERCLE DU BAS
Les tats du moi qui reprsentent des perces ou fixations dattitudes enfantines concernent
LEnfant de la personnalit. LEnfant contient les tats du moi qu restent de la petite
enfance et sont toujours actifs sous certaines conditions.

LEnfant est, par bien des aspects, la partie la plus valable de la personnalit et lorsquil
trouve les moyens sains de sexprimer et de samuser, il contribue de faon trs importante
la vitalit et la joie.

A NALYSE DES
D ES ETATS DU MOI

2 manires : ANALYSE STRUCTURALE


ANALYSE FONCTIONNELLE

 ANALYSE STRUCTURALE :
Le structural dsigne les composantes de la personnalit, il classe les souvenirs et les stratgies
stocks. Ce qui se passe lintrieur de lindividu. Classification des penses, des sentiments, du
vcu et des comportements dun individu : ce que contient chaque Etat du Moi (leurs contenus
et leurs origines).

 ANALYSE FONCTIONNELLE :
Analyse les manifestations extrieures des Etats du Moi, et leurs rles relationnels et
comportementaux.
Le fonctionnel dsigne la manire dont la personnalit fonctionne un moment donn ; il classe
les comportements observables, perceptibles de lextrieur. La manire dont les Etats du Moi
sont exprims ou utiliss dans linteraction humaine.
Les tats du moi fonctionnels correspondent au comment de nos comportements et de nos
changes.

Si nous cherchons amliorer nos relations aux autres, nous commencerons par les
observations comportementales du modle fonctionnel. Ensuite, pour comprendre
pourquoi nous rencontrons de tels problmes, nous pourrons investiguer au niveau
structurel (ce qui a t emmagasin dans les tats du moi).

____________________________________________________________________________
1. ERIC BERNE, Structure & dynamique des organisations et des groupes, ditions AT, p 181.

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13

LE MODELE STRUCTURAL DU 1 ER ORDRE DES ETATS DU MOI

Le processus danalyse de la personnalit en terme dtat du moi porte le nom danalyse structurale.
Ds le moment de la naissance, chacun fait lexprience du monde et lemmagasine dans sa
mmoire.
( STRUCTURE = QUOI = CONTENU )

Ltat du moi Parent


est li au pass, Comportements, penses
il est fait des et sentiments
empreintes des P copis sur les
personnes qui nous figures parentales.
ont levs ou
fortement
influencs

Comportements, penses
et sentiments
en raction directe
Ltat du moi Adulte
est bas sur le prsent
A lici et maintenant.

Ltat du moi Enfant


est li au pass, il est Comportements, penses
constitu des traces
de nos ressentis,
E et sentiments
reproduits de lenfance.
raisonnements et
ractions antrieurs.

Figure 2 : Le modle structural ou phnomnologique


(Le plus frquemment utilis, on le retrouve chez Berne, Harris, Schiff, James, Jongeward, et dautres 2 )

____________________________________________________________________________
2. REBECCA L. TRAUTMANN et RICHARD G. ERSKINE, Modles et analyse des tats du moi, C.A.T. vol. 3, p 29.

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14

Le modle structural des tats du moi du 1er ordre est un instrument notre
disposition pour dcoder ce qui se passe en nous visant ainsi vivre bien avec soi et avec
son entourage.
Les 3 modles dtats du moi ensemble sont reprsents par trois cercles superposs
qui se touchent. On le nomme aussi diagramme P A E (crit avec des majuscules afin de ne
pas les confondre avec les appellations dsignant parents, adultes et enfants rels.

Parent (P2)
Contient lensemble des penses, des sentiments et des comportements copis des parents
ou figures parentales construit avec lempreinte des apprentissages et du milieu dans lequel
la personne a grandi.
Il sagit de lnergie psychique provenant de lextrieur, qui appartient au pass. Nomm
par Berne Extropsych.
Si je me comporte, pense et ressens dune manire copie sur lun de mes parents ou figures
parentales qui ont jou le rle de parents, alors je suis dans mon tat du moi Parent.

Il se dveloppe entre 2 et 6 ans, mais plus tard, dautres enregistrements


peuvent venir sajouter la bande originale = Lappris 3.

Adulte (A2)
Contient lensemble des penses, des sentiments et des comportements qui sont en raction
ici et maintenant. Ce sont les dcisions propres de lindividu.
Lnergie psychique provient de la rflexion de la personne, qui appartient au prsent.
Nomm par Berne Nopsych.
Si je me comporte, pense et ressens en relation avec ce qui se passe autour de moi ici et maintenant,
en utilisant toutes les ressources dont je dispose en tant que grande personne (ractions qui ne sont ni
copies sur les parents ou figures parentales, ni reproduites de lenfance) alors je suis dans mon tat
du moi Adulte.

Se dveloppe et se consolide plus particulirement entre 3 et 12 ans, mais il


est en perptuelle volution = Le rflchi 3.

Enfant (E2)
Contient lensemble des penses, des sentiments et des comportements qui sont
reproduits de lenfance (souvenirs archaques).
Lnergie psychique provient de lenregistrement du vcu de la personne, qui appartient au
pass. Nomm par Eric Berne Archopsych.
Sil marrive de revenir des manires de me comporter, de penser et de ressentir qui taient les
miennes lorsque jtais enfant, alors je suis dans mon tat du moi Enfant.

Se cre ds la naissance sinon ds la conception. Il volue trs peu aprs


lge de 6 ans = Le ressenti 3

____________________________________________________________________________
3. GYSA JAOUI, Le triple moi, Editions Robert Laffont, p 45.

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15

A PPROFONDISSEMENT : L E MODELE STRUCTURAL


STRUCTURA L DU 2 EME ORDRE DES ETATS DU MOI

Les tats du moi structurels du 2me ordre montre ce que contient chacun des tats du moi.
La numrotation correspond lordre de construction, cest une sorte de hirarchie.
Cette manire de dtailler ces diffrents systmes (comme les nomme Berne) relve dune
vision historique, qui tient compte des traces du pass inscrites en nous au cours des tapes
de notre dveloppement, ainsi :

Dans le Parent global, nomm P2, on retrouve les 3 tats


du moi intrioriss des personnes qui ont le plus
compt dans lenfance, ces figures parentales (pre,
mre, grand-maman, oncles, frres, instituteurs, ducateurs, ) ont P3 P3 P3
contribu forger linstance psychique de lindividu : P3 P3
P3 reprsente le contenu introject (ltat du moi Parent des
figures parentales de lindividu) : les valeurs, les normes, la
A3 A3 A3 A3 A3
culture du systme les messages qui se
transmettent de gnration en gnration.
A3 reprsente le contenu introject (ltat du moi Adulte E3 E3 E3 E3 E3
des figures parentales) : La collection des affirmations des
figures parentales sur la ralit.
E3 reprsente le contenu introject (ltat du moi Enfant des
figures parentales) : les faons archaques de se
comporter, les manires de grer leur motions et les
ractions primaires des figures parentales.
A2
LAdulte, nomm A2,nest pas subdivis, car il se
caractrise par son adaptation permanente au prsent.
LA2 contient lensemble des stratgies disposition
de lindividu pour faire face la ralit et rsoudre les
problmes.
Il analyse les situations avec les informations de son
Parent et Enfant, il peut les modifier grce P1
lobjectivit (dun Adulte dcontamin, cf. ci-
dessous : la contamination).
Autrement dit, les stimuli du P et du E passent dabord A1
par la rflexion afin de dcider dune stratgie et P0
prendre la meilleure dcision. A0
E1 E0
Dans lEnfant total nomm E2,
sont embots, comme des
poupes russes, des niveaux successifs dexpriences :
E1 correspond la petite enfance.
A1 reprsente le dbut du fonctionnement Adulte chez le petit enfant qui dveloppe
sont intuition.
P reprsente la 1re incorporation des parents ou figures parentales.
1

Certains auteurs subdivisent E1, la partie la plus archaque de lindividu, en E0, A0 et P0.
Correspondant aux tous premiers instants de la vie, depuis la vie intra-utrine jusque peu
aprs la naissance, dcrivant ainsi limportance de la vie ftale.

A chaque tape durant laquelle les messages parentaux sont intrioriss, ces messages sont
interprts diffremment selon lge et le niveau de maturit de lindividu (cf. : Le scnario de vie).

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16

R ECONNAITRE ET DIAGNOSTIQUER LES ETATS DU MOI


Pour Eric Berne, il existe quatre manires de reconnatre les tats du moi quil nomme :
DIAGNOSTIC COMPORTEMENTAL
DIAGNOSTIC SOCIAL
DIAGNOSTIC HISTORIQUE
DIAGNOSTIC PHENOMENOLOGIQUE

DIAGNOSTIC COMPORTEMENTAL
Cest en observant son comportement que lon pourra dduire dans quel tat du moi une
personne se trouve. Il sagit de voir et entendre : des mots, des intonations, des gestes, des
postures, des mimiques, lhabillement, lattitude ou dautres indices comportementaux qui
aident dfinir dans quel tat du moi rside lnergie psychique.
Le diagnostic comportemental est le plus important des quatre, les trois autres le confirment.

DIAGNOSTIC SOCIAL
Cest en observant le genre de transactions quune personne tablit avec son entourage
quil est possible daccomplir un diagnostic social.
Lide sous-tendue par le diagnostic social est que les autres sont souvent en relation avec
moi partir dun tat du moi complmentaire de celui que jutilise.
Exemples : - Si je madresse vous partir du Parent, il y a bien des chances que vous
me rpondiez partir de votre Enfant.
- Si jentre en communication partir de mon Adulte, vous allez sans doute
me rpondre partir de votre Adulte.
- Si je madresse vous partir de lEnfant Adapt, peut-tre bien que vous
rpondrez partir de votre Parent.

DIAGNOSTIC HISTORIQUE
Il sagit de regarder le pass de la personne, comment la personne tait enfant. Exemples
de questionnement :
- Lorsque vous tes lEA et lEL, cherchez dans votre souvenir les situations de votre
enfance dans lesquelles vous vous comportiez ainsi. Quel ge aviez-vous ? Quels taient
vos penses, vos sentiments cette poque ?
- Lorsque vous tes au PC ou PN, cherchez dans votre souvenir quels parents ou figures
parentale vous copiiez pour chaque comportement. Quels sont galement les penses
et les sentiments que vous imitez dans ce comportement ?
- Lorsque vous tes lA, vrifiez que les comportements ne sont pas des reproductions de
votre enfance, ni un comportement parental que vous avez aval tout rond.

DIAGNOSTIC PHENOMENOLOGIQUE
Une fois le pass retrouv, il sagit de faire revivre la personne les sentiments dautrefois.
Cest un retour sur soi, revoir son histoire : la faire revivre permet de trouver les blocages et
de la valider.

EXEMPLE : vous mettez une figure parentale devant vous en imagination et vous lui dites ce
que vous ne pouviez pas lui dire quand vous aviez cinq ans. Vous allez peut-tre
commencer par lui parler en pleurnichant, puis vous allez renouer avec une violente colre
et vous mettre crier Ce nest pas juste! et taper sur un coussin comme vous auriez aim
taper sur votre papa.

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17

LE DIALOGUE
D IALOGUE INTERNE

a) Le systme Adulte interroge :


 le systme Parent pour avoir les normes, les valeurs
 le systme Enfant pour avoir le ressenti.

b) Puis lAdulte ajoute ces informations :


les informations recueillies lextrieur puis
rflchit, classe, traite et dcide dagir.

EXEMPLES :
P
1) A P : - Cette dcision, contrat, est-il en accord
avec la loi, dontologique ?
1
- Est-il en accord avec mes valeurs ?
3
2) A E : - Cette dcision, ce contrat, satisfait-il ou
Est-il en accord avec mes besoins ?
A Dcision

Mes sentiments ? 2

3) A : - Analyse, daprs les rponses, la bonne


dcision prendre.

D IALOGUE INTERNE ET CONFLIT / L A VOIX DU P ARENT


EXEMPLE : Un dialogue interne, une conversation entre mon
Parent et mon Enfant peut ressembler ceci :

1) E : - Mmm ! jai envie dune coupe la crme !


P
3 4
2) P : - Avec a tu vas encore prendre du poids

3) E : - Jen prend une petite, me fais


plaisir, et me sers quune fois au dner. A
1 2

4) P : - En plus ce nest pas bon pour


ton cholestrol

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18
L ES PATHOLOGIES
PATHOLOGIE S DES ETATS DU MOI : C ONTAMINATION ET E XCLUSION
XCLUSI ON

( La contamination et lexclusion sont des pathologies structurales. )

4
D EFINITIONS DE LA C ONTAMINATION 4
- Il y a contamination de lAdulte par le Parent lorsquun systme prform de normes, de
valeurs et dattitudes empite sur la capacit de la personne rsoudre ses problmes
dans son contexte actuel de vie.
- Il y a contamination de lAdulte par lEnfant lorsquil y a irruption des sentiments dans la
pense.

 En gnral, les contaminations sont dcrites comme des intrusions de ltat du moi
Parent ou Enfant dans lAdulte (Berne 1961, Goulding et Goulding 1979, Jongeward et
Scott 1984). Nous pouvons considrer cela comme une mtaphore dans laquelle
lAdulte est territoire qui est envahi par dautres tats.
 Dautres auteurs comme Stewart et Joines (1987) et Claude Steiner (1984) dfinissent
avec sagesse les contaminations comme le fait de Confondre un tat du moi Parent
ou Enfant avec ltat du moi Adulte . De ce point de vue, les contaminations consistent
prendre quelque chose qui est historique pour la ralit de lici et maintenant.
 Stefan Sandstrm 5, en accord avec ce raisonnement, propose :
Une contamination se produit lorsquun tat du moi Parent ou Enfant est nergis de
telle manire quil bloque une comprhension Adulte de la ralit actuelle.

D EFINITIONS DE L E XCLUSION 4
- Il y a exclusion du Parent lorsquil y a absence de valeurs et de structure.
- Il y a exclusion de lEnfant lorsquil y a absence de sentiments, de dsirs et de besoins.
- Il y a exclusion de lAdulte lorsquil y a absence de penses en relation ave la rsolution
de problme.

 Les gens qui excluent leur Parent fonctionnent sans rgles prtablies par rapport au
monde. Au lieu de cela, ils crent leurs propres rgles chaque nouvelle situation. Ce
sont souvent des combinards, des politiciens de haut vol, des cadres qui russissent ou
des parrains de la Mafia.
 Si jexclus lAdulte, je dbranche ma capacit adulte faire face la ralit, et je
ncoute que mon dialogue interne Parent Enfant. Les sentiments, penses et actions
que jai ensuite refltent ce conflit permanent. Parce que je nutilise pas en totalit mes
capacits Adultes daffronter la ralit, il peut arriver que mes actions et mes penses
deviennent tranges et mme quon me diagnostique comme psychotique.
 Une personne qui exclut lEnfant, ferme laccs aux souvenirs de son enfance. Elle est
coupe de ses sentiments, dsirs et besoins.

Lexclusion nest jamais totale. En revanche, elle est particulire certaines situations
prcises. Par exemple, si nous parlons de quelquun qui a un Enfant exclu, ce que nous
voulons dire, cest que cette personne est rarement dans son Enfant.

DIAGRAMME ET EXEMPLES : CONTAMINATION ET EXCLUSION :

____________________________________________________________________________
4. REBECCA L. TRAUTMANN et RICHARD G. ERSKINE, Modles et analyse des tats du moi, C.A.T. vol. 3, p 29.
5. STEFAN SANDSTRM T.S.T.A.-P., La contamination/dcontamination revise, E.A.T.A. Newsletter N 94, Fv. 2009, p 4.

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19
A PPROFONDISSEMENT : LA C ONTAMINATION
Il y a contamination lorsque le Parent ou lEnfant manipule ou influence lAdulte (qui
doit peser le pour et le contre et ragit moins rapidement) afin de le mettre leur
service.
- La contamination obscurcit et fausse le jugement de lAdulte.
- Les contaminations de lAdulte par le Parent dforment les scnarios culturels ;
- Les contaminations de lAdulte par lEnfant dforment les scnarios personnels.
Ainsi la contamination agit aussi bien au niveau des groupes quau niveau individuel.
Les scnarios culturels et personnels illusoires sentretiennent mutuellement.

 SIMPLE : CONTAMINATION PAR LE PARENT


Eric Berne nommait cela des Prjugs. Ils apparaissent gnralement en rapport avec
des sujets prcis, depuis la politique jusqu la politesse, en passant par la religion, les
questions raciales, la nourriture, les modes, le sexe, lducation, les classes sociales,
lalimentation ou lhygine et sont facilement reprables, EXEMPLES : tous, toutes,
toujours, jamais, obligatoirement, il faut, cest la seule solution, on ne peut pas, etc.
LAdulte contamin par le Parent accepte comme valables, sans examen ni analyse, les
attitudes du Parent. La personne confond un prjug et la ralit.
Ces attitudes sont transmises comme des faits, et lAdulte les admet comme tels sans
rflchir.
Sans rflchir, voil la clef du problme !
LAdulte mal inform par le Parent reste passif, il ne cherche pas sinformer et nglige
danalyser opinions et croyances.

Contamination de Exemples de prjugs :


lA par P : Prjugs Franois :
LAdulte est mis au -Ces directeurs vous
service du Parent P exploitent !
pour prouver, justifier
Jean :
et dmontrer la
-Sans argent, je doute
justesse de ses dires
et rgler la crise en
A dune vie sans
difficults et heureuse
assurant le pouvoir
de P. Jolle :
-Tous les Ecossais sont
avares
E
Figure 4 : Contamination de lAdulte par le Parent

EXEMPLES de dcontamination (approfondir avec mon Adulte) :


- Sur quelles informations te bases-tu ? Comment le sais-tu ? Tous les Ecossais ?
- Cest ton avis ? Quest-ce qui te fait dire cela ? De quelles difficults parles-tu ?

Ou abord avec mon Enfant :


- Imagine que quelquun dise cela de toi Que ressentirais-tu ?

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20
 SIMPLE : CONTAMINATION PAR L ENFANT

Eric Berne appelait cela des Illusions qui se traduisent par une exagration des
sentiments, une suradaptation aux parents, une rbellion systmatique toute forme
dautorit, qui peut freiner lautonomie de la personne ou lempcher de vivre des
relations saines.

Quand les dcisions, les positions existentielles, les sentiments et lide quune personne
se fait delle-mme ne reposent sur rien de rel, nous avons affaire un cas de
contamination par lEnfant.

Une femme a appris mpriser son corps (par exemple se trouve laide). Il lui est difficile
de voir objectivement quoi elle ressemble. De mme, un homme qui a appris se
montrer fort et sembler tout connatre, peut tre victime dune illusion de supriorit
qui lui permet de se croire OK alors quinconsciemment il en doute.
Avoir des illusions dEnfant revient voir le monde et soi-mme travers des lunettes
embues. La personne confond une illusion avec la ralit.
Lorsquune personne nglige danalyser les aspects non ralistes, ngatifs ou destructifs
de son scnario, ceux-ci se transforment en illusions.

Contamination de
lA par E : Exemples de croyances :
A lieu lorsquune P Hlne :
personne se trouve -Cest mieux danimer
dans une situation deux, seule cest pas
o elle risque dtre sympa
confronte aux Luc :
angoisses et craintes A
-Je suis le plus g du
de son Enfant ; E se groupe, suis-je vraiment
sert de A pour quil ma place? Que vont
laide viter la
E penser les participants?
situation redoute.
Clotilde :
Croyances -On parle de moi quand
jai le dos tourn
Christiane :
-Je vais gagner au loto et
Figure 5 : Contamination de lAdulte par l Enfant tout sera arrang.

EXEMPLES de dcontamination (reconnatre le sentiment avant de confronter) :


- Je vois que cest trs important pour toi de ne pas animer cette confrence seule
(reconnatre le sentiment).
- Quel est pour toi lge idal pour faire du dveloppement personnel ? ou
- quel ge penses-tu que nous devrions cesser les tudes ? (questions Adultes sans
jugement, ni conseil).

A partir de mon Enfant (ton joyeux, taquin) :


- Et si nous pesions le pour et le contre ? !

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21
 LA DOUBLE CONTAMINATION

Derrire chaque Prjug du Parent rside gnralement une Illusion de lEnfant.


Au lieu davoir une conscience objective des faits, lAdulte tente de rationnaliser les
contaminations venant du Parent et de lEnfant.

LAdulte de la plupart dentre nous est contamin, dans une certaine mesure, aussi bien
par notre Parent que par note Enfant.
La personne associe dans sa confusion avec la ralit, un prjug et une illusion : La
double contamination, cest la confusion entre les Etats du Moi Parent, Enfant et Adulte
qui se produit lorsque je rpte un slogan de mon Parent et jy souscris par une
croyance de mon Enfant et je confonds les deux avec la ralit de mon Adulte.

Le contenu se compose de toutes les vieilles croyances dformes que la personne a


delle-mme, des autres et du monde : en langage AT on parle de croyances
scnariques.

EXEMPLE : Une femme contamine par son Parent peut se dit : -Les hommes savent
monter les meubles en kit , contamine aussi par son Enfant elle se dit : Moi je suis
incapable de le faire .

Dans la double
contamination A est au
service de P et de E.
Exemples de croyances
Lorsque Claire risque de se
renforces par des prjugs :
trouver dans une situation
o elle doit sapprocher P Claire (timide) :
de son directeur son P et -Si je veux tre une
son E se sert de son A pour secrtaire adquats (P),
dmontrer quil est inutile je dois tre discrte, ne
de dranger. Cest ainsi
A
pas dranger (E)
que les principes de son P
Julien :
sont justifis et que son E
-On ne peut pas faire
est protg de sa peur E confiance aux gens (P)
sous jacente dtre
coupl avec : Je ne
rejete par les autres.
peux faire confiance
personne (E).

Figure 6 : La double contamination

Lorsque les membres dun groupe adhrent sans discussion aux croyances
traditionnelles de celui-ci, ils produisent une conscience collective dforme. Cest ainsi
que se forme une culture dans laquelle la majorit des gens ngligent de vrifier le
bien-fond de leurs croyances et de leurs actions, aussi irrationnelles soient-elles, en les
comparant aux donnes disponibles. Cest ainsi que des scnarios culturels irrationnels
contaminent les individus.

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22
A PPROFONDISSEMENT : L E XCLUSION

Si une personne met hors circuit un tat du moi, ce fait est nomm en AT une
exclusion ; Selon Berne, la personne ferme un ou plusieurs de ses Etats du Moi.

EXEMPLES :

 Dans lexclusion du Parent, la personne fonctionne comme si


elle a peu de rgles ou avait dvelopp les siennes propres pour chaque
situation : cest le combinard.

 Dans lexclusion de lAdulte, la personne fonctionne comme si


elle avait des difficults faire face la ralit ou comme si un conflit interne
permanent la drangeait dans son contact au rel.

 Dans lexclusion de lEnfant, la personne fonctionne comme si


elle navait aucun accs ses souvenirs denfance. Cest le pisse vinaigre,
le rabat-joie, le srieux, celui qui somatise, qui ne tient pas compte de ses
besoins 6 .

Si la personne exclut deux tats du moi (double exclusion) on nome ltat du moi
restant ltat du moi exclusif.
Berne nous parle de Parent inbranlable, Adulte inbranlable et Enfant inbranlable 7.
Cest comme si un mur pais empchait lnergie de circuler. Je ne permets pas la libre
circulation de lnergie psychique entre mes Etats du Moi.
Toutes les formes dexclusion sont possibles un moment ou un autre, mais lorsquelles
se rptent trop souvent, elles peuvent empcher le fonctionnement sain et perturber
les relations.

EXEMPLES :

 Parent exclusif : La personne fonctionne comme si laccs aux


rgles tait important. Cest lintolrant, le rigide, lintgriste, la grenouille de
bnitier, le mouton de panurge,

 Adulte exclusif : Cest lorganisateur, le collecteur dinformations.

 Enfant exclusif : Cest la personne qui vit encore comme si elle


tait un enfant, sent les choses, se montre immature, vit en fonction de
ses dsirs seuls, Cest la femme objet, la femme-enfant 6.

____________________________________________________________________________
6. SICHEM VERONIQUE, Analyse transactionnelle face la difficult dapprendre, dition Piscom, p 94.
7. ERIC BERNE, Analyse transactionnelle et psychothrapie, Editions Petite bibliothque Payot, 1971, p 43.

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23

Figure 7 : Exclusion du Parent Figure 8 : Exclusion de lEnfant Figure 9 : Adulte exclusif

Hlne : Susanne : Dominique :

P P P

A A A

E E E

Hlne fonctionne Susanne oublie ses Dominique est trs


avec peu de besoins, se souvient organis, sinforme,
rgles ; quelque fois peu de son remet en question les
dveloppe les enfance ; par son dires, stoppe la
siennes propres : srieux prononc sance pour poser des
-Je passerais par un elle a tendance questions. Il fuit laccs
autre chemin tre rabat-joie son P et son EL par la
-Je nai pas besoin -a ne se fait pas redfinition.
de sa permission,... de marcher pieds -Do tenez-vous ces
nus dans lherbe, informations ? Moi,
je nen suis pas si
sre,

  

Comment dvelopper les Etats du moi exclus ? Propositions de travail :

  
PC : Echange et EL : Dis tes envies, tes PN : Relve les cts
discussion sur les prfrences, liste positifs de ta
rgles de groupe tes qualits, ou voisine, coute
ou sur ce que partage tes les tiens dits par ta
nous estimons sentiments + - voisine.
tre bien ou mal. sur la formation. EL : Ecoute et cris tes
besoins.

Lexclusion nest jamais totale. En revanche, elle est particulire certaines situations
prcises. Par exemple, si nous parlons dune personne qui a un Enfant exclu , ce que
nous voulons dire, cest que cette personne est rarement dans son Enfant, sauf dans
certaines situations privilgies.
Les gens ne peuvent pas fonctionner sans avoir un minimum dEnfant. Ils ne peuvent
pas fonctionner en dehors dune institution sans une part dAdulte et ils ne sen sortent
pas en socit sans avoir un embryon de Parent.

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24
LE MODELE FONCTIONNEL
FONCTIONN EL DES ETATS DU MOI

Ces trois grandes catgories (PAE) fonctionnelles permettent de comprendre nos


interactions avec autrui. Chaque fois que nous parlons des interactions entre les gens, nous
utilisons le modle fonctionnel.
( FONCTION = COMMENT = PROCESSUS )

Parent :
Normatif : Nourricier :
Guide, oriente, juge, coute, encourage
dicte les rgles, prend en charge,
fait respecter les normes, donne des recettes,
met des opinions, PNf- PNr- rassure, soutient, console,
rappelle les rgles ragit avec empathie
Mais aussi critique, interdit, Mais aussi surprotge,
contraint, touffe,
PNf+ PNr+
Adulte :
Organise, prvoit, calcule,
questionne, dcide,
Questionneur :
Pose des questions et des
problmes, sinforme,
A
fait des hypothses
Dcideur :
Rpond aux questions, rsout
les problmes, informe, value,
vrifie les hypothses,
fait des prvisions

EA + EL+
Enfant :
Adapt : Libre ou Naturel :
Se manifeste par un comportement EA - EL - Se manifeste par des formes
que lon peut interprter comme indpendantes de
soumis lemprise de linfluence comportement. Ex. :
parentale. Ex. : - Ragit spontanment et
- -Sadapte aux rgles, aux demandes et affectivement aux choses et
attentes des autres en sy conformant. aux gens. Exprime ses besoins,
- A peur de mal faire, essaie de deviner ses dsirs et ses craintes avec
ce quon attend de lui (suradaptation). des sentiments varis.
- Suit ses impulsions. Ragit avec
un esprit de rbellion.

Figure 10 : Le schma fonctionnel de Kahaler et Capers

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25
L EGOGRAMME
D EFINITION
Lgogramme : diagramme colonnes montrant lvaluation intuitive de
limportance de chaque subdivision du modle fonctionnel des tats du moi dans
la personnalit dun individu.

= Comment je rpartis mon nergie de communication.


Jack Dusay 8 avance lhypothse dune conservation de lnergie :
Lorsquun tat du moi augmente en intensit, un autre ou les autres doivent diminuer pour
compenser. Le dplacement de lnergie psychique se produit de manire que lnergie
totale demeure constante.

Legogramme reprsente la manire dont nous rpartissons notre nergie psychique


travers les diffrents tats du moi fonctionnels. Nous avons lhabitude, selon les permissions
reues ou que nous nous donnons, dactiver plutt lun ou lautre de nos tats du moi.
Afin de changer un comportement inadquat, on peut se servir de legogramme comme
point de dpart.
Lanalyse au moyen de legogramme permet de constater quels sont les tats du moi sur
investis et sous investis.
Selon le principe des vases communicants et de la constance de lnergie, le meilleur
moyen de modifier son egogramme selon Dusay, cest de faire monter la partie que je
dsire augmenter et de ce fait, lnergie quitte automatiquement les parties que je veux
diminuer. Et non de diminuer les parties que je dsire diminuer. En dautres termes :
nliminez pas vos points forts, dveloppez vos points faibles et vous trouverez votre
quilibre.

On peut reprsenter graphiquement les parties de nous-mmes que nous avons tendance
mettre en uvre le plus souvent. Bien entendu, il est impossible de mesurer avec
exactitude ce que nous sommes. Lintrt de ce diagramme est de nous offrir une vision
simplifie, rsumant notre fonctionnement habituel, en mettant en vidence dans quelle
proportion nous investissons notre nergie dans chaque catgorie du moi, puis de nous
demander si cela nous convient :

D ESSINEZ VOTRE EGOGRAMME 9


A) Vous pouvez valuez sur une chelle de 0 100 la quantit dnergie que vous mettez
dans chaque tat du moi fonctionnel.
EXEMPLES : Si vous tes dans lAdulte aussi souvent, aussi facilement, que vous le voulez, il
cotera 100. En revanche, si vous trouvez que vous perdez lAdulte dans certaines
circonstances (comme la plupart dentre nous), il cotera plus ou moins haut selon les
cas. Peut-tre 30 ou 50
B) Procdez de mme avec les autres tats du moi, en valuant :
 Votre capacit de Parent Normatif prendre en charge et diriger, proclamer une opinion ;
 Votre capacit de Parent Nourricier vous occuper des autres, le rconforter ;
 Votre capacit vous amuser, tre spontan, montrer ce que vous ressentez ;
 Votre tendance vous adapter aux autres, en leur obissant, ou bien en vous rebellant, en
grognant et en refusant tout. Et ainsi de suite

____________________________________________________________________________
8. JOHN M. DUSAY, Les gogrammes et lhypothse de la conservation de lnergie psychique, C.A.T. vol. 1, p 35.
9. FRANCE BRECARD et LAURIE HAWKES, Le grand livre de lanalyse transactionnelle, Edition Eyrolles, p 63.

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26
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Parent Parent Enfant Enfant Adapt Enfant Adapt
Adulte
Normatif Nourricier Libre Soumis Rebel

Figure 11 : Dessinez votre gogramme

C) Si votre ct Parent est diffrent avec vous-mme de celui que vous manifestez
autrui, vous pouvez subdiviser les colonnes Parent en deux : P Normatif avec le autres et
P Normatif avec moi-mme, P Nourricier avec le autres et P Nourricier avec moi-mme.
D) Vous pouvez aussi inviter votre conjoint ou ami/e remplir de son ct une grille
valuant ses tats du moi fonctionnels. Cela vous permettra de comparer les zones de
ressemblance et les zones de complmentarit.

A PPROFONDISSEMENT : UNE VARIANTE DES EGOGRAMMES


EGOGRAMMES DE DUSAY : LEGOGRAMME MODIFIE 10
10

La modification fait apparatre les fonctions positives et ngatives de chaque tat du moi :

Imposition de normes Caresses positives Rassembler des donnes Sentiment Politesse


limites Permission Vrifier des transactions Ajustement Ajustement
Rgulation Nutrition Mettre jour P et E Socialisation Socialisation
Attentes ralistes Encouragement Considrer les options Ecoute Ecoute
et les alternatives

+
Parent Parent Enfant Enfant
Normatif Nourricier Adulte Libre Adapt

_
Punir tre trop permissif Rages Sentiments parasites
Critiquer Jouer au Sauveur Ne rien se refuser Comportements
Tenir pour acquis Gaver Impulsivit passifs
Effrayer Sur-protger Dpendance Confusion

Figure 12 : Egogramme modifi tir de lArticle de Claire Marsh et Beverly Drennan

____________________________________________________________________________
10. C. MARSH et B. DRENNAN, Les tats du moi et la thrapie par les gogrammes, C.A.T. vol. 6, p 187.

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27
Q UELQUES OPTIONS POUR
PO UR DEVELOPPER
D EVELOPPER SON MOI POSITIF

Dvelopper ltat Parent Normatif + pour tre constructif avec soi-mme et les autres
Voici quelque cas o le PC+ est utile :
- Faire une critique quelquun
- Donner un ordre
- Indiquer les procdures ou le rglement
- Donner clairement son avis, son opinion
- Annoncer le but et lobjectif
- Dire ce que jestime tre bien ou mal
Dialogue intrieur :
- Je pense ma morale personnelle
- Je me donne des buts
- Je mvalue
Dvelopper ltat Parent Nourricier + pour dvelopper ma comprhension et ma bienveillance
Voici quelque cas o le PN+ est utile :
- Dcouvrir les cts positifs dune personne
- Son patron, ses collgues : trouver ce qui les pousse agir (leurs motivations)
- Dterminer une aide relle apporter une personne 11
- Faire la liste de ses qualits
Dialogue intrieur :
- Je me complimente moi-mme
- Jentre en contact, par la pense, avec une personne qui maime tel que je suis
Dvelopper ltat Enfant Adapt + En respectant les besoins et valeurs de chacun
- Arriver lheure
- Face un ordre, donner son avis
- Faire un compromis raliste
- Dcrire les besoins et les motivations quil est possible de raliser facilement dans sa vie
- Organiser son temps et prvoir
- Respecter le rglement
Dvelopper ltat Enfant Libre + Pour dvelopper sa crativit, sa spontanit, son authenticit
- Dire ses envies et prfrences
- Donner son sentiment positif et ngatif sur les participants et lanimateur
- Lister ses motivations
- Se donner un but agrable
- Ecrire la liste de ses qualits
- Dire en public ses qualits
- Demander des participants ou des collgues ses qualits
Dvelopper ltat Adulte pour faire la diffrence entre confrontation et conflit afin de favoriser la
ngociation
- Exercice dcoute
- De reformulation
- Poser des questions sans jugement, ni conseil
- Dcrire une situation en se tenant aux faits
- Rflchir : peser le pour et le contre
- Discuter avec un collgue de sa faon de travailler sans chercher avoir raison.

____________________________________________________________________________
11. -Est-ce que javais rellement envie daider cette personne ?
-Est-ce que javais la comptence pour le faire ?
-Cette personne ma-t-elle clairement demand de laider ?
-Est-ce que jai effectu moins de 50% du travail en question ?

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28

5
ANALYSE DES TRANSACTIONS

D EFINITION D UNE TRANSACTION


La transaction, constitue dun seul stimulus et dune seule raction, verbaux ou non, est
lunit daction sociale. On lappelle transaction parce que chacune des deux parties en
prsence y gagne quelque chose, raisons pour laquelle elles sy livrent 1 :

Il ajoute que: Tout systme ou mthode qui ne se fonde pas sur lanalyse rigoureuse de
transactions distinctes en leur tat du moi spcifique nest pas lanalyse transactionnelle.

On appelle transaction tout change entre deux personnes.


Stimulus transactionnel provenant dun certain tat du moi de lagent + Raction
transactionnelle provenant dun certain tat du moi du rpondant = Unit dun
comportement.

Berne disait aussi quune transaction est lunit de base du discours social , (stimulus
transactionnel + rponse transactionnelle = une transaction).

Lanalyse des transactions fait partie des quatre grandes mthodes quutilise lAT pour
comprendre le comportement humain :
LANALYSE STRUCTURALE
LANALYSE DES TRANSACTIONS
LANALYSE DES JEUX
LANALYSE DES SCENARIOS

Lutilisation du modle des tats du moi pour analyser les squences de transactions
constitue lanalyse transactionnelle proprement dite.

Communiquer cest changer, cest pourquoi une unit de communication sappelle une
transaction.
Le terme a volontairement t choisi par Berne pour signifier ce caractre dchange de
tout rapport social.
Comme en matire dchanges commerciaux, les transactions peuvent tre honntes ou
malhonntes. Elles peuvent tre directes et franches, dguises ou de mauvaise foi.

Berne a dcrit 3 genres de transactions possibles 3 rgles de la communication :


____________________________________________________________________________
1. ERIC BERNE, Que dites-vous aprs avoir dit bonjour ? Editions Tchou, p 26.

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29
L ES TROIS GRANDS TYPES DE TRANSACTIONS
TRANSACTION S

TRANSACTION PARALLELE
Dfinition : Transaction dans laquelle les vecteurs transactionnels sont parallles ou
dans laquelle ltat du moi vis est celui qui rpond.

Ces transactions peuvent tourner en rond indfiniment ; lchange ne progresse pas, il


provoque lescalade, et peut arriver jusqu' lirritation voire la violence.

Une transaction parallle est toujours reprsente sur le schma par des flches (vecteur)
parallles. Elle a quelque chose de prvisible. Une conversation peut consister en une
chane de transactions parallles, auquel cas, toute la chane aura lair de quelque chose
de prvisible en train de se drouler. Un tel change pourrait durer indfiniment jusqu ce
que les interlocuteurs sessoufflent ou dcident de faire autre chose.

TRANSACTION CROISEE
Dfinition : Transaction dans laquelle les vecteurs transactionnels ne sont pas
parallles ou dans laquelle ltat du moi vis nest pas celui qui rpond.

Une transaction croise a gnralement un schma avec des flches croises.


Croise est galement une bonne description de ce quon ressent dans ce genre
dchange. Lorsque vous croisez la transaction en me criant aprs, pour moi, cest comme
si vous aviez rompu le cours de notre discussion.

TRANSACTION CACHEE
Dfinition : Transaction dans laquelle un message explicite (niveau social) et un
message cach (niveau psychologique) sont mis en mme temps.

Dans une transaction cache deux messages sont mis en mme temps : un message
ouvert, de niveau social et un message cach, de niveau psychologique.
Pour comprendre un comportement, cest au niveau psychologique de la communication
quil nous faut faire attention.

Ces trois types de transactions reprsentent le modle de


communication entre les tres humains dcrit par Eric
Berne. Depuis, dautres analystes transactionnels ont
approfondi cette tude afin de dmontrer la tournure que
peut prendre la communication dhumain humain.

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30
LES LOIS DE LA COMMUNICATION

 1re LOI DE LA COMMUNICATION


Aussi longtemps que les transactions sont complmentaires, que les deux personnes
sadonnent la mdisance(P-P), rsolvent un problme (A-A) ou jouent ensemble(E-E),
lchange peut continuer indfiniment 2.

Tant que les transactions demeurent parallles,


la communication peut continuer indfiniment.

Ici la communication est :


 Un change indfini
 Sans surprise
 Les transacteurs restent sur la mme longueur donde
 Une communication positive ou ngative.

EXEMPLE A-A : EXEMPLE E-E:


Lorsque je madresse ltat du moi A dun Dialogue spontan entre deux participants :
participant, il me rpond avec son A :

Participant Formateur Participant Participant

R S

S : Quel jour te convient pour cette supervision ? S : H ! A la pose, jai bien envie de manger
R : Le lundi matin et le jeudi aprs midi. une glace !
R : Mm ! a me fait bien envie aussi !

EXERCICE : Les transactions complmentaires dans votre vie


Pensez aux changes plaisants dans votre vie, ceux qui se poursuivent sans accro, de faon fluide.
Avec qui cela se passe-t-il le plus souvent, le plus facilement ?
Quel type de transactions parallles vivez-vous le plus gnralement ? A-A, E-E, P-P, E-P, P-E ?
Avez-vous des transactions diffrentes avec des personnes diffrentes ? Par exemple : A-A avec tel
collgue, P-E avec tel proche, E-E avec certains amis ?
Quelles transactions vous manquent ? Auriez-vous envie daller plus souvent dans le mode E-E avec
votre conjoint ? Aimeriez-vous donner ou recevoir du rconfort ? Ou souhaiteriez-vous pouvoir
discuter sereinement, dA A ?
Une fois identifis les axes que vous souhaitez dvelopper, discutez-en avec la ou les personnes
concernes ; ce qui consistera une valuation A-A de la situation. Puis vous exercer les deux,
exprimenter les rles qui ne vous sont pas habituels 3.

____________________________________________________________________________
2. ERIC BERNE, Des jeux et des hommes, Editions Stock, p 32.
3. FRANCE BRECARD et LAURIE HAWKES, Le grand livre de lanalyse transactionnelle, Edition Eyrolles, p 73.

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31
 2me LOI DE LA COMMUNICATION
Quand une transaction est croise, il en rsulte une rupture de la communication et il est
ncessaire que lun des deux ou les deux individus changent dtat du moi pour que la
communication soit restaure. 4.

En cas de transaction croise, pour que la


communication se poursuive, il faut que lun des
interlocuteurs, ou les deux, change dtat du moi.

Ici la communication est :


 Une rupture
 Le plus souvent une communication ngative
 Souvent un dsaccord, une dispute
 Quelquefois une faon de rtablir le dialogue.

Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles on en arrive croiser les transactions, les


situations les plus frquentes sont :

EXEMPLE AA EP : EXEMPLE AA-PE :


(Transaction croise de type I, AA-EP. (Transaction croise de type II, AA-PE.
Raction de transfert) ou vice-versa
Raction de contre transfert)

Directeur Collaborateur Collaborateur Directeur

S S
R
R

S : Avez-vous termin le dossier Dupont ? S : Pourquoi avez-vous fait cela ?


R : Pourquoi tes-vous toujours si press avec moi ? R : Pour vous aider vous manquez de force

Une simple demande de renseignements AA Une simple question AA reoit une rponse
reoit une raction EP. Cest une transaction condescendante, emphatique ou une srie de
croise de type I qui reprsente le type de prjugs. Cest une transaction croise de
transaction qui provoque le plus de trouble type II et la 2me grande source dennuis dans
dans le monde 54. les relations personnelles et politiques 54 .

EXERCICE : Les transactions croises dans votre vie


Pensez quelques personnes avec lesquelles vous avez limpression que la communication drape
souvent : vous arrivez avec une certaine intention, et cela tourne autrement.
Dessinez le diagramme de ces changes : De quel tat du moi part votre stimulus ? Lequel visez-vous
chez lautre ? Comment rpond-il ?
Puis dessinez les croisements possibles, en changeant vous-mme dtat du moi, et/ou en visant un
autre tat du moi chez votre interlocuteur.
Quels mots trouvez-vous pour utiliser ces nouveaux vecteurs 5.

____________________________________________________________________________
4. IAN STEWART et VANN JOINS, Manuel dAnalyse Transactionnelle, InterEdition, p 87.
5. ERIC BERNE, Que dites-vous aprs avoir dit bonjour ?, p 22 et Analyse transactionnelle et psychothrapie p 94.

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32
 3me LOI DE LA COMMUNICATION
A un niveau apparent, social, un seul tat du moi sexprime chez chacun des partenaires
(en gnral lAdulte), alors que de faon cache et au niveau psychologique, deux autres
tats du moi sont mis en jeu. ()

nimporte laquelle des transactions des exemples prcdents pourrait contenir une
transaction sous-jacente 6.

Le rsultat comportemental dune transaction


cache est dtermin au niveau psychologique
(celui quon devine) et non au niveau social (celui quon voit).

Ici la communication est :


 Une communication cache (les personnes nosent pas dire ce quelles
pensent ou sentent rellement)
 Le plus souvent une communication ngative
 Un manque dauthenticit
 Un sentiment de malaise rptitif
 Un bon moyen pour entrer dans les jeux psychologiques.

Ici, plusieurs tats du moi sont simultanment mis en uvre par les partenaires. Exemples : Lorsquune
personne sadresse lAdulte dune autre personne avec son Adulte en faisant un sous-entendu,
(elle ouvre la porte aux jeux) :

Sp Niveau social : Ss : Quas-tu fait du dossier Dupont ?


Ss Rs : Je lai mis dans le bureau, lettre D.

Rs Sp : Tu ne sais vraiment pas classer ?


Niveau psychologique :
Rp Rp : Tu maccuses toujours tort !

Sp Rp Niveau social : Ss : Et jeudi, es-tu aussi occupe ?


Rs : O veux-tu en venir ?
Ss

Rs Niveau psychologique : Sp : Va-t-elle enfin dire oui une fois ?


Rp : Exprime-toi clairement.

Afin dviter dentrer en symbiose et refuser les amorces de jeux Stephen Karpman 7 ,
dfinit quatre conditions remplir :
1. Un ou deux tats du moi doivent tre effectivement changs. Si les mmes tats du moi restent aux
commandes, la mme transaction complmentaire se rptera linfini.
2. La transaction doit tre croise ( cf : 2me loi de la communication ).
3. Le sujet trait doit tre chang.
4. Le sujet prcdent doit tre oubli. Le nouveau sujet permettra un change rel.
Lobjectif propos est de changer ce qui se passe et de sen librer tout prix; pour y
arriver, il sagit soit -de dloger le partenaire de son tat du moi (le faire changer dtat du moi), -de changer
son propre tat du moi, -de raliser les deux la fois.
____________________________________________________________________________
6. GYSA JAOUI, Le triple moi, Editions Robert Laffont, p 130.
7. STEPHEN KARPMAN, Options, C.A.T. vol. 2, p 194.

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33
L ES S IGNES DE RECONNAISSANCE

Dfinition
Unit de reconnaissance ; Signe verbal ou non verbal, positif ou ngatif, conditionnel ou
inconditionnel, essentiel la survie psychologique de ltre humain.

 SOIFS DE STIMULI ET DE RECONNAISSANCE


Dfinition :
Soif de stimulation : besoin de stimulation ou de sensation physique et mentale.
Soif de reconnaissance : besoin dtre reconnu par les autres.

 SOIF DE STIMULATION (besoin de stimulus ou de sensation) :


Pour un adulte, la privation sensorielle constitue un chtiment des plus terribles (cest pour
cela quon utilise les cellules disolement comme mesure disciplinaire svre dans certaine
prisons).
Pour un nourrisson, ce nest pas seulement cruel, cest catastrophique. Ds la naissance (et
mme avant), les petits dhommes ont besoin de stimuli provenant de lenvironnement :
tre touchs, entendre des sons, voir des couleurs et des formes intressantes, etc.
Apprendre et dcouvrir sont sources de plaisirs inpuisables : curiosit, dcouverte,
apprentissage, stimulation intellectuelle et physique

La plupart des organismes, y compris ltre humain, recherchent avidement les situations de stimulation. Cest
le besoin de sensation qui rapporte de largent aux propritaires de montagnes russes, et qui rend les
prisonniers capables de nimporte quoi pour viter dtre mis au secret.
Eric Berne 8

 SOIF DE RECONNAISSANCE (besoin dtre reconnu) :


Nous avons besoin damour et de fiert, de compter pour quelquun, de protger limage
de nous-mme, davoir de la valeur nos propres yeux, de nous sentir importants.
Comment est-ce que je my prends pour obtenir ou donner de la reconnaissance ?

Cest la recherche dune certaine catgorie de sensations ne pouvant tre fournies que par un autre tre humain
ou dans certains cas par un animal. Cest ce qui fait que le lait ne suffit pas aux bbs singes ni aux nouveaux
ns humains ; Ils ont aussi besoin de bruits, de lodeur, de la chaleur et du contact maternel, sans quoi ils
dprissent, tout comme les adultes quand personne ne leur dit bonjour.
Eric Berne 8

____________________________________________________________________________
8. ERIC BERNE, Que dites-vous aprs avoir dit bonjour? Editions Tchou, p 27-28.

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34
9
 DISTINCTION DES DEUX SOIFS (par Martine Walter, T.S.T.A.-O. )

Un stimulus satisfait le besoin de stimulation, mais pas pour autant la soif de


reconnaissance : Si jcoute une musique que jaime, je satisfais une stimulation auditive
et cela, seule. Si je lis un article, je suis stimule sur la pense et cette soif de stimulation
peut se satisfaire sans lautre.

Un SDR a, quant lui un double effet : la reconnaissance au sens de jexiste travers


lautre - cest donc une unit de reconnaissance sociale (mon lien avec lautre) et la
stimulation sur les aspects biologiques, chimiques et mentaux (le lien moi-mme).
Cette distinction est mon sens aidante pour intervenir dans une organisation car elle
permet dexpliciter le manque : sagit-il du besoin de stimulation et/ ou de
reconnaissance qui serait non satisfait ?

 LES DIFFERENTS TYPE DE SIGNES DE RECONNAISSANCE


Ils peuvent tre VERBAUX ou NON VERBAUX, de FORTE FAIBLE INTENSITE,
CONDITIONNELS (qualifient laction) ou INCONDITIONNELS (ce que la personne est cense
tre), POSITIFS (+) : Indiquent la personne lapprobation ou NEGATIFS (-) : Indiquent la
personne la dsapprobation.

CONDITIONNELS INCONDITIONNELS

Valorisent le faire (les actes) Valorisent ltre (la personne)

EXEMPLES : EXEMPLES :
- Bravo pour lorganisation de cette - Je taime !
POSITIFS confrence ! - Tu es merveilleuse !
- Mm ! ton gteau est dlicieux ! - Tu es intelligent !
(+) - Tu cris bien !

Dvalorisent le faire (les actes) Dvalorisent ltre (la personne)

EXEMPLES : EXEMPLES :
- Ce secteur est mal organis. - Je te hais !
NEGATIFS
- Ces croissants sont dgotants. - Quel idiot tu es !
- Tu cris comme un oiseau ! - Tu me dranges, loigne-toi !
(-) - Ta robe est jolie mais tu es trop - Espce de ! Tu nas vraiment
forte pour porter ce modle. aucune tenue !

 Moins on est reconnu, plus on risque de se dprimer;


plus on est dprim, moins on va vers les autres.
 Derrire maintes attitudes ngatives ou dsagrables, se cache un
appel maladroit et malheureux aux signes de reconnaissance positifs.

____________________________________________________________________________
9. AAT N 119, Juillet 2006, Organisation : le systme comme client, p 53.

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35
L ECONOMIE DES SIGNES DE RECONNAISSANCE
RECONNAISS ANCE
Claude Steiner 10 suggre que, enfant, nous sommes tous conditionns par nos figures
parentales qui nous imposent 5 rgles concernant les Strokes :

- Ne donne pas les signes de reconnaissances que tu as envie de donner.


- Ne demande pas les signes de reconnaissances dont tu as besoin.
- Naccepte pas les signes de reconnaissances que tu dsires.
- Ne refuse pas les signes de reconnaissances que tu ne veux pas.
- Ne te donne pas de signes de reconnaissances toi-mme.

Adulte, nous continuons dobir ces 5 rgles notre insu et, en consquence, nous
passons notre vie dans un tat de semi-privation de strokes.

Dans Analyse transactionnelle et psychothrapie 11, Berne consacre un chapitre aux


caresses. Il y souligne que le contrle des stimuli est bien plus efficace pour manipuler le
comportement humain que les brutalits ou les punitions. De nos jours, bien peu de familles
se servent encore de la force physique pour contrler leur progniture. La plupart imposent
leurs injonctions en manipulant les caresses sans faire appel des punitions corporelles.

Ce qui est sr, cest que la plupart dentre nous limitons nos changes de signes de
reconnaissances afin dtre cohrents avec nos anciennes dcisions, dcisions que nous
avions prises en rponse nos perceptions denfant des pressions exerces par nos figures
parentales. En tant quadultes, nous pouvons rvaluer ces dcisions et les changer si nous
le voulons.

 LE PROFIL DES CARESSES


Jim McKenna 12 a mis au point un tableau quil a nomm le profil des caresses (cf. : page
suivante). Il a remarqu que les chelles positives et ngatives se trouvent en relation
inverse : les colonnes au-dessous et au-dessus de la ligne de base se comportent comme
un piquet plus ou moins enfonc. Ainsi, les personnes qui donnent beaucoup de caresses
positives en donnent peu de ngatives, et vice-versa. Ce qui confirme les observations de
Steiner 10 propos de lconomie des caresses : celui qui remplis son temps en donnant et
acceptant des caresses ngatives, passe moins de temps en donner ou en accepter
de positives. Cependant, une telle personne hsite abandonner une quantit assure de
caresses ngatives si elle ne voit pas par quoi les remplacer. Cest pour cela quil ne
prescris jamais : moins de caresses ngatives mais vise renforcer ce qui manque :
Que penses-tu de ce contrat : Donner ma femme chaque jour cinq fois plus de
caresses positives quactuellement ? .

Le profil des caresses ci-dessous peut servir mesurer notre fonctionnement en gnral ou
dans des secteurs spcifiques : la maison, au travail, avec certains membres de la
famille. Il est parfois utile de comparer entre eux ces secteurs, ou de mesurer la quantit de
caresses donnes et reues diffrentes priodes de la vie.
Il est encourageant, par exemple, de voir changer des personnes qui dhabitudes
prenaient peu soin delles-mmes, et de les voir peu peu demander ce quelles dsirent,
cesser de mconnatre leur Enfant et refuser de donner sans discernement.

____________________________________________________________________________
10. CLAUDE M. STEINER, Lconomie des caresses, C.A.T. vol. 1, p 94.
11. BERNE ERIC, Analyse transactionnelle et psychothrapie, Editions Petite bibliothque Payot.
12. JIM MCKENNA, Le profil des caresses et ses application la thorie du scnario, C.A.T. vol. 6, p 160.

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36
 LE PROFIL DES CARESSES, AUTODIAGNOSTIC 13
A votre tour de tracer votre profil. Faites-le rapidement, de manire intuitive :

Donnez-vous des Acceptez-vous Demandez-vous les Refusez-vous de Vous donnez-vous


strokes + aux des strokes + ? strokes + que vous donner les strokes+ des strokes + ?
autres ? dsirez ? que les autres
attendent ?
+10
Toujours + 9
+ 8
Trs souvent
+ 7
Souvent + 6
+ 5
Quelquefois + 4
+ 3
Rarement + 2
Jamais + 1
Refuser de Donner
Donner Accepter Demander
donner soi-mme
- 1
Jamais - 2
- 3
Rarement
- 4
Quelquefois - 5
- 6
Souvent - 7
- 8
Trs souvent - 9
Toujours -10

Demandez-vous
Donnez-vous des Acceptez-vous directement ou Refusez-vous Vous donnez-vous
strokes aux des strokes ? indirectement des de donner de des strokes ?
autres ? strokes ? lattention ?

Pistes de rflexion pour dvelopper un systme de distribution de reconnaissance de soi et


des autres :
 Estimez-vous lgitime de donner, demander, accepter, refuser, donner soi-mme de
la reconnaissance ?
 Avez-vous besoin de donner, demander, accepter, refuser, donner soi-mme de la
reconnaissance ?
 Aimez-vous donner, demander, accepter, refuser, donner soi-mme de la
reconnaissance ?
Avec le profil des caresses, vous dcouvrez :
 Lampleur des doses positives ou ngatives des signes de reconnaissances,
 Les habitudes de donner sans recevoir ou le contraire,
 Les interdits, les exclusivits, les blocages (ex. : ne jamais demander),
 Les prjugs, les superstitions qui courent propos des caresses.

Aprs cet autodiagnostic, vous dcidez votre plan de dveloppement pour obtenir un
systme efficace et heureux de distribution. Regardez ce que vous voulez augmenter.

____________________________________________________________________________
13. Tir de larticle de Jim McKenna, Le profil des caresses et ses application la thorie du scnario, Les Classiques de lAT,
Volume 6, p. 160 et du Manuel dA.T. dIan Stewart et Vann Joines, InterEditions, p. 105.

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37
 LA CIRCULATION DES SIGNES DE RECONNAISSANCE

Chacun peut en DONNER DEMANDER ACCEPTER REFUSER DONNER A SOI-MEME de tous genres.

DONNER
Cest respecter, couter Cest loffrande de soi pour rcompenser, protger, aider, choyer
Cest tablir le lien. Offrir son regard, sa prsence. Cest aussi un cadeau que lon se fait soi-mme.
Cest faire lexprience de sa richesse, de sa force, de sa capacit partager.
Cest dire Cest estimer lautre capable et digne de recevoir ce que je lui dis.
A chacun de mditer ses motivations.

DEMANDER
Ai-je le droit de demander pour moi ?
Les parents savent-ils mieux que les enfants ce qui est bon pour eux ? Qui sait ce dont jai besoin?
Si je sais ce qui est bon pour moi, que vais-je en faire ?
Si je demande, ce nest pas la mme chose, la rponse nest pas sincre, elle na plus rien de spontan !
Et en plus, demander cest risquer un refus !
Apprendre demander, cest reconnatre et respecter soi et les autres.
Cest tre prt entendre ou recevoir autre chose. Cest dire sa fragilit, son inaptitude.
Cest pouvoir senrichir dautres expriences.
Cest donner sa confiance.

ACCEPTER
Il ne fallait pas te donner ce souci ! Tu naurais pas d
Suis-je indigne de recevoir des bonnes caresses ?
Accepter ou recevoir, cest retrouver notre Enfant intrieur avec ses manques et ses besoins.
Cest oser entendre et ressentir ce quil a rclam, dsir et pour lequel il sest ensuite tu.
Cest laisser rsonner et pntrer en nous la reconnaissance qui nous est adresse.
Cest le oui de celui qui peut dire non .
Apprendre accepter, ce nest pas sadapter ou sajuster. Cest se permettre de faire natre un lien.
Cest se donner la permission de se reconnatre et de sestimer.

REFUSER
Cest pouvoir dire non , le non de celui qui peut dire oui .
Cest assumer sa responsabilit. Cest rcuser sans coller de timbre et en restant proche.
En reconnaissant et exprimant ses sentiments et penses, nous participons au changement.
En les taisant nous nous faisons complice des dysfonctionnements.
Apprendre refuser cest risquer linstabilit, la mouvance.
Cest se donner la permission de se reconnatre et de sestimer.

SE DONNER
Cest lestime de soi accepte et reconnue. Sestimer, cest se donner la permission dtre soi.
Cest dabord une dmarche intrieure de reconnaissance de soi, de sa vie, de ses ressources.
Cest la joie dtre avec ses capacits et ses limites.
Cest le tremplin qui donne accs demander, donner, accepter et refuser les caresses.
Cest demander ce dont jai besoin. Cest refuser ce que je ne veux pas.
Cest accepter ce que je dsire recevoir.
Est-ce que je peux mvaluer moi-mme sans me comparer aux autres ?

Jacques Dekoninck, psychosociologue, philosophe

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38

S TRUCTURATION SOCIALE DU TEMPS

Selon Berne, les transactions constituent la trame des changes entre les hommes. Ces
transactions sont recherches pour assouvir les soifs.
Le dsir de structurer le temps repose sur trois besoins qui sont dune ncessit vitale pour
lquilibre psychologique de ltre humain :
> SOIF DE STIMULATION
> SOIF DE RECONNAISSANCE
> SOIF DE STRUCTURATION

 LA SOIF DE STRUCTURATION DU TEMPS (besoin de structurer, dorganiser) :


Eric Berne avait un penchant pour la philosophie, il pensait que les tres humains ont
terriblement peur du manque de structure. Ds lenfance, certains petits souffrent dennui
et se plaignent : Quest-ce que je peux faire ?... Chais pas quoi faire . Cette
impression douloureuse de vide perdure chez certains lge adulte, et sobserve avec
une force accrue dans les communauts de personnes ges. Cest une de nos raisons
daimer travailler, de redouter le chmage ou la retraite, pensait Eric Berne.
Structurer le temps, ranger les moments et les choses pour viter les brusques variations.
Cest aussi le besoin de se situer par rapport aux autres et de rechercher la scurit.
Lorsque les gens se trouvent dans une situation o aucune structure du temps ne leur est
impose, la 1re chose quils font, en gnral, est dtablir leur propre structure :
- Robinson Cruso a structur son temps en exploration et en installation de ses quartiers.
- Les dtenus en isolement se fabriquent des calendriers et des emplois du temps quotidien.

Tous nous avons tendance recherche une structure en ce qui concerne la gestion de
notre temps : -Comment vais-je passer lheure qui vient ? Que faire de ma journe ? De
mon temps ? De mes vacances ? etc.

Cest pour cette raison que les groupes tendent voluer en


organismes sociaux, et les structureurs de temps comptent parmi les
membres les plus recherchs et les mieux rtribus de la socit.
Eric Berne

En fonction des signes de reconnaissances changs, Eric Berne distingue six modes de
structuration du temps. Chaque fois que des gens se retrouvent en groupe ou deux, ils
peuvent passer leur temps de six manires diffrentes :

 LE RETRAIT  LES RITUELS  LES PASSE-TEMPS  LES ACTIVITES  LES JEUX  LINTIMITE

Plus rcemment, on y a ajout le Jeu ludique 14 : ces moments o lon samuse, on rit, on
joue ensemble, sans quil y ait ncessairement intimit.

____________________________________________________________________________
14. HARRY et LAURA COWLES BOYD, Une nouvelle structuration du temps : le jeu ludique, C.A.T., vol. 3, p 83.

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39

 LES SIX MANIERES DE STRUCTURER LE TEMPS

 LE RETRAIT
Le retrait est larrt pur et simple de tout change. Moments disolement, de rverie ou de rflexion. Le
retrait consiste se couper mentalement ou physiquement des autres.
Le risque dtre rejet ou approuv est inexistant, ltat du moi Enfant ne se sens donc pas en danger.
EXEMPLES :
Retrait ( + ) Repli ( - )
Se dtendre, tre avec soi, prendre soin de soi. Etre seul avec soi et le regretter.
Rflchir avant laction. Fuir laction et les contacts.
Retrouver son nergie. Ruminer des penses amres.
Inventer, crer, imaginer. Penses sans intrt afin de fuir un problme.

 LES RITUELS
Les rituels nous permettent de vrifier que chacun fait bien partie, culturellement, dun groupe de
personnes. La poigne de main, le caf du matin, le bonjour, a va ? sont des rituels. Certains rituels
sont de vritables rites dinitiation. Notons toutefois que les rituels franais diffrent des rituels
allemands, japonais ou amricains.
Les stimulations ou les signes de reconnaissances sont faibles et styliss ; Strotyps, ils sont prvisibles
et excluent toute surprise. Ltat du moi Enfant est en scurit mais risque de sennuyer si les rituels se
prolongent.
EXEMPLES :
Rituels ( + + ) Formalisme ( - - )
Retrouver son nergie. Vivre tous ses contactes sous forme de rituels.
Aider les gens timides des relations plus riches. tre toujours agrable, souriant et
Manifester de lattention et montrer superficiel avec les autres.
de lintrt pour les autres. tre hypocrite.

 LES PASSE - TEMPS


Les discussions sont bases sur des intrts communs : films, sports, cuisine, voiture, etc. Le passe-
temps permet de sengager dans des relations tout en prservant son jardin secret. Il sert
occuper le temps ou permet de faire connaissance, valuer et slectionner les personnes avec qui
nous souhaitons approfondir nos relations ou enclencher des jeux.
Ici le cot superficiel permet lEnfant de ne pas trop sinvestir, donc de minimiser le risque dtre
rejet.
EXEMPLES :
Passe-temps ( +++ ) Tue-temps ( - - - )
Crer une bonne ambiance et dtendre Vivre des relations strotypes inutiles et
latmosphre. consommatrices de temps.
Continuer apprendre au contact des Se complaire dans les passe-temps.
autres, souvrir des activits nouvelles. Dire du mal des autres.

 LES ACTIVITES
Cette modalit est caractrise par sa finalit. Les changes, verbaux et non verbaux, visent un
objectif prcis. Lactivit est essentiellement dirige vers laccomplissement dune tche et un objectif
remplir. Les individus sont alors centrs sur leur travail. La reconnaissance, la rcompense ou la
satisfaction, selon les situations, en est le salaire. Parfois lactivit est utilise pour fuir lintimit, qui elle
est vcue comme trop dangereuse.
Ici les stimulations et les strokes sont importants, les risques aussi (chouer, se faire critique, ) ; ltat
du moi Enfant tant conscient de ce risque, met en place des stratgies pour le grer.
EXEMPLES :
Activits russies ( ++++ ) Activits sabotes ( - - - - )
Rsoudre des problmes ensemble. tre un drogu du travail.
Organiser son travail avec efficacit. Mener une vie de fou sans loisir.
Russir atteindre des objectifs au Foncer corps perdu dans les activits.
moindre effort. Se donner des objectifs ngatifs.

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40

 LES JEUX PSYCHOLOGIQUES


Les jeux psychologiques sont une manire de recevoir normment de SDR et de stimulations
ngatifs ; ils provoquent des malaises psychiques et physiques. Le temps est pass laborer des
stratagmes, lancer ou vhiculer des rumeurs, rgler de vieux comptes Les gens sy
adonnent abondamment, car les jeux nourrissent copieusement et chacun sait quil est prfrable
dtre mal nourri que pas nourri du tout.
Les jeux sont quelquefois utiliss pour remplacer lintimit ; ils impliquent une intensit similaire de
SDR (mme si dans les jeux, ils sont essentiellement ngatifs) mais pas la mme intensit au niveau
du risque peru. Dans un jeu, chaque personne fait porter lautre la responsabilit du rsultat ;
dans lintimit, chacun assume sa propre responsabilit.

 L INTIMITE
Lintimit est la forme la plus gratifiante de structurer notre temps. Les relations enrichissantes et les
moments denthousiasme pendant lesquels chacun est capable de se dpasser et o le groupe est
en synergie particulirement productive. Durant ces moments, nous communiquons de manire
directe et spontane, dans la confiance rciproque. La relation dintimit est fonde sur
lacceptation par les deux personnes de la position JE SUIS OK VOUS TES OK.
Lintimit nest pas forcment tendre : exprimer sa colre, sa peine, ce que lon ressent rellement,
sans intention de nuire ou de manipuler, sont des formes dintimit.
A propos des tats du moi concerns, lintimit est une relation sincre o il ny a ni jeu, ni
exploitation de lautre. Anthony White 15, sinspirant de Berne 16 et de Laura W. et Harry S. Bayd 17,
note que dans lintimit, trois lments sont essentiels : la mise en uvre de lEnfant Libre
(interaction d EL EL) , la conscience de lAdulte, la permission (P Nour.) et les rgles (P Norm.)
provenant du Parent. LEnfant Adapt et le Parent ngatif sont absents. Les transactions dintimit
sont par dfinition franches, spontanes et dans lici et maintenant.
EXEMPLES :
Intimit ( +++++ ) Jeux ( - - - - - )
Exprimer ses sentiments et dsirs Adresser des messages secrets dans lesquels le
authentiques sans les censurer. niveau social et psychologique sont incohrents.
tre vrai, sincre. Dvaloriser et dnigrer les autres.
Livrer le fond de sa pense. Sautocritiquer tout propos.
Accepter lautre tel quil est.

Nos gots en matire de structuration du temps diffrent, il ny a pas de norme en la


matire. Certains ont besoin dnormment de retrait chaque jour, alors que dautres
supportent mal la solitude et le silence. Ces derniers peuvent adorer les longs
papotages au tlphone, tandis que les premiers prfrent limiter de tels changes.
Laurie Hawkes 18

A PPROFONDISSEMENT : Raymond Hostie 24, synthtise les diffrents lments


dcrits jusquici dans son diagramme du compas :

____________________________________________________________________________
14. ANTHONY WHITE, Lintimit, C.A.T., vol. 5, p 14.
15. ERIC BERNE, Structure & dynamique des organisations et des groupes, ditions AT, 2005.
16. LAURA W. BOYD et HARRY S. BAYD, Lintimit comme structuration du temps, C.A.T., vol. 3, p 80.
17. HAWKES LAURIE, Le cours de notre vie, lanalyse transactionnelle aujourdhui, Dscle de Brouwer 2007.
18. HOSTIE RAYMOND, Le compas : nouvel outil de synthse et danalyse des soifs, C.A.T., vol. 1, p 153.

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Intensit des Les faons de Genre de caresses changes


caresses structurer le temps Qualits principales

0 RETRAIT Aucune

Stylises
1 10 RITUELS scurisantes et fermes

Improvises
5 30 PASSE-TEMPS ouvertes et inefficientes

Organise
15 60 A C T I V I T E S efficientes et impersonnelles

Prfabriques Libres
35 100 JEUX INTIMITE Impersonnelles et Interpersonnelles
non-congruentes et congruentes

POSITION NON-OK POSITION OK


Valence ngative Valence positive

Figure 1 : Diagramme du compas de Raymond Hostie

Ce diagramme met en vidence les points suivants :

1 Les transactions sont vcues et perues comme des changes de caresses ou de


coups (units de reconnaissance).

2 Ces units de reconnaissance sont dotes de valences (de stimulations) diffrentes


daprs la faon de structurer le temps dans laquelle elles sinscrivent.

3 Les quatre premires faons de structurer le temps peuvent acheminer des jeux ou
de lintimit selon leur orientation OK ou non-OK, en fonction de la position de vie
adopte.

4 Le passage dans la position non-OK lorientation OK (et vice-versa) devient de plus en


plus ardu au fur et mesure que la valence augmente.
EXEMPLES :
- Entre un rituel OK et un rituel non OK lcart nest que de 20 (-10 + 10).
- Tandis que le passage dun jeu (-100) lintimit (+100) suppose un enjambement de
200 !
- De mme, pour le passe-temps lcart maximum est de 60 et pour les activits de 120.

Pour oprer le passage, il sagira bien souvent de revenir une structuration du temps
valence plus base.

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42

6
ANALYSE DES JEUX PSYCHOLOGIQUES

DEFINITION DES JEUX PSYCHOLOGIQUES


Berne : Les jeux sont des ensembles de transactions doubles, rptitifs avec un attrape-
nigaud, un point faible, un coup de thtre et un moment de stupeur conduisant un
bnfice.
On peut reprsenter cela par une formule : AG + PF = R  D MS  B
AG + PF signifie que lattrape-nigaud accroche un point faible, de sorte que le rpondant ragit (R).
Le joueur fait alors jouer le dclic (D), et cela provoque un moment de confusion ou de stupeur (MS),
la suite duquel les deux joueurs touchent leur bnfice(B) 1.

Joines : Processus qui consiste faire quelque chose en ayant un but cach, qui est hors
du champ de conscience de lAdulte, qui progresse vers un rsultat bien dfini et
prvisible. Il se termine toujours par un malaise o tout le monde se sent confus, incompris,
avec le dsir daccuser lautre.

Constituant un segment de scnario et par consquent, une manire dtre en symbiose, les
jeux scnariques reprsentent des scnes rptitives superficiellement plausibles mais
motivation sous-jacente, qui conduisent une issue dtermine et prvisible par les deux
partenaires en proie un malaise partag.
Tous les jeux scnariques sont des ractivations des stratgies de lEnfant, en lien avec les
dcisions scnariques, qui ne sont plus adaptes lge adulte ; ils se jouent donc partir des
tats du moi Parent Normatif , Parent Nourricier , Enfant Adapt et ne peuvent se jouer
partir de lAdulte, qui constitue lpreuve de la ralit.
Tout comme dans le jeu ludique, le jeu scnarique comporte des rgles que chaque
partenaire accepte tacitement : un dbut, un but, une fin.
Chacun a ses jeux prfrs quil joue rgulirement, leur dure variant de quelques secondes
toute une vie.

 LES RAISONS DE JOUER DES JEUX PSYCHOLOGIQUES 2


La vie est comme un oignon ; on enlve une pelure, puis
une autre, et parfois on pleure.
Carl Standbunrg
Le jeu parat tellement douloureux et difficile vivre, quon se demande pourquoi nous
avons cette pulsion irrsistible nous y laisser entraner. Il y a cela plusieurs raisons :

____________________________________________________________________________
1. ERIC BERNE, Que dites-vous aprs avoir dit bonjour ? Editions Tchou, p 29.
2. ERIC BERNE, Des jeux et des hommes, Editions Stok, Chapitre 5, p 50.
ERIC BERNE, Que dites-vous aprs avoir dit bonjour ? Editions Tchou, Chapitre 8, p 121.
JONGEWARD DOROTHY et JAMES MURIEL, Natre gagnant, InterEditions, Chapitre 8, p 198.
STEINER CLAUDE, Des scnarios et des hommes, Editions Descle de Brouwer, pp 58.

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43

Les gens ont recours au jeu psychologique, avant tout pour faire avancer leur
scnario. La motivation pratiquer des jeux vient des bnfices quils procurent.
> Nous jouons, souvent dune manire inconsciente ou partiellement consciente, pour confirmer
notre position de vie et nos croyances scniques sur soi, les autres et la qualit de la vie. Nous
avons besoin de vrifier la ralit de nos croyances et de nos positions.
> Nous utilisons la fin dsagrable du jeu pour renforcer nos opinions de nous-mme, des autres
et/ou de la qualit de la vie ( Voil, cest toujours comme a! ou Cest bien ce que je pensais, on
ne peut faire confiance personne ! ).
> Le jeu nous apporte un change motionnel intense : colre, tristesse ou culpabilit. Le tout
dbouche sur un ressenti ngatif pour tout le monde (gnralement un sentiment parasite).
> Nous cherchons accumuler des ractions motives ngatives qui seront utilises pour justifier
notre comportement ultrieur, et ainsi faire aboutir notre scnario.
> Le jeu, cet enchanement de transactions caches, est un moyen de nous viter lintimit,
considre comme dangereuse par ltat du moi Enfant. Les jeux sont utiliss pour remplacer
lintimit.
> Il sert nous procurer des signes de reconnaissance ngatifs de forte intensit lorsque nous
sommes en manque, que nous navons pas trouv dautre moyen den obtenir.
> Le jeu rpond de manire dtourne et palliative un besoin.
> Le jeu nous sert aussi maintenir la symbiose.
> Le jeu structure un temps qui, sans cela, pourrait nous apparatre vide.
> Nous jouons pour rendre lautre prvisible, en rptant sans arrt le mme jeu.
> Cette prvisibilit nous rassure parce quelle nous permet de rester en terrain connu. Le jeu rend la
vie prvisible. Il parat moins angoissant de continuer jouer, que de vivre dans un monde o il
ny aurait rien entre lactivit et lintimit.

Autrement dit : un jeu aboutit renforcer le scnario.

 LES AVANTAGES DES JEUX PSYCHOLOGIQUES


Eric Berne parle de bnfice ngatif 3 : les joueurs terminent la squence emprunts de
sentiments de dvalorisation de soi ou de lautre (ou les deux) et des sentiments
dinsatisfaction qui confirment leur scnario.

LES SIX AVANTAGES BERNIENS :


- Le bnfice biologique concerne la confirmation du systme dchange des signes
de reconnaissance.
- Le bnfice existentiel concerne la confirmation du cadre de rfrence fondamental
au sujet du caractre OK ou NON-OK de soi, des autres et de la qualit de la vie.
- Le bnfice psychologique interne concerne le renforcement de la douleur primale
originelle et des dcisions manant des scnes anciennes.
- Le bnfice psychologique externe concerne le renforcement des ractions internes
de la personne, notamment lorsquelle vite ou rduit ses contacts, (lorsquelle
anticipe un chec ou lorsquelle se disqualifie, )
- Le bnfice social interne concerne le renforcement des modes de structuration du
temps dans lactivit imaginaire.
- Le bnfice social externe concerne le renforcement de la structuration
comportementale du temps.

____________________________________________________________________________
3. ERIC BERNE, Des jeux et des hommes, Editions Stok, p 58- 61.

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A PPROFONDISSEMENT : L ES BENEFICES POSITIFS DE J OHN J AMES 4


John James introduit la notion de bnfice positif, il apparat plus tard, aprs la fin du
jeu. En reconnaissant le bnfice positif des jeux, les gens se rendent compte de leurs
besoins et ralisent quils peuvent les satisfaire autrement quen ayant recours aux jeux
psychologiques, c'est--dire en y rpondant de manire plus directe, plus adquat et
plus crative.

A premire vue, lide dun bnfice positif semble contredire certains courants
traditionnels en analyse transactionnelle. En fait elle est en accord avec une des
convictions de Berne (tout individu est orient vers la sant).
Le bnfice positif peut-tre schmatis en lajoutant la fin de la formule des jeux de
Berne : AG + PF = R  D MS  B  B +
EXEMPLES :
 En se comportant dune faon stupide, une jeune adolescente obtient une heure
dexplications bienveillante de son grand-pre.
 Aprs une semaine de travail forcen au bureau, un cadre devient malade, il garde
le lit et se dtend en saccordant du bon temps.
John James

 EXEMPLES DE JEUX PSYCHOLOGIQUES


N.B. : Thse = Description gnrale et succincte du jeu
Antithse = Description succincte pour arrter le jeu
But = Objectif gnral du jeu
Rles = Rles jous par les personnes dans le jeu (les jeux psychologiques se jouent deux, trois, beaucoup)

STUPIDE OU LIMBECILE
Cest lattitude de ceux qui refusent de rflchir afin de dcouvrir sur quoi ils peuvent
exercer leur pouvoir. Malheureusement, ils ont dcouvert quils pouvaient manipuler leur
entourage en jouant les ignorants et les incapables. Et depuis, ils senlisent dans ce rle.
Thse : Bnigne : Je ris avec vous de ma propre maladresse et stupidit. Sombre : Je suis un imbcile, je ny peu rien,
faites quelque chose pour moi + tendance jouer Pourquoi est-ce que vous ne? Oui mais
Antithse : Pour la forme bnigne : ne pas jouer, ni rire de ses maladresses, de ses stupidits Pour la forme sombre :
difficile, car le joueur essaie de provoque non le rire ou la moquerie mais un sentiment dimpuissance ou dexaspration,
peu de chance tant que la psychologie de ce jeu na pas t bien comprise.
But du jeu : Se pratique partir dune position dpressive : Plus je donne limpression dtre infantile et bte, moins je
risque dtre embt !.

DEFAUTS
Sert viter la dpression lorsquon tient les autres lcart. En les jugeant, le joueur se
protge contre la sensation intrieure dtre une Victime.
Thse : Se joue partir de la position enfantine dpressive : Je ne vaux rien, transforme par mesure de protection en
Ils ne valent rien.
Antithse : Dire en E Spontan : Jen ai marre dentendre parler de problmes ! parlons plutt de ce qui marche ! ou
Je suppose que nous avons tous nos points faibles. Ou rpondre, la fin du jeu : Oui, cest vrai celui qui sescrime
nous faire nous sentir mal (rponse difficile, qui demande de se sentir trs OK).
But du jeu : se rassurer.

____________________________________________________________________________
4. JOHN JAMES, Les bnfices positifs en fin des jeux, C.A.T. vol. 1, p 126.

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BATTEZ-VOUS
Un autre mcanisme de dveloppement qui se transforme en jeu lorsquon lutilise pour
capter lattention. Initialement, quelquun provoque une dispute entre deux autres
personnes, puis il devient llment indispensable leur rconciliation.
Thse : Une personne manuvre afin damener deux autres personnes se battre ou les mets au dfi de se battre. Ou
organise la comptition et pendant quils se battent, dcampe avec une 3me personne. Ou une dame demande lavis un
monsieur Comment trouves-tu ma nouvelle robe ? le monsieur nose pas dire ce quil pense Moi, oui mais Jean dit
que tu es vulgaire avec ! et provoque conflit et affrontements.
Antithse : Pour arrter le jeu dire : Eh bien, nous avons tous droit nos opinions ! ou Je ne suis jamais dans le
coup !.
But du jeu : Charger les autres de mes responsabilits (dans lexemple : de donner mon opinion) et provoquer conflits et
affrontements.
Rles : Le joueur de ce jeu se sent exclu de son entourage (sa croyance principale est quil nest jamais dans le coup. Il
joue ce jeu pour participer la vie autour de lui, tout en se gardant la possibilit de quitter la bagarre si a tourne mal).

REGARDE CE QUE TU MAS FAIT FAIRE (se joue avec Jessaie seulement de taider)
Cest le jeu choisi par les personnes qui nont pas russi se sparer dautrui. Comme elles
nont pas tabli de frontires entre elles et les autres, elles pensent toujours que leur
entourage est responsable de leur propre comportement. Si elles nont pas agi comme
elles auraient d le faire, cest la faute des autres.
Thse : Le joueur prtend que ce qui lui arrive nest pas de sa responsabilit : Cest pas de ma faute, jai suivi les ordres.
Antithse : Laisser le joueur tranquille ou se mettre en Parent Nourricier : Dis-moi cest terrible tout a ou laisser le joueur
tout seul ; ne pas lui donner de conseil.
But du jeu : Culpabiliser quelquun dautre pour cacher sa propre peur.

JESSAIE SEULEMENT DE TAIDER (se joue avec Regarde ce que tu mas fait faire)
Thse : Personne jamais ne suit mes conseils. Le joueur prtend que si seulement on lcoutait, tous les problmes
seraient rsolus.
Antithse : Ignorer linvitation (difficile supporter). Ou ne donnez pas de conseil, demandez : Que comptes-tu faire ? ou
Quattend-tu de moi ?.
Pour le client ou laid : Ne me dites pas ce que je dois faire afin de maider moi-mme ; cest moi qui vous dirai quoi faire
afin de maider (attention lhostilit, sy prparer).
But du jeu : Allgement de culpabilit. (Etre tonn que les gens ne lui soient pas plus reconnaissants).
Rles : Celui qui aide et son client.

TRIBUNAL
Un jeu de comptition pour savoir qui va avoir raison et, par consquent, qui en tirera
bnfice (sous forme dattention, dargent, etc.). Ceux qui choisissent ce jeu ont eu, dans
leur enfance, des expriences malheureuses lorsquils essayaient de dvelopper leurs
aptitudes : ils ont eu limpression quils avaient toujours tort et que, par consquent, ils
devaient souffrir ou tre malheureux. En ne se dbarrassant pas des structures des autres, ils
rsolvent le problme leurs dpens, en ignorant leurs propres besoins et leurs sentiments.
Thse : Il faut quil dise que jai raison. Exemples : Des enfants se disputent (Voici ce quelle ma fait (dis-moi que jai
raison) ; Un couple mari demande quon laide Voici les faits rels (dites-moi que jai raison) ;
Antithse : Aprs avoir rcolt un matriel suffisant pour claircir la situation, on peut empcher le jeu et dicter une loi
prohibant lemplois de la 3me personne (elle, lui ) et utiliser le (Je).
But du jeu : Se rassurer.
Rles : Le plaignant, laccus, le juge, reprsent souvent par le mari, la femme et le thrapeute.

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46

JE TE TIENS, SALAUD! OU CETTE FOIS JE TE TIENS, SALAUD


Jou par ceux qui se servent de leurs capacits pour rejeter sur autrui la responsabilit de
leur chec ; ils attendent que lautre fasse une erreur, puis ils le prennent au pige.
Thse : Chercher avoir son interlocuteur, si bien quil naura pas penser ses problmes.
Antithse : Eclaircir la situation, mettre plat, viter jusquau moindre flirt, galanterie et familiarit excessives. Ou en
Adulte, tre daccord ou pas daccord. Ou en E L, crier : Jabandonne ! ou Tu mas eu !.
But du jeu : Justification. Bien prparer mon coup pour surprendre quelquun en faute indiscutable, et lobliger
reconnatre ses torts et ma supriorit. Ce qui lui permet en fait de cacher un sentiment profond dchec.
Rles : Victime et Agresseur.

 L INTENSITE DES JEUX PSYCHOLOGIQUES


Certaines personnes jouent de faon dtendue ; dautres sont plus tendues, plus
agressives. Les jeux ainsi jous sont dits respectivement faciles et durs () Chez les
personnes affectes de troubles mentaux lon peut souvent constater cet gard une
progression, en sorte que lon peut parler de stades 5.

 LES STADES DES JEUX PSYCHOLOGIQUES


Les stades, en un jeu, se distinguent de la faon suivante :

JEU DE PREMIER DEGRE


Est socialement acceptable dans le milieu auquel appartient le joueur 5.
Lorsque la personne obtient un bnfice quelle peut voquer volontiers dans son milieu social.
EXEMPLE : Un couple nhsite pas jouer en public. Les amis ne sont pas trs laise de les
voir se chamailler, mais cest supportable. Un simple petit malaise et tout le monde continue
de bavarder comme si de rien ntait.

JEU DE SECOND DEGRE


Ne provoque aucun dommage permanent, irrmdiable, mais les joueurs prfrent
cacher ce jeu au public 5.
Lorsque le bnfice est suffisamment grave pour ne pas pouvoir tre voqu dans la
conversation, dans le milieu social de lindividu.
EXEMPLE : Le mme couple prfre viter de se montrer ; il lave son linge sale en famille :
Sur le chemin du retour, madame senquiert dun air furieux : Tu avais vraiment besoin
de mhumilier comme a devant tous le monde ? -Ctait juste une plaisanterie,
dailleurs tout le monde a rigol Peut-tre vont-ils crier dans la voiture, arriver la
maison trs fchs, ne plus sadresser la parole,

JEU DE TROISIEME DEGRE


Se joue pour de bon et se terminent en clinique, au tribunal ou la morgue 38.
Les dgts sont plus importants ; Lorsque le bnfice implique la mort, la maladie, une blessure
grave ou un procs au tribunal.
EXEMPLE : Les protagonistes peuvent en venir aux mains, voir se blesser physiquement ou
dcider de divorcer.
____________________________________________________________________________
5. ERIC BERNE, Des jeux et des hommes, pp 67.

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47

3 FAONS DE DECRIRE
DECRIRE LE PROCESSUS DES JEUX P SYCHOLOGIQUES

 LA FORMULE J
 LE TRIANGLE DRAMATIQUE
 LE DIAGRAMME DES TRANSACTIONS

 LA FORMULE J
Cest la dfinition des jeux psychologiques de Berne (cf. : A) La dfinition des jeux psychologiques).
Chaque jeu traverse une squence de six tapes :
APPAT + POINT FAIBLE = REPONSE  COUP DE THEATRE  MOMENT DE CONFUSION  BENEFICE.
( A + PF = R  CT  MC  B )

APPAT, AMORCE OU ATTRAPE-NIGAUD


Cest la 1re phrase lance qui contient une transaction cache, un truc pour attraper lautre. Elle est
pigeant, dapparence anodine, mme aimable. Son but est de susciter chez lautre une raction de
dfense (il se justifie), ce qui provoque un petit malaise, une inscurit. Mais un attrape-nigaud
nexiste que sil y a un point faible.
Si la personne concerne ne ragit pas ou ignore laspect cach, le jeu na pas lieu.

POINT FAIBLE
Cest la fragilit de lautre. Exemple : peur, cupidit, sentimentalisme ou irritabilit : la personne qui
veut toujours avoir raison, lanimateur qui ne se donne pas droit lerreur, etc.
La rsolution du problme est la prise de conscience de cette fragilit.

REPONSE OU REACTION
Cest la suite de lchange qui sert masquer le niveau cach, camoufler quelque chose. Si la
personne devient confuse, elle senfonce, elle cherche attnuer sa faiblesse en se justifiant ou en
cherchant des preuves.
Ici, afin de faire cesser le jeu, il faudrait prendre conscience quil se passe quelque chose de malsain et demander par
exemple : Quattendez-vous de moi ? ou Y a-t-il un problme, jai limpression que vous tes fch ? ou Ne
sommes-nous pas ct du sujet ?

COUP DE THEATRE, DECLIC, RENVERSEMENT DE LA SITUATION


Lorsque le nigaud a march, le joueur actionne une sorte de dclic pour obtenir son bnfice. Ici le
niveau cach est dvoil. Lune des personnes change de ton ou de comportement (exemple :
dune attitude aimable une attitude agressive). Si elle a commenc par une position dinfriorit (E)
elle passe soudainement une position de supriorit (P) et vice versa. Ce faisant, elle invite lautre
changer de position lui aussi afin de jouer un rle complmentaire (= changement de rle dans le
triangle de Karpmann).

MOMENT DE CONFUSION OU DE STUPEUR


Survient cause du coup de thtre ; la personne est surprise, elle ne sattendait pas cette attaque.
La relation sarrte brusquement, au moment o elle pensait pouvoir arranger la situation. Le nigaud
essaie de comprendre ce qui vient de lui arriver.
Ici il serait bon de prendre conscience que la relation est insatisfaisante, quil y a un manque de sincrit dans la relation,
reconnatre ses faiblesses et dcider dune relation plus vraie.

BENEFICE NEGATIF
Immdiatement, les joueurs ramassent leur bnfice ngatif : le ou les joueurs se sentent confus,
dprims ou inadapts, indigns ou en colre, cest aussi une impression de stre fait rouler ou de ne
pas avoir jou franc jeu, une impression de dj vcu, etc.
Ici le jeu est termin, on ne peut plus le changer. Mais on peut lanalyser afin den tirer profit pour une prochaine relation.

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48

 LE TRIANGLE DRAMATIQUE
Stephen Karpmann 6 a conu un diagramme puissant danalyse des jeux :
Le triangle dramatique. Chacun a une position sur ce triangle : Victime, Perscuteur et
Sauveur. Les joueurs entrent dans le jeu dans une certaine position et, au moment du Coup
de Thtre, changent de rle sur le triangle : la Victime devient Perscuteur, le Sauveur
devient Victime ou Perscuteur et le Perscuteur, Victime.
Karpmann avance que, toutes les fois que les gens jouent, ils adoptent lun de ces
trois rles scnariques :

 LE PER SEC U T EU R
Se montre dominant, tyrannique, il rabaisse les autres et les humilie ; il est dans le Parent Normatif .
Pour lui, les autres sont infrieurs et non OK (position de vie + ) :
Je suis OK (capable, comptent, intelligent etc.), les autres ne sont pas OK (peu fiables, incapables,
ignorants etc.)
Mconnaissance : Le Perscuteur mconnat la valeur et la dignit de lautre, lautre na pas dimportance et, dans lextrme,
peut aller jusqu mconnatre leur droit la vie.

 LE SAUVEUR
Ragit en proposant de laide partir dune position suprieure, mais au fond, il a une mauvaise
estime de lui ; soccuper des autres lui permet de se sentir la hauteur. Son sentiment prfr est de
triompher. Il pense : il faut que jaide tous ces gens parce quils ne sont pas capables de saider tout
seul ; Il est dans le Parent Nourricier .
Il voit galement les autres comme infrieurs et non OK (position de vie + ) :
Je suis OK (gnreux, bon etc.), Les autres sont faibles, pauvres, malheureux etc.)
Mconnaissance : Le Sauveur mconnat la capacit que les gens ont penser par eux-mmes et agir de leur propre
initiative. Lhomme est incapable de rsoudre son problme.

 LA VICTIME
Manipule pour exister (recherche un Perscuteur qui la rabroue et la bouscule) ou afin dtre prise
en charge (recherche un Sauveur qui lui offre de laide et confirme sa croyance de Victime : je ne
peux pas men sortir toute seule). Bien souvent elle ne suit surtout pas les conseils du Sauveur et
blme ceux qui la perscutent ; Elle est souvent dans lEnfant Adapt .
Elle se sent infrieure aux autres et non OK (position de vie + ) :
Je ne suis pas OK (faible, pas chanceux, incomptent etc.), les autres sont OK (capables, beaux,
riches, combls, intelligents etc.)
Mconnaissance : La Victime se mconnat elle-mme. En recherchant un Perscuteur, elle accepte les mconnaissances
quil montre et se considre comme quelqu'un qui mrite dtre rejete et rabaisse. La Victime qui recherche un Sauveur
croit quelle a besoin de son aide pour penser correctement, agir ou prendre des dcisions. Je ne peux pas rsoudre ce
problme.

P S

V
Figure 11 : Diagramme du triangle dramatique et ses 3 rles de Stephen Karpmann 6

____________________________________________________________________________
6. STEPHEN B. KARPMAN, Contes de fes et analyse dramatique du scnario, C.A.T. vol. 2, p 68.

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49

 LE DIAGRAMME DES TRANSACTIONS


Une autre manire danalyser les jeux est de dcouvrir les transactions caches entre les
joueurs. Pour Berne, le jeu dmarre toujours sur la base dun message double fond :
Au niveau social la personne envoie un stimulus qui semble Adulte.
Au niveau psychologique un autre message est donn. (Voir transaction cache).

A lorigine des jeux, il y a une transaction cache. En effet, les transactions du dbut du jeu sont
explicites, elles cachent une srie de transactions implicites. Le jeu intervient lorsque le partenaire ne
rpond pas la demande implicite. A ce moment l, le Coup de Thtre rvle la transaction
cache.
La figure 12 montre la version de Berne du diagramme transactionnel dun jeu. Il dcrit les premiers
changes :

P P
Sp

Ss

A A
Rs

Rp
E E

Figure 12 : Le diagramme transactionnel

EXEMPLE :
Gilbert, Stimulus social (Ss) : Comment fait-on avec ce logiciel ?
Denise, Rponse sociale (Rs) : Tu commences par ouvrir en cliquant l, etc.
Gilbert, Stimulus psychologique (Sp) : Occupe-toi de moi si tu en es capable.
Denise, Rponse psychologique (Rp) : Je men charge.

Tant que le joueur n 2 (Denise, dans lexemple) rpond la demande implicite et prend en charge
le joueur n 1 (Gilbert dans lexemple), les transactions peuvent continuer sans Coup de Thtre.
Cest lorsque le joueur n 1 ne reoit plus ce quil attend, quil change de position sur le triangle et
passe dans un jeu.

En gnral, le but des jeux est dobtenir le bnfice de sentiments particuliers que
la personne en question peut dcrire avec prcision, lorsquelle est sincre. ()
Le bnfice des jeux apparatra plus clairement lorsque nous sommes conscient du
type, style et degr de nos caresses prfres. En une phrase : pour nous librer de
nos jeux, veillons sans cesse tre au clair avec nos avidits personnelles.
Samuels Solon 7

____________________________________________________________________________
7. SAMUELS D. SOLON, La stratgie des caresses, vol. 1, p 107.

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50

7
LES SENTIMENTS

Tout se passe comme si nous percevions la vie travers 2 systmes diffrents :

Un systme motionnel, global et rapide Un systme rationnel, analytique, lent


(ddi notre survie) (ddi notre processus de
conscientisation et danalyse)
Il senracine dans le fonctionnement du Il senracine dans le fonctionnement du
systme LIMBIQUE associ au cerveau NEOCORTEX.
REPTILIEN.

La coordination se fait dans le cortex prfrontal. Mais en cas de situation trs


proccupante, cest le systme LIMBIQUE qui prend la main .

Le systme limbique : Plus le nocortex est riche dinformations,


- Sige principal de nos ractions plus cela limite les risques de coup
motionnelles, dtat du limbique.
- Dclencheur de nos ractions Exemple : face une hmorragie, une
automatiques de stress (ractions personne peu informe montrera des
physiologiques et comportementales ractions de peur, alors quune infirmire
comme la fuite, la lutte, linhibition, ) restera capable de penser et agir
- Contient les souvenirs forte connotation rationnellement.
motionnelle lis des enjeux de survie.
- Colore, qualifie, pondre notre
exprience de nuances parfois un peu
binaires, comme dsirable/non
dsirable

On voit l toute limportance de llaboration consciente de nos ractions


motionnelles.

On nefface pas le contenu du limbique, mais on peut en contrebalancer leffet


compulsif (rapide, global, peu discriminant) en musclant le nocortex, exemples :
- Se rconcilier avec lindispensable information que nous fournit lmotion
- Analyser et comprendre les motions et leur raison dtre
- Explorer nos motions et leur dimension relationnelle afin den faire bon usage
- Discerner, chaque fois, nos ressentis afin de les amener la conscience

Tir des Actualits en analyse transactionnelle


N 132, La parole aux motions
Anne-Clotilde Abecassis

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51

Autrement dit, nous avons 2 cerveaux, 2 formes diffrentes dintelligence : lintelligence


rationnelle et lintelligence motionnelle. Sans lintelligence motionnelle, lintellect ne peut
fonctionner convenablement. La complmentarit des diffrents systmes du cerveau
signifie que chacun est acteur part entire de la vie mentale. Lorsque ce dialogue
sinstaure convenablement, lintelligence motionnelle et la capacit intellectuelle sen
trouvent amliores. Lantagonisme entre motions et raison est ainsi rduit. Il ne sagit pas
de saffranchir de ses motions et de leur substituer la raison nen dplaise Descartes -
mais de trouver le bon quilibre entre les deux.

Tir de Thorie Avance de lAT


Janine Progin Montanus

A PPROFONDISSEMENT : Q UELQUES D EFINITIONS


Lmotion est une information transmise par le corps, une rponse physiologique une
stimulation ( = vers lextrieur, motion = mouvement), cest un mouvement qui sort. Les
motions font partie de notre quipement de survie. Leur fonction est double :
- Produire une raction spcifique provoque par un vnement dclencheur.
- Rguler ltat interne de lorganisme pour maintenir son intgrit.
Lmotion dure quelque minutes au plus et se dploie en 3 temps : charge, tension,
dcharge.

Le sentiment est une construction, la manire dinterprter, de penser ou dapprcier


lmotion, une laboration de notre lien autrui, une orientation psychique, une sensation,
un tat affectif complexe, combinaison dlments motifs et imaginatifs, plus ou moins
claire, stable, qui persiste en labsence de tout stimulus.
Le sentiment staye sur une motion ou se constitue partir dun mlange dmotions, en
gnral, exprimer un sentiment le renforce ce qui est une bonne ide dans le cas de lamour
ou la tendresse, et ne lest pas concernant la haine, la jalousie, la culpabilit ou tout autre
sentiment destructeur. Nous pouvons hurler notre jalousie, elle ne stendra pas. Pour sen
librer il faut retrouver en dessous de ce sentiment, les motions qui le composent, il est
ncessaire de dmler les nuds motionnels et dcoder les affects sous-jacents, seul ces
derniers sont exprimer :
- Le sentiment de culpabilit peut tre fait de peur et de colre retourne contre soi.
- La jalousie peut tre compose de colre face la tromperie de lautre et probablement
de peur de ne pas avoir de place et/ou de valeur + peur de labandon.
- Langoisse peut recouvrir de la peur et de la colre (peur lide que son mari ait un
accident, furieuse contre lui parce quil la oblige dmnag dans cet endroit
En poussant lanalyse la personne peut entendre dautres peurs qui nourrissent ses angoisses,
plus profondes, plus anciennes (exemples : peur de ne pas savoir, de ne pas tre la
hauteur, peur du jugement dautrui, du rejet,).
Le sentiment peut durer toute une vie, comme un sentiment damour ou de haine par
exemple.
On parle aussi de sentiment parasite ou de substitution, comme son nom lindique, cest un
sentiment exprim la place dun autre (cf. : pages suivantes).

Une humeur est un tat passager, une ambiance affective qui colore le vcu. Elle dure de
quelques heures une journe. Elle peut sinstaller progressivement ou changer
brusquement. Elle est en gnral le rsultat dune motion non exprime. Elle peut aussi tre
lie un processus physiologique sans lien avec une motion. Hormone et humeur ont la
mme racine.

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52

Un temprament est une habitude motionnelle apprise dans lenfance. Il peut marquer la
personne toute une vie. Convaincus de nos croyances sur nous-mme (je suis un colrique,
un timide) nous les entretenons par nos ractions strotypes. Notre temprament nest
pas notre identit ! Nous pouvons le changer sil est inconfortable.

Dfinitions tires de Que se passe-t-il en moi ?


Isabelle Filliozat
Editions JC Latts

L ES QUATRE SENTIMENTS DE BASE


La peur La colre La joie La tristesse

L ES PHASES DE LA PERCEPTION DU SENTIMENT


En prendre conscience, lexprimer et agir. Ces trois phases se font simultanment chez le
bb, puis plus tard nous apprenons diffrer cette perception.

LA GESTION DES SENTIMENTS


Nous les grons souvent dune manire frustrante ; nous pouvons :
Les contrler, les refouler, les cacher, sen mfier, etc.

Le sentiment est souvent le seul langage qui nous reste lorsque nous navons plus de mots
pour exprimer ce que lon vit.
Vivre, cest avoir des motions, cest sentir les flux dnergie dans notre corps afin quil
fonctionne naturellement. Bloquer nos sentiments, cest bloquer ce flux au risque de nous
entraner dans la survie, voire la mort.
Nous avons reu une ducation quant au fonctionnement de notre corps, nous navons
pas reu dducation lmotion. Une motion est un cadeau de la nature, son rle est
de nous indiquer ce qui se passe lintrieur de nous, de nous mettre en garde et de
prserver notre quilibre psychique. Dans notre culture les motions ont mauvaise
rputation, elles sont souvent vcues comme dangereuses. Ne dit-on pas :
- La peur paralyse
- La colre est mauvaise conseillre
- Plaisir damour ne dure quun moment
- Il ne faut pas mlanger affaires et sentiments
- Qui rit vendredi, dimanche pleurera
Les motions sont pour nombre dentre nous, un domaine compliqu (nous en avons trop
ou pas assez, peut tre pas au bon moment).
La faon dont nous les vivons tient pour partie la faon dont nos motions ont t
accueillies dans lenfance.
Normalement une motion est ressentie, identifie, puis elle entrane souvent une action,
un geste et elle passe.

EXEMPLES :
 Quelquun, dans la file dattente dun magasin, sarrange pour se glisser avec lair de
rien, devant moi tandis que je bavarde avec mes amis. Je me fche, en dnonant la
manuvre.

 Je retrouve quelquun que jaime aprs une sparation : Je suis mue, je vais vers lui ou
elle, je ltreins.

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53

LE PROCESSUS SUIVANT RESUME LE CYCLE D UNE EMOTION SAINE :


A. Ressenti corporel (chaleur, contraction, tremblement, crispation, etc.)
B. Signification attribue
C. Alerte de lexistence dun problme
D. Action
E. Lmotion se dissipe :

Sensation corporelle

Lmotion passe Signification attribue

Action Identification dun problme

Supposons que certaines de mes motions soient en gnral mal reues dans ma
famille, je ne me sentirais pas libre de les exprimer. Jen viendrais progressivement ne plus
ressentir ces tats.
Dans les exemples ci-dessus, je noserais pas bouger, je ne manifesterai pas la colre
davoir t dpass dans la file dattente, ni la joie des retrouvailles.

SENTIMENTS AUTHENTIQUES ET SENTIMENTS PARASITES

 TATS EMOTIONNELS FONCTIONNELS ET DYSFONCTIONNELS


Lmotion authentique est fonctionnelle. Dans beaucoup de cas, les sentiments sont
fonctionnels : ils sont utiles pour mettre jour et rsoudre les problmes de la personne.
Dautres fois, cest le contraire : ils naboutissent aucune prise de conscience ou action
efficaces. De plus, la personne les ressent comme pnibles. Tout sentiment fonctionnel
saccompagne dun comportement fonctionnel :
- La peur et le comportement connexe le sont lorsquils amnent lvitement dune menace
venir.
- La colre et le comportement concomitant lorsquils catalysent un changement dans une
situation prsente.
- La tristesse et le deuil lorsquils vont de pair avec la fin de nos tentatives et de nos espoirs pour un
changement impossible, et la mise en place dun projet o lobjet perdu ne tient plus aucun rle.
- La joie est fonctionnelle quand elle correspond un moment joyeux.

Un sentiment fonctionnel nest pas toujours agrable, mais le plus souvent la personne ne
le ressent pas comme intolrable. La raison en est, notamment, quelle demeure mobile
dans son espace motionnel : lorsque le problme est rsolu, le sentiment disparat avec
lui. La colre et la peur fonctionnelles sont par dfinition passagres : elles ne durent que le
temps de grer une situation menaante, prsente ou future, et de sy retrouver bien. De
mme une tristesse fonctionnelle ne se prolonge pas au-del du processus dadaptation
la perte. Si celle-ci est mineure, quelques secondes suffisent. Si elle est plus importante, une
dmarche plus longue est ncessaire.

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54

 LES SENTIMENTS FONCTIONNELS

LA PEUR
FONCTION : La peur est le sentiment concomitant la fuite, c'est--dire lvitement dune
menace. Elle sert nous signaler les dangers. Soit la situation prsente un danger objectif et
la peur nous invite mettre en place notre protection, soit la situation est une nouveaut,
une incertitude et dans ce cas, elle nous indique que nous sommes insuffisamment prpars
pour laffronter et que nous devons mieux nous informer ou nous entraner.
 NOTRE BESOIN, dans ce cas, est dtre rassur, protg, renseign ou inform.
 LA PEUR CONCERNE LE FUTUR, une situation venir ncessitant de la prudence, ce qui peut nous
arriver comme danger plus ou moins brve chance, notamment des dangers prvenir ou
viter.
 LA BONNE EXPRESSION de la peur est de se laisser trembler, ne pas rester seul, demander
de laide, pouvoir en parler.

LA COLERE
FONCTION : La colre accompagne le combat, laffrontement. Elle vise changer une autre
personne, une chose, une situation. Elle sert mobiliser notre nergie pour faire changer les
choses, les comportements qui ne nous conviennent pas. Elle sert mettre ses limites et
chasser les intrus. Elle signale que quelque chose ou quelquun menace notre territoire,
corps, ides, valeurs. Elle donne la force de saffirmer, de dire non . Elle est la garante du
respect de soi.
 NOTRE BESOIN, dans ce cas, est de lexprimer dans linstant, dtre respect.
 LA COLRE PORTE SUR LE PRSENT, un obstacle, une situation prsente, ici et maintenant :
La personne est en dsaccord avec la situation ou avec le comportement dune autre
personne et veut les changer.
 LA BONNE EXPRESSION DE LA COLRE est de passer par la voix, les cris, la dcharge dnergie, tout
en respectant trois conditions : Ne pas faire de mal autrui ou soi-mme, ni casser
dobjets.

LA TRISTESSE
FONCTION : La tristesse rsulte dune obnubilation par un objet perdu. Elle favorise une
restructuration de la vie en fonction de cette perte. Elle sert nous faire accepter ce qui ne
peut tre chang. Elle sert nous rendre disponible pour le nouveau. Elle permet de clore
une priode de vie et de tourner la page.
Elle succde la colre lorsque nous cessons de couver celle-ci, de dpenser de lnergie
pour changer lautre ou la chose do provient notre frustration, dentretenir lespoir dy
russir.
 NOTRE BESOIN, dans ce cas, est dtre consol, cout, accueilli, etc.
 LA TRISTESSE EST TOURNE VERS LE PASS, la perte laquelle la personne sajuste a dj eu lieu.
 LA BONNE EXPRESSION DE LA TRISTESSE est de pleurer, de laisser venir les sanglots en faisant du bruit,
de dire son mal, se laisser rconforter, se faire prendre dans les bras.

LA JOIE
FONCTION : Sert partager avec les autres notre satisfaction, faire circuler un flux dnergie
positive, de vitalit. Elle sert de moteur lenvie de vivre et de progresser. Elle est la
nourriture de notre soif dapprendre, dagir et de grandir. Elle est essentielle la sant
physique.
 NOTRE BESOIN, dans ce cas, est de la partager, de nous sentir aim, apprci, reconnu,
admir, tre en lien, communiquer. Nos besoins sont satisfaits.
 LA JOIE CONCERNE LE PRSENT, LE PASS ET LE FUTUR.
 LA FAON USUELLE DE LEXPRIMER est de crier, de sauter, rire, gesticuler, embrasser, etc.

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 LORSQUE LES SENTIMENTS DEVIENNENT DYSFONCTIONNELS


Dans leur aspect fonctionnel les sentiments ont chacun leur orientation temporelle
spcifique :
Peur  futur (menace, danger)
Colre  prsent (changement)
Tristesse  pass (perte, rupture)
Joie  pass, prsent, futur (russite, satisfaction)
Tout autre sentiment est dysfonctionnel : les peurs vis--vis du pass, les tristesses portant sur
lavenir, et, cest le cas le plus courant, les colres concernant le pass.
Un sentiment accompagn dun agir appropri et cohrent avec lui, tend se dissiper et
disparatre. Si lon rsout une peur par la fuite ou une colre en affrontant la menace, elles
ne persistent pas. Si par contre la personne est en colre et ne fait rien, cest dhabitude
quun 2me sentiment, et probablement un 3me, se dissimulent sous lmotion ressentie.
Cest la raction aux sentiments cachs qui induit lincohrence. Tant quils ne sont pas
ressentis consciemment, le complexe motionnel demeure, avec la sensation dsagrable
de paralysie quil suscite.
Selon K. Horney, lanxit, c'est--dire le blocage dans la peur, est primordialement une
dfense contre le contact avec la colre, du fait que celle-ci est perue comme
inacceptable ou menaante.
Lanxit peut aussi recouvrir la tristesse.

 LES TROIS MODES DEXPRESSION IMPRODUCTIFS DES SENTIMENTS


 Le sentiment parasite est une motion habituelle, apprise dans lenfance, vcue
dans de nombreuses situations de stress et inapproprie comme moyen adulte de
rsoudre les problmes.
Il sagit de remplacer une motion (rprime) par une autre motion (permise).
Le sentiment parasite est un sentiment rptitif, un sentiment de lEnfant Adapt ou du Parent Ngatif que nous
contactons le plus souvent en situation de stress ; chacun va alors ragir sa faon, et manifester lmotion qui tait
permise et mme encourage dans lenfance.
Les sentiments parasites entranent des comportements qui ont aussi pour but inconscient la recherche dattention,
le besoin dexister et dtre reconnu par les autres.

 La collection de timbres : sentiment parasite quun individu a stock dans lintention


de lchanger plus tard contre un bnfice ngatif.
Il sagit dun processus daccumulation des motions.
Nous ne partageons pas toujours les sentiments parasites que nous prouvons la fin dun jeu. Souvent nous les
gardons pour nous, nous les ressassons et les accumulons lgard des personnes qui nous entourent. Lorsque
laccumulation est trop forte, il suffit dun rien pour que nous disions dun coup tout ce que nous avons sur le cur.

 Les motions lastique : point de similitude entre une situation de stress ici et
maintenant et une situation douloureuse de lenfance ou du pass que la personne
revit, en gnral inconsciemment, et auquel elle va vraisemblablement ragir en
passant dans son scnario.
Il sagit dune raction excessive qui peut concerner nimporte quelle motion.
Ce que nous ressentons aujourdhui nous fait retrouver des motions enfouies, et retourner au moment o nous les
avons vcues. Cela peut aussi tre agrable.
Une chanson pourra reprsenter pour certains couples un souvenir auditif (en lcoutant, ils revivront les sentiments
tendres qui les habitaient lorsquils lont entendue pour la premire fois).
Pour un enfant, la vue de son pre fronant les sourcils dune manire particulire (souvenir visuel) pourra tre
associe lide de punition.

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56

 ANALYSE DES RACKETS (SENTIMENTS PARASITES)

Dfinitions MECANISMES METAPHORES


LE SENTIMENT PARASITE ou RACKET
Chaque famille possde un Comme sur la bande
FANITA ENGLISCH :
ventail limit, bien elle, de F.M., une station fait
Le sentiment parasite est un sentiment substitutif, qui vient prendre la
sentiments permis, et un autre, obstacle ou gne
place dun sentiment plus authentique qui se manifesterait chez une
plus large, de sentiments lcoute de la
personne donne, un moment donn, si cette dernire, dans son
dcourags ou interdis. voisine.
enfance, navait t punie ou dvalorise chaque fois quelle montrait
Lorsque lenfant prouve un Il y a des parasites.
ce sentiment authentique qui maintenant tente dapparatre 1 .
sentiment interdit, il passe trs La station cherche
 Cest lorsque nous remplaons une motion (rprime) par une autre
vite dans un autre qui, lui, est est occulte.
motion (permise). permis.
 Un sentiment de substitution (sentiment exprim la place dun autre) se Quand nous prouvons des
reconnat ce quil est familier. sentiments parasites lge
 Le sentiment parasite est utilis par le racketteur (parasiteur) pour faire adulte, nous parcourons le
du racket (parasitage). mme processus.

LE PARASITAGE ou LE RACKETERING
Diffrence davec les jeux : Comme les
IAN STEWART et VANN JOINES : Le parasiteur ne recherche gangsters, nous
Ensemble de comportements scnariques visant inconsciemment pas le bnfice du jeu, il sen avons des armes
la manipulation de lenvironnement, et impliquant que la personne accommode comme dun prix pour obliger les
prouve un sentiment parasite 2. de consolation. autres nous obir.
Le critre de diagnostique est
 Cest une forme dadaptation apprise dans la famille dorigine afin de la dure des transactions. Le
survivre, dobtenir la protection et davoir son compte de signes de dclic dans le jeu est rapide ;
reconnaissances.
les transactions parasitaires
 Le racketteur utilise un sentiment parasite pour manipuler lentourage et
lobliger vivre selon son bon vouloir.
sont longues.

LA COLLECTIONS DE TIMBRES
Une situation anodine Comme dans certains
ERIC BERNE :
dclenche une forte raction magasins, arriv la
Sentiments collectionns en tant que bnfice dun jeu 3 .
motive (de colre, de caisse, la caissire
tristesse, de peur ou de joie). nous donne un
 Les gens collectionnent des timbres pour confirmer leurs croyances, viter
lintimit et en changeant ces timbres, ils avancent vers le bnfice de La personne a accumul, carnet. Chaque achat
leur scnario. encaiss, refoul. nous permet dobtenir
 Cest lorsque nous accumulons des motions. Cest une bombe retardement un timbre que nous
 Processus daccumulation des motions : qui touche souvent linnocent, collons dans le dit
Quand jprouve un sentiment parasite, je peux en faire deux choses : le dernier qui passe par l. carnet. Le carnet plein
- Lexprimer sur-le-champ. donne droit un
- Le mettre en rserve pour men servir plus tard. Si je fais cela on dit cadeau :
que je colle un timbre dans ma collection.  10 timbres = 1 caf
 50 timbres = 1 cafetire
100 timbres = 1 voyage

____________________________________________________________________________
1. ENGLISCH FANITA, Analyse transactionnelle et motions, Ed. Dscle de Brouwer, 1992, p119.
2. STEWART IAN et JOINES VANN, Manuel dAT, Interditions, 1991, p 383.
3. ERIC BERNE, Que dites-vous aprs avoir dit bonjour ?, Editions Tchou, p 30.

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57

 IMPORTANCE ET SENS DES PROCESSUS INTERNES (INTRAPSYCHIQUES)

Marilyn Zalcman 4 pousse prendre en considration tant les phnomnes


intrapsychiques des sentiments parasites que les comportements observables. Elle suggre
une thorie : celle du systme parasitaire . Il est bas sur des dcisions de survie, apprise
dans la famille dorigine et fignole tout au long de la vie.
Le systme parasitaire est une adaptation afin
- de survivre,
- dobtenir la Protection
- davoir son compte de caresses.
Le systme parasitaire comprend un ensemble
- de CONVICTIONS,
- de MANIFESTATIONS PARASITAIRES et
- dEXPRIENCES RENFORANTES
Cette faon de concevoir les sentiments parasites se distingue des autres par 3 points :
1) Cette thorie inclut tant les penses que les sentiments.
2) Elle suggre que le sentiment parasite se dveloppe tout au long de la vie, plutt que de
ntre quun sentiment prfrentiel de lenfant.
3) Elle rattache les phnomnes intrapsychiques (les convictions) aux aspects
comportementaux et renforants des sentiments parasites.

Richard Erskine 4 dcrit le processus qui aboutit la mise en place du systme parasitaire :
Il dbute par les dcisions de survie prise pour faire face des vnements de scnario
disharmonieux et incomplets (comme lest une gestalt non termine). Une conviction est adopte,
exemple : la raison pour laquelle ils ne me veulent pas est que je suis paresseux, fou, mauvais,
stupide . Cette conviction est assimile par lAdulte contamin par le Parent ou lEnfant. Elle est
rpte dans le dialogue intrieur de la personne et y fonctionne en circuit ferm. En
consquence, je crois que personne ne maime et je me sens triste ; je montre ma tristesse au
autres (manifestation parasitaire) afin de les pousser me convaincre du contraire, tout en
sachant quils ny parviendront pas. Cela me donne une preuve de plus que ma conviction est
fonde (lment renforant).
Seules les preuves qui corroborent mes convictions sont retenues.
Voil la Gestalt complte et la conviction renforce :

CONVICTIONS MANIFESTATIONS EXPRIENCES


PARASITAIRES RENFORANTES

P
Sentiments, Preuve
A penses ou corroborante
actions (confirmation)

____________________________________________________________________________
4. STEPHEN B. KARPMANN et ARLIE D ANGELO, Sentiments-parasites, C.A.T., Vol. 1, p 159.

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58

EXEMPLE :

Personne ne Tristesse Tu vois ce qui


maime tarrive
toujours

Javais raison depuis le dbut

Figure 13 : Un systme parasitaire

 LIEN RACKETS / TRANSACTIONS / JEUX PSYCHOLOGIQUES / SCENARIO


Fanita Englisch 5 : Tous, nous esprons recevoir des caresses partir de notre parasitage.
 Le parasiteur (ou racketeur) est la personne qui se livre au parasitage pour obtenir des
caresses (signe de reconnaissance). Ce moyen inconscient dobtenir dautrui de
lattention est un mode relationnel conflictuel lorsque les protagonistes changent des
SDR ngatifs (considrs comme valant mieux que rien).
 La contrainte du parasiteur vise empcher le partenaire de se sentir OK tant quil ne
rpond pas au parasiteur de la faon que celui-ci dsire. Lenfant qui pleure, tout en
surveillant du coin de lil quel est leffet de ses larmes, en est un excellent exemple.
 Si le jeu ne comprend pas de Coup de Thtre, cest un parasitage :
(= Appt + Point Faible = Rponse => Bnfice ngatif.)
 Le mot parasitage indique les transactions (chane de transactions diagonales P-E ou
E-P) au service du sentiment parasite. Le but du parasiteur est dentretenir des
transactions. Un parasiteur ne recherche pas le bnfice du jeu, il sen accommode.
Le parasiteur cherche accrocher chez les autres des tats du moi complmentaires
en vue de sengager dans des transactions diagonales continues. Un critre de
diagnostic est la dure des transactions : Le Coup de Thtre dans le jeu est rapide ;
les transactions parasitaires sont longues.
 Il ny a deux formes de base de parasitage :
 type I (opre partir dune position de vie - +)
 type II (opre partir dune position de vie + -)
Pour chacun de ces deux types : il y a deux modes :
Type I : I a Impuissant et I b fripon.
Type II : II a secourable et II b autoritaire.
 Sentiment parasite et scnario sont en constante relation : chaque fois que nous
prouvons un sentiment parasite, nous sommes dans notre scnario. Cf. : pages
suivantes : Le circuit du sentiment parasite souvent nomm aujourdhui Circuit du
scnario se dfinit comme un processus autorenforant et dform de sentiments,
penses et comportements que les personnes entretiennent sous lemprise de leur
scnario 6

____________________________________________________________________________
5. ENGLISCH FANITA, Les mcanismes de substitution des sentiments-parasites aux sentiments rels, C.A.T., Vol. 1, p 166.
Le parasitage, C.A.T., Vol. 1, p 172.
Analyse transactionnelle et motions, Ed. Dscle de Brouwer.
6. Dfinition de RICHARD ERSKINE et MARILYN ZALCMAN, Le circuit du sentiment-parasite un modle danalyse, C.A.T., Vol. 1, p 187.

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59

A PPROFONDISSEMENT :
Mettre laccent sur la conscience de ce qui se passe dans chaque transaction :

 PARASITAGE TYPE I
(part de la position de Victime, passe celle de Perscuteur pour aboutir celle de Victime) :

P P EXEMPLES :
I a ( partir dun Enfant impuissant, triste) : Si le partenaire se laisse
exploiter et reste dans son Parent, le parasitage continue et samplifie :
A A Parasiteur (E- P+) : Oh, je suis si dprim !
Partenaire (P+ E-) : a me fait de la peine !
E E Parasiteur (E- P+) : Et jai une de ces migraines
Partenaire (P+ E-) : a me fait de la peine !
Parasiteur (E- P) : Et jai mal aux yeux
Partenaire (P+ E-) : a me fait de la peine !

Le partenaire pourrait passer son Parent Critique :


Partenaire (P+ E-) : Pourquoi alors es-tu rest debout toute la nuit?
I b : Le parasitage pourrait commencer partir dun Enfant fripon, pleurnichard, etc.

Mais, que le parasiteur soit fripon ou impuissant, le partenaire Critique ou Nourricier, tant que le
partenaire ne croise pas la transaction partir de son Adulte ou de son Enfant le parasiteur peut
continuer extraire des caresses laide de son sentiment parasite.

 PARASITAGE TYPE II
(part de la position de Perscuteur ou Sauveur pour aboutir celle de Victime :

EXEMPLES :
II a ( partir dun Parent serviable (extorque des signes de gratitude))
Souvent ce type de parasiteur a port dans son enfance de lourds fardeaux
(soccuper de frres ou surs plus jeunes, dun parent malade, ) :
Parasiteur (P+ E- ) : Es-tu bien sr que tues ton aise ?
Partenaire (E- P+) : Oui merci.
Parasiteur (P+ E- ) : Et si tu changeais un peu de position, comme ceci?
Partenaire (E- P+) : Cest bien, merci
Parasiteur (P+ E- ) : Maintenant, est-ce que tu ne vois pas mieux dici?
Partenaire (E- P+) : Oui, merci
Parasiteur (P+ E- ) : Tu pourrais mme te mettre juste un peu plus loin

Cette transaction, elle aussi, peut continuer indfiniment, tant que le partenaire ne croise
pas. Le parasiteur peut le faire partir dun pseudo-Parent Nourrricier ou
II b partir dun Parent Normatif autoritaire (extorque des excuses)

Que le parasiteur soit serviable ou autoritaire, tant que le partenaire ne croise pas la transaction
le parasiteur peut continuer extraire des caresses laide de son sentiment parasite.

 Abandonner ses jeux, ses rackets = Renoncer une source importante de caresses
(ngatives) = Abandonner une partie de son scnario.

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60

 Mavis Klein 7 : Le sentiment parasite tient une place de choix dans le rpertoire des
ractions malsaines manant du scnario.

 Arture V. Hohmuth et Anne V. Gormly 8 : Dans le circuit du sentiment parasite, Erskine et


Zalcman 9 ont dcrit comment ce systme se renforce lui-mme sur la base de
croyances et de sentiments remontant de lenfance. Ces croyances de scnario
suscitent des comportements nomms manifestations parasitaires . Celles-ci, le plus
souvent par le biais de la raction quelles suscitent chez les autres, conduisent des
expriences renforant les croyances initiales. Ces croyances et sentiments de
scnario sont dcrits comme des doubles contaminations limitant la spontanit et les
choix de la personne.

LE CIRCUIT DU SENTIMENT - PARASITE

CROYANCES ET SENTIMENTS MANIFESTATIONS EXPRIENCES / SOUVENIRS


DE SCNARIO (CONVICTIONS) PARASITAIRES RENFORANTS

Croyances sur : 1 Comportements Souvenirs


1 Soi observables motionnellement
2 Les autres (strotyps, rptitifs) chargs
3 La qualit de la vie (monde) (timbres)
2 Expriences internes prouvent, justifient
(processus intra-psychique) vcues / relates par la personne renforcent ses
(affections, malaises somatiques, croyances
Sentiments rprims au sensations physiques) scnariques
moment de la dcision
scnarique 3 Elments imaginaires
(fantasmes)

Figure 14 : Le circuit du sentiment-parasite de Richard Erskine et Marilyn Zalcman

A lorigine, ce circuit servait tudier le sentiment parasite. Depuis, Richard Erskine y a vu une
illustration du scnario de vie tout entier, cest pourquoi nous le nommons Le circuit du
scnario (figure 15).
Dans ce tableau, avec les exemples de Jean, on peut y voir une coupe transversale du
scnario en action, montrant la faon dont chacun peut inconsciemment renforcer et
prouver sa vision ngative de la vie. Ce rsum permet mme de trouver diverses portes de
sortie. La plupart des concepts traits jusquici peuvent se retrouver dans ce tableau
rcapitulatif.
Il ne sagit pas uniquement dun tableau en 3 colonnes. Ce qui en fait un systme ou un
circuit, pour reprendre son nom original, cest que chaque colonne senchane la suivante.
Lorsquon est sous linfluence dune croyance, on se comporte en fonction de cette
croyance. Et lorsquon a certains comportements, les autres ragissent en accord avec cela.
Puis, la faon dont ils nous traitent a tendance confirmer nos croyances, ce qui relance la
boucle infernale.

____________________________________________________________________________
7. MAVIS KLEIN, Mettre au jour le sentiment-parasite, C.A.T., Vol. 3, p 99.
8. ARTURE V. HOHMUTH et ANNE V. GORMLY, Le circuit du sentiment-parasite et lanalyse structurale, C.A.T., Vol. 5, p 181.
9. RICHARD ERSKINE et MARILYN ZALCMAN, Le circuit du sentiment-parasite un modle danalyse, C.A.T., Vol. 1, p 185.

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61

A PPROFONDISSEMENT :
LE CIRCUIT DU SCENARIO

Croyances et sentiments scnariques Manifestations Scnariques Souvenirs renforants,


Croyances primes (prises dans Cest toutes les attitudes internes et preuves
lenfance) sur soi, les autres et le externes qui sont des manifestations Collections de souvenirs
monde pour donner une explication des croyances et sentiments qui renforcent les
aux sentiments non satisfaits scnariques. Elles englobes : les croyances scnariques
(rprims au moment de la dcision comportements observables, le vcu (+ chaque souvenir
scnarique). intrieur et les fantasmes. renforant saccompagne
dun timbre ).
fondamentales
Croyances scnariques

EXEMPLE : Jean, un an, maman


est moins proche = manque de 1 Comportements observables sont EXEMPLE 1 :
reconnaissance = dsarroi, peur de constitus par les manifestations dune Souvenirs anciens :
labandon. Il essaie toute sorte de motion (mots, gestes, intonations Les amies de Jean
comportements. Il saperoit quen mouvement du corps) lont abandonn en
exprimant de la colre il obtient au EXEMPLE : Jean a conclu quil tait stupide, il a raction sa conduite
moins un peu dattention de aujourdhui un comportement troubl et stupide. agressive.
maman. EXEMPLE 2 :
2 Internes : Expriences ou vcu se Souvenirs rcents :
secondaires
Croyances

Son frre 2 ans plus grand, plus manifestent par des tensions, malaises, Une fille linvite une
avanc pour penser. Jean conclu : douleurs somatiques qui sont des ractions soire. Intrieurement
Je sais ce qui cloche : je ne suis aux croyances scnariques et qui peuvent il peut se dire : elle
pas assez grand et pas assez passer inaperues dans le comportement nen avait pas vraiment
intelligent. observable. envie, elle voulait me
EXEMPLE : Jean, petit, tendait les bras faire plaisir et il se
Donc : inlassablement vers maman sans obtenir sent en colre Il
de raction. Au bout dun certain temps il coche une
contracte les paules pour sempcher confirmation de plus
de tendre les bras. Ce nest pas aussi de ses croyances
Croyances sur : dsesprant que de continuer les scnariques et
Soi: Je suis bte, pas costaud tendre et affronter le rejet de maman. collectionne un
Les autres: Sont plus fort, plus intelligent Une fois adulte, il va prouver des douleurs souvenir renforant de
La vie: Vraiment trs injuste dans les paules, le cou, le haut du dos plus avec le timbre
associ.
3 Internes : Elments imaginaires
(Processus intrapsychique) (fantasmes / rves) : Mme lorsque
Le circuit
personne ne se comporte selon les
sautorenforce ; les
Sentiments rprims au moment de la croyances scnariques de quelquun, ce
souvenirs renforants
dcision scnarique : pour obtenir de dernier va fantasmer un tel comportement.
servent ralimenter
lattention ne pas tre abandonn EXEMPLES :
les croyances
je me mets en colre. - Jean a parfois le fantasme quil est puni
scnariques.
ou emprisonn pour agression.
( au lieu de montrer son dsarroi, sa peur - Il imagine souvent que les gens le
Cest ce quindique la
de labandon (sentiment authentique) ). rabaissent derrire son dos.
flche en gras.
- Ou une image grandiose : il imagine
quil a rencontr lamie idale qui
lacceptera 100%.
Aujourdhui : mon amie me repousse,
je revis les croyances et sentiments
scnariques ci dessus.

Figure 15 : Le circuit du scnario avec exemples de situations (en italique = dfinitions)

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62

8
ANALYSE DU SCENARIO DE VIE

Le monde est une scne


Tous, hommes et femmes, ny sont que de simples
acteurs. Ils font leurs entres et leurs sorties ;
Et chacun, sa vie durant, y joue plusieurs rles.
Shakespeare

L ES POSITIONS DE VIE

Dfinition
Croyances fondamentales quune personne a delle-mme et des autres, qui servent
justifier des dcisions et un comportement ; position fondamentale quune personne
adopte sur la valeur intrinsque quelle saccorde et quelle accorde aux autres.
Ian Stewart et Vann Joines, Le manuel dAT

La position de vie (position de base ou position existentielle), ce sont les racines du


scnario de vie, elle reprsente la position fondamentale que prend quelquun ; cest la
reprsentation que la personne a delle-mme et des autres. Cela reprsente bien plus
quune simple opinion, cest un tat dtre.
Et cela influence la manire dont elle pense, agit et entre en relation avec les autres.
Berne sest inspir du psychanalyste A. Adler qui dfinit comment la personne peut souffrir
dun complexe de supriorit ou dinfriorit li aux messages reus dans son enfance.

 L OKNESS OU POSITION OK+ OK+ ADULTE DE FANITA ENGLISH


Lokness est un des postulats fondamentaux de lAT, chaque personne, dans la situation
o elle se trouve et surtout telle quelle la peroit, fait le meilleur choix parmi ceux quelle
connat. Eric Berne affirme que tous les enfants naissent prince ou princesse, dans la
position OK/OK, cest--dire chacun de nous est OK et que nous sommes ensuite
transforms en crapauds. En parlant de ces positions de vie Eric Berne songeait aux
diverses positions existentielles, cest--dire la manire fondamentale dont la personne
se situe face elle-mme et aux autres. Il en distingue quatre :

Je suis OK / vous tes OK (+ +) (je maccepte et jaccepte lautre)


Je ne suis pas OK / vous tes OK (- +) (je me refuse et jaccepte lautre)
Je suis OK / vous ntes pas OK (+ -) (je maccepte et je rejette lautre)
Je ne suis pas OK / vous ntes pas OK (- -) (ni moi ni les autres ne valons rien).

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63

 L ENCLOS OK
Franklin Ernst a labor une mthode danalyse des changements de positions quil a
nomm Lenclos OK 1

Dans la vie quotidienne, nous faisons des rencontres contenant de longues ou brves
transactions, dans lintimit, lactivit, le passe temps, le rituel, le jeu et nous valuons nos
relations un double niveau :
- Quelle valeur ai-je mes propres yeux ? / ceux de lautre ?
- Quelle valeur a ma relation mes propres yeux ? / ceux de lautre ?

Ces valuations sont rarement dites clairement, prenonsen conscience, dans le groupe,
face aux collgues, ses proches, etc. :
- Comment vas-tu ? (comment suis-je avec toi ?)
- Que vais-je faire avec toi ?
- A quoi ceci (cette situation, o je suis avec toi) va-t-il aboutir ?
- Comment vais-je en sortir ?
- Que penses-tu de moi en ce moment ?
- Quest-ce que je fais (avec toi) pour linstant ?

La dynamique et laboutissement de ces relations sociales se rpartissent en quatre


oprations :

TU ES OK VIS-A-VIS DE MOI

Opration : Opration:
Je men vais Je vais de lavant avec toi
(fuir loin de lautre) (avancer avec lautre)

Position rsultante : Position rsultante :


Je ne suis pas OK avec moi- Je suis OK avec moi-mme - Tu
JE NE SUIS mme - Tu es OK avec moi es OK avec moi JE SUIS OK
PAS OK VIS-A-VIS DE
VIS-A-VIS DE MOI-MME
Opration : Opration :
MOI-MME
Je ne sais o aller Va-t-en
(tre dans limpasse avec lautre) (se dbarrasser de lautre)

Position rsultante : Position rsultante :


Je ne suis pas OK avec moi- Je suis OK avec moi-mme - tu
mme - tu nes pas OK avec nes pas OK avec moi
moi

TU NES PAS OK VIS-A-VIS DE MOI

Figure 15 : Lenclos OK de Franklin ERNST

____________________________________________________________________________
1. FRANKLIN H. ERNST, Lenclos OK : Une grille pour aller de lavant avec lautre. C.A.T. vol. 1, p 133.

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64

 LA RELATION POSITIONS DE VIE / JEUX PSYCHOLOGIQUES / SCENARIO

Les rencontres sociales (sries de transactions, rituels, activits, jeux, etc.) sont orientes
par les partenaires vers lune ou lautre des issues suivantes :

1) Je vais de lavant avec toi  avancer avec lautre  +/+


2) Va-t-en  se dbarrasser de lautre  +/-
3) Je men vais  fuir loin de lautre  - /+
4) Je ne sais o aller  tre dans limpasse avec lautre  - /-

Tous les jeux, tous les scnario ont pour fondement lune de ces quatre positions de vie et
nous pouvons utiliser les jeux pour confirmer notre position de vie de base .
EXEMPLE : Si le tout-petit adopte la position Je ne suis pas OK Vous tes OK ; pour cadrer avec cette
position de base -/+, il construit son scnario autour de thmes de victimes (joue des jeux de
Victime) ou de situations dinfriorit par rapport aux autres (il sefface, sen vas, etc.).

-/ + +/+
Je ne suis pas OK - Tu es OK Je suis OK - Tu es OK

Position qui consiste ne slectionner que le ct Position qui consiste voir le rel ct positif de soi et de
ngatif de soi-mme ou lexagrer ou linventer en lautre pour construire ensemble.
voyant lautre uniquement positif par rapport soi. Cest la position heureuse et efficace que lAT
recommande de dvelopper le plus souvent possible.

Tendance jouer : Tendance jouer :


Le rle de Victime Pas de rle

Je ne suis pas OK - tu nes pas OK Je suis OK tu nes pas OK

Position qui consiste ne slectionner que le ct Position qui consiste ne slectionner que le ct ngatif
ngatif de soi-mme et des autres, ou lexagrer ou de quelquun ou lexagrer ou linventer en se voyant soi-
linventer. mme uniquement positif par rapport elle.

Tendance jouer : Tendance jouer :


Les rles de Perccuteur, Victime Les rles de Sauveur, Perscuteur

-/- +/-

Nancy Porter-Steele 2 : Je suis OK / Tu es OK est un nonc tout fait central de la


philosophie implicite de lAT. Ainsi, les thrapeutes disent souvent : La question nest pas
de savoir si tu es OK ou non, mais comment tu te rends non-OK .
Une telle remarque implique lide que chacun, fondamentalement, est OK, au-del de
toute mise en question.()
Berne nous a appris noncer clairement ce que nous pensons. ()
La vie est prcieuse. Tous tre humain a de la valeur, est important et doit tre pris en
considration . Voil ce que signifie Je suis OK / Tu es OK .

____________________________________________________________________________
2. NANCY PORTER - STEELE, Que signifie je suis OK Tu es OK ?, C.A.T. vol. 7, p 77.

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65

LE SCENARIO DE VIE

Le scnario a t dvelopp dans les annes 1965 par Eric Berne et, entre autres,
Claude Steiner. Il occupe avec les tats du moi, une place importante et mme
centrale dans lA.T. De nombreux auteurs lont dvelopp et continuent de le
dvelopper.

Dfinition
Plan de vie inconscient labor dans lenfance, renforc par les parents, justifi
par les vnements ultrieurs et aboutissant une issue prvue.
Ian Stewart et Vann Joines, Le manuel dAT

Cest lhistoire de la personne, comme une pice de thtre dont elle est la fois lauteur,
le ralisateur et lacteur principal.

 ORIGINE ET PROCESSUS DU SCENARIO DE VIE DANS LES EXPERIENCES DE LENFANT


Cest nous qui crivons lhistoire de notre vie. Nous avons commenc lcrire le
jour de notre naissance.
Nous adoptons une position de vie dans lenfance, la renforons dans ladolescence, puis
passons le reste de notre temps prouver et se prouver le bien-fond de nos dcisions.
Nous avons pris ces dcisions de vie ou fondation du scnario de vie, nous les avons
dcides vers 4 ans, ajout des dtails importants jusqu' 7 ans, peaufines jusqu 12 ans
en y ajoutant quelques extra par-ci par-l. ladolescence, nous les avons rvises et
mise jour avec dautres personnages de la vie relle.

( lge adulte, aprs une prise de conscience,


nous avons la possibilit de REdcider.)

Dune manire rsume, le scnario est lensemble des messages extrieurs que le jeune
enfant a intrioriss, et aussi les ractions ces messages.

FORMATION DU SCENARIO DE VIE 3


Le scnario senracine dans le vcu originel de lindividu : ses expriences traumatiques,
les sentiments et motions quil a t amen rprimer, les injonctions reues des figures
parentales et les dcisions de survie quil a prises.
Ces dcisions le conduisent laborer un cadre de rfrence interne fait de croyances
propos de lui, des autres et du monde extrieur, reposant sur une position de vie et
aliment par les messages contraignants des parents.
Le scnario, structur par le cadre de rfrence, est ensuite mis en uvre sous la forme
du problme actuel quapporte le client lequel se manifeste par des jeux et du
parasitage, des comportements passifs, des troubles psychosomatiques, etc.

____________________________________________________________________________
3. COLETTE DEBREYNE, Le scnario : formation et changement, C.A.T. vol. 7, p 42.

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66

 LA NAISSANCE DU SCENARIO DE VIE D APRES BERNE 4


PREMIERE INFLUENCE :
La premire programmation de scnario a lieu durant la priode dallaitement, sous forme de bref
protocoles. Il sagit le plus souvent de sketches deux personnages :
Mais quest-ce quil fabrique?, Dpche-toi ou Quil prenne tout son temps, Ce nest pas encore
lheure, Il a mauvaise mine, Berceuse, Excuse-moi, le tlphone sonne, Il est merveilleux, Petit
vilain !, a cest gentil!, Moments ineffables damour et de bien-tre.
Il est merveilleux, renforc deux ans plus tard par a cest gentil! donne
habituellement de meilleurs rsultat que Mais quest-ce quil fabrique?
CONVICTIONS ET DECISIONS :
Ainsi lenfant sest dj fait une certaine ide de lui-mme et des gens qui lentourent. Ces
convictions quil risque de garder toute la vie peuvent se rsum comme suit :
Je suis quelquun de bien ou Je ne suis pas quelquun de bien
Vous tes quelquun de bien ou Vous ntes pas quelquun de bien.
Cest sur cette base quil dcide de sa vie :
Ce monde est bon, un jour je le rendrai meilleur encore : par la science, laction sociale, la
posie ou la musique. Ou
Ce monde est mauvais, un jour je me dsintresserai compltement de tout. Ou
Ce monde est mdiocre, on y fait ce quon a faire en prenant un peu de bon temps par-ci
par-l. Ou
Ce monde est difficile, o lon arrive sen tirer en mettant un col blanc. Ou
Ce monde est dur, o il faut marcher droit, ou faire des courbettes, ou trafiquer, ou se dmener,
ou se battre pour survivre. Ou
Ce monde est ennuyeux, on reste assis dans un bar, esprer. Ou
Un monde absurde, o lon renonce, etc.

LA DYNAMIQUE DES DECISIONS DE SCENARIO 5


Pour illustrer cette dynamique Warren Cheney reprend deux cas de ses dossiers, voici le premier :
Sa patiente, quatre ans, est assise sur les genoux de son pre. Sa mre rentre et, sans rien dire, empoigne lenfant et
larrache avec colre son pre, qui ne proteste mme pas. Tout de suite elle est envoye faire une commission : elle
comprend que ni papa, ni maman ne dsirent sa prsence. Voici la dcision ancienne de scnario, prise lge de
quatre ans dans les propres termes de la patiente :
Jai t tellement blesse que jai dcid que plus jamais je ne demanderais laffection de papa ou maman de toute ma
vie.
A ladolescence, lge des premiers rendez-vous, elle a largi cette dcision : Je ne demanderai damour et daffection
personne.
Aujourdhui, elle a 41 ans, toujours clibataire et vierge, elle redoute la sexualit, dprit par manque de caresses et
narrive pas dvelopper une intimit confiante avec qui que ce soit, homme ou femme.

LE CIRCUIT DU SCENARIO
Une fois que nous avons une ide du scnario quon joue, il est intressant de comprendre
comment nous entretenons ce plan de vie, au jour le jour. Que pensons-nous ? Que faisons-nous ?
Que ressentons-nous dans la vie quotidienne ? Comment mettons-nous en uvre nos attentes
irralistes ?
Le circuit du sentiment parasite nomm par certains auteurs le circuit du scnario permet une telle
analyse. On peut y voir une coupe transversale du scnario en action, montrant la faon dont
chacun peut inconsciemment renforcer et prouver sa vision ngative de la vie. Ce rsum permet
mme de trouver diverses portes de sortie ! La plupart des concepts traits jusquici peuvent se
retrouver dans ce tableau rcapitulatif (cf. : Le circuit du sentiment parasite de Richard Erskine et
Marilyn Zalcman).

____________________________________________________________________________
4. ERIC BERNE, Que dites-vous aprs avoir dit bonjour ? Editions Tchou, p 75.
5. WARREN D. CHENEY, Le scnario comme dfense du moi, C.A.T. vol. 7, p 33.

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67

 LE PROCESSUS DU SCENARIO DE VIE

Le processus scnarique, cest comment nous le vivons dans le temps.


Ces six types de processus scnarique ont t dfinis par Berne. Certaines modifications ont t
proposes depuis par dautres thoriciens de lAT, notamment par Taibi Kahler.
Que je sois chinois, africain ou amricain, quels que soient mon ge, mon sexe, mon ducation et
ma culture, je vis mon scnario selon un ou plusieurs de ces six schmas :
 AVANT
 APRES
 JAMAIS Ces schmas se vivent
cours () et
 TOUJOURS
long terme ()
 APRESQUE
 SAN FINS

 SCENARIO DE VIE AVANT


Croyance (ma devise dans la vie) : Rien de bon ne peut arriver avant que quelque chose de moins bon ne soit fini.
EXEMPLES :
 Je ne peux me faire plaisir avant davoir fini ce travail.
 Il faut que je me connaisse parfaitement avant de changer.
 Lorsque je prendrai ma retraite je pourrai me reposer, voyager, etc.
 Jaurai ma rcompense dans lautre monde.
 Daccord, je vais prendre un verre avec toi, mais attends une minute que je finisse la vaisselle.

Illustr par le mythe antique dHercule :


Hercule, le hros grec. Avant de pouvoir tre lev au rang de demi-dieu, il lui a fallu accomplir
tout un ensemble de tches ardues, dont une : dbarrasser les curies du roi dune montagne de
fumier.

 SCENARIO DE VIE APRES


Croyance (ma devise dans la vie) : Si quelque chose de bon arrive aujourdhui, il faut que je le paie demain.
EXEMPLES :
 Je peux mamuser aujourdhui, mais il faudra que je le paie demain.
 Cela ne va pas durer
 Cest un beau dner ! Mais, oh ! Quel mal de tte je vais avoir demain.
 Profitons de notre jeunesse, quand on sera vieux on pourra plus.

Illustr par le mythe de Damocls :


Damocls, puissant grec qui menait joyeuse vie, manger, boire et samuser. Mais durant tout
ce temps une pe se trouvait suspendue par un fil au-dessus de sa tte. Aprs quil eut lev les
yeux et vu lpe, il lui fut impossible dtre heureux par la suite ; il vivait dans la crainte constante
quelle tombe.

 SCENARIO DE VIE JAMAIS


Croyance (ma devise dans la vie) : Je ne peux jamais obtenir ce que je souhaite le plus.
EXEMPLES :
  Je ny arriverai jamais.
Il nexiste pas de phrases particulires au schma Jamais. Les personnes qui ont un scnario Jamais en expriment le
contenu ngatif dune manire rptitive, du genre disque ray . Par exemple, ils vous parlent de leurs ennuis un jour
et le lendemain, ils recommencent comme si ctait la premire fois.
Illustr par le mythe de Tantale :
Tantale, ternellement condamn se tenir au milieu dun bassin avec, une extrmit, une
rserve de nourriture et lautre un pichet deau, les deux se trouvant hors de sa porte. Et il reste
l, avoir faim et soif.

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68

 SCENARIO DE VIE TOUJOURS


Croyance (ma devise dans la vie) : Je dois toujours rester dans la mme situation insatisfaisante.
EXEMPLES :
  Ce sera toujours comme a !
  Pourquoi est-ce que a marrive toujours moi ?
  Oh ! Cela ne ma pas apport grand chose de travailler avec ce thrapeute, mais aprs tout,
je vais sans doute continuer en esprant seulement que a me mnera quelque part.

Illustr par le mythe dArachn :


Arachn qui brodait divinement. Elle commit la folie de dfier la desse Athna dans un concours
de broderie. La desse la punit en la transformant en araigne, condamne tisser sa toile pour
lternit.

 SCENARIO DE VIE PRESQUE


Croyance (ma devise dans la vie) : Jy arrive presque, mais pas tout fait.
EXEMPLES :
  Juste au moment o jallais y arriver ! , Jy suis presque arriv, cette fois.
 Merci pour le livre, je lai lu en entier sauf le dernier chapitre.
 Il fait vraiment chaud, les arbres sont si beaux en automne et le soleil est magnifique. Remarquez
lair est froid.
  Je ne peux pas me reposer avant davoir atteint le sommet.

Illustr par le mythe de Sisyphe :


Type 1 : Sisyphe a lui aussi dclench le courroux des dieux ombrageux. Il fut condamn passer
lternit faire rouler un rocher vers le sommet dune colline et, chaque fois quil tait sur le point
datteindre le sommet, il lchait prise et le rocher roulait de nouveau en bas de la pente.
Type 2 : La personne arrive bel et bien au sommet de la colline, mais au lieu de caler son rocher et
de sasseoir avec un soupir de soulagement, elle ralise peine quelle est arrive au sommet. Sans
faire de pause, elle regarde autour delle, la recherche dune colline encore plus haute pour faire
rouler son rocher et hop, la voil repartie. Une fois au sommet de celle-ci, nouveau elle regarde
autour delle pour reprer une montagne encore plus haute laquelle sattaquer.

 SCENARIO DE VIE SANS FIN


Croyance (ma devise dans la vie) : A partir dun certain moment dans le temps, je ne saurai que faire.
EXEMPLES :
  Je nai rien prvu.
 Jai tant attendu ce moment de retraite, mais maintenant que jy suis je me sens
trangement mal laise. Quest-ce que je vais bien pouvoir faire ? Comment vais-je remplir ce
temps ?
  Les enfants viennent de quitter pour de bon la maison ; quel soulagement aprs toutes
ces annes de corves . Mais quelques jours plus tard, la personne se sent dprime : Sans la
vaisselle, le linge sale, le rangement, etc. je ne sais plus trop quoi occuper mon temps.

Illustr par le mythe de Philon et Baucis :


Philon et Baucis. Ce couple de vieillards avait accueilli les dieux dguiss en voyageurs puiss
alors que dautres avaient refus. Pour les rcompenser de leur bont, les dieux les rendirent
ternels en les transformant en arbres, plants lun prs de lautre, leurs branches entrelaces.

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69

 SORTIR DES SCHEMAS DE PROCESSUS SCENARIQUES


De tous les changements personnels que lAT permet, celui-ci est lun des plus facile
raliser.

Pour cela :

Dcouvrez quels sont vos principaux schmas de processus


Mettez votre Adulte aux commandes
Adopter des comportements pour sortir de ces schmas.

Si un de vos schmas principal est :

 AVANT
Vous y mettez un terme en vous amusant avant davoir fini votre travail. (Daniel Casriel
appelle cela : faire du cheval sans attendre davoir nettoy lcurie ).

 APRS
Vous y mettez un terme en profitant daujourdhui, en ayant dcid au pralable de
profiter aussi de demain. Par exemple, lors dune soire, buvez suffisamment pour avoir
du plaisir, mais pas au point de vous retrouver avec une migraine.

 JAMAIS
Dcidez de ce que vous voulez. Faites une liste de cinq choses prcises que vous
pouvez faire pour obtenir ce que vous voulez, puis effectuez-en une chaque jour.

 TOUJOURS
Prenez conscience du fait que vous ntes pas oblig de rpter les mmes erreurs, ni
de vous entter lorsque les choses vont mal. Si vous voulez, vous pouvez quitter un
emploi, une relation ou une ville qui ne vous satisfont pas et en chercher dautres.

 PRESQUE
 TYPE 1 : Faite en sorte de terminer ce que vous faites. Si vous faites le mnage dans une
pice, faites-le entirement. Lorsque vous lisez un livre, ne sautez pas de chapitre.
 TYPE 2 : Prenez la dcision gratifiante de reconnatre chacun de vos succs au
moment o vous les vivez. Faites une liste de vos buts et chaque fois que lun deu est
atteint, barrez-le. Ne vous engagez pas dans le suivant sans avoir ft celui que vous
venez datteindre.

 SANS FIN
Prenez conscience que vos parents vous ont fait un cadeau dguis. Dans la mesure
o les dernires pages de votre scnario de dpart manquent, vous avez toute libert
pour en crire la fin comme il vous convient le mieux.

Chaque fois que vous mettez en uvre un comportement qui va lencontre de


votre processus scnarique, vous affaiblissez ce schma pour lavenir et vous
facilitez la tche pour sortir davantage de ce vieux schma.

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70

 LA MATRICE DE SCENARIO DE CLAUDE STEINER ET ERIC BERNE

Nous avons construit une carte avec tout ce quon nous a donn ; sans cette carte, nous
nous sentirions perdus. Les premiers modles pour dessiner cette carte sont les parents,
puis je vais ajouter, mes expriences, mes dcisions, etc. Cette carte est mon scnario.
Le principe le plus important de la thorie des scnarios de Berne est :
Le E du parent forme le Parent de lEnfant ou le P de lEnfant est le E du Parent.

Selon le mcanisme de lidentification dipienne la plus simple, la mre qui dit au garon
ce quil doit faire, tandis que le pre montre comment y parvenir.

MAMAN PAPA

Drivers (commandements)
P ou messages contraignants P
LE FILS OU LA FILLE

A Programme P A

Injonctions (-) A
E ou messages inhibiteurs
E
Permissions (+)

Figure 16 : La matrice de scnario de Steiner et Berne

20 ans aprs Steiner, Michael Holtby dit : Tous les messages sont pris par le A1 (le
Petit Professeur) ; lenfant dcide de ce quil va faire de linjonction.

Michael Holtby 6 :
Le problme de cette thorie (Berne et Steiner) : il reste une impression : la faute en est
mes parents ! Lemploi par Berne de terme comme mre sorcire renforce cette
tendance.
Comme le note Goulding, Certains thrapeutes dA.T. considrent le patient comme
victime de ses parents et croient que le meilleur moyen de lui faire abandonner son
injonction est de lencourager les renier. Le patient ne peut abandonner son injonction
tant quil se proccupe de ses parents : il ne peut fonctionner de manire autonome tant
quil na pas cess de rejeter sur eux la responsabilit de son propre comportement
Goulding considre cependant que le parent est responsable de linjonction : Un
individu reoit son injonction de son parent qui limplante en lui par des caresses , il reste
ainsi dans la ligne de Berne : Les injonctions sont une dfense ou un ordre ngatif venant
dun parent .

____________________________________________________________________________
6. MICHAEL HOLTBY, Origine et insertion des messages inhibiteurs, C.A.T. vol. 2, p 28.

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71

Cette vision (Holtby et Goulding) soppose au concept dautonomie. Goulding rsout


cette incohrence en insistant sur le fait que lenfant dcide de ce quil va faire des
injonctions.
a) Lenfant doit tre en accord avec linjonction.
b) Il faut quil dcide dy obir pour que linjonction ait du pouvoir sur lui.
c) Elle peut sexprimer de diffrentes manires.
d) Ces diffrentes manires ou la manire choisie est la dcision.

DONNEES PARENTALES BRUTES SUR LESQUELLES LENFANT BASE SON INTERPRETATION :


1. Attributions : Qualit(s) attribue(s) verbalement lenfant pour dcrire son apparence, son comportement
ou sa personnalit ( tu es ).
2. Comportements non verbaux : Par exemple, aprs un certain ge, le pre nembrasse plus sont enfant ou
lenfant est ignor.
3. Comportements verbaux : le plus souvent avec forte couleur affective, par exemple Est-ce que tu ne
peux rien faire correctement ? .
4. Comportements indirects : Transactions qui se passent entre les parents ou autres personnes, par
exemple Pourquoi ne fais-tu pas perdre du poids Jean? )

En conclusion, le scnario rsulte de dcisions. Cette dernire notion sous-entend que le


plan de vie nest pas impos par lextrieur mais quil est construit par lenfant lui-mme
travers ses interactions avec le monde. Bien que les parents ne puissent pas dterminer les
dcisions scnariques, ils peuvent exercer sur lenfant une influence importante ; il en
rsulte des messages scnariques.

Les messages de scnario sont constitus


DES INJONCTIONS et ATTRIBUTIONS,
DU PROGRAMME,
DES CONTRE INJONCTIONS (notamment le DRIVERS) et
DES DECISIONS ANCIENNES. Lois M. Johnson ajoute
LIMPREGNATION :

L IMPREGNATION 7
Messages reus durant la grossesse
La mmoire cellulaire enregistre toutes les sensations reues durant la gestation, la naissance et les cinq ou
sept mois qui suivent.

LES INJONCTIONS (interdictions) / ATTRIBUTIONS :


Transmises entre 0 et 6 ans.
Prverbal.
En soi : plutt sous forme dmotions ou de sensations.
Lorsque les parents semblent nous interdire certains sentiments ou comportements, lAT nomme cela donner
une injonction. Ce sont des messages ngatifs aboutissants inhiber divers aspects de la vie. Leur force
vient de ce que ltat du moi Enfant des parents les adresse lEnfant de lenfant, dans un processus
implicite, inconscient, puissant. La plupart des parents veulent rarement restreindre nos actions, mais ils ont la
tche de nous duquer en nous posant des limites. Parfois, ils perdent patience et snervent, ou ne savent
pas faire face nos demandes. Ce sont ces erreurs ou dcalages qui produisent les injonctions.
____________________________________________________________________________
7. LOIS M. JOHNSON, Une variable de lanalyse du scnario : Limprgnation, C.A.T. vol. 2, p 73.

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72

Injonctions et Permissions sont linverse lune de lautre. Ltat du moi Enfant des parents nous offre une
permission l o le parent est laise, et une injonction l o il ne lest pas (cf. : Annexe 3).
Mary et Robert Goulding 8 ont identifi douze injonctions :

Injonctions - Permissions

Injonctions directes ( ce quil doit faire)


- Nexiste pas ! Existe !
- Ne sois pas toi-mme ! (ne sois pas de ton sexe !) Sois toi mme !
- Ne sois pas un enfant ! Sois enfant !
- Ne grandis pas ! Grandis !
- Ne russis pas ! Russis !
- Nagis pas ! (ne fais pas !) Agis !
- Naie pas de valeur Tu es important !
- Ne sois pas proche ! (ne sois pas intime ou ne te fie personne !) Sois proche !
- Ne tattache pas ! (naie pas dattache !) Fais confiance !
- Ne sois pas en bonne sant ! (ne te porte pas bien, ne sois pas sain desprit !) Sois en bonne sant !
- Ne pense pas ! Pense !
- Ne ressens pas ! (ce que tu ressens) Ressens !

La liste nest pas exhaustive, dautres auteurs en ont ajout :


- Ne sache pas ! (ne dcouvre pas !) 9 Sache !
Celle-ci nous interdit dtre conscient de choses que la famille veut garder caches :
secrets de famille, inceste, viol, crime de guerre, alcoolisme dun parent, etc.

Et on peut imaginer quil en existe dautres :


- Ne drange pas !
- Ne demande pas !
- Nprouve pas de besoins !
- Nappartiens pas (ne fais pas partie de !)

Les attributions
A dautres moments, on ne dit pas seulement lenfant ce quil doit faire, mais ce quil est. Ce type de
message sappelle une attribution. Elles peuvent sadresser directement ou indirectement 10 lenfant et le
contenu peut tre positif ou ngatif, et comme toujours, leur impact scnarique variera selon les signes non
verbaux qui les accompagnent (Tu est un idiot!, dit durement, accompagn dune gifle, met un message
scnarique diffrent des mmes mots prononcs dun ton lger et accompagns dun clin).

Attributions directes (ce quil est) Attributions indirectes (ce quil est)
- Tu es un idiot ! - Celui-l est le plus sage !
- Tu es ma petite fille chrie ! - Nathalie est adorable !
- Tu es bon en lecture ! - Papa dit que tu es mchant !
- Tu finiras en prison ! - Il nest pas costaud, vous savez !
- Tu ne ten sortiras jamais ! -
-

____________________________________________________________________________
8. MARY et ROBERT GOULDING, Messages inhibiteurs, dcisions et redcisions, C.A.T. vol. 2, p 20.
9. GYSA JAOUI, La treizime injonction, C.A.T. vol. 2, p 79
10. Indirectement : Les parents parlent de lenfant quelquun dautre, ces attributions sont perues par lenfant comme un
puissant message, en les entendant ainsi parler de lui, lenfant considre ce quils disent comme un fait tabli.

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73

LES MESSAGES CONTRAIGNANTS (drivers ou contre injonctions) (cf. : Annexe 4)


Donns partir de 3 ans.
Quelque chose qui est dit (verbal).
En soi on entend une reprsentation verbale.
Ces messages peuvent sopposer, se renforcer ou navoir aucun rapport avec les
injonctions.
Peut se calculer en pourcentage : 100% dnergie : cest une contrainte ; sil nest pas
excessif (50%), cela peut tre une permission.
Ces messages sont stocks dans ltat du moi Parent, nous guidant au moyen de rgles de vie. Au lieu de
limiter en interdisant, comme les injonctions, ces messages-ci sont contraignants.
Ces rgles sont transmises depuis ltat du moi Parent, dans la famille immdiate et tendue (les parents
psent gnralement plus lourd, mais aussi les frres, oncles, cousins, grand-mamans, etc.). On en reoit
galement dans la culture ambiante par les enseignants, les figures religieuses, les personnages familiers de
la radio ou de la tlvision, les crivains qui nous meuvent, etc.
Cest dans un article de 1974 que Taibi Kahler et Hedges Capers 11 ont donn la description de ces cinq
slogans particuliers :
- Sois parfait (Tu aurais pu faire mieux)
- Sois fort (Arrte de pleurer!)
- Fais plaisir (Tu nes pas gentil!)
- Fais effort (Tu nas plus rien faire?)
- Dpche-toi (Tu nas pas encore fini?)
Dautres auteurs en ont ajout :
- Dbrouille-toi (Tu es grand maintenant!)

Ces messages nont rien de mauvais en soi : pourquoi ne pas faire plaisir autrui, viser lexcellence, se
donner du mal, aller vite, tre fort ? Le problme survient lorsquils nous mnent notre insu, puissamment,
car il nous semble inconcevable, voire dangereux, de nous en affranchir. Cest pour cela quon les nomme
Drivers en anglais : on est driv par eux, conduit, pouss. On se sent inacceptable si lon nest pas parfait, fort,
gentil, etc. Une partie du travail en dveloppement personnel et en psychothrapie consiste rendre ces
drivers conscients, connatre leur utilit, assouplir leur emprise.

LE P ROGRAMME :
A partir de 7-8 ans.
Des choses observables.
Ici lenfant apprend comment mettre en uvre les injonctions et les prescriptions.
Cest comment jai fait pour raliser mes contre-injonctions, mes injonctions, mon
scnario.
La plupart du temps, nous utilisons les messages de notre programme de manire
constructive et positive, mais
Nous apprenons des milliers de ces messages provenant de nos parents ou figures parentales :
- Voici comment compter jusqu 10.
- Voici comment crire ton nom.
- Voici comment prparer une bouillie.
- Voici comment tre le 1er de classe.
- Voici comment tre un homme (femme).
- Voici comment tre adorable.
- Voici comment dissimuler ses sentiments, etc.

____________________________________________________________________________
11. KAHLER TAIBI et CAPERS HEDGES, Le mini-scnario, C.A.T. vol. 2, p 41.

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74

L ES DECISIONS SCENARIQUE PRECOCES


Heureusement, nous ne sommes pas model dans une pte inerte, faite de notre patrimoine gntique
puis malax par nos parents et/ou figures parentales. Un autre facteur important du scnario est la
dcision scnarique. La dcision est le moment o lon prend une dcision sur sa vie.
Dans une situation difficile (sous pression), lenfant dcide comment il doit se comporter, ce quil peut
montrer ou cacher, qui il peut faire confiance. A partir de ces dcisions prcoces (inconscientes), vont se
dvelopper des conceptions de la vie, de ce qui est possible.
Par exemple, des personnes dcident de ne pas trop sattacher, de ne pas devenir adultes, de russir
tout prix, de se dvouer pour les autres, de les enfoncer tous, de mourir avant 40 ans, de cacher leur
intelligence, etc. Les dcisions et les scnarios quelles engendrent sont aussi varis que les empreintes
de lespce humaine.

LA COMPOSANTE SOMATIQUE
Un autre lment important, dont il faut tenir compte dans le diagnostic des scnarios est la composante
somatique (voir aussi, page 61, Le circuit du scnario, colonne du milieu : Manifestations Scnariques).
Cette notion se rfre au fait que la dcision prise par une personne trouve sa traduction anatomique, en
particulier dans la musculature.
Claude Steiner 12 nous parle de ltude de la composante somatique, manire dont le scnario se traduit
dans le corps de la personne. On peut affirmer sans grand risque quun corps humain convenablement
nourri devrait se dvelopper tout seul harmonieusement jusqu atteindre sa maturit. Pourtant, sous
linfluence des injonctions et attributions, la circulation dnergie et dmotion se trouve entrave. Les
mains et les bras nont pas le droit de se tendre vers les gens et les choses ou de repousser ou de frapper
ce qui est indsirable. Les pieds nont pas le droit de se camper fermement sur le sol. La raideur des
muscles du visage les empche dexprimer pleinement les sentiments qui montrent du cur. Nutilisant
pas plein leurs poumons et leur gorge, certaines personnes qui ne sexpriment pas suffisamment sont
incapables de parler avec force, conviction ou colre, alors que dautres, qui ne savent pas inspirer, se
privent de soupirer, murmurer, implorer ou dexprimer de la tristesse ou de la souffrance.
Sous linfluence des injonctions, certaines fonctions corporelles se trouvent exagres et surestimes :
lintellectuel domine sont corps avec sa tte, tandis que lathlte condamne sa tte au nom de son
corps.
Les caractristiques psychologiques personnelles sont associes certaines conformations physiques,
exemples : le sens de la responsabilit tend dvelopper les mains, les bras et les paules et gonfler le
haut du torse, tandis que les parties infrieures du corps, dlaisses, se fltrissent et se raidissent.
Lmotivit dveloppe les organes des sens (oue, vue, toucher) alors que les muscles restent flasques et
mous.
Injonctions et attributions se combinent pour dformer le corps, pour lui faire perdre son quilibre, lui
retirant de lnergie dun ct pour len saturer dun autre. Des oppositions se dveloppent : un dos
puissant pour un ventre mou, une mchoire forte avec des yeux teints, des mains habiles avec des
jambes maladroites
Chaque scnario appelle une combinaison spcifique dexpressions somatiques qui tend imiter lattitude
et la forme du hros mythique de la personne.
De telles attitudes scnariques peuvent tre la cause de toutes sortes de maladies, des plus bnignes aux
plus graves.
Lobservation de lanatomie des personnes procure ainsi dimportantes informations sur la composante
scnarique du scnario et contribuent grandement llaboration du diagnostic.

____________________________________________________________________________
12. STEINER CLAUDE, Des scnarios et des hommes, Editions Descle de Brouwer, p 132.

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75

 AUTRES INFLUENCES , POUR UNE BONNE VIE

 LA RESILIENCE
Cette capacit de certains rester sains desprit, positifs, malgr des circonstances
pouvantables, reste en partie mystrieuse. Boris Cyrulnik (Un merveilleux malheur,
Paris, Odile Jacob, 1999) a bien dcrit ces nombreux aspects, parmi lesquels les dons
artistiques, qui donnent certains la capacit de transformer leur souffrance en or.

 E XPERIENCES DE VIE
Dans une bonne vie il y a une part importante de ce que nous sommes, avec nos
qualits et nos dfauts, nos aspects solides et nos fragilits.
> Nous avons plus de chances de profiter de lexistence avec une provision de
bonnes expriences dans lEnfant, avec un Parent interne alliant douceur et
comprhension ce quil faut de fermet pour nous structurer. Notre seuil de stress
supportable est lev.
> A contrario, plus nous avons vcu de choses douloureuses, restes imprimes dans
lEnfant, plus nous aurons un scnario difficile et plus nous risquons de retomber
facilement dedans. Heureusement, cela peut tre considrablement amlior.

 L ES EVENEMENTS EXTERIEURS ET LE CONTEXTE HISTORIQUE


Il ne faut pas ngliger la part de chance.
> Nous pouvons tre relativement fragiles mais pargns par la vie, ne pas subir de
grandes tragdies, et vivre assez bien quand mme.
> Nous pouvons bnficier dune grande solidit et natre en temps de guerre, tre
maltraits dans des camps de prisonniers, battus, torturs ; cela laisse des traces
mme ltre le mieux construit.

 L EPOQUE , LE PAYS
Nous vivons une poque pleines de promesses, en Europe aujourdhui : pas de guerre,
une situation conomique relativement enviable, des possibilits gales ou presque
entre hommes et femmes, et un intrt sans prcdent pour lhumain.
Toutes personnes qui le souhaite peut amliorer son sort : la formation continue, les
apprentissages divers ouvrent de meilleures mtiers, certaines mthodes de
psychothrapie permettent dassouplir le scnario et daugmenter la part des
dcisions autonomes . Profitons-en !

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76

L A UTONOMIE
Les outils de lA.T. sont conus pour aider les gens atteindre lautonomie.

D EFINITIONS

Pour lcole Schiffienne,
la personne autonome est celle qui () sengage dans la rsolution des problmes
plutt que dans la passivit. L, la rsolution des problmes nimplique pas seulement
de rflchir pour trouver la solution dun problme ; cela signifie aussi agir efficacement
pour mettre en uvre cette solution () Lexpression des sentiments authentiques sert
aussi rsoudre les problmes. Lorsquune personne rsout un problme, elle peroit la
ralit et y ragit de manire prcise, donc elle ne fait ni de mconnaissance, ni de
redfinition. Et cela, son tour, montre quelle est hors scnario .


Les Goulding
dcrivent lautonomie travers la redcision : chaque fois quun personne effectue un
changement significatif dans son scnario, elle prouve gnralement une euphorie
naturelle pendant quelques semaines ou quelques mois. Puis au bout dun temps, elle
revient souvent lancien comportement. Cest comme si une partie delle voulait voir
sil ne restait pas quelques petites choses dans son comportement. Ce qui est diffrent,
cest quelle sait maintenant o elle se trouve et elle ny reste pas aussi longtemps. Ce
vieux comportement nest plus aussi satisfaisant que jadis et elle a maintenant de
nouvelles options qui laident en sortir plus rapidement .


Ted Novey 13
numre 16 diffrentes descriptions de lautonomie et des relations du client guri, pour
au moins 95% de son temps dans la position +/+ : Comme critre de gurison je
propose la position Je suis OK Tu es OK. Cette mesure est relativement simple et aise
dfinir .


Selon Eric Berne 14, laccession lautonomie, se manifeste par la libration ou
la reconqute de trois facults :
 LA CONSCIENCE
 LA SPONTANEITE
 L INTIMITE
 LA CONSCIENCE
Est la facult de voir une cafetire et dentendre chanter les oiseaux selon sa propre manire
(comme un nouveau-n) et non celle qui nous fut enseigne (...)

 LA SPONTANEITE
Signifie choix, libert de choisir et dexprimer ses propres sentiments, parmi la collection disponible
(sentiment du P, de lA et de E) et non comme on nous a enseign les prouver. Spontanit
signifie libration, libration de la compulsion jouer des jeux psychologiques.

 L INTIMITE
La sincrit spontane dun tre conscient, dbarrasse du jeu, la libration de lEnfant perceptif,
non corrompu, lequel en toute navet vit dans lici et maintenant.

____________________________________________________________________________
13. TED NOVEY, Une dfinition de la gurison: 95% du temps dans la position Je suis OK Tu es OK, C.A.T., vol. 2, p 244.
14. ERIC BERNE, Des jeux et des hommes, Editions Stock, p 193.

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77

Le scnario peut tre vcu comme une prison, une cage plus ou moins troite qui enserre
la personne dans des penses, des sentiments, des comportements rptitifs et douloureux.
Sortir du scnario, aller vers lautonomie, cest largir son champ dexpriences, vivre plus
pleinement. Cest avoir limpression que les barreaux de la prison se sont desserrs, que la
libert daction sest accrue, que les phnomnes douloureux et rptitifs sattnuent
pour, le plus souvent, disparatre.
Ce changement peut se faire travers la rencontre avec dautres personnes qui nous
ouvrent de nouveaux horizons ; travers des prises de conscience personnelles suscites
par nos expriences ; ou encore par un travail sur soi effectu en thrapie. Ce travail est un
chemin vers ce quEric Berne nommait l autonomie .

Pour Berne laccession lautonomie, se manifeste par la libration ou le recouvrement


des trois facults : la Conscience claire, la Spontanit et lIntimit. Pour lui, renforcer ou
acqurir ces trois capacits permet de vivre dune faon qui nest plus entrave par le
pass.

L A C ONSCIENCE CLAIRE
Cest la capacit dprouver des impressions purement sensuelles la manire dun nouveau-n,
sans interprtation.
La conscience claire correspond une perception de la ralit avec nos cinq sens. Cest la
capacit de vivre ici et maintenant. Dans la conscience claire, mes sens sont en veil et je peux
percevoir le monde avec tous mes organes, je vois, jentends, jhume, je touche, je gote la vie telle
quelle est.
Nous avons cette conscience lorsque nous ne sommes pas dans notre scnarios. Lorsque nous
sommes en contact avec les circonstances prsentes, au lieu de tout passer par le filtre des
croyances scnariques, du cadre de rfrence.
Nous sommes alors capables de nous rapprocher vritablement dautrui (Intimit), chacun sa
faon, plus ou moins expansive, plus ou moins dbride, en vivant pleinement ses relations.

L A S PONTANEITE
Cest la capacit de choisir librement parmi tout un ventail doptions, de sentiments, de penses et
de comportements y compris le choix des Etats du Moi.
tre spontan ne signifie pas dans ce contexte dire et faire tout ce dont on a envie, quand on en a
envie, on serait insupportable, pas socialis. Ce terme se rfre surtout la possibilit dexprimer ce
que lon ressent ouvertement, lorsque les circonstances le permettent. C'est--dire quon fait preuve
de responsabilit : On sait que nos actes, nos paroles ont un impact sur autrui, on en tient compte au
lieu de sexprimer simplement pour se soulager.
Bien souvent nous nous demandons, face une situation : Que dois-je faire ? Que dois-je dire ? La
spontanit, cest se demander : Quest-ce que je veux rellement ? Quel est mon dsir et
comment vais-je parvenir le raliser ? Cela implique de savoir qui je suis et de savoir ce que je
veux. Cela implique aussi de mettre en uvre les moyens pour obtenir ce que je veux. Enfin, cela
veut dire que je prends le risque de me dvoiler, de me montrer dans ma diversit, dans tous mes
aspects, positifs et ngatifs.

L I NTIMITE
Cest un mode de structuration du temps dans lequel les gens expriment les uns vis--vis des autres
des sentiments et besoins authentiques sans les censurer.
Cest la capacit dtre en relation, dtre ouvert soi et aux autres dans lauthenticit. Cest la
permission dtre soi-mme, en acceptant que lautre reste lui-mme. Dans lintimit, nous pouvons
changer avec lautre dune manire fluide, sans avoir peur du jugement, sans vouloir obtenir
quelque chose de lui, sans enjeu ni exploitation.
Etre intime ne veut pas seulement dire tre daccord, cest aussi la possibilit de nous montrer
diffrent de lautre. Etre intime, cest avoir le courage de dire notre dsaccord, de montrer nos
faiblesses. Cette intimit l demande une rciprocit. Si nous voulons et pouvons nous dvoiler
lautre, il est important que celui-ci puisse en faire autant avec nous. Lintimit est une cole de
tolrance et douverture lautre.

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78

 SCENARIO ET DECISIONS AUTONOMES


Lune des difficults danalyse consiste, parfois, distinguer les dcisions autonomes du
scnario. La diffrence est parfois flagrante, par exemple lorsquune personne se lance
dans des relations rptes avec un partenaire maltraitant.
Eric Berne lui-mme se posait la question concernant sa propre vie : si je compare ma vie
un morceau que je jouerais au piano, suis-je un musicien inspir qui improvise et cre,
ou nest-ce quillusion ? Peut-tre ne suis-je assis que devant un piano mcanique qui
produit une mlodie prenregistre !
Peut importe, se rpondait-il, si cette musique me plait.

Cest sans doute la meilleure faon de distinguer :


> Si nous avons du plaisir et si nous manifestons du dsir,
nous pouvons considrer que nous vivons avec suffisamment de libert.
Nous ne saurons probablement jamais si nos dcisions ont t prises en pleine autonomie
ou de faon prdtermine !
Laurie Hawkes 15

 CHANGER LES SCENARIOS


Les discutions sont vives parmi les analystes transactionnels pour savoir si nous arrivons
nous librer compltement de notre scnario. Certains pensent quil sera toujours l,
mme si nous avanons vers lautonomie. Dautres voient le scnario comme une prison
et pensent que le travail thrapeutique permet de sen dfaire. Sans trancher dans ce
dbat, nous pouvons avancer que le scnario colore notre manire dtre et que nous
gardons cette coloration crivent France Brcard et Laurie Hawkes. Les aspects ngatifs
du scnario peuvent sestomper et nous offrir une vie plus libre. Cependant il est probable
que dans les grands moments de stress, nous aurons tendance replonger dans nos
mcanismes de dfense, mme sils sont ngatifs, mme sils nous font souffrir. Mais ces
moments de stress seront moins nombreux, nous les comprendrons mieux, et nous en
saurons en sortir plus vite. De toute faon, le travail thrapeutique permet de changer des
aspects de notre personnalit, dacqurir une nouvelle maturit.
Nous pouvons avoir fait un beau travail de dveloppement personnel, cela nempche
pas les deuils, les difficults que nous avons affronter : maladies, chmage, souffrances
de nos proches, et bien dautres encore.
tre autonomes dans les moments difficiles nous permet de prendre du recul par rapport
aux vnements. Nous pouvons accepter de ressentir les motions, ce qui nous permet
de mieux digrer les vnements douloureux que nous avons affronter.
Lautonomie nous donne plus de solidit, de courage, dnergie. Et si les choses sont
vraiment difficiles, nous savons demander de laide et du soutien, nous pouvons partager
ce qui est douloureux. Mme lorsque a va mal, nous savons que notre moi est
suffisamment solide pour supporter les douleurs de lexistence.

Chacun peut, tel Alexandre Jolien, se dire :

Je nai pas choisi mon vcu et pas davantage


mon enfance, mais je peux choisir aujourdhui de
poser des actes de libert.

____________________________________________________________________________
15. LAURIE HAWKES, Le cours de notre vie, Editions La mridienne Descle de Brouwer, p 147.

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79

P OUR ALLER PLUS LOIN


LO IN

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Annexe 1 a
80

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1971 STEINER Claude Matrice de scnario : Scnario et contre-scnario.


1972 KARPMAN Stephen Triangle dramatique : Contes de fes et analyse dramatique du scnario.
1973 DUSAY John Egogrammes : Les gogrammes et la conservation de lnergie psychique.
1974 SCHIFF Aaron et JacquiPassivit et les quatre types de mconnaissances : Passivit.
1975 GOULDING Robert et Redcision et les douze injonctions :
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GOULDING Robert Le progrs dans les thrapies de groupes et familiales.
1976 CROSSMAN Patricia Protection : Permission et protection.
1977 KAHLER Taibi et Mini-scnario et les cinq messages contraignants (drivers) :
CAPERS Hedges Le mini-scnario.
1978 ENGLISH Fanita Sentiments parasites (sentiments rackets) et sentiments authentiques :
Les mcanismes de substitution des sentiments-parasites aux sentiments rels.
1979 KARPMAN Stephen Options : Options.
1980 STEINER Claude Economie des signes de reconnaissance : Lconomie des caresses.
MELLOR Ken et Mconnaissances et redfinitions :
SIGMUND (SCHIFF) Eric Mconnaissances.
1981 ERNST Franklin Enclos OK : Une grille pour aller de lavant avec lautre.
1982 ERSKINE Richard et Circuit parasitaire (systme racket) et analyse du racket :
ZALCMAN Marilyn Le circuit des sentiments parasites.
1983 JAMES Muriel Auto-parentage : Lautoparentage, thorie et processus.
1984 LEVIN Pamela Les cycles de la croissance : Le cycle de la croissance.
1987 MOISO Carlo Etats du moi et transfert : Transfert et tats du moi.
1994 DASHIELL S. Sharon Applications pratiques : Psychothrapie avec ltat du moi Parent
La rsolution dans le Parent : reprogrammer les incorporations parentales.
McNEEL John Applications pratiques : Psychothrapie avec ltat du moi Parent : Linterview du Parent.
JOINES S.Vann Intgration de lA.T. avec dautres thories et approches :
Thrapie redcisionnelle et adaptations lies la personnalit.
Diagnostic et plan de traitement : un cadre de rfrence transactionnel.
1995 BLACKSTONE Peg Intgration de lA.T. avec dautres thories et approches: LEnfant dynamique: intgrer
la structure de deuxime ordre, les relations dobjet et la psychologie du Soi.
ILLSLEY CLARKE Jean Applications pratiques: Application de lA.T. en ducation des parents
Lestime de soi : une question de famille. Guide du leader
1996 JACOBS Allan Thorie A.T. et applications sociales : Le pouvoir autocratique. Nationalisme.
Aspects de la survie : triomphe sur la mort et la solitude ultime.
Les structures autocratiques: groupes, organisations, nations, acteurs autocratique.
1997 ENGLISH Fanita Thorie : Lpiscnario et le jeu de la pomme de terre brlante.
1998 ERSKINE Richard et Comparaison / intgra-tion avec dautres approches
TRAUTMANN Rebecca Modles et analyse des tats du moi. Le processus de la psychothrapie intgrative.
Les mthodes dune psychothrapie intgrative.
ERSKINE Richard Structure du moi, fonction intrapsychique et mcanismes de dfense. Structure du
moi, fonction intrapsychique et mcanismes de dfense : les concepts originels de
Berne. Transfert et transactions. Questionner, saccorder et sengager dans la
psychothrapie des dissociations. La honte et lattitude sans reproche : perspectives
transactionnelles et interventions cliniques. Thories et mthode dune analyse
transactionnelle intgrative. Motivation et thories de la personnalit.

Support de cours Introduction lA.T. Christine Roussy


Annexe 1 b
81

ALLEN James R. et Thorie : Thorie de la narration, thrapie redcisionnelle et post-modernisme.


Barbara A. Un nouveau type danalyse transactionnelle : une version du travail sur le scnario
partir dune sensibilit constructiviste.
Psychopathologie et traitement des enfants et des adolescents : une typologie.
2002 SCHLEGEL Leonhard Thorie : Quest-ce que lanalyse transactionnelle ?
2003 NOVELLINO Michele Thorie : Communication inconsciente et communication en A.T.
2004 DREGO Pearl Changer les systmes par les corrlations entre les inventaires dinjonctions et
lanalyse des mythes et des chants.
Construire lunit familiale par les rituels de permission : les Permissions et les
modles dtats du moi.
2005 BARNS Graham Homosexuality in the First Three Decades of Transactional Analysis: A Study
of Theory in the Practice of Transactional Analysis Psychotherapy
2006 B. NOVEY Theodore Measuring the Effectiveness of Transactional Analysis: An International Study.
2007 HARGADEN Helena Nouvelle thorie :
et SILLS Charlotte Chapitre 4 et 5 de Analyse transactionnelle : une perspective relationnelle
Bernd SCHMID Nouvelle thorie : Concept de rle.
2008 GAYOL Gloria Noriega Nouvelle thorie : Mcanisme de transmission de script transgnrationnel
2009 PODA Dolores Munari Application pratique : Nouvelles thorie et technique de traitement pour les enfants
2010 F. CORNELL William Thorie : L'organisation relationnelle et somatique de l'tat du moi Enfant : tendre
notre comprhension du scnario et du protocole.

T ITULAIRES DU P RIX R AYMOND H OSTIE DE 1987 A 2009


20 09

1987 Gysa JAOUI Des tapes pour russir, A.A.T. n 35, pp. 139-142 - C.A.T. n 5, pp. 16-19.
1989 Jacques VAN WYNSBERGHE La thrapie des patients alcooliques : De bonnes rgles pour un bon contrat
A.A.T. n 47, pp. 127-132.
1992 Alain CRESPELLE Le moi, le rle et la personne, diffrences et interfrences : extension du
modle de l'analyse transactionnelle la dimension institue de la relation
A.A.T. n 52, pp. 173-181.
1994 Vronique SICHEM L'inhibition intellectuelle dans la relation au savoir, A.A.T. n 67, pp. 100-106.
1996 Jos GREGOIRE Sur quels critres fonder la cohrence et les frontires d'un champ
d'application de l'AT, ou de la formation ? , A.A.T. n 72, pp. 148-158.
1998 Chantal HAUZOUL Quelques rflexions comparatives propos des processus thrapeutiques
analytique et transactionnel, A.A.T. n 85, pp. 9-16.
2005 Anne NOE L'impact de la fratrie dans le scnario, A.A.T. n 97, pp. 33-40.
2007 Salomon NASIELSKI Le traitement de lalliance paradoxale , A.A.T. n 113, pp. 44-60.
2009 Jos GRGOIRE Rflexions sur Berne, Steiner, les courants rcents de l'A.T. et nous.
Partie I et II. , A.A.T. n 122, pp. 1-29.

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Annexe 2
82

L ES PUBLICATIONS DE B ERNE
1947 : The Mind in Action
1949 : Premier article sur lintuition
1954 : Quatrime article sur lintuition
1957 : Ego states in psychotherapy. Article dans The American Journal of Psychotherapy.
1958 : Transactional analysis : a new and effective method of group therapy. Article dans
The American Journal of Psychotherapy.
1961 : TA in Psychothrapy (Analyse transactionnelle et psychothrapie).
1963 : Structure and Dynamique of Organisations and Groups (Structure et dynamique
des organisations et des groupes).
1964 : Games People Play (Des jeux et des hommes).
1966 : Principles of Group Treatment ( Principes de traitement psychothrapeutique en
groupe)
1970 : Sex in Human Loving (non traduit)
1971: What do You Say After You Say Hello? (Que dites-vous aprs avoir dit bonjour?)

1
L ES INSTITUTIONS A.T. AUJOURD HUI

 ASSOCIATIONS INTERNATIONALES NON FRANCOPHONES HORS SUISSE


 The European Association for Transactional Analysis (E.A.T.A.) www.eatanews.org
Lobjectif de lAssociation Europenne dAnalyse Transactionnelle (E.A.T.A.)
est de promouvoir la connaissance et la recherche concernant lanalyse
transactionnelle, den dvelopper la thorie et de mettre en place des
normes de pratique consensuelles. Elle promeut galement en Europe la
coopration dans le champ de lanalyse transactionnelle.
 The International Transactional Analysis Association (I.T.A.A.) www.itaa-net.org
 Associazione Italiana di Analisi Transazionale (A.I.A.T.) www.aiat.it
 Deutsche Gesellschaft Fr Transaktions-Analyse (D.G.T.A) www.dgta.de
 Western Pacific Association of Transactional Analysis (W.P.A.T.A.) www.wpata.com.au
 The United States of America T A Association (U.S.A.T.A.A.) www.usataa.org
 The Institute of Transactional Analysis (I.T.A.) www.ita.org.uk

 ASSOCIATIONS NATIONALES ET REGIONALES


 Deutscher Schweiz Geselschaft frTransactionsanalyse www.dsgta.ch
 Institut de Formation la psychothrapie en Analyse Transactionnelle www.institutpsychotherapie-at.ch
 Association Suisse dAnalyse Transactionnelle Suisse Romande www.asat-sr.ch

 ASSOCIATIONS FRANCOPHONES HORS SUISSE


 Institut Franais d'Analyse transactionnelle www.ifat.net
 Association Belge d'Analyse Transactionnelle membres.lycos.fr/assobat
 Association pour la recherche et l'intervention en Analyse Transactionnelle en Education www.ariate.org

____________________________________________________________________________
1. Source : Site de lASAT-SR (Association Suisse dAnalyse Transactionnelle Suisse Romande) : www.asat-sr.ch

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Annexe 3
83

L ES ABREVIATIONS UTILISEES EN A.T.


A.T .
A.T. : analyse transactionnelle.
A.A.T. : Actualits en Analyse Transactionnelle (depuis 1977) (revue scientifique francophone dA.T., 4 n lan).
C.A.T. : Les Classiques de lAnalyse Transactionnelle (7 vol.) (rimpression des articles les plus importants
des A.A.T. pour lesquelles les numros sont puiss).
T.A.B. : Transactional Analysis Bulletin (1962-1970)(revue de lA.T. fonde et dirige par Eric Berne)
T.A.J. : Transactional Analysis Journal (depuis 1971)(revue scientifique de lI.T.A.A.).
T.P.W : Training Preparation Workshop (Atelier de prparation officielle pour les formateurs).
T.E.W. : Training Endorsement Workshop (Atelier dapprobation officielle pour les formateurs).

L ES INSTITUTIONS
B.O.C. : Board of Certification (Conseil de Certification) est le sous-comit du T. & C.C. pour les
procdures dexamen.
C.O.C. : Commission of Certification (Commission de Certification) est le sous-comit du P.T.S.C.
pour les procdures dexamen).
E.A.T.A. : European Association for Transactional Analysis (Association Europenne dAnalyse Transactionnelle).
I.T.A.A. : International Transactional Analysis Association (Association Internationale dAnalyseTransactionnelle).
P.T.S.C. : Professional Training Standard Committee (Comit pour les Normes de Formation
Professionnelle). Cest le comit de lE.A.T.A. responsable des dcisions et des normes
concernant la formation ; le C.O.C. est un sous-comit du P.T.S.C.
T.A.C.C. : Transactional Analysis Certification Council (Conseil de Certification en Analyse
Transactionnelle) est linstance de coordination runissant des reprsentants du P.T.S.C., du C.O.C., du
T.S.C. et du B.O.C. Sa fonction est de sassurer que les normes de formation et de
certification sont compatibles travers le monde.)
T.& C.C. : Training and Certification Council (Conseil pour la Formation et la Certification). Cest
linstance responsable des critres et des procdures dexamen pour lI.T.A.A. ; le T.S.C. et
le B.O.C. en sont des sous-comits.
T.S.C. : Training Standards Committee (Comit pour les Normes de Formation). Cest le sous-comit
du T.&C.C. pour les normes de formation.

L ES PERSONNES
C.T.A. (*) : Certified Transactional Analyst (Analyste Transactionnel/le Certifi/e). Pour devenir C.T.A.,
il faut avoir particip un atelier 101 ou avoir russi lexamen 101 crit, puis avoir
sign un contrat C.T.A., et russi lexamen crit et oral de C.T.A.
P.T.S.T.A. (*) : Provisional Teaching and Supervising Transactional Analyst (Enseignant/e et Superviseur
en formation contractuelle en Analyse Transactionnelle). Pour devenir P. T./S. T. A., il faut
avoir particip avec succs un T.E.W. et signer un contrat de formation P.T./S.T. A.
P.T./S.T.A. : Provisional Teaching and/or Supervising Transactional Analyst(Enseignant/e et/ou
Superviseur en formation contractuelle en Analyse Transactionnelle)
S.T.A. (*) : Supervising Transactional Analyst (Superviseur en formation contractuelle en Analyse
Transactionnelle). Pour devenir S.T.A., il faut tre P.(T.)S.T.A. et passer lexamen dAnalyse
Transactionnel(le) Superviseur en A.T. (S.T.A.).
T.S.T.A. (*) : Teaching and Supervising Transactional Analyst(Enseignant/e et Superviseur agr/e en
Analyse Transactionnelle). Pour devenir T.S.T.A., il faut tre P.T.S.T.A. et passer lexamen
dAnalyse Transactionnel(le) Enseignant(e) et Superviseur en A.T. (T.S.T.A.).
T.S./T.A. : Teaching and/or Supervising Transactional Analyst (Enseignant/e et/ou Superviseur
agr/e en Analyse Transactionnelle)
T.T.A. (*) : Teaching Transactional Analyst (Enseignant/e agr/e en Analyse Transactionnelle. Pour
devenir T.T.A., il faut tre P.T.(S.)T.A. et passer lexamen dEnseignant(e) en A.T. (T.T.A.).

(*) Ces titres sont suivis de la mention du/des champ(s) de spcialisation de la personne. En franais, en
gnral, nous utilisons les abrviations franaises :
(C) : Counselling Guidance (guid.)
(E) : Education Education (duc.)
(O) : Organisation Organisation (org.)
(P) : Psychotherapy Psychothrapie (psych.)

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Annexe 4
84

L ES CENTRES DE FORMATIONS
FORMATIONS

Atecformation Lausanne et Fribourg Secrtariat:


Un espace de formation pour apprendre, Christiane Froidevaux
Approfondir l'A.T. et enrichir ses comptences professionnelles. Covatannaz 7
Du cursus de base la certification (CTA). 1032 Romanel
Intervenantes : Tlphones :
Christiane Froidevaux (PTSTA-C) 021.647.33.39
Evelyne Papaux (PTSTA-E) 021.634.93.08
Marie-Claire Kolly (TSTA-E) 026.928.10.85
www.atecformation.ch

CAFATE Aigle
L'objectif principal du C.A.F.A.T.E est de permettre
des professionnels de l'ducation de trouver un cadre
leur permettant une formation complte Adresse:
l'Analyse Transactionnelle, ainsi que les structures ncessaires Ch. du Chteau 28
une formation de consultant(e) en ducation CH 1860 Aigle
Intervenante : Tlphone :
Janine Progin (TSTA-E) 024 466 29 51
www.cafat.ch

Centre AT de Genve
Cr en mai 1993 par Jenni Hine et Anne-Marie Guicquro sous
la Prsidence de Rosette Poletti, le Centre AT-Genve propose diffrents
niveaux de formations, du 101 cours dintroduction lAnalyse
Transactionnelle accessible tous la Certification Internationale
Adresse:
Ch. Pont-de-Ville 11
dans les trois champs : Psychothrapie, Conseil/Guidance et Education.
CH 1224 Chne-Bougeries
Intervenantes :
Mireille Binet (PTSTA-P/C)
Tlphone :
+41 79 822 80 32
Sally Cuenin (PTSTA-E/C) www.centreatgenve.com
Jocelyne Lugrin (PTSTA-P)
Margareta Robinson (PTSTA-P)

Ecole de psychothrapie en A.T. Lausanne


LEcole de psychothrapie en Analyse Transactionnelle Adresse:
de Lausanne est un groupe de formation qui s'adresse Rue St.-Pierre 1
aux psychologues licencis ainsi qu'aux mdecins. CH 1003 Lausanne
Intervenante : Tlphone :
Paola Nadas (TSTA-P) 021 311 11 67

Groupe GATE
Cr en 2005 par Madeleine Laugeri, et Pierre Grand GATE
(Groupe d'Analyse Transactionnelle en Entreprise) est une Ecole
d'Analyse Transactionnelle spcialise dans le Champ Organisation. Adresse:
Le programme s'tend sur diffrents niveaux de formations. GATE
Intervenants : Route de l'Etraz 50
CH 1260 Nyon
Madeleine Laugeri (PTSTA-O)
Pierre Grand (PTSTA-O) Tlphone :
021 311 11 67
www.groupegate.ch

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Annexe 5
85

Les 12 injonctions (interdits) Les 12 permissions


(Tu ne dois pas, il ne faut pas) (Tu peux, cest permis, vas-y, cest bien de, cest bon)
Nexiste pas ! Existe !
Ne montre pas trop que tu es l, conduis- toi comme si tu ntais Sois prsent, bien vivant ! , Manifeste-toi ! ,
pas l, inexistant Sois transparent, ne gne pas les autres
Ne sois pas toi-mme ! Sois toi-mme !
Ne sois pas de ton sexe (ne fait pas comme les garons/les Soi fire de toi ! de ton sexe, de ta race, de ton appartenance Montre
filles) Fais comme tout le monde, sois un mouton, sois ta personnalit et ton individualit, ose taffirmer tel que tu es
passif (assertif)
Ne sois pas enfant ! Sois enfant !
Dpche-toi dtre grand Ne sois pas drle et gai Sois Grandis ton rythme, profite de ton ge, Sois gai, spontan, simple,
srieux ! Ne tamuse pas ! Prends-toi au srieux directe, Ne te prends pas trop au srieux !
Ne grandis pas ! Grandis !
Reste le petit enfant que tu as t ! Ne deviens pas un adulte, ne Sois adulte, prends des responsabilits ! , Ose faire une analyse
prend pas de responsabilit, Ne remets pas en cause les ides critique des ides de ta jeunesse pour tirer ce qui te parat valable !
de ta jeunesse, donnes par tes parents ou rejette tout en vrac
Proche de :
Ne pense pas ! Pense !
Ne pose pas tant de questions, tu ny comprends rien (moi non Dveloppe ta pense, pose des questions ! Rflchis par toi-mme,
plus). Ne pense pas a !Ne rflchis pas par toi-mme, suis suis tes ides personnelles en fonction de ton exprience et recueille
des modles et lavis des experts sans esprit critique Dis tout des informations auprs des experts Ose juger, savoir, comprendre,
le temps que tu ne peux pas juger, que tu ne sais pas, que tu ne penser
comprends pas...
Ne russis pas ! Russis !
Ne me dpasse pas ! sois infrieur Ne donne pas le meilleur Aie confiance en tes possibilits ! Ose montrer ce dont tu es capable et
de toi-mme Nutilise pas toutes tes possibilits, ne montre pas dveloppe tout ton potentiel
ce don tu es capable
Nagis pas ! ou Ne fait pas ! Agis !
Ne fais rien, tout ce que tu entreprends peut conduire la Prends des risques, ose prsenter des projets, tu verras sils sont
catastrophe ! Ne prends pas de risque ! pense : ce que je accepts Ose avoir des initiatives !
vais proposer ne sera pas accept, ce nest mme pas la peine
de proposer Ne prends pas dinitiative !
Ne sois pas important ! Sois important !
Naie pas de valeur ( tes propres yeux) ! Ne fais pas savoir tes Ose faire savoir ton savoir-faire ! Prends de limportance et du pouvoir,
rsultats et tes succs, pour vivre heureux, vis cach, sois dans ton groupe selon tes capacits ! Sois influent !
modeste, ne prends pas de pouvoir Naie pas dinfluence ! Exprime tes besoins ! Ose demander du rconfort
Ne te crois pas important (tes besoins non plus) !
Naie pas dattache ! ou Nappartiens pas ! Mle-toi aux autres !
Ne sois pas proche ! Ne te mle pas ! Ne sois pas intime ! Sois proche des autres ! , Sois communicatif et prends contact, discute,
Les gens sont dangereux Reste seul, ne te livre pas ! Naie coute Intresse-toi aux autres !..
pas de relation, garde tes distances Sois proche des gens et chaleureux
Proche de :
Ne fais pas confiance ! Fais confiance
Mfie-toi ! Les autres sont dangereux, tu es trop faible et Tu es capable de reprer les gens dangereux et faire face, tu sais qui
incapable de faire face Ne dlgue rien, centralise, contrle on peut faire confiance Ose prendre les risques de la communication
tout Ne fait jamais confiance aux gens ! avec les autres, dlgue !
Proche de :
Ne ressens pas ! Ressens !
Ne sens pas tes sensations, coute les miennes Fais lexprience de tes propres sensations, exprime-les
Ne manifeste pas tes motions, matrise-les Sois en contact avec tes motions, communique-les
Mfie-toi des sentiments et de lirrationnel, tu ne peux les Fais confiance ton intuition et ta sensibilit Tes sentiments sont des
prouver sans risques dangereux ! Naime pas ! Ne sois pas radars utiles et un bon moyen de communiquer
chaleureux et aim ! Sois courageux ! Soi chaleureux et aim !
Ne te porte pas bien ! ou Ne sois pas sains desprit ! Sois en bonne sant !
Ne sois pas en bonne sant !Ne sois pas quilibr ! Ne sois Sois quilibr, Sois en bonne sant ! Fais preuve de bon sens, Ose
pas raisonnable ! Sois excessif pour te faire rejeter tre raisonnable

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Annexe 6
86

L ES MESSAGES CONTRAIGNANTS ( DRIVERS )

Cheminer vers le message positif, pistes de travail


Au cours de notre dveloppement, nous avons tous intgr un certain nombre de
messages internes qui mnent encore aujourdhui notre action.
 Ces messages peuvent tre des ressources, des catalyseurs dnergie.
 Ils peuvent aussi tre de relles contraintes et des sources de souffrance, derreur et
dchec.
 Afin dtre plus laise dans la vie, moins stress, mieux dcid, il est important de
dvelopper le versant positif de chaque message.
 Sans oublier dabord de prendre conscience de ses points forts et faibles.

Points forts Points faibles Axes de dveloppement

-Apprendre se laisser aller avec soi-mme et


SOIS -Organisation -Rigidit
dans les relations avec les autres
PARFAIT -Efficacit -Manque dhumour
-Apprendre terminer une tche sans regret
-Souci du dtail -Manque de spontanit
(du type : Cela aurait pu tre mieux)
-Apprendre ne pas exiger des autres queux
aussi soient parfaits

-Prendre conscience de ses propres besoins


SOIS -Indpendance -Coup de ses sentiments
-Dvelopper lcoute de soi (corporelle et
FORT -Solidit et besoins propres
motionnelle)
-Dbrouillardise -Coup des ressources des
-Sautoriser prendre soin de soi avant quil ne
autres
soi trop tard (avant accident)
-Isolement
-Sautoriser recevoir des autres

-Prendre conscience que ses besoins sont aussi


FAIS -Gentillesse -Suradaptation
importants que ceux des autres
PLAISIR -Amabilit -Ignorance vis--vis de
-Se donner le droit dtre diffrent, et surtout
-Serviabilit ses propres besoins ou
davoir un avis diffrent ; et de lexprimer
ngligence vis--vis
-Se faire plaisir soi, en commenant par les
deux
petites choses du quotidien

-Tnacit
FAIS -Capacit -nergie mal investie -Apprendre prendre du plaisir ce quil fait et
EFFORT fournir -Risque de se blesser terminer une tche sans douleur
beaucoup de plutt que de russir - Se donner la permission de russir vraiment, et
travail -Ne pas jouir des bons accepter que cette russite ait de la valeur, mme
- Endurance moments de la vie si cest facile

-A du mal rester en
DEPECHE -Vivacit -Prendre le temps de vivre
dehors de lurgence
-TOI -Capacit -Goter chaque instant lun aprs lautre
-Intolrant aux autres
prendre des -couter pour apprendre des autres : apprendre
perus plus lents
dcisions consulter
-Peut dans certain cas se
rapides
mettre en danger (rouler
trop vite)
-Impatience

-Prendre conscience que demander ce quil lui


DEBROUILLE -Habilet se -Isolement faut ou ce quil a besoin ne le dvalorise pas.
-TOI tirer daffaire -Coup des ressources et -Sautoriser recevoir des autres
-Autonomie de laide des autres -Goter au plaisir de collaborer avec les autres,
-Dbrouillardise -Difficult faire confiance -Apprendre leur faire confiance, et faire en sorte
aux autres quil lui fasse confiance

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Annexe 7 a
87

M ETHODOLOGIE DE L A.T.

Lefficacit dune action de transformation personnelle, professionnelle ou organisationnelle,


dpend directement de laptitude de la personne (physique ou morale) qui est lobjet de
cette transformation :
- Faire clairement le bilan de sa situation actuelle (quel est le problme ?)
- Dfinir son ou ses objectifs (concrets, ralistes, positifs et vrifiables) de transformation
- Dfinir et mettre en ouvre les moyens humains et matriels ncessaires
- Se donner pour les mettre en uvre un ou des dlais de ralisation.
- Chacun de ces dlais se terminant par une phase de bilan. Il peut alors y avoir une
redfinition des objectifs de laction de transformation.
Ce processus de clarification en vue dun changement se fait, en A.T. dans le cadre dun
contrat (accord entre deux ou plusieurs personnes).
Une personne peut passer un contrat de changement avec elle-mme, restant le seul
tmoin de sa russite ou de son chec.
Cependant, en thrapie, en coaching, comme en conseil professionnel ou organisationnel,
laction de changement se fait avec un agent extrieur jouant le rle de clarificateur, de
facilitateur ou daccompagnant ayant le rle de miroir qui permet une plus juste
valuation du changement rel. On peut aussi sinterroger sur la
Diffrence entre accompagnement et psychothrapie
Monique Maystadt 1 rpond en parlant de vise et deffets :
- La vise en psychothrapie est le changement de dcisions scnariques et les effets sont
au niveau du scnario et dans lici et maintenant.
- En conseil, coaching ou accompagnement, la vise est lamnagement de lici et
maintenant et les effets sont au niveau de lici et maintenant et du scnario.

Aide-moi faire seul


Actif depuis les annes 80, laccompagnement, ce concept passe-partout se rpand. Il
recouvre des pratiques dassistance, dentretient daide, de coaching professionnel, de
coaching de vie, danalyse de situation, de dveloppement personnel,
Les pratiques montrent des modle parfois protectionnistes (victimisation), voir alinistes
(sectaires), et le plus souvent, heureusement, humanistes.
Dans ce modle humaniste, on retrouve au dpart, une demande daide qui va sexpliciter
en avanant au rythme de la personne, tre traite dans lici et maintenant, dans une
dmarche concernant les plan affectif, relationnel et existentiel. Le praticien A.T., par la
qualit de sa prsence, la construction de la confiance mutuelle, la valorisation des
ressources, lactivation des potentialits de chacun aide la personne trouver les moyens
de saider elle-mme.

Le contrat de transformation
Pour tre efficace, le contrat de transformation doit runir certaines caractristiques :
1 COMPETENCES. Runir toutes les personnes concernes 2, disposant de comptences
institutionnelles, techniques et humaines ncessaires pour mener bien le contrat et celles-l
seulement (accord au niveau de lAdulte).
2 CONSENTEMENT MUTUEL. Laccord est labor par une ngociation mutuelle (praticien/client). Dfinir
entre ces personnes les termes dun change quilibr, mesurable et motivant (accord au niveau de
lEnfant).
3 OBJECTIF LEGAL. Les objectifs et les moyens mis en uvres sont acceptables pour chacune des parties,
tant sur le plan moral et dontologique que sur le plan lgal (accord au niveau du Parent).

____________________________________________________________________________
1. Tir de larticle de MONIQUE MAYSTADT, La complmentarit de nos diffrences, AAT n 121, p 56.
2. EXEMPLES : Pour la consultation en individuel : le praticien et le client. Pour un travail de groupe : le praticien et tout le groupe.

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Annexe 7 b
88

Il est aussi souhaitable afin que laccord soit explicite et pour viter des transactions
caches, de prendre en compte non seulement la volont de changer mais aussi la volont
de non-changement.

EXEMPLES :
- Que voulez-vous changer ? Comment ? Pourquoi ?
- Quels sont les moyens qui vous paraissent ncessaires, que vous tes prt mettre en
uvre ?
- Quels sont les indices qui vous permettront de mesurer la ralisation de votre objectif ?
- Quest-ce que vous ne voulez pas changer ? (dcisions dj prises)
- Quels sont les moyens qui vous paraissent inutiles ou nuisibles et que vous ntes pas prt
mettre en uvre ?

Lorsquon dispose des rponses ces 2 sries de questionnement, des incohrences


peuvent apparatre qui amne souvent redfinir les objectifs et/ou les moyens de
transformation.
Il devient apparent que toute cette dfinition de contrat et dobjectifs est en fait le
processus clarificateur, laction de conseil.
Un contrat, comme un objectif oprationnel, nest pas ncessairement atteindre, il peut
tre dpass, modifi, relativis en raison des circonstances.

La raison dtre du contrat est multiple :


Cette notion de contrat est spcifique lA.T., il permet dtablir une relation de
responsabilit partage mais en rendant le sujet responsable de son changement.

1 Sa simple formulation permet davancer dans la rsolution de problme Un problme


bien pos est dj en partie rsolu.
2 le contrat permet dtablir entre les personnes des relations claires et de permettre de
contrler symbioses, contre-symbioses, timbres, jeux psychologiques, transactions
caches,
3 Un contrat est mobilisateur dnergie. Cest un moyen puissant de motivation, un outil
solide entre les mains de lAdulte qui se veut au contrle face un Parent qui serait, par
exemple, perfectionniste, ou face un Enfant saboteur.

Ce processus suppose que la dfinition dobjectifs de transformation soient non seulement


observables par la personne elle-mme, mais aussi par autrui (les proches, lentourage
familial, lenvironnement professionnel et, pour une organisation, les banques, les
consommateurs, les employs, ).

Travail individuel ou travail de groupe ?


Traditionnellement, lA.T. est une dmarche en groupe. Mais il est possible de faire le
parcours danalyse transactionnelle sans passer par lexprience de groupe, ce que certains
prfrent. Le groupe constitue souvent un acclrateur du processus, car ce que les autres
apportent nous rend conscients daspects qui nauraient merg que plus tard, voir pas du
tout. Le groupe permet dinteragir directement avec les autres dans un cadre protg : tous
sont impliqus, sintressent aux phnomnes psychologiques, changent plus ouvertement
que dans la vie extrieure. Cela constitue une sorte de laboratoire dexprimentation pour
se prparer de nouveaux comportements.

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Annexe 8
89

C OMMENT TROUVER SON COACH / SON THERAPEUTE / SON SUPERVISEUR ?

Ladresse du praticien

- Dans lannuaire tlphonique.

- Se renseigner auprs damis. Un praticien qui a convenu une personne peut bien sr
ne pas vous satisfaire mais cest un bon moyen pour commencer.

Le praticien :

- Rencontrez des coachs / thrapeutes avant de vous dcider pour lun dentre eux. En
gnrale la 1re consultation est gratuite, car destine faire connaissance.

La 1re rencontre :

- Interrogez-les sur leurs formations et leurs expriences.

- Voyez avec eux comment ils envisagent leur travail avec vous et combien cela vous
cotera.

- Demandez-leur ce quils attendent de vous.

- Soyez attentif/ve aux informations que vous recevez et fiez-vous votre intuition.

Travailler avec le praticien

- Votre coach ou thrapeute et vous, devez voir ensemble quelle est laide qui vous
convient le mieux tout au long de votre processus de changement, de gurison, ou
de transformation.

- La dcision vous appartient.

- Faites-vous confiance et souvenez-vous quil est important que vos besoins soient
satisfaits.

La relation praticien/client

- Des contacts sexuels entre un thrapeute et son client ne sont jamais acceptables. Si
cela se produit, partez immdiatement et portez plainte auprs du conseil de lordre
des coachs ou thrapeutes auquel il appartient ou son association.

- Le processus de dveloppement personnel vous procurera srement des


dsagrments. Ceux-ci font partie du processus de croissance. Si vous prouvez un
malaise vis vis de votre praticien, rflchissez-y, parler-en avec lui.

- Souvenez-vous que vos besoins sont importants et vous mritez de vous sentir en
scurit.

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Annexe 9
90

C HANGER POUR QUOI ?


Quil nous soit permis de terminer ce cours par un ultime sourire. Le fondateur de lA.T. dsirait
que sa mthode soit accessible au plus grand nombre avec un langage comprhensible et
teint dhumour

Quest-ce que lAT ?


Miroir ou rtroviseur ? Polarode ou camscope ?
En tant quinstrument exploratoire des changes inter-humains, et par l, de la vie en
mouvement, lA.T. est un peu tout cela la fois.

Mais attention ce quelle nest pas :


 Un substitut de la psychanalyse. Rappelons que lA.T. en est la fille mais non la sur, elle a
sa vie propre. Elle veut agir ici et maintenant, sur le conscient de la personne, dans le
but de son panouissement personnel et relationnel, avec son concours actif. Elle ne
remplace donc pas la cure analytique qui, elle, vise par une exploration rpte de
linconscient type de reviviscence de situations conflictuelles passes principalement
au traitement des nvroses.
 Elle nest pas non plus un outil adaptable, style cl anglaise, mme de manuvrer
notre environnement. Aucune personne, sortant dun stage dA.T., na encore transform
sa convenance, ses collgues ou ses proches ! a se saurait !
Parce qu lvidence, sur ce dernier point, on ne change pas les autres. Et dailleurs, est-il
vraiment possible de se changer soi-mme et dvoluer avec une simple mthode
relationnelle ?
Bien entendu, non, si lon entend ainsi se glisser dans une nouvelle personnalit robotise et,
pourquoi pas, remplacer son programme gntique comme une carte de tlphone !
Assurment, oui, sil sagit de comprendre le changement comme un largissement
volontaire de sa vision du monde et ladoption consentie de nouvelles conduites de vie.

Changer, en terme danalyse transactionnelle,


Cest effectivement donner une nouvelle dimension ses tats du moi, dans lordre o
ailleurs et autrefois, ils se sont forms.
Alors, fort de toutes fraches permissions, notre Enfant osera regarder au lieu de voir, couter
plus quentendre, sentir et ressentir, toucher, goter le monde autrement, avec ses sens
revitaliss. Et il se permettra aussi de rire, de pleurer, de crer, daimer. Nest-il pas grand
temps de retrouver lAmour, avec un grand A ?
Alors, dbarrass de sa gangue de prjugs, notre Parent acceptera une relation lautre,
exempte dopinions htives, o tolrance rimera avec bienveillance. Pour que les mots
conviviaux du quotidien, simples comme bonjour, pardon, merci, trop souvent ngligs
sinon oublis mais qui, par dfinition nous relient aux autres dans la grande chane vocale
retrouvent leur droit de cit.
Alors, enrichi de connaissances supplmentaires, notre Adulte dcidera ou redcidera, en
toute autonomie, dagir, dentreprendre, de raliser et de se raliser. Sans jeu, ni
autoparasitage de sentiment inadapts, avec le respect du vis--vis et dans un esprit
dgalit psychologique.
En clair, nous sommes ici devant le scnario du gagnant - encore une fois sans ide
denrichissement pcuniaire au sens noble de souvrir, spanouir, non au dtriment des
autres mais avec eux. Parce que changer cest aussi bien changer. Et, en un autre joli mot,
cest GRANDIR !
Gilbert Garibal
Docteur en philosophie, psychosociologue et thrapeute

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