TH 0211118
TH 0211118
TH 0211118
Par
Abderrahim BOUDENNE
Mr D. MAILLET Rapporteur
Mr J. J. SERRA Rapporteur
Mr C. CARROT Examinateur
Mr Y. CANDAU Examinateur
Mme E. GEHIN Directeur de Thèse
Mr B. BENYOUCEF Codirecteur de Thèse
Introduction générale 3
I
5. 2. 2 Composites à charges sphériques non métalliques 30
5. 2. 3 Composites à charges métalliques de formes irrégulières 31
5. 3 Comparaison entre quelques modèles théoriques et le modèle d’Agari 32
5. 2. 1 Préparations des composites 32
5. 2. 2 Mesures de la conductivité thermiques des composites 33
5. 2. 3 Discussions sur les modèles 34
6. Conclusion 36
Références bibliographiques 37
1. Introduction 43
II
2. 4. 3. 3 Méthode de Levenberg-Marquardt 65
2. 4. 3. 4 L’estimation de l’erreur et analyse de sensibilité 66
3. Analyse enthalpique différentielle (DSC) 68
3. 1 Dispositif expérimental 68
3. 2 Analyse des thermogrammes 69
3. 2. 1 Principe de mesure de la capacité thermique par DSC 69
3. 2. 2 Principe de la mesure de la cristallinité de la matrice polymère
70
4. Conclusion 71
Références bibliographiques 72
1. Introduction 77
2. Mesure de la conductivité et de la diffusivité thermique du PTFE 77
2. 1 Choix des fréquences 77
2. 2 Traitement des données brutes 78
2. 3 Détermination de la conductivité et de la diffusivité thermique 82
2. 3. 1 Vérification de la qualité de l’identification 83
2. 3. 2 Etude de la corrélation entre les deux paramètres identifiés 85
3. Etude de la reproductibilité des mesures 86
3. 1 Définition des trois séries de mesure 86
3. 1. 1 Première série de mesures 86
3. 1. 2 Deuxième série de mesures 87
3.1.3 Troisième série de mesures 87
3. 2 Comparaison entre les modules et les phases des différentes séries de mesures
87
3. 3 Etude des erreurs statistiques sur la conductivité et la diffusivité thermique 89
4. Etude de l’influence des paramètres connus sur k et a 91
4. 1 Influence de l’incertitude sur l’ensemble des paramètres 92
III
4. 2 Influence de l’incertitude de chacun des paramètres sur k 93
4. 3 Influence de l’incertitude de chacun des paramètres sur a 94
4. 4 Conclusion 95
5. Etude des limites de la méthode de mesure 98
5. 1 Cas du PVDF 98
5. 1 Cas du PA11 100
6. Conclusion 103
Références bibliographiques 105
1. Introduction 109
IV
5. 3. 1 Observation des poudres de cuivre 126
5. 3. 2 Observation d’un échantillon composite Al(A)/PP 127
5. 3. 3 Observation d’un échantillon composite Al(B)/PP 129
5. 3. 3 Observation d’un échantillon composite Cu(C)/PP 130
5. 3. 4 Observation d’un échantillon composite Cu(D)/PP 132
6. Détection des défauts dans la structure des composites 133
6. 1 Détection de défauts par thermographie infrarouge active 134
6. 1. 1 Principe de mesures 134
6. 1. 2 Montage effectué 134
6. 1. 3 Observations 135
6. 1. 4 Interprétation 135
6. 2 Détection de défauts par la méthode périodique de mesure de k et de a 136
6. 2. 1 Exemple de la détection de défauts d’un composites 136
7. Conclusion 139
Références bibliographiques 141
V
2. 4. 1 Composite PP/Cu(C) 155
2. 4. 2 Composite PP/Cu(D) 156
2. 4. 3 Discussion 157
2. 5 Etude de la cristallinité de la matrice polypropylène 158
2. 5. 1 Composite PP/Cu(C) 158
2. 5. 2 Composite PP/Cu(D) 159
3. Etude des composites polypropylène/aluminium 161
3. 1 Masse volumique 161
3. 2 Conductivité thermique 162
3. 3 Diffusivité thermique 164
3. 4 Capacité thermique massique 166
3. 4. 1 Composite PP/Al(A) 166
3. 4. 2 Composite PP/Al(B) 167
3. 4. 3 Discussion 168
3. 5 Etude de la cristallinité de la matrice 168
3. 5. 1 Composite PP/Al(A) 169
3. 5. 2 Composite PP/Al(B) 170
4. Modèles de prédictions de la conductivité thermique 172
4. 1 Ajustement des données expérimentales 172
4. 1. 1 Composites PP/Cu 172
4. 1. 2 Composites PP/Al 173
4. 2 Comparaison entre les mesures et les modèles de la conductivité thermique 175
4. 2. 1 Composite PP/Cu 175
4. 2. 2 Composite PP/Al 176
5. Discussion 177
5. 1. Influence des charges sur la microstructure de la matrice 177
5. 2 Influence de la taille des charges sur les paramètres thermophysiques 177
6. Influence des incertitudes sur les paramètres supposés connus
du modèle thermique 179
6. 1 Composite PP/Cu 179
6. 1. 1 Conductivité thermique 179
6. 1. 2 Diffusivité thermique 180
6. 2 Composite Al/PP 181
VI
6. 2. 1 Conductivité thermique 182
6. 2. 2 Diffusivité thermique 182
6. 3 Comparaisons entre le PTFE et les composites Cu(50D) et Al(60B) 183
6. 3. 1 Conductivité thermique 183
6. 3. 2 Diffusivité thermique 184
7. Conclusion 185
Références bibliographiques 187
VII
Introduction générale
3
Introduction générale
Dans le premier chapitre de ce mémoire, nous présentons tout d’ abord quelques définitions
concernant les matériaux composites. Les différents modèles théoriques et semi-empiriques
qui permettent la prédiction de la conductivité thermique des composites à matrice polymère
sont ensuite présentés sur la base d’ une étude bibliographique approfondie.
Le procédé de mise en œuvre des différents composites est présenté au quatrième chapitre.
Une étude granulométrique des différentes charges est réalisée par granulomètrie laser. La
structure ainsi que la répartition des charges au sein de la matrice sont observées par
microscopie électronique à balayage (MEB). La masse volumique des composites est vérifiée
par plusieurs méthodes expérimentales. Les défauts de structures formés pendant la réalisation
des composites sont détectés par thermographie infrarouge active.
Enfin, nous présentons dans le cinquième chapitre les résultats des mesures de propriétés
thermophysiques des composites réalisés : polypropylène/cuivre et polypropylène/aluminium.
La capacité thermique massique mesurée par DSC est comparée à celle déterminée à partir
des mesures de la masse volumique, de la conductivité et de la diffusivité thermique. Les
mesures sont comparées aux modèles de prédiction de la conductivité thermique. La dernière
4
Introduction générale
partie de ce chapitre concerne une étude de l’ influence des erreurs sur les paramètres supposés
connus, sur les valeurs identifiées des deux échantillons composites les plus conducteurs.
5
Etude bibliographique de la conductivité thermique des composites
Les matériaux composites sont généralement des matériaux solides constitués à l'
échelle
microscopique par l'
association de deux ou plusieurs matériaux aux caractéristiques
complémentaires. Cette association leur confère à l'
échelle macroscopique un ensemble de
propriétés physiques, que chacun des constituants pris isolément ne possède pas. Ces
propriétés sont liées aux propriétés des matériaux qui les constituent, à leur distribution
géométrique et à leurs interactions mutuelles.
Les premiers développements des matériaux composites ont été liés aux besoins des industries
aérospatiales en matériaux à caractéristiques physiques (thermique, mécanique,…) bien
spécifiques associés à un faible poids. Actuellement, les matériaux composites sont présents
dans tous les secteurs industriels.
La phase discontinue du composite est habituellement plus dure avec des propriétés physiques
différentes de celles de la phase continue. Cette dernière est appelée la matrice ; la phase
discontinue est appelée charge ou matériau renforçant (figure I-1). Les composites peuvent
être classés selon la forme ou la nature des composants [1].
matrice
renfort
9
Chapitre I
organique sont utilisés dans le domaine où les températures ne dépassant pas 300°C, alors que
les composites à matrices métalliques ou minérales sont utilisés au-delà de ces températures
[1,2].
1. 2. 1 Composites à fibres
Un matériau composite est un composite à fibre si le renfort est sous forme de fibres. Les
fibres utilisées se présentent soit sous forme de fibres continues (fibres longues), soit sous
forme de fibres discontinues (fibres courtes, coupées, etc.).
1. 2. 2 Composites à particules
Un matériau composite est dit à particules lorsque le renfort se trouve sous forme de
particules. Une particule, par opposition aux fibres ne possède pas de dimension privilégiée.
Les particules sont généralement utilisées pour améliorer certaines propriétés des matériaux
comme la rigidité, la tenue à la température, la résistance à l’ abrasion, etc. Le choix de
l’ association matrice/particules dépend des propriétés souhaitées du composite. Les particules
peuvent être classées suivant leur forme géométrique [1-3] :
Particules sphériques : Leurs intérêts résident dans la forme sphérique qui évite les
concentrations de contrainte et par conséquent, diminuent la susceptibilité de la fissuration de
la matrice par rapport à des particule non sphériques. Les sphères possèdent généralement un
diamètre compris entre 10 et 150 µm. Elles peuvent être en verre, en carbone ou en matière
organique.
Particules non sphériques : Le mica est le matériau le plus étudié. Il est incorporé sous
forme d’ écailles de dimensions transversales de 100 à 500 µm, et d’ épaisseur de 1 à 20 µm. Il
est souvent ajouté à des résines thermoplastiques ou thermodurcissables. Ce type de
composite et généralement utilisé dans des applications électriques ou électroniques.
10
Etude bibliographique de la conductivité thermique des composites
11
Chapitre I
2k 1 + k 2 − 2φ 2 (k 1 − k 2 )
k eff = k 1 (I-1)
2k 1 + k 2 + φ 2 (k 1 − k 2 )
Basés sur une démarche plus générale, dans laquelle l’ interaction mutuelle entre les éléments
voisins de la phase dispersée est prise en compte par le principe de superposition, les travaux
de Rayleigh (1892) ont conduit à une expression moins restrictive de la conductivité effective
pour un treillis de sphères périodique donnée par [5] :
3φ 2
k eff = k 1 1 − 10
(I-2)
(2 + k 2 / k1 )(1 + k 2 / k1 ) + φ 2 − 0.52 (1 − k 2 / k 1 ) (4 / 3 + k 2 / k 1 )
3
Ces études ont servi de tremplin à de nombreux auteurs qui s’ en sont inspirés pour élaborer
des modèles plus précis et les adapter à des géométries plus complexes [5-8,12]. Mottram et
Taylor proposent en 1991 une étude bibliographique des différents modèles de prédiction de
la conductivité thermique effective (keff) d’ un système composite [5]. Dans cette étude, les
auteurs donnent une nouvelle classification des modèles de prédiction théorique en les
différenciant en modèles de premier, second, troisième et quatrième ordre. Cette classification
a été développée pour des matériaux composites définis comme des matériaux à deux phases
(solide-solide) comportant des inclusions (phase 2) dispersées dans la matrice (phase 1). Le
gradient de température ainsi que le flux thermique dans le matériau sont isotropes.
Les principales théories utilisent un développement mathématique basé sur plusieurs critères
principaux [10] :
12
Etude bibliographique de la conductivité thermique des composites
Flux thermique
k2 k2
ksup kinf
k1
k2
en série en parallèle
Figure I-2 : Analogie éléctrique correspondant aux modèles de premier ordre [5].
k sup k2
= φ1 + φ2 (I-3)
k1 k1
k inf 1 / k1
= (I-4)
k1 (φ1 / k1 + φ2 / k 2 )
13
Chapitre I
3. 2. 1 Modèle de Bruggeman
Bruggeman [14] en 1935 propose un modèle qui tient compte de la forme des dopants et
suppose que les charges sont isolées. La conductivité thermique effective du composite (keff)
est alors donnée par :
(k 2 / k1 ) − (keff / k1 ) k eff
1/ d
1 − φ2 = (I-5)
(k1 / k 2 ) − 1 k1
où d représente une constante liée aux dimensions du système (d = 3 pour des matériaux
composites isotropes à dispersion sphérique).
Bruggemam donne un seuil de validité du modèle allant jusqu’ à φ2 = 0,33, qui correspond
selon lui au seuil de percolation [14,15].
14
Etude bibliographique de la conductivité thermique des composites
k eff 1 + (d − 1)φ 2 β
= (I-6)
k1 1 − φ2 β
et
k 2 − k1
β= (I-7)
k 2 + (d − 1) k1
k1
k2
d est un paramètre qui représente la dimension du système et définit la forme des charges
(figure I-4). Dans le cas d’ une dispersion sphérique (x = y = z) d = 3, pour les cylindres d = 2
et donnée par équation 8 dans le cas d’ une ellipse.
d=
(1 / x ) + (1 / y ) + (1 / z ) (I-8)
(1 / x )
15
Chapitre I
Flux thermique
y
z
où Sij est un facteur spécifique à la géométrie des inclusions et R est donné par :
Dans le cas ou la phase dispersée se présente comme des sphères alors S11 = S22 = S33 = 1/3
Donc l’ équation 10 s’ exprime par :
16
Etude bibliographique de la conductivité thermique des composites
φ2
k eff = k 1 1 + (I-11)
(1 − φ 2 ) + k1
3 k 2 − k1
Flux thermique
x
z
3. 2. 4 Modèle de Cheng-Vachen
Parmi d’ autres modèles utilisés dans la littérature sur le comportement de la conductivité
thermique des composites à matrice polymères, on retrouve le modèle de Cheng-Vachen. Ce
modèle se trouve être est un modèle dérivé de celui de Tsao [20]. Cheng et Vachen supposent
une distribution parabolique de la phase discontinue. Les constantes de cette distribution sont
déterminées par l'
analyse et données en fonction de la fraction volumique de la phase
discontinue. La conductivité thermique équivalente d'
un cube unité de mélange est obtenue à
l'
aide de la fonction de distribution et avec celles des conductivités thermiques des
constituants [20]. La conductivité thermique équivalente est alors donnée par [11,20] :
1 1− G 1
= +
k eff k1 {H (k 2 − k 1 )[k 1 + G (k 2 − k 1 )] }1 / 2
× log
[k 1 + G (k 2 − k 1 )] + G / 2[H(k 2 − k 1 )]
1/ 2 1/ 2
(I-12)
[k 1 + G (k 2 − k 1 )]1 / 2 − G / 2[H(k 2 − k 1 )]1 / 2
17
Chapitre I
où :
1/ 2 1/ 2
3φ 2 2
G= , H= (I-13)
2 3φ 2
k eff
=
[ ]
1 + [ (d − 1)φ i − (γ i / ξ i )] β ij + (1 − d ) φ jξ i − φ i (γ i / ξ i ) β ij
2
(I-14)
kj [ ]
1 − [φ i − (γ i / ξ i )] β ij + (1 − d )φ j ξ i − φ i (γ i / ξ i ) β ij
2
où i et j sont les indices relatifs aux deux phases du composite (avec i ≠ j).
Les paramètres macro structuraux γi, ξi sont représentés par les relations suivantes :
A3(i )
ξi = (I-15)
φi φ j (d − 1)
et
A4(i )
γi = (I-16)
φi φ j (d − 1)
18
Etude bibliographique de la conductivité thermique des composites
où A3(i) et A4(i) sont des coefficients d’ interaction sur un ensemble de n points de la fonction
de probabilité. De plus, on a :
ki − k j
β ij = (I-17)
k i + (d − 1) k j
γi γ
et − 1 ≤ ≤ 1 − 2ξ i , le rapport i peut tendre vers 0.
ξi ξi
Pour le cas de dispersions d’ inclusions sphériques l’ équation 14 devient :
1 + φ 2 β 12 − φ1 ξ1 β 12
2
k eff
= (I-18)
1 − φ 2 β 12 − φ1 ξ1 β12
2
k1
avec 0 ξ i 1 . Les valeurs de ξi sont données par le tableau I-1 pour différentes formes
(A) (B)
19
Chapitre I
Fraction volumique de Valeurs de ξ1 pour des sphères Valeurs de ξ1 pour des sphères
particules sphériques φ2 totalement pénétrables aléatoirement impénétrables
0,10 0,056 0,021
0,10 0,114 0,040
0,20 0,171 0,059
0,30 0,230 0,084
0,40 0,290 0,141
0,50 0,351 0,328
0,60 --- ---
0,65 0,415 ---
0,70
0,80 0,483 ---
0,90 0,558 ---
20
Etude bibliographique de la conductivité thermique des composites
les ingénieurs qui ont la connaissance des propriétés des constituants de chaque phase permet
par la suite d’ estimer la conductivité du composite.
Ces graphes utilisent un rapport de conductivité (keff/k1) avec une notation sans dimension en
fonction du rapport des 2 phases conductrices (k2/k1) et en fonction de la fraction volumique
des particules φ2. Il sont représentés sur les figures I-7, I-8 et I-9.
Le rapport (keff/k1) illustré dans la figure I-7 est donné par un modèle du second ordre [10,18].
D’ après les travaux de Mottram, les résultats représentés dans cette figure sont une bonne
estimation de keff, à condition que la conductivité thermique de la phase dispersée et sa
fraction volumique soient connues. Ces courbes sont valables pour des faibles concentrations
en charges (φ2 ≤ 0,35), les résultats deviennent peu crédibles quand (k2/k1) > 20, de même
quand φ2 excède 0,4 [10].
Les figures I-8 et I-9 donnent respectivement la variation du rapport (keff/k1) pour des
dispersions sphériques pénétrables et impénétrables de même taille en fonction de la fraction
volumique φ2 et du rapport (k2/k1). Cette prédiction est donnée par le modèle de Torquato. Si
ce dernier est supérieur à 30, alors toute augmentation supplémentaire de keff du composite
relative à une augmentation des rapports de conductivité des deux phases sera petite [10].
φ2
keff / k1
φ2
k2 / k1
Figure I-7 : Variation de la conductivité thermique effective d’ un composite dopé avec des
particules sphériques et les modèles de second ordre [5,10].
21
Chapitre I
φ2
keff / k1
φ2
k2 / k1
keff / k1
φ2
k2 / k1
22
Etude bibliographique de la conductivité thermique des composites
4. Modèles semi-empiriques
4. 1 Modèle de Nielsen
Nielsen et Lewis [8] proposent en 1970 un modèle semi-empirique exprimé par l’ équation 19.
Cette formule tient compte de la forme, de la distribution et de plusieurs types d’ inclusions.
Ils ajoutent dans le modèle semi-empirique un paramètre qui est celui de l’ effet maximal de la
fraction volumique φmax des dopants. Ce paramètre est relatif à l’ existence d’ un nombre
important de particules de la phase dispersée au sein de la matrice. Il se trouve être le seuil
critique pour lequel les particules qui sont en contact forment une pâte continue dans la
mixture pour la propagation du flux thermique. Le modèle semi empirique de Nielsen s’ écrit :
k eff 1 + ( A − 1)U φ 2
= (I-19)
k1 (1 − Ψ U φ 2 )
avec :
k2
−1
k1
U= (I-20)
k2
− A −1
k1
et
1 − φ max
Ψ = 1+ φ2 (I-21)
φ max 2
23
Chapitre I
100
A = 0, 637
k2 / k1 ≥ 1000 φ max= 0,5
φ max= 0,6
keff / k1
φ max= 0,7
1
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
Fraction volumique des particules sphérique ( φ2)
4. 2 Modèle d’Agari
Agari propose une autre approche pour tous types d’ inclusions au sein d’ une matrice. Le
modèle proposé par Agari peut être appliqué même pour des systèmes à phases multiples. Le
24
Etude bibliographique de la conductivité thermique des composites
principe est d’ utiliser deux systèmes, le premier est un système à conduction parallèle où tous
les différents matériaux sont alignés parallèlement à la direction du flux thermique. Le
deuxième est un système de conduction en série où tous les blocs sont alignés en série par
rapport à la direction du flux de chaleur (figure I-11) [23]. La conductivité thermique d’ un
composite assemblé parallèlement ou en série peut être exprimée par les équations I-22 et I-
23.
Pour la conduction parallèle:
k = φ1 k1 + φ 2 k 2 + φ3 k3 + ... (I-22)
1 φ φ φ
= 1 + 2 + 3 + ... (I-23)
k eff k1 k 2 k 3
1 2 ……..
Polymère
Particule 2
25
Chapitre I
Ce cas général exprimé par l’ équation I-24, suppose que toutes les phases du composite sont
regroupées sous forme de blocs parallèles. La contribution du polymère et des particules est
supposée égale dans le composite. Seules les particules sont supposées participer à la
formation des chaînes conductrices dans le système, la conductivité thermique dans le
composite est donc principalement due aux particules.
De ce fait, l’ indice (n) peut être remplacé par les indices (C2-n), (C3-n), …, alors l’ équation I-
24 devient :
où C2, C3, … sont des facteurs qui interviennent lors de la formation de chaînes de particules.
Les paramètres C2, C3, … sont compris dans l’ intervalle [0 1].
Si la formation de chaînes conductrices au sein du composite est obtenue facilement, la
conductivité thermique de ce matériau composite peut changer elle aussi facilement. Dans ce
cas, les valeurs de C2, C3, …avoisinent 1.
Dans la préparation du composite, les particules peuvent affecter la cristallinité et la taille des
cristaux de la matrice polymère et par conséquent changer sa conductivité thermique
[12,23,24]. Ceci est pris en considération et la valeur de la conductivité de la matrice sera
remplacée par C1k1, alors on obtient :
k eff = φ1 (C1k1 ) + φ 2 (k 2 ) + φ3 (k 3 )
n n C2 n C3 n
+ ... (I-26)
26
Etude bibliographique de la conductivité thermique des composites
k eff k2
log = φ 2 C log (I-28)
k1 k1
1
C = log (I-29)
φc
De puis quelques années, Big et al, Mottram et Tayol ainsi que d’ autres auteurs, montrent les
limites des modèles théoriques pour la prédiction de la conductivité thermique des composites
[5,15,27,28]. Ces études sont basées sur la comparaison entre les valeurs de keff prédites par
les modèles et celles mesurées expérimentalement. Quelques expérimentateurs pensent
qu’ aucun de ces modèles théoriques n’ est véritablement complet car ils suggèrent quelques
hypothèses difficiles à satisfaite expérimentalement.
27
Chapitre I
Il est de ce fait très difficile de trouver dans la littérature des résultats expérimentaux qui
satisfassent en même temps les sept critères cités ci-dessus et en particulier le 5ème et le 7ème.
Bien que des données expérimentales soient disponibles, il n’ est pas évident qu’ elles
respectent les critères cités auparavant [5,6,10].
28
Etude bibliographique de la conductivité thermique des composites
keff/k1
La figure I-13 représente une comparaison des valeurs de la conductivité thermique effective
entre les modèles du second ordre (Hatta et Taya et shtrikman) et celui de Nielsen à partir des
valeurs qui proviennent de plusieurs travaux expérimentaux [15,29-34]. Les matériaux
représentés dans cette étude sont des composites à matrice polymère chargés à l’ aide de
particules sphérique. Douze différents types d’ inclusions métalliques allant d’ un diamètre de
2 µm jusqu’ à 12 µm ont été utilisés pour cette étude [15,29-34]. La conductivité thermique
des inclusions est approximativement 1000 fois plus importante que celle de la matrice.
On remarque sur la figure I-13 que tous les modèles sont en accord pour des concentrations
inférieures à 0,3. Aucune variation entre le modèle de Nielsen et les autres n’ est obtenue pour
une fraction volumique inférieure à 0,36. Cette concentration n’ est pas très loin de la
concentration critique de percolation donnée par Bruggeman (φ = 0,35) [14]. Au-delà de cette
concentration, les valeurs de la conductivité keff du composite prédites par Nielsen divergent
des autres modèles ainsi que celles des mesures, et donnent des valeurs plus importantes. Il en
résulte que le modèle de Nielsen surestime la valeur de keff du composite pour des
concentrations proches de la valeur de φmax = 0,637 et ceci pour le cas de particules
sphériques. De ce fait, nous pouvons dire que le modèle de Nielsen ainsi que les autres
29
Chapitre I
modèles de deuxième ordre donnent des résultats acceptables aux faibles concentrations en
charges. D’ autre part, pour les fortes et moyennes concentrations, la prédiction de la
conductivité thermique du composite n’ est pas totalement en accord avec les valeurs
mesurées. Ce désaccord à été noté par Kumlutas et al pour des composites constitués de
particules d’ aluminium et d’ une matrice de polyéthylène [27].
10
keff/k1
1
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
Fraction volumique des particules sphériques
30
Etude bibliographique de la conductivité thermique des composites
10
keff/k1
k2/k1 = 6,46
k2/k1 = 3,00
1
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
Fraction volumique des particules sphériques
31
Chapitre I
valeur de la conductivité keff du composite par comparaison aux autres modèles et aux
mesures.
keff/k1
32
Etude bibliographique de la conductivité thermique des composites
33
Chapitre I
Les différents modèles théoriques utilisés sont ceux de Bruggeman, Nielsen, Agari, Maxwell-
Eucken et de Cheng-Vachen. La différence entre les valeurs de prédictions théoriques et les
valeurs expérimentales est donnée en pourcentages dans le tableau I-5 pour deux composites :
PE/SiO2 et PE/Al2O3. L’ évolution de la conductivité thermique en fonction de la
concentration en charges du SiO2 et du Al2O3 dans la matrice de polyéthylène est représentée
respectivement dans les figures I-17 et I-18.
Selon Agari, tous les modèles donnent des résultats proches aux valeurs pour les faibles
concentrations, mais divergent pour les fortes concentrations en charges. Le modèle proposé
par Agari et al semble être en accord avec les mesures et cela même pour d’ importantes
concentrations et pour les deux types de composites [23,36,37].
D’ autres auteurs ont utilisé le modèle semi-empirique proposé par Agari et al pour l’ étude du
comportement de la conductivité thermique de différents composites à matrice polymère
[38,39,40]. Il en résulte que le modèle d’ Agari est le modèle qui donne les meilleures
estimations de la conductivité thermique par rapport aux autres modèles.
34
Etude bibliographique de la conductivité thermique des composites
Volume Modèle de
Modèle de Modèle de Modèle de Modèle
contenant les Maxwell
Bruggeman Cheng Vachen Nielsen d’ Agari
particules (%) Eucken
10 11,7 12,8 32,3 12,0 11,0
20 - 0,6 6,7 26,5 - 0,9 1,4
30 1,2 23,4 37,7 8,1 7,8
PE-SiO2
(utilisant 2,3.10-2 40 - 11,0 18,9 33,2 2,7 - 3,9
Cal/s cm °C pour
le quartz)
50 - 1,6 52,2 79,1 52,2 7,8
(fig.17) 60 - 8,2 57,2 45,0 107,1 - 1,0
70 - 2, 6 81,2 > 200,0 > 200,0 - 1,3
80 - 14,9 117,6 > 200,0 > 200,0 1,7
10 - 2,6 0,7 16,0 5,0 1,0
30 - 18,5 1,6 6,7 15,8 0,7
PE-Al2O3
(fig.18) 50 - 28,9 23,1 23,1 9,2 4,5
70 - 22,6 99,1 > 200 > 200 6,0
35
Chapitre I
6. Conclusion
Les modèles de prédiction théorique de la conductivité thermique effective du second ordre
sont valables pour prédire le comportement de keff d’ un matériau composite à deux phases
dispersés d’ une manière homogène pour des faibles concentrations. Cela inclue des modèles
tells que celui de Hatta, Hashin et Nielsen. D’ autre part le modèle de premier ordre basé sur
l’ analogie électrique donne des solutions qui ne sont pas en accord avec les mesures. Bien que
le modèle de Nielsen prenne en compte la fraction volumique maximale de la phase dispersée,
il surestime la valeur de la conductivité thermique effective du composite pour des
concentrations avoisinant cette valeur maximale φmax. La conductivité thermique et la
concentration en particules se trouvent être des facteurs très importants pour déterminer la
valeur de la conductivité du composite quand le rapport (k2/k1) >100. Selon Agari, nous
pouvons constater que dans le cas de dispersions sphériques la conductivité thermique
effective du composite peut être plus importante pour la même concentration en particules
lorsqu’ elles ont un faible diamètre. Néanmoins, de toute cette étude bibliographique, il ressort
36
Etude bibliographique de la conductivité thermique des composites
que tous les modèles théoriques d’ estimation de keff divergent aux fortes concentrations et
qu’ aucun des modèles présentés ne prend en compte la taille des particules. Seul la forme ou
la concentration en charges ainsi que les conductivités des deux constituants sont données
dans les quelques modèles présentés [7-10,15,17,26]. D’ autre part, l’ influence de la taille des
particules a d’ ailleurs été nettement montrée sur la figure I-16.
37
Chapitre I
Références bibliographiques :
38
Etude bibliographique de la conductivité thermique des composites
[21] S. Torquato and Gstell, J., Chem., Vol. 78, p 3262, 1983.
[22] S. Torquato and F., Lado., J., Phys., A, Vol. 18, p 141, 1985.
[23] Y. Agari, M. Tanaka and S., Nagai, J. Appl. Polym. Scie., Vol. 34, p 1429, 1987.
[24] V. M. Branovskii, D. D. Kristozov, N. I. Shut, V. P. Dushchenko and L. I. Feklina,
Fiz. Tverd. Tela., Vol. 12, 1972.
[25] G. Kalaprasad, P. Pradeep, G. Mathew, C. Pavthran and S. Thomas, Compo. Sci.
Technol., Vol. 60, p 2967, 2000.
[26] M. D. Bigg, Polym. Compo., Vol. 7, N. 3, p 125, 1986.
[27] D. Kumlutas, I. H. Tavman and M. Turhan Çoban, Compo. Sci. Technol., Vol. 63,
p 113, 2003.
[28] S. Torquato, Appl. Mech. Rev., Vol. 44, N. 2, p 37, 1991.
[29] R. L. Hamilton and O. K. Crosser, Ind. Engr. Chem. Fund., Vol. 1, p 187, 1962.
[30] V. A. Nieberlein, IEEE, Trans. Comp. Hybrid. Manuf. Tech., CHMT-1, p 172, 1978.
[31] V. A. Nieberlein and B. Steverding, J. Mater. Sci., Vol. 12, p 1685, 1977.
[32] F. F. T. De Aranjo and H. M. Rosemberg, J. Phys., Vol. 9, p 665, 1976.
[33] F. F. T. De Aranjo, W. Garret and H. M. Rosemberg, ICCM proc. International
Conference of Composites Materials, Vol. 2, p 568, 1976.
[34] A. L. De Vera and W. Streider, J. Phys. Chem., Vol. 81, p 1783, 1977.
[35] A. Boudenne and S. Khaldi, J. Appl. Polym. Sci., Vol. 89, p 481, 2003.
[36] Y. Agari, A. Ueda, M. Tanaka and S. Nagai, J. Appl. Polym. Scie., Vol. 40,
p 929,1990.
[37] Y. Agari, A. Ueda and S. Nagai, J. Appl. Polym. Scie., Vol. 49, p 1625, 1993.
[38] Y. P. Mamunya, V. V. Davydenko, P. Pissis and E. V. Lebedev, European Polymer
Journal, Vol. 38, p 1887, 2002.
[39] S. Yu, P. Hing and X. Hu, Composites: Part A, Vol. 33, p 289, 2002.
[40] I. Krupa and I. Chodak, European Polymer Journal, Vol. 37, p 2159, 2001.
39
Méthodes de mesure
1. Introduction
Il existe dans la littérature des travaux qui recensent plusieurs méthodes permettant la mesure
des propriétés thermophysiques des matériaux [1,2]. Ces techniques de mesure dites
conventionnelles permettent la connaissance d’ un seul paramètre à la fois. La conductivité
thermique est déterminée à partir de la mesure d’ une différence de la température et du flux
thermique en régime stationnaire [3,4]. En revanche, la diffusivité thermique est obtenue en
régime transitoire par la mesure d’ une seule température rapidement variable au cours du
temps. Cette méthode de mesure est nommée généralement « méthode flash » [8-10]. La
connaissance de la masse volumique, de la conductivité et de la diffusivité thermique de
l’ échantillon permet de retrouver sa capacité thermique. Toutefois, peu de techniques
permettent la mesure simultanée de la conductivité et de la diffusivité thermique [8,10]. Par
conséquent, le développement de nouvelles techniques de mesure est nécessaire. L’ utilisation
du laser comme source d’ excitation a permis l’ apparition de nouvelles techniques de mesures
appelées méthodes photo-thermiques. Leur principe consiste à soumettre un échantillon à une
excitation en un régime périodique. La mesure de la température en plusieurs endroits permet
d’ obtenir le déphasage entre l’ endroit mesuré et la source ou entre des mesures réalisées dans
deux endroits différents.
En 1979, Gustafsson et al présentent pour la première fois une méthode de mesure transitoire
permettant la caractérisation simultanée de la conductivité et de la diffusivité thermique [11].
Cette méthode de mesure nommée THS (Transient Hot Strip) est utilisée pour tous les
matériaux qui ne conduisent pas l’ électricité [11,12]. D’ autres améliorations sur la technique
et la méthode de mesure seront apportées par Gustafsson et al et donnent naissance à la
43
Chapitre II
méthode de mesure TPS (Transient Plane Source) qui peut être appelée aussi méthode du
disque chaud (Hot Disk) [8,9].
Les méthodes de mesure photo-acoustique et photo-pyroélectrique font partie des méthodes
de mesures photo-thermiques. La propagation de la chaleur est détectée par un microphone
dans le cas de la méthode photo-acoustique [10]. Quelques restrictions ont été faites sur cette
technique de mesure par rapport à la méthode photo-pyroélectrique. Marinelli et ses
collaborateurs ont montré que cette dernière permet d’ avoir une amplitude et une phase de la
fonction de transfert expérimentale plus précise que la méthode photo-acoustique [13]. Ceci
est lié principalement au dispositif de détection qui est un microphone dans le cas de la
méthode photo-acoustique et un détecteur pyroélectrique dans le cas de la méthode photo-
pyroélectrique.
2. 1 Dispositif expérimental
Le montage réalisé est un dispositif conçu au centre de recherche en thermique énergétique et
systèmes (CERTES) [5]. Le principe de la méthode adoptée consiste à moduler la
température de l’ échantillon et à mesurer les variations de température sur chacune de ses
faces. Les mesures sont effectuées sous vide (pression < 10-4 mbar) pour réduire les pertes par
convection sur les faces latérales. Le dispositif comporte plusieurs parties :
- un porte échantillon
- une source d’ excitation
- une enceinte à vide reliée à un groupe de pompage
- un système de contrôle et d’ acquisition
2. 1. 1 Porte Échantillon
Un échantillon parallélépipédique est inséré entre deux plaques métalliques (figure II-1). Une
graisse thermo-conductrice est appliquée sur les surfaces de contact afin de réduire au
maximum les résistances de contact. Une graisse silicone chargée avec un oxyde métallique,
de conductivité thermique proche de 1 W.m-1.K-1 a été choisie. La plaque d’ entrée est soumise
44
Méthodes de mesure
Plaque de cuivre
Echantillon
Plaque de laiton
Peltier
Contreplaque
Serpentin
2. 1. 2 Source d’excitation
La source d’ excitation est un bloc Peltier (Marlow Industries, modèle DT12-6). Il assure la
modulation en température de l’ échantillon qui est pris en sandwich entre les deux plaques
métalliques d’ entrée et de sortie. Le bloc Peltier est composé de plusieurs éléments qui se
comportent comme plusieurs résistances électroniquement en série et thermiquement en
parallèle (figure II-2). L’ ensemble se trouve à l’ intérieur de deux plaques de céramique.
Lorsque le Peltier est alimenté par un courant électrique, il produit un écart de température
entre les deux faces des plaques de céramique qui est lié au flux thermique transversal. La
direction du flux est donnée par le sens de déplacement des porteurs majoritaires. L’ effet
Peletier engendre un dégagement de chaleur proportionnel à la puissance électrique injectée.
45
Chapitre II
Céramique
Isolant
électrique + - Sens de dissipation
de la chaleur
Typ Type
e
p n
- +
Courant I
Alimentation
( )
5
V (t ) = Vmoy + Vn . sin 2π 2 n −1 f 0 t (II-1)
n =1
Avec Vmoy représente la tension d’ excitation moyenne, Vn les amplitudes des différentes
composantes fréquentielles et t le temps. Dans la plupart des cas, Vmoy a été fixé à 0. La
limitation en tension donnée par le constructeur Vmax = 14,5 volts et pour une intensité
maximale Imax = 5,6 A.
2. 1. 3 Chaîne de mesure
Le synoptique de la chaîne de mesure complète est représenté sur la figure II-3. Le Peltier est
alimenté en tension par un amplificateur de puissance de gain 2 commandé par une tension
analogique fournie par une carte d’ E/S analogiques via un module de commande (Analog
Devices, 5B49). L’ amplificateur est alimenté par une alimentation stabilisée (AX 322 Metrix
de ITT Instruments) qui permet de fournir un courant maximal de 2,5A. Ce dispositif permet
d’ imposer les modulations en température du Peltier.
46
Méthodes de mesure
Carte E/S
analogiques -15V 0 15
V
Ampli de
Sortie 5B49 puissance
Vcommande Vcommande
analogique
2 x Vcommande
Peltier
5B37 TCuivre
Entrées
analogiques
5B37 TLaiton
Les signaux fournis par les thermocouples au sein des deux plaques (entrée, sortie) sont
amplifiés, filtrés (filtre passe-bas à 4 Hz) et linéarisés à l’ aide de modules de conditionnement
(Analog Devices, 5B37-K-02). Le signal en sortie du conditionneur est donné à partir de
l’ équation suivante :
avec :
Vsort : tension de sortie (V) du module.
VT_sort : tension de sortie (mV) du thermocouple à la température mesurée par le module.
Vzero : tension de sortie (mV) du thermocouple à la température de soudure froide.
Ga : gain de sortie (V/mV) du module 5B37.
Le jeu d’ amplitudes appliqué aux cinq fréquences est choisi de manière à ce qu’ il n’ engendre
pas de variations de températures trop importantes au sein de l’ échantillon. Cette procédure
permet de considérer que les propriétés thermiques sont constantes pendant toute la durée de
l’ expérience.
47
Chapitre II
Les différents modules de conditionnement sont placés sur un rack (National Instrument,
5B01) lui-même relié à une carte d’ acquisition (National Instrument, NI6035E), possédant 16
entrées analogiques et 2 sorties analogiques. Cette carte est pilotée par l’ intermédiaire d’ une
application Labview TM qui permet :
Les thermocouples ont été étalonnés à l’ aide d’ un bain thermostaté. La tension délivrée par
les thermocouples a été mesurée ainsi que celle du bain à l’ aide d’ un thermomètre. La courbe
d’ étalonnage est par la suite obtenue par un ajustement polynomial des tensions en fonction
des températures. Les paramètres d’ ajustement sont introduits dans l’ application LabviewTM
afin de convertir les tensions délivrées par les thermocouples en températures.
48
Méthodes de mesure
La deuxième est une pompe turbo moléculaire aux dimensions compactes (Turbovac 50 de
Leybold) avec un débit nominal de 118 m3/h. La pression limite donnée par le constructeur est
de 8 10-9 mbar. Elle est destinée au pompage de récipients à vide de dimensions réduites dans
le domaine du vide poussé.
La pression dans le dispositif de pompage est mesurée à l’ aide de deux jauges. Une jauge
primaire à thermocouple (Thermo VAC TM20 de Leybold) assure une mesure de pression
entre 100 et 10-3 mbar et une jauge secondaire à ionisation à cathode froide (Penning VAC
PM31) permet d’ indiquer la pression à l’ entrée de la pompe turbo entre 10-2 et 10-9 mbar.
Passages des
câbles
Plaque en
305 mm
Aluminium
Enceinte en
verre
360 mm
356 mm
Cylindre de
sécurité
Plaque en inox
Passages d’ air
311 mm
49
Chapitre II
50
Méthodes de mesure
autre approche suppose que la face avant de l’ échantillon soit soumise à une excitation
thermique sinusoïdale de température et que la face arrière est soumise à l’ effet d’ une
impédance équivalente (qui tient compte des propriétés thermiques du cuivre et du coefficient
d’ échange de la face arrière). Il est également possible d’ obtenir l’ expression de la fonction de
transfert théorique à partir de la méthode des quadripôles. Nous avons opté pour cette dernière
méthode pour avoir l’ expression analytique de la fonction de transfert théorique.
2. 2. 1 Quadripôles thermiques
L’ étude des transferts conductifs unidirectionnels dans les systèmes stationnaires et
instationnaires par la théorie des quadripôles est devenue classique [15-17]. Cette approche
permet de relier dans le domaine fréquentiel les vecteurs d’ état thermique du système par des
relations matricielles. Le système étudié est constitué de plusieurs couches de propriétés
thermophysiques différentes. Le transfert de chaleur est supposé unidirectionnel. L’ équation
de la conservation d’ énergie peut alors s’ écrire dans chacune des couches par la relation
suivante :
∂ 2T 1 ∂T
= (II-3)
∂x 2 a ∂t
Où :
T représente la température, x la direction de propagation de la chaleur, t le temps et a la
diffusivité thermique du milieu.
Dans le cas d’ un régime périodique établi, il est possible de remplacer la transformation de
Laplace par une décomposition en série de Fourier. Lorsque la source périodique est mise en
fonctionnement, le champ de température subit une évolution comportant deux régimes
(figure II-6).
Le premier est transitoire ; il dépend fortement de l’ état thermique initial, alors que le second
est périodique établi. Nous nous intéressons à ce dernier régime.
51
Chapitre II
Température
Tambiant – établie
Tambiant – transitoire
~ ~
On note respectivement Te , Ts les transformées de Fourier de la température en entrée et en
~ ~
sortie et φ e et φ s les transformées de Fourier du flux en entrée et en sortie.
Dans le cas où le problème est linéaire, il existe une relation linéaire entre les grandeurs
~ ~ ~ ~
d’ entrée ( Te , φ e ) et les grandeurs de sortie ( Ts , φ s ) :
~ ~ ~ ~~
Te = A Ts + Bφ s
(II-4)
~ ~~ ~~
φ e = CTs + Dφ s
~ ~
A B
où la matrice ~ ~ est la matrice de transfert inverse du quadripôle associé au système
C D
illustré en figure II-7.
∼ ∼
φe φs
∼ ~ ~ ∼
Te A B
Ts
~ ~
C D
52
Méthodes de mesure
~
d 2T jω ~ ~
2
= T =α 2 T (II-5)
dx a
avec :
jω
α= , ω = 2.π.f (II-6)
a
~ ~ ~
T = A sinh (α x ) + B cosh (α x ) (II-7)
Le système (4) peut alors s’ écrire sous la forme suivante, dans le cas d’ une plaque d’ épaisseur
e et de conductivité thermique k :
~ ~
Te sinh (α e ) Ts
cosh(α e )
= kα (II-8)
~ k α sinh (α e ) cosh(α e ) ~
φe φs
Cette forme est utilisée pour la modélisation thermique des plaques de laiton et de cuivre,
ainsi que pour l’ échantillon.
Dans le cas d’ une résistance de contact Rc le schéma du quadripôle associé est représenté en
figure II-8-a. La matrice de transfert liant la température et le flux d’ entrée à ceux de sortie est
donnée par :
1 Rc
[Q]Rc = (II-9)
0 1
53
Chapitre II
1
1
[Q]h = h (II-10)
0 1
N
[Q] = ∏ [Q ]i (II-11)
i =1
~ RC ~ ~ ~
φe φS φe 1/h φS
~ ~ ~ ~
Te TS Te TS
54
Méthodes de mesure
~ ~
T (x s ) T0 (x )
~ = [Q ]A . ~
φ (x s ) φ 0 (x )
(II-12)
~ ~
T (x e ) T0 (x )
~ = [Q ]B . ~
φ (x e ) φ 0 (x )
~
T0
h
~
xs T (x s )
Cuivre
Graisse
thermoconductrice Echantillon
~
Laiton
xe
T (x e )
0
Flux périodique
~
T0 représente la variation de température ambiante. En négligeant les effets de modulation de
~
la température ( T0 = 0 ), le système s’ écrit :
~
T (x s ) 0
~ = [Q ] .
φ (x s ) φ0
A
(II-13)
~
T (x e ) 0
~ = [Q ]B .
φ (x e ) φ0
avec :
55
Chapitre II
(II-14)
[Q]B = [Q]Lai .[Q]Rc .[Q]P .[Q]Rc .[Q ]Cu .[Q]h
sortie et la face arrière (pour une distance qui est la moitié de l’ épaisseur totale de la plaque de
cuivre).
1 sinh (x ) Cu
~ cosh (x ) Cu + 2
~ T (x s ) h 2
YCu
H= ~ = (II-15)
T (x e ) sinh (x )Lai
L5 a cosh (x ) Lai + L5b
YLai
Où :
jω
Yi = k iα i et α2 = (II-16)
ai
L’ indice i est défini pour chacune des couches (cuivre, graisse thermique, laiton et
échantillon).
avec :
56
Méthodes de mesure
sinh (x ) P
L5a = cosh (x ) P L3a + L3b + Rc YP sinh (x )P L3a + Rc cosh (x )P L3b
YP
1
L 3b = YCu sinh (x )Cu + cosh (x )Cu
h
57
Chapitre II
fausser la mesure et par conséquent donner une mauvaise estimation des paramètres thermo-
physiques de l’ échantillon.
Comme prévu, les amplitudes de tension appliquées au Peltier provoquent des variations de
températures plus importantes à basse fréquence qu’ à haute fréquence. Pour effectuer toutes
les mesures à température ambiante, nous avons choisi les amplitudes des tensions données
dans le tableau II-1.
Les amplitudes des tensions données dans la série 1 sont appliquées aux basses fréquences
(<10-3 Hz) et celle de la série 2 aux hautes fréquences (>10-3 Hz). L’ augmentation des
amplitudes de tensions engendre une augmentation de la température qui est stabilisée autour
de la température ambiante grâce au système de refroidissement à fluide caloporteur.
58
Méthodes de mesure
Nous procédons par la suite à une interpolation polynomiale des points qui représentent la
moyenne de chaque période de la fréquence fondamentale. Les valeurs interpolées sont
retranchées à celles du signal initial pour les deux faces (entrée et sortie). Les courbes qui
représentent la variation de la température d’ entrée avant et après le redressement du signal
sont présentées respectivement par les figures II-10 et II-11.
36 Température
Interpolation
Moyenne de la période
32
28
Température (°C)
24
20
16
12
0,0 5,0x10
3
1,0x10
4
1,5x10
4 4
2,0x10 2,5x10
4
3,0x10
4
Temps (s)
Afin d’ analyser uniquement les données obtenues en régime stationnaire, nous ne prenons pas
en compte la première période de la fréquence fondamentale f0. Le signal récupéré après
redressement possède donc (n - 1) périodes de la fréquence fondamentale f0. Une fois la
dérive de la température corrigée pour les deux faces, nous nous intéressons aux valeurs des
amplitudes et des phases pour les différentes fréquences du signal imposé. Le calcul de la
transformée de Fourier (FFT) est requis pour l’ étude d’ un signal périodique analogique. La
durée totale de l’ échantillonnage est choisie de façon à ce que chaque fréquence significative
1
soit un multiple de la résolution fréquentielle de l’ analyse ∆f = . La puissance du signal
n
∆f
pour les 5 fréquences (fi) est restituée dans la totalité de la bande de fréquence f i ± .
2
59
Chapitre II
12
Température en entrée
8
Variation de la température (°C)
-4
-8
0,0 5,0x10
3
1,0x10
4
1,5x10
4
2,0x10
4 4
2,5x10
Temps (s)
Figure II-11 : Température d’ entrée après redressement
Les résultats obtenus sont regroupés dans un vecteur de nombres complexes. Les amplitudes
de la température d’ entrée et de sortie pour chacune des fréquences sont représentées dans la
figure II-12. Les valeurs de la phase sont prises pour les fréquences correspondantes. Les
valeurs du module sont atténuées à la sortie par rapport à celle observées à l’ entrée. Par
ailleurs on note la présence d’ harmoniques de très faibles amplitudes provoquées par la non-
linéarité du Peltier. Ces données nous permettent par la suite de déterminer aisément la
~
fonction de transfert expérimentale H qui est donnée par les relations (II-18) et (II-19).
*
~ FFT (TSortie ) . FFT (Tentrée )
H= (II-18)
FFT (Tentrée ) 2
Ou :
~ FFT (TSortie )
H= (II-19)
FFT (Tentrée )
60
Méthodes de mesure
Les deux équations ci-dessous pour le calcul de la fonction de transfert expérimentale sont
mathématiquement les mêmes. L’ équation (II-18) est une écriture plus judicieuse pour
atténuer le bruit de sortie par rapport à l’ entrée [19]. Dans notre cas nous avons comparé les
résultats obtenus à partir des deux définitions de la fonction de transfert et nous n’ avons pas
trouvé de différences. Par la suite, tous nos calculs des fonctions de transferts expérimentales
seront réalisés en utilisant l’ équation (II-18).
Après calcul, on relève pour chaque fréquence imposée l’ amplitude de la fonction de transfert,
~
donnée par le module du nombre complexe H , et le déphasage entre la sortie et l’ entrée
~
donnée par l’ argument de H .
1,4
∆ T d'entrée
1,2
1,0
0,8
Amplitude en température (°C)
0,6
0,4
0,2
0,5 0,0
∆ T de sortie
0,4
0,3
0,2
0,1
0,0
0,0 2,0x10
-3
4,0x10
-3
6,0x10
-3
8,0x10
-3
Fréquence (Hz)
61
Chapitre II
2. 4. 1 Principe de l’identification
L’ identification des systèmes a pour objectif de déterminer les paramètres caractéristiques
d’ un modèle externe ou interne à partir d’ un ensemble de mesures (entrée, sortie) du
processus. Il s’ agit de déduire d’ une expérience, les valeurs numériques des paramètres qui
modélisent le processus. Trois éléments sont généralement indispensables pour la résolution
d’ un problème d’ identification [20].
L’ identification est une procédure itérative qui se déroule en général en trois étapes :
Estimation structurelle : Cette étape est liée au choix d’ un modèle, elle consiste à déterminer
les paramètres de structure.
Estimation paramétrique : Détermination des valeurs numériques des coefficients de la
structure choisie grâce à la minimisation d’ un critère d’ identification.
Validation du modèle : La vérification de la compatibilité du modèle mathématique avec
l’ expérience.
La plupart des méthodes d’ identification demandent la résolution d’ un système linéaire dont
les coefficients dépendent des données. L’ étude des systèmes non-linéaires peut dans certains
cas, être faite avec des approximations d’ un cas linéaire. Lorsque le nombre de points
expérimentaux est supérieur au nombre de coefficients à identifier, la méthode des moindres
carrés permet aisément d’ estimer ces coefficients. La solution peut ne pas passer par les points
expérimentaux, il s’ agit par la suite de minimiser le critère suivant :
62
Méthodes de mesure
n
S (θ ) = ( ~yi − yi (θ ) )2 (II-20)
i =1
2. 4. 2 Systèmes linéaires
Dans le cas d’ un système linéaire on prend en général un critère quadratique qui permet à
l’ algorithme de converger asymptotiquement vers la solution. La présentation matricielle du
modèle postulé s’ exprime en fonction de la matrice de régression du modèle X et le vecteur
des erreurs ε :
Y = Xθ + ε (II-21)
θˆ = (X T X ) X T y
−1
(II-22)
(
Les moindres carrés n’ assurent l’ unicité de la solution que dans le cas où l’ inverse de X T X )
existe. La solution de cette équation peut être obtenue par diverses méthodes (décomposition
de Cholesky, méthodes d’ orthogonalisation) [21].
Cette configuration où le système est linaire n’ est pas toujours vraie. Dans notre cas, le
problème est plus complexe car le modèle mathématique qui régie le transfert thermique du
bloc échantillon ne s’ écrit pas d’ une manière linéaire. Alors il nous faudra examiner d’ autres
méthodes d’ identification pour les problèmes non linéaires.
63
Chapitre II
approche pour résoudre des problèmes d’ identification des systèmes non linéaires, revient à
résoudre un problème d’ optimisation. Le principe de ces méthodes est de se placer en un point
et de trouver par la suite une direction de descente pour le critère S dans l’ espace des
paramètres θ. Ensuite, on se déplace d’ un pas suivant cette direction, on atteint un nouveau
point et on recommence la procédure. On poursuit cette démarche jusqu’ à la satisfaction du
critère d’ arrêt. Ainsi la modification du vecteur de paramètres θ à l’ itération k est donnée par :
θ k = θ k −1 + µ k −1 . d k −1
(II-23)
S (θ k ) ≤ S (θ k −1 )
2. 4. 3. 1 Méthode de Newton
La méthode de Newton utilise la courbure (dérivée seconde) de la fonction de minimisation
pour atteindre le minimum plus rapidement. La relation de récurrence liant les paramètres est
donnée à partir de l’ équation II-23 par l’ équation II-24 :
θ k = θ k −1 − Hek−−11 ∇ S k −1
(II-24)
−1
d k −1 = − He k −1 ∇ S k −1
avec µ k −1 = 1 (constant).
Pour cette méthode, le pas est constant et égal à 1. La direction de descente est fonction du
Hessien et du gradient.
64
Méthodes de mesure
Cette méthode est très efficace au voisinage d’ un minimum ; cependant, pour que la méthode
converge vers le minimum, il faut que le Hessien soit positif. En général, pour le cas d’ un
système non linéaire, cette hypothèse de convergence n’ est pas toujours respectée. Cette
méthode est peu employée car elle nécessite le calcul du Hessien à chaque itération. On lui
préfère des méthodes plus économiques dites de ″quasi-Newton″.
2. 4. 3. 2 Méthode de quasi-Newton
Dans ce cas, l’ inverse du Hessien est approché par une matrice Mk définie positive et
modifiée à chaque itération. La suite des matrices Mk est construite de manière à converger
vers l’ inverse du Hessien lorsque le critère de minimisation S(θ) est quadratique [22]. La
modification des paramètres est donnée par :
θ k = θ k −1 − µ k −1 . M k −1 ∇ S k −1
(II-25)
d k −1 = − M k −1 ∇ S k −1
2. 4. 3. 3 Méthode de Levenberg-Marquardt
Cette méthode revient à résoudre un problème de minimisation sous contrainte linéaire. La
contrainte est traduite dans ce cas par une restriction sur le pas de descente ou le pas de
l’ algorithme de descente est le long de la direction dk [23,24].
La direction dk est à modifier si la réduction de S (θ k + d k ) par rapport à S (θ k ) n’ est pas
suffisante.
Ceci est réalisé en choisissant un scalaire λ k pour lequel la matrice [Hek −1 + λ k −1 . I ] est
toujours définie positif, où I est la matrice identité. La formulation de l’ algorithme de
descente par la procédure de Levengerg-Marquard donne :
θ k = θ k −1 − [Hek −1 + λ k −1 . I ] ∇ S k −1
−1
(II-26)
Cette méthode est particulièrement astucieuse car elle s’ adapte d’ elle-même à la forme du
critère de minimisation [25]. Elle effectue un compromis entre la direction du gradient et la
65
Chapitre II
direction donnée par la méthode de Newton. C’ est cette méthode qui a été retenue dans notre
étude pour l’ identification des paramètres thermophysiques des échantillons. Pour retrouver
ces paramètres nous procédons à l’ identification de la diffusivité et de la conductivité
thermique à partir de la minimisation des deux fonctions de transfert, mesurée et théorique
(obtenue par la méthode des quadripôles).
L’ écriture du critère de minimisation est donnée par :
S=
5
i =1
[( H~ réel ( f i ) − H réel ( f i ) )
2
(
~
+ H imag ( f i ) − H imag ( f i ) )]
2
(II-27)
~
( )
Où : H réel ( f i ) est la partie réelle de la fonction de transfert mesurée et (H réel ( f i )) la partie
( )
réelle de la fonction de transfert calculée. Les quantités H imag ( f i ) et (H imag ( f i )) représentent
~
observé yi Ces résidus nous donnent des informations sur l’ adéquation du modèle, telle que la
variance qui s’ écrit :
n
( yi − ~yi )2
σ2 = i =1
(II-28)
N −q
66
Méthodes de mesure
() (
cov θˆ = X T X ) −1
σ2 (II-29)
Dans le cas non linéaire, celui auquel nous nous intéressons, les paramètres estimés suivent
asymptotiquement une distribution gaussienne avec une matrice de variance covariance
donnée par [21,26] :
−1
1
cov(θˆ ) = He σ2 (II-30)
2
He = 2 J . J T (II-31)
Cette approximation met en jeu le Jacobien (noté par J) qui représente la matrice des dérivées
premières du critère S par rapport à θ.
La précision des paramètres identifiés est dans ce cas directement donnée par les éléments
diagonaux de la matrice variance-covariance. Ces éléments nous renseignent sur la précision
D’ autre part, le calcul de la matrice de corrélation, donne une matrice symétrique dont les
éléments diagonaux sont égaux à 1. Les éléments non diagonaux de cette matrice nous
renseignent sur la corrélation entre deux paramètres d’ indices θˆi et θˆ j .
67
Chapitre II
3. 1 Dispositif expérimental
L’ appareil utilisé est un modèle commercial Pyris 1 de Perkin Elmer. Il est constitué de deux
enceintes chauffantes et identiques, l’ une contient l’ échantillon à analyser et l’ autre la
référence (figure II-13). Lors de l’ utilisation de la DSC, une augmentation linéaire de la
température est imposée ; on enregistre alors la différence de puissance électrique W(t)
fournie au deux enceintes (fours) afin de les maintenir en permanence à une température
identique (T1(t) = T2(t)).
Les échantillons étudiés possèdent une masse de quelques milligrammes et sont placés dans
des coupelles en aluminium munies d’ un couvercle, serties à l’ aide d’ une presse. Les mesures
sont effectuées sous atmosphère inerte d’ Azote (40°C < T < 200°C).
68
Méthodes de mesure
T1 = T2
W = P1- P2
Echantillon Référence
Régulation de
température
T1 T2
I2
P1 P2
I1 Ordinateur
Alimentations
Source de refroidissement
dH
dt
Cp = (II-32)
m qH
69
Chapitre II
Les données enregistrées sont par la suite décalées pour que la fin des premières isothermes
soit superposée. En fait, lorsqu’ il n’ y a pas de dérive du signal pendant l’ expérience, le flux
thermique mesuré pendant la première et la seconde isotherme est le même. Dans le cas
contraire, la pente du signal est soustraite pour superposer les deux isothermes. Alors, le
signal de la coupelle vide est soustrait à celui de l’ échantillon et à celui du saphir. La capacité
thermique de l’ échantillon est calculée à partir de l’ équation suivante [29] :
dH
m dt
( saphir ) (échantillon) (II-33)
Cp = Cp
(échantillon) ( saphir ) m dH
(échantillon)
dt
( saphir )
La masse des échantillons étudiés (m(échantillon)) avoisine 14 mg et celle du saphir (m(saphir)) est
égale à 28,42 mg.
70
Méthodes de mesure
∆H f − ∆H CR
χc = (II-34)
∆H of
∆H f
χc = (II-35)
∆H of
4. Conclusion
Dans cette partie, nous avons présenté en première partie, une méthode de mesure périodique
permettant de retrouver simultanément la conductivité et la diffusivité thermique de différents
matériaux à température ambiante. Le dispositif de même que la modélisation théorique sont
simple à mettre en œuvre. Les paramètres thermophysiques sont identifiés à partir de la
minimisation de l’ écart entre les deux fonctions de transfert (mesurée et théorique).
Dans la deuxième partie, nous avons présenté l’ appareillage et la technique qui permet la
caractérisation de la capacité thermique massique et le taux de cristallinité des polymères.
71
Chapitre II
Références bibliographiques :
[1] T. Akahane, M. Kondoh, K. Hashimoto and M. Nagakawa, Japan. J. Appl. Phys., Vol.
26, p 1000, 1987.
[2] C. Preethy Menon and J. Philip, Meas. Sci. Technol., Vol. 11, p 1744, 2000.
[3] J. Sun, J. P. Longtin and T. F. Irvine, Int. J. Heat. Mass Transfer, Vol. 44, p 645,
2001.
[4] P. G. Cull, J. Phys. E. : Sci. Instrum., Vol. 77, 1974.
[5] E. TangKwor, thèse de doctorat université Paris12 Val de Marne, Créteil, 1998.
[6] W. J. Parker and R. J. Jenkins, J. Appl. Phys., Vol 32, p 9, 1961.
[7] J. Hladik, Métrologie des propriétés thermophysiques des matériaux , Collection
Mesures Physiques , édission Masson, 1990.
[8] S. E. Gustafsson, Rev. Sci. Instrum., Vol. 62, N. 3, March 1991.
[9] M. Gustavsson, E. Karawacki and S. E. Gustafsson, Rev. Sci. Instrum., Vol. 65, N. 12,
December 1994.
[10] U. Zammit, M. Marinelli, R. Pizzoferato, F. Scudieri and S. Martellucci J. Phys. E:
Sci. Instrum., Vol. 21, p 935, 1988.
[11] S. E. Gustafsson, E. Karawacki and M. Nazim Khan, J. Phys D :Appl. Phys., Vol. 12,
1979.
[12] S. E. Gustafsson, The Rigaku Journal, Vol. 4, No 1/2, December 1987.
[13] M. Marinelli, U. Zammit, F. Mercurit and R. Pizzoferrato, J. Appl. Phys., Vol. 72,
N.3, p 1096, 1992.
[14] J. Opsal and A. Rosencwaig, J. Appl. Phys., Vol. 53, N. 6, p 4240, 1982.
[15] A. Degiovanni, Transmission de l’ énergie thermique, conduction Techniques de
l’ ingénieur, Génie énergétique et thermique BE 8 200- 1998.
[16] D. Maillet, A. Degiovanni, J.C. Batsale, C. Moyne and S. Andre, Thermal
Quadrupoles : Solving the Heat Equation through Integral Transforms. John Wiley &
Sons. October 2000.
[17] H. Wang, A. Degiovanni and C. Moyne, Int. J. Therm. Sci., Vol. 41, N. 2, p 125,
2002.
[18] E. TangKwor and S. Matteï, SFT, p 549, 2000.
[19] T. Söderströn and P. Stoica, System Identification, Prentice Hall (UK) Ltd. 1989.
[20] P. Borne "Modélisation et identification des processus" T. 2, édition Technip, 1992.
72
Méthodes de mesure
[21] N. Rahni, thèse de doctorat, Université Paris XII Val de Marne, Créteil, 1998.
[22] H.G. Golub and F. Charles: Matrix Computations, 2nd edn., The John Hopkins
University Press, 1989.
[23] M. Minoux "Programmation mathématique, théorie et algorithmes" Ed. Dunod, T. 1,
1983.
[24] K. Levenberg, Quartely Journal of Applied Mathematics Vol. II, N. 2, p. 164, 1944.
[25] D.W. Marquardt, Journal of the Society of Industrial and Applied Mathematics, Vol.
11, N. 2, p 431, 1963.
[26] L. Ljung System Identification – Theory for the user, PTR Prentice Hall, Englewood
Cliffs, New Jersey 07632, 1987.
[27] L. Ibos, thèse de doctorat Université Paul Sabatier, Toulouse, 2000.
[28] G. Teyssèdre, C. Lacabane, "Caractérisation des polymères par analyse thermique"
Technique d’ ingénieur, p 3770, 1996.
[29] A. Boudenne, L. Ibos, M. Fois, E. Gehin and J. C. Majeste, J. Polym. Sci. B: Polym.
Phys., in press, accepté le 27 juin 2003.
[30] C. M. Chan, J. Wu, J. X. Li and Y. K. Cheung, Polymer Vol. 43, p 2981, 22.
73
Validation du dispositif et du protocole expérimentaux
1. Introduction
Nous avons présenté au chapitre précédent la méthode ainsi que le dispositif de mesure mis en
œ uvre pour déterminer les paramètres thermophysiques des échantillons. Le but de la
démarche adoptée dans ce chapitre est la validation du dispositif et du protocole expérimental.
Pour cela, nous présentons en premier la procédure adoptée pour déterminer la conductivité et
de la diffusivité d’ un échantillon de Polytétrafluoroéthylène (PTFE de Goodfellow) d’ une
épaisseur de 5,25 mm et de propriétés thermophysiques connues.
Par la suite, une étude de la reproductibilité de la méthode est réalisée. Pour cela, Plusieurs
séries de mesures sont réalisées à des intervalles de temps différents et après démontage et
remontage de tout le bloc de mesure (échantillon et porte échantillon).
L’ influence des erreurs des paramètres supposés connus du modèle thermique sur les valeurs
de la conductivité et la diffusivité thermique identifiées est ensuite étudiée.
Dans la dernière partie de ce chapitre, on présente les limites de la méthode de mesure. Pour
cela, deux échantillons de différentes épaisseurs sont étudiés à température ambiante : le
Polyfluorure de Vinylidène (PVDF de Goodfellow) de 2 mm d’ épaisseur et le Polyamide 11
(PA11-RILSAN de Atofina) de 300 µm d’ épaisseur.
77
Chapitre III
78
Validation du dispositif et du protocole expérimentaux
-4
-8 Température d'entrée
Température de sortie
8
Variation de la température (°C)
-4
-8
79
Chapitre III
Les courbes de variations des amplitudes de température sont représentées en figures III-3 et
III-4. On note que les spectres d’ amplitude obtenus par transformée de Fourier donnent des
pics correspondant aux fréquences de modulation imposées. Ces amplitudes sont moins
importantes pour les mesures utilisant f0 = 0,4 mHz comme fréquence fondamentale que
celles utilisant f0 = 0,16 mHz. Les valeurs des amplitudes de la température de la sortie
subissent aussi un amortissement par rapport à celles mesurées à l’ entrée.
Les valeurs du module et de la phase de la fonction de transfert mesurée sont calculées à
l’ aide de la relation (II-18) donnée dans le chapitre 2. Leurs valeurs sont présentées dans le
tableau III-2 en fonction des fréquences utilisées.
-3
2,0 f0 = 0,16 x 10 Hz
-3
f0 = 0,40 x 10 Hz
Amplitude en température (°C)
1,6
1,2
0,8
0,4
0,0
0,0 2,0x10
-3
4,0x10
-3
6,0x10
-3
8,0x10
-3
Fréquence (Hz)
Figure III-3 : Amplitudes des températures en entrée pour le PTFE.
80
Validation du dispositif et du protocole expérimentaux
0,5
-3
f0 = 0,16 x 10 Hz
-3
f0 = 0,40 x 10 Hz
Amplitude en température (°C) 0,4
0,3
0,2
0,1
0,0
0,0 2,0x10
-3
4,0x10
-3
6,0x10
-3
8,0x10
-3
Fréquence (Hz)
~ ~
Fréquence Hz × 10-3 Module de H Phase de H (rd)
0,16 0,749 -0,649
0,32 0,525 -1,036
0,40 0,427 -1,135
0,64 0,301 -1,394
0,80 0,242 -1,475
1,28 0,154 -1,726
1,60 0,122 -1,820
2,56 0,074 -2,139
3,20 0,056 -2,288
6,40 0,021 -2,986
81
Chapitre III
kˆ = 0,234 ± 0,007 Wm −1 K −1
aˆ = (1,070 ± 0,047 ) × 10 −7 m 2 s −1
82
Validation du dispositif et du protocole expérimentaux
σˆ (k ) × 100
On obtient une incertitude relative sur la conductivité thermique égale à = 3% , et
kˆ
σˆ (a ) × 100
une incertitude relative sur la diffusivité thermique égale à = 4,4% .
aˆ
Les valeurs de la conductivité et de la diffusivité thermique du PTFE obtenues
expérimetalement sont proches de celles annoncées par le fabricant (Goodfellow) :
k = 0,25 Wm −1 K −1
a = 1,13 × 10 − 7 m 2 s −1
Cependant, les incertitudes sur les valeurs de k et a ne sont pas communiquées par le
fabricant.
Dans la figure III-6, la variation de la phase des deux fonctions de transfert théorique
(recalculée à partir des valeurs de k et a identifiées) et mesurée est représentée en fonction de
la fréquence. On remarque également dans ce cas un bon accord entre les deux fonctions de
transfert. Il faut également noter que le critère empirique qui consiste à augmenter la gamme
de fréquence jusqu’ à avoir une valeur de la phase de la fonction de transfert expérimentale
proche de -π est satisfait.
83
Chapitre III
0,1
0,01
-4 -3
10 10
Fréquence (Hz)
0,0
-1,0
-1,5
-2,0
-2,5
-3,0
-3,5
-4 -3
10 10
Fréquence (Hz)
Figure III-6 : Variation de la phase de la fonction de transfert théorique
et expérimentale en fonction de la fréquence pour le PTFE.
84
Validation du dispositif et du protocole expérimentaux
-0,1
Partie imaginaire de H
-0,2
-0,3
-0,4
-0,5
-0,1 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
Partie réelle de H
0,104 − 0,0295
var − cov = 10− 4 ×
− 0,0295 0,0375
Remarque :
La valeur de la diffusivité thermique a est identifiée avec un facteur de 10-6 pour la stabilité du
système.
85
Chapitre III
aˆ = (1,07 ± 0,4 ) × 10 − 7 m 2 s −1
σ 11 σ 12
La matrice de corrélation est une matrice symétrique de la forme avec
σ 21 σ 22
σ 122
r11 = r22 = 1 et r12 = = r21 . Dans le cas étudié, r12 = 0,22.
σ 112 σ 222
Ce résultat montre une corrélation moyenne entre les paramètres identifiés. Toutefois, cette
valeur demeure une indication sur la qualité de l’ identification. Une autre indication peut être
aussi donnée par les incertitudes relatives de chacun des paramètres identifiés.
Conclusion :
Les valeurs de la conductivité et de la diffusivité thermique du PTFE déterminées par la
mesure sont en accord avec celles annoncées par le fabricant. La qualité de l’ identification est
vérifiée en comparant l’ évolution des fonctions de transferts expérimentale et théorique en
utilisant les valeurs de k et de a identifiées.
86
Validation du dispositif et du protocole expérimentaux
Fréquence Série N°1 Série N°1 Série N°1 Série N°1 Série N°1 Série N°2 Série N°3
-3 ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
Hz x 10 H mesure 1 H mesure 2 H mesure 3 H mesure 4 H mesure 5 H mesure 1 H mesure 1
Tableau III-3 : Modules de la fonction de transfert pour les trois séries de mesures.
87
Chapitre III
Serie N°1 Serie N°1 Serie N°1 Serie N°1 Serie N°1 Serie N°2 Serie N°3
Fréquence ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
Hz x 10 -3
ϕH mesure 1 ϕH mesure 2 ϕH mesure 3 ϕH mesure 4 ϕH mesure 5 ϕH mesure 1 ϕH mesure 1
Tableau III-4 : Phases de la fonction de transfert pour les trois séries de mesures.
L’ étude statistique réalisée pour le module et la phase des différentes expériences est donnée
dans le tableau III-5. Les écarts type obtenus pour le module et la phase de la fonction de
transfert expérimentale varient d’ une fréquence à une autre et demeurent très faibles (< 0,3%)
ce qui représente une quantité acceptable.
Tableau III-5 : Etude statistique du module et de la phase pour les trois séries de mesurés.
88
Validation du dispositif et du protocole expérimentaux
0,27
Conductivité thermique
0,26
0,25
0,24
k (W m K )
-1
-1
0,23
0,22
0,21
0,20
1 2 3 4 5 6 7
Mesures
89
Chapitre III
-7
Diffusivité thermique
1,2x10
-7
1,1x10
a (m s )
-1
2
-7
1,0x10
-8
9,0x10
-8
8,0x10
1 2 3 4 5 6 7
Mesures
partir des 7 mesures précédentes sont : < kˆ> = 0,235 Wm-1K-1 et < aˆ> = 1,07 × 10-7 m2s-1.
Les valeurs moyennes des différentes incertitudes retrouvées pour chacun des paramètres
identifiés sont < σ k̂ > = 0,006 Wm-1K-1 pour k, et < σ â > = 4,17 × 10-9 m2s-1 pour a.
Nous avons par la suite calculé l’ écart type sur les valeurs de la conductivité thermique
identifiées et celui sur les valeurs de la diffusivité thermique, pour les 7 mesures.
( )
On obtient : σ k̂1 , k̂ 2 ,...,k̂ 7 = 0,002 Wm-1K-1 et σ (â1 ,â 2 ,...,â7 ) = 2,88 × 10-9 m2s-1.
( )
On note que l’ écart type sur les différentes valeurs de k identifiées σ k̂1 , k̂ 2 ,...,k̂ 7 est inférieur
à la moyenne < σ k̂ > des incertitudes obtenue pour chaque identification de la conductivité
thermique. Ceci est aussi le cas pour la diffusivité thermique, où σ (â1 ,â 2 ,...,â7 ) et inférieur à
< σ â > .
90
Validation du dispositif et du protocole expérimentaux
Conclusion :
Les différentes séries de mesures ont montré que la méthode et le dispositif de mesure sont
reproductibles. Par conséquent, une seule mesure est suffisante pour déterminer la
conductivité et la diffusivité thermique des différents échantillons.
91
Chapitre III
0,116
0,112
-8
∆a
a ( m s ) 10
a0
-1
0,108
2
0,104
∆k
92
Validation du dispositif et du protocole expérimentaux
0,20
0,15
0,10
h
0,05
Rc, kLai et aLai
0,00
0 2 4 6 8 10
± % d'erreur
Figure III-12 : Variation de l’ incertitude de la conductivité thermique identifiée
normalisée à k0 en fonction de l’ erreur relative des paramètres supposés connus.
D’ autre part, on note que la somme des différentes valeurs de ∆k/k0 obtenues pour chacun des
paramètres supposés connus variant seul est égale à celle donnée pour tous les paramètres
93
Chapitre III
variables. Nous pouvons ainsi dire que les incertitudes liées aux propriétés thermophysiques
du dispositif de mesure sont additives par rapport à l’ erreur sur la conductivité thermique
identifiée.
0,22
variation de tous les paramètres
0,20 somme de ∆a/a0 pour la variation de chaque paramètre seul
variation de aLai
0,18 variation de kLai
variation de Rc
0,16 variation de h
variation de aCu
0,14 variation de kCu
0,12
∆a/a0
0,10
kCu et aCu
0,08
h
0,06
0,04
0,02 Rc
kLai et aLai
0,00
0 2 4 6 8 10
± % d'erreur
Par contre, on constate qu’ une variation de la valeur de h engendre de fortes erreurs sur
l’ identification de la diffusivité thermique. Ceci n’ a pas été observé avec la même incidence
94
Validation du dispositif et du protocole expérimentaux
sur les erreurs de k identifiées. On remarque que les incertitudes sur les paramètres
thermophysiques de la plaque arrière (kCu et aCu) affectent d’ une manière importante et
identique la valeur de a identifiée.
On constate que la somme des incertitudes sur ∆a/a0 en fonction de l’ erreur de chacun des
paramètres variant seul est égale à celle de l’ erreur obtenue pour tous les paramètres variables.
4. 4 Conclusion
Afin de mieux comprendre l’ impact sur les erreurs de paramètres supposés connus sur les
valeurs identifiées et de voir l’ évolution de l’ ensemble des solutions possibles, nous avons
identifié différents couples possibles de diffusivité (a(5%)) et de conductivité thermique (k(5%))
pour une erreur relative de ± 5% sur les paramètres supposés connus.
La figure III-14 montre la variation de a(5%) normalisée à a0 en fonction de celle de k(5%)
normalisée à k0. Plusieurs séries d’ identifications ont été réalisées pour voir l’ influence de kCu,
aCu et h. Une identification de k et de a est effectuée pour :
La procédure est réalisée une seconde fois en prenant 5 valeurs de kCu et 3 valeurs pour les
paramètres restants (h et aCu). Une dernière identification est réalisée avec 5 valeurs de aCu et
3 valeurs de h et kCu.
Comme cela a été mentionné plus haut, l’ influence des erreurs de kCu, aCu et h est linéaire par
rapport aux incertitudes des valeurs identifiées. En revanche, l’ incertitude sur la valeur de h
ne se manifeste pas d’ une manière identique à celle liée aux paramètres thermophysiques du
cuivre. Si on considère grossièrement que l’ ensemble des solutions est représenté par un
parallélogramme, celui-ci évolue en largeur en fonction de la valeur de h et sur la longueur en
fonction des valeurs de kCu et de aCu. La projection de l’ ensemble des solutions possibles avec
leurs incertitudes relatives engendre une erreur de ± 10% sur la valeur de la conductivité
identifié et de ± 5% sur celle de la diffusivité thermique, ceci pour une incertitude de 5% sur
les paramètres supposés connus. Nous avons volontairement choisi des incertitudes
importantes sur h, kCu et de aCu, afin de mettre en évidence leur impact sur le résultat final.
D’ autre part, on remarque que les incertitudes statistiques liées à la procédure d’ identification
95
Chapitre III
sur chacune des valeurs de a(5%) et de k(5%) sont inférieures à celles données par l’ ensemble
des solutions obtenues (∆a = a(5%)max – a(5%)min et ∆k = k(5%)max -k(5%)min) en prenant en compte
l’ incertitude sur les paramètres supposés connus.
96
Validation du dispositif et du protocole expérimentaux
0,99
0,96 Influence de h
0,93
1,05
3 valeurs de h et aCu
5 valeurs de kCu
1,02
a(5%) / a0
0,99
0,96
Influence de kCu
0,93
1,05
3 valeurs de h et kCu
5 valeurs de aCu
1,02
0,99
0,93
0,90 0,95 1,00 1,05 1,10
k(5%) / k0
97
Chapitre III
5. 1 Cas du PVDF
La procédure pour la caractérisation de la conductivité et la diffusivité thermique du PVDF
est la même que celle adoptée pour le PTFE. Nous avons dans ce cas balayé une gamme de
fréquences qui varie entre 0,16 mHz et 19,27 mHz.
Les valeurs identifiées de la conductivité et de la diffusivité thermique et leurs incertitudes
sont :
L’ incertitude relative sur k est égale à 0,56 % et celle sur a est égale à 4,14 %. Les valeurs de
la conductivité et de la diffusivité thermique mesurées par notre dispositif sont dans
l’ intervalle annoncé par le fabricant (Goodfellow) : 0,1 ≤ k ≤ 0,25 Wm-1K-1 et
98
Validation du dispositif et du protocole expérimentaux
0,0
-0,6
-0,8
-1,0
-1,2
-1,4
-1,6
-1,8
-2,0
-2,2
-4 -3 -2
10 10 10
Fréquence (Hz)
0,1
-4 -3 -2
10 10 10
Fréquence (Hz)
Figure III-16 : Variation de la phase de la fonction de transfert théorique
et expérimentale en fonction de la fréquence pour le PVDF.
99
Chapitre III
0,0
-0,2
-0,3
-0,4
-0,5
5. 1 Cas du PA11
Comme pour le cas du PVDF et du PTFE, la même procédure est adoptée pour déterminer la
conductivité et la diffusivité thermique du PA11. En revanche la gamme de fréquences
utilisées est plus large (entre 0,9 mHz et 0,16Hz) que celle utilisée pour les deux autres
échantillons (PTFE et PVDF).
Les valeurs identifiées de la conductivité et de la diffusivité thermique et leurs incertitudes
sont :
L’ incertitude relative sur k est de 0,94 % et celle sur a est de 15 %. Les valeurs des paramètres
thermophysiques annoncées par le fabricant du PA11 et celles retrouvées dans la littérature
sont [3] :
kˆ = 0,29 Wm −1 K −1 et aˆ = 1,13 × 10 −7 m 2 s −1
100
Validation du dispositif et du protocole expérimentaux
La valeur de la conductivité thermique donnée pour le PA11 est proche avec celle mesurée.
En revanche la valeur de la diffusivité thermique donnée est nettement plus importante que
celle que trouvée par la mesure.
0,1
0,01
101
Chapitre III
-0,5
-1,0
-1,5
-2,0
-2,5
-3,0
-0,1
Partie imaginaire de H
-0,2
-0,3
-0,4
-0,5
-0,6
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
Partie réel de H
102
Validation du dispositif et du protocole expérimentaux
Conclusion :
Les valeurs de la conductivité thermique des deux échantillons (PA11 et du PVDF) retrouvées
par la mesure sont en accord avec celles annoncées. En revanche seule la valeur de la
diffusivité thermique du PVDF est en accord avec celle donnée dans la littérature. Nous
pouvons dire que notre méthode de mesure est adaptée pour la caractérisation des matériaux
polymères possédant une épaisseur supérieure ou égale à 2 mm. En revanche cette méthode ne
permet pas d’ obtenir une diffusivité exacte dans le cas d’ échantillons très fins.
6. Conclusion
Des échantillons de caractéristiques thermophysiques connues ont été étudiés pour valider le
dispositif et la méthode de mesure. Les différentes séries de mesures réalisées sur le PTFE
montrent une très bonne reproductibilité du dispositif de mesure. L’ intervalle de confiance sur
la reproductibilité des mesures est moins important que celui donné pour l’ identification. Les
valeurs de la conductivité et de la diffusivité thermique retrouvées à partir de l’ expérience
sont en accord avec celles annoncés par le fabricant pour cet échantillon. De plus, nous avons
montré que la méthode et le dispositif de mesure sont reproductibles et qu’ une seule mesure
est suffisante pour déterminer la conductivité et la diffusivité thermique des différents
échantillons.
On note, qu’ une incertitude sur les propriétés thermophysiques de la face avant (laiton) et de
la résistance de contact, ne joue aucun rôle apparent sur les paramètres identifiés. D’ autre
part, nous avons souligné l’ importance de la prise en compte des incertitudes sur les
propriétés du cuivre par rapport au résultat de l’ identification. Le facteur d’ échange avec la
face arrière (h) intervient aussi. Il se manifeste par une augmentation de l’ erreur sur
l’ identification de la diffusivité thermique. D’ autre part, une erreur relative de 2% sur les
103
Chapitre III
valeurs de kCu, aCu et h entraîne une incertitude sur les paramètres identifiés (k et a) semblable
à celles que produit une incertitude relative de 50% sur les valeurs de kLai, aLai et Rc.
De plus, des échantillons possédant des épaisseurs différentes de 300 µm et de 2 mm ont été
étudiés. On note un bon accord entre les valeurs de la conductivité thermique de PA11 et du
PVDF retrouvée par l’ expérience et celles annoncés par le fabricant. En revanche les valeurs
de la diffusivité thermique données par la méthode de mesure sont en cohérence avec celles
annoncées par les fabriquant uniquement pour PVDF et pas pour le PA11. Le modèle
thermique utilisé ne nous permet pas d’ obtenir une diffusivité exacte dans le cas
d’ échantillons très fins.
Les résultats retrouvés pour des faibles épaisseurs (e < 1mm) sont satisfaisants pour la
conductivité thermique et pas pour la diffusivité thermique. L’ incertitude sur les valeurs
identifiées pour de telles épaisseurs demeure importante. Afin de parvenir à réduire cet
intervalle de confiance, il faudra améliorer la modélisation physique du phénomène de
transfert thermique dans le dispositif expérimental. Cette démarche implique une autre
approche que celle qui suppose que le transfert de chaleur est unidirectionnel au sein du bloc
porte échantillon. Pour améliorer les performances du dispositif de mesure, il est nécessaire
de connaître avec exactitude les caractéristiques thermophysiques de la plaque de cuivre. Pour
cela nous préconisons une étude de la conductivité thermique de la plaque de cuivre avec
d’ autres méthodes classiques de mesures (mesure en un régime stationnaire par exemple). La
diffusivité thermique de la plaque peut être déterminée par la suite à partir du Cp et de la
masse volumique [2].
La modélisation de la graisse thermique comme une simple résistance de contact joue aussi un
rôle très important sur la limitation du dispositif spécialement quand l’ échantillon étudié
possède une faible résistance thermique. Il faudra tenir compte de l’ effet capacitif de la
graisse ou la remplacer par une autre graisse plus conductrice [2].
La mesure d’ autres matériaux dits étalons de différentes conductivités thermiques et
d’ épaisseurs nous permettra de pousser les limites du dispositif et de la méthode de mesure.
104
Validation du dispositif et du protocole expérimentaux
Références bibliographiques :
105
Élaboration et contrôle des échantillons
1. Introduction
Dans ce chapitre nous nous intéressons particulièrement à l’ élaboration et au contrôle des
échantillons composites réalisés. La méthode de fabrication et de mise en forme est présentée.
Une étude de la granulométrie des différentes charges utilisées nous renseigne sur la
dispersion en taille des particules. D’ autre part, les concentrations volumiques et massiques en
charges sont vérifiées par plusieurs méthodes expérimentales. La structure microscopique des
échantillons élaborés ainsi que celles des charges sont explorées grâce à un microscope
électronique à balayage. Deux méthodes sont proposées pour la détermination des défauts de
structures occasionnés pendant la réalisation des composites. Ces techniques, nous ont permis
d’ éliminer les matériaux défectueux et de ne sélectionner que des échantillons "sains".
2. 1 Dispositif de malaxage
Le dispositif utilisé pour le mélange du polymère et des charges est un malaxeur Rheomix
(HAAKE Polylab System ) du Laboratoire de Rhéologie des Matières Plastiques de
l’ université Jean Monnet (Saint-Étienne). Une représentation du dispositif est donnée dans la
figure IV-1. La chambre de malaxage possède une capacité de 68 cm3. Afin d’ obtenir un
mélange optimum, la chambre est remplie à 70% du volume total, soit environ 48 cm3.
109
Chapitre IV
Passage de la
matière
Chaque mélange réalisé nous permet de produire entre 50 et 150 g de matière composite (ceci
dépend de la masse volumique et de la concentration en charges). Les différents composants
de notre mélange sont ajoutés (des granulés dans le cas du polymère et de la poudre pour
l’ aluminium et le cuivre) selon l’ ordre de choix. L’ introduction du polymère en premier est
plus judicieuse, car une fois fondu, la poudre d’ aluminium ou de cuivre adhère facilement au
mélange. La chambre de malaxage est constituée de trois parties chauffantes indépendantes.
Au centre, deux hélices tournent avec une vitesse réglable en sens inverse l’ une par rapport à
l’ autre afin d’ assurer un malaxage optimal. Contrairement aux procédés de fabrication
industriels (extrusion), celui ci est discontinu et ne permet de produire que de petites quantités
de mélanges. Une coupe perpendiculaire de la chambre de malaxage est illustrée en figure IV-
2.
Chambre de malaxage
Hélice
Thermocouple
110
Élaboration et contrôle des échantillons
111
Chapitre IV
20
15
Couple (Nm)
10
ajout de PP
ajout d' Al
5
20,0
19,8
19,6
112
Élaboration et contrôle des échantillons
113
Chapitre IV
200
Comopsite 20% Al & 80% PP
195
température
190
ajout de PP ajout d' Al
185
Température (°C)
180
175
170
165
160
155
150
0 100 200 300 400 500 600 700
Temps (s)
Energie fournie
3000
Energie (J)
2000
ajout de PP
1000
114
Élaboration et contrôle des échantillons
Plaque en acier
Feuille de Téflon
Creux de l’ empreinte
Empreinte
Feuille de Téflon
Plaque en acier
2. 4 Mélanges réalisés
Nous avons réalisé plusieurs séries de mélanges en faisant varier la concentration volumique
(5, 10, 15, … 60%) des particules. Les charges utilisées pour cette étude sont de deux types
(aluminium et cuivre). On fixe le volume du mélange à 70% de la capacité de la chambre de
115
Chapitre IV
116
Élaboration et contrôle des échantillons
Détecteur
Echantillon Ecran
Laser
Lentille Filtre
La figure IV-9 regroupe les quatre distributions granulométriques des poudres d’ aluminium et
de cuivre en fonction du diamètre équivalent en volume. Ce dernier est défini comme le
diamètre d’ une sphère ayant la même masse à celui de la particule non sphérique. On
remarque, que les poudres utilisées nous permettent de couvrir une large gamme de
distribution granulométrique (entre quelques micromètres et 1000 µm). Ceci nous permettra
de voir par la suite l’ influence de la taille des charges sur les propriétés thermiques des
117
Chapitre IV
11
10
Al(A)
9 Al(B)
Cu(C)
8
Cu(D)
7
Volume (%)
0
0,1 1 10 100 1000
10% < 25% < 50% < 75% < 90% <
Poudre Diamètre moyen (µm)
(µm) (µm) (µm) (µm) (µm)
Al(A) 7,69 3,37 5,03 7,83 11,82 17,00
Al(B) 43,82 13,62 25,84 49,91 83,96 119,7
Cu(C) 22,99 9,15 15,34 24,62 37,51 53,44
Cu(D) 233,70 149,50 187,60 241,70 313,10 392,6
118
Élaboration et contrôle des échantillons
ρ = m×ρeau (IV-1)
m1−m2
119
Chapitre IV
importantes que celle donnée par la loi des mélanges. ρAl, ρCu et ρPP sont respectivement 2,7,
8,96 et 0,9 gcm-3.
1,6
ρ ( g cm )
-3
1,4
1,2
1,0
0,8
0 10 20 30 40 50 60
120
Élaboration et contrôle des échantillons
ρ = m×ρeau (IV-2)
m −me
Les résultats obtenus sont présentés dans les tableaux IV-4 et IV-5. On note qu’ à forte
concentration en charges, les valeurs de la masse volumique mesurées sont proches des
valeurs théoriques. Ceci n’ est pas le cas aux faibles concentrations où les proportions en
charges retrouvées sont nettement inférieures à celles annoncées au départ (théoriques).
121
Chapitre IV
122
Élaboration et contrôle des échantillons
123
Chapitre IV
Seuls les électrons secondaires permettent de recréer l’ image. Ils possèdent une faible énergie
cinétique. Pour qu’ ils ressortent du solide, il faut qu’ il soient émis près de la surface de
l’ échantillon. Les images en électrons secondaires ainsi formées sont très sensibles à la
topographie de surface de l’ échantillon analysé.
Canon
Lentilles
Colonne diaphragme
Détecteurs
Chambre
Poste de commande
Pompe à Pompe à
diffusion palettes
Système de pompage
124
Élaboration et contrôle des échantillons
Filament de Tungstène
Canon
Wehnelt
Anode et bobines
d’ alignement
Lentilles
Diaphragme
Lentilles
Détecteur d’ électrons
secondaires
Détecteur d’ électrons
Chambre
rétrodiffusés
Rayon X sonde EDX
Faisceau électronique
Electrons rétrodiffusés
Emission X
Electron secondaires
Echantillon
125
Chapitre IV
126
Élaboration et contrôle des échantillons
La figure IV-14-b, montre des particules de Cu(D) de forme plus au-moins régulières. On
distingue que ces particules possèdent différentes tailles et se composent en deux types des
particules qui possèdent des surfaces lisses et d’ autres des surfaces rugueuses.
127
Chapitre IV
128
Élaboration et contrôle des échantillons
129
Chapitre IV
130
Élaboration et contrôle des échantillons
131
Chapitre IV
132
Élaboration et contrôle des échantillons
Nous proposons deux méthodes distinctes qui permettent de retrouver les composites
défectueux (qui présentent des défauts de structure) et qui seront écartés pour la suite de
l’ étude. La première méthode permet le contrôle de l’ échantillon par imagerie infrarouge
active. La seconde consiste à placer l’ échantillon dans le dispositif de caractérisation de la
conductivité et de la diffusivité thermique présenté dans le chapitre précédent et de retrouver
des anomalies en comparant les deux fonctions de transferts (expérimentale et théorique).
133
Chapitre IV
6. 1. 1 Principe de mesures
Le principe de la thermographie active repose sur un mode d’ excitation thermique court. Il
s’ agit d’ appliquer une source de chaleur le plus uniforme possible pendant une durée qui
dépend du type de matériau et de la profondeur de pénétration que l’ on désire atteindre. En
général, de puissantes lampes sont utilisées pour générer l’ excitation thermique.
Immédiatement après l’ arrêt de l’ excitation, la caméra infrarouge enregistre une série
d’ images de la surface de l’ échantillon [2]. La vitesse et la durée d’ acquisition dépendent des
propriétés thermiques de l’ échantillon.
6. 1. 2 Montage effectué
La figure IV-19 montre le montage réalisé pour l’ étude des différents échantillons. La lampe
utilisée est un projecteur d’ une puissance de 500 W placée à une distance de 15 cm de
l’ échantillon pendant 30 secondes. Une caméra Agema 570 Elite (Flir Systems ) avec un
objectif de 24°×18° est utilisée. Le détecteur de la caméra est constitué d’ une matrice de
320 × 240 micro-bolomètres. L’ angle de vue de chaque détecteur est de 1,3 mrad. Les
détecteurs microbolométriques de cette caméra possèdent une sensibilité de 2% sur la mesure
de la température (–20°C ≤ T ≤ 120°C). L’ acquisition rapide de 1000 thermogrammes est
réalisée par un PC (au niveau logiciel ThermaCAM Reseacher) relié à la caméra par une
interface (PC card).
Lampe
Caméra infrarouge
Echantillon étudié
Ordinateur de contrôle
134
Élaboration et contrôle des échantillons
6. 1. 3 Observations
Un exemple comportant un défaut de structure dans l’ échantillon Cu(5D) est présenté dans la
figure IV-20. On observe une non homogénéité locale du matériau qui se traduit explicitement
par une variation de la température sur la surface entre les zones présentant des défauts et le
reste du matériau. Elle est nettement visible sur la photo (zones claires pour les défauts et
sombres pour la partie homogène). On distingue nettement deux importantes zones de défauts
en haut de la plaque. D’ autres zones moins importantes sont observées vers le bas de l’ image.
On note que les défauts les plus importants sont situés sur les bords de l’ échantillon.
Défauts
Zone
homogène
6. 1. 4 Interprétation
La présence de bulles d’ air provoque une modification locale des propriétés thermiques du
matériau. Elle s’ explique par une variation brusque de la diffusivité thermique dans la zone du
défaut. En effet, la valeur de la diffusivité thermique est plus importante dans le reste de la
135
Chapitre IV
La modélisation thermique de l’ échantillon comme un seul bloc homogène pour les mesures
de la conductivité et de la diffusivité thermique par le dispositif de mesure présenté en
chapitre II est nécessaire. Si l’ échantillon étudié n’ est pas homogène, la propagation de la
chaleur dans le matériau est modifiée, et le modèle thermique utilisé n’ est plus valide.
136
Élaboration et contrôle des échantillons
1
Fonction de transfert calculée
Fonction de transfert mesurée
Module de H
0,1
0,01
1E-3 0,01
Fréquence (Hz)
137
Chapitre IV
-0,5
Fonction de transfert mesurée
Fonction de transfert calculée
-1,0
Phase de H (rad)
-1,5
-2,0
-2,5
-3,0
1E-3 0,01
Fréquence (Hz)
Diagramme de Nyquist
La figure IV-22 présente le diagramme de Nyquist qui illustre la variation de la partie
imaginaire en fonction de la partie réelle des deux fonctions de transferts. On distingue des
incohérences dans les valeurs données par la fonction de transfert expérimentale, ce qui
confirme les observations précédentes.
138
Élaboration et contrôle des échantillons
-0,1
Partie imaginère de H
-0,2
-0,3
-0,4
-0,5
7. Conclusion
Nous avons dans ce chapitre présenté la méthode de fabrication des échantillons composites
PP/Al et PP/Cu. L’ étude granulométrique des différentes poudres nous a permis de retrouver
la distribution des charges en fonction de leurs diamètres équivalent en volume. Nous avons
par ailleurs noté que les poudres d’ Al(A) et de Cu(D) sont faiblement dispersées
comparativement à celles d’ Al(B) et de Cu(C).
L’ étude de la masse volumique des différents composites fabriqués, nous a permis de vérifier
les concentrations volumiques et massiques en charges. En général, un bon accord est observé
entre les concentrations théoriques et mesurées. Néanmoins on note une différence pour
certains échantillons. Ceci est probablement lié à la mauvaise répartition des charges dans la
matrice ou à la présence de bulles d’ air dans la structure. Ce type d’ échantillon "défectueux"
est par conséquent écarté.
Le contrôle de la structure des composites a aussi été exploré grâce à un microscope
électronique à balayage. Les photos montrent une bonne répartition des charges dans la
matrice de polypropylène.
139
Chapitre IV
140
Élaboration et contrôle des échantillons
Références bibliographiques :
141
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
Dans la première partie de ce chapitre nous présentons les mesures des propriétés thermiques
de la matrice de polypropylène, ainsi que les caractéristiques thermophysiques des charges
d’ aluminium et de cuivre données.
La deuxième partie du chapitre 5 est consacrée à l’ étude des propriétés thermophysiques des
composites PP/Cu. Les mesures de la conductivité et de la diffusivité thermique des différents
composites PP/Cu sont présentées en fonction de la concentration et de la taille des particules.
Nous nous sommes également intéressés à l’ étude de la capacité thermique massique de ces
composites. Les mesures réalisées par DSC sont comparées à la loi des mélanges et aux
valeurs de la capacité thermique massique calculées à partir des mesures de k, a et de ρ.
145
Chapitre V
1. 1 Matrice polypropylène
Comme cela a été présenté dans le chapitre précédant, le polymère utilisé dans cette étude est
un homopolymère semi-cristallin connu sous le nom de Polypropylène (PP) (qualité : 7060 de
FINA Chemicals , distribué par SNETOR ). Les grains de PP ont été malaxés pendant 5
minutes à une température de 180°C à une vitesse de 20 tours/minutes. Le moule contenant le
mélange de PP est mis par la suite dans une presse à 180°C avec une pression de 20 bars.
L’ ensemble est refroidi à l’ aide d’ une autre presse pendant 30mn à température ambiante.
1. 1. 1 Masse volumique
La masse volumique du polypropylène a été caractérisée en utilisant un pycnomètre. Le
principe est présenté en détail dans le chapitre 4. La valeur de la masse volumique retrouvée
par la mesure (ρPP = 0,91 ± 0,01 g cm-3) est en accord avec celle donnée par le fabricant (ρPP
= 0,9 g cm-3).
146
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
k
Cp = (V-1)
ρa
Les résultats obtenus montrent que la valeur de la capacité thermique massique obtenue en
utilisant la relation (1) (CpPP = 1731 ± 85 J kg-1 K-1) est en accord avec celle obtenue par DSC
(CpPP = 1662 ± 22 J kg-1 K-1). Ces deux dernières valeurs sont aussi en accord avec celle
donnée par le fabriquant (CpPP = 1700 J kg-1 K-1).
1. 1. 4 Cristallinité
L’ échantillon utilisé pour cette étude possède une masse de 13 mg. L’ étude de la cristallinité
est effectuée par analyse enthalpique différentielle entre une température de 40°C et de 190°C
avec une vitesse de 10°C/mn. L’ enthalpie de fusion (∆Hf) est calculée par la division de l’ aire
du pic endothermique par la masse du polymère. Le taux de cristallinité est calculé à partir du
rapport de l’ enthalpie de fusion (∆Hf) à l’ enthalpie de fusion du polymère 100% cristallin
( ∆H 0f = 170 J g-1) [1,2-5].
En figure V-1, est présentée la courbe obtenue par DSC pour le polypropylène. Un pic
endothermique très intense est observé sur le thermogramme. Ce pic correspond à la fusion
des zones cristallines du polypropylène. La température de fusion, prise au maximum du pic
est Tf = 164 °C. Cette valeur est en accord avec celle mentionnée par différents auteurs [6,7].
La valeur de l’ enthalpie du pic de fusion (∆Hf ) obtenue est de 101 J g-1, alors que le taux de
cristallinité du polypropylène (χc) est de 59,7%. Cette valeur est en accord avec celle
retrouvée dans la littérature (χc = 59,5%) [6].
147
Chapitre V
40
Polypropylène
35
30
25
20
40 60 80 100 120 140 160 180
Température (°C)
Figure V-1 : Thermogramme de DSC du polypropylène.
1. 2 Charges métalliques
Les charges métalliques utilisées dans cette étude sont des poudres de deux matériaux
différents (cuivre et aluminium) qui ont été présentées dans le chapitre 4. Deux tailles
différentes de particules ont été utilisées pour chaque matériau. Cu(C) et Cu(D) sont des
particules de cuivres possédant un diamètre moyen respectif de 23 et 234 µm. Les particules
d’ aluminium Al(A) et Al(B) possèdent respectivement un diamètre moyen de 8 et de 44 µm.
Les paramètres thermophysiques des particules d’ aluminium et du cuivre donnés par le
fabriquant sont présentés dans le tableau V-1 avec leurs masses volumiques. Les incertitudes
sur ces paramètres ne nous ont pas été communiquées par le fabriquant. Les valeurs
présentées dans le tableau V-1 ne dépendent pas de la taille des charges et seront par la suite
utilisées dans différents calculs tout au long de ce chapitre.
148
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
2. 1 Masse volumique
Dans la majeure partie des travaux retrouvés dans la littérature, les auteurs se contentent de
mesurer les valeurs de la conductivité et de la diffusivité thermique ainsi que la capacité
thermique massique des différents composites en fonction des concentrations théoriques en
charges (choisies au départ) [8-12].
Dans notre étude, nous avons vérifié l’ exactitude des concentrations en charges avant et après
la fabrication des composites. Cette démarche permettra par la suite de retrouver l’ évolution
des propriétés thermophysiques (k, a et Cp) des différents composites en fonction de leurs
concentrations réelles en charges. Ainsi, nous avons constaté que la concentration en charges
mesurée après fabrication des échantillons n’ est pas toujours la même que celle choisie au
départ (concentration théorique). Un malaxage non adapté peut induire une mauvaise
répartition des charges dans la matrice. Toutefois, tous les échantillons présentant des défauts
de structure ont été écartés (chapitre IV).
Les différentes méthodes pour la mesure de la masse volumique de tous les échantillons
composites PP/Cu ont été présentées dans le chapitre précédent. Les résultats obtenus dans le
cas des échantillons de plaques composites (45×45×3 mm) utilisés pour les mesures de
conductivité et de diffusivité thermique sont donnés dans le tableau V-2. Ces résultats ont été
obtenus en utilisant le principe de mesure d’ Archimède défini dans le chapitre précédent.
Dans le tableau V-3, nous avons donné les valeurs des concentrations volumiques et
massiques en charges pour les échantillons de composites PP/Cu utilisés au cours des mesures
149
Chapitre V
de DSC. Nous rappelons que ces résultats ont été obtenus par ATG. On remarque dans ce cas
que les concentrations mesurées sont proches des concentrations théoriques de départ. On
note que les composites Cu(40D), Cu(10C) et Cu(20C) possèdent une concentration mesurée en
charges légèrement plus importante que la valeur théorique. Ceci est probablement dû à une
mauvaise dispersion des charges dans la matrice, ce qui conduit à une concentration en
charges plus importante dans certaines parties de l’ échantillon. Le contraire est observé pour
l’ échantillon Cu(40C).
Les concentrations massiques en charges sont recalculées par la suite à partir des valeurs des
concentrations volumiques mesurées après l’ élaboration des échantillons.
150
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
2. 2 Conductivité thermique
Dans cette partie, nous présentons les résultats concernant la conductivité thermique des
différents composites PP/Cu. Les valeurs identifiées de la conductivité thermique et les
incertitudes relatives associées sont données dans le tableau V-4 en fonction de la fraction
volumique en charge mesurée.
kC U (k C ) kD U (k D )
Echantillons (%) Echantillons (%)
(Wm-1K-1) kC (Wm-1 K-1) kD
Cu(5C) 0,290 0,68 Cu(5D) 0,268 0,30
Cu(10C) 0,384 0,19 Cu(10D) 0,351 0,57
Cu(15C) 0,583 0,36 Cu(15D) 0,454 0,40
Cu(20C) 0,940 0,72 Cu(20D) 0,517 1,41
Cu(30C) 1,650 0,79 Cu(30D) 1,114 0,75
Cu(40C) 2,137 0,68 Cu(40D) 1,695 1,00
- - - Cu(50D) 2,333 1,58
Tableau V-4 : Conductivité thermique des composites PP/Cu et leurs incertitudes relatives.
151
Chapitre V
On note que les incertitudes relatives sur les valeurs de la conductivité thermique des
différents composites PP/Cu varient entre 0,19% et 1,58%. Ces valeurs sont satisfaisantes et
similaires à celles obtenues pour le PTFE et le PVDF (chapitre 3).
3,0
Composite PP/Cu(C)
2,5 Composite PP/Cu(D)
2,0
k (W m K )
-1
1,5
-1
1,0
0,5
0,0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Concentration volumique mesurée en cuivre (%)
152
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
cuivre. Les images MEB et l’ étude granulométrique montrent que la poudre de Cu(D) contient
non seulement des grosses particules mais aussi de petites particules. Cela est prévisible car la
fraction volumique maximale de compactage est plus importante pour des poudres très
dispersées.
On observe sur la figure V-2 que les composites chargés avec le Cu(C) possèdent une
conductivité thermique plus importante que ceux chargés avec le Cu(D). Ces résultats sont en
accord avec des travaux rapportés dans la littérature [1,13,14]. Ces auteurs ont montré que les
composites qui possèdent des charges de petites tailles conduisent mieux la chaleur que les
composites possédant des charges de tailles plus importantes, à concentration volumique
constante.
La différence observée entre la conductivité thermique des deux types de composites
(PP/Cu(C) et PP/Cu(D)) est plus significative pour les fortes concentrations en charges. Ce qui
veut dire que la taille des particules de cuivre influence le comportement thermique général
du composite. L’ erreur relative sur les valeurs identifiées de la conductivité thermique est plus
importante pour les fortes concentrations en charges.
2. 3 Diffusivité thermique
Les résultats concernant l’ évolution de la diffusivité thermique des composites PP/Cu sont
donnés dans le tableau V-5 avec leurs incertitudes relatives respectives. Les concentrations
volumiques en cuivre mesurées sont aussi présentées dans le même tableau.
aC U ( aC ) aD U (a D )
Echantillons (%) Echantillons (%)
(m2s-1) aC (m2s-1) aD
Cu(5C) 2,21 10-7 3,95 Cu(5D) 1,76 10-7 3,14
Cu(10C) 2,60 10-7 1,49 Cu(10D) 2,19 10-7 4,29
Cu(15C) 3,61 10-7 3,05 Cu(15D) 2,61 10-7 2,74
-7 -7
Cu(20C) 4,80 10 4,87 Cu(20D) 3,01 10 4,75
-7 -7
Cu(30C) 7,59 10 3,54 Cu(30D) 5,21 10 4,66
-7 -7
Cu(40C) 9,82 10 2,68 Cu(40D) 6,65 10 3,63
- - - Cu(50D) 1,05 10-6 8,86
153
Chapitre V
-6
1,5x10
Composite PP/Cu(C)
Composite PP/Cu(D)
-6
1,2x10
a (m s )
-7
9,0x10
-1
2
-7
6,0x10
-7
3,0x10
0,0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Concentration volumique mesurée en cuivre (%)
La variation de la diffusivité thermique des différents composites PP/Cu est donnée dans la
figure V-3 en fonction de la concentration en cuivre. Ces valeurs sont plus importantes pour
les échantillons chargés avec des petites particules que ceux chargés avec des grosses
particules et cela à concentration volumique égale. Cette différence est s’ accentue aux fortes
concentrations en charges. Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus dans d’ autres
études [1,13,14].
154
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
2. 4. 1 Composite PP/Cu(C)
Dans la figure V-4 nous avons comparé les valeurs de la capacité thermique massique des
échantillons PP/Cu(C) obtenues par DSC, par calcul direct (eq.V-1) et celles données par la loi
des mélanges (eq.V-2).
On remarque sur la figure V-4, une diminution linéaire de la capacité thermique massique en
fonction de l’ augmentation de la concentration massique en charges. Les valeurs de la
capacité thermique massique mesurées par DSC sont légèrement supérieurs à la loi des
mélanges. En revanche, quelques échantillons ne semblent pas être en accord avec la loi des
mélanges. Ce désaccord est dans le cas le plus extrême, inférieur à 10%, ce qui reste
acceptable. D’ autre part, on note que les incertitudes relatives sur les valeurs de Cp calculées,
sont plus importantes que celles données par les mesures de DSC. L’ augmentation des erreurs
relatives sur les valeurs de Cp calculées sont justifiées par l’ accumulation des incertitudes
liées aux valeur de la masse volumique, de la conductivité et de la diffusivité thermique.
Cependant, les valeurs de Cp trouvées par calcul sont en accord avec celles obtenues par la loi
des mélanges et avec celles mesurées par DSC.
155
Chapitre V
1400
1200
cp (J kg K )
-1
-1
1000
800
600
400
200
0 20 40 60 80 100
Figure V-4 : Comparaison des valeurs de la capacité thermique des composites PP/Cu(C)
obtenues par différentes méthodes en fonction de la concentration massique en Cu(C).
2. 4. 2 Composite PP/Cu(D)
En figure V-5 est présentée la variation de la capacité thermique massique des échantillons
PP/Cu(D) obtenue par calcul, par DSC et par la loi des mélanges en fonction de la variation de
la concentration massique en charges. Comme pour le cas des composites PP/Cu(D), on note
une diminution linéaire de la valeur de Cp en fonction de l’ augmentation de la concentration
massique en Cu(D). Les trois méthodes utilisées pour trouver l’ évolution de la capacité
thermique des composites PP/Cu(D) donnent des résultats très proches.
Les mesures réalisées par DSC donnent des résultats qui sont en accord avec ceux obtenus
par la loi des mélanges et par calcul. Toutefois, l’ échantillon composite correspondant à la
plus forte concentration en Cu(D) utilisé dans les mesures de DSC, donne une valeur moins
importante que celle obtenue par la loi des mélanges. Cependant, les incertitudes sur les
valeurs de Cp obtenues par les mesures de DSC ou par calcul restent très acceptables et
inférieures à celles trouvées pour les échantillons de PP/Cu(C).
156
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
1400
1200
cp (J kg K )
-1
-1
1000
800
600
400
200
0 20 40 60 80 100
Figure V-5 : Comparaison des valeurs de la capacité thermique des composites PP/Cu(D)
obtenues par différentes méthodes en fonction de la concentration massique en Cu(D).
2. 4. 3 Discussion
Dans les paragraphes 2. 4. 1 et 2. 4. 2, nous avons étudié la variation de la capacité thermique
des composites PP/Cu en fonction de la concentration massique en charges. Les résultats
obtenus sont en accord avec la loi des mélanges et cela pour les deux méthodes (DSC et
calcul). Nous pouvons dire que ces résultats confortent et valident la méthode de la mesure de
la conductivité et de la diffusivité thermique présentée dans les chapitres 2 et 3 [15]. Le fait
de connaître la masse volumique nous permet de caractériser les trois paramètres
thermophysiques (k, a et Cp) simultanément en utilisant la méthode de mesure périodique.
Cependant, la différence notée dans le cas de la conductivité et de la diffusivité thermique en
fonction de la taille des charges, n’ est pas nettement observée pour le cas de la capacité
thermique massique. Comme cela était prévisible, le Cp est simplement régi par la loi des
mélanges.
157
Chapitre V
protocole expérimental utilisé est le même que celui décrit pour le polypropylène. Les
échantillons composites étudiés possèdent une masse voisine de 8 mg.
2. 5. 1 Composite PP/Cu(C)
En figure V-6, sont présentés les différents thermogrammes des composites PP/Cu(C) obtenus
par DSC. Les thermogrammes ne sont pas normalisés à la masse du polypropylène présent
dans le composite. A chaque concentration en charge de Cu(C) correspond un thermogramme
sur lequel est observé un pic endothermique. La température de fusion, correspondant au
maximum du pic se situe entre 160°C et 163°C pour les différents composites PP/Cu(C)
(tableau V-6). La présence d’ un seul pic de fusion pour chacun des thermogrammes, montre
la présence d’ une phase cristalline. Etant donnée la valeur de la température de fusion, cette
phase cristalline est peut être la phase α2 [15-17].
30
Cu(40C)
Flux de chaleur endothermique (mW)
Cu(30C)
28 Cu(20C)
Cu(15C)
Cu(10C)
26 Cu(5C)
24
22
20
158
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
Dans le tableau V-6 sont donnés les différentes valeurs de l’ enthalpie de fusion ∆H f ainsi
que les taux de cristallinité en polypropylène dans les composites PP/Cu(C). On remarque que
le taux de cristallinité de la matrice de polypropylène ne varie pas significativement en
fonction de la concentration en Cu(C). Par conséquent, nous pouvons dire que la concentration
en charges n’ influence pas le taux de cristallinité du polypropylène.
2. 5. 2 Composite PP/Cu(D)
Les thermogrammes correspondant à chaque composite PP/Cu(D) sont présentés dans la
figure V-7 en fonction de la température. La température de fusion de la matrice
correspondant au maximum du pic située pour les composites PP/Cu(D) entre 160°C et 162°C.
Comme pour le cas des composites PP/Cu(C), les échantillons de PP/ Cu(D) présentent un seul
pic de fusion. Il correspond à la présence d’ une seule phase cristalline.
Les différentes valeurs de l’ enthalpie de fusion ainsi que le taux de cristallinité de la matrice
sont donnés dans le tableau V-7. Le taux de cristallinité du polypropylène reste presque
constant en fonction de l’ augmentation de la concentration en charges. En revanche, pour le
composite Cu(50D), le taux de cristallinité est légèrement supérieur à ceux mesurés pour les
autres concentrations.
Si on compare le taux de cristallinité de la matrice en fonction de la taille des charges, on note
que les composites PP/Cu(D) et PP/Cu(C) possèdent une cristallinité très proche. De ce fait,
nous pouvons dire que le taux de cristallinité de la matrice n’ est affecté ni par la taille des
charges ni par la concentration de charges au sein du composite.
159
Chapitre V
30
Cu(50D)
Flux de chaleur endothermique(mW) Cu(40D)
28 Cu(30D)
Cu(20D)
Cu(15D)
Cu(10D)
26
Cu(5D)
24
22
20
Température (°C)
160
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
3. 1 Masse volumique
Les méthodes de mesure de la masse volumique ont été présentées dans le chapitre précédent.
Les résultats des mesures effectuées par le principe d’ Archimède sur les échantillons utilisés
pour les mesures de la conductivité et de la diffusivité thermique sont donnés dans le
tableau V-8 pour les composites PP/Al.
On note qu’ aux fortes concentrations en charges, les valeurs de la masse volumique obtenues
sont proches des concentrations choisies au départ. En revanche, ceci n’ est pas le cas pour les
faibles concentrations en charges. Cette différence est probablement liée à la perte de petites
quantités d’ aluminium pendant le malaxage.
161
Chapitre V
Les valeurs de la concentration volumique et massique des échantillons utilisés en DSC sont
mesurées par ATG. Les résultats sont donnés dans le tableau V-9. On note que les
concentrations volumiques théoriques et celles mesurées sont proches. L’ écart le plus
important est observé pour l’ échantillon Al(20B). Les plaques de composites Al(5B) et Al(15B)
n’ ont pas pu être caractérisées par la méthode de mesure simultanée de k et a, du fait de
l’ impossibilité de disposer d’ une zone suffisamment grande ne présentant pas de défaut
notable. Seule la caractérisation par DSC a été réalisée pour ces 2 échantillons.
3. 2 Conductivité thermique
La conductivité thermique des composites PP/Al est caractérisée avec la méthode de mesure
périodique. Dans le tableau V-10 sont présentés les résultats des mesures de conductivité
thermique et les incertitudes relatives associées en fonction de la concentration en charges
dans les composites. On note que les incertitudes relatives obtenues sont satisfaisantes ; elles
sont comprises entre 0,34% et 1,5%.
162
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
kA U (k A ) kB U (k B )
Echantillons (%) Echantillons (%)
(Wm-1K-1) kA (Wm-1K-1) kB
Al(10A) 0,242 0,74 Al(10B) 0,271 1,18
Al(20A) 0,394 0,81 Al(20B) 0,515 0,66
Al(30A) 0,580 0,34 Al(30B) 0,691 0,80
Al(40A) 0,980 0,44 Al(40B) 1,580 1,08
Al(50A) 1,950 0,91 Al(50B) 2,575 1,24
Al(60A) 2,677 1,49 Al(60B) 4,222 1,37
Tableau V-10 : Conductivité thermique des composites PP/Al et leurs incertitudes relatives.
En figure V-8, est présentée la variation de la conductivité thermique des composites PP/Al en
fonction de la concentration volumique des deux types de charges d’ aluminium (Al(A) et
Al(B)). Une augmentation de la conductivité thermique est observée en fonction de la
concentration en charges. Cependant, on note que les composites chargés avec les particules
de grosses tailles Al(B) possèdent une conductivité thermique plus importante que ceux
chargés avec des particules de petite taille Al(A). Cette différence est plus marquée pour les
fortes concentrations en charges. Les résultats obtenus dans cette partie ne sont pas en accord
avec ceux obtenus pour les composites PP/Cu. De même, ces résultats ne sont pas non plus en
accord avec d’ autres résultats expérimentaux rapportés dans la littérature [1,13,14]. Ces
auteurs préconisent que le transfert de chaleur est plus important quand le composite est
chargé avec des petites particules (isolantes ou conductrices). Dans ce cas, la probabilité pour
laquelle il y a formation d’ un réseau de particules est plus importante [1,13,14]. Les erreurs
issues de l’ identification de la conductivité thermique sont légèrement plus importantes aux
fortes concentrations qu’ aux faibles concentrations.
163
Chapitre V
Composite PP/Al(A)
4 Composite PP/Al(B)
3
k(Wm K )
-1
-1
0 10 20 30 40 50 60
Concentration volumique mesurée en charges (%)
Figure V-8 : Variation de la conductivité thermique des composites PP/Al
en fonction de la concentration volumique en aluminium.
3. 3 Diffusivité thermique
Les valeurs de la diffusivité thermique obtenues pour les composites PP/Al sont présentées
dans le tableau V-11.
aA U (a A ) aB U (a B )
Echantillons (%) Echantillons (%)
(m2 s-1) aA (m2 s-1) aB
Al(10A) 1,71 × 10-7 6,57 Al(10B) 2,48 × 10-7 14,6
-7 -7
Al(20A) 2,57 × 10 7,43 Al(20B) 4,12 × 10 15,7
-7 -7
Al(30A) 3,39 × 10 2,57 Al(30B) 4,90 × 10 10,3
-7 -7
Al(40A) 5,33 × 10 3,19 Al(40B) 9,60 × 10 13,5
-7 -6
Al(50A) 8,95 × 10 3,66 Al(50B) 1,32 × 10 8,12
-7 -6
Al(60A) 9,05 × 10 7,68 Al(60B) 1,98 × 10 9,35
164
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
Les incertitudes relatives sur la valeur de la diffusivité thermique identifiée varient entre 2,57
et 15,70 %. On remarque que ces incertitudes sont plus importantes que celles obtenues sur
les valeurs de la conductivité thermique identifiée. Néanmoins, elles restent tolérables.
D’ autre part, on note que les incertitudes sur les valeurs de la diffusivité thermique sont plus
importantes pour les composites chargés avec les grosses particules (Al(B)) qu’ avec les petites
particules (Al(A)). Par ailleurs, les incertitudes relatives sur les mesures de la diffusivité
thermique sont nettement supérieures pour les composites PP/Al par rapport à celles obtenues
pour les composites PP/Cu.
-6
2,4x10
Composite PP/Al(A)
-6
Composite PP/Al(B)
2,0x10
-6
1,6x10
a(m s )
-1
-6
1,2x10
2
-7
8,0x10
-7
4,0x10
0,0
0 10 20 30 40 50 60
Sur la figure V-9 est présentée l’ évolution de la diffusivité thermique des composites PP/Al
en fonction de la concentration volumique des deux types de particules (Al(A), Al(B)).
Similairement à l’ évolution de la conductivité, une augmentation de la diffusivité thermique
est observée en fonction des charges. Cette augmentation était attendue, car la diffusivité
thermique des charges d’ aluminium est nettement plus importante que celle de la matrice de
polypropylène. On note qu’ à concentration égale, les composites chargés avec les grosses
particules Al(B) possèdent une plus grande diffusivité thermique que les composites chargés
165
Chapitre V
avec les petites particules Al(A). Cependant, pour une concentration donnée, la taille des
particules affecte sérieusement la propagation de la chaleur au sein du composite. Comme
pour le cas de la conductivité thermique, les valeurs de la diffusivité thermique obtenues pour
les composites PP/Al ne sont pas en accord avec celles obtenues pour les composites PP/Cu et
la littérature [1,13,14].
3. 4. 1 Composite PP/Al(A)
Les variations de la capacité thermique massique des composites PP/Al(A) obtenue par DSC,
par calcul direct (eq.V-1) et par la loi des mélanges (eq.V-2) en fonction de la concentration
massique en aluminium sont présentées en figure V-10. Les mesures de Cp obtenues par DSC
sont en parfait accord avec les valeurs obtenues par la loi des mélanges pour l’ ensemble des
concentrations massiques en charges. Les valeurs de la capacité thermique massique trouvées
à partir de la connaissance de la masse volumique, de la conductivité et de la diffusivité
thermique (eq.V-1) sont en accord avec les mesures obtenues par DSC et avec la loi des
mélanges, hormis dans le cas des échantillons Al(50A) et Al(60A), dont la valeur du Cp calculée
est surestimée par rapport à celle obtenue par les mesures de DSC et par la loi des mélanges.
Cependant, les incertitudes obtenues sur les valeurs du Cp calculées à partir de l’ équation (V-
1) sont plus importantes que celles données par les mesures de DSC. Ceci peut s’ expliquer, du
fait que le cumul des erreurs commises sur la masse volumique et sur la conductivité et la
diffusivité thermique augmente l’ incertitude sur la capacité thermique massique. Les
incertitudes importantes sur les mesures de diffusivité obtenues dans le cas des composites
PP/Al accentuent encore ce phénomène.
166
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
1800
cp obtenu par calcul
cp obtenu par DSC
____
1600 cp obtenu par la loi des mélanges
1400
Cp (J.kg .K )
-1
-1
1200
1000
800
0 20 40 60 80 100
Concentration massique mesurée en Al(A) (%)
Figure V-10 : Comparaison entre les valeurs de la capacité thermique massique des
composites PP/Al(A) obtenues par différentes méthodes en fonction de la concentration
massique en Al(A).
3. 4. 2 Composite PP/Al(B)
En figure V-11 est présentée l’ évolution de la capacité thermique massique des composites
PP/Al(B) en fonction de la concentration en Al(B). Comme pour le cas précédent, on note une
diminution de la valeur du Cp en augmentant la concentration massique en Al(B). Les trois
méthodes utilisées qui donnent la capacité thermique massique des composites PP/Al(B)
conduisent à des résultats comparables. Les mesures obtenues par DSC sont en accord avec
celles données par la loi des mélanges. Les valeurs de Cp calculées à partir de l’ équation (V-
1) sont en accord avec celles obtenues par les deux autres méthodes. En revanche, pour la plus
faible concentration en charges, la valeur de Cp obtenue par calcul (eq.V-1) est très inférieure
à celle donnée par la loi des mélanges et par DSC. On note dans ce cas aussi que les
incertitudes relatives sur le Cp données par calcul sont très importantes.
167
Chapitre V
1800
cp obtenu par calcul
cp obtenu par DSC
1600
cp obtenu par la loi des mélanges
1400
Cp (J.kg .K )
-1
-1
1200
1000
800
600
0 20 40 60 80 100
Concentration massique mesurée en Al(B) (%)
Figure V-11 : Comparaison entre les valeurs de la capacité thermique massique des
composites PP/Al(B) obtenues par différentes méthodes en fonction de la concentration
massique en Al(B).
3. 4. 3 Discussion
Les valeurs de la capacité thermique massique déterminées par DSC et par calcul sont dans
l’ ensemble en accord avec la loi des mélanges. Par ailleurs, ces résultats confirment ceux
retrouvés pour les composites PP/Cu et par le même temps valident la méthode ainsi que le
dispositif de mesure présentés dans les chapitres II et III [15,18]. Cependant, les écarts notés
sur les valeurs de la conductivité et de la diffusivité thermique des composites PP/Al ne sont
pas observés pour la capacité thermique massique en fonction de la taille des charges. De ce
fait, comme pour le cas des composites PP/Cu, la taille des charges ne joue aucun rôle sur la
capacité thermique massique globale des composites PP/Al.
168
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
refroidissement des échantillons PP/Al(A) par rapport à celle adoptée pour les échantillons
PP/Al(B) et PP/Cu. Pour la réalisation des ces derniers, le moule a été sorti de la presse à une
température 190°C et placé immédiatement dans une autre presse à température ambiante
pendant 15 mn. En revanche, le moule contenant les composites PP/Al(A) a été trempé dans un
bain contenant de l’ eau à température ambiante (pendant 5 mn) immédiatement après sa sortie
de la presse chauffée à 190°C.
3. 5. 1 Composite PP/Al(A)
En figure V-12 sont présentés les thermogrammes obtenus par DSC pour les composites
PP/Al(A). A chaque concentration en Al(A) correspond un thermogramme sur lequel est
observé un pic endothermique dédoublé correspondant à la fusion des zones cristallines de la
matrice polypropylène. Ce dédoublement du pic de fusion peut être attribués à l’ existence de
cristaux de différentes tailles [19], à l’ existence de différentes structures cristallines [16,20],
ou bien à un processus de recristallisation pendant le chauffage [6,21]. Le concept selon
lequel il y a recristallisation pendant le chauffage est le plus plausible [2,3].
25
Al(10A)
Flux de chaleur endothermique (mW)
Al(20A)
Al(30A)
24 Al(40A)
Al(50A)
23
22
21
20
Température (°C)
169
Chapitre V
Il a été montré que la recristallisation de la matrice polypropylène pourrait être causée par la
transformation de la phase la moins stable α1 (monoclinique) dans la phase la plus stable α2
[3,6,7,18,21]. Les thermogrammes présentés dans la figure V-12 montrent que la phase α1 est
celle qui a la température de fusion la plus faible ; elle est favorisée quand la concentration en
charges augmente. La présence des charges peut entraver la recristallisation de la matrice dans
la phase la plus stable α2 et diminuer la taille des cristaux.
Dans le tableau V-12 sont données les différentes valeurs de l’ enthalpie de fusion et du taux
de cristallinité de la matrice de PP dans les composites PP/Al(A). On note que le pourcentage
de critallinité de la matrice ne change pas énormément en fonction de la concentration.
3. 5. 2 Composite PP/Al(B)
L’ étude de la cristallinité de la matrice de polypropylène des composites chargés avec des
grosses particules (Al(B)) a été réalisée par DSC. Nous avons utilisé le même principe de
caractérisation que celui utilisé pour les échantillons Cu/PP et PP/Al(A). Les thermogrammes
correspondant à chaque composite sont présenté dans la figure V-13. Contrairement aux
composites PP/Al(A), les échantillons de PP/Al(B) présentent comme pour ceux de PP/Cu, un
seul pic de fusion. Il correspond à la présence d’ une seule phase cristalline formée en majeure
partie par un seul type de cristaux.
Dans le tableau V-13, nous avons donné les différentes valeurs d’ enthalpie de fusion (∆Hf) de
même que le taux de cristallinité (χc) de la matrice polymère en fonction des concentrations
en Al(B). On remarque que le taux de cristallinité des composites PP/Al(A) est légèrement
170
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
inférieur à celui des composites PP/Al(B). Cependant l’ influence des charges sur la cristallinité
de la matrice sera discutée dans la cinquième partie de ce chapitre.
Al(5B)
40
Al(10B)
Flux de chaleur endothermique (mW)
Al(15B)
Al(20B)
Al(30B)
35 Al(40B)
Al(50B)
Al(60B)
30
25
20
40 60 80 100 120 140 160 180
Température (°C)
Figure V-13 : Courbes obtenue par DSC pour les composites PP/Al(B).
171
Chapitre V
4. 1. 1 Composites PP/Cu
La figure V-14 montre la variation logarithmique de la conductivité thermique des composites
PP/Cu en fonction de la concentration volumique mesurée en cuivre. On note une
augmentation linéaire du logarithme de la conductivité thermique en fonction de
l’ augmentation de la concentration en charges.
On remarque, que les valeurs de la conductivité thermique prédites par le modèle d’ Agari ne
correspondent pas à certaines valeurs expérimentales et cela pour les deux types de
composites (PP/Cu(C) et PP/Cu(D)).
Les valeurs des deux paramètres C1 et C2 correspondant aux courbes de chaque type de
composite sont présentées dans le tableau 14. Les résultats obtenus sont en accord avec ceux
donnés par d’ autres travaux expérimentaux [1,13,14]. Ces auteurs supposent qu’ il y a plus de
probabilité pour qu’ une chaîne conductrice soit formée dans la matrice par les petites
particules que par les grosses.
Le paramètre C1 ne dépend pas de la taille des particules, alors que cette dernière affecte le
paramètre C2. On constate que la valeur de C2 est plus importante pour le composite chargé
avec des petites particules (Cu(C)) que celui avec les grosses (Cu(D)).
172
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
0,4 PP/Cu(C)
PP/Cu(D)
Modèle d'Agari (PP/Cu(C))
0,2
Modèle d'Agari (PP/Cu(D))
log (k (W.m .K ))
-1
-1
0,0
-0,2
-0,4
-0,6
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Composites C1 C2
PP/Cu(C) 0,86 ± 0,06 0,90 ± 0,04
PP/Cu(D) 0,80 ± 0,07 0,70 ± 0,04
4. 1. 2 Composites PP/Al
L’ évolution logarithmique de la conductivité thermique des composites PP/Al selon le modèle
d’ Agari est donnée dans la figure V-15 en fonction de la concentration volumique mesurée en
Al. On note une augmentation linéaire de la conductivité thermique des deux types de
composites (PP/Al(A) et PP/Al(B)) en fonction de l’ augmentation de la concentration en
aluminium.
173
Chapitre V
On remarque que l’ ajustement du modèle d’ Agari par rapport aux valeurs de la conductivité
thermique mesurées ne correspond pas toujours aux valeurs expérimentales et cela pour les
deux types de composites PP/Al. En revanche, il approche mieux les valeurs expérimentales
des composites PP/Al(B) que celles des composites PP/Al(A). Cela est justifié, car l’ erreur sur
les valeurs des paramètres (C1 et C2 ) identifiés des composites PP/Al(B) et légèrement
inférieure que celles des composites PP/Al(A).
0,8
PP/Al(B)
0,6 PP/Al(A)
Modèle d'Agari (PP/Al(B))
0,4 Modèle d'Agari (PP/Al(A))
log (k (W.m .K ))
-1
0,2
-1
0,0
-0,2
-0,4
-0,6
-0,8
0 10 20 30 40 50 60
Concentration volumique mesurée en charges (%)
Les valeurs des deux paramètres C1 et C2 des composites PP/Al sont données dans le tableau
V-15. On note que la valeur de C1 est la même pour les deux types de composites (PP/Al(A) et
PP/Al(B)). Cependant, la valeur de C2 est plus importante dans le cas où la matrice est chargée
avec de grosses particules. Ce résultat est en désaccord avec celui obtenu pour les composites
PP/Cu et avec ceux donnés dans la littérature [1,13,14].
174
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
Composites C1 C2
PP/Al(A) 0.78 ± 0.08 0.51 ± 0.04
PP/Al(B) 0.78 ± 0.06 0.65 ± 0.03
4. 2. 1 Composite PP/Cu
La figure V-16 présente l’ évolution de la conductivité thermique expérimentale et théorique
des composites PP/Cu en fonction de la concentration mesurée en cuivre.
Aux faibles concentrations en charges (< 10%), on remarque que tous les modèles donnent
une bonne estimation de la valeur de la conductivité thermique seulement pour PP/Cu. Aux
moyennes et aux fortes concentrations, seul le modèle d’ Agari donne une bonne prédiction de
k. Cependant, les coefficients C1 et C2 du modèle d’ Agari sont estimés à partir des mesures,
ce qui permet d’ avoir une meilleure estimation de la valeur de la conductivité thermique.
Néanmoins, il est difficile de donner une bonne interprétation physique de ces coefficients
obtenus par interpolation des valeurs expérimentales.
Les autres modèles utilisés dans cette étude sont établis à partir d’ hypothèses sur la géométrie
des particules et de leurs interactions avec la matrice. Ces hypothèses ne sont pas toujours
complètement vérifiées. Cela peut expliquer la divergence observée entre les valeurs prédites
et celles mesurées aux moyennes et fortes concentrations en charges.
175
Chapitre V
Le modèle de Hatta & Taya est en accord avec les mesures pour les faibles concentrations
volumiques de charges (< 10%). Au-delà de cette dernière, le modèle sous estime les valeurs
expérimentales de la conductivité thermique. Le modèle de Torquato présenté pour les deux
configurations où les charges sont pénétrables ou impénétrables entre elles dans la matrice,
reste lui aussi insuffisant même s’ il prédit des valeurs de la conductivité thermique plus
importantes que celles données par le modèle de Hatta & Taya. Le modèle de Bruggeman est
le modèle théorique qui donne la meilleure estimation de la conductivité thermique des
composites PP/Cu(D) par rapport aux prédictions données par les autres modèles théoriques.
Toutefois, cette estimation demeure insuffisante aux fortes concentrations en charges. Nous
avons par ailleurs prédit avec le modèle de Bruggeman l’ évolution de la conductivité
thermique en fonction de la concentration pour différentes formes de charges (cylindrique,
ellipsoïdale). Cependant ces estimations donnent des valeurs moins importantes que celle
obtenues pour le cas de charges sphériques. Nous n’ avons donc pas présenté ces résultats.
Modèle d'
Agari (Cu(C)/PP)
2,5
modèle d'
Agari (Cu(D)/PP)
Modèle de Torquato (Impénétrable)
Modèle de Torquato (pénétrable)
2,0 Modèle de Hatta & Taya
Modèle de Bruggeman
Mesure (Cu(D)/PP)
k (W. m . K )
-1
1,0
0,5
0 10 20 30 40 50
4. 2. 2 Composite PP/Al
Nous avons étudié l’ évolution de la conductivité thermique des composites PP/Al en fonction
de la concentration volumique en charges avec certains modèles de prédiction [23-26,28]. Les
176
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
résultats obtenus ont été comparés aux valeurs expérimentales. Nous avons jugé utile
d’ utiliser la configuration la plus probable du modèle de Torquato selon laquelle les charges
sont impénétrables entre elles dans la matrice PP.
Les variations de la conductivité thermique estimée par les différents modèles sont comparées
aux mesures dans la figure V-17 en fonction de la concentration volumique mesurée en
aluminium. On remarque, qu’ aux faibles et aux moyennes concentrations en charges, les
modèles donnent des valeurs très proches les unes des autres. Ces dernières sont en accord
avec les valeurs obtenues expérimentalement. Aux fortes concentrations en charge, seuls les
modèles de Bruggeman et d’ Agari offrent une estimation assez correcte de la conductivité
thermique. Le modèle de Bruggeman donne une excellente approximation des valeurs de la
conductivité thermique aux faibles et aux fortes concentrations pour les composites chargés
avec les petites particules d’ Al. Cependant, pour les composites PP/Al(B), il donne des valeurs
moins importantes que celles obtenues expérimentalement. Les deux paramètres C1 et C2 du
modèle d’ Agari sont obtenus à partir d’ un ajustement des courbes expérimentales, c’ est
pourquoi ce modèle donne une meilleure estimation de la conductivité thermique par rapport
aux autres modèles théoriques.
3
-1
-1
0 10 20 30 40 50 60 70
177
Chapitre V
5. Discussion
Dans cette partie nous discutons l’ influence de la concentration et de la taille des charges
d’ aluminium et du cuivre sur le taux de cristallinité de la matrice ainsi que leurs influences sur
l’ évolution de la conductivité et de la diffusivité thermique.
Cependant, on note que le taux de cristalinité moyen des composites PP/Al(A) est légèrement
inférieur à ceux des autres composites. Cela peut être dû à la différence du mode de
refroidissement des composites pendant la procédure de fabrication. L’ observation des
différents thermogrammes des composites PP/Al(A) confirment la présence des deux phases
cristallines (α1 et α2). La phase cristalline la moins stable (α1) est favorisée aux fortes
concentrations en charges.
178
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
Contrairement au cas des composites PP/Cu, la valeur du paramètre C2 est plus importante
pour les composites possédant des grosses particules d’ aluminium (Al(B)) que pour ceux
possédants des petites particules (Al(A)). Si ce paramètre représente la probabilité pour
laquelle il y a formation d’ un réseau de particules dans la matrice [25,29,30], alors le résultat
obtenu pour les composites PP/Al est en contradiction avec celui obtenu pour les composites
PP/Cu. De plus, il est aussi en contradiction avec d’ autres résultats reportés dans la littérature
pour des charges aussi bien conductrices qu’ isolantes [13,14,23].
Des mesures électriques ont été réalisées sur les composites PP/Al et sur les charges
d’ aluminium. Contrairement au cas des composites PP/Cu, les résultats montrent que les
composites PP/Al les charges d’ aluminium sont des isolants électriques. Comme nous l’ avons
mentionné au début de cette étude, les particules d’ aluminium utilisées sont légèrement
oxydées en surface. Ce qui explique leur caractère isolant électrique. De ce fait, le mode de
transport par électrons est limité par la présence de la couche d’ oxyde autour des charges.
Ainsi, le mode de transfert de chaleur au sein des composites PP/Al est essentiellement lié au
libre parcours moyen des phonons [18].
Toutefois, les résultats obtenus montrent une différence significative des valeurs de la
conductivité et de la diffusivité thermique pour les composites PP/Al(A) et PP/Al(B).
L’ explication la plus probable est que les grosses particules (Al(B)) possèdent une large
proportion d’ aluminium plus importante que celle des petites particules (Al(A)). Cela est
essentiellement dû à l’ épaisseur de peau d’ oxyde formée en surface des charges. De ce fait,
les composites PP/Al(B) deviennent un matériau assez bon conducteur de chaleur tout en
restant un matériau isolant électrique.
La valeur de la conductivité thermique effective des particules utilisée dans les modèles de
prédiction est celle de l’ aluminium pur (tableau V-1). Cette valeur est probablement plus
importante que la valeur réelle. Elle dépend en effet de la taille des particules et de la
profondeur de l’ épaisseur de peau de l’ oxyde.
Le transfert de chaleur dans les composites combine généralement deux modes de transports
(électron et phonon). Il est possible que dans le cas des composites PP/Al le mode de
179
Chapitre V
Comme pour le cas des composites PP/Cu, l’ évolution de la diffusivité thermique des
composites PP/Al est semblable à celle de la conductivité thermique. Les grosses particules
d’ aluminium légèrement oxydées (Al(B)) utilisées pour cette étude sont plus conductrice de la
chaleur que les petites particules (Al(A)).
6. 1 Composite PP/Cu
Le composite choisi est le Cu(50D). Plusieurs séries d’ identifications ont été réalisées pour cet
échantillon en faisant varier entre ± 1% et ± 10% autour de leur valeur nominale les valeurs
des paramètres supposés connus (coefficient d’ échange, résistance de contact, conductivité et
diffusivité thermique du cuivre et du laiton).
6. 1. 1 Conductivité thermique
La figure V-18 montre l’ évolution des incertitudes sur la conductivité thermique normalisée
par rapport à k0 en fonction de l’ augmentation de l’ erreur relative des paramètres supposés
connus. On rappelle pour mémoire que k0 = 2,33 Wm-1K-1, elle est la valeur de la conductivité
thermique identifiée en utilisant les valeurs nominales des paramètres du modèle thermique.
On remarque, comme pour l’ étude réalisée sur le PTFE dans le chapitre III, que l’ évolution de
∆k/k0 est linéaire pour chacun des paramètres mis en jeu. On note aussi que la somme des
différentes valeurs de ∆k/k0 obtenues pour chacun des paramètres supposés connus variant
seul est égale à celle obtenue pour tous les paramètres variables. Comme prévu, l’ incertitude
180
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
0,2
0,1
Rc
h, kLai et aLai
0,0
0 2 4 6 8 10
± % d'
erreur
6. 1. 2 Diffusivité thermique
La variation de l’ incertitude de la diffusivité thermique identifiée normalisée à a0 du
composite Cu(50D) en fonction de l’ influence des erreurs relatives sur les paramètres supposés
connus est présentée en figure V-19. L’ évolution de ∆a/a0 est encore une fois linéaire en
fonction de l’ incertitude de chacun des paramètres supposés connus. On note que l’ erreur sur
la connaissance de aCu provoque une incertitude sur la valeur de la diffusivité thermique
identifiée légèrement supérieure qu’ à provoquée par l’ incertitude sur kCu. Cependant, la
variation de la valeur de la résistance de contact engendre aussi de fortes incertitudes sur la
valeur de la diffusivité thermique identifiée. Cette incertitude est plus importante que celle
181
Chapitre V
observée sur l’ échantillon PTFE (chapitre III), ce qui est normal car le rapport entre la
résistance de contact et la résistance équivalente de l’ échantillon diminue dans le cas d’ un
composite conducteur. D’ autre part, l’ erreur sur la valeur de aLai provoque aussi d’ importantes
incertitudes sur l’ estimation de a du composite. Cela n’ est pas observé pour l’ échantillon de
PTFE. Par ailleurs, l’ influence de la conductivité thermique de la plaque de laiton ainsi que la
valeur du coefficient d’ échange n’ affectent pas significativement les valeurs de a identifiées.
L’ influence de h est très faible par rapport au PTFE.
0,25
variation de tous les paramètres
somme de la variation de chaque paramètre
variation de aLai
variation de kLai
0,20 variation de Rc
variation de h
variation de aCu
variation de kCu
0,15
∆a/a0
0,10 aCu
kCu
Rc
0,05
aLai
klai et h
0,00
0 2 4 6 8 10
± % d'
erreur
6. 2 Composite Al/PP
Comme pour le cas des composites PP/Cu, nous avons choisi d’ étudier l’ influence des
paramètres supposés connus sur la conductivité et sur la diffusivité thermique de l’ échantillon
Al(60B). Plusieurs séries d’ identifications ont été réalisées en faisant varier chaque fois une ou
plusieurs valeurs des paramètres supposés entre ± 1% et ± 10%.
182
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
6. 2. 1 Conductivité thermique
La figure V-20 montre l’ évolution des incertitudes sur les valeurs de la conductivité
thermique identifiées du composite Al(60B) normalisée par rapport à k0 en fonction de
l’ augmentation de l’ erreur relative des paramètres supposés connus. Les influences
respectives des différents paramètres supposés connus sont similaires à celles observées dans
le cas de composite Cu(50D). Pour une incertitude donnée sur des paramètres supposés ou sur
l’ ensemble des paramètres, l’ incertitude normalisée sur la valeur de k identifiée est encore
plus importante que dans le cas précédent du fait de la conductivité thermique plus élevée du
composite Al(60B).
0,7
variation de tous les paramètres
somme de la variation de chaque paramètre
0,6 variation de aLai
variation de kLai
variation de Rc
variation de h
0,5 variation de aCu
variation de kCu
0,4
kCu et aCu
∆k/k0
0,3
0,2
Rc
0,1
h, kLai et aLai
0,0
0 2 4 6 8 10
± % d'
erreur
6. 2. 2 Diffusivité thermique
183
Chapitre V
connus est identique pour ces 2 composites. Comme dans le cas précédent, la valeur plus
élevée de la diffusivité thermique du composite Al(60B) accentue les valeurs des incertitudes
normalisées sur la diffusivité thermique identifiée, par rapport Cu(50D).
0,2
aCu
kCu
0,1 Rc
alai
kCu et h
0,0
0 2 4 6 8 10
± % d'
erreur
6. 3. 1 Conductivité thermique
En figure V-22 est présentée l’ évolution de l’ incertitude de la conductivité thermique
identifiée normalisée pour une erreur relative de ± 10% des paramètres thermique supposés
connus en fonction de la résistance thermique du PTFE et des composites Cu(50D) et Al(60B).
Cette figure montre que les incertitudes sur la valeur de k identifiée diminues en fonction de
l’ augmentation de la valeur de la résistance thermique propre des matériaux étudiés.
184
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
0,8
0,7
Al(60B)
0,6
Cu(50B)
∆k/k0
0,5
PTFE
0,4
0,3
-3 -2
10 10
2 -1
Rc (m K W )
6. 3. 2 Diffusivité thermique
L’ évolution de la variation de l’ incertitude de la diffusivité thermique identifiée normalisée à
a0 du PTFE et des composites Cu(50D) et Al(60B) pour une erreur relative de ± 10% des
paramètres supposés connus est présenté en figure V-23 en fonction de la constante de temps.
Comme prévue, l’ incertitude sur la diffusivité thermique identifiée est plus importante quand
la constant de temps (τ) est baille. Cela veut dire que l’ incertitude sur la valeur de a identifiée
est plus importante pour des matériaux conducteur.
185
Chapitre V
0,5
Al(60B)
0,4
∆a/a0
0,3 Cu(50B)
PTFE
0,2
0,1
10 100
τ (s)
7. Conclusion
Dans ce chapitre nous avons présenté et analysé le comportement thermophysique des
composites PP/Cu et PP/Al. Les concentrations volumiques et massiques des différents
échantillons ont été mesurées expérimentalement.
La cristallinité de la matrice polypropylène ainsi que la capacité thermique des composites ont
été étudiées par DSC. Les valeurs de la capacité thermique massique obtenues par calcul en
186
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
Les valeurs de la conductivité thermique des composites PP/Cu et PP/Al ont été comparées à
quelques modèles de prédiction théoriques. Seul le modèle semi-empirique d’ Agari donne des
résultats proches de ceux obtenus expérimentalement. Néanmoins, la signification physique
des paramètres ajustables du modèle ainsi que l’ évolution de ces paramètres en fonction de la
taille des charges reste indéterminée. Le modèle de Bruggeman reste quant à lui, le modèle
théorique qui estime le mieux les valeurs de la conductivité thermique pour les deux types de
composites PP/Cu et PP/Al. En revanche, ce modèle ne tient pas compte de la taille des
charges.
Le paramètre C1 du modèle d’ Agari n’ est pas égal à 1 bien que le taux de cristallinité de la
matrice reste presque le même avec et sans charges. En revanche, une plus grande
conductivité et diffusivité thermique est observée pour les échantillons possédant des charges
de petites tailles dans le cas des composites PP/Cu. Le phénomène contraire est observé pour
le cas des composites PP/Al. Du fait de la présence d’ une couche d’ oxyde isolante électrique
autour des particules d’ aluminium.
Enfin, nous avons mis en évidence l’ effet de la vitesse de refroidissement des plaques de
composites après l’ étape de passage à chaud. L’ utilisation d’ une vitesse de refroidissement
élevée (cas des composites PP/Al(A)), n’ entraîne pas de variation importante du taux de
cristallinité de la matrice, mais favorise la formation de la phase cristalline α1 par rapport à la
phase α2.
Une erreur sur les valeurs supposées connues de la conductivité et de la diffusivité thermique
de la plaque de cuivre engendre de très importantes incertitudes sur les valeurs de la
conductivité et de la diffusivité thermique identifiées. Contrairement à ce qui à été observé
pour un échantillon isolant (PTFE au chaptre3), les erreurs sur la valeur de la résistance de
contact et sur la diffusivité thermique de la plaque de laiton induisent des incertitudes
importantes sur les valeurs de k et de a identifiées pour des matériaux conducteurs.
187
Chapitre V
Références bibliographiques :
[1] Y. Agari, M. Tanaka, S. Nagai, J. Appl. Polym. Sci., Vol. 34, p 1429, 1987.
[2] C. M. Chan, J. Wu, J. X. Li and Y. K. Cheung, Polymer, Vol. 43, p 2981, 2002.
[3] A. Boudenne,E. Géhin, L. Ibos, M. Fois, J. C. Majeste, Congrès Français de
Thermique, SFT juin, Grenoble, p 551, 2003.
[4] L. Ibos, thèse de doctorat Université Paul Sabatier, Toulouse, 2000.
[5] G. Teyssèdre, C. Lacabane, "Caractérisation des polymères par analyse thermique"
Technique d’ ingénieur, p 3770, 1996.
[6] M. Naiki, T. Kikkawa, Y. Endo, K. Nozaki, T. Yamamoto and T. Hara, Polymer, Vol.
42, p 5477, 2000.
[7] G. Guerra, V. Petraccone, P. Corradini, C. De Rosa, R. Naplitano, B. Pirozzi and G.
Giunchi, J. Polym. Sci. : Polym. Phys., Vol. 22, p 1029, 1984.
[8] Y. M. Chen and J. M. Ting, Carbon, Vol. 40, p 359, 2002.
[9] B. Weidenfeller, M. Höfer and F. Schilling, Composites : Part A, Vol. 33, p 1041,
2002.
[10] D. M. Liu, W. H. Tuan and C. C. Chiu, Materials Science & Engineering B31, p
287,1995.
[11] R. Mangal, N. S. Saxen, M. S. Sreekala, S. Thomas and K. Singh, Materials Science
and Engineering A 339, p281, 2003.
[12] R. Agrawal, N. S. Saxena, G. mathew, S. Thomas, K. B. Sharma, J. Appl. Polym.
Scien., Vol. 79, p 1799, 2000.
[13] I. Krupa, I. Chodak, European Polymer Journal, Vol. 37, p 2159, 2001.
[14] X. Lu, G. Xu, J. Appl. Polym. Sci., Vol. 65, p 2733, 1997.
[15] A. Boudenne, L. Ibos, E. Gehin and Y. Candau, J. Phys. D : Applied physics, 2ème
soumission septembre 2003.
[16] K. D. Pae and J. A. Sauer, J. Polym. Sci., Vol 12, p 1901, 1968.
[17] V. Petraccone, G. Guerra, C. De Rossa and A. Tuzu, Macromol., Vol. 18, p 813, 1985
[18] A. Boudenne, L. Ibos, M. Fois, E. Gehin and J. C. Majeste, J. Polym. Sci. : Polym.
Phys., in press, accepté le 27 juin 2003.
[19] F. J. Jr Padden and H. D. Keith, J. Appl. Phys., Vol. 30, p 1479, 1959.
[20] H. D. Keith, F. J. Jr Padden, N. M. Walter and M. W. Wyckoff, J. Appl. Phys., Vol.
30, p 1485, 1959.
[21] Y. S. Yadav and P. C. Jain, Polymer, Vol. 27, p 721, 1986.
188
Paramètres thermophysiques des composites PP/Cu et PP/Al
[31] Y. Agari, A. Ueda, M. Tanaka and S. Nagai, J. Appl. Polym. Sci. Vol. 40, p 929, 1990.
189
Conclusion et perspectives
Le travail présenté dans ce mémoire de thèse a été consacré dans un premier temps à
l’ amélioration du dispositif de mesure de la conductivité et de la diffusivité thermique, puis à
l’ étude du comportement théorique et expérimental des paramètres thermophysiques de
composites polypropylène/cuivre et polypropylène/aluminium.
Une synthèse bibliographique des différents travaux concernant la comparaison entre les
modèles de prédiction de la conductivité thermique et les mesures expérimentales a permis de
recenser les modèles les plus couramment utilisés et de connaître leurs conditions de validité.
Il ressort de cette synthèse qu’ aucun modèle théorique ne permet une estimation correcte de la
conductivité thermique aux moyennes et aux fortes concentrations en charges. De plus, ces
modèles ne prennent en compte que la conductivité thermique des deux constituants et leurs
concentrations respectives. L’ influence de la taille des charges n’ est jamais considérée.
Toutefois, le modèle semi-empirique d’ Agari semble donner de meilleurs résultats.
Cependant, il est difficile de donner une interprétation physique exacte des paramètres
ajustables de ce modèle.
Pour réaliser nos mesures, nous avons amélioré le dispositif de mesure simultanée de la
conductivité et de la diffusivité thermique conçu antérieurement au CERTES. Un dispositif
d’ acquisition de données récent a été mis en place et le modèle thermique du dispositif
expérimental a été réécrit en utilisant la méthode des quadripôles. Par ailleurs, des
modifications ont été apportées pour permettre le montage et le démontage des échantillons
sans par ailleurs les dégrader ou les détruire. La conductivité et la diffusivité thermique de
l’ échantillon sont identifiées simultanément par minimisation de l’ écart quadratique entre les
fonctions de transferts thermiques théorique et expérimentale (méthode de Levenberg-
Marquardt).
La méthode et le dispositif de mesure ont été validés, à température ambiante, en utilisant des
échantillons de Polytetrafluoroéthylène (PTFE) d’ une épaisseur de 5 mm et possédant des
propriétés thermophysiques connues. Les incertitudes relatives statistiques dues à la procédure
d’ identification pour ce matériau sont respectivement de 2,5 % et 3,4 % pour la conductivité
193
Conclusion et perspectives
Lors de l’ identification, le modèle théorique basé sur la méthode des quadripôles thermiques
est utilisé pour simuler le comportement du dispositif de mesure. Ceci implique l’ utilisation
de paramètres supposés connus tels que les conductivités et diffusivités thermiques des
plaques métalliques (laiton et cuivre), les résistances de contact entre les matériaux et le
coefficient d’ échange sur la face en contact avec l’ atmosphère (sous vide) de l’ enceinte. Une
erreur relative de ± 5% sur chacun de ces paramètres donne respectivement des incertitudes
de ± 13,5% et de ± 5% sur les valeurs de la conductivité et de la diffusivité thermique
identifiées, dans le cas d’ un échantillon isolant épais (PTFE). Dans ce cas, les paramètres les
plus influents sont les propriétés thermiques de la plaque arrière (en cuivre), et le coefficient
d’ échange. Contrairement à ce qui a été observé pour le cas des échantillons possédant une
grande résistance thermique (PTFE), les incertitudes sur la valeur de la résistance de contact
et sur la diffusivité thermique de la plaque avant (en laiton) induisent, elles aussi
d’ importantes incertitudes sur les valeurs de k et a identifiées, dans le cas de matériaux
composites conducteurs.
194
Conclusion et perspectives
Avant l’ élaboration des différents composites, nous avons tout d’ abord étudié la distribution
des poudres utilisées comme charges en fonction de leurs diamètres équivalent en volume à
l’ aide un granulomètre laser LS230 (Beckman Coulter ). Il ressort de cette étude que les
poudres d’ Al(A) et de Cu(D) sont faiblement dispersées par rapport aux poudres d’ Al(B) et de
Cu(C). La structure des échantillons a été explorée par microscopie électronique à balayage.
Les photos ainsi recueillies montrent une bonne répartition des charges dans la matrice pour
les différents composites réalisés.
La capacité thermique massique des différents composites obtenue par calcul (à partir des
mesures de la masse volumique et de la conductivité et de la diffusivité thermique) et celle
obtenue par DSC semble en accord avec la loi des mélanges. La taille des charges n’ influence
pas la capacité thermique massique. En revanche, la conductivité et la diffusivité thermique
des composites dépendent de la concentration et de la taille des charges.
195
Conclusion et perspectives
Comme prévu, les composites PP/Cu chargés avec de petites particules possèdent une
conductivité et une diffusivité thermique plus importante que ceux chargés avec de plus
grosses particules à concentration volumique constante. En revanche, le phénomène contraire
a été observé dans le cas des composites PP/Al. Ce résultat est expliqué par la présence d’ une
couche d’ oxyde autour des particules d’ aluminium. Ce phénomène permet de mettre en œ uvre
des matériaux conducteurs thermiques et isolants électriques, dont les applications restent à
définir.
Cette étude permet de dégager quelques axes de recherche pour l’ avenir. D’ une part, il serait
pertinent de pouvoir repousser la limite de validité du dispositif expérimental afin de
permettre la caractérisation des paramètres thermophysiques de matériaux très conducteurs
et/ou de très faibles épaisseurs. D’ autre part, il serait intéressant d’ élargir l’ étude du
comportement thermique des composites à des échantillons possédant des charges de
différentes géométries (nanotubes, fibres, … ), et à d’ autres types de composites (par exemple
à matrice non-polymère). Enfin, il serait intéressant d’ approfondir la compréhension du
phénomène de transport de chaleur dans les composites en étudiant en parallèle leurs
comportements mécaniques et électriques, afin de développer de nouveaux modèles de
prédiction.
196