Diagramme de PARETO
Diagramme de PARETO
Diagramme de PARETO
Généralités
La pratique
Les responsabilités
19 - Qui doit éliminer les déchets de chantier en marchés privés et en marchés publics?
20 - Quelles sont les sanctions ?
21 - Quelles sont les obligations des maîtres d'ouvrage ?
22 - Qu’est-ce que le diagnostic déchets avant démolition ?
23 - La notion de propriété du déchet est-elle importante pour déterminer les
responsabilités ?
Les coûts
Les interlocuteurs
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1 Pourquoi les entrepreneurs et artisans sont concernés ?
L'élimination des déchets de chantier est réglementée depuis 1975. Cette réglementation a été
modifiée en 1992 par un renforcement du contrôle des installations de stockage et la limitation des
déchets acceptés, en 1994 par l'obligation de valoriser les emballages, puis en 1997 par le classement
des déchets, modifié en avril 2002. La directive européenne cadre "déchets" du 19 novembre 2008
renforce les objectifs de valorisation des flux de déchets afin de réduire l’enfouissement et
l’incinération de ceux-ci. L’objectif fixé par la Commission européenne, et repris par la France, de
valorisation matière des déchets inertes et non dangereux du BTP est de 70 % d’ici 2020.
Le brûlage à l'air libre, et donc sur le chantier, est interdit sauf autorisation spécifique au titre
des installations classées ou pour les bois infectés par des insectes xylophages (termites,
capricornes,...).Tout enfouissement sur le chantier est interdit, ainsi que toute mise en dépôt
sauvage.
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Source : Service de l’observation et des statistiques, enquête sur les déchets produits par l'activité de construction en France en
2008
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Travaux de la Commission Environnement et Construction Durable de la FFB – année de référence 1998
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3 Quelles sont les différentes catégories de déchets ?
Les déchets non dangereux non inertes (ex DIB) sont des
déchets non inertes qui ne présentent aucune caractéristique
de "dangerosité" (non toxiques, non corrosifs, non
explosifs…). Ce sont les déchets "banals" des entreprises. Ils
constituent 26 % des déchets du Bâtiment.
Ex. : emballages, bois, plastiques, métaux, quincaillerie,
serrurerie, isolants, plâtre, produits mélangés issus de
chantiers de réhabilitation, etc.
Pour plus de précisions, voir la brochure "Mieux gérer les déchets de chantiers de bâtiment"
téléchargeable sur le site www.dechets-chantier.ffbatiment.fr.
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4 Quels sont les lieux pouvant accueillir les déchets
de chantier ?
Ces installations "relais" permettent de regrouper des déchets en quantité suffisante pour
qu’ils rejoignent ensuite des filières de valorisation.
Pour le traitement et le stockage final spécifiques aux déchets inertes du BTP, trois
types d'installations existent :
• les installations de recyclage de granulats,
• les installations de stockage de déchets inertes (ISDI)
• les remblais de carrières.
Les installations de recyclage de granulats sont souvent situées près des zones de
production importante (en particulier, près des grandes agglomérations) et peuvent permettre
de s’approvisionner en matériaux inertes recyclés.
A compter du 1er janvier 2015, les installations de stockage des déchets inertes deviennent
des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) sous le régime de
l’enregistrement et doivent respecter les prescriptions associées. Elles peuvent être
exploitées par des sociétés privées qui prennent toutes les responsabilités inhérentes à
l'exploitation du site. Elles reçoivent les déchets "ultimes", c'est-à-dire les déchets qui ne
peuvent être recyclés techniquement ou en raison de l’absence d’installations de recyclage.
Les carrières peuvent aussi accepter, sous conditions, des déchets inertes en remblayage.
www.dechets-chantier.ffbatiment.fr
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5 Existe-t-il des filières spécifiques ?
Dans ces cas précis, les fabricants se regroupent souvent au sein d’éco-organismes pour
organiser collectivement ces filières. Les distributeurs/grossistes sont généralement associés
à l’organisation de ces collectes.
Cas particuliers :
Certains industriels mettent également en place des filières de recyclage des déchets issus de
leurs produits : c’est le cas des industriels du plâtre, des fabricants de matériaux en PVC, des
fabricants de revêtements de sols… Ces filières sont en cours de développement et sont pour
certaines déjà bien organisées (ex : plâtre).
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• puis, soit les céder à un éliminateur au moyen d'un contrat écrit, soit les valoriser lui-
même.
Jusqu'à 1 500 € d'amende peuvent être prononcés en cas de non-respect de l'une ou l'autre
de ces deux obligations.
Exception : si l'entrepreneur produit moins de 1 100 Iitres d'emballages par semaine, il peut
les remettre, contre redevance, au service de collecte et de traitement municipal.
Depuis juillet 2002, seuls les déchets ultimes sont acceptés en installations de stockage.
C'est-à-dire que seuls les déchets qui ne peuvent plus être valorisés dans des conditions
technico-économiques acceptables pourront être déposés dans des installations de stockage
(par exemple, si les matériaux recyclés sont plus chers que les matériaux primaires).
• Etablir un large partenariat entre tous les acteurs de l’acte de construire pour financer
les infrastructures d’élimination des déchets de chantier.
• Sensibiliser les maîtres d'ouvrage à la prise en compte du coût d'élimination des déchets
dans les marchés.
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9 Comment éliminer les déchets de manière règlementaire ?
Il est conseillé d'éviter de mélanger les déchets suivants : déchets inertes, déchets non
dangereux, déchets dangereux, emballages.
L'entrepreneur doit trouver des voies d'élimination spécifiques à chaque catégorie de déchets.
Les fédérations régionales ont développé une base de données référençant les sites
d’élimination pour chaque catégorie de déchets. Cette base de données est disponible en
ligne sur le site www.dechets-chantier.ffbatiment.fr. Elle permet de localiser les lieux
d'élimination les plus proches d'un chantier.
Les déchets inertes doivent être dirigés vers des installations de recyclage ou des
installations de stockage de déchets inertes (ISDI).
• Si les déchets sont triés par nature : les matériaux recyclables sont confiés à des
recycleurs, les matériaux incinérables sont dirigés vers des incinérateurs agréés, et les
matériaux non recyclables et non incinérables vers des installations de stockage de
déchets non dangereux (ISDND).
• Si les déchets ne sont pas triés : ils sont dirigés vers des déchèteries, centres de tri ou
vers des installations de stockage de déchets non dangereux (ISDND).
• Si l'entreprise produit moins de 1100 litres d'emballages par semaine, elle n'est pas
obligée de valoriser ou de faire valoriser ses emballages. Elle peut soit les remettre au
service de collecte et de traitement des déchets ménagers de sa commune (même si cette
collectivité ne valorise pas ces déchets), soit les éliminer elle-même via une entreprise
d'élimination ou directement en installation de stockage de déchets non dangereux, en
incinérateur, etc.
• Si l'entreprise produit plus de 1100 litres d'emballages par semaine, elle doit valoriser
ou faire valoriser ses emballages par réemploi, par incinération avec récupération
d'énergie, ou par recyclage en s'adressant au service d'enlèvement des déchets ménagers
des communes.
Mais ceci n'est possible qu'à condition que les communes prennent en charge ce type de
déchets dans le cadre de leur service de collecte et de traitement des déchets ménagers et
le valorisent.
A défaut, l'entreprise devra s'adresser à des éliminateurs agréés ou valoriser elle-même
ses emballages (par réemploi par exemple).
Dans le cas où l’enlèvement est réalisé par un éliminateur agréé ou par le service
d'enlèvement des ordures ménagères, il faut un contrat écrit. Dans le cas où l’élimination
est réalisée par l'entreprise directement, l’entreprise doit pouvoir fournir la preuve à tout
moment de la destination des déchets d'emballages (registre, par exemple).
Les déchets dangereux doivent être emballés et étiquetés de façon particulière, puis être
confiés à des éliminateurs agréés et accompagnés du bordereau de suivi des déchets
dangereux (voir question 12). Depuis le 31 mars 1998, ils doivent être stabilisés c'est-à-dire
solidifiés (exception faite de l'amiante friable) avant d'être mis en installations de stockage de
déchets dangereux.
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Si l'entrepreneur de bâtiment n'élimine pas lui-même les déchets
II doit les confier par contrat écrit à un éliminateur qui se charge de les trier, puis de les
valoriser (par réemploi, recyclage ou valorisation énergétique) ou de les orienter vers une
installation de stockage de déchets dangereux, non dangereux ou inertes correspondant à la
nature des déchets.
Le tri n'est pas une obligation mais il est indispensable pour réduire les coûts
d'élimination, les éliminateurs et gestionnaires d’installations de stockage refusant souvent
les déchets mélangés. Par ailleurs, de plus en plus de maîtres d’ouvrage souhaitent que les
déchets de chantier soient orientés vers le recyclage et non plus vers des installations de
stockage.
Si les déchets sont mélangés, le prix pratiqué est celui
du déchet le plus cher. Ce qui signifie qu'un tri
minimal, même s'il n'est pas obligatoire, est
économiquement intéressant.
Le tri, ou plutôt le non mélange, implique une
réorganisation du chantier, une information et une
formation du personnel. II nécessite de mettre en
place plusieurs bennes simultanément sur le chantier,
mais il permet de diminuer de manière significative le
nombre total de bennes, le remplissage de ces bennes
étant optimisé.
On peut mélanger les déchets d'emballage avec d'autres déchets, dès lors que ces derniers
vont dans les mêmes filières de valorisation que les déchets d'emballages.
Dans les chantiers situés en agglomération, se pose souvent le problème de la place
nécessaire pour stocker plusieurs bennes. On peut, dans ce cas, utiliser une benne
compartimentée.
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(chapitre déchets autorisés) dans laquelle les déchets amiantés sont déposés.
Seules les ISDND répondant à des prescriptions spécifiques (ex. casier spécifique pour
accueillir les déchets amiantés, etc.) et dont l’arrêté préfectoral précise l’acceptation de ces
déchets sont autorisées à les recevoir.
Pour toutes les autres ISDND, il est interdit de réceptionner des déchets amiantés.
En installation de stockage de déchets dangereux (ISDD) : autorisé pour tous les types
de déchets contenant de l’amiante.
Pour les autres déchets, et bien que cela ne soit pas obligatoire, il est de l'intérêt des
entreprises de garder la trace écrite de leur élimination. Un bordereau de suivi des déchets de
chantier inertes et non dangereux a été élaboré par la FFB.
Tous ces bordereaux ont pour objet de prouver que l’entreprise a éliminé ses déchets
conformément à la règlementation. Ils sont téléchargeables sur le site www.dechets-
chantier.ffbatiment.fr.
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13 Comment transporter les déchets de chantier ?
Depuis le 1er janvier 1999, tout transport de déchets doit être déclaré en préfecture selon
un formulaire-type, si plus de 100 kg de déchets dangereux ou plus de 500 kg de déchets
non dangereux sont transportés par chargement. Le transport de déchets inertes propres et
triés (gravats, céramiques…) n’est pas concerné par cette déclaration.
PRODUIT ORIGINE DE LA
RÉGLEMENTATION APPLICABLE
TRANSPORTÉ PRODUCTION
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14 Peut-on stocker temporairement des déchets
sur le chantier ?
Oui, on peut stocker temporairement des déchets sur les chantiers afin d’optimiser le
remplissage des bennes.
Les déchets dangereux devront être stockés dans des conteneurs étanches (ex : armoires à
déchets spéciaux).
Une installation classée est un établissement dont l'exploitation est soumise à la surveillance
de l'administration parce que l'activité qui y est exercée présente des dangers ou des risques
pour l'environnement et les riverains. La liste des activités "à risque" figure dans une
nomenclature (www.ineris.fr/aida) qui précise si celles-ci sont soumises à autorisation,
enregistrement ou déclaration auprès de la préfecture. Les installations de stockage de
déchets sont des ICPE.
Lorsque l'activité est soumise à autorisation, il faut déposer un dossier complet en préfecture
comprenant entre autre une étude d'impact, une notice de conformité à l'hygiène et à la
sécurité du personnel et mentionnant les capacités techniques et financières de l'exploitant.
Un commissaire enquêteur est désigné par le préfet, une enquête publique est ouverte, divers
avis sont sollicités (des communes limitrophes, du conseil départemental d'hygiène...) et à
l'issue de l'instruction du dossier, le préfet autorise ou non l'activité.
A noter : l'étude d'impact des installations de stockage de déchets doit indiquer les conditions
de remise en état du site de stockage en fin d'activité et les techniques envisageables de
reprise éventuelle des déchets.
Un régime intermédiaire dit "d’enregistrement" est mis en place depuis juin 2009. Un dossier
accompagné de diverses pièces est adressé au préfet. Le dossier ne prévoit pas d’étude
d’impact, ni d’étude de danger, mais doit préciser les dispositions prises en réponse aux
prescriptions générales de l’activité concernée. Il n’y a pas d’enquête publique mais une
information du public par voie d’affichage et le dossier doit être tenu à disposition du public
pendant 4 semaines.
Non, car le stockage des déchets, quels qu'ils soient (y compris les déchets inertes de
chantier), est réglementé. Les lieux affectés au stockage des déchets dangereux et des
déchets non dangereux sont des installations classées. Pour les déchets inertes, les
installations de stockage (ISDI) relèveront du régime installation classée à compter du
1er janvier 2015.
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17 Peut-on utiliser des déchets inertes pour remblayer ou
exhausser un terrain ?
Oui, on peut utiliser des déchets inertes pour remblayer ou pour exhausser un terrain à des
fins d’aménagement ou de réhabilitation du terrain, si le plan local d’urbanisme (PLU) ne
l’interdit pas et si ces déchets ont été préalablement triés afin de s'assurer de leur caractère
non polluant. Sous ces conditions, trois cas sont à distinguer :
• Les exhaussements du sol dont la hauteur excède 2 m (ou la profondeur pour un remblai)
et qui portent sur une superficie supérieure ou égale à 100 m² doivent être précédés d'une
déclaration préalable (art. R. 421-23 du Code de l'urbanisme).
• Sont également soumis à permis d'aménager, les exhaussements du sol dont la hauteur
excède 2 m (ou la profondeur pour un remblai) et qui portent sur une superficie
supérieure ou égale à 2 ha (article R. 421-19 du Code de l'urbanisme). Ce seuil est abaissé
à 100m² en secteur sauvegardé, en site classé ou dans une réserve naturelle (article
R. 421-20 du code de l'urbanisme).
Oui. Les installations de stockage privés ou publics de déchets dangereux et de déchets non
dangereux sont soumis à la réglementation des installations classées pour la protection de
l’environnement (voir question 15). Les installations de stockage de déchets inertes relèveront
également de cette même règlementation à partir du 1er janvier 2015 et devront donc
également respecter les prescriptions qui leur sont liées.
L'exploitant de ces installations est responsable pendant trente ans et doit fournir des
garanties financières, lesquelles sont proportionnelles à la dangerosité des déchets.
En marchés privés
(norme NF P 03-001)
Chaque entrepreneur se charge de l'évacuation de ses déchets de construction jusqu'au lieu
de stockage de chantier prévu à cet effet par le maître d'oeuvre et procède à leur tri en
fonction des contenants disponibles.
L'enlèvement et le transport sur les sites susceptibles de recevoir les déchets sont effectués
par l'entrepreneur désigné dans le marché.
La prestation visée ci-dessus fait l'objet d'une rémunération fixée dans le marché, sur la base
d'un diagnostic préalable établi par le maître de l'ouvrage et accepté par l'entrepreneur dans
le cas d'un chantier de démolition, sur la base d'une estimation préalable faite par
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l'entrepreneur dans le cas d'un chantier neuf. En l'absence de diagnostic, la rémunération est
établie, en fonction des quantités évacuées.
En marchés publics
(CCAG Travaux – arrêté du 8 septembre 2009 du Code des marchés publics)
L’article 36.1 du CCAG précise les principes généraux : la valorisation ou l’élimination des
déchets générés par les travaux, objet du marché, est de la responsabilité du maître de
l’ouvrage en tant que "producteur" de déchets et du titulaire en tant que "détenteur" de
déchets, pendant la durée du chantier.
Il est recommandé aux maîtres d’ouvrage de demander aux entreprises de préciser, dans leur
offre, les dispositions envisagées pour la bonne gestion des déchets.
Dans le cas des travaux allotis, il est recommandé de mettre en place une organisation
commune en la sortant du compte prorata (répartition négociée entre les différentes
entreprises concernées).
Une traçabilité de l’élimination des déchets doit être mise en place (bordereaux, contrat
d’évacuation, etc.)
Les maîtres d’ouvrage ont pour obligation de prévoir, dans l'évaluation des marchés, les coûts
engendrés par l'évacuation réglementaire des déchets de chantier.
Pour les marchés de démolition, la réalisation d’un diagnostic déchets avant démolition est
obligatoire pour certains types de bâtiments, ainsi que le remplissage d’un formulaire de
récolement en fin de chantier (voir question 22).
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Les bâtiments concernés sont ceux :
• ayant une surface de plancher supérieure à 1 000 m²,
• ayant hébergé une ou plusieurs substances dangereuses.
Non. Les textes parlent de "producteur" ou "détenteur", donc la propriété des déchets n'est
pas importante. Une entreprise qui travaille sur un bâtiment qui ne lui appartient pas n'est
pas, pour autant, dégagée de la responsabilité d'évacuer les déchets : c'est elle qui les produit
par son activité ou qui les détient.
Selon la nature des lots, l'élimination des déchets est évaluée entre 1 et 8 % du montant des
lots. Les ratios de production de déchets de chantier figurant dans les tableaux suivants
peuvent être pris en compte.
Plâtre / Cloisons doublages Tous types : 1,8 (de 0,75 à 2,6 majoritairement autour de 2,3)
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DÉMOLITION – DÉCONSTRUCTION
* Les pourcentages dépendent du système constructif, ces déchets provenant presque exclusivement de la structure des
bâtiments.
Chiffres issus de 10 opérations de déconstruction subventionnées par l'ADEME achevées entre 1999 et 2001.
Pour en savoir plus : "Déconstruire les bâtiments", ADEME (mars 2003)
Les coûts relatifs aux déchets que l'entrepreneur doit intégrer dans son prix dépendent :
• de la main d'œuvre nécessaire pour effectuer le tri ou le démontage préalable à
l'élimination des déchets,
• des installations spécifiques de chantier (aire de stockage, bennes, etc.),
• de l'effet d'échelle lié directement à la quantité de déchets à éliminer,
• du transport des déchets, en fonction de l'éloignement du chantier des installations
d'élimination,
• du montant de l'élimination des déchets (mise en centre de stockage en fonction de la
catégorie de déchets, en centre de tri et de regroupement, en centre de traitement, en
unité de recyclage, en unité d'incinération).
Si les déchets sont mélangés, le prix pratiqué est celui du déchet le plus cher. Ce qui signifie
qu'un tri minimal, même s'il n'est pas obligatoire, est économiquement intéressant.
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25 Comment répercuter les coûts d’élimination dans les
marchés ?
Etant donné l'importance des coûts d’élimination des déchets de chantier, il est primordial
que ces coûts puissent être répercutés dans les marchés. Plusieurs éléments favorisent
aujourd'hui cette intégration.
Généralement, le coût du traitement des déchets est réputé rémunéré dans le prix du marché,
qu'il soit privé ou public. Mais pour être payé de cette prestation, l'entrepreneur doit la
chiffrer dès l'établissement du devis, en individualisant les différents postes. Lorsque
plusieurs corps d'état interviennent sur un même chantier, le coût de l'organisation commune
pour la gestion et l'élimination des déchets ne doit pas, si possible, être intégré dans le
compte prorata. Le mode de répartition de celui-ci, fonction du montant du marché, ne reflète
pas la part réelle de chaque entreprise dans la production des déchets. Cette répartition
pourra donc être négociée entre les différentes entreprises concernées, sans intervention de
la maîtrise d'ouvrage.
La recommandation T2-2000 3 (marchés publics) prévoit la mise en place d'un lot démolition,
avec l'établissement d'un diagnostic "déchets" préalable et l'intégration du montant des coûts
d'élimination dans chaque lot en évitant la création d'un lot "déchets".
La norme P03-001 (marchés privés) révisée en décembre 2000 prend en compte les coûts
d'élimination dans chacun des lots, en sortant ces coûts du classique compte prorata.
Enfin, le Code des marchés publics, même s'il n'instaure pas le mieux-disant environnemental,
permet d'introduire des critères environnementaux à respecter dans les réponses aux appels
d'offres.
En ce qui concerne les déchets de chantiers de construction neuve, il peut être intéressant de
négocier la reprise des emballages et l'élimination de certains déchets avec les distributeurs
de matériaux ou avec les industriels.
Pour tous les types de déchets, les interlocuteurs des entreprises sont :
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Téléchargeable sur le site www.dechets-chantier.ffbatiment.fr
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27 Quel est le rôle des collectivités territoriales en matière
de déchets de chantier ?
L'élaboration des plans départementaux de gestion des déchets du bâtiment et des travaux
publics, introduits par la circulaire du 15 février 2000, a été un premier pas pour mieux
organiser localement la gestion de ces déchets, tant en matière de valorisation que
d'élimination. La mobilisation des acteurs locaux a notamment permis de faire évoluer les
pratiques du secteur en agissant simultanément sur trois aspects :
• la mise en place de lieux de dépôt des déchets issus des chantiers du BTP,
• le développement du recyclage et de la réutilisation des matériaux inertes,
• la prise en compte de l’élimination des déchets dans les marchés de travaux.
Après un certain essoufflement des démarches, une deuxième génération de ces plans a été
définie par les lois Grenelle I et II. Ces plans deviennent alors obligatoires, sont réalisés sous
maîtrise d’ouvrage du Conseil Général et deviennent opposables aux décisions publiques
prises sur ce sujet.
Cette planification fait l'objet d'un travail collectif dans laquelle les fédérations
départementales et régionales sont très présentes.
Afin de réduire les coûts d'élimination des déchets de chantier du Bâtiment, de nombreuses
fédérations départementales et régionales ont réuni des entreprises pour mettre en place soit
des plates-formes de regroupement des déchets de chantier (incluant ou non le tri), soit des
installations de stockage de déchets inertes, soit des unités de recyclage des déchets inertes
en partenariat avec l’ADEME, les collectivités locales et la Caisse des Dépôts et Consignations.
Ces plates-formes de regroupement peuvent, en effet, être des solutions adaptées permettant
aux entreprises de disposer d'un lieu de dépôt de leurs déchets (quelle que soit leur nature) le
plus proche possible des chantiers (de l'ordre de 15 à 20 km).
De nombreuses entreprises adhérentes de la FFB ont déjà créé, individuellement ou
collectivement, des installations de tri de déchets, de recyclage ou de stockage de déchets
inertes. La plupart de ces équipements ont été subventionnés par l'ADEME.
Fondé en 2009, sous l’impulsion de la FFB, le Syndicat des Recycleurs du BTP (SR BTP-FFB)
regroupe les entreprises qui œuvrent pour une meilleure valorisation des déchets issus du
BTP : www.recycleurs-du-btp.fr
Un site dédié aux déchets de chantier a également été élaboré par la FFB : www.dechets-
chantier.ffbatiment.fr
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Ce site recense les prestataires chargés de la collecte et du traitement des déchets du BTP
(recyclage, valorisation, élimination) et permet de localiser en quelques clics les lieux
d’élimination les plus proches des chantiers.
Une application smartphone "Déchets BTP", déclinée du site, est disponible depuis début
2015.
Par ailleurs, le réseau des chargés de mission environnement des fédérations régionales se
tient à la disposition des entreprises pour :
• organiser des sessions d’information et proposer des actions de formation sur le thème
des déchets,
• les accompagner dans la création de plates-formes d’élimination des déchets du bâtiment,
• les appuyer dans la mise en place de bonnes pratiques environnementales.
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Février 2016 20