Aires Protegees LOI 22-07 PDF
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Est promulguée et sera publiée au Bulletinofficiel, à la suite du présent dahir, la loi n° 22-07 relative aux aires protégées,
telle qu'adoptée par la Chambre des conseillers et la Chambre des représentants.
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Préambule
Le Maroc dispose d'un patrimoine naturel riche en espèces rares, en écosystèmes naturels et en paysages de valeur
inestimable qu'il convient de sauvegarder et de préserver.
Conscients de l'importance de la préservation de ce patrimoine naturel national, les pouvoirs publics se sont toujours
intéressés à la création progressive de parcs nationaux.
Cet intérêt particulier porté à la question a été renforcé depuis la ratification par le Royaume du Maroc de la Convention
sur la diversité biologique en 1996, traduisant ainsi l'engagement de notre pays à mener une politique de développement
durable, qui tend aussi bien à sauvegarder notre diversité biologique qu'à protéger les espèces en voie de disparition et qui
trouve un appui grandissant auprès des organismes internationaux.
Cette politique, qui vise notamment à mettre en place un réseau national des aires protégées couvrant l'ensemble des
écosystèmes naturels à travers tout le Royaume, est, cependant, régie par une législation ancienne et dont les dispositions
ne répondent plus aux critères internationaux qu'il convient d'appliquer aux aires protégées.
Pour mieux répondre à ces critères internationaux et s'adapter à l'évolution que connaît la protection du patrimoine
naturel, aussi bien au niveau régional qu'international, le secteur a été doté d'un cadre juridique qui prend en considération
ces évolutions et qui peut s'adapter aux évolutions futures, en harmonie avec les conventions et les traités régionaux et
internationaux auxquels le Maroc a souscrits.
A cet effet, cette loi spécifique aux aires protégées englobe non seulement les parcs nationaux, mais également les autres
catégories d'aires protégées, reconnues mondialement, en adaptant les critères qui lui sont applicables au contexte
politique et économique spécifique de notre pays.
Cette refonte du cadre juridique existant tend à associer au processus de création et de gestion des aires protégées, les
administrations, les collectivités locales, les populations concernées et les acteurs intéressés, de manière à les impliquer
dans le développement durable de ces aires.
Aux fins de préserver la biodiversité et le patrimoine naturel, il peut être procédé, dans les conditions fixées par la présente
loi et les textes pris pour son application, à la création d'aires protégées qui ont pour vocation la conservation, la mise en
valeur et la réhabilitation du patrimoine naturel et culturel, la recherche scientifique, la conscientisation et le
divertissement des citoyens, la promotion de l'écotourisme et la contribution au développement économique et social
durable.
Pour ce faire, la création d'une aire protégée doit poursuivre des objectifs spécifiques, préalablement définis,
correspondant à la protection des écosystèmes naturels, à la sauvegarde d'espèces de la faune ou de la flore ou à la
conservation de sites qui représentent un intérêt particulier du point de vue biologique, écologiques, scientifique, culturel,
éducatif ou récréatif, ou qui renferment des paysages naturels de grande valeur esthétique.
Article 2 :
Une aire protégée est classée par l'administration compétente, en fonction de ses caractéristiques, de sa vocation et de son
envergure socio-économique, dans l'une des catégories suivantes :
- parc national ;
- parc naturel ;
- réserve biologique ;
- réserve naturelle ;
- site naturel.
Article 3 :
Une aire protégée peut être subdivisée en zones continues ou discontinues relevant de régimes de protection différents,
compte tenu des objectifs d'aménagement, des contraintes découlant de l'état des lieux et des sujétions justifiées par les
besoins et les activités des populations qui y sont installées.
A l'extérieur de ladite aire protégée, une zone périphérique peut également être prévue pour constituer une ceinture de
protection contre les nuisances externes.
Article 4 :
Le parc national est un espace naturel, terrestre et/ou marin, au sens absolu, ayant pour vocation de protéger la diversité
biologique, les valeurs paysagères et culturelles et les formations géologiques présentant un intérêt spécial, aménagé et
géré à des fins culturelles, scientifiques, éducatives, récréatives et touristiques, dans le respect du milieu naturel et des
traditions des populations avoisinantes.
Article 5 :
Le parc naturel est un espace terrestre et/ou marin, renfermant un patrimoine naturel et des écosystèmes représentant un
intérêt particulier qu'il convient de protéger et de valoriser, tout en assurant le maintien de ses fonctions écologiques et
l'utilisation durable de leurs ressources naturelles.
Article 6 :
La réserve biologique est un espace terrestre et/ou marin situé exclusivement sur un domaine de l'Etat, renfermant des
milieux naturels rares ou fragiles, d'intérêt biologiques et écologiques ayant pour vocation la conservation des espèces
végétales ou animales de leur habitat à des fins scientifiques et éducatives :
Article 7 :
La réserve naturelle est un espace naturel, terrestre et/ou marin, constitué à des fins de conservation et de maintien du
bon état de la faune sédentaire ou migratrice, de la flore, du sol, des eaux, des fossiles et des formations géologiques et
géomorphologiques présentant un intérêt particulier qu'il convient de préserver ou de réhabiliter. Elle est utilisée à des fins
de recherche scientifique et d'éducation environnementale uniquement.
Article 8 :
Le site naturel est un espace contenant un ou plusieurs éléments naturels ou naturels et culturels particuliers, d'importance
exceptionnelle ou unique, méritant d'être protégés du fait de leur rareté, de leur représentativité, de leurs qualités
esthétiques ou de leur importance paysagère, historique, scientifique, culturelle ou légendaire, dont la conservation ou la
préservation revêt un intérêt général.
Article 9 :
Le projet de création d'une aire protégée est établi à l'initiative de l'administration compétente ou à la demande des
collectivités locales concernées.
La ou les administrations et collectivités locales concernées peuvent formuler des avis et propositions sur ledit projet dans
le délai de six mois à compter de la date à laquelle elles ont été saisies.
A défaut de faire connaître leurs avis dans ce délai, lesdites administrations et collectivités locales sont censées ne pas avoir
d'objections à ce sujet.
Article 10 :
Le projet de création d'une aire protégée donne lieu à une enquête publique de trois mois, qui se déroule concomitamment
à l'examen dudit projet par la ou les administrations et collectivités locales concernées.
Cette enquête a pour objet de permettre au public, y compris la population locale, de prendre connaissance du projet de
création de l'aire protégée et de formuler d'éventuels avis et observations qui sont consignés sur un registre ouvert par
l'administration à cet effet.
Article 11 :
L'acte ordonnant l'enquête publique et déterminant la zone géographique à laquelle elle est applicable est édicté par
l'administration, agissant de sa propre initiative ou à la demande des collectivités locales concernées.
L'acte ordonnant l'enquête publique fixe notamment la date d'ouverture de l'enquête, sa durée et les modalités de son
déroulement.
Il est publié au « Bulletinofficiel » et porté à la connaissance des administrations, des collectivités locales et des
populations concernées par ses effets par tout autre moyen de publicité approprié.
Article 12 :
Le dossier du projet de création de l'aire protégée, transmis aux administrations et collectivités locales et porté à la
connaissance du public, doit au moins comprendre les éléments suivants :
* un document graphique indiquant les espaces à englober, les zones de protection prévues et leur affectation, la zone
périphérique, s'il y a lieu, ainsi que les limites de l'aire protégée ;
* les principales orientations de protection et d'investissement de l'aire protégée et de développement durable de ses
ressources ;
* un projet de règlement fixant les règles d'utilisation des espaces de l'aire protégée.
Article 13 :
A compter de la date de publication de l'acte ordonnant l'enquête publique visée à l'article 10 ci-dessus et pendant toute la
durée de celle-ci, sont interdits, sauf autorisation préalable de l'administration compétente, tous actes susceptibles de
modifier la nature des espaces englobés dans l'aire protégée projetée ou qui ne sont pas conformes aux prescriptions du
projet de création précité.
Toutefois, cette interdiction cesse de plein droit à l'expiration du délai de deux ans qui suit l'ouverture de l'enquête
précitée, si la création de l'aire protégée n'est pas intervenue selon la forme prévue à l'alinéa 2 de l'article 14 ci-après.
Article 14 :
L'administration en charge du projet de création de l'aire protégée étudie, au plus tard dans trois mois après la fin de
l'enquête publique précitée, les observations et propositions formulées au cours de l'enquête.
Lorsque la création de l'aire protégée est confirmée au terme de la procédure précitée, l'administration compétente établit
les tracés définitifs de ladite aire protégée et engage la procédure d'édition du décret de sa création.
Article 15 :
Les droits réels de propriété des terrains compris dans les aires protégées doivent être exercés sans que l'état et l'aspect
extérieur de ces terrains, tels qu'ils existaient au moment de la création de l'aire protégée, puissent être modifiés.
L'Etat peut acquérir, à l'amiable ou par voie d'expropriation, les terrains situés dans les aires protégées qu'il juge nécessaire
d'incorporer au domaine de l'Etat conformément à la législation en vigueur.
Article 16 :
Les droits des particuliers qui n'auront pas fait l'objet d'acquisition au profit de l'aire protégée continuent de s'exercer dans
les limites des restrictions qui leur sont apportées par les dispositions de la présente loi et des textes pris pour son
application.
Lorsqu'il résulte de ces restrictions une dévalorisation de l'immeuble dans une proportion minimum de 15% ou une perte
de revenus, les ayants droit peuvent requérir une indemnisation équivalente, la cession de l'immeuble à l'Etat ou
l'expropriation pour cause d'utilité publique.
La requête doit être présentée par l'ensemble des co-titulaires des droits ou leurs suppléants, lorsqu'il s'agit d'un immeuble
ou de droits constitués en indivision.
L'indemnisation convenue met fin à toute autre revendication afférente au même immeuble.
Article 17 :
Sous réserve des droits d'usage reconnus expressément par la législation en vigueur aux populations concernées, les
activités menées dans une aire protégée, notamment agricoles, pastorales et forestières, sont réglementées compte tenu
des impératifs de conservation du patrimoine naturel et culturel de l'aire protégée et conformément aux mesures de
protection édictées par le plan d'aménagement et de gestion prévu à l'article 19 ci-dessous.
Les droits d'usage sont entendus dans la présente loi comme étant tous prélèvements à but non commercial pour les
besoins domestiques, vitaux et/ou coutumiers, réservés à la population locale.
Ils sont incessibles et s'exercent dans le cadre d'une convention conclue entre l'administration et les populations locales
concernées ou leurs représentants et qui prévoit, notamment, l'objet et la consistance desdits droits, les populations qui en
bénéficieront, les zones dans lesquelles ces droits s'exerceront et les conditions et les modalités de leur exercice.
Article 18 :
Sous réserve des dispositions de l'article 17 ci-dessus, sont interdites ou font l'objet de restrictions, dans toute l'étendue de
l'aire protégée, sauf autorisation préalable de l'administration compétente, toutes actions susceptibles de nuire au milieu
naturel, à la conservation de la faune et de la flore, ou d'altérer le caractère et les éléments de l'écosystème de l'aire
protégée, dont notamment :
* l'exécution de travaux publics et privés de toute nature, y compris l'installation de réseaux d'électrification ou de
télécommunication ;
Article 19 :
L'aire protégée est dotée d'un plan d'aménagement et de gestion, dont le projet est établi à l'initiative de l'administration
compétente, en concertation avec les collectivités locales et les populations concernées.
Article 20 :
Le plan d'aménagement et de gestion décrit les éléments constitutifs de l'aire protégée, physiques et biologiques, son
environnement socio-économique, les objectifs de protection immédiats et à terme, la stratégie et les programmes
d'aménagement et de gestion, les mécanismes de suivi et de contrôle, ainsi que les indicateurs d'impact sur
l'environnement et l'estimation des besoins financiers sur une base quinquennale.
Il fixe également les mesures spécifiques et les restrictions propres à assurer la conservation de l'aire protégée, ainsi que les
zones dans lesquelles sont admises les activités agricoles, pastorales et forestières ou d'autres activités autorisées par
l'administration compétente et n'entraînant pas d'impact néfaste sur l'aire protégée.
Article 21 :
La durée de validité du plan d'aménagement et de gestion de l'aire protégée, qui ne doit pas excéder dix ans, ainsi que la
forme et les modalités de son approbation et de sa révision sont fixées par voie réglementaire.
Article 22 :
Préalablement à son approbation par l'administration compétente, le projet de plan d'aménagement et de gestion de l'aire
protégée est soumis à l'avis des collectivités locales, des administrations concernées et des associations de la société civile
ayant exprimé leur volonté.
Lesdites collectivités locales, associations et administrations peuvent formuler, dans un délai de trois mois à compter de la
date à laquelle elles ont été saisies, des avis ou des propositions qui sont étudié(e)s par l'administration compétente.
A défaut de faire connaître leurs avis dans ce délai, lesdites collectivités locales, associations et administrations sont
censées ne pas avoir d'objections à ce sujet.
Article 23 :
Les collectivités locales et les administrations publiques concernées prennent, en concertation avec l'administration
compétente, toutes les mesures nécessaires relevant de leur compétence pour la mise en oeuvre et le respect des
dispositions du plan d'aménagement et de gestion de l'aire protégée concernée.
Section II : Gestion
Article 24 :
La gestion de l'aire protégée est assurée par l'administration compétente, en collaboration et en partenariat avec les
collectivités locales et les populations concernées.
- l'aménagement de l'aire protégée selon les prescriptions du plan visé à l'article 19 ci-dessus, la mise en place
d'infrastructures adéquates et la mise en oeuvre et le suivi des programmes de gestion ;
- la conclusion de conventions pour l'exercice des droits d'usage reconnus aux populations locales concernées ou de
conventions pour la mise en oeuvre et le suivi des programmes de gestion ;
- l'exercice de la surveillance et du contrôle de l'aire protégée tendant à prévenir, à contrôler et à interdire certaines
activités humaines de nature à perturber le milieu naturel.
Article 25 :
Sans préjudice des droits reconnus aux tiers, l'administration compétente peut concéder la gestion de l'aire protégée,
totalement ou partiellement, à toute personne morale de droit public ou privé, qui s'engage à respecter les conditions
générales de gestion prévues par la présente loi et les clauses d'une convention et d'un cahier des charges établis par
l'administration.
Article 26 :
La gestion de l'aire protégée est déléguée après appel à la concurrence faisant l'objet d'un règlement qui prévoit,
notamment, les critères d'éligibilité, les modalités de sélection, ainsi que les qualifications professionnelles et techniques
requises pour la délégation de ladite gestion conformément à la loi en vigueur.
Toutefois, il peut être fait, en cas de besoin, recours à une procédure de négociation directe afin d'assurer la continuité du
service public.
Toute cession de la part du délégataire ne peut être effectuée que sur autorisation préalable de l'administration
compétente.
Article 27 :
La convention de gestion déléguée prévoit, notamment :
- l'objet et la consistance de la gestion déléguée et la délimitation des zones d'intervention qu'elle concerne ;
- la consistance des biens dont la gestion est déléguée et, le cas échéant, les règles régissant la reprise des biens meubles et
immeubles ;
- la durée qui ne peut excéder trente ans prorogeable pour une durée qui ne peut excéder dix ans ;
- le cas échéant, les règles relatives au respect des prescriptions exigées pour des raisons de défense nationale et de sûreté
publique ;
Article 28 :
Le cahier des charges visé à l'article 25 ci-dessus prévoit, notamment :
- l'objet et la consistance de la gestion déléguée, ainsi que la délimitation de l'espace qu'elle concerne ;
- les règles et conditions de gestion et d'utilisation des infrastructures et des biens dont la gestion est déléguée, ainsi que
les conditions et les modalités de leur entretien et adaptation ;
- les redevances de la gestion déléguée, leur mode de calcul et les modalités de leur paiement ;
- la ou les polices d'assurance que le délégataire doit contracter pour couvrir sa responsabilité pour les dommages causés
aux tiers ;
- les garanties financières exigées du délégataire et celles exigées par la partie délégante ;
- les mesures coercitives encourues par le délégataire en cas de l'inobservation des clauses du cahier des charges ;
Article 29 :
Quiconque refuse d'obtempérer aux ordres des agents visés à l'article 36 ci-dessous ou les empêche, de quelque manière
que ce soit, d'exercer leurs fonctions est puni d'une amende de 600 à 1.200 dirhams.
Article 30 :
Est puni d'une amende de 30 à 1.200 dirhams, sauf droits expressément reconnus aux populations concernées, quiconque :
Article 31 :
Sans préjudice des peines plus sévères, est puni d'une amende de 2.000 à 10.000 dirhams, sauf droits expressément
reconnus aux populations locales, quiconque :
- introduit une espèce animale ou végétale dont la présence est interdite ou réglementée, en violation des prescriptions de
la présente loi ;
- occasionne volontairement un dommage à la flore, à la faune de l'aire protégée ou aux éléments naturels de son
écosystème.
Article 32 :
Est puni d'une amende de 1.200 à 10.000 dirhams et d'un emprisonnement de un mois à trois mois ou de l'une de ces deux
peines seulement, sauf droits expressément reconnus aux populations locales, quiconque :
- procède à des cultures ou à des plantations dans les lieux où ces activités ne sont pas autorisées ;
- procède à des cultures ou à des plantations dans les zones où elles sont soumises à des restrictions ou à des
réglementations spéciales, sans respecter lesdites restrictions ou réglementations ;
- entreprend des constructions, fouilles ou travaux de quelque nature que ce soit dans les zones où ces activités sont
interdites ;
- effectue des activités dans les zones où elles sont soumises à des restrictions ou à des réglementations spéciales, sans
respecter lesdites restrictions ou réglementations ;
Article 33 :
Sans préjudice des peines plus sévères, est puni d'un emprisonnement de trois mois à un an et d'une amende de 2.000 à
10.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement, quiconque pollue par des produits toxiques ou dangereux le sol,
les ressources en eau, la flore ou cause l'intoxication de la faune.
Article 34 :
Les sanctions prévues par les textes en vigueur en matière de chasse, de pêche dans les eaux continentales, de forêt, de
police de l'eau et d'urbanisme sont doublées une seule fois lorsque les infractions qu'elles sanctionnent sont commises à
l'intérieur d'une aire protégée.
En cas de récidive, les sanctions prévues par les articles 29, 30, 31, 32 et 33 sont portées au double.
Article 35 :
Indépendamment des sanctions prévues par les articles ci-dessus, la décision de condamnation peut prévoir la remise en
état des lieux aux frais du condamné.
En cas de condamnation pour infraction aux dispositions de la présente loi, le jugement peut ordonner le versement de
dommages-intérêts en réparation du préjudice causé.
Article 36 :
Sont chargés de constater les infractions aux dispositions de la présente loi et des textes pris pour son application, outre les
officiers de police judiciaire, les agents de l'administration habilités spécialement à cet effet.
Ils doivent être assermentés et porteurs d'une carte professionnelle délivrée par l'administration selon les modalités fixées
par voie réglementaire.
Les fonctionnaires visés au présent article sont astreints au secret professionnel sous peine des sanctions prévues à l'article
446 du code pénal.
Article 37 :
A l'occasion de l'exercice de leurs fonctions, les agents visés à l'article 36 ci-dessus dressent des procès-verbaux qui
énoncent la nature, la date et le lieu des constatations ou des contrôles effectués. Ils sont signés par le(s) agent(s) et par la
ou les personne(s) concernée(s) par les infractions.
En cas de refus de celle(s)-ci de signer, mention en est faite au procès-verbal. Un double est laissé aux parties intéressées.
Les procès-verbaux sont rédigés sur-le-champ et sont dispensés des formalités et droits de timbres et d'enregistrement.
Dans le cas où le contrevenant n'a pu être identifié, les procès-verbaux sont dressés contre inconnu.
Ces procès-verbaux font foi jusqu'à preuve du contraire et sont mis à la disposition de l'administration.
Celle-ci peut, selon le cas, mettre en demeure, par écrit, le (s) contrevenant(s) de se conformer aux dispositions de la
présente loi et des textes pris pour son application.
Lorsque les comptes rendus des procès-verbaux prévoient la poursuite des contrevenants, ces procès-verbaux sont
communiqués dans un délai de 15 jours, courant à compter de la date de leur établissement, au procureur du Roi près la
juridiction compétente.
Article 38 :
En cas d'infraction flagrante, les agents visés à l'article 36 ci-dessus sont habilités à faire cesser l'activité délictueuse en
cours et à ordonner au (x) contrevenant(s) de quitter les lieux de l'infraction immédiatement.
Ils peuvent saisir les objets, instruments ou véhicules utilisés pour commettre l'infraction ou ayant un lien quelconque avec
elle contre récépissé indiquant le nom, la qualité et la signature de l'agent qui a effectué la saisie et mentionnant ce qui a
été saisi.
Ils peuvent conduire devant l'officier de police judiciaire le plus proche les individus qui ont participé à sa commission,
conformément aux dispositions du code de procédure pénale.
Article 39 :
Pour la constatation des infractions à la présente loi, les agents visés à l'article 36 ci-dessus peuvent demander le concours
de la force publique.
Ils peuvent recourir à tout moyen approprié d'enquête, notamment le prélèvement d'échantillons contre récépissé.
Ceux-ci sont placés sous scellés et un exemplaire du procès-verbal de leur dépôt est remis au contrevenant. Mentions en
sont portées sur le procès-verbal.
Les échantillons prélevés sont acheminés à un laboratoire agréé en vue de leur examen. Les résultats de cette analyse sont
consignés dans un rapport qui est joint au procès-verbal de constatation de l'infraction.
Article 40 :
La présente loi entre en vigueur à compter de la date de sa publication au Bulletinofficiel.
Les parcs nationaux existants à la date de publication de la présente loi au « Bulletinofficiel » seront classés dans l'une des
catégories prévues par les dispositions de l'article 2 de la présente loi, selon les modalités fixées par voie réglementaire.
Article 41 :
Sont abrogées toutes dispositions contraires à la présente loi, notamment celles du dahir du 30 joumada I 1353 (11
septembre 1934) sur la création des parcs nationaux et des textes pris pour son application.
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Le texte en langue arabe a été publié dans l'édition générale du « Bulletin officiel » n° 5861 du 20 chaabane 1431 (2 août
2010).