Loi 2018 25 Du 12 11 2018 Code Forestier

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REPUBLIQUE DU SENEGAL
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Un Peuple - Un But - Une Foi

loi poftant Code forestier

exposÉ DEs MorrFs


La loi constitutionnelle n" 2016-10 du 05 avril 2016 portant révision de la
Constitution a consacré la reconnaissance de nouveaux droits aux citoyens notamment
le droit à un environnement sain, le droit sur les ressources naturelles et leur
patrimoine foncier.

En effet, il ressort de l'article 25,2 de la Charte fondamentale que : << les pouvoirs
publics ont lbbligation de préseruer, de restaurer les processus écologiques essentiels,
de pourvoir à la gestion responsable des espèces et des écosystèmes, de préseruer la
diversité et l'intégrité du patrimoine génétique, d'exiger l'évaluation environnementale
pour les plans, projets ou programmes, de promouvoir léducation environnementale
et d'assurer la protection des populations dans l'élaboration et la mise en æuvre des
projets et programmes dont les impacts sociaux et environnementaux sont
significatifs >>.

Dès lors, l'innovation ainsi introduite rend nécessaire l'adaptation du Code


forestier, outre la prise en compte des éléments nouveaux de la Convention sur le
Commerce international des espèces de flore et de faune sauvages menacées
d'extinction (CITES), ratifiée par le Sénégal,

Aussi, la
législation forestière doit être mise en adéquation avec certaines
dispositions de la loi no 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des
Collectivités locales qui consacre l'érection du département en collectivité territoriale
et la communalisation intégrale. Ainsi, une nouvelle répartition des compétences en
matière d'environnement et de gestion des ressources naturelles anciennement
dévolues à la région est faite au profit du département et de la commune.

A ces considérations de mise en conformité normative et institutionnelle, s'ajoute


la nécessité de lutter plus fermement contre les agressions organisées portant sur les
ressources forestières. Enfin, il est également question dans le projet de loi d'une
meilleure rationalisation des conditions d'exploitation des forêts, inscrite dans une
dynamique nationale et internationale de préservation de l'Environnement et de
promotion du Développement durable,

Ainsi, le présent projet de loi apporte, entre autres, les innovations suivantes :

- l'introduction dans la loi d'un nouveau chapitre consacré aux définitions ;

1
- le renforcement du pouvoir de gestion des collectivités territoriales sur les
forêts situées hors du domaine forestier classé ;

- la promotion de la concession des forêts classées comme modalité de


gestion ;

- la déconcentration de certaines prérogatives de gestion du Seruice des Eaux


et
Forêts, Chasses et de la Conseruation des Sols ;

- le relèvement des peines attachées aux infractions en matière forestière et la


définition de nouveaux délits aggravés tels que le trafic international illicite de
bois et l'association de malfaiteurs en rapport avec le trafic de bois ;

- le renforcement de la valeur probatoire du procès-verbal dressé par deux


agents assermentés qui vaut jusqu'à inscription de faux concernant les
constatations matérielles ;

- une meilleure répartition des recettes forestières entre l'Etat et les collectivités
territoriales ;

- l,implication accrue du secteur privé dans la gestion de l'environnement et des


ressources naturelles par le biais de la création de forêts privées et le
développement des concessions forestières'

La réforme vise également le renforcement des moyens d'intervention des agents,


notamment avec la création d'un Fonds national d1ntervention pour la Conseruation
et la Valorisation du Patrimoine forestier (FNI).

Il est aussi prévu la création dtn Fonds local dîménagement (FLA) dont l'objectif
est d,appuyer la participation des acteurs concernés à la mise en æuvre des
prescriptions techniques des plans d'aménagement des forêts.

Au regard de toutes ces considérations, il est proposé l'abrogation et le

remplacement de la loi no 98-03 du 08 janvier 1998 portant Code forestier.

Le présent projet de loi comprend cinq (05) titres :

- le titre premier porte sur les dispositions générales ;


- le titre II se rappotte à la mise en valeur des forêts ;

- le titre III traite de lAdministration des Eaux et Forêts, Chasses et de la


Conservation des Sols ;

- le titre IV est relatif aux dispositions pénales ;

- le titre V concerne les dispositions finales'

Telle est l'économie du présent projet de loi portant Code forestier'

2
REPUBLIQUE DU SENEGAL

Lln Peuple - Un But - Une Foi

Loi no 2018'25
portant Code forestier

Lîssemblée nationale a adopté en sa séance du vendredi 02 novembre 2018 ;


Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :

TITRE PREMIER. . DES DISPOSITIONS GENERALES

Chapitre premier. - De l'objet et du champ d'application

Article premier. -
Le présent Code a pour objet de fixer les règles générales de la
gestion des forêts, des arbres hors forêt et des terres à vocation forestière du Domaine
national. Il a également pour objet de déterminer les conditions d'exploitation des
forêts privées.

Il s'applique à l'ensemble du patrimoine forestier national.

Chapitre II.- Des définitions

Article 2.- Au sens du présent Code, on entend par :

1. adjudication : modalité de vente par enchère d'une ressource forestière


connue ;
Z. aire marine protégée : zone située à l'intérieur ou à proximité du milieu
marin, avec ses eaux sous-jacentes, la faune et la flore associées et les éléments
historiques et culturels qui sÿ trouvent ;
3. arbre remarquable : arbre exceptionnel de par son âge, ses dimensions, sa
forme, sa valeur historique, sociale et culturelle ;
4. bois communal : aire boisée de conseruation ou de récréation créée par la
commune en dehors du domaine forestier classé et comprise dans ses limites
administratives ;
5. bois sacré : bois ou parcelle de forêt érigé en lieu de culte par une population
pafticulière;
6. classement : ensemble de règles et procédures ayant pour objet de préciser
les conditions d'exercice des droits de toute nature, en particulier des droits
d'usage, sur des périmètres définis et délimités à la suite d'opérations
techniques menées par l'administration ;
7. cogestion : accord par lequel le Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la
Conseruation des Sols confie à un tiers l'exécution d'un plan d'aménagement
sur la base d'un protocole d'accord ;

1
B- concession forestière : accord par lequel, le service forestier confie à un tiers,
personne physique ou morale pour une durée déterminée, la mise en valeur sur
la base d'un plan d'aménagement forestier, tout ou partie d'une forêt ;

9- confiscation : transfert définitif, au profit de l'Etat ou de la collectivité


territoriale gestionnaire de la forêt dans laquelle l'infraction a été relevée, des
produits forestiers issus d'un acte délictueux ou des moyens d'exploitation ou de
transports saisis, et ce, soit en application d'une décision de justice ou d'une
transaction ;

lg-convention locate : accord passé entre les groupes d'intérêt locaux entériné par
une ou plusieurs collectivités territoriales. Elle définit des principes et des
modalités de protection et de gestion durable des ressources forestières de la
collectivité territoriale conformément aux dispositions du présent Code et du Code
général des collectivités locales ;

11-coupe : opération consistant à exploiter (abattre et/ou prélever) un arbre sur


pied ou un peuplement forestier ;

Elle désigne également l'ensemble des produits forestiers livrés à I'exploitation


dans un peuplement ou sur un terrain forestier ;

12-déclassernent : acte par lequel un périmètre est soustrait du domaine forestier


classé ;

13-défrichement :succession d'opérations d?battage d'arbres destinées à


permettre l'utilisation, à des fins dbccupation et de mise en valeur autres que
forestière, d'un terrain préalablement couvert de végétation ligneuse ;

14-domaine forestier : ensemble des forêts et terres à vocation forestière, il


comprend le domaine forestier classé et le domaine forestier protégé ;

15-domaine forestier classé : ensemble des forêts et terres à vocation forestière


dont la gestion relève du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la
Conseruation des Sols et des parcs nationaux ; il comprend les forêts classées,
les réserves sylvo-pastorales, les pÉrimètres de reboisement et de restauration,
les Parcs nationaux, les réserues naturelles intégrales, les réserves spéciales, les
parcs forestiers, les parcs zoologiques et les parties continentales des aires
marines protégées ;

16-domaine forestier protégé : ensemble des forêts et terres à vocation


forestière dont la gestion est confiée aux collectivités territoriales ; il
comprend les forêts de terroir, les réserues naturelles communautaires, les zones
de restauration départementales, les sites naturels d'intérêts départementaux, les
bois communaux, les réserves naturelles communales et les forêts communales,
les sites d'intérêt local ;

2
17-ébranchage : opération consistant à couper une (ou des) branche (s) d'un
arbre ;

lg-émondage : opération culturale qui consiste à rendre net et propre l?rbre en


éliminant les branches au ras du tronc, l'extrémité des branches et des rameaux à

la périphérie de la cime ;

19-e><ploitation forestière : la coupe, la collecte ou le prélèvement de produits


forestiers, notamment :
- le bois;
- la litière et la Paille ;
- les exsudats, le miel et les huiies ;
- les fleurs, fruits, feuilles, écorces et racines ;
- la faune sauvage terrestre, aviaire et aquatique.
Est également considérée comme exploitation forestière, l'utilisation de la forêt à
des fins touristiques ou récréatives, la valorisation du carbone et autre service des
écosystèmes ;

20- feu précoce: feu contrôlé, allumé à titre préventif en début de saison sèche
avant la dessiccation totale des herbes afin de prévenir les feux de brousse
violents ;

21-forêt: terrain recouvert à 10% au moins d'une formation d'arbres pouvant


atteindre au moins deux (02) mètres à maturité, d'arbustes ou de broussailles d'une
superficie minimale d'un demi-hectare d'un seul tenant; continue dêtre considérée
comme forêt, durant une période de dix ans, à compter du jour où est constatée la
destruction, les formations forestières ayant subi une coupe, des fouilles ou
explorations, un incendie ou autres agressions entraînant leur destruction totale ;
sont également considérés comme forêt, les terres à vocation forestière :

- les terrains qui étaient couverts de forêts récemment coupées ou incendiées,


mais qui sont soumis à la régénération naturelle ou au reboisement ;

- les terres en friche destinées à être boisées ;

- les terrains de culture affectés par le propriétaire ou l'usufruitier aux actions


forestières ;

- toute terre dégradée impropre à l'agriculture et nécessitant une action de


restauration ;

- les terres destinées à être reboisées pour les loisirs ;

Z}-forêtctassée : forêt constituée en vue de la conservation des sols, des eaux, de


la diversité biologique et décosystèmes particuliers ou fragiles et de la garantie d'une
production durable par tout moyen approprié de gestion ou de protection ;

')
J
Z3-forêt communale ; site naturel d'intérêt local de restauration et/ou
de
récréation créé par la commune en dehors du domaine forestier classé et compris
dans ses limites administratives ;

Z4-forët privée : formation forestière régulièrement implantée sur une propriété


privée ;

25-forêt de terroir : forêt située dans le domaine forestier protégé et dont la


gestion relève d'une collectivité territoriale donnée ;

26-matériel de !'eproduction :

r semence : les cônes, fruits, graines et amendes destinés à la production de


plants, les parties de plantes (boutures, feuilles, explants ou embryons
destinés à la micro-propagaüon, les bourgeons, les marcottes, les racines,
greffons) ou toute partie de plante destinés à la production d'un plant;

plant : toute plante élevée au moyen de semence, de parties de plante ou


de plante provenant d'un semis naturel ;

27-marteau forestier: outil à main comportant :

- un côté tranchant permettant de faire une entaille sur un arbre sur pied
ou sur une grume ;

- un côté portant une empreinte appelée marque destinée à être apposée


par percussion sur lêntaille, identifiant ainsi le caractère légal de
l'exPloitation ;

28-mise en ensemble des mesures consensuelles prises par les


défens :
populations locales pour réhabiliter et conserver les ressources sylvo-pastorales d'une
zone donnée de leurs terroirs, de façon à produire durablement des avantages
écologiques, socio-économiques et culturels ou aire naturelle placée dans une
position particulière de gestion par une communauté organisée sur la base d'un
consensus sous-tendu par des règles acceptées par toutes les parties prenantes ;
ceci en vue de rendre sa production soutenue à la suite d'un processus de
réhabilitation ;

Z9-parc à bois : formation forestière naturelle ou artificielle bénéficiant d'un statut


de protection strict en vue de la sauvegarde rigoureuse des richesses natureltes,
notamment la végétation ligneuse ;
3g-parcelte conservatoire : plantaüon d'espÈce(s) ou provenance(s) implantée(s)
(in situ ou ex situ) pour la conservation de ressources génétiques forestières
menacées, à des fins économique, éducatif, Édagogique, d'investigation pour la
recherche...
31-parc national : zone où des restrictions ou des interdictions quant à la chasse, la
pêche, la capture des animaux, le ramassage des ceufs, la destruction de leur gîte,

4
l'exploitation des végétaux, des produits du sol ou du sous-sol, la réalisation
d'infrastructures sont édictées en vue de la conservation de la diversité biologique ;
32-patrimoine forestier : ensemble des biens et services forestiers dont les droits
et obligations qui s'y rattachent sont exercés par une personne physique ou morale
relativement à la gestion et à la jouissance d'une partie ou tout du domaine forestier
national ;

33-périrnètre de reboisement ou de restauration : terrain dénudé ou


insuffisamment boisé sur lequel s'exerce ou risque de s'exercer une érosion grave et
dont le reboisement ou la restauration est reconnu nécessaire du point de vue
agronomique, économique ou écologique ;
34-peuplement artificiel :
ensemble d'arbres quel que soit leur stade de
développement, poussant sur un terrain forestier et issus de régénération artificielle
(semis ou plantation) ;

35-plan d'aménagernent forestier : document de gestion forestière qui récapitule


l,ensemble des analyses, les synthèses, la définition des objectifs pour la forêt et
pour la durée dhménagement, les propositions d?ménagement, les modalités de
gestion, le suivi-évaluation et le bilan prévisionnel ;
36-possibilité de la forêt : volume de bois exploitable annuellement, sans entamer
le capital ;

37-produit contingenté : produit forestier dont la quantité à exploiter est fixée par
arrêté du Ministre chargé des Eaux et Forêts ;
3g-provenance : le lieu où se trouve un peuplement (population d'arbres
autochtones ou exotiques) naturel ou artificiel et par extension la population elle-
même qui se trouve en ce lieu ou bien le matériel de reproduction qui en dérive :
graines, boutures, greffons, plants."
39-réserve naturetle communale : site naturel d'intérêt local, en vue de la

conservation, créé par la commune en dehors du domaine forestier classé et compris


dans ses limites administratives ;
4g-réserue naturelle intégrale : zone où cer[aines restrictions, temporaires ou
définitives, relatives à la chasse, à la pêche, à la capture des animaux, à l'exploitation
des végétaux, des produits du sol et du sous-sol, à la réalisation d'infrastructures
sont nécessaires pour des raisons scientifiques, touristiques et écologiques ;
41-réserue spéciale : zone faisant lbbjet de restrictions temporaires ou définitives,
relatives à la chasse, à la pêche, à la capture des animaux, au ramassage des ceufs,
à l'exploitation des végétaux, des produits du sol ou du sous-sol, à la réalisation
d'infrastructures, sauf à des fins scientifique, touristique et écologique ;
42-réserve sytvo-pastorale : formation naturelle classée ayant une fonction
pastorale prépondérante où des restrictions particulières sont apportées ;

5
43-saisie : acte par lequel les agelrts des Eaux et Forêts et des parcs nationaux
assermentés, les agents commissionnés des Eaux et Forêts assermentés et les autres
agents de l'Etat assermentés, retirent provisoirement à une personne physique ou
morale l'usage ou la jouissance :

- des produits forestiers issus d'un acte délictueux ;

- des moyens d'exploitation ou de transport de produits isstts d'un acte


délictueux ;

44-services des écosystèmes forestiers :

- servic:'
iiffiT;:i?:ffi:1,'::,Ï;:::i:'f,.uir,, vin, hui,es, feu,.s,
écorces, résines et gommes, faune et ses produits dérivés,
notamment;

:li'**=,,*ff#it
fourniture de produits médicinaux ;
*f*,,anns
- services de régulation : protection contre lér"osion hydrique et éolienne,
régulation des inondations, séquestration du carbone ;
seruices

Ï: ;:::: li,r."," atmosphérique par res arbres en reration de


symbiose avec des bactéries ou des champignons ;
. l'offre dhabitats Pour la faune ;
. le maintien de la diversité biologique animale et végétale (cycle
des éléments nutritifs) ;

= seruices socio-culturels : esthéüques, culturels, valeurs spirituelles,


écotourisme, éducation, loisirs ;

46-transaction : contrat par lequel les parties mettent fin à une contestation par
des concessions mutuelles en espèce ou en nature ;

47,:.verger à graines : plantation sélectionnée et traitée de manière à conserver une


homogénéité génétique et gérée en vue de produire fréquemment et en abondance
des semences de qualité ;
43-zone de conservation : zone d'impoftance nationale désignée où sont
appliquées les mesures de conservation nécessaires au maintien ou au
rétablissement, dans un état de conservation favorable, des habitats naturels eVou
des populations des espèces pour lesquels le site est désigné.

6
TITRE II.- DE LA MT§E EN VALEUR DES FORETS

Chapitre prernier.- De la Politique forestière


Article 3.- La mise en valeur économique, écologique et sociale des forêts et terres
à vocation forestière est prévue par la Politique forestière définie par le Président de
la République. Celle-ci est précisée par des directives nationales dhménagement
complétées par des orientations départementales forestières

Chapitre II.- Du comrnerce des espèces de flore menacées d'extinction


Article 4,- L'importation, l'exportation ou la réexportation des spécimens ou partie
de flore inscrite aux annexes I, II et III de la Convention sur le Commerce
international des espèces de flore et de faune sauvages menacées dêxtinction
(CITES) sont assujetties à l'obtention d'un permis CITES.

Chapitre III.- De l'exploitation des forêts


Section première.- Des modalités d'exploitation des forêts
Article 5.- A I'exception de l'exploitation des produits forestiers autorisée dans le
cadre de l'exercice du droit d'usage, l'exploitation concerne les produits non
contingentés et les produits contingentés.

En dehors des dérogations prévues par la loi, l'exploitation des produits non
contingentés requiert lbbtention du permis de coupe tandis que celle des produits
contingentés nécessite au préalable lbbtention de la carte professionnelle
d'exploitant forestier pour les organismes ou la carte de producteur local pour les
membres des GIE de blocs des forêts aménagées.

Article 6.- Les modalités d'exploitation des produits contingentés sont fixées
chaque année par arrêté du Ministre chargé des Eaux et Forêts.

Article 7.- En vue de leur préservation, certaines espèces forestières présentant un


intérêt particulier du point de vue économique, botanique, culturel, écologique,
scientifique ou médicinal ou menacées d'extinction peuvent être partiellement ou
intégralement protégées.

La liste des espèces partiellement ou intégralement protégées est fixée par


arrêté.

Section 2.- Des malteaux forestiers et des marques

Article B,- Pour le marquage des bois ou arbres à exploiter, déjà exploités ou en
circulation, le Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols fait
usage de marteaux forestiers portant des marques distinctives déposées au greffe
des tribunaux de grande instance et des tribunaux d'instance du ressort.

Les collectivités territoriales et les propriétaires de forêts privées ou de


plantations peuvent confectionner des marteaux particuliers dont les empreintes sont

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également déposées au greffe du tribunal d'instance du ressort et au service régional
des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conseruation des Sols compétent'

Section 3.- Des droits d'exploitation

Afticle g,- Les droits O'ôtoitution des forêts et terres à vocation forestière du
domaine national appartiennent à l'Etat.

La gestion des ressources du domaine forestier protégé est transférée aux


collectivités territoriales.

Toutefois, si des formations forestières ont été régulièrement implantées sur le


domaine national ou sur une propriété privée sous forme de plantations en plein,
d'alignement et dâbris, elles sont la propr:iété des personnes physiques ou morales,
qui les ont réalisées.

Article 10.- Dans toute forêt non aménagée, les coupes exceptionnelles effectuées
bénéficient en priorité aux populations limitrophes.

Article 11.- Dans les forêts non aménagées du domaine forestier classé,
l'exploitation de produits forestiers ligneux est interdite.

A titre exceptionnet, le Ministre chargé des Eaux et Forêts peut autoriser des
opérations limitées dans le domaine forestier. Ces opérations ne doivent en aucun
cas avoir un caractère régulier ni grever le potentiel de la forêt.

Afticle 12.- L'exploitation de toute ressource forestière du domaine forestier est


assujettie au paiement préalable de taxes et redevances dans des conditions et
formes définies par décreÇ à l'exception des forêts privées et du droit d'usage.

AËicle 13.- L'exploitaüon eÿou la valorisation des produits et services forestiers


dans les forêts relevant de la compétence des collectivités territoriales est assujettie
à l'autorisation préalable du Conseil départemental concerné après avis du Conseil
municipal concerné.

Le permis d'exploitation est délivré par le Service des Eaux et Forêts, Chasses et
de la conservation des sols au vu de l'autorisation établie.

Concernant les forêts privées, les propriétaires exploitent eVou valorisent les
produits forestiers, sous réserve du constat du représentant du Service des Eaux et
Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols et du respect des mesures relatives à
la protection de l'environnêment, des eaux et des sols, arrêtées par le Ministre
chargé des Eaux et Forêts.

Toutefois, si les ressources à exploiter proviennent d'une forêt aménagée,


lêxploitation doit se faire conformément aux prescriptions du plan d'aménagement
approuvé et aux lois et règlements en vigueur.

B
Article 14.- Les ressources issues de la vente des produits forestiers et les recettes
contentieuses réalisées par l'Etat et les collectivités territoriales concernées, sont
versées au Trésor public au prolit de l'Etat et des collectivités territoriales. Les
modalités de répartition sont fixées par décret.

Article 15.- Le pourcentage et le mode de répartition des revenus issus de l'exercice


des droits d'exploitation, du produit des amendes, confiscations, restitutions,
dommages intérêts et contraintes à attribuer aux agents du Service des Eaux et
Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols et aux agents habilités cités à
l?rticle 36 du présent Code sont fixés par décret.

Article 16.- L'exercice des compétences que l'Etat a transférées aux collectivités
territoriales sur les forêts et les terres à vocation forestière du domaine national,
ainsi que les obligations qui en découlent pour celles-ci, sont précisées, pour chaque
collectivité territoriale concernée, dans un plan simple de gestion ou un plan
d'aménagement forestier. Ces plans sont sdumis au Seruice des Eaux et Forêts,
Chasses et de la Conservation des Sols, pour ar,,is, et approuvé par le représentant
de l'Etat.

Article 17,- Les collectivités territoriales peuvent conclure des conventions locales à
des fins de conseryaüon des ressources naturelles de leur terroir. Les conventions
tocales sont approuvées par le représentant de l'Etat après avis des seruices des
Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols.

Article 18.- La collectivité territoriale peut, selon le cas, affecter ou adjuger à des
personnes physiques ou morales, qu'elle désigne, les parcelles sises dans les forêts
ayant fait lbbjet d'un plan d'aménagement forestier, à charge pour ces personnes
d'en assurer l'exploitaüon eVou la mise en valeur, conformément aux dispositions du
présent Code et dans les conditions prévues par ledit plan.

Elle en informe le Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservaüon des


Sols.

Article 19.- La collecte et la coupe de produits forestiers, lorsqu'elles sont réalisées


par la personne physique ou morale propriétaire de la plantaüon, sont libres de
redevances.

Toutefois, l'exploitation de ces produits se fait conformément aux prescriptions


du plan dhménagement ou du plan simple de gestion de la forêt

Ces mêmes dispositions sont applicables arx propriétaires d'un champ ou d'une
exploitation sylvicole qui souhaitent exercer des activités de valorisation des services
forestiers ou de coupe, d'ébranchage, d'abattage et décorçage sur les arbres plantés
et/ou issus de régénération nafurelle assistée ou non, se trouvant à I'intérieur de leur
domaine.

9
Articte 2O.-La coupe, l'abattage, l'ébranchage et l'écorçage d'arbres à l'intérieur du
périmètre communal hors d'un domaine privé, sont soumis à l'avis du Conseil
municipal de la commune concernée.

Toutefois, l'autorisation cle coupe des formations ligneuses ayant un rôle de


protection déquipements collectifs ou de l'environnement, ainsi que celle pour les
arbres remarquables, les arbres semenciers sélectionnés ou essences protégées, sont
soumises à l'avis technique du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la
Conservation des Sols.

Article 21.- Les produits provenant des exploitations régulières ne peuvent être
transportés en dehors du périmètre de leur coupe et stockés ailleurs qu?près
délivrance par le Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols
d'un permis de circulation et d'un permis de dépôt certifiant la provenance des
produits, leur nature, leur quantité et la régularité de l'exploitation.

La délivrance ne peut être refusée que si l'exploitation n'est pas conforme aux
dispositions de lhrticle 19 du présent Code ou si l'exploitant ne s'est pas acquitté du
paiement de la redevance ou des droits issus de la vente de coupe par adjudication.

Article 22.- Lorsqu'un feu est déclaré dans la brousse ou dans un village, les
conducteurs des camions-citernes employés pour léteindre disposent à la charge de
la collectivité territoriale concernée, de l'eau au niveau des forages et autres points
d'eau. Le cas échéanÇ ils ont la priorité sur tOus les autres usagers.

Article 23,- Les organismes publics ou privés, exploitant des chemins de fer ou
autoroutes qui traversent ou longent, soit le domaine forestier, soit des zones
boisées ou couvertes de broussailles susceptibles de prendre feu, ne doivent laisser
subsister aucune végétation, herbacée ou arbustive sur une emprise de 20 mètres de
chaque côté de Ia voie durant la saison sèche.

A défaut, ces travaux peuvent êke exécutés au frais des organismes publics ou
privés sur décision du Ministre en charge des Eaux et Forêts.

Article 24.- Les organismes visés à l?rticle 23 du présent Code sont autorisés à
procéder, par temps calme, à l'incinération des herbages et broussailles dans une
bande de 40 mètres de part et dhutre de la voie

Cependant, les dispositions des articles 68 et 75 du présent Code leurs sont


applicables au cas où le feu se propagerait en dehors des limites prescrites.

Section 4.- Des Fonds

Afticle 25.- il est créé un Fonds national d'intervention qui a pour objet la
conservation et la valorisation du patrimoine forestier.

Les ressources et leurs modalités d'utilisation sont fixées par décret.

10
Article 26.- Il est créé un Fonds local d'aménagement pour chaque forêt faisant
l'objet d'un plan d'aménagement. Ce Fonds a pour objet de financer la mise en
æuvre des prescriptions techniques stipulées dans les plans d'aménagement'

Les ressources et leurs modalités d'utilisation du Fonds local d'aménagement


sont fixées par décret.

Section 5,- Du ctassement et du déclassement

Afticle 27.- Lorsque l'Etat l'estime nécessaire, dans I'intérêt général ou pour la
sauvegarde de certaines formations naturelles, il peut procéder au classement des
forêts et des terres à vocation forestière.

Le déclassement d'une forêt ou d'une terre à vocation forestière ne peut


intervenir que pour un motif d'intérêt général ou de transfert des responsabilités de
I'Etat en matière de gestion forestière au profit d'une collectivité territoriale qui
garantit la pérennité de la forêt.

Les modalités du classement et du déclassement sont fixées par décret.

Article 2g.-Toute occupation du domaine forestier classé par des activités


extractives et industrielles notamment de carrière, fouille ou exploration, susceptibles
d'altérer le sol ou les formations forestières, est soumise à autorisation préalable du
Ministre chargé des Eaux et Forêts.

Cette autorisation n'est accordée que sur présentation d'un dossier comprenant
nobmment un rapport circonstancié du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la
Conservation des Sols ou des Parcs nationaux et par le biais d'un accord entre le
service compÉtent et le requérant.

Dans le domaine forestier protégé, l'autorisation est délivrée par le président du


Conseil départemental compétent après délibération du Conseil municipal concerné
et avis du service forestier.

A l'exception des activités minières, le requérant est tenu de s?cquitter des frais
annuels dbccupation du site fixés par décret, au service régional des Eaux et Forêts
compétent.

L'exploitation doit respecter la procédure prévue poL'l les défrichements. La


remise en état des lieux doit se faire par lêxploitant et à sa charge suivant les
dispositions de lhccord.

Section 6.- Des droits d'usage

Article Zg.- Dans les forêts du domaine national, les populations riveraines
disposent des droits d'usage suivants :

- le ramassage du bois mort et de la paille ;

11
la récolte des fruits, feuilles, racines, écorces, gommes, résines et miel à

des fins alimentaires ou médicinales;


le parcours du bétail et l'émondage des espèces fourragères ;

la coupe de bois de service destiné à la construction et à la réparation des


habitations situées dans le terroir ;
l'utilisation du bois sacré à des fins de culte.

Ces droits d'usage n'entraînent aucun droit de disposer des lieux.

Articte 3O.- Le droit d'usage ne s'applique pas aux périmètres de reboisement et de


restauration, aux parcs nationaux, aux réserues naturelles intégrales, aux forêts
privées, aux arbres semenciers sélectionnés, aux vergers à graines et aux parcelles
conseruatoires.

Article 31.- Le droit d'usage est subordonné à l'état et à la possibilité de la forêt. il


peut être restreint ou suspendu par arrêté du Ministre chargé des Eaux et forêts, en
cas de besoin dans les formations du domaine forestier de l'Etat. Le Service des Eaux
et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols en informe les présidents ou maires
des collectivités territoriales concernées.

En dehors du domaine foresüer classé, cette compétence est exercée par le


président du Conseil départemental après délibération des communes concernées et
avis du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols'

Article 32,- Les produits acquis en vertu du droit d'usage, strictement limités aux
besoins personnels et familiaux des usagers, ne peuvent circuler hors du terroir
dhabitation du bénéficiaire qu'après autorisation du Service des Eaux et Forêts,
Chasses et de la Conservation des Sols.

Article 33.- Le droit d'usage des populations riveraines des forêts peut s'exercer,
sur des parcelles mises en exploitation, sans que les exploitants puissent prétendre à
compensation.

Toutefois, la nature et la quantité des produits sont au préalable précisées dans


le cahier des charges de l'exploitation.

t2
TITRE III,- DE L,ADMINISTRATION DES EAUX ET FORETS, CHASSES ET
DE LA CONSERVATION DES SOLS

Chapitre premier.- Du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la


Conservation des Sols
AËicle 34.- Le Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols
est chargé de la gestion du domaine forestier de l'Etat, sous réserue des attributions
dévolues au Service des Parcs nationaux.
Il appuie et conseille les collectivités territoriales dans la mise en æuvre des
compÉtences en environnement qui leur sont transférées.

Chapitre II.- Des missions des agents du Service des Eaux et Forêts,
Chasses et de la Conservation des Sols

Article 3S,- Les agents du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la


Conservation des Sols sont chargés de la protection et de la conservation des
écosystèmes pour un développement durable des ressources forestières, aussi bien
végétales que fauniques.
Article 36.- Les différents corps des agents du seruice des Eaux et Forêts, chasses
et de la Conseruation des Sols sont régis par un statut spécial'
peuvent être agents commissionnés du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de
la Consenration des Sols, les agents appartenant à des corps autres que ceux définis
dans le statut susmentionné, spécialement et nommément commissionnés par le
Ministre chargé des Eaux et Forêts pour remplir les fonctions prévues par le présent
Code.

Article 31,- Les agents du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la


Conservation des Sols et les agents commissionnés du Service des Eaux et Forêts,
Chasses et de la Conseruation des Sols prêtent serment devant le Tribunal de Grande
Instance du lieu d'affectiation.

La prestation de serment est enregistrée sans frais au greffe dudit tribunal et


nêst pas renouvelée en cas de changement de résidence'

Chapitre De la protection des agents du Service des Eaux et


III.-
Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols
Article 38,- Les agents du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la
Conseruation des Sols ainsi que les agents commissionnés du Seruice des Eaux et
Forêts, Chasses et de la Conseruation des Sols sont protégés par la loi dans l'exercice
de leur fonction.

Afticle 39.- Dans l'exercice de leurs fonctions, les agents du Serrrice des Eaux et
Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols et les agents commissionnés du
Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols sont munis de
leur carte professionnelle. Ils sont tenus de la présenter à toute réquisition.

13
Article 40.- Les agents du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la
Consenraticn des Sols ont dans l'exercice de leur fonction, le droit au port d'arntes'

Ils peuvent en faire usage en cas de légitime défense ou lorsqu'ils ne peuvent


immobiliser autrement les véhicules, embarcations et autres moyens de transport
dont les conducteurs n'obtempèrent pas à l'ordre d'arrêt'

Les agents du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols
sont responsables des armes mises à leur disposition.

Article 4tr,- Le port de l'uniforme est obligatoire pour tous les agents du Service des
Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols dans l'exercice de leurs
fonctiorts.

La composition, la description des uniformes et des insignes ainsi que les


modalités de dotation sont fixées par décret.

Article 42.- Tout agent du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la


Conservation des Sols ou agent commissionné du Service des Eaux et Forêts,
Chasses et de la Conseruation des Sols, qui quitte son emploi, est tenu de remettre
immédiatement au Seruice des Eaux et Forêts, Chasses et de Ia Conservation des
Sols, sa carte professionnelle, les attributs, les registres, sceaux, armes et objets
déquipement qui lui ont été confiés dans l'exercice de ses fonctions.

Article 43.- Sont tenus au secret professionnel, dans les conditions prévues par le
Code pénal, les agents du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conseruation
des Sols et les agents commissionnés du Seruice des Eaux et Forêts, Chasses et de la
Conservation des Sols ainsi que toute personne appelée à exercer à quelque titre que
ce soit, des fonctions auprès du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la
Conservation des Sols.

Chapitre Des attributions des agents dtr Service des Eaux et Forêts,
IV.-
Chasses et de la Conserwation des Sols, des agents commissionnés du
Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols et des
officiers de Police judiciaire

AÊicle 44,- Les agents du Serryice des Eaux et Forêts, Chasses et de la


Conservation des Sols, les agents commissionnés assermentés du Service des Eaux
et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols et les officiers de Police judiciaire
requis, sont chargés de rechercher et de constater les infractions prévues par le
présent Code et d'en rechercher les auteurs.

Ils peuvent suivre et saisir le corps des infractions ou leurs produits sur
l'ensemble du territoire national.

Article 45.- Les agents du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la


Conservation des Sols ainsi que les agents commissionnés du Service des Eaux et
Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols assermentés peuvent, en cas de

t4
flagrant délit, procéder à l'arrestation des délinquants et les conduire devant le
procureur de la République, son délégué ou, à défaut, devant le président du
Tribuna I d'instance compétent.

Article 46.- Dans l'accomplissement de leur mission, les agents assermentés du


Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols ont le droit de
requérir la force publique et de faire procéder à la garde à vue.

Article 47,- Les agents du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la


Conservation des Sols et les agents commissionnés du Service des Eaux et Forêts,
Chasses et de la Conseruation des Sols non assermentés conduisent tout individu
surpris en flagrant délit deva.nt l'agent du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de
la Conservation des Sols compétent ou devant l'officier de Police judiciaire le plus
proche qui dresse procès-verbal et déclenche la procédure dans les conditions
prévues par le Code de procédure pénale.

Articte 48.- Les agents du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la


Conservation des Sols ainsi que les agents commissionnés du Service des Eaux et
Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols assermentés, revêtus de leur
uniforme ou munis des signes distinctifs de leurs fonctions peuvent, dans l'exercice
de leurs fonctions, s'introduire dans les maisons, cours, établissements privés et
enclos, seuls ou :

- soit en présence ou sur réquisition du procureur de la République ou sur


ordonnance du juge d'instrucüon ;

- soit en compagnie d'un officier de Police judiciaire requis à cet effet ;

- soit en compagnie du représentant de la collectivité territoriale ou du chef


de village.

Ces visites domiciliaires doivent se faire au plus tôt à partir de cinq heures et au
plus tard à vingt -et -une heures.

Elles peuvent cependant se faire à toute heure par les agents visés à l'alinéa
premier du présent article, seuls ou accompagnés avec l'accord exprès de la
personne dont le domicite, l'enclos, l'établissement privé ou la courest visité.

En cas de flagrant délit, les agents veillent à la conseruation des objets trouvés
sur place pour la manifestaüon de la vérité.

Article 49.- Les agents du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la


Conservation des Sols ainsi que les agents commissionnés du Service des Eaux et
Forêts, Chasses et de la Conseruation des Sols assermentés, revêtus de leur
uniforme ou munis des signes distinctifs de leurs fonctions, peuvent :

15
- entrer dans les entrepôts, magasins, scieries, menuiseries et chantiers pour y
exercer le contrôle ou rechercher le corps des infractions ou les produits
provenant de ces infractions ;

- accéder librement aux quais maritimes ou fluviaux, gares et aéroports ;

- entrer librement dans les quais, les ports, les aéroports, les entrepôts, les
magasins, établissements publics et les sites dêxploitation minière situés dans
le domaine forestier national ;

- emprunter les trains chaque fois que le service l'exige ;

- visiter tout aéronef à l'arrêt sur le territoire national ;

- arrêter et visiter sur le territoire national les véhicules, embarcations, navires


ou bateaux transportant ou pouvant transporter des produits forestiers.

Article SO.- Les agents du Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la


Conservation des Sols et les agents commissionnés du Seruice des Eaux et Forêts,
Chasses etde la Conservation des Sols assermentés peuvent exiger la
communication des documents de toute nature, nécessaires au contrôle,
notamment :

- dans les gares de chemin de fer : les lettres de voitures, les factures, les
feuilles de chargement et les livres ;

- dans les ports et les locaux des compagnies de navigation maritime ou


fluviale : les manifestes de fret, les connaissements et les avis d'expédition ;

- dans les aéroports et les locaux des compagnies de navigation aérienne : les
bulletins dêxpédition et les registres de magasins ;

- dans les usines de transformation de produits forestiers et dans les scieries :

les permis de circulation ou de dépôt et les livres journaux.

16
TITRE IV.- DES DISPOSITIONS PENALES

Chapitre premier.- Des infractions et pénalités

Section prernière.- Des coupes et exploitations irrégulières


Article S1.- Tout exploitant d'une forêt du domaine national, tout acheteur de
coupe est civilement responsable des infractions commises par toute personne
relevant de son autorité et ayant contrevenu aux dispositions du présent Code. Il
répond solidairement du montant des transactions, des confiscations, restitutions,
amendes, dommages - intérêts et frais auxquels cette personne a été condamnée'

Article S2.-Tout exploitant ayant dépassé la surface ou la quantité de produits


prévue dans Ie plan dhménagement ou dans le plan simple de gestion, tout acheteur
de coupe ayant abattu ou récolté d'autres produits que ceux prévus, est puni d'une
peine d'emprisonnement d'un (01) an à trois (03) ans et d'une amende d'un million
(1.000.000) de francs CFA à trois millions (3.000.000) de francs CFA ou de l'une de
ces deux peines seulement sans préjudice des confiscations et dommages et intérêts.

It est puni des mêmes peines s'il se livre à des manæuvres frauduleuses
quelconques tendant à se soustraire au paiement des taxes ou redevances dues.

Il est puni d'une amende de cinq cent mille (500.000) francs CFA à deux millions
cinq cent mille (2.500.000) francs CFA s'il se livre à des manæuvres frauduleuses
tendant à changer l'itinéraire des produits indiqué sur le permis de circulation.

Article S3.- Tout exploitant ou tout acheteur d'une coupe ou son représentant qui
se livre à des manæuvres frauduleuses tendant à faire passer, comme provenant de
sa coupe, des bois ou autres produits forestiers coupés ou récoltés en dehors du
périmètre de sa coupe ou qui favorise lesdites manæuvres, est puni d'un
emprisonnement de deux (02) ans à cinq (05) ans et d'une amende de deux millions
(2.000.000) francs CFA à quatre millions (4.000.000) de francs CFA ou de l'une de
ces peines seulemenÇ sans préjudice des confiscations et des dommages et intérêts.

Est également puni des mêmes peines, tout exploitant ou tout acheteur d'une
coupe ou son représentant qui exploite ou transforme des produits forestiers en
violation des prescriptions techniques des plans dhménagement eVou des cahiers
des charges.

Article 54,- Quiconque, en violation des dispositions du présent Code, coupe ou


enlève un ou des arbres, les ébranche, les émonde ou les écorce abusivement ou
exploite des produits forestiers accessoires, est puni d'un emprisonnement de six
(06) mois à deux (02) ans et d'une amende de cinq cent mille (500.000) francs CFA
à un million (1.000.000) de francs CFA ou de l'une de ces deux peines seulement,
sans préjudice de la confiscaüon et des dommages et intérêts.

Article 55,- Quiconque, sans autorisation du seruice forestier, coupe, enlève, mutile
ou endommage d'une façon quelconque un ou des arbres sélectionnés comme

t7
semenciers, des espèces protégées, est puni d'un emprisonnement de deux (02) ans
à cinq (05) ans et d'une amende de deux (2.000.000) de francs CFA à cinq millions
(5.000.000) de francs CFA ou de l'une de ces deux peines seulement, sans préjudice
des dommages et intérêts.

Article 56.- Quiconque exploite, enlève, coupe ou écorce sans autorisation, un ou


des arbres ou d'autres produits forestiers dans une forêt classée, un périmètre de
restauration, un parc national, une réserve de faune, une réserue intégrale ou une
Réserve spéciale, est puni d'un emprisonnement de trois (03) ans à cinq (05) ans et
d'une amende de trois millions (3.000.000) de francs CFA à cinq millions (5.000'000)
de francs CFA ou de l'une de ces deux peines seulement, sans prejudice de la
confiscation et des dommages et intérêts.

Si l'exploitation est à caractère commercial, les peines maximales sont


prononcées.

Article S7.- Quiconque se livre à un trafic intérieur de bois est puni d'une peine
d'emprisonnement de quatre (04) ans à huit (08) ans et d'une amende de sept
millions (7.000.000) de francs CFA à dix millions (10.000.000) de francs CFA.

Lorsque le trafic est international, les peines seront de cinq (05) ans à dix (10)
ans d'emprisonnement et d'une amende de quinze millions (15'000.000) de francs
CFA à vingt millions (20.000.000) de francs CFA.

Aux fins du présent Code, est considérée comme trafic illicite de bois, toute
activité irrégulière dêxploitation, de transpoft, de dissimulation en vue de commerce
et de négoce portant sur du bois ou produits dérivés, commanditée par une
personne physique ou morale ou un groupement de personnes selon la même
distinction.

Article SB,- Toute participation à une association de malfaiteurs formée dans les
conditions prévues par le Code pénal, en vue de commettre les délits spécifiés à
l'article 57 du présent Code, est punie d'une peine de cinq (05) ans à dix (10) ans
d'emprisonnement et d'une amende de dix millions (10.000.000) de francs CFA à
quinze millions (15.000.000) de francs CFA.

Le bénéfice du sursis est exclu dans l?pplication de la peine. Il en est de même


pour les personnes déclarées coupables de trafic intérieur ou intemational de bois.

Article 59.- Quiconque rétrocède, falsifie ou utilise frauduleusement une


autorisation ou un permis dêxploitation est puni drune amende d'un montant de cent
mille (100.000) francs CFA à un million (1.000.000) de francs CFA sans préjudice des
éventuels dommages et intérêts. te Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la
Conseruation des Sols peut refuser au contrevenant la délivrance d'un nouveau
permis ou d'une nouvelle autorisation pour une période de deux (02) ans, à compter
de la date de constatation de l'infraction'

1B
Articte 60.- Si une exploitation frauduleuse a un caractère comrnercial, l'auteur
principal ne peut, pendant une durée minimale d'un an à compter de la date de
constatation du délit, exercer les professions d'exploitant ou de bûcheron.

Si cette exploitation à caractère commercial a lieu dans des peuplements


artificiels, les dispositions du Code pénal relatives aux circonstances atténuantes ne
peuvent être appliquées.

Article 61,- Le transport ou le stockage des produits forestiers effectué sans permis,
est puni d'un emprisonnement six (06) mois à deux (02) ans et d'une arnende de
cinq cent mille (500.000) francs CFA à un million (1.000.000) de francs CFA ou de
l,une de ces deux peines seulement, sans préjudice des confiscations ou re'stitutions
et dommages et intérêts.

Tout dépassement de quantité des produits mentionnés sur les permis de


circulation et de dépot est puni d'un emprisonnement d'un (01) an à trois (03) ans et
d,une amende de trois millions (3.000.000) de francs CFA à cinq millions (5.000.000)
de francs CFA ou de l'une de ces deux peines seulement, sans préjudice des
confiscations, restitutions et dommages et intérêts.

Article 62,- euiconque contrefait ou falsifie les marques régulièrement déposées,


fait usage de marteaux contrefaits or-r falsifiés, quiconque s'étant indûment procuré
les marteaux véritables, en fait frauduleusement usage, enlève ou tente d'enlever les
marques de ces marteaux, est puni d'un emprisonnement d'un (01) an à trois (03)
ans et d'une amende de cinq cent mille (500.000) fi'ancs CFA à un million
(1.000.000) de francs CFA.

Section 2.- De la culture, des occupations, des défrichements et de


l'altération du domaine forestier
Article 63,- Toute occupation sans autorisation du domaine forestier classé par des
activités extractives et industrielles notamment de carrière, fouille ou exploration,
susceptibles d'altérer le sol ou les formations forestières sont punies d'un
emprisonnement deux (02) ans à cinq (05) ans et d'une amende de cinq millions
(5.000.000) de francs CFA à dix millions (10.000.000) de francs CFA, sans préiudice
des frais de remise en état des lieux, des confiscations, des dommages et intérêts.

Afticle 64.- euiconque dépose des gravats, détritus, matières plastiques, papiers
gras, détergents et autres déchets, extrait du sable illégalement dans les forêts
classées, périmètres de reboisement et de restauration, dans les parcs nationaux et
réserves, est puni d'un emprisonnement d'un (01) an à trois (03) ans et d'une
amende de cinq cent mille (500.000) francs CFA à cinq millions (5.000.000) de
francs CFA, sans préjudice des frais de remise en état des lieux, des confiscations,
restitutions, dommages et intérêts'

Article 65.- Quiconque, sans autorisation, défriche ou cultive à l'intérieur du


domaine forestier classé ou dans les zones du domaine national mises en défens

19
dans un but de protection ou d'aménagement, à l'exclusion des dispositions relatives
aux réserves sylvo-pastorales, est puni d'un emprisonnement d'un (01) an à trois
(03) ans et d'une amende de cinq cent mille (500,000) francs CFA à un million
(1.000.000) de francs CFA, sans préjudice, des sanctions prévues à l'article 55 du
présent Code.

Est puni des mêmes peines quiconque, malgré la sommation qui lui est faite de
déguerpir, persiste à occuper irrégulièrement le domaine forestier classé'

Article 66.- Quiconque détruit sans autorisation, déplace ou fait disparaître tout ou
partie des bornes, marques ou clôtures seryant à délimiter le domaine forestier
classé ou des parcelles à vocation forestière gérées par une Collectivité territoriale
ou par le Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols, est puni
d'un emprisonnement d'un (01) an à trois (03) ans et d'une amende de cinq cent
mille (500.000) francs CFA à cinq millions (5.000.000) de francs CFA ou de l'une de
ces deux peines seulement, sans préSudice des dommages et intérêts et de la remise
en état des lieux.

Si la destruction des limites a pour objectif l'occupation, la peine

d'empri sonnement est obli gatoi re ment prononcée.

Section 3.- Du commerce des espèces de flore menacées d'extinction


Article 67.- Quiconque importe ou tente d'importer, exporte ou tente d'exporter ou
réexporte ou tente de réexporter des spécimens ou partie de flore inscrites aux
annexes I, II et III de la CITES sans permis, est puni d'un emprisonnement de cinq
(05) ans à dix (10) ans et d'une amende de cinq millions (5.000.000) de francs CFA à
dix millions (10.000.000) de francs CFA ou de l'une de ces deux peines seulement,
sans préjudice de la confiscation et des dommages et intérêts.

Section 4.- Des feux de brousse


Articte 68.-Sous réserue des dispositions prévues pour les feux précoces, quiconque
aura provoqué un feu de brousse est puni d'une peine d'emprisonnement de trois
(03) ans à cinq (05) ans et d'une amende de cinq cent mille (500.000) francs CFA à
cinq millions (5.000.000) de francs CFA sans prfiudice des dommages et intérêts.

Il sera puni des mêmes peines lorsque le feu a détruit des plantations artificielles
ou parcouru une superficie supérieure à 200 hectares.

Article 69.- Si le feu de brousse est allumé dans un intérêt de culture ou autre
activité de production, une peine dêmprisonnement de cinq (05) ans est prononcée'

En cas de perte en vie humaine, l'emprisonnement est de cinq (05) ans au moins
et de dix (10) ans au Plus.

Dans les cas prévus au présent article, les dispositions du Code de procédure
pénale relatives au sursis ne seront pas appliquées.

20
Article 70,- QuiconqLre sans motif valable se dérobe ou ne défère à une réquisition
verbale ou écrite de l'autorité administrative, de l'organe exécutif de la collectivité
territoriale concernée, ou des agents assermentés des Eaux et Forêts pour lutter
contre un feu de brousse, est puni d'un emprisonnement d'un (01) mois à deux (02)
ans et d'une amende de cent mille (100.000) francs CFA à cinq cent mille (500.000)
francs CFA ou de l'une de ces deux peines seulement'

Quiconque entrave le travail des conducteurs au moment de remplir la citerne


des camions mobilisés dans la lutte contre les feux de brousse et incendies de
village, est puni d'un emprisonnement de trois (03) mois à deux (02) ans et d'une
amende de cent mille (100.000) francs CFA à cinq cent mille (500.000) francs CFA ou
de l'une de ces deux peines seulement.

Section 5,- Du pâturage en forêt


Article 71.- Toute personne, qui fait paître ou passer des animaux domestiques
dans les parties du domaine forestier de l'Etat fermées au parcours, dans les sites de
production de plants, ou qui y favorise indirectement leur entrée, est punie d'une
peine d'emprisonnement d'un (01) mois à six (06) mois et d'une amende de
cinquante mille (50.000) francs CFA à cent mille (100.000) francs CFA ou de l'une de
ces deux peines seulement.

Toutefois, pour les parcs nationaux et réserves, les dispositions prévues par le
Code de la chasse et la protection de la faune sont applicables.

Les propriétaires et bergers sont civilement et solidairement responsables des


amendes, dommages et intérêts et frais auxquels leurs préposés ont été condamnés.

Les animaux trouvés en pâturage ou en passage irrégulier dans le domaine


forestier fermé au parcours sont mis en fourrière conformément à la réglementation
en vigueur.

Article 72,- Les infractions à la réglementation sur l'abattage, l'ébranchage ou


lémondage, sans autorisation, dêssences protégées ou non, en vue de la nourriture
du bétail seront punies d'un emprisonnement d'un (01) an à trois (03) ans et d'une
amende de cent mille (100.000) francs CFA à cinq cent mille (500.000) francs CFA ou
de l'une de ces deux peines seulement.

Section 6.- De l'entrave à l'exercice des fonctions d'un agent

AÊicle 73,- Quiconque fait volontairement obstacle à l'exercice des fonctions d'un
agent des Eaux et Forêts, ou d'un agent spécialement commis et assermenté, est
puni d'un emprisonnement d'un (01) an à trois (03) ans et d'une amende de cinq
cent mille (500.000) francs CFA à un million (1.000.000) de francs CFA ou de l'une
de ces peines seulement, sans préjudice de l'application des dispositions relatives à
la rébellion.

2t
Les dispositions clu Code pénal relatives aux outrages et violences envers les
dépositaires de l'autorité et de la force publique sont applicables aux auteurs de tels
faits commis à l'encontre des agents des Eaux et Forêts.

Section 7,- Du sulrsis et de la récidive

Article 74.- En cas de récidive, le maximum des peines est appliqué. Dans les cas
visés aux articles 57, 68 alinéa 2 et 69 alinéa 2 de la présente loi, le sursis à
l'exécution de la peine n'est pas prononcé.

Chapitre II.- De la responsabilité pénale des personnes rnorales et de la


constatation des infractions
Section prernière.- De la responsabilité pénale des personnes morales
Article 75.- Les personnes morales autres que l'Etat, les collectivités territoriales, les
établissements publics et les agences d'exécution et structures assimilées sont
pénalement responsables des infractions prévues par la présente loi, commises pour
leur compte par leurs organes ou représentants.

La responsabilité des personnes morales n'exclut pas celle des personnes physiques
auteurs ou complices des mêmes faits.

La peine encourue par les personnes morales est lhmende dont le taux maximum est
égal au quintuple de celui prévu pour les personnes physiques par la disposition
légale qui réprime l'infraction.

Les personnes morales visées à l?linéa premier du présent article, peuvent, en outre,
être condamnées à l'une ou plusieurs des peines suivantes :

- l'interdiction définitive ou pour une durée de cinq (05) ans au plus,


d'exercer l?ctivité professionnelle ou sociale dans l'exercice ou à lbccasion
de l'exercice de laquelle l'infracüon a été commise ;

- la fermeture définiüve ou pour une durée de cinq (05) ans au plus d'un
ou de plusieurs de ses établissemenb ayant serui à commettre les faits
incriminés ;

- la confiscation de la chose qui a servi à commettre ou était destinée à

commettre l'infraction, ou de la chose qui en est produit ;

L'affichage de la décision prononcée ou la diffusion de celle-ci, soit par la presse


écrite, soit par tout moyen de communication au public par voie électronique.

Section 2.- De la constatation des infractions


Article 76,- Le procès-verbal dressé par deux agents assermentés fait foi jusquâ
inscription de faux des constatations matérielles qu'il relate.

22
Il ne fait foi que jusqu'à preuve contraire de l'exactitude et de la sincérité des
aveux et déclarations qu'il comporte'

Le procès-verbal dressé par un agent assermenté des Eaux et rorêts fait foi
jusqu'à preuve contraire.

Le procès-verbal dressé par un agent assermenté des Eaux et Forêts, Chasses ou


des parcs nationaux, Sur rapport d'un agent non assermenté ou d'un agent
commissionné, fait foi jusqu'à preuve contraire.

Chapitre III.- Des actions et poursuites


Article 77.- Le procureur de la République ou son délégué, saisi d'une procédure en
matière forestière par transmission de procès-verbal par le Directeur des Eaux et
Forêts, ou son représentant, dispose de l?ction à exercer, en vue de lhpplication des
peines.

Le Directeur des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols ou son


représentant, expose ses observations devant le tribunal, dépose ses conclusions et
se constitue partie civile, en accord avec llgent judiciaire de l'Etat.

Article 78.- Les jugements en matière forestière sont notifiés au Directeur des Eaux
et Forêts à la diligence du Parquet. Il peut interjeter appel des jugements rendus en
premier ressort dans les délais prévus par le Code de procédure pénale.

Sur appel de l'une ou lhutre des parties, le Directeur des Eaux et Forêts, Chasses
et de la Conservation des Sols a le droit d'exposer lhffaire devant la Cour d'appel et
de déposer ses conclusions.

Le Directeur des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservaüon des Sols, ou son


représentant, informe les collectivités territoriales des procédures et décisions de
justice prises concernant les forêts situées dans leur circonscription.

Article 7g,- En matière d'infraction forestière, la prescription de lhction publique est


de trois (03) années révolues pour les délits et de deux (02) années révolues pour
les contraventions.

AÊicle BO.- Les agents du Seruice: des Eaux et Forêts, Chasses et de la


Conservation des Sols peuvent dresser, pour toutes les affaires relatives à la police
forestière des procès-verbaux de constat et servir des assignations en justice. Ils
peuvent également recourir au ministère des huissiers.

Article 81.- Les dispositions réglant la procédure en matière répressive devant les
tribunaux sont applicables à la poursuite des délits et contraventions en matière
forestièr'e sauf dispositions contraires prévues au présent chapitre'

Les infractions en matière forestière sont de la compétence du tribunal


d'instance, à l'exception de celles concernant la destruction par le feu du domaine
forestier national et le trafic international illicite de bois.

23
Article 82.- Le Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols
est chargé, en rapport avec le Parquet, de poursuivre et de procéder au
recouvrenrent des amendes, restitutions et frais résultant des jugements et arrêts
rendus pour les infractions prévues par Ie présent Code.

Les dommages et intérêts sont recouvrés par le Service des Eaux et Forêts, Chasses
et de la Conservation des Sols dans les conditions prévues par le Code de procédure
pénale.

La contrainte par corps est prononcée de droit pour les recouvrements des
sommes dues par suite d'amendes, de frais, de restitutions et dommages et intérêts'

Chapitre IV'- Des saisies et confiscations


Article g3.- Dans tous les cas où il y a matière à confiscation de produits forestiers,
des moyens dêxploitation ou de transport, les procès-verbaux qui constatent la
contravention ou le délit mentionnent la saisie desdits produits et moyens'

Les produits forestiers, les moyens d'exploitation et de transport saisis sont


conduits et déposés dans les délais les plus courts, au poste forestier le plus proche
du lieu de saisie.

AËicle 84,- Lorsque les produits forestiers et moyens saisis ne peuvent pas être
conduits irnmédiatement au poste forestier ou lorsqu'il nT a pas de poste dans la
localité, ils sont confiés à la garde du contrevenant ou du chef de village le plus
proche.

Les produits forestiers et moyens d'exploitation sont eonfiés au contrevenant ou


à un tiers, ou transportés aux frais du contrevenant en un lieu désigné par l'agent
verbalisateur.

Si les produits forestiers et moyens saisis confiés à la garde du contrevenant ont


disparu ou ont été endommaEés par son action ou par sa faute, les tribunaux
déterminent leur valeur à charge de restitution sans préjudice du dommage
occasionné. Dans ce cas, les poursuites et peines prévues en matière de distraction
d'objets saisis par le Code pénal sont appliquées.

Article gS.- La confiscation est obligatoirement prononcée par la juridiction


compétente pour tous les bois et produits provenant d'espèces forestières protégées
abattues ou récoltées sans autorisation.

La confiscation est également prononcée pour les produits forestiers faisant


lbbjet d'une commercialisation frauduleuse.
peuvent être saisis en vue d'une confiscation par la juridiction compétente les
matériels d'exploitation et de transport.

Dans le cas où l'exploitation a lieu dans un périmètre de restauration ou de


reboisement, un parc national, une réserve intégrale ou une réserve spéciale, le

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I

matériel d'exploitation et les moyens de transport sont obligatoirement saisis en vue


de confiscation.

Article 86.- Le matériel d'exploitation et de transport trouvé sur le parterre de la


coupe ou sur le délinquant est saisi et remis au Service des Eaux et Forêts, Chasses
et de la Conservation des Sols. La confiscation pourra être prononcée par la
juridiction compétente.

Article 87.- Les bois et produits forestiers régulièrement achetés ou provenant


d'exploitations autorisées, mais exploités, transportés ou stockés en dehors des
conditions fixées par le Code forestier et par les règlements pris pour son application
ou par les cahiers des charges, sont saisis par les agents du Service des Eaux et
Forêts, Chasses et cle la Conservation des Sols. La confiscation pourra être
prononcée par décision de la juridiction compétente.

Article 88.- Le Service des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols
est charEé de mettre en vente tout bois ou produit forestier, tout matériel
d'exploitation et de transport faisant lbbjet d'une décision de confiscation par la
juridiction compétente, soit par adjudication, soit par entente directe au profit de
l'Etat ou de la collectivité territoriale où l'infraction a été relevée.

La vente des produits confisqués est ordonnée par le chef de service régional des
Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols.

Lorsque les produits sont pÉrissables ou exposés au vol, la vente peut être
effectuée par l'agent verbalisateur sur autorisation de la juridiction compétente par
ordonnance rendue à pied de requête.

En aucun cas, la vente du bois, du matériel d'exploitation et de transport ou


autres produits forestiers confisqués ne peut être faite au profit du contrevenant.

Chapitre V,- Des transactions


Article 89,- Le chef de service régional des Eaux et Forêts, Chasses et de la
Conseruaüon des Sols compétent est autorisé à transiger au nom de l'Etat, pour les
infractions en matière forestière de nature à entraîner un préjudice évalué à un
montant inférieur ou égal à un million (1.000.000) de francs CFA.

Si l'infraction a été commise dans le périmèüe d'un parc national ou d'une


réserue ou si elle est constitutive de trafic illicite de bois, la transaction est exclue.

Dès l'établissement du procès-verbal, une copie est transmise sans délai au


procureur de la République.

Les copies des procès-verbaux des transactions consenties sont adressées au


Directeur des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols dans un délai
maximurn de quinze (15) jours à compter de l'intervention de la transaction.

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I I

Les transactions ne deviennent définitives que lorsqu'elles ont reçu son approbation
qui doit interuenir dans un délai de quinze (15) jours à compter de la date de réception.
Passé ce délai, la transaction est acquise.

Les transactions, pour les autres infractions, sont autorisées par le Directeur des Eaux
et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols.

La transaction éteint l'action publique.

Article 90.- Le montant de la transaction doit être acquitté dans les délais fixés par
l'acte de transaction, faute de quoi il est procédé aux poursuites.

Titre V.- Dispositions finales

Article 91.- Le présent Code abroge la loi n" 98-03 du 08 janvier 1998 portant Code
forestier

AËicle 92.- Les modalités d'application du présent Code sont fixées par décret.

La présente loi sera exécutée comme loi de l'Etat.

'12 novembre 2018


Fait à Dakar, le

Par le Président de la République Mac§ SALL


Le Premier Ministre

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Mahammed Boun Abdallah DIONNE

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