Le Symbolisme. de Puvis de Chavannes À Fantin-Latour, 1880-1920
Le Symbolisme. de Puvis de Chavannes À Fantin-Latour, 1880-1920
Le Symbolisme. de Puvis de Chavannes À Fantin-Latour, 1880-1920
SOMMAIRE
p. 2 : Entre ombre et lumière. Le symbolisme
et la région Rhône-Alpes. 1880-1920
(extraits) par Sylvie Carlier
1
extraits Sylvie Carlier, directrice du musée Paul-Dini, musée municipal de Villefranche-sur-Saône, commissaire de l’exposition
Les trois dernières décennies ont éclairé le symbolisme européen grâce à de nombreuses
expositions et publications. À l’instar de ces événements, l’exposition du musée de
Villefranche-sur-Saône tente de définir les contours de ce mouvement à travers des
styles et des sujets communs à une trentaine d’artistes – peintres, dessinateurs,
graveurs, illustrateurs et sculpteurs – sur la période couvrant la fin du XIXe et le
début du XXe siècle dans la région de Lyon, Saint-Étienne, Vienne et Grenoble.
2
extraits Dominique Lobstein, responsable de la bibliothèque du musée d’Orsay
Les expositions organisées à grand renfort de publicité par le Sâr Joséphin Péladan
n’échappèrent pas à ce phénomène. De 1892 à 1897, six manifestations, qui se pré-
sentaient comme exclusivement symbolistes, sous le nom de Salons Rose+Croix,
se tinrent à Paris, suscitant leur lot de commentaires et d’énumération d’artistes.
Proche de Paul-François-Gaspard Lacuria, abbé et écrivain ésotérique exilé de Lyon Joséphin Péladan, La prométhéide, portrait de
l’auteur, 1888, héliographé par Dujardin d’après
à Paris, et installé dans la paroisse de Saint-Étienne-du-Mont, Péladan rencontra une photographie de Cayol, Dalou éditeur, Paris,
très tôt plusieurs artistes dont certains d’origine lyonnaise […] qui ne furent pas 1888, n°156, Saint-Étienne, collection particulière
sans influer sur ses conceptions esthétiques. L’un des compatriotes rhodaniens de
ce dernier, cependant, […] le Lyonnais Pierre Puvis de Chavannes, sur qui la critique
s’était beaucoup interrogée, paraissait une recrue de choix pour Péladan qui aurait
souhaité le voir prendre part à ses expositions [Or, Pierre Puvis de Chavannes n’accepta
jamais d’y être associé].
Élève de Puvis, Alexandre Séon fit partie des artistes que Péladan […] tint à voir
figurer dans la manifestation de 1892. Celui-ci, qui n’adressera qu’une peinture au
Salon de la Société nationale des beaux-arts qui ouvrira le 7 mai, enverra, par contre,
dix-neuf oeuvres au Salon Rose+Croix, dit aussi « Geste esthétique » de 1892, ouvert
du 10 mars au 10 avril dans la galerie Durand-Ruel. Deux autres artistes originaires
du Rhône et de l’Isère étaient présents à la « Geste esthétique » de 1892 : les sculpteurs
Jean-Alexandre Pezieux et Pierre Rambaud, respectivement avec six et trois œuvres
qui laissèrent les commentateurs relativement indifférents. Pierre Rambaud,
La Pensée, s. d
[vers 1891],
La région Rhône-Alpes avec trois représentants dans ce Salon de 1892, qui regroupait buste en terre
soixante-dix artistes, se faisait donc peu remarquer. Ceci ne fut plus le cas lors des cuite avec patine,
41 x 17 x 22 cm,
manifestations suivantes où ce chiffre ne se modifia guère tandis que le nombre Allevard,
de participants et d’œuvres adressées diminuait progressivement. Ainsi, lors de la musée Jadis ;
dépôt du Musée
deuxième exposition, en 1893, les artistes rhône-alpins sont encore au nombre de dauphinois
quatre sur un ensemble de soixante et un, et représentent quarante des deux cent
soixante quinze oeuvres exposées.
3
extraits Jacques Beauffet, conservateur honoraire du musée d’art moderne de Saint-Étienne-Métropole
Pourtant, si son engagement est patent auprès des ouvriers et des milieux soucieux
de redonner un sens au travail et une dignité au travailleur rien ne transparaît, dans
ce qui nous est connu de son œuvre, de réalisations correspondant à des essais de
réinterprétation de l’objet quotidien, de ses modes de production et de la transfor-
mation du cadre de vie des individus.
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extraits Étienne Grafe, historien de l’art
Lumière, Ombre, Ténèbres s’inscrit dans le renouveau que la forme ancienne du trip-
tyque connaît aux XIXe et XXe siècles. En 1911, date de l’exposition de Lumière, Pierre
Combet-Descombes [1885-1966] élève de Morisot, expose à Lyon au Salon d’automne
Le Fer et le Feu. Les hauts-fourneaux de Chasse et Léonie Humbert-Vignot [1878-1960]
Un jour de grève: Triptyque au Salon de la Société lyonnaise des beaux-arts. Cette
tentative de sacralisation de sujets d’actualité est sans doute plus novatrice que la
forme adoptée par Morisot, tout à fait adaptée au sujet biblique du Paradis perdu.
Morisot a été sensible à cette forme picturale, poétique et musicale car il lui consacre
au moins trois autres triptyques dont Les Voix de la Forêt (1909) et Triptyque:
Voix et Visions (1910).
La triple correspondance baudelairienne des parfums, des couleurs et des sons inspire
bien des musiciens contemporains de Morisot, parmi tant d’autres : Gabriel Fauré,
Poème d’un jour (1880; « Rencontre – Toujours – Adieu »), Déodat de Séverac, Triptyque
(1903-1904), Vincent d’Indy, Jour d’été à la montagne (1906 ; « Aurore – Jour – Soir »).
Né dans une famille très modeste, Morisot a dû prendre goût à la musique lors de
son séjour parisien de 1879. Comme en littérature, ses goûts sont des plus classiques.
Il aime Mozart, Gounod, Bizet, Gluck, Beethoven, et cite ces deux derniers. On a peine
à croire que Lumière ne reflète en rien deux oratorios parfois donnés à Lyon, La
Création (Haydn, Lyon, 1872) et Ève (Massenet, Lyon,1880). De même Ombre et
Ténèbres, nés à Lyon, berceau du wagnérisme français, évoquent les forêts wagné-
riennes, celles de Lohengrin (Lyon, 1891), La Walkyrie (Lyon, 1894), Tristan (Lyon, 1900),
Siegfried (Lyon, 1901) et Parsifal (Lyon, 1914)34.
Le glaive-croix d’Ombre renvoie peut-être, lui aussi, aux épées wagnériennes, celle
de La Walkyrie, celle du Crépuscule des dieux, et à la lance de Klingsor (Parsifal) qui
s’arrête en plein vol et dont Parsifal s’empare pour faire le signe de la croix. Le paon,
quant à lui, appartient à la même lignée que l’Oiseau-Prophète de Schumann (Scènes
de la forêt, 1849) et que l’Oiseau de la Forêt de Wagner (Siegfried). Il est de la même
famille que tous les oiseaux-oracles qui guident ou égarent dans les contes de fées,
de Grimm à Lacuria.
Quant à la thématique du Paradis perdu, sujet rebattu s’il en est, elle est tout aussi
peu orthodoxe. Pas d’arbre de la science du Bien et du Mal, pas de pomme, pas de
serpent. Le péché d’orgueil est de nature toute païenne. Daam et Véa, comme Icare
et Phaéton, ont voulu s’approcher du Soleil et, comme eux, ont été punis. Somme
toute, ces étrangetés qui font aujourd’hui le charme et l’intérêt de Lumière, Ombre,
Ténèbres, peuvent se résumer en deux absences on ne peut plus éloquentes : un
crucifix sans Crucifié, un Crucifié sans crucifix.
5
extraits Philippe Grammatico, professeur associé au CNSMD de Lyon et directeur adjoint au Conservatoire de Musique de Villeurbanne
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LISTE DES ARTISTES EXPOSÉS
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AUTOUR DE L’EXPOSITION
CONCERT SANDWICH
en partenariat avec le Théâtre
de Villefranche-sur-Saône
PEINTURE ET CINÉMA
en partenariat avec le cinéma Les 400
coups et l’association L’Autre cinéma
Maurice Chabas, Méditation devant les ruines antiques, s. d., huile sur toile, 67 x 123 cm, coll. André de Palma
> vendredi 7 janvier 2011
projection du film Orphée de Jean
Cocteau, le film sera précédé d’une
visite de l’exposition
Marcel Roux, Morceau à quatre mains (Elle joue avec nous), 1905
série Danse macabre, pl. III, taille-douce, eau-forte, 22,5 x 34,6 cm (c.), Lyon, bibliothèque municipale
8
LE MUSÉE PAUL-DINI INFORMATIONS PRATIQUES
Une histoire de la peinture à Lyon et en Rhône-Alpes de 1865 à nos jours horaires d’ouverture
groupes scolaires
et centres de loisirs
renseignements et tarifs
au 04 74 68 33 70