Mimoire 1
Mimoire 1
Mimoire 1
Mémoire de Magister
Devant le jury :
Enfin je remercie tout ceux qui m’ont aidé de loin ou de prés à réaliser ce
mémoire.
S OMMAIRE
Introduction 1
III.1. Introduction 23
III.2. Fixation ou élimination des sulfures 24
III.2.1. Oxydation catalytique par l’oxygène de l’air 25
III.2.2. Oxydation des sulfures par les composés peroxydés 26
III.2.3. Oxydation des sulfures accompagné d’une récupération des protéines 26
III.2.4. Oxydation biologique des sulfures 27
III.3. Neutralisation de l’alcalinité 28
III.3.1. Principe et mise en œuvre 28
III.3.2. Applications industrielles 29
III.4. Coagulation floculation 29
III.4.1. Principe et mise en œuvre 29
III.4.2. Applications industrielles 29
III.5. Flottation 30
III.5.1. Principe et mise en œuvre 30
III.5.2. Applications industrielles 30
III.6. L’élèctrocoagulation-flottation 31
III.6.1. Principe et mise en œuvre 31
III.6.2. Applications industrilles 31
III.7. L’épuration secondaire ou biologique 32
III.7.1. Principe et mise en œuvre 32
III.7.2. Applications industrilles 33
III.8. Problème de moussage 35
III.9. Hygiène 35
III.10. Traitement des boues 35
III.10.1. Les filières de traitement des boues et leurs objectifs 36
III.10.2. Méthodes de traitement assurant la réduction du volume des boues
physico-chimiques 36
III.11. La destination finale des boues physico-chimiques 38
III.11.1. L'utilisation agricole des boues de tannerie 39
III.11.2. Propriétés fertilisantes des boues de tannerie 40
III.12. Conclusion 40
IV.1. Introduction 41
IV.2. Récupération des sulfures 41
IV.2.1. Recyclage direct des bains résiduaires d’épilage-pelanage 41
IV.2.2. Traitement des bains résiduaires d’épilage-pelanage par ultrafiltratio 43
IV.2.3. Séparation des sulfures puis réutilisation 45
IV.2.4. Les nouveaux procédés 47
IV.3. Récupération et recyclage du chrome 48
IV.3.1. Recyclage direct du bain résiduaire de tannage 48
IV.3.2. Recyclage après précipitation 49
IV.3.3. Récupération du chrome des déchets par incinération 50
IV.3.4. Les nouveaux procédés de fabrication 51
IV.4. Récupération des solvants en mégisserie 53
IV.5. Conclusion 53
Bibliographie 104
Nous savons tous que les véritables supports de la vie sont l’eau, l’air et le sol. Si l’un de
ces milieux est contaminé, tous les êtres qui s’y développent et dont la vie en dépend d’une façon
ou d’une autre, subissent inévitablement les contrecoups de la pollution qui, parfois pourrait avoir
des conséquences graves.
Trop longtemps considérée comme matière première inépuisable, l’eau, élément essentiel
à la vie, se raréfie partout. Pendant des décennies, l’eau a été mal gérée, et employée avec excès.
Les conséquences de ce gaspillage commencent à ce faire sentir.
Le niveau des nappes phréatiques baisse inexorablement, les lacs rétrécissent et les marais
s’assèchent. Autour des villes, citadins et agriculteurs se disputent l’accès à une quantité limitée
d’eau, devenue insuffisante. Au Moyen-Orient, sa rareté est source de controverses et tensions qui
risquent de tourner au conflit armé.
Les spécialistes disent que l’eau a toutes les chances d’être la cause principale de conflits futurs au
Proche-Orient. La Turquie, la Syrie et l’Irak en compétition sur le captage des eaux de l’Euphrate,
les causes de guerres annoncées sont déjà en place quand la gestion des eaux devient un moyen de
pression politique.
A l’heure actuelle, les eaux de bonne qualité sont très peu nombreuses dans le monde
(0.26% d’eau utilisable facilement et économique). Cette eau est utilisée et rejetée souillée dans la
nature. La situation est de plus en plus grave.
L’aspiration à la satisfaction de ses besoins en eau étant l’une des préoccupation actuelles
de l’Algérie, notre pays doit valoriser davantage les ressources dont il dispose.
Toutes les études prospectives sérieuses consacrées au problème de l’eau en Algérie convergent
sur le fait que cette ressource va en se rarifiant, au point qu’à la fin de cette décennie déjà, de très
nombreuses villes ont déjà un avant-goût des effets dramatiques du manques d’eau, aussi bien sur
la qualité du vécu quotidien des citoyens que sur les résultats des activités industrielles et
agricoles.
Le développement économique et social et la croissance démographique ont, en effet,
engendré une demande en eau sans cesse croissante face à une offre qui a évolué dans des
proportions nettement moindres et qui a de surcroît été réduite par les effets de la pollution et du
gaspillage.
1
Le traitement des eaux usées peut ainsi constituer un moyen propre à la réalisation
d’économies ou à la protection de l’environnement dans les pays industrialisés, mais il constitue
aussi un élément vital dans les pays qui ne disposent pas de ressources en eau suffisantes.
Le travail présenté dans ce mémoire concerne les rejets d’une industrie qui se développe
de plus en plus en Algérie. Il s’agit de l’industrie du cuir qui se caractérise par une forte
consommation en eau, par des rejets important en volume et véhiculant des charges polluantes très
élevées.
Les rejets de tanneries sont très pollués, ils contiennent des colloïdes protéiques, des
graisses et des tanins, des débris de chair et des poils, des colorants, ainsi que des éléments
toxiques tels que les sulfures et le chrome.
Ces charges diverses créent des conditions telles que cette pollution ne peut être résorbée
dans le milieu naturel et bien au contraire, stoppe les phénomènes d’autoépuration, d’une part en
raison de fortes charges organiques diverses, d’autre part, du fait de la présence de grandes
quantités d’éléments toxiques. Il en résulte des réactions bactériennes anaérobioses qui confèrent
à ces eaux et au milieu récepteur des odeurs désagréables qui entravent toute vie aquatique.
La dépollution des effluents de tannerie est délicate et coûteuse, ceci à cause du volume
important des eaux à traiter, ainsi que de la grande variété des composés polluants qu’elles
contiennent.
La deuxième partie porte sur l’évaluation de la pollution engendrée par la tannerie de Batna
(pendant l’arrêt total de la station), puis le suivi de la station physico-chimique installée pour le
traitement des eaux résiduaires de cette tannerie.
2
I.1. Introduction
S’il est reconnu que toute activité est source de production, il est aussi admis que celle-ci
est génératrice de sous-produits indésirables : les déchets et les eaux résiduaires, notamment, ont
fait l’objet de nombreuses investigations en vue de leur réduction, de leur traitement, voire de leur
valorisation.
La tannerie est une industrie dont le rôle est de transformer les sous-produits d’abattoir
très putrescible, les dépouilles d’animaux, en cuir de toute sorte, dont la caractéristique essentielle
est l’imputrescibilité et une des fonctions premières, la protection de tout ce qu’ils habillent contre
les éléments extérieurs (industrie de la chaussure, de la maroquinerie, de la ganterie et de
l’habillement).
I.2.1. La peau
Les peaux transformées en cuir dans les tanneries possèdent trois couches distinctes :
L’épiderme, qui forme la couche extérieure, le derme, qui forme la couche intermédiaire et
constitue donc le vrai cuir et enfin l’hypoderme, formé de tissu adipeux. Dans la tannerie, les
couches extérieures et intérieures sont enlevées, et seule est gardée la couche intermédiaire
servant à la préparation du cuir. Cette peau est constituée par des protéines et du collagène[1].
Les protéines sont des macromolécules formées par la condensation d’un grand nombre
d’aminoacides. Les protéines sont typiquement caractérisées par l’existence d’un nombre plus ou
moins grand de chaînes polypeptidiques, reliées entre elles par des liaisons hydrogène, disulfure
(pont disulfure), ioniques (salines) et hydrophobes (de van der waals) [2, 3, 4]. Lorsqu’on fait
passer une solution d’un aminoacide d’un pH bas (acide) à un pH élevé (alcalin), on a les
transformations suivantes :
3
On passe par un pH où la molécule est sous la forme dipolaire (zwitterion) et où la charge de la
molécule est nulle, c’est le point isoélectrique. Dans beaucoup de méthodes de fractionnement de
protéines on met à profit le fait qu’à force ionique et température constante, la solubilité d’une
protéine est minimale au voisinage du pH isoélectrique.
Le collagène (du grec kolla, colle) est une protéine fibreuse, mécaniquement résistante, du
tissu conjonctif. Les collagènes que l’on trouve dans les tissus conjonctifs, les cartilages, les
tendons (par chauffage avec de l’eau à l’autoclave donnent naissances aux gélatines) et les
kératines trouvées dans la peau et les phanères (cheveux, poils, ongles et cornes) sont des
protéines constituées de fibres pratiquement insolubles. Les kératines sont dissociables en milieu
aqueux par réduction et oxydation.
L’enchaînement collagènique contient donc des radicaux sous forme ionisé, certains acides
d’autres basiques. L’ensemble est un polyampholyte.
Au pH isoélectrique la molécule est neutre électriquement, car il y’a alors un nombre égal de
radicaux aminés chargés positivement et de radicaux carboxyliques chargés négativement.
Le pH isoélectrique (pHi) de :
Les liaisons transversales covalentes interchaînes sont celles qui influencent de la manière la plus
décisive la structure, la réactivité et le comportement global des protéines.
Les liaisons transversales covalentes crées par les agents tannants sont la base de l’explication du
phénomène de tannage, voir figure 1.
Les groupes COOH du collagène et les atomes de chrome forment des complexes [5].
De nombreux procédées ont été mis au point pour la fabrication des cuirs, de sorte qu’une
connaissance précise des procédés employés dans les différentes entreprises est indispensable
pour résoudre le problème de la pollution.
4
Chaînes polypeptidiques du collagènes
CO OH aq CO
O O
CH CH2 CH2 C Cr OH Cr C CH2 CH
O O O O
NH aq S NH
O O
Après les travaux effectués au niveau de l’atelier des peaux brutes, ces peaux sont envoyées à la
section rivière.
L’imputrescibilité est acquise lors d’une opération appelée tannage qui consiste en une
stabilisation chimique des groupements réactifs du collagène (élément constitutif principal du
derme), réalisé à l’aide d’agents minéraux (fer,aluminium, zirconium, titane, chrome…), ou
organiques (tannins végétaux, synthétiques, aldéhydes etc.…).
Cette stabilisation du collagène ne peut cependant être réalisée qu’après une préparation très
soignée de la peau brute par le travail de rivière. Par ailleurs, le seul tannage ne suffit pas à
conférer au cuir toutes les propriétés auxquelles il doit répondre, d’autres traitements post-tannage
lui sont appliqués, de façon à lui donner son aspect marchant si recherché. C’est pourquoi la
fabrication du cuir se décompose en une succession d’opérations très différentes mains
interdépendantes dont le choix et la maîtrise conditionne la qualité de l’article fini.
Les industries du cuir ont un bilan matière extrêmement défavorable : seule une partie de
la peau brute telle qu’elle sort de l’abattoir peut être transformée en cuir, comme on peut le voir
sur la figure 2.
5
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
OPERATIONS DECHETS EFFLUENTS
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Atelier de stockage
-Peaux salées verts ------• Déchets peaux
-Peaux sèches brutes
-------------------------
Protéines
I. Travail de rivière Sels
-Reverdissage ------------• Déchets non tannés
Chaux –Sulfures
-Epilage-pelage Acides –Confits
-------------------------------------------------------------------------•
-Echarnage Mouillants
III. Corroyage
-Corroyage humide Tannins – Sels
-Teinture-nourriture Graisses
-Retannage
-------------------------------------------• Déchets tannés
Colorants-Pigments
-Séchage
Solvants
-Corroyage à sec
----------------------------------------------------------------------------------•
IV. Finissage
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Cuirs Récupération des Traitement des eaux
déchets
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Figure 2 : Génération des déchets de tannerie-mégisserie.
Tous ces déchets constituent une source de pollution et un gaspillage que l’industrie du cuir ne
peut plus se permettre dans cette crise qui la marque depuis plusieurs années et qui ne va
qu’empirant. Ces déchets peuvent trouver des utilisations dans les industries les plus diverses et
les plus éloignées : de la pharmacie au nettoyage des sols industriels [6,7].
Proportions de substance peau réutilisable dans les déchets (calculées sur le pourcentage du poids
de la peau brute salée), voir tableau 1.
6
Tableau 1 : Proportion de substance peau réutilisable dans les déchets.
Substance peau Proportions réutilisables (%)
Déchets de refentes
6–8
Tombées d’échantillonage 8 – 10
Déchets d’écharnage
14 – 16
Déchets tannés
4–6
Total déchets environ
50
Substance utilisable pour le cuir
environ 50
Proportions d’effluents produits par divers procédés (% du total des eaux usées dans une méthode
normale de travail), voir tableau 2.
7
I.2.3.2. Récupération des déchets
Les déchets tannés peuvent être traités pour obtenir des protéines hydrolysées, des
gélatines et du chrome recyclable [8,9].
La farine de l’industrie du cuir est un important engrais organique azoté en Italie [10]. Elle
présente une valeur fertilisante attractive pour l’agriculture comme source de matières organiques
et d’éléments fertilisants (10-13% d’azote, 40-50% de carbone).
I.3. Conclusion
Ces déchets constituent une véritable mine d’or. Les facteurs économiques et le souci de
préserver l’environnement ont fait prendre conscience de la nécessité d’une meilleure gestion des
ressources valorisables et surtout l’eau.
8
II.1. Introduction
Les tanneries se rangent parmi les industries qui consomment le plus d’eau. La quantité
d’eau utilisée dépend très peu du genre de peaux ainsi que du procédé mécanique et chimique de
tannage.
Le volume d’eaux résiduaires, dans les tanneries, est variable suivant l’importance et la nature des
installations, et le mode de tannage ; il peut aller de 0,7 à 5,0m3 par grande peau. La
consommation d’eau est en moyenne de 1,0 à 1,5m3.
La figure 3 représente le schéma opératoire d’une tannerie et la production d’eaux résiduaires,
selon l’OMS [1].
4
11
6 13
7
1- Peaux salées ; 2- lavage ; 3- Trempage ;
4- Pelanage ; 5- Epilage ; 6- Bain à lessive de potasse
et cendre ; 7- Déchaulage ; 8-Tannage ; 9- Finissage ; 8
10- Cuir ; 11- Eaux résiduaires de l’atelier de rivière ; 12
12- Eaux résiduaires de tannage ;
13- vers la station d’épuration 9
10
La production d’eaux résiduaires est irrégulière. Pendant deux heures de la matinée, on observe
une pointe maximale. C’est durant cette période que les résultats analytiques, pour les
9
différentes eaux résiduaires, atteignent leurs maxima.
Il y’à des procédés mixtes, dans lesquels on emploie simultanément des sels métalliques avec des
matières tannantes végétales ou synthétiques. Les produits chimiques pour les différentes
opérations sont commercialisés sous marque déposée et n’indiquent pas la composition des
produits, ce qui ne facilite pas l’analyse, l’appréciation et le choix du traitement auquel il faut
soumettre les différentes eaux résiduaires.
L’emploi de ces produits chimiques dans le processus de transformation de la peau en cuir, et leur
présence dans l’effluent même à faible dose exerce une action toxique sur le milieu récepteur [11].
De ce fait l’évaluation de la pollution engendrée par cette industrie est indispensable pour pouvoir
envisager un traitement de dépollution.
Le reverdissage (prétrempe ou trempe) est une opération qui a pour but essentiel, au
moyen d’un séjour dans l’eau, de rendre aux peaux conservées leur souplesse naturelle. En même
temps, elle débarrasse les peaux de toutes les impuretés éliminables à l’eau, ainsi que de toutes les
substances solubles dont la présence ne peut que nuire au tannage.
Parfois les peaux sont fortement salées. Pour les sèches, on ajoute à l’eau de trempage de la soude
caustique, des agents mouillants ou de l’acide lactique. En absorbant de l’eau pendant le
trempage, la peau retrouve sa souplesse et sa douceur initiale.
Le reverdissage est une opération délicate malgré sa simplicité apparente, elle doit être surveillée
avec la plus grande attention.
De part la teneur des peaux brutes en sérum sanguin, en débris d’excrément et d’autres
impuretés les eaux de trempe sont riches en matières organiques décomposables, et ont par la suite
tendance à ce putréfier.
Le pelanage est une attaque atténuée du derme, c’est à dire du collagène, attaque qui doit être
suffisamment faible pour ne pas provoquer de perte de substance.
10
Le but principal de cette opération combinée étant de dissoudre partiellement la kératine dont sont
constitués l’épiderme et les poils, on peut la réaliser par une attaque alcaline, à condition de ne pas
nuire au derme.
L’épilage alcalin est le plus souvent utilisé, il repose sur l’action des solutions alcalines sur la
kératine. Cependant, à partir d’une certaine température, ces solutions sont susceptibles de
dissoudre partiellement le derme, il est donc indispensable de les employer froides. Elles sont
généralement à base de chaux pure, soit de sulfure de sodium, soit d’un mélange de chaux et de
sulfure de sodium, ou de chaux et de sulfure d’arsenic. Le pelanage est suivi d’un rinçage
à l’eau.
L’écharnage permet d’éliminer les graisses et la partie sous-cutanée.
Les effluents de pelanage renferment une forte quantité de chaux vive libre, et aussi, le
plus souvent des quantités importantes de sulfures de sodium.
Les eaux d’épilage et d’écharnage des peaux se caractérisent principalement par une très forte
teneur en matières solides, car elles entraînent les poils et les débris de chair enlevés, elles ont
aussi une teneur moyennement élevée en substances dissoutes.
Après les travaux de rivière les peaux sont appelées ’’peaux en tripe’’. Celle-ci étant
gonflées et alcalines, ne convient pas pour le tannage.
Les opérations préparatoires pour le tannage sont :
- Le décrassage ;
- Le déchaulage ;
- Le confitage ;
- Le dégraissage ;
- Le picklage.
Le tannage se faisait autrefois exclusivement sous forme de ’’tannage acide aux fosses’’.
Ce procédé est déjà supplanté, dans une grande mesure, par le tannage rapide dans des foulants.
On distingue les procédés à un seul et à deux bains ; le procédé à deux bains est rarement utilisé.
Les procédés de tannage varient d’une façon assez large suivant : les peaux à traiter, les sortes de
cuir tanné à obtenir, et les tanneries.
Le tannage à un seul bain est appliqué à des petites peaux naturellement minces et souples.
Le tannage à deux bains est appliqué spécialement du point de vue finesse de la fleur.
11
On utilise les sels de chrome basique généralement les sulfates de chrome, qui sont sous forme de
poudre.
Lorsque la peau est pénétrée à cœur, on fixe le tannin par une opération chimique qui consiste à
basifier faiblement la peau et le bain avec une solution de Na2CO3, de se fait le chrome est fixé
sous la forme trivalente par la substance des peaux. La stabilisation irréversible de la substance
peau est obtenue par des liaisons transversales entre les chaînes de collagène avec les divers
agents tannants [6,5].
Les eaux de déchaulage contiennent des impuretés minérales dissoutes, mais peuvent
aussi, selon le mode de travail, présenter parfois une pollution organique importantes. Elles ont un
pH acide.
Ces eaux résiduaires exercent par la suite une forte action décapante et toxique sur la flore et la
faune aquatiques, on considère comme étant, de toutes les eaux résiduaires, les plus dangereuses
pour l’émissaire.
Parmi les eaux résiduaires de l’atelier de tannage, les bains de tannage épuisés qui se
caractérisent par leur coloration foncée, elles présentent une pollution organique considérable et
elles sont riches en oxyde de chrome.
D’une façon générale, les eaux résiduaires de tannerie peuvent être caractérisées par un
taux de matières solides élevé, par une couleur variable, par des odeurs désagréables et par des
matières concentrées solubles et insolubles, organiques et inorganiques.
Des études qualitatives ont montré que les eaux résiduaires de tannerie sont chargées
principalement en : chaux, protéines, sulfures, sels de chrome, carbonate de sodium, huiles,
pétrole, détergents, sable et poils.
Les effluents de tannerie sont regroupés en trois rejets :
- rejet de l’atelier de rivière (basique, 80% de charge organique) ;
- rejet de l’atelier de tannage (acide, 20% de charge organique) ;
- rejet du collecteur principal.
12
Le tableau 3 indique l’évaluation des principaux paramètres des eaux résiduaires de tannerie-
mégisserie [14].
Chrome (Cr )
3+ mg/l - 100 - 5300 50 - 300
L’hydrogène sulfuré est un gaz incolore de densité supérieure à celle de l’air (1,17) ayant
une odeur caractéristique à œufs pourris. Il est moyennement soluble dans
l’eau (2,5 g/l).
- Concentration maximale admissible dans l’air : 10ppm ou 15mg/m3
- Concentration maximale admissible dans l’eau : 0,1 - 10mg/l
13
- Effets toxiques : irritant, troubles respiratoires et nerveux
- Risques particuliers : inflammable, émission de vapeurs toxiques et irritantes par
décomposition thermique, corrosif [15,16].
2-
En solution aqueuse les sulfures peuvent être présents sous forme de sulfure libre (S ) ou comme
-
hydrogène sulfuré dissous (H2S et HS ). La solution saturée à 25°C sous la pression
atmosphérique a une concentration de 0,1 mol/l [17].
Des études statistiques sur l’effet produit par la présence de H2S dans l’air ont été
effectuées sur un échantillon de population [19]. Une teneur de 0,5ppm n’est généralement pas
perçue et le seuil de détection de l’odeur particulière de H2S est de 1ppm pour la majorité des
personnes testées. Au-delà de 10ppm, l’odeur est insupportable. Cette valeur correspond à la
teneur maximale admise par la législation pour les atmosphères confinées. Aux concentrations de
150ppm et plus, il se produit une paralysie du nerf olfactif ce qui élimine la possibilité d’un
avertissement sensoriel. Une concentration de 700ppm est rapidement mortelle.
Les sulfures sont souvent invoqués comme responsable du mauvais fonctionnement des
stations d’épuration biologique. Des dégradations importantes sont observées au niveau de
canalisations d’égouts. Ces phénomènes sont de nature biologique et se développent par
l’intervention de micro-organismes du cycle du soufre (fermentation anaérobie des eaux usées
14
dans les réseaux) [20,15]. Les bactéries sulfato-réductrices ont fait l’objet de nombreuses études
résumées ces dernières années (Postgate, 1979.Pfenning et al.1981). Ce sont des bactéries strictes
qui ne peuvent se développer qu’en absence d’oxygène et sous un faible potentiel
d’oxydoréduction. Elles peuvent utiliser, en outre les sulfates, les sulfites, les thiosulfates, les tri et
les tétrathionates, et même, pour certaines du soufre élémentaire [21]. Les ions sulfates sont
réduits en sulfures(S--), et des acides organiques se forment. Quoique avec l’emploi de matériau
inoxydable, le danger de corrosion puisse être pratiquement proscrit, il est judicieux d’en
combattre les causes afin de protéger les groupes auxiliaires et les conduites.
Les sulfures sont des sous produits toxiques de la décomposition anaérobie des matières
organiques et sont communément présents dans les effluents et les eaux résiduaires industrielles.
L’action des sulfures sur les processus de digestion dépend de la forme et de la quantité sous
lesquelles ils sont présents. Les sulfures neutres solubles affectent la digestion quand leur
concentration est de 100mg/l et plus.
Les seuils de toxicité aux daphnies, poissons et boues activées sont relativement bas.
Des contrôles de concentration résiduelles en oxygène dissous en cours et fin de test (sur poisson)
en fonction des quantités de sulfure introduites ont montré que la mortalité des réactifs
biologiques était bien due à une action toxique et non pas à un déficit trop important en oxygène
comme on pouvait le craindre du fait du très fort pouvoir réducteur des sulfures.
II.4.2. La pollution
15
En tannerie la toxicité est due à l’influence des sels de chromes de l’opération de tannage, et
surtout en majeure partie par les sulfures utilisés au niveau de pelanage. Il en résulte en
conséquence une diminution notable de l’efficacité des stations d’épuration biologique.
A l’état naturel, les lacs et autres étendues d’eau sont des écosystèmes subvenant à leurs
propres besoins [23] : la concentration en oxygène dissous est régulée naturellement et les
bactéries s’opposent efficacement à l’accumulation des matières biodégradables qui s’y déposent.
Les bactéries consomment de l’oxygène pour digérer les matières organiques, et cet oxygène est
remplacé par le phénomène de respiration naturel du lac [24].
L’abondance des matières en suspension dans l’eau entraîne une chute en oxygène dissous en
freinant les phénomènes phytosynthétiques qui contribuent à la réaération de l’eau. Ce phénomène
peut être accéléré par la présence d’une forte proportion de matières organiques consommatrices
d’oxygène.
La quantité croissante des matières organiques dégrade rapidement la qualité d’eau pour aboutir, à
terme, à une eutrophisation par le manque d’oxygène.
Les bactéries ne trouvant plus d’oxygène dissous, réduisent alors les nitrates en azote gazeux, dont
les bulles font flotter les boues.
16
II.4.2.2. Effet des métaux lourds
La plupart des métaux lourds sont toxiques tant pour les systèmes biologiques aérobies
qu’anaérobies.
Le fer ferreux et ferrique, l’aluminium et zirconium, utilisés pour le tannage des peaux et dans le
traitement des eaux résiduaires ne présentent pas d’activité toxique sur les bactéries,
les algues, daphnies et poisson, comme le chrome III.
Le cobalt se révèle nettement plus toxique que le manganèse.
Les seuils d’inhibition d’activité sont :
- pour le cobalt de 25mg/l ;
- pour le manganèse un début d’activité toxique se révèle entre 200 et 500mg/l.
C’est sans doute une des raisons pour lesquelles les sels de manganèse sont préférés aux sels de
cobalts dans leur utilisation en épuration comme catalyseur d’oxydation des sulfures par
l’oxygène de l’air.
Le chrome présente trois valence, II, III, VI. Les sels hexavalents sont considérés comme les plus
dangereux [18].
L’action toxique des sels chromiques sur les végétaux se manifeste par un dépérissement général
de toutes les parties du végétal, et par une destruction graduelle de l’appareil chlorophyllien [11].
Des études faites sur la toxicité du chrome contenu dans les déchets de tanneries ont
montré que :
- répandues sur le sol, les boues de tanneries constituent un amendement
valable [28,29] ;
- l’oxyde de chrome des déchets tannés n’a aucune influence sur la végétation [10,30] ;
- le sulfate de chrome dans des conditions particulières peut limiter le développement
racinaire et la croissance des parties aériennes ainsi que le rendement. En sol calcaire les
risques de toxicité sont faibles tandis qu’en sol acide, la végétation est réduite et on
constate une diminution de l’acide phosphorique assimilable.
La toxicité des déchets solides de tannerie est contrôlée par la procédure TCLP (Toxicity
Characteristic leaching Procedure) prescrite par l’EPA (Environemental Protection Agency-
U.S.)[31].
Les métaux lourds Cr, Ni, Zn et Cu inhibent la fermentation. Cet effet dépendra de leur état
ionique, de leur solubilité et des possibilités de précipitation avec les sulfures.
17
En présence de matière en suspension, de matière organiques et de ligands inorganiques ; les
métaux vont pouvoir former des espèces dissoutes et insolubles, une grande majorité de ces
espèces va se trouver liée au sédiment. La toxicité directe est de se fait fortement réduite au
niveau de l’eau alors que le sédiment devient un important réservoir toxique en accumulant ces
métaux [25]. Ces polluants peuvent devenir dangereux en s’incorporant dans la chaîne alimentaire
ou en passant dans les couches d’eau potable voisinante [26].
De fortes teneurs en sels dissous peuvent inhiber l’activité microbienne et provoquer une
certaine défloculation et dispersion de la boue activée, avec pour conséquence, une élévation des
matières en suspension dans l’effluent. Ces matières sont dispersées et non décantables [22].
Les •tats-Unis d’Amérique perdent chaque année 1% de leurs terres cultivables, devenues trop
salées et un tiers des terres irriguées dans le monde souffrent d’un excès de salinité [27].
Les chlorure et sulfate de sodium sont les deux sels présents en majorité dans les effluent de
tannerie. Les doses correspond aux seuils de toxicité aiguë sont très élevées quel que soit le réactif
biologique considéré, même si l’on remarque toujours des différences de réactivité entre les
espèces.
Les concentrations habituelles des effluents de tanneries en chlorure de sodium étant comprises
entre 5 et 10 g/l, le problème de la toxicité due aux sels dissous est, de ce fait, négligeable.
Le manganèse, et le fer sont utilisés pour la désulfuration des bains résiduaires d’épilage-
pelanage.
Le manganèse est un oligo-élément indispensable, on le trouve dans tous les tissus. Il catalyse les
réactions d’oxydoréduction et la phosphorilation.
Il a une double action toxique :
- Action locale : irritante tant au niveau du tube digestif que les poumons ; entraînant
néphrite, cirrhose du foie, angine de poitrine et crampes musculaires.
- Action générale : toxique sur le système nerveux car il peut entraîner par ingestion
chronique une détérioration progressive du système nerveux central, qui se traduit par une
léthargie et des symptômes évoquant le syndrome de Parkinson [26].
18
Le fer bivalent ou trivalent est essentiel au métabolisme des mammifères, particulièrement pour la
synthèse de l’hémoglobine.
La toxicité du fer pour l’homme est inexistante, néanmoins sa présence dans l’eau pose des
problèmes du fait du goût et de l’odeur communiqués à l’eau de boisson.
Les détergents sont constitués par des agents de surfaces le plus souvent anioniques
(alkylsulfates, alkylsulfonates…) dont l’action est complétée par des adjuvants (polyphosphates,
carbonates, silicates).
La consommation des détergents a augmenté brusquement ces dernières années et a contribué à la
pollution des eaux.
Les matières tensioactives provoquent la formation de mousses qui entraîne le ralentissement de
la réoxygénation des eaux réduisant ainsi les processus d’autoépuration.
La toxicité de divers détersifs pour les êtres vivants n’est pas toujours négligeable.
L’indigestion d’une forte dose de détergents est nuisible pour l’homme, car ces derniers
s’absorbent sur la paroi intestinale et s’y concentrent. Parmi les détergents les plus dangereux,
figurent ceux qui comportent un noyau benzénique aux propriétés cancérigène, l’accumulation des
détergents dans les plantes exerce une action dénaturante au niveau des tissus.
Des perturbations de la croissance, des modifications morphologiques et des réductions du
taux de chlorophylle ont été observées chez les plantes irriguées par des eaux contenants
différentes concentrations de détergents. Sur les plantes aquatiques telles que les algues, l’effet
nocif des détergents se manifeste généralement par un ralentissement ou un arrêt de la
multiplication cellulaire.
En terme de nuisance, les phosphates sont les plus grands responsables parmi tous les
adjuvants existants, leur déversement dans les lacs a pour conséquence l’apparition massive
d’algues. Cette dernière est l’une des manifestations les plus gênantes car elle diminuent la
transparence de l’eau perturbant ainsi la vie en profondeur.
19
De façon générale, la toxicité des détersifs pour la faune d’eau douce croit avec la température,
conjuguant de fait ses effets avec la diminution du taux d’oxygène dissous [32].
L’oxygène joue un rôle important pour le maintient de la vie aquatique. Une forte
concentration en détergent (5ppm ou plus) réduit la vitesse d’oxygénation de l’eau des rivières
considérablement et empêche toute forme de vie.
On emploi aujourd’hui de plus en plus des détergents biodégradables, à structure en chaîne non
ramifiée, facilement destructibles par les microorganismes [33].
20
Les eaux usées évacuées par chaque atelier ont une charge polluante spécifique à la nature
de l’opération et au traitement chimique appliqué. Les pelains sont chargés en sulfures et sels
dissous et les eaux de tannage excessivement chargées en chrome.
La présence de sang et de sels minéraux confer à ces rejets des couleurs variables (marron
brunâtre pour les eaux de trempe et verdâtre au niveau du tannage proprement dit). Les odeurs qui
se dégagent résultes de la décomposition de la matière organique et de la présence de solvant
dégraissant tel que le pétrole.
Les températures enregistrées sont normales, par contre, les pH fluctuent considérablement (6,2 -
11,6) et atteignent parfois des valeurs élevées dans les rejets de l’atelier de rivière et même de
tannage.
Dans pratiquement tous les effluents, les sels dissous sont présents en grande quantité ce
qui se traduit par des conductivités élevées. Les sulfures non absorbés par la peau au niveau du
pelanage se trouvent en concentration élevée dans tous les effluents. Le chrome trivalent, où
généralement les bains vidés ne sont épuisés qu’à 50%, apparaît même dans le collecteur principal
à des teneurs très excessives. Les matières en suspension proviennent en grande partie des
opérations d’épilage et d’écharnage des peaux où s’effectue l’élimination des poils, débris,
lambeaux et fibres de peau et toutes matières fixées sur la peau.
Les éléments réducteurs et relativement toxiques (S2-, Cr3+, CL-) et la présence de pétrole
conduisent dans les eaux brutes à une DCO très élevée et une DBO5 plus faible. Donc une part
importante de matières existantes dans les effluents est difficilement biodégradable (rapport
DBO5/DCO très faible, de l’ordre de 0,2).
L’étude montre qu’à tout les niveaux de rejet la pollution est importante et atteint souvent
des valeurs beaucoup plus élevées que ce qui est rapporté dans d’autre publications pour des rejets
de tanneries. Les rejets présentes une charge polluante élevée et une toxicité importante (test
Daphnie). Les flux de pollution exprimés en kg par tonne de peaux traitées sont trop élevés par
rapport aux charges polluantes moyennes des tanneries modernes et laissent entrevoir que le
procédé de fabrication au sein de l’unité est peu efficace et mérite d’être amélioré. Ces rejets
peuvent fortement compromettre la capacité autoépuratrice du cours d’eau récepteur. De plus,
l’effet néfaste est sans doute accentué par le fait que les concentrations ponctuelles de polluants
dépassent largement les valeurs moyennes citées puisque les rejets sont discontinus (vidange des
bains). Ces résultats confirment donc la nécessité de procéder à un traitement des eaux de la
tannerie-mégesserie.
21
II.6. Conclusion
Les rejets des unités de transformation du cuir présentent une charge polluante élevée et une
toxicité importante. L’analyse des évaluations de la pollution de cet exemple confirme donc la
nécessité de procéder à un traitement des eaux résiduaires de tannerie-mégesserie.
Le contenu des eaux usées à traiter, ainsi que ses variations en termes de flux de pollution, sont
des paramètres indispensables qu’il convient d’appréhender si l’on veut garantir non seulement le
traitement d’épuration le mieux adapté, mais aussi la quantité des effluents rejetés en exploitation.
22
III.1. Introduction
Le traitement des eaux usées peut ainsi constituer un moyen propre à la réalisation
d’économies ou à la protection de l’environnement dans les pays industrialisés, mais il constitue
aussi un élément vital dans les pays qui ne disposent de ressources en eau
suffisantes [36].
Le traitement des eaux vise à séparer, concentrer et transformer en faisant appel à des
procédés mécaniques, physico-chimiques, chimiques et biologiques.
Le traitement de la pollution fait appel à des techniques classiques complétées par des opérations
spécifiques aux effluents de tanneries telles que la détoxication du bain d’épilage par oxydation
des sulfures. La figure 4 représente le schéma directeur de la dépollution [6,37].
Dans tous les pays, les objectifs de traitement des eaux se traduisent par une
réglementation officielle. Cette réglementation est fonction du pays considéré et des progrès de la
technologie.
Les normes internationales de qualité des eaux traitées sont indiquées au tableau 5.
Paramètres Normes
pH 6,5 - 8,5
Sulfures(S2-)(mg/l) 0,1 - 10
DBO5 (mg/l) 10 - 50
23
III.2. Fixation ou élimination des sulfures
Les bains résiduaires de pelanage sont responsables d’une toxicité assez élevée, due à la
présence de sulfure de sodium. Cette toxicité représente plus de 80% de la toxicité total des
effluents. La désulfuration est une opération essentielle pour permettre, par la suite, des
traitements physico-chimiques et biologiques.
L’oxydation catalytique des bains d’épilage au sulfure de sodium est une technique de
traitement économique et reste actuellement la plus utilisés [37,38]. Elle consiste en une injection
de l’air dans le bain résiduaire à l’aide des dispositifs appropriés pendant une période de 5 à 8
heures. En présences d’un catalyseur (sel métallique bivalent, hydroquinone, charbon actif ou noir
de carbone) le sulfure de sodium est oxydé par l’oxygène de l’air en thiosulfate, sulfite ou même
sulfate.
La réaction d’oxydation des sulfures est la suivante :
Le traitement par oxydation catalytique des bains d’épilage-pelanage n’est véritablement efficace
que lorsque la teneur en sulfure est élevée, c’est-à-dire lorsque le bain contenant le sulfure a été
récupéré de façon sélective. Ainsi le traitement s’applique sur un volume minimum avec de
faibles quantités de catalyseur et sans risque de dégagement d’H2S.
Des essais réalisés au laboratoire avec le sulfate de manganèse et d’autres catalyseurs
confirment que dans les mêmes conditions (aération, quantité de catalyseur et temps) le sulfate de
manganèse oxyde 99% des sulfures alors que le sulfate ferreux n’oxyde que 30% et de même que
le sulfate basique de chrome [12].
Le catalyseur le plus utilisé est le sulfate de manganèse que l’on doit préalablement
dissoudre dans l’eau avant de l’ajouter dans le bain à traiter.
La dose d’emploi varie avec la concentration en sulfure. Le rapport quantité de sulfure sur
quantité de catalyseur est égal à 5.
Un antimousse est ajouté dans le bain, pour éviter la formation de mousse qui gêner la
bonne diffusion de l’air et donc de l’oxygène dans l’eau.
24
Ordures ménagères
Incinération Boues
Recyclage
Déchet
Trempe 6 m3 s
Pelain 3 m3
Filtration
Dégrillage Lagunage aéré
Déchaulage 2 m3 Ou fosse
d’oxydation Boues
Centrifugation
Picklage 1 m3 5 jours
Filtrat
Excès
Tannage 1 m3 Tamisage Boues
Décantation
Ou
Décantation
Retannage 0.5 m3
Désulfuration Boues activées
catalytique
Neutralisation 1 m3 Floculation pH 8- 8.5 12h à 24h
Nourriture 0.5 m3
Homogénéisation
Préaération
Teinture 1 m3
Rivière
Eaux de refroidissement 20 m3
Sèche, Finissage Figure 4 : Diagramme d’épuration d’effluents de tannerie.
25
III.2.2. Oxydation des sulfures par les composés peroxydés
Les quantités stœchiométriques sont de 4,25kg de peroxyde d’hydrogène à 100% ou mieux 12kg
de peroxyde d’hydrogène à 35% par kg de sulfure à traiter. Cette opération permet une réduction
de 20% de la DCO. Elle peut être réalisée dans certains cas, à la fin du traitement d’épilage et en
présence de peau, un effet de blanchissement étant obtenu.
Les produits peroxydés, tels que le peroxyde d’hydrogène ou l’acide peracétique, offrent
un champ d’application considérable dans le domaine du traitement des effluents et constituent
une solution simple et écologique. La maîtrise des techniques de mise en œuvre et la récente
évolution des prix de vente de ces produits les rendement aujourd’hui largement plus compétitifs
que dans le passé [39].
Le peroxyde d’hydrogène est un agent oxydant puissant, dont le potentiel redox en milieu
acide (1,76) est l’un des plus élevés. Ses produits de décomposition étant l’eau et l’oxygène, il ne
constitue en lui-même une source de pollution, et il peut donc mettre en œuvre ses propriétés dans
un grand nombre de situation, sans dommage pour
l’environnement [40]. La prolifération des sulfures dans l’effluents entraîne rapidement une série
de nuisances majeures : mauvaises odeurs, toxicité, corrosion des métaux et du béton. Le
peroxyde d’hydrogène libère l’oxygène nécessaire à l’aérobie du milieu, et peut alors oxyder les
sulfures en solution soit en soufre colloïdal soit en sulfates, selon le pH de l’effluent à traiter.
L’oxydation est à la fois : rapide (15 à 30 minutes en générale), sélective, totale et simple à mettre
en œuvre.
Dans le but de récupérer une quantité importante des matières organiques présentes dans
les bains résiduaires de trempe et d’épilage-pelanage, une nouvelle filière de traitement est en
cours de développement.
Elle comprend les traitements successifs suivants :
- désulfuration du bain par oxydation catalytique ;
- acidification du bain à pH=4 ;
26
- récupération par décantation ou flottation d’une boue protéique, la phase clarifiée
rejoignant le traitement biologique complémentaire.
Cette technique permet d’éliminer près de 90% de la DCO et la teneur en azote
du bain initial [37].
Le traitement biologique sélectif par acclimatement d’une boue activé aux effluents
d’épilage-pelanage a été possible malgré les conditions de pH et la réserve alcaline et surtout
malgré la présence de toxiques.
Les bactéries du type thiobacillus possèdent des propriétés bioxydantes par leurs
productions enzymatiques (les thioxydases) :
4 S-- + O2 .… 4 SO4--
Les équipements sont souvent le siège de mauvaises odeurs. Un effluent contenant des
sulfures, traversant un filtre sale ou un lit bactérien, provoque des problèmes d’odeurs toxiques,
car les gaz dissous malodorants se dégagent plus facilement. La solution passe par l’oxydation de
l’hydrogène sulfuré. La désulfuration est réalisée par oxydation biologique utilisant le recyclage
des boues activées aérées en tête de traitement [41]. Et les biofiltres permettent d’éliminer les
odeurs, les composés du soufre et l’ammoniac [42].
Les rendements d’épuration biologique sur des effluents contenant les bains résiduaires
d’épilage-pelanage, mélangés ou non avec ceux de trempe, peuvent donc atteindre 96% sur les
sulfures et 75 – 80% sur les matières oxydables (DBO et DCO) sans correction préliminaire du
pH par acidification.
27
III.3. Neutralisation de l’alcalinité
Les tanneries rejettent des effluents basiques dont la neutralisation est imposée par la loi
dans le cadre de la lutte anti-pollution. D’autre part, certains procédés de fabrication nécessitent
un ajustement rigoureux du pH des produits.
La neutralisation est une réaction chimique simple. La neutralisation des eaux résiduaires
est nécessaire avant leur rejet dans un réseau d’égouts urbains et surtout dans les cours d’eaux, si
le pouvoir tampon du milieu récepteur n’est pas suffisant.
Les procédés couramment employés sont :
- utilisation de la capacité tampon du milieu récepteur ;
- mélange des eaux résiduaire alcalines avec des eaux résiduaires acides ;
- adjonction de réactifs chimiques.
Des acides forts minéraux sont traditionnellement utilisés tels que HCL, H2SO4 et HNO3,
non sans inconvénient. D’autre part, ces acides forts ne peuvent convenir si le pH doit être réglé
de manière précise.
Les propriétés chimiques de l’acide carbonique peuvent être utilisées au même titre que celles des
acides forts. Le CO2 se combine à l’eau pour donner l’acide carbonique.
La dissolution du CO2 dans l’eau permet d’obtenir une régulation fine du pH et d’assurer ainsi les
conditions optimales de la floculation [43].
L’injection de gaz carbonique ou de gaz de carneaux est pratiquée pour neutraliser des
lessives résiduaires alcalines, ainsi que pour décomposer les sulfures et éliminer l’hydrogène
sulfurer [11,14]. Le bain de pelain épuisé est traité, après séparation préalable de la chaux
décantabe, au moyen de gaz de carneaux, en vue de tirer avantage de la réaction mutuelle de CO2
et SO2, d’une part, et de la chaux et du sulfure de sodium, d’autre part, pour neutraliser l’alcalinité
et réaliser une détoxication partielle.
L’homogénéisation des effluents de tannerie permet la régulation de débit d’eaux
résiduaires, et provoque une autoneutralisation et une autofloculation. Le pH est maintenu au
voisinage de la neutralité par injection d’acide sulfurique. A ce pH les sels de chrome trivalent
précipitent sous forme d’hydroxyde Cr(OH)3 en se mélangeant aux matières en suspension.
28
III.3.2. Application industrielles
Dans la précipitation par le fer d’eaux résiduaires de tanneries au chrome, on peut s’en
tirer avec une fraction de la quantité de sel de fer nécessaire pour précipiter les sulfures, en
29
combinant la précipitation avec une oxydation par de l’air. A cet effet, il faut toutefois que les
eaux résiduaires aient une réaction nettement alcaline, car l’effet de l’oxydation de l’air, en
présence d’hydroxyde de fer, ne s’exerce qu’en milieu alcalin. Pour l’introduction d’air, on a
utilisé avec de bons résultats des brosses d’aération TNO-passavant [11].
Une nouvelle méthode de traitement des effluents de tannage est l’utilisation du ciment
pour la précipitation des boues chromiques [46]. Cette méthode a été mise en application dans
cinq tanneries polonaises. La boue obtenue est compacte, filtrable et son volume constitue 25% du
volume des boues traitées par les méthodes classiques.
Le filtrat ne contient que 0,001ppm de Cr (III), la DCO et DBO5 ont été réduites de 50%.
III.5. Flottation
Le procédé de flottation consiste à fixer de fines bulles de gaz sur les agrégats solides à
séparer de manière à former un assemblage moins dense que l’eau, favorisant ainsi la séparation.
Dans ces systèmes, les bulles sont produites par détente d’eau pressurisée et saturée en gaz [14,
15, 22].
D’une manière générale, la flottation des eaux résiduaires industrielles est particulièrement
indiquée lorsqu’il faut éliminer (et éventuellement récupérer) des fibres, des huiles, des graisses,
des protéines, des pigments, des hydroxydes métalliques et toutes les autres substances légères ;
d’autre part, sa mise en œuvre peut comporter diverses modalités suivant l’objectif poursuivi : le
recyclage de l’eau ou son rejet en milieu naturel et la récupération d’un produit valorisable [47].
Le traitement des eaux usées de tannerie par une flottation simple permet d’éliminer
uniquement les poils et les matières grasses, la teneur des autres polluants reste assez élevée.
Les eaux résiduaires contiennent une grande quantité de matières colloïdales et organiques
solubles. Un traitement physico-chimique est nécessaire pour déstabiliser les colloïdes et donner
naissance à des flocs.
La flottation à air dissous avec pressurisation d’un débit de recyclage dotée par un
traitement de coagulation-floculation donne de meilleurs résultats.
30
III.6. L’élèctrocoagulation-flottation
Dans ce procédé, l’ion est engendré par dissolution anodique, au sein même de la
suspension à coaguler. On peut utiliser la réaction cathodique également, par exemple pour former
de l’hydrogène qui fera flotter les particules [14,44].
L’utilisation d’électrodes solubles en fer ou en aluminium provoque simultanément le phénomène
de coagulation et apporte sa contribution au traitement.
Des essais ont été menés par le centre technique du cuir (Lyon) pour vérifier la faisabilité
et l’intérêt de l’électro-flottation pour le traitement des rejets de tanneries, en particulier le
traitement d’effluents homogénéisés [48]. Cette technique est intéressante en tannerie dans
certains cas de manque de place car elle évite la préparation de réactifs de coagulation.
Par rapport à l’aéroflottation les résultats sont meilleurs, notamment sur l’élimination des
matières oxydables, et les temps de contact sont plus favorables.
Des expériences ont été menées dans des installations de laboratoires et industrielles des
tanneries de Saint-Pétersbourg de capacités 100-200 l/h et 1-3 m3/h [14].
Les installations furent équipées de deux systèmes d’électrodes : un système d’électrodes
solubles de type vertical pour la cellule de coagulation et un système d’électrodes insolubles de
type horizontal pour la cellule de flottation.
Dans un premier cas l’électrocoagulation-flottation a été appliquée à l’effluent global.
Dans un deuxième cas l’effluent de rivière subit un traitement physico-chimique à part avant
d’être mélangé aux autres effluents et l’électrocoagulation-flottation est appliquée à l’effluent
global.
Dans le premier cas une consommation excessive d’énergie électrique est due à la présence des
sulfures. L’homogénéisation des effluents de rivière exige un temps de 4 à 6 heures ce qui gêne le
bon fonctionnement des installations.
C’est le deuxième procédé qui a été retenu pour les applications industrielles. En plus dans le cas
où un niveau supérieur d’épuration est exigé pour les rejets, il est prévu l’installation d’un filtre en
tissu synthétique.
Ce procédé a permis à la tannerie I.M.Kominterne de réduire les dépenses de 1,4 fois par rapport à
un traitement chimique.
31
Le traitement physico-chimique des eaux résiduaires de tannerie ne permet pas d’obtenir
le niveau d’épuration exigé. Un traitement complémentaire est nécessaire, il peut être un procédé
biologique ou un procédé d’épuration mixte des eaux traitées de tannerie avec les eaux résiduaires
urbaines par voie biologique.
Par voie physico-chimique on ne peut pas éliminer la pollution due aux composés azotés.
L’eutrophisation des cours d’eau et les phénomènes de toxicité dus à la présence de nitrates et
nitrites deviennent particulièrement sensibles dans le cas des tanneries dont les effluents sont
chargés en azote. Dans ce cas c’est le procédé biologique par boues activées (nitrification-
dénitrification) qui a été retenu pour le traitement des effluents de tanneries sans
prétraitement[50].
32
dépensée et de l’aptitude à faire face aux irrégularités ou interruption de la production, variations
importantes des charges [51].
Les eaux résiduaires de tanneries peuvent être épurées plus facilement, et de façon plus
économique, par mélange avec des eaux usées urbaines [14].
18
F(Q)
6
1 2 4
3 5 7
Fe Ca
SP Air
15 SP 8
16 17
F(0.9Q) SP
SP Fe 9
Cl Ca
14 13 SP 12 4 10
4
11
Rejet
33
Les eaux résiduaires de tannerie subissent un traitement de coagulation-flottation avant d’être
mélangé aux eaux résiduaires urbaines.
Et il est prévu une station spéciale de recyclage des eaux traitées pour les besoins techniques des
tanneries.
34
- digestion anaérobie ;
- digestion aérobie.
Une partie de l’eau traitée est rejetée dans le milieu naturel et l’autre partie est évacuée vers une
station spéciale de recyclage des eaux pour les besoins techniques des tanneries. La purification
est réalisée par une biofiltration et une ultrafiltration.
Les mousses sont principalement dues aux détergents utilisés lors des opérations de
trempe et de dégraissage des peaux. Le moussage empêche le bon fonctionnement des différents
appareils. Ce problème rencontré dans les stations d’épurations (bassin de désulfuration, bassin
d’homogénéisation, sortie flottateur) peut être résolu par le remplacement de ces détergents par
d’autres détergents non moussants ou l’utilisation des produits anti-mousse qui sont coûteux et
peu efficaces.
III.9. Hygiène
Un facteur déterminant pour juger la qualité des eaux résiduaires des tanneries sur le plan
de l’hygiène est leur pouvoir d’infection pour la transmission du cheptel. De ce fait, elles
représentent un danger non seulement pour les ouvriers employés au transport et à la tannerie en
contact avec ces peaux, mais encore elles infectent les eaux résiduaires produites au cours de leur
transformation dans les tanneries et les fabriques de cuirs. Dans ce cas, elles doivent être
désinfectées, par exemple avec de la chloramine (1 heure de durée d’action avec 20mg/l de
chloramine) [1].
A la sortie immédiate des ouvrages de traitement d’eaux, on retrouve par suite des
suspensions aqueuses plus ou moins concentrées, qui renferment en totalité ou en partie, les
polluants enlevés des eaux à traiter, leurs produits de transformation, ainsi que les réactifs
chimiques mis en œuvre. Donc les problèmes des boues se posent immédiatement après ceux de
l’épuration des eaux résiduaires.
En effet, à mesure que l’on construit et exploite des stations d’épuration d’eaux
résiduaires, on se rend compte que le traitement des boues constitue une phase complémentaire de
la lutte contre la pollution qui s’avère difficile et cela pour de multiples raisons :
35
- raréfaction des terrains disponible pour l’épandage ou le dépôt ;
- nécessité et exigence de l’environnement et de l’hygiène publique, de plus il y’a
l’importance économique de ce problème , qui s’illustre par le fait que le coût, tant en
investissement qu’en exploitation représente un pourcentage élevé de l’ensemble des
coûts de traitement des eaux .
36
- la réduction de leur volume ;
- la réduction de leur pouvoir fermentescible.
1
Broyage
Mélange
2
Digestion
Anaérobie
Biogaz Résidu
3 4
Purification Déshydratation
partielle
Méthane Compost
Usine Recyclage
Digesteur
37
La réduction du volume des boues se fait en deux stades :
- L’épaississement : par cette opération, il est possible de réduire le volume des boues de
tannerie de 2 à 5 fois pour atteindre en 24 h une concentration de 8 à 10 %, voire 12%, en
matière sèches (80-100-120 g/l).
- La déshydratation : la technique utilisée par la déshydratation des boues dépend surtout de
leur mode d’obtention et de leur conditionnement [37].
La composition des boues est variables selon le traitement utilisé pour leur obtention, mais on
peut dire que l’on trouve généralement (en % du résidu sec) :
10 à 30 % de calcium ;
- 2 à 10 % d’azote ;
- 0,2 à 3 % de chrome III ;
- 0 à 6 % d’aluminium (traitement au le sulfate d’aluminium).
Parmi les différentes techniques : filtre à bandes, filtre presse, filtre rotatif sous vide,
centrifugation.
On trouve que la technique la moins coûteuse et la plus simple est le filtre presseur à
bandes avec un inconvénient qui est la consommation non négligeable d’eau propre pour le lavage
des toiles filtrantes, ainsi que l’impossibilité d’avoir des siccités de gâteau égales à celles pouvant
être obtenus par les filtres presses (la technique la plus efficace
et la plus coûteuse).
La destination finale des boues, qui est souvent affaire de circonstances, va pour une
grande part conditionner le choix de la filière de traitement des boues. Elle est essentiellement de
trois ordres :
38
- la mise en décharge publique ;
- la valorisation agricole;
- l’incinération.
Fabrication du cuir
Déchets
tannés
Calories
Incinération
Cendres
Cendres
détoxiquées
Ce n’est que depuis quelques années que l’utilisation agricoles des déchets connaît un
regain d’intérêt un peu partout dans le monde. Elle s’étend non seulement aux effluents urbains,
mais aussi aux effluents industriels.
Parallèlement, apparaissent des tentatives d’utilisation agricole des déchets de tannerie,
que ça soit sous forme solides ou liquides.
39
III.11.2. Propriétés fertilisantes des boues de tannerie
Qu’il s’agisse des effluents ou des boues, les teneurs en phosphore, potassium et
magnésium sont faibles.
Les éléments fertilisants dominants sont, en plus du carbone, le calcium, le soufre et l’azote.
III.12. Conclusion
40
IV.1. Introduction
Chacun des produits chimiques mis en jeu lors de la fabrication du cuir, n’est que
partiellement utilisé au cours des opérations. Selon le cas, et le but du traitement, il peut être
détruit, transformé ou fixer par la peau et ceci d’une manière plus ou moins totale. Il peut donc se
retrouver en plus ou moins grande quantité dans le bain résiduaire résultant de l’opération pour
laquelle il est utilisée, mais aussi réapparaître dans les bains des diverses phases de la fabrication
du cuir qui lui succèdent.
L’analyse du procédé de fabrication du cuir permet de déterminer les étapes les plus
polluantes, la pollution provient de l’opération de tannage-retannage et surtout de l’opération
d’épilage-pelannage [34]. Les bains résiduaires d’épilage-pelanage contiennent de la chaux en
excès, des sulfures, des matières organiques dissoutes (protéines) et des matières en suspension.
La toxicité due au sulfure de sodium représente plus 80% de la toxicité totale des effluents [38].
Le meilleur moyen pour ne pas rejeter un réactif à la fin d’un cycle de fabrication est de le
récupérer et de le réintroduire dans le cycle suivant.
Le moyen le plus simple consiste à réutiliser la totalité du bain résiduaire après addition de ce qui
a été consommé dans un premier cycle, voir figure 8 [55,56].
41
Plus simplement, il est possible de récupérer le bain résiduaire dans sons intégralité, avec la chaux
et le sulfure résiduels qu’il contient, de faire le complément en eau et en réactifs afin de revenir
aux conditions initiales et de le réutiliser pour une nouvelle opération. Il faudra cependant séparer
une partie des matières en suspension, constituées de déchets de peaux et de poils non hydrolysés,
qui risquent d’augmenter la viscosité du bain dans de trop fortes proportions. Un tamisage à l’aide
d’une grille à maille de 1mm, sur tamis vibrant par exemple, permet d’effectuer très aisément
cette séparation, voir figure 9.
Les refus de tamisage se présentent sous la forme d’une boue protéique (20% de matières sèches).
Cette boue est donc facilement manipulable et présente l’avantage d’être séparée du bain
résiduaire à un stade précoce de la fabrication des peaux, et donc de décharger d’autant tout
traitement ultérieur de dépollution.
L’intérêt de ces boues provient de leur teneur en azote d’une part, et de l’absence de chrome, ce
qui après désulfuration (facilement réalisée à l’aide d’eau oxygénée par exemple) les rend
directement utilisables comme engrais ou additifs d’engrais.
Pelain Tannage
recyclage recyclage
Déchaulage
Trempe 1 Trempe 2 Lavage 1 Lavage 2 Picklage
réutilisé réutilisé
Effluent mélanger
rejeté
42
Recyclage
Eau Addition
Sulfure
Chaux Foulon
Tamisage
---------------------
Stockage
Régénération
Pour conclure sur la qualité des cuirs obtenus, il n’apparaît aucune différence entre le procédé
standard et le recyclage. La fleur est plus fine dans le cas des peaux traitées selon le procédé de
recyclage des pelains.
Les tanneries Grosjean [57] ont mis en place un dispositif de recyclage des bains
d’épilage-pelanage. L’installation a nécessité en complément des systèmes de filtration, de
pompage, de comptage et de stockage tampon.
L’avantage de ce procédé se traduit par une importante réduction de rejet et une
récupération de 40% de sulfure et ainsi 50% de chaux mis en œuvre.
En réalité, cette technique peut être comparé au ‘’recyclage direct en fabrication’’, la seule
différence portant sur une filtration beaucoup plus fine (moins de 1µ) ce qui permet de récupérer
d’une manière plus totale les protéines kératiniques dissoutes ou colloïdes avant le recyclage du
filtrat.
On fait circuler, sous une pression de 2 à 4 bars, le liquide à ultrafiltrer le long d’une membrane
fixée sur une plaque poreuse (frittée). Sous l’effet de la pression, il se produit à travers la
membrane une diffusion sélective en fonction de la taille des molécules. Le liquide ultrafiltré
contient alors les ions en solution (Ca2+, Na+, et S2-) ; une concentration des
43
macromolécules organiques et des matières en suspension ne pouvant traverser la membrane
s’effectuent par effet combiné, voir figure 10.
Ce procédé permet une réduction importante des rejets ainsi que le recyclage des sulfures
et de la chaux. Le taux de récupération des sulfures résiduels est de 80% pour un facteur de
concentration en volume de 5 fois et de 90% pour un facteur de 10 fois [55].
Sur le plan de la pollution, 88% de la DCO du bain de départ se retrouve dans le
concentrat protéique. Les 12% restants sont recyclés avec l’ultrafiltrat en fabrication.
Pelain résiduaire
Concentrat
Tamis
------------------- Ultrafiltrat
------------------
Niveau initial Pompe
Protéines solution
concentrées ionique
Module d’ultrafiltration
Les tanneries B.C.S [58] ont mis en place un module d’ultrafiltration après le tamisage des
bains résiduaires d’épilage-pelanage.
Pendant la phase d’ultrafiltration, le déchargement du foulon, son chargement avec une nouvelle
passe de peaux, la prétrempe et la trempe se déroulent en 8 heures, ce qui évite tout stockage du
bain ultrafiltré et sa réutilisation est directe après avoir complété les quantités d’eau, de chaux et
de sulfure.
Les concentrats protéiques obtenus ont subi les traitements suivants :
- acidification avec HCL, 12N, jusqu’à un pH voisin du point iso-électrique des kératines en
réalité entre pH 3 et pH6 ;
- décantation statique de 24 heures des protéines précipitées ;
- lavages successifs (jusqu’à 3 fois) avec de l’eau, de façon à éliminer un maximum de
matières minérales (chlorures de calcium dont la solubilité limite est faible) ;
44
- séchage de la protéine, sans concentration mécanique intermédiaire, à température inférieur à
50°C ;
- broyage est séchage.
La qualité des cuirs obtenus n’est pas affectée par l’utilisation des bains recyclés.
Ce procédé permet de récupérer 75% du sulfure résiduel, 25% de la chaux résiduelle et 85% du
volume du bain recyclable en fabrication, et 10 à 12 kg de protéines kératiniques valorisable en
alimentation animale.
Figure 11 : Vue schématique d’une installation industrielle de récupération des sulfures par
stripping de H2S.
45
Une exploitation plus approfondie de cette technique a été réalisée en Tchécoslovaquie[60]
conduisant à la récupération du sulfure d’une part et des protéines d’autre part, ces dernières étant
utilisées comme farines à l’alimentation du bétail. le principe en est le suivant :l’acidification à
pH=4 se fait en réacteur parfaitement étanche, provoquant la coagulation des protéines (le pH
étant celui de leur point isoélectrique) et le stripping de H2S.
Cette acidification est suivie d’une centrifugation. Le liquide centrifugé est alors basifié avec la
chaux et utilisé comme pelain, les protéines séparées sont neutralisées et stérilisées.
Les avantages de ce procédé sont multiples car il permet une récupération de 70% du volume du
bain, de 50% du sulfure de sodium et des protéines revalorisables.
La figure 12 représente un schéma technologique d’un procédé physico-chimique de récupération
des sulfures et des protéines [61].
Matières grasses
Polyélectolyte
CO2
pH-mètre
Boues calciques
H2SO4
H2 S
Absorbeur
mélangeur
Stripper
sous vide
Réservoir de chaux
Boues protéiques
Filtre-presse
46
Le bain épuisé est traité, après séparation préalable des matières solides par tamisage et les
matières grasses par écrémage du décanteur-flottateur. La dissolution du CO2 dans l’eau permet
d’obtenir une régulation fine du pH entre (11,2 et 12) et d’assurer ainsi les conditions optimales
de précipitation du carbonate de calcium. L’addition d’un polyélectrolyte permet la floculation et
la séparation des boues calciques du bain.
L’acidification s’effectue à pH=4. Le stripping se fait dans un dégasificateur sous vide et le gaz
H2S est recueilli dans une solution d’hydroxyde de calcium. Les boues protéiques sont
désulfurées dans par le peroxyde de sodium et enfin déshydratées par centrifugation
ou filtre-presse.
Ce procédé permet de récupérer 97% de sulfure de sodium du pelain résiduaire. La teneur du
sulfure de sodium dans les déchets varie de 0,1 à 0,4%.
La méthode enzymatique (protéase plus surfactant) permet une meilleur hydratation des
peaux salées par rapport aux six méthodes (3 enzymatiques et 3 classiques) expérimentées. Ce
procédé de reverdissage permet de réduire de 45% du temps de séjour de l’opération et de 40%
des sulfures utilisés dans le pelanage [62].
Ce procédé repose sur l’utilisation d’une quantité réduite de sulfure, d’un produit
commercial non-enzymatique (à base de mercaptan et d’amines) et de chaux, cela permet d’éviter
la dégradation des poils lors de l’épilage-pelanage. La protection des poils réduit la pollution
organique et la teneur des matières en suspension décantable de l’effluent. Pour minimiser la
consommation d’eau on utilise la technique de recyclage du pelain résiduaire, voir figure 13 [63].
Ce procédé permet de réduire 88% en volume du pelain résiduaire et 43% et 20% de la
consommation de la chaux et des sulfures respectivement.
47
Traitement alcalin
Immunisation
Pelanage
Enchaucenage
Différentes approches ont été réalisées pour diminuer les quantités de chrome évacuées
dans les effluents des tanneries et des mégisseries [64, 65, 66].
Il existe plusieurs moyens pour améliorer l’utilisation du chrome en tannerie :
- recyclage direct des bains usés de tannage ;
- recyclage après précipitation ;
- incinération alcaline des déchets tannés et des boues ;
- tannage au chrome à fort épuisement (les nouveaux procédés).
48
tanneries. L’utilisation économique des boues de tannerie se trouve accrues par l’absence de
chrome. La qualité des cuirs est parfaitement conservée. Il faut noter que les cuirs tannés avec un
bain recyclé se laissent teindre d’une façon très homogène.
Le recyclage du bain de tannage en picklage permet de substituer progressivement à la salinité
due au chlorure de sodium, une salinité de sulfate de sodium correspondant aux phases
successives d’acidification et de basification des bains.
Cette technique est la plus simple lorsque le procédé de tannage est unique dans l’usine.
Par contre, lorsqu’il existe deux ou trois modes dans la même usine, la technique par précipitation
est dans ce cas à conseiller.
Ce procédé consiste à récupérer sélectivement les bains usés, à précipiter le chrome par un
agent alcalin et à filtrer la boue obtenue sur un filtre-presse. Après redissolution du gâteau à l’aide
d’acide sulfurique, la liqueur obtenue est réutilisée en lieu et place d’une partie des sels de chrome
neufs approvisionnés pour le tannage.
L’agent alcalin le plus souvent utilisé est le carbonate de sodium, voir figure 14. La
précipitation alcaline donne des boues chromiques volumineuses (plus de 25% en volume) qui
nécessitent l’utilisation de filtre-presse pour les séparer de la liqueur [55].
Ce procédé a permis à la tannerie de Bugey [68] de diminuer de 60% la quantité de
chrome contenu dans l’effluent de tannage et d’économiser ce précieux réactif dont le prix ne
cesse d’augmenter.
49
Le taux de récupération est de 99% du chrome résiduel. Cette méthode permet d’économiser 20 –
30% de chrome utilisé.
Doseur
boues
H2SO4 Na2CO3
Foulon
Redissolution
L’incinération des déchets de tannerie en milieu alcalin et à une température de 600°C permet de
transformer le chrome trivalent en chrome hexavalent facilement lessivable.
Après la réduction du Cr (VI) en Cr (III) et ajustement de la basicité, ce chrome est directement
recyclé en tannerie [7].
50
b) Des boues d’épuration des eaux résiduaires de tannerie [71]
Par l’incinération des boues à forte concentration en calcium on peut obtenir l’oxydation du
Cr(III) en grande quantité sans l’addition d’aucun réactif et avec un petit excès d’oxygène. Les
températures supérieures à 400°C n’ont pas un effet remarquable sur le pourcentage d’oxydation.
On peut récupérer jusqu’à 90% du chrome des boues.
Motivé par le désir de réduire la teneur en chrome des eaux résiduaires, on a mis au point,
au cours des dernières années des procédés de tannage qui ont conduit à une sensible amélioration
de l’absorption et de la fixation de chrome [31,72]. A côté des mesures connues de
raccourcissement des bains et d’élévation des températures, on ajoute alors au bains de picklage
ou à un stade ultérieur de tannage des formateurs de complexes [34,73].
Dans le tannage classique (picklage à l’acide sulfurique et acide formique) l’apport en oxyde de
chrome est de 1–2%. Alors que seulement 70–80% de chrome est fixé dans la peau. C’est à dire
une moyenne de 20– 30% de chrome est perdu avec les rejets.
Le picklage avec de l’acide glyoxylique est une excellente préparation au tannage par la
conversion des amines primaires du collagène en carboxyles [6].
O O H OH
Il en résulte la création d’un grand nombre de sites actifs (ou de coordinance) supplémentaires,
cela permet un épuisement extrême et une forte fixation du chrome par rapport au tannage
classique.
Les avantages de ce procédé :
- l’apport en oxyde de chrome est réduit jusqu’à 0,9 – 1,0% ;
- une parfaite fixation du chrome dans la peau ;
- dans les rejets 100 – 250ppm de chrome ;
- absence de lessivage du chrome des déchets tannés (selon la méthode TCLP – USA) ;
51
- amélioration de la qualité du cuir.
L’acide glyoxilique est une intéressante contribution aux technologies propres.
En conclusion c’est un procédé écologique et économique.
Les peaux provenant d’un cycle d’épilage-pelanage ont un pH de l’ordre de 12. En vue de leur
tannage qui se déroule en milieu acide, les peaux doivent être débarrassées progressivement de
leur alcalinité. Le but du déchaulage est de neutraliser les peaux à des pH inférieurs à 8. La
majorité des tanneries utilisent pour ce faire des acides faibles (sels d’ammonium, acide lactique,
borique ou citrique) sous forme pulvérulente.
a) Utilisation de CO2
Le lactate de magnésium est un sous-produit des laiteries, il remplace le sulfate d’ammonium dans
le déchaulage [74].
Les avantages de ces deux procédés sont :
- suppression de la pollution ;
- recyclage de sous-produits d’autres activités industrielles.
52
IV.4. Récupération des solvants en mégisserie
IV.5. Conclusion
Donc on peut obtenir des cuirs de bonne qualité avec tous les avantages économique
qu’écologique. C’est pourquoi l’intégration des ‘’technologies propres’’ est aisée à réaliser. Dans
l’ensemble la mise en place de ces procédés apporte des solutions novatrices et intéressantes au
niveau des fabriques de cuir, elle implique non seulement une réduction de la pollution mais aussi
de sérieuses économies en produits consommés. Le non rejet des bains d’épilage-pelanage et de
tannage au chrome s’accompagne d’une diminution moyenne du flux polluant dans des
proportions suivantes :
- MES : 40 – 50% de réduction ;
- Matières oxydables : 40 – 50% de réduction ;
- Toxicité : 80% de réduction.
L’approche la plus rationnelle sur le plan technico-économique du traitement des effluents de
tannerie-mégisseries consiste en une mise en parallèle des traitements préventifs et des techniques
d’épuration classique pour la charge résiduelle.
53
V.1. Historique
La capacité moyenne de production de la mégisserie est de 3500 à 4500 peaux par jour,
comportant de 50% à 100% de peaux sèches, 80% de la production est de nature ovine.
L'exportation annuelle moyenne concernant le Wet-Blue (cuir semi fini) est de l'ordre de
60 – 70 % de la production des pièces ovines et caprines.
La peau ayant perdue sa fraîcheur durant la période de conservation doit être réhydratée, c’est
durant le travail de rivière que cette opération aura lieu.
54
Les peaux subissent alors les opérations suivantes :
- Le reverdissage
Le reverdissage est une opération qui a pour but essentiel, au moyen d’un séjour dans
l’eau dans des coudreuses pendant 24 heures et en présence d’antiseptiques en période chaude, de
rendre aux peaux conservées leurs souplesses naturelles et les débarrasser de toutes les impuretés
éliminables à l’eau tels que : le sang, le sable, les morceaux de viande et aussi les produits de
conservations comme le sel et le carbonate de sodium etc.
- L’enchaussenage-Pelanage
Elle permet l’élimination de la laine après 24 heures de l’application d’une solution dite
enchaux, sur le coté chair de la peau, c’est un mélange de chaux (180kg), de sulfure de sodium
(150 kg) et d’eau (1000 L)
Le pelanage permet l’élimination de la laine qui reste adhéré au derme après l’enchaussenage. Il
s’effectue dans des bains constitués de sulfure de sodium (3,9%), de chaux (3,9%) et de l’eau
(250%).
- L’écharnage
- Le rognage
Les pattes la queue et le cou doivent être éliminer afin d’éviter les déchirures et le nouage
des peaux au cours des opérations qui suivent c'est-à-dire au niveau du tannage.
Les peaux obtenues seront pesées pour déterminer les quantités de produits chimiques à utiliser
dans les opérations qui suivent.
Les peaux après les travaux de rivière sont gonflées et alcalines et toujours putrescibles, pour les
transformer en matière imputrescible une série d’opérations s’impose :
55
- Le déchaulage
Après les travaux de rivière les peaux sont imprégnées de chaux et possèdent un pH
nettement alcalin. Le déchaulage permet d’éliminer la chaux, et de les dégonfler.
Les peaux sont trempées dans des bains, pendant 1 heure, constitués essentiellement d’eau
(20 %), de sulfate d’ammonium (2%), et d’acide formique (0,3%), pH= 8 – 8,5. L’opération se
termine sans rejet.
- Le confitage
C’est une opération biochimique qui se réalise avec des confits d’origine enzymatique. Il a
pour but de modifier la structure du tissu dermique.
Il s’effectue dans le même bain de déchaulage en lui ajoutant un enzyme (0,5% Peroly SU) et un
agent mouillant (0,9% Sandozine NIA).
- Le dégraissage
Il consiste à ôter les matières grasses contenues dans la peau, pour éviter les problèmes qui
puissent subvenir ultérieurement.
Les produits utilisés sont généralement des solvants ou des tensioactifs
(0,9 %Sandozine NIA).
Cette opération est suivie de deux rinçages et d’un lavage avec l’eau chaude (20% à 36°C) et un
détergent (0,5% Sandozine NIA).
- Le picklage
Il sert à abaisser le pH jusqu’à 2,8 pour permettre l’absorption des sels de chrome ou des
matières tannantes en général par les peaux.
Les produits utilisés au cours de cette opération sont l’acide formique (0,7%), l’acide sulfurique
(0,5%), le sel (9%) et les antiseptiques (0,1%) pour mieux protéger les peaux qui seront exportées.
L’opération dure 2 heures et demi et se termine sans rejet.
- Le tannage au chrome
Le tannage est une opération importante destinée à transformer les peaux en cuir fini et
semi-fini (Wet-Blue), peu hydraté, imputrescible, et plus résistant à l’eau chaude.
56
Le tannage utilisé est le tannage aux sels de Chrome (7% Sal chrome 26), qui sont sous forme de
poudre de couleur verte, ajoutés dans le même bain de picklage.
L’opération dure 6 heures dans des foulons et se termine avec rejet.
- Le mûrissement
Il consiste a étalé les peaux sur des palettes en bois pendant au moins 48 heures pour une
bonne fixation du tanin.
- Le classement et L’échantillonnage
Les peaux une fois tannées, Wet-Blue, subiront un classement selon le choix. Les premiers
choix (1er au 8 choix) seront exportés vers l’Europe et l’Asie, et le reste dit
retour (9 – 12 choix) sera vendu sous différents articles à l’intérieur du pays.
- L’essorage
Il consiste à essorer la peau (le retour) sur une machine appelée essoreuse, pour éliminer
le maximum d’eau de quoi elle est imbibée.
- Le dérayage
Il consiste à rabattre la peau sur le coté chair pour régler l’épaisseur de la peau au moyen
de dérayeuses. Cette épaisseur est en fonction de l’article à fabriquer.
Dans cette section uniquement les peaux qui demandent une certaine dureté telles que
celles destinées à la fabrication de chaussures et de doublures qui vont subir les opérations de
retannage.
- La neutralisation
C’est une opération qui a pour but d’éliminer les acides libres présents dans le cuir tanné
qui peuvent gêner les opérations de retannage.
On augmente le pH du bain jusqu’à 7 ou 9 avec le formiate de sodium, et le bicarbonate de
sodium
L’opération dure 45 minutes dans des foulons et se termine avec un rinçage à l’eau.
57
- Le retannage
Cette opération permet le remplissage des parties creuses des peaux tout en maintenant la
finesse de la fleur. Pour ceci on utilise des tanins synthétiques et végétaux
(mémosa et québracho).
- La teinture- nourriture
- Le mûrissement
Les peaux teintées sont étalées et empilées sur des palettes pendant 72 heures pour
permettre la fixation définitive des colorants et des huiles.
- L’essorage
Les peaux sont essorées pour éliminer une certaine proportion d’eau et de matières
tannantes non fixées.
58
- Tannage et retannage = 170 m3/j ;
- Annexe = 80 m3/j.
Qui tiennent compte de la consommation importante d’eau pour les travaux de nettoyage des
machines et des surfaces de travail.
Dans les conditions actuelles, la consommation en eau de l’unité pour une production de 3500 à
4000 peaux ne dépasse pas 380 m3/j.
Travail de rivière
Dégraissage Tannage Retannage
Eau -Trempe Eau Teinture Finissage
Sulfure Sel Nourriture-Lavage -Tannage
Chaux -Echarnage Solvant au -Retannage
-Dégraiss-- -Sèche
Emulgateurs Chrome
age
-Délainage Ou -Teinture -Ponçage
Végétaux
Peaux -Nourriture Pigmentatio
Séchées n
Eaux Presse
Sel
Picklage
Acide
Cuir tanné
Peaux Picklées
-Déchets
Déchets déchantillo-
Solides nage
-Carnasse -Graisse
-Poussière de
-Laine Solide
ponçage
L’unité est équipée d’un réseau de collecte séparée des eaux pluviales et des eaux de
fabrication.
Après traitement de ces eaux usées par un procédé physico-chimique, ces dernières alimenteront
partiellement la station d’épuration de la ville de Batna, prévue pour le traitement des eaux
urbaines plus une partie des eaux pluviales plus les eaux usées prétraitées de la zone industrielle.
59
Tableau 7 : Les débits journaliers des eaux usées de la tannerie de Batna à différents niveaux.
Heures de mesures
Total
Opérations 6–7 7–8 8–9 9–10 10–11 11-12 12–13 13-14 (m3)
Prétrempe
7.2 7.2 7.2 7.2 - - - - 28.8
Ecraminage
2.0 2.0 2.0 2.0 - - - - 8.0
Trempe
7.2 7.2 7.2 7.2 - - - - 28.8
Epilage/pelanage
- 7.2 7.2 7.2 7.2 - - - 28.8
Rinçage
- 7.2 7.2 7.2 7.2 - - - -
Echarnage
- - 3.0 3.0 3.0 3.0 - - 12.0
Déchaulage
- - 3.8 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 18.0
/confitage
Rinçage
- - 1.5 1.5 1.5 1.5 1.5 1.5 9.0
Dégraissage
- - 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 12.0
Rinçage
- - 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 18.0
Picklage/tannage
- - 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 18.0
Rinçage
- - 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 18.0
Retannage
- - 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 12.0
Neutralisation
- - 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 12.0
Teinture/nourriture
- - 4.0 4.0 4.0 4.0 4.0 4.0 24.0
Cantine
- - - 10.0 10.0 10.0 10.0 10.0 50.0
Total 16.4 30.8 57.3 57.3 50.9 36.5 33.5 33.5 326.2
60
V.7. L’impact du rejet de la tannerie sur Oued el Gourzi
Les eaux de Oued sont des eaux usées mixtes mais essentiellement d’origine urbain.
Quant aux eaux résiduaires industrielles elles proviennent surtout des grandes unités
consommatrices d’eaux telles que : la COTITEX ; MEGA de Batna ; ORAVIE ; ORELAIT…etc.
Celles ci contribuent considérablement à sa pollution depuis plusieurs années vue l’arrêt fréquent
et parfois total de leurs stations de traitements.
Ces eaux peuvent véhiculer des germes pathogènes ‘’bactéries, virus,…etc.’’ et des matières
minérales et organiques nocives. Elles sont utilisées illicitement dans l’irrigation non seulement
pour les cultures fourragères, mais aussi pour les cultures maraîchères par les agriculteurs placés
le long de sa rive.
Dans notre étude on va se limitée à la pollution engendrée par les rejets de la tannerie
MEGA de Batna.
L’impact du rejet de la tannerie sur Oued El Gourzi a pu être abordé lors des campagnes
de prélèvements.
On a effectué des prélèvements de trois endroits différents (P1, P0, P2) de l’Oued, voir figure16,
lors de l’arrêt total de la station de traitement de l’unité en mois de Février, pour faire l’étude de
certains paramètres par lesquels l’unité contribue à la pollution de l’oued.
P1 : 150 m avant le point de rejet.
P0 : point de rejet.
P2 : 150 m après le point de rejet.
Les résultats des paramètres étudiés sont résumés dans le tableau 8 voir annexe 2, et schématisés
sur les figures (17-23).
61
PROTE CTION ENAMHID CADAT SONELGAZ
CIVILE
MEGA
SOMACBA EPBTPB
P2 P3
OUED EL GOURZI P1
STATION USINE
DEPOT 2 NAFTAL NAFTAL DE
CARRELAGE
CONSTANTINE
ROUTE
PEPINIERE COMMUNALE
ABATTOIR
DEPOT 1
NAFTAL
62
20 17,5
18
16
Température (°C)
14
12,6
12
11
10
8
6
4
2
0
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
Points de prélèvements (m)
9,2
9
9
8,8
8,6 8,6
pH
8,4
8,2
8 8
7,8
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
Points de prélèvements (m)
800 729
700
600
MES (mg/L)
500
451
432
400
300
200
100
0
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
Points de prélèvements (m)
63
1000
900 892,4
800
700
DCO (mg/L)
600
500 427
400 371
300
200
100
0
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
Points de prélèvement (m)
800
675
700
600
DBO5 (mg/L)
500
434
400 400
300
200
100
0
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
Points de prélèvements (m)
350
320
300
Sulfures (mg/L)
250
200
150
100
71
50
0
0
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
Points de prélèvements (m)
64
250
200 206
Chrome (mg/L)
150
100
50
28
0
0
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
Points de prélèvements (m)
Il importe pour cela qu’un traitement de ces eaux soit effectué impérativement avant rejet dans
Oued el Gourzi.
V.8. Conclusion
Les compagnes de prélèvement ont montré que les eaux résiduaires de la tannerie de Batna
contiennent des concentrations importantes en matières en suspension, un pH qui varie
entre 4 -12, influent de façon défavorable sur la faune et la flore du milieu récepteur. On note
également une forte teneur en chrome et en sulfure qui sont deux éléments toxiques.
L’eau de l’oued ne doit pas servir à l’irrigation des cultures, parce que :
- les récoltes alimentaires risqueraient d’être contaminées par des germes pathogènes ;
65
- Les ouvriers agricoles peuvent être infectés par les germes pathogènes que renferme le sol
irrigué ;
Afin de parer à ces ennuis et de protéger la santé publique, les eaux usées de Oued el Gourzi
doivent être au minimum soumises à un traitement primaire avant d’être utilisées pour
l’irrigation. Si possible, il y’a lieu de pratiquer aussi un traitement secondaire.
66
VI.1. Introduction
La tannerie de Batna assure la transformation des peaux brutes d’animaux en cuir, en utilisant
comme matières premières les peaux locales ovines et rarement caprines.
Depuis septembre 1973, date de sa création par le ministère des industries légères, la tannerie
mégisserie de Batna rejette ses eaux résiduaires sans épuration.
Suite à l’apparition de la loi, relative à la protection de l’environnement ,N° 83-03 du 05.02.1983,
chapitre II art 36, paru dans le journal officiel le 08.02.1983, l’unité a été amenée à s’équiper
d’une station d’épuration qui été installer par la société française SIT (société d’ingénieur et
technicien).
Les eaux de fabrication de MEGA/Batna sont évacuées selon deux réseaux [76] :
- Réseau de l’atelier de rivière ;
- Réseau de l’atelier de tannage et retannage.
Ces eaux usées sont traitées, voir figure 24, avant d’être rejetées dans le milieu naturel.
L’installation d’épuration implique en elle-même l’élimination de la plupart des composés
toxiques.
1. Dégrillage primaire
Les eaux usées, s’écoulent gravitairement dans un chenal et traversent successivement une grille
à barreaux espacées de 50mm puis une autre espacées de 30mm.
Les rejets traversent ensuite un dégrilleur Aquagard à nettoyage automatique avant de rejoindre
une fosse de dessablage.
2. Dessablage
Le sable et les impuretés à densité élevée se déposent au fond de la fosse de réception des
effluents.
La fosse est vidangée et nettoyée périodiquement.
67
3. Relevage des eaux dégrillées et dessablées
4. Dégrillage de finition
Les eaux du bassin de relevage passe à travers un dégrilleur rotatif (maille 0.75mm) composés
essentiellement d’un tambour séparateur.
Les impuretés sont raclées à l’avant du tambour.
Après dégrillage et dessablage, les effluents à traiter par la station d’épuration ont globalement les
caractéristiques suivantes :
Pour une journée de travail, pendant laquelle on traite 2,7 à 3 tonnes de peaux.
Ce bassin stocke les eaux de la section rivière ayant subit les différents traitements mécaniques. Il
est constitué de:
- Un mélangeur ;
- Un surpresseur d’air ;
- Un contrôleur de niveau.
68
- Une goulotte équipée d’un système de déversoir et de surversse en lame à dents (débit prévu
6,2m3/h).
- Un aérateur de surface pour le transfert de l’oxygène dans l’eau et un mélangeur immergé.
- Trois pompes doseuses (débit maximale 10 l/h).Elles introduisent le catalyseur de réaction
MnSO4 dans les bassins de stockage et de désulfurisation.
- Deux pompes doseuses (débit maximale 10 l/h). Elles introduisent de l’Antimousse le D40
dans les bassins de stockage et de sulfuration des eaux.
Les effluents des ateliers de pré-trempe, trempe et pelanage sont désulfurés par oxydation
catalytique par l’air et en présence du sulfate de manganèse (MnSO4 du commerce à 30% de Mn)
comme catalyseur. La durée de la réaction d’oxydation est alors de l’ordre de 6 heures.
Le sulfure est transformé en thiosulfate. A la sortie, on trouve donc S-- < 1mg/l en pointe et 0,5
mg/l sur un échantillon.
Un dosage d’ERPAMOUSSE est effectué dans le bassin de désulfuration pour éviter la formation
de mousse qui pourrait gêner la bonne diffusion de l’air.
1. Dégrillage primaire
Les eaux usées s’écoulent dans un chenal et traversent successivement une grille à barreaux
espacés de 50mm, et deux grilles à barreaux espaces de 30mm.
2. Dégrillage de finition
Les rejets traversent un dégrilleur automatique Aquagard (maille 3mm) dont le fonctionnement est
identique à celui de la section rivière.
69
3. Relevage des eaux dégrillées
Le bassin de relevage collecte les eaux de tannage, retannage et teinture qui seront envoyées vers
le bassin d’homogénéisation des rejets de l’usine.
Il est équipé de deux pompes de reprises.
1. Homogénéisation
Les eaux des deux sections seront homogénéisées dans un bassin équipé de :
- Deux turbines flottantes, pour aération et mélange des eaux ;
- Deux pompes de reprises (débit 55m3/h), pour l’envoie de l’eau homogénéisée vers le bassin
de neutralisation.
2. Neutralisation
Le pH est maintenu au voisinage de la neutralité (6,5 – 8). A ce pH, les sels de chrome trivalent
sont très peu solubles ; ils précipitent et viennent se mélanger aux matières en suspension.
L’eau neutralisée est envoyée par des pompes vers le bassin de floculation, celle-ci subit avant de
l’atteindre une :
La coagulation a pour but d’annuler les charges électriques des particules colloïdales.
70
Dans le cas présent, la coagulation est réalisée par injection de sulfate d’alumine dans la conduite
qui transmit l’eau du bassin de neutralisation au bassin de floculation. En aval de l’injection se
trouve un mélangeur rapide (1500tr/mn).
Ce réactif s’hydrolyse dans l’eau et donne naissance à un corps insoluble
La réaction chimique d’hydrolyse est la suivante :
Cette opération permet de rassembler les micro-flocs obtenus lors de la coagulation, pour obtenir
des flocs relativement gros et denses, pouvant être plus facilement séparés de la phase liquide.
Dans ce but, on injecte un réactif chimique, qui est l’ERPAFLOC SMA (polyélectrolyte
anionique), par deux pompes doseuses dans la même conduite ou s’effectue l’injection du sulfate
d’alumine. En aval de l’injection se trouve un mélangeur rapide (1500tr/mn)
e) Réacteur de floculation
71
Eaux tannage
Dégrilleur Bassin de
Dégrillagef
primaire in stockage
Eaux rivière
Dégrilleur Bassin de Bassin
Dessablag e
Dégrillage Bassin de
primaire stockage d’homogénéisation
fin désulfuration
Anti-mousse
Sulfate de magnésium
Fosse à
boue
Presse à boue
Figure 24 : Les différents points de traitements des eaux usées de la tannerie de Batna.
72
L’eau rejetée après épuration a les caractéristiques suivantes :
-pH………………………….. .…6,5 - 8
-MeST………………………… 150 mg/l………………………………… 200 mg/l
-DBO5-filtré…………… …. ... 300 mg/l………………………………… 400 mg/l
-DCO-filtré…………………. …700 mg/l………………………………….800 mg/l
--
-Sulfures(S )……………………0,5 mg/l……………………………………1 mg/l
+++
-Chrome (Cr )………………. …1 mg/l……………………………………2 mg/l
-Huiles et graisses…………... …..40 mg/l……………………………………60 mg/l
Les boues flottées sortie SERFLO sont, pour leur part, épaissie sur presse à bande filtrante.
Pour que ce traitement atteigne son meilleur rendement, les boues sont préalablement retraitées
chimiquement par :
- Injection de chlorure ferrique ;
- Injection de chaux ;
- Injection de polyélectrolyte cationique, ERPAFLOC SMC.
Le bilan eaux-matières de la STEP d’après E.R.P.A.C (société qui a conçue et installée la station)
est le suivant, voir figure 25.
Une étude a été faite par L.N.T.P.B H.Dey [75] sur les rejets de la tannerie a montré qu’il ont les
caractéristiques suivantes :
73
Sulfate Al Polyélectrolyte
Eau = 2m3 Eau = 5m3
MeST= 95 kg MeST = 0
Sul.Al = 410 kg Floc = 4.9 kg
Homogénéisation
3
Eau 700 m Chrome 180 kg
Eau 815 m3
Flotation Sortie eau
Eau = 822 m3 Eau = 708 m3
MeST 1320 kg
MeST = 1415 kg MeST= 144 kg maxi
MeST 1025kg
Boues
Vol = 822 m3
MeST = 1415 kg
Chaux = 141 kg
Eau = 20.8 m3
MeST = 141 kg
Lavage toiles
Cl3Fe = 30 kg/l
Eaux = 80 m3
Eau = 0.5 m3
MeST = 20 kg MeST = Négligeable
Polyélectrolyte = 6.3 kg
Eau = 3.14 m3
MeST = 0 Presse Sortie Boues
Eau = 121.7 m3 Vol. 6m3
MeST = 1574 kg MeST = 1458 kg
74
18.03.1978 19.03.1978 20.03.1978
On peut donc déduire une charge polluante unitaire, exprimée en kg/T en considérant que 4000
peaux correspondent en première approximation à 5 tonnes de peaux brutes, voir ci-dessous.
Batna 60 86 214 93
On constate que les résultats obtenus sont tout à fait comparables aux valeurs habituelles.
Pour évaluer les impacts des rejets de la tannerie sur Oued el Gourzi, on a procédé à un
suivi de la station, afin de déceler les vrais problèmes qu’elle rencontre et comment y remédier.
Pour cela on a effectué des prélèvements de différents points sur une période de six mois, du mois
de Noembre2005 au mois d’Avril 2006.
Les paramètres qu’on a jugé utile à étudier, voir mode opératoire en annexe 1, sont :
pH ; MES ; DCO ; DBO5 ; Sulfure ; Chrome et siccité.
Les résultats sont regroupés dans les tableaux (9-16), voir annexe 2 et résumés sur la
figure 55. Ce sont des moyennes par semaine pour chaque paramètre.
75
Principaux Symboles
Symbole Signification
76
VI.5.1. Le volume d’eau traité
Le dimensionnement d’une station d’épuration est lié au débit journalier d’eau à traité, il
est donc indispensable de le connaître avec précision.
Il est mesuré par un débitmètre automatique installé à la sortie du SERFLO.
On constate un débit journalier moyen de 390.70 m3/j, cette valeur est très proche du
volume moyen d’eaux rejetées par les sections rivière et tannage.
Cette mesure confirme le surdimensionnement de la station, calculé pour un débit de
700m3/j, par rapport à la capacité de production actuelle de l’unité qui a diminué à la moitié par
rapport aux premières années de son fonctionnement.
La figure 26 indique la variation hebdomadaire du débit d’eau traité pendant les six mois d’étude.
420,00
415,24
410,00 409,73 411,26
402,07 403,91
Débits (m3/ l)
77
VI.5.2. Le pH
Les eaux usées de la tannerie sont alcalines au niveau de la section rivière par l’abondance
de la chaux et acides au niveau de la section tannage par l’utilisation des acides en proportion
importante, et les deux présentent un danger particulier sur le milieu récepteur en cas de non
traitement.
La station assure leur neutralités au niveau du bassin de neutralisation et de ce fait, et s’il
n’ y aura pas d’anomalie lors du traitement physico-chimique, elles seront évacuées vers l’oued
avec un pH neutre conforme à la norme de rejet.
On constate un pH moyen de 6,90 à la sortie station qui est conforme à la norme
internationale, qui varie entre 6,5 – 8,5.
Les graphes (27–32) représentent la variation du pH aux différents points d’études ainsi que les
valeurs maximales, minimales et moyennes.
78
S,DEG,PEL
12,30
12,23 12,24 12,25
12,20 12,21 12,22
12,16
12,10 12,12 12,12 12,11 12,10
12,05 12,04
pH
11,70
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines
S,DEG,TAN
5,10
5,00 5,02 5,00
4,90
4,86
4,80 4,81
4,764,74 4,76
pH
S,BAS,HOM
10,00
9,00 8,04 8,21 9,26
8,49 8,26 8,18
8,00
7,00 7,51
6,00
pH
5,00
4,00
3,00
2,00
1,00
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines
79
S,STATION
7,15
7,10 7,08 7,09
7,05
7,00 7,01 7,00
6,98 6,96
6,95 6,96 6,95 6,95
pH
6,90 6,91
6,86 6,86 6,87
6,85 6,85
6,82 6,82
6,80
6,77 6,78 6,76
6,75 6,76 6,74
6,70
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines
13,00
12,00
11,00
10,00
9,00
8,00 S,DEG,PEL
7,00 S,DEG,TAN
pH
6,00 S,BAS,HOM
5,00 S,STATION
4,00
3,00
2,00
1,00
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines
80
Dégrilleur Bassin de
Pelain désulfuration
pH max = 12.25
pH min = 11.75
pH moy = 12.05
d’homogénéisation
de neutralisation
Bassin
Bassin
Poste
SERFLO
à boues
Dégrilleur
Tannage
pH max = 7.09
pH min = 6.74
pH max = 5.02 pH max = 9.2 pH moy = 6.90
pH min = 4.43 pH min = 7.51 Norme internationale 6.5 – 8.5
pH moy = 4.68 pH moy = 8.09 Norme algérienne 6.5 – 9
Seuil moyen 6.5 – 8
Rejet
81
VI.5.3. La matière en suspension
La matière en suspension dans la tannerie est beaucoup plus importante dans les eaux de la
section rivière.
Elle est éliminée, par le traitement physico-chimique, sous forme de boue. Cette dernière est
évacuée vers la décharge publique, avec tous les produits toxiques qu’elle contenait et
particulièrement le chrome, sans aucun prétraitement préalable.
La concentration de la matière en suspension est très élevée à l’entrée station et inférieure à la
norme à la sortie station, voir le suivi sur les figures (33-36) ainsi que les valeurs extrêmes.
82
S,BAS,HOM
4 500,00
4 000,00 4 118,35
3 500,00 3 540,42 3 393,59
MES (mg/L)
S,STATION
140,00
120,00 122,00
101,56 94,31
MES (mg/L)
5 000,00 4 118,35
4 000,00 S,BAS,HOM
2 574,09
MES (mg/L)
83
Dégrilleur Bassin de
Pelain désulfuration
d’homogénéisation
de neutralisation
Bassin
Bassin
Poste
SERFLO
à boues
Dégrilleur
Tannage
Figure 36 : Les valeurs extrêmes de la matière en suspension au niveau des différents points de prélèvements.
84
VI.5.4. La demande chimique en oxygène
85
S,BAS,HOM
5000,00
4000,00 4170,38
3500,58
DCO (mg/L)
3313,05 3127,82
3000,00 3042,00 3065,48 2901,52
2504,40 2569,81
2000,00 1824,20 1729,50 1976,50
1628,88
1000,00
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Sem aines
S,STATION
900,00
821,50 850,48
800,00 767,84
700,00 684,25 574,95
652,30 656,94 625,88
600,00 599,45 613,91
DCO (mg/L)
581,92 560,60
500,00 474,36
494,06 462,05
400,00
300,00
200,00
100,00
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines
4000,00 4170,38
DCO (mg/L)
3000,00 3042,00
2504,40 2316,43 S,BAS,HOM
2000,00
1729,50 1628,88 S,STATION
767,84 850,48
1000,00 494,06 656,94 474,36 597,20
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1011121314151617181920212223242526
Semaines
86
Dégrilleur Bassin de
Pelain désulfuration
d’homogénéisation
de neutralisation
Bassin
Bassin
Poste
SERFLO
à boues
Dégrilleur
Tannage
Rejet
Figure 40 : Les valeurs extrêmes de la demande chimique en oxygène au niveau des différents points de prélèvements.
87
VI.5.5. La demande biochimique en oxygène
88
S,BAS,HOM
700,00
600,00 537,61 629,99
DBO5 (mg/L)
S,STATION
140,00
120,00 123,58
93,06 104,27
DBO5 (mg/L)
100,00
80,00 82,58 85,41
63,58 63,85
60,00 55,23 64,37 70,00
48,00 49,82 51,67
40,00
20,00
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines
700,00
600,00 558,00
514,33 537,61 S,BAS,HOM
500,00 S,STATION
DBO5 (mg/L)
425,85
400,00 415,32
89
Dégrilleur Bassin de
Pelain désulfuration
d’homogénéisation
de neutralisation
Bassin
Bassin
Poste
SERFLO
à boues
Dégrilleur
Tannage
Rejet
Figure 44 : Les valeurs extrêmes de la demande biochimique en oxygène au niveau des différents points de prélèvements.
90
VI.5.6.Les sulfures
Le sulfure est un produit très toxique. Il est utilisé en excès au niveau de la section rivière
particulièrement dans les opérations d’épilage et de pelanage. Cet excès engendre une eau très
chargée en sulfure dont la réduction est parfois pénible.
Ils sont réduits de 80% au cours de l’opération de désulfuration au niveau de la STEP, et s’il ne se
produit pas de problèmes lors de son fonctionnement, leurs concentrations à la sortie de la station
peut être très inférieure à la norme qui est 3mg/l.
La figure 49 présente les valeurs extrêmes de la concentration des sulfures aux niveaux des points
d’échantillonnage et les figures (45-48) présentent les variations hebdomadaires aux niveaux des
points de prélèvements.
91
S,DEG,PEL
900,00 826,03
800,00 810,56 823,42
796,36
700,00 798,68 689,82
Sulfure (mg/L)
2,00
1,80 1,72
Sulfures (mg/L)
S,STATION
0,60
0,55
0,50
Sulfures (mg/L)
0,40
0,30
0,20 0,25
0,20 0,19
0,13 0,14 0,12
0,10 0,08 0,10 0,07 0,09
0,06 0,05 0,07 0,06
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines
92
S.Entrée/Sortie station
2,00
1,80 1,72
1,60 1,54 1,62
Sulfures (mg/L)
1,40 1,38
1,30
1,20 1,13 1,20
1,00
0,80
0,60 0,55
0,40 0,06
0,10 0,10 0,04
0,20 0,13
0,00 0,07
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines
93
Dégrilleur Bassin de
Pelain désulfuration
d’homogénéisation
de neutralisation
Bassin
Poste
Bassin
SERFLO
à boues
Dégrilleur
Tannage
Rejet
Figure 49 : Les valeurs extrêmes des sulfures au niveau des différents points de prélèvements.
94
VI.5.7. Le chrome
Le chrome est un tanin très puissant. Il donne des résultats très satisfaisants lors du
tannage, c’est le produit le plus utilisé dans les différentes tanneries du monde. MEGA de sa part
se base sur ce produit dans le tannage de ses produits malgré la pollution importante qu’il
engendre.
On le trouve, sous la forme ionique Cr3+, en quantité importante uniquement dans les eaux
engendrées par les travaux de la section tannage.
Il est éliminé des eaux avec les tonnes de boues produite chaque jour, pendant le traitement
physico-chimique, qui seront évacuée sans aucune décontamination vers la décharge publique.
A la sortie station la concentration moyenne est inférieure à la norme imposée qui est 2 mg/l, voir
le suivi sur les graphes (50-53).
95
S,DEG,TAN
310
308
305
300 299 300
Chrome(mg/L)
295
290 290 291
289 288 288
285 286
284
282
280 280
277 277 276
275 275
273
270 270 269
265
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines
S,STATION
0,14
0,12
Chrome(mg/L)
0,12
0,11
0,10
0,07 0,09 0,10 0,10
0,08 0,08 0,08
0,06 0,07
0,06
0,04
0,02
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines
350,00
291,60 282,00 300,00
300,00
Chrome (mg/L)
284,00
250,00 277,80 277,67 275,00 269,60
200,00 S,DEG,TAN
150,00 S,STATION
100,00
50,00 0,06 0,07
0,09 0,09 0,06 0,070,11 0,07
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1011121314151617181920212223242526
Semaines
96
Dégrilleur Bassin de
Pelain désulfuration
d’homogénéisation
de neutralisation
Bassin
Bassin
Poste
SERFLO
à boues
Dégrilleur
Tannage
Rejet
Figure 53 : Les valeurs extrêmes du chrome au niveau des différents points de prélèvements.
97
VI.5.8. Les boues
La pollution n’est pas éliminée totalement, mais elle est transformée en boue qui est
évacuée vers la décharge, ceci nécessite d’avoir une boue pelletable. De ce fait, on procède au
calcul de la siccité de ces boues pour avoir une idée sur l’efficacité du système installé pour la
déshydratation (presse à bande filtrante) ainsi que les réactifs utilisés pour le conditionnement.
Le système installé pour la déshydratation est efficace, car il confère aux boues une siccité
de (20%) qui est conforme à la norme internationale (20%), celui-ci actuellement est peu fiable
vue les problèmes que la station rencontre d’un temps à l’autre.
Voir le suivi sur la figure 54.
La production journalière en boue au niveau de la tannerie de Batna est de 4,5 m3 en moyenne.
L’analyse des boues d’épuration a donné les résultats suivants :
80% d’humidité ; 12% MVS ; 8% M.minérale.
Le dosage des boues effectué par le laboratoire d’analyse de Vernaison a montré que les boues
contiennent [15] :
- Chrome, fer, manganèse, calcium en grandes quantités ;
- Zinc, arsenic en faibles quantités.
Cr % Mn % Fe % Al % Ca % Na % Zn ppm As ppm
0.97 0.25 0.22 0.25 3.53 0.09 26 130
Siccité(%)
25,00
23,70
22,60 22,00
20,00 21,00 20,20 20,00 20,00 21,00
19,30 18,70
18,40 18,00 17,50
Siccité (%)
15,00
10,00
5,00
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Semaines
98
Dégrilleur Bassin de
Pelain Désulfuration
pH moy = 12.05
Sulfures moy = 718.18 mg/l Sulfures moy = 1.28mg/l
D’homogénéisation
De neutralisation
Bassin
Bassin
Poste
SERFLO
à boues
Dégrilleur
Tannage
pH moy = 6.90
pH moy = 4.68 pH moy = 8.09 MES moy = 85.38 mg/l
Cr 3+ moy = 284.86 mg/l MES moy = 2569.20 mg/l DCO moy = 621.26 mg/l
DCO moy = 2716.84 mg/l DBO5 moy = 74.19 mg/l
DBO5 moy = 406.16 mg/l S 2- moy = 0.12 mg/l
Cr 3+ moy = 0.8 mg/l
Figure 55 : Les valeurs moyennes des différents paramètres mesurés au niveau des différents points de prélèvements.
99
VI.6. Coûts de fonctionnement
VI.7. Conclusion
L’état de la station a beaucoup dégradé ceci a été remarqué, au cours de notre suivi, par les
différents arrêts rencontrés, dont la plus part sont d’ordre technique, qui durent des heures et
parfois des semaines.
Les eaux sont alors rejetées dans le milieu récepteur avec des concentrations importantes en
matières suspensions, en chrome et en sulfures lors de son arrêt total, et dépassent parfois les
normes lors des petites pannes.
La solution proposée par l’ERPAC n’élimine pas la pollution engendrée par l’unité, mais
elle la déplace sous forme de boues, qui rejetées dans la décharge publique vont poser d’énormes
problèmes aux autorités locales de la commune de Batna.
On note aussi que par voie physico-chimique on ne peut pas éliminer la pollution due aux
composés azotés qui sont source de nuisance dans le milieu naturel, et parmi ces nuisances
l’eutrophisation et la toxicité des nitrates et nitrites. Ces problèmes deviennent particulièrement
sensibles dans le cas d’industries dont les effluents sont chargés en azote tels que ceux de la
tannerie.
D’une manière générale c’est le procédé biologique par boues activées (nitrification-
dénitrification) qui a été retenu pour le traitement des effluents de tannerie.
Sur le plan technique la station mise en place est efficace mais elle présente des
inconvénients sur le plan économique et cela s’explique par le coût, très élevé, de son exploitation
et par conséquent l’unité se trouve incapable de recouvrir ses frais au cours de sa crise qui la
frappé depuis sa restructuration.
Donc pour améliorer la qualité du rejet final, il est indispensable d’installer un système de
traitement biologique à la suite du traitement physico-chimique.
100
On ne doit pas oublier la pollution atmosphérique liée aux rejets de la tannerie, dont les différents
polluant sont :
- Les gaz inorganiques : tels que le monoxyde de carbone, dioxyde de sulfure, on peut les
décrire comme suit : COx, SOx, sans oublier les NOx.
- Les aérosols :
Donc pour lutter contre les problèmes causés par les effluents de tannerie, il faut penser à tous ces
autres types de pollution.
101
Conclusion générale
Le procédé d’épuration des eaux de MEGA de Batna est de type physico-chimique avec
comme ouvrages fondamentaux désulfuration catalytique, homogénéisation, coagulation-
floculation, et flottation.
La station permet de réduire considérablement le taux des éléments toxiques (pour les sulfures et
le chrome une élimination de 100%), des matières en suspension (une élimination de 95%), de la
demande biochimiques en oxygène (une élimination de l’ordre de 88%), elle permet aussi la
régularisation du pH (le pH est de l’ordre de 7 à la sortie de la station).
Ce procédé n’élimine pas la pollution engendrée par la tannerie de Batna, mais il la déplace sous
formes de boues.
Enfin nous suggérons quelques recommandations qui nous semblent très importantes par
leur efficacité dans la résolution des problèmes liés à la pollution causée par la tannerie :
L’approche la plus rationnelle sur le plan technico-économique du traitement des effluents
de tannerie-mégisserie consiste en une mise en parallèle des traitements préventifs et des
techniques d’épurations classiques pour la charge résiduelle.
102
Cependant les dernières tendances penchent plutôt vers un traitement spécifique à chaque
polluant (sulfures, chrome) et à envisager un recyclage afin de limiter les rejets sous forme
liquide ou solides.
Sur le plan de la pollution le non rejet des bains résiduaires d’épilage-pelanage et de tannage au
chrome s’accompagne d’une diminution du flux polluant dans les proportions suivantes :
• MES 40 à 50 % ;
• MO 40 à 50 % ;
• Toxicité 80%.
103
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110
Détermination des matières en suspensions
Principe
Appareillage
Mode opératoire
Recueillir le culot déposé dans une capsule préalablement séchée à 105°C jusqu’à masse
constante, refroidie en dessiccateur et pesée à 0.1mg près, rincer le pot de centrifugeuse deux
fois, avec chaque fois 20ml d’eau distillée et recueillir les eaux d’entraînement dans la capsule.
Sécher ensuite la capsule et son contenu à 105°C, laisser refroidir dans un dessiccateur et peser
à 0.5 mg près.
Soient :
111
Le taux de matières en suspension, exprimé en milligrammes par litre, est donné par
l’expression :
112
Détermination de la demande chimique en oxygène (DCO)
Principe
Les matières oxydables sont soumises à l’oxydation par un excès de Bichromate de Potassium
en milieu Acide Sulfurique et à l’èbulition. Le Sulfate d’Argent est le catalyseur d’oxydation, le
Sulfate Mercurique sert de complexant des ions chlorures.
Réactifs
Mode opératoire
A l’aide d’une pipette jaugée, prélever 20 ml d’eau à analyser et les introduire dans le tube à
réaction.
Introduire le tube à réaction dans le bloc chauffant préchauffé à 148°C. Adapter le réfrigérant.
113
Transférer dans un erlenmeyer de grande capacité (500 ml) ; rincer le tube à réaction avec de
l’eau distillée et introduire l’eau de rinçage dans l’erlenmeyer.
Titrer par la solution de sulfate de Fer (II) et d’Ammonium jusqu’à changement de coloration
du vert au rouge. Soient M cm3 versés.
La solution de Sulfate de Fer (II) et d’ammonium évolue dans le temps et doit donc être titrée
journellement :
- Prélever à l’aide d’une pipette jaugée 10ml de solution de Bichromate de Potassium 0,25
N et les introduire dans un erlenmeyer ; ajouter environ 150ml d’eau distillée et 30ml
d’acide sulfurique spéciale pour DCO . Laisser refroidir jusqu’à température ambiante.
- Ajouter 5 gouttes d’indicateur Ferroine et titrer comme précédemment. Soient T cm3
versés.
Calcul
(B - M) . 2,5 . 8000
T
114
Détermination de la demande biochimique en oxygène (DBO5)
Principe
Une quantité connue d’eau à analyser est introduite dans un flacon de volume connu relié
à un manomètre à mercure. Au dessus de l’échantillon, se trouve un volume d’air (proportion
d’oxygène est d’environ 21%).
Durant l’analyse, les bactéries consomment l’oxygène contenu dans l’eau et celui-ci est
remplacé par l’oxygène contenu dans le volume gazeux.
Ce gaz carbonique formé pour l’oxydation biologique des matières organiques passe dans le
volume gazeux, puis est fixé par de la potasse contenue dans un bouchon spécial.
Mode opératoire
5- Placer les flacons bruns contenant les échantillons à analyser sur l’analyseur à DBO5.
115
6- Introduire dans chaque bouchon creux, trois gouttes de solution de potasse à 45%
et placer ces bouchons sur les flacons.
11- Serrer les bouchons des supports de manomètre et les raccords de flacon.
13- Noter les valeurs sur le graphique en fonction du temps (par exemple une valeur
toutes les deux heures pendant les période diurnes).
116
Détermination de la teneur en sulfure : Forte teneur
Principe
Les composés du soufre réducteurs peuvent être dosés par iodométrie. Un second dosage, où les
sulfures auront été éliminés par précipitation, donnera la teneur en sulfures par différence.
Réactifs
• Iode N/10
• Amidon en poudre
• Acétate de Zinc en poudre.
Mode opératoire
Titrer par la solution d’iode N/10 jusqu’à apparition d’une coloration bleu.
Ajouter 1 g d’acétate de zinc en poudre (quantité suffisante pour précipiter les sulfures
équivalant à une concentration de 2,9 g/1).
Rincer le filtre par 50 ml d’eau distillée fraîchement bouillie et recueillir avec le précédent
filtrat.
Titrer par la solution d’iode N/10 jusqu’à apparition d’une coloration bleue.
117
Calcul
(N - M). 0,032
118
Détermination de la teneur en sulfure : Faible teneur
Principe
Les ions sulfure, présente dans l’eau, sont utilisés pour synthétiser le bleu de méthylène.
La concentration de ce dernier est déterminée colorimétriquement.
Mode opératoire
Après ce dernier ajout, le pH du milieu réactionnel est compris entre 0,5 et 0,75.
Si le pH est supérieur à 0,75, rectifier le pH à l’aide d’acide sulfurique.
119
Détermination de la teneur en chrome
Principe
Ce chrome est oxydé en chromate par l’oxyde de manganèse en milieu acide sulfurique.
Le chrome formé est mesuré par colorimétrie
Réactifs
• Oxyde de manganèse.
• Acide sulfurique.
• Lessive de soude.
• Réactifs de colorimétrie.
Mode opératoire
Prélever 10ml d’eau à analyser. Ajouter 10ml d’acide sulfurique et faire bouillir 10minutes.
Laisser refroidir et filtrer sur papier plissé. Rincer par le minimum d’eau distillée.
Ajouter 0.5g d’oxyde de manganèse dans le filtrat et faire bouillir 10 minutes. Laisser refroidir.
Remonter le pH à une valeur comprise entre 2.5 et 3 à l’aide de soude. Filtrer sur papier plissé.
Développement de la coloration
120
Détermination de siccité
Mode opératoire
Une prise d’essai Mi est mise dans l’étuve à 105°C pendant 24 heures, laisser refroidir et
pesé (Mf).
Donc la quantité d’eau contenue dans cette boue est la différence entre les deux masses.
La siccité en pourcentage est donnée par l’expression :
121
Tableau 8 : Le résumé des différents paramètres étudiés.
Point de prélèvement
P1 P0 P2
Paramètres
T (°C) 12,60 17,50 11
pH 8,6 9 8
Cr 3+ (mg/l) 0 206 28
122
Tableau 9 : Suivi du débit d’eau traité (m3/j).
SEMAINES VOLUME
1 394,18
2 380,92
3 375,67
4 415,24
5 389,75
6 409,73
7 381,58
8 397,63
9 368,39
10
11 398,33
12 402,07
13 411,26
14 397,86
15 372,68
16 382,99
17
18
19 395,55
20 403,91
21 367,05
22 375,89
23 400,09
24 389,51
Moyenne 390,97
123
Tableau 10 : Suivi du pH aux différents points de prélèvements.
124
Tableau 11 : Suivi de la MES (mg/l) aux différents points de prélèvements.
1 2 574,09 101,56
2 2 433,03 76,27
3 1 766,79 83,96
4 1 511,87 87,26
5 4 118,35 122,00
6 3 341,13 87,76
7 2 469,64 94,00
8 2 632,60 85,44
9 3 540,42 86,89
10 1 798,67 51,30
11 3 400,46 76,67
12 2 868,30 88,00
13 1 903,63 79,22
14 2 213,09 85,59
15 2 075,42 94,31
16 2 552,21 85,50
17
18
19 2 770,80 88,17
20 2 502,20 83,76
21 3 393,59 92,31
22 2 950,00 78,83
23 2 184,76 82,23
24 1 521,33 67,40
Moyenne 2 569,20 85,38
125
Tableau 12 : Suivi de la DCO (mg/l) aux différents points de prélèvements.
1 2994,00 672,72
2 3042,00 767,84
3 2490,86 563,40
4 1824,20 581,92
5 3500,58 821,50
6 3051,20 652,30
7 1729,50 494,06
8 3065,48 565,60
9 2751,74 462,05
10 2504,40 656,94
11 2897,40 501,11
12 3398,67 745,00
13 2884,88 625,88
14 4170,38 850,48
15 2901,52 684,25
16 3313,05 599,45
17
18
19 1628,88 474,36
20 3127,82 574,95
21 2569,81 602,22
22 2316,43 597,20
23 1631,24 560,60
24 1976,50 613,91
Moyenne 2 716,84 621,26
126
Tableau 13 : Suivi de la DBO5 (mg/l) aux différents points de prélèvements.
1 469,50 93,06
2 514,33 85,38
3 323,20 62,84
4 285,00 55,23
5 537,61 104,27
6 481,00 95,06
7 274,53 47,57
8 450,72 82,58
9 425,85 70,83
10 412,49 64,37
11 365,50 73,00
12 558,00 106,38
13 420,72 70,00
14 629,99 123,58
15 367,00 72,39
16 323,50 63,58
17
18
19 260,55 49,82
20 474,42 85,41
21 415,32 63,85
22 363,79 59,12
23 272,50 52,11
24 310,00 51,67
Moyenne 406,16 74,19
127
Tableau 14 : Suivi des sulfures (mg/l) aux différents points de prélèvements.
128
Tableau 15 : Suivi du chrome (mg/l) aux différents points de prélèvements.
1 289,00 0,07
2 277,00 0,06
3 289,00 0,08
4 270,00 0,06
5 280,00 0,07
6 291,00 0,09
7 290,00 0,07
8 308,00 0,06
9 277,00 0,09
10
11 286,00 0,08
12 282,00 0,06
13 273,00 0,06
14 299,00 0,12
15 288,00 0,10
16 275,00 0,07
17
18
19 291,00 0,10
20 269,00 0,07
21 288,00 0,07
22 300,00 0,11
23 276,00 0,10
24 284,00 0,07
Moyenne 284,86 0,08
129
Tableau 16 : Suivi de la siccité.
1 19,30
2 21,00
3 23,70
4 20,00
5 21,00
6 18,40
7 19,00
8 22,60
9 20,20
10 22,00
11 21,80
12 18,70
13 21,30
14 22,00
15 20,80
16 20,00
17
18
19 18,00
20 19,60
21 20,00
22 19,00
23 17,50
24 21,00
Moyenne 20,31
130
RESUME
La pollution engendrée par les industries de transformation de la peau brute en cuir est
caractérisée par un volume important d’eau résiduaires présentant de fortes charges en :
matières en suspension, DCO, DBO5, chlorures, sulfures, chromes…
Le rejet de tel effluent dans le milieu naturel sans aucun traitement est néfaste sur
la faune et la flore qu’il contient. D’une manière générale, la pollution de ce type
d’industrie est éliminée soit par voie physico-chimique ou biologiques.
Notre étude est basée sur un exemple concret de tannerie Algérienne, MEGA de
Batna, ayant pour objectif l’évaluation des impacts de ses rejets sur le milieu récepteur.
The pollution generated by the processing industries of the raw hide to leather is
characterized by a large volume of waste water presenting a strong load in: suspended matter,
COD, BOD, chlorides, sulphides, chromium….
The rejection of such effluent in the natural environment without any treatment is
harmful on fauna and the flora which it contains. Generally, the pollution of this type of
industry is eliminated either by physicochemical or biological methods.
However the last tendencies lean rather towards a treatment specific to each pollutant
(recovery and recirculation).
Key words: Tannery, Pollution, Sulphides, Valorization of the clarification sludge, Recovery
of chromium.