2019-10-01 Avions

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LES MARQUES DES VICTOIRES AÉRIENNES

DE LA CHASSE ALLEMANDE AU COURS
DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
PAR PHILIPPE SAINTES,
AVEC LA PARTICIPATION DE CHRISTOPHE CONY.
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par Philippe Saintes, avec la participation de Christophe Cony
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Les hors-série AVIONS Distribution en France & Export :
sont une collection dirigée par Michel Ledet et Christophe Cony. MLP - Parc d’Activité de Chesnes -
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Composition/montage : 38070 Saint-Quentin-Fallavier
Couverture : Jean-Baptiste Delcambre
É DITIONS LELA P RESSE Tél : 04 74 82 14 14
Mise en page : Jean-Marie Gall Hameau Les Farges, Site : www.mlp.fr
Coordination : Michel Ledet. 15 rue des Ligures,
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Dépôt légal 3e trimestre 2019

N° CPPAP : 0922 K 88015
N° ISSN : 1243-8650
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2
Sommaire
TagJagd (chasse de jour) 43 Le Leutnant Franz-Josef Beerenbrock
3 Le Feldwebel Hans Troitzsch 48 Le Hauptmann Heinrich Setz
4 Le Major Johannes Gentzen 53 L’Oberst Walter Oesau
9 Le Hauptmann Frank Liesendahl 61 L’Oberleutnant Max-Hellmuth Ostermann
12 Le Major Wilhelm Balthasar 67 L’Oberfeldwebel Heinrich Bartels
16 Le Major Otto Bertram 73 L’Oberleutnant Fritz Dinger
18 Le Major Joachim Münchenberg
26 L’Oberleutnant Karl-Heinz Koch NachtJagd (chasse de nuit)
28 Le Major Kurt Ubben 77 Le Major Martin Drewes
34 L’Oberleutnant Felix-Maria Brandis 82 Le Major Egmont zur Lippe-Weissenfeld
38 L’Oberleutnant Heinz-Arnold Stahlschmidt 85 Le Hauptmann Ludwig Meister
Petit glossaire
Abitur : baccalauréat. Luftsieg : victoire aérienne.
Abschuss : avion abattu. Oberleutnant : lieutenant.
Draufgänger : “fonceur”. Oberst : colonel.
Eichenlaub : feuilles de chêne (attachées à la croix de chevalier). Oberstleutnant : lieutenant-colonel.
EK : Eiserne Kreuz ou Croix de fer (de 1re ou 2nde classe). Ritterkreuz : croix de chevalier (de la Croix de fer).
Experte : as. Rittterkreuzträger : porteur de la croix de chevalier (de la Croix de fer).
Feldwebel : adjudant. RLM : Ministère de l’Air.
Flak : artillerie antiaérienne. Rotte : formation de 2 appareils.
Gruppe : groupe de chasse. Chaque Geschwader (escadre) en a RVT (Reichsverteidigung) : défense de l’espace aérien de l’Allemagne.
initialement trois. Désigné par un chiffre romain (ex. : II./JG 77). Schwarm : formation formée de 4 appareils (deux paires).
Hauptmann : capitaine. Schwertern : épées (attachées à la croix de chevalier de la Croix de fer).
HJ (Hitler Jugend) : jeunesse hitlérienne. Staffel : escadrille d’environ 12 appareils. Chaque Gruppe en a
Jafü : responsable du guidage de la chasse. initialement 3. Désignée par un chiffre arabe (ex. : 6./JG 51).
JG : Jagdgeschwader ou escadre de chasse. Stuka : bombardier en piqué.
Kapitän (ou Staffelkapitän) : chef d’escadrille. Tagjagd : chasse de jour.
Kette : section de 3 appareils. Unteroffizier : sergent.
Kommandeur : chef de Gruppe. Westfeldzug : campagne à l’Ouest de mai - juin 1940, la “bataille de
Kommodore : chef de Geschwader (escadre). France” des historiens français.
Landser : troupier (le “Poilu” allemand). ZG (Zerstörergeschwader) : ou escadre de chasse lourde.
Leutnant : sous-lieutenant.
AVIONS - Hors-série n° 50
3
Tagjagd (Chasse de jour)
Le Feldwebel Hans Troitzsch

Né le 28 mai 1918 à Heinrichswalde,
en Prusse-Orientale, Hans Troitzsch se-
rait entré dès ses dix-huit ans dans la
nouvelle Wehrmacht. En novem-
bre 1938, il est pilote sur Bf 109 B à la
4./Tr.Gr. 186 à Kiel-Holtenau puis passe
à la 6./JG 333 à Marienbad. En septem-
bre 1939, son escadrille rebaptisée
6./JG 77 et équipée de Bf 109 E est
chargée comme le reste du Gruppe de
défendre la baie d’Allemagne des intru-
sions des bombardiers britanniques. Les
attaques ne vont pas traîner. Le 3 sep-
tembre 1939, jour de la déclaration de
guerre de la Grande-Bretagne au Reich,
un Blenheim repère un important
convoi au large de Wilhelmshaven. Dès
le lendemain, une formation de Vickers
Wellington et Bristol Blenheim part à
l’attaque. Quatorze Wellington des No 9
et 149 Squadrons sont interceptés à
18 h 15 par les appareils du II./JG 77
venus de Nordholz. L’engagement est très court mais deux pilotes du L’engagement dit “de la baie d’Allemagne” du
II./JG 77, les Fw Hans Troitzsch et Alfred Held (cf. Dérives et victoires 18 décembre 1939 va susciter des vocations
vol. 1), remportent chacun une victoire et, effectivement, les Wellington d’illustrateurs au sein du II./JG 77, comme ce
L4268 et L4275 du No 9 Squadron s’abîment au large de Brünsbüttelkoog – dessin d’un mécanicien qui montre apparemment
les deux premières pertes de la RAF durant le second conflit mondial. La
le “5 jaune” du Fw Troitzsch.
propagande allemande désignera Held
comme premier vainqueur sur l’aviation
britannique mais, après-guerre, l’ex-
Gruppenkommandeur Carl Schumacher
déclarera que c’est Troitszch qui aurait
mérité les honneurs de la Propaganda
Abteilung. Le 18 décembre 1939, lors
d’un combat très confus et disputé où
un nombre indéterminé de Wellington
se heurte de nouveau à la chasse alle-
mande sur la baie d’Allemagne, Troitzsch
revendique cette fois deux bombardiers
britanniques dont un seul lui sera ho-
mologué. Ici, vu l’âpreté de l’engage-
ment (de nombreuses formations se
sont affrontées), on ne peut identifier
ses victimes. Il est cependant blessé à
bord de son Bf 109 E-3 WNr 1279 “5
jaune” et doit être retiré du front.
Troitzsch revient brièvement à la

6./JG 77 en avril 1940 avant de passer
pilote-convoyeur. En novembre 1940, il
devient instructeur à la 4./Erg. JGr Mer-
seburg et servira toute la guerre en
écoles. Sa dernière affectation sera le
Flieger-Sanitätslager (camp médical
pour aviateurs) de Quedlinburg.
Hors-série n° 50 - AVIONS
4
Ses victoires
N° Date Heure Type Lieu
1 04/09/1939 18 h 25 Wellington du 9 Sq Brunsbüttelkoog
2 18/12/1939 14 h 22 Wellington N de Langeoog
(-) 18/12/1939 14 h 28 Wellington N de Langeoog
Après le combat du 18 décembre 1939, les mécaniciens

décomptent les impacts de balles des mitrailleurs de Wellington
dans le Bf 109 E-3 (WNr 1279) “5 jaune” du Fw Troitzsch.
Le pingouin est l’insigne de la 6./JG 77.

Lorsque le premier lord de l’Amirauté
Winston Churchill devient Premier Ministre
en mai 1940, ses initiales vont lui attirer les
railleries de la propagande allemande mais
également de membres du personnel de la
Luftwaffe. Le gouvernail de l’ “Emil” de
Troitzsch, revu et corrigé, a souvent été
photographié par les correspondants de
guerre. Cette photo a sans doute été prise à
Aalborg en avril 1940, au moment où le
II./JG 77 est engagé dans l’opération
Weserübung en Scandinavie.
Le Major Johannes Gentzen

On sait peu de choses sur Johannes Gentzen, né le 4 avril 1903 chasse, le quasi-quadragénaire Gentzen va être crédité du 2 au
à Neubrandenburg. Appartenant tout d’abord à la Marine, il de- 14 septembre de sept victoires aux commandes d’un “Dora”, de-
vient ensuite pilote au sein de la compagnie civile Hapag. Ses pre- venant ainsi le pilote de chasse le plus talentueux (et le seul as)
miers vols militaires se déroulent sur la base secrète soviétique de la campagne de Pologne. La propagande ne peut laisser passer
de Lipetsk en 1932 et il passe à la Luftwaffe dès sa création. En l’occasion et ne manque pas de hisser le Hptm Gentzen sur le pa-
avril 1936, il est à la tête de la 1. Staffel du I./JG 232 lorsque ce vois, son nom étant régulièrement cité dans les publications de
groupe est créé sur He 51 à Bernburg ; deux ans plus tard, il com- l’époque.
mande l’unité, redésignée I./JG 137 le 1er juillet 1938 puis Le 17 septembre, le I./ZG 2 rentre en Allemagne après avoir
I./JG 231 le 1er novembre suivant. Le 1er mai 1939, le Gruppe est poussé jusqu’à Cracovie. Le 22 de ce mois, le Gruppe vient s’éta-
rebaptisé I./ZG 2 et bien que censé être une formation de Zers- blir à Lachen-Speyerdorf dans la perspective d’un proche affron-
törer (chasse lourde sur bimoteur), il vole toujours sur Bf 109 C/D tement avec les troupes franco-britanniques lancées sur le
à l’instar des autres ZG de l’époque. Westwall. Mais les soldats alliés demeurant prudemment l’arme
Le 6 août, le I./ZG 2 gagne Gross-Stein en Silésie pour se pré- au pied, les combats n’ont lieu que dans les airs. Probablement
parer à prendre part à la campagne de Pologne. Le 1er septembre dans un but de camouflage, le I./ZG 2 est alors rebaptisé JGr 102.
1939, sous la houlette de son Kommandeur, cette unité opère en Initialement, la Luftwaffe se contente de repousser les intru-
faveur du H.Gr. Süd dans diverses missions : escortes de Ju 87, sions adverses dans le ciel allemand. Mais avec le retour en masse
mitraillage au sol, etc. Malgré son âge avancé pour un pilote de à l’Ouest des unités engagées en Pologne, les chasseurs et ap-
Messerschmitt Bf 109 E-3 WNr 1279 “5 jaune” du Fw Hans Troitzsch, 6./JG 77, Aalborg avril 1940.
Messerschmitt Bf 109 D-1 WNr 2621 “double chevron” du Hptm Johannes Gentzen, commandant du JGr. 102, Lachen-Speyerdorf octobre 1939.
5
6
pareils de reconnaissance germaniques
vont de plus en plus s’aventurer sur la
France. L’étoile de Gentzen pâlit
quelque peu le 6 novembre lors du cé-
lèbre affrontement dit “des neuf contre
vingt-sept”, qui voit le J.Gr. 102 affron-
ter des Curtiss H-75 du GC II/5 près de
Metz. Dans ce combat, le J.Gr. 102 ne
remporte aucune victoire mais perd pas
moins de cinq appareils tout en déplo-
rant deux tués et un prisonnier, les tués
étant deux des Staffelkapitäne, les Oblt
Waldermar von Roon (1./102) et Josef
Kellner-Steinmetz (3./102). Bien qu’il
soit est crédité deux jours plus tard d’un
Morane 406 près d’Edenkoben, Gentzen
est appelé à Berlin pour y être tancé.
Mais il est nettement apparu lors de ce
combat désastreux pour les armes alle-
mandes que les Bf 109 D désormais dé-
passés doivent être remplacés au plus
vite par le type E. Dès le 12 novembre,
le J.Gr. 102 est retiré du front.
Le 30 janvier 1940, le Gruppe re-
prend sa désignation de I./ZG 2 et reçoit des Bf 110 C sur lesquels Les Bf 109 du I./ZG 2 à Gross-Stein fin août 1939, peu avant la
les pilotes vont se reconvertir au plus vite (tout en faisant équi- campagne de Pologne. La plupart des appareils sont des Bf 109 D-1
page avec un radio mitrailleur) en prévision des prochains com- mais le “11 jaune” sur la droite est un Bf 109 C-3 équipé de canons de
bats. 20 mm dans les ailes.
Le 7 avril, Gentzen remporte une neuvième et dernière vic-
toire, se vengeant partiellement du combat du 6 novembre en
abattant un Curtiss du GC I/5 près de Beaumont-en-Argonne.
Le 10 mai 1940, le I./ZG 2 du désormais Major Gentzen se Ses victoires
trouve à Darmstadt-Griesheim mais il va rapidement se porter en
territoire conquis pour suivre l’avance de la ligne de front. Le N° Date Heure Type Lieu
26 mai 1940, il est basé sur un aérodrome de campagne à Neuf- 1 02/09/1939 18 h 00 PZL P-23 S de Radomsko
château en Belgique. Des Blenheim surgissent sur la Feldflugplatz 2 03/09/1939 ~10h40 PZL P-23 8 km NE de Radomsko
et Gentzen, en vrai fonceur, saute dans son appareil avec son 3 13/09/1939 ~10h15 PZL-37 Jaroslaw
Gruppenadjutant l’Oblt Hartwig Domeier. Il décolle en urgence 4 14/09/1939 ~17h00 PZL P-23 S de Brody
mais la piste improvisée étant entourée d’arbres, l’arrière du 5 14/09/1939 ~17h00 PZL P-23 S de Brody
Bf 110 percute la cime de l’un d’entre eux et le bimoteur s’écrase. 6 14/09/1939 ~17h00 PZL P-23 S de Brody
La faible altitude ne laisse aucune chance aux deux occupants qui 7 14/09/1939 ~17h00 PZL P-23 S de Brody
sont tués sur le coup. 8 08/11/1939 14 h 35 MS.406 5 km NE de Edenkoben
Johannes Gentzen, un des premiers as de la Luftwaffe, ne sera 9 07/04/1940 - Curtiss H-75 du GC I/5 Beaumont-en Argonne
exceptionnellement pas inhumé sur place comme cela sera le cas
pour la quasi-totalité des combattants. Sa renommée et sa posi-
tion permettent le transfert de son corps dans le Reich. Il repose
Le Bf 109 D-1 du commandant du I./ZG 2 photographié le
toujours actuellement dans le cimetière de Neubrandenburg.
10 septembre 1939, une semaine après ses deux premières victoires.
7
Le Hptm Gentzen dans la cabine de
son Bf 109 D-1 “doubles chevrons”
de retour de Pologne. Sur l’aile, son
chef-mécanicien l’Uffz Lösche.
Devenue temporairement JGr. 102,
l’unité a adopté comme insigne
officiel le “Chasseur de Bernburg”,
en l’honneur de la ville natale du
Jagdgruppe 102. Celui-ci a en effet
été créé comme I./JG 232 le 1er avril
1936 à Bernburg. L’insigne du
Gruppe sera conservé sur les Bf 110
du I./ZG 2.
Le Hptm Johannes Gentzen est entouré, à gauche, par l’Oblt Josef

Kellner-Steinmetz (Staka 3./ZG 2) et, à droite, par l’Oblt Waldemar
von Roon (Staka 1./ZG 2). Les deux chefs d’escadrilles seront tués
le 6 novembre 1939 et le Kommandeur le 26 mai 1940.
Lachen-Speyerdorf, octobre 1939. Gros plan sur la dérive du Bf 109

D-1 WNr 2621, ornée des 7 barres de victoire obtenues par Gentzen.
8
Ces deux vues sont tout autant

inédites que mystérieuses ! Les
7 barres de victoire sur l’empennage
correspondent en effet au palmarès
de Gentzen, mais elles ont été
repeintes plus bas et le code
“4 jaune” n’est pas celui du premier
as de la Luftwaffe… Ce Bf 109 D-1
dont le pare-brise a reçu un
rétroviseur est donc peut-être son
ancien appareil après son retrait du
front et son transfert dans une école.
Des “rampants” posent avec le

palmarès du Kommandeur du
J.Gr. 102 peint sur le gouvernail
du “4 jaune”.
Le Major Johannes Gentzen et ses hommes peu avant le L’épave du Bf 110 C de Gentzen le 26 mai 1940, en bordure de
déclenchement de la campagne à l’Ouest. l’aérodrome de campagne de Neufchâteau.
9
Le Hauptmann Frank Liesendahl

Né à Wuppertal-Barmen le 23 février 1915, Frank Liesendahl son Staffelkapitän qui s’abîme en mer, victime de la DCA du
entre très tôt à la Luftwaffe puisque, après son écolage, il sert pétrolier Daxhound. Liesendahl effectuait ce jour-là son 142e vol
déjà en unité en 1937 (probablement à la JG 133). En 1939, il est de guerre à bord du FW 109 A-2 WNr 0439 “14 bleu”. Deux jours
transféré à la 5./ZG 1 avec laquelle il prend part à la campagne plus tard, son corps sera extrait de l’eau par des marins d’un
de Pologne. De retour dans le Reich, son Gruppe adopte la déno- navire britannique puis, après identification, rendu à la mer. Le
mination de camouflage de J.Gr. 101 en attente de recevoir des 4 septembre 1942, la croix de chevalier lui sera décernée à titre
Bf 110. Fin décembre, probablement peu désireux de se recon- posthume.
vertir sur bimoteur, le Lt Liesendahl passe à la 4./JG 2. C’est avec
cette escadrille qu’il combat à l’Ouest. Le 26 mai 1940, devenu
Adjutant du II./JG 2, il est abattu en combat sur le secteur de
Calais mais ne demeure en captivité française que quatre jours,
étant libéré par l’avance de ses troupes. Blessé, Liesendahl part
alors un temps à l’hôpital avant de revenir à la “Richthofen”.
Promu Oberleutnant, il prend la tête de la 6e escadrille le 9 sep-
tembre 1940 et combat sur l’Angleterre ainsi que lors de la “Non
Stop Offensive” de 1941.
Liesendahl ne va pas revendiquer de victoires aériennes. D’au-
tant plus que, commandant une escadrille qui s’est spécialisée
dans les attaques Jabo (chasseurs bombardiers) de l’escadre, il
prend goût à ces missions… Les “Emil” puis les “Friedrich” de la
6e décollent avec une bombe sous le ventre et une escorte consé-
quente de chasseurs “classiques” avant de piquer sur l’objectif, le
plus souvent un navire s’étant aventuré dans la Manche. Du
17 mai au 23 juin, Liesendahl détruit ainsi, seul ou en coopéra-
tion, trois navires marchands de 2 500 à 10 000 tonneaux de
jauge brute (tjb). Le 10 juillet 1941, lors d’un combat très dis-
puté, l’Oblt Liesendahl est blessé et repart pour deux mois à l’hô-
pital.
À la fin de sa convalescence, il est appelé au centre d’essai de
la Luftwaffe à Rechlin pour tester le FW 190 et faire partager aux
spécialistes son expérience des Jabos. Il est en effet devenu un
orfèvre en la matière et expose la tactique qu’il a conçue : la “Lie-
sendahl Verfahren”. À son retour en unité, il soutient l’idée d’une
escadrille unique de Jabos ne se consacrant qu’à cette tâche et
disposant de pilotes motivés. Initialement appelée Jabo Staffel de
la Luftflotte 3, cette unité créée le 10 novembre 1941 est redési-
gnée 13.(Jabo)/JG 2 le 17 février 1942 puis 10.(Jabo)/JG 2, opé-
rant sous contrôle de la “Richthofen”. Liesendahl, à présent
Hauptmann, en prend la tête. Opérationnelle le 17 février 1942,
l’escadrille basée à Beaumont-le-Roger adopte un insigne très
parlant : un renard roux emportant un navire dans sa gueule ; elle
gagne ainsi le surnom de “Rote Füchse”. Le Lt Liesendahl à Nordholz au début de 1940, peu après son arrivée à
Les actions vont alors se succéder mais, le 17 juillet 1942 au la 4./JG 2.
large de Brixham, la 13./JG 2 perd son premier appareil : celui de
Ses victoires
N° Date Heure Type Lieu Remarques
1 17/05/1941 16 h 00+ Cargo de 2 500 tjb Au large de Brighton En collaboration
2 09/06/1941 15 h 00+ Cargo de 5 000 tjb Au large de Swanage
3 23/06/1941 ~12h45 Cargo armé de 10 000 tjb En Manche
4 23/03/1942 - Vapeur de 3 000 tjb Au large de Newhaven En coll. avec Lt Nippa et Lt Fröschl
5 24/03/1942 - Cargo de 2000 tjb - En coll. avec Oblt Schröter et Lt Nippa
6 27/03/1942 - Vapeur de 3 000 tjb Port de Paignton En coll. avec Lt Nippa
7 31/03/1942 - Cargo London City de 3 000 tjb Port de Paignton Endommagé
8 25/04/1942 - Bâtiment de 3000 à 4000 tjb Au large de Solent Ham En coll. avec Lt Fröschl et Uffz Schwarzer
9 02/05/1942 - Bâtiment de 2 500 tjb Port de Seaford En coll. avec Lt Fröschl
10 07/07/1942 ~06h00 Navire de 10 000 tjb Au large de Solent Endommagé en coll. avec Oblt Schröter
11 11/07/1942 - Destroyer Au sud-est de Dartmouth
10
La 6./JG 2, opérant comme Jabo, a fait choix d’un insigne ad hoc : un

petit personnage assis sur une bombe en plein piqué, qui sera remplacé
par un renard en mars 1942.
Le 31 mars 1942, la bombe de l’Oblt Liesendahl a frappé le centre d’un

navire de 4 000 tonneaux comme l’indique le gouvernail de son
Bf 109 F-4/B WNr 7629 “7 bleu”. Son tableau de chasse signale aussi
les succès des 17 mai, 9 et 23 juin 1941, puis 23 et 27 mars 1942…
Mais pas celui du 24 mars 1942, sans doute pas encore homologué.
Le 20 mai 1942, Liesendahl prend un verre avec le Major Walter Oesau,

Kommodore de la JG 2, qui arbore à son col la Ritterkreuz. Liesendahl
l’obtiendra de même, mais à titre posthume.
11
L’Oblt Liesendahl observant le gouvernail de son WNr 7629,

devenu le “1 bleu”, après son succès du 25 avril 1942.
Messerschmitt Bf 109 F-4/B WNr 7629 “1 bleu”

de l’Oblt Frank Liesendahl, commandant de la
10.(Jabo)/JG 2, Beaumont-le-Roger mai 1942.
Rapport du renseignement
britannique sur la découverte puis le retour à la mer du corps du
Hptm Liesendahl.
12
Le Major Wilhelm Balthasar

Né le 2 février 1914 à Fulda, Wilhelm Balthasar n’a pas connu 40 000 kilomètres du 16 janvier au 7 mars 1939. Devenu Staffel-
son père, tué lors de la Grande Guerre. Engagé en 1933 à l’ar- kapitän de la 1./JG 1 en 1939, il n’est pas engagé en Pologne
mée, il quitte l’artillerie deux années plus tard pour entrer à la mais va se rattraper lors de la campagne de mai-juin 1940.
Luftwaffe malgré sa myopie. Fin 1936, il gagne l’Espagne, volant Le samedi 11 mai, lors d’une chasse libre sur la frontière belge,
initialement avec le groupe de bombardement K/88 sur Heinkel il attaque un peloton de Gloster Gladiator du 1/I/2 de l’Aé.Mi. belge.
70 ou Junkers 52 ; il y est crédité avec
son observateur d’une victoire sur un I-
16 le 20 janvier 1937. Le 15 mars, il est
versé au Versuchsjagdgruppe 88
(VJ/88), un groupe de chasse expéri-
mental sur He 112, mais est transféré
en septembre à la 1. J/88 où il abat un
second I-16 aux commandes d’un
Bf 109 C. Le 7 février 1938, son esca-
drille, partant attaquer des positions
adverses près de Teruel, se heurte à
une formation de SB-2 près de Valence.
Balthazar se distingue en abattant qua-
tre de ces bombardiers ainsi qu’un chas-
seur d’escorte ! Revenu en Allemagne
en mars 1938, il est reconnu comme
étant le pilote de la légion Condor qui
est demeuré le plus longtemps en
Espagne. Volant en reconnaissance,
puis en appui au sol et finalement
comme chasseur, il y a effectué pas
moins de 465 vols de combat… Tou-
jours aventureux, Balthazar prend alors
part à un raid aérien vers l’Afrique :
7 mars 1939, de retour du raid en Afrique (de gauche à droite) : l’Oblt
Wilhelm Balthasar, l’Uffz Karl Anhäuser (probablement le mécanicien de
l’expédition) et l’Oblt Rolf Kaldrack, futur RKT des Bf 110 tué en 1942.
L’Oblt Balthasar, Staka de la 1./JG 1, reçoit la Croix de fer de 2e classe

le 23 septembre 1939 à Dummersee.
Un de ses projectiles explose dans le fuselage de l’appareil du 1er

Sgt Denys Rollin qui peut sauter en parachute. Deux autres
biplans tombent sous ses coups. En soirée, Balthasar détruit un
MS.406. Enchaînant les victoires au cours des jours suivants, il
est rapidement considéré comme un mentor par la jeune garde
de la 1./JG 1 : Ludwig Franzisket, Gerhard Homuth et Wolfgang
Redlich, tous de futurs titulaires de la Ritterkreuz. Le 23 mai, en
mission d’escorte de Zerstörer, le Hptm Balthazar abat trois Hur-
ricane sur le secteur Calais - Dunkerque. Trois jours plus tard, il
revendique deux Spitfire sur Calais. Après la chute de Dunkerque,
la RAF disparaît presque complètement du ciel et la Luftwaffe
peut porter le coup de grâce à l’Armée de l’Air française. Le 5 juin,
deux LeO 451, deux MS.406 et un Potez 63 lui sont attribués en
deux sorties. Avec vingt-trois victoires aériennes et treize avions
détruits au sol, il est le chasseur le plus talentueux de la West-
feldzug. Il est surtout le second aviateur après Werner Mölders à
porter la croix de chevalier (14 juin).
Après un court repos, le héros de la campagne est engagé dès
la mi-juillet dans la bataille d’Angleterre. Il quitte cependant la
1./JG 1 car il est affecté un temps à l’école de chasse de Werneu-
chen avant de prendre la tête du III./JG 3 au début du mois de
septembre, au moment où la Luftwaffe intensifie ses raids sur les
aérodromes de la RAF. Au départ de Desvres le 4 septembre, il
13
engage des Spitfire sur Canterbury mais essuie le feu
d’un appareil du 222 Sq et est blessé à la jambe. Pour- Ses victoires
tant, dès le 23 septembre, alors qu’il marche avec une
canne, il prend part à une mission sur le sud de l’An- N° Date Heure Type Lieu
gleterre au cours de laquelle il envoie deux Spitfire 1 20/01/1937 - I-16 Secteur de Madrid
s’écraser en mer, en décochant seulement quatre-vingt- 2 20/01/1939 - I-16 Secteur de Teruel
huit cartouches. Il obtient trois autres succès avant 3 07/02/1938 - SB-2 Secteur de Valence
d’être retiré du front de la Manche. Vu les séquelles de 4 07/02/1938 - SB-2 Secteur de Valence
son combat du 4, Balthasar doit être opéré et demeure 5 07/02/1938 - SB-2 Secteur de Valence
plusieurs semaines à l’hôpital. 6 07/02/1938 - SB-2 Secteur de Valence
Le 16 février 1941, l’as prend la tête de la JG 2. Le 7 07/02/1938 - I-16 Secteur de Valence
17 mai, il abat un Spitfire du No 54 Squadron au large
de Douvres puis, deux jours plus tard, un Blenheim 1 11/05/1940 06 h 55 Gladiator du 1/I/2 Canal Albert
opérant à basse altitude en baie de Seine (ou au sud 2 11/05/1940 - Gladiator du 1/I/2 Canal Albert
de l’île de Wight). Le 22 juin 1941, le Circus n° 18 vise 3 11/05/1940 06 h 58 Gladiator du 1/I/2 Canal Albert
Hazebrouck. Le Kommodore est crédité de deux Blen- 4 11/05/1940 19 h 51 MS.406 O de Maastricht
heim dont on ne trouve cependant pas trace. Le lende- 5 13/05/1940 06 h 15 Hurricane Jodoigne
main, deux autres Blenheim sont revendiqués. Une fois 6 17/05/1940 13 h 55 Curtiss H-75A Compiègne
de plus, on ne peut les identifier. Le 27 juin 1941, la 7 19/05/1940 13 h 50 Lysander du 16 Sq Amiens
JG 2 intercepte le Circus n° 25 lancé vers Lille. Baltha- 8 23/05/1940 14 h 10 Hurricane Douai
sar annonce la destruction d’un Spitfire et d’un Blen- 9 23/05/1940 14 h 20 Hurricane Douai
heim. Le 19 Sq perd deux appareils et le 74e trois 10 23/05/1940 14 h 40 Hurricane Douai
machines dont celle de son CO, le Sq/Ldr John Mungo- 11 26/05/1940 - Spitfire I du 19 Sq Calais
Park. Ayant remporté là ses 39e et 40e victoires lors de 12 26/05/1940 10 h 03 Spitfire I du 19 Sq Calais
la Seconde Guerre mondiale, il se voit décerner les 13 05/06/1940 10 h 40 LeO 451 Montdidier
feuilles de chêne et devient le dix-septième membre de 14 05/06/1940 10 h 48 Potez 63 Nesle
la Wehrmacht honoré de la sorte. 15 05/06/1940 10 h 50 LeO 451 Nesle
Le 3 juillet 1941, quelques jours après avoir pu 16 05/06/1940 21 h 20 MS.406 Roye
bénéficier d’un bref congé pour découvrir enfin son fils 17 05/06/1940 21 h 30 MS.406 Roye
nouveau-né, l’as s’écrase et est tué au hameau de 18 06/06/1940 16 h 40 MS.406 Roye
Saint-Martin (sur la route de Saint-Omer à Aire sur la 19 06/06/1940 16 h 50 LeO 451 du GB I/II Roye
Lys). Il a été soit abattu par le Sq/Ldr Michael Lister- 20 06/06/1940 16 h 55 LeO 451 du GB I/II Roye
Robinson (609 Sq), soit victime d’une vitesse trop éle- 21 06/06/1940 17 h 05 LeO 451 du GB I/II Ham
vée qui a brisé et arraché les ailes de son Bf 109. Selon 22 13/06/1940 17 h 50 Potez 63 n° 205 du GAR I/14 Provins
ses vœux, l’officier – promu Major à titre posthume – 23 13/06/1940 18 h 20 Blenheim Sézanne
est inhumé au cimetière militaire de la Première Guerre 24 04/09/1940 11 h 00 Spitfire du 66 Sq SE de Londres
d’Ilies au côté de son père, le Hptm August Balthasar, 25 23/09/1940 11 h 06 Spitfire S de Chatham
tué à Neuve-Chapelle le 14 octobre 1914. 26 23/09/1940 11 h 20 Spitfire N du cap Griz-Nez
27 27/09/1940 14 h 25 Spitfire Région du Kent
28 29/10/1940 16 h 40 Spitfire Région du Kent
Le Bf 109 E-4 WNr 1559 “1 blanc” du Hptm Wilhelm 29 29/10/1940 16 h 45 Spitfire Région du Kent
Balthasar à l’entretien sur le terrain de Guise le 5 juin 1940. 30 17/05/1941 18 h 55 Spitfire II du 54 Sq (Sgt Earl J. Kean) Au large de Douvres
31 19/05/1941 20 h 20 Blenheim S de l’île de Wight
32 22/06/1941 16 h 00 Blenheim Saint-Omer/Gravelines
33 22/06/1941 16 h 02 Blenheim Saint-Omer/Gravelines
34 23/06/1941 20 h 30 Blenheim Dunkerque/Mardyck
35 23/06/1941 20 h 33 Blenheim 10 km N de Dunkerque
36 24/06/1941 20 h 50 Spitfire du 603 ou 611 Sq Gravelines/Ramsgate
37 25/06/1941 13 h 00 Spitfire Hazebrouck/Gravelines
38 25/06/1941 16 h 45 Spitfire Saint-Omer/Boulogne
39 27/06/1941 22 h 03 Spitfire du 19 ou 74 Sq Lille/Gravelines
40 27/06/1941 22 h 07 Blenheim Lille/Gravelines
14
La queue du Bf 109 E-4 WNr 1559

photographiée quelques jours plus
tard, alors que le palmarès de son
pilote est passé à 20 victoires
aériennes (flèches vers le haut) et
11 avions détruits au sol (flèches
pointant vers le bas).
Le Hptm Balthasar (à gauche) en

discussion avec son nouveau
Kommodore, le Major Günther
Lützow. Ces photos prises à Desvres
vers la fin septembre 1940 montrent
que l’as a gagné le III./JG 3 avec son
appareil de la 1./JG 1 portant
toujours l’insigne de l’escadrille ainsi
que ses marquages désuets.
Wilhelm Balthasar sortant de son

“Emil” pendant la bataille
d’Angleterre. Cette photographie a
fait la couverture du Berliner Illustrirte
Zeitung publié le 12 octobre 1940.
Désormais Kommodore de la JG 2,
le Hptm Balthasar pose vers février-
mars 1941 dans la cabine d’un
Bf 109 E-4 encore équipé de l’ancien
type de verrière.
Messerschmitt Bf 109 E-4 WNr 1559 “1 blanc” du Hptm Wilhelm Balthasar, commandant du I./JG 3, Desvres fin septembre 1940.
Messerschmitt Bf 109 E-3 WNr 677 “1 blanc” de l’Oblt Otto Bertram, commandant de la 1./JG 2, Beaulieu-en-Argonne 19 mai 1940.
15
16
Le Major Otto Bertram

Né le 30 avril 1916 à Wilhelmshaven, ce fils d’officier de Marine puisque, à cette époque, la croix de chevalier n’est remise qu’à
entre dès 1935 à la Luftwaffe. Toujours célibataire, il est envoyé partir de vingt victoires. On ne connaît pas la raison de ce favo-
en 1938 combattre en Espagne au J/88 où il revendique neuf vic- ritisme bien que la Richthofen Geschwader semble avoir été
toires en un temps record. Mais, le 4 octobre 1938, au départ de choyée par le maréchal Goering qui l’avait commandée pendant
La Cenia, il est abattu par un Polikarpov à bord du Bf 109 D “6- la Grande Guerre… Bertram est retiré du front peu après, suite à
67” et connaît quelques mois de captivité avant d’être libéré suite un Führeranlass (injonction du Führer) tenant compte de la mort
à la victoire nationaliste. “Otsch” Bertram, revenu dans le Reich, en combat de ses deux frères (Kurt, tué le 11 août à la 1./Erpr.
est promu Kapitän de la 1./JG 2 peu après le déclenchement de Gr. 210 et Hans, tué le 30 septembre au I./JG 27). Étant le der-
la guerre, le 26 octobre 1939. Il va remporter treize victoires nier héritier mâle de sa famille, Bertram est désormais épargné
confirmées sur le continent et l’Angleterre mais doit crasher son et part exercer divers commandements, parfois d’écoles de pilo-
Bf 109 E-3 “1 blanc” aux environs de Cambrai le 19 mai 1940. tage. Il reviendra cependant au front sous la pression des évène-
Indemne, il est promu Kommandeur du III./JG 2 le 24 septembre ments, terminant la guerre comme Kommandeur du I./JG 6. Otto
1940 et est décoré de la Ritterkreuz le 28 octobre 1940. Étonnant Bertram est décédé le 8 février 1987 à Fribourg-en-Brisgau.
Le Bf 109 E-3 “1 blanc” de l’Oblt Bertram, posé en catastrophe près de Cambrai le 19 mai 1940.
Otto Bertram avec la Ritterkreuz. On note la Spanienskreuz (croix d’Espagne) ainsi que la bande de
bras de la JG 2.
L’ “Emil” du Kommandeur du III./JG 2 photographié sur le terrain du Havre-Octeville en octobre 1940.
17
Les treize victoires obtenues par

Bertram durant la Seconde Guerre
mondiale figurent sur le côté droit du
gouvernail de son “Emil”. Selon la
coutume à la JG 2, toutes portent
une date.
Otto Bertram fait le clown au Havre en présence

d’un autre chevalier de la Croix de fer, son
camarade Werner Machold (à droite). Sous peu,
Bertram quittera la JG 2 suite à la mort au combat
de ses deux frères.
Ses victoires
1 12/08/1938 - I-16 Front de l’Èbre
2 14/08/1938 - I-16 Front de l’Èbre
3 15/08/1938 - I-16 Front de l’Èbre
4 23/08/1938 - I-16 Front de l’Èbre
(-) 07/09/1938 - I-16 Front de l’Èbre
(-) 07/09/1938 - I-16 Front de l’Èbre
(-) 23/09/1938 - I-16 Front de l’Èbre
5 27/09/1938 - I-16 Front de l’Èbre
6 04/10/1938 - I-15 Front de l’Èbre
(-) 20/04/1940 10 h 45 Curtiss H-75A n° 189 du GC II/4 Saint-Avold/Xaffévillers

1 14/05/1940 20 h 05 Morane 406 Sedan/Bouillon
2 19/05/1940 12 h 50 Hurricane Cambrai
3 19/05/1940 12 h 55 Hurricane Cambrai
4 03/06/1940 14 h 45 Bloch 150 S de Reims
5 02/09/1940 14 h 25 Spitfire New Romney
6 02/09/1940 18 h 25 Spitfire Londres
7 04/09/1940 10 h 10 Spitfire Folkestone
8 04/09/1940 14 h 05 Spitfire Londres
9 05/09/1940 16 h 10 Spitfire S de Canterbury
10 05/09/1940 16 h 10 Spitfire S de Canterbury
11 06/09/1940 10 h 20 Hurricane SO de Douvres
12 09/10/1940 18 h 35 Blenheim IVF du 235 Sq 20 km N du Havre
13 09/10/1940 18 h 37 Blenheim IVF du 235 Sq 20 km N du Havre
18
Le Major Joachim Müncheberg

Le 7 novembre, la JG 26 remporte enfin sa première “vraie”
victoire du conflit. Paradoxalement, elle est le fait d’un membre
du tout neuf III./JG 26. Abattu par le Lt Joachim Müncheberg, le
Blenheim L1325 du 57 Sq s’abat dans le Rhin. Le Poméranien
Müncheberg, né le 18 décembre 1918 dans le village de Fridrichs-
dorf, était connu comme athlète spécialiste du décathlon avant
guerre. Ancien du I./JG 234, il avait effectué un bref passage à
la 10.(N)/JG 26 de l’Oblt Johannes Steinhoff, puis avait rejoint
l’état-major du nouveau III./JG 26. On le retrouve dans les com- Joachim Müncheberg
bats menés par la JG 26 en mai-juin 1940 où il est crédité de huit va se faire connaître
appareils lors de l’offensive à l’Ouest. La Grande-Bretagne pour- pour ses
suivant la lutte, Müncheberg, volant comme ailier du nouveau performances
Kommodore de la JG 26, l’ObstLt Adolf Galland, remporte sa comme décathlonien
dixième victoire sur un Hurricane du 257 Sq le 28 juillet. Le mois avant guerre.
suivant, on lui attribue cinq succès supplémentaires. Entre-temps,
“Jochen” photographié en juin 1940 dans son Bf 109 E “chevron” orné

de l’insigne du Stab III./JG 26 : le chiffre 13 dans un trèfle à quatre
feuilles.
il a été promu Oblt et a quitté le Stab pour assumer le 22 août

les fonctions de Staffelkapitän de la 7./JG 26. Le 14 septembre,
il obtient sa 20e victoire, ce qui lui vaut de recevoir la croix de
chevalier.
En janvier 1941, douze chasseurs de la 7./JG 26 quittent l’aé-
rodrome belge de Wevelgem pour renforcer le X. Fliegerkorps en
Méditerranée. De Gela, en Sicile, l’escadrille va mener quatre
cents sorties sur Malte et remporter quarante-deux victoires en
trois mois sans la moindre perte ! Müncheberg abat à lui seul
vingt appareils, un biplan Avia BH.33 E et un Breguet XIX détruits
le 6 avril lors de l’attaque de la Yougoslavie ainsi qu’un hydravion
Short Sunderland mitraillé dans
la baie de Kalafrana le 27 avril
ne lui étant cependant pas
homologués. Le 7 mai, “L’aigle
de Malte” est décoré des feuilles
de chêne et de la très rare
médaille en or de la bravoure
italienne qui ne sera accordée
qu’à deux étrangers (le second
étant Hans-Joachim Marseille).
En février 1941, la 7./JG 26

commence à intervenir au-dessus de
Malte depuis le terrain sicilien de
Gela. Cette vue partielle du
Bf 109 E-7/N “1 blanc” (WNr 5961)
de l’Oblt Müncheberg dévoile le
score de l’as à son arrivée sur l’île :
23 victoires aériennes.
Messerschmitt Bf 109 E-4 “1 blanc” de l’Oblt Joachim Müncheberg, commandant de la 7./JG 26, Caffiers fin août 1940.
Messerschmitt Bf 109 E-7/N WNr 3826 “12 blanc” de l’Oblt Joachim Müncheberg, commandant de la 7./JG 26, Gela début mai 1941.
19
20
Müncheberg dans son nouveau

Messerschmitt “12 blanc” en Sicile,
début mai 1941. Le mât d’antenne
porte le fanion de Staffelkapitän et
on peut noter la présence d’une
cinémitrailleuse dans le bord
d’attaque de l’aile, juste à côté du
tube du canon de 20 mm.
Cet avion, le Bf 109 E-7/N WNr 3826,

affiche sur la gouverne de direction
les 41 victoires remportées par
Müncheberg à l’Ouest. La dernière
représente un Hurricane du 261 Sq
abattu le 1er mai.
Retour de mission de l’as, le visage

encore marqué par l’effort.
Müncheberg a la réputation de
combattre avec un unique ailier ou
de s’engager seul face à une
escadrille complète.
21
C’était un combat aérien ! À Drucat, au
printemps 1942, le commandant du II./JG 26
décrit sa dernière victoire à “Wutz” Galland
(à droite), le jeune frère du General der
Jagdflieger. Au centre, l’Oblt Theodor
Lindemann.
Le 1er juin, la 7./JG 26 avec seule-

ment six Bf 109 E-7 s’installe à Gazala,
en Libye, pour renforcer le I./JG 27. Les
victoires vont se succéder pour le Kapi-
tän : trois Hurricane ainsi que deux P-40
de la RAF et de la SAAF durant l’été
1941. À la fin du mois d’août, la 7. Staf-
fel est retirée du théâtre africain. À
peine rentré sur le front occidental,
“Jochen” Müncheberg enregistre son
cinquantième Abschuss le 28 août. Le
19 septembre, il est promu Hauptmann
et Kommandeur du II./JG 26 basé à
Moorsele, en Belgique. Désormais aux
commandes d’un FW 190 A-1, l’aviateur
multiplie les victoires terminant l’année
1941 avec un palmarès de soixante-
deux revendications. Entre le 13 mars
et le 30 avril, il ajoute treize succès sup-
plémentaires à son tableau de chasse.
Le 21 juillet 1942, Müncheberg est
envoyé sur le front de l’Est, tout d’abord
comme intérimaire de l’ObstLt Karl-
Gottfried Nordmann, puis comme
adjoint de ce dernier. Face à l’aviation
soviétique, il remporte trente-trois vic-
toires en quatre semaines dans le sec-
teur Rjev - Soubzov où opère le groupe
d’armée Mitte (Centre). Après son cen-
tième Abschuss le 5 septembre, il
devient le treizième aviateur de la Luft-
waffe à épingler les épées sur le ruban
de sa Ritterkreuz. Sa “formation” termi-
née au sein du Stab/JG 51, le Major
Müncheberg est placé à la tête de la
Jagdgeschwader 77 le 1er octobre 1942.
Sa nouvelle escadre doit couvrir les
colonnes italo-allemandes se repliant
dans le réduit tunisien après l’échec d’El
Alamein. Le Geschwaderstab, équipé de
tout neufs Bf 109 G-2 trop, devra
cependant attendre le 5 novembre 1942
pour rejoindre l’Afrique du Nord via Bari
et Athènes-Eleusis. Quatre jours plus
tard, le Kommodore Müncheberg rem-
porte ses deux premières victoires afri-
caines sur deux Spitfire. Toutefois son
unité doit se déplacer constamment
(Gambut, Benghazi, El Magrum et enfin
Arco Philaenorum) suite à la la retraite
allemande. Toujours à la pointe des
combats, Müncheberg se voit homolo-
guer un appareil du No 1 SAAF Squa-
dron le 27 novembre puis un P-40 du
66th FS/57th FG le 10 décembre. Lors de
Le 27 mars 1942, un mécanicien peint les

64e et 65e barres de victoire sur le gouvernail
du FW 190 A-2 WNr 20209 du
Hptm Müncheberg. Trois jours plus tôt, l’as
a abattu deux Spitfire du 412 Sq RCAF près
de Cambron (Somme).
22
Entretien du FW 190 A-3 WNr 257 du

Gruppenkommandeur à Drucat début
mai 1942.
Rare vue de Müncheberg lors

de son stage à la JG 51
durant l’été 1942. On
remarque le panneau
du III./JG 51 “Mölders”
à l’arrière-plan.
Peut-être le dernier cliché du

Kommodore de la JG 77,
sans doute pris en mars 1943
sur le terrain de La
Fauconnerie alors qu’il
s’appuie sur le capot-moteur
d’un Bf 109 G-6 trop.
23
ce dernier combat, le moteur de son Bf 109 G-2 WNr trop 10725 de la Fauconnerie pour une mission de chasse libre au sud de
a été touché par les tirs du F/Lt Robert R. Smith, un pilote de Gabès. Vingt minutes plus tard, la Rotte intercepte une formation
Spitfire du 112 Sq. Le chef de la JG 77 doit se poser sur le ventre de Spitfire américains du 52nd Fighter Group près de Maknassy.
près de l’Arco Philaenorum (à la frontière de la Cyrénaïque et de Müncheberg, dont c’est le cinq centième vol de guerre, pique
la Tripolitaine). Avec ses hommes, le Kommodore affronte quoti- aussitôt sur l’appareil du Captain Theodore Sweetland. Touché de
diennement les vagues d’appareils anglo-américains. Le 22 jan- plein fouet, le Spitfire explose en plein ciel mais emporté par sa
vier 1943, deux appareils du 3 RAAF Sq sont abattus par le Major vitesse, l’as allemand ne peut éviter les débris de sa victime. Une
Müncheberg qui bénéficie alors d’une permission de trois aile se brise et son Bf 109 G-6 trop WNr 16381, devenu incontrô-
semaines. Pendant ce temps-là, le Feldmarschall Rommel évacue lable, s’écrase près de la route Gabès - Gafsa. “L’aigle de Malte”
Tripoli et se replie sur la ligne Mareth. sera inhumé quelques jours plus tard au cimetière d’El-Aouina, à
Le 23 mars 1943 à 09 h 30, le Major Müncheberg et son ailier Tunis. Il était titulaire de 135 victoires remportées sur tous les
et camarade, le Lt Gerhard Strasen, décollent du terrain tunisien fronts.
Focke-Wulf 190 A-2 WNr 20209 “double chevron”

du Hptm Joachim Müncheberg, commandant du II./JG 26,
Abbeville-Drucat mi-avril 1942.
Ses victoires
1 07/11/1939 13 h 43 Blenheim L1325 du 57 Sq SO d’Opladen
2 11/05/1940 17 h 45 Curtiss H-75A du GC I/4 NNE d’Anvers
3 14/05/1940 18 h 45 Hurricane du 504 Sq E d’Ath
4 15/05/1940 13 h 00 Hurricane L1645 du 3 Sq Overijse
5 29/05/1940 18 h 10 Spitfire du 64, 229 ou 610 Sq O de Dunkerque
6 31/05/1940 15 h 35 Lysander Furnes/Dunkerque
7 31/05/1940 15 h 40 Hurricane du 213 ou 264 Sq SO de Dunkerque
8 31/05/1940 15 h 45 Hurricane du 213 ou 264 Sq NE de Dunkerque
9 31/05/1940 20 h 30 Spitfire du 609 du Sq Dunkerque/Douvres
10 28/07/1940 15 h 15 Hurricane du 257 Sq 15 km NE de Douvres
11 08/08/1940 12 h 55 Spitfire du 65 Sq NE de Margate
12 14/08/1940 13 h 29 Hurricane du 32 ou 615 Sq Folkestone/Douvres
13 15/08/1940 16 h 01 Spitfire du 64 Sq SE de Douvres
14 24/08/1940 12 h 22 Hurricane du 151 Sq Ashford
15 31/08/1940 10 h 00 Hurricane du 56 Sq NO de Braintree
16 01/09/1940 14 h 52 Hurricane du 79 ou 85 Sq O de Goodhurst
17 06/09/1940 10 h 28 Hurricane du 303 Sq Dungeness
18 07/09/1940 18 h 45 Spitfire du 603 Sq SE de Londres
19 11/09/1940 19 h 25 Spitfire du 66 ou 92 Sq E d’Ashford
20 14/09/1940 17 h 05 Spitfire du 222 Sq S de Maidstone
21 17/10/1940 14 h 55 Bloch 151 (?) Faversham
22 25/10/1940 14 h 40 Spitfire du 92 Sq Marden
23 14/11/1940 15 h 32 Spitfire du 66 ou 74 Sq SE de Douvres
24 12/02/1941 16 h 41 Hurricane du 261 Sq S de Is-Siggiewi
25 16/02/1941 10 h 38 Hurricane du 261 Sq (endommagé) SO de Malte
26 16/02/1941 10 h 45 Hurricane V7731 du 261 Sq (F/L James A. MacLachlan) E de Venezia
24
27 25/02/1941 16 h 45 Hurricane du 261 Sq E de San Pawl il-Ba�ar
28 26/02/1941 14 h 06 Hurricane V7671 du 261 Sq (F/O Frederic F. Taylor) S de Krendi (Malte)
29 26/02/1941 14 h 10 Hurricane du 261 Sq 10 km S de Malte
30 02/03/1941 10 h 45 Fulmar du 806 Sq RNAS 2 km O de Marsaxlokk
31 05/03/1941 17 h 32 Hurricane du 261 Sq S de Hal Far
32 15/03/1941 07 h 50 Wellington W5644 du Reserve FLt 10 km NO de Gozo
33 28/03/1941 17 h 32 Hurricane du 261 Sq 10 km S de Gozo
34 06/04/1941 12 h 05 Avia BH-33E de l’Esk 81 NE de Podgorica
(-) 06/04/1941 - Avia BH-33E n° 34 de l’Esk 81 Podgorica
(-) 06/04/1941 - Breguet XIX de la 3e école de pilotage Podgorica
35 11/04/1941 11 h 31 Hurricane du 261 Sq SE de Malte
36 11/04/1941 11 h 53 Hurricane V7116 du 261 Sq (P/O Percival A. Mortimer) SE de San Pawl il-Ba�ar
37 23/04/1941 18 h 07 Hurricane II Z3032 du 261 Sq (F/O Henri F. Auger) SE de Hal Far
(-) 27/04/1941 - Sunderland L5807 du 228 Sq Kalafrana
38 29/04/1941 18 h 47 Hurricane du 261 Sq San Pawl il-Ba�ar
39 01/05/1941 07 h 53 Hurricane II Z2900 du 261 Sq (P/O Robert A. Innes) 3 km S de La Valette
40 01/05/1941 07 h 54 Hurricane II Z3061 du 261 Sq (Sgt Benjamin C. Walmsley) SO de Hal Luqa
41 01/05/1941 17 h 15 Hurricane du 261 Sq SO de Hal Luqa
42 06/05/1941 12 h 22 Hurricane II Z3060 du 261 Sq (P/O Clifford K. Gray) NE de San Pawl il-Bahar
43 06/05/1941 12 h 26 Hurricane II Z3059 du 261 Sq (Sgt Richard A. Branson) 1 km SO de Hal-Far
(-) 25/05/1941 15 h 00 Hurricane du 249 Sq Ta’ Qali
(-) 25/05/1941 15 h 00 Hurricane du 249 Sq Ta’ Qali
44 20/06/1941 07 h 55 Hurricane du 1 ou 2 Sq SAAF 20 km E de Buqbuq
45 24/06/1941 08 h 00 Hurricane du 6 Sq (P/O John A. Sowrey) Lauyet Ungheila
46 15/07/1941 18 h 40 Hurricane du 73 ou 229 Sq SO de Ghar el Melh
47 29/07/1941 17 h 48 P-40 Tomahawk du 2 Sq SAAF 50 km E de Bardia
48 29/07/1941 17 h 52 P-40 Tomahawk du 2 Sq SAAF 40 km E de Bardia
49 26/08/1941 19 h 30 Spitfire du 611 Sq (F/Sgt Albert E. Gray) 2 km N de Gravelines
50 29/08/1941 08 h 40 Spitfire 10 km NE de Dunkerque
51 04/09/1941 17 h 26 Spitfire Vollezele
52 04/09/1941 17 h 29 Spitfire Zegerscappel
53 07/09/1941 17 h 22 Spitfire V du 71 Sq NO de Montreuil
54 16/09/1941 19 h 40 Spitfire du 306 ou 315 Sq E de Boulogne
55 18/09/1941 16 h 06 Hurricane II du 607 Sq (P/O A.J. Beales) Yvetot
56 18/09/1941 16 h 15 Spitfire du 452 Sq RAAF Sainte-Hélène
57 13/10/1941 14 h 33 Spitfire V Samer
58 08/11/1941 13 h 07 Spitfire V W3959 du 412 Sq RCAF (S/Ldr C. Bushell) Loon-Plage
59 08/11/1941 13 h 15 Spitfire V W3952 du 412 Sq RCAF (P/O K.R.E. Denkman) NNE de Dunkerque
(-) 08/12/1941 - Spitfire V AD270 du 412 Sq RCAF (Sgt Pickell) Près de Dunkerque
60 08/12/1941 14 h 17 Spitfire V O de Boulogne
61 16/12/1941 16 h 01 Spitfire V Z3465 du 411 Sq RCAF (P/O S.D. Chamberlain) NO de Dunkerque
62 16/12/1941 16 h 04 Spitfire V R2312 du 411 Sq RCAF (Sgt Tom D. Holden) N de Gravelines
63 13/03/1942 16 h 17 Spitfire du 124 Sq Wierre/Effroy
64 24/03/1942 16 h 30 Spitfire du 412 Sq RCAF NO Rue/Cambron
65 24/03/1942 16 h 35 Spitfire du 412 Sq RCAF Cambron
66 04/04/1942 11 h 46 Spitfire au large de Calais
67 10/04/1942 17 h 50 Spitfire du 340 Sq NO d’Étaples
68 25/04/1942 16 h 40 Spitfire SO de Crécy
69 25/04/1942 16 h 43 Spitfire SO de Rue
70 26/04/1942 18 h 05 Spitfire du 485 Sq ONO de Calais
71 26/04/1942 18 h 06 Spitfire du 485 Sq 10 km O du cap Gris-Nez
72 27/04/1942 14 h 47 Spitfire du Tangmere Wing ou 340 Sq NE de Dunkerque
73 27/04/1942 16 h 06 Spitfire du 303 Sq N de Mardyck
74 29/04/1942 16 h 04 Spitfire du Northolt Wing ou 317 Sq Le Touquet
75 30/04/1942 19 h 36 Spitfire du 222 Sq O de l’estuaire de la Somme
76 01/05/1942 19 h 31 Spitfire du 122 ou 222 Sq SO de Calais
(-) 01/05/1942 19 h 40 Spitfire 5 km N de Calais
77 06/05/1942 18 h 53 Spitfire du 303 Sq NO du cap Gris-Nez
(-) 09/05/1942 13 h 43 Spitfire du 118 ou 501 Sq 15 km S de Gravelines
(-) 09/05/1942 13 h 44 Spitfire du 118 ou 501 Sq 15 km S de Gravelines
(-) 17/05/1942 17 h 35 Spitfire Guînes/Saint-Omer
78 31/05/1942 19 h 37 Spitfire du 485 Sq S de la forêt de Crécy
79 31/05/1942 19 h 41 Spitfire du 302 Sq Quend/Plage-les-Pins
80 02/06/1942 11 h 01 Spitfire du 403 Sq SO d’Abbeville
81 02/06/1942 11 h 07 Spitfire du 403 Sq 15 km O d’Étaples
82 20/06/1942 15 h 44 Spitfire du 118 ou 501 Sq S d’Ardres
83 20/06/1942 15 h 47 Spitfire du 118 ou 501 Sq E de Boulogne
84 03/08/1942 10 h 32 Pe-2 NNE de Rjev
85 03/08/1942 10 h 36 Pe-2 25 km NNO de Rjev
25
86 04/08/1942 10 h 38 Il-2 6 km ENE de Soubzov
87 05/08/1942 18 h 48 LaGG-3 10 km SE de Rogatschev
88 09/08/1942 14 h 30 MiG-3 10 km SE de Soubzov
89 10/08/1942 18 h 40 Yak-1 15 km N de Rjev
90 22/08/1942 10 h 25 Il-2 15 km SSE de Soubzov
91 24/08/1942 06 h 20 Il-2 15 km SSO de Rjev
92 24/08/1942 06 h 21 Il-2 20 km S de Rjev
93 25/08/1942 17 h 11 Pe-2 30 km NNO de Rjev
94 02/09/1942 08 h 23 LaGG-3 SO de Karmanovo
95 02/09/1942 10 h 52 Il-2 SO de Gagarine
96 02/09/1942 10 h 54 Il-2 SSO de Gagarine
97 02/09/1942 10 h 55 Il-2 SSO de Gagarine
98 03/09/1942 14 h 32 Il-2 Près de Konaja
99 04/09/1942 17 h 35 Pe-2 S de Soubzov
100 05/09/1942 17 h 53 Airacobra Koubinka
101 05/09/1942 17 h 55 Airacobra 15 km ENE de Mojaïsk
102 09/09/1942 17 h 08 Il-2 5 km SE de Rjev
103 09/09/1942 17 h 12 Il-2 15 km OSO de Soubzov
104 10/09/1942 07 h 09 Pe-2 10 km SSE de Soubzov
105 10/09/1942 07 h 13 Il-2 15 km SE de Soubzov
106 10/09/1942 10 h 35 LaGG-3 NO de Soubzov
107 13/09/1942 06 h 07 Il-2 8 km ESE de Rjev
108 14/09/1942 07 h 25 Il-2 ESE de Rjev
109 14/09/1942 17 h 01 Il-2 Rjev
110 14/09/1942 17 h 13 Il-2 1 km N de Rjev
111 22/09/1942 09 h 25 MiG-3 1 km NE de Klimovo
112 22/09/1942 09 h 31 R-5 1 km SE de Klimovo
113 26/09/1942 12 h 23 LaGG-3 20 km N de Rjev
114 26/09/1942 16 h 08 LaGG-3 12 km OSO de Rjev
115 27/09/1942 06 h 59 LaGG-3 15 km NE de Rjev
116 27/09/1942 07 h 03 LaGG-3 Klimovo
117 09/11/1942 15 h 07 Spitfire V du 92 Sq E de Buqbuq
(-) 09/11/1942 15 h 07 Spitfire -
118 27/11/1942 07 h 32 Spitfire du 1 Sq SAAF (Lt Leslie M. Marshall) 5 km E de Bir el Ginn
(-) 07/12/1942 - chasseur -
119 10/12/1942 15 h 05 P-40F du 66th FS/57th FG 10 km NO d’El Agheila
120 14/12/1942 15 h 08 P-40F du 64th FS/57th FG (2/Lt Chester Kropidlowski) 15 km SO d’El Agheila
121 14/12/1942 15 h 25 P-40F du 64th FS/57th FG (2/Lt Steven C. Merena) 20 km SO d’El Agheila
122 15/12/1942 10 h 58 P-40 du 260 Sq RCAF (Sgt Norman E. McKee) Ras el Aali
123 13/01/1943 08 h 45 Baltimore du 21 Sq SAAF 15 km NE de Bir Dufan
124 14/01/1943 11 h 12 P-40 du 450 Sq ou 1 Sq SAAF 25 km SE de Bir Dufan
125 14/01/1943 11 h 17 P-40 du 450 Sq ou 1 Sq SAAF Terrain de Bir Dufan
126 14/01/1943 11 h 24 P-40 du 450 Sq ou 1 Sq SAAF Terrain de Bir Dufan
127 27/01/1943 12 h 55 P-40 du 3 Sq RAAF (F/Sgt Alan Righetti) 10 km SE de Zouara
128 27/01/1943 13 h 05 P-40 du 3 Sq RAAF (F/Lt Tom Russel) 30 km S de Sorman
129 28/01/1943 17 h 40 P-40 5 km SE de Tarhuna
130 10/03/1943 16 h 33 P-40 du 12 Sq S de Ksar el Hirane
131 10/03/1943 16 h 48 P-40 du 112 Sq (F/Lt Robert R. Smith) N de Foum Tatahouine
132 13/03/1943 15 h 04 P-40 du 64th FS/57th FG Terrain de Matmata
133 13/03/1943 17 h 51 P-39 du 64th FS/57th FG 10 km NO de La Fauconnerie
134 22/03/1943 14 h 27 P-40 du 250 ou 112 Sq 75 km SSO de Gabès
135 23/03/1943 09 h 50 Spitfire du 2nd FS/52nd FG (Cpt Theodore Sweetland) 40 km SSO de Maknassy
Titulaire des épées pour ses 135 victoires

remportées sur tous les fronts, mais surtout face aux
aviations occidentales, “Jochen” Müncheberg avait
gagné le respect de ses hommes ainsi
que de ses supérieurs tant ses qualités de
commandement étaient appréciées.
26
L’Oberleutnant Karl-Heinz Koch

Né le 16 décembre 1919 à Hildesheim, Karl-Heinz “Charly” Fin mai 1944, l’Oblt Koch est versé à la 11./JG 5 engagée dans
Koch, après son écolage de pilote aux 2./JG 102 et 4./JG Ost, est le Nord, étant rebuté selon lui par le fait qu’il a été contraint de
versé en juillet 1943 à la 4./JG 3 qui opère sur le front de l’Est. Il se poser en catastrophe à plusieurs reprises lors de combats sur
y reste peu de temps car, début août, le II./JG 3 revient à l’Ouest l’Allemagne. En collaboration avec le grand as de la “Eismeerges-
pour être engagé dans la défense du Reich, étant d’abord basé à chwader”, le Lt Walter Schuck, il abat un Yak-9 le 27 septembre
Ütersen puis à Schiphol. Le 22 septembre, le Lt Koch est crédité 1944. Le 9 octobre, il est crédité d’un Il-2 puis, le 23, d’un Boston.
de sa première victoire sur un P-47 mais, moteur atteint, il doit Il passe alors dans plusieurs escadrilles de la “Eismeergeschwa-
lui-même poser en urgence son Bf 109 G-6 WNr 15628 “5 blanc”. der” : 14./JG 5, 13./JG 5, avant de mener la 12./JG 5 en
Les 11, 15 et 20 octobre 1943, il est de nouveau contraint d’ef- février 1945. Il terminera la guerre à la tête de la 5./JG 5 (nou-
fectuer un atterrissage en catastrophe après un combat, la der- velle désignation de la 12./JG 5), effectuant son dernier vol le
nière fois à bord du Bf 109 G-6 WNr 20067 “8 blanc”. Le 8 mars 7 avril 1945 au départ de Herdla. Karl-Heinz Koch est décédé à
1944, alors qu’il opère au départ de Gardelegen, il obtient un Dassel le 10 mars 2001.
Herausschuss sur un B-24, c’est-à-dire qu’il endommage cet
appareil et le contraint à quitter sa formation, le rendant ainsi
plus vulnérable. T.O. (technische Offizier, officier technique) du Ses victoires
II./JG 3, on le cite également comme ayant mené la quatrième
escadrille. On n’en trouve cependant nulle trace officielle mais il N° Date Heure Type Lieu
est très probable que, en vertu de son grade, le Lt Koch a effec- 1 22/09/1943 13 h 15 P-47 SO Utrecht
tivement commandé temporairement sa Staffel (comme Staffel- 2 08/03/1944 11 h 00 B-24 HSS Secteur de Gardelegen
führer) en l’absence du Staffelkapitän en titre. 3 27/09/1944 11 h 40 Yak-9 Secteur de Mourmansk
4 09/10/1944 15 h 15 Il-2 Pechenga
5 23/10/1944 09 h 50 Boston Pechenga
6 09/02/1945 16 h 12 P-51 Fjord Førde
Focke-Wulf 190 A-8 WNr 350185 “9 bleu”

de l’Oblt Karl-Heinz Koch, commandant de la 12./JG 5,
Herdla début février 1945.
Le Lt “Charly” Koch à Herdla à la fin de 1944.
27
Page du Flugbuch de Koch avec sa

seconde victoire : un Herrausschuss
sur un B-24.
L’Oblt Koch dans son Fw 190 A-8 “9 bleu”

au début de 1945 à Herdla.
Le FW 190 du Staka Koch arborant cinq

marques de victoires sur sa dérive.
28
Le Major Kurt Ubben

Kurt “Kuddel” Ubben voit le jour à
Dorstadt dans le Harz le 18 novembre
1911. Son père est officier de marine,
une arme qui par conséquent souffre le
moins des limitations imposées après
1918 à l’armée allemande par le traité
de Versailles. Le jeune homme suit dès
1931 la carrière paternelle. Il sera ainsi
élève sur le fameux navire école Gorch
Fock. Mais, en 1934, lors de la remise
sur pied d’une aviation militaire, il entre
dans la Luftwaffe – tout en restant en
théorie marin puisqu’il est affecté à l’aé-
ronautique navale, volant initialement à
la Küstenjagdstaffel Kiel.
La Kriegsmarine entame la construc-
tion de son premier porte-avions, le
Graf Zeppelin. Avant même son achève-
ment, un groupe d’aviation de deux
escadrilles lui est affecté. Le Träger-
gruppe 186 (186e groupe embarqué)
comprend la 4./186, équipée de Ju 87 A
et B, ainsi que la 6./186, sur Bf 109 C,
issue de la 4./136 de Jever. Ubben vole
comme Oberfeldwebel dans l’unité de
chasse avant d’être transféré à la 5./186
créée en juillet 1939. À Kiel-Holtenau,
les pilotes s’entraînent à décoller et à
atterrir sur un pont factice.
De haut en bas :
• Un membre du personnel au sol du
II./186 (T) pose devant un Bf 109 B de
l’unité arborant l’insigne du Gruppe :
les armes de la famille du comte Zeppelin.
Ce qui était logique, l’unité devant opérer
au départ du porte-avions Graf Zeppelin.
• Le Bf 109 E-1 “13 jaune” de l’OFw Ubben
au début du printemps 1940, avec l’insigne
de la 6./Tr.Gr. 186 : une sorcière sur un
balai. Ubben semble avoir affectionné de
voler dans un avion portant le chiffre 13.
• Aérodrome de Kristiansand. Les pilotes
de la 5./186 (T) lors d’un court séjour en
Norvège en juin-juillet 1940. De gauche à
droite : Ofw Kurt Ubben, Ofw Hans-Wilhelm
Schopper, Fw Herbert Perrey, Lt Täut,
Lt Teuschle (Heinz Deuschle ?),
Oblt Lorenz “Papa Schulz” Weber
(Staffelkapitän), Fw Herbert Höhne (qui
prendra par la suite le nom de Kaiser),
Fw Helmut Bouillon (tué le 18 février 1942)
et Fw Reinhold Schmetzer (tué le 7 mai
1944).
29
Aérodrome de Berislav (URSS), début septembre 1941. L’Oblt Ubben de retour d’un vol à l’ennemi
À la veille de la campagne de
Pologne, tout avion utile est requis et devant son Bf 109 F-4 “13 noir” orné de 36 barres de victoires. “Kuddel” commande pour quelques
les deux Staffeln de chasse dépendant semaines encore la 8./JG 77.
de l’aéronautique navale sont ainsi pos-
tées à Brüsteort. Après six jours de
campagne en Pologne et une trentaine
de missions sans incident notoire, les 5.
et 6. Staffeln sont rappelées à l’Ouest
pour être basées à Hage et renforcer la
défense de baie d’Allemagne. La vie
s’écoule dès lors en patrouilles lassantes
et en escortes, souvent au-dessus de la
mer.
Lors de la campagne à l’Ouest, le
Tr. Gr. 186 intervient sur les Pays-Bas au
sein de la Luftflotte 2. Le 10 mai 1940
ont lieu les attaques des aérodromes
néerlandais de De Kooi et Texel. L’OFw
Ubben remporte sa première victoire
sur un chasseur Fokker D.21. Le 24 mai,
le Gruppe opère de Deurne (Anvers) sur
Dunkerque avant de revenir à Jever le
2 juin.
Les travaux sur le Graf Zeppelin étant
ajournés, pour ne pas dire “arrêtés”, le
II./186 réduit à deux Staffeln est rebap-
tisé III./JG 77 et l’on tente de le rééqui-
per en Curtiss H-75, avions de prise
obtenus sur l’armée de l’air française.
Ce sera un échec et le nouveau III./JG 77
va gagner la Bretagne avec des Bf 109
E. Le 22 juillet 1940 Ubben, promu offi-
cier, prend la tête de la 8./JG 77.
Le Gruppe demeure en défensive en
France jusque peu avant le déclenche-
30
Messerschmitt Bf 109 E-1 “13 jaune” de l’OFw Kurt Ubben, 6./186 (T), Wangerooge mars-avril 1940.
Messerschmitt Bf 109 F-4 “13 noir” de l’Oblt Kurt Ubben, commandant de la 8./JG 77, Tchaplinka début octobre 1941.
31
ment de l’opération Marita, l’invasion des Balkans. Le 19 avril manière quasi suicidaire sur les colonnes allemandes, pour freiner
1941 sur Larissa, le Staka Ubben remporte sa deuxième victoire un tant soit peu leur avance. Il est patent que bien de ces vic-
sur un Hurricane du 33 Sq mais est lui-même victime de la DCA. toires ne sont pas avérées, tout le monde “tirant dans le tas” ; il
Il doit poser son Bf 109 E-7 WNr 5198 à Doblatan, à une ving- n’empêche que l’aviation soviétique est saignée à blanc lors de
taine de kilomètres de ses lignes avant d’être récupéré par le ces “tirs aux pigeons” qui ne sont cependant pas sans danger
Fi 156 de servitude du Gruppe, ses camarades ayant fait des pour les attaquants soumis aux feux croisés des mitrailleurs
pieds et des mains pour le sortir de ce mauvais pas. Lors de Mer- soviétiques.
kur, Ubben et ses hommes vont prendre part aux attaques de Le 5 septembre 1941, “Kuddel” Ubben se voit décerner la Rit-
navires aux alentours de la Crète. Opérant comme Jabo, il place terkreuz pour 32 victoires (même s’il en compte déjà quatre de
une bombe sur le cuirassé Warspite le 22 mai et se trouve crédité plus à cette date) et, peu après, prend la tête du III./JG 77,
d’une vedette rapide le lendemain. cédant sa 8e escadrille à son camarade l’Oblt Emil Omert.
Dans les premiers jours de Barbarossa, l’invasion de l’URSS, Les combats à l’Est se poursuivent en dépit du dur hiver 1941-
Ubben va largement étoffer son palmarès. Il est de ceux qui 1942. Le 12 mars 1942, le Hptm Ubben reçoit les feuilles de
affrontent les vagues de bombardiers lancées sans escorte et de chêne au QG d’Adolf Hitler.
Le 1er octobre 1941, alors qu’Ubben

revendique pour sa 40e victoire un I-16 du
32 IAP, le gouvernail du “13 noir” laisse bien
apparaître que son pilote a reçu la
Ritterkreuz. Ce gros plan permet d’identifier
les deux premiers succès remportés aux
Pays-Bas et en Grèce. Il faut noter que le
22e ne sera pas homologué, son score étant
en fait de 39.
La “canonnière” Bf 109 G-2/R6 d’Ubben à

Nikolskoye début septembre 1942, à une
époque où l’as revendique 88 victoires.
Son appareil n’arbore pas le “double
chevron” habituel d’un commandant de
groupe, mais un simple “chevron 1”.
32
À la fin de 1942, la JG 77 part en Afrique pour succéder à la Fin 1943, décimé et quasiment à bout de ressources, le
JG 27 totalement exsangue. Kurt Ubben va ainsi prendre part à III./JG 77 gagne la Roumanie pour succéder au I./JG 4 qui vient le
la retraite de Libye qui conduit l’unité dans le réduit de Tunisie. relever dans le nord de l’Italie. C’est une période bien plus calme
Jusqu’à l’évacuation de l’Afrique, début mai 1943, il va faire pein- qui permet la reconstruction du Gruppe. Le 10 mars 1944, le
dre quatorze barres de victoires supplémentaires sur le gouvernail Hptm Ubben est promu Major et gagne la France pour comman-
de son Bf 109. der la JG 2, succédant ainsi à Egon Mayer tué au combat. L’as
Basé un temps en Sardaigne, le III./JG 77 affronte les P-38 qui doit se reconvertir sur FW 190, lui qui n’a volé jusqu’à présent
escortent les bombardiers attaquant l’île. Le Kommandeur Ubben que sur Messerschmitt Bf 109 (du type B au type G). Ces chan-
ajoute trois de ces Lightning à son tableau de chasse. Puis c’est gements de front et d’appareil sont fatals à l’officier puisque, lors
la retraite en Italie continentale via la Corse. Un Beaufighter est de son troisième vol de guerre à la tête de la Jagdgeschwader 2
revendiqué au départ de l’île de beauté. L’as remporte sa 110e est tué le 27 avril en combat avec des P-47 de l’USAAF à Sapo-
victoire officielle une semaine plus tard, lors d’un vol d’intercep- nay, au lieu-dit La Galipette. “Kuddel” Ubben, initialement inhumé
tion de bombardiers de la 12th Air Force, sa victime étant un B-17 au cimetière d’honneur de la “Richthofen” à Beaumont-le-Roger,
envoyé sur Augsbourg. Fin octobre, le Kommandeur Ubben part repose à présent au cimetière militaire allemand de Saint-Désir-
mener temporairement la JG 53 dont le précédent Kommodore de-Lisieux au côté de son infortuné prédécesseur Egon Mayer.
(lui-même faisant fonction) est “au bout du rouleau” ; ce stage Le Major Kurt Ubben a été crédité de 111 victoires en plus de
d’un mois doit le préparer à assumer d’autres fonctions. cinq cents vols de guerre ainsi que d’une vedette et de quinze
blindés.
Ses victoires
N° Date Heure Type Lieu N° Date Heure Type Lieu
1 10/05/1940 06 h 50 Fokker D.21 De Kooi 53 23/10/1941 16 h 25 I-15 du 8 IAP/ChF Secteur de Perekop
2 19/04/1941 11 h 20 Hurricane du 33 Sq 25 km N de Lamia 54 04/11/1941 15 h 08 I-153 Crimée
3 22/06/1941 18 h 58 I-16 Front de Bessarabie 55 06/11/1941 - MiG-3 Crimée
4 26/06/1941 10 h 45 DB-3 Côte roumaine de la mer Noire 56 06/11/1941 - Il-2 Crimée
5 26/06/1941 10 h 51 DB-3 Côte roumaine de la mer Noire 57 07/12/1941 14 h 10 I-15 Crimée
6 26/06/1941 11 h 02 DB-3 Côte roumaine de la mer Noire 58 09/12/1941 09 h 05 DB-3 Crimée
7 26/06/1941 14 h 47 DB-3 Côte roumaine de la mer Noire 59 09/12/1941 12 h 30 I-15 Crimée
8 04/07/1941 16 h 08 SB-3 Front de Bessarabie 60 09/12/1941 12 h 32 I-15 Crimée
9 04/07/1941 18 h 37 SB-3 Front de Bessarabie 61 09/12/1941 12 h 35 I-15 Crimée
10 08/07/1941 18 h 23 DB-3 Front de Bessarabie 62 11/12/1942 13 h 33 SB-2 Crimée
11 08/07/1941 18 h 25 DB-3 Front de Bessarabie 63 31/12/1941 10 h 42 I-153 Crimée
12 08/07/1941 18 h 27 DB-3 Front de Bessarabie 64 07/01/1942 09 h 10 Pe-2 NE de Feodosia
13 10/07/1941 11 h 13 I-153 SE de Balti 65 24/02/1942 - LaGG-3 E de Feodosia
14 10/07/1941 11 h 16 I-153 SE de Balti 66 02/03/1942 09 h 30 Il-2 NE de Feodosia
15 10/07/1941 11 h 18 I-153 SE de Balti 67 05/03/1942 - I-16 NE de Feodosia
16 11/07/1941 12 h 39 MiG-3 Front de Bessarabie 68 09/03/1942 12 h 55 I-153 Crimée
17 21/07/1941 12 h 38 I-61 Sud de l’Ukraine 69 12/03/1942 - I-153 Crimée
18 22/07/1941 12 h 32 I-61 Sud de l’Ukraine 70 17/03/1942 12 h 34 DB-3 N de Feodosia
19 25/07/1941 19 h 40 I-153 du 66 ChAP Sud de l’Ukraine 71 12/05/1942 17 h 10 Il-2 Tchougouiev
20 25/07/1941 19 h 43 I-153 du 66 ChAP Sud de l’Ukraine 72 27/05/1942 15 h 22 Pe-2 ONO d’Izioum
21 27/07/1941 15 h 42 I-153 Sud de l’Ukraine (-) 08/06/1942 - I-153 Sébastopol
(-) 27/07/1941 - I-16 Sud de l’Ukraine (-) 11/06/1942 - Il-2 Sébastopol
22 31/07/1941 12 h 53 I-16 Sud de l’Ukraine (-) 12/06/1942 - LaGG-3 Sébastopol
23 31/07/1941 17 h 00 Potez 25 Sud de l’Ukraine 73 18/06/1942 04 h 00 LaGG-3 SE d’Alma Tamak
24 05/08/1941 17 h 55 I-16 Sud de l’Ukraine 74 18/06/1942 15 h 08 I-153 Sébastopol
25 05/08/1941 18 h 03 I-16 Sud de l’Ukraine 75 24/06/1942 Yak-1 du 6 GvIAP/ChF Sébastopol
26 11/08/1941 15 h 48 I-16 Sud de l’Ukraine 76 01/07/1942 17 h 10 Yak-1 Crimée
27 13/08/1941 08 h 48 I-5 Sud de l’Ukraine 77 02/07/1942 14 h 44 Il-2 Bagerovo
28 17/08/1941 17 h 05 Seversky Sud de l’Ukraine 78 05/07/1942 - Yak-1 Crimée
29 22/08/1941 11 h 00 I-15 60 km OSO de Kherson 79 05/07/1942 17 h 20 Il-2 Kertsch
30 29/08/1941 07 h 05 DB-3 O Tchaplinka 80 05/07/1942 17 h 23 Il-2 Taman
31 30/08/1941 18 h 45 I-153 Dniepropetrosk 81 06/07/1942 18 h 52 Yak-1 Kertsch/Taman
32 01/09/1941 17 h 41 DB-3 Secteur de Berislav 82 06/07/1942 - LaGG-3 Kertsch/Taman
33 01/09/1941 17 h 53 I-16 Secteur de Berislav 83 09/07/1942 11 h 12 Yak-1 Kertsch
34 02/09/1941 - Pe-2 Secteur de Berislav 84 14/07/1942 17 h 28 I-16 Crimée
35 04/09/1941 05 h 55 DB-3 Secteur de Kiev 85 22/07/1942 09 h 52 Yak-1 Secteur de Taganrog
36 05/09/1941 05 h 35 I-16 Secteur de Kiev (-) 09/09/1942 - Il-2 -
37 26/09/1941 16 h 00 I-153 Secteur de Perekop (-) 10/09/1942 - Yak-1 -
38 29/09/1941 11 h 02 R-10 Secteur de Perekop 86 12/09/1942 14 h 01 Pe-2 65 km E de Sloboda
39 01/10/1941 - I-16 du 32 IAPSecteur de Perekop (-) 14/09/1942 - Il-2 -
40 02/10/1941 11 h 52 MiG-3 Secteur de Perekop 87 15/09/1942 07 h 11 LaGG-3 90 km NE de Voronej
41 03/10/1941 14 h 30 MiG-3 Secteur de Perekop 88 16/09/1942 07 h 44 Yak-1 ENE de Kantemirovka
42 09/10/1941 15 h 08 MiG-3 NO de Tokoultchak (-) 20/09/1942 - P-40 -
43 09/10/1941 15 h 14 MiG-3 NO de Tokoultchak (-) 20/09/1942 - LaGG-3 -
44 09/10/1941 15 h 16 MiG-3 NO de Tokoultchak 89 21/09/1942 11 h 15 Pe-2 60 km E de Sloboda
45 10/10/1941 06 h 15 Il-2 Perekop (-) 22/09/1942 - LaGG-3 -
46 10/10/1941 06 h 30 MiG-3 Secteur de Perekop (-) 25/09/1942 - Yak-1 -
47 11/10/1941 14 h 05 Pe-2 S de Perekop 90 26/09/1942 14 h 52 LaGG-3 ENE de Kantemirovka
48 18/10/1941 - LaGG-3 Secteur de Tchaplinka 91 30/09/1942 11 h 30 Yak-1 ENE de Kantemirovka
49 19/10/1941 12 h 52 LaGG-3 Secteur de Tchaplinka 92 03/11/1942 14 h 10 P-40 SO d’El Daba
50 19/10/1941 16 h 12 I-15 Secteur de Tchaplinka 93 05/11/1942 14 h 30 Hurricane du 274 Sq O de Fuka
51 20/10/1941 16 h 08 LaGG-3 SO de Jouchoun 94 07/11/1942 16 h 20 P-40 du 250 Sq Sollum
52 22/10/1941 09 h 10 Il-2 Secteur de Perekop 95 11/12/1942 09 h 40 P-40 du 66th FS/57th FG O de Marsa el Brega
33
Vu les nombreux déplacements du III./JG 77, son Kommandeur adaptera l’insigne du
Gruppe – issu des armes du précédent Kommandeur Alexander von Winterfeldt – en
l’enrichissant de l’inscription “Wander-Zirkus Ubben” (cirque itinérant Ubben). Humour
et lucidité amère se mélangent ici sur le flanc de ce Bf 109 G-6 trop. C’est la seule fois
dans l’histoire de la Tagjagd où le nom d’un chef de groupe apparaît en toutes lettres
sur les avions de son unité !

96 13/12/1942 13 h 00 P-40 du 66th FS/57th FG E de Nofilia/Merduma
97 15/12/1942 10 h 55 P-40 du 260 Sq Près de Ras Al Ali
98 10/01/1943 08 h 40 P-38 O de Wadi Tamet
99 13/01/1943 08 h 45 P-40 Bir Dufan
100 14/01/1943 11 h 15 P-40 du 3 Sq RAAF ou 250 ou 450 Sq SO de Zliten
101 14/01/1943 16 h 25 P-40 du 3 Sq RAAF S de Bir el Gheddahia
102 27/01/1943 15 h 50 P-40 Mejdez el-Bab
103 04/02/1943 15 h 10 P-38F du 1st ou du 82nd FG SO d’El Guettar
104 08/02/1943 12 h 49 P-38G du 82nd FGO de Cekhira
105 08/02/1943 13 h 01 P-38G du 82nd FGS de Sened
106 15/02/1943 12 h 01 Spitfire 30 km SO de Sidi Bou Zid
107 06/05/1943 10 h 50 P-38 du 350th FG10-15 km du cap Bon
108 24/06/1943 09 h 55 P-38 du 1st FGO de Bosa
109 24/06/1943 10 h 15 P-38 du 1st FGSO d’Oristano
(-) 10/08/1943 - P-38 de la 9th Air Force Sardaigne
(-) 25/09/1943 - Beaufighter NE de Porto-Vecchio
110 01/10/1943 11 h 55 B-17F 42-30053 du 352nd FS/301st BG N de Pise, près de Metato
111 21/10/1943 11 h 35 P-38 SE de Grosseto
En Sicile, après l’abandon de la Tunisie, Ubben (à gauche) s’entretient avec son Le Kommodore de la JG 2, le Major Ubben, va décoller
Kommodore Steinhoff (de dos) et un autre grand as, l’inspecteur de la chasse pour dans son FW 190 au début du printemps 1944.
le Sud Günther Lützow.
Verlustmedung (rapport de perte) du Kommodore Ubben. Son FW 190 A-8/R2/R6 WNr 680113 s’est écrasé à 4 km au sud-ouest de
Fère-en-Tardenois, 18 km au nord-est de Château-Thierry.
34
L’Oberleutnant Felix-Maria Brandis

Lors de l’opération Weserübung, l’in-
vasion de la Scandinavie d’avril 1940,
une unique unité de chasse sur mono-
moteurs (le II./JG 77) est engagée.
Tenant compte des importantes dis-
tances à couvrir (surtout en Norvège),
les Bf 110 à la plus large autonomie
sont privilégiés. La fin de l’année 1940
voit la Luftwaffe principalement concen-
trée à l’Ouest. Mais malgré ce déplace-
ment d’activité, les opérations se
poursuivent dans le nord de l’Europe,
les appareils du Coastal Command
venant régulièrement attaquer les
navires allemands cabotant le long des
côtes norvégiennes pour ravitailler les
garnisons. Au début de janvier 1941,
dans le but de renforcer leur protection,
huit équipages de Zerstörer à peine
issus d’écolage arrivent à Kjevik, l’aéro-
drome de Kristiansand, pour former –
un peu au débotté – le Jagdkommando
Kjevik. L’officier le plus âgé, le Lt Felix Maria Brandis (né à Ahaus Janvier 1941 à Kristiansand-Kjevik, les Lt Felix-Maria Brandis,
le 9 septembre 1916) est désigné comme chef d’escadrille tem- Ferry Laskovic et Karl Fritz Schlossstein.
poraire (Staffelführer) avant que cette unité ne soit reprise par
un officier plus ancien. Mais Brandis, vu son sérieux et sa com- cédés par d’autres unités), ils doivent se poser en mer et n’échap-
pétence, va régulièrement mener par la suite l’unité au combat. pent à la mort dans les eaux glacées que grâce à un chalutier
Les missions principales de ce détachement sont de patrouiller et norvégien qui les repêche… Brandis va se remettre aisément de
d’assurer l’escorte des navires. ce malheureux épisode puisqu’il abat trois bimoteurs du Coastal
Le 27 janvier 1941, un de ces vols manque être fatal à Brandis Command en avril et juin.
et son équipier, le Gefreiter Matthias Gans. Victimes d’un Le déclenchement de l’opération “Barbarossa”, l’invasion de
ennui moteur (les Bf 110 semblent être des appareils anciens l’URSS du 22 juin 1941, va modifier le destin de l’escadrille rebap-
Le Bf 110 C-4 LN+HS du Lt Brandis en patrouille au-dessus des reliefs enneigés de la Norvège à la fin du printemps 1941.
35
tisée après plusieurs tâtonnements
1.(Z)/JG 77, ce qui la rattache à la 77e
escadre de chasse équipée de Bf 109 et
non de Zerstörer (d’où le “Z” dans sa
désignation). Elle doit maintenant
affronter directement l’aviation sovié-
tique aux alentours de Mourmansk. Les
Bf 110 opèrent des aérodromes finlan-
dais de Kirkenes et Petsamo. Le 27 juin
1941, l’appareil de Brandis entre en col-
lision avec un autre bimoteur de l’unité
mais les deux équipages s’en tirent sans
trop de mal. Le 17 juillet, seconde chute
en mer pour Brandis dont le nouvel
appareil (le Bf 110 D-3 WNr 3710
LN+AR) a été frappé par la DCA. Il est
indemne mais perd cette fois le radio-
mitrailleur Matthias Gans porté disparu.
Pendant le mois de juillet 1941,
Brandis sera crédité de trois appareils
soviétiques et de deux des Albacore de
l’aéronautique navale britannique ache-
minés par porte-avions pour attaquer
Kirkenes. Le 16 août, il remporte sa 9e Gros plan sur l’armement de nez ainsi que l’insigne adopté après Barbarossa : un teckel tenant un
victoire au détriment d’un chasseur chasseur I-16 dans sa gueule.
soviétique.
Le 1er septembre, perdu avec un Le Kapitän de la Dackelstaffel en compagnie des trois mascottes de la 1.(Z)/JG 77 :
autre Bf 110 dans une épaisse purée de Herdla, Lockheed et Bamse.
poix, Brandis se pose à Tarando en
Suède. Si les deux appareils sont
intacts, leurs équipages sont internés.
Cependant, le gouvernement suédois
étant à cette époque très favorable au
Reich (ce qui changera dès 1944 !), les
quatre aviateurs ne demeurent qu’une
semaine dans ce pays neutre avant
d’être renvoyés en Finlande aux com-
mandes de leurs bimoteurs.
Le 15 septembre, un I-16 piloté par
le Lt A.P. Olesov du 145 IAP vient ren-
forcer le palmarès de l’Oblt Brandis
mais, le lendemain, Felix-Maria doit se
crasher car le moteur gauche de son
Bf 110 D-2 WNr 3170 LN+HR a
encaissé plusieurs projectiles de DCA.
Une recherche fiévreuse débute avec
tous les moyens disponibles. Finale-
ment, Brandis et son passager l’Uffz
Guntram Weigl, un observateur de l’ar-
mée de terre, vont être récupéré dans
le no man’s land. L’as remporte quatre
nouvelles victoires en octobre et
novembre 1941.
En janvier 1942, l’Oblt Brandis est
officiellement Kapitän de la 6.(Z)/JG 5,
Ses victoires
récente désignation de l’escadrille. Le N° Date Heure Type Lieu
2 février 1942, de retour d’une permis- 1 09/04/1941 - Blenheim N3609 QY-H du 254 Sq 100 km SO Herdla
sion, le commandant se tue aux com- 2 15/04/1941 15 h 12 Blenheim IV L8840 QY-P du 254 Sq 25 km SO Bergen
mandes du Bf 110 E-2 WNr 2546 3 01/06/1941 11 h 58 Hudson T9936 NR-R du 220 Sq Bergen
LN+AR en percutant le sol par mauvais 4 21/07/1941 14 h 30 SB-3 Secteur de Mourmansk
temps près de Pyavsero, après une mis- 5 22/07/1941 - I-18 Secteur de Mourmansk
sion d’attaque d’un convoi ferroviaire. 6 25/07/1941 - I-16 Fleuve Niva
Son radio, le Fw Herbert Baus, survivra 7 30/07/1941 - Albacore du 827 ou 828 Sq RNAS Kirkenes
quoique sérieusement blessé. Brandis, 8 30/07/1941 - Albacore du 827 ou 828 Sq RNAS Kirkenes
crédité de quatorze victoires, repose 9 16/08/1941 - I-180 S Taibola
actuellement au cimetière militaire alle- 10 15/09/1941 ~10h00 I-16 du 145 IAP VVS Secteur Mourmansk
mand de Rovaniemi (Finlande). 11 24/10/1941 12 h 30 I-153 du 145 IAP VVS Litsa/Oura-Gouba
12 24/10/1941 12 h 30 I-16 du 145 IAP VVS Litsa/Oura-Gouba
13 25/10/1941 ~15h00 Hurricane Secteur de Mourmansk
14 29/11/1941 ~13h00 I-18 Mourmansk
36
Le 1er septembre 1941, Brandis, égaré, pose

son appareil en Suède, pays neutre.
Son Bf 110 E-1 LN+FR sera largement
photographié par les militaires suédois.
Messerschmitt Bf 110 E-1 LN+FR de l’Oblt Felix-Maria Brandis, commandant de la 1.(Z)/JG 77,
Mal. Owsischtschi début septembre 1941.
37
Partant en permission en
janvier 1942, l’équipage Oblt Felix-
Maria Brandis – Fw Herbert Baus se
fait photographier à l’escale de Malmi
devant son Bf 110 E-2 WNr 2546
LN+AR. Le cliché de droite n’est pas
de bonne qualité mais les quatorze
barres de victoires de l’équipage sont
bien visibles.
38
L’Oberleutnant Heinz-Arnold Stahlschmidt

Fils aîné d’un chef d’entreprise, Heinz-Arnold voit le jour le 5 septembre 1920 à Kreuztal.
Après son passage au Reichsarbeitsdienst (le Service du travail), il postule pour la Luftwaffe.
Transféré à la 2./JG 27 en janvier 1941, il effectue avec son escadrille quelques brèves
opérations en mars au-dessus de Malte au départ de la Sicile avant de mener une poignée
de missions sur le nord de la Yougoslavie lors de Marita, l’invasion des Balkans, en avril.
Le 17 avril, il quitte l’Europe pour Castel Benito, l’aéroport de Benghazi, le I./JG 27 étant
en effet la première unité de chasseurs monomoteurs à venir appuyer l’Afrika Korps. S’en-
suivent de nombreuses missions de chasse libre, d’escorte, de reconnaissance et de mitrail-
lage au sol. Lors de périodes plus calmes, les jeunes pilotes peuvent se consacrer à d’autres
opérations. C’est ainsi que les chercheurs Shores et Ring citent l’anecdote de la “bataille
du golfe de Bomba” (nord-est de la Libye) qui voit un Schwarm de la 2./JG 27 survoler la mer
à basse altitude pour mitrailler un petit cargo allié de deux cents tonnes avant de l’incendier.
Le capitaine et l’équipage réussiront à évacuer leur bâtiment et seront capturés. Cette “vic-
toire” est attribuée à l’Ofhr Heinz-Arnold Stahlschmidt qui va désormais être brocardé par
ses camarades l’accusant d’avoir simplement renversé les lampes à huile de l’équipage…
Le Lt Heinz-Arnold Stahlschmidt photographié lors de sa promotion fin 1940.
Des mécaniciens de la 2./JG 27 disputent une partie de Skat (jeu de cartes populaire en Allemagne)
sur le terrain libyen d’Ain-el-Gazala à la fin du printemps 1941. Heinz-Arnold est membre de cette
escadrille depuis le mois de janvier. Derrière, le Bf 109 E-7 trop “3 noir” a gardé le camouflage zébré
de son ancienne unité, le I./JG 3.
39
“Fiffi” Stahlschmidt en discussion avec un
autre grand as “africain”, le Lt Werner
Schroer (61 victoires sur ce théâtre) fin 1941
ou début 1942, avec au fond le Bf 109 F-4
trop “5 rouge”.
Le 15 juin, lors de l’opération Battle-

axe, l’Ofh (aspirant) Stahlschmidt rem-
porte sa première victoire aérienne sur
un Hawker Hurricane du 73 Sq. Il doit
patienter jusqu’à l’offensive britannique
Crusader pour renouer avec le succès
de façon spectaculaire, abattant le
20 novembre 1941 trois Martin 167
Maryland du 21 Sq. “Fiffi”, taxé de far-
ceur, va se lier d’amitié avec le futur
grand as Hans-Joachim Marseille, autre
boute-en-train du Gruppe.
Le 21 février 1942, Stahlschmidt
engagé en couverture est surpris par
l’attaque de Curtiss P-40 du 112 Sq. Il
avouera un moment de distraction ! Il
parvient cependant à maintenir son
Bf 109 F-4 trop WNr 8528 jusque sur le
no man’s land où il se pose en catas-
trophe. Légèrement blessé, il s’extirpe
de sa machine en feu puis traverse un
champ de mines. De retour à Martuba,
il apprend que le Kommandeur l’a pré-
maturément déclaré “mort au combat”.
Des aviateurs de la JG 27 photographiés ici

devant un Bf 109 F-4 trop de l’escadrille
d’état-major du I. Gruppe. On dénombre six
barres noires, chiffre atteint par “Fiffi” le
14 décembre 1941. Il est depuis peu
Adjudant du I./JG 27.
Décidément pas en veine, le jeune

pilote connaît une nouvelle mésaven-
ture cinq jours plus tard lorsque, le
moteur de son avion manquant de puis-
sance, il doit de nouveau se poser en
urgence. Mais, cette fois, en plein milieu
d’une concentration de véhicules alliés
près d’Ain-el-Gazala. Il est extrait de
l’habitacle par des soldats polonais exci-
tés qui le molestent sérieusement et lui
volent ses décorations… Refusant de
parler lors d’un interrogatoire musclé, il
est enfermé dans une tente mais, mal-
gré deux côtes brisées et une orbite
fracturée, le sous-lieutenant fausse
compagnie à ses gardiens assoupis et
parcourt quatre-vingts kilomètres à pied
jusqu’à ses lignes. Le 2 mars, il est bien
naturellement envoyé en Allemagne
pour récupérer de cette mésaventure.
Promu Staffelkapitän de la 2./JG 27 le

1er juillet 1942, Stahlschmidt qui pose ici dans
un “Friedrich” de la 1. Staffel (code blanc)
sera crédité de 25 chasseurs et bombardiers
britanniques durant le mois.
40
Messerschmitt Bf 109 E-7 trop “3 noir” de la 2./JG 27, Ain-el-Gazala mai-juin 1941.
Messerschmitt Bf 109 F-4 trop “1 rouge” du Lt Heinz-Arnold Stahlschmidt, commandant de la 2./JG 27, Quotaifiya fin
août 1942.
41
Heinz-Arnold Stahlschmidt pose à Quotaifya auprès du gouvernail de son
Bf 109 F-4 trop après la 48e victoire revendiquée le 23 août 1942.
Trois jours auparavant, l’as a reçu la Ritterkreuz. On distingue également
la silhouette du cargo de 200 t attribué à l’aviateur lors de la “bataille
maritime du golfe de Bomba”, début juin 1941.
Revenu en Afrique avec un moral d’acier, il va alors accumuler

les succès malgré deux nouveaux atterrissages forcés les 7 mai
et 21 juillet. Promu Staffelkapitän de la 2./JG 27 depuis le 1er juil-
let, Stahlschmidt est crédité de vingt-cinq victoires en quatre
semaines. Son nom commence ainsi à apparaître dans les com-
muniqués de l’Afrika Korps. Le 20, il reçoit la Ritterkreuz pour 45
victoires. Les accrochages les plus violents ont lieu en septem-
bre 1942 lors de l’offensive de Rommel qui vise Alam el Halfa. Le
3 septembre, avec son camarade Marseille, le Staka Sathlschmidt
abat pas moins de cinq appareils. Le 5 septembre, il annonce la
destruction d’un Spitfire et d’un P-40 et revendique le lendemain
un autre Curtiss P-40 pour sa 59e victoire.
Si “Fiffi” s’en est toujours bien sorti jusque là, sa bonne étoile
l’abandonne le 7 septembre 1942. Au cours d’une chasse libre, il
se lance une nouvelle fois au combat avec sa section face à plu-
sieurs formations de la Desert Air Force, à trente kilomètres au
sud-est d’El Alamein. Si deux membres du Schwarm peuvent
revenir à Quotaifiya et si un autre Bf 109 se pose dans les lignes
allemandes, le commandant de la 2./JG 27 est porté disparu à
bord du Bf 109 F-4 trop WNr 8704 “4 rouge”. Les recherches res-
teront vaines. Selon plusieurs sources, il aurait été abattu par le
F/Lt John H. “Crash” Curry (8 victoires), un pilote américain
volant au 601 Sq sur Spitfire. Les Eichenlaub (feuilles de chêne)
lui seront décernées à titre posthume le 3 janvier 1944, ainsi
qu’une promotion au grade d’Oberleutnant. Bien que la propa-
gande l’ait maintenu dans l’ombre de Marseille, Heinz-Arnold
Stahlschmidt pouvait pourtant avancer plus de vols de guerre
(400) que son camarade berlinois.
Stahlschmidt (à gauche) et le grand as Hans-Joachim Marseille.

À l’instar de son camarade, Heinz-Arnold va acquérir dans le ciel
d’Afrique une réputation de chasseur redoutable.
Le Lt Stahlschmidt photographié avec la Ritterkreuz. Jusqu’à sa

disparition le 7 septembre 1942, il abattra 59 appareils alliés en Afrique
du Nord. Il est le troisième as en nombre de victoires sur ce théâtre de
guerre, derrière Marseille et Schroer.
42
Les victoires de l’Oberleutnant Heinz-Arnold Stahlschmidt

1 15/06/1941 11 h 40 Hurricane du 73 Sq Sollum
2 20/11/1941 12 h 20 Maryland du 21 Sq SAAF SE de Tobrouk
5 27/11/1941 16 h 20 Hurricane S d’El Adem
6 14/12/1941 11 h 20 P-40 S de Tmimi
7 11/01/1942 12 h 48 P-40 du 3 Sq RAAF Sgt. C. Cameron NE d’Agedabia
8 22/01/1942 12 h 50 P-40 du 3 Sq RAAF F/O J. McIntosh E de Gtafia
9 22/05/1942 07 h 50 P-40 du 112 ou 250 Sq SO de Tmimi
10 29/05/1942 07 h 49 P-40 du 450 Sq N du fort d’Acroma
11 13/06/1942 06 h 52 Hurricane du 213 Sq Tobrouk
12 14/06/1942 11 h 08 P-40 Tomahawk du 5 Sq SAAF NNO de Gambut
13 16/06/1942 15 h 25 P-40 SO de Gambut
14 26/06/1942 12 h 20 Hurricane SO de Marsa Matruh
15 26/06/1942 12 h 27 Hurricane 15 km SO de Marsa Matruh
16 26/06/1942 12 h 30 P-40 Kittyhawk du 112 Sq O de Marsa Matruh
17 26/06/1942 19 h 06 P-40 Kittyhawk du 260 Sq SSO de Marsa Matruh
18 27/06/1942 13 h 05 P-40 Kittyhawk du 260 Sq 10 km SE de Fuka
19 02/07/1942 06 h 25 Beaufighter du 252 Sq N de Fuka
20 02/07/1942 18 h 23 P-40 du 2 Sq SAAF Burj Al Arab
21 03/07/1942 15 h 09 Hurricane du 213 Sq SE d’El Alamein
22 03/07/1942 15 h 15 Hurricane du 213 Sq E d’El Alamein
23 04/07/1942 06 h 30 P-40 Kittyhawk du 450 Sq El Alamein
24 04/07/1942 06 h 32 P-40 Kittyhawk du 450 Sq SE d’El-Alamein
25 04/07/1942 08 h 25 Hurricane du 213 Sq El Alamein
26 04/07/1942 17 h 05 Hurricane du 1 Sq SAAF SO de Burj Al Arab
27 07/07/1942 06 h 02 Gladiator (Albacore du 826 Sq RNAS) 10 km NE d’El Daba
28 08/07/1942 10 h 32 Hurricane IIC du 33 Sq SE d’El Alamein
29 08/07/1942 10 h 35 Hurricane IIC du 33 Sq S de Burj Al Arab
30 08/07/1942 10 h 40 Hurricane IIC du 33 Sq SE de Burj Al Arab
31 10/07/1942 13 h 25 Hurricane du 80 ou 127 Sq N d’El Alamein
32 10/07/1942 13 h 33 Hurricane du 80 ou 127 Sq O d’El Alamein
33 10/07/1942 13 h 35 Hurricane du 80 ou 127 Sq E d’El Alamein
34 11/07/1942 16 h 10 P-40 du 2 ou 5 Sq SAAF SO d’El Alamein
35 14/07/1942 18 h 29 Spitfire du 601 Sq El Alamein
(-) 15/07/1942 - Huricane du 213 Sq 17 km O d’El Hammam
37 17/07/1942 13 h 25 Hurricane du 92 ou 238 Sq SO d’El Alamein
38 22/07/1942 08 h 25 P-40 du 112 Sq O d’El Alamein
39 22/07/1942 08 h 40 P-40 du 4 Sq SAAF SO d’El Alamein
40 22/07/1942 12 h 00 Hurricane du 73 Sq S d’El Alamein
41 27/07/1942 12 h 26 Hurricane du 33 ou 213 Sq S d’El Hammam
42 27/07/1942 17 h 30 Hurricane du 1 Sq SAAF SO d’El Alamein
43 27/07/1942 17 h 42 P-40 du 3 Sq RAAF ou du 450 Sq O d’El Alamein
44 01/08/1942 16 h 40 Hurricane du 80 Sq O d’El Alamein
45 01/08/1942 16 h 45 Hurricane du 80 Sq O d’El Alamein
46 16/08/1942 08 h 15 P-40 du 5 Sq SAAF NO d’Aïn El Hammam
47 16/08/1942 08 h 25 P-40 du 5 Sq SAAF OSO d’El Alamein
48 23/08/1942 08 h 03 P-40 du 3 Sq RAAF ou du 450 Sq S d’Aïn El Hammam
51 02/09/1942 16 h 12 Hurricane du 274 Sq SO d’Aïn El Hammam
52 03/09/1942 07 h 22 P-40 SO d’Aïn El Hammam
53 03/09/1942 07 h 24 Spitfire du 145 Sq SO d’Aïn El Hammam
54 03/09/1942 07 h 29 P-40 SO d’Aïn El Hammam
55 03/09/1942 15 h 12 Hurricane du 7 Sq SAAF SO d’El Imayid
56 03/09/1942 15 h 26 P-40 Kittyhawk de la SAAF S d’El Imayid
57 05/09/1942 10 h 49 Spitfire V du 145 Sq SO d’El Imayid
58 05/09/1942 10 h 52 P-40 SE d’El Imayid
59 06/09/1942 17 h 25 P-40 du 5 Sq SAAF SE d’Aïn El Hammam
43
Le Leutnant Franz-Josef Beerenbrock

Le Westphalien Franz-Josef Beerenbrock voit le jour à Datteln, ainsi activement au nettoyage dans les airs. Le 30 juillet, il abat
près de Dortmund, le 9 avril 1920. Via sa mère, il est issu d’une un Pe-2 sur l’aérodrome de Bobruïsk. Début juillet, l’unité est à
famille de Russes blancs. Ses études terminées, il sert dans un Stara-Bychov. Les pilotes ont à peine décollé qu’ils sont déjà sur
bataillon de Flak en 1938 mais, un an plus tard, entame des cours les lignes ennemies. Une semaine plus tard, l’unité gagne Smo-
de pilotage. Sa première affectation est le IV./JG 51 qu’il rejoint lensk. L’Uffz Beerenbrock accumule les victoires en un temps
au Touquet en mars 1941. Il ne connait cependant son véritable record, son tableau de chasse affichant déjà 25 victoires le
baptême du feu que lors de Barbarossa. Dès les premiers jours 12 août 1941. Il a entre-temps intégré avec Nordmann la Stabs-
de combat à l’Est, les missions se succèdent sur le secteur Brest- taffel du IV./JG 51. Ce groupe de chasse combat alors dans les
Litowsk - Mogilev. Katschmarek (ailier) de l’Oblt Karl-Gottfried secteurs de Briansk et de Viazma. La Ritterkreuz vient récompen-
Nordmann, Staka de la 12e Staffel, Beerenbrock remporte ses ser Franz-Josef le 6 octobre pour ses quarante-deux succès.
deux premières victoires dès le 24 juin et enflamme quelques Mais le “général hiver” va favoriser la grande offensive sovié-
chars. L’escadre, menée par Werner Mölders, doit surtout proté- tique débutée le 5 décembre devant Moscou. Tandis que le
ger l’armée blindée du général Heinz Guderian. La collaboration groupe d’armées “Centre” retraite, l’OFw Beerenbrock remporte
fut exemplaire, selon Guderian. Le jeune Beerenbrock participe sa 50e victoire le 6 décembre au départ du champ d’aviation d’Ier-
molino. Face à la pression de l’Armée rouge, le IV./JG 51 est
employé dans des missions de type Jabo au cours de l’hiver
1941-1942, quand la météo le permet car des températures de
45 à 50 °C en dessous de zéro immobilisent la plupart des appa-
reils. En février le Jagdgruppe est dirigé vers le secteur de Rjev
en soutien de la 9e armée allemande. Beerenbrock abat en une
semaine neuf chasseurs. Malgré la fin de l’hiver, l’activité aérienne
chute au printemps. L’as ne va ainsi revendiquer que trois vic-
toires en avril et quatre en mai dans le secteur de Viazma.
Les combats sont plus féroces durant l’opération Blau, l’offen-
sive d’été allemande de 1942. Les affrontements quotidiens font
rapidement monter le score de Beerenbrock qui va jusqu’à abat-
tre neuf appareils dans la seule journée du 1er août ! Il devient
Un mécanicien vérifie la radio de l’avion du Fw Beerenbrock à Viazma

en mai 1942. Il s’agit d’un Bf 109 F-2 comme le montre l’inscription “C3”
(tout juste visible en bas à droite) qui caractérise le carburant à 96
d’octane utilisé par le moteur DB 601 N de cette version du “Friedrich”.
Le Fw Franz-Josef Beerenbrock photographié après la remise de la croix

allemande en or, le 17 juin 1942. Il arbore de même sur son blouson la
Croix de fer de 1re classe (18 juillet 1941), la Frontflugspange (barrette de
chasseur) et son brevet d’aviateur. Beerenbrock est titulaire de la croix
de chevalier depuis le 6 octobre 1941. Il existe finalement peu de
photographies de cet as discret.
44
Ces clichés ont été pris sur le
terrain de Dugino début août 1942,
alors que Franz-Josef vient de
battre le record de 101 victoires
détenu par Werner Mölders au sein
de la JG 51. Le 1er août, en trois
sorties, Beerenbrock a abattu neuf
avions : deux MiG-3 et deux Il-2 en
matinée, un vers midi et trois Il-2
ainsi qu’un Pe-2 dans l’après-midi.
Il se verra décerner les Eichenlaub
(feuilles de chêne) le 3 août 1942.
Messerschmitt Bf 109 F-2 “chevron barre” Waidmannsheil ! de l’OFw Franz-Josef Beerenbrock,

Stab IV./JG 51, Dugino début août 1942.
45
ainsi le premier pilote de la JG 51 à dépasser le record des 101 rangs du comité prosoviétique “Freies Deutschland” (comité
victoires du grand Werner Mölders dont l’escadre porte désormais national pour une Allemagne libre). On ira jusqu’à prétendre que
le nom. Il rajoute les feuilles de chêne à sa croix de chevalier le Beerenbrock a partagé son expérience de combat en instruisant
3 août et est nommé Leutnant. des pilotes soviétiques. Mais on a prétendu la même chose à pro-
Après une longue période de repos, il revient fin octobre à pos de l’as de la JG 5 Rudolf Müller pourtant décédé dans un
l’unité, comme Staffelführer de la 10./JG 51. Des statistiques camp… On sait de nos jours que les FW 190 et Bf 109 marqués
démontreraient que nombre de pilotes ont été abattus après une de l’étoile rouge et pilotés par des prisonniers allemands “retour-
longue absence du front. Le 9 novembre 1942, Beerenbrock abat nés” sont du domaine du mythe. Il est par contre avéré que bien
trois Pe-2 dans la région de Zapadnodvinsk ; cependant, dans des prisonniers de guerre signèrent une “confession” pour éviter
l’excitation du combat, il ne voit pas un LaGG-3 du 249 IAP ouvrir les mauvais traitements et la famine. Après sept ans de captivité,
le feu derrière lui et doit effectuer un atterrissage de fortune avec Beerenbrock peut revenir au pays en décembre 1949. Le fait qu’il
le Bf 109 F-2 WNr 6779 “12 blanc” dans les lignes adverses au est très vite accepté au sein de la Bundesluftwaffe en pleine
nord de Welish. La propagande soviétique va attribuer ce succès guerre froide met à néant toute suspicion quant à sa “collabora-
notable à l’as Piotr Kozatchenko (27 victoires). Un des plus grands tion” avec l’ennemi soviétique. Décédé le 13 décembre 2004, il a
pilotes de la JG 51 est ainsi tombé aux mains de l’ennemi. revendiqué 117 victoires (112 confirmées) au cours de 400 vols
Selon une rumeur, l’aviateur allemand aurait alors rejoint les de guerre.
Photographié au cours de l’automne 1942, le Bf 109 F-2 “1 blanc”

est probablement l’appareil du nouveau Staka de la 10./JG 51,
le Lt Beerenbrock.
L’insigne personnel de Beerenbrock peint sur le fuselage de son 109 :

une grosse balle sortant d’un mousquet. L’inscription Waidmannsheil !
peut être traduite par “Bonne chasse !”.
46
Ses victoires
1 24/06/1941 09 h 35 SB-2 du 13 BAD Grudopole
2 24/06/1941 09 h 38 SB-2 du 13 BAD Grudopole
3 30/06/1941 13 h 15 R-10 (Il-2 du 4 ChAP) Bobrouïsk
4 04/07/1941 18 h 45 SB-2 30 km E de Syrtow
5 05/07/1941 06 h 35 DB-3 10 km SE de Borrisov
6 06/07/1941 17 h 45 DB-3 Secteur d’Orcha
10 10/07/1941 10 h 42 Pe-2 du 410 BAP Secteur d’Orcha
11 11/07/1941 05 h 45 Pe-2 du 410 BAP Secteur de Bobrouïsk
12 16/07/1941 09 h 20 DB-3 Secteur de Bobrouïsk
13 16/07/1941 09 h 25 DB-3 Secteur de Bobrouïsk
14 23/07/1941 13 h 05 Pe-2 du 410 ou 411 BAP Secteur de Chatalovka
15 23/07/1941 18 h 20 Pe-2 du 410 ou 411 BAP Secteur de Smolensk
16 24/07/1941 06 h 20 I-18 (MiG-1) Secteur de Smolensk
17 24/07/1941 12 h 10 Pe-2 du 410 BAP Secteur de Smolensk
18 26/07/1941 04 h 28 R-3 (Il-2) Secteur de Smolensk
19 29/07/1941 04 h 25 I-16 du 32 IAP Secteur de Smolensk
20 31/07/1941 19 h 20 R-10 Secteur de Smolensk
21 08/08/1941 12 h 15 R-3 (Il-2) Secteur de Velikié Louki
22 09/08/1941 12 h 16 Pe-2 du 47 SAD Secteur de Chatalovo
23 09/08/1941 14 h 15 I-16 Près d’Ielnia
24 09/08/1941 14 h 42 Pe-2 Près d’Ielnia
25 12/08/1941 12 h 05 I-61 (MiG-3) Secteur de Briansk
26 12/08/1941 12 h 15 I-16 Secteur de Briansk
30 19/08/1941 17 h 10 I-16 Secteur de Briansk
31 21/08/1941 16 h 55 Pe-2 Secteur de Briansk
32 25/08/1941 17 h 58 DB-3 SE de Porunovka
33 25/08/1941 18 h 02 DB-3 SE de Porunovka
34 26/08/1941 14 h 15 R-3 (Il-2 du 4 ChAP) S de Chetchinskaya
35 26/08/1941 14 h 20 R-3 (Il-2 du 4 ChAP) S de Chetchinskaya
36 27/08/1941 09 h 06 I-18 (MiG-1) SE de Novgorod
37 27/08/1941 09 h 09 I-18 (MiG-1) SE de Novgorod
38 30/08/1941 15 h 03 I-18 (MiG-1) 10 km SE de Chetchinskaya
41 23/09/1941 16 h 02 SB-3 Secteur de Chatalovka
42 23/09/1941 16 h 05 SB-3 Secteur de Chatalovka
43 07/10/1941 12 h 45 Pe-2 Secteur d’Ioukhnov
44 07/10/1941 13 h 30 Pe-2 NE d’Ioukhnov
45 07/10/1941 16 h 35 I-18 (MiG-1) Secteur d’Ioukhnov
46 12/10/1941 14 h 25 Pe-2 du 46 BAP Secteur de Moscou
47 02/12/1941 09 h 15 I-61 (MiG-3) Secteur de Moscou
48 02/12/1941 11 h 20 Pe-2 Secteur de Moscou
49 02/12/1941 11 h 23 Pe-2 Secteur de Moscou
50 06/12/1941 13 h 55 I-16 Secteur de Moscou
51 14/12/1941 14 h 45 I-18 (MiG-1) Secteur de Moscou
52 23/02/1942 11 h 45 I-18 (MiG-1) du front de Kalinine 30 km E de Gargarine
55 26/02/1942 12 h 15 MiG-3 du 120 IAP 40 km E de Gargarine
56 26/03/1942 11 h 58 MiG-3 de la VVS du front de Kalinine SE de Dugino
57 31/03/1942 07 h 55 MiG-1 de la VVS du front de Kalinine Région de Dugino
47
60 01/04/1942 10 h 55 MiG-3 de la VVS du front de Kalinine Secteur de Viazma
61 07/04/1942 09 h 15 R-5 de la VVS du front de Kalinine Secteur de Viazma
62 22/04/1942 06 h 40 MiG-3 de la VVS du front de Kalinine Secteur de Viazma
63 27/05/1942 16 h 35 MiG-1 Secteur de Viazma
65 28/05/1942 04 h 45 U-2 Secteur de Viazma
67 01/06/1942 07 h 50 LaGG-3 Secteur de Viazma
68 05/06/1942 18 h 20 Il-2 Secteur de Viazma
71 25/06/1942 04 h 28 Yak-1 NNO de Mochaïsk
72 26/06/1942 18 h 00 MiG-3 Secteur de Mamonovo
73 28/06/1942 15 h 10 MiG-3 Secteur de Mamonovo
74 28/06/1942 19h50 Pe-2 Secteur de Mamonovo
75 05/07/1942 04 h 05 Pe-2 Secteur de Mamonovo
76 06/07/1942 05 h 55 Il-2 Secteur de Mamonovo
77 06/07/1942 06 h 00 Il-2 Secteur de Mamonovo
78 06/07/1942 19 h 39 I-16 Secteur de Mamonovo
79 06/07/1942 19 h 45 I-16 Secteur de Mamonovo
80 07/07/1942 17 h 40 LaGG-3 Près de Belev
83 09/07/1942 16 h 55 LaGG-3 25 km NE de Jizdra
87 11/07/1942 05 h 50 LaGG-3 S de Simnizy
91 13/07/1942 16 h 00 MiG-3 O de Souchinitchi
92 28/07/1942 13 h 15 Pe-2 Secteur de Viazma
93 31/07/1942 17 h 15 Il-2 16 km NO de Rjev
94 01/08/1942 10 h 15 MiG-3 20 km N de Rjev
95 01/08/1942 10 h 18 MiG-3 20 km N de Rjev
96 01/08/1942 10 h 25 Il-2 15 km N de Rjev
97 01/08/1942 10 h 28 Il-2 15 km N de Rjev
98 01/08/1942 12 h 37 Il-2 20 km O de Rjev
99 01/08/1942 16 h 25 Il-2 15 km NNO de Rjev
100 01/08/1942 16 h 27 Il-2 20 km NNO de Rjev
101 01/08/1942 16 h 30 Il-2 20 km NE de Rjev
102 01/08/1942 16 h 35 Pe-2 Soubzov
103 30/09/1942 14 h 30 U-2 20 km SE de Waldai
104 30/09/1942 14 h 45 MiG-3 80 km NO de Waldai
105 02/10/1942 14 h 28 LaGG-3 5 km SO de Krestzy
106 04/10/1942 08 h 55 LaGG-3 5 km SE de Krestzy
107 04/10/1942 09 h 00 LaGG-3 2 km N de Krestzy
108 04/10/1942 14 h 12 DB-3 25 km SO de Bologiye
(-) 07/11/1942 07 h 42 MiG-3 Près de Staraya Toropa
109 08/11/1942 14 h 45 MiG-3 15 km NO de Toropa
110 08/11/1942 14 h 50 MiG-3 40 km SO de Staraya Toropa
111 08/11/1942 14 h 50 MiG-3 40 km SO de Staraya Toropa
112 09/11/1942 07 h 42 Pe-2 40 km SO de Staraya Toropa
(-) 09/11/1942 ~07h42 Pe-2 SO de Staraya Toropa
(-) 09/11/1942 ~07h42 Pe-2 SO de Staraya Toropa
48
Le Hauptmann Heinrich Setz

Né le 12 mars 1915 à Gundelsdorf (près de Kronach), Heinrich
Setz entre dès 1936 à la Luftwaffe. Bien qu’initialement désireux
de devenir pilote de bombardier, il suit un écolage de pilote de
chasse. En juillet 1938, il est versé au I./JG 135 mais, dès
avril 1939, est affecté comme instructeur dans diverses écoles de
pilotage. En juillet 1940, il est désigné pour la 4./JG 77 qui,
depuis le début de l’opération Weserübung (l’invasion des pays
scandinaves, lancée en avril), est basée en Norvège avec les
deux autres Staffeln du second Gruppe de la JG 77. Il va y rem-
porter deux victoires confirmées aux dépens d’appareils du Coas-
tal Command britannique, sa première revendication pour un
Blenheim du No 248 Squadron le 27 août 1940 étant finalement
attribuée à son camarade d’escadrille l’Uffz Julius Dite.
Passé à la 6./JG 77, le Lt Setz suit son unité en Bretagne pen-
dant l’hiver 1940-1941 mais il ne participe pas à l’opération
Marita dans les Balkans, ayant été muté en mars 1941 comme
instructeur à la 2. Erg./JG 77. Il retrouve en juin la 4./JG 77 opé-
rant à l’Est, cette fois en tant que Staffelkapitän. L’Oblt Setz va
engranger les succès jusqu’à la fin de l’année avec 43 revendica-
tions sur des appareils soviétiques, toutes à bord d’un “Emil” ! Le
21 juillet cependant, il doit effectuer un atterrissage forcé après
que son Bf 109 E-4/B WNr 1384 ait été touché par des tirs ter-
restres. Le 31 décembre 1941, il se voit attribuer la Ritterkreuz.
Setz bénéficie alors d’un long congé avant de gagner la Cri-
mée avec son escadrille et d’y remporter de nouveaux
Abschüsse. Le 23 juin 1942, crédité officiellement de 81 victoires,
il reçoit les feuilles de chêne. Combattant ensuite dans le secteur
central du front de l’Est, il atteint les 135 victoires le 2 octobre
mais, probablement épuisé, Setz bénéficie d’une nouvelle longue
permission.
Le 14 novembre 1942, il prend le commandement du I./JG 27
qui vient de quitter l’Afrique, amputé de plusieurs de ses as
(comme Hans-Arnold Stahlschmidt et Hans-Joachim Marseille)
dans les combats du désert. Si le Gruppe possède toujours un
Le Kommandeur Setz aura l’honneur de figurer en 1942 dans le
solide noyau de vétérans, il se voit contraint d’intégrer au plus magazine “Signal” sur une pleine page couleur.
vite des néophytes directement issus d’écoles de pilotage. Le
Hptm Setz, chargé de cette tâche, ne va pas ménager ses efforts bouteille”. La JG 26 revendique trois Spitfire et le I./JG 27 quatre
pour reconstituer une unité structurée et combative. Pour ce autres. Six Spitfire ont bien été abattus tandis que deux machines
faire, le I./JG 27 est basé au début de 1943 à Évreux. Peu après, reviennent se crasher en Angleterre. Trois victoires vont être attri-
une partie de l’unité gagne Bernay. buées à Setz avant qu’il ne disparaisse au cours de cette journée.
Mais le Kommandeur n’a plus que quelques semaines à vivre. On situe le lieu de chute de son Bf 109 G-4 WNr 14862 près
Le 13 mars 1943, la RAF lance une Ramrod vers Poix pour couvrir du Tréport à Yzengremer (11 km à l’est du Tréport) mais, si l’ap-
une attaque de Forteresses volantes. Le I./JG 27, qui décolle de pareil est tombé sur le territoire de cette commune, le corps de
Bernay, est engagé au côté de la JG 26 pour “lui donner de la Setz aurait été retrouvé à Dargnies. Comme sa dernière victoire
a été remportée sur Gamaches, on peut
imaginer qu’il a été victime d’une colli-
sion avec un Spitfire. Cependant, l’au-
teur John Foreman estime que Setz a
pu être abattu par le No 331 (Norwe-
gian) Squadron alors qu’il se lançait à
l’attaque de B-17.
Cet as aux 138 victoires, promu Major
à titre posthume, repose actuellement
au cimetière militaire allemand de Bour-
don.
Le Bf 109 E-4 “8 jaune” de l’Oblt Heinrich

Setz vu sur le terrain de Brest-Guipavas
fin 1940.
49
Devenu commandant de la 4./JG 77, Setz dispose du Bf 109 E-4/B

“1 blanc” à Balti en juillet 1941. L’appareil (probablement WNr 1384)
arbore 6 victoires sur le gouvernail.
Gros plan sur le palmarès de l’Oblt Setz à la date du 23 octobre 1941 :

29 victoires. L’as pilote désormais le E-7 WNr 4931, ancienne machine
du Staka de la 7./JG 77, l’Oblt Wolfdieter Huy.
Fin novembre 1941, son score est passé à 45 victoires et le gouvernail

du WNr 4931 équipe désormais son nouvel “Emil”, le E-4 WNr 5029.
On devine encore sous la couche de peinture le tableau de chasse de
l’Oblt Wolfdieter Huy : 5 navires coulés en Crète.
L’Oblt Heinrich Setz de retour de mission à Bagerowo à la mi-mai 1942.

Son “1 blanc” est désormais un “Friedrich”.
50
Ses victoires
1 09/09/1940 14 h 22 Skua NO d’Haugesund 32 31/10/1941 14 h 10 I-16 Taganrog
2 20/10/1940 11 h 07 Blenheim du 248 Sq 60 km O d’Haugesund 33 02/11/1941 08 h 00 R-10 (biplan) Taganrog
3 26/06/1941 14 h 25 SB-2 du 45 SBAP Sculeni 34 02/11/1941 11 h 32 MiG-3 Taganrog
4 05/07/1941 17 h 10 I-16 Kamenets 35 03/11/1941 11 h 32 MiG-3 Taganrog
5 15/07/1941 10 h 15 I-16 Tiraspol 36 17/11/1941 13 h 25 MiG-3 Rostov
6 15/07/1941 15 h 35 I-16 Tiraspol 37 17/11/1941 13 h 35 I-153 Rostov
7 21/07/1941 19 h 16 I-16 Iampol 38 20/11/1941 12 h 00 SB-3 (SB-2 bis) Rostov
8 21/07/1941 19 h 18 I-16 Iampol 39 20/11/1941 12 h 01 SB-3 (SB-2 bis) Rostov
9 08/08/1941 13 h 40 I-16 Près d’Odessa 40 21/11/1941 13 h 15 Il-2 Rostov
10 10/08/1941 11 h 37 I-16 Odessa 41 23/11/1941 11 h 20 I-16 Rostov
11 14/08/1941 15 h 20 I-16 E d’Odessa 42 24/11/1941 12 h 35 I-16 Rostov
12 21/08/1941 11 h 43 I-153 Secteur d’Inguletzki 43 27/11/1941 09 h 50 I-16 Rostov/Bataïsk
13 27/08/1941 09 h 30 I-16 S de Kherson 44 27/11/1941 11 h 48 DB-3 Rostov/Bataïsk
14 30/08/1941 08 h 50 MiG-3 Berislav 45 27/11/1941 11 h 55 DB-3 Rostov/Bataïsk
15 31/08/1941 17 h 22 bombardier bimoteur Berislav 46 19/03/1942 08 h 30 Pe-2 Crimée
16 10/09/1941 15 h 55 MiG-3 Berislav 47 19/03/1942 08 h 35 Pe-2 Crimée
(-) 14/09/1941 - I-16 S du Dniepr 48 19/03/1942 10 h 15 I-61 (MiG-3) Crimée
17 20/09/1941 11 h 00 I-16 N de la Crimée 49 19/03/1942 10 h 47 I-61 (MiG-3) Crimée
18 21/09/1941 15 h 10 I-16 N de la Crimée 50 19/03/1942 16 h 36 DB-3 Crimée
19 26/09/1941 09 h 51 MiG-3 Perekop 51 26/03/1942 15 h 00 I-153 Crimée
20 26/09/1941 14 h 09 I-16 Perekop 52 26/03/1942 - I-153 Crimée
21 28/09/1941 - Il-2 N de la Crimée (-) 28/03/1942 - LaGG-3 Crimée
22 01/10/1941 06 h 15 Il-2 Izioum 53 09/04/1942 10 h 20 I-16 Kertsch
23 09/10/1941 16 h 18 R-10 (biplan) Près de Pologi 54 09/04/1942 10 h 25 I-61 (MiG-3) Kertsch
(-) 10/10/1941 - I-153 Mariupol 55 09/04/1942 13 h 25 I-153 Kertsch
24 15/10/1941 08 h 25 MiG-3 Taganrog 56 10/04/1942 10 h 18 I-153 Crimée
25 15/10/1941 11 h 39 I-16 Taganrog 57 18/04/1942 14 h 40 I-61 (MiG-3) Crimée
26 15/10/1941 14 h 22 SB-3 (SB-2 bis) Taganrog 58 21/04/1942 11 h 50 MiG-1 Parpatsch
27 16/10/1941 10 h 25 MiG-3 Taganrog 59 21/04/1942 11 h 55 I-16 Parpatsch
28 19/10/1941 15 h 27 Biplan (RZ ?) Taganrog 60 21/04/1942 16 h 20 Yak-1 Kertsch
29 23/10/1941 14 h 57 SB-3 (SB-2 bis) Rostov 61 30/04/1942 13 h 28 MiG-1 Sébastopol
30 29/10/1941 14 h 55 I-15 Rostov/Bataïsk 62 01/05/1942 07 h 45 I-16 Kertsch
31 29/10/1941 15 h 20 SB-3 (SB-2 bis) Rostov/Bataïsk 63 01/05/1942 12 h 25 MiG-1 Kertsch
Messerschmitt Bf 109 F-4 WNr 13181 “1 blanc” de l’Oblt Heinrich Setz,

commandant de la 4./JG 77, Kastornoye début août 1942.
51
(-) 03/05/1942 - Yak-1 du 9 IAP Parpatsch/Kertsch 102 26/07/1942 14 h 05 Hurricane Voronej/Selmyansk
64 08/05/1942 04 h 45 I-153 Kertsch 103 26/07/1942 17 h 51 LaGG-3 Voronej/Selmyansk
65 08/05/1942 11 h 25 LaGG-3 Kertsch 104 26/07/1942 18 h 00 LaGG-3 Voronej/Selmyansk
66 09/05/1942 12 h 28 I-153 Kertsch 105 28/07/1942 07 h 41 Il-2 10 km NE de Selmyansk
67 09/05/1942 12 h 32 LaGG-3 Kertsch 106 28/07/1942 07 h 46 LaGG-3 10 km N de Selmyansk
68 13/05/1942 07 h 53 LaGG-3 Kertsch 107 28/07/1942 15 h 12 Douglas DB-7 7 km NE de Voronej
69 13/05/1942 07 h 59 LaGG-3 Kertsch 108 28/07/1942 15 h 16 Douglas DB-7 10 km NE de Voronej
70 13/05/1942 15 h 21 LaGG-3 Kertsch 109 03/08/1942 18 h 50 Il-2 NE du fleuve Tim
71 17/05/1942 08 h 18 I-153 Kertsch 110 06/08/1942 18 h 14 Airacobra Selmyansk
72 17/05/1942 13 h 20 I-16 Kertsch 111 06/08/1942 18 h 15 Airacobra 7 km NO de Marevka
73 20/05/1942 15 h 30 MiG-1 10 km N de Sébastopol (-) 06/08/1942 - Airacobra Kastornoye
74 05/06/1942 09 h 05 MiG-1 Sébastopol 112 12/08/1942 11 h 05 Yak-1 15 km NNE de Selmyansk
75 08/06/1942 09 h 20 MiG-1 VVS-ChF 10 km OSO de Sébastopol 113 12/08/1942 14 h 47 LaGG-3 5 km NO de Marevka
76 11/06/1942 16 h 25 Yak-1 6 GvIAP/VVS-ChF Sébastopol 114 12/08/1942 14 h 48 LaGG-3 5 km NO de Marevka
77 13/06/1942 06 h 20 LaGG-3 Sébastopol 115 13/08/1942 09 h 58 Yak-1 10 km NNE de Selmyansk
78 14/06/1942 14 h 49 I-16 Sébastopol 116 13/08/1942 10 h 05 Yak-1 10 km N de Selmyansk
79 17/06/1942 12 h 53 LaGG-3 Sébastopol 117 13/08/1942 11 h 00 Il-2 10 km N de Selmyansk
80 19/06/1942 15 h 42 I-16 Sébastopol 118 14/08/1942 05 h 11 - Ielets/Marevka
81 23/06/1942 06 h 25 I-15 Khersonesskiy Mayak 119 14/08/1942 05 h 13 - Ielets/Marevka
82 09/07/1942 16 h 20 R-5 Voronej (-) 18/08/1942 - LaGG-3 Kastornoye
83 10/07/1942 17 h 52 Yak-1 N de Voronej 120 21/08/1942 11 h 07 Yak-1 12 km ONO de Svoboda
84 10/07/1942 17 h 54 Yak-1 N de Voronej 121 21/08/1942 11 h 14 Yak-1 12 km ONO de Svoboda
85 10/07/1942 18 h 02 Yak-1 N de Voronej 122 23/08/1942 11 h 12 Douglas DB-7 ONO de Svoboda
86 11/07/1942 18 h 48 LaGG-3 Voronej 123 23/08/1942 11 h 14 Douglas DB-7 ONO de Svoboda
87 12/07/1942 05 h 24 Curtiss P-40 Voronej 124 23/08/1942 11 h 17 Douglas DB-7 ONO de Svoboda
88 13/07/1942 09 h 19 Yak-1 Voronej/Ramon 125 05/09/1942 17 h 18 Il-2 10 km ONO d’Ielets
89 14/07/1942 11 h 16 Il-2 Ielets 126 05/09/1942 17 h 24 LaGG-3 Kastornoye
(-) 14/07/1942 - LaGG-3 Ielets 127 05/09/1942 17 h 26 LaGG-3 Kastornoye
90 18/07/1942 18 h 32 Il-2 Voronej/Ielets 128 15/09/1942 10 h 10 Yak-1 Près de Dewitza
91 18/07/1942 18 h 37 Il-2 Voronej/Ielets 129 16/09/1942 06 h 40 Il-2 10 km NE de Voronej
92 18/07/1942 18 h 38 Il-2 Voronej/Ielets 130 16/09/1942 09 h 45 Yak-1 10 km SO de Voronej
93 21/07/1942 14 h 59 Curtiss P-40 Voronej/Ielets 131 16/09/1942 09 h 50 Yak-1 10 km SO de Voronej
94 21/07/1942 15 h 05 Curtiss P-40 Voronej/Ielets 132 16/09/1942 14 h 45 Douglas DB-7 10 km NE de Voronej
95 23/07/1942 09 h 35 Hurricane Voronej/Ielets 133 16/09/1942 15 h 53 LaGG-3 15 km E de Voronej
96 23/07/1942 09 h 40 Hurricane Voronej/Ielets 134 02/10/1942 08 h 14 Yak-1 SSE de Lipetsk
97 23/07/1942 18 h 51 Airacobra Voronej/Ielets 135 02/10/1942 08 h 16 Yak-1 SSE de Lipetsk
98 23/07/1942 18 h 54 Airacobra Voronej/Ielets 136 13/03/1943 15 h 10 Spitfire 20 km SE de Poix
99 24/07/1942 18 h 32 LaGG-3 Voronej 137 13/03/1943 15 h 14 Spitfire 8 km N de Neufchâtel
100 24/07/1942 18 h 39 LaGG-3 Voronej 138 13/03/1943 15 h 31 Spitfire 10 km S de Gamaches
101 26/07/1942 14 h 02 Hurricane Voronej/Selmyansk
52
Trois mécanos de la 4./JG 77

entourent le gouvernail du Bf 109
F-4 “1 blanc” (WNr 13181) piloté
par le Staffelkapitän sur laquelle
67 marques de victoires sont
visibles.
Cette photo intéressante a été prise sur le terrain de Kastornoye après

la 109e revendication de Setz le 3 août 1942. Les trois barres noires
représentent les 50e (19 mars 1942), 80e (19 juin 1942) et 100e succès
(24 juillet 1942) du Staka. On identifie sur ce cliché l’ObFw
Karl Bickelmann, son armurier.
Une des dernières photos connues de Setz, prise probablement à Bernay

devant un “Gustav” alors qu’il menait le I./JG 27 début 1943.
53
L’Oberst Walter Oesau

Fils d’un fermier de Farnewinkel (près de Meldorf, dans le
Schleswig-Holstein), Walter “Gulle” Oesau naît le 28 juin 1913.
Très sportif, le jeune homme achève ses études avant d’entrer en
1933 au RAD (service du travail), ce qui le pousse à s’engager
dans une Wehrmacht alors renaissante. Il est affecté en septem-
bre au III./Art.Rgt. 2 d’Itzehoe et ensuite, en avril 1934, entame
son écolage comme aviateur. En novembre 1936, il est affecté à
Döberitz à la 3./JG 132 “Richthofen” avec laquelle il participe au
vol de propagande sur Vienne lors de l’Anschluss le 14 mars
1938. Le mois suivant, toujours célibataire, le Lt Oesau gagne
l’Espagne pour entrer à la Legion Condor. Il vole initialement sur
He 51 à la 4.J/88 et mène des missions d’appui au sol avant de
passer en juillet à la chasse “pure” sur Bf 109 avec le Stab puis
la 3.J/88 en octobre. Il connaît son baptême du feu avec succès
puisqu’il revient en Allemagne à la fin de la guerre civile avec sept
victoires officielles et une non confirmée à son palmarès. Oesau
regagne ainsi son ancienne unité, devenue entretemps le
I./JG 131 et très vite rebaptisée le I./JG 2. En juillet 1939, il est
nommé Oberleutnant et promu Kapitän de la 1./JG 20. Basé près
de la frontière polonaise le 1er septembre, le I./JG 20 n’est pas
engagé et revient assurer la protection aérienne de Berlin. En
février 1940, le Gruppe s’établit à Bönninghardt pour protéger le
secteur mais il n’y aura pourtant guère de rencontres avec l’ad-
versaire. Lors de la campagne à l’Ouest, l’Oblt Oesau est crédité
de cinq victoires (une autres lui étant refusée).
Le 30 juin 1940, le I./JG 20 devient III./JG 51, Oesau mène la
7./JG 51 sur l’Angleterre où il sera rapidement crédité de trente-
quatre nouvelles Luftsiege (plus deux non homologuées). Le
20 août, pour sa 19e victoire confirmée au cours de ce conflit, il
se voit décerner la Ritterkreuz, les huit Abschüsse d’Espagne
n’étant pas prises en compte. Après un congé, le tout neuf
Hauptmann prend la tête du III./JG 51. Le 11 novembre 1940, il
est désigné pour commander le III./JG 3 basé à Desvres mais il
n’aurait pris ses fonctions que le 9 janvier 1941. Le Hptm Oesau
abat un Hurricane le 5 février 1941, sa 47e victoire officielle en Beau portrait du Major Walter Oesau, titulaire de la croix de chevalier
comptant celles de la guerre d’Espagne mais, “techniquement”, avec feuilles de chêne et épées (attribuée le 15 juillet 1941), de la Croix
sa quarantième victoire à l’Ouest. Ce qui lui vaudra d’ajouter les de fer de 1re classe ainsi que de la croix allemande en or avec épées et
diamants. “Gulle” a combattu sans relâche à l’Ouest et à l’Est. Crédité
de 127 victoires, il sera tué par des chasseurs américains en 1944. La
JG 1 dont il était le Kommodore sera redésignée “Geschwader Oesau”.
La dérive du Bf 109 E-4 “13 blanc” (WNr 1432) du Kapitän de la 7./JG 51

(ex-1./JG 20) Walter Oesau, probablement à Saint-Omer. Le plan fixe
vertical est décoré des 21 victoires revendiquées par l’as entre le 13 mai
et le 18 août 1940.
54
Novembre 1940 à Desvres.

Le nouveau Gruppenkommandeur
du III./JG 3 penché sur le Bf 109 E-4
WNr 1559 “1 vert” de son
prédécesseur, le Hptm Wilhelm
Balthasar. Oesau totalise alors
39 victoires, sans compter les
7 remportées en Espagne.
Walter Oesau avec les débris de sa

40e victoire, le Hurricane Mk I V6980
“KW-U” du 615 Sq qu’il vient d’abattre le
5 février 1941. (PK)
Le commandant du III./JG 3 en
conversation avec le Staffelkapitän
de la 5.(H)/32, une escadrille
d’observation sur Hs 126,
à Polonnoje en juillet 1941.
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feuilles de chêne à sa croix de chevalier. Peu après, le III./JG 3 L’avance en URSS est rapide et les victoires nombreuses. Jusqu’au
regagne l’Allemagne pour être remis à neuf avant de revenir dans 24 juillet, le Kommandeur étoffe son palmarès de 44 Luftsiege,
le nord de la France. Lors des nouveaux combats sur la Manche, atteignant ainsi les 86 victoires. Il a également ajouté les épées
le Kommandeur est crédité de deux victoires en mai 1941. à sa croix de chevalier (15 juillet), devenant ainsi le troisième
En juin, le III./JG 3 part à l’Est et, depuis le terrain d’aviation pilote de chasse à recevoir cette décoration.
de Moderowka, ses Bf 109 prennent part à Barbarossa le 22.
Pris depuis le sol, cet instantané rarissime

montre le Bf 109 F-2 d’Oesau descendant
un bombardier bimoteur Illiouchine DB-3
en juillet 1941.
Le Hptm Oesau après son magnifique

septuplé du 12 juillet 1941 qui porte son
score à 77 victoires. Derrière lui à gauche,
bras croisés, son ailier d’alors le Fw Georg
Schentke (9./JG 3) qui vient lui-même
d’abattre cinq adversaires (succès n° 17
à 21) !
Le Kommandeur Oesau au retour d’une

mission avec son Bf 109 F-2 “double chevron”
à l’Est. Il revendiquera 44 Luftsiege sur ce
front en un mois à peine. À noter la
Spanienkreuz in Gold mit Brillanten (croix
d’Espagne en or avec épées et diamants)
récompensant ses sept victoires à la 3. J/88
pendant la guerre civile espagnole. Seuls
vingt-huit combattants allemands ont obtenu
cette rare décoration.
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Oesau est alors rappelé à l’Ouest fin juillet 1941 pour prendre
la tête de la JG 2, sa première unité, avec le grade de Major. Les
combats contre la RAF reprennent et le Kommodore revendique
jusqu’à la fin de l’année quinze Spitfire. Ayant atteint les cent vic-
toires le 26 octobre en abattant le Spitfire Mk VB AB822 du 72 Sq
piloté par le Sgt Leonard Stock, l’as est frappé par un Flugverbot.
Contournant cette interdiction de vol “en cas de force majeure”,
Oesau remporte quelques victoires en 1942 alors que son unité
s’est transformée sur FW 190. Le 17 avril 1942, il abat un Lan-
caster du 44 Sq (le L7536 KM-H) qui s’est imprudemment aven-
turé de jour sur la France. Un Spitfire suit le 5 septembre mais,
surtout, deux B-17 le 20 décembre. Il abandonne le second à son
ailier l’Oblt Horst Maier-ten-Doornkaat… L’USAAF est en effet dés-
ormais largement entrée dans la danse comme le montrent les
deux nouvelles victoires qu’il remporte en 1943 : un B-17 le 4 avril
et un autre B-17 sorti de sa formation (Herausschuss) le 29 mai.
Le 30 juin 1943, le Major Oesau est retiré des opérations pour
devenir Jagdfliegerführer 4 (Bretagne). Ce poste au sol doit lui
peser et, lorsque le Kommodore Hans Philipp est tué au combat
le 8 octobre 1943, il obtient de le remplacer le 12 novembre à la
tête de la JG 1. Présenté à tort comme un officier hautain par les
services de renseignements britanniques, le nouveau comman-
dant va revendiquer quatorze nouvelles victoires (dont dix qua-
drimoteurs) à la tête de son escadre basée à Deelen. Pourtant,
ce n’est pas un excité ou un trompe-la-mort. Ce qui le motive
c’est la lutte contre un adversaire venant de plus en plus sévère-
ment bombarder les villes allemandes. Selon le Kommandeur Revenu à l’Ouest fin juillet 1941, “Gulle” prend le commandement de la
Hartmann Grasser, patron du III./JG 1 et un de ses proches : Il célèbre JG 2 “Richthofen”.
était à cette époque à bout de force, que ce soit sur le plan phy-
sique ou mental.
Le 11 mai 1944, l’Oberstleutnant Oesau décolle malgré une
forte fièvre (il est grippé). Les JG 1 et 53 doivent combattre sur
l’est de la Belgique des B-17 volant vers Saarbrücken. Pris à par-
tie par trois P-38 du 474th Fighter Group sur Aix-la-Chapelle,
Oesau est abattu. Son Bf 109 G-6/AS “13 vert” (WNr 2060)
tombe près de la ferme de Lamerlé, au nord-ouest de Beho (près
de St Vith, secteur belge rattaché au Reich en 1940). Un témoin
décrira comment il a vu le Messerschmitt toucher le sol, rebondir
puis se retourner sans prendre feu. Selon une source, le Kommo-
dore de la JG 1 aurait été atteint par un obus de 20 mm alors qu’il
tentait de poser son appareil. Son corps sans vie sera extrait de
l’épave par des soldats puis acheminé sur un tombereau au châ-
teau de la Concession. Ayant péri en “territoire allemand”, Walter
Oesau – promu Oberst à titre posthume – peut être inhumé dans
le Reich et une importante cérémonie se déroule à Meldorf, plu-
sieurs personnalités de la Luftwaffe (dont le général Adolf Gal-
land, inspecteur de la chasse) étant présentes. Peu après, la JG 1
adoptera le nom honorifique de “Geschwader Oesau”.
Le Kommodore de la JG 2 descendant d’un

des ses Bf 109 F-4 marqués d’un chevron et
de deux barres à Saint-Pol-sur-Ternoise. Le
gilet de sauvetage est désormais de rigueur,
beaucoup de combats ayant lieu au-dessus
de la Manche.
Beau cliché automnal du Bf 109 F-4

WNr 7334 “chevron plus barres” avec lequel
Oesau a remporté sa première victoire
depuis son retour à l’Ouest, le 10 août 1941.
D’un tempérament discret, l’as ne fait plus
apparaître son palmarès sur le gouvernail de
cet avion qui sera endommagé au roulage le
9 janvier 1942.
Messerschmitt Bf 109 E-4 WNr 1432 “13 blanc” de l’Oblt Walter Oesau, commandant de la 7./JG 51, Saint-Omer fin août 1940.
La 17e revendication, un ballon le 15 août 1940, ne sera pas homologuée comme victoire aérienne.
Messerschmitt Bf 109 G-6/AS WNr 20601 “13 vert” de l’ObstLt Walter Oesau, commandant de la JG 1, Paderborn début mai 1944.
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Préférant le Bf 109, “Gulle” passe avec

réticence sur FW 190. Son appareil
personnel devient le A-5 WNr 1230 “13 vert”,
sur le gouvernail duquel il fait peindre en
juin 1943 les silhouettes des 5 victoires qu’il
a remportées depuis son interdiction de vol…
Le Major Oesau en 1942.
Le 30 juin 1943, Walter Oesau remet le

commandement de la JG 2 au Maj Egon
Mayer, devant son FW 190 A-5 “13 vert”.
Extrait de la cinémitrailleuse d’un

chasseur américain, ce Bf 109 est
vraisemblablement le G-6/AS “13
vert” du Kommodore Oesau lors de
la mission fatale du 11 mai 1944.
(USAF)
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Ses victoires
1 15/07/1938 11 h 40 “Curtiss” (I-15) du Grupo 26 Secteur Sagunto/Valence
2 17/07/1938 12 h 25 “Curtiss” (I-15) du Grupo 26 Segorbe
3 18/07/1938 12 h 30+ “Rata” (I-16) Secteur de Segorbe
(-) 23/07/1938 - “Rata” (I-16) Lliria
4 15/08/1938 10 h 20+ “Curtiss” (I-15) du Grupo 26 Tivisa
5 20/08/1938 10 h 00+ “Rata” (I-16) Venta de Compostines
6 15/10/1938 - “Rata” (I-16) Secteur de Fatarella
7 03/11/1938 08 h 30 Curtiss “YP-36” (I-16 ?) Secteur de l’Èbre
01 13/05/1940 19 h 27 Curtiss du GC I/4 Halsteren

(-) 23/05/1940 - Hurricane -
02 31/05/1940 18 h 22 Spitfire du 229 Sq NO de Dunkerque
03 31/05/1940 18 h 26 Spitfire du 229 Sq NO de Dunkerque
04 01/06/1940 11 h 35 Blenheim 20 km N d’Ostende
05 13/06/1940 15 h 41 Amiot 351 (Potez 63.11 du GAO 3/551) SO des Andelys
06 07/07/1940 14 h 05 Spitfire du 65 Sq 5 km S de Douvres
(-) 07/07/1940 19 h 27 Curtiss P-40-
08 10/07/1940 14 h 49 Spitfire (Hurricane du 111 Sq) 10 km S de Douvres
09 10/07/1940 15 h 04 Hurricane du 111 Sq O de Folkestone
10 19/07/1940 13 h 50 Defiant du 141 Sq S de Folkestone
11 19/07/1940 13 h 55 Spitfire (Hurricane du 111 Sq) S de Douvres
13 05/08/1940 09 h 59 Spitfire du 64 Sq 10 km SO de Douvres
14 14/08/1940 13 h 59 Hurricane du 615 Sq NO De Douvres
15 15/08/1940 12 h 32 Hurricane du 615 Sq S de Folkestone
16 15/08/1940 12 h 34 Spitfire (Hurricane du 615 Sq) 5 km S de Folkestone
(-) 15/08/1940 - Ballon Douvres
17 16/08/1940 17 h 35 Spitfire du 602 Sq 20 km NO du cap Gris-Nez
18 16/08/1940 17 h 36 Spitfire du 152 Sq 20 km NO du cap Gris-Nez
19 18/08/1940 18 h 37 Spitfire (Hurricane du 32 Sq) 3 km S de Canterbury
20 18/08/1940 18 h 50 Hurricane du 85 Sq 8 km NO du cap Gris-Nez
21 04/09/1940 14 h 30 Spitfire du 222 Sq Maidstone
22 06/09/1940 14 h 30 Spitfire du 602 Sq Combat sur la Manche
23 07/09/1940 19 h 20 Spitfire du 72 Sq E de Londres
24 11/09/1940 17 h 35 Spitfire du 41 Sq Près de Sevenoaks
25 14/09/1940 17 h 15 Spitfire du 222 Sq Près de Rochford
26 14/09/1940 17 h 20 Spitfire du 222 Sq Près d’Aveley
27 15/09/1940 13 h 10 Spitfire (Hurricane du 1 Sq) Tunbridge Wells
28 18/09/1940 14 h 30 Spitfire 5 km SE d’Ashford
29 27/09/1940 16 h 30 Hurricane du 229 Sq Près de Burwash
30 27/09/1940 16 h 45 Hurricane du 229 Sq Près de Lingfield
31 28/09/1940 - Spitfire Combat sur la Manche
32 29/09/1940 17 h 25 Spitfire (Hurricane du 253 Sq) Près de Newhaven
33 29/09/1940 17 h 35 Spitfire (Hurricane du 253 Sq) Près de Weybridge
35 05/10/1940 - Spitfire (Hurricane ?) Londres
36 12/10/1940 - Spitfire (Hurricane ?) Combat sur la Manche
37 15/10/1940 - Hurricane (Spitfire ?) Combat sur la Manche
38 25/10/1940 11 h 20 Spitfire du 603 Sq Près d’Hastings
40 05/02/1941 14 h 05 Hurricane du 615 Sq Desvres
41 16/05/1941 15 h 45 Spitfire S de Folkestone
42 28/05/1941 19 h 25 Hurricane N de Calais
43 24/06/1941 12 h 08 I-18 (MiG-1) Novograd Volynski
44 24/06/1941 15 h 15 I-15 Novograd Volynski
45 26/06/1941 06 h 42 SB-2 Près de Beresteczko
46 26/06/1941 06 h 45 SB-2 Près de Beresteczko
47 26/06/1941 12 h 45 I-15 Novograd Volynski
48 26/06/1941 12 h 50 SB-2 Novograd Volynski
49 29/06/1941 18 h 10 V-11 (Il-2) N d’Ostrog
50 30/06/1941 09 h 20 V-11 (Il-2) Secteur de Kiev
51 30/06/1941 13 h 30 SB-2 Secteur de Kiev
52 01/07/1941 18 h 20 SB-2 Lviv
60
53 01/07/1941 18 h 22 SB-2 N d’Hoscza
54 01/07/1941 18 h 24 SB-2 N de Korec
55 02/07/1941 12 h 00 DB-3 Chernovtsy
58 06/07/1941 17 h 24 Pe-2 Secteur de Kiev
62 08/07/1941 13 h 04 SB-2 NE de Miropol
64 10/07/1941 09 h 07 V-11 (Il-2) Jitomir
65 10/07/1941 11 h 50 I-17 (MiG-1) Secteur de Kiev
67 10/07/1941 15 h 55 I-153 Secteur de Kiev
68 10/07/1941 18 h 35 I-16 E de Makarov
78 13/07/1941 11 h 44 DB-3 Secteur de Kiev
81 22/07/1941 16 h 40 Avion d’assaut Ouman
82 23/07/1941 11 h 20 DB-3 Belaya Zerkov
83 23/07/1941 13 h 44 SB-2 Belaya Zerkov
84 23/07/1941 15 h 28 I-15 Belaya Zerkov
85 23/07/1941 17 h 22 DB-3 O de Belaya Zerkov
87 10/08/1941 14 h 15 Spitfire NE de Calais
88 12/08/1941 11 h 43 Spitfire NNO de Calais
89 12/08/1941 12 h 50 Spitfire NO de Saint-Omer
90 12/08/1941 12 h 54 Spitfire NO de Saint-Omer
91 12/08/1941 13 h 06 Spitfire 15 km SE de Douvres
92 12/08/1941 13 h 15 Spitfire SE de Douvres
93 16/08/1941 19 h 38 Spitfire 4 km NO de Calais
94 21/08/1941 10 h 23 Spitfire du 403 Sq O de Calais
95 21/08/1941 15 h 10 Spitfire du 610 Sq E d’Étaples
96 31/08/1941 20 h 07 Spitfire du 41 Sq Rouen
97 04/09/1941 17 h 35 Spitfire du 111 Sq Saint-Omer/Béthune
98 13/10/1941 14 h 35 Spitfire du 41 ou 65 Sq 15 km SO de Boulogne
99 13/10/1941 15 h 28 Spitfire 5 km O d’Étaples
100 26/10/1941 13 h 08 Spitfire V du 72 Sq Douvres
101 17/04/1942 17 h 10 Lancaster du 44 Sq Le Vieil-Évreux
102 05/09/1942 11 h 45 Spitfire Près de Rouen
103 20/12/1942 13 h 53 B-17 20 km NNO de Dieppe
104 04/04/1943 14 h 30 B-17 du 303rd ou 305th BG 10 km SE d’Elboeuf
105 29/05/1943 17 h 25 B-17 HSS NE de Pontivy
106 05/01/1944 12 h 00 B-24 du 703rd BS/445th BG Heide
107 30/01/1944 12 h 00 B-17 SO d’Osnabrück
(-) 30/01/1944 12 h 20 B-17 Secteur d’Osnabrück
108 08/02/1944 12 h 00 P-38 du 79th FS/20th FG Friedburg-Giessen
109 10/02/1944 12 h 55 B-17 E de Zwolle
110 10/02/1944 13 h 00 P-47 Zwolle-Kampen
111 22/02/1944 13 h 36 B-17 N de Thiel
112 22/02/1944 15 h 25 B-17 -
113 24/02/1944 12 h 40 B-17 Hameln-Hildesheim
114 25/02/1944 13 h 05 B-17 Région de Baden-Baden
115 25/02/1944 15 h 00 B-24 Région de Baden-Baden
116 06/03/1944 12 h 05 P-47 NO de Vechta
117 06/03/1944 12 h 10 B-17 S de Delmenhorst
118 08/05/1944 10 h 00 P-47 du 78th ou du 361st FG SO de Verden
61
L’Obertleutnant Max-Hellmuth Ostermann

Max-Hellmuth est né le 11 décembre 1917 à Hambourg. Il est sive contre la Grande-Bretagne. Le 1./JG 21 est alors redésigné
le fils unique d’August, employé au département de la Justice, et 7./JG 54. Le 12 août 1940, pendant que la JG 54 patrouille avec
d’Emma (née Albers) Ostermann. Bachelier et attiré par l’aviation, d’autres Jagdgruppen dans le secteur Folkestone - Dungeness
il se porte volontaire dans la Luftwaffe en mars 1937. Après un pour ouvrir la route aux Dornier 17 Z du I./KG 2, le jeune sous-
séjour dans plusieurs écoles d’aviation, il obtient son brevet de lieutenant Ostermann est crédité du Spitfire Mk I piloté par le F/Lt
pilote et le grade de Leutnant fin 1939. Il est alors envoyé à Düs- Brian Smith du 610 Sq. L’Anglais peut se sauver en parachute.
seldorf au I./ZG 1, un groupe de Zerstörer. Le 30 août lors d’un raid sur Biggin Hill,
Il est si petit que ses mécanos doivent fixer Max est victorieux d’un Spitfire du 222 Sq
des blocs de bois sur les pédales de palon- mais le 1er septembre, il doit effectuer un
nier pour lui permettre de les atteindre ! atterrissage forcé à Saint-Inglevert, son Bf
Peu à l’aise avec le chasseur lourd Bf 110, 109 E-3 WNr 1647 “11 blanc” ayant été
il est envoyé dans une escadrille volant sur légèrement endommagé en combat aérien.
monomoteur Bf 109, la 1./JG 21, à Mön- Six jours plus tard, il obtient le statut d’as
chen-Gladbach le 7 avril 1940. Le 10 mai, (5 victoires) en venant à bout d’un Hurri-
le I./JG 21 participe à l’offensive à l’Ouest cane vers Ashford. Le 30 septembre, alors
avec ses 46 Bf 109 E (dont 34 en état de que la Luftwaffe lâche ses chasseurs en
vol), tout d’abord sur la Belgique, avant de nombre sur Londres, il abat un nouveau
gagner Charleville puis Signy-le-Petit. Le Spitfire du No 222 Squadron au dessus de
20 mai, le Lt Max-Hellmuth Ostermann Tonbridge, dans le Kent, probablement le
revendique un Morane du GC I/6 à l’ouest P9492 du F/Sgt Iain Hutchinson tombé à
de Péronne. Deux victimes sont connues : Denham.
le sergent Duchêne-Marulaz, touché par les Le 8 octobre, la JG 54 part couvrir onze
éclats d’un obus incendiaire, qui doit se Bf 109 chasseurs-bombardiers sur Londres.
poser à grande vitesse dans un champ train Au retour, la formation est attaquée par des
rentré, et le sergent Pagès, brûlé, qui est Spitfire du No 72 Squadron et des Hurri-
sauvé par son parachute. Six jours plus cane du No 303 (Polish) Squadron. Le Hur-
tard, décollant sur alerte depuis Monchy- ricane Mk I “RF-R” (R4175) du Sgt Josef
Breton, près de Saint-Pol, une vingtaine de L’Oblt Max-Hellmuth Ostermann porte la Frantisek, le pilote de la RAF ayant obtenu
Messerschmitt du I./JG 21 engage par l’ar- croix de chevalier avec feuilles de chêne et le plus grand nombre de victoires durant la
rière douze appareils du GC III/1 et cinq du e
épées (n° 10) depuis son 100 Abschuss. “bataille d’Angleterre”, s’écrase près de Sut-
GC I/4 près de Cambrai. Ostermann abat le Il est alors en congé pour soigner les ton dans les faubourgs de Londres. Il est
Curtiss du Lt André Stiquel (GC I/4), mais probable que le vainqueur de l’as tchèque
blessures reçues à la cuisse et
une partie d’une aile de son Bf 109 est soit encore le jeune Max-Hellmuth Oster-
arrachée par l’empennage de son adver- à l’avant-bras droit le 12 mai 1942. mann. Ce dernier descend aussi un Spitfire
saire. du 74 Sq près de Maidstone, le 20 octobre.
Le 23 juin, le I./JG 21 passe sous le Maintenance du Bf 109 F-2 “2 blanc” du Il s’agit de sa dernière victoire sur un chas-
commandement du Stab/JG 54 à Soester- Leutnant Ostermann durant l’été 1941. seur de la RAF, sa sixième pendant la
berg (Pays-Bas) en vue de la proche offen- (H. Biederbick) bataille d’Angleterre.
62
Le 6 avril 1941, au cours de Marita, il surprend cette fois un
Me 109 E-3 de la 102 Esk. Le chasseur yougoslave (“L-55 blanc”
de l’adjudant Karlo Štrbenk) s’écrase à quinze kilomètres au nord
de Belgrade, près du village de Glognjski. Contrairement à cet
appareil, l’IK-2 qu’il revendique le lendemain ne lui sera pas
confirmé.
Lors de Barbarossa, ses succès dans le ciel s’accumulent. Le
6 juillet, Ostermann abat deux bombardiers SB-2 de la 41 SAD,
ses 19e et 20e succès homologués. Le 1er août 1941, il descend un
DB-3 : la millième victoire des Cœurs Verts. Le même jour, son
chef d’escadrille est blessé au combat. Ostermann va ainsi faire
office de Staffelkapitän de la 7./JG 54 jusqu’au retour de Günther
Scholz le 18 septembre. Sous sa houlette, la 7. Staffel remporte
quarante et une victoires entre le 2 août et le 17 septembre. Le
4 septembre 1941, il se voit remettre des mains du général Alfred
Keller la croix de chevalier pour ses 29 victoires ; il est le huitième
pilote de la JG 54 à recevoir cette décoration. Promu Oberleutnant
le 29 octobre, il est transféré à la 3./JG 54 début novembre 1941
et assume les fonctions de Staffelführer par intérim pendant un
mois. L’effet “Ostermann” ne se fait pas attendre, plusieurs pilotes
de la 3. Staffel sortant aussitôt de l’ombre. Son 50e Abschuss
tombe le 9 janvier 1942. C’est un combattant hors pair mais aussi
un excellent meneur. En février 1942, il épouse sa fiancée Anne- Siverskaïa. Rapatrié pour poursuivre son traitement, il
liese. Peu à l’aise dans la vie civile, Ostermann écourte sa permis- revient à l’Est le 31 juillet 1942. Le III./JG 54 est alors
sion pour retourner sur le front et se voir confier la 8./JG 54 le basé à Relbitsy. Ce Draufgänger (casse-cou) est victime
14 mars 1942. Comme cela a été le cas lors de son passage à la de sa trop grande témérité le 9 août 1942. Ce jour-là, il
3. Staffel, il doit servir de locomotive à l’escadrille des Piepmatz affronte des P-40 près d’Amossovo avec un seul équipier,
(“moineaux hardis”). Auparavant, il a reçu les feuilles de chêne loin derrière les lignes ennemies. Ostermann réussit pour-
(12 mars) pour son 62e succès aérien confirmé. Du 14 au 31 mars, tant à mettre hors de combat un P-40, sa 102e victoire. Cepen-
il remporte vingt nouvelles victoires confirmées (n° 63 à 82) aux dant, il n’a pas vu le LaGG-3 piloté par le Lt Arkadiy Soukov du 41e
commandes du Bf 109 F-4 “1 noir”. Il a aussi porté à cinq cents le IAP se placer derrière son Bf 109 G-2 WNr 10438 “1 noir” qui, tou-
nombre d’avions abattus par le III./JG 54. Depuis son retour de ché de plein fouet, s’engage dans des figures incontrôlées et finit
permission, il s’engage de plus en plus loin derrière les lignes par s’écraser à l’est du lac Ilmen. La disparition d’Ostermann est
soviétiques. Le 10 mai, il décolle à bord du Bf 109 F-4 (WNr certainement l’une des plus grandes pertes qu’ait connue la Tag-
13088) “1 noir” pour une Freie Jagd au-dessus de la poche de jagd. En 300 vols de guerre, il avait remporté 102 victoires homo-
Liouban, en compagnie du Gefr Gerhard Dietz. Abattu par un Poli- loguées dont 8 à l’Ouest. Le Major Hannes Trautloft, Kommodore
karpov, son Messerschmitt termine sa course sur le ventre dans de la JG 54, a écrit à propos de ce virtuose : On parle toujours de
les lignes allemandes. Des soldats de la Heer vont aider Oster- “perte irremplaçable” et que “plus rien ne sera pareil après”.
mann à s’extraire de son habitacle. Le 12 mai 1942, il descend Certes, on a continué à voler et à combattre après la mort d’Os-
deux I-16, signant sa centième victoire, mais blessé par des éclats termann mais plus jamais je n’ai retrouvé dans mon escadre cette
au cours de la mission, il doit être transporté au Lazarett de race de chasseur.
Le Lt Max-Hellmuth Ostermann s’entretient avec des pilotes et mécaniciens de la 7. Staffel, avec la Ritterkreuz décernée le 5 septembre 1941.
Le petit “Max” est alors titulaire de 29 victoires.
63
Messerschmitt Bf 109 E-4 “2 blanc” du Lt Max-Hellmuth Ostermann,

7./JG 54, Schipol (Amsterdam) novembre 1940.
Ostermann pose fièrement devant le

gouvernail de son Bf 109 F-2 tandis que ses
mécaniciens actualisent son tableau de
chasse : 40 revendications au 7 septembre
1941 ! Il devra cependant attendre le
30 octobre 1941 pour remporter sa
40e victoire homologuée, sur un Il-2 du
175 ChAP, lors d’un raid soviétique contre la
base de Siverskaïa.
Le 4 avril 1942 à la Wolfsschanze (Tanière

du Loup), le Führer remet personnellement
les 81e feuilles de chêne à l’Oblt Max-
Hellmuth Ostermann qui a gardé ses gants
de cuir. Le Hptm Kurt Ubben, Kommandeur
du III./JG 77, a reçu la même décoration
tandis que le Hptm Hans Philipp (à gauche)
est devenu le 8e soldat de la Luftwaffe
honoré de l’Eichenlaub mit Schwerter zur
Ritterkreuz des eisernen Kreuzes (autrement
dit les épées).
64
L’Oblt Ostermann se rapproche du chiffre magique de

100 victoires. La tenue de vol hivernale reste de rigueur
fin avril-début mai 1942, même si le camouflage blanc
du Bf 109 F-4 WNr 13114 “1 noir” de l’as est en partie
délavé.
En combat avec des “Rata” le 10 mai 1942, l’Oblt

Ostermann a salement “encaissé”. L’as a réussi à poser
sur le ventre son Bf 109 F-4 WNr 13088 “1 noir” dans les
lignes allemandes, mais la queue de l’appareil a
pratiquement été arrachée. Le gouvernail porte la
décoration des feuilles de chêne pour 62 victoires.
Dessous figurent les 35 succès suivants obtenus à bord
de cet appareil.
65
Ses victoires
1 20/05/1940 18 h 20 Morane 406 O de Péronne
2 26/05/1940 09 h 06 Curtiss H-75 du GC I/4 Arras
3 12/08/1940 09 h 35 Spitfire du 610 Sq Au large de Folkestone/Dungeness
4 30/08/1940 19 h 05 Spitfire du 222 Sq Près d’Ashford
5 05/09/1940 10 h 40 Hurricane Vers Ashford
6 30/09/1940 14 h 37 Spitfire du 222 Sq Tonbridge
7 08/10/1940 11 h 46 Hurricane I du 303 (Polish) Sq S de Londres
8 20/10/1940 15 h 38 Spitfire du 74 Sq SE de Londres
9 06/04/1941 12 h 43 Bf 109 E-3 Belgrade
(-) 07/04/1941 - IK-2 -
10 23/06/1941 11 h 51 SB-2 du 9e BAP Région de Kedainiai
11 23/06/1941 11 h 58 SB-2 du 9e BAP Région de Kedainiai
12 24/06/1941 18 h 32 SB-2 Daugavpils
13 30/06/1941 12 h 10 DB-3 du 57e BAP NE de Daugavpils
16 05/07/1941 20 h 04 SB-3 de la 41e SAD Au-dessus de la rivière Velikaya
19 06/07/1941 17 h 35 SB-3 de la 41e SAD E d’Ostrov
20 06/07/1941 17 h 37 SB-3 de la 41e SAD E d’Ostrov
21 28/07/1941 20 h 03 I-18 (MiG-3) du 402e IAP E d’Ostrov
22 01/08/1941 19 h 06 DB-3 SO de Louga
(-) 10/08/1941 - I-18 (MiG-3) -
(-) 10/08/1941 - I-18 (MiG-3) -
(-) 12/08/1941 - I-16 -
23 14/08/1941 17 h 01 I-153 du 71e IAP Baie de Narva
24 14/08/1941 17 h 04 I-153 du 71e IAP Baie de Narva
25 17/08/1941 11 h 37 I-16 SO de Leningrad
26 18/08/1941 05 h 25 I-16 Secteur de Leningrad
28 21/08/1941 10 h 45 I-18 (MiG-3) Mga
29 23/08/1941 08 h 03 I-16 E de Narva
(-) 04/09/1941 - I-16 -
30 05/09/1941 15 h 45 I-16 Près de Leningrad
31 07/09/1941 14 h 25 I-18 (MiG-3) du 44e IAP Chlisselbourg
32 07/09/1941 14 h 30 I-18 (MiG-3) du 44e IAP Chlisselbourg
33 08/09/1941 17 h 25 I-18 (MiG-3) Région de Demiansk
34 10/09/1941 10 h 24 I-26 (Yak-1) Région de Demiansk
35 11/09/1941 07 h 51 I-15 Demiansk
36 11/09/1941 10 h 12 SB-3 Staraïa Rousa
(-) 12/09/1941 - DB-3 -
37 17/09/1941 10 h 24 I-18 (MiG-3) du 191e IAP Krasnoïe Selo
(-) 23/09/1941 - Avion d’assaut -
(-) 07/10/1941 - I-18 (MiG-3) -
38 25/10/1941 14 h 15 I-26 (Yak-1) -
39 29/10/1941 13 h 50 I-26 (Yak-1) Tikhvine
40 30/10/1941 11 h 35 Avion d’assaut (Il-2 du 175e ChAP) N de Mind
41 13/11/1941 15 h 04 Pe-2 du 125e BBAP Leningrad
42 16/11/1941 15 h 16 I-26 (Yak-1) Leningrad
43 16/11/1941 15 h 20 I-26 (Yak-1) Leningrad
44 19/11/1941 06 h 35 Douglas (PS-84 du GVF) Aérodrome de Komendanstkoye
45 30/11/1941 13 h 45 Douglas (PS-84 du GVF) Aérodrome de Komendanstkoye
46 01/12/1941 15 h 10 I-26 (Yak-1) 10 km NE de Leningrad
47 01/01/1942 12 h 37 I-26 (Tomahawk du 158e IAP) Îles Zelenets
48 08/01/1942 13 h 42 I-26 (Tomahawk du 158e IAP) E de Leningrad
49 08/01/1942 13 h 50 I-180 (Tomahawk du 158e IAP) E de Leningrad
50 08/01/1942 15 h 15 I-26 (Yak-1) Secteur de Leningrad
51 11/01/1942 15 h 05 I-18 (MiG-3) Secteur de Leningrad
52 20/01/1942 14 h 12 I-26 (Tomahawk du 154e IAP) Secteur de Leningrad
54 23/01/1942 11 h 27 Il-2 Secteur de Leningrad
56 25/01/1942 10 h 45 MBR-2 (MP-1) Lac Ladoga
57 25/01/1942 11 h 12 I-153 du 71e IAP Lac Ladoga
58 25/01/1942 11 h 26 I-153 du 71e IAP Secteur de Leningrad
66
59 26/01/1942 13 h 21 Pe-2 Secteur de Leningrad
61 28/01/1942 15 h 01 I-18 (MiG-3 du 159e IAP) Près de la Volkhov
62 01/02/1942 10 h 50 Curtiss P-40 du 158e IAP Leningrad
66 17/03/1942 14 h 00 RZ 80 km à l’E de la Volkhov
67 17/03/1942 14 h 03 RZ 80 km à l’E de la Volkhov
68 18/03/1942 16 h 35 Curtiss P-40 Secteur de Leningrad
69 18/03/1942 17 h 02 Biplan Secteur de Leningrad
73 20/03/1942 17 h 21 RZ Secteur de Leningrad
84 23/04/1942 12 h 30 MiG-3 Lac Ladoga
85 23/04/1942 12 h 30 MiG-3 Lac Ladoga
86 23/04/1942 16 h 02 MiG-3 Lac Ladoga
87 24/04/1942 06 h 41 RZ du 662e NBAP Secteur de Leningrad
88 25/04/1942 11 h 30 I-180 (Yak-7) Près de Kronstadt
90 27/04/1942 18 h 18 Curtiss P-40 Bol’tchaya Roudka
91 29/04/1942 16 h 22 MiG-3 Secteur de Leningrad
98 09/05/1942 15 h 23 Curtiss P-40 N du lac Ilmen
(-) 10/05/1942 08 h 25 I-180 (Yak-7) Près de Boudogotch
99 12/05/1942 09 h 36 I-16 ENE de Tosno
100 12/05/1942 09 h 41 I-16 Secteur de Liouban
101 08/08/1942 18 h 58 Curtiss P-40 Près d’Amosovo
102 09/08/1942 11 h 33 Curtiss P-40 NO de Krestzy
La dérive du Bf 109 F-4/R1 WNr 13114 “1 noir” de

Max-Hellmuth Ostermann ornée de cent victoires, sur
le terrain de Siverskaïa le 12 mai 1942. Il s’agit de l’un
des deux avions personnels du jeune Staka de la
8./JG 54. Ce dernier sera d’ailleurs abattu et
grièvement blessé le 1er mai aux commandes du
F-4 WNr 13125 également codé 1 noir.
67
L’Oberfeldwebel Heinrich Bartels

Heinrich Bartels voit le jour à Linz (Autriche) le 13 juillet 1918. pesante chaleur méditerranéenne. Il est en effet déplacé à la
Son pays étant annexé lors de l’Anschluss de 1938, il entre à la 11./JG 27. Le IV./JG 27 venant tout juste d’être formé sur l’aéro-
Luftwaffe l’année suivante. Après son écolage, il est affecté en drome de Kalamaki près d’Athènes. Cette mutation étonne mais
juin 1941 à l’Ergänzungsstaffel JG 26, une escadrille d’écolage une rumeur persistante suggère que le pilote a accumulé des
opérationnel, basée à Wevelgem (Belgique) pour être proche de dettes, probablement de jeu, et qu’il a échappé de justesse à la
la 26e escadre. Il est crédité de deux Spitfire en août lors de la cour martiale… Ce qui explique de même son maintien au grade
“Non Stop Offensive” lancée par la RAF, le second étant proba- de sous-officier. Suite à l’obtention de la Ritterkreuz, il aurait en
blement le Mk IIA P8726 du 403 Sq de la Royal Canadian Air effet dû être à tout le moins promu Tapferkeitsoffizier (officier par
Force (RCAF). Lorsque l’Erg.St./JG 26 est redésignée 11./JG 1 à le courage) comme l’ont été Walter Schuck ou Johann Pichler.
Vannes au début de 1942, le jeune Autrichien demeure dans Mais le haut commandement a dû estimer qu’un sérieux endet-
cette escadrille qui, en mars 1942, devient à son tour la 8./JG 5 tement faisait obstacle à toute promotion, même à titre excep-
puis gagne le nord de l’Europe pour combattre avec les autres tionnel.
éléments de l’Eismeergeschwader (l’escadre de la mer de Glace). Malgré ce brutal changement de front, le Fw Bartels va se
L’Uffz Bartels va très vite se distinguer en envoyant officielle- démener comme il l’a fait dans le Nord. Et les occasions ne man-
ment 44 appareils soviétiques au tapis jusqu’au 13 novembre quent pas lorsque les forces britanniques tentent d’occuper les
1942, date à laquelle il se voit décerner la Ritterkreuz. Force est îles du Dodécanèse, après la capitulation italienne du 8 septem-
de reconnaître que ce palmarès est quelque peu “gonflé”. Ainsi, bre 1943. De nouveau, cependant, on relève quelques exagéra-
ces six Hurricane abattus dans la seule journée du 22 septembre tions. Ainsi, les deux Boston abattus le 1er octobre près de l’île de
alors qu’à cette époque les “Faucons de Staline” ne sont plus les Cos se résument à un Baltimore du 203 Sq endommagé (ils ne
“pigeons” du début de la campagne à l’Est. La JG 5 opère en effet lui seront d’ailleurs pas homologués), et on ne retrouve pas trace
régulièrement sur le territoire adverse, dans la région de Mour- des deux P-38 du 31 octobre dans les archives alliées. Quoi qu’il
mansk où il est impossible d’examiner des épaves qui permet- en soit, Bartels revendique vingt-quatre nouvelles victoires jusqu’à
traient de confirmer ou d’infirmer ces revendications. Quoi qu’il la fin de 1943. Avec ses camarades, il affronte non seulement les
en soit, Bartels semble avoir été fort apprécié par les autres appareils de la Royal Air Force mais également les P-38 et B-24
pilotes. Ce fonceur, spécialiste du combat tournoyant, se révèle d’une USAAF accourue tardivement à l’aide de son allié britan-
être un excellent camarade toujours prêt à assister ses homo- nique.
logues et à leur dispenser tout conseil utile pour survivre aux durs Fin 1943 et début 1944, le IV./JG 27 “remonte” pour s’installer
combats dans le Grand Nord. dans l’ex-Yougoslavie, puis en Autriche, avec pour mission de
L’Uffz Bartels doit bénéficier d’un congé avant de remporter contrer les bombardiers de la 15th Air Force venant bombarder
ses trois dernières victoires sur l’aviation soviétique en date du l’Autriche et le sud de l’Allemagne. Bartels est crédité de neuf
23 mars 1943. nouvelles victoires lors de ces engagements. À la mi-1944, le
C’est alors que la carrière de l’Autrichien connait un étonnant Gruppe est engagé dans la Reichsverteidigung et Bartels obtient
virage qui lui fait quitter les froides toundras désertiques pour la trois nouvelles victoires officielles dans le ciel allemand. Cepen-
Ayant reçu la Ritterkreuz, Bartels pose avec sa Feldmütze à laquelle il a accroché un insigne à
l’edelweiss, ce signe distinctif des Gebirgsjäger (chasseurs de montagne) avec lesquels la JG 5
combattait âprement dans le Grand Nord.
Rare vue en couleurs du Bf 109 E “12 blanc”

de la 1. Erg./JG 26, l’escadrille de Bartels,
sur le terrain de Rotterdam-Waalhaven au
début de l’été 1941.
68
dant, à ce moment, le débarquement
de Normandie a lieu (6 juin) et le
IV./JG 27 fait partie des Gruppen
envoyés en urgence en France. Opérant
de Champfleury, Bartels ajoute onze
victoires à son palmarès en juin. Ces
succès le font proposer pour recevoir
les feuilles de chêne.
Le repli est rapide et, pressé par la
supériorité numérique alliée, le IV./JG 27
regagne le territoire allemand. Basé à
Achmer, l’OFw Bartels obtient une nou-
velle victoire début décembre avant
d’être engagé avec ses camarades dans
l’opération “Wacht am Rhein”, la bataille
des Ardennes. Sa 96e victoire confirmée
est obtenue sur l’Eifel le 18 décembre.
Le 23 décembre 1944, il décolle d’Ach-
mer pour contrer une formation com-
pacte américaine sur le Rhin. Il abat un
P-47 du 56th FG avant que son Bf 109
Petsamo, le 10 septembre 1942 : sur ces deux vues, l’Uffz Bartels revenant de son centième vol de
G-10 WNr 130359 “13 jaune” ne soit
atteint par des tirs de la “meute de combat est chaleureusement accueilli par le personnel de la 8./JG 5. Son Bf 109 F-4 WNr 13169
loups” (le surnom des aviateurs du 56th “13 noir”, baptisé Hella, arbore les emblèmes du III./JG 5 et de la 8./JG 5.
Fighter Group). Le pilote autrichien est
porté disparu. Il faudra attendre le
26 janvier 1968 pour que, lors d’une
recherche ponctuelle, son corps soit
extrait du sol avec les restes de l’appa-
reil tombé plus de vingt ans auparavant
dans un champ à Villip, près de Bad
Godesberg. L’Oberfeldwebel Heinrich
Bartels est alors inhumé au cimetière
local où il repose toujours. Il totalisait
au moins cinq cents vols de guerre.
Ce Bf 109 G-6/R6 armé de deux

canons de 20 mm supplémentaires
sous les ailes est le WNr 27169
baptisé Marga, le prénom de son
épouse.
69
En vol, le “Gustav” codé 13 rouge de Bartels à la 11./JG 27 en octobre 1943.

L’as semble avoir affectionné les appareils portant le chiffre 13.
Appuyé au gouvernail de son appareil orné de 70 barres de victoires, ce qui situe

le cliché au 15 novembre 1943. Ses 50e et 51e revendications ne seront pas
homologuées.
Dans son Bf 109 G-6 “13 rouge” à Kalamaki.
70
Ses victoires
1 19/08/1941 - Spitfire Frontière franco-belge
2 27/08/1941 11 h 45 Spitfire Wedumer/Alten
3 26/04/1942 09 h 50 Hurricane du 769e IAP Oura-Gouba
4 10/05/1942 17 h 12 Hurricane (Flotte du Nord) Motovski
5 14/05/1942 18 h 35 I-16 Titovka
6 15/05/1942 18 h 15 Hurricane Oura-Gouba
7 17/05/1942 05 h 42 Hurricane O de Mourmansk
8 19/05/1942 09 h 30 MiG-3 S de Litsa
9 29/07/1942 10 h 15 I-61 (MiG-3 ou Hurricane du 769e IAP) N de Mourmansk
10 29/07/1942 10 h 16 I-61 (MiG-3 ou Hurricane du 769e IAP) N de Mourmansk
11 05/08/1942 12 h 40 P-40 du 195e IAP S de Schongui
12 05/08/1942 12 h 45 P-40 du 195e IAP S de Mourmaschi
16 11/08/1942 20 h 20 Hurricane du 197e IAP Secteur de Mourmansk
17 13/08/1942 15 h 00 I-153 Secteur de Mourmansk
18 13/08/1942 15 h 15 P-40 Secteur de Mourmansk
20 02/09/1942 11 h 15 Airacobra Kola
21 02/09/1942 11 h 20 I-180 (Yak-7) N de Mourmansk
23 05/09/1942 08 h 25 Hurricane N de Mourmansk
24 05/09/1942 08 h 30 I-180 (MiG-3) Secteur de Mourmansk
25 05/09/1942 08 h 40 I-180 (MiG-3) Kola
26 08/09/1942 11 h 35 Airacobra Secteur de Mourmansk
29 09/09/1942 10 h 35 Airacobra Kola
30 11/09/1942 15 h 30 I-180 (Yak-7) N de Mourmansk
31 11/09/1942 15 h 35 I-61 (MiG-3) N de Mourmansk
32 11/09/1942 15 h 37 I-61 (MiG-3) N de Mourmansk
33 22/09/1942 12 h 07 Hurricane E de Mourmansk
34 22/09/1942 12 h 08 Hurricane NE de Mourmansk
35 22/09/1942 12 h 13 Hurricane NNE de Mourmansk
36 22/09/1942 12 h 15 Hurricane NNE de Mourmansk
37 22/09/1942 15 h 12 I-61 (MiG-3) 2 km NE de Mourmansk
38 22/09/1942 15 h 30 I-61 (MiG-3) 7 km S de Mourmansk
39 29/09/1942 12 h 55 I-180 (Yak-7) 2 km E de Mourmansk
40 29/09/1942 12 h 56 I-180 (Yak-7) 8 km E de Mourmansk
41 21/10/1942 13 h 25 I-61 (MiG-3) Mourmansk-Mourmachi
42 21/10/1942 13 h 28 I-61 (MiG-3) Mourmansk-Mourmachi
43 29/10/1942 13 h 45 LaGG-3 du 255e IAP Secteur de Mourmansk
44 29/10/1942 13 h 55 LaGG-3 Secteur de Mourmansk
45 29/10/1942 13 h 56 LaGG-3 Secteur de Mourmansk
46 05/11/1942 10 h 55 LaGG-3 du 255e IAP Secteur de Mourmansk
47 23/03/1943 14 h 15 P-39 PlQu. 36 Ost/2927
48 23/03/1943 14 h 18 P-40 PlQu. 36 Ost/3915
49 23/03/1943 14 h 20 P-40 PlQu. 36 Ost/2925
(-) 01/10/1943 - Boston NO de Kos
(-) 01/10/1943 - Boston NO de Kos
50 05/10/1943 12 h 23 B-24D du 376th BG Petromogula/Márikon
51 05/10/1943 12 h 33 B-24D du 376th BG Petrálona
52 08/10/1943 13 h 15 P-38 30 km S de Leváhdia
53 08/10/1943 13 h 52 P-38G du 82nd FG 7 km SSO du cap de Kamena Vourla
54 08/10/1943 13 h 55 P-38G du 82nd FG 5 km O de Velanidia
55 23/10/1943 13 h 11 Spitfire (Re 2002 de la 208a Sq) SO de Podgorica
56 25/10/1943 13 h 16 P-38 N du cap de Rodon
57 25/10/1943 13 h 17 Whitley (ou B-25) S de Bar
58 25/10/1943 13 h 20 P-38 S de Bar
59 25/10/1943 13 h 22 P-38 N du cap de Rodon
60 31/10/1943 15 h 15 P-38 Cap de Rodon
61 31/10/1943 15 h 20 P-38 SO du cap de Rodon
62 02/11/1943 13 h 47 Spitfire OSO de Skoutari
63 02/11/1943 13 h 47 Spitfire OSO de Skoutari
64 04/11/1943 16 h 25 Boston (B-26 du 14 Sq.) O de Durazzo
71
65 15/11/1943 13 h 10 P-38 SE de Kalamaki
66 15/11/1943 13 h 10 P-38 SE de Kalamaki
67 15/11/1943 13 h 11 P-38 SE de Kalamaki
68 15/11/1943 13 h 12 P-38 SE de Kalamaki
69 17/11/1943 12 h 50 B-25 du 486th FS/340th FG NE de Kalamaki
70 17/11/1943 12 h 52 B-25 du 486th FS/340th FG NE de Kalamaki
71 17/11/1943 12 h 58 P-38 E de Marathon
72 11/04/1944 16 h 32 P-38 20 km au NO de Graz
73 23/04/1944 08 h 20 Spitfire 10 km au SO de Celje
74 23/04/1944 08 h 22 Spitfire 15 km au SO de Cielje
75 23/04/1944 08 h 23 Spitfire 20 km au SO de Celje
76 24/04/1944 13 h 45 P-51 du 357th FS/355th FG 10 km O de Mühldorf
77 24/04/1944 13 h 47 P-51 10 km O de Mühldorf
78 24/04/1944 - P-51 N de Waldkraiburg
79 28/04/1944 10 h 38 P-51 du 352nd FG 15 km NE de Laibach
80 28/04/1944 10 h 39 P-51 du 503rd FS/339th FG 15 km NE de Laibach
81 19/05/1944 13 h 25 P-47 15 km SO de Quenstedt
82 19/05/1944 13 h 27 P-47 Quedlinburg
83 19/05/1944 13 h 30 P-51 S d’Aschersleben
84 14/06/1944 07 h 28 P-47 du 377th FS/362nd FG Argentan
85 14/06/1944 07 h 29 P-47 du 377th FS/362nd FG Falaise
86 14/06/1944 07 h 30 P-47 du 377th FS/362nd FG Argentan
87 14/06/1944 08 h 05 P-47 15 km SO de Paris
88 16/06/1944 20 h 47 P-47 O de Dives-sur-Mer
89 16/06/1944 20 h 48 P-47 Dives-sur-Mer
90 22/06/1944 14 h 10 Spitfire SO de Caen
91 22/06/1944 14 h 17 P-51 Evrecy
92 24/06/1944 15 h 05 P-51 S de Flers
93 24/06/1944 15 h 08 P-51 10 km SE de Flers
94 25/06/1944 09 h 05 P-38 15 km SE de Blois
95 08/12/1944 09 h 50 P-51 NO d’Achmer
96 18/12/1944 13 h 48 P-51 Sur l’Eifel
97 23/12/1944 - P-47 du 56th FG Près de Bad Godesberg
Bartels avec sa veste de sauvetage sur

l’aérodrome de Kalamaki, en Grèce.
Gros plan du gouvernail de son nouveau “Gustav” en avril 1944 à Götzendorf, orné de 76 barres de
victoire et de la Ritterkreuz.
72
Messerschmitt Bf 109 G-6/R6 trop WNr 27169 “13 rouge” Marga du Fw Heinrich Bartels, 11./JG 27, Kalamaki novembre 1943.
Messerschmitt Bf 109 F-4 WNr 7187 “4 blanc” du Lt Fritz Dinger, 4./JG 53, Liouban début octobre 1941.
73
L’Oberleutnant Fritz Dinger

Né le 20 août 1915 dans la Sarre à Ottweiler, Friedrich “Fritz” Même si son palmarès a été quelque peu “grossi” à l’Est, Din-
Dinger est pilote de réserve à la Lufwaffe. Dès le mois ger fait de nouveau preuve de ses qualités de pilote de chasse en
d’août 1939, alors que la guerre menace, le jeune Feldwebel est obtenant une nouvelle victoire sur un Spitfire dans le ciel maltais.
appelé à la 4./JG 53. Il prend ainsi part à l’offensive à l’Ouest Cependant, en Libye, l’Afrika Korps est contrainte à la retraite et
mais n’y remporte aucune victoire. Le 16 août 1940, engagé sur le II./JG 53 doit gagner la Tunisie pour soutenir les lambeaux des
l’Angleterre, le Bf 109 E-1 de Dinger est abattu en combat dans forces de l’Axe encerclées de toutes parts. Le 5 décembre 1942,
la Manche. Légèrement blessé, son pilote sera sauvé par le See- le Staka de la 4./JG 53 abat son premier bombardier bimoteur
not près de Cherbourg. Fin 1940, il est promu Leutnant. américain et, le 23 de ce mois, il se voit décerner la Ritterkreuz
Il lui faut cependant attendre une année et l’ouverture du front pour 49 victoires (il en est déjà à 53 à cette date). Il est alors
de l’Est pour qu’il puisse remporter des victoires. Le 1er juillet, il temporairement retiré du front et profite de cette permission bien
obtient en effet ses deux premiers succès sur un appareil sovié- méritée pour se marier.
tique. Huit autres Luftsiege suivent durant l’été. Le 5 octobre L’Afrique étant évacuée en mai 1943, après quatre nouvelles
1941, victime de la DCA à Sologoubovka (70 km au sud-est de victoires de Fritz en avril, le II./JG 53 revient en Sicile pour pour-
Leningrad), le Lt Dinger pose en urgence son Bf 109 F-4 “4 blanc” suivre le combat. Le Gruppe est continuellement confronté à la
(WNr 7187) sur le ventre. Le chasseur
finit sa course en bordure d’une route
mais son pilote est sain et sauf.
Peu après, le II./JG 53 revient à
l’Ouest après d’éprouvantes semaines
en URSS. Le Gruppe, basé aux Pays-Bas,
affronte principalement des bombar-
diers légers de la RAF. Le 27 octobre,
Dinger est crédité d’un Blenheim
du 114 Sq (sa 11e victoire) près de l’île
de Texel.
À cette époque, la guerre a pris de
l’ampleur en Méditerranée, l’île de Malte
devenant une redoutable épine dans le
pied des forces de l’Axe. Le II./JG 53 va
connaître ainsi un nouveau changement
de front, l’unité gagnant la Sicile pour
opérer dans le ciel maltais. Le 22 février
1942 en matinée, le Lt Dinger est cré-
dité d’un Hurricane que l’on ne peut
cependant confirmer (comme il en sera
pour bien des revendications sur Malte
tant la situation y est confuse).
Dinger va demeurer quelques
semaines en Sicile, ajoutant un Hurri-
cane et quatre Spitfire à son palmarès Le Staffelkapitän de la 4./JG 53, Fritz Dinger et sa mascotte Hella.
lors de ces combats épuisants et très
disputés. Fin juillet, il est détaché au Le 5 octobre 1941, le Lt Dinger doit poser son Bf 109 F-4 en catastrophe après un tir de DCA
Stab I./JG 53 pour renforcer ce Gruppe soviétique. Le gouvernail arbore ses dix premières victoires remportées à l’Est.
alors engagé en URSS dans le secteur
de Stalingrad. Plusieurs auteurs ont
souligné l’étonnant laxisme des autori-
tés locales chargées de confirmer ou
d’infirmer les revendications sur cette
portion du front. C’est ainsi que le
I./JG 53, reconverti sur Bf 109 G-2, va
accumuler un nombre étonnant de vic-
toires. Dinger va profiter – comme
tous ! – de cette “manne soviétique”
puisque, ayant quitté la Méditerranée
avec 18 Luftsiege, il la regagne en octo-
bre crédité de… 48 Abschüsse ! Les
pertes ayant été importantes sur Malte,
Dinger, vu son indéniable expérience,
est promu Oberleutnant dès son retour
en Sicile, grade qui lui permet de pren-
dre la tête de la 4./JG 53.
74
Abandonné sur place, cet appareil sera souvent photographié par les
fantassins de passage.
Sicile 1942. La 4./JG 53 célèbre le 400e vol

de guerre de Fritz Dinger. Il en effectuera
plus de 600 jusqu’à sa disparition.
supériorité alliée. Dinger doit d’ailleurs

se replier le 20 juillet avec ses hommes
en Italie continentale, sur l’aérodrome
de Scalea. Lors de l’opération Husky
(débarquement alliés en Sicile), il rem-
porte néanmoins sept victoires. Mais le
mardi 27 juillet 1943, alors qu’il s’est
débarrassé en matinée d’un chasseur-
bombardier A-36 Invader (le s/n 42-
84059 du 16th BS/27th FBG), sa 67e
revendication, deux vagues de bombar-
diers escortées par des P-38 surgissent
sur Scalea. Courant vers son Bf 109 G
pour décoller en urgence, Dinger est
atteint à la nuque par un éclat de
bombe et est tué sur le coup. Très
apprécié par ses hommes, boute-en-
train et fonceur, l’Oblt Fritz Dinger sera
inhumé le lendemain sur place en
mème temps que trois mécaniciens
également victimes de cette attaque
fulgurante. Il repose aujourd’hui au
grand cimetière de regroupement alle-
mand du mont Cassin (Monte Cassino).
Front Est, septembre 1942 : les mécaniciens

mettent à jour le palmarès de Dinger sur le
gouvernail de son Bf 109 G-2.
75
Dinger s’adressant aux mécaniciens et

armuriers de la 4e escadrille en Tunisie,
début 1943.
Retour de combat de Dinger à bord du Bf 109 G-4 trop

“4 blanc” sur l’aérodrome de La Marsa en mars 1943.
La population locale, assez favorable aux Allemands,
manifeste une grande admiration pour la Luftwaffe.
Le commandant de la 4./JG 53 craque une alumette

devant la dérive de son Bf 109 G-4 trop. Son tableau
de chasse s’établit alors à 53 victoires.
Avec les hommes de la 4e escadrille à La Marsa, près de

Tunis, en mars 1943. Dinger semble avoir été un chef
apprécié et un fidèle camarade.
76
Ses victoires
1 04/07/1941 16 h 46 SB-3 de la 41 BAD Daugavpils
5 11/07/1941 - SB-3 de la 41 BAD Daugavpils
6 25/08/1941 13 h 42 I-18 (MiG-1) -
7 29/08/1941 15 h 57 I-16 -
8 29/08/1941 16 h 22 V-11 (Il-2) -
9 29/08/1941 18 h 46 I-16 -
10 28/09/1941 16 h 09 Pe-2 Secteur de Leningrad
11 27/10/1941 15 h 08 Blenheim IV V5888 ou Z7309 du 114 Sq 6 km NO de Texel
12 22/02/1942 12 h 05 Hurricane Malte
13 22/04/1942 10 h 30 Hurricane Malte
14 15/06/1942 18 h 25 Spitfire 50 km SO de Gozo
15 02/07/1942 07 h 48 Spitfire 15 km au NE de La Valette
16 07/07/1942 06 h 56 Spitfire Malte
17 10/07/1942 10 h 41 Spitfire Malte
18 13/07/1942 13 h 30 Spitfire 5-10 km S de Kalafrana
19 18/08/1942 17 h 23 Il-2 O de Chintov
20 19/08/1942 11 h 30 Pe-2 E de Kousserov
21 19/08/1942 11 h 31 LaGG-3 E de Kousserov
22 19/08/1942 17 h 47 Il-2 25 km NO de Goumrak
23 21/08/1942 17 h 30 LaGG-3 35 km NO de Goumrak
24 25/08/1942 11 h 06 MiG-1 25 km NE de Stalingrad
25 30/08/1942 08 h 11 I-180 (Yak-7) 30 km S de Stalingrad
26 30/08/1942 08 h 58 Il-2 Région de Grebenka
27 30/08/1942 09 h 00 Il-2 Région de Grebenka
28 31/08/1942 09 h 00 Il-2 30 km SE de Stalingrad
29 03/09/1942 09 h 43 Il-2 de la 289 SAD 25 km E de Stalingrad
30 03/09/1942 15 h 10 Yak-1 40 km N de Goumrak
31 06/09/1942 10 h 15 LaGG-3 55 km E de Stalingrad
32 07/09/1942 11 h 24 Il-2 30 km N de Goumrak
33 07/09/1942 15 h 54 Il-2 20 km N de Goumrak
34 10/09/1942 14 h 03 LaGG-3 20 km SE de Stalingrad
35 11/09/1942 14 h 43 Yak-1 5 km NE de Kotlouban
36 13/09/1942 06 h 40 I-180 (Yak-7) 35 km E de Stalingrad
37 13/09/1942 06 h 58 I-180 (Yak-7) 10 km E de Stalingrad
38 15/09/1942 09 h 36 Il-2 NE de Stalingrad
39 15/09/1942 09 h 37 Il-2 E de Stalingrad
40 16/09/1942 09 h 40 La-5 SE de Stalingrad
41 19/09/1942 - Il-2 de la 289 SAD Secteur de Stalingrad
42 19/09/1942 - Il-2 de la 289 SAD Secteur de Stalingrad
43 23/09/1942 06 h 40 La-5 N de Grebenka
44 23/09/1942 16 h 40 Yak-1 NE de Grebenka
45 24/09/1942 07 h 06 MiG-1 30 km N de Goumrak
46 25/09/1942 10 h 48 MiG-1 10 km NE de Stalingrad
47 25/09/1942 10 h 52 Il-2 25 km N de Stalingrad
48 25/09/1942 16 h 32 Yak-1 75 km NNO de Stalingrad
49 16/10/1942 08 h 25 Spitfire 3-5 km E de Zoukor
50 04/12/1942 11 h 31 P-38F du 1st FG 2 km au S de Ferryville
51 04/12/1942 15 h 50 Boston (Bisley du 18 ou 614 Sq) 30 km au SE de Mateur
52 04/12/1942 15 h 52 Boston (Bisley du 18 ou 614 Sq) 30 km au SO de Mateur
53 05/12/1942 12 h 31 B-25 (A-20 du 310th BG) 10 km à l’O du Cap Blanc
54 22/03/1943 13 h 55 B-26 du 17th BG E de Cani
55 05/04/1943 09 h 13 P-38F du 82nd FG 40 km N de Zembra
56 18/04/1943 19 h 02 P-40F du 47th FG 10 km SO de Ras el Amas
57 19/04/1943 15 h 57 Spitfire V du 417 Sq 10 km O de Zembra
58 25/04/1943 13 h 59 Spitfire V du 31st FG 10 km S d’Hammamet
59 04/06/1943 07 h 56 Spitfire IX EN532 du 126 Sq 20 km N de La Valette
60 06/07/1943 15 h 22 Spitfire du 308th FS/31st FG 1 km O de Pozallo
61 07/07/1943 17 h 18 P-40 35 km SO de Marsalla
62 08/07/1943 12 h 25 B-17 20 km S d’Agrigente
63 08/07/1943 16 h 18 P-40L du 315th FS/324th FG 0,5 km O de Sciacca
64 09/07/1943 07 h 43 P-40 du 316th FS/324th FG 2-3 km NNE de Sciacca
65 18/07/1943 07 h 45 Spitfire Catane
66 24/07/1943 12 h 55 B-26 du 320th BG 30 km NE de Stromboli
67 27/07/1943 09 h 25 P-40 (A-36 du 16th BS/27th FBG 2-3 km de Casaro
77
Nachtjagd (Chasse de nuit)
Le Major Martin Drewes

Fils de pharmacien, Martin Drewes
voit le jour le 20 octobre 1918 à Lob-
machtersen, petit village de la région de
Hanovre. Dès 1937, il s’engage dans la
cavalerie. Le Fahnenjunker (cadet)
Drewes se retrouve très vite au Panzer-
Regiment 6 et, l’année suivante, est
chef de char au sein de cette unité. Le
Lt Drewes postule néanmoins pour la
Luftwaffe. Sa première unité de combat
est la 4./ZG 76 “Haïfisch” (les Bf 110 à
la gueule de requin) qu’il rejoint en
France à l’automne 1940. Mais, les
engagements sur l’Angleterre ayant
ralenti, le novice effectue principale-
ment des patrouilles maritimes sur la
mer du Nord. En mai 1941, son esca-
drille est désignée pour faire partie du
Sonderkommando Junck, unité formée
à la hâte pour appuyer les insurgés ira-
kiens soulevés contre la présence bri-
tannique. Le 20 mai 1941, Drewes
revendique sa première victoire sur un
Gloster Gladiator de la RAF (les
recherches récentes précisent que cet
appareil n’a été qu’endommagé). Six
jours plus tard, plus un seul chasseur
allemand n’étant en état de voler, les
membres du corps expéditionnaire sont
rapatriés en Allemagne par Ju 52.
Drewes repart au combat, remportant Le Bf 110 C du Lt Drewes à l’entretien à Jever, terrain sur lequel la 4./ZG 76 stationne de
sa seconde victoire diurne sur un Spit- septembre 1940 jusqu’à son départ pour l’Irak en mai 1941.
fire le 29 août 1941.
Le II./ZG 76 est transféré en novem-
bre 1941 à la chasse de nuit, devenant
Les Bf 110 D-3 du Sonderkommando Junck à Mossoul en mai 1941.
III./NJG 3. Du 11 au 13 février 1942,
Drewes participe à l’opération Donner-
keil, le franchissement de la Manche par
les navires de ligne Scharnhorst, Gnei-
senau et Prinz Eugen partis de Brest
vers la Scandinavie. La couverture
aérienne est une réussite. Notre avia-
teur se révèle très vite comme excellent
tacticien de nuit et il est promu Staffel-
kapitän de la 7./NJG 3 en février 1943,
puis commandant de la 11./NJG 1 en
août de la même année. Le 3 mars
1944, il prend la tête du III./NJG 1.
Fin 1943 début 1944, les attaques
diurnes de l’USAAF montent en puis-
sance. Le commandement de la Luft-
waffe décide alors d’engager de jour les
chasseurs de nuit ainsi confrontés aux
puissants B-17 et B-24 et à leurs
escortes de chasseurs. Aux commandes
de son Bf 110 G transformé en Tagzers-
78
Le Bf 110 E “D5+IR” de la 7./NJG 3 porte encore la gueule de requin de la 4./ZG 76. Cette variante du Bf 110 sera utilisée par le III. Gruppe jusqu’à
l’automne 1943.
törer (chasseur lourd diurne), Drewes va revendiquer sept qua- visuelle nocturne ayant fortement diminué suite à cet incident, il
drimoteurs américains, dont trois ne lui seront cependant pas ne remportera plus qu’un seul succès. La Ritterkreuz lui sera
confirmés. S’ensuit une impressionnante série de succès face au décernée le 27 juillet 1944 pour quarante-huit avions ennemis
Bomber Command tout au long du printemps et de l’été 1944. abattus et les Eichenlaub le 17 avril 1945 pour ses quarante-neuf
Dans la nuit du 20 au 21 juillet 1944, alors qu’il vient de rempor- Luftsiege obtenues en 235 vols de guerre.
ter deux nouvelles victoires (47e et 48e), son appareil est touché Après-guerre, ne pouvant trouver du travail dans une Alle-
de plein fouet par une fusée éclairante tirée par un Pathfinder. magne dévastée, il s’exile au Brésil où il volera comme pilote civil
Tout comme ses deux camarades l’OFw Petz et le Fw Handke, jusqu’à sa retraite. Revenu en Allemagne, Martin Drewes est
Drewes saute en parachute sur Haarle à 6 200 m. Son acuité décédé le 13 octobre 2013 à Blumeneau.
L’Oblt Martin Drewes photographié au printemps 1943 après sa quatrième

victoire. Ses deux premiers succès ont été obtenus aux dépens de chas-
seurs de la RAF alors qu’il volait comme chasseur de jour à la 4./ZG 76.
Cette dérive ornée de 45 victoires est celle du Bf 110 G-4 “G9+WD” piloté
par Drewes. Les quatre derniers succès ont été obtenus les 17 et 22 juin
1944, ce qui indique qu’une de ses revendications ne lui a pas encore été
homologuée.
79
Le 5 mai 1944, le Kommodore de la

NJG 1 Hans-Joachim Jabs réunit à
son QG de Deelen les commandants
de ses escadrilles pour une journée
de détente. Georg Greiner, couché,
fait le pitre devant ses camarades
hilares. On reconnaît, debouts de
gauche à droite : Erich Weissflog et
Heinz Schnaufer (IV. Gruppe), Martin
Drewes (III. Gruppe), le Major Sutor
(responsable logistique), “Achim”
Jabs (Geschwaderkommodore),
Wilhelm Dormann
(Geschwaderstab), Paul Forster
(I. Gruppe), Eckard von Bonin
(II. Gruppe) et Walter Knickmeier
(responsable des opérations).
(coll. Famille Fengler)
Deux vues du Hptm Martin Drewes, fin

juillet 1944 à Leeuwarden à côté de son
Bf 110 G-4 “G9+WD” dont la dérive est
décorée de 47 barres de victoires ; à droite,
son radio l’OFw Georg Petz. Ce qui étonne
car, outre le fait que 48 victoires lui avaient
été homologuées à cette époque, la
Ritterkreuz dessinée sur le gouvernail lui fut
officiellement décernée le 27 juillet 1944.
Cela alors que son “G9+WD” WNr 720410 fut
détruit le 21 juillet près de Haarle. On peut
dès lors penser que le Kommandeur du
III./NJG 1 possédait deux appareils comme
officier supérieur. Drewes terminera la guerre
avec 49 Luftsiege dont 43 de nuit.
80
Ses victoires
1 20/05/1941 - Gladiator Secteur de Falloujah (Irak)
2 29/08/1941 11 h 00 Spitfire du 19 Sq Mer du Nord
3 17/01/1943 22 h 32 Lancaster I R5630 du 83 Sq Près de Linten
4 14/03/1943 21 h 42 Halifax II DT620 du 138 Sq Storre Heddinge
5 26/06/1943 02 h 40 Lancaster III ED943 du 57 Sq Den Hoorn, île de Texel
6 27/08/1943 01 h 10 Halifax II JD731 du 77 Sq Auvelais
7 31/08/1943 03 h 58 Halifax V DK207 du 76 Sq Grathem
8 27/09/1943 23 h 30 Halifax V LK919 du 434 Sq Stadthagen
9 26/11/1943 12 h 47 B-17 du 423rd BS/306th BG St Nicolaasga
10 05/01/1944 12 h 32 B-24 du 714th ou 715th BS/448th BG Au large de Nordeney
11 11/01/1944 03 h 20 B-17 du 369th BS/306th BG Almelo
12 11/01/1944 00 h 41 B-17 du 339th BS/96th BG Au large de La Haye
13 14/01/1944 18 h 38 Lancaster III DV287 du 101 Sq Klazienaveen
14 22/01/1944 00 h 46 Lancaster II DS824 du 514 Sq Ijselmeer
15 24/03/1944 23 h 58 Lancaster III ND671 du 57 Sq Lippstadt
16 25/03/1944 00 h 20 Lancaster III ND641 du 625 Sq Twente
17 25/03/1944 00 h 37 Lancaster II LL694 du 115 Sq Deventer
18 31/03/1944 00 h 05 Lancaster III LM376 du 467 ou LM425 du 550 Sq Spa
19 31/03/1944 00 h 50 Lancaster III W5006 du 9 Sq Megelburg
20 31/03/1944 01 h 20 Lancaster III ND390 du 97 Sq Cobourg
21 19/04/1944 00 h 01 Halifax III LV956 du 466 Sq NE de Rouen
22 19/04/1944 00 h 11 Halifax III LW722 du 640 Sq SO de Dieppe
23 21/04/1944 00 h 40 Lancaster III ND564 du 207 Sq SO de Paris
24 23/04/1944 00 h 27 Lancaster III JA933 du 582 Sq Près de Compiègne
25 25/04/1944 00 h 37 Lancaster I ME693 du 622 Sq Près de Kaiserslautern
26 27/04/1944 00 h 35 Lancaster III ND850 du 106 Sq Langres
27 27/04/1944 00 h 50 Lancaster Biberach
28 28/04/1944 01 h 48 Lancaster (?) Près d’Aix-la-Chapelle
29 02/05/1944 00 h 45 Lancaster I ME689 du 75 Sq Saint-Arnoult.
30 04/05/1944 00 h 26 Lancaster III ND360 du 460 Sq ou JA901 du 467 Sq NE de Troyes
31 04/05/1944 00 h 36 Lancaster III LM480 du 50 Sq St-Mesmin
32 04/05/1944 00 h 44 Lancaster I ME728 du 460 Sq Avant-lès-Marcilly
33 04/05/1944 00 h 50 Lancaster Près de Romilly
34 04/05/1944 01 h 18 Lancaster III EE185 du 44 Sq S de Troyes
35 13/05/1944 00 h 44 Lancaster X KB710 du 419 Sq Rhode-St-Genèse
36 13/05/1944 00 h 49 Halifax III MZ629 du 431 Sq Halle
37 13/05/1944 01 h 09 Halifax III LW682 du 426 Sq Schendelbeke
38 22/05/1944 00 h 50 Lancaster I ME722 du 103 Sq Hasselt-Zwolle
39 22/05/1944 00 h 58 Lancaster III JB672 du 630 Sq Près de Deventer
40 22/05/1944 01 h 38 Lancaster II LL695 du 514 Sq Veghel
41 22/05/1944 01 h 50 Lancaster III ND559 du 156 Sq Au large de La Haye
42 22/05/1944 02 h 04 Lancaster III ND579 du 166 Sq 80 km SO d’Ijmuiden
43 17/06/1944 02 h 47 Halifax III NA508 du 77 Sq Amstelveen
44 17/06/1944 02 h 46 Halifax III NA545 du 77 Sq Au large d’Ijmuiden
45 22/06/1944 02 h 32 Lancaster III ND683 du 49 Sq Près de Schouwen
46 22/06/1944 02 h 26 Lancaster III LM578 du 207 Sq Près de Schouwen
47 21/07/1944 01 h 11 Halifax III MZ511 du 578 Sq Apeldoorn
48 21/07/1944 01 h 20 Lancaster III PB174 du 405 Sq Tubbergen
49 03/03/1945 22 h 13 Lancaster I (207, 227 ou 463 Sq) O de Münster
Messerschmitt Bf 110 G-4 “G9+WD” du Hptm Martin Drewes, commandant du III./NJG 1, Leeuwarden juillet 1944.
Messerschmitt Bf 110 D-0 “G9+HR” de l’Oblt Egmont Zur Lippe-Weissenfeld, 4./NJG 1, Schiphol janvier 1941.
81
82
Le Major Egmont zur Lippe-Weissenfeld

Egmont zur Lippe-Weissenfeld, né le 14 juillet 1918 à Salz- tenfeldbruck. Le 1er septembre 1939, au moment de l’invasion de
bourg, est issu de la grande noblesse catholique autrichienne. la Pologne, il est promu Leutnant. À la fin de 1939, il s’entraîne
Son père Alfred Rudolf bénéficie du titre de prince de Lippe-Weis- au combat aérien à Schleissheim en Bavière avant de suivre des
senfeld avec rang d’altesse sérénissime tandis que sa mère est la cours de PSV (pilotage sans visibilité) à Vienne-Aspern.
comtesse Anna Goëss, un nom célèbre de l’empire austro-hon- Le 4 août 1940, le Lt Lippe-Weissenfeld est affecté dans une
grois. Egmont, seul fils de quatre enfants, passera ses vertes unité de Zerstörer (chasseur lourd), le II./ZG 76 à Düsseldorf.
années dans les montagnes et forêts des Alpes autrichiennes, Toutefois il passe rapidement à la Nachtjagdgeschwader 1, sans
apprenant très tôt à chasser comme tout bon noble qui se res- aucun doute l’unité de chasseurs de nuit de la Luftwaffe la plus
pecte. C’est aussi un mélomane et un grand sportif puisqu’il pra- célèbre de la Seconde Guerre mondiale. On trouve “Egi” à la 3.
tique assidûment la gymnastique, le ski, la voile et plus tard le vol puis à la 4./NJG 1 à Gütersloh avec le grade d’Oberleutnant. En
à voile puisqu’il rejoint dès 1936 l’aéroclub de Salzbourg. Son octobre, on lui confie la direction d’un Sonderkommando (unité
baccalauréat en poche, il entre la même année dans l’armée expérimentale) à Schiphol, l’aéroport d’Amsterdam. Dans la nuit
autrichienne. D’abord fantassin, le prince rejoint l’école de pilo- du 16 au 17 novembre, le jeune officier remporte sa première vic-
tage de Graz puis celle de Wiener-Neustadt. Après l’Anschluss, la toire aérienne (un Wellington du 115 Sq) avec son fidèle Bord-
petite aviation autrichienne est sans surprise englobée dans la funker, l’Unteroffizier Josef Rennette. La paire remet cela dans la
Luftwaffe. Son écolage se poursuit à la Luftkriegschule de Fürs- soirée du 15 janvier 1941 en ouvrant le feu à seulement dix
Le Bf 110 D-0 “G9+HR” de la 4./NJG 1.

Egmont a obtenu ses deux premières
victoires avec cette machine : un Wellington
du 155 Sq abattu le 17 novembre 1940 et un
Whitley du 58 Sq, le 15 janvier 1941.
L’Oblt Egmont Zur Lippe-Weissenfeld après

la remise de la Ritterkreuz le 16 avril 1942
pour ses 21 victoires. Il est alors
Staffelkapitän de la 5./NJG 2.
(coll. Wim Govaerts)
Six étoiles de la 5./NJG 2 au printemps 1942.

De gauche à droite Georg Greiner
(51 victoires), Leopold “Poldi” Fellerer (41 v.),
Prinz zur Lippe-Weissenfeld (49 v.),
Paul Gildner (44 v.), Oskar Köstler (6 v.)
et Karl-Heinz Völlkopf (6 v.). Seuls Greiner
et Fellerer verront la fin de la guerre.
(coll. G. Greiner)
83
Ses victoires
1 17/11/1940 02 h 05 Wellington IC P9286 du 115 Sq 10 km O de Medemblik
2 15/01/1941 22 h 46 Whitley V N1521 du 58 Sq 5 km N de Petten
3 10/04/1941 00 h 59 Wellington II W5375 du 12 Sq S de Le Helder
4 09/05/1941 02 h 48 Wellington IC R1226 du 214 Sq Anna Paulowna
5 11/05/1941 00 h 20 Stirling I N3654 du 15 Sq 10 km SO de Medemblik
6 13/06/1941 01 h 10 Whitley V T4279 du 77 Sq 2 km N de de Medemblik
7 19/06/1941 00 h 53 Wellington IC R1696 du 305 Sq O de Enkhuizen
8 23/06/1941 02 h 13 Wellington IC T2990 du 311 Sq Insinghuizen
9 14/07/1941 00 h 28 Wellington IC R1502 du 115 Sq S de Medemblik
10 25/07/1941 02 h 23 Wellington IC X9620 du 304 Sq 3 km SO de Medemblik
11 26/07/1941 03 h 20 Whitley V Z6624 du 10 Sq 11 km de De Kooi
12 08/11/1941 00 h 41 Wellington IC R1606 du 150 Sq E de Medemblik
13 08/11/1941 01 h 20 Wellington IV Z1211 du 142 Sq O d’Alkmaar
14 08/11/1941 23 h 03 Whitley V Z6567 du 51 Sq 18 km O d’Alkmaar
15 27/12/1941 21 h 46 Whitley V Z6841 du 58 Sq En mer, à 1,5 km SO de Petten
16 24/02/1942 21 h 49 Hampden I AT194 du 144 Sq N de Terschelling
17 24/02/1942 22 h 02 Hampden I X2969 du 144 Sq N de Terschelling
18 26/03/1942 22 h 27 Wellington IV Z1269 du 300 Sq De Koog
19 26/03/1942 22 h 40 Wellington II W5372 du 12 Sq SO de Grotebroek
20 26/03/1942 22 h 55 Wellington IV R1590 du 301 Sq N d’Ijmuiden
21 26/03/1942 23 h 16 Wellington Région d’Edam
22 04/06/1942 00 h 50 Wellington III X3724 du 115 Sq SO de Vieland
23 07/06/1942 01 h 47 Stirling I N3761 du 214 Sq O de Terschelling
24 12/06/1942 03 h 08 Lancaster I R5636 du 83 Sq N d’Ameland
25 21/06/1942 01 h 43 Halifax II W1114 du 76 Sq 25 km NO De Groningen
26 21/06/1942 01 h 45 Wellington III X3713 du 9 Sq 20 km NO De Groninge
27 21/06/1942 01 h 56 Wellington III X3760 du 75 Sq N d’Ameland
28 26/06/1942 01 h 05 Wellington IC T2723 de la 20 OTU Terschelling
29 26/06/1942 01 h 52 Hudson V AM794 de la 1 OTU 10 km N de Vlieland
30 30/06/1942 03 h 08 Wellington III X3539 du 75 Sq S d’Ameland
31 03/07/1942 00 h 54 Hampden I AT248 du 420 Sq S de Koudum
32 03/07/1942 01 h 09 Wellington IV Z1470 du 460 Sq N d’Urk
33 03/07/1942 02 h 20 Wellington IC AD605 du 109 Sq Dirkshorn
34 20/07/1942 02 h 52 Halifax II W1162 du 158 Sq N de Terschelling
35 28/08/1942 01 h 50 Wellington III X3657 du 101 Sq En mer
36 05/09/1942 03 h 39 Halifax II W1220 du 103 Sq 5 km SO de Leeuwarden
37 23/09/1942 23 h 36 Wellington IV Z1219 du 142 Sq NO de Vlieland
38 17/01/1943 22 h 13 Lancaster I R5843 de la 1654 HCU 5 km N de Leer
39 22/01/1943 22 h 13 Halifax II DT621 du 76 Sq. ou DT583 du 158 Sq NNO d’Emden ou au large de Borkum
40 14/05/1943 01 h 11 Lancaster III ED543 du 467 Sq 12 km NNO d’Heligoland
41 13/06/1943 01 h 22 Halifax II JB790 du 408 Sq 3 km NO de Burgsteinfurt
42 13/06/1943 01 h 34 Halifax V DK177 du 76 Sq 6 km N de Nienburg
43 23/06/1943 02 h 47 Stirling I EF399 du 75 Sq N d’Ameland
(-) 23/06/1943 02 h 55 Stirling 10 km N de Vlieland
44 30/07/1943 01 h 40 Lancaster III ED535 du 460 Sq Hägbluer Holz
(-) 03/08/1943 02 h 26 Halifax 20 km S de Stade
45 06/09/1943 00 h 30 Stirling III EE893 du 75 Sq 7 km SE d’Hassloch
(-) 23/09/1943 23 h 36 Wellington 7 km S d’Hengelo
46 29/09/1943 21 h 44 Halifax V DK259 du 434 Sq NO de Borkelo
47 29/09/1943 21 h 55 Halifax V LK634 du 434 Sq 2 km NO de Leiden
48 16/12/1943 18 h 50 Lancaster III LM424 du 625 Sq N d’Ahlhorn
49 16/12/1943 19 h 00 Lancaster III JB543 du 7 Sq NO de Nordhorn
84
Weissenfeld avec le gouvernail de son Bf 110 F WNr 4620 affichant un
score de 33 victoires. Les trois dernières ont été remportées dans la nuit
du 2 au 3 juillet 1942. Le prince était un adepte de l’attaque à bout
portant et de la tactique “Von hunten hinten” (par-dessous, par derrière).
mètres de distance d’un Whitley qui s’écrase en flammes dans la

grande réserve naturelle de Callantsoog. Quelques jours plus
tard, Egmont rencontre sa future fiancée, Hannelore Ide, secré-
taire au Luftgaukommando Holland et férue de musique classique
comme lui.
Les combats se succèdent au printemps 1941. Le 10 avril, peu
après minuit, Lippe-Weissenfeld est crédité d’un Wellington du
No 12 Squadron qui correspond à la centième Luftsiege de la
NJG 1 ! Le 11 mai, il abat un Stirling, sa 5e victoire nocturne. Le
25 juillet, il a déjà doublé ce chiffre. Côté accident, signalons que
le 30 juin, le Bf 110 C-4 WNr 2075 du prince a été heurté en plein
vol par le 110 piloté par le Lt Schoenert lors d’un entraînement.
L’as autrichien et son Bordfunker en sont quittes pour un bain
forcé dans le Zuiderzee après avoir sauté en parachute.
Le 1er novembre 1941, Lippe-Weissenfeld prend la tête de la
5. Staffel de la NJG 2. Dans la nuit du 7 au 8 novembre, il réussit
son premier doublé à l’ouest d’Alkmaar. Celle du 26 au 27 mars
1942, il peut abattre quatre bombardiers britanniques. Le 16 avril,
il reçoit la Ritterkreuz pour ses 21 victoires.
Le 1er octobre, il est promu Kapitän de la 11./NJG 1 alors qu’un
Lancaster du 467 Sq terrassé au nord-ouest d’Heligoland le
14 mai 1943 constitue sa 40e victoire aérienne. Le 1er juin, il
devient Kommandeur du III./NJG 1 qui est basé à Twente. Le 13
de ce même mois, il abat deux Halifax au-dessus de l’Allemagne
et le 2 août, le prince de la nuit est appelé au quartier-général
d’Hitler pour recevoir les feuilles de chêne. Il a en effet obtenu sa
45e victoire trois jours plus tôt. Le 16 décembre, il ajoute à son
tableau de chasse deux Lancaster envoyés sur Berlin.
Au début de l’année 1944, “Egi” profite d’un mois de repos. Le
20 février, il apprend sa promotion au grade de Major et sa nomi-
nation comme Kommodore de la NJG 5, escadre basée à Parchim.
Le 12 mars 1944, le prince-aviateur décide d’aller saluer ses
anciens camarades du III./NJG 1 à Laon-Athies. Il décolle aux
commandes de son Bf 110 G-4 WNr 720010 C9+CD. Sur les
Ardennes, le Messerschmitt voit sa route obscurcie par un épais
brouillard avant d’être pris dans une tempête de neige. Egmont
doit perdre le contrôle de son appareil qui va s’abattre près de
Saint-Hubert. L’équipage (Oberfeldwebel Josef Rennette et Unte-
roffizier Kurt Röber) a également péri dans l’accident. Les trois
corps vont être récupérés par une unité allemande et seront inhu-
més aux Pays-Bas. Ils reposent actuellement à Ijsselsteyn. Deux
sœurs du Major ont toujours contesté la version officielle, se
Briefing au QG de la la NJG 5 à Parchim. Sur cette photo, le basant sur des témoins qui auraient aperçu une explosion en
Kommodore laisse apparaître sur son visage une évidente résignation. plein ciel. Pour elles, il y avait bien d’avantage derrière sa mort.
Le héros de la Nachtjagd a-t-il été victime d’un sabotage pour
Dans une lettre adressée à sa fiancée Hannelore la veille de Noël,
avoir appartenu à l’ancienne noblesse qu’Hitler détestait au plus
il écrit : La nuit dernière nous avons une nouvelle fois perdu un bon
haut point ? Nous ne le pensons pas. Egmont Zur Lippe-Weissen-
camarade. Mais j’imagine que cela fait partie du contrat… Le 12 mars feld a simplement connu un destin tragique mais glorieux comme
1944, le prince-aviateur perd le contrôle de son Bf 110 G-4 qui s’écrase de nombreux aviateurs durant le conflit. Invaincu au combat, le
près de Saint-Hubert, dans les Ardennes belges. Il avait à son palmarès “petit prince” a abattu 52 bombardiers britanniques dont 49 lui
49 victoires. (P.K. Helmut Grosse) ont officiellement été homologués.
85
Le Hauptmann Ludwig Meister

Ludwig “Luk” Meister, second fils d’un petit industriel, voit le France mais également très largement sur la Belgique. Onze vic-
jour le 14 décembre 1919 à Erbendorf en Bavière. Après sa sco- toires vont suivre. En 1942, pour combler un trou dans la défense
larité passée à Regensburg (Ratisbonne), il espère entrer à la nocturne du Reich, un aérodrome est construit dans le sud de la
Luftwaffe pour satisfaire son envie de voler et, pour ce faire, Belgique à Florennes. Dès que ce Fliegerhorst est opérationnel au
passe divers examens dès 1937. Il n’est cependant accepté que début de 1943, le I./NJG 4 vient s’y établir. En raison de ses nom-
très tardivement, soit le 1er octobre 1939. Le mois précédent, le breux succès, l’Oblt Meister prend la tête de la 1re escadrille. La
3 septembre, la Seconde Guerre mondiale a éclaté et tout volon- RAF intensifiant ses actions en cette année 1943 avec pour objec-
taire se doit d’être utile. Après son Rekrutenzeit (sa formation de tifs de détruire les villes allemandes et de démoraliser la popula-
base), Meister va passer par diverses écoles : Weimar-Nohra, tion, le palmarès de Meister et de son équipier s’étoffe. Au début
Dresden-Klotsche, Altenburg, Brandis, Kamenz et Neubiberg. de 1944, Berlin devient la cible prioritaire du Bomber Command
C’est dans cette dernière Flugschule destinée aux Zerstörer (chas- et le I./NJG 4 passe un temps de Belgique à Werneuchen pour
seurs lourds) qu’il va faire équipe avec son radio-mitrailleur, le Fw renforcer la défense de la capitale du Reich. Revenu avec son
Hannes Forke originaire de Leipzig. Cet équipage restera soudé unité à Florennes en févier 1944, “Luk” Meister repart au combat.
jusqu’à la fin de la guerre. À la mi-juillet 1941, il gagne Stuttgart-
Echterdingen, siège de l’Ergänzungsstaffel/NJG 1, l’unité d’éco-
lage de la NJG 1. Les deux équipiers sont ainsi aiguillés vers la
Nachtjagd, la chasse de nuit. En septembre, les deux néophytes
sont versés à la 5./NJG 1 basée à St-Trond. Meister revendique
très vite trois victoires sur le nord de l’Allemagne, dont deux lui
seront officiellement confirmées. En février 1942, le Bavarois et
son camarade prendront part à l’escorte des navires de ligne alle-
mands qui, partant de Brest, ont forcé le passage de la Manche
pour gagner la Scandinavie (opération “Donnerkeil”). En
mai 1942, Meister et son radio sont versés au III./NJG 4 basé à
Mayence-Finthen. Trois nouvelles victoires sont ensuite rempor-
tées, toujours sur l’Allemagne. Le 2 octobre 1942, la paire Meister
- Forcke part pour la France. Les deux jeunes gens sont en effet
transférés au Stab I./NJG 4 opérant de Laon-Athies, Meister
s’étant lié d’amitié avec son Kommandeur, le Major Wilhelm Her-
get. Les Bf 110 de Laon sont désormais aux postes avancés de
la défense de nuit, protégeant l’Allemagne des bombardiers bri-
tanniques et opérant quasiment chaque nuit sur le nord de la
Ludwig Meister avec son fidèle radio

Hannes Forke. Ce dernier porte des
lunettes, ce qui était plutôt rare au sein
du personnel volant de la Luftwaffe.
L’équipage Meister - Forke va initialement

voler à la 5./NJG 1 sur le Bf 110 “G9+IN”.
Les deux jeunes gens ont fièrement

photographié leur appareil avec l’apposition
de la première barre de victoire obtenue la
nuit du 30 novembre 1941.
86
Le 23 mars 1944, cependant, rega-
gnant de jour Florennes au départ du
nord de l’Allemagne où l’avait entraîné
une poursuite de bombardiers, il est
abattu à Naninne (près de Namur) par
un P-47 de l’USAAF. Sérieusement
blessé, il connaîtra une longue conva-
lescence. Le 9 juin 1944, il se voit décer-
ner la Ritterkreuz pour ses 37 succès
nocturnes. Le 6 décembre 1944, revenu
au combat, le Hauptmann Meister est
promu Kommandeur du III./NJG 4. Il
remporte sa dernière victoire en
mars 1945 près de Kassel. Le 4 mai, il
se voit décerner in extremis une der-
nière distinction : la barrette en or de
pilote de chasse. Le III./NJG 4 se trouve
alors dans le nord de l’Allemagne. Meis-
ter va y perdre la majorité de ses sou-
venirs, sa cantine stockée dans une
grange étant pillée par des prisonniers
de guerre libérés d’un camp proche. D’où le peu de photos rela- Une deuxième victoire de la même nuit leur est confirmée plus tard, ce
tives à cet aviateur. qui permet d’enrichir le plan vertical de leur Bf 110 d’une seconde
Le III./NJG 4 étant demeuré soudé le 8 mai 1945, il sera consi- barre. Forke prend la pose devant leur nouvel appareil qui porte encore
déré par l’autorité alliée comme ayant capitulé en rase campagne des Stammkennzeichen.
et ses membres seront dès lors très vite libérés. Sans emploi,
Meister a la chance d’entrer comme cadre supérieur dans la mai-
son d’édition de son indéfectible ami Herget à Stuttgart. Il y
demeurera jusqu’à sa retraite. Retraité, il se fera construire une
villa dans le Var. Il y passera d’agréables années au soleil avant
de revenir dans sa Bavière natale où il est décédé le 26 novembre
2011.
Son ex-équipier Forke, qui a très largement pris part à ses suc-
cès comme radio puis opérateur-radar, s’est noyé dans les années
1960 sur une plage des Pays-Bas alors qu’il portait secours à sa
fille et à son neveu emportés par le courant.
Le palmarès de Meister est de 39 victoires aériennes confir-
mées dont 5 bimoteurs, 33 quadrimoteurs de la RAF et un Boeing
B-17 abattu de jour.
Gros plan sur les deux premières Luftsiege. Ce sont là les seules photos
personnelles d’une dérive de cet équipage suite à la perte par les deux
aviateurs de leurs documents.
87
Meister sur son Bf 110 arborant l’insigne de la Nachtjagd.
Messerschmitt Bf 110 D “G9+IN” du Lt Ludwig Meister, 5./NJG 1, St-Trond début décembre 1941.
88
Ses victoires
1 30/11/1941 22 h 44 Halifax I L9582 du 35 Sq Lentföhrden
2 30/11/1941 23 h 14 Whitley V Z6575 du 58 Sq 30 km NO de Stade
(-) 30/11/1941 23 h 25 Wellington Hambourg
3 29/08/1942 00 h 15 Wellington III BJ688 du 115 Sq Eich
4 29/08/1942 00 h 43 Stirling I N6081 du 149 Sq Airlenbach
5 29/08/1942 - Wellington Simmern
6 25/10/1942 02 h 54 Wellington III BJ725 du 75 Sq Bavay
7 22/11/1942 20 h 46 Lancaster I W4360 du 57 Sq Tourinnes-Saint-Lambert
8 03-04/12/1942 - Halifax Couvron-et-Aumencourt
9 21-22/12/1942 - Stirling I du 7 Sq Manche
10 09/03/1943 00 h 30 Halifax II W7851 du 35 Sq Près de Casteau-Cambrésis
11 17/04/1943 04 h 08 Halifax II DT752 du 408 Sq Nassogne
12 30/05/1943 02 h 07 Stirling I EF349 du 90 Sq Proville
13 26/06/1943 01 h 45 Stirling III BK767 du 214 Sq 3 km SO d’Alten
14 04/07/1943 02 h 40 Halifax II JD262 du 51 Sq Rance
15 14/07/1943 02 h 30 Halifax II JD297 du 102 Sq Wattignies-la-Victoire
16 28/08/1943 01 h 35 Lancaster III ED627 du 207 Sq Wolpertshausen
17 28/08/1943 01 h 57 Lancaster Nüremberg
18 04/10/1943 21 h 02 Halifax V LK931 du 428 Sq Obereisenbach
19 04/10/1943 21 h 05 Halifax Près de Trèves
20 04/10/1943 - Halifax Près de Cologne
21 03/11/1943 19 h 57 Halifax V EB257 du 434 Sq 21 km O de Cologne
22 23/11/1943 20 h 16 Lancaster III JB528 du 103 Sq Grebs
23 02/01/1944 05 h 15 Lancaster III ND384 du 156 Sq Estinnes-au-Val
24 02/01/1944 05 h 36 Lancaster III JA925 du 156 Sq 4 km au large de Saint-Pol-sur-Mer
25 02/01/1944 05 h 51 Lancaster I JB737 du 405 Sq Croix
26 02/01/1944 06 h 00 Lancaster I W4897 du 463 Sq Au large de Saint-Pol-sur-Mer
27 07/01/1944 13 h 00 B-17 de la 8th USAAF Près de Cambrai
28 20/01/1944 19 h 20 Lancaster SO de Liebenwalde
29 20/01/1944 19 h 37 Halifax Schönmark
30 20/02/1944 02 h 48 Halifax III HX325 du 35 Sq ou
LW501 du 158 Sq 13 km NE de Celle
31 20/02/1944 03 h 19 Halifax Wesendorf
32 21/02/1944 03 h 17 Lancaster III ND338 du 630 Sq Plittersdorf
33 25/02/1944 20 h 55 Lancaster III ND520 du 44 Sq Béthancourt
34 25/02/1944 20 h 59 Lancaster I DV294 du 61 Sq S de Menil-Annelles
35 25/02/1944 21 h 14 Lancaster III DV274 du 463 Sq SSO de Vouziers
36 16/03/1944 01 h 18 Lancaster III ND681 du 100 Sq Bonneuil-les-Eaux
37 16/03/1944 01 h 30 Lancaster III ND583 du 630 Sq S de Besmé
38 23/03/1944 21 h 51 Lancaster Près de Saint-Omer
39 07/03/1945 20 h 30 Lancaster Près de Kassel
Ludwig Meister est venu visiter le

lieu de crash du Halifax du 35 Sq
abattu près de Cambrai le 9 mars
1943.
“Luk” Meister avec la Ritterkreuz

reçue le 9 juin 1944.
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succès du Douglas DC-3 ! Après la seconde guerre mondiale, le C-47, sa
version militaire, symbolisera l'avion du débarquement de Normandie et dès
1944, il volera sous les cocardes françaises. Dans l'Armée de l'air et
!'Aéronautique navale, près de 300 « Dakota », surnom du C-47, assureront
d'innombrables missions. Pendant quarante années, les « Dakota » porteront
nos couleurs à travers le monde : c'est cette longue page de notre histoire aéro
nautique militaire qui est racontée dans ce livre. Les C-47 connaitront le conflit
d'Indochine et l'enfer de Dien Bien Phu. Ils seront déployés en Afrique, ils
sillonneront le ciel de nombreux pays. En métropole, ils participeront à la for
mation des équipages du Transport Aérien Militaire, ils équiperont également
!'Aéronavale. Des témoignages inédits illustrent les missions du C-47 et font
revivre ses aventures. Retirés du service, de nombreux « Dakota » sont cédés
à d'autres pays ou à des compagnies aériennes, certains seront équipés de
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çaises est retracée. Certains volent encore aujourd'hui et leur histoire se
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Le Feldwebel Hans Troitzsch

Troitzsch revient brièvement à la

Après le combat du 18 décembre 1939, les mécaniciens

Le pingouin est l’insigne de la 6./JG 77.

Le Major Johannes Gentzen

Le Hptm Johannes Gentzen est entouré, à gauche, par l’Oblt Josef

Lachen-Speyerdorf, octobre 1939. Gros plan sur la dérive du Bf 109

Ces deux vues sont tout autant

Des “rampants” posent avec le

Le Hauptmann Frank Liesendahl

La 6./JG 2, opérant comme Jabo, a fait choix d’un insigne ad hoc : un

Le 31 mars 1942, la bombe de l’Oblt Liesendahl a frappé le centre d’un

Le 20 mai 1942, Liesendahl prend un verre avec le Major Walter Oesau,

L’Oblt Liesendahl observant le gouvernail de son WNr 7629,

Messerschmitt Bf 109 F-4/B WNr 7629 “1 bleu”

Le Major Wilhelm Balthasar

L’Oblt Balthasar, Staka de la 1./JG 1, reçoit la Croix de fer de 2e classe

Un de ses projectiles explose dans le fuselage de l’appareil du 1er

La queue du Bf 109 E-4 WNr 1559

Le Hptm Balthasar (à gauche) en

Wilhelm Balthasar sortant de son

Le Major Otto Bertram

L’ “Emil” du Kommandeur du III./JG 2 photographié sur le terrain du Havre-Octeville en octobre 1940.

Les treize victoires obtenues par

Otto Bertram fait le clown au Havre en présence

(-) 20/04/1940 10 h 45 Curtiss H-75A n° 189 du GC II/4 Saint-Avold/Xaffévillers

Le Major Joachim Müncheberg

“Jochen” photographié en juin 1940 dans son Bf 109 E “chevron” orné

il a été promu Oblt et a quitté le Stab pour assumer le 22 août

En février 1941, la 7./JG 26

Müncheberg dans son nouveau

Cet avion, le Bf 109 E-7/N WNr 3826,

Retour de mission de l’as, le visage

Le 1er juin, la 7./JG 26 avec seule-

Le 27 mars 1942, un mécanicien peint les

Entretien du FW 190 A-3 WNr 257 du

Rare vue de Müncheberg lors

Peut-être le dernier cliché du

Focke-Wulf 190 A-2 WNr 20209 “double chevron”

Titulaire des épées pour ses 135 victoires

L’Oberleutnant Karl-Heinz Koch

Focke-Wulf 190 A-8 WNr 350185 “9 bleu”

Le Lt “Charly” Koch à Herdla à la fin de 1944.

Page du Flugbuch de Koch avec sa

L’Oblt Koch dans son Fw 190 A-8 “9 bleu”

Le FW 190 du Staka Koch arborant cinq

Le Major Kurt Ubben

Le 1er octobre 1941, alors qu’Ubben

La “canonnière” Bf 109 G-2/R6 d’Ubben à

N° Date Heure Type Lieu

L’Oberleutnant Felix-Maria Brandis

Le 1er septembre 1941, Brandis, égaré, pose