Développement Du Maroc Depuis 1956 PDF
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146 L'ÉCONOMIE MAROCAINE DEPUIS L' INDÉPENDAN CE
(1) Il s 'agit de francs marocains. qui équivalaient à peu près aux anc iens francs français .
Depuis 1959. l'unité m on étaire est le di rham (DH) , dont la valeur actuelle est légèrement
supérieure à celle du nouveau f ranc français .
L'ÉCONOMIE MAROCAINE DEPUIS L' INDÉPENDANCE 147
(2) D 'après une enquête par sondage effectuée par le Service central des statistiques à
Casablanca. en mars 1958.
L'ÉCONOMIE MAROCAINE DEPUIS L'INDÉPENDANCE 149
Cette évolution peut être analysée à travers celle des agrégats nationaux
et des principaux secteurs et branches de l'économie.
Secteurs économiques 1960 1961 i 962 1963 1964 1965 1966 1967
Agriculture 265 226 287 306 299 315 278 307
Energie 18 18 22 23 25 26 28 28
Mines 54 57 54 53 59 59 58 58
Industrie et Artisanat 110 ll5 121 129 133 132 137 144
Bâtiment et T.P. 32 37 42 46 44 46 50 59
Transports et Services 150 153 160 166 172 178 182 189
Commerce 191 188 206 218 215 213 214 229
Total : Production 820 794 892 941 947 969 947 1014
intérieure brute
Indice de volume 100 97 109 115 115 118 115 124
.-
Population tota - Produ ction int é -
Population tota- ri eu r e brute par
Année s l e (indice base
l e (en millions ) tête (bas e e n 100
100 en 1959-60)
1959-60)
1960 11 , 62 101, 5 99,5
1 961 12,08 104, 8 94,5
1 962 12,36 107 , 7 103,2
1 963 12,66 110,3 106,4
1964 12,96 112,9 104,9
1 965 13,32 116,1 104,2
1 966 13,73 119,6 97,9
(3) Pour diverses raisons, cette évaluation ne p eut prétendre à une exactitude comptable .
Elle donnt: toutefois une bonne idée du niveau de l'investissement, abstraction faite <le
l 'auto-équipement agricole.
L' ÉCONOMIE MAROCAINE DEPUIS L' INDÉPENDANCE 151
C. - L'AGRICULTURE
1) La production céréalière.
Les quantités produites des principales céréales ont connu les fluctua-
tions suivantes (en millions de quintaux) :
1957 1 958 1959 1960 1961 196 2 1963 1964 1965 1966 1967 1968
Bl é dur 6. 15 9,6 7 ,1 6. 7 4 ,4 9,2 8,9 8,8 10,1 6,1 8,5 17,7
Blé te ndre 3 ,6 8 3, 1 2, 4 2, 3 1, 6 3, 2 3 ,0 3, 0 3,0 2,0 2, 4 6, 4
Orge 16, a 15,9 11,2 12,7 4, 7 11,8 14,6 11,6 12,0 5,0 11, a 22,2
Mars 2, 5 3,6 3,9 3,3 l, a 3,4 3,9 3,3 2, 7 1,5 2,5 2,4
Tota! 28,33 32,2 24 , 6 25 , 0 11,7 27,6 30,4 26 , 7 27 , 8 14,6 24,4 48 , 7
que le Plan (1960-1964) avait évalué les besoins en céréales pour l'année
1965 à plus de 35 millions de quintaux.
La prod uction d e l'année 1958 ne fut dépassée que 10 ans plus tard par
la récolte exceptionnelle de 1968. Pour toutes les années antérieures à celle - ci,
le déficit a été importa nt et a nécessité des importations de cér éales, qui ont
lourdement grevé la balance des paiements.
Mais, en année de bonne r écolte, les prix versés a ux petits producteurs
de cér éales connaissent une baisse considérable. L'intervention de l'Etat est
limitée par l'insuffisance de la capacité de stockage et de collecte, et l'activité
des spéculateurs qui achètent les céréales à des prix la rgem ent inférieurs
a ux prix de soutien , est intense.
L es fluctu ations de la production céréalière touchent le plus durement
le « secteur traditionnel », comme le montre l'exam en des variations des
rendements céréaliers en milieu modern e et traditionnel de 1960 à 1966 :
2) L es cultures industrielles.
3) La production d'agrumes.
4) L es cultures maraîchères.
D. - L'INDUSTRIE
Industries
Années Energie Mines E nsemble
de transformation
1958 100 100 100 100
1959 98 108 97 101
1960 101 114 111 111
1961 105 119 115 115
1962 129 116 121 120
1963 139 111 128 123
1964 147 125 130 130
1965 153 126 128 130
1966 162 123 137 134
1967 165 124 144 138
E. - L'EMPLOI
S ource : D'après le Rap port d 'une mission de la B .I.R.D . sur l'évolution économique
récente du Maroc (août 1969) .
L' ÉCONOMIE MAROCAINE DEPUIS L' INDÉPENDANCE 157
A. - LA POLITIQUE D'INVESTISSEMENT
(4) Le terme de • plan . n'est pas très approprié. car il s 'agit plutôt de programmes
d'investissements publics.
(5) Note d'orientation pour la Commission d.e la politique f i nancière . Plan quinquennal
(1968-1972) . Division du Plan et des statistiques , Rabat.
158 L'ÉCONOMIE MAROCAINE DEPUIS L'INDÉPENDANCE
Mais les réalisations sont loin des taux supérieurs à 20 %, qui avaient
été fixés comme objectifs. L a moyenne annuelle du taux de formation brute
de capital fixe, par rapport à la production intérieure brute, pour les dix
années (1960-1969) est comprise entre 12 et 13 %.
On n e saurait attendre d'un taux d'.investissement brut de 13 % une
augmentation sensible de la production ; si l'on tient compte de l'amortissement
ainsi que des investissements dans la construction et de ceux à faible rende-
ment, l'investissement net restant ne représente qu'une très faible part
de la production intérieure brute: de l'ordre de 2 à 3 %. Un tel niveau
d'investissement est manifestement insuffisant pour permettre une augmenta-
tion de la production globale de 3 % par an, qui serait nécessaire pour
« maintenir » le niveau de vie.
Par divers moyens, l'Etat s'est efforcé d'encourager les investissements
privés, autochtones et étrangers, dans l'agriculture, l'industrie, le tourisme.
Les aides et encouragements sont prévus par des textes législatifs tels que le
Code des investissements industriels (1961) maintenant étendu au secteur
touristique, et le Code des investissements agricoles (1969).
Il reste que, malgré tout cet arsenal de mesures favorables à l'investisse-
ment privé, celui-ci demeure faible, et une grande proportion de capitaux
continue d'être drainée par le rachat de terres de la colonisation privée,
une spéculation immobilière intense, le commerce, et des placements à
l'extérieur du Maroc.
L'Etat a été amené à é tendre sa participation au financement des investis-
sements, spécialement dans l'agriculture et l'équipement touristiqu e. Quant
au développement industriel, il est considéré comme un objectif qui prend
rang après le développement de l'agriculture et du tourisme.
Crédits ouverts % de ré a li -
Emissions
y compris reports satio n
(11) L'O .M .V ,A . sera par la suite supprimé et remplacé par d es offices régiona ux.
(12) Plan quin quennal (1968-1972) , vol. II, p . 63 ,
11
162 L'ÉCONOMIE MAROCAINE DEPUIS L'INDÉPENDANCE
2) La politique touristique.
(13) Les achats d e te rres de colonisation privée sont en principe interdits. sauf autorisa-
tion s pécial e du gouvernement.
L'ÉCONOMIE MAROCAINE DEPUIS L'INDÉPENDANCE 163
- liers
Investis sement hôte-
327 295 90
- Infrastructure touris-
57 42 74
tique
3) La politique industrielle.
chiffre qui paraît élevé, si on le rapproche des chiffres plutôt faibles enre-
gistrés en matière de formation brute de capital fixe.
En 1968, la dette publique extérieure se présentait de la façon suivante:
million
de dollars US
Dette totale non amortie (y compris dette non déboursés) 701
Dette totale non amortie (uniquement dette déboursée) 566
Service de la dette (en 1968) ..... . ................ . .. . 75
Rapport entre service de la dette et recettes courantes en devises: 12 %.
L'encours de la dette extérieure s'est accru rapidement, passant de
256 millions de dollars en 1963 à 566 millions à la fin de 1968. De 1968 à
1975, l'encours de la dette atteindrait plus du double et le service de la
dette dépasserait les 100 millions de dollars.
Le maintien des emprunts extérieurs au niveau actuel entraîne un
cumul de charges afférentes (intérêts et amortissements) qui, si elles sont
maintenues selon les modalités actuelles, conduiraient avant 1985 à un
montant annuel de remboursement qui avoisinerait le niveau même de
l'emprunt annuel comme cela ressort d'une projection à long terme du Service
du Plan (16).
Le tableau montre que pour un prêt brut annuel de 600 millions de
dirhams (montant reçu en 1965), et aux conditions généralement en vigueur
actuellem ent, le prêt net devient nul en 1980 (en millions de DR) :
APPRÉCIATION D'ENSEMBLE
(18) Sur cet accord . cf. dans le présent ouvrage, B. ETIENNE, « Maghreb et C.E.E . ».
• P rofesseur à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat .
•• Maitr e de Confér ences à la Faculté des sciences jur idiques, économ iques et sociales
de Rabat.