Batiments Durables-Comparaison Des Tyyps L Evaluation HQQ, BREEAM, LEED
Batiments Durables-Comparaison Des Tyyps L Evaluation HQQ, BREEAM, LEED
Batiments Durables-Comparaison Des Tyyps L Evaluation HQQ, BREEAM, LEED
Comment créer des bâtiments qui constitueraient des lieux de vie ou de travail
agréables et sains, tout en diminuant leur impact environnemental? L’efficacité
énergétique serait certainement au rendez-vous, tout comme la réduction de la
consommation d’eau, mais autrement? Et si plusieurs bâtiments étaient construits,
tant commerciaux que résidentiels, pour former une trame urbaine, comment
concevoir ce quartier durable? À l’inverse, si l’on observe des aspects individuels d’un
bâtiment, tel que sa performance énergétique ou ses matériaux, comment statuer sur
un choix écologique? Les réponses ne sont pas simples, mais les méthodes
d’évaluation du développement durable du cadre bâti (MEDD) en fournissent une
partie.
Les MEDD les plus connues et populaires s’adressent aux bâtiments; nous les
appelons dans ce texte les méthodes d’évaluation du bâtiment durable (MEBD). Les
MEBD encadrent la construction de bâtiments verts ou durables et se sont imposées
dans l’industrie de la construction, surtout en Angleterre et aux États-Unis. Ces
dernières sont volontaires, mais paradoxalement de plus en plus enchâssées dans
des politiques institutionnelles, des règlements municipaux voire des orientations
nationales. Apparues dans les dernières années, les méthodes d’évaluation de
quartiers durables (MEQD) intègrent des principes d’urbanisme durable et, dans
certains cas, des enjeux de participation publique. En ce qui a trait aux matériaux de
construction et aux composantes du bâtiment, la terminologie utilisée est celle d’outils
d’évaluation. Basées sur la méthodologie de l’analyse du cycle de vie (ACV), ces
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outils visent à quantifier l’impact environnemental potentiel d’un produit ou d’un aspect
du bâtiment de la genèse au tombeau.
Les méthodes d’évaluation peuvent toucher plusieurs enjeux associés au
développement durable comme elles peuvent impliquer des échelles spatiales ou de
temps variables, ce qui rend en ardue la recherche d’une définition générale. La
structure du premier chapitre de ce document est donc basé sur l’échelle spatiale,
référent intuitif inspiré des travaux du réseau européen de recherche en
développement urbain durable Building Environmental Quality Assessment for
Sustainability through Time (BEQUEST), qui a recensé puis classé près d’une
soixantaine de méthodes d’évaluation de développement urbain durable en 2002 . Les
échelles spatiales vont du petit (le simple matériau de construction en brique ou en
asphalte) jusqu’au grand (le quartier avec ses bâtiments, espaces verts et
infrastructure). Chacune de ces échelles présente des particularités et des
caractéristiques propres qui seront explorées dans ce document.
Objectif
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de figures qui expliquent le déroulement global d’une méthode d’évaluation et
qui présentent plusieurs de leurs caractéristiques en un coup d’œil.
• Révéler les différences entre les MEBD et autres méthodes et outils
visant d’autres échelles spatiales. La recherche ne se limite pas au bâtiment,
ouvrant grand son regard vers les échelles spatiales adjacentes : les
composantes du bâtiment et le quartier. La ville et le quartier sont explorés
pour révéler les enjeux d’évaluation qui leur sont propres. Le texte adopte aussi
un objectif macro pour observer les éléments constitutifs du bâtiment : ses
matériaux et processus. Il adhère à l’idée que l’exploration multi-échelle
améliore la compréhension du contexte de l’évaluation du bâtiment durable.
• Souligner les aspects complémentaires de MEBD spécifiques. Cette
exploration donnera un portrait global des orientations qu’empruntent les MEBD
au niveau international. Les méthodes d’utilisation courante au Canada et aux
États-Unis seront comparées à des méthodes spécifiques.
• Présenter les courants fondamentaux dans l’évaluation du bâtiment
durable. Les courants dans l’évaluation du bâtiment durable seront déchiffrés
et les résultats seront exprimés sous forme de tableau synthèse. Ces
tableaux expriment de manière succincte les courants fondamentaux des
MEBD, condition préalable à leur adaptation ou amélioration.
• Recommander l’implantation de pistes d’évolution de l’évaluation du
bâtiment durable. Des recommandations d’amélioration de la méthode LEED,
soit la MEBD prédominante au Canada et au Québec seront faites.
Contributions originales
Les MEDD étudiées dans ce texte visent le quartier, le bâtiment et les composantes
du bâtiment. Avant d’analyser les méthodes, il y aurait lieu de présenter la philosophie
du DD.
La philosophie du développement durable (DD) est apparue pendant les années 80,
faisant suite à l’éveil écologique entamé 20 ans plus tôt, ponctué par la publication du
« Printemps silencieux » de Rachel Carson [18] et « Halte à la croissance » du Club
de Rome, ainsi que l’éclatement de la crise du pétrole de 1973. Le concept est une
tentative de concilier d’une part les inquiétudes relatives aux impacts
environnementaux découlant de l’activité humaine, et d’autre part, les inquiétudes
sociopolitiques liées aux enjeux du développement humain. L’envol du DD à
l’international est attribuable à la Commission mondiale sur l’environnement et le
développement (CMED), et la publication du rapport « Notre Avenir à Tous » , dit
rapport «Brundtland». La définition qui s’y trouve demeure la plus citée dans la
littérature:
Le développement durable est un développement qui répond aux besoins
du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre
aux leurs .
La philosophie du DD est souvent représentée comme l’intersection d’enjeux sociaux,
économiques et environnementaux, ce dernier pôle pouvant être scindé en deux - le
milieu naturel et le cadre bâti (figure 1.1) .
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Figure 1.1 –Développement durable et développement urbain durable. Redessiné
d’après Finco & Nijkamp
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construction écologique, évalué à 49 milliards de dollars (en devise américaine) aux
États-Unis en 2008 .
Les MEQD sont récents, de sorte qu’il est difficile d’évaluer leur impact sur
l’élaboration et la construction de quartiers durables. Toutefois, la proportion de la
population vivant en zone urbaine est en augmentation constante, et plusieurs
collectivités entreprennent des déjà démarches de développement durable. Les MEQD
pour leur part, ont été appliquées dans quelques collectivités en France, un bon
nombre aux États-Unis et quelques-unes au Canada
La section qui suit présentera d’abord les MEBD, avant de se pencher sur des
outils pour l’évaluation de composantes du bâtiment.
Les méthodes d’évaluation du bâtiment durable
Qu’est ce que le bâtiment durable? La section débutera avec une mise en contexte du
bâtiment durable avant d’explorer sa définition.
La notion du bâtiment durable tient ses origines du bâtiment efficace en énergie,
et du bâtiment écologique (Figure 1.2), et évolue actuellement vers celle du bâtiment
régénérateur ou restaurateur.
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En effet, l’efficacité énergétique a longtemps été le seul aspect du bâtiment durable
qui soit pris en compte. Abstraction faite du transport des usagers pour se rendre au
bâtiment et en revenir , l’énergie opérationnelle est le plus grand responsable des
impacts environnementaux associés aux bâtiments et elle continuera de croître . Le
seul critère d’efficacité énergétique ne suffit pas pour concevoir un bâtiment
écologique, tel qu’en témoignerait toute personne ayant fréquenté un bâtiment mal
ventilé ou éclairé. La définition d’un bâtiment durable sera explorée plus en détail au
chapitre 2. Il est possible de reformuler la question posée à l’introduction de cette
section pour demander « Comment est évalué le bâtiment durable? ».
Cette popularité s’explique entre autres par la pertinence des avantages d’une
certification par l’entremise d’une MEBD, en outre :
• d’établir un langage commun qui permet aux promoteurs désireux de
démontrer leur engagement environnemental de le faire sur un pied d’égalité.
• de donner aux propriétaires un moyen de communiquer aux locataires les
qualités environnementales de l’immeuble.
• de contribuer à l’établissement d’un savoir et d’une expertise au sein de
l’industrie du bâtiment pour faciliter l’assimilation des questions
environnementales dans la pratique.
• Par ailleurs, les MEBD sont utilisées par des équipes de conception
(architectes, ingénieurs, etc.) qui cherchent un cadre de référence pour
structurer leurs efforts dans un projet de bâtiment durable.
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L’évaluation intègre donc plusieurs aspects du bâtiment – choix du site,
consommation d’énergie et d’eau, confort intérieur, etc. Chacun de ces grands
thèmes est décliné en indicateurs spécifiques, qui, lorsque implantées et vérifiées,
assurent au bâtiment une certification. L’évaluation du bâtiment durable est de plus
en plus populaire et procure des avantages aux projets certifiés. La section qui suit
approfondit l’analyse des quatre MEBD retenues et en justifie le choix.
Tableau 1.2 MEBD retenus suite à la mise en place des critères. Source: Adapté
de Fowler et Rauch [80]
Méthode ayant Région
servi à son
MEBD (bâtiments à vocation élaboration
commerciale)
BREEAM [102]
Original Royaume-Uni
Comprehensive Assessment System Japon
for Building Original
Environmental Efficiency (CASBEE)
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Plusieurs MEBD Hong-Kong
Comprehensive Environmental internationales
Performance [102]
SBTool
Assessment Scheme (CEPAS) Original International
HQE Original France
Leadership in Energy and Surtout l’Amérique du
Environmental Design Original Nord
National
(LEED®)Australian Built Environment Australie
Rating inconnu
System (NABERS)
Green Rating for Integrated Habitat Original Inde
Assessment
Total Quality Building Assessment Original Autriche
System
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Une comparaison
Plusieurs études comparatives dissèquent les MEBD d’un point de vue technique . Les
sections qui suivent sont plus générales : elles expliquent les mécanismes
d’évaluation des méthodes, en souligne les différences générales, et révèlent les
aspects complémentaires des MEBD retenues. En premier lieu, chacune des
méthodes sera résumée et illustrée par une figure qui comporte trois colonnes. La
colonne de gauche représente le déroulement typique d’une opération de construction
d’un bâtiment. La deuxième indique les étapes associées au déroulement de la
méthode, dont la vérification et la certification, et la troisième illustre l’appui à
l’implantation de la méthode. Finalement, le bas de la figure illustre la présentation des
résultats de l’évaluation.
La première colonne, donc, représente le déroulement d’un projet typique de
construction d’un nouveau bâtiment durable :
• suite à l’analyse du site, les acteurs impliqués dans le projet (ingénieurs,
architectes, promoteur, propriétaire) élaborent un concept préliminaire du
bâtiment, en y intégrant des principes et critères environnementaux ou du DD.
• Le concept retenu est ensuite raffiné jusqu’à production de plans et devis
finaux. En chantier, une gestion environnementale s’impose – préservation de
zones sensibles, gestion des déchets, etc.
• La phase de construction achevée, le bâtiment est sujet à une vérification par
un tiers.
Advenant la réussite de cette dernière lors de la vérification, le bâtiment est
certifié.
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BREEAM
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LEED
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HQE
La méthode d’évaluation HQE Bâtiment (figure 1.4) est construite autour de 4 thèmes
: écoconstruction, éco-gestion, confort et santé. Chacun des thèmes contient une
structure hiérarchique de cibles, sous-cibles et préoccupations. L’évaluation finale est
HQE ne correspond pas à l’usage que nous en faisons dans le reste du document. Elle
pourrait être remplacée ci-dessous par les expressions« catégorie» et « sous-catégorie
».
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SBTool
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Comparaison des caractéristiques
La présentation visuelle des méthodes d’évaluation sera complétée par une analyse
de leur mécanique: indicateurs, pondération, cibles, résultats, processus de vérification
et de certification seront abordés (ces catégories s’inspirent de Todd et al.) suivi de
l’appui à l’implantation. Ce texte ne vise pas une comparaison intégrale des
indicateurs; l’exercice ne serait pas utile pour révéler les approches complémentaires,
en plus d’être laborieux pour le lecteur. Il présente plutôt la typologie commune des
indicateurs ainsi que d’autres caractéristiques de leur mécanique. Une discussion des
avantages et inconvénients de chacune des MEBD complétera la section.
Indicateurs
Chaque catégorie des méthodes est déclinée en indicateurs, qui constituent le fond
des MEBD et forment des listes exhaustives contribuant à évaluer les bâtiments
durables. Les indicateurs de la grande partie des MEBD sont disponibles sous forme
de listes de contrôle (checklist) téléchargeables. La Figure 1.6, extrait de la liste de
contrôle de la méthode BREEAM, illustre une forme de présentation des indicateurs,
ainsi que d’autres caractéristiques communes des méthodes qui sont décrites dans le
paragraphe qui suit.
Resultat
Une des fonctions de base des MEBD est de produire une note pour un bâtiment,
qui sert à afficher sa « cote » environnementale. Dans le cas de BREEAM et
LEED, les résultats sont présentés sous forme agrégée, par exemple 72%
(BREEAM) ou 45/100 (LEED). Ces résultats sont traduits en un niveau de
performance qualitatif, par exemple, dans le cas de LEED, Certifié, Argent, Or
ou Platine. À l’inverse, ni HQE ni SBTool ne présentent leurs résultats sous forme
d’un pointage unique. Dans le cas de HQE, la performance du bâtiment est
exprimée au regard de 14 cibles principales. Les résultats présentés par SBTool
sont plutôt illustrés par un diagramme en toile sur 7 catégories. SBTool est la
seule méthode qui exprime dans ses résultats les données quantitatives
associées à la performance environnementale du bâtiment (cf. figure 1.10) par
unité de superficie ainsi que par unité de superficie et par usager. Cette
dernière sert à normaliser les données du bâtiment par rapport à l’intensité de
son l’utilisation; par exemple, la consommation accrue d’un bâtiment peut être
attribuable à un niveau d’activité plus important de ses usagers, et non
uniquement à son efficacité énergétique, réalité qu’une unité de superficie ne
permet pas de traduire .
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