Anthologie Du Renoncement Ocr PDF
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Anthologie Du Renoncement Ocr PDF
L'Anthologie du renoncement
Éditions Verdier
11220 Lagrasse
DU MÊME AUTEUR
L’ANTHOLOGIE
DU RENONCEMENT
Traduction de l’arabe
accompagnée de plus de 400 notices biographiques
par
Roger Deladrière
VERDIER
COLLECTION .< ISLAM SPIRITUEL »
DIRIGÉE PAR CHRISTIAN JAMBET
La « LITTÉRATURE » DU RENONCEMENT
ET LA PLACE DE L'ANTHOLOGIE DE BaYHAQI
Le texte et la traduction
Nous avons utilisé pour notre traduction les deux éditions cri
tiques du Kitâb al-Zuhd al-kabîr, établies par le cheikh Taqî al-
Dîn Nadwî (Koweït, 1983), et par le cheikh’Amir Ahniad Haydar
(Beyrouth, 1987). Le cheikh Nadwî décrit pages 68 à 71 les trois
sources dont il s’est servi : un microfilm du manuscrit de Médine
sous la cote 142 de la Maktabat’Arif Hikmet, un manuscrit de
Haydarâbâd sous la cote 1235 (1135 ?) de la Maktaba Asafiyya,
et un manuscrit pakistanais dont il ne donne pas la cote. Le
cheikh Haydar indique pages 5 et 6 les deux manuscrits qu’il a
utilisés, et qui sont les deux premiers décrits par le cheikh
Nadwî. Nous avons adopté le texte établi par le cheikh Haydar,
dont les leçons nous ont paru plus correctes, et qui ne souffre pas
des nombreuses lacunes du texte du cheikh Nadwî, qui sont sans
aucun doute à imputer à l’imprimeur.
Nous nous sommes aidé parfois, quand le texte présentait une
difficulté, des leçons que nous trouvions chez d’autres auteurs,
tels qu’Abû Nu’aym dans sa Hilya ou Ibn al-Jawzî dans sa Sifat
al-Safwa.
La numérotation des sentences nous a conduit à ne pas repor
ter les notes à la fin de l’ouvrage, mais à les disposer immédiate
ment à la suite de la sentence à laquelle elles correspondent.
Pour éviter toute confusion, les notes sont en caractère italique.
Les références aux œuvres y sont faites par la désignation simpli
fiée du nom de l’auteur. Par exemple, un renvoi à un passage de
la Hilya sera mentionné par Abu Nu’aym, suivi du numéro du
tome et de celui de la page. Le lecteur retrouvera dans notre
Bibliographie la désignation des auteurs, classés selon l’ordre
alphabétique, accompagnés du titre de chacun de leurs ouvrages
utilisés dans les notes. Quand dans la traduction ou dans une
note un nom propre est marqué d’un astérisque, il fait l’objet
d’une notice biographique particulière à la fin de l’ouvrage.
Enfin nous avons cru bon de regrouper en un bref glossaire les
mots arabes qui figurent dans notre livre.
Bibliographie
Ibn Abt ’Asim Abu Bakr Ahmad ibn Abî’Asim, Kitctb al-zuhd, éd.
de’Abd al-’Alî’Abd al-Hamîd, Beyrouth, 1988.
Ibn al-lmàd ’Abd al-Hayy ibn Ahmad ibn al-’lmâd, Shadharât al-
dltahab fi akhbâr man dhahab, en 8 vol.. Le Caire,
1932.
Première partie
14. Sufyân ibn ’Uyayna* avait entendu Abû Hâzim* tenir ce pro
pos : « Dieu a donné à ce bas monde l’ordre suivant : “Celui qui
te servira, livre-le à l’épuisement, mais celui qui Me servira,
deviens à ton tour son serviteur !” ».
Abû Nu’aym, III, p. 194, attribue ces paroles à l'imâm Ja'far al-
Sâdiq*.
15. Même tradition que la précédente, mais avec une autre chaîne
de transmetteurs.
vie ici-bas et de sa vie future ; mais pour celui dont les préoccu
pations se seront répandues dans tous les sens, Dieu ne Se sou
ciera guère de l’endroit où elles l’auront mené à sa perte. »
Cf. Ibn Hanbal, n°119, p. 42, et n°I79, p. 58 ; Mundhiri, IV,
p. 122 ; et notre Kalâbâdhî, p. 132.
25. Al-Hasan rapporte le récit suivant que lui avait conté son
père Hammâd (vraisemblablement Ibn Salama)* : « À mon arri-
3-2 - ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
46. ’Umar ibn ’Abd al-’Azîz entra auprès de son épouse Fâtima
et lui demanda : « Aurais-tu un dirham pour que j’achète du rai
sin ? — Non, lui répondit-elle. —■ Ou bien alors aurais-tu
quelques pièces (fulûs : pièces de cuivre) pour cet achat ?
— Non, et s’avançant vers lui, comment toi, le prince des
Croyants, n’es-tu pas capable d’avoir un dirham, pas même
uelques pièces, pour t’acheter du raisin ! — Cela m’est plus
upportable que de me débattre demain en Enfer avec les
chaînes au cou. »
Cf. Abu Nu’aym, V, p. 259.
53. D’après Bishr ibn al-Hârith : « Fudayl ibn ’lyâd a dit que la
crainte du serviteur à l’égard de Dieu est en fonction de ce qu’il
sait de Lui, et que son renoncement à l’égard du monde est en
fonction de son désir de la vie future. »
Cf. Kharkûshî, folio 56b ; Abu Nu’aym, VIH, p. 110 ; Bayhaqî 1,
1, p. 512, n°882.
n’a pas d’existence sensible tant qu’il n’a pas perdu ce qui
existe ! Selon l’opinion de certains, l’ascète est celui qui ne voit
ni le monde, ni ses habitants, ni ce qu’il contient, mais qui ne
voit que Dieu. S’il est tel, il ne prend du monde que (ce qu’il
reçoit) de la main de Dieu. »
Cf. Suyûtî, folio 40a.
Cf. Abû Nu’aym, VU, p. 370-371 ; Ibn Khamîs, folio 11b ; Ibn
al-Jawzi, IV, p. 128.
81. De la même source, cet autre récit : « Nous nous étions trou
vés une nuit, Ibrâhîm et moi, sans rien à manger pour le lende
main, et nous ne pouvions rien y faire. Me voyant soucieux et
triste, il me dit : “Ibrâhîm ibn Bashshâr ! le bien-être et la tran
quillité que Dieu accorde aux pauvres et aux nécessiteux en ce
monde et en l’autre, 11 ne les leur réclamera pas le Jour de la
Résurrection sous forme d’aumône légale, ni de pèlerinage, ni
d’offrande, ni de bienfait envers les siens, ni de partage des biens
pour soulager autrui, mais II les réclamera à ces misérables qui
sont riches en cette vie et pauvres à l’égard de la vie future, hono
rés ici-bas et avilis le Jour de la Résurrection. Ne sois donc pas
soucieux ni triste, car la subsistance divine est assurée et elle vien
dra à toi ! Par Dieu, c’est nous qui sommes les rois et les riches,
nous vers qui s’empresse la tranquillité en ce monde, alors que
nous ne nous soucions pas de notre condition le matin ou le soir,
pourvu que nous obéissions à Dieu.” Il fit ensuite sa prière, et moi
la mienne, et peu de temps après apparut soudain un homme qui
nous amena huit galettes avec des dattes en abondance et les
déposa devant nous, en nous disant : « Mangez, que Dieu vous
fasse miséricorde !”, puis il nous salua. Ibn Adham me fit alors :
“Mange donc, toi qui étais soucieux !” Un mendiant arriva sur ces
entrefaites et nous demanda quelque chose à manger. Ibn Adham
prit trois galettes et des dattes et les lui offrit, il m’en donna trois
autres, et il mangea les deux qui restaient, en ajoutant ces mots :
“Partager pour soulager autrui caractérise les croyants.” »
Cf. Abû Nu’aym, VU, p. 370 ; Bayhaqî 1,11, p. 114, n°1334 ; Ibn
al-Mulaqqin, p. 8.
83. D’après Muhammad ibn ’Abd Allâh ibn Shâdhân*, ces paroles
de Muhammad ibn ’Alî Kattânî* : « Quiconque recherche la tran
quillité avec tranquillité en est privé. »
4 6- ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
88. Selon ’Alî ibn ’Abd al-’Aziz (Jurjânî*) : « Celui qui ne sait
pas se contenter de peu, la fortune ne le rendra pas plus riche. »
ture qui ne réduisait pas à l’indigence mais qui n’allait pas plus
loin que ma personne. Voyant cela, je dis à mon âme de s’en
contenter. C’est ce qu’elle fît, mais avec peine. »
Cf. Ibn al-Mubârak, p. 350, n°986 ; Ibn Hanbal, p. 302, n°1156 ;
Ibn Abî-l-Dunyâ, p. 131 ; Abu Nu'aym, II, p. 241.
99. Selon ’Alî ibn ’Abd al-’Azîz (Jurjânî) : « Celui qui ne sait pas
se contenter de peu, rien ne le rendra jamais riche. »
Cf. la sentence n°88.
100. D’après ’Abd al-Malik ibn ’Umayr*, voici les conseils que
Sa’d al-Khayr* donna à son fils : « Fais preuve de renoncement,
car c’est là la richesse, et prends garde de rechercher ce que les
gens possèdent, car c’est là la pauvreté avérée ! Méfie-toi de ce
dont on a ensuite à s’excuser ! Pratique les ablutions selon les
règles, et quand tu pries, fais comme si tu disais adieu au monde
et que c’était ta dernière prière ! S’il t’est possible d’être meilleur
PREMIERE PARTIE - 49
106. Voici, d’après ’Abd Allâh ibn al-Mubârak, les vers sui
vants :
« Ne t’abaisse pas par avidité devant une créature ! car ce serait
de ta part nuire à la religion,
Mais demande à Dieu qu’il t’accorde la subsistance qu’il détient
dans Ses trésors entre le “kâj" et le “nûn" (du mot créateur
“fcitn” ! : “sois” !) !
Ne vois-tu point que l’homme créé que tu sollicites et en qui tu
places ton espoir est lui-même misérable et fils de misérable ! »
112. Lorsque Yahyâ ibn Aktham* fut nommé juge, son frère ’Abd
Allah ibn Aktham, qui pratiquait le renoncement, lui écrivit de
Merv :
« Un morceau de pain que l’on mange avec une pincée de sel est
plus savoureux qu’une datte fourrée de guêpes !
Et une bouchée qui rapproche du trépas celui qui l’avale est sem
blable à la graine du piège qui broie le cou du moineau. »
Cf. Bayhaqî I, V, p. 64, n°5789. Le premier vers était souvent
cité par Ibn Adham : cf. Abu Nu'aym, VIII, p. K) ; Ibn
Khamîs, folio 9b ; Ibn al-Mulaqqin, p. 12 ; Sha’râni, I, p.
59.
123. D’après Abu Hafs (’Amr ibn ’Alî, sans doute al-Fallâs*) :
« J’ai entendu ’Abd Allah ibn Dâwud* dire ceci : “Je préfère la
compagnie d’un mouton à celle d’un être humain. — Et pour
quoi donc, Abu ’Abd al-Rahmân ! — Parce que l’homme est
nuisible, alors que le mouton ne l’est pas.” »
le silence, mais j’ai constaté que je n’étais pas aussi ferme que je le
désirais, c’est pourquoi je me suis avisé que la meilleure de ces dix
choses était la dernière, à savoir le fait de s’isoler des hommes. »
Cf. Khattâbî, p. 86 (incomplet) ; Abu Nu'aym, VIII, p. 142, et p.
153 (incomplet) ; Ibn al-Jawzî, II, p. 125.
129. Selon Fudayl ibn ’lyâd : « Celui qui se mêle aux gens ne
saurait échapper à l’alternative suivante : ou bien il se lance avec
eux dans les futilités, ou bien il se tait quand il voit quelque
chose de répréhensible ou quand il entend de la part de son inter
locuteur quelque chose qui lui fait commettre un péché. »
Cf. Khattâbî, p. 102-103 ; Ibn Khamîs, folio 7a.
choses qui me sont le plus chères ainsi qu’à mes disciples : citer
le Coran et la Sunna, et la troisième c’est un homme qui
s’applique à ne s’attacher qu’à ce qu’il y a de bien chez
autrui. »
Cf. Abu Nu’aym, III, p. 41 (même idée).
142. Shu’ba (lbn al-Hajjâj*) raconte qu’il lui était arrivé de sortir
avec Ayyûb (Sakhtiyânî*) pour ses achats : « Je voulais, dit-il,
marcher avec lui, mais il ne me laissait pas faire, et il partait,
prenant ce dont il avait besoin tantôt ici, tantôt là, de façon à ce
qu’on ne le reconnaisse pas. Ayyûb me disait : “On a parlé de
moi, et c’est ce que je n’aime pas.” »
Cf. Abu Nu'aym, 111, p. 6.
144. D’après Yûsuf ibn Asbât, Thawrî lui aurait dit : « Quand on
parle d’un homme dans son pays pour sa lecture du Coran et
pour la dévotion qu’il affiche, que sa renommée y est grande et
que sa réputation y fait beaucoup de bruit, si alors tu ne le vois
S8 - ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
pas s’enfuir de cet endroit, tu n’as rien à espérer de bon pour lui. »
affaires, qui dépense ses biens pour autrui, qui améliore son
caractère, qui honore ses frères, et qui reste chez lui. »
162. Selon Zayd ibn Aslam* : « Un homme avait fait d’un cime
tière sa demeure, et on le lui reprocha ; ce à quoi il rétorqua : “Il
y a là des voisins sincères et qui me servent de leçon.” »
Cf. Abu Nu’aym, lll, 223.
168. D’après ’Abd Allâh ibn Wahb Fihrî* (et non pas « Misri »,
comme il est écrit fautivement dans le texte) : « J’ai entendu à la
Mekke Thawrî dire : “Satisfaire les hommes est un but inacces
sible, tout comme la poursuite des biens de ce bas monde.” »
Cf. Abu Nu'aym, VI, p. 386.
170. D’après Jarîr ibn Hâzim*, on avait dit à Hasan Basrî : « Les
PREMIERE PARTIE - 6}
gens viennent aux réunions que tu tiens pour recueillir les erreurs
de tes propos et ainsi pouvoir dire du mal de toi. — N’en tiens
pas compte ! répondit-il. J’ai demandé à mon âme de désirer le
voisinage de Dieu, et elle l’a désiré ; j’ai demandé à mon âme de
désirer les jardins du Paradis, et elle les a désirés ; j’ai demandé
à mon âme de désirer les Houris aux grands yeux noirs, et elle
les a désirées ; et j’ai demandé à mon âme de désirer la sauve
garde contre les hommes, mais je n’en ai pas trouvé le moyen !
Une fois que j’ai eu constaté que les hommes ne sont pas satis
faits de leur Créateur, j’ai compris qu’ils ne seraient pas satisfaits
d’une créature semblable à eux. »
174. D’après Junayd, San (Saqatî) disait : « S’il n’y avait pas la
prière en commun du vendredi, je boucherais ma porte avec de
l’argile. » Il disait aussi : « Quand je descends (à la mosquée)
pour faire la prière en commun, je pense à tous ceux qui vien
dront vers moi, et je demande : “Mon Dieu ! accorde-Ieur dans
6'4 - ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
189. Ali aurait dit à ses partisans : « Mêlez-vous aux gens par la
langue et le corps, tout en vous en séparant par le cœur et les
œuvres, car ce que l’homme a acquis ainsi lui appartient, et, le
Jour de la Résurrection, il sera en compagnie de ceux qu’il a
aimés. »
206. Même tradition, selon les termes rapportés par ’Abd Allâh
(ibn Mas’ûd) : « L’Islam a commencé exilé et il le redeviendra.
PREMIERE PARTIE -7/
208. Selon Ibn ’Umar, cet autre hadîth : « Les hommes sont comme
les chamelles, dont pas une sur cent n’est une bonne monture. »
Cf. Ibn al-Mubârak, n°I86, p. 62 ; Ahmad, II, p. 7 ; Muslim,
VII, ch. 45, p. 192 ; Khattâbî, p. 127 ; Muttaqî, VI, p. 330.
que les hommes sont égaux vis-à-vis des règles légales, qu’il n’y a
pas d’avantage pour le supérieur sur l’inférieur, pour celui qui
occupe une position élevée par rapport à l’homme de condition
modeste, comme “les chamelles dont pas une sur cent n’est une
bonne monture”, c’est-à-dire docile, bonne pour le voyage et qui
se laisse monter. L’autre façon de comprendre est que la plupart
des hommes sont imparfaits et ignorants. Le Prophète voulait
dire : “N’attendez guère de bien en leur compagnie et ne fraterni
sez qu’avec les hommes de mérite, aussi peu nombreux que la
bonne monture parmi les chamelles servant de bêtes de somme !”
Citons à l’appui de cette interprétation ces paroles de Dieu : “Mais
la plupart des hommes ne savent pas” (Coran, VU, 187) et “Mais
la plupart des hommes se plongent dans une ignorance aveugle”
(Coran, VI, III). Par ailleurs, les anciens ont intitulé le chapitre
incluant ce hadîth “Du blâme des hommes et du fait de s’écarter
d’eux”, et cela est en faveur de la seconde interprétation. »
227. Voici des vers que disait Mansûr le Juriste, et dont il était
PREMIERE PARTIE - 77
232. Autre hadîth, transmis par Abu Umâma : « Que celui qui
croit en Dieu et au Dernier Jour, et qui témoigne que je suis
l’Envoyé de Dieu, reste dans sa demeure et pleure ses fautes, et
que celui qui croit en Dieu et au Dernier Jour, et qui témoigne
que je suis l’Envoyé de Dieu, parle du bien, il en obtiendra le
gain, et qu’il se taise sur le mal, il lui sera épargné ! »
Cf. Haythamî, X, p. 299 ; Muttaqî, VI, p. 340.
245. Paroles de Fudayl ibn ’lyâd : « Tout le mal a été placé dans
une demeure dont la clef est l’amour de ce monde, et tout le bien
a été placé dans une demeure dont la clef est le renoncement à
ce monde. »
Cf. Makkî, II, p. 181-182 ; Kharkûshî, folio 257b ; Sulamî, p. 13 ;
Abû Nu’aym, VIII, p. 91 ; Qushayrî, p. 96 ; Ghazâlî, IV, p. 257.
247. D’après al-Hasan ibn ’Amr, cette semence de Bishr ibn al-
Hârith : « Celui qui aime le monde, n’éprouve pas la suavité du
service de Dieu. Jésus fils.de Marie a dit : “Le commencement
de toute faute est l’amour du monde." »
Cf. pour la parole de Jésus Ibn Hanbal, p. 143, n°472 ; Makkî,
II, p. 192.
DEUXIEME PARTIE - 8}
250. Selon Ahmad ibn Abî-l-Hawârî : « A celui qui jette aux choses
d’ici-bas un regard de désir et d’amour, Dieu enlève du cœur la
lumière de la certitude et le renoncement. »
Cf. Sulamî, p. 100 ; Abû Nu'aym, X, p. 6 ; Qushayrî, p. 28 ; Ibn
al-Mulaqqin, p. 32.
Cf. Ibn Hanbal, p. 447, n°1875 ; Abû Nu’aym, II, p. 360 ; Ibn
al-Jawzt, III, p. 205.
260. Dans l’un de ses sermons édifiants, Bilâl ibn Sa’d disait
ceci : « Serviteurs du Miséricordieux ! Même si vous étiez
exempts de fautes, n’en commettant aucune dans vos relations
avec Dieu, ne laissant aucune œuvre d’obéissance sans vous
dépenser pour l’accomplir, le seul fait que vous aimiez ce monde
serait un mal suffisant pour vous, à moins que Dieu le tolère et
vous le pardonne. »
Cf. Abû Nu’aym, V, p. 231.
261. Sentence d’Ibn al-Sammâk : « A celui qui est attiré par les
choses d’ici-bas et à qui le monde a fait goûter ses douceurs, la
vie future fera avaler son amertume pour s’être éloigné d’elle. »
Cf. Ibn al-Jawzî, III, p. 107.
266. Awzâ’î rapporte ces paroles de Bilâl ibn Sa’d : « Par Dieu !
c’est un péché déjà suffisant que nous convoitions les choses
d’ici-bas, alors que Dieu nous a encouragés à en faire peu de cas.
Votre ascète est un homme qui a des désirs, votre dévot est
pitoyable, et voue savant est un ignorant ! »
DEUXIEME PARTIE - 8/
280. Bishr ibn al-Hârith citait ces deux vers de Mahmûd al-
Warrâq* :
« Celui qui honore ce bas monde, sera méprisé et humilié lors de
la Résurrection,
Mais celui qui le méprise, trouvera ce Jour-là les honneurs. »
284. San (Saqatî) disait : « La vie d’ici-bas est faite toute entière
de faveurs abusives, à l’exception de cinq choses : un pain qui ras
sasie, une eau qui calme la soif, un vêtement pour être décent, une
demeure pour s’abriter, et un savoir (religieux) dont on se sert
pour agir. »
Cf. Sulami, p. 50 ; Abu Nu'aym, X, p. 119 ; Ibn Khamîs,
folio 65a-b.
286. Selon al-Hasan ibn ’Amr, ces paroles de Bishr ibn al-Hârith :
« Les savants religieux sont unanimes pour dire qu’il vaut mieux
être léger lors de la Résurrection. » Et : « Mâlik ibn Dinar deman
dait que l’on prie pour lui et que l’on approuve cette requête qu’il
adressait à Dieu : “Mon Dieu, n’introduis rien, peu ou prou, des
choses de ce bas monde dans la demeure de Mâlik !”, et dites
amen ! »
Cf. Abu Nu'aym, 11, p. 370.
287. Selon Ibrâhîm (sans doute Harbî)*, Bishr ibn al-Hârith adres
sait à Dieu cette prière : « Mon Dieu, ne me confie pas à ce
monde, et ne m’accorde ni demeure, ni femme, ni enfant, ni biens,
jusqu’à ce que Tu me fasses mourir dans cet état ! » Bishr rappor
tait cette parole de Sufyân (Thawrî), d’après Ibn Dâwud (’Abd
Allâh) : « Je n’ai jamais dépensé un sou pour avoir une bâtisse. »
Cf. pour la dernière sentence Abû Nu’aym, VII, p. 22 ;
Bayhaqî I, VII, p. 403, n°10765.
DEUXIEME PARTIE - ÇI
290. Selon Bishr ibn al-Hârith, ces mois de Fudayl ibn ’lyâd : « Si
tu veux être soulagé, ne te soucie plus des fruits de ce monde ! »
293. ’Abd Allâh ibn Muhammad ibn Manâzil* pria Abû Sâlih
Hamdûn* de le conseiller : «Si tu es capable, lui dit-il, de ne pas
te fâcher pour une chose de ce monde, alors adopte ce comporte
ment ! »
Cf. Sulamî, p. 126 ; Abû Nu’aym, X, p. 231 ; Qushayrî, p. 31 ;
lbn Khamîs, folio 142b ; ’Attâr, 1, p. 334 ; lbn al-Mulaqqin,
p. 359.
de Dieu manger appuyé sur le coude, ni replié sur les talons avec
les deux jambes à la fois. »
Cf. Ahmad, II, p. 165 et p. 167 ; Bayhaqî l,V,p. 107, n°5972.
311. D’après al-Hasan ibn ’Amr, cette parole de Bishr ibn al-
Hârith : « Je ne connais personne ici qui repousse ce bas monde
correctement ; on ne le repousse que pour prendre ou recevoir
davantage. »
316. Tradition transmise par ’Abd Allâh ibn Zayd (ibn ’Asim
p6- ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
318. Ahmad ibn Abî-l-Hawârî cite ces mots de ’Abd al-’Azîz ibn
Muhammad Kindî : « J’ai entendu nos maîtres dire que si se pré
sentent deux choses à entreprendre dont on ne sait laquelle est
convenable, il faut considérer celle des deux qui s’oppose le plus
à la passion, car ce qui convient le mieux est ce qui contrecarre
le plus la passion. »
Cf. Abû Nu'aym, X, p. 18.
319. D’après Abû ’Amr ibn Nujayd, cette parole d’Abû ’Uthmân
Hîrî : « Celui qui s’impose les règles de conduite du Prophète en
paroles et en actes, exprime la sagesse, tandis que celui qui s’impose
la passion, exprime l’hérésie. Dieu n’a-t-11 point dit : “Si vous lui
obéissez, vous serez dans la bonne direction.” (Coran, XXIV, 54) »
Cf. Abû Nu’aym, X, p. 244 ; Ibn Khamîs, folio 161 a-b ; Ibn al-
Jawzî, IV, p. 87.
325. J’ai entendu le maître Abû ’Alî al-Hasan ibn ’Alî (al-
Daqqâq)* dire ceci : « Les créatures humaines sont de deux
sortes : celles qui possèdent, et celles qui sont possédées.
L’homme qui possède, est celui qui règne sur sa passion,
l’homme qui est possédé, est celui sur qui règne sa passion. »
327. J’ai entendu Abû ’Alî al-Daqqâq citer quelqu’un qui disait :
« Tant que tu ne tueras pas toi-même ton âme, tu ne parviendras
pas à ton Seigneur. » On lui demanda ce qui tuait l’âme et il
répondit : « Ce sont les sabres de l’opposition systématique. »
329. Du même encore : « Celui dont le cœur n’est pas dominé par
son Seigneur, n’adore que sa passion et sa propre âme. »
331. Parole d’Abû ’Amr ibn Nujayd : « Pour celui aux yeux de
qui son âme est quelque chose d’honorable, sa religion est quelque
chose de méprisable. »
Cf. Sulamî, p. 455 ; Qushayrî, p. 82 ; Ibn Khamîs, folio 309a ;
Jîlânî, II, p. 203 ; Sha'rânî, /, p. 103.
DEUXIEME PARTIE - ç>ç
333. Parole d’Abû ’Uthmân (Hîrî) : « Pour celui qui voit un défaut
dans son âme et qui n’en ressent pas une souffrance dans son
cœur, je crains que la considération de son défaut n’ajoute en lui
que vanité et entêtement. »
dit : « C’est que je suis inquiet ; ce bas monde est une demeure
de deuil. » On lui suggéra (au moment de sa maladie) de monter
sur la terrasse de sa maison, pour profiter de la brise légère, et il
répliqua : « Il me répugnerait de faire un seul pas pour soulager
mon corps. »
Cf. Abu Nu'aym, VII, p. 339 et p. 335. Pour la première phrase,
se reporter au n°I64. Pour la seconde phrase, Ibn Khamîs,
folio 80a.
340. D’après Abu Bakr ibn Shâdhân (Muhammad ibn ’Abd Allah),
’Abd AUâh ibn Manâzil disait : « Quand un homme enlève de son
âme ce qui la protège, les autres vivent sous sa protection. »
Cf. Sulamî, p. 367 ; Ibn Khamîs, folio 272a ; ’Attûr, II, p. 109 ;
Sha’rânî, p. 92.
346. Paroles, en prose rimée, d’Abû ’Alî al-Hasan ibn ’Alî (al-
Daqqâq) : « Le chemin est clair, mais la passion l’éclipse », et :
« La raison d’être intelligible des actes de dévotion, c’est de
protéger l’âme contre les appétits. »
352. Du même : « L’un des signes montrant que l’on est attiré vers
sa perle (istidrâj) est l’aveuglement à l’égard des défauts de
l’âme. »
Cf. Sulamî, p. 54 ; Abû Nu’aym, X, p. 124 ; Ibn Khamîs,
folio 66a.
365. Paroles d’Abû Dharr (ou « d’al-Hasan ibn Abî Nasr », selon
Nadwî) : « Donne ton amour à l’Islam et à ses fidèles, donne
ton amour aux pauvres, donne ton amour à l’étranger, et de tout
ton cœur ! Mêle-toi aux peines de ce bas monde, et dégage-t’en
par la patience ! Rien ne te garantira (variante : “ne désespère
pas”) qu’un homme restera dans le bien, car il se peut qu’il
retourne au mal et qu’il meure dans cet état, et ne désespère pas
d’un homme qui est dans le mal, car il se peut qu’il retourne au
bien et qu’il meure dans cet état ! Que ce que tu connais de ton
âme te détourne des gens ! »
365. Paroles d’Abû Dharr (ou « d’al-Hasan ibn Abî Nasr », selon
Nadwî) : « Donne ton amour à l’Islam et à ses fidèles, donne
ton amour aux pauvres, donne ton amour à l’étranger, et de tout
ton cœur ! Mêle-toi aux peines de ce bas monde, et dégage-t’en
par la patience ! Rien ne te garantira (variante : “ne désespère
pas”)qu’un homme restera dans le bien, car il se peut qu’il
retourne au mal et qu’il meure dans cet état, et ne désespère pas
d’un homme qui est dans le mal, car il se peut qu’il retourne au
bien et qu’il meure dans cet état ! Que ce que tu connais de ton
âme te détourne des gens ! »
373. Hadîth rapporté par Jâbir (ibn ’Abd Allâh) : « Des combat
tants des expéditions se présentèrent à L’Envoyé de Dieu, et il
leur dit : “Vous voici revenus en parfait état de la petite guerre
sainte pour mener la grande guerre sainte. — Qu’est donc la
grande guerre sainte ? lui demandèrent-ils. — C’est le combat du
serviteur contre sa passion.” »
Cf. Khatîb Bagdâdt, ///, p. 523-524 ; Munâwî, IV. n°6!07, p. 511.
375. Abu ’Amr Ismâ’îl ibn Nujayd Sulamî citait souvent cette
parole d’Abû ’Uthmân Sa’îd ibn Ismâ’îl (Hîrî) : « Celui qui
s’impose les règles de conduite du Prophète en paroles et en actes,
exprime la sagesse, tandis que celui qui s’impose la passion,
exprime l’hérésie. Dieu n’a-t-Il point dit : “Si vous lui obéissez,
vous serez dans la bonne direction.” (Coran, XXIV, 54) »
Déjà citée au n°319.
376. Al-Hasan ibn Abî ’Amarrata (ou « Ibn Abî ’Umar », selon
Nadwî) déclarait : « J’ai vu ’Umar ibn ’Abd al-’Azîz avant qu’il
ne soit nommé calife, et l’on reconnaissait à son visage qu’il était
heureux ; lorsqu’il eut été nommé calife, j’ai vu qu’il avait la
mort devant les yeux. »
377. D’après Yûsuf ibn Ya’qûb Kâhilî : « Umar ibn ’Abd al-’Azîz
portait une courte (variante : “grossière”) pelisse, et sa demeure
avait pour tout éclairage trois bambous coiffés de résine (? littéra
lement : “surmontés d’argile”). »
Cf. Abû Nu'aym, V, p. 323.
j’ai envie d’un morceau de rôti, je n’ai jamais trouvé l’argent licite
qui m’aurait permis de me le payer ! »
Cf. Sulamî, p. 45 ; Qushayrî, p. 19 ; lbn Kliamîs, folio 55b.
186. Lorsque Dieu eut parlé à Moïse, celui-ci se tint à l’écart des
femmes et cessa de manger de la viande. L’ayant appris, son frère
Aaron fit de même, puis il ne tarda pas à prendre femme et à manger
de la viande. On en fit la remarque à Moïse, et il répliqua : « Mais
moi, je ne reviendrai pas sur ce à quoi j’ai renoncé pour Dieu. »
390. Shu’ayb ibn Harb* raconte qu’Ibrâhîm ibn Adham fut intro
duit auprès d’un gouverneur, qui l’interrogea sur ses moyens
d’existence. Ibrâhîm lui répondit alors (vers) : « Nous rapiéçons
nos affaires de ce monde avec les lambeaux de notre religion ;
plus rien ne restera de notre religion, et nous n’aurons plus de
quoi rapiécer. » Le gouverneur s’écria : « Sortez-le ! » car il
l’avait trouvé odieux (variante : « il mérite la mort »).
Cf. Jâhiz, I, p. 278 ; Abu Nu’aym, VIII, p. 10 (deux fois, dont
une où le personnage mentionné est le calife Abu Ja'far al-
Mansûr) ; Ghazâlî, III, p. 222 ; Munâwî, IV, p. 279 (où le per
sonnage mentionné est le calife Hârûn al-Rashîd, lors de son
Pèlerinage).
pour un homme une affliction plus grande que l’esclave que Dieu
lui a accordé ici-bas ait à Ses yeux un rang plus élevé que le sien
le Jour de la Résurrection ! Y a-t-il pour un homme une afflic
tion plus grande que l’aveugle que Dieu lui a donné comme voi
sin retrouve la vue le Jour de la Résurrection, tandis que lui la
perd ! Pour ceux qui étaient avant vous, plus ils s’éloignaient de
ce bas monde, plus il s’empressait auprès d’eux, alors que pour
vous, plus vous le convoitez, plus il s’éloigne de vous. Quelle
différence entre les hommes de spiritualité et vous ! »
Cf. Abû Nu’aym, IV, p. 214.
399. Selon Mâlik ibn Dînâr : « ’Abd Allah Dârî*, qui fut l’un de
mes maîtres, m’avait dit : “Si tu veux avoir la joie d’atteindre le
sommet de cette affaire (de la vie spirituelle), établis entre les
concupiscences et toi, Mâlik ! un mur de fer !” »
À rapprocher d'ibn Hanhal. p. 453, n°190I, et d’Abu Nu’aym,
11, p. 365.
400. Mansûr ibn ’Abd Allâh rapporte cette parole d’Abû ’Alî
Rûdhbârî* : « Il y a trois sortes de choses qui introduisent le mal
dangereux : l’infirmité de la nature, l’accoutumance, et les rela
tions pernicieuses. — En quoi consiste l’infirmité de la
nature ? — C’est de manger ce qui est illicite. — Et qu’est-ce
que l’accoutumance ? — C’est (s’habituer à) regarder de ses
propres yeux et écouter de ses propres oreilles ce qui est en
désaccord avec la vérité, comme la calomnie et la diffamation.
— Et comment se manifestent les relations pernicieuses ?
— C’est chaque fois que la concupiscence te trouble l’âme, et
que tu lui obéis. »
Cf. Qushayrî, p. 83-84 ; Ibn Kkamîs, folios 267b-268a ; Jîlânî,
II, p. 203-204.
401. Fath ibn Shakhraf* raconte que ’Abd Allâh ibn Khubayq
Antâkî Abu Muhammad lui avait donné ce conseil :
« Khurâsânien ! l’affaire se résume en ces quatre choses : ton
DEUXIEME PARTIE - II$
œil, ta langue, ton cœur, ton inclination. Contrôle donc ton œil,
pour qu’il ne regarde pas ce qui ne lui est pas permis ; contrôle
ta langue, pour que tu n’ailles rien exprimer dont Dieu sait qu’il
est en contradiction avec ton cœur ; contrôle ce dernier, pour que
ne s’y trouve ni haine ni rancune à l’égard d’un musulman ; et
contrôle ton inclination, pour ne rien désirer de mal ! S’il n’y a
pas en toi ces quatre vertus, couvre-toi alors la tête de cendre,
car tu es un homme perdu ! »
Cf. Sulamî, p. 143 ; Abu Nu’aym, X, p. 168 ; Qushayrî, p. 29 ;
Ibn Khamîs, folio 137a.
402. Selon Abu Sa’îd ibn al-A’râbî, cette parole d’Abû Ghassân
Qasmalî : « “Ce bas monde, c’est l’âme.” Il voulait dire par là
que renoncer au monde, c’était renoncer à son âme, ce qui signi
fie renoncer à tout ce qu’elle désire et à tout ce qu’elle aime, qui
la distraient de Dieu et de ses moments de quiétude. »
-«•w
407. D’après al-Hasan ibn ’Amr Sabî’î, Bishr ibn al-Hârith aurait
dit : « Je n’ai rien vu de plus déshonorant pour le serviteur ici
présent que son ventre. »
Cf. Bayhaqî l,V,p. 42, n°5705.
444. Voici une autre exégèse d’Ibn ’Abbâs au verset cité précé
demment (« En vérité, j’ai besoin du moindre bien que Tu feras
descendre sur moi ! ») : « Moïse, le prophète de Dieu, réclamait
ne serait-ce qu’un morceau de pain pour calmer la faim qui le
tenaillait. »
449. Selon un récit d’Ibrâhîm ibn Adham transmis par Ibrâhîm ibn
Bashshâr, ’Umar ibn ’Abd al-’Azîz aurait demandé à Khâlid ibn
Safwân* une parole à la fois édifiante et concise, et ce dernier lui
aurait dit : « Prince des croyants ! il y a des gens qu’abuse le fait
que Dieu laisse impunis leurs péchés et que trompent les bonnes
appréciations des hommes à leur égard. Que l’ignorance d’autrui
ne l’emporte donc pas sur la connaissance que lu as de toi-même !
et que Dieu te protège en même temps que nous d’être abusé par
le fait qu’il peut laisser les péchés impunis, et d’être trompé par
les bonnes appréciations d’autrui, qu’il nous garde, pour les
devoirs qu’il nous a imposés, de rester en deçà et de faillir, et
d’éprouver de l’inclination pour les passions ! » ’Umar ibn ’Abd
al-’Azîz pleura alors et s’écria : « Que Dieu nous préserve, toi et
moi, de suivre nos propres passions ! »
Cf. Abu Nu’aym, VIII, p. 18.
450. Ahmad (ibn ’Abd Allâh) ibn Yûnus* rapporte qu’il a entendu
Sufyân Thawrî répéter d’innombrables fois : « Mon Dieu ! le
salut, le salut ! Mon Dieu ! sauve-nous (du mal) pour le bien !
Mon Dieu ! octroie-nous la paix en ce bas monde ! »
Cf. Abu Nu'aym, VI, p. 392, qui ajoute à la fin : « et en l'autre
monde ! »
451. Hadîth transmis par Abu Mûsâ (Ash’arî)* : « Celui qui tient
à sa vie d’ici-bas, nuit à sa vie future, et celui qui tient à sa vie
future, nuit à sa vie d’ici-bas ; donnez donc la préférence à ce qui
durera sur ce qui est périssable ! »
Cf. Ahmad, IV, p. 412 ; Ibn Abt ’Asim, n°162, p. 61 ; Bayhaqî 1,
VII, n°I0337, p. 288, Haythamî, X, p. 249 ; Muttaqî, I, p. 183 ;
Munâwî, VI, n°83I3, p. 31.
452. Hadîth rapporté par Ibn ’Umar : « Ce bas monde est la prison
du croyant ; la tombe est son rempart, et le Paradis est le lieu qui
DEUXIEME PARTIE - I2J
lui est destiné, tandis que ce même bas monde est le Paradis du
mécréant, que la tombe est sa prison, et que le lieu qui lui est des
tiné est l’Enfer. »
Cf. Abu Nu'aym, VI, p. 353. Pour la version plus courante et plus
brève de cette tradition, se reporter au n°336.
Chapitre
De la Limitation des espoirs
et de l’Empressement à accomplir les œuvres
454. Autre hadîth transmis par Anas ibn Mâlik : « L’homme peut
bien être décrépit, il garde en lui deux choses, l’avidité et l’espé
rance. »
Cf. Ibn al-Mubârak, n°256, p. 87 ; Ahmad, III, p. 119 et 192 ;
Bukhârî, VIII, ch. 81, p. 111 ; Bayliaqî 1, VU, n°10260, p. 266 ;
Ghazâlî, III, p. 252 ; Munâwî, VI, n°10025, p. 465.
463. D’après Abû ’Abd al-Rahmân Sulamî*, Ali ibn Abî Tâlib,
au cours d’une allocution qu’il fit à Koufa, prononça les paroles
suivantes : « Musulmans ! ce que je crains le plus pour vous ce
sont les espoirs à long terme et le fait de suivre ses passions.
Nourrir des espoirs à long terme fait oublier la vie future, et
suivre ses passions détourne de la Vérité. Assurément la vie
d’ici-bas nous tourne le dos, tandis que la vie future nous fait
face ! Chacune des deux a sa tribu, soyez donc de la tribu (litté
ralement : “des fils”) de la Vie future, et non pas de la tribu de
la vie d’ici-bas, car aujourd’hui il y a les œuvres mais pas de
jugement, tandis que demain (à la Résurrection) il y aura le
jugement et il n’y aura plus d’œuvres ! »
Cf. Ibn al-Mubârak, n°255, p. 86 ; Ibn Hanbal, n°692, p. 192 ;
DEUXIEME PARTIE - Ijl
464. D’après Yahyâ ibn ’Uqayl*, Ali ibn Abî Tâlib dit à Omar :
« Prince des Croyants ! si tu veux avoir la joie de rejoindre tes
deux amis (sans doute le Prophète et Abou Bakr), limite tes
espoirs, mange sans te rassasier, porte un manteau court et une
tunique rapiécée, ressemelle toi-même tes sandales ! C’est ainsi
que tu les rejoindras. »
Cf. Bayhaqî 1, V, n°568J, p. 36 ; Muttaqî, VI, p. 323-324. Voir
également Ibn Hanbal, n°1874, p. 447, en termes plus courts,
attribués à Abu Dharr au lieu d’Ali.
501. Luqmân dit à son fils : « Mon cher enfant ! les hommes
aimeraient différer (la mort) qui leur est promise, alors qu’ils
s’avancent rapidement vers la vie future. La vie d’ici-bas leur
tourne le dos et s’en va, tandis que la vie future leur fait face.
C’est une demeure vers laquelle tu marches et qui est plus
proche de toi que celle que tu quittes. »
Cf. Ibn al-Mubârak, n°1060, p. 374.
502. Luqmân dit à son fils (version plus brève) : « Mon cher
13 8 - ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
507. D’après ’Abd al-Rahmân ibn Yazîd ibn Jâbir*, ’Umar ibn
’Abd al-’Azîz écrivit à ’Adî ibn Artât (Fazârî)* : « Prends garde
d’être jeté à terre dans un moment d’inadvertance, alors qu’on ne
te pardonnera pas le moindre faux pas, qu’il ne te sera pas pos
sible de revenir sur ta décision, que ce qui aura précédé ne te
servira pas d’excuse, et que ton successeur ne fera pas ton éloge
en raison de ce que tu lui auras laissé ! Avec mes salutations. »
Cf. Ibn al-Mubârak, n°I6, p. 6, où le destinataire de cette lettre
est le futur calife Yazîd ibn ’Abd al-Malik.
512. Hasan (Basrî) disait : « Fils d’Adam ! il y a pour toi deux mon
tures, qui te font passer rapidement, l’une, de la nuit au jour, l’autre,
du jour à la nuit, jusqu’au moment où elles te déposent dans la vie
future. Qui donc court un plus grand danger que toi, fils d’Adam ? »
Cf. Abû Nu’aym, II, p. 152.
518. Rawh ibn Mudrik (?) en chaire disait dans l’un de ses ser
mons : « C’est maintenant (qu’il te faut agir) ! avant d’être
atteint par la maladie et de dépérir, d’être décrépit et épuisé, puis
de mourir et d’être oublié, avant de ressusciter et d’être ramené à
la vie, puis de reprendre conscience et d’être interpellé, et ensuite
de comparaître et d’être sanctionné pour tes fautes mortelles et
tes appétits destructeurs, pour tout ce que tu as ainsi entrepris,
accompli, mené à bout, et à quoi tu t’es voué entièrement. C’est
maintenant (qu’il vous faut agir, vous tous) ! c’est maintenant !
alors que vous avez encore la santé pour le faire. »
519. ’Uqayl ibn ’Amr (?) disait dans l’un de ses sermons : « Mes
frères ! inéluctablement, il faut disparaître, mais j’aimerais savoir
où se situera la Rencontre. »
522. Ibn ’Atâ’ rapporte ce mot de son père : « Pas un seul jour,
la joie du croyant n’est totale. »
Cf. Bayhaqî 1, VU, n° 10117, p. 230.
523. Shâfi’î raconte que lorsque (le calife omeyyade) Hishâm ibn
’Abd al-Malik* inaugura la construction d’al-Rusâfa, il dit :
« J’aimerais être seul durant un jour entier, sans qu’aucune nou
velle affligeante ne me parvienne. » À peine la moitié de la jour
née s’était-elle écoulée qu’arriva d’une région frontière un com
muniqué de bataille qui lui fut transmis ; il s’écria alors : « Pas
même un seul jour ! »
525. Munâzil ibn Sa’îd (?) raconte : « Nous faisions la prière sur
le mort derrière la civière qui le portait, et Dâwud Tâ’î y partici
pait. Il ne me voyait pas, car j’étais derrière lui. Il soupira, et
récita : “... et derrière eux une barrière, jusqu’au Jour où ils
seront ressuscités.” (Coran, XXIII, 100) Puis il s’adressa à lui-
même les paroles suivantes : “Dâwud ! pour celui qui craint la
Menace finale, ce qui est éloigné se trouve raccourci, pour celui
qui nourrit des espoirs à long terme, l’action est insuffisante
(variante : ‘défectueuse’), et tout ce qui doit venir est proche.
TROISIEME PARTIE -14$
534. Al-Salt ibn Mas’ûd* rapporte qu’en sortant de chez lui al-
Hasan ibn Sâlih ibn Hayy* aperçut un vol de sauterelles, et qu’il
récita alors ce verset : «... ils sortiront des tombeaux, semblables
à des sauterelles qui se répandent » (Coran, LIV, 7), puis qu’il
tomba sans connaissance.
Cf. Bayhaqî I, I, n°926, p. 524.
537. D’après Awzâ’î, cet extrait d’un sermon de Bilâl ibn Sa’d :
« Musulmans ! vous n’avez pas été créés pour l’éphémère, mais
pour l’étemel. Vous passez seulement d’une demeure à une autre.
C’est ainsi que vous passez des lombes d’un homme au sein
d’une femme, puis du sein d’une femme à la vie d’ici-bas, de la
vie d’ici-bas à la tombe, de la tombe au Lieu de la Station (du
148- ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
542. Toujours d’après Ibrâhîm ibn Bashshâr, voyant rire Abu Damra
le Soufi*, Ibrâhîm ibn Adham lui dit : « Abu Damra ! ne désire pas
ce qui ne sera pas, et ne désespère pas de ce qui sera ! » Je lui
demandai alors : « Abu Ishâq ! que veux-tu dire par là ? — Tu n’as
pas compris ? — Non. — (Je voulais dire) ne désire pas durer, alors
que tu sais bien que ta destinée est de mourir ! pourquoi donc rirais-
tu ? (variante : “il ne rit pas.”) Celui qui meurt, ignore où il ira
après sa mort : au Paradis ou en Enfer '? Et ne désespère pas de ce
qui sera ! (cela signifie que) ta mort aura lieu, mais tu ne sais pas à
quel moment, si ce sera le matin, le soir, ou dans la journée. » Puis
il fit : « Hélas ! hélas ! », et il tomba sans connaissance.
Cf. Abu Nu’aym, VIII, p. 13.
543. Ja’far al-Sâdiq rapporte qu’un homme vint trouver son père
(ai-Bâqir)*, pour lui demander un conseil édifiant. Il lui dit
alors : « Fais tes préparatifs pour le voyage, en commençant par
ton viatique, et sois le tuteur de ton âme ! »
J 544. Ibn ’Abbâs, pour le verset : «... (sous ce mur) était un tré-
/ sor qui leur est destiné... » (Coran, XVIII, 82), proposait l’exé-
I gèse suivante : « Il s’agissait d’une tablette d’or, sur laquelle
I étaient inscrits ces mots : “Au nom de Dieu, le Tout-
j Miséricordieux, le Très-Miséricordieux. Quelles choses éton-
! nantes ! Comment celui qui a la certitude de mourir peut-il être
| joyeux ! Comment celui qui connaît l’existence de l’Enfer peut-il
rire ! Comment celui qui connaît ce bas monde et ses vicissitudes
i à l’égard de ses habitants peut-il compter sur lui ! Comment celui
i qui croit au Décret divin (al-qadâ’) et au Destin fixé pour chacun
! (al-qadar) peut-il s’épuiser dans la recherche de sa subsistance !
| Et comment celui qui croit à la Reddition des Comptes peut-il
î commettre des péchés ! Nulle divinité, si ce n’est Dieu !
; Muhammad est l’Envoyé de Dieu.” »
| Cf. Bayhaqî 1, I, n°212, p. 223 ; Zamakhsharî, II, p. 496 ;
i Baydâwî, II, p. 303; Fîrûzâbâdî, p. 188.
150 - ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
545. Pour ce même verset, Ali ibn Abî Tâlib proposait cet autre
commentaire : « Ce trésor était une tablette d’or, sur laquelle
étaient inscrits ces mots : “Au nom de Dieu, le Tout-
! Miséricordieux, le Très-Miséricordieux. Nulle divinité, si ce n’est
j Dieu ! Muhammad est l’Envoyé de Dieu. Je suis étonné : com-
! ment celui qui sait que la mort est bien réelle peut-il être
j joyeux ! Comment celui qui croit au destin peut-il être triste !
I Comment celui qui pense à l’Enfer peut-il rire ! Comment celui
| qui voit ce bas inonde et ses habitants passer d’une condition à
S une autre peut-il encore compter sur lui !” »
1 Cf. Bayhaql 1,1, n°2I3, p. 223.
546. Voici les premières paroles que prononça Sulaymân ibn ’Abd
al-Malik* (le calife omeyyade, à sa prise de pouvoir) :
« Louanges à Dieu, qui fait ce qu’il veut, qui élève ce qu’il veut
et qui abaisse ce qu’il veut, qui donne ce qu’il veut et qui prive
de ce qu’il veut ! Ce bas monde est la demeure des illusions
séductrices, la résidence des choses mensongères, des ornements
trompeurs, et de l’inconstance à l’égard de ses habitants. Il fait
rire celui qui pleurait et il fait pleurer celui qui riait, il effraie
celui qui se sentait en sécurité et il rassure celui qui était dans la
crainte, il appauvrit celui qui était riche et il enrichit celui qui
était pauvre ; il incline leurs cœurs et se joue d’eux. Serviteurs de
Dieu ! prenez donc Son Livre comme modèle, adoptez-le comme
arbitre, et faites-en votre guide, car il abroge ce qui le précédait et
il n’y aura après lui aucun livre pour l’abroger ! Sachez, serviteurs
de Dieu ! que ce Coran dévoile les pièges du Démon et ses
convoitises (variante), comme la lumière qui dévoile l’aurore
quand elle apparaît et la fuite de la nuit quand elle disparaît. »
Cf. Jâhiz, I, p. 320 (incomplet) ; Ibn ’Abd Rabbih, IV, p. 91-92 ;
Mas’ûdt, 111, p. 184; Ibn al-’lmâd, I, p. 116.
548. Fudayl ibn ’lyâd disait : « Avoir Dieu pour t’aimer, avoir le
Coran pour te tenir compagnie, avoir la mort pour t’édifier, avoir
la crainte de Dieu pour t’enseigner, et le fait d’être séduit par Lui
pour devenir insensé, cela devrait te suffire. »
Cf. Khattâbî, p. 83 (incomplet) ; Bayhaqî 1, I, n°45I, p. 377 ;
Ibn Khamîs, folio 7a.
553. ’Anbasa (ibn Sa’îd ibn al-’As)* fut introduit auprès de ’Umar
ibn ’Abd al-’Azîz, et il lui adressa cette requête : « Commandeur
des Croyants ! ceux qui étaient avant toi nous accordaient des gra
tifications, dont tu nous as privés, or j’ai une famille et une pro
priété, et j’aurais bien aimé me rendre dans ma propriété et régler
au mieux les affaires de ma famille. » ’Umar ibn ’Abd al-’Azîz lui
répondit : « Rien ne nous sera plus agréable que d’exaucer ta
demande. » Mais au moment où ’Anbasa prenait congé, il le rap
pela pour lui dire : « Abû Khâlid ! Abu Khâlid ! pense davantage à
la mort ! car si tu y penses quand tes conditions de vie sont
pénibles, cela ne manquera pas de te les rendre faciles, et si tu y
penses quand les conditions de vie sont faciles, cela ne manquera
pas de te les rendre pénibles. »
Cf. Abû Nu'aym, V, p. 265.
du trépas, sans savoir si mon âme ira au Paradis, avec mes félici
tations, ou en Enfer, avec mes condoléances. »
Cf. Ibn al-Jawzî, II, p. 146 ; Ibn al-Jawzî 2, p. 97-98 ; Ibn
’Arabî, Muhâdaratal-abrâr, II, p. 67.
577. Interrogé sur son état de santé, Abû Tamîma Hujaymî* dit :
« Je me trouve pris entre deux grâces qui m’ont été accordées,
un péché resté caché, et la louange des gens, que mes actions ne
méritent pas. »
Cf. Bayhaqî 1, IV, n°4515, p. 122.
594. ’Amr ibn Abî Salama* rapporte ces mots d’Awzâ’î : « Celui
qui pense souvent à la mort se contente de peu, et celui qui sait
que son langage fait partie de ses actions parle rarement. »
Cf. Abû Nu’aym, VI, p. 143.
598. D’après Sadaqa ibn a!-Fadl*, Ibn ’Uyayna aurait dit : « Les
situations les plus angoissantes pour l’homme sont au nombre de
trois : le jour de sa naissance, où il est jeté dans le monde, la
nuit qu’il passe en compagnie des morts et où il a pour voisins
des êtres comme il n’en a jamais vus, et le jour où il est ressus
cité et où il contemple un spectacle à nul autre pareil. À propos
de ces trois situations, Dieu a dit à Jean fils de Zacharie : “Que
la paix soit sur lui au jour où il naquit, au jour où il mourra, et
au jour où il se réveillera vivant !” (Coran, XIX, 15) »
601. D’après Ja’far ibn ’Awn, Mis’ar ibn Kudâm récitait les vers
suivants :
« Toi qui vis dans l’illusion ! tu passes ta journée dans l’oubli et la
négligence, et tu passes ta nuit à dormir, alors qu’il te faudra périr.
Tu t’occupes de choses dont les suites te seront désagréables ;
c’est ainsi qu’en ce monde vivent les bêtes ! »
Et il récitait aussi cet autre vers :
« Un homme qui se fait construire une maison pour qu’elle
devienne sa demeure, mais qui habitera le cimetière et ne demeu
rera pas dans sa maison ! »
Cf. pour le distique Abû Nu’aym, VII, p. 220 ; pour le vers
isolé, Abû Nu’aym, VU, p. 221, et Bayhaqi 1, Vil, n°10758,
p. 402.
612. Abu Bakr Sûlî* récitait ces mêmes vers d’Abû-l-’Atâhiya sur
le renoncement.
613. Hasan (Basrî) disait : « Quand Adam était dans le Paradis, ses
espoirs se trouvaient derrière son dos et sa durée de vie était devant
lui ; quand il fut sorti du Paradis, il plaça ses espoirs devant lui et
sa durée de vie derrière son dos. »
Cf. Ibn Hanbal, n°262, p. 81, et Abu Nu’aym, VI, p. 272.
618. Ibn Anbârî (Abû Bakr)* citait les vers suivants de ’Abd
Allâh ibn al-Mu’tazz* :
« Le temps use, alors que les espoirs de l’homme sont neufs ; ses
espoirs croissent, et le temps finit par les épuiser.
Nuits, jours, durées de vie, sont fixés par le destin ; ils passent et
nous passons, ils nous plient et nous les enroulons. »
619. Abû ’Abd Allâh Ahmad ibn Ayyûb (?) récitait ces vers :
« Profite, quand tu en as le loisir, de la grâce de pouvoir prier
(littéralement : “t’incliner”), car il est possible que ta mort soit
soudaine !
Combien voit-on d’hommes bien portants, exempts de maladies,
que, malgré cela, la vie a quittés subitement ! »
618. Ibn Anbârî (Abu Bakr)* citait les vers suivants de ’Abd
Allah ibn al-Mu’tazz* :
« Le temps use, alors que les espoirs de l’homme sont neufs ; ses
espoirs croissent, et le temps finit par les épuiser.
Nuits, jours, durées de vie, sont fixés par le destin ; ils passent et
nous passons, ils nous plient et nous les enroulons. »
619. Abu ’Abd Allah Ahmad ibn Ayyûb (?) récitait ces vers :
« Profite, quand tu en as le loisir, de la grâce de pouvoir prier
(littéralement : “t’incliner”), car il est possible que ta mon soit
soudaine !
Combien voit-on d’hommes bien portants, exempts de maladies,
que, malgré cela, la vie a quittés subitement ! »
630. Hadîth transmis par Abû Hurayra : « Quand Dieu veut pour
les hommes un bien supérieur, il leur prolonge la vie et leur ins
pire la gratitude. »
Cf. Muttaqî, I, p. 202-203, et Munâwî, I, n°390, p. 261.
631. Hadîth transmis par Abû Hurayra : « Que nul d’entre vous ne
souhaite la mort et ne l’appelle avant qu’elle vienne à lui ! Quand
l’un d’entre vous meurt, ses œuvres sont interrompues. Et si l’âge
du croyant est prolongé, ce ne peut être qu’un bien pour lui. »
Cf. Ahmad, II, p. 316 et p. 350 ; Muslim, VIII, p'. 65 ; Muttaqî,
VI, p. 280.
637. Wahb ibn Munabbih raconte : « J’ai lu dans la Torah que Dieu
a un héraut qui chaque nuit interpelle les hommes par ces mots :
“Vous qui avez quarante ans, la moisson de ce que vous avez semé
est proche ! Vous qui avez cinquante ans, venez rendre des comptes
pour vos actes, anciens et récents ! Vous qui avez soixante ans, il
n’y a plus d’excuse pour vous ! Vous qui avez soixante-dix ans,
considérez-vous comme faisant partie des morts !” »
Abu Bakr ibn Abî Dârim* (l’un des garants de cette information)
récita les vers suivants :
« Mes yeux ! ne pleurerez-vous point sur ma vie ! ma vie, qui
m’a échappé des mains, sans que je le sache.
Alors que j’ai dépassé les soixante ans, je ne me suis pas préparé
à la vie future ; quelle est mon excuse ! »
638. Ibn ’Abbâs, pour le verset : « Nous avons créé l’homme dans
les plus belles proportions. » (Coran, XCV, 4), proposait l’exé
gèse : « selon la constitution la plus équilibrée ». Et il expliquait
les deux versets qui suivent celui-là : « Puis Nous l’avons renvoyé
au degré le plus bas » par « à l’existence la plus vile », et : «
Excepté ceux qui auront cru et accompli des œuvres pies ; car
ceux-là auront une récompense ininterrompue » par « ceux qui
auront été atteints par la vieillesse, parmi les croyants et les
auteurs d’œuvres pies, il ne leur sera pas tenu rigueur de ce qu'ils
auront fait étant âgés. »
Cf. Fîrûzâbâdî, p. 392.
641. Hadîth transmis par Anas ibn Mâlik : « Dieu éloigne de tout
homme qu’il fait vivre dans l’Islam jusqu’à quarante ans trois
sortes d’épreuves : la folie, l’éléphantiasis, et la lèpre. Quand il
atteint cinquante ans, Il allège pour lui la Reddition des Comptes.
Quand il parvient jusqu’à soixante ans, Dieu lui accorde le
repentir en échange de ce qu’il aime ou qui Le satisfait. S’il a
soixante-dix ans, Dieu et les habitants du ciel l’aiment. S’il arrive
à quatre-vingts ans, Dieu accepte ses bonnes actions et passe sur
ses mauvaises actions. S’il parvient à l’âge de quatre-vingt-dix
ans, Dieu lui pardonne ses péchés anciens et ses péchés récents.
Il est appelé “le captif de Dieu sur la terre”, et il devient un
intercesseur auprès des membres de sa famille. »
Cf. Ahmad, III, p. 217-218, et Haythamî, X, p. 204 et p. 205.
642. Même hadîth, transmis par Anas mais selon une autre
chaîne de garants.
Et qui aurait noirci entre temps les feuillets de mon destin, puis
se serait éloignée aussi vite qu’un songe que j’aurais fait. »
664. Abu Sa’d ’Abd al-Rahmân ibn Muhammad ibn Dûst l’Écri
vain nous a récité ces vers dont il est l’auteur :
« Quand je vois mon cœur errer éperdu d’amour dans chaque
vallée,
Je suis surpris à la fois par mes tempes blanchies et par la jeu
nesse de mon cœur. »
666. Vers transmis par ’Abd Allah ibn Muhammad (= Ibn Abî-1-
Dunyâ ?) :
« Ne vois-tu pas quels ravages fait la mort, et quels obstacles elle
oppose à ceux dont le cœur bat encore !
Alors que tes cheveux sont blancs, tu espères une longue vie,
mais la vieillesse n’est-elle pas l’une des deux façons de mourir ?
(variante). »
674. D’après ’Abd Allah ibn Abî-l-Dunyâ, ces vers composés par
Mahmûd al-Warrâq :
« Il pleure sur un mort, négligeant sa propre âme, comme s’il déte
nait entre ses mains la garantie que lui-même ne disparaîtra pas.
Le mort enseveli aujourd’hui de bonne heure ne mérite pas d’être
pleuré davantage que le mort de demain. »
Cf. Ibn Abî-l-Dunyâ, n°116, p.125.
>75. Yahyâ ibn Sâlïrî (?) raconte : « En regardant dans les écrits
laissés par Ibn Abî Maryam*, je suis tombé sur un texte de sa
main, dans lequel il disait : “Je suis passé par le petit marché
’Abd al-Wahhâb (?) ; ses maisons étaient dévastées, et sur les
murs de l’une d’elles on avait tracé cette inscription :
‘Ce sont les demeures de gens que j’ai bien connus, qui vivaient
dans une prospérité enviable et sans souci.
Les vicissitudes du sort les ont alors interpellés, et ils se sont
retrouvés dans les tombes, là où il n’y a plus rien ni trace de
rien.’” »
Yahyâ (ibn Sâlïrî) ajoute : « Je suis passé près de la maison d’al-
Fadl ibn Ghânim* ; il y avait à côté une mosquée en ruines, sur
laquelle on avait écrit :
“Ce qu’ils avaient créé de nouveau a été anéanti, et ce qu’ils
avaient réuni a été dispersé ; une possession qui se singularise
par 1’étemité est une chose rare !” »
'9. Vers d’Abû Bakr ibn ’Abd al-’Azîz ibn al-Hasan (?) :
Quelle est l’excuse de celui qui tombe en se rebellant contre la
tde qui le muselle ? et quelle est l’excuse de celui qui a
épassé quarante ans ?
Quelle est l’excuse de celui qui ne cesse d’accomplir des
péchés, tant qu’il n’est pas recouvert de son linceul ?
Ah ! toi qui commets des fautes sans arrêt, alors que le souffle
de la vie quittera ton corps !
Je suis surpris que celui qui se réjouissait d’avoir un ami conti
nue de se réjouir après l’avoir enseveli !
Sa joie, quand il était en vie, était grande (variante), et sa tris
tesse, après sa mort, ne dura pas longtemps !
Bienheureux, celui qui n’a pas trahi sa fidélité ! et malheur aux
traîtres, lors de la Reddition des Comptes ! »
683. D’après ’Abbâs Dûrî*, ce vers récité par Yahyâ ibn Ma'în* :
« Nous espérons demeurer longtemps, mais dans le décompte des
jours il ne reste que quelques regards et quelques souffles. »
689. Hadîth transmis par ’Abd Allah ibn ’Abbâs : « Lorsque les
délégués de la tribu d’Iyâd se rendirent auprès de l’Envoyé de
Dieu, ce dernier s’informa de Quss ibn Sâ’ida Iyâdî*, et dit en
apprenant qu’il était mort : “Je l’avais vu à la foire de ’Ukâz,
monté sur un chameau roux, à moins que ce ne fût une chamelle
l86 - ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
595. Hadîth transmis par Anas ibn Mâlik : « Trois choses accom
pagnent le croyant après sa mort (variante : “accompagnent le
mort”) : sa famille, sa fortune, et ses œuvres. Deux s’en retour
nent, une seule reste : sa famille et sa fortune s’en retournent,
seules ses œuvres restent. »
Nombreuses références, cf par exemple Ibn al-Mubârak, n°636,
p. 224 ; Ahmad, 111, p. 110 ; Bukhârî, VIII, p. 134 ; Muslim,
VIII, p. 211-212 ; Bayhaqî 1, 111, p. 209 ; Ghazâlî, 11, p. 229 ;
Ibn ’Arabî, p. 68, et note n°51, p. 354.
Chapitre
Du ZÈLE DANS L’OBÉISSANCE
ET DE LA SAUVEGARDE DE LA CONDITION DE SERVITEUR
19. Cette variante donnée par ’A’isha et transmise par ’Urwa, sous
t forme complète est la suivante : « L’Envoyé de Dieu a rapporté
cette parole divine : “Quiconque nuit à l’un de mes Amis, Me fait
une guerre déclarée. Mon serviteur ne se rapproche pas de Moi
autant que par l’accomplissement des obligations strictes, et il se
rapproche de Moi par les œuvres surérogatoires, jusqu’à ce que Je
l’aime. Et quand Je l’aime, Je suis son œil par lequel il voit, son
cœur par lequel il comprend, et sa langue par laquelle il parle ; s’il
Me prie, Je lui réponds, et s’il M’adresse une demande, Je
l’exauce. Rien ne me fait autant hésiter que sa mort, car il a la
mort en horreur, alors que Moi J’ai horreur de le tourmenter." »
Cf. Mutlaqî, 1, p. 113-114. Pour d’autres versions plus courtes ou
légèrement différentes cf. par exemple Qushayrî, p. 200, et
Haythamî, X, p. 269-270.
avaient été révélées. Mais c’est Dieu qui apporte Son concours (à
nos entreprises et à nos explications).” »
Cf. Almiad, IV, p. 385, et Haythamî, I, p. 60-61. Les autres réfé
rences ne portent que sur des portions plus ou moins importantes
de ce texte, par exemple Bayhaqî I, VII, n°97I2, p. 122-123.
710. Hadîth transmis par Abû Qilâba* : « Le bien que l’on fait
ne s’use pas, et le péché que l’on commet ne s’oublie pas. Le
Rétributeur ne dort pas (variante : “ne meurt pas”). Sois comme
tu veux (variante : “Agis comme tu veux”), on te traitera comme
tu traites autrui ! »
Cf. Ibn Hanbal, n°764, p. 206 (qui place ces sentences dans la
bouche d’Abû-l-Dardà’) ; Bayhaqî 3, p. 79 ; Muttaqî, VI,
p. 367 ; Munâwî, 111, n°3199, p. 218.
721. D’après Mâlik ibn Dinar, Luqmân dit à son fils : « Mon
cher enfant ! adopte donc l’obéissance à Dieu comme objet de
troc ! tu obtiendras des bénéfices sans avoir de marchandises. »
Cf. Ibn Hanbal, n°269, p. 83, et Abû Nu’aym, IV, p. 54.
730. Sulamî cite Abû ’Uthmân Maghribî, qui disait : « Celui qui
croit que quelque chose de cette voie spirituelle lui sera accordé
ou dévoilé uniquement parce qu’il s’inflige de constantes mortifi
cations, est un homme qui se trompe. »
Cf. Qushayrî, p. 81, etJîlânî, II, p. 203.
733. Parole d’Abû ’Amr ibn Nujayd : « Pour celui aux yeux de
qui son âme est quelque chose d’honorable, sa religion est
quelque chose de méprisable. »
Déjà citée au n°331.
choses que Dieu tient cachées dans trois autres choses : Il tient
cachée Sa Colère dans la désobéissance dont on fait preuve
envers Lui, Il tient cachée Sa Satisfaction dans l’obéissance
qu’on Lui témoigne, et II tient cachée Son Amitié dans Ses servi
teurs. Ne méprise donc aucune transgression envers Lui, car
peut-être Sa Colère s’y trouve-t-elle, ne méprise aucun acte
d’obéissance envers Lui, car peut-être Sa Satisfaction s’y trouve-
t-elle, et ne méprise aucun des hommes qu’il a créés, car c’est
peut-être l’un des Amis (ou ‘des Saints’ ; walt, pl. awliyâ') de
Dieu !” »
764. Hadîth transmis par Abu Hurayra : « Celui qui aura consolé
son frère (variante) d’une affliction de ce bas monde, Dieu le
consolera d’une affliction du Jour de la Résurrection. Celui qui aura
fait preuve d’indulgence à l’égard d’un autre musulman, Dieu sera
indulgent envers lui à la fois ici-bas et dans l’autre monde. Pour
celui qui aura facilité les choses à un autre musulman. Dieu facili
tera les choses ici-bas et dans l’autre monde. Dieu vient au secours
du serviteur dans la meme mesure que celui-ci vient au secours de
son frère. Quand quelqu’un suit un chemin qui lui permettrait
d’obtenir le savoir (religieux). Dieu lui aplanit celui qui le mènera
au Paradis. Dès que des hommes se réunissent dans une mosquée
(variante) pour y lire le Livre de Dieu et l’étudier ensemble, les
anges les entourent, la Paix divine (Sakîna) descend sur eux, la
Miséricorde les couvre, et Dieu les mentionne auprès de ceux qui
sont avec Lui. Quant à celui dont l’œuvre pie tarde, ce n’est pas la
noblesse de ses origines (nasab) qui le rendra plus empressé. »
Cf. Ahmad, II, p. 252 ; Muslim, VIII, p. 71 ; Bayhaqî I, II,
n°1695, p. 261-262, et Vil, n°l 1250, p. 535 (incomplet) ;
Bayhaqî 3, p. 463 (incomplet) ; Muttaqî, VI, p, 362.
établie, Moi, que Je place le plus haut, tandis que vos filiations,
Je les place au plus bas. Où sont donc les hommes pieux ! »
Cf. Bayhaqî 1, IV, n°5139, p. 289-290 ; Muttaqî, I, p. 157 (de
forme voisine).
58. D’après al-Hasan ibn ’Amr, cette parole de Bishr ibn al-
lârith : « Combien est agréable l’œuvre pie quand elle est par
faite, et comme elle est belle quand elle est accomplie derrière
ces briques ! » (c’est-à-dire chez soi et secrètement).
Et celle-ci, également de lui : « Les hommes qui font le bien par
tent en emmenant avec eux ce bas monde et l’autre. »
775. Même parole, mais plus développée et avec une autre chaîne
de garants : « Ce que je trouve haïssable chez un homme, c’est de
le voir inactif, aussi bien à l’égard des affaires de ce bas monde que
de celles de l’autre monde, et qui le concernent. »
210 - ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
780. D’après Mâlik ibn Dinar, Jésus disait : « La nuit et le jour qui
viennent sont comme deux celliers ; faites attention à ce que vous y
déposez ! » Il disait aussi : « Comportez-vous la nuit conformément
à ce qui lui convient, et comportez-vous le jour conformément à ce
qui lui convient ! »
784. Hadîth transmis par ’Uqba ibn ’Amir : « Celui qui après
de mauvaises actions accomplit de bonnes actions est compa
rable à un homme qui porte comme cuirasse une cotte de
mailles ; celle-ci l’étouffe, mais à chaque bonne action
accomplie correspond une maille qui se défait. »
Cf. Ibn al-Mubârak, appendice, n°170, p. 44 ; Ahmad, IV,
p. 145 ; Haylhamî, X, p. 201 ; Munâwî, II, n°2444, p. 520.
lui portent les gens et qui est entré dans leur cœur. — Mon cher
enfant ! j’ai entendu Abû Hurayra rapporter ces paroles de
l’Envoyé de Dieu : ‘Quand Dieu aime un serviteur, il appelle
Gabriel pour lui dire qu’il aime Un Tel et que l’on doit l’aimer.
C’est ainsi qu’il est accueilli et aimé par les habitants de la terre.
Et quand Dieu hait un serviteur, Il appelle Gabriel pour lui dire
qu’il hait Un Tel et que l’on doit le haïr. Gabriel crie alors dans le
ciel : Dieu hait Un Tel, alors haïssez-le ! “C’est ainsi que la haine
à son égard est déposée dans le cœur des habitants de la terre.’” »
Cf. Muslim, VIII, p. 4L
' de soi, qui lui permet d’éloigner le sot, et la courtoisie, pour traiter
• autrui avec ménagements. »
829. D’après Qatâda, ’Abd Allah ibn Mutarrif* lui aurait dit :
« On peut rencontrer les deux (types d’jhommes suivants : l’un
qui jeûne et prie davantage que l’autre, et ce dernier pourtant
beaucoup plus honoré par Dieu. — Comment cela est-il possible,
Abu Jaz’ ! — C’est parce qu’il est le plus scrupuleux des deux à
l’égard de Ses interdictions. »
Cf. Ibn Hanbal, n°I362, p. 347. Le n°1338, p. 343, est attribué
par Ibn Hanbal à Mutarrif lui-même et non à son fils.
222 - ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
837. Conseils donnés par Ibrâhîm ibn Shaybân à son fils Ishâq :
« Mon cher enfant ! apprends le savoir religieux pour les règles
extérieures, et mets en application la piété scrupuleuse pour les
règles à observer intérieurement ! Prends garde qu’un élément
perturbateur ne te distraie de Dieu, car il est rare qu’un homme
qui s’est détourné de Lui se tourne ensuite vers Lui ! »
Cf. Sulamî, p. 404 ; Abû Nu’aym, X, p. 362 ; Ibn Kliamts, folio
292a ; Ibn al-Mulaqqin, p. 22.
842. Ce maître disait aussi : « Celui qui n’a personne pour faire
les pesées, n’a personne pour lui faire ses comptes ; et celui qui
n’a personne pour faire ses comptes, n’a aucun contrôle ; et
celui qui n’a aucun contrôle, n’a aucune participation. »
849. Déjà citée au n°840, mais avec une autre chaîne de garants.
852. Al-Dahhâk ibn Muzâhim reçut d’un de ses amis une lettre
dans laquelle il lui demandait de lui résumer ce que Dieu ordon
nait et ce que le serviteur devait faire. Al-Dahhâk lui écrivit alors
la réponse suivante : « C’est Dieu, TUnique et Celui qui
triomphe, qui choisit librement les meilleures des œuvres, et
celles-ci sont pour Ses serviteurs les obligations strictes (farâ’id)
qu’il leur impose ; c’est Lui qui les interrogera sur leur accom
plissement, et qui Se montrera reconnaissant pour le bien qu’ils
auront fait par obéissance. Dieu a établi du clairement licite et du
clairement illicite, et entre les deux il y a des choses ambiguës,
qui constituent des tourments pour les consciences. Quelle que
soit la chose qui tourmente ta conscience, rejette-la donc ! Tiens-
toi à ce que Dieu a déclaré licite, et prends garde à ce qu’il a
QUATRIEME PARTIE -227
854. Abû ’Amr Zardî* (ou « Marwazî ») (?) disait : « Pour celui
dont les soupçons sont constamment en éveil, la méfiance se
renforce, et quand il en est ainsi, il lui est facile de repousser les
choses suspectes d’illicéité et d’accepter celles qui sont claire
ment licites. »
855. Yahyâ ibn Mu’âdh Râzî disait, d’après son frère Ismâ’îl :
« Pour celui qui adore Dieu en pensée, c’est par l’intermédiaire
de celle-ci que Dieu satisfait ses besoins ; ce qui signifie qu’il
rejette les péchés quand la pensée lui en vient dans le cœur. »
Cf. Bayhaqî 1, K n°72S9, p. 460.
859. D’après Abu Bakr Râzî, cette parole d’Abû Bakr Muhammad
ibn ’Alî Kattânî : « La piété scrupuleuse, c’est l’attachement aux
règles de convenance (adab) et la modestie. »
862. Hadîth transmis par al-Nu’mân ibn Bashîr* : « Ce qui est licite
est clair, ce qui est illicite est clair, et entre les deux il y a des cas
équivoques dont beaucoup de gens n’ont pas connaissance ; ceux
qui les craignent, s’en abstiennent pour leur religion et leur honneur,
tandis que ceux qui s’y laissent entraîner, tombent dans l’illicite,
comme celui qui fait paître son troupeau autour de l’enclos réservé
et qui est sur le point d’y pénétrer. En vérité, chaque souverain a un
territoire qui lui est réservé. En vérité, le territoire sacré de Dieu est
constitué par Ses interdictions. En vérité, il y a une partie du corps
qui, si elle est saine, confère au corps tout entier son intégrité, mais
qui, si elle est viciée, confère au corps tout entier sa corruption, et
cette partie, en vérité, c’est le cœur. »
QUATRIEME PARTIE - 22<j
863. Même hadîth, selon une version plus courte : « Ce qui est
licite est clair, ce qui est illicite est clair, et entre les deux il y a des
cas équivoques ; ceux qui s’en abstiennent sauvegardent le mieux
leur religion, tandis que ceux qui s’y laissent entraîner sont bien
près de tomber dans l’illicite, comme celui qui fait paître son trou
peau à côté de l’enclos réservé et qui est sur le point d’y pénétrer. »
865. Hadîth transmis par Ibn ’Umar : « Ce qui est licite est clair, ce
qui est illicite est clair, et entre les deux il y a des cas équivoques ;
laisse donc ce qui te jette dans le doute, pour ce qui le dissipe ! »
Cf. Haythamî, IV, p. 74 ; Muttaqî, 1, p. 254 ; Munâwî, III, n°3857,
p. 424.
866. Autre hadîth transmis par Ibn ’Umar : « Ce qui est licite est
clair, ce qui est illicite est clair, et entre les deux il y a des cas équi
voques ; ceux qui les rejettent protègent le mieux leur religion, tan
dis que ceux qui s’y laissent entraîner sont bien près de tomber dans
l’illicite, comme celui qui fait paître son troupeau à côté de l’enclos
réservé et qui est sur le point d’y pénétrer sans même s’en rendre
compte. »
Cf. Haythamî, IV, p. 73-74.
888. Même hadîth transmis par ’A’isha, avec une autre chaîne de
garants, et sous la forme : « Pour celui qui couvre de louanges
quelqu’un qui recherche les éloges des hommes au prix de la
désobéissance à Dieu, c’est comme s’il le couvrait de reproches. »
Cf. Haythamî, X, p. 225.
2}6 - ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
910. On posa à Abû ’Alî al-Hasan ibn ’Alî (al-Daqqâq) les ques
tions suivantes : « Qu’est-ce que la piété vigilante ? — C’est
s’abstenir de ce qui est interdit, répondit-il. — Et qu’est-ce que la
piété scrupuleuse ? — C’est s’abstenir de ce qui est suspect. » Il
disait aussi : « La piété vigilante, c’est ce qui te retient de déso
béir. » Une autre fois, à la même question, il fournit cette
240 - ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
925. Abû ’Alî al-Hasan ibn ’AIî (al-Daqqâq) disait : « Être pieu
sement vigilant à l’égard de sa propre piété, c’est persévérer
dans la piété vigilante. »
929. ’Umar ibn ’Abd al-’Azîz disait : « L’homme pieux est tenu
en bride. »
Cf. Ibn ’Abd Rabbih, III, p. 81 ; Kharkûsht, folio 239b ; Abû
Nu'aym, V p. 339 ; Bayhaqî 1, V, n°5788, p. 63 ; Jîlânî, /, p.
160.
934. D’après Dâwud ibn Rushayd*, Yahyâ ibn Ma’în récitait les
vers suivants :
« Les biens, qu’ils soient licites ou illicites, disparaîtront un jour,
mais les péchés dont ils sont responsables seront encore là
demain.
Nul n’est pieux, craignant son Dieu, avant que ce qu’il boit et ce
qu’il mange ne soient licites,
CINQUIEME PARTIE - 24;
942. Sahl ibn ’Abd Allah disait : « Nous avons cinq principes :
se tenir au Livre de Dieu, suivre l’exemple donné par la conduite
du Prophète, manger (uniquement) ce qui est licite, éviter les
péchés, accomplir ses devoirs. »
La plupart des autres sources citent sept principes, en ajoutant
« s'abstenir de tout acte nuisible, et se repentir. » Cf. Sarrâj, p.
289 ; Sulamî, p. 210 ; Abû Nu’aym, X, p. 190 ; Bayhaqî 1, V,
n°5779,p. 61 ; Ibn Khamîs, folio 92a ; ’Aitâr,l,p. 261.
habitait une maison qui n’était pas à lui, séjournant dans une
pièce qui n’était pas abritée.
Cf. Ibn ’Arabî, p. 122, et, pour les références, la note 36, p. 359.
971. Même récit, mais transmis par une autre chaîne de garants.
973. Hadîth rapporté par al-Hârith ibn Mâlik* (ou “Hâritha ibn
al-Nu’mân”) : « Je me rendis auprès du Prophète de Dieu ; il
avait pris son manteau, et après en avoir fait une boule il l’avait
placé sous sa noble tête. Je le saluai, et il me demanda :
“Comment vas-tu, Hârith ? — Comme un croyant, lui répondis-je
— Fais attention à ce que tu dis ! — Oui, vraiment comme un
croyant.” Le Prophète de Dieu, se redressa pour s’asseoir, puis il
me dit : “Il y a une vérité pour chaque chose, quelle est donc la
vérité de ta foi ? —- Je me suis détaché de ce bas monde, veillant
la nuit et restant le ventre vide pendant le jour, et c’est comme si
je regardais le Trône de mon Seigneur, comme si je voyais les
habitants du Paradis se rendre visite, et comme si j’entendais
254 - ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
971. Même récit, mais transmis par une autre chaîne de garants.
973. Hadîth rapporté par al-Hârith ibn Mâlik* (ou “Hâritha ibn
al-Nu’mân”) : « Je me rendis auprès du Prophète de Dieu ; il
avait pris son manteau, et après en avoir fait une boule il l’avait
placé sous sa noble tête. Je le saluai, et il me demanda :
“Comment vas-tu, Hârith ? — Comme un croyant, lui répondis-je
— Fais attention à ce que tu dis ! — Oui, vraiment comme un
croyant.” Le Prophète de Dieu, se redressa pour s’asseoir, puis il
me dit : “Il y a une vérité pour chaque chose, quelle est donc la
vérité de ta foi ? — Je me suis détaché de ce bas monde, veillant
la nuit et restant le ventre vide pendant le jour, et c’est comme si
je regardais le Trône de mon Seigneur, comme si je voyais les
habitants du Paradis se rendre visite, et comme si j’entendais
256- ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
976. D’après Jarîr ibn Hâzim, Wuhayb ibn Makkî (= Wuhayb ibn
al-Ward) citait cette parole de l’Envoyé de Dieu : « Si vous
connaissiez Dieu véritablement, vous seriez détenteurs d’un
savoir qui ne laisse plus de place à l’ignorance, et si vous
connaissiez Dieu véritablement, il suffirait que vous le deman
diez et les montagnes disparaîtraient. Le peu de certitude dont
quelqu’un est gratifié vaut plus que tout ce qui lui a jamais été
donné. » Mu’âdh ibn Jabal demanda alors : « Même dans ton
cas, Envoyé de Dieu ? — Même dans mon cas », répondit-il.
Mu’âdh ibn Jabal ajouta : « On nous a dit que Jésus fils de
Marie marchait sur l’eau. » L’Envoyé de Dieu répliqua : « Avec
un peu plus de certitude, il aurait marché dans les airs. »
Cf. Abû Nu’aym, VIII, p. 156-157 ; Qushayrî, p. 142 (incom
plet) ; Muttaqî, I, p. 257 (incomplet).
Que la louange n’en revienne qu’à Dieu seul, et que Ses prières
s’accomplissent sur la meilleure de Ses créatures, le Prophète
Muhammad, ainsi que sur sa Famille et sur ses Compagnons !
Appendice de l’édition Haydar
984 et 985. Hadîth rapporté par ’Abd Allâh (ibn Mas’ûd) ou sen
tence qui lui est attribuée : « La patience est la moitié de la foi,
et la certitude est la foi toute entière. »
C’est ’Irâqî, en note de l'ihyâ' de Gltazâlî, I, p. 88, qui réfère
au présent ouvrage de Bayhaqï. Egalement, Munâwi, IV, n°5I30,
p. 233 en note. Par ailleurs, ce hadîth-sentence est cité par Abu
Nu'aym, V, p. 34 ; Bayltaqî 1, l, n° 48, p. 74, et VII, n°9716 et
n°9717,p. 123 ; Haythamî, I, p. 57; Muttaqî, I, p. 257.
986. Hadîth rapporté par Ibn ’Abbâs : « Que celui qui se réjoui
rait d’être le plus fort des hommes, se remette en confiance à
Dieu ! »
Cf. ’lraqî, IV, p. 260, note 10, et Munâwî, VI, n°8742, p. 150.
Hadîth cité par Abu Nu’aym, lll, p. 218-219 (plus complet), et
Muttaqî, l, p. 161.
Abû ’Abd Allah Husrî, n°291. Ascète de Basra, surtout connu comme
disciple de Fath Mawsilî (mort en 220/835). Cf. Jârnî, 1, n°U6, p. 114.
Abû ’Abd Allah ibn al-Jallâ’, n°950. L’un des disciples les plus
connus de Dhû-l-Nûn. Originaire de Bagdad, il séjourna à Ramla, puis à
Damas où il mourut en 306/918. Considéré pour la Syrie comme l’égal
de Junayd pour Bagdad et d'Abû ’Uthmân Hîrî pour Nîshâpûr. Cf.
Sulamî, p. 176-179.
Abû ’Abd Allah Maghribî, n°42. Mystique, qui fut le maître d’Ibrâhîm
al-Khawwâs et d’Ibrâhîm ibn Shaybân. Il mourut au Jabal Tûr (Sinaï)
en 279/892-893 ou en 299/911-912, et il avait demandé à être enseveli
auprès de son maître ’Alî ibn Ruzayn. Cf Sulamî, p. 242-245.
Abû ’Abd al-Rahman Sulamî, ’Abd Allâh ibn Habîb, n°463. Savant
de Kûfa, traditionniste et spécialiste du Coran, faisant autorité. 11 serait
mort en 73/692-693. Cf. Dhahabî, 1, n°43, p. 58-59.
Abu ’Amr Dimashqî, n°49. L’un des plus illustres maîtres syriens. Il
eut pour cheikhs Ibn al-Jallâ’ et d’autres disciples de Dhû-l-Nûn. Il
mourut en 320/932. Cf. Sulamî, p. 277-279.
Abu ’Amr Zardî, n°854. Linguiste et lettré savant, renommé pour son
éloquence. Il mourut en 338/950. Cf. Sam'ânî, III, p. 145.
Abu Bakr ibn Abî Dârim, n°637. Traditionniste chiite de Kûfa, mort
en 352/963. Cf. Dhahabî, III, n°852, p. 884-S85.
Abû Bakr ibn Abî-I-Dunyâ, n°651 = ’Abd Allah ibn Muhammad ibn
Abî-l-Dunyâ, n°380.
Abû Damra n° 542. Sans doute Anas ibn ’lyâd, traditionniste de Médine,
mort en 200/815-816. Cf. Dhahabt, I, n°304, p. 323-324.
Abû Hafs ’Amr ibn ’Alî (al-Fallâs), n°123. Traditionniste de Basra, qui
vécut à Bagdad. Auteur d’ouvrages d’exégèse et d’histoire. Il mourut à
Sâmarrâ en 249/863-864. Cf. Sam'ânî, IV, p. 414, et Dhahabt, II, n°502, p.
487488.
Abû Hamza (al-Sûfi), n°469. Ce nom est porté par deux mystiques
notoires, l’un qualifié de Khurâsânî, l’autre de Baghdâdî et surnommé
al-Bazzâz. C’est sans doute de ce dernier qu’il s’agit, en raison du fait
qu’Ibn Hanbal le consultait en lui disant : « Qu’en penses-tu, soufi ? »
Il était à la fois spécialiste des variantes coraniques (qiraât), juriste,
ascète, et sermonnaire, d’abord à Bagdad et ensuite à Médine. Maine de
la plupart des mystiques Bagdadiens, tels que Junayd, il fut le premier à
parler publiquement de l’amour (mahabba) et du désir (shawq), de la
« proximité » divine (qurb) et des « relations familières » avec Dieu
(uns). Il serait mort, avant Junayd, en 289/901-902. Cf. Salami, p. 295-
298, et lbn al-Mulaqqin, p. 150-155.
Abû ’lmrân (al-Jassâs), Mûsâ Ibn 'Isa, n°4. L'un des premiers dis
ciples d’Ahmad ibn Hanbal. Cf. Khatîb Baghdâdî, XIII, p. 42.
Abû-l-’Abbâs ibn ’Atâ’. Ahmad ibn Muhammad ibn Sahl, n°324. L’un
des plus célèbres mystiques de Bagdad. D’abord traditionniste hanbalite,
il fut ensuite le disciple de Junayd et l’ami de Hallâj. En même temps
que soufi, Ibn ’Atâ' était un spécialiste de l’exégèse. Ibn ’Atâ' fut le
seul à défendre Hallâj, lors de son procès devant le vizir Hâmid, et il
mourut des coups qu’on lui infligea, en 309/922. Cf. Sulami, p. 265-
272, Massignon, Passion, Nwyia, Exégèse, et Aniir Moezzi, in Studia
islamica, LXIll, p. 63-127.
Abû Mûsâ (Ash’arî), 'Abd Allah ibn Qays, n°451. Compagnon notoire
du Prophète, qui aimait l’écouter réciter le Coran pour la beauté de sa
voix. Il fut gouverneur de Basra, puis de Kûfa. C’est lui qui fut nommé
arbitre d’Ali à Siffîn pour résoudre le différend l’opposant à Mu’àwiya.
Il est connu aussi comme homme de guerre : conquête du Khûzistân, et
de la Mésopotamie. Des diverses dates avancées pour sa mon, 42/662-
663 est la plus probable. Cf. Ibn Hajar, II, n°4898, p. 359-360, et E. I.
2,1, p. 716-717, article de L. Vecchia Vaglieri.
Abû Mûsâ Daybulî (ou Dabilî), n°3. Il s’agit du mystique à qui l’on
doit la transmission du plus grand nombre d’informations concernant
Abû Yazîd Bistâmî. Ibn al-Jawzî (IV, p. 94) l’identifie comme neveu
d’Abû Yazîd, contrairement à Sahlajî (p. 54) pour qui le neveu de
Bistâmî est un autre Abû Mûsâ.
Abû Sahl Su’lûkî, n°348. Considéré comme l’« imâm de son époque et
la référence pour toutes les sciences religieuses », il devint le savant le
plus éminent de Nîshâpûr, jusqu’à sa mort en 369/980. Cf. Sam'ânî, III,
p. 539-540, et Ibn Khallikân, IV, p. 204-205.
Abû Sa’îd ibn al-A’râbî, n°10. Mystique originaire de Basra, mais qui
vécut et mourut à la Mekke en 340/952. Il composa de nombreux
ouvrages à l’intention des mystiques, mais dont la plupart ont disparu.
Cf. Sulamî, p. 427-430, et Dhahabî, 111, n°830, p. 852-853.
Abû Sa’îd Khudri, Sa’d ibn Mâlik, n°117. L’un des plus savants des
Compagnons. On lui doit la transmission d’un grand nombre de
hadîths. Il serait mort à Médine en 74/693. Cf. Abû Nu’aym, I, p. 369-
371, qui le range parmi les Ahl al-Suffa, Dhahabî, I, n°22, p. 44, et
Ibn Hajar, II, n°3196, p. 35.
Abû Sinân = Dirâr ibn Murra Shaybânî, n°130. L’un des quatre
« pleureurs » (bakkâ'ûn) de Kûfa, les trois autres étant 'Abd al-Malik
ibn Abjar, Muhammad ibn Sûqa, et Mutarrif ibn Tarif. Quinze ans
avant sa mort, il avait déjà creusé sa tombe et il s’y rendait pour réci
ter le Coran en entier. C’était un traditionniste sûr. Il mourut en
132/749-750. Cf. Abû Nu’aym, V, p. 91-94, et Ibn al-Jawzi, III, p.
64-65.
Abû ’Umar Hilâl ibn al-’Alâ’, ibn Hilâl Raqqî, n°648. Traditionniste
d’al-Raqqa et poète élégant. Il mourut en 280/894. Cf. Dhahabî, II,
n°637, p. 612-613.
Abû Yûsuf Ghasûlî, n°80. Nous ne savons rien d’autre sur ce compa
gnon d’Ibn Adham (m. en 162/778-779) que les anecdotes racontées par
Sulamî, p. 29-31, Abû Nu'aym, VII, p. 370-371, et Ibn al-Jawzî, IV, p.
128, et p. 251-252.
Abu Zuhayr Thaqafî, n°807. Ibn Hajar {IV, nQ4S4, p. 77) dans la
notice qu’il lui consacre, ne fait que citer le hadîth que retransmet
Bayhaqî. Tout ce que nous savons, c’est qu'il demeurait à al-Tâ'if.
Ahmad ibn ’Asim Antâkî, n°493. Ami d’Abû Sulaymàn Dârânî, qui le
surnommait « l’espion des coeurs » pour sa pénétrante analyse des
consciences. Contemporain de Bishr, Sarf Saqatî, Muhâsibî, et Fudayl
ibn ’lyâd. Il serait mort en 239/853-854. Cf. Sulamî, p. 137-140, Abû
Nu'aym, IX, p. 280-297, Massignon, Essai, p. 223-228.
Ali = ’Alî ibn Abî Tâlib, n°138. À la fois cousin et gendre du Prophète
par son mariage avec Fâtima, personnage considérable par son impor
tance dans l’histoire et le destin de l’Islam. Il fut nommé quatrième
calife après le meurtre d’Othmân. On sait qu’à partir de la bataille de
2f6- ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
Anas (ibn Mâlik), n°257. À l’âge de dix ans il avait été offert au
Prophète comme serviteur. Après la mort de celui-ci, il participa aux
guerres de conquête. Il fut l’un des plus féconds traditionnistes. Il mou
rut centenaire à Basra vers 93/711-712. Cf. Dhahabî, I, n°23, p. 44-455,
Ibn Hajar, I, n°277, p. 71-72, et E. I. 2, I, p. 496, article de A. J.
Wensinck et J. Robson.
Azharî, Abu Mansûr, n°209. Lexicographe, connu surtout pour son dic
tionnaire Tahdhîb al-lugha. Il avait été l'élève de Mundhiri, et à Bagdad
il reçut, pour la grammaire, l’enseignement de Niftawayh. Il connaissait
en outre parfaitement le droit chaféite. Il mourut dans sa ville natale
Harât (Hérat) en 370/980-981. Cf. Ibn Khallikân, A', p. 334-336, et E. 1.
2,1, p. 845, article de R. Blachère.
’A
’Abbâs ibn Julayd Hajri, n°870. Seules indications données par Ibn Hajar
2,1, n°3175, p. 471 : traditionniste égyptien, sûr, mort en 100/718-719.
’Abd Allah ibn Abî Ziyâd Qatawânî, n°87. Sans doute celui qui est
mentionné par Sam’ânî (IV, p. 525), et qui serait mort en 155/771-772
d’après Ibn Hajar (2,1, n°3291, p. 487). Traditionniste de Kûfa.
’Abd Allah ibn ’Amr (ibn al-’As), n°203. C’est le fils du conquérant
de l’Egypte. 11 se serait converti à l’Islam avant son père. Il rapporta de
îombreuses traditions du Prophète et de ses Compagnons. Il serait mort
n 65/684-685 ; Cf. Dhahabî, I, n°19, p. 41-42, et Ibn Hajar, 11,
i°4847, p. 351-352.
’Abd Allah ibn Jarâd, n°740. Personnage dont la suhba (le fait qu’il
ait été un Compagnon du Prophète) est contestée. Cf. les explications
données par Ibn Hajar (II, n°9588), p. 288.
’Abd Allâh ibn Ma’qil, n°873. Sans doute Ibn Muqarrin Muzanî Abû-
1-Walîd, mentionné comme traditionniste de Kûfa faisant autorité, qui
mourut en 88/706-707. Cf. Ibn Hajar 2,1, n°3645, p. 537.
NOTICES BIOGRAPHIQUES - 2JÇ
’Abd Allah ibn Muhammad ibn Fadlûya, n°608 = ’Abd Allâh al-
Mu’allim, n°839. Ascète et mystique de Nîshâpûr. Il fut l’un des
informateurs de Sulamî pour les Malâmatiyya. la date de sa mort n’est
pas précisée, mais elle est postérieure à 373/983-984. Cf. Frye, 1, folio
44a.
’Abd Allâh ibn Muhammad ibn Manâzil, n°293 = ’Abd Allâh ibn
Manâzil. L’un des cheikhs les plus éminents de Nîshâpûr, où il mou
rut en 331/942-943. Malâmatî, disciple de Hamdûn al-Qassâr, il était
également traditionniste et versé dans les sciences de la Loi. Cf.
Sulamî, p. 366-369, et 'Attâr, 11, p. 107-109.
’Abd Allah ibn Zayd (ibn ’Asim Mâzinî), n°316. Compagnon, qui
s’est rendu célèbre pour avoir rapporté la tradition sur la façon dont le
Prophète faisait ses ablutions. Il fut tué en 63/683 à la bataille d’al-
Harra (cf. E. I. 2, III, p. 233-234, article de L. Veccia Vaglieri). Cf. Ibn
Hajar, II, n°4688, p. 312-313.
’Abd al-’Aziz Râsibi, ibn Salmân, n°161. Saint homme de Basra, mort
en 150/767 (d’après Margaret Smith, Râbi’a the Mystic, p. 18). Cf. Abu
Nu'aym, VI, p. 243-245, et Ibn al-Jawzî, III, p. 287-289.
’Abd al-Malik ibn ’Umayr, n°100. Cadi de Kûfa, mort en 136/754. Cf.
Dhahabî, 1, n°123, p. 135-136.
’Abd al-Rahman ibn Abî Laylâ, Abu ’lsâ, n°797. Juriste et « lec
teur » du Coran à Kûfa. Il serait mort noyé, en même temps qu’Ibn al-
Ash’ath, en 83/702. Cf. Ibn Khallikân, III, p. 126, Dhahabî, I, n°42, p.
58, et E. I. 2, III, p. 709, article de Ch. Pellat.
’Abd al-Rahmân ibn ’Awf, n°445. L’un des « Dix qui avaient reçu la
bonne nouvelle du Paradis assuré » de la bouche du Prophète, Il avait
acquis une fortune énorme après avoir été « pauvre et patient ». Il mou
rut en 32/652-653 et fut enseveli au cimetière du Baqî’ à Médine. Sur
son rôle dans l’élection d’Othmân comme calife, on renverra à notre Ibn
’Arabî, La Profession de Foi, paragraphes 117 et 118. Cf. Ibn Hajar,
NOTICES BIOGRAPHIQUES - 281
’Abd al-Razzâq (ibn Hammâm Abu Bakr San’ânî), n°214. Grand tradi
tionniste du Yémen, auteur d’ouvrages dont deux nous ont été conservés.
Sa réputation lui attirait beaucoup d'auditeurs. Il mourut en 211/827. Cf.
Ibn Khallikân, III, p. 316-317, et Dhahabî, I, n°357,p. 364.
’Abd al-Wâhid ibn Zayd, n°73. Ascète de Basra, qui aurait organisé à
’Abbâdân l’une des premières agglomérations monastiques. Il était connu
comme « prédicateur édifiant » (wâ'tz). Il mourut en 177/193. Cf. Abu
Nu'aym, VI, p. 155-165, Ibn al-Jawzî, III, p. 240-244, et Massignon,
Essai, p. 213-215.
’Adî ibn Artât, n°507. Gouverneur de ’Umar ibn ’Abd al-’Azîz à Basra
de 99/718 à 101/720. Il fut tué à Wâsit par Mu’âwiya ibn Yazîd en
102/720-721. Cf. E. I. 2, Supplément 1-2, p. 41, article de la Rédaction.
’A’isha, n°214. Elle était la fille d’Abû Bakr, et elle devint la troisième
femme et l’épouse préférée du Prophète. Elle transmit un nombre
important de traditions, et elle était également réputée pour sa culture
poétique et ses fréquentes citations de poèmes. Pour les événements qui
ont suivi l’assassinat du calife Othmân, et la Bataille du Chameau, qui
opposa les troupes d’Ali et celles de ’A’isha, nous renvoyons à notre
Ibn ’Arabî, La Profession de Foi, paragraphes 145 à 152. Elle mourut
à Médine en 58/678. Cf. Abu Nu’aym, 11, p. 43-50, Ibn al-Jawzî, 11, p.
6-19, Ibn Hajar, IV, n°704, p. 359-361, et E. I. 2, I, p. 317-318, article
de W. Montgomery Watt.
’Amir ibn ’Abd Qays, n°8. L’un des huit premiers zuhhâd ou
« ascètes » de Basra. C’est pour avoir prêché le célibat et le renonce
ment que des mesures furent prises à son encontre par Othmân, qui
l’exila à Damas. Il mourut probablement sous le califat de Mu’âwiya.
Cf. Abu Nu’aym, 11, p. 87-95, Ibn al-Jawzî, III, p. 126-135, Ibn Hajar,
III, n°6284, p. 85-86, et EJ2,1, p. 453, article de Ch. Pellat.
NOTICES BIOGRAPHIQUES - 283
Ammàr Ibn Yâsir, n°397. L’un des Compagnons les plus anciens
dans la conversion à l’Islam (sâbiqûn). Il fut de tous les combats à
1 époque du Prophète. Partisan d’Ali, il prit part à la Bataille du
Chameau, et perdit la vie à Siffîn (37/657). Cf. Abu Nu'aym, I, p. 139-
143, lbn Hajar, II, n°5704, p. 512-513, et E.1.2,1, p. 461, article de H.
Reckendorf.
’A’isha, n°214. Elle était la fille d’Abû Bakr, et elle devint la troisième
femme et l’épouse préférée du Prophète. Elle transmit un nombre
important de traditions, et elle était également réputée pour sa culture
poétique et ses fréquentes citations de poèmes. Pour les événements qui
ont suivi l’assassinat du calife Othmân, et la Bataille du Chameau, qui
opposa les troupes d’Ali et celles de ’A’isha, nous renvoyons à notre
Ibn ’Arabî, La Profession de Foi, paragraphes 145 à 152. Elle mourut
à Médine en 58/678. Cf. Abu Nu'aym, 11, p 43-50, Ibn al-Jawzî, II, p.
6-19, Ibn Hajar, IV, n°704, p. 359-361, et E. I. 2,1, p. 317-318, article
de W. Montgomery Watt.
’Amir ibn ’Abd Qays, n°8. L’un des huit premiers zuhhâd ou
« ascètes » de Basra. C’est pour avoir prêché le célibat et le renonce
ment que des mesures furent prises à son encontre par Othmân, qui
l’exila à Damas. Il mourut probablement sous le califat de Mu’âwiya.
Cf. Abu Nu’aym, II, p. 87-95, Ibn al-Jawzî, III, p. 126-135, Ibn Hajar,
III, n°6284, p. 85-86, et EJ2,1, p. 453, article de Ch. Pellat.
NOTICES BIOGRAPHIQUES - 283
’Ammâr Ibn Yâsir, n°397. L’un des Compagnons les plus anciens
dans la conversion à l’Islam (sâbiqûn). Il fui de tous les combats à
l’époque du Prophète. Partisan d’Ali, il prit part à la Bataille du
Chameau, et perdit la vie à Siffîn (37/657). Cf. Abû Nu’aym, I, p. 139-
143, Ibn Hajar, 11, n°5704, p. 512-513, et E.1.2,1, p. 461, article de H.
Reckendorf.
assista à ses derniers instants. Cf. Abû Nu'aym, VI, p. 215-226, et Ibn
al-Jawzî, 111, p. 244-249.
’Awn ibn ’Abd Allah (ibn ’Utba), n°592. Ascète et mystique de Kûfa,
qui insistait sur l'importance du dhikr, de l’invocation de Dieu en
l’ayant présent constamment dans la pensée. C'était également un tradi
tionniste sûr. 11 mourut vers 120/738. Cf. Abu Nu'aym, IV, p. 240-272,
Ibn al-Jawzî, III, p. 55-58.
al-Bâqir, n°543 = Muhammad ibn ’Alî ibn Husayn (Abu Ja’far al-
Bâqir), n°278.
Bashîr ibn al-Muhâjir, n°508. Ibn Hajar ne donne aucune date sur cet
auditeur de Hasan Basrî. 11 dit seulement de lui qu’il était de Kûfa, bon
traditionniste, et qu’il avait été suspecté d’irjâ' (conception laxiste de la
foi, sans les œuvres). Cf. Ibn Hajar 2,1, n°725, p. 133.
Bilâl ibn Sa’d, n“7. Prédicateur édifiant réputé pour son éloquence et
traditionniste de Damas. 11 serait mort sous le califat de Hishâm, sans
doute vers 120/738. Cf. Abû Nu’aym, V, p. 221-234, Ibn al-Jawzî, IIV,
p. 190-193, Ibn Hajar 2,1, n°782, p. 140.
al-Dahhâk (ibn ’Abd al-Rahmân ibn Abî Hawshab Abu Bishr), n°7.
Traditionniste sûr de Damas, selon Ibn Hajar (2, I, n°2981, p. 443),
sans date, mais on peut situer sa mort vers 1501767.
Dâwud ibn Nusayr (Tâ’î), n°29 = Dâwud Tâ’î, n°45. À la fois juriste,
traditionniste, et ascète de Kûfa. Savant, il préférait garder le silence dans
les discussions. Il mourut en 162/778-779 ou en 160/776-777. Cf. Abu
Nu’aym, VII, p. 335-367, Sam'ânî, IV, p. 36, Ibn al-Jawzi, III, p. 74-82,
Ibn Khallikân, II, p. 259-263.
Dâwud Tâ’î, n°45, se reporter plus haut à Dâwud ibn Nusayr, n°29.
DH
Fadâla ibn ’Ubayd, n°369. Ancien Compagnon, dont on dit qu’il assista à
la bataille de Uhud (Ohod) en 3/625. Il vécut à Damas après la mort du
NOTICES BIOGRAPHIQUES 2S7
al-Fadl ibn Ghânim, n°675. Il fit partie des juristes qui furent soumis
aux interrogatoires de l’Inquisition (al-Mihna), et qui n eurent p3S la force
d'âme d’Ibn Hanbal. Cf. Tabarî, Ta’rikh, VIII, p. 637, 642, 645, et Ibn
al-Jawiî, Manâqib al-imâm Ahmad ibn Hanbal, p. 386.
Fudayl ibn ’lyâd, n°35. L’un des premiers mystiques. II fut le disciple
de Sufyân Thawrî. Il naquit à Samarqand, grandit à Abîward, et dans sa
jeunesse il fut bandit de grand chemin. Après sa conversion, il s’adonna à
l’étude du hadîth à Kûfa. Ascète et prédicateur édifiant; il s’installa à la
Mekke et y mourut en 187/803. Cf. Sulamî, p. 6-14, Abu Nu'aym, VIII, p.
84-139, Ibn al-Jawzî, II, p. 134-139, Ibn Khallikân, IV, p. 47-50, E. I. 2,
U, p. 958, article de M. Smith, et E. Dermenghem, Vies des saints musul-
mans.p. 51-65.
GH
Dâwud ibn Ntisayr (Tâ’î), n°29 = Dâwud Tâ’î, n°45. À la fois juriste,
traditionniste, et ascète de Kûfa. Savant, il préférait garder le silence dans
les discussions. 11 mourut en 162/778-779 ou en 160/776-777. Cf. Abû
Nu'aym, VII, p. 335-367, Sam'ânî, IV, p. 36, Ibn al-Jawzî, III, p. 74-82,
Ibn Khallikân, II, p. 259-263.
Dâwud Tâ’î, n°45, se reporter plus haut à Dâwud ibn Nusayr, n°29.
DH
Fadâla ibn ’Ubayd, n°369. Ancien Compagnon, dont on dit qu’il assista à
la bataille de Uhud (Ohod) en 3/625. Il vécut à Damas après la mort du
NOTICES BIOGRAPHIQUES - 2%J
al-Fadl ibn Ghânim, n°675. Il fit partie des juristes qui furent soumis
aux interrogatoires de l’Inquisition (al-Mihna), et qui n’eurent pas la force
d’âme d’Ibn Hanbal. Cf. Tabari, Ta’rikh, VIII, p. 637, 642, 645, et lbn
al-Jawzî, Manâqib al-intâm Ahmad ibn Hanbal, p. 386.
Fudayl ibn ’lyâd, n°35. L’un des premiers mystiques. Il fut le disciple
de Sufyân Thawrî. Il naquit à Samarqand, grandit à Abîward, et dans sa
jeunesse il fut bandit de grand chemin. Après sa conversion, il s’adonna à
l’étude du hadîth à Kûfa. Ascète et prédicateur édifiant ; il s'installa à la
Mekke et y mourut en 187/803. Cf. Sulamî, p. 6-14, Abû Nu'aym, VIII, p.
84-139, Ibn al-Jawzî, 11, p. 134-139, lbn Khallikân, IV, p. 47-50, E. I. 2,
II, p. 958, article de M. Smith, et E. Dermenghem, Vies des saints musul
mans, p. 51-65.
GH
Harim ibn Hayyân, n°772. Ascète de Basra, l’un des huit premiers
zuhhâd. Il aurait été gouverneur sous le califat d’Omar. Cf. Ibn Hanbal,
p. 331-334, Abû Nu’aym, II, p. 119-122, Ibn al-Jawzî, III, p. 137-139,
Ibn Hajar, 111, n°8946, p. 601.
NOTICES BIOGRAPHIQUES - 28p
al-Hârith Muhâsibî, Abû ’Abd Allah ibn Asad, n°312. Ascète originaire
de Basra. Il vécut à Bagdad et fut l'un des maîtres de Junayd. Il était
connu par sa piété scrupuleuse, mais surtout par son aptitude à pénétrer les
consciences et par ses analyses psychologiques profondes, dont s’inspirera
plus tard Ghazâlî. Son ouvrage sur « L’observance des droits de Dieu »,
est resté jusqu’à nos jours le manuel que conseillent les maîtres aux
novices. Cf Sulanû, p. 56-60, Abû Nu’aym, X, p. 73-109, Ibn KhaUikân,
II, p. 5758, Massignon, Essai, p. 241-255, et EJ.2, VU, p. 466-467,
article de R. Arnaldez. Muhâsibî mourut à Bagdad en 2431857-858.
Hârûn ibn Ri’âb (Asadî), n°647. Ascète de Basra, qui cachait son état
de renoncement et portait le froc de laine blanche sous ses vêtements.
C’était également un traditionniste sûr. Il serait mort vraisemblablement
vers 130/747. Cf Abû Nu'aym, III, p. 55-57 (qui /’orthographie «• ibn
Rabâb »), Ibn al-Jawzî, III, p. 209-210, et Ibn Hajar 2, II, n°7251,
p. 257.
al-Hasan Ibn al-Hasan ibn al-Hasan ibn ’AIî ibn Abî Tâlib, n°138.
Nous ne savons rien d’autre sur cet arrière-petit-fils d’Ali que la très
brève indication donnée par Ibn Hajar (2, l, n'J122ç, p. 202), qui dit
seulement que c’était un tradilionniste « accepté », et qu’il est mort en
145/702, -âgé de 68 ans.
Hsan ibn Hâni’, n°685 = Abû Nuwâs. Le plus célèbre poète arabe
roque ’abbâside. Il se distingua particulièrement par sa poésie
.(te (khamriyyâi) et par celle où il chante l’amour des éphèbes. La
's la plus brillante de sa vie fut celle où il bénéficia de l’amitié du
i al-Amîn. Il est également l’auteur de poèmes ascétiques (zuh-
'!) dont E. Wagner nous dit qu’ils « ne démontrent nullement qu’il
t fait un retour sur lui-même à la fin de sa vie ». 11 serait mort en
198/813 ou 200/815 à Bagdad. Cf. Ibn Khallikân, 11, p. 95-104, et E.1.2,
I, p. 147-149, article de E. Wagner.
Hassàn ibn Abî Sinân. n°565. Saint homme rie Basra, transmetteur des
informations concernant Hasan Basri et Thàbït Bunânî. La date de sa
mort n est pas mentionnée, mais on peut la situer vraisemblablement
vêts 13Q7747-74S. Cf. Abû AVarat, 111, p. U4-120. e: Ibn al-Jswzl, III,
p. 254-257.
Hawshab (ibn Muslim), Abû Bishr, n°13. Surtout connu comme trans
metteur des paroles de Hasan Basrî. Cf. Abû Nu'aym, VI, p. 197-200.
Ibn Abjar (’Abd al-Malik ibn Sa’îd), n°787. Il faisait partie des
je pleureurs » (bakkâ'ûn) de Kûfa, avec Muhammad Ibn Sûqa, Mutarrif
.bn Tarif, et Abu Sinân Dirâr ibn Murra. C’était également un tradition
niste sûr. La date de sa mort n’est pas précisée, mais on peut la situer
vers 140/757. Cf. Abû Nu’aym, V, p. 84-87, Ibn al-Jawzî, III, p. 69, Ibn
Hajar 2,1, n°4195, p. 615.
Ibn al-A’râbî, n°669, se reporter plus haut à Abû Sa’îd ibn al-A’râbî,
n°10.
Ibn Anbârî, n°618, se reporter plus haut à Abû Bakr Muhammad ibn
al-Qâsim ibn Anbârî, n°226.
Ibn al-Mubârak, n°73, se reporter plus haut à ’Abd Allah ibn al-
Mubârak, n°902.
Ibn ’Abbâs, n°207 = ’Abd Allâh ibn al-’Abbâs. Né trois ans avant
l’hégire, il est le fondateur de l’exégèse coranique. C’est grâce à son
habitude de citer des vers pour corroborer ses explications de phrases
ou de mots du Coran que l’ancienne poésie arabe acquit aux yeux des
savants musulmans sa valeur notoire. Il mourut à al-Tâ’if après 68/687-
688. Sur le rôle attribué à Ibn ’Abbâs dans les événements politiques et
militaires de son époque, nous ne pouvons que renvoyer à E. I 2, 1, p.
41-42, article de L. Veccia Vaglieri. Voir aussi Ibn Hajar, 11, n°478l,
p. 330-334.
Ibn ’A’isha, n°802 = ’Ubayd Allâh ibn Muhammad ibn ’A’isha. tra-
ditionniste, râwî, et orateur renommé, il s’établit à Bagdad en 219/834.
Il était considéré comme très savant et souvent cité dans les isnâds. Il
mourut à Basra en 228/843. Cf. Ibn Hajar 2, I, n°4350, p. 638, et E. I.
2, III, p. 720 (n°4), article de Ch. Pellat.
Ibn ’Awn, n°89 = Abu ’Awn ’Abd Allâh ibn ’Awn. Grand tradition-
niste et saint homme de Basra. Il mourut en 151/768. Cf. Abu Nu'aym,
III, p. 37-44, Ibn al-Jawzî, III, p. 228-232, Dhahabî, I, p. 156-157.
Ibn Hittân, n°676 = ’lmrân ibn Hittân. Poète khârijite de renom, mais
dont le dîwân a été perdu. Né à Basra, il semble avoir vécu à Kûfa ou
dans la région. Il était devenu le chef de la branche modérée des
Sufriyya, qui rejetaient le meurtre politique sans discernement. Il serait
mort en 84/703 près de Kûfa ou près de Wâsit. Cf. R. Blachère, III, p.
512-513, et E. I. 2, III, p. 1204, article de J. W. Fiick.
Ibn Mas’ûd, n°l 19, se reporter plus haut à Abd Allâh (ibn Mas’ûd),
n°774.
2Ç4 ~ ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
Ibn ’Umar, n°195 = ’Abd Allâh ibn ’Lmar, n°584. L’un des person
nages les plus en vue de la première génération de Musulmans et des
traditionnistes les plus féconds. Il acquit sa renommée non seulement
parce qu’il était le fils du calife Omar, mais aussi parce que ses hautes
qualités morales s’imposèrent à l’admiration de ses contemporains. Par
trois fois il refusa le califat qui lui était offert. Il ne voulut pas accepter
la fonction de cadi, craignant de ne pas savoir interpréter la loi divine.
Il mourut à la Mekke en 73/693. Cf. Abu Nu'aym, 1, p. 292-314, Ibn al-
JawzîJ, p. 228-237, Ibn Khallikân, III, p. 28-31, Dhahabi, n°17, p. 37-
40, Ibn Hajar, II, n°4834, p. 347-350, et E.1.2,1, p. 55-56, article de L.
vecchia Vaglieri.
Ibrâhîm ibn Adham, Abu Ishâq, n°30. L’un des premiers grands mys
tiques. Il naquit à Balkh dans une famille princière selon la légende, avant
de mener une vie ascétique en Syrie. Les récits légendaires se sont emparés
également des circonstances de sa mort, survenue en 161/777-778. Ses pre
miers maîtres auraient été à la Mekke Sufyân Thawrî et Fudayl ibn ’lyâd.
Cf. Sulamî, p. 27-38, Abu Nu'aym, VU, p. 367-395, et VIH, p. 3-58, Ibn
al-Jawzî, IV, p.127-132, Ibn Khallikân, I, p. 31-32, E. Dermenghem, p.
17-49, et EJ2, III, p. 1010-1011, article de Russell Jones.
Ibrâhîm ibn Fâtik, n°19. Mystique de Bagdad, qui fut disciple de Junayd
et de Nûrî avant de devenir le serviteur d’al-Hallâj pendant les deux der
nières années qu’il passa en prison. Sans date. Cf. Jâmî, II, p. 152-154, et
Massignon, Passion, I, p. 47-48.
Ibrâhîm ibn Shaybân, Abu Ishâq Qirraîsînî, n°42. L’un des maîtres de la
région des Djibâl (« les montagnes »), l’ancienne Médie. Il fut le dis-
21)6- ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
Ishâq Ansârî, Ibn Mûsâ Khatmî Madanî, n°939. Cadi de Nîshâpûr, tra
ditionniste faisant autorité, qui avait bénéficié notamment de l’enseigne
ment de Sufyân ibn ’Uyayna. Abu Hâtim Râzî en faisait grand cas. Il
mourut en 244/858-859 près de Hims (Homs). Cf. Dhahabï, II, n°529,
p. 513-514.
Ishâq ibn Ibrâhîm Khuttalî, n°224. On ne sait sur lui que la très
brève notice que lui a consacrée Dhahabï (II, p. 685), à savoir qu’il
était l’auteur d’un ouvrage littéraire (al-Dîbâj), et qu’il mourut en
283/896.
’lsâ ibn Yünus, n°73. Traditionniste sûr de Kûfa, détaché des biens
de ce monde. On lui attribue la participation à 45 expéditions mili
taires. C’est au cours de l’une d’elles qu’il mourut aux frontières de la
Syrie sans doute vers 188/804. Cf. Ibn al-Jawzî, IV, p. 234-235, et
Dhahabî, I, n°261, p. 279-282.
Jâbir ibn ’Abd Allah, ibn ’Amr Ansârî, n°198. Compagnon éminent.
Sa famille et lui-même bénéficièrent d’une sollicitude particulière de
la part du Prophète. Il aurait transmis 1540 hadîths. Mais c’est dans
l’Islam chiite que son rôle de transmetteur a pris une importance
considérable. Il mourut à Médine en 78/697. Cf. Dhahabî, I, n°2I, p.
43-44, Ibn Hajar, I, n°1026, p. 213, et E. I. 2, Sup. p. 230-232,
article de M. J. Kister.
Ja’far ibn ’Awn, n°591. Traditionniste estimé de Kûfa, qui fut l’élève
d’al-A’mash. H mourut en 207/822-823. Cf. Dhahabî 2, I, p. 276, et
Ibn Hajar 2,1, n°950, p. 163.
Ja’far al-Sâdiq, Abu ’Abd Allah, n°14. Pour les Chiites, c’est le sixième
Imam, à la fois reconnu par les Duodécimains et par les Ismaéliens. Il
était le fils de Muhammad al-Bâqir. Chez les Sunnites, il est surtout
connu comme traditionniste et l’auteur d’un commentaire mystique du
Coran. Il est considéré comme le principal maître de l’alchimiste Jâbir
ibn Hayyân. Il mourut à Médine en 148/765. Cf. Abu Nu'aym, 111, p.
192-206, Ibn al-Jawzî, 11, p. 94-98, ’Attâr, 1, p. 9-15, Ibn Khallikân, I, p.
327-328, p. Nwyia, Exégèse coranique, p. 156-207, et E. 1. 2, U, p. 384-
385, article de M. G. S. Hodgson. Voir également les travaux de H.
Corbin.
Jarîr ibn Yazîd, n°278. Sans doute celui qui fut sous-gouverneur de
Basra à l’époque umayyade en 126/744, puis gouverneur au début de
l’époque ’abbâside sous le califat de Hârûn al-Rashîd. Cf. Tabarî, VIII,
p. 346, et Pellat, Le Milieu basrien, p. 280 et 282.
Khâlid ibn ’Abd Allah ibn Asîd, n°657. Gouverneur de Basra en 72-
73/692-693 et en 74-75/694-695. Cf. Pellat, Le Milieu basrien, p. 278.
Khâlid ibn Yazîd ibn Mu’âwiya, n°657. L’un des fils du calife
Yazîd 1er, mais il ne chercha pas à faire valoir ses droits à la succes
sion. La légende a fait de lui un alchimiste. Il mourut soit en 85/704
soit en 90/709. Cf. Ibn Khallikân, II, p. 224-226, et E. 1.2, IV, p.
962-963, article de M. Ulbnann.
Luqmân, n°91. Selon le Coran (XXXI, 12), Dieu lui aurait donné la
Sagesse (al-Hikma), et, dans le verset suivant, il conseille à son fils de
ne donner à Dieu aucun « associé ». Ces deux traits sont conservés dans
l’abondante littérature née par la suite, faite de maximes de sagesse et
de conseils de Luqmân à son fils. Cf. pour une étude détaillée, E. I. 2,
V, p. 817-820, article de B. Heller et N. A. Stillman.
Mansûr ibn ’Abd Allâh, n°187. Sans doute Abû ’Alî Khâlidî, né à Harât
(Hérat). Il transmit d’après Abû-l-’Abbâs al-Asamm et Abû Sa’îd ibn al-
A’râbî, et il instruisit notamment a!-Hâkim al-Nîsâbûrî. Il mourut en
401/1010-1011. Cf. Sam'ânî, II, p. 311-312, et Dhahabî 2, II, p. 199-200.
Ma’rûf, n°526 = Ma’rûf Karkhî, Abû Mahfûz, n°470. L’un des plus
anciens fondateurs de l’école mystique de Bagdad, où il mourut en
200/815-816. Maître reconnu pour la piété scrupuleuse et la « chevale
rie de la foi » (al-futuwwa), il eut pour disciple notoire Sari Saqatî. Sa
tombe est toujours un lieu de vénération et de pèlerinage. Cf. Sulami, p.
83-90, Abû Nu'aym, VIII, p. 360-368, Ibn al-Jawzî, II, p. 179-183,
'Attâr, I, p. 269-274, Ibn Khallikân, V, p. 231-233, et E. /. 2, VI, p.
598-599, article de R. A. Nicholson et R. W. Austin.
al-Miqdâd ibn al-Aswad, n°306 = al-Miqdâd ibn ’Amr. Il fait partie des
sept premiers Compagnons à avoir ouvertement professé l’Islam. Archer
du Prophète, il aurait également été le seul à monter son propre cheval à la
bataille de Badr. Après la mort du Prophète, il prit part aux conquêtes. Il
mourut à al-Juruf près de Médine en 33/654. Cf. Abu Nu'aym, I, p. 172-
176, Ibn al-Jawzî, 1, p. 167-168, Ibn Hajar, 111, n°8183, p. 454455, et E.
I. 2, VII, p. 32-33, article de G. H. A. Juynboll.
Mis’ar, n°592 = Mis’ar ibn Kudâm (ou « Kidâm »), n°601. Ascète de
Kûfa et grand traditionniste faisant autorité. Il serait mort en 155/771-772.
Cf. Abu Nu'aym, VII, p. 209-270, Sam'ânî, IV, p. 114, et V, p. 658, Ibn
al-Jawzî, 111, p. 72-73, Dhahabî, I, n°188, p. 183-185, et Ibn Hajar 2,
n°6626, p. 176.
Muhammad ibn ’Abd Allah ibn Shâdhân, Abû Bakr Râzt al-mudhak-
kir, n°83. L’un des principaux informateurs de Sulamî. 11 fut disciple de
}06- ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
mort n’est pas précisée, mais on peut la situer vers la fin du Me siècle.
Cf. Sulamî, p. 208-283, Jâmi, II, p. 157, Sha'rânî, 1, p 86-87.
Muhammad ibn Yûsuf Jawhari, n°920. Pieux disciple de Bishr ibn al-
Hârith, mort en 265/878. Cf. Khatîb Baghdâdî, III, n°1517, p. 324.
Q
Qarada (parfois orthographié Farwa) ibn Nufâtha (Salûlî), n°645.
Homme de la tribu des Banû Salùl, qui peupla Kufâ. Qarada ibn
Nufâtha dirigea la délégation de sa tribu auprès du Prophète, et tous se
convertirent à l’Islam. Cf. Ibn Hajar, III, n°7093, p. 230-231.
Sa’d (ibn Abî Waqqâs), n°821 = Sa’d ibn Mâlik. Compagnon qui fai
sait partie des « Dix qui auront reçu la bonne nouvelle du Paradis
assuré ». Il resta neutre au moment de « La Grande Discorde » (a/-
Fitna al-kubrâ) et s’abstint de combattre, soit aux côtés de Mu’âwiya,
3*4 ~ ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
Sahl, n°323 = Sahl ibn ’Abd Allah (Tustari), n°322. C’est le maître
spirituel le plus souvent cité après Dhû-l-Nûn l’Égyptien et Junayd,
notamment dans La Nourriture des cœurs (Qût al-qulûb) d’Abû Tâlib
Makkî. Il fut le premier maître d’al-Hallâj, qui le suivit dans son exil à
Basra. Ses disciples, les Sahlis, longuement étudiés par Hujwîrî (p.
195-210), mettaient l’accent sur le rôle des mortifications (mujâhadât).
La date la plus souvent retenue pour sa mort est 283/896. Cf. Sulamî, p.
206-211, Abu Nu'aym, X, p. 189-212, Hujwîrî, p. 139-140, lbn al-
Jawzî, IV, p. 46-49, ’Attâr, 1, p. 251-268, lbn Khallikân, 11, p. 429-
430, Ibn al-Mulaqqin, p. 232-236, Jâmî, I, p. 66-68, Sha'rânî, 1, p. 66-
68, Massignon, Essai, p. 294-300, et Bàwering, The mystical vision of
existence in classical Islam. The qur'ânic hermeneutics of the Sûfî Sahl
al-Tustarî.
al-Sâ’ib ibn al-Aqra’, n°145. Ibn Hajar rapporte que le Prophète lui
aurait caressé la tête et l’aurait béni quand il était enfant. 11 aurait parti
cipé à la bataille de Nihâwand (Nehavend), puis il aurait été gouverneur
d’Ispahan et y serait mort. Cf. lbn Hajar, II, n°3056, p. 8.
Sa’îd ibn ’Abd al-’Azîz, Abu ’Uthmân Halabî, n°405. Ascète syrien,
qui fut disciple de Sari Saqatî et d’Ahmad ibn Abî-l-Hawârî. Il mourut
à Damas en 318/930. Cf. Dhahabî 2,1, p. 477-478.
Sâlih ibn ’Abd al-Rahmân, n°893. Quand Yazîd ibn al-Muhallab partit
en 97/715-716 pour le Khurâsân où il était nommé gouverneur, il laissa
Sâlih ibn ’Abd al-Rahmân en charge des impôts de l’irâq. Cf. E. 1. 2,
V11, p. 361, article de Patricia Crone.
Sâlih ibn Mismâr, n°432. Ibn Hajar se borne à dire que c’était un tra-
ditionniste de Basra, qui résida dans la Jazîra (2, /, n°2900, p. 432).
Suwayd ibn al-Hârith, n°970. Homme de la tribu des Azd, qui faisait
partie d’une délégation auprès du Phophète. Ibn Hajar ne fournit à son
sujet aucune indication complémentaire, et il ne fait que répéter l’infor
mation recueillie par Dârânî (//, n°3595, p. 98).
Sh
Shurnayt ibn ’Ajlân, n°479. Ascète de Basra, connu par ses sermons
édifiants. La date de sa mort n’est pas précisée, mais on peut la situer
vers 130/747-748. Cf. Abu Nu’aym, III, p. 125-133, Ibn al-Jawzî, III,
p. 258-262.
Tâhir Maqdisî, n°157. Considéré comme l’un des plus éminents chei
khs de Damas. Il fut en relations avec Dhû-l-Nûn l’Égyptien, et aurait
été selon Jâmî l’un de ceux qui ont transmis ses paroles. Aucune date
n’est précisée à son sujet, mais sans doute a-t-il vécu jusqu’à la fin du
Ille siècle. Cf. Sulamî, p. 275-276, Abu Nu’aym, X, p. 317-319, Jâmî,
I,p. 129.
Talha ibn ’Ubayd Allah, n°632. L’un des « Dix qui auront reçu la
bonne nouvelle du Paradis assuré », Compagnon illustre à plus d’un
titre : son ancienneté dans la conversion à l’Islam, et celle-ci par l’inter
médiaire d’Abû Bakr, et sa participation au Conseil (Shûrâ) d’élection
constitué par Omar. Il périt à la Bataille du Chameau en 36/656. Cf.
320 - ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
Th
Umayya ibn ’Abd Allah ibn Khâlid ibn Asîd, n°657. Gouverneur
de Basra de 71/690 à 73/692, et ensuite gouverneur du Khurâsân (il
l’était encore en 77/696-697). Ibn Hajar le signale comme tradition-
niste sûr, mort en 87/706. Cf. Ibn Hajar 2, 1, n°556, p. 110, et E. I.
2,1, p. 153 et p. 1333.
’Ubayd ibn Khâlid Sulamî, n°633. Ibn Hajar précise seulement que
ce Compagnon du Prophète participa dans les rangs d’Ali à la
bataille de Siffîn et qu’il vécut jusqu’à l’époque où al-Hajjâj devint
gouverneur (73/692). Cf. Ibn Hajar. 11, n°5332, p. 442-443.
’bmar ibn ’Abd al-’Azîz, n°26. Shâfi’î disait : « Les califes bien
guidés sont au nombre de cinq : Abû Bakr, Omar, Othmân, Ali, et
’Umar ibn ’Abd al-’Azîz. » Abu Nu’aym, dans sa Hilya, consacre un
chapitre de cent pages à ce saint calife. Succédant à Sulaymân ibn
’Abd al-Malik en 98/716, il ne régna qu’un peu plus de deux ans,
jusqu’à sa mort en 101/720, âgé d’à peine quarante ans, après avoir
donné l’exemple du parfait renoncement et de la crainte de Dieu. Cf.
Mas’ûdi, III, p. 192-205, Abû Nu'aym, V, p. 253-353, Ibn cil Javril,
II, p. 63-72, Dhahabî, 1, n°I04,p. 118-121.
al-Walîd ibn ’Uqba, n0656. Compagnon, surtout connu comme ayant été
gouverneur de Kûfa sous le califat de son frère utérin Othmân. Ali avait
demandé à Othmân de faire appliquer à al-Walîd la « punition des
buveurs ». Il se serait retiré à al-Raqqa, où il serait mort en 60/679. Cf. Ibn
Hajar, 111, n°9147, p. 637-638, et Ibn al-'lmâd, 1, p. 65.
Yahyâ ibn Aktham, n°112. Juriste et cadi célèbre, estimé du calife al-
Ma’mûn qui le nomma juge à Basra à l’âge de vingt ans. Yahyâ ibn
Aktham exerça cette fonction à Basra de 202/817 à 220/835. Lorsqu'en
237/852 le grand-cadi de Bagdad fut destitué par le calife al-Mutawakkil,
ce dernier nomma Yahyâ ibn Aktham pour lui succéder, mais il le révoqua
peu de temps avant sa mort en 242/857 à al-Rabadha. Cf. Ibn Khallikân,
VI, p. 147-165, Dhahabî 2, l,p. 345, et Ibn Hajar 2, 11, n°7534, p. 297.
Yahyâ ibn Ayyûb (Maqâbirî), n°599. Ascète de Bagdad, qui fut le maître
d'Abû Bakr ibn Abî-l-Dunyâ. 11 mourut en 234/848-849. Cf Sam'ânî, V, p.
360, et Ibn Hajar 2, H, n°7539, p. 297.
Yahyâ ibn ’Abd al-Malik ibn Humayd ibn Abî Ghaniyya, n°514.
Ascète et traditionniste de Kûfa, originaire d’Ispahan. Il mourut en
324 - ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
Yahyâ ibn Mu’âdh Râzî, n°314 = Yahyâ ibn Mu’âdh, n°24 = Ibn
Mu’âdh, n°48. « 11 était le prédicateur par excellence de son
temps. » Mystique du Pur Amour, il fut le premier à donner un cours
public de soufisme. 11 vécut à Balkli et à Nîshâpûr, où il mourut en
258/871-872. Il aurait été disciple d’Ibn Karrâm, et il mettait l’accent
sur l’espérance en Dieu (rajâ’). Il est l’un des maîtres les plus sou
vent cités dans la littérature spirituelle. Cf. Sulamî, p. 107-114, Abu
Nu’aym, X, p. 51-70, Ibn al-Jawzî, IV, p. 71-80, Ibn Khallikân, VI,
p. 165-168, Massignon, Essai, p. 268-272, et E. Dermenghem, p.
129-142.
Yahyâ ibn ’Uqayl, n°464. Ibn Hajar indique seulement que c’était
un traditionniste de Basra, mort à Marw (Merv) (2, 11, n°7638, p.
310). Tabarî mentionne un Yahyâ ibn ’Uqayl faisant partie des gens
de Merv et qui était encore vivant en 116/734 (V, p. 50 et p. 97).
Yazîd ibn Salama Ju’fï, n°894. Ibn Hajar, qui reproduit le hadîth
cité par Bayhaqî, précise seulement que ce Compagnon du Prophète
a vécu et est mort à Kûfa. Cf. Ibn Hajar, III, n°9268, p. 657.
Yûsuf ibn Asbât, n°32. Ascète et traditionniste syrien, qui fut l'élève
de Sufyân Thawrî. Il fut le maître du mystique Ibn Khubayq Antâkî. Il
serait mort en 199/814-815. Cf. Abû Nu'aym, VIII, p. 237-253, Ibn al-
Jawzi, IV, p. 235-2399, ’Attâr, II, p. 76-79, et Sha’rânî, I, p. 52-53.
Zayd ibn Aslam, n°162. Pieux juriste de Médine, qui enseignait dans
la Mosquée du Prophète. Il eut pour élèves Mâlik et « les deux
}2Ô- ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
adab : belles lettres ; bons usages ; respect des règles et des convenances
adhkâr, sg. dhikr : invocations de Dieu
ahl al-haqâ'iq : ceux qui bénéficient de la réalisation spirituelle
ahl al-Sujfa : les « hommes du blanc » ou « du portique » de la mosquée
de Médine : Compagnons du Prophète représentant l’idéal de
la pauvreté et de la piété
ajal : terme de la vie (prédestiné)
al-ajwafân : les deux « organes creux » : la bouche et les parties sexuelles
a'mâl, sg. ’amal : œuvres (pies)
amâna : dépôt
asbâb : moyens de subsistance
asmâ’, sg. ism : noms
awliya sg. walî : amis (de Dieu), saints
’abâ' : manteau
’amal : œuvre (pie)
al-’Ard : l’Examen (le Jour de la Résurrection)
’ârif : gnostique
’ayn al-yaqîn : la vision de la certitude
fanâ' : extinction
faqîh : juriste
farâ’id : obligations strictes ; partage de la succession
fatâ, pl. fityân : chevalier de la foi
fiqh : jurisprudence, science du droit religieux
al-Fitna al-kubrâ : « La Grande Discorde » : suite de troubles commen
çant avec le meurtre d’Othmân, la désignation d’Ali comme
imâm, la bataille de Siffïn, qui a entraîné le double schisme
des Shiites et des Khârijites
328 - ANTHOLOGIE DU RENONCEMENT
ihsân : perfection
ijmâ' : consensus
ijlihâd : zèle ; efforts
ikhlâs : sincérité totale ; pureté (de l’intention)
imân : foi
irjâ’ : laxisme, professant la foi sans l’accomplissement des œuvres
isnâd : « appui », chaîne des garants d’un hadîth ou d’une
information
isrâ’îliyyât : récits judéo-chrétiens
istidrâj : être attiré vers sa propre perte
istiqâma : rectitude ; droiture
i'tiqâd : profession de foi
GLOSSAIRE -329
mukhâlafa : opposition
mulâzama : sauvegarde ; maintien
munâdî : héraut (de la Résurrection)
al-miqarrabûn : les « rapprochés » (de Dieu)
muqrï : spécialiste de l’étude et de l'enseignement des « lectures » du
Coran
murâqaba : vigilance
al-Muslimûn : les Musulmans : « ceux qui se soumettent à Dieu »
mushâhada : contemplation ; vision intérieure
raghba : désir
raja : espérance (en Dieu)
rak'a : unité de prière
rakwa : gourde à ablutions
raqâ’iq, sg. raqîqa : exhortations
râwt : transmetteur
ridda : apostasie
risâla : épître
riyâ' : ostentation ; hypocrisie
rubûbiyya : condition de seigneur ; domination
umma : communauté
uns : relations familières (avec Dieu)
’uzla : isolement
Introduction
La « littérature » du renoncement
et la place de l'Anthologie de Bayhaqî .......................................7
Bayhaqî : ses œuvres, ses maîtres et ses informateurs .......... 13
Le texte et la traduction............................................................... 17
Bibliographie ...................................................................................................... 18
Henry Corbin
TRILOGIE ISMAÉLIENNE
Traductions et commentaires par Henry Corbin.
Présentation de Christian Jambet.
Nuruddin Isfarayini
LE RÉVÉLATEUR DES MYSTÈRES
Traité de soufisme
Traduction et élude préliminaire par Hermann Landoh. Edition bilingue.
Pierre Lory
ALCHIMIE ET MYSTIQUE EN TERRE D’ISLAM
Ruzbehan
LE JASMIN DES FIDÈLES D’AMOUR
Traduction, notes et prologue par Henry Corbin.
Sohravardi
LE LIVRE DE LA SAGESSE ORIENTALE
Commentaires de Qotboddin Shirazi et de Molla Sadra Shirazi
Traduction et notes par Henry Corbin,
établies et introduites par Christian Jambet.
•
Chez le même éditeur :
Christian Jambet
LA GRANDE RÉSURRECTION D’ALAmOt
Les formes de la liberté dans le shî’isme ismaélien