2011CLF22141 - Firmin

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Efficacité de détoxication de l’aflatoxine B1 et de

l’ochratoxine A par un adsorbant organique : évaluation


par la balance d’excrétion et les paramètres
toxicocinétiques chez le rat et la brebis laitière
Stéphane Firmin

To cite this version:


Stéphane Firmin. Efficacité de détoxication de l’aflatoxine B1 et de l’ochratoxine A par un adsorbant
organique : évaluation par la balance d’excrétion et les paramètres toxicocinétiques chez le rat et la
brebis laitière. Sciences agricoles. Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand II, 2011. Français.
�NNT : 2011CLF22141�. �tel-00673423�

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abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL UNIVERSITE D'AUVERGNE
N°D. U. : 2141 ANNEE 2011

ECOLE DOCTORALE SCIENCES DE LA VIE,


SANTE, AGRONOMIE, ENVIRONNEMENT
N° d'ordre 551

T h e s e
Présentée à l'Université Blaise Pascal
pour l'obtention du grade de

DOCTEUR D'UNIVERSITE

(SPÉCIALITÉ : NUTRITION ET SCIENCES DES ALIMENTS )

soutenue le 28 juin 2011

STEPHANE FIRMIN
Efficacité de détoxication de l’aflatoxine B1 et de l’ochratoxine A
par un adsorbant organique :
Evaluation par la balance d’excrétion et les paramètres
toxicocinétiques chez le rat et la brebis laitière

Directeur de thèse : Hamid Boudra

Président : M. Delbac Frédéric, Professeur, Université Blaise Pascal


Membres : M. Alexandros Yiannikouris, Directeur de recherche, Alltech SAS
M. Diego Morgavi, Directeur de recherche, INRA de Theix
M. Hamid Boudra, Ingénieur de recherche, INRA de Theix
Rapporteurs : Mme. Sylvaine Lecoeur, Directrice de recherche, INRA de Lyon
Mme Florence Forget, Directrice de recherche, INRA de Bordeaux

Préparée dans l’Equipe Digestion Microbienne et Absorption (DIMA)


Unité de Recherches sur les Herbivores
INRA centre Clermont-Ferrand / Theix

1
REMERCIEMENTS
Ce travail est le fruit du partenariat entre l’Association Nationale de la Recherche
Technique (ANRT), l’Unité de Recherche sur les Herbivores de l’Institut National de la
Recherche Agronomique (INRA) de Clermont-Theix et la société Alltech, réalisé dans le
cadre d’une convention CIFRE (1058/2007).

Je remercie le Dr Gérard Bertin, responsable des affaires réglementaires européennes,


Alltech S.A., pour m’avoir accordé votre confiance dans la réalisation de ce projet et m’avoir
rendu accessible le monde de l’entreprise.

Je remercie le Dr Jean-François Hocquette, directeur de l’Unité de Recherche sur les


Herbivores ainsi que le Dr Michel Doreau, responsable de l’équipe Digestion Microbienne et
Absorption de m’avoir accueilli au sein de l’INRA.

Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont accepté de faire partie de ce jury: Le
Dr Florence Forget, directrice de recherche, INRA de Bordeaux et le Dr Sylvaine Lecoeur
Chargé de Recherche, INRA de Lyon, pour m’avoir fait l’honneur d’être rapporteur de ce
travail. Le Dr Frédéric Delbac, Professeur, Université Blaise Pascal, le Dr Alexandros
Yiannikouris, coordinateur de recherche en glycobiologie, Alltech S.A., le Dr Hamid Boudra,
Ingénieur de recherche, INRA de Clermont-Theix et directeur de thèse ainsi que le Dr Diego
Morgavi, directeur de recherche INRA de Clermont-Theix pour avoir eu la gentillesse
d’accepter d’examiner ce manuscrit de thèse.

Je tiens à exprimer mes plus vifs remerciements aux membres du comité de pilotage :
Le Dr Jean-Pierre Jouany, retraité, le Dr Gérard Bertin, retraité, le Dr Alain Paris, Directeur
de recherche, INRA Paris, le Pr Jean-Marie François, Directeur de recherche, Institut National
Supérieur Agronomie Toulouse, le Pr Georges Houin, Directeur de recherche CHU Toulouse,
le Dr Peggy Gandia, Maitre de conférence, Université Paul Sabatier, Toulouse, le Dr Colm
Moran, responsable des affaires réglementaires européennes, Alltech S.A., le Dr Hamid
Boudra et le Dr Diego Morgavi.

Je tiens à remercier le Dr Thomas Ostenfeld Larsen pour avoir accepté de nous donner
accès à sa collection de moisissures productrices d’aflatoxines ainsi que le Dr Jean-Pierre

2
Cravedi pour avoir permis la réalisation du dosage des carcasses de rats au sein de son
laboratoire.

Je tiens à exprimer toute ma gratitude au Dr Hamid Boudra et au Dr Diego Morgavi


pour avoir veillé au bon déroulement de ce projet de thèse de sa conception à sa finalisation.
Merci de votre disponibilité permanente, de vos compétences et de votre rigueur qui m’ont
offert un encadrement de grande qualité.

Mes plus chaleureux remerciements au Dr Jean-Pierre Jouany pour m’avoir fait


bénéficier de son expertise et la révision des articles. J’adresse mes remerciements les plus
sincères au Dr Isabelle Veissier et le Dr Frédéric Glasser qui m’ont beaucoup apporté tant
pour leur disponibilité que leurs commentaires, suggestions et leurs compétences.

Merci infiniment à tous les membres de la chaleureuse équipe DIMA, en particulier à


David Alvarez, Dominique Graviou, Matthieu Silberberg, Didier Macheboeuf, Roger
Bergault, Yves Papon ainsi que les nombreux stagiaires qui m’ont accompagné au laboratoire
des fermentations.

Je tiens aussi à exprimer mon amitié à tout le personnel de la société Alltech et du


centre INRA de Clermont-Theix pour le soutien qu’ils ont pu me témoigner à travers les
épreuves et qui, par leur sympathie et leurs encouragements, m’ont donné la force d’achever
le travail de thèse. Merci également à mes amis, Abder, Christelle, Hajer, Hann, Milka,
Maggy et Jessy qui m’ont accompagné durant ces trois années.

Je tiens à exprimer ma reconnaissance au Dr Michel Beckert, directeur du centre


INRA de Clermont-Theix de m’avoir fait bénéficier d’une prolongation me permettant
d’achever la rédaction de ce manuscrit de thèse dans les meilleures conditions.

Merci à toute ma famille, mes parents, mes frères, ma sœur et son époux, mes oncles,
mes tantes, mes cousins et cousines qui ont toujours cru en moi et qui me sont restés fidèles
malgré la distance.

Je dédie ce travail à Aurélie Reynaud, qui me manque toujours plus chaque jour.
Merci de m’avoir aimé, de m’avoir fait aimer l’Auvergne et d’avoir fait de mes années de
thèse à l’INRA les plus belles de mon existence.

3
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS .................................................................................................................. 2
SOMMAIRE .............................................................................................................................. 4
LISTE DES ABREVIATIONS .................................................................................................. 6
LISTE DES ILLUSTRATIONS ................................................................................................ 7
LISTE DES PUBLICATIONS ET COMMUNICATIONS....................................................... 9
LISTE DES ANNEXES........................................................................................................... 10
INTRODUCTION.................................................................................................................... 11
I. STRUCTURE, TOXICITE, DEVENIR DES AFLATOXINES ET DES
OCHRATOXINES DANS L’ORGANISME ......................................................................... 17
A. Relation structure toxicité ............................................................................................ 17
1. Les aflatoxines.......................................................................................................... 17
2. Les ochratoxines....................................................................................................... 18
B. Toxicocinétique (ADME) chez le ruminant................................................................. 18
II. LES RISQUES LIES A LA CONTAMINATION DES ALIMENTS DESTINES AUX
ANIMAUX............................................................................................................................... 21
A. Les effets sur la santé animale...................................................................................... 21
B. Les conséquences économiques ................................................................................... 23
C. Le transfert dans les productions animales................................................................... 24
1. La contamination des productions carnées............................................................... 25
2. La contamination du lait et des produits laitiers....................................................... 25
3. L’exposition de l’homme ......................................................................................... 26
III. QUELS SONT LES MOYENS POUR PREVENIR LA CONTAMINATION ? ........... 27
A. Les mesures de prévention ........................................................................................... 27
B. Les méthodes de détoxication ...................................................................................... 28
1. Les agents de biotransformation .............................................................................. 28
2. Les agents adsorbants............................................................................................... 29
a. Les adsorbants inorganiques ................................................................................ 29
b. Les adsorbants organiques ................................................................................... 30
i. Les fibres végétales .......................................................................................... 30
i.1 Les fibres non digestibles ......................................................................... 31
i.2 Les acides humiques................................................................................. 31
ii. Les parois de microorganismes ........................................................................ 32
ii.1 Les bactéries fermentaires ........................................................................ 32
ii.2 Les parois de levures ................................................................................ 34
• Structure pariétale de Saccharomyces cerevisiae......................................... 34
• Mécanisme de séquestration des mycotoxines............................................. 35
• Les extraits de parois modifiées de levures.................................................. 36
3. Evaluation de l’efficacité de détoxication des agents adsorbants ............................ 38
a. Etudes in vitro ...................................................................................................... 38
b. Etudes in vivo....................................................................................................... 39
i. L’évaluation par les critères non spécifiques ................................................... 39
i.1 Les mesures des performances animales.................................................. 40
i.2 Mesure de la toxicité générale.................................................................. 41
ii L’évaluation par les critères spécifiques .......................................................... 42
PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE RECHERCHE...................................................... 45

4
PARTIE EXPERIMENTALE.................................................................................................. 50
I. EVALUATION DE L’EFFET D’UNE PREPARATION DE PAROIS DE LEVURE
SUR L’ABSORPTION GASTRO-INTESTINALE DE L’AFB1 ET DE L’OTA CHEZ LE
RAT.......................................................................................................................................... 51
Acknowledgments ............................................................................................................ 63
II. LE DEVELOPPEMENT ANALYTIQUE....................................................................... 74
A. Les choix méthodologiques.......................................................................................... 74
1. Les marqueurs d’exposition ..................................................................................... 74
2. La détection fluorimètrique ...................................................................................... 74
B. L’optimisation des conditions analytiques ................................................................... 75
1. L’optimisation de la détection.................................................................................. 75
2. L’optimisation de la séparation chromatographique ................................................ 77
C. La procédure de validation ........................................................................................... 77
III. EVALUATION DE L’EFFET D’UNE PREPARATION DE PAROIS DE LEVURE
SUR L’ABSORPTION GASTRO-INTESTINALE DES AFLATOXINES CHEZ LA
BREBIS LAITIERE ................................................................................................................. 80
DISCUSSION GENERALE .................................................................................................. 110
I. LA MESURE DES PARAMETRES SPECIFIQUES ................................................... 114
A. L’effet de la paroi de levure sur les teneurs des mycotoxines dans les fèces et l’urine
114
B. L’effet de la paroi de levure sur les teneurs des mycotoxines dans le sang et le plasma
115
C. L’effet de la paroi de levure sur les teneurs des mycotoxines dans le lait ................. 116
D. Les effets toxicocinétiques peuvent-ils s’expliquer par la séquestration des
mycotoxines ?..................................................................................................................... 118
II. LA MESURE DES PARAMETRES NON SPECIFIQUES.......................................... 120
III. EST-CE QUE LES EFFETS TOXICOCINETIQUES ONT UNE SIGNIFICATION
BIOLOGIQUE? ..................................................................................................................... 121
IV. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES......................................................................... 122
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................... 127
ILLUSTRATIONS................................................................................................................. 148
ANNEXES ............................................................................................................................. 172

5
LISTE DES ABREVIATIONS
ADN : Acide desoxyribonucléique GM : Glucomannanes
ADON : Acetyldeoxynivalenol GPV : Gain de poids vif
AFB1 : Aflatoxine B1 GRAS : Generally Regarded As Safe
AFB2 : Aflatoxine B2 GSH : Gluthation
AFG1 : Aflatoxine G1 GST : Gluthation S-transferase
AFG2 : Aflatoxine G2 HSCAS : Hydrated sodium calcium
AFL : Aflatoxicol aluminosilicate
AFM1 : Aflatoxine M1 LLE: Extraction liquide-liquide
AFM2 : Aflatoxine M2 IAC : colonne d’immunoaffinité
AFP1 : Aflatoxine P1 IBV : Infectious Bronchitis Virus
AFQ1 : Aflatoxine Q1 IFN : Interferon
AG : Acide gras MDA : Malondialdehyde
AGV : Acide gras volatile NIV : Nivalénol
ALP : Akaline phosphatase NV : Newcastle virus
ANSES : Agence nationale de sécurité Kel: Constante d’élimination
sanitaire de l'alimentation, de OTA : Ochratoxine A
l'environnement et du travail OTα : Ochratoxine α
ARN : Acide ribonucléique OTB : Ochratoxine B
ARNt: ARN transferase PA: Prise d’aliment
AUC : Area under the curve (Aire sous la p.o. : per os.
courbe) PV : Poids vif
CCM : Chromatographie sur couche mince P450 : Cytochrome P450
CLHP : Chromatographie liquide haute RCA : Ratio de conversion alimentaire
performance RX : Rayons X
Cmax : Concentration maximale Sc : Saccharomyces cerevisiae
CS : Cellules somatiques SNC: Système nerveux central
DAD : Diode array detector SM : Spectrométrie de masse
DAS : Diacetoxyscripenol SPE : extraction sur phase solide
DL50: Dose létale 50 TB: Taux butyreux
DON : Deoxynivalénol TG: Taux de glycérides
EC: Equilibre des concentrations TGI : Tractus gastro-intestinal
EFSA: European food safety authority Tmax : Temps ou la concentration est
EROD: Ethoxyresorufin O-deethylase maximale
ESB: Encéphalopathie spongiforme bovine TP: Taux protéique
FA: Acide fusarique T1/2 : Demi-vie apparente d'élimination
FBM : Fibre de blé micronisé T2 : Toxine-T2
FDA : Food and drug administration UV : Ultra violet
FLD : Fluorimètrie YCW: Yeast cell wall
FND : Fibre non digestible ZEN: Zearalénone
γ−GT : γ-glutamyl transpeptidase 4OH-OTA: 4-hydroxyochratoxine A

6
LISTE DES ILLUSTRATIONS
Figure 1. Structures chimiques des aflatoxines B1, B2, G1, G2 et M1 ................................... 17
Figure 2. Bioconversion du 8,9-époxyde-AFB1. ..................................................................... 17
Figure 3. Structure chimique des différentes ochratoxines et de leurs métabolites. ................ 18
Figure 4. Toxicocinétique des xénobiotiques........................................................................... 19
Figure 5. Différentes formes de stress subis par les animaux d'élevage. ................................. 24
Figure 6. Vue schématique de la paroi cellulaire de Saccharomyces cerevisiae. .................... 34
Figure 7. Les conformations des β-glucanes dans l’espace. .................................................... 35
Figure 8. Modélisation de l’interaction entre une molécule d’AFB1 avec une molécule de β-
(1,3)-D-glucanes en simple hélice au niveau d’un branchement de trois unités
glucopyranosyles en β-(1,6)-D-glucanes. ................................................................................ 35
Figure 9. Exemples de préparations contenant des parois de levure et leur application en
alimentation animale. ............................................................................................................... 35
Figure 10. Evaluation de l’efficacité de détoxication des mycotoxines par un agent adsorbant.
.................................................................................................................................................. 39
Figure 11. Les principaux paramètres toxicocinétiques sanguins utilisés pour l’évaluation in
vivo de l’efficacité de détoxication des mycotoxines par un adsorbant................................... 43
Figure 12. Les paramètres d’excrétion de l’AFM1 dans lait utilisés pour l’évaluation in vivo
de l’efficacité de détoxication de l’AFB1 par un adsorbant chez le ruminant laitier.adsorbant
chez le ruminant laitier. ............................................................................................................ 43
Figure 13 . Chromatogrammes obtenus par CLHP-FLD d’extraits de fèces, d’urine et de lait
d’un animal analysés (a) avant et (b) après exposition à de l’aliment contaminé en aflatoxines.
(c) solution d’aflatoxines pures en mélange............................................................................. 78
Figure 14. Profil de distribution de l’AFM1 dans plasma d’une brebis exposée à de l’AFB1
obtenu par CLHP.................................................................................................................... 116
Figure 15. Mécanisme général de l’excrétion lactée des aflatoxines. .................................... 117

Tableau 1. Voies majeures de bioconversion de l’AFB1 et de l’OTA et toxicité dans les


systèmes biologiques................................................................................................................ 19
Tableau 2. Teneurs maximales tolérées en AFB1(A) et recommandées en OTA (B) en
alimentation animale (en µg/kg)............................................................................................... 22
Tableau 3. Présence des ochratoxines dans les produits carnés en Europe.............................. 25
Tableau 4. Présence des aflatoxines et des ochratoxines dans le lait et les produits laitiers en
Europe. ..................................................................................................................................... 25
Tableau 5. Pathologies chroniques humaines associées à la contamination alimentaire par les
aflatoxines et les ochratoxines.................................................................................................. 26
Tableau 6. Macromolécules de la paroi de Saccharomyces cerevisiae. ................................... 34
Tableau 7. Capacité du Mycosorb à lier les mycotoxines........................................................ 37
Tableau 8. Evaluation de l’efficacité de détoxication de l’AFB1 par le Mycosorb chez les
principales espèces d’animaux d’élevage. ............................................................................... 37
Tableau 9. Evaluation in vivo de l’efficacité de détoxication des aflatoxines et de l’OTA par
des préparations à base de parois de levures par la mesure des paramètres spécifiques.......... 43
Tableau 10 Récapitulatif des procédures analytiques développées pour analyser l’AFB1 et
l’AFM1 dans l’urine et les fèces .............................................................................................. 74
Tableau 11. Conditions analytiques utilisées pour le dosage des aflatoxines B1 et M1 par
CLHP-FLD............................................................................................................................... 77

7
Tableau 12. Critères de performance des méthodes CLHP utilisées pour la quantification de
l’AFB1 et l’AFM1 dans l’urine, les fèces et le lait. ................................................................. 78

Encadré 1. Quelques paramètres zootechniques et toxicologiques utilisés pour l’évaluation in


vivo de l’efficacité de détoxication des mycotoxines par un adsorbant................................... 39

8
LISTE DES PUBLICATIONS ET COMMUNICATIONS
- Publications originales dans des périodiques à comité de lecture :

• Firmin, S., P. Gandia, D. P. Morgavi, G. Houin, J. P. Jouany, G. Bertin, and H. Boudra.


2010. Modification of aflatoxin B1 and ochratoxin A toxicokinetics in rats
administered a yeast cell wall preparation. Food Additives and Contaminants. Part a-
Chemistry Analysis Control Exposure & Risk Assessment. 27(8):1153-1160.

• Firmin, S., D-P. Morgavi, A. Yiannikouris and H. Boudra. Effectiveness of modified


yeast cell wall extracts to reduce aflatoxin B1 absorption in dairy ewes. Journal of
Dairy Sciences (soumis)

- Communications affichées dans des congrès à comité de lecture :

• Firmin, S., P. Gandia, D. P. Morgavi, G. Houin, J. P. Jouany, G. Bertin, and H. Boudra.


Worldwide Mycotoxin Reduction in Food and Feed Chains- ISM- septembre 2009,
Evaluation of a yeast cell wall preparation to reduce mycotoxins absorption in rats.

- Communications orales:

• Conseils scientifiques 2008, 2009, 2010 de l’URH (INRA Clermont-Theix, 13 mars 2008,
09 avril 2009, 26 mars 2010)

• Journées de l’école doctorale Sciences de la vie et de la santé 2010 (Université Blaise


Pascal, Clermont Ferrand, 06 mai 2010)

9
LISTE DES ANNEXES

Annexe 1. Mode opératoire. Méthode de dosage par CLHP et détection fluorimètrique de


l’aflatoxine M1 dans l’urine................................................................................................... 173

Annexe 2. Mode opératoire. Méthode de dosage par CLHP et détection fluorimétrique des
aflatoxines B1, M1, G1, B2 dans les fèces............................................................................. 181

Annexe 3. Poster Congrès de l’International Society for Mycotoxicology (Tulln, 9-


11septembre 2009). Evaluation of a yeast cell wall preparation to reduce mycotoxins
absorption in rats .................................................................................................................... 190

10
INTRODUCTION

11
Introduction

Les filières d’élevage ont été perturbées à plusieurs reprises par des crises sanitaires de
nature différente, l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) en 1996 et 2000, la grippe
aviaire fin 2005, ou très récemment, la contamination des viandes de porcs à la dioxine…...
Ces évènements ont eu pour conséquence de sensibiliser les consommateurs aux questions de
sécurité alimentaire et de pousser les acteurs de la chaîne alimentaire à plus de vigilance en
matière de qualité sanitaire des aliments.

Les premières mycotoxines ont été découvertes dans les années 1960 lors d'une
intoxication massive en Grande-Bretagne ayant conduit à la mort de plus de 100 000 dindons
qui avaient consommé du tourteau d'arachide contaminé par des aflatoxines. Ce fait a été à
l’origine de la mise en évidence de la relation moisissure-toxine-pathologie permettant
d’expliquer par la suite de nombreux cas de toxicoses chez les animaux d’élevage. Depuis,
plus de 1000 métabolites de moisissures ont été identifiées (Cole et al., 2003), mais une partie
seulement des métabolites (environ une trentaine) possédant expérimentalement un effet
biologique sont retrouvés à des niveaux appréciables comme contaminants naturels des
aliments. (Boudra et al., 2009). Les mycotoxines présentant un risque sanitaire sont les
aflatoxines, les ochratoxines, la patuline, les trichothécènes, les fumonisines (FB), et la
zéaralénone (ZEN) (AFSSA, 2009). Cependant, seules quelques mycotoxines majeures font
l’objet d’une réglementation ou d’une recommandation au niveau européen concernant le
seuil maximal de contamination dans l’alimentation animale : les aflatoxines, l’ochratoxine A
(OTA), le deoxynivalénol (DON), la ZEN et les FB.

Les mycotoxines ont des structures chimiques et des effets toxiques très variés. Elles
présentent une activité hépatotoxique, cancérigène, immunotoxique, néphrotoxique,
hématotoxique, neurotoxique et altèrent le fonctionnement des organes de reproductions
(CAST, 2003). Chez les animaux d’élevage, l’exposition aux mycotoxines peut se traduire par
une baisse des performances zootechniques et l’altération de la santé animale. A cela, il faut
ajouter un problème de sécurité alimentaire suite au passage de certaines mycotoxines et/ou
de leurs métabolites dans les productions animales, notamment le lait.

La contamination par les mycotoxines peut se faire aux différentes étapes de


l’élaboration des aliments pour animaux. Elle débute au champ et se poursuit durant la
conservation. Une grande diversité de denrées agricoles peut être contaminée par les
mycotoxines mais ce sont surtout les productions céréalières qui constituent les principaux

12
Introduction

vecteurs de la contamination chez l’animal. La FAO a estimé que 25 à 40 % des récoltes de


céréales sont contaminées au niveau mondial. Une enquête récente réalisée par Binder et al.,
(2007) a montré que 50% des échantillons de céréales analysées produites en Europe
présentent une contamination supérieure à 12 ppb d’aflatoxines, 3 ppb d’OTA, 156 ppb de
DON, 72 ppb de ZEN et 432 ppb de FB.

La mise en place des mesures préventives basées sur le respect de bonnes pratiques
culturales et de stockage permet de réduire le développement des moisissures et la production
des mycotoxines. Mais à cause des aléas naturels (climat, intervention de rongeurs et
d’insectes), l’agriculteur ne peut maîtriser tous les facteurs de contamination et garantir
l’absence totale de mycotoxines dans les denrées agricoles. Ces contaminants alimentaires
peuvent potentiellement être présents à des teneurs variables selon la composition et la
provenance des ingrédients de la ration animale, justifiant le recours à la détoxication.

Des méthodes basées sur des procédés physiques et chimiques ont été testées
principalement pour la détoxication des céréales, mais c’est la détoxication par des agents
organiques (bactéries et levures) qui a été la plus étudiée ces dernières années. Ces agents
organiques sont capables de dégrader les mycotoxines (agents de biotransformation) en
métabolites moins toxiques ou inactifs, mais aussi de séquestrer les mycotoxines in vitro
(agents adsorbants) (Niderkorn et al., 2006, Niderkorn et al., 2007, Yiannikouris et al.,
2004b).

Parmi les stratégies envisagées pour la détoxication de l’alimentation animale,


l’utilisation d’agents adsorbants organiques présente un intérêt majeur pour maîtriser la
contamination mycotoxique durant la conservation et limiter les effets toxiques en réduisant la
biodisponibilité des mycotoxines dans l’organisme des animaux d’élevage. De nombreuses
études ont été effectuées dans ces domaines. Cependant, il reste à vérifier par des essais in
vivo sur l’animal la stabilité des complexes «agent adsorbant-toxine».
Les études menées pour évaluer l’efficacité des adsorbants organiques ont été
focalisées sur la mesure de la toxicité générale et des paramètres zootechniques d’animaux
ayant reçus de l’aliment contaminé par les mycotoxines avec ou sans l’agent détoxifiant.
Cependant, ces paramètres ne sont pas spécifiques, mais, également pas sensibles aux doses
faibles d’exposition compatibles avec les niveaux de contaminations naturels des aliments
pour animaux. Les résultats de ces évaluations ne sont pas fiables et ne permettent pas de

13
Introduction

savoir si les agents organiques testés sont réellement capables de retenir les mycotoxines dans
le tractus gastro-intestinal (TGI) des animaux.

Pour évaluer l’efficacité d’un adsorbant de façon spécifique, il est nécessaire de doser
et de suivre les mycotoxines dans les différentes matrices biologiques. La quasi-totalité des
essais in vivo utilisant les paramètres spécifiques ont porté sur le transfert de mycotoxines
dans le lait chez le ruminant laitier. Cependant, l’étude n’est réalisable que pour certaines
mycotoxines ou leurs métabolites excrétés dans le lait. Une autre approche envisageable pour
mesurer l’effet des adsorbants sur la biodisponibilité de toutes les mycotoxines consiste à
comparer la balance d’excrétion (urine vs fèces) et les paramètres toxicocinétiques sanguins.

Dans ce contexte, l’objectif de mon travail de thèse est d’évaluer l’efficacité d’un
adsorbant de mycotoxines à base de parois de levures fourni par notre partenaire industriel
(Alltech, S.A.) chez deux modèles animaux, le rat et la brebis laitière.
Nous avons choisi de focaliser l’évaluation sur deux mycotoxines, l’aflatoxine B1
(AFB1) et l’ochratoxine A (OTA), lesquelles présentent une différence d’affinité pour la
fixation à l’adsorbant organique testé (Devegowda et al, 1998a). De plus, cette évaluation
étant menée avec un adsorbant commercialisé, il était souhaitable de le tester sur l’AFB1, la
seule mycotoxine réglementée en alimentation animale.
Le choix du rat est justifié par la nécessité d’apporter une preuve du concept à de
faibles doses compatibles avec les niveaux naturels de contamination de l’alimentation
animale par les mycotoxines. Dans ce modèle expérimental, nous avons réalisé un suivi de la
distribution de l’AFB1 et de l’OTA et de leurs métabolites dans l’organisme et les différentes
voies d’excrétion par un marquage radioactif.

14
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

15
Synthèse bibliographique

Dans cette synthèse bibliographique, je me focaliserai sur les deux mycotoxines


choisies pour l’étude expérimentale, les aflatoxines et les ochratoxines.
Je ferai d’abord un bref rappel concernant la structure, la toxicité et le devenir de ces
mycotoxines après leur ingestion par les ruminants.
J’aborderai ensuite les conséquences sanitaires et économiques engendrées par les
aflatoxines et les ochratoxines ainsi que les aspects de sécurité alimentaire des productions
animales.
Je présenterai l’état des connaissances concernant la maîtrise des contaminations par
les aflatoxines et les ochratoxines en m’intéressant plus en détail sur les adsorbants
organiques disponibles ou en développement permettant de traiter l’alimentation du ruminant.
Les méthodes d’évaluation de l’efficacité in vitro et in vivo des agents adsorbants seront
décrites avec leurs avantages et leurs inconvénients.

16
Synthèse bibliographique

I. STRUCTURE, TOXICITE, DEVENIR DES AFLATOXINES ET DES


OCHRATOXINES DANS L’ORGANISME
A. Relation structure toxicité

1. Les aflatoxines

Les aflatoxines regroupent 18 composés structurellement proches constitués par un


assemblage d’une coumarine et de 3 furanes. Elles sont produites par des moisissures du
genre Aspergillus spp (A. flavus , A. parasiticus). Les plus courantes dans la chaîne
alimentaire sont l’AFB1, son métabolite l’AFM1 ainsi que l’aflatoxine B2 (AFB2),
l’aflatoxine G1 (AFG1) et l’aflatoxine G2 (AFG2) (Figure 1).

L’AFB1 est le composé le plus abondant dans les aliments contaminés, mais aussi le
plus toxique suivi par l’AFG1, l’AFB2 et l’AFG2 avec une toxicité décroissante (Cole and
Cox, 1981). Cet ordre de toxicité s’explique par la structure de ces molécules. La présence
d’une double liaison sur le cycle dihydrofurane de l’AFB1 et de l’AFG1 expliquerait la
différence de toxicité avec leurs homologues AFB2 et AFG2. La différence de toxicité entre
les aflatoxines du groupe B et G proviendrait de la substitution du cycle cyclopentone par un
cycle lactone (Lee et al., 1981).
Figure 1. Structures chimiques des aflatoxines B1, B2, G1, G2 et M1
Le métabolisme est une étape essentielle de l’activité toxique des substances exogènes
en général et des aflatoxines en particulier (McLean and Dutton, 1995). La biotransformation
des groupements fonctionnels de l’AFB1 entraîne une réduction de la toxicité lors
d’hydroxylations (Aflatoxine Q1 (AFQ1)) ou de O-déméthylations (Aflatoxine P1 (AFP1))
(Hsieh et al., 1974, Stoloff et al., 1972). Mais certains métabolites de l’AFB1, notamment
l’AFM1, conservent une toxicité importante (Prandini et al., 2009). Le métabolisme peut aussi
conduire à leur bioactivation par la formation de structures intermédiaires hautement
réactives. C’est le cas de l’AFB1 qui peut subir une oxydation sur sa double liaison 8,9 en
formant l’AFB1- 8,9 epoxide. Ce composé, instable et électrophile, peut interagir avec des
composés contenant des sites nucléophiles comme les acides nucléiques et les protéines en
formant des adduits (Figure 2). Cette action peut entrainer l’inhibition de la transcription et
de la réplication des cellules, un stress oxydatif, l’altération du métabolisme lipidique ou une
action choléstatique (McLean and Dutton, 1995).

Figure 2. Bioconversion du 8,9-époxyde-AFB1.

17
Synthèse bibliographique

2. Les ochratoxines

Les ochratoxines sont issues du métabolisme secondaire des moisissures appartenant


aux genres Aspergillus (A. orchaceus, A. carbonarius) et Penicillium spp (P. viridicatum).
Elles forment un groupe de composés contenant une dihydroisocoumarine chlorée couplée par
une liaison amide à une molécule de L-phénylalanine (Phe) (Figure 3). Parmi les différentes
formes d’ochratoxines produites par les moisissures, seules l’OTA et très rarement
l'ochratoxine B (OTB) sont rencontrés comme contaminants naturels des aliments.
Figure 3. Structure chimique des différentes ochratoxines et de leurs métabolites.
Chaque molécule d'ochratoxine diffère par son potentiel toxique. L’OTA et
l'ochratoxine C sont les plus toxiques (Marquardt and Frohlich, 1992). L’absence de l’atome
de chlore dans l’OTB, seule différence structurale avec l’OTA, réduit considérablement sa
toxicité (Steyn, 1984). De la même façon, l’hydrolyse de l’OTA en ochratoxine α (OTα)
entraîne une perte de toxicité (Pitout, 1969).

A la différence des aflatoxines, la toxicité de l’OTA est peu liée à son métabolisme et
provient essentiellement du groupement phe. Les modes d’action de l’OTA ont été étudiés et
détaillés dans différents ouvrages de synthèse (Bayman and Baker, 2006, Pfohl-Leszkowicz
and Manderville, 2007, Ringot et al., 2006). L’OTA peut interférer directement avec le
métabolisme cellulaire impliquant la Phe par analogie structurale. Elle entraîne une perte
d’activité catalytique de la (Phe) ARNt synthétase, de la (Phe) hydroxylase hépatique et
bloque les voies de synthèse des protéines, des ARN et de l’ADN. L’OTA est aussi un
puissant inhibiteur de l’activité de la phosphoenolpyruvate carboxykinase impliquée dans la
néoglucogenèse rénale. L’OTA peut réduire la respiration mitochondriale in vitro et générer
des radicaux libres ce qui stimule la peroxydation lipidique, cause des dommages à l’ADN,
perturbe l’homéostasie calcique et induit la mort cellulaire par apoptose. .

B. Toxicocinétique (ADME) chez le ruminant

Après l’ingestion d’aliments contaminés, les mycotoxines sont absorbées par le tractus
gastro-intestinal (TGI), métabolisées, distribuées dans l’organisme et excrétées selon des
mécanismes généraux, communs à tous les xénobiotiques (Figure 4).
L’AFB1 et l’OTA sont rapidement absorbées par diffusion passive et détectées dans le
sang moins de 30 min après leur ingestion (Blank and Wolffram, 2009, Boudra and Morgavi,

18
Synthèse bibliographique

2006, Trucksess et al., 1983). Le pic d’absorption varie selon la toxine et selon l’espèce
animale entre 6h et 36h (Galtier et al., 2008, Helferich et al., 1986). Les études cinétiques
indiquent que le passage des molécules s’effectue dès les premiers compartiments digestifs
(rumen) et se poursuit jusqu’au niveau intestinal. L’OTA est principalement absorbée par
l’intestin grêle de l’animal (Blank et al., 2003).
Tableau 1. Voies majeures de bioconversion de l’AFB1 et de l’OTA et toxicité dans les systèmes biologiques.
L’AFB1 et l’OTA peuvent subir des réactions de biotransformations de phase I
(oxydo-réduction) (ex: AFM1, 4OH-OTA) et de phase II (conjugaison) (ex: GSH–AFB1,
glucuronide-OTA) ce qui a comme conséquence de les rendre plus hydrophiles et de faciliter
leur élimination par les voies urinaire et biliaire (Kuhn et al., 1995, Kuilman et al., 1998, Xiao
et al., 1996). Ces réactions font intervenir divers systèmes enzymatiques conduisant à la
formation d’un grand nombre de métabolites de toxicité variable (Tableau 1).
Chez le ruminant, des réactions de biotransformation ont lieu dans certains tissus de
l’organisme (métabolisme tissulaire) mais aussi dans le tractus digestif avant et après leur
absorption (métabolisme du microbiote). L’OTA est principalement hydrolysée en OTα dans
le rumen par des estérases du microbiote capables de dégrader jusqu’à 100% d’OTA en
conditions in vitro (Muller et al., 2001). In vivo, cette transformation est partielle puisqu’une
partie de l’OTA ingérée se retrouve dans le sang et le lait et échappe ainsi à la dégradation
(Boudra and Morgavi, 2006).

Le microbiote du rumen ne jouerait un rôle détoxifiant que pour l’OTA (Kiessling et


al., 1984), l’AFB1 présente dans l’aliment étant très peu dégradée (<10% de la dose ingérée).
De l’aflatoxicol (AFL), un métabolite obtenu par réduction de l’AFB1, peut être produit dans
le rumen mais ne représente que 0,6% de la dose ingérée (Auerbach H. et al., 1998). La
biotransformation de l’AFB1 a surtout lieu dans le foie et les muqueuses gastro-intestinales et
correspond à des réactions d’oxydations assurées par des monooxygénases à cytochromes
P450 et la conjugaison du 8,9-époxyde-AFB1 par des gluthation-S-transférases (Yiannikouris
and Jouany, 2002). La combinaison efficace de ce système de détoxification hépatique
expliquerait la moindre susceptibilité du ruminant vis-à-vis de la toxicité de l’AFB1 (Guerre
et al., 1996b, Larsson et al., 1994, Lynch, 1972, Wisniewski et al., 1987).

Après leur absorption, les formes circulantes de l’AFB1 et de l’OTA sont


majoritairement liées aux protéines plasmatiques (Dahlmann et al., 1998, Wong and Hsieh,
1980), ce qui retarde leur filtration glomérulaire et donc leur élimination rénale. Elles se

19
Synthèse bibliographique

distribuent essentiellement dans les organes impliqués dans le métabolisme et l’épuration des
xénobiotiques (foie et reins) mais peuvent être présentes à l’état de trace dans d’autres tissus
comme le cœur, les poumons, le cerveau et les muscles (Lillehoj et al., 1979, Stubblefield et
al., 1983).

L’AFB1 et l’OTA sont principalement excrétées dans les urines et les fèces. La part
excrétée dans les fèces résulte d’une absorption partielle et d’une élimination des mycotoxines
et de leurs métabolites par clairance hépatique. Bien que leur métabolisation soit différente,
l’excrétion fécale semble aussi efficace et peut représenter jusqu’à 53% des doses reçues
d’AFB1 et d’OTA dans certaines études (Helferich et al., 1986, Nip and Chu, 1979). La
sécrétion biliaire des formes conjuguées de l’AFB1 est prépondérante (Guerre et al., 1996a).
Les principaux métabolites retrouvés dans les fèces sont des aflatoxines conjuguées (Galtier,
1999). L'excrétion urinaire est également une voie importante d'élimination qui peut
représenter 30% des doses d’AFB1 et 70% des doses d’OTA ingérées selon les conditions
expérimentales (Helferich et al., 1986, Hohler et al., 1999). L'AFM1 et l’OTα sont les
métabolites les plus abondants dans l’urine.

Chez le ruminant laitier, le lait représente une voie mineure d’excrétion des
mycotoxines. La présence d’OTA et de son métabolite l’OTα ont été mis en évidence dans le
lait de vache, de chèvre et de brebis exposées à de l’aliment contaminé (Boudra et al., 2005,
Nip and Chu, 1979, Ribelin et al., 1978). Les essais conduits chez le modèle brebis ont montré
que les taux n’excèdent pas 0.05% des doses ingérées en cas d’exposition chronique (Galtier
et al., 2008). L’AFB1 absorbée par l’organisme est essentiellement excrétée dans le lait sous
sa forme hydroxylée, l’AFM1, à des niveaux plus élevés que pour l’OTA. L’élimination de
l’AFM1 par la glande mammaire des ruminants représente jusqu’à 0.1-2% de la dose ingérée
chez la vache laitière (Fink-Gremmels, 2008a). Les taux excrétés peuvent atteindre 6% de la
dose ingérée chez la vache à haute production laitière (Veldman et al., 1992).

Le ruminant peut être exposé aux aflatoxines et aux ochratoxines en ingérant de


l’aliment contaminé. Les propriétés physico-chimiques de ces contaminants alimentaires en
font des toxiques capables de franchir la barrière digestive et de s’accumuler dans
l’organisme de l’animal en cas d’exposition répétée (AFSSA, 2009). La présence des
aflatoxines et des ochratoxines dans les aliments pour animaux à des niveaux de
contaminations naturels peut avoir des conséquences potentiellement importantes en élevage.

20
Synthèse bibliographique

II. LES RISQUES LIES A LA CONTAMINATION DES ALIMENTS


DESTINES AUX ANIMAUX
A. Les effets sur la santé animale

Chez l’animal, la toxicité des aflatoxines et des ochratoxines se manifeste sous la


forme de toxicoses appelées « mycotoxicoses ». La sévérité des symptômes est nuancée par
des différences de sensibilité en fonction de la dose reçue, de la durée d’exposition, de
l’espèce, de l’âge, du sexe, de l’état de santé de l’animal ainsi que du type de ration et de la
présence d’autres mycotoxines.
L’ingestion de céréales, de fourrages et autres produits provenant de plantes
contaminées par les aflatoxines et les ochratoxines peut conduire au décès de l’animal, mais
ces cas d’intoxication aigus sont le plus souvent la conséquence d’erreurs humaines et de
conditions d’élevages précaires. En élevage, ce sont surtout les expositions chroniques à de
faibles doses qui sont les plus redoutées. Les aflatoxines et les ochratoxines sont douées de
propriétés génotoxique, tératogène, cancérogène, immunotoxique, hépatotoxique et
néphrotoxique (CAST, 2003). Le cas fréquent de multi-contamination des rations alimentaires
du bétail laisse craindre à des effets additionnels ou synergiques par rapport aux mycotoxines
seules moins toxiques (Surai and Dvorska, 2005).

Le porc et les volailles sont les plus sensibles aux effets des aflatoxines et des
ochratoxines (Kurmanov, 1977). Ces espèces sont particulièrement exposées aux
contaminations du fait de pratiques alimentaires à risques orientées vers la consommation de
céréales et de leur incapacité à dégrader les toxines avant leur absorption digestive (AFSSA,
2009, Hayes et al., 1978, Smith et al., 1976).

Les ruminants présentent une résistance à la toxicité des mycotoxines en raison de la


présence d’une communauté microbienne dans la panse susceptible de les métaboliser ou de
les séquestrer (Upadhaya et al., 2011). Cependant, cette capacité de détoxication est
conditionnée par des conditions digestives stables et le maintien d’un écosystème microbien
actif dans le rumen. Les régimes riches en concentrés, souvent utilisés chez le ruminant à haut
potentiel de production sont responsable d’une acidification du contenu ruminal avec
notamment une diminution de la population des protozoaires (Brossard et al., 2004) impliqués
dans la détoxication des mycotoxines (Galtier and Alvinerie M., 1976). L’ingestion

21
Synthèse bibliographique

d’aliments fermentescibles entraîne également une réduction du temps de vidange pré-


stomacale au détriment de la neutralisation des mycotoxines dans le rumen.

Comme pour les espèces monogastriques, les animaux pré-ruminants sont sensibles
aux effets des mycotoxines. Le rumen des animaux non sevrés ne possède pas toutes les
caractéristiques et les fonctions existantes chez l’animal adulte. A la naissance, seule la
caillette digère le lait. Le rumen forme une poche digestive non fonctionnelle et dépourvue de
microorganismes détoxifiants (Fonty et al., 1984). L’écosystème digestif se met en place
progressivement avec le passage de l’alimentation lactée à l’alimentation herbacée et est
capable de détoxifier les mycotoxines dans les premières semaines qui suivent le sevrage.

En raison d’une alimentation complexe, les ruminants peuvent être exposés à un


nombre variable plus important de mycotoxines que les animaux monogastriques. Les
fourrages constituent une part importante de la ration du ruminant et peuvent présenter un
risque supplémentaire d’apport de mycotoxines lorsqu’ils sont de mauvaise qualité ou que les
procédés de conservation sont défectueux. Dans le cas de lots de fourrages contaminés, les
animaux peuvent donc être exposés aux mycotoxines durant une longue période. De plus,
l’alimentation des ruminants (fourrages conservés et concentrés) est moins contrôlée que celle
des monogastriques. Les denrées alimentaires produites in situ à la ferme ne sont analysées
que lors d’accidents d’élevage (Boudra, 2009).

Bien que le problème sanitaire soit moins prégnant que pour les monogastriques, la
consommation d’aliments contaminés par les aflatoxines et les ochratoxines peut causer un
certain nombre d’effets indésirables chez le ruminant: une chute des productions animales liée
à l’altération de la qualité organoleptique et nutritive des aliments, l’apparition de troubles
cliniques, une diminution de la fertilité, la prédisposition aux infections, ainsi que des échecs
de stratégies vaccinales et thérapeutiques. Pour plus de détail sur les effets toxiques de ces
mycotoxines, je vous renvoie aux études de l’AFSSA (2009), l’EFSA (2004b), de Fink-
Gremmels et al., (2008b) et de Morgavi et al, (2008).
Tableau 2. Teneurs maximales tolérées en AFB1(A) et recommandées en OTA (B) en alimentation animale (en
µg/kg).
Afin d’abaisser le risque de toxicité à un niveau faible en Europe, des dispositions
réglementaires ont été mises en place concernant la contamination de l’alimentation animale
par les aflatoxines et sont en préparation pour l’OTA (Tableau 2). Des plans de surveillance
et de contrôles sont réalisés régulièrement pour rechercher la présence d’aflatoxines et

22
Synthèse bibliographique

d’ochratoxines dans l’alimentation du bétail et montrent que les teneurs sont généralement en
conformité avec les valeurs fixées à 0.020 mg d’AFB1/kg d’aliment (Directive 2002/32/CE)
et 0.250 mg d’OTA/kg d’aliment (Directive 2006/576/CE) (Galtier et al., 2008).

La fixation de ces normes sanitaires garantit un niveau de sécurité alimentaire


acceptable. Cependant, il est indispensable d’évoquer la difficulté d’estimer les risques posés
par l’ingestion répétée de mycotoxines sur le moyen et le long-terme. Les seuils
réglementaires sont calculés sur la base du régime et de sensibilité de chaque espèce animale
sans tenir compte de la durée d’exposition ou de la présence d’autres mycotoxines dans
l’aliment contaminé. L’exposition sur de longues durées à de très faibles doses et les
interactions toxiques qui s’opèrent entre mycotoxines et d’autres agents pathogènes pourraient
avoir des conséquences sanitaires chez le ruminant. Ces effets sont encore mal connus et
peuvent être à l’origine de symptômes non spécifiques. Les infections opportunistes sont les
plus redoutés en raison des propriétés immunosuppressives des aflatoxines et des ochratoxines
à faibles doses. Cette toxicité est parfois suspectée lors de toxicoses naturelles en élevage sans
qu’un diagnostic de certitude puisse être établi.

B. Les conséquences économiques

La contamination des aliments pour animaux par les mycotoxines occasionnent des
coûts économiques directs et indirects pour la filière d’élevage. Les pertes directes sont dues à
l’altération de l’aliment par les moisissures. Le développement fongique peut conduire à la
destruction de la récolte lorsque le végétal est fortement attaqué et que le grain et les
fourrages sont rendus inconsommables. Dans d’autres cas, la croissance des moisissures se
traduit par une altération sensorielle et nutritionnelle des récoltes (diminution des teneurs en
matière sèche, matière azotée et glucides) responsable d’un refus ou une diminution de
l'ingestion par l’animal. Dans ces situations, la ration contaminée ne couvre pas les besoins
énergétiques de l’organisme. Les animaux en bas âges ou en lactation réagissent très
rapidement par un ralentissement de leur croissance ou par une chute de la production laitière.
Une perte importante de rendement et de la valeur alimentaire des récoltes peut pousser les

23
Synthèse bibliographique

fermiers à l’achat d’aliments et d’ingrédients complémentaires, ou à la vente prématurée


d’animaux en période de déficit alimentaire.

Les pertes indirectes sont causées par la production de mycotoxines indépendamment


de la qualité des récoltes. La présence de mycotoxines sur les aliments peut entraîner une
baisse du revenu de l’éleveur par la chute de la productivité des animaux de rente auxquelles
s’ajoutent des frais de soins vétérinaires (vaccination, antibiothérapie). Des dépenses
supplémentaires liées à la mise en place de réglementations (enquêtes et analyses de
l’aliment), l’investissement en recherche et la mise en œuvre de moyens de prévention et de
détoxication des aliments (emploi de conservateurs et d’additifs) peuvent également être
comptabilisées dans le coût économique de la contamination des aliments pour animaux par
les mycotoxines.
Figure 4. Différentes formes de stress subis par les animaux d'élevage.
Il est très difficile d’évaluer l’impact des contaminations alimentaires par les
mycotoxines sur l’économie agricole avec précision (Wu, 2007) mais les répercussions
financières peuvent être considérables. A titre d’exemple, les pertes dues à la contamination
des produits dérivés de la fermentation des grains de maïs par les fumonisines vont varier de
4 à 147 millions de dollars par an dans l’industrie porcine selon leur niveau d’inclusion dans
la ration (Wu and Munkvold, 2008). Le manque à gagner pour l’industrie agro-alimentaire
imputable aux aflatoxines et ochratoxines est difficilement chiffrable d’autant plus que la
contamination des aliments n’est pas toujours décelée et que ses conséquences sanitaires
peuvent passer inaperçues. Sur le terrain, différents facteurs d'agression, comme le climat, les
changements d'environnement, le bruit, une forte densité d'animaux peuvent également être
source de stress et contribuer à l’apparition de toxicoses (Figure 5). Les pertes de revenus
dues aux aflatoxines et ochratoxines sont potentiellement élevées et pénalisantes pour
l’ensemble de la filière d’élevage.

C. Le transfert dans les productions animales

La contamination par les mycotoxines génère des tensions sanitaires tout au long de la
chaîne alimentaire, du producteur d’aliment pour animaux de ferme jusqu’aux produits finis
consommés par l’homme. Cela est particulièrement vrai pour les aflatoxines et les
ochratoxines dont le transfert dans le lait et les tissus comestibles comme le foie, le muscle,

24
Synthèse bibliographique

les reins ont été rapportés dans des situations de contaminations naturelles (Tableau 3 et
Tableau 4).

Tableau 3. Présence des ochratoxines dans les produits carnés en Europe.


Tableau 4. Présence des aflatoxines et des ochratoxines dans le lait et les produits laitiers en Europe.

1. La contamination des productions carnées

Les ochratoxines ont été retrouvées essentiellement chez le porc dans les abats et les
viandes crues, cuites ou séchées (saucisse, jambon, rognons, pâté) à des concentrations variant
de quelques ng /kg à quelques µg /kg (Chiavaro et al., 2002). Les enquêtes menées chez le
ruminant sont rares et montrent que les productions carnées ne sont pas contaminées par
l’OTA (Skrinjar et al., 1992).

Les aflatoxines peuvent être détectées dans le foie, les reins et les muscles de volailles,
de porc ou de ruminants en conditions expérimentales (Helferich et al., 1986, Zaghini et al.,
2005a, Zaghini et al., 2005b). Leur présence sur le terrain n’est généralement constatée que
dans les viandes de porc, de bovin et les charcuteries provenant de certains pays ou la
contamination des aliments pour animaux est fréquente à des niveaux élevés tel que l’Egypte,
le Brésil, la Jordanie (Herzallah, 2009, Refai et al., 2003, Sabino et al., 1996).

2. La contamination du lait et des produits laitiers

Les aflatoxines et ochratoxines peuvent être transférées de la ration animale


contaminée au lait de mammifères. Contrairement aux autres types de productions, la
contamination du lait est sous étroite surveillance et encadrée par une réglementation stricte
vis-à-vis des aflatoxines. Des enquêtes sont réalisées régulièrement et montrent que la
fréquence de la contamination des laits peut varier géographiquement (exploitations, pays) et
temporellement (saison, année). Les taux d’AFM1 mesurés en Europe sont généralement
conformes à la teneur réglementaire maximale de 50 ng/L (Boudra et al., 2007, Prandini et al.,
2009). Des taux d’AFM1 supérieurs aux taux réglementaires sont parfois retrouvés dans le lait
brut provenant certains pays d’Europe du sud, comme l’Italie (RASFF, 2003).

En revanche, peu d’études ont été réalisées sur l’OTA. La contamination du lait de
consommation par les ochratoxines n’est pas réglementée et beaucoup moins contrôlée.
Toutefois quelques travaux indiquent la présence d’OTA dans les conditions de contamination

25
Synthèse bibliographique

naturelle des aliments (Boudra et al., 2007, Breitholtzemanuelsson et al., 1993). Cette
excrétion ne concerne que 2 à 14% des échantillons de lait de vache analysés, mais à des
teneurs ne dépassant pas 8 à 40 ng /L.

L’AFM1 est stable dans le lait et durant les différents processus de transformation du
lait (Aly and Diekmann, 2010, Barbiroli et al., 2007, Govaris et al., 2002, Oliveira and Ferraz,
2007). L’OTA a également été montré stable à des températures allant jusque 200°C (Boudra
et al., 1995). Cependant, il y a peu de données concernant son devenir durant les processus de
transformation du lait. Sa présence dans le lait déshydraté et dans les fromages affinés suggère
néanmoins que l’OTA n’est pas ou peu dégradée (Dall’Asta et al., 2008, Meucci et al., 2010) .

3. L’exposition de l’homme

La contamination des productions animales par les aflatoxines et les ochratoxines est
une préoccupation de sécurité alimentaire. Chez l’homme, les cas de mycotoxicoses aigues
sont rares et se déclarent plutôt dans les pays ou la consommation de nourriture locale et
l’agriculture de subsistance sont pratiquées (Shephard, 2008). En Europe, l’inquiétude porte
essentiellement sur les effets chroniques en raison des habitudes alimentaires et du pouvoir de
rémanence des aflatoxines et des ochratoxines résistantes aux procédés de transformation des
produits alimentaires. L’AFM1 et l’OTA sont des cancérigènes reconnus chez l’homme. Des
associations entre les contaminations alimentaires et des données épidémiologiques ou
toxicologiques existent et suggèrent que ces mycotoxines contribuent à l’étiologie de
différentes maladies chroniques (Tableau 5).
Tableau 5. Pathologies chroniques humaines associées à la contamination alimentaire par les aflatoxines et les
ochratoxines.
Malgré les risques évoqués, l’ingestion de lait et produits laitiers constitue un
problème négligeable pour le consommateur adulte car les mycotoxines sont rarement
retrouvées dans ces produits en Europe. Par ailleurs, la contribution des productions carnées et
laitières dans l’apport alimentaire en mycotoxines est mineure par rapport à ceux représentés
par les autres denrées alimentaires. Les aliments les plus contributeurs à l’exposition de
l’homme par les aflatoxines et les ochratoxines sont les céréales. L’exposition des populations
se fait également par l’ingestion d’arachides, de noix, de fruits secs, de vin, de bière, de café,
de chocolat et d’épices (AFSSA, 2009).

26
Synthèse bibliographique

En revanche, la présence d’aflatoxines et d’ochratoxines dans le lait pose un problème


d’hygiène alimentaire. La consommation régulière de lait ou de produits laitiers contaminés
est un facteur aggravant le risque de contamination pour une large population d’individus,
notamment les individus les plus sensibles aux effets des mycotoxines. La présence
d’aflatoxines et d’ochratoxines dans le lait utilisé en substitution au lait maternel, les
yoghourts et les fromages démontrent le potentiel d’exposition des nourrissons et des enfants
en croissance (Cano-Sancho et al., 2010, Meucci et al., 2010).

La présence d’aflatoxines et d’ochratoxines dans la ration du ruminant à des niveaux


de contaminations naturels ne constitue pas un problème de santé publique en Europe.
Cependant, la demande croissante des consommateurs en matière de sécurité alimentaire, les
préjudices économiques et la toxicité que ces mycotoxines occasionnent justifient de mettre en
place des moyens de prévention et de détoxication de l’alimentation du ruminant.

III. QUELS SONT LES MOYENS POUR PREVENIR LA


CONTAMINATION ?

Les aflatoxines et les ochratoxines étant essentiellement produites durant la


conservation des céréales, l’éleveur peut mettre en place des mesures préventives pour
abaisser les teneurs des mycotoxines dans les denrées qu’il produit et stocke à la ferme.

A. Les mesures de prévention

La phase de toxicogenèse étant toujours précédée par la phase de croissance de la


moisissure, la prévention consiste principalement à limiter l’apport de l’inoculum
d’Aspergillus et de Penicillium ainsi qu’éviter le développement des moisissures en
appliquant des mesures ciblées sur les stades sensibles de la récolte et de la conservation des
productions végétales. Ces mesures ne seront pas détaillées dans ce manuscrit. Pour plus de

27
Synthèse bibliographique

détail, je vous renvoie aux publications suivantes: Amezqueta et al, 2009, Chulze, 2010,
Jouany, 2007, Magan and Aldred, 2007, Magan et al., 2010.

B. Les méthodes de détoxication

L’éleveur peut envisager le recours à des additifs pour neutraliser les aflatoxines et les
ochratoxines contenues dans les aliments qu’il distribue au bétail. On distingue 2 grandes
familles d’additifs, qui selon leur mode d’action entraînent une diminution de l’exposition des
animaux aux mycotoxines en réduisant leur biodisponibilité dans l’organisme: les agents de
biotransformation et les agents adsorbants.

1. Les agents de biotransformation

Un agent de biotransformation est un microorganisme ou une enzyme capable de


dégrader ou convertir une mycotoxine en un produit moins toxique ou inactif.
Des progrès ont été réalisés ces dernières années dans le criblage d’organismes
microbiens isolés du sol ou du tractus digestif d’animaux capables de biotransformer l’AFB1
et l’OTA (Awad et al., 2010, Wu et al., 2009). Certaines bactéries du sol (Flavobacterium
aurantiacum, Mycobacterium fluoranthenivorans) et du microbiote du rumen (Eubacterium
souche BBSH 797) dégradent l’AFB1 en utilisant la toxine comme source de carbone (Wu et
al., 2009). D’autres agents comme le protozoaire Tetrahymena pyriformis ou certaines
souches d’A. flavus non toxicogène sont capables de convertir l’AFB1 en AFL moins toxique.
La levure Trichosporon mycotoxinivorans isolée de l’intestin de termite (Molnar et al., 2004)
peut hydrolyser l’OTA en OTα et en phe non toxiques. Certaines enzymes (métalloenzyme,
protéase, carboxipeptidase A et lipases) purifiées de souches de bactéries, de protozoaires et
de moisissures sont également capables d’hydrolyser l’OTA (Abrunhosa et al., 2006,
Abrunhosa and Venancio, 2007, Peteri et al., 2007, Stander et al., 2000, Varga et al., 2000).
L’utilisation d’agents de biotransformation pourrait être envisagée en élevage intensif
pour compenser la perte d’activité de détoxication du rumen et gérer les risques de
contamination des animaux à haut potentiel de production. L’usage d’enzymes présente le
plus d’intérêt en permettant de s’affranchir des inconvénients liés à la manipulation et l’ajout
de microorganismes vivants dans l’aliment (croissance aérobie/anaérobie, sécurité sanitaire

28
Synthèse bibliographique

des aliments). Cependant peu d’information est disponible sur l’innocuité et l’efficacité des
agents de biotransformation chez le ruminant, leurs effets sur la valeur nutritionnelle des
aliments traités (Bata and Lasztity, 1999, Halasz et al., 2009, He et al., 2010, Jouany, 2007).
Ainsi, une étude a récemment identifié Trichosporon mycotoxinivorans comme étant un agent
pathogène responsable d’infections respiratoires chez l’homme (Hickey et al., 2009). Les
seules études publiées in vivo ont néanmoins montré que l’addition de certains
microorganismes (Eubacterium BBSH 797, Trichosporon mycotoxinivorans et Nocardia
corynebacteroides) peut diminuer la toxicité chez des espèces monogastriques recevant une
alimentation contaminée par du DON (Plank et al., 2009), de l’OTA (Politis et al., 2005) ou
de l’AFB1 (Tejada-Castaneda et al., 2008). Dans ces études, l’apport de microorganismes
vivants n’affecte ni l’état de santé des animaux, ni la valeur alimentaire de la ration.
Actuellement, la plupart des agents de biotransformation sont au stade d’étude au
laboratoire contrairement aux agents adsorbants qui ont été utilisés sur le terrain.

2. Les agents adsorbants

Un agent adsorbant est une substance qui est capable de séquestrer les mycotoxines
dans le TGI de l’animal et de réduire leurs effets sur la santé de l’animal en facilitant leur
élimination dans les fèces. Les agents adsorbants forment une famille hétérogène de composés
d’origine minérale, microbienne, végétale, classés selon leur composition chimique en deux
groupes : les adsorbants inorganiques et les adsorbants organiques.

a. Les adsorbants inorganiques

Les adsorbants non organiques regroupent principalement les charbons actifs, les
aluminosilicates (zéolites, bentonites, montmorillonites, aluminosilicates de sodium et de
calcium (HSCAS)) et les résines synthétiques (cholestyramine).
Les adsorbants inorganiques ont été testés in vitro et in vivo dans le but de séquestrer
les aflatoxines et les ochratoxines. Les résultats de ces essais ont été synthétisés dans
différentes revues (Amezqueta et al., 2009, Huwig et al., 2001, Mezes et al., 2010, Ramos et
al., 1996).
Les études réalisées chez le ruminant sont focalisées sur l’AFB1. Les argiles et
charbons actifs sont pour la plupart efficaces pour séquestrer l’AFB1 in vitro et réduire in vivo
l’excrétion d’AFM1 dans le lait (Kabak et al., 2006). Cependant ces agents montrent une

29
Synthèse bibliographique

efficacité variable contre les autres mycotoxines. Aucune étude n’a été publiée sur la capacité
des adsorbants inorganiques à réduire la biodisponibilité de l’OTA chez le ruminant. Les
charbons actifs sont capables de séquestrer fortement l’OTA in vitro mais ne protègent pas
des effets toxiques chez le poulet (Rotter et al., 1989). Certaines argiles (HSCAS, bentonite)
ont une affinité in vitro pour l’OTA mais leur efficacité est nulle chez le porc (Plank et al.,
1990). Seule l’efficacité de la cholestyramine sur l’OTA a été confirmée lors d’essais in vivo
chez le rat par la réduction de son taux plasmatique et l’augmentation de son excrétion fécale
(Kerkadi et al., 1998).

D’une manière générale, les adsorbants inorganiques sont inadaptés à la détoxication


de l’alimentation animale. Leur efficacité est discutable car des différences sont fréquemment
observées entre les résultats des évaluations in vitro et in vivo. Ce sont des adsorbants de
mycotoxines non spécifiques capables d’adsorber également les nutriments dans le tube
digestif (minéraux, vitamines, acides aminés). Une utilisation intensive de ces produits,
notamment dans le cadre d’un usage prophylactique, peut causer des carences (Huwig et al.,
2001). L’inclusion d’adsorbants à des niveaux relativement élevés (jusque 5%) peut entraîner
un effet de dilution de la ration alimentaire. L’ingestion d’argile conduit à un dépôt important
dans les lisiers qui se répercute sur leur stockage et la qualité des sols sur lesquels ils sont
épandus. Certains de ces agents adsorbants sont couteux et peuvent être difficilement intégrés
dans le cahier des charges des éleveurs (ex: cholestyramine).

b. Les adsorbants organiques

L’utilisation d’adsorbants organiques capables de lier les mycotoxines présente un


avantage pratique, économique et écologique en comparaison aux adsorbants inorganiques.
Ce sont des agents biodégradables dans l’environnement et qui fixent une gamme plus large
de mycotoxines à des taux d’inclusion relativement bas (Diaz and Smith, 2005).

i. Les fibres végétales

Plusieurs travaux in vitro et in vivo ont été récemment publiés sur la séquestration des
aflatoxines et des ochratoxines par des agents à base de fibres végétales. Ces découvertes
permettent d’envisager de nouvelles pistes de détoxication, cependant d’autres recherches
sont nécessaires pour confirmer l’efficacité de ces agents organiques chez le ruminant.

30
Synthèse bibliographique

i.1 Les fibres non digestibles

Les Fibres Non Digestibles (FND) regroupent l’ensemble des composés fibreux
présents dans les parois végétales capables de résister à l’activité hydrolytique des sécrétions
enzymatiques et des microorganismes du tractus digestif. Ces fibres indigestes sont
essentiellement constituées de polysaccharides non cellulosiques (ex: pectines) et de lignines
qui participent à la digestion en influençant le poids, la viscosité ou le temps de transit du
contenu digestif. Les FND jouent un rôle détoxifiant de par leurs propriétés diététiques. Elles
sont capables de capturer et de favoriser l’excrétion fécale de différents xénobiotiques
(Bandazhevskaya et al., 2004, Schneeman, 1999, Sera et al., 2005, Ta et al., 1999).
Les premiers essais sur mycotoxines menés dans les années 1980 ont montré qu’il était
possible de retenir ces contaminants dans le tube digestif lors d’une exposition alimentaire en
adaptant les animaux à un régime enrichi en plantes ligneuses. L’ajout de luzerne à hauteur de
20-25% de la ration réduit les effets de la ZEN chez le rat et la truie (James and Smith, 1982;
Smith, 1980; Stangroom and Smith, 1984) et augmente l’élimination fécale de la toxine-T2
(T2) chez le rat (Carson and Smith, 1983). En revanche, une autre approche consistant à
utiliser des fibres riches en pectines a été moins concluante. L’addition de pelures de pomme
(8%) réduit les effets sur le gain de poids chez le porc exposé à du DON et de la ZEN mais ne
protège pas des effets oestrogéniques (Gutzwiller et al., 2007).
L’usage des FND en tant qu’additif peut être raisonnablement envisagé avec
l’introduction de procédés de micronisation qui réduisent la taille des fibres à l’échelle du
micron. La micronisation des fibres permet d’accroître la capacité d’adsorption à l’égard des
mycotoxines et de proposer des taux d’inclusion dans l’aliment plus bas, compatibles avec
une application pratique. Une étude conduite in vitro a montré que les Fibres de Blé
Micronisées (FBM) ont une affinité pour l’OTA en milieu liquide (Tangni, 2003). Leur
efficacité a ensuite été confirmée in vivo chez le rat et le porc (Aoudia et al., 2009, Aoudia et
al., 2008). Dans les deux études, l’addition de 1-2% de FBM à de l’aliment contaminé par
0.12 et 2 mg/kg d’OTA a entraîné une réduction significative de sa concentration dans le
plasma, le foie et les reins.

i.2 Les acides humiques

Les acides humiques sont des composés organiques extractibles de fibres végétales
présentes dans le sol à différents états de décomposition (tourbe, léonardite ou la lignite).
Issus de la condensation oxydative de la lignine, les acides humiques sont constitués de

31
Synthèse bibliographique

noyaux aromatiques, d’hétérocycles oxygénés et azotés, reliés par des chaînes aliphatiques
riches en groupements carboxyles dont les proportions varient selon le type de sol et le degré
d’humification (Stevenson, 1994). Ce sont des molécules hétérogènes chargées négativement
qui constituent d’excellents adsorbants de par leur capacité d’échange cationique. Les acides
humiques trouvent de nombreuses applications en alimentation animale (Trckova et al.,
2005). Ils sont utilisés pour fixer différents agents toxiques (métaux lourds, pesticides, toxines
de bactéries pathogènes) mais ce n’est que récemment que les bénéfices des acides humiques
ont été rapportés dans le cadre d’une contamination par les mycotoxines. Un première étude
in vitro a mis en évidence la séquestration de l’AFB1 par de l’acide oxihumique ainsi que la
stabilité des complexes formés pour une gamme de pH de 3 à 7 (Jansen van Rensburg et al.,
2006).
Les propriétés adsorbantes des acides humiques ont également été démontrées in vitro
avec deux fusariotoxines, la ZEN et la DON à des doses compatibles avec celles retrouvées
dans l’alimentation. Les travaux montrent que des substances humiques de type léonardite,
lignosulfonate sont capables de réduire jusqu'à 70% le taux de ZEN en solution tamponné à
des pH simulant un transit gastro-intestinal chez le porc. L’effet sur la séquestration de la
DON dans les mêmes conditions est médiocre (Sabater-Vilar et al., 2007).
In vivo, l’addition d’acide oxihumique (3,5%) réduit les effets d’une exposition
prolongée aux aflatoxines sur le poids vif, les organes, les paramètres biochimiques et
hématologiques mesurés chez le poulet (Jansen van Rensburg et al., 2006). Par la suite, deux
autres études ont confirmé l’effet bénéfique sur la réponse vaccinale et infectieuse chez le
poulet recevant de l’acide humique à raison de 2-10 g/kg d’aliment contaminé par des
aflatoxines (0.254 ppm) (Ghahri et al., 2009, Hasan et al., 2010).

ii. Les parois de microorganismes

Deux groupes de microorganismes possèdent une structure pariétale capable de lier les
mycotoxines: les bactéries fermentaires et les levures.

ii.1 Les bactéries fermentaires

Les bactéries fermentaires capables de séquestrer les mycotoxines sont représentées


par certaines souches de bifidobactéries et de bactéries lactiques. La séquestration de l’AFB1
et de l’OTA par ces bactéries a été principalement étudiée in vitro en solution tampon.

32
Synthèse bibliographique

L’efficacité d’adsorption dépend notamment des souches étudiées (Niderkorn et al., 2006,
Niderkorn et al., 2007, Peltonen et al., 2001) et de la taille de la population bactérienne (El-
Nezami et al., 1998). Ainsi Lactobacillus rhamnosus VM04 et Lactobacillus acidophilus
VM20 sont capables de séquestrer entre 2 et 96% d’OTA ; tandis que Lactobacillus crispatus
M247 et Lactobacillus rhamnosus GG fixent entre 5 et 86% d’AFB1 (Fuchs et al., 2008,
Haskard et al., 2000, Peltonen et al., 2000). La polarité des toxines joue aussi un rôle
important dans le mécanisme de séquestration. C’est ainsi que le taux d’aflatoxines fixées
diminue dans un ordre décroissant de polarité AFB1>AFG1>AFB2>AFG2 (Haskard et al.,
2000) et que l’AFM1 est éliminée avec moins d’efficacité que l’AFB1 (Pierides et al., 2000).
L’efficacité de séquestration des mycotoxines est comparable entre bactéries viables et
bactéries thermolysées ce qui suggère que l’activité n’est pas due à l’activité métabolique des
cellules vivantes (El-Nezami et al., 2002, Niderkorn et al., 2009).
D’autres essais in vitro ont été réalisés au sein de notre laboratoire par V. Niderkorn
pour caractériser la séquestration des fusariotoxines par les bactéries fermentaires et évaluer la
stabilité des complexes dans le tractus digestif des animaux. Ses travaux ont démontré que
Streptococcus thermophilus RAR1 et lactobacillus paraplantarum CNRZ1885 adsorbent les
fumonisines au niveau de leur paroi. L’interaction fait intervenir le peptidoglycane de la paroi
bactérienne et les bras d’acide tricarballylique des fumonisines (Niderkorn et al., 2009). Les
complexes formés entre la ZEN et les streptococci sont stables dans le contenu ruminal et les
conditions simulant les compartiments post-ruminaux du tube digestif (Niderkorn et al.,
2008).
Les rares études in vivo ont été publiées sur la capacité des bactéries fermentaires à
diminuer la biodisponibilité des aflatoxines dans l’organisme d’espèces monogastriques.
L’administration de bactéries lactiques serait susceptible de diminuer l’excrétion urinaire de
l’AFB-N7-Guanine (marqueur d’exposition de l’AFB1) chez l’homme et d’augmenter
l’excrétion fécale d’AFB1 et d’AFM1 chez le rat (El-Nezami et al., 2006, Gratz et al., 2006).
Aussi, compte tenu de leur rôle dans la conservation et la stabilisation aérobie des
ensilages, l’emploi de bactéries fermentaires capables de séquestrer les mycotoxines peut
apparaître comme une solution économique et pratique pour traiter l’alimentation des
ruminants.

33
Synthèse bibliographique

ii.2 Les parois de levures

Des études ont montré l’efficacité des levures du genre saccharomyces cerevisiae (Sc)
à réduire la contamination par les mycotoxines (Bejaoui et al., 2004, Shetty and Jespersen,
2006). La séquestration des mycotoxines par les levures s’effectue au niveau de la paroi
cellulaire (Yiannikouris et al., 2003). Les travaux portant sur les parois cellulaires de levures
sont les plus nombreux et ont montré le plus d’efficacité dans la séquestration des
mycotoxines.
Tableau 6. Macromolécules de la paroi de Saccharomyces cerevisiae.
Le terme « Parois de Levure» est employé dans la littérature scientifique pour
qualifier, sans distinction de structure ou de composition, des substances organiques ayant
comme origine la paroi cellulaire de différentes souches de levures. Les parois de levures sont
produites par différents procédés technologiques. Elles regroupent des préparations contenant
les fractions plus ou moins purifiées des constituants pariétaux dont la nature chimique et les
teneurs peuvent varier qualitativement et quantitativement selon le processus de production
utilisé. L’efficacité de séquestration de ces parois de levures peut donc être très variable.

Figure 5. Vue schématique de la paroi cellulaire de Saccharomyces cerevisiae.

• Structure pariétale de Saccharomyces cerevisiae

La paroi de Sc est une enveloppe rigide entourant la membrane cytoplasmique de la


levure. Elle représente entre 25 et 30% de la masse sèche totale de la cellule. C’est une
structure hautement dynamique qui s’adapte aux stress et changements d’environnement par
un renouvellement dans sa composition et son architecture. La teneur des principaux
composants pariétaux varie selon la souche et les conditions de culture (Tableau 6). La paroi
de Sc est organisée en une double couche d’une épaisseur de 100 à 200 nm chez Sc. La
couche externe est constituée d’un réseau fibrillaire dense de mannoprotéines, la couche
interne est une matrice transparente et amorphe de β-(1,3)-D-glucanes associée à de la chitine.
Les β-(1,6)-D-glucanes assurent la jonction entre les composants de la couche externe et ceux
de la couche interne (Figure 6).
Les β-glucanes constituent la fraction interne de la paroi des levures. Ils sont
composés d’un assemblage de chaînes linéaires de glucoses liés en β-(1,3) sur lesquelles sont
greffées des ramifications latérales de glucoses liés en β-(1,6). La technique de diffraction aux
RX montre que les chaînes de β-(1,3)-D-glucanes sont organisées en forme d’hélice simple (6

34
Synthèse bibliographique

unités de glucose par tour d’hélice) ou de triples hélices elles-mêmes assemblées en réseaux
de triples hélices stabilisées par des liaisons électrostatiques (Kogan, 2000) (Figure 7).

• Mécanisme de séquestration des mycotoxines


Figure 6. Les conformations des β-glucanes dans l’espace.
Des études sur le mécanisme de séquestration des extraits pariétaux de Sc ont été
menées dans le cadre de la thèse d’A. Yiannikouris réalisée dans notre laboratoire
(Yiannikouris et al., 2004b, c). Dans ces études, les auteurs ont montré notamment que les β-
D-glucanes assurent l’essentiel de l’adsorption des mycotoxines. Ils ont pu établir une
corrélation entre la quantité de glucanes présents dans la paroi et sa capacité de séquestration,
alors que la teneur en mannanes intervient peu et que la teneur en chitine a un effet négatif.
La modélisation moléculaire a permis de montrer que les mycotoxines sont fixées dans
l’espace intra-hélicoïdal des β-(1,3)-D-glucanes lorsque leur taille et leur forme le permet, et
des liaisons chimiques s’établissent entre les glucanes et la toxine (Yiannikouris et al., 2004a,
Yiannikouris et al., 2006). Des liaisons « hydrogènes » de faible énergie s’établissent entre les
groupements hydroxyles des β-D-glucanes et les mycotoxines. Des interactions de Van der
Waals moins stables sont créées entre les cycles des glucanes et les toxines générant des effets
de tassement qui augmentent l’énergie de liaison des toxines. Les ramifications β-(1, 6)-D-
glucanes recouvrent la partie externe des toxines qui sont ainsi ancrées dans l’axe central de
l’hélice de β-(1, 3)-D-glucanes, ce qui stabilise le complexe (Figure 8).
Figure 7. Modélisation de l’interaction entre une molécule d’AFB1 avec une molécule de β -(1,3)-D-glucanes en simple hélice au
niveau d’un branchement de trois unités glucopyranosyles en β -(1,6)-D-glucanes.
Une étude sur la formation et la stabilité chimique du complexe a été réalisée entre la
zéaralénone et les β-D-glucanes aux 3 pH mimant l’environnement du tractus digestif (pH 3,
6, 8). La séquestration est maximale en milieu acide (Yiannikouris et al., 2006, Yiannikouris
et al., 2004d). Les β-(1, 3)-D-glucanes adoptent une conformation en hélice simple et en
pelote en milieu alcalin défavorable à l’adsorption des mycotoxines. La présence de
branchements β-(1, 6)-D-glucanes sur la chaine de β-(1, 3)-D-glucanes limite l’effet du pH
sur la séquestration en maintenant la conformation hélicoïdale active.
Figure 8. Exemples de préparations contenant des parois de levure et leur application en alimentation animale.

• Les préparations à base de parois de levures et leurs applications en alimentation animale

Bien que la séquestration des mycotoxines soit une activité répandue chez Sc, très peu
de préparations à base de parois de Sc sont proposées pour la détoxication des aliments
contaminés par les mycotoxines (Figure 9). Les levures ont des propriétés biologiques variées

35
Synthèse bibliographique

et sont utilisées en alimentation animale comme compléments alimentaires et additifs


zootechniques pour améliorer la valeur nutritive de la ration et les performances de production
des animaux de rente. Elles peuvent réduire la toxicité de l’AFB1 in vivo (Abousadi et al.,
2007, Baptista et al., 2002, Celyk et al., 2003, Stanley et al., 1993) mais n’agissent pas en
qualité d’agents adsorbants. Des études récentes conduites chez le mouton ont montré que
l’apport en levure Sc ne réduit pas la biodisponibilité de l’AFB1 et de l’OTA (Battacone et al.,
2009, Blank and Wolffram, 2009). C’est également le cas de certaines préparations à base de
D-mannose extraits de la couche externe de la paroi de Sc utilisées comme additifs pour
renforcer les défenses immunitaires des animaux (Spring and Privulescu, 1998). Ces extraits
de parois de levure appelés Mannanes-oligosaccharides sont doués de propriétés détoxifiantes
vis à vis de l’AFB1 (Baptista et al., 2004, Zaghini et al., 2005b) mais ne séquestrent pas la
toxine et ne sont pas considérés comme des agents de détoxication sensu stricto (EFSA,
2009).
Les agents adsorbants à base de paroi de levure ne regroupent que certaines
préparations qui contiennent les β-D-glucanes de la couche interne de Sc. Les propriétés
d’adsorption de ces préparations expliquent qu’elles sont généralement incorporées dans la
ration expérimentale du bétail à des niveaux d’inclusion très bas pour diminuer les effets des
mycotoxines, variant de 0.05% à 0.1% chez les espèces monogastriques et à des taux
supérieurs, jusqu’à 0.2% chez les ruminants. A la différence des agents inorganiques, les
préparations de parois de levures n’affectent pas la biodisponibilité des nutriments (minéraux,
vitamines et acides aminés) et sont classé « Generally Regarded As Safe » (GRAS) pour une
utilisation comme additif.

• Les extraits de parois modifiées de levures

L’identification de la structure responsable de la séquestration des mycotoxines a


conduit à la fabrication de préparations industrielles à base d’extraits de parois modifiées de
levures. Le produit que nous avons testé est l’une de ces préparations commercialisée sous le
nom de MTB-100™ ou Mycosorb™ (Alletch, S.A.). Le Mycosorb est un mélange de β-
glucanes isolé de la souche Sc 1026 dont la structure est altérée par stress chimique durant la
croissance de la levure. Les groupements hydroxyles des résidus de glucoses et de mannoses

36
Synthèse bibliographique

de ces parois subissent une estérification en présence d’alcool, augmentant la surface


accessible à l’adsorption physique des mycotoxines.

Le Mycosorb a été testé sur plusieurs mycotoxines in vitro : Il est capable de fixer
efficacement l’AFB1, la ZEN, et les fumonisines, mais avec une affinité moindre pour les
autres mycotoxines, l’OTA, le Nivalenol (NIV) et la T2 (Devegowda, 2000) (Tableau 7). Le
Mycosorb a été également efficace dans la séquestration des alcaloïdes de l’ergot de seigle et
des endophytes (Dawson et al., 2001, Devegowda et al., 1998b, Newman, 2000) ou encore de
l’aurofusarine, une toxine de Fusarium identifiée dans les blés cultivés en Ukraine (Dvorska
et al., 2003).
Tableau 7. Capacité du Mycosorb à lier les mycotoxines.
Le Mycosorb est capable de séquestrer les mycotoxines dans les conditions simulant
celles de l’appareil digestif des animaux. Son efficacité est dépendante de l’acidité et le
pouvoir tampon du milieu (Devegowda et al., 1996). Le pH optimal de la séquestration des
aflatoxines est à 4 (Dawson et al., 2001) alors que celui de l’OTA est à 6.5 (Devegowda et al.,
1998a). Une élévation du pH du liquide ruminal réduit fortement la séquestration de l’AFB1
par le Mycosorb (Moschini et al., 2008).
Tableau 8. Evaluation de l’efficacité de détoxication de l’AFB1 par le Mycosorb chez les principales espèces d’animaux d’élevage.
Le Mycosorb a été testé sur plusieurs mycotoxines in vivo : son efficacité de
détoxication contre l’AFB1 a pu être démontrée chez les principales espèces d’élevage
(Tableau 8). Cet agent adsorbant réduit significativement les effets de l’aflatoxicose à des
niveaux d’exposition extrêmes de 0.1 à 2 µg/Kg d’aliment chez les volailles. (Banlunara et al.,
2005, Girish and Devegowda, 2006, Karaman et al., 2005). Le Mycosorb, lorsqu’il est inclus
dans la ration du porc, atténue la toxicité hépatique provoquée par une exposition prolongée à
de faibles doses d’AFB1 (jusqu'à 1.9 µg/kg d’aliment). Les effets s’accompagnent d’une
restauration de l’immunité à médiation cellulaire stimulée par injection d’ovalbumine
(Meissonnier, 2009).
L’efficacité in vivo du Mycosorb n’est pas démontrée contre les ochratoxines.
Cependant, l’ajout d’adsorbant réduit les effets d’une exposition alimentaire multiple
combinant les ochratoxines avec d’autres mycotoxines chez le poulet (aflatoxines et
fusariotoxines) (Aravind et al., 2003; Raju and Devegowda, 2002).
Les études de l’évaluation de l’efficacité du Mycosorb se sont largement focalisées sur
les fusariotoxines. L’inclusion du Mycosorb dans la ration contaminée prévient l’apparition
de nombreux symptômes d’intoxication provoqués par l’exposition à la T2 ou à l’aurofusarine
chez la volaille (Dvorska et al., 2007, Dvorska et al., 2003, Dvorska and Surai, 2001, Girish

37
Synthèse bibliographique

and Devegowda, 2006) et chez le porc (Meissonnier, 2009). L’ajout de Mycosorb permet de
limiter les effets toxiques des fusariotoxines en mélange (DON, acetyldeoxynevalenol
(ADON), ZEN, acide fusarique (FA)). Les effets bénéfiques sont variés et observés sur la
réponse lympho-proliférative stimulée par inoculation d’agents infectieux viraux et
parasitaires chez le poulet (Girgis et al., 2008, Yegani et al., 2006). Chez la dinde, l’adsorbant
empêche l’augmentation du poids de la bourse de Fabricius et l’inhibition de la réaction
d’hypersensibilité cutanée (Girish et al., 2008).
A la différence des espèces monogastriques, très peu d’études ont été menées pour
évaluer l’efficacité du Mycosorb chez le ruminant. Aucune étude n’a été réalisée pour
mesurer ses effets sur la biodisponibilité des ochratoxines. Les effets bénéfiques du produit
n’ont été rapportés que chez la vache en lactation exposée aux fusariotoxines (Korosteleva et
al., 2007) et aux aflatoxines (Diaz et al., 2004). Les mesures effectuées par Korosteleva et al.,
(2007) montrent que l’addition de Mycosorb permet de retrouver un niveau de concentration
normal en urée, sodium, protéines totales plasmatiques. Celles de Diaz et al., (2004) indiquent
que les quantités d’AFM1 transférées dans le lait sont fortement réduites par l’ajout de la
paroi de levure.
Les résultats de ces études in vivo suggèrent la stabilité des complexes [parois de
levure-mycotoxines] dans le tractus digestif de l’animal mais doivent néanmoins être validés
par d’autres études in vivo permettant d’évaluer la capacité réelle de cet adsorbant organique à
diminuer la biodisponibilité des aflatoxines et des ochratoxines. C’est l’un des objectifs de
mon travail de thèse.

3. Evaluation de l’efficacité de détoxication des agents adsorbants

a. Etudes in vitro

Ces études réalisées en solution tamponnée ont pour but d’avoir une réponse rapide
sur la capacité de l’adsorbant à fixer les mycotoxines. Elles sont utiles pour le criblage de
plusieurs adsorbants ou pour déterminer les conditions optimales de séquestration, notamment
en termes de pH. Les approches ont également été utilisées pour élucider les mécanismes
d’adsorption des parois, démontrant le rôle des β-D-glucanes des levures (Yiannikouris et al .,
2003) et du peptidoglycane des bactéries fermentaires (Niderkorn et al., 2009).

38
Synthèse bibliographique

Cependant la mise en évidence in vitro de l’adsorption d’une mycotoxine ne constitue


pas à elle seule une preuve de l’efficacité d’un adsorbant chez l’animal. Les conditions in
vitro simulant par exemple celles du TGI ne sont pas comparables: l’absence de péristaltisme,
les sécrétions salivaires et les sucs biliaires peuvent modifier l’efficacité de l’adsorbant d’où
la nécessité de valider les résultats in vitro par des études chez l’animal.
Encadré 1. Quelques paramètres zootechniques et toxicologiques utilisés pour l’évaluation in vivo de l’efficacité de détoxication des
mycotoxines par un adsorbant.

b. Etudes in vivo

L’efficacité de détoxication d’un agent adsorbant de mycotoxines est définie par sa


capacité à se lier aux mycotoxines empêchant leur absorption gastro-intestinale et réduisant
ainsi les effets toxiques chez l’animal (Figure 10). Elle peut être évaluée de 2 manières
différentes : (1) soit sur la base de critères non spécifiques, c'est-à-dire par la mesure des
performances ou des effets toxiques sur l’animal (Encadré 1), (2) soit la base de critères
spécifiques, c’est à dire la mise en évidence de la mycotoxine ou de ses métabolites dans les
différentes matrices.
Figure 9. Evaluation de l’efficacité de détoxication des mycotoxines par un agent adsorbant.

i. L’évaluation par les critères non spécifiques

La majorité des travaux sur l’efficacité des agents de détoxication sont basés sur la
mesure de ces critères avant et après exposition. Il s’agit de mesurer les paramètres globaux
non sensibles comme les performances animales et la toxicité générale mais ces évaluations
n’apportent pas la preuve formelle d’un lien entre la capacité de séquestration et la
détoxication. Les bénéfices relevés peuvent être attribués à l'interaction de l’agent adsorbant
avec les mycotoxines mais aussi à ses effets secondaires associés. En effet, certains composés
pariétaux de levure comme les β-D-glucanes sont doués de propriétés anti-oxydantes (Jaehrig
et al., 2008), ou prébiotiques par les mannanoligosaccharides (Baurhoo et al., 2009,
Bruemmer et al., 2010) ou encore immunomodulatrices (Volman et al., 2008) et, pourraient
donc entraîner une diminution des effets toxiques des mycotoxines sans que leur
biodisponibilité ne soit significativement modifiée.
C’est pour cette raison que les évaluations basées sur des critères non spécifiques font
appel à des protocoles incluant un lot avec les agents adsorbants en absence de mycotoxines.
Dans ces études, les mesures sont réalisées sur quatre groupes d’animaux recevant:

39
Synthèse bibliographique

- Une alimentation non contaminée


- Une alimentation non contaminée avec agent adsorbant
- Une alimentation contaminée sans agent adsorbant
- Une alimentation contaminée avec agent adsorbant.

i.1 Les mesures des performances animales

Il est possible de tenir compte des performances de l’animal pour évaluer l’efficacité
d’un adsorbant du fait que ces paramètres peuvent être modifiés en cas de stress chronique
provoqué par l’ingestion de mycotoxines.
Les éleveurs et les industriels s’appuient généralement sur de bons résultats
zootechniques pour conclure à l’efficacité d’un adsorbant, mais les faits peuvent parfois les
contredire. Les données de la littérature montrent souvent que ces paramètres ne sont pas
répétables. Par exemple, l’addition de parois de levures dans la ration contaminée en
aflatoxines (2 ppb) améliore significativement le poids et la conversion alimentaire chez le
poulet (Girish and Devegowda, 2006). En revanche, d’autres études utilisant des doses moins
importantes d’AFB1 (0.184 ppb) ne montrent aucun effet par l’analyse des mêmes paramètres
zootechniques (Kamalzadeh et al., 2009). Des observations similaires ont été faites chez le
poulet exposé à la T2 (Diaz et al., 2005, Girish and Devegowda, 2006), chez le porc
contaminés par du DON (Diaz-Llano and Smith, 2006, 2007) ou chez le cheval recevant un
mélange de fusariotoxines (DON+ADON+ZEN+FA) (Raymond et al., 2003, 2005).

L’évaluation de l’efficacité des adsorbants par la mise en évidence des effets


zootechniques reste imprécise même lorsque les animaux ingèrent de l’aliment fortement
contaminé. Pour réduire les performances de production du vison, Bursian et col., (2004) ont
utilisé des concentrations de mycotoxines supérieures à celles qu’on retrouve dans les
aliments contaminés naturellement. Dans cette étude, aucun effet négatif n’a pu être observé
sur les animaux exposés à de la moniliformine (20 ppb), de la ZEN (30 ppb), ou des FB (300
ppb). Seule l’administration d’ochratoxines à 2.5-10 mg/kg d’aliment entraîne une diminution
des quantités ingérées conduisant jusqu'à 23% de perte de poids vif des animaux après 8 jours
d’exposition. L’ajout de parois de levures à 0.2% dans la ration est inefficace à ce niveau de
contamination et n’empêche pas la baisse des performances zootechniques.

40
Synthèse bibliographique

L’étude des paramètres zootechniques conduit généralement à l’absence de


conclusions sur l’efficacité des adsorbants chez le ruminant (Korosteleva et al., 2007). Les
critères de performance de production laitière (volume et qualité du lait) ne permettent pas
d’évaluer l’efficacité des parois de levures vis-à-vis des aflatoxines chez le bovin (Kutz et al.,
2009, Waltman, 2008). Seule la baisse de la consommation d’aliment a pu être rapportée par
Stroud et al., (2006) chez la vache laitière recevant une dose quotidienne de 0.17 ppb d’AFB1.
Dans cette étude, l’ajout de parois de levures à 0.5% dans la ration ne modifie pas le
comportement alimentaire de l’animal.

i.2 Mesure de la toxicité générale

L’efficacité d’un adsorbant peut également être évaluée par l’étude de l’altération d’un
organe ou la perturbation d’une ou plusieurs fonctions de l’organisme de l’animal exposé aux
mycotoxines.
En pratique, les mesures toxicologiques, généralement combinées aux mesures
zootechniques, ne sont pas plus pertinentes pour juger de l’efficacité d’un adsorbant, celle-ci
pouvant varier de façon importante d’un paramètre toxicologique à l’autre. Par exemple,
l’administration de parois de levures entraîne des effets bénéfiques au niveau histologique et
immunologique chez le poulet exposé à de l’aliment contaminé par de l’aflatoxine (Banlunara
et al., 2005, Girish and Devegowda, 2006, Karaman et al., 2005) mais n’est pas suffisant pour
freiner la déplétion en anti-oxydants plasmatiques (vitamines, carotènes) et la peroxydation
lipidique des erythrocytes dans des conditions d’expositions similaires (Cinar et al., 2008).

Les effets de l’adsorbant ne sont pas toujours reproductibles. L’analyse histologique


de l’intestin grêle chez la dinde exposée à des fusariotoxines révèle que les effets de parois de
levure sur la réduction des altérations morphologiques du duodénum sont observés chez
l’animal en croissance mais pas au stade de l’engraissement (Girish and Smith, 2008).
Les effets observés sur un même individu sont généralement limités à quelques
paramètres. Il apparaît dans la quasi-totalité des travaux que de nombreux signes
d’intoxication subsistent chez les animaux traités avec l’agent adsorbant (Girish and Smith,
2008, Girish et al., 2008). A titre d’exemple, l’addition de parois de levures peut agir sur le
profil d’expression de certains neurotransmetteurs de l’hypothalamus chez poulet ou du cortex
et du pont de Varole chez le porc mais sans intervenir sur les changements opérant dans
d’autres régions de leur cerveau (Swamy et al., 2004; Swamy et al., 2002). Cette

41
Synthèse bibliographique

hétérogénéité des résultats rend souvent les comparatifs des bilans toxicologiques
difficilement exploitables et nuance la notion d’efficacité pour chaque espèce aviaire, porcine
ou ruminante.

Les paramètres toxicologiques ne sont pas sensibles aux doses d’exposition


compatibles avec les niveaux de contamination naturels de l’alimentation animale. Il est
souvent nécessaire d’analyser un nombre important de variables pour mettre en évidence les
effets d’un adsorbant sur la santé animale (Swamy et al., 2002, Swamy et al., 2003). Dans
certains cas, l’exposition prolongée à de faibles doses de mycotoxines n’entraîne aucune
conséquence sanitaire et rend impossible l’évaluation de l’efficacité du traitement adsorbant
(Battacone et al., 2007). Chez le modèle ruminant, les manifestations cliniques ne sont pas
observées (Martin et al., 2010), même à des doses importantes du fait de la résistance de ces
animaux à la toxicité des mycotoxines. A notre connaissance, aucune étude toxicologique n’a
permis d’apporter la preuve de l’efficacité des adsorbants organiques lors d’une exposition
aux aflatoxines et aux ochratoxines chez le ruminant. L’unique travail publié concerne la
vache laitière recevant simultanément de faibles doses de DON, d’ADON et de ZEN
(Korosteleva et al., 2007).

Malgré la richesse et l’abondance de la littérature scientifique, l’évaluation par les


paramètres non spécifiques reste limitée pour caractériser l’efficacité des agents adsorbants
de mycotoxines in vivo du fait que cette approche est peu précise et peu fiable. Pour connaître
la capacité réelle d’un adsorbant à réduire la biodisponibilité d’une mycotoxine dans
l’organisme animal, il est indispensable de préciser son efficacité par la mesure de critères
plus spécifiques.

ii L’évaluation par les critères spécifiques

A la différence de l’approche zootechnique ou toxicologique, l’évaluation par les


critères spécifiques permet d’étudier le devenir de la mycotoxine et/ou de ses métabolites dans
les différentes matrices biologiques. L’évaluation de l’efficacité des agents adsorbants est
généralement mesurée en comparant l’excrétion fécale et urinaire.
L’analyse simultanée de l’urine et des fèces est le critère d’évaluation spécifique le
plus pertinent. Il donne une indication sur la quantité de mycotoxines absorbée dans
l’organisme et celle fixée par l’adsorbant et éliminée dans les fecès.

42
Synthèse bibliographique

L’étude d’excrétion peut être complétée par la mesure des paramètres toxicocinétiques
au niveau sanguin notamment la concentration maximale (Cmax) et l’aire sous la courbe
(AUC) (Figure 11) qui permet de caractériser plus spécifiquement l’effet de l’adsorbant sur
l’absorption des mycotoxines.
Figure 10. Les principaux paramètres toxicocinétiques sanguins utilisés pour l’évaluation in vivo de l’efficacité de détoxication des
mycotoxines par un adsorbant.
Pour les ruminants laitiers, l’efficacité est principalement évaluée par le transfert des
mycotoxines et/ou de leurs métabolites dans le lait. Le transfert dans le lait se mesure à
l’équilibre des concentrations (EC) (Figure 12). Cet état d’équilibre ou phase plateau désigne
le taux maximal et constant que peut excréter l’animal en lactation suite à une administration
répétée de mycotoxines à intervalles réguliers. Par exemple, l’EC de l’AFM1 dans le lait
apparaît entre 3 et 9 jours d’exposition à de l’AFB1 selon les modèles expérimentaux
(Battacone et al., 2003).
gure 11. Les paramètres d’excrétion de l’AFM1 dans lait utilisés pour l’évaluation in vivo de l’efficacité de détoxication de l’AFB1 par un
adsorbant chez le ruminant laitier.adsorbant chez le ruminant laitier.
A ce jour, peu de données sont disponibles concernant les évaluations de l’efficacité
des agents adsorbants organiques par les critères spécifiques. La principale raison est le coût
économique de ce type d’expérimentation. La quasi-totalité des études sur ruminants a porté
sur le transfert d’AFM1 dans le lait de bovins de race laitière (Tableau 9). Les évaluations ont
été conduites essentiellement sur les parois de levures à des doses d’exposition d’AFB1
variant de 0.00345 ppb à 0.17 ppb. Dans ces essais, le taux d’AFM1 excrété dans le lait des
animaux exposés à des doses supérieures à 0.1 ppb d’AFB1 reste inchangé lorsque la paroi de
levure est administrée à une forte concentration dans la ration (0.5%) (Kutz et al., 2009,
Stroud, 2006). En revanche, les études utilisant des doses d’aflatoxines proches des teneurs
réglementaires (<0.055 ppb d’AFB1) montrent que l’addition des parois de levures à des
concentrations utilisables dans l’alimentation animale (0.05%) réduit jusqu’à 58.5% le taux
d’AFM1 excrété dans le lait (Diaz et al., 2004; Masoero et al., 2007).
Tableau 9. Evaluation in vivo de l’efficacité de détoxication des aflatoxines et de l’OTA par des préparations à base de parois de levures par
la mesure des paramètres spécifiques.
Aucune des évaluations menée sur les parois de levures n’a été réalisée en utilisant la
mesure de la balance d’excrétion des mycotoxines (fèces vs urine). Les seules mesures
réalisées concernent le suivi des mycotoxines dans la circulation générale et les organes sur
des espèces animales monogastriques (Meissonnier, 2009, Zaghini et al., 2005b). Dans ces
études, la comparaison du taux d’OTA dans le plasma, le foie et le muscle de poulet ou du
taux d’adduits d’AFB-albumine plasmatique chez le porc n’ont conclu à aucune efficacité des
parois de levure.

43
Synthèse bibliographique

L’utilisation des adsorbants organiques pourrait être potentiellement adaptée à la


détoxication de l’alimentation du ruminant. Cependant, les études réalisées jusqu'à présent
pour évaluer l’efficacité des ces produits sont insuffisantes pour justifier une application en
alimentation animale. D’autres mesures, telles que les paramètres toxicocinétiques sanguins
et la balance d’excrétion urinaire et fécale sont nécessaires afin de confirmer la réduction de
la biodisponibilité des aflatoxines et des ochratoxines dans l’organisme animal.

44
PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE RECHERCHE

45
Problématique et objectifs de la thèse

La présence des mycotoxines dans les productions végétales constitue un problème de


qualité et de sécurité alimentaire. Pour cette raison, les pays de l’union européenne ont adopté
une réglementation commune fixant les teneurs maximales en aflatoxines et en ochratoxines
dans l’alimentation animale et instauré des contrôles stricts afin d’abaisser les niveaux de
contamination des aliments commercialisés et de limiter l’importation de denrées
contaminées. Cependant, l’alimentation du bétail est également composée d’aliments non
commercialisés, ce qui est souvent le cas pour les ruminants laitiers. Ces denrées,
généralement produites et consommées à la ferme, échappent à la réglementation européenne
et aux contrôles et présentent un risque potentiel de contamination par les mycotoxines
(EFSA, 2004a).

La complexité du régime alimentaire est un facteur aggravant le risque d’exposition du


ruminant. Les données disponibles montrent que certains lots d’aliments industriels
(concentrés, compléments alimentaires) peuvent contenir des taux élevés de mycotoxines
(Sacca et al., 2009). Le maïs et les ensilages de maïs, qui constituent une part importante de la
ration du ruminant laitier, présentent un risque supplémentaire d’apport de mycotoxines
(Giorni et al., 2007). L’alimentation du ruminant inclus également d’autres ingrédients à base
de fourrages, des farines de protéines, de co-produits qui augmentent la probabilité
d’exposition par plusieurs mycotoxines (Boudra et al., 2009, Morgavi et al., 2008).

Les aflatoxines et les ochratoxines peuvent être potentiellement présentes dans


l’alimentation du ruminant à des teneurs variables selon la composition et la provenance des
ingrédients de sa ration. Les conséquences économiques de ces contaminations, peuvent être
dues à une diminution des performances animales mais également à différents coûts
supplémentaires (achats de compléments alimentaires, soins vétérinaires). La présence
d’aflatoxines et d’ochratoxines dans la ration peut également avoir des conséquences
sanitaires chez le ruminant à cause des effets de l’ingestion répétée des mycotoxines lors de
multi-contamination. De plus, la contamination de la production laitière, même à de très
faibles teneurs, présente un risque pour la sécurité alimentaire du consommateur qui ne doit
pas être négligé. Les impacts économiques et sanitaires engendrés par les mycotoxines, à
court ou à long terme sont difficilement mesurables mais suffisamment préoccupants pour
justifier l’emploi de méthodes de prévention et de détoxication aux différentes étapes de
l’élaboration des aliments destinés aux ruminants.

46
Problématique et objectifs de la thèse

Le respect de bonnes pratiques de cultures et de conservation par le fermier permet


d’abaisser et de maintenir la contamination des productions végétales à des niveaux faibles.
Cependant, ces efforts de prévention ont des limites et sont insuffisants pour éliminer
totalement les mycotoxines de l’alimentation animale.

Pour limiter les risques d’exposition du ruminant par son alimentation, il est nécessaire
de disposer de moyens de détoxication capables de neutraliser les mycotoxines présentes à de
faibles teneurs dans la ration et applicables quelque soit le régime alimentaire de l’animal.
L’ajout d’adsorbants minéraux dans l’alimentation du ruminant est une méthode déjà
employée dans ce but. Les propriétés d’adsorption de ces composés permettent de retenir les
mycotoxines dans le TGI des animaux et de réduire leurs effets sur l’organisme. Cependant,
leur usage n’est envisageable que pour la détoxication des aflatoxines. Les adsorbants
minéraux sont peu efficaces vis-à-vis des autres mycotoxines, notamment l’OTA (Kabak et
al., 2006). Par ailleurs, ce sont des adsorbants non spécifiques. L’ingestion par l’animal peut
entraîner la diminution de l’absorption digestive de micronutriments, comme les vitamines,
les minéraux et les acides aminés essentiels et conduire à des effets de carences sur le long
terme (Huwig et al, 2001).

Les recherches actuelles tendent à privilégier les stratégies plus douces utilisant les
propriétés biologiques des microorganismes pour la détoxication de l’alimentation des
animaux d’élevage. Ces agents organiques, notamment les bactéries et les levures, peuvent
dégrader ou séquestrer plusieurs mycotoxines en conditions in vitro. Par ailleurs, ils
présentent moins d’inconvénients que les autres procédés en raison de leur faible taux
d’inclusion dans l’aliment. De plus, le traitement de l’alimentation animale par ces agents
organiques peut avoir des effets bénéfiques sur les performances zootechniques comme la
digestion (Chaucheyras-Durand et al., 2008) et le bien être en modulant l’acidose (Chung et
al., 2011) et en stimulant le système immunitaire de l’animal (Volman et al., 2008). Les
agents organiques apportent également d’autres bénéfices et peuvent être utilisés comme des
conservateurs de l’aliment (Dicks and Botes, 2010, Holzer et al., 2003) ou des inhibiteurs de
la croissance des moisissures toxicogènes (Munoz et al., 2011).

La méthode la plus prometteuse pour la détoxication de l’alimentation du ruminant est


celle qui fait appel aux adsorbants organiques comme les extraits de parois de levures. Leur
application dans la ration alimentaire apparaît comme une alternative efficace aux adsorbants

47
Problématique et objectifs de la thèse

minéraux. La capacité de séquestration d’une large gamme de mycotoxines, les aflatoxines,


les ochratoxines et les fusariotoxines rend l’utilisation des adsorbants organiques souhaitable
dans les conditions d’alimentation des ruminants où la contamination par plusieurs
mycotoxines est fréquente (Boudra et al., 2009).

Bien que quelques produits commencent à apparaître sur le marché, la plupart des
adsorbants organiques sont en développement et n’ont été évalués que par des études in vitro
qui ne reflètent pas toujours l’efficacité in vivo des produits testés. D’autre part, la quasi-
totalité des évaluations in vivo portant sur l’efficacité des adsorbants organiques font appel
notamment aux mesures de la production animale et de la toxicité générale. La mesure de ces
paramètres présente de nombreux inconvénients du fait qu’ils ne sont ni spécifiques, ni
sensibles même à des doses importantes. Ces paramètres ne permettent généralement pas de
conclure à l’efficacité des adsorbants organiques contre les principales mycotoxines chez le
ruminant, en particulier celles qui sont fortement dégradées par le microbiote du rumen
comme l’OTA. Pour évaluer l’efficacité d’un adsorbant de façon spécifique chez le ruminant,
il est nécessaire de doser et de suivre les mycotoxines dans les différentes matrices
biologiques de l’animal.

Très peu d’information est disponible sur la manière dont les adsorbants organiques
peuvent modifier les paramètres toxicocinétiques et l’excrétion des mycotoxines chez le
ruminant laitier. Aucune évaluation n’a été réalisée par un suivi complet des mycotoxines
et/ou de leurs métabolites dans les différentes matrices biologiques. La majeure partie des
travaux chez le ruminant a été focalisée sur le transfert dans le lait. Ces études ne concernent
que certaines mycotoxines ou leurs métabolites pouvant être excrétés dans la matrice comme
l’AFM1. L’efficacité des adsorbants organiques n’a jamais été démontrée chez le ruminant
par la comparaison des profils d’excrétion fécale et urinaire de l’AFB1. Les études réalisées
jusqu'à présent ne permettent pas de savoir si les agents organiques testés sont réellement
capables de séquestrer les mycotoxines dans le TGI des animaux, en particulier chez le
ruminant.

En Europe, l’emploi d’additifs pour la détoxication des mycotoxines en alimentation


animale est soumis depuis le 12 mai 2009 à une réglementation qui ne reconnaît que les
composés ayant démontré ‘une capacité à réduire ou supprimer l’absorption, promouvoir
l’excrétion des mycotoxines ou modifier leur mode d’action’(Directive 386/2009/CE). Face à

48
Problématique et objectifs de la thèse

une législation plus contraignante et les enjeux associés à l’application des additifs en
alimentation animale, il est important de mieux caractériser les effets des agents adsorbants
organiques sur la biodisponibilité des mycotoxines chez les animaux d’élevage.

L’objectif de mon travail de thèse est d’évaluer l’efficacité d’un adsorbant à base de
parois de levure à réduire la biodisponibilité de l’aflatoxine B1 chez le ruminant.
Mais avant d’envisager une étude chez un modèle animal d’élevage, il était nécessaire
de valider in vivo chez le rat les résultats des études menées sur la séquestration des
mycotoxines par cet adsorbant. Des essais préliminaires ont été réalisés à faibles doses de
mycotoxines compatibles avec les teneurs retrouvées dans l’alimentation des animaux
d’élevage. Ces essais ont consistés à mettre en place un test chez le rat permettant de suivre la
distribution de l’AFB1 et de l’OTA dans la circulation générale (sang / plasma) et les
différentes voies d’excrétion (urine et fèces) par un marquage radioactif. L’administration de
toxines radiomarquées permet de quantifier les toxines dans les matrices en un temps limité
en s’affranchissant des méthodes analytiques classiques trop lourdes à mettre en place. Ce
travail a bénéficié de l’expertise du laboratoire Cinétique des Xénobiotiques de la faculté des
Sciences Pharmaceutiques de Toulouse, France avec la participation du Pr. G. Houin et du Dr.
P. Gandia pour la mise en œuvre de l’étude sur le modèle rongeur et le dosage des
mycotoxines dans les matrices selon des techniques radiochimiques.

Une fois la preuve du concept obtenue chez le rat, une validation a été réalisée en
utilisant la brebis laitière comme modèle expérimental. Pour cet essai, seule l’AFB1 a été
choisie comme mycotoxine d’étude. Les effets de l’adsorbant ont été étudiés en comparant les
profils d’excrétion de l’AFB1 et de son métabolite l’AFM1 dans l’urine, les fèces, le lait du
ruminant à la suite d’une exposition répétée à de l’aliment contaminé. L’essai sur le modèle
brebis a nécessité de nombreuses mises aux points et la validation des méthodes de dosage des
aflatoxines dans les différentes matrices biologiques par des techniques de chromatographie
liquide haute performance (CLHP).

49
PARTIE EXPERIMENTALE

50
Partie expérimentale

I. EVALUATION DE L’EFFET D’UNE PREPARATION DE PAROIS DE


LEVURE SUR L’ABSORPTION GASTRO-INTESTINALE DE L’AFB1
ET DE L’OTA CHEZ LE RAT

Publication-Modification of aflatoxin B1 and ochratoxin A toxicokinetics in rats administered


a yeast cell wall preparation-Food Additives and Contaminants, Vol. 27, No. 8, August 2010,
1153–1160.

51
Partie expérimentale

T&F
RESEARCH ARTICLE
Modification of aflatoxin B1 and ochratoxin A toxicokinetics in rats
administered a yeast cell wall preparation

S. FIRMINa,b, P. GANDIAc, D.P. MORGAVIa, G. HOUINc, J.P. JOUANYa, G.


BERTINb and H. BOUDRAa*

a
INRA, UR1213, Unité de recherches sur les Herbivores, Centre de Clermont-Theix, F-63122 Saint Genès-
Champanelle, France ; bAlltech-France, European Regulatory Department, F-92593 Levallois-Perret, France ;
c
Laboratoire Cinétiques des Xénobiotiques, Faculté des Sciences Pharmaceutiques, Université Paul Sabatier
Toulouse 3, Toulouse 31062 cedex 9, France

(Received 06 April 2009, final version received 22 March 2010)

52
Partie expérimentale

Abstract
The cell wall of Saccharomyces cerevisiae can bind mycotoxins in vitro but there is scarce information on
whether this property decreases the absorption of mycotoxins in vivo. The effect of a yeast cell wall preparation
(YCW) on toxicokinetics and balance excretion (urine and faeces) of aflatoxin B1 (AFB1) and ochratoxin A
(OTA) was tested in rats after oral administration of each toxin. The 3H-labelled mycotoxins were used at low
doses. Co-administration of YCW with AFB1 decreased the extent but not the rate of absorption. Concurrently,
radioactivity excreted in faeces increased by up to 55% when compared to controls, whilst the excretion in urine
decreased (p < 0.05). The effect of YCW on OTA was less marked, although it increased radioactivity excretion
in faeces (up to 16%; p < 0.05) it did not result in changes in urine and toxicokinetic parameters. The in vivo
effect is in agreement with the reported in vitro binding ability for these toxins (AFB1 > OTA). In conclusion,
these results indicate that YCW could be used to protect monogastric animals against exposure to low dietary
levels of selected mycotoxins.

Keywords: aflatoxin B1; ochratoxin A; yeast cell wall; detoxification; adsorbing agent; toxicokinetics; rat

53
Partie expérimentale

Introduction

Mycotoxins are secondary fungal metabolites commonly found in foods and feeds
(Placinta et al. 1999; Garon et al. 2006; Binder et al. 2007). Many of these secondary
metabolites are toxic to humans and animals, affecting health, reducing animal performance
and causing substantial economic losses. The application of good agricultural and storage
practices can reduce contamination but some factors contributing to fungal development, such
as climatic conditions, are beyond human control and the absence of mycotoxins in the ration
of farm animals cannot be fully assured. Presence of mycotoxins in feeds is of concern in
livestock production as it poses a risk for animals and also for consumers if toxic molecules
are transferred into animal products. In most countries contamination levels of aflatoxin B1
(AFB1) in feeds are regulated and thus, highly-contaminated feeds are not normally given to
animals. However, contamination levels just below the legal limit may still have a negative,
long-term impact on production. In addition, on-farm produced feeds are seldom controlled,
which may result in higher than tolerable mycotoxin ingestion.
Several methods have been investigated for their capacity to remove, or reduce,
mycotoxins in contaminated feeds (reviewed by Jouany 2007). Some physical and chemical
treatments such as the use of ammonia are expensive or simply not adapted to the treatment of
feeds destined for livestock (Niderkorn et al. 2007). The use of products, which could be
defined as mycotoxins inactivators, to reduce absorption of mycotoxins in the gastrointestinal
tract of animals, is one such practical alternative which is currently receiving increased
attention. Among these products, organic adsorbents such as yeast cell wall (YCW) have
been shown to rapidly form complexes in vitro with mycotoxins (Devegowda et al. 1998).
Feeds multicontaminated by mycotoxins are frequent in the field (Scudamore et al. 1998;
Mansfield et al. 2008) and the ability of YCW to bind several mycotoxins makes them
suitable for use under practical feeding conditions. In vivo studies have shown that YCW can
reduce the adverse effects of mycotoxins in different animal species; swine (Swamy et al.
2002), horse (Raymond et al. 2003), laying hens (Chowdhury et al. 2005), and dairy cows
(Korosteleva et al. 2007). In these studies the detoxification efficiency of YCW has been
mainly evaluated on the basis of animal performance and/or the absence of toxicity, but the
precise mechanism responsible for the beneficial effect of this additive has not yet been
clearly demonstrated. In lactating dairy cows receiving AFB1, a decrease in the excretion of
aflatoxin M1 in milk was observed in some studies (Diaz et al. 2004; Masoero et al. 2007) but

54
Partie expérimentale

not in others (Stroud 2006; Waltman 2008; Kutz et al. 2009). A decrease in milk carryover
suggests that mycotoxin absorption was impaired.
The purpose of this study was to evaluate the effect of a YCW-based preparation on
AFB1 and ochratoxin A (OTA) toxicokinetics in rats. AFB1 and OTA were chosen as they
are the two most common mycotoxins found in feeds and which can cause a variety of toxic
responses in animals, including nephrotoxic, hepatotoxic, teratogenic, and carcinogenic
effects. Mycotoxins were 3H-labelled and radioactivity was monitored in faeces, urine and
plasma following oral administration. The YCW product was tested at two different doses
and mycotoxins were used at relatively low concentrations and in a single dose (< 1% LD50)
to prevent overt perturbations of liver and kidney functions.

Materials and Methods

Chemicals
Non radioactive AFB1 and pentobarbital sodium were purchased from Sigma Chemical
(St Quentin, France). [3H]-AFB1 (two different lots were used with a specific activity of 6.9
and 17.5 Ci/mmol; 97% and 98.6% purity) and [3H]-OTA (specific activity: 5 Ci/mmol;
99.6% purity) were supplied by Hartmann Analytic (GmbH, Braunschweig, Germany) in
methanol and ethanol solutions, respectively. A stock solution of non radiolabelled AFB1 was
prepared in methanol at a concentration of 0.2 mg/mL. Ready Safe™ LSC cocktail was
supplied by Beckman Coulter (Villepinte, France), soluene-350® by Perkin-Elmer
(Courtaboeuf, France). A preparation composed of modified cell walls extracts of
Saccharomyces cerevisiae strain 1026 was provided by Alltech Inc. (Yeast Cell Wall (YCW),
purity 90%, batch No FR71535-1, Nicholasville, U.S.A.). YCW was used as a suspension in
0.9% NaCl at a concentration of 20 mg/ml. Suspensions were freshly prepared before use.

Animals and administration of mycotoxin


Eight week-old male Sprague-Dawley (265 ± 30 g) rats were purchased from Depré
Centre (Saint-Doulchard, France). Rats had free access to water and were fed ad libitum with
certified 2016 Teklad Global 16% Protein Rodent Diet (Harlan Inc, WI, U.S.A.). The animal
room was environmentally controlled, animals were provided with 12 hours light each day
with the temperature range maintained between 22 to 25 °C, and a relative humidity range of
40-55%. Studies were conducted in accordance with the applicable national and European

55
Partie expérimentale

guidelines and regulations for experimentation with animals (see http://www2.vet-


lyon.fr/ens/expa/acc_regl.html for details).
Mycotoxins were administered by gavage through a gastric intubation at a constant
volume of 2 ml of a dose solution per kg of BW. The exact amount administered was
determined by weighing the dosing syringe before and after gavage. Feed was removed from
cages 12 h before gavage and rats were fed again 6 h post gavage. The dose solution
contained AFB1 or OTA (specific activity: 40 µCi/kg of BW) with or without YCW at one of
two concentrations. Stock mycotoxin solutions were diluted to the desired dose volume with
0.9% NaCl and 0.1M NaHCO3 for AFB1 and OTA, respectively. For the high dose of AFB1
(18.12 µg/kg BW) a 10-fold isotopic dilution was prepared by co-diluting [3H]-AFB1
(specific activity: 6.9 Ci/mmol) with non radiolabelled AFB1. The YCW suspension was
replaced by a solution of 0.9% NaCl in control animals.

Study design
The protocol design is presented in figure 1. A first assay using AFB1 was performed to
optimize the protocol. In this trial a comparison between the use of blood and plasma
samples for monitoring absorption was made. Radioactivity in urine and faeces was
monitored for up to 15 days to evaluate the minimum collection time necessary to correctly
assess excretion. Two groups of rats were included, each group was made up of 3 lots that
received a single dose of AFB1 (40 µCi and 18.12 µg/kg BW) alone (lot 1) or in combination
with YCW at 4 mg/kg BW (lot 2) and 10 mg/kg BW (lot 3). In group 1, 12 rats (3 per lot)
were randomly and individually placed in metabolism cages (U.A.R., Epinay sur Orge,
France). Urine and faeces were collected at 6, 12, 24, 36 and 48 h, and then every 24 h up to
15 days post dose. Following each collection cages were meticulously rinsed with
water/methanol solution (1/1; v/v) and washing solutions collected in order to evaluate
possible loss of radioactivity due to urine remaining within the cages. Each sample (urine,
faeces and recovered washings) were weighed and stored at - 20° C until analysis. Animals
were sacrificed by cervical dislocation following the last collection of excreta. Liver,
kidneys, jejunum, ileum and caecum of six animals (3 rats control and 3 rats YCW low dose)
were dissected, weighed and aliquots were stored at -20 °C until analysis. Intestinal segments
were processed without their contents. After sampling, viscera from each animal were
regrouped with the carcass, homogenized and analyzed for total body radioactivity.

56
Partie expérimentale

In group 2 (n=117; 39 rats per lot) 3 rats were taken at each time point and anaesthetised
by an intraperitoneal injection of 50 mg/kg BW sodium pentobarbital. Blood (approximately
3 mL) was collected using the vacutainer® system (Beckson Dickinson) into heparinized tubes
(Beckson Dickinson) by ex-sanguination from the abdominal aortic vein at 0 (no toxin), 1, 2,
4, 5, 6, 8, 10, 14, 24, 36, 48 and 72 h post dose. After sampling rats were euthanized. An
aliquot of blood was immediately used for analysis as described below. The remaining blood
sample was centrifuged (1000 × g, 5 min at 4 °C) and the plasma fraction decanted into clean
tubes and stored at – 20 °C until analysis.
Based on this first study with AFB1 a good correlation between plasma and blood
samples was established, only plasma samples were collected on the second AFB1 and OTA
studies. In addition, in the second study urine and faeces were collected for three days, as the
bulk of the radioactivity was recovered within the first 72 h post dosing.
The second AFB1 experiment was conducted using a lower dose (0.716 µg/kg BW),
which was provided by [3H]-AFB1 alone (specific activity: 17.5 Ci/mmol). This dose, when
extrapolated to livestock species is in line with the European Community limitation of 0.02
mg/kg feed (directive 2003/100/EC). In a similar way, doses of AFB1 were administered
alone (lot 4) or in combination of YCW at doses of 16.4 (lot 5) and 65.7 mg/kg BW (lot 6),
which were within the range recommended by the YCW manufacturer for different livestock
species when calculated based on their inclusion in feed. For the excretion study, 15 rats were
used (5 per lot) and urine and faeces were collected at 6, 12, 24, 36, 48 and 72 h post dosing.
For the absorption study (n=117; 39 rats per lot), plasma was obtained and stored as described
above at 0 (no toxin), 1, 2, 4, 5, 6, 8, 10, 14, 24, 36, 48 and 72 h post dose.
The OTA study was similar to the second AFB1 study with 15 (5 per lot) and 63 rats (21
per lot) used for excretion and plasma measurements, respectively. Urine was collected for 3
days and faeces for 10 days. OTA was administered at a dose of 3.22 µg/kg BW for a total
radioactivity of 40 µCi per rat alone (lot 7) or in combination with YCW at 16.4 (lot 8) and
65.7 mg/kg BW (lot 9).

Sample preparation and analysis


Before analysis faecal samples were homogenized in distilled water, 10% (w/w) dilution.
Faecal homogenates (50 mg) were incubated at 50 °C overnight with 1 ml of soluene®-
isopropanol solution (1/1; v/v) and 0.5 ml of 30% hydrogen peroxide. Blood samples (50 µl)
were treated as faecal samples but were processed immediately after collection in order to

57
Partie expérimentale

minimize non-radioactive scintillation counting. All samples, i.e. blood, faecal homogenate,
urine (100 µl), plasma (100 µl), and wash water from metabolic cages were mixed with 10 ml
of Ready Safe™ scintillation fluid and stabilized overnight in the dark before counting the
radioactivity in a LS 1801 scintillation counter (Beckman Coulter, Villepinte, France). All
samples were analyzed in triplicate, except for blood samples that were analyzed in duplicate.
Tissue radioactivity was measured by liquid scintillation counting after oxidative
combustion with an oxidizer (Packard 306 Oxidizer, Packard Instruments, Meridien, CT,
USA), using Permafluor E+ MonophaseS® (Packard Instruments) as the scintillation cocktail.
Viscera and carcase samples (200 mg) were packed into cellulose combustion cones imbibed
with 100 µl of an organic-based combustion aid solution Combustaid® (Packard Instruments)
and were analyzed in triplicate and quadruplicate, respectively.

Toxicokinetics and statistical data analysis


Non-compartmental methods were used to estimate the toxicokinetic parameters of
radiolabelled mycotoxins. The parameters Cmax and Tmax were observed values defined as the
highest concentration achieved and the required time to achieve it, respectively. AUC0-last was
the area under plasma concentration versus time curve, calculated by the trapezoidal method
between the first and the last measurable concentration. AUC0-∝ was the AUC0-last
extrapolated to infinity by the ratio of the last measurable concentration to the terminal slope
ke. Elimination constant (ke) was determined by using the Kinetica software (InnaPhase,
Champ-sur-Marne, France, release 4.0). T1/2 corresponds to the terminal half-life determined
as the ratio of Neperian logarithm of 2 to the terminal slope (ke). Due to the experimental
design, it was not possible to conduct a statistical analysis directly on the kinetic parameters
(Lellouch, Lazar 1996). Samples for toxicokinetic parameters calculation were obtained from
three different rats at each sampling time. Radioactivity values measured in plasma and blood
were compared at each sampling time using non-parametric, one-way-analysis of variance
(Kruskal-Wallis test) using SAS version 8 (SAS Institute Inc., Cary, NC). The Kruskal-Wallis
test was also used to analyse excretion data (urine and faeces). Significance was declared at
the 5% probability level.

Results

No overt toxic effects, sickness or behavioural anomalies were observed in any animals
in any of the studies. In the first AFB1 study radioactivity values for plasma samples were

58
Partie expérimentale

about half that of blood, but profiles were similar between both matrices (data not shown).
Although the recovery was lower with plasma, this matrix was used in subsequent studies
because, unlike blood, plasma samples could be stored and analysed all at the same time.
Radioactivity recovered in urine after 3 days and up to 15 days following the gavage was
1.3%, which did not represent a large proportion of the total. In faeces it represented a larger
fraction of approximately 15%. In both cases, however, no differences were observed
between treatments (p > 0.05; data not shown), justifying the 72 h collection period of later
studies following gavage administration.
Data from all three studies are presented in Tables 1 and 2, but results in the text for
AFB1 refer to the low dose study unless otherwise stated. Toxicokinetic parameters are
summarized in Table 1 with an example of plasma profiles for [3H]-AFB1 (Figure 2).
Radioactivity from AFB1 was detected 1 h after dosing, reaching a maximum value at 4 to 5 h
post dosing and decreasing slowly thereafter with an elimination half-life (T1/2) of about 64 h.
The combination of YCW with [3H]-AFB1 altered plasma profiles, namely the absorption
phase, irrespective of YCW dose. This decrease in the oral bioavailable fraction of AFB1
was not accompanied by modifications of the absorption rate. Cmax and AUC were lower in
YCW treated lots when compared to values obtained in respective control groups. The
average decrease of AUC0-∝ after co-administration of YCW was approximately 38% and was
independent of dose, except for high YCW at the high AFB1 concentration which resulted in
a less marked decrease (Table 1). In contrast, the parameters of elimination phase (T1/2 and ke)
were not influenced by YCW co-administration.
The excretion balance in the presence of YCW (Table 2) was in agreement with the
changes observed in the plasma toxicokinetic parameters. Urinary excretion of radioactivity
was lower after co-administration of YCW (p < 0.05), while faecal excretion increased (p <
0.05) (Table 2). Excretion in faeces increased by as much as 55% when compared to controls
without YCW. The level of YCW inclusion did not have any effect on radioactivity
excretion.
In the OTA study this toxin reached a higher maximum concentration than AFB1 in
plasma, resulting in higher calculated AUC parameters (Table 1). In contrast, the YCW
treatment showed a less perceptible effect during the absorption phase. In YCW treated
animals OTA concentration in plasma was lower than control animals 1 h after gavage (p <
0.05). However, beyond 1 h post-gavage OTA concentrations were the same in all three
groups (p > 0.05). Although the YCW treatment did not affect urinary excretion, it increased

59
Partie expérimentale

toxin elimination in faeces (p < 0.05; Table 2). However, this increase was less marked than
AFB1, approximately 15% compared to 55% for the latter.
Metabolic cages were rinsed and the wash water counted to address the possibility that
urine was not fully collected and a proportion of urinary radioactivity was unaccounted for.
Cage contamination was 1.3%, 3.3% and 5.2% of the total radioactivity excreted for the low-
AFB1, high-AFB1 and OTA experiments, respectively (Table 2). Whether these values were
added to the urine radioactivity or not did not affect the results. The effect of YCW on the
level of radioactivity accumulating in rats was assayed using animals from the first AFB1
experiment. At 15 days post-treatment the residual radioactivity in the carcasses of the
control group was 2.5% ± 0.68 (mean ± SD) compared to 1.6% ± 0.41 for the low YCW
group (p = 0.12). Trace amounts of radioactivity (0.005%) were found in kidneys and
different segments of the gastrointestinal tract. The liver accounted for the bulk of viscera
radioactivity with 0.31% ± 0.034 and 0.19 ± 0.082 for control and YCW group, respectively
(p < 0.05).

Discussion

Mycotoxin sequestration in the gastrointestinal tract by adsorbing agents such as yeast


cell walls could be a promising strategy to protect against the toxic effect of these feed
contaminants. However, there is still scarce information on their effect in vivo. Recent
reports indicate a positive effect on animal production performance and a reduction of
mycotoxin carryover into milk (Diaz et al. 2004; Chowdhury et al. 2005; Korosteleva et al.
2007; Masoero et al. 2007). In contrast, the use of these kind of additives do not always result
in a positive effect on the parameter measured (Stroud 2006; Waltman 2008; Kutz et al.
2009). The type of yeast could be at the origin of these differences among studies. The cell
wall polysaccharide responsible for mycotoxin binding such as the alkali insoluble fraction of
β-D-glucans (Yiannikouris et al. 2004b) varies in quality and quantity between species and
strains (Nguyen et al. 1998). In addition, it has been described that for a same strain the
growth conditions and the preparation process influence the adsorption capacity of yeast cell
wall additives (Pradelles et al. 2008). The inconsistency between studies, however, could also
be due to other reasons such as the mode of incorporation of the preparation into the diet or by
the type of feed and mycotoxin present (Battacone et al. 2009; Blank, Wolffram 2009;
Masoero et al. 2009). Trials involving domestic animals involve many variables which are
difficult to control between studies. The lack of a positive response reported in some trials

60
Partie expérimentale

using these mycotoxin adsorbing agents has also been reported for other widely used feed
additives such as probiotics or feed enzymes (Beauchemin et al. 2003; Robinson, Erasmus
2009). It is clear that more studies are needed to better understand the underlying factors
inducing this variability and correctly evaluate their efficacy.
The present study, using a rat animal model, shows that a preparation exclusively
composed of yeast cell walls extracted from Saccharomyces cerevisiae strain 1026
significantly reduces intestinal absorption of AFB1. It is worth mentioning that in the
toxicokinetic model used, rats were in a fasted state when the mycotoxin-YCW mixture was
administered. Under natural conditions mycotoxins are contained in feeds and it is known
that the presence of feeds in the gastrointestinal tract may affect the bioavailability of
different xenobiotic molecules (Wonnemann et al. 2006; Disanto, Golden 2009).
The toxicokinetics of AFB1 and OTA were investigated using low mycotoxin doses.
These doses were calculated based on the maximum concentrations allowed or tolerated in
animal feeds by the European legislation (2002/32/CE and 2006/576/CE). In addition, these
low doses are equivalent, in mg per kg BW, to the quantity that could be ingested by farm
animals under normal production conditions. Although these mycotoxins have never been
investigated in rats at such low oral levels blood and/or plasma kinetics of both toxins were in
agreement with previous reports. Galtier et al., (1979) and Coulombe and Sharma (1985)
observed a biological half life of 55 h for OTA and 91.8 h for AFB1 (vs 63-65 h and 50-65h
in the present study) following the oral administration of unlabeled OTA 2.5 mg kg-1 BW and
[3H]-AFB1 600 µg kg-1 BW, respectively. The peak of radioactivity in blood was reached
between 1 and 4 h following unlabeled OTA oral administration (Suzuki et al. 1977) and that
of 14C-AFB1 in plasma was reached 1 h after the same mode of administration (Wong, Hsieh
1978). Discrepancies with literature data were minor and may be due to differences in
protocol design.
In the current study results from toxicokinetic parameters indicate that the YCW
treatment modified the absorption phase. The AUC decreased in the YCW treated groups
whereas the Ke was similar in all groups. In addition, the increase in cumulative radioactivity
in faecal material was associated with a decrease in cumulative urinary excretion, mainly for
AFB1 treatments. At the end of the experiment, up to 64% and 51% of total radioactivity was
recovered in urine and faeces for AFB1 and OTA, respectively. This amount of recovery is
normally found with tritium labelled molecules administered at very low levels (Beumer et al.
2006). Recovery can be improved if the radioactivity recovered from cages by washing and,

61
Partie expérimentale

in the case of the first AFB1 experiment, the radioactivity fixed in the carcasses at the end of
the trial is included in the calculation. Residual activity in carcasses of animals 360 h after
administration of AFB1 was low indicating that a significant amount was eliminated by an
alternative route. Other studies also reported a partial recovery of the total administrated
radioactivity (Suzuki et al. 1977; Galtier et al. 1979; Coulombe, Sharma 1985; Kumagai et al.
1998), which could be explained by toxin retention within the kidneys in the case of OTA
(Zepnik et al. 2003), or in liver in the case of AFB1 (Wogan et al. 1967) and by exhalation of
tritiated water generated by exchange of the labelled 3H (Beumer et al. 2006). In our study
with tritiated toxins, this latter route of elimination of radioactivity was highly probable.
In vitro studies demonstrated the adsorption of different mycotoxins such as AFB1 and
OTA to viable cultures of Saccharomyces cerevisiae (Devegowda et al. 1994; Meca et al. in
press). Preparations containing β-D-glucans portions of the specific strain 1026 exhibited a
strong binding capacity in vitro for aflatoxins (up to 85%) while being poorer at sequestering
OTA (12.4%) (Devegowda et al. 1998). Also, the extent of complexation, i.e. AFB1 > OTA,
was not altered by pH values that are close to those found within the digestive tract
(Yiannikouris et al. 2006). The in vitro binding affinity is in agreement with the in vivo
results observed here in rats, further supporting the hypothesis that binding is a key property
involved in the toxicity-alleviating effects of YCW.
Conversely, no dose effect of YCW was observed in the present study. A possible reason
for this result could be the low level of mycotoxin used. The adsorptive capacity of yeast β-
D-glucans in vitro was shown to be modulated by the amount of mycotoxins added to the
medium according to a cooperative phenomenon. Binding of the first mycotoxin molecules
induce conformation changes in β-glucans that facilitates access to new sites of fixation
improving binding efficiency until saturation of all sites of adsorption (Yiannikouris et al.
2003; Yiannikouris et al. 2004a). In our study, toxin molecules were highly diluted and the
minimum level of physical contacts capable to produce cooperative interactions was probably
not fully achieved independently of YCW concentration.
The present study was based on measurements of radioactivity alone and provides no
information on proportion of parent compounds and their metabolic products recovered in
blood, faeces, urine or carcasses. It has to be noted that some of the radioactivity found in
faeces in the first hours following administration could have been originated from liver-
conjugated metabolites (Ha et al. 1999; Gross-Steinmeyer et al. 2002), particularly for AFB1,
that are eliminated via the bile (Bassir, Osiyemi 1967; Kumagai, Aibara 1982). Nonetheless,

62
Partie expérimentale

the decreased absorption and increased excretion observed in our experimental model
indicates that the tested preparation may have the potential to protect monogastric animals
against exposure to low dietary levels of selected mycotoxins.

Acknowledgments
S. Firmin was supported by a doctoral fellowship (CIFRE 1058/2007), jointly financed
by the Alltech company, ANRT (Association Nationale de la Recherche Technique) and
INRA (Institut National de la Recherche Agronomique). We would like to thank Prof. J.
Woodley for his help with the English language and Dr J.P. Cravedi from the laboratory of
Xenobiotics INRA-Toulouse for facilitating the analysis of carcasses.

63
Partie expérimentale

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344 rats after oral administration. Toxicol Appl Pharmacol. 192:36-44.

66
Partie expérimentale

Table 1. Mean toxicokinetic parameters in plasma after a single dose of aflatoxin B1 at two concentrations and ochratoxin A with and without
co-administration of a yeast cell wall preparation in rats

Aflatoxin B1 (18.12 µg/kg BW) Aflatoxin B1 (0.716 µg/kg BW) Ochratoxin A (3.22 µg/kg BW)

Parameters Control YCW-L YCW-H Control YCW-L YCW-H Control YCW-L YCW-H

Cmax (ng/ml/kg BW) 3.66 1.91 2.26 0.72 0.27 0.35 28.78 20.84 21.47

Tmax (h) 4.0 4.0 4.0 4.0 5.0 4.0 5.0 5.0 5.0

K-elimination (h-1) 0.01 0.01 0.01 0.01 0.01 0.01 0.01 0.01 0.01

T1/2 (h) 53.3 55.5 53.7 63.6 65.4 65.4 63.6 65.4 65.4

AUC 0-72h(ng/ml/kg BW) 129.0 82.4 111.0 32.4 19.8 19.9 1731.3 1260.6 1337.9

∞(ng/ml/kg BW)
AUC 0-∞ 131.4 83.9 113.1 32.9 20.1 20.2 1758.5 1279.8 1358.4

∆AUC 0-∞
∞(%) 36.1 13.9 38.9 38.9 27.2 22.8

Cmax = maximum plasma concentration; tmax = time to reach Cmax; K-elimination = elimination constant; T1/2 = terminal elimination half-life; AUC = area under the plasma
concentration versus time curve from 0 to 72 h, 72 to infinite, and 0 to infinite, respectively. Pharmakinetic parameters were calculated from a concentration-time curve made
from samples obtained from three different rats at each sampling point except for Cmax and tmax which are the mean of all Cmax and tmax values obtained.

67
Partie expérimentale

Table 2. Cumulative excretion of mycotoxins after a single dose of aflatoxin B1 at two concentrations and ochratoxin A with and without co-
administration of a yeast cell wall preparation in rats

Cumulative excretion (%, mean±SD) of radioactivity


Experimenta Urinesb Faecesb Total excreted c Cage rinse c Carcass c Average recovery
of administered 3H
Aflatoxin B1 (18.12µg/kg BW)

Control ±2.9
8.7± ±5.8
23.8± 51.7 ±1.5
3.9± 2.9 58.5

YCW-Ld ±0.8
4.9± ±3.5
31.6± 55.0 ±0. 1
2.2± 1.8 59.1

YCW-H ±1.3
4.8± ±27.0
39.6± 58.1 ±0.1
4.5± NA 63.7

Aflatoxin B1 (0.716 µg/kg BW)

Control ±2.0
6.1± ±3.4
39.0± 45.1 ±0.5
1.3± NA 46.4

YCW-L ±1.1
2.9± * ±18.2
59.6± * 62.5 ±0. 6
0.9± NA 63.5

YCW-H ±1.6
3.3± * ±16.9
61.2± * 64.5 ±0.4
0.9± NA 57.8

Ochratoxin A (3.22 µg/kg BW)

Control ±1.3
5.6± ±2.6
16.3± 44.1 ±1.2
5.1± NA 49.1

YCW-L ±2.3
6.5± ±4.9
23.8± * 49.3 ±0. 7
2.4± NA 51.7

YCW-H ±1.6
6.7± ±6.4
28.7± * 51.8 ±0.8
2.0± NA 53.8

a
values are means±SD, n= 5 rats, except for aflatoxin B1 (18.12µg/kg body weigth (BW)) where 3 rats were used.
b
Excreted at 72 h
c
Recovered at the end of the collection period that was 15, 3, and 10 days for aflatoxin B1 18.12 and 0.716, and ochratoxin A 3.22 µg/kg BW, respectively. NA: not
analyzed.
d
Yeast cell wall preparation at low (YCW-L) and high (YCW-H) concentration. See Materials and Methods for details.
* p<0.05 between yeast cell wall treatments and controls for each column within each experiment.

68
Partie expérimentale

Lots AFB1 OTA Mycosorb

Rat (ppb) (ppb) (%)


Lot 1 0.3 - -
(Sprague-Dawley male) Preliminary
Lot 2 0.3 - 0.2
study
Lot 3 0.3 - 0.5

9 lots of 41 rats
Lot 4 0.009 - -

Lot 5 0.009 - 0.05


Lot 6 0.009 - 0.02
Assay 2
Lot 7 - 0.04 -
Lot 8 - 0.04 0.05

SINGLE DOSE Lot 9 - 0.04 0.02

GROUP 1 GROUP 2
(5 rats / lot) (36 rats / lot)

EXCRETION STUDY ABSORPTION STUDY

• Collection of urine and faeces at • Blood collection at 0,1,2,4,5,6,8,


6, 12, 24, 36, 48 and over 24h 10,14,24,36,48 and 72h
(Repeated measures) • 1 mesure / rat
• 12 marks  3 rats / point
Total = 45 rats used Total = 324 rats used

Figure 1. Protocol design of the study

69
Partie expérimentale

*
1.8

1.2
[3 H] concentration (ng/ml of plasma/kg BW)

1.0

*
0.8 * *
*
0.6 *

0.4
*

0.2

0.0
0 24 48 72
Time (h)

Figure 2. Plasma time versus concentration profiles of aflatoxin B1 obtained after a single oral
administration of 0.716 µgkg-1 body weight with (■, low; □, high) and without (♦) co-
administration of a yeast cell wall preparation in rats. *p<0.05 between groups.

70
Partie expérimentale

Développer de nouveaux agents adsorbants organiques capables de séquestrer les


aflatoxines et les ochratoxines dans le TGI des animaux d’élevage représente un enjeu
important pour l’industrie agro-alimentaire. L’atteinte de cet objectif nécessite une bonne
connaissance de la capacité de ces adsorbants à réduire la biodisponibilité des mycotoxines
dans l’organisme. Il est donc important de déterminer, très tôt dans le développement, les
effets d’un adsorbant sur l’absorption et l’excrétion des mycotoxines et pour cela il est
nécessaire d’avoir des modèles permettant d’étudier la toxicocinétique des mycotoxines.

Dans la première partie du travail, nous avons mis au point un test permettant montrer
en temps limité que la paroi de levure testée peut assurer une réduction de la biodisponibilité
de l’AFB1 et de l’OTA dans l’organisme du rat exposé à des doses inférieures aux teneurs
réglementaires de l’alimentation animale distribuée en Europe. L’addition de l’adsorbant à
l’alimentation entraîne une diminution significative de l’absorption de l’AFB1 mais moins
marquée pour l’OTA. Ces résultats ont ensuite été confirmés par l’étude toxicocinétique.

Les essais menés chez le rat valident in vivo les résultats obtenus in vitro sur la
séquestration des mycotoxines testées dans cette thèse. Il est cependant difficile de transposer
les résultats obtenus avec ce modèle monogastrique aux conditions d’élevage des ruminants à
cause des spécificités digestives de chaque espèce. La présence des microorganismes
fermentaires dans les compartiments pré-gastriques et l’ingestion de fourrages, sources
importante de FND peuvent également moduler l’absorption (Westlake et al., 1989) et
séquestrer les mycotoxines (Carson and Smith, 1983, Smith, 1980). Pour évaluer l’efficacité
d’un adsorbant chez le ruminant, il est nécessaire d’étudier la biodisponibilité des
mycotoxines dans l’organisme de l’animal.

La seconde partie de la thèse, consacrée aux essais chez la brebis laitière, a été réalisée
pour valider le concept d’efficacité de détoxication sur le modèle ruminant. L’objectif de ces
essais est de savoir si la réduction de l’absorption de l’AFB1 peut réellement être observée
chez le modèle ruminant et apporter des bénéfices sur les performances de production de
l’animal.

A la différence de l’étude menée chez le modèle rat, l’évaluation n’a porté que sur des
critères d’excrétion à savoir la balance d’excrétion et le transfert dans le lait. Le suivi des

71
Partie expérimentale

aflatoxines a été réalisé après administration orale de mycotoxines froides. Ces essais ont été
précédés de la production d’aliment contaminé ainsi que de la mise au point et de la validation
de méthodes de dosage de l’AFB1 et de l’AFM1 dans le lait, l’urine et les fèces.
Nous avons fait le choix de produire de l’aliment artificiellement contaminé plutôt que
d’utiliser de l’aliment naturellement contaminé pour la préparation des aliments
expérimentaux. Ce choix a été guidé par le besoin de disposer d’aliment contenant de l’AFB1
en quantité suffisante pour permettre le suivi de la mycotoxine et de son métabolite l’AFM1
dans les matrices biologiques par une technique CLHP couplée à un détecteur de
fluorescence.
D’autre part, l’aliment naturellement contaminé ne contient généralement pas qu’un
seul groupe de mycotoxines mais plusieurs. La production d’aliment artificiellement
contaminé présentait aussi l’avantage de pouvoir étudier les effets de la paroi de levure sur la
biodisponibilité de l’AFB1 chez la brebis sans se soucier de la présence possible des autres
familles de mycotoxines. Elle nous permettait aussi d’éliminer toute possibilité de variation
de valeur alimentaire entre les groupes d’animaux et d’attribuer les changements observés sur
les paramètres zootechniques uniquement à l’exposition par les aflatoxines et la paroi de
levure.
La mise en place des techniques de dosages des aflatoxines froides dans les matrices
biologiques a demandé un travail analytique important. Très peu de travaux ont été réalisés
sur la toxicocinétique de l’AFB1 chez le ruminant. Les données quantitatives existantes sur
l’excrétion fécale et urinaire des aflatoxines proviennent essentiellement d’études anciennes
utilisant des techniques d’analyse radiochimique inadaptables et de chromatographie sur
couche mince (CCM) imprécises. D’autres techniques chromatographiques (CLHP) ont été
développées plus récemment pour quantifier l’AFB1 et l’AFM1 dans l’urine et les fèces chez
le rat. Mais tenant compte des écarts entre les volumes d’excréments produits par les deux
espèces, ces méthodes ne semblaient pas assez sensibles pour doser l’urine et les fèces de
brebis. Les méthodes analytiques1,2 que nous avons développées s’inspirent des méthodes
publiées sur le dosage de l’AFB1 et l’AFM1 dans d’autres matrices (tissus) et le dosage
d’autres mycotoxines dans l’urine et les fèces (Chiavaro et al., 2005, Manetta et al., 2005,

1
Mode opératoire. Méthode de dosage par CLHP et détection fluorimètrique de l’aflatoxine
M1 dans l’urine (Annexe 1)
2
Mode opératoire. Méthode de dosage par CLHP et détection fluorimétrique des aflatoxines
B1, M1, G1, B2 dans les fèces (Annexe 2)

72
Partie expérimentale

Mykkanen et al., 2005, Vettorazzi et al., 2008). Nous avons reproduit une méthode officielle
de l’AFSSA pour doser l’AFM1 dans le lait.

73
Partie expérimentale

II. LE DEVELOPPEMENT ANALYTIQUE

A. Les choix méthodologiques

1. Les marqueurs d’exposition

La consommation d’aliments contaminés par les aflatoxines conduit à la production


de nombreux métabolites dans l’organisme du ruminant. Ces produits issus du métabolisme
sont caractérisés par des propriétés physico-chimiques différentes (polarité, intensité de
fluorescence) et des concentrations variables selon les matrices biologiques.
Il aurait été intéressant de suivre l’ensemble de ces métabolites dans l’organisme
animal pour évaluer l’efficacité de l’adsorbant et améliorer notre connaissance sur la
toxicocinétique des aflatoxines chez le ruminant. Cependant le développement d’une méthode
unique multirésiduelle est complexe à réaliser en raison de cette diversité de métabolites. Une
approche multirésidus soulève également des problèmes d’approvisionnement en standards
purs d’aflatoxines. Tenant compte de ces difficultés analytiques, il a été nécessaire de
sélectionner les composés à analyser. Nous avons donc réduit le choix du nombre de résidus à
rechercher à deux composés, l’AFB1 et son métabolite, l’AFM1.
Notre choix s’est focalisé sur l’analyse de l’AFB1 plutôt que sur les autres aflatoxines
présentes dans l’alimentation expérimentale du fait que ce contaminant alimentaire est le plus
toxique et le plus commun de la famille des aflatoxines.
L’AFM1 présente un intérêt particulier à être étudiée car ce composé est excrété dans
les trois matrices biologiques, le lait, l’urine et les fèces. Par ailleurs, l’AFM1 est le principal
représentant de l’AFB1 dans le lait et l’urine ce qui en fait un bon marqueur d'exposition.
Tableau 10 Récapitulatif des procédures analytiques développées pour analyser
l’AFB1 et l’AFM1 dans l’urine et les fèces

2. La détection fluorimètrique

Une revue de la littérature montre que différentes procédures analytiques ont été mises
en œuvre pour déterminer l’AFB1 et l’AFM1 dans des échantillons de fèces, d’urine, comme
indiqué dans le tableau 10. Les aflatoxines sont souvent analysées en chromatographie
liquide haute performance (CLHP) couplée à différents détecteurs (Cigic and Prosen, 2009).

74
Partie expérimentale

La CLHP gagne en sensibilité grâce au couplage avec la spectrométrie de masse (SM)


et permet d’atteindre des limites de détection très faibles. La SM est un outil performant pour
l’identification et la quantification des mycotoxines présentes à l’état de traces dans les
matrices complexes (Zöllner and Mayer-Helm, 2006). Cette technique est aussi intéressante
pour analyser conjointement plusieurs composés ayant des propriétés physicochimiques
différentes tels que les aflatoxines. Cependant, il n’était pas nécessaire de recourir à ce type
d’instrument pour atteindre notre objectif de développement de méthodes d’analyse de
l’AFM1 et de l’AFB1 dans les fèces, l’urine et le lait.
D’autres outils de détection aux performances analytiques satisfaisantes peuvent être
utilisés. La fluorimétrie semblait la mieux adaptée et a été retenue compte tenu des propriétés
fluorescentes de l’AFB1 et de l’AFM1, de sa facilité et de son coût de mise œuvre. Cette
technique permet l’analyse de composés possédant un fluorophore ce qui la rend beaucoup
plus sélective et plus sensible que la détection UV.

B. L’optimisation des conditions analytiques

L’optimisation des conditions analytiques a consisté à rechercher une sensibilité


optimale et une séparation chromatographique de l’AFM1 et de l’AFB1 en un temps
raisonnable (< 20 min).

1. L’optimisation de la détection

L’essentiel du travail a porté sur l’optimisation de la détection des aflatoxines ciblées.


L’AFB1 et l’AFM1 sont présentes en faibles quantités dans les matrices biologiques et une
étape de pré-concentration avant leur analyse et leur détermination est indispensable.
La méthode mise au point pour le dosage des aflatoxines dans les 3 matrices intègrent
une étape de purification sur des colonnes d’immunoaffinité (IAC) durant la préparation des
échantillons. Avec cette méthode, les extraits de fèces, de lait et d’urine sont passés sur des
cartouches sur lesquels sont greffées des anticorps monoclonaux. Les aflatoxines s’y
adsorbent puis sont éluées par un ou plusieurs volumes de solvants qui dénaturent la liaison
anticorps-antigène.
Les supports sélectionnés sont les colonnes Aflaprep® et Aflaprep M®, (R-Biopharm)
déjà employées pour l’analyse de l’AFM1 dans le lait et de l’AFB1 dans plusieurs matrices

75
Partie expérimentale

alimentaires. Cependant, ces supports n’ont jamais été testés pour la purification d’extraits de
fèces et d’urine. Des essais ont donc été nécessaires afin de confirmer les performances des
colonnes IAC.
L’urine, les fèces et le lait sont des matrices complexes dans lesquelles les aflatoxines
sont en présence avec d’autres composés (graisses, fibres végétales, protéines) susceptibles
d’encrasser la colonne IAC et d’interférer avec la fixation des composés d’intérêts au cours de
la percolation de l’échantillon.
Les extraits ont donc été traités avant leur dépôt sur les colonnes. La graisse du lait a
été retirée par la centrifugation suivie de la filtration des échantillons. Les protéines de l’urine
ont été dénaturées par l’ajout de méthanol puis séparées des échantillons par centrifugation.
Des rendements de récupération acceptables ont ainsi pu être obtenus après purification des
extraits de lait et d’urine supérieurs à 85 %.
Concernant les fèces, une étape d’extraction liquide a été mise en œuvre avant la
purification sur colonne d’IAC. L’objectif était de pouvoir éliminer de façon sélective, par
passage d’un solvant convenablement choisi, les composés co-extraits interférents.
Différents mélanges de solvants organiques ont été testés pour optimiser les
rendements d’extraction de l’AFB1 et l’AFM1 des échantillons de fèces. Les deux aflatoxines
sont faiblement retenues sur les colonnes IAC lorsque l’extraction est réalisée avec de l’eau
ou un mélange eau/méthanol. En revanche, les taux de récupération sont supérieurs ou égaux
à 93% lorsque les deux composés sont extraits par un mélange eau : chloroforme. Ce mélange
a donc été choisi pour l’analyse des fèces.

Pour améliorer la détection de l’AFB1 dans les fèces, une étape de dérivation a du être
ajoutée en sortie en colonne CLHP. Cette dérivation est assurée par une réaction de
bromination de la double liaison 8,9 de l’AFB1 qui entraîne la formation d’un composé
beaucoup plus fluorescent.

Un essai d’hydrolyse enzymatique a également été réalisé pour atteindre une détection
optimale de l’AFB1 et d’AFM1 dans l’urine. En effet, l’AFB1 et ses métabolites peuvent être
excrétés dans l’urine sous forme libre ou conjuguée (Kussak et al., 1995). Des échantillons
d’urine de brebis ont été incubés avec une glucuronidase et une sulfatase afin de libérer les
métabolites conjugués et d’obtenir la meilleure sensibilité possible de l’AFB1 et l’AFM1.
Cependant, le traitement n’a eu aucune influence sur les taux d’AFM1 indiquant l’absence
d’AFM1 conjugués dans les extraits d’urine. Par ailleurs, l’AFB1 n’a pas pu être mis en

76
Partie expérimentale

évidence dans les échantillons traités et non traités, contrairement à d’autres travaux indiquant
la présence résiduelle d’AFB1 dans l’urine de ruminants (Nabney et al., 1967, Stubblefield et
al., 1982). Ces résultats suggèrent que la limite de détection de notre méthode est trop élevée
pour détecter les traces d’AFB1 libres et conjuguées présents dans les échantillons d’urines.

2. L’optimisation de la séparation chromatographique

Tenant compte du nombre important d’échantillons à doser, le point principal


considéré pour optimiser les conditions de séparation chromatographique des deux aflatoxines
est la durée totale de l’analyse.
Différents mélanges de solvants (acétonitrile, méthanol, propanol, eau) ont été
sélectionnés sur la base des méthodes analytiques reportées dans la littérature (Polychronaki
et al., 2008, Manetta et al., 2005). Le temps de rétention des aflatoxines a été optimisé en
ajustant la composition et le débit de chaque phase mobile. Les caractéristiques de
l’appareillage, les conditions analytiques retenues après optimisation et le temps de rétention
de chaque mycotoxine sont répertoriés dans le tableau 11.
Les méthodes d’analyses optimisées assurent la rapidité du dosage de l’AFM1 et
l’AFB1 dans les matrices biologiques. Les analyses sont effectuées en milieu isocratique et
durent moins de 15 min. Leur mise en œuvre ne nécessite ni rééquilibrage, ni lavage de la
colonne analytique.

Tableau 11. Conditions analytiques utilisées pour le dosage des aflatoxines B1 et M1 par CLHP-FLD.

C. La procédure de validation

Une validation a été réalisée afin de montrer que les méthodes mises au point sont
robustes dans les conditions analytiques dans lesquelles elles ont été appliquées. Pour chaque
matrice, les critères de performance suivants ont été contrôlés: sélectivité, linéarité,
rendements de récupération, précision et exactitude, ainsi que la stabilité.
La sélectivité des méthodes est assurée par la spécificité du temps de rétention de
chacune des molécules ciblées, celle-ci se vérifiant par l’injection de solutions pures
d’aflatoxines. Elle se caractérise par l’absence d’impuretés et de pics d’interférence aux temps

77
Partie expérimentale

de rétention de l’AFB1 et de l’AFM1 dans les extraits de fèces , d’urine et de lait prélevés sur
les animaux avant et après contamination (Figure 13).
Figure 12 . Chromatogrammes obtenus par CLHP-FLD d’extraits de fèces, d’urine et de lait d’un animal
analysés (a) avant et (b) après exposition à de l’aliment contaminé en aflatoxines. (c) solution d’aflatoxines
pures en mélange.

Les autres critères de validation sont également satisfaisants pour les 3 matrices testées
(Tableau 12).
Le domaine de linéarité a été estimé en analysant 6 solutions étalons et dans les
gammes de concentrations allant de 0.5 à 100 ng/mL. Ceci permet de définir la droite de
calibration dans ce domaine de linéarité, et le coefficient de régression (r2) pour chacune des
deux aflatoxines ciblées. Nous avons ainsi pu observer une bonne linéarité entre le signal de
fluorescence et la concentration de chaque aflatoxine avec un bon coefficient de régression
(r2<0.99).
Tableau 12. Critères de performance des méthodes CLHP utilisées pour la quantification de l’AFB1 et
l’AFM1 dans l’urine, les fèces et le lait..
Les limites de quantification (LOQ) ont été déterminées à partir de mesures faites sur
un blanc analytique (extrait d’échantillon non contaminé) en prenant comme valeur du signal
10 fois la valeur du bruit de fond. En tenant compte de la prise d’essai initiale et des facteurs
de correction liés aux étapes de traitement des échantillons (extraction, purification,
évaporation), nous avons estimé les concentrations quantifiables dans les fèces, l’urine et le
lait. Les limites varient selon la matrice. La LOQ dans le lait est la plus faible. Elle atteint une
valeur de 5 pg.ml-1 et permet de quantifier l’AFM1 à un seuil inférieur à la limite
réglementaire (25 pg.ml-1).
Pour l’urine et les fèces, les valeurs de LOQ calculées sont supérieures et estimées à
0.85 ng.ml-1 et 0.5 ng.g-1, respectivement. La méthode développée pour doser l’urine est
moins sensible que celle proposée par Kussak et al., (1995) mais ceci à la faveur d’une mise
en œuvre moins complexe et plus appropriée pour analyser un nombre important
d’échantillons. La sensibilité de la méthode de dosage de l’AFB1 et de l’AFM1 dans les fèces
est également satisfaisante et permet d’atteindre des seuils de quantification comparables aux
méthodes existantes (Gratz et al., 2006).

Les étapes de préparation des échantillons sont sources d’erreurs de manipulation et de


pertes d’analytes. Des échantillons de contrôle qualité (CQ) ont donc été préparés à 2 niveaux
de concentrations en surchargeant des matrices animales non contaminées (mélange
d’échantillons des animaux témoins) avec des solutions pures d’aflatoxines. Les échantillons

78
Partie expérimentale

CQ ont été analysés quotidiennement pour mesurer les rendements de récupération, la


précision, l’exactitude de la méthode et la stabilité des toxines durant la conservation.
Les méthodes analytiques mises au point sont fiables pour quantifier les aflatoxines
dans les 3 matrices. Les écarts observés entre les concentrations mesurés et les concentrations
théoriques des échantillons CQ sont faibles. Les rendements de récupération sont
satisfaisants, supérieurs à 83% pour les deux aflatoxines considérées. Les mesures sont
répétables. La moyenne des coefficients de variation est inférieure à la valeur d’incertitude de
mesure fixée à 15% pour chaque matrice.
Les concentrations des échantillons CQ mesurées après 3 et 6 mois de stockage à
–20 °C sont comparables à celles obtenues lors de leur préparation indiquant que l’AFB1 et
l’AFM1 sont stables dans toutes les matrices dans les conditions de conservation appliquées.
Nous avons également pu vérifier que les extraits en attente d’analyse étaient stables durant
24h dans le passeur d’échantillon de la chaîne CLHP.

En conclusion, trois méthodes d’analyse par CLHP-FLD ont été mises au point pour le
dosage de l’AFB1 et d’AFM1 dans les fèces ainsi que l’AFM1 dans l’urine et le lait. Les
caractéristiques de ces méthodes ont été évaluées et l’incertitude mesurée. Cette étude conduit
à la validation du protocole analytique pour la réalisation d’un suivi de l’AFB1 dans
l’organisme de brebis nourries à de l’aliment contaminé en aflatoxines.

79
Partie expérimentale

III. EVALUATION DE L’EFFET D’UNE PREPARATION DE PAROIS DE


LEVURE SUR L’ABSORPTION GASTRO-INTESTINALE DES
AFLATOXINES CHEZ LA BREBIS LAITIERE

Publication-Effectiveness of modified yeast cell wall extracts to reduce aflatoxin B1


absorption in dairy ewes.

80
Partie expérimentale

Interpretative Summary

Yeast cell wall extracts reduce aflatoxin absorption in dairy ewes by Firmin et al. Aflatoxins

are toxic fungal metabolites associated with feedstuffs that can affect production and health of

livestock and could affect consumers as toxins can be transferred into animal products. A

modified yeast cell wall extract changed the excretion balance of aflatoxin-contaminated feed

fed to dairy ewes. The observed increase in aflatoxin elimination in feces is a direct indication

that the yeast product impaired aflatoxin absorption and suggests that dietary supplementation

with this yeast cell wall extract could protect ruminants against the toxic effects of aflatoxins

in feed.

81
Partie expérimentale

Running head: REDUCTION OF AFLATOXIN ABSORPTION IN EWES

Effectiveness of modified yeast cell wall extracts to reduce

aflatoxin B1 absorption in dairy ewes

S. Firmin*,†, D. P. Morgavi*, A. Yiannikouris‡ and H. Boudra*,1


*
INRA, UR1213, Herbivores, Centre de Clermont-Theix, F-63122 Saint Genès-

Champanelle, France

Alltech-France, European Regulatory Department, F-92593 Levallois-Perret,

France

Alltech Inc., Center for Animal Nutrigenomics and Applied Animal Nutrition, 3031

Catnip Hill Pike, Nicholasville, KY 40356, USA

1
Corresponding author:

H. Boudra, French Institute for Agricultural Research (INRA), Herbivore Research Unit,

63122 St Genès-Champanelle, France

Phone number: +33 473 624104

Fax number: +33 473 624659

[email protected]

82
Partie expérimentale

ABSTRACT

This study investigated the effect of a modified yeast cell wall extract preparation (YCW)

on the excretion of Aflatoxin B1 (AFB1) and Aflatoxin M1 (AFM1) in feces, urine and milk

in dairy ewes fed an aflatoxin-contaminated diet. Sixteen ewes in mid-lactation were assigned

to four treatment groups: Control, AF [60 µg AFB1/kg of feed], YCW [2 g/kg of feed] and

AF +YCW. The trial consisted of a 3-d exposure, short-term period, followed by a 21-d, long-

term exposure period. At the end of each exposure period, milk, urine and feces were

collected over 72 h. The treatments did not affect feed intake, milk production, milk

composition and body weight. The presence of AFM1 was detected in all matrices while

AFB1 was only present in feces. Daily excretion was higher in the long-term exposition and

reached up to 26.9 µg AFB1/d and 37.2 µg AFM1/d in feces and up to 10.7 µg/d AFM1 in

urine. YCW supplementation was effective in increasing aflatoxins excretion in feces in the

long-term exposure (up to 156% increase). The effect was accompanied by a trend of

decreasing urinary excretion of AFM1. In contrast, the addition of YCW to the contaminated

diet did not affect the transfer of aflatoxins from feed to milk under the present experimental

conditions with low producing ewes. The transfer rates of AFM1 in milk ranged from 0.24 to

0.54%. In conclusion, these results show that feed supplementation with an YCW extract

reduced the absorption of AFB1 and increased the elimination of AFB1 and AFM1 in ewe’s

feces. YCW could be used to protect ruminants against chronic exposure to aflatoxins present

in feeds.

Key words: aflatoxins, mycotoxins, dairy sheep, yeast cell wall extract, excretion

83
Partie expérimentale

INTRODUCTION

Aflatoxins are secondary metabolites produced by Aspergillus flavus and A. parasiticus.

Aflatoxin B1 (AFB1), the most abundant in naturally contaminated foods and feeds, is toxic

and carcinogenic to humans and animals. When ingested by ruminants, AFB1 is partly

metabolized in the liver to a more polar compound: aflatoxin M1 (AFM1), which is as toxic

as the parent toxin and can be excreted in urine, feces and milk (Allcroft et al., 1967). AFB1

and AFM1 are both classified as a group 2B human carcinogen by the International Agency

for Research on Cancer. Aflatoxin contamination occurs frequently in agricultural

commodities and poses a major threat to farm animal and human health. In ruminants, toxic

effects are associated with liver damage, diminished growth efficiency, diminished milk

production and quality, impaired resistance to infectious diseases, and impaired vaccine-

induced immunity (Morgavi et al., 2008). Tainted milk and dairy products are the main

sources of aflatoxin ingestion by humans in Europe (Prandini et al., 2009).

Several approaches have been investigated to reduce the risk of aflatoxicosis in livestock

(Jouany, 2007). Biological, chemical or physical treatments can minimize toxin production

and eliminate contaminants in food and feeds but are not extensively applied in practice due

to their cost and limited efficacy (Niderkorn et al., 2007). One approach to reduce the

incidence of aflatoxicosis in farm animals is the use of feed additives that restrict the

bioavailability of toxins. Mineral adsorbents such as clays or activated carbons have been

extensively tested for their potential to complex aflatoxins and impair their gastrointestinal

absorption (Kabak et al., 2006). However, these compounds are relatively inefficient towards

others mycotoxins and can also impair the absorption of some micro-nutrients (Huwig et al.,

2001).

84
Partie expérimentale

The use of organic materials such as yeast cell walls is a technological alternative being

explored to confront the problem of multi-mycotoxin contamination of feedstuffs. Among

these organic additives, a preparation of chemically modified Saccharomyces cerevisiae cell

wall (YCW), has been shown to adsorb selected major mycotoxins in vitro (Shetty and

Jespersen, 2006, Yiannikouris et al., 2004) and to alleviate the effect of dietary mycotoxin

exposure in various animal species (Chowdhury et al., 2005, Diaz-Llano and Smith, 2006,

Diaz et al., 2004).

Most in vivo experiments performed to date to evaluate the efficacy of YCW adsorbing

agents have measured nonspecific parameters such as production performance and the onset

of toxicity. There is less information available on how sequestering agents affect

toxicokinetics and excretion of AFM1 in lactating dairy ruminants. The objective of the

present study was to investigate the effect of a modified YCW extract preparation on the

excretion of AFB1 and AFM1 in feces, urine and milk in mid-lactation dairy ewes fed an

aflatoxin-contaminated diet.

MATERIALS AND METHODS

Preparation of Aflatoxin-contaminated Wheat

AFB1-contaminated feed was produced by culture of a toxigenic Aspergillus flavus strain

kindly provided by Thomas Ostenfeld Larsen from the Technical University of Denmark.

Whole grain wheat was adjusted to 34% moisture and placed in a 5-L gas-permeable bag

(Full-Gas Microsac, Saco2, Eke, Belgium), sterilized by autoclaving (12°C, 20 min). Wheat

was inoculated with pieces of agar medium from a 1-wk-old culture of A. flavus. The bag was

incubated at 25°C for 4 wk, autoclaved (121°C, 20 min) to stop the fungal growth and the

contents dried at 80°C for 48 h. The dried grains were then ground to pass a 0.5 mm mesh

and analyzed for aflatoxins. Concentrations of AFB1, AFB2, AFG1 and AFG2 in the

85
Partie expérimentale

contaminated wheat were 30 ± 0.1, 25 ± 1, 3.5 ± 0.2, and 6.0 ± 0.2 µg/g (mean ± SD, n = 3),

respectively.

Animals and Experimental Design

The experiment was conducted at the animal experimental facilities of the INRA’s

Herbivores Research Unit (Saint-Genès Champanelle, France). Procedures on animals were in

accordance with the guidelines for animal research of the French Ministry of Agriculture and

all other applicable national and European guidelines and regulations for experimentation

with animals (see http://www2.vet-lyon.fr/ens/expa/acc_regl.html for details). The

experimental protocol was approved by the Regional Ethics Committee on Animal

Experimentation (n° CE4-10).

Sixteen Laucane dairy ewes in mid lactation at the start of the adaptation period (67.3 ±

3.3 kg BW, 3.0 ± 0.9 L of daily milk yield, parity = 3) were used. Ewes were milked at 0730

and 1930 h and fed twice daily (0830 and 1630 h) 1.5 kg of a concentrate mixture plus 2 kg of

hay (see Table 1 for ingredients and chemical composition). Feeds were analyzed and the

following major mycotoxins were not detectable: aflatoxin B1, B2, G1, and G2, ochratoxin A,

deoxynivalenol (DON), 3-acetyl-DON, 15-acetyl-DON, nivalenol, T-2 toxin, HT-2 toxin,

fusarenon-X, diacetoxyscirpenol, neosolaniol, and zearalenone. Fresh water was available at

all times.

After a 14-d adaptation period to the local environment and diet, ewes were divided in 4

treatment groups of similar milk production: Control, Aflatoxin (AF), YCW and AF+YCW

groups. YCW extracts from Saccharomyces cerevisiae strain 1026 were provided by Alltech

Inc. (purity 90%, batch No 278 066, Nicholasville, KY, USA). The trial consisted of a 3-d,

short-term exposure period followed by a 21-d, long-term exposure period (Figure 1). Each

animal was fed a constant dose of AFB1-contaminated wheat at 60 µg/kg of feed. Each daily

dose of contaminated wheat was placed in 4 digestible gelatine capsules (1.5 g per capsule),

86
Partie expérimentale

alone or in combination with YCW at a dose of 2 g/kg of feed in a 1:1 ratio (w/w), and orally

administered with the help of a balling gun before the morning feeding. During both the short-

and long-term exposure periods, ewes were placed in metabolic cages for sample collection.

Individual daily feed intake and milk production were recorded. Ewes were inspected daily

and their weights were recorded weekly. Milk samples were analyzed weekly for butyrate,

protein, lactose and somatic cell count (SCC) by an external laboratory (CILAL, Theix,

France).

Sample Collection

Samples of milk, urine and feces were taken the day before the last mycotoxin

administration and for 3 d thereafter. Milk samples (100 mL) were collected before (0 h) and

12, 24, 36, 48 and 72 h after the last dose. Milk was preserved by adding 200 µL of a solution

of sodium azide to reach a final concentration of 0.015 g/L and stored at –20°C until analysis.

Urine and feces excreted over 24-h periods were collected for 4 d and weighed. Urine was

collected in a clean container containing sodium azide (0.5 g/L urine). A 50 mL sample was

centrifuged (4000 × g, 10 min), aliquoted (1.5 mL) in plastic tubes, and stored at –20°C until

analysis. Feces were manually homogenized, and a representative sample of 50 g was

transferred into a flask. Fecal samples were dried (50°C, 72 h), ground through 0.5 mm mesh

paper filter, and stored at –20°C until analysis.

Aflatoxin Analysis

Sample extraction and clean up. For urine, 2 mL were mixed with 1 mL of methanol and

buffered to pH 7.4 with 9 mL of PBS. The mixture was centrifuged (4000 × g, 10 min) and

the whole supernatant was applied to an immunoaffinity column clean-up (IAC, Aflaprep M,

R-biopharm, Lyon, France). The IAC column was then washed with water (10 mL), air dried

and aflatoxins were eluted with methanol (1.5 mL) then water (0.5 mL). Fifty µL of eluate

were injected into the HPLC system.

87
Partie expérimentale

Ground feces (1 g) were suspended in 4 mL of 1% NaCl solution and extracted with 12

mL of chloroform. The mixture was centrifuged (4000 × g, 10 min), and the organic layer (9

mL) was transferred into a clean tube where solvent was evaporated under a gentle stream of

nitrogen gas at 50°C. The dried residue was first dissolved in 0.5 mL of methanol, then 10

mL of PBS at pH 7.4 was added. The solution was centrifuged (4000 × g, 10 min), and the

entire supernatant was loaded onto an IAC column (Aflaprep, R-biopharm, Lyon, France).

Clean up procedure was performed as detailed above. Aflatoxins were first eluted with

methanol (750 µL) and evaporated to dryness under a gentle stream of nitrogen gas at 50°C.

A second elution was carried out successively with methanol (750 µL) and water (250 µL).

Fifty µL of this solution were injected into the HPLC system.

For milk, AFM1 was determined using the official French method (NF EN ISO 1451)

(Dragacci et al., 2001). Briefly, milk samples were thawed overnight at 4°C, filtered and

loaded onto a IAC column (Aflaprep M, R-biopharm, Lyon, France), which was previously

washed with 10 mL of distilled water. Aflatoxin M1 was eluted with 4 mL of acetonitrile.

The eluate was evaporated to dryness under a gentle stream of nitrogen gas at 45°C and

reconstituted with methanol (125 µL) and water (375 µL). Fifty µL of this solution were

injected into the HPLC system. For each matrix, a validation of the analytical method was

performed by analyzing replicates of quality control samples (QCS) at known concentrations.

The following performance criteria: selectivity, linearity, precision and accuracy, as well as

recovery and stability of AFB1 and AFM1 were checked and considered satisfactory for all

tested matrices (Data not shown).

HPLC Procedure. The purified extracts were injected into a HPLC system (Gold 126

Solvent Module, Beckman Coulter Inc., Fullerton, CA, USA) equipped with an automatic

injector (AS 3000, Thermo Finnigan, San Jose, CA, USA) and a fluorescence detector (FL

3000, Thermo Finnigan, San Jose, CA, USA). The detection of aflatoxins was set at 366 nm

88
Partie expérimentale

excitation and 438 nm emission. For each matrix, separation of aflatoxins was performed on a

same reversed-phase C18 (Nucleodur column, 150 mm × 4.6 mm) maintained at 40°C and

fitted with a C18 guard column supplied by Macherey-Nagel (Düren, Germany) by using an

isocratic mobile phase (acetonitrile:methanol:water:acetic acid, 17.5:17.5:64:1),

(acetonitrile:water, 25:75) and (isopropanol-acetonitrile-acetic acid-water, 10:10:2:78) set at 1

mL/min flow-rate for urine, milk and feces, respectively. For feces extracts, detection of

AFB1 was improved by post-column derivatization with pyridinium bromide perbromide at

0.05 mg/mL (Garner et al., 1993).

Toxicokinetics and Statistical Data Analyses

Data on aflatoxins elimination in urine and feces were compared by non-parametric, one-

way-analysis of variance (Mann Whitney test) (Aoudia et al., 2008). Data on body weight,

DMI, milk production (milk yield, protein, fat concentration, and SCC) and milk AFM1

transfer parameters (concentration, output and carryover) were analyzed, using the MIXED

procedure of SAS, with the following mixed linear model: yijk = µ + Ti + Pj + (T × P)ij + A(i)k

+ εijk, where y is the dependent variable; µ is the overall mean; T is the fixed effect of the

treatment; P is the fixed effect of the sampling period; T × P is the treatment × period

interaction; A is the random effect of animal tested within treatment; and ε is the random

residual. The SCC were divided by 1,000 and converted to the neperian logarithm before

statistical analysis. All data were analyzed using the statistical software of SAS version 9.1

(SAS Institute Inc., Cary, NC). All statements of statistical significance are based on a

probability of P < 0.05. Trends are discussed at a statistical significance of P < 0.10.

89
Partie expérimentale

RESULTS

Feed Intake, Body Weight and Milk Parameters

Intake, body weight and milk production were used as generic indicators of the effect of

aflatoxins and YCW treatments on ewes. The level of aflatoxins used in this study had no

apparent effect on feed intake, body weight, or milk production or quality (P > 0.05) (Table

2). Similarly, no differences were observed for YCW alone or combined with aflatoxins as

compared with controls.

Independently of treatments, daily milk yield decreased by 50% throughout the

experiment, whereas DMI and BW decreased 2.3 and 3.2%, respectively from beginning to

the end of the experimental period (P > 0.01). In view of the absence of effects on animal

production parameters the treatments Control and YCW alone were not further considered.

Aflatoxins Excretion after the Short-Term Exposure

No aflatoxins were detectable in urine, feces and milk before administration of

contaminated wheat. This finding was expected because ingredients of the ration were

controlled for the absence of aflatoxins and other common mycotoxins.

After the 3-d administration, AFB1 and AFM1 were both recovered in feces at equivalent

amounts. They reached their maximum value 24 h after the last administration and decreased

to 25% 72 h post-inoculation (Figure 2). Addition of YCW increased by one fold the amount

of AFB1 eliminated in feces collected before the last administration but this effect was not

significant and not observed at other time points. Urinary excretion of AFM1 was also

maximal 24 h after the last dose and decreased to nearly 10% 72 h post-inoculation. YCW

slightly reduced the elimination of AFM1 in urine. In both groups (AF and AF+YCW) there

was a noticeable individual variability between ewes evidenced by the high standard

deviations of the average measures.

90
Partie expérimentale

YCW administration decreased the concentration of AFM1 in milk (P < 0.05; Table 3).

AFM1 transfer into milk 24 h after the last dose decreased numerically with YCW

supplementation of the contaminated diet. The concentration of AFM1 peaked at the first

milking (12 h) and decreased to trace amounts 72 h after the last dose. Aflatoxin carryover

and output were 0.54% and 1.024 µg, respectively, in the AF group; these diminished to

0.40% and 0.760 µg, respectively, in the AF+YCW group.

Aflatoxins Excretion after the Long-Term Exposure

The excretion levels of aflatoxins in both treatment groups after 21 d of administration

were higher than the values obtained on the same animals after the short-term exposure

(Figure 2). Recoveries reached up to 26.9 µg AFB1 and 37.2 µg AFM1 in feces and up to

10.7 µg AFM1/d in urine. In addition, within each group there was less variation among

individuals.

In contrast to the short-term exposure, there was a clear positive effect of YCW on fecal

excretion patterns after the 21-d exposure. The presence of AFB1 and AFM1 was increased in

the feces of the AF+YCW group (P < 0.05), particularly for AFM1 which increased up to

100% compared with the AF group (P < 0.05). This higher excretion of aflatoxins in feces

was concomitant with a lower concentration of AFM1 in urine samples compared with

concentrations observed in the AF group, although the differences were not significant. In

contrast, YCW did not affect the level of AFM1 in milk (Table 3). Concentration profiles of

AFM1 in milk and transfer parameters did not differ between AF and AF+YCW groups (P >

0.05).

Excretion Balance

For the 3-d exposure, the cumulative amounts of aflatoxins excreted at 72 h post-

treatment and expressed as AFB1 equivalents were 111 and 120 µg for the AF and AF+YCW

groups, respectively (Table 4). For the 21-d exposure the quantities increased to 135 and 186

91
Partie expérimentale

µg for the AF and AF+YCW groups, respectively. This excretion balance provides an

indication of the differences between the short- and long-term exposures but it should not be

confused with toxin recovery since measures were performed after repeated daily doses. Less

than one quarter of the recovered aflatoxins was excreted in urine, whereas the amount of

AFM1 accumulated in milk did not exceed 1.7% of the total. The excretion balance in the

presence of YCW was in agreement with changes observed during the clearance of toxins.

The YCW treatment increased fecal excretion of aflatoxins (P < 0.05) and tended to reduce

AFM1 elimination in urine (P < 0.10) during the 21-d exposure.

DISCUSSION

Owing to the extent and importance of the mycotoxin problem, the European Union has

recently added a new functional group to the technological feed additives category that

specifically considers the use of products ‘that can suppress or reduce the absorption, promote

the excretion of mycotoxins or modify their mode of action’ to improve the safety of feeds

(UE/386/2009). YCW extracts have shown to bind aflatoxins and other mycotoxins in vitro

(Ringot et al., 2007, Sabater-Vilar et al., 2007, Yiannikouris et al., 2003) and are being

studied as feed additives for modulating the toxic effects of mycotoxins on farm animals

including ruminants (Korosteleva et al., 2007, Matur et al., 2010).

Dietary inclusion of YCW has been shown to reduce AFB1 contents in liver of laying

hens (Zaghini et al., 2005) and reduced AFM1 secretion in milk in dairy cows (Diaz et al.,

2004). We recently showed that YCW increased mycotoxin fecal excretion while reducing

plasma concentration in rats (Firmin et al., 2010). In contrast, in other works the same kind of

additives did not reduce milk contamination (Kutz et al., 2009, Stroud, 2006, Waltman, 2008)

or the presence of AF-albumin adducts in pigs’ plasma (Meissonnier et al., 2009). Because

YCW forms complexes with aflatoxin molecules that may reduce the toxin absorption, the

92
Partie expérimentale

main focus of this work was to test the capacity of a commercial YCW preparation to modify

the excretion of AFB1 in feces, urine and milk in a dairy ewe model of ruminants. It should

be noted that the contaminated feed used in this study also contained other aflatoxins, notably

AFB2. We focused on AFB1 because it is the most common and most toxic food

contaminant of the aflatoxins family. The main AFB1 metabolite, AFM1, was also

monitored. There may exist other conjugated and oxidative forms of AFB1 but to our

knowledge they have not been characterized in ruminants and they were not monitored.

Aflatoxicol, another intermediate metabolite of AFB1, can be formed before or after

absorption or transformed to other metabolites during transition in vivo (Wu et al., 2009) and

was not monitored.

The daily intake levels of 60 µg AFB1 kg feed can be compared with the contamination

level occasionally found in feeds intended for livestock (Pietri et al., 2004). It should be

noted though, that this level was higher than levels legally allowed in dairy animal feeds in

Europe (2002/32/CE) and North America (5 and 20 µg kg feed, respectively). The absence of

effect on intake, BW and performance was expected as it was well below the lower toxic

dose. The absence of negative effect was in agreement with the literature also (Battacone et

al., 2003, Rao and Chopra, 2001).

To our knowledge, no recent studies report the excretion of AFB1 and AFM1 in the urine

and feces of ruminants. Our results on AFB1 and AFM1 excretion profiles agree with the

toxicokinetics described previously by other authors using radiolabelling and thin layer

chromatography detection methods. Allcroft et al. (1967) obtained similar excretion patterns

in a dairy cow after a single oral administration of AFB1 0.5 mg/kg BW with most of the

excretion occurring within 48 h after administration.

In our study using a repeated dose design, the cumulative sum of AFB1 and AFM1

accounted for up to 100% of the daily dose at the end of the 3-d clearance period. As

93
Partie expérimentale

previously stated, the repeated dose design is inadequate to calculate the mass balance.

Previous investigators reported that after a single dose only 8 to 9% of the total AFB1 was

recovered by urinary and fecal routes in ewes (Nabney et al., 1967), wethers (Armbrecht et

al., 1970), or cows (Allcroft et al., 1967).

The addition of YCW to the contaminated diet enabled to reduce absorption of AFB1 in

both the 3-d and 21-d exposure periods. During the long-term, 21-d exposure, the amount of

AFM1 excreted into feces almost increased 2-fold in ewes fed the contaminated diet

supplemented with the YCW extract compared with the group fed aflatoxins alone (Table 4).

This increase in AFM1 in feces was associated with a tendency for lower urinary excretion.

Other studies, using organic adsorbing agents and carried out on rats, indicated similar

modifications in excretion patterns with an increase of AFM1 excreted in feces (Gratz et al.,

2006). Gratz et al. suggested that AFM1 was formed in rat enterocytes and diffused back into

the lumen of the digestive tract where it can bind to sequestering compounds. AFM1 in the

feces of ewes that was confirmed by LC-MS/MS could be produced by the same mechanism

since ruminants possess the necessary cytochrome P450 enzyme in the intestine but it also can

come from hepatic biotransformation and subsequent enterohepatic circulation (Guerre et al.,

1996, Larsson et al., 1994, Lynch, 1972). Although complementary studies will be needed to

determine the origin of AFM1, in this experiment the increase in AFM1 excretion induced by

YCW in the long-term exposure accounted for an important proportion of the total aflatoxin

eliminated from the animal body.

Nevertheless, the increase in aflatoxin excretion in feces did not translate to a reduced

AFM1 carryover in milk. The rate of carryover averaged 0.47% and 0.27% for the short- and

long-term exposures, respectively. These values were similar to the 0.26% reported by

Battacone et al. on ewes fed a similar dose but lower than the 0.12% reported by the same

authors using a lower dose (Battacone et al., 2003). The carryover has been shown to increase

94
Partie expérimentale

in high producing cows (Veldman et al., 1992) and the same may occur in ewes. Other

reports have also identified milk yield as the main factor contributing to the variability of

toxins excretion in lactating animals (Masoero et al., 2007). The ewes used in our study were

in mid-lactation at the start of the trial and may be not a good experimental model to test the

effect of mycotoxin-reducing additives on milk carryover. There was, however, a reduction of

AFM1 concentration in ewes fed YCW during the short-term exposure when carryover was

almost double than that recorded during the long-term exposure. Other studies on dairy cows,

also reported the absence of effect of YCW on milk contamination (Kutz et al., 2009, Stroud,

2006).

The YCW preparation tested by us exclusively contained modified cell walls of

Saccharomyces cerevisiae strain 1026. This preparation has been demonstrated in vitro to

adsorb AFB1 (Devegowda et al., 1998) without dissociating in ruminal fluid (Moschini et al.,

2008) and under pH conditions close to those found within the digestive tract (Dawson et al.,

2001, Diaz et al., 2002). The results observed in this trial with ewes also suggest that binding

is the mechanism reducing aflatoxin absorption in the gastrointestinal tract of ruminants since

no other effect on productions parameters was observed related to the use of YCW alone in

the diet.

CONCLUSION

A modified yeast cell wall extract changed the excretion balance of aflatoxins

contaminated feed fed to dairy ewes. The amount of aflatoxin B1 and its derivative aflatoxin

M1 eliminated in feces increased, whereas aflatoxin M1 in urine tended to decrease. The

observed increase in aflatoxin elimination in feces is a direct indication that aflatoxin

absorption was impaired and suggests that dietary supplementation with this yeast cell wall

extract could protect ruminants against the toxic effects of aflatoxins in feed.

95
Partie expérimentale

ACKNOWLEDGMENTS

S. Firmin was supported by a doctoral fellowship (CIFRE 1058/2007) jointly financed by

Alltech and ANRT (Association Nationale de la Recherche Technique, France). The authors

greatly thank J.P. Jouany for helpful discussions during the experimental set up, C. Mathevon

and the staff of the animal experimental facilities of the INRA’s Herbivores Research Unit for

animal care as well as D. Alvarez for help in sample analysis.

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Partie expérimentale

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101
Partie expérimentale

.
Table 1. Ingredients and nutrient composition of the ration
fed to the lactating dairy ewes

Ingredient, % of DM
Wheat grain 23.3
Soybean meal 15.3
Prairie hay 56.2
Chemical composition, g/kg
DM 87.0
Ash 5.0
NDF 35.7
ADF 16.3
Starch 14.1
Ca 2.5
P 2.7

102
Partie expérimentale

Table 2. Body weight (BW), dry matter intake (DMI), and milk production and composition in dairy ewes fed a
daily dose of aflatoxins (AF)-contaminated feed, modified yeast cell walls extracts (YCW), and their combination
throughout the 4-week experimental period.

Production Treatments P –value3


parameters1 Control YCW AF AF+YCW SEM T P TxP
BW (kg) 67.8 70.3 64.8 62.4 6.73 0.3550 <0.0001 0.9894
DMI (kg) 2.79 2.85 2.79 2.85 0.1708 0.4050 <0.001 0.4166
Milk (L/d) 1.2 1.0 1.3 1.4 0.25 0.2193 <0.0001 1.0000
Fat (g/kg) 82.8 79.3 74.8 80.9 5.40 0.4982 0.0948 0.6558
Protein (g/kg) 63.2 62.0 70.9 62.6 7.07 0.4984 <0.001 0.5994
Lactose (g/kg) 49.3 48.6 46.8 50.1 5.40 0.4982 0.0948 0.6558
SCC2 6.1 6.0 6.1 5.7 1.25 0.9414 0.2256 0.2218

1
Mean values of each treatment group (n = 4) before and during the short- and long-term exposure periods.
2
Neperian logarithmic value of somatic cell count per µL of milk
3
T = treatment; P = period; T × P = treatment × period interaction

103
Partie expérimentale

Table 3. Aflatoxin M1 (AFM1) transfer in milk of ewes at the last dose of the short-term (3 days) and long-term (21
days) exposure to aflatoxins (AF)-contaminated diet alone or with modified yeast cell walls extracts (YCW).

Short-term exposure Long-term exposure P –Value5


AF AF+YCW AF AF+YCW SEM T P TxP
Milk yield1(L) 1.2 1.4 0.9 1.0 0.25 0.2554 <0.05 0.537
Output2(µg) 1.024 0.760 0.457 0.560 0.2865 0.2622 <0.05 0.0583
Concentration (ng/L) 861 544* 520 552 194.3 0.2622 0.0668 0.0583
Carry over3,4(%) 0.54 0.40 0.24 0.30 0.150 0.6233 0.0191 0.1839
1
Mean volume produced 24 h post dosing
2
Mean AFM1 excreted 24 h post dosing
3
Expressed in terms of AFB1 equivalents according to: MW AFB1 /MW AFM1 (312.3/323.3) x µg AFM1
4
% calculation based on a daily dose intake of 180µg AFB1 /d /head
5
T = treatment; P = period; T × P = treatment × period interaction
*
P < 0.05 between AF and AF+YCW treatments within each row and exposure time

104
Partie expérimentale

Table 4. Cumulative excretion of aflatoxin B1 (AFB1) and aflatoxin M1 (AFM1) (µg, mean ± SD) in ewes
fed aflatoxins (AF)-contaminated diet alone or with modified yeast cell walls extracts (YCW) for a short-
term (3 days) and long-term (21 days) exposure.

Short-term exposure Long-term exposure

Mycotoxin1 Matrix AF AF+YCW AF AF+YCW

AFM1 Milk 1.9 ± 0.5 1.5 ± 0.5 0.9 ± 0.2 1.1 ± 0.4
Urine 17.8 ± 2.5 15.4 ± 7.7 26.5 ± 7.6 16.1 ± 6.3†
Feces 57.0 ± 7.3 49.1 ± 11.3 57.2 ± 12.1 98.3 ± 16.6*
AFB1 Feces 41.7 ± 9.9 58.1 ± 7.9* 56.1 ± 4.1 76.9 ± 8.7*
Sum 2
Urine+Milk 17.9 ± 2.4 15.4 ± 7.1† 25.7 ± 7.3 15.9 ± 6.1†
Feces 96.0 ± 17.3 104.7 ± 17.2 109.2 ± 16.0 170.4 ± 20.9*
Total output 111.1 ± 9.7 120.2 ± 23.6 134.9 ± 20.7 186.3 ± 21.0
1
Excreted during 24 h before and 72 h after the last dose
2
Expressed in terms of AFB1 equivalents according to: MW AFB1 /MW AFM1 (312.3/323.3) × µg AFM1
† P < 0.10 between AF and AF+YCW treatments within each row and exposure time
* P < 0.05 between AF and AF+YCW treatments within each row and exposure time

105
Partie expérimentale

Figure 1. Protocol design of the study

106
Partie expérimentale

Dairy ewe

Lots AFB1 Mycosorb


(ppb) (%)
Ctrl - -
YCW - 0.2
4 lots of 4 ewes
AF 60 -
AF+YCW 60 0.2

SHORT TERM LONG TERM


EXPOSURE (3 days) EXPOSURE (21 days)
MULTIPLE DOSES

1st kinetic
2nd kinetic

ZOOTECHNICAL STUDY EXCRETION STUDY


• Dried matter intake • 2 kinetics
• Body weight • Collection of urine and faeces at 0,
• Milk production and quality (TP,TB, 24, 48 and 72h after dosing
TG,SCC) • Milking at 0, 12, 24, 36, 48, 72h post
• 4 lots dosing
• Only for lots AF and AF+YCW
• Over adaptation and exposure periods
• At the end of exposure periods

Firmin. Figure 1

107
Partie expérimentale

Figure 2. Daily excretion of Aflatoxin B1 (AFB1) in feces (a), Aflatoxin M1 (AFM1) in

feces (b) and AFM1 in urine (c) of ewes measured the day before and for 3 d after the last

dose of aflatoxin-contaminated wheat with (filled bars) or without (open bars) modified yeast

cell wall extracts for a short-term (3 days) and long-term (21 days) exposure. Each bar

represents the mean ± SD of 4 ewes. * indicate P < 0.05 between treatments for same day.

108
Partie expérimentale

Short-term exposure Long-term exposure


Last dose Last dose

35 (a) 35

30 30
*
25
*
25
*

AFB1 (µg)
AFB1 (µg)

20 20 *
15 15

10 10

5 5

0 0

1 2 3 4 1 2 3 4

45 55
40 (b) 50
45
35
40
*
AFM1 (µg)

AFM1 (µg)
30
25
35 *
30
20 25
15 20
15
10
10
5 5
0 0

1 2 3 4 1 2 3 4

10 16
9 (c)
14
8
12
AFM1 (µg)

AFM1 (µg)

7
6 10
5 8
4 6
3
4
2
1 2
0 0

1 2 3 4 1 2 3 4
Time (days) Time (days)

Firmin. Figure 2

109
DISCUSSION GENERALE

110
Discussion générale

Une grande diversité de mycotoxines de structures et d’origines variées, peut être


présente dans l’alimentation des ruminants. L’exposition à ces composés chimiques joue
vraisemblablement un rôle sur la santé animale, en liaison avec une toxicité chronique, sans
manifestations cliniques précises et qui demeure aujourd’hui encore mal caractérisée quant aux
conséquences sur le moyen et le long terme.
Des traitements de détoxication basés sur l’ajout d’adsorbants organiques ont été
développés pour réduire les risques posés par les mycotoxines et renforcer les moyens de
prévention disponibles. Leur utilisation est préconisée dans les systèmes d’élevage intensifs
ou les risques liés à la consommation d’aliment contaminé sont importants.
Cependant, les travaux réalisés jusqu'à présent pour évaluer l’effet protecteur de ces
produits vis-à-vis de l’exposition aux mycotoxines sont globalement insuffisants. De grandes
disparités peuvent être observées dans l’efficacité d’un adsorbant selon que l’évaluation soit
conduite in vitro ou qu’elle soit menée in vivo sur un modèle animal monogastrique ou
ruminant. Le ruminant étant moins sensible aux mycotoxines que les autres espèces de ferme,
les performances de ces traitements adsorbants ne peuvent généralement pas s’apprécier par
des mesures indirectes (EFSA, 2009). Les conclusions issues des études zootechniques et
toxicologiques restent relativement imprécises et souvent peu consistantes (réponse faible ou
nulle) (Korosteleva et al., 2007, Martin et al., 2010).
Afin de pouvoir mesurer l’efficacité réelle d’un adsorbant à réduire la biodisponibilité
des mycotoxines chez le ruminant, il est indispensable de porter les efforts d’évaluation sur
l’analyse toxicocinétique des mycotoxines (EFSA, 2009). Dans la littérature scientifique, le
transfert d’AFM1 dans le lait est souvent le seul paramètre d’évaluation utilisé chez le
ruminant laitier. Cependant cet indicateur peut présenter des limites. Les taux de mycotoxines
excrétés dans le lait sont faibles, variables entre individus, d’une traite à l’autre (Fink-
Gremmels, 2008a). Aussi les paramètres sanguins comme l’AUC, la Cmax et la balance
d’excrétion sont de plus en plus utilisés pour caractériser l’efficacité des adsorbants
organiques in vivo (Aoudia et al., 2009, Aoudia et al., 2008). Il semblait donc original
d’approfondir l’évaluation chez le ruminant en comparant les taux de mycotoxines circulantes
et excrétées dans l’urine et les fèces d’animaux exposés avec et sans adsorbant organique.
Aussi, nous avons utilisé une préparation commerciale d’extraits de parois modifiées de
levures dont l’évaluation par ces critères demeurait à ce jour incomplète.

C’est donc sur la base du constat d’un manque de connaissances concernant les effets
des adsorbants organiques sur l’absorption digestive des mycotoxines que notre travail de

111
Discussion générale

recherche a été initié. La conduite des études cinétiques avait pour objectif de tester l’intérêt
prophylactique de l’addition de la préparation en supplément dans le régime alimentaire du
ruminant. Pour atteindre cet objectif de thèse, nous nous sommes attachés à développer deux
modèles expérimentaux permettant d’approcher les conditions réelles d’application des agents
adsorbants.
Nous avons utilisé un premier modèle expérimental pour apporter une preuve de
l’efficacité de l’adsorbant par la mesure de la balance d’excrétion et le calcul des paramètres
toxicocinétiques. Le rat est apparu comme un choix pratique et économique qui répondait aux
besoins d’une évaluation menée par des critères purement toxicocinétiques. C’est aussi un
modèle animal qui permet de s’affranchir des contraintes liées à la manipulation de substances
radioactives chez les animaux de ferme (achats des mycotoxines radiomarquées et gestion de
l’élimination des déchets radioactifs couteux, risque d’exposition du manipulateur).
Nous avons développé un second modèle expérimental pour valider la preuve du
concept chez le modèle ruminant. La brebis laitière présente des caractéristiques qui en font
un modèle animal souvent utilisé pour évaluer l’efficacité des agents organiques candidats à la
détoxication des mycotoxines chez le ruminant par les paramètres spécifiques (Battacone et
al., 2009, Blank and Wolffram, 2009). De plus, la brebis est un animal cible des mycotoxines,
qui, avec le bovin est élevée pour ses aptitudes de production laitière. Sa spécialisation laitière
et l’intensification des productions amènent à une conduite de troupeau centrée sur une
production hivernale importante en bergerie. L’animal est de ce fait particulièrement exposé
aux mycotoxines de conservation en période de stabulation compte tenu de la composition de
son régime alimentaire en fourrages et en concentrés. Comme pour les autres races laitières, la
maîtrise de la contamination du lait de brebis par les aflatoxines et les ochratoxines s’inscrit
dans les enjeux actuels de sécurité alimentaire du consommateur. Les études cinétiques et
zootechniques menées sur cet animal permettent donc une interprétation, sans extrapolation,
de l’applicabilité de l’adsorbant testé comme agent de détoxication des mycotoxines.

Le produit commercial que nous avons testé a été incorporé dans la ration aux taux
d’inclusion recommandés par le fournisseur (0.5 à 2g/kg d’aliment). Les modalités
d’administration des mycotoxines utilisées dans nos études expérimentales ont été choisies
pour reproduire le plus fidèlement possible l’exposition des animaux de ferme par une
alimentation contaminée. Chez le rat, les doses d’AFB1 et d’OTA administrées ont été
calculées sur la base des concentrations maximales tolérées dans l’alimentation animale par la
législation européenne (2002/32/CE et 2006/576/CE). Ces doses sont équivalentes, en mg par

112
Discussion générale

kg de PV à la quantité que peuvent ingérer les animaux à la ferme dans les conditions
normales de production. Chez la brebis laitière, les doses d’AFB1 administrées sont
supérieures aux limites établies par l’union européenne mais restent en dessous de la dose
journalière tolérée proposée par la Food and Drug Administration (FDA, USA). Elles sont
comparables avec des niveaux exceptionnels de contamination relevés dans l’alimentation du
bétail en Europe (Pietri et al., 2004). Les doses que nous avons administrées sont très faibles et
correspondent à des niveaux d’exposition considérés comme dépourvues d’effets toxiques (<
100 fois la DL50 des animaux). Ainsi les fréquences d’exposition (simples, répétées)
appliquées dans nos protocoles d’études n’ont pas permis de caractériser les effets toxiques
des mycotoxines, par l’apparition de troubles cliniques ou par la baisse des performances
zootechniques.

Les plans expérimentaux relatifs à l’évaluation de l’efficacité des agents de


détoxication de mycotoxines sont particulièrement contraignants chez le ruminant en lactation
(ressources humaines, gestion du cycle de production). A ces contraintes s’ajoutent celles
liées à la conduite d’essais combinant des mesures zootechniques et toxicocinétiques (nombre
d’animaux, prélèvements, contrôle sanitaire). Dans le cadre expérimental que nous avons
choisi, il a également fallu prendre en compte la variabilité animale dont la part contributive à
la variabilité globale des résultats est importante. Pour limiter cette variabilité, il aurait été
nécessaire de travailler en dispositif carré latin, avec le même animal recevant successivement
les quatre régimes alimentaires testés au cours de l’évaluation. Bien que techniquement
réalisable, cela entraîne des complications expérimentales (longues périodes de mesures) de
sorte qu’un dispositif en carré latin n’a pas pu être mis en place. Nous avons du travailler en
lot (4x4 animaux). Pour obtenir la même puissance statistique qu’un carré latin, il aurait fallu
augmenter considérablement le nombre d’animaux, ce qui aurait été difficilement gérable car
le personnel technique et le coût des analyses deviennent très vite des facteurs limitants. Afin
de tenir compte à la fois des contraintes humaines, économiques et statistiques, il a été
nécessaire de réaliser un compromis aboutissant à des résultats souvent en limite du seuil de
signification statistique.
Les résultats obtenus dans ce travail de thèse ont été principalement discutés
séparément pour chaque modèle expérimental. Dans ce dernier chapitre, nous proposons une
autre approche. Nous nous attacherons à discuter des résultats par paramètre, d’abord les
paramètres toxicocinétiques puis les paramètres zootechniques amenant ainsi à nous

113
Discussion générale

interroger sur la pertinence de l’application de la paroi de levure testée dans l’alimentation des
animaux d’élevage.

I. LA MESURE DES PARAMETRES SPECIFIQUES

A. L’effet de la paroi de levure sur les teneurs des mycotoxines


dans les fèces et l’urine

Les études cinétiques réalisées sur les deux modèles animaux ont montré que
l’administration de la paroi de levure entraîne une augmentation significative de l’excrétion
fécale de l’AFB1 et dans une moindre mesure celle de l’OTA.
Les essais sur le modèle rat, à l'aide de toxines marquées au tritium, ont permis de
constater l’effet de la paroi de levure sur l’excrétion globale des deux mycotoxines et de leurs
métabolites. L’étude menée chez la brebis était l’occasion de vérifier que l'addition de la paroi
de levure affecte en particulier l’excrétion de l’AFB1 et de l’AFM1.
Concernant l’exposition à l’AFB1, l’effet observé dans les fèces s’accompagne au
niveau urinaire de la diminution des taux excrétés. Par contre, nous n’avons pas observé
d’effets de la paroi de levure sur l’excrétion urinaire dans le cas de l’exposition à l’OTA.
L’absence d’effet sur l’excrétion urinaire pourrait être imputable aux mécanismes
d’élimination de l’OTA. La filtration glomérulaire joue un rôle important dans la clairance de
la toxine. Elle peut s’accompagner d’une sécrétion suivie d’une réabsorption tubulaire
(Dahlmann et al., 1998), ce qui aurait pu retarder l’excrétion et limiter l’effet de la paroi de
levure sur les concentrations urinaires.

A notre connaissance, aucune étude n’a reporté l’effet des parois de levure par l’étude
de la balance d’excrétion des aflatoxines, ce qui constitue le point fort de notre travail de
thèse. Une étude antérieure conduite chez le rat exposé à 1.5 mg d’AFB1/kg de PV a montré
l’amélioration de l’excrétion fécale de l’AFB1 et de l’AFM1 par la supplémentation en
bactéries lactiques mais chez ces animaux, le taux d’AFM1 dans l’urine n’était pas diminué
(Gratz et al., 2006). Nos résultats vont donc plus en avant dans la caractérisation de
l’efficacité in vivo d’un adsorbant organique de l’AFB1 puisque les effets sur l’excrétion sont
observés à des niveaux d’exposition beaucoup plus faibles et sont répétables d’une espèce
animale à une autre.

114
Discussion générale

Les effets de la paroi de levure sur l’excrétion de l’OTA sont aussi cohérents avec les
résultats de Aoudia et al., (2008) et de Kerkadi et al., (1998) démontrant la capacité des FBM
ou de la cholestyramine à réduire la biodisponibilité de l’OTA chez le rat.
Quelque soit le modèle expérimental considéré, les effets de l’addition de la paroi
de levure sur les paramètres d’excrétion des mycotoxines sont la conséquence d’une
réduction de l’exposition de l’organisme.

B. L’effet de la paroi de levure sur les teneurs des mycotoxines


dans le sang et le plasma

Nous avons observé que l’apport de parois de levure n’a entraîné aucun effet sur les
demi-vies d'élimination et les pentes d’élimination des mycotoxines, celles-ci étant
comparables à celles qui ont déjà été publiée chez le rat après administration p.o de 2,5 mg
d’OTA /kg de PV (Coulombe and Sharma, 1985) et 600 µg d’[3H]-AFB1 /kg de PV (Galtier et
al., 1979). La réduction de l'exposition des animaux traités avec la paroi de levure ne peut
donc pas s’expliquer par l’augmentation de l’élimination des mycotoxines.
L’étude cinétique a néanmoins montré que l’AFB1 dans le sang et le plasma
apparaissait à des concentrations significativement plus faibles en présence de la paroi de
levure que lorsque la toxine était administrée seule. La co-administration de la paroi de levure
a entraîné une diminution des AUC et des Cmax aux deux concentrations d’AFB1 choisies
indiquant une réduction de son absorption.
Les effets sur les paramètres toxicocinétiques de l’AFB1 sont à mettre en parallèle
avec plusieurs observations faites chez le rat avec d’autres agents adsorbants organiques
(FBM) et minéraux (cholestyramine) décrivant une réduction de l’absorption de l’OTA par
une réduction des concentrations plasmatiques (Aoudia et al., 2008, Kerkadi et al., 1998).
Les effets de la paroi de levure sur les concentrations sanguines ou plasmatiques sont
cohérents avec ceux observés sur l’excrétion fécale et urinaire des mycotoxines. Les
différences ne sont pas dose-dépendant et l’effet sur les paramètres sanguins (Cmax et AUC)
sont moins marqués chez les animaux exposés à l’OTA.
Dans le cas de l’OTA, il apparaît que la concentration plasmatique, soit restée
équivalente que la toxine soit administrée seule, ou en association avec la paroi de levure.
Chez les espèces monogastriques, l’OTA peut subir un cycle entéro-hépatique par sécrétion

115
Discussion générale

biliaire suivi d'une réabsorption intestinale (Roth et al., 1988). Elle peut également
s’accumuler dans les organes notamment les reins. La conjonction de ces mécanismes aurait
pu favoriser la redistribution systémique de l’OTA vers différents tissus et expliquer que
l’addition de la paroi de levure n’a pas induit d’effet plasmatique.
A partir des résultats de l’analyse non compartimentale, ajoutée aux données
d’excrétion fécale et urinaire, on peut émettre l’hypothèse que la raison la plus probable
conduisant à une exposition et une absorption plus faible des mycotoxines chez les
animaux supplémentés en parois de levure est liée à l’étape d’absorption et non aux
autres étapes de la cinétique.

L’effet de l’apport de parois de levure sur les paramètres sanguins n’a été abordé que
chez le modèle rat. Une méthode de quantification d’AFM1 et d’AFB1 dans le plasma de
brebis a été testée indiquant la faible représentativité des ces toxines. L’AFM1 était la seule
toxine détectée dans les conditions analytiques utilisées. En accord avec la description faite
par Moschini et al., (2006) chez la vache, aucun pic d’absorption n’a été observé dans les 48h
après arrêt du traitement (Figure 14). L’incapacité de déterminer la Cmax nous a conduits à
abandonner le suivi des concentrations plasmatiques en AFM1.
Toutefois, l’effet de la paroi de levure sur l’excrétion de l’AFB1 étant reproductible du
modèle monogastrique au modèle ruminant, on peut supposer que la modification des profils
d’excrétion chez la brebis sont associés à une réduction de la fraction orale absorbée et du
taux de mycotoxines circulant. Cette supposition nécessiterait d’être confirmée par des
investigations supplémentaires en utilisant d’autres marqueurs d’exposition.

Figure 13. Profil de distribution de l’AFM1 dans plasma d’une brebis exposée à de l’AFB1 obtenu par CLHP.

C. L’effet de la paroi de levure sur les teneurs des mycotoxines


dans le lait

Dans notre étude, les teneurs en AFM1 du lait que nous avons mesurées chez les
brebis supplémentées en parois de levure étaient comparables à celles mesurées chez les
brebis témoins quelle que soit la durée d’exposition imposée.
Les mesures d’excrétion dans les laits sont en accord avec les données reportées par
Battacone et al., (2005). Nos résultats sont comparables aux taux de transfert (552 ng/L et
0.24% vs 596 ng/L soit 0.26% de la dose reçue dans l’étude antérieure) et aux profils

116
Discussion générale

d’excrétion chez la brebis laitière après 7 jours d’exposition à de l’AFB1 (120


µg/animal/jour). Les taux d’AFM1 mesurés sont également conformes avec le modèle de
prédiction3 proposé par Battacone et al., (2003) pour une dose journalière administrée de 180
µg d’AFB1. Ces taux dépassaient 11 et 22 fois les teneurs réglementaires fixées pour le lait et
4
le lait du nourrisson à l’exception du groupe contrôle qui présentait des taux 17 et 34 fois
supérieurs aux normes européennes après 3 jours d’exposition.
L’absence d’effet de la paroi de levure chez la brebis sur l’excrétion de l’AFM1 dans
le lait est en accord avec des observations antérieures faites chez la vache laitière, confirmant
l’inefficacité de cette préparation à réduire la contamination de la production laitière chez le
ruminant (Stroud, 2006).
Il est néanmoins important de préciser que les plans expérimentaux mis en œuvre pour
aborder ce paramètre sont très variables (espèce, race, composition de la ration, mode de
distribution de l’additif). Les taux mesurés sont difficilement comparables entre essais. La
concentration de l’AFM1 dans le lait dépend du taux d’AFB1 absorbé lequel peut être
influencé par différent facteurs comme la quantité de toxine ingérée (Frobish et al., 1986,
Polan et al., 1974) ou l’activité de digestion du rumen (Pulina et al., 2006). Cette variabilité
est observée lorsque des brebis en lactation reçoivent la même dose d’AFB1 et sont adaptées à
des régimes différents (Battacone et al., 2003, Battacone et al., 2005). Plus récemment,
d’autres auteurs ont montré que la forme de l’adsorbant (en poudre ou en granulé ) peut
modifier le taux d’AFM1 excrété dans le lait (Masoero et al., 2009).
Figure 14. Mécanisme général de l’excrétion lactée des aflatoxines.
Il est donc difficile, à partir de la littérature, d’extrapoler les données et d’expliquer
pourquoi l’effet de l’addition de la paroi de levure sur l’excrétion d’aflatoxines dans les fèces
et l’urine ne s’est pas accompagné d’une baisse du taux d’AFM1 dans le lait chez la brebis. Il
est probable que l’effet de la paroi de levure sur les paramètres d’excrétion du lait ait été
atténué dans les conditions expérimentales de notre étude. La production de lait des animaux
n’était pas maximale. D’autre part, les taux d’AFM1 mesurés dans le lait étaient comparables
après 3 et 21 jours d’exposition alors qu’ils avaient augmentés dans l’urine et les fèces avec
l’allongement de l’exposition. Ces observations suggèrent que des mécanismes de régulations
ont pu limiter le transfert de l’AFM1 du plasma au lait et limiter l’effet de la paroi de levure
sur ce paramètre. Cette hypothèse s’appuie sur l’existence de mécanismes de transports actifs
et passifs au niveau de l’épithélium de la glande mammaire (Figure 15). Le transport passif

3
AFM1 (µg/L) = -0.0043 + 0.00136 AFB1 (µg/jour)
4
50 ng/ L de lait et 25 ng/L de lait pour nourrisson selon la Directive européenne 98/53/CE

117
Discussion générale

explique qu’une relation linéaire existe entre la production de lait et l’excrétion d’AFM1 chez
l’animal en lactation et qu’un animal à haut rendement de production peut excréter plus
d’aflatoxines qu’un animal faiblement producteur de lait (Masoero et al., 2007). Le transport
actif entraîne un relargage des aflatoxines dans le lait (van Herwaarden and Schinkel, 2006,
van Herwaarden et al., 2006) et pourrait contribuer à diminuer la perméabilité du tissu
mammaire à l’AFM1 observé chez l’animal évoluant vers le stade terminal de lactation
(Lafont et al., 1983).
Une autre point marquant de nos travaux de thèse aura été de montrer que la
paroi de levure peut être à la fois efficace pour protéger des animaux d’une exposition
alimentaire à de l’AFB1 et limitée pour prévenir la contamination de leur production
laitière.

D. Les effets toxicocinétiques peuvent-ils s’expliquer par la


séquestration des mycotoxines ?

Un composé capable de séquestrer les mycotoxines dans le TGI de l’animal doit


entraîner une réduction de leur absorption et faciliter leur élimination par la voie fécale. Les
résultats présentés dans ce travail de thèse sont en accord avec ce principe toxicocinétique.
Cependant, si les mesures des paramètres toxicocinétiques sanguins et du bilan d’excrétion
sont des indicateurs fiables pour évaluer la capacité d’un composé à réduire l’absorption
digestive d’un xénobiotique, ils ne permettent pas d’en caractériser la cause. Une excrétion
biliaire facilitée ou un changement du métabolisme hépatique peuvent produire les mêmes
effets sur l’absorption et l’excrétion d’un xénobiotique, notamment les mycotoxines
(Groopman et al., 2008, Guarisco et al., 2008).

L’absorption d’un xénobiotique peut être affectée par un effet physiologique local au
niveau du TGI, des retards de vidange gastrique, la perturbation de la flore et de la sécrétion
d'enzymes digestives, des changements de la perméabilité de l'intestin grêle, de la motilité et
du pH gastro-intestinal. L’administration de la préparation de paroi de levure aurait pu
entrainer l’un de ces changements physiologiques provoquant des modifications du profil
d’absorption et d’excrétion de l’AFB1 et de l’OTA. Aux doses administrées, on aurait pu

118
Discussion générale

s’attendre à des effets liés à l’acidité de la paroi de levure testée (Moschini et al., 2008) ou à
sa capacité à stimuler la sécrétion de sucs gastriques (Matur et al., 2011).
Le dispositif expérimental mis en place ne permet pas d’étudier ces hypothèses.
Cependant, les études que nous avons réalisées chez le rat ont montré que la production
journalière de fèces et d’urine étaient comparables entre les animaux exposés aux
mycotoxines seules et les animaux supplémentés. De la même manière, nous n’avons
observés aucun signe de la modification progressive des conditions digestives chez la brebis.
Les mesures d’ingestion d’aliments, de pH urinaires, de production de fèces et d’urine étaient
comparables à ceux mesurés durant la période d’adaptation aux régimes. Ces régularités
pourraient refléter une activité ruminale stable. A partir de ces observations, on peut donc
penser que l’effet de la paroi de levure sur la réduction de l’absorption des mycotoxines
n’est pas du à des changements physiologiques.

En montrant dans ce travail de thèse que la paroi de levure diminue l’absorption


digestive et favorise l’élimination fécale des mycotoxines, on peut raisonnablement penser
que ses effets sur la biodisponibilité des mycotoxines sont liés à ses propriétés adsorbantes.
Il faut d’abord souligner que ces effets sont observés dans un ordre chronologique
compatible avec les délais de transit de l’adsorbant dans le TGI des animaux. L’effet
systémique maximal est atteint très rapidement moins de 6 h après administration de la dose.
L’effet maximal dans les fèces apparait dans un période allant de 24h chez le rat jusqu'à 48h
chez la brebis qui élimine les substances non digérées plus lentement par la voie fécale (24 h
dans le rumen+ 24h dans les intestins) (Faichney, 1995).
Chez la brebis, les résultats montrent qu'un traitement de trois semaines par la paroi de
levure entraîne une élévation beaucoup plus significative de l’excrétion fécale, en
comparaison à celle observée dans la période d’exposition courte de trois jours. Ces
différences d’efficacité pourraient être la conséquence de l’accumulation progressive de la
paroi de levure dans le TGI du ruminant. L’absorption de l’AFB1 s’effectue dès le rumen et
se prolonge jusqu’au niveau de l’intestin grêle. Une fraction de l’AFB1 absorbée est
métabolisée par le foie en AFM1 (Kuilman et al., 1998). L’AFM1 est sécrété par voie biliaire
(Trucksess et al., 1983) et peut être réabsorbée au niveau entérique. La paroi de levure,
présente en plus grande quantité dans le tractus digestif du ruminant a certainement séquestré
plus d’AFB1 et rompu le cycle entéro-hépatique de l’AFM1 en liant le métabolite dans le
TGI. Cependant, très peu d’études permettent d’appuyer cette hypothèse. La séquestration de
l’AFM1 par les β-D-glucanes des parois de levure n’a pas été démontrée à notre

119
Discussion générale

connaissance. On peut toutefois citer les travaux de Markov et al., (2010) et Gratz et al.,
(2006) sur les bactéries lactiques. Ce sont des agents adsorbants capables de réduire le taux
d’AFB1 et d’AFM1 in vitro et d’entraîner in vivo l’excrétion facilitée des deux toxines dans
les fèces.

Les effets sur les paramètres toxicocinétiques sont également à mettre en parallèle
avec plusieurs observations faites in vitro sur la séquestration des mycotoxines par la paroi de
levure. Dans notre étude chez le rat, la réduction de l’absorption était plus marquée vis-à-vis
de l’AFB1 que de l’OTA à des taux d’inclusion similaires, ce qui peut être lié au fait que les
mycotoxines n’ont pas la même affinité pour la fixation aux β-D-glucanes de l’extrait de paroi
de levure (AFB1>OTA) (Devegowda et al., 1998a).
Les parois de levure forment des complexes moins stables avec l’AFB1 dans les
conditions simulant les compartiments gastriques du ruminant (Moschini et al., 2008) que
ceux des animaux monogastriques (Dawson et al., 2001, Diaz et al., 2003); ce qui pourrait
expliquer que les effets sur l’excrétion des aflatoxines sont plus marqués chez le rat que chez
la brebis.
L’efficacité de séquestration de la paroi de levure peut être modulée in vitro par la
quantité de mycotoxines ajoutée au milieu. Les premières liaisons moléculaires induisent des
changements de conformation facilitant l’accès à de nouveaux sites de fixation et
l’amélioration de l’efficacité de séquestration des mycotoxines jusqu'à saturation
(Yiannikouris et al., 2003; Yiannikouris et al., 2006). Aux doses de mycotoxines testées chez
le rat, le seuil minimal de contact physique capable de produire ces interactions de
coopération n’était peut être pas dépassé et pourrait être la raison pour laquelle nous n’avons
pas observé d’effets dose-dépendant.
La modification des paramètres d’absorption et d’excrétion observés dans nos
essais serait donc à mettre au profit de la séquestration des mycotoxines et la stabilité
des complexes formés avec la paroi de levure dans le TGI des animaux.

II. LA MESURE DES PARAMETRES NON SPECIFIQUES

L’essai chez la brebis laitière était conduit dans le but de vérifier que l’apport régulier en
parois de levure pouvait non seulement réduire l’absorption de l’AFB1 mais aussi garantir le
maintien des performances de production de l’animal exposé. Cependant, la dose d’aflatoxine

120
Discussion générale

choisie n’était pas assez élevée et administrée sur une période trop courte pour altérer
significativement la production et la qualité du lait de brebis. Les paramètres de production
mesurés dans nos conditions expérimentales n’ont été modifiés ni par la contamination de
l’alimentation par les aflatoxines ni par l’addition de l’adsorbant dans la ration.
L’évolution des paramètres zootechniques durant les 5 semaines de mesure était conforme
à ce qui est généralement observé chez la brebis Lacaune en milieu de lactation progressant
vers le tarissement. Les paramètres de production et de composition du lait étaient
comparables à ceux reportés dans la littérature (Bocquier and Caja, 2001). La production de
lait déclinait lentement durant toute la durée de l’expérience. Le maintien des TB, TP, TG et
du nombre des CS était en accord avec le comportement alimentaire des brebis. Les quantités
d’aliments ingérés sont restées régulières d’un jour à l’autre et l’évolution du poids vifs des
animaux constante durant toute la durée de l’expérimentation.
L’absence d’effets sur les paramètres zootechniques dans notre étude est en accord
avec les données de la littérature obtenus chez la brebis (Battacone et al., 2003) et d’autres
ruminants en lactation comme la vache (Kutz et al., 2009) et la chèvre (Rao and Chopra,
2001) pour des quantités d’aflatoxines ingérées et des périodes d’exposition voisines.
Notre étude expérimentale aura surtout été l’occasion de montrer l’intérêt
d’évaluer l’efficacité d’un adsorbant par la mesure des paramètres spécifiques chez le
ruminant exposé à des doses d’AFB1 compatibles avec les niveaux de contamination
naturels de l’alimentation animale.

III. EST-CE QUE LES EFFETS TOXICOCINETIQUES ONT UNE


SIGNIFICATION BIOLOGIQUE?

L’usage des adsorbants en alimentation animale n’est envisagé en Europe que pour
compléter les stratégies préventives existantes et limiter les effets toxiques lié à ingestion
répétée de faibles doses d’aflatoxines et d’ochratoxines. Cependant l’effet de séquestration
observé sur les deux modèles expérimentaux ne permet pas d’affirmer que l’ajout d’adsorbant
puisse protéger efficacement les animaux des risques sanitaires pour ce mode d’exposition. En
effet, nous n’avons pas pu confirmer lors de nos travaux que les effets sur les paramètres
toxicocinétiques s’accompagnent bien de l’amélioration de la santé des animaux exposés aux

121
Discussion générale

mycotoxines. D’autre part, nous avons constaté que les effets sur les paramètres d’absorption
et d’excrétion des mycotoxines sont partiels. Une faible fraction de la dose administrée est
retenue dans le TGI des animaux et éliminée par la voie fécale.
Les études conduites chez le rat suggèrent que la protection de la préparation testée est
beaucoup moins efficace en cas de contamination par l’OTA. D’autres adsorbants organiques
ont été évalués avec succès par les mêmes paramètres chez le rat et le porc (Aoudia et al.,
2009, Aoudia et al., 2008) et seraient peut être mieux adaptés pour traiter l’alimentation des
monogastriques d’élevage. Cependant, il faut souligner que l’OTA ne peut subir une
hydrolyse en OTα que dans les compartiments fermentaires du gros intestin chez les
monogastriques. Dans le cas des ruminants où la détoxication de l’OTA survient avant son
absorption digestive, on pourrait s’attendre à ce que les effets de la préparation testée sur les
paramètres toxicocinétiques soient plus marqués.
Bien qu’il soit prématuré de s’avancer sans études toxicologiques, on pourrait penser
qu’une réduction de la fraction orale absorbée par l’ajout de l’adsorbant soit responsable de la
réduction de la toxicité de l’AFB1 déjà observée dans les évaluations antérieures (Aravind et
al., 2003; karaman et al., 2005).
Pour évaluer l’efficacité de l’adsorbant à diminuer la biodisponibilité de l’OTA chez le
ruminant et son applicabilité en tant qu’agent de détoxication, d’autres essais in vivo seraient
utiles. L’étude de l’effet de l’adsorbant sur l’excrétion de l’OTA chez la brebis permettrait de
confirmer ou d’infirmer les résultats observés chez le rat. Aussi, un travail de validation
biologique, qui n’a pas fait l’objet de notre étude, pourrait être engagé pour établir une
causalité entre la réduction de l’exposition des ruminants aux mycotoxines et des bénéfices
sur leur état de santé.

IV. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

Les résultats obtenus au cours de cette étude ont apporté une preuve de l’efficacité d’un
adsorbant de mycotoxines à base de parois de levures et de préciser son mode d’action in vivo.
Jusqu'à présent, l’évaluation de ce produit n’avait été faite que sur la base de paramètres
zootechniques et toxicologiques non spécifiques ou par l’étude du transfert d’AFM1 dans le
lait chez la vache laitière. En élargissant le champ de l’étude des paramètres spécifiques, nous
avons pu montrer que l’addition de parois de levures réduit l’absorption et augmente
significativement l’excrétion fécale des mycotoxines testées chez deux modèles animaux,

122
Discussion générale

monogastrique et ruminant. Ces observations suggèrent un effet de séquestration in vivo et


supposent que la moindre sensibilité des animaux à la toxicité des mycotoxines, déjà observée
dans d’autres études, soit très probablement la conséquence directe de la réduction de leur
biodisponibilité dans l’organisme. Enfin de manière plus générale, cette étude apporte une
preuve d’intérêt du concept de l’utilisation d’adsorbants organiques pour la détoxication des
mycotoxines. Les résultats obtenus dans les conditions simulant l’alimentation des animaux
crédibilisent l’usage prophylactique des adsorbants organiques pour maîtriser les risques
sanitaires liés à la contamination des principales espèces de ruminants d’élevage.

La préparation de parois de levures que nous avons testée semble en mesure de garantir la
protection des ruminants contre une exposition faible et prolongée aux aflatoxines et
pourraient être proposée aux éleveurs pour substituer les traitements existants. Cependant on
peut regretter de ne pas avoir pu prolonger la période d’exposition ainsi que nos observations
sur les paramètres de production des brebis laitières.
Il serait intéressant d’approfondir ces aspects par des études à très long-terme. On peut
supposer que mettre en évidence les effets zootechniques de la paroi de levure chez le
ruminant nécessiterait un temps plus long d’exposition à l’AFB1 et de distribution de
l’additif. Des évaluations sur le cycle entier de production de l’animal, voir sur toute son
existence (dès la gestation) incluant d’autres paramètres toxicologiques (immunitaires,
digestifs, fermentaires) permettraient de confirmer l’activité de détoxication chez le ruminant.
Cependant l’absence de marqueurs de toxicité fiables et sensibles est un frein à l’évaluation
de l’efficacité des adsorbants. Dans ce contexte, le développement de la métabolomique
comme nouvel outil de diagnostic peut s’avérer intéressant pour mieux caractériser
l’exposition aux mycotoxines. La comparaison des empreintes métaboliques urinaires chez les
animaux ayant reçu les mycotoxines seules ou avec l’adsorbant permettrait de mettre en
évidence des marqueurs d’exposition et d’apporter ainsi de nouvelles preuves de l’efficacité
de l’agent adsorbant.

Au vu de nos résultats, il apparaît que la pertinence du traitement des matières


premières par la paroi de levure testée reste discutable en ce qui concerne l’alimentation des
animaux de races laitières. En effet, la détoxication des mycotoxines n’a pas pour objectif
premier de préserver la santé de l’animal en lactation exposé mais vise à réduire le risque
d’intoxication chronique chez l’homme par la prévention de la contamination des produits
laitiers. La contamination du lait par les principales mycotoxines (OTA, DON, ZEN, FB)

123
Discussion générale

étant considérée comme faible ou nulle (Niderkorn V., 2007), seule la présence d’AFM1 est
véritablement perçue comme un danger sanitaire pour les consommateurs.
L’expérience conduite chez la brebis laitière n’a pas permis de conclure affirmativement
aux bénéfices de la préparation testée sur la réduction de la contamination du lait et laisse
subsister l’incertitude autour de son utilisation dans l’industrie laitière. Il serait donc
intéressant de poursuivre le travail en réalisant un suivi du taux d’AFM1 excrété dans le lait
de brebis en modifiant les conditions expérimentales. Durant l’expérience, les volumes de lait
produits étaient inférieurs à ceux mesurés à la réception des animaux dans nos installations
(1.5 L de lait/jour vs 3 L/jour avant l’étude). Afin de valider les données obtenues, la mise en
place d’une expérimentation sur des animaux ayant atteint le pic de lactation et recevant des
doses inférieures aux normes réglementaires européennes permettrait d’évaluer plus
précisément l’efficacité de la préparation testée par les paramètres d’excrétion de l’AFM1
dans le lait.
L’efficacité de l’adsorbant a aussi pu être limitée par le fait que l’alimentation
expérimentale ne contenait pas que de l’AFB1 et présentait aussi des teneurs importantes
d’AFB2, de l’AFG1 et de l’AFG2 en plus faible quantité représentant 38, 5, et 9 % de la dose
journalière administrée en aflatoxines. En effet, la recherche et le développement d’adsorbants
pour la détoxication de ces aflatoxines présente peu d’intérêt du fait qu’elles sont moins
fréquentes et moins toxiques par rapport à l’AFB1 ou l’AFM1. Cependant, la présence
d’aflatoxines B2, G2 et G1 dans l’alimentation expérimentale puis dans l’organisme pourrait
influencer la séquestration de l’AFB1 et l’excrétion de l’AFM1 dans le lait. Pour étayer cette
hypothèse, d’autres évaluations précisant l’effet de la préparation testée sur la séquestration et
la biodisponibilité de ces aflatoxines seraient nécessaires.
Notre travail de thèse est le premier à avoir évalué l’efficacité d’un adsorbant chez le
ruminant par le suivi de l’excrétion d’une mycotoxine dans l’urine, les fèces et le lait. Aussi,
nous avons pu constater que les effets de la paroi de levure étaient plus marqués dans les fèces
que dans les deux autres matrices biologiques. Dans une optique de criblage in vivo, une
évaluation de nouveaux adsorbants candidats se focalisant uniquement sur la mesure des
paramètres d’excrétion dans les fèces serait suffisante pour apporter une preuve d’efficacité
chez le ruminant.

Le ruminant présente un risque d’exposition accru à des contaminations multiples par


la diversification de son régime alimentaire. C’est donc aussi à travers une maîtrise de la
contamination par les fumonisines, les trichothécènes, la zéaralénone que l’emploi

124
Discussion générale

d’adsorbants organiques revêt un intérêt grandissant en alimentation animale. Des niveaux de


concentrations inacceptables sont parfois détectés dans les productions céréalières distribuées
au bétail en Europe. A la différence des aflatoxines, peu de traitements adsorbants sont
efficaces vis-à-vis des fusariotoxines et la prévention du développement des moisissures
demeure jusqu’à ce jour le seul moyen disponible pour prévenir les risques sanitaires posés
par cette famille de mycotoxines (Niderkorn et al., 2006).
Les résultats de notre étude expérimentale amènent à s’interroger sur l’utilisation
d’adsorbants organiques pour réduire la biodisponibilité des fusariotoxines chez les animaux
exposés à ces contaminants alimentaires. Dans cette perspective, des études cinétiques
complémentaires pourraient renseigner de l’efficacité de la préparation que nous avons testée
vis à vis de la ZEN, du DON, ou de la FB1 afin d’établir un profil détaillé de son activité de
détoxication chez le ruminant.

La connaissance sur l’efficacité des adsorbants organiques a beaucoup progressé au


cours de ces dernières années cependant aucun des produits testés ne possède les
caractéristiques de l’agent de détoxication idéal pour traiter l’ensemble des mycotoxines
d’intérêt alimentaire (Whitlow, 2006). Dès lors, les recherches se focalisant sur la mesure des
paramètres toxicocinétiques et la balance d’excrétion des mycotoxines devraient apporter
l’information utile pour envisager dans le futur des associations d’adsorbants organiques.
Optimisées, ces combinaisons d’adsorbants permettraient de gérer au quotidien la
contamination des aliments du bétail par les mycotoxines et de satisfaire in fine aux attentes
productivistes des éleveurs et sécuritaires des consommateurs de produits de la filière
animale.

Les recherches menées sur les adsorbants organiques pourraient aboutir à des
applications en nutrition humaine. En effet, certains adsorbants à base d’argile développés
pour la nutrition animale font l’objet d’essais cliniques dans les pays émergents confrontés
aux contaminations par les aflatoxines (Phillips et al., 2008). Comme pour ces produits
minéraux, l’administration d’adsorbants organiques pourrait être envisagée pour traiter les
populations des zones à risques. Cette application pourrait également être étendue en Europe
chez certaines populations particulièrement exposées comme les agriculteurs amenés au
contact des mycotoxines de part leur situation professionnelle (Turner et al., 2010). Ainsi, les
adsorbants organiques pourraient être utilisés pour prévenir les risques sanitaires liés à

125
Discussion générale

l’ingestion de poussières contaminées inhalées par les travailleurs agricoles sur les lieux de
travail (silos de stockage de céréales).

126
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147
ILLUSTRATIONS

148
Illustrations

AFLATOXINE M1

Figure 1. Structures chimiques des aflatoxines B1, B2, G1, G2 et M1.

Figure 2. Bioconversion du 8,9-époxyde-AFB1.


(Guengerich et al., 1996)

149
Illustrations

(A) (B)

Figure 3. Structure chimique des différentes ochratoxines et de leurs métabolites (A) et de la


forme ouverte de l’ochratoxine A (B).
(D’après l’AFSSA, 2009)

Figure 4. Toxicocinétique des xénobiotiques.


(Pussa, 2007)

150
Illustrations

Toxine Voie de bioconversion Substrat Produit de réaction Toxicité Références


AFB1 Oxydation AFB1 Epoxyde +++
AFM1 ++
AFP1 ++
AFQ1 + (Guerre et al.,
Réduction AFL ++ 1996b)
Conjugaison Epoxyde GSH-Epoxyde -
AFM1 Glucurono-AFM1 -
AFP1 Glucurono-AFP1 -
AFQ1 Glucurono-AFQ1 -
OTA Oxydation OTA 4OH-OTA ++ (Creppy et al., 1983)
Hydrolyse OTα - (Ringot et al., 2006)

Tableau 13.Voies majeures de bioconversion de l’AFB1 et de l’OTA et toxicité dans les


systèmes biologiques.
(D’après Galtier, 1999)

151
Illustrations

(A)

(B)

Tableau 2. Teneurs maximales tolérées en AFB1 (A) et recommandées en OTA (B) en


alimentation animale (en µg/kg).
(D’après les directives européennes 2002/32/CE et 2006/576/CE)

152
Illustrations

Mycotoxines
Déséquilibres alimentaires
Lactation *
Alimentation *
Environnement **

Principales cibles:
Foie, rein
Système immunitaire
Système de reproduction

Prédisposition aux maladies


Production
Coûts vétérinaires
Profit

Figure 5. Différentes formes de stress subis par les animaux d'élevage.


(D’après Morgavi et al., 2008)
*Pour les ruminants à haut potentiel de production
** Climat, loges inadaptées, pollution, présence humaine

Produit carné Echantillons positifs Références


Pourcentage Teneurs
(%) (µg / Kg)

Saucisse de foie allemande 68 <0.01-4.6 (Gareis and Scheuer,


2000)
Paté à base de foie de porc 4.8 <1.77 (Jimenez et al., 2001)
espagnol
Viande et rein de porc danois - 0-15 (Jorgensen and
0-2.9 Petersen, 2002)
Muscle - rein de porc italien 77-100 0.005-<1 (Matrella et al., 2006)
Saucisse à base de porc 40 0.006-1 (Monaci et al., 2005)
italienne
Jambon italien 30-70 0.06-12.51 (Dall'Asta et al.,
2010)
Jambon italien - <2.3 (Chiavaro et al.,
2002)

Tableau 3. Présence des ochratoxines dans les produits carnés en Europe.

153
Illustrations

Mycotoxine Produit laitier Echantillons Positifs Références


Pourcentage Teneurs
(%) (µg / Kg)
Aflatoxines Lait de vache français 3.4 <0.026 (Boudra et al., 2007)
Lait UHT de vache, 94.4 0.029 (Cano-Sancho et al., 2010)
Yoghourt espagnol 3 0.0132
Lait de vache, 86 0.001-0.108 (Galvano et al., 1998)
Poudre de lait, 84 0.001-0.101
Yoghourt italien, 80 0.001-0.496
Yoghourt portugais 19 0.019-0.098 (Martins and Martins,
2004)
Fromage italien au lait:
- de brebis 12.8 0.05-0.215 (Montagna et al., 2008)
- de vache 27.2 0.05-0.16
- de chèvre 16.7 0-0.25
Poudre de lait espagnol 37.7 0.006- (Gomez-Arranz and
pour enfant 0.0116 Navarro-Blasco)
Poudre de lait italien pour 1 <0.025 (Meucci et al., 2010)
enfant
Lait de chèvre italien 34 0.003-0.05 (Sacca et al., 2009)
Lait brut italien 17.3 0.005- (Virdis et al., 2008)
Fromage de chèvre 9.8 0.0361
0.079-0.389
Lait de brebis italien 81 0.002-0.108 (Bognanno et al., 2006)
Ochratoxines Lait de vache norvégien 12.7 0.011-0.058 (Skaug, 1999)
Lait bovin français 1.1 <0.008 (Boudra et al., 2007)
Lait bovin suisse 14 0.01-0.04 (Breitholtzemanuelsson et
al., 1993)
Poudre de lait italien pour 72 0.035-0.689 (Meucci et al., 2010)
enfant
Fromages italiens et 32 0.1-3 (Dall'Asta et al., 2008)
français

Tableau 4. Présence des aflatoxines et des ochratoxines dans le lait et les produits laitiers en
Europe.

154
Illustrations

Mycotoxine Action toxique Pathologie Références


Aflatoxines Carcinogène Hépatocarcinome Galvano et al.,
Hépatotoxique 2005
Hépatotoxique Syndrome de Reye
Hépatotoxique Kwashiorkor
Ochratoxines Carcinogène Cancer des testicules
Néphrotoxique Néphropathies des Balkans
Neurotoxique Maladies neurodégénératives Sava et al.,
(Maladie de Parkinson et 2006
d’Alzheimer)

Tableau 5. Pathologies chroniques humaines associées à la contamination alimentaire par les


aflatoxines et les ochratoxines.

155
Illustrations

*
Macromolécule % de la masse de la paroi Mr moyenne (DP )
(kDa)
Mannoprotéines 30–50 Variable
β-(1,6)-D-glucanes 5–10 24 (150)
β-(1,3)-D-glucanes 30–45 240 (1500)
Chitine 1.5–6 25 (120)

Tableau 6. Macromolécules de la paroi de Saccharomyces cerevisiae.


*(DP) Degré de polymérisation
(D’après Kliss et al., 2006)

156
Illustrations

Couche externe de
la paroi

Couche interne de
la paroi

Membrane plasmique

Figure 6. Vue schématique de la paroi cellulaire de Saccharomyces cerevisiae.


(D’après Lipke and Ovalle, 1998)

(1) (2) (3) (4)

Figure 7. Les conformations des β-glucanes dans l’espace.


Structure en pelote (1), simple hélice (2), triple hélices (3) et multimères de triple hélices (4).

Figure 8. Modélisation de l’interaction entre une molécule d’AFB1 avec une molécule de β-
(1,3)-D-glucanes en simple hélice au niveau d’un branchement de trois unités
glucopyranosyles en β-(1,6)-D-glucanes.
(Adapté de Yiannikouris et al., 2006). Les flèches blanches indiquent l’effet de tassement.

157
Illustrations

ADDITIFS ZOOTECHNIQUES ET ADDITIFS TECHNOLOGIQUE-


COMPLEMENTS ALIMENTAIRES AGENT DE DETOXICATION DES
MYCOTOXINES

Levure entière Parois de levure


1026
(Levucell
(Yea-Sacc
SC, Lallemand)
, Alltech) (chitine, mannoprotéine, glucanes)

Extraits de parois
modifiées de levure

(Αvec
(Α β -D glucanes)

Mannanes-oligosaccharides
(Bio-MOS,
(MOS 500, BioLogics)
Alltech)
Glucomannanes Glucanes purifiés
(Mycosorb, Alltech) (BETA, Biospringer)

Figure 9. Exemples de préparations contenant des parois de levure et leur application en


alimentation animale.

158
Illustrations

Mycotoxine Pourcentage de mycotoxines adsorbées


Aflatoxines totales 95.0
Fumonisines 67.0
ZEN 77.0
T2 33.4
Citrinine 18.4
DAS 12.7
DON 12.6
OTA 12.5
NIV 8.2
Fusariotoxines 7.9

Tableau 7. Capacité du Mycosorb à lier les mycotoxines.


(D’après Devegowda, 2000)

159
Illustrations

Espèce Dose d’ Exposition Symptômes d’intoxication


animale adsorbant Mycotoxine Niveau Durée Paramètre d’ Signes atténués Signes persistants Références
(%) (ppb/jour) (jours) évaluation
Porc 0.2 AFB1 0.385-1.912 Pure 28 Biochimie du plasma ↑ activité γGT, ALP ↓ albumine Messonnier et al., 2009
↓ cholestérol , glucose
Biochimie du foie ↓ activité P450 EROD et
6βtestostérone hydroxylase
Histologie ↑ lésions hépatiques
Immunité ↓ lymphoprolifération
Zootechnie ↓ GPV
Vache laitière 0.5 AFB1 0.17 N 6 Zootechnie ↓ PA Stroud et al., 2006
Poulet 0.1 AFB1 2 35 Zootechnie ↓ PV et ↑ RCA Girish et al., 2006
Poulet 0.05-1.5 AFB1 0.184 N 42 Zootechnie ↑ mortalité ↑ PV, ↓ RCA Kamalzah et al., 2009
Poulet 0.1-0.5 AFB1 2 Examen des Organes Changements du poids du foie, Karaman et al., 2005
reins, thymus, rate, bourse de
Fabricius
Poulet 0.1 AFB1 2 35 Examen des Organes ↓ poids du thymus, bourse de Girish et al., 2006
Fabricius
↑ poids du foie, reins, rate,
gésier
Immunité ↓ anticorps anti-NV et IBV
Poulet 0.075 AFB1/AFB2/AFG1/AFG2 1.66/0.08/0.2/0.04 N 21 Biochimie du plasma ↓ céruleoplasmine ↓ albumine, vitamine A,C,E, b- Cinar et al., 2008
carotène ↑ MDA
Vache laitière 0.5 AFB1 0.17 N 6 Zootechnie ↓ PA Stroud et al., 2006

Tableau 8. Evaluation de l’efficacité de détoxication de l’AFB1 par le Mycosorb chez les principales espèces d’animaux d’élevage.

160
Illustrations

AGENT ADSORBANT DE MYCOTOXINES

SEQUESTRATION
DANS L’APPAREIL
DIGESTIF

CONTAMINATION CONTAMINATION EFFETS SUR LA SANTE


ALIMENTAIRE DE L’ORGANISME DES ANIMAUX

CRITERES SPECIFIQUES CRITERES NON SPECIFIQUES

Paramètres d’absorption Paramètres de toxicité


Paramètre d’excrétion Paramètres zootechniques

Figure 10. Evaluation de l’efficacité de détoxication des mycotoxines par un agent adsorbant.

161
Illustrations

Paramètres zootechniques:

• Poids des organes (foie, rein, rate cœur, gésier)

• Poids vif (PV), gain de poids vif (GPV), prise d’aliment, ratio de conversion
alimentaire (RCA)

• Mortalité/morbidité

• Production et qualité du lait (taux butyreux (TB), taux de glycérides (TG), taux
protéique (TP), numération des cellules somatiques mammaires (SC))

Paramètres toxicologiques:

• Histologie du foie et des organes cibles (reins, intestins)

• Hématologie : numération sanguine, mesure de l’hématocrite et du taux


d’hémoglobine

• Biochimie du sérum : titre des protéines totales, albumine, globulines, glucose,


acide urique, cholestérol, bilirubine, phosphate inorganique, magnésium,
immuoglobulines (Ig A, Ig G, Ig M), mesure des activités enzymatiques (glutamate
déshydrogénase, γ-glutamyl transférase, aspartate aminotranférase, alanine
aminotransférase, lactate déshydrogénase, créatine kinase, α-hydroxybutyrate
déshydrogénase)

• Immunité: réaction immunitaire de l’hôte après stimulation vaccinale, infectieuse


ou chimique (titre d’anticorps, réponse lymphoproliférative, production de
cytokines)

Encadré 1. Quelques paramètres zootechniques et toxicologiques utilisés pour l’évaluation in


vivo de l’efficacité de détoxication des mycotoxines par un adsorbant.

162
Illustrations

Concentration Pic

Cmax

Kel

AUC
Temps

Tmax
Dose unique

Paramètre toxicocinétique Définition Unité


-1
Cmax Concentration maximale relevée durant l’étude cinétique ng*mL
Tmax Temps nécessaire pour atteindre la Cmax min
-1
AUC Surface sous la courbe des concentrations en fonction du min*ng*mL
temps
1
Kel Constante d’élimination min-

Figure 11. Les principaux paramètres toxicocinétiques sanguins utilisés pour l’évaluation in
vivo de l’efficacité de détoxication des mycotoxines par un adsorbant.

163
Illustrations

Concentration

Etat d’équilibre

Cmax

TRANSFERT

ELIMINATION

Temps

Doses multiples

Paramètres d’excrétion Définition Unité


-1
Cmax Concentration maximale relevée à l’état d’équilibre ng*L
-1
Paramètres de transfert Taux d’AFM1 excrété en 24h dans le lait produit durant la ng, ng*L , % de dose
période d’exposition d’AFB1
-1
Paramètres d’élimination Taux d’AFM1 mesuré dans le lait collecté après l’arrêt du ng, ng*L
traitement

Figure 12. Les paramètres d’excrétion de l’AFM1 dans lait utilisés pour l’évaluation in vivo
de l’efficacité de détoxication de l’AFB1 par un adsorbant chez le ruminant laitier.

164
Illustrations

Espece Parois de levure Exposition Symptômes d’intoxication


animale Type Dose Mycotoxine Niveau Source Durée Signes atténués Signes persistants Références
(%) (ppb/jour) (jours)
Poule GM 0.2 OTA 0.2 Pure 84 OTA dans le plasma, Zaghini et al.,
pondeuse les reins, les muscles 2007
Porc GM 0.2 AFB1 0.385-1.912 Pure 28 Adduits d' AFB-albumine Messonnier et
(démarrage) (MTB-100) dans le plasma al., 2009
Vache laitière GM 0.5 AFB1 0.17 N 6 AFM1 dans le lait Stroud et al.,
(MTB-100) 2006
Vache laitière GM (Mycosorb) 150 g AFB1 108 µg Unique ↓ AFM1 dans le lait Moschini et al.,
2008
Vache laitière GM AFB1 0.00345 N 3 ↓ AFM1 dans le lait Masoero et al.,
(Sc 1026) 2007
Vache laitière GM (Sc 1026, MTB- 0.5 AFB1/AFB2/AFG1/AFG2 0.1/0.0036/0.057/0.0017 A 7 AFM1 dans le lait Kutz et al., 2009
100)
Vache laitière Oligosaccharides 10-50g Aflatoxines AFM1 dans le lait Waltman et al.,
2008
Vache laitière GM (Sc, 0.05 AFB1/AFB2/AFG1/AFG2 0.055/0.040/0.002/0.003 N 10 ↓ AFM1 dans le lait Diaz et al., 2004
MTB-100)

Tableau 9. Evaluation in vivo de l’efficacité de détoxication des aflatoxines et de l’OTA par des préparations à base de parois de levures par la
mesure des paramètres spécifiques.

165
Illustrations

Aflatoxine Matrice Traitement de l’échantillon Analyse Récupération LOD Référence


AFM1 Urine Ns LC/MS/MS Nd Nd Egner et al ., 2003
AFM1 - AFB1 Urine Lyophilisation/IAC HPLC/FLD 96-100% 6.8 -18 pg/ml Kussak et al ., 1995
AFM1 – AFB1 Urine SPE/IAC HPLC/FLD 42-33% Nd Polychronaki et al.,
2008
AFM1 Urine - fèces LLE HPLC/FLD 88% Nd Mykkänen et al., 2005
AFM1 - AFB1 Urine IAC HPLC/DAD Nd Nd Groopman et al., 1985
AFM1 - AFB1 Urine - fèces SPE/IAC – IAC HPLC/FLD Nd Nd Gratz et al., 2006
AFM1 Urine SPE LC/MS Nd Nd Scholl et al., 1996
AFM1 Urine IAC HPLC/DAD 90-98% Nd Wang et al., 1999

Tableau 10. Récapitulatif des procédures analytiques développées pour analyser l’AFB1 et l’AFM1 dans l’urine et les fèces.
Ns : Non spécifié
Nd : Non déterminé

166
Illustrations

Débit de Volume λ λ
Matrice Phase mobile Volatge Temps de Rétention
pompe injecté excitation émission
Solvant (Volume,%) (mL/min) (µl) (Volt) (nm) (nm) (min)
Urine Acétonitrile 17.5
Méthanol 17.5 1 50 800 366 438 AFM1 : 7.5
Eau 64
Acide acétique 1
Fèces Isopropanol 10
Acétonitrile 10 1 AFM1 : 6.5
Acide acétique 2 50 900 366 438
AFB1 : 15
Eau 78
PBPB (50mg/L)* 0.3*
Lait Acétonitrile 25 50 800 366 438 AFM1 : 7
1
Eau 75

Tableau 11. Conditions analytiques utilisées pour le dosage des aflatoxines B1 et M1 par CLHP-FLD.
* Système de dérivation en sortie de colonne

167
Illustrations

Faeces
Fèces AFL?
(a) Lait
Urine Urine
AFM2 AFM1
AFB1 AFM2
AFM1

AFM1 AFB2
AFM2 AFG1 (b)
(b)
(b)
(a) (a)

(c) (c)

(c) 0 2 4 6 8
0 2 4 6 8
Minutes Minutes
0 2 4 6 8 10 12 14 16

Figure 13. Chromatogrammes obtenus par CLHP-FLD d’extraits de fèces, d’urine et de lait d’un animal analysés (a) avant et (b) après
exposition à de l’aliment contaminé en aflatoxines. (c) solutions d’aflatoxines pures en mélange.

168
Illustrations

2
Domaine de Droite r Limite de Concentration Récupération Précision Exactitude Stabilité
a
linéarité d’étalonnage quantification des CQ (mois)
Mycotoxine Matrice (ng/ml) (ppb) (%) (%) (%) 3 6
AFM1 Urine 1-20 Y= 156313X-8828 0.9996 0.85ng/ml 2 99 3.0 2 2.24 1.9
6 84 2.4 -27 4.30 4.5
Fèces 0.5-20 Y= 423749X- 0.9992 0.5ng/g
126853 2 97 6.4 2.8 1.91
4 89 10.3 -3 3.54
Lait 1-50 Y= 13181X-1885 1.000 5.4 pg/ml 0.05 85 4.0 -6 0.04 0.05
1 85 4.9 -13 0.85 0.89
AFB1 Fèces 0.5-20 Y= 2471734X- 0.9994 0.5ng/g
726638 2 103 9.7 -2.6 1.94
4 88 6.4 -14 3.67

Tableau 12. Critères de performance des méthodes CLHP utilisées pour la quantification de l’AFB1 et l’AFM1 dans l’urine, les fèces et le lait
a
Ratio signal/bruit de fond=10

169
Illustrations

0.25

0.20
AFM1 (ng/ml)

0.15

0.10

0.05

0
0 12 24 36 48

Temps (h)

Figure 14. Profil de distribution de l’AFM1 dans plasma d’une brebis exposée à de l’AFB1
obtenu par CLHP.

170
Illustrations

Lait

Sang

Figure 15. Mécanisme général de l’excrétion lactée des aflatoxines.


Diffusion passive () et transport actif transmembranaire ().

171
ANNEXES

172
Annexe 1

MODE OPERATOIRE NORMALISE

Réf : ANAL-Mycotox-12
Laboratoire des MYCOTOXINES Modifiée le
URH-DIMA Version finale

OBJET: Méthode de dosage par CLHP et détection Fluorimétrique de l’aflatoxine M1 dans les
urines
Auteur du document: H. Boudra, S. Firmin Date et signature
Validation: D. Alvarez Date et signature
Responsable d’Equipe Date et signature
DESTINATAIRES
 Secrétariat  Technicien(s)  Stagiaire(s)  Responsable(s)

I- MATERIELS ET REACTIFS

1. Matériels
♦ Appareil à Eau Milli-Q Réf : Elgastat UHQ
♦ Colonne CLHP n°22 Réf : NUCLEODUR C18 Pyramid (MN,
150 x 4.6 mm, 3 µm)
♦ Mini colonne pour purification IAC Réf : AflaprepM (R-Biopharm)
♦ Pipettes automatiques calibrées Réf : 20-200µl Ep Research 4924052
Réf : 100-100µl Ep Research 3372931
Réf : 500-5000µl Ep Research 4691502
♦ Tubes PP (7ml) Réf : 000-2053-IRI (Elkay)
♦ Tubes PP (15 ml) Réf : Falcon 352096

2. Réactifs et solvants
1. Acétonitrile Réf : Chromanorm, 20 049-322
2. Azide de sodium Réf : 937074 249
3. Méthanol Réf : Chromanorm, 20 834-291
4. AFM1 Réf : Sigma Aldrich
5. Solution d’Azide de Na 0.02 g/l dans le PBS Réf : 937074 249
6. Tampon PBS à pH 7.4 Réf: Delta Biological, 1000-3
7. Urines de BREBIS: Cf point III.1.2

Annexe 1. Mode opératoire. Méthode de dosage par CLHP et détection fluorimètrique de l’aflatoxine M1
dans l’urine

173
Annexe 1

II- METHODES :

1- Préparation de la gamme de calibration


SS1 Sigma : Un aliquote de 0,1 mg de poudre est dissous dans 1ml d’acétonitrile. Cette
solution a été vérifiée en réalisant un Scan entre 200 et 400 nm. MON-04-Calibration-
mycotox
La solution SS1 a été contrôlée à 6.56µg/ml (fiche gestion AFM1)

SS2 à 2 µg/ml: 600µl SS1+1368µl d’ACN (le 03-04-2009)


ST1 à 200 ng/ml: dilution au1/10ème de la SS2: 200 µl SS2 + 1800 µl d’ACN
Ces solutions sont conservées à –20°C.

1.2. Préparation de la gamme de calibration


Dans des flacons en PP (7 ml), des dilutions successives ont été réalisées dans la phase mobile
pour obtenir les concentrations suivantes :

S fille [C] en Sol. Toxine MeOH 75%


ng.ml-1
vol.
(µl)
SF 1 0.5 SF 4 200 1800
SF 2 1 SF 4 400 1600
SF 3 2 SF 5 400 1600
SF 4 5 SF 5 1000 1000
SF 5 10 ST1 100 1900
SF6 20 ST1 200 1800
Ces solutions sont conservée à +4°C.

• Toutes ces solutions sont recouvertes de papier aluminium, l’AFM1 est sensible à la
lumière
• Laisser les solutions revenir à T°C ambiante avant de faire les dilutions et
d’utiliser la gamme.
• Eviter de laisser traîner les solutions sur la paillasse. Après usage, bien les boucher
et les sertir avec du parafilm et les remettre à +4°C.

174
Annexe 1

III- VALIDATION :
1- Préparation des QC:
Deux QC surchargés à 2 niveaux de concentration connus (QC1= 2 ng.ml-1; QC2= 6 ng.ml-
1
) ont été utilisés pour évaluer les critères de validation suivants : le Rendement d'extraction
et la Stabilité pendant la conservation.

NB : Une évaluation de la stabilité de la gamme de calibration (solution pure) sera également


réalisée

1.1. Préparation des solutions de contamination


Les solutions filles ont été préparées comme suite:
• Solution de contamination à 30 ng.ml-1: 82.5µl de SS2 à 2µg/ml + 5417.5µl d’ACN
10%.
• Solution de contamination à 90 ng.ml-1: 247.5µl de SS2 à 2µg/ml + 5252.5µl
d’ACN 10%.

Volumes à préparer :
Préparation du QC1= 2 ng.ml-1: 2 ng/ml * 75ml = 150 ng à rajouter, soit 5 ml de la solution
à 30 ng/ml (on prépare 5.5ml).

Préparation du QC2= 6 ng.ml-1 : 6 ng/ml * 75ml = 450 ng à rajouter, soit 5 ml de la solution


à 90 ng/ml (on prépare 5.5ml).

1.2. Préparation des QCs

Nombre de QC à préparer
a-3QC de chaque le jour de la préparation
b-3QC de chaque à T+ 3mois
c- 3QC de chaque à T+ 6mois
d- 2QC de chaque par jour d’analyse, soit 8 * 2 = 16
Soit un total de 25 QC
Nous allons donc préparer un total de 35 QC (10 de sécurité) de chaque niveau

175
Annexe 1

Besoin en urines
35QC * 2ml par QC = 70 ml par QC, nous allons préparer 75 ml
Soit 150 ml d’urines

Préparation : Dans un Becher de 250 ml en PP, placé sur un agitateur magnétique, 70 ml


d’urines ont été additionnés de 5 ml de chacune des solutions de contaminations
correspondantes. Les 2 urines ont été maintenues sous agitation permanente pendant au moins
30 min, aliquotées par fraction de 2 ml exactement mesuré dans des tubes Eppendorff de 15
ml en PP, puis stockés à –20°C jusqu’à analyse5.
• QC1 à 2 ng.ml-1 : 70 ml d’urines + 5 ml de la solution à 30 ng.ml-1
• QC2 à 6 ng.ml-1 : 70 ml d’urines + 5 ml de la solution à 90 ng.ml-1

1.3. Préparation des références :

2 ml d’urine contaminée sont déposées et reprisent dans 2 ml d’éluat. Nous avons donc la
même concentration dans l’urine de départ que dans l’éluat d’arrivé.

Soit :
- QC1 à 2ng/ml : 300µl de la sol de cont à 30 ng/ml + 4200µl de MeOH 75% = sol à 2 ng/ml
- QC2 à 6ng/ml : 300µl de la sol de cont à 90 ng/ml + 4200µl de MeOH 75% = sol à 6 ng/ml

2- Validation
2.1. Linéarité:
Une courbe de calibration sera réalisée pour chaque série d’analyse. Une régression linéaire
sera réalisée entre la surface du pic des différentes concentrations d’AFM1 et leur
concentration théorique.

2.1. Spécificité:
Elle sera déterminée sur les échantillons d’urine des animaux inclus dans l’expérience. Aucun
pic parasite ne doit interférer avec les pics de l’AFM1, et éventuellement des autres
métabolites (si on connaît les temps de rétention dans les conditions chromatographiques de
cette méthode).

5
L’urine utilisée a reçu de l’azide lors de son stockage en attente de son utilisation.

176
Annexe 1

2.3- Rendement d’extraction :


Le pourcentage d’extraction sera testé sur 2 niveaux de concentration en triplicate. Il sera
calculé comme le rapport de la réponse (surface du pic) obtenue après injection de
l’échantillon extrait à celle obtenue pour la même quantité d’AFM1 injectée en solution pure
(Sans évaporation).

2.4–Précision et exactitude de la méthode


Répétabilité :
3 QC de chaque niveau de concentration (n=6) seront analysés. Pour chaque niveau de
concentration, la précision et l’exactitude devront être inférieure à 20 %.

Reproductibilité :
La reproductibilité sera testée sur les différentes séries de mesure. Pour chaque niveau de
concentration, la précision et l’exactitude devront être inférieure à 20%.

2.5 –Stabilité:
3 QC de chaque niveau de concentration6 seront analysés immédiatement après leur
préparation (avant congélation) = Référence. 2 autres QC de chaque niveau de concentration
seront analysés 3 et 6 mois après leur conservation à –20°C.

6
Les mêmes qui auront servi à l’évaluation du rendement et de la répétabilité

177
Annexe 1

IV. METHODES
1. Préparation des échantillons :
Dans un tube falcon PP de 15ml,

Etape Nature Volume Action


1 Urine 2ml
2 MeOH 1ml Vortexer 30s.
3 PBS 9ml Vortexer 5s.
4 Centrifuger le tube à 5000 tr/mn pendant 10 mn. Un culot plus ou moins
grand se forme dans le fond du tube.

2. Purification sur mini colonne (Afla Prep M® ) :


NB :
• Les colonnes IAC et réactifs sont placés à T°C ambiante 1h avant l’extraction
• La capacité de la colonne IAC sera testée pour chaque nouveau lot sur un échantillon
d’urine surchargé avec une concentration correspondant au taux maxi de la colonne, c
a d 200 ng.

Action Solvant Volume Débit (ml/min)


Déposer le mélange 12ml 1ml/mn
(attention de ne pas prendre le
culot)
Lavage eau milliQ 10ml 3-4 ml/mn
Séchage à l’air
Elution (1) MeOH 1.5ml Gouttes à gouttes
Eau UHQ 0.5ml Gouttes à gouttes
Bien vortexer l’éluat pendant 30 s., aliquoter par fraction de 400µl dans deux vials d’injection et en
placer un à +4°C, injecter directement 50µl de l’autre, vérifier les pics et réinjecter une seconde fois
si les pics sont corrects.
Une troisième injection est aussi possible.
(1) Laisser le MeOH traverser la colonne et laisser en contact pendant 1 min, aspirer ensuite pour faire remonter le MeOH
dans la colonne avant de commencer à éluer.

Régénération des colonnes : Après chaque utilisation, les IAC sont immédiatement lavées
avec 10 ml d’ED puis 10 ml de PBS. Elles sont stockées dans une solution d’azide de Na à
0.02% dans le PBS.

3. Conditions chromatographiques:

Colonne n° 22
Volume d’injection 0.05 ml
Phase mobile A: ACN-MeOH-ED (17.5 : 17.5 : 65)
1 ml/min
Débit
Détecteur Fluorescence PMT : 800v

178
Annexe 1

λex 366 nm ; λem 438 nm


Four 40°C
Temps d’analyse 11 mn
Tr toxines AFM1: 7.5 min

Expression des résultats:

Concentration (ng/ml) =M(ng)/V(ml)

Figure 1: Chromatogramme type d’une solution pure d’AFM1 à 2 ng/ml

FL 3000
PBS-el MeOH-col us
Area
Name
0.06 Retention Time 0.06
7.2

0.04 0.04
Volts

Volts
241181

0.02 0.02

0.00 0.00

-0.02 -0.02

0 2 4 6 8 10 12 14
Minutes

Figure 2 : Chromatogramme type d’AFM1 dans les urines (QC à 2 ng/ml d’urine)

0. 0 50 0 . 0 50
F L 30 0 0
P 1 AF B 1 J 2
R e te n t io n Tim e
0. 0 45 Ar e a 0 . 0 45

0. 0 40 0 . 0 40

0. 0 35 0 . 0 35
7.145 263324

0. 0 30 0 . 0 30

0. 0 25 0 . 0 25
Volts

Volts

0. 0 20 0 . 0 20

0. 0 15 0 . 0 15

0. 0 10 0 . 0 10

0. 0 05 0 . 0 05

0. 0 00 0 . 0 00

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Min u t e s

179
Annexe 1

V. PROCEDURE DE DECONTAMINATION DU MATERIEL

(i) Immerger totalement le matériel à décontaminer dans une bassine réservée à cet effet
contenant une solution de NaCLO (5° CL, ou 5% (v/v)) préparée extemporanément. Le
matériel est laissé en contact au moins de 30 minutes. La solution de décontamination est
ensuite diluée avec de l’eau de robinet. Le matériel est ensuite lavé au méthanol.
(ii)- Le matériel ainsi traité suivra ensuite le cheminement normal de la vaisselle de
laboratoire non contaminée.
(iii)- Le matériel en contact avec une toxine donnée sera d’abord rincée 2 à 3 fois avec de
l’eau distillée pour enlever les résidus de détergent, ensuite rincée avec le solvant d’extraction
de la toxine correspondante (sinon avec du méthanol).

180
Annexe 2

MODE OPERATOIRE NORMALISE

Réf : ANAL-Mycotox-13
Laboratoire des MYCOTOXINES Modifiée le
URH-DVA Version finale

OBJET: Méthode de dosage par CLHP et détection fluorimétrique des aflatoxines B1, M1, G1,
B2 dans les fèces
Auteurs du document: H. Boudra, S. Firmin Date et signature
Validation: Date et signature
Responsable d’Equipe Date et signature
DESTINATAIRES
 Secrétariat  Technicien(s)  Stagiaire(s)  Responsable(s)

Annexe 2. Mode opératoire. Méthode de dosage par CLHP et détection fluorimétrique des aflatoxines B1,
M1, G1, B2 dans les fèces
I- MATERIELS ET REACTIFS

1. Matériels
♦ Appareil à Eau Milli-Q Réf : Elgastat UHQ
♦ Centrifugeuse Réf : Sorvall RC-5B
♦ Colonne CLHP n°22 Réf : NUCLEODUR C18 Pyramid (MN,
150 x 4.6 mm, 3 µm)
♦ Papier filtre 114 Réf : Whatman 1114150
♦ Mini colonne pour purification IAC Réf : Aflaprep (R-Biopham)
♦ Pipettes automatiques calibrées Réf : 20-200µl Ep Research 4924052
Réf : 100-100µl Ep Research 3372931
Réf : 500-5000µl Ep Research 4691502
♦ Tubes PP (7ml) Réf : 000-2053-IRI (Elkay)
♦ Tubes PP (15ml) Réf : Falcon 352096
♦ Tubes PP (50ml) Réf : Falcon 352070

2. Réactifs et solvants
8. Acétonitrile Réf : Chromanorm, 20 864-320
9. Isopropanol Réf : Chromanorm, 20 880-320
10. Acide acétique Réf : Normapur, 20 104-298
11. Azide de sodium Réf : Sigma- Aldrich S8032
12. Méthanol Réf : Chromanorm, 22 711-324
13. Aflatoxin B1 Réf : Sigma- Aldrich
14. Aflatoxin G1 Réf : Sigma- Aldrich
15. Aflatoxin B2 Réf : Sigma- Aldrich
16. Aflatoxin M1 Réf : Sigma- Aldrich
17. Solution d’Azide de Na 0.02 g/l dans le PBS Réf : 937074 249
18. Tampon PBS à pH 7.4 Réf: (Delta Biological, 1000-3)
19. fèces de brebis: Cf point III.1.2

181
Annexe 2

II- METHODES :

1- Préparation de la gamme de calibration


1.1.1 AFM1
SS1 Sigma : Un aliquote de 0,1mg de poudre est dissous dans 1ml d’acétonitrile. Cette
solution a été vérifiée en réalisant un Scan entre 200 et 400nm. MON-04-Calibration-
mycotox
SS2 à 2µg/ml: 600µl SS1+1368µl d’ACN (03-04-2009)
ST1 à 200 ng/ml : dilution au dixième de la solution SS2 : 200µl SS2+ 1800µl d’ACN 100.
Ces solutions sont conservées à –20°C.

1.1.2 AFB1
SS1 Sigma : Un aliquote de 0,1mg de poudre est dissous dans 1ml d’acétonitrile. Cette
solution a été vérifiée en réalisant un Scan entre 200 et 400nm. MON-04-Calibration-
mycotox
SS2 à 8.9µg/ml: 600µl SS1+1368µl d’EtOH (03-04-2009)
ST1 à 400 ng/ml : dilution de la solution SS2 : 89.88µl SS2+ 1912.12µl d’EtOH (06-10-
2009).
Ces solutions sont conservées à –20°C.

1.1.3 AFG1
SS1 Sigma : Un aliquote de 0,1mg de poudre est dissous dans 1ml d’acétonitrile : toluène
(1 :9). Cette solution a été vérifiée en réalisant un Scan entre 200 et 400nm. MON-04-
Calibration-mycotox
SS2 à 10.84 µg/ml: 20µl SS1+1388µl de Tol : ACN (9 :1)(10-10-2009)
ST1 à 400 ng/ml : dilution de la solution SS2 : 73.8µl SS2+ 1926.2µl d’ACN.
Ces solutions sont conservées à –20°C.

1.1.4 AFB2
SS1 Sigma : Un aliquote de 0,1mg de poudre est dissous dans 1ml d’acétonitrile : toluène
(1 :9). Cette solution a été vérifiée en réalisant un Scan entre 200 et 400nm. MON-04-
Calibration-mycotox
SS2 à 6.98µg/ml: 150µl SS1+7781µl de Tol : ACN (9 :1) (10-10-2009)
ST1 à 400 ng/ml : dilution de la solution SS2 : 114.6µl SS2+ 1885.4µl d’ACN.

182
Annexe 2

Ces solutions sont conservées à –20°C.

1.2.1 Préparation des solutions de toxines en mélange de travail (STM1)


STM1 à 40ng.ml-1 d'AFB1 et d'AFM1: 250µl de la solution ST1 AFB1+ 500µl de la
solution ST1 AFM1+ 1750µl de MeOH à 75%

1.2.2 Préparation des solutions de toxines en mélange de travail (STM2)


STM2 à 40ng.ml-1 d'AFB2 et d'AFG1: 75 µl de chacune des solutions ST1 + 1350µl de
MeOH à 75%

1.3. Gamme de calibration


Dans des flacons en PP (7ml), des dilutions successives ont été réalisées dans la phase mobile
pour obtenir les concentrations suivantes :
S fille [C] en [C] en Sol. Toxine Methanol
AFB1 et AFB2 et 75%
AFM1 AFG1
ng.ml-1 ng.ml-1
vol. (µl) vol. (µl)
SF 1 0.5 0.25 SF 2 1000 1000
SF 2 1 0.5 SF 3 1500 1500
SF 3 2 1 STM1/ST 200/200 3600
M2
SF 4 5 2 STM1/ST 250/200 1550
M2
SF 5 10 3 STM1/ST 500/300 1200
M2
SF 6 20 5 STM1/ST 1000/50 500
M2 0
Ces solutions sont conservée à +4°C.

• Toutes ces solutions sont recouvertes de papier aluminium, l’AFM1 est sensible à la
lumière.
• Laisser les solutions revenir à température ambiante avant de faire les dilutions et
d’utiliser la gamme.
• Eviter de laisser traîner les solutions sur la paillasse. Après usage, bien les boucher et
les sertir avec du parafilm et les remettre à +4°C.

183
Annexe 2

III- VALIDATION :

1- Préparation des QC:


La validation dans ces matrices ne concernera que la LOQ, le Rendement d'extraction et la
Stabilité pendant la conservation.
Cette validation sera réalisée avec un type de QC réalisé par une surchargé avec une solution
connue en AFM1, AFB1, AFG1 et AFB2.
NB : Une évaluation de la stabilité de la gamme de calibration (solution pure) sera également
réalisée

Nombre de QC à préparer :
a-3QC de chaque le jour de la préparation
b -3QC de chaque à T+3 mois
c-3QC de chaque à T+6 mois
d-2QC de chaque par jour d’analyse, soit 8*2=16
Soit un total de 25QCs
Nous allons donc préparer un total de 35 QC (10 de sécurité) de chaque niveau

Besoin en fèces
35QC*1g par QC= 35g par niveau de QC
Soit 70 g de fèces de brebis non contaminés.

1.1. QC obtenu par surcharge


QC1= 2ng.g-1 d’AFM1, AFB1 et 1ng.g-1 d’AFG1, AFB2 de fèces
QC2= 4ng.g-1 d’AFM1, AFB1 et 1.5ng.g-1 d’AFG1, AFB2 de fèces

Masse à préparer :
- QC1= 2ng.g-1 d’AFM1, AFB1 et 1ng.g-1 d’AFG1, AFB2 *35g = 70ng d’AFM1, AFB1 et
35ng d’AFG1, AFB2 nécessaire soit 1.75ml de la solution à 40ng.ml-1 d’AFM1, AFB1 et
20ng .ml-1 d’AFG1, AFB2 (on prépare 2.25ml)
- QC2= 4ng.g-1 d’AFM1, AFB1 et 1.5ng d’AFG1, AFB2 *35g = 140ng d’AFM1, AFB1 et
52.5ng d’AFG1, AFB2 nécessaire soit 3.5ml de la solution à 40ng.ml-1 d’AFM1, AFB1 et
15ng.ml-1 d’AFG1, AFB2 (on prépare 4ml)

184
Annexe 2

Préparation : Dans un tube (Falcon, PP, 50ml), 1g de fèces lyophilisé est pesé (± 0.01g) sera
surchargé avec 50µl et 100µl des solutions filles correspondantes, et stocké à –20°C jusqu’à
analyse.

1.2.Préparation des solutions de contamination :


Les solutions filles ont été préparées comme suite :
- Solution de contamination de mycotoxines en mélange STMF1 à 40ng.ml-1 d’AFM1,
AFB1 et 15ng.ml-1 d’AFG1, AFB2 pour la préparation du QC1 :
450µl de ST1 AFM1 à 200ng/ml
+225µl de ST1 AFB1 à 400ng/ml
+112.5µl de ST1 AFB2 à 400ng/ml
+112.5µl de ST1 AFG1 à 400ng/ml
+ 1350µl de MeOH à 75%

- Solution de contamination de mycotoxines en mélange STMF2 à 40ng.ml-1 d’AFM1,


AFB1 et 15ng.ml-1 d’AFG1, AFB2 pour la préparation du QC1 :
800µl de ST1 AFM1 à 200ng/ml
+400µl de ST1 AFB1 à 400ng/ml
+150µl de ST1 AFB2 à 400ng/ml
+150µl de ST1 AFG1 à 400ng/ml
+2500µl de MeOH à 75%

1.3. Préparation des solutions de référence :


1 g de fèces contaminé sont extrait avec 12ml de chloroforme, 9ml d’extrait sont déposés
puis repris dans 1ml d’éluat. La concentration de toxines est donc réduite d’un facteur 0.75
(=9/12) dans de solution de reprise par rapport à la concentration initiale dans 1g de fèces.
Soit, pour le QC1 à 2ng.g-1 d’AFM1, AFB1 et 1ng d’AFG1, AFB2, la référence est = sol à
1.5ng /ml d’AFM1, AFB1 et 0.75 ng/ ml d’AFG1, AFB2.
= 112.5 µl (3*50*0.75) de la solution de contamination STMF1+2887.5µl de MeOH à 75% .

Soit, pour le QC2 à 4ng.g-1 d’AFM1, AFB1 et 1.5ng d’AFG1, AFB2, la référence est = sol à
3ng /ml d’AFM1, AFB1 et 1.125 ng/ ml d’AFG1, AFB2.
= 225 µl (3*100*0.75) de la solution de contamination STMF2+2775µl de MeOH à 75% .

185
Annexe 2

2- Validation
2.1 Linéarité
Une courbe de calibration sera réalisée pour chaque série d’analyse. Une régression linéaire
sera réalisée entre la surface du pic des différentes concentrations d’aflatoxines et leur
concentration théorique.

2.2 Spécificité
Elle sera déterminée sur les échantillons de fèces d’animaux inclus dans l’expérience. Aucun
pic parasite ne doit interférer avec le pic d’aflatoxines et éventuellement des autres
métabolites (si on connaît les temps de rétention dans les conditions chromatographiques de
cette méthode).

2.3 Rendements d’extraction


Le pourcentage d’extraction sera testé sur 2 niveaux de concentration en triplicate. Il sera
calculé comme le rapport de la réponse (surface du pic) obtenue après injection de
l’échantillon extrait à celle obtenue pour la même quantité d’aflatoxines injectées en solution
pure (sans évaporation).

2.4 Précision et exactitude de la méthode


Répétabilité :
3 QC de chaque niveau de concentration (n=6) seront analysés. Pour chaque niveau de
concentration, la précision et l’exactitude devront être inférieure à 20%.
Reproductibilité :
La reproductibilité sera testée sur les différentes séries de mesure. Pour chaque niveau de
concentration, la précision et l’exactitude devront être inférieure à 20%.

2.5 Stabilité
3 QC de chaque niveau de concentration (n=6) seront analysés immédiatement après leur
préparation (avant leur congélation)= Référence. 2 autres QC de chaque niveau de
concentration seront analysés 3 et 6 mois après leur conservation à -20°C.

186
Annexe 2

IV. METHODES
1. Extraction des aflatoxines par le chloroforme :
Dans un tube PP de 50ml,
Nature Volume Action
Poudre de fèces 1g
NaCl 1% 4ml Hydrater, homogénéiser 2min aux Ultra-Sons
chloroforme 12ml Extraire 20 min sous agitation (V3)
Centrifuger 10min à 5000 tr/min
culot 9ml transferrer dans un tube PP de 15ml
Evaporer à sec sous N2 à 50°C
Méthanol 100% 0.5ml Suspendre les aflatoxines
Agiter au vortex 1min
PBS 10ml Diluer le MeOH à 10% du volume d‘extrait et
ajuster le pH à 7.4
Centrifuger 10min à 5000 tours/min

2. Purification des aflatoxines sur colonne IAC (Aflaprep®) :

Action Solvant Volume Débit (ml/min)


Déposer Extrait de fèces 10.5ml 1ml /min
dilué
Lavage Eau milli Q 10ml 3-4 ml/min
Séchage à l’air
Première élution Méthanol 100% 0.75ml Gouttes à gouttes
Evaporer à sec sous N2 à 50°C
Hydratation la colonne Eau MilliQ 0.25ml Gouttes à gouttes
Séchage à l’air
Seconde élution Méthanol 100% 0.75ml Gouttes à gouttes
L’extrait organique est agité au vortex 1min.
50µl sont injectés

*Laisser le méthanol traverser la colonne et laisser en contact pendant 1min lors de la


première élution, aspirer ensuite pour faire remonter le méthanol dans la colonne avant de
commencer à éluer.
NB : Après chaque utilisation, les IAC sont immédiatement lavées avec 10ml d’eau distillée
puis 10ml de PBS. Elles sont stockées dans une solution d’Azide de Na à 0.02% dans le PBS.

187
Annexe 2

3. Conditions chromatographiques: (adapté de Manetta et al., 2005) :


Colonne n° 22
Phase mobile ACN/ISOPROPANOL/AA/ED (10:10: 2:78; v:v:v)
Débit 1 ml/min
Température du four 30°C
DPC PBPB à 0.005%
Débit 0.3ml/min
Détecteur Fluo PMT : 900 V; λem: 366 nm, λex: 438 nm
Temps d’analyse 19 min
Tr toxines AFM1 : 6.5 min
AFB2 : 9 min
AFG1 :10.5min
AFB1 : 15min

Expression des résultats:

Concentration (ng/g) = m(ng)/M (g de fèces)


Figure 1: Chromatogramme type d’une solution pure de toxines en mélange (SF5)

FL 3000
pt 5ng M1
Re tention Time
0.95
Are a
AFG1 0.95

AFB1
0.90 0.90

AFB2
0.85 0.85
Volts

Volts

0.80 0.80

AFM1
0.75 0.75

0.70 0.70

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
Minutes

Figure 2 : Chromatogramme type des toxines dans les fèces obtenu après surcharge (QC2)
FL 3000
0.48 QC2.2 0.48

AFG1 AFB1
0.46 0.46

0.44 0.44

0.42 AFB2 0.42

0.40 0.40
Volts

Volts

0.38 0.38

AFM1
0.36 0.36

0.34 0.34

0.32 0.32

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
Minutes

188
Annexe 2

V. PROCEDURE DE DECONTAMINATION DU MATERIEL


(i) Immerger totalement le matériel à décontaminer dans une bassine réservée à cet effet
contenant une solution de NaCLO (5° CL, ou 5% (v/v)) préparée extemporanément. Le
matériel est laissé en contact au moins de 30 minutes. La solution de décontamination est
ensuite diluée avec de l’eau de robinet. Le matériel est ensuite lavé au méthanol.
(ii)- Le matériel ainsi traité suivra ensuite le cheminement normal de la vaisselle de
laboratoire non contaminée.
(iii)- Le matériel en contact avec une toxine donnée sera d’abord rincée 2 à 3 fois avec de
l’eau distillée pour enlever les résidus de détergent, ensuite rincée avec le solvant d’extraction
de la toxine correspondante (sinon avec du méthanol).

189
Annexe 3

nnexe 3
Modification of aflatoxin B1 and ochratoxin A
Annexe 3.toxicokinetics in rats
Poster Congrès de l’International byforaMycotoxicology
Society yeast cell wall
(Tulln, preparation
9-11septembre 2009).
Evaluation of a yeast cell wall preparation to reduce mycotoxins absorption in rats
S. FIRMIN1,2, P. GANDIA3, D.P. MORGAVI1, J-P. JOUANY1, G. HOUIN3, G. BERTIN2 and H. BOUDRA1
1INRA, UR1213 Herbivores, Site de Theix, F-63122 Saint Genès-Champanelle
2Alltech-France, European Regulatory Department, F-92593 Levallois-Perret
3 Laboratoire Cinétiques des Xénobiotiques, Faculté des Sciences Pharmaceutiques, F-31062 Toulouse cedex 9

INTRODUCTION

Cell Wall preparations of Saccharomyces cerevisiae were shown capable to bind several major mycotoxins in vitro. Most in vivo
studies have evaluated the efficacy of the detoxifiers on the basis of animal performances and/or absence of toxicity, but there is
scarce information on how they impair absorption. Comparing excretion of mycotoxins in different biological fluids with and
without detoxifier administration is a direct way to assess their efficacy. The objective of this study was to evaluate the effect of
a commercial yeast cell wall preparation (YCW) on aflatoxin B1 (AFB1) and ochratoxin A (OTA) pharmacokinetic and balance
excretion (faeces vs urine) in rats.

MATERIALS AND METHODS

Rats (Sprague-Dawley, 265±30 g) were housed in a Table 2. Cumulative excretion of mycotoxins after a single dose of
controlled room and had free access to water and feeds. aflatoxin B1 and ochratoxin A with and without co-administration of a
Radiolabelled AFB1 (0.716 µg/kg BW) and OTA (3.22 µg/kg yeast cell wall preparation in rats
BW) were orally administered alone or with YCW equivalent
to 0.025% in diet. Experiment a Urinesb Faecesb Total excreted c
Aflatoxin B1 (0.716 µg/kg BW)
The absorption and excretion of toxins was monitored by Control 6.1±2.0 39.0±3.4 45.1
YCW 2.9±1.1 * 59.6±18.2 * 62.5
radioactivity measurements using a liquid scintillation counter
in two different studies. Ochratoxin A (3.22 µg/kg BW)
Control 5.6±1.3 16.3±2.6 44.1
Pharmacokinetic study: The pharmacokinetic parameters YCW 6.5±2.3 23.8±4.9 * 49.3

were determined in plasma using three rats per treatment


group, sacrificed at 1, 2, 4, 5, 6, 8, 10,14, 24, 36, 48 and 72
ACumulative excretion (%, mean±SD, n=5) of radioactivity, b Excreted at 72 h,
cSum of urines and faeces at the end of the collection period that was 3 and 10
h post gavage (n=117). days for aflatoxin B1 and ochratoxin A, respectively
Excretion study: five rats per group were randomly and
individually placed in metabolism cages. Samples of urines
Co-administration of YCW and AFB1 increased, up to 55%,
and faeces were collected at 6, 12, 24, 36, 48 h, and then
radioactivity excretion in faeces as compared to AFB1 alone,
every 24 h after dose.
while the rate in urines decreased.
YCW effect on OTA was less marked. The radioactivity in
faeces was increased up to 16% (P<0,05) but without
RESULTS modification of urinary excretion.

Table 1. Mean pharmacokinetic parameters in plasma after a single


dose of AFB1 and OTA with and without co-administration of a YCW
preparation in rats CONCLUSIONS AND PERSPECTIVES
Aflatoxin B1 Ochratoxin A
Parameters Control YCW Control YCW
Cmax (ng/ml/kg BW) 0.72 0.27 28.78 20.84
• These results indicate that YCW has the potential to protect
Tmax (h) 4 5 5 5 animals against exposure to low dietary level of selected
t1/2 (h) 63.6 65.4 63.6 65.4 mycotoxins.
AUC 0-∞(ng/ml/kg BW) 32.9 20.1 1758.5 1279.8
∆AUC 0-∞(%) 38.9 27.2 • Detoxification of aflatoxin B1 appears to be most efficient
than for ochratoxin A.
YCW reduced the absorption of AFB1. Area under the curve • Evaluation of the protective action of YWC in ruminants is
extrapolated to infinity (AUC0-∞) and maximal concentration under way.
(Cmax) increased without change in the elimination half life
(t1/2). In contrast, YCW had no effect on ochratoxin A
absorption.
Study carried out with the financial support of Institut National de
la Recherche Agronomique and Alltech

190
World Mycotoxin Reduction in Food and Feed Chains, 9-11 September 2009, Tulln, Austria
Summary

Aflatoxin B1 (AFB1) and Ochratoxin A (OTA) are mycotoxins that can be found in a large
variety of feedstuffs. Consumption of contaminated feeds can affect the health and
performances of farm animals and if transferred into animal products can be a problem for the
safety of food. Different treatments of detoxication based on organic adsorbants addition have
been developed to bind these mycotoxins in the digestive tract and thus to reduce exposure of
animals. The objective of this work was to evaluate the efficacy of an adsorbent containing
yeast cell wall extracts (Mycosorb®) in two animal models, the rat and the dairy ewe. The
efficacy was determined by performing a monitoring of mycotoxins and/or theirs metabolites
in 3 matrices: urinary and faecal excretion and blood kinetic. In both animal models, thus we
have studied the effects of yeast cell walls on urinary and faecal excretion and blood kinetic
of the 2 mycotoxins (AFB1 and OTA). Radioactivity analysis showed that faeces of animals
supplemented with the adsorbent contained significantly more mycotoxins in rats. This
increase of radioactivity in feces was associated with a marked decrease of radioactivity in
blood and urine. In dairy ewes, in addition to these parameters, we have evaluated the effects
of the adsorbent on the production parameters of animals and the excretion of mycotoxins in
milk. The addition of yeast cell walls significantly increased the excretion of AFB1 and its
metabolite, aflatoxin M1 (AFM1) in the faeces. This increase in fecal excretion was
associated with a reduction of the excretion of AFM1 in urine but not in milk. The reduced
absorption of AFB1 and OTA in both animal models could be associated with the capacity of
the adsorbent to bind mycotoxins in the digestive tract. Addition of yeast cell wall extract
could be a strategy to reduce sanitary risks in ruminants exposed to mycotoxins-contaminated
feeds. However, we have not observed an effect on the health and the performances of
animals in the experimental conditions used.

Keywords : Aflatoxin B1, Ochratoxin A, Rat, Dairy ewe, Toxicokinetic, Absorption,


Excretion, Modified yeast cell walls extracts, Adsorbing agent, Detoxication

191
Résumé

L’aflatoxine B1 (AFB1) et l’ochratoxine A (OTA) sont des mycotoxines pouvant contaminer


une large variété de denrées alimentaires. L’ingestion d’aliments contaminés par des animaux
d’élevage peut entraîner l’altération de leur santé et de leurs performances zootechniques ainsi
qu’un problème de sécurité alimentaire lié à la présence de résidus de mycotoxines dans les
produits animaux, notamment le lait. Des traitements de détoxication basés sur l’addition
d’adsorbants organiques ont été développés pour fixer les mycotoxines dans le tube digestif et
ainsi réduire l’exposition des animaux. L’objectif de ce travail de thèse était d’évaluer
l’efficacité d’un adsorbant à base d’extraits de parois modifiées de levures (Mycosorb®) sur
deux modèles animaux, le rat et la brebis. L’efficacité a été déterminée en réalisant un suivi
des mycotoxines et/ou de leurs métabolites dans 3 matrices: l’excrétion urinaire et fécale et la
cinétique sanguine. Sur les 2 modèles animaux, nous avons ainsi étudié les effets de l’apport
en Mycosorb sur l’excrétion urinaire et fécale et la cinétique sanguine des 2 mycotoxines
(AFB1 et OTA). Chez le rat, le suivi de la radioactivité a montré que les fèces d’animaux
supplémentés en parois de levures contiennent significativement plus de mycotoxines. Cette
augmentation de la radioactivité dans les fecès s’est accompagnée d’une diminution marquée
de la radioactivité dans le sang et dans les urines. Chez la brebis laitière, en plus de ces
paramètres, nous avons évalué l’effet de l’adsorbant sur les paramètres de production de
l’animal et l’excrétion des mycotoxines dans le lait. L’addition de la paroi de levure a entraîné
une augmentation significative de l’excrétion de l’AFB1 et de son métabolite, l’aflatoxine M1
(AFM1) dans les fèces du ruminant. Cette augmentation de l’excrétion fécale s’accompagne
de la réduction du taux d’AFM1 excrété dans l’urine mais pas dans le lait. Les effets observés
chez les deux modèles expérimentaux semblent être liés à la séquestration des mycotoxines
dans le tractus digestif des animaux et permettent de conclure à la capacité de l’adsorbant
organique à réduire la biodisponibilité des mycotoxines testées. L’ajout de la paroi de levure
pourrait, par conséquent, réduire les risques sanitaires chez les animaux d’élevage exposés à
une alimentation contaminée par les mycotoxines. Cependant, nous n’avons pas observé
d’effet sur la santé et les paramètres zootechniques des animaux dans les conditions
expérimentales utilisées.

Mots-clés : Aflatoxine B1, Ochratoxine A, Rat, Brebis laitière, Toxicocinétique,


Absorption, Excrétion, Extrait de parois modifié de levure, Agent adsorbant,
Détoxication

192

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