Droit Bancaire International Mai 2015 VF Bis
Droit Bancaire International Mai 2015 VF Bis
Droit Bancaire International Mai 2015 VF Bis
DE
DROIT BANCAIRE INTERNATIONAL
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Préparé et animé par Monsieur Der Rogatien PODA
Docteur d’Etat en Droit
Consultant International,
Directeur du Centre d’Etudes et de Conseils
Juridiques et Financiers (CECJF)
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INTRODUCTION
Le droit bancaire est constitué d’un ensemble de règles qui définissent le statut des
entreprises se livrant au « commerce de l’argent » et de dispositions applicables à leur
activité. Considéré, à cet égard, comme le droit d’une profession, il est à la fois un droit des
actes pratiqués dans le secteur bancaire et un droit des acteurs du système bancaire. Sa
spécificité est indissociable de l’originalité de cette profession dont les caractères
fondamentaux et certains des instruments ont résisté aux changements politiques,
économiques et technologiques.
Comme tout droit professionnel, le droit bancaire n’est pas une branche du droit autonome.
Ses règles sont d’origine et de nature diverses mélangeant le droit public et le droit privé.
Pour ces raisons, le droit bancaire fait partie intégrante de ce que l’on appelle le droit
économique : il s’agit du droit commercial régulé par un ordre public spécial. En raison du
fait qu’il se manifeste une tendance à sa publicisation, le droit bancaire est une branche du
droit commercial influencé par le droit public.
S’agissant de son aspect commercial, le droit bancaire est soumis aux règles classiques du
Code du commerce, en l’occurrence la liberté de la preuve, la compétence juridictionnelle et
la solidarité entre commerçants.
Quant à son versant publiciste, cette influence provient de l’importance du secteur bancaire
dans l’économie générale. Eu égard au rôle primordial joué par les banques dans l’économie
nationale, les Etats ont été conduits à organiser ce secteur, à le structurer, afin de protéger
les épargnants, et encadrer la distribution du crédit.
- Un droit technique
A ce titre, il utilise des techniques juridiques sophistiquées, afin les acteurs puissent répéter
à l’infini les mêmes opérations. La technique permet une rapidité et une sécurité des
opérations. Par exemple, le chèque se base sur un mécanisme juridique précis, qui en
garantit la sécurité.
- Un droit formaliste
Le droit bancaire obéit à un formalisme rigoureux. Ainsi, les acteurs doivent respecter des
formes et des mentions, faute de quoi l’acte passé sera frappé de nullité. A ce niveau
également, le formalisme du droit bancaire participe de la sécurité juridique. Les
instruments de paiement jouent le rôle de monnaie, dans la mesure où le formalisme
nécessaire a été respecté. Ce formalisme s’exprime, par ailleurs, à travers les conditions
générales d’ouverture de compte ou de distribution de crédit : les banques font conclure à
leurs clients des contrats d’adhésion avec des clauses précises, dictées notamment par la loi
portant réglementation bancaire.
- Une ‘’bancarisation’’ généralisée, le processus est à ce point développé qu’il est désormais
impossible de se passer du secteur bancaire (salaire, aides sociales, voire le règlement de
nombreuses dépenses).
- L’information du secteur bancaire. Par le passé, lorsqu’il s’agissait de céder une créance,
on cédait des titres ‘’papiers’’, de telle sorte que la créance faisait corps avec le titre. Le droit
civil prévoit, de plus, des formalités. Le droit commercial, afin de permettre une plus grande
fluidité des opérations, a mis au point des titres négociables, transférant la créance en
même temps que le papier. Les titres négociables ont ensuite évolué vers la
dématérialisation, l’informatisation. Cette informatisation affecte les relations avec la
clientèle, puisque celle-ci avait autrefois l’obligation de se présenter physiquement au
guichet de la banque. Aujourd’hui, toutes les manipulations sont possibles à distance au
moyen notamment des guichets automatiques de banque, des distributeurs automatiques
de billets et de terminaux chez les commerçants.
Sources législatives
Dans les systèmes juridiques germano-romaniques comme ceux des Etats membres de
l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), la loi est la principale source du droit bancaire,
par opposition aux pays de la Common law. Elle rassemble tous les textes écrits, en sorte
que le droit bancaire est marqué par une intervention législative massive.
L’Union Monétaire Ouest regroupe actuellement huit (8) Etats membres, à savoir le Bénin, le
Burkina, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Togo et le Sénégal.
L’activité bancaire est régie par une réglementation commune à l’UMOA constituée par des
dispositions diverses qui comprennent à la fois des législations nationales de chaque Etat
membre . Celles-ci sont composées par le droit des affaires élaboré, pour l’essentiel, dans le
cadre de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA), par
un droit spécial d’inspiration communautaire à l’échelle de l’UMOA, en l’occurrence la loi
uniforme portant réglementation bancaire et par des normes internationales formées
notamment par les Recommandations du Comité de Bâle.
-la loi uniforme portant réglementation bancaire et le texte de transposition de cette loi
uniforme, à savoir la LOI n° 2008-26 du 28 juillet 2008 portant règlement bancaire au
Sénégal ;
- le Règlement portant plan comptable en vigueur dans chaque Etat membre de l’UMOA ;
La loi portant réglementation fixe le cadre général de l’activité bancaire. Cependant, elle ne
couvre pas tous les aspects spécifiques des opérations que les établissements de crédit sont
appelés à effectuer. Dans la perspective de l’intégration financière recherchée dans l’UMOA,
certains de ces aspects obéissent, toutefois, à un dispositif législatif et/ou réglementaire
uniformisé, notamment quant :
Ce règlement a été modifié le 1er octobre 2010, en vue notamment de mettre en cohérence
les dispositions réglementaires régissant le marché financier régional, en particuliers celles
relatives à l’émission de valeurs mobilières étrangères.
Il existe ainsi, d’autres sources extra-légales. Hormis les actes réglementaires nationaux
(décrets, arrêtés, circulaires) et communautaires (Règlements, Directives et divers textes
édictés par les autorités de supervision et de contrôle bancaire), la jurisprudence constitue
l’une de ces sources. Elle est à la fois interprétative des textes et créatrice de normes. A cet
égard, la jurisprudence a mis au point le compte bancaire, ainsi que le devoir de mise en
garde du banquier.
Certains usages et pratiques ont été codifiés par les soins d’organismes professionnels.
Ainsi, la Chambre de comme internationale a-t-elle mis au point les règles et usances
uniformes relatives aux crédits documentaires et un règlement relatif aux
encaissements. Les règlements des chambres de compensation sont un autre exemple
de réglementation professionnelle.
Il ressort des considérations qui précèdent que la banque présente deux visages : d’une
part, la banque exécute une activité de caractère libéral, en rapport avec l’activité
commerciale et, d’autre part, elle exécute une activité de service public.
La loi uniforme portant réglementation bancaire en vigueur dans les Etats membres de
l’UMOA depuis avril 2007 a précisé, en son article 2, l’objet de l’activité bancaire qui
consiste en l’exercice, à titre de profession habituelle, des opérations de banque. L’alinéa
2 de cette disposition énonce que « constituent des opérations de banque, la réception
de fonds du public, les opérations de crédit, ainsi que la mise à disposition de la clientèle
et la gestion de moyens de paiement ».
Par ailleurs, tenant compte des mutations intervenues ou en cours dans l’industrie
financière, la loi portant réglementation bancaire a établi, en son article 9, une liste
complète des opérations connexes que les établissements de crédit sont autorisés à
effectuer, à savoir :
• Les opérations de placement, à savoir les prises de participation dans des entreprises
existantes ou en formation et toutes acquisitions de valeurs mobilières émises par des
personnes publiques ou privées ;
• La gestion de patrimoine ;
En faisant circuler l’argent, en mettant, parles crédits qu’elles consentent, des moyens de
paiement à la disposition des agents économiques, les banques participent à une
fonction que les Etats ont toujours considérée comme un privilège régalien, l’émission
monétaire. Il n’est pas surprenant, dans ces conditions, que l’activité bancaire soit l’objet
d’un strict contrôle public, indispensable, de surcroît, pour protéger les intérêts des
déposants et pour assurer une circulation rapide et sûre de la monnaie. Dénommé
supervision bancaire, ce contrôle est confié dans les Etats membres de l’UMOA à la
BCEAO et à la Commission Bancaire. Il est un paramètre essentiel du droit bancaire dans
l’UMOA.
I.2- Les opérateurs bancaires
L’activité bancaire étant une activité commerciale, ceux qui la pratiquent de manière
habituelle sont des commerçants. Outre les opérations de banque définies aux articles 2,
3 et 4 de la loi portant réglementation bancaire, le développement des services
bancaires a rendu nécessaire l’adoption d’une nouvelle définition des banques et
établissements financiers.
Par ailleurs, la loi portant réglementation bancaire procède à une typologie des
établissements de crédit, selon la nature des opérations de banque qu’ils sont habilités à
effectuer. Elle identifie, à cet égard, cinq catégories d’établissements financiers à
caractère bancaire qui sont assujettis à la loi portant réglementation bancaire (article 3
de l’Instruction N° 11-12/2010/RB de la BCEAO relative au classement, aux opérations et
à la forme juridique des établissements financiers à caractère bancaire) :
Enfin, les établissements de vente à crédit sont exclus du champ d’application de la loi
portant réglementation, pour au moins deux raisons : d’une part, parce que la vente à
crédit n’est pas considérée comme une opération de banque ; et, d’autre part, parce que
les entreprises effectuant les opérations de vente à crédit de produits ou de services ne
sont pas dans une position de concurrence vis-à-vis des établissements de crédit, en
vertu de l’article 109 de ladite loi.
- soit l’Et consent d’octroyer un prêt à la banque en difficulté (scénario utilisé en France
en 2008) ;
- soit l’Etat décide de racheter une partie du capital social de la banque et devient alors
actionnaire de celle-ci. Dans le cas où l’Etat rachète plus de la moitié du capital social, il
devient actionnaire majoritaire. Ce scénario, qui a été utilisé en 2008 au Royaume-Uni,
correspond quasiment à une situation de nationalisation de la banque. Les nationalisations
n’ont été alors que temporaires, l’Etat ayant procédé ensuite à la revente des actions en
engrangeant la plus-value.
Les banques exercent, par ailleurs, une fonction sociale qui s’explique par deux
phénomènes.
Ensuite, les banques ne doivent pas contribuer à l’exclusion sociale ; elles ne doivent pas
contracter qu’avec les riches et exclure, de ce fait, du système bancaire les personnes
dépourvues de moyens. En réalité, le législateur a entendu instaurer au profit des citoyens
un droit au compte qui permet à toute personne de solliciter d’un établissement de crédit
l’ouverture d’un compte.
Les banques jouent un rôle important dans le fonctionnement global de l'économie. Elles
servent d'intermédiaires entre les agents économiques qui ont des capacités de
financement excédentaires (épargne) et ceux qui, à l'inverse, ont des besoins de
financement pour réaliser leurs projets.
Les banques collectent l'épargne et la dirigent vers les emprunteurs. Mais cette vision est
incomplète : les banques ont aussi le pouvoir de créer de la monnaie : lorsqu'un emprunteur
obtient un prêt de la banque, la somme que celle-ci inscrit au crédit du compte de ce client
ne provient pas du compte d'un autre client. La banque crée donc de la monnaie scripturale.
Évidemment, cette création monétaire n'est pas sans limites. La banque doit tenir compte
des demandes de retrait de monnaie sous forme fiduciaire (billets et pièces) qu'elle doit se
procurer auprès des autres banques ou de la Banque Centrale, la « banque des banques ».
Ces emprunts de liquidités ne sont pas gratuits, ils entraînent le paiement d'intérêts par la
banque emprunteuse au taux fixé par la Banque centrale, le « taux directeur ».
Le banquier est le caissier de son client, en ce sens que c’est lui qui tient la caisse. Le
banquier décaisse, en effectuant des paiements au moyen des fonds disponibles sur le
compte et il encaisse, en recevant des fonds sur le compte. Autrement dit, le banquier sert
d’intermédiaire dans les opérations de paiement. Il facilite le paiement entre les
cocontractants.
Sur un plan étymologique, le terme crédit vient du latin ‘’credere’’ qui signifie ‘’faire
confiance’’. L’essence du crédit réside dans la confiance qu’une personne accorde à une
autre. A cette confiance s’ajoute l’élément temporel : une personne fournit immédiatement
à une autre un service, à charge pour cette dernière de le rendre plus tard. Il y a donc un
décalage temporel entre l’exécution des deux obligations.
En matière bancaire, ce crédit est nécessairement onéreux, puisque le coût du crédit est
supporté par le client. En revanche, la banque supporte le coût de non-remboursement du
crédit. Ainsi, le crédit joue un rôle essentiel dans l’économie de marché, aussi bien pour les
entreprises qui ont besoin d’investir, ou de combler des décalages de trésorerie. En effet, il y
a parfois un décalage dans le temps où l’entreprise doit payer ses dettes et où elle se fait
payer ses créances : ce type de décalage est un décalage de trésorerie.
Ce crédit se traduit concrètement par une autorisation de découvert donnée par la banque à
son client. Il s’agit d’un crédit qui est essentiel pour les entreprises comme pour les
particuliers. Autrefois, l’on était astreint à l’obligation d’économiser pour consommer. De
nos jours, la société de consommation fonctionne sur la base du crédit à la consommation :
on dépense l’argent qu’on n’a pas. Cette dérive de la société de consommation correspond à
des besoins des ménages réels ou fictifs.
L’ordre public bancaire se traduit, d’une part, par un interventionnisme étatique dans
l’activité bancaire et, d’autre part, par l’institution d’autorités de régulation.
L’activité bancaire est née au Moyen-Age, sur les marchés entre les commerçants. Mais c’est
véritablement après la Révolution française de 1789 et à la fin du XIXème siècle que l’on
assiste au développement du secteur bancaire : c’est la période de la Révolution industrielle,
marquée par la naissance des grandes banques d’affaires, qui correspond à l’âge d’or du
capitalisme et du libéralisme. Mais déjà, à la fin du XIXème siècle, apparaissent les premières
sociales.
La crise de 1929, qui sonne le glas de la période libérale, entraîne un basculement du secteur
bancaire dans une période interventionniste. Sous l’influence des théories économiques
développées par John Maynard KEYNES, les Etats procèdent aux contrôles et aux
nationalisations des banques. Cette période interventionniste va se dérouler jusqu’aux
années 1980. On assiste alors à une nouvelle vague de libéralisation qui s’exprime de
plusieurs manières.
On entend par autorités de régulation toutes les autorités chargées de surveiller le système
bancaire tant aux niveaux national et communautaire qu’au plan international.
La Commission Bancaire de l’UMOA a été créée par une convention signée par les Ministres
des Finances des Etats membres de l’UMOA, le 24 avril 1990 à Ouagadougou, dans le but de
«contribuer à assurer une surveillance uniforme et plus efficace de l’activité bancaire et une
intégration de l’espace bancaire dans l’UMOA». Elle procède ainsi de la volonté des Autorités
de l’Union de confier le contrôle de l’activité bancaire à une structure communautaire à
laquelle ont été dévolus, par les Etats, les pouvoirs nécessaires à l’exercice de ses
attributions.
La Commission Bancaire fait procéder, par son Secrétariat Général, à des contrôles sur
pièces et sur place auprès des établissements de crédit et des systèmes financiers
décentralisés (SFD) afin de s’assurer du respect des dispositions qui leur sont applicables.
Le contrôle sur pièces recouvre les activités de suivi individuel des établissements de crédit
et de microfinance (tenue des dossiers individuels, contrôle et analyse des situations
comptables, contrôle du respect de la réglementation prudentielle, suivi de la situation
financière, notation, etc. Le contrôle sur pièces s’appuie sur l’analyse des états prudentiels,
des données comptables et financières remises sur support magnétique aux Directions
Nationales de la BCEAO par les établissements assujettis, conformément aux prescriptions
du Plan Comptable Bancaire de l’UMOA (PCB). Les inspecteurs exploitent également les
rapports de vérification sur place des établissements de crédit, les rapports d’audits
externes, les rapports périodiques produits au titre du contrôle interne et de la révision du
portefeuille, de la lutte contre le blanchiment de capitaux, du suivi de la surveillance
rapprochée décidée, le cas échéant, par la Commission Bancaire ou de l’administration
provisoire. Ils utilisent, en outre, les informations pertinentes recueillies auprès des
établissements assujettis ou d’autres sources telles que les commissaires aux comptes, la
BCEAO, les services officiels chargés des questions économiques et financières, les
Associations Professionnelles de Banques et Etablissements Financiers (APBEF), les autres
Autorités de contrôle et, le cas échéant, la presse spécialisée.
Le contrôle sur pièces des établissements de crédit est renforcé par le suivi des holdings. A
cet égard, un canevas a été communiqué aux entités concernées, afin qu’elles
communiquent à la Commission Bancaire, au plus tard deux mois après la fin de chaque
trimestre, un rapport d’activités. Ce rapport doit consigner les faits marquants de la période,
en termes de gouvernance et de gestion des risques ainsi que les tendances qui se
dégageraient pour l’activité, la rentabilité et la solvabilité du groupe dans son ensemble. Le
Secrétariat Général veille à la formalisation des décisions de la Commission Bancaire et au
respect, par les établissements de crédit, des dispositions administratives de la loi portant
réglementation bancaire, notamment la condition de nationalité des dirigeants et
l’approbation de la désignation des commissaires aux comptes.
Le contrôle sur place est assuré sur la base d’un programme triennal glissant approuvé par le
Président de la Commission Bancaire, tenant compte de la nécessité de procéder à des
évaluations régulières au sein de chaque établissement de crédit et de microfinance. Ce
programme est adapté en cours d’année, en fonction de préoccupations particulières ou des
risques relevés par le contrôle sur pièces, la Commission Bancaire ou son Président. Les
contrôles sur place permettent de compléter les contrôles sur pièces en s’appuyant sur des
investigations ciblées. Outre leur vocation principale d’identifier et d’évaluer les risques
encourus par les établissements, ils permettent également d’apprécier la sincérité des
informations financières et comptables communiquées aux Autorités de contrôle, le respect
de la réglementation, notamment prudentielle, la qualité de la gestion et les perspectives
des établissements de crédit. Ils permettent aussi d’évaluer le gouvernement d’entreprise, la
mise en œuvre du Plan Comptable Bancaire, l’efficience des contrôles internes et externe,
les choix stratégiques, le dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le
financement du terrorisme, la mise en œuvre des systèmes et moyens de paiement,
l’utilisation d’un système d’information adapté, l’efficacité de la gestion des risques, ainsi
que la mise en œuvre des recommandations de la Commission Bancaire.
Les contrôles sur place peuvent s’étendre aux sociétés apparentées, notamment aux
maisons mères et aux filiales des établissements assujettis. Elles peuvent avoir un caractère
global, ponctuel ou thématique. Les vérifications globales visent à appréhender l’ensemble
des domaines d’activités et de gestion d’un établissement. Les vérifications ponctuelles ou
ciblées, quant à elles, couvrent un champ plus limité et portent sur un risque particulier, sur
l’appréciation d’un aspect spécifique de la gestion ou de la situation d’un établissement ou
d’un groupe d’établissements. Elles permettent également de s’assurer de l’effectivité de la
mise en œuvre des recommandations et décisions de la Commission Bancaire.
La Commission Bancaire exerce les pouvoirs qui lui sont attribués dans l’annexe à la
Convention sur le territoire de chacun des Etats membres. Ces pouvoirs se rapportent
notamment :
Le Comité de Bâle est le principal organe de régulation au plan international. Il exerce son
activité dans le cadre de la Banque des Règlements Internationaux (BRI). En effet, « le comité
de Bâle a été institué à la fin de 1974, sous l'appellation de Comité des règles et pratiques de
contrôle des opérations bancaires, par les gouverneurs des banques centrales des pays du
groupe des Dix, à la suite de graves perturbations sur les marchés bancaires et monétaires
internationaux (notamment la faillite de la Banque Herstatt en Allemagne occidentale). Il
s'est réuni la première fois en Février 1975 et tient régulièrement depuis lors trois ou quatre
séances par an », aux fins d’édicter des normes prudentielles au niveau international. Les
mesures que prend ledit Comité visent à organiser la sécurité et la stabilité du secteur
bancaire à l’échelle mondiale.
De Bâle I à Bâle II, puis Bâle III, l’objectif poursuivi est de promouvoir un changement de
modèle bancaire. En effet, aux cours du comité de Bâle qui rassemble les plus grandes
banques centrales du monde, les autorités prudentielles ont décidé d’instaurer un ensemble
de règles aux banques pour stabiliser le système bancaire. Ces accords de Bâle visent à
instaurer des normes internationales de renforcement de chaque établissement financier
afin d’éviter des crises de plus en plus importantes.
Les recommandations de Bâle sont revues régulièrement pour devenir peu à peu une
obligation harmonisée à l’ensemble des banques. De Bâle I à Bâle II, puis Bâle III, les banques
doivent anticiper la feuille de route pour respect la règlementation prudentielle à temps.
Bâle I
Le comité de Bâle est lancé en 1988 après une période de dérèglementation financière qui a
permis aux banques de constituer des conglomérats internationaux regroupant de
nombreux métiers tels que la banque de détail, la finance d’entreprise et particulièrement la
finance de marché. Face à cette croissance débordante des établissements financiers, les
autorités prudentielles ont souhaité encadrer la profession bancaire en instaurant des
contraintes règlementaires en fonds propres : on parle du ratio Cooke qui exige 8% de fonds
propres par rapport aux engagements de la banque.
Bâle II
L’approche des risques évolue et le comité de Bâle introduit la notion de risque opérationnel
en 2007. Par ailleurs, les banques doivent organiser leur surveillance interne des risques ;
cette mesure permet d’assurer le bon suivi des risques dans chaque établissement et
l’évaluation de la qualité de leurs actifs. Le ratio Cooke devient le ratio McDonough (toujours
8%), la mesure des fonds propres est alors plus fine notamment avec l’intégration du risque
opérationnel et la notion de fonds propres Tier One : les fonds propres durs.
Bâle III
Bâle III a également introduit des normes sur le risque de liquidité ; à cet égard, la banque
doit sélectionner des actifs facilement cessibles sans perte de valeur pour alimenter sa
trésorerie en cas de difficulté à cause de retraits massifs de sa clientèle ou de l’assèchement
du marché interbancaire.
Il est également demandé aux banques de pondérer leurs actifs selon la qualité du risque,
ainsi une augmentation du risque de contrepartie ou le développement des activités de
marché devront être compensés par plus de fonds propres. En outre, un ratio de levier devra
être introduit en 2013 pour une application en 2015.
Bâle III a pour vocation de s’instaurer comme un référentiel international ; aussi, les Etats
membres de l’UEMOA, avec l’aide de la BCEAO, s’organisent-ils pour appliquer cette
règlementation prudentielle.
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