Cours Modélisation Ecoulement Turbulent
Cours Modélisation Ecoulement Turbulent
Cours Modélisation Ecoulement Turbulent
Modélisation de
l'Ecoulement
Turbulent
par
2016
1
Chapitre 1 : Propriétés et Concepts de base
1. Définition :
Tout d’abord, on rappelle qu’un écoulement est dit laminaire lorsqu'il est régulier
turbulence en mécanique des fluides à l’état actuel des connaissances. Ce qui peut être
affirmé à ce stade est que :la turbulence est un régime d’écoulement qui commence à
raison de la faible importance des effets visqueux comparativement aux autres effets
chaotique.
Ce qu’il faut surtout retenir est que la plupart des écoulements rencontrés dans la nature ou
La turbulence est caractérisée par différents aspects, dont voici les principaux :
Les grandeurs telles que la vitesse, la pression et la température varient de façon rapide et
2
b-l’aspect tridimensionnel et rotationnel: Les écoulements turbulents sont strictement
température dans les trois directions assurent un mélange bien plus efficace.
d-l’aspect dissipatif: L’énergie des écoulements moyens est dissipée par les contraintes
visqueuses. Pour se maintenir, les écoulements turbulents ont besoin d’être fournis en énergie,
sinon ils finissent par se relaminariser. Cette source d’énergie peut avoir des origines diverses,
Autre caractéristique à signaler est que les nombres adimensionnels caractérisant le régime de
l’écoulement (nombre de Reynolds et nombre de Rayleigh, par exemple) sont plus élevés en
turbulent que ceux d’un régime laminaire. A titre d’exemple, le régime turbulent est
3
3. Approche de moyennisation(statistique) de la turbulence
En plus de l’approche expérimentale, l’étude des écoulements turbulents peut être menée par
des procédures numériques. Néanmoins, le calcul des écoulements turbulents par résolution
directe des équations de Navier-Stokes est très délicat et souvent inaccessible à cause des
Toutes les approches pratiques de calcul (résolution numérique) font appel à la notion de
stochastique), c'est-à-dire qu'elle est prise sur un ensemble d'expériences effectuées dans des
conditions identiques. L'hypothèse qu’il est équivalent de considérer une expérience répétée
une infinité de fois ou une seule expérience menée à l'infini dans le temps permet le passage à
des moyennes temporelles et, par conséquent, un traitement statistique des équations.
C’est la raison pour laquelle les études sur la turbulence ce sont orientées vers la modélisation
4
3.2 Décomposition de Reynolds
1 𝑡+𝑇
X (x i ) = ∫ X (xi , t)dt La variable X
La moyenne temporelle est définie comme suit : 𝑇 𝑡
T→∞
moyennées.
∂X ∂X
(𝑋 × 𝑌) = 𝑋× 𝑌, = avec : s variable d’espace ou de temps
∂s ∂s
mouvement détaillé instantané du fluide, fait apparaître des termes inconnus supplémentaires
5
3.3 Equationsmoyennées
∂ui
=0 Equation de continuité
∂xi
̅̅̅̅̅
∂ui ∂u′ i ∂ui
Puis, en moyennant cette équation : + = +0
∂xi ∂xi ∂xi
∂ui
On obtient : =0
∂xi
6
′ ′ ′ ′
∂(ui + u′ i ) ∂ (ui uj + u i u j + ui u j + uj u i ) 1 ∂(P + P ′ )
+ = − +
∂t ∂xj ρ ∂xi
̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
∂ ∂(ui + u′ i ) ∂(uj + u′j )
[ν ( + )]
∂xj ∂xj ∂xi
Ou bien :
̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
(ui + u′ i ) ∂ (ui uj + u′ i u′ j + ui u′ j + uj u′ i )
∂̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
+
∂t ∂xj
̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
+ P′) ∂̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
(ui + u′ i ) ∂(u ′
1 ∂(P ∂ j + u j)
=− + [ν ( + )]
ρ ∂xi ∂xj ∂xj ∂xi
Ce qui donne au final les troiséquations ( pour i=1,2,3 ) de quantité de mouvement moyennées,
Les termes − (u′i u′j ) sont appelés« contraintes de Reynolds »,par analogie aux contraintes
visqueuses avec lesquelles elles sont en sommation, est forment ainsi un tenseur symétrique
suplémentaires.
∂ui
=0
∂xi
7
Dans le cas d’un écoulement de convection thermique, le terme de poussée qui est rajouté au
second membre des équations de Navier-Stokes s’écrira dans les équations moyennées
Dans ce cas toujours, l’équation de l’énergie moyennée est obtenue de la même manière :
∂T ∂T ∂ ν ∂T
+ uj = ( )
∂t ∂xj ∂xj Pr ∂xj
∂T ∂ ν ∂T
uj = ( − T′u′j )
∂xj ∂xj Pr ∂xj
Les termes − (T′u′j ) sont appelés les flux thermiques turbulents, par analogie aux flux de
diffusion thermique avec lesquels ils sont sommés. Trois autres termes inconnus font leur
'
u j u j ' S
x x x
j j j
8
Chapitre 2 : Les modèles de turbulence
1. Introduction
inconnues du problème qui sont des valeurs moyennes. Cependant, on introduit dans chaque
Les modèles du premier ordre ou modèles à viscosité turbulente basés sur l'hypothèse,
dite de Boussinesq, qui consiste à modéliser directement les tensions de Reynolds à l'aide
Les modèles du second ordre qui consistent à calculer directement les tensions de
celle développée pour exprimer le terme de contraintes visqueuses dans le cas de fluide
Newtonien, les contraintes de Reynolds (Rij) peuvent être modélisées par la relation de
Boussinesq suivante :
∂ui ∂uj 2
R ij = −ρu′i u′j = ρ νt [ + ] − ρ k δij , i = 1,2,3
∂xj ∂xi 3
9
Où k est l’énergie cinétique turbulente définie par :
1 1
k =2 u′i u′i = 2 (u′1 u′1 + u′2 u′2 + u′3 u′3 )
2
Le terme ρ k δij , qui s’annule pour les termes extra-diagonaux du tenseur de Reynolds, est
3
rajouté à l’expression des contraintes de Reynolds afin d’éviter d’avoir une trace nulle
∂u1 ∂u1 2
R11 = −ρu′1 u′1 = ρ νt [ + ]− ρk
∂x1 ∂x1 3
∂u2 ∂u2 2
R 22 = −ρu′2 u′2 = ρ νt [ + ]− ρk
∂x2 ∂x2 3
∂u3 ∂u3 2
R 33 = −ρu′3 u′3 = ρ νt [ + ]− ρk
∂x3 ∂x3 3
Tr(R ii ) = R11 + R 22 + R 33
∂u ∂u ∂u 2
−ρ(u′1 u′1 + u′1 u′1 + u′1 u′1 ) = 2ρνt [∂x1 + ∂x 2 + ∂x 3] − 3. 3 ρ k
1 2 3
1
k = 2 (u′1 u′1 + u′1 u′1 + u′1 u′1 ) , =>ce qui doit être trouvé.
La viscosité turbulente n’est pas une propriété du fluide mais une propriété de l’écoulement.
Elle est supposée due aux collisions entre les tourbillons, tout comme la viscosité moléculaire
Après analyse des échelles des grandeurs liées la viscosité turbulente, une approximation
10
Beaucoup de modèles de turbulence se basent sur le concept de viscosité turbulente. La
finesse dans la définition des échelles de vitesse et de longueur permet de différencier ces
modèles entre eux. Le nombre d’équations dits de fermeture renseigne sur le raffinement du
modèle.
Les modèles reposant sur ce concept consistent donc à expliciter des relations algébriques ou
Ces modèles se distinguent entre eux par le nombre d’équations de fermetures utilisées pour
modèles est surtout destiné aux écoulements où il n’y a qu’un seul gradient de vitesse
significatif qui est normal à la direction de l’écoulement, comme c’est le cas par exemple de
Le modèle algébrique le plus connu est celui proposé par Prandtl (1925) dit « de longueur de
𝜕𝑢
D’où, l’expression de la viscosité turbulente : μt =(cons.) ρ𝑙𝑚
2 | |
𝜕𝑦
La longueur de mélange lmest déterminée par des relations empiriques allant d’une simple
relation linéaire à des expressions plus complexes selon le type d’écoulement étudié.
11
La longueur de mélange a été déterminée pour certains écoulements types cisaillés :
𝑙𝑚 y 2 y 4
Ecoulement en conduite : = 0.14 − 0.08 (1 − R) − (1 − R)
𝑅
D’autres types de relations sont aussi proposés dans la littérature pour le cas d’écoulement de couche
qu’il est limité aux écoulements simples et ne peut être utilisé pour les écoulements
que la distribution de lmn’est pas universelle même pour des écoulements simples.
Ainsi, les modèles de turbulence basés sur cette notion n’ont pas un degré de généralité élevé.
préfère se pencher sur les modèles qui consistent à résoudre les équations de transport des quantités
caractérisant la turbulence.
La viscosité turbulenteυt qui apparait dans la relation de Boussinesq en est la première de ces
turbulente.
12
requière une certaine finesse pour capturer un champ de gradient de vitesse avec un
représente la mesure de l’intensité des fluctuations, dont une équation de transport est
De la même manière que pour le modèle algébrique de Prandtl, lmest déterminée par des
d’une part et d’autre part, parce que une longueur caractéristique de l’écoulement est sujette
longueur.
La grandeur turbulente liée à Lla plus largement adoptée et pour laquelle une équation de
transport peut être construite, est le taux de dissipation de l’énergie cinétique de turbulenceε.
On a dans ce cas :
13
k3/2
L’échelle de longueur définie par : L =
ε
2
k
La viscosité turbulente est alors : μt = cμ ρ
ε
La grandeur , appelée taux de dissipation de l’énergie cinétique, est définie par l’expression:
∂u′ i ∂u′ i
𝜌𝜀 = μ
∂xj ∂xj
Le modèle k-ε conçu par B. E Launder et D. B Splanding (1972) est devenu le plus populaire
des modèles de turbulence pour sa simplicité et la possibilité de l’utiliser pour différents types
d’écoulement.
Néanmoins, ce modèle présente, sous sa version standard, un défaut majeur au voisinage des
parois : il ne prédit pas correctement cette zone en raison des faibles intensités turbulentes qui
la caractérisent. Une version améliorée a été introduite plus tard corrigeant cet inconvénient
par l’utilisation des « lois de paroi » permettant de bien simuler la zone proche paroi qui
2.4.2 Le Modèle k- ω
Le premier modèle de turbulence à deux-équations est celui proposé par Kolmogorov (1942).
Ce modèle, qui est connu sous le nom de modèle k- ω, fait intervenir une équation de
transport de la fréquence ωen plus de celle de k. On peut définir la fréquence ω par le rapport
entre k et ε.Une version plus élaborée de ce modèle par le traitement de la zone proche paroi a
14
été mise en œuvre plus tard par Wilcox (1988). Malgré que le modèle k- ω n’est pas très
recirculations
-est numériquement très stable est converge rapidement par rapport au modèlek-ε.
- sa version low-Re, pour le traitement du voisinage de paroi, est moins compliquée et plus
économique en temps que celle du modèlek-εétant donnéqu’elle ne fait pas appel au calcul de
distance à la paroi (Y+) et d’autres grandeurs nécessaires dans le cas dumodèlek-εavec lois de
paroi.
Le principal inconvénient du modèle k- ω est qu’il est très sensible à la condition aux
limites sur ωsur les frontières libre dans le cas des écoulements cisaillés libres.
On peut dure en résumé que le modèle k-ε prédit bien loin des parois et le modèle k- ω prédit
bien proche des parois.Une combinaison des deux modèles a permis d’introduire un nouveau
15
La procédure pour l’obtention de ces équations est la suivante :
fluctuations.
contraintes de Reynolds :
̅̅̅̅̅̅
∂𝑢 ′ ′
𝑖 𝑢𝑗 1 ∂𝑢𝑖′ p′ ∂𝑢𝑗′ p′ ∂u𝑗 ∂ui ∂ u′i u′j u′k ∂2 u′i u′j
uj = − ( + ) − (u′ i u′ 𝑘 + u′𝑗 u′ 𝑘 )− +ν
∂xj ρ ∂x𝑗 ∂x𝑖 ∂x𝑘 ∂xk ∂xk ∂xk ∂xk
̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
∂u′i ∂u′𝑗
+ 2ν
∂xk ∂xk
1 ∂𝑢𝑖′ p′ ∂𝑢𝑗′ p′
𝛱𝑖𝑗 = − ( + ) :Terme deCorrélation vitesse-pression
ρ ∂x𝑗 ∂x𝑖
∂u𝑗 ∂ui
Pij= − (u′ i u′ 𝑘 + u′𝑗 u′ 𝑘 ) : Terme deProduction
∂x𝑘 ∂xk
∂ u′ i u ′ j u′ ∂2 u′i u′j
k
𝑇𝑖𝑗 = − , 𝐷𝑖𝑗 = ν :TermedeTransport turbulent et
∂xk ∂xk ∂xk
deDiffusion visqueuse
̅̅̅̅̅̅̅̅̅
∂u′ i ∂u′𝑗
𝜀 = 2ν : Terme deDissipation turbulente
∂xk ∂xk
Il y aura donc six équations supplémentaires dans ce cas, d’où la lourdeur de résolution et le
long temps de calcul que peut présenter ce type de modèle. Par contre, il donne des résultats
16
4. Autresméthodes de résolution de la turbulence :
Afin d’éviter d’avoir à modéliser les équations, on peut choisir de résoudre numériquement
les équations instantanées de Navier-Stokes. L’ennui c’est que cela n’est possible qu’à la
condition de choisir un maillage qui soit plus resserré que la taille des plus petits tourbillons.
Il faut alors résoudre un grand nombre de fois les équations instantanées dans tout le champ
de l’écoulement afin d’en extraire des moyennes qui seront seules exploitables par
l’ingénieur.Donc à un maillage très fin, on associe un grand nombre de résolutions. Une telle
méthode demande un ordinateur très puissant doté de beaucoup de mémoire et reste à l’heure
modélisation.
Lorsqu'il n'est plus possible de résoudre directement toutes les structures d'un écoulement on
peut avoir recours à la « Large Eddy Simulation » (LES) : qui consiste à ne résoudre que les
plus grandes échelles de l'écoulement. Les grandes échelles porteuses d'énergie sont a priori
bien calculées. La non-résolution directe des petites échelles nécessite donc la modélisation de
leurs effets sur l'écoulement. Le modèle correspondant est appelé modèle de sous-maille.
L'aspect dissipatif est introduit par une viscosité supplémentaire appelée viscosité de sous-
maille.
Donc, d’une part on modélise les équations à l’échelle de la maille et d’autre part on résout en
tout point et à chaque instant les équations instationnaires sur l’ensemble du domaine. On fait
17
Chapitre 3 : La Modélisation K-epsilon
1. Introduction
débuts des années soixante-dix. L’avènement d’un modèle moins complexe et plus
accessibleau numéricien, comme l’est le modèle k-, paraissait indispensable afin d’espérer
réaliser quelques avancées notables dans le domaine aussi complexe qu’est la turbulence.
moyenne.
1
2- En posant : k u i u i ,comme étant l’énergie cinétique du mouvement moyen
2
type transport de ( k + k ).
18
5- Ce terme est alors modélisé d’une manière analogue à l’approximation de Boussinesq.
1
On pose k = 2 ui ui : l’énergie cinétique de l’écoulement moyen, on obtient :
∂k ∂k 1 ∂P ∂ ∂ui ∂uj
+ uj = −ui + ui [ν ( + ) − u′i u′j ]
∂t ∂xj 𝜌 ∂xi ∂xj ∂xj ∂xi
′
∂(ui + u′ i ) ′
∂(uj + u′ j )(ui + u′i ) ′
1 ∂(P + P ′ )
(ui + u i ) + (ui + u i ) = −(ui + u i )
∂t ∂xj 𝜌 ∂xi
19
∂ui ∂u′ i ′
∂ui ′
∂u′i ∂uj ui ∂uj u′i ∂u′j ui ∂u′j u′i
[ui + ui +ui +ui ] + [ui + ui + ui + ui ]
∂t ∂t ∂t ∂t ∂xj ∂xj ∂xj ∂xj
1 ∂P 1 ∂P ′ ′
1 ∂P ′
1 ∂P ′
= − [ui + ui +ui +ui ]
𝜌 ∂xi 𝜌 ∂xi 𝜌 ∂xi 𝜌 ∂xi
1 ∂P 1 ∂P ′ 1 ∂P 1 ∂P ′
= − [ui + ui + u′ i + u′ i ]
𝜌 ∂xi 𝜌 ∂xi 𝜌 ∂xi 𝜌 ∂xi
20
Ce qui donne :
Ou encore :
1 1
Sachant que :k = 2 u′i u′i et k = 2 ui ui , on obtient :
1 ∂P ′
1 ∂P ′ ∂ ∂ui ∂uj ∂ ∂u′i ∂u′j
ui −uj + ui [ν ( + )] + u′i [ν ( + )]
𝜌 ∂xi 𝜌 ∂xj ∂xj ∂xj ∂xi ∂xj ∂xj ∂xi
21
Ou bien :
∂k ∂k ∂ u′ i u′ j u′ i ′ ′
∂ui ∂ ∂u′ i
𝜌 ( + uj )=− [ρ ′
+ u j P ] − ρu j u ′ ′
+ui (μ )
∂t ∂xj ∂xj 2 i ∂xj ∂xj ∂xj
Le premier terme du second membre( entre crochets ) de l’équation est modélisé d’une
u′ i u′ j u′ i μt ∂k
− [ρ0 + u′ j P′] =
2 σk ∂xj
∂u′ i ∂u′ i
𝜌𝜀 = μ
∂xj ∂xj
∂(ρk) ∂(ρk) ∂ μt ∂k
+ uj = [(μ + ) ] + Pk − ρε
∂t ∂xj ∂xj σk ∂xj
22
En prenant en compte l’hypothèse de stationnarité en moyenne et l’incompressibilité
on aura :
∂k ∂ μt ∂k
ρuj = [(μ + ) ] + Pk − ρε
∂xj ∂xj σk ∂xj
Une équation de transport exacte pour peut être déduite des équations de Navier-Stokes.
dont les caractéristiques sont inconnues. Ainsi, l’équation de transport pour le taux de
dissipation de l’énergie cinétique de turbulence, , est obtenue après avoir approché les
t
uj C1 Pk C 2
t xj x j x j k
Il est à noter que ce modèle k- a été conçu initialement pour des écoulements purement
dynamiques, puis étendu aux problèmes de convection thermique turbulente. Dans ce cas, en
plus des contraintes des Reynolds, les flux thermiques turbulents sont modélisés ainsi :
T
u i T' t
t x i
23
Les équations de k et de seront alors légèrement modifiées du fait de l’introduction d’un
T
G k gi t ij
t x j
Dans le cas de la convection forcée, le terme Gk n’existe pas dans les équations de transport
L’application du modèle k- à l’étude des écoulements turbulents est basée sur l’hypothèse
que ces écoulements sont totalement turbulents, on ne peut donc appliquer le modèle qu’aux
régions ou cette hypothèse est vérifiée. Or, prés d’une paroi solide, la partie proche paroi de
la couche limite est essentiellement laminaire à cause de l’effet prépondérant des contraintes
numériquement très faibles dans ces régions.Par conséquent, le modèle k- n’est plus valable
Afin de remédier à cette lacune du modèle k- standard on a pensé à une autre approche qui
consiste à imposer des conditions aux limites aux premiers nœuds du maillage et non plus aux
niveaux des parois. Ceci s’explique par le fait que l’attention est portée, avec cette approche,
sur la contrainte tangentielle à la paroi et non plus à la vitesse elle-même (laquelle est nulle à
la paroi). Les lois de paroi ou « wall-functions » sont utilisées alors pour fournir les
conditions aux limites pour les contraintes aux niveaux des parois, nécessaires à la résolution
24
de l’équation de quantité de mouvement; la diffusion de la quantité de mouvement est
Ces lois sont déterminées expérimentalement après analyse de la couche limite dans un
écoulement turbulent. En effet, la couche limite en écoulement turbulent peut être caractérisée
en utilisant deux grandeurs adimensionnelles, une vitesse u + et une distance normale à la paroi
y+ , définies par :
uw
u
u*
P
uw
yw
yw u *
y
Volume de contrôle près de la paroi
figure).
u* w
25
Avec :=0.41 est la constante de Van Karman, et E une constante empirique égale à 9,7.
En considérant que dans une couche de fluide très mince près de la paroi un équilibre local de
C k u w
1/ 4 1/ 2
w w
u
avec : y C k w yw /
1/ 4 1/ 2
Ainsi, la contrainte tangentielle à la paroi joue le rôle de condition aux limites pour les
équations de mouvement. Il faut noter qu’au moment où le modèle k- n’est valable que dans
les régions où règne la turbulence, on doit faire en sorte que la première ligne de grille
adjacente à la paroi demeure à une distance y+>7 . Si, durant la résolution, la valeur de y+ est
Les conditions aux limites pour les équations de l’énergie cinétique et le taux de dissipation
sont obtenues en considérant que la turbulence est en équilibre local prés de la paroi. Cette
hypothèse d’équilibre local implique que le transport de la turbulence est négligeable et par
conséquent le taux local de génération de l’énergie cinétique turbulente est équilibré par le
u
u v
y
L’énergie cinétique près de la paroi, kw, est obtenue par la résolution directe de son équation
26
- La diffusion de l’énergie cinétique k à travers la paroi est considéré nulle.
2
u v u
P t dv t w Vol
Vol y x yw
k 2w u C3/ 4 k 3w/ 2 u
dv Vol
Vol Vol w y yw
Pour l’équation de transport correspondant à , les conditions aux limites aux niveaux des
k 3/ 2
parois sont déduites de l’observation que l’échelle de longueur varie linéairement avec y
3/ 4
C k 3w/ 2
w
yw
27
6. Exemple d’application du modèle k-ε : convectionnaturelle
moyenne.
La masse volumique est considrée constante sauf dans le terme dû à la poussée thermique
Le problème physique, comme représenté sur la figure ci-dessous, consiste en une cavité
rectangulaire,remplie de fluide, dont la paroi inferieure horizontale est chaufée alors que la
paroi superieure est refroidie. Les deux parois verticales sont adiabatiques.
Tf
g H
Tc
L x
28
6.2 Equations de base de l’écoulement
En prenant en compte les hypothèses ci-dessus, on peut écrire les équations de base
u v
- Equation de continuité: 0
x y
u u u 1 p u u
+u v
t x y x x x y y
v v v 1 p v v
+u v gT - Tf
t x y y x x y y
T T T T T
- Equation de l’énergie: +u v +
t x y x Pr x y Pr y
u v
0
x y
u i 1 p u i u j
uj ui uj i 2 T Tf g
x j x i x j x j x i
T T
uj Tuj
x j x j Pr x j
29
Le modèle à deux équations de fermeture k- est alors adopté, donnant lieu au système
fermé ci-dessus :
u v
0
x y
u
u
u
x
u
v
y
1 p
x x
t 2 t uy xv
x y
u
v
x
v
v
y
1 p
y y t
2 vy x t uy xv gT Tf
T T t T t T
u v
x y x Pr t x y Pr t y
k k k k
u v t t Pk G k
x y x k x y k y
u
x
v t t C1 Pk C3 G k C2
y x
x y
y k
:
u u j u i T
Avec : et G k t g Les
Pk t i t y
x j x i x
j
constantes empiriques prennent des valeurs qui diffèrent selon la version du modèle choisie.
Pour la version standard du modèle k-, ces constantes prennent les valeurs suivantes :
v
La constante C3 est généralement donnée par l’expression : C 3 tanh
u
30
De telle sorte qu’elle prend la valeur 0 pour un écoulement horizontal et 1 pour un écoulement
vertical . Par contre si on utilise les « lois de paroi » sa valeur estde 0.7 .
Les équations sont adimensionnées grâce aux grandeurs de références recommandées pour le
cas de la convection naturelle à grands nombre de Rayleigh (Ra). Les grandeurs de références
Ra 1 2
L r H ; Vr ; K r Vr 2 ; r Vr 2 et T Tc Tf
H Pr H
2
On aboutit alors à l’écriture finale des équations sous forme adimensionnelle ( les grandeurs
U V
0
X Y
U
U
X
V
U
Pr
Y Ra1 2 X
1 U
t X Y
1
U
t Y
Pr
1
U
1
V P
X X
Ra X X Y
12 t t
U
V
X
V
V
Pr
Y Ra 1 2 X
1 V
t X Y
1
V
t Y
Pr
1 2 X
1
U
t Y Y
1 V P
t Y Y
Pr
Ra
31
K K Pr t K t K
U V 1 1
X Y Ra 1 2 X k X Y k Y
Pr
12 k
P G k
Ra
Pr t t
U V 1 1
X Y Ra 1 2 X X Y Y
Pr
Pk C Gk C K
1 2 1
C 3 2
Ra
1 1 t 1 t
U V 1 1
X Y Ra1 2 X Pr t X Y Pr t Y
Ra K 2 t
t C Gk Pr
avec : ,
Pr 2 t Y
U 2 V
2
U V
2
et Pk t 2 2
X Y Y X
U V S
X Y X X Y Y
S Sc Sp
Afin d’être en conformité avec les règles édictées par S.V. Patankar et en évitant ainsi toute
introduits dans le terme Sc (donnant un Sc positif) et les termes de dissipation dans le terme S p
(donnant un Sp négatif).
32
Le tableau ci-dessous donne les expressions de et S pour chaque variable :
S
Eq. de 1 1 0
continuité
(P)
Eq. de quantité Pr
0.5
1 t Pr
1 t
U j P
Ra Ra 0.5 X j X X
de mvt. en U U
Eq. de quantité Pr
0.5
1 t Pr
1 t
U j P
Pr
Ra Ra 0.5 X j Y Y
de mvt. en V V
Eq. de l’énergie 1 t
1
Ra 0.5 t Pr
0
Eq. de l’énergie Pr t Pr
Pk G k
1
Ra 0.5 k Ra 0.5
cinét. turb.
K
Eq. du taux de Pr
1 t
Pr
0.5
C1Pk C 3 G k C2 K
Ra 0.5 Ra
dissip. de l’éne.
cinét. turb.
33
6.5 Conditions aux limites
0 parois adiabatiqu es
n
1 et 0 respective ment , paroi chaude et paroi froide
Avec le modèle k- standard les grandeurs U, V et K aux niveaux des parois solides
Si les lois de paroissont employées, les conditions aux limites correspondantes font intervenir
La définition des conditions aux parois introduit la difficulté du choix des conditions aux
2 k2
termes comme: et qui sont couplés entre eux. Une faible perturbation risque ainsi de
k
Dans ce cas à la paroi est exprimé pour le modèle k- standard de différentes manières
parmi lesquelles on a:
2
k 1 2
p et p 2 , où n désigne la direction normale à la paroi.
n
La seconde expression est de plus en plus utilisée, elle s’écrit en adimensionnel comme suit :
2
K 1 2
p 2
n
34
7.Exemple de code de calculturbulent :TEAM
TEAM (Turbulent Elliptic Algorithm-Manchester, Huang & Leschziner, 1983) est un code
disposant du modèle k-ε, avec lois de paroi, comme modèle de fermeture des équations de la
turbulence.il est basé sur la méthode des volumes finis, utilise un système décalé de grille et
Deux schémas de convection sont disponibles ; PLDS (Power Law Differencing Scheme) et
le schéma QUICK pour toutes les variables ou bien une combinaison QUICK pour les
Le système discret est résolu avec une méthode itérative ligne-par-ligne (line-by-line) associé
tri-diagonal en un système triangulaire supérieur, l’algorithme TDMA est aussi connu sous le
USER.
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Actualisation du coefficient de diffusion.
Test de convergence.
uniforme.
respectivement.
géométriques.
TDMA.
36
Le schéma Quick : ce schéma est plus précis, mais moins stable et converge lentement par
Le schéma PLDS : ce schéma est généralement utilisé pour les variables turbulentes k et ε.
PROGRAM TEAM
PARAMETER (NX=80,NY=80)
CHARACTER*36 HEDU,HEDV,HEDP,HEDT,HEDK,HEDE,HEDVIS
COMMON
+/ALL/NI,NJ,NIM1,NJM1,NIM2,NJM2,GREAT,TINY
+/GEOMX/X(NX),XU(NX),SXCV(NX),UXCV(NX),FX(NX),UCVI(NX),UCVIP(NX)
+/GEOMY/IND,Y(NY),YV(NY),SYCV(NY),VYCV(NY),FY(NY),VCVJ(NY)
+ ,VCVJP(NY),RV(NY),R(NY),RSYCV(NY),RVYCV(NY)
+/VAR1/U(NX,NY),V(NX,NY),P(NX,NY),PP(NX,NY),T(NX,NY),
+ DU(NX,NY),DV(NX,NY),DEN(NX,NY),VIS(NX,NY)
+/VAR2/DENSIT,VISCOS,PRANTDL
+/UVEL/RESORU,NSWPU,URFU
+/VVEL/RESORV,NSWPV,URFV
+/PCOR/RESORM,NSWPP,URFP
+/TEMP/RESORT,NSWPT,URFT
+/HEADS/HEDU,HEDV,HEDP,HEDT,HEDK,HEDE,HEDVIS
COMMON
+/COEF/AP(NX,NY),AN(NX,NY),AS(NX,NY),AE(NX,NY),AW(NX,NY)
+ ,SU(NX,NY),SP(NX,NY)
+/COEFU/APU(NX,NY),ANU(NX,NY),ASU(NX,NY),AEU(NX,NY),AWU(NX,NY)
+ ,SUU(NX,NY),SPU(NX,NY)
+/COEFV/APV(NX,NY),ANV(NX,NY),ASV(NX,NY),AEV(NX,NY),AWV(NX,NY)
+ ,SUV(NX,NY),SPV(NX,NY)
+/OTHR1/NITER,MAXIT,URFVIS,URFDEN,IMON,JMON,IPREF,JPREF,SORMAX
+ ,FLOWIN,XMONIN,SMPW(NX)
+/TKE/TE(NX,NY),RESORK,NSWPK,URFPK,URFK
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+/TED/ED(NX,NY),RESORE,NSWPE,URFE
+/TURB1/PK(NX,NY),GK(NX,NY),CMU,C1,C2,C3,CAPPA,ELOG,PRED,PRTE
OPEN(6,FILE='OUTP1.dat',status='UNKNOWN')
OPEN(3,FILE='Yplus.dat',status='UNKNOWN')
OPEN(7,FILE='glrestb1.dat',status='UNKNOWN')
OPEN(8,FILE='rtbr1.dat',status='UNKNOWN')
OPEN(9,FILE='isottb1.dat',status='UNKNOWN')
OPEN(10,FILE='isoctb1.dat',status='UNKNOWN')
OPEN(11,FILE='isovtb1.dat',status='UNKNOWN')
OPEN(12,FILE='isoktb1.dat',status='UNKNOWN')
OPEN(13,FILE='isoedtb1.dat',status='UNKNOWN')
OPEN(15,FILE='posrestb.dat',status='UNKNOWN')
OPEN(18,FILE='veli05.dat',status='UNKNOWN')
OPEN(19,FILE='temi05.dat',status='UNKNOWN')
OPEN(17,FILE='visti05.dat',status='UNKNOWN')
OPEN(20,FILE='enei05.dat',status='UNKNOWN')
OPEN(21,FILE='nusxtb1.dat',status='UNKNOWN')
CALL SET
CALL GRID
CALL INIT
CALL INLET
CALL OUTPI
10 NITER=NITER+1
CALL PROPS
CALL CALCU
CALL CALCV
CALL CALCP1
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CALL CALCP2
CALL CALCTE
CALL CALCED
C === TEMPERATURE
CALL CALCT
CALL NUSSELT
SORCE=AMAX1(RESORU,RESORV,RESORM,RESORT,RESORK,RESORE)
WRITE(6,311)RESORU,RESORV,RESORM,RESORT,RESORK,RESORE,SORMAX
TVIS=VIS(IMON,JMON)-VISCOS
WRITE(6,312)NITER,U(IMON,JMON),V(IMON,JMON),P(IMON,JMON),
+ T(IMON,JMON),TE(IMON,JMON),ED(IMON,JMON),TVIS,SORCE
IF(SORCE.GE.1.E+30.AND.NITER.GT.300)STOP
IF(SORCE.LE.SORMAX) GO TO 20
IF(NITER.EQ.MAXIT)then
GO TO 20
ENDIF
GO TO 10
20 CONTINUE
CALL STREAM
CALL VELMAX
CALL TURBMAX
CALL OUTP
STOP
311 format(//,7x,7(1pe12.3))
312 format(//,I6,1x,8(1pe12.3),/,10x,'-----------------------------------------------------')
END
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8. Exemple de résultats turbulents
commeexemple plus hautet résolu par le moyen du code de calcul TEAM, donne lieu à des
cinétique de turbulence :
5 20
4 16
3 12
2 8
1 4
0 0
(a) (b)
50 130
40 104
30 78
20 52
10 26
0 0
(c) (d)
Viscosité turbulente : (a) Ra= 106,(b) Ra= 107,(c) Ra= 108,(d) Ra= 109
dessous, montre des maximums au centre de la cavité et au voisinage des parois verticales,
40
Très proche des parois, les valeurs sont très faibles en raison évidemment de la prépondérance
100
80
Viscosité turbulente
60
Ra=1.E+6
Ra=1.E+7
40 Ra=1.E+8
Ra=1.E+9
20
0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0
X
visible à partir de la figure suivante, comme pour la viscosité turbulente les valeurs maximales
la cavité rectangulaire :
41
0.025
0.020
0.016
0.020
0.012 0.015
0.008 0.010
0.004 0.005
0.000 0.000
(a) (b)
1.0
0.8
Allongement
0.6
AL=2
Y
AL=3
0.4
0.2
0.0
0.00 0.01 0.02 0.03
Energie cinétique de turbulence
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Références bibliographiques
- H. TENNEKES and J.L. LUMLEY,« A First Course in Turbulence »; The MIT Press, 1972.
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