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PARTIE – II Chapitre 2 Les condenseurs frigorifiques

Chapitre – 2

LES CONDENSEURS
FRIGORIFIQUES

Technologie Ver.1.2 / 2010 Page 25


PARTIE – II Chapitre 2 Les condenseurs frigorifiques

1. GENERALITES
Dans un circuit frigorifique, les échangeurs thermiques sont des appareils dont le but
essentiel est d’assurer le passage de la chaleur, soit du fluide frigorigène à l’eau ou à l’air qui
constituent le milieu extérieur dans lequel la chaleur véhiculée par le fluide doit être rejetée
(CONDENSEUR), soit du milieu à refroidir au fluide frigorigène (EVAPORATEUR).

Ces appareils sont étudiés dans le présent chapitre (pour le condenseur) et dans le chapitre
suivant (pour l'évaporateur).

2. ROLE DU CONDENSEUR
Au sortir du compresseur, les vapeurs de fluide frigorigène se situent à l'état surchauffé et
nous avons vu qu’au sortir du condenseur il convenait que le fluide frigorigène se situe à l'état
liquide sous-refroidi.

Ces considérations nous permettent de préciser les fonctions internes du condenseur qui
sont au nombre de trois :

1. Désurchauffe des vapeurs sèches issues du compresseur jusqu'à leur température de


condensation ;

2. Condensation des vapeurs désurchauffées ;

3. Sous-refroidissement du liquide condensé.

Nous rappelons que toutes ces opérations s'effectuent (théoriquement) à pression


constante.

Un condenseur peut donc être divisé en trois zones fonctionnelles :

— Zone 1 : zone de désurchauffe, où l'échange se fait entre vapeurs surchauffées (gaz) et


milieu extérieur (eau ou air) ;

— Zone 2 : zone de condensation, où l'échange se fait entre vapeurs condensantes et


milieu extérieur (eau ou air) ;

— Zone 3 : zone de sous-refroidissement, où l’échange se fait entre liquide et milieu


extérieur (eau ou air).

Ces trois zones sont précisées sur la figure ci-après.

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Température

Zone 1

Zone 2

Zone 3

Longueur

Figure 10 : Représentation théorique des fonctions internes d'un condenseur

Le condenseur formant un seul et même appareil, cette discrimination est une conception
de l'esprit permettant d'examiner le processus d'échange thermique pour les différents états
physiques du fluide frigorigène entre celui-là et le médium de condensation (air ou eau).

3. CLASSIFICATION ET PERFORMANCE DES CONDENSEURS


3.1. Classification

Les condenseurs se répartissent en trois grandes catégories, dépendant de la nature de la


source chaude. On distingue alors :
— les condenseurs à air,
— les condenseurs à eau,
— les condenseurs atmosphériques et à évaporation forcée.

L'absorption du flux calorifique dû à la désurchauffe, à la condensation et au sous-


refroidissement du fluide frigorigène, ne peut être réalisée par le médium de condensation que :
— par élévation de sa température (absorption de chaleur sensible),
— par changement partiel d'état physique (chaleur latente de vaporisation).

Ces deux procédés d’absorption de chaleur par un fluide nous permettent d'établir un
tableau de classification des condenseurs.

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— A circulation d’air naturel


A air
— A circulation d’air forcée
Condenseurs à chaleur — A immersion
sensible — A double tube et contre- courant
A eau
— A calandres (multitubulaires
horizontaux)
— A calandres (multitubulaires verticaux)
Condenseurs à chaleur Atmosphériques — A ruissellement simple
latente — A ruissellement et à contre-courant
A évaporation forcée — Condenseurs évaporatifs

Tableau 9 : Classification des condenseurs

3.2. Performances

Les condenseurs doivent posséder un coefficient de transmission de chaleur K le meilleur


possible, ceci afin de limiter les surfaces d'échange et les différences de température à
maintenir entre fluide frigorigène et milieu extérieur.

Médium de Coefficient K
Classification Type
condensation (W.m-2.K-1)
— Circulation naturelle 9 à 12
Air
— Circulation forcée 24 à 30
— Immersion 240 à 300
A chaleur sensible
— Double tube et contre- 700 à 950
Eau courant
— Multitubulaires
(horizontaux) 700 à 1100

— Ruissellement simple 240 à 300


— Ruissellement contre- 800 à 1100
courant (Block et
Atmosphériques
similaires)
A chaleur latente
— Multitubulaires
(verticaux) 800 à 1400
— Tubes lisses 240 à 350
Evaporation forcée
— Tubes à ailettes 120 à 180

Tableau 10 : Coefficient global de transmission de chaleur K pour différents types de condenseurs

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4. DESCRIPTION DES CONDENSEURS


4.1. Condenseur à Air

L’air est un médium de condensation dont on peut disposer gratuitement et en quantité non
limité. Malheureusement, il a d'une part une très faible chaleur massique (cpa = 1,005 kJ.kg-1K-
1
), et d’autre part, le coefficient global d'échange thermique entre une vapeur condensante et un
gaz est généralement faible.
Ainsi, on est vite amené à véhiculer de gros débits d'air et à installer des condenseurs
présentant une très grande surface d'échange. Pour ces raisons, l’emploi des condenseurs à air
est généralement limité aux installations de faibles puissances frigorifiques (inférieures ou
égales à 6 kW).
Spécifications Schémas

Ils ne sont utilisés que pour les installations de très


A CIRCULATION NATURELLE

faible puissance (armoires ménagères ou appareils


similaires, réfrigérateurs, congélateurs, conservateurs).
Ils sont constitués d’un tube en serpentin soudé sur un
treillis de fils métalliques disposés suivant un entraxe de 6
à 12 mm, ou appliqué sur une feuille de tôle formant
ailette unique et perforée pour éviter la résonance.
L’avantage de cette construction est de permettre une
construction en grande série et par le fait même un prix de
revient très bas.

Ces condenseurs sont rencontrés dans la plupart des


installations commerciales ou industrielles et peuvent être
A CIRCULATION FORCEE

utilisés sur des installations de puissance calorifique


allant jusqu’à 300 000 kcal/h (environ 350 kW).
Ils peuvent être placés sur le socle du groupe
compresseur et l’hélice de ventilation est montée sur la
poulie du moteur d’entraînement du compresseur s’il
s’agit d’un compresseur entraîné par courroie.
Dans le cas des moto-compresseurs hermétiques ou
semi-hermétiques, c’est un (ou plusieurs) électro-
ventilateur(s) indépendant(s) qui assure(nt) la circulation
de l’air sur le faisceau ailetté.

Tableau 11 : Description des condenseurs à air

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4.2. Condenseur à Eau

En raison du faible coefficient de transmission de chaleur que l’on peut atteindre avec
l’air, conduisant à un poids et à un encombrement considérables des condenseurs à air, les
installations frigorifiques industrielles sont équipées chaque fois qu’il est possible, de
condenseurs utilisant l’eau comme agent de refroidissement : pour une même capacité
d'échange thermique, les condenseurs à eau sont beaucoup moins encombrants que les
condenseurs à air.

Cependant, l’eau n'est pas disponible en quantité illimitée comme l'air, ce qui rend
l'utilisation des condenseurs à eau plus coûteuse que celle à air (on évite donc de travailler en
eau perdue).

Les condenseurs à eau utilisent les eaux de toutes natures :

— eau de ville (coûteuse);

— eaux de rivières, de forages ou de lacs (il faut dans ce cas se préoccuper du problème
de la qualité de l'eau et du rejet de l'eau réchauffée);

— eau de mer (il faut également se préoccuper de sa qualité, car l'eau puisée en pleine
mer n'a rien à voir avec l'eau portuaire, en ce qui concerne la propreté);

— eau de réfrigérant atmosphérique (c'est en fait, dans le cas des installations


industrielles, le medium le plus couramment utilisé);

— eau de refroidisseurs atmosphériques en circuit fermé.

La température de l'eau utilisée, le débit disponible et les pertes de charges maximales


sont les facteurs qui ont la plus grande importance dans la définition de la température de
condensation.

Le tableau suivant décrit les différentes variantes des condenseurs à eau.

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Spécifications Schémas
Ce sont les plus anciens condenseurs à eau réalisés ; ils
équipent encore les installations commerciales, combinant
condenseur et réservoir de liquide.
Ils sont réalisés en version horizontale ou verticale. A
puissance calorifique égale, la version horizontale est plus
encombrante que la version verticale. Néanmoins, le principe
A IMMERSION

de fonctionnement reste le même : circulation d’eau à


l’intérieur de tubes de cuivre et condensation du fluide
frigorigène à l’extérieur du faisceau de tubes. Dans leur forme A puissances calorifiques égales, la version
verticale, les circuits d’eau peuvent être vidangés par gravité, horizontale est plus encombrante que la
par contre dans leur version horizontale, cette vidange ne peut version verticale. Aussi, la version
être obtenue en totalité que sous pression d’air. horizontale est-elle limitée à des puissances
Très encombrants, nécessitant un espace libre important calorifiques inférieures à 8 kW, contre 12 à
en-dessous de la cuve pour sortir les serpentins, ils ont été 70 kW pour la version verticale.
abandonnés pour les machines industrielles au profit d’autres
types de condenseurs.

Afin d’augmenter la vitesse de l’eau au contact de la paroi


du tube dans lequel circule le fluide frigorigène, on a eu
recours à une solution simple qui consiste à placer
concentriquement deux tubes, le fluide frigorigène circulant
A DOUBLE TUBES COAXIAUX

dans l’espace annulaire et l’eau dans le tube intérieur. Il est


alors possible de faire circuler les deux fluides à contre-
courant.
Quelque soit le modèle utilisé, ces condenseurs
nécessitent la présence sur le circuit d’une bouteille réservoir
de liquide. Cette bouteille permet d’accumuler une certaine
quantité de liquide frigorigène qui, sans la présence de celle-
ci, engorgerait les dernières spires du condenseur et
diminuerait d’autant la surface libre pour la condensation du
fluide.
Ils sont utilisés dans les installations de petite et moyenne
puissance (de 1 à 100 kW), avec fluides halogénés.

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Description des condenseurs à eau (suite)

Les tubes d'eau sont groupés en parallèle à l'intérieur


d'une virole; la condensation du fluide frigorigène se fait
sur l'extérieur des tubes d'eau et la partie inférieure de la
virole sert de réservoir de liquide.

Nous pouvons les trouver sous deux formes bien


distinctes
— condenseurs multitubulaires horizontaux (à tubes Condenseur multitubulaire horizontal
lisses, à tubes droits à ailettes extrudées et à tubes en
U à ailettes extrudées) dans le cadre du matériel
industriel, ce sont les plus utilisés, car ils sont faciles
MULTITUBULAIRE

à installer. Ils permettent surtout de réaliser des


groupes compacts préfabriqués. Enfin, ils sont faciles
à nettoyer, cas les fonds à eau sont démontables. Les
vitesses d'eau dans les tubes vont de 1,5 m/s à 3 m/s.

(1: calandre; 2: plaque de fond; 3 : faisceau de tubes; 4: entrée'


et sortie fluide; 5 : fond; 6 : joint d'étanchéité à l'eau)

— condenseurs multitubulaires verticaux : Ils sont


surtout utilisés dans les installations à l'ammoniac. Ils
sont cependant en voie de disparition au profit des
condenseurs à évaporation d'eau

(1: calandre; 2: plaque tubulaire; 3: faisceau de tubes; 4:


entrée fluide; 5: sortie fluide; 6: bâche à eau; 7: robinet à
flotteur; 8: distributeur d'eau; 9: massif bétonne'; 10:
évacuation d'eau; 11: trop-plein)

Condenseur multitubulaire vertical

… /…

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Description des condenseurs à eau (suite)


Dans tous les condenseurs étudiés précédemment, le flux
calorifique provenant du fluide frigorigène en condensation est
évacué par le médium de condensation (air ou eau), uniquement par
élévation de température du médium (chaleur sensible), ce qui
conduit à adopter pour celui-ci des débits importants.
Afin de réduire cette dépense au minimum compatible avec le
fonctionnement satisfaisant de la machine, on cherche à utiliser non
seulement la chaleur sensible de l'eau, mais également sa chaleur
latente de vaporisation en recherchant des solutions nous
permettant d'offrir à l'eau une très grande surface de contact avec
l'air ambiant, de telle façon qu'une partie de l'eau en circulation se
vaporise. Dans de telles conditions, la température de ruissellement
de l'eau peut être maintenue constante.
Les condenseurs atmosphériques sont donc à la fois des
ATMOSPHERIQUE

condenseurs à air et des condenseurs à eau. La circulation de l'air


sur le faisceau de tubes du condenseur peut être naturelle
(condenseur à ruissellement) ou forcée (condenseur évaporatif ou
évapocondenseur).
— Les condenseurs à ruissellement sont utilisés lorsqu'on ne
dispose pas de débit d'eau suffisant. Dans ces appareils,
l'évaporation partielle de l'eau fournit du froid à raison de 600
kcal/kg. On les rencontre sous 3 formes; à eau recyclée, à eau
perdue, à eau d'appoint. La circulation du fluide et de l'eau peut
être à courant parallèle (ruissellement simple) ou à contre-
courant. Ces condenseurs nécessitent un grand entretien afin
d'éviter la corrosion des tubes

1: nappe de tube; 2: distributeur; 3: bassin a eau; 4: robinet à


flotteur; 5 : pompe de circulation; 6: collecteur de fluide frigorigène

— Les évapocondenseurs sont surtout utilisés dans les


installations industrielles, car ils combinent en un seul appareil,
un condenseur et une tour de réfrigération.
1: faisceau de condensation; 2: dispositif de pulvérisation, 3: réservoir
à eau; 4: flotteur; 5 : pompe de circulation; 6: entrée et sortie du
fluide frigorigène; 7 : ventilateur extracteur d'air; 8 : arrête-gouttes;
9 : entrée d'air

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Description des condenseurs à eau (suite et fin)

Dans les installations de grosse puissance, on préfère séparer


en général les deux fonctions : refroidissement de l'eau par
évaporation (ou par ventilation) et liquéfaction du fluide
AEROREFRIGERANT

frigorigène. On installe alors deux appareils distincts : un


réfrigérant atmosphérique et un condenseur à circulation d'eau.
L'ensemble est plus encombrant et plus coûteux, mais les
résultats obtenus compensent largement l'investissement.

Le principal avantage des aéroréfrigérants par rapport aux


condenseurs atmosphériques et aux tours de refroidissement
d'eau (voir paragraphe suivant), réside dans l'économie de
consommation d'eau qu'ils permettent de réaliser.
L'eau à refroidir provenant du condenseur pénètre dans la
tour ; elle est répartie, par des pulvérisateurs en propylène sur la
surface de ruissellement. Cette surface permet d'augmenter le
temps de contact entre l'air et l'eau.
TOUR DE REFROIDISSEMENT

Ruisselant sur cette surface sous forme d'un mince film,


l'eau se refroidit en se vaporisant partiellement au contact de
l'air pulsé par le(s) ventilateur(s), qui circule à contre-courant du
film d'eau. L'eau refroidie recueillie dans le bassin inférieur est
reprise en charge par la pompe d'alimentation du condenseur.
L'ensemble placé dans un coffret métallique est complété par les
raccords de vidange d’appoint d'eau et de trop plein.
On distingue deux types de conception :
— les tours de refroidissement d'eau à circuit ouvert
— les tours de refroidissement d'eau à circuit fermé.
Dans cette dernière conception, l'eau de condensation est
refroidie en circuit fermé dans un faisceau tubulaire.

Tableau 12 : Description des condenseurs à eau

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5. QUELQUES VALEURS PRATIQUES

θk : température de condensation ∆θw : écart de température d'eau


θae : température d'entrée d'air θh : température humide de l'air
θas : température de sortie d'air a : approche de la tour de refroidissement
∆θa : écart de température de l'air p : pincement: écart minimal de
θwe : température d'entrée d'eau température entre le fluide frigorigène
θws : température de sortie d'eau et le médium de condensation

A - Condenseur à air B - Condenseur à eau perdue C - Condenseur évaporatif


∆θa = 4 à 8°C ∆θw= 10 à 15°C θk= θh + l0 à 12°C
θk= θae +12 à 15°C θk= θws + 5°C

exemple exemple exemple

P1= pincement sur l’air ; P2 = pincement sur l’eau ; a = différence entre θas et θh

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6. REGULATION DE LA PRESSION DE CONDENSATION


6.1. Règles générales

Pour un bon fonctionnement d'une installation frigorifique, il est nécessaire que la


pression (et donc la température) de condensation puissent être maîtrisées.

En effet, si la pression de condensation atteint un niveau anormalement élevé, il s'ensuit


une baisse de rendement de l'installation et donc une surconsommation (électrique) sur le
compresseur.

A l'inverse, une pression de condensation trop basse entraîne des problèmes de


fonctionnement dus :
— à une augmentation des pertes de charge sur le circuit
— à une diminution de débit sur le détendeur, entraînant donc une diminution de la
production à l'évaporateur.

Le contrôle de la pression de condensation peut être réalisé par plusieurs procédés


— régulation directe sur le fluide frigorigène,
— régulation indirecte par action sur l'air ou sur l'eau de condensation.

6.2. Cas des condenseurs à air

6.2.1. Régulation directe sur le fluide frigorigène


La régulation de pression s'effectue par diminution de la surface effectivement active du
condenseur. Ceci s'effectue par l'intermédiaire des deux régulateurs 1 et 2.

En période estivale, les températures élevées de l'air admis sur le condenseur conduisent à
une valeur de la pression de condensation supérieure à la valeur de réglage du régulateur 1,
qui est donc grand ouvert, tandis que le régulateur 2 est lui fermé.

En période hivernale, la pression de condensation baisse puisque la température de l'air


admis sur le condenseur diminue; le régulateur 1 va se fermer progressivement et Si la
pression descend anormalement, le régulateur 2 va s'ouvrir et l'admission de gaz chauds dans
la bouteille va relever jusqu'à une valeur convenable la pression dans cette dernière.

NOTA : un tel système demande une charge en fluide frigorigène supplémentaire, puisqu 'en
période d'hiver une partie du fluide frigorigène est stockée liquide dans le condenseur.

Inversement, en période d'été, ce liquide se trouvant stocké dans le receiver, il faut en


tenir compte pour son dimensionnement.

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6.2.2. Régulation indirecte sur le débit d'air


Une série de pressostats commande l'arrêt ou le démarrage de ventilateurs. On peut aussi
agir sur la vitesse de rotation des ventilateurs, sur le débit d'air des ventilateurs par ouverture
ou fermeture de volets de passage d'air.

Figure 11 : Régulation directe de la pression de Figure 12 : Régulation indirecte de la pression de


condensation sur le fluide frigorigène condensation sur le débit d’air

6.3. Cas des condenseurs à eau

6.3.1. Condenseurs fonctionnant à eau perdue


On ajuste le débit d'eau à l’aide de robinets à eau pressostatiques ou thermostatiques qui
règlent le débit d'eau en fonction de la pression régnant dans le condenseur, ou de la
température de l'eau au sortir du condenseur.

Figure 13 : Robinet à eau pressostatique Figure 14 : Robinet à eau thermostatique

6.3.2. Aéroréfrigérant, condenseur évaporatif


La pression est contrôlée par :
— action sur les registres des ventilateurs de refroidissement ;

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— asservissement des ventilateurs ;


— by passage de l'aéroréfrigérant (vanne motorisée trois voies).

ventilateur

Clapet anti-retour
AEROREFRIGERANT

Vanne 3 voes

CONDENSEUR

appoint d’eau
vanne 3 voies

Figure 15 : Régulation de la pression de condensation par by-passage de l’aéroréfrigérant

7. TRAITEMENT DE L'EAU DES CONDENSEURS


7.1. Problèmes du traitement d'eau

Le réchauffement de l’eau (de l'ordre de 10°C) fait qu'il y a


risque d'entartrage (précipitation des sels de calcium et de
Condenseurs à eau perdue magnésium contenus dans l'eau); cet entartrage diminue
l'échange thermique. Il y a également des risques de corrosion si
les eaux sont agressives.
Condenseurs à eau recyclée en
Il n'y a pas de problème de traitement d'eau, mais, il faut faire
circuit fermé (aéroréfrigérants, Tours
attention à la corrosion.
de refroidissement en circuit fermé)

L’eau d'appoint doit alors subir un traitement chimique et


biochimique pour éviter :
Condenseurs à eau recyclée en
— la formation de dépôts d'algues,
circuit ouvert (condenseurs
— la corrosion due à l'oxygène (oxygénation de l'eau par
atmosphériques, Tours de
ruissellement)
refroidissement en circuit ouvert)
— l'entartrage important par suite de l'accroissement de la teneur
en sels minéraux dû à l'évaporation d'une partie de l'eau

Tableau 13 : Problèmes de traitement d'eau des condenseurs

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7.2. Paramètres à contrôler sur l'eau du condenseur


• Dureté (TH) : teneur de l'eau en sels de calcium et de magnésium (Ca2+, Mg2+)
• Alcalinité (TA,TAC) : teneur en hydroxydes (OH), carbonates (C032-), bicarbonates
(HC032-)
• Potentiel hydrogène : pH
7.3. Traitements possibles
— Traitement contre la corrosion: ajout de polyphosphates ;

— adoucissement: élimination du calcium et du magnésium ;

— Traitement biochimique: empêche le développement d'organismes végétaux.

7.4. Signes extérieurs d'encrassement d'un condenseur

Les signes extérieurs d'encrassement d'un condenseur sont :

— la pression côté fluide frigorigène augmentant par suite de la diminution de l'échange


thermique ;

— la perte de charge (différence de pression entre entrée et sortie du condenseur) s'accroît


côté eau.

8. REGLEMENTATION
Les condenseurs, de même que les réservoirs et séparateurs de liquide contiennent du
liquide et de la vapeur sous pression Tous les appareils dont le produit PV (P en bars, V en
litres) dépasse 80 sont soumis à épreuve; ceux dont le produit PV est supérieur à 300 doivent
comporter un manomètre. Si le produit caractéristique est compris entre 80 et 300, le
manomètre n'est pas obligatoire Si l'installation comporte un pressostat HP de sécurité.

La pression d'épreuve est égale au moins à deux fois la pression maximale de service
(correspondant à la tension de vapeur du fluide), soit :

— pression à 50°C pour appareils commerciaux (moins de 10 000 fg/h ou en cas de


condensation par air ;

— pression à 40°C pour appareils industriels (plus de 10 000 fg/h) refroidis à l’eau.

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9. GRANDEURS CARACTERISTIQUES DU CONDENSEUR

& fc .c p .(θ sf − θ ef ) = K .S.(θ ff − θ fc ) = m


m & ff .(h ec − h sc )
Relation triangulaire
(sous certaines hypothèses) m& fc .c p .( θ sf − θ ef ) = Φ cal

Φk est généralement connu. Avec : K .S .(θ ff − θ fc ) = Φ ech ⇒ ⇒ Φ k = Φ ech = Φ cal

 & ff .(h ec − h sc ) = Φ k
m

Surface d’échange Φk S : surface de condensation (tuyauterie +


S=
(surface de condensation) K .(θ ff − θ fc ) ailettes éventuellement)

Le fluide de condensation peut être de


l’eau ou de l’air
Débit masse du fluide de Φk Si le fluide est de l’air, on peut utiliser le
condensation (fluide & fc =
m diagramme de l’air humide pour
caloporteur) c p .( θ sf − θ ef ) Φk
& as =
déterminer le débit ( m )
h sa − h ea
(h : enthalpie massique de l’air)

L’échange de chaleur entre le


condenseur et le fluide caloporteur se
∆θ max − ∆θ min
∆TLM = fait entre un fluide frigorigène qui se
 ∆θ  condense à température constante (zone 1
ln max  et 3 étant négligées, voir paragraphe 2) et
Ecart moyen
 ∆θ min  un fluide caloporteur dont la température
logarithmique
θk augmente de θef à θsf. L’utilisation de

} ∆θmin {
l’écart arithmétique (θ θff – θfc) peut
∆θmax conduire à la détermination de surfaces
θsf
d’échange insuffisantes. En toute rigueur,
on utilise l’écart moyen logarithmique
θef
∆TLM calculé ci-contre.
Avec : ∆θmax = θk – θef et ∆θmin = θk – θsf

Φk : flux de chaleur contenu dans le fluide frigorigène (W)


Φcal : flux de chaleur cédé au fluide caloporteur (W)
Φech : flux de chaleur cédé aux matériaux constituant l’échangeur (condenseur) (W)
S : surface d’échange du condenseur (m2)
K : coefficient global d’échange (W.m-2.K-1)
m& : débit massique (kg/s)
h : enthalpie massique du fluide frigorigène (J/kg)
cp : chaleur massique du fluide caloporteur (J.kg-1.K-1)
θ : température (°C)
∆TLM : écart moyen logarithmique
Indices : ff, fc, ec, sc, ef, sf : respectivement fluide frigorigène, fluide caloporteur, entrée condenseur,
sortie condenseur (frigorigène), entrée fluide et sortie fluide (caloporteur).

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Autres méthodes de détermination de ∆TLM


L’écart moyen logarithmique peut être déterminé non seulement par calcul, mais aussi à
l’aide de la formule empirique de BASER, de la table numérique de HAUSBRAND ou encore
du monogramme de MEHNER.
3
 3 ∆θ max + 3 ∆θ min 
1. Formule empirique de BASER : ∆TLM =  
 2 
 

2. Table numérique de HAUSBRAND

∆θ min ∆TLM pour ∆θ min ∆TLM pour


∆θ max ∆θmax = 1 ∆θ max ∆θmax = 1

0,0025 0,167 0,20 0,497


0,005 0,188 0,21 0,506
0,01 0,215 0,22 0,515
0,02 0,251 0,23 0,524
0,03 0,276 0,24 0,533
0,04 0,298 0,25 0,542
0,05 0,317 0,30 0,581
0,06 0,336 0,35 0,620
0,07 0,350 0,40 0,655
0,08 0,364 0,45 0,690
0,09 0,378 0,50 0,722
0,10 0,391 0,55 0,753
0,11 0,403 0,60 0,783
0,12 0,415 0,65 0,812
0,13 0,427 0,70 0,841
0,14 0,438 0,75 0,869
0,15 0,448 0,80 0,879
0,16 0,458 0,85 0,924
0,17 0,468 0,90 0,950
0,18 0,478 0,95 0,975
0,19 0,488 1,00 1,000

Exemple : Soit un évaporateur refroidisseur de liquide sur lequel se refroidit un liquide dont
les températures d’entrée et de sortie sont θe = +15°C et θs = +5°C. Sachant que la
température d’évaporation est θ0 = 0°C, déterminer ∆TLM.
• On a : ∆θmax = 15 – 0 = 15°C, ∆θmin = 5 – 0 = 5°C et ∆θmin /∆θmax = 5/15 = 0,33. Par
interpolation entre les valeurs 0,30 et 0,35, on obtient ∆TLM (pour ∆θmax=1) = 0,604.
Pour ∆θmax = 15°C, on a : ∆TLM = 0,604 x 15 = 9,06°C ≈ 9°C.
• Avec la formule empirique de Baser, on trouve ∆TLM = 9,10°C ≈ 9°C.

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PARTIE – II Chapitre 2 Les condenseurs frigorifiques

3. Monogramme de MEHNER

∆θ1 ∆TLM ∆θ2

On détermine ∆TLM en fonction de ∆θ1 et ∆θ2, qui peuvent représenter indifféremment


∆θmax et ∆θmin. On joint par un segment de droite, les valeurs de ∆θmax et ∆θmin repérées sur
les échelles extrêmes du monogramme et on lit la valeur de ∆TLM sur l’échelle du milieu.
L’exemple précédent donne, en joignant le segment de droite [∆θmax – ∆θmin] = [15 – 5], la valeur de
∆TLM = 9°C.

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