IPS Guide Deroulement Cardiologie PDF
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Guide de préparation
à l'examen de certification
d'infirmière praticienne spécialisée (IPS)
en cardiologie
Édition
Coordination
Judith Leprohon, inf., Ph. D., directrice
Manon Allard, inf., M. Sc., conseillère
Direction scientifique de l'OIIQ
Rédaction
Nathalie Nadon, inf., M. Sc. inf., IPS-C
Marie Josée Beaulieu, inf., M. Sc., CPNP-PC
Révision
Dre Btissama Es-Sadiqi, médecin cardiologue
Shannon McNamara, inf., M. Sc. inf., IPS-C
Production
Distribution
Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives Canada, 2016
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2016
ISBN 978-2-89229-661-7 (version imprimée)
Le terme « infirmière » est utilisé ici à seule fin d’alléger le texte et désigne autant les infirmiers que les
infirmières. Il en est de même pour les termes « candidate » et « étudiante ».
Table des matières
Avant-propos
Le présent document a pour but d’aider la candidate à se familiariser avec l’examen de certification.
La première partie porte sur la forme et le contenu de l’examen et elle contient d’autres
renseignements d’ordre pratique. La partie suivante contient un exemple de chacun des deux types
d’épreuve en cardiologie. Présentés sous forme d’exercices accompagnés de corrigés, ils illustrent les
instruments d’évaluation utilisés à l’examen.
Partie 1
L’examen de certification d’infirmière praticienne spécialisée vise à évaluer l’aptitude d’une infirmière à exercer
de façon autonome.
Le Règlement sur les classes de spécialités de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec pour l’exercice
des activités visées à l’article 36.1 de la Loi sur les infirmières et les infirmiers précise que « l’examen de
spécialité porte sur les aspects théoriques et cliniques de la spécialité concernée. Il évalue notamment
l’intégration et l’application dans diverses situations cliniques des connaissances et des habiletés acquises par
l’infirmière, en vue de déterminer si elle est apte à exercer de façon autonome à titre d’infirmière praticienne
spécialisée dans le domaine de spécialité. » (art. 10).
Aux fins de l’évaluation de l’aptitude d’une candidate à exercer à titre d’infirmière praticienne spécialisée, celle-
ci doit démontrer sa compétence clinique dans l’exercice de son rôle, défini comme suit dans l’addendum aux
Lignes directrices conjointes1 :
« L’infirmière praticienne spécialisée (IPS) […] donne des soins infirmiers avancés et
exerce des activités médicales autorisées par un règlement du Collège des médecins
du Québec afin de gérer les problèmes de santé aigus et chroniques dans un
domaine de spécialité particulier (néonatalogie, cardiologie, néphrologie, soins de
première ligne) […]. L’infirmière praticienne spécialisée consacre l’essentiel de sa
pratique à des soins directs axés sur le traitement et le suivi des personnes
présentant un problème de santé aigu ou chronique dans une spécialité ou en
première ligne. Elle possède les compétences nécessaires pour évaluer l’état de
santé du patient, prescrire et interpréter des examens diagnostiques, prescrire des
traitements médicaux et pharmacologiques et appliquer des techniques effractives
(« invasives ») à des fins diagnostiques ou thérapeutiques. Elle met également
l’accent sur la promotion de la santé et la prévention des maladies par le counseling,
l’éducation en matière de comportements de santé et le développement des capacités
d’autosoins. Dans son domaine de spécialité, ses connaissances approfondies et son
savoir-faire lui permettent d’assurer un leadership tant dans sa pratique clinique
qu’auprès de ses collègues infirmières et des autres professionnels. »
Ainsi, le contenu évalué dans les examens de certification d’IPS est centré sur la compétence clinique,
laquelle comprend « l’ensemble des connaissances, aptitudes cliniques et techniques, ainsi que le jugement
que doit posséder l’infirmière praticienne spécialisée pour recueillir et interpréter les données relatives à l’état
de santé du patient, prendre des décisions cliniques appropriées, procéder aux examens diagnostiques et aux
traitements médicaux nécessaires dans le cadre de sa spécialité. » (Lignes directrices conjointes, p. 16).
Par conséquent, l'examen de certification en cardiologie vise à évaluer la capacité de la candidate à intégrer
judicieusement les activités médicales qui lui sont autorisées dans sa pratique infirmière avancée. Pour ce
faire, il cible plus spécifiquement :
1 Afin d’alléger le texte, nous utilisons l’expression « Lignes directrices conjointes » pour désigner le document Lignes
directrices sur les modalités de la pratique de l’infirmière praticienne spécialisée (OIIQ et CMQ, 2006d, y compris
l'Addendum publié en 2009).
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Le volet principal de son rôle, soit la pratique clinique auprès du patient qui nécessite des soins et
services, en abordant tout autre volet, tel le soutien aux infirmières et aux autres professionnels,
sous un angle clinique le cas échéant;
Son aptitude à exercer de façon autonome, dans le cadre de son rôle d’infirmière praticienne
spécialisée, les activités médicales de l’article 36.1 qu’elle est habilitée à exercer par règlement.
L’infirmière praticienne spécialisée est d’abord une infirmière. La Mosaïque des compétences cliniques de
l’infirmière praticienne spécialisée correspond à la mosaïque des compétences cliniques de l’infirmière 2
définie en lien avec son champ d’exercice (L.I.I., art. 36), auxquelles se greffent les compétences
correspondant aux activités médicales qu’elle est habilitée à exercer dans son domaine de spécialité parmi
celles qui sont prévues à l’article 36.1 de la Loi sur les infirmières et les infirmiers, soit :
La mosaïque des compétences cliniques de l’infirmière praticienne spécialisée reflète le volet clinique de son
rôle professionnel.
Compte tenu des objectifs visés, le domaine évalué par les examens de certification d’infirmière praticienne
spécialisée ne couvre pas l’ensemble des dimensions professionnelles de sa pratique clinique. Il cible celles qui
sont en interface avec les activités médicales qu’elle est habilitée à exercer en vertu du Règlement sur les
activités visées à l’article 31 de la Loi médicale qui peuvent être exercées par des classes de personnes autres
que des médecins.
Le contenu spécifique de l’examen de certification pour chaque domaine de spécialité est déterminé à partir des
Lignes directrices conjointes (OIIQ et CMQ, 2006b) et des documents portant sur l’étendue des activités
médicales exercées par l’infirmière praticienne spécialisée dans chaque domaine de spécialité (OIIQ et CMQ,
2006a).
2 Cette mosaïque constitue un modèle de la compétence professionnelle développé par l’OIIQ (2009).
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La mosaïque des compétences cliniques évaluées dans les examens d’IPS
Pour les fins de l’élaboration des examens de certification d’IPS, la mosaïque des compétences cliniques de
l’infirmière praticienne spécialisée a été adaptée de façon à préciser les dimensions professionnelles devant être
ciblées plus spécifiquement. Ainsi, la mosaïque des compétences cliniques évaluées dans le cadre des
examens de certification d’infirmière praticienne spécialisée est représentée dans le schéma de la page
suivante sous la forme d’un cube dont les trois axes correspondent respectivement :
[Axe de la profondeur]
aux situations cliniques rencontrées dans sa pratique d’infirmière praticienne spécialisée dans son domaine
de spécialité (composante contextuelle);
[Axe horizontal]
aux activités correspondant aux dimensions professionnelles de sa pratique liées aux activités médicales
qu’elle est habilitée à exercer (composante professionnelle);
[Axe vertical]
aux champs de connaissances sollicités dans le cadre de sa pratique clinique, y compris les techniques
invasives ou à risque de préjudice qu’elle doit maîtriser (composante fonctionnelle).
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Dans les examens de certification, les questions et les comportements attendus de la part de la candidate
appartiennent toujours à un contexte dont les éléments sont donnés dans une mise en situation d’introduction
appelée Situation clinique (composante contextuelle). Les questions et les comportements attendus dans les
différentes situations cliniques se rapportent à neuf dimensions professionnelles (composante professionnelle)
et font appel à différentes connaissances, habiletés et attitudes que l’infirmière doit posséder et appliquer selon
les particularités de la situation clinique, en tenant compte des valeurs et croyances qui sous-tendent la
profession et de celles du client (composante fonctionnelle).
Dans son ensemble, chaque examen de certification doit permettre d’évaluer les éléments suivants :
un échantillon représentatif de situations cliniques que la candidate est susceptible de rencontrer dans sa
pratique d’infirmière praticienne spécialisée et qui touchent les priorités d’évaluation établies pour la
cardiologie;
Chaque situation clinique concerne une personne (et sa famille) avec ses caractéristiques personnelles (âge,
etc.) et son environnement (physique, socioculturel, etc.), qui reçoit des soins de santé liés à une pathologie ou
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à un processus physiologique, à un examen diagnostique ou à un traitement médical. Ces éléments
déterminent le contexte dans lequel l’infirmière praticienne spécialisée doit intervenir en exerçant une ou
plusieurs activités professionnelles.
En chirurgie cardiaque, les IPS interviennent auprès du patient et de sa famille aux différentes phases,
préparatoire et postopératoire, entourant la chirurgie cardiaque. Elle exerce auprès du patient ayant des
problèmes de santé nécessitant une chirurgie cardiaque. En cardiologie médicale, elle exerce auprès d'une
clientèle adulte hospitalisée ou ambulatoire. Elle intervient dans les cliniques ambulatoires spécialisées,
notamment en insuffisance cardiaque, prévention secondaire, transplantation cardiaque et cardiopathies
congénitales ainsi que dans les services spécialisés d'hémodynamie et d'électrophysiologie (OIIQ et CMQ,
2006b).
Une situation clinique fait appel à plusieurs activités de l’infirmière, dont certaines sont fondamentales, eu égard
à l’aptitude à exercer de l’infirmière praticienne spécialisée. Les différentes activités de l’infirmière évaluées
dans l’examen se rapportent à neuf dimensions professionnelles regroupées en trois catégories. Ces
dimensions délimitent le contenu des activités visées par l’examen : ce que la candidate doit faire pour évaluer
la situation, intervenir et assurer la continuité des soins. Selon la situation, les questions ou les comportements
attendus se rapportent à l’une de ces activités professionnelles ou à plusieurs d’entre elles.
Neuf activités liées aux dimensions professionnelles ciblées et qui sont évaluées en référence aux
situations cliniques retenues, soit :
Interventions cliniques
o l’établissement des priorités de soins et de traitements, avec la collaboration du patient et de
sa famille
o la prestation de soins et de traitements infirmiers, y compris la promotion de la santé et la
prévention de la maladie
o la prescription de médicaments et autres substances
o la prescription et l’administration de soins et traitements médicaux
o le suivi des patients préalablement diagnostiqués en collaboration avec le médecin, y compris
l’ajustement du plan de traitement médical
Ces neuf activités relèvent du champ d’exercice de l’infirmière (en vertu de l’article 36 de la Loi sur les
infirmières et les infirmiers) ou font partie des activités médicales déterminées par règlement pour la
néonatalogie, parmi les activités prévues à l’article 36.1 :
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o prescrire des examens diagnostiques;
o utiliser des techniques diagnostiques invasives ou présentant des risques de préjudice;
o prescrire des médicaments ou d’autres substances;
o prescrire des traitements médicaux;
o utiliser des techniques ou appliquer des traitements médicaux invasifs ou présentant des
risques de préjudice.
L’étendue des activités médicales exercées par l’infirmière praticienne spécialisée en cardiologie est définie
dans le document intitulé : « Étendue des activités médicales exercées par l'infirmière praticienne spécialisée
en cardiologie » (OIIQ et CMQ, 2006a).
Attention!
Il importe de structurer sa pensée et de centrer sa réponse sur ce qui est demandé. Par exemple, il faut
distinguer les éléments que l'on retrouve à l'anamnèse de ceux que l'on retrouve à l'examen physique ou
encore de ceux qui sont obtenus à l'aide d'examens diagnostiques.
Interventions cliniques
La candidate est amenée à discerner les interventions pharmacologiques des interventions non
pharmacologiques requises selon la situation. Lorsqu'une médication est nécessaire, elle doit pouvoir
préciser l'agent de première intention indiqué pour la situation, en préciser la dose, la durée du traitement,
de même que les effets secondaires et les complications possibles. Lorsque indiqué, un CPS est
disponible pour consultation au besoin.
Afin d'exercer de façon autonome et de donner des soins sécuritaires et de qualité, l'IPS doit posséder un
ensemble de connaissances, d’habiletés et d’attitudes qui constituent en quelque sorte son « coffre à outils »,
entre autres :
Parmi six champs de connaissances, quatre sont sollicités à chaque examen, soit les champs scientifique,
opérationnel, organisationnel et relationnel, et les deux autres à l’occasion (champs juridique et éthique-
déontologique).
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Le champ scientifique comprend toutes les connaissances liées aux processus physiologiques et
pathologiques, aux traitements médicaux et pharmacologiques de même qu'aux examens diagnostiques. La
maîtrise de techniques invasives ou à haut risque de préjudice relève du champ opérationnel, alors que le
champ organisationnel fait référence à la collaboration interprofessionnelle, notamment pour assurer
conjointement le suivi des patients. Pour sa part, le champ relationnel, qui comprend notamment l’approche
familiale et les principes de communication, est évalué indirectement selon sa contribution spécifique à
l’efficacité de l’intervention.
Les éléments retenus au chapitre de ces trois composantes constituent la structure de base de la table de
spécification guidant l’élaboration des examens de certification.
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1.2 LA FORME DE L'EXAMEN : DEUX VOLETS COMPLÉMENTAIRES
L’examen de certification d'IPS cardiologie comporte deux volets complémentaires : un volet oral et un volet
pratique. La répartition des situations cliniques dans l’un ou l’autre des volets est orientée par la nature de ce
qui est évalué (raisonnement, démarche clinique, habiletés relationnelles ou opérationnelles, etc.). Chacun de
ces volets est décrit ci-dessous quant à sa nature et à son déroulement.
Le volet oral
Le volet oral de l'examen est une entrevue orale structurée (EOS) qui permet d’évaluer la démarche clinique de
la candidate. Ainsi, la candidate doit démontrer verbalement comment elle interviendrait dans une situation
clinique au fil de son évolution.
Le volet EOS comprend environ dix situations cliniques. Chaque situation clinique comporte une série de
vignettes présentées dans un encadré et suivies d’une ou deux questions. Il y a au total une soixantaine de
questions à ce volet. À l'EOS, puisque la situation clinique évolue, il arrive que des éléments de réponses aux
questions précédentes soient donnés à la candidate dans une vignette lorsque cette information est nécessaire
pour lui permettre de répondre à la question. Par conséquent, bien que la candidate puisse consulter les pages
précédentes d'une situation EOS, elle ne peut pas modifier ses réponses.
Déroulement
Pour ce volet, il y a une interaction entre les examinateurs qui lisent les questions en lien avec la situation
clinique et la candidate qui leur répond verbalement. Au début de chaque situation, un examinateur précise
à la candidate le temps estimé pour répondre à toutes les questions de la situation, de même que le
nombre de questions comprises dans celle-ci. Deux minutes avant la fin estimée d'une situation,
l'examinateur informe la candidate qu'il ne lui reste que deux minutes pour compléter la situation et passer
à la suivante. Si la candidate n'arrive pas à répondre à toutes les questions de la situation dans les délais
prévus, elle peut décider de terminer la situation en cours avant de passer à la suivante ou de passer
immédiatement à la prochaine situation. Toutefois, si la candidate décide de poursuivre la situation clinique
en cours, elle doit être consciente qu'elle emprunte ainsi du temps aux situations suivantes.
Comme le nombre de questions varie pour chacune des situations cliniques, le temps alloué pour chaque
situation est déterminé en fonction de ce qui est demandé. La durée totale de l’EOS est d'environ deux
heures trente, ce qui inclut une pause de vingt minutes après la cinquième situation.
Trois coups de sifflet se font entendre à des moments précis du volet EOS. Le premier donne à la
candidate le signal pour entrer dans la salle d'examen. Les examinateurs se présentent alors brièvement à
la candidate. Le deuxième coup de sifflet marque le début de la première partie de l'EOS alors que le
troisième coup de sifflet en marque la fin. Après la pause, cette séquence est répétée afin de compléter la
deuxième partie de ce volet.
Examinateurs
Deux examinateurs accompagnent la candidate pour les cinq premières situations cliniques de ce volet. Puis,
après la pause, l'évaluation de la candidate se poursuit avec deux nouveaux examinateurs. En plus de noter les
réponses de la candidate, les examinateurs ont un rôle actif lors de l'EOS. Un examinateur lit les situations de
même que les questions à la candidate. Celle-ci peut ensuite lire la situation et la question de même que
prendre des notes si elle le désire avant de répondre à la question. Toutefois, la candidate doit répondre
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verbalement puisque seules les réponses verbales sont considérées. Elle ne peut pas modifier une réponse
antérieure, mais elle peut consulter les vignettes et les questions antérieures se rapportant à la même situation.
Attention!
À l'EOS, il est particulièrement important pour la candidate de structurer sa pensée. Il est important de
réfléchir à la réponse afin d'éviter d'en dire trop inutilement, ce qui pourrait la pénaliser. Ainsi, lorsque le
nombre de réponses attendues est mentionné dans la question, par exemple : « Précisez deux traitements
prioritaires pour M. Tremblay », les examinateurs cotent seulement les deux premières réponses de la
candidate même si celle-ci en donne davantage, et ce, même si les bonnes réponses ne se retrouvent pas
dans les deux premières réponses, mais plutôt dans les suivantes. Toutefois, si le nombre de réponses
attendues n'est pas précisé, la candidate doit énumérer tous les éléments de réponse qu'elle juge
pertinents afin de répondre à la question.
Le volet pratique
Le volet pratique de l'examen est un examen clinique objectif structuré (ECOS). Il comporte une séquence
d’environ cinq situations cliniques qui font appel à une simulation. Il arrive à l’occasion qu’une station clinique
soit suivie d’une station questionnaire qui se rapporte à la même situation clinique, mais qui ne comporte pas
d’interaction avec une personne simulée (ex. : rédaction d’une ordonnance ou d’une note d’évolution).
La candidate interagit habituellement avec un patient simulé et doit effectuer des activités inscrites sur une
feuille de Mise en situation. Les épreuves peuvent faire appel à l’utilisation de mannequins, selon les besoins.
L’ECOS permet d’évaluer simultanément plusieurs types d’habiletés cliniques alors que la candidate intervient
dans un contexte clinique simulé. L’ECOS constitue un instrument de choix pour évaluer les dimensions
relationnelles et opérationnelles de la pratique.
L'évaluation de la candidate est faite par un ou deux examinateurs, présents dans la salle d'examen, à l'aide
d'une Grille d'observation qui contient des éléments observables et mesurables, déterminés au préalable en
fonction des comportements attendus dans la situation donnée.
En ce qui concerne l'ECOS, les activités que la candidate est amenée à effectuer concernent notamment :
l'anamnèse;
un examen physique ciblé;
la prescription d’examens diagnostiques;
la prescription de traitements pharmacologiques et non pharmacologiques;
l’application de techniques invasives;
le counseling et l’enseignement;
la référence au médecin (ou autres professionnels) lorsque la situation le nécessite.
Déroulement
Le volet pratique est un parcours qui comprend les stations stimuli, les stations questionnaires, le cas
échéant, et parfois une ou deux stations de repos, selon le nombre de candidates dans le circuit. La
candidate se déplace d'une station à une autre selon un ordre prédéterminé qui lui est communiqué à l'aide
d'une carte de séquence.
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L’encadré suivant présente un exemple de parcours individuel. Avant le début de l’examen, chaque candidate
reçoit une carte de séquence semblable à celle-ci. Cette carte lui indique la station de départ et l'ordre des
stations. Lorsqu’un parcours comprend une station de repos, celle-ci est indiquée sur la carte de séquence et
doit être prise à ce moment-là.
Exemple :
Départ à la station → 3
Séquence des stations
3 - 4 – Repos – 5 – 1 – 2 –Fin.
Faites un X sur les numéros des stations que vous avez terminées, y compris les stations de
repos. Cela vous permettra de vous situer tout au long du parcours.
À la carte de séquence sont agrafés des autocollants permettant d'identifier la candidate. On retrouve un
autocollant simple qui devra être remis à l'un des examinateurs, pour chaque station à l'ECOS. Les autocollants
peuvent également être utilisés pour identifier certains formulaires (note d'évolution, ordonnance, demande
d'analyse de laboratoire, etc.) lorsque la situation le requiert.
Chaque station dure 10 minutes. Trois minutes de transition sont prévues après chacune afin de donner le
temps à la candidate de se déplacer d'une station à une autre et de lire la feuille de Mise en situation collée sur
la porte de la station suivante.
Ainsi, la feuille de Mise en situation contient tous les renseignements essentiels afin que la candidate puisse
réaliser les activités cliniques demandées. Lorsque la candidate doit décrire à haute voix ce qu’elle fait et
observe, cette exigence est précisée sur la feuille.
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Un signal sonore se fait entendre et marque le début de la station, auquel moment la candidate entre dans la
pièce. Elle dispose de 10 minutes (station simple), pour procéder à l'évaluation et accomplir les activités
indiquées dans les « Instructions » sur la feuille de Mise en situation. Lorsque le temps alloué est écoulé, un
autre signal sonore indique à la candidate de quitter la pièce et de se rendre à la station suivante.
Examinateurs/observateurs
Un ou deux examinateurs/observateurs sont présents à chaque station. Leur rôle consiste à observer et évaluer
la capacité de la candidate à accomplir les activités demandées à l’aide d’une grille d’observation constituée
d'éléments observables, déterminés au préalable, et dont la pondération n'est pas indiquée. Ils inscrivent donc
sur cette grille la présence des comportements attendus.
Ceux-ci n'interviennent pas, sauf s'il est prévu qu'ils le fassent dans la situation pour fournir des données
cliniques ou pour demander à la candidate de préciser ses gestes ou sa pensée. Ainsi, il est possible qu'un
examinateur demande à la candidate de dire à voix haute ce qu'elle fait.
Dans certaines situations, les examinateurs évaluent aussi les habiletés relationnelles et organisationnelles
ainsi que les aptitudes à faire de l'enseignement.
Patients simulés
Le patient simulé a appris un rôle à l’aide d’un scénario. Il a mémorisé un ensemble d’éléments afin de savoir
comment se comporter et comment répondre aux questions qui lui seront posées par la candidate. Lorsque
plus d'une personne ont à jouer le rôle du patient simulé pour une même épreuve, une standardisation est faite
de manière à s'assurer que toutes les candidates seront exposées à la même situation clinique.
Si la candidate pose une question générale, le patient lui demandera d'être plus précise.
Exemple :
Candidate : « Comment réagissez-vous à l'annonce du diagnostic? »
Patient simulé : « Vous voulez savoir quoi exactement? »
Si la candidate pose des questions qui s’éloignent du scénario de la situation clinique dans une épreuve
donnée, le patient simulé a comme consigne de répondre « Tout va bien de ce côté », « Je n'ai pas de
problème » ou encore « Je ne sais pas ». Ainsi, la candidate sait qu'elle doit réorienter son anamnèse.
Il est aussi possible qu’au lieu ou en plus du patient simulé, il y ait une autre personne simulée comme une
épouse, une infirmière ou un médecin.
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1.3 DES RENSEIGNEMENTS D'ORDRE PRATIQUE
Pour conclure cette première partie du guide, voici des renseignements d’ordre pratique concernant la tenue
de l’examen et les étapes subséquentes.
La pondération relative des deux volets de l’examen est généralement la suivante : 1 000 points pour l’EOS
et 500 points pour l’ECOS. Il s’agit cependant d’un ordre de grandeur, car celle-ci peut varier légèrement pour
différentes raisons qui peuvent être liées à la composition d’un examen donné ou encore au comportement
de certaines questions, par exemple.
Comme l’examen de certification comprend un échantillon d'environ 15 situations cliniques, les résultats des
deux volets sont combinés dans une note globale. Le Comité d’examen détermine le seuil de réussite à chaque
examen, de façon à tenir compte du niveau de difficulté de ce dernier.
Le résultat de l’examen est acheminé par la poste, sur une base individuelle, à toutes les candidates en
même temps. Les candidates reçoivent un bulletin formulé en termes de « réussite » ou d’« échec » à
l’examen. En cas d’échec, ce bulletin comprend aussi des commentaires généraux, formulés à la candidate
par le Comité de l’examen concernant les aspects plus faibles et ceux à améliorer. En complément de ces
commentaires, lorsque le nombre de candidates est suffisant, une rétroaction qualitative collective faisant état
des principales difficultés constatées par le Comité d’examen, à partir de son analyse des résultats de
l’ensemble des candidates qui se sont présentées à cet examen, est aussi jointe à l'envoi.
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La reprise de l’examen
La candidate infirmière praticienne spécialisée doit s'inscrire dès la première session d'examen suivant
l'obtention de son diplôme et elle a droit à trois essais consécutifs.
Le présent guide a été conçu pour faciliter la préparation à l'examen de certification des candidates
infirmières praticiennes spécialisées en cardiologie. Ainsi, cette première partie portait sur la forme et le
contenu de l'examen, y compris des renseignements d'ordre pratique. La partie suivante contient quant à elle
un exemple d'épreuve correspondant à chacun des deux instruments d'évaluation utilisés à l'examen (EOS,
ECOS). Chaque exemple comprend la situation, le corrigé, ainsi que la justification et certains
enrichissements. L'exemple d'ECOS est présenté sous la forme d'exercices.
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Références
Loi sur les services de santé et les services sociaux (LRQ, chapitre S-4.2).
ORDRE DES INFIRMIÈRES ET INFIRMIERS DU QUÉBEC (2009). Mosaïque des compétences cliniques de
l’infirmière : compétences initiales (2e éd.), Montréal, QC : OIIQ.
Ordre des infirmières et infirmiers du Québec et Collège des médecins du Québec (2006a).
Étendue des activités médicales exercées par l’infirmière praticienne spécialisée en
cardiologie. Montréal, QC : OIIQ.
ORDRE DES INFIRMIÈRES ET INFIRMIERS DU QUÉBEC ET COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC (2006B). Lignes
directrices sur les modalités de la pratique de l’infirmière praticienne spécialisée. Montréal, QC : OIIQ.
Règlement sur les activités visées à l’article 31 de la Loi médicale qui peuvent être exercées par des
classes de personnes autres que des médecins (RLRQ, chapitre M-9, r. 1.3)
Règlement sur les classes de spécialités de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec pour
l’exercice des activités visées à l’article 36.1 de la Loi sur les infirmières et les infirmiers (RLRQ,
chapitre I-8, r. 3.1)
Règlement sur les normes relatives aux ordonnances faites par un médecin (RLRQ, chapitre M-9, r.
11.2)
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Partie 2
Situations
2.1 VOLET ORAL - SITUATION 1
2.1.1 Exercice
À LIRE À LA CANDIDATE
L’infirmière du CLSC a visité Mme Pépin, 76 ans, à domicile à la suite de son hospitalisation. Elle vous téléphone. Elle vous
mentionne que depuis deux nuits, la patiente ne dort pas, qu’elle a une toux sèche et qu’elle semble plus dyspnéique.
Vous vous souvenez très bien de cette patiente qui a subi cinq pontages (PMC x 2 et PAC x 3). Elle a été hospitalisée
près de trois semaines en raison d’insuffisance rénale et de déconditionnement. Vous aviez demandé un suivi à domicile
pour une évaluation globale de ses besoins.
Sa médication au départ était la suivante :
ASA 80 mg die
Atorvastatine (LipitorMD) 20 mg die
Metoprolol (LopresorMD) 25 mg bid
Furosémide (LasixMD) 20 mg die
Trandolapril (MavikMD) 1 mg die
Q1 Considérant la description des symptômes rapportés par l’infirmière du CLSC, quelles sont vos hypothèses
diagnostiques?
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À LIRE À LA CANDIDATE
Q2 Quelles informations devez-vous obtenir auprès de l'infirmière afin de préciser vos hypothèses diagnostiques?
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À LIRE À LA CANDIDATE
L’infirmière vous informe que Mme Pépin ne fait pas de fièvre et qu’elle urine normalement. Elle n’a pas
d’expectorations, mais a eu quelques hémoptysies la nuit dernière. Elle ne présente pas d’orthopnée, ni dyspnée
paroxystique nocturne et elle peut se coucher à plat. Ses signes vitaux sont stables avec une PA à 100/60 mm Hg, un
pouls régulier à 100/min. et une fréquence respiratoire à 26/min. Sa saturation est de 88 % au repos. Elle ne se plaint
pas de douleur d’angine ni de palpitation. Elle présente cependant une douleur thoracique droite. L'infirmière rapporte
aussi une légère rougeur et douleur au site de la saphénectomie au membre inférieur gauche. Mme Pépin dit bien
prendre sa médication depuis son congé de l'hôpital.
Vous demandez à l’infirmière de faire conduire rapidement Mme Pépin à l’hôpital où vous pourrez l’évaluer en
collaboration avec le chirurgien cardiaque.
Q3 Quels éléments recherchez-vous à l'examen physique de Mme Pépin à son arrivée à l'hôpital? Justifiez votre
réponse.
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À LIRE À LA CANDIDATE
À l'examen, vous constatez que Mme Pépin n’a pas de râle pulmonaire, mais qu’elle présente une diminution du murmure
vésiculaire à la base gauche pulmonaire qui coïncide avec une matité au tiers inférieur du poumon gauche.
À l’auscultation cardiaque, les bruits cardiaques sont normaux, il n’y a pas de souffle, ni de B3. La jugulaire est à deux cm
au-dessus de l’angle de Louis. Il n'y a aucun pouls paradoxal.
Mme Pépin a un peu d’œdème au membre inférieur gauche de même qu'une légère douleur associée à de la rougeur et de la
chaleur à la jambe gauche près du site de la saphénectomie.
Q4 Quels examens diagnostiques sont nécessaires pour évaluer la condition de Mme Pépin?
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À LIRE À LA CANDIDATE
Radiographie pulmonaire : petit épanchement pleural gauche sans surcharge pulmonaire en régression
comparativement à la dernière radiographie. Absence de décollement pleural. Il n’y a pas d’infiltrat.
Échographie cardiaque : FEVG 40 % (comparable à l’écho antérieur), hypokinésie légère du ventricule
droit, légère insuffisance mitrale, PAP 38mm Hg, pas de thrombus. Pas de liquide péricardique.
ECG : Rythme sinusal à 102/minute avec BBD.
Doppler veineux des membres inférieurs : normal
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À LIRE À LA CANDIDATE
Q5B Quel examen diagnostique vous permettra de confirmer votre impression diagnostique?
____________________________________________________________
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2.1.2 Réponses attendues
À LIRE À LA CANDIDATE
L’infirmière du CLSC a visité Mme Pépin, 76 ans, à domicile à la suite de son hospitalisation. Elle vous
téléphone. Elle vous mentionne que depuis deux nuits, la patiente ne dort pas, qu’elle a une toux sèche et
qu’elle semble plus dyspnéique. Vous vous souvenez très bien de cette patiente qui a subi cinq pontages
(PMC x 2 et PAC x 3). Elle a été hospitalisée près de trois semaines en raison d’insuffisance rénale et de
déconditionnement. Vous aviez demandé un suivi à domicile pour une évaluation globale de ses besoins.
Sa médication au départ était la suivante :
ASA 80 mg die
Atorvastatine (LipitorMD) 20 mg die
Metoprolol (LopresorMD) 25 mg bid
Furosémide (LasixMD) 20 mg die
Trandolapril (MavikMD) 1 mg die
Q1 Considérant la description des symptômes rapportés par l’infirmière du CLSC, quelles sont vos premières
hypothèses diagnostiques?
Cochez (√) Q1
si bonne réponse
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À LIRE À LA CANDIDATE
Q2 Quelles informations devez-vous obtenir auprès de l'infirmière afin de préciser vos hypothèses diagnostiques?
Cochez (√) Q2
si bonne réponse
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À LIRE À LA CANDIDATE
L’infirmière vous informe que Mme Pépin ne fait pas de fièvre et qu’elle urine normalement. Elle n’a pas
d’expectorations, mais a eu quelques hémoptysies la nuit dernière. Elle ne présente pas d’orthopnée, ni
dyspnée paroxystique nocturne et elle peut se coucher à plat. Ses signes vitaux sont stables avec une PA
à 100/60 mm Hg, un pouls régulier à 100/min. et une fréquence respiratoire à 26/min. Sa saturation est de
88 % au repos. Elle ne se plaint pas de douleur d’angine ni de palpitation. Elle présente cependant une
douleur thoracique droite. L'infirmière rapporte aussi une légère rougeur et douleur au site de la
saphénectomie au membre inférieur gauche. Mme Pépin dit bien prendre sa médication depuis son congé
de l'hôpital.
Vous demandez à l’infirmière de faire conduire rapidement Mme Pépin à l’hôpital où vous pourrez l’évaluer
en collaboration avec le chirurgien cardiaque.
Q3 Quels éléments recherchez-vous à l'examen physique de Mme Pépin à son arrivée à l'hôpital? Justifiez votre
réponse.
Cochez (√) Q3
si bonne réponse
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À LIRE À LA CANDIDATE
À l'examen, vous constatez que Mme Pépin n’a pas de râle pulmonaire, mais qu’elle présente une
diminution du murmure vésiculaire à la base gauche pulmonaire qui coïncide avec une matité au tiers (1/3)
inférieur du poumon gauche.
À l’auscultation cardiaque, les bruits cardiaques sont normaux, il n’y a pas de souffle, ni de B3. La jugulaire
est à 2 cm au-dessus de l’angle de Louis. Il n'y a aucun pouls paradoxal.
Mme Pépin a un peu d’œdème au membre inférieur gauche de même qu'une légère douleur associée à de
la rougeur et de la chaleur à la jambe gauche près du site de la saphénectomie.
Q4 Quels examens diagnostiques sont nécessaires pour évaluer la condition de Mme Pépin?
Cochez (√) Q4
si bonne réponse
A. FSC ............................... 1 A
B. Urée ET créatinine ET électrolytes ............................... 2 B
C. Troponines en série ............................... 1 C
D. ECG ............................... 1 D
E. Gaz artériel ............................... 1 E
F. Radiographie pulmonaire ............................... 1 F
G. Échographie cardiaque ............................... 1 G
H. D-dimère ............................... 1 H
I. Echo doppler MI ............................... 1 I
Note aux examinateurs : Si la candidate mentionne qu'elle obtiendrait une scintigraphie pulmonaire, accordez les points
à la question 5.
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À LIRE À LA CANDIDATE
Radiographie pulmonaire : petit épanchement pleural gauche sans surcharge pulmonaire en régression
comparativement à la dernière radiographie. Absence de décollement pleural. Il n’y a pas d’infiltrat.
Échographie cardiaque : FEVG 40 % (comparable à l’écho antérieur), hypokinésie légère du ventricule
droit, légère insuffisance mitrale, PAP 38mm Hg, pas de thrombus. Pas de liquide péricardique.
ECG : Rythme sinusal à 102/minute avec BBD.
Doppler veineux des membres inférieurs : normal
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À LIRE À LA CANDIDATE
Q5B Quel examen diagnostique vous permettra de confirmer votre impression diagnostique?
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2.1.3 Justifications et enrichissements
Dans l'entrevue orale structurée (EOS), la situation clinique évolue et la candidate a ainsi la possibilité de démontrer sa
démarche clinique. Bien qu'elle ne prenne connaissance que d'une mise en situation et d'une question à la fois, la candidate
peut consulter en tout temps l'information fournie antérieurement dans cette situation, sans toutefois pouvoir modifier ses
réponses aux questions précédentes. Chaque mise en situation complète l'information dont elle a besoin pour répondre à la
question suivante.
Cette situation clinique a pour but d'évaluer la capacité de la candidate à procéder à une anamnèse et à un examen
physique ciblés lorsqu'une patiente présente une détérioration de son état de santé de retour à la maison à la suite d'une
chirurgie cardiaque. Dans cette situation, la candidate aura aussi à formuler des hypothèses diagnostiques, à décider des
examens diagnostiques nécessaires et à formuler son impression diagnostique la plus probable.
Questions 1 et 2
Il n’est pas inhabituel, particulièrement chez les patients plus âgés, de ressentir des symptômes d’essoufflement, de dyspnée
et de fatigue à la suite d'une chirurgie cardiaque. Il ne faut pas oublier que celle-ci est un événement stressant. En effet,
outre le stress physiologique, la majorité des patients ressentent aussi un stress psychologique important puisqu'ils ont senti
leur vie menacée. Bien que ces symptômes soient souvent non spécifiques, transitoires et sans gravité, ils doivent tout de
même être évalués attentivement car ils peuvent aussi être les premiers symptômes de complications plus graves.
Dès que la candidate prend connaissance de la situation clinique, elle commence à formuler certaines hypothèses
diagnostiques quant à l'étiologie possible des symptômes de Mme Pépin. Ainsi, tout comme en clinique, la candidate
orientera son anamnèse et son examen physique afin de mettre à l'épreuve les hypothèses formulées et ne retenir que les
plus probables.
Les questions 1 et 2 amènent la candidate à formuler des hypothèses diagnostiques en présence d'une détérioration de l'état
de santé de Mme Pépin et à orienter son anamnèse en fonction de celle-ci. Dans ce cas, l'anamnèse se fait auprès d'une
infirmière.
Dans le cas de Mme Pépin, l'IPS devrait considérer la possibilité d'une infection pulmonaire ou d'une pneumonie puisqu’il
s’agit d’une complication relativement fréquente en période post-opératoire. Pour obtenir plus d’information à cet effet, l'IPS
doit s’informer sur la présence de fièvre et d’expectorations purulentes. Bien qu'un examen pulmonaire détaillé soit
nécessaire lors de suspicion d'infection pulmonaire, l'IPS peut obtenir de l'infirmière la saturation en oxygène de la patiente
qui donne une idée de son état respiratoire et du degré d'urgence associé. La fièvre peut aussi être le premier symptôme de
causes infectieuses variées, telles qu’un sepsis urinaire ou une infection de plaie.
Il est aussi important pour l'IPS de noter que la patiente a souffert d’insuffisance rénale durant son hospitalisation et qu’elle
prend une faible dose de diurétique. Par conséquent, une surcharge pulmonaire associée à une baisse de débit cardiaque
est possible, ce qui peut conduire à une insuffisance rénale avec oligurie. Le questionnaire de l'IPS doit donc inclure la
recherche de présence d’orthopnée, de dyspnée paroxystique nocturne de même que la diminution du débit urinaire.
L’insuffisance cardiaque constitue en fait l'une des causes principales de réadmission à la suite d'une chirurgie cardiaque.
Elle devra aussi questionner l’assiduité de Mme Pépin à son traitement diurétique.
Bien que la fibrillation auriculaire (FA) survienne généralement tôt en période post-opératoire, elle ne peut pas être exclue
à cette étape-ci et doit faire partie des hypothèses diagnostiques considérées par l'IPS. Selon le registre de la Society of
Thoracic Surgeon’s National Adult Care Surgery, l’incidence de FA postopératoire à la suite d'un pontage est de 20 %. De
plus, on estime que près de 8 % des réadmissions à l’hôpital sont attribuables à cette arythmie.
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Une FA avec réponse ventriculaire rapide pourrait expliquer les symptômes de Mme Pépin. En effet, une fréquence cardiaque
trop rapide associée à une perte de la contraction auriculaire contribue à une baisse de débit cardiaque et peut conduire à de
la surcharge pulmonaire. Afin d'évaluer la possibilité de cette hypothèse diagnostique, la fréquence cardiaque et la
présence de palpitations sont donc des éléments à rechercher.
L'IPS doit aussi considérer la possibilité d'une ischémie post-opératoire chez Mme Pépin. L’infarctus postopératoire survient
chez 1 % à 3 % des patients qui ont subi une chirurgie de pontage. Bien que la présence d’angine ne soit pas le seul critère
pour établir la présence d’ischémie myocardique, il s’agit à ce stade d’un élément dont l'IPS doit tenir compte. Toutefois, elle
retiendra que l’angine n’est pas un bon indicateur d’ischémie post-opératoire car les douleurs sternales liées au trauma
thoracique sont souvent confondues par le patient avec les douleurs angineuses. En réalité, l’occlusion de pontage est
difficile à déceler au questionnaire, en l’absence d’ECG et de biomarqueurs.
L’incidence d’un épanchement péricardique suite à une chirurgie cardiaque s’avère une autre complication fréquente d'une
chirurgie de pontage que la candidate doit donc considérer. Une étude à démontré qu'au jour 20 post-opératoire, près du
quart des patients présentaient un épanchement péricardique alors qu'au jour 30, 4 % des patients présentaient une
tamponnade tardive. Néanmoins, ces hypothèses doivent être retenues dans le cas de Mme Pépin et les signes vitaux sont,
par conséquent, très importants puisqu’en présence de tamponnade, on note une baisse de la pression artérielle et une
tachycardie.
L'IPS doit nécessairement considérer ces hypothèses diagnostiques en raison des conséquences graves occasionnées et
s’enquérir des symptômes liés à la thrombophlébite profonde et à l’embolie pulmonaire. La thrombophlébite survient chez
les patients en postopératoire, suite à la sédentarité ou à une mobilisation réduite. L'incidence postchirurgie cardiaque est de
1 % à 20 % selon les études, car la présentation est souvent asymptomatique ou avec des symptômes vagues et la
trouvaille est fortuite. Ainsi, elle doit questionner l'infirmière sur la présence de chaleur, d’œdème, de rougeur et de
douleur au niveau des membres inférieurs de Mme Pépin de même que les symptômes classiques de l’embolie
pulmonaire, soit la douleur thoracique pleurétique, la présence d’hémoptysies en plus de la dyspnée.
Finalement, l'IPS doit aussi envisager la possibilité que la patiente puisse présenter des épanchements pleuraux. À la suite
de pontages avec l’artère mammaire, 50 % à 80 % des patients présentent un épanchement pleural gauche, alors que 35 %
des patients qui ont subi un pontage veineux en sont atteints.
Question 3
Cette question vise à évaluer la capacité de la candidate à faire un examen physique ciblé afin de vérifier ses hypothèses
diagnostiques, en tenant compte des données obtenues lors de l'anamnèse.
Ainsi, dans la situation de Mme Pépin, l'IPS doit procéder à une auscultation pulmonaire à la recherche de râles pulmonaires
et d’une diminution de murmure vésiculaire témoignant de surcharge, d'atélectasie, d'épanchement pleural ou d'infection.
L'examen pulmonaire doit aussi nécessairement inclure la percussion des plages pulmonaires à la recherche de matité
laissant suspecter la présence de liquide dans la cavité pleurale.
Bien entendu, l'examen cardiaque est aussi très important dans cette situation clinique. L'IPS doit faire une auscultation
cardiaque attentive pour évaluer les bruits cardiaques. Des bruits lointains ou un cœur silencieux peuvent témoigner
d’une tamponnade, alors qu'un bruit surajouté, tel un B3, peut être associé à une surcharge pulmonaire. Une dysfonction
valvulaire deviendrait plus probable devant un tableau clinique comme celui présenté par Mme Pépin en présence d'un
souffle nouveau.
Guide de préparation pour l'examen de certification des infirmières praticiennes spécialisées en cardiologie Page 40
Un examen attentif des jugulaires doit aussi faire partie de l’examen physique de l'IPS afin d’évaluer la tension veineuse
centrale (TVC) puisque celle-ci reflète la pression dans l’oreillette droite. Toute TVC supérieure à 5 cm au-dessus de l'angle
sternal est considérée élevée. Une élévation de TVC peut survenir au cours d’un épanchement péricardique, d’une
tamponnade, d'une embolie pulmonaire ou d’une insuffisance cardiaque. D'autre part, une baisse de TVC peut indiquer
une hypovolémie ou un choc septique.
Un signe de Kussmaul est une élévation de la pression jugulaire à l’inspiration qui survient lorsqu’il y a présence de
restriction en diastole lors du retour veineux dans le contexte d’une élévation rapide des pressions dans le volume du
ventricule droit et de l’oreillette droite. On voit alors apparaître une turgescence jugulaire à l’inspiration. Un signe de
Kussmaul est parfois présent lors d'une péricardite constrictive ou d’une atteinte importante du ventricule droit.
De surcroît, une diminution ou même une disparition complète du pouls pendant l’inspiration, le pouls paradoxal,
s’associant à une diminution tensionnelle (arbitrairement fixée à 10 mm Hg), suggère une tamponnade cardiaque.
Enfin, l'IPS doit inspecter les membres inférieurs à la recherche d’œdème à godet bilatéral qui, associé à une élévation
des jugulaires, concorde avec un état de surcharge. Toutefois, un œdème unilatéral associé à de la rougeur, de la
douleur et de la chaleur suggère davantage une thrombophlébite et ultimement, augmente la probabilité d'une embolie
pulmonaire. Même s’il n'y a pas de consensus parmi la communauté médicale sur l'incidence de la thrombophlébite (TPP) et
de l’embolie pulmonaire, il est important de les considérer car elles ont des conséquences sérieuses. La thrombophlébite
survient autant dans la jambe saine que dans la jambe où la saphénectomie a été effectuée.
Question 4
À cette question, il s'agit pour la candidate de prescrire les examens diagnostiques nécessaires à l'évaluation de Mme Pépin,
en vue de lui permettre de formuler son impression diagnostique.
Une formule sanguine complète (FSC) doit être obtenue afin d'identifier la présence d’anémie ou d’une infection. À celle-ci
doit s'ajouter la mesure de l’urée, de la créatinine et des électrolytes qui permettront d'évaluer la fonction rénale et
d'obtenir des valeurs de base avant la prescription d’antibiotiques ou d’autres agents pharmacologiques pouvant modifier la
fonction rénale de la patiente. L’utilisation des troponines afin d'évaluer l’ischémie myocardique dans un contexte
postopératoire est encore un sujet débattu; étant donné que le traumatisme et la reperfusion contribuent à la hausse de ces
marqueurs, elles peuvent avoir une valeur clinique. En effet, obtenir des nouvelles valeurs de troponines en série et les
comparer à celles analysées dans le contexte de la période postopératoire immédiate peut s’avérer utile pour confirmer une
nécrose myocardique.
En raison de la désaturation au repos chez Mme Pépin, il est important d'obtenir un gaz artériel afin d'obtenir plus
d'information sur son état d’oxygénation. Cela est particulièrement utile si un gaz artériel antérieur est disponible.
Un ECG s'avère essentiel puisqu'il procure de l'information sur la présence d’ischémie et de nouvelles ondes Q suite à une
nécrose myocardique. De plus, il permet de détecter un trouble du rythme ainsi que des anomalies de conduction.
Une radiographie pulmonaire représente un examen diagnostic crucial qui permet de confirmer la présence d’œdème
pulmonaire, d’épanchements pleuraux, de pneumonie ou de pneumothorax. À l’occasion, la radiographie pulmonaire permet
aussi d'identifier la présence d'embolie pulmonaire, mais seul un œil expert peut en déceler la présence.
L'échographie cardiaque fournit des données objectives sur la fraction d’éjection, le fonctionnement des valves, la
présence de thrombus et la présence de liquide péricardique.
Guide de préparation pour l'examen de certification des infirmières praticiennes spécialisées en cardiologie Page 41
L'obtention de D-dimère est pertinente puisqu'il fait partie de l’algorithme d’investigation de l’embolie pulmonaire. La
présence de D-dimère dans le sang est le témoin de la formation et de la lyse de la fibrine, constituant principal du thrombus.
Ainsi, lorsque le résultat des D-dimères est inférieur à 500 μg/L, la présence de thrombophlébite peut être exclue. Donc, la
prescription du D-dimère est surtout utile pour sa valeur prédictive négative. Il est cependant important d'interpréter les
résultats avec une certaine réserve puisqu'il ne s'agit pas d'un test de confirmation. En effet, dans un contexte
postopératoire, ce test risque fortement d'être positif en raison de l’état pro-inflammatoire. De plus, certaines études
démontrent qu'à la suite d'une hospitalisation récente, même sans chirurgie, le risque que le D-dimère soit positif est très
élevé. Ce risque est encore plus important chez les patients âgés de plus de 75 ans.
L'IPS ne doit pas présumer que l’œdème, la rougeur et la chaleur du membre inférieur gauche de Mme Pépin résultent de la
saphénectomie. Plutôt, elle doit considérer une thrombophlébite profonde et demander une écho-doppler veineuse pour
préciser son hypothèse diagnostique. L'écho-doppler veineuse est non invasive et facilement accessible. Elle permet l'étude
des veines et du flux sanguin afin de déterminer la présence de thrombus. En cas de thrombose veineuse profonde, les deux
signes importants sont l’incompressibilité de la veine et l’absence de flux au doppler pulsé. Il est toutefois à noter que, même
en présence d’un doppler veineux négatif, s’il y a une suspicion clinique élevée d’embolie pulmonaire, la candidate doit
poursuivre l’investigation.
Question 5a
À la lumière des résultats des examens diagnostiques, plusieurs hypothèses diagnostiques sont éliminées et l'embolie
pulmonaire devient l'impression diagnostique la plus probable, d’autant plus que plusieurs indices cliniques sont présents.
Certains signes et symptômes présentés par Mme Pépin, sont aussi évocateurs d'embolie pulmonaire, plus précisément ses
hémoptysies, sa tachycardie et sa douleur pleurétique. Même si l’écho-doppler veineuse est négative, l'IPS doit poursuivre
l’investigation dans le contexte présenté.
Question 5b
Afin de confirmer son impression diagnostique, l'IPS doit prescrire une scintigraphie pulmonaire. Cet examen simple et
non invasif est fait en médecine nucléaire. La scintigraphie donne une valeur prédictive de la présence d'embolie pulmonaire.
Une forte probabilité permet de confirmer à 96 % une impression diagnostique d’embolie pulmonaire.
Une solution de remplacement serait d'obtenir un angioscan pulmonaire. Cette approche diagnostique permet d’explorer
l’artère pulmonaire de même que ses branches. Lors de suspicion d’embolie pulmonaire importante, et lorsque la
radiographie pulmonaire est anormale, l’angioscan est l’examen idéal en raison de son excellente performance pour le
diagnostic d’embolie pulmonaire proximale. De plus, en raison de sa spécificité élevée, l'angioscan peut avoir une valeur
diagnostique importante et pourrait être demandé plutôt qu'une scintigraphie pulmonaire. Si l’angioscan montre un thrombus,
l'impression diagnostique d’embolie pulmonaire est confirmée. Par contre, si l’angioscan ne montre pas de thrombus, la
possibilité d’embolie pulmonaire peut être écartée dans la majorité des cas. Toutefois, l'IPS doit tenir compte du fait que la
patiente a présenté une insuffisance rénale récente, ce qui augmente le risque d’utiliser des produits de contraste et selon
les milieux, l’accessibilité à ce type d’examen peut être plus restreinte que la scintigraphie pulmonaire.
Guide de préparation pour l'examen de certification des infirmières praticiennes spécialisées en cardiologie Page 42
Références
Baril, P. (2007). Et si c’était une embolie pulmonaire? Le médecin du Québec. Volume 42 (12),
pp. 35-42.
Curiel-Balsera, E., Mora-Ordoñez, J. M., Castillo-Lorente, E., Benitez-Parejo, J., Herruzo-Avilés, A., Ravina-
Sanz, J.J., … Rivera-Fernandez, R. (2013). Mortality and complications in elderly patients
undergoing cardiac surgery. Journal of Critical Care, 28(4), 397-404. doi:
http://dx.doi.org/10.1016/j.jcrc.2012.12.011
Durham, S.J. & Gold, J. P. (2008). Late Complications of Cardiac Surgery. Cardiac Surgery in the
Adult. New York: McGraw-Hill, Third Edition, pp.535-548.
Funk, M., Richard, S.B. & Desjardins, J. (2003). Incidence, timing, symptoms, and risk factors for atrial
fibrillation after cardiac surgery. American Journal of Critical Care, Volume 12 (5). pp. 424-433.
Heidecker, J. & Sahn S.A. (2006). The Spectrum of Pleural Effusions After Coronary Artery Bypass Grafting
Surgery. Clinics in chest medicine. Volume 27 (2), pp. 267-283.
Protopapas, A. D., Baig, K., Mukherjee, D., & Athanasiou, T. (2011). Pulmonary Embolism Following
Coronary Artery Bypass Grafting. Journal of Cardiac Surgery, 26(2), 181-188. doi:
http://dx.doi.org/10.1111/j.1540-8191.2010.01195.x
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2.2 VOLET PRATIQUE - SITUATION 2
Cet exemple de situation clinique de type ECOS s'apparente à celles qui se retrouvent à l'examen de certification d'IPS. Sa
présentation sous forme d'exercices permet à la candidate de progresser sur papier, sans vivre la situation en présence de
la patiente simulée. À l'examen, la candidate dispose uniquement de la feuille Directives à la candidate, de la
documentation complémentaire, s'il y a lieu, et du matériel nécessaire à la réalisation des activités demandées.
L'exemple est structuré de façon à favoriser la réflexion et à mettre en évidence la démarche clinique qui sous-tend la
réalisation des activités évaluées à l'examen. Des questions sont posées de manière à faire évoluer la situation, étape par
étape. Le premier exercice vise à faire identifier l'information pertinente lors de la lecture de la page Directives à la
candidate, alors que le deuxième exercice amène la candidate à réfléchir et à planifier ses interventions en référence aux
instructions données.
Afin que la candidate puisse utiliser aisément cette partie du guide, les paragraphes qui suivent décrivent chacune des
pages des exercices qui sont intégrés à la situation clinique.
La documentation mise à la disposition de la candidate fournit des données utiles pour réaliser les activités proposées. À
titre d'exemple, un extrait du dossier patient sera mis à sa disposition si cette information est nécessaire pour réaliser les
activités demandées. Lors de l'examen, le contenu de la documentation n'apparaît pas sur la feuille des directives, mais
plutôt sur des feuilles supplémentaires qui sont à la disposition de la candidate à l'intérieur de la station. Sur la page des
directives, la candidate peut également être invitée à formuler à voix haute certaines justifications ou encore l'objet de ses
réflexions et de ses interventions pour permettre aux examinateurs de vérifier la conformité avec les critères de la Grille
d'observation.
Guide de préparation pour l'examen de certification des infirmières praticiennes spécialisées en cardiologie Page 45
Détermination des interventions (p. 51)
Le deuxième exercice consiste pour la candidate à décrire ce qu'elle ferait dans la station selon les instructions données sur
la page des Directives. Cet exercice comprend des questions qui peuvent aider la candidate à structurer sa démarche
clinique et à déterminer les interventions appropriées pour la situation. Il peut y avoir une différence entre les
comportements décrits par la candidate et les comportements attendus tels qu'ils sont énoncés dans la Grille d'observation,
car dans le guide, cet exercice s'effectue sur papier, sans interaction avec le patient simulé.
La feuille Directives à la candidate, l'extrait du dossier médical et l'électrocardiogramme, tels qu'ils se retrouveraient à
l'examen.
Guide de préparation pour l'examen de certification des infirmières praticiennes spécialisées en cardiologie Page 46
2.2.1 Directives à la candidate
Situation clinique
Annette Lafleur, 49 ans, se présente à la clinique de cardiologie avec une demande de consultation faite
par son généraliste pour palpitations récidivantes.
Instructions
Vous avez 10 minutes pour :
1. Recueillir les renseignements pertinents auprès de Mme Lafleur
2. Interpréter l'ECG de Mme Lafleur
3. Formuler une impression diagnostique
4. Établir un plan d'investigation pour préciser cette impression diagnostique
5. Faire l'enseignement nécessaire auprès de Mme Lafleur
Nota
Vous n'avez pas à faire un examen physique; assumez qu'il est sans particularité.
Extraits du dossier
Guide de préparation pour l'examen de certification des infirmières praticiennes spécialisées en cardiologie Page 47
2.2.2 Exercice 1 : Identification de l'information pertinente
Situation clinique
Instructions
Documentation
Guide de préparation pour l'examen de certification des infirmières praticiennes spécialisées en cardiologie Page 48
2.2.3 Exercice 1 : Identification de l'information pertinente / réponses
Situation clinique
Instructions
Documentation
Guide de préparation pour l'examen de certification des infirmières praticiennes spécialisées en cardiologie Page 49
PORTRAIT DE LA STATION
Rappel
Afin de vous centrer sur les activités à réaliser, au besoin, retournez lire les instructions, ce que vous pourrez
faire à tout moment durant l'épreuve :
Guide de préparation pour l'examen de certification des infirmières praticiennes spécialisées en cardiologie Page 50
2.2.4 Exercice 2 : Détermination des interventions
Quelle impression diagnostique les données de votre anamnèse et de l'ECG vous permettent-elles
d'énoncer?
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4. Établir un plan d'investigation
Quels sont les examens diagnostiques et paracliniques nécessaires dans la situation de Mme Lafleur
pour préciser votre impression diagnostique?
Que pouvez-vous lui dire au sujet des mesures préventives pour diminuer l'incidence de palpitations?
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2.2.5 Scénario pour la patiente simulée
Statut socio-économique :
Vous êtes de niveau socioéconomique moyen-élevé.
Vous êtes secrétaire administrative dans un bureau d'avocats.
Tenue vestimentaire :
Tenue élégante et apparence soignée.
Position/posture pendant l'entrevue :
Vous êtes assise confortablement.
Attitude :
Vous êtes calme.
Vous répondez aux questions posées avec aisance, sans toutefois élaborer, à moins que l'étudiante ne
vous y invite.
Cette station a pour but d’évaluer la capacité de la candidate à recueillir l'information pertinente, à interpréter
un ECG et formuler une impression diagnostique, à élaborer un plan d'investigation et à faire l'enseignement
pertinent à la patiente.
Histoire personnelle :
Vous êtes divorcée.
Vous avez une fille de 21 ans qui est en bonne santé.
Vous n'avez jamais été malade.
Vous n'avez jamais fait de dépression ni été traitée pour de l'anxiété ou un trouble anxieux.
Vous avez un suivi régulier avec votre médecin de famille.
La dernière consultation était il y a trois mois pour des palpitations. Il vous a envoyée en cardiologie.
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Hypertension :
Vous souffrez d'hypertension artérielle depuis à peu près cinq ans.
Vous prenez de l'hydrodiuril 25mg die.
Votre pression est maintenant bien contrôlée.
Obésité :
Vous maintenez un poids santé.
Stress :
Vous êtes de tempérament stressé. « Comment faire autrement quand on travaille dans un gros cabinet
d'avocats! » Cependant, vous ne l'êtes pas plus maintenant qu'à l'habitude.
Alcool :
Vous consommez de l'alcool de façon régulière.
Surtout lors de vos 5 à 7 les vendredis ainsi que la fin de semaine.
Une douzaine de consommations par semaine.
Drogue :
Vous ne prenez aucune drogue.
Médication :
Hydrodiuril 25 mg die.
Médication en vente libre :
NicoretteMD en gomme tous les jours depuis que vous avez cessé de fumer.
Vous prenez environ six gommes par jour.
Produits naturels :
Vous n'en prenez pas.
Caféine/boisson gazeuse :
Vous buvez trois cafés par jour.
Vous ne consommez pas de boisson gazeuse ni de boisson énergisante (ex. : Red BullMD).
Symptômes de dysthyroïdie :
Vous ne vous sentez pas plus agitée qu'à l'habitude.
Vous n’avez pas de tremblement et vos selles sont normales (pas de diarrhée ni de constipation).
Vous n’avez pas noté de changement au niveau de votre peau ni de vos cheveux.
Vous dormez moins bien depuis quelque temps.
Votre poids est stable.
Votre médecin vous croit en préménopause.
Antécédents familiaux de santé :
Votre père souffre d'hypertension artérielle.
Votre mère est en bonne santé.
Personne n'est décédé subitement dans votre famille.
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Information pour le déroulement de la station :
À sept minutes du début de la station, au signal convenu avec l'examinateur, si la candidate ne vous
a pas informée des résultats de l'ECG, vous dites : « Est-ce que mon test est normal? »
À huit minutes du début de la station, si la candidate n'a pas précisé son impression diagnostique,
demandez-lui : « Quelle est votre impression diagnostique? »
À neuf minutes du début de la station, au signal convenu avec l'examinateur, si la candidate ne vous
a pas informée des moyens pour empêcher l'apparition de palpitations, vous dites : « Est-ce qu'il y a
quelque chose que je peux faire pour empêcher l'apparition de palpitations? »
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2.2.6 Grille d'observation
I. ANAMNÈSE
La candidate :
1. Questionne Mme Lafleur sur les éléments suivants :
1.1. Les antécédents médicaux de maladie cardiovasculaire ET d'anxiété OU de problèmes de santé mentale ...................... >5
1.2. Les antécédents familiaux ................................................................................................................................................... >2
1.3. La présence de facteurs de risque
1.3.1 Hypertension ............................................................................................................................................................ >2
1.3.2 Dyslipidémie ............................................................................................................................................................. >2
1.3.3 Diabète ..................................................................................................................................................................... >2
1.3.4 Sédentarité .............................................................................................................................................................. >2
1.3.5 Stress ....................................................................................................................................................................... >2
1.4. Les habitudes de vie
1.4.1 Consommation d'alcool ........................................................................................................................................... >2
1.4.2 Consommation de drogue ET stimulant .................................................................................................................. >3
1.4.3 Tabagisme ................................................................................................................................................................ >2
1.5. La prise de médicaments
1.5.1 Sous ordonnance ..................................................................................................................................................... >2
1.5.2 En vente libre............................................................................................................................................................ >2
1.5.3 Produits naturels....................................................................................................................................................... >2
1.6. Description des palpitations
1.6.1 Caractéristiques OU type de palpitations (IE).......................................................................................................... >4
1.6.2 Caractéristiques des battements cardiaques (réguliers ou irréguliers) ..................................................................... >4
1.6.3 Mode d'installation (IE) ............................................................................................................................................ >4
1.6.4 Mode de cessation (IE) ............................................................................................................................................ >4
1.6.5 Durée ........................................................................................................................................................................ >3
1.6.6 Fréquence ............................................................................................................................................................... >3
1.6.7 Le moment d'apparition (chronologie OU depuis quand) ........................................................................................ >3
1.6.8 Facteurs déclencheurs ............................................................................................................................................ >3
1.6.9 Symptômes associés ............................................................................................................................................... >3
1.6.10 Tolérance des épisodes ........................................................................................................................................... >3
1.7. Les signes et symptômes d'hyperthyroïdie
1.7.1 Agitation (anxiété) OU tremblements........................................................................................................................ >2
1.7.2 Perte de poids OU diarrhée ...................................................................................................................................... >2
1.7.3 Troubles du sommeil ................................................................................................................................................ >2
II. INTERPRÉTER L'ECG
La candidate :
2. Interprète l'ECG en disant :
2.1. Rythme sinusal, normal ....................................................................................................................................................... >5
III. FORMULER UNE IMPRESSION DIAGNOSTIQUE
La candidate :
3 Formule une impression diagnostique de :
3.1. Tachycardie supraventriculaire paroxystique ........................................................................................................................ >5
IV. ÉTABLIR UN PLAN D'INVESTIGATION
La candidate :
4 Prescrit les examens diagnostiques suivants :
4.1. Holter OU moniteur d'évènements ....................................................................................................................................... >2
4.2. FSC ...................................................................................................................................................................................... >2
4.3. TSH ...................................................................................................................................................................................... >2
4.4. Électrolytes ET urée ET créatinine ....................................................................................................................................... >3
4.5. Échographie cardiaque ........................................................................................................................................................ >2
V. FAIRE L'ENSEIGNEMENT NÉCESSAIRE
La candidate :
5. Recommande à la patiente de :
5.1 Diminuer sa consommation de café ET d'alcool ................................................................................................................. >3
5.2 Diminuer OU cesser la consommation de NicoretteMD car la nicotine peut contribuer à ses palpitations ........................... >2
5.3 Consulter s'il y a récidive OU persistance d'un épisode de palpitation OU aggravation des symptômes associés
(ex. : syncope) ..................................................................................................................................................................... >2
5.4. Utiliser la manoeuvre de Valsava pour mettre fin à un épisode .......................................................................................... >2
100 points
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INSTRUCTIONS AUX EXAMINATEURS (IE)
I. L'ANAMNÈSE
À huit minutes du début de la station, si la candidate n'a pas précisé son impression diagnostique, demandez-
lui : « Quelle est votre impression diagnostique? »
À neuf minutes du début de la station, si la candidate n'a pas précisé les moyens de prévenir l'apparition de
palpitations, faites le signal convenu à la patiente simulée pour qu'elle demande : « Est-ce qu'il y a quelque chose
que je peux faire pour empêcher l'apparition de palpitations? »
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2.2.7 Justifications et enrichissements
Le but de cette station est d’évaluer la capacité de la candidate à procéder à une anamnèse, à
interpréter un électrocardiogramme, à formuler un plan d’investigation approprié et à faire
l'enseignement pertinent à une patiente présentant des palpitations récidivantes.
SITUATION CLINIQUE
La patiente souffre de palpitations récidivantes. Bien que les palpitations constituent un motif de
consultation fréquent, une cause cardiaque est établie dans moins de la moitié des cas. Outre les
problèmes cardiaques, les palpitations peuvent aussi être la manifestation de troubles anxieux ou
d’affections reliées à une élévation des catécholamines comme lors de fièvre ou en présence
d'hyperthyroïdie.
Dans ce type de situation clinique, l’objectif est de distinguer les arythmies potentiellement mortelles
des autres causes de palpitations plus bénignes. Comme les patients ont souvent de la difficulté à
bien exposer le phénomène qu’ils ressentent, l'IPS doit procéder à une anamnèse ciblée lui
permettant de se faire une idée relativement précise des circonstances entourant les palpitations et
ainsi d’être en mesure de formuler des hypothèses et une impression diagnostique.
ANAMNÈSE
Il est important que l'IPS détermine si la patiente présente des antécédents médicaux de maladie
cardiovasculaire. En effet, la présence de maladie cardiovasculaire, telle qu’un antécédent
d’infarctus ou d’insuffisance cardiaque, orienterait l'IPS vers une arythmie auriculaire (ex. : fibrillation
auriculaire) ou une tachycardie ventriculaire, qui serait beaucoup plus sérieuse. Au même titre, il est
très important que l'IPS questionne la patiente sur ses antécédents familiaux de maladies
cardiaques, de problèmes cardiaques congénitaux et de mort subite.
Les palpitations sont reliées à des manifestations psychologiques dans près du tiers des cas. L'IPS
doit donc vérifier auprès de la patiente si elle présente ou a déjà présenté un trouble anxieux ou si
elle a des antécédents de problèmes de santé mentale.
Finalement, il est important que l'IPS questionne la patiente au sujet de la présence d'un trouble
thyroïdien ou de symptômes laissant suspecter une hyperthyroïdie (ex. : perte de poids, agitation)
puisque, le cas échéant, celle-ci pourrait aussi être responsable des palpitations de Mme Lafleur. Le
dépistage de l’hyperthoïdie fait partie de l’évaluation initiale de la tachycardie.
Afin de bien cerner le problème, l'IPS doit aussi évaluer la présence de facteurs de risque de
maladies cardiovasculaires et certaines habitudes de vie, car leur présence suggérerait une
certaine étiologie pour les palpitations, alors que leur absence pourrait en suggérer une autre.
L'hypertension, le diabète, la dyslipidémie et le stress sont des facteurs de risque reconnus pour des
problèmes cardiovasculaires. De plus, des habitudes de vie telles que le tabagisme, la sédentarité,
ainsi que la consommation d'alcool, de drogues et de stimulants, peuvent favoriser le développement
de maladies cardiovasculaires. Dans cette situation d'ECOS, un questionnement approprié informera
la candidate que Mme Lafleur souffre d'hypertension artérielle contrôlée pharmacologiquement et
qu’elle est stressée, mais pas plus qu’à l’habitude.
Guide de préparation pour l'examen de certification des infirmières praticiennes spécialisées en cardiologie Page 58
De plus, Mme Lafleur a cessé de fumer il y a six mois, ne fait pas d'activité physique et consomme de
l'alcool régulièrement, soit une douzaine de consommations par semaine, ce qui est supérieur à la
consommation hebdomadaire maximale recommandée pour une femme (dix
consommations/semaine).
Afin de dresser un portrait complet des circonstances entourant les palpitations, l'IPS doit aussi
questionner la patiente sur la prise de médicaments ou autres produits pouvant causer des
arythmies, tels des stimulants, certains produits naturels ou des médicaments, sous prescription et en
vente libre. En effet, certains ingrédients actifs de ces agents stimulent le système adrénergique et
peuvent ainsi entraîner des palpitations.
L’anamnèse doit aussi pouvoir permettre à l'IPS d'avoir une description précise de la présentation
des palpitations. À cette fin, elle doit orienter l'entrevue afin d'obtenir l'information suivante :
Les caractéristiques, le type de palpitations (coup isolé, battement manqué, tachycardie…);
Le mode d'installation (brusque vs progressif);
Le mode de cessation (brusque, progressif, par manœuvre);
La régularité des battements cardiaques;
La durée des épisodes;
La fréquence des épisodes;
Le moment d'apparition des palpitations;
Les facteurs déclencheurs d'épisodes;
Les symptômes associés;
La tolérance des épisodes.
L'information recueillie jusqu’à présent et la description d’un épisode de palpitation à début et fin
brusques sont cohérentes avec une tachycardie paroxystique. La présence d’étourdissement
témoigne d’une baisse de débit cardiaque secondaire à cette tachycardie. La description des
palpitations laisse toutefois présager une arythmie cliniquement importante. L’examen physique
pourrait permettre de vérifier d'autres hypothèses diagnostiques.
EXAMEN PHYSIQUE
Dans cette épreuve de l'ECOS, la candidate n’a pas d’examen physique à compléter. Comme indiqué
dans la note sur la feuille de directives, si la candidate mentionne qu'elle va procéder à l'examen
physique, les examinateurs lui rappelleront que celui-ci est sans particularité.
INTERPRÉTATION DE L'ECG
Dans les cas de palpitations, l’ECG s'avère être un élément diagnostique essentiel. Dans la présente
situation clinique, l'ECG de Mme Lafleur révèle un rythme sinusal normal. Lors d'une consultation
médicale pour palpitations, en l’absence de symptômes associés, il est possible que
l’électrocardiogramme ne démontre aucune arythmie spécifique. Dans un tel cas, il importera alors de
prévoir un plan d’investigation qui permettra d'identifier l'étiologie des palpitations.
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La description des palpitations faite par la patiente suggère plutôt une tachycardie supraventriculaire
paroxystique, ou de réentrée, qu’une tachycardie sinusale qui, quant à elle, est plus susceptible de se
présenter comme des palpitations qui surviennent et cessent graduellement. La durée de cinq à dix
minutes des épisodes de Mme Lafleur n’oriente pas non plus vers des extrasystoles, lesquelles sont
habituellement plus brèves.
Ainsi, l’hypothèse diagnostique la plus probable dans le cas de Mme Lafleur est une tachycardie
supraventriculaire paroxystique.
À ce stade, en s'appuyant sur les données de l’anamnèse, un examen physique sans particularité et
un ECG interprété dans les limites de la normale, il est difficile de préciser davantage l'impression
diagnostique. Cependant, les examens diagnostiques permettront d'établir de quel type de tachycardie
supraventriculaire souffre la patiente. En clinique, dans le cas de palpitations, le diagnostic définitif
peut souvent prendre plusieurs mois avant d’être établi, puisque la façon la plus sûre d’établir un
diagnostic consiste à obtenir un ECG lors d'un épisode de palpitations ou à l'aide d'un Holter qui
enregistrerait un épisode d’arythmie.
Tenant compte du fait que Mme Lafleur dit ressentir des palpitations environ une fois par semaine, il est
probable de pouvoir capter son arythmie par monitorage ambulatoire d'évènements (HolterMD). Un
moniteur d’événements de type CardiomemoMD serait encore plus approprié, mais l’accessibilité à ce
type de monitorage est plus restreinte. Enfin, il est justifié, puisque Mme Lafleur souffre d’hypertension
artérielle, de prescrire une échographie cardiaque dans le but d’évaluer les structures cardiaques et
de déceler une valvulopathie pouvant contribuer au développement d’arythmie d’origine cardiaque.
Une épreuve d’effort n’est pas requise ici puisque les palpitations ne sont pas reliées à l’effort.
ENSEIGNEMENT DE DÉPART
À la suite de cette consultation, il est attendu de l'IPS qu'elle avise Mme Lafleur de diminuer sa
consommation de stimulants tels la caféine et l’alcool ainsi que de diminuer ou de cesser la
gomme de nicotine (NicoretteMD), éléments qui peuvent tous provoquer des extrasystoles
pouvant conduire à un épisode de tachycardie supraventriculaire.
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Il est aussi primordial d'aviser madame Lafleur de consulter à l’urgence le plus rapidement
possible lors d'une récidive d'un épisode de palpitations afin que la nature de l’arythmie puisse
être documentée par un ECG. Cela permettra de mieux établir l'étiologie de ses palpitations et
d’intervenir adéquatement.
Comme certaines manœuvres, tel le Valsalva, peuvent s'avérer utiles afin de mettre fin à un épisode
de tachycardie supraventriculaire, l'IPS doit recommander à la patiente le recours à celle-ci dans le
cas d’épisodes subséquents, une fois l'arythmie documentée par un ECG. L'IPS doit s'assurer que la
patiente connaît bien la manœuvre et adapter son enseignement à ses besoins. Il est toutefois
important de garder en tête que les tachycardies par réentrée répondent le plus fréquemment à ce
type de manœuvre.
À ce stade où l'étiologie exacte de l'arythmie n'est pas connue, il n’est pas recommandé de prescrire
un agent antiarythmique.
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Références
Braunwald, E, Zipes, D.P, Libby, P. & Bonow, R.O. (2005). « Braunwald’s Heart Disease », Elsevier, 7th Edition.
Misiri, J., Candler, S. & Kusumoto, F. (2013) Evaluation of syncope and palpitations in women. Journal of
Women’s Health. Volume 20(10), pp. 1505-1515.
Racine N. (2005). « Les palpitations cardiaques: Les 4 étapes clés ». Le clinicien. Volume 20 (2) pp. 75-77.
Renzo, A. ( 2008). « Quand le cœur s’emballe ». Le médecin du Québec. Volume 43 (6) pp. 39-43.
Weber, B.E, et Kapoor, W.N. « Evaluation and outcomes of patients with palpitations », American Journal of
Medicine, vol. 100, 1996, p.138-148.
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ANNEXE
SITUATION
INSTRUCTION(S)
VOUS N'AVEZ PAS À FAIRE UN EXAMEN PHYSIQUE; ASSUMEZ QU'IL EST SANS PARTICULARITÉ.
ATTENTION!
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(Bureau)
Lafleur, Annette
Extraits du dossier
Poids : 61 kg
Taille : 163 cm
IMC : 23 kg/m2
Médication
Allergies
Aucune connue
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(Bureau)
Lafleur, Annette
ÉLECTROCARDIOGRAMME
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