Le Baromètre Des KPI Du Service Client 2020
Le Baromètre Des KPI Du Service Client 2020
Le Baromètre Des KPI Du Service Client 2020
DE LA RELATION CLIENT
2020
Une fierté rendue d’autant plus forte cette année dans le contexte inédit dans lequel nous nous
trouvons, par l’exigence du travail mené et l’implication de nos équipes, mais également par le besoin
d’autant plus important des marques de bien piloter leur relation client. En effet, cette relation est le
lien unique qui a permis de connecter les marques à leurs clients pendant ces derniers mois incertains,
de les informer, de les rassurer et d’être toujours plus proche d’eux.
Nous le savons plus que jamais, la relation client est créatrice de valeur à long terme ; elle revêt
aujourd’hui une importance stratégique dans les entreprises. Cependant, nous savons aussi que toutes
les entreprises n’y accordent pas la même importance. Pourtant, pour être une marque qui réussit et
fidélise ses clients, la relation client doit être la raison de vivre et l’engagement de tous.
Ces cinq dernières années, nous avons vu grandir un enthousiasme de plus en plus affirmé pour
le Baromètre des KPIs de la Relation Client qui s’est développé à travers le temps avec un succès
grandissant. Nous souhaitons aujourd’hui que cette étude soit un appui opérationnel quotidien pour
les équipes autant qu’un outil de réflexion stratégique pour les managers et dirigeants. Pour aider
les entreprises matures autant que celles en devenir.
Le Baromètre des KPIs de la Relation Client c’est, chaque année, des centaines d’entreprises
répondantes. Nous savons que le baromètre fait avancer de nombreuses marques qui appliquent les
recommandations issues de l’étude, allant jusqu’à afficher infographie des principaux enseignements
dans leurs bureaux pour impliquer l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise.
Cette année est marquée par des nouveautés inédites ! Pour enrichir l’édition 2020 du Baromètre des
KPIs de la Relation Client, nous avons choisi d’approfondir l’analyse sectorielle à partir des réponses
collectées : est-ce que le fait d’appartenir à un secteur d’activité plutôt qu’à un autre est un facteur
différenciant, de maturité ou de retard, dans le pilotage et les performances obtenues en relation
client ?
En 2019, nous présentions pour la première fois une segmentation par niveau de maturité - basiques,
suiveurs, initiateurs ; en 2020, nous avons souhaité aller plus loin encore en affinant ces catégories
d’entreprises, pour qu’elles épousent à la fois la réalité terrain et le reflet des choix stratégiques des
entreprises.
Nous avons également ajouté au menu de cette année un élément à forte valeur ajoutée et novateur :
une note d’orientation client. Au delà des performances obtenues par une entreprise, y a-t-il une vraie
prise en compte de la culture client ?
Cette année encore, nous sommes ravis d’avoir construit cette étude avec le soutien de notre partenaire
l’AMARC (l’Association pour le management de la réclamation client) à nos côtés pour conduire l’étude
depuis 2017. Cette collaboration pérenne nous permet d’étendre toujours plus notre périmètre de
recherche et d’obtenir des informations et éléments de comparaison sur un plus grand nombre de
sujets.
En exclusivité cette année, nous avons eu la chance de collaborer avec l’Université Paris Dauphine, au
travers du Master Marketing & Stratégie, qui a renforcé la robustesse de l’étude du Baromètre des KPIs
de la Relation Client 2020 en nous apportant un soutien éminent sur la construction du questionnaire
et l’analyse des résultats.
Je tenais par ailleurs à remercier vivement ces deux partenaires de choix pour leur implication lors de
cette cinquième édition du Baromètre des KPIs de la Relation Client.
Espérant que ce contenu vous sera utile pour continuer à faire grandir l’amour de vos clients pour
votre marque, je vous souhaite une belle lecture !
BRENDAN NATRAL
COFONDATEUR & CEO,
EASIWARE
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
RÉTROSPECTIVE
Un baromètre est avant tout un instrument de mesure de la pression atmosphé-
rique, surtout utilisé dans les domaines de la physique et de la météorologie, et
peut également servir à mesurer l’altitude dans certains cas.
Pourquoi alors nommer notre étude annuelle “Baromètre” des KPIs de la Relation
Client en France ? Au-delà de la différenciation d’appellation avec d’autres
enquêtes du secteur, nous souhaitions véhiculer la notion de mesure et de
variabilité que peut avoir un baromètre lorsqu’il s’agit de pression atmosphérique
ou encore d’altitude.
2016
Nous éditons ce baromètre depuis 2016, dont la restitution a évolué d’année en
année.
2019 L’édition 2019 fût un tournant décisif dans l’analyse de la mesure de la relation
client. Trois niveaux de maturité furent distingués - les basiques, les suiveurs et
les initiateurs - et permirent d’identifier un groupe de maturité pour chaque
entreprise avec des recommandations personnalisées pour s’améliorer en
relation client.
2020 L’édition 2020 est riche en nouveautés. Cette année, nous avons la chance
bénéficier d’un partenariat de qualité, avec l’université Paris Dauphine et ses
intervenants qui ont pu participer, analyser et enrichir l’étude empirique qui fût
menée. Cette édition est également toujours accompagnée par l’AMARC qui
poursuit cette collaboration pérenne.
Pour la première fois en 2019, nous dégagions trois niveaux de maturité permettant
d’identifier une évolution différente, hiérarchique, entre les différentes entreprises
présenter dans l’étude du baromètre des KPIs de la relation client.
Cette année, ces niveaux ont été enrichis et adaptés pour correspondre mieux
encore à la réalité de la relation en entreprise.
D’autre part, nous avons observé l’impact sectoriel des entreprises sur les habi-
tudes et performances en relation client. Enfin, nous avons étudié et défini un
note d’orientation client, qui permet de comprendre le niveau de culture client
d’une entreprise.
En cela, l’édition 2020 est une continuité de l’an dernier, car nous avons choisi de capitaliser et d’enrichir
cette typologie qui permet désormais aux entreprises de se classer et d’établir clairement leurs points
d’amélioration en relation client.
Cette année, nous avons poussé notre exigence et la qualité de l’étude plus loin encore. Partenaire
depuis 2017 avec l’Amarc sur cette étude, nous avons eu le plaisir de travailler de concert avec un
second partenaire de prestige : l’Université Paris-Dauphine. Par cette collaboration, la construction du
questionnaire, la robustesse méthodologique et l’analyse des résultats s’en sont trouvés renforcées.
Pour cette édition 2020, par l’analyse des résultats et l’évolution du questionnaire, la typologie des
entreprises a évolué pour rendre, nous en sommes convaincus, une analyse plus nuancée encore et
plus fidèle à la réalité terrain des professionnels de la relation client. Les trois groupes ne se différencient
pas seulement par leur niveau de maturité dans le pilotage de leur relation client mais également par
leurs stratégies d’entreprises.
Les basiques, les classiques et les polyvalents sont aujourd’hui le reflet du secteur de la relation client,
à la fois par l’enquête quantitative menée mais également par les entretiens qualitatifs conduits auprès
d’une dizaine de marques. Aujourd’hui, par l’avancée globale des polyvalents sur les deux autres groupes,
nous ne pouvons plus nier que l’avenir de la relation client est résolument digital qu’il suppose d’être
complet sur l’ensemble des canaux de communication
Nous sommes confiants en l’importance que prend, d’année en année, le Baromètre des KPIs de la
Relation client auprès des professionnels du service client mais également auprès d’autres professions
comme le marketing, les ventes ou encore la conduite de l’innovation. Pour l’édition 2019, plusieurs
milliers de lecteurs ont profité des recommandations d’easiware et de l’Amarc, nous espérons vous voir
au moins aussi nombreux cette année.
RAPHAËLLE BÉGUINEL
HEAD OF MARKETING &
COMMUNICATION
EASIWARE
5 Suivez easiware :
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
Je souhaiterais remercier chaleureusement Antoine Combe, Louise Goral et Yousra Ourzik – étudiants
du parcours « Conseil & Recherche » du Master en Marketing et Stratégie de l’Université Paris-Dauphine,
pour leur aide précieuse tout au long de l’étude.
Cette nouvelle édition comprend quelques nouveautés, en particulier la note d’orientation client, un
concept central dans les recherches sur le management des clients. Le Baromètre montre que les
entreprises dont la note d’orientation client est le plus élevé sont celles qui sont les plus matures en
matière de pilotage de la relation client. Est-ce l’orientation client qui conduit à un pilotage plus serré
ou le pilotage qui pousse les entreprises à développer une plus forte orientation client ? Dans quelle
mesure cette relation est-elle réciproque ?
Si le design actuel de l’étude ne permet pas d’affirmer dans quel sens cette relation fonctionne, pour
autant, la corrélation entre orientation client et pilotage est claire. La culture client et le pilotage vont
de pair.
De façon plus opérationnelle, le Baromètre indique que la maturité en matière de pilotage de la relation
client peut être atteinte de deux façons : en étant performant sur les canaux classiques (téléphone, email)
ou en proposant plus de canaux digitaux (réseaux sociaux). L’étude montre qu’à l’heure actuelle, peu
d’entreprises excellent sur l’ensemble des canaux.
Par ailleurs, s’il reste de nombreuses questions en suspens autour de la performance « client » des
entreprises, en particulier le rôle de la gestion des réclamations et insatisfactions comme catalyseur de
performance, parions que la prochaine édition du Baromètre permettra d’éclairer encore un peu plus
ces enjeux.
En espérant que ce baromètre, outil précieux dans le paysage actuel, vous offrira des pistes de
réflexion et d’amélioration continue.
PIERRE VOLLE,
PROFESSEUR
UNIVERSITÉ
PARIS-DAUPHINE – PSL
Alors que la crise sanitaire a sévèrement ébranlé nos organisations et nos certitudes, les acteurs de la
relation client semblent promis à un défi de taille : satisfaire, fidéliser et consolider la recommandation
client avec des ressources attendues en berne.
Sans sombrer dans un dolorisme absurde – l’épisode sanitaire fut dramatique et sa réplique économique
en sera de même pour de nombreuses marques – nous pouvons toutefois identifier quelques leviers,
voire opportunités, pour en atténuer les conséquences, et se mettre en ordre de marche afin d’en hâter
la sortie, ou du moins être prêts en temps voulu.
En cela, permettez-moi de proposer à notre communauté de méditer sur ce qui me semble être un
enseignement marquant de cette 5ème édition du Baromètre des KPIs de la Relation Client.
En effet, le renfort de nos amis de l’Université de Paris-Dauphine a permis d’intégrer cette année un
volet de questions permettant de sonder l’orientation client des entreprises. Traduite en un coefficient
d’orientation client, cette évaluation permet de constater que les entreprises disposant d’une note élevée
sont également les entreprises qui promeuvent clairement la réclamation comme une opportunité
dans l’ensemble de l’entreprise.
En somme : plus votre entreprise positionne la réclamation client comme une source d’opportunités
dans son organisation, plus elle semble en capacité de s’orienter client et donc de satisfaire ses clients !
Étant démontré que la satisfaction client constitue non seulement un matelas pour réduire les pertes
en temps de crise, mais aussi un accélérateur de phase de sortie, voici donc un chantier à entreprendre
d’urgence.
Et si le management de la réclamation client est un levier d’innovation, de performance financière et
de transformation, il est également un ferment efficace pour développer trois valeurs convoquées en
cette période : sobriété, proximité et authenticité. Un triptyque pertinent en cette période agitée !
Encore merci aux équipes d’easiware et de l’Université Paris-Dauphine pour ce beau matériau dont
je vous souhaite une bonne lecture et un bon usage...
MARIE-LOUIS JULLIEN
DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL
DE L’AMARC
7 Suivez easiware :
TABLE
DES MATIÈRES
01. 10
Méthodologie
02. 16
En 2020, qu’est-ce qu’une bonne performance en relation client ?
03. 20
D’une hierarchie par niveaux de maturité à une analyse plus nuancée, reflet de
la stratégie client des entreprises.
04. 34
Le mot de l’expert : Thierry Spencer
05. 40
Observations générales : tous secteurs confondus
06. 44
Analyse sectorielle : en 2020, des différences toujours visibles en relation client
07. 54
Le mot des partenaires Pierre Volle, Université Paris Dauphine marie-louis
jullien, l’amarc
08. 58
Orientation client une perception parfois faussée
09. 64
Conclusion
01
MÉTHODOLOGIE
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
Cette édition 2020 du Baromètre des KPIs de la Relation Client se base sur une analyse fine du
terrain où plus de 400 répondants ont été interrogés.
Des répondants des métiers de la Relation Client, du Marketing, du CRM, ont partagé les pratiques,
habitudes et usages de leurs entreprises en répondant à une enquête en ligne suivant certains points :
• Les différents canaux utilisés par les marques pour la gestion de leur relation client
• La Durée Moyenne de Traitement (DMT) et le taux de résolution au premier contact sur les différents
canaux
• Les indicateurs en relation client suivis par les marques ainsi que les indicateurs qu’elles souhaiteraient
mettre en place
Souhaitant que nos résultats soient les plus robustes possibles, nous avons utilisé des filtres tout au
long du questionnaire afin de garantir que seuls les répondants les plus compétents sur chaque do-
maine soient conservés pour les analyses. Nous avons également éliminé les observations compor-
tant des données manquantes afin de renforcer encore la solidité des résultats, notamment pour les
analyses factorielles et typologiques. Dans l’échantillon final, nous avons fait le choix de conserver 206
répondants.
Cette année, l’étude a été agrémentée d’une enquête qualitative menée en parallèle du questionnaire,
où plus d’une dizaine des responsables de la Relation Client, du Marketing ou du CRM nous ont permis
d’approfondir certaines analyses quantitatives, rendant l’étude encore plus riche. De plus,De plus, des
partenaires et experts de la relation client ont partagé leurs perceptions de la Relation Client en 2020,
des évolutions et des enjeux à venir via des entretiens individuels.
Taille de l’organisation
Une grande partie des répondants travaille dans des entreprises de grande taille : plus de 40% ont plus
de 1000 salariés. En termes de chiffre d’affaires, près de la moitié des répondants appartiennent à des
entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à 99 millions d’euros et un quart des entreprises réalisent
un chiffre d’affaires de plus d’1 milliard d’euros.
Nombre
Nombred’employés
d’employés
■ ■4040%%plus
plusde
de 11 000
000
■ ■2020%%1 1àà50
50
■ ■1717%%5151àà200
200
■ ■1313%%201
201àà500
500
■ ■1010%%501
501àà11000
000
Chiffre
Chiffre d’affaires
d’affaires
■■36
36%%DeDe
1 à199 millions
à 99 d’euros
millions d’euros
■■24
24%%Plus d’1 d’1
Plus milliard d’euros
milliard d’euros
■ 17 % De 99 à 499 millions d’euros
■ 17 % De 99 à 499 millions d’euros
■ 16 % Moins d’un millions d’euro
■■716 % Moins
% De d’un millions
500 millions d’euro
à 1 milliard d’euro
■ 7 % De 500 millions à 1 milliard d’euro
13 Suivez easiware :
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
Pouvant varier de 1 à 4, la note d’orientation client moyen pour notre échantillon de 206 répondants est
de 3,1.
Les variables qui ont servis à déterminer cette classification sont les temps de réponses des entreprises
sur les différents canaux (téléphone, mail, réseaux sociaux, chat…). Ces variables de temps ont été jugé
les plus pertinentes par l’algorithme.
Pour confirmer la robustesse de la typologie, nous avons utilisé une seconde méthode d’analyse
statistique : l’Analyse par Correspondances Multiples (ACM). Nous avons obtenu une classification
similaire des entreprises avec les deux méthodes, confirmant ainsi la robustesse de l’analyse.
Cette nouvelle typologie se distingue de celle du baromètre 2019 qui avait établi les 3 catégories suivantes :
les “basiques”, les “suiveurs” et les “initiateurs”.
Ainsi, si les “basiques” de 2019 se retrouvent dans ceux de 2020, nous avons souhaité représenter
différemment les deux autres catégories. Avec les nouvelles catégories “classiques” et “polyvalents”, il
ne s’agit pas d’établir une hiérarchie en fonction du niveau de maturité mais plutôt de refléter des choix
stratégiques en fonction des canaux utilisés.
Les entreprises les plus matures peuvent privilégier les canaux “classiques” tels le téléphone ou le mail ou
bien les canaux “digitaux” comme les réseaux sociaux ou le chat. C’est en ce sens que le Baromètre des
KPIs de la Relation Client met en valeur les choix stratégiques des entreprises, nuançant cette notion
de maturité en relation client et reflétant ainsi mieux la réalité.
• Thierry Spencer ouvrira le bal et partagera son regard aiguisé, forgé par des années en tant que di-
recteur associé de l’Académie du service, consultant, auteur, blogueur et conférencier sur les thèmes
de l’expérience client et de la relation client.
• Pierre Volle, Professeur à l’Université Paris Dauphine partagera sa vision du management des clients
appuyée par plus de 20 ans d’engagement dans la recherche, l’enseignement, la formation et le
conseil.
15 Suivez easiware :
02
EN 2020, QU’EST-CE
QU’UNE BONNE
PERFORMANCE
EN RELATION CLIENT ?
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
DÉCRYPTAGE
DES PERFORMANCES
Lorsqu'un consommateur contacte le service client d'une marque ou un organisme public, le temps de
réponse est déterminant de sa satisfaction globale. Voici quelques chiffres, tous secteurs confondus :
72 %
Le temps de réponse par téléphone vu comme performant pour près de
3 des entreprises répondantes sur 4.
• Pour le canal téléphone on considère qu’une bonne performance se
des entreprises situe entre 10 secondes et 2 minutes et qu’au-delà de 2 minutes c’est
répondantes une “mauvaise” performance.
Le temps de réponse par mail est satisfaisant pour 76,6% des entreprises
répondantes
• Pour le temps de réponse par e-mail, une bonne performance est une
réponse reçue dans les 48h ; à partir de 72h, il s’agit d’une “mauvaise”
performance.
Lors de l’édition 2019 du baromètre, nous avions dégagé trois niveaux de maturité, dans le but de
hiérarchiser les répondants, des débutants aux plus en avancés en matière de pilotage de la relation
client, et les aider à progresser chacun à leur niveau.
Cette année, ces trois groupes distincts ont été enrichis et nuancés. Plus que des niveaux de maturité
hiérarchisés, il a été question de nuancer cette analyse pour qu’elle soit plus encore le reflet de la réalité
des entreprises et des stratégies qu’elles choisissent de mettre en place. Comme nous le verrons dans
cette partie, aucune entreprise, mis à part les “débutants” ou “basiques”, n’est avancée sur tous les
fronts ou, au contraire, peu mature sur tous les canaux ou l’ensemble de la gestion de sa relation client.
Il se dégage tout de même des tendances, auxquelles une grande majorité des entreprises pourront
s’identifier.
Par rapport à l’année passée, les “basiques” demeurent assez en retard dans la gestion et le pilotage de
leur relation client, notamment dans la prise en compte des besoins actuels des clients.
Les basiques représentent 20,6% de l’échantillon total des répondants 2020. Ils sont légèrement moins
nombreux par rapport à l’étude 2019 où ils représentaient 24,3% des répondants. Entre pratiques
traditionnelles et retard dans l’analyse des performances, nous verrons que les basiques ont toujours
une marge de manoeuvre assez importante quant à l’amélioration de leur relation client. On pourrait
les décrire d’ailleurs comme étant minimalistes dans leur gestion de la relation client, se contentant
du strict minimum pour gérer les demandes de leurs clients.
Qui sont les basiques en 2020 ? Une volumétrie forte de demandes, des perfor-
D’un point de vue sectoriel, les basiques se mances médiocres et un manque d’analyse
répartissent principalement dans les secteurs 54,5% des basiques sont soumis à un très fort
des Services Publics et de la Distribution et des volume de demandes client (plus de 100.000
Produits de Grande Consommation. demandes par an). Pour les autres, 25% des
entreprises de ce groupe gèrent 1000 à 10.000
Les basiques sont des entreprises qui ne placent
par an et 1 entreprise sur 5 reçoit moins de 1.000
pas (encore) la relation client au coeur de leurs
demandes par an. Le nombre de demandes à
préoccupations.
traiter par an, reste donc un critère déterminant
Bien que ce groupe soit presque absent des canaux pour caractériser les basiques.
digitaux, c’est dans le pilotage et l’appréhension
de la relation client elle-même que le constat peut
être alarmant. Peu de communication envers les
54,5 %
clients, un manque de mesure de la satisfaction
client ou des causes et motifs qui ont poussé
les clients à les contacter, les basiques doivent
reconsidérer la place du client dans l’entreprise. ont un très fort volume
Celle-ci n’est pas centrale pour cette catégorie qui de demandes annuel
a pourtant le plus grand nombre de réclamations
clients par rapport aux classiques et polyvalents,
39% pour les basiques, contre 31% et 29% pour les
polyvalents et classiques.
%
60
Polyvalent
50
Classiques
40 Basiques
30
20
10
0 Nombre
-1000 1 000 10 000 50 000 + 100 000
de demandes
à 9 999 à 49 999 à 99 999
23 Suivez easiware :
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
Qu’en est t-il des performances sur les différents Manque de moyens ou stratégie d’entreprise, les
canaux qui permettent de traiter ces demandes ? basiques se caractérisent par un certain retard
Pour le canal du téléphone, la durée moyenne de sur les autres groupes.
traitement (DMT) est performante pour 45% des Les canaux pour gérer la relation client chez les
basiques qui mesurent leur DMT (54%) — donc basiques sont traditionnels, les performances
comprise entre deux et trois minutes. Sans être restent assez peu convaincantes, d’autant plus
faible, cette proportion représente tout de même qu’il n’y a pas de mesure poussée des perfor-
moins de la moitié des basiques qui connaissent mances sur ces canaux.
donc, en majorité, des performances moyennes
Seuls 32% des basiques proposent un outil de
ou médiocres sur le téléphone.
selfcare, ce qui reste faible mais encourageant.
Par ailleurs, 46% des basiques ne mesurent En effet, les classiques, pourtant plus avancés de
pas leur DMT par téléphone, ce qui est assez manière globale, ne sont que 33% à en proposer.
étonnant quand on sait que ce groupe concerne D’autre part, lors de l’édition précédente, les
des secteurs comme les Services Publics ou la basiques étaient une extrême minorité à proposer
Distribution et Produits de Grande Consommation un selfcare, c’est donc un vrai changement à
pour qui l’utilisation du téléphone est dominante. souligner pour cette année.
Les basiques ont donc un enjeu de mesure
et d’augmentation de la performance de la Taux de réclamation important et mesure
durée moyenne de traitement sur le canal du superficielle des motifs de demandes clients
téléphone. Cette année, on sait que 70% des entreprises
D’autant plus qu’aujourd’hui encore la connexion répondantes affirment analyser systématique-
des plateformes téléphoniques avec un outil ment les causes et les motifs des demandes de
de gestion de la relation client n’est pas encore leurs clients, qu’en est-il plus précisément pour le
effective pour plus de la moitié des personnes groupe des basiques ?
interrogées toutes catégories confondues (51%). Pour eux, cette analyse est répartie de manière
Par ailleurs, lorsque l’on regarde la qualité de équitable entre le fait de la pratiquer ou non : parmi
service, soit le nombre d’appels traités / par le les basiques, se trouvent autant d’entreprises qui
nombre d’appels total, seuls 36% des basiques affirment analyser systématiquement ces causes
ont une qualité de service satisfaisante (85% et et motifs pour comprendre vraiment leurs clients
plus). Cela ne vient que confirmer les observations que d’entreprises qui déclarent ne pas le faire. Les
précédentes et l’enjeu d’augmentation des basiques représentent le seul des trois groupes à
performances sur ce canal pour les basiques. affirmer pour 50% d’entre eux ne pas analyser les
La DMT sur le canal du mail est performante, causes et motifs des demandes clients. Seront-
soit comprise entre 10 minutes et 1 heure, pour ils 60% ou 70% à les mesurer l’an prochain ou
seulement 36,4% des basiques : ceci représente est-ce une caractéristique durable de ce groupe
la plus basse performance par rapport aux autres d’entreprises ?
catégories de cette édition cette année. Qu’en est-il de la mesure de la satisfaction
Les basiques, si l’on observe les secteurs qui après un contact avec le service client ? 59%
composent cette catégorie, sont pourtant des des basiques déclarent ne pas mesurer la
entreprises qui se servent beaucoup du canal du satisfaction de leurs clients. On observe donc
mail, ce qui souligne un fort enjeu d’amélioration. une négligence ou retard dans la mesure de la
D’autre part, la DMT par mail n’est pas mesurée satisfaction, observable par rapport aux autres
par 54,4% des basiques. Si l’on regarde à présent groupes dont la moyenne analyse la mesure de la
le taux de résolution au premier contact, toujours satisfaction pour 58% des entreprises. Que deux
sur le canal mail, on s’aperçoit de nouveau que entreprises basiques sur trois ne mesurent pas
les basiques sont en-dessous des moyennes la satisfaction de leurs clients est regrettable car,
observées dans les autres groupes avec un taux par ailleurs, ce sont celles pour qui la proportion
de 44% contre 66% et 56% chez les polyvalents et de réclamations sur le total des demandes est la
les classiques. plus élevée : 39% pour les basiques, contre 31% et
29% pour les polyvalents et classiques.
De plus, les basiques sont seulement 23% à tenir informés leurs clients de l’état de leurs demandes
lorsque celles-ci ne sont pas traitées immédiatement, ce qui a un impact fort sur la satisfaction — ou
l’insatisfaction — client.
Pour analyser la satisfaction, les entreprises s’arment de KPIs, ces indicateurs de performance qui
permettent une mesure précise de la relation client.
Quels sont les KPIs de mesure de la satisfaction utilisés par les basiques ?
Le NPS est l’indicateur le utilisé par les entreprises de ce groupe (45,5%)calculer pour chaque KPIs, suivi
du CSAT (36,4%) et enfin du CES (18,2%). De manière surprenante, le CES est cependant plus utilisé par
les basiques que par les classiques qui ne s’en servent que très peu (3,9%).
25 Suivez easiware :
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
QUELQUES RECOMMANDATIONS :
MESURER PUIS S’OUVRIR À D’AUTRES CANAUX
Nos précédentes observations permettent le constat d’un manque de mesure des performances par
les basiques. En effet, 54,4% ne mesurent pas la DMT par mail et 46% n’analysent pas leur DMT par
téléphone. Pourtant, avant même penser à se diversifier en termes de canaux, il est important de
suivre les KPIs et ainsi l’efficacité opérationnelle sur les canaux existants.
La DMT est un des KPIs les plus efficaces pour avoir une première idée de ses performances. Parce que
le client attend une réponse rapide sur le canal qu’il utilise, la DMT permet de savoir si vos clients auront
tendance à être satisfaits ou à ne pas l’être. Vous devez donc répondre à leurs demandes rapidement, et
tenter du mieux possible d’améliorer ces délais au quotidien. Mesurer pour pouvoir s’améliorer.
60
Polyvalent
50
Classiques
40 Basiques
30
20
10
0
-1000 1 000 10 000 50 000 + 100 000
à 9 999 à 49 999 à 99 999
48 %
de l’échantillon total
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ÉDITION 2020
1. Adapter sa relation client aux canaux digitaux tion par exemple ? C’est impossible. C’est pour-
Tout en maintenant de bonnes performances sur quoi, un indicateur de performance et/ ou de
les canaux traditionnels, les classiques auraient satisfaction doit toujours être accompagné par
aurait plus à gagner à s’ouvrir aux canaux digi- la possibilité d’une prise de parole par le consom-
taux. Le selfcare, par exemple, permet d’alléger le mateur. Questions ouvertes, champs libres pour
flux de demandes entrantes et de filtrer les de- écrire, laissez la possibilité à vos clients de s’ex-
mandes les moins importantes qui peuvent être primer.
résolues directement via ce canal. Le canal du
chat et des messageries instantanées quant à 3. Faire la différence entre Omnicanal et Multi-
lui, permet de réduire considérablement le temps canal
d’attente avant la mise en relation avec un conseil- Aujourd’hui, les clients passent par plusieurs
ler, qui peut également rediriger des demandes canaux pour contacter une entreprise, souvent
ou informer rapidement les clients. pour la même demande. Certaines entreprises
gèrent ces canaux indépendamment les uns
Et surtout, de plus en plus de clients attendent
des autres avec une équipe, des budgets, des
des entreprises d’être à minima présentes sur ces
processus, des solutions différentes. Elles gèrent
canaux pour qu’un échange digitalisé puisse avoir
donc leur relation client en mode multicanal.
lieu, de manière fluide.
Elles sont capables de traiter toutes les demandes
2. Mieux mesurer la satisfaction et analyser les de leurs clients, mais, avec cette méthode en
motifs des demandes silos, les risques de dysfonctionnements, tels que
La mesure de la satisfaction permettrait aux les doublons ou les réponses incohérentes aux
classiques d’évaluer si ce qui est mis en place demandes du clients, est élevé.
actuellement fonctionne, si leurs services Des marques telles que Meetic, ont fait le choix
apportent entière satisfaction à leurs clients. d’opter pour une plateforme en omnicanal, qui
Pour connaître tous les tenants de la satisfaction, leur permet de connecter les différents canaux
et savoir comment s’améliorer, il faut utiliser les à disposition de leurs clients au sein d’une seule
KPIs adaptés. et même solution. Ainsi, leurs conseillers peuvent
Vous faites partie des classiques et misez sur des avoir une vision du parcours réalisé par le client à
temps de traitement rapides et des demandes travers une seule et unique plateforme. D’emblée,
traitées dès le premier contact ? Affiner la mesure la solution en omnicanal permet donc la
de votre Durée Moyenne de Traitement (DMT) reconnaissance de chaque client, l’unification de
et votre Taux de Résolution au Premier Contact ses demandes, la conservation de ses données.
(aussi appelé Once and Done).
Vous souhaitez avoir une note globale de la sa-
tisfaction et en savoir plus sur ce que pense vos
clients de votre marque ? Mesurez votre CSAT et
votre NPS. Ce dernier pourra notamment vous
être utile si vous souhaitez lire les ressentis de vos
clients à travers des verbatims issus de leur expé-
53 %
rience à vos côtés. des classiques mesurent
la satisfaction après un
Il est en effet important de noter que des KPIs contact
quantitatifs ne suffiront pas à cerner totalement
les besoins et améliorations possibles chez vos
clients. Comment étudier les causes et motifs des
demandes clients avec une échelle de satisfac-
29 Suivez easiware :
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
LES “POLYVALENTS” :
EN 2020, LES PLUS AVANCÉS OBTIENNENT DE BONNES PERFORMANCES
SUR LEUR RELATION CLIENT AU GLOBAL
Qui sont les “polyvalents” en 2020 ?
D’un point de vue sectoriel, on retrouve les polyvalents en majeure partie dans les secteurs de l’édition,
de la presse et des médias, du transport et du tourisme.
Les polyvalents représentent 32% de l’ensemble des répondants de l’édition 2020. Ce groupe d’en-
treprises présente de bonnes performances sur les réseaux sociaux pour les temps de réponse, surtout
sur Twitter et Messenger. Leur temps de réponse par courrier est un peu moins élevé que le reste des
canaux. Les polyvalents utilisent plus le chat que les autres catégories.
De manière globale, les polyvalents sont le groupe le plus avancé en matière de pilotage et de per-
formances de leur relation client qu’il s’agisse des canaux traditionnels, digitaux ou de la mesure de la
satisfaction client. Ils sont aussi présents sur un grand nombre de canaux en moyenne.
60
Polyvalent
50
Classiques
40 Basiques
30
20
10
0
-1000 1 000 10 000 50 000 + 100 000
à 9 999 à 49 999 à 99 999
Quels sont les KPIs de satisfaction client les plus utilisés par
les polyvalents ?
Comme pour les autres catégories d’entreprises, le NPS est l’in-
dicateur le plus utilisé par les polyvalents. Ils semblent s’en ser-
vir un peu plus que les basiques et les classiques pour mesurer
la qualité de leur relation client. En effet, 68% des polyvalents
déclarent l’utiliser contre environ 45% pour les deux autres ca-
tégories.
Les polyvalents se servent ensuite du CSAT pour 44% des ré-
pondants et du CES pour 23,5% d’entre eux.
31 Suivez easiware :
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
QUELQUES RECOMMANDATIONS :
COMMUNIQUER, RÉÉVALUER SES OUTILS ET MISER SUR LE RESPONSIVE
Si les polyvalents semblent être présents et avoir de bonnes performances sur l’ensemble des canaux
de communication, ils ne doivent pas pour autant se reposer sur leurs acquis. Comme le souligne
Thierry Spencer, les niveaux d’attentes des clients évoluent plus vite que la capacité des entreprises
à y répondre, il faut donc toujours rester aux aguets, évaluer et s’adapter vite.
1. Bonne communication et partage des En évaluant son outil, on se rend souvent compte
performances que le manque de fluidité empêche une expé-
Quel dommage d’obtenir des belles performances rience client fonctionnelle. Dans un outil omni-
et de ne les partager que trop rarement ! canal par exemple, un agent de la relation client
retrouve l’historique de son client, quel que soit
Telle une vraie stratégie de communication, les le canal sur lequel le client l’a contacté. L’omnica-
polyvalents doivent partager leurs performances nalité permet de répondre aux besoins d’une exi-
pour être reconnu à leur juste valeur et pour gence élevée de relation client en apportant ho-
rassurer leurs clients et prospects. mogénéité et personnalisation sur l’ensemble des
Regarder de plus près ses performances peut canaux ; et ainsi une relation client individualisée,
être aussi challengeant, et peut aider à toujours une expérience client enrichie, un engagement
avoir envie de s’améliorer. Les polyvalents doivent client respecté, et par conséquent, des clients
travailler également leurs relations publiques plus fidèles. L’évolution ou le changement de
et leur communication externe, participer à des votre outil de gestion de la relation client est un
remises de prix, et se mettre à l’épreuve face à leurs donc un véritable tremplin pour améliorer celle-
pairs : cela ne les fera que grandir davantage ! ci.
Il ne s’agit donc jamais de seulement mesurer 3. Une relation client nomade :
mais bien de communiquer à ses clients ses le mode “responsive”
performances, dans la mesure du possible, et
75% des interactions avec les clients se feront via
de les analyser pour mettre en place des plans
mobile d’ici à 2020. Les services clients devront
d’actions et toujours s’améliorer.
aussi s’adapter à des clients toujours plus actifs
que cela soit pendant leurs temps de trajets, à
2. (Ré)évaluer son outil de gestion de la relation
leurs bureaux ou encore de leurs domiciles : la
client
relation client devra être accessible et facilitée
Les polyvalents, de part la multitude de canaux partout.
qu’ils gèrent, doivent parfois faire face à des flux
de demandes variés, des historiques de clients De plus, 85% du service client serait susceptible
qui, selon l’urgence de leurs demandes seront d’être automatisé. L’enjeu de l’intelligence arti-
passés par différents canaux, ce qui n’est pas ficielle dans la relation client est de plus en plus
simple à gérer. fort, elle représente en fait l’avenir de la relation
client. Une intelligence artificielle, trop souvent
Si la mesure des bons KPIs est importante, c’est assimilée uniquement aux chat qui est pourtant
aussi avec un outil vraiment adapté à la gestion de beaucoup plus large !
la relation client que les polyvalents peuvent faire
la différence. Bien que la majorité des entreprises De part la recherche d’une personnalisation client
détient déjà un outil, parfois assez “fait maison”, toujours plus optimale, le brassage d’importants
il est important d’évaluer les performances de volumes de données va être de plus en plus
sa solution, pour comprendre si il correspond accentué. L’intelligence artificielle répondra à
toujours aux besoins des clients actuels, toujours la nécessité d’avoir une vision 360° des besoins
plus friands de personnalisations et d’expériences et comportements des clients pour mieux
mémorables, rappelons-le. comprendre leur consommation. Elle sera ainsi
un outil à part entière à intégrer dans la relation
C’est le constat fait par l’assureur BNP Paribas client pour s’en servir, piloter et toujours mieux
Cardif, qui a vu sa relation client prendre de plus satisfaire.
en plus de place dans l’entreprise, être valorisée,
notamment après s’être équipé d’un vrai outil de
relation client sur lequel les équipes ont pu être
formées.
Basiques et classiques tendent à se rejoindre sur un certain nombre de points, même si les clas-
siques semblent être plus alertes quand à la place de la relation client dans leur entreprise (sans
pour autant la placer comme une priorité stratégique). Les classiques obtiennent en moyenne une
note d’orientation client plus élevée que les basiques, mais se révèlent moins performants que les digi-
taux sur la majorité des items de notre questionnaire. Pour être avancé en relation client aujourd’hui, le
digital paraît désormais incontournable.
Les polyvalents sont le groupe le plus avancé en relation client, et succèdent aux initiateurs de l’an
passé. Leurs pratiques digitales leur permettent d’être à l’aise avec les outils d’analyse des performances,
ils affirment à 64% mesurer la satisfaction de leurs clients de manière régulière, ce qui est plus que
la plupart des autres groupes. Ils sont d’accord avec le fait que la réclamation client est une source
d’opportunité pour leur entreprise pour 83% d’entre eux, les réclamations client représentent 31% des
demandes. Les polyvalents démontrent que la mesure de la relation client et les performances riment
avec digital en 2020 car ils sont, dans la globalité, les plus avancés comparé aux classiques et basiques.
Mais au-delà de l’incontournable digitalisation de la relation client, l’enjeu est surtout d’être performant
partout, sur tous les canaux proposés, en adaptant les équipes, process, discours, de manière fine pour
répondre parfaitement aux exigences des clients.
33 Suivez easiware :
04
LE MOT DE L’EXPERT :
THIERRY SPENCER
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
Directeur associé de l’Académie du service, consultant, auteur, blogueur et conférencier sur les thèmes
de l’expérience client et de la relation client, Thierry Spencer a occupé des fonctions de directeur
marketing et de directeur de l’expérience client par le passé avant de devenir l’un des experts du
secteur. Il y a une quinzaine d’années, Thierry Spencer a crée le blog sensduclient.com qui compte
actuellement plus de 900 billets de blog.
Voici son point de vue sur l’évolution du secteur de la relation client aujourd’hui.
LES KPIS :
LA QUALITÉ AVANT LA QUANTITÉ
Avant d’aller plus loin, il est important de rappeler qu’un indicateur de performance est la traduction
de Key Performance Indicator. Le mot Key rappelle un élément souvent oublié, il doit être clé, presque
unique et donc réduit à l’essentiel. L’utilisation des KPIs n’est pas le fait d’utiliser une batterie ou de tous
les essayer, de les compiler.
L’idée est d’aller vers celui qui correspond le mieux à ce que cherche à améliorer l’entreprise pour
satisfaire son client, à ce qui compte le plus aux yeux du client. De plus, un bon indicateur doit être
compris par tout le monde, facile à utiliser, et surtout actionnable.
Si il y a bien un constat qui peut être fait actuellement c’est que les entreprises utilisent souvent beaucoup
trop d’indicateurs de performance et de productivité et pas assez d’indicateurs sur la perception du
client, son ressenti dans les moments clés de l’expérience.
Les télécoms et fournisseurs d’accès à internet sont l’exemple même de services clients développés
au début des années 2000 avec de nombreux postes et de nombreux collaborateurs à distance qui
ont engendrés une relation client industrielle. C’est typiquement ce secteur d’activité (pour les moins
orientés client) qui continue à utiliser des indicateurs quantitatifs, comme la durée moyenne de
traitement, qui sont déconnectés de la qualité de la relation client.
On constate donc une opposition de la relation client industrielle et désincarnée quasi inhumaine vs
une vraie relation client tournée vers l’humain et ses vrais besoins.
Le choix du KPI est un acte de management fondamental et est révélateur de la culture client de l’en-
treprise. Les KPIs doivent servir à mesurer la réussite de la mise en oeuvre de son expérience client cible.
37 Suivez easiware :
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
LA RELATION CLIENT :
UNE QUESTION DE TAILLE D’ENTREPRISE PLUS QUE DE SECTEUR
D’ACTIVITÉ
Dans les PME, la culture de l’entreprise est souvent incarnée, par le ou les dirigeants, dans des entreprises
de petite taille ou tout le monde sait à peu près comment on satisfait un client, la culture est forte, les
collaborateurs sont très engagés, très agiles.
Par contre, ils n’ont pas toujours de traces écrites, de bons outils, de bons process mais ils sont alignés
sur la culture de leur entreprise.
Dans les grandes entreprises : c’est tout le contraire, les outils sont très présents, ce qui pousse parfois
à la déshumanisation, au désengagement, à la distance entre les collaborateurs, les entreprises qui
réussissent sont celles qui ont des process et des outils forts avec l’agilité d’une PME
Comment équilibrer cela ? Le fait de voir et de connaître ses clients change forcément la donne et
détermine la culture client d’une entreprise. Ce n’est donc pas une question de secteur mais un format
de relation client entre quatre types d’entreprises, qui ne sont pas à armes égales.
THIERRY SPENCER
DIRECTEUR ASSOCIÉ
ACADÉMIE DU SERVICE
39 Suivez easiware :
05
OBSERVATIONS
GÉNÉRALES :
TOUS SECTEURS
CONFONDUS
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
AU GLOBAL,
LE TÉLÉPHONE ET LE MAIL TOUJOURS EN TÊTE
Pour 43% des répondants, le téléphone est le canal de communication principal avec ses clients, talonné
par l’email que 41% des entreprises ont placé en tête.
Si le téléphone est encore très présent, ce n’est pas pour autant que la part des demandes sur ce
canal reste élevée. Sur l’ensemble des demandes, la moitié concerne des demandes par téléphone
pour 47% des entreprises répondantes. Le téléphone demeure donc significatif sans être majoritaire.
L’utilisation des canaux traditionnels, à savoir le téléphone, le mail ou le courrier reste impacté en plus
de l’influence sectorielle, par les besoins spécifiques de clients qui favorisent des canaux plutôt que
d’autres. La tranche d’âge des clients, par exemple, est déterminant pour certains secteurs.
“On a encore des courriers, on en a pas beaucoup mais encore quelques-uns, puisqu’on a des
consommateurs qui sont plus âgés sur certaines marques. La grande majorité sont des mails mais
aussi pas mal de téléphone. Parce que pour tout ce qui est problème qualité, je me suis rendue
compte que les personnes aiment bien nous avoir au téléphone. ”
Responsable de la Gestion des Remontées Consommateurs, Secteur de la distribution et des PGC.
Peu d’entreprises placent encore le courrier en canal de communication principal avec leurs clients.
Lors du précèdent baromètre, nous avions observé que 72% des entreprises interrogées traitaient
encore des demandes par courrier. Parmi les répondants de l’édition 2020, tous secteurs confondus,
cette proportion a considérablement baissé et reste la norme surtout dans les secteurs d’activités où
le courrier constitue un document officiel nécessaire (banque, assurance ou encore les abonnements
dans le secteur de l’édition, de la presse et des médias).
69% des clients préfèrent les chat intelligents à l’échange humain pour leur rapidité*.
Malgré cette préférence, le canal chat n’est encore que trop peu proposé aux clients : 67% des entreprises
ne l’utilisent pas ; pourtant, le marché des chatbots présente une augmentation annuelle de 27%, c’est
donc un canal en croissance qu’il faut envisager davantage. En effet, les chat permettraient d’augmenter
la visibilité et l’interactivité d’un site web de 400%, ce marché est bel et bien en très forte augmentation.
*Source : Ubisend – Chatbot Survey (2017)
56% des clients ont une meilleure opinion des entreprises qui répondent via les médias sociaux.
Cette année, les réseaux sociaux quant à eux sont utilisés par 53% des entreprises répondantes, en
particulier sur Facebook à 53% et sur Twitter pour 47%. Ces chiffres nous permettent d’observer une
baisse de l’utilisation du canal Facebook, (65% en 2019) et une stabilisation de l’utilisation de Twitter.
Le développement des canaux digitaux en relation client ne conduit pas encore à une explosion de
l’utilisation des réseaux sociaux à l’échelle de tous les secteurs. Les canaux traditionnels semblent avoir
encore toute leur place auprès des consommateurs.
53 % 67 % 72 %
des entreprises des entreprises des entreprises
répondantes répondantes répondantes
43 Suivez easiware :
06
ANALYSE SECTORIELLE :
EN 2020, DES
DIFFÉRENCES
TOUJOURS VISIBLES
EN RELATION CLIENT
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
• La banque et de l’assurance
• La distribution et les produits de grande consommation (PGC)
• L’édition, de la presse et des médias
• L’industrie et des télécoms
• Les services aux entreprises
• Les services Publics
• Le transport et du tourisme
47 Suivez easiware :
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
60 % 40 %
sont dotées d’un outil des demandes sont
de selfcare des réclamations
49 Suivez easiware :
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
INDUSTRIE ET TÉLÉCOMS
Le secteur de l’industrie et des télécoms est présent sur l’ensemble des canaux de communication
pour sa gestion de la relation client. Concernant le volume des demandes clients, 34% des entreprises
de ce secteur ont un flux peu élevé de demandes clients, allant jusqu’à 10,000 demandes par an. 28%
des entreprises de ce même secteur sont quant à elles sujettent à un flux de demandes beaucoup plus
important pouvant aller jusqu’à plus de 100.000 demandes par an.
Même si ce secteur semble obtenir de bonnes performances, notamment sur son temps de réponse
et sa DMT par mail, certains outils comme le selfcare, ne sont pas encore mis à disposition des clients.
Canaux traditionnels et performances à amélio- Les réclamations clients : un enjeu fort pour ce
rer secteur
Les canaux les plus utilisés sont le téléphone Dans le secteur industrie et télécoms, 41% des
(41,4%) et l’email (41,4%) pour le secteur de l’indus- demandes traitées relèvent d’une réclamation, ce
trie et des télécoms à défaut des réseaux sociaux, qui souligne la nature des demandes gérées par
du canal courrier ou encore du chat. ce secteur, particulièrement axée sur la gestion
d’irritants et de litiges entre clients et marques.
L’industrie et des télécoms fait partie des sec-
Tout le monde a en tête la gestion de son
teurs qui estime avoir des bonnes performances
abonnement téléphonique ou de sa box lorsqu’il
sur le canal du mail pour 71% des entreprises ré-
s’agit du secteur des télécoms...
pondantes et donc un temps de réponse très cor-
rect (inférieur à 72h), avec une durée moyenne de Par ailleurs, lorsque qu’une demande n’est pas
traitement également performante (moins d’une traitée immédiatement. Ce secteur déclare être
heure) pour 62% des entreprises répondantes. Le un assez bon communiquant auprès de ses
taux de résolution au premier contact par mail est clients en les informant de l’état de leur demande
de 59% pour ce secteur. en cours de manière régulière pour 55% des en-
treprises répondantes et de manière systéma-
Le canal du téléphone est, quant à lui, perçu
tique pour 21%. Ici aussi, une marge d’améliora-
comme globalement performant, avec un temps
tion importante existe.
de réponse très correct pour 69% des entreprises
répondantes et une DMT estimée comme perfor-
mante pour 62% d’entre elles. Le taux de résolu- Une mesure de la satisfaction peu diversifiée
tion au premier contact par téléphone est de 57% 79% des entreprises de ce secteur déclarent ana-
pour ce secteur. Par ailleurs, les entreprises de ce lyser systématiquement les causes et motifs des
secteur sont seulement 34% à avoir connecté leur demandes clients. La mesure de la satisfaction
plateforme téléphonique à l’outil de gestion de la après un contact avec le service client est effec-
relation client utilisé. tive pour 70% des entreprises répondantes. Le
Seules 34% des entreprises répondantes de ce secteur de l’industrie et des télécoms utilise en-
secteur sont présentes sur Facebook Messenger viron un indicateur pour mesurer sa satisfaction
et 18% sur Twitter. client. Au niveau des indicateurs utilisés, on re-
trouve pour ce secteur l’utilisation du NPS pour
La présence sur le canal courrier est quant à elle 45,5% des entreprises répondantes, suivi du CSAT
de 7% et de 3.4% sur le chat. (23%) qui reste très peu utilisé.
Ce secteur est un de ceux qui propose le moins
un outil de selfcare à ses clients. Parmi les entre-
prises du secteur, seules 29% en proposent. Ceci
peut éventuellement être expliqué par le fait que
beaucoup de demandes relèvent d’une réclama-
tion et nécessite un traitement plus approfondi,
souvent impossible via selfcare. Pourtant, la mise
en place d’un outil de selfcare permettrait pour
ce cas précis de désengorger le service client et
ainsi lui laisser plus de bande passante pour les
demandes complexes qui caractérisent ce sec-
teur.
Bonnes performances sur son canal phare : à l’usage et à l’amélioration des performances
le téléphone obtenues sur ce canal qui est utilisé pourtant
beaucoup plus dans ce secteur que dans les
Si ce secteur est surtout présent sur des canaux
autres.
traditionnels, c’est parce que, pour la plupart, cela
apparaît comme un choix stratégique lié à un 90% des entreprises interrogées du secteur des
positionnement très Btob. services aux entreprises n’utilisent pas d’outil de
selfcare, il s’agit de la proportion la plus faible à
64% des entreprises de ce secteur sont concer-
utiliser un selfcare.
nées par un volume important de demandes
par téléphone qui représentent 50% à 75% des
demandes totales. Les performances du secteur
des services aux entreprises sur le canal du télé-
phone au niveau du temps de réponse sont très
correctes pour la majeure partie des entreprises
interrogées. De bonnes performantes aussi au
niveau de la durée moyenne de traitement pour
64% des entreprises répondantes. Le taux de ré-
solution au premier contact par téléphone est de
54%. Par ailleurs, 55% des entreprises de ce sec-
teur ont connecté leur plateforme téléphonique à
leur outil de gestion de la relation client, ce qui est
plus que la moyenne de 46%.
Le temps réponse par mail est également
considéré comme performant pour ce secteur
avec une DMT très correcte également pour 64% Une satisfaction mesurée mais non généralisée
des entreprises. Le taux de résolution au premier
contact par mail est de 54% Lorsqu’une demande n’est pas traitée immédia-
tement, 18% des entreprises interrogées ont dé-
Si le courrier est assez délaissé pour ce secteur claré informer systématiquement leurs clients du
nous observons par ailleurs de mauvaises perfor- suivi de leurs demandes et 54% ont affirmé réali-
mances au niveau du temps de réponse pour la ser cette action souvent, ce qui est peu comparé
majeure partie des entreprises interrogées (plus aux autres secteurs.
de 7 jours de délais de réponse).
67% des entreprises répondantes de ce secteur
Comme nous le disions plus haut, l’utilisation des
analysent systématiquement les causes et mo-
réseaux sociaux est assez restreinte, une absence
tifs des demandes de leurs clients, et 58% d’entre
du canal Facebook Messenger est observée
elles mesurent la satisfaction directement après
pour 73% des entreprises répondantes. Ce sec-
un contact avec le service client.
teur est encore moins présent sur le canal Twitter
pour la gestion de sa relation client. Pour le peu Les demandes relevant d’une réclamation client
d’entreprises répondantes utilisant les réseaux sont modérées pour ce secteur et ne concernent
sociaux, ce sont davantage des mauvaises perfor- que 23% des demandes totales.
mances qui y sont observées au niveau du temps Un indicateur est utilisé en moyenne pour ce sec-
de réponse (inférieur à 6h) pour la majorité des teur qui s’axe en grande partie sur le NPS pour
entreprises répondantes. 56% des répondants de ce secteur. Le CSAT (32%)
Le canal du chat est présent pour 45,5% des reste peu utilisé et le CES, est l’indicateur le moins
entreprises répondantes de ce secteur mais ce utilisé selon les répondants à l’étude (13%)
sont en majorité des mauvaises performances qui
sont constatées sur ce canal. La tendance est donc
51 Suivez easiware :
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
SERVICES PUBLICS
Les Services Publics sont un secteur caractérisé par un volume élevé de demandes clients, puisque
celles-ci se situent au-delà des 100.000 demandes pour 75% des entreprises interrogées sur ce secteur.
Les Services Publics gèrent leur relation aux usagers via les canaux mails en majeure partie pour 50%
des entreprises répondantes, et des canaux téléphone et chat pour 25% des entreprises, sur chacun de
ces canaux.
Avec l’enjeu de dématérialisation des documents et les déclarations en ligne largement répandues, on
observe que ce secteur, d’après les entreprises interrogées, utilise peu le courrier papier. Le secteur des
Services Publics est par ailleurs présent sur les réseaux sociaux et notamment sur Twitter pour 75% des
entreprises répondantes. On peut penser qu’un effort est fait depuis ces dernières années pour faciliter
l’accès aux échanges digitaux en diminuant drastiquement le traitement des demandes clients par
courrier.
25 %
des services publics. Au niveau des indicateurs
utilisés, on retrouve pour ce secteur l’utilisation
du NPS pour 50% des entreprises interrogées de
des entreprises utilisent ce secteur, le CSAT (40%) qui est moyennement
un selfcare utilisé et le CES, qui est l’indicateur le moins utilisé
selon les répondants à l’étude pour le secteur des
services publics (20%)
Des bonnes performances, surtout sur les Une communication client pas toujours suivie
canaux digitaux vs une recherche de la satisfaction prononcée
80% des entreprises répondantes sont présentes Lorsqu’une demande n’est pas traitée immédia-
sur le canal Facebook messenger et estiment leur tement, le secteur du tourisme déclare informer
temps de réponse performant pour 50% d’entre ses clients “souvent” de l’état de leur demande
elles. Un temps de réponse similaire est observé en cours pour 50% des entreprises répondantes.
pour le canal Twitter, présent pour 60% des Seules 10% déclarent les informer de manière
entreprises de ce secteur. systématique. Les entreprises de ce secteur ont
également déclaré pour 60% d’entre elles analy-
Si le secteur du tourisme est très actif sur le canal du
ser systématiquement les causes et les motifs des
téléphone, ses performances ne sont pas toujours
demandes clients.
à la hauteur : la majeure partie des entreprises
répondantes affirment que des mauvaises 65% des entreprises du secteur du tourisme ont
performances sont observées sur ce canal au déclaré mesurer la satisfaction après un contact
niveau du temps de réponse qui est supérieur avec le service client ce qui représente une pro-
à deux minutes. D’ailleurs, 30% des entreprises portion très correcte, la moyenne se situant à 64%.
interrogées de ce secteur n’ont pas connecté leur La part de réclamations clients pour ce secteur
outil téléphonique à leur plateforme de gestion est de 25% parmi toutes les demandes entrantes.
de la relation client. Un indicateur en moyenne est utilisé pour mesu-
rer la satisfaction des clients pour le secteur des
La durée moyenne de traitement d’une demande
transports et du tourisme. Au niveau des indica-
(DMT) réhausse un peu ces performances puisque
teurs utilisés, on retrouve pour l’utilisation du NPS
70% des entreprises interrogées estiment que
pour 55% des entreprises interrogées de ce sec-
la DMT est inférieure à 5 minutes et donc très
teur, qui utilise presque autant le CSAT (50%) et le
correcte. Le taux de résolution au premier contact
CES, qui est l’indicateur le moins utilisé selon les
par téléphone est, quant à lui, de 52%.
répondants à l’étude (25%). C’est le seul secteur à
Pour le canal mail, qui est le troisième canal le utiliser quasiment autant le NPS que le CSAT.
plus utilisé, les performances sont meilleures avec
notamment des temps de réponse performants
pour 80% des entreprises répondantes, et une
DMT très correcte pour 50% d’entre elles. On
notera que 40% des entreprises répondantes
de ce secteur n’utilisent pas cet indicateur de
performance ce qui est supérieur au 29% en
moyenne qui ne l’utilise pas. Le taux de résolution
au premier contact par mail, est quant à lui de
55%.
Le canal du chat n’est pas un outil qui est proposé
pour la plupart des entreprises interrogées sur ce
secteur d’activité ; en effet 80% des entreprises
de ce secteur déclarent ne pas proposer ce ca-
nal à ses clients.
Le canal courrier est moins utilisé par ce secteur,
qui obtient pour 60% des entreprises répondantes
des performances médiocres (plus de 7 jours).
53 Suivez easiware :
07
LE MOT DES
PARTENAIRES
PIERRE VOLLE,
UNIVERSITÉ PARIS
DAUPHINE
MARIE-LOUIS JULLIEN,
L’AMARC
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
Pierre Volle est professeur de marketing à l’uni- Sur la dynamique impulsée par ces quatre
versité Paris-Dauphine, spécialisé en Customer grandes évolutions, deux défis majeurs sont
Management. apparus en 2020.
Pour lui, quatre grandes évolutions ont marqué la Premier défi : Placer le produit dans l’expérience
relation client ces dernières années : client, en incluant l’ensemble des interactions
commerciales dans le cadre de l’expérience client.
1. L’axe “relation client” se double d’un axe Il s’agit de se servir des outils traditionnellement
“expérience client”, désormais articulés en- utilisés pour la vente, très centrés offres, et les
semble, puisque la relation construit en par- adapter pour améliorer l’usage du produit.
tie l’expérience ; et la qualité de l’expérience
construit en partie la relation. Deuxième défi : Disposer d’une vision complète
du parcours client. Avec plus de canaux ouverts
2. La digitalisation et son impact sur la relation aux clients qui engendrent plus de demandes à
client entraîne des conséquences : à la fois traiter, le défi consiste à bien traiter les demandes
une contrainte, une opportunité et un moyen. sur tous les canaux mais aussi à personnaliser les
interactions.
3. La relation client apporte désormais de la
valeur à l’entreprise pourtant historiquement Si l’on devait donner un ordre logique et
très centrée sur le chiffre d’affaires. séquentiel de l’utilisation des KPIs ils devraient
être : CES, SAT puis NPS, ce sont en fait les
4. La relation client touche un public plus trois fondamentaux à avoir. Bien entendu ce
large dans l’entreprise, et l’expérience client modèle n’est pas adapté à toutes les entreprises
embarque beaucoup plus d’acteurs dans car, rappelons-le, pour chaque entreprise les
l’entreprise. L’un des changements que l’on indicateurs à utiliser peuvent varier en fonction
observe dans l’industrie consiste à transformer de la stratégie adoptée (acquisition, rétention,
les produits en services, autour de solutions développement ou reconquête).
client.
PIERRE VOLLE,
PROFESSEUR
UNIVERSITÉ
PARIS-DAUPHINE – PSL
Marie-Louis Jullien, délégué général de l’Asso- Quelques tips pour s’orienter client ?
ciation pour le MAnagement de la Réclamation Pour progresser, l’entreprise a besoin de faire ad-
Client hérer l’ensemble des équipes à l’importance que
revêt la relation client. Ce qui nécessite de travail-
Quelques mots sur la mission de l’AMARC ler sur une vision, un projet d’entreprise qui em-
Notre association a pour vocation de réunir et barque réellement le client et donne une impul-
accompagner des acteurs de la relation client sion stratégique à l’ensemble des collaborateurs !
dans le management de l’insatisfaction client.
S’orienter client, c’est aussi avoir l’audace et l’hu-
Initiée en 2004, l’aventure réunit 300 entreprises
milité d’aller à la rencontre de ses clients pour sa-
conscientes que la réclamation peut être un puis-
voir ce qu’ils attendent. De nombreuses pratiques
sant levier au service de l’innovation, de la per-
sont aussi simples que inspirantes : l’organisation
formance financière et de la transformation des
de “vis ma vie”, la pratique de la double écoute
entreprises. Notre fameux slogan résume assez
à tous les étages de l’entreprise, la rencontre de
bien cette volonté : transformer le pépin en pé-
clients insatisfaits invités à témoigner en frontal,
pite !
ou encore la remontée de verbatim positifs et né-
gatifs pour ouvrir un Comex... En quelques mots :
La relation client, évolution et perspective ?
tout ce qui permet de reconnecter toutes les par-
L’irruption des réseaux sociaux a accentué les dif- ties prenantes de l’entreprise à la réalité vécue par
férences entre les entreprises orientées client et le client, et redonner ainsi du sens au job des col-
les autres. Les premières ont exploité cette nou- laborateurs !
velle donne comme l’opportunité de doper leur
intelligence collective ; les secondes ont répondu Cette adhésion ne peut se faire si le soin porté aux
en se focalisant sur l’e-réputation, généralement clients n’est pas identique à celui porté aux col-
accompagnée d’un merveilleux customer was- laborateurs, avec le souci d’instaurer une relation
hing. de confiance, notamment en leur confiant de
réelles marges de manœuvre.
Aussi, nous avons aujourd’hui des entreprises en
capacité de dialoguer assez finement avec leurs
clients pour ajuster leurs stratégies et d’autres qui
peinent à endiguer des flux de données.
En 2020, le défi majeur de la relation client de-
meure culturel ! Rappeler l’importance de la voix
du client, mais aussi du collaborateur ; redonner
de la vision et du sens à nos actions. J’emprun-
terais cette parabole à un best-seller : sans cette
culture client, nous serions à l’image de fous sou-
haitant construire leurs maisons sur le sable.
MARIE-LOUIS JULLIEN
DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL
L’AMARC
57 Suivez easiware :
08
ORIENTATION CLIENT
UNE PERCEPTION
PARFOIS FAUSSÉE
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
“On fait confiance à nos clients, on ne cherche Dans le secteur de la banque et de l’assurance,
pas à savoir pourquoi ils ramènent un produit. 68% des entreprises du secteur déclarent mesurer
On veut juste connaître l’état pour qu’il très régulièrement la satisfaction de leurs clients.
puisse retourner le produit et qu’on puisse De l’avis d’une entreprise répondante sur dix
le rembourser ou lui donner la possibilité de issue de ce secteur, la compréhension des clients
racheter un nouveau produit mais sans lui permet d’avoir un avantage concurrentiel. La
poser aucune question, on leur fait tout tout relation client est perçue comme un facteur clé
simplement confiance.” de succès par l’ensemble des entreprises du
Gaetan Maillet, Leader projet Easy Return, secteur qui déclarent également savoir comment
Décathlon. créer de la valeur auprès de leurs clients pour 90%
d’entre elles.
76 %
trouver.”
Responsable des métiers de la Voix du Client,
Leroy Merlin
des entreprises répondantes
61 Suivez easiware :
BAROMÈTRE DES KPIS DE LA RELATION CLIENT
ÉDITION 2020
“Tous les métiers, même nos comptables, vont être formés à la relation et à la posture client. Je
trouve que c’est un énorme pas de se dire “Aujourd’hui on a même des back office qui ne voient
pas de clients qui vont être formés à la relation et à la posture client”. Donc ça veut dire que l’état
d’esprit n’est plus le même.”
Responsable de l’expérience client secteur de l’immobilier
63 Suivez easiware :
09
CONCLUSION
NIVEAUX DE MATURITÉ :
DES ÉVOLUTIONS PROPRES À CHAQUE CATÉGORIE D’ENTREPRISE
Les catégories cette année ont permis d’approfondir la différenciation des niveaux de maturité réalisée
l’année passée.
1. Cette année les basiques présentent des caractéristiques similaires à celle de l’édition précédente
: à savoir un nombre restreint de canaux proposés aux clients, des performances limitées et un
manque crucial de mesure de la satisfaction. Les basiques sont cependant moins “en retard”
qu’en 2019, utilisant par exemple l’outil de selfcare beaucoup plus cette année.
2. La catégorie des classiques n’est plus tant “suiveuse” de tendances mais révèle avant tout une
stratégie d’entreprise tournée vers les canaux traditionnels — mail, téléphone — avec une marge
de progression encore significative en matière de mesure de la performance et de la satisfaction
client. Plus qu’une absence sur les canaux digitaux, les classiques présentent surtout un manque
de polyvalence qui les empêche de progresser plus encore en relation client.
3. Les polyvalents, la catégorie le plus avancé, révèlent des entreprises qui gèrent leur relation client
de manière optimale. Elles sont les plus à même de satisfaire leurs clients car elles diversifient les
canaux de communication, suivent des KPIs précis et s’améliorent en continu. Il ne s’agit pas d’être
seulement présent sur les canaux traditionnels ou de tout miser sur le digital, mais bien d’être
complet dans la gestion de sa relation client, et toujours faire preuve de lucidité et d’humilité
quant à ses performances et son niveau d’orientation client.
Grâce à eux, nous en savons davantage sur la manière dont les entreprises mesurent
leurs performances, gèrent leur relation client, quels que soient leurs secteurs
d’activité, ou encore leur niveau de maturité.
Merci à nos partenaires l’AMARC et l’Université Paris Dauphine, ainsi qu’à tous les
professionnels de la relation client dont l’expérience nous a permis d’enrichir cette
cinquième édition.
Merci enfin à toute l’équipe d’easiware, en particulier au pôle Marketing, pour continuer
de faire vivre ce beau projet d’année en année.