Organisation Judiciaire Cameroun
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CAMEROUN
INTRODUCTION .................................................................................................................................................. 3
CHAPITRE I. LES JURIDICTIONS DE L’ORDRE JUDICIAIRE ...................................................................... 5
SECTION I. LES JURIDICTIONS DE DROIT COMMUN ............................................................................. 5
I. LES JURIDICTIONS DE PREMIER DEGRE .......................................................................................... 5
A. Les juridictions de droit moderne ........................................................................................................ 5
1. Le Tribunal de Première Instance .................................................................................................... 5
a. La composition du Tribunal de Première Instance ...................................................................... 5
b. La compétence du Tribunal de Première Instance....................................................................... 6
2. Le Tribunal de Grande Instance ....................................................................................................... 7
a. La composition du Tribunal de Grande Instance ......................................................................... 7
b. La compétence du Tribunal de Grande Instance ......................................................................... 7
B. Les juridictions traditionnelles ............................................................................................................. 8
1. Les juridictions traditionnelles de l’ex-Cameroun oriental .............................................................. 8
a. L’organisation des juridictions traditionnelles ............................................................................ 8
b. La compétence des juridictions traditionnelles ........................................................................... 9
2. .Les juridictions traditionnelles de l’ex-Cameroun occidental ....................................................... 10
II. LES JURIDICTIONS DU SECOND DEGRE ....................................................................................... 11
III. LES JURIDICTIONS DE CASSATION .............................................................................................. 12
A. La Cour suprême ................................................................................................................................ 12
1. La composition de la Cour suprême ............................................................................................... 12
2. La compétence de la Cour suprême ............................................................................................... 13
B. La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage ..................................................................................... 13
1. La composition de la Cour commune de justice et d’arbitrage ...................................................... 13
2. La compétence de la Cour commune de justice et d’arbitrage ....................................................... 14
SECTION II. LES JURIDICTIONS D’EXCEPTION ..................................................................................... 14
I. LES JURIDICTIONS CIVILES D’EXCEPTION : LA COMMISSION PROVINCIALE DU
CONTENTIEUX DE LA PREVOYANCE SOCIALE ............................................................................... 14
A. .La composition de la Commission provinciale de la prévoyance sociale ......................................... 15
B. La compétence de la Commission provinciale de la prévoyance sociale ........................................... 15
II. LES JURIDICTIONS PENALES D’EXCEPTION................................................................................ 15
A. Le tribunal militaire ........................................................................................................................... 15
1. La composition du tribunal militaire .............................................................................................. 16
2. La compétence du tribunal militaire............................................................................................... 16
B. La Cour de sûreté de l’Etat ................................................................................................................. 17
1. La composition de la Cour de Sûreté de l’Etat ............................................................................... 17
2. La compétence de la Cour de Sûreté de l’Etat ............................................................................... 17
CHAPITRE II. LES JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES ............................................................................. 18
SECTION 1. LES JURIDICTIONS DE L’ORDRE ADMINISTRATIF......................................................... 18
I. LES TRIBUNAUX ADMINISTRATIFS ................................................................................................ 18
A. La composition des tribunaux administratifs ..................................................................................... 18
B. La compétence des tribunaux administratifs ...................................................................................... 19
II. LA CHAMBRE ADMINISTRATIVE DE LA COUR SUPREME ....................................................... 20
A. L’organisation de la chambre administrative de la Cour suprême ..................................................... 20
B. La compétence de la chambre administrative statuant en appel ......................................................... 20
C. La compétence de la chambre administrative statuant en cassation ................................................... 20
SECTION II. LES JURIDICTIONS DE L’ORDRE DES COMPTES ............................................................ 21
I. LES TRIBUNAUX REGIONAUX DES COMPTES .............................................................................. 21
A. La composition des tribunaux régionaux des comptes ...................................................................... 21
B. La compétence des tribunaux régionaux des comptes ....................................................................... 22
1
ORGANISATIONS JUDICIAIRES
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2
ORGANISATIONS JUDICIAIRES
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INTRODUCTION
Des lois récentes prises notamment en 2003, 2004, 2006, 2008 viennent la compléter.
1
Ils ne le sont pas encore. La cour suprême continue de jouer divers rôles en attendant la mise en place effective
des juridictions. Par ailleurs, les magistrats de l’ordre judiciaire continuent de connaître du contentieux
administratif.
3
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Il n’est pas possible de limiter la description des juridictions camerounaises aux seuls
tribunaux internes. Il existe un certain nombre de juridictions à caractère régional ou sous
régional destinées à régler les problèmes économiques intéressant notre pays et ses
ressortissants. Nous nous limiterons à la CCJA2 de l’OHADA à laquelle nous consacrerons un
bref développement. Mais on peut aussi citer la Cour de Justice de la CEMAC3.
Il existe, également, dans le cadre interne camerounais, des juridictions qui ne sont
rattachées ni à l’ordre judiciaire, ni à l’ordre administratif. Tel est le cas du Conseil
constitutionnel et de la Haute Cour de Justice.
Pour tenir compte de ces divers éléments, nous présenterons d’abord les juridictions de
l’ordre judiciaire (I), ensuite les juridictions administratives (II) et enfin les juridictions non
rattachées à un ordre (III).
2
Cour Commune de Justice et d’Arbitrage.
3
Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale dont le Cameroun fait partie avec le Gabon, le
Congo, la République centrafricaine, la Guinée Equatoriale et le Tchad. Le siège de la cour est à N’djamena au
Tchad.
4
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Le principe de l’unité de la justice civile et pénale conduit à ce que les tribunaux qui
forment l’armature essentielle des juridictions de l’ordre judiciaire (tribunal de première
instance, tribunal de grande instance, Cour d’appel) possèdent des formations à la fois civiles
et pénales. Devant ces juridictions donc, ce sont parfois les mêmes magistrats qui tiennent
tantôt l’audience civile, tantôt l’audience pénale. C’est la raison pour laquelle on ne fera pas
de distinction dans la présentation des juridictions civiles et des juridictions pénales.
Un autre trait commun à ces juridictions, c’est qu’elles sont rattachées à des
juridictions de cassation par l’intermédiaire du pourvoi ; ce qui nous amène à réserver une
place spéciale à ces juridictions de cassation.
Pour la description de l’organisation des juridictions de l’ordre judiciaire, nous
respecterons une division fondamentale en procédure civile, celle des juridictions de droit
commun ( I) et celle des juridictions d’exception (II).
Il s’agit ici de juridictions qui appliquent le droit moderne. Au Cameroun, elles sont
constituées du Tribunal de Première Instance (i) et du Tribunal de Grande Instance (ii).
Jadis organisé par les articles 11 et suivants de l’ordonnance 72/4 du 26 août 1972 et
ses textes modificatifs, le Tribunal de Première Instance est désormais organisé par les articles
13 et suivants de la loi de 2006/015 du 29 décembre 2006 portant organisation judiciaire.
Nous étudierons sa composition (α) et sa compétence (β).
4
Sur la question du pluralisme judiciaire au Cameroun, voir notamment SOCKENG (R.), Les institutions
judiciaires au Cameroun, Collection LEBORD, 4ème édition, MACACOS, 2005, p. 9.
5
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5
L’article 133 (1) du code du travail dispose que : « Les tribunaux statuant en matière sociale se composent :
d’un magistrat, président ; d’un assesseur employeur et d’assesseur travailleur choisis parmi ceux figurant sur les
listes établies conformément à l’article 134 ; d’un greffier ».
6
Le législateur a réévalué le montant maximum de la demande qu’on peut adresser au Tribunal de Première
Instance ; il était de 5.000.000 de francs CFA dans l’ancien texte.
7
Il s’agit là d’une précision apportée par le législateur et qui manquait à l’ancienne organisation judiciaire.
8
Sur la question des juridictions présidentielles, voir TCHAKOUA (J.M), Introduction générale au droit
camerounais, Presses de l’UCAC, Collection « Apprendre », Yaoundé, juillet 2008, p. 231.
9
Les présidents de ces juridictions sont également compétents en matière de contentieux de l’exécution.
6
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10
Voir article 133 du code du travail précité.
11
Lorsqu’il statue en matière pénale, il est également compétent pour connaître de l’action en réparation des
dommages causés par l’infraction.
7
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pour les requêtes tendant à obtenir l’accomplissement par toute personne ou autorité, d’un
acte qu’elle est tenue d’accomplir en vertu de la loi.
Par ailleurs, le Président du TGI ou un magistrat délégué par lui est compétent
pour connaître :
Du contentieux de l’exécution des décisions de ce tribunal12
Des requêtes en habeas corpus (libération immédiate) formées par toute personne
arrêtée ou détenue ou en son nom par toute autre personne, et fondées sur l’illégalité d’une
arrestation ou d’une détention ou sur l’inobservation des formalités prescrites par la loi
Des recours intentés contre des mesures de garde à vue administrative.
Aux termes du décret du 19 décembre 1969 précité, les tribunaux du premier degré
sont créés et supprimés par décret du Président de la République. D’après l’article 7, le
Tribunal du Premier Degré se compose d’un président et de deux assesseurs ayant voix
délibérative. Le président est nommé par arrêté du ministre de la justice parmi les
fonctionnaires en service dans le ressort du tribunal. En cas d’absence ou d’empêchement du
président, il est remplacé de plein droit par le Sous-préfet de l’arrondissement où siège le
tribunal, ou par un adjoint d’arrondissement désigné par ce fonctionnaire. Avant d’entrer en
12
Cette compétence du Président du tribunal de grande instance est précisée par la loi n° 2007/001 du 19 avril
2007 instituant le juge du contentieux de l’exécution et fixant les conditions de l’exécution au Cameroun des
décisions judiciaires et actes publics étrangers ainsi que des sentences arbitrales étrangères.
13
Article 31 de la loi n°2006/015 précitée.
8
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fonction, le président doit prêter serment, verbalement ou par écrit, devant le Tribunal de
Première Instance du ressort ; la formule du serment étant celle prévue pour les magistrats de
l’ordre judiciaire. Il en est de même du président du tribunal coutumier.
Il résulte d’un arrêt rendu par la Cour Suprême il y a quelques années16, que les
juridictions traditionnelles ne peuvent juger que les camerounais et non les étrangers. En effet,
la Cour a précisé dans cette affaire que : « la coutume est la manifestation du génie
camerounais dans sa diversité, en dehors de toute influence religieuse ou étrangère ; que dès
lors, ne saurait être considérée comme coutume des parties, la croyance religieuse de celles-
ci ; que mieux, la coutume se rattachant à une ethnie demeure inapplicable à tous ceux qui ne
sont pas membres de l’ethnie concernée ».
14
Article 8 du décret précité.
15
Article 10 du décret précité.
16
Arrêt n°2/L du 10 octobre 1985, Affaire Dame Dada BALKISSOU c/ Abdoul Karim Mohamed, Juridis Info
n°8, octobre-novembre-décembre 1991, p. 55 et ss. , Observation ANOUKAHA (F.).
17
Les districts ont été supprimés au Cameroun par le décret n°2008/376 du 12 novembre 2008 portant
organisation administrative de la République du Cameroun, voir Juridis Périodique n°76, p.30 et ss.
9
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S’agissant des Tribunaux coutumiers, ils ont leur siège et leur ressort fixés par le texte
de création. Ils sont institués le plus souvent au niveau des collectivités traditionnelles : tribus,
groupements, villages ou cantons.
On peut conclure que sous le vocable de juridictions de premier degré, on entend deux
catégories de juridictions : celles de droit moderne (Tribunal de Première Instance, Tribunal
de Grande Instance) et celles de droit traditionnel (Tribunal du Premier Degré, Tribunal
Coutumier, « Alkali Courts » et « Customary courts »). Les décisions rendues par toutes ces
juridictions peuvent faire l’objet d’un appel devant les juridictions de second degré dans les
mêmes forment et délais.
18
Article 2 du décret de 1969.
19
Celui-ci doit se faire « in limine litis », avant toute défense au fond, à peine de forclusion (article 3 du décret
de 1969).
10
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Il existe actuellement sur le territoire camerounais dix Cours d’appel calquées sur
l’organisation administrative par régions. Une Cour d’appel est créée au niveau de chaque
région et a son siège au Chef-lieu de la région.
D’après l’article 19 de la loi n°2006/015, la Cour d’appel comprend :
Au siège : un Président, un ou plusieurs vice-présidents, un ou plusieurs conseillers, un
greffier en chef, des greffiers ;
Au parquet : un Procureur général, un ou plusieurs avocats généraux, un ou plusieurs
substituts du Procureur général, un ou plusieurs attachés.
Pour exercer ses attributions, la Cour d’appel peut désormais revêtir deux formations : les
chambres (i) et l’assemblée générale (ii).
Elle est composée de l’ensemble des magistrats en poste à la Cour d’appel ainsi que du
greffier en chef. Elle a des compétences juridictionnelles et des attributions consultatives.
Lorsque l’assemblée générale siège dans des matières où la Cour exerce ses attributions
juridictionnelles, elle délibère, après les conclusions ou les réquisitions du Parquet général,
hors la présence des magistrats du ministère public.
Dans son rôle consultatif, elle examine et émet des avis dans les matières où la loi le
prévoit ainsi que sur toutes les questions soumises par le Président, le Procureur général ou
par un tiers de ses membres et relatives au fonctionnement de la juridiction. Ici, la présence
des magistrats du ministère public est requise, ceux-ci participant à la délibération et au vote.
20
Sur l’opportunité de la création de telles chambres et l’institution de l’assemblée générale, voir ANOUKAHA
(F.), « La réforme de l’organisation judiciaire au Cameroun », Juridis Périodique n°68, Octobre-Novembre-
Décembre 2006, p.48 et ss.
11
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La Cour d’appel est matériellement compétente pour statuer sur les appels à l’encontre
des décisions rendues par les juridictions de premier degré21, les appels formés contre les
ordonnances du juge d’instruction, le contentieux de l’exécution de ses décisions et sur tout
autre cas prévu par la loi (On peut citer à titre d’exemple les décisions rendues par le tribunal
militaire). La Cour d’appel est également compétente pour statuer, par renvoi de la Cour
suprême sur les arrêts ayant fait l’objet de cassation. Ces arrêts peuvent porter sur des litiges
de droit moderne ou de droit traditionnel. Sur le plan territorial, la Cour d’appel est
compétente à l’égard de tous les tribunaux qui ont leur siège dans son ressort. Les décisions
rendues par les Cours d’appel peuvent faire l’objet d’un pourvoi devant les juridictions de
cassation compétentes.
A. La Cour suprême
La cour suprême est la plus haute juridiction au Cameroun. Son siège est à Yaoundé,
la capitale du Cameroun et son ressort couvre tout le territoire de la République.
L’organisation et le fonctionnement de la cour suprême sont désormais fixés par la loi
n°2006/016 du 29 décembre 2006. Nous examinerons d’une part sa composition (i) et d’autre
part ses compétences (ii) comme juridiction de l’ordre judiciaire étant entendu que la Cour
suprême est également la juridiction suprême en matière administrative et des comptes
comme il sera vu plus loin.
12
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De manière générale, la Cour suprême statue sur des pourvois formés à l’encontre des
décisions entachées d’incompétence, de la dénaturation des faits de la cause ou des pièces de
la procédure, du défaut, de la contradiction ou de l’insuffisance des motifs, du vice de forme,
de la violation de la loi, de la non réponse aux conclusions des parties ou aux réquisitions du
Ministère public, de détournement de pouvoir, de la violation d’un principe général de droit et
du non-respect de la jurisprudence de la Cour suprême ayant statué en Sections Réunies d’une
Chambre ou en Chambres Réunies25.
Tout acte juridictionnel des juridictions inférieures devenu définitif et entaché de
violation de la loi peut être déféré à la Cour suprême par le Procureur Général de ladite Cour.
De manière spécifique, les trois chambres de la Cour suprême ont chacune une
compétence qui lui est propre26. La chambre judiciaire est compétente pour connaître :
Des décisions rendues en dernier ressort par les Cours et tribunaux en matière civile,
commerciale, pénale, sociale et de droit traditionnel ;
Des actes juridictionnels émanant des juridictions inférieures et définitifs, dans tous les
cas où l’application du droit est en cause ;
Des demandes de mise en liberté en cas de pourvoi recevable ;
De toute autre matière qui lui est expressément attribuée par la loi.
La CCJA a son siège à Abidjan en Côte d’Ivoire. Elle est l’une des institutions
spécialisées de l’OHADA. Il s’agit de l’une des innovations véritables de la nouvelle
organisation dont le but est l’unification de la jurisprudence dans la zone OHADA.
Nous étudierons la composition (i) et la compétence de la Cour (ii).
La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage est composée de neuf juges27, élus pour un
mandat de sept ans non renouvelable parmi les ressortissants des Etats Parties. Ils sont choisis
parmi :
- les magistrats ayant acquis une expérience professionnelle d’au moins quinze
années et réunissant les conditions requises pour l’exercice dans leurs pays
respectifs de hautes fonctions judiciaires ;
- les avocats inscrits au Barreau de l’un des Etats parties, ayant au moins quinze
années d’expérience professionnelle ;
24
Article 8 de la loi n°2006/016.
25
Article 35 de la loi n°2006/016.
26
Sur les compétences des chambres administratives et de comptes, voir plus loin.
27
A l’origine, elle était composée de sept juges, l’article 31 nouveau du Traité révisé à Québec le 17 octobre
2008, a revu ce nombre à la hausse.
13
ORGANISATIONS JUDICIAIRES
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28
Cependant, même s’il est avéré que la décision déférée présente un cas de « connexité » entre le droit
harmonisé OHADA et le droit non harmonisé, la Haute Cour peut se déclarer compétente, voir KOUAM
GUIADEME (M. P.), mémoire précité, p. 13 et ss.
29
Article 5 du Traité OHADA.
30
C’est ce qu’a fait le Cameroun avec sa loi du 10 juillet 2003 portant répression des infractions contenues dans
certains actes uniformes.
31
On devrait parler désormais de commission régionale depuis qu’au Cameroun on ne parle plus de
« province » mais plutôt de « région ». Mais formellement aucun texte n’est intervenu pour modifier
l’appellation de ces commissions.
32
Caisse Nationale de Prévoyance sociale.
14
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La commission est une juridiction qui règle en première instance les différends
auxquels donne lieu l’application de la législation en matière de prévoyance sociale ; en ce qui
concerne l’assujettissement, l’assiette et le recouvrement des cotisations ; l’attribution et le
recouvrement des cotisations ; l’attribution et le règlement des prestations ; les contestations
portant sur les retenues sur salaires.
Cette commission est saisie par simple requête ou par lettre recommandée adressée à
son secrétariat. Son Président convoque les parties et les témoins au moins 15 jours avant
l’audience ; les parties doivent comparaître, sauf cas de force majeure ; elles peuvent se faire
assister ou représenter ; lorsque le demandeur n’a pas pu comparaître ou se faire représenter
ou justifier un cas de force majeure, son affaire est rayée du rôle et ne peut être reprise qu’une
seule fois.
Si l’audience a lieu normalement, la décision rendue peut faire l’objet d’appel dans 15
jours à compter du jugement ou de la signification ; l’appel est formulé sur simple requête ou
lettre recommandée adressée au secrétariat de la commission provinciale du contentieux qui
transmet le dossier à la Cour d’appel. La procédure se poursuit devant la Cour suprême
comme en matière de droit commun.
A. Le tribunal militaire
33
Article 20 de l’Ordonnance du 22 mai 1973
34
Il s’agit ici de la Haute Cour de Justice qui ne sera pas étudiée dans cette partie car si elle a pour ambition de
juger une catégorie précise de personne, les principaux responsables de l’Etat, elle n’est rattachée à aucun ordre
de juridiction. Son étude fera l’objet de la troisième partie de ce travail.
15
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C’est une juridiction pénale d’exception dont le ressort couvrait tout le territoire
national ; elle siégeait à Yaoundé. Mais il était également créé des tribunaux militaires dans
les villes de Douala, Buéa, Bafoussam, Garoua, qui accueillaient des audiences foraines
conformément à l’article 2 de l’ordonnance 72/5 du 26 août 1972. Cette ordonnance qui
organisait la juridiction militaire a été modifiée par la loi n°90/048 du 19 décembre 1990.
La loi n°2008/015 du 29 décembre 2008 portant organisation judiciaire militaire et
fixant des règles de procédure applicables devant les tribunaux militaires est venue abroger
ces deux textes. Il est désormais créé un tribunal militaire par région, avec pour siège le Chef-
lieu de la région. Il s’agit là d’une grande avancée sur le plan de la justice militaire. On le
constatera davantage en étudiant sa composition (i) et sa compétence (ii).
Elle est définie aux articles 7 à 9 de la loi de 2008. Il en ressort que le tribunal militaire
est compétent pour connaître :
Des infractions purement militaires prévues par le code de justice militaire ;
Des infractions de toute nature commise par des militaires, avec ou sans coauteurs ou
complices civils, soit à l’intérieur d’un établissement militaire, soit dans l’exercice de leurs
fonctions ;
Des infractions à la législation sur les armes de guerre et de défense ;
Du vol avec port d’arme à feu ;
Des infractions de toute nature où se trouve impliqué un militaire ou assimilé,
perpétrées en temps de guerre ou dans une région soumise à l’état d’urgence ou d’exception ;
Des infractions de toute nature commise par des personnes civiles dans un
établissement militaire ayant soit occasionnées des dommages aux équipements ou
installations militaires, soit porté atteinte à l’intégrité physique d’un militaire ; De toute les
35
Un juge militaire ayant le grade de capitaine dans l’armée ne peut pas valablement connaître d’une cause dans
laquelle l’inculpé a le grade de colonel. Pour d’amples explications, voir SOCKENG (R.), ouvrage précité, p.51
et ss.
16
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Une interrogation est faite sur le sort de la Cour de sûreté de l’Etat après l’entrée en
vigueur de la loi n°2006/015 du 29 décembre 2006 portant organisation judiciaire36. Cette loi,
dans l’énumération qu’elle fait des juridictions pouvant rendre la justice au Cameroun ne
mentionne pas la Cour de sûreté de l’Etat. Néanmoins, nous l’étudierons car les infractions
qui relèvent de sa compétence n’ont été attribuées à aucune autre juridiction. Pour cela, nous
pouvons conclure à son maintien.
Créée par la loi n°90/058 du 19 décembre 1990 et organisée le même jour par la loi
n°90/060, la Cour de sûreté de l’Etat a pour ressort l’ensemble du territoire de la République ;
son siège est à Yaoundé. Toutefois, elle peut tenir des audiences dans toute autre localité, sur
décision du Président de la République ou par délégation du Ministre chargé de la Justice.
Seront examinées successivement sa composition (i) et sa compétence (ii).
Aux termes de l’article 4 de la loi n°90/060, la Cour de sûreté de l’Etat est seule
compétente pour connaître des crimes et délits contre la sûreté intérieure et extérieure de
36
Pour le Professeur ANOUKAHA, la Cour de sûreté a simplement été abrogée par la nouvelle loi portant
organisation judiciaire, voir ANOUKAHA (F.), « La réforme de l’organisation judiciaire au Cameroun », article
précité, p.47 ; lire également TCHAKOUA (J.M), ouvrage précité, p.252 et ss.
17
ORGANISATIONS JUDICIAIRES
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l’Etat et les infractions connexes. Toutefois, les mineurs de 14 ans ne sont pas justiciables de
la Cour de sûreté de l’Etat.
Les décisions rendues par la Cour de sûreté de l’Etat sont des arrêts qui peuvent faire
l’objet d’une opposition mais ne sont pas susceptibles d’appel. Par contre, elles peuvent faire
l’objet d’un pourvoi dans les dix jours à compter du lendemain de leur prononcé, si elles sont
contradictoires, ou du lendemain du jour où l’opposition n’est plus recevable.
37
Voir ordonnance n° 72/06 précitée.
38
Il s’agit de la loi n° 2006/016 du 29 Décembre 2006 fixant l’organisation et le fonctionnement de la Cour
Suprême et de la loi n° 2006/022 du 29 Décembre 2006 fixant l’organisation et le fonctionnement des tribunaux
administratifs.
39
Article 2 de la loi n°2006/022. Voir commentaire de la loi par KEUTCHA TCHAPNGA (C), « La réforme
attendu du contentieux administratif au Cameroun », Juridis Périodique n°70, Avril-Mai-Juin 2007, p.24-29.
18
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Les professeurs de droit des universités ayant exercé comme enseignant pendant au moins dix
années consécutives ;
Les chargés de cours en droit des universités ayant exercé comme enseignant pendant au
moins quinze années consécutives ;
Les fonctionnaires de la catégorie A et les cadres contractuels d’administration titulaires
d’une maîtrise en droit ayant exercé leurs fonctions pendant au moins quinze années
consécutives40.
Le Président, les juges et les magistrats du Ministère Public auprès de ce tribunal sont
nommés conformément au texte portant statut de la magistrature. Le greffier en chef et les
greffiers quant à eux sont nommés conformément au texte portant statut des personnels des
greffes et à celui portant organisation administrative des juridictions.
Le tribunal siège en formation collégiale composée de trois membres et les décisions sont
rendues à la majorité des voix.
40
Article 8 de la loi n°2006/022 précitée. Pour une analyse critique de la composition des membres du tribunal
administratif, voir KEUTCHA TCHAPNGA (C), article précité, p. 26 et ss.
41
Article 5 alinéa 2 de la loi n°2006/022 précitée.
42
Article 15 alinéa 1 de la loi n°2006/022 précitée.
43
Article 16 de la loi n°2006/022 précitée.
44
Les actes constitutifs d’excès de pouvoir sont énumérés à l’article 2 alinéa 3 a).
19
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L’appel est une voie de recours par laquelle une partie, s’estimant lésée par une
décision rendue en premier ressort, porte le procès devant une juridiction supérieure pour
obtenir la réformation de cette décision. Le droit de faire appel est techniquement exprimé par
le principe du double degré de juridiction qui est une garantie de bonne justice et, par-là, des
libertés fondamentales du citoyen. Ce principe de droit commun, transposé en droit
administratif, est également observé dans le contentieux administratif au Cameroun. En effet,
la nouvelle chambre administrative de la Cour suprême est compétente pour connaître des
appels formés contre les décisions rendues en matière de contentieux des élections régionales
et municipales49. Il s’agit donc ici des décisions rendues en ces matières par les tribunaux
administratifs.
45
Article 27 de la loi n°2006/022 précitée.
46
Article 30 de la loi n°2006/022 précitée.
47
Article 9 de la loi n°2007/001 du 19 avril 2007 précitée.
48
Le contentieux administratif au Cameroun s’est enrichi d’un nouveau recours, celui de la cassation.
49
Article 38 (a) loi n°2006/016 précitée.
50
Complétée par la loi n°75/17 du 8 décembre 1975 fixant la procédure devant la Cour suprême statuant en
matière administrative.
20
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plénière jugeant les litiges administratifs en appel. Le recours en cassation brillait donc par
son absence ; l’appel était « une voie d’achèvement du procès »51.
L’ordre administratif camerounais est aujourd’hui marqué du sceau du recours en
cassation. D’abord la Constitution de 1996, et ensuite la loi n°2006/016 confirment la
chambre administrative en qualité de juge de cassation. Elle est, à ce titre, compétente pour
connaître des pourvois formés contre les décisions rendues en dernier ressort par les
juridictions inférieures en matière de contentieux administratif. Les cas d’ouverture du
pourvoi sont, conformément à l’article 35 alinéa 1 de la loi n°2006/016, les mêmes que ceux
admis devant la Chambre judiciaire52. Par ailleurs, il s’agit d’un pourvoi dont le régime n’est
pas encore fixé53.
D’après l’article 3 de la loi n°2006/017, le tribunal régional des comptes est composé :
Au siège : d’un Président, de Présidents de section, de juges, de greffiers, de greffiers en
service extraordinaire, de juges en service extraordinaire, d’auditeurs et d’auditeurs
stagiaires ;
Au parquet : du Procureur Général près la Cour d’appel du siège du tribunal, des
substituts du Procureur Général près ladite Cour, des substituts du Procureur Général en
service extraordinaire.
Les membres du tribunal régional des comptes et ceux du Parquet Général sont des
magistrats relevant du statut de la magistrature. Toutefois, des juges ou substituts du
51
Terme du Professeur NLEP emprunté par SIETCHOUA DJUITCHOKO (C.) in « L’autonomie du recours en
cassation en contentieux administratif au Cameroun (A propos de la réforme récente du contentieux
administratif) 1ère partie », Juridis Périodique n°82, Avril-Mai-Juin 2010, p.77-85..
52
Il y a donc unification des cas d’ouverture du pourvoi admis aussi bien devant la chambre administrative que
devant la chambre judiciaire de la Cour suprême. Pour une analyse critique de cette situation, voir SIETCHOUA
DJUITCHOKO (C.), article précité, p.83 et ss.
53
Voir SIETCHOUA DJUITCHOKO (C.), article précité, p.79-80. Pour l’auteur, il faudra attendre que la
Chambre administrative de la Cour suprême ait élaboré une jurisprudence en la matière pour voir fixer le régime
du recours en cassation en contentieux administratif.
54
Il est vrai que l’histoire du contrôle des comptes au Cameroun remonte à l’institution de la chambre des
comptes de la Cour Fédérale de Justice ; Mais cette chambre des comptes n’a pas fait long feu.
55
Pour un commentaire de cette loi, lire : SIETCHOUA DJUITCHOKO (C.), « La difficile gestation des
juridictions inférieures des comptes au Cameroun », Juridis Périodique n° 68, Octobre- Novembre-Décembre
2008, p.101- 113.
56
Article 2 de la loi n°2006/017 précitée.
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Procureur Général en service extraordinaire au tribunal peuvent être nommés pour des besoins
de service parmi :
Les professeurs en droit, en économie, en finances, en gestion, en comptabilité ayant
exercé leurs fonctions pendant au moins dix années consécutives ;
Les cadres de l’administration de la catégorie A et les contractuels d’administration de
la dixième catégorie au moins, titulaires d’une maîtrise en droit, économie, finances, gestion
ou comptabilité ou d’un diplôme reconnu équivalent et ayant exercé leurs fonctions pendant
au moins dix années consécutives.
Les magistrats, les juges, les substituts du Procureur général et le Greffier en chef du
tribunal régional des comptes sont nommés dans les mêmes conditions que leurs homologues
du tribunal administratif.
Comme en matière administrative, le tribunal siège en formation collégiale composée
de trois membres et les décisions sont rendues à la majorité des voix57.
57
Article 8 alinéa 1.
58
Sous réserve des attributions de la chambre des comptes.
59
Il s’agit ici de la loi n°2006/016 du 29 décembre 2006 précitée.
60
Commentaire SIETCHOUA DJUITCHOKO (C.), « La réforme inachevée du contrôle juridictionnel des
comptes au Cameroun (Commentaire de la loi n°2003/005 du 21 Avril 2003 fixant les attributions, l’organisation
et le fonctionnement de la chambre des comptes de la Cour suprême), Juridis Périodique n°56, octobre-
Novembre-Décembre 2003, p.73-91
61
Ces attributions sont aussi bien juridictionnelles que consultatives, voir les articles 9 et 10 de la loi n°2003/005
précitée. Les premières retiendront notre attention.
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La chambre des comptes de la Cour suprême est compétente pour contrôler et juger les
comptes de l’Etat et des entreprises publiques et parapubliques. D’après l’article 8 de la loi
n°2003/005, le contrôle et le jugement62 de la chambre porte sur :
- les comptes et documents annexes des comptables publics patents des personnes
morales de droit privé dans lesquelles l’Etat est actionnaire unique ou majoritaire ;
- les comptes des comptables publics patents des personnes morales dans lesquelles
l’Etat et ou d’autres personnes morales de droit public détiennent séparément ou
ensemble plus de la moitié du capital ou des voix dans les organes délibérants ;
- les comptes des comptables publics patents des personnes morales dans lesquelles
l’Etat et d’autres personnes morales de droit public détiennent ensemble le pouvoir
de décision ou la minorité de blocage ;
- les comptes et documents annexes des comptables publics patents des personnes
morales, quel que soit leur statut juridique, bénéficiant ou percevant des
prélèvements obligatoires tels que ceux de la prévoyance sociale ou de la
formation professionnelle ;
- les comptes et documents annexes des comptables publics patents des personnes
morales, quel que soit leur statut juridique, exploitant un service public ou un
monopole d’Etat ;
- les comptes et documents annexes des comptables publics patents de toute
personne morale, quel que soit leur statut, qui bénéficient d’un concours financier
direct ou indirect de l’Etat ou d’une autre personne morale de droit public ;
- les comptes des personnes physiques exerçant les fonctions officielles ou ceux des
comptables publics patents des personnes morales investies d’une mission
spécifique et recevant à ce titre les fruits de la générosité nationale ou
internationale, dans les conditions fixées par l’acte accordant les concours
financiers ci-dessus.
62
Le législateur a restreint le contrôle juridictionnel des comptes publics, voir SIETCHOUA DJUITCHOKO
(C.), « La réforme inachevée du contrôle juridictionnel des comptes au Cameroun (Commentaire de la loi
n°2003/005 du 21 Avril 2003 fixant les attributions, l’organisation et le fonctionnement de la chambre des
comptes de la Cour suprême) », article précitée, p.81 et ss.
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décisions rendues par les juridictions inférieures des comptes63. Il s’agit ici des décisions
rendues par les tribunaux régionaux des comptes.
Des voies de recours sont ouvertes contre les arrêts de la chambre des comptes à
savoir : l’annulation64 et la révision. La première, l’annulation, est exercée devant
l’Assemblée Plénière de la Cour suprême contre les arrêts définitifs de la Chambre des
comptes ; la deuxième, la révision, relève de la compétence du Président de la chambre des
comptes.
I. LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Créé par la Constitution révisée du 18 janvier 1996, l’organisation et le
fonctionnement du Conseil constitutionnel sont régis par la loi n°2004/004 du 21 avril
2004. Le statut de ses membres est fixé par la loi n°2004/005 de la même date. Cependant, en
attendant sa mise en place effective, la Cour suprême exerce provisoirement les attributions
qui lui sont dévolues.
Pour mieux comprendre cette institution, on étudiera son organisation (1) et ses attributions
(2).
63
Article 10 de la loi n°2003/005 et articles 39 a) 114 loi n°2006/016.
64
Sur la critique de cette voie de recours, voir SIETCHOUA DJUITCHOKO (C.), « La réforme inachevée du
contrôle juridictionnel des comptes au Cameroun (Commentaire de la loi n°2003/005 du 21 Avril 2003 fixant les
attributions, l’organisation et le fonctionnement de la chambre des comptes de la Cour suprême) », article
précitée, p.79 et ss.
65
Article 7 alinéa 2 de la loi n°2004/004 fixant l’organisation et le fonctionnement du Conseil Constitutionnel.
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Article 10 de la loi n°2004/004 précitée.
67
Ce contentieux est exclu, par la jurisprudence aussi bien administrative que judiciaire, de la compétence du
juge ordinaire ( juge administratif et juge judiciaire). Toutefois, une partie de la doctrine milite en faveur de la
reconnaissance d’une telle compétence au juge ordinaire. Voir TCHAKOUA (J.M.), Introduction générale au
droit camerounais, Ouvrage précité, p.312 et ss.
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68
Cette compétence lui est attribuée à l’article 34 de la loi n°2004/004 précitée.
69
Cette compétence lui est attribuée à l’article 38 et 39 de la loi n°2004/004 précitée.
70
La teneur de ce serment est la suivante : « Je jure et m’engage de bien et fidèlement remplir mes fonctions, de
garder religieusement le secret des délibérations et des votes et de me conduire en tout comme un digne et loyal
magistrat ».
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BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
SOCKENG Roger : Les institutions judiciaires au Cameroun, Collection LEBORD, 4ème
édition, MACACOS, 2005, 233 pages.
NDAM (I.) : Le pourvoi en cassation devant la CCJA, Thèse de doctorat en droit, Université
de Yaoundé II, 2009, 400 pages.
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