Communicator - 7e Édition PDF
Communicator - 7e Édition PDF
Communicator - 7e Édition PDF
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Nous tenons à remercier Ambre Abid-Dalençon pour ses précieux apports et conseils
en matière de théories des Sciences de l’Information et de la Communication.
© Dunod, 2015
ISBN 978-2-10-073982-0
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Sommaire
Introduction
Carnet de l’étudiant
Bibliographie
Index général
Remerciements
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Contributions
Table des matières
Introduction
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Chapitre 3 Diagnostiquer, évaluer et piloter son plan de communication
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À Retenir
Pour en savoir plus
6 L’accompagnement du changement
À Retenir
Pour en savoir plus
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3 La marque employeur
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2 L’entreprise et ses sites Internet
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5 Évaluation et e-réputation
3 Le sponsoring
5 La Communication responsable
À Retenir
Pour en savoir plus
2 Spécificités du secteur
3 Effectifs et salaires
À Retenir
Pour en savoir plus
1 Les annonceurs
2 Les agences
2 Filière commercial/développement
3 Filière conseil
5 Filière fabrication/production
Carnet de l’étudiant
Bibliographie
Index général
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Introduction
ous tenez entre vos mains la 7e édition du Communicator ! Déjà sept éditions qui nous font
V constater le chemin parcouru et les évolutions de la communication dans un monde rapide et
connecté.
Ce livre est un témoin de son temps. Il maintient les acquis et les éléments immuables qui font de
la communication – dont l’étymologie rappelons-le vient du latin communicare « mettre en commun »
– une discipline clé des organisations, privées et publiques, depuis le XXe siècle. En réalité, la
communication, activité sociale par excellence, existe depuis la constitution de groupes humains
capables d’échanger en conscience. Elle s’est accentuée, professionnalisée, systématisée depuis le
siècle dernier, trouvant dans le digital une voie de développement infinie et dont on ignore encore
bon nombre de transformations à venir.
C’est pourquoi, dans cette nouvelle édition, les questions contemporaines qui animent le
secteur de la communication sont approfondies et longuement discutées. Parmi les plus
déterminantes :
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• Le digital ne doit plus être considéré comme un outil au service de la communication ou une
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simple tendance, c’est une toile de fond matricielle et le tissu social d’une nouvelle ère. Il doit
faire l’objet de stratégies dédiées et cohérentes avec les autres approches, son usage doit être
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• La marque joue un rôle essentiel en communication, elle est le capital immatériel clé d’une
organisation. Elle contribue à la construction de son identité et de sa différenciation, elle détermine
grandement les échanges entre l’organisation et ses publics.
• En communication interne, l’accompagnement du changement est devenu l’un des enjeux
majeurs. Dans un monde mouvant, globalisé, incertain, le changement est perçu par les dirigeants
comme un état quasi-perpétuel. C’est un défi eu égard au besoin de stabilité décisionnelle et
opérationnelle des organisations. Que la direction change de tête, que la stratégie de l’organisation
soit modifiée, que l’entreprise lance ou subisse une OPA, gère une fusion ou un plan social, chaque
changement doit être accompagné par la production et la circulation fluide d’une information et de
contenus adaptés.
• Les organisations se montrent à la fois plus vigilantes et entreprenantes sur la question de la
responsabilité sociale et tentent de faire correspondre leurs discours et leurs actes. La
responsabilité sociale est scrutée par l’opinion publique en demande de transparence et de
sincérité. Pour Gilles Lipovetsky, la communication traverse une période paradoxale : « Plus les
marques sont puissantes, plus elles sont susceptibles d’être fragilisées par le buzz. (...) Elles
doivent donc écouter les consommateurs et se révéler d’autant plus humbles qu’elles sont
puissantes. »
En trois parties distinctes, cet ouvrage a l’ambition de vous éclairer sur la communication, en
l’illustrant via des exemples et des cas pratiques. Quoi de plus concret, en effet, que cette discipline
quotidienne qui accompagne les entreprises et les institutions dans leurs expressions et les actions qui
en découlent ou vice-versa !
La première partie prodigue un panorama des théories de la communication, de ses règles de
fonctionnement stratégiques et des approches et outils qui lui permettent de rendre des comptes et de
témoigner de son efficience via la mesure de ses actions. Les précurseurs et les auteurs classiques
sont abordés, de même que les penseurs contemporains qui font de la communication une discipline
toujours mouvante et en phase avec le monde contemporain. La mise en place d’un plan de
communication et l’évaluation de son efficacité sont également envisagées de manière détaillée.
La deuxième partie est une plongée dans les canaux et outils de la communication tels qu’ils
sont mis en œuvre aujourd’hui : la communication financière, la marque et le logo, la
communication de crise, les nouveaux médias ou encore le mécénat et le sponsoring. Cette
réflexion permet de révéler combien la communication est un terme vaste qui englobe bon nombre
de savoir-faire et de métiers.
Les métiers justement, font l’objet de la troisième partie. Cette dernière fournit un aperçu
synthétique de ce secteur professionnel qui requiert autant de « hard skills » - des compétences
techniques avérées que de « soft skills » - des comportements en action au service de relations
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fructueuses avec les autres. Plus de trente fiches métier permettent de faire ses choix professionnels
en connaissance de cause pour réussir au mieux son entrée dans le monde de la communication.
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L’œil de l’expert. De même, les encadrés Focus viennent mettre l’accent sur un concept (Notion clé)
ou un exemple concret (Cas d’entreprise). Ils proposent en outre des compléments statistiques
(Données chiffrées) ou des éléments méthodologiques (Méthode) et ils fournissent enfin au lecteur
une aide concrète orientée vers la vie professionnelle (Conseil Pro).
Le contenu de cette édition révisée a été pensé en fonction des programmes académiques tout en
maintenant le souci d’être éclairant également pour des professionnels de la matière. Nous espérons
avoir réussi ce grand écart et vous souhaitons une très bonne lecture et des communications à venir
pleines de succès !
Partie
a communication est une discipline, exigeante, sérieuse, elle a ses théories comme tout autre domaine de la pensée. Elle est aussi une
L pratique éminemment importante dans notre monde digital. Il faut pouvoir tirer le meilleur parti de ses théories pour agir avec
perspicacité et pertinence dans la mise en œuvre du plan de communication.
Le premier chapitre présente les grandes théories qui, hier et aujourd’hui, ont posé les fondamentaux académiques, scientifiques et
intellectuels de la communication, en France et à l’international.
Le deuxième chapitre entre dans la pratique en abordant les domaines de la communication, ses territoires, ses canaux et ses parties
prenantes. Il évoque aussi les transformations de la fonction communication à l’œuvre et les évolutions sociétales qui, à l’instar de l’ère
digitale en plein développement, exercent une influence indéniable sur la communication. Enfin, il met en lumière un élément clé de la
stratégie de communication : le plan de communication.
Le troisième chapitre souligne les apports de la mesure en communication et détaille les outils techniques qui permettent de rendre cette
mesure efficace. Comme toute autre fonction d’une organisation, la communication doit être capable d’analyser ses propres résultats,
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évaluer les conséquences de ses actions et montrer en quoi elle contribue à l’atteinte des résultats d’ensemble de l’entreprise. Ce faisant,
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elle s’assume pleinement en tant qu’investissement, créatrice de valeur, et non plus comme une charge ou une dépense.
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La communication,
des idées
à la pratique
Chapitre 1
Les théories d’hier et d’aujourd’hui
Chapitre 2
De la théorie à la pratique : concevoir son plan de communication
Chapitre 3
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Diagnostiquer, évaluer et piloter son plan de communication
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Chapitre 1
L a communication est souvent envisagée dans sa seule dimension opérationnelle, au service de la stratégie des entreprises et des
organisations. Elle doit pourtant aussi son développement et la structuration de ses pratiques à des grands penseurs qui, depuis des
siècles, proposent des grilles de lecture et des analyses de son fonctionnement et de ses effets. Quelles théories essentielles ont marqué
l’histoire de la communication ? Quels chercheurs et intellectuels en ont bâti les fondements et déroulé les théories ?
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SOMMAIRE
1. P enser la communication : d’Aristote aux SIC
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1 PENSER LA COMMUNICATION : D’ARISTOTE
AUX SIC
La capacité des hommes à échanger des informations à l’aide du langage articulé ou d’autres
codes (ton de la voix, gestes, regard, respiration, etc.) fascine philosophes et scientifiques
depuis toujours. En 350 avant Jésus-Christ, Aristote est le premier à établir un modèle de
communication orale, fondé sur un ensemble théorique, avec une visée morale : la « rhétorique »
ou « art oratoire ». Le philosophe grec construit ce modèle autour de trois éléments : l’ethos (le
style pris par l’orateur pour capter l’attention et la confiance de l’auditoire), le logos (la
logique, le raisonnement, l’argumentation) et le pathos (la sensibilité de l’auditoire).
Aujourd’hui, théoriser la communication est l’objectif des Sciences de l’Information et de la
Communication (SIC). Celles-ci aident à conceptualiser les phénomènes sociaux qui ont des
répercussions dans la sphère de l’information et de la communication. À l’heure où connaître,
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comprendre et anticiper les courants socioculturels est une nécessité pour les communicants, les
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travaux des chercheurs et des théoriciens invitent à prendre conscience de la complexité
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conscience garantit aux professionnels une meilleure maîtrise de leurs projets. Il faut en effet
pouvoir cerner les embûches, les obstacles et les enjeux de prime abord invisibles pour
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la communication ont connu des révolutions majeures. Les SIC invitent à conserver cette distance et à ne pas tomber dans une
rationalisation et une instrumentalisation de tout ce qui a trait à l’information et la communication en les connectant de trop près à des
microphénomènes, comme nous met en garde Dominique Wolton (2004) : « Plus l’échelle de la communication s’élargit, avec la
mondialisation des techniques et l’amélioration des performances, plus la tentation d’une rationalisation de la communication s’installe ». Une
prise de conscience de la complexité des phénomènes d’autant plus difficile, toujours selon cet auteur, que la communication « touche en
particulier à des objets fortement investis socialement (les médias, les réseaux de télécommunications...) et à des valeurs centrales (la
démocratie, le droit à l’information...). » ■
Avant même d’aborder les théories de la communication, il convient d’explorer les principales
visions et approches au sein desquelles ces théories se déploient. En effet, les auteurs (quelles que
soient leur époque, leur nationalité et leurs recherches), partagent des horizons communs. Leur
communauté de regards sur la communication peut être fonctionnaliste, systémique, quantitativiste ou
encore balistique.
2.1 LE FONCTIONNALISME
Le précurseur de l’analyse fonctionnaliste est le sociologue anglais Herbert Spencer (1820-
1903) qui développe un modèle d’analyse sociale inspiré des organismes vivants. Celui-ci
l’amène à concevoir les sociétés comme des ensembles de relations entre des éléments
interdépendants. C’est toutefois l’anthropologue anglais Bronislaw Malinowkski (1884-1942)
qui apparaît comme le représentant le plus emblématique de ce courant en raison de sa méthode
de travail consistant à toujours analyser la fonction de chaque partie (groupe social, individu, -
organisation, etc.) d’après son rôle dans le fonctionnement global de la société.
Une critique du fonctionnalisme est apportée par Robert Merton (1910-2003) qui remet en cause le
principe d’une entité sociale, une unité dite « fonctionnelle » (la société, par exemple) au sein de
laquelle chaque acteur remplirait nécessairement une fonction. Il observe que certains éléments peuvent
être « dysfonctionnels » et ne pas s’adapter au système. Empruntant au langage psychanalytique, il
montre également que des fonctions peuvent être « manifestes », c’est-à-dire intentionnelles et d’autres
« latentes » qui ne sont initialement ni recherchées, ni comprises par les acteurs du système.
2.2 LE SYSTÉMISME
L’analyse systémique considère également tout type d’organisation comme un ensemble
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d’éléments interdépendants, un ensemble de sous-systèmes en interactions constantes. Les
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précurseurs sont ici le biologiste américain d’origine autrichienne Ludwig von Bertalanffy
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(1901-1972) dans les années 1920 et le mathématicien américain Norbert Wiener (1894-1964)
dans les années 1950.
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La théorie des systèmes insiste sur la notion d’équilibre, de feedback (voir ici), de stabilité et de
complexité organisationnelle. Elle reconnaît aussi la concurrence entre les sous-systèmes, ce qui
signifie par exemple qu’au sein d’une organisation comme une entreprise ou une association, la
communication se trouve en compétition avec le sous-système « marketing », le sous-système «
financier », le sous-système « relations sociales ».
contexte. Or, il est important de bien comprendre que le terme « communication » nécessite toujours un
objet. Le verbe est soit transitif (on communique quelque chose à quelqu’un) soit intransitif (on
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communique avec quelqu’un). Cependant, progressivement, il s’est imposé sans adjonction d’objet,
comme si le fait même de communiquer pouvait exister en soi. Il suffit d’interroger les salariés sur les
problèmes rencontrés dans leur organisation. Trois fois sur quatre, la première réaction sera d’accuser le
manque de communication, sous ses différentes variantes que peuvent être le cloisonnement des services,
la rétention d’informations ou la surcharge d’informations liée aux messageries électroniques. La
communication, cause idéale de tous les dysfonctionnements structurels de l’entreprise, serait la solution
ultime. Et comme souvent il est plus facile d’actionner la communication que de s’attaquer à un problème
structurel, la solution apparaît rapidement : « Il faut communiquer. » Ceci serait alors valable quel que
soit le problème.
Contre cette croyance en la communication comme recours unique, il importe de comprendre la
communication de manière moins globale. Anne Bartoli avait clairement posé le problème : « On ne
saurait améliorer dans l’absolu cette insaisissable communication », pas plus que ne s’obtient ex-nihilo la
fameuse « motivation du personnel ». Pour l’une comme pour l’autre, c’est un raisonnement relatif et
temporel qui s’impose : on communique pour ou sur… On est motivé pour ou sur… Toute autre ambition
globale n’est-elle pas une gageure pure et simple ? »4
C’est là une critique fondamentale : toute communication ne peut se comprendre qu’en
fonction d’un contexte, d’un enjeu particulier, d’un objectif, d’une relation avec le destinataire
du message. Toute croyance en une communication affranchie de son contexte conduit au mieux à
l’inefficacité, au pire à de sérieuses difficultés.
2.5 LA VISION TECHNIQUE
Cette vision est une dérive fréquente qui consiste à utiliser un nouvel outil de communication avec la
croyance que celui-ci résoudra le problème de communication. Le schéma est alors simple (voir
figure 1.2).
On peut prendre en exemple le dirigeant d’une entreprise qui, face au constat de la démotivation
de ses salariés, demandera au responsable de communication de créer un nouveau journal interne ; ou
qui, devant la défiance de ses actionnaires, repensera le site web de l’entreprise.
Le jeu des pouvoirs en entreprise oblige parfois à accepter certains compromis et il peut être
difficile pour le chargé de communication de s’opposer à un dirigeant qui souhaite voir le nom de son
entreprise placardé sur les murs de sa ville ou son propre stand à la foire commerciale. C’est
pourtant en s’interrogeant d’abord sur les objectifs, les cibles et les messages que la communication
prend toute son efficacité. La réflexion sur les outils n’intervient qu’en aboutissement d’un processus
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de réflexion stratégique en amont, elle ne saurait s’y substituer.
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La première dérive de la communication des organisations réside dans cette tendance
instrumentale. De ce point de vue, Internet a pu symboliser cette tendance où la croyance en la
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modernité technologique faisait office de valeur communicationnelle en soi. L’entreprise devait avoir
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un site Internet, et si possible le plus esthétique possible. Ce n’est que dans un second temps, au début
des années 2000, que la direction s’est interrogée sur l’outil et les objectifs qui devaient lui être
assignés au sein de la globalité des stratégies de communication. Internet oui, mais pour quoi faire ?
S’agit-il d’un objectif d’image, de marketing, de relationnel ? Quel est le public visé ?
La situation s’est améliorée même si beaucoup d’entreprises raisonnent majoritairement encore en
termes de mise en ligne de documents, brochures, communiqués, rapports d’activité ou s’interrogent
sur la création d’un compte Twitter ou d’une page Facebook. De ce point de vue, la notion même de
« pages web » est révélatrice d’une conception erronée, alors que le web est d’abord un réseau
mondial où l’échange et l’interactivité dominent.
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« Si l’intérêt pour les théories n’est pas toujours évident aux yeux des étudiants et professionnels de la communication, cela
tient à l’idée qu’ont certains des caractéristiques de celles-ci : compliquées et parfois difficiles d’accès, nécessitant de longues
lectures synonymes de perte de temps, trop nombreuses pour autoriser un choix facile.
Pourtant, dès lors que l’on s’engage dans une démarche d’analyse, les outils théoriques sont de formidables moyens pour
gagner du temps et pour optimiser de manière rationnelle sa pratique opérationnelle.
Imaginez avoir à votre disposition, des dizaines de conseillers de haut niveau, ayant déjà surmonté les difficultés que vous
rencontrez, ayant passé parfois plusieurs années à travailler sur une situation professionnelle que vous découvrez, pour vous
aider à comprendre et à trouver des solutions et à opérer des choix dans un environnement complexe. Ces conseillers, ce sont
les auteurs des théories maintenant nombreuses dans le domaine des relations publiques, de la négociation, du lobbying ou de la
publicité.
Les théories qu’ils ont produites, ce sont des boîtes à outils précieuses qui peuvent faciliter la compréhension d’une situation complexe
en la modélisant, mais aussi aider à opérer des choix d’actions ou des choix de modes d’évaluation.
Je distinguerai, de manière très synthétique, deux grands types de théories, les théories descriptives et les théories
prescriptives. Quels sont leurs usages et leurs atouts pour le professionnel de la communication ?
Les théories descriptives ce sont les outils d’analyse essentiels de tout diagnostic et de tout audit. Elles facilitent
l’analyse et la modélisation des situations complexes en les “simplifiant”, en ne retenant dans leur description que des
éléments jugés “importants” par rapport à la situation et à l’environnement. Elles peuvent, par exemple, permettre de
construire des check lists de points à analyser. Pour mieux comprendre une situation, elles permettent de faire varier les
points de vue qu’il est possible de construire à son propos, selon la focalisation de l’attention. En multipliant les points de vue
ou l’échelle d’analyse, on accède à une vision précise du phénomène que l’on étudie sans omettre des éléments qui seraient
pertinents. Enfin, pour comprendre l’évolution d’une situation, ces théories donnent les moyens de discerner les dimensions
temporelles, les phases historiques des processus communicationnels en mouvement.
Les théories prescriptives : ce sont les outils de l’action. Il s’agit ici d’utiliser les connaissances acquises sur le
fonctionnement des processus de communication, des interactions et des applications pour optimiser l’action, la planification
d’actions ou la décision.
Ces théories permettent d’anticiper des résultats d’action, de prévoir jusqu’où les solutions envisagées peuvent espérer atteindre les
buts que l’on s’est fixés. Elles permettent aussi de ne pas construire des attentes inaccessibles et de prendre la mesure des limites
inhérentes aux souhaits de “gestion” des processus de communication humains. Elles permettent de relativiser et de mesurer le
sérieux des solutions proposées par les prestataires de l’organisation. Enfin, elles aident à choisir les outils d’évaluation susceptibles de
mesurer les actions mises en œuvre, mais aussi à optimiser les décisions pour la planification.
Les théories et les réflexions du monde universitaire ne sont pas toujours très faciles d’accès pour les professionnels, car les
recherches partenariales sont encore trop peu nombreuses dans ce domaine.
La période de formation est donc un moment important pour avoir accès à des ressources théoriques qui sont au cœur des
compétences professionnelles des métiers de la communication.
Les grands cabinets de consultants et d’audit de communication assistent aux colloques universitaires internationaux qui
traitent de communication des organisations. Ils commandent les ouvrages théoriques qui paraissent régulièrement, lisent les
revues académiques du champ. Ils sont à la recherche de ressources intellectuelles qui fertiliseront leurs pratiques et leur
donneront des arguments marketing. Eux savent bien qu’ils ne perdent pas de temps en s’intéressant à la théorie. » ●
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Malgré sa popularité, le modèle de Shannon et Weaver est loin de s’appliquer à toutes les
situations de communication. Il échoue en effet à décrire un grand nombre de réalités pourtant
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banales. Ce modèle ne peut pas traduire, par exemple, des situations de communication où il y aurait
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plusieurs récepteurs, où le message mettrait du temps à leur parvenir. Il n’est pas non plus compétent
pour interpréter le message (s’il y a un lapsus, des symboles nouveaux ou des jeux de mots, par
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exemple) ni le contexte et ses sous-entendus (si des moyens de séduction, de menace ou de coercition
sont mis en jeu). Son imperfection réside aussi dans les rôles qu’il attribue à l’émetteur (actif) et au
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récepteur (passif) ; des rôles que vont démentir par la suite de nombreuses recherches sur la
communication.
Dans ce diagramme, aussi appelé ABX, Théodore M. Newcomb (1903-1984) apporte une
dimension sociale et psychologique à la communication. Ce pionnier dans le champ de la psychologie
sociale aux États-Unis s’émancipe des notions d’émetteur et de récepteur au profit de celle de «
communicateurs ». Ceux-ci émettent et reçoivent des messages dans le cadre d’une interaction qui
s’articule autour d’un sujet de préoccupation commun. Cette interaction est modulée par deux
paramètres : l’attitude (qui est l’aspect affectif de la relation) et l’union (qui définit sa spécificité).
Le modèle de Newcomb ne fait pas du message une entité à part. Sa principale innovation est de
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concevoir la communication comme une relation sociale à même de maintenir des équilibres dans les
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relations interpersonnelles comme dans la société. Pour qu’il y ait communication, il faut que les
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parties soient à la recherche de cet équilibre. (Newcomb décline son modèle en huit sous-modèles,
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En 1956, George Gerbner (1919-1985) présente un nouveau modèle général de la communi-cation dans
sa thèse de doctorat soutenue à l’Université de Californie du Sud. Dans cette thèse (publiée sous le titre
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Vers une théorie générale de la communication), ce pionnier de la recherche en communication articule
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son modèle autour de deux axes : le message est lié au contexte (celui-ci fournit des informations
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essentielles sur le message) et le processus de communication repose sur deux dimensions, la
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une personne, un groupe de personnes, une organisation ou une institution. Le modèle de Berlo
supporte toutefois quelques critiques. Il ne prend pas en compte les notions de feedback, d’effets de
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la communication ni de bruit parasite. À la fois linéaire et complexe, il ne saurait rendre compte que
d’une communication sans barrières entre des personnes et des structures dotées des mêmes habilités
pour communiquer.
Les groupes primaires se distinguent par le degré d’intimité entre amis et membres d’une même
famille. Le modèle montre que le communicateur (« C ») envoie son message conformément aux
attentes du groupe et de sa structure sociale élargie. Pour résumer, lorsqu’il formule son message, le
communicateur est influencé par le groupe primaire auquel il appartient et par celui auquel appartient
« R », le récepteur. Ce modèle illustre clairement que la communication fonctionne dans les deux
sens et, qu’à ce titre, le communicateur et le récepteur sont interdépendants et liés par des
mécanismes de feedback. Ce modèle a également permis de montrer que la communication est
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fonction du système social dans lequel les parties prenantes évoluent et qu’il n’est pas le fait d’un
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acte isolé.
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En 1961, Wilbur Schramm (1907-1987) ajoute un élément fondamental aux schémas classiques de
communication. La notion de « champ d’expérience commun » lui permet de formaliser un modèle qui
comprend toujours la source, le message, le canal et le récepteur. Publié dans son ouvrage Le Processus et
les effets de la communication de masse (1961), ce nouveau diagramme établit que pour que le message
codé transmis par l’émetteur soit décodé et compris par le destinataire, il est nécessaire qu’il y ait un
champ commun entre les deux parties. Si les champs d’expérience personnelle de la source et du
destinataire s’imbriquent, alors il peut y avoir cette intercompréhension nécessaire à toute
communication.
T ABLEAU 1. 1
– LES CINQ LASSWELL POUR ANALYSER LES MÉDIAS
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QUESTIONS DE
Comment ? Par quel canal ? Canal utilisé Analyse des médias (analyse du fonctionnement du medium)
Avec quels effets ? Effets sur le récepteur Question de l’influence sociale et des mécanismes de
l’influence (analyse des effets)
L’héritage majeur de cette approche est nommé le schéma des « 5W » (Who says What to Whom
in Which channel with What effect). Ce modèle sert autant de grille d’analyse que d’embryon pour
tout plan de communication. Cette formule (« Qui dit Quoi à Qui par Quel canal et avec Quels
effets ? ») laisse toutefois peu de place à l’écoute et à l’interactivité. L’émetteur, dans cette approche,
est actif et le récepteur passif.
Cette vision de la communication est encore très présente en entreprise où l’on parle de « cibles
de communication » qui seraient les destinataires uniques des messages. Toutefois, la généralisation
de la communication digitale et les constantes interactions qui s’y opèrent dès les années 1990-2000
ont amoindri l’intérêt de ce modèle, appelé par ailleurs « modèle de la seringue hypodermique ».
La fameuse « question des effets » posée par Lasswell ne perd pas, en revanche, son actualité. Les
trois mots « With what effect ? » ouvrent des perspectives vastes aux penseurs des médias et aux
autres observateurs de notre société de la communication. Quels sont les effets de la violence
télévisuelle sur les jeunes ? de la publicité sur la consommation ? de la mise en forme de
l’information sur l’opinion ? Ce sont autant d’interrogations que le modèle de Lasswell invite à se
poser.
L’agenda setting est un autre héritage non négligeable de la « question des effets ». Ce domaine de
recherche des SIC explore la relation entre l’importance que les médias accordent à certains sujets et
la perception de l’importance de ces sujets par les consommateurs de ces informations. La recherche
classique dans ce domaine comparait dans un premier temps l’« agenda des médias » (thèmes
abordés et importance accordée aux divers sujets traités) aux préoccupations du public. L’agenda
setting a ouvert la voie à un important courant de recherches en communication politique. Il a suscité
quantité d’articles, de thèses et de mémoires de par les multiples sous-questions qu’il soulève :
quelle est l’autonomie des médias dans leurs propres agendas ? L’agenda des décideurs politiques,
par exemple, se forme-t-il en corrélation avec celui des médias ?
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Une des limites de la recherche classique de l’agenda setting est toutefois la tentation
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quantitativiste. Elle découle des préoccupations des chercheurs américains des années 1960-1970 de
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savoir « s’il y a quelque chose de mesurable dans les effets des médias ». Actuellement, la recherche
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se concentre moins sur le fait d’établir l’existence de l’influence qui semble acquise que sur les
recherches d’approches permettant de comprendre les processus d’influence et la manière dont ils
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naissent et se développent.
votre emploi, votre gouvernement, votre relation “aux autres”. Et ils changent radicalement »5.
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Pour McLuhan, les évolutions des médias et de l’histoire humaine sont liées et forment trois
grandes périodes : la civilisation de l’oralité, celle de l’imprimerie et celle de l’électricité. À
chacune de ces périodes correspondent la subjectivité et la sensibilité de trois types d’individus : le
sujet tribal, le sujet détaché (car l’écrit rend les individus plus indépendants en même temps qu’il les
isole) et le sujet électronique. L’auteur de Gutenberg Galaxy (1962) et de War and Peace in the
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Global Village (1968) pousse l’analyse plus loin. À l’ère des médias électroniques, on semble se
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rapprocher à nouveau du sujet tribal, mais à l’échelle globale d’un village mondial. On comprend le
succès de la formule pour les théoriciens et praticiens d’Internet…
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Une autre idée défendue par McLuhan est celle de l’« extension de l’homme ». Pour l’auteur, les
médias sont les prolongements d’une faculté ou d’une capacité humaine déjà existante. Les médias
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transforment les facultés et capacités humaines en leur donnant une durée, une portée, une vitesse et
une amplitude jamais atteintes auparavant. Par conséquent, McLuhan considère que les médias
introduisent une variation d’échelle à chaque fois inédite dans les affaires humaines.
Enfin, la formule célèbre « the medium is the message » signifie que le contenu du message est
secondaire par rapport au support lui-même et aux possibilités du média. McLuhan est ainsi l’un
des premiers à attirer l’attention sur les caractéristiques et modes de fonctionnement des techniques
de communication plutôt que sur les messages seuls. En effet, aux débuts des années 1960, les
chercheurs se concentrent sur les effets des messages des médias (ou sur la « moralité » des
programmes) mais pas sur les canaux de communication. Or, ces derniers, selon McLuhan, seraient
parties prenantes du message sinon le supplanteraient.
McLuhan marque son temps avec ses célèbres formules, fortement critiquées depuis. Certains le
voient comme un précurseur des cultural studies, en vertu de la place qu’il confère à l’individu.
élaborent le modèle des « jeux répétitifs », selon lequel, dans toute relation, il y a la transaction
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situations où il est impossible de satisfaire à la demande du fait de cette contradiction sont les
injonctions « Soyez spontané ! » ou « Soyez naturel ! ».
Gregory Bateson (1904-1980) figure parmi les chercheurs de l’École de Palo Alto célèbres pour
leurs travaux sur la communication interpersonnelle. Cet anthropologue et ethnologue spécialiste de la
communication animale (re)théorise notamment les notions d’interaction et de feedback. Selon lui, dans
une conversation, ce sont ces retours constants par la voix, l’attitude ou l’expression qui permettent
d’ajuster le message. Les froncements de sourcils, le ton de la voix, les regards vers l’extérieur ou vers
sa montre font qu’on s’adapte à l’autre constamment. Bateson fait aussi évoluer la notion de «
communication paradoxale » vers celle de double bind (« double lien » ou « double contrainte ») qui
exprime deux contraintes qui s’opposent : l’obligation de chacune contenant l’interdiction de l’autre, ce
qui dans le discours correspond à des injonctions paradoxales.
Le modèle interactionniste et systémique, principalement issu de l’École de Palo Alto, donne
une nouvelle définition de la communication. Celle-ci est conçue désormais comme la
participation d’un individu à un système d’interactions qui le relie aux autres.
Figure 1.10 – Le modèle interactionniste issu de l’École de P alo Alto
(Source : d’après Muchielli)
Autre chercheur éminent de l’École de Palo Alto, Paul Watzlawick (1921-2007) observe que tout
comportement, y compris le silence, a une valeur communicationnelle : on ne peut pas ne pas
communiquer. Il démontre aussi que les êtres humains usent simultanément de deux modes de
communication : digitale (verbale, autrement dit le contenu) et analogique (non verbale, autrement dit
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la relation). La relation englobe et domine le contenu, c’est une « méta-communication ». Toujours
selon cet auteur, les rapports entre personnes sont soit symétriques (fondés sur une égalité), soit
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complémentaires (fondés sur une différence). Dans chaque interaction s’instaure un rapport de
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Yves Winkin (1953- ), donnent une nouvelle définition de la communication. Ils la pensent comme un
orchestre au sein duquel chacun participe plutôt qu’il ne contrôle : « La communication est conçue comme
un système à multiples canaux auquel l’acteur social participe à tout instant, qu’il le veuille ou non : par
ses gestes, son regard, son silence, sinon son absence... »6. On ne se concentre plus sur le message mais sur
l’analyse des comportements et des interactions. Avec ce modèle de l’orchestre (voir figure 1.11), la
communication est définie comme la production collective d’un groupe qui travaille sous la conduite d’un
leader. Dès lors, comment s’articulent les jeux individuels pour que l’ensemble aboutisse à une production
collective ? Quelle est la place des spectateurs dans ce grand ensemble ? Ce sont là certaines des
questions posées par ce modèle issu de la nouvelle communication. Ce courant de la théorie des Sciences
de l’Information et de la Communication est né à l’École de Palo Alto aux États-Unis dans les années
1960. Il établit que la communication n’est plus définie comme une simple relation à deux, mais comme un
système composé d’interactions circulaires, un orchestre dont chacun fait partie et où tout le monde joue en
suivant une partition invisible et répétitive.
Figure 1.11 – Le modèle de l’orchestre d’Yves Winkin (2000)
crise s’inscrit, par exemple, dans une conscience aiguë de cette notion.
By
fonction « référentielle » montre l’inscription dans un contexte, relative au monde dans lequel
s’inscrit le message ; cette fonction est factuelle, informative. La fonction « poétique » se rapporte à
By
la forme du message dans la mesure où cette dernière a une valeur expressive propre. Enfin, la
fonction « métalinguistique » s’exerce lorsque l’échange porte sur le code (c’est-à-dire le moyen qui
permet de délivrer le message : canal, support, etc.) lui-même et que les partenaires vérifient qu’ils -
utilisent bien le même code.
L’approche de Jakobson peut être d’un apport substantiel aux professionnels de la communication.
Les six fonctions du langage se retrouvent dans la sphère de la communication des organisations. Les
messages sont élaborés par des destinateurs-émetteurs (top management ou direction de la
communication) au sein de l’entreprise vers des parties prenantes externes ou internes (destinataires)
dans un contexte (économique, social) pour établir un contact influencé par un code.
DE LA SÉMIOLOGIE À LA SÉMIOTIQUE
Science qui étudie les systèmes de communication par signes entre les individus, la sémiologie
regroupe des travaux qui intéressent les Sciences de l’Information et de la Communication. Tout
comme la pensée des médias et la communication interactionnelle, les recherches en sémiologie
émergent au moment du plein essor de la culture de masse. Dans un premier temps, les intellectuels
réservent un accueil mitigé à ces instances officielles que sont les médias de masse.
Pour comprendre ce que les signes ont à dire sur nos sociétés, des chercheurs – parmi lesquels
Roland Barthes (1915-1980) et Algirdas J. Greimas (1917-1992) de l’École sémiotique de Paris
– s’inspirent notamment des théories du linguiste Ferdinand de Saussure (1857-1913) et du
philosophe logicien Charles S. Peirce (1839-1914). Pour Ferdinand de Saussure, le
fonctionnement du signe linguistique est binaire. Le signifiant renvoie à un signifié qui est une
représentation psychique de la chose : un concept, et non la chose elle-même. Pour Peirce, en
revanche, le fonctionnement du signe est non plus binaire mais triadique car il nécessite la
coopération de trois instances : le signe (ce qui représente), l’objet (ce qui est représenté) et
l’interprétant (qui produit leur relation).
− la transformation des systèmes informationnels, des dispositifs sociotechniques, des systèmes de production face aux TIC.
Les enjeux contemporains conduisent les chercheurs à explorer certains thèmes de prédilection :
− la conduite du changement qui consiste en la gestion efficiente de projets dans un contexte de changements pour une organisation
(implications en termes de management, conduite du changement auprès des salariés grâce à l’apport de la psychologie du travail,
etc.) ;
− les nouvelles technologies (les nouvelles relations au travail, le travail devenu collaboratif, des logiques désormais « horizontales »,
le travail à distance, etc.) ;
− l’éthique, la responsabilité, la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), etc.
La revue Communication & Organisation, seule revue scientifique francophone dédiée à la communication des organisations sous
toutes leurs formes (entreprises, institutions, associations, etc.) aborde ces thématiques à travers l’actualité de la recherche.
Le premier numéro de la revue a été publié en 1992, sa diffusion est semestrielle. Éditée par le GREC/O, cette publication
internationale ouvre ses colonnes à des chercheurs reconnus, à de grandes signatures, à de jeunes chercheurs aussi, dont on ne
saurait méconnaître l’originalité de l’apport. Elle publie des articles scientifiques sur la base d’une expertise en double aveugle (le
texte est rendu anonyme et soumis à la lecture de deux experts du comité éditorial), avec un grand souci de rigueur, pour promouvoir
une recherche répondant aux standards de qualité les plus élevés.
S’adressant à tous ceux, universitaires, étudiants et praticiens, qui sont soucieux d’approfondir leur réflexion sur la communication des
organisations, la revue consacre dans chaque livraison un important dossier à un domaine ou un aspect particulier de celui-ci. Une
bibliographie commentée et des informations sur les tendances de la recherche en France et à l’étranger, grâce à un réseau de
correspondants en Europe, en Amérique du Nord et en Afrique, constituent une aide précieuse à l’actualisation des connaissances. ■
Les sémiologues observent donc la structure des signes, pour tenter de mettre à jour leur «
message caché ». Leur démarche est celle de la déconstruction et de la dénaturalisation des signes qui
environnent l’homme et influent sur ses représentations de la société. Ainsi, l’analyse sémiologique
des messages consiste à repérer les signes convoqués et à déduire, à partir de leur organisation, une
interprétation globale. (En analyse visuelle, par exemple, l’image est constituée de dénotations et de
connotations. La dénotation est le message explicite et perceptible tout de suite, tandis que la
connotation renvoie au message caché. Pour les sémiologues, c’est le lien entre ces deux niveaux
qu’il convient de comprendre en vue de le déconstruire.)
Plutôt que de « sémiologie », on parle aujourd’hui de « sémiotique », terme éprouvé sur la
scène internationale des recherches sur le signe. Des approches plus « ouvertes », mais aussi plus
appliquées, ont ouvert la voie d’une nouvelle sémiotique. Barthes (et son projet de penser « la vie
des signes dans la vie sociale ») ou même Bakhtine (lorsqu’il considère avec le dialogisme que «
l’hétérogénéité des textes relève de l’interaction sociale ») en ont été les précurseurs.
La thèse du sociologue et sémioticien argentin Éliseo Veron (1935-2014), parue sous le titre La
Sémiosis sociale : Fragments d’une théorie de la discursivité (1988), est un classique de la «
nouvelle » sémiotique. Éliseo Veron a réfléchi, tout au long de sa carrière, les rapports entre
pratiques sociales et formes sémiotiques ainsi que les opérations de fixation et d’inscription
sémiotique de ce qui compose le social. Éliseo Veron est l’un des rares chercheurs à avoir eu une
reconnaissance tant dans les milieux universitaires que professionnels. La recherche appliquée qu’il
a proposée avec la notion de « contrat de lecture », pour étudier les positionnements politiques et
idéologiques qui se jouent dans les supports de presse, reste encore d’actualité.
Avec Jean-Jacques Boutaud, Éliseo Veron a publié, en 2007, Sémiotique ouverte : Itinéraires
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sémiotiques en communication. Il revient dans un passage sur la sémiosis : « […] tout acte de
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discours au sein de la communication médiatique met en jeu des éléments essentiels de la société et
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sémiosis sociale […]. Toute communication interpelle l’individu comme noyau d’appartenances ».
Tout au long de leur ouvrage, Jean-Jacques Boutaud et Éliseo Veron explorent ce qui fait la
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sémiotique dans sa dimension sensible, symbolique et sociale. Ils offrent des clés intéressantes de
compréhension pour l’étudiant et le professionnel comme en atteste le cheminement de l’ouvrage :
une histoire de la sémiotique, sa relation à la communication, à la publicité, la sémiotique du goût, le
sensoriel et l’expérientiel, etc.
Enfin, l’apport de Jean-Marie Floch (1947-2001), à la sémiotique est à noter : il distingue quatre
types publicitaires (référentiel, mythique, substantiel et oblique) qui peuvent présenter un intérêt pour
le praticien en vue d’une meilleure compréhension des positionnements des messages de son
entreprise et de ses concurrents.
selon Yves Jeanneret « dans une réflexion plus globale sur les médiations culturelles » (1995). En effet,
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Debray « appelle méthode médiologique l’établissement, cas par cas, de corrélations [...] entre les
activités symboliques d’un groupe humain (religion, idéologie, littérature, art), ses formes d’organisation
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médias de masse notamment. Il existe d’autres modes d’action ou de rapports au monde. La crise de la
démocratie serait due selon lui au fait que les relations communicationnelles, c’est-à-dire les activités
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d’interprétation et de compréhension des signes et des messages par les individus et les groupes
sociaux, sont entravées. La communication est valorisée en ce qu’elle vise le consensus et, partant,
occupe une place essentielle dans les sociétés démocratiques.
Jürgen Habermas se pose donc la question des conditions d’existence et d’organisation d’une
sphère publique entendue comme le lieu d’une « rationalité communicationnelle » qui désigne le
projet d’une communauté idéale de communication fondée sur une intersubjectivité perfectionnée,
devant permettre à terme une intégration sociale et un développement du sujet. Ce projet intellectuel
est fortement lié à son vécu. Enfant et adolescent sous le régime nazi, il doit s’exiler en France puis
aux États-Unis. Il se rapproche ainsi d’Adorno, Horkheimer, Marcuse, Benjamin, eux-mêmes
Européens exilés.
En rejoignant l’École de Francfort, Habermas s’interroge sur la démocratie, lorsque cette dernière
est confrontée aux volontés de puissance (religieuses, nationalistes, etc.). Pour Habermas, face à ces
ennemis, il nous faut défendre un principe clé depuis les Lumières : définir la démocratie comme
l’espace d’une discussion rationnelle entre membres égaux. Pour le sociologue, on peut se donner les
moyens politiques et institutionnels pour créer un espace public mettant à distance les logiques anti-
démocratiques. Habermas s’inspire de deux moments de l’histoire où se crée son idéal de sphère
publique : la période grecque et son agora ; et la société bourgeoise du XVIIIe siècle, ses salons et
ses parlements.
La réflexion d’Habermas se fait plus cynique quand il aborde les temps présents. D’après lui, on
fait croire au peuple qu’il y a une opinion publique et qu’on l’écoute (les sondages, par exemple),
alors qu’il n’existe qu’un « fantôme » d’opinion publique. Le vrai pouvoir est en vérité privatisé,
partagé par quelques-uns. Pour Habermas, plus les choses importantes sont privatisées et non
débattues dans un espace public, plus on met en scène le privé (la peopolisation, par exemple, est
présente à toutes les époques – Louis XIV au XVIe siècle –, même si on ne la nommait pas ainsi).
Dans cette vision d’un monde où l’on montre tout afin de parfaire l’illusion que chacun est acteur de
la société dans laquelle il vit, les médias et les outils de communication sont des agents de la
mystification des masses.
Habermas fut beaucoup critiqué, notamment par Nancy Fraser. Selon ses critiques, il déploie une
vision normative qui participe elle-même des dynamiques anti-démocratiques qu’il dénonce, de part
notamment cet idéal de la société bourgeoise. Dans la vision élitiste d’Habermas, les « égaux » dont il
parle ne seraient, selon ses critiques, qu’une idée vague et abstraite. Pour Fraser, poser ce type
d’égalité peut d’ailleurs paradoxalement creuser les inégalités en créant une indifférence sur le fait
qu’en vérité nous ne sommes pas égaux, qu’il peut y avoir des discriminations ; que l’égalité n’est
jamais donnée mais à créer. De même que penser en termes de « scène publique globale » n’amène
qu’à exclure une majorité de gens (seuls les experts haut placés pensent en vérité au niveau national).
Fraser va y opposer toutes les multiples scènes de formation de l’opinion par sa notion de « contre-
publics subalternes ».
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4.4 DOMINIQUE WOLTON ET LES SCIENCES POLITIQUES
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La question de l’espace public est aussi abordée dès les premiers travaux de Dominique Wolton
(1947- ), directeur de recherche au CNRS en sciences de la communication et spécialiste, entre
By
autres, des médias et de la communication politique. La « démocratie de masse » aurait selon lui
changé l’espace public.
Ce dernier, désormais principalement « médiatisé », amène corrélativement le triomphe de la
communication, qui devient « la condition fonctionnelle et normative de l’espace public et de la
démocratie de masse »9. La communication ne peut cependant garantir à elle seule le bon
fonctionnement de cette démocratie, qui doit être soutenue par des valeurs politiques.
La question de la démocratie et de l’homme face au collectif, mais aussi de l’homme face à
un univers saturé d’informations et confronté à une communication omniprésente, est centrale
dans les réflexions du fondateur de l’Institut des Sciences de la Communication du CNRS.
Dominique Wolton a publié sur de nombreux sujets : l’individu et le couple, le travail, Internet,
le journalisme, l’Europe, etc. Mais une question fondamentale revient toujours : comment
cohabiter pacifiquement avec l’autre ? Et ce, d’autant plus que cet autre est à la fois toujours
plus proche (grâce aux nouvelles techniques) et toujours aussi éloigné ? En répondant à cette
interrogation, Dominique Wolton montre que la communication est un élément central dans nos -
sociétés et qu’elle est au cœur de chacun de nos projets de cohabitation, pacification,
négociation et vivre ensemble.
Dominique Wolton étudie aujourd’hui les conséquences politiques et culturelles de la
mondialisation de l’information et de la communication. Pour lui, elles sont un des enjeux
politiques majeurs du XXIe siècle, et la cohabitation culturelle est un impératif à construire
comme condition de la « troisième mondialisation ».
consommateur se révèle donc à la fois plus assujetti et plus autonome. Libre à lui, s’il le
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souhaite, d’exercer son pouvoir de nuisance ! Les marques doivent donc désormais écouter les
consommateurs et se révéler d’autant plus humbles qu’elles sont puissantes. »
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Naomi Klein sont paradoxalement considérés comme des « classiques » par les professionnels de la
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communication et du marketing. Ces derniers y voient des clés de compréhension et une source
d’inspiration pour leurs pratiques.
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Ces auteurs jouissent d’une très forte notoriété mais sont aussi beaucoup critiqués (tant par les
chercheurs que les professionnels) en raison de la vision caricaturale et catastrophiste des
phénomènes qu’ils prétendent analyser et du paradoxe interne à leur démonstration : nier la liberté
de pensée et d’action du sujet (consommateur, salarié, citoyen) au nom de la défense de cette même
liberté.
culturels se réduisent ».
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À l’appui de nombreuses enquêtes (des ateliers de production aux campus américains), Naomi
Klein dénonce le « règne de l’entreprise » (la taille et le poids de ces puissances économiques
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remplaçant selon elle les gouvernements). Son livre veut aider à combattre ce règne et mettre en
exergue les prémisses d’une opposition mondiale. Le livre s’articule en effet autour de l’hypothèse
suivante : à la découverte de ces « secrets des marques qui composent la trame mondiale de
logos », l’indignation des gens s’élèvera jusqu’à créer « le prochain grand mouvement politique,
une vague ample et déterminée d’opposition aux transnationales, surtout à celles qui jouissent
d’une très franche reconnaissance de marque ».
Dans un autre ouvrage plus récent (La Stratégie du choc : la montée d’un capitalisme du désastre,
2008), Naomi Klein avance qu’un choc catastrophique génère une passivité de l’opinion favorable à
l’avancée des thèses libérales. C’est donc la force qui éduquerait les peuples aux vertus du marché,
les crises constituant une opportunité pour réaffirmer les éléments d’un programme « libéral ».
La Stratégie du choc est composée de sept parties. Elles suivent une progression historique depuis
les méthodes de lavage de cerveau dans les années 1950 jusqu’à aujourd’hui. Le texte établit des
parallèles entre les chocs psychologiques qui amènent une régression souhaitée du sujet (la torture, par
exemple) et les chocs sociaux, économiques et politiques (désastres naturels, guerres, attaques
terroristes, coups d’État, crises économiques) qui permettraient le développement de réformes
économiques néolibérales majeures qui ne passeraient pas en temps normal.
● Avoir une théorie de sa pratique
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« Le monde est devenu un “laboratoire permanent”. De nouvelles pratiques se déploient, de nouvelles problématiques
émergent, de nouveaux acteurs se donnent à voir, de nouveaux objets (connectés) prolifèrent dans nos environnements.
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L’ensemble de ces processus – plus ou moins chaotiques – modifie les interactions entre “connaissance – décision –
action”. La révolution (copernicienne) du numérique, parce qu’elle est radicalement anthropologique (et pas technico-
technique), est fondamentalement une révolution cognitive. C’est notre capacité à structurer notre rapport au monde, à
penser et structurer notre rapport à l’espace et au temps (problématiques centrales dans les logiques d’action managériale),
ainsi que notre capacité à proposer des nouvelles formes d’analyse et d’organisation du monde vécu, tant au niveau
sociétal, qu’organisationnel et personnel, qui sont remises en question.
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société de l’information et une définition possible de la compétence dans ce contexte.
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Car tout comme “c’est le point de vue qui crée l’objet” (le primat des outils conceptuels), il est incontestable dans le monde
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héraclitéen dans lequel nous sommes immergés que “le chemin se fait en marchant” (la mobilisation d’outils
méthodologiques). C’est sans doute dans la consolidation des interactions entre ces catégories d’outils que notre
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Chapitre 2
L a communication d’entreprise ne se décide pas in abstracto : elle s’inscrit dans une trajectoire globale qui répond à des objectifs. Sa
mission : positionner l’entreprise, lui donner une personnalité reconnaissable par tous ses publics et une identité distincte de la
concurrence. La communication d’entreprise définit ce que « nous » sommes (nous = l’entreprise) par rapport à ce qu’« ils » sont (ils =
les autres entreprises du secteur). Ce deuxième chapitre répond à trois questions simples. Qu’entend-on par communication
d’entreprise ? Quelles sont les tendances sociétales qui influencent ce type de communication ? Comment bâtir un plan de
communication efficace ?
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SOMMAIRE
1. Les périmètres de la communication d'entreprise
2. Les tendances sociétales à prendre en compte
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1 LES PÉRIMÈTRES DE LA COMMUNICATION
D’ENTREPRISE
Depuis de nombreuses années, la communication était le plus souvent analysée en fonction des
interlocuteurs auxquels elle s’adressait, des publics qu’elle cherchait à atteindre. Patrick d’Humières
pouvait ainsi définir quatre types de communication.
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Aujourd’hui, il n’est plus possible de définir totalement un domaine de communication par son
public, les frontières sont moins étanches entre les catégories d’interlocuteurs de l’entreprise.
Ainsi, un salarié le jour devient citoyen, voire activiste autour de causes qui lui sont chères en
dehors de son travail. Une même organisation pourra en conséquence utiliser une palette de types
de communication plus vaste puisque dix-huit domaines précis peuvent être recensés.
Avant d’aborder ces domaines, notons qu’il faut différencier certains concepts parfois employés
sans discernement, notamment ceux de communication d’entreprise, de relations publiques ou de
marketing.
collectivités territoriales, ou dans le domaine non marchand des associations, fondations ou ONG.
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LA VALEUR DE L’ÉCOUTE
La grande majorité des définitions de la communication ne considère que l’émission ou la production
de messages. C’est une grave erreur, il est important de toujours considérer que la communication est
un processus interactif qui commence par une phase d’écoute. Cette étape, dénommée audit, analyse
de situation ou diagnostic, recouvre la même réalité : la compréhension des attentes des
interlocuteurs. Sans écoute, la communication ne serait qu’un flux linéaire d’informations à l’exemple
des modèles mécanistes d’après-guerre (voir ici). L’analyse de situation est souvent comprise par
analogie avec la fondation d’un immeuble ; si elle est suffisamment approfondie, l’ensemble de la
stratégie de communication sera stable et solide. A contrario, c’est l’ensemble de l’édifice
communicationnel qui sera vacillant.
AU CŒUR DU PROCESS, DES MESSAGES ET DES SIGNES
Le terme de « signes » est trop souvent négligé. On conçoit aisément que la communication
diffuse des messages, c’est-à-dire produise un discours de manière volontariste. L’analogie ici
serait autour de la figure de l’iceberg : sous la face émergée composée des messages émis
consciemment par l’entreprise se dissimule un ensemble, hétérogène et très large, composé
d’éléments de contact avec le public et pouvant avoir un rôle dominant dans l’image de
l’entreprise. Ces éléments peuvent être l’architecture des bâtiments, l’accueil téléphonique, la
courtoisie des salariés, l’expérience personnelle... Les déterminants de l’image d’une
entreprise résident dans la somme de ces paramètres hétéroclites plutôt que dans une stratégie
publicitaire très élaborée : l’image que nous avons de La Poste tient peut-être moins à sa
communication volontaire qu’à nos expériences d’attentes interminables au guichet.
L’entreprise doit ainsi veiller à ce qu’il n’y ait pas de décalage entre les signes et les
messages.
publiques existent : un chercheur, Rex Harlow, en avait ainsi dénombré 472 en 1976.
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« Les relations publiques sont une fonction de gestion qui identifie, établit et maintient des
relations mutuellement profitables entre une organisation et les divers publics dont dépend le succès
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Comme le fait observer PRSA, chaque mot a été pesé : le terme « processus » a été préféré à « fonction
du management » qui pouvait signifier une démarche à sens unique, top down de la communication, le mot «
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publics » a été préféré à celui de « parties prenantes » car ce dernier est connoté au monde de l’entreprise.
Le Syndicat Français des Agences de Relations Publiques, le Syntec RP a proposé le 21 juin 2011 une
nouvelle expression, celle de « relations publics ». Selon Thierry Wellhoff, son président, le terme
« relations publiques » proviendrait d’une erreur de traduction. Le nouveau terme traduirait davantage
l’activité concernée, celle de relations avec les publics.
Enfin, il faut signaler que les ouvrages de communication anglo-saxons utilisent généralement le
vocable de « Public Relations », le terme « communication » étant, la plupart du temps, réservé à la
technologie de la communication (télécommunication). Notons également la terminologie québécoise
selon laquelle un chargé de communication est un « relationniste ».
LA COMMUNICATION B TO B
C’est une communication d’industriel à industriel (business to business). Elle peut emprunter les
voies de la « communication produit » ou de la communication corporate.
LA COMMUNICATION FINANCIÈRE
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Elle a supplanté l’information financière au début des années 1990 en raison de l’expansion des
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capitaux internationaux et de leur volatilité. La communication financière est devenue une discipline
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de plus en plus poreuse aux autres domaines de communication, tant en raison de la diversité de ses
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cibles (rôle croissant des salariés notamment), qu’à celle des domaines qui interagissent avec elle.
Le thème du développement durable est ainsi de plus en plus présent dans la communication
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financière en raison du rôle croissant des agences de notation éthique destinées à influer sur les flux
de placements financiers internationaux.
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Responsable (ISR) en France, indiquant que le marché ISR est passé à 169,7 milliards d’euros. Une
croissance certes moindre cette année (14 % entre 2012 et 2013 contre 29 % entre 2011 et 2012,
après un bond spectaculaire entre 2010 et 2011) mais qui reste constante et toujours dynamique
depuis 2003.
Selon les conclusions de cette étude, les actions d’engagement font désormais l’objet d’un
meilleur suivi. La gouvernance continue d’être un thème d’engagement central, tout comme la
transparence des entreprises sur leurs pratiques RSE.
« Le marché de l’ISR aux États-Unis se caractérise par une forte implication des
investisseurs institutionnels, au premier rang desquels les fonds de pension. Selon US SIF, le
forum américain pour l’investissement responsable, le marché de l’ISR a enregistré une
croissance de + 22 % en deux ans, passant de 3 070 milliards de dollars à 3 744 milliards de
dollars en 2012, ce qui représenterait 11,3 % de la gestion d’actifs aux États-Unis. »
(Source : www.novethic.fr)
LA COMMUNICATION D’INFLUENCE
Appelée également lobbying ou affaires publiques, la communication d’influence cherche à faire
pression sur un décideur afin d’influer sur une décision.
Le lobbying est ainsi défini comme l’action d’influencer un décideur afin d’obtenir une disposition
conforme aux intérêts de l’organisation. C’est une discipline de communication basée sur les relations
publiques, mais pouvant parfois emprunter les voies de la communication corporate dans le cadre
d’une stratégie à double niveau : l’entreprise agit sur l’opinion publique afin de faire pression
indirectement sur les décideurs. Trois niveaux de lobbying sont généralement considérés :
l’approche internationale et notamment européenne, le lobbying national auprès des gouvernements et
des assemblées parlementaires, le lobbying local auprès des élus locaux. Bien qu’étant perçu comme
un acte de communication, le lobbying est souvent géré par un service spécialisé non intégré à la
direction de la communication, mais également rattaché à la présidence de l’entreprise car il intègre
des enjeux éminemment politiques.
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prenne la parole sur ces sujets. En octobre 2006, après avoir communiqué sur le thème « Violence, indifférence : en parler c’est
agir », une seconde étape est entamée avec une campagne décalée, basée sur le second degré et un ton humoristique reliant les
pratiques de certains voyageurs à des comportements préhistoriques. L’objectif était de pouvoir s’adresser au public externe mais
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avec un message qui concerne également les salariés. Le message devait être participatif puisque la Régie n’avait pas la légitimité
pour édicter des règles mais seulement pour inciter à un meilleur usage de l’espace public qu’est le transport urbain. Des affiches
avec des images fortes (mammouths, tigres ou même silex) dénonçant avec humour les pratiques de l’homo modernus ont été
placardées, avec à chaque fois le renvoi vers un site web participatif dédié : www.objectif-respect.com et un message : « Voyageurs
et agents de la RATP, tous à vos claviers. »0
La campagne visait à prendre la parole tout en ne la monopolisant pas mais en tâchant de créer un espace de dialogue sans
stigmatiser une partie de la population.
La question du respect entre voyageurs étant considérée comme une préoccupation fondamentale des réseaux de transports qui ne
peuvent fonctionner qu’avec le respect mutuel des droits et des devoirs de chacun, une nouvelle campagne fut lancée en septembre
2011 sur le thème « Restons civils sur toute la ligne ». Cette campagne, également organisée sur un ton décalé et humoristique, et
déclinée en une véritable saga quatre années de suite, vise à souligner l’absurdité de certains comportements. Soutenue par les
Franciliens qui, en 2014, jugent légitime à 95 % (contre 83 % en 2011) la prise de parole de la RATP sur le sujet, ces campagnes
visent, outre à faire prendre conscience des incivilités, à sensibiliser l’opinion et à créer l’échange et le débat, notamment au travers
d’un dispositif digital, www.chervoisin2transport.fr, mis en place dès juin 2011. Les résultats obtenus témoignent du succès des
efforts entrepris au fil des quatre dernières années par la RATP. Selon une étude réalisée par TNS Sofres, le nombre global
d’incivilités constatées par les voyageurs a connu une baisse de 8 % en deux ans. Ce chiffre est d’autant plus intéressant qu’il
concerne des impolitesses ciblées par les actions de communication de la RATP. ■
Apparue au début des années 1920 aux États-Unis, la communication institutionnelle utilise
prioritairement la voie de la publicité pour la construction et l’amélioration de l’image de
l’entreprise. Le terme de communication institutionnelle est parfois employé à tort – pour désigner la
communication des institutions. Cette acception doit désormais être écartée en raison du
développement d’une activité marketing au sein des administrations publiques.
Certains auteurs distinguent la communication institutionnelle de la communication corporate
qui serait « l’approche globale et systémique des entreprises au plan de communication »2.
Comme la plupart des acteurs de la communication utilise indifféremment les deux termes, nous
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préférons ne pas entrer dans de trop subtiles distinctions et considérons la similitude des deux
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termes.
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Exemple
En 2001, le terme Mcjob est entré dans l’Oxford English Dictionnary pour signifier un mode de travail non motivant, sans avenir et
peu payé. McDonald’s a mis en œuvre une stratégie en réponse, d’abord en recueillant des preuves positives du management des
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ressources humaines dans ses restaurants. En 2007, la chaîne a lancé une vaste pétition en Angleterre pour faire modifier le
dictionnaire sur ce point. Des communications ciblées sur les interlocuteurs prioritaires étaient engagées afin de trouver des relais
d’opinion pour soutenir cette campagne. Des opérations de communication de proximité furent conduites dans une quarantaine de
villes. La pétition fut signée par plus de 100 000 personnes et 500 articles de presse furent publiés.
LA COMMUNICATION D’ACCEPTABILITÉ
La communication d’acceptabilité s’effectue en accompagnement de projets d’implantation industriel
ou équipementier ayant un impact environnemental ou humain important. Elle vise à convaincre de
l’utilité d’un projet susceptible de générer de fortes oppositions. La communication d’acceptabilité
est une discipline délicate car elle est au cœur d’une contradiction psychosociologique : par
exemple, 70 à 95 % des citoyens acceptent la nécessité de construire des voies de TGV, d’autoroutes,
de nouvelles lignes à haute tension, des décharges d’ordures ménagères, des incinérateurs. Mais un
pourcentage similaire de la population déclare refuser toute implantation dans son voisinage. Pour
désigner cette situation paradoxale d’une acceptabilité de principe et d’un refus de fait, les
chercheurs utilisent le terme de « syndrome NIMBY » (Not In My BackYard 3).
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d’opposition de la plupart de ceux qui sont touchés. Et c’est par les médias de toutes natures qu’ils sont informés de la
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nature du projet.
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Mais les médias ne sont pas là pour faire valoir les arguments du promoteur. Au contraire, ils sont plus attirés par l’opposition
et l’affrontement que par les ronrons du consensus. La multiplication des canaux d’information (réseaux d’information
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continue, journaux gratuits, sites web, blogs et médias sociaux) rend la diffusion de leur point de vue plus accessible aux
opposants pendant que les promoteurs semblent tellement convaincus du bien-fondé de leur projet qu’ils minimisent leurs
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investissements en communication. Le bon sens voudrait alors que les promoteurs soient à l’affût de toutes manifestations
d’opposition pour les évaluer, en mesurer l’impact potentiel et prévoir des mesures de mitigation si possible. C’est par une
veille et un ajustement constant entre le projet et les préoccupations qu’il génère qu’on peut penser se rendre à bon port.
C’est surtout en s’assurant que toute l’information est diffusée aux bonnes personnes qu’on peut espérer au moins faire
valoir son point de vue. » ●
équipement et ses riverains, une entreprise et ses salariés… Dès lors, les mêmes questions se posent. Qu’attend-on de la
relation qui se noue ? Qu’est-ce qui est mis en débat ? Quelles sont les compétences supposées des publics consultés ?
Si la concertation, la coproduction et la participation peuvent enrichir sensiblement les projets, on ne peut en revanche tout
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en attendre. Pour éviter les principaux écueils rencontrés, il convient tout d’abord de définir clairement le champ du
“négociable” et l’envergure du “non négociable” du projet soumis à l’examen des publics et de communiquer également sur
cette donnée. On évitera ainsi les promesses abusives. Le second travail réside dans la qualité des contenus proposés.
Étude de contexte, jargon, plan, technique ; les éléments constitués pour la prise de décision des spécialistes sont rarement
accessibles aux publics non avertis (même éduqués). Dès lors, le deuxième travail de la communication réside dans la
“mise à niveau” de ces données. » ●
LA COMMUNICATION DE CRISE
Ce domaine s’est fortement élargi en l’espace de quelques années puisqu’il ne concerne plus
seulement la communication autour du risque industriel majeur mais tout type de crise et ce dans
l’ensemble des secteurs d’activité, quels que soient la taille ou le statut de l’entreprise. La discipline
est transverse puisqu’elle peut concerner la plupart des autres domaines de communication en
fonction de la nature de la crise : sociale, financière, corporate, environnementale, etc.
LA COMMUNICATION DE PROXIMITÉ
Elle traite de la communication locale de l’entreprise. Partant du constat d’une différence d’objectif et
d’interlocuteurs entre une entreprise et les usines qui la composent, entre les grandes entreprises en réseau
et les PME, la communication de proximité traite de communication de terrain, elle vise les relations entre
l’implantation et les acteurs locaux : élus locaux, presse locale, riverains.
LA COMMUNICATION DE RECRUTEMENT
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Elle concerne le public de jeunes diplômés potentiels ou réels et tend à être de plus en plus une
déclinaison de la communication institutionnelle sur ce type de public. Elle utilise également une
panoplie d’outils de relations publics : forums, « amphi-retapes4 », sponsoring. Internet est désormais
devenu un outil central de cette communication.
LA COMMUNICATION INTERNE
Les salariés forment le public central de cette communication qui poursuit des objectifs de motivation
et de décloisonnement. Trois types de communication interne sont généralement distingués :
descendante, ascendante et latérale. Elle utilise des moyens qui lui sont spécifiques : journaux
internes, intranet, mais tend à être de plus en plus ouverte. La communication interne ne l’est plus
totalement, elle s’exerce plutôt autour d’un continuum interne-externe qui se déplace en fonction des
situations et des enjeux. Aujourd’hui, on considère que le manager est un maillon clé de la
communication interne, on parlera donc de communication managériale pour tout ce qui a trait aux
actions spécifiques du manager pour améliorer la communication avec ses équipes.
LA COMMUNICATION INTERNATIONALE
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LA COMMUNICATION PUBLIQUE
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Campagne de sensibilisation sur le thème de la propreté, Ville de P aris, 2013
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La communication publique représente une part importante du marché global de la communication. Elle
couvre des domaines larges comme celui de la communication politique, de la communication
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Portée par une institution représentative, qui relève généralement du droit public, et conduite par des élus représentant les
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citoyens, auxquels ils doivent rendre compte, la communication publique a sa spécificité. Sa mission de service public lui donne
comme objectif d’accompagner les politiques publiques, de rendre compte de l’action de l’institution mais aussi de contribuer à la
participation des citoyens à la vie publique. La communication publique constitue donc un des rouages nécessaires au
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fonctionnement de la démocratie aux côtés de la communication politique et électorale à laquelle elle évite d’être assimilée.
La communication publique mobilise pour cela tous les outils et métiers de la communication : marketing des services aux
usagers, actions de promotion du territoire, événements d’animation de la vie locale, campagne d’intérêt général,
communication institutionnelle et relations publiques, communication de projets et de chantiers, communication interne…
Près de 20 000 professionnels exercent leur métier dans la communication publique principalement au sein des collectivités
locales, où ils ne représentent toutefois que 0,55 % de la fonction publique territoriale. Si le métier attire, selon l’enquête
Cap’Com-Occurrence-CNFPT de 2011, ce n’est pas pour la rémunération ni la sécurité de l’emploi mais en raison d’un
attachement au service public, une passion pour l’action locale et un intérêt pour la vie politique. » ●
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Enfin, autour du 22 juin, les hôpitaux et les associations en faveur de la greffe orchestrent des actions événementielles et distribuent le
guide d’information conçu par l’Agence de la biomédecine.
L’ensemble du dispositif bénéficie d’une valorisation soutenue en relations presse online et offline.
Une campagne remarquée et appréciée
7 Français sur 10 se souviennent avoir entendu parler du don et de la greffe d’organes dans les médias (73 % des femmes, 63 %
des hommes) ;
parmi eux, 1 sur 3 restitue clairement les éléments essentiels du message porté par l’Agence de la biomédecine (1 sur 2 chez les
16-25 ans) ;
deux tiers des Français reconnaissent le spot TV et plus de 90 % d’entre eux le jugent utile, clair, intéressant, adapté au sujet ;
on compte 20 000 fans Facebook le premier mois. ■
LA COMMUNICATION POLITIQUE
Située à l’interface des deux communications précédentes, elle vise à exprimer les idées politiques
au profit d’un parti, d’une formation politique, d’un homme ou d’une femme. Elle comprend une
communication globale et une communication électorale de plus en plus encadrée juridiquement et
financièrement.
● La communication politique : entre convictions et élections
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« La communication politique se distingue des autres formes de communication par son champ d’application et le type d’acteurs
qui y recourt : les partis et les mouvements politiques, qui se trouvent le plus souvent incarnés par des personnages (élus,
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candidats). L’ancienne “propagande” (du latin propaganda fides, “propagation de la foi”) plonge ses racines dans les tout premiers
modèles de persuasion : religieuse, militaire, clanique, ou tribale... car la politique est affaire de stratégies, de choix entre plusieurs
options ou sensibilités. Persuasion et justification pour l’action du pouvoir sous l’Ancien Régime ; on parle aujourd’hui plutôt de
communication politique dans le cadre de la compétition électorale, mais aussi de l’exercice du pouvoir (local ou national) en
démocratie représentative.
Au fil du temps et dans de nombreux pays à forte intensité électorale, la communication politique est devenue une branche
de la communication qui utilise les moyens disponibles pour faire connaître et populariser les idées, le programme, ou les
figures d’un mouvement politique ou d’un candidat. Ce travail de conviction et d’influence sociale sur l’opinion publique
prend des allures de marketing politique à l’approche des échéances électorales. La spécialisation de conseillers
permanents (aux États-Unis, avant l’Europe) a permis à de nombreux conseillers, stratèges, commentateurs et autres “spin
doctors” (docteurs en opinion) de peser dans le débat public et l’agenda médiatique.
Encore assez peu reconnue par le monde universitaire et académique en tant que discipline à part entière, la communication
politique emprunte à différents domaines à la fois ses méthodes et ses principes : droit public, sociologie électorale,
psychologie sociale. C’est surtout par sa capacité à influer sur les opinions publiques et sur l’agenda médiatique que la
communication politique joue une partition à part, qui emprunte aux techniques d’étude de l’opinion (et des comportements),
à la publicité, ou encore à l’analyse du discours et aux méthodes empruntées au journalisme (communication et médias).
Souvent issus du journalisme, parfois du marketing ou de l’étude d’opinion (sondages, études qualitatives), les agences et cabinets
de conseillers en communication prennent le pas sur les militants et les idéologues d’antan ; surtout lorsque s’annonce une période
électorale. Mise au point d’une stratégie de campagne, d’axes de communication, de slogans et de visuels (affiches, tracts), plan
médias, mise en scène des meetings, préparation à l’expression dans les médias (media training) et web-campagne font désormais
partie des outils usuels de la politique. L’objectif : imposer ses thèmes (idées-forces, slogans) et surtout son agenda médiatique,
pour alimenter le débat public. Des convictions à l’élection, la communication politique prend une part de plus en plus importante
dans la vie démocratique et l’expression des idées portées par les différentes familles politiques. » ●
LA COMMUNICATION ÉVÉNEMENTIELLE
D’abord définie par le canal (l’événement), la communication événementielle regroupe l’ensemble
des actions de communication qui se fondent sur un événement pour adresser les messages et
promouvoir l’image des sujets de l’entreprise ou de l’institution concernée. Communication dite hors
média, elle est très largement sollicitée dans les temps actuels car elle permet de travailler en direct
avec les publics et de consolider la relation.
LA COMMUNICATION DIGITALE
Terme vaste qui jusque récemment désignait une technique plus qu’une stratégie. En effet, l’expression
ramenait à la capacité d’exploiter les outils digitaux (site, intranet, réseaux sociaux, etc.) à des fins de
communication. L’explosion de l’utilisation des réseaux sociaux a changé le paradigme, il s’agit désormais
non seulement de maitriser l’outil mais aussi de concevoir des stratégies et des approches éditoriales qui
soient opérantes dans la transformation digitale des entreprises et des institutions. C’est souvent dans un
second temps que l’outil en tant que mécanique de diffusion intervient. Nous vivons dans le monde de la «
Petite Poucette » comme l’a résumé le philosophe Michel Serres dans un ouvrage paru en 20125 : hyper-
connectée, un téléphone à la main ou un ordinateur proche d’elle, cette « poucette » s’inscrit dans un
univers communicationnel à réinventer et dans lequel le digital est soit à l’origine des changements, soit un
prétexte habilement utilisé, soit la conséquence d’une nouvelle ère.
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EN COMPTE
La communication d’entreprise n’est pas une discipline figée, c’est un domaine en évolution constante
où il importe d’être attentif aux tendances structurelles afin d’adapter son style et ses approches.
Parmi les tendances actuelles, huit évolutions majeures peuvent être constatées. Il y a d’autres
évolutions notables qui seront évoquées tout au long de cet ouvrage mais les huit en question figurent
parmi les plus déterminantes vis-à-vis du fonctionnement actuel de la communication.
Un phénomène similaire se constate en externe avec ce que Jérémy Rifkin, fondateur et président de
la « Fondation pour les tendances économiques » appelle « l’âge de l’accès ». Selon lui, les entreprises
de demain vendront de moins en moins des produits mais se concentreront sur les services. Le site
voyages-sncf.com a déjà commencé en vendant des billets d’avion, des locations de voiture et des
places de spectacle. Après-demain, les consommateurs n’achèteront plus de voitures mais un accès à un
service global de mobilité où ils pourront choisir en permanence l’outil le plus approprié à leur besoin
de déplacement.
discours des entreprises est globalement crédible (39 %), fiable (33 %), sincère (24 %) ou encore transparent (16 %). Ils sont
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également une minorité à dire que leur discours leur semble vrai lorsqu’elles communiquent sur leurs actions en matière de
développement durable (35 %) ou sur leurs résultats financiers (40 %). Même si l’édition 2014 de ce baromètre (qui existe
depuis 2010), montre que le crédit accordé à la parole des entreprises progresse globalement, les résultats restent en demi-
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teinte sur bien des aspects et la marge de progression demeure importante. Mais cette défiance n’est pas propre aux
entreprises : seuls 9 % des actifs français interrogés déclarent en effet faire confiance aux hommes politiques lorsqu’ils
s’expriment… « Cependant, quand on leur parle du discours de leur propre entreprise, celle où ils travaillent, les Français
interrogés sont beaucoup plus enclins à le juger positivement », précise Christelle Fumey, responsable du pôle corporate
d’Occurrence en charge de ce baromètre. « On aurait sans doute le même phénomène de “prime à la proximité” si l’on
distinguait derrière le terme générique d’“hommes politiques” le parlementaire siégeant à Bruxelles et le maire d’une petite
commune – le second se verrait probablement crédité d’une confiance beaucoup plus grande que le premier. La proximité
favorise la légitimité, l’audibilité d’un message. Comment être audible dans un contexte où la relation, le lien se distendent ou
se diluent ? C’est tout le challenge des communicants aujourd’hui. » ■
Cette tendance lourde à la défiance a été amplifiée par le passif de la communication de crise
qui s’est souvent contentée de rassurer et de minimiser lors des crises majeures : Tchernobyl,
sang contaminé, amiante, vache folle, Erika. Tout ceci plonge le communicant dans un sérieux
paradoxe où il est exigé de lui de diffuser une information toujours plus importante et
transparente, et dans le même temps il lui est signifié que sa parole n’est pas crédible et donc que
sa diffusion d’informations n’aura aucun effet pratique. Grandeur et misère de la communication !
Ce mouvement global de perte de crédibilité semble encore accentué par le mouvement anti-
publicitaire. Celui-ci est aussi ancien que la publicité et resurgit régulièrement. La
caractéristique du mouvement actuel réside en sa relation très forte avec le courant
altermondialiste au point qu’il est possible de s’interroger sur sa spécificité. Faute de pouvoir
s’attaquer aux causes de la mondialisation, le mouvement contestataire ne représenterait-il pas
la face émergée d’une attaque qui ne pourrait s’en prendre qu’à son symbole le plus visible : la
publicité des entreprises ?
Bien que souvent fort documentée, à l’exemple de l’ouvrage No Logo de Naomi Klein
(2008), bénéficiant d’un fort capital de sympathie médiatique, parfois très créative, comme
l’illustre l’association Casseurs de pub (l’association diffuse une revue annuelle Casseurs de
pub et un journal mensuel La Décroissance. Elle relaye des événements comme la « Rentrée sans
marque », la « Journée sans achat », la « Semaine sans télé »... Elle réalise des films
d’animation, organise des colloques, des spectacles, des expositions, et tient le site Internet),
cette tendance anti-publicitaire pourrait paradoxalement accroître la communication d’entreprise
afin de répondre aux critiques formulées et reconquérir la confiance détériorée, voire perdue.
conçoivent plutôt des opérations de communication marketing intégré, en anglo-saxon « Through the
line » (TTL) qui mélangent les deux approches précédentes. La distinction originelle se révèle un peu
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floue.
• La publicité sur le lieu de vente apparaît dans des dépenses hors média alors qu’il s’agit bien
d’achat d’espace.
• Le parrainage doit se scinder en deux parties – les actions de sponsoring seraient assimilables à
des dépenses de publicité (donc « média ») alors que le mécénat serait du hors média.
• Certaines dépenses n’apparaissent pas, comme celles des brochures ou les dépenses en
communication interne.
Le web 2.0 rend encore plus obsolète cette distinction. Les dépenses liées au référencement d’un
site doivent-elles s’intégrer dans le « média » ou le « hors média » ? Le débat n’est pas clos.
Durant plusieurs décennies, les dépenses consacrées à l’achat d’espace publicitaire
représentèrent les deux tiers des dépenses des entreprises dans l’ensemble des pays européens. Un
tournant brutal s’est opéré au début des années 1990, les dépenses publicitaires se sont effondrées
avec l’envolée des dépenses consacrées aux opérations de marketing. Le ratio s’est inversé et,
désormais, le marketing représente près des deux tiers des actions de communication.
Figure 2.3 – Répartition des dépenses des entreprises en France (en % )
(Source : d’après France Pub 2013)
Le caractère majoritaire du hors média se retrouve dans l’ensemble des pays d’Europe, à
l’exception de l’Italie où le ratio est de 50/50. Par contre, la publicité reste le vecteur prédominant
aux États-Unis (à 58/42 %) et au Japon (à 73/27 %)6.
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Figure 2.4 – Les cinq premiers annonceurs français pluri-médias 7 (en millions d’euros bruts)
(Source : d’après Kantar Média, 2012)
Dans le détail, les dépenses des entreprises françaises s’effectuent de la manière suivante (voir
tableau 2.1).
Avec 8,8 milliards d’euros, et malgré une nouvelle baisse en 2013 (− 4,6 % vs 2012), le
marketing direct reste le premier vecteur de communication des annonceurs en France. Il est suivi par
la promotion (5,2 milliards d’euros). Malgré un recul de 3,4 %, la télévision garde sa place de
premier média des annonceurs devant la presse, en baisse de 7,9 %, et Internet (achat d’espace et
liens sponsorisés), qui représente maintenant 15,6 % des investissements médias nets. Internet est
aussi le seul vecteur à avoir progressé en 2013 (+ 3,8 %). À noter que le périmètre de l'étude UDA «
Les chiffres clés des annonceurs » (2014) ne prend pas en compte la totalité des activités numériques
des annonceurs (création et amélioration de sites, développement et mise à jour d’applications…).
Les deux premiers postes (marketing et promotion) représentent à eux deux près de la moitié des
dépenses de communication et les quatre premiers postes en représentent près des trois quarts. Bien
évidemment, il y aurait lieu de les différencier par type d’entreprise et par secteur d’activité. Outre le
fait que cela permet de situer les domaines d’action au sein d’une panoplie globale, il convient de
noter les évolutions majeures. Ainsi, sur la période 1994-2000, il a été observé :
• prospectus distribués en boîtes aux lettres : + 79 %
• marketing téléphonique : + 35 %
• mailing : + 21,8 %
Plus récemment, sur la période 2012-2013, la télévision recule de 3,4 %, alors que le cinéma
connaît une chute de 13 %. Quant à Internet, il continue régulièrement sa croissance en termes de
support d’investissement avec une augmentation de 3,8 %.
Tout ceci traduit « l’obsession du direct ». En période de difficultés économiques, les entreprises
privilégient le contact direct avec leur public plutôt que de s’engager dans des actions de
construction ou d’amélioration d’image à moyen ou long terme. Les opérations de communication
s’effectuent dans une relation qui se veut directe, interactive et personnalisée ; l’idée sous-jacente est
que la rentabilité et le retour sur investissement doivent être immédiats.
29 janvier 1993, certains secteurs sont soit interdits de communication (tabac), soit fortement
réglementés (l’alcool avec la loi Évin du 10 janvier 1991). Des secteurs, comme celui de
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Exemples
SFR a été condamné à verser 300 000 euros à Luc Besson pour la référence au film Le Cinquième Élément dans une publicité. En
octobre 2008, la Cour d’appel de Lyon condamnait la société Monsanto pour publicité mensongère sur le désherbant Round Up,
résultant « d’une présentation qui élude le danger potentiel du produit par l’utilisation de mots rassurants et induit le consommateur en
erreur en diminuant le souci de précaution et de prévention qui devrait normalement l’inciter à une consommation prudente ».
L’utilisation des marques d’entreprise par des groupes contestataires a également fait l’objet de
nombreuses affaires, notamment celle qui a opposé Danone au site jeboycottedanone.com. Par deux
arrêts du 8 avril 2008, la Cour de cassation s’est prononcée sur l’utilisation et le détournement des
marques d’Areva et d’Esso par Greenpeace. Dans la première affaire jugée par la première chambre
civile, le juge considère que les associations agissaient « dans un but général et de santé publique par
des moyens proportionnés à cette fin ». Dans la seconde, où les « S » de Esso avaient été remplacés
par le sigle du dollar, la chambre commerciale note que ce détournement s’inscrit « dans le cadre
d’une campagne destinée à informer les citoyens sur les moyens employés, selon l’association
Greenpeace, pour faire échec à la mise en œuvre du protocole de Kyoto sur les changements
climatiques ».
Ce mouvement juridique devrait s’accélérer à l’exemple des pratiques anglo-saxonnes, de
l’inscription le 28 février 2005 du principe de précaution dans la Constitution française, de la création de
la class action à la française depuis le 1er octobre 2014, de l’extension des obligations de communiquer
sur les impacts environnementaux et sociaux à la suite des travaux du Grenelle de l’environnement et
notamment de la loi dite Grenelle 2 promulguée le 12 juillet 2010 et surtout le souhait des avocats de
pouvoir communiquer plus librement. La conséquence immédiate serait un accroissement de contentieux.
Tout ceci doit inciter les entreprises à être toujours plus vigilantes sur leur communication, sous peine
d’être exposées à des situations de crise.
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2.4 L’APPARITION DE THÈMES NOUVEAUX
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2.5 LE PROFESSIONNALISME
Il s’agit d’une tendance structurelle, comme en témoigne la modification des recrutements de
communication. Là où hier un tempérament était demandé, on exige aujourd’hui une formation
professionnelle toujours plus pointue. Les formations à la communication d’entreprise se multiplient, en
université, en écoles et en instituts privés comme cet ouvrage l’abordera dans sa troisième partie. La
professionnalisation s’inscrit en parallèle de la prise en compte du poids financier de la réputation, au
développement et à la sophistication des outils de mesure et d’évaluation et à la perception que,
derrière une appellation générique, la communication recouvre toute une gamme de métiers hautement
techniques (planeur stratégique, sémiologue, etc.). Cette professionnalisation est valable quel qu’en soit
l’émetteur : entreprises, mais aussi administrations, associations, ONG, etc.
LES TECHNIQUES AU SECOURS DE LA COMMUNICATION
Comme nous l’avons dit, la première dérive de la communication d’entreprise réside dans sa tendance
instrumentale. De ce point de vue, Internet a pu symboliser cette tendance où la croyance dans la modernité
technologique faisait office de valeur communicationnelle. L’entreprise devait avoir un site Internet, et si
possible le plus esthétique possible. Ce n’est que dans un second temps, au début des années 2000, que la
direction s’est interrogée sur l’outil et les objectifs qui devaient lui être assignés au sein de la globalité des
stratégies de communication. Internet, oui, mais pour quoi faire ? S’agit-il d’un objectif d’image, de
marketing, de relationnel ? Quel est le public visé ? La situation s’est améliorée même si beaucoup
d’entreprises raisonnent majoritairement encore en termes de mise en ligne de documents, brochures,
communiqués, rapports d’activité ou s’interrogent sur la création d’un compte Twitter ou d’une page
Facebook. De ce point de vue, la notion même de « pages web » est révélatrice d’une conception erronée,
alors que le web est d’abord un réseau mondial où l’échange et l’interactivité dominent.
préparée pour que le cours de la Bourse s’effondre, parce que le mécontentement des actionnaires
entraînera le départ du président (Vivendi, Eurotunnel, Carrefour, IBM, Air France, etc.), la
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communication financière a pris une part majeure au sein de la communication d’entreprise. Durant la
période 2012-2020, on peut avancer l’hypothèse que la communication financière va se faire de plus
en plus institutionnelle, c’est-à-dire qu’elle deviendra partie intégrante de l’image de l’entreprise. Un
indice de cette tendance est fourni par le raccourcissement extrême de la durée des plans de
communication. Jadis élaborés pour des durées de trois à cinq ans, voire davantage, les plans de
communication actuels ont des durées qui dépassent rarement l’année et tendent à devenir semestriels
car l’échéance de la stratégie de communication est fixée aux deux rendez-vous annuels majeurs : la
publication des résultats financiers et l’Assemblée générale.
L’AXE INSTRUMENTAL
Dans sa communication, l’entreprise privilégie les outils de la communication possédant un effet
direct sur la cible. La communication est fragmentée, segmentée, personnalisée au travers d’outils
comme les numéros verts, le phoning, le mailing et les nouvelles techniques comme le géo-marketing
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et la géolocalisation, le street-marketing ou le buzz-marketing.
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L’AXE GÉOGRAPHIQUE
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La communication se décentralise. Les sièges sociaux redéploient leurs effectifs dans les délégations
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pour « humaniser » son image, met de plus en plus en scène ses salariés. L’objectif est d’accroître la
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proximité avec la cible par l’identification de l’entreprise au travers de l’image de ses salariés. IBM,
le CIC, Siemens, Adecco, EDF utilisent fréquemment cette technique.
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Cette volonté de rapprochement se vérifie également au niveau des accroches. Là où, jadis, les
entreprises mettaient l’accent sur leur puissance (« UAP, n° 1 oblige », « Chronopost, les maîtres du
temps »), elles recentrent aujourd’hui leur discours vers la relation – « Vous ne viendrez plus chez
nous par hasard » (Total), « À nous de vous faire préférer le train » (SNCF) – ou les signatures de
connivence, voire les conseils de comportement : « N’imitez pas, innovez », « Deviens ce que tu es »,
etc. Le message se veut humble et discret.
La relation avec les publics apparaît comme une tendance forte et les signatures de SFR avant le
rachat par Numericable (« Carrément vous »), de Marionnaud (« Ce qui est unique chez nous, c’est
vous »), de Géant Casino (« C’est bien parce c’est vous »), de RTL (« Qui vous connaît mieux que
RTL »), sont des illustrations de cette tendance à la proximité.
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Nous citions plus haut Michel Serres. Beaucoup d’autres auteurs travaillent autour de ces
problématiques. Parmi les plus connus, l’économiste Jérémy Rifkin qui dans L’Âge de l’accès (2010),
et plus récemment dans La Nouvelle Économie du coût marginal zéro (2014), projette le basculement de
notre système capitaliste actuel vers un nouveau système de production et de consommation, celui des «
communaux collaboratifs ». Un nouveau type d’organisation sociale fondée et possible grâce à Internet
et ses réseaux sociaux, plateformes de partage, objets connectés, etc.
Au-delà des techniques qui seront traitées plus tard dans cet ouvrage, trois tendances nous
paraissent centrales dans la transformation digitale.
La première est le développement de la notion de co-construction popularisée par l’économie
collaborative. La collectivité agrégée par les réseaux sociaux est en mesure de produire et de
favoriser l’intelligence collective au détriment des leaderships trop isolés9. Dans le cahier
d’enjeux de la FING 2012-2013, est ainsi évoquée cette économie de la contribution où chacun
peut s’emparer d’une responsabilité de production dans un contexte digital où l’habitus de
consommation et d’entretien de nos relations professionnelles ou personnelles devient
numérique. Cette tendance s’inscrit aussi dans l’ère dite de la conversation. Comme l’ont montré
Caroline de Montety et Valérie Patrin-Leclère (2011), la conversation constituerait un retour aux
sources de l’échange entre les êtres humains et viendrait compenser une ère hyper-technique dans
lesquels les outils digitaux et autres applications ont, pendant un temps au moins, mené la danse
des échanges. Depuis peu, on voit apparaître en revanche les prémices d’un renversement selon
lequel les outils viendraient répondre à de nouvelles pratiques sociales. L’obsolescence
programmée des objets ainsi que la saturation des réseaux matériels (téléphonie, etc.) permettent
l’émergence de nouvelles applications qui répondent aux demandes d’une société en mal de «
sobriété heureuse », pour reprendre le terme de Patrick Viveret (2009). C’est ainsi le cas de la
technologie Mesh qui permet à des milliers de manifestants de communiquer pendant une marche
ou un happening sans passer par le réseau de téléphonie classique. Créer les conditions d’une
conversation de qualité, transparente, équitable entre les différents acteurs, voici bien souvent le
rôle d’intermédiation vigilante que les communicants sont tenus de jouer plutôt que celui
d’inventeurs de nouveautés, à l’instar de chefs d’orchestre possédant une vision d’ensemble des
sujets.
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La seconde tendance, plus fonctionnelle, est l’importance du morcellement de notre temps dans
notre capacité à recevoir des messages et à les assimiler. Nous sommes connectés simultanément à
plusieurs réseaux et recevons des milliers de sollicitations à la semaine. Même vertigineuses, les
statistiques traduisent mal la sensation d’étouffement que chacun ressent devant ce flot ininterrompu.
Chacun d’entre nous reçoit en moyenne 14 600 e-mails par an, soit 40 messages par jour. Le
phénomène se déplace maintenant sur le mobile, sur lequel un individu passe en moyenne un
cinquième de son temps à traiter ses e-mails » (Source : « Comment sortir du piège de l’e-mail ? »,
www.lemonde.fr, 2013). Selon les études, la pression publicitaire amènerait une exposition de 500
à 2000 messages par jour, nous pouvons donc garder cet ordre de grandeur de « milliers de
sollicitations à la semaine ».
Ainsi, notre capacité d’attention est fragilisée car elle est saturée et prise en étau par le sentiment
que tout est urgent alors que l’analyse requiert du recul, du temps et une forme de maitrise dénuée de
sentiment de précipitation. Comme le souligne Hartmud Rosa : « Il résulte du fait que les sujets et les
organisations sont constamment occupés à éteindre le feu, c’est-à-dire à s’efforcer de venir à bout
des problèmes urgents mais aussi, en même temps, à maintenir ouvertes les options futures et à
sauvegarder les possibilités de connexion de telle sorte que la relation entre la définition de la
séquence de leurs actions et la hiérarchie de leurs préférences est durablement perturbée. Elle est
aussi une conséquence de la tendance à privilégier le court terme, dans des conditions d’incertitudes
structurelles. » (Source : Accélération. Une critique sociale du temps, La Découverte, 2011)
Le digital n’explique pas tout de ces tendances mais il contribue à créer un faisceau de
dynamiques sociales marquées par l’immédiateté et la perception que rien ne saurait attendre et que
valeur et réactivité sont synonymes.
Enfin, la dernière tendance correspond au positionnement des individus dans la société et vis-
à-vis du travail qui est radicalement différent de celui de nos parents. La fameuse génération « Y »
n’a plus les mêmes attentes et la communication doit s’adapter à ces nouvelles postures. Le digital
permet aussi à ces attentes de trouver des réponses concrètes. Le développement des « slashers »,
anglicisme qui désigne des individus multidimensionnels10 et multitâches, qui cherchent à
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valoriser leur exception personnelle et leurs multiples talents pour dépasser les logiques de
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contractualisation, en est un exemple. Dans son ouvrage Nous sommes tous singuliers : Exit le
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marketing de masse ! (2011), Seth Godin démontre ainsi que la « normalité » est une stratégie aussi
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appel à des individus qui peuvent s’intégrer en son sein sans trop de heurts. Il est clair que les
outils digitaux accompagnent ces comportements et favorisent leur accélération. Ils leur
fournissent plateformes, espaces d’expression, forums, applications de partage d’informations
adéquates pour qu’ils s’ancrent, imposant à la communication, en particulier la communication
interne ou de recrutement, de chercher à se connecter à ces réseaux, de s’y inviter avec subtilité
pour convaincre ses membres et les embarquer de leur propre chef.
La conversation
« La notion de “conversation” s’est fortement développée et généralisée ces dernières années dans le champ du marketing. Le terme
est utilisé par les différents acteurs pour qualifier des pratiques hétérogènes, toutes relatives à des interactions entre internautes et
marque, entreprise ou institution : réseaux sociaux, forums, plateformes conversationnelles, stimulation de la collaboration et
participation sont ainsi les supports de ce genre discursif aux contours imprécis.
À l’observation, l’usage du terme apparaît métaphorique, la “conversation” revendiquée ne désignant pas dans les faits observés ce
que l’on appelle habituellement une conversation. Ce glissement linguistique témoigne du souci d’afficher, par un pseudo-dialogue, une
spontanéité et naturalité de l’échange et une relation privilégiée avec chaque internaute.
Mais bien au-delà d’une discussion sur le bien-fondé du terme en lui-même, la qualification de “conversation” pose question et illustre
la volonté des professionnels d’instaurer un autre mode de relation. La “conversation” revendiquée par certains professionnels
comme nouveau paradigme témoigne de la recherche d’une nouvelle posture.
Dire la conversation serait alors une façon de transformer la communication en la purifiant de ses connotations négatives : loin de
l’autoritarisme d’un discours impressif et général de masse, le terme de “conversation” offre l’idéal d’un mode relationnel symétrique,
individualisé et désintéressé.
Ce souhait de repenser chaque internaute comme un interlocuteur privilégié et unique est pourtant antinomique avec la vocation du
marketing qui tend à regrouper en segments homogènes pour apporter des solutions groupées et communiquer en nombre.
Il est peu probable que les agences et entreprises souhaitent quitter le régime traditionnel du marketing et de la stratégie qui tendent à
conquérir et fidéliser des cibles en faveur d’offres conçues pour elles.
En revanche, la “conversation” et son imaginaire professionnel sont le symptôme d’un malaise dans la communication et globalement
dans l’échange marchand. Brandir la “conversation” peut signifier l’incapacité à assurer un service après-vente de qualité, le souhait
de compenser l’anonymat et la technicisation des échanges, de masquer la mise au travail du consommateur, la volonté de proposer
une relation engageante et continue qui transcende le cadre de la transaction ordinaire, souvent suspectée d’être intéressée.
L’imaginaire conversationnel semble enfin une réponse, fédératrice mais nécessairement limitée et provisoire, à l’incessant besoin de
renouvellement des professionnels sur le marché de la
relation aux consommateurs. Requalifier la communication devient alors une opportunité de se distinguer auprès des annonceurs sur
le marché des agences, l’occasion pour les professionnels de montrer leur dynamisme et leur capacité à repenser la relation aux
consommateurs, une relation toujours en reconfiguration, entre rapport de forces et équilibre. Comme la publicité, le marketing
relationnel, la communication intégrée puis à 360°, la “conversation” a de beaux jours devant elle ; nul ne doute pourtant que les
professionnels trouveront bientôt des façons complémentaires de régénérer la communication avec de nouvelles offres et pratiques. »
■
(Source : Caroline de Montety et Valérie Patrin-Leclère, « La conversion à la conversation : le succès d’un succédané »,
Communication & Langages, n° 169, 2011.)
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La Fontaine
Que dire ? À qui ? Dans quel objectif ? Via quel canal et aux moyens de quelle technique ?
L’entreprise ne peut communiquer à tous vents. Comme tout investissement, la communication doit
être pensée, connectée aux enjeux de l’entreprise et cohérente avec sa stratégie globale. Elle opère en
tant qu’interprète de la stratégie. Pour mieux définir l’orientation générale, la dotation en moyens et
leur gestion, le plan de communication s’avère être un outil indispensable.
LE CAP
Le plan de communication est le volet stratégique d’une politique de communication annuelle. Il fixe le
cap, les objectifs principaux et les moyens assortis. Il n’a pas vocation à entrer dans le détail de chacune
des actions mais à poser clairement tous les éléments qui les rendent possibles et fructueuses pour
l’atteinte des objectifs de communication de l’entreprise. Le plan peut aussi énoncer la « tagline » ou
« motto » de l’entreprise sur l’année. C’est un moyen simple mais qui permet de toujours garder en tête les
raisons qui motivent le lancement de telle ou telle action. Il assure également la continuité entre les
différents chantiers engagés et la cohérence de l’ensemble.
OUTIL DE NÉGOCIATION
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PLATEFORME DE DIALOGUE
Le plan de communication, même imparfait, peut être co-construit avec les équipes du département
communication. Le directeur de la communication dans son rôle de chef d’orchestre organise des
réunions collectives ou workshops qui favorisent l’émergence des objectifs partagés et stimulent la
discussion autour du projet commun du département. C’est une très bonne manière d’embarquer les
acteurs autour des objectifs de l’année.
Par ailleurs, le plan de communication peut aussi être partagé avec d’autres parties prenantes
internes : DAF, Top Management, direction RSE, etc. Ainsi, chacun peut être informé des grandes
lignes qui vont structurer la communication annuelle, en tirer profit sur son périmètre et surtout
engager une discussion avec les communicants autour des thèmes qu’il faudrait ajouter ou affiner.
communication, de la taille de l’équipe, etc. Toutefois, on peut éliminer quelques pièges et se donner
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plus informelles en interne, chaque acteur détenant une part d’expérience quant au passé récent.
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Ces objectifs doivent s’enraciner dans ceux de l’entreprise. Par exemple, une entreprise qui
envisagerait de se développer sur les marchés émergents doit pouvoir s’appuyer sur un message
spécifique pour ces marchés, pour l’international en général et assortis d’une mise en œuvre locale.
Il faut savoir aussi limiter le nombre d’objectifs. Trop d’objectifs équivalent à des actions
nombreuses et dispersées dont l’impact reste limité. Pour être stratégique, il faut prioriser et savoir
ce que l’on souhaite faire d’abord. Outre leur importance, certains objectifs sont de court terme et
d’autres de long terme. C’est aussi une dimension à prendre en compte.
On distingue quatre grandes familles d’objectifs de communication :
1. Notoriété : c’est une base nécessaire quand on veut toucher une partie prenante. Mais ce n’est pas tout.
Une notoriété très grande associée à des activités mal comprises peut même être un handicap. Lorsque
la notoriété d’une marque est très développée, il est difficile de la modifier du jour au lendemain.
2. Image : différents problèmes d’image peuvent survenir : une image peut être floue, en décalage
avec la réalité de l’entreprise, mauvaise… Parfois, il s’agit simplement de faire évoluer l’image
d’une entreprise ou d’une marque en accord avec son époque pour qu’elle ne vieillisse pas.
L’image n’est pas la réputation : elle reflète à un instant t, aux yeux des parties prenantes, l’état de
la marque. La réputation au contraire se construit avec le temps.
3. Relation : une image peut être bonne en soi, mais ne rien apporter à la marque. Or, la communication
d’aujourd’hui est profondément relationnelle. Les réseaux sociaux ont accentué cette tendance à créer
des réflexes et organisations communautaires de supporters de marques ou d’entreprises.
L’attractivité pure ne suffit plus, il faut de la loyauté et de l’engagement.
4. Comportements : déclencher une action est l’objectif ultime de la plupart des stratégies de
communication. On appelle cette notion « conative » en sciences de la communication. Les actions
peuvent être de différentes natures : faire acheter, postuler, voter, donner, cesser d’avoir des conduites
à risques, s’engager, participer, adopter des comportements socialement responsables, etc.
Le communicant doit pouvoir comprendre comment ces comportements vont être déclenchés chez
les parties prenantes visées et mettre en œuvre les actions qui le permettent. C’est dans cette optique
que les études sont un levier intéressant : elles prodiguent des données qui permettent le décryptage
total ou partiel de la perception.
À noter que les comportements mettent du temps à évoluer. Il faut pouvoir intégrer cette variable
temps dans le ou les plan(s) de communication.
• citoyens/tout ce qui touche à l’opinion publique mais aussi aux pouvoirs publics.
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Aujourd’hui, les schémas sont moins simples. Si les citoyens sont des parties prenantes clés,
notamment via les réseaux sociaux, ils peuvent multiplier les casquettes de parties prenantes, en étant
par exemple actionnaire d’une entreprise. Les rôles se superposent et rendent plus malaisée
l’élaboration de messages unidirectionnels. Le temps est à la conversation, il faut que les entreprises
acceptent de lâcher prise sur le tout contrôle. Leurs parties prenantes sont souples et malléables tout
en étant a priori plus informées, elles s’adaptent à beaucoup de changements tout en respectant surtout
les interlocuteurs sincères qui font ce qu’ils disent et disent ce qu’ils font.
Les parties prenantes doivent être qualifiées et si possible quantifiées. La qualification est de
deux ordres : les critères socio-professionnels qui définissent la partie prenante en question et son
état de perception (attentes, freins, motivations, etc.) par rapport à la marque ou à la problématique
en présence. Elle peut générer une segmentation précise des parties prenantes permettant d’adapter
les messages et actions de communication en conséquence.
Une fois la nomenclature établie, il est sage de pouvoir établir un ordre de priorité parmi les
parties prenantes. Bien souvent, les clients sont la partie prenante essentielle et en bout de chaîne (les
médias étant des entités d’intermédiation) pour les marques.
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Les interlocuteurs à privilégier sont les agences en conseil média et en achat d’espace. Abonnées
à des études de pige type Secodip, elles font des bilans des investissements par marché et par média,
etc. À noter également, TNS MI pour la pige pub, ou Yacast le site marketing pour les budgets hors
média…
Si cela n’a pas été fait dans la phase d’analyse préalable, mieux vaut tard que jamais : analyser ce
que le « marché » fait en matière de communication : pige publicitaire à travers des abonnements type
Secodip, veille Internet, synthèse des actions de communication de ses concurrents ou d’annonceurs
proches.
Les éléments de l’analyse vont porter sur le niveau d’investissements global connu ou estimé, et
déterminer la « part de voix » de chacun des intervenants. Vont être étudiées également la saisonnalité
et la répartition des médias et des actions hors média.
Cette analyse, en fonction de la problématique de communication et des moyens qui peuvent être
investis permet d’affiner le ou les scénario(s) budgétaires dans lesquels va s’inscrire la
communication de l’entreprise.
■ La phase de budgétisation
La budgétisation doit prendre en compte les coûts externes – par exemple, les agences ou prestataires
impliqués dans le projet – et les coûts internes qu’il s’agisse de finances ou de temps passé des
équipes.
Il y a plusieurs méthodes de budgétisation parmi lesquelles :
• la méthode par objectifs, souvent utilisée pour justifier d’une augmentation de budget ;
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• la méthode par répartition : on dispose de tel niveau de budget, comment l’affecter en fonction des
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priorités ? Méthode difficile car on sait souvent tard dans l’année quel sera le budget de l’année
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suivante et les priorités ne sont pas toujours clairement dégagées en début d’année ;
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• la méthode par coûts : on a telle ou telle action à gérer, combien ça coûte et que reste-t-il pour faire
autre chose ?
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• la méthode par parties prenantes : moins utilisée car plus difficile à établir mais très stratégique
pour atteindre les parties prenantes visées.
La plupart du temps, la budgétisation est le fruit de ces méthodes.
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Sommaire type d’un plan de communication
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● Communiquer à l’international
« De nombreuses entreprises évoluent aujourd’hui dans un environnement mondialisé : leur stratégie s’est internationalisée
pour répondre aux contraintes de marchés “globalisés”. Dans ce contexte, comment communiquer à l’international ? En
quoi, la dimension internationale change-t-elle la donne de la communication ?
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La communication à l’international diffère-t-elle d’une communication nationale ?
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Les communications nationale et internationale posent des problématiques différentes : le contexte international est souvent
plus complexe qu’un environnement national, notamment en ce qu’il doit intégrer des différences linguistiques et surtout
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culturelles. De ce fait, la conception et la mise en œuvre de la communication s’avèrent plus problématiques, la coordination
plus difficile, et la mesure des résultats plus aléatoire. Quant aux outils utilisés, ils sont assez semblables à ceux de la
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révolution en cours aura clairement un impact sur la manière dont les entreprises communiqueront à l’avenir. » ●
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C’est capital de le garder en tête et de le mettre en œuvre concrètement : le plan de communication doit
être partagé en amont et en aval. Cela lui permet d’être le fruit d’un plus grand consensus et
d’embarquer plus de collaborateurs dans son sillage. C’est la dimension « politique » du plan. Un plan
confectionné en « chambre » entre deux personnes n’a pas de sens.
Une fois le plan établi et accepté par la direction générale – c’est la plupart du temps une décision du
comité exécutif ou de direction de l’entreprise qui entérine le plan de communication – il faut le présenter
aux différentes équipes opérationnelles concernées par sa mise en œuvre, autrement dit les clients internes
de la communication dans l’entreprise, et pas seulement les patrons des différentes directions.
Le plan sera aussi un outil de dialogue avec les prestataires externes et les agences qui pourront
mieux comprendre les objectifs de l’entreprise. Ne jamais oublier qu’un prestataire bien informé est
plus efficace au service de son client.
Pour conclure, nous nous permettrons d’emprunter à l’ouvrage Le Plan de communication de
Thierry Libaert (Dunod, 3e éd., 2008) une dizaine de principes qui nous semblent valables pour bâtir
un plan de communication.
différence, limites).
• « Statement » : la phrase claire qui résume le positionnement de marque.
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une promesse, en accompagnement du budget. Après un petit tour de piste, le naturel reprend rapidement le pas et
l’on continue à construire ses actions comme avant, les mêmes actions, en travaillant en “réaction” plus qu’en
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anticipation. Bref, un exercice utile mais qui ne donne pas à la communication une très forte crédibilité et ne l’aide
pas à être perçue comme stratégique. Le reflet d’une communication immobile ?
Patchwork
Un peu “discours de synthèse”, un peu liste des courses. Chaque service fait part de ses besoins, de ses attentes, de ses
projets et l’équipe communication assemble en donnant une cohérence de façade, grâce à la charte graphique et à quelques
supports structurants mis à la disposition de toutes les actions. Peu engageant, il satisfait tout le monde jusqu’au jour où…
Le reflet d’organisations décentralisées et d’une communication à la remorque ?
En retard
Finalisé à la fin du premier semestre de l’année qu’il couvre… Logique, il y avait la convention de lancement de l’année,
les vœux du président, le journal interne à boucler, et puis il n’y a qu’une personne qui soit en capacité de le faire. Et c’est
comme ça tous les ans, mais l’année prochaine on s’y prend plus tôt. Le reflet d’une dircom “à la ramasse” ?
Opportuniste
Un problème ? Une demande ? Et hop, la direction de la communication vous concocte votre plan de communication. C’est
une approche service et réactive qui permet de rassurer les uns et les autres, à commencer par les équipes communication
quant à l’utilité de leur service. Utile, mais pas suffisant s’il n’est pas adossé à quelque chose de structurant permettant une
mise en harmonie avec un cadre général et de faire en sorte que des synergies se créent entre toutes les actions et
renforcent la cohérence d’une marque. Le reflet d’une communication sur ressorts ?
Monocorde
Oui, on parle de tout mais surtout de la campagne de pub, des RP ou de l’interne… parce que le “dircom” ne croit qu’à
cela et c’est ce qui se voit. Le reflet d’une communication à œillères ?
Bavard
Généralement sous Word, long, détaillé, pontifiant, soporifique. Mêlant fondamentaux et actions ponctuelles. Retour à la
version 1.
Fantomatique
Oui, ça existe et plus que l’on ne le croit… de grandes, très grandes structures, internationales, cotées, qui n’ont pas de
plan de communication. Bref, compte tenu des liens entre le dirigeant et son homme lige (homme de confiance), un outil
trop engageant. Le reflet d’une communication au-dessus de tout.
Efficace
Celui qui fait le lien entre divers fondamentaux de l’entreprise : la stratégie, la plate-forme de marque, le système
d’indicateurs et de mesure d’efficacité, les degrés de responsabilité des uns et des autres, les instances de débats et de
décision de l’entreprise. Bref celui qui plus qu’un guide devient une référence et un outil permanent auquel on se réfère.
Un outil synthétique, accessible et en permanence réajusté… parce que le monde change. Un outil qui a donné lieu à un
travail collectif progressif, analytique permettant à chacun et à tous de regarder derrière – ce qui a fonctionné/pas
fonctionné et pourquoi – et devant sur ce qui doit être modifié. Bref, un dispositif SMART (Spécifique, Mesurable,
Ambitieux, Réaliste, inscrit dans une Temporalité). Le reflet d’une communication managée, n’est-ce pas un service
comme les autres après tout ? (Même si elle est habitée par des gens bizarres.) Son efficacité n’est-il pas lié à sa
normalité ?
Politique
Mais comment pourrait-il en être autrement ?
Et puis… le plan qui marche… car au-delà de ses différentes caractéristiques, le plan de communication est avant tout un
levier pour :
– suivre des progressions et les engagements pris ;
– mettre en évidence l’apport de valeur de la communication à la marque, à la réalisation des objectifs de l’entreprise, à
l’évolution des comportements, etc.
– faire réfléchir une communauté de communicants et les aider à mieux se positionner dans l’organisation et identifier les
contributions croisées ;
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– aider les communicants à devenir de vrais ambassadeurs d’un politique de communication ;
– contribuer à la pédagogie de la communication, notamment en proposant des repères au management et à ceux qui n’ont
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pas une très haute idée de la communication ;
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– ne pas s’interdire d’évaluer le plan de communication lui-même, puisqu’il reste un outil qu’il est toujours possible
d’optimiser, notamment quand l’entreprise connaît des phases de transformation. » ●
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Notoriété Je connais
On notera qu’il existe un grand nombre de définitions de l’image et que certains différencient
l’image de la réputation. Ainsi, selon Jean-Pierre Piotet qui dirige l’Observatoire de la réputation,
l’image concernerait davantage le court terme et répondrait à un objectif de « faire aimer », alors
que la réputation s’inscrirait sur le long terme et répondrait à un objectif d’établissement ou de
renforcement de la confiance (voir tableau 2.2).
Selon Laurent Sacchi, directeur délégué à la présidence et directeur général « Corporate Affairs »
du groupe Danone, il n’y a pas lieu de s’inquiéter sur ces querelles d’experts : « Relations publiques
ou communication corporate, image ou réputation, dans la réalité du management de la
communication en entreprise, personne ne fait la différence. »
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■ Le rapport sur l’état de l’image
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Toute démarche de communication vise, in fine, à doter ou modifier l’image de l’entreprise. Pour ce
faire, elle doit commencer par confronter trois images : l’image réelle ou objective (ce qu’est
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l’entreprise), l’image perçue ou subjective (la manière dont l’entreprise est perçue) et l’image
désirée (la manière dont l’entreprise aimerait être perçue). Les grandes entreprises trouveront dans la
presse de précieuses indications sur l’évolution des opinions qui les concernent et l’état de la
concurrence. Les PME auront tout intérêt à sonder leur environnement (professionnel, sectoriel,
régional).
L’image n’est pas un phénomène abstrait, plaqué, mais bien la représentation d’un état de fait.
Aucune politique de communication ne peut passer outre la réalité. Pour mesurer l’état de leur image,
de nombreuses entreprises ont institué un baromètre. Instrument de mesure, consulté périodiquement,
il leur permet de voir où elles en sont, et d’infléchir leur politique de communication.
Exemple
Une compagnie aérienne procède régulièrement à ce type de mesure sur les marchés français et internationaux (USA, Japon,
Proche-Orient, France, France). À partir de trois critères de base : des données fonctionnelles (état de la flotte, ponctualité, qualité
des navigants…), un aspect qualitatif (traitement des passagers), des éléments strictement commerciaux (coefficient de remplissage,
nombre de voyageurs…). Ces mesures permettent à la compagnie de suivre les évolutions de son image, de se situer vis-à-vis de la
concurrence et d’infléchir ses actions.
Ces mesures d’image sont éminemment temporelles : valables à l’instant t, elles devront être
reconsidérées à l’instant t + 1.
Exemple
Ce n’est pas un hasard si les entreprises des secteurs chimique (dont certaines ont disparu depuis Rhône-Poulenc, Bayer, ICI,
etc.), pétrolier (Shell, Elf…) et pharmaceutique, furent les premières à communiquer de façon institutionnelle. Ce sont des secteurs
structurellement « à risques », qui ont compris l’importance de s’appuyer sur la « moins mauvaise image possible ».
Pour bâtir une image d’entreprise, respectez quatre principes : une bonne image sera juste, positive, durable, originale.
Face aux critiques sur le manque de clarté des organismes de crédit à la consommation et au
surendettement des ménages, Cofidis France entend se positionner comme un éclaireur grâce à plusieurs
outils d’accompagnement des clients : contenus pédagogiques, contrôle de l’information numérique par
des outils adaptés aux smartphones et tablettes, coaching budgétaire. Le concept « éclaireur » est
décliné autour de trois aspects :
• relationnel : conseil personnalisé, explication, écoute ;
• technologique : outils innovants et ergonomiques ;
• pédagogique : information responsabilisante.
Exemple
Axa a lancé en mai 2008 une nouvelle stratégie de marque afin d’illustrer son positionnement de groupe d’assurances autour de
preuves concrètes de la qualité des services offerts. Une nouvelle signature « Réinventons notre métier » avait été choisie autour d’un
projet stratégique. La crise économique et financière des années 2010-2011 a fortement impacté ce plan qui fut élaboré en interne
grâce à un travail collaboratif auquel participèrent 400 managers. Le nouveau plan baptisé « Ambition Axa » dresse la perspective de
l’entreprise à horizon 2015.
Le repositionnement peut être consécutif à une opération de fusion acquisition ou s’effectuer à la suite d’un changement de nom.
Exemple
Réputé essentiellement dans les années 1980 comme étant un fabricant d’électroménager et notamment pour ses téléviseurs, le
groupe Thomson a connu d’importantes restructurations tout au long de son existence. Après la séparation des activités militaires
dans une entité qui deviendra le groupe Thalès, la branche grand public se spécialisera progressivement dans des activités davantage
business to business. Pour marquer l’évolution de l’entreprise, Thomson décide de se rebaptiser en s’appelant désormais Technicolor.
Basé essentiellement sur de la fourniture de contenus de divertissement pour l’industrie des médias, le groupe de 17 000
collaborateurs a dû revoir totalement sa stratégie de communication avec comme nouvelle promesse « préserver l’intégrité artistique
des contenus » et fournir la meilleure expérience visuelle possible à l’utilisateur final, sans conflit d’intérêt avec le client
Le décalage entre l’image qu’une entreprise dégage (son identité) et l’image qu’elle propage (ses manifestations) est dangereux. Il
sera révélé par les comportements des hommes sur le terrain (salariés, commerciaux, distributeurs…) ou sous l’épreuve des faits
(produits en deçà des promesses, résultats financiers décevants, etc.).
Quand la communication se heurte à la réalité, la firme court droit à la catastrophe : on ne communique bien que si le « produit » est
bon. En témoigne la tristement célèbre expérience de la SNCF au cours de l’hiver 1986-1987 (voir ci-après).
Exemple
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Tandis qu’était lancée une gigantesque campagne d’image sur le thème « SNCF, c’est possible », a éclaté la grève des cheminots la plus
dure des quinze dernières années. Un pays paralysé, une situation interne inextricable (rupture du dialogue et des négociations) et… un
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slogan totalement discrédité. Contrairement à ce qui était proclamé, rien n’était possible !
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L’image de l’entreprise doit également être adaptée aux nouvelles évolutions de l’entreprise. Celle-ci peut se diversifier, se recentrer,
se repositionner sur de nouvelles activités et la communication doit donc accompagner ces évolutions.
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Apple 48,8
4 Citroën Michelin 4
Microsoft 48,5
Pernod Ricard 4
By
28 Société
Générale
29 Total
30 SNCF
L'observatoire de la réputation attribue, aux entreprises du CAC 40, des « R ». Cette note prend en compte des critères tels que la santé financière, la
qualité des produits ou services, le comportement responsable ou la confiance. (La note maximale est 5R.)
1 – Apple 6 – Coca-Cola
3 – Google 8 – FedEx
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La communication : un investissement de long terme
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Si la communication peut sélectionner certains aspects de l’entreprise et les exalter, elle ne peut en créer de toutes pièces. C’est
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pourquoi, avant d’élaborer un discours sur l’entreprise, il convient de connaître sa réalité, pour en tirer des directives.
Étude de la situation
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• Historique.
• Personnalité : métier, structure, activités.
• Personnel : hautes figures (fondateurs, dirigeants), salariés (structure, qualification, motivation, profil général).
• Résultats : performances, évolution.
• Environnement : état de la concurrence, dimensions du marché, perspectives futures.
Mise en perspective
• Définir des points forts et travailler à leur amélioration : produits, qualité du service, management…
• Mettre en évidence des points faibles, puis les effacer : mauvaise image de marque, manque de dynamisme du personnel, etc.
• Recherche de la valeur ajoutée de l’entreprise.
• Projection dans l’avenir : « Que sera la société dans trois, cinq, sept ans ? » La communication est un investissement de long
terme ; elle sert le présent tout autant qu’elle prépare l’avenir…
Une image durable : faite pour vivre des années… sinon toute une vie
Puisqu’elle porte la vocation de l’entreprise, l’image est un élément théoriquement immuable. Sa longévité est logiquement à l’aune
de son efficacité. Une image inexacte disparaîtra vite. En revanche, on ne change pas un concept « qui gagne » : on l’adapte. ■
Le Crédit Agricole, la continuité du positionnement
La continuité du positionnement vit sur le même thème du « bon sens ». En 1970, la banque mise sur la tradition pour se différencier
de ses concurrents, et signe : « Retrouvez le bon sens ». En 1976, elle adopte un nouveau slogan « Le bon sens près de chez vous » :
la formule fait référence aux racines rurales de la banque, tout en jouant sur la proximité géographique et affective. Pour la première
fois, une banque disposait d’un vrai concept de communication. En 1987, le « bon sens près de chez vous » disparaît au profit du « bon
sens en action » : l’action a remplacé la notion originelle de proximité. Celle-ci ne convenait plus ni aux besoins de la banque, ni aux
attentes des clients (la proximité géographique n’est plus aujourd’hui un atout). Et, dans les années 1990, la banque se tourne vers les
valeurs de complicité, d’écoute, de performance (avec notamment comme slogan publicitaire « Au Crédit Agricole, votre épargne a
de l’imagination »), tout en continuant de signer « CA, le bon sens » avec la variante B to B (communication professionnelle) : «
Le sens de l’entreprise ». Le groupe signe ensuite « L’imagination dans le bon sens ». Ainsi, la valeur maîtresse du groupe, « le bon
sens » a perduré depuis plus d’une trentaine d’années ; seule en a été modifiée sa déclinaison. Ce n’est que le 30 septembre 2005 que
le groupe, suite à l’acquisition du Crédit Lyonnais, devenu LCL, se lance dans une nouvelle signature : « Une relation durable, ça
change la vie. »
Malgré les soubresauts des turbulences financières internationales, il importe à la banque de rappeler ses fondamentaux et de
rassurer ses clients anciens ou à venir. En septembre 2011, le bon sens fait son retour avec une nouvelle signature de la banque « Le
bon sens a de l’avenir. »
La formule était un rappel des fondamentaux mais en évitant la référence directe au passé pour se projeter dans l’avenir. La
signature se justifiait autour de trois paramètres : le conseil, la proximité et l’utilité. À l’international, la signature était traduite par
« The bank of common sense. » ■
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Rien ne sert de mener une politique d’image, si c’est pour se fondre dans la masse des entreprises de
son secteur. Ceci est particulièrement critique dans les secteurs où les produits/services sont
banalisés : faute de pouvoir vendre des produits différents, les entreprises sont obligées de se doter
d’une vraie personnalité, c’est-à-dire d’une image de firme originale et spécifique.
Exemple
Considérons la communication des laboratoires pharmaceutiques. Tous communiquent autour de thèmes rabâchés, tels que la vie,
l’espoir, la santé, l’engagement vis-à-vis du consommateur, etc. Dans cet univers de banalité, le laboratoire soucieux de se distinguer
doit faire preuve d’imagination, trouver le ton et les mots justes. Et pourquoi pas décaler son discours : axer sa campagne sur la
proximité avec l’utilisateur ; ou, au contraire, s’adresser à d’autres cibles (médecins ou pharmaciens), prescripteurs, mais non
directement acheteurs ; et encore mieux, faire preuve d’humour ou d’originalité… ?
Exemple
En 1974, les agents de la BNP avaient ressenti un certain malaise face au célèbre slogan « Votre argent m’intéresse » et la représentation
de leur métier de banquier : excellente idée publicitaire, mais totalement déconnectée de la réalité et difficile à assumer en interne.
En revanche, on peut constater la force de slogans comme celui d’Accor, lancé en septembre 2011 : « Open new frontiers in
hospitality » succédant à la signature « Nous fabriquons du sourire » qui datait de 1998.
La plus élémentaire prudence conduit donc à tester le message à l’intérieur de l’entreprise avant
de le rendre public. Cela permet de vérifier qu’il est porteur des vraies valeurs et de s’assurer qu’il
peut être adopté et diffusé par le personnel. Il n’est pas possible de prôner une communication
externe dynamique, et de négliger la communication interne !
■ … et se prolonge à l’externe
On ne peut que constater des interférences entre les différentes disciplines : certes, une campagne de
publicité est essentiellement conçue pour accompagner les ventes, mais elle motive aussi le
personnel de l’entreprise (et notamment sa force de vente) ; une campagne de notoriété sert bien sûr à
solidifier l’esprit d’entreprise, mais elle n’est pas pour autant sans incidence sur le chiffre
d’affaires… Les frontières entre les actions internes et externes sont perméables : les discours que
l’entreprise tient aux uns (ses salariés) et aux autres (ses interlocuteurs extérieurs) doivent
s’harmoniser et ce principe s’est considérablement renforcé avec la généralisation des réseaux
sociaux.
Pour faire vivre une image hors de ses murs, l’entreprise doit bien sûr composer avec ses
salariés. Mais elle doit surtout s’appuyer sur une structure efficace de communication externe (voir
tableau 2.5).
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T ABLEAU 2.5 – LES COMPOSANTES DE L’IMAGE D’UNE ENTREPRISE
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5. Positionnement/Posture : c’est la position que l’entreprise a (ou voudrait avoir) sur son marché
par rapport à ses concurrents. Un positionnement se trouve en analysant préalablement la position
des autres acteurs du marché (mapping) et en décidant soit de choisir une position non encore
occupée, soit de venir attaquer frontalement un concurrent sur une position déjà prise, soit de se
placer à la périphérie d’un acteur important avec une spécificité mineure pour bénéficier d’un
effet d’aspiration.
– Cela répond à la question : « Comment l’entreprise ou la marque se caractérise-t-elle ? »
6. Personnalité : c’est l’ensemble des éléments de nature socio-psychologique attribué à une
entreprise ou une marque.
– Cela répond à la question : « Quelle relation la marque ou l’entreprise souhaite entretenir avec
ses publics (émotionnelle, affective, sentimentale) ? »
7. Promesse : c’est le bénéfice que l’entreprise va promettre à ses publics. Contrairement à la vision et
à la mission qui n’engagent que la marque, la promesse est un contrat concret passé entre la marque
et le consommateur. Elle se rédige en général dans une formule de type : « Voici ce que nous pouvons
faire pour vous. »
– Cela répond à la question : « Que me propose concrètement l’entreprise ? »
8. Justifications/Preuves/Reason to believe : ce sont des éléments concrets (et pas seulement
déclaratifs) qui viendront étayer la promesse, les preuves données aux différents publics de sa
véracité. Il peut s’agir de caractéristiques produit, de prix, d’histoire de l’entreprise, d’éléments
scientifiques, de témoignages, etc.
– Cela répond à la question : « Pourquoi croirais-je la promesse de cette entreprise ? »
9. Ton/Style : c’est la manière dont l’entreprise souhaite développer ses messages, cela influe sur le
caractère que l’on souhaite donner à la marque.
– Ton : léger, sérieux, institutionnel, humoristique, sympathique, connivent, impertinent, etc.
– Style : classique, trendy, esthétique, généreux, élégant, simple, populaire, etc.
10. Contraintes : ce peut être le respect de la charte graphique, des contraintes budgétaires, des
contraintes de timing… ou tout autre élément important à prendre en compte dans l’élaboration
de la stratégie de communication ou dans sa mise en œuvre, notamment le positionnement des
concurrents, ou les contraintes des règles publicitaires.
– Cela répond à la question : « Que ne faut-il pas oublier ? »
Exemple
Le groupe Areva a mis en place une politique de marque basée sur les éléments suivants : notre vision est que l’énergie est le
fondement du développement des sociétés, notre mission est de produire de l’électricité avec moins de carbone, nos valeurs sont la
transparence, la sécurité et la pédagogie. Selon Paul Macheret, directeur de la communication externe Areva jusqu’en juillet 2012, la
communication s’est organisée en trois étapes : « Au début des années 2000 et à la naissance du groupe Areva, nous avons expliqué
qui nous étions et ce que nous faisions. Ensuite et jusque 2009-2010, nous avons expliqué notre rôle, notre mission. Aujourd’hui, nous
sommes davantage dans la communication autour de notre contribution économique et sociale. Notre communication vise à établir un
territoire autour de notre marque, plus accessible et décomplexé. »
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■ Une démarche rigoureuse
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La démarche se déroule en deux temps. D’abord concevoir une ligne directrice : voilà l’image/le
message que nous voulons diffuser. Puis, définir les différents territoires d’application :
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Exemple
Logo de la ville de P aris lors de sa
candidature aux Jeux olympiques de 2012
Quand Accor, Bouygues, Crédit Agricole , EDF, France Télécom, Lagardère, RATP et Renault s’associent pour accompagner
la candidature de Paris 2012 aux Jeux Olympiques et pour apporter l’équivalent de 12 millions d’euros, ils prennent des prises de position
étrangères à l’exercice de leur métier stricto sensu. Mais, ils émettent un discours de progrès, de compétitivité et de citoyenneté, et
valorisent ainsi leurs images, et cela même si le projet a échoué au profit de Londres. Lors de la conférence de presse qui présentait les
sponsors, Arnaud Lagardère, le président de l’association, insistait : « Nous voulons prouver que le monde économique français est
motivé par le projet. Au-delà des moyens financiers, nous pouvons y apporter nos réseaux commerciaux et nos savoir-faire, par exemple
en matière de marketing. »
Exemple
Le groupe Elior (Colombus Café, Courtepaille, Pomme de Pain, Paul, etc.) a connu également une évolution de sa politique de
marque en lien avec l’évolution de ses enjeux et de son activité. La signature « Inventer les nouveaux plaisirs de la table » (2000-
2004) semblait moins en phase avec les nouveaux modes de restauration, notamment pour la petite restauration rapide. Une nouvelle
signature « Partout où la vie a du goût » fut introduite en 2005. En 2011, le groupe se lance dans le facility management et les
services de propreté collective. Le logo est modernisé, et une nouvelle signature apparaît alors « Un monde d’attentions ».
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Accor est un cas exemplaire en matière de politique globale de communication. Créé en 1967 autour de 40 marques (Sofitel, Novotel,
Ibis, Ticket Restaurant, etc.) et de deux métiers (l’hôtellerie et les tickets restaurant), sa notoriété auprès des leaders d’opinion et de
la communauté financière internationale restait faible. « La marque mère était plus jeune que ses filles », explique un porte-parole. Il
fallait donc agir.
On observe trois phases principales dans la valorisation de la marque Accor : 1997-1999, 2000-2003 puis à partir de 2011. « En
1997, Accor est surtout perçu comme un holding financier, explique un porte-parole du groupe, nous décidons donc de
construire sa notoriété, de lui donner une image corporate et de créer un message international cohérent », le tout grâce à une
nouvelle identité visuelle (logo, signalétique, etc.) et à la mise en place dans tous les points de vente des repères de la marque :
une plaque de verre, un drapeau, des PLV, etc. Une campagne internationale est menée sur le thème : « Accor. Nous
fabriquons du sourire. »
Puis, en 2000, le groupe renforce la stratégie d’endossement des marques. Chaque logotype de marque intègre dans l’ensemble de ses
applications une mention Accor-hôtel, Accor-services ou Accor-travel, en fonction de son métier. Internet devient la clé de voûte d’un
système de communication qui doit porter l’offre transversale d’Accor à travers le monde, fédérée par accorhotels.com.
Une nouvelle campagne de publicité en avril 2003 vise à élargir l’audience d’Accor avec pour thème « un regard neuf », celui de
l’ensemble de ses collaborateurs. Résultat : une notoriété qui a crû significativement.
En 2011, le groupe se fixe l’objectif de s’imposer comme « LA référence mondiale de l’hôtellerie capable d’inventer les hôtels du futur ».
L’entreprise se recentre sur son cœur de métier après avoir cédé ses activités non hôtelières. Le groupe organise son portefeuille de marque
en supprimant les marques « All seasons » et « Étap-hotel » au profit de « Ibis-style » et « Ibis-budget ». Le lien et la cohérence entre Accor
et ses différentes marques sont renforcés. Les trois notions structurantes sont dégagées comme axe de communication : la modernité, la
simplicité et le bien-être. L’ancienne signature « Nous fabriquons du sourire » qui était restée identique de 1998 à septembre 2011 est
remplacée par « Open new frontiers in hospitality » pour mieux traduire la dimension internationale et les nouvelles formes de l’hospitalité
notamment par la communication digitale, le programme de fidélisation ou le club Accor-hôtel. ■
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● Le storytelling
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« Un récit, une histoire, est, selon la narratologie (science du récit), une succession d’états et de transformations qui
implique des acteurs (humains ou pas), des tensions et des émotions. Écouter, lire ou regarder une histoire nous absorbe,
nous interroge, et peut nous changer.
L’entreprise est impliquée dans la dynamique du récit, en tant que “héros” ou “ennemie” dans les récits des autres (médias,
parties prenantes, publics) et aussi en tant qu’énonciateur des histoires de ses membres, de ses aventures, de ses succès.
Raconter l’histoire de l’entreprise, et interagir avec les façons de raconter l’entreprise qui circulent dans l’espace public, sont
donc des passages importants pour travailler l’image et la réputation, fédérer les publics internes, gérer les marques, favoriser
les ventes. Le terme “storytelling” s’est imposé à partir des années 1990, en provenance du monde anglo-saxon, pour identifier
les narrations et l’activité de raconter. On a mis alors encore plus en évidence le fait que l’identité d’une marque, d’une
entreprise ou d’un produit possède une nature narrative. Soigner cette identité narrative est important, et un nouveau marché
de la consultance est né. Cette “vague” narrative a posé également des problèmes éthiques : est-ce que le récit fait oublier des
formes plus rationnelles d’informer sur l’entreprise ? En tout cas, la dimension narrative restera toujours un élément central de
la construction du sens, au niveau individuel et collectif. » ●
Le budget de communication
Le plan de communication a sa contrepartie financière : un budget défini en début d’exercice. Quelles sommes lui consacrer ? Comment
les fixer ?
Comment fixer un budget raisonnable ?
La faiblesse des sommes peut être un handicap à l’efficacité d’une politique de communication. Ne « mégotez » pas : il y va de
l’image de votre entreprise ! Mais comment fixer à l’avance un budget raisonnable ?
Certaines entreprises l’évaluent en fonction de leur chiffre d’affaires. Cette méthode a le double mérite de la facilité et de
l’objectivité. Elle est néanmoins rigide. Quel rapport y a-t-il entre un chiffre d’affaires et le montant nécessaire à une politique de
communication ?
D’autres entreprises fixent leurs budgets en fonction de leurs objectifs. Cette solution est plus rationnelle, mais peu sécurisante :
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jusqu’où aller ? Elle ne sera adoptée que par les sociétés disposant d’ordres de grandeur conséquents en la matière, qu’elles soient
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assistées par des agences, ou qu’elles aient déjà « commis » certaines actions de communication.
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Comme pour n’importe quel budget, il est sage de prévoir un volant de sécurité de 10 %, sommes non attribuées dont l’entreprise
dispose pour faire face aux imprévus.
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en sont essentiellement qualitatives. Comment calculer l’amélioration d’une image de firme ? Comment connaître et quantifier le
caractère opérationnel de cette image ? Comment lui attribuer avec sûreté telle part dans la croissance des ventes, telle hausse du cours
du titre ? Il n’y a pas de mode d’évaluation précis. L’entreprise a le choix entre deux méthodes : l’une quantitative, inspirée de la
publicité ; l’autre plus pointilliste.
• La méthode quantitative permet de rapprocher le coût d’une opération de ses retombées. Cette démarche est communément
pratiquée dans le cadre de campagnes publicitaires ; elle cherche à comparer les rentabilités respectives de différents supports, et à
évaluer les effets de la campagne sur les ventes. Le calcul est certes plus délicat dans le cadre d’une campagne non publicitaire.
• La méthode pointilliste ne peut être employée qu’a posteriori. Elle est plus intuitive que la première. À la suite d’une campagne de
communication, l’entreprise mesure l’évolution de certains repères déterminés à l’avance. À partir des réponses aux questionnaires se
dégagera une impression d’ensemble. Voici quelques indicateurs simples sur lesquels l’entreprise peut se fonder :
– Notoriété de l’action : il ne suffit pas que l’action soit connue ; encore faut-il qu’elle soit correctement attribuée à l’entreprise
initiatrice. Qui est au courant ? Avec quel degré de précision ?
– Réactions de l’entourage : qu’en pensent personnel, force de ventes, distribution, clients, fournisseurs, voisins, etc. ?
–Répercussions sur la motivation interne : l’action est-elle parvenue à sensibiliser les salariés ?
– Mise en valeur et exploitation par les médias : les journalistes ont-ils repris l’événement ? Dans quel esprit ? En quels termes ?
Aucune de ces méthodes n’est parfaite. Toutes deux apportent de précieuses indications, qui peuvent être corroborées par des études
confiées à des cabinets extérieurs. Ceux-ci travailleront à partir de check-lists établies par l’entreprise ; leurs analyses seront
d’autant plus pertinentes qu’elles seront faites dans un souci d’objectivité1.
Comment analyser un budget de communication ?
Au-delà des approches strictement comptables et financières, le budget s’audite : le nombre de lignes indiquant son niveau de
fragmentation, le budget moyen par action, la part dédiée à l’innovation, les provisions en cas de crise, la part du budget dédiée à la
communication interne, la répartition du budget entre communication corporate et commerciale : autant d’éléments clés qui vous
permettront de mieux comprendre votre budget et de le constituer en fonction de vos objectifs. ■
Préparez votre budget de communication (et sachez le défendre)
« Communicant et financier, deux fonctions clés de l’entreprise dont les ressorts et modes d’actions sont bien différents, de
quoi se trouver confrontés au risque... d’un défaut de communication. Il ne s’agit pas ici de “communication financière”
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mais de la communication de l’entreprise dans l’ensemble de ses dimensions, en tant que centre de coûts, mobilisateur
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d’une ressource rare et chère – a fortiori en ces temps de récession qui s’ouvrent devant nous.
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Alors voici quelques pistes, du point de vue du communicant, pour que la coopération entre les deux fonctions soit porteuse
d’efficience :
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1. se positionner en véritable acteur du cycle d’allocation des ressources (budget annuel et reprévisions en cours
d’exercice) ;
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2. entrer dans la logique de priorisation, clé de l’optimisation de l’allocation budgétaire (stratégie de l’organisation, rentabilité
des actions, caractère obligatoire, maîtrise des risques) ;
3. identifier les alliés qui sont les commanditaires et donneurs d’ordres des actions de “com” (Directeur général, marketing,
DRH...) sans abuser d’un éventuel argument d’autorité qui ne saurait être durable (“C’est une demande du DG”) ;
4. disposer de scénarios alternatifs et d’options (renoncements, réalisation selon des modalités alternatives, etc.) dans le
dialogue budgétaire ;
5. éclairer cette proposition par des éléments de benchmark – étude comparative qui permet de se situer dans un
environnement économique, social, etc. – externe, à toutes fins utiles ;
6. objectiver, qualifier et quantifier le plan d’action communication (et ses résultats attendus) dont le budget ne sera que la
traduction financière ;
7. convenir avec le DF du processus de dialogue (planning, modalités, critères, formats, etc.), si ce n’est pas déjà défini
dans l’organisation ;
8. construire avec le contrôleur de gestion le reporting et le tableau de bord qui pourront être associés à l’exécution du
budget, en joignant au suivi des données financières un suivi cohérent avec un suivi des données opérationnelles
traduisant l’activité communication (indicateurs clés de performance KPI (voir ici) et de volumétrie Kvi) ;
9. suivre tout au long de l’année la réalisation budgétaire, de manière proactive, en formulant alertes et anticipations ainsi
que propositions d’ajustements et corrections de trajectoire ;
10. étayer le dialogue lors des reprévisions en cours d’année, en réinterrogeant le probable et en justifiant les écarts
notamment face aux aléas.
Et ainsi, faciliter le travail du financier par une approche “rationnelle” sans pour autant “sur-vendre” la factualisation et
l’objectivation du plan d’action, pour une fonction communication qui conservera une part évidente de qualitatif et de
subjectivité plus ou moins corrélable à des résultats.
En période de crise économique (à l’inverse d’autres types de crises…) la “com” est traditionnellement regardée comme le
budget compressible par excellence, sans grandes conséquences opérationnelles. Ce n’est pas vraiment rassurant pour le
responsable communication. C’est pour cela que tout le travail en amont dans la construction du plan de communication et
la définition des ressources associées, ainsi que pour la mise en œuvre d’un dialogue de gestion avec la fonction contrôle de
gestion a du sens et permettra de minimiser les risques d’arbitrages non pertinents, en préservant le cœur de la valeur
ajoutée de l’action de communication pour l’avenir de l’entreprise. » ●
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LA CARTOGRAPHIE DU SECTEUR
Il existe 18 domaines de communication qui nécessitent des compétences et des approches spécifiques : communication produit, B to B,
financière, influence, institutionnelle, sensible, d’acceptabilité, de crise, de proximité, de recrutement, interne, internationale, de
développement durable, non marchande, publique, politique, événementielle, digitale.
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LA MÉTHODOLOGIE DU PLAN DE COMMUNICATION
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Le plan de communication est un outil indispensable : il fixe le cap, aide à la décision et à l’organisation, constitue une plateforme de
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de communication, dresser un bilan de l’année N-1, définir les objectifs de l’année N, identifier les parties prenantes ou cibles, formuler
les messages clés, construire un budget structuré, traiter la question du ROI et des indicateurs de mesure.
Quelques sites web
Sondages politiques et études marketing : Ipsos (www.ipsos.fr), CSA (www.csa.fr), TNS (www.tns-sofres.com), Odoxa
(www.odoxa.fr), Opinion way (www.opinion-way.com)
Pige : KantarMedia (www.kantarmedia.fr), Argus de la Presse (www.argus-presse.fr)
Veille des programmes pluri-médias : Yacast (www.yacast.fr)
Budget hors média : Retail Explorer (www.retailexplorer.fr)
Réputation et image de marque : Observatoire de la Réputation (www.obs-reputation.org) ; Reputation Institute
(www.reputationinstitute.com), Le Club des Annonceurs (www.leclubdesannonceurs.com/)
Communication gouvernementale : le SIG – Service d’Information du Gouvernement – (www.gouvernement.fr/service-d-information-
du-gouvernement-sig)
Communication publique : www.communication-publique.fr
Communication territoriale : Cap’Com (www.cap-com.org/)
Communication événementielle : l’ANAE (http ://anae.org), AACC Event (www.aacc.fr)
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Communication interne : l’AFCI (www.afci.asso.fr)
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Communication corporate : Communication & Entreprise (www.communicationetentreprise.com)
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Chambre de Commerce et d’industrie de Paris, Direction des Congrès et salons, 27 avenue de Friedland – 75008 Paris – Tél. : 08
20 01 21 12 – www.ccip.fr
CNIT Paris La Défense, 2 place de La Défense – 92053 La Défense – Tél. : 01 40 68 22 22 – [email protected]
Fédération française des métiers de l’exposition, 10 rue du Débarcadère – 75852 Paris Cedex 17 – Tél. : 01 40 55 13 60 –
www.ffm2e.info
Ministère du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique, 139 rue de Bercy 75012 paris – Tél. : 01 40 04 04 04.
Ministère des PME, Direction du commerce extérieur, 207 rue de Bercy, Tour Mattei – 75572 Paris Cedex 12 – Tél. : 01 44 87 19
63.
Foires, salons & congrès de France, 11, rue Friant – 75014 Paris – Tél. : 01 53 90 20 00 – [email protected] –
http://www.foiresalon.com
1 . Cutlip S.M., Center A.H. et Broom G.M., cité in Maisonneuve D. et al. (2004), Les Relations publiques dans une société en mouvement, Presses de
l’Université du Québec, p. 11.
2 . Schwebig P. (1988), Les Communications de l’entreprise – Au-delà de l’image, Mc GrawHill.
3 . Traduction : « Pas dans mon jardin. »
4 . Entreprise qui vient se présenter aux élèves d’une école.
5 . Serres M. (2012), Petite Poucette, éd. Le Pommier, coll. « Manifestes ».
6 . Source : UDA « Les chiffres clés des annonceurs », 2014.
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Chapitre 3
Diagnostiquer, évaluer
et piloter son plan
de communication
L ’évaluation de la communication d’entreprise est une matière plutôt récente dans l’histoire de la pratique de la communication.
Pendant des décennies, la question était davantage de faire de la communication que de produire de l’efficacité.
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SOMMAIRE
1. Évaluer l’efficacité de la communication ?
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1 ÉVALUER L’EFFICACITÉ DE LA
COMMUNICATION ?
Dès la fin du XIXe siècle, John Wanamaker (1838-1922), fondateur d’une des premières chaînes de
grands magasins Wanamaker’s et pionnier de la « publicité de masse », avait eu cette phrase
prémonitoire : « Half the money I spend on advertising is wasted ; the trouble is, I don’t know which
half. » Que certains investissements puissent ne pas rapporter à hauteur des espérances est
compréhensible : il s’agit des aléas de la prise de décision. En revanche, ne pas pouvoir identifier
les raisons de l’échec constitue en soi une nouvelle perte pour l’entreprise n’étant pas en mesure
d’apprendre de ses erreurs. En effet, la bonne évaluation de l’efficacité ou non d’une action de
communication crée de la valeur et peut partiellement rentabiliser l’opération menée,
indépendamment de sa réussite auprès de la cible.
Cette logique de l’évaluation répond à la rationalisation croissante de la prise de décision qui
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caractérise notre monde moderne. Le responsable de la communication est désormais soumis aux
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mêmes contraintes que les autres fonctions, celle de devoir en permanence prouver l’efficacité de ses
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actions sous peine de perdre sa crédibilité. La question est même devenue vitale : à quoi sert la
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fonction communication, son budget, ses équipes dédiées ? Et il n’est pas question de répondre par la
facilité en égrenant les missions ou les actions. Cela réduirait la fonction communication à une «
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commodité » qui serait uniquement dédiée à la fabrication d’outils de communication, alors qu’elle
constitue une part considérable du capital immatériel de la marque.
La difficulté de l’évaluation de la communication réside justement dans la complexité de ce qui
est mesuré : si la variation d’un acte d’achat par exemple est assez facilement identifiable, la mesure
des représentations, des avis, des opinions des individus au sujet d’un produit, d’une marque, d’un
dirigeant sont autrement plus délicats à évaluer. La valeur créée par la fonction communication pour
son organisation nécessite la mise en place d’outils spécifiques afin de mesurer son efficacité : études
qualitatives, quantitatives, analyse de contenu, sémiologie… Autant de techniques d’évaluation qui
sont progressivement intégrées dans les cursus de formation des futurs communicants.
La question de l’efficacité de la communication n’est pas une thématique nouvelle. Paul
Lazarsfeld (1901-1976) dès le milieu du XXe siècle s’est penché sur la question en mesurant l’impact
que peuvent avoir les médias sur les opinions politiques, ce qui l’a conduit à élaborer sa célèbre
théorie des Two Step Flow Of Communication. Contre l’idée de certains auteurs tels qu’Adorno
présupposant un effet direct et puissant des médias, lui considérait plutôt que les médias avaient des
effets certes directs, mais limités. Se pose alors la question de quels sont ces effets et dans quel sens
les représentations des individus ont-elles été modifiées ?
Une question aux futurs professionnels de la communication
Voici trois définitions. Lisez-les et répondez aux deux questions qui suivent :
Dépense : coût lié au processus qui engendre le revenu, mesuré par le coût des biens et services consommés dans le cadre de
l’exploitation de l’entreprise.
Coût : ensemble des frais supportés par l’entreprise en vue d’une action ou du maintien d’une fonction en son sein.
Investissement : action de consacrer un budget, par une entreprise, dans le but de créer de nouveaux produits ou services, ou de mettre
en place un processus pour atteindre un objectif fixé au préalable.
a) À laquelle de ces trois définitions ai-je envie d’être associé ?
b) Laquelle de ces trois définitions me valorise le plus, une fois accolée à ma fonction ?
Si les trois termes peuvent s’appliquer à la communication, nous vous recommandons de présenter la fonction communication comme un «
investissement ». Et donc de n’utiliser que ce mot, voire de reprendre vos interlocuteurs lorsqu’ils vous cantonnent à une « dépense » ou à
un « coût ». Mais attention, ce choix de vocabulaire vous engage. Lorsque vous dites « investissement » préparez-vous à répondre à la
question du « retour sur investissement » donc de l’évaluation de sa performance. ■
Mesurer l’impact d’une campagne télévisée sur la notoriété ou la perception d’un produit répond
au même besoin d’évaluer les effets d’une communication. D’autant plus que depuis une dizaine
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d’années, la « fonction communication » dans son ensemble est confrontée à une crise de défiance qui
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la contraint à trouver des réponses à cette question cruciale : « Je sais combien tu coûtes à
l’entreprise, mais combien rapportes-tu ? »
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Cette interrogation est légitime et doit être prise en compte par les différents représentants de la
fonction communication pour trois raisons majeures.
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indexé sur des indicateurs d’efficacité. Les communicants au sein des entreprises mais également les
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prestataires (ce qui se traduirait pour eux par un système de bonus/malus) sont concernés par ce
nouveau système. Cette tendance vient ouvrir une brèche dans le dogme communément admis de la
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Accepter que la communication soit pleinement responsable de ses résultats, et pas seulement de
la bonne allocation de ses ressources, permet de démontrer la valeur créée par la fonction pour son
organisation et ainsi prouver que la communication est bénéfique à l’entreprise. Une fonction
créatrice de valeur c’est une fonction qui peut espérer bénéficier de plus de budget, de recrutements
plus nombreux.
L’Ordre national des pharmaciens regroupe tous les pharmaciens exerçant leur art en France.
Il a pour mission :
• d’assurer le respect des devoirs professionnels ;
• d’assurer la défense de l’honneur et de l’indépendance de la profession ;
• de veiller à la compétence ;
• de contribuer à promouvoir la santé publique.
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En 2009, l’Ordre a commandé à Occurrence Healthcare une étude de lectorat. Les menaces identifiées ont convaincu les
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dirigeants de la nécessité de changer le dispositif. En effet, les deux journaux diffusés à cette époque étaient préjudiciables à
l’image de l’Ordre. « Danger de ringardisation », « risques de voir croître les perceptions négatives de l’institution » : il était
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devenu impossible de ne pas se remettre en cause. L’étude de lectorat a permis à la fois de prendre une décision clé, de
construire un cahier des charges subtil et de mobiliser l’interne.
En 2010, l’Ordre a donc repensé son dispositif éditorial avec l’agence Angie pour répondre à l’enjeu suivant : faire de l’information un
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levier d’image et de relation avec les 75 000 pharmaciens. En amont, les objectifs étaient les suivants :
• être la source d’informations référente des pharmaciens ;
• accompagner les mutations professionnelles ;
• rendre tangible la valeur ajoutée de l’Ordre ;
• le dispositif a été constitué autour de quatre outils ;
• un journal mensuel : le navire amiral ;
• une newsletter mensuelle : en alternance avec le journal ;
• deux cahiers thématiques par an : une collection ressource ;
• un year book : partager l’essentiel.
La conception d’un baromètre semestriel a été pensée avec Occurrence Healthcare dès le lancement.
Les investissements et l’importance de ces outils en termes d’image nécessitaient un véritable monitoring.
Ce baromètre permet à la direction de la communication et à l’agence d’ajuster en permanence les outils et de fournir à la
présidence des indicateurs stratégiques. Ces informations contribuent à rationaliser les orientations et à ne pas perdre de vue
les objectifs initiaux.
Pour Karine Lacour-Candiard, directrice de la communication, les éléments de mesure constituent non seulement un outil
d’évaluation de la performance mais aussi un outil de management du projet en interne. Le baromètre est à
ses yeux un allier de la conduite du changement. ■
La mesure et le pilotage demeurent deux des grands enjeux de la fonction communication post-
crise. La tension sur les budgets communication devrait finalement constituer une opportunité pour la
fonction de se doter – comme les autres – de systèmes performants et pérennes d’évaluation,
d’indicateurs et de tableau de bord de pilotage.
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« L’évaluation occupe dans les stratégies de communication une place en amont et constitue une photographie des
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différents points de mesure qu’il s’agisse de l’image externe ou de l’image interne. Elle permet d’évaluer le niveau de
connaissance qu’ont les parties prenantes de l’entreprise, avec un focus particulier pour les salariés ou les candidats au
recrutement. Qu’est-ce que les gens perçoivent de nous ? Quels attributs nous assignent-ils ? Sommes-nous attractifs pour
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eux ? La mesure nous offre l’opportunité de vérifier l’efficacité de notre mission : développer la fierté d’appartenance, faire
accepter le changement permanent, améliorer la réputation et l’image. Les deux premiers items améliorent la productivité,
les deux derniers contribuent au développement du chiffre d’affaires. La mesure présente aussi un versant de progrès : elle
doit permettre de confronter les actions de communication à la stratégie de l’entreprise pour constater ce qui est à corriger
ou les leviers sur lesquels s’appuyer pour optimiser la communication. Le secteur bancaire n’influe pas profondément sur
les éléments que je viens d’énoncer. Ce qui fait la différence, c’est le fait d’être dans une société de services ou dans un
secteur industriel. Le Crédit Agricole est une entreprise B to B mais aussi B to C avec nos activités de retail ; une banque
qui se place dans le quotidien des individus et la plus grosse banque en France, dotée d’une image liée au dynamisme des -
territoires.
Néanmoins, il me semble que tout ne peut pas être basé sur la mesure. La réflexion sur la stratégie de communication se
bâtit aussi avec des intuitions, des convictions. On ne peut pas agir, en toutes circonstances, uniquement en fonction de la
perception de nos parties prenantes. » ●
réenchanter la marque » pour la communication externe. Ces « méta-objectifs » ont le mérite d’être
compréhensibles. En revanche, ils ne peuvent pas constituer de vrais objectifs… car ils ne sont
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pas mesurables.
Il convient donc ne pas se contenter d’afficher de beaux et grands mots et de se croire libéré de la
construction d’objectifs sérieux de communication. Il convient de déconstruire ces « méta-objectifs »
en objectifs plus élémentaires qui, eux, seront mesurables.
• Les effets cognitifs (de cognitus : « connaissance, étude » en latin) qui renvoient à la transformation
des esprits : mémorisation, connaissance, compréhension, raisonnement, préférence, adhésion,
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incitation, etc.
• Les effets conatifs (de conatus : « effort » en latin) destinés à produire une attitude, un
comportement, à pousser le récepteur à agir et pas simplement à connaitre ou comprendre.
Par exemple, une campagne publicitaire pourra avoir comme objectifs (et donc comme effets) :
– faire connaître un produit (effet cognitif) ;
– faire comprendre les singularités, les différences de ce produit par rapport à sa concurrence ;
– faire préférer ce produit (effet cognitif) ;
– inciter à l’achat de ce produit ou inciter à en savoir davantage sur le produit (effet cognitif) ;
– faire acheter ou dans un premier temps faire se déplacer le consommateur dans un lieu de vente
physique ou digital (effet conatif).
On perçoit bien ici l’évolution chronologique de ces effets, l’un engendrant l’autre (voir figure
3.3) : « Si je ne connais pas le produit, aucune chance que je le cherche pour l’acheter dans un
magasin. »
Bien entendu, la puissance budgétaire engagée dans une campagne ou un dispositif de
communication peut constituer un accélérateur pour passer d’un effet à un autre.
Figure 3.3 – P yramide des objectifs et des indicateurs d’efficacité
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Attention, le but n’est pas toujours de croître, on peut aussi exprimer des objectifs sous la forme
suivante : maintenir le niveau atteint l’an passé, ne pas descendre en dessous de 70 % de taux de
lecture, etc.
Une fois les trois étapes réalisées, les objectifs de communication sont libellés sous la forme
suivante : « Je souhaite (ou “ce serait un succès si…”) tel pourcentage de mon public connaît, pense,
dit ou fait… ».
Exemples
« Je souhaite que 60 % des collaborateurs non cadres de mon entreprise lisent le journal interne. »
« Cet événement destiné à nos clients sera un succès si :
– 70 % des personnes invitées sont venues ;
– 80 % des présents se sentent valorisées ;
– 70 % des présents ont mémorisé au moins un de nos quatre messages clés (produit/corporate, etc.) ;
– 40 % des présents sont incités à prendre contact avec un de nos commerciaux ;
– 20 % des présents ont effectivement contacté un commercial à J + 3 mois. »
2.3 ÉTUDE QUALITATIVE, QUANTITATIVE, ANALYSE
SÉMIOTIQUE
Une fois les objectifs définis, leurs seuils de performance affinés, il est nécessaire de conduire le
protocole de mesure qui va mener à la collecte des données.
Il existe deux grandes méthodologies d’évaluation : les études qualitatives et quantitatives. Elles
sont complémentaires l’une de l’autre.
Les études quantitatives (parfois appelées sondages) répondent à la question « combien » : taux de
satisfaction, taux de mémorisation, taux d’incitation, etc. Elles ont pour objectif d’aider à la prise de
décision, à prouver, à rendre des comptes ou à valider une décision.
Les études qualitatives répondent aux questions « Comment » et « Pourquoi » : pourquoi le
consommateur achète ou non mon produit, comment lit-il mon support ? Les études qualitatives ne
donnent pas lieu à des statistiques et reposent sur des échantillons plus légers que les études
qualitatives.
Les études qualitatives aident à comprendre le fonctionnement du consommateur et à nourrir une
réflexion plus détaillée, plus précise.
identique de ces outils. Néanmoins, le plus souvent la phase qualitative précède la phase
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quantitative :
• l’étude qualitative, souvent appelée « exploratoire » identifie les opinions et les attitudes. Elle
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Exemple
On ne mesure pas un journal interne mais les effets du journal interne, c’est-à-dire l’atteinte ou non de ses objectifs. Par exemple :
est-il lu ? Permet-il aux collaborateurs qui le lisent de mieux comprendre la stratégie et d’y adhérer ? Etc.
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LES TECHNIQUES D’ÉTUDES QUANTITATIVES
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■ Le questionnaire auto-administré
• Le répondant est « seul » face à son questionnaire sans l’intermédiation d’un enquêteur.
• Il peut être administré en ligne ou par écrit (ce que l’on appelle « papier crayon »).
• Il représente le processus d’interrogation le moins coûteux.
• Néanmoins, il contient quatre grands risques :
– non-maîtrise de la taille de l’échantillon (nombre de répondants) ;
– non-maîtrise de la structure de l’échantillon (typologie des répondants) donc de sa
représentativité ;
– non-maîtrise de la qualité des réponses pour les démarches par écrit (papier crayon) :
plusieurs modalités cochées là où le questionnaire attendait une réponse unique, etc. ;
– enfin, comme il repose sur un acte volontaire, il est le plus souvent renseigné par les
personnes les plus impliquées de la population (favorables ou défavorables). Voilà un
quatrième biais, culturel cette fois-ci.
La fiabilité d’une étude quantitative repose sur celle de ses résultats chiffrés (qui s’expriment en
pourcentages). La question alors posée est : «Les données sont-elles crédibles ? »
Plusieurs biais peuvent impacter la fiabilité de l’étude : rédiger une mauvaise question, proposer
des modalités insuffisantes, mal interpréter un résultat, etc. Cependant, il est important de retenir que
toute étude quantitative contient une marge d’erreur statistique qui dépend de la taille de l’échantillon
interrogé et cela, quelle que soit la taille de la population référente).
Exemple de lecture : vous avez interrogé 250 personnes pour une étude. Une des questions vous donne le résultat suivant : 55 % des
personnes répondent « oui », 45 % répondent « non ». Ne tirez pas de grandes conclusions, votre résultat se situe dans l’intervalle de
confiance. Gardez-vous de commentaires définitifs, les résultats auraient pu être les suivants 51 % non (+ 6 points) versus 49 % oui
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(– 6 points). ■
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Pour conduire une étude qualitative il faut interroger (et/ou observer) en profondeur un petit
nombre d’individus.
En effet, les études qualitatives ne visent pas la représentativité de l’échantillon mais sa diversité.
Il ne s’agit en aucun cas de tenter d’atteindre une fiabilité statistique mais de comprendre en
profondeur les ressorts d’un comportement, d’une attitude, les fondements enfouis d’une opinion ou
d’une perception.
■ Les focus-group
Moins profonds que les entretiens, ils sont fondés sur la dynamique et la créativité de groupe.
Pendant trois heures (le plus souvent) se confrontent les opinions de personnes aux caractéristiques
différentes (8 à 10 participants par groupe). Les focus-group sont animés par un chargé d’études à
partir d’un guide d’animation (questions, relances et stimuli) dont le but est de faire émerger des
vérités, des consensus, des zones de désaccord ou encore des idées et des suggestions
d’amélioration.
● La relation client-prestataire 2
By
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« Vis-à-vis de son client, le rôle de l’agence n’est pas de définir l’ambition mais de recommander la stratégie et les moyens
les plus pertinents pour l’atteindre. La relation entre client et prestataire doit être claire. Et ce ne serait pas rendre service à
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la mesure que de confondre les rôles. J’estime que celui qui doit contrôler n’est pas celui qui fait, mais celui qui paie pour
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que ce soit fait. Cela ne veut pas dire pour autant que l’agence soit un simple exécutant dénué de réflexion ! Au contraire, le
client attend de son agence une vision claire qui lui permette d’affiner ses objectifs. Et un recul sur ses actions autorisant une
remise en question. Le rôle de conseil est bien entendu ce qui fait la valeur ajoutée de l’agence.
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Les relations publiques – devenues “relations publics” pour mieux exprimer la finalité de la discipline : gérer la relation avec
les publics – ont longtemps été mal comprises et donc sous-utilisées. Et, de fait, dévalorisées. Évaluer était un non-sujet : à
quoi bon juger les performances d’une technique dont la valeur perçue est très relative ? Depuis le début des années 2000,
les relations publics retrouvent leurs lettres de noblesse : elles redeviennent une technique majeure dans la gestion de la
réputation de l’entreprise et de la valorisation des marques. Leur valeur réelle n’a pas changé, mais leur valeur perçue
progresse. Et quand la valeur redevient un enjeu, la mesure de cette valeur en devient également un.
L’évolution de la société, qui va en “s’horizontalisant”, accroît le besoin de gérer la complexité d’une opinion devenue plurielle,
fragmentée et technologiquement engagée. Internet donne du pouvoir à des groupes ou des minorités qui étaient faibles
jusque-là. Le meilleur exemple de la pertinence des relations publics reste la crise qui a dorénavant une composante digitale,
soit en amont soit en aval. Besoin de gérer l’interactivité, de restaurer la confiance, de se défendre contre des rumeurs, de
redorer son blason… Les relations publics sont la technique de la turbulence ! Heureusement, tout le monde a maintenant
compris qu’il fallait dépasser cet aspect “moyen d’urgence” et gérer un “continuum relationnel”. » ●
L’évaluation au cœur des « règles » de la profession de communicant
Réunie à Barcelone en juillet 2010, l’Association internationale pour la Mesure et l’Évaluation des Communications en collaboration
avec l’Institute for Public Relations a édicté une charte en sept points pour rappeler l’importance de la mesure de la communication
dans les organisations.
1. Il est important de fixer des objectifs et de mesurer leur degré d’atteinte.
2. Il est préférable de mesurer l’effet sur les résultats (outcomes) plutôt que les productions (outputs).
3. L’effet sur les résultats globaux de l’organisation peut et doit être mesuré lorsque c’est possible.
4. L’évaluation des parutions média doit être faite de manière quantitative et qualitative.
5. Les équivalences en valeur publicitaire (EVP ou AVE) ne sont pas représentatives de la valeur des relations publiques.
6. Les médias sociaux doivent être mesurés.
7. La transparence et la reproductivité sont de première importance pour la valeur des mesures. ■
Une fois conçu son plan de communication, le directeur de la communication doit le piloter et rendre
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des comptes. L’élaboration d’un tableau de bord de la communication permet de remplir ces deux
grands enjeux.
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Mais avant d’aborder le tableau de bord, il nous sera utile d’avoir en tête quelques précisions sur
les indicateurs clés de performance.
INDICATEURS DE MOYENS
Les indicateurs qui permettent de mesurer et de suivre l’utilisation des ressources dont dispose le
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communicant pour réaliser son action, son outil ou plus globalement sa stratégie. Par exemple, le
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temps consacré, le budget utilisé, les ressources externes mises en œuvre (honoraires d’agences,
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etc.).
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INDICATEURS D’AUDIENCE
By
Ils constituent l’ensemble des données disponibles pour quantifier le public touché par l’action de
communication. Ils permettent de quantifier le nombre de contacts générés par l’action :
– nombre de personnes présentes à un événement ;
– nombre de lecteurs d’un magazine interne ou externe ;
– nombre de personnes exposées à une campagne publicitaire ;
– nombre de visiteurs uniques d’un site web, d’un intranet.
INDICATEURS D’ÉMISSION
Ensemble de données permettant d’analyser objectivement ce que le communicant a émis, ce qu’il
a donné à voir, à lire, à entendre, etc.
S’il est crucial de mesurer et de se soucier du niveau de réception des messages par les publics
cibles, il est important d’être en mesure d’évaluer clairement ce que l’on a diffusé vers ses publics.
On peut les considérer comme les indicateurs du bon fonctionnement des canaux et des tuyaux de la
communication. Ils répondent à la question : « Avons-nous bien alloué nos efforts et nos moyens de
diffuser les messages, les mots, l’iconographie, etc. ? », « Ces efforts sont-ils répartis en adéquation
avec nos grands objectifs, nos grands enjeux, servent-ils bien le projet d’entreprise, la stratégie
globale de notre organisation ? »
Exemples
• Ventilation des communiqués de presse en fonction de leur thème ;
• Nombre de sujets sur l’intranet consacrés au thème « sécurité » ;
• Nombre de photos dans le magazine interne mettant en scène des collaborateurs
(versus les produits, les sites de production ou de vente, etc.) ;
• Nombre d’occurrences du mot « innovation » (si c’est une valeur que l’organisation souhaite véhiculer) dans le magazine externe ;
• Présence du message clé « Être une entreprise exemplaire en matière de développement durable » dans les discours prononcés par
l’ensemble des dirigeants sur l’ensemble de l’année.
INDICATEURS D’EFFICACITÉ
On peut les considérer comme les indicateurs ultimes. En effet, ce sont les indicateurs qui vous
permettent d’affirmer si une action a atteint ses objectifs auprès de sa ou ses cible(s). Ces indicateurs
sont attachés aux récepteurs : qu’ont-ils perçu, compris, adhèrent-ils ? Mes publics sont-ils incités à
acheter mon produit, à changer leurs comportements ? Etc.
Les indicateurs d’efficacité mesurent les effets produits par les actions de communication sur les
cibles.
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Le comptage : premier outil de la mesure d’efficacité
Afin de mesurer les indicateurs de moyens et d’audience, il ne faut pas minorer les systèmes de comptage parfois basiques, voire
simplistes :
– compter les personnes présentes à un événement, à une conférence presse, sur un stand ;
– compter les flux de documents mis à disposition dans des lieux d’information ;
– compter les CV reçus pour évaluer la performance d’une campagne de recrutement ;
– compter l’évolution du nombre des visiteurs uniques venus sur notre site web.
Bien entendu, cette mesure n’est pas suffisante, mais elle est nécessaire et constitue une première marche vers des évaluations plus
qualitatives.
1. Bien évidemment le nombre de fans : c’est le nombre de personnes qui aiment votre page (donc votre marque ?) et peuvent
potentiellement être exposées à vos contenus.
2. L’exposition des contenus et des posts : c’est le nombre moyen de fans qui voient dans leur newsfeed (le fil d’actualités) un post
publié sur la page de la marque. En effet, rappelons que contrairement à ce que beaucoup d’annonceurs pensent encore, tous vos
fans ne voient pas tous les contenus de votre page ! Sur cent fans, probablement moins de dix seront exposés.
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3. L’engagement généré par les posts : c’est le nombre de fans qui ayant vu/lu un post, likent, partagent, commentent ou cliquent. Le taux
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d’engagement est donc globalement calculé ainsi :
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× 100
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Sur ce dernier KPI, plusieurs règles sont possibles et reposent toutes sur cette question très stratégique, voire philosophique : «
Qu’est-ce que s’engager ? »
Est-ce que liker c’est s’engager ? Probablement moins que « partager » et encore moins que « commenter ».
La qualité de l’engagement est encore plus importante à observer. Une page Facebook peut subitement voir son taux d’engagement
grimper en flèche mais pour une mauvaise raison : un bad buzz.
Donc derrière un taux d’engagement, se cachent souvent des méthodes de calculs différentes. Soyez vigilants et curieux.
Il en va de même pour tous les indicateurs en communication. ■
Le plus souvent, la mesure d’une action nécessite quatre à huit indicateurs clé. Au-delà de huit
indicateurs, il est probable que la réflexion en amont sur l’outil ou l’action n’a pas été suffisamment
approfondie et que l’on demande encore trop à l’action. Le risque : la dilution de l’efficacité, à
vouloir tout atteindre on risque de ne rien atteindre.
LE COÛT AU CONTACT
En croisant les données de la première et de la seconde famille d’indicateurs, on obtient d’ores et
déjà un indicateur extrêmement utile et quasi universel : le coût au contact. Il est aussi utilisé dans la
mesure des campagnes publicitaires sous la forme du CPM (Coût Pour Mille).
Cependant, le coût pour mille, et c’est toute la subtilité de l’indicateur, peut aussi avoir pour base
d’autres notions que celle du « contact ». Il peut s’agir du « coût pour mille
clics/vues/like/share/etc. »
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Les tableaux de bord de la communication ou dashboard sont des outils globaux de pilotage de la
communication. Ils répondent à une carence souvent constatée au sein des entreprises : le vide après
l’action !
Une fois le plan de communication conçu et mis en œuvre, on observe, dans la plupart des cas, peu ou
pas d’évaluation et peu ou pas de reporting. Le tableau de bord vient donc pallier ce manque et terminer
ainsi le cercle vertueux du communicant.
La mise en place du tableau de bord est la dernière marche du dispositif de mesure.
Pour le mettre en place, il convient donc d’avoir déjà conduit toutes les autres étapes du
processus :
– avoir défini ses publics (segmentation, qualification, quantification) ;
– avoir défini ses objectifs de communication et ses messages clés ;
– avoir défini ses indicateurs de performance (les niveaux à atteindre) ;
– et bien entendu, avoir mesuré sa performance !
n’a pas lieu. C’est le directeur de la communication qui fixe les règles du tableau de bord. Cela
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arrive quand, par exemple, il a déjà consulté ses équipes et sait exactement ce qui doit figurer dans
l’outil. Cependant, qu’elle soit de grande envergure ou plus resserrée, la démarche de concertation
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est fondamentale : comme dans tout autre domaine, ce qui est fait par un seul, de manière isolée court
le risque de ne pas rencontrer la ferveur et l’adhésion la plus large.
Au bout d’un certain temps (un trimestre, un semestre, une année), il est possible d’extraire
des données qui sont pédagogiquement présentées dans le tableau de bord. Le tableau de bord est le
document de synthèse qui croise les données sélectionnées pour en tirer des enseignements et établir
un bilan temporaire de l’efficacité des actions de communications entreprises.
Comme les indicateurs d’efficacité sont collectés via des processus de mesure, si aucune étude
n’est réalisée, il sera impossible de produire un tableau de bord complété. C’est ainsi que le tableau
de bord prend toute sa valeur stratégique : il permet non seulement de (re)définir les indicateurs clés
et référentiels de l’entreprise mais aussi d’initier une démarche d’évaluation dans la durée.
L’évaluation et le pilotage de la fonction communication ne constituent plus aujourd’hui une question
mais une réalité. Schématiquement, on peut estimer que le monde des communicants se divise en deux :
ceux qui ont d’ores et déjà intégré volontairement la démarche de mesure et de pilotage, et ceux qui seront
contraints de le faire par la pression plus ou moins amicale de leurs dirigeants ou des fonctions
connexes (contrôle de gestion, contrôle qualité, direction des achats ou direction financière).
LA MÉTHODE POUR RÉUSSIR UNE DÉMARCHE D’ÉVALUATION DE LA
COMMUNICATION
Définir de vrais objectifs.
En déduire la nature de l’indicateur et le ou les niveau(x) à atteindre.
Définir des échéances précises.
Se poser la question suivante : à l’aune de quels indicateurs va-t-on considérer l’action comme un succès ou un échec ?
Avoir répondu aux quatre premiers points avant l’action et pas seulement après.
Avoir partagé le fruit de la réflexion sur les quatre premiers points avec les décideurs ou les clients internes de l’action.
Définir peu d’indicateurs mais des indicateurs pérennes.
Ne pas craindre les indicateurs simples voire simplistes (comptages notamment).
Consacrer 5 % du budget communication et/ou de ses moyens humains à l’évaluation des 95 % restants afin d’optimiser leur
efficacité.
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Exploiter, faire vivre les indicateurs : c’est un cercle vertueux.
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Organismes professionnels
Organismes d’information
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CESP, Centre d’études des supports de publicité, 136 boulevard Haussmann – 75008 Paris – Tél. : 01 42 89 12 26 – www.cesp.org
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Diffusion Contrôle/OJD, Association pour le contrôle de la diffusion des médias, 15/17, rue des Mathurins – 75009 Paris – Tél. : 01 43 12
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85 30 – www.ojd.com
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IREP, Institut de recherches et d’études publicitaires, 62 rue La Boétie – 75008 Paris – Tél. : 01 45 63 71 73 – www.irep.asso.fr
Médiamétrie, 55-63 rue Anatole-France – 92532 Levallois-Perret Cedex – Tél. : 01 47 58 97 58 – www.mediametrie.fr
Autorité des marchés financiers : www.amf-france.org
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Coordonnées de professionnels
Les guides Short List, publiés par CB News, 4 bis rue de la Pyramide – 92643 Boulogne-Billancourt – Tél. : 01 55 38 55 01
Les guides Agences et Corporate, publiés par le groupe Stratégies, Boutique Stratégies – 28481 Thion Cedex – Tél. : 02 37 29 69 34
Plan média
Les guides Tarif Média et Tarif Média International, publiés par Tarif Média, 150 rue Galliéni – 92100 Boulogne – Tél. : 01 41 86 18 60
– www.tarifmedia.com
Le Guide des Médias, publié par le groupe Stratégies, Boutique Stratégies – 28481 Thion Cedex – Tél. : 02 37 29 69 34
1. Son nom vient du statisticien William Edwards Deming. Ce dernier n’a pas inventé le principe du PDCA, mais il l’a popularisé dans les années 1950.
2. Syntec Conseil en Relations publics est le syndicat des professionnels des relations publiques et de la gestion de l’opinion en France.
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Partie
i la communication accompagne la transformation des entreprises, parfois, elle la précède ou ouvre la voie. Dès lors, le défi est de
S taille : communiquer, c’est dessiner le monde de demain mais c’est aussi prendre le temps de décrire et de clarifier celui qui se
déroule sous nos yeux. Pour tenir cet équilibre, cette rencontre de deux temporalités, les techniques et canaux changent. La
communication interne s’engage pour le changement. Le logo, iconique, s’intègre dans la marque et dans une stratégie globale. Les
relations publiques ne font sens qu’à travers les liens qu’elles contribuent à instaurer avec les publics. Le site web est un espace
important, mais il est entouré de réseaux, de flux, de conversations qui déterminent un écosystème digital. Derrière ces évolutions, la
crise guette et pousse les communicants à la vigilance. Enfin, le mécénat fait de plus en plus corps avec la RSE.
La partie 2 de cet ouvrage explore le renouvellement des canaux de communication et la manière dont les communicants peuvent en
bénéficier s’ils revisitent les règles du jeu.
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Nouvelle ère, nouvelle fonction communication
Chapitre 4
La communication interne
Chapitre 5
Du logo aux stratégies de marque
Chapitre 6
« Relations publics » : les nouvelles interactions de la communication
Chapitre 7
Du site web aux réseaux sociaux : la communication digitale
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Chapitre 8
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Chapitre 9
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La communication interne
L a communication interne remplit de multiples fonctions : exposer (des résultats, un bilan), transmettre (des informations, un savoir, un
métier), expliquer (une nouvelle orientation, le projet d’entreprise), impliquer, motiver, préparer et accompagner le changement.
Ce chapitre détaille les principes fondamentaux de l’élaboration d’une stratégie de communication interne. Il présente les principaux
outils, supports et dispositifs de communication et analyse deux enjeux majeurs de la communication interne : la communication
managériale et l’accompagnement du changement.
À l’heure où les risques psychosociaux sont aigus dans les entreprises privées ou publiques, la célèbre maxime de Jean Bodin, « il n’y a
richesse, ni force que d’hommes » est plus que jamais essentielle à rappeler en amont d’un chapitre sur la communication interne.
Certes, l’enjeu évoqué est avant tout celui des ressources humaines, mais la matière première avec laquelle un communicant interne doit
composer est également « humaine ».
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SOMMAIRE
1. La stratégie de communication interne
6. L’accompagnement du changement
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1 LA STRATÉGIE DE COMMUNICATION
INTERNE
l’information. Le personnel est trop informé et paradoxalement mal informé. Comment élaborer sa
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canaux classiques ne suffisent plus pour faire transiter l’information. Il n’existe pas de recette
miracle : ce qui marche ici risque d’échouer là ; tout dépend de l’organisation, du secteur auquel elle
appartient, de ses collaborateurs. Les résultats d’une politique, aussi performante soit-elle, ne sont
pas instantanément perceptibles : il faudra attendre quelques mois, voire plusieurs années, pour que
la stratégie de communication interne atteigne ses premiers objectifs.
● Communication interne, de l’image à la relation
« Si la communication interne est aujourd’hui reconnue dans les entreprises, il n’est pas rare qu’elle doive encore prouver
sa légitimité ; et ce d’autant plus que la porosité entre l’entreprise et la société s’est accentuée. Chez certains
communicants, persiste encore l’idée qu’elle ne serait que de la communication externe “en plus petit” ! Après tout, le
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salarié n’est-il pas qu’un “client interne” ?
Ces dernières années, les faits démentent pourtant cette croyance. Nombre d’entreprises se trouvent interpellées par leurs
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salariés. Aux prises avec des complexités environnementales de plus en plus fortes, elles se focalisent sur la valeur de la
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marque et sur leur seule valeur financière alors que le salarié ne voit ou ne vit qu’une succession de restructurations, de
délocalisations et de flexibilité généralisée. Dans la quête d’une rentabilité à deux chiffres, le sens fait largement défaut
entraînant un problème de confiance qui éclate à grande échelle à l’occasion de la crise. Ces tensions placent les
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communicants internes dans une situation inconfortable. Ils sont souvent à la peine continuant à diffuser une information
passée au tamis des éléments de langage – nouvelle police des discours – tout en constatant le peu de crédit de la parole
diffusée. La demande de cohérence envers les entreprises augmente et l’écart entre le dire et le faire est désormais
insoutenable.
Constatant cette prolifération du social, les praticiens perçoivent la nécessité d’une communication interne en rupture avec
une communication indexée sur l’image (étude Great place to work-think “Le bien être au travail”, 2015) misant sur la
forme, cherchant à enchanter la réalité, rendant compte d’un réel désocialisé. (Elle est donc plus que jamais au cœur de
l’organisation et du travail plongeant résolument dans les réalités des situations vécues par les salariés. Tant et si bien que
cela fait encore sens de parler de communication interne ! Dialoguant avec le salarié afin de recomposer un tissu social
source d’engagement personnel, elle se démarque franchement de la “com” qui façonne pour l’entreprise une réputation
immaculée à destination de cibles sans visage. La communication interne est donc “d’abord et fondamentalement
humaine1”, travaillant sur le sens, la relation, la proximité, le lien sans occulter les débats et les conflits. » ●
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Exemple
La division « Transport » du groupe Alstom a déployé un baromètre d’opinion interne pour accompagner ses changements et suivre
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l’adhésion des salariés à la stratégie de l’entreprise. À partir de 2010, et tous les deux ans depuis, l’ensemble des salariés est invité à
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répondre à un questionnaire anonyme. Bien qu’ils n’aient pas tous accès à un poste informatique, il leur a été possible d’exprimer
leur avis. Inviter l’ensemble des collaborateurs d’une entreprise à participer à une telle démarche est en soi un acte symbolique fort,
répondant à une vocation référendaire. Tout en cherchant à identifier des plans d’actions correctifs permettant d’améliorer les points
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faibles remontés par les équipes, Alstom Transport a pris en compte les résultats des études très consciencieusement. Enfin, avec
près de 15 000 répondants pour un taux de participation de plus de 60 %, la crédibilité et la fiabilité de l’enquête donne à la parole des
collaborateurs un véritable poids stratégique et opérationnel.
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Climat et images internes : les bonnes questions à se poser
Quelles sont les attentes des collaborateurs ? Comment s’expriment-elles et quels en sont les objets ? Quels sont les points d’adhésion et de
conflit ? Quelle opinion les collaborateurs ont-ils de l’organisation ? Si les baromètres de climat et d’image internes sont les outils les plus
fiables pour répondre à ces questions, la grille d’analyse suivante permet, elle aussi, de faire un premier état des lieux.
Quels sont les objectifs ?
Fournir régulièrement un bilan « moral » des forces vives de l’entreprise ;
Mesurer le degré d’implication des salariés dans leur travail ;
Détecter les malaises, connaître les désirs du personnel ;
Identifier les changements de comportement.
Quelles sont les sources d’information ?
La direction ? L’encadrement ? Certaines catégories de personnel ? Certains outils/canaux en particuliers ?
Dans quel cadre ?
Information officielle et contrôlée ; information officieuse (bruits de couloir, rumeurs, , etc.) ; information ascendante ou descendante ?
Typologie des moyens d’information utilisés : sont-ils légers (prompts à suivre l’événement, faciles à manier), ou lourds (diffusion plus
espacée, contenu plus dense) ?
Quand ?
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Les flux d’information sont-ils réguliers (à quelle fréquence ?), ou occasionnels, imposés en certaines circonstances (crise, changement, urgence) ?
À quel stade du processus de décision interviennent-ils (en phase préparatoire, ou quand tout est arrêté) ? L’information interne précède-t-elle
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l’information externe ?
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la culture générale, etc. ? Les salariés sont-ils satisfaits du système actuel d’information ?
Les salariés connaissent-ils leur o rganisation ?
Qu’en savent-ils ? Disposent-ils de suffisamment d’éléments ? Retiennent-ils l’information diffusée ? Comment voient-ils les perspectives de
leur organisation (développement, indépendance, croissance) ?
Quelle image de l’organisation les salariés propagent-ils à l’extérieur ?
Parlent-ils de leur organisation à l’extérieur ? Dans l’affirmative : de quoi et comment en parlent-il ? Quels sont, à leur avis, les atouts
de l’organisation ? Quelles questions leur pose-t-on le plus souvent ? Quelles sont leurs réponses ?
D’autres indicateurs peuvent être é galement suivis
Les indicateurs traditionnels : taux d’absentéisme, turn-over, accidents du travail, tracts syndicaux, taux de participation aux grèves,
etc.
Par ailleurs, l’encadrement est une source d’information logique. Des capteurs « officieux » peuvent faire remonter l’information,
autant qu’on leur en donne les moyens.
Au final, il est indispensable de mesurer régulièrement l’adéquation du personnel aux valeurs prônées par l’organisation.
Depuis trois ans environ, deux nouvelles thématiques font souvent l’objet des études de climat interne :
l’engagement des collaborateurs : quels sont les marqueurs de l’engagement des salariés ?
le bien-être au travail : l’accroissement des risques psycho-sociaux poussent les entreprises à intégrer des questions visant à
évaluer la nature et l’intensité des risques dans leur baromètre de climat interne. ■
et diffusant les informations des autres, il ne peut assumer cette tâche subtile que s’il possède un bon
sens de l’écoute. Tisser et entretenir un réseau de correspondants au sein de l’entreprise se révèle à cet
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égard précieux, permettant de faciliter les échanges entre les collaborateurs et leur hiérarchie.
Exemples
Pour le Groupe Orange, la communication interne est rattachée à la Direction des Ressources Humaines Groupe. Dans le cadre du
plan stratégique Essentiels 2020, la stratégie de communication interne se fixe trois objectifs :
− donner du sens pour que chaque salarié comprenne et s’approprie la stratégie Essentiels 2020 ;
− valoriser et accompagner la construction d’un modèle d’employeur digital et humain ;
− créer le lien Orange à travers le Groupe. |
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Chacun de ces objectifs est décliné en sous-objectifs et prévoit les moyens associés.
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By
Chez Danone, la communication interne est rattachée à la direction de la communication au niveau central. En termes d’effectifs,
elle représente 40 % de la communication globale. Au niveau international, les rattachements peuvent varier. Chez Axa, la
communication interne est également rattachée à la direction de la communication et cela représente 14 salariés sur 40 personnes.
Au Crédit Agricole, la communication interne et la communication externe sont totalement réunies dans une organisation
matricielle. Le département de l’information fournit du contenu commun aux communications externe et interne. Un département «
Mécénat, relations publiques et événementiel » gère les opérations communes et l’évaluation est effectuée par la direction des
études, externe à la direction de la communication.
À l’inverse, au CNES, la communication interne est rattachée à la DRH. C’est également le cas à la Sacem.
Av an t ag es Rich e : s’appuie sur une solide connaissance des salariés, Harmo n ieu x : homogénéisation des messages internes et
des valeurs de l’organisation. externes.
Fru ct u eu x : assure une certaine cohérence entre les Dy n amiq u e : l’approche d’un service de communication
diverses politiques à vocation interne (recrutement, externe passe pour être moins austère que celle d’une
management, formation, motivation, communication, etc.). direction des ressources humaines.
Féd érat eu r : assure un lien entre les partenaires sociaux ; Prag mat iq u e : mise en œuvre de compétences
permet de déceler et de résoudre les conflits. transversales, selon les techniques utilisées (rédaction,
audiovisuel, événementiel, etc.), et non plus suivant les
publics concernés (interne ou externe).
Dan g ers Le d éb o rd emen t : leurs démarches et leurs priorités La p ert e d ’au t o n o mie : la communication interne risque
respectives ne s’accorderont pas nécessairement. de n’être qu’une pâle déclinaison des opérations conçues
Le clas s icis me : le mode de communication des DRH est pour l’externe.
tenu pour austère, sévère. La mis e à l’in d ex : la communication externe pourrait
Le clo is o n n emen t : les actions couplées associant les porter ombrage à la communication interne.
deux formes de communication (interne et externe) seront
plus difficiles à mettre en œuvre.
Bilan Bonne connaissance de l’organisation et de ses salariés. Maîtrise des techniques professionnelles de
Idéal pour la communication sociale, et humaine : communication.
recrutement, motivation, formation, politique sociale, etc. Idéal pour la communication technique et institutionnelle.
La responsabilité du dirigeant ne doit pas être négligée non plus. Il a une responsabilité directe
dans la communication interne de son entreprise ; c’est à lui de donner l’impulsion, de l’incarner,
d’autant qu’il peut généralement s’appuyer sur une forte légitimité auprès de ses collaborateurs. En
raison du caractère stratégique, il est indispensable que le responsable de la communication interne
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soit en liaison permanente avec les instances dirigeantes.
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« Les communicants internes doivent davantage faire parler leur patron, qui doit être leur premier média. Pour trois
raisons. D’abord, parce que le salarié postmoderne revendique sa complétude : il est un être de raison et d’émotions.
Depuis longtemps, la publicité ne s’adresse plus simplement à l’intellect du consommateur, mais bien à la totalité de ses
sens. La communication interne prend ce chemin, celui de la mobilisation des affects. Or cette mobilisation (et c’est la
grande différence avec la communication financière qui est l’obsession des PDG) est une mission d’individu de chair et de
sang.
Le patron est le premier d’entre eux. Il ne doit plus être celui qui sait mais celui qui partage. Il doit être capable d’empathie
émotionnelle, d’avouer des faiblesses ou des doutes, de faire preuve d’humour, de connivence.
“Quand John Chambers, patron de Cisco, déclare 'nous avons été trop lents’ et promet une révolution culturelle à une
entreprise qui pourtant n’est pas la plus statique du marché, il apparaît bien comme un leader. Ce type d’attitude est
aujourd’hui perçu comme une forme d’intelligence et de modernité. Quelques années auparavant, elle aurait été un aveu
de faiblesse.” (Enlart, Charbonnier, 2013)
Ensuite, parce que la responsabilité sociale et environnementale doit conduire à un changement radical de l’image du
patron. Hier, c’était un serviteur de la valeur actionnariale ; aujourd’hui, c’est l’artisan de la « valeur partagée ».
L’entreprise évolue d’une logique de marché à une logique de société, et le patron opère ce changement.
Prenez Paul Polman, le PDG d’Unilever. Sa vision est large : son plan d’entreprise engage non seulement ses propres
opérations (173 000 salariés, 51 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2012), mais aussi celles de ses fournisseurs,
distributeurs et consommateurs. Unilever se préoccupe de pauvreté, d’éducation des femmes, de qualité alimentaire,
d’environnement… “Il s’agit d’humanité et de dignité.
Nous servons 2 milliards de femmes dans 190 pays et il faut investir dans les femmes pour éradiquer la pauvreté. C’est une
conversation à avoir dans notre conseil d’administration, mais aussi à l’extérieur !” L’homme qui dit ça a de l’épaisseur, de
la densité, de l’humanité. Cela doit se voir, et d’abord dans sa propre entreprise.
Dernière raison. Dans la bataille des talents qui s’avive, les communicants doivent comprendre que le patron est un élément
clé du déploiement de la marque employeur. Les jeunes rêvent de Steve Jobs, Bill Gates, Mark Zuckerberg, Larry Page,
Richard Branson…
L’idéal-type de leader est devenu ce personnage inventif, ouvert sur le monde, visionnaire et adaptable. Et on jugera à
l’aune de ces critères le dirigeant de sa propre entreprise comme celui de celle qu’on imagine de rejoindre. Celui qui
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apparaîtra comme trop financier, rigide, trop sûr de lui et incapable de se mettre en cause ne fera plus rêver. Les
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communicants internes doivent être les artisans de ce rêve. » ●
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DE L’INFORMATION
Élaborer et faire circuler l’information est l’activité qui occupe le plus le responsable de la
communication interne, d’après le baromètre Inergie-AFCI 2012. Communiquer c’est, bien sûr,
libérer l’information, mais c’est aussi la sélectionner. Les destinataires de l’information disposent de
peu de temps. Ils n’écouteront que ce qui les intéresse. Une bonne information est :
• rapide : servie « chaude ». L’intérêt pour un événement se révèle toujours éphémère. En outre,
mieux vaut maîtriser le processus d’information que prendre le risque que les rumeurs ne le
précèdent ;
• simple : facile d’accès (éviter les vocabulaires spécialisés) ;
• intéressante : apportant de nouveaux éléments (expliquer une décision, motiver une orientation,
donner les clés d’une nouvelle technique, etc.) ;
• sélective : les faits, mais pas tous les faits (on ne peut pas tout dire à tout le monde : la
surinformation conduit tout droit à la mal-information).
Les messages diffusés dans l’entreprise peuvent être répartis en deux catégories : l’information
opérationnelle et l’information motivante.
L’INFORMATION OPÉRATIONNELLE
Il s’agit ici de communiquer pour transmettre des ordres. Instructions concernant l’exécution du
travail,
− elles transitent essentiellement par voie hiérarchique ;
− elles abordent des thèmes tels que l’organisation du travail, le processus de production, les
normes de qualité et différents aspects techniques.
L’information opérationnelle – traditionnellement et largement pratiquée – n’appelle ici aucun
développement particulier.
L’INFORMATION MOTIVANTE
Il s’agit là de messages visant à « mobiliser les troupes ». Ils abordent traditionnellement trois
domaines comme l’indique le tableau 4.2 :
− l’organisation, son environnement et ses objectifs ;
− le système de production
− l’organisation interne.
T ABLEAU 4.2 – L’INFORMATION MOTIVANTE
Le s y s t ème
Le co n t ext e g én éral L’o rg an is at io n in t ern e
d e p ro d u ct io n
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Ob ject ifs Présenter l’organisation comme un Donner aux salariés les moyens de Mettre en valeur la politique
système ouvert et compétitif. comprendre la manière dont managériale.
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l’organisation fonctionne.
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Th èmes In s ert io n g éo g rap h iq u e : place dans Org an is at io n t ech n iq u e : chaîne de La GRH sous toutes ses facettes.
la ville, la région, le pays. production, travail, machine. Conditions de travail.
By
Position dans son secteur par rapport à Org an is at io n fo n ct io n n elle : Av a n t a g e s s o c ia u x : aide au
la concurrence. définition des postes, organigramme, logement, facilités diverses (notamment
Pôle de développement, se manifestant système d’organisation, mode de pour les mères de famille), conseils
par une stratégie globale (parts de fonctionnement. fiscaux, organisation de voyages.
marché, chiffre d’affaires, résultats Perspectives : évolution de carrière,
financiers). formation.
M o u v emen t Su p p o rt s Fo n ct io n
Co mmu n icat io n C’est l’information la plus Journal interne, affichage, réunion, Outil classique de management, la
d es cen d an t e naturellement pratiquée. Les note de service, information communication descendante est utilisée
messages sont issus d’un téléphonée, vidéo, etc. pour former, informer et diriger le
certain niveau hiérarchique et personnel.
sont destinés aux échelons
inférieurs.
Co mmu n icat io n Elle prend le chemin inverse, Boîte à idées, sondage, affichage, Difficilement maîtrisée, elle est encore
as cen d an t e c’est-à-dire part du « bas » et tribune libre dans le journal redoutée par les chefs d’entreprise, voire
remonte la hiérarchie. d’entreprise, etc.
Moins institutionnalisée, cette négligée : est-elle bien nécessaire ? Ne vient-
information emprunte surtout des elle pas troubler l’ordre général ?
voies informelles directes (échange Or, elle se révèle fondamentale, permettant de
verbal, tract, lettre ouverte) ou connaître les aspirations des salariés et de
indirectes (bruits, rumeurs). désamorcer les éventuels conflits ou
tensions.
Elle est aussi un moyen d’améliorer les
performances.
Co mmu n icat io n C’est un échange d’égal à égal, L’information latérale se fait L’information horizontale permet de
h o rizo n t ale entre différents secteurs, naturellement dans les petites rassembler son personnel, de fonder «
services ou départements. structures : tout le monde se connaît, l’esprit-maison », et, indirectement, de
les occasions de dialogue sont mieux coordonner le processus de
fréquentes. Elle doit s’appuyer sur une production.
organisation plus lourde dans les
moyennes et grandes structures :
rencontres inter-services, tribunes
libres ouvertes dans différents
supports d’information (magazine,
tableau d’affichage, etc.)
automobile qui apprirent en direct, lors du JT de 20 heures, la fermeture de leur usine et leur
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licenciement ! Plus encore, toute politique d’image commence par l’interne : le personnel n’est-il pas
le premier ambassadeur de l’entreprise ?
By
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La théorie de l’agent ambassadeur
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Une stratégie de communication réussie a un effet positif sur le climat interne, sur l’opinion que les salariés ont de l’organisation, et
donc sur l’image globale de l’entreprise. L’image d’une organisation dépend de l’image qu’en diffusent les hommes qui y vivent : un
personnel motivé à l’interne fait une entreprise aimée à l’extérieur. Réciproquement, les salariés sont favorablement influencés par
By
Après avoir analysé la situation et mené les entretiens nécessaires, il s’est avéré que parmi les différents éléments ayant
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métallique de haute précision permettant la mise en œuvre d’un système de sécurité équipant toutes les voitures (ce
système a sauvé des dizaines de milliers de vies durant ces dernières décennies). Par ailleurs, l’entreprise venait d’être
rachetée par un groupe garantissant par son positionnement une pérennisation des emplois sur plusieurs années. Des
investissements importants en outils de production et locaux étaient planifiés sur les trois années à venir, notamment la
construction d’un nouveau site à moins de 200 mètres du site principal ; des embauches étaient en cours en vue d’étoffer
le bureau d’études intégré, etc.
Ces différents éléments laissent apparaître une situation que beaucoup d’entreprises pourraient envier mais l’absence de
communication interne a induit un contexte loin de celui que nous pouvons supposer.
Ainsi, faute de communication, le rachat était vécu comme une manipulation financière voulue par des actionnaires
invisibles ; les investissements étaient ressentis comme porteurs de licenciements, la machine étant présentée comme
substitut de l’individu ; quant à la construction du nouveau site, elle s’était transformée en « délocalisation ». Ajoutons à
cet inventaire que la plupart des salariés de cette entreprise ignoraient à quoi servait exactement cette mince pièce de
métal qu’ils fabriquaient en grande quantité.
Ces différents éléments ont induit une démotivation et entraîné un nombre de défaillances croissant dans la production.
Ces « non-conformités » incitèrent l’encadrement à se faire de plus en plus directif, déresponsabilisant au passage la
plupart des conducteurs de machines ou techniciens. Le service qualité se sentant en difficulté multiplia les contrôles
créant ainsi de fortes tensions entre conducteurs et contrôleurs. C’est un de ceux-ci qui tenta de mettre fin à ses jours
après une vive altercation.
Ainsi, en quelques mois, du fait en grande partie de l’absence de communication interne, la direction générale de ce
groupe a, sans le vouloir, installé un contexte générateur de risques psychosociaux.
Dans les semaines qui suivirent cette violente prise de conscience, une communication interne fut mise en place afin
d’accompagner le service RH dans ses nouvelles actions (redéfinition des postes, transparence dans les rémunérations et
entretiens d’évaluation afin d’établir un plan de formation impliquant chacun), les instances représentatives du personnel
(rédactions de notes d’informations, valorisation des PV), le Service Qualité (création de groupes de travail afin d’intégrer
et valoriser les expériences de chacun), et surtout, mise en place d’une communication visuelle à base de vidéos et photos
afin de rendre perceptible à tous le bien-fondé et surtout le sens de son travail.
Pour la petite histoire, la Direction Générale tenta de s’exprimer par elle-même. Elle s’aperçut rapidement que son mode
de communication trop technique, trop analytique, n’était pas adapté aux différents publics de l’entreprise.
À ce jour, la situation est stabilisée, le discours des salariés a évolué et la plupart se disent fiers de participer à la sécurité
des usagers de l’automobile. » ●
Dans certains pays, aux États-Unis notamment, les organisations mènent une communication interne
tous azimuts : elles multiplient les médias et diffusent des messages répétitifs. Cette profusion est
impensable en Europe : les organisations ne peuvent (pour des raisons budgétaires), ni ne veulent
(affaire de mentalité) jouer sur tous les tableaux. Elles préfèrent utiliser de manière pointue divers
supports d’information interne et les panacher en fonction de leurs besoins.
Comment choisir ses vecteurs de communication ? Aucun n’est bon ni mauvais dans l’absolu : il
se révèle plus ou moins adapté au contenu du message, au profil des destinataires (en quantité et
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qualité) et à l’impact recherché. Pour la même information, certains préféreront une note écrite, les
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autres un montage audiovisuel ou un article dans le journal d’entreprise. Pour deux messages
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différents, le premier passera mieux par encart sur le tableau d’affichage, le second aura plutôt sa
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place dans une assemblée générale. Il faut donc jouer la complémentarité des supports en s’assurant
que l’ensemble est cohérent : une même question doit obtenir la même réponse quelle que soit la
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courroie de transmission utilisée et quel que soit celui ou celle qui la reçoit.
L’organisation qui veut diffuser un message a le choix entre quatre modes de transmission : écrit,
oral, audiovisuel, intranet. Lequel sera le plus approprié (voir tableau 4.4) ? Le choix dépend de trois
éléments : la nature du message (quoi ?), la personnalité de l’émetteur (qui ?), la qualité du récepteur
(à qui ?). Son adoption se fait au terme d’un processus logique d’investigation.
Il faut constamment s’assurer que les délais de mise en œuvre ne sont pas incompatibles avec
l’urgence du message et identifier la nature du message. Par exemple, s’il s’agit d’un message
technique complexe, il faut préférer le film au graphique, mais choisir un graphique plutôt qu’un
exposé. L’oral est, en effet, volatil ; l’écrit est plus sérieux, mais austère ; quant à l’audiovisuel, il
permet de rendre accessible une information technique. En revanche, s’il s’agit d’un message social,
il faut préférer la réunion (instance de dialogue) à la note écrite (rigide). Attention également à la sur-
utilisation des documents PowerPoint. Ceux-ci apparaissent fortement réducteurs des informations
qui y sont présentées. Il convient donc, au maximum, de ne les utiliser qu’en accompagnement de
présentations orales ou de webconférences.
T ABLEAU 4.4 – LES MODES DE COMMUNICATION
Av an t ag es
Imméd iat : n’importe qui Direct : contact immédiat, A ffect if : un média « Co mp let : l’ensemble des
peut écrire. dialogue possible. chaud », agréable pour le informations utiles au salarié
Trad it io n n el : dans les Éco n o miq u e : quand récepteur (cela ne nécessite sont censées y figurer.
pays latins, la diffusion des l’audience est limitée pas une écoute très A cces s ib le : en tout lieu où
idées passe (n’excédant pas une centaine soutenue de sa part). il se situe, le salarié peut y
traditionnellement par l’écrit. de personnes). M an iab le : les processus accéder.
Rich e : la démultiplication de conservation et de Mu ltip le : archives,
est aisée pour un nombre démultiplication font partie documents récents, notes de
important de destinataires ; du dispositif initial. direction, annuaires, vidéos,
dans le temps, dans l’espace. Efficace : bonne le mode de traitement de
mémorisation. l’information est varié.
In co n v én ien t s Traît re : ce n’est pas parce Imp récis : risque de Lo n g : la préparation est On éreu x : du moins au
que l’on peut écrire, que l’on déformation de l’information lourde. Elle peut être rapide lancement et en fonction de
sait faire passer un message. aux deux stades de (vidéo sur l’intranet) mais la la complexité du dispositif.
Pour rédiger un « bon » transmission du message qualité peut s’en ressentir. In ég alit aire : certains
message, il faut y passer du (émission, réception). Co mp lexe : la conception salariés n’y ont pas d’accès
temps. Vo lat ile : ne laissant pas de technique est du ressort de direct (hôtesses de caisses,
Dangereux : les entreprises trace, l’analyse « à tête spécialistes. personnel de conduite, etc.)
françaises ont tendance à faire reposée » est impossible Exig ean t : concevoir, puis Co mp lexe : du moins
crouler leurs salariés sous trop (à moins d’avoir pris soin diffuser les messages parfois. À force de vouloir
de documents écrits. d’enregistrer le message). demande un matériel créer des entrées multiples,
important. certains intranets
On éreu x : coût de la ressemblent à des
conception, de la fabrication usines à gaz où il n’est pas
et de la duplication. toujours facile d’atteindre
l’information recherchée.
Bilan Fo n d amen t al : moyen le In d is p en s ab le : média M o d ern e : technologie In co n t o u rn ab le : la
plus classique, le moins convivial, économe, mais d’avenir appelée à jouer un richesse en fait l’outil central
coûteux. peu fiable.
| rôle croissant, notamment en de la communication interne.
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Co mmo d e : diffusion À encadrer : tout message numérique.
illimitée, conservation oral devrait être accompagné Imp o s an t : convient aux
$!
parfaite, consultation souple d’une information écrite grandes structures.
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Segmenter le public-cible est une autre nécessité. S’adapter à son public est la clé de voûte de
la communication en général et de la communication interne en particulier. Un ouvrier n’a ni les
mêmes demandes, ni les mêmes caractéristiques d’écoute qu’un cadre ; un salarié breton n’a pas
les mêmes préoccupations que son homologue parisien. Les uns aiment les informations brèves et
brûlantes, les autres les comprennent mieux lorsqu’elles sont resituées dans leur contexte, etc.
■ Précision
Une identification immédiate :
− placer en évidence l’objet de la note ;
− mentionner la date, le numéro (s’il fait partie d’une série), le nom de l’auteur ;
− indiquer éventuellement la liste des destinataires.
Une distribution rapide :
− réduire le délai entre la rédaction et la diffusion du texte : cela ne dépend pas toujours du
communicant interne mais de la lourdeur des processus de validation, aussi il faut veiller à être
toujours dans l’actualité ;
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− si des incidents de parcours (panne de photocopieuse, coupure d’un week-end) obligent à différer,
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il faut veiller à modifier la date du document (que l’information n’ait pas l’air périmée). Et,
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■ Efficacité
La lecture du document peut se faire dans un environnement « tourmenté » : à toute vitesse, sur des
messageries encombrées, perdue au milieu de multiples autres informations. Il faut donc guider votre
lecteur par :
• Une rédaction efficace :
− préférer le style télégraphique aux digressions littéraires ;
− privilégier un déroulement logique : présentation des faits, analyse, conclusion ;
− à l’information brute, préférer une version raisonnée.
• Une présentation soignée :
− adopter un style clair et concis : pas de bavardage ;
− faire la chasse à toutes les fautes d’orthographe et les erreurs de frappe (elles distraient le
lecteur et discréditent leur auteur) ;
− aménager une présentation agréable pour le lecteur.
■ Conservation
Penser à conserver l’information. Pour ce faire, il est préférable de rassembler les messages dans des
collections (sous forme d’archivage sur votre messagerie, de classeurs de notes de service, de
recueils de documents, etc.) Ce seront non seulement des outils de travail, mais aussi la mémoire de
l’entreprise.
Effets spéciaux
Souligner ou écrire en caractères gras les passages importants. Ne pas utiliser les « • » ou les « – » à tort et à travers : ils brouillent
la lecture. Pour une énumération, un simple saut de ligne est suffisant. N’abusez pas des smileys.
By
Impact
Un document voué à une lecture rapide se situe à mi-chemin entre l’article de presse et l’annonce publicitaire. Il possède la rigueur
du premier, la séduction de la seconde.
Une présentation sobre
Travaillez le texte, pesez les mots, recherchez l’expression juste. Les excentricités (titres en bas de page, caractères exagérément
gros, mots écrits à l’envers, etc.) risquent au mieux d’étonner, au pire de décourager le lecteur. Quant à leur efficacité à transmettre
le message, elle n’est pas démontrée.
Aides de mise en page
Titre, sous-titre, chapô, légende permettent une lecture rapide ; ils facilitent la compréhension et la mémorisation des messages.
Apports visuels
Photos, dessins, illustrations sont loin d’être anecdotiques. Au même titre que les aides de mise en page, ils se révèlent des vecteurs
d’information de poids.
Bien souvent, le lecteur se contente de lire les titres et les légendes, de regarder les illustrations et survoler d’un œil distrait le
texte. Il faut donc choisir des reproductions de qualité et écrire avec soin les légendes. ■
L’INFORMATION OBLIGATOIRE
L’employeur est tenu d’afficher, dans les lieux facilement accessibles, les informations suivantes :
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− adresse, nom et téléphone de l’inspecteur du travail compétent ;
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− consignes incendie et noms des responsables du matériel de secours et des personnes chargées
d’organiser l’évacuation en cas d’incendie ;
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− interdiction de fumer ;
− références de la convention collective dont relève l’établissement et des accords applicables ;
− horaires de travail et durée du repos ;
− période de prise des congés ;
− articles L3221-1 à L3221-7 du code du travail sur l’égalité professionnelle et salariale entre
hommes et femmes ;
− texte de l’article 222-33-2 du code pénal sur le harcèlement moral ;
− texte de l’article 222-33 du code pénal sur le harcèlement sexuel ;
− texte des articles 225-1 à 225-4 du code pénal sur la discrimination à l’embauche ;
− document unique d’évaluation des risques professionnels ;
− panneaux pour l’affichage des communications syndicales pour chaque section syndicale de
l’entreprise, les délégués du personnel (dans les entreprises à partir de 11 salariés) et pour le
comité d’entreprise (dans les entreprises à partir de 50 salariés). (Source :
www.vosdroits.service-public.fr, février 2015)
L’INFORMATION FACULTATIVE
L’encadrement peut utiliser le tableau d’affichage pour diffuser des informations professionnelles,
structurelles (création de poste, restructuration), économiques (résultats annuels, articles de presse),
sociales (conditions de travail, avantages salariaux, système d’assurance et de mutuelle), pratiques
(calendrier d’occupation des salles de réunion, allocation du matériel audiovisuel, dates des
vacances) et extra-professionnelles (aide au logement, régime de fiscalité, offres en matière de
loisirs, etc.)
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La boîte à idées (BAI) est une idée ancienne. La première est apparue en 1880 dans une société
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écossaise de chantiers navals, la William Denny & Brothers. L’objectif était de recueillir les idées de
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tous les salariés mais aussi de les récompenser si l’idée était retenue.
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Le principe est simple : le personnel dépose par écrit – anonymement ou non – ses suggestions.
L’intérêt d’une boîte à idées est double : améliorer le processus de production et l’innovation (le
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post-it et le code-barres ont été créés de cette manière) et favoriser un bon climat interne, en
permettant aux salariés de s’exprimer, en leur assurant d’être entendus.
Il est fondamental que les salariés aient confiance dans l’accueil qui sera réservé à leurs
propositions. La procédure doit donc être fiable (toutes les idées sont examinées) et rapide (l’examen
a lieu dans un délai maximum de 2/3 mois). Les rejets sont motivés. Les salariés peuvent
éventuellement faire appel. Les suggestions jugées intéressantes doivent être effectivement
exploitées.
La boîte à idées est ainsi un bon instrument de mesure du degré de « démocratie » dans
l’entreprise : le système fonctionnera bien dans les entreprises où les salariés sont motivés et
écoutés.
Le système des boîtes à idées s’est fortement modifié depuis une dizaine d’années. Deux tendances
ont transformé la boîte dans laquelle le salarié pouvait déposer sa suggestion. La première est
l’apparition de l’intranet (puisque c’est désormais souvent virtuellement que le salarié communique sa
proposition) et la limite des boîtes à idées à des opérations particulières. Cela permet de focaliser
l’attention des salariés sur un domaine précis sur lequel sa contribution est attendue.
Pour autant, l’innovation participative, dont la boîte à idées est une illustration, ne doit pas être
conçue uniquement comme un moyen d’amélioration en recherche et développement déconnecté de la
communication. Tout au contraire, une étude de 2013 souligne que 70 % des salariés estiment que
l’innovation participative permet de donner plus de sens au travail et cela pour différentes raisons :
pour la génération Y c’est d’abord parce qu’elle crée du lien social et favorise l’interaction des
salariés alors que pour les seniors c’est avant tout parce qu’elle développe l’initiative individuelle et
l’esprit d’entreprendre et renforce la considération des salariés. (Source : étude Capitalcom-
Innov’Acteurs, 2013)
Contre
Difficile : comment fixer les montants des « récompenses » ? Faut-il opter pour une tarification constante, indépendante de
l’envergure du projet et des améliorations auxquelles il aboutit ? Ou, au contraire, adopter une certaine proportionnalité, la
récompense étant établie en fonction des bénéfices obtenus ? Comment faire quand les progrès ne sont pas chiffrables :
amélioration des conditions de travail, réduction des délais de production, amélioration de l’ambiance ?
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Néfaste : pour l’équilibre d’une entreprise, il est souhaitable de motiver les salariés autrement (responsabilisation, mobilisation, intérêt
des tâches, etc.)
$!
Bilan
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Avec ou sans prime ? Avec primes fixes ou progressives (calculées sur la base de l’économie réalisée) ? Chaque entreprise doit
adopter le système
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le plus conforme à sa « philosophie ». Quoi qu’il en soit, on ne doit pas oublier de récompenser, sur un mode honorifique, les
efforts d’ingéniosité du personnel, en diffusant (dans le bulletin interne, sur le tableau d’affichage, lors d’une assemblée générale,
etc.) la liste des suggestions appliquées, accompagnées de la mention de leurs instigateurs, et des résultats escomptés et/ou
obtenus. ■
Exemples
Président de TBWA, Jean-Marie Dru explique que ces courriers du président pouvaient apparaître « d’un autre âge » lorsqu’il
commença à en rédiger pour l’ensemble de ses collaborateurs, mais qu’il eut raison de persévérer. « Bien m’en prit, car ces courts
textes, qu’on nomme désormais les Thursday, d’après le jour où ils sont postés, ont contribué à créer l’esprit de corps qui est le nôtre
aujourd’hui. Ils resserrent les mailles du réseau. » (J.-M. Dru, La Publicité autrement, Le Débat/Gallimard, 2007, p. 165)
− 82 % des salariés considèrent que le journal interne contribue efficacement à leur information
(contre 70 % pour l’intranet) ;
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Mad(e) in France
Le magazine décalé, collaboratif et 100 % interne d’Ubisoft
La problématique
Ubisoft en France désirait concevoir un support de communication qui soit une référence de la culture d’Ubisoft et de ses métiers,
autant qu’une source de motivation pour l’interne. Ubisoft et l’agence Heidi ont pris le parti de réaliser un magazine très qualitatif,
exclusivement porté par la parole et les photos des collaborateurs.
La stratégie : créer du lien en imaginant un magazine collaboratif 100 % interne
L’objectif a été de créer du lien avec les collaborateurs sur les quatre sites de l’entreprise en France via un road show d’interviews et de
prises de vues avec les équipes communication d’Ubisoft en France, l’agence Heidi et un portraitiste reconnu : Aldo Soares.
Un événement qui mobilise l’interne sur six mois, sans compter les contributions photo que les collaborateurs sont invités à faire. Le
magazine est annuel et pensé dans un esprit de collection, à l’image d’un Year book.
Fondé sur la personnalité des collaborateurs de l’entreprise et la vision qu’ils ont de leur métier et de la stratégie, le « Book » Mad(e)
in France propose des contenus exigeants tout en préservant un ton et des visuels décalés, qui sont le cœur de la communication
d’Ubisoft. Des rubriques mêlant histoires personnelles et socle commun de connaissances :
« On/Off » pour découvrir les passions et talents cachés des collaborateurs ;
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« Le jeu c’est un métier », pour comprendre certains métiers stratégiques en profondeur ;
« Anonymous », pour faire connaître et (re)connaître des métiers dits « support » habituellement peu valorisés ;
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« Mix & Match » pour faire découvrir des duos collaboratifs étonnants et détonants ;
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France Télécom a fait évoluer son support trimestriel Connect, magazine de 36 pages, et sa
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version française bimestrielle, au profit de deux nouveaux supports.
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Orange book est un semestriel diffusé en quatre langues (français, anglais, espagnol et polonais)
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à l’ensemble des collaborateurs. Pour son premier numéro en avril 2011, ce magazine de 42 pages
veut prioritairement raconter une histoire partagée en mettant en scène les collaborateurs du
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groupe. Ce journal se présente comme « Un livre vivant, attrayant, que l’on garde et que l’on
montre » selon les termes de Christine Albanel, directrice de la communication.
En septembre 2011, un nouveau magazine interne, Map, est lancé, en français et en anglais, vers les
20 000 managers du groupe. Organisé autour de trois cahiers : « Marché », « Stratégie » et «
Management », ce magazine, qui paraît trois fois par an, se veut un outil d’aide aux managers et
utilise une formule basée sur la concision et le pragmatisme. Un DVD joint au numéro présente un
reportage vidéo sur les grands chantiers de l’entreprise.
Extrait de Map
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La vocation d’un journal interne est de parler de l’entreprise, mais de quoi va-t-on parler
concrètement ? De l’entreprise, de ses activités, de son résultat, certes, mais aussi des conflits, des
incidents, des tabous (politique salariale, concurrence), des rumeurs. Il faut pouvoir, dans les colonnes
de son « house organ », parler d’une crise, d’une restructuration, des difficultés conjoncturelles que
traverse l’entreprise. Cet esprit d’ouverture est le reflet de sa capacité à gérer ses problèmes. On peut
distinguer cinq grandes fonctions que doit remplir un journal d’entreprise.
T ABLEAU 4.5 – LES CINQ FONCTIONS D’UN JOURNAL D’ENTREPRISE
M is s io n s Th èmes à ab o rd er
Dialo g u e Tribune libre entre salariés « Courrier des lecteurs », petites annonces (PA)
Confrontation d’opinions
La maquette doit aménager, à l’instar des supports de presse classiques, des ruptures de rythme et
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offrir des niveaux de lecture multiples. C’est ainsi qu’une bonne maquette associe des espaces
d’information avec un texte calme, sobre, clair ; des informations rapides ; des rubriques visuelles ;
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des lieux ouverts de réflexion ou de dialogue. Enfin, texte, image, typographie seront gérés de concert
pour la meilleure efficacité de l’ensemble.
Urban Mag : le magazine interne de la RATP
À la RATP, le magazine interne Urban Mag est né en 2009 pour remplacer l’ancien journal bimensuel Quinzo. La nouvelle version de
vingt pages, mensuelle, est diffusée à 70 000 exemplaires au domicile des salariés et des retraités. L’objectif est
de fédérer par une approche terrain. Des numéros spéciaux sont parfois ajoutés, notamment en début d’année pour présenter les
faits marquants de l’année écoulée ou pour apporter, deux fois par an, dans le cadre d’un supplément économique de six pages, des
informations sur les chiffres du semestre. Derrière les rubriques habituelles « actualité, reportage, en pratique, enjeux, éclairage,
développement durable », est à noté la 4e de couverture « En vue » qui publie des photographies pleine page, le plus souvent en noir
et blanc, sur les transports en commun à Paris au début du siècle ; une manière originale de faire le lien entre le passé et le présent
de l’entreprise. Parallèlement, les cadres disposent d’une version électronique Urban Web et une newsletter électronique existe pour
l’international. ■
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Néanmoins, il faut se garder de l’excès inverse : tentation de résoudre les problèmes de fond
par la forme, c’est-à-dire de livrer un produit techniquement irréprochable (un beau magazine),
mais au fonds rédactionnel insatisfaisant (un journal creux). Les bons journaux sont ceux qui
réussissent à obtenir cet équilibre, à l’instar de Mad(e) in France, grand prix du journal interne
2014, décerné par l’association « Communication & Entreprise » ; ou son dauphin The Big
Ness, le magazine interne annuel de Nespresso France qui vise à fédérer l’ensemble des
collaborateurs autour d’un « objet éditorial » sophistiqué et différent chaque année.
ÉVALUER LE BUDGET
Le coût d’un journal interne varie avec la périodicité, la pagination, le grammage du papier, le tirage
et la qualité de la maquette, le type de prestataire. Il faut savoir que la quadrichromie revient trois à
quatre fois plus cher que le noir et blanc mais qu’elle est indispensable. Le coût moyen est inférieur à
15 euros par an et par salarié, avec de fortes différences selon son ambition et ses caractéristiques.
Un nombre croissant de journaux internes est désormais réalisé par des agences spécialisées qui
se sont professionnalisées en même temps que leurs interlocuteurs en entreprises. Le plus souvent,
la conception et la réalisation sont confiées à une agence, l’entreprise conservant la maîtrise de la
rédaction. Mais tous les cas de figure coexistent. D’après les agences spécialisées, on peut estimer
le coût d’un journal interne à environ 1 500 à 1 600 euros hors taxe la page, de la rédaction jusqu’à
la gravure, sans compter l’impression qui varie selon le nombre de pages.
Il arrive de plus en plus fréquemment que le journal d’entreprise soit dématérialisé, comme le
montrent les exemples suivants.
Exemples
Axa a décidé de supprimer en 2008 son journal interne papier pour le remplacer par une nouvelle formule dénommée Switch,
uniquement en version online. Pour Valérie Perruchot-Garcia, ex-directrice de la communication interne, deux paramètres ont conduit
à ce choix ; d’abord un coût élevé de la formule traditionnelle en papier, puisqu’il fallait la traduire en neuf langues. Le second était
les difficultés récurrentes liées au routage vers les 100 000 collaborateurs. La formule actuelle existe en français et en anglais, elle
est publiée toutes les huit à dix semaines. Au niveau international et des filiales, la diffusion s’effectue via le réseau des
communicants qui la mettent sur l’intranet local.
Danone a également effectué ce choix de la dématérialisation en remplaçant en 2009 son journal interne par un magazine
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électronique e-manager, diffusé en français et en anglais à 8 000 cadres de l’entreprise. Ce magazine électronique de 16 pages
est diffusé 15 fois par an. La direction de la communication a décidé de confier l’information
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de proximité à apporter à ses 100 000 salariés à ses filiales réparties dans le monde. Comme les implantations internationales de
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M is s io n s Définition de la ligne directrice du Conception des articles (enquête et Réalisation technique du journal : code
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journal. rédaction). visuel, typographies, utilisation de
Composition du sommaire de chaque couleurs, insertion de photos ou
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Pris e en ch arg e Ou i : un comité éditorial, composé de Peu t -êt re : cette formule présente des Difficile : rares sont les entreprises
in t ern e salariés représentatifs, connaît les avantages (faible coût, implication du qui possèdent les compétences et le
attentes, les préoccupations, les personnel, crédibilité d’un journal fait matériel nécessaires.
centres d’intérêt des lecteurs. par tout le monde, impact, les
journalistes sont proches des
lecteurs).
Mais elle n’est pas dépourvue de
risques :
on ne s’improvise pas journaliste.
Comment donner une unité d’ensemble
aux papiers écrits par les uns et les
autres ?
Pris e en ch arg e No n : un comité éditorial composé Peut-être : faire appel à des Ou i : la présentation d’un journal est
ext ern e de personnalités extérieures à professionnels est souvent plus sûr. Les une affaire délicate qu’il vaut mieux
l’entreprise risque d’être trop éloigné textes sont rendus à temps, leur qualité laisser aux spécialistes. C’est un
des lecteurs. est standard, sans surprise, etc. facteur déterminant pour la réussite ou
Que connaît-il de la réalité du terrain ? L’ensemble est plus homogène (à l’échec du magazine.
l’intérieur d’un même numéro, d’un
numéro à l’autre). Cette formule est
évidemment plus coûteuse.
Autre exemple : un journal grand format très haut de gamme sur papier Job de 20 pages, tiré à 1
000 exemplaires, revient entre 40 000 et 50 000 € par numéro, soit 40 à 50 € pièce.
2.5 LE FLASH D’INFORMATION : UN MÉDIA CHAUD
Le flash d’information est une variété particulière de journal d’entreprise. C’est un support
remarquable par sa souplesse : paraissant au gré de l’actualité, il n’est soumis à aucune obligation de
périodicité ; par sa légèreté : il se présente en un ou deux feuillets ; par son impact : il véhicule des
messages urgents et importants (on ne traite en général que d’un sujet par numéro).
Le flash d’information s’intègre parfaitement dans la palette des médias internes. Il doit être
utilisé pour ses qualités de diffusion – rapide et facile – et de précision – faible risque de
déformation des messages. Mais, comme son nom l’indique, c’est un flash : il dispense donc une
information sommaire, à « consommer » immédiatement. Le flash d’information est le plus souvent
adressé au personnel via la messagerie interne ou l’intranet. L’avantage de le diffuser par la
messagerie électronique est d’accroître sa lecture puisque chacun le recevra directement sur sa
messagerie. À l’inverse, placé sur l’intranet, il constitue un bon produit d’appel pour accroître le
réflexe des salariés de s’y rendre régulièrement et d’y découvrir de nouvelles informations.
La plupart des grandes entreprises ont créé au sein de leur direction de la communication un pôle
qui fonctionne comme une agence de presse mais tourné vers l’interne. L’information peut être
adressée à des relais (managers, chargés de communication) comme Renault qui diffuse quasi
quotidiennement une revue de presse, une synthèse sociale et des informations relatives à
l’entreprise, et ce à l’ensemble de ses implantations internationales. La diffusion peut être beaucoup
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plus large comme à la SNCF qui a mis en place depuis 2005 un dispositif « temps réel » qui consiste
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en une lettre d’information quasi quotidienne adressée sur plus de 60 000 messageries électroniques
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de l’entreprise. Ces notes flash sont particulièrement utiles en période sensible. Elles permettent
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d’informer les salariés, mais aussi de leur fournir un argumentaire leur permettant de relayer auprès
de leurs contacts les messages de l’entreprise. Il peut s’agir également d’informations aux parties
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prenantes externes que l’entreprise souhaite communiquer auprès de ses salariés dans un objectif de
cohérence.
Le tableau 4.7 synthétise les principales différences entre un flash d’information et un magazine
interne.
photocopillage. Cette loi s’applique également à la copie numérique, c’est-à-dire aux revues de
presse électroniques. Le Centre français d’exploitation du droit de copie reverse cette taxe aux
auteurs et éditeurs des articles.
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Exemple
En 2011, pour célébrer son centième anniversaire, l’entreprise SPAC, filiale du groupe Colas en charge de la construction des
infrastructures de transport d’eau et d’énergie, a édité L’homme en tête, présentant en grand format des photographies des métiers
de l’entreprise par le biais de portraits de collaborateurs.
Le groupe SPIE a publié en décembre 2010 un ouvrage de 300 pages, Une histoire de SPIE, naître et renaître, rédigé par Jean
Monville aux éditions Michel de Maule. Le livre est présenté sur une page Facebook et existe en version numérique sur l’intranet de
l’entreprise.
Accor, pour ses 40 ans, a publié L’Aventure du possible aux éditions du Cherche Midi. En grand format (27 x 30 cm), ce livre
retrace en plus de 200 pages richement illustrées l’histoire du groupe. Les parcours et les témoignages des collaborateurs, le sens du
voyage et la qualité du design sont particulièrement mis en valeur.
Louis Vuitton a publié en novembre 2010 l’ouvrage 100 malles de légende. En édition soignée grand format, l’album présente les
malles les plus extraordinaires fabriquées par Louis Vuitton Malletier, grâce à plus de huit cents documents et autour de cinq
thématiques : explorateurs, gotha, dandys, artistes, hédonistes.
Pour son 80e anniversaire en 2009, Danone a publié un ouvrage sur l’histoire de la marque française. Celui-ci fut adressé aux
salariés, aux fournisseurs, aux clients et aux médias.
Un livre pour un livre, sans objectif Un livre qui réponde à une vraie et claire Le livre permet de rendre compte (pour le passé)
préalable de l’entreprise. préoccupation : faire mémoire ; accompagner la et/ou d’éclairer (pour le futur) une stratégie
fusion de deux groupes aux cultures d’entreprise.
différentes ; démontrer que le succès repose
sur la capacité d’adaptation.
Raconter l’histoire intégrale de Chercher un angle d’attaque, puis structurer le Ce qui intéresse les lecteurs (collaborateurs, clients,
l’entreprise : long et fastidieux. récit et hiérarchiser les informations. interlocuteurs extérieurs à l’entreprise) : des
ex : remonter à l’Antiquité pour parler informations + une success-story à l’américaine.
d’une entreprise fondée en 1980 !
Dire la vérité à tout prix, en levant le voile Respecter une certaine discrétion, et les « Quand le sujet est délicat mais incontournable,
sur des sujets confidentiels ou tabous. trous de mémoire » concernant des épisodes rester factuel, et bref.
ex : secrets de fabrication, analyse de douloureux : plans sociaux drastiques, Ne pas tomber dans l’excès inverse : produire des
marchés, vie privée des personnes. pratiques commerciales douteuses, dirigeants récits lisses et désincarnés, ou trop anecdotiques.
peu recommandables.
Absence d’objectivité Adopter l’approche la plus journalistique et Impensable en France d’être réellement critique,
dans la forme et le fond : historique possible. comme ce peut être le cas chez certains de nos
« En 1926, lorsqu’Aragon publie Conserver du recul. partenaires (l’Allemagne, par exemple).
Le Paysan de Paris, Olida ouvre une Hiérarchiser les informations.
nouvelle usine. » La comparaison n’est-
elle pas déplacée ? De même, un livre
hagiographique, enjolivant
systématiquement la vie de l’entreprise ou
de ses dirigeants, perdra toute crédibilité.
Oublis ou erreurs, provoquant des Avant sa parution, faire relire l’ouvrage en Procéder à des enquêtes de lecture a posteriori afin
humiliations et décrédibilisant l’ensemble interne par différents lecteurs, différents de savoir :
(pour les informations erronées). services, différents niveaux hiérarchiques, des – si le message est passé ;
ex : si on a omis de citer une personne, un hommes et des femmes d’univers culturels – s’il a atteint sa cible.
service divers et de générations différentes. Ne pas Et pouvoir, le cas échéant, corriger coquilles et
oublier ceux qui ont quitté l’entreprise. erreurs.
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Parler est le moyen d’échange le plus naturel, le plus immédiat. Dans les entreprises, comme dans
n’importe quel groupe, la communication orale se fait, bien sûr, de manière informelle : deux
personnes se rencontrent dans un couloir, elles échangent quelques mots. Mais elle se fait aussi autour
de procédures plus formalisées (réunions, rencontres, conventions, opérations spéciales), d’outils
dédiés (téléphone, vidéotransmission) et sur les médias spécifiques que sont la radio et la télévision.
Assurer une logistique parfaite : disposition de la salle, accueil des participants, mise à disposition du matériel nécessaire et
vérification du bon fonctionnement, pause-café, etc.
Pendant la présentation
Diriger la réunion ; respecter l’ordre du jour préétabli, sans pour autant museler l’auditoire.
Lister, classer, puis traiter les problèmes les uns après les autres. Il n’est pas question d’éviter à tout prix les digressions, ce sont
des pauses utiles et instructives, permettant de connaître les préoccupations des invités. Elles doivent être encadrées, c’est-à-dire
limitées dans le temps, et pondérées : un débat exagérément polémique risque d’être difficile à recentrer.
Après
Rédiger un compte-rendu de la réunion dans les plus brefs délais.
Le distribuer aux participants par mail.
Surveiller l’application des décisions et des idées qui ont été proposées lors de la réunion. Rien n’est plus décevant pour les
participants que de constater qu’aucune suite concrète n’est donnée à leurs propos.
Prendre, le cas échéant, un prochain rendez-vous avec date, lieu et ordre du jour. Cela prouve aux participants que la réunion qui
vient de se tenir n’est pas « un coup d’épée dans l’eau », mais qu’elle s’inscrit dans une impulsion globale. ■
ORCHESTRER LE DIALOGUE
Pourquoi ne pas favoriser le dialogue interne en organisant des rencontres entre services, filiales,
branches d’une même entreprise ? Les modes peuvent en être variés :
• sérieux : présentation fonctionnelle d’un service au cours d’une réunion générale, d’une visite dudit
service ou de stages de formation ;
• amical : cocktail pendant lequel les échanges se font naturellement ;
• ludique : les opérations de parrainage (sportif, humanitaire, culturel) favorisent incidemment les
rencontres en associant plusieurs services, habituellement sans contact les uns avec les autres ;
• global : opérations « portes ouvertes », visites d’entreprises, d’usines, road-shows, etc.
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En dehors des traditionnelles rencontres avec les top 100, top 300, des rencontres organisées avec
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les cadres à fort potentiel ou dans les unités locales, il peut être intéressant pour un chef d’entreprise
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de pratiquer à intervalles réguliers des déjeuners ou dîners avec des salariés de son entreprise.
Ces salariés, sans lien hiérarchique entre eux, peuvent être tirés au sort. L’idée est de permettre au
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dirigeant d’avoir une relation directe avec les salariés de son entreprise dans une ambiance
légèrement conviviale.
En juin 2011, le Crédit Agricole a organisé pour l’ensemble des collaborateurs du nouveau siège social à Montrouge une « journée des
familles ». Le samedi 18 juin, toutes les familles dont un membre avait été muté sur le nouveau site furent invitées à une journée où furent
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proposés un gigantesque barbecue, des jeux pour les enfants, des jeux de piste, des animations, des spectacles, un marché de produits bio, un
forum des associations et des concerts. Le président était présent sans discours organisé. Les salariés purent ainsi, dans une atmosphère
décontractée, faire visiter les bureaux à leurs conjoint et enfants.
En octobre 2011, Sanofi a organisé des opérations en France : « Vivre ensemble » dont l’objectif était de recréer de la relation
directe dans l’entreprise. L’ensemble des collaborateurs s’était vu proposer une journée complète sans rendez-vous, sans réunion et
sans utilisation de la boîte mail. Comme l’explique Fabienne Dulucq, directrice de la communication, « l’objectif était que chacun
puisse redécouvrir son voisin de bureau. » Des ateliers étaient organisés par groupe de trente sur des thèmes comme « Comprendre
la stratégie », « À la découverte des directions » ou « Valeurs et attitudes ». L’ensemble des salariés a pu se retrouver pour
déjeuner autour d’un buffet géant. ■
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Journée des familles organisée au nouveau siège social du Crédit Agricole à Montrouge
Exemples
Du 6 octobre 2010 au 29 juin 2011, la SNCF a organisé ce qu’elle considère comme « l’une des plus vastes opérations de management
menée par une entreprise française ». Cette opération qui tournait autour d’un simple film de 73 mn a permis de réunir 90 000 salariés lors
de 900 rencontres. L’idée principale était de mettre l’entreprise en débat interne et de renforcer l’expression des salariés. Le dispositif était
bâti sur des rencontres en région où un film était projeté, puis suivi d’un débat. Les rencontres réunissaient entre 30 et 200 salariés. Les
managers locaux avaient préalablement reçu une formation sur la conduite des débats.
Le film que présentait le journaliste Benoît Duquesne était bâti comme un véritable documentaire télévisé. Il contenait trois reportages : «
Le transport fait sa révolution » consacré aux nouvelles formes de mobilité, « La France à l’heure suisse » sur les problèmes de la
ponctualité ferroviaire et « l’Europe à grande vitesse ». À la fin des débats, les salariés étaient invités à voter sur leur perception à l’aide de
boîtiers électroniques. Un livre bilan pour conserver la mémoire de l’événement fut ensuite adressé à l’ensemble de l’encadrement.
Pour sensibiliser ses collaborateurs à la responsabilité sociale d’entreprise, Veolia Environnement a lancé en juin 2011 une
campagne auprès des collaborateurs de son siège social. Ainsi, du 6 juin au 5 juillet, une exposition dans le hall du siège de l’avenue
Kléber à Paris présentait les huit gestes éco-responsables « par le biais desquels chacun peut contribuer à l’engagement
environnemental du groupe. »
Par ailleurs, un dépliant fut remis à chaque salarié et une boîte à idées sur ce thème fut créée sur l’intranet. Enfin, furent invités à un
petit-déjeuner thématique le 6 juin 2011 l’ensemble des assistants du siège autour de la directrice du développement durable. Cette
réunion fut prolongée par une matinée d’information pour tous les collaborateurs.
En novembre 2011, pour la semaine du handicap, la Sacem a conçu pour les salariés de son siège, une opération de sensibilisation qui
mélangeait des interventions de managers présentant leur plan d’action et des ateliers de sensibilisation sur des sujets comme «
Sensorialité et musique » ou « Malentendance et musique ».
Ces ateliers étaient organisés en binôme avec une personne handicapée. Certains artistes comme Gilbert Montagné vinrent
témoigner et débattre, et un repas commun au restaurant d’entreprise fut proposé aux salariés. Un menu spécial avait été préparé, et
les salariés volontaires portèrent un bandeau les empêchant de voir.
Parmi ces opérations spéciales figurent les incentives qui consistent à organiser des événements en général sportifs (canyoning,
alpinisme, etc.) destinés à une population souvent commerciale de l’entreprise. L’objectif est ici de motiver un public de salariés
autour des valeurs d’effort, de dépassement de soi et d’esprit d’équipe.
Exemple
Le groupe GDF SUEZ organise chaque année une grande compétition sportive interne intitulée « Le raid ». Toutes les entités du
groupe à l’échelle mondiale peuvent ainsi s’affronter pendant trois jours, par équipe de sept personnes. 2 200 salariés y participèrent
en 2011. Cette opération qui se déroule généralement en septembre, réunit également le top management de l’entreprise et c’est son
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président qui remet le prix.
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De plus en plus supplanté par les messageries électroniques, le téléphone est un acteur omniprésent
dans une entreprise : quand le téléphone est coupé, une entreprise s’arrête !
Outre son rôle habituel, le téléphone peut être utilisé comme outil d’information interne
ascendante (ligne ouverte aux questions du personnel), latérale ou descendante (réunion par
téléphone).
LE JOURNAL TÉLÉPHONÉ
L’entreprise peut également mettre à disposition de ses salariés une ligne téléphonique aboutissant à
un répondeur diffusant périodiquement des informations sur la vie de l’entreprise. Ce système peut
être conçu soit pour l’ensemble des collaborateurs, soit pour une population spécifique, il peut être
mis à jour quotidiennement ou chaque semaine. Les informations sont généralement brèves (5 à 10
minutes) et visent à intéresser le salarié qui arrive à son bureau le matin (rangement du bureau, café,
etc.) ou la population des travailleurs nomades en déplacement constant chez des clients et pouvant
accéder aux informations de son entreprise via son téléphone de voiture.
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Exemples
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Orange possède un dispositif intitulé « Médiaphone » qui diffuse un journal téléphoné chaque matin à 8 h 30. Dix mille connexions
sont reçues chaque semaine sur ce système qui vise les salariés en déplacement, qui peuvent difficilement se brancher sur l’intranet.
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Un dispositif similaire existe à BNP Paribas Assurances. Dénommé « Écho Net Mobile », le système est destiné aux collaborateurs
nomades du groupe, il leur permet de recevoir sur leur téléphone l’ensemble des nouvelles informations de l’entreprise. Administré
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quotidiennement le matin, le dispositif permet également d’envoyer des informations urgentes à tout moment de la journée.
Orange et la vidéotransmission
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France Télécom Orange organise une ou deux vidéotransmissions par an pour présenter la stratégie et répondre aux questions des
salariés. Le 18 janvier 2012, Stéphane Richard, le PDG de l’entreprise, présente ses vœux à ses collaborateurs réunis en France dans 600
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salles aptes à capter la vidéotransmission. Animés par un collaborateur, les salariés avaient été invités à poser leurs questions, 700 furent
reçues. Le fait que cette vidéotransmission se réalisa le jour de l’annonce de la nouvelle offre de Free permit opportunément de
répondre aux inquiétudes des salariés sur une offre concurrente. Selon Nicolas Deschamps, directeur délégué de la communication
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interne groupe d’Orange, le principal attrait de la vidéotransmission est qu’elle s’effectue dans un cadre collectif, ce qui donne ensuite
aux managers locaux la possibilité d’organiser des débats ou de rebondir sur l’intervention du président. ■
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« Créé il y a de plus de 100 ans, le média radio est en plein renouveau. Poussé par les technologies numériques, il se
consomme de plus en plus sur le web, sur smartphones, en podcast, etc.
C’est dans ce contexte qu’émergent, depuis les années 2000, les nouveaux usages de la radio avec au premier rang d’entre
eux, le concept de la radio d’entreprise. À l’origine de ce développement, une idée simple : permettre à chaque entreprise
qui le souhaite de disposer de sa propre radio pour ses besoins spécifiques, et notamment en communication interne.
Si plus de 50 % des entreprises du CAC 40, de nombreux grands groupes mais aussi certaines PME ont aujourd’hui leur
programme radio, c’est que ses caractéristiques ont de quoi séduire. La radio est directe, réactive, humble, souple, économique et
très efficace. C’est le média idéal des périodes de crise mais c’est bien plus que ça...
La radio d’entreprise, c’est le média de la proximité, c’est le média d’accompagnement de l’activité, mais c’est aussi un
média « vert » et économique (limite les déplacements). Grâce aux terminaux numériques (smartphones, tablettes, etc.), la
radio est plébiscitée pour sa mobilité et s’intègre désormais dans le mix média aux côtés du print, de la TV d’entreprise et
du web.
En communication interne, la radio d’entreprise trouve son application dans l’animation des communautés internes et
notamment dans la communication managériale. La radio, média chaleureux, permet des prises de parole directes sans
surexposer l’image du dirigeant. Le média est subtil, l’absence d’image vient renforcer l’imaginaire individuel et le lien
social dans l’entreprise. Ce média est ainsi particulièrement efficace pour la communication stratégique, la
communication du changement ou la communication de crise. » ●
D’autres médias audiovisuels (films, diaporamas et vidéos) sont entrés dans les mœurs de la
communication interne. Ce sont des supports de communication efficaces (bonne transmission de
l’information, compréhension et mémorisation aisées) et agréables pour les spectateurs/auditeurs. Au prix
d’un petit effort d’attention (bien moindre que pour des supports écrits), ils reçoivent confortablement le
message.
L’audiovisuel occupe une place importante dans les dispositifs de communication interne. La
généralisation des intranets a fait de ceux-ci le support dominant de diffusion des vidéos internes.
Pour certaines entreprises où les salariés n’ont pas toujours un accès web, des téléviseurs répartis
sur les lieux de travail offrent une possibilité d’information rapide et souvent attractive.
Enfin, la télévision interne se révèle utile pour informer rapidement le personnel quand une large
majorité des collaborateurs sont répartis sur un grand nombre de sites. En Belgique, les
collaborateurs d’Infrabel sont en effet disséminés sur l’ensemble du territoire national. Or, quand
l’entreprise vit une crise ou une période d’incertitude, il est nécessaire de pouvoir les atteindre dans
un délai plus court que ne le permet le magazine interne.
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Concrètement, quelque 150 écrans sont installés dans des lieux fréquentés du gestionnaire de
l’infrastructure ferroviaire belge (halls d’entrée, cafétérias, etc.), au sein de ses bâtiments répartis à
travers tout le pays. Les écrans sont conçus à l’instar des grandes chaînes d’information, découpés en
différentes zones : une grande zone, dévolue aux reportages vidéo, campagnes, et météo, et différentes
zones de plus petite taille pour des messages courts (brèves, photos de la semaine, etc.), avec
également des textes déroulants pour des messages importants. Les messages peuvent être diffusés sur
tous les écrans simultanément dans un délai court, voire différenciés écran par écran, avec des
messages ciblés localement.
Le projet, lancé en 2011, est très utilisé pour communiquer quotidiennement les dernières
nouvelles de l’entreprise aux collaborateurs, il est immédiatement mobilisable en cas de crise.
Originale et unique en son genre, Infrabel TV est l’aboutissement de plusieurs années de recherches
dans le domaine de l’affichage dynamique en entreprise.
La prochaine étape de ce projet ambitieux ? Former les responsables locaux, afin qu’ils puissent,
eux aussi, diffuser des informations via ce canal, expliquait Aline Foucart et Benoit Quitin,
d’Infrabel, lors de la mise en place du dispositif.
Travailler à distance, échanger, collaborer, fédérer les salariés, informer, apprendre, favoriser
l’innovation… L’intranet et les réseaux sociaux d’entreprises (RSE) s’imposent comme des outils
cruciaux pour les communicants internes. Qu’ils fédèrent les outils et les supports, diffusent
l’information, favorisent la collaboration, encouragent la créativité ou créent des communautés, ils
sont des carrefours stratégiques où beaucoup peut se jouer en matière de performance individuelle et
collective, et donc, de compétitivité de l’organisation. |
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Réseau d’entreprise (privé) qui utilise les technologies propres à Internet (public), l’intranet est l’un
des meilleurs exemples du caractère vivant de la communication : il se situe au premier rang des
outils de communication interne alors qu’il n’existait pas avant 1995. Début 2011, près de 90 % des
sociétés françaises d’au moins 250 personnes étaient équipées d’un intranet (Source : enquête Insee,
2011). Le dernier Observatoire de l’intranet confirme l’importance de ce réseau : en 2014, près de 7
collaborateurs sur 10 (67 %) y consultaient régulièrement ou largement les informations publiées
dans l’entreprise.
Lieu de convergence des outils et des supports, l’intranet constitue un carrefour de l’information
pour les collaborateurs connectés. Il est donc le lieu de tous les défis pour les communicants internes.
Ils en sont en effet les principaux promoteurs (aux côtés de la direction générale et de la direction des
systèmes d’information) et les principaux contributeurs. La communication est en effet en tête des
métiers et fonctions qui publient sur les intranets.
Informer est la première fonction de ce réseau. L’information sur l’actualité de l’entreprise
(88 %) et les ressources humaines (84 %) vient en tête, suivie de l’information sur les procédures
administratives (76 %) et l’information institutionnelle (72 %). La documentation technique et
opérationnelle (64 %), sur les projets (62 %), les produits et les services (56 %) et les métiers
(54 %) trouve aussi sa place sur le réseau interne, aux côtés (dans une moindre proportion)
d’informations pratiques, juridiques contractuelles et financières. (Source : Observatoire de
l’intranet et de la stratégie numérique, 2014)
Exemples
Accompagner la stratégie RH, valoriser la fonction auprès des collaborateurs et renforcer le sentiment d’appartenance au groupe
Crédit Agricole : tels sont les principaux objectifs du nouveau site intranet RH mis en ligne en 2012 par Crédit Agricole S.A. Dédié
à plus de 80 000 collaborateurs dont 46 000 à l’international, cet intranet propose des contenus d’actualité, des contenus profilés
dédiés à la Ligne Métier RH, du contenu multimédia avec des interviews vidéos de différents experts du groupe et un Flux RSS sur
l’actualité RH externe. Un média mensuel (le « MAG RH ») complète ce dispositif pour informer efficacement les différentes cibles
sur des sujets transverses et structurants comme la mobilité, la diversité, l’épargne salariale, etc.
Nexans s’est vu décerner le prestigieux prix Intra.Net Reloaded pour son nouvel intranet déployé fin 2013. Cette plateforme
permet à ses collaborateurs connectés d’accéder facilement à toute l’information du groupe, de collaborer entre collègues, de créer
des communautés, de partager des contenus et d’avoir accès aux outils nécessaires à leur mission, quelle que soit leur fonction ou
leur localisation dans le monde. Le nombre d’utilisateurs actifs de l’intranet a presque triplé pour atteindre 10 300 collaborateurs sur
les plus de 24 000 que compte cet expert mondial des câbles électriques industriels.
Mais l’information n’est pas tout. En 2005, le JDN identifiait déjà neuf autres fonctions répondant
à autant de besoins des collaborateurs4 :
• accéder aux bases de contacts d’autres services ;
• travailler à plusieurs et de manière simultanée sur un même document ;
• discuter, débattre, organiser des réunions et se réunir à distance ;
• établir et consulter le planning d’un projet, pouvoir le piloter ; |
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• accéder à des applications de travail quotidien et à des formulaires administratifs dématérialisés ;
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L’espace intranet fonctionne donc plus que jamais comme un bureau à partir duquel des tâches multiples
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peuvent être réalisées. La webconférence, la messagerie instantanée, les wikis et les blogs se sont en effet
développés de manière importante faisant de l’intranet de certains un véritable espace de travail
numérique. Dans ce digital worplace, les espaces collaboratifs et les réseaux sociaux d’entreprise prennent
toute leur dimension. Ils tendent de plus en plus à être gouvernés par des community managers internes dont
les fonctions sont plus fréquemment reconnues dans les entreprises.
La mise en place progressive de réseaux intranet en France
La mise en place des intranets s’est effectuée consécutivement à la création des sites Internet. Historiquement, on peut distinguer
six étapes :
1. La création des sites Internet, souvent simple vitrine corporate de l’entreprise (1990-1995) ;
2. La création et la généralisation des messageries électroniques (1993-1995) ;
3. L’intégration des sites web dans la stratégie de communication globale et l’émergence des intranets (1995-1997) ;
4. La rationalisation des intranets d’entreprise et leur intégration dans la stratégie de communication interne. Les premiers intranets
étaient souvent conçus comme des extensions de la politique RH en offrant des outils administratifs : annuaire en ligne, catalogue de
formation, formulaire à télécharger (1997-2003) ;
5. L’harmonisation entre les sites Internet et l’intranet d’entreprise. L’ergonomie s’améliore et les sites apparaissent plus sobres,
moins tape-à-l’œil (2003-2010) ;
6. L’intégration des fonctionnalités sociales et collaboratives ainsi que des réseaux sociaux d’entreprise dans l’intranet (2010 et
après). ■
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Depuis son apparition en 1995, l’intranet bouscule chaque année davantage les repères établis.
L’exécution de tâches à distance et la mobilité se développent tandis que l’organisation hiérarchique
verticale traditionnelle est sérieusement chahutée. « Ça aplatit la hiérarchie. Sur le réseau, vous
parlez sans problème à l’échelon “n + 3” », constate un dirigeant d’une grande entreprise.
L’importance et les bénéfices de cette pierre angulaire de la communication interne sont toutefois
à nuancer. Un quart des entreprises a moins de 50 % de salariés connectés à l’intranet (Source :
Baromètre Inergie-AFCI 2012 de la fonction communication interne). Celui-ci peut donc être à
l’origine d’inégalités en matière d’accès à l’information (en excluant par exemple les hôtesses de
caisses, le personnel de conduite, etc.) ou une « usine à gaz » au sein de laquelle il n’est pas toujours
facile d’atteindre l’information recherchée.
Pour l’heure, seul un quart des collaborateurs connectés se prévalent d’un usage régulier (et trois
quarts d’un usage seulement occasionnel) des médias sociaux de l’Intranet de leur entreprise
(Source : Observatoire de l’intranet et de la stratégie numérique, 2012). Il n’empêche qu’« avec
l’arrivée des réseaux sociaux dans la sphère privée, l’évolution des technologies, les nouvelles
attentes des collaborateurs, l’intranet social devient un « must have » pour l’entreprise moderne
désireuse de s’affranchir d’un partage top-down de l’information et de s’appuyer sur un espace de
travail agréable, simple, convivial et facteur de productivité », explique Alexandre Mermod, CEO
de Calinda Software (Lecomte, 2012)
Les fonctionnalités phares des intranets/RSE
Au top 10 des fonctionnalités sociales disponibles en 2014, l’Observatoire de l’intranet signalait les alertes email (46 % des entreprises en
proposent dans leur intranet/RSE), les SSO5 (44 %), les enquêtes en ligne (42 %), la gestion et l’animation de communautés (35 %), les flux
RSS (34 %). La publication de commentaires (31 %), la présence à distance (30 %), la publication de ressources sur son profil (30 %), la
fiche annuaire enrichie (27 %) et la possibilité de « liker » ou de noter (27 %) existent également, mais dans une moindre mesure.
Les fonctionnalités collaboratives confirment elles aussi leur poids dans les intranets. En 2014, l’annuaire interne, le mail, les moteurs de
recherche et les bases documentaires sont massivement présents dans les réseaux internes. Ils sont suivis par l’agenda partagé
(77 %), les espaces de travail collaboratif (64 %) et la messagerie instantanée (62 %). Les possibilités d’organiser une
webconférence et d’échanger sur un forum sont offertes par un intranet sur deux. Les wikis, les blogs, les workflows (gestion
informatique de l’ensemble des tâches à accomplir et des différents acteurs impliqués dans un processus métier) et les applications
métiers concernent plus d’une entreprise sur trois tandis que les organigrammes dynamiques et les systèmes d’innovation
participative complètent l’offre des intranets sociaux (Source : Observatoire de l’intranet et de la stratégie numérique, 2014).
Mais cette progression doit être relativisée par les comportements des salariés. Malgré cette progression constante des médias
sociaux dans les intranets des organisations, seuls 11 % des salariés français avaient recours à des outils sociaux pour collaborer
en 2013, selon une enquête européenne sur la collaboration digitale. Dans cette étude Deloitte commanditée par Google, on
apprend toutefois que les utilisateurs français sont largement d’accord sur le fait que les outils collaboratifs améliorent leur vie
au travail. En particulier en termes de productivité (65 % le pensent) et de qualité de communication (62 %). ■
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Avec les médias sociaux, certaines entreprises déploient des espaces de collaboration d’un
nouveau genre qui pourraient s’imposer comme les environnements de travail de demain.
4.2 LES RÉSEAUX SOCIAUX D’ENTREPRISE : ENTRE
PROMESSES ET ILLUSIONS
Le réseau social d’entreprise (RSE) offre aux collaborateurs de se constituer en communautés
d’intérêt sur des sujets professionnels et extra-professionnels. Ces équivalents d’un Facebook ou
d’un LinkedIn internes se sont beaucoup développés au cours des dernières années. Aujourd’hui, les
trois-quarts des entreprises du CAC 406 et près de la moitié des entreprises françaises7 disposent
d’un RSE ou sont en train d’en développer un. D’après une enquête du Lab des Usages Numériques
du cabinet Voirin Consultants, la principale motivation des organisations est de favoriser le travail
collaboratif (92 %).
Les RSE induisent des bouleversements dans les mentalités et les modes de fonctionnement : plus
besoin d’être dans une même unité géographique pour partager des idées, des opinions et des
ressources, ni de donner son avis. Des liens professionnels se créent, d’un autre type, basés sur les
expertises et les centres d’intérêt : ils se situent en dehors de tout canal hiérarchique ou de toute
ségrégation géographique. Le lieu n’a plus d’importance : peu importe l’endroit d’où se connectent
les salariés, reliés par le cordon ombilical qu’est l’intranet. C’est une révolution pour la
communication interne. On sort d’une communication d’entreprise normée, réglée et contrôlée pour
aller vers une communication plus collective émanant de communautés fédérant les expertises et les
centres d’intérêt.
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Exemples
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Début janvier 2011, le RSE d’Orange compte 10 000 membres inscrits (sur une population cible de 115 000 personnes) et 350
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communautés, comme, par exemple, celles du marketing, de la formation, des « Télécoms talent » (un programme de recrutement à
destination des jeunes diplômés), des passionnés d’informatique (« Orange Geek ») sans oublier la communauté des chanteurs ou celle
des bons plans toulousains. À travers cette plateforme, il s’agit de « mettre à disposition un outil correspondant au nouveau contrat
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social de l’entreprise capable de créer du lien social entre les individus et remettre les hommes et les femmes au cœur de l’entreprise »,
explique Thierry Flury, directeur du projet Plazza81.
EDF a lancé « Vivre EDF On Line », le premier réseau social du groupe, en 2011. Ses pilotes (les directions de la communication, des
ressources humaines et du système d’information) n’avaient alors qu’une hâte : que les métiers s’emparent de cet espace d’expression
et de collaboration. En 2014, EDF pouvait se targuer de plus de 100 000 profils créés, 75 000 visiteurs uniques par mois et plus de 100
communautés constituées.
(Source : edfrecrute.com, 2014)
Accor a lancé en 2014 un dispositif de communication interne 2.0 associant un intranet nouvelle génération (AccorLive) et un réseau
social d’entreprise (AccorLounge) ouvert à ses 170 000 collaborateurs dans le monde. Grâce à ces nouveaux espaces d’expression
et de collaboration, Accor entend donner à ses équipes la possibilité de partager leur savoir-faire et leur expérience de la relation
clientèle pour accroître la performance hôtelière et la qualité du service client. Accor Lounge comptait déjà 190 communautés et plus
de 3 000 membres un mois après son déploiement. Les collaborateurs pouvaient y créer une communauté publique (ouverte à tous)
ou privée (sélective) pour échanger, commenter du contenu et développer son réseau autour de thématiques professionnelles ou
para-professionnelles.
Le sociologue Denis Monneuse nuance toutefois les mérites des réseaux sociaux d’entreprise9. Cet
Le sociologue Denis Monneuse nuance toutefois les mérites des réseaux sociaux d’entreprise . Cet
expert associé à l’Institut de l’entreprise insiste sur le fait que les RSE ne représentent pas une
solution « clé en main » pour favoriser le travail collaboratif. Ils doivent en effet s’intégrer dans une
véritable stratégie collaborative de l’entreprise pour tenir leurs promesses que sont les possibilités
d’accroître la collaboration, de mieux communiquer, d’innover davantage, d’être plus productif,
d’accroître la force de frappe commerciale, de renforcer le sentiment d’appartenance, etc.
Or, le bilan des RSE demeure à ce jour mitigé. Le véritable point noir de ces nouveaux outils est
l’utilisation très limitée qu’en font les salariés, le principal frein étant le manque d’adhésion, y compris
des managers, aux processus de collaboration en ligne. En effet, la collaboration ne se décrète pas, elle ne
peut advenir qu’à partir d’un environnement favorable qui donne envie de travailler avec autrui.
Pour l’heure, les RSE font encore peur. Dans son étude sur les usages des réseaux sociaux dans
l’entreprise en 2012, l’organisme de formation Cegos révèle qu’un salarié sur trois craint une
exploitation de ses informations personnelles. Cette peur de Big Brother se traduit par d’autres
chiffres : plus d’un salarié sur quatre voit dans le RSE des risques pour la confidentialité des données
de l’entreprise et craint d’être évalué ou jugé en fonction de sa participation.
Il apparaît donc que la réussite d’un RSE dépasse largement la maîtrise de l’outil et l’aspect
technologique. Pour les promoteurs de ces réseaux, communicants en tête, il s’agit de faire comprendre
pourquoi il est nécessaire de collaborer et quelle est la valeur de l’intelligence collective pour soi,
pour ses collaborateurs et pour l’entreprise. « L’erreur à ne pas commettre est d’investir 80 % du temps
et de l’argent dans l’outil et 20 % dans la conduite du changement. C’est précisément l’inverse qui
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garantit l’adhésion et l’efficacité du RSE », confirme Denis Monneuse.
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Autre ombre au tableau : le retour sur investissement d’un RSE reste difficile à mesurer et ne peut
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se fonder exclusivement sur le taux d’utilisation de l’outil, le chiffre d’affaires ou les économies
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générées. Des indicateurs plus qualitatifs tels que les transferts de compétences et la baisse des temps
de conception sont sans doute plus pertinents mais moins aisés à appréhender.
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Les réseaux sociaux externes sont aussi un enjeu
pour la communication interne
Les salariés sont présents sur des blogs, soit qu’ils les tiennent, soit qu’ils commentent des articles postés. Ils sont présents sur
Facebook, Twitter, sur des réseaux à connotation davantage professionnelle comme LinkedIn ou Viadeo, et sur l’ensemble de ces
lieux, ils s’expriment parfois sur leur entreprise. Selon une étude de 2011 de l’Association Nationale des directeurs des ressources
humaines (ANDRH), si 39 % parlent de manière positive de leur entreprise, 37 % admettent l’avoir déjà critiquée. Parmi les résultats
de cette enquête, 17 % des salariés auraient déjà échangé avec des concurrents sur des projets en cours10.
L’enquête Cegos menée début 2012 auprès de 1 200 salariés et 3 000 responsables de réseaux sociaux indique que 45 % des salariés
pensent qu’ils n’ont pas le droit de parler de leur entreprise sur les réseaux sociaux et que 37 % se déclarent « fans » de leur
entreprise.
C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises fournissent à leurs salariés des principes de présence sur les réseaux sociaux. Si
la présence d’un salarié sur un réseau social externe est une affaire personnelle, on voit que les entreprises sont de plus en
plus dans une démarche de balisage dans un objectif de distinction entre l’avis personnel du salarié et ses propos pouvant
concerner l’entreprise. Certaines entreprises ont dépassé l’attitude défensive et prennent en compte la capacité d’intervention
de leurs salariés pour défendre leurs propres intérêts.
C’est ainsi qu’Areva a proposé à certains de ses salariés d’intervenir dans des forums de discussion sur l’énergie nucléaire.
Deux principes étaient posés, le salarié devait toujours clairement s’identifier et annoncer son appartenance à Areva, et il devait
respecter une ligne de conduite de discours constructif en n’intervenant que dans l’hypothèse où il était possible de ramener le
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débat sur des éléments concrets. Ces salariés étaient briefés préalablement et il leur était fourni des éléments de langage. ■
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Il est fondamental que les entreprises soient capables de convertir leurs collaborateurs en
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ambassadeurs de la marque, puisque, bien que seulement 36 % des utilisateurs aient confiance dans
la publicité sur les réseaux sociaux, ils sont 92 % à avoir confiance dans la recommandation de leurs
proches.11
Exemples
Accor a publié en 2010 un guide de bon usage des médias sociaux. L’attention des collaborateurs du groupe est notamment attirée
sur le fait qu’ils s’expriment en leur nom propre et qu’ils ne parlent pas au nom de leur entreprise, et sur l’importance du droit à
l’image, notamment s’agissant de la mise en ligne de photographies relatives aux hôtels où ils travailleraient.
EDF a rédigé en mai 2011 une charte des médias sociaux adressée à l’ensemble des collaborateurs du groupe EDF qui
souhaitent s’exprimer dans des médias sociaux externes et cela sur des sujets liés à l’entreprise, ses activités et ses
marques. Ce document énonce huit règles clés à respecter en demandant notamment d’écrire à la première personne, de
respecter les droits de propriété intellectuelle et la confidentialité. L’entreprise demande ainsi de toujours écrire sous sa
réelle identité et « cette interdiction s’applique notamment à la pratique consistant à créer de faux profils ».
À l’issue d’un travail collaboratif qui a duré dix semaines et auquel 500 collaborateurs participèrent, Axa a publié un « Guide Axa
du bon sens numérique » qui recense vingt conseils dépassant le seul lien avec l’entreprise. Le guide se veut « à l’usage des
collaborateurs d’Axa France et de tous ». Les conseils sont répartis en quatre rubriques : « La protection de votre vie privée sur
Internet », « Comment faire face aux délinquants numériques », « omment protéger votre identité et votre réputation sur
Internet » et « Comment gérer au mieux les interactions entre marque personnelle et marque d’entreprise ».
Sur cette dernière catégorie, les conseils sont les plus nombreux et concernent la confidentialité des informations, le principe de
loyauté, le droit à l’image, l’absence de toute attitude inappropriée, la distinction entre « parler de son entreprise » et « parler au
nom de l’entreprise » et le souhait de « critiques constructives et d’acceptation des critiques ».
● Réseaux sociaux d’entreprise : la conversation au service de la communication
interne et de la coopération
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« Évacuons immédiatement une idée reçue : le réseau social interne n’est ni un gadget ni une énième mode. Bien au
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contraire, car son enjeu est de rendre l’organisation plus intelligente, en jouant plus collectif. L’implantation d’un RSE,
comme l’explique Dominique Turcq (Institut Boostzone), se résume en deux actifs principaux : l’un est informationnel
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(meilleure gestion de l’information), l’autre relationnel (inciter les collaborateurs à entrer en relation).
Il s’agit tout d’abord de libérer la parole des salariés. Malgré sa facilité d’usage, le succès d’un RSE dépend d’une vraie
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démarche d’accompagnement du changement : convaincre et rassurer dirigeants et managers, libérer les salariés de leurs
craintes, installer un climat propice à l’échange, etc. Le rôle du communicant interne, ici plus que jamais, est d’apporter sa
connaissance fine des publics internes afin de définir le plan de conduite de changement. Il identifie notamment les success
stories, mais aussi les power users, c’est-à-dire ceux qui possèdent une maîtrise experte afin de promouvoir le RSE auprès
de tous. Il s’implique dans l’animation de la plate-forme en fédérant, formant et conseillant les community managers. Enfin,
il doit progressivement réajuster tout son dispositif de communication puisque, par exemple, la circulation de l’information, la
fréquentation de l’intranet ou bien encore la communication managériale vont évoluer du fait de la présence du RSE.
Finalement, son rôle n’est pas si bouleversé : il reste en première ligne pour garantir la cohérence de la parole de
l’entreprise, pour orienter les salariés dans le flux d’informations qui leur est proposé. Et cette tâche lui permet
d’enclencher une nouvelle séquence pour la communication interne : moins descendante, moins monolithique, plus
relationnelle, plus proche du business, plus collective. » ●
5 LA COMMUNICATION MANAGÉRIALE
Ils relaient les stratégies et les mettent en perspective de l’histoire et de l’ambition de l’organisation.
Ils donnent envie d’atteindre les objectifs. Ils actionnent les leviers durables de la motivation que
sont le sens, la reconnaissance et la confiance. Et, surtout, ils permettent à chacun de comprendre en
quoi son travail apporte sa pierre à l’édifice. « Ils », ce sont les bons managers communicants.
Quand sept collaborateurs sur dix cherchent de l’information sur leur entreprise auprès de leurs
managers12, que vaudrait la communication interne si ces cadres et ces chefs d’équipes
communiquaient mal ? Sans doute pas grand-chose. En effet, pour plus d’un communicant interne sur
trois, la difficulté des managers à communiquer (35 %) est le premier frein à la communication
interne après le manque de transversalité et le cloisonnement (46 %). (Source : Baromètre Inergie-
Afci 2012 de la fonction communication interne)
La communication managériale, qui se définit par « une communication portée directement par
les managers, en vue de mobiliser leurs collaborateurs au service de la performance économique et
sociale de leur entreprise », est un enjeu pour les organisations. À l’heure où le décalage entre les
aspirations des salariés et les pratiques des organisations grandit, leur performance repose plus
que jamais sur la capacité des managers à maintenir une dynamique collective et à fédérer toutes
les énergies autour d’une vision partagée. Dans un environnement de plus en plus complexe et
mouvant, les managers jouent un rôle clé : ils doivent favoriser l’appropriation des décisions
stratégiques et faciliter leur mise en œuvre opérationnelle.
Donner du sens à la stratégie, favoriser la coopération, encourager l’innovation, répondre aux attentes
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des salariés par rapport au travail sont autant de missions qui incombent aux managers. Redéfinir leur
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rôle, leur donner l’exemple et les accompagner dans leur mission est donc un enjeu de performance
économique et sociale pour les organisations, et au-delà, l’une des clés de la confiance et de
l’articulation réussie des enjeux individuels et collectifs. Car la communication interne s’inscrit aussi
dans une perspective sociale. On ne peut demander à des hommes de participer à une œuvre
collective en aveugle. Ils ont besoin de comprendre où ils vont, d’être reconnus pour leurs
compétences et d’être écoutés. Une bonne communication a un effet positif sur le climat interne, sur
l’opinion que les collaborateurs ont de l’organisation, et donc sur son image globale.
En 2010, la communication managériale était une mission nouvelle mais déjà intégrée dans plus d’une entreprise sur deux. À l’époque,
20 % des entreprises étaient dotées d’une structure dédiée à la communication managériale et 33 % d’entre elles avaient intégré la
fonction dans une mission élargie. ■
(Source : Afci–ANDRH–Inergie, 2010)
La communication interne s’est donc ainsi progressivement imposée comme une discipline
managériale, au même titre que la gestion des ressources humaines. Exit le management
autoritaire, au profit de modèles axés sur la collaboration dynamique et l’esprit d’équipe. La
logique est simple : la communication interne, quand elle est bien relayée par les managers,
permet de créer un esprit d’entreprise, de motiver les hommes. Elle sert donc l’entreprise. Parmi
les grands défis de la communication interne et de son relai sur le terrain qu’est la
communication managériale, celui du rétablissement de la motivation est majeur. Tous les
indicateurs depuis une dizaine d’années témoignent d’une distanciation forte entre les salariés et
leur entreprise. Via la communication managériale, la communication interne doit donc
s’efforcer de recréer du lien, de la confiance et de l’engagement.
Exemple
Alstom Transport a fait de la communication managériale un axe stratégique. En 2010, le groupe a créé un site dédié aux managers.
Cet intranet a vocation à sensibiliser les 1 500 managers du groupe à leur rôle de communicant interne. Pour un secteur technique où la
culture d’ingénieur se tourne plus volontiers vers les processus que vers l’échange, l’objectif est d’offrir des informations et des
formations spécifiques pour que les managers puissent exercer pleinement leur rôle de porteurs de sens et de relais de l’information.
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France de Shell a conçu un kit d’animation des réunions de crise à l’attention des managers du groupe
pétrolier. Ce support récapitule les objectifs de ces réunions, renseigne sur l’attitude à avoir (faire
primer l’écoute, susciter les questions, ne pas chercher à répondre à tout prix immédiatement, etc.) et
conseille sur la manière de mener un exposé oral. Ce kit comporte également une fiche d’évaluation
de sa communication managériale par ses pairs.
ressenti par certains managers. Comme le souligne Guillaume Aper, « pour un manager, communiquer
comporte des risques techniques, mais aussi personnels et politiques, notamment lorsqu’il s’agit
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d’aborder la stratégie. C’est pourquoi cette mission doit être accompagnée par les fonctions
communication interne et ressources humaines qui peuvent apporter aux managers un conseil et une
expertise indispensables pour bien l’exercer. »14
Exemple
La première convention annuelle des managers d’ERDF a mis en présence Michèle Bellon, présidente d’ERDF, des membres du
COMEX et 2 000 des 6 800 managers de l’entreprise, en novembre 2011. L’objectif de cette première rencontre entre quatre
niveaux de management et la direction du gestionnaire du réseau de distribution d’électricité était d’échanger sur le projet
d’entreprise ainsi que sur les résultats obtenus et de co-construire les actions à mettre en œuvre. En initiant cette démarche, la
direction d’ERDF a pris une posture exemplaire en matière d’échanges sur la stratégie.
Exemple
Chez Apicil, des dispositifs RH et des actions de communication ont été mis en place afin de créer progressivement une
communauté managériale partageant ses bonnes pratiques et ses questions autour de sa mission de communication. Un dispositif
d’évaluation 360° avec des critères de communication intégrés a notamment été créé. La tenue des réunions mensuelles de
communication managériale est devenue un indicateur d’intéressement pour les managers et les collaborateurs du 5e groupe français
de protection sociale.
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3. Concevoir des contenus pédagogiques adaptés aux attentes internes est la troisième clé proposée
pour faire de la communication managériale un levier de performance. Si la communication
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managériale ne se réduit pas à des contenus, ces derniers sont pourtant indispensables pour nourrir
les échanges. Pour servir aux managers, ils doivent être clairs, adaptés aux attentes des publics
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internes (managers et salariés) et disponibles à temps. En effet, les managers sont encore nombreux à
considérer que l’information ne leur arrive pas toujours à temps et qu’elle est souvent déconnectée
de la réalité.
Pour les équipes de communication interne, il est donc essentiel de pouvoir préparer bien en amont
les contenus et supports de communication et de les tester auprès d’un panel de managers pour
s’assurer qu’ils sont facilement « appropriables ». Il convient également de disposer de circuits de
production et de validation de l’information les plus courts possibles. Lorsqu’il s’agit de
communiquer sur des sujets sensibles et complexes, tels que des réorganisations, les managers ont
besoin de disposer d’un temps d’avance et aussi d’éléments de contexte pour bien échanger avec
leurs équipes.
Exemple
Le groupe Danone facilite la vie de communicant de ses 15 000 patrons d’équipes. La communication interne de chacune de ses
filiales fournit à chacun d’entre eux, une fois par mois, des slides avec les 4-5 messages clés que le comité de direction veut
transmettre à tous les salariés de l’entité. Les messages, priorisés et formalisés de façon simple, favorisent l’échange, l’écoute et le
dialogue avec plus de 100 000 salariés répartis dans 194 usines.
Les dix conditions de succès de la communication managériale
La réussite de la communication managériale est subordonnée à dix conditions16 :
Considérer la communication managériale comme un levier de performance économique et sociale ;
Faire du manager le premier communicant de l’entreprise : un gage d’efficacité, de crédibilité et de proximité de la communication
interne ;
Développer l’exemplarité des dirigeants qui représentent les premiers communicants de la ligne managériale ;
Considérer les managers comme les destinataires privilégiés des informations de l’entreprise ;
Prendre en compte non seulement la culture de l’organisation mais également le profil, les spécificités et les besoins de ses managers ;
Exiger un partenariat de fond avec les ressources humaines afin d’appréhender dans son ensemble le management (fiche de poste,
formation, évaluation) ;
Mettre en œuvre un dispositif structuré en termes d’organisation, de fréquence, d’outils, pour aider au mieux les managers dans leur
mission de communicant ;
Demander que la communication interne joue à plein sa mission de conseil auprès des managers.
Offrir l’opportunité à l’ensemble des collaborateurs de rentrer dans une dynamique de débat, de co-construction, d’innovation dont il
est important d’assurer la remontée grâce à la mise en place d’une « boucle retour » ;
Répondre à des enjeux sociaux et sociétaux, notamment à la nécessité de (re)créer les conditions du « vivre ensemble ». ■
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6 L’ACCOMPAGNEMENT DU CHANGEMENT
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« Les entreprises les plus performantes sont celles qui pensent solidairement le changement
technologique, le contenu du travail et le changement des rapports sociaux internes dans l’entreprise »,
observait, il y a quelques années, le grand entrepreneur que fut le fondateur et président de Danone,
Antoine Riboud. À l’heure où les mutations s’accélèrent dans et autour de l’organisation, cette vision
est plus que jamais d’actualité pour les communicants internes. Ils sont en effet 78 % à considérer
l’accompagnement du changement comme une de leurs missions fondamentales (Baromètre Inergie-Afci
2012) tandis que le change management s’affirme comme un besoin en expansion sur un marché en
définition.
révolutionne incessamment de l’intérieur la structure économique, en détruisant continuellement ses éléments vieillis et en créant
continuellement des éléments neufs. Ce processus de destruction créatrice constitue la donnée fondamentale du capitalisme : c’est
en elle que consiste [...] le capitalisme et toute entreprise capitaliste doit, bon gré mal gré, s’y adapter. » ■
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(Source : Schumpeter J., Capitalisme, Socialisme et Démocratie publié en anglais aux États-Unis en 1942, traduit en français en
1951)
L’exigence du changement est une nécessité pleinement intégrée par les chefs d’entreprise
français. 86 % d’entre eux jugent que leur entreprise a besoin aujourd’hui de changer plus vite et plus
souvent qu’il y a 5 ans19. Et pour cause… Une étude de Place de la Communication20 révèle que près
de 9 entreprises sur 10 ont vécu au moins un grand changement entre 2010 et 2014 dans le Nord-Pas-
de-Calais. Parmi celles-ci, 84 % ont décidé d’une nouvelle orientation stratégique, 83 % ont intégré
une nouvelle technologie, 67 % ont connu une réorganisation et 66 % se sont engagées dans le
lancement d’une nouvelle démarche (innovation, RSE, etc.).
communicants internes et les responsables RH sont à même d’allier le sens et le développement des
hommes. Ce binôme est particulièrement nécessaire lorsque le dispositif d’accompagnement du
changement doit être porté par les managers. Ensemble, les communicant internes et les responsable
des ressources humaines sont à même de les accompagner sur l’ensemble de la démarche, du conseil
jusqu’au déploiement des outils, en passant par des actions de formation.
Exemple
En juillet 2007, Kraft a acheté la branche biscuits de Danone. Acquérir une des branches les plus prestigieuses du groupe Danone
sans déclencher de manifestations politiques ou syndicales et sans appel à la grève tenait un peu de la mission impossible.
L’opération fut donc longuement préparée en termes de communication. Parmi les paramètres, figurait le fait que l’opération ne se
limitait pas au territoire national mais concernait près d’une vingtaine de pays où les entreprises étaient implantées avec chacune
une culture spécifique. Afin de rassurer les salariés de Danone, 150 000 kits de présentation leur furent adressés, dans une vingtaine
de langues. Une centaine d’expositions furent montées, chacune déclinée selon les pays et les productions concernées. Le dispositif
fut complété avec des vidéos, un site web dédié et des roadshows organisés par les dirigeants.
Une autre réalité à laquelle est souvent confrontée la communication interne quand il s’agit
d’accompagner le changement est le manque de sollicitation des managers pour relayer l’information
auprès de leurs équipes. Or, les accompagner dans le changement, c’est leur donner les moyens de
porter le sens des mutations qui engagent l’avenir de l’entreprise. S’appuyer sur des relais en interne
est une nécessité pour que tous les échelons de l’entreprise concourent à la réussite du changement.
Animer une communauté constituée de relais internes reconnus et légitimes, transférer l’expertise à
des correspondants de communication et leur donner les moyens et les outils adaptés pour relayer
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l’information font partie des bonnes pratiques des communicants internes en matière
d’accompagnement du changement.
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Exemple
Dans un contexte social délicat, la communication interne et les ressources Humaines de Presstalis ont placé les managers au
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cœur du dispositif d’accompagnement du changement. Fin 2009, c’est une démarche menée conjointement par les deux directions
qui a accompagné le déménagement du siège social de cet acteur majeur de la distribution de la presse. Pour que ce changement,
dicté par les impératifs économiques, génère le minimum de stress, remporte l’adhésion des syndicats, ne compromette pas la
continuité de l’activité et ne ralentisse pas les projets stratégiques, la « com » interne et les RH de Presstalis ont fait en sorte que
les managers portent le déménagement dans leurs équipes. Pour ce faire, il leur a été fourni une charte d’aménagement et des
plans d’étages validés avec le Comex, des kits argumentaires (avant/après) et des outils pratiques pour se préparer à leurs
nouvelles conditions de travail. Des visites dédiées du nouveau bâtiment ont également eu lieu.
Exemple
« Orange, ce sont les salariés qui en parlent le mieux. » De cette idée toute simple est né le projet de communication interne « Le
fil Orange » visant à accompagner le changement de nom du groupe, de France Télécom-Orange à Orange en juillet 2013. Pendant
trois semaines, deux vidéomatons ont été disposés dans seize antennes du groupe, en région parisienne et en province, proposant aux
salariés de raconter un souvenir, un fait marquant. Un film de quatre minutes a été produit, diffusé sur tous les écrans partagés du
groupe et désormais utilisé dans les séminaires d’Orange. Enfin, une campagne d’affichage avec les photographies des salariés a
remercié les participants. Cette opération signée Havas Paris a reçu le Grand Prix Stratégies 201424.
Exemples
En scrutant six cas de changement en entreprise à la loupe, capital.fr s’est intéressé au départ de Tristan Lecomte d’Alter Eco, au
printemps 2011. Pour vivre le mieux possible le départ de leur président, perçu comme l’âme de l’entreprise par ses 50
collaborateurs, la direction a décidé d’écrire noir sur blanc ce qui était jusqu’alors implicite : le projet de cette entreprise pionnière du
commerce équitable, sa mission, ses valeurs en sollicitant régulièrement les équipes avec des questions comme « Que pensez-vous
de la stratégie d’Alter Eco ? » ou « Comment vous sentez-vous dans cette organisation aujourd’hui ? ». Cet accompagnement du
changement, impliquant la communication interne, a contribué à rassurer les effectifs qui craignaient de voir Alter Eco devenir une
entreprise comme les autres.
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Les exercices « vision » permettent aux entreprises de se projeter dans l’avenir. En 2010, le comité de direction de Kiabi a réalisé
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pour la première fois cet exercice en embarquant 100 % de ses équipes, soit 8 000 collaborateurs ! Une démarche collaborative et
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participative conduite en un temps record et accompagnée par la communication interne. Pour cette première édition, renouvelée
depuis par l’enseigne de prêt à porter, les collaborateurs n’avaient pas forcément conscience de tous les enjeux qui se jouaient au
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travers d’une vision d’entreprise. C’est là que la communication interne a joué son rôle. Il s’agissait de montrer les impacts de la
stratégie dans le quotidien des collaborateurs et de donner du sens à l’action.
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6 bonnes pratiques de communication pour accompagner le
changement
1. Donner du sens
Clarifier les messages avec la direction (lien avec la stratégie, points délicats du changement, etc.) ;
Rendre lisible le projet, l’organisation, les étapes et le pilotage ;
Adapter les messages aux publics ;
Légitimer, démocratiser le message en choisissant son champ sémantique et en le faisant adopter par tous ;
Apporter des explications et illustrer avec des exemples concrets.
2. Travailler le discours
Formaliser le ou les message(s)-clés en allant à l’essentiel ;
Communiquer sur ce qui ne change pas en faisant appel à l’ADN de l’entreprise ;
Rafraîchir la mémoire avec « nous avons déjà vécu des changements » ;
Créer une identité propre au projet du changement ;
Créer des supports dédiés (guide du discours, FAQ…) ;
Organiser des sessions d’appropriation du discours avec les porte-paroles.
3. Informer rapidement
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Informer les salariés avant les clients ou les médias ;
Être le premier à parler pour ne pas laisser place à la rumeur ;
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Anticiper la préparation de l’annonce publique.
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4. Favoriser l’implication
Impliquer la direction, rencontrer le top management, relayer la voix de la direction générale sur ces projets ;
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1 . Source : « Communication interne. Nouvelle mission impossible ? », RH & M n° 30, juin/juillet 2008, p. 60.
2 . Source : « Communication interne. Nouvelle mission impossible ? », RH & M n° 30, juin/juillet 2008, p. 60.
3 . Source : Stratégies n° 1503, 29 mai 2008, p. 46.
4 . Source : « Intranet : dix fonctions-clés pour dix besoins », Le Journal du Net, 20 mai 2005.
5 . Le Single Sign On (SSO) est la méthode qui permet à l’utilisateur d’accéder à toutes les ressources (machines, systèmes, réseaux) auxquelles il est
autorisé d’accéder, en s’étant identifié une seule fois sur le réseau.
6 . Monneuse D. (2014), Les réseaux sociaux d’entreprise : entre promesses et illusions, Institut de l’entreprise.
7 . Source : Enquête du Lab des Usages Numériques du cabinet Voirin Consultants, 2013.
8 . Filippone D. (2011), « Orange Plazza : permettre au collaborateur de créer librement son réseau de contacts », Le Journal du Net, 10 janvier.
9 . Monneuse D. (2014), Les réseaux sociaux d’entreprise : entre promesses et illusions, Institut de l’entreprise.
10. Balagué C., Fayon D. (2011), Réseaux sociaux et entreprise, Pearson.
11 . Source : Stratégies n° 1774, 19 juin 2014.
12. Source : compilation d’études Occurrence réalisées de 1997 à 2012 sur des dispositifs de communication interne.
13. Source : Le Livre Blanc de la communication managériale, Afci, 2013.
14. Aper G. (2010), Les pratiques des entreprises en matière de communication managériale, Afci-ANDRH-Inergie.
15. Le codéveloppement est une approche par laquelle des salariés apprennent les uns des autres afin d’améliorer leur pratique professionnelle.
16. Source : Le Livre Blanc de la communication managériale, Afci, 2013.
17. Salentey P. (2014), « Classement : le top 100 des PME et ETI françaises à l’international », L’Express, 15 juillet.
18. Source : Enquête et Livre blanc sur la communication interne dans l’accompagnement du changement,
Quel progrès !-NETCO Group-Place de la Communication, 2014.
19. Source : Enquête et Livre blanc sur l’accompagnement du changement en entreprise, Alter&Go-CSA, 2013.
20. Source : Enquête et Livre blanc sur la communication interne dans l’accompagnement du changement, Quel progrès !-NETCO Group-Place de la
Communication, 2014.
21. Source : Enquête et Livre blanc sur la communication interne dans l’accompagnement du changement, Quel progrès !-NETCO Group-Place de la
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Communication, 2014.
22. ibid
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23. Ibid.
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24. Leitus C. (2014), « Communication d’entreprise : Orange, le succès au bout du fil », Stratégies, 18 septembre.
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Chapitre 5
L a marque est le capital immatériel clé d’une organisation. Elle concentre une partie non négligeable de sa valeur et joue le rôle de
catalyseur dans les échanges entre l’organisation et ses parties prenantes. Elle est le premier ferment de l’identité et de la
différenciation de l’entreprise ou de l’institution. Parmi les signes de reconnaissance de la marque, le logo est un élément à part,
omniprésent et important, dans une époque où l’image, sous toutes ses formes, est fortement plébiscitée.
Qu’est-ce qu’un logo et quelles missions doit-il servir ? Comment passe-t-on d’une identité visuelle à une stratégie de marque digne de ce
nom ? Qu’est-ce qui fait qu’une marque est (ou devient) puissante ?
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SOMMAIRE
1. Un logo pour exister
3. La marque employeur
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1 UN LOGO POUR EXISTER
ATTRIBUER
Un logo n’est ni un élément isolé, ni une fin en soi. Il est la base du programme d’identification
visuelle. Il est le pont entre l’entreprise, le produit (ou le service) et le consommateur ou l’utilisateur.
Une fois accepté, il est décliné sur les différents supports de l’entreprise : internes (uniforme,
accessoire, signalétiques) et externes (papier à lettres, carte professionnelle, packaging des produits,
campagne publicitaire, site Internet, etc.).
L’ensemble est conçu afin que le public identifie facilement l’entreprise et ses activités, dans toute
situation. L’uniforme des hôtesses d’Air France, le casque orange Bouygues, la voiture Darty avec
son fameux cercle rouge, l’oiseau Auchan, permettent de reconnaître immédiatement les sociétés en
question.
DIFFÉRENCIER
Un logo fait partie d’un ensemble d’indices qui bâtissent l’identité d’une entreprise permettant de
se distinguer de ses concurrents, d’où sa grande importance. S’il est banal, il disparaît dans la
jungle des autres signes ; s’il est trop complexe, il ne sera pas mémorisé.
UN SYSTÈME COHÉRENT
La racine du « logotype » est le nom grec logos proche des mots « discours », « parole ». Cette
étymologie est riche en significations : c’est donc autour du logo que s’organise le discours de
l’entreprise. Le logo symbolise l’identité et la personnalité de l’entreprise. Il est porteur de ses
valeurs auprès de ses publics externes (clients, fournisseurs notamment) et de son personnel. C’est
pourquoi, un bon logo colle à ce qu’est l’entreprise : le fauve du constructeur automobile Jaguar ; le
sigle bleu, blanc, rouge de TF1, indiquant la place de leader de la chaîne en France ; les arches
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jumelles de McDonald’s, synonymes de bienvenue et de jeu, correspondant au positionnement de la
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firme auprès des familles et des enfants, etc. Sa logique s’apprécie à un triple niveau : un logo doit
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résumer ce qu’est l’entreprise, correspondre à l’image qu’elle donne et s’inscrire dans sa politique
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de communication.
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UN EFFET ÉVOCATEUR
Un logo doit parler de lui-même. Plus il est puissant, moins il a besoin du soutien typographique du
nom de la firme pour exister.
Exemples
L’un des exemples les plus célèbres est sans doute celui de Michelin avec sa campagne d’image en 1986 : les annonces étaient
simplement signées du coude du bibendum, le nom Michelin n’apparaissait même pas, pourtant personne n’a eu la moindre
hésitation.
De même, le célèbre « swosh » de Nike, peut-être l’un des logos les plus connus dans l’histoire des marques, identifiable entre mille
comme contour ou comme forme peinte, et ce quelle que soit sa couleur. Son succès est tel que la société n’a même plus besoin de
lui accoler son nom !.
Un bon logo suscite une reconnaissance immédiate, au contraire d’un mauvais logo qu’un
spectateur n’attribue à personne ou confond avec celui d’une autre société. L’étoile Mercedes
fonctionne parfaitement en couleurs, et en noir et blanc, d’où une utilisation très facile sur n’importe
quel support, y compris sous forme d’enseigne. Pas d’erreur possible non plus pour le double « C »
de Chanel, le « LV » monogrammé de Louis Vuitton, l’emblème BMW. De même, La Vache Qui Rit ou
encore la pomme d’Apple évoquent leurs entreprises respectives sans qu’il soit nécessaire de les
nommer.
Le manque d’originalité se paie cher, au prix de l’erreur qu’il induit. Il est donc plus prudent
d’éviter les symboles très utilisés, à moins d’être certain de pouvoir les exploiter de manière
différente. Dans le secteur bancaire les dessins carrés sont très courus car ils sont censés figurer la
confiance et la rationalité. Il en va de même du bestiaire animal. La tentation de s’en inspirer est forte
car il allie facilité de compréhension et puissance d’évocation. Le symbolisme animal est
universellement compris : oiseau-liberté, chat-ruse, fauve-puissance, biche-agilité, etc. L’entreprise
qui choisit cette vieille recette devra nécessairement l’améliorer.
Exemples
Le constructeur nautique Beneteau a adopté, non le traditionnel cheval, mais un cheval des mers jaillissant des vagues. Ce symbole
puissant et original convient à sa personnalité ambitieuse et dynamique.
L’adoucisseur pour linge Cajoline (groupe Unilever) a choisi pour symbole de sa marque, un ours, animal à la fois puissant mais
attendrissant lorsqu’il est tout petit.
Les piles Duracell ont choisi le lapin en peluche infatigable, bien qu’en l’espèce, il puisse être délicat de séparer ce qui relève du
logo stricto sensu et de l’emblème, voire de la mascotte de l’entreprise.
La Caisse d’Épargne a choisi l’écureuil comme symbole de l’épargne. Il est intéressant d’observer l’évolution successive du logo
avec un design de moins en moins figuratif.
La volonté de se distinguer se traduit dans certains cas par l’utilisation d’une symbolique
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diamétralement opposée aux codes traditionnels du secteur. C’est un pari audacieux, qui peut se
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révéler très payant, mais il faut que la promesse de différence, véhiculée par l’identité visuelle, se
traduise dans les faits. À image différente, entreprise et produits différents, sinon la recherche
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Exemples
Le violet des cigarettes britanniques Silk Cut tranche-t-il avec les couleurs plus traditionnelles de ses concurrents ? De même, le
mauve de l’emballage du chocolat Milka (groupe Suchard) n’est pas courant dans l’univers des produits lactés et pourtant il attire
les gourmands depuis 1901.
Dans le luxe également, certains n’ont pas eu peur d’aller en complète rupture avec les codes couleurs, élégants et sobres de ce
secteur. Le rouge de Piper-Heidsieck détonne pour un champagne, boisson habituellement traitée avec des couleurs plus « luxueuses »
(dorée, argentée, rosée). Ce parti pris, à contre-emploi, lui a permis de se distinguer sur les linéaires et d’y affirmer un positionnement -
différent.
UN SYMBOLE DURABLE
Plus longue est la vie d’un logo, plus nombreuses en sont les retombées : l’entreprise capitalise ainsi
en perception et mémorisation ; sa marque s’impose dans la mémoire collective. « Si un désastre
terrible se produisait et si Coca-Cola devait perdre brusquement toutes ses unités de production, le
groupe survivrait. En revanche, si tous ses consommateurs éprouvaient soudain une totale perte de
mémoire et oubliaient tous les liens qu’ils ont avec Coca, le groupe disparaîtrait », souligne un
dirigeant1. Les records de pérennité et de notoriété sont le sigle Coca-Cola dessiné en 1886 par
Pemberton et le célèbre Bibendumissu en 1898 de l’imagination des frères Michelin et des pinceaux
de l’affichiste O’Galop.
La longévité ne doit pas être recherchée coûte que coûte : une identité vit en moyenne entre 10 et
30 ans. S’il est préférable de ne pas toucher à un bon logo, c’est-à-dire à celui qui semble toujours
actuel, il faut en revanche moderniser, voire remplacer celui qui a vieilli.
Exemples
Pour fêter son centenaire, la firme Miche lin voulait tourner la page et accorder son logotype à l’air du temps, plus favorable
aux « grands maigres » qu’aux « petits gros » ! « Michelin voulait que Bidendum adopte une posture qui traduise mieux ses
valeurs de respect et d’écoute du client », explique le créatif en charge de la refonte de l’identité visuelle. Résultat : une sérieuse
cure de minceur pour la nouvelle mascotte version 1998, plus élancée, solidement campée sur ses deux pieds (et non plus en
mouvement comme le Bibendum des années 1980), et regardant le client droit dans les yeux. Le personnage est inscrit dans un
bloc-marque aux caractères moins patauds, dynamisés par de l’italique et inscrits dans un pavé (« cartouche ») bleu souligné
d’un trait jaune2. À l’époque, l’audit avait montré qu’il y avait 70 variantes de Bibendum dans le monde. Une douzaine de
postures ont donc été autorisées, toutes en phase avec son positionnement.
Pour ses 100 ans, le Tour de France a adopté en 2003 une nouvelle identité visuelle. Toute en dynamisme, elle allie le noir, symbole
de puissance et de technicité, au jaune, couleur du maillot jaune et du soleil du mois de juillet. Stylisée, la typographie manuscrite
utilise la silhouette d’un coureur en danseuse, clin d’œil aux arrivées au sprint et aux étapes de montagne3.
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L’insertion d’un logo dans le temps est paradoxale : incarnant l’entreprise à un moment donné, il est
nécessairement le reflet de son temps. Devant, par ailleurs, « durer » une dizaine d’années, il devra
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accompagner l’entreprise dans ses évolutions et ses diversifications (de produits, d’activités,
d’expressions). Il y a donc une difficulté pour les concepteurs à réaliser un emblème contemporain, et
pourtant au-delà des tendances, des modes et des époques ; un emblème intemporel répondant au besoin
de pérennité de l’entreprise, et pourtant susceptible de l’accompagner au cours de ses tribulations. Le
logo doit donc concilier le présent et le futur, la stabilité et le mouvement.
Exemples
Benetton a parfaitement réussi l’universalisation de son logo en recourant à une extrême simplicité : dans une cartouche verte et
blanche (le vert, symbole de la nature – rappel des prairies où paissent les moutons producteurs de laine – couleur du renouveau et
de l’espoir ; le blanc pour évoquer les moutons, la pureté, la paix : une synthèse du positionnement de la marque), figure le sigle «
United Colors of Benetton ». Ce cocktail permet de rappeler l’origine de la marque (l’Italie), tout en affirmant la vocation
internationale et les ambitions éthiques de l’entreprise (« United Colors »).
Peu d’entreprises pensent à tester leurs logos dans des situations d’exportation. Dans cette
perspective, sachez que des initiales ont moins de force qu’un symbole et que leur compréhension est
plus aléatoire : les initiales de la société exportatrice risquent de se confondre avec celles d’une firme
locale ; elles peuvent se révéler difficilement lisibles, audibles ou mémorisables dans la langue
étrangère.
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En revanche, les entreprises dont la raison sociale est composée de mots courts, simples,
facilement prononçables dans différentes langues passeront avec succès l’épreuve des frontières.
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Sony, Apple, ces logos s’avèrent facilement et brillamment exportables, leurs identités étant
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conservées à l’identique, quels que soient les univers géographiques et linguistiques concernés. À
l’inverse, notre légendaire Vache Qui Rit se révèle plus problématique. Faut-il lui laisser cette «
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french touch » ou, au contraire, la traduire ? (« La Vache Qui Rit » est ainsi devenue en Grande-
Bretagne « The Laughing Cow », dans les pays hispaniques « La Vaca que rie »). Dès lors, comment
unifier ces différentes transcriptions nationales ?
Exemples
Cofidis, l’organisme de crédit, a modernisé fin 2011 son identité visuelle. Pour apparaître plus proche de ses clients, le nom de
l’entreprise n’était plus inscrit au centre d’un soleil mais en décalage à droite. La figure du soleil, le nom de l’entreprise et les
couleurs rouge et jaune ne furent pas modifiés, mais les emplacements respectifs, le dessin du soleil et la typographie le furent.
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SE RENDRE CONTEMPORAIN
Tout passe, tout lasse et certains logos ne prennent quasiment pas une ride avec le temps (Levi
Strauss, le bibendum Michelin) ; d’autres résistent moins bien à l’épreuve du temps, et se révèlent, un
beau jour, inadaptés.
Évolution du logo Naf Naf
En 1999, la marque de vêtements Naf Naf décidait de commettre l’irréparable en sacrifiant ses codes marketing historiques et
en tuant son célèbre porcelet. Objectif : renouer avec son cœur de cible. Certes le « grand méchant look » séduisait toujours
les trentenaires qui l’avaient découvert quelque quinze années plus tôt, mais il ne plaisait pas aux 18-25 ans que Naf Naf
voulait atteindre. Adieu cochon et couleurs : sobre et sombre, le nouveau logo – noir et blanc – ressemble désormais plus à
celui d’un créateur, à la manière de Calvin Klein. L’image du cochon, mascotte attitrée, étant étroitement associée à la
marque, celui-ci est ensuite réapparu dans les campagnes publicitaires, à l’exemple des visuels de l’hiver 2008-2009. ■
L’explosion de la plate-forme pétrolière Deep Water le 20 avril 2010 fut l’occasion de nombreux
détournements où le soleil vert était représenté se couchant sur une mer noire de pollution
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pétrolière.
Exemples
Axa a décidé début 2008 de faire évoluer son image pour se démarquer de l’image globale du secteur assurances où règne le
cliché de la famille heureuse et souriante. En appui de cette évolution, l’entreprise modifie son logo en introduisant une barre
rouge en diagonale, le switch qui implique l’idée de réinvention et qui peut s’appliquer à l’ensemble des produits et services.
EDF a modifié son identité visuelle qui avait été instaurée en 1986 et qui s’effectuait sous forme d’un rectangle vertical fermé.
Le fond était bleu, le nom de l’entreprise blanc et un liseré rouge traversait ce logo. Cette symbolique fermée aux trois couleurs
nationales devenait de moins en moins adaptée à l’aventure internationale de l’entreprise.
Le nouveau logo, qui date de juillet 2005, évoque une turbine, mais certaines perceptions suggèrent les pales d’une éolienne ou
d’un personnage en mouvement. Le nom d’EDF a été conservé. Le « e » est exprimé en minuscule pour rappeler la symbolique
de l’électron mais aussi une posture de modestie de l’entreprise. Les couleurs choisies expriment le compromis entre le respect
des valeurs traditionnelles (le bleu EDF) et le dynamisme du groupe (la couleur orange).
Créé par l’agence Plan Créatif pour un budget de 65 000 euros, le logo a été déployé sur l’ensemble des sites de l’entreprise dans
un délai de 18 mois.
En parallèle de cette identité visuelle, l’entreprise s’est dotée au même moment d’une identité sonore.
1.4 UNE CONNOTATION INOPPORTUNE
Un logo, aussi abstrait soit-il, n’est jamais neutre. Sa forme et ses couleurs délivrent un message, qui
rejaillit directement sur l’image de l’entreprise. Une connotation symbolique maladroite, négative,
voire inquiétante peut avoir des effets inopportuns. Attention, la capacité d’un logo à véhiculer une
impression positive sur l’entreprise n’est pas acquise une fois pour toutes. Ce qui est porteur à un
moment donné peut se révéler préjudiciable quelques années plus tard.
Exemples
La mésaventure de Procter & Gamble est, à cet égard, édifiante. En 1980, une rumeur naît à l’Ouest des États-Unis : Procter &
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Gamble est accusé d’être une firme satanique, s’introduisant dans les foyers américains grâce à ses produits. Son logo, un vieillard inscrit
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dans un croissant de lune, contemplant treize étoiles dans un ciel sombre, n’en serait-il pas l’instrument ? D’ailleurs, les plis de la barbe
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forment graphiquement le chiffre satanique 666. La firme dément et donne moult explications : les treize étoiles correspondent aux treize
colonies américaines. Quant au vieillard, il date de 1882 et fut redessiné en 1932. Rien n’y fait : la société est assaillie d’appels (jusqu’à
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15 000 par mois !), les consommateurs se détournent des produits d’entretien du lessivier. La rumeur gagne tout le pays et oblige la société à
abdiquer en 1985. Celle-ci abandonne l’utilisation du logo pour ses produits, tout en le conservant comme emblème de société : l’agitation
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des consommateurs s’apaise. Mais le manque à gagner se chiffrera à plusieurs millions de dollars.
Exemples
Ajax est une marque mondiale de Colgate Palmolive, qui s’appelle également Azax et Odex. Pour éviter que l’identité de marque ne
soit éparpillée au niveau mondial, l’agence de design qui travaille pour le groupe a créé une seule structure graphique. « On retrouve
à chaque fois la petite maison illuminée dans un cercle jaune et le logo est placé au même endroit. »
L’Association de commerce équitable Max Havelaar, créée aux Pays-Bas en 1988 et qui délivre son label à plusieurs produits de
consommation courante, est désormais implantée dans une vingtaine de pays. Les associations formant le label ont décidé fin 2002
d’adopter le même logo pour harmoniser leur image sur le plan national. Motif : « L’adoption d’un logo unique était devenue
indispensable pour assurer la cohérence. »
Le symbolisme des couleurs, des lettres et des formes
La traduction de la personnalité en termes graphiques passe par l’interprétation des couleurs, de la typographie et des formes. Bien
que chaque civilisation ait ses propres interprétations dans ce domaine, on observe, dans le monde occidental, certaines constantes.
La symbolique des couleurs
Les couleurs sont porteuses de messages ambivalents : on ne peut pas dire de telle couleur qu’elle est favorable, de telle autre qu’elle
est néfaste. Qualités et défauts sont mêlés au sein de chacune d’entre elles.
La puissance d’évocation des couleurs est fondamentale. Il faut savoir que pour l’œil, la perception de la couleur est immédiate ; elle
précède l’identification de la forme, et, bien évidemment la lecture du nom de la marque. Ainsi, dans la rue, vous percevez d’abord le
rouge et vert de l’enseigne Auchan, avant d’en distinguer l’oiseau et de lire la raison sociale.
Co u leu rs Co n n o t at io n s p o s it iv es Co n n o t at io n s n ég at iv es Exemp les d ’u t ilis at io n
Ro u g e Joie, impulsivité, passion, force, optimisme, Explosion, mort, guerre, anarchie, sang, Coca-Cola, Ferrari, Marlboro, SFR,
dynamisme, virilité, mobilité, chaleur. danger, feu, agressivité. Cartier, Société Générale, SNCF.
Oran g e Communication, mariage (mélange de jaune et de Malveillance, danger. Bic, Bouygues, Hermès, Orange.
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réceptivité, abondance.
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M arro n Royauté, loyalisme, puissance, souvenirs, vérité, Luxure, décadence, repentir, Suchard.
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deuil.
Vio let Biologie, force, virilité, terre, minéralité, densité, Vulgarité, médiocrité, stérilité, Silk Cut, Milka.
santé, utilité. appauvrissement.
No ir Impénétrabilité, distinction, noblesse, élégance, Mort, maladie, deuil, désespoir, rejet, Black & White, Chanel, Kleber.
obscurité. enfer, péché, silence éternel, tristesse,
mélancolie.
Blan c Pureté, repos, fraîcheur, perfection, sagesse, Mutisme, fantôme, vide. Axa, Descamps.
vérité.
Gris Autonomie, neutralité, élégance, intelligence. Indécision, peur, monotonie, Christian Dior, PSA Peugeot
dépression, vieillesse. Citroën.
Le graphisme et la typographie influent également sur l’impression qui se dégage d’un logotype : les majuscules évoquent la
puissance, l’agressivité, le commandement. Elles expriment la force, mais inspirent l’inquiétude.
En revanche, les minuscules sont chaleureuses, paisibles : elles déclenchent la sympathie, appellent la confiance. Pour vous
convaincre de l’importance de la forme même des lettres, pensez à la marque Coca-Cola qui se reconnaît immédiatement grâce à sa
typographie si caractéristique.
La symbolique des formes simples
Ty p e Sy mb o liq u e Ut ilis at io n
Carré Rationalité, solidité, durabilité. Société Générale, Le Bon Marché, Lesieur, Dunod.
Ces indications, sommaires, pourraient être enrichies à l’infini : la verticalité – l’homme debout – évoque une dynamique, une notion de
mouvement, l’appel de l’esprit ; l’horizontalité, en revanche, signifie le repos, la paix (la mort ?), le monde concret.
Les formes carrées, rectangulaires ou triangulaires évoquent la masculinité, l’agressivité ; les formes rondes, la féminité, la plénitude,
la douceur… ■
La force d’un logo vient beaucoup de sa capacité à évoluer sans remettre en cause ses fondements :
depuis l’origine de leur premier logo, Shell a conservé son coquillage, Accor son vol d’oiseau, Michelin
son bibendum ou Apple sa célèbre pomme. BMW a modifié à de nombreuses reprises son logo, mais
chaque changement apparaît imperceptible. Celui de BNP Paribas, créé en 2000 et appelé « la courbe
d’envol », a été modifié à deux reprises tout en conservant les fondamentaux de la symbolique du dessin
et de la couleur. Le logo est l’expression de la solidité d’une marque, comme l’indique Jean-Marc
Platon4 : « C’est sans doute ce que n’arrivent pas à comprendre certaines entreprises et leurs conseillers,
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graphistes ou agences de design qui croient nécessaire et utile de redessiner leurs logos tous les dix ans.
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Au final, ceux-ci se trompent de solution en faisant plus de tort que de bien aux marques. »
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Le Crédit Agricole conserve son fer à cheval mais il devient totalement stylisé à partir de 1987
Exemples
SFR a modernisé son logo en septembre 2008, après son rapprochement avec Neuf Cegetel. Le logo conserve la puissance du carré
rouge mais traduit une nouvelle dynamique au travers d’une dimension plus tactile. Le nom de marque SFR reste présent mais est
décalé vers la droite pour introduire davantage l’idée de mouvement. La signature a changé : « Vivons mobile » qui datait de 2007
cède la place en 2008 à « Et le monde est à vous », puis en 2010 à « Carrément vous ». Le rachat de l’entreprise par Numéricable en
2014 va certainement entraîner de nouvelles évolutions graphiques pour mieux connecter la marque fille à son groupe
d’appartenance.
Les marques elles-mêmes sont souvent filles du hasard : l’eau est « de Javel », car produite
sur le quai éponyme à Paris ; la toile des jeans « Denim », car provenant de la ville de Nîmes ;
les voitures « Mercedes », du nom de la fille du constructeur automobile, etc. Aujourd’hui, la
recherche d’un nom de marque et la conception de son identité visuelle se sont
professionnalisées. La création se fait au terme d’un long processus de réflexion et d’échanges,
au terme d’une démarche en trois temps.
sobriété étudiée des années 1990. Quant aux années 2000 et 2010, elles se caractérisent par un style qui présente davantage de
chaleur et d’exubérance maîtrisée, qui laisse une plus grande liberté et tolère un épanouissement plus marqué. Depuis 2010
également, l’on assiste au primat des formes arrondies, douces et épurées, notamment en Occident puisque le design, ne l’oublions
pas, est très lié à la culture graphique des pays.
Comme chacun de nous a sa propre écriture dont la graphologie nous dit qu’elle exprime notre personnalité, les entreprises peuvent
également avoir leur style avec une typographie qui les rend reconnaissables. Les typographies peuvent être accessibles gratuitement
via les systèmes d’exploitation de nos ordinateurs, d’autres sont fournies par des designers mais il est également possible de faire du
sur-mesure en les créant de toutes pièces.
Des entreprises comme Le Monde, Alstom, BNP Paribas ou Vinci ont ainsi développé leur propre typographie. ■
des motifs que l’on trouve sur les engrenages de la transmission) suggèrent le mouvement, le progrès technique, la vitesse, tous
attributs fondamentaux dans l’univers de la construction automobile.
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■ Pertinent
La pertinence d’un logo tient à sa capacité à exprimer la personnalité de l’entreprise. Il doit être :
original, expressif, mémorisable.
Exemples
L’ ancien logo du Bazar de l’Hôtel de Ville, BHV, était efficace. Il associait l’idée de maison aux initiales du nom : le bricolage et les
articles de maison ne font-ils pas justement la renommée du magasin ? Un jeu graphique sobre se dessinait par la liaison d’un signe
simple représentant un toit avec la seconde partie de la lettre V.
L’identité visuelle doit porter un message sur l’entreprise, sur ses valeurs, ses produits, sa
politique commerciale, la qualité de son service, son positionnement, etc. Le moyen : l’associer,
graphiquement, à des symboles, à des figures emblématiques, à un univers métaphorique qui
exprime l’âme de l’entreprise. Les ressources sont nombreuses : figures géométriques (le
losange de Renault) ; personnages (le petit Mexicain des biscuits Pepito, l’Alsacienne des
biscuits éponymes) ; bestiaire animalier (le tigre d’Esso, le fauve de Jaguar, le crocodile de
Lacoste, l’oiseau d’Auchan, le coquillage de Shell) ; végétaux (la fleur de Yoplait).
Pour ou contre l’utilisation de sigles
Contre
Faible pouvoir évocateur : un sigle est le plus souvent considéré comme une suite de lettres dénuée de sens, privée de personnalité. Qui se
souvient de l’origine d’IBM, un géant pourtant en termes de notoriété (IBM : International Business Machines) ?
Froideur : dépourvu de toute valeur émotionnelle, ne dit rien sur l’âme de l’entreprise, sur ses valeurs, sa culture.
Efficacité aléatoire en termes d’impact, de mémorisation, et d’attribution.
Délicat à gérer sur le plan de la communication : comment s’approprier un territoire de communication ?
Pour
Facilité de conception : les entreprises sont bien souvent tentées par un sigle vite trouvé, logique.
Simplicité d’usage.
Flexibilité : les sigles sont utilisables, tels quels, dans n’importe quelle langue étrangère.
Bilan
Préférez aux sigles les acronymes qui mêlent con-sonnes et voyelles et deviennent ainsi de véritables mots. Exemples : Esso, la NASA,
l’ONU. Ou, mieux encore, associer des lettres qui, prononcées, font explicitement référence à des mots. Exemple : NRJ («
énergie »).
Les sigles ont une froideur toute technicienne : ils conviennent à certains secteurs (la haute technologie notamment).
Pour pallier leur faible pouvoir mnémotechnique (en raison de leur caractère abstrait), le traitement graphique devra être parfaitement
maîtrisé. |
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Pour « réchauffer » leur identité, on pourra recourir à une figure emblématique ou à un symbole figuratif (ex : la panthère noire
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d’NRJ). ■
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Exemples
Le sigle NRJ est, dans cette optique, une parfaite réussite : trois lettres, riches de sens (« energy » : un mot d’ailleurs repris sous le
logo à l’international), soulignées par une panthère noire en pleine détente ; un code couleur chaud (rouge) et vif (contrastant avec le
noir de l’animal) et une impression de vitalité générale.
LA DÉCLINAISON DU LOGO
Une fois le logotype créé, il faut prévoir ses futures déclinaisons en l’examinant en positif, en négatif,
en étudiant les possibilités d’agrandissement, de réduction, d’impression sur tout support, sans perte
de lisibilité. Cette phase terminale est longue et délicate, elle se révèle fondamentale. Il ne suffit pas
de créer un symbole qui convienne aux objectifs de communication de l’entreprise, il faut aussi
mettre en place son application : un bon symbole mal décliné sera moins efficace qu’un symbole plus
faible systématiquement décliné sur tous les supports de l’entreprise. Seule une application homogène
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de son système visuel permettra à l’entreprise de se bâtir une image. Cela demande rigueur, patience
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et prudence.
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■ Rigueur
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Il est nécessaire de s’appuyer sur une charte graphique : elle encadre les différentes utilisations du
logo, en indiquant précisément sa place, sa taille et ses couleurs dans chaque situation. Ce document
doit être largement diffusé dans l’entreprise car il donne les coordonnées du ou des responsables
susceptibles de résoudre les problèmes qui surviendront en cours d’exécution. En tête du document,
le sommaire ou l’introduction explique quand et comment l’utiliser. La plupart des chartes graphiques
s’ouvrent sur une lettre du président, qui présente et assume le programme : pourquoi ce changement ?
Comment appliquer le nouveau système ? Quelle importance revêt sa mise en œuvre ?
Exemples
La charte graphique de Shell donne des recommandations extrêmement précises pour veiller à ce que, malgré la diversité des
activités et des pays où la compagnie est présente, le logo ne soit pas altéré. Il en va de même pour les couleurs, jaune et rouge. La
coquille exerce ainsi un rôle fédérateur entre les centaines de sociétés et les milliers de personnes qui composent la Shell dans plus
de cent trente pays. Les consignes ont été les mêmes chez BP.
En se rapprochant en 2009, les Banques Populaires et les Caisses d’Épargne ont donné naissance à un nouveau groupe, le
Groupe BPCE, dont les initiales reprennent le nom des deux composantes. Pour bien asseoir la nouvelle identité, le directeur de la
communication a édité pour l’ensemble du nouveau réseau un document de présentation de la charte graphique de 60 pages. Il présente
d’abord les fondamentaux de l’architecture de marques, puis les éléments déterminants du nouveau logo, comme les couleurs, les fonds,
les typographies d’accompagnements ainsi que les utilisations interdites, et enfin les applications, notamment en papeterie ou sur les
communiqués de presse. Un CD explicatif était intégré dans la plaquette.
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Créer une charte graphique
Définir des objectifs en matière de communication visuelle
Présentation générale de l’entreprise et de sa politique de communication ;
Exposé de sa stratégie en matière visuelle ;
Raisons du choix graphique, sa signification symbolique, son rôle et ses divers objectifs ;
Filiation entre l’ancienne et la nouvelle génération graphique ;
Lignes directrices et calendrier de mise en place pour le nouveau système d’identité visuelle.
Présenter les modalités de déclinaison
Choix typographique pour la raison sociale
et les autres caractères ;
Code-couleur défini à partir des références dans la gamme Pantone ;
Principes de mise en page : localisation du logo, zone d’isolement autour de celui-ci, filets d’encadrement ;
Dimensions minimales et maximales ;
Applications de base sur les supports d’édition (documents administratifs, commerciaux ou de correspondance), sur le site web, sur
les supports de communication (cadeaux d’entreprise, messages publicitaires, matériel publi-promotionnel, etc.), dans son
environnement (aménagement des locaux, signalétique), sur les produits eux-mêmes (produit, conditionnement, packaging,
marquage), etc. ;
Techniques et procédés de reproduction ;
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Déclinaisons annexes : pour les filiales, en version étrangère ;
Conseils pratiques pour les futurs utilisateurs : exemples et contre-exemples ;
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Coordonnées des personnes à contacter en cas de problème. ■
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■ Patience
Dans les grands groupes, l’application complète des différentes déclinaisons graphiques est longue.
Tout changer demande du temps, peut-être une ou deux années. La tâche est d’autant plus lourde que
l’entreprise est importante et qu’elle émet, donc, un éventail conséquent de documents.
■ Prudence
Il faut éviter tout effet de parachutage. À l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise, le
changement ne doit ni paraître illogique, ni s’imposer brutalement, sous peine de déstabiliser les
personnes concernées.
• À l’interne : pour rendre compte de la démarche et expliquer au personnel la logique de la nouvelle
identité, plusieurs solutions sont possibles : organiser une réunion exceptionnelle, ou au contraire
intégrer ce point à l’ordre du jour d’une réunion générale ; utiliser un support interne
d’information (affichage, journal, vidéo, radio) ou réaliser une vidéotransmission si plusieurs
sites sont concernés. Mais attention, quelle que soit la méthode, il faut convaincre et impliquer le
personnel.
• À l’externe : l’entreprise doit faire savoir qu’elle change de système d’identité visuelle. Elle
dispose pour ce faire d’une palette de moyens : envoi d’un communiqué de presse, conférence de
presse, création d’événement, campagne publicitaire, édition de documents, etc.
Exemples
L’identité visuelle choisie en 2007 pour les Jeux Olympiques de Londres 2012 fut à l’origine fortement contestée. Créé par
l’agence Wolff Olins, ce logo a fait l’objet d’un rejet massif et de nombreuses pétitions demandèrent son retrait. Sa symbolique, en
rupture forte avec les logos olympiques, fut sévèrement critiquée par 83 % des internautes consultés par la BBC. Un problème
majeur était le sentiment de gaspillage engendré par son coût, près de 500 000 euros.
Dans le cadre d’un groupe, le problème d’intégration se pose avec encore plus d’acuité. Comment
imposer une identité visuelle commune aux filiales ? Comment les combiner avec les identités
visuelles et les noms des autres sociétés ? Comment le faire accepter sans porter atteinte au souci
d’indépendance des uns et des autres ? Pour convaincre les filiales de la pertinence du nouveau code
visuel, et obtenir son adhésion, il faut redoubler de tact et d’autorité.
• Le plus sage est de distinguer dans une charte graphique les différents cas d’application, impérative
ou facultative. Pour préserver l’autonomie des filiales, la maison mère pourra leur laisser toute
liberté dans l’expression de leurs propres noms ou marques. Cela sera une contrepartie
appréciable à la stricte discipline imposée dans les cas d’application du logo commun.
• Le plus diplomatique consiste à associer les filiales en amont du processus de création : ayant
participé à la recherche d’un système visuel puis à son élaboration, elles l’intégreront plus
naturellement.
• Le plus efficace consiste enfin à aider les filiales à résoudre les problèmes, pratiques et
budgétaires, provoqués par de telles modifications.
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Contrairement à d’autres techniques de communication à l’impact immédiat et quantifiable
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(marketing direct et publicité, par exemple), la « rentabilité » d’un système d’identité visuelle ne
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pourra s’apprécier que sur moyen et long terme. En d’autres termes, il faut laisser du temps au temps
pour juger de son impact sur l’image et la notoriété de l’entreprise.
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LA SIMPLIFICATION
Les logos sont de plus en plus épurés avec un objectif de lisibilité maximale. L’exemple du groupe
Accor que nous détaillons ci-après est parfaitement révélateur. Depuis l’origine en 1983, cinq logos
successifs auront été réalisés avec le motif similaire du vol d’oiseaux pour signifier le voyage et à
chaque fois, un ou deux oiseaux sont supprimés. Ils sont neuf en 1983, cinq en 1992, trois en 1997,
deux en 2007 et un seul en 2011.
LE RELIEF
C’est ici une conséquence de l’évolution de la papeterie au web. Les logos Hyundai, Chevron ou
Audi en sont des illustrations. Le support électronique permet en outre de créer une légère animation
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donnant la possibilité de faire vivre le logo par une modification infime de sa luminosité.
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La tendance est ici moins marquée et McDonald’s qui a remplacé son fond rouge par un fond vert
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l’explique plutôt par le souhait d’une meilleure intégration dans les espaces urbains.
Logo Google à l'occasion du 50 e anniversaire du premier vol habité dans l’espace, 2011
Exemples
Le groupe Elior est un bon exemple de la tension qui s’exerce sur une identité visuelle lorsque le groupe se lance dans de nouvelles
activités. En 2010, l’entreprise de restauration collective investit dans le facility management, autrement dit les métiers de la
propreté. Le nouveau logo dévoilé en 2011 pour les 20 ans de l’entreprise offre une écriture plus arrondie du nom, le retrait des
majuscules pour une perception d’accessibilité, un camélia retravaillé avec une esquisse de lettre « e » en son centre et pour l’activité
de propreté, une déclinaison de « son identité autour d’un “ effet bleu ”, illustrant ses valeurs de services » selon les termes du
communiqué de presse émis à cette occasion (12 décembre 2011).
L’OUVERTURE
Finie l’époque des logos fermés, souvent carrés ou rectangulaires. Les angles s’arrondissent à
l’exemple du logo de la SNCF qui a connu un discret lifting en septembre 2011 pour supprimer les
angles trop vifs. À terme, il semble que le logo puisse également fonctionner sans la dénomination
SNCF. Caractéristique récente du logo SNCF, il peut être placé ailleurs que dans la place
traditionnelle accordée aux log.os, en bas des messages publicitaires, et venir s’inscrire par exemple
au cœur même du message, comme s’il était utilisé pour une fonction d’endossement, voire de
labellisation par le sceau de son entreprise.
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1.7 LES AUTRES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS
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DE L’IDENTITÉ DE L’ENTREPRISE
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L’IDENTITÉ NOMINALE
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Le nom d’une organisation fait partie de son identité au même titre que le logo. Le changement d’une
identité nominale est aussi stratégique qu’un changement d’identité visuelle. Les exemples suivants
l’illustrent.
Exemples
L’audace, en matière d’identité visuelle ou nominale, ne se limite pas aux couleurs : ainsi, une banque japonaise, désireuse d’émerger
dans un environnement très sérieux, a-t-elle bâti son identité autour d’une tomate. La banque a été rebaptisée Tomato Bank et son
univers est construit autour du légume (emploi du rouge et du vert, utilisation d’une tomate stylisée).
En France, la marque Orange, née en 1994, a supplanté progressivement le nom de France Télécom.
Les Anglo-Saxons sont en général moins frileux : Richard Branson, il y a quelques années, avait bravé l’establishment en appelant
son groupe Virgin (vierge). L’assureur britannique Prudential avait choisi de nommer sa banque en ligne Egg (œuf) et en 2003, la
compagnie américaine Delta Air Lines n’avait pas hésité à baptiser sa filiale à bas prix Song (chanson). Dans ce dernier cas, la
dénomination disparut rapidement à cause d’un équilibre économique non assuré.
Plus près de nous, GDF Suez est devenu Engie en avril 2015. Ce changement est censé soutenir le projet stratégique de
l’entreprise : un groupe de plus en plus tourné vers les marchés émergents et les services, un nom plus facile à mémoriser, compris
par toutes les cultures. L’entreprise a été accompagnée par Publicis dans cette démarche.
Une démarche exemplaire de modernisation d’une identité nominale :
Veolia
En avril 2003, Vivendi Environnement annonce son nouveau nom : Veolia Environnement, devenu depuis Veolia.
Pourquoi ?
Traduire le nouvel élan de cette entreprise qui, 150 ans après sa création, entre dans une nouvelle ère de son histoire.
Objectif
Exprimer le positionnement singulier du groupe dont l’activité est entièrement consacrée aux services à l’environnement, et en décline toute
la gamme dans ses quatre composantes : l’eau, la propreté, les services énergétiques et les transports.
Trouver un nom fédérateur incarnant sa vocation et ses valeurs.
Contraintes
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Éviter un nom trop long, trop compliqué ou trop elliptique : le nouveau nom devait avoir du sens pour s’imposer de lui-même ;
Concernant son utilisation, le nom devait être prononçable et lisible par les différents publics de l’entreprise. Pour s’en assurer, il a
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été testé dans 21 langues.
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Méthodologie
À l’origine, trois cents noms sont recensés à partir des territoires d’expression définis.
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Puis, l’agence approfondit ce travail à l’aide d’ouvrages spécialisés et de dictionnaires : au total plus de cinq cents noms sont élaborés
à l’issue de cette deuxième étape.
Cinquante noms sont retenus et présentés, le 21 janvier 2003, à un comité de pilotage autour du président Henri Proglio. Une short
list de 10 noms est alors arrêtée et fait l’objet de recherches juridiques approfondies menées par le département juridique du groupe,
appuyé par des spécialistes. Veolia Environnement (devenu aujourd’hui Veolia) voit le jour. Par sa référence au dieu Eole, le mot
Veolia est censé évoquer un souffle nouveau pour l’entreprise et une énergie propre.
Budget
4 millions d’euros5
Intégration
Les 200 000 salariés européens de l’entreprise ont immédiatement découvert le nouveau nom par une animation e-mail. Ils ont
également reçu un courrier du président accompagné d’une plaquette présentant le nouveau nom, les valeurs du groupe, ses
activités et ses chiffres clés. La même journée, Henri Proglio s’est adressé à eux grâce à une retransmission en multiplex depuis le
siège de l’avenue Kléber à Paris, vers 11 villes de France, auxquelles s’ajoutaient Londres et Francfort.
À l’externe, le siège a géré la diffusion de l’information auprès des publics et des clients les plus proches, sous forme de courrier du
président. Mais l’annonce du changement de nom – révélé à l’assemblée générale du 30 avril – a été relayée grâce à un réseau de
250 « ambassadeurs » chargés de faire descendre l’information sur le terrain. Ces ambassadeurs, directeurs de filiales, de régions, de
sites, responsables de ressources humaines et responsables de communication, avaient été réunis à Paris le 18 mars et informés du
planning du changement de nom et du contenu du kit de communication électronique, mis à leur disposition. Celui-ci contenait une «
Brand vidéo », la lettre du président et les brochures pour les salariés et les clients dans plusieurs langues, la charte d’édition, le papier
à en-tête, la charte des cartes de visite, etc.
À noter qu’en 2015, le logo est resté le même, ce qui tend à démontrer que les choix graphiques de l’époque avaient été pensés dans
la durée. ■
1.8 L’IDENTITÉ SONORE
Il est désormais de plus en plus fréquent d’associer à la réflexion sur l’identité visuelle celle relative à
l’identité sonore, comme ce fut le cas pour Accor ou EDF lors de leur dernier changement de logo.
L’identité sonore peut être associée aux campagnes publicitaires, utilisée lors des attentes
téléphoniques, adaptée à certains messages diffusés aux clients, ce qui est particulièrement le cas pour
la SNCF. La musique peut être exploitée de manière très brève (annonce d’un événement) ou en
accompagnement d’un événement durant plusieurs minutes. L’identité sonore de la SNCF qui a été
réalisée au moment du changement de logo en 2005 est ainsi déclinée dans toutes les gares, sur les
attentes des plates-formes téléphoniques, sur Internet, etc. Elle obéit aux mêmes contraintes
d’universalité du logo, c’est-à-dire pouvoir être utilisable dans l’ensemble des pays où l’entreprise est
installée. L’identité sonore peut avoir été conçue dans cet objectif spécifique ou l’avoir été pour une
campagne institutionnelle. La musique d’Air France semble désormais étroitement liée à son image
globale, peut-être même davantage que son identité visuelle. Les deux notes qui ponctuent chaque
publicité de BMW en sont un autre exemple.
Il en est de même pour le Crédit Agricole et la musique du groupe Oasis et pour le groupe Renault
dont la nouvelle identité sonore fut conçue en parallèle à la création du nouveau positionnement « Drive
the change ». D’après Dominique Musset, son directeur de la communication marketing, une ambiance
sonore affirmée permet d’accroître l’efficacité d’un message publicitaire et il n’est nul besoin
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d’attendre la fin du spot pour découvrir l’annonceur. Autre avantage constaté : l’identité sonore accroît
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l’attribution à la marque. Comme le fait remarquer Laurent Delassus, auteur de l’ouvrage La musique au
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service du marketing (Eyrolles, 2012), le choix d’une musique est souvent ponctuel et lié à la
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La musique peut faire également l’objet d’un travail de nature davantage marketing. C’est ainsi que
les grandes surfaces se sont aperçues de l’importance de musiques adaptées aux différents moments de la
journée, voire de bruitages différents selon les rayons (cris de moineaux au rayon fruits et légumes, de
mouettes au rayon poissonnerie, etc.). Le groupe Carrefour a beaucoup travaillé sur ces aspects.
● L’identité sonore de marque
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« Afin d’accompagner et souligner son nouveau positionnement, celui de référence mondiale de l’hôtellerie, le groupe Accor a
fait évoluer en septembre 2011 son identité, tant graphique que sonore, avec à la clé : la création d’une musique originale,
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Nous sommes partis du constat suivant : les marques ont généralement deux manières de procéder lorsqu’elles souhaitent faire
évoluer leur identité sonore. Acheter une musique existante – c’est notamment très fréquent dans la pub – ou au contraire créer
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une musique originale, le plus souvent via des agences spécialisées. Nous avons choisi une voie légèrement différente, lorsque
nous avons commencé à plancher sur notre nouvelle identité. Simultanément à la création de notre nouvelle identité visuelle, nous
avons souhaité marquer les esprits, en confiant notre “passeport sonore” à un compositeur indépendant qui ne s’était jamais
essayé à pareil exercice, mais connu notamment pour avoir écrit plusieurs bandes originales de films. Nous avons partagé avec lui
un long brief de marque, sans parler d’instruments de musique, au moins dans un premier temps ! Le défi : créer une musique
pour Accor qui porte la nouvelle ambition et signature du Groupe “Open New Frontiers In Hospitality”.
Résultat, c’est une écriture musicale, d’inspiration pop/rock mais ouverte à de multiples références de genre (world, jazz, etc.)
évoquant un esprit pionnier, dans les gènes de l’entreprise depuis sa création, elle n’est pas marquée dans le temps, et a un côté
universel. On voyage à travers les continents, tout en conservant un fil directeur, autour des trois thèmes qui la composent. Le pari
semble donc réussi.
À partir d’un premier morceau, d’environ quatre minutes, nous avons ensuite demandé plusieurs virgules sonores, déclinées en
vue de nos différents besoins : présentations vidéo, événements internes et externes, musique d’attente téléphonique dans les
sièges et les plates-formes clients, sites web. Une version pour téléphone portable a été imaginée !
Après quelques mois d’utilisation, la perception de cet univers sonore par nos collaborateurs est bonne. Certaines personnes l’aiment
beaucoup, d’autres moins et c’est ce qui fait sa force. Cette musique a une identité qui lui est propre, n’est pas passe-partout et
permet d’être immédiatement associée à la marque Accor. » ●
BIEN CHOISIR
Les bureaux de création sont habituellement choisis par bouche à oreille : les entreprises se
transmettent le nom de leurs créateurs. Néanmoins, les compétitions, pratique courante en publicité,
ont désormais pénétré le domaine du design. Elles ne concernent que la première phase (étude et
approche) du problème. Malgré l’action de l’ADC (Association Design Communication) qui
demande à ses membres de ne pas accepter de compétitions non rémunérées, la pratique reste
courante. En Grande-Bretagne, l’ADC locale a posé des conditions que tout le monde respecte. On
juge les compétiteurs sur la qualité de l’approche stratégique et les réalisations créatives qu’ils
proposent (sous forme de maquettes, d’esquisses, de plans, etc.) et on ne leur demande jamais de
fournir des créations finalisées. Les compétitions sont presque toujours confidentielles, les cabinets
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ne connaissant pas l’identité de leurs concurrents. Dans certains cas, les agences exigent des dédits.
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Pour l’entreprise, cette première phase peut coûter de 2 000 à 30 000 €. Le prix de dédit (c’est-à-dire
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la somme allouée à l’agence, ou aux agences qui n’ont pas remporté le budget) peut être imposé par
l’annonceur ou se négocier en début de compétition. C’est généralement un pourcentage du budget de
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cette première phase de création : entre 10 % et 50 %. Attention, plus nombreux seront les
professionnels consultés, plus lourde sera la note du commanditaire devant dédommager les
concurrents non retenus.
Pour la création d’une identité visuelle, les premières étapes sont éminemment conceptuelles.
Cela demande du temps et des relations de confiance – voire de confidentialité – entre
l’entreprise et son designer. Certes, les entreprises ont besoin de se rassurer : un appel d’offres
bien mené leur permettra sans doute de « faire le bon choix ». Mais la qualité du logo fini
dépendra non seulement des compétences professionnelles du lauréat, mais aussi de la qualité du
brief initial et d’une bonne entente pendant les recherches. Les délais peuvent être longs entre le
projet initial et le début de sa déclinaison effective (de quelques mois à plusieurs années selon
l’ampleur du chantier). L’Association Design Communication estime qu’un délai de trois à six
semaines est un temps minimum pour répondre à un brief et de trois semaines pour la phase de
retravail.
Les « bons » professionnels se caractérisent par la qualité de la création ; leurs capacités
d’écoute, de dialogue, et de réflexion ; la pertinence de leurs réponses (leur « reco » –
recommandation – répondant au brief initial, tout en tenant compte de la charte graphique et de
l’objectif de communication de l’entreprise) et le respect des budgets et des délais. Leurs références
et leurs précédentes réalisations sont également d’excellents indices.
À QUI FAIRE APPEL ?
À des spécialistes du design ou à une agence généraliste ? À un cabinet français ou étranger ? Détaillons
chacune de ces options. Qu’ils s’appellent « studio », « bureau de création » ou « agence de design », les
spécialistes sont pour la majorité des équipes légères : seules 10 % d’entre elles comptent plus de dix
personnes. Ce type de structure présente des avantages en termes de souplesse, de disponibilité et de
proximité (les consultants sont proches de leurs clients) :
• les agences de design ne se consacrent pas exclusivement à la conception de logotype, activité
faiblement rémunératrice. Elles exercent par ailleurs d’autres disciplines graphiques : packaging,
signalétique, design industriel, édition de documents. Pour l’entreprise cliente, cette polyvalence
ne présente que des avantages : les designers peuvent assumer non seulement la création d’une -
identité visuelle, mais aussi sa déclinaison sur les différents supports.
• un bureau de création doit être choisi pour la technicité de son approche, la souplesse de son
intervention, la proximité de contact et un professionnalisme pointu. Le design est son métier, depuis
longtemps.
• les agences de publicité ont, elles aussi, investi le monde du design. Pour ce faire, elles bénéficient
de deux atouts majeurs : d’importants moyens d’études, des compétences complémentaires dans
différentes disciplines de la communication d’entreprise. Leurs équipes fournies, mobilisables,
intègrent le problème visuel dans une perspective institutionnelle : le logo est considéré comme l’un
des éléments constitutifs de l’image de l’entreprise. Une agence de publicité doit être choisie pour la
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globalité de son approche, la richesse de ses moyens d’étude, la portée de ses préconisations. Son
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intervention dépasse le strict aspect graphique.
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Alors, choisir une grosse structure ou une petite agence ? Tout est question de proportions et
d’envergure du dossier. Une entreprise de taille importante aura plutôt tendance à faire appel à une agence
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de taille comparable, tandis qu’une plus petite entreprise préférera sans doute choisir une plus petite
agence, souple et réactive.
■ La création
• Phase 1 : audit, analyse, élaboration de la plate-forme stratégique (30 000/ 60 000 euros) ;
• Phase 2 : explorations créatives (pour 2 ou 3 voies étudiées) ; affinement-mise au point de l’axe
retenu (20 000/40 000 euros) ;
• Phase 3 : développement des applications majeures et création de l’univers de marque
(15 000/20 000 euros) ;
• Phase 4 : exécution (frais techniques variables en fonction de la taille du projet) ;
• Phase 5 : normalisation, conception-création de la charte graphique (30 000/ 40 000 euros).
Bien sûr, toutes les entreprises n’ont pas besoin de passer par toutes ces phases. Il n’y a, à
l’évidence, pas de plafond supérieur. À programme exceptionnel, réponse chère, les entreprises font
alors appel à des professionnels de grand renom (ce qui alourdit d’autant la facture). La plupart des
bureaux de création se font rémunérer en honoraires.
■ L’application
Un changement de logo a non seulement un coût direct – facturation liée à la création – mais aussi un coût
induit – coût des différentes déclinaisons du logo sur les supports de l’entreprise. C’est un poste très
coûteux : on ne doit pas l’omettre de ses prévisions budgétaires. Pour ce faire, demandez à l’ensemble des
services de réaliser un état complet des différents matériels portant le nom de l’entreprise (plaques,
plaquettes, lettres, factures, bons de livraison, uniformes, objets publicitaires, voitures, emballages, etc.)
T ABLEAU 5.1 – B UDGET PRÉVISIONNEL EN TEMPS ET EN EUROS (À REMPLIR PAR LE PRESTATAIRE)
Temp s Fo u rch et t e b u d g ét aire
A n aly s e
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Rech erch e
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et créat io n
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Déclin ais o n
et ad ap t at io n
By
To t al
Il n’y a pas de coût moyen : chaque entreprise est un cas d’espèce. Il pourra être souhaitable
d’échelonner ces dépenses indirectes en fonction des besoins de renouvellement, afin de modifier en
douceur le système visuel, et de ne pas grever trop lourdement le budget annuel.
Dans tous les cas, avant de prendre un engagement, demandez aux prestataires extérieurs d’établir
un budget prévisionnel détaillé, en temps et en euros.
● Il n’y a pas de bon logo sans stratégie de communication
« Une marque, c’est une idée qui devient visible et tangible pour ses différents publics. Les moyens de cette visibilité sont
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pluriels : nom, identité visuelle, couleurs, style photographique et rédactionnel. Tous ces outils doivent idéalement être conçus de
manière synchronisée pour qu’ils s’interfacent au mieux et soient ainsi les plus efficaces. Le travail d’identité visuelle n’est pas
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un travail cosmétique en aval pour rendre jolie une mise en page, c’est une des composantes fondatrices d’une stratégie de
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communication. L’entreprise a ici intérêt à faire ce travail avec une même équipe rassemblant en son sein des talents
stratégiques et créatifs. Si la réalisation des outils opérationnels (publicité, relation médias, digital) peut ensuite être confiée à
des experts séparés, le creuset que constitue le moment fondateur de la conception des composantes d’une marque doit se
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faire dans une unité de temps et de lieu. Les agences de design sont au cœur de ce processus ; les plus complètes savent
synchroniser les idées, les mots, les signes et les images. » ●
Son objectif est de donner une autre visibilité à la marque autour de ses deux grands métiers : l’hospitalité et son réseau de marques -
hôtelières (Sofitel, Novotel, Mercure, Ibis, Etap, etc.), ainsi que les services, avec Accor Services (devenu aujourd’hui Edenred).
Début 2007, Accor lance un chantier pour redéfinir son logo. La contrainte est que le groupe est présent sur cent pays et possède
des hôtels de niveaux différents. Depuis le premier logo en 1983, l’entreprise a déjà connu deux modifications mais toujours en
conservant certains éléments comme le nom du groupe en bleu et l’envol d’oies sauvages : leur positionnement au-dessus du nom
de la marque a pu évoluer (à gauche en 1983, à droite en 1992, à nouveau à gauche en 1997).
Pour définir sa nouvelle identité, l’entreprise a recensé les traits constitutifs de sa personnalité (entrepreneuriale, responsable, universelle,
sincère) et a fait correspondre à chacun de ses traits des éléments de caractère. Au final, plusieurs paramètres constitutifs de l’image ont
été retenus : l’esprit de conquête, l’innovation, la performance, le respect et la confiance. Le groupe a décidé de capitaliser sur l’image des
oies sauvages car, outre le fait que celles-ci apportent une dimension poétique à la marque, elles se distinguent par leur capacité d’endurance
et d’esprit d’équipe.
En parallèle, la signature sur le thème du sourire était retenue. En effet, le sourire est un élément distinctif peu employé par d’autres
entreprises. Il s’inscrit dans l’ensemble des métiers du groupe, permet de maintenir une continuité depuis sa première utilisation en 1997 et
représente un élément fédérateur en interne. La signature de l’époque « L’esprit sourire » est traduite en anglais par « The spirit of smiles ».
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Le nouveau logo retenu en 2007 est plus épuré. Il se présente en deux couleurs, bleu pour le nom de marque et grège pour les oies.
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Il offre une cohérence plus forte à l’image du groupe en permettant de nombreuses déclinaisons selon les diverses activités de
l’entreprise. En 2011, le logo est encore simplifié et un nouvel oiseau est supprimé. La signature change également et devient « Open
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commerciaux, la palette de couleurs a été enrichie et des univers spécifiques ont été imaginés en fonction des secteurs-cibles
(transport aérien, tourisme et loisirs, luxe).
En 2012, pour les 20 ans de l’entreprise, un logo spécifique a été utilisé tout au long de l’année sur les visuels non pérennes :
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publicités, signatures de mails, site Internet. À cette occasion, la marque a également choisi de faire évoluer son logo d’origine,
en supprimant les deux lignes du temps. Au fil des années, dans un secteur en pleine mutation (du traitement d’appels à
distance vers de l’expertise métier et des solutions de conseil), ces symboles étaient devenus superflus, explique Aurélie Sutter,
directrice communication et image de marque du Groupe BlueLink. ■
Une nouvelle identité pour un nouveau positionnement : Irstea
Le Cemagref, Centre d’Étude du Machinisme Agricole et du Génie Rural des Eaux et Forêts, a été fondé en 1981. Rattaché aux
ministères en charge de la Recherche et de l’Agriculture, il avait pour objectif le développement des recherches. Ses missions ayant
depuis longtemps évolué vers la recherche agro-environnementale dans les domaines de l’eau, des risques naturels, de
l’aménagement du territoire et des écotechnologies, un appel d’offres fut lancé afin de repositionner son identité pour dépasser les
problématiques de machinisme agricole. Les étapes pour la mise en place de la nouvelle identité furent :
la large consultation interne, notamment par la constitution de groupes qualité en région ;
la réflexion sur les valeurs de l’organisation ;
l’expression des missions.
Consultante en charge du projet, Florence de Haas explique la nécessité d’obtenir un consensus en interne puisque ce sont les salariés qui
portent le nouveau positionnement. La démarche participative lui apparaît aussi fondamentale que le résultat. Il n’y a pas dans l’absolu de
mauvaise dénomination. Dans la grande distribution, il est possible de baptiser « Carrefour » une chaîne d’hypermarchés, voire même « Les
magasins réunis » ou simplement « U ». L’essentiel est que l’interne puisse s’exprimer et ensuite que la communication interne soit mise en
œuvre pour faciliter l’acceptation de la nouvelle identité.
Au final, le changement de nom fut annoncé à l’occasion du 30e anniversaire du Cemagref qui devint l’Irstea : Institut national de
Recherche en Sciences et Technologies pour l’Environnement et l’Agriculture. Le nom est simple, il connote un organisme à vocation
scientifique. ■
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study females only 2014). Le croisement de ces données montrait bien le moindre attachement aux
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marques. Seulement 41 % des personnes interrogées appréciaient interagir en ligne avec les marques.
60 % d’entre elles espéraient en revanche que le contact avec les marques soit établi à la fois en ligne,
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en magasin et sur les mobiles pour créer une continuité dans l’expérience consommateur et utilisateur.
Enfin, plus de la moitié des répondants souhaitait aussi pouvoir contrôler la manière dont ils s’engagent
en ligne avec les marques.
• Enfin, la montée de la RSE a entrainé la formation des marques dites «corporate », qui ne sont
plus celles des produits de l’entreprise mais bien celles qui reflètent la personnalité, les valeurs
et les engagements de l’organisation. Elles donnent du sens aux actions de production de
l’organisation.
En 2013, la base de données mondiale sur les marques de l’OMPI (Organisation Mondiale de la
Propriété Intellectuelle8) comptait plus de 10 millions de marques déposées. Unique en son genre,
cette base permet d’obtenir des informations sur les marques en question et de constater par exemple
quels territoires géographiques déposent le plus de marques.
Dans une période d’affluence des messages, l’on peut supposer que les marques ont un radieux avenir
devant elles puisqu’elles aident une organisation à se différencier parmi un concert de concurrents ou
d’acteurs qui communiquent. Kevin Roberts, le patron du réseau publicitaire Saatchi&Saatchi, a lancé il
y a quelques années un nouveau concept : les lovemarks 9. Selon lui, il n’y a qu’un certain type de marque
qui peut résister et croître dans les années à venir : les marques qui savent fidéliser sur des bases
affectives et communautaires. Ces marques développent une part de mystère, de sensualité et d’intimité
avec les consommateurs, si bien qu’elles deviennent aimées et respectées par eux. Le site Internet
www.lovemarks.com met en scène des lovemarks (produits, entreprises ou personnalités) sur lesquelles
les consommateurs émettent des points de vue et des appréciations des quatre coins du monde.
de bouche). Une marque est considérée « globale » dès lors qu’elle est distribuée sur deux continents.
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Kantar a d’abord déterminé le nombre de ménages ayant acheté au moins un produit de la marque dans
l’année écoulée en interrogeant des panels de consommateurs (l’étude a été menée entre octobre 2012
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et octobre 2013). Une donnée multipliée par le nombre moyen de fois où chaque ménage a acheté un
produit de ladite marque.
Que signifie UPS ? UPS est l’acronyme de « United Parcel Service », que l’on pourrait traduire littéralement en français par «
service de colis uni ».
Pourquoi Cisco s’appelle Cisco ? Le nom de cette société de matériel informatique vient du nom de la ville où elle a été fondée :
San Francisco. Le logo Cisco est une version stylisée du Golden Gate Bridge, pont emblématique de la ville de San Francisco.
Pourquoi eBay ? Ce site de vente en ligne ne s’est pas toujours appelé ainsi. Lors de sa création en 1995 par Pierre Omidyar, il
s’appelait Auction Web (littéralement « réseau d’enchères »). Ce n’est que l’année suivante que le site a pris son nom définitif.
Celui-ci a failli s’appeler EchoBay, du nom de la société de consulting du fondateur d’eBay. Cependant, le nom de domaine
echobay.com était déjà pris, et il décida de le raccourcir en
ebay.com.
Que veut dire Pampers ? To pamper est un verbe qui signifie en anglais « dorloter », « choyer », « chouchouter ».
Que veut dire Lego ? Son fondateur danois, Ole Kirk Christiansen, l’a appelé ainsi en 1932 à partir des mots danois « leg godt » qui signifient
« joue bien ». De plus, en latin, « lego » signifie « j’assemble », mais il paraîtrait qu’Ole Kirk Christiansen ne le savait pas, et qu’il s’agirait
d’une coïncidence.
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Que veut dire Toblerone ? Le nom de ce chocolat vient de la contraction des mots « Tobler » et « Torrone ». Theodor Tobler est
l’inventeur du Toblerone. Le torrone est un nougat italien au miel et aux amandes.
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Pourquoi IKEA s’appelle IKEA ? L’acronyme Ikea a été créé à partir des initiales du nom de son fondateur, Ingvar Kamprad, du
nom de la ferme de ses parents, Elmtaryd, et du nom de son village, Agunnaryd. Le logo IKEA rappelle les origines suédoises de la
marque, puisqu’il reprend les couleurs du drapeau national suédois.
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Pourquoi les Galeries Lafayette s’appellent les Galeries Lafayette ? À l’origine, il s’agissait d’une mercerie ouverte en 1894 sous le
nom « Aux Galeries Lafayette ». Son adresse était le 1 rue… La Fayette, à Paris. Le logo des Galeries Lafayette cache un secret
puisque le double « T » de Lafayette représente une Tour Eiffel stylisée, rappelant les origines parisiennes du magasin. ■
Le branding
Le branding désigne la gestion d’un portefeuille de marques, qu’il s’agisse de la stratégie qu’elles soutiennent ou de leur forme
esthétique.
Il est possible d’appliquer au branding le carré sémiotique de Greimas (voir ci-dessous) qui sert à formaliser les relations entre des
signes et à représenter l’émergence d’une signification à l’intérieur d’une structure.12 Il serait dérivé du carré logique d’Aristote
qui schématise les relations fondamentales entre les quatre types de jugements (contradiction, contrariété, sous-contrariété,
subalternation).
En appliquant le modèle de Greimas, la marque aurait quatre facettes à conjuguer :
sa facette fonctionnelle qui renvoi aux caractéristiques d’usage des produits ou services ;
sa facette existentielle qui évoque les projets rendus possibles par les usages des produits ou services ;
sa facette expérientielle qui désigne les sensations, expressions, promesses éprouvées liées à l’acte de consommation du produit ou
d’utilisation du service ;
sa facette d’accès ou d’approbation qui rappelle le cadre socio-économique dans lequel la consommation ou l’utilisation se
déroulent.
La combinaison de ces quatre facettes – également appelées valeurs – délimiterait le récit (ou storytelling) de la marque et lui
permettrait de trouver sa place sur un marché donné.
À noter que le branding connait un développement individuel depuis une dizaine d’années, en l’occurrence le personal branding,
c’est-à-dire la capacité des individus à construire le récit de leur vie ou de leur parcours et à le rendre visible aux yeux des
autres, s’auto-érigeant ainsi en « marque ». ■
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Il est intéressant de constater d’ailleurs que le secteur agro-alimentaire est un espace très largement
préempté par quelques mastodontes internationaux, dont certains s’appuient commercialement sur leur
marque mère (également marque produit) comme Coca-Cola ou, au contraire, la laissent en retrait à
l’instar de Procter&Gamble. Chacun détient dans tous les cas un très large portefeuille de marques
produits.
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Figure 5.3 – Les dix grands actifs immatériels dont le capital marque(s)
(Source : d΄après www.observatoire-immateriel.com)
Le capital marque(s) est reconnu comme actif incorporel au titre des IFRS (International Financial
Reporting Support), ce qui signifie que la notion a une résonnance au niveau mondial et pas
simplement local.
Le cabinet Interbrand, spécialiste en branding, évalue à plusieurs milliards d’euros des marques
comme Louis Vuitton, L’Oréal ou encore BNP Paribas et établit un classement annuel16. Selon
l’Observatoire de l’Immatériel, la marque Coca-cola constituerait 70 % de la valeur totale de l’entreprise
(comprenant l’ensemble des actifs financiers et non-financiers) et plus de 80 % de sa valeur immatérielle,
à savoir ses actifs non-monétaires. Autant dire que ces dernières années, bon nombre de travaux marketing
et communication se sont penchés sur ces problématiques pour tenter de stabiliser une méthodologie
d’évaluation de la marque partagée par l’ensemble des acteurs et standardisée au niveau international. Ces
travaux n’ont pas encore débouché sur une norme incontestable mais ont permis toutefois d’affiner la
connaissance de ces sujets de brand equity ou « capital de marque ».
Il est à noter que la nécessité d’évaluer la valeur des marques ne relève pas d’une coquetterie de
communicants mais constitue une action très stratégique pour l’entreprise, en particulier dans certains
moments clés de son développement.
Parmi ces moments, nous pouvons retenir :
• les fusions-acquisitions, quand deux marques doivent se « marier » et retrouver une valeur
commune alors qu’elles dépendent d’une histoire, de produits et d’équipes différents ;
• les transformations de l’architecture de marques qui nécessitent de recréer un système dans lequel
chaque marque-produit ou résultat d’activité compte tout en faisant grandir la valeur de
l’ensemble des marques sous une bannière commune, une marque dite « mère » ;
• l’évolution du plan de communication. Lorsqu’il s’agit de justifier des changements de cap qui
impactent sur la gestion de la marque et sur les actions censées la valoriser ;
• le lancement d’une campagne publicitaire d’envergure. Ce type de démarche peut coûter plusieurs
millions d’euros en incluant l’achat d’espace et justifie donc que l’on sache combien vaut la
marque avant la campagne afin d’être en mesure de contrôler que la campagne a positivement fait
croître cette valeur ;
• en gestion annuelle. Sans événement particulier, le fait d’évaluer la marque est une démarche
extrêmement utile pour l’équipe communication :
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− elle permet de disposer d’un langage commun avec les fonctions perçues comme plus «
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analytiques » au sein de l’entreprise, en particulier le marketing et la finance ;
− elle crédibilise les communicants en inscrivant leur travail dans une approche rationnelle,
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2.3 APPROFONDISSEMENT
(Contribution d’Édouard Chastenet de Castaing, professeur associé, responsable pédagogique du
Master 2 – Finance d’entreprise IAE Lyon, École universitaire de management Université Jean
Moulin Lyon 3)
LA MARQUE COMME CAPITAL SOURCE D’AVANTAGES ÉCONOMIQUES
Reprenant la définition de Aaker, le capital marque (ou « brand equity ») peut être défini comme un
ensemble d’actifs (ou de passifs) immatériels associés à une marque, à savoir sa notoriété, son image
(au travers de la qualité perçue des biens ou services qu’elle désigne et valeurs symboliques qui lui
sont associées) et la loyauté des consommateurs envers celle-ci.
L’ensemble de ces actifs sont sources d’avantages économiques pour les consommateurs, actuels
ou potentiels par :
• la connaissance qu’ils peuvent avoir des caractéristiques d’usage des biens ou services concernés ;
• la confiance qu’ils peuvent avoir quant à leur qualité objective ;
• la satisfaction qu’ils peuvent éprouver en les consommant.
Le capital marque est également la source d’avantages économiques pour l’entreprise qui exploite
la marque, au travers des effets prix, volume ou coûts qu’il est possible de lui attribuer – il peut
s’agir :
• d’une prime de prix observée sur les biens ou services qu’elle commercialise ;
• d’une préférence confirmée des consommateurs pour ces biens et services par rapport à ceux des
concurrents ;
• d’une économie de coût d’acquisition ou de rétention de ces consommateurs.
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Dans sa norme consacrée aux méthodes d’évaluation des marques, l’Organisation Internationale de Normalisation (ISO)
définit la marque comme un « actif incorporel de nature mercatique (marketing) qui regroupe notamment les noms, les termes,
les signes, les symboles, les logos, le design, ou une combinaison de ces éléments, dans le but d’identifier des biens, des
services ou des entités, ou une combinaison de ceux-ci, en créant des images et associations qui les distinguent de façon qu’ils
soient ancrés dans l’esprit des parties prenantes (consommateurs, fournisseurs, employés, actionnaires, etc.), générant ainsi
des avantages économiques et de la valeur ».
Cette définition permet de faire le lien entre la propriété intellectuelle que constitue la marque, ses représentations, sa nature
immatérielle (sa notoriété et son image) et sa valeur financière. Cette valeur est la résultante des avantages économiques
générés par la marque au bénéfice de l’entreprise qui l’exploite ou qui la contrôle. La norme ISO précise que ces avantages
économiques « doivent correspondre à la différence entre les flux de trésorerie générés par l’entreprise qui détient la marque à
évaluer et les flux de trésorerie générés par une entreprise ne détenant pas la marque ».
Les méthodes d’évaluation financières des marques, dont l’application apparaît nécessaire dans de nombreux contextes, qu’ils soient
transactionnel, comptable, managérial ou fiscal, ont ainsi pour objectifs de mesurer le surcroît de valeur procuré par la marque et en
particulier les flux de revenus qui lui sont attribuables.
La mesure directe des avantages é conomiques procurés par la marque
L’objectif est ici d’identifier et de mesurer le plus directement possible les avantages économiques procurés par la marque et, en
particulier, le différentiel de prix, de volume ou de coût dont peut bénéficier une entreprise sur la vente des biens ou des services
qu’elle commercialise sous sa propre marque, par comparaison avec des biens ou des services similaires commercialisés sans
marque.
Ce différentiel est susceptible d’être observé dès lors que les consommateurs expriment une disposition à payer un prix plus élevé ou
manifestent une préférence pour les produits de la marque, par ailleurs confirmées par leur comportement d’achat. Il convient
toutefois de s’assurer qu’un tel différentiel ne s’explique pas par d’autres facteurs indépendants de la marque (telles que les
caractéristiques d’usage ou la qualité objective des biens ou des services délivrés).
La méthode des différentiels de marge fondée sur la technique de la prime de prix net (ou price premium) peut être appliquée dès lors que
l’entreprise commercialise elle-même des produits avec et sans marque. C’est le cas par exemple pour les biens de grande consommation
où un producteur peut à la fois fournir des produits commercialisés sans marque – destinés aux « premiers prix » ou aux « marques de
distributeur » – et des produits commercialisés sous sa propre marque. L’entreprise est alors capable de mesurer elle-même le différentiel de
prix de vente dont elle bénéficie du fait de la marque par comparaison entre ces deux catégories de produits (après déduction des frais de
promotion de la marque – marketing et publicité – qui peuvent représenter des montants significatifs).
L’analyse de la contribution de la marque aux résultats générés par l’entreprise qui l’exploite
L’objectif est ici d’analyser la contribution de la marque aux résultats ou aux surprofits17 générés par l’entreprise (quelle que soit la
nature des avantages économiques à l’origine de cette contribution : un différentiel de prix, de volume ou de coûts). Pour déterminer
ces résultats ou ces surprofits de la marque, l’entreprise doit disposer d’une comptabilité analytique lui permettant de reconstituer un
compte d’exploitation complet (compte de résultat et bilan) pour ses activités réalisées sous la marque (en dissociant, par
exemple, ses activités « premiers prix », « marques de distributeurs » et « marque propre »).
Il convient ensuite de déterminer une technique de répartition des surprofits entre ceux qui sont attribuables à la marque et ceux qui
sont attribuables aux autres actifs immatériels déployés par l’entreprise en fonction de leur poids relatif dans la création de valeur.
La méthode des surprofits est fondée sur la technique des surprofits partagés (ou profit split). Elle peut être appliquée selon deux
approches complémentaires :
La première se focalise sur les critères de décision des consommateurs en répartissant les surprofits attribués à la marque en fonction
de l’importance relative de la notoriété et de l’image de la marque par rapport au prix, aux fonctionnalités ou à la qualité réelle des
produits. Cette approche nécessite la réalisation d’études marketing quantitatives afin d’apprécier le poids relatif de ces critères dans
la décision d’achat des individus.
La deuxième se focalise sur les facteurs clés de succès de l’entreprise en affectant à chacun d’eux (et notamment à la marque)
une part des surprofits en fonction de leur contribution aux résultats générés par l’entreprise. Cette approche nécessite la
réalisation d’analyses fonctionnelles permettant d’identifier et de mesurer le poids relatif des actifs immatériels déployés par
l’entreprise afin de satisfaire aux attentes du marché (ses marques, ses brevets, son savoir-faire…).
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La comparaison avec les taux de redevances qui sont pratiqués sur le marché pour des marques comparables
L’objectif est ici d’identifier des taux de redevances négociés entre des parties indépendantes et portant sur des marques comparables,
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c’est-à-dire désignant des biens ou des services similaires. La méthode des redevances (ou Relief from royalty) repose sur le principe selon
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lequel les flux de revenus attribuables à la marque correspondent aux redevances dont l’entreprise est exonérée parce qu’elle est
propriétaire de la marque ou, ce qui est équivalent, aux redevances auxquelles l’organisation pourrait prétendre si elle concédait sa marque
sous licence à un tiers.
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Il existe deux techniques pour identifier des contrats de licence portant sur des marques comparables :
L’entreprise peut elle-même concéder sa marque sous licence à des tiers (alternative à son exploitation directe sur certains
segments de marché) et dispose dès lors de taux de redevances directement exploitables.
À défaut de références internes disponibles, il existe des bases de données spécialisées dans la collecte d’informations externes relatives
aux caractéristiques de contrats de licence conclus entre des parties indépendantes et dont le taux de redevances ont été rendus publics
(les taux de redevances pratiqués sur le marché sont généralement compris dans une échelle allant de 1 % à 10 % selon la catégorie des
biens ou services concernés).
La mesure financière du capital marque peut être réalisée dès lors que ces avantages économiques
sont réellement contrôlés par l’entreprise et peuvent être mesurés sous une forme monétaire.
Les flux de revenus attribuables à la marque, déterminés par application des différentes méthodes
ou techniques décrites dans cette section sont généralement exprimés en pourcentage du chiffre
d’affaire de la marque afin de les rendre comparables. Si les taux ainsi obtenus apparaissent
cohérents, c’est-à-dire compris dans une fourchette raisonnable, ils peuvent être ensuite utilisés
comme référence pour déterminer le taux de redevances qui lui serait applicable si celle-ci devait
être concédée sous licence, ou sa valeur financière.
Dans cette perspective, la valeur financière de la marque est égale à la valeur actuelle des
flux de trésorerie qui lui seront attribuables dans le futur, estimés à partir des prévisions de
chiffre d’affaires et de résultats traduisant les meilleures estimations de l’entreprise quant aux
perspectives de la marque sur son marché (développement de son réseau de distribution, de ses
gammes de produits ou de sa présence à l’international). Les flux de revenus attribuables à la
marque sont alors actualisés sur l’horizon de prévisions. Cet horizon est éventuellement
prolongé suivant des projections traduisant au mieux les perspectives à plus long terme de la
marque (sur sa durée de vie économique attendue, souvent indéterminée et dans ce cas
considérée comme potentiellement infinie).
Les méthodes décrites ci-dessus sont en général applicables pour déterminer la valeur financière
de marques « produits ». Leur mise en œuvre est en revanche plus difficile pour évaluer des marques
« entreprises ».
sur les marques les plus puissantes au monde18. Il livre quelques clés sur la bonne manière de bâtir une
marque puissante, à commencer par la sienne « Seth Godin » sur laquelle il a appliqué les recettes du
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Av an t le d ép ô t
Avant toute démarche préalable 1- Vous déterminez les produits et/ou les services couverts par le dépôt
Avant toute démarche préalable 2- Vous vérifiez que la marque est disponible et valable
Du d ép ô t à la p u b licat io n
7- L‘INPI examine votre demande et émet d'éventuelles objections : ils vous transmet
Dans les meilleurs délais
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également d'éventuelles observations ou oppositions
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L'en reg is t remen t
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Dans les délais fixés dans le courrier de l'INPI 8- Vous répondez aux éventuelles objections
Au minimum 5 mois après votre dépôt 9- L‘INPI publie l‘enregistrement de votre marque au BOPI
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Vizzavi
En mai 2000, Vivendi a du racheter 3,6 millions d’euros la marque Vizzavi pour son nouveau portail Internet à un cybercafé qui avait
déposé la marque quelques mois auparavant à l’INPI19.
connotée par exemple aux moyens d’un signe graphique issu du logo de la marque mère.
On trouve aussi, dans les systèmes d’architecture de marques, des marques de services qui
incarnent un service de l’entreprise et des marques dites « de contenus » qui vont permettre de
produire des idées, des convictions, des points de vue et valoriser la marque mère en tant que média.
C’est là une forte tendance à l’œuvre actuellement en communication.
Dans tous les cas et quel que soit le système retenu, l’architecture de marques est un enjeu très fort
pour les entreprises et c’est pourquoi de plus en plus d’organisations nomment un directeur de la
marque le plus souvent rattaché à la direction de la communication.
Pourquoi la marque représente-t-elle un enjeu si fort ?
• Parce qu’elle incarne l’entreprise ou l’institution. En cas de crise, la marque est touchée et peut
être dégradée en bourse ou dans les perceptions des parties prenantes. C’est la raison pour
laquelle certaines entreprises ou institutions choisissent délibérément de ne pas avoir un seul nom
de marque, de manière à épargner la marque mère en cas de crise touchant l’une des marques
filles.
• Parce qu’elle est un investissement coûteux pour l’entreprise ou l’institution en frais d’identité
visuelle, de marketing et promotion, etc. Bien souvent les systèmes chaotiques d’architecture de
marques sont revus d’abord parce qu’ils représentent un coût beaucoup trop élevé pour
l’organisation concernée. Imaginez le budget d’entretien de 50 marques dans le monde, sans
compter l’illisibilité générée pour les parties prenantes. Une architecture de marques doit servir à
comprendre la stratégie et les choix opérationnels d’une entreprise.
• Parce qu’à l’instar de tout investissement, elle peut rapporter. La marque, nous l’avons vu, est un
capital à faire fructifier et qui, au fil des années, protège l’entreprise des crises ou des défiances
potentielles.
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quatre approches différentes, parfois combinées les unes avec les autres
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2. La marque-gamme associe sous un même nom et une même promesse de marque des produits
relativement hétérogènes mais qui répondent à une même caractéristique commune.
3. La marque-ombrelle permet de commercialiser un ensemble varié de produits. Cette approche est
dite « japonaise » car c’est la stratégie utilisée par les sociétés japonaises telles que Honda
(moto, auto, tondeuse à gazon), Yamaha (moto, piano, guitare), ce qui la différencie des approches
de marques-produits très développées sur le marché américain.
4. Enfin, la marque-caution vient abriter une gamme de produits qui couvrent un ensemble de
marques. En général, les marques-cautions s’appuient sur des valeurs fortes et incarnent une
entreprise et sa culture avant même d’évoquer ses produits ou ses déclinaisons commerciales.
Il existe deux logiques d’extensions de marques23 :
• l’extension par le produit : on étend l’univers du produit ;
• l’extension par la marque : on étend l’univers de la marque ;
Une extension de marque réussie, quel que soit le schéma retenu, repose sur une cohérence parfaite
entre la nouveauté (produit ou univers de marque) et la marque originelle. La moindre fausse note peut être
lourdement préjudiciable à l’ensemble. En cas de succès, le capital marque de la marque mère en est
indéniablement renforcé.
À nouveau, la capacité à faire fructifier un capital marque au fil des ans relève d’une attention
toute particulière à la marque, ses environnements et ses développements. On parlera de management
de marque, étroitement lié aux évolutions dans la stratégie de l’organisation.
Un des facteurs clés et de réussite est l’alignement entre la marque et sa promesse de base,
notamment dans une époque où la marque corporate devient aussi importante, voire plus
importante, que la marque produit aux yeux des consommateurs. Les discussions sur les réseaux
sociaux ont largement contribué à la généralisation de cette tendance. Les ambassadeurs internes
concourent aussi à la pérennité d’une marque, en ayant des comportements visibles qui vont dans le
sens de la promesse de la marque. Une marque qui promeut le développement durable mais dont
les salariés seraient connus pour gaspiller toutes leurs ressources détruirait en quelques minutes le
capital dont elle souhaiterait être créditée. C’est là que le management de la marque requiert une
vision globale dans laquelle chaque point de contact entre la marque et son environnement
nécessite d’être identifié et pris en compte dans la politique de branding24.
Un autre facteur clé de l’entretien d’une marque dans le temps est sa politique de partenariat
avec d’autres marques. Ces alliances stratégiques doivent être étudiées scrupuleusement afin de
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mettre en place des combinaisons gagnantes pour les deux marques. Bien souvent, ce sont les
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départements marketing qui mènent la danse de ces opérations de co-branding ou cross-branding
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(marketing croisé).
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de plus d’un milliard de dollars. La famille Lauder est toujours à la tête de l’entreprise25. ■
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■ Définition
Comment puis-je définir mon entreprise, mon projet ?
C’est la description objective de l’activité, des produits ou services de l’entreprise. Elle peut
également être nourrie de la vision des parties prenantes recueillie à travers une démarche d’études
qualitatives. Il s’agit de l’audit de l’existant. Cela sous-entend d’avoir précisément inventorié les parties
prenantes clés avant le déploiement.
■ Vision
Quelle est la vision de mon entreprise sur son marché, son environnement, son avenir ?
C’est le point de vue de l’organisation, ce qu’elle pense de la société, du marché ou de ses
publics. C’est un fait d’analyse, un constat, un credo qui va être le point de départ pour la
construction de l’image. La vision répond à la question : « Que pense, que croit profondément
l’entreprise ? »
■ Mission
Quelle est la raison d’être de l’entreprise ?
La mission définit le rôle que l’entreprise estime avoir sur son marché.
■ Ambition
Vers quoi l’entreprise ou la marque souhaite évoluer ?
C’est ce que souhaiterait avoir l’entreprise, ce qu’elle aimerait développer : ce qu’elle va
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chercher à se donner comme fonction ou comme image sur son marché futur.
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■ Positionnement/Posture
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■ Personnalité
Quelle relation la marque ou l’entreprise souhaite entretenir avec ses publics ?
C’est l’ensemble des éléments émotionnels, affectifs, sentimentaux attribués à une marque. Dans
certains cas, la plateforme parlera de « valeurs » plutôt que de « personnalité ».
■ Promesse
Que me propose concrètement la marque (d’unique) ?
C’est le bénéfice que l’entreprise va promettre à ses publics. Contrairement à la vision et à la
mission qui n’engagent que la marque, la promesse est un contrat passé entre la marque et le
consommateur. La promesse se contient en général dans une formule de type : « Voici ce que nous
pouvons faire pour vous. » Le plus souvent, elle trouve son expression fondamentale dans la signature
(« slogan », « baseline » ou « tagline ») d’une campagne de communication.
La plateforme de marque peut être complétée par d’autres éléments, que l’on retrouve
régulièrement dans les briefs d’agences de communication.
■ Justifications, preuves et raison de croire
Ce sont des éléments concrets (et pas seulement déclaratifs) qui viennent étayer la promesse, les
preuves données aux différents publics. Il peut s’agir de caractéristiques produit, de prix, d’histoire
de l’entreprise, d’éléments scientifiques, de témoignages, etc. Cela répond à la question : « Pourquoi
croirais-je la promesse de cette entreprise ? »
■ Ton et style
C’est la manière dont l’entreprise souhaite développer ses messages, cela influe sur le caractère que
l’on souhaite donner à la marque.
• Ton : léger, sérieux, institutionnel, humoristique, sympathique, connivent, impertinent, etc.
• Style : classique, trendy, esthétique, généreux, élégant, simple, populaire, etc.
■ Contraintes
Ce peut être le respect de la charte graphique, des contraintes budgétaires ou juridiques, des
contraintes de timing ou tout autre élément important à prendre en compte dans l’élaboration de la
stratégie de communication ou dans sa mise en œuvre, notamment le positionnement des concurrents,
ou les contraintes des règles publicitaires.
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L’organisation d’une série de storytrainings pour préparer les porte-paroles et communicants du Groupe à porter et déployer le
projet.
Plus de 200 retombées presse dans les grands marchés où le groupe est présent (Financial Times, Le Monde, Les Échos, Corriere Della
Sera, etc.)
Faire que la nouvelle marque soit incontournable sur tous ses marchés : la campagne de déploiement
Le lancement d’une campagne médias mondiale de révélation de la marque unique et du positionnement, dans la presse et en
display, pour renforcer l’image et la notoriété de Suez Environnement dans 16 pays, ciblant les décideurs économiques et politiques
et les leaders d’opinion au sens large.
Le lancement du site Internet de campagne de la nouvelle marque, ready-for-the-resource-revolution.com. (160 000 visiteurs
uniques entre le 12 et le 19 mars.)
La conception de la brochure externe de lancement de la nouvelle marque unique, posant sous un format éditorial de type « news »
les principaux éléments de positionnement et de discours. Un support réalisé en 19 langues et diffusé à 100 000 exemplaires à
travers le monde.
Les partenaires mobilisés
L’entreprise a été accompagnée par un pool d’agences fédérées sous une ligne stratégique unique :
Identité visuelle : Saguez & Partners
Concept et positionnement : Bearideas
Dispositif d’engagement des publics et activations hors média : Elan-Edelman et Bearideas
Direction de création et campagne publicitaire : les ateliers Devarrieux
Plateforme digitale interne d’accompagnement de la transformation : Burson-Marsteller
Dispositifs événementiels : Momentys
Achat média : ZenithOptimedia ■
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3 LA MARQUE EMPLOYEUR
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« Pour moi, pour les autres, sengager.fr » (Armée de Terre), « Faire rêver c’est un métier »
(Disneyland Paris), « Ouvrez les frontières de votre avenir » (Accor). Ces slogans, bien installés
dans le paysage publicitaire, traduisent l’ambition des organisations de faire rayonner leur marque
employeur.
L’employer brand est un concept apparu au début des années 1990, au détour d’une conférence de
Simon Barrow26 (président de People in Business), au congrès du plus large réseau professionnel
européen des ressources humaines : le CIPD. Elle renvoie à l’image et à la réputation d’une
organisation en tant qu’employeur et définit une marque sociale qui fédère les collaborateurs tout en
portant à l’extérieur des valeurs susceptibles d’attirer les meilleurs talents.
La marque employeur est l’ensemble de signes distinctifs qui fait qu’une organisation est reconnue
pour la qualité de son milieu de travail, ses pratiques de gestion axées sur le développement et le
respect de l’humain, son engagement social et environnemental. Elle est ce qui permet à l’entreprise
de se distinguer aux yeux de ses parties prenantes (collaborateurs, candidats en veille ou en
recherche active, clients, partenaires sociaux, etc.) pour leur apparaître comme l’un des meilleurs
endroits où s’épanouir professionnellement. De facto, elle constitue un levier d’attractivité des
meilleurs talents.
Conçue pour séduire puis retenir les talents, la marque employeur se construit à la fois en ligne (sur
les espaces carrière corporate et les réseaux sociaux), mais aussi hors ligne, par la présence de
recruteurs sur des salons ou des forums ainsi que par leurs liens avec les écoles et universités. À la
confluence de la communication, des ressources humaines et du marketing, la marque employeur est un
enjeu actuel et majeur pour les organisations. Nous étudierons son affiliation, son actualité et son
déploiement avant d’entrer dans le vif d’initiatives exemplaires.
Exemple
La construction de la marque employeur répond aux mêmes problématiques que la communication globale des marques. Elle doit
tenir compte de l’ADN social de l’organisation, de sa culture, de ses valeurs, etc. Elle doit aussi se défier des sur-promesses qui se
révéleraient sans rapport avec l’expérience des candidats et des collaborateurs. Enfin, elle doit s’intégrer harmonieusement à
l’architecture globale de marques, aux côtés notamment de la marque commerciale.
Fin 2014, Générale d’Optique et Grand Optical ont réussi la marketisation de leur offre RH en créant une nouvelle marque
employeur : Grand Vision France 27. Ce changement de stratégie s’accompagne du lancement d’un nouveau site, présentant les
différents métiers illustrés par des témoignages de collaborateurs, les profils recherchés ou encore le processus de recrutement.
Pour se faire bien voir de leurs futurs candidats, les opticiens déploient également une campagne en presse professionnelle
optique. L’enjeu pour Grand Vision France (3 900 salariés hors franchise) est de réussir à recruter près de 800 personnes en
2015.
En 2013, l’enseigne de distribution de parfums et produits cosmétiques Sephora (LVMH) a pris la parole sur sa marque employeur
avec une campagne signée Havas Worldwide et placée sous le signe du street art28. Dix visuels créés par l’artiste Sandrine Estrade
Boulet illustrent la « Sephorisation du monde ». Ils ont pour objectif de traduire les valeurs d’énergie et d’audace de l’enseigne, ainsi
que son principe de management résumé par la formule « Être sérieux sans se prendre au sérieux ».
Selon une étude internationale sur le développement de la marque RH des entreprises réalisée par le
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cette enquête réalisée auprès de 487 leaders RH d’entreprises de toutes tailles et de tous secteurs
dans 25 pays. En effet, parmi ceux qui ont développé leur marque employeur, 31 % des recruteurs
pensent que cette marque RH a une influence directe sur les clients et leur relation avec l’entreprise.
Antoine Jeandet, PDG de Bernard HODES Group en France déclarait à l’époque que «
développer la marque RH n’est plus simplement l’affaire du DRH qui doit recruter et fidéliser ses
meilleurs talents. C’est aujourd’hui devenu un enjeu de la direction générale : comment faire en sorte
que les clients de l’entreprise, dans la relation qu’ils ont avec les collaborateurs de celle-ci, vivent
une expérience en adéquation avec l’image véhiculée par la communication commerciale ? La
puissance de la marque RH a une influence directe sur la qualité de service et donc sur le chiffre
d’affaires ».
parmi les trois tendances les plus importantes et durables en matière de recrutement pour des
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fonctions professionnelles, dans une étude menée en 2014 par Linkedin auprès de plus de 4 000
responsables de l’acquisition de talents33.
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Plus que jamais d’actualité, une marque employeur positive présente plusieurs avantages.
discours et des contenus de marque est l’un des enjeux de la communication de recrutement.
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Les employeurs apposent leurs marques sur différents supports : médias sociaux, sites corporate,
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job-boards (sites d’offres d’emploi) tout en maintenant leur présence physique lors de salons ou
d’opérations de recrutement. Voici, à présent, les principaux outils à leur disposition pour déployer la
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communication RH.
Exemples
Le groupe Veolia développe des relations fortes avec les écoles, les universités et les futurs diplômés. Des rencontres sont
organisées avec les jeunes en recherche d’emploi qui sont dirigés vers les offres d’emploi, de stage, de contrat CIFRE ou de contrat
en alternance. Veolia organise également chaque été sa Veolia Summer School. Ce moyen original de faire découvrir ses métiers à
des étudiants d’horizons divers a réuni, en 2014, 43 jeunes venus de 17 pays. L’ensemble du dispositif « relations écoles » de Veolia
donne plus de visibilité et de lisibilité aux métiers de l’environnement tout en permettant l’identification de nouveaux talents intéressés
par les activités du groupe.
Capgemini Consulting, PWC, la Société Générale et Unilever faisaient partie des entreprises qui coproduisaient des cours
majeurs à l’EDHEC en tant que corporate programme sponsors en 2012.
L’Oréal a mis en place un serious game destiné aux étudiants et aux professeurs des meilleures universités et écoles du monde.
Reveal propose de lancer un produit et de suivre chaque étape de sa vie depuis sa conception jusqu’à sa commercialisation. Ce jeu
sérieux a pour objectif de renforcer l’image de L’Oréal en tant qu’employeur et de recruter des personnes de talent au début de leur
carrière.
plus ou moins segmentés (par population, région, prestige, etc.) selon les candidats recherchés.
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Exemple
EDF organise chaque année une grande opération « Energy Day ». Cet événement marque employeur est le temps fort de la relation
entre le groupe et les étudiants et jeunes diplômés. Des tables rondes, des conférences et des mini-forums permettent de présenter
les 240 métiers du groupe. Des échanges personnalisés sur des sujets divers comme le CV, le projet et le parcours professionnels ont
lieu toute la journée en one to one avec des collaborateurs d’EDF. Parmi ceux-ci, on rencontre « les ambassadeurs Energy Day ». Il
s’agit de jeunes collaborateurs ayant participé, il y a quelques années, aux Energy Days en tant qu’étudiants. Leurs témoignages
nourrissent le discours de la marque sur edfrecrute.com.
Exemple
Le Club Méditerranée est l’une des entreprises françaises qui reçoit le plus de candidatures spontanées : plus de 60 000
candidatures reçues par an, principalement pour être GO dans des villages de vacances. Pour déconstruire la perception qu’un
travail au
ClubMed serait avant tout un bon petit boulot à indiquer sur son CV avant d’obtenir un vrai métier dans une autre entreprise,
l’entreprise a lancé en 2011 une campagne de marque employeur, baptisée « Le bonheur de se révéler », basée notamment sur un
nouveau site web clubmedjobs.com, afin de mieux faire correspondre son image à ses besoins en recrutement.
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RÉPONDRE « PRÉSENT » SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
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Expérimenté à partir de 200747, le déploiement de la marque employeur sur les réseaux sociaux
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Exemple
Orange a choisi Viadeo, Twitter et Pinterest pour déployer sa marque employeur en France. Sur Viadeo, la page entreprise
d’Orange accueillait plus de 33 000 followers au printemps 2015. Viadeo concernant des publics expérimentés, Orange a aussi choisi
Twitter pour communiquer en temps réel avec les étudiant(e)s et jeunes diplômé(e)s, et Pinterest pour épingler plus de 6 000 pins sur
l’univers du groupe et ses différentes marques. Avec 156 000 salarié(e)s au 31 décembre 2014 dont 99 000 en France, Orange est
l’un des principaux opérateurs de télécommunication dans le monde. C’est également le premier employeur et le premier recruteur
du numérique en France en 2015 avec 1 900 recrutements en CDI et environ 2 500 contrats en alternance49.
Parmi différents canaux de communication, l’armée de Terre dispose d’une page Facebook de recrutement. Elle totalisait plus de
450 000 mentions « J’aime » au printemps 2015.
METTRE EN PLACE DES OUTILS DE FIDÉLISATION
Comme toute marque, la marque employeur a aussi ses ambassadeurs : ses collaborateurs !
Sélectionnés par l’organisation à l’occasion d’un programme ou de la constitution d’un réseau, les
représentants de la marque employeur sont aussi des ambassadeurs « naturels », à l’image des huit
collaborateurs sur dix (84 %) prêts à défendre leur entreprise sur un site institutionnel et sur les
réseaux sociaux (80 %)50.
Aussi, plutôt que de décréter qui doit représenter ou non l’entreprise, les organisations
choisissent bien souvent d’accompagner la communication externe de leurs salariés. «
Aujourd’hui, quasiment toutes les entreprises du CAC 40 ont une charte sur les réseaux sociaux
pour encadrer la prise de parole des collaborateurs », remarque Laurent Brouat, directeur de
Link Humans France.
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Exemple
Comme Georges Clooney pour Nespresso ou Rihanna pour Dior, les ambassadeurs des marques employeurs tiennent parfois la
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vedette dans les campagnes de recrutement. C’est le cas chez Décathlon qui a lancé, en 2014, la campagne « Passionné depuis ».
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Celle-ci montre l’engagement de collaborateurs dans leur sport de prédilection sur le site recrutement de l’entreprise. Une manière de
fidéliser et fédérer les 60 000 collaborateurs de l’enseigne et d’attirer les candidats potentiels en faisant rimer « passion sportive » avec «
réussite dans le travail ».
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Truffaut fait aussi le choix de valoriser ses collaborateurs, depuis 2012, sur son site truffaut-recrute.com. Celui-ci met en avant des
ambassadeurs métiers choisis parmi les 2 700 collaborateurs de l’enseigne de jardinerie pour témoigner sur les postes à pourvoir et
incarner les valeurs d’authenticité, de confiance et de sens du service du groupe51.
Des personnages de la websérie « Les Mazariens, ils ne font rien comme les autres »
Les serious games d’Orange et de Danone
Le jeu, parlons-en, avec les serious games. La gamification du recrutement est une tendance encore marginale, puisqu’elle ne concerne que
5 % des entreprises françaises52 Ce genre d’initiatives, qui demande des moyens internes ou un recours à un prestataire spécialisé, consiste
à proposer à des candidats de s’immerger virtuellement dans la réalité de l’organisation, de ses métiers ou d’un processus de recrutement
par l’intermédiaire d’un jeu vidéo.
HelloPolys d’Orange s’adresse aussi bien au grand public qu’aux jeunes diplômés. Le but de ce serious game est d’installer un
réseau téléphonique et de découvrir les différents métiers qui font l’expertise d’Orange. Intégré à Facebook, ce jeu de
type city builder vise autant à faire naître des vocations qu’à promouvoir le groupe en tant qu’employeur.
Dans Trust (disponible sur Facebook), Danone propose aux joueurs de prendre la tête d’une division du groupe et d’en développer
l’activité. Ce jeu permet une expérience immersive dans les métiers du groupe tout en délivrant des messages forts sur sa marque
employeur.
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Le Cooc (Corporate Open Online Course) de la Société Générale
Fin 2014, la Société Générale a annoncé son intention de monter avec un partenaire académique un Cooc (Corporate Open Online
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Course) dans son champ d’expertise : la finance53. Ce cours en ligne corporate, ouvert aux étudiants, s’annonce comme un moyen
judicieux de repérer les futurs cadres et de promouvoir la marque employeur. ■
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« La communication de recrutement ne peut se concevoir indépendamment de la communication globale. Les spécialistes
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utilisent l’expression de marque employeur pour signifier que l’image de l’entreprise peut se décliner en une marque de cette
entreprise en tant qu’employeur qui traduit une continuité envers les cibles internes (les salariés) et les recrutés potentiels.
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Le capital “Talents” est déjà et sera de plus en plus la clé de la valeur des entreprises de demain. La conjonction d’effets
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conjoncturels démographiques (inversion de la pyramide des âges, passage d’un marché de l’offre à un marché de la demande,
émergence d’une nouvelle génération Y, c’est-à-dire de personnes nées entre la fin des années 1970 et le milieu des années
1990) et des effets structurels (notamment la concurrence des pays émergents à bas coûts salariaux) font des talents une clé
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nourrit. La combinaison de ces différentes marques en fonction des produits et services mis en avant sur les différents marchés en
local et à l’international est supposée être le vecteur de l’équation de valeur qui permet à l’ensemble de l’organisation de se
développer.
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– AFD, Alliance Française des Designers, La Maison des Philosophes, 121, rue Vieille-du-Temple – 75003 Paris – www.alliance-francaise-
des-designers.org
– Association Française des Agences de Design, 14 rue de Siam – 75016 Paris – Tél. : 01 47 04 17 02 – www.adc-asso.com
– Centre de création industrielle, Centre Georges-Pompidou, 19 rue Beaubourg 75004 Paris – Tél. : 01 44 78 12 33 –
www.centrepompidou.fr
– Institut National de la Propriété Industrielle (INPI), 26 bis, rue Saint-Pétersbourg 75008 Paris – Tél. : 0 820 210 211 – www.inpi.fr
Marques
– « The One Thing You Must Get Right When Building a Brand » : https://hbr.org/2010/12/the-one-thing-you-must-get-right-when-building-
a-brand
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22. Kapferer J.-N. (1988), « Maîtriser l’image de l’entreprise : le prisme d’identité », Revue Française de Gestion n° 71, p. 76-82.
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23. Michel G. (2004), « La stratégie d’extension de marque : processus de décision », Décisions Marketing n° 34, avril-Juin.
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24. Balmer J. (1995), « Corporate Branding and Connoisseurship », Journal of General Management vol. 21, n° 1, automne.
25. Koehn N. (2000), « Building a powerful prestige brand », Harvard Business School, 30 octobre.
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26. Barrow S. (1990), « Turning recruitment advertising into a competitive weapon », conférence du Chartered Institute of Personnel and Development
(CIPD), Harrogate, UK.
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27. Source : « Grand Vision France, nouvelle marque employeur de Générale d’Optique et Grand Optical », s trategies.fr, 17 novembre 2014.
28. « Sephora révèle sa nouvelle image employeur », strategies.fr, 3 juin 2013.
29. « Sephora révèle sa nouvelle image employeur », strategies.fr, 3 juin 2013.
30. Source : « Méthodes de recrutement : la grande enquête », RégionsJob.fr, février 2015.
31. Source : Étude « Pénurie de Talents 2014 », ManpowerGroup.
32. Source : Étude sur le bien-être au travail, Great Place to Work-Think, 2015.
33. Source : « Tendances du recrutement en France », Linkedin-TalentSolutions, 2014.
34. Source : Étude « Pénurie de Talents 2014 », ManpowerGroup.
35. Source : « Tendances du recrutement en France », Linkedin-TalentSolutions, 2014.
36. Source : Étude CEGOS auprès de 1 052 hauts potentiels de la finance en France, 2013.
37. Source : Étude Accenture réalisée auprès de 850 chefs d’entreprise installés dans les pays membres du G20, 2010.
38. Source : Étude WorldatWork « Retention of Key Talent and the Role of Rewards », 2012.
39. Source : Étude sur « Les nouveaux leviers de l’engagement des cadres », Publicis RH-TNS Sofres, 2008.
40. Source : Étude sur « Les changements dans les pratiques de recrutement et dans la durée des processus », Association Pour l’Emploi des Cadres
(APEC), 2009.
41. Mauchamp P. (2014), « Les avocats de marque au service de la marque employeur », LesEchos.fr, 6 mai.
42. Source : « Trophées SIRH 2014 : and the winners are », exclusiverh.com, 29 septembre 2014.
43. Source : « Méthodes de recrutement : la grande enquête », RégionsJob, février 2015.
44. Source : « Les chercheurs d’emploi français ont rapidement adopté Indeed », exclusiverh.com, 23 mars 2012.
45. Source : « Méthodes de recrutement : la grande enquête », RégionsJob, février 2015
46. Source : « Comment les internautes se forgent-ils une opinion sur un employeur ? », Publicorp, 2010.
47. Source : Étude sur « Les changements dans les pratiques de recrutement et dans la durée des processus », Association Pour l’Emploi des Cadres
(APEC), 2009.
48. Beunaiche N. (2015) « #VotreJob : Les employeurs recrutent-ils vraiment sur Twitter ? », Le Parisien, 24 février.
49 . Source : « Orange a choisi Viadeo pour déployer sa communication employeur en France », business.viadeo.com, 26 février 2015.
50. Source : Étude sur les ambassadeurs collaborateurs, IFOP, 2015.
51. Source : « Truffaut fait germer sa marque employeur », strategies.fr, 23 février 2012.
52. « Méthodes de recrutement : la grande enquête », RégionsJob, février 2015.
53. « Transformation numérique : les plus belles initiatives du CAC 40 », LesEchos.fr, 04 septembre 2014.
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Chapitre 6
« Relations publics » :
les nouvelles interactions
de la communication
D e par son étymologie, la communication implique la mise en commun d’informations et de messages qui permettent aux récepteurs
d’appréhender un sujet, puis de potentiellement modifier leur comportement. C’est un état de connaissance modifié pour les publics.
Depuis la naissance des « public relations » au début du XXe siècle, ils ont bien changé : plus exposés à des flux d’informations et à des
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stimuli dans un univers digital, ils sélectionnent davantage ce qu’ils relaient ou tiennent pour juste. Comment les médias, corps intermédiaires
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fondamentaux dans la diffusion d’informations, se positionnent-ils dans cette nouvelle configuration ? Quels outils et approches en
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communication permettent de créer des expériences de partage efficaces et durables avec les publics ? Parmi les approches existantes,
comment l’évènementiel sort-il son épingle du jeu ? Et comment la communication financière aborde-t-elle au contraire les publics dans un
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4. La communication financière
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1 LES RELATIONS MÉDIAS ET LE PAYSAGE
MÉDIATIQUE
Les relations médias sont un outil historique des relations avec les différents publics d’une
organisation. On situe leur naissance en 1906 quand Ivy Lee (1877-1934), ex-journaliste et fondateur
des public relations, s’est adressé aux journalistes par l’intermédiaire d’un communiqué de presse
pour hâter la résolution d’une crise traversée par la Pennsylvania Railroad suite à un accident de
train meurtrier. Ivy Lee a exposé sa philosophie des relations publics la même année dans sa
Déclaration de principes (voir Notion Clé). Celle-ci pose les bases des relations des entreprises et
des institutions avec la presse.
Un siècle plus tard, l’importance des relations médias dans la communication des organisations ne se
dément pas. Les relations avec les médias en ligne, imprimés et audiovisuels figurent à la troisième place
dans le classement européen des instruments pour la communication stratégique, après la communication
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digitale et la communication en face-à-face1. Résultat qui peut étonner à l’ère du digital omniprésent.
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Malgré leur existence relativement récente, les relations médias ont connu des bouleversements
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majeurs. « En à peine dix ans, Internet a pris une place centrale non seulement dans les mutations
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technologiques permettant l’exercice de notre profession mais aussi dans les changements de
comportements vis-à-vis de l’information et de la communication », observe Frédérique Pusey,
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présidente du Syndicat National des Attachés de Presse et des Conseillers en Relations Publics
(SYNAP).
La multiplication des sources d’information, la défiance des Français (seuls 23 % déclarent faire
confiance aux médias en 20142), la crise structurelle de la presse écrite (à la fois économique,
générationnelle et technologique3), le boom des médias sociaux et l’émergence de nouveaux
influenceurs4 sont autant de vagues de fond qui atteignent les professionnels et modifient le visage de
leur métier.
Aujourd’hui, la redéfinition du secteur est si profonde que la dénomination même d’« attaché de
presse » devient obsolète. À l’image du Syntec RP (qui s’est rebaptisé « conseil en relations publics » au
lieu de « publiques » en 2011), les professionnels questionnent leur propre identité et leurs pratiques. C’est
ainsi qu’ils ont proposé, en 2014, de renommer les « attachés de presse » en « conseils en relations
médias »2.
Cette nouvelle dénomination est plus adaptée à la réalité d’un métier qui consiste à entretenir des
relations avec une multiplicité d’acteurs de l’information. Nous étudierons le paysage médiatique
français avant d’apprendre à réussir ses relations avec les journalistes et les blogueurs, d’inventorier
les outils à disposition des conseils en relations médias et de se poser la question de l’évaluation de
leurs retombées.
Extrait de la Déclaration de principes d’Ivy Lee
« Ceci n’est pas une agence de presse clandestine. Notre travail se fera en toute transparence. Notre objectif est de fournir des
informations. Ceci n’est pas une agence de publicité ; si vous pensez qu’aucune de nos productions n’a sa place sur votre bureau, ne les
utilisez pas. Nos faits sont précis. Des détails concernant tout sujet abordé seront fournis rapidement, et nous aiderons de bon cœur tout
rédacteur à vérifier directement tout énoncé de faits. Sur demande, tout journaliste obtiendra toutes les informations à propos de ceux
pour le compte desquels nous faisons paraître un article. En bref, notre projet est, sincèrement et ouvertement, pour le compte d’intérêts
privés et d’institutions publiques, de fournir à la presse et au public des États-Unis des informations rapides et précises, à propos de
sujets dont la connaissance a pour le public une valeur et un intérêt. Les entreprises et les institutions publiques divulguent beaucoup de
renseignements parmi lesquels les vraies informations ne sont plus visibles. Néanmoins, il est tout aussi important pour le public d’avoir
ces informations qu’il l’est pour les institutions elles-mêmes de leur donner une légitimité. Je ne transmets que de la matière à propos de
laquelle je suis prêt à aider n’importe quel journaliste à faire ses propres vérifications. Je suis toujours à votre service dans l’objectif de
vous permettre d’obtenir des informations plus complètes à propos de tout sujet abordé dans un article. » ■
(Source : Poivre-Le Lohé Y., De la publicité à la communication responsable, Éd. Charles Léopold Mayer, 2014)
services. Ces médias « traditionnels » ont en commun d’être animés par des journalistes
professionnels, soit plus de 35 000 détenteurs de la carte de presse en France en 2014, selon la
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La Vo ix d u No rd 231 066
Le M o n d e 273 111
Le Po in t 383 570
M et ro 756 349
L’Éq u ip e 83,1
4$
• Le secrétaire de rédaction gère l’espace rédactionnel, s’assure que le journaliste livre son article dans les délais. Il peut intervenir sur les
articles au niveau du style et parfois sur le contenu.
• Le chef de service est le responsable d’une rubrique. Il représente son équipe lors de la conférence de rédaction.
• Le correspondant local couvre pour un ou plusieurs supports d’informations une zone géographique. Son ancrage local le
positionne en source d’information privilégiée pour le journal sur cette zone.
• Le pigiste exerce son activité journalistique sans être salarié permanent d’un journal. Il est rémunéré à l’article et peut vendre ses
articles à plusieurs journaux. ■
Informer l’interne des retombées presse : une nécessité
Il faut que les collaborateurs de l’organisation aient connaissance des articles parus dans la presse à « leur » propos (ou plus
exactement à propos de l’entreprise). Rien n’est plus déstabilisant que d’apprendre par l’extérieur ce qui se passe dans sa propre
société (« Tiens, j’ai vu que l’on parlait de ta boîte dans Capital. » Et son interlocuteur, le salarié de la « boîte » en question, d’être
stupéfait et de ne savoir que répondre). Ainsi, il est souhaitable de faire circuler les coupures de presse à l’interne : transmission
en temps réel ou constitution d’un press-book, affichage des articles sur un panneau, distribution de photocopies dans les casiers ou
sur les bureaux, parution dans le bulletin interne ou sur l’intranet, etc. ■
Elles sont regroupées notamment au sein de Radio France, qui propose sept stations :
• France Inter, radio généraliste d’information, de distraction et de culture ;
• France Info, radio d’information continue ;
• France Bleu, radios locales ;
• France Culture, radio culturelle ;
• France Musique, radio favorisant la création musicale et mettant en valeur les œuvres du
patrimoine et la musique vivante ;
• FIP, radio musicale dédiée à tous les genres musicaux ;
• Le Mouv’, radio à dominante musicale.
France Info est une radio très importante pour les relations médias puisque les informations sont
diffusées en boucle et sont une référence pour beaucoup d’autres journalistes. Une radio comme BFM
présente aussi beaucoup d’intérêt : son audience est plus faible mais la typologie des auditeurs peut
intéresser les organisations.
Le secteur radiophonique public comprend également RFO (Radio France Outremer), qui dessert
les régions d’outremer, et RFI (Radio France Internationale), chargée de l’action radiophonique
extérieure.
Du côté des radios privés, on dénombre des radios généralistes (RTL, France Inter, Europe 1),
des thématiques souvent musicales et des radios locales, pour la plupart rattachées à un réseau
national.
La radio était écoutée par 43,6 millions de personnes en novembre-décembre 2013, contre
43,3 millions un an plus tôt. La durée d’écoute s’élevait alors à 2 h 56 par jour, avec un pic d’audience
se situant entre 8 h et 8 h 15. Si l’écoute sur le traditionnel poste de radio est toujours bien présente dans
les usages des auditeurs, d’autres modes d’écoute se développent, sur Internet et sur téléphone en
particulier.
T ABLEAU 6.6 – LES RADIOS LES PLUS ÉCOUTÉES
Rad io A u d ien ce (en %)
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|\/
RTL 11,1
$!
Fran ce In t er 8,5
4$
Eu ro p e 1 8,2
By
NRJ 7,8
RM C 6,5
No s t alg ie 4,3
Fu n Rad io 4,0
Sky ro ck 3,7
RFM 3,4
TF1 23,5
Fran ce 2 13,3
By
M6 10,4
Fran ce 3 9,4
TM C 3,2
Fran ce 5 3
W9 2,9
D8 2,9
Can al + 2
A rt e 1,9
Gu lli 1,9
l’indépendance revendiquée est bien souvent l’une des marques de fabrique. Ceci s’explique aussi
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par le fait qu’un blogueur français sur trois n’est pas satisfait de l’approche des marques. Les trois-
quarts des blogueurs (73,6 %) estiment que les marques devraient mieux cibler leurs sollicitations et
By
sept blogueurs sur dix (69,8 %) estiment qu’elles devraient personnaliser leur message.
L’amélioration des relations blogueurs passe aussi, selon eux, par la clarification du message (37,2
%), une approche moins intrusive (23,3 %) et l’élémentaire courtoisie (15,5 %).
Alors que la pertinence des sujets traités, leur actualité et leur nouveauté sont au cœur des attentes
des journalistes, les blogueurs ont d’autres motivations. Ils sont en effet huit sur dix (82,2 %) à
choisir de parler d’une marque selon l’intérêt d’un produit et plus de cinq sur dix à placer leur
affinité avec la marque et leur opportunité de tester le produit en tête de leurs motivations. La
possibilité de diffuser une offre spéciale à leurs lecteurs, d’aider une nouvelle ou une petite marque
ou de gagner de l’argent par l’intermédiaire d’un billet sponsorisé n’intéresse en moyenne que trois
blogueurs sur dix.
Exemple
En juin 2014, le site de beauté the Beautyst proposait des produits co-conçus avec des blogueuses de Punky-b.com, CarnetPrune.com,
Enjoy Phoenix. L’occasion de faire valoir une collection unique de vernis qui ont recueilli plus de 2 300 likes sur Youtube quand les
produits « classiques » en recueillent en moyenne une cinquantaine.
Autre exemple : le partenariat conclu entre l’Oréal et huit modeuses influentes autour de la collection exclusive de la marque. Les neuf
vidéos autour de cette collaboration comptabilisent plus de 1 200 000 vues sur la chaîne Youtube.
À noter que les représailles (comme la suspension de la publicité dans un média) sont interdites par les codes de déontologie de la
profession comme celui de l’association des directeurs de communication Entreprises et Médias qui spécifient que l’entreprise
By
s’engage à « ne pas se livrer à des “représailles” en cas d’article ou d’émission déplaisants ». ■
du dossier de presse. Un message personnalisé est plus mobilisateur, surtout s’il est adressé à des
journalistes ou des blogueurs de connaissance.
ANTICIPER LES BESOINS DES MÉDIAS
Il est impératif de connaître les calendriers rédactionnels, le sommaire des prochains numéros, les
sujets prévus et les dates de bouclage afin de pouvoir dispenser son information au bon moment,
particulièrement pour la presse spécialisée. Il faut tenir compte des délais de fabrication des médias et
de leur mode de fonctionnement (les bouclages par cahiers se font très en avance). Ces délais sont en
général :
• une semaine pour un quotidien (sauf information urgente qui passera dès le lendemain) ;
• entre sept jours et une vingtaine de jours pour les hebdomadaires (dans le cas de numéros spéciaux
ou de dossiers) ;
• un mois à un mois et demi pour les mensuels ;
• sans périodicité définie pour les blogs.
Il peut être plus commode de donner une information en avance, tout en demandant au journaliste
ou au blogueur de maintenir l’embargo jusqu’à une date donnée. C’est une pratique courante et peu
risquée.
L’espace presse virtuel est aussi une solution pour répondre 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, aux
besoins des acteurs de l’information. L’organisation pourra par exemple y mettre en ligne l’historique
des communiqués et des dossiers de presse.
Exemples
Un grand nombre de sites, comme ceux de BNP Paribas ou d’Orange, proposent également aux journalistes de s’abonner aux
actualités de l’entreprise sous forme de flux RSS. Les flux RSS (Really Simple Syndication) sont des flux de contenu gratuit en
provenance de sites Internet d’information. Ils permettent de recevoir immédiatement tout nouvel élément d’information mis en ligne
sur un site web.
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$!
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CRÉER L’ÉVÉNEMENT
Pour intéresser les médias, le responsable de communication peut lancer un sondage, un baromètre
ou une étude. Le journaliste sera souvent attiré par ce type d’information qui lui apparaît non
publicitaire et apte à intéresser un vaste lectorat. Lancer un sondage peut coûter relativement cher,
mais tout dépend de la méthode, automatisée (par Internet), par téléphone, en questionnaire auto- -
administré ou en face à face. Le coût variera également si le sondage s’inscrit dans une batterie
d’autres questions (sondage omnibus pour lequel le coût de la question est de l’ordre de 1
500 euros) ou s’il est spécifique.
Les qualités d’un sondage pouvant intéresser les médias sont :
• sa méthode qui doit être incontestable. Le sondage doit être représentatif avec une marge d’erreur
limitée, c’est-à-dire concerner un échantillon d’au moins 800 à 1 000 personnes ;
• l’originalité, il doit apporter une information nouvelle ;
• la récurrence, c’est-à-dire proposer une périodicité afin de suivre les évolutions et fidéliser
l’intérêt des médias.
Exemples
Europ Assistance a créé en 2000 un baromètre « voyage » reconduit annuellement. Celui-ci est réalisé sur sept pays et mesure les «
intentions et préoccupations des Européens pour les vacances ». Réalisée par Ipsos auprès d’un échantillon de 3 500 Européens
(Français, Allemands, Britanniques, Italiens, Espagnols, Belges et Autrichiens), cette enquête de référence pour l’univers du tourisme
et des voyages vise à estimer les intentions de départ des ressortissants des pays concernés, leurs motivations, les destinations et les
types de séjours privilégiés. Europ Assistance a intégré à ce baromètre, en 2015, des questions sur le comportement des touristes
européens face au terrorisme et à Ebola.
Meetic, un des leaders de la rencontre en ligne, a dû faire face à l’arrivée de nouveaux acteurs sur ce terrain, comme Attractive
World. Afin d’accroître sa visibilité médiatique, Meetic a alors créé un « Observatoire des relations amoureuses » en 2009. En
relation avec l’institut de sondage OpinionWay, l’entreprise a publié des résultats de sondages sur des thématiques comme la
déclaration d’amour, la rupture, les fantasmes de l’été, la relation avec son ex, etc.
surtout pas de pression ! Si vous ne jouez pas franc jeu avec lui ou si vous vous montrez défiant ou
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menaçant, votre interlocuteur risque de s’en souvenir longtemps. Agir de la sorte reviendrait à
entamer le capital-confiance que l’on s’attache patiemment à construire pour faire connaître
By
« Journaliste à RTL depuis 25 ans, j’ai vu les relations médias évoluer. Ce poste d’observateur me permet de donner quelques
conseils aux communicants. De moins en moins de communiqués de presse arrivent dans les rédactions par courrier postal.
Les journalistes ont pris l’habitude d’être informés par courrier électronique. La praticité et la rapidité du mail ont entrainé une
démultiplication des messages. Il est facile de trouver l’adresse électronique d’un journaliste et certaines entreprises ou
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organisations n’hésitent pas à inonder nos boîtes mail, même si le sujet ne nous concerne pas directement.
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L’objet du mail : le secret d’une communication réussie
$!
Sur ma boîte RTL, je reçois aujourd’hui plus de 200 mails chaque jour. En général, seulement 10 % environ me semblent
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intéressants. Il m’est impossible de les ouvrir tous et j’effectue un premier tri en regardant qui les envoie et surtout l’objet…
L’objet ! C’est le secret d’une communication réussie. Les mails ayant pour objet : “Communiqué de presse”, “Save the date” ou
“Information importante” partent souvent directement à la poubelle. L’objet doit inciter à ouvrir le mail. Plus il est explicite, proche
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d’un titre d’article, plus il sera efficace. Je m’occupe pour RTL d’innovation et de développement durable. Ainsi un mail avec
pour objet : “Un pneu écologique en première mondiale” ou “Un pot de fleurs connecté pour limiter l’arrosage” seront beaucoup
plus attractifs que “conférence de presse” !
Les bonnes relations médias sont “personnalisées”
Le mail le plus efficace est celui qui a été personnalisé. Cela sous-entend de connaître qui fait quoi dans les rédactions et quels
sont les centres d’intérêt des journalistes. Un courrier qui montre que l’interlocuteur connaît la fonction du journaliste, son
domaine d’activité, éventuellement la chronique précise ou l’émission dont il s’occupe à l’antenne, sera d’autant plus
apprécié. Plus l’angle proposé est précis, plus l’info intéressera. La personnalisation du message est pour moi l’une des règles
essentielles d’une bonne communication.
Un coup de fil en confiance vaut mieux que dix courriers
Et voilà pour moi le meilleur exemple de relations médias réussies. Il se base sur un travail relationnel à long terme entre la
personne chargée des relations médias chez l’annonceur, ou en agence, et le journaliste. Le premier connaît les besoins du
second, identifie un sujet qui peut l’intéresser et l’appelle avec parcimonie ! Le journaliste sait qu’il peut avoir confiance et lui a
parfois confié son téléphone portable. Un rapport de franchise s’établit. “J’ai un bon sujet pour vous”. Dans ce cadre, je réagis
souvent positivement. Mais la qualité de la relation me permet aussi de répondre “Non, là c’est presque de la pub et pas de
l’info. Je ne traiterai pas ce sujet”.
Relancer n’est pas harceler
Savoir doser… Certains conseillers en relations médias ont tendance à multiplier les relances avant une conférence de presse ou
pour promouvoir un événement ou un produit. Trop d’appels finissent par être contre-productifs. Là encore, le relationnel et la
confiance permettent de trouver le juste milieu. Un mail personnalisé est préférable à plusieurs appels sur un téléphone portable le
soir !
Offrir sans donner l’impression d’acheter
Les rédactions reçoivent régulièrement des produits… En ce qui me concerne, ce peut être un flacon de shampoing bio, un pot
de miel nouveau design, une lampe basse consommation… L’objectif est de permettre de les tester. L’exercice doit là encore
être parfaitement ciblé, sinon il peut devenir rapidement improductif. Il faut que le produit soit vraiment nouveau, qu’il ait une
vraie originalité et donc qu’il y ait un vrai intérêt à l’avoir entre les mains. Et qu’il soit adressé à la bonne personne. Le
journaliste peut aussi avoir l’impression d’être “acheté”. L’envoi ne doit pas être un “cadeau”, mais un échantillon pour
permettre au journaliste de récolter des informations. » ●
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T ABLEAU 6.8 – AGENCE OU FREELANCE ?
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A g en ce Co n s eil en relat io n s méd ias in d ép en d an t
$!
– Rich es s e d es s erv ices p ro p o s és – Imp licat io n : vous connaissez rapidement votre conseil
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– Créat iv it é : une équipe de professionnels, et non pas en relations médias, il vous prend en charge
un seul individu, se charge de votre « cas ». personnellement.
– Po ly v alen ce : une palette de moyens est mise à votre – En g ag emen t : si vous avez fixé avec lui des objectifs
By
disposition, les compétences des uns et des autres précis, il fera tout pour honorer ses engagements,
Av an t ag es s’additionnent, pour vous servir. conscient que sinon, il « saute » (l’entreprise en choisira
– Sérieu x : une agence peut mettre en place un système un autre).
de suivi très efficace. – So u p les s e : relations d’homme à homme : tout est
possible, modulable, au moindre coût : un indépendant est
bien moins cher qu’une agence (ses frais fixes sont plus
faibles).
– Anonymat : les chargés de dossier vont et viennent. Ils – Fa ib le e n v e rg u re : les moyens dont dispose un free-
risquent de changer en cours de route ou de se renvoyer la lance n’ont rien de comparables avec ceux d’une agence.
balle (« Ce n’est pas ma responsabilité, mais celle de… »). Il risque de pratiquer une politique de « petits bras ».
Exigez d’avoir un interlocuteur unique : à lui de se débrouiller
pour répartir les tâches.
In co n v én ien t s – Créd ib ilit é : dans le même esprit, exigez d’avoir un
ambassadeur spécifique et permanent auprès
de la presse. Il ne faut pas que les journalistes aient
l’impression de changer de vis-à-vis.
– Co n cu rren ce in t ern e : assurez-vous que l’agence ne
travaille pas pour un de vos concurrents.
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$!
4$
By
Instrument peu coûteux, sobre et discret, le communiqué délivre une information fiable et
rapide. C’est un bon outil de travail, qui présente néanmoins deux inconvénients. Son caractère
banal, passe- partout : chaque jour les rédactions reçoivent des dizaines de communiqués de presse.
Sa nécessaire brièveté : il est limité à quelques paragraphes, deux pages maximum.
Le fait que les communiqués soient adressés sous forme électronique permet d’y inclure un lien
renvoyant vers le site web de l’entreprise et une rubrique où les journalistes et les blogueurs pourront
trouver davantage d’informations et notamment des visuels.
Exemple
La restructuration de l’entreprise X
Développement en trois temps :
• Quoi ? Faits, chiffres, précisions (Présent).
• Pourquoi ? Causes structurelles et évolution du phénomène (Passé).
• Vers quoi ? Perspectives et objectifs (Futur).
pour 2012.
Paris, le 10 mars 2012. »
By
La critique
Impression générale
• Plat : le communiqué n’a aucun relief. Les informations importantes sont noyées dans la masse.
• Neutre : les éléments positifs sont exposés sèchement, sans élan. Ils disparaissent.
• Maigre : le message est délivré à l’état brut, l’information n’est pas mise en perspective. Un grand absent : le bénéfice réalisé par la
société (donnée capitale pour les analystes financiers).
• Inconfortable : une lecture rapide est impossible.
• Peu maniable : avalanche de chiffres, excès de précision. Arrondir les chiffres aurait permis de les rendre plus significatifs. Le
lecteur ne sait pas qui contacter pour demander une information complémentaire.
Ligne à ligne
• Le titre : ne dit rien de précis « Forte progression » = de combien ?
• Premier paragraphe : trop de chiffres, de parenthèses, de virgules. En fin de phrase, le lecteur a le souffle coupé. Aura-t-il retenu
les deux chiffres significatifs : CA 2011 et progression en % ?
• Deuxième paragraphe : même remarque que pour le précédent. Et quid du « carnet de commandes », non qualifié : dans quel domaine, quel
progrès par rapport au passé, quelles évolutions à venir ?
• Troisième paragraphe : les messages d’autosatisfaction paraissent peu crédibles, s’ils ne sont accompagnés de preuves. «
L’expansion » : de combien, depuis quand ? « Prévoir une importante croissance » : chiffres prévisionnels, dans quelle direction ?
Hormis le montant du bénéfice et le nom de la personne à contacter pour information complémentaire, le communiqué d’origine contient
tous les éléments nécessaires à la rédaction d’un bon communiqué. Mais ces éléments ne sont pas mis en valeur.
La nouvelle version
À partir de cette même base, voici une autre proposition :
« COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Lieu et date
PROGRESSION DU CHIFFRE D’AFFAIRES DE BADCOM SA EN 2011 : + 22 %
Pour l’année 2011, le chiffre d’affaires de BADCOM a connu une progression de 21,8 %, passant de… à….
Les commandes enregistrées au cours de cette année se montent à… portant ainsi le carnet de commandes de la société (éviter le «
S » majuscule, inutile) à plus de deux ans de chiffre d’affaires.
Ces deux résultats confirment l’expansion
de BADCOM (citer la société) :
• donner des chiffres ;
• préciser les domaines majeurs ;
• citer le classement de l’entreprise dans son secteur (s’il est bon).
Ils permettent d’envisager une importante croissance (de combien ?) du chiffre d’affaires pour l’année à venir.
Paris, le 10 mars 2012.
Nb : pour information complémentaire, contacter M. … au …. (donner les coordonnées : téléphone, e-mail et le titre de cette
personne). » ■
quelques photos. Dans les services ou le secteur du luxe, on pratique au contraire une mise en page
accrocheuse et esthétique.
By
Exemples
L’agence Hill & Knowlton Strategies a fait réaliser un dossier de presse géant pour le système Tomtom de GPS grand écran.
Pour la marque Canderel, Chantal Thomass a construit un superbe carton à chapeau dans lequel se trouvait les Pockets « Canderel
by Chantal Thomass ».
Exemple
Pour inviter les journalistes à l’opération « Rêve de neige » qu’elle organise chaque hiver au Stade de France pour près de 50 000
enfants, la marque Milka qui appartient au groupe Kraft Foods a fait porter aux journalistes un dossier de presse en forme de
coucou suisse.
Dans toutes ces opérations, l’objectif est le même : attirer et retenir l’attention du journaliste.
|
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LA CONFÉRENCE DE PRESSE : UNE PRISE DE PAROLE DEVANT UN PARTERRE
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D’INFLUENCEURS
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Une conférence de presse réunit plusieurs journalistes et blogueurs, dans un lieu et à une heure
donnés, afin de leur transmettre un ensemble d’informations. Les occasions sont multiples : lancement
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de produit, présentation des comptes, bilan d’une opération, riposte à une rumeur, etc.
Aucune organisation – à partir d’une certaine taille – ne peut faire l’impasse sur la conférence de
presse. Il n’existe pas de meilleur moyen pour toucher simultanément un grand nombre de médias, ni
pour répondre collectivement aux demandes d’information.
Une conférence de presse doit se concevoir comme un moment particulier qui ne fonctionne que
s’il plaît au public, en l’occurrence aux journalistes et/ou aux bloggeurs. L’organisateur doit
constamment s’interroger : qu’attendent les médias ? Quelle est la plus-value d’une conférence par
rapport à un dossier de presse ? Que faire pour séduire ? Sur quoi tabler : des intervenants brillants,
un événement exceptionnel, une information riche ou, au contraire, divertissante ?
Si une personnalité importante (ministre, président de la holding, éminence scientifique, invité
étranger de marque, etc.) est présente, c’est à elle d’ouvrir la séance. Puis, le dirigeant de
l’entreprise organisatrice prend la parole, suivi des différentes parties prenantes : directeur de filiale,
chef de secteur ou de division, spécialiste du domaine évoqué, etc.
Si vous faites appel à un grand nom, essayez d’abord d’obtenir son accord ferme, et ensuite de ne
pas le laisser cannibaliser la réunion. Pour ce faire, vous devrez avoir préalablement fixé les grandes
lignes de son intervention. Vous prendrez soin de mettre en face de lui des interlocuteurs de poids.
Prétexte pour attirer les médias, ce personnage devra être considéré comme la pièce à conviction de
la réunion, mais jamais comme sa raison d’être.
Exemples
En mars 2012, le Crédit Agricole a invité Muhammad Yunus, le fondateur de la Grameen Bank, pionnier du microcrédit et Prix Nobel de
la paix, à une conférence de presse sur le thème « La microfinance est-elle une réponse ? ». Grameen et le Crédit Agricole se sont alliés en
2008 pour créer la Fondation Grameen Crédit Agricole, dotée de 50 millions d’euros.
En outre, les interventions auront été soigneusement préparées. Les intervenants devront avoir
anticipé les questions, surtout s’il y a des sujets sensibles.
T ABLEAU 6.9 – LE VADE-MECUM DE L’INTERVIEW
À faire
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À év it er
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$!
– S’accorder des temps de réflexion. – Dicter, s’arrêter de parler quand le journaliste lève sa plume.
– Focaliser l’interview sur des points importants. Ne pas hésiter à Essayer de lire ce qu’il écrit.
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relativiser son propos « Ceci est un point mineur », ou au contraire « – Employer un jargon technique.
J’attire votre attention sur ». – Manquer de la moindre objectivité.
– Donner des informations « off the record » pour convaincre. – Pécher par excès de bienveillance.
By
– Ne dire que ce qui peut être publié. Répondre avec prudence : l’arbre – Donner des informations « confidentielles » sans parfaitement
peut cacher la forêt. connaître le journaliste : le silence sera-t-il gardé ?
une invitation à un voyage de presse en France ou à l’étranger sans en référer à leur direction qui en
décidera l’opportunité » (article 5). La charte du journal Libération interdit les voyages – sauf
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exception – payés par une organisation. Le journal s’engage à rembourser les frais (transports,
hébergements) afférents au voyage.
Exemple
En avril 2014, Fleury Michon a invité des journalistes, des blogueurs et quelques consommateurs à visiter l’usine de Chantonnay
(Vendée), et même à embarquer pour l’Alaska, où ils ont assisté à la pêche au colin et rencontré différents professionnels, comme
ceux chargés de la gestion des quotas. Cette opération s’inscrit dans la campagne de promotion du surimi baptisée #venezvérifier.
En septembre 2010, l’entreprise Orolia a organisé un voyage de presse à Lorient sur le thème de la sécurité en mer. Quatorze
journalistes de la presse économique, financière et professionnelle furent accueillis le matin à Orly pour prendre l’avion en compagnie
du président de la société. Arrivés à Lorient les journalistes eurent droit le matin à la présentation de l’entreprise, mais aussi à des
témoignages clients. Après le déjeuner, une démonstration de l’efficacité des balises de secours fut effectuée en grandeur nature, le
skipper Alain Gautier, qui eut la vie sauve grâce à une balise de sauvetage, et une personne de l’armée vinrent témoigner. Après un
pot de discussions plus informelles, les journalistes reçurent en cadeau une balise de détresse et furent ramenés à l’aéroport le soir.
Selon Élodie Cally10, directrice de la communication d’Orolia, « Le succès d’un voyage de presse se mesure par le sentiment qu’ont
les journalistes que les informations récupérées lors de la visite n’auraient pu l’être par une autre modalité. »
P ublicité Fleury Michon « #venezvérifier », 2014
Exemple
Chaque année, le Groupe ENGIE accueille pendant deux jours les journalistes qui couvrent le secteur énergétique en France et en
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Belgique. La vingtaine de journalistes est accueillie par un dîner la veille au soir et durant les deux jours, ils peuvent écouter des
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présentations détaillées sur l’entreprise et l’évolution de son secteur d’activité. Les organisateurs alternent des présentations et des
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temps de discussions informelles. Un thème sert de fil conducteur à ce séminaire, le thème 2011 concernait la « situation spécifique
du marché britannique », celui de 2012 « l’innovation au cœur des métiers ».
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By
L’APPROCHE QUANTITATIVE
Il s’agit pour l’entreprise de recenser les articles parus à la suite de sa campagne, puis, pour plus de
clairvoyance, de les classer suivant les thèmes abordés, les types de médias concernés, les supports
de presse sensibles à ses sollicitations, les pays et les régions touchés (pour une campagne
d’envergure), les calendriers de parution, etc. On peut même aller plus loin dans cet inventaire, en
additionnant le nombre de colonnes ou de temps d’antenne dévolus au sujet.
Dans cette approche quantitative, la méthode de l’Advertising Value Equivalent (AVE) dite de «
l’équivalent publicitaire » consiste à calculer ce qu’aurait coûté l’article publié si une publicité de
même taille avait été publiée au même endroit. On y ajoute parfois un coefficient multiplicateur entre
1,5 et 6, appelé le facteur RP ou coefficient de relations publiques. Ce coefficient est basé sur l’idée
qu’un article publié dispose d’une crédibilité supérieure à celle d’une publicité.
Le total obtenu ainsi s’intitule Public Relation Value (PRV). L’avantage de cette méthode est
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évident par la démonstration rapide, claire et quasi gratuite de l’utilité des relations presse et le fait
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qu’elle apparaît immédiatement compréhensible par les managers qui peuvent mieux percevoir les
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Exemple
Une visite de presse organisée par Orolia lui aurait rapporté l’équivalent de 60 000 euros si la surface rédactionnelle avait été
achetée publicitairement. Si l’on considère comme l’entreprise qu’un article de presse est cinq fois plus lu qu’une publicité, cela
signifierait une contrepartie de 300 000 euros qui sont à comparer avec les 9 200 euros du coût
de l’opération.
L’approche est toutefois très incomplète puisqu’elle ne prend pas en compte le nombre de
citations de l’entreprise, la présence éventuelle d’autres entreprises citées ni, surtout, la tonalité de
l’article. De plus, elle met sur un même pied d’égalité deux procédés qui n’ont pourtant pas grand-
chose à voir l’un avec l’autre : d’un côté, un travail de relations médias, de l’autre une transaction
dont l’objectif est d’acheter de la présence dans les médias.
L’APPROCHE QUALITATIVE
Ce bilan « comptable » doit être enrichi et éclairé par des éléments qualitatifs relatifs au contenu de
chaque sujet : emplacement, ton, messages transmis, taille de l’article ou durée de l’émission, etc. En
d’autres termes, il convient, pour chacune des retombées recensées, de s’interroger sur la place accordée à
l’actualité de l’organisation, et la connotation (positive, neutre ou négative) qui l’accompagne. Sans
approche qualitative, une stratégie de relations médias reste souvent très superficielle.
LES TABLEAUX DE BORD DES RELATIONS MÉDIAS
Pour visualiser les effets de ses relations médias, l’entreprise utilise généralement deux types de
données : des éléments quantitatifs et des éléments qualitatifs basés notamment sur la tonalité de
l’article (négatif, neutre ou positif).
L’entreprise peut affiner considérablement son tableau de bord. Elle pourra ajouter d’autres
indicateurs, comme l’évolution de ses retombées médias en fonction de différents porte-paroles, ou
comparativement à ses concurrents. Elle peut également utiliser des données plus élaborées comme
l’UBM. L’unité de bruit médiatique est un outil de mesure développé par TNS Media Intelligence. Il est
conçu en agrégeant le volume d’information consacré à un sujet en fonction des personnes potentiellement
exposées à cette information.
L’organisation peut détailler ces résultats en fonction du type de support (presse écrite, télévision,
radio), les visualiser sur la durée, selon que l’organisation est à l’origine de l’article ou que celui-ci
résulte d’une demande d’un journaliste ou d’un blogueur.
L’ère digitale a considérablement facilité l’élaboration de tels tableaux de bord. La personne qui
le reçoit et l’utilise peut se contenter d’une lecture rapide ou, en cliquant sur certains schémas, se
voir proposer des résultats plus détaillés.
Le suivi de l’effet des relations médias est indispensable. Il permet au service de presse de
connaître les thèmes porteurs sur lesquels il pourra mettre l’accent, d’améliorer les sujets qui
fournissent une image plutôt négative et de travailler sur l’adéquation entre le volume et la tonalité.
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$!
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Dans un monde dans lequel le digital prend de plus en plus d’ampleur, l’événementiel reste très
populaire parmi les communicants et les publics. Avec un taux d’attribution moyen12 de 78 %, la
communication événementielle offre des performances inégalées13.
Il permet de créer du lien et d’exprimer les messages de manière très directe tout en permettant
aux publics de vivre des expériences mémorables, partageables via les réseaux sociaux et agréable
sans mauvais jeux de mots dans un contexte de fragmentation de l’attention où le temps est notre
meilleur ennemi.
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(Sources : enquête auprès des adhérents de l’ANAE, mars 2014 ; enquête ANAE–Bedouk, février 2012)
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Tout peut être prétexte à événement au sein de l’entreprise. Inauguration, portes ouvertes,
lancement d’un produit. Dans tous les cas, la vision stratégique est indispensable et quelques
questions de base doivent être posées :
• Quel est l’objectif de l’événement ?
• Quel est le résultat attendu ?
• Comment cet événement s’inscrit-il dans le plan de communication global ?
• Quelles sont les audiences directes et indirectes ?
• Quel(s) message(s) véhiculer et comment ?
La question du budget se pose rapidement puisqu’elle conditionne l’ampleur potentielle de
l’événement. Le même type d’événement, une inauguration par exemple, peut connaître une élasticité
budgétaire très forte. Les dépassements budgétaires étant fréquents en communication événementielle,
une visibilité des besoins sera nécessaire le plus en amont possible.
Le choix du lieu est également une question centrale, notamment pour des événements qui seraient
réalisés dans un pays étranger. Les réglementations locales, les heures de repas et les habitudes
culinaires, le professionnalisme des prestataires locaux sont à étudier précisément.
Le responsable de communication événementielle commence par élaborer des scénarios sur des
événements possibles et rédiger des études de faisabilité : quelle date, quel endroit, quel public, quel
budget, quel partenaire ? L’opération s’effectue souvent de manière participative sous la forme d’une
démarche-projet pouvant réunir plusieurs métiers concernés dans l’entreprise. La célébration d’une
innovation majeure se réalisera ainsi en relation directe avec les membres de l’équipe de recherche
et développement ainsi qu’avec les commerciaux qui seront chargés de sa promotion.
Trois choix de prestataires sont possibles :
1. L’organisation pourra choisir une agence de communication globale qui dispose d’un département
événementiel ;
2. Une agence spécialisée en communication événementielle ;
3. Pilotage de l’événement par l’organisation émettrice en faisant appel à des prestataires
spécialisés pour leur confier des lots spécifiques, à l’exemple de la restauration.
La communication événementielle est une école de rigueur. Elle doit conjuguer une vision
stratégique, « un événement, c’est d’abord une idée », et en même temps prendre un soin extrême
d’éléments infimes.
Dan-Antoine Blanc-Shapira, directeur de l’agence Sensation résume en une formule les qualités
d’un bon communicant événementiel : « Ce doit être un boulimique de curiosité sur tout ce qui
l’entoure et en même temps un psychorigide de la rigueur. » Il doit être polyvalent et naviguer de la
création de l’idée, des à sa réalisation. On a coutume de dire que le diable se niche dans les détails et
il est exact que la moindre défaillance apparemment mineure risque de faire échouer l’ensemble de
l’opération.
La caractéristique majeure de la communication événementielle est qu’elle s’effectue « sans
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filet ». Outre le fait que les impératifs de sécurité puissent être nombreux, l’opération s’accomplit en
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direct, sans intermédiaire entre l’entreprise et ses publics. Si l’événement est raté ou jugé médiocre,
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la réaction du public sera immédiate et l’entreprise devra y faire face. Une journée a été réservée sur
l’agenda des invités, une annulation ou un report serait difficile à gérer et le jour J tout doit être
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parfait et cela d’autant plus que le public, à l’exception partielle des conventions d’entreprise, s’est
rendu librement sur le lieu de l’événement.
Pilo t e (n o m d es p ers o n n es
Op érat io n Éch éan ce Réalis at io n Ob s erv at io n s
en ch arg e d e l’act io n )
Ch o ix d u lieu R. E. 14/02/2016
M éd iat is at io n S. C. 15/04/2016
• Le rétro-planning. Il se réalise sous la forme d’un calendrier inversé. Cela signifie que l’on part du
jour où doit se tenir l’événement et l’on organise temporellement toutes les actions qui doivent
être effectuées pour une parfaite réussite de l’événement. En somme, cela revient à reprendre
notre check-list mais en l’organisant selon les délais nécessaires à l’opération. Cela permet un
pilotage précis en hiérarchisant les éléments préparatoires en fonction de leur degré d’urgence.
Par exemple, le choix du lieu devra s’effectuer plusieurs semaines à l’avance, alors que celui de
la décoration florale pourra se faire dans les jours qui précèdent.
T ABLEAU 6.11 – EXEMPLE DE RÉTRO-PLANNING
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J – 10
J – 15
J – 20
J – 30
Ces outils sont désormais informatisés ce qui permet une utilisation interactive et un meilleur
partage entre les membres de l’équipe organisatrice. Des logiciels spécialisés comme MS Project
sont particulièrement adaptés.
Parmi les points essentiels, le responsable de l’opération devra considérer :
• les modalités d’organisation, le lieu et les aménagements à prévoir ;
• l’accessibilité : transport, parking, balisage ;
• les services à offrir sur place : vestiaire, accueil, badge, restauration, toilettes,
• la logistique : équipement informatique, téléphone, sonorisation, éclairage, mobilier ;
• l’animation et la scénographie : film, spectacle, jeux-concours.
Les questions de sécurité peuvent être importantes selon le type et l’ampleur de l’événement : un
contact avec le commissariat local, la Croix Rouge, la caserne des sapeurs-pompiers pourra être
utile. Éventuellement, le recours à une société de gardiennage ou de sécurité pourra être envisagé.
Les membres de l’équipe organisatrice doivent faire preuve de flexibilité et de disponibilité.
L’événement ne se déroule jamais comme prévu et des plans B sont en permanence nécessaires. Il
faudra aussi anticiper le fait qu’une disponibilité quasi totale sera exigée dans les dernières
24 heures précédant l’événement.
L’événement ne se termine pas avec le départ des invités. Un mot de remerciement envoyé
ultérieurement, une petite rencontre festive avec les participants de l’équipe organisatrice, tout cela
permet de renforcer les relations et de remercier les organisateurs. Des photos pourront être
adressées ou mises en ligne sur la page Facebook. Pour les médias, le dossier de presse sera adressé
aux journalistes qui n’auraient pu se déplacer.
L’opération se termine avec la réalisation du retour d’expérience qui peut s’effectuer auprès des
organisateurs eux-mêmes (debriefing) et sur la base d’une enquête auprès des participants
(questionnaire de satisfaction).
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Inauguration d’un village de vacances au Club Méditerranée
Du 8 au 11 décembre 2011, pour célébrer l’ouverture de son nouveau village de vacances à la montagne, à Valmorel, le Club
Méditerranée a procédé à une inauguration sur trois jours. Comme le village était emblématique de la montée en gamme avec sa
politique HQE (Haute Qualité Environnementale), ses quatre tridents, sa propre remontée mécanique et que les retombées
économiques pour la région savoyarde étaient importantes, il fut décidé que l’inauguration serait à la hauteur de l’événement. Une
rame de TGV fut réservée au départ de Paris pour cent journalistes et de nombreux invités. Après une soirée d’accueil le jeudi soir,
le lendemain matin fut consacré à la présentation des résultats financiers, puis le midi à l’acte inaugural en présence du ministre du
Tourisme et l’après-midi à une visite du village de vacances puis de la ville en relation avec la mairie. Après une grande soirée
festive, le lendemain matin fut consacré aux nouvelles offres du Club Med par la direction marketing et l’après-midi à la pratique du
ski pour les invités. Après une nouvelle soirée, ceux-ci purent rentrer à Paris le dimanche matin par le train qui leur était réservé. Les
invités de prestige reçurent quelques semaines après un ouvrage souvenir comprenant les meilleures photographies de l’événement.
Mille personnes furent présentes lors de l’inauguration. Une exclusivité fut donnée à Paris Match pour une parution la veille de
l’inauguration et au total 85 articles furent rédigés sur cet événement, avec la reprise du message essentiel : Valmorel, exemple du
concept de village « Nouvelle Génération ». ■
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■ L’événement classique
Ce type d’événement a un double objectif : améliorer les relations avec certains des interlocuteurs de
l’entreprise, notamment des leaders politiques, des décideurs économiques et sociaux (directeurs de
chambre de commerce ou d’organismes consulaires, fournisseurs, gros clients, etc.) Il cherche
également à obtenir des retombées presse positives à l’initiative de l’entreprise. Ce type
d’événement peut être la pose de la première pierre d’un bâtiment, son inauguration, l’installation
d’une innovation majeure, la production d’un chiffre symbolique de produits issus de l’entreprise.
Cibles de l’action
• Cœur de cible : clients des compagnies aériennes.
• Cibles complémentaires : institutionnel (partenaires des plates-formes aéroportuaires, presse et pouvoirs publics).
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• Cible indirecte à travers la communication sur l’événement : compagnies aériennes clientes et prospects.
Problématique
Dans le cadre de la première édition de la Fête de la gastronomie, réussir à établir un partenariat avec Aéroports de Paris, surprendre
et séduire les passagers en attente de leurs bagages en leur offrant différents mets sur le thème proposé par le ministère : la « terre
nourricière ».
Déroulé de l’événement
• 5 h du matin : installation des stands dans trois zones d’arrivées d’ADP
• 8 h 30 : arrivée des chefs, mise en place des
8 types de verrines, accueil des passagers,
distribution de 8 recettes créées par Servair en anglais et français
• 9 h 30 : accueil du ministre du Commerce par le président de Servair, le n° 2 d’ADP et le corporate chef Servair
• 17 h : démontage des stands
Le s c he fs Se rva ir sur le sta nd de la fê te de la ga stronomie le 23 se pte mbre 2011 à Roissy propose nt de s
ve rrine s a ux a c c e nts de c uisine du monde .
Bilan et impact de l’événement
Présence et satisfaction du ministre du Commerce. Félicitations du PDG de Servair et du directeur général délégué ADP. Présence
du chef du Studio culinaire Servair. Grande fierté d’appartenance des équipes sur place. Les chefs apprécient le contact avec le
terrain. Bon terreau de communication pour l’exploitation des vidéos et photos dans le cadre du positionnement « identité culinaire ».
Moyens déployés (web, édition, é vénementiel, etc.)
Présence en tête de liste pendant les premiers mois sur le site officiel « Fête de la gastronomie », brève sur le site Servair,
communiqué de presse, distribution de fiches recettes.
Indicateurs d’efficacité
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Les critères de succès prioritaires
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• Venue du ministre sur cet événement parmi les 300 organisés en France (et dont une centaine en Île-de-France).
• Satisfaction des passagers par un échange qualitatif plutôt que quantitatif (les passagers goûtaient chacune des verrines et
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mobilité réduite.
Éléments de développement durable ou de responsabilité sociétale
• Préparation de la dégustation avec des produits locaux et de saison.
• Packaging réutilisable comme supports de dégustation.
• Impression des fiches recettes sur papier PEFC et imprimeur Imprim’Vert. ■
(Source : Boris Eloy – Servair et Pierre Chavonnet ExTeymour Corporate)
T ABLEAU 6.12 – TYPOLOGIE DES ÉVÉNEMENTS SELON LES OBJECTIFS ET LES PUBLICS VISÉS
Év én emen t s Pu b lics Ob ject ifs
Co n v en t io n – Interne – Informer
– Externe ciblé – Mobiliser/Motiver
(réseau) – Fédérer
– Vendre
– Motiver/Distribution
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aux couleurs de la petite monnaie, un endroit était construit pour suggérer aux passants de se débarrasser de leurs pièces de monnaie en
faisant un don à une œuvre de charité. Les retombées dans les principaux quotidiens britanniques furent très importantes. L’opération fut
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représente 5 % du total des dépenses des annonceurs tous médias confondus. Le média salons se place
ainsi derrière le marketing direct, la promotion, la publicité dans la télévision et dans la presse, les
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relations publiques et la publicité sur Internet ; mais devant la publicité extérieure, la radio, les
annuaires, le parrainage, le mécénat et la publicité dans le cinéma.
Selon l’étude IREP, en 2013, les salons et foires représentent 5,1 % des investissements des
annonceurs qui s’élèvent à environ 29 milliers d’euros tous médias confondus. Ils résistent donc très
bien à un marché de la communication plutôt frileux à l’instar de la promotion, du marketing direct et
d’Internet par exemple.
À noter qu’en 2010, la France était le deuxième pays organisateur de salons, derrière
l’Allemagne, et Paris était la première ville par le nombre de ses manifestations.
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Figure 6.1 – Évolution des principales dépenses des annonceurs en investissements communication et marketing (base 100 = 1994)
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comparée à l’évolution du PIB de 1994 à 2013
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(Source : Unimev, bilan chiffré 2013 de la filière des métiers de l’événement.
Données IREP – France Pub)
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Le site viparis.com centralise les informations relatives aux manifestations grand public et professionnelles accueillies sur les dix parcs
d’expositions et centres de congrès sur Paris Île-de-France gérés par le groupe Viparis, dont le Cnit Paris La Défense, le Palais des
Congrès de Paris, l’Espace Grande Arche, le Carrousel du Louvre, Paris expo Porte de Versailles, Paris Nord Villepinte et Paris Le
Bourget. Viparis accueille chaque année 300 salons, 125 congrès, 500 événements d’entreprises, ainsi que 45 spectacles pour un total de
150 représentations, et plus de 9,2 millions de visiteurs.
Cette explosion des salons professionnels correspond à une évolution profonde de cet outil traditionnel. Devenu un point de rencontre
indispensable, il permet aux producteurs et aux distributeurs d’un même secteur d’activité de prendre la température de leur marché,
de présenter leurs nouveautés et, bien évidemment, d’enregistrer des commandes. La participation à un salon est désormais un acte
courant dans la vie d’une entreprise quelle que soit la nature de son activité, quelles que soient ses motivations (faire du chiffre,
rassurer sa force commerciale, rencontrer amicalement ses clients, affirmer sa puissance).
Néanmoins, cela représente un investissement important, tant sur le plan financier, qu’en termes de mobilisation de personnel.
Comment le rentabiliser ? La participation à une manifestation est, certes, un problème typiquement commercial ; elle pose
néanmoins des problèmes spécifiques de communication. C’est bien l’image de l’entreprise qui est impliquée. Il n’y a pas que la
composition de stand qui compte ; il y a aussi le travail qui y est réalisé, l’impression qui s’en dégage. Un salon se prépare des
mois à l’avance, se déroule pendant quelques jours, et doit être exploité pendant un certain temps, car l’enjeu est de taille, et, pour
certaines PME, le salon est l’unique action de communication ! « Le salon obéit aux règles de la tragédie : unité de temps, de lieu
et d’action. Il n’existe aucun autre moment dans la vie de l’entreprise où elle est confrontée à la fois à ses concurrents, ses clients
et ses prospects », explique un professionnel d’architecture intérieure. ■
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Salon : faites vos comptes…
Tous les salons professionnels ne proposent pas le même prix au mètre carré. Tout dépend de la situation du stand, de la ville où a lieu
le salon, du type de salon et du type de prestations complémentaires. Le prix du mètre carré d’un stand nu varie environ entre 120 et
500 € HT. Il faut ensuite ajouter le coût d’une éventuelle présence sur le site web du salon, de l’insertion des plaquettes dans le sac
distribué aux visiteurs. Ne pas oublier le coût du transport, de l’hôtellerie et de la restauration.
Le secteur est en forte progression. En 2013, il a accueilli 15,5 millions de visites sur 4 062 031 m2 d’exposition dans 576
manifestations, dont 698 000 visites étrangères. Sur l’ensemble des manifestations, on dénombre 347 salons grand public, 174 salons
professionnels, et 55 foires15. ■
AVANT LE SALON
■ Une décision motivée
La ligne à tenir est évidente dans les secteurs où il existe une manifestation leader, établie de longue
date : pour les rendez-vous périodiques de la profession, les entreprises concernées se doivent d’y
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assister. Les choses sont moins claires dans les secteurs de pointe (touchant notamment aux
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nouvelles technologies et aux services du tertiaire) : de nouveaux salons apparaissent régulièrement,
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concurrents ou complémentaires de manifestations existantes. Les entreprises, ne pouvant participer
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à tous, sont alors obligées d’effectuer des choix. Pour éviter les risques inutiles, trois critères
doivent être pris en compte :
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• Les compétences de l’organisateur : est-il connu et reconnu par la profession ? Quelle connaissance
a-t-il du secteur ? Quels sont ses atouts en tant que commissaire général ? Quels soutiens peut-il
espérer des organisations professionnelles et de la presse spécialisée ? De quelle structure
dispose-t-il pour gérer la promotion et l’organisation matérielle ? Quelle est son assise
financière ? Pour recueillir des informations sur l’organisateur du salon, l’exposant potentiel peut
s’adresser à la chambre de commerce de sa ville, aux syndicats professionnels ou au Centre
français du commerce extérieur.
• La cible des visiteurs : combien de visiteurs sont attendus ? Qui sont-ils ? Constituent-ils un groupe
suffisamment important et homogène pour justifier un salon ? Parmi les documents que l’organisateur
remet aux exposants potentiels, le plan de promotion est à analyser en tout premier lieu. Une part au
moins égale à 25 % ou 30 % du budget global doit être consacrée à la seule promotion de la
manifestation, tous médias confondus (annonces presse, affichages, spots radio, mailings, marketing
téléphonique, conférences de presse, etc.). C’est au travers de l’ampleur et de l’opportunité des
actions entreprises que l’on peut porter un premier jugement sur les possibilités d’informer et
d’attirer le public visé. Il faut se méfier d’un organisateur qui confie aux seuls exposants la tâche
d’assurer la venue des visiteurs. S’il est normal que les sociétés participantes disposent d’un
nombre suffisant d’invitations à adresser à leurs clients et prospects, il ne peut être question de
compter uniquement sur elles pour assurer la promotion de la manifestation.
• Les conditions matérielles : l’organisation formelle du salon peut contribuer, ou non, à son succès.
La ville est-elle facile d’accès pour les visiteurs nationaux et internationaux ? Le lieu est-il adapté
au bon déroulement du salon ? Les dates de tenue concordent-elles avec la vie normale de la
profession, l’existence de salons concurrents, les habitudes de commandes ?
L’entreprise doit clairement déterminer ses objectifs. En clair, qu’attend-elle du salon visé : plutôt
un bénéfice institutionnel au plan de l’image et de la notoriété ou, au contraire, des retombées
commerciales ? La forme et la nature
de sa participation en dépendront. « Chaque architecture est adaptée à l’emplacement, à la stratégie
du salon et à la cible. Pour tel salon, nous n’avons pas d’objectif commercial mais plutôt relationnel.
Le stand sera donc équipé d’un coin salon avec canapé, presque comme un appartement. À l’opposé,
pour tel autre salon, ce sera un lieu de travail avec des bureaux », explique un responsable de la
communication événementielle d’une grande entreprise.
En outre, ce « projet salon » devra pouvoir s’intégrer dans la politique globale de
communication : « Ce ne doit pas être un moment de rupture dans la vie de l’entreprise, mais faire
partie intégrante de sa communication interne et externe », affirme un professionnel. La participation
à un salon doit être un moment fort de la stratégie de communication d’une entreprise, et non une
période entre parenthèses, déconnectée des autres activités.
En conséquence, l’entreprise doit avoir parfaitement délimité ses objectifs de participation. Dans
un salon, peuvent se mêler des objectifs d’image, de relations avec ses publics, de vente, de
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mobilisation interne, de médiatisation. L’entreprise peut y exposer ses activités dans une optique
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institutionnelle ou focaliser son stand vers une innovation ou le lancement d’un nouveau produit.
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Exemple
Pour le Crédit Agricole, la participation aux salons et foires est une composante majeure de la politique de communication. La
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présence au maximum de foires et salons entre parfaitement dans la stratégie d’image de proximité et de contacts au niveau local.
■ L’emplacement du stand
La clôture des inscriptions a lieu quelques mois avant le salon : de quatre à six mois en général.
Néanmoins, les délais sont plus longs pour les salons de grande envergure : ainsi, près des trois
quarts des inscriptions pour Batimat sont effectuées plus d’un an avant l’ouverture. N’attendez donc
pas le dernier moment pour vous manifester. Sauf exception, l’attribution des stands se fait dans
l’ordre d’arrivée des réservations.
Dès lors, si votre décision est prise, il ne faut pas attendre la date limite au risque de devoir vous
satisfaire des stands les moins bien situés. Il est des emplacements plus ou moins favorables : un stand
situé à proximité de l’entrée principale ou d’un lieu d’animation (podium, bar-restaurant) sera plus
remarqué mais pas nécessairement plus visité. De même, une intersection d’allées renforce la notoriété
visuelle, mais elle est généralement sanctionnée par un supplément de prix de location.
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L’idéal est d’être situé sur les axes de passage (principales artères de circulation, au carrefour de
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deux allées, près des escalators) tout en bénéficiant d’un minimum de calme. Un salon est
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suffisamment fatigant pour ne pas s’exposer à des sources de bruits supplémentaires. Ainsi, être placé
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à proximité d’une entreprise qui présente un matériel bruyant, à la sortie d’une soufflerie d’air, ou aux
portes des toilettes constitue une véritable nuisance.
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Si vous exposez plusieurs années de suite dans le même salon, essayez de conserver la même
situation géographique. Vos clients sauront où vous trouver. En toute occurrence, exigez d’être situé
au même niveau, dans la même zone que vos concurrents. Cette concentration facilite la vie des
visiteurs et permet à une entreprise de bénéficier du flux de clients de ses voisins. Ceci est d’autant
plus important que l’entreprise est de petite taille : elle bénéficiera ainsi du flot de visiteurs attirés
par les plus « gros ». Ce bon voisinage permet enfin à chacun de voir, amicalement, ce qui se fait chez
le concurrent.
Une pratique intéressante a fait son apparition dans certains salons : la « circulatique ». Il s’agit
d’un service offert aux visiteurs qui, en fonction de leurs besoins exprimés sur un questionnaire,
trace sur un plan le circuit idéal de visite. Les plus pressés vont à l’essentiel, les autres ont
l’assurance de voir tous les stands qui les intéressent.
■ La conception du stand
Après l’emplacement, il faut se pencher sur la conception même du stand, vitrine de l’entreprise le
temps du salon. Il y a schématiquement trois types de stands (voir tableau 6.13) :
• le stand modulaire, économique et pratique ;
• le stand réalisé spécifiquement pour un salon, plus beau et plus cher ;
• le stand conçu spécialement pour l’entreprise, démontable, réutilisable, idéal à terme.
La pratique du stand modulaire « prêt-à-exposer » tend à se généraliser. C’est facile (on peut
l’acheter ou le louer tout fait), et relativement souple : les matériels modulaires évoluent vers une
plus grande créativité. Il n’est plus nécessaire de construire un stand sur mesure pour se distinguer de
la concurrence : le stand en kit permet de nombreuses variantes d’aménagement. C’est à l’entreprise
d’en discuter avec le bureau d’étude de l’installateur général de l’exposition. Sachez enfin qu’il est
tout à fait possible de tirer un parti original des éléments modulables fournis, et cela pour un prix
bien inférieur à celui d’un stand réalisé sur mesure par un menuisier ou un décorateur. Quels que
soient les moyens mis en œuvre, tout stand doit remplir trois fonctions :
• être une vitrine élogieuse des produits et services de l’entreprise ;
• favoriser l’accueil et l’information rapide des visiteurs ;
• permettre aux responsables commerciaux de s’isoler avec leurs clients potentiels.
Outre la traditionnelle zone d’accueil, vous disposerez d’un espace de travail calme, bien isolé de
la vue (afin qu’on ne puisse voir qui vous recevez à partir des allées). Prévoyez un bureau
suffisamment grand pour que votre interlocuteur ne soit pas contraint de prendre des notes sur ses
genoux.
Du mur d’images au simple journal lumineux, en passant par les écrans plasmas géants, rares sont
les stands qui aujourd’hui ne disposent pas d’un minimum d’animation audiovisuelle. Les visiteurs
sont, sans nul doute, attirés par ces démonstrations. Néanmoins, point n’est besoin de faire des
animations extraordinaires : quelques belles photos, un mini-atelier de travail sur un stand permettent
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de présenter les produits en situation, et de favoriser un véritable échange avec les visiteurs
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intéressés. Que demander de plus ?16
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Av an t ag es Éco n o miq u e : son prix est compris Créat iv it é, s o u p les s e : du « sur- Même démarche que pour le stand
entre 150 et 400 € le m2. mesure ». traditionnel, avec des matériaux plus
Fo n ct io n n el : le kit de base Incitatif pour le visiteur. nobles, des structures plus
comprend des cloisons, de la Vit rin e élo g ieu s e : personnalise sophistiquées (structures à étages,
moquette, une table et des chaises, l’exposant, met en valeur les produits, équipements multimédias, etc.)
une enseigne avec le numéro du stand les thèmes d’exposition. Une « exposition » dans l’exposition.
et le nom de la société et quelques Bon support de communication.
spots.
Très répandu.
In co n v én ien t s Anti-créativité, uniformité. Co û t eu x : un stand habillé vaut de 1 Très co û t eu x : plusieurs milliers
Aucun développement de l’image, 100 € à 10 000 € le m2. d’euros le m2.
aucune mise en valeur de l’entreprise.
Bilan Une solution économique standard, Assoit l’identité de la firme. Merveilleux vecteur de
convient pour de petits salons, à communication.
budgets limités. Assure la notoriété. Sert l’image de
Adapté aux manifestations marque.
professionnelles spécialisées, dotées Pour des manifestations de prestige.
de petits stands (de 9 à 27 m2).
Pour les entreprises jeunes ou celles qui Permet d’exploiter au mieux l’espace.
exposent pour la première fois.
Co n s eils Pour un coût raisonnable (de 100 à Il faut ici oser (c’est-à-dire se distinguer), et pouvoir y consacrer le budget
200 € le m2), on peut améliorer le stand nécessaire.
de base par une décoration, des fleurs, En raison de leurs coûts, ces stands doivent être réutilisables.
une signalétique personnalisées.
■ Les invitations
Un salon réussi est un salon durant lequel l’entreprise aura pu voir ses clients, des prospects sur le
point de faire appel à elle, et générer de nouveaux contacts commerciaux, d’où l’importance du
mailing d’invitation adressé au cœur de cible. Il faut qu’il sorte de la masse pour que l’entreprise soit
clairement identifiée et qu’il soit mémorisé. Pour inciter votre cible prioritaire à venir vous voir,
organisez des événements prétextes : lancement d’un produit, démonstration d’une nouvelle machine,
zone d’accueil privilégié, distribution de cadeaux ou d’échantillons de produits, cocktail, conférence
du président, etc.
Faut-il envoyer des invitations gratuites ? C’est une tradition dans la plupart des secteurs ;
néanmoins c’est une tradition coûteuse. C’est pourquoi, il est indispensable d’en sélectionner les
bénéficiaires : meilleurs clients, prospects chauds ou importants.
La plupart du temps, l’organisateur joint dans le dossier d’inscription un formulaire qui permet à chaque exposant de s’assurer
personnellement. Néanmoins, si vous souhaitez contracter une assurance auprès de votre courtier habituel, il vous appartient de
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PENDANT LE SALON
Le stand est, pendant la durée du salon, l’ambassade de l’entreprise. Celle-ci sera jugée sur la qualité du
personnel chargé de tenir le stand et sur l’accueil réservé aux visiteurs.
■ La formation du personnel
Sauf pour un salon grand public, l’emploi de personnel occasionnel est rarement recommandé (un bon
agent d’accueil doit connaître l’entreprise, ses produits, afin de pouvoir répondre aux questions de
base des visiteurs). Chaque fonction peut être parfaitement remplie par un collaborateur de la société.
Standardistes et secrétaires, avec un minimum de formation, peuvent faire office d’agents d’accueil.
Cette formule présente un double avantage : leur faire respirer « l’air du marché » en dehors de
l’entreprise et leur permettre d’identifier des clients qu’ils ne connaissent que par facture ou
téléphone interposés. Les commerciaux sont naturellement mobilisés en première ligne ; ils seront
secondés par les membres des services techniques.
Pour que l’ensemble du personnel du stand puisse remplir son rôle efficacement, il faut le
prévenir longtemps à l’avance et le motiver. L’idéal est d’organiser un séminaire de mise en
condition ; c’est, malheureusement, rarement le cas. À tout le moins, au cours d’une réunion
préparatoire, fixez l’organisation pratique du stand, les horaires de chacun, la procédure d’accueil,
les axes prioritaires de communication, etc. N’oubliez pas que rester 8 ou 10 heures sur un stand est
épuisant : brouhaha, lumière artificielle, chaleur, sollicitations en tout genre. Instaurez donc un
système de roulement pour les agents d’accueil et les représentants de l’entreprise.
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Chaque personne passant sur votre stand ou s’intéressant à vos produits doit systématiquement être
identifiée : nom, coordonnées professionnelles, fonction, entreprise de rattachement, nature de
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l’intérêt manifesté, intention d’achat à court, moyen ou long terme, sont autant d’informations
commerciales précieuses.
Par principe, tout visiteur qui franchit le seuil du stand est digne d’intérêt. Le problème est de
discerner celui qui mérite cinq minutes d’explications de celui qui peut mériter une demi-heure
d’entretien avec l’état-major de l’entreprise. Tout réside donc dans l’organisation subtile du filtrage
par le biais d’une fiche visiteur. C’est aux agents d’accueil d’orienter le visiteur vers le bon
interlocuteur, ou de le diriger gentiment vers d’autres stands.
Il faut donner de la documentation aux visiteurs. Là encore il est essentiel d’établir une
distinction « tout-venant » et clients potentiels : donnez au premier une documentation sommaire
présentant l’entreprise et ses produits ; offrez aux seconds une documentation fournie, plus
luxueuse. Proposez aux visiteurs importants de leur envoyer une plus ample documentation,
plutôt que les surcharger le jour du salon. Tout le monde y gagne : les visiteurs sont ravis et
l’entreprise utilise ce prétexte pour renouer des liens après le salon. En outre, la documentation
sera lue avec plus d’attention que lors de la tournée générale dans le salon.
Toutefois, ne vous faites pas d’illusion ; la majorité des plaquettes que les visiteurs emportent
sur les salons font l’objet d’une lecture minimale et se retrouvent fréquemment à la poubelle.
N’hésitez pas à proposer des sacs avec le logo de l’entreprise, cela sera utile au visiteur et vous
fera une petite publicité ambulante.
■ La promotion de l’organisation
S’il est de la responsabilité de l’organisateur d’assurer la promotion de son salon auprès de la presse
et des visiteurs potentiels, il appartient à l’entreprise d’effectuer sa propre promotion interne et
externe. Signaler son numéro de stand sur chaque courrier qui part de l’entreprise, adresser un
nombre suffisant d’invitations à tous les clients et contacts commerciaux, ou encore participer au
catalogue font partie des actions de base auxquelles tout le monde pense. Mais, rares sont les
exposants qui profitent de la présence de la presse spécialisée pour démultiplier, à peu de frais, leur
action commerciale.
Si vous ne disposez pas d’un attaché de presse pour votre usage exclusif, vous pouvez
naturellement demander l’assistance de celui du salon pour la confection d’un dossier de presse et
l’organisation de rencontres avec les médias. Signalez-lui les produits ou services originaux qui
pourraient susciter l’intérêt des journalistes et n’oubliez pas d’anticiper sur leurs demandes : sachez
par avance quel représentant de l’entreprise sera disposé et disponible pour accorder une interview,
participer à un débat, intervenir au cours d’un reportage télévisé.
Les exposants ont tendance à oublier qu’un salon a sa vie propre, en dehors de leurs stands.
Manifestations, colloques, réunions sont organisés pour renforcer l’animation collective. Ils
constituent des moyens privilégiés pour faire connaître et bâtir l’image de sa société.
plupart des exposants omettent de faire le tour des stands. C’est une erreur. Chargez un membre
de l’équipe de tourner dans le salon, afin d’évaluer les tendances du marché en aval de votre
By
propre production, de faire le point sur l’avance technologique des concurrents, et plus
simplement de glaner des idées de présentation ou d’animation de stand.
APRÈS LE SALON
Le travail n’est pas terminé, une fois les portes du salon closes. Pour bien faire, l’entreprise doit
dresser un bilan de sa participation et l’exploiter.
■ Un bilan comparatif
D’après l’analyse des fiches-visiteurs, l’entreprise connaît le nombre de contacts établis, peut
estimer leur qualité et leur impact potentiel sur les ventes. Par ailleurs, un bon organisateur de
salon doit être capable, dans les quinze jours qui suivent sa fermeture, de fournir un décompte
exact du nombre de visiteurs, ainsi que leur répartition par catégories. La comparaison entre les
données globales de la manifestation et celles du stand donne des indications précieuses sur
l’efficacité de la communication de l’entreprise à l’intérieur même de la manifestation. On pourra
en tirer des conclusions quant à sa notoriété et à son image. Mieux encore, une analyse des résultats
attribuables à la participation au salon quelques mois plus tard permettra d’influencer l’inscription
ou non de l’entreprise à l’édition suivante.
Il existe de nombreux moyens pour mesurer l’efficacité d’une présence lors d’un salon ou
foire-exposition. Les méthodes peuvent être quantitatives et sont basées sur le comptage de
visiteurs sur le stand, sur le nombre de documents distribués, sur le nombre de fichiers recueillis
avec les coordonnées des visiteurs. L’entreprise peut aussi proposer à ses visiteurs de remplir
un court questionnaire mesurant leur satisfaction sur le stand. Elle peut également procéder après
l’événement à l’envoi d’un questionnaire électronique ou utiliser des approches qualitatives
comme des entretiens avec un échantillon de visiteurs ou avec les salariés qui ont été impliqués
dans l’organisation et la tenue du stand. L’entreprise cherchera à mesurer la rentabilité de son
stand en effectuant quelques ratios :
• coût du stand/nombre de visiteurs sur le stand ;
• coût du stand/nombre de visiteurs qualifiés sur le stand ;
• nombre de visiteurs sur le stand/nombre de visiteurs du salon.
Elle tâchera notamment d’évaluer les taux de satisfaction des visiteurs et l’intérêt qu’ils ont pu
avoir envers le stand. Celui-ci a-t-il permis de fournir une meilleure image de l’entreprise, de mieux
connaître ses produits et services, donne-t-il une image d’entreprise innovante, incite-t-il à
recontacter l’entreprise ?
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Exemples de salon
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Voici quelques données sur le salon Pollutec Horizon qui se déroulait fin d’année 2013 au Parc des Expositions de Villepinte :
By
• 18 % des visiteurs ont une fonction clé (PDG, DG, gérant) ;
• 83 % des visiteurs ont un rôle dans les achats ;
• 72 % des exposants sont globalement satisfaits de leur participation ;
• 44, c’est le nombre moyen des contacts avec des participants par exposant, dont 18 % de nouveaux prospects.
Voici quelques données sur le salon international de la Construction Batimat qui se déroule chaque fin d’année à la Porte de Versailles
à Paris :
• 4 visiteurs sur 10 ont une fonction clé (PDG, gérant) ;
• 8 visiteurs sur 10 ont un rôle dans les achats ;
• 9 exposants sur 10 sont satisfaits de leur participation ;
• 633 contacts par exposant, dont 25 % de nouveaux contacts. ■
Elle est très adaptée à une époque où l’horizontalité des messages n’est plus adéquate avec la
4$
malléabilité de parties prenantes de plus en plus polymorphes et qui attendent d’être réellement
convaincues.
By
signataires pour déposer un recours collectif au tribunal civil de Vienne contre Facebook, accusé
d’utiliser les données personnelles de ses utilisateurs en participant notamment au programme de
surveillance Prism de la NSA, l’agence de sécurité nationale américaine.
Originellement, le lobbying est une activité anglo-saxonne, venue des États-Unis. Il est donc assez
logique que les cultures latines y soient un peu moins rôdées même si la professionnalisation
intensive de ce métier s’est globalisée ces dernières années.
Exemple
En 2012, les Jeux Olympiques ont eu lieu à Londres parce qu’en juillet 2005, malgré une situation technique moins adaptée et
des atouts touristiques qui favorisent Paris, Londres l’a emporté de quatre voix après une campagne de lobbying très
déterminée.
L’un des hommes clés du lobbying britannique fut Lord Sebastian Coe, homme politique et ancien athlète anglais qui a mené un
lobbying féroce auprès des membres du CIO. Dans sa valise, les soutiens de différentes banques, de David Beckham ou de grandes
entreprises ont fait pencher la balance pour Londres.
Arguments bonus : il a mis en avant son palmarès d’athlète et séduit le CIO avec des promesses de constructions de stades et de
développement du sport pour les enfants du monde entier. Une campagne activement soutenue par Tony Blair, Premier ministre de
l’époque.
Depuis cette défaite traumatisante, Paris a compris que le lobbying international était indispensable en cas de candidature de cette
envergure.
Depuis septembre 2014, via la loi Hamon, les class actions sont accessibles aux consommateurs pour se faire réparer des «
dommages matériels subis à l’occasion d’un acte de consommation ».
Avant ce dispositif, trois ou quatre personnes pouvaient porter plainte. Désormais, plusieurs milliers de personnes pourront se
regrouper. En cas de perte, les frais sont assurés par l’association de consommateurs et en cas de victoire, l’entreprise attaquée
rembourse.
Voici la liste des 15 associations habilitées à mener des actions de groupe :
le Cnafal ;
la CNAFC ;
la CSF ;
Familles de France ;
Familles Rurales ;
l’Adeic ;
l’AFOC ;
l’Indecosa-CGT ;
l’ALLDC ;
l’UFC-Que Choisir ;
la CLCV ;
la CGL et la CNL pour le logement ;
la Fnaut pour les transports. ■
localement qui pourront l’aider à chercher des financements ou un repreneur pour l’activité menacée.
Affaires publiques et influence : pourquoi ?
By
Quel intérêt aurait par exemple un investisseur privé, engagé dans un arbitrage commercial pour protéger certains de ses
actifs à l’étranger, à travailler avec un cabinet d’affaires publiques ? On peut, à travers une campagne de sensibilisation
calibrée, relayer dans le débat public les enjeux que soulève cette procédure, à savoir, pourquoi les actifs étrangers sont
en général vulnérables sur le territoire concerné, ou pourquoi assurer la protection des investissements dans ce pays peut
contribuer en retour à y améliorer le climat des affaires. Un programme de rendez-vous politiques peut aussi être
organisé. Les autorités informées pourront alors, si elles le souhaitent, et par la voie diplomatique, donner écho aux
arguments formulés voire, devenir médiatrices et favoriser un règlement par transaction. Les affaires publiques sont
consubstantielles à une défense ou une représentation efficace d’intérêts. Voilà pour la vision “micro”.
D’un point de vue « macro », les affaires publiques permettent de faire émerger de nouveaux acteurs et de nouveaux enjeux,
notamment dans la société civile – ainsi des efforts de sensibilisation menés par les collectifs d’actionnaires minoritaires, ou des
promoteurs de l’action de groupe pour lutter contre les discriminations. Au-delà de l’intérêt d’une entité ou d’une personne, il
s’agit de mettre en avant des intérêts “publics” – c’est-à-dire intéressant plusieurs parties et dont la protection pose un enjeu
en droit et donc dans la sphère publique. La création de précédents – judicaires, législatifs, politiques – autour de ces intérêts
publics est également l’une des conséquences utiles de campagnes d’affaires publiques.
À retenir : les éléments clé de l’influence pour une organisation
Leur pondération varie mais ils restent les mêmes :
La connaissance de l’environnement extérieur. Le respect des procédures et du calendrier, une bonne compréhension de
l’agenda des décideurs consultés – et donc de la manière de s’y insérer : tout ceci conditionne souvent le succès de
campagnes.
La qualité du discours. Il doit être relativement constant sur une période donnée et être étayé par des éléments tangibles,
contribuant au débat en cours.
Une approche systématique. Le plan de communication doit être développé en considérant tous les interlocuteurs potentiels
dès le départ. Bien évidemment, selon le timing et les circonstances, une hiérarchie et des priorités seront établies ; il faut se
rappeler néanmoins que les messages délivrés à certaines parties prenantes en direct seront répercutés auprès d’autres de
manière indirecte.
La reconnaissance par ceux qu’on désigne comme les décideurs et les prescripteurs d’opinions. Généralistes ou expertes, ces
personnalités ont acquis une crédibilité sur certains thèmes qui fonde leur force de conviction dans un cercle plus ou moins
large. Il faut donc “s’identifier” auprès d’elles, car, une fois convaincues, elles pourront éventuellement devenir des caisses
de résonnance.
La capacité à devenir un “interlocuteur naturel” sur des dossiers touchant directement son activité. C’est la différence entre
intervenir pour se faire entendre sur un projet de loi lorsqu’il est arrivé en seconde lecture au Parlement et avoir été sollicité
en amont en tant qu’acteur considéré comme légitime – par exemple, dans un groupe de travail officiel – pour échanger sur
les contours de l’avant-projet de cette même loi.
L a “présence élargie”. Les promoteurs d’un site de vente en ligne ne peuvent pas rester muets aux enjeux liés à la
distribution sélective ou à la contrefaçon ni à la confidentialité des données. Ainsi, des prises de position sur des sujets à
première vue périphériques mettent l’organisation qui les émet en posture d’écoute, ce qui est un atout.
Le respect de la déontologie. Ce dernier point est capital. La véritable influence réside dans la force de conviction et ne se
monnaye pas. »●
nouvelles tendances, notamment l’importance des réseaux sociaux. Ces derniers donnent à la
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vitesse des flux, au statut des émetteurs de contenu et au maillage de leurs connexions une place
importante.
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De manière synthétique, la stratégie d’influence pourrait se définir comme une maitrise du sens.
Les travaux d’Alex Mucchielli17 permettent de bien comprendre que le sens « naît d’une mise en
relation ». Pour lui, « la mise en relation dont il s’agit concerne la communication qui se fait et la
situation dans laquelle elle se fait ». Le sens surgit donc d’une « contextualisation » qui va avoir de
l’impact sur la capacité du récipiendaire à comprendre le message émis. En définitive, la mise en
relation nait de l’acte de communication lui-même entre les interlocuteurs et des circonstances
dans lequel cet acte a lieu.
Rappelons aussi la judicieuse définition donnée par François-Bernard Huyghe et Ludovic
François : « L’influence peut prendre des formes multiples, mais elle a toujours un résultat
unique : quelqu’un (appelons-le l’influencé) a fait ou pensé ce que désirait l’influent sans
contrainte ni contrat, sans subir de violence ou sans en tirer de contrepartie, sans y être obligé ni
par son infériorité ni par la nécessité. L’influencé éprouve l’influence comme venue de son
tréfonds, comme si elle ne faisait que lui révéler ce qu’il désirait secrètement, comme si la
relation était spontanée, symétrique et égalitaire (là encore une différence avec l’autorité qui
repose sur une altérité ostensible)18. » Il convient également de noter que l’influence au sens
moderne est « assimilable à un fluide qui se glisse à travers des canaux. Le fétichisme
technologique de notre époque, qui vise à faire croire que la machine peut tout, ne doit pas nous
faire oublier les racines néoplatoniciennes du mot “influence”, venu aux grands penseurs de la
Renaissance italienne via le philosophe byzantin Georges Gémiste Pléthon. Gardons toujours à
l’esprit que l’influence, c’est avant tout un fluide, un rayonnement, donc un contenu, pas un
contenant19. »
économiques du marché sur lequel opère l’organisation. Selon que vous soyez, par exemple, en Asie
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ou aux États-Unis, les codes d’expression d’une stratégie d’influence vont différer. Pour nous autres
Européens, les Américains seront assez directs dans leurs approches communicationnelles tandis que
By
les asiatiques, en particulier les Japonais, mettront en musique des approches subtiles où la
suggestion joue un rôle important à nos yeux en en vertus de nos paramétrages culturels.
Afin que les bases d’une stratégie d’influence soient solides, il s’agit également de réfléchir selon
plusieurs temporalités. Le court terme et le moyen terme doivent permettre d’atteindre les objectifs
les plus opérationnels, le long terme d’influencer en profondeur les parties prenantes clés.
Comme l’explique Alain Juillet « la véritable influence, celle qui organise, structure, anticipe,
exige de penser et d’agir dans la durée. Parce que l’on ne modifie pas un schéma de pensée d’une
manière instantanée. Nous raisonnons aujourd’hui de manière pavlovienne, avec des réactions
épidermiques à très court terme, de manière instantanée devrions-nous dire. Or pour agir
intelligemment sur le long terme, il faut dépasser cet état pour aller vers l’analyse construite. »20
Une fois stabilisés les éléments fondamentaux de la stratégie (objectifs, parties prenantes clés,
messages, KPIs), il faut trouver le canal le plus approprié pour communiquer et déployer la stratégie
prédéfinie.
ÉLABORER LE PLAN
Un plan de communication visant à servir une stratégie d’influence est constitué de quelques éléments
importants qui vont garantir sa bonne exécution. À l’instar d’un brief pour une campagne publicitaire,
il doit permettre à quiconque est impliqué dans la mise en œuvre de la stratégie de comprendre ses
tenants et aboutissants et d’engager une action pertinente. On retiendra les éléments clés suivants.
■ L’idée
Il s’agit du levier principal sur lequel la campagne d’influence doit se fonder. L’idée est ce qui
permet de répondre à l’objectif premier de la campagne.
Imaginons une campagne ayant pour but de favoriser l’accès d’un nouveau produit européen au
marché chinois. L’idée désignera le levier (un attribut du produit, la position de l’entreprise sur le
marché chinois, etc.) qui permet d’atteindre l’objectif. Définir une idée d’influence est donc un
passage délicat sur lequel il faut passer le temps nécessaire pour obtenir l’analyse complète de la
situation et des forces en présence.
■ Les messages
Les messages constituent les déclinaisons de l’idée. En général, ils prennent vie sous forme d’une
plateforme de messages qui permet de verbaliser l’idée, le message central, puis de le décliner en
fonction des parties prenantes ciblées.
La formalisation des messages doit être courte car un message trop long n’est pas facilement
intelligible. En revanche, un message peut être assorti d’arguments plus étoffés qui justifient son
existence. Par exemple, imaginons qu’un message fasse l’apanage des bénéfices santé d’une marque,
les arguments associés devront citer les composants qui peuvent asseoir l’assertion d’origine.
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T ABLEAU 6.14 – EXEMPLE D’UNE PLATEFORME DE MESSAGE (DOCUMENT DE TRAVAIL)
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M es s ag e Part ies
Id ée M es s ag es d éclin és p ar p art ies p ren an t es Ou t ils
cen t ral p ren an t es
By
L’entreprise ABC est ABC produit en Clients Nos produits sont fabriqués par XXX via le procédé écologique
responsable France et est suivant.
certifiée ISO
ONG Tous les contrôles effectués l’an dernier par les autorités publiques
ont assuré l’éco-compatibilité de nos produits…
Comme pour la stratégie, cette phase doit être soigneusement élaborée de manière à ce que les
messages soient pérennes. En général, une plateforme dure une année en fonction des objectifs
stratégiques de l’organisation émettrice.
Dans une stratégie d’influence, la qualité de l’écrit est assez déterminante car les informations
délivrées doivent être à la fois claires, techniques et adaptées aux parties prenantes concernées.
L’entreprise ABC est ABC produit en Clients B to B Nos produits sont fabriqués par XXX via le Rapport annuel, brochure dédiée,
responsable France et est
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procédé écologique suivant. site corporate etc.
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certifiée ISO
ONG Tous les contrôles effectués l’an dernier par Rapport, livre blanc, implication
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les autorités publiques ont assuré l’éco- dans des think tanks etc.
compatibilité de nos produits…
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Médias 98 % des produits d’ABC sont d’origine XXX Relations presse, petits déjeuners
et fabriqués en France dans l’Usine de one-to-one, etc.
By
■ Le planning associé
Comme pour les autres domaines de communication, la communication d’influence prend forme sur
une année, ou plusieurs années si les objectifs sont de long terme uniquement. Les actions générées
seront, quant à elles, orchestrées en fonction des temps forts de l’année en question.
DÉPLOYER ET ÉVALUER
Le plan de communication d’influence, une fois défini, peut être déployé selon le planning proposé.
Naturellement, la mise en œuvre s’éloigne souvent de la stratégie qui comporte une dimension plus
théorique.
Voici quelques recommandations pour que mise en œuvre et stratégie demeurent symbiotiques
quelles que soient les circonstances :
1. En cas de changement de cap ou de crise sévère visant l’organisation, ne pas revoir le plan de
fond en comble. Préparer un mini-plan qui permet de parer aux évolutions en cours et de
concentrer les ressources sur elles ;
2. Veiller à la cohérence absolue des messages d’une partie prenante à une autre ;
3. Alterner les contenus courts et les contenus longs, plus profonds ;
4. Privilégier un petit nombre d’actions haut de gamme à une batterie d’initiatives à caractère trop
mercantile ou qui manquent de subtilité ;
5. Acceptez l’épreuve du temps. Les effets de l’influence mettent souvent du temps à s’installer et à
se faire sentir ;
6. Appuyez-vous sur des compétences variées au sein de l’organisation pour élaborer votre plan :
communication oui, mais aussi juridiques et stratégiques ;
7. Mesurer vos progrès chaque année.
L’évaluation finale procède de ressorts développés dans le chapitre 3 de la partie 1. Les
indicateurs de performance ont été définis d’entrée de jeu au regard des objectifs (SMART). Les
études d’opinion constituent l’outil le plus commun en matière d’évaluation des stratégies d’influence
puisque ces dernières doivent d’abord faire pencher l’opinion des parties prenantes ciblées. Cette
évolution des opinions pourrait être aussi nommée conquête des parts d’« attention » (Share of
attention) tant la fragmentation des esprits demeure un sujet important de nos sociétés
contemporaines.
● Influence : démystification d’un savoir-faire essentiel
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« Dans la communication, le mot “influence” s’entend comme l’action de défendre son point de vue dans le débat public en
vue de faire évoluer la position d’un ou de plusieurs interlocuteurs.
Lobbyistes, attachés de presse, responsables de communication interne et externes… autant de nouveaux métiers créés en symétrie
avec les interlocuteurs considérés comme les plus influents. Mais cette logique a été bouleversée par l’émergence du web, du mobile et
des plateformes sociales qui ont accéléré le temps de l’information, brouillé les lignes entre les différents canaux de communication et
créé des porosités inédites entre les différents publics. Si bien qu’une stratégie d’influence ne peut plus désormais s’affranchir d’une
gestion de réputation à 360°.
La réputation : un capital précieux mais fragile
Votre réputation, c’est ce que l’on retient et dit de vous spontanément. Elle est fondamentalement subjective et diffère selon
l’interlocuteur, le niveau de proximité et d’affinité, mais constitue un socle fondamental, construit sur la durée, qui repose à la
fois sur votre savoir-faire et votre capacité à faire-savoir.
Connais-toi toi-même
Qu’elle soit positive, mauvaise, inexistante ou déséquilibrée, la réputation se travaille. Avant toute offensive de communication,
évaluez et comprenez les ressorts de votre image pour adapter au mieux votre niveau de discours, hiérarchiser vos priorités,
identifier les éventuels freins, voire les risques.
Soyez pertinent
À l’ère de l’infobésité, la clarté et la cohérence de votre message sont les conditions sine qua non pour émerger et vous
faire entendre. Faites l’inventaire de vos contenus, adaptez-les en fonction de vos publics et des canaux de diffusions, et
donnez à vos interlocuteurs des outils clairs et facilement partageables.
Le bon contenu, aux bonnes personnes, au bon moment
Si le marché de la communication reste intimement lié au marché publicitaire, il s’éloigne inexorablement des campagnes
“matraquage”, soutenu par des innovations technologiques majeures qui rapprochent toujours plus l’émetteur de son
interlocuteur. Investissez le temps et l’argent nécessaire pour amplifier votre contenu sur les bons canaux, au moment le plus
opportun. Sans cela, vous n’aurez aucune chance d’atteindre vos interlocuteurs directs, et encore moins de nourrir ceux dont le
pouvoir d’amplification, ou de nuisance, nécessite le plus grand des égards.
Votre réputation au service du débat public
Le succès d’une stratégie d’influence ne s’apprécie pas en nombre d’abonnés ou de fans, mais qualitativement, c’est-à-dire
dans la capacité à faire évoluer les termes du débat public vers un objectif économique, politique ou sociétal précis, ou pour se
protéger en cas de crise.
Comprendre votre écosystème, ses enjeux, et le rôle que vous pouvez y jouer
Entreprises, institutions, associations, personnalités publiques ou privées, chacun agit au sein d’un ou de plusieurs écosystèmes,
réunis autour de sujets, de débats ou d’intérêts communs. À leurs côtés, des entreprises partenaires ou concurrentes, des
organisations gouvernementales ou non, des journalistes, des élus, des personnalités publiques ou privées… animent les débats
de fond sur leur secteur, le défendent quand il est mis à mal, favorisent l’évolution du cadre législatif ou réglementaire.
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Si l’investissement en temps et en ressources dépend évidemment des capacités de chacun, une stratégie d’alliance intelligente
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vous permettra d’émerger comme point de référence auprès de vos pairs, mais également de relais d’opinions majeurs de
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votre secteur.
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ou en les retrouvant au sein d’instances représentatives ou de réseaux professionnels. Parmi ces membres, certains feront le
choix de la passivité, laissant aux autres le travail de fond, tout en bénéficiant indirectement de ses retombées. D’autres, plus
pragmatiques, identifieront les opportunités et les sujets sur lesquels ils pourront apporter leur expertise et se positionner.
Choisissez un sujet sur lequel vous êtes pertinent et qui bénéficiera à l’ensemble de la communauté. Devenez une ressource
précieuse en alimentant régulièrement vos partenaires, prestataires, confrères, mais également la presse spécialisée, les élus,
organismes institutionnels par des informations prospectives pertinentes. Et si vous en avez la capacité, organisez des opérations
ponctuelles (publication d’une étude, organisation d’une conférence de presse ou d’un colloque) et prenez la parole (interviews,
tribunes ou conférences) pour devenir un pivot incontournable de votre écosystème et émerger dans le débat public.
Outre vos interlocuteurs, vous entraînerez dans votre sillage d’autres structures, moins visibles, qui défendront, avec vous, certains
sujets et deviendront vos meilleurs ambassadeurs. Ce soutien vous sera d’autant plus précieux en cas de menace réputationnelle.
Car si une réputation se construit années après années, elle peut se défaire en quelques minutes au gré d’une affaire mal gérée.
Et dans ce cas, il n’est rien de plus précieux que des alliés prêts à vous défendre publiquement, ou du moins à désamorcer
certaines situations sensibles avec vous. »●
4 LA COMMUNICATION FINANCIÈRE
Les entreprises hésitent encore à le reconnaître mais l’actionnaire tend à devenir une partie prenante
de plus en plus importante de la communication d’entreprise. Parce que les sommes en jeu sont
colossales et qu’il suffit d’une déclaration mal préparée pour que le cours de la Bourse s’effondre,
parce que le mécontentement des actionnaires entraînera souvent le départ du président (Vivendi,
Eurotunnel, Carrefour, IBM, Air France, etc.), la communication financière a pris une part majeure de
la communication d’entreprise. Durant la période 2012-2020, la communication financière se fera
sans doute de plus en plus institutionnelle, c’est-à-dire qu’elle deviendra partie intégrante de l’image
de l’entreprise. Un indice de cette tendance est fourni par le raccourcissement de la durée des plans
de communication. Jadis élaborés pour des durées de trois à cinq ans, voire davantage, les plans de
communication actuels ont des durées qui dépassent rarement l’année et tendent à devenir semestriels
car l’échéance de la stratégie de communication est fixée aux deux rendez-vous annuels majeurs : la
publication des résultats financiers et l’Assemblée générale.
Exemple
Le 11 août 2011, le cours de bourse de la Société Générale perdait 14,7 % à la suite d’un article paru quatre jours auparavant dans
By
le journal Mail on Sunday et qui affirmait que l’établissement bancaire se trouvait dans un état périlleux, au bord de la faillite.
(Source : lemonde.fr)
Le 26 novembre 2014, l’action Thomas Cook s’effondre de 20 % à la Bourse de Londres après l’annonce surprise de la démission
de sa directrice générale Harriet Green qui avait réussi, en deux ans, un important redressement du voyagiste britannique. La
réputation des dirigeants est donc bien un facteur décisif dans l’évolution des cours boursiers (Source : bourse.lesechos.fr)
Le marché financier est un marché d’anticipation, où les représentations et les images sont
essentielles. Les cours ne collent pas à la valeur comptable de la société dépendant de ses actifs
réels. La perception que les différents opérateurs ont de l’entreprise, c’est-à-dire leur appréciation
quant à sa capacité bénéficiaire à court et moyen termes, ses capacités à évoluer, ses forces et
faiblesses par rapport à la concurrence influe sur les fluctuations de son titre. Or, les décisions des
acteurs ne reposent pas exclusivement sur des critères rationnels ; elles sont aussi le fruit de
comportements, d’intuitions, d’opinions, plus ou moins fondés sur l’avenir de l’entreprise. C’est cette
marge d’appréciation, différentiel entre la valeur actuelle et la valeur anticipée, qui est l’enjeu réel
de la communication financière. La notion qui reflète cette différence entre les valeurs tangibles
apparaissant à l’actif du bilan de l’entreprise et les actifs immatériels est appelée le goodwill.
Une image financière forte est un rempart important contre les fluctuations irrationnelles ou
disproportionnées du cours. Elle n’est pourtant pas une protection absolue. La communication
financière sert à bâtir cette image : elle devra être vraie (correspondant à la réalité de l’entreprise),
positive (témoignant de sa bonne santé générale) et harmonieuse (confortant son image de firme).
La communication financière change de nature 21
L’environnement financier a connu depuis quelques années des bouleversements majeurs. C’est acquis : la Bourse est entrée dans la vie
quotidienne des Français et elle dépend largement de l’environnement international. En témoignent notamment le développement des
pages spécialisées dans les magazines d’informations générales, l’introduction d’une rubrique « Bourse » aux journaux télévisés, la panique
collective face au krach de l’hiver 1987/ 1988, l’explosion de la « bulle Internet », les fortes baisses qui ont suivi les attentats du 11 septembre
2001 ou la guerre en Irak en mars 2003, l’effondrement des cours à l’été et l’automne 2008, puis à l’été 2011. Ce changement de panorama a
eu des répercussions sur la pratique de la communication financière.
La communication financière change d’échelle
Née d’une obligation légale – la publication par toute société cotée en Bourse de ses résultats – la communication financière
est restée longtemps une communication pour spécialistes. Mais aujourd’hui, pour la majorité des grandes capitalisations, finis
les communiqués financiers noirs de textes, de chiffres et de graphiques ; finis les rapports d’activités austères où s’entassent
bilans et comptes d’exploitation. Le développement de l’actionnariat populaire et le changement de statut de l’entreprise ont
profondément modifié la nature de la communication financière.
La communication financière change d’objet
Autrefois consacrée aux seules annonces légales, elle intègre de plus en plus l’information sur la stratégie et les produits ou services
de l’entreprise. L’image d’une firme a des répercussions sur ses paramètres financiers et réciproquement.
La communication financière change de publics
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Autrefois limitée aux « pros » (milieux financiers, investisseurs institutionnels et gros investisseurs particuliers), elle s’adresse
aujourd’hui à un public élargi et rajeuni. La France compte en 2014 environ 4 millions d’actionnaires individuels contre 6,7 millions en
$!
200822.
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À partir d’informations strictement financières (chiffres, résultats, rapports, avis), mais aussi
d’informations économiques générales (stratégie de l’entreprise, performances, perspectives, qualité
du management), la communication sert à marquer puis à affirmer son terrain. Marquer, c’est-à-dire
se construire une image financière ; affirmer, c’est-à-dire faire vivre cette image.
également les fonds organisés : fonds de capital-risque internationaux, fonds de pension simples
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ou regroupés devenus accessibles (hedge funds, fonds de private equity, fonds souverains), ou
fonds plus anciens comme le fonds des travailleurs du Québec (qui place 8 millions de dollars
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de disponibilités). Les hedge funds permettent d’obtenir des performances déconnectées des
tendances du marché, les fonds de private equity sont des titres de sociétés non cotées et les
fonds souverains sont des fonds de placement détenus par des États.
L’existence de sources de financement à la fois diverses et internationales a donné naissance à un
nouveau métier de la communication financière plus fiable et plus professionnel. De nouveaux acteurs
ont pris une place croissante comme les agences de notation (Standard & Poors, Moody’s, Fitch
ratings), les régulateurs « gendarmes » des Bourses mondiales (l’International Organization of
Securities Commission IOSCO, appelée en français l’Organisation Internationale des Commissions
de Valeurs, OICV), les commissaires aux comptes et l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) qui a
pris le 1er août 2003 la suite de la COB (Commission des Opérations en Bourse) en France.
L’internationalisation, a également contribué à :
• la normalisation comptable par l’adoption en 2005 des nouvelles normes comptables IFRS qui
concernent environ 7 000 sociétés européennes cotées et indirectement de nombreuses filiales
consolidées par ces sociétés ;
• une internationalisation et une homogénéisation des normes d’audit afin que toutes les entreprises
soient contrôlées de la même façon.
Ainsi, avec la recherche d’une langue et d’un mode d’appréciation commun, c’est toute une
machine qui se met en place.
À QUI S’ADRESSE LA COMMUNICATION FINANCIÈRE ?
La communication financière s’adresse à quatre publics radicalement différents (voir tableau
6.15). Notons l’emploi fréquent de l’opposition entre les investisseurs institutionnels et les «
petits porteurs ». La formule n’est pas erronée mais elle reflète mal la diversité des situations en
suggérant que les investisseurs institutionnels brasseraient des sommes gigantesques alors que
les petits porteurs se contenteraient de faibles sommes. Il est préférable d’utiliser l’expression
d’actionnaires individuels puisque certains peuvent investir de très grandes quantités d’argent.
T ABLEAU 6.16 – LES QUATRE PUBLICS DE LA COMMUNICATION FINANCIÈRE
In v es t is s eu rs Ban q u es et s o ciét és d e Jo u rn alis t es A ct io n n aires
in s t it u t io n n els Bo u rs e p art icu liers
SICAV, caisses de retraite, Les réseaux des banques Journalistes économiques et Les investisseurs
fonds de pension, généralistes, les banques financiers de la presse particuliers. La France des
compagnies d’assurances, spécialisées, les sociétés de spécialisée ou généraliste. En actionnaires ressemble de
sociétés d’investissement, bourse ou brokers (et leurs France et à l’étranger, sites plus en plus à la France tout
Qu i ? plans d’épargne analystes). web spécialisés. court. Étoffée par des
d’entreprise, français et vagues successives, elle
internationaux. s’est rajeunie,
provincialisée, féminisée, et
multipliée.
Génèrent une part Prescripteurs importants, ils « Faiseurs d’opinion », ils Ils gèrent des portefeuilles
importante de l’activité interviennent directement disposent d’un pouvoir boursiers (de quelques
boursière. sur le marché : conseillent, d’influence considérable. milliers d’euros en
On dit d’eux qu’ils « font » investissent, gèrent des
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Leurs analyses ont un moyenne, mais avec des
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le marché. portefeuilles. impact direct sur les montants variables).
A ct iv it é
Ils donnent de gros ordres décisions du grand public. Ils sont sensibles aux avis
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d’achat et de vente. Bien que prescripteurs financiers donnés par les
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Obtenir un rendement Conseiller leurs clients, leur Diffuser information et Investir pour gagner de
optimum de leurs faire gagner de l’argent. Ils conseil financiers. l’argent avec de petites
placements. jouissent aussi d’un grand À la recherche du scoop. sommes.
Ob ject if pouvoir d’influence. À la recherche
d’informations simples et
crédibles provenant des «
initiés ».
Exemple
En 2011, Alstom Transport Finance a réalisé un mini-guide en format poche Pocket guide for managers afin de mieux faire
comprendre les enjeux financiers au sein du groupe. Rédigé en anglais, français et espagnol et adressé aux 4 000 managers du
groupe, ce guide s’ouvre sur l’objectif : « La finance est souvent vue comme une fonction technique uniquement préoccupée
par des processus de vérification et de contrôle. Pourtant, la finance joue un rôle clé dans les décisions stratégiques et
contribue à dessiner le futur de l’entreprise. » Ce guide explique l’organisation et les termes de la finance afin que les
managers puissent mieux en comprendre les enjeux.
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By
collectif (PERCO). Selon l’Association Française de Gestion, les deux tiers des grandes entreprises
ont des plans de partage des profits avec leurs salariés, ce qui représente dix millions de
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bénéficiaires. La France est l’un des pays européens impliquant le plus les salariés dans le partage
des profits, du moins en nombre de salariés bénéficiaires.
Le point essentiel ici est d’insister sur la cohérence des discours. Il pourrait être particulièrement
démotivant pour un salarié de recevoir des informations concernant des exigences de restructuration
et de réduction des coûts lorsqu’il se rend sur les rubriques « Finances » du site web de son
entreprise ou s’il les reçoit au titre de son actionnariat salarié. Il en est de même pour le discours axé
sur le développement durable et un grand nombre de rubriques « RSE » apparaissent en forte
contradiction de message avec la rubrique « Finances ». Rien n’empêche un militant d’une ONG
gouvernementale d’être actionnaire de grandes entreprises, et dans cette hypothèse, il ne pourra
qu’être surpris par des différences de discours selon qu’on s’adresse à lui depuis la direction du
développement durable ou depuis la direction financière.
■ Construire
L’information doit être complète (situation actuelle et perspectives d’avenir), exacte et globale.
L’impact sera optimal s’il se dégage une impression positive sur l’entreprise. Il faut évoquer non
seulement les données de base (évolution des dividendes, taux de croissance, cash-flow), toute la
batterie de ratios et d’analyses statistiques, mais aussi la stratégie économique de la firme (politique
marketing, situation sectorielle, objectifs). |
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Afin de gagner les milieux financiers et de s’y construire une image durable, l’entreprise devra
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donc miser sur le long terme. Une politique de coups ponctuels se révélerait notoirement insuffisante.
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En cas de difficulté, elle ne permettrait pas à la firme de s’appuyer sur la confiance des investisseurs.
Quelle que soit la forme des interventions, elles doivent être rapides. Pour la majorité des
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entreprises, un délai de deux mois sépare la clôture des comptes de leur publication. À tout prendre,
les utilisateurs (notamment les analystes financiers) préfèrent une information approximative et
rapide, à une information précise mais lente. Cette célérité est quelquefois dictée par les
circonstances (manœuvre d’OPA, krach boursier, rumeurs).
■ Panacher
Les professionnels et le grand public n’ont ni les mêmes besoins ni les mêmes compétences.
L’entreprise veillera à alimenter les premiers par des flux permanents d’information technique. En
revanche, elle simplifiera les messages adressés aux néophytes et les égayera. Chacun des outils de
communication financière joue sur un registre différent. Il faut les panacher suivant la structure de son
actionnariat.
■ Personnaliser
Le chef d’entreprise doit monter en première ligne, il est nécessairement impliqué dans la
construction des images financières et institutionnelle. Cette « starification » joue pour tous types
d’entreprises, elle se révèle encore plus cruciale dans les grandes entreprises, celles qui tiennent un
rôle public.
Un dirigeant médiatique est assurément le meilleur porte-parole d’une entreprise et le plus
logique. Cette personnalisation s’avère déterminante en période de crise. S’appuyer sur un patron
solide permet de conserver la confiance des investisseurs face à une manœuvre hostile ou lors de
turbulences boursières.
■ Élargir
Aujourd’hui, la communication financière n’est plus seulement franco-française. Les entreprises
utilisent de plus en plus la presse internationale (Wall Street Journal, Herald Tribune, Financial
Times, etc.), organisent des réunions d’informations, des road-shows dans les grandes places
financières européennes et internationales et de plus en plus de conf call.
L a conference call, plus fréquemment appelée conf call, n’est pas un outil spécifique à la
communication financière, mais elle est souvent utilisée pour les publics financiers. Elle se déroule
généralement sous forme d’une rencontre via Internet et le téléphone entre le dirigeant d’entreprise, son
directeur financier et des investisseurs institutionnels. Via le web, l’entreprise expose ses slides comme
elle le ferait sur un écran lors d’une conférence classique et le public, pouvant être réparti dans des lieux
différents, a la possibilité de poser des questions et de dialoguer avec les dirigeants de l’entreprise.
Cette rencontre peut également faire l’objet d’une retransmission audiovisuelle en direct (il s’agit alors
d’une visioconférence). Ces formules ont le grand avantage d’être peu onéreuses et d’éviter tout
déplacement. La plupart des entreprises traduisent également leurs rapports annuels et autres documents
en anglais.
La communication financière doit également élargir son contenu comme le lui imposent la loi NRE
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du 15 mai 2001 élargie par la loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010, la loi de sécurité financière du
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1er août 2003, la loi de modernisation de l’économie du 26 juillet 2005, la directive européenne sur
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■ L’information réglementée
Dans le règlement de l’AMF, l’information réglementée désigne divers documents et informations :
• le rapport financier annuel ;
• le rapport financier semestriel ;
• l’information financière trimestrielle ;
• le rapport sur le contrôle interne et le gouvernement d’entreprise ;
• le communiqué relatif aux honoraires des contrôleurs légaux des comptes ;
• l’information mensuelle relative au nombre total de droits de vote et d’actions composant le capital
social de la société ;
• le descriptif des programmes de rachat d’actions propres ;
• les communiqués publiés par la société au titre de l’obligation d’information permanente
(information privilégiée) ;
• le communiqué précisant les modalités de mise à disposition d’un prospectus ;
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• le communiqué précisant les modalités de mise à disposition ou de consultation des documents
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préparatoires à l’assemblée générale ;
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L’information périodique
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C’est celle donnée par les émetteurs à échéances régulières, sur une base annuelle, semestrielle et
trimestrielle. Il s’agit essentiellement de l’information comptable. Elle comprend notamment le
rapport financier annuel, le rapport financier semestriel, et l’information financière trimestrielle dans
des conditions déterminées par le règlement général de l’AMF. L’information périodique est aussi de
nature juridique.
■ L’information permanente
C’est l’information diffusée par les émetteurs en application de l’obligation qui leur est faite de
porter dès que possible à la connaissance du public toute information précise non publique les
concernant, susceptible, si elle était rendue publique, d’avoir une influence sensible sur leur cours
de bourse. Il s’agit là de la notion d’information privilégiée définie comme suit par l’AMF : « Une
information précise qui n’a pas été rendue publique, […] information, qui si elle était rendue
publique, serait susceptible d’avoir une influence sensible sur le cours, etc. »
■ L’information occasionnelle
Quand elle réalise une opération financière, l’entreprise faisant un appel public à l’épargne doit
diffuser un certain nombre d’informations avec des moyens adaptés. Les opérations financières
donnant lieu à l’établissement de documents d’information sont les introductions en Bourse sur un
marché réglementé, les émissions de titres de capital par appel public à l’épargne, les offres
publiques d’achat (OPA), les offres publiques d’échange (OPE), les offres publiques de retrait
(OPR), les fusions, scissions, apports partiels d’actifs ou de titres et les procédures de garanties de
cours consécutives à une cession de bloc de contrôle.
un nombre plus restreint de titres. Entraînant une diminution des coûts et une meilleure efficacité des
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campagnes, cette rationalisation est tout bénéfice pour les annonceurs, qui, dans le même temps,
affinent et peaufinent l’information financière qu’ils diffusent ainsi aux marchés, ainsi que tous les
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faits importants susceptibles d’avoir une incidence sur le cours de leur action. Ces informations sont
soumises au contrôle de l’AMF.
La communication financière doit être parfaitement connectée à l’ensemble des domaines de la
communication d’entreprise et la publication des communiqués financiers en est une illustration
puisque l’AMF demande de ne pas divulguer les communiqués sur les comptes pendant les heures de
Bourse. Cette exigence est d’ailleurs plus générale puisqu’elle concerne la publication de tout fait
nouveau pouvant impacter les cours pendant les heures de Bourse.
interviews, participation à une émission télévisée ou radiophonique, tables rondes sont autant de
techniques qui permettent à l’entreprise de se rendre visible et secondairement, d’attirer petits et
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■ L’organisation de rencontres
Rien ne remplace les contacts directs avec les journalistes économiques et financiers, qu’ils aient
lieu en toute intimité (interview, rencontre en petit comité), ou dans le cadre plus large d’une
conférence de presse. Les liens ainsi noués s’avèrent fondamentaux dans ce domaine certes
technique, mais où l’apparente crédibilité de l’entreprise influence largement l’opinion de ses
différents publics. En outre, les rencontres avec la presse permettent de cibler et de sélectionner
l’information délivrée, contrairement, par exemple, aux avis financiers, soumis à des obligations
légales et publiés à l’identique pour tous. Enfin, la constitution d’un réseau de journalistes,
entretenant des relations régulières avec l’entreprise, sera infiniment précieuse en période difficile,
voire en période de crise.
Dans l’éventail des techniques de relations presse, il existe aussi le publi-rédactionnel. Solution
intermédiaire entre l’annonce publicitaire et l’article journalistique, le publi-rédactionnel est simple,
en général il suffit à l’entreprise d’adresser la documentation au support qui se charge de réaliser le
document, et efficace, son impact est relativement bon.
■ Le support Internet
Internet a participé à la démocratisation de la vie boursière offrant aux actionnaires une égalité
d’accès à l’information. D’autant que l’AMF regroupe désormais sur son site tous les communiqués
publiés par les entreprises cotées.
outils les mieux adaptés. Étroitement liés au web, ils permettent aux entreprises de respecter leurs
obligations d’égalité de traitement des cibles vis-à-vis de l’information.
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Certaines entreprises non cotées éditent également un rapport annuel et l’utilisent comme un outil de
communication promotionnelle.
Le lien entre le print et le web est particulièrement important dans la communication financière et les
entreprises s’adaptent à un public plus exigeant, notamment en prévoyant des versions nomades, entre
autres sur tablette et smartphone. Derrière les fréquences de publication ou de mises en ligne, c’est le
même impératif de fidélisation qui opère. Les entreprises offrent ainsi des espaces « club » avec l’accès
à des newsletters régulières mais également à certaines offres.
Comment présenter son rapport annuel ?
La présentation
La plupart des rapports est réalisée en quadrichromie, et contient photographies, illustrations, graphiques et schémas. Néanmoins, ces
aides visuelles concernent essentiellement la partie de présentation de l’activité, la partie financière faisant l’objet de moins de
décorum.
L’épaisseur d’un rapport annuel peut varier du simple au quadruple, de 60 à 240 pages, selon la richesse de son contenu.
L’entrée en vigueur, fin 2003, de la loi sur les nouvelles réglementations économiques a imposé aux entreprises cotées de droit
français d’intégrer désormais des informations sociales et environnementales. La loi Grenelle a étendu cette obligation à
l’ensemble des sociétés de plus de 5 000 salariés. Les facilités de diffusion par le web conduisent à supplanter les versions
papier qui ont vu leur nombre d’exemplaires se réduire fortement. Quasiment tous les rapports sont reliés. Suivant leurs
moyens, les entreprises ont recours au gaufrage, à la dorure sur tranche, etc. Les papiers sont généralement épais, choisis pour
leur qualité et leur sobriété.
Le fond
Le document annuel s’insère dans un ensemble de publications, notamment le document de référence (appelé « doc de réf ») qui est
un rapport technique sur les comptes de l’entreprise, et le rapport de développement durable. Toutefois, après une phase de
distinction, les entreprises tendent de plus en plus à l’intégrer dans le rapport annuel sous un intitulé de type « rapport d’activités et de
développement durable ».
Les délais
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La plupart des entreprises font appel aux spécialistes en communication financière à partir d’octobre : c’est déjà assez tard. Quant à
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celles qui ne commencent qu’en novembre-décembre, elles devront nécessairement se tourner vers les agences « poids lourds » en
la matière : elles seules pourront fournir le travail nécessaire en un temps record, grâce à la spécialisation et à la taille de leurs
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équipes. La réalisation du rapport dure de deux à six mois, la période la plus intense courant de décembre à janvier.
La date couperet de livraison du rapport annuel est celle de l’assemblée générale de la société (six mois au plus tard après la clôture
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des comptes suivant les sociétés). La plupart des assemblées générales en France ont lieu en avril/mai.
Les dates de publication des rapports annuels se réduisent fortement. La majorité sort désormais la deuxième quinzaine de février
après qu’a été
présentée en janvier une estimation des résultats annuels.
Le budget
Le coût d’un rapport annuel varie de 1 à 8 en pourcentage du volume global de communication. Ce coût dépend du type de rapport, du
nombre de volumes publiés, du tirage, des traductions, etc. À l’unité, son coût varie entre 7 et 25 €, et pour les rapports de
développement durable entre 5 à 15 €. Il faut compter au minimum 100 000 € pour un tirage normal (au moins 10 000 exemplaires).
L’intervention d’un prestataire extérieur chargé de concevoir le rapport annuel représente un coût important, entre 20 % et 30 % du prix
total du rapport. ■
LA PUBLICITÉ FINANCIÈRE
La publicité financière est un élément central de la communication des sociétés cotées vers leurs
actionnaires. Aujourd’hui, elle est encadrée par deux textes nés de la mise en œuvre de la Directive
Transparence qui, à l’échelle européenne, vise à la mise en cohérence des réglementations. L’article
221-4 du règlement de l’AMF précise qu’à côté du vecteur électronique, « l’émetteur procède
également à une communication financière par voie de presse écrite, selon le rythme et les modalités
de présentation adaptés à son actionnariat et à sa taille, communication non trompeuse et cohérente
avec les informations réglementées et permanentes. Diffuser un communiqué de presse par simple
envoi ne permet pas de contrôler l’information qui sera retransmise au public final par l’analyste ou
le journaliste. »
Elle a donc par nature un caractère très saisonnier, les grands moments de communication se situant
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surtout autour des résultats annuels (février), des assemblées générales (avril) et des résultats
semestriels (août). Enfin, des opérations financières (appels au marché par voie d’augmentation de
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actionnaires au travers du TPI (le titre au porteur identifiable). Cette technique est onéreuse, de
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l’ordre de 100 000 euros, mais elle peut s’avérer capitale pour résister à une manœuvre hostile ou
modérer l’effet de turbulences boursières.
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■ La réunion
Assemblée générale ordinaire ou extraordinaire, conférence de presse, réunion d’analystes
financiers, rien que du très classique. Deux points méritent d’être soulignés. Les professionnels se
plaignent d’un manque général d’information : ils souhaiteraient une publication systématique des
comptes trimestriels consolidés. Dans cette perspective, il est intéressant de développer des réunions
réservées aux initiés. En outre, le ton des opérations de relations publiques a évolué : finis les
discours techniques et lénifiants, certaines d’entre elles s’apparentent à de véritables spectacles,
organisés pour le grand public.
Pour veiller à la qualité d’une Assemblée Générale, il est utile d’examiner les critères utilisés
pour la remise du prix de la meilleure AG. Ainsi, le prix décerné par Capitalcom/DLA Piper sous la
présidence du rapporteur général de la commission des Finances du Sénat prend en compte une série
de dix critères :
1. lisibilité de la convocation et du compte rendu ;
2. pertinence de la présentation des résultats et de la stratégie financière ;
3. explication de la stratégie et des métiers ;
4. responsabilité sociale et environnementale ;
5. gouvernance d’entreprise ;
6. rémunération des dirigeants ;
7. gestion des risques ;
8. présentation des résolutions ;
9. qualité du débat ;
10. valorisation de l’image de l’entreprise.
Les réunions en province et dans le reste du monde : Paris n’a pas l’exclusivité des activités
financières. Les nouveaux actionnaires sont largement provinciaux et étrangers, d’où l’intérêt de faire
la tournée des régions en France et de rencontrer ses interlocuteurs financiers hors de France. Les
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publics visés peuvent être différents, en région les dirigeants rencontreront plutôt des investisseurs
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institutionnels alors qu’à l’étranger les publics visés sont surtout des analystes où les roads shows
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leur sont bien souvent réservés. Dans le premier cas, les actionnaires seront prévenus par des
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annonces dans la presse quotidienne régionale, alors que dans le second cas l’annonce sera
davantage personnalisée. Les roads shows doivent être, si possible, menés par le dirigeant
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d’entreprise puisqu’il porte l’image financière de la firme. S’agissant des réunions en province, il
pourra être remplacé par son directeur financier et un proche collaborateur (dirigeant local, directeur
de la stratégie, du développement, responsable des relations avec les actionnaires).
Pour ces deux salons, l’entreprise peut organiser des ateliers, participer à des conférences. Cette
pratique, d’inspiration anglo-saxonne, confère à l’entreprise une image ouverte et dynamique : une
entreprise qui se déplace et suscite le dialogue ! Elle lui permet, en outre, de se doter d’un réseau,
local et/ou international, de relais d’opinion. Néanmoins, fortement impliquants et lourds à organiser,
les road-show sont donc réservés aux événements financiers d’importance.
■ Le comité consultatif
Composé d’un petit nombre de membres (entre 10 et 15), le comité consultatif a pour but de
conseiller la direction de l’entreprise sur l’amélioration de sa relation avec les actionnaires.
L’objectif est de faire remonter de manière institutionnalisée, lors de réunions régulières avec
l’entreprise, les attentes des actionnaires.
Exemples
L’Oréal a mis en place un comité consultatif des actionnaires qui compte 13 membres. Ce comité se réunit sous la présidence du directeur
général de la communication financière. Ses membres qui doivent posséder au moins 100 actions de l’entreprise sont choisis sur candidature
en fonction de leur motivation et dans le respect d’une représentation équilibrée des actionnaires. Ils sont nommés pour deux ans non
renouvelables et se réunissent 3 à 5 fois par an. L’entreprise met en ligne sur son site le compte rendu de leur réunion.
Le comité consultatif est appelé « Comité de liaison » au Crédit Agricole. Il compte douze membres représentant les grandes régions
françaises et se réunit trois à quatre fois par an.
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La lettre aux actionnaires est un outil classique de communication financière de l’entreprise, elle vise
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deux objectifs :
• elle est un relais du rapport annuel. Sa périodicité varie selon les entreprises. Celle de Danone
est semestrielle, PSA en diffuse trois par an, Air Liquide trois à quatre par an ;
• elle est un élément d’information sur les résultats intermédiaires et un outil d’information sur la vie
des produits et services de l’entreprise.
D’un format généralement court (six à huit pages), elle est adressée sous forme électronique en offrant
la possibilité aux actionnaires d’en recevoir une version papier par voie postale. Le site Internet du groupe
archive également les anciens numéros.
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Exemple
Le groupe Kering (ex-PPR) diffuse une version de 12 pages, sous format 14x22 en français et en anglais en conformité avec sa
charte graphique et l’ensemble de ses publications (rapport annuel, rapport RSE).
Une entreprise ne peut entreprendre d’actions financières sans recourir à des professionnels de
la partie, au moins pour ce qui est de l’achat d’espace. Historiquement d’ailleurs, les
intervenants sur le marché étaient de simples répartiteurs chargés de faire publier dans la presse
spécialisée les résultats des sociétés cotées en Bourse. Leur rôle se limitait à acheter de
l’espace publicitaire dans les supports économiques, afin d’y placer les communiqués de leurs
clients. Pour répondre aux nouvelles demandes des entreprises, les agences ont dû
progressivement étendre le champ de leurs prestations. Puisque la communication financière fait
désormais partie intégrante de la communication en général, les agences prennent tout en charge :
publication des annonces légales, contacts avec la presse, relations publiques et édition. Toutes
mettent en avant leurs capacités de conseil.
● Annonceur et agence : l’indispensable partenariat
« Aujourd’hui, l’agence de communication économique et financière doit, de plus en plus, être une agence conseil
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proactive. Mais, pour ce faire, l’entreprise doit associer l’agence davantage en amont des événements ou opérations qui
devront faire l’objet de la communication. Cela signifie que les relations entre l’entreprise et l’agence doivent être
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organisées autour de mots clés : confiance et transparence entre l’entreprise et l’agence, disponibilité et réactivité mais
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aussi motivation et qualité de l’agence, et de ses consultants et experts, dans sa démarche au service de l’entreprise.
L’entreprise doit exiger une capacité d’écoute et d’analyse de la part de l’agence qui doit conseiller et réaliser au
service de la communication de l’entreprise. Dernier conseil en la matière : que la relation entre l’agence et l’entreprise
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s’inscrive dans la durée, donnée impérative, pour établir et faire vivre une relation de qualité, relation qui doit aussi
s’inscrire dans un cadre contractuel clair et formalisé. »●
Une bonne agence spécialisée propose les services suivants :
• les conseils pour minimiser les risques. En mettant en avant la pérennité de l’entreprise à travers
son management, ses aspects économiques, sociaux, environnementaux, elle valorise son image ;
• le travail sur le contenu des messages, leur écriture et leur mise en forme ;
• la pratique dans l’organisation technique d’une assemblée générale, la mise en place des
procédures de vote électronique et d’interactivité ;
• la réalisation de l’édition ;
• l’achat d’espace ;
• la création et le développement de sites web ;
• la présence et l’organisation de dialogue sur les réseaux sociaux ;
• le conseil en relations avec la presse économique et financière et les analystes pour tout ce qui peut
avoir un impact sur le cours de Bourse ;
• les études de tendances et de perception avant et après une réunion avec des analystes par exemple.
■ Comment choisir ?
Pour une entreprise, il n’est ni cohérent, ni commode de faire appel à des prestataires différents pour
chaque pan de sa communication financière. Mieux vaut choisir un partenaire unique capable de bâtir
une stratégie globale, puis d’en exécuter les diverses applications. En somme, une bonne agence de
communication financière devra apporter un service complet et donc, maîtriser des techniques de
base, que nous passons rapidement en vue.
■ Un conseil stratégique
L’entreprise attend de son agence de communication financière qu’elle l’aide à formuler sa vision et
son positionnement auprès de ses différents publics. L’agence doit donc être capable de proposer des
services de veille, d’étude des tendances émergentes de manière à ce que l’entreprise puisse
anticiper les évolutions. L’agence doit aider l’entreprise à formuler ses messages et à couvrir toute la
palette des outils de communication pour les décliner. L’agence doit, davantage encore que dans
d’autres domaines, être disponible et réactive. Elle doit être à la pointe des outils de communication
pour permettre une transmission la plus immédiate possible des informations. Enfin, l’agence de
communication financière doit réussir cet exercice périlleux d’avoir une double compétence très
pointue à la fois sur les stratégies de communication financière mais aussi sur l’ensemble des
techniques et marchés financiers.
■ Un conseil presse
Le conseil-presse est le dénominateur commun à toutes les agences de communication financière.
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Cette activité se décompose en deux métiers distincts : l’achat d’espace et le conseil en création
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publicitaire.
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• L’achat d’espace : l’agence choisit les médias, y achète de l’espace, négocie les tarifs et fixe un
calendrier de publication. Pour chaque client, l’agence achète en bloc, en début d’année, un
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■ L’édition
L’édition de documents financiers (rapport annuel, brochure, plaquette d’introduction, etc.) exige une
double compétence : technique, pour ce qui est de la conception, de la rédaction, de la réalisation de
documents et économique, pour « mettre en scène » des chiffres avec intelligence. Beaucoup
d’agences de communication financière ont tendance à sous-traiter les travaux d’édition de leurs
clients, ainsi que leurs productions audiovisuelles. Si tel est le cas, l’entreprise devra s’assurer que
ses directives arrivent bien jusqu’aux personnes qui réalisent le document. La chaîne est
malheureusement souvent longue. L’entreprise fixe un programme d’édition avec son interlocuteur en
agence, lequel « briefe » ensuite le commercial de la société sous-traitante, ce dernier transmet enfin
les directives à ses concepteurs-rédacteurs. Entre l’entreprise commanditaire et ceux qui réalisent le
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document, il y aura eu deux niveaux d’intermédiaires : c’est beaucoup !
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au directeur financier une agence, laquelle effectuait son achat d’espace. Aucune fantaisie n’était
permise en la matière. Tel n’est plus le cas aujourd’hui : l’état-major de l’entreprise choisit
personnellement son agence, dont elle attend plus qu’un strict répartiteur.
La famille des agences de communication financière a deux caractéristiques notables. C’est
d’une part une famille réduite, comptant une dizaine de sociétés de tailles et de structures très
différentes. C’est, d’autre part, un groupe hétérogène où coexistent des prestataires de structure et
de personnalité très diverses.
Les règles de collaboration entre une entreprise et son agence
La communication financière traite de données stratégiques de l’entreprise. Les relations entre celle-ci et son agence devront en tenir
compte et se baser sur :
• la confiance : l’agence est un partenaire avec qui on élabore une stratégie globale, non un simple prestataire de services, d’autant
que l’entreprise peut être amenée à lui confier des informations confidentielles ;
• la personnalisation : l’entreprise doit exiger de s’adresser à un professionnel unique et permanent, lequel se chargera, le cas
échéant, de la répartition des tâches à l’intérieur de l’agence. Ce « dispatching » doit rester la cuisine interne de l’agence ;
• la permanence : la durée est nécessaire pour bâtir une politique de communication financière, logiquement plus sophistiquée qu’un
simple programme d’annonces légales. Les entreprises se montrent en général particulièrement fidèles à leurs agences financières.
■
■ Spécialiste ou généraliste ?
Activité convoitée, la communication financière n’est plus l’apanage exclusif des agences
spécialisées. Puisqu’elle participe de la stratégie d’image de l’entreprise, puisqu’elle adopte un
ton grand public, pourquoi ne pas la confier à une agence de communication généraliste ?
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D’ailleurs, qu’il s’agisse de lancer une campagne de privatisation, de gérer un budget post-
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privatisation, ou de riposter lors d’une OPA, les entreprises font de plus en plus appel aux agences
généralistes, celles s’occupant habituellement de publicité-produit. Est-ce une bonne formule ?
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Pour un problème banal, mieux vaut faire appel à une structure spécialisée en communication
financière. C’est une solution moins onéreuse et plus professionnelle.
By
L’INTRODUCTION EN BOURSE
L’objectif d’une entreprise s’introduisant en Bourse est clair : créer, maîtriser et gérer son image, afin
de susciter l’achat de ses titres. Lors d’une première cotation, la qualité de l’information s’avère
déterminante : meilleure aura été la campagne de communication, meilleur sera l’accueil des
actionnaires et plus facile sera ensuite la maîtrise de la carrière du titre.
Une notoriété : pour asseoir sa notoriété, l’entreprise peut avoir recours à quatre techniques :
By
• Une campagne publicitaire dans la presse quotidienne et patrimoniale, si possible échelonnée sur
plusieurs semaines. Outre les thèmes financiers (nombre d’actions proposées, prix de vente, profil
boursier de la valeur), elle abordera des thèmes institutionnels (l’entreprise et ses grandes
orientations).
• Une réunion d’information est organisée à Paris, en général sous l’égide de la SFAF (Société
Française des Analystes Financiers), le jour du lancement de l’opération, après obtention du visa
de l’AMF. Cette réunion à l’initiative de l’entreprise regroupe investisseurs, en particulier gérants
de fonds et de SICAV, futurs actionnaires, prescripteurs, en particulier analystes et journalistes,
banquiers, clients et éventuellement fournisseurs. Les managers de l’entreprise présentent leur
equity story via un slideshow projeté et distribué ainsi que toute plaquette utile à la
compréhension de l’entreprise. Les banquiers introducteurs mettent à disposition le prospectus
visé par l’AMF qui est le seul document officiel faisant foi. Ensuite, les dirigeants et les
banquiers entament un roadshow qui va les conduire dans les principales places financières
européennes et américaines. Pour certaines grandes opérations, des réunions sont organisées dans
plusieurs villes de France.
• Avant le lancement de l’opération, d’une manière subtile, sans jamais parler d’introduction en Bourse, et
après le lancement, l’entreprise et son agence développent une intense campagne de relations avec la
presse. Articles généraux, portraits de l’entreprise et des managers, interviews des dirigeants
permettent de faire connaître l’entreprise, sa stratégie, ses résultats et surtout ses perspectives car les
investisseurs achètent toujours l’avenir, etc. Il s’agit de faire connaître l’entreprise et de donner envie
d’acheter le titre qui va arriver en Bourse.
• Internet est devenu un moyen incontournable de communiquer pour une introduction en Bourse et
pour faire de la publicité financière, diffuser les communiqués, mais aussi et surtout intégrer la
campagne de communication sur le site de l’entreprise, en particulier au sein d’un site dédié. On
trouvera sur le site de l’entreprise, les documents officiels liés à l’opération, les documents
institutionnels, les communiqués de presse, la campagne publicitaire et tous les éléments
d’information ou de communication jugés utiles. En dehors de la présence sur le web et des
bandeaux publicitaires, l’entreprise peut mettre en place un site dédié à une opération spécifique.
Ce site peut se construire au sein du site global sur lequel un lien renvoie vers le site dédié. La
communication financière étant très réglementée, l’entreprise vérifiera que ce site respecte bien
les contraintes juridiques propres aux différents pays investisseurs étrangers.
La campagne de publicité financière reste une tradition pour les introductions en Bourse.
Toutefois, certaines opérations, en particulier celles ne visant pas le grand public, peuvent se faire
sans publicité. La campagne publicitaire est réalisée en priorité dans la presse écrite, quotidienne et
patrimoniale, sur plusieurs semaines, avant le lancement avec une campagne institutionnelle, et après
le lancement avec une campagne plus financière vantant la société et ses perspectives. L’ampleur de
cette campagne est bien sûr fonction de la taille de l’opération et de la notoriété de l’entreprise. Les
campagnes de grande ampleur utilisent la télévision, la radio ainsi que le web.
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■ En aval, assurer la carrière du titre
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Tout n’est pas terminé, une fois le titre introduit en Bourse. Il est tout aussi fondamental de réussir son
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Comment est-il composé ? Est-il homogène, fragile, fiable, volatil ? Quels autres investisseurs
faut-il essayer de gagner ?
• Mobilisation : l’entreprise doit entretenir des courants réguliers d’information, en intervenant
publiquement (par médias interposés) et en organisant des réunions d’information périodiques.
Pourquoi ne pas essayer de mobiliser son actionnariat, en nouant avec lui des liens étroits, par
l’intermédiaire d’une lettre aux actionnaires, d’un accès privé sur le site web ou d’une ligne
téléphonique ouverte aux questions ?
De tout ce qui précède, la conclusion est vite tirée. Pour être réussies, les actions préparant une
introduction en Bourse doivent être préparées à l’avance (quelques mois minimum), orchestrées de
près par des spécialistes de la communication financière et poursuivies dans le temps. Une image,
qu’elle soit institutionnelle ou financière, ne se construit pas du jour au lendemain. Enfin, la conduite
du programme se fera avec prudence : le marché boursier est extrêmement sensible. Des actions
erratiques, une déclaration inopinée, une rumeur mal maîtrisée seront immédiatement sanctionnées par
la variation des cours, d’où la nécessité de faire preuve de rigueur dans les prises de parole, qu’elles
soient le fait de l’état-major ou du pdg lui-même. Le crédit de parole s’obtient difficilement, et se perd
vite !
LE KRACH BOURSIER
Lors d’un krach boursier, comme celui que nous avons connu à l’automne 1987, après le
11 septembre 2001, pendant la guerre en Irak de 2003, en automne 2008 et en été 2011, les cours des
titres s’effondrent. Que doit faire une entreprise cotée en Bourse ? Se taire ? Parler ? Et si elle parle,
que dire ? Lors d’une crise généralisée, une communication efficace peut faire la différence : elle
peut aider une entreprise à améliorer sa place par rapport aux valeurs de son secteur.
également son rôle à jouer. Pour diffuser ces messages, l’entreprise dispose de nombreuses
possibilités : interviews du patron dans des supports économico-financiers, dialogue sur Internet,
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L’OPA
Une OPA est une opération essentiellement financière et pourtant, les médias ont de plus en plus
tendance à s’en emparer. Est-ce à dire que la lutte médiatique soit déterminante dans le cadre d’une
OPA ? Certes, non : les surenchères financières ont toujours le dernier mot. La presse ne peut
prétendre faire ou défaire une OPA : elle l’orchestre, mobilisant, si l’occasion s’y prête, l’opinion
publique. Une politique active de communication peut jouer sur l’issue des combats mais elle n’aura
en aucun cas la prétention de la déterminer : en faisant prendre aux uns et aux autres des décisions «
sous influence ».
Exemples
Une des dernières grandes OPA concernant une entreprise française s’est déroulée sur le territoire américain. Il s’agit de l’OPA de
Sanofi Aventis sur Genzyme. Cette OPA a débuté en juillet 2010 avec une première offre informelle. Après plusieurs tractations,
Sanofi lance une OPA hostile début octobre 2010, l’opération s’achèvera en février 2011 par un accord d’acquisition entre les deux
sociétés.
En France, la dernière grande OPA remonte au 26 juillet 2006. Le groupe Arcelor passe sous le contrôle d’un groupe d’origine indienne :
Mittal dans une indifférence quasi générale. Arcelor, surtout depuis le départ de son président Francis Mer, n’avait jamais cherché à se
forger une réputation ni même une image. Entreprise relativement apatride à la signature inconnue et au président d’une grande discrétion,
Arcelor a payé le prix de son absence de communication et personne n’a songé sérieusement à la protéger. Les actionnaires furent peu
nombreux à vouloir se mobiliser pour défendre une entreprise qui ne se singularisa pas par la qualité et la constance de ses relations avec
eux. Quant aux propres salariés d’Arcelor, et notamment l’actionnariat salarié, l’absence de toute réaction marque une distance forte
proche d’un désaveu adressé à leur équipe dirigeante. Inconnue du grand public, Arcelor ne pouvait espérer que les pouvoirs publics,
nationaux et locaux, se mobilisent.
On peut émettre l’hypothèse que si demain Air Liquide faisait l’objet d’une OPA, ses actionnaires hésiteraient longtemps à
abandonner une entreprise qui leur prête une attention constante.
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L’OPA d’Alcan sur Pechiney, un cas exemplaire
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Paris, le 7 juillet 2003, 10 h 30. Travis Engen, président et chef de la direction d’Alcan (CA : 12,5 Mds €, 54 000 collaborateurs, plus de
150 usines dans 43 pays, 15 sites en France) présente, lors d’une conférence de presse, le rapprochement de son groupe avec Pechiney
(CA : 11,9 Mds €, des sites dans 50 pays). Préparée depuis de longues semaines dans la plus grande confidentialité, l’annonce surprise
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fait la Une de la presse économique. Le caractère non sollicité de l’offre est abondamment commenté. La campagne menée par Alcan
sera fondée sur deux enjeux :
• faire connaître le groupe aux Français. Au lendemain de l’annonce, Alcan est présent dans tous les grands titres de la presse
nationale et régionale française ;
• démontrer les bénéfices de l’opération au moyen d’une seconde vague publicitaire de fin juillet à fin août 2003.
Alcan et son agence en communication installent un dispositif de relations avec la presse généraliste, économique et financière, en France
comme à l’international. Une brochure institutionnelle est publiée pour présenter Alcan aux leaders et aux relais d’opinion français. Des
relations ciblées sont établies avec les pouvoirs publics, notamment avec les représentants des ministères et les élus locaux, pour rassurer
sur les engagements d’Alcan en matière d’emplois et de stratégie industrielle : courriers personnalisés, rencontres avec les élus. Des
opérations de relations publiques sont organisées pour approcher les décideurs et les médias lors de la Foire internationale d’Art
contemporain de Paris, ou lors de la réception donnée pour la clôture de l’offre.
Le 4 septembre 2003, le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie donne son accord et le 7 octobre l’offre est ouverte.
Une campagne de publicité corporate est lancée, puis une campagne financière plus technique pour expliquer les modalités de l’offre.
Des spots radio sont créés pour maximiser l’impact. Un dispositif Internet complet est mis au point, avec site dédié et campagne
online. Un numéro vert est créé pour permettre aux actionnaires de s’informer quand ils le souhaitent. Deux lettres sont également
envoyées aux détenteurs de titres de Pechiney pour une approche directe et personnalisée, correspondant chacune à l’une des
phases de l’offre. Des brochures sont diffusées dans les réseaux bancaires pour une présence optimale.
Au terme de la première phase, le 24 novembre 2003, 92 % des actions Pechiney sont apportées. La seconde phase, ouverte début
décembre, séduit définitivement les derniers actionnaires de Pechiney. L’offre est close le 23 décembre. Le 8 janvier 2004, 97,95 % du
capital du groupe français est détenu par Alcan. Le Monde déclare qu’il s’agit « d’une opération menée de main de maître », et
L’Expansion ajoute : « Tout a été réglé comme du papier à musique. » ■
Quelle communication lors de fusions-acquisitions ?
En juillet 2007, Kraft a acheté la branche biscuits de Danone. Acquérir une des branches les plus prestigieuses du groupe Danone
sans déclencher de manifestations politiques ou syndicales et sans appel à la grève tenait un peu de la mission impossible. Si
l’opération s’est pourtant déroulée naturellement, c’est qu’elle fut longuement préparée en termes de communication.
Avec l’aide d’une agence de communication, en l’occurrence Fleishman-Hillard, plusieurs objectifs de communication furent fixés. Il
fallait :
• créer les conditions de l’acceptation d’une acquisition réputée sensible, en ne négligeant aucun type de public : la classe politique, les
organisations syndicales et bien sûr les salariés ;
• contrer l’hostilité latente, et notamment celle des médias, envers une prise de contrôle américaine alors que, deux ans auparavant,
une médiatisation forte fut enclenchée sur la base de la rumeur d’une OPA de Pepsico sur Danone ;
• positionner cette acquisition de la branche biscuits comme une réelle opportunité et rassurer les différents publics sur la réalité de
l’engagement et de la stratégie de Kraft.
Parmi les paramètres, figurait le fait que l’opération ne se limitait pas au territoire national mais concernait près d’une vingtaine de
pays où les entreprises étaient implantées avec chacune une culture spécifique. La stratégie globale reposait sur la démonstration
d’un engagement de long terme, non seulement pour maintenir l’activité biscuiterie, mais aussi pour la développer en lui apportant de
nouvelles ressources.
Une attention particulière devait être apportée à l’extrême sensibilité de ce type d’acquisition, ce qui amène à privilégier une
communication de proximité en interne pour les entreprises. Une évaluation des retombées presse et sur le web permettait
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également d’identifier les thèmes émergents et nécessitant une prise en compte. L’opération, qui eut pour thème « Together, we go
further », utilisa les outils suivants :
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• des relations presse pour actions utilisant la panoplie complète des moyens : argumentaire, media training, conférence de presse,
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veille. La simple annonce du projet généra en France 139 articles et 829 passages radio ;
• une communication d’influence vers les leaders d’opinion. Il fallait éviter que certains leaders n’apprennent le projet par les médias.
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Du cabinet du président de la République à celui du Premier ministre ou du ministre de l’Économie, en passant par de nombreux
parlementaires, un grand nombre d’hommes politiques disposèrent préalablement d’une information spécifique avec un objectif
clair : rassurer sur l’aspect social et les engagements pris pour les sites français ;
• une communication interne. Afin de rassurer les salariés de Danone, 150 000 kits de présentation leur furent adressés, dans une
vingtaine de langues. Une centaine d’expositions furent montées, chacune déclinée selon les pays et les productions concernées. Le
dispositif fut complété avec des vidéos, un site web dédié et des road shows organisés par les dirigeants.
L’opération s’est conclue fin 2007 par la concrétisation de l’acquisition. Les politiques ne se mobilisèrent pas, aucune grève ne se
produisit ; les médias se positionnèrent entre une attitude de neutralité et de soutien du projet. ■
■ Anticiper
Peut-on se mettre à l’abri d’une OPA ? Cette préoccupation débouche logiquement sur une autre
question : comment consolider son actionnariat ? La communication n’y apporte qu’un début de
réponse, à la mesure de ses moyens. En connaissant nominativement ses actionnaires, l’entreprise se
donne au moins la possibilité de les mobiliser en cas de conflit. C’est ce que l’on appelle la
technique du proxy-fighting. C’est un travail de longue haleine, le principe de l’anonymat de
l’actionnariat étant scrupuleusement respecté en France.
Les instruments interactifs (organisation de réunion, dialogue par téléphone ou sur Internet) sont
autant de moyens mis à la disposition de l’entreprise pour se constituer un fichier jour après jour.
C’est un travail de fourmi, relativement fastidieux, mais c’est la seule manière de se préparer à une
OPA en termes de communication.
■ Riposter
La riposte à une OPA s’ébauchera au cas par cas. C’est un problème classique de communication :
l’image de l’entreprise est en jeu, à elle de bâtir une stratégie ad hoc, tant sur le plan institutionnel,
que d’un point de vue financier
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LES MÉDIAS : DES PUBLICS EN ÉVOLUTION, EN ATTENTE DE QUALITÉ
Les médias sont des relais d’opinion majeurs pour une institution ou une entreprise. Ils exercent un pouvoir d’influence important
même si l’activisme des blogueurs et autres influenceurs digitaux tend à réduire, au moins à la marge, cette prépondérance.
Pour interagir avec ces publics exigeants, quelques recettes traditionnelles constituent les meilleures garanties du succès : des
informations justes et autant que faire se peut inédites, une relation soignée et dans la durée, de la confiance dont le temps a priori
vient renforcer l’épaisseur.
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Un bon événement demande une préparation minutieuse et non improvisée : définir des objectifs clairs et des publics triés sur le volet
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avant de laisser place à la créativité de la mise en scène ou à l’originalité du lieu retenu.
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Nouveau concept-phare, l’influence parait constituer le Graal des temps modernes. Elle procède d’un plan minutieux dont la crédibilité
passe en partie par la connaissance des dossiers en jeu et le sérieux de la relation instituée avec les publics concernés.
Lorsqu’on parle du secteur de l’influence, il s’agit de garder en mémoire que le lobbying ou les affaires publiques en font partie mais
obéissent à des logiques propres et des compétences, juridiques notamment, spécifiques.
−www.anae.org
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−www.heavent-expo.com
−www.cidj.com/travailler-dans-l-evenementiel-des-opportunites-pour-les-plus-motives/travailler-dans-l-evenementiel-les-qualites-les-
metiers-les-formations/
−www.cadresonline.com/conseils/coaching/fiches-metiers-salaires/fiches-metiers/detail/article/charge-de-communication-
evenementielle.html
−www.lenouveleconomiste.fr/lesdossiers/communication-evenementielle-lart-du-brief-24791/
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1 . Source : European Communication Monitor 2014.
2 . Source : enquête Ipsos-Steria pour Le Monde, France Inter, Fondation Jean-Jaurès et le Cevipof, janvier 2014.
3 . Source : ministère de la Culture et de la Communication, Direction Générale des Médias et des Industries Culturelles (DGMIC), 2012.
4 . Source : Society for New Communications Research, 2008.
5 . Source : ministère de la Culture et de la Communication, Direction Générale des Médias et des Industries Culturelles (DGMIC).
6 . Source : education-medias.csa.fr, avril 2015.
7 . Source : Médiamat Annuel 2014, Médiamétrie.
8 . Source : « L’année TV 2014 », Médiamétrie.
9 . Source : Outils du Web (ODW), 2013.
10. Auteur du livre Réussir ses relations presse, 2e édition, Dunod, 2015.
11 . Des éléments plus détaillés sont fournis à ce sujet dans le chapitre 3 autour de l’évaluation de la communication.
12. Le taux d’attribution est le taux qui permet aux répondants d’une étude d’associer avec justesse l’événement à la marque qui en est l’instigatrice.
13. Jacquot A., « Le consentement, premier levier de l’efficacité », Cahier de tendances 2011-2012, Occurrence.
14. Source : chiffres clés des annonceurs-dépenses par média 2014.
15. Source : Office de Justification des Statistiques et Unimev mémo chiffres 2013-2014.
16. Le matériel de démonstration doit être en bon état. Il y aura toujours quelqu’un sur le stand capable de le faire marcher.
17. Mucchielli A. (2010), L’art d’influencer. Analyse des techniques de manipulation, Armand Colin.
18. François L., Huyghe F.-B. (2009), Contre-pouvoirs. De la société d’autorité à la démocratie d’influence, Paris, Ellipses.
19. Racouchot B. (2012), « De la stratégie d’influence à la communication d’influence », Communication & Influence, n° 36, septembre.
20. Juillet A. (2009), Communication & Influence, hors-série n° 1, juin 2009.
21. Dans ce chapitre, nous avons intentionnellement choisi des exemples connus de tous, aux politiques financières relativement coûteuses. Cela ne
veut pas dire pour autant que la communication financière est réservée aux seules grandes entreprises disposant de budgets conséquents.
22. Source : étude Havas Paris 2014 avec CSA.
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23. Le BALO est une annexe au Journal officiel. Il publie toutes les informations relatives à la vie des sociétés faisant publiquement appel à l’épargne.
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Il peut s’agir de convocations à des assemblées d’actionnaires, de la publication des comptes, de l’annonce d’un changement important. (cf.
www.journal-officiel.gouv.fr/balo/)
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Chapitre 7
I nternet est devenu le lieu incontournable des communications des organisations. Ces dernières ont progressivement intégré les
possibilités dynamiques offertes par le web et ont mis en place des dispositifs d’interactions avec leurs publics tranchant avec les
approches autocentrées autour du site comme seul avatar de la communication digitale. Le développement des plateformes de sociabilité
numérique est un des signes manifestes de cette évolution.
Si les problématiques digitales concernent les organisations au plan macro et en particulier la fonction marketing, la communication est tout
particulièrement impactée dans ses spécificités : instantanéité des échanges, gratuité, contenus informels, etc.
À partir des années 2005-2008, l’arrivée du web 2.0 a achevé la rupture avec la communication verticale où les organisations émettaient
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du contenu vers leurs publics, pour les placer dans une posture conversationnelle adaptée à la diversité des réseaux sociaux. Comment
s’insérer au sein de cette nouvelle configuration ? Comment comprendre et interagir avec ces nouvelles audiences ? Via quels formats et
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quels canaux ?
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SOMMAIRE
1. La construction d’une stratégie digitale
2. L’entreprise et ses sites Internet
3. Digital descendant : publicité online et e-mailing
4. Web 2.0 et panorama des réseaux sociaux
5. Évaluation et e-réputation
6. Les professionnels du digital
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1 LA CONSTRUCTION D’UNE STRATÉGIE
DIGITALE
billboard, etc.) ;
• le mobile ;
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• la présence sur des plateformes de user generated content (comme les réseaux sociaux et
globalement l’ensemble des plateformes collaboratives).
La mutualisation de ces différents moyens doit mener à la création d’un écosystème numérique
cohérent qui permet d’incarner la marque. Nous passerons en revue chacun de ces outils avec une
approche pragmatique : à quoi servent-ils et comment les utiliser au mieux pour la communication
des entreprises et des institutions ? Avant de nous intéresser à chacun de ces outils, nous nous
intéresserons d’abord à la conception d’une stratégie digitale dans sa globalité.
ces quelques entreprises ayant réussi à anticiper les changements liés à l’expansion du digital, on trouve
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un peu moins de 40 % des entreprises n’ayant planifié aucun programme de transformation numérique
de l’organisation !
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Pour cela, Younma Ovazza dans son ouvrage Comment construire une stratégie digitale ? (2011)
préconise de considérer Internet comme un espace et non comme un média : Internet est fait de
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différents lieux, reliés entre eux par des routes, des liens. On peut construire un site idéal, si aucun
chemin ne permet d’y accéder, personne ne le verra. Ces différents lieux sont à l’image d’une ville :
il y a des lieux de grandes circulations, des carrefours, des lieux d’échanges et de conversation, des
grands bâtiments… Élaborer une stratégie digitale sous-entend de pouvoir maîtriser la très grande
diversité des supports qui coexistent sur Internet. Cette vision permet de souligner la nécessité de
constituer un écosystème cohérent où chaque moyen correspond à l’atteinte d’objectifs précis.
On peut distinguer différents types de lieux :
• les sites Internet : ce sont les bâtiments officiels représentant des administrations, des entreprises,
des individus. Ils permettent relativement peu d’interactions comparés à d’autres structures, mais
sont surtout là pour mettre à disposition de l’information ;
• les moteurs de recherches : ce sont les plans, les annuaires, les guides d’Internet, permettant à
chacun de trouver son chemin ;
• les plateformes UGC (User Generated Content) : ce sont les lieux publics permettant l’échange
entre utilisateurs notamment à partir de leurs propres productions. Ils peuvent être de différentes
natures : à l’image d’un café, ils peuvent être destinés à la conversation informelle, personnelle.
À l’image d’un salon littéraire, ils peuvent être lieux de débats, de prises de paroles politiques
ou sociétales. À l’image d’une association sportive ou d’un club, ils peuvent être aussi lieu de
discussion autour de thèmes, de pratiques, de centres d’intérêts particuliers. Le développement
du web 2.0 a permis à ces plateformes UGC de passer de nombreuses plateformes atomisées,
comportant un nombre restreint d’individus (forums), à des plateformes globales permettant, par
des effets de réseau, de se connecter à des communautés particulières (réseaux sociaux
numériques).
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PENSER « USER-CENTRIC » : L’ÉTUDE DU PARCOURS CLIENT
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Sur Internet, il s’agit de penser avant tout en termes d’usage et d’utilisateurs. Un internaute est
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nécessairement actif, et tenter de le rendre captif en lui imposant trop fortement un contenu
médiatique non-désiré peut-être source d’énervement ou de rejet. C’est notamment le cas des
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interstitiels vidéos se déclenchant sur certaines plateformes de diffusion de contenu et qui imposent
au consommateur d’afficher la publicité au lieu de pouvoir la passer.
Une étude de Rapp Media et InSkin Media (2014) montre que dans une certaine mesure, une
communication trop répétitive est plutôt rejetée. C’est ce qui se passe lors de reciblage publicitaire,
également nommé retargeting. Autrement dit, l’affichage de publicités adaptées aux pratiques de
navigation de l’internaute, par exemple en fonction des produits consultés sur un site marchand. Ceci
rend un utilisateur donné plus susceptible d’être exposé à une publicité en particulier au détriment
d’autres, augmentant le « risque » de voir plusieurs fois la même publicité. Or, l’étude Rapp Media
et InSkin Media souligne qu’au-delà de quatre à cinq affichages, la communication online peut
devenir ennuyeuse et intrusive. Au-delà de dix apparitions, le sentiment majoritaire exprimé va
jusqu’à la colère !
L’objectif est donc de se rendre légitimement utile, de savoir proposer la bonne information au bon
moment, sans jamais dépasser un certain seuil d’acceptabilité.
Il est ainsi nécessaire de faire correspondre la structure et le contenu des plateformes digitales de
la marque avec les attentes des consommateurs-internautes – ou simples visiteurs recherchant de
l’information – afin de viser juste, sans se montrer trop invasif. La première étape est de formaliser
le parcours client. Il s’agit de comprendre comment agit l’internaute actuel ou potentiel lorsqu’il
exprime un besoin particulier. Ces besoins sont fortement similaires à ceux que l’on peut rencontrer
en dehors du digital, dans la vie réelle. Ce sont donc principalement les moyens d’actions qui sont
différents.
Pour simplifier, un parcours client « type » pourrait ressembler à ceci :
T ABLEAU 7.1 – PARCOURS CLIENT « TYPE » D’UN INTERNAUTE
Bes o in s in t ern au t e/ clien t / u s ag er Ob ject if à s at is faire p o u r M o y en s d ’act io n s p o s s ib les en Do main e co n cern é
l’o rg an is at io n co mmu n icat io n d ig it ale
« J’ai un besoin à satisfaire mais je ne sais Notoriété : l’organisation est Référencement Communication
pas vers quelle(s) organisation(s) me présente à l’esprit de l’internaute. Communication display
tourner. » Elle est connue/identifiée. Blogs
Relations Presses online
« Je me décide enfin à passer Action : l’internaute passe Sites de l’organisation (e-commerce,
à l’action. » effectivement à l’action (acheter, institutionnel, événementiel…)
soutenir, relayer, donner…)
Marketing
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PASSER À L’ACTION
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Chaque besoin identifié doit être alors pensé selon un triptyque usage/contenu/outil :
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Internet, au service du site corporate de l’entreprise et de la présence de celle-ci sur les réseaux
sociaux, offre aux organisations des outils indispensables, venant enrichir l’offre des supports
traditionnels de communication. L’acte fondateur des entreprises est d’ailleurs bien souvent la
création de leur site, sur lequel elles présentent leur projet économique et leurs offres d’emploi.
« L’entreprise doit être repensée autour de l’information », avait averti Francis Lorentz, auteur
d’un rapport au gouvernement sur Internet. Le net induit nécessairement de nouveaux modes de
communication.
d’incarner la vision d’une entreprise, d’une marque ou d’un produit/service. Le site actuel de Danone
(www.danoneetvous.com) présente par exemple l’histoire de la marque, ses principales missions, ses
activités, sa vision du management et de l’innovation. Un tel site est tourné vers la présentation
d’informations qu’un consommateur peut se poser concernant l’entité globale que représente une
entreprise. Souvent, ce type de site permet peu d’interactions du public avec les représentants de
l’entreprise. La nature plutôt statique du contenu vient corroborer la présentation des valeurs
profondément ancrées de l’entreprise : il ne s’agit pas d’être dans l’interaction permanente, mais de
présenter et, dans une certaine mesure, d’ancrer ce que l’entreprise est, ce qu’elle fait, ce en quoi elle
croit.
Exemple
En 2004, la marque Vittel a mis en ligne son site Internet, vittel.fr, à l’occasion de son 150e anniversaire. Ce site est avant tout
institutionnel, orienté vers l’histoire de la marque et de ses produits. Devenu vittel.com avec des traductions en quatre langues, le site
a ensuite évolué sur le thème de la vitalité en proposant des conseils alimentaires et de bien-être, un test de vitalité et un espace de
vente de quelques articles de sport.
En 2011, le site a été totalement relooké dans une dimension davantage corporate avec la présentation de l’histoire d’une marque
datant de 1857, la responsabilité sociale de l’entreprise et l’ensemble des promotions offertes selon les distributeurs de la marque.
LE SITE MARQUE
Un site marque correspond à un site permettant de faire la promotion d’un produit, d'une gamme ou
d’un service en particulier afin de mettre ce dernier en valeur. Il est fortement axé sur les
caractéristiques du produit, les bénéfices de celui-ci et les preuves qui vont de pair.
LE SITE ÉVÉNEMENTIEL
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À l’inverse d’un site institutionnel, un site événementiel se caractérise par un sujet (offre, service,
produit, événement) limité dans le temps. L’objectif est ici de savoir inciter le passage à l’action
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(achat, participation, donation, etc.) dans la limite de la durée de l’événement. Il est important de
garder en tête qu’un site événementiel peut être pérenne lorsqu’il concerne un événement saisonnier,
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comme par exemple un marathon organisé tous les ans, ou une offre promotionnelle organisée tous les
trimestres. Lors de sa création, il faut alors anticiper la capacité de ce site à pouvoir renouveler son
contenu sans avoir à recréer entièrement une nouvelle plateforme dédiée. La fondation ARC a par
exemple mis en place un site événementiel pour l’événement « Le Triathlon des Roses », une épreuve
sportive réservée aux femmes afin de lutter contre le cancer du sein.
P age d'attente du site triathlondesroses.fr
LE SITE MOBILE
Jusqu’à récemment, le site mobile était une entité à part du fait de la nécessité de développer des
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plateformes dédiées et adaptées aux contraintes des technologies mobiles. Aujourd’hui, on parle surtout
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de responsive design, désignant la nécessité de développer des plateformes web dont l’affichage et la
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gestion du contenu soient compatibles avec tous les supports imaginables (ordinateur de bureau,
ordinateur portable, téléphone portable, tablette, « mablette », etc.). Parler de site mobile aujourd’hui
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est donc inapproprié, il faut considérer que chaque plateforme puisse être accessible depuis n’importe
quel support.
LE SITE COMMUNAUTAIRE
Un site communautaire est un espace créé par une organisation afin de permettre à des utilisateurs
d’interagir, sur la base d’un intérêt commun. L’organisation se met ainsi au service de ses clients en
leur proposant des services et imitant certains réseaux sociaux ou sites d’économie collaborative.
C’est notamment le cas de Castorama et de son site les Troc’Heures (www.lestrocheures.fr)
permettant de mettre en contact des individus souhaitant se rendre mutuellement service pour divers
travaux.
L’intérêt pour la marque est de pouvoir créer de l’attachement et de provoquer un sentiment
d’appartenance à cette communauté virtuelle. Mais avant le lancement de tout site
communautaire par une marque, encore faut-il s’assurer de la légitimité de celle-ci à le
proposer. Beaucoup de ces tentatives échouent, notamment à cause d’une méfiance des
internautes face à ce type d’initiative, souvent perçues comme une tentative de récupération.
LE SITE MARCHAND
Il s’agit des sites proposant des boutiques en ligne. Ce type de site n’est pas axé sur la
communication corporate mais sur la communication commerciale qui constitue un levier marchand.
Ils demandent nécessairement une équipe technique développée, capable de répondre et d’intervenir
rapidement.
Les sites marchands répondent, à l’instar des boutiques physiques, à des objectifs précis en termes
de vente. L’efficacité du site en lui-même se perçoit notamment selon le taux de transformation : sur le
nombre total de visiteurs, combien achètent effectivement en ligne ?
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À noter qu’un site marchand doit répondre à un certain nombre de contraintes juridiques
particulières liées aux transactions financières, aux responsabilités en termes d’informations aux
consommateurs. À ce titre, ils répondent aux mêmes obligations que les entreprises de vente à distance,
comprenant des obligations déclaratives (protection des consommateurs, TVA), des mentions
obligatoires, des règles précises en termes de prospection, etc.
Certains sites qui proposent de visualiser en ligne les différents produits mais qui ne
permettent pas d’acheter sont appelés « sites catalogues ».
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Exemple
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Le site de la Société Générale, entièrement conçu en relation avec l’identité visuelle du groupe (le code couleur noir et rouge), offre
à l’internaute de multiples liens en fonction de ses centres d’intérêt. Le passionné de rugby, sport parrainé par la banque depuis 1987,
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y trouvera un espace dédié et se prolongeant par des comptes Twitter ou Facebook « Paramourdurugby », comprenant un nombre
considérable de choix : actualités, quiz, jeux, goodies, blogs, résultats.
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L’amateur d’art découvrira les collections artistiques avec un zoom sur les nouvelles acquisitions. L’analyste financier pourra
lire des études économiques mensuelles sur la croissance économique, les prix du carburant, etc. Le site comprend aussi un blog
« SGénération » dont l’ambition est de « laisser s’exprimer les gens qui font le groupe ».
Enfin et surtout, la qualité d’un site, chargé de véhiculer l’image de la marque et son message,
s’appréciera à l’aune de sa capacité à avoir « rempli son contrat », car la réalisation d’un site web
n’est pas une simple production créative. L’interactivité n’est pas un gadget : c’est un outil au service
d’objectifs clairs et prédéfinis.
Les sites web ont bien évolué, passant depuis la fin des années 1990 de brochures virtuelles à un
dispositif complexe permettant des entrées multiples et une lecture plus ergonomique. La possibilité de
réduction des coûts d’impression, la plus grande facilité de mise à jour des informations et les
opportunités de dialogue avec les parties prenantes ont considérablement développé l’usage d’Internet
pour les organisations, et ce, d’autant que la proportion d’internautes s’accroissait et que le haut débit
permettant un téléchargement désormais quasi instantané se généralisait.
Exemple
Danone a monté, parallèlement à son site institutionnel danone.com, un site entièrement dédié à la relation avec le consommateur :
danoneetvous.com. Ce site, qui a pour signature « Bien manger, vivre mieux, chaque jour » et en sous-titre « Vous allez aimer faire
vos courses », est conçu comme un magazine d’information généraliste sur le thème de l’alimentation, de la santé et de la protection
de l’environnement. L’internaute y trouvera le menu du jour, des informations sur les oméga 3, des conseils sur les gestes du
quotidien pour protéger l’environnement et des leçons de gymnastique. En s’inscrivant, il peut recevoir une newsletter bimensuelle et
des bons de réduction.
L’entreprise propose parallèlement des sites spécifiques selon le profil et les centres d’intérêt des internautes. Un site de conseil de bien-
être est proposé, danoneaunaturel.fr, les professionnels de la santé peuvent se retrouver sur santé.danone.fr, les étudiants sur
danonepeople.com et ceux intéressés par l’entreprenariat social sur danonecommunities.com
Exemple
Lorsque la Macif décide, en concertation avec les associations concernées, de mettre au point une offre spécifique pour les trois à
cinq millions de Français sourds ou malentendants, elle s’appuie largement sur l’utilisation des nouvelles technologies. Le dispositif se
déroule en trois volets :
− la mise à disposition de conseillers spécialement formés à la langue des signes ;
− la création d’un site Internet, ouvert dès 2003, macifsourds.com. Intégralement « bilingue », ce site présente des textes courts,
systématiquement illustrés et traduits en langue des signes, propose des vidéos de présentation des produits en langue des signes ; sur
des thèmes variés (contrat automobile, crédit, épargne, santé, logement). Il offre enfin la possibilité de dialoguer en direct avec des
conseillers via l’utilisation de webcam directement depuis son ordinateur ;
− cette initiative originale a été « publicisée » sur le site macif.fr, dans les points d’accueil et a fait l’objet d’une information
spécifique auprès des sociétaires.
La réussite fut totale non seulement du point de vue du nombre et de la qualité des contacts générés, mais aussi de l’image
véhiculée. Le site a d’ailleurs été couronné par un Phénix UDA en mars 2005 (uda.fr).
Toujours en activité en 2015, le site s’est enrichi et propose des vidéos, une newsletter et une application pour smartphone. (Source :
www.macif.fr)
La notion d’interactivité est ici centrale et certaines recherches telles que celle de Leiner et
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Quiring en 2008 ont montré que, dans l’esprit des internautes, la mise à jour du site pouvait se révéler
un élément central de perception de l’interactivité, davantage même que la possibilité de dialogue
effective. Cela explique largement que la perception interactive d’un site web accroisse l’intention
de le visiter à nouveau.
Une étude menée par Waters et Lemanski en 2011 et conduite sur les sites web des 500 premières
entreprises mondiales indique que les grandes organisations éprouvent encore quelques difficultés à
s’engager dans les possibilités de dialogue et d’échanges sur Internet, comme si le site web était
spontanément perçu comme une propriété de l’organisation et que celle-ci devait en assurer un
contrôle. Peut-être assisterons-nous à une étrange séparation entre un site web qui resterait « sous
contrôle » et un engagement vers la conversation et l’échange qui serait l’apanage des réseaux
sociaux.
Exemple
Le site sncf.com est un modèle de communication de proximité permise par le web. Le site contient une rubrique « Opinions et
débats » renvoyant sur un site dédié « débats.sncf.com », l’internaute peut choisir son interlocuteur parmi vingt personnes dont la
photo et le profil s’affichent. Les questions – qui peuvent être également posées sous forme vidéo – s’affichent à l’écran, ainsi que
la réponse de l’interlocuteur de la SNCF et les réactions des autres internautes. Les internautes peuvent noter l’intérêt du débat, le
score obtenu est indiqué sur le web ainsi que le degré d’activité (nombre de participants au débat). Fin novembre 2011, le site fut à
nouveau remodelé afin de mieux distinguer les questions de fond et l’information clients. Un site « dialogue.sncf.com » renvoie vers
deux sites distincts :
− un site « Questions & réponses » composé des réponses types aux questions les plus souvent posées, appuyées par un système de
réponses personnalisées sur lequel peuvent se greffer les commentaires et réponses des internautes ;
− un site « Opinions & débats » sur lequel les internautes peuvent débattre du sujet de leur choix et sur lequel peuvent rebondir les
interlocuteurs de la SNCF.
Le site contient sa propre radio. « Sncf la radio » offre des podcasts littéraires à télécharger gratuitement et propose des applications
adaptées à une utilisation de type tablette ou smartphone.
ET E-MAILING
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Internet peut également être utilisé selon une logique proche de certains outils offline comme le
mailling ou la publicité. Malgré une forte proximité en terme de fonctionnement et d’usage, le
caractère online de certains supports implique de réfléchir différemment à leur conception. Nous
allons ici nous concentrer sur deux outils en particulier : la publicité online (display, achat de mots
clés, etc.) et l’e-mailing.
Exemple
Quand la marque de jeans Levi’s lance un spot TV, elle le soutient sur le Net. Comment ? Une icône clignote sur le menu du site
choisi. Si l’internaute clique dessus, il découvrira l’émetteur de l’image – en l’occurrence Levi’s – et les images du film.
annuaires et les services en ligne, incontournables portes d’entrée au réseau, qui tiennent le premier
rang.
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La communication online
Selon l’étude SRI « Observatoire de l’e-pub » réalisée par PWC en 2014, la communication online a connu une progression de 4 %
sur l’année 2014 en France, approchant ainsi les 3 milliards de chiffre d’affaires. Les dépenses sur le média digital représentent
désormais 25 % des investissements média, derrière la TV (27 %) et pour la première fois devant la presse (24 %). La tendance est
encore plus forte chez certains de nos voisins, dont tout particulièrement les Anglais et Allemands avec respectivement 37 % et 32 %
de part du digital dans les dépenses média.
Le mobile reste le support le plus dynamique avec une hausse des investissements médias de plus de 77 % entre 2013 et 2014, autant
en display qu’en search. Le mobile pèse ainsi 14 % du marché digital en France, ce qui reste toujours en dessous notamment de la
part du mobile en Angleterre (23 %). ■
Exemple
Wilkinson a créé un site ffk-wilkinson.com/fr construit en forme de bande-annonce de film hollywoodien. Le thème du film « Fight
for kisses » construit en images numériques se concentre sur la qualité offerte par le nouveau rasoir qui amène l’enfant à une
extrême jalousie envers son père.
La qualité du film en fit l’un des plus diffusés sur la toile en 2008, avec le prix du meilleur site web UDA 2008. Le site était
accompagné de jeux en ligne, de goodies et d’un espace concours.
La bannière classique La bannière qui porte bien son nom de « classique » de par son format horizontal, mais
468 x 30, 35 Ko
qui est de moins en moins utilisée.
La méga bannière Plus attrayant que la bannière classique grâce à l’espace plus grand permettant plus de
728 x 90, 50 Ko
libertés.
Le pavé Un format pratique pour diffuser de la vidéo et s’intégrant bien aux sites. 300 x 250 50 Ko
Le skyscraper Un format atypique dont la forme complique l’insertion de texte et impose souvent une
120 x 600 ou 160*600 50 Ko
utilisation qui soit complémentaire à d’autres supports.
Le pop-under Une fenêtre s’affichant en dessous de la page chargée. Peut donner l’impression d’être
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L’expand banner Une bannière qui s’étend au passage de la souris, permettant d’être affiché sur une large Taille variable, 50 Ko, 30 sec.
zone, sans trop entraver la navigabilité. max.
Le flash transparent Un outil intrusif mais potentiellement très intéressant consistant en une animation Taille variable, 70 Ko, 10 sec.
laissant le reste de la page visible et accessible. max.
Le billboard Un billboard est un format où est diffusée une animation, une vidéo, un flux en
Taille variable, 50 Ko
streaming.
L’habillage de site L’habillage consiste à transformer un site à l’image d’un produit, d’une marque, d’une
entreprise, etc. C’est une solution bien plus coûteuse que les autres, mais qui est N/A
efficace, non gênante pour l’internaute et offrant une grande visibilité.
doit pouvoir être clairement identifiée comme telle » et que « tout annonceur, émetteur d’une
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campagne de communication publicitaire digitale doit être aisément identifiable ». Elle porte
également une attention particulière à la protection des enfants et des adolescents sur Internet, afin
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d’éviter que ceux-ci ne souscrivent indûment à des services payants, et prend en compte le confort
d’utilisation pour dissuader les pop-up trop intrusifs. Le poids, les dimensions, l’intensité sonore et
la durée doivent être raisonnables selon les termes de cette recommandation.
Exemple
Il existe un organisme chargé de la standardisation des formats publicitaires online : l’IAB (Interactive Adversiting Bureau). Sa
mission est triple : structurer le marché de la communication sur Internet, favoriser son usage et optimiser son efficacité. L’IAB se
propose aux agences et annonceurs pour les aider à intégrer Internet au sein de leurs stratégies marketing, mais a également pour
mission de mettre en place des standards visant à harmoniser les pratiques professionnelles des acteurs du secteur. Cette entité
indépendante fait partie du réseau international d’affiliés de l’Interactive Adversiting Bureau et compte en France 140 sociétés
membres. (Source : www.iabfrance.com)
3.2 L’E-MAILING
PRÉSENTATION ET STRATÉGIE
L’e-mail est un moyen de communication qui est désormais entièrement rentré dans les mœurs. Mais
il ne faut pas oublier qu’il reste un outil de communication puissant, si bien utilisé. Une politique
structurée d’e-mailing est une excellente technique de conquête ou de fidélisation de clients, tant par
le biais d’une communication institutionnelle que dans une perspective commerciale plus offensive
(relances et/ou offres promotionnelles effectuées par e-mail, etc.)
Exemple
Le site web de Carrefour (« carrefour.fr ») propose à ses clients un abonnement gratuit à quatre newsletters hebdomadaires. La
première est centrée sur les bonnes affaires de la semaine (catalogue, promotions), la deuxième, plus globale, traite de l’actualité du
groupe Carrefour, la troisième de celle des Carrefours Market et la quatrième des menus et recettes du moment.
L’entreprise désireuse d’effectuer une campagne d’e-mailing vérifiera que les destinataires ont
bien donné leur consentement à recevoir ce type de message. C’est toute la différence entre un
message commercial et un spam. Cette distinction faite par l’article 22 de la loi du 21 juin 2004,
toujours en vigueur, sur l’économie numérique s’applique également aux messages reçus sous forme
SMS (Short Message Service) ou MMS (Multimedia Messaging Service).
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VERS UNE CONVERGENCE DES SUPPORTS ?
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dichotomique des avantages du mail qui représenterait la modernité là où le papier serait désuet. Si le
papier a pu être suspecté de ne pas être écologiquement correct, la généralisation des impressions sur
papier recyclé et le constat de l’augmentation de la surface de la forêt française ajoutés à la
connaissance des coûts environnementaux de la messagerie électronique, conduisent à penser que le
papier pourrait rester un support de communication important.
On peut envisager à l’avenir une connexion plus grande entre le papier et l’électronique à l’exemple
des QR Codes qui permettent, en flashant un tag sur un document papier, de renvoyer vers des
informations complémentaires obtenues via son smartphone. Demain, le papier pourra contenir du son,
voire de la vidéo (video on print) et toute frontière entre le document papier et numérique s’atténuera
alors.
QUELQUES DANGERS
Néanmoins, ce nouveau mode d’acheminement n’est pas dépourvu d’inconvénients. En ce qui concerne
sa confidentialité d’abord : le courrier électronique, transitant par plusieurs serveurs et demeurant dans
la boîte aux lettres électronique du correspondant jusqu’à ce que celui-ci le relève, peut faire l’objet
d’un « cambriolage informatique » et être lu par des indésirables. En ce qui concerne l’absence de
filtrage, ensuite : par e-mail, nous l’avons dit plus haut, peut être transmis tout type de courrier, et
notamment des annonces publicitaires. Ce mode d’acheminement idéal pour l’émetteur n’est pas sans
contrepartie pour certains récepteurs, dont les boîtes aux lettres regorgent de courriers inutiles. Certains
mettent en place des programmes permettant de se protéger de cette invasion de courriers, appelés «
spam ».
Ce décalage entre ce que nous souhaitons exprimer et ce que comprendra le destinataire est
particulièrement élevé dans l’écriture électronique. Le mail est souvent utilisé pour adresser des
informations brèves, il fonctionne comme un succédané du téléphone, mais là où l’oral permet de
faire passer une tonalité, un second degré, l’écriture électronique est souvent concise, sans rien qui
puisse faire état de l’esprit du récepteur. Un conseil donc : avant d’appuyer sur la touche « Envoyer »
tâchez de relire votre mail afin de vérifier qu’un sens caché n’y est pas dissimulé ; bannissez toute
forme d’ironie et de second degré, souvent désastreuse.
La communication difficile
« Entre :
• ce que je pense ;
• ce que je veux dire ;
• ce que je crois dire ;
• ce que je dis ;
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• ce que vous avez envie d’entendre ;
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• ce que vous croyez entendre ;
• ce que vous entendez ;
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il y a neuf possibilités qu’on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même. » ■
(Source : Bernard Werber, Encyclopédie du savoir relatif et absolu, Albin Michel, 1993.)
• Internet permet à l’entreprise une écoute parfaite des tendances émergentes, des conflits et des
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opportunités potentielles pouvant se présenter. Cela nécessite de disposer d’outils adaptés pour
évaluer l’intérêt des informations recueillies. Les alertes Google et les flux RSS que nous
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pouvons obtenir gratuitement représentent une première étape, mais pour de grandes entreprises
l’acquisition de logiciels adaptés est nécessaire.
• Enfin, indéniablement, Internet possède un pouvoir d’influence fort envers les internautes pour ce
qui a trait aux services marchands. Une étude menée par Fleishman-Hillard en 2012 auprès de
5 000 internautes allemands, anglais et français indique que le pouvoir du web en termes de choix
du consommateur serait dix fois plus élevé que les médias traditionnels. Les secteurs des loisirs et
du tourisme sont presque totalement dépendants des informations recueillies sur le web. Internet a
deux fois plus d’influence auprès des consommateurs que la télévision. 81 % des Français
interrogés déclarent avoir la sensation de gagner du temps grâce à Internet, et estiment à 50 % que
ce média les aide à prendre de meilleures décisions. Mais pas en faisant confiance à n’importe
quel avis ! Lorsqu’il s’agit de décisions importantes, les consommateurs sollicitent plus largement
l’avis d’autres internautes, largement devant la consultation des sites Internet des entreprises. Ce
qui révolutionne la communication quand il s’agit de digital, c’est la puissance du bouche à
oreille online !
L’AVÈNEMENT DE LA CONVERSATION
Les réseaux sociaux ne doivent pas être considérés comme un outil, mais plutôt comme une nouvelle
manière de communiquer per se. Dans son ouvrage The Nature of marketing (2008), Chuck Brymer
déclarait : « Nous devons passer de la création de messages à l’accroissement des connexions [...].
Passer du ciblage d’individus à l’engagement des communautés. » Et à propos de la relation entre la
mesure et l’objectif, il écrivait : « On nous pose trop souvent la question “Combien” alors que la
question la plus importante est désormais “Avec quelle rapidité”. »
Dans le même esprit, les auteurs américains Brian Solis et Deirdre Breakenridge (2009)
considèrent que : « Les médias sociaux représentent le passage d’un mécanisme de transmission
unilatérale d’informations vers un modèle multi-acteurs, fortement enraciné dans un cadre
conversationnel entre interlocuteurs de même rang. » Selon eux, le web 2.0 introduit un renouveau des
relations publiques où il s’agit de converser avec des publics, et non vers des publics.
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Les entreprises ont parfaitement intégré l’importance des réseaux sociaux et l’on estime d’après l’étude
Global Social Media Check-Up 2012 menée par Burson-Marsteller que sur les 100 premières
entreprises mondiales, 87 sont présentes sur au moins un réseau social et 25 sont présentes sur 4,
Twitter apparaissant comme le média social préféré des entreprises avec 82 % de présence contre 79
% pour Youtube et 74 % pour Facebook (contre respectivement 84 %, 57 % et 77 % en 2011).
L’activité sur ces mêmes réseaux s’est également intensifiée : 93 % des organisations publient sur
leurs pages Facebook à un rythme au moins hebdomadaire. Mais au-delà du nombre de réseaux sociaux
utilisés ou de la fréquence d’activité, c’est surtout l’usage qui a évolué. En effet, les marques semblent
avoir fortement gagné en capacité à interagir directement sur les réseaux sociaux : 79 % des entreprises
enquêtées répondent aux internautes par l’usage de mentions et de retweets, tandis que 70 % des
entreprises répondent aux commentaires sur les pages Facebook.
Le résultat ne se fait pas attendre : entre 2011 et 2012, le nombre de followers a presque triplé,
atteignant en moyenne un peu plus de 14 700 utilisateurs contre 5 076 en 2011. De même, le nombre
de « likes » sur Facebook a augmenté de 275 % entre 2010 et 2012 atteignant 152 646 likes, et cela
uniquement pour les 100 entreprises étudiées.
Une étude menée conjointement entre Angie+1 et Occurrence a recueilli et analysé l’usage des
médiaux sociaux parmi les directions de la communication de 133 organisations ayant établi une
stratégie ou des actions de communications sur les médias sociaux. Celle-ci révèle que si plus de
85 % des entreprises communiquent auprès des consommateurs et du grand public, la moitié
s’adresse également aux journalistes (51 %) ainsi qu’aux clients et prospects (44 %), relevant donc
la grande disparité des cibles. Les sujets les plus abordés par ces entreprises sont, à proportion
quasi-égale, la citoyenneté/RSE/mécénat, les produits et marques, ainsi que l’innovation et la R&D
(aux alentours de 60 %).
De plus, un tiers des enquêtés déclare avoir une approche « conversationnelle » des médiaux
sociaux (près de 40 % des répondants), en opposition notamment à une approche « descendante » (37
%). Et c’est tout particulièrement le cas des entreprises considérant les médias sociaux comme
importants au sein de leurs stratégies de communication (62 % d’entre elles ont une approche
conversationnelle).
Au niveau organisationnel, les trois quarts des institutions, gèrent les médias sociaux en interne, et
c’est d’autant plus vrai pour les entreprises ayant une stratégie « mature » de ces nouveaux médias.
Dans la grande majorité des cas, les médias sociaux sont pilotés par la fonction communication, et
seulement à 20 % par le service marketing, ce qui est peut-être le signe de problématiques ayant plus
trait à l’image de marque qu’à la volonté d’inciter directement à l’achat.
Si le site web est un outil sur lequel l’entreprise possède la maîtrise totale du contenu, la modération
est plus délicate sur Facebook et elle est impossible sur Twitter. Sur Facebook, le sentiment
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communautaire est plus important ; à l’inverse, tout ce qui est publié sur Twitter est public. Sur Twitter, un
statut a une durée de vie extrêmement brève (quelques secondes) puisqu’il s’inscrit dans un flux
conversationnel.
réseau social. La clé de l’insertion sur Twitter pour une marque, c’est donc l’intégration aux
communautés d’utilisateurs. Ce qui implique de rentrer dans l’interaction, l’échange, la conversation
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■ Facebook
Selon l’étude Harris Interactive « Social Life 2015 », Facebook est en France le réseau social
comportant le plus d’utilisateurs actifs puisque 63 % des internautes y vont au moins une fois par mois,
soit une augmentation de 3 % en comparaison de 2014. Une précédente étude du même institut (« Qui
sont ces Français fans de pages sur Facebook ? ») estimait, en 2012, que pour 46 % des internautes,
Facebook est d’abord un outil de divertissement, avant d’être pour 32 % un outil de dialogue, et pour
16 % seulement un outil d’information. 80 % des utilisateurs de Facebook sont membres d’au moins
une page fan et 80 % d’entre eux sont actifs au sens où ils se connectent fréquemment. Globalement,
les fans de marques sont jeunes puisque trois fans actifs sur cinq ont moins de 35 ans et plus d’un tiers
ont moins de 25 ans. À noter toutefois que les pages fans les plus populaires sont celles des people, à
commencer par des chanteurs. Les pages fans des marques sont suivies par 29 % des fans de page et,
en premier lieu, les secteurs de l’habillement, des technologies, de l’hygiène/santé et de
l’alimentation.
Exemple
Accor est un bon exemple d’une stratégie réfléchie de présence sur les réseaux sociaux. L’entreprise est présente sur Facebook pour
montrer l’actualité du groupe à ses 65 200 fans. Elle y met en ligne des informations sur ses événements, des galeries de photos à thème
(la piscine du groupe Accor, les lits dans les chambres, des chaises), mais aussi ses ouvertures d’hôtels et certaines rencontres avec des
clients particuliers. Le ton est en correspondance avec le public présent, plus jeune, plus décalé. La marque Accorhotels développe
également sa page devant ses 766 300 fans mais dans une optique délibérément plus commerciale. Enfin, le club Accor montre des offres
réservées aux adhérents du programme de fidélisation et chaque marque, Sofitel, Ibis, All Seasons, possède également sa page. Le groupe
est présent sur Twitter sur le compte @accorhotels pour dévoiler les promotions et les offres commerciales. Il n’existe pas de compte
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Twitter corporate car le groupe estime que Facebook est plus adapté à une communication de crise que le site de micro-blogging.
Air France possède de nombreux sites mais avec une visibilité spécifique pour chacun d’entre eux. L’entreprise est présente sur
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Facebook pour proposer des offres particulières ou des jeux concours à ses près de 600 000 fans. Une page musicale est également
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offerte, Air France Music. Le compte Twitter @AirFranceFR possède des actualités dans une perspective interactive avec la
volonté de répondre au maximum aux questions posées. 120 000 followers sont inscrits sur ce compte.
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Le style rédactionnel du micro-blogging
Sur Twitter (site dit « de micro-blogging »), où les informations sont limitées à 140 caractères, il est nécessaire de connaître quelques
principes.
• Concentrez-vous sur l’information à diffuser et éliminez l’accessoire ;
• Ne cherchez pas à compléter votre phrase par un nouveau micro-blog que vous enverriez aussitôt après. Sur Twitter, le tweet doit
se suffire à lui-même ;
• Évitez toute autosatisfaction, glorification, tonalité triomphante ;
• Écrivez au présent, plutôt en privilégiant
des verbes d’action ;
• Proscrivez tout jargon ;
• Dialoguez, montrez que vous êtes dans une communauté et que vous en respectez les valeurs.
• Utilisez les possibilités et codes du secteur. Retweetez, utilisez la fonction reply, encouragez les autres à suivre vos followers
(touche FF) ;
• Remerciez ceux qui vous mettent en favori, vous retweetent ou conseillent de vous suivre ;
• Évitez toute agressivité ;
• Soyez présent en permanence ;
• Ne répétez pas la même information si vous constatez que personne ne la commente ;
• Invitez au dialogue en formulant des questions et non pas en assénant votre vérité ;
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• Liez les contenus avec votre site web ce qui permet de renvoyer vers un lieu où l’information pourra être complétée. ■
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(Source : EDF)
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Qui sont les utilisateurs de Facebook ?
Profil des utilisateurs de Facebook dans le monde
• 52 % sont des spectateurs ;
• 28 % des participants aux conversations ;
• 22 % des collectionneurs (mise en ligne de la photo de leur repas) ;
• 19 % des critiques ;
• 11 % des créateurs ;
• 1,23 milliard d’utilisateurs actifs mensuels ;
• 757 millions d’utilisateurs actifs par jour ;
• 65 % des utilisateurs accèdent à la plateforme depuis leur mobile ;
• sur mobile, le fil d’actualité est à l’origine de 65 % des « J’aime » et 45 % des commentaires.
Profil des utilisateurs de Facebook en France
• 26 millions d’utilisateurs en France, dont 17 millions sur mobile ;
• 1 million de vidéos téléchargées ;
• 187 millions des photos téléchargées ;
• 1,8 billion des « J’aime ».
Pages Facebook les plus populaires en France
• Coca-Cola (3,29 millions de fans locaux) ;
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• Oasis Be Fruit (2,79 millions) ;
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• M&M’s France (2,60 millions) ;
• Nutella (2,38 millions) ;
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Thierry Lartigau, responsable communication digitale chez RTE, présente le dispositif suivant :
T ABLEAU 7.3 – LES MODES DE COMMUNICATION SELON LES RÉSEAUX, L’EXEMPLE RTE
Sit e web B to b + corporate Clients, fournisseurs, médias Froide : factuelle, de la pédagogie, des
dossiers de fond
Blo g Corporate Tous les internautes via les moteurs de De la pédagogie, mais plus informelle
recherche (objectif annexe de référencement Simplicité et lisibilité
sur les mots clés liés au transport
d’électricité)
Faceb o o k Relations publiques : Interne/externe (beaucoup de salariés Reprise et relais d’informations publiées sur
tisser des liens présents) d’autres supports
Chaude, conversationnelle
Par ailleurs, RTE possède également des sites thématiques. Ceux-ci peuvent concerner un thème
sensible comme celui des champs électriques et magnétiques (cledeschamps.info), ou être créés de
manière ponctuelle pour présenter un projet de construction d’ouvrage de transport d’électricité.
■ Les réseaux sociaux les plus utilisés dans le monde (en millions d’inscrits)
• Facebook : 1184
• QQ : 816
• Qzone : 632
• WhatsApp : 400
• Google+ : 300
• WeChat : 272
• LinkedIn : 259
• Twitter : 232
• Tumblr : 230
• Tencent Weibo : 2202
Exemple
Le site web bnpparibas.com est le pivot central du dispositif digital et offre une information exhaustive au sein de rubriques comme
« Nous connaître », « Investisseurs » ou « Histoire ». Le public est fort varié et le site est conçu pour les journalistes, actionnaires,
candidats, mais aussi pour les clients et prospects. Pour des communications visant davantage la proximité, la banque développe des
applications comme Dr Job, du coaching pour préparer les entretiens de recrutement, ou encore backstage.bnpparibas.com, une plate-
forme d’échange sur la vie de l’entreprise et les process de recrutement. Par ailleurs, le blog pourunmondequichange.com donne la
parole à plus de 250 auteurs qui publient leurs initiatives soutenues par la banque. L’utilisation de YouTube pour la vidéo, des médias
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sociaux, la prise en compte des tablettes, tout cela est nécessaire pour une entreprise présente dans 80 pays et pour laquelle la
cohérence de la marque est indispensable. À noter que l’entreprise mentionne sur son site sa large présence sur les médias sociaux,
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notamment sur Twitter, Facebook, LinkedIn, Flickr, YouTube, et Pinterest, ainsi que quelques-unes de ses applications mobile et iPad,
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telles que EcoNews, l’actualité économique en vidéo. BNP Paribas a également lancé sa première webradio sur le cinéma :
seanceradio.com.
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Il en est de même pour Orange où, en dehors de la page officielle Facebook ou du compte Twitter, il existe une vingtaine de
comptes dédiés à des domaines spécifiques comme le SAV 2.0, le relais des offres ou même les pages des boutiques physiques. Des
sites et comptes ciblés sur des opérations spéciales complètent le dispositif à l’exemple de le12emehomme.com, site web complété
en flux RSS, Facebook, minutebuzz et Twitter axé sur le monde du ballon rond.
LES BLOGS
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Les blogs se caractérisent par la production régulière d’un contenu, souvent sous forme d’articles, se
succédant d’ordinaire dans un ordre antéchronologique et consacrés à certains domaines particuliers
(cuisine, politique, communication, marketing, etc.). À l’origine, le blog (contraction de web log) est une
initiative personnelle permettant aux individus de s’offrir un espace de libre expression. Les entreprises
ont depuis récupéré l’outil de manière à disposer d’un espace offrant la possibilité de s’exprimer au-delà
des activités marchandes et proposant ainsi du brand content.
Exemple
« Au-delà des lignes » est un blog réalisé par RTE, le gestionnaire français du réseau de transport d’électricité à haute et très haute
tension. Opérateur b to b, RTE a lancé un blog en 2010, pour ouvrir les métiers et les enjeux du transport d’électricité à un large
public. Celui-ci attire mensuellement près de 15 000 internautes. Les nombreuses clés d’entrée, qui permettent de découvrir les
articles par date, thème, cible ou lieu géographique, sont valorisées par une ergonomie simple et une mise en page soignée. Trois
nouveaux contenus d’information sont mis en ligne chaque semaine, et le blog organise une animation trimestrielle généralement sous
forme de jeu concours interactif pour faire participer les internautes et interagir avec eux. Pédagogie et proximité sont les maîtres
mots de cette activité éditoriale et pédagogique. Et pour soutenir la curiosité des lecteurs, l’information est illustrée de clips vidéos, de
nombreuses photographies, de cartes, etc. Ce blog a été primé, dans sa catégorie, en novembre 2011 comme meilleur blog
d’entreprise aux Digital Communication Awards de Berlin.
Extrait du site audeladeslignes.com
Les blogs se sont fortement développés et un grand nombre d’entreprises ont créé leur propre
blog. On estime que trente-six des premières entreprises mondiales possèdent leur propre blog et
qu’elles y postent en moyenne sept messages par mois selon l’étude « Global Social Media Check-Up
2012 » de Burson- Marsteller.
En dehors du blog d’entreprise, le blog pose quatre types de questions différentes aux
organisations :
1. La relation média analysée dans le chapitre 6 sur les relations presse. Faut-il considérer les
blogueurs comme des journalistes, et sinon, comment les intégrer dans une stratégie globale ?
2. La veille sur les blogs en tant qu’activité de monitoring de l’entreprise à la fois en détection des
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signaux faibles s’agissant de crises potentielles, mais aussi en surveillance de tout ce qui peut
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impacter l’e-réputation de l’entreprise.
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3. La participation du salarié sur son propre blog personnel où celui-ci peut évoquer son entreprise.
4. La relation commerciale de l’entreprise à l’égard de certains blogs. Les blogueurs peuvent
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représenter un public d’influenceurs important dans une stratégie de relations publiques. Les
blogueurs sont souvent passionnés par leur sujet et leur public peut être fidèle.
Selon une étude Technorati de 20133, 31 % des influenceurs déclarent se consacrer à un blog
depuis plus de 5 ans. Le blog est l’outil le plus utilisé par les influenceurs puisqu’il est employé par
59 % d’entre eux. Cependant, seuls les deux tiers en retirent des revenus et à peine plus d’un dixième
déclare gagner plus de 30 000 $ mensuel pour leur activité.
Le blog comme support publicitaire. Les blogs représentent un support intéressant pour la
publicité puisqu’ils permettent une segmentation très fine en fonction des audiences parfois très
segmentées sur les blogs. En dehors des bandeaux publicitaires, la question des billets sponsorisés
pose parfois problème, puisque ces messages sont financés par un annonceur ou interviennent en
contrepartie d’un échange de produits ou services, souvent dans l’absence d’identification claire de
cette relation pouvant introduire de la confusion dans l’esprit de l’internaute. À défaut
d’identification, il s’agit d’une pratique commerciale trompeuse sanctionnée par le code de la
consommation (article L 121.1).
Certaines entreprises ont essayé d’influencer la blogosphère, souvent à visage masqué, mais les
comportements ont rapidement été dénoncés. Alors que la plupart des entreprises s’efforcent de
contrôler les blogs que peuvent tenir certains de leurs salariés, d’autres encouragent ces derniers à
s’y investir tout en émettant certaines recommandations.
Exemple
Le groupe IBM a diffusé à ses salariés une note « IBM social computing guidelines » concernant les blogs, wikis, réseaux sociaux et
mondes virtuels. L’entreprise encourage la présence sur le web au nom de l’importance des échanges entre ses salariés et les
différents publics. La note est sans ambiguïté : « L’entreprise a pris la décision en 2005 d’investir la blogosphère et d’encourager ses
salariés à participer. » Des principes pour aider le blogueur dans sa démarche sont ensuite formulés pour respecter la culture d’IBM
dans les échanges externes.
■ Quelques chiffres
Selon l’étude « L’état de la blogosphère » publiée en septembre 2011 par Technorati, la plupart des
blogueurs sont des amateurs publiant irrégulièrement. Seuls 11 % publient quotidiennement et 5 %
sont des blogs d’entreprise. On estime qu’il existe plus de 150 millions de blogs dans le monde.
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Des exemples de campagnes marketing digital
Le buzz marketing, ou bouche à oreille, ou marketing viral est le moyen de faire passer une information de manière informelle, de « personne
à personne ». Le marketing viral permet de créer de l’engagement, d’avoir un contenu percutant avec lequel l’internaute voudra interagir,
partager avec ses amis et faire de la campagne un succès. Il part des « influenceurs », s’adresse aux « early adopters » – ou personnes qui
adhèrent avant les autres – avant d’être largement repris par une audience plus massive.
La célèbre campagne de Tipp-Ex « A hunter shoots a bear » (2010) a ainsi attiré près de 20 millions de personnes4.
De même, la campagne « Les imperturbables » de Primagaz, particulièrement originale et inédite, présentée sur la chaîne
YouTube de la marque, avait pour objectif de proposer une façon originale, innovante et ludique de faire connaître à tous ses
solutions énergie gaz : du chauffage à la combinaison d’énergies en passant par la cuisson ou la production d’eau chaude. Entre
septembre et novembre 2011, la chaîne Primagaz a connu près de 750 000 visites et plus d’1,6 million de vidéos furent visionnées
pour un temps d’exposition moyen à la marque de 7 minutes. Le concept était de permettre aux internautes de créer leur propre spot
de publicité en glissant sur l’écran des éléments de la page YouTube afin d’influencer le cours de l’action. Ces vidéos furent primées
aux « e-marketing Awards 2012 ». Les ressorts de la viralité sont l’interaction, la participation, l’émotion/l’humour et la gratification.
Pour promouvoir son image auprès des 16-25 ans, BNP Paribas a produit en 2010 une web série « Mes colocs ». Cette série a été écrite et
réalisée par Riad Sattouf. L’idée était de prendre un thème proche de l’univers jeune, la colocation, d’évoquer tacitement le problème du
logement en dépeignant des tranches de vie de quatre personnes. Une page Facebook et un compte Twitter ont été créés. Ces scènes
de vie diffusées sur YouTube, ont, après trois saisons, comptabilisé 10 millions de téléchargements. ■
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• Quelques petits trucs entre amis : certaines petites astuces peuvent améliorer la viralité d’une vidéo. « Il y a le sexe, les bébés et
les chatons. Il y a évidemment les gimmicks visuels ou sonores. Et il y a toujours les “easter eggs”, ces contenus cachés à trouver
dans la vidéo, le site, le jeu, etc. », énumère Dimitri Guerassimov.
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Il existe d’autres d’astuces, de formules et d’outils pour aider à la « viralisation ». La créativité reste donc la seule façon de
renouveler l’attention et de créer un dialogue qualitatif entre les marques et les internautes. ■
(Source : Stratégies n° 1774, 19 Juin 2014)
Du côté du grand public, on remarque un certain nombre d’entreprises utilisant les forums afin
d’entretenir la relation client, notamment via le service après-vente. C’est le cas de Bouygues
Telecom qui gère un forum d’assistance aux utilisateurs (forum.bouyguestelecom.fr) qui permet aux
utilisateurs actifs de gagner des points en réalisant des actions telles que répondre aux questions des
autres utilisateurs. Le site a ainsi pour vocation de créer une « communauté d’entraide » partiellement
gérée par des utilisateurs eux-mêmes.
5 ÉVALUATION ET E-RÉPUTATION
Le digital ne transforme pas seulement la manière de faire de la communication, mais également les
approches pour l’évaluer et en mesurer les effets sur la perception des internautes. On distinguera
principalement deux logiques, l’évaluation et la veille. Si l’évaluation se fait à un instant « t », la
veille impose de rester alerte et de simultanément collecter et traiter les données.
Cette partie sera l’occasion de s’intéresser à la mesure de deux lieux d’expression des entreprises
sur Internet : les sites Internet d’une part, les réseaux sociaux et l’e-réputation d’autre part.
Il existe deux méthodes pour analyser les effets d’un site web :
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• Les premières sont dites « web centric ». Elles sont constituées de mesures d’audience
reposant sur l’observation du trafic enregistré par le site. Elles sont obtenues soit à partir des
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comptages effectués par le journal du site (log site), soit à partir de balises de comptage (tag)
placées sur chacune des pages à mesurer. Ces données sont purement quantitatives, elles -
fournissent le nombre de visiteurs, la durée de fréquentation, le nombre de pages vues par
visite, l’histogramme des visites (mois, jour, heure), l’édition des pages les plus consultées,
la provenance des visiteurs, les requêtes réalisées sur le moteur de recherche. Elles peuvent
être fournies à un coût dérisoire par l’hébergeur du site puisque les procédures sont
entièrement automatiques.
Il est possible d’évaluer ces données web centric à partir des indicateurs suivants :
− Taux de clics et pages vues : c’est l’équivalent des techniques classiques d’observation et de
comptage. Ce type d’information est plus facile à obtenir en ligne que pour des évaluations «
traditionnelles » car l’outil statistique est intégré automatiquement dès l’hébergement du site. Il
est préférable de limiter son monitoring à quelques critères mais de les suivre dans la durée
afin de contrôler moins les valeurs absolues que les évolutions ;
− Nombre de visites par visiteur unique ;
− Taux de rebond (bounce rate) : pourcentage d’internautes qui sont entrés sur une page web et qui ont
quitté le site après. Ils n’ont vu qu’une seule page ;
− Provenance des visiteurs : une bannière, un moteur de recherche, un lien ami, etc.
− La durée moyenne des visites.
• Les approches centrées sur l’utilisateur (user centric) sont de nature essentiellement qualitative.
Elles peuvent s’effectuer en réalisant des entretiens de groupe avec des internautes utilisateurs du
site, être proposées sous forme de questionnaire (dans ce cas, la dominante sera davantage
quantitative). Elles peuvent également s’opérer sous forme d’analyse des réactions des internautes
postées sur le site (réception des mails). Enfin, l’entreprise peut adresser directement à
l’internaute qui vient de visiter son site un questionnaire en ligne qui s’ouvre dès que l’internaute
quitte le site de l’entreprise.
Ces méthodes permettent d’appréhender la perception des visiteurs. L’entreprise peut ainsi
connaître le niveau de satisfaction des internautes, leurs éventuelles difficultés à utiliser le site, leur
opinion sur le fond et la forme, les attentes auxquelles le site n’aurait pas répondu, l’image véhiculée
par le site, etc.
Des logiciels spécialisés permettent de publier automatiquement des tableaux de bord offrant
sous forme visuelle les informations essentielles relatives à la qualité du site : différences entre
l’opinion du visiteur arrivant sur le site et celle qu’il a en en partant, taux de satisfaction globale,
appréciation du contenu, de l’esthétique, facilité des navigations, mises à jour, rapidité d’accès,
etc. Pour comprendre les perceptions et les usages des internautes, il est aussi possible de
compléter les statistiques par des études plus classiques : questionnaires en ligne, entretiens par
téléphone, focus groups, une rubrique « remarques » permanente sur le site, etc.
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QUAND MESURER UN SITE WEB ?
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• En amont d’un projet, afin d’évaluer les marges de progression. Il est possible d’enquêter sur les
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attentes du grand public ou de l’interne par exemple. Ces évaluations sont peu fiables puisqu’elles
s’appuient sur du prospectif, mais elles constituent néanmoins une bonne base de réflexion.
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• Au lancement, les prétests permettent de faire des choix sur les aspects graphiques, esthétiques et
ergonomiques.
• Après le lancement, afin d’évaluer l’impact réel d’un projet.
• En continu, pour avoir un aperçu des tendances générales et surtout des évolutions quant à la
satisfaction des visiteurs, au nombre des visites, à la navigation, etc.
● Gérer l’e-réputation commence par une écoute active des réseaux sociaux
« Avec l’explosion du web 2.0, les entreprises doivent faire face à une situation inédite quant à la gestion et la maîtrise de leur
image. Aujourd’hui, la communication faite par une entreprise n’est qu’une part négligeable de la communication globale que
les consommateurs citoyens réalisent spontanément sans contrôle possible de sa part. Face à cet écosystème
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“communiquant”, c’est toute la réputation des entreprises qui peut être altérée par un mouvement initié par le web. En
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complément de cette perte de contrôle, la nature distribuée du réseau et sa capacité à diffuser rapidement et largement un
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message de manière virale peuvent créer des phénomènes d’emballement extrêmement rapides et difficiles à endiguer. Les
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entreprises doivent faire face à cette nouvelle donne et apprendre à écouter en continu et de manière réactive toutes ces
prises de parole. Mais l’enjeu le plus important se situe dans la capacité à repérer celles qui représentent un véritable risque
pour la réputation de la marque. Car si sur le web quiconque peut raconter ce que bon lui semble, seule une infime part de ces
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elles comptabilisent le nombre de FF, de RT, de # et de @, ce dernier symbole étant plus important
puisqu’il mesure la réalité des échanges. Bien entendu, dans ces cas, la tonalité des commentaires n’est
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pas prise en compte. Comme pour les relations presse, il est possible d’établir des indicateurs de tonalité
en analysant le type de commentaire présenté, positif, neutre, mitigé ou négatif.
De nombreuses sociétés se sont développées selon trois modèles :
− un modèle informatique basé sur des algorithmes et la gestion de méta-moteurs de recherche avec
une forte capacité de calcul . C’est l’approche la plus technique du sujet ;
− un modèle émanant des instituts d’études intégrant une démarche stratégique. Cette démarche elle
se fonde sur les objectifs de communication de l’émetteur et intègre à une évaluation quantitative
des éléments plus qualitatifs : pas uniquement le nombre de tweets mais aussi ce qu’ils disent,
selon quels profils, autour de quels thèmes, etc.
− une vision fondée sur des contenus sémantiques et dont on trouve l’origine dans des laboratoires
de recherches souvent universitaires. Cette vision est assez théorique et s’appuiera sur les
théoriciens du langage abordés en partie 1 de cet ouvrage pour élaborer des grilles d’analyses
centrées sur le contenu lui-même, sa structuration plus que sur les objectifs ou la communication
que ce contenu est censé porter.
Les agences proposent une panoplie d’outils de mesure souvent construits autour de cartographies
interactives mettant à jour les flux de contenus entre les principaux acteurs de l’e-réputation de
l’organisation. Les meilleures évaluations doivent pouvoir conjuguer les trois modèles précédents en
étant capables d’une finesse dans l’appréciation des résultats. L’évaluation des propos des internautes
parlant d’une entreprise sur Twitter n’aura pas le même poids si l’émetteur possède une dizaine de
followers ou s’il en possède un millier parmi lesquels plusieurs journalistes. Dans tous les cas, la
question centrale à se poser est celle de l’objectif fixé à l’évaluation. S’agit-il d’étudier des tendances
émergentes, d’analyser la réaction de certains publics, d’évaluer l’image de l’organisation sur les
réseaux sociaux ?
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Cinq idées reçues sur l’e-réputation
Une étude menée par l’institut Occurrence en 20125 synthétise les cinq grands enseignements tirés de la dernière décennie.
Idée reçue n° 1 : « Si on ne fait pas une veille exhaustive, on risque de rater une info essentielle »
FAUX : Le décryptage du web est une approche nécessairement sélective !
Il faut veiller à ne pas confondre quantité et pertinence des territoires surveillés.
Aucun acteur ne peut offrir une couverture exhaustive des médias. Il faut donc suivre les « bons » territoires numériques et non pas «
tous » les territoires. En effet, moins de 10 % des territoires surveillés par une entreprise s’avèrent réellement influents6 (actifs, déployant
des arguments, faisant autorité, etc.).
Idée reçue n° 2 : « Il faut surveiller pour agir, répondre à tout, tout de suite »
FAUX : Veiller n’est pas toujours synonyme d’agir !
Écouter pour répondre et agir, ce n’est ni automatique, ni toujours pertinent. La veille peut servir à comprendre l’état des débats sans
action immédiate. Quand la veille conduit à l’action, ce n’est pas nécessairement à l’action online. Surveiller le web social sert aussi à
apporter des contenus « dans la vraie vie », via des canaux offline.
Peu d’entreprises ou d’organismes ont des organisations ou des ressources leur permettant de gérer un dialogue en temps réel et peu
d’entre elles disposent des instances de pilotage mixte off/on leur permettant une polyvalence des réponses.
Idée reçue n° 3 : « Sur le web, l’audience caractérise directement l’influence »
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FAUX : L’audience ne fait pas l’influence !
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Mais alors quels autres critères de pondération faut-il utiliser ? Il n’y a en réalité pas de critère universel incontestable. Tout algorithme qui
mesure l’influence est faillible et ne prend pas en compte simultanément des éléments comme la teneur, la crédibilité ou l’autorité du locuteur
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« Si l’on reprend la définition académique de la réputation, à savoir la manière dont quelqu’un, quelque chose est connu,
considéré par un public, il suffit d’y greffer les vecteurs Internet et mobiles pour donner une définition juste de l’e-réputation.9
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En “communication produit”, Internet influence de plus en plus directement les comportements d’achat, avec les systèmes de
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notations et de commentaires. Si l’on évoque la communication des organisations, deux cas de figure se juxtaposent.
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Le premier concerne le regard posé d’emblée sur une organisation. Lorsqu’elle n’est pas connue d’un public, l’image renvoyée
par une organisation est forgée par les premiers résultats des moteurs de recherche : titre des pages, description, vocabulaire
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utilisé.
Le second concerne la construction de l’e-réputation dans la durée qui se destine à un public qui connaît préalablement
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l’organisation. Dans ce cas de figure, c’est l’ensemble des actes, des liens et des commentaires suscités qui construisent
l’histoire de l’organisation. Il s’agit d’une forme élaborée de storytelling (narration), d’un récit qui s’écrit dans le flux des
interactions sur les réseaux sociaux. L’e-réputation demande de définir un scénario, de déterminer une ligne éditoriale d’autant
plus élaborée qu’elle devra se satisfaire d’une co-écriture du récit final avec les internautes.
L’e-réputation s’inscrit dans des logiques d’affrontement entre instantanéité et mémoire
− La logique de l’instantanéité et la fluidité de l’information dans des processus interactifs : ici chaque interaction compte et l’e-
réputation se forge dans des logiques d’affrontement. Alors que les organisations tentent de transmettre leurs messages, les
individus sont en attente de réponses à leurs besoins. C’est dans la nature de la relation que tout se joue, et non comme on le pense
trop souvent sur les volumes (nombre de fans ou d’amis sur les réseaux sociaux, etc.).
− La micronisation : que ce soit une vidéo, un extrait de texte, une image, l’e-réputation dépend fréquemment de raccourcis
qui peuvent avoir une influence extrême, entre information, commentaires et rumeurs.
− Multiplication des supports, avec la possibilité d’une transmission rapide et à grande échelle d’informations (textes, images,
vidéos, extraits sonores), parfois surprenantes et ceci dans la sphère publique (sites web, blogs, réseaux sociaux) ou privée
(e-mail, SMS) : cette fluidité est surnommée “buzz”, ce qui signifie littéralement “ bourdonnement ” en anglais.
− La rémanence avec une conservation longue et accessible à tous de données, par exemple de pages Internet, concernant
une organisation ou un individu : toutes les données peuvent rester visibles pendant des années sur Internet et ainsi
conforter ou brouiller une réputation.
− Le lâcher-prise : toute exploitation du cyberespace ne peut être maîtrisée totalement. Les copier-coller, les commentaires
laissés par les internautes (mêmes lorsqu’ils sont positifs), les redécoupages d’informations sont autant d’opportunités et de
risques pour une réputation. » ●
6 LES PROFESSIONNELS DU DIGITAL
Ces dernières années, les organisations ont saisi l’importance de la gestion de leur image et de leur
réputation sur Internet. Elles ne lésinent plus sur les moyens pour trouver les bons outils. L’apparition des
Data Rooms, sorte de « War Rooms de la data » spécialisées dans l’analyse du web et des données
générées en sont un signe fort. L’objectif est de pouvoir faire du monitoring en temps réel et de surveiller
les flux d’informations avec la rapidité d’adaptation nécessaire. Mais outre le développement d’outils
dédiés, ce sont aussi les métiers qui évoluent, avec par exemple l’apparition et le développement des
fonctions liées au Digital, comme le CDO (pour Chief Digital Officier), le CM (pour Community
Manager), le Planneur Stratégique Digital/Data ou l’ensemble des métiers dans les équipes systèmes
d’information, informatiques et statistiques directement liés au fonctionnement technique des plateformes.
Cette partie sera ainsi l’occasion de revenir sur les nouveaux métiers issus du digital.
encore des métiers graphiques. Quelle que soit leur forme, les cellules digitales sont composées de
jeunes professionnels. Elles comptent les quatre pôles clés ci-dessous.
LA FONCTION COMMERCIALE
Avec à sa tête un planneur stratégique, généralement bon connaisseur du monde de l’entreprise,
professionnel de la communication et expérimenté en matière d’interactivité. C’est lui qui bâtit le
positionnement de l’agence sur le secteur. À ses côtés, un (ou plusieurs) chef(s) de projet qui
assure(nt) la gestion de clientèle traditionnelle et la supervision de la production digitale.
LA FONCTION CRÉATIVE
Avec un directeur artistique ou un concepteur-rédacteur. Ces professionnels, généralement jeunes, ont
un profil atypique. Ils ont souvent été formés aux métiers de la création, mais possèdent aussi une
forte sensibilité à la technologie et une véritable expérience de navigation sur le web.
LA FONCTION TECHNIQUE
Elle est assumée par des informaticiens, intégrés ou non dans la structure. Devant se tenir sans cesse
au courant des innovations technologiques, ils le feront plus aisément s’ils ne sont pas intégrés dans
un studio dédié.
LA FONCTION COMMUNITY MANAGEMENT
Le community manager est la personne qui gère la relation de l’entreprise ou de la marque sur les
réseaux sociaux. Il a pour rôle d’engager les conversations et d’apporter du contenu, d’annoncer les
événements relatifs à l’entreprise ou aux concours qu’elle organise, de modérer les débats et de
dialoguer avec les parties prenantes.
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« Le monde connaît des transformations sans précédent, et les entreprises en sont actrices et spectatrices, participant à certains
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changements, en subissant d’autres. Le “dircom”, avec la crise, doit démontrer son utilité, protéger son territoire. Avec le numérique,
il doit redéfinir sa stratégie, gagner la guerre de l’attention.
Et il doit aussi apprendre à vivre avec la méfiance de l’opinion en même temps qu’anticiper et répondre à des attentes
multiples. Les entreprises ont évolué vers des logiques de société, où le rôle de leur communication est d’expliquer les
bénéfices qu’elles apportent à la société.
Ce nouveau rôle est celui d’ambassadeur. Dans son entreprise, le “dircom” devient un ambassadeur du monde extérieur. En
effet, les entreprises sont souvent des univers isolés, occupées à ne regarder que ce qui se passe en leur sein. La
connaissance du monde extérieur, quand elle existe, est souvent mal partagée ou limitée à la connaissance des marchés. La
communication doit aider l’entreprise à comprendre le monde dans lequel elle vit, en faisant part des opinions des parties
prenantes (clients, citoyens, actionnaires, institutionnels, ONG, etc.). Le “dircom” doit donc se nourrir, prendre du temps, du
recul, sortir, réfléchir, etc. Cela implique de mettre en place des cellules d’analyse : la veille de réputation (Que dit-on sur
l’entreprise ?) et la veille d’opinion (Que dit-on sur mes combats ?). La veille de la réputation joue un rôle indispensable
d’alerte sur chaque prise de parole significative.
C’est le moment de s’intéresser au monde, de faire évoluer sa veille de la réputation vers l’opinion. De scruter les idées
nouvelles, d’exiger de sa veille une intelligence des enjeux de société, voire de la prospective. L’intelligence se capte partout :
dans la veille secondaire (l’étude de sources publiques) comme dans la veille primaire (qui suppose une interaction avec
acteurs : rencontrer des leaders d’opinion, participer à des événements sectoriels, des think tanks, etc.). Il faut maintenant
savoir l’utiliser et en faire un outil de décision.
C’est en faisant ce travail que la communication peut définir quel message est recevable et quel message ne l’est pas, qu’elle peut
aider l’entreprise à comprendre les conséquences sociétales de ses actes et de ses décisions. Et c’est en faisant ce travail que le
“dircom” devient, encore plus qu’un médiateur, un ambassadeur. » ●
Les profils sont donc plus âgés et souvent plus en lien avec les fonctions
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marketing/communication. Le rôle du community manager est d’être en interaction avec ses publics,
ce qui signifie que sa fonction est aussi bien ascendante – faire remonter des informations – que
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descendante – fournir des informations. S’il doit évidemment connaître tous les logiciels et jargons
utilisés sur les réseaux sociaux, il possède aussi une vision marketing de la promotion et doit donc
également viser à élargir sa communauté.
Le community manager doit s’exprimer ouvertement au nom de l’entreprise qu’il représente.
Certaines entreprises ont, par le passé, tenté d’influer sur les débats online en recourant à des
pseudos qui se présentaient indépendamment de l’entreprise. Cette pratique s’est fortement réduite en
raison de la facilité pour les internautes de découvrir la supercherie et donc de la dénoncer
publiquement.
Exemple
L’exemple le plus célèbre est celui des laboratoires Vichy qui, en 2005, avaient lancé un blog intitulé « Le journal de ma peau ». Une
jeune blogueuse y racontait ses essais de nouvelles crèmes en mettant avantageusement l’accent sur une crème antirides que Vichy
venait de commercialiser. Il fut rapidement découvert que cette jeune blogueuse, Claire, n’existait pas et que l’ensemble du blog était
piloté par une agence de communication. Vichy a reconnu son erreur mais la crédibilité du blog était atteinte et celui-ci dut s’arrêter.
En février 2012, le site Coupsdepub a procédé à une analyse détaillée de la page Facebook d’Orangina qui compte 328 000 fans,
pour s’apercevoir de l’existence de faux comptes créés par la marque pour donner un sentiment de forte interaction. La supercherie
était facile à relever puisque ces comptes ne disposaient pas d’autres amis et que leur occupation sur Facebook consistait à interagir
positivement avec la marque. Après avoir déclaré ne pas être au courant, Orangina a reporté la responsabilité sur son agence.
Les community managers peuvent être situés en agence ou au sein de l’entreprise, mais dans les
deux cas ils doivent indiquer le nom de l’organisation pour laquelle ils travaillent. Il est également
impératif qu’ils aient une vision stratégique de la communication, sinon les risques de se trouver
débordés par des commentaires négatifs sont réels.
métiers, notamment dans les achats d’espace en ligne, les relations commerciales avec des sites
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partenaires, la définition et l’achat des mots clés, le design des sites et des pages Facebook, le
développement d’applications. On peut imaginer que d’autres fonctions apparaîtront (voir chapitre 3)
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et que le digital restera pour quelques années un lieu en plein essor dans la communication
d’entreprise.
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LA STRATÉGIE DIGITALE, UNE BOUSSOLE DANS UN MONDE MOUVANT
Le digital peut déstabiliser les communicants car tout semble obéir à un flux en temps réel constituant un défi majeur pour maîtriser
l’action et la temporalité.
Afin de garder de la hauteur et d’investir les ressources sur les enjeux clés, la stratégie digitale est un must : orientée autour de
l’expérience utilisateur (user experience), connectée aux objectifs de l’organisation, elle permet de faire du digital un outil au service de
la communication et de ne pas se laisser dépasser par ses multiples opportunités.
La publicité papier est morte, vive la publicité digitale ! Ainsi s’expriment certains communicants connus qui voient dans le digital
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l’eldorado publicitaire. Il faut savoir raison garder : comme tout canal de communication, le digital présente des avantages et des
limites. S’il permet en effet de cibler mieux, il sera sans doute à l’avenir associé en partie à des outils « physiques » tels que
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l’affichage, car la dématérialisation entraine en son sein un mouvement contradictoire : le besoin de liens et de messages «
concrets ».
À noter que la vérité est rarement dans un seul outil mais plutôt dans un bouquet d’outils qui permettent de recouper les résultats et de
disposer de données plus solides.
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1 . Source : France Pub-Irep, « Investissements nets », 2013.
2 . Source : We Are Social, 2014.
3 . Source : Technorati, « Digital Influence Report », 2013
4 . Source : thisisnotadvertising.wordpress.com
5 . Occurrence, « Analyse de l’e-réputation : mythes, réalités et bonnes pratiques de la veille sur le web », 2012.
6 . Occurrence, « Cahier de tendance », 2011-2012.
7 . Source : StatCounter GlobalStats, « Search Engine », 2015.
8 . Source : Linkfluence, « Manifesto, les 10 arnaques de l’e-réputation », 2010.
9 . Source : StatCounter GlobalStats, « Search Engine », 2015.
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Chapitre 8
I ncendie, grève, licenciement, OPA sauvage, ou rumeur malveillante : la crise est protéiforme et tend à se développer de manière virale
dans les médias. Dès lors, la gestion de l’information devient aussi importante que la gestion de la crise elle-même, et le communicant
a un rôle essentiel à jouer dans sa résolution.
Depuis la fin des années 1990, les crises se sont liées au monde digital et l’avènement des médias sociaux a complexifié leur propagation
et leur classification. La moindre bourde, erreur de communication, maladresse peut être présentée comme une crise, mais il faut se
prémunir contre le relativisme : tout n’est pas crise ! Ainsi, la digitalisation a participé à l’apparition de « crisounettes », que l’on désigne
par le terme anglais plus glamour de « bad buzz ». Mais il faut être vigilant, le bad buzz peut conduire à une crise bien réelle.
Il est donc nécessaire d’analyser les différentes formes que peuvent prendre ces crises, envisager des manières de les prévenir et être
prêt à les gérer efficacement.
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SOMMAIRE
1. Les différentes formes de menaces
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1 LES DIFFÉRENTES FORMES DE MENACES
Les dangers qui pèsent sur l’image et la réputation des organisations revêtent différentes formes et
différents niveaux d’intensité. De l’affaire des quais trop étroits de la SNCF à la disparition du vol de
la Malaysia Airlines, les organisations affrontent des crises très différentes qui vont parfois jusqu’à
remettre leur avenir en question.
Qu’il s’agisse d’un bad buzz ou d’une période noire dans l’histoire de l’organisation, ces menaces
ont changé de dimension au début des années 2000. Les réseaux sociaux ont alors relayé, amplifié et
généré des crises. En raison, d’une part, de leur capacité de mobilisation mondiale de publics très
dispersés mais aussi du manque de préparation des organisations. En effet, à l’ère du digital, 40 %
des entreprises n’ont pas de plan d’urgence en cas de crise, selon une étude conduite en 2013 par le
cabinet américain Freshfields Bruckhaus Deringer. Et ce, alors que plus de la moitié des
organisations touchées par un « désastre corporate » en subissent encore les conséquences un an
après…
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Ce temps de réparation peut même durer plusieurs années. En janvier 2012, l’image du groupe
Total était toujours dégradée par le naufrage de l’Erika, survenu douze ans plus tôt au large des côtes
de Bretagne. L’entreprise se trouvait en effet à la dernière place du baromètre Posternak-Ipsos sur
l’image des grandes entreprises françaises (2012). L’avant-dernière place du même baromètre était
occupée par la Société Générale, malmenée par le scandale de « l’affaire Kerviel » en 2008.
Parmi ces erreurs de communication, on recense, en 2014, le mail de H&M adressé par erreur à une
journaliste de France 24. Il fait suite à la diffusion d’un numéro de l’émission Envoyé spécial (France 2)
consacré à l’effondrement d’un immeuble abritant des travailleurs du secteur textile au Bangladesh. Le
lendemain, les responsables de la communication d’H&M jubilent car l’entreprise n’est pas clairement
identifiable dans le documentaire. Mais suite à une mauvaise manipulation, leur enthousiasme matérialisé
sous la forme d’un mail arrive dans la messagerie d’une journaliste… Cette inattention a largement ébruité
l’affaire et confirmé officiellement la présence d’H&M dans cet immeuble où plus de 1 100 personnes ont
perdu la vie.
Les bad buzz peuvent aussi trouver leur origine ailleurs que sur les réseaux sociaux. C’est le cas
en mai 2014, quand la fameuse affaire des quais trop étroits pour accueillir les nouvelles rames TER
de la SNCF sort dans le Canard Enchaîné. Le Président de RFF (Réseau Ferré de France) –
l’organisme responsable de l’infrastructure ferroviaire en France – riposte à cette information
cocasse en expliquant que les travaux d’adaptation sont minimes et courants et que RFF sera dans les
temps pour les réaliser. Pourtant, l’affaire des quais trop étroits (ou des 20 000 TER trop larges)
enflamme le web social, avec plus de 26 000 mentions sur les réseaux sociaux et dans les news.
Ce chevauchement des contenus numériques véhiculés par les médias sociaux et des informations
traitées par les médias traditionnels rend la frontière entre bad buzz et crise avérée de plus en plus
poreuse (à l’image de celle entre réputation et e-réputation). « Bientôt, plus aucune différenciation ne
sera possible, estime Nicolas Vanderbiest. Le moindre événement important est amené à être
largement commenté sur les réseaux sociaux. Ceci s’explique par le fait que les journalistes ont
massivement investi Twitter et que désormais l’information se consomme sur les réseaux sociaux.
Facebook et Twitter ne sont plus seulement des réseaux sociaux, mais des médias par lesquels
transitent tous les autres. »
Parmi les bad buzz qui sont restés dans les mémoires, on se souvient de la crise 2.0 provoquée
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par une phrase de Guido Barilla, le PDG de la marque éponyme, le jeudi 26 septembre 2013 : « Nous
ne ferons pas de publicité avec des homosexuels parce que nous aimons la famille traditionnelle. »
Ce jour-là, l’image de la marque éponyme s’effondre aux yeux de milliers d’internautes. Face à
l’ampleur de la polémique sur les réseaux sociaux, Guido Barilla finit par s’excuser sur Twitter et
Facebook.
Le bad buzz peut être aussi l’effet recherché par une action de marketing viral intentée par une
association. Greenpeace se pose comme l’un des meilleurs concepteurs de campagnes web visant à
dénoncer les mauvaises pratiques supposées ou avérées des entreprises en matière d’environnement.
En 2010, la campagne online « Killer » qui dénonce la responsabilité de KitKat dans la déforestation
indonésienne est encore dans de nombreuses mémoires, de même que celle plus récente contre Shell
qui a eu comme conséquence, entre autres, de faire renoncer à Lego d’apposer le logo Shell sur ses
répliques de stations-service. Un coup dur porté au groupe pétrolier et particulièrement à ses projets
de forage en Arctique qui étaient visés par la campagne de Greenpeace.
Filets de pêche
D’autres lanceurs d’alerte reprennent ces méthodes de « web-guérilla » pour faire entendre leur
voix. En novembre 2013, l’illustratrice Pénelope Bagieu provoque un bad buzz contre Intermarché
quand elle publie sur son blog une bande dessinée humoristique destinée à alerter le public sur les
dangers du chalutage profond. Cette BD invite à signer la pétition de l’association Bloom contre cette
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méthode de pêche décrite comme « la plus destructrice de l’histoire ». Le billet de Pénélope Bagieu
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permet de recueillir des centaines de milliers de signatures contre cette pratique du Groupement des
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Mousquetaires.
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Le bad buzz peut également être la conséquence d’une action entreprise par un individu mécontent
d’une marque ou entreprise. C’est le cas en 2007, quand un jeune ingénieur poste une vidéo où, après
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avoir expliqué ses déboires avec le service après-vente d’Apple, il démolit son ordinateur à coups
de burin. 350 000 visiteurs visionnent la vidéo dans les semaines qui suivent.
En 2013, c’est aussi un internaute seul qui crée la polémique en se filmant en train de distribuer
des vêtements de la marque Abercrombie&Fitch à des sans-abri. Il met en cause la marque qui
préférerait brûler ses invendus plutôt que d’en faire don à des gens susceptibles de véhiculer une
mauvaise image. Visionnée par plus de huit millions de personnes, sa vidéo impacte
considérablement l’image de la marque « ultra cool ».
La rumeur
Elles peuvent être le socle d’un potentiel bad buzz. Elles peuvent préfigurer une crise. Les rumeurs sont des informations erronées et
sans fondement qui se propagent de manière anarchique. Savoir prévenir, détecter et combattre ces menaces est nécessaire. En effet,
même quand elles ne sont pas crues, les rumeurs nuisent à la réputation et à l’image de l’organisation. Quand ils entendent une rumeur,
plus de quatre Français sur dix se disent qu’elle doit avoir un fond de vérité, selon une étude OpinionWay pour ReputationWar (« Les
Français et la rumeur », 2014).
Les rumeurs ont aussi la capacité d’amplifier les bad buzz et les crises ainsi que de compliquer la résolution des conflits, d’où la
nécessité de les canaliser par une stratégie de communication efficace donnant toute sa place à la veille, la modération et
l’information des publics externes et internes.
On se souvient encore chez McDonald’s du bruit – totalement infondé – selon lequel les hamburgers étaient fabriqués à base de vers de
terre. Pendant plusieurs semaines, les ventes ont diminué d’un tiers dans les zones de circulation de ce bruit, malgré son absurdité ! Face à
une campagne de dénigrement à base de rumeurs, la riposte la plus efficace peut consister à s’en tenir aux faits et opposer une réalité bien
étayée à des bruits non fondés. ■
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On entend par « cybercrise » toute crise qui, soit prend Internet pour principal relais, soit naît, vit et
s’accroît sur Internet. Face à une cybercrise, le bad buzz apparaît comme un événement plus
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circonscrit parfois presque éphémère. Un bad buzz pouvant bien entendu devenir une véritable
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cybercrise.
Car Internet est un média générateur ou amplificateur de crise, du fait de divers facteurs :
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■ La détection de la cybercrise
Le seul moyen consiste à fréquenter les lieux d’information (et de désinformation) sur Internet :
• les forums (newsgroups) modérés ou libres, où les échanges sont stockés sur un serveur ;
• les chats, où les échanges se font en temps réel et ne laissent pas de traces ;
• les e-mails ;
• les pages personnelles et les blogs. On estime que chaque jour 1,5 million de messages sont mis en
ligne sur l’ensemble des blogs ;
• les sites (associatifs, institutionnels, d’information, communautaires, portails) ;
• les banques de données en lignes ;
• l’ensemble des réseaux sociaux sur lesquels l’entreprise est susceptible d’être mentionnée.
Avant de pouvoir détecter l’information qui concerne l’entreprise, il faut établir un plan de
recherche, choisir des mots-clés et des outils de recherche.
Les outils de recherche sont :
• les annuaires, par structuration de l’information thématique (ex : Google ou Yahoo !) ;
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• les moteurs de recherche, qui sont des outils de recherche sur les pages web que les auteurs ont
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indexées ;
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• les métamoteurs, qui interrogent simultanément plusieurs répertoires et moteurs à partir d’une
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requête.
Les outils de veille sont :
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• les agents de recherche avancée, qui permettent la personnalisation de la recherche, le filtrage, etc.
• les agents de veille, qui détectent les changements qui ont eu lieu dans une masse importante
d’informations ;
• les réseaux sociaux notamment Twitter et Facebook, mais pas uniquement.
Gérer une cybercrise
Étape 1 : s’y préparer
Se doter des moyens et des outils pour faire face à la cybercrise :
• organiser une veille multisource et multilingue pour détecter les signes annonciateurs de crise ;
• préparer son langage adapté aux réseaux sociaux ;
• contribuer régulièrement aux forums de discus-sion ;
• concevoir un site Internet de crise et/ou de pré-crise (autour d’une médiathèque si la dimension « images » est forte) ;
• prévoir un site web de crise ;
• créer et alimenter une base de données pour les journalistes et leaders d’opinion ;
• s’équiper d’une base documentaire (textes, images, sons) de crise adaptée.
Étape 2 : y faire face
Réagir vite :
• apporter une information factuelle immédiate ;
• analyser « objectivement » les différents paramètres de la crise pour déterminer la stratégie à adopter (plan d’action) ;
• identifier les publics cibles de la gestion de crise ;
• positionner la crise.
Gérer l’inquiétude et garder le contrôle de sa communication :
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• intervenir sur les réseaux sociaux pour contrer les rumeurs, ne pas chercher à rassurer, mais à informer ;
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• ne pas s’inscrire dans un registre défensif, mais chercher à acquérir un droit de parole ;
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• assurer la cohérence des discours entre les médias.
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supplémentaire qui va déclencher l’avalanche. Nul ne sait où et quand elle surviendra, ni même si
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elle surviendra.
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Les conséquences de cette querelle d’écoles ne sont pas négligeables. L’école processuelle met
davantage l’accent sur le management, l’organisation des processus de prévention et de préparation à
la gestion de crise, alors que l’école événementielle travaille davantage sur la formation, la
sensibilisation, la culture de crise et l’apprentissage de la gestion de crise sur la base de simulations
de crise.
Avant la crise, la communication a une fonction comparable à celle des pompiers : anticiper les
risques possibles plutôt que courir d’un foyer à l’autre. Cette section vous explique comment
prévenir les crises et comment être bien préparé lorsqu’elles surviennent.
2.1 PRATIQUER LA COMMUNICATION
PRÉVENTIVE
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Dans ce contexte, la politique de communication d’EDF se révèle des plus actives. L’entreprise publique entretient des flux
permanents d’information : en dialoguant avec le public (visites d’usines, etc.), en allant au-devant des journalistes (reportages,
rencontres, initiatives diverses) et en lançant des campagnes publicitaires en direction du grand public. Ceci, dans la triple perspective
de diffuser une connaissance technique minimale, de désamorcer peu à peu certaines idées préconçues répandues dans l’opinion
public et de redynamiser ses 156 000 salariés, « afin qu’ils soient les meilleurs défenseurs du nucléaire ». Tout ce travail serait
proprement inenvisageable en période de crise. ■
La gestion des risques est au cœur de la stratégie des organisations, particulièrement dans les
secteurs sensibles que sont l’agro-alimentaire, la santé ou l’énergie. Leur communication doit donc
intégrer la possibilité d’un bad buzz ou d’une crise, et pour les désamorcer avec le plus d’efficacité
possible, il faut avoir engagé un dialogue fertile en amont avec le public. En cas de crise, cette
communication préventive porte ses fruits. Dans leur étude intitulée « The effects of crisis response
strategies on relationship quality outcomes » (2013), Eyun-Jung Ki et Kenon A. Brown, chercheurs à
l’université d’Alabama ont mis en évidence l’aspect essentiel de la relation antérieure envers
l’organisation dans la perception d’une crise. Selon eux, les efforts organisationnels pour construire
et développer des relations positives avec les publics sont plus importants que l’utilisation d’une
stratégie de communication de crise adaptée.
Exemples
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EDF a mis sur pied une cellule de crise, dotée d’un local particulier au siège de l’entreprise. Cette cellule comporte une partie «
action » composée des responsables opérationnels de la gestion de crise et une partie « réflexion » dénommée « force de réflexion
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rapide » sur les conseils du spécialiste français de la gestion de crise, Patrick Lagadec. Les deux parties sont reliées en permanence.
Le dispositif de crise ainsi proposé est constamment amélioré grâce à l’analyse des crises qui touchent d’autres entreprises, et à de
nombreuses simulations.
La SNCF a organisé sa cellule de crise, auparavant rattachée à la présidence, au sein de la direction de la communication. Une salle
de montage est reliée à cette cellule avec pour objectif que l’entreprise puisse produire ses propres images et les proposer aux
différents médias. Ainsi, lors du sabotage de câbles de signalisation qui entraîna d’importants retards pour 30 000 personnes dans la
région d’Albertville, le 26 février 2011,
la SNCF put mobiliser trois cars satellites et diffuser ses propres images.
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Findus, Spanghero et la viande de cheval
Pour les Français, la crise de la viande de cheval apparaît en 2013, après avoir touché d’autres pays d’Europe notamment l’Irlande
et le Royaume-Uni. Les enquêtes vont notamment aboutir à la conclusion suivante : plusieurs fournisseurs et fabricants de plats
préparés à base de viande bovine mettent de la viande de cheval, moins chère que celle de bœuf, dans des préparations
alimentaires présentées comme 100 % pur bœuf.
Le 14 novembre 2014, l’enquête se conclut sur la mise en examen de quatre personnes, dont deux responsables de Spanghero.
Néanmoins, les prises de parole et la réactivité des différents patrons des entreprises incriminées sont loin d’être les mêmes. Findus
parle vite et bien. En effet, la marque a choisi de s’exprimer en premier sur cette affaire.
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Cette initiative s’est avérée être la bonne car elle lui a permis de prendre « un temps d’avance », notamment sur ses prestataires
qu’elle va accuser. Findus va dans le même temps retirer tous les produits incriminés du marché. Enfin, l’entreprise va inverser la
logique de la crise. En effet, Matthieu Lambeaux, Directeur Général de Findus France, affirme que c’est grâce à un contrôle inopiné
de Findus que la tromperie a été détectée : « Rappelons que Findus a alerté les autorités sanitaires dès qu’il y a eu un doute. […]
Findus s’engage auprès du ministre de l’Agriculture dans le combat pour une traçabilité infaillible. » Par la suite, l’entreprise proposera
même son aide aux autorités de régulation pour améliorer la transparence et combattre la non-conformité des produits alimentaires !
Même schéma pour Carrefour qui retire dans des délais ultra-rapides, par souci de précaution, tous les produits suspectés. D’autres,
comme les patrons de Spanghero prendront des positions maladroites, parfois cacophoniques. Bien qu’ils ne soient plus opérationnels
dans la société, les Spanghero eux-mêmes vont se mettre à parler aux médias. Pensant certainement bien faire en apportant leur nom
dans la bataille, leur émotion, leur caution… Mais ces nouveaux porte-paroles ajouteront à la confusion. Le 19 avril 2013, l’entreprise
ayant subi une baisse de 50 % de son chiffre d’affaires est placée en liquidation judiciaire. Le 5 juillet 2013, l’entreprise est reprise par
Laurent Spanghero et renommée par la suite La Lauragaise. ■
Exemple
Septembre 2009, juste après une rencontre avec le ministre du Travail Xavier Darcos, Didier Lombard, PDG de France Telecom,
s’exprimait publiquement sur la vague de suicides qui sévit dans son entreprise depuis un an et demi. Il est fébrile, 23 de ses salariés
ont mis fin à leurs jours durant les 18 derniers mois… et il prononce ces phrases qui demeurent aujourd’hui une des plus grandes
erreurs de prise de parole d’un PDG : « Il faut marquer un point d’arrêt à cette mode du suicide qui évidemment choque tout le
monde. » Maladresse, incompréhension, la journaliste de France 2 (qui diffusait les images) préfère évoquer la « difficulté du
président d’Orange de trouver les mots pour parler de cette situation dramatique pour ses salariés ».
Mais les erreurs continuent dès le lendemain sur RTL. Didier Lombard s’excuse des propos qu’il a tenus la veille, mais au lieu
d’assumer pleinement l’erreur il tente de se justifier : « Par erreur, j’ai utilisé le mot “mode” qui était la traduction du mot mood
(humeur) en anglais. Je m’excuse d’avoir fait ça. » Quand une erreur de prise de parole entraîne une autre erreur de prise de parole.
Quels qu’ils soient, quel que soit leur nombre, les principaux « chargés de crise » sont soumis à une
stricte discipline. Ils doivent être à tout moment joignables (malgré les jours fériés, vacances, ponts).
Ils disposent en permanence sur eux de fiches indiquant les coordonnées (numéros de portable, de
domicile) d’un certain nombre de responsables de l’entreprise et de journalistes connus de celle-ci. Ils
connaissent parfaitement la marche à suivre car il ne suffit pas de faire un beau plan de communication
de crise pour le ranger dans un tiroir jusqu’au jour « J ». Il est plus raisonnable de faire le point une ou
deux fois par an avec les personnes concernées : actualisation des informations, mise à jour des
différents contacts, révision de la conduite à tenir et plan d’actions.
et faiblesses, etc.) et traitant de thèmes « à risques » (biographie du fondateur, rapport détaillé sur une
activité dangereuse – nombre et pourcentage d’accidents, chronologie, conséquences –, structure du
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Exemple
Le 13 janvier 2012, le navire de croisière Costa Concordia fit naufrage près des côtes italiennes. Dans les trois jours qui suivirent, il y
eut sur le sujet :
• 35 000 tweets ;
• 4 600 mentions sur Youtube ;
• 34 000 mentions sur des sites d’information ;
• 10 900 mentions sur des blogs.
La compagnie publia dès le lendemain un espace dédié à la catastrophe. Le 14 janvier, quatre communiqués furent publiés, le
premier à une heure du matin pour confirmer l’évacuation et un deuxième à 5 h 10 pour témoigner de son empathie « C’est une
tragédie qui affecte profondément notre compagnie. Nos premières pensées vont aux victimes et nous voudrions exprimer nos
condoléances à leurs familles et à leurs proches. »
Naufrage du Costa Concordia devant l’île italienne du Giglio le 13 janvier 2012
● 7 conseils pour anticiper et gérer une communication de crise sur les médias sociaux
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« Par sa puissance de diffusion, le web social peut être un moteur de propagation exceptionnel pour une campagne de
communication virale, mais également un mégaphone redoutable à quiconque n’en connaîtrait pas les principaux rouages.
En d’autres termes, ces dernières années les marques ont vu les bad buzz et communication de crise sur les médias sociaux
s’accélérer. Une situation qui demande aux directions de communication d’être encore plus réactives, agiles et digitales.
Voici quelques bonnes pratiques pour agir lorsque la marque ; par erreur, maladresse ou campagne instiguée par des détracteurs
(clients mécontents, ONG, employés révoltés, etc.), se retrouve en position vulnérable sur les médias sociaux.
1 - Décrypter avec attention les remarques et critiques des internautes
Les signaux faibles sont ces premiers bruits qu’une équipe social media peut percevoir en ligne (commentaires sur un article, post
négatif de blog, tweets de clients, etc). Ces signaux doivent vous alerter d’une situation anormale et explosive.
Cas d’école : dans le cas du bad buzz opposant KitKat à Greenpeace, un an avant la crise, la marque aurait pu éviter la
catastrophe. En particulier, en écoutant davantage les avis des internautes laissés sur des forums à propos de son utilisation
non-éthique de l’huile de palme dans ses produits.
2 - Considérer avec grand intérêt la veille digitale autour de votre marque
La veille digitale est devenue un domaine de compétence que le community manager se doit de maitriser. Il doit être à l’écoute
de ses publics au-delà des limites de ses pages animées (blog, page Facebook, compte Twitter). Cette bienveillance de la
présence de la marque sur le web, par l’équipe en charge du social media peut passer par de petits outils comme (Mention,
Google Alerts, Talkwalker Alerts…) ou des outils de monitoring plus puissants comme (Radarly, Synthesio, Radian6, etc.).
L’intérêt est d’être constamment au fait des conversations autour de la marque et son écosystème numérique.
3 - Au cœur du bad buzz, être réactif et constructif dans vos réponses
Le bad buzz est très souvent fulgurant dans sa vitesse de propagation et le nombre de messages quotidiens décuplés en
quelques minutes. Il exige alors réactivité et précision. Dans ces échanges houleux sur le web avec votre communauté,
attention à ne jamais céder à la panique et mesurer le poids de vos prises de parole. La réponse de la marque est
systématiquement très attendue puis décryptée par les internautes. En somme, veillez à ne pas envenimer la situation et
mesurer chacun de vos propos.
4 - Ne pas penser le web social comme une sphère « imperméable »
De par la proactivité des blogueurs et journalistes (qui sont parfois eux-mêmes blogueurs) sur un réseau social comme Twitter, et de
par la numérisation toujours plus forte des médias, une polémique qui enfle autour d’une marque sur les médias sociaux peut, en
quelques heures, se retrouver dans les Unes médiatiques.
Cas d’école : le bad buzz Madame Figaro, cette institutrice blogueuse (nommée « La classe de Mme Figaro ») à qui le journal
avait sommé de renommer son blog, en est une belle illustration. À la suite de la mise en demeure du petit blog par le grand
groupe média, la réaction des publics sur les médias sociaux a pris une ampleur considérable, avant de faire la Une médiatique de
20 Minutes ou encore du Huffington Post.
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SUJETS DE CRISE !
Mars 2015, la grève de Radio France dépasse les quinze jours quand le Canard Enchaîné révèle que
Denis Pingaud (ex-Euro RSCG et ex-Opinion Way) facture 90 000 €/an ses conseils de communicant
de crise.
Ce conseiller est présenté par les médias comme « l’homme de l’ombre » qui a orchestré la
campagne de Mathieu Gallet pour la conquête de la présidence de Radio France. Il l’épaulait déjà
lorsque celui-ci présidait l’Institut National de l’Audiovisuel (INA). À l’époque, Denis Pingaud
facturait ses services 60 000 euros par an. Le Figaro, dans un article de mars 2015, précise de
manière à alimenter un peu plus la suspicion et donc la crise : « Une somme elle aussi ponctionnée
dans le budget de l’établissement public. »
À la question du budget s’ajoute une autre composante pouvant également nourrir la crise. L’INA
comme Radio France sont des structures publiques qui nécessitent de passer par des appels d’offres
pour choisir et travailler avec des agences de communication. Donc, lorsque Mathieu Gallet a emmené
Denis Pingaud « dans ses valises » à Radio France, il a enfreint la règle de mise en concurrence en
vigueur dans les entreprises publiques, assène le Canard Enchaîné. D’autant que Radio France dispose
déjà de sa propre direction de la communication.3
Intervenants extérieurs : quels sont les tarifs pratiqués ?
Il y a désormais en France des « professionnels de la communication de crise ». Ce sont en général les responsables des agences de
communication institutionnelle qui prennent le problème en main, à la demande de leurs clients. Cette assistance, à la fois souple et
coûteuse, exerce une discipline complexe : la communication de crise n’est pas une science exacte ! L’organisation et son agence
délimitent ensemble les frontières de leur collaboration. Tout est possible : l’entreprise peut demander à son conseil de concevoir un
scénario de crise avant la crise. Elle peut, pendant la crise, lui demander de la conseiller, de lui fournir une assistance heure par heure,
et même d’être son intercesseur auprès des médias.
Il est toujours intéressant de recueillir des avis extérieurs à la crise, dans la mesure où ils ne sont pas affectivement impliqués. La
finesse requise pour gérer la crise, la nature de l’enjeu, l’implication de l’échelon directorial, exigent de faire appel à la « crème » des
professionnels.
Se préparer à la crise avec un intervenant extérieur, combien cela coûte-t-il ? Voici les chiffres indicatifs donnés par l’UDA.
à 20 000 €.
3. Mise en œuvre (procédures et outils)
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Une crise, plus encore que toute autre conjoncture, exige un plan de guerre coordonné et rapide pour
communiquer avec clarté, franchise et mesure sans dissimuler les problèmes, les aléas, et les
incertitudes. Cette section vous explique comment gérer et anticiper les risques liés à une crise.
pour obtenir des éclaircissements. C’est aussi à la direction de répondre aux incertitudes et aux demandes
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Exemple
Dans le cadre de la crise de l’ESB (vache folle), Carrefour se trouve mis en cause en 2003 à cause de l’un de ses fournisseurs, qui
lui a livré un lot suspect. Au Sial (Salon International de l’Alimentation), le président de Carrefour pour l’Europe prend la parole. Un
communiqué de presse est publié le lendemain dans les journaux, adoptant une attitude proactive, qui va bien au-delà de la législation,
en suggérant l’interdiction des farines animales pour tous les animaux, l’arrêt de l’utilisation des antibiotiques et un dépistage
systématique. Le débat sur les farines animales s’instaure en France, puis au niveau européen.
L’entreprise s’est quasiment substituée au législateur ou aux organismes de contrôle officiels comme l’AFSA (Agence Française de
Sécurité Alimentaire) et s’est habilement positionnée comme exemplaire.
Vache atteinte de I´ESB
Dans cet exemple, c’est un sans-faute : la réaction du président a été immédiate. Pas d’hésitations, pas
de secrets cachés, pas de mensonges, et une vraie implication du groupe. Les dirigeants doivent
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descendre dans l’arène pour parler en direct. Les salariés savent reconnaître cet effort qui consiste à -
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assumer ses responsabilités, à avoir le courage de dire les choses en face. C’est aussi une façon de
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prendre des garanties de paix sociale pour l’après-crise. « Les épreuves sont un révélateur indiscutable
de la qualité des sociétés et de leurs dirigeants. La façon dont ils ont réagi, leur comportement, leur sens
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Exemple
En septembre 2001, l’explosion de l’usine AZF (contrôlée par TotalFinaElf via Atofina) à Toulouse permet de mesurer que
Thierry Desmarets, président du groupe TotalFinaElf, a tiré quelques leçons du naufrage de l’Erika, en décembre 1999. Cette
catastrophe écologique avait vite entraîné une catastrophe de communication, avec une gestion de la crise inexistante dans les
premiers temps : un président d’abord absent de la scène médiatique, des premières annonces tellement symboliques qu’elles en
auraient été comiques dans d’autres circonstances (rappelons-nous de cette offre d’une journée de salaire, etc.). Il avait fallu
attendre trois semaines pour que de vraies mesures, marquantes en termes de communication, soient prises : entre autres, la
création de la Mission Littoral Atlantique, entièrement financée par le groupe et chargée de mettre en œuvre les différents
engagements pris alors. La dimension dramatique était à l’évidence différente avec l’explosion de Toulouse et le président ne s’y
est pas trompé : il est sur le site quelques heures après le drame, il prend la parole, des relais sont mis en place au sein du groupe.
Ce qui a fait dire quelques jours après à la responsable de la communication d’Atofina que Thierry Desmarets avait, entre les
deux événements, sans doute « appris à exprimer davantage ses émotions ».
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Exemple
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Rémond, fabricant de tétines, a fait la triste expérience du silence. Retraçons rapidement l’historique de la crise. Le magazine Que
choisir, après en avoir averti préalablement le fabricant, sort en août 1997 une enquête alarmante sur les tétines : plusieurs d’entre
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elles sont contaminées par une substance cancérogène, dont deux modèles de chez Rémond. La découverte fait sensation. Rémond,
sous-estimant l’impact médiatique d’un tel sujet (associant deux thèmes – santé et enfants – chers à l’opinion), se contente de retirer
les produits incriminés du marché, tout en contestant les résultats de l’enquête. Une attitude incohérente, considérée comme un aveu
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par Que choisir, qui saisit la Commission de sécurité des consommateurs et l’ensemble des médias. Leçon de cette épreuve :
Rémond a eu raison de retirer les produits incriminés, mais il aurait dû le faire en reconnaissant sa responsabilité, en communiquant
(relations presse, campagne publicitaire). Rien n’est pire que de laisser planer le doute.
À l’inverse, il ne faut pas estimer que toute prise de parole est en soi positive. Dans certaines
conditions, le choix d’une posture silencieuse s’avère bénéfique et permet effectivement d’éviter tout
emballement médiatique. Cela peut être le cas en période d’actualité très chargée ou en cas d’attaque
de l’entreprise par un interlocuteur peu crédible. Selon le type d’affaires, la communication peut
aussi s’effectuer de manière ciblée vers un pays ou quelques interlocuteurs.
Exemple
En avril 2008, après les perturbations dues aux contestations lors du passage de la flamme olympique à Paris, le groupe Carrefour,
très implanté en Chine, est l’objet d’appels au boycott et de multiples manifestations locales. Alors que le contenu de l’objet même de
la catastrophe lui échappe, puisqu’il repose sur une critique géopolitique de la présence chinoise au Tibet, le groupe Carrefour se doit
de réagir.
Aussitôt, une coordination entre les entités chinoises du groupe et le siège parisien se met en place et le département affaires
publiques est saisi, ainsi que le service des relations presse qui connaît sur ce sujet les retombées médiatiques les plus importantes
depuis quatre ou cinq années. Une communication ciblée se met parallèlement en place vers les leaders d’opinion, les actionnaires,
mais aussi les salariés.
3.3 MAÎTRISER L’INFORMATION
Maîtriser l’information est d’autant plus important quand l’entreprise connait une situation
d’urgence entraînant la perte des repères traditionnels. Une bonne communication s’avère
indispensable. L’affaire du Tylénol (un produit générique aussi connu aux États-Unis que le
paracétamol en France) prouve que l’on peut renverser une opinion publique grâce à une
communication efficace. En 1982, un fou ajoute du cyanure dans les capsules de Tylénol. La
presse américaine se saisit de l’affaire. C’est une bombe pour l’image et la survie de Johnson &
Johnson qui commercialise le produit. L’entreprise réagit immédiatement : arrête sa publicité-
produit, retire les capsules du marché et mène une communication active avec les médias,
répondant à toutes les questions du public. Son président intervient largement sur les ondes (aux
journaux télévisés, dans des talk-shows).
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Johnson & Johnson se montre loyale ; elle ne récuse rien, mais lance un unique message, celui de
la confiance. Confiance dans une entreprise qui a une longue histoire, des produits de qualité, un
management responsable. Quelques semaines plus tard, la firme réintroduit le produit avec un
conditionnement sûr, et l’annonce par une téléconférence de presse.
En quelques mois, l’entreprise retrouve ses parts de marché, et à peine quatre ans plus tard (en
1986) figure au second rang (dans sa catégorie) du classement corporate du magazine Fortune. Non
seulement Johnson & Johnson a survécu, mais elle a renforcé son image grâce à la crise !
L’affaire du Tylénol est devenue un cas d’école. Elle illustre parfaitement la nécessité de parler en
pleine tourmente. S’il n’est pas possible d’apporter de solutions concrètes au problème posé, il faut axer
son discours sur la manière dont on prend en mains la situation, communiquer sur le mode de traitement
des problèmes, plutôt que sur les problèmes eux-mêmes. Cette démarche permet de répondre aux attentes
des interlocuteurs, de dissiper leur angoisse et d’éviter les dérapages d’une communication trop rapide,
sur des faits non avérés ou des solutions non validées. C’est certainement le meilleur moyen d’échapper à
la dramatisation du processus.
Exemple
Après la découverte d’une perte de 4,9 milliards d’euros causée par Jérôme Kerviel, un de ses traders, le président de la Société
Générale a écrit à l’ensemble des clients afin de les informer rapidement et directement sur la fraude : « J’ai le devoir de vous informer
que la direction de la Société Générale a découvert une fraude interne d’une ampleur considérable commise par un collaborateur de sa
division de banque de financement et d’investissement… La perte subie est très importante. Toutes les mesures ont été prises sur le champ
pour la circonscrire… Dans le règlement des conséquences de cette affaire triste et regrettable, mon souci a d’abord été de préserver
l’intérêt de nos clients et de continuer à mériter leur confiance. » (Lettre de Daniel Bouton, 24 janvier 2008)
« L’anticipation. Cela semble désormais une évidence, mais une situation de crise se gère avant tout en anticipant. Prévoir
une crise potentielle c’est identifier en permanence des signaux faibles via les réseaux sociaux, la veille parlementaire, les
revues de presse qui deviendront à un moment inattendu des signaux forts. Le déclencheur d’une crise est souvent un
lancement de produits ou une décision d’entreprise qui créera des remous vis-à-vis de partenaires, des régulateurs ou encore
des utilisateurs. Dans ces situations, une communication de crise doit avoir été anticipée avec des messages appropriés. Mais il
y a bien sûr le cas de la crise impossible à anticiper. Un bug dans un produit, une erreur humaine, un événement exogène à
l’entreprise. Dans cette situation, c’est encore l’anticipation qui est le maître mot, moins bien sûr, dans les messages qui
n’auront pu être travaillés en amont, que dans l’organisation et les process.
Des principes organisationnels incontournables. Une bonne communication de crise repose autant sur une stratégie de réponse
bien pensée que sur une organisation sans faille dans la mise en œuvre efficace d’un plan de communication de crise. Dans ces
situations, le rôle du directeur de la communication est plus que jamais celui d’un chef d’orchestre, afin d’aligner les différentes
parties prenantes de l’entreprise. Il faut avoir une organisation solide, dérouler des actions précises sur un tempo bien cadencé, car
le timing est aussi une composante essentielle de la gestion de crise : ne pas se précipiter tant qu’on ne dispose pas de toutes les
informations nécessaires, mais ne pas laisser non plus une situation s’enliser, au risque de laisser la désinformation et les détracteurs
occuper l’espace. Dans une entreprise globale mais avec un fort ancrage local tel que Google, il faut veiller en permanence à
l’harmonisation globale des messages, c’est pourquoi l’enjeu est la coordination entre les décisionnaires basés au niveau siège, les
experts terrains et les managers locaux qui maîtrisent le contexte du pays.
La gestion des médias. C’est bien sûr un élément clé. Ils sont au cœur du processus comme relais et caisse de résonance.
Noter tous les appels entrants, ne pas nécessairement répondre dans l’immédiat si la position de l’entreprise n’a pas été
arrêtée, mais s’engager à rappeler tous les journalistes est essentiel pour l’image et la crédibilité de l’entreprise. Faire la
politique de l’autruche, mentir, dénier la réalité sont précisément les choses à ne pas faire si l’on veut être une entreprise
responsable et transparente en accord avec ses valeurs, de surcroît à l’heure d’Internet et du “fact checking”.
À l’heure des consommateurs acteurs qui peuvent zapper à tout moment et vérifier des déclarations, la confiance des
utilisateurs est essentielle pour la pérennité d’une entreprise. Aux entreprises de la mériter en redéfinissant leur approche de la
communication, en particulier en situation de crise.
Quelques conseils. La première chose est d’identifier en amont, avant une situation d’urgence, les personnes qui pourraient
être impliquées en cas de crise : directeur juridique, directeur des relations institutionnelles, directeur commercial, ingénieur,
directeur de la communication...
Se réunir tout de suite dans une même salle afin de se tenir informé en temps réel et se répartir les actions. Rester ensemble
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jusqu’au dénouement de la crise.
Briefer son agence et lui demander de mettre en place immédiatement une veille de la presse et des réseaux sociaux et faire le
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suivi des appels de la presse.
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Informer en temps réel la maison mère pour travailler les messages et s’aligner au niveau international.
Bien sûr ne jamais oublier la communication interne, car les collaborateurs sont les premiers ambassadeurs de l’entreprise et
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doivent être informés pour comprendre une situation et porter au mieux des messages.
Enfin, l’analyse post-crise, l’exercice du post-mortem est fondamental pour pouvoir anticiper, encore une fois, et gérer au
mieux la prochaine situation de crise. » ●
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P almier à huile
Fin 2012, Ferrero qui produit et commercialise notamment le Nutella est confronté à une crise sans précédent. Dans le cadre du projet
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loi d’examen de la sécurité sociale, les sénateurs introduisent un amendement qui vise à taxer davantage l’huile de palme (300 euros
supplémentaire par tonne). La relation entre le Nutella et les Français est si intime (la France est le pays au monde qui consomme le plus
de Nutella : 26 % de la production mondiale) que cette taxe va très vite être rebaptisée « taxe Nutella » ou « amendement Nutella », alors
même que l’huile de palme est utilisée dans de très nombreux autres produits alimentaires. Ferrero ne tarde pas à réagir pour
contrecarrer l’appellation qui pourrait nuire gravement à son image de marque. Mais quelle stratégie de riposte adopte-t-elle ?
La marque s’offre deux pleines pages de publicité dans les quotidiens nationaux, intitulées « L’huilede palme, parlons-en ». Une campagne ultra--
pédagogique pour reprendre la main et affirmer ses convictions, notamment celle de ne pas modifier sa recette et d’expliquer ce choix au
consommateur. Ferrero assume que sa pâte à tartiner contienne l’ingrédient mis en cause « parce qu’il permet d’obtenir la consistance
souhaitée sans avoir recours au processus d’hydrogénation des matières grasses, qui peut occasionner la formation d’acides gras trans »,
lesquels sont cancérogènes rappelle l’industriel. Les internautes réagissent en créant des pages « Touche pas à mon Nutella ! »
Néanmoins, le fabricant s’engage également à ne plus utiliser, d’ici à 2015, que de l’huile de palme durable, sans dérivés ni
mélanges… mais donc de continuer à utiliser quand même le fameux ingrédient.
Ferrero va être rapide dans sa réaction, va répondre point par point aux critiques, tout en prenant certaines décisions pour l’avenir.
Dernier acte, Ferrero mise enfin sur les réseaux sociaux. Un fil Twitter est créé ainsi qu’un site dédié baptisé « Nutella, parlons-
en ». ■
Si l’entreprise doit toujours répondre aux demandes d’information, elle n’est pas pour autant
contrainte de tout « déballer » sur la place publique. Elle a le choix entre trois politiques. (voir
tableau 5.1).
Co mmu n icat io n min imale Dis crét io n maît ris ée Tran s p aren ce
En dire le moins possible. Lâcher les informations au compte- S’ouvrir totalement au public.
Défin it io n
gouttes.
De co u rt t erme : cette position Ris q u é : les ratés peuvent être Illu s o ire : toute entreprise est tenue
n’est pas tenable face à un douloureux !
| de garder des zones d’ombre.
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journalisme d’investigation. Exig ean t : cette politique impose la Ut o p iq u e : cette politique
Limit ée : ce parti pris a minima réunion de trois paramètres : un bon d’ouverture implique une totale
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In co n v én ien t s
frustre tout le monde. stratège + une excellente coordination confiance en amont (les journalistes
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Le message visant à rassurer le public peut employer la stratégie du bouc émissaire, comme ici le
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L’entreprise doit, en période de crise, plus que jamais gérer au plus près sa communication
interne, pour préserver la motivation des salariés, maintenir sa cohésion et un bon climat social.
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En pleine crise, il faut expliquer davantage et mieux, afin de réduire les tensions et de répondre
aux questions et aux aspirations du personnel.
La communication interne de la Société Générale dans l’affaire «
Kerviel »
Tous les analystes de la crise « Kerviel » s’accordent à dire que la performance de la communication interne de la Société Générale
lors de cette crise a été déterminante dans sa bonne résolution.
Mardi 29 janvier, on observe le pic médiatique de la crise, l’acmé. Autour de cette date, on dénombre 2000 articles de presse quotidiens.
Hugues Le Bret, directeur de la communication, a parfaitement relaté cette période dans son livre La semaine où Jérôme Kerviel a failli
faire sauter le système financier mondial (Éditions Les Arènes, 2010).
Durant cette période, il dirige le travail de la cellule de crise au rythme des médias (7h–9h : écoute des radios et revue de presse ;
15h : communication à la presse écrite ; 18h : seconde revue de presse ; 20h : debriefing de crise) tout en respectant un turnover des
équipes nécessaire à leur santé physique et mentale.
Le mercredi 30 janvier, une manifestation est organisée (spontanée, orchestrée ?) par une centaine de salariés devant le siège de
la banque à la Défense, les médias sont là et les images de soutien de l’interne envers les dirigeants feront le tour du monde. Le
soir même, Daniel Bouton est interviewé par David Pujadas dans le JT de France 2, alors que le conseil d’administration a avalisé le
maintien de ses fonctions contre certains avis au sein du gouvernement.
Cette date est souvent évoquée comme le basculement de la crise : l’interne a gagné contre le politique, la stabilité l’a emporté face à
des envies de vente ou d’OPA sur la Société Générale. C’est le point d’inflexion à partir duquel la Société Générale repart à -
l’offensive. D’ailleurs, durant son intervention sur France 2, Daniel Bouton réaffirmera la stabilité du groupe et évoquera la révision
des procédures de contrôle avant de polariser le discrédit sur Jérôme Kerviel, d’une manière assez maline car indirecte. ■
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Exemple
Spanghero, en pleine tournante, va voir se mobiliser les 330 collaborateurs contre ce qui pourrait signifier la fin de l’entreprise et
la perte irrémédiable de leur travail. Les collaborateurs deviennent des porte-paroles puissants pour l’entreprise car ils apportent
l’émotion qui manque aux communiqués de presse anonymes et froids comme ce commercial, Christophe Giry, qui n’hésite pas à
faire part de sa rage aux médias : « On condamne à mort 300 personnes et leurs familles, sans compter tous nos partenaires. »
(Huffington Post, 15 février 2013)
Néanmoins, l’interne n’est pas toujours monolithique et les prises de positions ne sont pas univoques pour défendre l’entreprise.
Martin Lamarque, délégué CFDT d’une autre usine du groupe Lur Berri (propriétaire de Spanghero) déclare au journaliste des
Echos : « Lur Berri a grandi trop vite. Non seulement, cela a coûté beaucoup d’argent à la coopérative, mais elle s’est lancée dans
des métiers qu’elle ne sait pas faire. Avec ces rachats, elle s’est projetée dans la mondialisation et la financiarisation. » (17 février
2013).
Exemple
À l’occasion de cette crise des subprimes, fin 2007-début 2008, la plupart des établissements bancaires ont diffusé des messages à
leurs salariés les informant qu’ils n’étaient pas habilités à répondre aux questions externes et que l’ensemble de la communication sur
ce point était pilotée par la direction de la communication.
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● La nécessaire gestion des émotions en période de crise
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« Communiquer en situation de crise consiste avant tout à anticiper l’émotion collective, la comprendre, la gérer mais aussi la
partager. Sans cette empathie à l’égard des victimes, proches, familles, collaborateurs, sans une compassion sincère, aucun
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message ne peut se montrer crédible, voire audible.
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Il faut également savoir immédiatement reconnaître les faits dans la transparence, avec une certaine humilité, et mesurer leur
ampleur, sans jamais les minimiser au mépris des victimes.
Il s’agit, ensuite, pour l’entreprise, de rassurer l’ensemble des parties prenantes par un discours d’action, qui permette de
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Gérer la crise |
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4. S’informer sur les causes du sinistre
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5. Riposter
– Prendre les mesures d’urgence adaptées.
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« S’exprimer sur une situation déstabilisante… sans être déstabilisé, tel est le défi d’une communication de crise réussie pour
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les entreprises et les institutions ! Un objectif qu’il n’est pas simple d’atteindre tant les contraintes sont nombreuses :
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atteinte.
Prendre la parole… sans se contredire
Les vérités successives sont dangereuses, Michèle Alliot-Marie lors de la révolution tunisienne, ou encore Éric Woerth dans
l’affaire Bettencourt ont fait les frais de leurs prises de parole contradictoires.
Adopter une attitude d’ouverture et d’empathie… sans donner l’impression de se justifier !
Il est important de reconnaître ses erreurs, et d’éviter le plus possible d’être en situation de rendre des comptes, ce que n’a pas
su faire Coca-Cola accusé “de chantage à l’investissement” lors de son opposition à la taxe soda par exemple.
Pour communiquer en cas de crise dans les meilleures conditions, une seule condition : arrêter une stratégie claire, s’expliquer
clairement et complètement une fois et s’y tenir. Jouer le jeu de la transparence est une clé du succès. Ce qui sera d’autant
plus facile qu’on se sera préparé à la communication de crise en dehors de toute crise. » ●
LA CRISE ENTRAÎNE UN BESOIN LÉGITIME D’INFORMATION
La crise suscite un appel à l’information des publics internes et externes.
L’information doit être précise, cohérente et rassurante.
Maîtriser l’information est d’autant plus important que l’entreprise connaît une situation d’urgence entraînant la perte des repères
traditionnels.
Une mauvaise communication peut aggraver une crise. Une communication adaptée peut la transformer en opportunité.
LA CRISE DOIT ÊTRE GÉRÉE AU PLUS HAUT NIVEAU PAR UNE CELLULE
ADAPTÉE
La crise doit être prise en charge au niveau directorial.
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La constitution d’une cellule de crise, la nomination de porte-paroles et le recours éventuel à des intervenants extérieurs sont les
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premiers pare-feux qu’il convient d’allumer pour bien communiquer en période de crise.
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Lieux de partages et de commentaires de l’information, espace d’expression des émotions, les réseaux sociaux ont de plus en plus
d’importance dans la gestion des crises.
Quelques sites web français
Le bad buzz et la crise 2.0 : « Le livre blanc de la crise 2.0 », www.visibrain.com (en consultation libre)
L’étude des risques : www.cindynics.org
La communication de crise : www.communication–sensible.com
Les rumeurs : www.hoaxbuster.com
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Chapitre 9
Du mécénat
à la communication
responsable
«O n ne fait pas seulement rêver les humains avec des parts de marché, mais aussi avec de la musique », avouait un mécène
de renom, Antoine Riboud, alors qu’il était PDG de Danone.
Comment faire accepter par toute la planète (ou presque), en une vingtaine d’années, une boisson à base de taurine que certains décrivent
dangereuse pour la santé ? En investissant comme le fait Red Bull massivement dans le sponsoring et le mécénat : 600 événements et 500
athlètes sponsorisés par la marque, qui dit mieux ? Quel profit LVMH peut-il tirer de sa contribution aux grandes expositions parisiennes ?
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Pourquoi Microsoft aide-t-il l’enfance hospitalisée ?
Aujourd’hui, les actions de mécénat et de sponsoring constituent des briques importantes de l’engagement RSE des entreprises, mais
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seulement des briques. La stratégie RSE d’une entreprise ne saurait se résumer à ses actions de mécénat ou de sponsoring aussi nobles
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soient-elles. La fonction communication doit donc aujourd’hui accompagner la globalité des politiques RSE de son organisation. Plus
encore, depuis quelques années, un mouvement puissant se met en place pour exiger de la fonction communication, elle-même, une
exemplarité RSE dans ses propres méthodes et processus : c’est ce que l’on nomme la communication responsable.
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La communication n’est pas seulement une fonction support qui accompagne la stratégie RSE mais bien une composante majeure de la
stratégie RSE !
SOMMAIRE
1. Mécénat et sponsoring : grands principes
3. Le sponsoring
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1 MÉCÉNAT ET SPONSORING : GRANDS
PRINCIPES
Mécénat et sponsoring sont souvent évoqués dans la même phrase, dans le même élan. Or les deux
techniques sont bien sœurs, mais pas jumelles. Il est essentiel de parfaitement comprendre leurs
différences mais aussi leurs complémentarités pour les associer intelligemment dans une stratégie de
parrainage globale et puissante qui permettra à la marque ou l’entreprise de gagner en visibilité mais,
plus encore, de gagner un « supplément d’âme ».
compétences. Dans les trois cas, il s’agit d’un « soutien matériel apporté sans contrepartie directe de
la part du bénéficiaire, à une œuvre ou à une personne pour l’exercice d’activités présentant un
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intérêt général ». Un mécène est donc une personne physique ou morale qui pratique le mécénat. Le
mécénat, considéré comme une technique plus « noble », a pour objectif de forger, à plus long terme,
une image d’entreprise, de lui conférer une certaine citoyenneté. On a coutume de parler de mécénat
quand l’entreprise intervient dans le domaine culturel ou pour des causes d’intérêt général.
M o t iv at io n Commerciale Sociale
Ob ject if Création de liens entre une marque (un produit) et un Recherche d’une image pour la firme en tant qu’institution
événement médiatique
M es s ag e Marketing Institutionnel
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Exp lo it at io n Mise en valeur commerciale, directe de l’événement : Mise en valeur « spirituelle », discrète, à faible intention
avant, pendant et après son apparition commerciale
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La n at u re d e la Directe Indirecte
co n t rep art ie
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L’Admical insiste pour que la distinction entre mécénat et sponsoring soit respectée. Le
parrainage reste, par commodité, employé pour regrouper les deux notions : le soutien «
désintéressé » et le soutien « intéressé ».
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1.2 BUDGETS ET DOMAINES D’INVESTISSEMENT
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Bien que la France accuse un certain retard par rapport à ses partenaires occidentaux, un nombre
croissant d’entreprises prend goût au mécénat ou du sponsoring. Elles veulent ainsi dépasser leur
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mission économique et prouver qu’elles sont aussi animateurs culturels, sportifs, humanitaires. La
participation à un événement ne témoigne-t-elle pas de l’insertion de l’entreprise dans son
environnement ? À l’évidence, deux préoccupations coexistent de la part du parrain :
– être de son temps et bénéficier de la considération de ses interlocuteurs (clients, fournisseurs,
grand public, médias, administration, leaders d’opinion, etc.) ;
– œuvrer pour son temps et acquérir une légitimité institutionnelle. C’est en somme l’art de faire
parler de soi, en parlant d’autre chose que de soi.
Si le parrainage est considéré avec méfiance, c’est sans doute parce que ses retombées sont
difficiles à évaluer. Il est présomptueux de vouloir séparer les conséquences d’une opération de
parrainage de celles d’une campagne publicitaire ou d’une opération de relations publiques :
comment faire la part des choses ? Enfin, on ne peut en l’espèce tabler sur aucune
proportionnalité entre le montant de l’investissement initial et ses retombées. En d’autres termes,
on n’est jamais tout à fait certain de l’efficacité d’un investissement de parrainage, et on ne peut
évaluer exactement son taux de « rentabilité ».
Les trophées Sporsora
Les annonceurs, avec les acteurs de l’économie du sport, ont créé en 1994 Sporsora, une association interprofessionnelle au service
de l’intérêt général qui, chaque année, récompense les meilleures actions de sponsoring.
Voici les gagnants 2015 dans trois catégories.
Sponsor de l’année
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diminuer leurs dépenses, réduire leurs effectifs et, de l’autre, engager des frais que d’aucuns
jugeraient superflus, voire excessifs. Étant donné l’austérité ambiante (et notamment la croissance du
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chômage), il n’est pas facile de débuter une collection d’art plastique, ou de se lancer dans la course
au large, etc.
En outre, les entreprises se recentrent sur leurs activités essentielles : elles cherchent à vendre
leurs produits et se préoccupent moins de peaufiner leur image institutionnelle. C’est pourquoi, les
actions de communication directes (portant sur leurs marques ou leurs produits), inscrites sur le court
terme, aux résultats aisément quantifiables1, sont parfois préférées aux initiatives de long terme, aux
retombées incertaines.
Doit-on pour autant parler de crise du mécénat ? Pas encore, il s’agit plutôt de recentrage. Les
entreprises investissent toujours, mais avec plus de circonspection : elles adoptent un profil plus
pragmatique.
Le mécénat, selon les mécènes, offre un moyen original pour incarner son identité, développer des
relations avec les acteurs d’un territoire, et mobiliser ses collaborateurs. Dans les entreprises de 20
salariés et plus, le taux de mécénat est passé de 31 % à 21 % entre 2012 et 2014, et le budget
mécénat est passé de 1,9 à 1,8 milliard d’euros. Les sommes consacrées au mécénat s’élevaient à
près de 2,5 milliards d’euros en 2008 et à 2 milliards en 2010. Le mécénat n’est pas une activité
réservée aux grandes entreprises : 98 % des entreprises mécènes sont des TPE ou des PME !
Le paysage du mécénat en France est composé de 159 000 entreprises, réparties comme tel : 3 180
ETI/GE + 30 210 PMI + 125 610 TPE. Autrement dit, 12 % des entreprises françaises qui ont plus
d’un salarié sont mécènes.
● L’impératif de cohérence dans le mécénat
« Un mécénat réussi répond à de nombreuses règles et impératifs parmi lesquels certains se révèlent tout à fait prépondérants. Il
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s’agit, bien entendu, d’une part de la cohérence entre l’activité de l’entreprise ou de l’institution et l’objet du mécénat et/ou le public
qui va pouvoir être adressé au travers de celui-ci, et, d’autre part, et ce point est hélas trop souvent laissé de côté, la cohérence
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entre les valeurs de l’entreprise (les vraies, c’est-à-dire pas forcément celles qui sont affichées) et les valeurs véritables pour le
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mécénat. Dans la durée, c’est l’affinité profonde entre ces valeurs qui conditionnera la réussite d’une opération de mécénat, c’est-
à-dire sa capacité à fédérer, renforcer la réputation de l’entreprise et consolider les relations de confiance qu’elle entretient avec
ses différentes parties prenantes. » ●
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L’engagement des entreprises dans le mécénat
Le baromètre Admical montre que le taux d’engagement varie très fortement en fonction de la taille. L’engagement des
ETI/grandes entreprises mécènes est stable, avec un budget moyen de 493 K€ par entreprise, celui des PMI mécènes est en
recul, avec un budget moyen de 17 K€ par entreprise. Enfin, le budget des TPE, interrogées pour la première fois, s’élève à
5,5 K€ en moyenne.
Les perspectives ne sont guère optimistes : 13 % des mécènes ne sont pas en mesure de se prononcer sur l’avenir de leur budget
mécénat, 10 % pensent le diminuer, 8 % le supprimer.
En ce qui concerne les préférences des entreprises, le social (1 064 M€) demeure le budget le plus important, suivi par la santé
(448 M€), qui fait son apparition dans les domaines qui mobilisent le plus les entreprises, et la culture (364 M€). Les chiffres ne
sont pas exclusifs et il n’est pas rare qu’une entreprise, surtout de grande taille, puisse investir dans différents domaines. Le sport
continue de mobiliser un grand nombre d’entreprises (56 %) mais pour un petit budget (140 M€). ■
(source : Admical/CSA, 2014)
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Figure 9.2 – Les domaines du mécénat en France (part du budget dans le mécénat)
Source : d’après Admical/CSA 2014
Une des caractéristiques de la période actuelle est que les sphères d’interventions traditionnelles
se déplacent. L’environnement qui représentait le choix de 14 % des entreprises ne recueille plus que
les faveurs de 3 % d’entre elles. Par ailleurs, si les grandes entreprises marquent un fort recul de
leurs actions, les PME apparaissent de plus en plus actives ; le mécénat n’est plus réservé aux
entreprises de grande taille. Nous assistons à une évolution des formes de mécénat : originellement
conçu vers des publics externes, celui-ci intègre les salariés comme cible du parrainage. La crise
économique semble permettre une reconfiguration du mécénat plutôt qu’un risque de son
effondrement.
LE CONTRAT DE PARRAINAGE
C’est un contrat par lequel une entreprise apporte son concours financier et/ou matériel à une
personne physique ou une personne morale, en contrepartie de quoi cette dernière lui assure
directement ou indirectement une certaine publicité (entendue largement). Il fixe les clauses relatives
d’une part à la préparation et à la création de l’événement ; d’autre part, à sa diffusion et à son
exploitation médiatique.
de parrainage, l’entreprise doit essayer de réduire au maximum les aléas, surtout s’il s’agit de
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sponsoring sportif. Il est notamment prudent de faire figurer en toutes lettres dans le contrat la nature
sportive et publicitaire de l’obligation : ceci est important au cas où l’opération ne se déroule pas
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comme prévu d’un point de vue sportif (les épreuves sont annulées au dernier moment, une équipe
boycotte la course, un cas de dopage est découvert, etc.).
Dans le cadre du sponsoring d’un champion, le sponsor devra se montrer particulièrement
vigilant pour ce qui est de la nature et de l’étendue des obligations du sponsorisé : est-il tenu de
porter des vêtements avec son logo ? De venir se produire dans l’entreprise ? De donner des
conférences de presse (et à quelle presse) ? De dédicacer des photos ? En quelles occasions doit-il
citer le sponsor ? Dans l’affirmative, il est important d’en déterminer précisément les modalités.
Il faut en outre délimiter l’étendue du privilège du sponsor : a-t-il l’exclusivité du nom et de
l’image du champion ? Et si oui, pour quels usages : campagne publicitaire, opération
promotionnelle, communication interne ? Enfin, il est souhaitable de fixer clairement les
possibilités d’opérations annexes, et la part qu’y prendra le sportif : assistera-t-il au cocktail
donné après l’épreuve ? Viendra-t-il expliquer au personnel de l’entreprise l’intérêt de telle action
de sponsoring ?
Les clauses essentielles d’un contrat de parrainage
Chaque action étant unique par son objet, sa durée, ses modalités d’application, il ne peut y avoir de contrat type. Un contrat
comprend habituellement six rubriques :
• Objet ;
• Durée : elle doit être définie en fonction de la durée de l’opération et des délais de mise en valeur de celle-ci ;
• Obligations de faire et de ne pas faire, pour le parrain comme pour la personnalité parrainée ;
• Description des opérations satellites ;
• Conditions de rupture : les modalités de résiliation sont à définir notamment pour ce qui est de la restitution du matériel et de la
poursuite éventuelle de l’utilisation des éléments de la personnalité du sportif ou de l’artiste, pendant un temps à déterminer ;
• Droits dérivés : il convient de définir qui aura la propriété des droits sur les films, les photos (droits d’édition, d’exploitation, de
reproduction, de représentation, d’adaptation, de traduction), et d’en déterminer le cadre (en fonction du temps, de l’espace, des
supports utilisés). ■
LA STRUCTURE JURIDIQUE
L’entreprise peut décider de créer, seule ou avec d’autres, une structure juridique spécifique au
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travers de laquelle elle montera ses opérations de parrainage. Soit qu’elle veuille en assurer une
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gestion distincte, soit qu’elle désire réunir des fonds d’origines différentes. La panoplie des solutions
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offertes est large, de la forme la plus souple à la plus contraignante. Plus les formalités de
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■ Régie directe/indirecte
Le mécénat peut être mis en œuvre par une entreprise directement : au sein d’une direction de la
communication dans un département mécénat. Le mécénat ne nécessite alors pas la création d’une
structure singulière et autonome. Dans ce cas de figure on parle de régie directe.
En revanche, on parle de régie indirecte dès lors que le mécénat est engagé par une structure
juridique différente de l’entreprise (association, fondation d’entreprise, fondation sous égide, etc.).
Bien entendu et c’est fréquent, une entreprise peut faire coexister ces deux modalités de
fonctionnement.
Exemple
Le groupe Société Générale dispose de quatre structures dédiées au mécénat :
− La fondation d’entreprise Société Générale pour la Solidarité qui se consacre à l’insertion professionnelle ;
− L’association Mécénat Musical Société Générale consacré à la promotion et la diffusion de la musique classique ;
− La collection Société Générale (régie directe) qui possède plus de 300 œuvres d’art contemporain ;
− Le programme Citizen Commitment (régie directe) qui regroupe des actions et projets solidaires des associations
partenaires et des filiales Société Générale à travers le monde.
Dans le cadre de son mécénat, HSBC France a créé la Fondation HSBC pour l’éducation sous l’égide de la Fondation de France. Sur le
thème de l’éducation des jeunes en milieu défavorisé, la Fondation HSBC soutient une dizaine d’initiatives pendant une durée d’un à trois
ans. Pour la période 2012-2013, la Fondation a lancé un appel à projets « La culture comme moyen de stimuler l’apprentissage pour les
enfants en milieux défavorisés de moins de
13 ans ». Condition particulière, les projets doivent permettre l’implication des collaborateurs de l’entreprise. 100 000 euros sont attribués.
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Quand un groupement a pour but de partager les bénéfices, il doit revêtir la forme d’une société. Quand
un groupement est constitué dans un but désintéressé, exclusif de toute recherche d’avantage financier ou
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• fondation universitaire ;
• Fonds de dotation : une personne morale utilisée, par un individu ou par un collectif comme une
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entreprise, comme outil de financement privé et désintéressé d’actions d’intérêt général. Les
formalités de création sont les mêmes que pour créer une association loi 1901, mais les
obligations administratives peuvent être plus lourdes… mais moins lourdes qu’une fondation
d’entreprise.
organisations d’intérêt général (musées, hôpitaux, universités) de disposer de fonds en faisant appel à
la générosité. Le fonds de dotation peut être créé facilement et son fonctionnement est plus souple que
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celui des fondations. Début 2012, 800 fonds de dotation avaient été créés, dont 10 % par des
entreprises. 25 % d’entre eux sont à vocation culturelle, à l’exemple du fonds de dotation du musée
du Louvre, premier fonds créé.
LA FONDATION D’ENTREPRISE
La loi du 4 juillet 1990 a créé les fondations d’entreprise afin d’inciter les sociétés françaises à
s’engager dans la voie du mécénat, leur offrant enfin la possibilité d’associer leurs noms aux
opérations financées. Néanmoins, et bien que les entreprises se soient effectivement intéressées à ce
nouveau statut, peu de fondations d’entreprise ont vu le jour depuis l’adoption de la loi. C’est
pourquoi la loi du 1er août 2003, s’inscrivant dans la perspective plus large de réformer le régime
juridique et fiscal des fondations pour le rapprocher de celui de nos voisins européens, met en place
un système plus incitatif. Les fondations d’entreprise peuvent désormais recevoir, d’une part, des
dons effectués par les salariés de l’entreprise fondatrice et, d’autre part, des dons effectués par les
salariés des entreprises du groupe auquel appartient l’entreprise fondatrice. Depuis la loi du 1er août
2003, le nombre de fondations d’entreprise a fortement augmenté : en mars 2012, il y en avait 327.
La Fondation de France
Vocation
Organisme philanthropique créé en 1969 à l’initiative du Général de Gaulle et d’André Malraux pour aider des personnes, des
associations, et des entreprises à réaliser des projets philanthropiques, culturels et scientifiques.
Elle collecte des fonds auprès des particuliers et des entreprises pour répondre aux besoins prioritaires de notre société dans des
domaines tels que : la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, la recherche scientifique et médicale, la promotion des arts et de la
culture, la protection et la mise en valeur de l’environnement, l’aide aux pays du tiers-monde et de l’Europe de l’Est.
Elle favorise le développement des associations en leur apportant services et conseils : gestion de fonds, agrément, conseil en
mécénat d’entreprise, etc.
La Fondation de France est un organisme privé sans but lucratif, reconnu d’utilité publique. Elle
est aconfessionnelle et apolitique. Elle est indépendante de l’État et régie par le droit privé.
■ Les avantages
• La crédibilité : la fondation d’entreprise, créée pour une durée minimale de cinq ans, témoigne de
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l’implication réelle de l’entreprise, de sa volonté de poursuivre des actions dans la durée. À cet
égard, elle s’avère un merveilleux outil de communication institutionnelle.
• L’indépendance : à l’exception des contraintes administratives (relativement légères) qui
s’imposent lors de la création de la fondation, le fonctionnement de celle-ci se fait en toute
indépendance. Contrairement à ce qui se passe pour la fondation reconnue d’utilité publique,
aucun représentant des pouvoirs publics n’est, de droit, membre du conseil d’administration.
• L’équilibre : grâce à la présence d’experts (« personnalités qualifiées ») et de représentants du
personnel au conseil d’administration, le monde de la culture et celui de l’entreprise sont
également considérés.
• La fiscalité : les dispositions fiscales sont particulièrement incitatives pour les entreprises : en effet les
sommes consacrées par les fondateurs au programme pluriannuel, ainsi que la dotation initiale
contingente sont déductibles au titre de l’impôt sur les sociétés à hauteur de 5 % du chiffre d’affaires
annuel de l’entreprise.
■ Les inconvénients
• La durée : la fondation d’entreprise est créée pour une durée minimale de cinq ans. Elle doit d’ailleurs,
pour obtenir l’autorisation préfectorale de création, présenter un programme d’actions pluriannuel,
précis et budgétisé. Cette durée minimale représente une contrainte importante, dissuasive pour maintes
entreprises.
• Les ressources : avant la loi du 1er août 2003, la fondation d’entreprise ne pouvait ni faire appel à
la générosité publique, ni recevoir dons et legs. Ses ressources provenaient exclusivement des
versements des donateurs (hors dotation initiale), des subventions publiques (de l’État ou des
collectivités locales), des produits ou rétributions pour services rendus, et des revenus de la
dotation initiale ou d’un portefeuille de valeurs mobilières.
Depuis la loi du 1er août 2003, le régime s’est assoupli : les fondations d’entreprise peuvent
recevoir d’une part des dons effectués par les salariés de l’entreprise fondatrice, et d’autre part des
dons effectués par les salariés des entreprises du groupe auquel appartient l’entreprise fondatrice.
■ Le bilan
En raison notamment de l’importance de l’immobilisation de fonds que représente la dotation initiale,
peu d’entreprises (327 en 2012) réalisent leurs actions de mécénat par le biais d’une fondation
d’entreprise.
Certaines préfèrent tout simplement ouvrir un compte à la Fondation de France ou à l’Institut de
France (organismes habilités à gérer des fonds), et signer leurs interventions « fondation X sous
l’égide de la Fondation de France ou de l’Institut de France ».
La Fondation de France gère en 2012 682 fondations. Elle distribue 127 millions d’euros sur 8
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000 subventions. Elle occupe 150 salariés. Contre une rémunération, la Fondation de France gère une
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partie des questions administratives et comptables du mécénat de l’entreprise.
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« Le mot philanthropie, mot désuet, ostracisé, fleurant bon l’ancien régime et les dames patronnesses va réapparaître en
France au moment où Warren Buffet, en 2004, offre 37 milliards de dollars à la Fondation Melinda & Bill Gates. Ce dernier va
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apparaître comme le nouveau Laurent de Médicis et redonner ses lettres de noblesse à la philanthropie.
En France, une caractéristique de cette nouvelle philanthropie, c’est la part qui est faite à l’intervention de la grande
entreprise, souvent publique. C’est ici que le modèle français se distingue du modèle anglo-saxon. Une grande partie de ce
que les Français pensent être de la philanthropie est en fait du mécénat d’entreprise. Les Anglo-Saxons appellent cela de la
corporate philanthropy, ce qui n’est pas une mince distinction mais surtout source de confusion.
Lorsque Messieurs Ford, Rockefeller, Gates ou Buffet font œuvre philanthropique, ils le font à titre privé, avec leur argent,
obtenu de leur entreprise certes, mais pour lesquels ils ont payé impôts et taxes. Lorsque les chefs d’entreprises ou les
dirigeants du CAC 40 font de la « philanthropie d’entreprise », ils le font avec l’argent de leur entreprise. Il s’agit donc de
distinguer ce qui est du mécénat, avec les contreparties d’image, de réputation, voire de marketing, qui peuvent en être
attendues et ce qui relève de la philanthropie.
Le philanthrope agit avec ses moyens, en se dépossédant de tout ou partie de sa richesse, en échange de l’acquisition d’un
pouvoir symbolique qui peut se traduire par de la reconnaissance sociale, voire par de la simple satisfaction morale, questions
qui ne sont pas du ressort de l’entreprise.
Mais les différences tentent à s’estomper, même en France, puisqu’un mouvement se dessine dans le prolongement de la
démarche de responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSE).
Un bilan philanthropique des entreprises tend à s’imposer en parallèle au bilan RSE. Il vise à mesurer, valoriser et
promouvoir toutes les actions volontaires en faveur de l’intérêt général menées par une entreprise et ses parties
prenantes (salariés, clients, fournisseurs, actionnaires) ; il permet de recenser l’intégralité de l’exercice de la
philanthropie par l’entreprise, au-delà de son propre mécénat. » ●
Possibilité pour les organismes publics ou privés dont la gestion est désintéressée ayant pour objet
principal l’organisation de festivals culturels (œuvres dramatiques, lyriques, musicales,
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Le régime du mécénat s’applique aux entreprises assujetties à l’impôt sur les sociétés ; sur le revenu dans la catégorie des bénéfices
industriels et commerciaux, des bénéfices non commerciaux ou des bénéfices agricoles.
Le régime du mécénat peut bénéficier aux organismes d’intérêt général suivants
– associations déclarées ;
– associations reconnues d’utilité publique ;
– fondations d’entreprise ;
– fondations sous égide ;
– fondations reconnues d’utilité publique ;
– établissements d’enseignement supérieur ou privé à but non lucratif agréés ;
– organismes agréés ayant pour objet exclusif de participer à la création d’entreprise ;
– organismes publics ou privés dont la gestion est désintéressée (elle ne procure aucun avantage matériel direct ou indirect aux -
fondateurs, dirigeants ou membres) et qui ont pour activité principale l’organisation de festivals.
Le mécanisme de déduction des dépenses de mécénat
Selon l’article 238 bis du Code général des impôts, modifié par la loi du 1er août 2003, « les entreprises assujetties à l’impôt sur le
revenu ou à l’impôt sur les sociétés sont autorisées à déduire 60 % du montant du versement de leur impôt, dans la limite de 5 % de
leur chiffre d’affaires hors taxes3, les versements4 qu’elles ont effectués au profit d’œuvres ou d’organismes d’intérêt général ayant
un caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, sportif, familial, culturel ou concourant à la mise en valeur du patrimoine
artistique, à la défense de l’environnement naturel ou à la diffusion de la culture, de la langue, et des connaissances scientifiques
françaises… »
Le même mécanisme de déduction s’applique aux fonds de dotation institués par l’article 140 de la loi du 4 août 2008, précisé
par le décret du 11 février 2009. ■
(Source : Admical)
2 LES OBJECTIFS DU PARRAINAGE
Le parrainage est une technique de communication : l’entreprise utilise le podium (que lui offre la
manifestation) pour délivrer un message, face à un auditoire bien disposé. Une entreprise peut y
recourir pour plusieurs motifs : démontrer son dynamisme, créer un mouvement de sympathie,
rajeunir sa réputation, motiver ses employés, stimuler sa force de vente… C’est un investissement
dont on attend des bénéfices. En termes de notoriété : l’événement est prétexte à évoquer
l’entreprise. En termes d’image : il doit susciter des associations valorisantes pour celle-ci. En
termes de légitimité : l’entreprise démontre sa capacité à œuvrer pour la collectivité et son
ouverture d’esprit.
Les valeurs recherchées par les sponsors sont souvent associées à la jeunesse, au dynamisme, à la
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puissance : c’est pourquoi les sports mécaniques – automobile et voile entre autres – sont très prisés.
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Les partenariats sportifs de la RATP
La politique de partenariats sportifs de la RATP est bien intégrée dans sa stratégie globale de communication. La RATP a trois axes
de partenariats : par son soutien à ses athlètes de haut niveau, elle affiche sa démarche de responsabilité et de citoyenneté ; par son
soutien à l’équipe de France féminine de handball et au club d’Issy Paris Hand, elle défend la notion de mixité hommes-femmes ; par
son soutien à la Fédération française de rugby – la RATP célèbre d’ailleurs cette année ses dix ans de partenariat avec la FFR – et
au club du Racing Métro 92 dont elle est le partenaire officiel, elle traduit son engagement autour des valeurs de respect. Elle valorise
notamment son savoir-faire de transporteur à travers les partenariats de rugby et de handball féminin sur le tout le territoire national.
Pour le rugby, la RATP met notamment à disposition des navettes dédiées pour les spectateurs des matchs du Racing Metro 92 au
stade Yves du Manoir à Colombes. En ce qui concerne le XV de France et l’équipe de France féminine de handball, la RATP met à
disposition des solutions de transport adaptées : un car haut de gamme avec une capacité modulable et un total covering. Ce dernier
est soit aux couleurs du XV de France et de la RATP ou de l’Équipe de France Féminine de handball et de l’entreprise de transport.
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Exemple
Engagé depuis 1993 dans la voile au travers d’une course qui porte le nom d’une de ses marques (Jacques Vabre), le groupe
Mondelez International (après la scission de Kraft Foods) a souhaité faire de chaque course un événement fort de sa
communication. Construite à l’origine sur un parcours entre Le Havre et Salvador de Bahia, parcours des premières liaisons de
commercialisation du café au XVIIIe siècle, la transat s’est effectuée jusqu’en 2011 vers le Costa Rica. En 2013 (la course a lieu tous
les deux ans), la course s’est effectuée entre Le Havre et Itajaí (Brésil) et ce sera également le parcours cette année. En 2011,
l’événement reçoit à nouveau le parrainage du Ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement
ainsi que le soutien de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (Ademe). Depuis, l’engagement de Mondelez
International et de la ville du Havre en faveur du développement durable se poursuit.
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VALORISER LE PRODUIT
En participant à un événement, l’entreprise cherche à établir la performance de ses produits. Ce «
sponsoring de la preuve » a été pour la première fois expérimenté par Michelin : l’entreprise a pensé
en 1891 à faire connaître ses pneumatiques par un ancien champion cycliste, Charles Terront.
Le sponsoring est considéré comme un banc d’essai ou un faire-valoir. Beaucoup de fabricants
investissent donc dans des activités qui leur permettent de valoriser leur savoir-faire.
Exemple
Pour leur part, Total et Citroën, associés depuis 1968 dans le team Total-Citroën, mettent leurs savoir-faire respectifs à la
disposition de l’événement sportif. Le pétrolier apporte au constructeur son potentiel de recherche et sa puissance logistique pour lui
fournir les meilleurs carburants et lubrifiants de compétition. De son côté, l’engagement de Citroën Sport couvre quatre dimensions :
technique, industrielle, commerciale et sportive. Les deux marques ont signé un accord de préconisation faisant apparaître sur les
voitures de série la vitrophanie « Citroën préfère Total ». Un deal qui permet à Total de pénétrer plus aisément le réseau de
succursales et concessions du constructeur ainsi que le circuit des grandes surfaces. La force du partenariat entre Total et Citroën
est évidente dans le sport automobile : du Rallye de 1969 à l’extraordinaire Championnat du Monde des Rallyes 2012 – au terme
duquel Sébastien Loeb et Daniel Elena ont remporté leur 9e titre – et la 8e victoire de Citroën dans le cadre du Championnat du
Monde des Constructeurs. En 2014, Citroën a remporté le Championnat du Monde WTCC 2014.
Les compétitions permettent aux différents partenaires d’affirmer, chacun dans leur registre, leur
goût du challenge et d’asseoir leur compétence dans leurs domaines d’activités respectifs.
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grandes expositions nationales. En 2012, il a notamment soutenu l’exposition L’impressionnisme et la mode au Musée d’Orsay et le
Panorama de Gerhard Richter au Centre Pompidou, qui reçut 425 000 visiteurs. Le groupe a également soutenu des expositions à
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Londres, Hong Kong, et Moscou. En 2009, le groupe soutient l’exposition Andy Warhol au Grand Palais qui reçut 475 000 visiteurs.
ACCROÎTRE SA NOTORIÉTÉ
Le parrainage est un prétexte pour faire parler d’une entreprise. Le rôle des médias est dans cette
optique fondamental : ce sont eux qui font le « tam-tam ». Ils bâtissent la notoriété de certains
mécènes.
Exemple
Le développement de Cofidis a été soutenu par la décision prise en 1997 de sponsoriser durablement une équipe cycliste
professionnelle. Pour augmenter sa notoriété auprès du grand public mais aussi incarner au mieux ses valeurs humaines fortes,
comme le courage, le dépassement de soi et la solidarité, l’enseigne a choisi le cyclisme. Ce sport populaire offre un spectacle
magnifique à des millions de personnes chaque année et pour COFIDIS, qui n’exerce son activité qu’à distance, c’est une
merveilleuse occasion d’aller à la rencontre de ses clients à travers les différents dispositifs de caravanes publicitaires.
L’équipe de cyclisme de Cofidis
Le parrainage permet à une firme d’attirer l’attention du grand public ou d’un public ciblé (leaders
d’opinion, prescripteurs) et de soigner ses interlocuteurs directs. Il fournit des occasions de contacts
privilégiés avec les acteurs économiques et les relais d’opinion gravitant autour d’une entreprise :
clients, fournisseurs, partenaires financiers, VIP, hommes politiques, élus locaux, journalistes. En les
invitant à participer à un colloque para-professionnel, à assister à une course ou au vernissage d’une
exposition, l’entreprise honore les individus qui lui sont chers. Elle-même tient d’ailleurs le bon rôle :
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elle ne vend rien, mais se présente comme instigatrice de culture ou de plaisirs ; le cadre et le thème
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de ses invitations sont inédits, agréables, décontractés. Tout cela permet à l’entreprise d’enrichir ses
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relations habituelles par des relations extra-commerciales « sympathiques » et de montrer à tel ou tel
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Le groupe AG2R La Mondiale a investi dans une équipe cycliste et a organisé sa participation au Tour de France afin que ses équipes
commerciales soient présentes à chacune des villes étapes et puissent y inviter leurs clients privilégiés.
Pour asseoir sa notoriété, il faut bien sûr que la participation de l’entreprise en tant que parrain soit
connue et clairement identifiée. Une forme de légitimité, discrète, non ostentatoire, est recherchée. Le
mode de communication sera discret : signature sur le catalogue, mention sur le programme d’une
manifestation, au bas d’une affiche et présence au générique d’une émission. Force est de constater
pourtant que la notoriété n’est pas l’objectif premier recherché dans les opérations de mécénat : la plupart
des grands mécènes disposent déjà d’une notoriété bien assise, qu’il s’agisse du Crédit Agricole, de
LVMH, de Cartier, d’American Express, de Coca-Cola, etc. Tous cherchent essentiellement à valoriser
leur image d’entreprise.
Exemple
À l’hôpital, Internet est, pour les enfants malades, un extraordinaire moyen d’évasion et d’aide à la guérison. C’est sur ce principe
que depuis 2002, avec les équipes de l’hôpital pédiatrique Armand-Trousseau, Microsoft France et quelques partenaires, réunis
dans l’association Docteur Souris, ont mené un mécénat de compétences. L’association a équipé l’hôpital d’un réseau sans fil
sécurisé (WiFi et Internet haut débit) permettant la connexion des ordinateurs sans contrainte de lieu. Elle a collecté des micro-
ordinateurs portables d’anciens parcs informatiques d’entreprises, les a reconfigurés puis offerts à l’hôpital. Elle a formé pendant
plusieurs mois, en amont de la mise en place du projet dans l’établissement, les éducatrices de l’hôpital à l’utilisation de l’informatique
et d’Internet ; parallèlement elle a développé une solution logicielle spécifique qui permet aux enfants de partager les ordinateurs et
de retrouver leur environnement personnel (fichiers, photos, e-mail…). Devant l’accueil positif des enfants, des parents et des
équipes hospitalières, médicales et éducatives, l’association a entamé des discussions avec d’autres établissements. Les services du
Docteur Souris sont désormais proposés dans 32 hôpitaux. Ainsi, 12 000 enfants et adolescents hospitalisés bénéficient de Docteur
Souris chaque année, grâce à de nombreux partenaires : ministères, agences nationales et collectivités, fondations et associations, et
entreprises privées mécènes.
• Valorisation : l’entreprise entend manifester son intérêt particulier pour un secteur plus ou moins
proche de ses préoccupations immédiates.
Exemple
France Télécom avec sa fondation pour le mécénat, créée en 1987, inscrit ses actions autour du thème de la communication. La
fondation s’est engagée dans la lutte contre l’illettrisme, l’autisme, les déficiences visuelles et auditives, mais aussi pour le soutien à
la musique vocale.
• Intégration : le parrainage est une tentative de séduction à tous les niveaux : régional, national,
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international. Ainsi, il favorise l’insertion d’un groupe et sa reconnaissance sur le plan local dans
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ses divers pays d’implantation.
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Exemples
En Chine, LVMH a offert au Grand Théâtre de Shanghaï un rideau de scène conçu par le peintre Olivier Debré. C’est un atout
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supplémentaire pour les marques du groupe souhaitant s’implanter durablement dans cette région au fort potentiel de croissance et
renforcer leurs liens avec les communautés locales.
C’est une des raisons qui avait incité beaucoup d’entreprises à sponsoriser les Jeux olympiques de Pékin en 2008 malgré les
controverses relatives aux droits de l’homme. General Electric, Samsung, Volkswagen, Coca-Cola, McDonald’s, Visa, Adidas,
Lenovo et Kodak furent ainsi parmi les partenaires olympiques internationaux.
De même, pour soutenir son développement à l’international, le groupe Crédit Agricole a conclu le 4 décembre 2006 un accord de
partenariat avec l’association Patrimoine sans frontières dont l’objectif est la sauvegarde du patrimoine suite à des catastrophes ou des
conflits.
En 2010, l’entreprise Colas spécialisée dans les constructions routières a initié en relation avec la Fondation GoodPlanet de Yann
Arthus-Bertrand un programme « En route pour l’école ». L’action soutient six ONG qui travaillent sur l’accès à l’éducation dans six
pays où le groupe est implanté. Cette action a été distinguée comme meilleure action dans le domaine RSE en 2011 par l’association
Communication & Entreprise.
• Réhabilitation : les entreprises dont les activités sont mal perçues ou dépréciées par l’opinion
cherchent à se racheter. Elles entendent gagner la sympathie d’un public ciblé en prenant des
initiatives positives.
Par des gestes de mécénat, les compagnies pétrolières ou chimiques, accusées de vendre des produits
polluants et de détruire la nature, essaient de prouver qu’elles se préoccupent, malgré tout, de
l’environnement. Il en est de même pour les producteurs de tabac ou d’alcool, accusés de vendre des
produits nocifs, ou de la filière nucléaire.
Les multinationales, auxquelles l’opinion reproche souvent leurs importants profits, cherchent
également à montrer qu’elles sont sensibles aux questions d’environnement et aux questions sociales.
Mécénat et sponsoring d’Areva
Areva, leader mondial de l’énergie nucléaire, présent dans 43 pays, possède un mécénat actif dans le domaine de l’aide d’urgence. Par
exemple, l’entreprise est intervenue en 2011 au Japon en apportant son soutien aux populations touchées par le séisme et le tsunami et au
Niger en 2010 en apporte son soutien financier et logistique à une ONG en acheminant plusieurs milliers de tonnes de nourriture pour lutter
contre la famine. Areva, dans le cadre de son mécénat culturel, renouvelle en 2015 son engagement auprès du musée du Quai Branly pour
favoriser l’accès à la culture pour le plus grand nombre et finance les actions s’adressant à un public peu familier des lieux culturels. La
Fondation finance également des projections de films via l’association Les Toiles Enchantées qui apporte le Cinéma dans les hôpitaux
pédiatriques et centres spécialisés, pour les enfants et adolescents malades et handicapés. En sponsoring, Areva a soutenu le bateau
français lors des éditions 2003 et 2007 de l’America’s Cup et parraine la Fédération française de voile. Dans le cadre du bénévolat de
compétences, le groupe s’implique dans l’éducation des enfants défavorisés dans les pays où il est implanté. Pour célébrer la présidence
française de l’Union européenne, Areva a parrainé, avec l’appui d’Euro RSCG World Wide Events, l’illumination en bleu de la tour Eiffel
qui s’est effectuée du 30 juin au 31 décembre 2008. Cet événement fut l’occasion d’une opération de relations publiques sur la place du
Trocadéro en présence de la PDG d’Areva, Anne Lauvergeon et de nombreux leaders d’opinion. En 2013, la Fondation a soutenu 52
projets dont 21 portés par des salariés du groupe, dans 11 pays d’implantation du groupe. ■
Exemples
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Plus de 50 % des chercheurs de L’Oréal dans le monde sont des femmes alors que cette proportion est de 37 % dans les filières
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scientifiques. Conscient de l’importance de la contribution des femmes à la science, le groupe a signé en 1998 un accord de
partenariat avec l’Unesco pour créer le programme « Pour les femmes et la science ». Son objectif : promouvoir le rôle des femmes
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dans la recherche et participer ainsi à la création de nouvelles vocations à travers le monde. Lors de la 17e Cérémonie L’Oréal-
UNESCO « Pour les femmes et la science » qui a eu lieu en mars 2015, cinq femmes scientifiques d’exception et quinze jeunes
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chercheuses ont été mises à l’honneur. La Fondation L’Oréal a remis dix Bourses d’un montant de 20 000 €, destinées à des
chercheuses postdoctorales travaillant dans un laboratoire ou un institut de recherche français, ainsi que dix bourses d’un montant de
15 000 €, destinées à des doctorantes inscrites en thèse dans une école et dans un laboratoire de recherche en France. Tout un
réseau de têtes chercheuses s’est ainsi mis en place et la remise des prix est à chaque fois l’occasion d’une opération de
communication importante.
De plus, pour mettre en lumière les femmes qui font avancer la science à travers le monde, la Fondation L’Oréal a lancé en mars
2014, DiscovHER, le premier média en ligne dédié aux femmes de science.
Clarins a créé de son côté le Prix de la femme la plus dynamisante, du nom d’un de ses produits, qui récompense par un prix de
50 000 dollars des femmes ayant mis leur vie au service de l’enfance déshéritée. Lors de la 16e édition, Gisèle Tsobanian a été élue
Femme dynamisante 2013 ; elle est la fondatrice et directrice générale de l’association Les Toiles Enchantées, qui propose aux
enfants et adolescents hospitalisés ou handicapés des séances de cinéma dans les hôpitaux.
• Rajeunissement : quand une entreprise change, elle doit le faire savoir, notamment par une action de
communication. Le parrainage en est un des outils, symbolique comme l’illustre le cas
d’entreprise Accor.
Ibis, Mercure, Sofitel, Novotel : quand le parrainage devient une
stratégie de marque entre mère et filles
Très connu à travers ses marques Sofitel, Novotel, Ibis... qui mènent chacune leur propre politique de communication, Accor, groupe
hôtelier et de tourisme mondial, leader en Europe, n’a encore en 1997 qu’une faible notoriété internationale. Son objectif : donner une
vision cohérente du groupe. Il lui faut développer sa visibilité, sa notoriété, son image et son attractivité. L’objectif d’image du groupe
passe par la politique de mécénat et de sponsoring.
Au début il y avait Accor
Il s’agit d’opportunités business, pas de « sponsoring chéquier », et de mise en valeur de ses métiers. Accor a été le partenaire des
événements suivants : la Coupe du Monde de Football (1998), les Jeux olympiques de Sydney (2000), les Championnats du Monde
d’Athlétisme (2003), la Coupe du Monde de Rugby en Australie (2003), les Jeux olympiques d’Athènes (2004), la Coupe du Monde
de Football en Allemagne (2006).
Les « filles » investissent le sport
Accor qui a gagné notoriété et image corporate, laisse alors chaque marque déployer sa propre stratégie de partenariat sportif :
• Ibis Budget anciennement Etap Hotel est depuis 2012 fournisseur officiel du Tour de France ;
• Sofitel est fournisseur officiel de The Evian Championship, deuxième tournoi professionnel féminin de golf le plus important au monde,
diffusé dans 180 pays ; pour sa part. La marque soutient également des tournois amateurs et Pro Am dans différents pays : Maroc,
Luxembourg, Argentine, Nouvelle Zélande ;
• Novotel reste le fournisseur officiel de la Fédération Française de Golf depuis 2007 et a choisi en 2011 de rejoindre le Club des
partenaires organisateurs de la Ryder Cup 2018.
La « mère » conserve une très forte implication dans le mécénat
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Dans ce schéma où les marques filles sont très présentes et exposées sur l’axe sportif, Accor conserve un très fort investissement
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dans le mécénat autour de deux axes majeurs :
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• le parrainage d’enfants. Une convention fut passée avec l’ONG « Plan » pour promouvoir le parrainage d’enfants à travers le monde.
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Accor a invité ses collaborateurs, clients et fournisseurs à devenir parrains pour améliorer la situation des plus démunis ;
• le parrainage de proximité au travers d’un soutien à la Croix-Rouge pour le développement des actions sociales, l’aide d’urgence et
la promotion des gestes qui sauvent.
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Accor apporte également son soutien à l’association Emmaüs, au Samu Social, aux Restos du Cœur et participe avec l’Unesco à des projets
de sauvegarde du patrimoine, notamment en Chine ou au Cambodge.
En novembre 2007, dans le cadre d’une réflexion globale sur son image qui s’est traduite notamment par un rajeunissement de
l’identité visuelle, le groupe a décidé de repenser toute sa politique de parrainage autour d’une idée : le soutien aux projets portés par
des collaborateurs du groupe. Un budget de 5 millions d’euros est prévu pour cinq ans et un site intranet est mis en place. Des
correspondants sont désignés et un comité des sages est nommé. Chacun des 150 000 collaborateurs du groupe qui le souhaite peut
adresser son dossier sur le site intranet avec la possibilité de se faire aider par le correspondant qui valide le projet. Les trois axes
d’intervention choisis sont en continuité avec la politique de mécénat :
• la valorisation de la culture et du patrimoine local ;
• les jeunes en difficulté ;
• l’action humanitaire.
Pour organiser l’ensemble de cette nouvelle politique de mécénat, Accor a créé la fondation Solidarity Accor. Depuis sa création en
2008, 208 projets ont été soutenus dans 41 pays, impliquant plus de 9 500 collaborateurs. ■
(Source : www.solidarity-accor.com)
Mais la greffe ne prendra que si l’action est portée par l’ensemble du personnel ; elle échouera si
les salariés ont le sentiment que l’opération a été organisée par devers eux, sans qu’ils n’en
comprennent la logique. Les organisateurs doivent expliquer les raisons de l’opération, insister sur
les valeurs positives associées à l’entreprise. Bien intégré, le parrainage se révèle un excellent outil
de management interne : il est facteur de mobilisation.
Exemples
Avec son programme « Coup de Pouce », BNP Paribas soutient les projets de ses collaborateurs. Chaque salarié peut demander
une assistance pour un projet personnel si celui-ci est d’intérêt général. Devant la réussite du programme, la banque a décidé de
l’étendre et il concerne désormais les collaborateurs d’Algérie, Belgique, Espagne, Guinée, Italie, Luxembourg, Maroc, Portugal,
Suisse, Tunisie et de plusieurs pays d’Asie.
AXA a créé, en 1991, AXA Atout cœur pour favoriser l’investissement de ses salariés dans l’aide aux plus démunis. En 2013, près
d’un collaborateur sur trois s’est engagé bénévolement grâce à l’association (autrement dit, plus de 32 000 bénévoles). En 2014,
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AXA Atout Cœur représente 93 associations partenaires soutenues, et 11 216 actes de bénévolat dans le domaine du handicap, de la
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santé et de l’exclusion. L’association existe dans tous les pays où Axa est implanté.
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SFR propose à ses salariés d’être acteurs d’un programme Passeport Télécom pour épauler des jeunes issus de quartiers sensibles afin
qu’ils puissent accéder à des écoles d’ingénieurs ou de commerce. Treize entreprises ont rejoint ce cercle, dont Alcatel Lucent,
4$
Motorola, Nokia, Siemens, le Crédit Mutuel et Orange. En 2011, Passeport Télécom change de nom et devient Passeport Avenir. 711
jeunes issus de milieux modestes étaient suivis individuellement par 668 tuteurs volontaires et cadres des entreprises partenaires. Depuis
2005, Passeport Avenir a assuré le tutorat de 13 960 étudiants.
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Depuis la loi de 2003 sur le mécénat, les relations sont devenues matures et certaines habitudes
se généralisent. Il en est ainsi de l’attribution par l’organisme mécène d’un quota de tickets
d’entrée à l’entreprise partenaire de l’ordre de 25 % de son don. Cette pratique qui s’est installée
dans le domaine du mécénat culturel permet ainsi à l’entreprise d’inviter largement son personnel
et ses différents publics.
La frontière entre les actions externes et internes de mécénat est de plus en plus étroite. C’est
particulièrement le cas pour le mécénat de compétence qui permet à une entreprise d’autoriser
ses salariés à s’investir sur leur temps de travail dans des projets liés à la solidarité, la culture
ou l’environnement. Selon les chiffres 2012 de l’Admical, 11 % des entreprises pratiquent le
mécénat de compétence. Ce chiffre traduit une forte baisse puisqu’il était de 21 % en 2010. Le
mécénat de compétence est surtout une pratique des grandes entreprises, qui sont 31 % à y
recourir dont notamment Vinci, Areva, Carrefour, Veolia, Accenture, Vivendi, Bouygues ou SFR.
En 2014, l’étude Admical/PronoLab montre que 2/3 des 98 entreprises répondantes pratiquent le
mécénat de compétences (98 représentants d’entreprises mécènes et non mécènes). 45 % des
entreprises répondantes ont lancé un programme de mécénat de compétences pour impliquer ou
fédérer leurs collaborateurs et 34 % l’ont fait pour accompagner leurs partenaires.
Le congé solidaire est également une forme de mécénat destiné aux salariés. Il s’agit toujours de
soutenir le projet d’un salarié, mais celui-ci est mené durant son temps de congé. Lorsqu’un salarié
décide de prendre ses congés pour une mission humanitaire, il peut demander le soutien de son
entreprise pour se voir financer son billet de train, voire ses frais de séjour. En 2010, 687
volontaires ont participé à des actions dans le domaine de l’aide au développement, de l’éducation
et de l’environnement par le biais de l’association Planète urgence. De 2000 à 2015, 7 105
volontaires sont partis en mission, dont la moitié avec le soutien de leur employeur.
Dans le même esprit, il n’est pas possible de tracer une frontière hermétique entre retombées
internes et externes d’une action de parrainage : elles se stimulent mutuellement, se répondent. Le
personnel, premier ambassadeur d’une entreprise, n’a-t-il pas une influence sur l’image qu’elle
diffuse ? Notoriété et image n’ont-elles pas des répercussions indirectes sur la progression des
ventes ? Ne facilitent-elles pas l’intégration de l’entreprise citoyenne ? Image, notoriété, climat
interne n’imposent-ils pas à l’entreprise un certain mode de relations avec ses interlocuteurs ? Les
corrélations seraient infinies.
Exemple
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Entre octobre 2014 et mars 2015, Toyota France participe pour la quatrième année au programme « Plus d’arbres, plus de vie ! », la
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plus grande opération de plantation pédagogique de France. Pendant plus de 5 mois, des plantations d’arbres étaient organisées pour
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sensibiliser le public au développement durable. C’est initialement dans le cadre de l’année internationale des forêts déclarée par
l’ONU en 2011 que Toyota France a d’abord participé à l’opération, avec un triple objectif : valoriser l’ancrage français de Toyota,
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promouvoir son image environnementale au travers de ses technologies hybrides et renforcer les relations locales des
concessionnaires Toyota.
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3 LE SPONSORING
S’agissant du parrainage, le parraineur (ou « sponsor ») apporte son soutien à une organisation en
vue d’en retirer un bénéfice direct, tandis que les sommes versées au titre du mécénat sont
considérées comme un don et permettent l’ octroi au mécène d’un reçu fiscal ouvrant à réduction
d’impôt. À l’inverse, les sommes versées au titre du parrainage imposent à la structure parrainée
d’éditer une facture. Cette distinction essentielle entre sponsoring et mécénat fait du sponsoring une
démarche « donnant-donnant » dont le but est de renforcer l’image de la marque ou de
l’organisation, de cultiver la relation avec les publics ou encore créer de nouvelles opportunités
commerciales. Les retombées du sponsoring doivent être quantifiables et proportionnées à
l’investissement initial.
Être visible dans les médias, faire parler de soi, associer ses valeurs à celles d’une pratique
sportive ou artistique, faire vivre une expérience unique à ses prospects, choyer ses partenaires…
Les objectifs poursuivis par le sponsoring rendent cette technique de communication indissociable
des relations publics.
En Europe, il faut retourner à la fin des années 1970 pour voir se développer le sponsoring de
manière spectaculaire. Cette technique de communication est née et s’est développée en Angleterre,
pays où l’amour du sport et la fascination du grand public pour les chevaux sont des éléments
essentiels de la tradition. « Cette filiation historique explique aussi pourquoi la définition du
sponsoring est à tort parfois limitée au sport. »6
En effet, le sponsoring n’est pas que sportif. Des événements culturels et sociétaux font aussi
l’objet de soutiens matériels et financiers de la part des organisations. Ces soutiens sont «
intéressés », car contrairement au mécène, le sponsor attend de son investissement des retombées
quantifiables sur sa notoriété, son image, sa visibilité dans les médias. Alors que le mécénat peut être
considéré comme l’expression d’une citoyenneté discrète de la part des organisations, le sponsoring
est dévoué au ROI (Return on investment).
À l’échelle de la France et du continent, le sponsoring est une véritable industrie, qui représentait
un marché de plus de 26 milliards d’euros dans l’Union européenne en 20137 (soit une augmentation
de 0,7 % par rapport à 2012). Ce chiffre comprend le sponsoring non-sportif (35 %) et le sponsoring
sportif, qui représente 65 % de ces 26 milliards.
Exception culturelle ? Ce ratio s’exprime différemment en France, où la part du sponsoring non-
sportif est de dix points supérieure à la moyenne européenne. Le sponsoring non-sportif (sponsoring
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culturel en tête) représente en effet 45 % du marché français du sponsorat.
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Si les collectivités restent les principaux bailleurs de fonds du sport en France, la part des
investissements privés, notamment par le biais du sponsoring, ne cesse de croître. Malgré des
désengagements remarqués (comme celui de Peugeot des 24 heures du Mans début 2012), le
sponsoring sportif est un marché en bonne santé et une technique de communication appréciée par les
Français. Ils sont en effet plus de six sur dix à affirmer que le sponsoring sportif rend les marques
plus sympathiques et plus de huit sur dix à estimer que cette technique leur permet de développer leur
notoriété8.
Affiche de l’édition 2015 des 24 heures du Mans
En France, les trois-quarts des grands annonceurs9 soutiennent des athlètes ou des événements
sportifs. Sur un marché estimé à 4 milliards d’euros annuels (5 ou 6 milliards si l’on ajoute les
dépenses d’accompagnement)10, bien miser peut rapporter gros. Comme les athlètes, les marques
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peuvent sortir gagnantes de compétitions où se jouent leur visibilité, leur notoriété et leur image.
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À en croire Yvon Breton, directeur général du groupe AG2R La Mondiale, Le Tour de France est un
investissement rentable. L’exposition médiatique de l’équipe cycliste de l’assureur entre janvier et
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juillet 2010 lui a permis d’économiser l’équivalent de plus de 10 000 spots de 30 secondes en
audiovisuel soit un montant de 90,5 millions d’euros d’achats d’espaces sur les médias français. Le tout
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chacune d’elles peut sponsoriser un club ou un événement sportif à sa mesure dans sa région ou son
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département. Reste à trouver la discipline qui sera le reflet le plus exact de ses valeurs. Si le football
domine sans surprise l’intérêt des Français, des médias et des annonceurs, d’autres sports moins médiatisés
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génèrent des valeurs dignes d’intérêt. C’est le cas notamment de l’escrime, premier sport associé à la valeur
d’anticipation par les Français ou encore du patinage artistique et de ses valeurs les plus associées que sont
la créativité, l’esthétisme et l’originalité14.
Fo o t b all
Maillot/club phare L1 6
Ten n is
Ru g b y
Cy clis me
Équipes françaises 8
Fo rmu le 1
Han d b all
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Le sponsoring selon Red Bull
Parfois, ce n’est pas un sport mais le sponsoring lui-même qui devient indissociable de la marque. C’est le cas pour Red
Bull. La boisson aux taureaux rouges repousse les limites du sponsoring en quantité (plus de 600 athlètes sous contrat
en 2013) et par la nature extrêmes des événements qu’elle soutient. Chacun se souvient du saut de Félix Baumgartner
depuis la stratosphère en 2012. Sous des airs de mission spatiale, cette opération a été une véritable démonstration de
force pour Red Bull qui est ainsi entrée dans l’histoire avec plusieurs records : celui du plus haut saut en chute libre,
celui du premier homme en chute libre ayant dépassé le mur du son, celui de la plus haute altitude atteinte par un
homme en ballon.
L’opération Red Bull Stratos a permis à la marque qui « donne des ailes » (son slogan) de bénéficier d’une très forte exposition
médiatique. « Il y a eu près de 8 000 passages TV dans plus de 60 pays. Le saut a été rediffusé en direct par 77 chaînes à travers le
monde, et c’est sans compter les 8 millions de personnes connectées à YouTube au même moment. À cela s’ajoute une très forte
viralité sur les réseaux sociaux lors du saut et durant les jours qui ont suivi. Sur Twitter, le pic de 2000 tweets par seconde a été atteint,
et la vidéo du saut a déjà été vue plus de 29 millions de fois. Cette opération s’est avérée très rentable. Les retombées médiatiques
ont effectivement été valorisées à plus d’un milliard d’euros », décortique le blog Marketing Stories. ■
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bonne opinion de cette technique de communication. Ils sont encore plus nombreux (40 millions) à estimer que le sponsoring est
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indispensable au sport de haut niveau. Le ressenti des Français sur le sponsoring sportif est positif. Même s’ils sont 11 % à déclarer
que le sponsoring « manque de modernité », 63 % des Français affirment que cette technique rend les marques plus sympathiques et
qu’elle permet de développer leur notoriété (85 %). Enfin, une large majorité (90 %) y voit une opportunité d’apporter des moyens
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Les festivaliers reconnaissent et apprécient ce soutien. En 2012, Havas Sports & Entertainment a
étudié la relation envtre les festivaliers et les marques à l’occasion des six grands festivals de
musiques actuelles européens19. Alors que la plupart des festivaliers rejettent la publicité classique
(seul 1 sur 10 trouve un intérêt à la pub), ils sont plus de 6 sur 10 à penser que les marques investies
dans l’événement améliorent leur vécu sur les festivals et plus de 8 sur 10 à avoir aimé les stands de
partenaires visités. Enfin, sur dix marques représentées en festival, six seraient mémorisées par les
festivaliers. Des résultats plutôt encourageants pour les annonceurs désireux d’investir dans ces
rassemblements.
Mais quel bénéfice réel les marques peuvent-elles espérer en sponsorisant un festival ? Toute
opération garantit-elle forcément un retour sur investissement ? Pas si sûr. Une étude réalisée par
comexchange.info, sur 52 festivals majeurs en France au cours de l’été 2014, montre que présenter
ses partenaires ne tombe pas toujours sous le sens pour les organisateurs de festivals. Ceux-ci ne
présentent leurs sponsors sur leurs sites Internet que dans sept cas sur dix. Plus surprenant, dans
100 % des cas aucune explication n’est fournie pour justifier la présence de la marque sur
l’événement et détailler la nature de ses investissements.
« À défaut de faire dans le qualitatif on fait dans la masse. Les 37 festivals présentant leurs partenaires
totalisent 1680 partenaires soit une moyenne de 45 partenaires par événement (tous types de partenariats
confondus) », déplore l’observatoire des partenariats marketing et communication. Face à cette déferlante
de partenaires (168 pour Solidays en 2014, plusieurs centaines pour Marseille Provence capitale
européenne de la culture en 2013), les supports de communication des festivals sont parfois aussi
chamarrés que les maillots des cyclistes professionnels. En matière de sponsoring culturel, l’heure n’est
donc plus à la bataille pour placer le plus gros logo, mais à inventer de nouvelles sources d’engagement
avec les publics.
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Depuis 2010, la RATP matérialise son soutien à Rock en Seine en transformant, au mois d’août, la
station de métro « Duroc » en « Durock ». En 2012, Sony s’est illustré avec l’opération « Ouvre tes
oreilles » en partenariat avec Rock en Seine, Mainsquare Festival et Les Vieilles Charrues. La
marque a en effet permis à certains festivaliers de bénéficier d’une qualité auditive optimale en
provenance directe de la console de l’ingénieur du son avec le nouveau casque MDR-V55. Du côté
des Solidays 2012, c’est Quies qui parvient à faire la différence en distribuant gratuitement 50 000
protections auditives. Une opération à laquelle ni les festivaliers ni les blogueurs n’ont fait la sourde
oreille.
Le Festival de Cannes déroule le tapis rouge à ses sponsors
Entre 2012 et 2014, le Festival de Cannes a optimisé de manière très sensible sa stratégie de sponsoring. De quelques sponsors épars
présentés de manière succincte sur son site, le premier festival du cinéma planétaire est passé à une stratégie partenariale digne des
Jeux Olympiques.
En 2014, l’événement comptait 37 partenaires répartis en différentes catégories. Outre les 11 partenaires institutionnels (ministères,
collectivités territoriales et institutionnels du cinéma), le Festival de Cannes comptait 14 partenaires officiels, 4 fournisseurs officiels et 8
partenaires techniques. Chacun de ces sponsors bénéficiait sur le site Internet du festival d’un court texte de présentation accompagné de
son logo, d’un lien URL, d’une photo de son dirigeant et d’un lien email contact20.
Quelques exemples d’actions concrètes lors des dernières éditions du festival :
• Renault fournit la flotte officielle du festival
(250 voitures dont 100 berlines) ;
• Audi a organisé une remise de prix à son nom : les Audi Talents Awards ;
• Nestlé Waters met en avant les marques San Pellegrino et Nespresso. 10 000 bouteilles d’eau gazeuse et des centaines de milliers
de capsules inondent la plage privée où le numéro 1 mondial de son secteur reçoit les membres du club VIP ;
• Spécialisée dans le travail temporaire et les services en ressources humaines, Randstad recrute chaque année le personnel
d’accueil du festival. Cette vitrine lui sert de tribune promotionnelle auprès de ses propres clients. ■
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3.3 STRATÉGIE, CONVENTION, ACTIVATION : LES TROIS
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TEMPS DU SPONSORING
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Quand une organisation investit dans le sport ou la culture par le biais du sponsoring, elle a pour
objectif d’obtenir des retombées positives pour son activité. Ces retombées peuvent être de natures
différentes selon les objectifs poursuivis et les publics visés : de la visibilité pour accroître sa
notoriété, de l’image (en associant des valeurs à son nom), des retombées commerciales, des contacts
professionnels, des bénéfices en interne sur l’engagement et le bien-être de ses collaborateurs… Une
fois établi ce que vient chercher un partenaire privé quand il investit dans le sport ou la culture, il
faut aussi comprendre comment il s’y prend pour concrétiser, activer et exploiter cet investissement.
LA STRATÉGIE DE SPONSORING
Pensée en amont du partenariat, la stratégie de sponsoring vise à circonscrire les objectifs du partenariat et
à les atteindre. Les questions qui se posent au futur partenaire sont nombreuses. L’organisation doit y
répondre point par point pour bien définir son territoire d’action. La première concerne les motivations qui
l’incitent à vouloir s’engager : pourquoi veut-elle devenir sponsor ? Avec quels objectifs ? Que va-t-elle y
chercher ? La deuxième question concerne le domaine de sponsoring et la forme que va prendre le
partenariat. Vaut-il mieux s’associer à une association locale ? À un événement national, international ?
Faut-il organiser soi-même un événement ?
L’impact médiatique, la visibilité lors de l’événement et l’impact auprès des publics sont des
critères d’aide à la décision. Le poids économique, l’existence d’une industrie, l’implantation sur le
territoire, l’existence ou non d’infrastructures et le nombre de partenaires déjà présents en sont
d’autres. Mais avant tout, ce sont l’adéquation des valeurs du sponsor et du parrainé qui doivent être
prises en compte. Il doit y avoir compatibilité entre les valeurs de l’organisation et celles de
l’événement dans lequel elle est susceptible d’investir. Ceci afin d’avoir une légitimité pour investir
sur ce territoire et le revendiquer.
Enfin, le budget doit être défini non seulement pour finaliser l’accord de partenariat, mais aussi pour le
faire vivre ensuite. Il est communément admis que pour animer un partenariat efficacement, il faut investir
au moins le double du montant du contrat (1 euro pour le sponsoring = 1 euro pour les actions), prévient le
think tank Sporsora21.
LA CONVENTION DE PARTENARIAT
Tout sponsoring passe par la signature d’un contrat de partenariat. Celui-ci doit être le plus précis et
le plus détaillé possible afin de garantir les droits et les devoirs de chacune des parties. La durée, le
montant, les différentes clauses (exclusivité sectorielle, etc.) doivent bien sûr y être consignés mais
également tous les aspects « techniques » liés à l’application concrète du partenariat et son
exploitation par le parrain. Tout ce qui peut qualifier la prestation fournie en contrepartie par le
parrainé doit figurer dans le contrat.
La convention de partenariat doit renseigner le sponsor sur ces différents aspects :
• retombées médiatiques attendues ;
• nombre de sponsors prévus par catégories (top sponsor, partenaire officiel, fournisseur…) ;
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• visibilité de la marque partenaire (nombre de panneaux sur le stade, taille du logo sur les
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équipements, place du sponsor sur les documents promotionnels…) ;
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communication ;
• définition des actions de communication autorisées ;
• association du sponsor à la campagne presse (invitation et prise de parole lors de la conférence de
presse, mention dans le communiqué de presse et le dossier de presse) ;
• nombre de places ou d’invitations fournies pour chaque événement ;
• motifs de résiliation en cas de désaccord.
L’ACTIVATION DU SPONSORING
Le contrat conclu, le partenaire peut mettre en place les actions qu’il a définies pour faire vivre ce
partenariat afin de l’optimiser auprès des différents publics qui l’intéressent. L’activation d’un
partenariat passe par des actions de communication indispensables pour faire vivre un engagement
dans le sport ou la culture. Ces actions reposent sur un certain nombre d’outils :
■ La visibilité
Le premier terrain d’activation du partenariat consiste à rendre la marque la plus visible possible. Il
s’agit donc de s’assurer de sa présence sur tous les supports possibles dans l’environnement du
parrainé : le terrain ou la scène, les tenues, les supports de communication (affiches, dossiers, site
Internet, etc.)
■ Les relations médias
Une bonne exploitation d’un partenariat passe aussi par une sensibilisation des médias à
l’engagement de l’organisation. Celle-ci doit donc mettre en place un dispositif pour relayer son
partenariat auprès des médias (conférence de presse, dossier de presse, communiqués de presse).
■ La production de contenus
Le partenaire peut s’appuyer sur la production multimédia (vidéo, audio, photo, etc.) pour alimenter
les différents canaux de communication externes et internes.
■ La publicité
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Le sponsor peut aussi faire connaître son engagement via une campagne médias.
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Une idée n’est ni bonne ni mauvaise dans l’absolu. Elle se révèle plus ou moins adaptée aux objectifs
de l’entreprise. La première tâche consiste à les définir clairement : quelle image ? Auprès de quel(s)
public(s) ? Pour quels objectifs ? Avec quel budget ? C’est en fait la détermination de la cible qui
conditionne le reste : la nature de l’engagement (mécénat ou parrainage, sponsoring)22, le choix de
l’événement et de ses modalités, la détermination du message.
Est-ce pour toucher la communauté financière, les médias, le personnel ? Les choix seront à
chaque fois différents. Pour les premiers une manifestation de prestige est préférable : concert,
exposition. Pour les suivants, un événement inédit : colloque professionnel ou voyage lointain. Pour
les derniers, une activité fédératrice : engager un véhicule dans une course, supporter une équipe
sportive, œuvrer pour une cause humanitaire. Le parrainage est donc affaire de logique, d’où la
nécessité de procéder, en préambule, à l’analyse de la nature et de la vocation de l’entreprise, de ses
objectifs, de son image.
4.1 LA DÉFINITION D’UNE STRATÉGIE
LA RÉFLEXION STRATÉGIQUE
La démarche de sponsoring ou de mécénat doit être intégrée dans une réflexion globale au niveau de
l’entreprise : la firme cherche à rendre service à la communauté, tout en bénéficiant de retombées
positives.
Nuit SFR Live, Lacoste L!ve ou encore Fnac Live. La marque se positionne, non plus uniquement comme un simple annonceur, mais
comme un véritable acteur culturel. Elle bénéficie ainsi d’une forte notoriété et d’un taux de mémorisation appréciable grâce aux
retombées engendrées par l’événement et sa programmation. ■
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• Le parrain peut aussi glisser d’un domaine à l’autre, quand le premier ne correspond plus à l’image
que l’entreprise entend diffuser ou qu’il n’offre plus de « bonnes » retombées. Il peut également
élargir son champ d’intervention.
• Durer ne veut pas dire s’éterniser : il vient un temps où le parrain doit songer à changer son fusil
d’épaule, surtout dans le domaine du sponsoring sportif. Néanmoins, certains événements sont
parfois tellement liés dans l’esprit du grand public, à leur sponsor, qu’il lui est impossible, voire
difficile de s’en dégager.
Exemples
Pe uge ot sponsorise trois sports : le tennis pour son image, son public large, et ses tournois fortement médiatisés (en 2014
Peugeot a d’ailleurs célébré la 30e année de partenariat avec Roland-Garros) ; le golf pour son public restreint mais haut de
gamme, et la possibilité de faire participer son réseau à des opérations de relations publiques, via des compétitions amateurs (en
2014, Peugeot a également fêté la 30e édition du Peugeot Golf Tour International, le programme golf destiné aux joueurs amateurs) ; le
football pour son audience masculine et sa signification en termes d’ancrage dans la vie locale (parrainage de l’équipe d’une ville
généralement proche d’un site de production).
Les filiales européennes, avec l’aide logistique de la maison-mère, investissent donc, en fonction de leurs moyens et de leurs spécificités
nationales, dans au moins l’un de ces trois sports. Il existe d’ailleurs un site dédié pour ces partenariats sportifs : www.peugeot-
sport.com/fr/
La Fondation BNP Paribas, sous l’égide de la Fondation de France, s’est fixé cinq axes d’intervention : la culture, l’éducation, la
solidarité, la santé et la recherche médicale, l’environnement et la recherche sur le changement climatique. En outre, la banque
sponsorise le tennis et le jeu d’échecs.
• technologique ;
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• financier ;
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• humain : l’entreprise peut aider ses salariés à mettre leur temps libre ou leur temps de travail au
service d’un projet.
Ces modalités ne sont pas cloisonnées. Le soutien peut emprunter plusieurs formes en même
temps.
Exemple
La SNCF permet à une centaine de ses salariés de devenir « parrain SNCF ». Ceux-ci peuvent, durant une dizaine de jours par an,
mettre leurs compétences au service de trois associations sélectionnées par l’entreprise : Passeport Avenir, Association Entreprendre
pour Apprendre et la Fondation de la 2e chance.
LE MODE DE PARRAINAGE
Le mode de parrainage est variable : c’est là un deuxième volant de liberté pour l’entreprise.
Exemple
Créée à l’initiative de François Lemarchand, Président de la Fondation Nature & Découvertes, l’Université de la Terre a été
inaugurée en 2005. Ces conférences ont pour but de faire dialoguer économistes et écologistes. Au programme de la 5e édition, sur le
thème « Le meilleur est à venir », qui s’est déroulée en avril 2013 à l’Unesco : une vingtaine de conférences et débats destinés aux
jeunes, aux responsables d’entreprise et au grand public. 50 personnalités ont pu s’exprimer devant les 8 000 personnes présentes.
La 6e édition de l’Université de la terre aura lieu les 4 & 5 décembre 2015, à l’UNESCO sur le thème « Faisons changer tous les
climats ».
Que choisir : soutien à la diffusion ou à la création ? La question est de taille, surtout en matière
culturelle et scientifique. Faut-il tabler sur des valeurs sûres (parrainage de diffusion) ou miser sur l’avant-
garde (parrainage de création) ? Dans la première hypothèse, l’entreprise soutient de grands événements :
c’est sans surprise. Certaines entreprises parrainent des expositions prestigieuses ou des projets
importants.
Imp act : l’entreprise bénéficie de la crédibilité So u p les s e : l’entreprise maîtrise l’ensemble de l’organisation, le
et de la notoriété d’ores et déjà attachées à déroulement des opérations et l’exploitation de l’événement. Ses
l’événement.
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possibilités d’action sont plus nombreuses.
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Av an t ag es Sûreté : elle sait à quoi s’attendre, la Exclu s iv it é : elle bénéficie intégralement
manifestation étant « rodée ». du crédit de l’opération (si crédit il y a).
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Facilité : la logistique est prise en charge par les
organisateurs.
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A b s en ce d e flexib ilit é : le parrain ne peut Co mp lexit é : l’organisation repose sur les épaules de l’entreprise,
faire ce qu’il veut. Il est tributaire d’un lieu, c’est lourd. Les relations avec la presse sont moins évidentes, dans la
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d’une organisation, d’un public. mesure où l’événement n’a pas d’antériorité (donc aucune crédibilité a
Correspondent-ils exactement à ses souhaits ? priori) : il faut convaincre les journalistes les uns après les autres.
Ris q u e : la réussite n’est pas assurée. La manifestation sera-t-elle
In co n v én ien t s valable en soi ? L’accueil du public, des interlocuteurs, des invités sera-
t-il favorable au parrain ?
L’effet « b o u le d e n eig e » : construire une véritable réputation
demande du temps. Il faut compter cinq ans environ pour qu’une
manifestation fonctionne bien, d’une part, et pour qu’elle soit reconnue
du public, d’autre part.
Dans le cadre du parrainage de création, l’entreprise mène une action en faveur d’une œuvre dont
le créateur est encore vivant.
Plus audacieux, ce type de mécénat peut se révéler très porteur en termes d’image. Les entreprises
donnent l’impression de participer à l’aventure de l’art ! Il est, en outre, moins coûteux.
Néanmoins, la plupart des entreprises pratiquent un parrainage de diffusion. La création leur fait
peur, pour deux raisons complémentaires : le choix des projets est assurément difficile ; leur accueil
est plus aléatoire (on n’est jamais sûr que tel jeune artiste va percer). En somme les entreprises
craignent de ne pas rentabiliser leurs investissements et de heurter la sensibilité de leurs salariés.
Vont-ils comprendre des choix dits d’avant-garde ? Les sociétés mécènes préfèrent donc investir dans
des opérations classiques, aux retombées assurées. Il est moins périlleux d’organiser un concert de
musique de chambre que de promouvoir un jeune compositeur ; de financer une exposition
d’impressionnistes que de lancer un artiste inconnu…
Quoi qu’il en soit, les organisateurs de manifestation redoutent les sleepings partners, ceux qui se
contentent d’apposer leur marque sur un support : qu’elle soit acteur ou créateur de l’événement, on
attend d’une entreprise qu’elle apporte une contribution active. Le parrainage est œuvre de partenariat
et non d’achat d’espace.
■ Le parrainage associé
Plutôt que faire cavalier seul, l’entreprise peut opter pour un parrainage associé, plusieurs partenaires
soutenant une même opération (on l’appelle communément co-sponsoring). Ce type de collaboration
permet d’alléger les investissements de chacune des parties prenantes. Il y a ainsi un important
développement des actions collectives régionales ou nationales, sous la forme d’associations,
lesquelles, grâce à un mécénat collectif, œuvrent en faveur de l’animation culturelle ou de la -
promotion d’une ville ou d’une région, afin d’en valoriser l’image, en France comme à l’étranger.
L’intérêt croissant des chambres de commerce et d’industrie, des clubs de Jeunes Dirigeants, et
des unions patronales pour ce type de collectifs, conforte cette tendance.
Dans le cadre du développement des actions collectives en région, il faut noter le développement
du mécénat collectif local. On compte ainsi 90 clubs d’entreprises mécènes actives surtout dans le
domaine culturel. Ainsi l’AROP (Association pour le rayonnement de l’Opéra de Paris) pour l’Opéra
de Paris ; l’Association Regards et Entreprises pour le Musée d’art moderne de Villeneuve-d’Asq,
qui regroupe dix entreprises ; Aïda créé en 1988 par quelques chefs d’entreprise passionnés de
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musique classique pour soutenir l’Orchestre du Capitole de Toulouse, composée à l’origine de neuf
entreprises, elle en compte 88 depuis 2012.
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Ce type d’action doit cependant être mené avec prudence. Il faut si possible réunir des entreprises
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de taille et de notoriété comparables, s’appuyant sur la même assise régionale pour ne pas risquer de
disparaître derrière un partenaire trop connu. Le nombre de parrains doit être limité : au-delà de trois
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Exemple
À l’occasion de la 5e Journée Internationale des Maladies Rares, le 29 février 2012, la Fondation Groupama pour la santé et
iDTGV, tous deux partenaires d’Alliance Maladies Rares, se sont associés pour sensibiliser les passagers des trains à la lutte contre
les maladies rares. Au programme : une exposition photos, un quiz ainsi que des échanges entre les passagers et des représentants
d’associations de patients, du monde médical et des collaborateurs de Groupama. Une journée riche pour les bénévoles et les
voyageurs, très réceptifs à cette cause. Le thème retenu pour la 8e Journée internationale des maladies rares, le 28 février 2015 : «
Vivre avec une maladie rare »
■ Le domaine d’intervention
Le parrainage est aujourd’hui plus développé dans les domaines sportif et artistique. Mais il déborde
largement ce cadre : se développent des actions de mécénat de solidarité (problématique sociale),
humanitaire (grandes causes), éducatif, scientifique (recherche et développement). On a coutume
d’opposer le « sponsoring sportif » au « mécénat artistique » : où résident leurs véritables
différences ?
Dans une épreuve sportive, le parrain n’aura souvent qu’un objectif : tenir le devant de la scène.
Pour cela, il lui faut être le meilleur, soit en termes de compétition, soit en termes médiatiques. Ceux qui
ont la vedette ne sont-ils pas les premiers, les sport stars, et les graves accidentés ? Même dans ces
deux dernières hypothèses, le succès du sponsoring n’est pas assuré. En soutenant un champion-star, le
sponsor risque de disparaître derrière le renom de son poulain, et de n’obtenir aucune retombée propre.
Par ailleurs, quand les médias s’emparent d’un événement dramatique, le sponsor qui y est associé peut
pâtir de mauvaises retombées en termes d’image.
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Il n’est conseillé de s’associer à un grand sportif que si l’entreprise jouit d’une forte renommée
auprès du public ; et toujours prévoir une riposte en cas de catastrophe. Pour éviter les risques sportifs,
certaines entreprises préfèrent parrainer les compétitions (courses, régates, trophées…) elles-mêmes.
Les exemples sont pléthore, dans des disciplines très variées : Volvo qui a « racheté » la Witbread
(voile) rebaptisée la Volvo Ocean Race ; le trophée Lalique en patinage artistique, devenu le Trophée
Éric Bompard en 2004 ; ou encore la Danone Nations Cup pour le géant de l’alimentaire (la plus grande
coupe internationale de football pour les enfants, qui réunit 32 pays et 2,5 millions de joueurs de 10 à
12 ans). Avantage : les marques deviennent propriétaires d’un événement sportif pour un investissement
qui n’est pas forcément moindre, mais avec des retombées plus ciblées. À titre d’exemple, un ticket
d’entrée pour un sponsor majeur à Roland Garros tourne autour de 3 000 € ! Autre avantage : les
retombées auxquelles on peut s’attendre restent très avantageuses par rapport à l’investissement
consenti. Par exemple, le nom de Jacques Vabre est aujourd’hui devenu pratiquement synonyme de la
Transat qu’il organise.
Mais cette stratégie n’est pas sans inconvénient : les médias citent rarement le nom des partenaires
d’une course – surtout s’ils sont plusieurs –, contrairement à celui du sponsor d’un bateau, par
exemple. Une autre possibilité est d’acquérir, non le nom de la compétition, mais le nom de l’endroit
où celle-ci se déroule.
T ABLEAU 9.4 – LE CHOIX D’UN THÈME D’INTERVENTION : SPORT OU CULTURE ?
Le s p o rt , « Sp o n s o rin g s p o rt if » La cu lt u re, « M écén at art is t iq u e »
Nat u re Plus spectaculaire, plus voyant que l’événement culturel. Discret, prestigieux.
Un public ciblé et connu. Un p u b lic res t rein t : l’art « ratisse » moins large que le
A u d ien ce
sport.
A léat o ire : il ne faut pas arriver bon dernier (ni « Déroulement relativement prévisible.
Ris q u e
casser » au cours de l’épreuve).
Po lit iq u e d e s au p o u d rag e : l’entreprise s’entoure du M o d érat io n et rig u eu r : le nom ou le logo de
Tech n iq u e maximum de supports médiatiques (affiches, banderoles, l’entreprise apparaissent sur l’affiche, le programme, le
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tracts, objets publicitaires). catalogue, etc.
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L’événement sportif est médiatique. Néanmoins la presse, L’événement culturel est rarement médiatique sauf à faire
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Idéal pour l’entreprise qui cherche à accroître ses ventes, Permet à l’entreprise d’enrichir son image, de s’intégrer
à dynamiser son personnel, ou à gagner des points de dans son environnement socio-économique, et de
Bilan notoriété. soigner ses contacts p rivilégiés.
Permet de toucher le grand public. S’adresse prioritairement aux cibles proches de
l’entreprise.
Exemples
La Fondation Procter & Gamble soutient la protection du littoral. Créée en 1992 par le groupe lessivier, la Fondation a choisi
d’avoir le Conservatoire du Littoral pour unique partenaire. Elle lui donne des moyens financiers, techniques et humains
supplémentaires pour aider à la gestion et la protection des sites.
La Fondation Total axe son mécénat environnemental autour du thème de la sauvegarde de la biodiversité dans le domaine marin.
Elle participa ainsi à l’élaboration du premier recensement du monde marin qui regroupe un réseau de chercheurs dans plus de 80
pays.
La Fondation GDF Suez gère également de nombreux projets axés sur l’environnement, notamment sur le rapport entre biodiversité
et villes.
soutenir), et valorisant car associé à des valeurs positives (de solidarité, de responsabilité et
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d’humanité).
De même, un nombre croissant d’entreprises opte pour des actions de mécénat dans le domaine de
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l’emploi et de la solidarité. Certes les mobiles commerciaux ne sont pas toujours totalement étrangers
à cet engouement : « À valeur égale, entre une entreprise traditionnelle et une entreprise qui œuvre
concrètement pour l’emploi, je pense que les consommateurs finiront par choisir la seconde »,
reconnaît, pragmatique, un directeur marketing de la grande distribution. Mais là n’est vraiment pas
l’essentiel. Il s’agit pour ces entreprises mécènes de témoigner, localement et/ou nationalement, de
leur mobilisation en faveur d’une grande cause (la lutte contre le chômage), de délivrer, à l’interne,
des messages de citoyenneté, et, souvent, de mobiliser leurs salariés.
Exemples
Créée en juillet 2000, la Fondation d’entreprise Carrefour intervenait dans des domaines très variés. Pour lui donner plus de visibilité
et mieux associer le personnel, la Fondation a décidé de recentrer ses missions autour de deux axes : l’alimentation, en permettant
aux personnes en situation de précarité de bénéficier d’une alimentation équilibrée, et l’aide d’urgence, par le don de produits
matériels répondant aux besoins des plus démunis en situation d’urgence.
La Fondation Vinci « Pour la Cité » soutient depuis 2002 des projets à vocation sociale avec quatre domaines d’intervention : l’accès
à l’emploi, la mobilité solidaire, l’insertion pour le logement, et le lien social dans les quartiers solidaires.
Le mécénat de solidarité internationale
La solidarité internationale est choisie par 13 % des entreprises mécènes et recueille 8 % du budget du mécénat d’entreprise. En
2012, 36 % des entreprises intervenaient dans le secteur de la solidarité en France et 7 % pour des actions à l’international.
Le social est plutôt un domaine choisi par les grandes entreprises ; s’y investissent 34 % des entreprises de 20 à 99 salariés contre
56 % pour les entreprises de 200 salariés et plus.
Si l’on agrège les résultats du social, de l’éducation et de la santé, cela représente 61 % des entreprises.
5 % des entreprises s’ engagent dans le mécénat en faveur de l'environnement aujourd’hui contre 12 % en 2010. Cela représente une
somme de 76 millions d’euros.
Le mécénat environnemental est l’affaire des gran-des entreprises et des ETI qui sont 36 % à s’y investir, contre seulement 4 % des
TPE/PME. ■
(Source : Chiffres Admical)
Pour que le « levier » de la charité fonctionne positivement, il faut que l’entreprise mécène respecte
trois principes fondamentaux. Elle doit éviter les causes politisées ou suspectes : le consommateur ne
doit jamais se poser de question quant à la destination de ses dons. Le plus sûr consiste donc à
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s’appuyer sur un organisme reconnu (l’Unicef, la Ligue contre le Cancer, Médecins Sans Frontières, la
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Croix-Rouge…), même si cela n’est pas, comme l’avait montré le scandale de l’Association pour la
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Recherche contre le Cancer (ARC) au début des années 1990, une garantie de fiabilité. Elle doit à
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l’évidence choisir une cause mobilisatrice : on attend des publics-cibles qu’ils souscrivent à l’action
humanitaire. D’où l’inefficacité d’une cause généreuse déjà rebattue (donc usée), trop éloignée de ceux
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que l’on veut toucher (consommateurs, salariés), ou ingrate. L’image d’une cause est déterminante :
c’est pourquoi sans doute les entreprises préfèrent soutenir l’enfance défavorisée plutôt que des
programmes de réinsertion pour détenus.
Exemple
Créée en 1996 sous l’égide de la Fondation de France, la Fondation Auchan pour la Jeunesse soutient des projets liés à l’éducation,
tels que l’animation de quartiers défavorisés ou de zones rurales en privilégiant le soutien scolaire, la prévention et la santé des
jeunes, en encourageant l’éducation pour une bonne alimentation.
La Fondation donne la priorité aux opérations initiées à proximité d’un hypermarché, ceci pour faciliter l’intégration, mais aussi pour
permettre de mieux impliquer les salariés du groupe. Quarante projets sont en général soutenus chaque année pour une subvention
moyenne de 11 000 euros par projet. En 2011, la Fondation Auchan s’est rapprochée de la Fondation Simply pour distribuer 280
000 euros à 60 projets retenus parmi 600 dossiers présentés.
Le parrain doit enfin souscrire à une cause proche de ses intérêts et de sa cible.
Quand le parrainage est mené à des fins internes, afin de susciter l’adhésion des salariés,
l’entreprise doit choisir une cause proche de leurs aspirations pour en obtenir une implication
maximale. Le sentiment de solidarité que procure le mécénat s’avère un fédérateur puissant.
Exemple
La FDJ (Française des Jeux) apporte un contre-exemple réussi en soutenant la réinsertion des détenus. L’objectif est d’aider des
personnes détenues en fin de peine à préparer leur réinsertion sociale et à éviter la récidive. Depuis 2007, plus de 500 personnes
détenues ont participé aux différents projets de réinsertion notamment par la pratique du cyclisme, soutenus par la Fondation FDJ. En
mars 2015, en partenariat avec l’Administration Pénitentiaire, 30 personnes détenues ont participé à deux épreuves de la 8e édition de
la course Ecotrail à Paris.
Enfin, l’entreprise doit faire preuve d’une infinie délicatesse dans la politique de communication
qu’elle mènera autour de son intervention. Il serait indécent qu’un groupe se fasse « de la publicité » sur
fond d’actions humanitaires ou écologiques. Si communication il y a, elle devra être discrète et
essentiellement dirigée vers les publics proches de l’entreprise. Comme le déclare Laurent Sacchi, ex-
directeur général de la communication chez Danone, désormais Secrétaire du Conseil d’administration,
« il ne faut pas confondre servir la cause et se servir de la cause. »
Exemple
Depuis 1996, le groupe Sodexo, numéro deux mondial de la restauration collective, qui regroupe près de 428 000 collaborateurs
répartis dans 80 pays, a développé un programme de mécénat lié à la lutte contre la faim et la malnutrition, notamment au travers de
l’initiative « Stop Hunger ». Chaque année, la Fondation Sodexo décerne le titre de « héros de la vie quotidienne » à huit de ses
salariés pour leur action contre la faim dans le monde. En 2014, Stop Hunger a servi environ 4,3 millions de repas aux personnes les
plus démunies dans 43 pays, et a levé 4,2 millions de dollars qui ont permis de financer des projets innovants de lutte contre la faim,
cela grâce aux 44 500 volontaires, employés principalement du Groupe Sodexo.
■ Le parrainage croisé
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Sport ? Culture ? Charité ? Sachez que ces parrainages ne sont pas exclusifs les uns des autres. Rien
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n’empêche de concevoir une action de sponsoring pour mobiliser la force de vente, une opération
culturelle pour enrichir l’image de l’entreprise, et une œuvre sociale pour mieux l’insérer dans
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l’environnement. Et pourquoi ne pas mélanger les genres au sein d’une même opération, mener, par
exemple, une opération sportive ou culturelle, en y associant une perspective sociale ou humanitaire.
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UN PARRAINAGE PERTINENT
Le parrainage s’envisage comme une œuvre de collaboration : pour être porteur, l’engagement de
l’entreprise doit être crédible, efficace et déterminant.
La crédibilité tient à la relation entre l’entreprise et le domaine choisi : il lui faut intervenir dans un
secteur proche de ses activités (entendues au sens large). Elle choisit une opération qui coïncide :
avec son métier (un constructeur automobile finance une écurie de course, telle entreprise soutient un
sculpteur, qui travaille à partir des matériaux fabriqués par celle-ci) ; avec ses valeurs ou son
symbolisme ; ou encore avec ses publics (un fabricant de produits de luxe finance un sport : le
patinage, le golf, l’équitation, traditionnellement élitiste). Dans la première hypothèse, il s’agit d’un
parrainage de la preuve : l’entreprise démontre son savoir-faire. Dans les deux autres cas, il s’agit
d’un parrainage d’image : l’entreprise affirme sa personnalité.
Cette logique d’entreprise est source de légitimité : l’action de parrainage n’est pas un caprice
du président. Même s’il arrive en effet que le choix d’une opération soit influencé par les goûts
personnels de celui qui en prend la décision (PDG ou directeur de la communication). Cette
subjectivité est compréhensible : il est plus tentant, plus aisé, de se lancer dans un domaine que
l’on connaît, mais dangereuse si elle s’impose au détriment des intérêts de l’entreprise. Car la
réussite du parrainage dépend de l’adéquation entre la nature de l’opération et la personnalité de
l’entreprise, pas celle de son PDG ! Ainsi il ne serait pas judicieux pour un grand lessivier
d’investir dans la boxe : un produit douceur ne peut pas s’allier avec un sport violent, même si son
patron en est un grand amateur.
Exemple
De 2003 à 2007, Vinci a parrainé la restauration de la Galerie des Glaces du château de Versailles. Cette opération, la plus
importante dans le domaine du mécénat culturel en France, a coûté 12 millions d’euros. Pour le groupe du BTP, l’association
de son savoir-faire avec un des hauts lieux du patrimoine mondial a permis une amélioration de son image. En dehors de
l’impact sur sa réputation, l’entreprise a pu conduire pendant les travaux d’importantes opérations de relations publiques vers
ses cibles de communication, notamment vers ses actionnaires ; les membres du club des actionnaires ont ainsi reçu une carte
d’accès libre au château. Des jeunes venus d’écoles et de centres de formation professionnelle, les salariés et leur famille ont
également été invités à visiter le chantier. L’inauguration de la Galerie des Glaces restaurée s’est effectuée le 25 juin 2007 en
présence du ministre de la Culture et de Communication
■ Un investissement efficace
Une action de parrainage doit bien évidemment permettre de toucher ses publics-cibles. Cette
exigence qui consiste à choisir un événement en fonction de son public, peut être illustrée par
d’autres exemples dans le domaine du sponsoring sportif : une entreprise désireuse de toucher un
public haut de gamme pourra s’associer au tournoi de Roland Garros (comme Peugeot, Longines,
Lacoste). En revanche, une firme soucieuse de toucher un public beaucoup plus large,
s’intéressera plutôt au Tour de France. En témoigne la présence de marques grand public comme
Nesquik, La Vache qui Rit, Carrefour, le PMU, Cochonou, etc. Enfin, pour celle qui cherche à
toucher un public fidèle et essentiellement masculin, la Formule 1 offre un podium remarquable.
Quel que soit le public-cible, c’est l’entreprise, qui vient le chercher et non l’inverse, et ceci dans
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un contexte peu favorable : le public est constamment sollicité par son environnement ; il est en outre
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saturé d’informations, de spectacles. La voie royale pour susciter son attention (et celle des médias)
est d’arriver à le surprendre. Les techniques sont nombreuses :
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• s’imposer ;
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Exemple
Audi, que l’on imaginerait dans le sponsoring automobile, a inauguré en 2007 un programme Audi Talents Awards destiné à soutenir
quatre jeunes créateurs dans les domaines de l’art contemporain, de la musique, du film court et du design industriel.
En revanche, ne pas être visible, c’est faire comme les autres : par exemple apposer un énième
sticker sur le maillot d’un sportif, sur les flancs d’une voiture, etc. Qui le voit ? Qui s’en souvient ?
Dans le domaine du sponsoring sportif, susciter l’émotion est un bon moyen de s’assurer une certaine
visibilité. Il vaut donc mieux mettre sa raison sociale sur le spi23 d’un bateau de course, que patronner
le classement de la régate, à moins qu’il ne s’agisse d’une régate de grande renommée, telle la
Vuitton’s Cup.
Pour ce qui est du mécénat culturel, où l’ambiance est plus feutrée, une relative discrétion est de
rigueur. L’entreprise devra affirmer sa présence, mais sur un mode sobre : son nom (pas celui de ses
produits) apparaîtra sur l’affiche, le programme, le catalogue.
À l’évidence, l’idéal pour un parrain est de se montrer indispensable : sans lui, l’opération
n’aurait pu avoir lieu. Tel est le cas quand il est l’instigateur d’une manifestation.
UN ÉVÉNEMENT DE QUALITÉ
L’issue d’une manifestation n’est jamais assurée (surtout dans le domaine sportif) ; les retombées
pour le parrain encore plus aléatoires. Néanmoins, l’entreprise doit logiquement chercher à
minimiser les risques, et maximiser les retombées.
accidents, contestation au moment des résultats. Ce « désordre » peut discréditer l’entreprise auprès
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de ceux qui auront été conviés, le cœur de cible qu’elle souhaitait justement soigner ! Pour se
prémunir contre ce risque, il faut qu’elle étudie soigneusement l’événement auquel elle a l’intention
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de s’associer et, pour ce faire, demander le maximum d’informations à ses organisateurs. S’il s’agit
d’une première, l’entreprise doit redoubler de vigilance.
En revanche, participer de manière déterminante à un événement de qualité, fortement médiatisé,
présente peu de risques. Certes, s’il s’agit d’une compétition sportive, la victoire (donc la gloire)
n’est jamais acquise. Mais c’est la règle du jeu. Et le sponsor peut très bien tirer son épingle du jeu.
Selon une étude menée en 2012 par PWC sur le marché international du sport à horizon 2015,
le marché du sport en France représente 4,6 milliards de dollars en 2011 et devrait continuer à
croître de 3,7 % par an jusqu’en 2015, le sponsoring représente la principale source de revenu
du marché et progressera de 5,2 % par an. Selon une étude Observatoire du sport FPS/Ipsos, le
chiffre d’affaires du secteur du sport était à 9,7 milliards d’euros en 2013.
Les investissements en sponsoring sportif paraissent aujourd’hui avoir atteint un niveau de
maturité en se situant en adéquation avec les objectifs de communication globale de l’entreprise. Le
parrainage en ce domaine obéit à des règles spécifiques, liées au caractère plus ou moins aléatoire
des résultats et les investissements s’y effectuent généralement sur la durée. Le sponsoring sportif est
toutefois plus exposé que le mécénat. 64 % des entreprises estiment que la crise a un impact direct
sur les dépenses de sponsoring, elles ne sont que 49 % à penser la même chose pour le mécénat
(Source : chiffres Sponsora 2012).
Comment évaluer ses chances de succès ?
Plusieurs éléments sont à étudier avant de signer un contrat de parrainage.
Audience
• Importance prévisionnelle.
• Caractéristiques socio-démographiques et psychologiques.
Risques d’échec
• Selon la nature de l’activité : engager une équipe sportive est plus aléatoire qu’organiser une exposition.
• Antécédents de la manifestation, de l’artiste ou du sportif parrainés : réputation, prestige, compétences.
• Rationalité des sommes engagées : le budget fixé par le parrainé ne pèche-t-il pas par excès de modestie ?
Retombées médiatiques
• Les organisateurs souhaitent-ils contrôler intégralement la communication sur la manifestation ?
• Quelle couverture média en attendre ?
• Sur quels supports ?
• Pour quel type d’information : reportage photographique, article rédactionnel ?
• Richesse et variété des connotations valorisantes attachées à l’événement.
Actions de la concurrence
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• Nombre d’entreprises parrains de l’activité choisie.
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• Présence ou non d’un concurrent direct. ■
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Les partenaires du Tour de France 2015
Les grands événements offrent de nombreuses possibilités de partenariat sous des statuts différents. Le sponsoring du Tour de
France en apporte une illustration.
Les diffuseurs officiels : France 2, France 3, Eurovision.
Les membres du club du Tour de France : LCL, Carrefour, Skoda, Vittel, Krys.
Les partenaires officiels : Orange, Le Coq sportif, Dimension Data, RAGT Semences, AG2R La Mondiale, Antargaz, Festina.
Les fournisseurs officiels : Bic, Senseo, Banette, Mc Cain, Saint-Michel, Ibis budget, Mavic, Sodexo, Powerbar, Cochonou, Teisseire
Fruit Shoot, Kleber, Le Gaulois.
Supporters officiels : Haribo et Teisseire.
Les partenaires techniques : Kawasaki, Norbert Dentressangle, Petit ambulances, Bosh, Doublet.
Partenaires media officiels : Aujourd’hui et Radio France.
Les partenaires institutionnels : Assemblée des départements de France, ministère de l’Intérieur, ERDF. ■
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Exemple
La Fondation Cartier a pour vocation depuis 1984 d’aider la création artistique contemporaine et d’en diffuser la connaissance. Outil
offert aux artistes pour créer, inventer et exposer, ce lieu de rencontre entre les formes d’expression artistique les plus diversesjoue
un rôle original au sein du mécénat d’entreprise en France. Son objectif : ouvrir l’art contemporain à un public le plus large possible
dans une relation suivie avec des artistes comme César, Jean-Pierre Raynaud, Raymond Hains ou Marc Couturier. La fondation
passe régulièrement des commandes aux artistes.
Quand l’événement préexiste à l’entreprise, la crédibilité de l’action est assurée : les efforts du
parrain consisteront essentiellement à affirmer sa présence dans l’événement.
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En revanche, quand l’entreprise crée l’événement, elle se heurte durant les premières années au
manque de crédibilité de la part du public et des journalistes : tout est à prouver. Le parrain devra
donc s’attacher à valoriser la manifestation auprès des médias, des leaders d’opinion, et de ses
publics cibles. Il faut communiquer dans et sur l’événement.
etc. ;
• une information cohérente : dans l’hypothèse où votre participation est importante, vous pouvez
prévoir une entrée directe sur l’événement via votre site internet et, par ailleurs, le site web de
l’événement pourra contenir une rubrique spéciale de présentation de l’engagement des sponsors.
L’information est également présente sur les réseaux sociaux. Une page Facebook de l’opération
de mécénat de l’entreprise permet de l’expliquer, de diffuser photos et vidéos ; Tweeter permet de
communiquer une information plus factuelle : les fondations Cartier et Ricard ont chacune plus de
34 000 followers. De même, l’organisation aura son dossier de presse avec une fiche de
présentation des sponsors et vous pouvez réaliser votre propre dossier de presse. Tous ces outils
de communication devront être parfaitement cohérents entre eux.
Néanmoins, et même si le travail des journalistes est parfaitement préparé, les retombées ne sont
jamais acquises car il faut que les interlocuteurs dans la presse « jouent le jeu ».
Exemple
Parmi les sponsors de la Fondation Nicolas Hulot, figurent aux côtés de L’Oréal et de TF1 (les partenaires fondateurs), les hôtels
Ibis (groupe Accor), ainsi que Lesieur (marché des huiles et sauces), Vinci Autoroutes et la SNCF.
Il y a une évidente graduation dans l’usage de la publicité :
− la signature de l’événement est le premier acte publicitaire : mention de l’entreprise sur le catalogue ou le programme,
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marquage de divers supports au logo du parrain (billets, autocollants, vêtements, cadeaux publicitaires) ;
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− la mise en scène sur le lieu de l’événement en est une deuxième étape : annonces sonores, présence de panneaux ou de
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banderoles ;
− la campagne dans les médias est le dernier palier : les sponsors récupèrent parfois pour leur communication publicitaire
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Quoi qu’il en soit, tout sponsor cherche à maximiser sa visibilité sur les lieux de l’événement – et
dans les reportages télévisés. Dans cette optique, il tente de choisir les meilleurs emplacements. Pour
chaque manifestation sportive, on pourrait classer les différents supports en fonction de leur
efficacité. Pour un tournoi de tennis, les bâches de fond de court sont les plus performantes, suivis de
la chaise de let, puis des panneaux publicitaires. Dans une course cycliste, le palmarès s’établit
comme suit (par ordre décroissant) : maillots des coureurs, panneaux, voitures d’accompagnement.
Contrairement à ce qui se passe sur un stade de Formule 1, où les supports de marquage les plus
efficaces sont (toujours par ordre décroissant) : les panneaux, les incrustations, puis les voitures.
Comment rémunérer les professionnels du parrainage ?
• Pour les régies : en pourcentage du montant de l’opération réglé par le sponsor, et éventuellement par l’organisateur.
• Pour les agences : en honoraires, calculés sur la base d’un cahier des charges. Il est ainsi préférable de :
− fixer un cahier des charges précis, et quasi définitif : objectifs, mode de parrainage, opérations annexes ;
− surveiller les frais techniques : édition de documents, frais de réception, diffusion de photos, réalisation d’audiovisuels… Ils viennent en
supplément des honoraires de l’agence. Assurez-vous que l’agence pratique, ici, des tarifs raisonnables ; mettez-la éventuellement en
concurrence avec vos propres fournisseurs.
En toute occurrence, le niveau des honoraires d’un prestataire extérieur ne doit pas dépasser 10 % à 15 % du budget global de
l’opération.
Il est par ailleurs recommandé aux entreprises de consacrer un volet financier du même montant à leur propre communication pour
exploiter l’événement. En 1999, Philip Morris a lancé un programme philanthropique pour aider des secteurs défavorisés de la société.
Tout en dépensant 60 millions de dollars pour cette cause, l’entreprise a affecté un budget de communication pour valoriser son action
de 108 millions de dollars. ■
(Source : Bargenda A., « Le mécénat d’entreprise : un impact sur le futur », Entreprise éthique n° 29, octobre 2008)
alors davantage du côté des retombées potentielles en relations publiques (invitation des clients)
plutôt qu’en retombées sur l’image de l’entreprise.
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Exemples
Démarré en 1982, le programme de la RATP Athlètes de haut niveau se poursuit régulièrement et une dizaine d’athlètes sont
soutenus. Ceux-ci sont intégrés à un service de l’entreprise qui aménage leurs horaires de travail. En 2014, un athlète, ingénieur
informatique, a obtenu une médaille d’or aux championnats du monde d’escrime à l’épée.
Le groupe agroalimentaire Norac, composé de 11 filiales (3 000 salariés), a initié en 2008 une biennale d’art contemporain dont
l’objectif est d’interroger les relations entre l’art et l’entreprise, et l’art et l’économie., dont La 4e édition des Ateliers de Rennes
s’est déroulée du 27 septembre au 30 novembre 2014 ; quelque 53 500 visiteurs, soit une hausse de la fréquentation moyenne
hebdomadaire de 22 % par rapport à 2012.
Lors de l’édition 2012, l’association Art Norac avait lancé un concours pour sensibiliser les collaborateurs au mécénat alors
que l’art contemporain est parfois difficile à comprendre. Les collaborateurs devaient choisir une œuvre représentant le mieux
un thème choisi. Douze équipes, soit 120 salariés, participèrent. Les œuvres étaient exposées dans chaque site pendant trois
mois. Les équipes devaient expliquer leur choix devant un jury composé de spécialistes de l’art contemporain. Pour son
action, Norac a reçu du ministère de la Culture la distinction « Grand mécène de la culture ».
■ Convaincre
Une action de parrainage doit être acceptée de façon interne, tant par les actionnaires que par les
salariés : le chef d’entreprise justifie les choix effectués, démontre le bien-fondé des sommes
engagées. Ce n’est pas toujours simple. L’intégration du sponsoring dans une perspective
commerciale facilite les choses. En revanche le caractère institutionnel de la démarche de mécénat
est une réelle source de difficultés : comment apporter la preuve de sa justesse ? Les progrès en
termes de notoriété ou de prestige, éminemment intangibles, se font sentir à moyen ou long terme,
alors que les dépenses de parrainage sont engagées hic et nunc.
Dans la plupart des entreprises, les opérations qui ont lieu dans leurs propres locaux sont mieux
acceptées que celles qui se déroulent à l’extérieur : le personnel comprend mieux leur intérêt, y
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participe plus volontiers. Les actions de l’entreprise doivent être ajustées en conséquence : en
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organisant une avant-première du spectacle, en prévoyant une exposition temporaire dans
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l’entreprise…
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Surtout – et c’est un truisme – il n’est pas besoin de convaincre les salariés de l’opportunité d’une
opération de parrainage, s’ils l’ont eux-mêmes choisie. C’est la raison pour laquelle se multiplient
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aujourd’hui les consultations au sein de l’entreprise. Pourquoi ne pas effectivement choisir les
projets auxquels son personnel est déjà acquis ?
■ Impliquer
L’instigateur de la manifestation doit faire du prosélytisme, et pour ce faire :
• faire participer le personnel au choix et/ou au montage des opérations ;
Exemple
Afin de pouvoir impliquer ses clients dans ses actions de mécénat, la Fondation Club Med a créé l’Association des Amis de la
Fondation qui permet de recevoir les dons de ses GM (gentils membres) en Europe.
• informer sur cet investissement « insolite », sur ses modalités, ses retombées. Grâce aux courroies
de transmission classiques : intranet, site web, réseaux sociaux, journal d’entreprise, informations
téléphonées, réunions ;
• prévoir une manifestation exceptionnelle sur le lieu et pendant les horaires de travail : visite d’un
sportif, concert, accrochage d’œuvres dans les locaux, démonstration de matériel sportif ;
• organiser le suivi interne de l’opération à chacune de ses phases (préparation, compétition,
retombées dans la presse), surtout s’il s’agit de sponsoring sportif ;
• inviter les salariés sur les lieux de l’action (course, spectacle, musée), ou à défaut y mandater des
envoyés spéciaux ;
• monter en parallèle un programme d’initiation pour les néophytes de votre entreprise ;
• offrir comme cadeau de fin d’année un livre-souvenir témoignant des exploits de l’entreprise dans
son rôle de sponsor. Ce recueil pourra être offert aux plus proches interlocuteurs de l’entreprise
(fournisseurs, principaux clients).
Une communication interne réussie est celle qui donne au personnel une image valorisante de
l’entreprise dans laquelle il travaille (en suscitant des associations positives avec l’événement) et
resserre les liens entre ses membres.
Exemples
Bien évidemment, les frontières ne sont pas étanches entre les publics. Lorsque AG2R La Mondiale sponsorise le Tour de France,
c’est aussi pour permettre à ses commerciaux d’aller à la rencontre des clients sur les villes étapes.
De même, Safran sponsorise un voilier du Vendée Globe. À l’occasion du départ de la course, l’entreprise convie une centaine de
cadres, clients, hauts fonctionnaires ; il s’agit notamment de vanter les capacités d’innovation du groupe en mettant l’accent sur les
matériaux utilisés par le voilier et issus des laboratoires de l’entreprise.
PROCÉDURE DE CONTRÔLE
Une opération de parrainage est un investissement dont on attend des retombées : il est important d’en
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dresser le bilan, une fois la « tourmente » (l’événement) passée. Pour mesurer la rentabilité de la
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chose, puis, éventuellement en infléchir les orientations futures.
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1. le retour sur investissement : la cible visée, l’effet spécifique recherché, le message à transmettre,
le niveau de performance désiré… Tout cela est-il à la hauteur des espérances d’origine ?
2. dans le temps : pendant quelle durée les effets de l’action se font-ils sentir ?
3. dans l’espace : jusqu’où vont-ils ?
■ La mesure du succès
Le succès se mesure à travers quatre éléments objectifs :
1. l’audience directe : nombre de personnes assistant à la manifestation sportive, artistique ou
sociale. La mesure est aisée : il faut ajouter aux billets vendus le nombre d’invités ou d’entrées
gratuites ;
2. l’audience globale : touchée par l’intermédiaire des médias. Si la médiatisation de l’événement
est particulièrement importante, le sponsor aura le sentiment de maximiser l’impact de sa
participation.
Exemple
Certains grands événements sportifs drainent une quantité impressionnante de téléspectateurs. Le Tour de France rassemble plus
de 3,5 milliards de téléspectateurs dans 190 pays, selon l’organisateur, Amaury Sport Organization (chiffres 2014). Il faut ajouter à
cette audience les 15 millions de spectateurs sur le bord des routes (65 % d’hommes, 73 % de moins de 50 ans) et les 6 millions de
visiteurs du site internet (chiffres 2012). On notera que le Tour de France 2014 a réalisé une meilleure audience que l’édition 2013,
année du centenaire. En moyenne, 3,4 millions de téléspectateurs ont regardé la Grande Boucle sur France Télévisions.
Certains instituts de sondage proposent d’estimer une opération de sponsoring en « coût
équivalent spot », c’est-à-dire d’évaluer le montant d’investissements publicitaires « classiques » que
le sponsor aurait dû engager pour avoir la même visibilité. La technique est élémentaire : elle
consiste à rapporter le coût du parrainage télévisé (ou radiophonique) à celui de l’écran (ou du spot)
publicitaire le plus proche ; ou à traduire les retombées-presse en équivalents d’espaces publicitaires
classiques.
Certes, cette méthode permet d’apprécier la visibilité et l’efficacité d’une opération de
sponsoring, par rapport aux autres techniques de communication. Elle permet d’établir un rapport
coût/efficacité d’une opération, et de moduler la communication de façon adaptée vis-à-vis des
différents médias. Elle permet enfin de se comparer à la concurrence.
Néanmoins, ce type de mesure est loin d’être satisfaisant. « C’est l’histoire du kilo de plumes et
du kilo de plomb. Ils pèsent le même poids mais quand on les reçoit sur la tête, l’impact n’est pas le
même », explique un professionnel.
Le sponsor ne devra jamais se satisfaire du décompte arithmétique de l’audience ; il devra
chercher à en connaître la composition. Correspond-elle à la cible qu’il désire toucher ? En d’autres
termes, une manifestation peut connaître un succès d’audience, et représenter un échec en termes de
communication, si elle n’atteint pas ses publics prioritaires.
3. la notoriété du parrain : la grande majorité des entreprises affirment mettre en œuvre un système de
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suivi et d’évaluation de leurs activités de parrainage. C’est le press-book qui reste encore le
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moyen le plus utilisé pour évaluer les retombées d’un événement. C’est un instrument utile, mais
limité car peu qualitatif.
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notoriété d’un parrain. Mais pour juger a posteriori de l’accueil des médias, additionner le nombre
de citations, de colonnes publiées ou d’heures d’antenne consacrées à l’action, ne suffit pas. Il
manquerait l’essentiel : la qualité, l’esprit, le contexte… tout ce qui fait la valeur d’un témoignage.
En revanche, les études des instituts de sondage sur des critères tels que la mémorisation du public,
l’attribution automatique d’une marque à un événement ou à un sport (Citroën et la course de rallye,
par exemple) sont des plus instructives.
Exemple
Après La Française des Jeux en 2011 et Coca-Cola en 2012, c’est la Macif qui est désigné comme le sponsor de l’année 2013 selon
une étude de Sportlabgroup. Le classement a été réalisé en fonction de deux critères : la mémorisation assistée et le gain de
sympathie. En 2013, la Macif a notamment accompagné le skipper François Gabart, vainqueur du Vendée Globe 2012-2013.
5 LA COMMUNICATION RESPONSABLE
La stratégie RSE des entreprises ne peut se résumer à ses actions de mécénat et de sponsoring.
Enjeux sociétaux, économiques et environnementaux, les trois piliers du développement durable,
dépassent les bénéfices que la politique de parrainage seule peut apporter. La communication se doit
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donc d’accompagner l’ensemble de la RSE et pas simplement ces deux composantes. Mais
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communiquer sur la RSE ne signifie pas pour la communication « être » RSE.
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Les directions de la communication sont dans l’obligation de se questionner à leur tour sur leur
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gestion sociale des vaccataires ? Les support print « polluent-ils » davantage qu’un dispositif digital
(et ses serveurs qu’il faut refroidir) ? Comment impliquer les parties-prenantes de la communication
dès la conception des stratégies ? Au final, suis-je responsable des messages que mon entreprise
émet ?
De nouvelles questions traversent la fonction communication auxquelles il faut trouver de
nouvelles réponses. Aujourd’hui, un mouvement naît et se développe dans les entreprises porté par
plusieurs associations professionnelles pour que se développe une nouvelle vision de la
communication : la communication repsonsable.
UN MOUVEMENT DE FOND
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mené une vaste étude auprès des communicants au sein des annonceurs et des agences pour vérifier si
les principes de la communication responsable sont plutôt bien connus (véracité du message,
intégration des parties prenantes et éco-socio-conception des supports et actions), l’étude fait
ressortir la nécessité de poursuivre la pédagogie sur ce sujet.
En effet, 38 % des répondants confondent encore communication responsable et communication sur
le développement durable. Et un communicant sur trois se déclare encore insuffisamment informé sur
cette notion. Enfin, ils ne sont que 9 % à penser que leurs organisations sont « tout à fait engagées » dans
ce processus.
La refondation est néanmoins en marche : près de 60 % des organisations interrogées sont « plutôt
engagées » dans ces réflexions. En outre, 2/3 des répondants pensent que l’engagement de leur
organisation dans la communication responsable va s’intensifier dans les années à venir. 79 %
estiment que cela peut renforcer la confiance, 65 % qu’il s’agit d’un véritable vecteur d’innovation et
43 % que cela permettra de renforcer l’efficacité des communications.
En 2006 déjà, l’Union des annonceurs avait mis en place un comité de pilotage développement
durable et en 2007, une charte d’engagements des annonceurs pour une « communication
responsable » avait été élaborée, signée à l’époque par vingt-deux grandes entreprises et 47 début
2015.
ENGAGEMENT RESPONSABLE ET RÉPUTATION DES ENTREPRISES
En amont et en aval de la communication de l’entreprise sur son activité et ses résultats, le discours
stratégique de l’entreprise s’est désormais étoffé. Avec l’essor de la notion de RSE et de
développement durable, l’entreprise est attendue sur un champ plus large. En fonction de ce qu’elle
pourra faire valoir, son discours sera porté au crédit ou au débit de sa réputation.
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responsable
Pour une empreinte positive de la communication des entreprises au sein de la société, les membres de l’UDA signataires de la
Charte s’engagent à mettre en place les actions et processus suivants :
• Inscrire l’ensemble de leurs prises de parole externes dans le cadre de leurs codes de communication responsable ;
• Inciter les publics auxquels ils s’adressent à des comportements responsables ;
• Utiliser avec loyauté les données privées sur leurs clients finaux dans leur démarche marketing et commerciale ;
• Engager un process interne permettant de valider les communications avant leur diffusion externe ;
• Intégrer l’impact environnemental dans les critères de choix des supports de communication
Groupes ou entreprises signataires de la charte début 2015
Accor, Auchan, AXA France, Bacardi-Martini, Bayer CropScience, Beiersdorf France SA, Groupe Bel, Bic, Carglass, Carrefour,
Clarins, CNP Assurances, Coca-Cola France et Coca-Cola Entreprise, Danone Eaux France, Danone Produits frais, Eco-
Emballages, Elior, Expanscience, Ferrero, La Française des Jeux, Henkel, Kellogg’s, Groupe L’Oréal, Lesieur, Mars, Michelin,
Mondelez International, Nestlé France, Orange France, Orangina Schweppes, Pernod Ricard, Pfizer, PMU, Groupe La Poste,
Primagaz, Procter & Gamble, PSA Peugeot Citroën, RATP, Rémy Cointreau, Renault, Sanofi, SFR, SNCF, Terres Oléopro, Total,
3M, Unilever, Yves Rocher. ■
Là où Total ne parvient pas à redresser son image comme sa réputation depuis dix ans, Danone a
au contraire su surmonter la crise Lu. Trois raisons à cela :
• une vraie prise de position corporate en matière de RSE, avec récemment la création d’un fonds
solidaire dans le cadre de Danone Communities ;
• la stratégie de communication « offensive » de Franck Riboud, qui s’implique personnellement ;
• l’utilisation des nouveaux ressorts communautaires, avec la création d’une plateforme d’échanges.
Le principal risque, toutes cibles confondues d’ailleurs, c’est que la « supercherie » soit découverte. Dans ce cas, effet boomerang
garanti.
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Au-delà de toute « instrumentalisation », il faut quoi qu’il en soit se prémunir contre tout risque d’allégation non fondée sur des
preuves. Il y va de la crédibilité de la communication, et plus largement, de la confiance dans le discours de l’entreprise. ■
Attention
Aujourd’hui, la publicité environnementale est soumise à un encadrement beaucoup plus précis à travers la nouvelle recommandation
du 18 juin 2009. Rien n’est réellement contrôlé, en revanche, en matière d’assertions sur le développement durable et la
responsabilité sociale des entreprises, en dehors des obligations de publication liée à la loi NRE. Elles doivent donc être d’autant plus
responsables dans leur communication.
d’actions menées dans le cadre de la RSE vont impliquer directement les salariés :
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• soit dans leur métier même : concevoir/produire/vendre des produits/services plus responsables ;
• soit dans un espace plus personnel : implication dans les actions de mécénat des entreprises.
Exemple
Créée en 2000, l’ACIDD est une association à but non lucratif dont la vocation est de contribuer à accélérer la diffusion des idées et
outils novateurs répondant aux enjeux de développement durable, de créer des liens entre les individus et les réseaux, d’expérimenter
de nouvelles formes de collaborations et de communication et de faciliter la concrétisation de projets de développement durable. Elle
compte aujourd’hui
350 membres et son président est Gilles Berhault.
(Source : http://www.acidd.com)
■ Les institutionnels
Impliqués dans les politiques environnementales et sociales à quelque niveau que ce soit.
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Et évidemment la presse et les relais d’opinion
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Pour relayer et crédibiliser la démarche.
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L’apparence physique, un guide pour déconstruire les stéréotypes et vaincre les préjugés
Engagé depuis vingt ans dans la lutte contre toutes les formes d’exclusion et de discrimination, le groupe Casino a défini une
politique volontariste de promotion de la diversité visant à favoriser le recrutement de profils variés et à promouvoir l’égalité
professionnelle. Cette politique n’a de cesse de s’enrichir à travers la mise en place de plans d’actions portant sur l’ensemble des
critères de discrimination : le handicap, l’égalité professionnelle, l’insertion professionnelle des jeunes, l’emploi des seniors, le fait
religieux, l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Poursuivant cette démarche, construite en lien étroit avec les organisations
syndicales, le Groupe a réalisé, en 2014, un guide managérial sur l’apparence physique. Réalisé à partir d’un diagnostic basé sur
l’écoute de 500 collaborateurs et avec l’appui d’un groupe de travail, ce guide vise à ce que chacun prenne conscience de ses
propres préjugés liés à l’apparence physique pour les déconstruire, et adopte les attitudes managériales attendues par le Groupe.
Diffusé aux managers, il permet de les aider à comprendre et mieux gérer les situations rencontrées, et ainsi de faire vivre la
Diversité au quotidien, au bénéfice du vivre-ensemble. ■
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Le rapport de développement durable est le pivot du contenu objectif de la communication RSE, mais
il est loin d’être le seul.
De plus en plus d’entreprises, quand elles ne choisissent pas purement et simplement de fonder
toute leur communication d’entreprise sur ce thème, consacrent aujourd’hui une vraie ligne budgétaire
à la communication RSE.
■ La publicité
C’est un vecteur majeur de communication responsable. Bien qu’elle présente des risques
(notamment si ses actions ne sont pas vérifiables), elle permet de poser haut et fort les engagements
de l’entreprise, avec un effet de mobilisation pour tous. C’est souvent un vrai levier pour
l’entraînement de l’interne à suivre ensuite les nouveaux engagements que l’entreprise prend ainsi
vis-à-vis de la société.
Mais attention, si la publicité n’annonce que des promesses, sans montrer de résultats, elle peut
faire plus de mal que de bien en la matière.
Exemples
Tout le secteur de l’énergie : Total, EDF, GDF Suez… C’est logique eu égard aux enjeux mêmes de cette industrie. On notera
que le discours d’un EDF est plus « entendu » que celui de Total. Ou comment la réputation des entreprises influence de manière
radicale la perception de leur communication, pourtant assez ressemblante sur le fond.
La distribution a également investi dans un discours de communication responsable. En effet, par son action même, elle est suspecte
de « pousser à la consommation » d’une part, et pour baisser les prix des produits, de tuer les petits producteurs. Dernière campagne
en date, celle d’Auchan, avec le discount responsable, qui consiste à marier des engagements sur le prix – cœur de métier des
hypermarchés, sur lequel les enseignes sont attaquées par le hard-discounters – avec des engagements sur la qualité des produits et
l’équilibre global du système avec les industriels et/ou agriculteurs.
L’utilisation de cette tendance par Dove par exemple, qui prend le contre-pied d’un modèle dominant (L’Oréal pour ne pas le citer) et
de la « dictature des mannequins ».
La communication de Mc Donald’s, qui initiative après initiative, a fait savoir sa politique en matière de nutrition, de traçabilité,
d’environnement, d’emploi et a fini par se « refaire » une réputation, là où la marque était très décriée il y a peu.
Et bien sûr, tous les produits dont l’argument écologique est au cœur de la promesse
(la Toyota Prius par exemple).
■ La communication « éditoriale »
Les publics ont besoin d’information et de dialogue. Les supports traditionnels (journaux, guides)
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mais aussi les sites (dédiés ou intégrés au site corporate) sont donc des outils très privilégiés dans
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les plans de communication responsable.
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communication éditoriale.
Au-delà des indicateurs légaux auxquels les entreprises du CAC 40 sont tenues, il met en scène
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les engagements de l’entreprise, les résultats obtenus et ses relations avec les parties prenantes pour
y parvenir.
C’est devenu une véritable vitrine institutionnelle, dont les contenus débouchent d’ailleurs
désormais sur l’alimentation d’une rubrique RSE que l’on trouve de manière quasi systématique dans
les sites corporate.
Celle-ci a l’intérêt d’être interactive et réactualisable en permanence.
Exemples
Auchan : accompagner les jeunes dans la conduite de leurs ambitions dans les quartiers proches des hypermarchés en privilégiant le
local et le long terme.
L’Occitane : préserver la nature et aider les jeunes non voyants pour les initier au métier du parfum.
Francis Bouygues : financer des bourses pour des élèves méritants, issus de milieux défavorisés.
Areva : développement Nord/Sud, partage des savoirs, l’énergie et les changements climatiques.
Volkswagen : premier mécène privé de la recherche scientifique allemande, soutient 1 500/2 000 chercheurs.
Accor : tisser des liens entre les cultures en accompagnant le développement des personnes et leur intégration dans la communauté.
Club Med : développement socio-éducatif des populations des zones d’implantation des villages.
Total : créée en 1992, trois domaines d’intervention : la solidarité et la santé, l’environnement et la biodiversité et la culture et le
patrimoine.
Dans certains cas, les entreprises se refusent à toute communication grand public, afin de ne pas
être taxées de récupération. C’est le cas de la Fondation Carrefour par exemple.
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LE PILOTAGE EST ESSENTIEL
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L’UDA dans sa publication Clés pour une communication responsable évoque les étapes de la
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− compréhension de ces messages : nos messages sont-ils clairs et cohérents pour nos parties-prenantes ?
− crédibilité de nos messages : si nous sommes entendus et compris, sommes-nous crus ?
− in fine, adhésion à ses messages : nos cibles partagent-elles nos engagements ? ■
(Source : www.ecopublicite.com)
MÉCÉNAT ET SPONSORING SONT COMPLÉMENTAIRES
Le mécénat a pour objectif l’amélioration de la réputation de l’entreprise en lui conférant, via des engagements forts et symboliques, un
« supplément d’âme » et s’adresse avant tout aux citoyens.
Le sponsoring a des visées plus directement commerciales et s’adresse en premier lieu aux consommateurs.
− Admical, Association pour le développement du mécénat industriel et commercial, 26 ter rue Ordener – 75018 Paris – Tél. : 01 42 55 20
01 – www.admical.org
− Fondation de France, Service conseil en mécénat d’entreprises, 40 avenue Hoche – 75008 Paris – Tél. : 01 44 21 31 00 –
www.fondationdefrance.org
− UDA, Union des annonceurs, 53 avenue Victor Hugo, 75116 Paris – Tél. : 01 45 00 79 10 – www.uda.fr
− CEF, Centre européen des fondations, 78, avenue de la Toison d’Or – 1080 Bruxelles – Belgique – Tél. : 00 32 2 512 32 65 –
www.efc.be
− IMS, Entreprendre pour la cité, 141 avenue de Clichy – 75017 Paris – Tél. : 01 43 87 52 52 – www.imsentreprendre.com
− Centre français des fonds et fondations, 40, avenue Hoche – 75008 Paris – Tél. : 01 44 21 31 27 – www.centre-francais-
fondation.org
− Centre d’étude et de recherche sur la philanthropie, 112 ter, rue Cardinet – 75017 Paris – Tél. : 01 47 64 67 78 – www.cerphi.org
− Le mécénat dans le monde : www.corporatephilanthropy.org
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− Le mécénat en Belgique : www.mecenatentreprise.be
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− Le mécénat culturel en France : www.culturecommunication-gouv.fr (page « Mécénat »)
− Partenariat entreprises et associations : www.associations.gouv.fr
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Le sponsoring
−www.sportlabgroup.com : agence spécialisée
−www.sponsora.com : l’économie du sport
−www.trouverunsponsor.com : quelques fiches pratiques
−www.question-sponsoring.com : quelques fiches pratiques
−www.sportstrategies.com : l’actualité du sport business
−www.sport.fr/sponsoring : l’actualité du sport business
ares sont ceux qui entrent « en communication » sans un peu de passion pour ce secteur. Et ceux qui y font carrière sont
R obligatoirement des passionnés, car les années balayent les professionnels sans passion.
Néanmoins, choisir un métier par passion n’exclut pas de comprendre de manière rigoureuse et rationnelle sa structure
économique : combien pèse le secteur ? Comment est-il structuré ? Qui en sont les principaux acteurs ? Quels sont les métiers que
l’on peut y exercer ? Etc.
Appréhender cette dimension du secteur dans lequel on souhaite faire carrière aide à s’y insérer plus intelligemment et surtout plus
rapidement.
L’employabilité se joue autant dans les choix opérés en matière de cursus scolaire que dans les premières expériences
professionnelles. Ne pas rater d’opportunités, ne pas se fourvoyer, garder son cap, est essentiel pour la suite de l’aventure dans le
vaste et luxuriant pays de la communication.
En effet, dès le premier stage, il est possible d’opérer une véritable stratégie de carrière en fonction de ses envies et de ses
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objectifs de vie : carrière internationale, expertise digitale, souhait d’indépendance avant tout, etc.
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Le secteur de la communication permet d’envisager de multiples chemins professionnels, encore faut-il se repérer dans la
nébuleuse des agences, des relations annonceurs-agences, des statuts possibles pour les indépendants, etc.
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Cette partie est un véritable GPS pour tout apprenti communicant. Il l’aidera dès le premier jour de sa scolarité et plusieurs années
après son diplôme à mieux naviguer dans le monde de la communication.
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Comprendre
le secteur pour
mieux s’y intégrer
Chapitre 10
Chiffres et tendances d’un secteur économique à part entière
Chapitre 11
Annonceurs, agences et indépendants : les trois acteurs du secteur
Chapitre 12
Quel métier choisir ?
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● Ne vous y trompez pas, la communication est un métier formidable !
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« Comment choisit-on un métier ? Qu’est-ce qui fait que l’on se sente attiré par tel ou tel secteur d’activité ? Et un jour, par la
communication ?
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Chacun a sa réponse.
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Ce qui est sûr, c’est que jamais il n’a été aussi facile de choisir en toute connaissance de cause. Rencontrer des
professionnels, lire des ouvrages comme le Communicator, être ouvert et curieux, se renseigner auprès des organisations
professionnelles qui œuvrent dans ce secteur… les solutions ne manquent pas.
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Et pourtant ?
Et pourtant, la communication est un secteur économique qui emploie environ 370 000 personnes dont plus de 110 000
uniquement dédiées à la communication d’entreprise. Un chiffre en augmentation qui illustre les nombreuses opportunités, mais
aussi le poids économique de ce secteur : plus de 12 milliards d’euros. La communication, finalement, ça pèse lourd !
La communication, c’est aussi un métier où l’on ne s’ennuie pas. Depuis quelques années, l’internationalisation de nos
entreprises, la révolution numérique ou la défiance des publics vis-à-vis de la prise de parole de l’entreprise transforment le
rôle du communiquant et nécessitent de sa part toujours davantage d’imagination, de responsabilité, d’engagement et de
réflexion stratégique.
La communication c’est aussi une très grande diversité de fonctions, qui vient contrecarrer l’idée qu’il n’y aurait que le digital
dans la communication ! En effet, plus de quarante métiers coexistent et de nouveaux apparaissent en permanence.
La communication est bien entendu un métier de savoir-faire, mais c’est aussi et avant tout un métier de savoir-être : être
curieux, renifler les tendances, innover et surprendre, adopter une posture de service tout en restant ferme sur ses convictions,
être à l’aise aussi bien au sein du comité de direction de son entreprise que face à un ouvrier qualifié, être capable de
s’adapter rapidement, etc.
Voici quelques-uns des savoir-être du communicant d’aujourd’hui.
Paradoxalement, on peut affirmer que la communication est à la fois un métier intellectuel et un métier manuel. Intellectuel, car
le communicant travaille et agit sur l’immatériel, le non palpable, le sens, les valeurs, les mots, toutes ces composantes qui font
exister et se développer une marque forte et réputée. Manuel, car il y a une dimension artisanale dans le métier de
communicant : aimer le beau, aimer le concret, bâtir un dispositif, l’organiser, le planifier, produire de la « belle ouvrage » pour
reprendre une expression tirée des tailleurs de pierre.
Mais avant cela, encore faut-il trouver un job !
Soyons clairs, il n’y en aura probablement pas pour tout le monde. Ce métier saura capter et retenir celles et ceux qui ont
vraiment « la communication dans le sang » et qui sauront travailler en permanence sur leur employabilité. Car ce que vous
allez apprendre aujourd’hui ne sera plus suffisant pour exercer votre métier dans 10 ans ou 20 ans. Et c’est tant mieux ! Car
c’est en étant exigeant et en mettant la barre haute que l’on sert aussi la reconnaissance et l’existence même de ce beau
métier sur le long terme. » ●
Communication & Entreprise anime et rassemble tous les professionnels de la communication, qu’ils soient indépendants ou
issus de l’entreprise, des agences, des organismes publics, ou encore étudiants. Forte de plus de 1 700 adhérents, la plus importante
organisation des métiers de la communication joue un rôle référent de représentation et de promotion de la profession. Elle prend
part à des réflexions d’experts sur des grandes thématiques qui impactent nos métiers (Comité Communication responsable, Comité
Digital, Comité Scientifique, Comité Prospective…) et propose des actions fondées sur la puissance des contenus pour faire
reconnaître la communication comme créatrice de valeur pour l’entreprise. En organisant les rencontres, en favorisant les échanges
et en diffusant ses contenus, Communication & Entreprise fait grandir ses adhérents, et par là même l’ensemble de la profession.
C’est un lieu d’échange, d’engagement et de convivialité depuis 1947.
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Chapitre 10
Chiffres et tendances
d’un secteur économique
à part entière
Q uand on envisage un parcours professionnel dans la communication, on renforce ses chances d’intégrer ce secteur en France ou à
l’étranger si l’on en connaît les contours, le poids économique, les grandes composantes, les principaux acteurs et bien évidemment
la diversité des métiers actuels et futurs qui font au quotidien l’activité de ce marché.
Connaître ces données et ces chiffres permet aussi de s’orienter de façon plus stratégique à la fois en fonction de ses aptitudes et
aspirations et des opportunités qu’offre le secteur. Quelles sont les activités qui ont le vent en poupe ? Quel type de compétences est
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attendu ? Quelle est la part du numérique aujourd’hui dans les investissements en communication ? Autant de questions auxquelles ce
$!
chapitre répond avec précision.
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SOMMAIRE
1. P oids et évolutions du secteur
2. Spécificités du secteur
3. Effectifs et salaires
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1 POIDS ET ÉVOLUTIONS DU SECTEUR
En 2013, ce marché était évalué en France à 30,1 milliards d’euros.1 Ce chiffre englobe les activités
de la communication dans son acception la plus large, c’est-à-dire non seulement les investissements
publicitaires médias (presse, TV, affichage, radio, cinéma) mais aussi le hors média (marketing
direct, promotion des ventes salons, parrainage, communication sur les guides et annuaires, etc.)2. Par
ailleurs, la part de la communication corporate (institutionnelle) représente environ un tiers du total.
(On entend par communication corporate ou institutionnelle, toute la communication des entreprises
en excluant leurs investissements liés aux produits ou services.)
En tant que secteur économique, la communication affiche représente environ 1,42 % du PIB
(2013). Par comparaison, la part du secteur de l’automobile est estimée à 0,43 %, celle de
l’aéronautique à 1 %, celle de la culture à 3,2 %3 et celle du tourisme à 7,4 % du PIB4.
fait, les répercussions de l’évolution de l’économie, il reflète toutefois une certaine maturité. Depuis
de nombreuses années, le montant global des investissements se stabilise autour de la trentaine de
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milliards d’euros avec des variations à la marge selon les années, les nouveaux médias (Internet,
etc.) suscitant une redistribution des investissements sans que l’on puisse constater d’augmentation
notable du montant global investi. En d’autres termes, aujourd’hui quand un canal croît c’est qu’il le
fait au détriment d’un autre !
• Côté annonceurs, ces dépenses sont réalisées, pour près d’un tiers chacun, par les trois principaux
secteurs d’activité – l’industrie des biens de consommation, la distribution et les services – et,
plus minoritairement, par l’industrie B to B (IREP/France Pub, 2013).
• Côté agences, le dernier classement mondial des agences (par leur chiffre d’affaires) donne le
groupe WPP en tête suivi par Omnicom, Publicis, Interpublic, Dentsu, Havas, Hakuhodo, Alliance
Data, MDC Partners et Experian (voir figure 10.1).
Au regard de ce classement, on comprend mieux ce qu’aurait pu être le géant né de la fusion
d’Omnicom et de Publicis… mais après neuf mois de discussions, la fusion a été abandonnée :
« C’est l’histoire d’un échec monumental. Un soir de l’été 2013, Maurice Lévy, le président du
directoire de Publicis, et John Wren, le PDG de son concurrent Omnicom, annonçaient leur “fusion
entre égaux.” (…) Les deux groupes devaient former le leader mondial de la publicité, employant
130 000 personnes dans le monde pour un chiffre d’affaires d’une vingtaine de milliards d’euros,
dépassant ainsi le britannique WPP. Neuf mois plus tard, c’est le divorce. » (Source : Le Monde,
9 mai 2014)
Figure 10.1 – Classement mondial des agences (chiffre d’affaires en millions de $)
(Source : d’après « World’s 50 Largest Agency Companies », Advertising Age, 2012)
investissements, tous canaux confondus, exceptée la communication dédiée aux produits et aux
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Communications interne et externe confondues, l’événementiel (22 %) pèse plus lourd que le print
et le numérique : en communication interne, il représente 42 % du budget, et en communication
externe, 16,5 % du budget.
2 SPÉCIFICITÉS DU SECTEUR
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En agence, près de la moitié des effectifs est âgée de moins de 35 ans ; parmi les moins de 45 ans
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plus de la moitié sont des femmes7. La proportion s’inverse après 45 ans, ce qui conduit à
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s’interroger sur l’évolution des carrières féminines dans le secteur de la communication et
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particulièrement en agence.
Les salariés bénéficient majoritairement d’un CDI (82,7 % dans les agences) et, en agences,
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moins de la moitié sont cadres (42,2 %). Le secteur accueille aussi beaucoup de jeunes en alternance
ou en stage (12 469 en 2011, soit un apprenti/stagiaire pour six collaborateurs).
Globalement, pour un collaborateur dédié à la communication interne, deux sont dédiés à la
communication externe. Au sein des agences, plus d’un collaborateur sur trois (34 %) travaille
sur le print quand ils sont deux fois moins nombreux à travailler sur ce support (15 %) dans les
entreprises. En 2011, toutes organisations confondues, 14,5 % seulement des effectifs étaient
dédiées à la communication numérique ; soit presque autant qu’à l’événementiel (15,6 %).
Figure 10.5 – Répartition des effectifs dédiés à la communication externe (en %)
(Source : d’après IFOP/Communication & Entreprise, 2011)
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Certains secteurs et filières (événementiel, création artistique, communication politique, ou encore le luxe et la culture) ont une aura
auprès d’un grand nombre d’étudiants. Ils reçoivent donc de très nombreuses candidatures. S’ils recrutent, ils exigent la plupart du
temps le passage par un stage, étape incontournable pour se faire repérer.
Parallèlement, d’autres secteurs, qui ne dégagent pas la même attractivité, comme par exemple la communication opérationnelle
(marketing direct, grande distribution, etc.) ou la communication à destination des professionnels (B to B), offrent davantage de
perspectives d’embauche.
Dans tous les cas, filières et secteurs, le numérique constitue une mutation qui entraîne à la fois des changements au sein des
fonctions existantes mais aussi qui crée des emplois. Certains des métiers qui émergeront des nouvelles formes de communication
numérique ne sont pas encore connus. Le département d’État américain du travail n’affirme-t-il pas que 65 % des écoliers
d’aujourd’hui exerceront des métiers que nous ne connaissons pas encore ? ■
(Source : cabinet de recrutement Elaee)
3 EFFECTIFS ET SALAIRES
3.1 CÔTÉ ANNONCEURS, DES ÉQUIPES RÉDUITES POUR
LA PLUPART
Les effectifs moyens des services de communication d’entreprise (hors communication sur les
produits ou services) sont de neuf personnes. Cependant, un peu plus d’un tiers (37 %) d’entre eux
n’emploie qu’une à deux personnes.
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3.2 D’IMPORTANTS ÉCARTS DE SALAIRES DEMEURENT
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Si quatre directeurs de la communication sur dix gagnent entre 50 et 99 K€ annuels et un sur trois
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entre 100 et 199 K€, les disparités demeurent importantes : les femmes, les jeunes, les salariés du
public et des petites entreprises sont nombreux à afficher un salaire annuel brut de moins de 50 K€.
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Figure 10.7 – Répartition des salaires perçus (en brut annuel) par les directeurs de la communication (en %)
(Source : d’après Baromètre 2013 UDA-Harris Interactive sur la communication d’entreprise)
3.3 UNE FONCTION PLUS STRATÉGIQUE MAIS
DES BUDGETS RÉDUITS
Toutes les entreprises ont une stratégie de communication corporate et les deux tiers d’entre elles la
mettent en œuvre de façon systématique. Par ailleurs, un tiers des fonctions corporate a vu le jour
dans les cinq dernières années, ce qui montre une grande vitalité même si la moitié des fonctions a
plus de 11 ans d’existence.
Si la communication corporate devient plus stratégique et plus incontestable, les services voient
généralement leurs effectifs demeurés inchangés (les très petites équipes d’une ou deux personne(s)
ont gagné six points depuis 2000) et, pour la première fois depuis 1995, la majorité des budgets se
situe en dessous de 750 K€, alors que les budgets moyens (entre 750 K€ et 8 M€) régressent et les
gros budgets (plus de 8 M€) restent stables. Au final, la moyenne s’établit en baisse, passant de 2,9 à
2,5 M€.
public. Autant d’interlocuteurs avec lesquels le dialogue ne saurait s’engager comme avec les «
partenaires » traditionnels des responsables de la communication et de l’entreprise.
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Même si les investissements digitaux (budget et recrutement) augmentent chaque année, les métiers traditionnels (événementiel, éditorial,
RH, financier, etc.) continuent de représenter une large part des recrutements.
Les associations et syndicats du secteur
– L’Association des Agences Conseils en Communication (AACC) est un syndicat professionnel qui regroupe plus de 200 entreprises
qui emploient près de 10 000 salariés dans le secteur : http://www.aacc.fr
– L’Association des Agences Conseils en Communication pour l’Emploi rassemble des agences spécialisées en communication pour
l’emploi (du courtage en achat d’espace au conseil en stratégie de marque employeur globale) : http://acce-leblogemploi.fr
– L’Association ADC (Association Design Communication) représente les agences françaises de design et promeut les métiers du
design en France et l’image des agences françaises hors de France : http://www.adc-asso.com
– L’Association des Agences de Communication Événementielle (ANAé) regroupe une soixantaine d’agences et a fondé un Club
des Prestataires afin de créer des synergies entre les acteurs de la communication : http://anae.org
– L’AFCI, l’Association Française de Communication Interne, compte près de 500 membres représentant tous les secteurs
d’activité : http://www.afci.asso.fr
– Le réseau de la communication publique et territoriale, Cap’Com, fédère et accompagne les quelques vingt-cinq mille professionnels de la
communication publique et territoriale : http://www.cap-com.org
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– Communication publique, l’association pour la communication des institutions publiques s’adresse aux directeurs et responsables de
communication des institutions publiques : http://www.communication-publique.fr
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– Information Presse & Communication (IP&C), l’une des plus importantes associations de professionnels de la communication et des
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relations presse réunit plus de 200 communicants représentant quelque 1 800 entreprises. IP&C s’est notamment fixé comme objectif de
défendre les codes déontologiques des métiers de la communication. Elle organise souvent des rencontres avec des journalistes ou des
débats d’idées autour de ces métiers : http://www.infopressecom.org
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– Le Synap, Syndicat National des Attachés de Presse Professionnels et des Conseillers en Relations Publics, compte plus de 200 membres
(confirmés ou débutants, étudiants, indépendants, en agence ou salariés, conseillers en relations publics…) exerçant dans 22 secteurs
d’activité : http://www.synap.org
– Le Syntec Conseil en Relations Publics est le porte-parole des professionnels des relations avec les publics : http://www.syntec-
rp.com
– L’Union des annonceurs (UDA) regroupe les annonceurs (entreprises, collectivités ou organismes). Son site offre une grande richesse
documentaire sur le secteur et ses métiers : http://www.uda.fr
– Communication and Entreprise : voir p. 537
1. Source : IREP – France Pub, 2013
2. NB : on estime le poids du marché en calculant le montant total des investissements consentis par les entreprises et institutions (annonceurs) en
communication.
3. Source : Rapport Inspection générale des finances, décembre 2013
4. Source : Direction générale des entreprises, ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique
5. Source : Baromètre du poids économique de la communication corporate – IFOP/Communication & Entreprise (2011)
6. Source : Observatoire des métiers de la publicité/AFDAS, chiffres 2009-2010
7. Source : Observatoire des métiers de la publicité/AFDAS, chiffres 2009-2010
8. Source : Baromètre UDA-Harris Interactive sur la communication d’entreprise, 2013
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Chapitre 11
L Le secteur de la communication est structuré autour de trois acteurs principaux : les annonceurs (entreprises, collectivités,
administrations, institutions), les agences (de tailles variables, mono- ou multi-métiers, indépendantes ou appartenant à un grand
groupe) et les indépendants (seniors, juniors, en profession libérale ou ayant créé leur propre micro-entreprise).
Être intégré à la direction de la communication d’un grand groupe ; appartenir à l’agence qui la conseille et réalise ses supports de
communication ; ou encore, élaborer les contenus de son site ou de son rapport d’activités en tant qu’indépendant sont trois situations
professionnelles qui n’ont pas grand-chose en commun. Pourtant au sein d’un même secteur, elles n’offrent pas les mêmes possibilités
d’évolution, elles ne sollicitent pas les mêmes aptitudes et elles ne satisfont pas les mêmes aspirations.
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SOMMAIRE
1. Les annonceurs
2. Les agences
3. Les indépendants
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1 LES ANNONCEURS
On désigne comme annonceur toute entité qui investit dans une opération de communication et dont
l’objectif est de promouvoir sa marque ou l’un de ses produits ou services. Il peut s’agir d’une entreprise,
d’une collectivité, d’une administration, d’une institution. Appartenant à des secteurs économiques
distincts, les annonceurs varient aussi par leur taille, le montant de leurs investissements en
communication et leurs enjeux (promouvoir et vendre des produits ou services, sensibiliser par
l’information, collecter des fonds, fédérer les acteurs d’un marché, etc.).
Les entreprises sont les premiers annonceurs. Elles représentent plus des deux tiers des
investissements réalisés en communication corporate.
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Un annonceur qui cherche à recruter un communicant chargé de promouvoir sa marque, ses produits ou services, appréciera le
candidat qui connaît son activité, les zones géographiques où il est implanté, voire son actualité (fusion, rachat, plan social, campagne
récente, etc.).
Avant un entretien, il est donc fortement conseillé de faire de la veille et d’enquêter (site Internet, dernier rapport d’activités, etc.).
Cette précaution évite au candidat de poser des questions trop naïves et lui permet de mener, avec le recruteur, un échange qui
atteste de son intérêt, de son professionnalisme et de sa motivation. ■
(cabinets conseil, agences, indépendants, cabinets d’études, etc.). Elles varient tant par les budgets
qu’elles représentent que par leur dimension stratégique (positionnement de la marque, par exemple)
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à assumer celui d’un chef d’orchestre entre différents intervenants sur un même projet en veillant
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2 LES AGENCES
On désignera ici, par agence, une entreprise qui propose des prestations aux annonceurs en matière de
communication. Si cette définition semble vague, c’est qu’il existe une très grande variété d’agences et que
toute définition plus précise tendrait à en exclure.
Est-il possible d’établir une typologie des agences ? Nous ne nous y risquerons pas, mais disons
qu’une agence peut être définie par plusieurs critères et qu’elles partagent toutes quelques
caractéristiques communes.
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N’oublions pas les groupes indépendants français avec, par exemple, La Maison de la
Communication (qui propose des contenus online au travers de sa filiale Moteurs d’expression, de
l’événementiel avec Ed’Jo et des plateformes de production tous supports au travers de Culture Prod)
plus spécialisées dans la communication corporate, Makheia (1er groupe français indépendant de
communication post-publicitaire) et Angie (communication éditoriale et conversationnelle). On peut
également citer Mazarine (spécialisée dans le luxe et la mode pour laquelle elle organise des
événements au travers de sa filiale La Mode en images et des campagnes virales conçues par Mazarine
You to You), ou encore Australie (avec la filiale Unédite, dédiée à la communication éditoriale on et
offline, et Denis&Co dans l’événementiel).
En matière de communication corporate, la dimension locale demeure importante et la
mutualisation et les économies d’échelle ne sont pas, comme dans d’autres secteurs, les principaux
leviers pour augmenter l’efficacité. D’où la présence d’un grand nombre d’agences/groupes
indépendants dans ce secteur.
Dans le sillage de ces groupes, on observe une myriade d’agences indépendantes de plus petite
taille.
Il n’est pas aisé de répondre à cette question. Toutefois, les agences indépendantes sont généralement davantage marquées par la
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personnalité de leurs dirigeants, alors que la culture des agences liées à un grand groupe l’est davantage par le caractère international
et l’extrême souci de rentabilité. Ce dernier se traduit souvent par une structure organisationnelle particulière (déclinée dans tous les
pays d’implantation du groupe) et par une grande exigence en termes de reporting. Autre différence : les équipes travaillant dans les
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filiales de grands groupes internationaux ont plus de chances de traiter des budgets de marques ou de structures ayant une très
grande visibilité, notamment auprès du grand public. ■
● Faut-il préférer une agence généraliste ou spécialisée pour une première expérience
?
« Le marché français est très varié et offre un large choix pour les jeunes diplômés. Il comporte de grands groupes, avec la
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forte présence notamment de deux acteurs historiques : Publicis et Havas. Il compte également une constellation d’agences de
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toutes tailles. Certaines petites ont d’ailleurs été créées par des anciens de ces grands groupes qui, après s’être soumis aux
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exigences du reporting et du management, optent pour l’indépendance et apprécient de retrouver le contact avec les clients et
leur métier d’origine.
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En début de carrière, la question est moins de choisir entre une agence généraliste ou spécialisée que de savoir distinguer les
caractéristiques respectives des grandes et des petites agences. Outre la taille, le fait de savoir si une agence est indépendante ou si
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Figure 11.4 – Les premières agences en termes d’effectifs (en nombre de salariés)
(Source : d’après le magazine Stratégie et COFACE – Compagnie Française d’Assurance pour le Commerce Extérieur groupe Natixis –
Effectifs 2013 ou 2012 selon les agences)
On observe que trois groupes se partagent les dix premières places en termes d’effectifs en
France.
• Les projets s’y succèdent à un rythme souvent soutenu, voire dans l’urgence. Mieux vaut être
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● Agences et annonceurs, quelles voies d’évolution, quelles passerelles ?
« Dans nos métiers de communicants, les évolutions de poste sont assez rapides (pour peu que les objectifs soient atteints bien
sûr) : on peut passer à l’échelon supérieur après trois années à un même poste.
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En agence, on évolue au sein de quatre grandes familles de métiers : création, commercial, conseil et production. On passe, par
exemple, du poste d’assistant directeur artistique, à celui de directeur artistique junior, puis de directeur artistique et de
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directeur artistique senior ; si tout va bien et que l’on dispose des aptitudes et d’un profil adaptés au management d’équipe, on
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assistants de communication devenir chargés de communication, puis responsables de communication (à ce stade, déjà cinq
ans d’expérience minimum et une à trois personnes à encadrer) pour finir directeurs de la communication (ce qui correspond à
plus de dix ans d’expérience, une équipe de sept à huit personnes minimum, un budget communication annuel à gérer et un
salaire d’au moins 80 K€).
Il est à noter que l’on voit de plus en plus une inadéquation des intitulés de fonction par rapport aux missions attribuées. En tant
que recruteur, il me semble utile de conseiller aux candidats de faire très attention : s’autoproclamer “dircom” alors qu’on n’a
que trois ans d’expérience peut facilement produire l’effet contraire : le recruteur aura vite fait d’interpréter qu’il y a un
manque de connaissance du métier et du marché, de bien-fondé, voire d’humilité.
Existe-il des passerelles entre ces deux univers, agences et annonceurs ?
De très nombreux communicants commencent leur carrière en agence, ce qui est perçu comme extrêmement formateur et
constructif. Il est vrai que “expérience en agence” est l’un des critères prioritaires des employeurs qui recherchent ainsi chez
un candidat la capacité à comprendre une problématique et surtout à comprendre un client (la notion de service est
primordiale), à jongler avec différents dossiers dans des délais réduits, et être très au fait de l’actualité des marchés.
De fait, passer d’agence à annonceur est devenu une séquence logique. C’est beaucoup moins vrai dans l’autre sens. Il est
rare de voir un professionnel de la communication issu d’une entreprise passer en agence, sauf pour créer sa propre activité
(le plus souvent après 40 ans, âge malheureusement encore “dangereux” en agence).
En tant que chasseuse de têtes spécialisée dans les métiers de la communication, je vois surtout que c’est le dernier stage
indiqué sur le CV qui détermine un début de carrière. Toutefois, il n’a jamais été aussi facile de changer de voie et on sait
qu’un jeune arrivant sur le marché du travail maintenant aura non seulement pas moins de trois employeurs mais il exercera au
moins trois métiers différents dans sa vie professionnelle. » ●
3 LES INDÉPENDANTS
Entre le statut de salarié et l’indépendance, le portage salarial permet à des consultants seniors,
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mais aussi à des journalistes d’entreprise, qui ne souhaitent pas exercer comme pigistes, de faire
facturer leur travail par une société de portage qui leur restituera les montants facturés, diminués des
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Un indépendant du secteur de la communication qui facture ses prestations ainsi court le risque de se voir refuser ce mode de
facturation par l’organisme collecteur de la sécurité sociales des auteurs ou écrivains (AGESSA ou Maison des Artistes). ■
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Dans les métiers de la communication, un certain nombre de seniors assurent aujourd’hui des fonctions liées notamment à la
coordination de projets ou encore à la fabrication. ■
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Salarié – Évolution salariale dépendant – Postes plus p olyvalents – Formation adaptée au poste
souvent de grilles RH (non – Inscription dans le long terme – Stage
spécifiques à la – Travail sur une seule offre ou – Une expérience en agence
communication) un seul produit (mono-sujet) peut être un atout
– Peu de possibilités – Coordination/gestion de
d’évolution transversale projets et de budgets
A n n o n ceu r
(sauf par les métiers du – Engagement pour les valeurs
numérique) de l’entreprise et adhésion à
ses objectifs
– Capacité à défendre son
projet auprès de sa direction
– Veille sur les tendances
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LA DIVERSITÉ DES MÉTIERS PROPOSÉS
Annonceurs publics ou privés ; agences indépendantes ou groupes internationaux ; à son compte en tant qu’indépendant avec des
formats juridiques variés.
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À L’ÉCOLE DE LA COMMUNICATION EN AGENCE
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Une très bonne école après son diplôme : polyvalence, variété des cas traités, veille permanente sur les innovations, etc.
Être « au service de » l’annonceur peut engendrer un rythme de travail très soutenu et une position de prestataire, mais l’agence doit
aussi savoir défendre ses convictions et ses choix créatifs.
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La possibilité de basculer chez l’annonceur après quelques années en agence. On peut faire carrière en agence, mais la migration après
5 ou 10 ans vers l’annonceur est un parcours fréquent.
LE CHOIX DE L’INDÉPENDANCE
De plus en plus de jeunes diplômés adoptent ce choix de carrière sans attendre les années d’expérience, notamment dans les métiers du
digital.
Plusieurs statuts juridiques sont possibles et rendent plus accessibles ce choix de carrière. Certains sont à éviter (auteurs, artistes),
d’autres sont recommandés pour débuter (autoentrepreneur).
La réussite de l’indépendance tient autant à vos savoir-faire pointus et exclusifs qu’à votre savoir-être : qualité relationnelle, curiosité,
sens du réseau, rapidité, etc.
Les appels d’offres
– Le BOAMP (Bulletin Officiel des Annonces des Marchés Publics) diffuse les appels d’offres publics à l’attention des entreprises :
http://www.boamp.fr/
– Le site Marchés publics publie les appels d’offres des différents ministères et comporte des informations très claires sur la façon
dont ces marchés sont passés : http://www.marches-publics.gouv.fr
– L’Association des Agences-Conseils en Communication (AACC) publie un guide élaboré par UDA/AACC « Compétition
d’agences – Guide d’expériences réussies » consultable sur le site de l’AACC : http://www.aacc.fr
– L’ouvrage d’Éric Bentot, La Vie secrète des appels d’offres, coédité par l’association Communication & Entreprise et les Éditions du
Palio, passe en revue avec humour et dérision les différents dysfonctionnements qui parasitent parfois la relation entre annonceurs et
agences au moment des appels d’offres.
d’Entreprises (APCE) diffuse en temps réel toutes les informations réglementaires et propose des outils interactifs d’aide au choix du
statut : http://www.apce.com
– Autoentrepreneur : pour tout savoir sur le statut, les évolutions réglementaires, les démarches à faire pour démarrer, les charges… le
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Chapitre 12
A u moment où l’on choisit de s’engager dans une certaine voie professionnelle, il est essentiel de prendre connaissance de la réalité des
métiers vers lesquels on se dirige. De même, au moment où l’on postule pour un poste, il est indispensable d’en connaître les
contours.
Le secteur de la communication, qui exerce un fort pouvoir d’attraction auprès de nombreux étudiants à la recherche d’une voie
professionnelle, propose une large variété de métiers. Une trentaine d’entre eux, dans des domaines aussi divers que l’événementiel, les
relations presse et relations publics, le numérique, la communication corporate ou institutionnelle, la communication interne et externe sont
présentés dans ce chapitre, sous forme de fiches.
Pour faciliter la consultation, et permettre de repérer facilement la dominante de chacun de ces métiers, les fiches sont classées en
quatre familles : commercial/développement, conseil en communication, création et contenus, fabrication/production.
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SOMMAIRE
1. Les métiers d’hier et d’aujourd’hui
2. Filière commercial/développement
3. Filière conseil
5. Filière fabrication/production
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1 LES MÉTIERS D’HIER ET D’AUJOURD’HUI1
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On pourrait presque considérer que dans leur grande majorité, les métiers de la communication sont
des professions qui comportent une part de conseil ou, en tout cas, que les professionnels de la
communication doivent toujours être prêts à être force de proposition et à trouver des solutions.
Cette filière réunit les métiers qui assurent la fonction conseil de façon plus spécifique
(conception et réalisation de campagnes et d’actions de communication) et tous les niveaux de
délégation qui leur sont rattachés – et ils sont nombreux. C’est une filière où, quand les résultats sont
au rendez-vous, il est possible d’évoluer d’un poste d’assistant à une fonction de directeur, en
passant, au fil des années et des budgets, par celui de « chargé de… » et de « responsable de… ».
Les professionnels de cette filière exercent dans les trois environnements (annonceur, agence,
indépendant) et peuvent, selon les postes, assurer des fonctions stratégiques (définition du plan de
communication d’une entreprise) et/ou des fonctions de pilotage, de suivi et de mesure des actions
déployées.
Pour exercer tous ces métiers, le sens de l’écoute est essentiel. Pour certains, la capacité à
comprendre et analyser des enjeux stratégiques sera indispensable ; pour d’autres, le sens de
l’organisation et le sens du management.
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l’organisation. Il analyse les retombées ou les fait analyser par un auditeur externe.
• L’attaché de presse a une obligation de conseil et de moyens mais pas de résultats.
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■ En interne
• Il anime son réseau de correspondants dans un esprit de mutualisation, capitalisation et échange de
bonnes pratiques.
• Il conduit des projets transversaux destinés à favoriser la coopération en interne.
• Il conçoit et met en place des dispositifs d’écoute et de recueil des attentes des « clients
internes » : direction, managers et opérationnels.
• Il contribue à élaborer les moyens de mesure des actions de communication interne.
■ En externe
• Il doit convaincre et fidéliser les différents publics ciblés et parties prenantes de l’entreprise.
• Il peut être en relation avec les médias et est en charge des actions de communication destinées à
l’externe : opérations de relations publics, élaboration de dossiers de presse, etc.
• Il s’appuie sur des partenaires extérieurs (agences, sociétés d’étude, de veille, etc.) et des relais au
sein de l’organisation pour s’assurer de la mise en œuvre de ses objectifs.
au directeur de la communication.
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il doit avoir une parfaite connaissance des contextes administratif et public et maîtriser les
procédures d’achat public.
Le chef de projet événementiel peut exercer son métier en agence et est alors au service de
plusieurs projets et clients.
parlementaire et institutionnelle.
• Il a une mission de conseil et de recommandation, voire d’alerte dans certains cas vis-à-vis de ses
clients.
• Il organise les contacts avec les pouvoirs publics et accompagne son client aux rendez-vous.
• Homme de dossiers et de projets, il doit savoir à la fois analyser les différents enjeux (politiques,
économiques, techniques, juridiques, etc.) d’un événement ou d’une prise de position, gérer les
relations avec les différents intervenants d’un dossier (pouvoirs publics, journalistes, lobbyistes,
clients, etc.) et coordonner le partage de l’information entre eux.
• Après quelques années d’expérience le consultant en affaires publiques sera en charge de
l’élaboration de la stratégie de lobbying d’un ou plusieurs clients (entreprise, institution,
collectivité, etc.).
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S’exerce : en entreprise/organisation
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presse
spécificités. Il définit les messages, les outils et les supports qui seront utilisés pour atteindre ces
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cibles. Il est chargé des relations avec les différentes parties prenantes de l’entreprise et gère
notamment les opérations de relations publics, les grands événements internes et externes.
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• Expert de la relation, il assure une veille sur l’environnement extérieur de l’entreprise et peut
mener des missions de communication d’influence, voire de lobbying, auprès des acteurs
(institutions, associations, etc.) intervenant dans son champ d’activité, ou ayant un impact sur son
image.
• Il anticipe les situations de crise et gère la communication de crise en relation avec la direction
générale de l’organisation. Il est, selon la structure dans laquelle il évolue, le porte-parole de
l’organisation, il conçoit et valide les messages et discours émis par l’organisation.
• Concernant la stratégie de marque, il orchestre le planning stratégique (étude et analyse de
notoriété, veille de la concurrence, décryptage des tendances sociétales, comportements des
consommateurs, etc.) et définit la plateforme de marque (vision, mission, bénéfice client,
promesse, valeurs, etc.)
• Il élabore le plan d’action pour développer et valoriser la marque sur son marché. Il structure,
manage et encadre la direction de la marque, gère la plateforme de la marque et coordonne la
marque aux niveaux national et international.
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ses actions, ainsi qu’en assurant une veille sur les pratiques de communication de son secteur ou
de manière générale.
• Il rencontre des professionnels de la communication dans des manifestations où l’échange et le
débat sont recherchés.
• Lorsqu’il exerce sa fonction sur un périmètre international, il s’attache à donner à ce réseau un
cadre global de communication (grands objectifs, charte graphique, argumentaires
transversaux, etc.) au sein duquel chacun pourra développer une communication interne en
adéquation avec ses spécificités nationales.
• Le directeur de la communication interne internationale impulse et met en œuvre le principe
d’unité de la « marque groupe » en définissant des cadres transversaux et internationaux qui
sont en adéquation avec la stratégie globale.
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S’exerce : en entreprise/organisation
Métiers similaires : responsable de communication Internet/web/multimédia/digital, chargé(e) de
communication online/web/multimédia/digital, chef de projet multimédia/web/intranet/digital,
consultant(e) web/Internet/multimédia/digital
Domaines d’intervention : communication multimédia, communication externe, communication
interne
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« Tout site naît d’un long processus aux multiples étapes au cours desquelles le netergonome (ou ergonome IHM – Interaction
Homme/Machine) veille à faciliter la navigation de l’internaute et, le cas échéant, à le conduire à l’acte d’achat.
Dans le monde “ matériel ”, la mission de l’ergonome vise à améliorer les conditions de travail et l’accessibilité.
Dans l’univers du web, en quoi consiste-t-elle ?
Pour le web... c’est exactement la même chose. L’ergonome doit concevoir une interface agréable et facile d’usage pour
améliorer l’expérience de l’utilisateur. Cette exigence porte un nom, c’est l’utilisabilité. Elle répond à trois critères :
– l’efficacité qui se rapporte au résultat final : l’utilisateur doit atteindre son objectif ;
– l’efficience, qui considère le temps écoulé par l’utilisateur pour arriver à cet objectif ;
– la satisfaction, qui mesure le confort et l’impression finale de l’utilisateur face à la navigation sur le site.
Concrètement, quels sont les protocoles et la place de l’ergonome dans la chaîne de réalisation d’un site ?
L’ergonome doit intervenir d’emblée et travailler en collaboration avec le commanditaire du projet, le designer et bien sûr
l’équipe technique. Chaque personne est importante dans le processus de création. Les tests utilisateurs sont eux aussi
essentiels : ils doivent se faire régulièrement lors de la conception du projet et non à la fin. Généralement, la création d’un site
se réalise en différentes phases clés. Pour chacune, il est crucial de réaliser des bêta-tests et de récolter les impressions des
utilisateurs cibles qui y participent.
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créative. À ce titre, le responsable de l’identité visuelle devient responsable de l’identité visuelle &
designer. Il initie alors les recherches de concepts nouveaux et leurs expressions visuelles afin de
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traduire au mieux le dynamisme de la marque et/ou de l’entité. Cette fonction est notamment observée
en agence ou en libéral.
tournage, ainsi que de montage et de post-production sur l’ensemble des formats : reportages,
interviews, micros-trottoirs, etc.
• Il a une parfaite connaissance des techniques de prises de vue et prend en charge les reportages
photographiques ainsi que les prises de vue en studio.
• Il peut participer et piloter les medias trainings des porte-paroles en tant qu’expert technique.
• En l’absence de documentaliste archiviste, il a la responsabilité du fonds audiovisuel et
photographique de l’entreprise et répond aux demandes internes et externes d’iconographies et
d’illustrations. Par exemple, il propose les illustrations pour les conventions, le rapport annuel, le
journal d’entreprise ou l’article intranet.
• Garant de bonnes prestations audiovisuelles et photographiques, il gère l’ensemble des
équipements et du matériel ainsi que le budget lié à sa fonction. Homme de contact, il qualifie et
manage ses équipes techniques et développe des partenariats avec des prestataires.
au sein de la communauté.
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QUELLES SONT SES MISSIONS ?
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• Il crée et met en scène le message et l’image que veut faire passer le client. Il met en avant
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l’identité de la marque.
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Figure 12.24 – Profil du directeur de création
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• Il supervise les équipes de création, répartit les tâches, et met en place un plan d’actions. Il peut
être amené à recruter de nouveaux créatifs.
• Après contrôle et choix du meilleur projet, son rôle sera de convaincre le client. Il lui présente
le(s) projet(s) de campagnes de communication en s’appuyant sur la stratégie qu’il analyse, en
concertation avec les différents pôles de l’agence, pour initier la création.
• Il est capable de mesurer les réalités budgétaires et stratégiques du client et d’ajuster la pertinence
de la création à ces réalités.
Technique, opérationnel, le maquettiste PAO prend en charge la conception graphique des supports de
l’organisation, de l’institution ou de son client quand il travaille en agence ou en indépendant.
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Il décline le concept graphique réalisé par les directeurs artistiques pour la réalisation d’un
document définitif, dans le respect de l’identité visuelle de son entreprise ou du client pour lequel il
travaille.
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Essentiellement exercés en agence (sauf webmaster ou assistante de projets événementiels qui sont
parfois des postes internes en entreprise), ces métiers, qui contribuent largement à assurer le succès
d’une action de communication, exigent le sens de l’organisation et de la négociation, de la réactivité
et, dans certaines fonctions, l’esprit d’équipe et le sens du management.
travail, élabore et suit son budget ainsi que les différentes phases du projet, en s’assurant du
respect du cahier des charges et des délais.
• Il rédige la « bible » logistique de l’opération, s’assure du respect des contraintes protocolaires et
orchestre les aspects logistiques du jour J.
• L’assistant chef de projet événementiel suit la réalisation de tous les outils d’édition liés à l’organisation
d’une opération (contremarques, signalétiques, badges, etc.).
• Il détermine les outils informatiques nécessaires à la gestion des acteurs de l’événement.
• Il conçoit la gestion de l’accueil et des flux des participants, définit et met en place une
signalétique opérationnelle et efficace.
• L’assistant chef de projet événementiel détermine et gère la restauration, l’hébergement, le
transport et les transferts et dimensionne l’équipe logistique.
• Il peut aussi s’occuper de l’appel à participation et de la gestion des fichiers participants.
en contrôlant les achats auprès des fournisseurs et en respectant les budgets prévus avec ses
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clients. Enfin, il développe une relation de partenariat, aussi bien avec ses clients qu’avec ses
prestataires et sa direction, et assure un reporting précis et permanent auprès de sa hiérarchie.
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5.5 WEBMASTER
S’exerce : en agence, en entreprise
Métiers similaires : webmestre, animateur(trice) de site Internet/web
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« À l’heure où les métiers du numérique gagnent en spécialisation, d’autres fonctions voient le jour, hybrides celles-là, pour
fluidifier la communication entre les services autant que le pilotage des projets. C’est le cas du creative technologist.
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Pouvez-vous expliquer de manière simple, l’activité qui se cache derrière le terme encore peu connu de creative
technologist ?
Comme son nom l’indique, le creative technologist a une vision créative et technologique des projets qui lui sont confiés. C’est
un métier hybride qui, à l’heure de la surspécialisation induite par le numérique, fait le lien entre les équipes marketing, social
media, e-commerce, R&D… pour faciliter le prototypage des solutions selon les besoins d’un annonceur, pouvant aller d’une
simple application à de l’objet connecté. Il doit rendre la technologie invisible pour qu’elle serve un maximum l’utilisateur final,
sans oublier les enjeux de marketing, de communication et financiers. Il est aussi en veille constante sur les sujets technos.
Capable de gérer un projet de A à Z, il réduit donc les processus et les coûts. Il est le seul interlocuteur entre l’idée, la
production et la post-production. C’est donc à la fois un générateur et un accélérateur.
Cette fonction est déjà largement répandue aux USA. Pourquoi pas en France ?
Il y a en France un retard flagrant sur l’acceptation des nouvelles fonctions qui permettraient de fluidifier les processus. De
plus, même les grandes entreprises ayant les moyens d’avoir un creative technologist à plein temps ne savent pas forcément
où le placer dans l’organigramme : R&D, Communication/Marketing, Digital, IT ? Le creative technologist s’implique en effet
sur tous ces sujets et peut donc se comporter comme un électron libre dans cet écosystème. Parfois, cela peut faire peur.
De quelle manière l’approche du numérique en agence a-t-elle changé pour justifier ce nouveau métier ?
Il y a aujourd’hui deux types d’approche du numérique en agence. D’un côté, les agences traditionnelles qui sont passées au
numérique, de l’autre, les agences spécialisées dans le numérique depuis le départ. D’après mes sources, la plupart des
creative technologists se trouvent aujourd’hui en agences traditionnelles. Tout simplement car ils se trouvent être pour elles le
bon compromis entre un créatif et un “super chef de projet technique”. » ●
6 LES MÉTIERS DE DEMAIN
Face à l’impact de ces changements sur leur fonction, les communicants sont prêts à faire évoluer
leurs pratiques. Les trois quarts d’entre eux reconnaissent avoir besoin d’acquérir de nouvelles
compétences2, plus particulièrement dans cinq champs d’expertise :
− faire dialoguer davantage l’entreprise avec son environnement ;
− permettre à l’entreprise d’initier une approche de co-création avec ses publics – interne et
externe ;
− mettre en cohérence la marque à 360° sur l’ensemble de ses points de contact ;
− passer d’un système relationnel à un système transactionnel et renforcer l’acquisition de données
pour le marketing afin de permettre à la marque d’être réactive dans un tempo toujours plus
soutenu sous l’effet du numérique.
Ces enjeux conduisent les communicants à modifier leurs façons de faire et de travailler ainsi que
leur approche. Ils le sont d’autant plus que près des trois quarts d’entre eux (74 %) estiment que la
stratégie de marque est amenée à se renforcer auprès de leur direction générale.
• L’e-réputation
• L’e-influence
• Le buzz management
• Le community management
• La gestion des ambassadeurs/blogueurs
• La gestion des influenceurs/évangélistes sur Internet
• L’e-commerce
• Le multi-device management
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QUELS SONT LES 15 MÉTIERS QUI VONT ÉMERGER ? 4
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Le numérique gagnant, mais pas seulement
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Le numérique tire largement son épingle du jeu, figurant en bonne place parmi les métiers qui vont émerger. Toutefois, la seule
compétence numérique ne suffit pas pour convaincre un recruteur, car elle sera de plus en plus répandue au fil de l’embauche de
nouveaux profils aguerris aux pratiques numériques et de l’intégration progressive des outils et des transformations induites dans
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toutes les activités. Elle ne permettra plus de se distinguer. Ce qui fait et fera la différence, c’est la capacité à mettre cette
compétence au service de l’un des nouveaux challenges de l’entreprise autour de la marque : sa mise en cohérence, la prospective et
l’innovation, la relation client, la RSE et le développement durable.
Une illustration de cette nouvelle exigence se traduit, par exemple, dans le rachat récent de Sapient par le groupe Publicis. Sapient s’est
fait une spécialité de marier business, marketing et technologie pour aider les clients à résoudre des situations de plus en plus complexes et
interconnectées dans un environnement technologique en perpétuel changement.
Autre exemple, Havas Creative Group crée Helia en février 2015, son réseau global spécialisé dans la data. Il regroupe les entités
Havas EHS et Havas Discovery, afin de rassembler toute l’expertise autour des données et du digital sous une même marque.
Implanté dans huit bureaux aux États-Unis, en Europe et en Chine, Helia génère déjà 70 millions de dollars de revenus issus de la
data et regroupe 200 data scientists pour un effectif total de 700 personnes. Parmi ses clients figurent Unilever, EasyJet, IBM,
Diageo, Sony PlayStation et Liberty Mutual. Havas prévoit d’étendre son réseau dans de nouveaux territoires, en Asie Pacifique, en
Afrique et en Amérique Latine. ■
Le métier que vous exercerez demain dans le marché de la communication n’existe probablement
pas encore. En effet, dès 2011, Thomas Frey, futuriste de renom, déclarait dans un article intitulé « 55
jobs du futur », que « 60 % des jobs qui seront créés dans 10 ans n’existent pas encore ». Cette
affirmation a été confirmée par le département d’État américain du travail qui estime dans une étude
que « 65 % des étudiants pratiqueront, une fois leur diplôme obtenu, des métiers qui n’ont même pas
encore été inventés ».
Quels métiers le développement de l’impression 3D va engendrer ? Et le développement d’outils
comme l’Oculus Rift ? Et les technologies de réalités virtuelles en général ?
Il devrait y avoir 80 milliards d’objets connectés d’ici à 2020 selon l’Idate. Combien de métiers
nouveaux seront alors nécessaires dans le secteur de la communication ? Citons en vrac le
développement des drones, l’accélération de l’économie circulaire, le principe du peer-to-peer dans
des secteurs nouveaux comme la banque, le développement des monnaies alternatives (100 %
digitales ou au contraire très ancrées dans un territoire ou un secteur), les nanosciences, la robotique
humanoïde, l’économie collaborative, l’explosion du crowdfunding, etc.
Tous ces secteurs ou ces changements sociétaux vont constituer de formidables gisements de
besoins en communicants formés dans les 10 à 20 ans qui viennent.
Finalement, on peut envisager que le métier que vous exercerez demain sera probablement celui
que vous inventerez.
● Le changement c’est maintenant
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« Nous vivons une transformation radicale des fondamentaux de tous les métiers de la communication, sous le double effet de
la désintermédiation – fruit de l’empowerment, qui annihile l’influence des intermédiaires traditionnels – et des multiples
disruptions technologiques.
La source et le delta
Les Big Data constituent la matière première de notre âge conversationnel. Il s’en crée chaque minute des quantités
incalculables, provenant de sources variées. Data qui sont générées par chacun d’entre nous :
− personnalisées, géo-localisées, résultat de transactions ou bien d’interactions en ligne, elles constituent une source
d’information inépuisable ;
− data agrégées, exploitées et monétisées par les grandes plateformes du web, sur la base des milliards d’interactions qui s’y
produisent ;
− data produites et échangées par les objets connectés (smartphones, wearables, Quantified Self apps, voiture, maison, etc.),
dont la profusion croissante laisse augurer de développements spectaculaires au plan marketing.
L’influence sur nos attitudes et nos comportements d’achat est de fait considérable :
− nous créons et utilisons des données qui nous informent (mais pas que nous) et nous incitent à modifier nos comportements
(ex : les applications “ fitness ” et smartwatches en plein essor) ;
− nous nous voyons proposer des types d’information pré-sélectionnés par des algorithmes en fonction de nos propres
habitudes de consommation ;
− nous nous fions, pour asseoir nos décisions d’achat, sur des compilations de données émanant de sites d’évaluation
collective.
Dans nos métiers, les Big Data constituent la source indispensable dont il nous faut extraire la valeur pour :
− générer les meilleurs insights, à partir de données disponibles ou bien sollicitées par crowdsourcing ;
− concevoir des stratégies de storytelling articulant des contenus et des messages personnalisés à partir d’une analyse
prédictive en temps réel ;
− mesurer et indexer des performances de discours d’entreprise ou de marque sur des sujets très variés.
C’est la base de tout, particulièrement dans un contexte où la norme devient l’engagement en temps réel (Real-Time
Engagement), c’est-à-dire la capacité des organisations, des entreprises et des marques à être au cœur de l’agenda de chacun,
au plus près de nos centres d’intérêt et des préoccupations qui sont les nôtres à l’instant “ t ”, pour créer de l’attention et de la
valeur en temps réel au fil de nos conversations – et non dans les tunnels de pub de prime time que de moins en moins de gens
regardent.
On est dans l’âge de la conversation ouverte, permanente, sans début ni fin, où risques et opportunités abondent, au milieu d’un
“ bruit ” assourdissant. On estime que les deux tiers des messages émis à un moment “ t ” à propos des entreprises et des
marques proviennent désormais de l’extérieur des organisations et sont, par conséquent, hors de leur contrôle. La réponse est
donc dans la capacité de détection, l’agilité, la flexibilité et la rapidité d’action.
Dans ce contexte, le rôle du data-analyst, capable de détecter et décrypter les meilleurs leviers conversationnels, les signaux
discrets qui rompent le continuum, est de plus en plus important. C’est lui qui dès potron-minet se saisit de l’ensemble des flux
de données provenant des sources pertinentes de la blogosphère pour en extraire les deux ou trois leviers du jour, compte tenu
de facteurs contextuels variés – de l’actualité au sens large à celle de la marque en particulier. En quelques heures, voire
minutes, on passe des data à l’insight structurant puis à la stratégie d’engagement, à la création, à la mise en ligne et à la
mesure des effets produits.
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L’intelligence de la relation
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On n’est plus dans le monde de la croyance de marque, encore moins dans l’imposition d’un « point de vue » descendant. La
valeur des marques résulte de leur capacité à entrer en résonance avec le système d’attentes des audiences. Notre métier,
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c’est de créer une synergie aussi parfaite que possible entre contenu et relation.
Il faut sortir des catégories sociodémographiques habituelles pour penser en termes de proximité par affinités électives. On
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décennies précédentes. » ●
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LA COMMUNICATION OFFRE L’OPPORTUNITÉ DE PLUSIEURS CENTAINES
DE MÉTIERS
Chaque métier s’exerce en agence, chez l’annonceur ou en indépendant, il repose sur des missions singulières et nécessite un savoir-
faire et un savoir-être spécifiques.
On peut regrouper les métiers de la communication en une quarantaine de catégories.
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Le web et les nouveaux médias
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– Le blog d’Olivier Cimelière, communicant 2.0, fondateur de Heuristik Communications, cabinet de conseil en stratégie de
communication et de gestion de la réputation et directeur associé de l’agence Wellcom : http://www.leblogducommunicant2-0.com
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Les marques
– Des études, des chiffres, des tendances sur le blog Brand News d’Hervé Monier, communicant en entreprise depuis plus de 15 ans et
enseignant à l’Estacom : http:// brandnewsblog.com
– Le site du cabinet Elaee, spécialisé dans le recrutement dans la communication, le marketing et le digital, fournit de précieux conseils et
des observations pertinentes sur le secteur et son évolution : http://www.elaee.com
La communication publique
L’actualité du secteur
#Communication » (https://twitter.com/CB_News)
– My Community Manager : « Blog collaboratif de 40 Personnes. Community Management/Réseaux sociaux/E-réputation/Web
Marketing/Street marketing » (https://twitter.com/MyCommunityMgr)
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Des conseils pour réussir
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ses études et trouver
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SOMMAIRE
1. Se préparer aux examens
2. Rédiger son mémoire
3. Trouver son premier emploi
4. Réussir sa première expérience pro
5. Avis d’étudiants, de professeurs et de professionnels
F élicitations, vous avez effectué le bon choix. La communication est une discipline
passionnante. Elle vous mettra au cœur de multiples missions, à la rencontre de nombreux
interlocuteurs. Sachez toutefois que le métier est ingrat et que ceux qui ont choisi ces études
parce qu’ils « aiment communiquer » risquent de perdre rapidement leurs illusions. La
communication exige de la rigueur, de la disponibilité qui peut parfois confiner à la corvéabilité,
un sens politique élevé car, s’il est d’usage de transmettre toutes les informations, le
communicant aura parfois connaissance de données confidentielles qu’il lui faudra gérer avec
vigilance.
Les conseils que nous nous permettons de prodiguer sont relatifs à l’idée que l’étudiant doit
considérer ses études comme la première étape d’un dispositif de pré-recrutement. Concrètement,
cela signifie qu’il doit utiliser les sujets de travaux ou de mémoires qui lui sont donnés comme
autant d’opportunités pour créer des contacts avec des employeurs potentiels. Chaque sujet est
l’occasion de contacter une entreprise ou une agence. L’idée sous-jacente est qu’il sera ensuite
plus aisé de proposer sa candidature à une entreprise avec laquelle l’étudiant a déjà eu des
contacts antérieurs. Sous un angle purement universitaire, les travaux basés sur le point de vue et la
pratique des opérationnels de la communication seront également souvent mieux considérés – et
donc mieux notés – par les professeurs un peu lassés de lire continuellement les mêmes résumés
tirés des manuels de référence.
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L’oral d’admission est une étape essentielle du processus de recrutement. Elle vient valider des connaissances et un savoir-être en
cohérence avec la culture de l’établissement concerné.
1. Votre motivation : veillez à bien montrer que vous vous êtes renseigné sur le programme des cours surtout si l’on vous demande
quels sont les domaines de la communication qui vous intéressent le plus.
2. Votre personnalité : on jugera votre capacité à vous intégrer dans une promotion ; sachez rester modeste, souriant.
3. Votre culture générale : qu’avez-vous retenu de l’actualité de ces derniers jours ? Qu’avez-vous lu, qu’avez-vous vu récemment au
cinéma ou au théâtre ?
4. L’actualité de la communication : quelle campagne de communication vous a marqué dernièrement ? Pouvez-vous citer une
entreprise exemplaire en communication ? ■
1 SE PRÉPARER AUX EXAMENS
• L’actualité en ligne occupe une place considérable dans le panorama de l’information actuel. Pure-
players, journaux en ligne et blogs ; quel rapport entre ces supports et quelles implications pour
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− de votre intelligence. Il est toujours nécessaire de tisser des liens logiques entre les différents
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Pour évaluer la qualité d’un mémoire en communication au niveau d’un Master de communication, il
est possible d’utiliser une grille de quatorze paramètres classés en quatre catégories, chacune
pouvant avoir une pondération différente.
Oral : 3/ 10 Réactivité lors des questions
Respect du timing
Aisance d’expression
Clarté de la problématique
Orthographe
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Pour beaucoup d’étudiants, écrire un mémoire de fin d’étude est une tâche pour le moins ardue. Doté bien souvent d’un
coefficient élevé dans la moyenne globale, il doit représenter une synthèse des acquis méthodologiques et du niveau de
connaissance de l’étudiant et reste bien souvent présenté comme un travail intense, difficile et extrêmement long –
puisqu’on vous donne presque un an pour l’écrire, c’est qu’il doit falloir bien un an pour l’écrire, n’est-ce pas ?
Pourtant, avec un peu de méthode, vous pouvez fournir un excellent travail en un temps record. Dans le monde de
l’entreprise, travailler vite et bien s’appelle être productif et c’est un signe de performance. C’est tout le propos des
quelques lignes qui vont suivre, qui tenteront de vous donner brièvement quelques ficelles d’efficacité personnelle afin de
produire nettement plus vite un travail d’aussi bonne facture. En clair, l’idée est de vous rendre plus efficient.
Qu’est-ce qu’un bon mémoire ? C’est un bon sujet, à la problématique posée clairement, et à laquelle viennent logiquement
répondre les grandes parties de votre mémoire, dans une démonstration équilibrée et objective. Pour aboutir à un tel résultat,
vous aurez à accomplir trois tâches principales :
− rechercher de l’information (pertinente) ;
− lire (beaucoup) ;
− écrire (pas tant que ça finalement).
Sur chacune d’entre elles, il est possible d’augmenter très facilement votre productivité. Vous trouverez donc ci-après une
sélection des méthodes les plus efficaces pour vous aider.
Mais d’abord, désamorçons l’angoisse de ceux qui n’aiment pas écrire et sont effrayés par la montagne que représente 80
pages de mémoire : chaque mois, vous écrivez déjà en moyenne l’équivalent d’un roman de 300 pages rien qu’en SMS. Pas de
panique, donc.
Trouvez un sujet à potentiel professionnel
Pour que votre mémoire vous soit utile une fois diplômé, sélectionnez un sujet concernant le secteur dans lequel vous
souhaiteriez travailler ensuite. L’idée est de commencer dès à présent à vous construire une « expertise », et tant qu’à faire,
une expertise d’avant-garde en vous aidant d’un peu de prospective.
Ne vous limitez pas à Google
Google, qui a remplacé les bibliothèques, n’indexe qu’une toute petite partie du web. Grâce aux méta-moteurs de recherche,
vous accéderez à beaucoup plus d’informations qui vous auraient échappé sinon.
Doublez votre vitesse de lecture
Depuis l’école primaire, vous lisez en moyenne à 300/400 mots par minute. Avec 15 minutes d’entrainement, vous pouvez
doubler votre vitesse de lecture. Et donc passer deux fois moins d’heures les yeux rivés sur vos notes ou votre écran. Pas mal,
non ?
Utilisez Evernote pour tout noter, sauvegarder et retrouver
Au lieu de prendre des notes dans des carnets que vous perdrez, ou de collectionner sur votre navigateur Internet des favoris
que vous ne consulterez jamais, téléchargez Evernote et installez le Web Clipper sur votre navigateur. Vous gagnerez
énormément de temps. |
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Utilisez le Mind Mapping pour construire votre plan détaillé
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Le Mind Mapping accélère votre réflexion et votre créativité. En l’utilisant pour construire votre plan, vous n’aurez besoin que
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il existe des techniques de conditionnement psycho-accoustiques permettant d’accéder instantanément à un état de grande
concentration. Très simples à mettre en œuvre, vous n’avez besoin que… d’un morceau de musique.
Publiez votre mémoire
Une fois votre mémoire soutenu, et puisque vous tenez un sujet d’actualité susceptible d’intéresser les professionnels du
secteur, envoyez-leur un exemplaire et proposez également à un éditeur professionnel de vous publier. Car sachez-le, un
livre professionnel est la meilleure carte de visite que vous pourrez présenter. ●
SUIVEZ L’ACTUALITÉ
Si les petites annonces marquent rapidement leurs limites, il est conseillé de suivre quotidiennement
l’actualité de la communication. Les compétitions d’agences pour remporter un budget sont une opportunité
majeure car cela entraînera souvent pour l’agence victorieuse le besoin d’une aide ponctuelle pour
travailler sur ce budget. L’étudiant proposera donc utilement ses services dès la publication des résultats
(ceux-ci sont annoncés quotidiennement par les newsletters de type CB News ou Stratégies) ou, mieux
encore, lors de l’annonce des compétiteurs retenus en short list.
Le suivi de l’actualité doit aussi s’effectuer au sein de la presse économique. Le site Internet du
journal Les Échos annonce quotidiennement et gratuitement les grands mouvements économiques.
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Cela permet à l’étudiant de profiter des opportunités du marché pour mieux cibler sa candidature. Un
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étudiant ayant rédigé son mémoire sur une activité sur laquelle telle entreprise annoncera un
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ANTICIPEZ
N’hésitez pas à compléter votre CV par des activités qui vous paraissent en lien avec le type de travail
souhaité. Le thème du développement durable peut sembler attractif pour un étudiant : celui qui, sur son
CV, indiquera du bénévolat au sein du WWF ou des Amis de la Terre, aura un avantage pour espérer un
poste en communication environnementale. Bien sûr, l’activité doit être réelle et si possible un peu
ancienne.
Si vous souhaitez travailler dans un domaine particulier, la gestion des crises, les télécoms
ou la distribution, ne vous contentez pas des salons pour étudiants. Ces lieux sont surchargés et
la concurrence souvent trop forte. Privilégiez les lieux professionnels où les étudiants sont
nettement moins nombreux. Les contacts sont souvent beaucoup plus utiles et cela démontre une
forte motivation de votre part.
LA DÉRIVE INSTRUMENTALE
N’oubliez pas qu’il s’agit du premier écueil. Ne commencez pas par vouloir faire des sites intranet
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ou de belles plaquettes. Ayez toujours le réflexe : quel est l’objectif ? Le diagnostic ? Le message ?
La cible ? etc.
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SOYEZ PROFESSIONNEL
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Être professionnel veut dire ne pas se contenter de faire « esthétique » ou de se faire seulement
plaisir, mais rechercher l’efficacité maximale. C’est la condition de votre légitimité future.
SOYEZ MOBILE
Fonctionnellement et géographiquement.
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« Le sujet de la relation entre l’éthique et la communication est plus que jamais d’actualité. L’éthique a rapport avec la morale,
et étymologiquement avec les mœurs et coutumes. Beaucoup pensent que la communication, par principe, n’est pas morale
puisque chargée de valoriser l’entreprise ou l’organisation qui l’initie, donc ne présentant qu’un point de vue. L’expression
souvent entendue “Ce n’est que de la com !” est significative du peu de considération pour notre discipline. De même,
l’opposition entre l’information qui serait objective et donc noble et la communication ne joue pas en faveur de cette dernière.
Bien sûr, la communication n’est pas objective, elle est là pour valoriser. Il arrive même qu’à force de vouloir « vendre » une
image (d’une entreprise, d’une organisation, d’un homme politique, etc.), elle en arrive à survendre, voire à manipuler. Mais les
hommes et femmes qui font ce métier prennent de plus en plus en compte deux principes.
Un principe « de réalité » tout d’abord. Ce qui crée l’image n’est pas que la communication, mais aussi et surtout les résultats,
les faits, les comportements bons et mauvais. Avoir une communication en décalage avec la réalité, c’est prendre le risque
d’être contre-productif. On ne peut pas toujours dire toute la vérité, mais on ne doit dire que la vérité.
Un principe « d’interactions » ensuite. Communiquer ne se limite pas à envoyer un message à une cible. C’est aussi prendre
en compte le jeu d’autres acteurs (les parties prenantes) qui sont émetteurs, ou contre-émetteurs eux-mêmes. C’est enfin et
surtout comprendre les publics auxquels on s’adresse, leur logique, leurs attentes, ce qui est acceptable ou pas.
La communication éthique doit intégrer ces deux principes, seule façon d’être durablement efficace car responsable. » ●
Entrer dans un réseau professionnel quand on est encore étudiant !
Communication & Entreprise, première organisation professionnelle de la communication en France avec 1 700 adhérents. Depuis de
longues années, elle observe et s’implique au cœur de ce secteur, afin de faire bouger les lignes et contribuer au rayonnement, à la
reconnaissance et à la montée en légitimité de la communication.
Depuis plusieurs années, les étudiants peuvent adhérer à cette association et se connecter aux acteurs, directeurs de la communication et
agences, qui font le secteur.
En 2014, sous l’impulsion du comité Relations Écoles, Start’In, le premier réseau dédié aux étudiants et aux jeunes professionnels de
la communication a vu le jour.
L’enjeu : faciliter l’entrée des étudiants de plein pied dans le marché de la communication d’entreprise. ■
« Dialoguez avec des professionnels, à commencer par vos profs qui sont souvent aussi acteurs de la
communication dans des organisations. »
Claire O’Meara, vice-présidente,
représentant la Fondation Nicolas Hulot
« Suivez régulièrement l’actualité économique des entreprises et les grands débats, cela vous aidera
aussi à mieux choisir votre voie. Pour se frayer un chemin, il faut commencer par connaître le
paysage. »
Isabelle Ockrent, directrice de la communication du Groupe RATP
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aspects de son métier mais, pour être crédible vis-à-vis de ses interlocuteurs au sein de l’entreprise,
il doit posséder une bonne culture générale d’entreprise, surtout s’il travaille au niveau corporate :
finances, notions juridiques, institutions politiques… et surtout, ne pas oublier de benchmarquer. »
Carole Trivi, ancienne étudiante du Celsa, 2006
« Ne vous contentez pas de ce que vous apprenez. Être un bon communicant c’est d’abord être en
empathie avec le monde extérieur, en comprendre les ressorts et observer les gens vivre, saisir ce
qu’ils aiment et ce qui les heurte, regarder ce qu’ils regardent, lire ce qu’ils lisent. »
Valérie Bernis, Directeur Général Adjoint de GDF SUEZ
en charge des Communications, Marketing et Développement Durable
« La communication est une activité sociale, de mise en commun des savoirs et des perceptions, dans
un monde ouvert. Découvrez ce monde à travers plusieurs disciplines, politiques, économiques,
artistiques, arpentez-le via des voyages et des expériences, ayez le goût des autres. Vous n’en serez
que plus pertinent lorsque vous communiquerez ! »
Céline Mas, Directrice Générale associée, Occurrence
« Essayer de confronter, tout au long de la scolarité et le plus souvent possible, ce qui est exprimé
par les enseignants avec les événements qui surviennent dans l’actualité et la communication qui leur
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est associée : cela concrétise les notions et concepts, donne du recul… »
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Bernard Emsellem, président du Forum Vies Mobiles
et Conseiller du Président de SNCF
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« Commencer dès que possible à rencontrer des professionnels de son secteur, en prenant un café,
en sollicitant un rendez-vous... Jeunes diplômés ou professionnels plus expérimentés, ce sont leurs
témoignages qui peuvent aider à appréhender telle ou telle profession mais aussi à en découvrir
une myriade d’autres dont on ne savait même pas qu’ils existaient. C’est une manière de
commencer à pratiquer le réseau et à apprendre à chercher l’info au bon endroit ! »
Anne-Laure Prévost conseillère spéciale partenariats et relations institutionnelles,
Wikimedia, Réseau Start in Com de Communication & Entreprise
« Songez chaque jour à développer deux formes d’agilité différentes, la première concernant vos
qualités intellectuelles (de réflexion critique, de rédaction, de capacité à synthétiser des données et
les ordonner), la seconde concernant votre capacité à constituer un réseau et des contacts
susceptibles de servir votre future insertion professionnelle dans la communication. »
Isabelle Lebreton, responsable du Master 2 Communication
des entreprises et des institutions, Celsa
■ Être créatif
« Surtout travaillez la créativité. La stratégie de la communication se base notamment sur la
créativité, et celle-ci ne peut pas être enseignée, mais seulement stimulée. C’est pourtant l’étudiant
qui doit exercer son côté créatif. »
Jordi Xifra, professeur en communication
à l’Université Pompeu Fabra (Barcelone, Espagne)
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■ Commencer à se constituer une « identité professionnelle »
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« Développez un centre d’intérêt précis pour vous démarquer des communicants généralistes lorsque
viendra le temps de la recherche d’emploi. »
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« Commencez votre recherche d’emploi avant la soutenance du mémoire, redoublez vos mini-
expériences professionnelles. »
Bojana Duleva, ancienne étudiante
de l’Université catholique de Louvain, 2011
« Pensez long terme : saisissez, en fin d’études, l’opportunité de vivre des expériences d’insertion
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professionnelle au moyen de programmes mis à disposition par votre établissement ou par les acteurs
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publiques nationaux et européens. Cela peut vous permettre d’entrer dans le vif de la profession
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tandis que les notions théoriques sont encore fraîches à votre esprit. »
Luca Merzetti
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« Garder en tête que ce n’est pas la fin, ce n’est que le début : le champ des possibles s’ouvre, et
parfois c’est la panique ! Ne pas se précipiter et prendre le temps de se poser LA question : de quoi
ai-je envie pour ma vie professionnelle ? Sans négliger d’autres questions connexes importantes : de
quel environnement de travail ai-je besoin pour m’épanouir ? Quels sont les critères essentiels pour
moi dans le choix de mon futur emploi ? Quel mode de management ai-je envie d’expérimenter ? »
Anne-Laure Prévost, conseillère spéciale partenariats et relations institutionnelles, Wikimedia,
Réseau Start in Com de Communication & Entreprise
« Chercher un poste qui donne le maximum d’opportunités quant à la variété des problématiques
traitées et y rester longtemps. Le deuxième poste sera, quant à lui, consacré à un
approfondissement. »
Bernard Emsellem, président du Forum Vies Mobiles
et Conseiller du Président de SNCF
Carole Trivi
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« Favoriser le contenu. Le communicateur est un expert en communication qui met ses compétences
au service de l’entreprise qui l’emploie. Or, dans chaque entreprise domine un corps professionnel
qui ne connaît rien aux communications, alors que le communicant connaît habituellement peu le
contenu qu’il doit mettre en marché. Si le communicant n’investit pas le champ de contenu de son
entreprise, il sera toujours considéré comme un outsider et aura de la difficulté à s’imposer. »
Bernard Dagenais, professeur à l’Université Laval (Québec)
« Soyez modeste, n’abordez pas la vie professionnelle avec des idées préconçues. La marque, la
réputation sont des actifs intangibles d’une grande valeur que l’on ne peut protéger et promouvoir
qu’après avoir acquis une connaissance parfaite de l’entreprise, sa culture, sa stratégie, ses parties
prenantes. »
Michel-Hubert Jamard, Senior editorial advisor, euro2C
« Ne vous crispez pas sur ce que vous croyez connaître car la première réunion, le premier dossier
va vous faire douter. Aucun cas de communication n’est complètement assimilable à un autre. Il faut
donc savoir s’adapter. »
Valérie Bernis, Directeur Général Adjoint de GDF SUEZ en charge
des communications, Marketing et Développement Durable
« Ne vous focalisez pas sur un réseau professionnel trop étroit, multipliez les contacts avec les
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professionnels pour qu’ils vous expliquent leur univers professionnel. Et allez-y, les carrières sont
rarement linéaires. »
Isabelle Ockrent, directrice de la communication du Groupe RATP
« Être très proche du terrain, humble, vous êtes des prestataires au service des autres. »
Armelle Volkringer, vice-présidente de Publicis Consultants
■ Agence ou annonceur ?
« Si vous démarrez en agence, accrochez-vous ! C’est la meilleure formation pour débuter. »
Claire O’Meara, directrice de la communication - Campus Condorcet
« Si vous êtes plutôt intéressé(e) par l’entreprise, une première expérience en agence vous permettra
d’apprendre très vite à vivre des problématiques différentes. Si vous êtes intéressé(e) par l’agence,
une première expérience en entreprise vous permettra d’acquérir des connaissances qui vous seront
précieuses plus tard face à vos futurs clients. »
André de Marco, conseiller stratégique de la Fondation Nicolas Hulot
« Les meilleures perspectives de carrière dans la communication sont à chercher chez ceux, annonceurs ou
agences, qui ont compris un point fondamental : la règle du jeu est désormais l’interactivité (entre
émetteurs et publics, et des publics entre eux). »
Pierre Siquier
« Soyez ouvert aux expériences, il n’y a pas de bonne voie pour démarrer sa carrière : entreprises,
agences, secteur public, ONG, free lance. Ne confondez jamais communication et publicité. »
Pascal Tanchoux, fondateur associé de Pyksis Communication
et ancien directeur de la communication de Pfizer
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By
Bibliographie
Théories de la communication
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Communication corporate
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Communication interne
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Digital
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Communication de crise
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By
Index général
5W 22
A
Aaker David 246, 251
Accompagnement du changement 198
Achat d’espace 245, 349
Actif immatériel 244
Actionnaires 337-355
Action(s) 337, 345
ADERE (Auto Diagnostic
Environnemental pour les
Responsables d’Événements) 305
Advertising Value Equivalent (AVE) 302
Affaires publiques 329
Agence de presse 288
Agenda setting 23
Agent ambassadeur 149
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Albanel Christine 162
$!
ANAE 303, 305
Analyses sémiologiques 123
4$
Apicil 196
Architecture de marque 251, 253
Aristote 8
Assistant(e) chef de projet
événementiel 612
Assistant(e) de communication 575
Associated Press 288
Attaché(e) de presse 577
B
Bad buzz 421, 422, 424, 436
Bagieu Pénelope 424
Barilla Guido 424
Barthes Roland 29
Bartoli Anne 12
Baseline 232
Bateson Gregory 26
Beaudoin Jean-Pierre 139
Beckham David 327
Bellon Michèle 196
Berhault Gilles 526
Berlo David 19
Bertalanffy Ludwig von 10
Blair Tony 327
Blanc-Shapira Dan-Antoine 306
Blogs 287
Blogueurs 289
Boîte à idées 157
Bouton Daniel 405
Brand content 310
Brand equity 245
Branding 242, 243, 256
Branson Richard 145
Breton Thierry 243
Brouat Laurent 272
Brown Kenon A. 430
Buzz marketing 404
C
Cally Élodie 300
Capital immatériel 243
Capital marque 244
Casseurs de pub 66
|
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Cavazza Fred 395
$!
Chambers John 145
Change management 205
4$
D
Debray Régis 32
Déjeuner de presse 299
Delassus Laurent 231
|
|\/
de Montety Caroline 74, 76
$!
de Saussure Ferdinand 29
Design 232
4$
Directeur(trice)
artistique 605
By
E
École de Palo Alto 26
ÉcoPublicité 531
Effets cognitifs 117
Effets conatifs 117
E-mailing 390
Employer brand 263
Endorsement 252
Enlart Sandra 145
Entretiens individuels 123
E-réputation 407, 409, 411, 412, 413
Espace public 33
Études
qualitatives 120
quantitatives 120
Évaluation 407
Événementiel 303
Extension de marque 256
Eyun-Jung Ki 430
F
Feedback 15
FING 74
Flash d’information 167
Focus-group 123
Fondation 465
Forums 405
François Ludovic 331
|
|\/
Friedman Milton 70
$!
Fumey Christelle 65
4$
G
By
H
Habermas Jürgen 33
Hamon BenoÎt 328, 446
Havet Pierre 195
Heiderich Didier 412, 445
Hoax 426
Huyghe François-Bernard 331
I
Identité
de marque 254
sonore 231
visuelle 220, 222, 227
Indicateurs
d’audience 126
d’efficacité 126
d’émission 126
de moyens 126
Influence 52, 329
Innis Harold 23
Institut National de la Propriété
Industrielle 249
Internet 372, 374
Intranet 181
Investor Relations 350
ISO 26000 58
J
Jakobson Roman 13, 28
|
|\/
Jeandet Antoine 265
$!
Jeanneret Yves 32
4$
interne 163
Journaliste 289
Journaliste d’entreprise 609
K
Kapferer Jean-Noël 254
Klein Naomi 37
Kormann-Esmel Anne-Elvire 329
KPI (Key-Performance Indicator) 125, 332, 415
L
Lartigau Thierry 400
Lasswell Harold D. 21
Lazarsfeld Paul 24, 110
Lee Ivy 280
Léger Jean-Yves 348
Lévy Maurice 541
Lipovetsky Gilles 35
Livre d’entreprise 169
Lobbying 52, 326, 328
Logo 210, 215, 222, 225, 276
Loi Sapin 69
M
Macheret Paul 260
Magazines internes 162
Malinowkski Bronislaw 10
Malraux André 467
Maquettiste PAO 608
Marge d’erreur 122
Marketing digital 404
Mark Zuckerberg 145
Marque(s) 239, 241, 243, 254, 276
caution 256
corporate 256
employeur 209, 263, 265, 266, 268, 269
gamme 255
ombrelle 256
produit 255
McLuhan Marshall 23
Mécénat 456, 461, 472, 479, 504, 529
Mécénat culturel 470
Mécène 497
|
|\/
Médias 290
$!
Médias audiovisuels 179
Médiologie 32
4$
Merton Robert 10
Méthode
By
N
Naming 495
O
OPA 364, 367, 421, 428
Owyang Jeremiah 417
P
Page Larry 145
Parrainage 474, 498, 500, 506, 512, 515
Parties prenantes 333
Patrin-Leclère Valérie 74, 76
Personal branding 243
Philippe Lentschener 244
Phishing 426
Piotet Jean-Pierre 90
Planneur(euse) stratégique 592
Plateforme de marque 257, 258, 260
Platon Jean-Marc 220
Polman Paul 145
Presse 282
Price premium 247
Prime de prix 247
Profit split 247
Publicité financière 352, 353
Publicité online 386, 389
Public Relation Value (PRV) 302
Publics affairs 326
Pusey Frédérique 280
R
Radio 179
Rapport annuel 351
Ratio média-hors média 66
Relations
médias 280, 293, 294
|
|\/
presse 349
$!
publics 49
Relief from royalty 248
4$
Réseau social
d’entreprise 181, 187
externes 189
Réseaux sociaux 271, 391, 395, 401, 409
Responsable
de communication online 594
de la communication externe 593
de la communication interne 142
de la communication ressources humaines 597
de la fabrication 616
de l’identité visuelle 599
des publications 598
de supports graphiques et audiovisuels 601
Retombées médias 301
Retombées presse 284
Reuters 288
Riboud Antoine 198, 455
Riboud Franck 406
Richard Stéphane 179
Rifkin Jérémy 23, 64, 74
Riley John et Matilda 20
Risques 439
Roads shows 350
ROI 78, 111
Roue de Deming 113
RSE (Responsabilité sociale des entreprises) 58, 305, 455
Rumeur 425
S
Sacchi Laurent 91
Salmon Christian 37
Salon(s) 303, 322, 324
Sander Jean-Marie 298
Schramm Wilbur 21
Schumpeter Joseph 199
Sciences de l’Information et de la Communication (SIC) 8
Secrétaire de rédaction 610
Serres Michel 63
Service de communication interne 140
Shandwick Weber 313
Shannon Claude 16, 26
Shared 252
SIC 9
Signature 232
|
|\/
SIG (Service d’Information du Gouvernement) 59
$!
Site corporate 377
Site web 381, 385
4$
Spamming 426
Spencer Herbert 10
Spin doctors 62
Sponsoring 456, 462, 473, 479, 484, 488, 492
Sponsoring culturel 489
Sponsoring sportif 489
Stakeholders 333
Stand 319, 320
Storytelling 37, 103
Stratégie
de parrainage 494
digitale 372, 375
d’influence 330
RSE 519
T
Tableau d’affichage 155, 156
Tableaux de bord 128
Taux
d’engagement 127
de redevances 248
Télévision 286
Transformation digitale 372, 374
Trivialité 33
U
User-Centric 375
User Generated Content 374
V
Vaccaro Antoine 469
Vanderbiest Nicolas 423
Veron Éliseo 31
Viveret Patrick 74
Voyage de presse 300
W
Wanamaker John 110
Watzlawick Paul 27
Weaver Warren 16, 26
Web 2.0 391, 394
Web centric 407
|
|\/
Webmaster 617
$!
Web sémantique 394
Wellhoff Thierry 460
4$
Winkin Yves 27
Wolton Dominique 11, 14, 34
Wren John 541
Y
Yunus Muhammad 298
Index des marques
A
AACC 56
Accenture 483
Accor 98, 170, 188, 190, 210, 220, 228, 231, 236, 398, 480, 514, 529
ACIDD 525
Adia 219
Adidas 474, 479, 487
AEG 210
Aerospatiale 219
AFCI 119, 143
AG2R La Mondiale 477, 486, 510, 517
Agence de la biomédecine 61
Agence France Presse (l') (AFP) 288
Air France 210, 231, 337, 398
Air Liquide 194, 365
|
|\/
Ajax 218
Alcan 365
$!
B
Badoit 219
Banania 218
Banette 510
Banque Populaire 225, 474, 486
Batimat 325
BBC 227
BBDO 239
Bearing Point 198
Beneteau 212
Benetton 219
Bic 71, 218, 252, 510
Black & White 219
BlueLink 237
BMW 212, 220, 231, 474
BNP Paribas 162, 178, 219, 220, 290, 474, 482, 486, 496, 498
Bosh 510
Boulanger 273
Bouygues 210, 218, 529
Bouygues ou SFR 483
|
|\/
Bouygues Telecom 407
$!
BPCE 225
British Petroleum 216
4$
Burmah-Castrol 216
Burson-Marsteller 139, 434, 449
C
Caisse d’Épargne 74, 212, 225
Cajoline 212
Canderel 297
Cap’Com 60
Capgemini 273, 407
Capgemini Consulting 269
Capitalcom-Innov’Acteurs 157
Carrefour 231, 337, 390, 439, 441, 483, 504, 510
Cartier 169, 218, 478, 511
Casino 526
Castorama 380
Cemagref 238
CerPhi 469
Cevipof 65
Chanel 169, 219
Chaumet 169
Chevron 228
CIC 510
Cisco 145, 241
Citroën 210, 220, 223, 475
CLAI 451
Clarins 480
Club Campra 511
Club Méditerranée 271, 309, 517, 529
Club Procom 193
CNES 144
CNRS 149
Coca-Cola 50, 210, 213, 218, 240, 478, 479, 487, 519
Cochonou 510
Cofidis 92, 215, 477
Colas 479
Colgate Palmolive 239, 240
Communication & Entreprise 521, 536
Concorde 440
Costa Concordia 434
Côte d’Or 251
Crédit Agricole 97, 115, 144, 175, 182, 220, 231, 298, 318, 355, 478, 479
Crédit du Nord 219
D
Danone 70, 91, 144, 165, 170, 198, 273, 356, 366, 377, 383, 440, 455, 495, 522
|
|\/
Danone Communities 529
$!
Darty 210
Décathlon 272
4$
E
eBay 241
EDF 73, 188, 190, 217, 231, 270, 355, 429, 430, 482, 511, 528
Elaee 545, 562
Elior 101, 229
Engie 229, 301
ERDF 104
ESG/IICP 435
Esso 70, 223, 224
Europ Assistance 291, 428
Eurotunnel 337
Eurovision 510
F
Facebook 71, 127, 187, 395, 396, 398, 411, 423, 427, 435
FDJ 505
FedEx 228
Ferrari 218
Festina 510
Festival de Cannes 491
Findus 252, 432
Fleury Michon 300
Fondation ARC 379
Fondation de France 467, 468
Fondation KT Wong 511
Fondation La Poste 511
Fondation Louis Roederer 511
Fondation Nature & Découvertes 499
Fondation Orange 510
Fondation Total 510
Française des Jeux 474
France 2 510
France 3 510
France Télécom 162, 179, 478
|
|\/
G
$!
4$
H
Haribo 510
Havas Worldwide Paris 159, 556
Heidi 160
Heineken 219, 495
Hermès 218
H&M 423
Hoecht 64
HSBC 510
Hyundai 228
I
Ibis 480
Ibis budget 510
IBM 72, 228, 337, 404
iDTGV 501
I&E 139
IICP 536
IKEA 242
Indeed 269
Inergie 143
Instagram 401
Institut d’études CSA 159
Interpublic 556
Irstea 238
J
|
Jaguar 223
|\/
JCDecaux 191
$!
Johnson & Johnson 441
4$
K
By
Kawasaki 510
Kering 356
Kiabi 203
KitKat 424, 435
Kleber 219, 510
Klein 216
Kodak 198, 479
KPMG 510
Kraft 201, 366
Kraft Foods 251
Krys 510
L
Lacoste 220, 223, 255
Lagardère Active 83
Lajaunie 218
La Maison de la Communication 556
La Poste 193, 497
Lauder 257
La Vache Qui Rit 212, 214
LCL 474, 510
Le Bon Marché 219
Le Cercle des économistes 511
Le Coq sportif 510
Le Gaulois 510
Lego 242
Lenovo 479
Lesieur 219, 514
Levi’s 387
Levi Strauss 216
LinkedIn 187, 266, 271
Linkfluence 409
Livre de Poche 219
L’Occitane 529
L’Oréal 269, 288, 355, 407, 480, 514, 528
LVMH 455, 476, 478
M
Macif 383, 519
Makheia 65, 142, 557
Manpower 266, 268
Marlboro 218
|
|\/
Mastercard 313
$!
Mavic 510
Max Havelaar 218
4$
Mazarine 557
Mazars 273
By
Mc Cain 510
McDonald’s 55, 211, 228, 425, 479
Mediameeting 180
Mediator 440
Meetic 291
Mercedes 221, 223
Mercure 480
Mesh 74
Michelin 211, 213, 216, 220
Microsoft 198, 410
Milka 212, 219, 251
Minolta 219
Mittal 364
Mondelez International 473
Monsanto 70
Morris 515
Mosaic 160
N
Naf Naf 216
Nerim 51
Nescafé 240
Nespresso 165, 491
Nestlé Waters 491
Nexans 182
Nike 211, 228
Norac 516
Norauto 193
Norbert Dentressangle 510
Novotel 480
Novothic 52
NRJ 224
Numéricable 220
Nutella 444
O
Observatoire de la réputation 90
Observatoire international des
crises 445
Occurrence 60, 65, 88, 191
Occurrence Healthcare 114
Ogilvy & Mather 239
Omnicom 541, 556
|
|\/
Opéra de Paris 500
$!
Orange (d') 143, 162, 178, 188,
202, 218, 229, 271, 273, 290, 401, 474, 495, 510
4$
Orangina 416
Ordre national des pharmaciens 114
By
Orolia 300
P
Pampers 242
Paribas 352
Pechiney 365
Pepito 223
Pepsi 228
Perrier 219, 519
Petit ambulances 510
Peugeot 210, 497
Pinterest 402
Pitchville 557
PMU 94
Pollutec 325
Powerbar 510
Praevens SAS 150
Presstalis 202
Procter & Gamble 64, 217, 239, 503
Prudential 229
PSA 356
PSA Peugeot Citroën 219
Publicis 541, 556
PWC 269, 509
Q
Quies 491
R
Radio France 285, 437, 510
RAGT Semences 510
Randstad 491
RATP 53, 164, 473, 491, 516
Red Bull 488
Rémond 441
Renault 168, 220, 223, 231, 252, 355, 491
Rhône-Poulenc 64
Ricoré 251
Roland Garros 496
RTE 400, 402
S
|
|\/
Saatchi&Saatchi 240
$!
Sacem 144, 166, 176
Safran 517
4$
T
TBWA 36, 159
TBWA Corporate 435
Technicolor 93
Teisseire 510
TF1 211
The Body Shop 57
Toblerone 242, 251
Total 475, 503, 522, 528, 529
TotalFinaElf 440
Tour de France 213, 496, 510, 518
|
|\/
Toyota 483
$!
Troc’Heures 380
Truffaut 272
4$
Twitter 71, 271, 335, 396, 397, 410, 411, 423, 427, 435
By
U
Ubisoft 160
UDA 438
UDA-Harris Interactive 547
Unilever 145, 269
Union des annonceurs 521
UPS 241
V
Van Cleef & Arpels 169
Veolia 269, 483
Veolia Environnement 176
Viadeo 271
Vichy 416
Ville de Paris 59
Vinci 219, 483, 504, 507
Vinci Autoroutes 185, 514
Viparis.com 316
Virgin 229
Visa 479
Vittel 378, 510
Vivendi 337, 483
Vizzavi 250
Voirin Consultants 187
Volkswagen 479, 529
Voyages-sncf.com 64
Vuitton 170, 212, 508
W
We Agency 124
Wellcom 460
Wolff Olins 227
WPP 541
WWP 556
Y
Yamaha 256
Yoplait 223
Youtube 402
Yves Saint Laurent 169
|
|\/
$!
4$
By
DES MÊMES AUTEURS
Assaël Adary
Les 100 premiers jours d’un(e) dircom, avec J.-J. Salomon, Éd. du Palio, 2014.
L’ISO 26000 en pratique : Faire de la responsabilité sociétale un levier de performance sur l’entreprise, avec S. Lecomte,
Dunod, 2012.
Comment votre swing peut améliorer votre management, 18 leçons de business par le golf, Éd. du Palio, 2012.
Évaluez vos actions de communication, Mesurer pour gagner en efficacité, avec C. Mas et B. Volatier, 2e éd., Dunod,
2012.
Toute la fonction Communication, avec T. Libaert et A. Riom, Dunod, 2010.
Checklists pour s’organiser, avec J.-C. Finidori et B. Volatier, Eyrolles, 2010.
Souriez, vous êtes mesurés, avec B. Volatier, Jacques-Marie Laffont, 2001.
Thierry Libaert
La Communication de crise, Dunod, « Topos », 4e éd., 2015.
Les Nouvelles Luttes sociales et environnementales, avec J.-M. Pierlot, Vuibert, 2015.
|
|\/
La Communication externe des entreprises, avec M.-H. Westphalen, Dunod, « Topos », 4e éd., 2014.
$!
La Communication interne des entreprises, avec N. d’Almeida, Dunod, « Topos », 7e éd., 2014.
4$
Céline Mas
Évaluez vos actions de communication, avec A. Adary et B. Volatier, Dunod, 2012.
Les Métiers de la communication, avec P. Joo, Ellipses, 2012.
Cultures[s], forces et défis du XXIe siècle, sous la direction de F. Adibi et C. Galent, Lepublieur.com, 2012.
Femmes et Politique, avec C. Allan, Ellipses, 2007.
Marie-Hélène Westphalen
La Communication externe des entreprises, avec T. Libaert, Dunod, « Topos », 4e éd., 2014.
Le Marketing de la peur, avec S. Michels et B. Sananès, Eyrolles, 2014.
La Communication externe de l’entreprise, avec T. Libaert, Dunod, « Topos », 3e éd., 2011.
Le Dicom, Triangle, CB News, 1992.
|
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$!
4$
By
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier mes élèves qui par leurs questions m’élèvent et me maintiennent dans un doute fertile, mes proches, pour mes
nombreux weekend « Communicator », désormais synonymes pour eux d’absence, les collaborateurs d’Occurrence qui ont inspiré
plusieurs contenus de cet ouvrage.
Assaël Adary
Merci à mes étudiants qui m’obligent à un effort de clarté et de simplicité permanent, cela change une vie.
Thierry Libaert
Merci à mes très chers Gabriel, Marie, JP et Alexandre Mas ainsi qu’à OPD qui m’inspirent chaque jour. Merci à Occurrence pour des
projets toujours neufs.
Céline Mas
Ce livre doit beaucoup à l’expérience de ceux qui m’ont précédée dans cette voie. Je sais tout particulièrement gré à Eudes Delafon de
|
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m’avoir fait connaître, en ses tout débuts, l’univers de la communication.
$!
Marie-Hélène Westphalen
4$
By
CONTRIBUTIONS
Les auteurs remercient particulièrement tous ceux qui ont bien voulu apporter leur contribution à cet ouvrage et notamment :
Christopher Abboud (Twitter), Guillaume Aper (JCDecaux), Cyril Arcamone (Fleishman-Hillard), Guillaume Aper (Afci), Anthony
Babkine (TBWA Corporate) Jean-Pierre Beaudoin (I&E), Nathanaël Becker (Eikos), Laurence Beldowski (Communication &
Entreprise), Jean-Marc Bernardini (RATP), Valérie Bernis (GDF SUEZ), Pascal Beucler (Mslgroup), Vincent Bézard, Stéphane Billiet
(We Agency), Jacinthe Busson (Kontest), Dan-Antoine Blanc-Shapira (Sensation), Jérôme Bondu (Interligere), Marie-Anne Boucher
(Ernst & Young), Laurence Boulin (EDF), Catherine Brégand (NORAC), Caroline Bruel (Club Méditerranée), Vincent Brulois
(Université Paris 13), Élodie Cally (Orolia), Éric Camel (Angie), Dominique Candellier (UDA), Valérie Carayol (Université Bordeaux 3),
Julien Carette (Euro RSCG C&O), Nicolas Castex (Citigate), Andrea Catellani (UCL), Jérôme Chambin (GDF Suez), Philippe Charton
(EDF), Édouard Chastenet de Castaing (Université Lyon 3), Didier Chauvin (Université Rennes 2), Pierre Chavonnet (Teymour
Corporate), Sophie Clejan (Orange), Anne-Marie de Couvreur (Mediameeting), Patrick Dalbin (PWP), Anne-Gabrielle Dauba-
Pantanacce (Google), Christian Debergh (Dragon rouge), Bernard Deljarrie (Cap’Com), Marie-Eve Deltenre (Vivaqua), Michel
Derdevet (RTE), Nicolas Deschamps (Orange), Marielle Desmarais (Armadesis), Fabienne Dulucq (Sanofi), Boris Eloy (Servair), Marc
Entwistle (Accenture), Quentin Gilliotte (Occurrence/Université Paris Descartes Master CESSA) Guilhem Fouetillou (Linkfluence),
Tristant Gaillot (Le chaînon manquant), Hubert Gallais (Mediameeting), Carole Gambini (Eurocopter), Virginie Garin (RTL), Éric Giuily
(CLAI), François Guillot (Angie + 1), Sophie Glemet (Toyota), Pierre Gomez (Occurrence), Sonia Gueorguiev (Groupama), Jean-Louis
Guériat (GDF SUEZ), Florence de Haas (FdH Conseil), Didier Heiderich (OIC), Hedi Hichri (Fleishman-Hillard), Michel-Hubert Jamard
|
|\/
(Areva), Béatrice Javary (Simply Market), Anne-Elvire Kormann-Esmel (APCO Worldwide), Thierry Lartigau (RTE), Erwan Lecoeur
(consultant), Judicaël Lefebvre (PMU), Jean-Yves Léger (consultant), Jean-Luc Letouzé (Communication & Entreprise, IICP), Tea
$!
Lucas de Pesloüan (Burson Marsteller), Paul Macheret (Areva), Denis Marquet (Crédit Agricole), Nathalie Marx, Alain-Pierre Meeus
4$
(Infrabel), Bénédicte Menanteau (Admical), Patrick Miot (Bytheway), Bernard Motulsky (Université du Québec), Dominique Musset
(Renault), Laurent Ollivier (Aressy), Rémy Ossard (consultant), Valérie Perruchot-Garcia (Axa), Jean-Marie Pierlot (Amnesty
International), Stéphanie Pitet (Pitchville), Clotilde Provost (Alstom Transport), Aurélie Renard (AFCI), Laurent Reynes (I&E), Caroline
By
Rialland (So Comment), Anne Rolet (Orange), Claire Romanet (Elaee), Patrick Ropert (SNCF), Laurent Sacchi (Danone), Charlotte
deSereville (SACEM), Virginie Sido (Accor), Antoine Sire (BNP Paribas), Jacques Suart (Elior), Aurélie Sutter (Bluelink), Valérie
Swaen (Louvain School of Management), Philippe Thirion (ERDF), Antoine Vaccaro (CerPhi), Christian van den Haute (consultant),
Monique Wahlen (Le Cabinet), Thierry Wellhoff (Wellcom).
Un remerciement particulier aux associations de communication : AFCI, Communication & Entreprise, Entreprises & Médias,
l’ANAé, l’AACC, Communication Publique, Cap’Com et l’Union des annonceurs ; votre ouverture au monde universitaire est précieuse
pour les étudiants.
Les auteurs remercient vivement les entreprises ayant contribué à l’illustration de cet ouvrage :
24 Heures Le Mans ; Accor ; Agence de la Biomédecine ; AIBF ; Alstom Transport Finance ; AMF ; Association Transat Jacques
Vabre ; Banque Populaire ; Bic ; BNP Paribas ; BPCE ; Casino ; Chantal Thomass ; Club Med ; Coca-cola ; Cofidis ; Crédit Agricole,
Danone ; Dianes de Longines ; Ebay ; EDF ; Elior ; Eurockéennes ; Europ Assistance ; Fleury Michon ; France Inter ; Galeries
Lafayette ; Google ; Havas Paris ; IBM ; Infrabel TV ; Innocent ; La Chose ; La Parisienne ; Lagardère Active ; Le Figaro ; Le Journal
d’Abbeville ; Le Tour de France ; Lego ; Louis Vuitton ; Macif ; Mairie de Paris ; Mazars ; Nerim ; Nike ; NRJ ; Orange ; Ordre
national des Pharmaciens ; Pl4y international ; PMU ; PPR ; Primagaz ; Qualitel ; RATP ; Red Bull ; Région Charente-Maritime ;
Réseau ferré de France ; Rock en Seine ; RTE ; Salon Postbac ; Servair ; Simply Market ; Société Générale ; Sodexo ; Sosh ;
Starbucks ; Suez Environnement ; The Body shop ; Thomas Cook ; Total ; Triathlon des roses ; Ubisoft ; venteprivée.com ; Veolia
Environnement ; Ville de Paris ; viparis.com ; Voyages-sncf.com.
CRÉDITS PHOTOS
© Danone ; p. 379 : © Triathlon des roses ; © Pl4y international ; p. 380 : © venteprivée.com ; p. 381 : © Société générale ; p. 383 :
© Macif ; p.390 : © madpixblue – Fotolia.com ; p. 393 : © nchlsft Shutterstock.com ; p. 398 : visuel haut : © goku4501 – Fotolia.com ;
visuel bas : © idspopd – Fotolia ; p. 401 : © BNB Paribas ; p. 402 : © RTE ; p. 405 : © Primagaz ; p. 420 : © Vernon Wiley – istock ;
By
p. 422 : © Total/Marco Dufour ; p. 424 : © Herb Rica – Fotolia.com ; p. 429 : © EDF ; p. 431 : © Le Figaro ; p. 432 : © fkruger –
Fotolia.com ; p. 435 : © Matteo Berlenga - Fotolia.com ; p. 437 : © Facebook ; p. 439 : © Wikipédia, Aphis.usda.gov BSE 3.jpg PD-
USGov-USDA, domaine public ; p. 441 : © Radoslaw Brzozo - Fotolia.com ; p. 444 : © psstockfoto – Fotolia.com ; p. 449 : © RVNW -
Fotolia.com ; p. 454 : © wk1003mike – shutterstock.com ; p. 473 : © RATP - Photo Bruno Marguerite ; p. 475 : © Banque Populaire ;
p. 476 : © La Parisienne ; p . 477 : © Cofidis-Luc Percival ; p. 485 : © 24 Heures Le Mans ; p. 486 : © Crosnier-Lemaistre-Curutchet
KMSP ; p. 488 : © Red Bull ; p. 490 : © Eurockéennes ; p. 491 : © RATP – Reproduit avec autorisation ; © Rock en Seine ; p. 497 :
© Tarchyshnik Andrei –Shutterstock.com ; p. 501 : © Association Transat Jacques Vabre – design.fr – Jean-Marie Liot/DPPI ; p. 506 :
© Prix Dianes de Longines ; p. 511 : photo © Yann DeJacque / Le Journal d’Abbeville ; p. 512 : © mitrija – Fotolia.com ; p. 527 : ©
Casino ; p. 538 : © sylvaine thomas - Fotolia.com ; p. 550 : © Rawpixel © Shutterstock ; p. 570 : © ssuaphotos – shutterstock.com