Agir - Pour - Le - Plaisir Du Conjoint

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Agir

pour le plaisir !
Préserver sa sexualité lorsqu’on souffre
de polyarthrite rhumatoïde

Cette brochure a été réalisée avec le soutien institutionnel des laboratoires Roche Chugai
Nous remercions les experts qui ont contribué à l’étude
«Fatigue, qualité de vie et sévérité de la maladie chez des patients polyarthritiques en France»
et à la rédaction de cette brochure :
Pr Bernard Combe, CHU de Montpellier
Dr Anne-Sophie woronoff, vice présidente de l’association andar
Dr sylvain mimoun, Paris
Pr Aleth Perdriger, CHU de Rennes

nous remercions pour leur participation à la rédaction de ces brochures :


Dr sylvain mimoun, Paris
Pr Aleth Perdriger, CHU de Rennes
Nous remercions également les Laboratoires Roche Chugai pour leur soutien institutionnel.

Coordination, rédaction : EmPatient / Paris Biotech Santé / 24 rue du Faubourg St-Jacques 75014 Paris
www.empatient.fr / 01 53 10 53 24
Conception et réalisation graphique : Christian Scheibling
Photos : ©istockphoto
Imprimé avec le soutien des laboratoires Roche et Chugai - mars 2012
Un problème fréquent...
trop souvent passé sous silence
Chez les personnes qui souffrent de polyarthrite rhumatoïde (PR), de grands
progrès ont été faits dans le traitement de la douleur, de l’inflammation ou du
handicap dans les activités de la vie quotidienne. Par contre, l’impact de la PR sur la
vie sexuelle des patient(e)s reste un sujet trop peu abordé en consultation ou dans
les congrès et conférences.

L
es troubles de la sexualité sont loin Mais les obstacles signalés par les per-
d’être exceptionnels chez les personnes sonnes interrogées ne sont pas seulement
atteintes de PR. Quelques études se physiques. Entre un quart et un tiers d’entre
sont spécifiquement penchées sur le elles disent souffrir d’un sentiment de culpa-
sujet. En 2010, l’ANDAR a mené une enquête bilité ou de frustration qui nuit à leur vie

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auprès de ses membres, à laquelle plus de sexuelle. De plus, pour un quart des patients,
1 300 patients et patientes ont répondu (âge le manque de compréhension du partenaire
moyen : 64 ans, 84 % de femmes, ancienneté est également source de difficultés.
de la maladie  : 19 ans en moyenne). Parmi
ces personnes, 56 % avaient une vie sexuelle Au vu de ces résultats, il serait logique de pen-
active au cours des douze derniers mois, en ser que les troubles de la sexualité sont un
particulier les personnes de moins de 55 ans sujet fréquemment abordé lors des consul-
pour lesquelles ce pourcentage atteint 85 %. tations médicales. Néanmoins, presque trois
quarts des personnes ayant ce type de dif-
Cette enquête révèle que la PR a un impact ficultés n’abordent jamais le sujet avec leur
négatif sur la vie sexuelle de 70 % de ces per- médecin et deux tiers d’entre elles ne sou-
sonnes et que, pour 66 %, la maladie consti- haitent ni en discuter, ni être aidées dans ce
tue un obstacle aux relations sexuelles. Chez domaine.
les personnes sexuellement actives, la vie
sexuelle était moyennement satisfaisante Il convient cependant de relativiser. En fait,
(5,4 sur une échelle de 0 à 10). la difficulté plus de la moitié des patients souffrant d’une
la plus souvent citée est la diminution du PR conservent une vie sexuelle active et par-
désir sexuel. environ, la moitié des patients fois satisfaisante. Les problèmes sont réels,
s’en plaint. De plus, pour environ un tiers des mais sont rarement sévères au point de com-
patients, les problèmes de sécheresse vagi- promettre toute vie sexuelle.
nale ou d’articulation raides et douloureuses
nuisent à la satisfaction sexuelle.
De multiples causes
qui se combinent
De nombreux autres facteurs peuvent se combiner pour perturber le désir ou les
relations sexuelles. Connaître et dépister ces causes permet de prévenir et de
soulager d’éventuelles difficultés.

D
ans l’enquête menée en 2010 par Les effets indésirables des traitements
l’ANDAR, les troubles de la sexua- Les traitements de la PR, ou ceux prescrits
lité ont été plus fréquemment pour soulager d’autres symptômes, peuvent
déclarés par les personnes qui perturber la sexualité. Fatigue, troubles de
étaient les plus gênées au quotidien par l’érection, sécheresse vaginale ou perte du
leur PR (handicap mesuré par le score HAQ*). désir sexuel peuvent être des effets indé-
Au-delà de la sévérité de la maladie, un âge sirables, d’où l’importance d’en parler avec
plus élevé et un « moral » plus bas ont été son médecin. Par ailleurs, la prise de poids
également identifiés comme affectant né- ou la perte de cheveux sont des effets indé-

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gativement la qualité de la sexualité des sirables qui peuvent entraîner une mau-
personnes interrogées. vaise image de soi et nuire au désir.

Les difficultés physiques Les problèmes relationnels


Même si la PR n’affecte pas les organes de La maladie chronique introduit une distance
la sexualité, le handicap et la douleur liés à au sein d’un couple, distance souvent nour-
la maladie peuvent avoir des conséquences rie par les peurs : peur de faire ou d’avoir mal
sur la vie sexuelle  : articulations doulou- pendant l’amour, peur de parler de la PR et
reuses, raideurs et mobilité réduite peuvent de ses conséquences sur la vie du couple,
être source de frustration. Ces difficultés peur que son partenaire choisisse de refaire
physiques peuvent également avoir un im- sa vie avec une personne en meilleure santé,
pact psychologique. De plus, l’anxiété ou les peur de ne pas être à la hauteur des attentes
sentiments dépressifs, fréquents lors d’une de son partenaire, etc. Face à ces multiples
maladie chronique, font souvent passer la craintes, le dialogue est essentiel pour désa-
sexualité au second plan. La fatigue est sou- morcer les conflits.
vent en cause dans la perte du désir sexuel.
Cette fatigue peut être liée à l’inflammation
chronique, aux troubles du sommeil, aux
traitements, etc. (pour plus d’information,
consultez la brochure «Du tonus en plus ! »).

* HAQ : Le score HAQ est destiné à connaître les répercussions de la PR sur les capacités du patient à
effectuer les activités de la vie quotidienne (se lever, s’habiller, manger, marcher, etc.). Il est mesuré à
partir d’un questionnaire portant sur les huit derniers jours qui inclut le besoin éventuel d’aides ou
d’accessoires.
Se plaire à soi-même
pour plaire à l’autre
Avoir une image satisfaisante de son corps et se sentir désirable sont nécessaires
pour que naisse le désir sexuel. Lorsqu’on souffre de PR, comment faire pour
préserver ces sentiments malgré les symptômes, le handicap et les traitements ?

Acceptez les changements ce préjugé. Petit à petit, l’intimité en souffre


liés à la maladie et des tensions apparaissent dans le couple,
«  Plus facile à dire qu’à faire  !  » Pourtant, nourries par un sentiment partagé d’isole-
les patients qui parviennent à s’accepter ment. Lorsque votre corps renoue avec le
tel qu’ils sont (y compris avec la fatigue, les plaisir, le handicap passe au second plan.
hauts et les bas ou les sautes d’humeur)
sont catégoriques  : accepter son nouveau Ne négligez pas votre apparence
soi-même est un élément central pour re- Les patientes le disent souvent : ce n’est pas
trouver le chemin du plaisir. Pour y parve- parce qu’on souffre de PR que l’on doit négli-
nir, le dialogue est la meilleure voie  : avec ger son apparence. Et ce conseil vaut aussi
les membres de votre famille, avec d’autres pour les hommes ! Continuez à prendre soin
patients, avec un professionnel de la santé
psychique, etc.
de vous. Si vous avez du mal à vous raser,
vous maquiller, vous coiffer ou teindre vos
cheveux, demandez de l’aide à un proche ou
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Refusez les stéréotypes à un professionnel. Impliquer son conjoint
Dans l’esprit de nombreuses personnes, dans ce type de tâche permet également de
seuls des êtres en pleine santé auraient le renforcer l’intimité.
droit à une sexualité satisfaisante. Faites Néanmoins, il est essentiel de se souvenir
table rase de ces idées fausses qui pour- que le pouvoir de séduction ne repose pas
raient entraîner votre couple dans un cercle seulement sur l’apparence physique. Le
vicieux. En vous considérant comme trop désir sexuel se nourrit également de senti-
malade pour avoir droit à une vie sexuelle, ments tels que la confiance et le sentiment
vous risquez de changer la perception de de ne pas être jugé.
votre partenaire qui, à son tour, va intégrer

L’ amour, Pendant les relations sexuelles, com-


me pendant le sport, le cerveau
un excellent sécrète des substances particulières,
les endorphines, qui ont un effet
antalgique apaisant et réduisent les symptômes
douloureux. Cet effet dure plusieurs
heures et de nombreux patients
souffrant de PR apprécient aussi la
sexualité pour cette raison.
En parler
avec son partenaire
Même chez les amateurs de plaisanteries grivoises, il existe une gêne certaine,
voire un tabou, à l’idée de discuter de sa sexualité avec son partenaire.
Pourtant les personnes qui s’y risquent sont souvent étonnées de la facilité
de la conversation et des bénéfices qu’elles peuvent en tirer.

Communiquez avant • Parce que les difficultés sexuelles n’ont


les relations sexuelles pas toutes la PR pour origine, discutez
De nombreux sujets peuvent être abordés ensemble de vos envies. Souffrez-vous
ensemble, pourquoi pas en partageant un de routine  ? Aimeriez-vous que certaines
moment d’intimité comme, par exemple, choses changent au sein du couple ?
un dîner aux chandelles. Autant que faire
se peut, parlez d’abord de ce qui vous Communiquez pendant
fait du bien plutôt que de vos troubles. les relations sexuelles
Quelques exemples. Pendant l’amour, il est important de dialo-
guer. Ne forcez pas votre partenaire à devi-

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• Quand vous sentez-vous plus disponible ner comment vous réagissez à ce que vous
pour l’amour  ? Parlez-en tranquillement êtes en train de faire ensemble. Dites-lui
entre vous sans que cela soit une demande ce qui est agréable et éventuellement ce
«  obligatoire  » ou un reproche adressé à qui est douloureux sans faire un « arrêt sur
l’autre. Quelle attitude adopter quand les image » sur cette douleur.
poussées inflammatoires rendent l’amour Souvenez-vous que, contrairement aux
impossible ? idées reçues, parler avec complicité pen-
• Quels sont vos sentiments respectifs sur les dant l’amour ne casse pas la magie de
changements physiques liés à la PR ? Com- l’instant.
ment impactent-ils votre désir et celui Enfin, gardez à l’esprit que, du moment
de votre partenaire  ? Essayez de trouver que cela se passe entre deux adultes
ensemble les moyens de profiter de ce qui consentants qui y trouvent chacun du
reste possible sans attendre que la gêne plaisir, TOUT est permis.
disparaisse.

Contraception Chez les femmes qui souffrent de PR, les


méthodes de contraception doivent parfois
et PR être adaptées. Par exemple, certaines pilules
contraceptives peuvent être mal supportées
et exacerber les symptômes. De plus, cer-
tains traitements contre-indiquent l’usage
du stérilet du fait d’un risque augmenté
d’infection de l’utérus. Dans le doute, parlez-
en avec votre gynécologue.
Anticiper
pour mieux apprécier
Lorsqu’on souffre de PR, il peut s’avérer nécessaire de planifier davantage ses
relations sexuelles. Ce besoin de prévoir ne diminue en rien le désir ni le plaisir.

Vous préparer et préparer votre corps Faites l’amour au moment


Avant l’amour, il peut être utile de préparer où vous êtes le moins fatigué(e)
votre corps au plaisir. Un bain chaud (avec La fatigue étant le grand ennemi du désir
ou sans votre partenaire…) vous détendra sexuel, il est préférable d’identifier le mo-
et assouplira vos articulations. Vous pou- ment de la journée où vous avez le plus
vez également en profiter pour pratiquer d’énergie pour le consacrer à la vie sexuelle.
les exercices d’assouplissement qui vous Matin ou après-midi, cela dépend des per-
ont été indiqués. De plus, un massage ou sonnes. De plus, en prévision d’un moment
une séance de longs préliminaires sensuels d’intimité, il sera possible d’économiser ses
pourront vous laisser le temps d’ouvrir la forces et de se reposer dans les heures qui
porte au désir. précèdent.

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Prenez un antalgique avant l’amour Prenez votre temps
Pour réduire l’impact négatif de la douleur, pour plus de plaisir
il peut être intéressant de prendre un médi- Planifier ses rapports sexuels permet éga-
cament antalgique une heure ou une demi- lement d’y consacrer plus de temps. Les
heure avant les rapports sexuels. Demandez préliminaires peuvent être plus longs, les
conseil à votre médecin sur le médicament partenaires ont plus de temps pour explorer
et la posologie à utiliser. De plus, suivre scru- de nouvelles positions ou de nouvelles pra-
puleusement le traitement qui vous a été tiques. La satisfaction sexuelle y gagne ce
prescrit contre la PR aide également à lutter qu’elle a pu perdre en spontanéité.
contre la douleur.

Il n’y a pas que Lorsqu’on souffre de douleur ou de


handicap, il est essentiel de garder à l’esprit
la pénétration que la sexualité ne se résume pas à la
pénétration. D’autres pratiques peuvent
dans les rapports apporter tout autant de plaisir. Enfin, il est
sexuels ! important de rappeler que la tendresse, la
confiance, l’intimité, l’abandon de soi sont
des sources de plaisir tout aussi efficaces
que les ébats plus… « sportifs ».
Partir du plaisir
pour retrouver le désir
Plaisir ou désir ? Trop souvent la confusion règne sur ces deux éléments de la sexualité.

L
e plaisir est le bien-être physique et procher l’appétit sexuel de l’appétit tout
psychique que l’activité sexuelle, quelle court. Ne dit-on pas que l’appétit vient en
qu’elle soit, procure. Le désir est l’envie mangeant ? Lorsqu’on n’a pas faim, le plai-
de se livrer aux jeux du plaisir, seul(e) sir gustatif, les saveurs et les odeurs se lient
ou en compagnie. De nombreuses per- néanmoins pour déclencher l’appétit. Il en
sonnes atteintes de PR, et en particulier des est de même pour l’appétit sexuel : le plaisir
femmes, déclarent que la maladie a fait dis- fait progressivement monter le désir.
paraître leur désir sexuel (leur libido). Pour-
tant, caché derrière cette baisse de libido, le N’attendez pas que
plaisir est, le plus souvent, toujours présent. le désir arrive spontanément
Que ce soit seul(e) ou avec son partenaire,
Pourquoi s’intéresser au plaisir il est important de goûter de nouveau aux
sexuel lorsqu’on n’a plus plaisirs de la sexualité pour retrouver le che-
de désir sexuel ? min du désir. Ce travail sur vous-même peut

8 Parce que, pour les personnes qui souffrent


d’un manque de désir, le plaisir sexuel est le
fil qui va permettre de remonter jusqu’au
tout à fait commencer en utilisant les res-
sources de votre imagination. L’important
est de ne pas laisser votre corps oublier le
désir et à la satisfaction sexuelle. Pour com- plaisir. Petit à petit, le désir reviendra pro-
prendre cette idée, il est intéressant de rap- gressivement.

3 idées fausses à combattre


« La sexualité est innée. »
Malheureusement, c’est loin
« Le sexe, c’est donner
du plaisir à l’autre. »
« Le sexe, c’est tout ou rien. »
Trop de personnes pensent que
d’être vrai. Acquérir une sexua- Oui, mais pas seulement. Les les rapports sexuels doivent
lité satisfaisante est souvent sexologues disent que « la sexua- être exceptionnels… ou ne pas
l’apprentissage de toute une lité est un égoïsme partagé  » être. Mieux vaut apprendre
vie, expérience après expé- où chacun donne et prend du à voir «  la bouteille à moitié
rience. Il est donc normal de plaisir, pas forcément au même pleine  » et avancer ensemble
parfois connaître des échecs moment. Cet échange doit être vers une sexualité toujours plus
et d’avancer à petits pas vers équilibré mais il n’y a pas de épanouie.
la satisfaction. mal à ce qu’il soit à sens unique
de temps en temps.
Trouver les positions
les plus agréables
Lorsqu’on souffre de douleurs ou de mobilité réduite, il est parfois nécessaire
d’essayer de nouvelles positions amoureuses, plus adaptées à ses capacités.
Cette double page vous présente quelques positions qui ont été identifiées par des
personnes souffrant de PR. Selon votre taille, votre poids ou votre handicap, vous
pourrez sûrement en adopter certaines. Sinon, inspirez-vous en pour improviser.

P
our trouver des positions amou- Si vos mains, poignets ou coudes sont dou-
reuses qui vous conviennent, il faut loureux, préférez des positions où vous êtes
tenir compte de votre handicap. Par sur le dos. Placez des oreillers pour soutenir
exemple, si bouger vous fait mal, vos coudes. Gardez vos doigts repliés en
mieux vaut choisir des positions où votre forme de poing.
partenaire est celui qui est mobile. Si vous
avez peur d’avoir mal, veillez à toujours Si votre cou est douloureux, évitez de placer
conserver un peu d’espace pour vous retirer des oreillers derrière votre tête et veillez à

9
en cas de douleur. En règle générale, pensez ne pas trop plier ou tordre votre cou.
à la position que vous adoptez pour dormir.
Partez de cette position-là. Si vos hanches sont douloureuses, il est pré-
férable de rester allongé(e) sur le côté ou de
rester debout en se calant sur un meuble,
par exemple.

Si vos genoux sont douloureux, essayez de


garder vos jambes droites, sans flexion.
Sept exemples de positions moins douloureuses

Figure 1  : L’homme est sur le dos et


peut être soutenu par des oreillers.
La femme porte son poids sur ses
genoux ou ses coudes. Cette posi-
tion est adaptée aux cas où l’homme
souffre d’arthrite des hanches ou
des genoux.

Figure 2 : La femme est à genoux, son


torse soutenu par un meuble ou des
coussins. Ses genoux sont soutenus

10
par des oreillers. Cette position est
adaptée lorsque la femme souffre des
hanches, mais elle ne convient pas à
celles qui souffrent des épaules.

Figure 3  : Les deux partenaires


sont debout. L’homme est derrière.
La femme s’appuie sur un meuble
de la bonne hauteur pour plus d’équi-
libre et de stabilité. Cette position
convient la plupart des cas.
Figure 4  : La femme est sur le dos
avec les genoux fléchis. Cette posi-
tion est efficace lorsque la femme
souffre de douleurs des hanches.

Figure 5  : Les partenaires sont


sur le côté, face à face. Cette
position est adaptée en cas de dou-
leurs de dos.

Figure 6 : La femme est sur le dos,


ses genoux rapprochés, avec des
oreillers sous les hanches et les
cuisses. L’homme porte son poids
sur ses mains et ses genoux. Cette
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position est adaptée lorsque la
femme souffre des hanches et des
genoux, ou si elle a du mal à écarter
les jambes.

Figure 7  : Les partenaires sont sur


le côté, l’homme étant derrière.
La femme peut placer un oreiller
entre ses genoux. Cette position est
adaptée lorsque la femme souffre
des hanches.

Adapté d’une brochure de la Arthritis Foundation, Atlanta, USA (www.arthritis.org) rédigée


par Graciela Alarcon, MD, MPH, JoAn Boggs, MSW, Sandra L. Curry, PhD, Stephen B. Levine, MD,
et Lewis Neemme, PhD.
En parler à mon médecin ?
Je ne pourrai jamais !
Les personnes dont la vie sexuelle est réduite à cause de la PR refusent trop
souvent d’aborder ce sujet avec leur équipe soignante. Pour ceux et celles
qui souhaitent en parler, comment s’y prendre ?

Comment faire Pourquoi en parler


pour briser la glace ? à mon médecin ?
Profitez d’une discussion sur vos traite- Si vos problèmes sexuels sont liés à la
ments pour aborder indirectement le fatigue, à la dépression ou aux effets in-
sujet. « Est-ce que ce traitement peut désirables de vos traitements, votre mé-
affecter ma vie de couple  ?  » « Dois-je decin pourra prendre des mesures pour
m’attendre à des effets indésirables sur soulager ces symptômes et prévenir une
ma vie sexuelle ? » « Dois-je utiliser un aggravation de ces problèmes.
mode de contraception différent ? ». Selon vos souhaits, votre médecin
Même si cela est difficile à croire, il est pourra vous orienter vers un autre pro-

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souvent plus facile d’aborder le sujet fessionnel de santé habitué à ce type
lorsque votre partenaire est présent lors de trouble  : gynécologue, sexologue,
de la consultation (et qu’il est d’accord relaxologue, psychologue, etc.
pour participer à la discussion). Pour réduire l’impact négatif de la dou-
Annoncez que vous souhaitez en parler leur, votre médecin pourra vous pres-
au moment de la prise de rendez-vous crire un traitement antalgique à prendre
et demandez que votre médecin vous dans l’heure qui précède les rapports
réserve un peu plus de temps pour cette sexuels.
discussion.
Parlez-en aux membres de votre équipe
soignante avec lesquels vous êtes le plus
à l’aise  : infirmière, gynécologue, voire
médecin généraliste. Ils pourront men-
tionner à votre rhumatologue que vous
souhaitez en parler.

Le traitement des Certains obstacles à une sexualité satisfaisante


peuvent être levés par un traitement
troubles physiques médicamenteux approprié. C’est le cas, par
de la sexualité exemple, des troubles de l’érection contre
lesquels des traitements peuvent être
prescrits, ou de la sécheresse vaginale contre
laquelle a minima l’usage d’un gel lubrifiant
hydratant vous sera conseillé.
Consulter un sexologue ?
Vous voulez rire...
À l’idée d’aller consulter un sexologue, la plupart d’entre nous manifestent
une réticence indignée. Pourtant, l’expérience et le recul de ces professionnels
de santé sont des atouts considérables pour trouver ou retrouver
une sexualité satisfaisante.

Consulter un sexologue pour la première fois est souvent source d’anxiété. Peur de ne pas
être « normal », réticence à aborder un sujet aussi personnel, crainte d’être jugé(e) ou de se
voir conseiller des pratiques qui nous choquent…

Qu’est-ce qu’un sexologue ? Que fait le sexologue en cas de PR ?


On distingue trois types de sexologues. Dans le cadre de la PR, le travail du sexo-
Le médecin sexologue a suivi, après les logue consiste à réapprendre aux patients
sept années d’études médicales, trois an- à avoir une sexualité satisfaisante en par-

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nées d’études spécialisées et a obtenu un tant de leurs habitudes et de leurs capacités
diplôme inter-universitaire de sexologie. dans ce domaine.
Il peut prescrire des examens cliniques et Souvent, son travail commence par une
proposer un traitement médicamenteux. question simple  : «  Pouvez-vous avoir du
Certains sont également gynécologues, uro- plaisir en dépit de la douleur et du handi-
logues ou psychiatres. cap ? » En partant de la notion de plaisir, il
Le psychologue sexologue est un psycho- va aider le ou la patiente à retrouver le dé-
logue diplômé qui a effectué, en plus de sir et l’accompagner pour ses premiers pas
son cursus universitaire de psychologie, des vers une « nouvelle » sexualité plus harmo-
travaux de recherche et obtenu un certificat nieuse.
d’études spécialisées en sexologie. Le sexologue apprend également au patient
Le sexothérapeute n’a pas de statut officiel. à ne pas idéaliser la sexualité des autres et
Il peut avoir suivi une formation, mais cela à relativiser ses troubles. Maladie chronique
n’est pas toujours le cas. ou pas, les troubles de la sexualité sont fré-
Si vous souhaitez consulter un sexologue, quents et chaque cas est différent. En mobi-
votre médecin vous indiquera un profes- lisant le ou la patiente et son partenaire, le
sionnel de confiance. sexologue leur apprend à communiquer, à
établir des pratiques satisfaisantes pour le
couple et à éviter la routine.
«
Ils, elles en parlent…

Dans ma vie sexuelle, la polyarthrite a d’abord été un vrai problème.


Avec le temps, j’ai appris à surmonter mes blocages et mes préjugés.
Je suis devenue plus ouverte à mes envies et à celles de mon mari.
Au début, en discuter n’a pas été facile, ce n’est pas dans les habitudes
de notre génération. Mais la maladie nous a forcés à en parler et,
au final, je trouve qu’on y a gagné. »
Huguette, 67 ans

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« Vivre au quotidien avec une polyarthrite oblige à apprendre
à être attentif à son corps, à ce qui nous fait du bien ou aggrave
les symptômes. Je suis devenue bien plus sensible à ce que je
ressens et notre vie sexuelle en a été enrichie, malgré les précau-
tions nécessaires et les limites imposées. Faire l’amour est devenu

«
une autre expérience  : je m’y sens plus présente qu’avant, plus
vivante. »
Françoise, 58 ans

Continuer à avoir une vie de couple n’a pas été facile. Ma femme
refusait la maladie et se renfermait sur elle-même. Nous avons
traversé un désert de plusieurs années. C’est sa gynécologue qui
lui a fait prendre conscience du fait qu’elle était toujours une femme
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et qu’elle avait droit au plaisir. Retrouver une sexualité a pris du
temps, ce n’est pas encore facile tous les jours, mais on y travaille
et les tensions entre nous ont beaucoup diminué. »
Alain, 62 ans
Souffrir de PR ne doit pas être vécu comme la condamnation
à une vie sexuelle amoindrie. Malgré les obstacles créés par la
maladie, il est possible de continuer à avoir une vie sexuelle riche,
avec le soutien de son équipe soignante.
Pour certains, la PR a été l’occasion de développer une sexualité
plus satisfaisante malgré les contraintes imposées par les
symptômes. Leur vie sexuelle est fondée sur une meilleure
communication au sein du couple, davantage de confiance et
un amour qui intègre l’autre avec ses qualités, ses défauts et son
handicap. « De l’aimer, de le(la) protéger, de lui demeurer attaché
dans la santé et dans la maladie… »

01725/SANT/1111

Cette brochure a été réalisée avec le soutien institutionnel des laboratoires Roche Chugai

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