La Consolidation en IFRS - 2
La Consolidation en IFRS - 2
La Consolidation en IFRS - 2
SOMMAIRE
Paragraphe Sujet
1. Définition
2. Historique
3. Utilité, objectifs et limites de la consolidation
1.1 Utilité
1.2 Objectifs
1.3 Limites
1. Définition :
La consolidation est une technique permettant de réunir les comptes de plusieurs entités ayant des
intérêts communs mais préservant chacune sa personnalité juridique.
Selon la norme IAS 27.4, les états financiers consolidés sont « les états financiers d’un groupe
présentés comme ceux d’une entité économique unique ».
2. Historique :
L'histoire de la consolidation remonte à plus d’un siècle. Quelques dates sont à retenir:
Aux États-Unis
En Grande-Bretagne
En Allemagne
En France
Dans le présent fascicule, la notion « états financiers individuels » devrait être appréhendée dans un sens beaucoup
plus large que sa définition normative.
Les états financiers consolidés d'une société donnent une présentation plus complète que les états
financiers individuels au regard de plusieurs domaines : le patrimoine, la situation financière, les
résultats et l'activité.
3.1.1. Le patrimoine
Les états financiers consolidés mettent en évidence tout le patrimoine dont le groupe a la gestion.
Ce patrimoine peut être représenté par des usines, des biens immobiliers, du matériel ou même
des actifs financiers. Il est plus évocateur que les titres des entreprises consolidées mentionnés
parmi les immobilisations financières de la société consolidante.
De plus, la valeur de ces actifs est inscrite au coût d'entrée de ce bien dans le périmètre de
consolidation. Si ce bien est transféré d'une entreprise à l'autre, il ne change pas de valeur.
Les états financiers consolidés présentent toutes les créances et dettes, à l'égard des tiers
extérieurs au groupe, relatives aux entreprises comprises dans la consolidation. Dans les états
financiers individuels de la société consolidante sont mentionnés des prêts ou des emprunts à
l'égard d'autres entreprises du groupe. Dans les états financiers consolidés, ces créances et dettes
internes au groupe sont éliminées. Seules les véritables créances et dettes à l'égard des tiers sont
présentées dans les états financiers consolidés.
Cette présentation est plus explicite que les états financiers individuels vis-à-vis des prêteurs et
investisseurs. Elle donne une réalité plus complète sur la véritable situation financière du groupe.
Ainsi, la situation financière de la société consolidante peut s'avérer très saine, tandis que
l'endettement du groupe est très préoccupant. Inversement, la situation financière de la société
consolidante peut se révéler délicate, sachant que les équilibres financiers de l'ensemble des
sociétés contrôlées sont satisfaisants.
Grâce aux états financiers consolidés, on mesure mieux le volume du chiffre d'affaires réalisé par
le groupe. Il en est de même pour les résultats, puisque les états financiers consolidés visent à
souligner la quote-part des résultats de l'exercice de chaque entreprise attribuée au groupe, que
ces résultats soient distribués ou maintenus en réserves.
Une société consolidante ne fait apparaître dans les états financiers individuels que :
Par ailleurs, le groupe peut faire l'acquisition de titres d'autres sociétés pour en obtenir leur
contrôle majoritaire. Cette acquisition, si elle est opérée à un prix très élevé, met en évidence un
prix d'achat supérieur à la quote-part de capitaux propres correspondante. Dans ce cas, les états
financiers consolidés permettent d'observer si l'investissement lié à l'acquisition de ces titres est
compatible avec les moyens financiers et les résultats du groupe.
Enfin les cessions d'actifs entre les entreprises comprises dans la consolidation, conduisent à
constater des résultats. Ces résultats ne sont pas justifiés au regard des tiers, puisque les
responsables du groupe maîtrisent les transactions internes.
Tous ces éléments inclus dans les états financiers consolidés donnent des informations
comptables et financières. Ils offrent la possibilité de bien mesurer les véritables performances du
groupe et son devenir. Enfin, les états financiers consolidés assurent une vision d'ensemble des
éléments de gestion des entreprises comprises dans la consolidation. La consolidation doit
favoriser l'analyse des véritables performances de chaque entreprise incluse dans la consolidation
et transmet des indications aux responsables du groupe sur la valeur des entreprises dans le
contexte du groupe.
Les états financiers consolidés sont tout à fait révélateurs des véritables performances d'un
groupe. Plusieurs tendances peuvent être dégagées.
3.1.4. La croissance externe
• Elle est négative : la société consolidante peut assurer un développement important par
l'acquisition de titres d'entreprises nouvelles. Si le prix d'acquisition de ces titres est très
élevé, la marge brute d'autofinancement du groupe doit permettre de rembourser les
emprunts qui ont été engagés pour financer l'acquisition. Si les résultats du groupe ne sont
pas suffisants, le groupe sera dans l'impossibilité de faire face à ses échéances.
• Elle est positive : si le groupe peut à un faible prix racheter des titres de sociétés en
difficulté dans un secteur d'activité qu'il connaît bien. Dans l'hypothèse où la
restructuration est efficace, le groupe pourra dégager des résultats par croissance externe.
3.1.5. La croissance interne
Elle est constatée par la performance de l'ensemble des entreprises consolidées, plutôt que celle
de la société consolidante. Cette performance s'entend nette de toutes opérations réalisées dans le
groupe qui aurait généré des résultats internes. Dans une approche simplifiée, on substitue à
l'encaissement des dividendes de la société consolidante, les véritables résultats économiques des
sociétés du groupe.
3.2. Objectifs
Les objectifs des états financiers consolidés peuvent être multiples :
• répondre à des besoins d'informations légales,
• privilégier la vision économique des comptes : c'est le but recherché de la consolidation
légale, celle qui doit être publiée,
• donner une vision financière du groupe, dépouillée de tous les financements entre les
sociétés du groupe,
• analyser les résultats du groupe selon une approche personnalisée.
SOMMAIRE
Paragraphe Sujet
Préambule
1. Etendue du périmètre de consolidation
2. Notion de contrôle exclusif
2.1 Contrôle de droit
2.2 Contrôle de fait
2.3 Contrôle contractuel
3. Notion de contrôle conjoint
4. Notion d’influence notable
5. Exclusions du périmètre de consolidation
5.1 Exclusion des filiales
5.2 Exclusion des coentreprises
5.3 Exclusion des entreprises associées
6. Mesure de contrôle et de dépendance
6.1 Pourcentage de contrôle
6.2 Pourcentage d’intérêt
Préambule :
Toute entreprise qui possède une ou plusieurs filiales doit établir des états financiers
consolidés.
Lorsqu’une entreprise mère est elle-même filiale d’une autre, il peut être plus utile d’avoir une
vue d’ensemble du groupe auquel elle appartient que du sous-ensemble qu’elle constitue avec
ses propres filiales.
C’est pourquoi l’IAS 27 exonère de l’obligation d’établir des états financiers consolidés
l’entreprise qui est elle-même filiale d’une autre société publiant des comptes du groupe
conformes aux IFRS. Cette dispense est néanmoins subordonnée à trois autres conditions. Il
faut en effet :
Selon le § 12 de la norme IAS 27, les états financiers consolidés comprennent toutes les
entreprises qui sont contrôlées par la mère, autres que les filiales qui sont exclues pour les
raisons exposées dans le paragraphe 16.
En s’attachant strictement à cette définition, et en dehors des cas d’exclusion très limités
énumérés par le 16 de l’IAS 27, le périmètre des états financiers consolidés ne concerne que
les groupes de sociétés composés :
Par ailleurs, les normes IAS 28 et IAS 31 traitant respectivement de la comptabilisation des
participations dans des entreprises associées et de la comptabilisation des participations dans
des coentreprises fixent les méthodes particulières de prise en compte de ces participations
dans les états financiers consolidés.
Mais partant de l’objectif assigné aux états financiers consolidés, à savoir la présentation de la
latitude du pouvoir de contrôle, quel qu’en soit sa forme (total, partiel ou influence notable),
exercé par l’entreprise consolidante sur d’autres entités, on retiendra une conception large du
périmètre de consolidation qui couvrira outre la société mère consolidante :
Pour la norme IAS 27.13, «Le contrôle est présumé exister lorsque la société mère détient,
directement ou indirectement par l’intermédiaire de filiales, plus de la moitié des droits de
vote d’une entité, sauf si dans des circonstances exceptionnelles, il peut être clairement
démontré que cette détention ne permet pas le contrôle. Le contrôle existe également lorsque
la société mère détenant la moitié ou moins des droits de vote d’une entité, dispose :
(a) du pouvoir sur plus de la moitié des droits de vote en vertu d’un accord avec d’autres
investisseurs ;
(b) du pouvoir de diriger les politiques financière et opérationnelle de l’entité en vertu
d’un texte réglementaire ou d’un contrat ;
1
Pour désigner le contrôle total ou exclusif, l l’IAS 27 emploie le terme « Contrôle » tout court.
2
SIC-12 §13.
Ces définitions nous amènent à distinguer trois formes de contrôle exclusif communément
appelés :
• Contrôle de droit
• Contrôle de fait
• Contrôle contractuel
L’aptitude de la mère à disposer du pouvoir sur plus de la moitié des droits de vote en vertu
d’un accord avec d’autres investisseurs, constitue une autre situation de fait prévue par l’IAS
27. (§13-a)
Les circonstances permettant de prouver l’existence d’un contrôle de fait, telles que décrites
dans IAS 27 découlent certes d’une conception large du contrôle faisant prévaloir la substance
et la réalité économique sur l’apparence juridique.
L’appréciation du contrôle ne doit pas se limiter aux droits de vote existants. Il faut prendre
également en compte les droits de vote potentiels actuellement exerçables ou convertibles
découlant, par exemple, des bons de souscription d’actions, des options d’achat d’actions, des
instruments d’emprunt ou de capitaux propres convertibles en actions ordinaires ou autres
instruments analogues.
Exemple 1 : La société « F » a deux gros actionnaires: A qui détient 60% des actions et B qui détient 39%.
Mais il existe aussi des obligations qui peuvent à tout moment être converties contre des actions « F ». B
possède certaines de ces obligations. Si toutes les obligations convertibles émises par « F » étaient
converties, le pourcentage des droits de vote de B passerait à 55%..
Exemple 2 : Le capital de la société « X » est détenu par deux gros actionnaires C et D qui détiennent
respectivement 40% et 25% des droits de vote. Mais D possède également un certain nombre de bons de
souscriptions en actions qui, s’ils étaient exercés, feraient passer le pourcentage de droits de vote de D à
52%.
Le contrôle appartient donc à D, pas à C.
Seuls, les droits de vote potentiels actuellement exerçables ou convertibles doivent être
considérés. Ceux qui ne pourront être exercés ou convertis qu’à une date future et ceux dont
l’exercice ou la conversion est subordonné à la survenance d’un événement particulier ne
doivent pas être pris en compte.
Selon le paragraphe (§13-b) de l’IAS 27, le contrôle contractuel existe lorsque la mère,
détenant la moitié ou moins de la moitié des droits de vote d’une entreprise dispose du
pouvoir de diriger les politiques financière et opérationnelle de l’entreprise en vertu d’un texte
réglementaire (statuts) ou d’un contrat.
Selon le §1 de l’interprétation SIC-12, une entité ad hoc est une entité créée « pour réaliser un
objectif limité et bien défini (e.g. : effectuer une location, des activités de recherche et de
développement ou une titrisation d’actifs financiers). »
Elle peut prendre la forme d’une société commerciale, d’un partnership ou d’une entité sans
personnalité morale. Elle est souvent créée avec des clauses juridiques qui imposent des
limites strictes et quelquefois permanentes du pouvoir de décision de l’organe de direction, du
gérant ou de la direction quant aux opérations de l’entité. Fréquemment ces dispositions
stipulent que la politique de conduite qui fixe les activités courantes de l’entité ad hoc ne peut
pas être modifiée sinon peut être par son créateur ou son initiateur (c'est-à-dire l’entreprise
pour le compte de laquelle l’entité ad hoc a été créée). Elles fonctionnent pour ainsi dire en
« pilotage automatique »
Par ailleurs, le paragraphe 9 du SIC-12 interprétant IAS 27.12 précise que « le contrôle peut
exister même dans des cas où une entreprise ne détient qu’une faible, voire aucune, part des
capitaux propres de l’entité ad hoc. L’application du concept de contrôle impose, dans chaque
cas, l’exercice du jugement à la lumière de tous les facteurs pertinents ».
Le contrôle en substance des entités ad hoc, qui constitue un cas particulier du contrôle
contractuel peut notamment être démontré dans l’une des circonstances suivantes décrites par
le §10 de l’interprétation SIC-12 :
(a) en substance, les activités de l’entité ad hoc sont menées pour le compte de l’entité selon
ses besoins opérationnels spécifiques de façon à ce que l’entité obtienne des avantages de
l'activité de l’entité ad hoc ;
(b) en substance, l’entité a les pouvoirs de décision pour obtenir la majorité des avantages des
activités de l’entité ad hoc ou, en mettant en place un mécanisme “de pilotage automatique”,
l’entité a délégué ces pouvoirs de décision ;
(c) en substance, l’entité a le droit d’obtenir la majorité des avantages de l’entité ad hoc et par
conséquent peut être exposée aux risques liés aux activités de l’entité ad hoc ; ou
(d) en substance, l’entité conserve la majorité des risques résiduels ou inhérent à la propriété
relatifs à l’entité ad hoc ou à ses actifs afin d’obtenir des avantages de ses activités.
Selon IAS 31.24 « une entité contrôlée conjointement est une coentreprise qui implique la
création d'une société par actions, d'un partnership ou d'une autre entité dans laquelle chaque
co-entrepreneur détient une participation. L'entité fonctionne de la même manière que toute
autre entreprise, si ce n'est qu'un accord contractuel conclu entre les co-entrepreneurs établit le
contrôle conjoint sur l'activité économique de l'entité ».
Il découle des définitions précédentes, que le contrôle conjoint suppose :
1- un partage de contrôle
2- un accord contractuel
Cette situation se traduit forcément par l’existence d’un nombre limité de co-entrepreneurs
(deux ou trois). En effet, la multiplicité des co-entrepreneurs participant au contrôle aboutit le
plus souvent à la dilution des pouvoirs effectifs des uns au profit des autres.
L’existence d’un contrôle conjoint ne suppose pas obligatoirement un partage égalitaire des
droits de vote ;
Un partage du capital 60%-40% entre deux co-entrepreneurs, peut par exemple, être
compatible avec une situation de contrôle conjoint si les pouvoirs de contrôle établis
contractuellement sont répartis équitablement et permettent aux deux partenaires d’exercer un
contrôle conjoint.
L’existence d’un accord contractuel est une condition fondamentale pour établir l’existence
d’un contrôle conjoint.
En effet, selon IAS 31.09 « les activités qui ne font pas l'objet d'un accord contractuel pour
établir le contrôle conjoint ne sont pas des coentreprises »
L'accord identifie les décisions qui sont essentielles à la réalisation des objectifs de la
coentreprise et qui nécessitent le consentement de tous les co-entrepreneurs. (IAS 31.11)
La preuve de l'accord contractuel peut être apportée de différentes façons, par exemple par un
contrat conclu entre les co-entrepreneurs ou le procès verbal de leurs discussions. Dans
certains cas, l'accord est incorporé dans les statuts ou dans les règlements de la coentreprise.
Quelle qu'en soit la forme, l'accord contractuel est généralement constaté par écrit et traite de
questions comme :
(a) l'activité, la durée et les obligations de communication financière de la. co-entreprise ;
(b) la désignation du conseil d'administration ou autre organe de direction similaire de la
coentreprise et les droits de vote des co-entrepreneurs.
(c) Les apports en capital des co-entrepreneurs ; et
(d) Le partage entre les co-entrepreneurs de la production, des produits, charges ou résultats
de la coentreprise. (IAS 31.10)
L'existence d'un accord contractuel permet de distinguer les participations contrôlées
conjointement des participations dans des entreprises associées sur lesquelles l'investisseur
exerce une influence notable. (IAS 31.09)
L'accord contractuel peut identifier l'un des co-entrepreneurs comme le gestionnaire ou le
gérant de la coentreprise. Le gestionnaire ne contrôle pas la coentreprise mais agit en vertu
des pouvoirs qui lui ont été délégués, conformément aux politiques financières et
opérationnelles dont sont convenus les co-entrepreneurs selon l'accord contractuel. Si le
gestionnaire a le pouvoir de diriger les politiques financières et opérationnelles de l'activité
économique, il contrôle la coentreprise et celle-ci est alors une filiale du gestionnaire et non
une coentreprise. (IAS 31.12)
4. Notion d’influence notable :
Selon IAS 28.02 « L'influence notable est le pouvoir de participer aux décisions de
politique financière et opérationnelle de l'entreprise détenue, sans toutefois exercer un
contrôle ou un contrôle conjoint sur ces politiques ».
La norme IAS 28, établit une présomption d’influence notable.
En effet, « Si un investisseur détient, directement ou indirectement par le biais de filiales,
20% ou plus des droits de vote dans l'entreprise détenue, il est présumé avoir une influence
notable, sauf à démontrer clairement que ce n'est pas le cas. Inversement, si l'investisseur
détient, directement ou indirectement par le biais de filiales, moins de 20% des droits de vote
dans l'entreprise détenue, il est présumé ne pas avoir d'influence notable, sauf à démontrer
clairement que cette influence existe. L'existence d'une participation importante ou majoritaire
d'un autre investisseur n'exclut pas nécessairement que l'investisseur ait une influence
notable ». (IAS 28.06)
La norme IAS 28.07 fixe en outre des exemples de critères pouvant démontrer l’existence
d’une influence notable par l’investisseur, à savoir :
Ainsi, il est indispensable, pour l’IAS 27.16, qu’existent des indications montrant que la
filiale est acquise avec l’intention de la céder dans un délai de douze mois et que la direction
recherche activement un acquéreur.
De plus, les termes « dans un proche avenir » ont été remplacés par les termes « dans un
délai de douze mois », à l’instar de la norme anglaise FRS 2 susvisée.
Lorsqu’une filiale précédemment exclue du périmètre de consolidation n’est pas cédée dans
un délai de douze mois, elle doit être consolidée à compter de la date de l’acquisition, sauf
dans des circonstances définies de manière très restrictive dans IAS 27.18.
Par ailleurs, pour l’IAS 27 révisée en décembre 2003, une entité n’est plus autorisée à exclure
du périmètre de consolidation une entité qu’elle continue à contrôler du simple fait que cette
entité est soumise à des restrictions durables et fortes qui limitent de façon importante sa
capacité à transférer des fonds à la société mère. Désormais, le contrôle doit avoir disparu
pour que l’exclusion intervienne.
En effet, l’IASB a décidé de ne plus retenir comme critère d’exclusion d’une filiale du
périmètre de consolidation les restrictions sévères et durables qui limitent la capacité d’une
filiale de transférer des fonds à sa mère dans la mesure où de telles circonstances n’empêchent
pas l’exercice du contrôle. L’IASB a décidé, aussi, que lors de l’appréciation de sa capacité de
contrôler une filiale, une mère devrait considérer les restrictions qui pèsent sur le transfert des
fonds. A elles seules, de telles restrictions n’empêchent pas le contrôle.3
c- Consolidation des filiales contrôlées par des organismes de capital risque, des fonds
communs et d’autres organismes similaires :
L’IASB a confirmé qu’une filiale ne doit pas être exclue du périmètre de consolidation sur la
base de la nature ou l’objet d’exploitation de l’entité dominante. L’application d’un modèle de
consolidation basé sur le concept de contrôle suppose l’absence de différenciation entre les
types d’entités ou les formes de participation.4
L’IASB précise qu’une entité que l’on acquiert dans l’intention de la céder dans un avenir
prévisible soit consolidée par l’acquéreur et comptabilisée conformément à IFRS 5.
3
Voir en ce sens les bases de conclusions de la norme IAS 27, paragraphe BC15.
4
Voir en ce sens les bases de conclusions de la norme IAS 27, paragraphe BC18 et BC20.
On peut lire dans la note de bas de page indexée au paragraphe IAS 27.12 précise que « Si
lors de l’acquisition, une filiale satisfait aux critères lui permettant d’être classée comme
détenue en vue de la vente selon IFRS 5 Actifs non courants détenus en vue de la vente et
activités abandonnées, elle doit être comptabilisée selon cette Norme ».
Ainsi, l’IASB n’admet plus l’exclusion d’une filiale de la consolidation lorsqu’elle se trouve
être motivée par des considérations de contrôle temporaire. En conséquence les paragraphes
16, 17 et 18 de la norme IAS 27 (révisée en décembre 2003) ont été purement et simplement
supprimés.
L’IASB a motivé sa décision par des considérations liées à la nécessité de traiter l’ensemble
des actifs répondant aux critères de classification comme détenus en vue de la vente d’une
façon cohérente et homogène, que ces actifs appartiennent à la mère ou se trouvent sous son
contrôle.5
Aux fins des états financiers consolidés, une filiale acquise en vue de la vente, qui satisfait
aux critères du paragraphe IFRS 5.116, sera présentée en tant que groupe destiné à être cédé,
classé comme étant détenue en vue de la vente. Selon le paragraphe IFRS 5.32(c), la filiale est
aussi une activité abandonnée.
Lors de sa comptabilisation initiale, dans les états financiers consolidés, une filiale, considérée
comme étant un groupe destiné à être sorti acquis lors d’un regroupement d’entreprises, est
évaluée conformément au paragraphe IFRS 5.16 à la juste valeur diminuée des coûts de la
vente.
Au bilan consolidé, la mère présentera les actifs et les passifs de la filiale acquise et détenue
en vue de la vente, séparément des autres actifs et passifs.
Dans, l’état de résultat consolidé, la mère présente le total du résultat après impôt de la filiale
et du résultat après impôt issu de la réévaluation ultérieure de celle-ci.
Exemple7 : L’entité A acquiert une entité H, qui est une société holding détenant deux filiales, S1 et S2. S2
est acquise exclusivement en vue de la revente et classée comme détenue en vue de la vente. Selon le
paragraphe 32(c), S2 est aussi une activité abandonnée.
La juste valeur estimée diminuée des coûts de la vente de S2 est de 135 UM. A comptabilise S2 comme suit :
• Initialement, A évalue les passifs identifiables de S2 à la juste valeur, disons à 40 UM
• Initialement, A évalue les actifs acquis sur la base de la juste valeur diminuée des coûts de la vente de S2
(135 UM) augmentée de la juste valeur des passifs identifiables (40 UM), c’est-à-dire à 175 UM.
5
Voir en ce sens les bases de conclusions de la norme IFRS 5, paragraphe BC52 à BC55.
6
IFRS 5.11 « Lorsqu’une entité acquiert un actif non courant (ou un groupe destiné à être cédé) exclusivement
en vue de sa cession ultérieure, elle doit classer l’actif non courant (ou le groupe destiné à être cédé) comme
détenu en vue de la vente à la date d’acquisition, uniquement s’il a été satisfait à la disposition du paragraphe 8
relative à un an (sauf de la manière permise par le paragraphe 9) et s’il est hautement probable que d’autres
critères des paragraphes 7 et 8 qui ne sont pas respectés à cette date le seront dans une courte période à la suite
de l’acquisition (généralement dans un délai de trois mois). »
7
Guide d’application de la norme IFRS 5 – Exemple 13.
• À la date de clôture, A réévalue le groupe destiné à être cédé au plus faible de son coût et de la juste
valeur diminuée des coûts de la vente, disons à 130 UM. Les passifs sont réévalués selon les IFRS
applicables, disons à 35 UM. Le total des actifs est évalué à 130 UM + 35 UM, c’est-à-dire à 165 UM.
• A la date de clôture, A présente les actifs et les passifs séparément des autres actifs et passifs dans ses
états financiers consolidés comme suit :
Une analyse plus poussée des actifs et des passifs n’est pas exigée.
• Dans le compte de résultat, A présente le total du résultat après impôt de S2 et du résultat après impôt issu
de la réévaluation ultérieure de S2, qui est égale à la réévaluation du groupe destiné à être cédé qui passe
de 135 UM à 130 UM.
(a) Une analyse de la variation de valeur du groupe destiné à être cédé n’est pas exigée.
5.2. Coentreprises non traitées, dans les états financiers consolidés, selon un modèle
fondé sur les résultats et les actifs nets :
Selon le paragraphe IAS 31.42 « Les participations dans des entités contrôlées conjointement
qui sont classées comme détenues en vue de la vente selon IFRS 5 doivent être comptabilisées
selon cette Norme »
La norme IAS 31 n’impose pas d’appliquer la consolidation proportionnelle ou la méthode de
la mise en équivalence lorsque la participation dans une coentreprise est acquise et détenue en
vue de sa cession dans les douze mois suivant son acquisition. Il est indispensable qu’existent
des indications que la participation est acquise avec l’intention de la céder et que la direction
recherche activement un acquéreur (critères prévus dans IFRS 5.11).
Lorsqu’une participation dans une entité contrôlée conjointement, classée auparavant comme
détenue en vue de la vente, ne satisfait plus aux critères de cette classification, elle doit être
comptabilisée selon la consolidation proportionnelle ou la méthode de la mise en équivalence
à compter de la date de sa classification comme détenue en vue de la vente. Les états
financiers au titre des périodes depuis le classement comme détenue en vue de la vente
doivent être modifiés en conséquence. (IAS 31.43)
La norme IAS 31 n’autorise pas un coentrepreneur qui continue d’avoir un contrôle conjoint
d’une participation dans une coentreprise à ne pas appliquer la consolidation proportionnelle
ou la méthode de la mise en équivalence lorsque la coentreprise est soumise à de graves
restrictions à long terme limitant de façon importante sa capacité à transférer des fonds au
coentrepreneur. Le contrôle conjoint doit avoir disparu pour que la consolidation
proportionnelle ou la méthode de la mise en équivalence cesse de s’appliquer.
5.3. Entreprises associées non traitées, dans les états financiers consolidés, selon un
modèle fondé sur les résultats et les actifs nets :
Selon le paragraphe IAS 28.13 (a) « Une participation dans une entreprise associée doit être
comptabilisée selon la méthode de la mise en équivalence sauf si la participation est classée
comme détenue en vue de la vente selon IFRS 5 -Actifs non courants détenus en vue de la
vente et activités abandonnées »
Les participations décrites au paragraphe 13(a) doivent être comptabilisées selon IFRS 5.
(IAS 28.14)
Lorsqu’une participation dans une entreprise associée, classée auparavant comme étant
détenue en vue de la vente, ne satisfait plus aux critères de ce classement, elle doit être
comptabilisée selon la méthode de la mise en équivalence à compter de la date de son
classement comme détenue en vue de la vente. Les états financiers au titre des périodes depuis
le classement comme détenue en vue de la vente doivent être retraités en conséquence.
Lorsqu’une entreprise associée n’est pas cédée dans les douze mois, elle doit être
comptabilisée selon la méthode de la mise en équivalence à compter de la date de
l’acquisition, sauf dans des circonstances définies de manière très restrictive par IFRS 5.
En effet, une entité peut avoir trouvé un acquéreur pour une entreprise associée décrite au
paragraphe IAS 28.13 (a) mais n’avoir pas réalisé la vente dans un délai de douze mois du fait
de l’obtention nécessaire de l’approbation d’autorités de réglementation ou autres. L’entité
n’est pas tenue d’appliquer la méthode de la mise en équivalence à une participation dans une
telle entreprise associée si la vente est en cours à la date de clôture, et s’il n’y a aucune raison
de croire que celle-ci ne sera pas achevée peu après la date de clôture.
La norme IAS 28 n’autorise pas un investisseur qui continue d’avoir une influence notable sur
une entreprise associée à ne pas appliquer la méthode de la mise en équivalence lorsque
l’entreprise associée est soumise à de graves restrictions à long terme limitant de façon
importante sa capacité à transférer des fonds à l’investisseur. L’influence notable doit avoir
disparu pour que la méthode de la mise en équivalence cesse de s’appliquer.
Exemple 1:
Une société « M » détient 35% des actions d'une société « A » dont 30% du capital est
constitué par des actions à dividende prioritaire sans droit de vote. Admettons que les actions
de M sont des actions ordinaires à droit de vote simple, calculer le pourcentage de contrôle de
la société M dans la société « A ».
La solution consiste à comparer les 35% détenus par « M » par rapport aux actions ayant un
droit de vote dans la société « A » c'est-à-dire 70% (100%-30%).
35%
% de contrôle = = 50%
70%
60%
40%
8
Toutes les entreprises de la chaîne doivent être sous contrôle exclusif. Lorsqu’il y a rupture du contrôle, les
autres critères non basés sur ce pourcentage doivent être pris en compte pour établir le lien de dépendance entre
l’entreprise consolidante et une autre entreprise.
Exemple 2 :
49%
60%
Exemple 1 :
M M M
B B B
Contrôle exclusif de B
Exemple 2 :
M M
60% 30%
A 20% A 30%
20% 30%
B B
43% 8%
Il n’est pas tenu compte des droits de vote attachés aux actions détenues par B dans le capital
de la société mère « M ».
4- Liaisons réciproques avec la société mère ou entre sociétés sous contrôle exclusif et
sociétés sous influence notable :
M M M
35% 8% 8%
A B A B A B
25% 12% 8%
Situation 1 Situation 2 Situation 3
% de contrôle de M dans A :
Situation 1 Situation 2 Situation 3
Direct 65% 65% 65%
Par l’intermédiaire de B 35% 8%(*) 8%(*)
Total 100% 73% 73%
(*) Car M contrôle B grâce à la participation complémentaire de A dans B
% de contrôle de M dans B :
Situation 1 Situation 2 Situation 3
Direct 75% 40% 43%
Par l’intermédiaire de A 25% 12%(*) 8%(*)
Total 100% 52% 51%
(*) Car M contrôle A
5- Liaisons circulaires :
Exemple 1 :
M
70%
60% 30%
B 60% C
70%
40% 30%
B 60% C
Les titres à prendre en compte sont, à notre avis, ceux qui expriment la part de capital détenue
dans la société à consolider, c'est-à-dire :
• les titres de capital émis par les sociétés par actions, à savoir :
¾ les actions, y compris les actions à dividende prioritaire sans droit de vote,
¾ les certificats d'investissement.
Lorsque des droits de vote potentiels existent, les pourcentages d’intérêts attribuées à la
société mère et aux intérêts minoritaires sont déterminées sur la base des pourcentages de
participation actuels et ne reflètent pas l’exercice ou la conversion possibles des droits de vote
potentiels. (IAS 27.23)
Une entreprise peut, en substance, détenir un pourcentage d’intérêt actuel lorsque, par
exemple, elle vend et s’engage simultanément à racheter l’accès aux avantages économiques
associés à un pourcentage d’intérêt, mais n’en perd pas le contrôle. Dans ce cas, la proportion
affectée doit être déterminée en tenant compte de l’exercice éventuel des droits de vote
potentiels et autres instruments dérivés qui, en substance, lui donnent actuellement accès aux
avantages économiques associés au pourcentage d’intérêt. (IAS 27.IG6)
Par exemple, les titres portés par un tiers en vertu d'un contrat de portage ferme devraient être
traités comme s'ils étaient détenus directement par l'entreprise pour le compte de laquelle ils
sont portés.
En effet, l'élément essentiel du contrat de portage est le service financier rendu par le porteur.
En conséquence, il convient de refléter la substance de l'opération en la considérant comme
un financement de titres acquis en pleine propriété.
On distingue :
1- Liaison directe :
Le pourcentage d’intérêt dans les entreprises consolidées ne devant prendre en compte que les
pourcentages détenus par l’entreprise consolidante elle-même ou par une entreprise sous son
contrôle exclusif (filiale au sens de IAS 27).
En effet :
- Les intérêts minoritaires dans une filiale sont définis, par le paragraphe IAS 27.4
comme étant « la quote-part dans les résultats nets et dans les capitaux propres d'une
filiale, attribuable aux intérêts qui ne sont détenus par la mère, ni directement, ni
indirectement par l'intermédiaire des filiales ».
- La part d’un groupe dans une entreprise associée (sous influence notable) est définie,
par le paragraphe IAS 28.21, comme étant « l’agrégation des participations dans cette
entreprise associée détenues par la société mère et ses filiales. Pour cet objectif les
participations détenues par les autres entreprises associées ou coentreprises du
groupe sont ignorées. »
X Liaison indirecte par chaîne unique :
Le pourcentage d'intérêts dans l'entreprise consolidée est obtenu en multipliant le pourcentage
de participation au capital de chaque filiale constituant la chaîne.
60%
F1
40%
F2
M
80%
70% B
A 40%
30% C
10%
D
a
Autres
A
actionnaires A 1-b B
Si B détient une fraction du capital de A égale à (b) les autres actionnaires de A détiennent
(1-b).
Les bénéfices réalisés par les sociétés A et B, avant toute distribution, sont respectivement
dénommées x et y. En supposant que tous les bénéfices réalisés sont répartis, en particulier les
bénéfices provenant de l’activité et ceux provenant des distributions successives des bénéfices
par les autres sociétés du groupe, on peut récapituler les distributions successives comme suit :
Bénéfices réalisés par:
Autres actionnaires de A A B
(1-b).x x y
(1-b).a.y a.y b.x
(1-b).a.b.x a.b.x b.a.y
(1-b).a².b.y a².b.y b².a.x
(1-b).a².b².x a².b².x b².a².y
(1-b).a3.b².y a3.b².y b3.a².x
Un raisonnement par récurrence nous permet d’obtenir les bénéfices obtenus après n
distributions. Le bénéfice revenant aux actionnaires de A autres que B, est égal à la somme
des bénéficies reçus au cours des distributions successives, soit :
(1-b).x. [(a0.b0 + a1.b1 + a2.b2 +……..+ an.bn)] + (1-b).y. [(a1.b0 + a2.b1 + a3.b2 +……+ an.bn-1)]
(1-b).x. [(1 + a1.b1 + a2.b2 +……..+ an.bn)] + (1-b).y. [(a + a2.b + a3.b2 +……+ an.bn-1)]
Comme, il n’y a aucune raison d’arrêter les distributions successives au degré (n), il s’agit de
déterminer l’expression précédente lorsque (n) tend vers l’infini sachant que « a » et « b »
sont inférieurs à l’unité, d’où :
1 a
x (1-b) + y (1-b)
1-ab 1-ab
Exemple :
60%
40% 25%
1
% d'intérêt de M dans A = 60%x = 66,67%
(1-40%x25%)
60%x 40%
% d'intérêt de M dans B = = 26,67%
(1-40%x25%)
4- Liaison circulaire :
Elle peut être schématisée comme suit :
Autres
A
actionnaires A 1-c
a c
b
B C
1 a ab
x (1-c) + y (1-c) + z (1-c)
1-abc 1-abc 1-abc
Exemple :
60%
F1
10%
80%
F2
(1-10%)x60%
- dans F1 = = 56,72%
(1-60%x80%x10%)
(1-10%)x60%x80%
- dans F2 = = 45,38%
(1-60%x80%x10%)
50%
B
60% 20%
C 30%
70%
D
On démontre en mathématiques (théorie des graphes) que le total des intérêts directs et
indirects du groupe dans les sociétés consolidées s’obtient par le rapport suivant :
% d'intérêt du goupe:
50% + (20%x30%)
- dans B = = 64,07%
(1-60%x70%x30%)
(50%x60%)+(20%x30%x60%)
- dans C = = 38,44%
(1-70%x30%x60%)
20% + (50%x60%x70%)
- dans D = = 46,91%
(1-30%x60%x70%)
H M
90%
60%
F1
10%
80%
F2
% d'intérêt du groupe:
90%
- dans M = = 94,54%
(1-60%x80%x10%)
90%x60%
- dans F1 = = 56,72%
(1-80%x10%x60%)
90%x60%x80%
- dans F2 = = 45,38%
(1-10%x60%x80%)
9
Le rang de la matrice remontera à (n+1) à chaque fois que des filiales retenues dans le périmètre détiennent des
participations sur la mère consolidante. Le recours à une société fictive détenant sur la consolidante le
complément par rapport à l’unité de ce que détiennent les filiales deviendrait, dans ces conditions, nécessaire.
X= (I-M)-1
Où « I » correspond à la matrice identité de même dimension que « M ».
Exemple :
51%
SM F1
30% 25%
5% 55% 10%
F2 60%
F3
20%
H SM F1 F2 F3
H 0% 65% 0% 0% 0%
SM 0% 0% 51% 55% 60%
F1 0% 30% 0% 0% 0%
F2 0% 5% 25% 0% 0%
F3 0% 0% 10% 20% 0%
Il s’agit donc d’un tableau à double entrée où dans chaque ligne seront inscrits les
pourcentages de participation directe de chaque société dans le périmètre dans les autres
sociétés du groupe.
La matrice identité « I » de dimension 5 se présente comme suit :
100% 0% 0% 0% 0%
0% 100% 0% 0% 0%
I= 0% 0% 100% 0% 0%
0% 0% 0% 100% 0%
0% 0% 0% 0% 100%
- dans F1 = 64,32%
- dans F2 = 58,44%
- dans F3 = 52,33%
L’inversion de la matrice (I-M) est possible à réaliser manuellement mais la tâche n’est pas
aisée. Dans un groupe de 5 sociétés ou plus, la tâche devient presque irréalisable sans le
recours aux moyens de calcul informatique. Ces calculs peuvent être effectués à l’aide d’un
simple tableur « Excel » par exemple.
SOMMAIRE
Paragraphe Sujet
Préambule
1. Méthode de l’intégration globale
2. Méthode de la consolidation proportionnelle
3. Méthode de la mise en équivalence
Préambule :
Selon le paragraphe NC IAS 27.4 « Les états financiers consolidés sont les états financiers
d’un groupe présentés comme ceux d’une entreprise unique ».
Techniquement, la consolidation consiste à substituer au montant des titres de participation
qui figure au bilan de la société consolidante, la part des capitaux propres (y compris de
résultat) des sociétés consolidées correspondant à ces titres.
En fonction de la nature du contrôle exercé par la société consolidante sur la société
consolidée, une telle substitution peut prendre plusieurs formes.
Ainsi, lorsque la société consolidée se trouve sous contrôle exclusif, la substitution est opérée
par intégration globale des postes du bilan et de 1’état de résultats de la filiale avec ceux de la
société mère.
Lorsque la société consolidée se trouve sous contrôle conjoint, la substitution est opérée par
intégration de ses postes de bilan et de résultat proportionnellement aux intérêts de la société
consolidante.
Enfin, lorsque la société consolidée se trouve sous influence notable, la consolidation consiste
à substituer, à la valeur comptable des titres détenus par la société consolidante, la quote-part
correspondante dans les capitaux propres de la société consolidée.
Ainsi, comme le démontre le schéma suivant, à chaque type de contrôle correspond une
méthode de consolidation :
Contrôle exclusif
Intégration Globale
Contrôle
Intégration Proportionnelle
conjoint
Influence
Mise en équivalence
Notable
L’illustration pratique simplifiée de ces trois méthodes sera effectuée à partir de l’exemple
suivant :
Une société M détient 45% du capital d’une société F. Au 31 décembre N, les bilans et les
états de résultats de ces deux sociétés sont résumés ainsi en milliers de dinars :
BILANS DE M ET DE F AU 31/12/N
(exprimés en milliers de Dinars)
M F
Notes
Actifs Non courants
Actifs Immobilisés
Immobilisations incorporelles 1 200 200
Amortissement des Immobilisations incorporelles (100) (40)
1 100 160
Actifs courants
BILANS DE M ET DE F AU 31/12/N
(exprimés en milliers de Dinars)
M F
Notes
Capitaux propres
Capital Social 5 000 2 000
Réserves 2 500 1 500
Résultats reportés 1 500 1 000
Total des capitaux propres avant résultat de l'exercice 9 000 4 500
Résultat de l'exercice 1 000 500
PASSIFS COURANTS
Fournisseurs et comptes rattachés 1 200 -
Autres passifs courants 800 1 100
Concours bancaires et autres passifs financiers 1 000 900
M F
Notes
Produits d'Exploitation
Ventes 95 000 40 000
Autres produits d'exploitation 4 900
Charges d'Exploitation
Achats de marchandises consommés 40 000 20 000
Achats d'approvisionnements consommés 20 000 3 800
Charges du Personnel 37 500 15 500
Dotations aux amortissements et aux provisions 400 250
Autres charges d'exploitation 600 750
Total des charges d'exploitation 98 500 40 300
(ii) la part des minoritaires dans les variations des capitaux propres depuis la
date du regroupement. »
En IFRS, La norme IAS 27 révisée en mars 2004 impose à une entité de présenter les intérêts
minoritaires au bilan consolidé dans les capitaux propres, séparément des capitaux propres de
la société mère. Si la précédente version de IAS 27 interdisait, la présentation des intérêts
minoritaires parmi les passifs, elle n’imposait pas leur présentation dans les capitaux propres.
Pour le cas de l’espèce, il s’agit, d’appliquer cette procédure pour présenter les états financiers
consolidés « M et F », en supposant que les conditions de contrôle exclusif sont réunies : la
société M ne détient que 45% de F, mais les 55% sont dispersés entre des actionnaires
minoritaires.
Le cumul des comptes ne présente aucune difficulté. Il suffit d’additionner ligne par ligne
chacun des postes des bilans et comptes de résultats retraités de la société M et de la société F.
Il donnera lieu à deux écritures : une pour le bilan, l’autre pour l’état de résultats. Pour la
commodité de l’exposé les comptes de bilan seront présentés en lettres majuscules tandis que
les comptes de gestion le seront en lettres minuscules.
Etat de résultat
(G) Achats de marchandises consommés 60 000
(G) Achats d'approvisionnements consommés 23 800
(G) Charges du Personnel 53 000
(G) Dotations aux amortissements et aux provisions 650
(G) Autres charges d'exploitation 1 350
(G) Charges financières nettes 140
(G) Impôt sur les bénéfices 807
(G) Résultat M 1000
(G) Résultat F 500
(G) Ventes 135 000
(G) Autres produits d’exploitation 4 900
(G) Produits de placements 1 100
(G) Autres gains 247
Bilan
(B) Immobilisations incorporelles 1 400
(B) Immobilisations corporelles 5 300
(B) Participation de M dans F 1 000
(B) Prêts à plus d’un an 500
(B) Autres actifs non courants 1 040
(B) Clients et comptes rattachés 5 100
(B) Autres actifs courants 2 050
(B) Placements courants et autres actifs financiers 1 900
(B) Liquidités et équivalents de liquidités 2 650
(B) Amortissement des immobilisations incorporelles 140
(B) Amortissement des immobilisations corporelles 800
(B) Capital M 5 000
(B) Capital F 2 000
(B) Réserves M 2 500
(B) Réserves F 1 500
(B) Résultats reportés M 1 500
(B) Résultats reportés F 1 000
(B) Résultat M 1 000
(B) Résultat F 500
(B) Fournisseurs et comptes rattachés 1 200
(B) Autres passifs courants 1 900
(B) Concours bancaires courants 1 900
- La société M
- Les autres actionnaires de F (« intérêts minoritaires »).
Les capitaux propres de F s’élevant à 5.000 mD seront ventilés entre M et F comme suit :
D’où l’écriture :
Etat de résultat
(G) Résultat F- part de M 225
(G) Résultat F- part des minoritaires 275
(G) Résultat F 500
Bilan
(B) Capital F 2 000
(B) Réserves F 1 500
(B) Résultats reportés F 1 000
(B) Résultat F 500
(B) Capital F- part de M 900
(B) Réserves F- part de M 675
(B) Résultats reportés F- part de M 450
(B) Résultat F- part de M 225
(B) Intérêts minoritaires 2 750
- les plus-values latentes sur actifs identifiables sont ajoutées à la valeur des éléments
d’actifs correspondants au niveau du bilan consolidé ;
- S’il est positif, le goodwill est considéré comme un actif incorporel ; s’il est négatif, il
sera directement constaté en produits lors de l’acquisition.
Supposons que la société M ait pris le contrôle de la société F à la clôture de l’exercice N-3 et
que les capitaux propres de F se présentaient ainsi à cette date :
Capital 1.000
réserves 700
1.700
La participation a été payée 1.000 mD.
Une partie de cette somme représente la fraction des capitaux propres de F acquises par M :
1.700 x 45% = 765 mD. Sortons ce montant du poste « Participations ».
Bilan
(B) Capital F- part de M [1.000x45%] 450
(B) Réserves F- part de M [700x45%] 315
(B) Participation de M dans F 765
Bilan
(B) Immobilisations corporelles [Constructions] 78
(B) Immobilisations incorporelles [Goodwill] 200
(B) Participation de M dans F 235
(B) Intérêts minoritaires [78x(1-45%)] 43
Trois ans s’étant écoulés depuis l’acquisition des titres F, il faut amortir les plus-values
latentes sur constructions de 78 x (3/21) = 11 mD
7 4
Seuls les amortissements de l’exercice N sont considérés comme une charge de l’exercice.
Ceux relatifs aux exercices antérieurs sont prélevés sur les résultats reportés ou à défaut sur
les réserves. D’où les écritures :
Bilan
(B) Résultat F-part de M 2
(B) Résultats reportés F- part de M 3
(B) Intérêts minoritaires [4+2] 6
(B) Amortissement des immobilisations corporelles 11
Etat de résultat
(G) Dotations aux amortissements 4
(G) Résultat F- part de M 2
(G) Résultat F- part des minoritaires 2
1
L’incidence de la fiscalité différée est par simplification négligée dans le cas de l’espèce.
Actifs courants
Passifs
PASSIFS COURANTS
Fournisseurs et comptes rattachés 1 200
Autres passifs courants 1 900
Concours bancaires et autres passifs financiers 1 900
Au 31/12/N
Notes
Produits d'Exploitation
Ventes 135 000
Autres produits d'exploitation 4 900
Charges d'Exploitation
Achats de marchandises consommés 60 000
Achats d'approvisionnements consommés 23 800
Charges du Personnel 53 000
Dotations aux amortissements et aux provisions 654
Autres charges d'exploitation 1 350
Total des charges d'exploitation 138 804
Les comptes de l’entité sous contrôle conjoint doivent, en premier lieu, être retraités pour
assurer l’homogénéité des méthodes comptables au sein de l’ensemble consolidé.
Les travaux de consolidation proprement dits commencent par le cumul des comptes du
coentrepreneur et de ceux de l’entité sous contrôle conjoint. La différence par rapport à
l’intégration globale est que les comptes de la coentreprise ne sont repris qu’au prorata de la
participation du coentrepreneur.
Etat de résultat
(G) Achats de marchandises consommés 49 000
(G) Achats d'approvisionnements consommés 21 710
(G) Charges du Personnel 44 475
(G) Dotations aux amortissements et aux provisions 513
(G) Autres charges d'exploitation 938
(G) Charges financières nettes 113
(G) Impôt sur les bénéfices 659
(G) Résultat M 1 000
(G) Résultat F 225
(G) Ventes 113 000
(G) Autres produits d’exploitation 4 900
(G) Produits de placements 550
(G) Autres gains 182
Bilan
(B) Immobilisations incorporelles 1 290
(B) Immobilisations corporelles 4 695
(B) Participation de M dans F 1 000
(B) Prêts à plus d’un an 500
(B) Autres actifs non courants 853
(B) Clients et comptes rattachés 4 000
(B) Autres actifs courants 1 253
(B) Placements courants et autres actifs financiers 1 295
(B) Liquidités et équivalents de liquidités 2 018
(B) Amortissement des immobilisations incorporelles 118
(B) Amortissement des immobilisations corporelles 635
(B) Capital M 5 000
(B) Capital F 900
(B) Réserves M 2 500
(B) Réserves F 675
(B) Résultats reportés M 1 500
(B) Résultats reportés F 450
(B) Résultat M 1 000
(B) Résultat F 225
(B) Fournisseurs et comptes rattachés 1 200
(B) Autres passifs courants 1 295
(B) Concours bancaires courants 1 405
En reprenant les mêmes hypothèses retenues pour l’intégration globale, il y a lieu de passer
les mêmes écritures, à savoir :
Bilan
(B) Capital F- part de M [1.000x45%] 450
(B) Réserves F- part de M [700x45%] 315
(B) Participation de M dans F 765
2- Isoler l’écart de première consolidation avec ces deux composantes (écart d’évaluation et
écart d’acquisition) :
Bilan
(B) Immobilisations corporelles [Constructions] [78x45%] 35
(B) Immobilisations incorporelles [Goodwill] 200
(B) Participation de M dans F 235
Etat de résultat
(G) Dotations aux amortissements 2
(G) Résultat F- part de M 2
Avec la première méthode, chaque ligne des états financiers consolidés comprend les
éléments sous contrôle exclusif du coentrepreneur plus la part de celui-ci dans les éléments
correspondants de la coentreprise.
Avec la seconde méthode ces derniers sont regroupés par grandes masses dans les états
financiers consolidés.
Goodwill 200
Actifs courants
Passifs
PASSIFS COURANTS
Fournisseurs et comptes rattachés 1 200
Autres passifs courants 1 295
Concours bancaires et autres passifs financiers 1 405
Au 31/12/N
Notes
Produits d'Exploitation
Ventes 113 000
Autres produits d'exploitation 4 900
Charges d'Exploitation
Achats de marchandises consommés 49 000
Achats d'approvisionnements consommés 21 710
Charges du Personnel 44 475
Dotations aux amortissements et aux provisions 514
Autres charges d'exploitation 938
Total des charges d'exploitation 116 637
Il convient tout d’abord de retraiter les comptes de l’entreprise associée si celle-ci n’utilise
pas les mêmes méthodes comptables que l’entreprise participante. L’investisseur (celui qui
exerce une influence notable) n’étant pas toujours en mesure d’obtenir les informations
nécessaires, ces ajustements sont parfois impossibles à réaliser. Mention doit en être faite dans
les notes aux états financiers.
Bilan
(B) Participations mises en équivalence 1 485
(B) Réserves consolidées [(4.500-1.700)x45%] 1 260
(B) Résultat consolidé 225
Etat de Résultat
(G) Résultat consolidé 225
(G) Part dans les résultats des entités mises en équivalence 225
Les plus-values latentes sur actifs identifiables et le goodwill ne figurent pas au bilan de
l’entreprise associée, son résultat comptable ne tient pas compte de l’amortissement de ces
éléments. Il faut donc corriger la part des réserves et des résultats revenant à l’investisseur.
Bilan
(B) Résultat Consolidé 2
(B) Réserves consolidées 3
(B) Ecart d’évaluation [compte transitoire ou d’attente] 5
Etat de résultat
(G) Part dans les résultats des entités mises en équivalence 2
(G) Résultat Consolidé 2
Bilan
(B) Participations mises en équivalence 230
(B) Ecart d’évaluation [35-5] 30
(B) Ecart d’acquisition [200] 200
Le poste « Participations mises en équivalence » figurera, donc, au bilan pour une valeur de
2.480 mD.
La norme IAS 28 dans sa version révisée en décembre 2003 et en Mars 2004 précise, au
niveau du paragraphe IAS 28.23 (a), que le goodwill relatif à une entreprise associée est
inclus dans la valeur comptable de la participation.
Le processus de mise en équivalence aboutit à ce que les titres détenus par l’entreprise
participante soient évalués à leur coût d’acquisition diminué du goodwill, de l’amortissement
des plus-values latentes constatées au moment de l’acquisition et augmenté ou diminué de la
part correspondante des bénéfices ou des pertes réalisés par la société depuis la prise de
participation.
Actifs courants
Passifs
PASSIFS COURANTS
Fournisseurs et comptes rattachés 1 200
Autres passifs courants 800
Concours bancaires et autres passifs financiers 1 000
Au 31/12/N
Notes
Produits d'Exploitation
Ventes 95 000
Autres produits d'exploitation 4 900
Charges d'Exploitation
Achats de marchandises consommés 40 000
Achats d'approvisionnements consommés 20 000
Charges du Personnel 37 500
Dotations aux amortissements et aux provisions 400
Autres charges d'exploitation 600
Total des charges d'exploitation 98 500
SOMMAIRE
Paragraphe Sujet
Préambule
1. Consolidation par paliers
2. Consolidations directes
3. Cas particuliers de partage des capitaux propres
Préambule :
Le partage des résultats et des autres capitaux propres constitue l’une des étapes
fondamentales dans le processus de consolidation des entités intégrées globalement.
Un tel partage ne soulève aucune difficulté en cas de participation simple entre société
consolidante et sociétés consolidées, il n’en est pas de même en cas de participations en
cascade ou de participations circulaires.
Les techniques utilisées seront expliquées à partir d’un exemple simple. Elles seront, ensuite,
appliquées à des cas plus complexes.
Exemple : La société « M » détient 80% de la société « F1 » et 20% de la société « F2 ». La société « F1 »
détient 60% de la société « F2 ».
80%
F1
20%
60%
F2
Dans un premier temps, on consolide les sociétés « F1-F2 ». Dans un deuxième temps, on
consolide la société « M » avec le sous-groupe « F1-F2 ».
F1
60%
F2
Bilan
(B) Actifs divers 21 000
(B) Titres « F2 » 4 000
(B) Capital « F1 » 5 000
(B) Capital « F2 » 6 000
(B) Réserves « F1 » 4 000
(B) Réserves « F2 » 2 000
(B) Résultat « F1 » 500
(B) Résultat « F2 » 400
(B) Dettes 7 100
Bilan
(B) Résultat « F2 » 400
(B) Intérêts Minoritaires 160
(B) Résultats consolidés « F1-F2 » 240
(B) Résultat « F1 » 500
(B) Résultats consolidés « F1-F2 » 500
40% des autres capitaux propres de F2 sont affectés aux minoritaires et 60% à l’annulation de
la participation de F1 dans F2 et à une réserve de consolidation pour la différence.
Bilan
(B) Capital « F2 » 6 000
(B) Réserves « F2 » 2 000
(B) Titres « F2 » 4 000
(B) Intérêts Minoritaires 3 200
(B) Réserves consolidées « F1-F2 » 800
Il ne faut pas perdre de vue que la société mère « M » détient la moitié des intérêts
minoritaires (20% de participation sur un total de 40%).
Bilan
(B) Actifs divers 23 500
(B) Titres « F1 » 5 000
(B) Titres « F2 » 1 500
(B) Capital « M » 10 000
(B) Réserves « M » 8 000
(B) Résultat « M » 1 000
(B) Dettes 11 000
Bilan
(B) Résultat « M » 1 000
(B) Résultats consolidés 1 000
• Les 20% détenus sur « F2 » ont été provisoirement considérés comme des intérêts
minoritaires lors de la consolidation « F1-F2 ». Une régularisation doit être opérée : la
part de « M » comprise dans les intérêts minoritaires (20% sur 40%, soit la moitié)
doit être restituée au groupe.
Bilan
(B) Intérêts Minoritaires 80
(B) Résultats consolidés 80
• Les 80% détenus sur « F1 » donnent droit au groupe à 80% du résultat du sous-groupe
« F1-F2 »
Bilan
(B) Résultats consolidés « F1-F2 » 740
(B) Intérêts Minoritaires 148
(B) Résultats consolidés 592
• Les 20% détenus sur « F2 » ont été considérés comme des intérêts minoritaires lors de
la consolidation « F1-F2 ». Ils doivent revenir au groupe. La part de « M » représente
la moitié de 3.200 mDT, soit 1.600 mDT. Cette part est affectée à l’annulation de la
participation de « M » sur « F2 » et aux réserves consolidées pour la différence.
Bilan
(B) Intérêts Minoritaires 1 600
(B) Titres « F2 » 1 500
(B) Réserves consolidées 100
• Les 80% détenus sur « F1 » donnent droit au groupe à 80% Des autres capitaux
propres du sous-groupe et sont affectés à l’annulation de la participation de « M » dans
« F1 » et aux réserves consolidées.
Bilan
(B) Capital « F1 » 5 000
(B) Réserves « F1 » 4 000
(B) Réserves consolidées « F1-F2 » 800
(B) Titres « F1 » 5 000
(B) Intérêts Minoritaires 1 960
(B) Réserves consolidées 2 840
Bilan
(B) Réserves « M » 8 000
(B) Réserves consolidées 8 000
2. Consolidations directes :
Après cumul des trois sociétés, les résultats et autres capitaux propres de chaque société
consolidée sont répartis directement entre les intérêts du groupe et les intérêts minoritaires.
M F1 F2
Groupe Minoritaires
Partage de F 1
9 000 x80% 7 200 -
9 000 x20% - 1 800
Partage de F 2
En fait, les autres capitaux propres correspondant à la participation de F1 dans F2 ont été
comptés deux fois :
• Une première fois, au moment de la répartition des autres capitaux propres de F2.
La participation représente 60% du total des autres capitaux propres de F2 donc 60%
de 8.000 mDT, soit 4.800 mDT. Les autres capitaux propres de F2 ayant été répartis
entre le groupe et les minoritaires à raison de 68% et 32%, les 4.800 mDT se sont donc
trouvés répartis dans les mêmes proportions.
• Une deuxième fois, au moment de la répartition des autres capitaux propres de F1.
En effet, la participation acquise par F1 figure dans son actif pour son coût
d’acquisition de 4.000 mDT. Elle est donc comprise pour ce même montant dans les
autres capitaux propres. Les autres capitaux propres de F1 étant répartis entre le
groupe et les minoritaires à raison de 80% et 20%, les 4.000 mDT se trouvent donc
répartis dans les mêmes proportions.
Les autres capitaux propres correspondant à la participation de F1 dans F2 sont donc
bien répartis deux fois : une fois dans F2 (pour leur valeur réelle de 4.800 mDT), une
fois dans F1 (pour le coût d’acquisition de la participation 4.000 mDT).
Le « double emploi » porte, donc, sur 4.000 mDT (coût d’acquisition de la participation).
2.3. Elimination du « double emploi » :
Le « double-emploi » peut être éliminé de deux façons, soit en « aval », soit en « amont ».
2.3.1. Elimination en « aval » :
L’élimination intervient au niveau de la société sur laquelle est détenue la participation (dans
le cas de l’espèce « F2 »).
Après partage des autres capitaux propres de « F2 », on opère sur la part du groupe et sur celle
des minoritaires la déduction des sommes déjà réparties en amont (chez F1 : 80% de 4.000
mDT pour le groupe et 20% de 4.000 mDT pour les minoritaires).
G roupe M inoritaires
P artage de F1
9 000x80% 7 200 -
9 000x20% - 1 800
P artage de F2
Le « double-emploi » de 4.000 mDT ayant été éliminé, le total réparti est de 13.000 mDT au
lieu de 17.000 mDT.
2.3.2. Elimination en « amont » :
On déduit des autres capitaux propres de F1, avant partage, le coût d’acquisition de la
participation.
Groupe Minoritaires
Partage de F 1
(9 000 -4 000 )x80% 4 000 -
(9 000 -4 000 )x20% - 1 000
Partage de F 2
M F1 F2
Participation F1 5 000 - -
Elimination en aval
dans F2 1 500 4 000 -
Bilan
(B) Actifs divers 44 500
(B) Titres « F1 » 5 000
(B) Titres « F2 » 5 500
(B) Capital « M » 10 000
(B) Capital « F1 » 5 000
(B) Capital « F2 » 6 000
(B) Réserves « M » 8 000
(B) Réserves « F1 » 4 000
(B) Réserves « F2 » 2 000
(B) Résultat « M » 1 000
(B) Résultat « F1 » 500
(B) Résultat « F2 » 400
(B) Dettes 18 100
Bilan
(B) Résultat « M » 1 000
(B) Résultats consolidés 1 000
(B) Résultat « F1 » 500
(B) Résultats consolidés 400
(B) Intérêts Minoritaires 100
(B) Résultat « F2 » 400
(B) Résultats consolidés 272
(B) Intérêts Minoritaires 128
M
(B) Réserves « M » 8 000
(B) Réserves consolidées 8 000
F1
(B) Capital « F1 » 5 000
(B) Réserves « F1 » 4 000
(B) Titres « F1 » 5 000
(B) Intérêts Minoritaires [(5.000+4.000)x20%-5.000x0%] 1 800
(B) Réserves consolidées [(5.000+4.000)x80%-5.000x100%] 2 200
F2
(B) Capital « F2 » 6 000
(B) Réserves « F2 » 2 000
(B) Titres « F2 » 5 500
(B) Intérêts Minoritaires [(6.000+2.000)x32%-1.500x0%-4.000x20%] 1 760
(B) Réserves consolidées [(6.000+2.000)x68%-1.500x100%-4.000x80%] 740
M
(B) Réserves « M » 8 000
(B) Réserves consolidées 8 000
F1
(B) Capital « F1 » 5 000
(B) Réserves « F1 » 4 000
(B) Réserves consolidées [(5.000+4.000)x80%-5.000x100%-4.000x80%] 1 000
(B) Titres « F1 » 5 000
(B) Titres « F2 » 4 000
(B) Intérêts Minoritaires [(5.000+4.000)x20%-5.000x0%-4.000x20%] 1 000
F2
(B) Capital « F2 » 6 000
(B) Réserves « F2 » 2 000
(B) Titres « F2 » 1 500
(B) Intérêts Minoritaires [(6.000+2.000)x32%-1.500x0%] 2 560
(B) Réserves consolidées [(6.000+2.000)x68%-1.500x100%] 3 940
En principe, les capitaux propres des entités intégrées globalement sont partagés entre la
consolidante et les minoritaires en fonction des pourcentages d’intérêt de la consolidante.
Selon IAS 27.36 « Si une filiale a des actions préférentielles cumulatives en circulation
détenues par des intérêts minoritaires et classées en capitaux propres, la société mère calcule
sa quote-part du résultat après ajustements pour tenir compte des dividendes sur ces actions,
que ceux-ci aient été décidés ou non. ».
Exemple :
La société mère M détient 80% du capital de la société F. Les 20% restants sont détenus par
des minoritaires sous forme d’actions à dividende prioritaire sans droit de vote. Le capital de
F est composé de 10.000 actions de valeur nominale égale à 100 DT chacune entièrement
libérée. Le dividende prioritaire est fixé à 9% du nominal. La structure des capitaux propres
de F se présente au 31 décembre N comme suit :
Capital 1.000.000 DT
Réserves légales 100.000 DT
Résultat de l’exercice 16.000 DT
Le résultat de l’exercice N sera donc partagé à raison de 100% aux minoritaires. Les autres
capitaux propres seront partagés en revanche en fonction des pourcentages d’intérêts.
Lorsque la part revenant aux intérêts minoritaires dans les pertes d’une entreprise consolidée
par intégration globale est supérieure à leur part dans les capitaux propres, l’excédent ainsi
que les pertes ultérieures imputables aux intérêts minoritaires sont déduits des intérêts
majoritaires, sauf si les associés minoritaires ont une obligation expresse de combler ces
pertes et sont capables de le faire.
Si ultérieurement, l’entreprise consolidée réalise des bénéfices, les intérêts majoritaires sont
alors crédités de tous ces profits jusqu’à ce que la partie des pertes imputables aux intérêts
minoritaires ait été totalement éliminée. (IAS 27.35)
Exemple :
La société mère M a souscrit au début de l’exercice N à la création de la société F pour
1.000x80%=800.
SOMMAIRE
Paragraphe Sujet
Préambule
1. Participation à la création d’une entreprise associée
1.1 Création par la société mère
2.2 Création par d’autres filiales du groupe
2. Acquisition de titres d’une entreprise existante
2.1 Acquisition par la société mère
2.3 Acquisition par d’autres filiales du groupe
3. Cas particuliers
3.1 Capitaux propres négatifs
3.2 Pertes de valeur
3.3 Actions privilégiées
Préambule :
Les concepts sous-jacents aux modalités utilisées pour comptabiliser l’acquisition d’une
filiale sont également adoptés pour comptabiliser l’acquisition d’une participation dans une
entreprise associée. (IAS 28.20)
Des généralités et un cas simple d’élimination ont été fournis au chapitre 3 du présent
fascicule.
Nous verrons maintenant comment opérer, pratiquement, en distinguant :
• La participation à la création d’une entreprise associée.
• L’acquisition de titres d’une entreprise existante.
• Les cas particuliers susceptibles de se poser.
Lorsque l’entreprise associée a distribué des dividendes, les dividendes reçus par la société
mère, de caractère interne à l’ensemble consolidé, sont éliminés. (IAS 28.11).
B. Dividendes reçus – le produit financier qu’ils constituent dans les comptes de résultat de
la société mère, de caractère interne, est éliminé par virement dans ses réserves.
Exemple : La société mère « M » a souscrit 30% du capital à la création de la société « A » pour 300.
Capitaux
Résultat de Cumul Variation Total propres
Exercices Capital Distributions
l'exercice distributions Réserves Réserves A (après
résultat)
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7)
N 1 000 100 - - - - 1 100
N+1 1 000 230 20 20 80 80 1 310
N+2 1 000 280 90 110 140 220 1 500
(7) = (1) + (2) + (6)
(B) Titres mis en équivalence [1100x30%] 330 (G) Résultat Consolidé (en gestion) 30
N (B) Titres « A » 300
(B) Résultat Consolidé [100x30%] 30 (G) Quote-part dans le Rst des SME 30
(B) Titres mis en équivalence [1310x30%] 393 (G) Résultat Consolidé (en gestion) 69
(B) Titres « A » 300
N+1 (B) Réserves consolidées [80x30%] 24
(B) Résultat Consolidé [230x30%] 69 (G) Quote-part dans le Rst des SME 69
(B) Résultat M 6 (G) Revenus de VPM 6
(B) Réserves M [20x30%] 6 (G) Résultat M (en gestion) 6
(B) Titres mis en équivalence [1500x30%] 450 (G) Résultat Consolidé (en gestion) 84
(B) Titres « A » 300
N+2 (B) Réserves consolidées [220x30%] 66
(B) Résultat Consolidé [280x30%] 84 (G) Quote-part dans le Rst des SME 84
(B) Résultat M 27 (G) Revenus de VPM 27
(B) Réserves M [90x30%] 27 (G) Résultat M (en gestion) 27
En d’autres termes, l’existence de chaînes de détention indirecte sur des entreprises associées
devrait-elle être prise en compte par la mise en œuvre de la technique de consolidation directe
ou celle par paliers successifs ?
1er Palier F
20%
Mise en équivalence de « A » :
Au Bilan :
(B) Titres « A » mis en équivalence [3.000+2.500+2.000]x20% 1 500
(B) Titres de participation dans « A » 800
(B) Résultats consolidés « F-A » [2.000x20%] 400
(B) Réserves consolidées « F-A » [(3.000+2.500)x20%-800] 300
Au Compte de résultat :
o Consolidation directe :
Mise en équivalence de « A » :
Au Compte de résultat :
On constate que les capitaux propres consolidés sont identiques. Par contre les postes « Titres
mis en équivalence » et « Intérêts minoritaires » présentent des soldes plus importants dans la
méthode par paliers. Les différences sont égales à 300 [(1.500-1.200) pour le poste « Titres
mis en équivalence » et (2.340-2.040) pour le poste « Intérêts minoritaires »]. Cette différence
vient du traitement des intérêts minoritaires.
Dans la méthode par paliers, le poste « Intérêts minoritaires » englobe la part d’intérêt des
associés minoritaires de « F » dans « A » alors que dans la méthode directe cette part est
exclue : la différence correspond à la part des intérêts minoritaires de « F » dans les capitaux
propres de « A ».
En précisant, au niveau du paragraphe IAS 28.21, que « La part d’un groupe dans une
entreprise associée est l’agrégation des participations dans cette entreprise associée
détenues par la société mère et ses filiales. Pour cet objectif les participations détenues par
les autres entreprises associées ou coentreprises du groupe sont ignorées »1, le référentiel
IFRS n’admet que la technique de consolidation par paliers qui permet de faire apparaître les
intérêts minoritaires correspondant à la part des associés tiers dans le capital de la société
détentrice.
En effet, la méthode de consolidation par paliers successifs permet d’obtenir une meilleure
appréciation de l’image du groupe en privilégiant la conception économique des comptes
consolidés.
1
La formulation de l’exposé sondage ED, Améliorations IAS 28.16A était exprimée en ces termes “ A group’s
interest in an associate is the aggregate of the holdings in that associate by the parent and its subsidiaries
(excluding those held by minority interests of subsidiaries). The holdings of the group’s other associates or joint
ventures are ignored for the purpose of applying the equity method”. Cette formulation imposait la méthode de
consolidation directe, qui consiste à mettre en équivalence les entreprises associées sur la base du pourcentage
d’intérêts de la consolidante, sans apparition d’intérêts minoritaires indirects.
En éliminant, dans la formulation actuelle de IAS 28.21, le passage traitant de l’exclusion de la part détenue par
les intérêts minoritaires dans les filiales (“A group’s share in an associate is the aggregate of the holdings in
that associate by the parent and its subsidiaries. The holdings of the group’s other associates or joint ventures
are ignored for this purpose.”), l’IASB s’est penché en définitif sur la méthode de consolidation par paliers.
n Première consolidation :
Selon le paragraphe IAS 28.23 « Une participation dans une entreprise associée est
comptabilisée selon la méthode de la mise en équivalence à partir de la date à laquelle
l’entité devient une entreprise associée. Lors de l’acquisition de la participation, toute
différence entre le coût de la participation et la quote-part de l’investisseur dans la juste
valeur des actifs, passifs et passifs éventuels identifiables de l’entreprise associée est
comptabilisée selon IFRS 3 Regroupements d’entreprises. Par conséquent :
(a) le goodwill lié à une entreprise associée est inclus dans la valeur comptable de la
participation. Toutefois, l’amortissement de ce goodwill n’est pas autorisé et n’est
donc pas inclus dans la détermination de la quote-part de l’investisseur dans le
résultat de l’entreprise associée.
(b) tout excédent de la quote-part de l’investisseur dans la juste valeur nette des actifs,
passifs et passifs éventuels identifiables de l’entreprise associée sur le coût de la
participation est exclu de la valeur comptable de cette dernière et est à la place inclus
comme produits dans la détermination de la quote-part de l’investisseur dans le
résultat de l’entreprise associée de la période au cours de laquelle la participation est
acquise. »
Par ailleurs, et selon le paragraphe IAS 28.21, lorsqu’une entreprise associée a des filiales, des
entreprises associées ou des coentreprises, le résultat et l’actif net pris en considération pour
l’application de la méthode de la mise en équivalence sont ceux comptabilisés « …dans les
états financiers de l’entreprise associée (y compris sa quote-part dans le résultat et l’actif net
de ses entreprises associées et coentreprises), après les ajustements nécessaires pour
uniformiser les méthodes comptables ».
La réponse à cette question, passe nécessairement par l’énumération des différentes catégories
d’états financiers que peut préparer une entité dans le cadre du référentiel IFRS.
En effet, la lecture combinée des normes IAS 27, IAS 28 et IAS 31 fait ressortir quatre
catégories d’états financiers, en l’occurrence :
c Etats financiers établis par les entreprises mères ayant au moins une filiale consolidée
par intégration globale.
Etats financiers, établis par des entreprises qui ne détiennent pas de filiales et qui ne
sont pas donc tenues d'établir des états financiers consolidés mais qui détiennent des
participations dans des entreprises sous influence notable, dans lesquels ces
participations sont comptabilisées par mise en équivalence.
e Etats financiers que présente une société mère, un investisseur dans une entreprise
associée ou un coentrepreneur dans une entité contrôlée conjointement, dans lesquels
les investissements sont comptabilisés sur la base de la participation directe plutôt que
sur la base des résultats et de l’actif net présentés par des entreprises détenues.
Dans ces états financiers, les participations dans les filiales, les entités conjointement
contrôlées et les entreprises associées qui ne sont pas classées comme détenues en vue
de la vente (ou incluses dans un groupe destiné à être cédé qui est classé comme
détenu en vue de la vente) selon IFRS 5 doivent être comptabilisées, soit au coût soit
selon IAS 39. La même méthode comptable doit être appliquée à chaque catégorie de
participations.
Les participations dans des filiales, des entités contrôlées conjointement et des
entreprises associées qui sont classées comme détenues en vue de la vente (ou incluses
dans un groupe destiné à être cédé qui est classé comme détenu en vue de la vente)
selon IFRS 5 doivent être comptabilisées selon cette Norme.
f Les états financiers d’une entité qui n’a pas de filiale, d’entreprise associée ou de
participation de coentrepreneur dans une entité contrôlée conjointement.
Sachant que :
- Selon l’IAS 28, les participations dans des entreprises associées sur lesquelles
l’investisseur détient une influence notable doivent être comptabilisées en utilisant la
méthode de la mise en équivalence, que l’investisseur dispose également, ou non, de
participations dans des filiales, et qu’il prépare ou non des états financiers consolidés.
- Selon l’IAS 31, les participations dans des coentreprises sur lesquelles le
coentrepreneur exerce un contrôle conjoint doivent être comptabilisées en utilisant la
méthode de consolidation proportionnelle et alternativement la méthode de la mise
en équivalence, que le coentrepreneur dispose également, ou non, de participations
dans des filiales, et qu’il prépare ou non des états financiers consolidés.
…il a été nécessaire pour l’IASB d’utiliser dans le paragraphe IAS 28.21, l’expression « états
financiers de l’entreprise associée » pour désigner les deux premières catégories d’états
financiers ci-dessus définis2.
o Consolidations ultérieures :
Selon le paragraphe IAS 28.23 « Des ajustements appropriés sont également apportés à la
quote-part de l’investisseur dans les résultats de l’entreprise associée postérieurs à
l’acquisition pour tenir compte, par exemple, de l’amortissement des actifs amortissables, sur
la base de leur juste valeur respective à la date d’acquisition. De même, des ajustements
appropriés de la quote-part de l’investisseur dans les résultats de l’entreprise associée
postérieurs à l’acquisition sont effectués au titre des pertes de valeur comptabilisées par
l’entreprise associée, telles que pour le goodwill ou les immobilisations corporelles. »
(B) Titres mis en équivalence [1100x30%] 330 (G) Résultat Consolidé "F-A"(en gestion) 30
(*)
(B) Ecart d'acquisition 100
(B) Titres « A » 400
N (B) Résultat Consolidé "F-A"[100x30%] 30 (G) Quote-part dans le Rst des SME 30
(B) Résultat Consolidé "F-A" [100x10%] 10 (G) Quote-part dans le Rst des SME 10
(B) Ecart d'acquisition 10 (G) Résultat Consolidé "F-A"(en gestion) 10
(B) Titres mis en équivalence [100-10] 90
(B) Ecart d'acquisition 90
(*)
Compte transitoire ou d'attente
2
L’exposé sondage ED, Améliorations IAS 28.16A utilisait au départ l’expression « états financiers consolidés
de l’entreprise associée » (“When an associate has subsidiaries, associates, or joint ventures, the profits or
losses and net assets taken into account in applying the equity method are those recognised in the associate’s
consolidated financial statements (including the associate’s share of the profits or losses and net assets of its
associates and joint ventures), after any adjustments necessary to give effect to the investor’s accounting
policies”).
3. Cas particuliers :
La part du groupe dans les capitaux propres des entreprises associées doit être corrigée dans
les cas particuliers suivants :
- Capitaux propres négatifs,
- Surestimation de l’entreprise associée,
- Existence d’actions privilégiées.
L’investisseur applique également les dispositions de IAS 39 pour déterminer si une perte de
valeur additionnelle est comptabilisée pour sa participation dans l’entreprise associée qui ne
constitue pas une part de la participation nette, ainsi que le montant de cette perte de valeur.
Du fait que le goodwill inclus dans la valeur comptable d’une participation dans une
entreprise associée n’est pas comptabilisé séparément, il ne fait pas individuellement l’objet
de tests de dépréciation en appliquant les dispositions relatives au test de dépréciation du
goodwill dans IAS 36 Dépréciation d’actifs. Au lieu de cela, la valeur comptable totale de la
participation fait l’objet de tests de dépréciation selon IAS 36, en comparant sa valeur
recouvrable (la valeur la plus élevée entre la valeur d’utilité et la juste valeur diminuée des
coûts de la vente) à sa valeur comptable, chaque fois que l’application des dispositions de IAS
39 indique que la participation a pu se déprécier. Pour déterminer la valeur d’utilité de la
participation, l’entité estime :
(a) sa quote-part de la valeur actualisée des flux de trésorerie futurs estimés attendus de
l’entreprise associée, y compris les flux de trésorerie générés par les activités de
l’entreprise associée et les produits liés à la sortie in fine de la participation ; ou
(b) la valeur actualisée des flux de trésorerie futurs estimés attendus des dividendes à
recevoir de la participation et de sa sortie in fine.
En retenant des hypothèses appropriées, les deux méthodes donnent le même résultat.
La valeur recouvrable d’une participation dans une entreprise associée est appréciée pour
chaque entreprise associée, à moins que cette dernière ne génère pas d’entrées de trésorerie
par son utilisation continue, largement indépendantes de celles générées par d’autres actifs de
l’entité.
3.3. Actions privilégiées :
Si une entreprise associée a des actions de préférence cumulatives en circulation telles que les
actions à dividende prioritaire sans droit de vote, détenues par des intérêts tiers, l'investisseur
calcule sa quote-part de résultats après ajustements pour tenir compte des dividendes de
préférence, que ceux-ci aient été décidés ou non. (IAS 28.28)
Exemple :
La société mère M détient 30% du capital de la société A depuis la création (sous forme d’actions
ordinaires). Une proportion de 20% du capital de « A » est représentée par des actions à dividende
prioritaire sans droit de vote. Le capital de « A » est composé de 10.000 actions de valeur
nominale égale à 100 DT chacune entièrement libérée. Le dividende prioritaire est fixé à 9% du
nominal. La structure des capitaux propres de A se présente au 31 décembre N comme suit :
Capital 1.000.000 DT
Réserves légales 100.000 DT
Résultat de l’exercice 16.000 DT
Le solde des résultats distribuables étant de 16.000 DT au 31 Décembre N, le dividende
prioritaire s’élève par contre à 18.000 DT (20%x1.000.000x9%).
Le résultat de l’exercice N reviendra en totalité aux titulaires des ADPSDV. La valeur
d’équivalence des titres « A » détenus par M s’élève au 31 décembre N à
[(1.000.000+50.000)x30%], soit 315.000 DT.
(B) Titres « A » mis en équivalence 315 000
(B) Titres de participation dans « A » 300 000
(B) Réserves consolidées 15 000
SOMMAIRE
Paragraphe Sujet
Préambule
1. Démarche centralisée
2. Démarche décentralisée
2.1 Travaux dans chaque entreprise
2.2 Travaux dans la société consolidante
Préambule :
La démarche de consolidation est liée aux règles d’organisation comptable appliquées au sein
du groupe. La démarche s’inspire de deux grandes tendances :
• la fiscalité différée : tant que la méthode de comptabilisation des impôts différés n'est
pas appliquée dans les comptes individuels, un retraitement est nécessaire ;
Organigramme et périmètre
F
I
S
Collecte des données
C
A
Cours de clôture, capital et réserves L
Conversion des comptes des
au cours historique I
entités étrangères
T
E
Retraitements
Ecritures de consolidation Ajustements
D
Eliminations
I
F
Fiscalité différée Report variable
F
E
Acquisitions R
Variations de périmètre et de
Cessions E
capitaux propres
Modifications du capital E
Centralisation et présentation
des états financiers
2. Démarche décentralisée
Dans cette démarche, chaque entreprise prépare des comptes retraités et conformes aux règles
de présentation et d'évaluation du groupe. Ainsi, le service de consolidation après vérification
récupère les données et les complète en vue de la consolidation de l'ensemble des entreprises
incluses dans le périmètre.
Ecritures d'harmonisation
Cette démarche vise à traiter toutes les opérations de consolidation au service de consolidation
de la société consolidante.
Elle est appliquée dans les groupes, dés lors que le nombre d’entreprises à consolider est
important, car il permet d’alléger les travaux du service de consolidation. Cette organisation
suppose que les entreprises soient bien informées des règles d’évaluation du groupe. Son
efficacité implique :
Les relations avec les filiales doivent donc être normalisées afin d'obtenir une information
consolidée fiable.
1
La liasse de consolidation est un document normalisé qui doit litre utilisé par les filiales consolidées pour
transmettre au service central de consolidation leurs états financiers consolidants et des annexes explicatives.
Elle comprend :
ELIMINATIONS ELIMINATIONS
Dividendes Comptes réciproques
Provisions sur sociétés consolidées profits internes
Variations de périmètre et de
capitaux propres
SOMMAIRE
Paragraphe Sujet
Préambule
1. Le principe d’homogénéité dans l’établissement des états financiers consolidés
1.1 Dates de clôture des comptes sociaux des entreprises consolidées
1.2 Utilisation de méthodes d’évaluation et de présentation homogènes
2. Les retraitements d’homogénéité
2.1 Les amortissements dérogatoires
2.2 L’évaluation des stocks
2.3 Activation des contrats de location financement
2.4 Fiscalité différée
Préambule :
Les retraitements des comptes sociaux ont pour objet de corriger, par des écritures comptables,
les divergences entre les pratiques et méthodes comptables utilisées dans ces comptes et celles
applicables aux comptes consolidés, ceci afin de prendre en compte les caractéristiques
propres aux comptes consolidés et d’assurer leur homogénéité.
Les retraitements des comptes sociaux concernent aussi bien l’entreprise consolidante que les
entreprises consolidées. En effet, le principe d’homogénéité n’implique pas nécessairement un
alignement strict et une convergence vers les méthodes et pratiques de la consolidante.
Par ailleurs, les travaux de retraitements des comptes sociaux devraient être, à notre avis,
menés par référence aux considérations générales guidant l’élaboration des états financiers
telles qu’elles ressortent du cadre conceptuel (Concepts fondamentaux regroupant les
caractéristiques qualitatives de l’information financière, les hypothèses sous-jacentes et les
conventions comptables de base).
Tous les états financiers servant de base à la consolidation doivent être arrêtés à la même date.
Les filiales ou les entreprises associées qui clôturent leurs comptes à un autre moment que la
consolidante, doivent établir des comptes intermédiaires, à moins que cela ne soit
impraticable.
Lorsque l’écart, entre les deux dates, ne dépasse pas 3 mois, les IFRS (IAS 27.26 & IAS
27.27 et IAS 28.24 & IAS 28.25), admettent que les états financiers des filiales ou des
entreprises associées puissent être utilisés, à condition :
(a) Qu’ils soient modifiés pour tenir compte des transactions et événements significatifs
intervenus dans l’intervalle.
(b) La durée des périodes de reporting et toute différence entre les dates de reporting
doivent être identiques d’une période à l’autre.
Bien que les dispositions normatives précitées ne concernent que les rapports entre mère et
filiales et entre investisseurs et entreprises associées, elles peuvent être, à notre avis,
transposées, aux rapports entre coentrepreneurs et coentreprises.
Ce principe est consacré par IAS 27.28, et IAS 28.26 et IAS 31.33 traitant respectivement de
l’intégration globale, de la mise en équivalence et de la consolidation proportionnelle.
En effet, le paragraphe IAS 27.28 prévoit que « Les états financiers consolidés doivent être
préparés en utilisant des méthodes comptables uniformes pour des transactions et autres
événements semblables dans des circonstances similaires ».
a- Il doit être observé quelque soit la nature de contrôle ou de l’influence exercée par
l’entreprise consolidante sur les entreprises consolidées.
c- Il doit être observé pour chaque entreprise pour des transactions et autres événements
semblables dans des circonstances similaires.
La norme IAS 27 ne précise pas la notion de circonstances similaires. Mais la lecture de la norme
IAS 2 (révisée en décembre 2003) permet de conclure la signification suivante pour l’exemple des
méthodes d’évaluation des stocks : Un groupe, qui utilise pour l’évaluation de ses stocks la méthode
du coût moyen pondéré peut utiliser pour certaines entreprises consolidées la méthode FIFO si cette
dernière correspond aux modalités effectives de déstockage de ces entreprises et si elle est appliquée
de manière cohérente et permanente pour toutes les entreprises présentant des modalités similaires
de déstockage.
d- Il doit être observé uniquement pour les méthodes comptables. Il va sans dire que les
estimations comptables n’en sont pas concernées.
La NC 08.05 définit les méthodes comptables comme étant « les principes, bases,
conventions, règles et pratiques spécifiques appliqués par une entité lors de
l’établissement et de la présentation de ses états financiers. »
Il y a lieu de préciser à ce niveau, que certains auteurs citent, à tort, à notre avis,
l’harmonisation de la politique d’amortissement des immobilisations du groupe
comme étant une conséquence du principe d’homogénéité.
En effet, l’amortissement traduit selon les normes IAS 16 et IAS 38, la répartition
systématique de la base amortissable d’une immobilisation corporelle ou incorporelle
sur la durée d’utilisation estimée.
Le réexamen, par une entreprise, de l’un de ces deux paramètres est traité comme étant
un changement d’estimations comptables et non comme étant un changement de
méthodes comptables (IAS 16.51).
Toutefois, seul l’effet des amortissements dérogatoires constatés dans les comptes
sociaux aux fins de bénéficier d’avantages fiscaux sera retraité dans les comptes
consolidés pour que ces derniers puissent refléter au mieux la réalité économique des
transactions du groupe.
Pratiquement, lorsque les normes comptables prévoient pour des transactions et
événements semblables des méthodes de référence et des méthodes alternatives et que
les entreprises retenues dans le périmètre profitent de cette latitude dans la préparation
de leurs comptes sociaux, il convient, par application du principe de l’homogénéité de
faire converger le groupe vers un choix unique qui sera appliqué par souci de
comparabilité d’une manière cohérente et permanente.
¾ Les charges d’emprunts susceptibles d’être incorporées aux coûts des actifs
qualifiants (IAS 23),
¾ Les immeubles de placement pouvant être traités, soit selon le modèle du coût soit
selon le modèle en juste valeur (IAS 41),
¾ Les immobilisations corporelles pouvant être traités soit selon le modèle du coût
soit selon le modèle de réévaluation (IAS 16),
¾ L’évaluation des stocks selon la méthode du coût moyen pondéré ou FIFO (IAS 02)…,
Nous développerons dans le cadre de cette section l’exemple des amortissements dérogatoires,
de l’évaluation des stocks, de l’activation des contrats de location de financement et de la
fiscalité différée.
Il s’agit, de toute dotation supplémentaire constatée, par référence à l’un des modes
d’amortissement fiscalement admis.
Exemple :
La société consolidée « F » a acquis au 1er Janvier N, un matériel informatique pour un coût d’acquisition
de 100.000 DT. Les dirigeants estiment que le rythme de consommation des avantages économiques futurs
liés à ces immobilisations est fiablement traduit à travers le mode linéaire au taux de 15%. Fiscalement, la
société a opté pour le mode dégressif.
Dans ses comptes sociaux, la société consolidée a dû enregistrer au cours des exercices N,
N+1 et N+2, les écritures suivantes :
N
(G) Dotations aux amortissements 37 500
(B) Amortissement des immobilisations 15 000
(B) Amortissements dérogatoires 14 625
(B) Passif d’impôt différé 7 875
N+1
(G) Dotations aux amortissements 23 438
(B) Amortissement des immobilisations 15 000
(B) Amortissements dérogatoires 5484
(B) Passif d’impôt différé 2 954
N+2
(G) Dotations aux amortissements 14 648
(B) Amortissements dérogatoires 229
(B) Passif d’impôt différé 123
(B) Amortissement des immobilisations 15 000
Les écritures de retraitements se présentent pour les mêmes exercices comme suit :
Bilan Etat de Résultat
(B) Amortissements dérogatoires 14 625 (G) Résultat "F" (en gestion) 14 625
N (G) Charge d'impôt différé 7 875
(B) Résulat "F" 14 625 (G) Dotation aux amortissements 22 500
(B) Amortissements dérogatoires 20 110 (G) Résultat "F" (en gestion) 5 485
N+1 (B) Résulat "F" 5 485 (G) Charge d'impôt différé 2 953
(B) Réserves "F" 14 625 (G) Dotation aux amortissements 8 438
Il y a lieu de rappeler que face des circonstances similaires, les entreprise retenues dans le
périmètre peuvent appliquer la méthode de déstockage qui s’apparente le mieux à leur réalité
sans qu’il ne soit nécessaire de la faire converger vers les pratiques du groupe.
Exemple :
Dans un groupe opérant dans le secteur de l’industrie des céramiques, la société consolidée F est
spécialisée dans la fabrication des émaux, son processus de déstockage des matières premières
s’accommode avec la méthode FIFO qui traduit mieux la réalité économique des faits. Bien qu’elle évalue
ses stocks de matières premières selon le CMP, à l’instar, de toutes les sociétés du groupe, un retraitement
d’homogénéité guidé par les considérations de pertinence et de fiabilité est souhaitable.
Le tableau suivant récapitule, pour les stocks initiaux et finals l’incidence de l’application de la méthode
FIFO par apport à celle du CMP et ce au titre de l’exercice N.
N-1
(B) Stocks de matières premières 150 000
(G) Variation des stocks 150 000
N
(G) Variation des stocks 150 000
(B) Stocks de matières premières 150 000
Si elle appliquait la méthode FIFO, elle aurait dû passer dans ses comptes sociaux les
écritures suivantes :
N-1
(B) Stocks de matières premières 180 000
(G) Variation des stocks 180 000
N
(G) Variation des stocks 180 000
(B) Stocks de matières premières 180 000
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Selon IAS 12.74, une entité doit compenser les actifs et passifs d’impôt différés si, et seulement si :
(a) l’entité a un droit juridiquement exécutoire de compenser les actifs et passifs d’impôt exigible ; et
(b) les actifs et passifs d’impôts différés concernent des impôts sur le résultat prélevés par la même
autorité fiscale :
(i) soit sur la même entité imposable ;
(ii) soit sur des entités imposables différentes qui ont l’intention, soit de régler les passifs et
actifs d’impôt exigible sur la base de leur montant net, soit de réaliser les actifs et de
régler les passifs simultanément, lors de chaque période future au cours duquel on s’attend
à ce que des montants importants d’actifs ou de passifs d’impôt différés soient réglés ou
récupérés.
(B) Stocks de matières premières 20 000 (G) Résultat "F" (en gestion) 13 000
N (B) Résulat "F" 13 000 (G) Charge d'impôt différé 7 000
(B) Passif d'impôt différé 7 000 (G) Variation de stocks (*) 20 000
(*)
Achats consommés, lorsqu'il est fait usage de la méthode d'inventaire permanent
2.4.Fiscalité différée :
La comptabilisation des impôts différés (report d’impôt) consiste à tenir compte, dans
l'évaluation de la charge d'impôt sur les bénéfices, les effets fiscaux des différences
temporaires, de manière à ce que la charge d'impôt reflète la charge imputable à l'exercice et
ne corresponde pas uniquement à la charge payée ou à payer au titre de l'exercice.
En d’autres termes, dans la méthode de « report d’impôt », la charge d’impôt sur les bénéfices
doit avoir comme base le résultat économique de l’exercice en corrigeant l’impôt exigible :
De plus, dans les comptes consolidés, la méthode du report d’impôt nécessite la prise en
compte de l’incidence fiscale des retraitements et des éliminations ayant une incidence sur les
résultats si ces opérations avaient été imposées dans les comptes sociaux.
Selon IAS 27.25 « IAS 12 Impôts sur le résultat s’applique aux différences temporaires
résultant de l’élimination des profits et des pertes sur transactions intragroupe. »
En outre, IAS 27.29 précise que si « Si une entité du groupe utilise des méthodes comptables
différentes de celles adoptées dans les états financiers consolidés pour des transactions et des
événements semblables dans des circonstances similaires, les ajustements appropriés sont
apportés à ses états financiers dans le cadre de la préparation des états financiers
consolidés. ».
Dans les états financiers consolidés la norme IAS 12.11 précise que « les différences
temporelles sont déterminées par comparaison entre les valeurs comptables des actifs et
passifs dans les états financiers consolidés et la base fiscale qui leur est attachée. »
1 Valeur comptable des actifs et passifs :
La valeur comptable d’un actif ou d’un passif s’entend de la valeur pour laquelle cet actif ou
ce passif figure au bilan consolidé, c'est-à-dire après prise en compte de tous les
retraitements et éliminations propres au processus de consolidation.
Exemples :
- La valeur comptable d’un stock acquis par une entreprise consolidée auprès d’une autre entreprise
consolidée correspond à la valeur comptable de ce stock chez l’entreprise cessionnaire diminuée de la
marge interne réalisée par l’entreprise cédante.
- La valeur comptable d’une immobilisation ayant fait l’objet d’une cession entre entreprises intégrées
globalement correspond à sa valeur comptable consolidée, après élimination du résultat de cession interne
éventuel.
- Les dividendes à recevoir d’une filiale ont une valeur comptable de 100. Ces dividendes ne sont pas
imposables. Les dividendes comptabilisés ont une valeur fiscale nulle, mais la différence temporelle en
résultant sera frappée d’un taux d’imposition égal à 0%. Donc pas de passif différé.
- Des subventions d’exploitation à recevoir ont une valeur comptable de 100. Les subventions d’exploitation
sont imposables lors de leur encaissement effectif. La base fiscale des subventions à recevoir est nulle.
Lorsque le passif correspond à un produit constaté d’avance, sa base fiscale est égale à sa
valeur comptable, déduction faite des revenus qui seront exonérés au cours des exercices
ultérieurs.
Exemple :
Des produits différés correspondant à la contrepartie d’intérêts à recevoir dont le recouvrement n’est pas
raisonnablement assuré ont une valeur comptable de 100. Leur base fiscale est nulle (passif fiscal inexistant
puisqu’il a donné lieu à imposition par application du principe de la créance acquise.
Lorsqu’il est difficile d’appliquer ces définitions il y a lieu de raisonner par référence à la
notion de différence temporaire.
Exemples :
Des subventions d’investissement ayant financé l’acquisition d’un bien non amortissable pour 100.
Comptablement, les subventions relatives à des biens non amortissables qui nécessitent, le cas échéant,
l’accomplissement de certaines obligations, sont à rapporter aux résultats du ou des exercices qui
supportent le coût d’exécution de ces obligations.
A titre d’exemple, la subvention accordée pour l’acquisition d’un terrain, allouée sous la condition d’y
construire un immeuble, est à rapporter aux résultats en fonction de la durée d’utilisation de l’immeuble.
Ainsi, lorsque les rythmes de reprise de la subvention en comptabilité et en fiscalité sont désynchronisés, il y
a naissance d’une différence temporaire.
En principe, tout passif d’impôt différé doit être comptabilisé pour toutes les différences
temporelles imposables (IAS 12.15).
En revanche, les actifs d’impôt différé, qu’ils soient liés à des différences temporelles
déductibles ou à des déficits fiscaux reportables, ne sont pris en compte que si leur
récupération est probable sur des bénéfices imposables futurs. (IAS 12.24, et IAS 12.34)
La récupération d’un actif d’impôt différé est considérée comme probable lorsque :
> Cette récupération est indépendante des résultats futurs, c'est-à-dire « lorsqu’il y aura
suffisamment de différences temporelles imposables, relevant de la même autorité fiscale et
relatives à la même entité imposable, et dont attend à ce qu’elles s’inversent au cours de
l’exercice pendant lequel on s’attend à ce que les différences temporelles déductibles
s’inversent. » (IAS 12.28)
Tel est le cas lorsque l’actif d’impôt différé pourra être imputé sur des passifs d’impôt différé
déjà constatés, arrivant à échéance dans la période durant laquelle cet actif devient ou reste
récupérable.
Parmi les circonstances dans lesquelles des actifs d’impôt différés peuvent être constatés sans
être tributaire des résultats futurs, on peut citer l’exemple des retraitements conduisant à
diminuer les résultats ou les réserves dans un contexte réversible (Cf. le cas de retraitement
des stocks initiaux par application de la méthode FIFO ou encore le cas d’activation des
contrats de crédit-bail).
> « Il est probable que l’entreprise dégagera un bénéfice imposable suffisant relevant de la
même administration fiscale et pour la même entité imposable, dans l’exercice au cours
duquel les différences temporelles déductibles s’inverseront ». (IAS 12.29)
En d’autres termes, il est probable que l’entreprise pourra les récupérer grâce à l’existence
d’un bénéfice imposable attendu au cours de la « période de validité » des actifs d’impôt
différé. Il est possible dans ce cas de tenir compte d’opportunités de gestion fiscale destinées à
allonger cette période de validité.
b- Revue des actifs d’impôt différé à chaque clôture :
Le respect des conditions de prise en compte des actifs différés devrait être réexaminé à
chaque clôture sur la base des critères ci-dessus mentionnés, c'est-à-dire que :
> Le caractère récupérable des actifs d’impôt différé comptabilisés au cours des exercices
antérieurs doit être réexaminé à la clôture de chaque exercice, afin d’apprécier s’il y a lieu ou
non de modifier le montant des impôts différés comptabilisés. (IAS 12.56)
> Les actifs d’impôt différé antérieurement non comptabilisé en raison du non respect des
critères précités doivent être comptabilisés lorsque leur recouvrement devient probable au
cours d’exercices ultérieurs. (IAS 12.37)
4 Evaluation des impôts d’actifs et de passifs différés :
La norme IAS 12 prévoit dans ce cadre trois règles essentielles :
1- Les actifs et passifs d’impôt différé doivent être évalués aux taux d’impôt dont
l’application est attendue sur l’exercice au cours duquel l’actif sera réalisé ou le passif réglé,
sur la base des taux d’impôt (et réglementations fiscales) qui ont été adoptés ou quasi-adoptés
à la date de clôture (IAS 12.47).
Exemple :
L’entreprise F est consolidée par intégration globale avec un pourcentage d’intérêt du groupe de 52%.
Cette société est admise à la cote de la Bourse depuis le 1er janvier 2000 pour avoir ouvert 35% de son
capital au public.
Une subvention d’exploitation de 400.000 DT a été décidée à son profit le 21 novembre 2003 et dont
l’encaissement intégral était prévu en 2004. Au 31 décembre 2004, le reliquat non versé sur cette
subvention s’élève à 100.000 DT
(B) Résulat "F" [400.000x20%] 80 000 (G) Charge d'impôt différé 80 000
2003 (B) Passif d'impôt différé 80 000 (G) Résultat "F" (en gestion) 80 000
En 2004, la différence temporelle imposable n’est plus que de 100.000 DT, soit la valeur comptable
du produit à recevoir (100.000 DT) moins sa base fiscale nulle. Le passif différé en découlant
devrait être évalué par référence au taux en vigueur à partir du 1er janvier 2005, soit 35%.
Bilan Etat de Résultat
(*)
(B) Réserves "F" [400.000x20%] 80 000 (G) Charge d'impôt différé 15 000
2004 (B) Résulat "F" [100.000x(35%-20%)] 15 000
(B) Passif d'impôt différé 95 000 (G) Résultat "F" (en gestion) 15 000
(*)
Selon IAS 12.60, les variations des actifs ou passifs d’impôt différé lié à un changement de taux d’imposition doivent être
comptabilisés en résultat sauf lorsque ces variations concernent des éléments antérieurement comptabilisés en capitaux propres comme
imposé par d’autres normes (IAS 16, IAS 21, IAS 38 et IAS 39).
Sachant que dans ses comptes sociaux, la société F a dû constater la charge d’impôt exigible
découlant de l’imposition, en 2004, de la quote-part encaissée de la subvention d’exploitation,
comme suit :
(G) Impôt sur les bénéfices [300.000x20%] 60 000
(B) Etat, I.S dû (impôt exigible) 60 000
(B) Passif d'impôt différé 60 000 (G) Résultat "F" (en gestion) 60 000
2004 (B) Résulat "F" [300.000x20%] 60 000 (G) Impôt sur les bénéfices 60 000
Ainsi le passif d’impôt différé sera ramené à sa valeur réelle au 31 décembre 2004, soit
35.000 DT (100.000x35%).
2- L’évaluation des actifs et passifs d’impôt différé doit refléter les conséquences fiscales qui
résulteraient de la façon dont l’entreprise s’attend, à la date de clôture, à recouvrer ou régler la
valeur comptable de ses actifs et passifs (IAS 12.51).
3- Les actifs et passifs d’impôt différé ne doivent pas être actualisés (IAS 12.53).
Cette interdiction est motivée par la complexité et du coût d’établissement d’un échéancier
fiable de résorption des différences temporelles.
La contrepartie de l'actif ou du passif d'impôt différé doit être traitée comme l'opération
réalisée qui en est à l'origine. (IAS 12.57)
C'est ainsi que dans le cas le plus fréquent où l'opération réalisée affecte le résultat, la
contrepartie de l'impôt différé affecte la charge d'impôt sur les bénéfices. (IAS 12.58)
Lorsque l'opération affecte les capitaux propres, la contrepartie de l'impôt différé affecte
directement les capitaux propres. Il en est ainsi, par exemple, pour l'impact à l'ouverture en
cas de changement de méthode comptable. (IAS 12.61).
Ce principe précise nettement les conséquences dans les comptes consolidés. Si les impôts
différés ont pour origine des opérations qui affectent le résultat, il en sera de même pour les
impôts différés. Si les impôts différés ont pour origine les réserves consolidées, les impôts
différés y afférents sont aussi traduits dans les réserves consolidées. Ce principe trouve son
application dans plusieurs situations précises. Sont inscrits dans les réserves consolidées :
Selon IAS 12.60 « La valeur comptable des actifs et passifs d’impôt différé peut varier même
s’il n’y a pas de changement dans le montant des différences temporelles correspondantes.
Ceci peut se produire, par exemple, lors :
L’impôt différé qui en résulte est comptabilisé dans le compte de résultat, sauf dans la
mesure où il se rapporte à des éléments précédemment débités ou crédités dans les capitaux
propres. »
a- Au niveau du bilan :
Les actifs et passifs d’impôt doivent être présentés au bilan séparément des autres actifs et
passifs d’impôt exigible. [IAS 1.68 (n)].
Lorsqu’une entreprise fait une distinction entre ses actifs et passifs courants et ses actifs et
passifs non courants dans ses états financiers, elle ne doit pas classer les actifs (passifs)
d’impôt différé en actifs (passif) courants. (IAS 1.70)
b- Au niveau de l’état de Résultats :
La charge d’impôt (exigible et différée) relative aux activités ordinaires est présentée
séparément au niveau de l’état de résultats.
Les éléments extraordinaires sont présentés au niveau de l’état de résultat pour leur montant
net d’impôt.
En IFRS actuelles, il n’est plus fait de distinction entre éléments ordinaires et éléments
extraordinaires.
2.4.3. Fiscalité différée générée par les regroupements d’entreprises :
1 Passifs et actifs d’impôt différé identifiés lors de la comptabilisation initiale d’un
regroupement d’entreprises :
a- Principe général :
Selon IFRS 3, le coût d’un regroupement d’entreprises est affecté en comptabilisant les actifs
acquis ainsi que les passifs et les passifs éventuels assumés identifiables à leur juste valeur à
la date d’acquisition. Des différences temporelles sont générées lorsque la base fiscale des
actifs acquis et des passifs assumés identifiables n’est pas affectée par le regroupement
d’entreprises ou est affectée de manière différente.
En effet, des différences temporelles imposables, qui donnent lieu à la prise en compte de
passifs d’impôt différé, prennent naissance lorsque la valeur comptable d’un actif est majorée
pour atteindre sa juste valeur mais la base fiscale de cet actif demeure égale au coût pour le
détenteur précédent. [IAS 12.19]
En outre, des différences temporelles déductibles, donnant lieu à un actif d’impôt différé2,
prennent naissance lorsqu’un passif assumé est comptabilisé à la date d’acquisition, mais que
les coûts liés ne sont déduits dans la détermination des bénéfices imposables qu’au cours
d’une période ultérieure. De même, un actif d’impôt différé8 est généré lorsque la juste valeur
d’un actif identifiable acquis est inférieure à sa base fiscale. [IAS 12.26(c)]
Selon IFRS 3, une entité comptabilise des actifs d’impôt différé (dans la mesure où ils
satisfont aux critères de comptabilisation du paragraphe IAS 12.24) ou des passifs d’impôt
différé correspondants en tant qu’actifs et passifs identifiables à la date d’acquisition. En
conséquence, ces actifs et passifs d’impôt différé affectent l’écart d’acquisition.
2
Contrairement aux passifs d’impôt différé, les actifs d’impôt différé ne peuvent être pris en compte que
lorsqu’ils justifient les critères de comptabilisation précisés par IAS 12.24, c’est-à-dire lorsqu’il est probable
qu’un bénéfice imposable, sur lequel les différences temporelles déductibles pourront être imputées, sera
disponible.
Toutefois, selon le paragraphe IAS 12.15(a), une entité ne comptabilise pas les passifs
d’impôt différé générés par la comptabilisation initiale du goodwill.
De même, IAS 12 (révisée en 2000), interdisait la comptabilisation d’impôts différés actifs
générés par les goodwill négatifs [IAS 12.24(a)]. N’étant plus comptabilisés en tant que produits
différés, les écarts d’acquisition négatifs traités conformément au paragraphe IFRS 3.56 par
inscription directe en résultat, ne génèrent plus des différences temporelles déductibles ; d’où la
suppression ce cette interdiction au niveau de la norme IAS 12 (révisée en décembre 2003 et en
mars 2004).
b- Exception :
Suite à un regroupement d’entreprises, un acquéreur peut considérer comme probable qu’il
récupérera son propre actif d’impôt différé qui n’était pas comptabilisé avant le regroupement
d’entreprises. Par exemple, dans le cadre du régime d’intégration fiscale, l’acquéreur peut être
en mesure d’utiliser l’avantage que représentent ses pertes fiscales non utilisées en imputant
sur elles des bénéfices imposables futurs de l’entreprise acquise. Dans de tels cas, l’acquéreur
comptabilise un actif d’impôt différé, mais ne l’inclut pas dans la comptabilisation du
regroupement d’entreprises, et par conséquent, ne le prend pas en compte dans la
détermination de l’écart d’acquisition. [IAS 12.67]
A noter que la norme IAS 12 dans sa version révisée en 2000, prévoyait en ce sens une
solution contraire dans la mesure où elle imposait la prise en compte de l’actif d’impôt différé
découlant de cette situation dans la détermination de l’écart d’acquisition.
c- Exemple : (Fiscalité différée générée par un regroupement d’entreprises)
Le 1er janvier N, la société « M » acquiert 80 % des actions de la société « F » pour un coût de 600.
Dans la juridiction fiscale de « M » et de « F » le taux d’imposition des bénéfices est de 35 %.
Le bilan de la société « F » se présente, au 1er janvier N, comme suit :
Coût
historique
Actifs
Terrains 200
Constructions 400
Créances 350
Trésorerie 50
1 000
Capitaux propres
Capital 500
Dettes 500
1 000
L’analyse de la juste valeur des éléments d’actif et de passif fait apparaître :
La juste valeur des actifs et passifs identifiables (hors actifs et passifs d'impôt différé) acquis
par « M » est présentée dans le tableau suivant, de même que leur base fiscale dans la
juridiction fiscale de « F » et les différences temporelles qui en résultent.
Coût
Coût Base Différences
d'acquisition
historique fiscale temporelles
(JV)
Terrains 200 250 200 50
Constructions 400 500 400 100
Marques - 80 - 80
Créances 350 350 350 -
Trésorerie 50 50 50 -
Provision pour restructuration - (60) - (60)
Dettes (500) (500) (500) -
Totaux 500 500 170
J.V des actifs acquis et des passifs assumés identifiables
670
hors impôt différé
L’actif d’impôt différé généré par les provisions pour restructuration (en supposant qu’il
répond aux critères de comptabilisation prévus par IAS 12.24) est compensé par les passifs
d’impôt différé générés par les terrains, les constructions, et les marques [cf. IAS12.74].
Le passif d’impôt différé qui est généré par la comptabilisation du terrain à sa juste valeur
(actif non amortissable) a été mesuré sur la base des conséquences fiscales qu’aurait le
recouvrement de la valeur comptable de cet actif par le biais d’une cession, quelle que soit
l’intention de l’acquéreur [IAS 12.20 et SIC 21.05].
En revanche, le passif d’impôt différé qui est généré par la comptabilisation des constructions
et de la marque à leur juste valeur (actifs amortissables) a été mesuré sur la base des
conséquences fiscales qu’aurait le recouvrement de la valeur comptable de ces actifs par le
biais des amortissements ultérieurs. Un tel passif d’impôt différé sera repris au rythme des
amortissements pratiqués.
Elimination des titres « F » au 1er janvier N selon le traitement autorisé préconisé IFRS 3 :
(B) Terrains 50
(B) Constructions 100
(B) Marques 80
(B) Réserve spéciale de réévaluation 230
(B) Résultat « F » 60
(B) Provision pour restructuration 60
(B) Réserve spéciale de réévaluation [(50+100+80)x35%] 81
(B) Passif d’impôt différé 81
(B) Actif d’impôt différé 21
(B) Résultat « F » [60x35%] 21
Toutefois, cette procédure ne doit pas donner lieu à la création d’un écart d’acquisition négatif; elle
ne doit pas non plus accroître le montant antérieurement comptabilisé d’un tel écart. [IFRS 3.65 et
IAS 12.68]
Exemple (repris du paragraphe IAS 12.68) : Une entreprise a acquis une filiale qui avait des
différences temporelles déductibles de 300. A la date d'acquisition le taux de l'impôt était de 30 %.
L'actif d'impôt différé résultant de 90 n'a pas été comptabilisé en tant qu'actif identifiable à
l'occasion de la détermination du goodwill de 500 résultant de l'acquisition. Deux années après
l'acquisition, l'entreprise a estimé que le bénéfice imposable futur sera probablement suffisant pour
permettre à l'entreprise de recouvrer l'avantage représenté par toutes les différences temporelles
déductibles.
(B) Actif d'impôt différé [300x30%] 90 (G) Résultat "F" (en gestion) 90
(B) Résulat "F" 90 (G) Produit d'impôt différé 90
N+2
(B) Résulat "F" 90 (G) Perte de valeur/Goodwill 90
(B) Ecart d'acquisition (Goodwill) 90 (G) Résultat "F" (en gestion) 90
2.4.4. Fiscalité différée générée par les résultats accumulés et non distribués par les filiales,
entreprises associées et coentreprises :
Des différences temporelles apparaissent lorsque la valeur comptable des participations dans
des filiales, entreprises associées et coentreprises (c’est-à-dire la part détenue par une société
mère ou l’investisseur dans l’actif net d’une filiale, entreprise associée, coentreprise y
compris la valeur comptable du goodwill) devient différente de la base fiscale (qui est
souvent son coût) de la participation. De telles différences peuvent survenir dans un certain
nombre de circonstances différentes telles que l’existence de bénéfices non distribués par les
filiales, entreprises associées et coentreprises.
En effet, les résultats non distribués par les filiales, entreprises associées et coentreprises
situées dans des juridictions fiscales qui prévoient l’imposition des dividendes, font partie des
résultats non distribués consolidés (réserves consolidées), mais des impôts sur le résultat
seront dus si les bénéfices sont distribués à la société mère présentant les états financiers.
Comme la mère contrôle la politique de sa filiale en matière de dividendes, elle est en mesure
de contrôler l’échéance de renversement des différences temporelles liées à cette
participation. De plus, il serait souvent impossible de déterminer le montant des impôts sur le
résultat qui seraient à payer lorsque la différence temporelle s’inversera. Donc, lorsque la
mère a décidé de ne pas distribuer ces bénéfices dans un avenir prévisible, la mère ne
comptabilise pas de passif d’impôt différé. [IAS 12.40]
Un investisseur dans une entreprise associée ne contrôle pas celle-ci et n’est donc normalement
pas dans une position qui lui permette de déterminer sa politique en matière de dividendes. C’est
pourquoi, en l’absence d’un accord prévoyant que les bénéfices de l’entreprise associée ne seront
pas distribués dans un futur prévisible, l’investisseur comptabilise un passif d’impôt différé généré
par les différences temporelles imposables liées à sa participation dans l’entreprise associée. Dans
certains cas, un investisseur peut ne pas être en mesure de déterminer le montant de l’impôt qui
devra être payé s’il recouvre le coût de son investissement dans une entreprise associée, mais il
peut déterminer s’il sera égal ou supérieur à un montant plancher. Dans ce cas, le passif d’impôt
différé est évalué à ce montant. [IAS 12.42]
L’accord entre les parties à une coentreprise régit normalement le partage des bénéfices et
précise si les décisions sur ce sujet imposent le consentement de tous les co-entrepreneurs ou
d’une majorité spécifique de co-entrepreneurs. Lorsque le coentrepreneur peut contrôler le
partage des bénéfices et qu’il est probable que ces bénéfices ne seront pas distribués dans un
avenir prévisible, il n’y a pas lieu de comptabiliser un passif d’impôt différé. [IAS 12.43]
Exemple :
Reprenons l’exemple de la page 90. Le 1er janvier N, la société « M » acquiert 80 % des actions de la
société « F » pour un coût de 600. « M » amorti le goodwill sur 5 ans. A la date d’acquisition, la base
fiscale de l’investissement de « M » dans « F », dans la juridiction fiscale de « M », est de 600. Dans
la juridiction fiscale de « M » et de « F » le taux d’imposition des bénéfices est de 35 %. Le Bénéfice
net réalisé par « F » au titre de l’exercice clos le 31 décembre N s’élève à 150.
SOMMAIRE
Paragraphe Sujet
Préambule
1. Elimination des comptes intra-groupe réciproques
1.1 Champ d’application
1.2 Rapprochement des comptes intra-groupe
1.3 Elimination des comptes réciproques
1.4 Cas particulier des sociétés intégrées proportionnellement
1.5 Exercice d’application
2. Elimination des pertes et profits internes
2.1 Généralités
2.2 Elimination des profits et pertes sur stocks
2.3 Les résultats sur cessions internes d'éléments de l'actif immobilisé
2.4 Elimination des provisions sur sociétés du groupe
2.5 Elimination des dividendes
Préambule :
Après les retraitements et la conversion des comptes des entités étrangères intervient le
processus de consolidation.
Rappelons qu’il existe deux procédés de consolidation :
- La consolidation par les flux : les mouvements de l’exercice sont ajoutés aux comptes
consolidés de l’exercice précédent.
- La consolidation par les soldes : les comptes annuels des entités consolidées sont cumulés.
Selon l’organisation de la consolidation, les cumuls peuvent intervenir avant ou après
retraitement et/ou conversion1.
Le premier procédé exige une parfaite maîtrise des techniques de consolidation. Le second est
le plus répandu. Il nécessite le cumul des postes d’actif et de passif, de charges et de produits
des sociétés intégrées à 100% pour les entités consolidées par intégration globale, et au
pourcentage d’intégration pour celles consolidées par intégration proportionnelle.
Le cumul des comptes fait apparaître des doubles emplois. Il faut alors procéder aux
éliminations, que l’on peut classer en deux grandes catégories :
) Elimination des opérations entre entreprises consolidées :
Les comptes consolidés ne doivent traduire que les opérations ou situations patrimoniales
envers des tiers. En conséquence il y a lieu d’éliminer les opérations entre entreprises
consolidées. Ces éliminations, sont prévues par les paragraphes IAS 27.24, IAS 28.202 et IAS
31.33.
1
Dans le cadre de la démarche « H.I.E.R », lesdits cumuls interviennent après retraitement et/ou conversion.
2
Voir également le paragraphe IAS 28.22 traitant de l’élimination des profits et des pertes latents sur des transactions
avec des entreprises associées.
L’élimination des titres et le partage des capitaux propres ont été étudiés en détail dans les
chapitres 3, 4 et 5. Nous allons examiner dans ce chapitre l’élimination des opérations
réciproques ayant une incidence sur les capitaux propres consolidés ainsi que l’élimination
des opérations n’ayant aucune incidence sur ces derniers.
1. Elimination des comptes intra-groupe réciproques :
1.1. Champ d’application :
Les éliminations de comptes réciproques s'effectuent uniquement dans les sociétés intégrées
(par intégration globale ou proportionnelle).
Ces opérations n'affectent pas le résultat consolidé. Les éliminations s'opèrent sur les éléments
suivants :
En fait, cet écart provient d'un manque de concertation entre les deux sociétés. Il convient de
rechercher dans les contrats de vente laquelle des deux entreprises en cause supporte les
risques de l'expédition et à quel moment a lieu le transfert des avantages inhérents à la chose
vendue.
Ainsi, de la résolution d'une simple difficulté pratique en consolidation peut résulter une revue
en profondeur des procédures administratives et comptables en vigueur dans les sociétés du
groupe.
Lorsqu'un règlement d'une société du groupe à une société du même groupe a eu lieu dans les
derniers jours de l'exercice et n'a été comptabilisé par la société bénéficiaire qu'au début de
l'exercice suivant, il convient d'enregistrer ce règlement dans les comptes de la société
créancière.
Les frais d'escompte subsistent car il s'agit d'une charge externe pour le groupe. Les effets
escomptés non échus qui figurent dans les notes aux états financiers de la société créancière
doivent en revanche être annulés.
La comptabilisation des opérations réalisées entre deux sociétés utilisant des devises
différentes conduit à la clôture à des écarts lors de la conversion des comptes des entreprises
étrangères.
En principe, ces écarts sont neutralisés pour les dettes et créances par application de la règle
d'actualisation des dettes et créances au taux de clôture.
Exemple:
Les comptes en dinars de la société A font apparaître un produit de 132 DT (l00x1,32). Cette somme
est portée en dinars à la clôture de l'exercice sur la base d'un cours de 1,36 DT, soit 136 dinars. La
neutralisation en consolidation de l’achat (136 DT) et de la vente (132 DT) fait ainsi ressortir un
écart de 4 DT Cette différence sera portée dans les différences de change au niveau de l’état de
résultat consolidé.
Exemple:
L’élimination s’effectue sur le plus petit des deux montants des comptes réciproques.
(B) Fournisseurs M 40
(B) Client A 40
Il reste dans les comptes consolidés une créance de 60 à l’égard des autres associés de A.
Lorsqu’il existe des comptes intra-groupe entre deux entreprises consolidées par intégration
proportionnelle, ceux-ci sont éliminés selon le pourcentage d’intégration le plus bas.
Enoncé:
Les rapprochements de comptes intra-groupe effectués par le service de consolidation ont permis de
mettre à jour les anomalies suivantes :
N'ayant pas reçu ces marchandises, « B » ne les a pas comptabilisées dans ses achats; elle n'en a pas
tenu compte pour évaluer ses stocks.
Cette étude, achevée à la clôture de l'exercice, n'a été facturée qu'au début de l'exercice suivant.
« A » l'a enregistrée dans ses produits, par le débit d'un compte de factures à établir. Les services
comptables de B n'en ayant pas été avertis, aucune écriture n'a été enregistrée dans les livres de
« B » du fait de cette étude.
3° La veille du jour de la clôture de l'exercice, la société A règle la totalité d'une avance financière
de 1 000 effectuée par « B ». Le règlement n'est reçu par la société « B » que quelques jours après la
clôture, de sorte que sa créance vis-à-vis de la société « A » est restée inchangée et ses disponibilités
n'ont pas été augmentées à hauteur du règlement effectué.
Sachant que les sociétés en présence sont intégrées globalement, indiquer dans chacun des trois cas
ci-dessus :
1- Les écarts mis en évidence lors des rapprochements peuvent être récapitulés comme suit :
2- Les ajustements à comptabiliser pour corriger les écarts sont les suivants :
Vente de « A » à « B » en transit : ajustement des comptes de « B »
2.1.Généralités :
Lorsqu'il y a intégration globale, l'élimination des profits et des pertes ainsi que des plus-
values et moins-values est pratiquée à 100 %. L’impact de l’élimination sur le partage des
capitaux propres peut être appréhendé de deux manières :
L’impôt sur les bénéfices est corrigé de l'incidence de l'élimination des résultats internes (voir
développements relatifs à la fiscalité différée- Chapitre 7 paragraphe 2-4).
3
En IFRS, les pertes latentes résultant de transactions intra-groupe qui viennent en déduction de la valeur
comptable des actifs sont maintenues dans la limite permettant de ramener la valeur comptable desdits actifs à
hauteur de leur valeur recouvrable.
Lorsqu'une société du groupe possède dans ses stocks des biens ou des services provenant
d'autres sociétés du groupe et sur lesquels une marge brute a été dégagée, celle-ci doit être
éliminée. En effet, tant que ces biens ou services ne sont pas refacturés à l'extérieur du groupe,
le profit contenu dans ces biens ou services ne peut être maintenu dans les résultats consolidés,
puisqu'il n'est pas réalisé avec des tiers. Il ne s'agit que de l'application, au niveau du groupe,
du principe du coût historique : les stocks sont valorisés au prix de revient (pour le groupe).
Exemple 1 :
Au cours de l’exercice N, une entreprise « A » a vendu pour 1000 DT, à une entreprise « B » du
même groupe des marchandises achetées 700 DT à un fournisseur extérieur.
Groupe
Les états financiers cumulés enregistrent donc un profit total de 500 DT (300+200).
Si l’on raisonne au niveau du groupe, on constate que celui-ci a acheté des marchandises de 700 DT
pour les revendre à 1.200 DT. Il a donc fait un bénéfice de 500 DT (1.200-700).
Le résultat du groupe correspondant à celui comptabilisé, il n’y a pas lieu de modifier les comptes.
2ème Cas : Les marchandises se trouvent dans les stocks de « B » à la clôture de l’exercice :
Groupe
700 1 000
A B
Un bénéfice de 300 DT figure donc dans les états financiers cumulés. Or le groupe, n’a encore
réalisé aucun bénéfice dans l’opération puisque les marchandises achetées n’ont pas été revendues.
Il faut donc éliminer le profit interne de 300 DT comptabilisé par « A » et actuellement inclus dans
les stocks de « B ».
• l'élimination implique une correction de la valeur des stocks apparaissant dans le bilan
de la société acheteuse;
• l'élimination doit tenir compte des conséquences de l'élimination du profit sur stocks de
l'exercice précédent ;
• l'élimination du profit doit tenir compte de la fiscalité différée (comme pour l'ensemble
des résultats internes) ;
• le profit ayant été réalisé par le vendeur, le partage groupe/minoritaires est calculé en
fonction du pourcentage d'intérêt chez le vendeur.
Exemple 2 :
40 % de ces marchandises figurent dans le stock final de « B » (soit une marge incluse de 25 000 DT).
Le stock initial était de 75 000 DT, reçu de « A » en N - 1 (soit une marge incluse de 18 750 DT).
« A » et « B » sont intégrés globalement et leurs pourcentages d'intérêts respectifs sont de 80% et 70%.
1- Les écritures d'élimination de la marge sur stock initial sont les suivantes en N :
(B) Réserves "A" [18.750x(1-35%)] 12 188 (G) Résultat "A" (en gestion) 12 188
N (G) Charge d'impôt différé 6 563
(B) Résultat "A" 12 188 (G) Variation des stocks 18 750
2- Les écritures d'élimination de la marge sur stock final sont les suivantes en N :
(B) Résultat "A" [25.000x(1-35%)] 16 250 (G) Variation des stocks 25 000
N (B) Actif d'impôt différé [25.000x35%] 8 750 (G) Produit d'impôt différé 8 750
(B) Stocks "B" 25 000 (G) Résultat "A" (en gestion) 16 250
L’élimination des pertes internes n’est pas aussi automatique que celle des profits car il faut
faire la distinction entre les pertes véritables, qui ont un caractère définitif, et celles qui
résultent seulement de l’utilisation de prix de transfert inférieurs à la valeur réelle des actifs
vendus.
Lorsqu’une transaction interne est conclue aux conditions normales du marché et qu’elle
aboutit à une perte pour le vendeur, on peut considérer qu’elle est définitive puisque le
résultat aurait été le même si l’acheteur n’avait pas appartenu au groupe. Le principe de
prudence impose alors de la maintenir en comptabilité.
Mais les transactions entre sociétés du même groupe sont souvent conclues à des prix éloignés
de la juste valeur des actifs concernés, afin d’optimiser la gestion des résultats au niveau du
groupe et de minimiser la charge fiscale totale. Dans ce cas, la perte qui n’est que la
conséquence d’un prix de vente volontairement sous-évalué, doit être éliminée car elle n’a pas
de caractère réel.
Exemple :
Si la juste valeur des marchandises à la clôture est vraiment de 1.000 DT, la perte est définitive et n’a
pas à être éliminée.
Si, en revanche, cette valeur est supérieure à 1.200 DT, la perte est totalement artificielle et doit être
éliminée.
Pour une valeur comprise entre 1.000 et 1.200 DT, seule la fraction de la perte correspondant à
l’écart entre le prix de cession des marchandises et leur juste valeur à la clôture doit être éliminée.
Supposons, par exemple, une valeur réelle de 1.080 DT. La perte constatée par « B » se décompose
ainsi :
« A » et « B » sont intégrés globalement et leurs pourcentages d'intérêts respectifs sont de 80% et 70%.
L’élimination aura pour effet de ramener le stock à sa valeur réelle (1.080 DT).
Bilan Etat de Résultat
Sont éliminés, à hauteur du pourcentage d’intérêt détenu par le groupe dans l’entreprise mise
en équivalence, les résultats compris dans les stocks, les immobilisations et autres actifs, et les
résultats provenant d’opérations entre cette entreprise et celles dont les comptes sont intégrés
globalement.
Exemple 1 :
40 % de ces marchandises figurent dans le stock final de « C» (soit une marge incluse de 25 000 DT).
Le stock initial était de 75 000 DT, reçu de « M » en N - 1 (soit une marge incluse de 18 750 DT).
1- Les écritures d'élimination de la marge sur stock initial sont les suivantes en N :
(B) Réserves "M" [18.750x50%x(1-35%)] 6 094 (G) Résultat "M" (en gestion) 6 094
N (G) Charge d'impôt différé 3 281
(B) Résultat "M" 6 094 (G) Variation des stocks 9 375
2- Les écritures d'élimination de la marge sur stock final sont les suivantes en N :
(B) Résultat "M" [25.000x50%x(1-35%)] 8 125 (G) Variation des stocks 12 500
N (B) Actif d'impôt différé 4 375 (G) Produit d'impôt différé 4 375
(B) Stocks "C" 12 500 (G) Résultat "M" (en gestion) 8 125
Exemple 2 :
Le stock initial était de 75 000 DT, reçu de « C » en N - 1 (soit une marge incluse de 18 750 DT).
1- Les écritures d'élimination de la marge sur stock initial sont les suivantes en N :
(B) Réserves "C" [18.750x50%x(1-35%)] 6 094 (G) Résultat "C" (en gestion) 6 094
N (G) Charge d'impôt différé 3 281
(B) Résultat "C" 6 094 (G) Variation des stocks 9 375
2- Les écritures d'élimination de la marge sur stock final sont les suivantes en N :
(B) Résultat "C" [25.000x50%x(1-35%)] 8 125 (G) Variation des stocks 12 500
N (B) Actif d'impôt différé 4 375 (G) Produit d'impôt différé 4 375
(B) Stocks "M" 12 500 (G) Résultat "C" (en gestion) 8 125
Exemple 3 :
40 % de ces marchandises figurent dans le stock final de « A» (soit une marge incluse de 25 000 DT).
Le stock initial était de 75 000 DT, reçu de « M » en N - 1 (soit une marge incluse de 18 750 DT).
« M » étant la consolidante, « A » étant une entreprise associée mise en équivalence à hauteur de 30%.
(B) Réserves Consolidées [18.750x30%x(1-35%)] 3 656 (G) Résultats consolidés (en gestion) 3 656
N (G) Charge d'impôt différé 1 969
(B) Résultats consolidés 3 656 (G) Vente de marchandises [18.750x30%] 5 625
3- Les écritures d'élimination de la marge sur stock final sont les suivantes en N :
Bilan Etat de Résultat
(B) Résultat consolidés [25.000x30%x(1-35%)] 4 875 (G) Vente de marchandises [25.000x30%] 7 500
(B) Actif d'impôt différé 2 625 (G) Produit d'impôt différé 2 625
N
(B) Produits constatés d'avance
ou (B) Titres "A" mis en équivalence 7 500 (G) Résultats consolidés (en gestion) 4 875
Exemple 4 :
40 % de ces marchandises figurent dans le stock final de « M» (soit une marge incluse de 25 000 DT).
Le stock initial était de 75 000 DT, reçu de « A » en N - 1 (soit une marge incluse de 18 750 DT).
« M » étant la consolidante, « A » étant une entreprise associée mise en équivalence à hauteur de 30%.
2- Les écritures d'élimination de la marge sur stock initial sont les suivantes en N :
(B) Réserves Consolidées [18.750x30%x(1-35%)] 3 656 (G) Résultats consolidés (en gestion) 3 656
(1)
N (G) Part dans les résultats des S.M.E 1 969
(B) Résultats consolidés 3 656 (G) Variation des stocks 5 625
(1) L’I.S étant payé par la société « A », le compte impôt sur les bénéfices n’est pas intégré dans les comptes consolidés.
3- Les écritures d'élimination de la marge sur stock final sont les suivantes en N :
(B) Résultat consolidés [25.000x30%x(1-35%)] 4 875 (G) Part dans les résultats des S.M.E (3) 4 875
(2)
N (B) Titres "A" mis en équivalence 2 625
ou (B) Stocks "M" 7 500 (G) Résultats consolidés (en gestion) 4 875
(2) Il n’est pas possible d’utiliser un poste de « créances d’impôt différé », cette créance étant « détenue » par la société « A » (dont les
comptes ne sont pas intégrés dans le cadre de la mise en équivalence).
(3) Le résultat de cession étant réalisé par la société « A », il devrait être éliminé net d’impôt en utilisant ce compte.
Dans certains groupes, la cession d’un produit fini peut se traduire par une immobilisation
chez le cessionnaire. Le principe d’élimination du résultat interne demeure bien sûr applicable.
Il y a lieu de reclasser en production immobilisée le coût de production pour le cédant.
Exemple :
Le 1er Janvier N, la société « B » a acheté des machines fabriquées par la société « A » pour un total
de 150.000 DT. Cette dernière a réalisé lors de la vente une marge de 15.000 DT. Ces machines sont
linéairement amorties au taux de 20%
« A » et « B » sont intégrés globalement et leurs pourcentages d'intérêts respectifs sont de 90% et 75%.
(B) Résultat "A" [15.000x(1-35%)] 9 750 (G) Production vendue 150 000
(B) Actif d'impôt différé [15.000x35%] 5 250 (G) Production immobilisée 135 000
N
(G) Produit d'impôt différé 5 250
(B) Immobilisations corporelles 15 000 (G) Résultat "A" (en gestion) 9 750
Il ne faut pas perdre de vue que les machines seront amorties dans les comptes consolidés sur
la base de 135.000 DT au lieu de 150.000 DT, d’où le retraitement suivant :
(B) Amort. des immob. [(150.000-135.000)x20%] 3 000 (G) Résultat "B" (en gestion) 1 950
N (B) Passif d'impôt différé [3.000x35%] 1 050 (G) Charge d'impôt différé 1 050
(B) Résultat "B" [3.000x(1-35%)] 1 950 (G) Dotation aux amortissements 3 000
• à l'élimination de la plus-value;
• au retour au coût historique groupe du bien par reconstitution de la valeur brute et des
amortissements antérieurs (même si la cession s'est faite à la valeur nette comptable) ;
• à la correction des amortissements sur la base du nouveau plan d'amortissement chez le
cessionnaire ;
• lors de la cession externe du bien, au calcul de la plus-value sur la base de la valeur
historique pour le groupe.
Exemple :
- Un terrain:
- Une construction:
« A » et « B » sont intégrés globalement et leurs pourcentages d'intérêts respectifs sont de 90% et 75%.
Les deux plus-values de cession de 20.000 DT et 30.000 DT sont des résultats internes au
groupe. Selon le principe des coûts historiques, le terrain et la construction ne peuvent être
évalués respectivement à 120.000 DT et 110.000 DT chez B.
(B) Résultat "A" [50.000x(1-35%)] 32 500 (G) Gain net/cession d'immobilisations 50 000
(B) Actif d'impôt différé [50.000x35%] 17 500
N (B) Constructions 90 000 (G) Produit d'impôt différé 17 500
(B) Amortissement Constructions 120 000
(B) Terrains 20 000 (G) Résultat "A" (en gestion) 32 500
(B) Amort. des construct°. [(110.000-80.000)x10% 3 000 (G) Résultat "B" (en gestion) 1 950
N (B) Passif d'impôt différé [3.000x35%] 1 050 (G) Charge d'impôt différé 1 050
(B) Résultat "B" [3.000x(1-35%)] 1 950 (G) Dotation aux amortissements 3 000
Les deux hypothèses distinguées précédemment dans le cadre de l’élimination des marges sur
stocks doivent aussi être relevées pour cette catégorie d’élimination :
Exemple :
Supposons que le 1er juillet N, la société « M » ait vendu un matériel de transport à la société « A »
dans les conditions suivantes :
Valeur
Valeur de
historique
rachat
chez M
Valeur brute du matériel 250 000 160 000
Amortissements économiques 125 000 (1) calculés sur 3
ans
(1)
Amortissements linéaires calculés sur une durée de 5 ans.
« M » étant la consolidante, « A » étant une entreprise associée mise en équivalence à hauteur de 30%.
(B) Résultat consolidés [35.000x30%x(1-35%)] 6 825 (G) Gain net/cession d'immobilisations 10 500
(B) Actif d'impôt différé [35.000x30%x35%] 3 675 (G) Produit d'impôt différé 3 675
N (B) Produits constatés d'avance
ou (B) Titres "A" mis en équivalence 10 500 (G) Résultats consolidés (en gestion) 6 825
(B) Produits constatés d'avance (*) 1 750 (G) Résultats consolidés (en gestion) 1 138
N (B) Titres "A" mis en équivalence (1) 613
(B) Résultats consolidés [1.750x(1-35%)] 1 138 (G) Part dans les résultats des S.M.E (2) 1 138
(1)
Il n’est pas possible d’utiliser un poste « Impôt différé-passif », cette dette étant supportée par la société
« A » dont les comptes ne sont pas intégrées.
(2)
Il ne faut pas utiliser les comptes « dotations aux amortissements » et « charge d’impôt différé » puisque
les amortissements et l’impôt sont constatés chez « A » dont les comptes ne sont pas intégrés.
(*)
Lorsque la plus-value est éliminée en utilisant le poste « Titres A mis en équivalence » il convient de
débiter ce dernier pour 1.138 DT dans l’écriture bilantielle.
2- Ecritures d'élimination au titre de l’exercice N+1 :
y Annulation du profit de cession réalisé par « M » lors de la cession à « A ».
(B) Produits constatés d'avance (*) 5 250 (G) Résultats consolidés (en gestion) 2 275
(B) Titres "A" mis en équivalence (1) 1 838
N+1
(B) Réserves consolidées [1.750x(1-35%)] 1 138
(B) Résultats consolidés [3.500x(1-35%)] 2 275 (G) Part dans les résultats des S.M.E (2) 2 275
(1)
Il n’est pas possible d’utiliser un poste « Impôt différé-passif », cette dette étant supportée par la société
« A » dont les comptes ne sont pas intégrées.
(2)
Il ne faut pas utiliser les comptes « dotations aux amortissements » et « charge d’impôt différé » puisque
les amortissements et l’impôt sont constatés chez « A » dont les comptes ne sont pas intégrés.
(*)
Lorsque la plus-value est éliminée en utilisant le poste « Titres A mis en équivalence » il convient de
débiter ce dernier pour 3.412 DT dans l’écriture bilantielle.
(B) Résultat consolidés [35.000x30%x(1-35%)] 6 825 (G) Part dans les résultats des S.M.E 6 825
N (B) Titres "A" mis en équivalence 3 675
(B) Matériel de Transport 10 500 (G) Résultats consolidés (en gestion) 6 825
(B) Amortissement du matériel de transport 1 750 (G) Résultats consolidés (en gestion) 1 138
N (B) Passif d'impôt différé 613 (G) Charge d'impôt différé 613
(B) Résultats consolidés [1.750x(1-35%)] 1 138 (G) Dotations aux amortissements 1 750
(B) Amortissement du matériel de transport 5 250 (G) Résultats consolidés (en gestion) 2 275
(B) Passif d'impôt différé 1 838 (G) Charge d'impôt différé 1 225
N+1 (B) Réserves consolidées [1.750x(1-35%)] 1 138
(B) Résultats consolidés [3.500x(1-35%)] 2 275 (G) Dotations aux amortissements 3 500
Exemple :
La société «A» détient 80 % des parts des sociétés «B», «C» et «D».
Les capitaux propres de ces trois filiales sont respectivement de 100.000, 200.000 et 300.000 DT au
31.l2.N.
Au bilan au 31.l2.N de la société «A», ces titres figurent pour les montants suivants :
- titres «B» : 100 000 DT ;
- titres «C» : 180 000 DT ;
- titres «D» : 280 000 DT
L’évaluation des filiales «B» et «C» est faite sur la base des capitaux propres au 31.l2.N. La valeur
actuelle estimée de la société «D» est la moyenne algébrique d'une part des capitaux propres au
31.l2.N et d'autre part de la moyenne des résultats prévus des trois prochains exercices (celle-ci ne
pouvant être que positive ou nulle). La moyenne des résultats prévus étant négative, on considérera
qu'elle est égale à zéro.
La société «C» est actuellement en litige avec une administration locale; pour préserver ses chances
de gagner dans le procès prévu, elle n'a pas constitué de provision pour ce litige. Si elle avait
constaté une telle provision, son montant se serait élevé à 50 000 DT. «A» a tenu compte de ce risque
dans le calcul de la provision pour dépréciation des titres «C».
Enregistrer les écritures d'élimination des provisions au 31.12.N, en supposant qu'aucune provision
n'avait été constituée à la clôture de l'exercice précédent.
1- Détermination des provisions pour dépréciation des titres constitués par la société « A » :
Valeur
Titre Valeur actuelle Provision
d'acquisition
Titres « B » 100.000 100.000 X 80 % = 80.000 20.000
Titres « C » 180.000 200.000 X 80 % = 160.000
litige: 50.000 X 80 % = (40.000)
120.000 60.000
Titres « D » 280.000 300.000 X 80 % + 0 X 80 % = 120.000 160.000
2
2- Détermination des provisions intra-groupe à éliminer
• Titres « B » : la provision fait double emploi avec les pertes; il convient de l'éliminer.
• Titres « C » : une quote-part de la provision à hauteur de 20.000 DT fait double
emploi avec les pertes; il convient également de l'éliminer. Quant à la part de la
provision concernant le litige (40.000 DT), elle doit être maintenue dans les comptes
consolidés, mais reclassée en provision pour risque.
• Titres « D » : la provision pour dépréciation fait double emploi avec les pertes à
hauteur de : 280.000 - (300000 X 80 %) = 40.000 DT.
Le complément de 120.000 DT concerne les pertes futures. Il ne peut être pris en
compte au niveau du groupe considéré comme étant une seule entité en consolidation.
Par conséquent, la provision sur titres « D » doit être entièrement éliminée.
Bilan Etat de Résultat
(B) Provision pour dépréciation Titres "B" 20 000 (G) Résultat "A" (en gestion) 130 000
(B) Provision pour dépréciation Titres "C" 60 000 (G) Dotation aux provisions pour risques 40 000
(B) Provision pour dépréciation Titres "D" 160 000 (G) Charge d'impôt différé 70 000
N (B) Provision pour risques & charges 40 000
(B) Passif d'impôt différé [200.000x35%] 70 000
(B) Résultat "A" [200.000x(1-35%)] 130 000 (G) Dotations aux prov. pour dépréciation 240 000
Selon IAS 27.25 « Les soldes et les transactions intra-groupe, y compris les ventes, les
charges et les dividendes, sont intégralement éliminés… ».
L’élimination des dividendes reçus se justifie par le fait qu’ils sont juridiquement issus de
résultats antérieurement réalisés ; or ceux-ci ont été pris en compte à leur origine au niveau
consolidé en tant qu’élément de « résultat ». Comme les dividendes reçus sont inscrits en
produits à caractère financier dans les comptes individuels, il faut en consolidation les
considérer comme un élément prélevé sur exercice antérieur, et donc les réimputer en réserves
de l’entreprise bénéficiaire de la distribution.
Réserves X Résultat X
Exemple :
Soit la société M qui détient 80% des droits de vote et des droits financiers de la filiale F, souscrits
lors de la constitution de celle-ci en N-5 pour 800 mDT.
Avant affectation du résultat de l’exercice, les capitaux propres (déterminés selon les règles de
consolidation) à la clôture des exercices N-1 et N de la filiale F se présentent comme suit en mDT.
(4)
Désignation des capitaux propres consolidés Au 31/12/N-1 Au 31/12/N
4
Pour les besoins de la démonstration, on pose que la variation des capitaux propres entre les exercices ne prend
en compte que les distributions opérées et le résultat de chaque exercice (il est supposé que les retraitements de
consolidation aboutissent à une interférence nulle tant au niveau des réserves que du résultat).
(*)
Dans le sens réserves et résultats du groupe.
SOMMAIRE
Paragraphe Sujet
Préambule
1. Date d’acquisition (entrée en périmètre)
1.1 Critère de détermination de la date d’entrée en périmètre
1.2 Conséquences de l’entrée en périmètre
2 Coût d’acquisition des titres
2.1 Principe de calcul du coût d’acquisition des titres
2.2 Ajustement du prix des titres
2.3 Actualisation du prix des titres
3. Allocation du coût d’acquisition des titres
3.1 Allocation du coût d’acquisition à des actifs incorporels
3.2 Des possibilités désormais très restreintes d’allocation du coût
d’acquisition à des provisions pour restructuration
3.3 Une nouveauté en IFRS : l’allocation du coût d’acquisition à des passifs
éventuels
3.4 Le délai d’allocation du coût d’acquisition
3.5 Modalités de comptabilisation après le délai d’allocation d’actifs d’impôts
différés non enregistrés lors de l’acquisition
4. L’écart d’acquisition (positif ou négatif)
4.1 Modalités du calcul du goodwill
4.2 Dépréciation des écarts d’acquisition positifs
4.3 Ecart d’acquisition négatif
Préambule :
Selon IFRS 3.25 « La date d’acquisition est la date à laquelle l’acquéreur obtient
effectivement le contrôle de l’entreprise acquise. Lorsque ceci est réalisé par une seule
opération d’échange, la date d’échange coïncide avec la date d’acquisition. »
Ainsi, si le groupe acquiert, en substance, le contrôle exclusif en une seule opération par une
ou plusieurs entreprises du groupe, il peut exercer ses prérogatives d'administration, de
direction ou de surveillance, l'intégration globale trouve à s'appliquer.
Dans le cas où le groupe s'est porté acquéreur de titres par lots successifs, la date d'acquisition
du lot qui permet de devenir majoritaire constitue la date d'entrée en intégration globale.
1.2. Conséquences de l’entrée en périmètre:
Selon IAS 27.30 « Les produits et les charges d’une filiale sont inclus dans les états
financiers consolidés à compter de la date d’acquisition, de la manière définie dans IFRS 3. »
La date d'entrée en périmètre conditionne la prise en compte des données comptables de
l'entreprise concernée :
• une balance d'ouverture des comptes de bilan de cette société doit comporter toutes les
données d'actifs et de passifs en contrepartie de la valeur des titres. Ces actifs et passifs
sont constatées au jour de l'entrée en périmètre à leur juste valeur ;
• l’état de résultat de cette entreprise consolidée par intégration globale, comprend les
charges et les produits depuis la date d'entrée en périmètre jusqu'à la fin de l'exercice.
Cette obligation soulève une conséquence d'ordre pratique, celle de disposer d'un arrêté de
compte à la date d'entrée en périmètre.
La démarche de reconstitution d'une balance des données comptables d'une entreprise entrant
en cours d'exercice peut s'obtenir par les travaux suivants :
Balance à la date Balance corrigée à la Balance corrigée de
Balance de fin
d'entrée en périmètre date d'entrée en clôture de l'exercice
d'exercice (3)
(1) périmètre (2) (4)
X
Capitaux propres X X (2)-(1)
résultat en réserves
Actifs et passifs X X X X
Pas de charges et
Charges et produits X X (3)-(1)
produits
Exemple:
Les titres de l'entreprise « F » ont été acquis pour 1.400 par « M » et représentent 90 % des actions.
Ces titres ont été acquis le 31 mars N. Une balance des comptes a été arrêtée à cette date après audit
d'acquisition. Toutes les provisions ont été correctement appréhendées et aucun écart d'évaluation
actif n'est à constater. Calculez l'écart d'acquisition (goodwill) et enregistrez les actifs et passifs, les
charges et les produits de cette entreprise dans les comptes consolidés de « M ».
Il 'agit de corriger la balance du 31 mars N pour en faire une balance d'ouverture incluant dans
les réserves, le résultat existant avant l'entrée en périmètre. Les charges et les produits de la
période allant du 1er avril au 31 décembre N sont appréhendés en déduisant le montant de ces
charges et de ces produits du 31 mars de ceux couvrant tout l'exercice comptable.
Les écritures de reprise des comptes de « F » et d’élimination des titres ainsi que celles de
répartition des capitaux propres se présentent comme suit :
(B) Actifs non courants bruts 1 200 (G) Résultats consolidés (en gestion) 180
(B) Actifs courants 2 350 (G) Résultats - Part des minoritaires 20
(B) Ecart d'acquisition (Goodwill) 203 (G) Charges 8 000
31 Mars N
Les charges et les produits sont susceptibles d'entraîner des éliminations de comptes intra-
groupe avec les autres sociétés du groupe.
(a) des justes valeurs, à la date d’échange, des actifs remis, des passifs encourus ou
assumés, et des instruments de capitaux propres émis par l’acquéreur, en échange du
contrôle de l’entreprise acquise ; plus
(b) tous les coûts directement attribuables au regroupement d’entreprises. »
De même, les coûts d’émission d’instruments de capitaux propres font partie intégrante de
l’opération d’émission d’instruments de capitaux propres, même lorsque ces instruments sont
émis pour effectuer un regroupement d’entreprises, au lieu d’être des coûts directement
attribuables au regroupement. Par conséquent, les entités ne doivent pas inclure de tels coûts
Dans la pratique des affaires, il peut être négocié entre l'acquéreur ou le cédant des titres d'une
entreprise consolidée prévoyant une correction du prix post-acquisition. Ainsi, l'acquéreur
accepte de payer un prix supplémentaire si certains objectifs ou certaines performances de
l'entreprise sont constatés : réalisation de bénéfices, de chiffres d'affaires par exemple.
Selon IFRS 3.33 « Si les événements futurs ne se produisent pas ou si l’estimation a besoin
d’être révisée, le coût du regroupement d’entreprises doit être ajusté en conséquence. ».
Dès lors que les événements liés à cette opération se produisent ou ne se produisent pas, les
conséquences doivent être constatés dans les comptes consolidés.
• l'événement se produit, aucun correctif n'est à constater dans la mesure où le supplément
de prix d'acquisition avait été correctement appréhendé dés l'acquisition;
• l'événement ne se produit pas, dans ce cas, la dette initialement constatée, est annulée par
contrepartie de l'écart d'acquisition (positif ou négatif), s'il existe;
• le supplément de prix est différent de celui qui était prévu à l'origine, la dette initialement
constatée est corrigée par contrepartie l'écart d'acquisition (positif ou négatif).
Parfois, l’acquéreur s’engage à verser un montant complémentaire si les actifs qu’il a remis en
échange de la participation (actions ou obligations) perdent de la valeur. Ce versement ne doit
pas être considéré comme une augmentation du coût de la participation puisqu’il est
compensé par la perte de valeur des titres remis initialement. Lorsqu’il deviendra effectif, ce
versement sera imputé sur la prime d’émission des titres remis en paiement.
Exemple:
Le prix d'acquisition à prendre en compte dans les comptes consolidés est de 650 alors que les
titres figurent dans les comptes sociaux de l'acquéreur pour 1.000, soit une différence de 350.
Conformément aux dispositions de la norme IAS 39, cette réduction devrait être opérée par
une réduction de même montant, à la date d'acquisition, de la dette dont le paiement est étalé
ou différé (1000 dans les comptes sociaux). Une charge financière annuelle devra ensuite être
constatée au taux de 9 % sur les sommes (actualisées) restant dues avec pour contrepartie une
augmentation de la dette. A la fin des 5 ans, la dette totale sera de 1000, correspondant à la
valeur nominale des liquidités ou équivalents de liquidités à payer à cette date.
(a) dans le cas d’un actif autre qu’une immobilisation incorporelle, il est probable que
tout avantage économique futur qui y est associé ira à l’acquéreur et que sa juste
valeur soit évaluée de façon fiable ;
(b) dans le cas d’un passif autre qu’un passif éventuel, il est probable qu’une sortie de
ressources représentatives d’avantages économiques sera nécessaire pour éteindre
l’obligation, et sa juste valeur peut être évaluée de façon fiable ;
(c) dans le cas d’une immobilisation incorporelle ou d’un passif éventuel, sa juste valeur
peut être évaluée de façon fiable.
La norme IFRS 3 prévoit que l’acquéreur comptabilise de manière séparée du goodwill les
actifs incorporels qui, à la date d’acquisition, répondent aux critères de comptabilisation des
actifs incorporels définis dans la norme IAS 38, et dans la mesure où leur juste valeur peut
être mesurée de façon fiable. Pour une étude approfondie, se reporter à l’annexe traitant des
actifs incorporels.
3.2. Des possibilités désormais très restreintes d’allocation du coût d’acquisition à des
provisions pour restructuration
La norme IFRS 31 limite strictement les possibilités de comptabiliser au passif de la cible,
des provisions pour arrêt ou réductions d’activités qui trouvent leur origine dans les
opérations de regroupement. Cela n’est désormais possible que dans le cas où les critères de
la norme IAS 37- principalement (i) existence d’un plan détaillé du programme des
restructurations et (ii) début de mise en œuvre de ce plan ou annonce des mesures envisagées
aux tiers concernés- sont satisfaits à la date d’acquisition. Afin d’éviter toute ambiguïté, la
norme précise également que, même dans le cas d’un plan de restructuration dont l’exécution
serait conditionnée par l’acquisition, aucun passif (ni même un passif éventuel) ne pourra être
comptabilisé dans le cadre de l’allocation du coût d’acquisition. Ainsi en pratique, il est
probable que seules les restructurations annoncées ou ayant connu un début de mise en œuvre
à la date de l’acquisition pourront être provisionnées dans le bilan de la cible.
Dans ce domaine, le texte de l’ancienne IAS 22 (révisée en 1998) est beaucoup moins
restrictif. Il est ainsi possible de comptabiliser des provisions destinées à couvrir des coûts de
restructuration dans la cible même si l’acquéreur développe les principales caractéristiques du
plan détaillé dans un délai de trois mois à compter de la date d’acquisition ou, si elle est
antérieure, à la date d’approbation des états financiers annuels.
3.3. Une nouveauté en IFRS : l’allocation du coût d’acquisition à des passifs éventuels
La norme IFRS 32 pose le principe d’une allocation du coût d’acquisition à des passifs
éventuels si leur juste valeur peut être mesurée de façon fiable. Un passif éventuel est défini
comme (i) une obligation possible trouvant son origine dans des faits passés, et dont
l’existence sera confirmée ou non par des événements futurs dont l’entreprise n’a pas le
contrôle, ou bien (ii) une obligation présente non comptabilisée en raison de son caractère non
probable (probabilité inférieure à 50%), ou du fait que son montant ne peut pas être mesuré
avec suffisamment de fiabilité. Un exemple de passif éventuel à comptabiliser pourrait être un
litige, pendant devant les tribunaux, et dont on peut estimer à la d’acquisition que la
probabilité de condamnation pour l’entreprise est non nulle mais inférieure à 50%.
1
§ 41 à 43 de l’IFRS 3.
2
§ 47 de l’IFRS 3
Selon l’ancienne norme IAS 22 (révisée en 1998), les passifs éventuels ne font pas partie
des passifs identifiables et ne sont pas comptabilisés au passif de la cible. Les passifs
éventuels existant à la date d’acquisition sont, le cas échéant, ultérieurement comptabilisés en
charge dès lors qu’ils remplissent les critères d’un passif.
Le Board (IASB) a observé que cette disposition normative soulève, à priori, une incohérence
entre les critères de constatation appliqués aux passifs et aux passifs éventuels dans IAS 37 et
dans le Cadre Conceptuel, d’une part (Les deux permettent la constatation d’un passif
uniquement lorsqu’il est probable qu’une sortie de ressources représentatives d’avantages
économiques sera nécessaire pour éteindre une obligation actuelle) et la mesure de la juste
valeur du coût d’un regroupement d’entreprises, d’autre part. En effet, le critère de probabilité
appliqué pour la constatation de passifs dans IAS 37 et dans le Cadre conceptuel est
fondamentalement incompatible avec une base de mesure en juste valeur puisque les attentes
relatives à la probabilité qu'une sortie de ressources représentatives d’avantages économiques
sera nécessaire pour éteindre l’obligation potentielle ou présente sera prise en compte dans
l’estimation de la valeur de cette obligation potentielle ou présente.4
Le Board (IASB) a observé, en outre, que les principes édictés par la norme IAS 37 ont été
largement développés pour les provisions générées en interne, et non pas pour les obligations
qu’une entité assumera contre paiement. Cette situation présente des similitudes avec celles
dans lesquelles des actifs générés en interne sont constatés lors d’un regroupement
d’entreprises combien même ils ne l’étaient pas chez la cible. Par exemple, certains actifs
incorporels générés en interne ne doivent pas être constatés par une entité, mais devraient
l’être par l’acquéreur comme étant une affectation du coût d’acquisition de cette entité.5
Dans la nouvelle norme IFRS 3 6 ,le délai accordé pour l’identification et l’évaluation
définitive des actifs acquis, passifs et passifs éventuels pris en charge, a été réduit à douze
mois à compter de la date d’acquisition. A l’intérieur de ce délai, tous les ajustements doivent
être comptabilisés comme s’ils avaient été calculés à la date d’acquisition. Passé ce délai, les
ajustements correspondant à des erreurs au sens de la norme IAS 8 sont traités de façon
rétrospective comme des corrections d’erreur. Les changements d’estimation, en revanche,
seront comptabilisés de façon prospective en résultat.
3
IFRS 3 Basis of conclusions - § BC111.
4
IFRS 3 Basis of conclusions - § BC112.
5
IFRS 3 Basis of conclusions - § BC113.
6
§ 62 IFRS 3.
Dans l’ancienne norme IAS 22 (révisée en 1998), l’entreprise consolidante dispose d’un délai
se terminant à la clôture du premier exercice ouvert postérieurement à celui de l’acquisition,
soit au maximum d’un délai de vingt quatre mois, pour une acquisition réalisée en tout
début d’exercice.
3.5.Modalités de comptabilisation après le délai d’allocation d’actifs d’impôts différés
non enregistrés lors de l’acquisition
Lorsque des actifs d’impôts différés (par exemple au titre des reports déficitaires) n’ont pas
été enregistrés initialement dans le cadre de l’allocation du coût d’acquisition, au motif que
les critères de comptabilisation n’étaient alors pas remplis, et qu’ultérieurement ceux-ci
deviennent satisfaits, la norme IFRS 37 stipule que le produit d’impôt différé doit être
comptabilisé en résultat et que, de façon symétrique, la réduction du montant du
goodwill- permettant de ramener celui-ci au montant qu’il aurait eu si les actifs d’impôt
avaient été enregistrés à la date d’acquisition- est comptabilisée en charges.
La correction rétroactive de l'écart d'acquisition, comptabilisée en résultat, lorsque des
économies d'impôt sont réalisées au-delà du délai d'affectation (et comptabilisées en résultat)
du fait que des actifs d'impôt différé de l'entreprise acquise n'avaient pas été considérés
comme identifiables à la date d'acquisition était déjà prévue par le paragraphe 85 de
l’ancienne IAS 22 (révisée en 1998).
4. L’écart d’acquisition :
Selon IFRS 3.36, tout excédent du coût d’acquisition sur la part d’intérêts de l’acquéreur dans
la juste valeur des actifs et passifs identifiables acquis à la date de l’opération d’échange doit
être décrit comme écart d’acquisition.
L’écart d’acquisition est obtenu par différence entre les actifs, les passifs et les passifs
éventuels valorisés à la date d’acquisition et le coût d’acquisition des titres. Ces deux
éléments nécessitent des précisions techniques. Ainsi, l’écart d’acquisition est résiduel. Il
correspond à des éléments non affectables ou susceptibles d’être revendus. Cet écart inclut
toute une série d’éléments subjectifs tels qu’une valeur future, un surprix pour obtenir la
majorité des droits de vote, l’élimination d’un concurrent, la volonté d’être présent sur le
marché, etc.
7
§ 65 IFRS 3.
Les développements qui vont suivre sont consacrés à présenter les principales modalités de
mise en œuvre des tests de dépréciation d’actifs figurant dans la norme IAS 36, étant d’ores et
déjà précisé que cette norme laisse des zones d’incertitude et d’interprétation que seules la
capitalisation progressive des expériences et la connaissance des pratiques de Place pourront
lever.
L’UGT est définie comme le plus petit groupe identifiable d’actifs, qui génère
des flux de trésorerie ("cash flows"), fortement indépendants des flux de
trésorerie générés par les autres actifs ou groupes d’actifs.
Le périmètre de l’UGT
En principe une UGT est un ensemble d’actifs corporels et incorporels. En
pratique se pose la question de l’inclusion ou non des éléments de Besoins en
Fonds de roulement (BFR) dans l’UGT. Il semble conforme à la théorie
financière et non contradictoire à l’IAS 36, d’inclure le BFR afin de déterminer
l’actif économique de l’UGT. De façon plus générale, il est fondamental de
s’assurer de la cohérence entre le périmètre testé et la manière dont la valeur
recouvrable est déterminée.
QUAND REALISER LE TEST ?
En ce qui concerne la périodicité et les critères de déclenchement d’un test de
perte de valeur, la norme est explicite.
y Valeur d’usage
Elle est définie comme la valeur actualisée de la somme des cash flows futurs
avant impôts et éléments financiers, provenant de l’utilisation continue d’un actif
(ou d’une UGT) et des cash flows dégagés lors de la sortie de l’actif.
L’estimation des cash flows futurs doit être fondée sur les budgets et prévisions
les plus récents du management, élaborés sur des bases raisonnables et
documentées.
L’actif doit être évalué dans son état actuel, sans tenir compte des flux de
trésorerie susceptibles d’être générés par des restructurations non encore engagés,
ou des investissements de performance et de capacité (en revanche, les
investissements de maintenance doivent être intégrés).
Ils correspondent à la juste valeur nette des frais de sortie telle que définie ci-
avant. La norme n’apporte aucune précision en ce qui concerne l’évaluation des
actifs à durée de vie indéfinie. Dans ce contexte, la pratique retient l’utilisation
d’une valeur terminale.
Taux d’actualisation
Les flux de trésorerie sont actualisés avec un taux d’actualisation avant impôt et
indépendant de la structure financière, reflétant les hypothèses du marché quant
au loyer de l’argent et aux risques spécifiques de l’actif.
Le taux d’actualisation est, donc, constitué du taux sans risque majoré d’une
prime de risque et éventuellement d’illiquidité. Conformément à la théorie
financière, la norme IAS 36 précise que les risques dont il a été tenu compte dans
les cash flows (par exemple au travers de la construction et de la pondération des
différents scénarii) ne doivent pas être reflétés dans le taux d’actualisation.
Selon l’IFRS 3, dans les regroupements d’entreprises, un élément incorporel doit être
comptabilisé de manière séparée du goodwill :
(ii) s’il satisfait à la définition d’un actif incorporel (élément sans substance
physique, identifiable, contrôlé par l’entreprise et donnant lieu à la création
d’avantages économiques futurs) ; et
(iii) si sa juste valeur peut être mesurée de façon fiable.
Le critère d’identification, critère souvent discriminant, d’un actif incorporel est satisfait si
l’élément est :
• séparable, c’est-à-dire s’il peut être vendu, transféré, licencié, loué ou échangé
(éventuellement regroupé avec d’autres éléments) de façon distincte de l’entité
(indépendamment de toute intention à cet égard) ; [Critère de séparation] ou
• provient des droits légaux ou contractuels. (que ces droits soient transférables ou
non, ou qu’ils soient séparables ou non de l’entreprise acquise ou d’autres droits et
obligations) [Critère contractuel-légal]
Le critère de contrôle, quant à lui, se définit comme le pouvoir de restreindre l’accès des
tiers (par des droits juridiques ou autres moyens dûment prouvés) aux avantages économiques
générés par l’actif.
Afin de faciliter la détermination de tous les actifs incorporels acquis dans le cadre d’une
opération d’achat, une liste indicative, comportant plus de 50 exemples d’actifs incorporels
qui répondent aux critères de constatation séparément de l’écart d’acquisition mentionnés ci-
dessus, est incluse dans les exemples d’illustration d’IFRS 3 (Illustrative examples) :
Les actifs désignés par le symbole “#” sont ceux répondant au critère “contractuel-légal”. La
actifs désignés par le symbole “*” répondent plutôt au critère de séparation. Les actifs
désignés par le symbole “#” pourraient aussi être séparables, toutefois, la séparabilité n’est
pas une condition nécessaire pour qu’un actif incorporel puisse répondre au critère
contractuel-légal.
En vertu des critères ci-dessus, un actif incorporel qui satisfait au critère contractuel/légal tire
généralement sa valeur de droits contractuels ou légaux liés à l’obtention de flux de trésorerie
futurs provenant de l’actif. Par exemple, les marques de commerce qui incluent des mots, des
noms, des symboles, ou d’autres signes qui servent dans le commerce à indiquer la source du
produit et à différencier ce dernier des produits des concurrents peuvent satisfaire au critère
contractuel/légal si elles sont protégées légalement par leur dépôt auprès d’un organisme
public, par leur usage continu dans le commerce, ou par d’autres moyens.
Les marques de commerce peuvent satisfaire au critère contractuel/légal et être classées à titre
d’actif incorporel séparé de l’écart d’acquisition même si elles font l’objet de restrictions, par
exemple ne pas être vendues ni faire l’objet d’une cession, d’un contrat de location ou d’un
échange dans le marché. Autrement dit, un actif incorporel peut avoir une valeur même s’il ne
peut être séparé de l’entité acquise.
Les marques de commerce qui ne font pas l’objet d’une protection légale peuvent tout de
même respecter le critère de constatation séparée si elles peuvent être séparées de l’entreprise
acquise et être vendues ou faire l’objet d’une cession, d’une licence, d’un contrat de location
ou d’un échange sur le marché, individuellement ou en combinaison avec un contrat, un actif
ou un passif connexe.
Pour évaluer la capacité d’une entité à séparer un actif incorporel de l’entreprise acquise,
celle-ci doit tenir compte des contraintes d’ordre légal, contractuel ou autre qui empêcheraient
l’acquéreur d’échanger l’actif. Ces contraintes varient généralement selon le type d’actif
incorporel. Ces contraintes peuvent prendre la forme de restrictions en matière de
confidentialité comme celles figurant sur certaines listes de clients ou de clauses
contractuelles qui empêchent la vente ou la cession d’un contrat client séparément de
l’entreprise acquise.
Afin que le critère de séparation soit respecté, des éléments probants doivent exister et indiquer
que les actifs incorporels acquis ou des actifs similaires ont été échangés dans le passé pour autre
chose ayant de la valeur. Par exemple, des listes de clients et d’abonnés sont souvent louées sur le
marché en échange d’une contrepartie. Même si l’entreprise croit que ses listes de clients
comportent des caractéristiques différentes de celles des listes échangées sur le marché, le fait que
les listes de clients soient fréquemment louées signifie généralement que les listes de clients de
l’entreprise respectent le critère de séparation. De plus, la norme n’exige pas que les opérations
d’échange visant un actif incorporel donné aient lieu fréquemment pour qu’il respecte le critère de
séparation. En outre, comme le test porte sur la capacité uniquement, il n’est pas nécessaire que
l’acquéreur signifie son intention de procéder à un tel échange ni qu’un tel échange ait eu lieu par
le passé afin que l’actif incorporel respecte le critère de séparation.
Un actif incorporel qui ne peut être séparé individuellement de l’entreprise répond néanmoins
au critère de séparation s’il peut être séparé de l’entreprise acquise conjointement avec un
contrat, un actif ou un passif connexe. Par exemple, des liens non contractuels entre une
institution financière et ses déposants pourraient être considérés comme un actif incorporel en
vertu du critère de séparation du fait que les relations des déposants sont souvent vendues
avec les créances connexes de ces derniers dans des opérations observables sur le marché.
Il faut noter que l’IASB au même titre que les organismes de normalisation nord-américains
(FASB et CNC Canadien) ont établi que le personnel qualifié en poste ne doit pas être
constaté à titre d’actif incorporel séparément de l’écart d’acquisition, qu’il respecte ou non le
critère contractuel/légal ou le critère de séparation. L’orientation d’exclure le personnel
qualifié en poste a été largement fondée sur le point de vue du FASB selon lequel les
techniques d’évaluation ne permettent actuellement pas aux entreprises d’obtenir une juste
valeur exacte du capital intellectuel acquis dans le cadre d’un regroupement d’entreprises8.
Immobilisations incorporelles générées en interne
La norme IAS 38 définit les critères d’activation applicables pour toutes les immobilisations
incorporelles générées de manière interne (étant toutefois précisé que les fonds de commerce
ou goodwill, marques titres de journaux et de publication, fichiers clients créés et développés
en interne ne pourront jamais être comptabilisés à l’actif). Si ces critères sont remplis,
l’activation est obligatoire. Sont ainsi susceptibles d’être immobilisés les frais de
développement de :
• nouveaux produits, nouveaux outils, prototypes,… ;
• nouveau process, logiciels développés pour des besoins internes.
8
FAS No. 141, Annexe B: Background Information and Basis for Conclusions, paragraphes B168-169.
Ainsi, selon la norme IAS 38, les frais de développement sont inscrits à l’actif de façon
obligatoire lorsqu’ils remplissent les conditions suivantes :
• faisabilité technique du projet ;
• intention de le poursuivre jusqu’à son terme et de l’utiliser ou de le vendre ;
• moyens nécessaires pour vendre les produits ou pour utiliser le nouveau processus de
production résultant du développement considéré ;
• existence d’un marché pour le produit ou utilité du nouveau processus de production
pour l’entreprise ;
• disponibilité des moyens techniques, financiers ou autres, nécessaires pour terminer le
projet ;
• existence d’outils de gestion fiables permettant de connaître les coûts de
développement engagés sur le projet.
En revanche, tous les frais de recherche ainsi que les frais de développement qui ne
remplissent pas les critères doivent être inscrits en charges.
9
§ 45 IFRS 3 et § 34 IAS 38.
La notion de valeur résiduelle quoique prévue dans le système comptable des entreprises,
pour les immobilisations corporelles, n’a pas été abordée par la norme NC 06 relative aux
immobilisations incorporelles dans le contexte de détermination de la base amortissable.
La norme IAS 3810 apporte des précisions sur la valeur résiduelle d’un incorporel à
durée de vie finie qui n’existent pas dans le système comptable des entreprises :
y La valeur résiduelle d'un incorporel est nulle sauf si :
(a) un tiers s'est engagé à racheter l’actif lorsque l’entreprise cessera de l’utiliser ; ou
(b) un marché actif permet une mesure fiable de cette valeur
y La valeur résiduelle est revue chaque année. Au cas particulier où cette dernière viendrait à
atteindre ou dépasser le montant de la valeur nette comptable de l’actif, l’amortissement serait
interrompu jusqu’à ce que ce le montant de la valeur résiduelle redevienne inférieur à la
valeur nette comptable.
Les actifs incorporels à durée de vie indéfinie ne sont plus amortis. Ils doivent en contrepartie
faire l’objet d’un test de dépréciation annuel et à chaque fois qu’un indice révèle qu’une
perte de valeur a pu intervenir. En outre, le caractère indéfini de la durée de vie doit être
revalidé chaque année, de façon à s’assurer que cette hypothèse est toujours justifiée.
La valeur d’entrée à l’actif des immobilisations incorporelles est égale à leur coût :
y en cas d’acquisition isolée : prix d’achat augmenté des coûts directs liés à l’achat,
y dans le cas d’un incorporel identifiable compris dans les actifs d’une entreprise acquise :
juste valeur à la date d’acquisition.
Sur ce point, on ne relève pas de divergence entre le référentiel international et celui local.
En revanche, leur évaluation postérieure à la date d’entrée peut diverger.
10
§100 et suivants
Signalons enfin, que si en principe ce sont toutes les immobilisations d’une même catégorie
qui doivent être réévaluées, une exception peut être faite à l’intérieur d’une même catégorie,
pour une immobilisation dont la juste valeur ne peut être estimée avec une précision suffisante.
Des règles similaires sont prévues pour la réévaluation des immobilisations corporelles par
l’IAS 16.
SOMMAIRE
Paragraphe Sujet
Préambule
1. Les acquisitions successives
1.1 Première consolidation par intégration globale
1.2 Première consolidation par mise en équivalence
1.3 Acquisitions n’entraînant pas un changement de méthode de consolidation
1.4 Acquisitions entraînant un changement de méthode de consolidation
2. Les cessions et opérations assimilées
2.1 Cession d’une entreprise consolidée
2.2 Déconsolidation
2.3 Augmentation du capital d’une entreprise sous contrôle exclusif
Préambule :
Dans chaque exercice, il peut apparaître des changements dans le périmètre des entreprises
consolidées. Les principales variations de périmètre de consolidation peuvent résulter de
différents événements.
Acquisition de titres auprès de tiers extérieurs au groupe
Entrée en périmètre Participation à une augmentation de capital
Fusion par apports externes
Echange de titres non consolidés contre des titres consolidés
Acquisition ou cession de lots supplémentaires de titres auprès de tiers
Participation à une augmentation de capital supérieure ou inférieure
aux droits antérieurs
Variations du Fusion ou apports partiels auprès d’une entreprise déjà consolidée
pourcentage Changement dans l’intention de détention de titres déjà acquis
d’intérêt Acquisition ou cession interne de titres d’entreprise déjà consolidée
Acquisition ou cession indirecte de titres d’une entreprise déjà
consolidée
Augmentation ou réduction de capital inégalitaire au profit
d’actionnaires extérieurs au groupe
Echange de titres non consolidés contre des titres consolidés
Vente totale ou partielle de titres détenus par le groupe
Réduction de capital par annulation des actions détenues par le groupe
Sortie périmètre Vente de titres d’un sous-groupe
Echange de titres d’entreprise consolidée contre des titres non
consolidés
Vente de titres avec maintien d’une détention en dessous des seuils de
Déconsolidation consolidation
Réduction de capital avec baisse du pourcentage de contrôle en
dessous des seuils de consolidation
A ces différents types d'opérations sur titres d'entreprises consolidées convient d'ajouter les
conséquences liées au changement de méthode de consolidation d'une entreprise déjà présente
dans le périmètre.
Selon IFRS 3.58, lorsque l’acquisition (c’est à dire la prise de contrôle) résulte d’achats successifs
de titres (par exemple passage de 15% à 55%), une différence de première consolidation est
déterminée pour chacune des transactions significatives, prise individuellement.
En effet le paragraphe IFRS 3.25 précise que « Toutefois, un regroupement d’entreprises peut
impliquer plusieurs transactions d'échange, par exemple, lorsqu'il s'effectue par étapes par
des achats successifs d’actions. Lorsque ceci se produit :
Par ailleurs le paragraphe IFRS 3.60 ajoute « Avant de remplir les conditions d’un
regroupement d'entreprises, une transaction peut remplir les conditions d’une participation
dans une entreprise associée et être comptabilisée selon IAS 28 Participations dans des
entreprises associées en appliquant la méthode de la mise en équivalence. Dans ce cas, la
juste valeur des actifs nets identifiables de l’entreprise détenue à la date de chaque
transaction d’échange antérieure aura été déterminée auparavant en appliquant à la
participation la méthode de la mise en équivalence. ».
1.1.2. Valeur comptable consolidée des actifs, passifs et passifs éventuels identifiables à la
date de prise de contrôle :
(a) les actifs, passifs et passifs éventuels identifiables de l’entreprise acquise sont ajustés
par convention à leur juste valeur respective à la date de chaque transaction
d’échange pour déterminer le montant de goodwill associé à chaque transaction ; et
(b) les actifs, passifs et passifs éventuels identifiables de l’entreprise acquise doivent alors
être comptabilisés par l’acquéreur à leur juste valeur respective à la date d’acquisition,
Tout ajustement de ces justes valeurs correspondant à des parts d’intérêt détenues
auparavant par l’acquéreur est une réévaluation 1 , et doit être comptabilisé comme tel.
Toutefois, bien que cette réévaluation ait lieu lors de la comptabilisation initiale par
l’acquéreur des actifs, passifs et passifs éventuels de l’entreprise acquise, cela ne signifie pas
que l’acquéreur a décidé d’appliquer une méthode comptable de réévaluation de ces éléments
après la comptabilisation initiale selon, par exemple, IAS 16 Immobilisations corporelles. »
Ainsi, la réévaluation de la quote-part d’intérêt antérieurement détenue sur la base des justes
valeurs déterminées à la date de la transaction la plus récente, est désormais obligatoire en
application de la norme IFRS 3.
Au 1er Janvier 20X1, la société « M » a acquis 20% du capital de la société « F » pour un coût
d’acquisition global de 3.500 mDT. A cette date, le bilan en juste valeur et en coût historique de la
société « F » se présente comme suit en milliers de dinars (mDT) :
Coût
Juste valeur
historique
Actifs
Terrains 6 000 8 000
Actifs courants 2 000 2 000
8 000 10 000
Capitaux propres
Capital 5 000
Réserves 3 000
8 000
Au 1er janvier 20X2, la société « M » acquiert 60% supplémentaires pour 22.000 mDT et obtient ainsi
le contrôle de « F ». Au 31 décembre 20X1, le bilan en juste valeur et en coût historique de la société
« F » se présente comme suit :
Coût
Juste valeur
historique
Actifs
Terrains 6 000 11 000
Actifs courants 8 000 8 000
14 000 19 000
Capitaux propres
Capital 5 000
Réserves 9 000
14 000
1
La « réévaluation » de la quote-part antérieurement détenue est répartie, pour la présentation des capitaux
propres, entre :
- d’une part, un écart de réévaluation à proprement parler (calculé par référence à la variation des écarts
d’évaluation sur actifs et passifs acquis),
- et, d’autre part, des « réserves accumulées » correspondant aux quote-parts groupe dans les résultats
accumulés par la cible depuis la date de la première transaction, comme si cette cible était consolidée
dès cette date.
Au
31/12/20X1
Actifs
Titres de participations 25 500
Actifs courants 4 500
30 000
Capitaux propres
Capital 30 000
Réserves -
30 000
Déterminer l’écart d’acquisition, passer les écritures à la date d’acquisition (prise de contrôle) et
dresser au 1er Janvier 20X2, le bilan consolidé issu du traitement de référence ainsi que celui issu du
traitement autorisé.
Premier lot :
Deuxième lot :
Notes 01/01/20X1
Actifs
Terrains 11 000
Goodwill (a) 12 100
Actifs courants 12 500
35 600
Capitaux propres
Capital 30 000
Réserve spéciale de réévaluation (b) 600
Réserves consolidées (c) 1 200
Intérêts des minoritaires 3 800
35 600
(a) Le goodwill est constaté à compter de la date d’acquisition pour un montant déterminé sur
la base des informations relatives au coût et à la juste valeur relevées à la date de chaque
opération d’échange.
(b) Le poste « réserve spéciale de réévaluation » présentera un solde créditeur de 600
correspondant à l’accroissement de la juste valeur des actifs identifiables après la prise de
contrôle qui est attribuable aux 20% initiaux [5000-2000]x20%.
(c) Les réserves consolidées correspondent à la quote-part du groupe dans les résultats
accumulés par la cible « F » depuis la date de première transaction, comme si cette cible était
consolidée à cette date. [9000-3000]x20%.
L’application des paragraphes IAS 12.19 et IAS 12.26 (c) conduit, pour l’exemple précédent,
aux solutions suivantes :
Premier lot :
Deuxième lot :
Selon IFRS 3.60 ajoute « Avant de remplir les conditions d’un regroupement d'entreprises,
une transaction peut remplir les conditions d’une participation dans une entreprise associée
et être comptabilisée selon IAS 28 Participations dans des entreprises associées en
appliquant la méthode de la mise en équivalence. Dans ce cas, la juste valeur des actifs nets
identifiables de l’entreprise détenue à la date de chaque transaction d’échange antérieure
aura été déterminée auparavant en appliquant à la participation la méthode de la mise en
équivalence. ».
L’identification et l’évaluation des actifs, passifs et passifs éventuels acquis est réalisée à la
date de chaque transaction significative.
L’écart d’acquisition et les écarts d’évaluation correspondent ainsi au cumul des écarts
d’acquisition et d’évaluation qui auraient été dégagés à chaque transaction significative.
Selon les normes IFRS, l’écart d’acquisition et les écarts d’évaluation ainsi obtenus sont
obligatoirement inclus dans la valeur comptable des titres mis en équivalence.
Comme en intégration globale, la quote-part antérieurement détenue peut être réestimée sur la
base des justes valeurs des actifs et passifs identifiables à la date d’acquisition du lot
complémentaire qui a permis à la consolidante d’exercer une influence notable sur l’entreprise
associée.
Exemple :
Au 1er Janvier 20X1, la société « M » a acquis 20% du capital de la société « A » pour un coût
d’acquisition global de 200 mDT. A cette date, le bilan en juste valeur et en coût historique de la
société « A » se présente comme suit en milliers de dinars (mDT) :
Coût
Juste valeur
historique
Actifs
Terrains 700 720
700 720
Capitaux propres
Capital 700
700
Au 1er janvier 20X2, la société « M » acquiert10% supplémentaires pour 100 mDT et exerce ainsi une
influence notable sur « A ». Au 31 décembre 20X1, le bilan en juste valeur et en coût historique de la
société « A » se présente comme suit :
Coût
Juste valeur
historique
Actifs
Terrains 700 800
Actifs courants 100 100
800 900
Capitaux propres
Capital 700
Réserves 100
800
Supposons que l’écart d’acquisition attribuable au premier lot est amortissable sur 5 ans. Passer les
écritures au 1er janvier 20X2.
Premier lot :
Deuxième lot :
Seul le cas le plus fréquent du passage de la mise en équivalence à l’intégration globale est
traité ci-après.
Dans ce cas et selon IFRS 3.60, la différence de première consolidation est réputée être
intervenue par convention, à la date à laquelle la date de mise en équivalence est appliquée et
non pas la date d’acquisition (date de prise du contrôle exclusif).
- La valeur d’entrée des actifs, des passifs et des passifs éventuels identifiables de
l’entreprise sera celle établie à la date de prise de contrôle (réévaluation de la quote-
part antérieurement détenue par le groupe).
Cette section traite des principales variations pouvant intervenir au sein du périmètre de
consolidation (hormis les acquisitions étudiées précédemment) :
Exemple:
Le 1er Janvier de l’exercice N-1, la société « M » a acquis pour une valeur de 600, 80% de la société
« F ». Les capitaux propres de « F » s’élevaient à cette date à 400. Le 31 décembre N, les comptes de
« M » et de « F » se présentent comme suit :
Sachant que :
Le 1er Janvier de l’exercice N+1, « M » cède la société « F » pour une valeur de 800. Aucune
distribution de dividendes n’est prévue chez « F ».
1
Valeur brute : 600 – (80% x 400) = 280
2
M : 200 ; F : 100 x 80% ;
3
M : 20 ; F : 50 x 80%.
4
F : (200+300+50) x 20%.
La plus value réalisée dans les comptes individuels de « M » est de 200 (prix de cession : 800
– valeur des titres : 600).
La valeur en consolidation de la société « F » s’élève au 1er Janvier N+1 à 720 qui s’explique
de la manière suivante :
- quote-part de capitaux propres : 80% x 550 440
- Ecart d’acquisition 280
La plus-value réalisée dans les comptes consolidés est de 80 (prix de cession : 800 – valeur
des titres : 720). La plus-value enregistrée chez « M » sera donc minorée de 120 (200-80).
L’écriture d’ajustement est la suivante :
Au bilan
(B) Résultats consolidés 120
(B) Réserves consolidées 120
A l’état de résultat
(G) Gains nets sur cession de valeurs mobilières de placement 120
(G) Résultats consolidés (en gestion) 120
N.B : L’impôt payé au titre de la cession n’est pas retraité dans la mesure où il est acquitté par
le groupe à titre définitif.
Remarquons que ceci revient à corriger la plus ou moins-value comptabilisée dans les
comptes individuels de la quote-part des résultats successifs enregistrés en résultat consolidé
depuis la date d’acquisition jusqu’à la date de cession. En effet, l’écart de 120 entre la plus-
value individuelle et la plus-value consolidée peut s’analyser ainsi :
- quote-part de résultat N-1 de « F » mis en réserves : 80% x 100 80
- quote-part de résultat N de « F » mis en réserves : 80% x 50 40
Total 120
La valeur précédente (120) représente également la contribution de « F » aux capitaux propres
consolidés du groupe au 31 décembre N. Ces derniers s’élèvent en effet à 440, soit 320
provenant de « M » et 120 de contribution de « F ».
2.1.2. Cession en cours d’exercice :
Dans le cas d’une cession intervenue en cours d’exercice, l’état de résultat consolidé doit
prendre en compte tous les produits réalisés et les charges supportées par l’entreprise cédée
jusqu’à la date de cession. Celle-ci correspond à la date de transfert du contrôle, en général
concomitant au transfert des droits de vote lié à celui des titres.
Exemple:
La plus value réalisée dans les comptes individuels de « M » est toujours de 200 (prix de
cession : 800 – valeur des titres : 600). La valeur en consolidation de la société « F » s’élève
au 1er Juillet N+1 à 752 qui s’explique de la manière suivante :
La plus-value réalisée dans les comptes consolidés est de 48 (prix de cession : 800 – valeur
des titres : 752). La plus-value enregistrée chez « M » sera donc minorée de 152 (200-48).
Au bilan
(B) Résultats consolidés 120
(B) Réserves consolidées 120
A l’état de résultat
(G) Gains nets sur cession de valeurs mobilières de placement 152
(G) Quote-part de M dans le résultat de « F » [40 x 80%] 32
(G) Résultats consolidés (en gestion) 120
N.B : L’impôt payé au titre de la cession n’est pas retraité dans la mesure où il est acquitté par
le groupe à titre définitif.
Sachant que, le transfert de contrôle s’effectue au 1er juillet N+1, les charges et les produits de
l’entreprise dont les titres sont cédés doivent être consolidés jusqu’à ce jour. (IFRS 3.38)
A l’état de résultat
(G) Achats 100
(G) Autres charges externes 70
(G) Impôt sur les sociétés 20
(G) Quote-part de M dans le résultat de « F » [40 x 80%] 32
(G) Part des minoritaires dans les résultats [40 x (1-80%)] 8
(G) Chiffre d’affaires 230
Compte tenu des écritures précédentes, l’état de résultat consolidé se présente comme suit au
31 décembre N+1 :
Dans le cas d’une cession partielle de titres d’une entreprise consolidée, l’ensemble des
éléments concourant à la détermination de la plus ou moins-value (y compris une quote-part
de l’écart d’acquisition et des écarts d’évaluation) est pris en compte au prorata de la cession
réalisée pour déterminer le résultat de cession, ceci quel que soit le sort réservé à la partie non
cédée des titres (intégration globale, mise en équivalence ou déconsolidation). Si la partie
résiduelle des titres est déconsolidée (cf. paragraphe 2.2) ou consolidée par mise en
équivalence, les actifs et les passifs cessent d’être intégrés aux dates et selon les modalités
définies au paragraphe 2.1.1. Le cas d’une cession partielle entraînant une déconsolidation est
traité au paragraphe 2.2.3.
Dans la pratique certaines complexités peuvent s’ajouter dans les conséquences des cessions
partielles des titres. Si plusieurs lots de titres ont été acquis, des écarts d’acquisition ont pu
être constatés dans les comptes. En cas de vente partielle, les titres sont réputés être sortis sen
IFRS soit la méthode du coût moyen pondéré. Les écarts d’acquisition devraient être abordés,
à notre avis, selon la même logique.
Exemple:
La plus value réalisée dans les comptes individuels de « M » est de 50 [prix de cession : 200 –
valeur des titres : 600 x (20%/80%)].
La valeur en consolidation de la société « F » s’élève au 1er Janvier N+1 à 180 qui s’explique
de la manière suivante :
- quote-part de capitaux propres : 20% x 550 110
- Quote-part d’écart d’acquisition (280 x 20%/80%) 70
La plus-value réalisée dans les comptes consolidés est de 20 (prix de cession : 200 – valeur
des titres : 180). La plus-value enregistrée chez « M » sera donc minorée de 30 (50-20).
Au bilan
(B) Résultats consolidés 30
(B) Réserves consolidées 30
A l’état de résultat
(G) Gains nets sur cession de valeurs mobilières de placement 30
(G) Résultats consolidés (en gestion) 30
2.2. Déconsolidation :
2.2.1. Principes généraux dans le cadre du référentiel IFRS :
Selon le paragraphe IAS 27.31. « Une participation dans une entité doit être comptabilisée
selon IAS 39 Instruments financiers : Comptabilisation et évaluation à partir de la date où
elle cesse d’être une filiale, à condition qu’elle ne devienne pas une entreprise associée telle
que définie dans IAS 28 ou une entité contrôlée conjointement telle que définie dans IAS 31. »
Exemple:
Reprenons l’exemple développé aux paragraphe 2.1.1 et 2.1.3 et supposons que « M » cède 70% de
« F » le premier janvier de l’exercice N+1 pour une valeur de 700.
La plus value réalisée dans les comptes individuels de « M » est de 175 [prix de cession : 700
– valeur des titres : 600 x (70%/80%)].
La valeur en consolidation de la société « F » s’élève au 1er Janvier N+1 à 630 qui s’explique
de la manière suivante :
- quote-part de capitaux propres : 70% x 550 385
- Quote-part d’écart d’acquisition (280 x 70%/80%) 245
La plus-value réalisée dans les comptes consolidés est de 70 (prix de cession : 700 – valeur
des titres : 630). La plus-value enregistrée chez « M » sera donc minorée de 105 (175-70).
Au bilan
(B) Résultats consolidés 105
(B) Réserves consolidées 105
A l’état de résultat
(G) Gains nets sur cession de valeurs mobilières de placement 105
(G) Résultats consolidés (en gestion) 105
Le pourcentage d’intérêt de M sur F n’est plus que de 10%. En supposant qu’il n’existe plus
d’influence notable de « M » sur « F », les titres de « F » sont donc déconsolidés à la date de
cession, soit au 1er janvier N+1 dans notre exemple.
Ils sont évalués ainsi :
- quote-part de capitaux propres : 10% x 550 55
- Quote-part d’écart d’acquisition (280 x 10%/80%) 35
Valeur comptable de consolidation 90
Avant cession, le bilan consolidé se présente comme suit :
Bilan consolidé « M » & « F »
Actifs 31-12-N KP & Passifs 31-12-N
Ecart d’acquisition 280 Capital 100
Réserves consolidées 280
Immobilisations 700 Résultats consolidés 60
Capitaux propres groupe 440
Intérêts Minoritaires 110
Créances 600 Dettes 1.030
Total 1.580 Total 1.580
Bilan consolidé
Actifs 1-1-N+1 KP & Passifs 1-1-N+1
Immobilisations - Capital 100
Titres déconsolidés 90 Réserves consolidées1 340
Créances 200 Résultats consolidés2 70
Trésorerie 700 Dettes 480
Total 990 Total 990
Le capital et les réserves consolidés au 1er janvier N+1 s’élèvent toujours à 440 (100+340) et
correspondent bien aux capitaux propres consolidés au 31 décembre N.
Les titres de F resteront évalués à 90. La différence entre la valeur historique (75) et la valeur
consolidée (90) étant inscrite dans les réserves. Postérieurement à cette comptabilisation
initiale, il y a lieu d’appliquer la norme IAS 39.
Les augmentations de capital réalisées sur des entités sous contrôle exclusif peuvent être
réparties en trois catégories :
1
M : 220 ; Reclassement plus-value : 105 ; Contribution de F : (90-75)
2
M : 175 ; Reclassement plus-value : -105.
- Les augmentations inégalement souscrites par les associés, dont certains font partie du
groupe, se traduisant par un accroissement du pourcentage d’intérêt du groupe.
Ce type d’opération peut être assimilé à une acquisition partielle de titres puisque, en
échange d’un apport effectif, le groupe augmente son pourcentage d’intérêt sur une
filiale.
- Les augmentations inégalement souscrites par les associés, dont certains ne font pas
partie du groupe, se traduisant par une diminution du pourcentage d’intérêt du groupe.
Cette opération peut alors être assimilée à une cession partielle de titres et se traduit
par l’inscription en résultat d’une plus ou moins value de cession.
Exemple:
La société « M » détient pour une valeur de 800 mDT, 80% du capital de la société « F » dont la
situation nette au 1/1/N se présente ainsi (après affectation du résultat) :
Il y a une dilution qui a un impact sur les comptes consolidés élaborés après l’opération.
L’analyse de la variation de la contribution de « F » aux réserves consolidées entre l’ouverture
et la clôture se présente ainsi :
+ Quote-part de situation nette au 1/1/N (80%x3.000) 2.400
- Valeur des titres chez M (800)
Contribution de F au 1/1/N 1.600
Elle correspond à une moins-value de cession réalisée par M qui devra enregistrer l’écriture
d’ajustement suivante, permettant la reconnaissance de l’impact sur le résultat et la
reconstitution des réserves consolidées :
Exemple:
La société « M » détient pour une valeur de 500 mDT, 70% du capital de la société « F » acquise le
1/1/N-3. Les capitaux propres de « F », à cette date s’élevaient à 400 mDT. L’évaluation des actifs et
passifs de « F » en juste valeur fait apparaître un écart d’évaluation sur constructions de 200 mDT.
Ces immobilisations sont amorties sur une durée de 20 ans, les écarts d’acquisition sur 10 ans. Les
capitaux propres de « F » se présente ainsi au 31/12/N-1 :
Le résultat est affecté pour 100 en résultats reportés et pour 100 en distribution de dividendes.
Le 10/1/N, « F » augmente son capital de 400 titres à 1.500 DT (incluant une prime d’émission de
1.250 DT). « M » souscrit intégralement à cette augmentation pour une valeur de 600 mDT et voit
ainsi son pourcentage d’intérêt passer à 80%, soit [(70%x800+400)/1.200].
800 400
2 1
560 280
La parité d’échange est de 2 anciennes pour une nouvelle, la société « M » a dû payer, donc
420 mDT [1.500x280] pour préserver le même % d’intérêt.
En conséquence, le prix payé par « M » qui est attribuable à l’acquisition de 10%
supplémentaires est de 180 mDT [1500x120].
Hypothèse 1 :
Coût des titres attribuable aux 10% supplémentaires 180
+ Capitaux propres avant augmentation de K (coût historique) 700
- Dividendes versés avant l’augmentation de capital (100)
+ Ecart d’évaluation net d’amortissement sur constructions [200-3x200x5%] 170
+ Augmentation de capital 600
Juste Valeur des actifs & passifs identifiables acquis = 1.370
Quote-part de M dans la J.V des actifs & passifs identifiables acquis x10% 137
Ecart d’acquisition 43
Hypothèse 2 :
Les écritures d’élimination des titres, dans le cadre de la 2ème hypothèse, se présentent comme
suit le 10/1/N :
SOMMAIRE
Paragraphe Sujet
Préambule
1. Notions de base
1.1 Notion d’activité à l’étranger
1.2 Notion de monnaie fonctionnelle
2. Approche de conversion imposée par IAS 21
3. Conséquences de l’approche de conversion sur le
processus de consolidation
4. Sortie d’une activité à l’étranger
Préambule :
La consolidation ne peut concerner que les comptes exprimés en une monnaie unique : la
monnaie de présentation des états financiers consolidés. Lorsque le périmètre de consolidation
comprend des entités étrangères, il convient de convertir leurs comptes en monnaie de
présentation des états financiers consolidés.
Selon l'organisation pratique de la consolidation, la conversion pourra être réalisé avant la
phase de retraitement (auquel cas les retraitements seront effectués en monnaie de
présentation des états financiers consolidés), ou après (auquel cas les retraitements seront
effectués en monnaie fonctionnelle).
Dans le cadre du processus traditionnel « H.I.E.R », la conversion des comptes des entités
étrangères est effectuée après retraitements d’homogénéité.
La référence sera faite à la norme IAS 21 « Effets des variations des cours des monnaies
étrangères » dans sa version révisée en décembre 2003.
En effet, le paragraphe IAS 21.3 (b) prévoit expressément que « La présente norme doit être
appliquée à la conversion du résultat et de la situation financière des activités à l’étranger
inclus dans les états financiers de l’entité par consolidation 1 , par consolidation
proportionnelle ou par mise en équivalence. ».
1. Notions de base :
1.1. Notion d’activité à l’étranger :
Une activité à l’étranger est une entité qui est une filiale, une entreprise associée, une
coentreprise ou une succursale de l’entité présentant les états financiers, et dont les opérations
sont basées ou conduites dans un pays ou dans une monnaie autre que ceux de l’entité
présentant les états financiers. [IAS 21.8]
1
Intégration globale
L’environnement économique principal dans lequel une entité fonctionne est normalement
celui dans lequel elle génère et dépense principalement sa trésorerie. Une entité considère les
facteurs suivants pour déterminer sa monnaie fonctionnelle :
(a) La monnaie :
(i) qui influence principalement les prix de vente des biens et des services (il
s’agit souvent de la monnaie dans laquelle les prix de vente de ces biens et
services sont libellés et réglés) ; et
(ii) du pays dont les forces concurrentielles et la réglementation déterminent de
manière principale les prix de vente de ses biens et services.
(b) La monnaie qui influence principalement le coût de la main d’oeuvre, des matériaux et
des autres coûts relatifs à la fourniture de biens ou de services (il s’agit souvent de la
monnaie dans laquelle ces coûts sont libellés et réglés).
Les facteurs suivants peuvent également donner des indications sur la monnaie fonctionnelle
d’une entité.
(a) La monnaie dans laquelle sont générés les fonds provenant des activités de
financement (c’est-à-dire l’émission d’instruments de dette et de capitaux propres).
(b) La monnaie dans laquelle les entrées de trésorerie provenant des activités
opérationnelles sont habituellement conservées.
(a) si les opérations de l’activité à l’étranger sont menées sous la forme d’une extension
de l’entité présentant les états financiers ou au contraire si elles sont menées avec un
degré d’autonomie important. Un exemple du premier cas de figure est le cas où
l’activité à l’étranger vend exclusivement des biens importés de l’entité présentant les
états financiers et lui en remet le produit. Un exemple du deuxième cas de figure est le
cas où l’activité à l’étranger accumule de la trésorerie et autres éléments monétaires,
encourt des charges, engendre des produits et négocie des emprunts, pratiquement
tous libellés dans sa monnaie locale.
(b) si les transactions avec l’entité présentant les états financiers représentent une
proportion élevée ou faible des opérations de l’activité à l’étranger.
(c) si les flux de trésorerie générés par l’activité à l’étranger affectent directement les flux
de trésorerie de l’entité présentant les états financiers et sont immédiatement
disponibles pour remise à l’entité.
(d) si les flux générés par les opérations de l’activité à l’étranger sont suffisants pour
assurer le service des dettes existantes et normalement prévues sans que l’entité
présentant les états financiers doive suppléer des fonds.
La monnaie fonctionnelle d’une entité reflète les transactions, événements et conditions sous-
jacents pertinents pour cette entité. Ainsi, dès qu’elle a été déterminée, la monnaie
fonctionnelle ne peut être modifiée qu’en cas de modification de ces transactions, événements
et conditions sous-jacents.
Lorsqu’un groupe englobe des entités individuelles qui utilisent des monnaies fonctionnelles
différentes, le résultat et la situation financière de chaque entité sont exprimés dans une
monnaie commune de manière à permettre la présentation d’états financiers consolidés. A cet
effet, le résultat et la situation financière d’une entité doivent être convertis de la monnaie
fonctionnelle à une autre monnaie de présentation, en utilisant les procédures suivantes
imposées par les paragraphes IAS 21.39 à IAS 21.41 :
(a) les actifs et les passifs de chaque bilan présenté (y compris à titre comparatif) doivent
être convertis au cours de clôture à la date de chacun de ces bilans ;
(b) les produits et les charges de chaque compte de résultat (y compris à titre comparatif)
doivent être convertis au cours de change en vigueur aux dates des transactions ; et
(c) tous les écarts de change en résultant doivent être comptabilisés en tant que
composante distincte des capitaux propres.
Pour des raisons pratiques, un cours approchant les cours de change aux dates des transactions,
par exemple un cours moyen pour la période, est souvent utilisé pour convertir les éléments
de produits et de charges. Toutefois, si les cours de change connaissent des fluctuations
importantes, l’utilisation du cours moyen pour une période n’est pas appropriée.
Les écarts de change, comptabilisés en tant que composante distincte des capitaux propres,
résultent de :
(a) la conversion des produits et des charges au cours de change en vigueur à la date des
transactions et la conversion des actifs et des passifs au cours de clôture. Ces écarts de
change découlent à la fois des éléments de produit et de charge comptabilisés en
résultat et de ceux qui sont comptabilisés directement en capitaux propres.
(b) la conversion de l’actif net à l’ouverture, à un cours de clôture différent du cours de
clôture précédent.
Ces écarts de change ne sont pas comptabilisés dans le résultat parce que les variations des
cours de change n’ont que peu ou pas d’effet direct sur les flux de trésorerie liés à l’activité
actuels et futurs.
En pratique, il faut commencer par convertir les éléments de l’état de résultats et reporter le
résultat ainsi obtenu au bilan.
Cette méthode est connue sous le nom de méthode du taux de clôture (Current rate method).
Exemple :
Les états financiers d'une filiale américaine dont l'activité peut être considérée comme un prolongement de
celle de la société mère se présentent ainsi (en US $).
A la clôture de l’exercice N-1, les capitaux propres de la filiale se présentaient ainsi après conversion en
dinars :
Capital : 130.000 UM
Réserves : 403.000 UM
Résultat net de l’exercice : 065.000 UM
$ US Taux UM
Produits
ventes de marchandises 600 000 1,42 852 000
Stock final évalué au taux historique 100 000 1,42 142 000
Stock final évalué au taux de clôture 20 000 1,40 28 000
Charges
Achats de marchandises (480 000) 1,42 (681 600)
Stock initial évalué au taux historique (100 000) 1,38 (138 000)
Dotations aux amortissements (50 000) 1,40 (70 000)
Autres charges (60 000) 1,42 (85 200)
Résultat net de l'exercice 30 000 47 200
¾ Conversion du bilan :
y Lorsque les écarts de change se rapportent à filiale qui est consolidée sans être totalement
détenue, les écarts de change cumulés provenant de la conversion et attribuables aux intérêts
minoritaires sont affectés aux intérêts minoritaires et comptabilisés en tant que tels dans le
bilan consolidé.
En effet, l’élément monétaire représente un engagement de convertir une monnaie dans une
autre monnaie, et expose l’entité présentant les états financiers à un gain ou à une perte par le
biais des fluctuations de change. En conséquence, dans les états financiers consolidés de
l’entité présentant les états financiers, un tel écart de change continue d’être comptabilisé dans
le résultat.
y Lorsque les états financiers d’une activité à l’étranger sont établis à une date différente de
celle de l’entité présentant les états financiers, l’activité à l’étranger prépare souvent des états
complémentaires établis à la même date que ceux de l’entité présentant les états financiers. Si
ce n’est pas le cas, IAS 27 permet d’utiliser une autre date de reporting, pour autant que la
différence de date n’excède pas trois mois et que des ajustements soient effectués pour tenir
compte des effets de toutes transactions significatives ou de tous autres événements
intervenant entre les différentes dates.
Dans un tel cas, les actifs et passifs de l’activité à l’étranger sont convertis au cours de change
en vigueur à la date du bilan de l’entité étrangère. Des ajustements sont effectués pour les
changements significatifs des cours de change jusqu’à la date du bilan de l’entité présentant
ses états financiers, selon IAS 27. La même approche est utilisée lors de l’application de la
méthode de mise en équivalence aux entités associées et lors de l’application de l’intégration
proportionnelle aux coentreprises.
Lors de la sortie d’une activité à l’étranger, le montant cumulé des écarts de change différés
figurant dans la composante distincte des capitaux propres relatifs à cette activité à l’étranger
doit être comptabilisé dans le compte de résultat lors de la comptabilisation du profit ou de la
perte résultant de la sortie.
Une entité peut procéder à la sortie de sa participation dans une activité à l’étranger en la
vendant, en la liquidant, en en remboursant le capital ou en abandonnant tout ou partie de
cette entité. Le paiement d’un dividende n’est considéré comme une sortie que s’il constitue
un rendement du placement, par exemple lorsque le dividende est payé sur des gains
préalables à l’acquisition.
En cas de sortie partielle, seule la part proportionnelle des écarts de change cumulés
correspondants est incluse dans le profit ou la perte. Une réduction de la valeur comptable
d’une opération à l’étranger ne constitue pas une sortie partielle. En conséquence, aucune
fraction du profit ou de la perte de change différés n’est comptabilisée dans le résultat à la
date de la réduction.