Rapport 005
Rapport 005
Rapport 005
Spécialité Topographie
Photogrammétrie et Modélisation 3D à
partir d'images drone au sein de TPLM-3D
M. Mathieu Koehl
Maître de Conférences, INSA de Strasbourg
Photogrammétrie et Modélisation 3D par images de drones ii
Avant-Propos
Ce projet de fin d’études constitue l’aboutissement de mes cinq années d’études d’ingénieur à
l’INSA de Strasbourg.
Cette expérience au sein de TPLM-3D m’a permis de me concentrer sur un projet de recherche
passionnant pendant six mois.
J’ai eu la chance de travailler sur un projet concernant une technologie en plein essor : la
photogrammétrie par drone. J’ai eu la chance de participer à une formation concernant le logiciel
MicMac.
Une grande partie des participants comptait utiliser ce logiciel avec des photographiques acquises
par drone. Cela m’a fait réaliser l’impact de ces nouvelles technologies dans le monde de la
photogrammétrie.
Je voudrais également remercier mes professeurs à l’Institut National des Sciences Appliquées de
Strasbourg, pour le savoir qu’ils ont partagé pendant toutes ces années. Dans le cadre de ce projet
de fin d’études, je remercie particulièrement Pierre Grussenmeyer et Matthieu Koehl, qui étaient
mes correcteurs. Ils ont été disponibles pour répondre à mes nombreuses questions et m’indiquer
des pistes de réflexions.
Un grand merci à toutes les personnes que j’ai pu croiser pendant toutes mes années à l’INSA. Je
pense à mes camarades de spécialité topographie : Marion Roy, Julien Assémat, Marouane
Boudhaim, Léa Simeray et Catherine Battaglia. Une pensée également pour mes camarades de
l’année supérieure : Alexis Charron mon parrain, Rémi Beauvais, Quentin Choquart et Loic Sabau.
J’adresse également un grand merci à toutes les personnes des autres spécialités que j’ai côtoyées
pendant ces quatre années et qui m’ont fait aimer cette école, son histoire et ses valeurs. Je pense
particulièrement à tous les membres du bureau des élèves Ri’Sharks.
Je remercie aussi toutes les personnes que j’ai rencontrées pendant mon semestre d’Erasmus en
Finlande, période qui m’a beaucoup fait apprendre.
Pour terminer je voudrais remercier mes parents et ma sœur. Ils sont là pour moi depuis 22 ans et je
ne serais pas là sans eux.
TABLES ................................................................................................................. 63
TABLES DES ILLUSTRATIONS ................................................................................................................................ 63
TABLE DES TABLEAUX ........................................................................................................................................ 64
ANNEXE A : DETERMINATION DES ERREURS MOYENNES QUADRATIQUES SUR LES POINTS DE CONTROLE ET DE
CALAGE………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….4
ANNEXE B : PARAMETRES UTILISES DANS LES DIFFERENTS TRAITEMENTS LOGICIELS…………………………………………………...7
ANNEXE C : MODELES DE CALIBRATION UTILISES POUR PHOTO SCAN ET PIX4D……………………………………………………….….12
ANNEXE D : POSITIONS DE CAMERAS CALCULEES PAR LES DIFFERENTS LOGICIELS : VOL NADIRAL SOLUTION B..………..13
ANNEXE E : POSITIONS DE CAMERAS CALCULEES PAR LES DIFFERENTS LOGICIELS : VOL DE FAÇADE – SOLUTION B..…..17
ANNEXE F : MODE OPERATOIRE DE PIX4D……………………………………………….………………………………………………………………….23
ANNEXE G : MODE OPERATOIRE DE MICMAC………………………………….………………………………………………………………………….33
ANNEXE H : MODE OPERATOIRE POUR LES PRESTATAIRES DRONE………………….……………………………………………………………46
TPLM-3D
TPLM-3D est une société spécialisée dans les services
topographiques, en particulier lasergrammétriques. Elle
est fondée le 1er juin 2004 par deux ingénieurs géomètres
de l’ENSAIS, David Desbuisson et Stéphane Hopp.
Aujourd’hui, pas moins de neuf personnes travaillent au
sein de cette structure.
Figure 1 : Logo de TPLM-3D
Cette entreprise possède aujourd’hui ces locaux à Givors, (@TPLM3D[2015])
en Rhône-Alpes, à une vingtaine de kilomètres au sud de
Lyon. Cette position géographique privilégiée est aux carrefours des grands axes de communication
(autoroute, aéroport proche…) et permet d’intervenir dans tout le pays.
Depuis la fondation de la société, celle-ci a été sollicitée dans des secteurs extrêmement variés, tels
que par exemple l’industrie nucléaire, pétrolière, chimique, le BTP ou encore l’aéronautique.
Le savoir-faire et le professionnalisme de TPLM-3D est aujourd’hui reconnu partout en France mais
également à l’étranger.
Contexte de l’étude
Ces dernières années, les drones sont au cœur de l'actualité. Les enjeux sont à la fois militaires,
mais également civils. La baisse du prix de ces appareils sans pilote entraîne leur rapide
démocratisation. De plus en plus utilisés en topographie, ils révolutionnent les méthodes de prises
de vues aériennes. L’utilisation des drones par les géomètres était d’ailleurs le thème de la
conférence organisée dans le cadre des journées de la topographie 2014 de l’INSA de Strasbourg.
La société TPLM-3D est reconnue pour son expertise dans la topographie et dans la modélisation
3D. Elle utilise régulièrement la lasergrammétrie et la photogrammétrie dans le cadre de ses
différents travaux topographiques. Actuellement le logiciel IMG Surveyor, développé par David
Desbuisson, est utilisé pour les travaux photogrammétriques.
Ce projet interne de Recherche & Développement, proposé sous la forme d'un Projet de Fin
d'Études intitulé « Photogrammétrie et Modélisation 3D à partir d'images drones » est né de la
rencontre de ces deux états de faits.
La société TPLM-3D, en continuelle recherche d'innovation, cherche à offrir de nouvelles
prestations à ses clients. L'utilisation d'un drone pour réaliser des prises de vue aérienne d'une zone
peu accessible avec les techniques de scanner laser serait un atout pour la société. TPLM-3D
Objectifs
Les objectifs de ce PFE sont donc multiples. L’aboutissement de ces six mois de travail a été :
le choix d'un nouveau logiciel, adapté aux travaux photogrammétriques de l'entreprise
la rédaction d'un mode opératoire et à la formation des employés de TPLM3D à la solution
choisie
la rédaction d'un cahier des charges pour les futurs prestataires drones
Les modes opératoires ainsi que le cahier des charges sont disponibles dans les annexes F, G et H.
Celles-ci ne sont disponibles que pour les correcteurs.
Le logiciel donnant les meilleurs résultats est ainsi sélectionné. Dans notre cas, le suisse Pix4D a
finalement été retenu.
Dans un deuxième temps, les images acquises par les deux prestataires ont été traitées avec le
logiciel sélectionné. Les orientations, nuages de points et orthophotos générés ont été comparés
avec les mêmes tests.
Ces deux tests nous ont permis d’accumuler des connaissances et de cerner les particularités de la
photogrammétrie par drone. Nous nous sommes servis de ces expériences pour rédiger le cahier des
charges à l’attention des futurs prestataires de TPLM-3D.
Avant de se lancer dans une étude, il est important de s’intéresser aux travaux déjà existants sur le
même sujet.
Dans un premier temps, nous décrirons les logiciels que nous avons envisagés pour les futurs
travaux photogrammétriques de TPLM-3D. Les trois grandes catégories sont les solutions web, les
payantes et les open sources. Pour avons étudié leur mode de fonctionnement, leur caractéristiques
ainsi que leurs produits.
Nous nous sommes ensuite penchés sur la littérature scientifique. Nous avons particulièrement
étudié quatre articles. Deux ont pour sujet la prise de vue par drone. Deux autres concernent la
comparaison de différents logiciels de photogrammétrie disponibles sur le marché.
Ce travail préparatoire nous a permis d’isoler trois logiciels qui seront étudiés et confrontés durant
la suite de l’étude. Il s’agit de Pix4D, PhotoScan et MicMac.
Photosynth
Photosynth (photosynth@[2015]) est une application en ligne lancée par Microsoft. L'utilisateur
doit télécharger ses images sur un serveur. Un algorithme permet ensuite d'orienter les différentes
photos. Un nuage de points 3D est ensuite créé. Originellement, il n'était pas prévu que l'utilisateur
puisse récupérer ce nuage. Celui-ci peut cependant être téléchargé à l'aide d'une boite à outil. Le
nuage de points est ensuite traité à l'aide d'un autre logiciel, ou de la toolbox.
Le principal défaut de ce logiciel est de fonctionner en « boite noire ». Seul le résultat final est
communiqué à l'utilisateur, qui n'a pas connaissance des étapes intermédiaires. C'est une solution de
SfM (Structure from Motion), c'est à dire que les paramètres de calibration de la caméra sont
calculés pour chaque photo.
123DCatch
123DCatch (123DCatch@[2015]) est quant à lui développé par Autodesk. Il fonctionne sur le même
principe : l'utilisateur est invité à télécharger ses images et récupère un modèle 3D de l'objet choisi.
Il existe même une application pour téléphone. Cette solution souffre des mêmes défauts que
Photosynth : « boite noire », manque de fiabilité... Bien qu'adaptée à des utilisateurs débutants
n'ayant pas de connaissances poussées en topographie, elle n’est pas adaptée à des professionnels.
Pour preuve, seules 40 photos peuvent être téléchargées, ce qui est très peu pour un projet
photogrammétrique.
il n'est pas possible de produire d'orthophotos, ni de modèle numérique de terrain. De plus, les
paramètres du traitement ainsi que les erreurs finales ne sont pas précisés.
Correlator3D
Simactive, une société canadienne, a conçu le logiciel Correlator3D. Initialement positionné sur le
secteur de l'imagerie spatiale et aérienne, ce groupe propose depuis deux ans une solution conçue
pour les drones. Il est nécessaire de connaître les positions approximatives de la caméra au moment
des prises de vue avant le traitement des données. Un système GPS doit donc être embarqué dans
l'appareil.
Un entretien par vidéo-conférence avec les équipes de Simactive nous a permis d'évaluer les
performances de ce logiciel. Le fait que le nuage de point créé par ce logiciel soit en 2.5D a
constitué pour nous une faiblesse rédhibitoire, notamment pour la modélisation des bâtiments. Il
n’est pas non plus adapté à la photogrammétrie terrestre.
Pix4D
Fruit d'une start-up née au sein de l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), PIX4D est
l'une des principales solutions professionnelles sur le marché de la photogrammétrie. Ce logiciel
permet de réaliser les principaux produits photogrammétriques, du nuage de points au modèle
numérique de terrain, en passant par les orthophotographies. La société s’est imposée depuis sa
fondation en 2011 comme l’un des leaders dans le domaine. Son interface très intuitive permet une
prise en main rapide.
Photomodeler
L'éditeur canadien Eos System propose quant à lui Photomodeler. Ce logiciel a des fonctionnalités
assez proches de celles de Pix4D, malgré une interface légèrement moins intuitive. Les algorithmes
de sélection et de mise en correspondance des points homologues sont également différents. Lancé
en 1993, il fut pendant de nombreuses années le principal logiciel de photogrammétrie sur le
marché.
PhotoScan
Photoscan a quant à lui été développé à Saint-Pétersbourg en Russie. Il est développé par Agisoft
depuis 2006. Cette solution est également très utilisée par les professionnels. Elle permet de mettre
en correspondance des photos, de créer des nuages de points densifiés, des maillages ou encore des
orthophotos.
logiciels. Le plus souvent le code est en open source, ce qui permet de comprendre les méthodes
utilisés et de les adapter aux besoins. L'autre avantage de ces logiciels est bien entendu leur prix : ils
sont gratuits.
Visual SFM
VisualSFM (Visual Structure from Motion System) (VisualSFM@[2015]) a été créé par Changchang
Wu, de l'université de Washington à Seattle.
Ce logiciel permet de créer un nuage de points à partir de photos. Il est ensuite possible d'utiliser
des logiciels de traitement de nuage de points, tels que Meshlab, pour réaliser un maillage.
Cependant, la licence de ce logiciel est très restrictive et interdit toute utilisation lucrative, ce qui est
problématique dans le cas qui nous intéresse. De plus, il n'est pas possible de créer
d'orthophotographies avec Visual SFM.
PAM (Pastis-Apéro-MicMac)
Le laboratoire MATIS de l'IGN a développé la suite PAM (Pastis-Apéro-MicMac). PASTIS, le
premier module, a pour but d'extraire les points d'intérêt et de liaison des différentes images.
APÉRO permet quant à lui de calculer la position et l'orientation des images ainsi que la
détermination du fichier de calibration de la caméra. Pour finir, le dernier module MicMac peut
générer des nuages de points.
Le principal défaut de cette solution est également sa principale force : sa complexité. Si cela peut
rebuter à première vue les utilisateurs non avertis, les nombreuses possibilités de paramétrage
offertes par cette solution permettent de s'adapter à chaque cas.
A l’origine, ces applications avaient été développées pour l’environnement Linux. Il est aujourd’hui
possible de travailler avec un poste de travail sous Windows.
Ce logiciel est publié sous licence « CeCILL-B ». Cela signifie qu’il est utilisable librement, y
compris en cas d’usage commercial, en échange d’une obligation de citation.
rapidement et à moindre coût des images de haute résolution, du fait de la faible hauteur de vol.
Cette étude est présentée plus en détail dans l'article Faure & al (2014), publié dans le revue XYZ.
L'un des problèmes posé par les ouvrages linéaires est l'effet de courbure lors de la modélisation. Le
but de cette étude était donc d'assurer une précision satisfaisante (de 1 à 3cm), tout en minimisant
le nombre de points au sol nécessaires, et donc le temps de travail sur le terrain et les coûts.
Solution choisie :
Pour résoudre son problème, la CNR s'est associée à l'IGN. Le logiciel Micmac a été choisi,
notamment à cause de sa grande flexibilité, et de la possibilité laissée à l'utilisateur de l'améliorer.
Un banc d'essai a été réalisé dans les locaux de l'École Supérieure des Géomètres et Topographes
afin reproduire les conditions de prise de vue linéaire. La caméra utilisée est un Sony RX1. Celle-ci
a été calibrée en utilisant 4 bandes d'images. La dérive restait tout de même supérieure au
centimètre. Le modèle ne semble donc pas totalement adapté.
Des essais ont été réalisés afin d'étudier l'effet d'une augmentation de la hauteur de vol, et donc la
réduction du nombre de photos. Jouer sur l'altitude de prise des clichés n'a pas permis de réduire les
erreurs, planimétriques comme altimétriques.
Le facteur déterminant dans cette étude a été l'ajout dans la chaîne de traitement d'images obliques.
L'utilisation de celles-ci permet de réduire considérablement les erreurs, comme indiqué dans le
tableau ci-dessous.
Cette utilisation d’images obliques permet de rigidifier le modèle, en ajoutant des images où une
grande partie de la scène est vue. Nous avons repris cette idée dans le cahier des charges final.
Pix4D Photoscan
Points homologues 1317 6098
Nombre moyen d'image
4,7 3,1
par point homologue
Écart type : Nombre de GCP 15 5 15 5
théorique Planimétrique 34 41 11 12
(mm) Altimétrique 61 76 20 23
empirique Planimétrique - 67 - 53
(mm) Altimétrique - 213 - 55
On constate que Pix4D détecte moins de points homologues que Photoscan mais que ceux-ci sont
en moyenne partagés par un plus grand nombre d'images. De plus la précision, estimée grâce aux
écarts type, est plus importante avec le logiciel russe qu'avec son homologue suisse.
Les modèles numériques de terrain créés par les deux logiciels ont également été comparés. Les
bâtiments sont souvent difficiles à modéliser fidèlement à cause de leurs arêtes nettes. Le modèle
créé par Photoscan était cependant plus fidèle à cette réalité que ceux des autres logiciels. Les
orthophotos ont également été comparées. Une fois de plus, l'avantage revient au russe avec lequel
les bâtiments sont mieux délimités.
Les auteurs ont tout d'abord analysé visuellement les résultats de l'orientation externe pour le cas de
la place Navone. Les performances de logiciels SfM sont visuellement bien moins bonnes :
Figure 4 : Résultats de Remondino (2012) concernant les cas de la place Navone et du phare
Les paramètres d'orientation internes des logiciels testés ont été calculés et on note de grandes
variations pour les solutions SfM.
Pour les cas du cube et de la sphère, les différences sont moins flagrantes et les résultats sont assez
similaires pour tous les logiciels.
Le cas du phare (voir la figure 4, partie de droite « Lighthouse ») combine photogrammétrie
terrestre et par drone. Les solutions Photoscan et Apéro se distinguent par leur nombre beaucoup
plus important de points homologues entre les images. On peut également noter que ce sont les
seuls logiciels étudiés à orienter toutes les images du jeu de données. Le pire résultat est enregistré
par VisualSFM qui oriente à peine la moitié des images du jeu de données (66/118).
Dans la conclusion de cet article, les auteurs notent que l'orientation interne réalisée par les logiciels
de SfM est instable et peu précise. Les résultats finaux sont malgré tout similaires aux logiciels
classiques si le jeu de données est suffisamment important, ce qui n'est pas toujours le cas. On
remarque également la robustesse des logiciels Apéro et Photoscan qui donnent des résultats parmi
les meilleurs dans tous les cas de figure étudiés.
les zones inaccessibles avec le laser-scanner. La rapidité d’acquisition des données et le faible cout
ont été appréciés.
Il a ainsi été décidé de mener des recherches plus poussées sur ces questions. Ceci a mené TPLM-
3D à réaliser l’étude qui a abouti à ce mémoire.
Pour les logiciels permettant de créer des mosaïques d’orthophotos nous avons voulu savoir quelle
était la marge de manœuvre de l’opérateur. Si par exemple durant le vol, un véhicule ou une
personne s’est déplacé, il est préférable de l’effacer. Ainsi on ne le verra pas sur l’orthophotographie
finale.
Certaines solutions permettent de créer des masques sur les images. Ainsi certaines parties de
l’image ne seront pas utilisées. Dans d’autres, il est possible de modifier les seamlines, c’est-à-dire
les lignes entre les orthophotos primaires. On peut donc décider à quel endroit on utilise telle ou
telle image.
Nous nous sommes également penchés sur la littérature scientifique. L'apport de photos obliques
peut fortement renforcer le modèle créé, comme nous l'a montré le cas de la Compagnie Nationale
du Rhône. Les études italiennes nous ont également permis de juger des forces et des faiblesses de
différentes solutions.
Les solutions utilisant des techniques de Structural from Motion ont été éliminées. C’est le cas des
solutions web et de Visual SFM. Nous voulions également un logiciel permettant de créer des
nuages de points 3D.
Considérant toutes ces informations, nous avons choisi de concentrer nos efforts sur les logiciels
commerciaux Pix4D, Photoscan ainsi que sur la suite d'applicatifs PAM. Ils seront comparés avec
les données d’un prestataire drone. Photomodeler a également été testé mais les résultats obtenus ne
seront pas divulgués pour des raisons de licences.
Nous allons maintenant étudier les notions indispensables pour comprendre et évaluer les
performances de ces logiciels.
Cependant en photographie, ceci est compensé par une plus grande granularité de l'image et une
baisse de la résolution. En photographie numérique, une sensibilité élevée augmente également le
bruit sur l'image. Il est donc conseillé d'utiliser des sensibilités de capteur faibles pour les
applications photogrammétriques.
Diaphragme peu ouvert, sensibilité basse... Ces deux éléments tendent à nous faire penser que pour
prendre une photo exploitable, le temps d'exposition doit être élevé. Si la photo est prise depuis un
appareil placé sur un trépied, ceci est généralement possible.
Néanmoins cela n'est pas possible dans le cas de la photogrammétrie aérienne, l'appareil étant en
mouvement : une exposition trop longue pouvant causer des phénomènes de flous. Il est donc
nécessaire de faire un compromis entre ces différents paramètres.
3.2 – Distorsions
D'après le lexique de l'Association Française de Topographie (AFT_[2015]), les distorsions d'un
appareil photographique sont des « aberrations caractérisées par la variation des grandissements
angulaires en fonction de leur distance à l'axe optique et indépendante de la pupille. ». Elles
traduisent les imperfections du système optique.
Lors de la modélisation des distorsions d'un système optique, il est possible d'en distinguer 3
principales : radiales, tangentielles et affines. Ces distorsions se cumulent de sorte que :
Le modèle balanced, quant à lui s'exprime sous la forme d'un polynôme de la forme :
Ces distorsions selon r se convertissent en distorsions selon les axes x et y par les formules :
𝛥𝑟 ′
′ ′
𝛥𝑥′𝑟𝑎𝑑 = 𝑥 𝑟
{ 𝛥𝑟′
𝛥𝑦′𝑟𝑎𝑑 = 𝑦′
𝑟′
Équation 5 : Distorsions radiales en fonction des coordonnées x et y d'un pixel
Il est possible de convertir les coefficients d'un modèle à l'autre, avec r0 point d'équilibre du modèle
unbalanced.
𝑠 = 1 − 𝐴0 𝐴0 = −(𝐾1 𝑟02 + 𝐾2 𝑟04 )
𝐾1 = 𝐴1 ⁄𝑠 𝐴1 = 𝐾1 𝑠
𝐾2 = 𝐴2 ⁄𝑠 𝐴2 = 𝐾2 𝑠
𝛥𝑥′𝑎𝑓𝑓𝑖𝑛𝑒 = 𝐶1 𝑥′ + 𝐶2 𝑦′
{
𝛥𝑦′𝑎𝑓𝑓𝑖𝑛𝑒 = 0
Équation 9 : Distorsions affines
Le temps de traitement de l'algorithme SIFT est plus élevé, mais il détecte un plus grand nombre de
points d’intérêt.
L'étude conclue à de meilleures performances de ce détecteur en cas de changement d'échelle, de
flous ou encore de rotation. Le SURF se comporte mieux en cas de différence de luminosité entre
les images étudiées. Dans le dernier cas de la translation, les performances sont globalement
identiques quel que soit l’algorithme.
Ces performances expliquent qu'aujourd'hui encore, le détecteur SIFT, ou ses dérivés, soient
largement utilisés. C'est notamment le cas dans Photoscan ou MicMac.
appartenant à la différence de gaussienne du point mais également pour les différences précédentes
et suivantes), est ensuite effectuée.
Un point-clé D (x,y,σ) est donc défini par sa position mais également par son échelle. L'utilisation
d'une pyramide est recommandée pour réduire le temps de calcul pour les images floutées.
Des coordonnées améliorées pour les points-candidats sont ensuite calculées par interpolation. Les
points à faible contraste sont ensuite éliminés, tout comme ceux situés sur des arêtes et donc
instables. Les points clés de l'image sont ainsi définis.
L'étape suivante consiste à calculer un descripteur pour chaque point. A partir de ce descripteur sera
effectuée la mise en correspondance.
Nous commençons par assigner une orientation θ au point, à partir de la direction des gradients à
proximité. Celle-ci est essentielle. En effet le descripteur est calculé en fonction de cette orientation,
ce qui rend la méthode invariante aux rotations. A cette étape les points sont donc définis par (x,y,σ,
θ).
Le descripteur en tant que tel est ensuite calculé. On prend en compte une région de 16x16 pixels
centrée sur le point clé, subdivisée en zones de 4x4.
Différent traitements sont effectués sur les histogrammes de ces 16 zones. Le descripteur final est
donc un vecteur de dimension 128.
𝑟 ∈ 𝑅 , 𝐷𝑖𝑠𝑡𝑝−𝑅 = min‖𝑝 − 𝑟‖
Équation 12 : Distance d'un point du nuage issu de la photogrammétrie au nuage issu du scanner
Nous obtenons ainsi une valeur de distance pour chaque point du nuage comparé. On peut ensuite
calculer la distance moyenne entre le nuage de référence et le nuage comparé en faisant la moyenne
de ces distances. Il est également possible, et CloudCompare le fait, de réaliser un histogramme de
ces valeurs afin d’analyser plus finement les écarts entre les nuages.
3.4 – Orthophotographies
Une orthophotographie est une image rectifiée de manière géométrique et radiométrique de façon à
être superposable à une carte ou à un plan. Il est possible de créer une telle image à partir de
photographies aériennes ou terrestres. L'image semble donc être prise à la verticale pour le cas
aérien ou de manière orthogonale dans le cas d'une façade, et ceci pour tous les points.
Les différentes étapes de création d'une orthophotographie sont détaillées dans le cours de
Rönnholm (Rönnholm[2014]) ou encore dans le thèse de Nielsen (Nielsen[2004]).
Comme illustré ci-dessus, le résultat de cette projection est un ensemble irrégulièrement espacé de
points projetés sur le plan de l'orthoimage. Les valeurs numériques de ces points sont ensuite
interpolées pour la totalité des pixels de l'orthoimage. L'effet du relief est ainsi corrigé pour l'image.
Plusieurs orthoimages sont utilisées pour créer une orthophotographie sous forme de mosaïque. Les
« seamlines » sont les frontières qui délimitent les zones où chaque image est utilisée. Celles-ci
peuvent être artificielles et régulières ou suivre les lignes du terrain naturel. Pour des raisons
esthétiques, l'objectif de rendre ces limites les moins visibles possible.
Les objets n'étant pas observés depuis le même point de vue, ou encore à des temps différents, il est
nécessaire d'opérer des corrections radiométriques sur les images. L'utilisation d'un modèle
physique correspondant au capteur, à l'objet observé ainsi qu’aux effets atmosphériques est possible
mais nécessite de nombreuses connaissances préalables. On peut citer par exemple le modèle Pepita
de l'IGN. Quand peu d'informations sont disponibles sur les conditions de prises de vue, il est
généralement plus simple de mettre en correspondance les différents histogrammes.
Il est important de disposer de photos prises depuis les différents côtés des bâtiments afin de ne pas
avoir de zones cachées qui seront remplies de manière peu esthétique par le logiciel.
Il est également possible de créer des orthophotographies hybrides, avec par exemple les ponts
représentés dans la surface de projection, mais pas les bâtiments...
Situation du chantier
La chapelle Saint Vincent est située sur les
hauteurs de Saint Laurent d’Agny, dans le
département du Rhône. Cette commune est
située à 20km au sud-ouest de Lyon, et à
10km au nord-ouest de Givors, où est basé
TPLM-3D. Ce lieu n’est pas totalement
inconnu pour la société car des relevés
lasergrammétriques avaient déjà été effectués
il y a quelques années dans le cadre d’un
projet de fin d’études consacré à la
modélisation 3D.
Ce chantier a été choisi pour plusieurs raisons.
Le voisinage de la chapelle est constitué
d’herbe, d’enrochements, d’escaliers, de
murets… La façade étudiée présente
également de nombreuses ouvertures. Les
terrains étudiés ici sont donc comme on a pu
le voir très variés.
Cet édifice est proche de Givors, ce qui
simplifie grandement la logistique.
donner une précision réelle. Ils sont uniquement présents pour le vol nadiral et sont au
nombre de 5.
L’analyse des erreurs sur les points de contrôle nous renseigne sur la précision de l’orientation
externe. Voici la localisation des points de calage (rouge) et des points de contrôle (bleus) dans le
cas des différents vols.
Les points au sol ou en bas de la façade ont été matérialisés par des cibles autocollantes. Les points
inaccessibles en haut de la façade sont quant à eux des taches sur la pierre relevées au tachéomètre
sans utilisé de prisme.
Moyenne (mm)
Tableau 3 : Erreurs moyennes sur les points relevés avec le Leica TCRA1205
Relevé Scanner
La société TPLM-3D possède une expertise reconnue dans le domaine de la lasergrammétrie depuis
de nombreuses années. Nous avons donc relevé une partie de la chapelle et des alentours en suivant
le mode opératoire habituellement utilisé. Voici ci-dessous les positions de l’appareil lors de
l’acquisition des quatre scans :
Le scanner utilisé est un Leica HDS6100. Afin de consolider et d’assembler les différents nuages de
points, nous utilisons Cyclone Register. Ce logiciel nous donne une précision moyenne de 1mm et
de 3mm au maximum. Nous avons utilisé le mode opératoire habituel de TPLM-3D.
Nous considérons donc ces données comme suffisamment précises pour répondre aux besoins de
l’entreprise. La précision de ce nuage n’est pas suffisamment faible par rapport aux nuages issus de
la photogrammétrie pour qu’il soit considéré comme valeur vraie.
Nous allons cependant le considérer comme une valeur de comparaison par rapport à laquelle seront
évalués les performances des solutions et logiciels sélectionnés.
SOLUTION A SOLUTION B
Figure 16: Drones et exemples de photos nadirales prises avec les deux solutions
Comme on peut le constater, la solution A est à priori plus adaptée à la photogrammétrie. En effet
dans la solution B, l’ouverture du diaphragme est variable, selon la luminosité de la photo. Les
distorsions de la caméra sont donc différentes d’une photo à l’autre. Cet effet sera particulièrement
marqué si un rayon de soleil apparait en cours de vol. De plus la sensibilité de la caméra plus élevée
augmente le grain final de la photo. La solution A se rapproche des pratiques courantes de
photogrammétrie.
A Solutions B
79 Nombre d'images de façade 50
82 Nombre d'images nadirales 33
25 m Hauteur de vol 45 m
9 Bandes nadirales 4
Tableau 5 : Caractéristiques des vols effectués avec les deux solutions
Nous pouvons représenter les trajectoires des deux vols dans 3DReshaper. Ceux-ci ont tous les deux
été effectués en plusieurs fois, à cause de problèmes de vent ou de batteries. Le vol effectué avec la
solution « A » était plus bas et plus de photos ont été prises.
Le prestataire a également effectué plus de bandes d’images. Cependant ces bandes ne sont pas
aussi régulièrement espacées que pour un vol aérien traditionnel. Ceci est principalement dû au vent
qui gênait le bon déroulement des prises de vues.
Les positions des deux vols de façade peuvent également être représentées ci-dessous. Il n’y a pas
de bandes de vol à proprement parler. Chaque prestataire a dû faire plusieurs tentatives pour couvrir
l’ensemble de la façade, principalement à cause du vent. Les vols et les positions de prise de vue
sont donc quelque peu chaotiques. On peut remarquer que la solution « B » couvre moins bien le
haut du clocher.
Position des caméras pour le vol de façade - Position des caméras pour le vol de façade -
Vue de dessus Vue du plan XZ
2014 114
2012
112
2010
2008 110
2006 108
Y(m)
Z(m)
2004 106
2002
2000 104
1998 102
1996 100
1994 98
998 1003 1008 1013 995 1000 1005 1010 1015 1020
X(m) X(m)
Solution A Solution B Points de Calage Solution A Solution B Points de Calage
Les deux prestataires ont donc un matériel ainsi que des modes opératoires très différents. Il est
cependant important de noter que ceux-ci ont tenu compte de nos remarques tout au long de l’étude
afin de réaliser à l’avenir les clichés les plus conformes possibles.
Pendant cette partie, nous avons présenté le chantier test sur lequel les données traitées au cours ce
projet de fin d’études ont été acquises. Nous nous sommes également penchés sur les différentes
solutions drone ainsi que sur les vols effectués par les prestataires.
Nous avons donc maintenant toutes les données nécessaires pour effectuer des comparaisons entre
les différents logiciels et prestataires. Ce sera l’objet des prochains chapitres.
Les différents réglages utilisés pour générer les données sont disponibles dans l’annexe B.
Tableau 6 Données de calibration de la caméra pour le vol nadiral effectué par la solution B
Les modèles de calibration utilisés par PhotoScan et Pix4D sont identiques. Les significations des
différents paramètres ont été trouvées dans les manuels d’utilisation. Ceux-ci sont expliqués, ainsi
que les formules pour les calculer, dans l’annexe C de ce rapport.
Ne disposant pas exactement du même modèle de calibration pour MicMac. Nous avons donc dû en
choisir un autre.
Nous avons avec David Desbuisson suivi une formation de 3 jours dans les locaux de l’ENSG
(École Nationale des Sciences Géographiques) pour maitriser les bases de ce programme. Cette
formation nous a été dispensée par des personnes de l’IGN ayant développées le logiciel.
Sans caméra précise et n’ayant pas de fichier de calibration, la préconisation de l’IGN est d’utiliser
le modèle « Fraser ». Les données de MicMac ne sont donc pas comparables avec les deux autres
logiciels.
L’écart, de l’ordre de 0.84% entre les focales calculées par le français et le suisse a été mis sur le
compte de ces modèles de calibration différents.
Là encore, les modèles de calibration utilisés sont différents. Les données de calibration sont
cependant bien plus semblables.
Après avoir calibré les caméras, on peut s’intéresser à la comparaison de leurs positions calculées
par les logiciels.
Coordonnées des caméras : Écarts moyens en mètres entre le résultat donné par un
logiciel et la moyenne de tous les logiciels - Nadir - Solution B
Σ|ΔX| Σ |ΔY| Σ |ΔZ| Σ |Δ3D| Σ ΔX Σ ΔY Σ ΔZ
Pix4D 0,07 0,03 0,12 0,15 -0,02 -0,01 -0,12
PhotoScan 0,02 0,03 0,09 0,10 0,00 -0,02 -0,09
MicMac 0,09 0,05 0,21 0,24 0,01 0,03 0,21
Tableau 8 : Coordonnées des caméras - Écart entre la moyenne des résultats des logiciels et les
coordonnées données par un seul logiciel – Vol nadiral – Solution B
Pour le reste des images, les écarts sont beaucoup plus faibles, nuls ou de l’ordre du centimètre.
Ceux-ci sont résumés dans le tableau ci-dessous.
Coordonnées des caméras : Écarts moyens entre le résultat donné par un logiciel et
la moyenne de tous les logiciels - Façade - Solution B
Σ|ΔX| Σ|ΔY| Σ|ΔZ| Σ|Δ3D| ΣΔX ΣΔY ΣΔZ
Pix4D 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
PhotoScan 0,00 0,01 0,00 0,01 0,00 -0,01 0,00
MicMac 0,00 0,00 0,00 0,01 0,00 0,00 0,00
Tableau 9 : Coordonnées des caméras - Écart entre la moyenne des résultats des logiciels et les
coordonnées données par un seul logiciel – Vol nadiral – Solution B
Pour le cas de la façade, les écarts de calibrations étaient plus faibles, ce qui se traduit dans le
positionnement des caméras.
Les points de contrôle sont toujours sélectionnés sur cinq photos chacun. Nous avons cherché à
privilégier les photos où ils étaient clairement visibles. Nous avons également veillé à ce que les
angles d’intersection entre les rayons provenant des images sélectionnées ne soient pas trop aigus.
Ce paramètre n’a pas été quantifié avec précision, mais nous avons veillé à sélectionner chaque
point sur un jeu de photos aussi éloignées que possible les unes des autres.
Dans un premier temps les points de calage sont cliqués sur deux photos seulement, ce qui est peu
précis. Par la suite, ils sont renseignés dans un nombre de photos de plus en plus important, jusqu’à
être eux aussi cliqués sur cinq photos différentes. Les photos où les points sont cliqués ont été
choisies suivant les mêmes critères que pour les points de contrôle : visibilité et angle d’intersection
élevé entre les faisceaux.
Les résultats obtenus peuvent être représentés dans le graphique présent figure 23.
0,018
Erreur moyenne (m)
0,016
0,014
0,012
0,010
0,008
2 photos 3 photos 4 photos 5 photos
PhotoScan 0,019 0,014 0,012 0,011
Pix4D 0,010 0,011 0,010 0,012
MicMac 0,016 0,015 0,015 0,015
Figure 23: Erreur moyenne sur les points de contrôle en fonction du nombre de photos sur
lesquelles les points de calage sont renseignés - Vol Nadiral - Solution B
Dans un premier temps moins précis que les autres, PhotoScan gagne rapidement en précision au
fur et à mesure que l’on ajoute des photos.
La précision des logiciels est de l’ordre de la taille de pixel au sol (1.2cm) dans notre cas. Il faut
toutefois noter que les centres de cible étaient peu visibles. Avec des photos de meilleure qualité et
donc une précision de pointé plus élevée on peut imaginer diminuer encore les erreurs.
Cloud Compare nous permet également d’analyser un histogramme des écarts. Il est ainsi possible
de connaitre par exemple, quel est l’écart maximum de 90% des points, de 96% des points ou
encore de 50% des points avec la valeur de comparaison, c’est-à-dire dans notre cas le nuage de
points issu du scanner laser.
Voici le tableau résumé de ces résultats :
Tableau 10 : Distance entre les points issus de la photogrammétrie et du scanner - Étude réalisée
avec CloudCompare
Voici les captures d’écran des histogrammes obtenus avec les logiciels étudiés.
Avec un nombre de points équivalent dans les trois nuages, le logiciel Pix4D est plus précis. Les
écarts ont été majoritairement trouvés à proximité de la porte ou des fenêtres : les zones les plus
difficiles à représenter de la façade.
Ces zones, relativement planes, se trouvent sur la plus haute marche de l’escalier et sur le muret.
Nous avons ensuite extrait le plan correspondant le mieux à chaque nuage à l’aide du logiciel Cloud
Compare.
Nous portons ensuite attention à l’écart type des distances entre les points des nuages et les plans
créés.
Plus l’erreur est petite, plus les points sont proches de ce plan. Ainsi une grande erreur sera signe
d’un bruit plus élevé.
Solution B
Scanner Pix4D PhotoScan MicMac
Nombre de
428 257 147 138
Zone 1 : Muret points
RMS (mm) 2,9 12,6 4,3 8,4
Nombre de
330 166 107 96
Zone 2 : Escalier points
RMS (mm) 1,4 8,9 3,8 11,3
Tableau 11 : Erreurs lors de la création d'un plan - Test de bruit entre les logiciels
Le nuage issu du logiciel PhotoScan semble moins bruité que les deux autres.
Le choix du plan modélisé est également très important. Nous constatons par exemple que dans le
cas du muret, le nuage de Pix4D semble plus bruité que celui de MicMac, tandis que tout s’inverse
dans le cas de l’escalier.
Il n’est donc pas possible avec nos tests actuels de départager ces deux logiciels.
5.6 – Orthophotographies
La dernière étape de nos tests est la comparaison des orthophotographies issues des différents
logiciels. Nous considèrerons principalement deux zones, qui ont beaucoup posé problèmes.
De plus, la qualité de la normalisation radiométrique sera un facteur important à prendre en compte.
En effet, cet aspect est, de l’aveu même de ses concepteurs, un point faible de MicMac.
D’un point de vue radiométrique, les performances du français sont en effet bien moins bonnes que
celles des autres. On distingue clairement les « seam lines ». De plus il n’est pas possible de régler
simplement la taille du pixel, MicMac choisissant la plus adaptée.
Pix4D et PhotoScan permettent d’ajuster le degré de normalisation. Les seam lines sont ainsi
invisibles sur l’orthophoto finale.
Concernant les zones que nous allons étudier plus spécifiquement, voici ci-dessous un extrait de la
carte de corrélation générée par MicMac.
Ce type de document est assez simple à interpréter. Lors de la création de l’orthophoto, un
coefficient de corrélation est calculé pour chaque pixel à partir des rayons provenants des photos
depuis lesquelles ce point est visible. Pour plus d’informations, le mode opératoire de MicMac est
disponible en annexe.
Voici les extraits des orthophotos générées par les différentes solutions. La taille de pixel est d’un
centimètre pour Pix4D et PhotoScan. MicMac a généré une orthophoto avec une taille de pixel
équivalente à la taille de pixel au sol des images d’entrée, soit 1.2 centimètres.
Figure 31: Extraits des orthophotos de la zone A. Dans l'ordre : Pix4D, PhotoScan et MicMac
Pour exclure des images ou des parties d’images de l’orthophoto finale il est possible de créer des
masques dans PhotoScan et MicMac. Le logiciel suisse Pix4D permet quant à lui d’éditer en temps
réel les seamlines. Ceci évite de devoir générer à nouveau l’orthophoto à chaque modification et
permet de gagner du temps.
Des problèmes se sont posés car la surface créée par Pix4D à partir du nuage de points est en 2.5D.
Cependant des solutions existent pour contourner cette difficulté (création de surfaces, édition du
nuage de points). Elles sont détaillées dans le mode opératoire disponible en annexe.
Figure 32: Extraits des orthophotos de la zone B. Dans l'ordre : Pix4D, PhotoScan et MicMac
Dans la partie précédente, nous avons décrit les tests qui ont permis de choisir le logiciel qui sera
dès à présent utilisé pour les travaux photogrammétriques de TPLM-3D : calibration et position des
caméras, erreurs sur les points de contrôle, tests sur les nuages de points et les orthophotos… C’est
finalement Pix4D qui a été retenu.
L’étape suivante est la comparaison des deux solutions drone, qui sera effectuée avec le logiciel
suisse. C’est l’objet de ce chapitre.
Dans un premier temps, nous expliquerons en quoi les solutions étudiées sont peu semblables, et
pourquoi cela ne permettra pas de conclure de manière certaine quant à l’origine des différents
résultats qui seront détectées par la suite.
Nous avons ensuite les précisions sur les points de contrôle, les nuages de points issus des logiciels
les ortho photos. Suite à un problème de points de calage sur la façade, il nous est impossible de
réaliser le test de comparaison des nuages de points.
Nous aidant de tous ces éléments, nous avons pu rédiger un cahier des charges à l’attention des
prestataires auxquels TPLM-3D fera appel. Nous avons également mené une réflexion sur les
spécificités liées à l’utilisation du drone en photogrammétrie, par rapport aux relevés aériens
traditionnels.
6.1 – De la difficulté de la
comparaison des solutions
Les deux solutions que nous avons testées sont très différentes. Comme nous l’avons vu dans le
chapitre précédent, les drones utilisés, ainsi que les caméras et même les plans de vols ne sont pas
semblables.
Nous pouvons nous attendre à de meilleures performances de la part de la solution « A » :
Les caractéristiques de la caméra sont plus en accord avec les règles de l’art
photogrammétrique. En effet, contrairement à son concurrent, l’ouverture du diaphragme est
constante, la sensibilité du capteur est plus faible.
Nous avions demandé aux prestataires de réaliser des clichés avec une taille de pixels au sol
de 1cm pour les vols nadiraux. Le prestataire « B » a réalisé des images avec un pixel de 1.2
cm environ, ce qui est plus grossier que demandé. Au contraire, le prestataire « A » a pris
des photos avec une taille de pixel de 0.4cm.
Ceci implique que l’on devra traiter un nombre plus élevé de photos et cela augmente le
temps de calcul. Ce n’est donc pas forcément une bonne chose d’augmenter à ce point la
résolution des images par rapport au cahier des charges. Avec plus de photos ayant une
meilleure résolution, nous nous attendions toutefois à de bien meilleurs résultats de la part
de la solution « « A ».
Pour ces deux raisons, il est donc probable que les données de la solution « A » donnent de
meilleurs résultats à nos tests que celles de la solution « B ».
Il sera cependant difficile d’identifier quel élément altère ou augmente le plus la précision. En effet,
de nombreux éléments changent entre les deux solutions et il nous est impossible d’en isoler un par
rapport à tous les autres.
Nous pouvons tout au plus nous inspirer des modes opératoires et de l’expérience acquise sur le
terrain en travaillant avec les deux prestataires, pour définir un cahier des charges.
0,008
0,006
0,004
0,002
0,000
2 photos 3 photos 4 photos 5 photos
Solution B 0,010 0,011 0,010 0,012
Solution A 0,004 0,004 0,004 0,004
Comme nous pouvions nous y attendre, les erreurs sont plus faibles avec les données acquises à
partir de la solution A. On peut cependant noter que celles-ci sont toujours de l’ordre de la taille de
pixel au sol :
La taille de pixel au sol est de l’ordre de 0.4 cm pour la solution A, ce qui est la valeur de
l’erreur moyenne trouvée.
La taille de pixel au sol est d’environ 1.2 cm pour la solution B, ce qui correspond
également à la valeur trouvée ici.
Pix4D
Scanner Solution B Solution A
Tableau 12:Erreurs lors de la création d'un plan - Test de bruit entre les solutions
Le nuage de points issu de la solution « B » est plus bruité et moins dense que celui issu de la
solution « A » sur les zones étudiés. Ceci peut être expliqué par les facteurs cités lors du premier
point de ce chapitre.
De plus, les résultats du scanner par rapport à la photogrammétrie, particulièrement par rapport à la
solution « A » peuvent interpeler. Nous les expliquons par le fait que les zones étudiées soient des
plans horizontaux. Elles sont donc rasantes pour le scanner. C’est un cas fortement défavorable. Au
contraire, elles offrent un cas favorable à la photogrammétrie, car les images sont prises de façon
nadirales. Les zones étudiées sont donc photographiées de face.
6.4 – Orthophotographies
Nous avons également porté attention aux orthophotos générées à partir des deux solutions.
Lors du vol du prestataire « B », un rayon de soleil s’est montré. Le temps d’ouverture était constant
et compensé par l’ouverture du diaphragme. Il en a résulté des différences de netteté entre les
images, qui ont été difficiles à corriger.
Ce problème n’est pas à totalement dû à la solution « B », mais confirme également la nécessité
d’effectuer les prises de vue dans les mêmes conditions d’éclairement. Un temps nuageux est idéal
pour voler.
La taille des pixels des orthophotos générées est d’un centimètre.
Figure 35: Extraits des orthophotos de la zone A. Dans l'ordre : Solution A et Solution B
Nos tests montrent donc de meilleurs résultats avec les photos prises par le drone dans la solution
« A ». Qu’est ce qui a permis cette amélioration ? Un paramètre est-il prépondérant par rapport aux
autres ? Dans l’état actuel de nos connaissances, nous ne pouvons pas répondre à ces questions. Il
serait toutefois logique qu’une meilleure résolution de photos donne au final des ortho
photographies de meilleure qualité.
vol aérien classique. Ce cahier des charges permettra à TPLM-3D de gérer aux mieux ses futurs
chantiers nécessitant l’utilisation d’un drone.
Cette étude a permis de comprendre l’intérêt du drone pour les usages photogrammétriques. Elle a
également donné à TPLM-3D de nouveaux moyens pour répondre aux besoins de ces clients.
Nous avons pendant notre étude évoqué l’intérêt des images obliques. Il n’y en avait
cependant pas dans nos données test. Il serait intéressant de répéter ces tests avec deux jeux
de données :
Le premier constitué d’images seulement nadirales, telles que celles que nous avons
testés pendant notre étude.
le deuxième dans lequel nous aurions rajouté des images obliques, suivant le cahier des
charges rédigé pour TPLM-3D.
Nous pourrons ainsi quantifier les progrès réalisés avec la nouvelle méthodologie de prise de
vues, mise au point lors de ce projet.
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Figure 22 : Position des points homologues sur l'image où se situe la faute de Pix4D ...... 42
Figure 23: Erreur moyenne sur les points de contrôle en fonction du nombre de photos sur
lesquelles les points de calage sont renseignés - Vol Nadiral - Solution B ........................ 44
Figure 24 : Zone traitée avec Cloud Compare – Nuage généré avec MicMac................... 45
Figure 25 : Histogramme des écarts du nuage PhotoScan (Capture d'écran) ................... 46
Figure 26 : Histogramme des écarts du nuage Pix4D (Capture d'écran) ........................... 46
Figure 27: Histogramme des écarts du nuage MicMac (capture d'écran) .......................... 46
Figure 28: Localisation des deux plans utilisés pour le test de bruit .................................. 47
Figure 29 : Zones à comparer dans les différentes orthophotos ........................................ 48
Figure 30: Extrait de la carte de corrélation de MicMac pour le vol nadiral ........................ 49
Figure 31: Extraits des orthophotos de la zone A. Dans l'ordre : Pix4D, PhotoScan et
MicMac .............................................................................................................................. 49
Figure 32: Extraits des orthophotos de la zone B. Dans l'ordre : Pix4D, PhotoScan et
MicMac .............................................................................................................................. 50
Figure 33: Erreur moyenne sur les points de contrôle en fonction du nombre de photos sur
lesquelles les points de calage sont renseignés - Vol Nadiral............................................ 53
Figure 34 : Capture d'écran dans CloudCompare (Impression d'écran) ............................ 53
Figure 35: Extraits des orthophotos de la zone A. Dans l'ordre : Solution A et Solution B . 54
Figure 36 : Extraits des orthophotos de la zone B. Dans l'ordre : Solution A et Solution B 55
Figure 37 : Schéma montrant les prises de vues obliques dans le cadre d'un vol nadiral
par drone. .......................................................................................................................... 55
Summary: Drones are part of a fast growing technology. Many questions exist about their use for
image acquisition and their use in photogrammetry. In some cases, drones could be a complementary
solution for laser scanning.
This master thesis has two aspects: software and drone use. Two providers have flown with their
equipment over a chapel and along a facade. At first, pictures of one of them are used to test
photogrammetric softwares and to choose the best one of them. Then, a modus openrandi about this
is written. Afterwards, we use this software to compare our two providers' methods. We learn about
specificities of UAV flights. This knowledge is usefull when writing the technical specifications for
our futures providers.