Croissance Bacterienne PDF
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I. Introduction
Chez les organismes pluricellulaires, la croissance se manifeste par l'augmentation de taille ou de masse.
Chez les microorganismes unicellulaires, elle se manifeste par l'augmentation du nombre (multiplication suite
à des divisions binaires). Lorsqu'une cellule bactérienne est placée dans un milieu de culture convenable,
elle va assurer ses biosynthèses, augmente de taille puis se divise, par fission binaire , en deux cellules filles
séparées par un septum de division formé par la paroi cellulaire (figure 1).
L'estimation de la croissance bactérienne peut être faite par des numérations ou par des mesures de masse.
Cette technique permet le dénombrement de la totalité des bactéries. Elle se fait au microscope en utilisant
des compartiments volumétriques (ex.: cellule de Thomas). Récemment, la numération a été automatisée;
elle se fait par des compteurs automatiques de particules. L'inconvénient majeur de cette méthode est qu'elle
ne distingue pas entre les bactéries viables et mortes. Elle n'est donc fiable que dans les conditions où la
plupart des bactéries sont vivantes.
Cette méthode permet l'appréciation des bactéries viables et cultivables. Après avoir effectué une série de
dilutions, une aliquote (0,1 ml en général) des dilutions convenables est étalée à la surface d'un milieu gélosé
approprié. Après incubation, chaque cellule se multiplie pour donner une colonie visible à l'oeil nu. En tenant
compte du facteur de dilution, nous pouvons déduire la concentration bactérienne initiale. Parfois, il arrive
que plus d'une bactérie donne une seule colonie; il est donc plus prudent de donner la concentration
bactérienne en unités formant colonies (UFC) par millilitre.
Notez qu'il existe une autre technique statistique semi-quantitative dite du "nombre le plus probable" (Most
Probable Number : MPN).
II.2. Méthodes d'estimation de la masse bactérienne
1. Mesure physique directe du poids frais, du poids sec ou du volume cellulaire après centrifugation.
2. Mesure chimique directe de quelques constituants cellulaires, tels que l'azote total, les protéines
totales ou encore l'ADN total.
4. Mesure de la turbidité (densité optique) d'une culture bactérienne à l'aide d'un spectrophotomètre.
Si la technique est bien maîtrisée, on peut avoir des estimations correctes de la croissance bactérienne.
C'est la technique la plus employée car la plus simple, la plus rapide et la moins coûteuse. Son inconvénient
majeur est sa sensibilité relativement modérée; il faut des concentrations d'au moins 107 bactéries / ml pour
avoir des densités optiques mesurables.
Théoriquement, une bactérie, placée dans un milieu convenable peut se multiplier indéfiniment, par fission
binaire (figure 2). La croissance se fait selon une progression géométrique : 1, 2, 4, 8, etc... ou 20, 21, 22,
23,.....2n (où n = nombre de générations). Il s'agit d'une croissance exponentielle, mais, en réalité, cette allure
exponentielle ne représente qu'une petite partie de la multiplication bactérienne (figure 6).
Si on part d'une population initiale N0, au bout de n divisions, on aura un nombre théorique de bactéries:
N = 2nNO (1).
Le temps qui sépare deux divisions successives (ou temps nécessaire au doublement d'une population) est
appelé temps de génération θ.
θ = t / n (2)
Le taux de croissance (µ) exprime la vitesse de multiplication des bactéries; c'est le nombre de divisions
effectuées par unité de temps.
µ = n / t ⇒ n = µt (3)
µ
(1) et (3) ⇒ N = 2 t N0 (4)
Pour la simplifier (linéarisation), on va lui faire subir une transformation logarithmique (figure 5):
En nous appuyant sur le taux de croissance, la figure ci-dessus nous permet de distinguer 6 phases de
croissance:
I : Phase de latence où le taux de croissance est nul. La durée de cette phase dépend de plusieurs
facteurs :
- l'âge des bactéries : les "vieilles" bactéries, introduites dans un milieu neuf, doivent d'abord
réparer tous les dommages subies ; elles doivent donc restaurer leur état physiologique normal avant de
commencer à se multiplier. Donc, plus la culture ayant servi d'inoculum est vieille, plus la durée de cette
phase est longue.
- la composition du milieu : les bactéries doivent synthétiser les enzymes adaptées au nouveau
milieu de culture. La diauxie illustre clairement cette adaptation (figure 7).
V : Phase stationnaire : Il y a une compensation entre les bactéries qui meurent, par autolyse, et celles
qui continuent à se multiplier. Cette phase est déclenchée par l'épuisement du milieu, particulièrement le
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facteur limitant (voir définition plus loin), et l'accumulation de déchets toxiques (ex.: acides organiques)
libérés dans le milieu par les bactéries.
VI : Phase de déclin (µ < 0) : le nombre de bactéries viables diminue durant cette phase. Ceci est dû à
une lyse cellulaire sous l'action des enzymes protéolytiques endogènes (autolyse).
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Un facteur limitant est un facteur indispensable à la croissance bactérienne qui s'épuise le premier dans le milieu.
Lorsque des bactéries sont cultivées en présence de glucose et de lactose, elles commencent par
l'utilisation du glucose jusqu'à son épuisement. On observe ensuite un temps de latence, durant lequel les
bactéries vont synthétiser les enzymes nécessaires à l'utilisation du lactose, avant la reprise de la
multiplication bactérienne.
D'après la courbe de la figure 6, le taux de croissance maximum peut être déterminé graphiquement, durant
la phase exponentielle de croissance, comme suit:
µ = (log2N2 - log2N1) / t2 - t1
Le taux de croissance est très variable selon les espèces et les conditions de culture.
Le temps de génération peut être déterminé comme suit : θ = 1 / µ ; des exemples sont donnés dans le
tableau suivant (tableau 1).
Tableau 1 : Exemples de temps de génération
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