2006 These K Delchet PDF
2006 These K Delchet PDF
2006 These K Delchet PDF
THESE
présentée par
Karen DELCHET
([email protected])
Membres du jury
Président :
Laurence TUBIANA, Directrice de l IDDRI
Rapporteurs :
Sylvie FAUCHEUX, Professeur des universités, Présidente de l Université de Versailles Saint Quentin
Michel CAPRON, Professeur des Universités, PARIS 8
Examinateurs :
Alain JOUNOT, Directeur de département, A2C Groupe AFNOR
Directeur(s) de thèse :
Christian BRODHAG, Directeur de recherche, ENSM-SE
Natacha GONDRAN, Ingénieur de recherche, ENSM-SE
Remerciements
Ce travail de thèse n'aurait jamais vu le jour sans la direction et la vision de Christian BRODHAG, qui
malgré ses nouvelles fonctions au Ministère et son emploi du temps, nécessairement très chargé, a
su se rendre disponible, à chaque fois que cela était nécessaire, pour m'orienter, me conseiller et
m'écouter.
Mais cette thèse ne serait pas non plus sans Natacha GONDRAN. C'est donc un remerciement tout
particulier à celle qui s'est impliquée à mes côtés dès le début de mes travaux, avant même de les
co-diriger. Merci de tes conseils et de tes corrections toujours précises et pertinentes. Tes
compétences n'ont d'égal que ta gentillesse.
Ca a été un privilège et un plaisir de travailler avec vous.
Je tiens également à remercier Didier GRAILLOT, directeur du centre SITE et toute son équipe qui
m'a fait confiance. Vous avez su rendre mes visites à Saint Etienne aussi agréables qu'importantes
scientifiquement.
Mes remerciements vont ensuite aux différents partenaires de cette thèse et notamment le Groupe
AFNOR au sein duquel j'ai travaillé pendant ces trois années. Je pense notamment à Géraud
FONTANIE et Pascal PREVOST qui m'ont accueilli à CAP AFNOR, et bien sur à Alain JOUNOT qui a
suivi mes travaux et mes doutes. Merci à Claudine, Mérylle, Olivier et Nicole avec qui j'ai pris un
grand plaisir à travailler. Merci aux consultants pour le savoir-faire que vous m'avez transmis et pour
tous les bons moments dans le "loft". Et enfin merci à tous ceux, au sein du groupe, qui ont
contribué d'une manière ou d'une autre, à la réussite de ce projet.
Je tiens aussi à remercier l'ANRT, qui a financé mes travaux, la BDPME et son expertise ainsi que les
entreprises, qui ont fait la richesse de ces expérimentations.
Je n'oublie pas les membres du jury. Je remercie chaleureusement Madame Sylvie FAUCHEUX,
Madame Laurence TUBIANA et Monsieur Michel CAPRON, qui m'ont fait l'honneur de leur attention et
de leur présence.
Ces trois années ont aussi été l'occasion de partager des moments d'enthousiasme et de difficultés
avec les autres doctorants de l'école des Mines et d'ailleurs. Merci notamment à Pedro, Mélie, Julie
Thibaut, Nathalie, Manu, Fred et les autres pour tous ces instants de complicité.
Et enfin, merci à mes parents, ma s ur, ma famille et mes amis pour ce soutien incroyable et sans
faille dont vous êtes capables et qui me fait tant de bien.
Je dédie ce travail à Guillaume qui a été à mes côtes pendant ces instants de vie. Sa patience et
son calme m'ont souvent été d'un grand secours. Pour que, comme le dit si bien Bergson, l'avenir ne
soit pas ce qui va arriver mais ce que nous allons en faire
Résumé
L'étude succincte du rapprochement de champs théoriques aussi différents que celui de l'environnement et
celui de l'économie, nous permet de mieux comprendre ce que recouvrent les termes de développement
durable et de Responsabilité Sociétale des Entreprises, RSE, malgré des visions divergentes. En effet, si les
différents courants s'accordent sur la nécessité, en matière de RSE, de prendre en compte les parties
intéressées et leurs attentes, certains soulignent l'insuffisance de cette approche pour gérer les enjeux
environnementaux de long terme, tels que le changement climatique ou la biodiversité.
La réglementation et la fiscalité permettent, certes, d'inciter les entreprises à s'engager vers une plus grande
responsabilité, mais les approches volontaires contribuent, également, à généraliser les démarches de progrès,
ainsi qu'à organiser les transactions entre acteurs. Depuis quelques années, la normalisation, via la
multiplication de référentiels d'application volontaire, s'est emparée du sujet que constitue la RSE. Ainsi,
l'AFNOR a publié, en mai 2003, le guide SD21000, guide pour la prise en compte du développement durable
dans la stratégie et le management des entreprises. Ce dernier (contrairement à d'autres référentiels portant
une vision éthique ou par les parties intéressées), porte une vision substantive du sujet, fondée sur la notion
d'enjeux. Il s'inscrit aujourd'hui, dans le cadre des négociations internationales à l'ISO, qui a pour mission la
publication d'un guide en matière de responsabilité sociétale courant 2008: l'ISO 26000 .
La traduction des recommandations du SD21000 dans un outil de diagnostic et de hiérarchisation des enjeux de
développement durable, et son expérimentation au sein de 78 PME françaises, vont nous permettre de tester
deux hypothèses : d'une part, la prise en compte des parties intéressées et de leurs attentes n'est pas une
condition suffisante pour intégrer les principes de développement durable ; d'autre part, plus l'entreprise est
ouverte sur ses parties intéressées, mieux elle prend en compte les enjeux liés au développement durable.
L'analyse des données collectées lors des expérimentations en entreprise nous permet de valider nos
hypothèses et d'affirmer que la prise en compte des parties intéressées est une condition nécessaire mais pas
suffisante, pour intégrer les principes du développement durable. Ce résultat contribue également au
positionnement favorable de la vision portée par le guide SD21000 dans la perspective de la future ISO 26000.
Si nos entreprises ont proposé des plans d'actions leur permettant de progresser sur la plupart des enjeux et
notamment ceux relatifs aux modes de production et de consommation, jusqu'alors sous-estimés, les enjeux
environnementaux, considérés comme de long terme par les entreprises, restent insuffisamment pris en
compte. Afin de remédier à cela, l'organisation des transactions et le partage de l'information sur les enjeux,
via la constitution de réseaux et de bases de données, semblent nécessaires.
Les approches volontaires permettent, certes, d'améliorer la prise en compte des enjeux de développement
durable au sein des entreprises mais elles ne semblent pas capables de répondre pleinement aux problèmes
environnementaux posés qui semblent, finalement questionner le fonctionnement actuel de l'économie.
Mots clefs: développement durable, responsabilité sociétale des entreprises, RSE, SD21000, normalisation,
PME, ISO, stratégie
Table des matières
IINTRODUCTION .....................................................................................................19
1
2.2.1 Le problème des externalités et la théorie de la défaillance du marché..........52
2.2.2 La question des biens publics ou celle de l'objet de la responsabilité .............53
2.2.3 La quantification ou la nécessité de reconsidérer la richesse .......................55
2.2.4 La question de l'information…. Ou la rationalité imparfaite des agents
économiques.....................................................................................56
2.4 Le développement durable et les entreprises, vers une articulation entre approches
réglementaires et approches volontaires pour tenter de répondre aux limites du marché ............ 60
2.4.1 De la responsabilité des pouvoirs publics… aux principes des politiques
d'environnement................................................................................60
2.4.2 Des outils économiques pour répondre à la défaillance du marché ................61
2.4.3 Les approches volontaires ....................................................................63
2.4.4 Et si la combinaison des approches volontaires et réglementaires/fiscales était
une solution ?....................................................................................64
2.4.5 D'où la nécessité de faciliter cette régulation dans un système complexe par
l'organisation des transactions...............................................................65
3.2 La RSE, une prise en compte des parties intéressées ? Un regard porté via les
théories des organisations ......................................................................................... 72
3.2.1 La théorie des parties prenantes, tout ou partie de la RSE ?.........................73
3.2.2 La RSE à travers la théorie des parties prenantes, vers un modèle de
gouvernance d'entreprise étendue .........................................................74
3.2.3 De la question de la pondération multicritère… à l'écart cognitif ...................74
3.2.4 La théorie des parties prenantes ou une représentation réductrice de la RSE… le
problème des acteurs faibles et absents ..................................................75
2
3.6 Synthèse : la prise en compte des principes de développement durable par les
entreprises implique la transformation de l'entreprise elle-même ......................................... 81
4.2 Quelques éléments théoriques concernant les rationalités des entreprises .......... 85
4.2.1 Les quatre rationalités ........................................................................85
4.2.2 Vers l'élargissement du champ des rationalités procédurales et substantives ...87
2.1 Le SD21000.......................................................................................111
3
2.1.1 Son histoire et sa légitimité ................................................................ 111
2.1.2 Un outil stratégique qui intègre les éléments distants............................... 112
2.1.3 La position française dans la perspective de l'ISO .................................... 115
2.1.4 Une question délicate : la certification.................................................. 115
1.3 Des défis de l'intégration des enjeux de développement durable pour une PME
aux
questions de recherche sous-jacentes ..........................................................................136
1.3.1 Les handicaps et atouts des PME .......................................................... 136
1.3.2 Un défi : l'articulation du local au global................................................ 139
1.3.3 Hypothèses et questions de recherche : la prise en compte des parties
intéressées est une condition nécessaire mais pas suffisante pour contribuer
aux différents enjeux du développement durable.................................... 139
4
2.1.1 Les types d'outils génériques permettant une évaluation des pratiques des
entreprises ..................................................................................... 141
2.1.2 Les outils existants en matière de développement durable ........................ 142
2.4 Les adaptations du diagnostic : des problématiques filière à une nouvelle version 165
2.4.1 Vers un outil caractéristique d'une filière, exemple de la filière des fruits et
légumes frais................................................................................... 165
2.4.2 Vers une seconde version : présentation des évolutions ............................ 166
QUATRIEME PARTIE : Les expérimentations du guide SD21000 dans les PME : analyse des
résultats, entre préoccupations et performances......................................................... 187
5
1.2 Description de l'échantillon ...................................................................189
1.2.1 Le nombre d'entreprises .................................................................... 189
1.2.2 Répartition des entreprises par région .................................................. 190
1.2.3 Ventilation par taille ......................................................................... 191
1.2.4 Ventilation des entreprises par filière ................................................... 191
6
4.1 Des hypothèses initiales validées au positionnement favorable du guide SD21000
dans la perspective de l'ISO 26000...............................................................................243
4.1.1 Retour sur les hypothèses initiales ....................................................... 243
4.1.2 Les autres limites inhérentes à la méthodologie proposée ......................... 243
4.1.3 Vers la norme internationale en matière de responsabilité sociétale, l'ISO 26000
.................................................................................................... 244
4.2 Les limites : d'une prise en compte insuffisante des enjeux de long terme à la
nécessité d'organiser la transaction .............................................................................245
4.2.1 L'éternel "hic" des enjeux de long terme ............................................... 245
4.2.2 L'organisation de la transaction… et si c'était là que le bas blesse................ 246
2 Vers une responsabilité collective des pratiques des entreprises ?............... 255
7
8
Liste des Abréviations
9
GRI : Global Reporting Initiative
ICS : Industrie, Commerce et Services (champs caractérisant l'activité des PME)
IGP : Indication Géographique Protégée
INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
IPEC : Programme international pour l'abolition du travail des enfants de l'Organisation
internationale du Travail
ISO : International Standard Organisation (Organisation Internationale de Normalisation)
IWA : Industry Workshop Agreement
MDT : Meilleures Techniques Disponibles
MEDD : Ministère de lEcologie et du Développement Durable
MIT : Massachussets Institute of Technology
NAF : Nomenclature d'Activités Françaises
NF : Norme Française
NRE : Loi relative aux Nouvelles Régulations Economiques
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
OIT : Organisation Internationale du Travail
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
ONUE : Organisation des Nations Unies pour l'Environnement, initiative française
ORSE : Observatoire sur la Responsabilité sociétale des Entreprises
PACA : région Provence Alpes Côte d'Azur
PCN : Points de Contact Nationaux dans le cadre des principes directeurs de l'OCDE
PDCA : Plan / Do / Check / Act (qui peut se traduire en français par Planifier / Déployer / Contrôler
/ Améliorer)
PDG : Président Directeur Général
PEFC : Pan European Forest Council
PI : Partie Intéressée
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petite(s) et Moyenne(s) Entreprise(s)
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PNUE : Programme des Nations Unies pour lEnvironnement
Q-RES : towards a Quality standard for the social and ethical RESponsability
QSE : Qualité Sécurité Environnement
RSE : Responsabilité Sociétale des entreprises
SAG : groupe consultatif stratégique de l'ISO
SD21000 : guide AFNOR pour la prise en compte du développement durable dans la stratégie et le
management des entreprises
SDIS : Service Départemental d'Incendie et de Secours
10
SIGMA : Sustainability Integrated Guidelines for Management
SITE : centre de recherche Sciences, Information et Technologies pour lEnvironnement de l'Ecole
Nationale Supérieure des Mines de Saint Etienne
SNDD : Stratégie Nationale de Développement Durable
TGAP : Taxe Générale sur les Activités polluantes
TMB : Technical Management Board
TPE : Très Petite(s) Entreprise(s)
UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (Organisation des Nations
Unies pour l'Education, la Science et la Culture)
VMS : Values Management System (Système de Management par les Valeurs)
WBCSD : World Business Council for Sustainable Development
11
12
Glossaire
Développement Durable : le développement durable est un développement qui répond aux besoins
du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Deux
concepts sont inhérents à cette notion : le concept de "besoin", et plus particulièrement des besoins
essentiels des plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus grande priorité, et l'idée des
limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale imposent sur la capacité de
l'environnement à répondre aux besoins actuels et à venir [CMED 89 ].
Enjeu : préoccupation majeure qui peut faire pencher la balance en faveur ou en défaveur du
projet. Les enjeux les plus courants sont : santé et sécurité publique, développement économique,
qualité de vie, exploitation ou protection de ressources et de territoires exceptionnels, protégés,
exploités ou exploitables, modes de vie traditionnels, déplacement de population [ANDRE 99] et
[BRODHAG 04-1].
Externalité : les externalités sont les sous-produits d'une activité économique, conséquences
positives ou négatives, mais sont sans effet sur le bien-être et les coûts de ceux qui en sont à
l'origine [ECHAUDEMAISON 04].
13
Partie intéressée / partie prenante : individu ou groupe, pouvant affecter ou être affecté,
directement ou indirectement, dans le court terme comme dans le long terme, par les stratégies,
les actions, les messages (et leurs conséquences), que l'entreprise met en uvre pour atteindre ses
objectifs. Il peut s'agir de parties intéressées internes (actionnaires, employés et leurs
représentants par exemple) ou externes (clients, concurrents, actionnaires, fournisseurs,
distributeurs, communautés locales, riverains, pouvoirs publics, financiers, banques, médias,
agences de rating, etc.). Un individu ou un groupe d'individus peut faire partie de plusieurs
catégories de parties intéressées simultanément. Les domaines des parties intéressées peuvent
concerner les aspects économiques, environnementaux et sociaux/sociétaux [AFNOR 03].
Paradigme : trame théorique et hypothèses sur lesquelles repose toute science, et qui gouvernent
la façon dont le scientifique pense et interprète les résultats de ses expériences [BRODHAG 04-1].
14
Liste des Figures
15
Figure 30 : les performances moyennes des enjeux, des oubliés aux mieux maîtrisés ................196
Figure 31 : les moyennes d'importance initiale pour chacun des enjeux : des plus importants aux
moins considérés .....................................................................................197
Figure 32 : étude de la corrélation entre la performance et l'importance initiale .....................198
Figure 33 : représentation plane des performances sur les 32 enjeux, selon les axes 1 et 2.........202
Figure 34 : zoom sur la figure 29, représentation plane des performances sur les 32 enjeux et
projection sur l'axe 1 ................................................................................203
Figure 35 : zoom sur la figure 29, représentation plane des performances sur les 32 enjeux et
projection sur l'axe 2 ................................................................................205
Figure 36 : représentation des 78 entreprises sur le plan défini par les 2 premiers vecteurs propres
...........................................................................................................207
Figure 37 : regroupement par secteur taille et région des entreprises selon leur performance en
terme d'enjeux ........................................................................................208
Figure 38 : représentation plane des importances initiales des 32 enjeux selon les axes 1 et 2.....212
Figure 39 : zoom, Représentation plane des importances initiales des 32 enjeux selon les axes 1 et 2
: étude de l'axe 1 .....................................................................................215
Figure 40 : représentation plane des importances initiales des 32 enjeux selon les axes 2 et 3.....216
Figure 41 : répartition plane de l'importance moyenne accordée par les entreprises selon les axes 1
et 3......................................................................................................217
Figure 42 : corrélation entre l'importance initiale des parties intéressées et le niveau de relation 218
Figure 43 : les différentes catégories de parties intéressées ...............................................219
Figure 44 : premier plan de lanalyse en composante principale effectuée sur les niveaux de
relations avec les parties intéressées.............................................................222
Figure 45 : zoom du Premier plan de lanalyse en composante principale effectuée sur les niveaux
de relations avec les parties intéressées .........................................................223
Figure 46 : graphique représentant l'ouverture vers les parties intéressées en fonction du niveau de
relation moyen ........................................................................................226
Figure 47 : premier plan de lanalyse en composante principale effectuée sur les niveaux
dimportance accordée aux parties intéressées ................................................228
Figure 48 : graphique représentant l'ouverture vers les parties intéressées en fonction de la
performance sur les enjeux faibles de développement durable .............................229
Figure 49 : graphique représentant le niveau de relation moyen en fonction du niveau de la
performance moyenne sur les enjeux faibles ...................................................229
Figure 50 : pourcentage de suivi des corrections par entreprises .........................................231
Figure 51 : analyse de la pertinence du mécanisme de correction des importances par enjeu ......232
Figure 52 : répartition des actions selon la catégorie déterminée par la hiérarchisation.............234
Figure 53 : les actions classées selon les catégories d'enjeux correspondantes.........................238
Figure 54 : représentation du nombre d'actions pour chaque enjeu ......................................239
Figure 55 : estimation de l'augmentation des performances suite au plan d'actions ...................241
Figure 56 : fin du déroulé de la thèse ..........................................................................250
16
Liste des tableaux
17
Tableau 28 : tableau des valeurs propres pour l'analyse des performances sur les 32 enjeux .......202
Tableau 29 : tableau des coordonnées des variables d'enjeux actives selon l'axe 1....................204
Tableau 30 : tableau des coordonnées des variables d'enjeux actives selon l'axe 2, valeurs positives
...........................................................................................................205
Tableau 31 : tableau des coordonnées des variables d'enjeux actives selon l'axe 2, valeurs négatives
...........................................................................................................206
Tableau 32 : les valeurs test des performances sur les 32 enjeux selon la répartition géographique
des entreprises........................................................................................209
Tableau 33 : les valeurs test des performances sur les 32 enjeux selon la répartition par secteur
d'activité des entreprises ...........................................................................210
Tableau 34 : les valeurs test des performances sur les 32 enjeux selon la répartition par taille des
entreprises.............................................................................................211
Tableau 35 : tableau des valeurs propres des importances initiales des 32 enjeux ....................212
Tableau 36 : coordonnées des variables actives en termes d'importance initiale des enjeux ........214
Tableau 37 : tableau des valeurs propres pour l'étude des niveaux de relation des parties intéressées
...........................................................................................................221
Tableau 38 : tableau des coordonnées des variables actives, étude des niveaux de relation ........224
Tableau 39 : matrice des corrélations entre la performance et l'ouverture vers les parties
intéressées.............................................................................................226
18
INTRODUCTION
En France, pas un jour ne se passe sans l'annonce d'une nouvelle conférence, de tables rondes, de la
publication d'un essai ou autre sur le
"développement durable". Toute la vie de la cité se doit,
pour être crédible et dans le coup, d'être durable. Ce phénomène touche tous les acteurs de la
société : associations, Etats et gouvernements, collectivités, citoyens et même entreprises. Ces
dernières, et en particulier les multinationales, s'affichent "socialement responsables",
"respectueuses de l'environnement et de leurs salariés", quand elles ne se proclament pas "altruistes
envers les pays en voie de développement"
A titre d'exemple, Carrefour publie dans son rapport
2004 de développement durable : « Carrefour Indonésie soutient l'Ibu Kemba Foundation en donnant
l'opportunité à des jeunes défavorisés, pris en charge par cette fondation de travailler dans ses
magasins. Trois jeunes filles travaillent ainsi dans le département boulangerie du magasin Carrefour
à Jakarta »1
Et cela semble d'autant plus étonnant que la mondialisation de l'économie est en marche, les
entreprises fusionnent, licencient tout en faisant des bénéfices, les usines ferment ou sont
délocalisées, les problèmes d'environnement, au même titre que les problèmes sociaux, perdurent
voire empirent. Ainsi, l'espérance de vie en Afrique a chuté ces dix dernières années pour atteindre
1
http ://www.carrefour.fr
19
l'âge de 46 ans, contrairement aux autres parties du globe où elle ne cesse de s'améliorer [PNUD
02].
Oui, nous sommes face à un paradoxe exacerbé par la communication
Il devient donc urgent, sous peine de galvauder l'essence même du développement durable,
d'essayer de clarifier cette notion et en particulier ses implications concrètes dans la vie des
entreprises. Mais la tâche n'est pas si aisée
Bien sûr, la définition du développement durable, publiée en 1987 au sein du rapport Brundtland,
est maintenant bien connue :
"Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. (
)" [CMEDD 89].
Mais une définition est toujours un peu courte pour traduire une notion d'une telle ampleur et il
convient de développer les implications qu'elle recouvre.
Le premier problème que l'on rencontre en travaillant sur ce sujet est la complexité des champs de
connaissances auxquels il fait référence, du fait de sa situation à la convergence de la performance
économique, de l'équité sociale et de la responsabilité environnementale. Ses fondements
théoriques relèvent donc à la fois de l'économie, des sciences de l'environnement mais aussi des
sciences politiques, de la gestion, de la sociologie, de la géographie, etc. De multiples études ont
d'ores et déjà été réalisées afin de comprendre les interactions entre ces différents domaines mais
la difficulté d'intégration subsiste.
Les travaux de recherche de cette thèse se situent précisément à la convergence, encore peu
étudiée aujourd'hui, des sciences de lenvironnement et des sciences de gestion des entreprises,
dans un contexte de terrain. Lambition de cette thèse est donc d'analyser les liens entre ces
différentes approches de la pensée, afin de déterminer les meilleures possibilités de contribution
des entreprises au développement durable. Ceci pourrait se résumer en 2 questions :
Comment le monde économique peut-il concrètement répondre aux défis qui lui sont posés ?
Qu'est-ce que ces bouleversements peuvent finalement lui apporter ?
Mes recherches ont été à la fois déroutantes et enrichissantes du fait de cette pluridisciplinarité, et
ont constitué un véritable défi pour la pensée. En effet, il n'est pas évident de vaincre des a priori
aussi solides que ceux des partisans de l'écologie vis-à-vis de l'économie et vice versa. C'est
néanmoins, il me semble, une condition sine qua none à considérer sur la route d'un développement
durable avec tous et pour tous. A cela, s'est ajoutée la particularité d'un travail en bourse CIFRE qui
nécessite une perpétuelle adaptation entre les logiques souvent opposées de la recherche et du
conseil en entreprise. Ceci m'a amené à vivre au quotidien les incompréhensions entre deux
domaines distincts, tout à fait attachées à mon sujet d'étude. Ces difficultés ont rendu, j'en suis
convaincue, mon travail très particulier. Ce vécu a permis d'enrichir mes réflexions sur les
difficultés de compréhension existantes dans des contextes où les cultures sont opposées.
20
Il convient également de préciser que ce cadre de thèse en entreprise favorise un travail simultané
de recherches bibliographiques et d'observations de terrain (notamment dans la construction et
l'amélioration de l'outil de diagnostic décrit plus loin). Nous avons ainsi pu établir, avec quelques
entreprises pilotes, une première version de l'outil puis, compte-tenu des remontées de terrain une
seconde version plus pertinente et complète, en collaboration notamment avec OSEO-BDPME
comme cela est expliqué sur la figure 1.
Dans ce cadre riche et complexe, nous essaierons, en premier lieu, de clarifier les champs de
connaissance dans lesquels nous nous situons, de comprendre le sens porté par le développement
durable et la responsabilité sociétale des entreprises, ainsi que la nature des changements que
cette prise de conscience engendre dans les entreprises.
En effet, il semble que la responsabilité sociétale des entreprises, RSE, traduise aujourd'hui des
visions assez variées de la responsabilité des entreprises, tant d'un point de vue théorique qu'en
termes de mise en uvre dans les entreprises. Si les différents courants s'accordent sur la nécessité
et l'importance de la prise en compte des attentes des parties intéressées en matière de
développement durable, les divergences majeures ont trait au caractère suffisant de cet aspect. En
effet, si certains défendent l'idée de la seule prise en compte des parties intéressées, d'autres
courants soulignent l'insuffisance de cette approche pour gérer notamment les enjeux
21
environnementaux de long terme tels que le changement climatique ou la biodiversité. Ainsi, si la
prise en compte des parties intéressées et de leurs attentes est une condition nécessaire, elle ne
semble pas suffisante pour intégrer les principes de développement durable.
Cependant, l'entreprise n'apparaît pas en position de gérer seule tous les problèmes complexes. Il
est donc nécessaire d'organiser la transaction entre les acteurs, comme par exemple les relations
entre les Agendas 21 locaux des collectivités et les stratégies de développement durable des
sociétés présentes sur leur territoire, via l'identification des attentes diverses, variées et parfois
contradictoires ainsi que des leviers d'actions pertinents.
Mais, si la réglementation et la fiscalité permettent d'inciter les entreprises à s'engager vers une
plus grande responsabilité, les approches volontaires, comme la normalisation, contribuent
également à la généralisation des démarches de progrès, ainsi qu'à l'organisation de cette
transaction entre acteurs. En effet, à l'image de la norme ISO 9001, mise en place d'un système de
management de la qualité [ISO 9001 00] ou encore de l'ISO 14001, mise en place d'un système de
management environnemental [ISO 14001 96], des référentiels de responsabilité sociétale sont
publiés depuis quelques années, portant des recommandations plus ou moins pertinentes. La
compréhension de l'intégration du développement durable dans les entreprises ne peut se faire sans
l'analyse de ces référentiels. Cette facette des travaux a pris d'autant plus de sens que l'entreprise
maccueillant est une filiale de l'AFNOR, Association Française de NORmalisation, à l'origine du
guide français pour la prise en compte des enjeux du développement durable dans la stratégie et le
management des entreprises, le SD21000 [AFNOR 03]. Les questions de la légitimité de la
normalisation d'une part, des visions et de la pertinence de certains référentiels d'autre part, seront
au c ur des réflexions de notre seconde partie, et cela dans la perspective des travaux
internationaux à l'ISO, Organisation Internationale de Normalisation, engagés début 2005.
La question qui oriente nos recherches est de savoir quels sont les principes et les recommandations
pouvant conduire à l'amélioration des performances et des pratiques des entreprises en matière de
développement durable. Mais pour mieux situer le contexte, il est important de préciser qu'au
moment de ces réflexions, le gouvernement français, à travers la SNDD, Stratégie Nationale de
Développement Durable, insistait sur la nécessité d'aider les PME dans l'intégration du
développement durable [SNDD 03]. Donc, compte-tenu des suggestions politiques, mais aussi du
poids économique et social des PME ainsi que de leur représentativité sur le territoire français, il
nous est apparu pertinent d'orienter notre enquête en ce sens.
Ainsi, notre travail de recherche repose sur deux hypothèses :
− Les PME ouvertes sur leurs parties intéressées ont une meilleure performance
globale que celles centrées sur les seules parties intéressées traditionnelles.
− La prise en compte des parties intéressées est une condition nécessaire mais pas
suffisante pour contribuer au développement durable.
22
Nous présenterons alors un outil de diagnostic et de hiérarchisation permettant de sappuyer sur les
recommandations du guide SD21000, afin de tester concrètement les hypothèses posées, ainsi que
le déroulement de l'expérience terrain auprès d'environ 80 PME françaises. C'est aussi le lieu de
l'étude des avantages et des limites de la méthode proposée.
La quatrième partie permet d'analyser les résultats obtenus lors de l'enquête auprès d'environ 80
PME et de valider ou non les hypothèses générales de notre travail, (voir figure 2, page suivante).
23
24
Objet de la thèse : comment aider les entreprises, et en particulier les PME, à
intégrer le développement durable dans la stratégie et le management ?
PARTIE 1
Les conditions dun développement durable peuvent-elles être atteintes dans la logique actuelle dune
économie marchande ?
La prise en compte des parties intéressées semble être une condition nécessaire mais pas
suffisante pour intégrer les principes du développement durable
PARTIE 2
Lintégration du développement durable dans les entreprises : l'analyse et la comparaison de 5 référentiels existants
en matière de RSE permettent de mettre en évidence 3 visions de la RSE
Les recommandations du guide SD21000 traduisent une vision centrée sur la notion d’enjeu, plus large que
la seule prise en compte des parties intéressées
PARTIE 3
Le développement durable et les entreprises : avantages et limites d'une étude dans des PME
Hypothèse 1 : les PME ouvertes sur leurs parties intéressées ont une meilleure performance
globale que celles centrées sur les seules parties intéressées traditionnelles
Hypothèse 2 : si la prise en compte des parties intéressées est une condition nécessaire, elle
n'est pas suffisante pour contribuer aux enjeux de développement durable
Proposition d'une méthodologie traduisant les recommandations du guide SD21000, afin de tester nos hypothèses
PARTIE 4
Résultats des expérimentations, validation ou non des hypothèses de recherche et limites du travail
25
26
PREMIERE PARTIE :
Evolution de la prise en compte des interactions développement
humain / environnement par les théories économiques … vers une
responsabilité sociétale des entreprises ?
27
28
Les sciences sont souvent implicitement classées en deux catégories : les sciences dites « molles »
et les sciences dites « dures ». Les premières regroupent les champs de connaissance de domaines
tels que léconomie, la gestion, les sciences humaines
tandis que les secondes recouvrent la
physique, la biologie, lenvironnement, notamment. Cette distinction, bien que pertinente pour
certains, semble également profondément réductrice. En effet, outre les avantages évidents qu'une
classification apporte en terme de compréhension des domaines les uns par rapport aux autres, elle
a, par contre, linconvénient de réduire les possibilités de compréhension, de collaboration voire de
convergence entre des problématiques qui se veulent aujourdhui de plus en plus intégrées.
Néanmoins, penchons nous sur l'histoire de la prise en compte des interrelations entre économie et
écologie.
Le développement durable a pris ses racines dans différentes découvertes et prises de positions
du 20ième siècle. L'Histoire de ce concept peut être abordée selon de multiples points de vue, à
la lumière de différents champs de connaissance. L'approche choisie ici, est l'analyse des
évolutions de ce courant selon les acteurs, afin de mettre en évidence les positions des acteurs
économiques que sont les entreprises.
L'histoire de l'écologie [ACOT 88], nous rappelle "l'origine de la pensée écologique et son
évolution, de la naissance des parcs nationaux américains au 19ième jusqu'à l'écologie militante
de la fin du 20ième". Cette histoire, sur laquelle nous ne reviendrons pas, met en évidence
l'opposition constante nature/culture, nature/croissance économique et plus globalement
nature/humanité [HUYBENS 04].
Mais quand certains sont partisans d'une nature à conserver à tout prix, d'autres réfutent
l'idée d'une "nature mise sous cloche" [TERASSON 97]. GENOT parle même de conservation
"contre nature" [GENOT 03]. Le courant de pensée conservationniste était, au début des
années 70, notamment dénoncé par les pays en développement qui revendiquaient la
possibilité de se développer comme les pays industrialisés, ainsi que par les populations
expulsées des aires protégées au nom de la biodiversité [DI CASTRI 02].
29
[MEADOWS 72]. Leur conclusion résulte d'une analyse portant sur les interdépendances et
interactions ainsi que les évolutions prévisibles de 5 facteurs critiques : l'explosion
démographique, la production alimentaire, l'industrialisation, l'épuisement des ressources
naturelles et la pollution. Le modèle informatique, développé à l'époque par le MIT,
Massachussets Institute of Technology, permet des simulations à horizon 2100. Or tous les
scénarii envisagent des effondrements, qu'il s'agisse selon les cas, des ressources naturelles,
de l'économie, de la population
La solution radicale que proposent alors ces experts est
l'état stationnaire, modèle emprunté à Herman DALY, dont nous reparlerons dans le
chapitre 2 de cette première partie.
Ces courants divergents ainsi que des recherches menées pour l'UNESCO [UNESCO 70], ont
pu démontrer "l'importance de la conservation faisant place à l'activité humaine et à la
culture pour le maintien des écosystèmes" [HUYBENS 04].
La conférence des Nations Unies sur l'environnement, en 1972, est le lieu où les
scientifiques, suivis des ONG (Organisations Non Gouvernementales) lancent un cri
d'alarme à la communauté internationale concernant l'état d'épuisement de la planète, en
parallèle des travaux du club de Rome. Cet événement a débouché sur la création du PNUE,
Programme des Nations Unies pour l'Environnement et de ministères de l'environnement
dans plusieurs pays.
Depuis les préoccupations environnementales n'ont cessé de croître. Le développement
industriel, l'augmentation de la production, de la consommation et de l'urbanisation,
découlant notamment de la croissance démographique, engendrent des impacts de moins en
moins réversibles. Ces impacts environnementaux, à l'échelle planétaire, se traduisent par
la réduction de la diversité biologique (au cours des 30 dernières années, l'épuisement
progressif des ressources côtières telles que les ressources halieutiques, les forêts de
palétuviers et les récifs coralliens est devenu un problème critique), une pression toujours
plus forte sur certaines ressources (les forêts tropicales disparaissent à raison de 11,3
millions d'hectares par an), une augmentation et une globalisation de la pollution de l'air
mais également de l'eau et des sols (l'eutrophisation marine et côtière résultant de
l'importance des apports d'azote est une tendance préoccupante, qui n'était pas perçue il y
a 30 ans) [UNEP 02]
Cependant les conséquences sont aussi sociales : les inégalités entre
les différentes régions du monde, mais aussi au sein de chaque pays, se creusent [PNUD 01],
3,5 milliards d'habitants des pays à faible revenu se partagent moins de 20% du revenu
mondial, tandis que le milliard d'habitants des pays développés s'en partage 60% [ONU 00-2]
et l'espérance de vie dans certaines régions de la planète diminue [UNEP 02].
30
phénomènes naturels et considère que les ressources sont substituables, la substituabilité
signifiant que le capital naturel peut être détruit dans la mesure ou cette destruction crée
un capital technique et culturel légué aux générations futures. De l'autre, l'écologisme
exprime l'association de l'homme et de la nature : l'homme doit s'adapter à la nature dont il
est une espèce parmi d'autres. Le paradigme de l'écologisme repose sur trois
caractéristiques [ACOT 88] :
- La conservation de la nature
- Le biologisme social
- La sacralisation objective d'une nature mythique
L'idée de réussir à réconcilier l'environnement et le développement, en se situant de façon
intermédiaire entre ces paradigmes, et par delà, l'économie et la nature, devient le mot
d'ordre.
Face à notre mode de développement actuel, à ses excès et limites, il devient nécessaire de
trouver un nouvel équilibre entre l'homme et son environnement. C'est ce que l'on prétend
faire, au nom du développement durable.
Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs.
Deux concepts sont inhérents à cette notion :
Le concept de besoin et plus particulièrement des besoins essentiels des plus
démunis, à qui il convient d'apporter la plus grande priorité
Et l'idée des limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation
sociale imposent sur la capacité de l'environnement à répondre aux besoins
actuels et à venir
Il est important de noter que même si la définition de la commission Brundtland est la plus
citée aujourd'hui, elle est aussi précisée par d'autres approches. Ainsi la définition de la
francophonie [FRANCOPHONIE 04] considère les "cinq piliers" : l'environnement, l'économie,
31
la démocratie (l'Etat de droit et les droits de l'Homme), le développement social et la
diversité culturelle et linguistique.
Le développement durable, depuis la conférence de Rio, est également représenté par
l'intégration de trois sphères, selon "trois piliers" :
− L'environnement
− L'économie
− Le social
Il associe les trois objectifs d'efficacité économique, de préservation de l'environnement et
d'équité sociale dans un cadre de bonne gouvernance.
Équitable
Social Économie
Durable
Viable
Vivable
Environnement
Le développement durable fait éclater des systèmes de pensées centrés sur l'économie ou
sur l'écologie seulement, en y intégrant une dimension humaine et en rendant logique l'idée
qu'il faut se préoccuper des trois en même temps. Il est en ce sens un paradigme [HUYBENS
04].
Ceci a été confirmé dès 1992, 20 ans après Stockholm, au Sommet de la Terre. Cette
Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement réunissant à Rio de
Janeiro, 178 pays, ainsi que 110 chefs d'Etat et de gouvernements a été marqué par :
− "la déclaration de Rio" et ses 27 principes qui placent en premier lieu les êtres
humains au centre des préoccupations [CUNED 92-2] et
32
de l'environnement mais aussi la lutte contre les inégalités. Il est constitué de 40 chapitres,
abordant chacun une problématique particulière. L'Agenda 21 souligne notamment :
En parallèle, lAssemblée Générale des Nations Unies de 1997 a consacré le rôle des
entreprises et inscrit lentreprise au programme de la 6ème session de la Commission du
développement durable en 1998. Un document de contexte [UNEP 98], diffusé par le PNUE,
apparaît comme le cadrage de ce que devrait être la responsabilité entrepreneuriale des
entreprises :
« a) redéfinition des stratégies des entreprises pour inclure le triptyque du développement
durable, économique, social et environnemental, dans toutes les divisions (marketing,
achats, conception des produits, publicité…) et dans toutes les opérations dans le
monde entier ;
b) reconception des procédés, produits et services ;
c) partenariat actif dans le développement et la mise en œuvre des accords et
conventions internationales ;
d) reconnaissance complète du «droit de savoir» et du «principe de précaution» ;
e) développement d’indicateurs de développement durable après consultation des parties
prenantes, utilisés pour la comparaison des performances (environnementale,
économique et sociale) dans et entre les secteurs industriels ;
f) rapports de développement durable incluant les normes internationales ;
g) audits sociaux ;
h) transparence, ouverture et contribution active au dialogue impartial avec toutes les
parties prenantes. »
L'année 2000 est marquée par l'adoption, par les Nations Unies, des objectifs de réduction
de la pauvreté et de développement durable : La "Déclaration du millénaire" [ONU 00-1].
Cette déclaration ambitieuse comporte huit objectifs (assortis de cibles ambitieuses) pour
2015 :
33
− Améliorer la santé maternelle.
− Combattre le VIH/Sida, le paludisme et d'autres maladies.
− Assurer un environnement durable.
− Mettre en place un partenariat durable pour l'environnement.
Puis, en 2002, le Sommet mondial sur le développement durable, encore appelé Rio+10,
s'est tenu à Johannesburg. Bilans et nouveaux engagements étaient au programme mais ils
n'ont pas répondu aux nombreuses attentes. Ce sommet a laissé un goût amer à la
communauté. A ce sujet, un grand quotidien français titrait : "La montagne Johannesburg a
accouché d'une souris" [LIBERATION 02]. Le plan d'action adopté est insuffisant, les objectifs
sont énumérés avec trop de légèreté ou de rapidité, et trop souvent sans moyens.
Cependant, le problème n'est pas tant le manque d'ambition des nouveaux objectifs que
le constat que les objectifs de la conférence de Rio n'étaient pas atteints. Le rapport du
Secrétariat général de la Commission du développement durable de l'ONU l'indique bien : la
réalisation des objectifs convenus en 1992 à Rio lors du Sommet de la Planète Terre a
progressé plus lentement que prévu, et dans certains domaines, la situation a nettement
empiré [GODARD 03] et [ONU 01].
"Ce bilan est toutefois contrasté. Non sans ambiguïté, le retrait relatif des Etats a laissé la
place aux entreprises" [GODARD 02]. A titre d'exemple, le 1er septembre, "business day",
consacré au rôle des entreprises dans le développement durable, a réuni 700 personnes dont
100 PDG [CHAUVEAU 03]. Le programme daction de Johannesburg [ONU 02-2], conforte ce
mouvement et propose d« encourager le secteur industriel à améliorer ses résultats sur
les plans social et environnemental grâce à des initiatives volontaires concernant, par
exemple, des systèmes de management environnemental, des codes de conduite, des
mesures de certification et la publication dinformations sur des questions
environnementales et sociales, en tenant compte déléments tels que les normes de
lOrganisation Internationale de Normalisation (ISO) et les directives de linitiative mondiale
sur les rapports de performance (Global Reporting Initiative ou GRI) concernant les données
relatives à la durabilité, en gardant à lesprit le principe 11 de la Déclaration de Rio sur
lenvironnement et le développement ». Ce dernier principe demande que de telles normes
nimposent pas un coût économique et social injustifié aux pays en développement.
Après les scientifiques, les ONG et les Etats, le monde des entreprises s'est rallié à la
bannière du développement durable [GODARD 03].
34
Les grandes dates du
Développement Durable
Club de Rome
1992 Sommet de la
1972 Conférence des Terre, Rio
Nations Unies sur 1987 2002, Sommet mondial
l’environnement Commission du développement
Brundtland durable, Johannesburg
1970 80 90 00
Halte à la croissance et
protection de Développement durable
Évolution l’environnement
des RSE Responsabilité sociale/sociétale des
entreprises
concepts
Performance économique,
sociale et environnementale
Scientifiques et ONG
Gouvernements, Nations
Évolution
des Entreprises
acteurs Consommateurs
Source : “Qu’est ce que le développement durable, K. Delchet, Editions Afnor
Figure 4 : évolution des acteurs et des concepts au fil de l'Histoire du développement durable,
d'après [DELCHET 03]
Ces différentes conférences internationales, et par delà les positions d'acteurs aussi divers
que les ONG, les scientifiques, les gouvernements et les entreprises, ont permis de clarifier
un peu cette notion de développement durable, qui semble d'ailleurs anthropocentré. Mais
plutôt que de chercher à préciser son contenu, qui peut varier d'un acteur à l'autre, il paraît
important de se concentrer sur les fonctions qu'il remplit [VILLENEUVE 02] :
- Une fonction idéologique, porteuse de valeurs telles que la solidarité inter et
intra générationnelle, l'équité, le principe de précaution.
- Une fonction stratégique, en lien direct avec les actions et les politiques
menées.
- Une fonction instrumentale, en offrant un cadre de référence.
- Une fonction heuristique, puisqu'elle permet de structurer le débat, les
connaissances, les recherches.
Le développement durable vise donc à "connaître les moyens de l'intégrité écologique, à
réguler l'efficacité économique, à accompagner le développement de l'homme, à mettre en
uvre l'équité et à gouverner à partir du partage des informations pour prendre des
décisions" [REVERET 04].
Ainsi, qu'en est-il de la déclinaison de ce sujet dans le monde des entreprises ?
35
1.2 Le rôle incontournable des entreprises
Si les relations entre ONG et entreprises ne sont pas toujours au beau fixe et si certaines
ONG dénoncent encore les multinationales notamment du secteur nucléaire qui s'engagent
en faveur du développement durable, refusant de les voir s'impliquer sur ce sujet, il
devenait urgent de passer outre certains clivages culturels car un développement durable,
duquel les acteurs économiques seraient exclus, n'aurait de durable que le nom.
Néanmoins, le constat est sans appel : accidents industriels graves (accidents nucléaires
comme Tchernobyl en 1986 ou bien chimiques comme Bhôpal en 1984 ou AZF en 2001),
marées noires (Amoco Cadiz en 1978, l'Erika en 2002
), déforestation, sites pollués
(MetalEurope
), scandales financiers (Enron
) sont autant d'évènements qui décrédibilisent
l'image de l'industrie et par delà des entreprises en général, auprès de l'opinion publique
(Figure 5). La médiatisation croissante de ces évènements a modifié la place de l'entreprise
mais surtout la perception de ses responsabilités et le niveau d'informations attendu à
présent, sur son mode de gouvernance et les conséquences sociales et environnementales
de ses activités [GREGOIRE 03].
Figure 5 : les catastrophes à l'origine d'une prise de conscience planétaire [CAP 03]
36
Cependant, même si ces évènements ont contribué à l'émergence de la responsabilité des
entreprises, la gestion de la crise n'est pas un modèle positif, un projet. Il convient de ne
pas rester dans un schéma réactif mais bien d'envisager la responsabilité des entreprise en
termes d'innovation.
Ainsi, dans ce monde régit en partie par l'image, les entreprises ne peuvent faire l'économie
du développement durable tout comme le développement durable ne peut faire l'économie
d'un véritable bouleversement des pratiques des entreprises. Mais le développement durable
nécessite des changements qui vont bien au-delà de la simple image, ce qui ne va pas sans
poser de problème, comme le souligne Paul HAWKEN : "Je ne veux pas décrier le zèle des
entreprises pour réduire leur impact négatif sur l'environnement.(
) Mais, il était évident
que ce n'était pas le bon moyen, qu'aucune entreprise ne pourrait réellement devenir
écologique (
). Ce n'est pas la question des demi-mesures mais celle de l'illusion propagée
qu'en aménagement subtilement ici ou là, on parviendra à une vie saine avec une nature
"préservée" et des centres commerciaux douillets(
). Actuellement, tout acte, dans notre
société industrielle aboutit à la dégradation de l'environnement, quelle que soit l'intention.
Il nous faut concevoir un système ou l'inverse sera vrai" [HAWKEN 95].
Toutes ces questions méritent d'être clairement posées puisque l'importance du rôle des
entreprises pourrait se résumer ainsi : "L'industriel apparaît comme un des acteurs-clé car
il est à la fois source prépondérante d'impacts environnementaux et potentiel détenteur
des solutions pour y remédier" [MILLET 03].
37
théorie, à l'origine d'une dégradation de l'image des entreprises mais aussi d'une réduction
des marges de man uvre liées à de nouvelles contraintes réglementaires ou encore des
campagnes médiatiques [ACKERMAN 76] [PASQUERO 80] [BOIRAL 92] et [BOIRAL 04]. C'est
une hypothèse du type "Win-Loose" soit "gagnant-perdant".
A l'opposé, l'hypothèse de PORTER met en exergue les bénéfices de l'intégration des
préoccupations écologiques dans l'activité des entreprises [PORTER 91] et [PORTER 95]. De
nombreux travaux se sont employés à valider cette approche comme [LANDRY 90] [SALA 92]
: économies d'énergie, réduction des coûts de traitements, amélioration des procédés
[BOIRAL 04]. C'est une perspective de "Win-Win", autrement dit "gagnant-gagnant".
Mais aucun des deux courants n'a vu ses hypothèses validées. Il semblerait que les
retombées économiques globales dépendent en fait du type d'activité et de la situation de
l'entreprise concernée. Comme l'affirme BOIRAL, "ce n'est pas une réalité homogène,
monolithique, et universelle".
Autrement dit, la réconciliation de l'économie et de l'environnement à l'échelle des
entreprises n'est ni systématiquement "gagnant-gagnant", ni systématiquement "gagnant-
perdant". Nous sommes face à la nécessité d'un "compromis réaliste entre deux dimensions
qui ne doivent pas être subordonnées l'une par rapport à l'autre" [BOIRAL 04]. Cette
approche permet de replacer l'entreprise dans le champ de la société.
1.3 Un nouvel environnement politique incite les entreprises à intégrer et à s'approprier les
principes d'un développement durable
38
"Droits de l'Homme. Les entreprises sont invitées :
∗ A promouvoir et respecter la protection du droit international relatif aux droits
de l'homme dans leur sphère d'influence
∗ A veiller à ce que leurs propres compagnies ne se rendent pas complices de
violations des droits de l'homme
Normes du travail. Les entreprises sont invitées à respecter :
∗ La liberté d'association et à reconnaître le droit de négociation collective
∗ L'élimination de toute forme de travail forcé ou obligatoire
∗ L'abolition effective du travail des enfants
∗ L'élimination de la discrimination en matière d'emploi et de profession
Environnement. Les entreprises sont invitées :
∗ A appliquer l'approche de précaution face aux problèmes touchant
l'environnement
∗ A entreprendre des initiatives tendant à promouvoir une plus grande
responsabilité en matière d'environnement
∗ A favoriser la mise au point et la diffusion de technologies respectueuses de
l'environnement
Corruption. Les entreprises sont invitées à lutter contre la corruption sous toutes ses
formes, y compris l'extorsion de fonds et les pots de vin
Aujourd'hui, au total près de 2 100 entreprises ont adhéré au global compact, dont 600 PME
et 300 entreprises françaises environ, comme le précise le site Internet du Global Compact2.
Ces entreprises doivent alors communiquer sur le global compact et publier une fois par an,
un rapport décrivant la réalité de leur engagement.
2
Site Internet du Global Compact : http ://www.unglobalcompact.org
39
∗ L'emploi et les relations avec les ∗ La lutte contre la corruption
partenaires sociaux ∗ Les intérêts des consommateurs
∗ Les droits de l'homme ∗ La science et la technologie
∗ L'environnement ∗ La concurrence
∗ La divulgation d'informations ∗ La fiscalité
Ce sont des recommandations concernant une conduite responsable des affaires adressées
par les gouvernements aux entreprises multinationales opérant dans ou depuis les 38 pays
(30 pays membres et 8 non membres) qui ont souscrit aux Principes Directeurs.
Si de nombreuses entreprises ont développé leur propre code de conduite ces dernières
années, les principes directeurs de l'OCDE constituent le seul code complet et approuvé que
les gouvernements s'engagent à promouvoir. Des PCN, Points de Contact Nationaux (en
France, le PCN est porté par le Ministère des Finances), ont été crées et ont pour mission de
répondre aux demandes qui leur sont soumises au sujet de la non conformité d'un
comportement d'une entreprise au regard des principes directeurs de l'OCDE dont elle se
revendique.
En parallèle d'un engagement international, en France, l'Etat à son plus haut niveau s'engage
en faveur du développement durable. Tout d'abord, le Ministère de l'Ecologie et du
Développement Durable a remplacé le Ministère de l'Aménagement du Territoire et de
l'Environnement, un poste de secrétariat d'Etat au développement durable a été créé, suivi
d'un poste de délégué interministériel au développement durable.
Deux instances ont été créées afin de déterminer et de mettre en uvre la stratégie
nationale de développement durable : le Conseil National de Développement Durable,
CNDD, et le Comité Interministériel au Développement Durable, CIDD. Créé en novembre
2002, le CNDD est une instance active de concertation rattachée au Premier Ministre,
rassemblant 90 représentants de la société civile et des collectivités territoriales pour
40
apporter à l'Etat un autre regard. Ces acteurs sont associés à l'élaboration, au suivi, et à
l'évaluation des politiques de développement durable et notamment à la Stratégie Nationale
de Développement Durable3. Le Comité Interministériel au Développement Durable, par
contre, anime, coordonne et veille à la mise en uvre de la politique du gouvernement en
matière de développement durable.
3
Site Internet du Premier Ministre http ://www.premierministre.fr
41
L'environnement politique des entreprises est donc en pleine mutation, tant sur les plans
national qu'international, que législatifs, économiques et normatifs.
1.4.1 Le code des marché publics et ses conséquences pour les entreprises fournisseurs
Entrée en vigueur en mars 2001 (décret n°2001-210 du 7 mars 2001), la nouvelle version du
code des marchés publics permet la prise en compte de critères environnementaux et
sociaux dans les appels d'offres publics. Selon l'article 14 : "La définition des conditions
d'exécution d'un marché dans les cahiers des charges peut viser à promouvoir l'emploi de
personnes rencontrant des difficultés particulières d'insertion, à lutter contre le chômage ou
à protéger l'environnement. Ces conditions d'exécution ne doivent pas avoir d'effet
discriminatoire à l'égard des candidats potentiels".
Cependant, comme l'explique le Ministère des finances : "Les préoccupations sociales et
environnementales ne doivent pas se traduire par des critères de sélection des candidats. Le
cahier des charges peut préciser les obligations du titulaire pour l'exécution de ce marché. A
ce titre, l'article 14 permet de lui imposer des conditions sociales et environnementales qu'il
devra respecter pour exécuter ce marché. Ces conditions ne doivent pas avoir d'effet
discriminatoire à l'égard des candidats de ce marché4".
Autrement dit, la marge de man uvre reste encore faible, en raison de l'actuelle
inadéquation entre l'offre et la demande, le manque de fournisseurs ayant la possibilité de
répondre à des critères de performance environnementale et sociale aujourd'hui, la prise en
compte de ces critères serait par conséquent discriminatoire.
1.4.2 La loi sur les Nouvelles Régulations Economiques dite loi NRE
Selon l'article 116 de la loi du 14 mai 2001 sur les nouvelles régulations économiques [JO 02]
: "les entreprises cotées au second marché devront communiquer leurs résultats
environnementaux et sociaux dans leur rapport annuel", autrement dit établir un rapport de
développement durable dans lequel les informations sociales suivantes doivent
impérativement figurer :
∗ "l'effectif, les embauches, le nombre de CDD et de CDI
∗ l'organisation du temps de travail
∗ la rémunération et ses évolutions
∗ le bilan des accords collectifs
∗ les conditions d'hygiène et de sécurité
∗ la politique de formation
4
Source : http ://www.finances.gouv.fr
42
∗ l'emploi des travailleurs handicapés
∗ l'importance de la sous-traitance."
En termes d'informations environnementales, les entreprises se doivent de communiquer sur
les thèmes suivants :
∗ "les consommations de ressources et les actions limitant ces consommations
∗ les rejets affectant gravement l'environnement, les nuisances, les déchets
∗ les mesures prises pour limiter les atteintes à l'environnement
∗ les démarches d'évaluation et les certifications entreprises en matière d'environnement
∗ les dépenses engagées pour limiter la pollution
∗ les actions de formation et d'information environnementale des salariés
∗ les dépenses limitant les impacts sur le territoire des activités industrielles
∗ le montant des provisions et des garanties pour risques environnementaux
∗ le montant des indemnités versées suite à des décisions judiciaires."
Les entreprises doivent, pour s'adapter à ce nouvel environnement législatif et lui donner
tout son sens, non pas lister des indicateurs remplis à la hâte mais bien traduire dans cette
publication une véritable stratégie de développement durable. Cependant, si l'on se réfère
au rapport de mission remis au gouvernement concernant le bilan critique de l'application
l'article 116 de la loi NRE, "il apparaît manifestement qu'à l'exception des entreprises
exposées aux risques environnementaux (textile, agroalimentaire, énergie, construction
mécanique, équipement automobile), les entreprises n'ont pas cherché à rendre compte sur
l'environnement et encore moins à produire des indicateurs. Concernant le social, les
entreprises ont produit très peu d'indicateurs. (
) De plus, 60% des indicateurs publiés dans
les rapports étudiés ne présentent aucun historique." Le rapport souligne également une
qualité des informations très variables : "la plupart présentant des moyens globaux sans
faire le lien avec leurs objectifs" [ORSE 04].
Ainsi, pour beaucoup d'entre elles, le chemin reste encore à faire. La question qui se pose
maintenant à nous, est de déterminer si ces concepts, ces approches, peuvent ou doivent,
s'appliquer à une certaine catégorie d'entreprises ou à toutes
?
Nous avons vu qu'avec l'application de la loi sur les nouvelles régulations économiques [JO
02], les entreprises ou les groupes cotés en bourse doivent publier certaines données
environnementales et sociales dans leurs rapports annuels (Cf. chapitre 1.4.2 de cette
43
première partie). Ceci ne signifie nullement l'obligation d'élaborer une stratégie de
développement durable mais peut les y inciter fortement. En effet, comment communiquer
des résultats intéressants si ces préoccupations ne sont pas inscrites dans la stratégie de
l'entreprise ?
Cependant, le développement durable, en tant que démarche volontaire, concerne tous les
types d'organisation : l'Etat, les associations, les collectivités mais également les entreprises
de toutes tailles, qu'elles soient publiques ou privées.
Les entreprises privées sont bien évidemment concernées du fait des différents enjeux
(enjeux en matière d'image, de compétitivité, de gestion des risques et des opportunités
)
que recouvrent ce concept.
Les entreprises publiques, de part leur statut proche de l'Etat, devraient se montrer, en
théorie exemplaires, en choisissant la voie du développement durable et même d'y inciter et
d'y accompagner leurs fournisseurs et prestataires. En effet, le volet sur l'Etat exemplaire
de la SNDD, vise la responsabilité de l'administration, notamment en matière de politique
d'achats respectueux de l'environnement [SNDD 03].
Que les entreprises soient industrielles ou de service, publiques ou privées, dans des
secteurs d'activité liés à la dépollution ou dans des secteurs comme l'automobile ou
l'agroalimentaire, elles peuvent toutes être concernées par le développement durable
[DELCHET 03].
Les sociétés industrielles ont intérêt à prendre en compte leurs impacts environnementaux
et sociaux au sein de leur stratégie. En effet, souvent réputées polluantes, elles subissent
les pressions de la société civile, comme nous l'avons vu précédemment
Mais les entreprises de service peuvent également engager une stratégie de développement
durable. En effet, même si elles n'ont pas d'impacts aussi visibles que ceux d'une entreprise
industrielle, ils ne sont pas négligeables. Prenons par exemple, le sujet des achats : les
entreprises de service achètent des fournitures de bureau et/ou du mobilier, consomment
de l'énergie, et dans le cas d'un restaurant d'entreprises par exemple, elles font des choix de
restauration collective
Les impacts de ces choix peuvent être multiples et divers. Ces
entreprises de service peuvent donc, elles aussi, réfléchir à leurs pratiques afin de
contribuer à la mise en uvre de ce nouveau mode de développement. Concrètement, cela
peut signifier : préférer des bureaux en bois certifiés PEFC ou FSC (c'est-à-dire issus de
forêts gérées durablement), des produits portant la marque NF-Environnement ou l'Ecolabel
européen
De plus, les entreprises du tertiaire, même si l'impact environnemental direct
de leur activité peut être faible, présente souvent des impacts indirects sociaux et
environnementaux non négligeables (transports par exemple).
44
Les entreprises du secteur de l'environnement se sentent bien évidemment très concernées
par la thématique. Le développement durable pourra leur permettre d'envisager la
dimension sociale de manière plus conséquente.
Quant aux entreprises dont le domaine d'activité est très différent (industrie chimique,
bâtiment
), une démarche de développement durable leur permettra de prendre en
compte des thématiques plus globales afin de renforcer leur compétitivité.
Bien entendu, nous pensons aux entreprises multinationales qui ont des impacts à l'échelle
mondiale. La nécessité pour elles de s'inscrire dans cette démarche est évidente selon
[AFNOR 03] afin de :
∗ Répondre éventuellement aux exigences de la loi NRE.
∗ Garantir à long terme la fidélisation de leurs clients, de leurs investisseurs, de la
société civile en général.
∗ Améliorer ou préserver leur image de marque.
∗ Augmenter leur compétitivité face à des concurrents qui eux s'engagent.
∗ Garantir leur pérennité.
∗
Les PME sont également concernées par le développement durable du fait de leur nombre
considérable et de leur implication locale au c ur de la vie des collectivités ou d'une zone
d'activité. Nous y reviendrons en détail dans la troisième partie de ce mémoire de thèse. Ce
nouveau mode de réflexion peut sembler compliqué et lourd à mettre en place dans de
petites structures confrontées à la nécessité d'une réactivité à très court terme ainsi qu'à
des marges de man uvre faibles du fait d'un positionnement rarement dominant sur leur
marché. Cependant, la petite taille peut aussi faciliter la mise en uvre, l'analyse du mode
de fonctionnement étant moins complexe que dans de grands groupes [CAMELS 04], la
flexibilité plus grande et le pouvoir décisionnel de chaque individu plus grand, avec une
proximité plus forte entre les salariés et le dirigeant [TORRES 03-2]. Notons qu'il n'est
absolument pas nécessaire de bouleverser du jour au lendemain le fonctionnement de
l'entreprise. L'hypothèse de base du guide SD21000 est, qu'une politique de petits pas leur
permet de s'engager progressivement sur la voie du progrès que constitue le développement
durable [AFNOR 03]. Un second argument permet d'étayer cette thèse : les grandes
entreprises s'engagent sur la voie du développement durable pour toutes les raisons déjà
évoquées précédemment. Elles sont amenées à démontrer à leurs fournisseurs et sous-
traitants, une implication dans le domaine. Les PME se retrouvent contraintes par les grands
donneurs d'ordre à des résultats sociaux et environnementaux. A moyen terme, celles qui
auront choisi la voie du développement durable seront fortement favorisées [LAPOINTE 04].
45
Les entreprises sont des organisations qui sont régies par les lois et les mécanismes du
marché, dont certaines conséquences sociales et environnementales sont dénoncées de façon
répétitive, d'où cette nécessité de s'engager, quelque soit leur taille ou leur secteur
d'activité, dans des démarches de développement durable. La question est maintenant de
savoir si les conditions d'un développement durable sont atteignables dans la logique actuelle
d'une économie de marché. En effet, "l'économie néo-classique, dont l'analyse, repose sur le
système de marchés concurrentiels, pourrait clairement apparaître assez dépourvue pour
prendre en compte des phénomènes qui appartiennent clairement au domaine de l'extra
économique, voire au domaine de la nature, par leur origine, mais qui ne sont pas pour autant
sans lien avec la sphère des activités économiques" [FAUCHEUX 95]. Afin d'approcher plus en
détails ces questions, il convient d'étudier l'émergence du développement durable au regard
des théories économiques
car le rapprochement de léconomie et de lécologie, si délicat
soit-il, ne date pas dhier
46
2 Quand l'écologie se mêle d'économie : de la main invisible du marché à la remise en cause
des modèles économiques ?
La littérature sur ce thème est extrêmement riche. Mon propos n'est pas de faire une synthèse des
théories économiques, n'étant pas économiste, mais d'identifier les défaillances du marché afin
d'analyser si le modèle du développement durable et de la responsabilité sociétale des entreprises,
est capable d'y répondre.
La question du meilleur modèle économique, de la place de l'argent par rapport aux grands
principes (et même de la morale au sens premier du terme) ainsi que du rôle que les
entreprises peuvent ou doivent jouer dans la société, est récurrente, mais, elle est loin
d'être tranchée. En effet, elle est intimement liée à plusieurs facteurs tels que l'état des
connaissances scientifiques, l'histoire d'un peuple, sa culture, la place de la religion
Ainsi,
force est de constater que pour certains, "la mentalité française, catholique et latine, a
bien du mal à mêler les deux problématiques que sont l'argent et les "grands principes", ces
derniers étant par essence toujours désintéressés" [GONZAGUE 03]. Selon [MERCIER 99],
"une certaine tradition technocrate et jacobine répugne à ce que l'entreprise puisse avoir un
rôle actif sur le plan des valeurs, domaine réservé à la souveraineté nationale". Ainsi, les
entreprises ne joueraient qu'un rôle économique qui leur est propre sans se préoccuper du
reste, quand l'Etat aurait pour mission d'influer sur la morale et les valeurs et de définir le
cadre réglementaire.
Pour aborder la nature de la prise en compte des aspects écologiques dans les théories
économiques, il convient de remonter le temps et de se pencher sur les pensées des
économistes dits "classiques", fin du 18ième et courant du 19ième siècle. Ainsi d'illustres
économistes tels qu'Adam SMITH (18ième siècle), David RICARDO (début 19ième) et même Karl
MARX (19ième), s'accordent à penser que du fait que la nature fournit gratuitement et en
abondance les ressources naturelles [FLIPO 03], le seul problème est de les exploiter, et non
pas de les gérer [CLERC 04].
A l'époque où s'échafaude cette vision, les sociétés européennes vivent de profondes
mutations, tant sur le plan économique que social : c'est la révolution industrielle. Avec la
croissance, la mécanisation, l'industrialisation, le travail au sein de firmes se développe, y
compris celui des femmes et des enfants. Les conditions des ouvriers sont extrêmement
contraignantes et précaires comme ont pu le décrire certains écrivains tels que DICKENS ou
ZOLA. La législation sociale est à construire puis à faire appliquer : citons comme exemple
47
la loi française de 1841 relative à l'interdiction dans les usines du travail des enfants de
moins de 8 ans, peu considérée en ces temps-là [BONCOEUR 04].
De ces constats découlent des réflexions portant plutôt sur les conséquences sociales de la
croissance. Le lien avec l'exploitation des ressources naturelles résultant de cette nouvelle
ère industrielle semble assez lointain, d'autant plus que la nature semble, à l'époque
invulnérable à l'action humaine, comme l'attestent NEWTON puis EINSTEIN. "L'ordre ou le
désordre constaté de manière sensible dans le monde peut être modifié précisément parce
que cet ordre n'est pas essentiel au concept de nature. Si l'ordre environnemental sensible
était essentiel au concept de nature, il faudrait s'interroger pour savoir si l'on a le droit de
modifier cet ordre et si une dénaturation, c'est-à-dire une dégradation de la nature est
permise. Mais ici rien de tel." [FLIPO 03]. D'un autre côté, les sciences de la nature sont en
plein essor, travaillant alors principalement à la classification des espèces et à la
compréhension générale du fonctionnement de notre planète.
Si donc, compte-tenu de l'état des connaissances scientifiques dans le domaine de
l'environnement, les économistes se préoccupent peu de la gestion des ressources
naturelles, ils réfléchissent par contre à la question des conséquences sociales de la
croissance, l'hypothèse de base concernant la répartition des richesses étant la "main
invisible du marché". Cette hypothèse est toujours à la base des théories libérales
d'aujourd'hui.
La main Invisible
"Chaque individu s'efforce continuellement de trouver l'emploi le plus avantageux pour tout
capital dont il peut disposer. C'est son propre avantage et non celui de la société qu'il a en
vue. Mais l'étude de son propre avantage l'amène naturellement, ou plutôt nécessairement à
préférer l'emploi qui est le plus avantageux pour la société. (
) Il recherche seulement son
intérêt personnel, et il est en cela, comme dans bien d'autres cas, amené par une main
invisible à atteindre une fin qui n'entrerait nullement dans ses intentions. (
) En
poursuivant son propre intérêt, il agit souvent plus efficacement pour l'intérêt de la société
que lorsqu'il cherche réellement à agir en faveur de ce dernier. Je n'ai rien vu de bon de la
part de ceux qui prétendent faire des affaires pour le bien public."
Adam SMITH,
Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations,
Livre IV, Chapitre 11, 1776
[SMITH 76]
48
Ainsi pour les "économistes classiques", le marché est supposé résoudre, de part ses qualités
intrinsèques, bon nombre d'inégalités sociales posées en ce début de révolution industrielle.
Cette approche est par ailleurs très controversée par les partisans des théories marxistes,
mais ce travail de thèse n'a pas pour objectif d'en retracer tout l'historique.
Les travaux de ces économistes portent également sur l'étude des tendances à long terme
de l'économie à travers la théorie de l'accumulation, autrement dit l'accumulation du
capital. Mais la croissance n'est pas vue comme infinie. Elle est, selon eux, condamnée à
s'essouffler pour déboucher sur un état stationnaire. "Ainsi, plus d'un siècle et demi avant la
publication du club de Rome sur "les limites de la croissance" (voir paragraphe 1.1 de cette
première partie) cette analyse fait de certains économistes classiques, les pionniers des
travaux sur la "croissance zéro" [BONCOEUR 04].
La fin du 19ième siècle laisse place au courant qualifié de néoclassique. Les économismes
néoclassiques reprennent les idées des classiques comme l'économie de marché,
l'intervention minimale de l'Etat dans l'économie et la libre concurrence. Néanmoins, si les
classiques étudient "comment faire de la croissance", les néoclassiques, par une approche
plus formelle, s'intéressent à "comment faire pour que la croissance dure!". Parmi les
auteurs célèbres, nous pouvons citer Léon WALRAS, Francis Isodoro EDGEWORTH et William
S. JEVONS. Leurs réflexions accordent un intérêt unique pour le prix et la concurrence.
On ne peut pas aborder le courant néoclassique sans mentionner Vilfredo PARETO,
particulièrement connu pour ses travaux sur la notion d'optimum, autrement dit pour la
meilleure situation économique possible. Cela signifie que l'économie atteint un optimum
lorsque l'on ne peut améliorer la situation d'un agent sans détériorer celle d'un autre
[PARETO 06]. Au sens de PARETO, la concurrence permet d'atteindre cet optimum, ce qui
est un des points majeurs des théories néo-classiques.
Pour les partisans de ce courant, le rôle joué par l'entreprise est très clair. Nous citerons,
pour illustrer cela, les propos du prix Nobel d'économie de 1976, Milton FRIEDMAN : "la seule
responsabilité de l'entreprise est de faire du profit"
49
"Peu d'évolutions pourraient miner aussi profondément les fondations mêmes de notre
société libre que l'acceptation par les dirigeants d'entreprise d'une responsabilité sociale,
autre que celle de faire plus d'argent possible pour leurs actionnaires. C'est une doctrine
fondamentalement subversive. Si les hommes d'affaire ont une responsabilité autre que
celle du profit maximum pour les actionnaires, comment peuvent-ils savoir ce qu'elle est ?
Des individus privés auto-désignés peuvent-ils décider de ce qui est l'intérêt de la société ?"
M. FRIEDMAN [FRIEDMAN 62],
Capitalism and Freedom, University Chicago Press, 1962
Traduction française : Capitalisme et Liberté, Robert Laffont, Paris 1971
Ainsi, très clairement dans ce courant, le rôle de la défense des valeurs et de l'intérêt
commun est dévolu à l'Etat. L'entreprise a son rôle social résumé à un travail fourni aux
salariés, cela permettant d'assurer la représentativité des intérêts de tous par des instances
représentatives et non privées.
La seconde guerre mondiale a été suivie d'une phase de reconstruction, faste pour
l'économie : c'est le développement, dans les années soixante de la société de
consommation. Pour les économistes, issus de ces mutations de la société, que l'on appelle
les "nouveaux classiques", c'est au marché seul de déterminer le niveau optimal des rejets à
partir d'une analyse coûts/avantages effectuée par chaque acteur autrement dit, c'est
toujours le marché qui déterminera le prix de vente. Ainsi, si une ressource, quelle qu'elle
soit, vient à manquer, son prix augmentera et les acheteurs modifieront en conséquence
leurs comportements. Parmi les auteurs célèbres de ce courant nous pouvons citer
l'économiste Robert BARRO, Professeur à Harvard.
L'objectif de durabilité poursuivi, se traduit par la nécessité de pouvoir offrir aux
générations futures un bien être au moins équivalent à celui des générations actuelles, c'est
une "approche utilitariste du bien-être, il s'agit de pérenniser le bien-être des générations
actuelles et futures, en la qualifiant à travers la notion d'utilité, elle-même quantifiable et
qualifiable en terme de consommation" [BOUTAUD 05]. Cet objectif passe donc par une
nécessaire "non décroissance" du bien être individuel, directement lié au revenu, au niveau
de vie et de consommation [VIVIEN 04]. On parle alors de croissance durable, la croissance
allant dans le sens de l'environnement et de l'innovation technique fournissant des
"techniques de secours" aux problèmes précis posés [NORDHAUS 73]. Tout est question de
substituabilité de l'actif d'environnement par le capital artificiel autrement dit par la
technique, les connaissances, et les compétences [SOLOW 92] [VIVIEN 05]. Ainsi, pour des
50
auteurs tels que SOLOW ou HARTWICK, "l'utilisation de ressources naturelles épuisables (ou
même la disparition d'espèces vivantes) peut donc être considérée comme légitime à partir
du moment où ces ressources servent à la création de capital (technique et financier) qui
sera lui-même légué aux générations futures" [BOUTAUD 05]. Cependant, selon Aurélien
BOUTAUD, il est important de noter que cette approche n'est pas portée par les seuls
économistes néoclassiques, mais également par certains scientifiques et techniciens.
Mais si cette approche semble partagée, elle est également critiquée : "une société qui
est faite pour durer, vit sur le revenu généré par son stock de capital et non en
appauvrissant ce dernier" [GLADWIN 05]. Ainsi, il convient de s'interroger sur les limites
actuelles de l'économie de marché qu'il faut surmonter pour pouvoir organiser un
développement durable pour tous.
"Il y a un quart de siècle, Richard TITMUSS a émis la thèse que le don volontaire était un
moyen bien supérieur d'organiser la collecte du sang à un système où les gens seraient
payés. Selon TITMUSS, ce dernier système a conduit à obtenir du sang contaminé car le
motif du don était financier plutôt que philanthropique, ce qui était le cas dans le premier
système, qui s'auto contrôlait et dans lequel le don de sang était motivé par le désir d'aider
autrui. La thèse de TITMUSS a été suivie d'une éruption d'arguments sur les limites aussi bien
que les avantages de l'empathie en tant que moyen de gouvernance ainsi que sur les
avantages et les inconvénients de faire appel au marché. Des arguments similaires
influencent aujourd'hui les débats d'un certain nombre d'autres domaines".
Il semble que le développement durable pose aujourd'hui la question du sens qu'il faut
donner au développement économique [MEDA 04]. Autrement dit, il est nécessaire de se
poser cette question fondamentale :
51
L'Homme est-il au service de l'économie ou l'économie est-elle au service de l'Homme ?
52
Ainsi, elles peuvent répondre aux exigences auxquelles elles sont soumises dans leur pays
d'origine et communiquer de façon positive sur leur image dans leur rapport de
développement durable. Cependant les appareils polluants, à l'échelle de la planète, sont
toujours en service et continuent de contribuer à la pollution globale. Certains rétorqueront
que ces entreprises permettent également le développement du transport aérien dans les
régions défavorisées
mais à quel prix.
Ce problème des externalités est donc très complexe et s'illustre par cette question : "Où et
comment contrôler collectivement un comportement privé, voilà où se situe en général le
problème des externalités" [NELSON 04].
On serait alors tenté de se retrouver dans cette opposition entre les valeurs et l'argent
le
rôle de l'Etat par rapport à celui dévolu aux acteurs économiques
Mais au-delà des acteurs
devant porter cette responsabilité, se pose la question des biens publics.
Comme l'explique Laurence TUBIANA, la définition économique des biens publics part de la
notion de bien privé pour définir à contrario les caractéristiques des biens publics [TUBIANA
02].
Ainsi, Un bien public est défini comme étant : " un bien ou service pour lequel les droits de
propriété ne sont pas définis. En l'absence d'intervention des pouvoirs publics, les biens
d'environnement (air pur par exemple) sont généralement considérés comme des biens
publics" [CEMT 97].
D'après la définition classique, "les biens publics entraînent des bénéfices que l'on ne peut
pas réserver facilement à un seul acheteur (ou à un ensemble d'acheteurs). Ces biens, une
fois fournis, restent à la disposition de tous (par exemple les noms de rues ou un
environnement propre). (
)Une autre façon plus stricte de définir un bien public, est
d'examiner la façon dont le bien est consommé. Si la consommation du bien n'est interdite à
53
personne, il s'agit bien d'un bien non exclusif. S'il peut être consommé par beaucoup sans
risque de se raréfier, il s'agit alors d'une consommation sans rivalité. Les biens publics purs,
qui sont très rares, possèdent ces deux attributs, tandis que les biens publics impurs n'en
sont dotés qu'à un moindre degré, ou n'ont que l'une ou l'autre de ces qualités" [PNUD 99].
Autrement dit, "très peu de biens répondent strictement aux critères définis. (
) Il existe
de fait, un continuum entre biens publics et biens privés selon l'intensité et la portée
géographique des externalités du bien public considéré" [TUBIANA 02].
En s'appuyant sur les travaux de SAMUELSON, il est possible de proposer une classification
des biens. Le caractère non-rival des bénéfices (encore appelé indivisibilité des bénéfices)
caractérise le fait que le bénéfice lié à la consommation d'un bien, n'entraîne aucune
réduction du bien pour un autre agent qui consomme le même bien en même temps
[TUBIANA 02]. Le caractère non exclusif signifie l'impossibilité d'exclure quiconque de la
consommation de ce bien. Ainsi, quatre grands types de biens peuvent être caractérisés :
Types de biens Non-rival Rival
Non exclusif Bien collectif pur Bien collectif intermédiaire de
Exemple : le climat de la terre, type 1 encore appelés bien
la paix, les résultats de la commun
recherche fondamentale
Exemple : les pêcheries en accès
libre
Exclusif Bien collectif intermédiaire de Bien privé
type 2 ou bien de club Exemple : le poisson d'un étang
Exemple : une station possédé par un propriétaire
d'épuration utilisée en commun unique
par plusieurs communes et
entreprises
Si cette typologie permet de clarifier ces notions sous-jacentes, Richard NELSON note,
malgré tout, trois limites de cette conceptualisation de biens publics [NELSON 04] :
1. "Le caractère public est largement une question de "degré" : la protection d'un
groupe de personnes peut se faire au détriment d'un autre sans en avoir estimé la
conséquence au préalable.
2. La distinction entre les biens privés et les biens publics n'est pas si franche :
beaucoup de biens et services sont en partie publics et en partie privés par exemple
l'éducation ou les transports collectifs, ce que nous avons évoqué précédemment en
citant les propos de Laurence TUBIANA.
3. Les bienfaits publics sont souvent associés à des convictions, à ce qui est
approprié à une société ou un Etat, autrement dit la notion de culture et de sa
subjectivité entrent en jeu.
54
Finalement, la notion de public ou privé d'un bien tient dans la nature même des bienfaits
qu'il produit ce qui peut être subjectif et culturel. Il paraît donc évident que ces questions
ne peuvent être traitées qu'à une échelle macroéconomique. Des instances internationales
telles que l'ONU, du fait de leur représentativité planétaire, ont pour mission de porter de
telles réflexions comme cela a déjà pu être le cas avec les objectifs du millénaire [ONU 00-
1]. Cependant, tout en favorisant un accès juste et équitable aux biens publics et
notamment aux biens essentiels tels que l'éducation, les soins
, elles imposent un certain
système de valeurs basé sur le modèle occidental alors que ce modèle n'est pas forcément
universel.
Il reste évident que la question des mécanismes et moyens à mettre en uvre est
extrêmement complexe. Elle l'est d'autant plus que les biens publics, que ce soit d'un point
de vue culturel ou environnemental, n'interviennent pas dans l'estimation de la richesse d'un
pays. Dès lors, comment est-il possible de traduire la réalité du développement et de l'accès
à des biens publics de qualité ? Il semble qu'il faille s'interroger également sur la nécessité
de reconsidérer la richesse.
Les problèmes soulevés par le développement durable sont, nous l'avons vu, très globaux et
se répercutent forcément sur une échelle macroéconomique. Une des questions inhérente à
cette problématique concerne les indicateurs de mesure et d'évaluation de ce que l'on
entend par développement. Le système de marché classique, fondé sur l'hypothèse de
substituabilité, prend en considération, comme indicateur et élément décisionnel majeur, la
valeur économique ou monétaire des biens. Au niveau macroéconomique, cela se traduit par
l'utilisation du PIB, Produit Intérieur Brut, une comptabilité nationale des flux monétaires
fournissant une mesure de la production [ECHAUDEMAISON 04].
Cependant, cet indice ne dit rien de l'impact de notre façon de produire et de consommer
les stocks de matières premières disponibles, sur l'état des eaux, de l'atmosphère
autrement dit, le PIB ne prend nullement en compte tous les éléments qui, dans
l'environnement, n'ont pas de valeur monétaire. Or une part importante de la croissance
s'est faite au détriment de ce stock.
Mais cela va plus loin, car "surtout (il) ne rend pas visible les dégâts occasionnés à l'occasion
de la production, les atteintes au patrimoine collectif dont est dotée une société à un
moment donné" [MEDA 04]. Or des ressources sont utilisées, voire épuisées.
Non seulement cet indicateur ne prend pas en compte l'exploitation des ressources, mais
Patrick VIVERET va jusqu'à affirmer que "les catastrophes sont un facteur d'accroissement du
produit" [VIVERET 03]. Ainsi un accident comme la marée noire de l'Erika qui a touché de
plein fouet les côtes françaises en décembre 1999 a suscité l'activité d'entreprises de
nettoyage, a développé la communication et les moyens de transport jusqu'aux plages
touchées
autrement dit a développé l'activité économique pure et donc de ce fait
55
contribué à l'augmentation du PIB. Or, les conséquences subies comme la dégradation du
milieu naturel, l'impossibilité d'utiliser les eaux pour des loisirs tels que la baignade ... ne
sont nullement prises en compte dans cet indicateur, tout comme les activités bénévoles.
Ainsi, le système de comptabilité actuel, non seulement ne rend pas compte des
destructions du capital naturel, mais considère l'augmentation des richesses, au seul sens du
capital financier, que cela implique. La croissance du PIB ignore la nature des activités
qu'elle additionne, pourvu que celles-ci génèrent des flux financiers. Ainsi la richesse est
aujourd'hui vue comme une simple convention qui permet de valoriser certaines activités et
d'assurer à l'économie son statut de science objective. Mais on ne peut continuer d'occulter
la valeur des biens écologiques vitaux et réduire les humains au statut de simples facteurs
de production [VIVERET 03].
Tant que les indicateurs ne prendront pas en compte à la fois des aspects liés à la richesse
sociale et culturelle, ainsi qu'à la richesse environnementale d'une nation, les marges de
man uvre des entreprises pour intégrer le développement durable seront extrêmement
étroites. Les conséquences sont également microéconomiques : les entreprises sont, elles-
aussi, évaluées exclusivement sur leurs performances économiques voire financières lors
d'une cotation en bourse. Certes, l'évaluation extra financière portée par des organismes
tels que Vigéo ou Innovest en France, commence à gagner du terrain, mais les fonds
éthiques ne représentent qu'une faible part des investissements. Ainsi, aujourd'hui encore,
la valeur d'une entreprise augmente lorsqu'elle redistribue ses bénéfices sous forme de
dividendes à ses actionnaires mais aura tendance à diminuer si elle décide d'investir sur le
long terme.
La nécessité de reconsidérer la richesse est donc primordiale tant au niveau
macroéconomique que microéconomique, mais pose nécessairement la question de
l'information disponible.
La théorie néoclassique est notamment fondée sur le principe suivant : chaque agent
économique se trouve en situation d'information parfaite à propos des valeurs présentes et
futures de tous les paramètres dont dépend sa décision [SIMONS 55] [GIRAUD 98] et
[GONDRAN 01].
Cependant, ce postulat est remis en cause par les économistes contemporains pour deux
raisons :
56
Nous nous trouvons donc dans le cadre d'une rationalité imparfaite. Et cela s'applique tant
aux procédés de fabrication, qu'aux types de produits fabriqués, autrement dit aux modes
de production et de consommation. Le marché n'est donc pas garant, tant d'un point de vue
environnemental que social, des conditions de fabrication ni de la qualité des produits
proposés. L'accès à l'information est une condition nécessaire, même si elle n'est peut-être
pas suffisante, à l'évolution des pratiques de consommation et de production. Cela tient,
selon Ronald COASE, dans le fait que le recours au marché occasionne des coûts appelés
coûts de transaction, c'est-à-dire les coûts liés à la recherche d'un partenaire sur le marché,
la négociation d'un contrat
à la quête de l'information [COASE 37]. Mais si avoir accès à
l'information est une chose, il faut de plus, que l'information soit comprise par les acteurs
[BRODHAG 00], ce qui est un problème d'une autre nature sur lequel nous reviendrons dans
la seconde partie de ce mémoire.
Les limites inhérentes à l'économie de marché sont donc nombreuses, comme nous venons de
le préciser. Quelques approches théoriques, réunies dans différents courants de l'économie de
l'environnement tentent, depuis plusieurs années, de les intégrer dans leurs réflexions.
Daniel LEBEGUE, ancien Président de la Caisse des Dépôts et Consignations estime "que le
modèle précédant est parvenu à son apogée et a trouvé ses limites. Pendant longtemps, les
entreprises ont considéré que leur seul devoir était d'optimiser leurs performances
économiques et la valeur qu'elle créait pour leurs actionnaires.(
) Tous ces accidents ont
débouché sur une crise de confiance de l'opinion publique, des investisseurs, des
actionnaires. Il est donc nécessaire de recréer la confiance en modifiant les règles de
gouvernance des entreprises" [LEBEGUE 03].
Mais cette réflexion remet-elle en cause le modèle général d'économie marchande avec
ses règles de libre concurrence et la fameuse main invisible du marché, ou bien permet-
elle d'exprimer la nécessité d'être plus transparent dans l'application de ses règles pour
éviter les abus et les débordements ?
L'économie de l'environnement tente d'apporter des réponses. Elle a d'abord été portée par
l'économie néoclassique et tout particulièrement l'économie du bien-être [GODARD 04].
57
Sylvie FAUCHEUX et Jean-François NOEL parlent d'économie normative néoclassique, ayant,
parmi d'autres, donné naissance à l'économie de lenvironnement [FAUCHEUX 95].
Tout démarre avec Alfred MARSHALL, économiste anglais du début du 20ième. Il
introduit un doute dans les approches classiques avec le concept d'économies
externes, que nous avons abordées au chapitre précédant. En effet, pour
MARSHALL, les prix ne reflètent pas la satisfaction de l'ensemble des acteurs,
mais uniquement celle de l'acheteur et du vendeur [MARSHALL 1890]. Il existe
un certain nombre de coûts ou bénéfices pouvant être attribués à des acteurs
extérieurs à la transaction, comme par exemple le coût de la déforestation
pour les populations locales dans le cadre de la production de papier.
Ces arguments vont être repris dans les années 20 par Arthur Cecil PIGOU. Ce
dernier estime que pour atteindre l'optimum, il faut intégrer les coûts externes
dans les prix. La solution passe, selon lui, par l'utilisation de subventions ou
d'un système de taxations via un impôt pour corriger les erreurs d'ajustement.
Ce principe est globalement bénéfique pour tous, puisque selon PIGOU, si le
producteur doit prendre en charge les coûts, il va réduire les impacts négatifs
de son activité afin de réduire par la même occasion ces fameux coûts [PIGOU
20]. On retrouvera cette idée dans le principe "pollueur payeur" à la base de
nombreuses législations environnementales actuelles.
Les économistes du bien-être intègrent donc des notions nouvelles permettant de rendre
compte des réalités sociales et écologiques. Leur théorie consiste non pas à remettre en
cause le marché mais bien à en réduire les biais :
- soit en corrigeant le marché par la taxation des pollueurs,
- soit en le surveillant afin qu'il reflète bien la rareté croissante des ressources
renouvelables.
La solution préconisée par les économistes du bien être est donc une internalisation des
effets externes par des instruments purement économiques mais aussi des instruments
comme les normes, les autorisations
[TACHEIX 05]. Nous pouvons d'ailleurs remarquer que
c'est par extrapolation de cette théorie qu'ont été établis à la fin du 20 ième siècle les permis
d'émissions à polluer dans le cadre de la lutte contre le changement climatique [COASE 60].
Mais les économistes du bien être ne font pas l'unanimité, rencontrant des oppositions à la
fois chez les écologistes et les économistes. En effet, les écologistes rejettent les taxes de
PIGOU, les targuant d'être fallacieuses : le pollueur doit payer pour son activité nuisible
mais peut continuer de polluer tant qu'il a les moyens financiers. Pour les économistes le
problème vient plutôt de la difficulté, certaine, de chiffrer les coûts externes, ainsi que des
conséquences sur la productivité et la croissance d'une intégration forcée des coûts
[HAWKEN 95].
58
Quoiqu'il en soit, si pour certains, l'approche néoclassique apparaît limitée devant l'ampleur
de la crise environnementale [HAROU 05], elle reste malgré tout dominante tant d'un point
de vue institutionnel qu'académique [GODARD 05].
A cette première approche, s'ajoute une autre école de pensée principale selon [GODARD
04] et [GENDRON 05] : l'économie écologique.
Cette approche a pour ambition de repenser l'économie au regard des questions posées par
l'environnement, à la fois dans ses fondements et dans ses outils [GODARD 04]. Ce courant
s'appuie, dès le milieu du 20ième siècle sur des économistes tels que Nicholas GEORGESCU-
ROEGEN, Herman DALY ou encore René PASSET. Ces auteurs privilégient une approche
thermodynamique de l'économie. Cette nouvelle approche permet d'analyser les
conséquences énergétiques de l'activité économique. Prenons par exemple la combustion
d'énergies fossiles. Elle transforme de la matière hautement structurée en gaz, particules
dispersées, et chaleur. Cela signifie bien que l'activité économique transforme de l'énergie
et de la matière fortement organisée (autrement dit avec une entropie basse) et en énergie
de plus haute entropie, autrement dit fortement désorganisée.
Ainsi, comme l'énoncent Sylvie FAUCHEUX et Jean-François NOEL, "La nature entropique de
l'activité économique explique donc pourquoi un recyclage à 100% n'est pas possible"
[FAUCHEUX 95-2]. La consommation des ressources doit donc être compatible avec le taux
de régénération de la nature et les émissions de déchets ne doivent pas dépasser la capacité
de la nature à les assimiler. Ces deux conditions sont à la base des visions parfois
controversées d'un nécessaire état stationnaire voire pour certains, d'une décroissance.
"Même un état de croissance zéro, voire un état décroissant qui ne tendrait pas à
l'annihilation, ne saurait durer éternellement dans un environnement fini"
[GOERGESCU-ROEGEN 79], la décroissance (1979), deuxième édition 1995
59
Il est aujourd'hui "au c ur des conceptions des relations entre l'économie, les ressources
naturelles et l'environnement de l'école de l'économie écologique" [FAUCHEUX 95-2].
Pour l'économie écologique, il s'agit de convaincre qu'il faut abandonner l'idée d'une
économie des ressources naturelles et de l'environnement pour reconstruire l'économie avec
les ressources naturelles et l'environnement [FAUCHEUX 95-1]. Mais comme le souligne
Olivier GODARD, la visée d'une meilleure adéquation avec les sciences de la nature ne doit
pas faire oublier les spécificités d'un système humain [GODARD 04].
Ces travaux théoriques permettent donc d'aborder les nécessaires régulations du marché en
s'appuyant sur des politiques publiques et des outils économiques relevant d'approches
réglementaires et/ou volontaires.
2.4 Le développement durable et les entreprises, vers une articulation entre approches
réglementaires et approches volontaires, pour tenter de répondre aux limites du marché
2.4.1 De la responsabilité des pouvoirs publics… aux principes des politiques d'environnement
A la lumière de tous ces éléments, il devient évident qu'un certain nombre d'aspects
relèvent de la responsabilité des pouvoirs publics.
Lester BROWN estime que "Beaucoup de gens, même s'ils ne sont pas encore majoritaires,
sont d'ores et déjà persuadés de la nécessité de reconfigurer massivement l'économie"
[BROWN 04]. Ainsi, de plus en plus nombreux sont ceux qui pensent que "nous avons les
moyens, ce qu'il manque c'est la volonté politique". Mais la timidité des gouvernements à
agir ne s'explique pas seulement par la pression des lobbies industriels, elle tient aussi à la
rigidité de nos organisations économiques, sociales et urbaines, et aux bouleversements
qu'implique nécessairement le passage à des modes de production et de consommation plus
durables. "Une politique de développement durable (
) implique de redéfinir des objectifs
et la régulation de notre système économique de manière solidaire" [DUVAL 04].
Ainsi, pour Pierre-Noël GIRAUD," après la prise en considération des défauts du marché, qui
caractérisa l'économie contemporaine, voici donc venu le temps de l'analyse des défauts
d'institution et le retour de l'économie politique" [GIRAUD 02]. "L'ordre économique durable"
est avant tout une question d'institutions nationales et internationales capables de définir
des biens collectifs mondiaux, une politique mondiale et d'orienter les forces du marché.
L'initiative diplomatique de la France, prise en 2002 par le Président de la République,
Jacques CHIRAC, relative à la création d'une Organisation des Nations Unies pour
l'Environnement, ONUE, est une illustration claire de ces propos. Mais, la création d'une
institution pour l'environnement, sur le modèle de l'Organisation Internationale du Travail,
OIT, ou de l'Organisation Mondiale de la Santé, OMS, sera t-elle être une solution adaptée ?
60
Suffisante ? Nous ne développerons pas plus avant ce propos, mais le chemin à parcourir est
encore long.
− le principe de participation ;
− le principe du pollueur payeur, selon lequel les frais résultants des mesures de
prévention, de réduction de la pollution et de lutte contre celle-ci doivent être
supportés par le pollueur.
Ces principes constituent donc les fondements même des politiques environnementales des
pays développés. Certes, il existe la réglementation, mais pour certains, la question
aujourd'hui est plutôt celle de la fiscalité. Intéressons nous donc aux outils économiques qui
en découlent et sur lesquels les pouvoirs publics peuvent concrètement s'appuyer pour
inciter les entreprises à s'engager en matière de développement durable.
61
sur la mobilisation de la ressource et les rejets de pollution, ouvrant le champ aux outils
économiques, comme le rappelle [HUSSEINI]. "L'utilisation de la fiscalité dans les politiques
environnementales, afin de réduire la pollution et les impacts environnementaux liés aux
activités économiques et aux modes de consommation, s'est fortement développée dans les
pays de l'OCDE durant les années 90"5. En effet, l'introduction de la TGAP, Taxe Générale sur
les Activités Polluantes en 1999 a permis de franchir une étape supplémentaire tant en
France que dans la plupart des pays européens qui ont engagé des reformes fiscales de
grande ampleur. Cependant, comme le précise le dossier thématique sur la fiscalité liée à
l'environnement approuvé par la Commission des Comptes et de l'Economie de
l'Environnement, en mai 2003, "ces mesures sont loin de constituer une internalisation des
coûts des dommages environnementaux (au sens pigouvien) puisque les taux des taxes sont
souvent fixés à un niveau trop faible, (
) l'objectif des mesures fiscales reste la
modification des comportements des entreprises et des ménages par un accroissement des
prix relatifs des ressources naturelles ou des biens et des services à l'origine de pollution".
Mais les taxes ne sont pas les seuls outils économiques : il existe également les aides
permettant des investissements réalisés pour protéger l'environnement ainsi que les
réductions de subventions aux projets ayant des effets néfastes sur l'environnement.
Cependant, comme le rappellent HUSSEINI et BRODHAG, les décisions, concernant "l'état
acceptable de l'environnement", justifiant d'aides ou de non subventions, relèvent du niveau
politique. En effet, "contrairement à une idée répandue, le principe pollueur/payeur
n'impose pas que le niveau acceptable de pollution soit défini au sein de la théorie
économique (
), il peut être défini par d'autres procédures de coordination (concertation,
négociation, etc.)" [COHEN 97]. Cela nous renvoie donc à la discussion concernant les
institutions, abordée dans le paragraphe précédant.
Nous citerons enfin une dernière catégorie d'outils économiques contribuant à la protection
de l'environnement : le système de marché de permis d'émission. C'est l'un des outils de
flexibilité de Kyoto appartenant aux outils économiques, mais si dans ce cas, la puissance
publique fixe les quotas, ceux-ci peuvent être échangés sur le marché" [HUSSEINI 00]. Nous
ne rentrerons pas plus avant dans l'explication de ce sujet complexe qui n'est pas dans notre
propos.
Les différents outils économiques présentés sont donc de différentes natures : d'un côté la
fiscalité, outil régalien, est aux mains de l'Etat, avec une inscription dans des perspectives
internationales, et de l'autre des mécanismes "autorégulateurs" sont aux mains des agents
économiques [HUSSEINI 00].
5
http ://www.ecologie.gouv.fr
62
Mais aux outils réglementaires, aux outils économiques, s'ajoutent également les initiatives
volontaires : les labels produits ou systèmes, ainsi que les accords négociés ou les contrats
de branche, autrement dit les normes d'application volontaire.
− Une flexibilité et une rapidité dans leur élaboration. "Un avantage potentiel des
approches volontaires (du point de vue de l'environnement) est que leur mise en
place peut nécessiter moins de préparatifs que les approches réglementaires.
Cela signifierait que grâce aux approches volontaires, il serait possible de
s'attaquer à un problème environnemental déterminé plus rapidement que s'il
fallait passer par tous les préparatifs nécessaires pour mettre en place par
exemple, une législation de taxes nouvelles" [OCDE 03].
− Une transparence du dialogue avec les parties intéressées, dans les phases
d'élaboration, de suivi et de contrôle.
63
Mais cette "soft law" est également sujette à controverse. En effet, ses détracteurs
l'accusent, dans le même temps, "d'empêcher ou de ralentir l'adoption de normes
juridiquement contraignantes (la "hard law")" [PLAN 05].
Et là n'est pas sa seule limite. Parmi les autres limites, nous trouvons :
− Et enfin la question même de l'efficacité de ces documents, car "bien que les
objectifs environnementaux de la plupart des approches volontaires, mais pas
de toutes, semblent avoir été atteints, il n'existe que quelques rares cas où l'on
a constaté que ces approches avaient apporté des améliorations
environnementales sensiblement différentes de ce qui ce serait produit en tout
état de cause" [OCDE 03].
Dans les discours, comme dans la pratique, normes juridiques et normes volontaires sont
présentées comme opposées. Mais opposées ne se veut pas nécessairement synonyme de
contradictoire. Pour Corinne GENDRON, "le fait de présenter les mesures volontaires comme
une alternative à la réglementation incite à les envisager comme deux mutualités exclusives
de régulation. Il n'y a pas d'espace dans cette perspective pour penser une articulation entre
les deux modalités" [GENDRON 04-2]. L'idée pourrait donc être de les envisager de façon
conjointe. On constate justement une certaine complémentarité entre les normes de "hard
law" et de "soft law". Les études sur le sujet, précise GENDRON, montrent que les initiatives
volontaires sont presque toujours motivées par la loi et son anticipation. De plus, ces
64
initiatives volontaires permettant notamment "de réguler des situations qui ne sont pas ou
pas suffisamment couvertes par les normes juridiques contraignantes" [PLAN 05]. HARRISSON
parle même "des deux faces d'une même médaille" [HARRISSON 01].
Mais cette imbrication des mesures volontaires et de la réglementation, est en contradiction
avec "le discours sur la responsabilité sociétale, qui tend à renforcer l'image régulatoire des
mesures volontaires", car si le concept de responsabilité sociétale des entreprises reste
fortement marqué par le caractère volontaire des initiatives privées prises dans ce domaine,
il s'inscrit également dans la transformation des principes et outils de la régulation dans un
environnement mondialisé [PLAN 05].
La responsabilité sociétale des entreprises ne devrait donc pas être prise comme alternative à
la réglementation, mais plutôt comme "une forme de régulation des activités économiques
complémentaire à celle de l'Etat" [TURCOTTE 02].
2.4.5 D'où la nécessité de faciliter cette régulation dans un système complexe par
l'organisation des transactions
65
Par ailleurs, ces processus doivent revêtir une certaine universalité afin que chaque type
d'organisation puisse comprendre les approches retenues par les autres et éviter ainsi une
sur-complexification du sujet.
Ces processus de transaction dans un cadre de développement durable reposent sur la
notion d'entreprise étendue. Celle-ci fait, d'une part, appel aux enjeux portés par des
acteurs se situant le long de la chaîne de la valeur, autrement dit dans le champ des
relations économiques, mais d'autre part, aux considérations liées aux acteurs qui portent
des enjeux non économiques, c'est-à-dire relatifs au territoire. En effet, le développement
durable, qui associe l'économie, le social et l'environnement, en faisant référence au
marché mais aussi aux enjeux hors marché, se trouve alors être le cadre de ces coopérations
et coordinations.
Les carences du marché tant dans le domaine social qu'en matière d'environnement, mettent
en évidence les limites des approches néolibérales classiques, ce qui pose des questions à la
fois aux niveaux macro et microéconomiques. Dans une perspective de développement
durable, deux approches sont nécessaires et complémentaires :
66
3 Différentes conceptions théoriques et pratiques de la RSE
Les éléments du contexte, présentés au cours des chapitres 1 et 2 de cette première partie, nous
ont permis de mieux cerner les perceptions d'une discipline à l'autre.
Néanmoins, il convient de se pencher sur ce que signifie concrètement le développement durable
pour les entreprises. Pour certains, que l'on pourrait qualifier de "DD optimistes", "le développement
durable correspond à une évolution profonde des mentalités au sein des entreprises. (
) Cette
évolution va se renforcer au fur et à mesure que les jeunes générations arrivent au sein des
entreprises" [RODIER 03]. Mais pour d'autres, par contre, les "DD sceptiques" c'est essentiellement du
marketing et de la publicité comme le montre ce sondage de l'opinion publique réalisé par Louis
Harris les 27 et 28 mai 2005 dans lequel 44,3% des personnes interrogées estiment que "le
développement durable est une nouvelle expression que l'on voit dans les publicités pour nous faire
croire que les produits respectent l'environnement mais je n'y crois pas.".
Outre ces clivages relevant plutôt de la perception, il est important de tenter de préciser les
différentes conceptions de cette responsabilité des entreprises. En effet, comme le souligne
Corinne GENDRON, "De quelle responsabilité sociale parlons-nous ? Et surtout, sur quels mécanismes
de mise en uvre doit-elle reposer ? Tenter de répondre à ces questions, c'est lever le voile sur
l'apparent consensus de la responsabilité sociale et découvrir qu'elle cache des positions
contradictoires" [GENDRON 04-1]. Penchons nous alors sur les différentes théories de la
responsabilité sociétale.
67
renforcer. Cette prise de position des acteurs économiques a engendré une évolution du
vocabulaire tout à fait significative. Ainsi l'appropriation du sujet est passée par une
adaptation des termes, aux logiques économiques. Mais se pose alors la question de ce que
constitue la RSE, par rapport au développement durable.
Tout dabord, force est de constater qu'il y a une quantité de formulations nommant la RSE
et la traduction en langue étrangère (notamment du Social anglais issu du sigle CSR
Corporate Social Responsability qui est plus large que le simple Social en français et est
parfois traduit par sociétal) nest pas la seule explication à cette diversité [DELCHET 05].
Nous prendrons ici lhypothèse que même si certains parlent de Responsabilité Sociale des
Entreprises, dautres de Responsabilité Sociétale quand les derniers préfèrent
Responsabilité Sociale et Environnementale, le sens général de ces formules est le même,
décrivant la responsabilité, plus ou moins large mais nous y reviendrons, des entreprises vis
à vis des enjeux soulevés par le développement durable. Ce problème de sémantique résulte
en partie de questions dordre épistémologique entre notamment les sciences de gestion,
les sciences économiques, la sociologie et les sciences de lenvironnement. En effet, les
chercheurs issus des sciences de l'environnement abordent le problème de la RSE sous
l'angle de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises voire de la
responsabilité sociétale. Contrairement à cela, les chercheurs en sciences de gestion
traduisent le sigle RSE par responsabilité sociale des entreprises. Mais chacun s'appuie
cependant sur la définition proposée par la Commission Européenne :
Cette définition nous semble donc être une base solide sur laquelle nous fonderons nos
réflexions. Nous utiliserons ainsi le sigle RSE pour exprimer la contribution des entreprises
au développement durable, que le S signifie Social pour les uns ou Sociétal pour les autres.
Aujourd'hui, des prises de positions nombreuses permettent de confirmer cela comme par
exemple, le comité interministériel sur la stratégie française de développement durable en
juin 2003 selon lequel : "Dans le cadre d'une prise de conscience mondiale des enjeux de
développement durable, les entreprises françaises sont amenées à exercer pleinement leur
responsabilité sur les plans social et environnemental de leurs activités."
68
3.1.2 La RSE, des visions complémentaires ou contradictoires ?
Le débat sur la responsabilité des entreprises a pris sa source dans un article de BOWEN. Il
est possible de définir selon [BOWEN 53] et [GENDRON 00] trois courants :
Les deux premières approches que sont l'approche moraliste et l'approche contractuelle, ont
comme souci de corriger la pratique actuelle des entreprises plutôt que de s'attacher à
comprendre leur comportement, contrairement à ce que fait la dernière [CAPRON 04]. Mais
cette classification comporte certaines limites : d'une part, elle présente les courants
comme étant opposés alors qu'ils peuvent également être complémentaires ; et d'autre
part, elle laisse entière la question de la représentativité des générations futures, ces
dernières ne pouvant ni légitimer les activités des entreprises, ni même être
systématiquement traduite comme ayant des intérêts "bons pour la société".
La classification des "types de responsabilité sociétale" est donc extrêmement complexe. Il
nous semble d'ailleurs que cette proposition se situe plutôt au niveau des raisons à l'origine
de l'expression d'une certaine responsabilité, que du champ précis que recouvre cette
dernière.
Archie B. CARROLL, auteur se positionnant dans le courant "Business and Society", aborde
plus précisément la question du champ des responsabilités qu'il représente comme une
pyramide.
69
Etre une bonne entreprise citoyenne :
contribuer aux ressources de la
communauté, améliorer la qualité de
Les vie
responsabilités
Obligation de faire ce qui est droit,
philanthropiques
juste et loyal, éviter de causer du
tord
Les responsabilités éthiques
Obéir aux lois, respecter
les règles du jeu
Les responsabilités légales
Etre profitable
Les responsabilités économiques
Selon CAROLL, la responsabilité des entreprises se hiérarchise sur quatre niveaux. Tout
d'abord les responsabilités économiques : l'entreprise se doit, pour exister, de générer un
profit économique. Le second niveau de responsabilité des entreprises se réfère à
l'application des lois, c'est la responsabilité légale. En troisième lieu, la responsabilité est
éthique, elle se traduit par l'obligation de faire ce qui est "juste" et d'éviter de faire du tort.
On entre là dans l'approche moraliste qui pose le problème de la définition de "ce qui est
juste" ? Et enfin la quatrième et dernière responsabilité concerne le champ de la
philanthropie : être une entreprise "citoyenne" qui contribue aux ressources de la société et
améliore la qualité de vie, qui est productrice de biens publics.
Le passage d'un niveau de responsabilité à l'autre implique l'expression complète de la
responsabilité du niveau inférieur. Mais cette classification peut être réductrice. En effet,
une entreprise peut tout à fait avoir une expression partielle de chacune des 4
responsabilités.
Un autre angle de réflexion peut nous permettre de clarifier un peu plus ce sujet : l'étude
de la responsabilité au regard de la durabilité.
70
En effet, pour ne pas remettre en cause la priorité de l'objectif de rentabilité, la plupart du
temps les discours managériaux invoquent "une perspective de profit à long terme (
) ainsi
le postulat peut demeurer même si la démonstration scientifique fait défaut" [CAPRON 04].
Nous sommes dans le cadre d'un profit durable, autrement dit d'une responsabilité sociétale
dans une perspective de "durabilité faible". Certains auteurs qualifient une approche de
"durabilité faible" lorsque l'économie est placée au centre des préoccupations. Les biens
naturels (eau, sol, combustible fossile, air
) n'ont de valeur que par les services qu'ils
rendent à l'homme. Ils n'ont aucune valeur d'existence propre [BRODHAG 04-1]. Mais cette
approche ne tient pas compte des irréversibilités des phénomènes biophysiques en la
considérant comme insignifiante par rapport au développement économique [GODARD 91].
Ainsi comme l'exprime Elisabeth GUINGAND, Directrice de la mission développement durable
et qualité du Groupe Caisse des Dépôts et Consignations, "certains de mes confrères
confondent développement durable, au sens de l'enjeu planétaire, avec le développement
durable de leur entreprise, essentiel par ailleurs, mais qui au vu de l'extérieur, passe pour
une nouvelle mode de management"6.
Certains auteurs qualifient de "durabilité forte" la conception opposée qui souligne la
nécessité de prendre en compte l'irréversibilité environnementale (disparition de
ressources, lévolution irréversible des systèmes naturels
.) [GODARD 91]. L'étendue du
champ de la responsabilité sociétale, dans une perspective de durabilité forte est donc
clairement différente.
Les travaux d'Aurélien BOUTAUD nous offrent une typologie de la variabilité des perceptions
du développement durable, permettant de synthétiser ces propos.
6
Elisabeth GUINGAND, dans "Vous avez dit entreprise responsable ?, Arnaud GONZAGUE et Sylvie TOUBOUL,
Editions Vie et Compagnie, mai 2003
71
Système écologique
Système économique
Système social
3.2 La RSE, une prise en compte des parties intéressées ? Un regard porté via les théories des
organisations
72
société civile au sein de laquelle l'entreprise exerce son activité. Comme le soulignent Michel
CAPRON et Françoise QUAIREL, "le concept des parties prenantes est omniprésent dans toute
la littérature sur la responsabilité sociétale des entreprises, mais il en donne une vision
segmentée qu'il convient de discuter" [CAPRON 04]. Pour cela, prenons le temps de quelques
éléments théoriques.
La « théorie des parties prenantes » encore appelée« stakeholder theory » s'est imposée
comme lun des courants majeurs de la pensée managériale depuis les travaux de FREEMAN
[FREEMAN 84]. Contrairement aux aspects plus globaux du développement durable et de la
RSE, la théorie des parties prenantes est un sujet à la littérature riche et dense.
Un "stakeholder", traduit par partie prenante mais aussi parfois par partie intéressée, est
littéralement un porteur d'enjeux. Cette différence épistémologique que l'on observe dans
la traduction française, résulte une fois encore de différences de cultures et de vocabulaire
entre les sciences de gestion, préférant "parties prenantes" et les sciences de
l'environnement qui utilisent plus volontiers" parties intéressées". Les premières estiment
que l'adjectif "prenante" donne plus de force au lien existant entre les parties et
lentreprise. Les secondes lui préfèrent "intéressée", ce terme ayant semble t-il une
connotation plus large. Nous utiliserons ici de façon identique les termes partie prenante ou
partie intéressée.
Outre ces différences d'ordre épistémologique, une partie prenante, au sens de FREEMAN
[FREEMAN 84] est "tout groupe ou individu qui peut influencer ou être influencer par la
réalisation d'objectifs de la firme". Nous pouvons également citer la définition donnée dans
le guide SD21000 d'AFNOR : Une partie intéressée est un "individu ou groupe, pouvant
affecter ou être affecté, directement ou indirectement, dans le court terme comme dans le
long terme, par les stratégies, les actions, les messages (et leurs conséquences), que
l'entreprise met en uvre pour atteindre ses objectifs" [AFNOR 03].
Concrètement, la théorie des parties prenantes vise à étendre la responsabilité des
dirigeants à la gestion des relations avec lensemble des parties directement ou
indirectement concernées par l'activité de l'entreprise [KOCHAN 00] [MERCIER 01] [BALLET
04] et [BAZIN 04]. "Ce courant repose sur l'idée que l'entreprise est un n ud de contrats,
ponctualisant un réseau complexe de relations, confrontant des groupes aux intérêts et
rationalités multiples et divergents [CYERT 63] [FREEMAN 84], [HARRISSON 99]".
Aujourd'hui, force est de constater que « l’approche la plus courante du développement
durable dans les milieux d’affaires » [PERSAIS 04], se réfère à la théorie des parties
prenantes, dans ses dimensions gestionnaire et éthique, et tente den opérationnaliser
certains principes [GENDRON 03].
73
3.2.2 La RSE à travers la théorie des parties prenantes, vers un modèle de gouvernance
d'entreprise étendue
MITCHEL, WOOD et AGLE se sont penchés sur la théorie des parties prenantes [MITCHEL 97]
[CAPRON 04]. Les définitions étant extrêmement larges et la variabilité des parties
prenantes l'étant également, ils défendent l'idée que les managers doivent "prioriser"
autrement dit sélectionner les parties prenantes majeures. Leur thèse est que trois facteurs
vont permettre d'effectuer ce choix :
- le pouvoir ;
74
- l'urgence, qui est principalement liée à un risque particulier ;
- la légitimité, autrement dit la reconnaissance par la société.
Mais cette analyse est variable dans le temps et dépend de la subjectivité des dirigeants.
De plus, les intérêts des différentes parties prenantes sont souvent divergents comme le
précise Léa SEBASTIEN [SEBASTIEN 04]. Se pose alors la question du choix ou de l'expression
des préférences entre les acteurs. Les décideurs se retrouvent face à une décision
multicritère liée aux facteurs caractérisant leurs parties prenantes ainsi que leurs attentes
divergentes. A cela s'ajoute l'écart cognitif. En effet, certains acteurs ne sont pas
susceptibles de formuler de façon naturelle et stable leurs attentes, leurs préférences.
Les limites de la seule approche par les parties prenantes se situent donc dans la
caractérisation même des acteurs les uns par rapport aux autres ainsi que dans celle de
leurs attentes, posant les questions de la consultation et de la concertation.
− d'une part, la question des acteurs faibles : on entend par acteurs faibles ceux,
qui ne possèdent pas les meilleurs atouts dans la négociation (charisme,
pouvoir, relations
) pour imposer leurs choix, leur valeur morale et défendre
leurs intérêts [SEBASTIEN 04] ;
75
− d'autre part, celle des considérations liées aux biens publics mondiaux et à leur
gestion.
Il semble donc que la prise en compte des parties intéressées et de leurs attentes soit
une condition nécessaire mais pas suffisante pour atteindre le développement durable.
En effet, quelques clivages de fond traversent le développement durable. Le premier
clivage est temporel : comment arbitrer les intérêts entre les humains contemporains d'une
part et les générations futures de l'autre ? Le deuxième est géopolitique et vise l'application
d'un principe d'équité entre les pays du Nord et ceux du Sud qui ont des responsabilités très
différentes sur la dégradation de l'environnement. Le troisième clivage oppose enfin les être
humains aux autres êtres vivants [BRODHAG 02].
7
Les 10 principes de Bellagio sont accessibles sur le site Internet : www.iisd.org
76
que pour les indicateurs qu'elle propose, ne se réduit pas à ce seul aspect puisqu'elle
propose 3 autres sections : vision et stratégie, profil et structure de gouvernance.
Mais "approcher le développement durable par la seule évaluation, en fixant une grille
d'indicateurs, n'a aucun effet si ces indicateurs ne sont pas rattachés à la réflexion
stratégique et donc à la hiérarchisation des priorités" [BRODHAG 04-3], autrement dit, la
question des indicateurs ne peut être dissociée de celle des critères qui relèvent du débat
sur les fins [VIVERET 03]. Il est donc difficile de développer un reporting environnemental et
social sans le support d'une vision stratégique. Il témoigne qu'un reporting développement
durable avancé passe d'abord par l'approfondissement de l'exercice sur le profil de
l'organisation ainsi que sur ses modes de gouvernance et ses systèmes de management
[TERRA NOVA 03].
Si la mise en place d'indicateurs ne constitue pas à elle seule une stratégie de RSE, elle
peut par contre constituer un premier pas vers l'intégration d'une stratégie de
développement durable dans les entreprises.
8
http ://www.osha-bs8800-ohsas18001-health-and-safety.com
77
contribuer par l'intermédiaire de sa production, de ses modes de gestion et plus
généralement de l'ensemble de ses activités. La question de la responsabilité sociale se pose
très différemment (
)" [GENDRON 04-1].
Nous l'avons vu, les conceptions de la RSE sont très diverses et les mécanismes de mise en
uvre concrète, le sont tout autant. Néanmoins, un consensus semble se dessiner sur les
nouvelles logiques de pensées et de gestion dans lesquelles les entreprises doivent s'inscrire.
3.4.2 Une distance spatiale caractérisée par la non fractalité du développement durable
78
problèmes de manque d'eau dans certaines régions d'Afrique sub-saharienne. En revanche,
pour une même entreprise, mais cette fois implantée dans une région aride, l'enjeu local de
l'eau nécessite une réponse extrêmement ambitieuse et une contribution forte à l'effort
global. Pour une entreprise, les enjeux n'ont donc pas la même implication localement et
globalement.
C'est ce que GODARD et BOUTAUD appellent la non-fractalité du développement durable
[GODARD 96] et [BOUTAUD 04], puisqu'il "ne saurait recouvrir la même réalité et les mêmes
priorités selon les régions".
Progresser sur la voie d'un développement durable, c'est également savoir passer d'un sujet
simple à des dimensions plus complexes, c'est la dimension systémique du développement
durable [BRODHAG 03]. La stratégie de l'IPEC, programme focal sur le travail des enfants de
l'Organisation Internationale du Travail, comporte une phase spécifique "d'analyse de la
situation dans le pays considéré"9, ce qui illustre bien notre propos. Ainsi, pour la zone
Amérique latine et Caraïbes, l'accent sera mis sur l'intégration du travail des enfants dans
les politiques et programmes gouvernementaux, notamment concernant l'éradication de la
pauvreté et l'accès à l'éducation. L'IPEC se concentrera également sur le développement de
programmes de formation qualifiante, efficaces et peu coûteux des adolescents. Par contre,
pour la zone des pays arabes, la priorité sera donnée à l'accélération du développement, à
l'amélioration de la situation et de la santé des femmes et des enfants, et à l'intensification
de la lutte contre la pauvreté [IPEC 04].
Un même sujet peut être tour à tour simple et complexe à la fois. La concertation,
l'innovation et l'intelligence ont toute leur place pour répondre à ces paradoxes.
Cinq niveaux, définissant un champ plus ou moins large, semblent se dessiner [BRODHAG, 04-
3] :
9
http ://www.ilo.org/public/french/standards/ipec/index.htm
79
2. éviter les pollutions directes par les activités de lentreprise et par ses produits,
conformité réglementaire et la maîtrise des responsabilités directes à travers la
gestion des attentes des parties intéressées les plus immédiates, gestion des
risques et des opportunités, notamment par la coopération avec dautres acteurs.
3. responsabilité envisageant les impacts indirects et la préservation de valeurs
doption pour les générations futures (effet de serre, biodiversité) et acteurs
distants (commerce équitable). Il sagit de préserver des intérêts de parties qui
ne pourraient pas rétroagir directement sur lentreprise et de gérer des risques de
long terme.
4. éthique générale sans quune utilité immédiate ou à terme soit identifiée,
raisonnement en termes de valeurs dexistence, recherche de réputation de
lentreprise en phase avec les aspirations profondes de la société.
80
En effet, selon notre analyse, les raisons de l'expression d'une responsabilité sociétale ne sont
pas nécessairement connectées aux types de responsabilités exprimés, notamment en ce qui
concerne les responsabilités éthiques et philanthropiques.
La responsabilité économique ne trouve pas, pour nous, de place dans la responsabilité
sociétale puisqu'elle est l'expression première de la responsabilité des entreprises et se
comprend comme étant "à tout prix", si elle est seule en jeu.
La responsabilité légale, quant à elle, dépend de chaque pays. Le problème est que les pays
ont le choix de ratifier ou non les conventions internationales. Les entreprises peuvent donc
pratiquer un dumping social ou environnemental. Pour éviter cela, le global compact vise, par
exemple, à obtenir l'engagement des multinationales même dans les pays qui n'ont pas ratifié
les conventions. Il y a donc une pression morale, avec l'augmentation des risques de
réputation pour ceux qui ne s'y conforment pas.
Que l'entreprise exprime une ou des responsabilités légales globales, éthiques et
philanthropiques, cela ne préjuge pas nécessairement de la durabilité dans laquelle une
organisation peut s'inscrire, durabilité faible, forte ou encore très forte.
Par contre, la durabilité dans laquelle s'inscrit l'entreprise a un impact direct sur l'échelle de
la RSE. Une durabilité faible correspond a une prise en compte des partenaires directs, où
l'économie reste la priorité, traduit par le niveau 2 de la RSE. Une durabilité forte, qui
considère les impacts indirects des activités des entreprises va correspondre au niveau 3 de
l'échelle. Et enfin une durabilité très forte serait la perspective d'une entreprise éthique, de
niveau 4.
Dans sa vision commune, la RSE correspond au niveau 2 de notre échelle. Mais si, de part la
proposition d'une échelle de maturité de la RSE, l'étendue du champ nous semble plus clair,
sur quels mécanismes de régulation peut-on sappuyer afin daider les entreprises à intégrer
leur stratégie dans une perspective de durabilité équilibrée ou forte ?
3.6 Synthèse : la prise en compte des principes de développement durable par les entreprises
implique la transformation de l'entreprise elle-même
Selon [DUVAL 03], il y a une "opportunité historique majeure à saisir, car le mouvement de la
responsabilité sociale d'entreprise peut être un levier suffisamment puissant pour transformer
la réalité des entreprises et des marchés financiers, et donc jouer un rôle essentiel pour
infléchir le cours de la mondialisation". La mise en place du développement durable nécessite
l'articulation des trois dimensions que sont la dimension spatiale, la dimension temporelle et
la dimension systémique. Ceci implique des approches multicritères donc multiacteurs et
multiculturelles, notre première hypothèse étant que la prise en compte des parties
intéressées est une condition nécessaire mais pas suffisante.
Mais cette articulation demeure problématique [AKNIN 02] [BRODHAG 03] et [LOURDEL 05].
81
La transformation de la réalité de l'entreprise implique nécessairement de la redéfinir, en
d'autres termes, un changement de paradigme. Cette redéfinition de l'entreprise nous semble
sous-tendue à la nécessité de changer les rationalités de l'entreprise afin notamment
d'étendre les champs des rationalités substantive et procédurale.
82
4 Redéfinir l'entreprise
La responsabilité sociétale des entreprises n'est pas sans difficultés ni limites, comme nous l'avons
vu. Mais cela réside également dans le fait que nous nous trouvons confrontés à des incertitudes et
des paradoxes.
Le concept de paradigme est né avec les travaux de Thomas KUHN. Il définit un paradigme
comme étant "un ensemble structuré de théories et de savoir-faire, acceptés par une
communauté scientifique donnée" [KUHN 72]. S'inscrire dans un paradigme de pensée, c'est
donc sélectionner des concepts maîtres de l'intelligibilité (ceux qui sont choisis et ceux qui
sont rejetés) et déterminer les opérations logiques maîtresses [MORIN 99] [HUYBENS 04]. En
bref, le paradigme institue les relations primordiales qui constituent les axiomes,
déterminent les concepts, commandent les discours et/ou les théories" [MORIN 99].
Selon KUHN, un changement de paradigme passe par deux étapes distinctes : la "crise" et la
"révolution". Tout d'abord, des erreurs ou "des anomalies autour du paradigme alors utilisé"
sont mises en évidence, c'est la "crise". Elle est suivie par la perte de validité de l'ancien
paradigme et la prise en compte d'un nouveau, plus adapté : c'est la révolution [NOEL 98].
Pour conforter cela, LE MOIGNE parle même de tectonique des paradigmes : la science ne
83
progresse pas par l'addition de connaissances de manière régulière et linéaire, mais par des
"sauts conceptuels" autrement dit des changements de paradigmes [LE MOIGNE 90]. Or, nous
l'avons vu, notre système actuel a atteint un grand nombre de limites. La nécessité de
"réformer notre système actuel" et de "rompre avec d'anciens systèmes" est claire [FLIPO
04] et [CMED 89], c'est la "crise". 'L''utilisation de ces nouveaux concepts (où l'on comprend
bien développement durable), nécessitera une révolution importante" [GENELOT 92]. Mais,
le développement durable ne peut se concevoir que si l'on parvient à abandonner l'idée
d'une décision optimale, prise sur la base d'un seul critère (la nature sacralisée ou le roi
dollar) et libérée de toutes les contingences des contextes particuliers liés aux cultures, aux
besoins humains, à l'époque, aux différents écosystèmes. C'est donc, dans ce sens, un
paradigme "puisqu'il fait éclater des systèmes de pensées" centrés sur l'économie, avec le
paradigme de l'économisme, ou sur l'écologie seulement, avec celui de l'écologisme (que
nous avons abordés dans un chapitre précédant), en y intégrant une dimension humaine et
en rendant logique l'idée qu'il faut s'occuper des trois en même temps [HUYBENS 04].
Les travaux de MILLET [MILLET 03], se fondent sur l'intégration des préoccupations ayant
trait à l'environnement puis au développement durable dans les entreprises. Dans ses
travaux, il définit 3 statuts au développement durable :
Pas de durabilité
Durabilité faible
84
Le développement durable comme une nouvelle valeur :
Durabilité forte
Selon ses travaux, la transformation vers un développement durable (contrainte -> critère ->
valeur) ne peut pas se faire par de simples modifications des résultats ou des méthodologies
utilisées, mais bien par un changement de paradigme. En effet, l'intégration de la notion de
durabilité dans l'entreprise nécessite, tout à la fois, une évolution des principes, des
organisations et des méthodes ainsi que des produits au sens large de l'entreprise, ce qui
passe par une évolution de la rationalité de l'entreprise afin qu'elle puisse s'inscrire dans une
perspective de durabilité forte.
85
perspective de développement durable. Le champ couvert par ces rationalités ne peut alors
se restreindre aux champs techniques et économiques. Il doit également intégrer des
éléments environnementaux et sociaux ou sociétaux.
Nous proposons de nous référer aux quatre rationalités suivantes [BRODHAG 04-2] :
- Structurelle : la rationalité structurelle recouvre la structure du processus de décision.
Si on létend aux champs couverts par le développement durable, on peut y inclure
lorganisation de la prise en compte du développement durable au sein de lorganisation
: le responsable est-il un opérationnel loin des décisions stratégiques ou la direction est
elle impliquée elle-même au plus haut niveau ?
- Substantive : la rationalité substantive relève de la "substance" et de la "connaissance"
qui guident les résultats dactions dans lunivers du "discours". Elargie aux champs du
développement durable, elle devra intégrer les connaissances relatives, par exemple,
aux impacts environnementaux et sociétaux des activités de lentreprise ainsi quaux
solutions nécessaires pour la réduction de ces impacts10. Ces connaissances sont-elles
présentes au sein de lorganisation et partagées par les acteurs participants à la
décision ?
- Évaluative : la rationalité évaluative se réfère aux objectifs visés par le décideur et aux
critères dévaluation des résultats. Ici aussi, la prise en compte des enjeux du
développement durable exige que lévaluation ne se fasse pas seulement sur le champ
économique, traditionnellement exigé de lentreprise, mais également sur les aspects
environnementaux et sociétaux : quelle est lévolution des impacts environnementaux
de lentreprise (au sens large y compris économique et social) ? Quels sont les objectifs
que lon se donne vis-à-vis de ces impacts et externalités ? Les actions menées ont-elles
permis datteindre les objectifs escomptés ? Les données de lenvironnement doivent-
elles remettre en cause les hypothèses initiales ?
- Procédurale : la rationalité procédurale guide le choix des procédures et de la forme
des prises de décision. Elle se situe au niveau de la prise en compte formelle du jeu
d'acteurs et des procédures élaborées pour les impliquer aux décisions de lorganisation.
Les visions et avis des différents acteurs participant à la décision sont-ils pris en compte
et comment ? Les parties intéressées sont-elles toutes bien impliquées ? Le système de
management est-il formalisé ?
Le développement durable dans les entreprises doit donc prendre en compte simultanément
ces différentes rationalités : les seules rationalités procédurales, structurelles ou
évaluatives nont de véritable sens quà travers le prisme de la rationalité substantive
[BRODHAG 04-2].
10
Pour une typologie plus complète des informations environnementales pour lentreprise
[GONDRAN 01]
86
Les différentes
Rationalité substantive – relève de la
« substance » et de la « connaissance » rationalités
qui guide les résultats dans l’univers du
Rationalité structurelle – recouvre la
discours
structure du processus de décision et donc la
Vision
façon dont s’exercent les 3 autres rationalités
Principes
stratégique Mission
Politique
Stratégie
Rationalité
Objectifs
évaluative –
se réfère aux Le
Information
Mesure objectifs visés et développement
aux critères durable dans les
Amélioration continue d’évaluation des entreprises
Procédure résultats impose la prise
opérationnel Management
en compte
Gouvernance
simultanée des 4
rationalités
Rationalité procédurale –
guide le choix des procédures et
de la forme des prises de
Selon Brodhag et Delchet, 2004
décisions
Une stratégie de développement durable doit reposer sur la maîtrise de lensemble de ces
rationalités (voir figure 8 ci-dessus). En effet, selon les cas, le développement durable est
approché par des systèmes dindicateurs sans se préoccuper des processus et de
lintégration de ces informations dans la structure de décision, les missions et le
management. Il sagit de rationalité évaluative, sans les rationalités procédurales et
structurelles. Certains se cantonnent à un discours général sur la vision et les valeurs qui ne
se traduisent pas de façon opérationnelle, et se positionnent uniquement en termes de
rationalité substantive. Dautres enfin considèrent un management intégré et donc la seule
rationalité procédurale, sans ouverture vers les parties intéressées.
87
Autrement dit, le développement durable implique un élargissement du champ de la
rationalité procédurale par la prise en compte des attentes des parties intéressées ou
parties prenantes, mais ce nest pas suffisant [BRODHAG 04-3]. Se pose en effet toujours le
problème des acteurs faibles ou absents (Cf. le chapitre sur les limites de la théorie des
parties intéressées) qui ne peuvent être pris en compte que par lélargissement de la
rationalité substantive à des considérations non quantifiées en termes économiques.
Il convient néanmoins de préciser que la seule prise en compte de la rationalité substantive,
même dans le cadre d'un champ élargi, est elle-aussi insuffisante. En effet, comme nous
l'avons évoqué précédemment, "les problèmes environnementaux se situent dans un
contexte d'incertitude, d'irréversibilité et de complexité" [FAUCHEUX 95-3]. Il est donc
nécessaire d'adopter une forme plus flexible de modèles de processus de décision
permettant de prendre en compte les problèmes environnementaux globaux. Sylvie
FAUCHEUX met alors l'accent sur la nécessité de développer des méthodes d'aide à la
décision, fondées sur des processus permettant de prendre en compte les trois
caractéristiques évoquées afin d'intégrer au fur et à mesure les avancées de la recherche et
découvertes techniques réalisées. Nous poserons donc le postulat que le développement
durable implique l'élargissement des champs des rationalités procédurale et substantive.
En effet, sans ces réflexions, le risque est que la RSE "s'inscrive dans un paradigme utilitaire
stratégique dans le cadre duquel elle serait essentiellement motivée par la nécessité de
tenir compte des revendications sociales pour améliorer la performance financière de
l'entreprise, autrement dit "good ethics is good business" [GENDRON 00].
88
5 Conclusion de cette première partie : le développement durable et la responsabilité
sociétale pour tenter de répondre à la défaillance du marché
Le postulat central est l'émergence d'un nouveau paradigme en face de celui du marché. Les
imperfections du marché ont suscité des réponses partielles permettant de résoudre au cas par cas
les difficultés. A cela s'ajoute la limite de la puissance publique. La dualité réglementation/marché,
ne fonctionne plus dans la mondialisation sans gouvernance mondiale. Notre première hypothèse est
que la seule prise en compte des parties intéressées est une condition nécessaire mais pas
suffisante pour le développement durable. Elle implique une réciprocité et donc un champ de
coopération notamment pour gérer les biens publics. Il s'agit d'un paradigme capable d'entrer en
compétition avec le paradigme du marché. Mais il devra prouver son opérationnalité en proposant
des processus dont le coût de mise en uvre ne sera pas prohibitif. Il est nécessaire de baisser le
coût de ses transactions en les normalisant.
Le développement durable et la responsabilité sociétale apportent un certain nombre de questions
et de solutions qui font système et qui vont se mettre en tension avec le marché. Il s'agit donc
d'organiser un système généralisé de transaction apte à maîtriser les systèmes complexes, relevant
d'éléments substantifs et procéduraux. La question est celle de l'opérationnalité de ces concepts qui
se construisent notamment dans le cadre d'approches volontaires et en particulier de la
normalisation (multi-acteurs).
89
PARTIE 1
Les conditions d’un développement durable peuvent-elles être atteintes dans la logique
actuelle d’économie de marché ?
Évolution du concept de
Évolution des interactions
développement durable en
développement
intégrant les acteurs
humain/environnement par
économiques que sont les
les théories économiques
entreprises
90
SECONDE PARTIE :
La normalisation : une approche volontaire d'organisation de la
responsabilité sociétale des entreprises
91
92
1 Les enjeux de la normalisation internationale en matière de RSE
Nous avons peu abordé la littérature et les débats théoriques qui permettent de définir la notion de
RSE. Comme pour le développement durable, cette notion est issue d'organisations qui lui donnent
un sens (plus procédural que substantif). Ce sens est donné par des rapports de force, de visions et
de cultures qui s'opposent. La normalisation apparaît alors comme la formalisation des processus de
négociation, permettant l'organisation de la responsabilité. Il convient, dès lors, de se pencher sur
les principales caractéristiques de l'activité normative.
En effet, outre les instruments de régulation publique, tels que l'internalisation des coûts ou encore
la notion de droits de propriété [CRIQUI 05], il existe des instruments de régulation volontaire
s'appuyant sur les pratiques des entreprises, la "soft law", dont les normes volontaires font partie.
Ces dernières ont des origines très diverses. Certaines sont issues d'initiatives d'entreprises
individuelles, comme les codes ou les chartes, d'autres relèvent d'initiatives collectives plus ou
moins concertées, comme des accords sectoriels négociés issus d'un dialogue sectoriel ou encore des
initiatives issues des organismes de normalisation. C'est à ce dernier type de document que nous
allons nous intéresser. Notons qu'il ne faut pas non plus confondre la norme, au sens décrit dans ce
mémoire, avec sa traduction anglaise, le "standard". En effet le standard anglais a un sens beaucoup
plus étendu que la norme française puisqu'il désigne "une règle explicite sans référence à une
autorité" [BRUNSSON 01] et recouvre les notions françaises de normes, étalons (qui désigne une
mesure), et de standard (qui est le résultat d'un fonctionnement acquis).
Ainsi, les normes, au sens volontaires du terme, ont accompagné l'essor du capitaliste depuis la fin
du 19ième siècle et encadrent la moindre activité économique ; elles couvriraient même aujourd'hui
80% du commerce mondial [MATTLI 01]. La Responsabilité Sociétale, nous l'avons vu, est un sujet en
plein développement, que la définition la plus courante assimile à des initiatives corporatives
volontaires à caractère social et environnemental" [GENDRON 04-2]. Il nous semble donc tout à fait
primordial de réfléchir au rôle éventuel que la normalisation peut jouer dans la clarification de ce
sujet.
Bien que les normes nous entourent constamment, il nous semble important de définir
précisément ce qu'est la normalisation. Si l'on se reporte au décret 84.74 du 26 janvier 1984
[JO 84], "la normalisation a pour objet de fournir des documents de référence comportant des
solutions à des problèmes techniques et commerciaux concernant les produits et services qui
se posent de façon répétée dans des relations entre partenaires économiques, scientifiques,
93
techniques et sociaux". Les documents de référence, issus de l'activité normative, sont plus
communément appelés des normes. Selon LELONG et MALARD, une norme est "un document
déterminant des spécifications techniques de biens, de services ou de processus qui ont
vocation à être accessibles au public, résultent d'un choix collectif entre les parties
intéressées à sa création, et servent de base pour la solution de problèmes répétitifs"
[LELONG 00]. Les normes volontaires vont permettre de faciliter l'organisation de la
transaction entre les acteurs, comme nous l'avons évoqué au cours de la première partie.
94
voyait le jour en 1947. Fort de 15 comités nationaux à sa naissance, l'ISO n'aura
de cesse de se développer pour compter, au début des années 2000, plus de 150
membres.
[GALLAND 01] et [PENAN 00] constatent que cette inflation des normes est liée à la
mondialisation des échanges : les échanges interentreprises de même que les liens entre
producteurs de biens (voire de services) et les consommateurs finaux, sont de plus en plus
dépersonnalisés, d'où la nécessité de restaurer une certaine confiance dans les rapports
commerciaux. La normalisation permet donc la mise en évidence des lois du marché.
Cependant, il convient de modérer un peu ces propos au regard des statuts des organismes
de normalisation et notamment en ce qui concerne leur indépendance. Dans certains pays,
tels que la Bolivie, le Maroc, le Sénégal, l'institut de normalisation est une administration
d'Etat, directement rattachée au Ministère de l'industrie. Dans d'autres cas, ils sont
totalement privés, comme c'est le cas pour l'institut de normalisation américain, la BSI,
institut britannique ou encore l'Afnor. Entre les deux, tous les intermédiaires existent.
11
http ://www.afnor.fr
95
Cependant, même pour des organismes tels que l'Afnor ou la BSI, la notion d'indépendance
reste assez relative. Certes l'Afnor n'est rattachée à aucun ministère, ce qui lui permet
d'affirmer son caractère indépendant. Cependant, l'association française de normalisation a
d'une part une vocation de service public étant mandatée et financée par le Ministère de
l'Industrie pour organiser la production de documents normatifs et d'autre part celle d'un
groupe ayant des filiales privées dans les domaines de la formation, du conseil et de la
certification et donc ayant des intérêts dans le développement de ces activités. Cet
organisme a donc une partie de ses activités relevant du domaine public et l'autre du
secteur concurrentiel.
Se pose également la question, malgré les processus de concertation, de la représentativité
des acteurs au sein des commissions de normalisation tant en France qu'au sein des
délégations françaises à l'ISO. En effet, compte-tenu de l'absence de financement des
rédacteurs des normes, seules les entreprises ayant à la fois les moyens et un intérêt
particulier, notamment commercial, peuvent y participer. Nous nous retrouvons donc face à
la quasi absence de PME tout comme de représentants des acteurs faibles. Cependant, un
mouvement est en marche afin d'associer la société civile à l'élaboration des normes. Les
travaux de l'ISO 26000 s'inscrivent dans cette perspective.
Ces rappels historiques permettent de mieux appréhender la normalisation. Mais par delà
l'histoire, certaines questions plus profondes restent en suspens et notamment :
La normalisation apporte t-elle des éléments de réponse au problème de la rationalité
imparfaite ?
Qu'en est-il précisément du lien entre normalisation et économie de marché ?
Et quelle place a l'innovation ?
96
1.1.3 La normalisation : une réponse à la théorie de la défaillance du marché ? Vers le
changement des modes de production et de consommation
Ces externalités sont liées, d'une part, aux modes de production, auxquelles les normes de
procédés, encore appelée normes de systèmes, permettent de répondre, et d'autre part,
aux modes de consommation, touchés par les normes de produits.
Le graphique ci-dessous propose les référentiels pouvant être utilisés dans le cadre des
externalités environnementales.
97
La typologie des normes permettant de répondre au problème des externalités négatives en
matière d'environnement, nous montre la complexité du sujet. Cependant, cela met en
exergue le rôle de la normalisation sur le sujet.
− D'une part, les normes de produit volontaires sont avant tout issues de
référentiels privés et ne sont pas administrées par l'Etat.
− D'autre part, il faut en général compléter les normes de procédé volontairex par
l'étiquetage des produits afin de permettre au consommateur de les identifier.
Mais la question de l'étiquetage et de la vérification du sens porté par l'étiquetage est un
enjeu fondamental aujourd'hui pour la normalisation afin contribuer à la modification des
modes de production et de consommation.
Si la contribution de la normalisation à la résolution du problème des externalités n'est plus
à démontrer, il faut cependant rester prudent, notamment lorsque l'on aborde la question
des normes environnementales et du commerce international.
Le rôle de la normalisation, tel qu'il est décrit sur le site Internet de l'Afnor12, peut se
résumer en cinq points :
12
http ://www.afnor.fr
98
− La normalisation est un outil de politique publique à la réglementation et une
référence pour les marchés publics.
Revenons donc quelques instants sur ce dernier point et notamment le lien qui existe entre
normalisation et innovation, même si nous ne nous étendrons pas sur ce sujet riche en
éléments bibliographiques.
99
1.1.5 Les référentiels normatifs ou normes d'application volontaire
Afin de compléter la définition rapidement citée au début de ce chapitre 1.1, nous pouvons
citer BORRAZ [BORRAZ 04]. Ce dernier précise qu'une norme peur être caractérisée par
quatre attributs :
Il existe en France six catégories de référentiels normatifs, tous par abus de langage
communément appelés "norme", comme l'explique le site Internet de l'Afnor :
100
− Le guide d'application. Il contient des recommandations pour faciliter
l'application d'une ou plusieurs normes existantes par une profession particulière
ou pour un usage particulier. Il peut également contenir une synthèse des points
clefs d'une ou plusieurs normes.
Cependant, consciente du flou qui entoure son activité, l'Afnor a positionné comme axe
majeur de la stratégie française de normalisation [AFNOR 05-2] "rendre plus lisible le
système de normalisation et ses produits, autrement dit :
Même si nous avons brièvement étudié le rôle de la normalisation ainsi que la signification
des termes "documents normatifs", il convient de revenir quelques instants sur le mécanisme
d'élaboration d'une norme afin d'en mieux comprendre la portée.
L'Afnor décrit sept grandes phases dans l'élaboration d'une norme, présentées par le schéma
ci-dessous.
101
Élaboration d’une norm e
hom ologué e
2- La phase suivante correspond à une réflexion fondée sur l'identification des besoins, des
moyens disponibles, des priorités. Elle débouche sur l'inscription du projet dans le grand
programme de normalisation concerné. Aujourd'hui, il existe 14 grands programmes de
normalisation français et notamment un concernant l'environnement.
102
intérêts en jeu et par un processus de recherche de prise en considération des vues de
toutes les parties concernées et de rapprochement des positions divergentes actuelles. Le
consensus n'implique pas nécessairement l'unanimité" [ISO 91].
5- Dans un cinquième temps, le projet de norme est soumis à validation à travers une large
consultation de l'ensemble des partenaires, afin de s'assurer que le dit projet est bien
conforme à l'intérêt général, et ne soulève aucune objection majeure. Cette consultation
correspond pratiquement à une enquête probatoire (d'une durée de 15 jours minimum et 3
mois au maximum), un dépouillement des résultats, l'examen des observations reçues ainsi
que la mise au point du texte définitif.
C'est un processus régi par des règles strictes, garantissant ainsi, dans un contexte donné et
pour un sujet particulier, la pertinence des documents publiés.
Comme le démontre très clairement l'enchaînement des phases d'élaboration d'une norme,
les experts sont la base de sa conception. La normalisation est fondée sur la concertation
des parties intéressées et la recherche du consensus entre experts de différentes origines
sur un sujet donné. L'Afnor est d'ailleurs mandatée par l'Etat pour garantir la participation
des diverses parties lors de l'élaboration d'un document. La concertation des parties
intéressées est donc l'activité première de tout normalisateur.
Or ces mécanismes, caractéristiques de l'activité normative, sont également ceux qui sont
promus dans le cadre d'un développement durable.
La normalisation semble, du moins dans son fonctionnement, légitime pour s'emparer du
sujet de la Responsabilité Sociétale des Entreprises. Mais réfléchir à la légitimité de la
normalisation nous amène à tenter d'analyser les différentes initiatives internationales,
qu'elles soient normatives (au sens français mais aussi anglo-saxon du terme) ou non.
Depuis quelques années, nous l'avons vu dans la première partie de ce mémoire, il y a eu une
prise de conscience de plus en plus grande des problématiques sociales et environnementales,
à l'échelle de l'entreprise. Cependant, force est de constater, comme le fait LAPOINTE, que
"l'engagement corporatif se limite à l'adoption de systèmes de management pour gérer des
enjeux sociaux ou environnementaux spécifiques déterminés sans pour autant fixer d'objectifs
103
de performance spécifiques". Cette prise de conscience et ces nouvelles pratiques
s'accompagnent également d'une certaine "prolifération de codes privés à faible contenu
substantif et sans mécanisme de vérification" [LAPOINTE 04]. Donc, outre la légitimité de
l'ordre du fonctionnement évoquée au paragraphe précédant, la normalisation voit là un
champ parfaitement adapté à son rôle de régulateur des marchés et d'organisateur de
régulation dans un système complexe.
Le contexte
SIGMA Le rapport européen
AA 1000 de 2003 (étude de
SIGMA, VMS, AA 1000
et Q-RES)
GRI
SD 21000
VMS
SA 8000
Q-RES
104
interprétation pratique de la notion, ils participent paradoxalement à entretenir le flou qui
l'entoure, au risque de sa perte de sens" [DAUBIGEOS 04].
Cependant, indépendamment d'un contenu souvent très différent d'un document à l'autre, les
référentiels ont également des statuts normatifs très divers. Il est possible de classer les
différents types d'outils existants selon la logique suivante :
Pour comprendre les différences entre les normes, nous avons placé les documents suivants
sur la figure ci-après.
Nous allons ainsi positionner : - L'écolabel européen, label produit
- Les principes directeurs de l'OCDE (cf. première environnemental, à portée européenne
partie de ce mémoire) - La marque NF environnement, label produit
- Le livre vert de la commission européenne environnemental, à portée française
(idem) - Le sujet du commerce équitable, projet de
- Le global compact (idem) norme au sein d'Afnor
- Le SD21000, guide Afnor pour la prise en - Le label Max Havelaar, label produit relatif au
compte du développement durable dans la commerce équitable
stratégie et le management des entreprises - La GRI, Global Reporting Initiative
- SIGMA, Sustainability Integrated Guidelines for - PEFC, Pan European Forest Council, label relatif
MAnagement, référentiel britannique à la gestion durable des forêts
- AA1000, AA1000 Assurance standard, initiative - FSC, Forest Stewardship Council, autre label
britannique relatif à la gestion durable des forêts
- VMS, Values Management System, référentiel - AS 8000 à 8004, normes de l'institut australien
allemand de normalisation relatif à certaines pratiques en
- Q-RES, Norm and Guidelines for the matière de RSE
improvement of ethical and social performances - SA 8000, référentiel social
of the organisations
105
Approche
OCDE normative
Global AS8000 à 8004
Compact Livre
SYSTEME SD21000
vert
Stratégie/SM
Chartes,
déclarations
SIGMA
Label Max
PRODUIT
Ecolabel
Havelaar
Commerce
NF environnement équitable
PEFC FSC
Approche
normative Initiatives privées
− Tout d'abord, les initiatives normatives sont aussi nombreuses que les initiatives
privées. Le développement durable est un sujet dont se sont emparés les
acteurs de terrain, on citera parmi ces dernières la GRI [GRI 02]. Initié par le
CERES et le PNUE, ce guide de lignes directrices pour l'élaboration d'un rapport
de développement durable a été reconnu comme initiative importante par l'ONU
dans la déclaration de Johannesburg [ONU 02-1], compte-tenu de sa pertinence
et de son application. Il y a donc compétition entre les normes qui sont
négociées dans les systèmes multilatéraux et les normes privées qui s'imposent
par le marché. Cela était déjà le cas avec la norme OHSAS 18001, issue d'une
initiative privée, concernant l'Hygiène, la santé et la sécurité. Elle n'a pas été
reconnue par l'ISO du fait d'une opposition des pays membres de l'organisation
qui considéraient ces questions, comme relevant de la réglementation.
Cependant, la généralisation d'approches intégrées telles que QSE (Qualité
Sécurité - Environnement) donne un avantage à ce document.
− D'autre part, les référentiels les plus nombreux sont ceux portant sur la
stratégie et/ou les systèmes de management. Ils touchent en majorité les
différents champs du développement durable. Il semble que cette partie de
l'activité des entreprises soit celle qui ait aujourd'hui le plus retenu l'attention.
Cependant, la plupart des initiatives à l'origine de ce type de document relèvent
aujourd'hui d'acteurs privés, mis à part le SD21000 porté par l'Afnor et SIGMA
106
auquel la BSI (organisation britannique de normalisation) a pris part, mais
n'était pas porteur du projet (d'où le positionnement à cheval entre initiative
privée et approche normative).
Cette cartographie nous montre à quel point il est aujourd'hui difficile de s'y retrouver dans
la diversité des référentiels. En ce qui concerne ce travail de thèse, nous concentrerons nos
recherches sur les référentiels ayant une approche stratégie/système de management, nos
hypothèses, présentées à la fin de la première partie, se situant dans une perspective de
stratégie d'entreprise.
La normalisation, aussi légitime soit-elle, a donc bien du mal à occuper le champ de la RSE.
Donc finalement comment la normalisation peut-elle dans ce contexte mettre en avant ses
savoir-faire afin d'assurer sa mission autrement dit "simplifier, unifier, spécifier mais surtout
faciliter les échanges" ?
En quoi ses limites intrinsèques peuvent se traduire dans un référentiel touchant au
développement durable ?
Cette légitimité remet-elle pour autant en cause la pertinence de référentiels issus
d'initiatives privées ? Les référentiels existants ont-ils réellement la même approche du
sujet ? Un arbitrage opéré par les instances normatives internationales ne permettrait-il pas
d'éclaircir le tableau dressé ?
L'ISO semble être un des lieux privilégiés pour tenter de répondre à ces nombreuses
questions.
LISO a tout d'abord initié un processus de réflexion sur la Responsabilité Sociétale des
Entreprises. Un rapport de la Commission des Consommateurs de lISO [COPOLCO 02]
concluait qu« une norme ISO de système de management pour la responsabilité sociétale
était tout à la fois souhaitable et réalisable du point de vue des entreprises, du personnel,
des citoyens, de la communauté et du gouvernement ». En septembre 2002, le Technical
Management Board (TMB) de lISO approuvait la résolution 78/2002 mettant en place un
groupe consultatif stratégique (SAG) sur la Responsabilité Sociétale : « pour déterminer si
107
l’ISO devait développer des outils dans le domaine de la responsabilité sociétale des
entreprises, et dans cette éventualité la portée du travail et le type d’outil ».
Ce groupe, qui a répondu à la question posée par l'affirmative, a également fait des
recommandations le 30 avril 2004 [SAG ISO 04] touchant le contenu et l'application de la
future norme en matière de RSE.
− il doit être de type pratique pour organiser notamment les relations avec les
parties intéressées
108
relève pas du politique et reconnaître la compétence du BIT", Bureau International du
Travail, et de ses structures paritaires pour le volet social.
Ce dernier point concernant les relations entre approches volontaires et réglementation est
tout à fait essentiel. Il avait également été soulevé par la Confédération européenne des
syndicats qui sinquiétait, dans sa réponse au livre vert de la Commission Européenne, de
voir la RSE devenir un substitut à la réglementation ou à la législation concernant les droits
sociaux ou les normes environnementales [CAPRON 04].
Mais cette dernière recommandation traduit une réalité très concrète autrement dit la
réactivité des initiatives privées par rapport à celle des organisations internationales. En
effet, le système multilatéral international se construit trop lentement vis-à-vis des
problèmes qui se posent au niveau international, et les institutions internationales ont
tendance à compter sur les approches volontaires pour leur ouvrir la voie. Le mécanisme de
négociation coopérative qui a abouti à lémergence du développement durable comme
concept qui tente de rapprocher les intérêts de lenvironnement et du développement
[BOUTAUD 02] et les partenariats entre les acteurs publics et privés illustrent tous deux ce
que certains ont qualifié de « diplomatie des réseaux » [METZL 01]. Ainsi, associations,
scientifiques, entreprises, syndicats et collectivités locales
participent, avec les
représentants des Etats, aux réflexions, négociations internationales et à la mise en uvre
de solutions. Mais le fonctionnement des réseaux nécessite des systèmes dinformation ou
de transaction nouveaux [BRODHAG 04-4]. Pour cela des outils dautoévaluation, des
systèmes dindicateurs de développement durable côtoient des systèmes de management ou
des visions nouvelles pour les stratégies dentreprise. Les outils qui simposeront devront
moins leur succès à leur légitimité politique ou à leur pertinence technique quà leur
capacité de développer un réseau dalliances qui ressemble fort aux réseaux hybrides
décrits par la sociologie de linnovation [CALLON 91].
La tâche dévolue à l'ISO est donc complexe. Les travaux d'élaboration de la future norme en
matière de RSE ont débuté en mars 2005 et doivent s'achever au printemps 2008 avec la
publication de l'ISO 26000. Les travaux de normalisation vont bien évidemment s'appuyer sur
les documents déjà existants et notamment le guide Afnor SD21000. Dans cette perspective,
nous avons également participé à la comparaison de cinq référentiels européens en matière
de stratégie de RSE et de management, afin de mettre en exergue les points clefs et les
différentes approches existantes du sujet.
109
110
2 La comparaison des référentiels en Europe : vers un système global en matière de RSE
Fin 2003, a été publiée une étude portant sur la comparaison de quatre référentiels européens en
matière de RSE [COM 03] : SIGMA (GB), AA1000 (GB), Q-RES (Italie) et VMS (Allemagne). La France,
qui n'est pas en reste dans ce domaine avec son guide "SD21000, guide pour la prise en compte du
développement durable dans la stratégie et le management des entreprises" [AFNOR 03] publié en
mai 2001, sest inscrite dans la perspective de cette étude. LEurope se construit économiquement,
politiquement mais aussi scientifiquement avec la collaboration déquipes de recherche, ayant la
capacité de proposer une vision commune et dans le cas présent de comprendre ses différences et
points dappuis pour mieux collaborer sur la scène internationale, notamment dans le cadre de lISO
[DELCHET 05]. Revenons donc quelques instants sur chacun des référentiels étudiés.
2.1 Le SD21000
Le guide SD21000, guide pour la prise en compte des enjeux du développement durable dans
la stratégie et le management de l'entreprise, a été élaboré par un groupe de travail
entreprises et développement durable, crée par lAfnor en 2000, afin de faire émerger un
consensus sur les objectifs et les moyens devant être mis en uvre par les entreprises pour
intégrer ce concept. Ce groupe, présidé par M. Christian BRODHAG, Directeur de recherche
à lEcole des Mines de Saint Etienne, a ainsi proposé des lignes directrices à destination des
entreprises après plus de 18 mois de travail.
Ce groupe de travail a été constitué dans le strict cadre de la normalisation, autrement dit
avec les parties intéressées représentatives de la thématique. Ce groupe, dont certains
membres sont cités sur la figure 13 ci-dessous, est caractérisé par la pluralité des acteurs :
de grands groupes industriels, des agences de notation, des syndicats, les représentants du
patronat, ceux d'institutions, des collectivités, des ONG
111
Q u e lq u e s m e m b re s d u g ro u p e
d e tra v a il S D 2 1 0 0 0
Le SD21000 a été publié sous la forme d'un fascicule de documentation, conformément aux
processus décrits au sein d'Afnor [AFNOR 05-1]. En effet, comme le souligne Alain JOUNOT
[JOUNOT 04], dès l'origine, les membres du groupe de travail ont choisi, à 80%, de ne pas
donner le statut de norme à ce document. Cette orientation a été prise afin d'éviter un
amalgame entre le document et une démarche de certification.
Cependant, et compte-tenu du sujet, Afnor a particulièrement veillé à ce que l'ensemble
des intérêts de la société soient représentés dans les travaux du groupe, tout au long du
processus d'élaboration du SD21000 et notamment par l'organisation d'un large débat public,
élément nouveau et original, via la mise en ligne, pendant quatre mois, sur le site Internet
de l'Afnor d'une première version du document [JOUNOT 04]. Les commentaires ont été
intégrés pour arriver à une version définitive, validée selon le processus d'une véritable
norme par le groupe "entreprise et développement durable". Le guide SD21000 a donc été
très clairement élaboré avec le consensus d'un grand nombre d'acteurs prêts à s'impliquer
avec l'Afnor sur ce sujet, autrement dit dans le respect des valeurs et des principes de la
RSE.
Le processus proposé, qui a obtenu la validation de l'ensemble des acteurs, a pour objectif
dencourager les entreprises à prendre en compte les enjeux de développement durable
dans la détermination de leurs stratégies. Le SD21000 vise à répondre à deux
problématiques [BRODHAG 04-3] : la première est daider lentreprise à identifier une
stratégie prenant en compte les enjeux du développement durable et la mettre en uvre.
La seconde est dorganiser un système de transaction permettant à lentreprise dorganiser
112
ses relations stratégiques avec les parties externes et de mettre en place des actions sur les
enjeux jugés significatifs.
Le guide SD21000 ne remet pas en cause les exigences de formalisation des pratiques
managériales de lentreprise introduites par les normes type ISO 9001 ou ISO 14001,
notamment. Cependant, la prise en compte du développement durable doit amener la
direction des entreprises à intégrer, dans le système de management, des valeurs et
principes qui nétaient pas forcément pris en compte auparavant.
Lapproche du SD21000, décrite par la figure 14, vise, dans un premier temps, à identifier
les enjeux stratégiques. Pour actualiser ses principes et pratiques de gouvernance,
lentreprise doit faire preuve dune ouverture et une prise en compte responsable de ses
parties intéressées, au-delà de ses parties intéressées traditionnelles que sont les
actionnaires, les clients et les salariés. Une fois ces parties intéressées identifiées, le guide
SD21000 propose lidentification, dune part, de leurs besoins et attentes et, dautre part,
des besoins et attentes de lentreprise vis-à-vis de ses parties intéressées afin dinitier
déventuels partenariats, supposés permettre une meilleure prise en compte du
développement durable. Cependant, aux enjeux portés par les parties intéressées,
sajoutent des enjeux qui ne sont pas directement portés par des acteurs, mais qui doivent
être pris en compte : principes universels, intérêts des acteurs faibles ou absents, enjeux
environnementaux globaux (renforcement de leffet de serre, par exemple, pression sur les
ressources fossiles, etc.), considérations liées au commerce équitable, conventions ou
accords multilatéraux, etc. afin de répondre aux limites de la théorie des parties prenantes.
Une fois lensemble de ces enjeux identifiés, le SD21000 demande à lentreprise dévaluer
les risques et les opportunités qui y sont liés, afin de faire émerger les enjeux significatifs.
Lentreprise devra ensuite sappuyer sur ces enjeux significatifs pour dégager sa vision et
ses valeurs puis élaborer ses stratégies et sa politique. Elle pourra réaliser des arbitrages
entre certains enjeux et ne pas prendre en compte tous les enjeux ayant émergé. Dans ce
cas, elle devra justifier son choix de façon claire, notamment vis-à-vis de ses parties
intéressées. Ces stratégies et politiques ayant été définies, lentreprise doit alors élaborer,
mettre en uvre puis suivre un plan dactions visant à répondre à ces enjeux, selon les
méthodes classiques de management, dans une logique damélioration continue.
113
Le référentiel français SD21000, Principes de la
mai 2003
démarche SD21000
Issu du consensus des acteurs
du domaine
Centré sur la notion d’enjeu de
développement durable
Identifier et
comprendre
leurs attentes Identifier les
enjeux portés Identifier
Identifier les par les parties les autres
parties intéressées facteurs
intéressées
− Le guide SD21000 n'est pas un outil de gestion des parties intéressées, car il
existe des enjeux de développement durable sans partie intéressée autrement
dit portés par des acteurs faibles ou absents.
− Le guide SD21000 est en réalité une aide à la réflexion stratégique qui permet
d'identifier les enjeux "significatifs" et de mettre en place une démarche de
progrès grâce, notamment, à la maîtrise des relations avec les parties
intéressées, l'intégration des systèmes de management et d'information.
114
2.1.3 La position française dans la perspective de l'ISO
L'histoire ne dit pas encore si ces positions seront retenues lors des réunions internationales
organisées par l'ISO.
13
Des éléments complémentaires sur les positions des différents acteurs en matière de certification
de la RSE sont consultables dans le rapport de l'ORSE : la certification des informations sociales et
environnementales, mai 2004, téléchargeable sur http://www.orse.org
115
La question de la certification est donc centrale puisqu'elle touche à la fois la véracité des
affirmations et la valorisation des pratiques. Elle ne peut donc être passée sous silence
même si la décision internationale semble claire en la matière.
La certification est une activité par laquelle un organisme reconnu, indépendant des parties
en cause, donne une assurance écrite qu'un produit, processus ou service est conforme à des
exigences spécifiées14. En ce qui concerne la responsabilité sociétale, compte-tenu de sa
dimension stratégique, si certification il y avait, elle toucherait a priori plus un processus
qu'un produit ou un service, comme c'est déjà le cas pour la démarche environnementale
suivant l'ISO 14001. Or, force est de constater que même si la certification
environnementale permet de s'assurer d'une démarche de l'entreprise en la matière, elle ne
dit rien en ce qui concerne les résultats. En effet, la certification ne porte que sur la mise
en uvre des recommandations et passe sous silence la pertinence. "Si bien qu'une
entreprise qui enfreint certains règlements environnementaux, au chapitre de ses effluents
par exemple, peut tout de même obtenir la certification ISO 14001 si elle démontre au
registraire que son système de gestion respecte les exigences contenues dans la norme"
[GENDRON 05]. Il en est de même pour la certification qualité : "Les clients précisent qu'ils
peuvent avoir une présomption favorable vis-à-vis de fournisseurs certifiés ISO 9001, mais ils
rappellent que cette certification ne suffit pas à garantir que les caractéristiques exigées
seront respectées" [ADEME 04].
Or en matière de développement durable, nous l'avons vu, nous ne pouvons nous contenter
des seuls processus [BRODHAG 04-3]. Alors, "Certes, il ne faut pas mésestimer la nécessité
de mettre en place des systèmes propres à associer des principes éthiques et un mode de
fonctionnement ouvert. Mais la recherche du label développement durable viendrait
remplacer la recherche des solutions et des résultats en matière d'usage des ressources"
[BRODHAG 04-4].
Nous pourrions donc envisager, afin d'éviter les travers de la seule prise en compte des
processus, un mode de certification novateur, plutôt centré sur les résultats et s'appuyant,
pourquoi pas, sur des mécanismes tels que ceux de l'évaluation extra financière. Là,
l'histoire reste encore à écrire.
Mais penchons nous pour l'instant sur le contenu de certains documents présents sur la scène
de l'ISO, avec la comparaison des référentiels européens et des éventuelles convergences
entre les documents.
14
Définition donnée par Afnor sur son site Internet http://www.afnor.fr
116
2.2 Différents documents européens et différentes conceptions
Une étude a été menée durant lannée 2004, sous légide de la DG Entreprise de la
Commission Européenne afin de déterminer les éléments de convergence entre différents
référentiels en matière de RSE [COM 05]. Les résultats de cette étude ont également fait
l'objet d'un article [DELCHET 05]. L'étude a porté sur la comparaison de cinq référentiels :
- SD21000 (France)
- Q-RES (Italie) [CELE 04]
- AA1000 (GB) [ACCOUNTABILITY 03]
- SIGMA(GB) [SIGMA 99]
- VMS (Allemagne) [VMS 01]
Chacun des référentiels a été étudié en détail. Le tableau présenté ci-dessous permet de
décrire un peu plus spécifiquement les contextes à lorigine des différents documents.
117
SD21000 SIGMA, Sustainability Integrated AA1000 VMS, Q-RES,
Référentiel
Guidelines for Management Values Management System Towards a Quality standard for
the Social and Ethical
RESponsability
Pays France GB GB Allemagne Italie
AFNOR (Association BSI (British Standard Institute), AccountAbility, organisation Le centre d'éthique des Le centre d'éthique et
Organisme porteur
Française de Forum for the future et professionnelle internationale affaires de l'université de d'économie (CELE) de
du projet
NORmalisation), via une AccountAbility ainsi que le depuis 1999 Constance l'université de Castellanza
commission de Département du Commerce et de
normalisation l'Industrie Britannique (DTI)
PCL, Rabot Dutilleul, Marks & Spencer, Jaguar
Les mêmes que SIGMA, mais L'aéroport de Franckfort, Glaxowelcome, ENEL
l'appliquent
Entreprises
essentiellement)
- une approche - Une approche en 5 capitaux, - Le dialogue avec les parties - Référentiel assez court, - Fondé sur le contrat
stratégique centrée sur traduisant les impacts des intéressées traduit en plusieurs langues social et donc une approche
Principaux atouts
les enjeux de organisations - Sappuie sur des pratiques - Approche très systémique tout à fait pragmatique des
développement durable - L'exercice du "rendre- daudit déjà bien rodées parties intéressées
- un véritable compte" selon les lignes - Une bonne reconnaissance sur - Sappuie sur la
consensus national directrices d'AA1000 le plan international notation du capital réputation
- De nombreux outils à l'appui - Porté par SIGMA
Tableau 4 : tableau récapitulatif des caractéristiques et atouts de cinq référentiels européens,[DELCHET 05]
Cette étude sappuyait également sur le travail effectué lannée précédente par les quatre
partenaires initiaux porteurs de SIGMA, Q-RES, AA1000 et VMS et publié dans un rapport :
Developing a European CSR management framework cité précédemment.
Quatre éléments de comparaison, tirés du rapport initial, ont servi de base à
létude comparative :
− Les outils associés (nous ne reviendrons pas sur ce point dans ce mémoire de
thèse, pour plus de détails, se référer directement au rapport du projet [COM
05].
119
Les étapes génériques
incontournables du processus
120
6 Révision des valeurs, de la vision et de la politique. Cette formalisation va compléter la
première étape dans le respect des process des étapes 2 et 4. Nous sommes dans le
cadre d'un processus apprenant.
7 Définition du plan dactions et mise en uvre. Cette étape est clairement une étape
opérationnelle. Les actions éventuelles sont évaluées, leur coût, leur faisabilité, les
ressources (internes et externes) nécessaires, les objectifs précis. La mise en uvre
dun système de management adéquat fait également partie des « actions ». Afin que
les étapes 6 et 7 aient véritablement du sens, un processus rétroactif est nécessaire et
ainsi faire converger lidéal et le faisable.
8 Vérification. La vérification permet destimer lécart entre les objectifs et les résultats.
9 - Reporting et communication. Cette dernière étape permet à lentreprise un retour
pertinent dinformation auprès de ses parties intéressées et permet également les
revues de directions (incluant les résultats opérationnels de létape 8).
Notons que ce schéma ne traduit pas en détail la prise en compte des dernières phases.
Celles-ci sont assez peu explicitées, en particulier celles concernant le reporting, prises en
compte par la GRI qui fait référence, pour les cinq référentiels étudiés.
Ce processus se déroule selon une démarche damélioration continue. En effet, les enjeux
sont nécessairement liés à un contexte et une période donnée, compte-tenu des caractères
incertains, irréversibles et complexes évoqués au cours de la première partie. Il convient
donc de réévaluer régulièrement à la fois les enjeux et les attentes de ces parties
intéressées afin dadopter la stratégie la plus pertinente possible.
La figure 16 nous permet de comparer les différents référentiels selon la trame générique
comme. Les cases laissées blanches signifient que l'étape correspondante nest pas
mentionnée dans le référentiel.
Les pavés recouvrant plusieurs cases, comme létape 3 de SIGMA concernant la
planification, signifient que les étapes ont été mentionnées mais regroupées au sein d'un
même paragraphe ou chapitre dans le référentiel. Les numéros précisent les enchaînements
proposés par chacun des référentiels.
121
C o m paraiso n de 5 référen tiels
europ éen s en m atière d e R S E
0 Princ ip es d e
gou ve rna nc e 1
Eth ic al v is ion
3 révision des
5 ob jec tifs lié s valeurs et d e 1
au x e njeu x la vision cod ification
6 plan d’action
et m is e en 3 2 2
4 3 4
oeu vr e de live ry c om m un ic a tion a ccoun tin g
C om m un ic ation e m be dd in g
im plem e ntation
and training
8
com
m u ni 5 4
7 V erification e va lu a tion
catio S u pp ort an d c ontrol
n 4 3
et 3 A s s uranc e
M on itor,
re po re view an d E xte rn al an d re portin g
6 5
rting re port c om m u nica tion M anag em e nt R ep orting a nd
re view as s u ran ce
Figure 16 : positionnement des différents référentiels européens sur le processus générique [COM 05]
Cette synthèse permet clairement de distinguer trois approches :
123
transparence et une éthique des processus. Pour cette approche plus
académique encore, la responsabilité sociétale des entreprises sexprime
nécessairement à travers le mode de gouvernance et des règles déthique
claires [WIELAND 03].
124
3 Conclusion : le paradoxe de la normalisation de la responsabilité sociétale des entreprises…
ou comment encadrer des visions diversifiées voire profondément opposées
125
PARTIE 2
L’intégration du développement durable dans les entreprises : l’analyse et la comparaison des
référentiels existants en matière de RSE permet de mettre en évidence 3 visions de la RSE
PARTIE 3
Le développement durable et les entreprises : avantages et limites d’une étude sur les PME
Hypothèse 1 : les PME ouvertes sur leurs parties intéressées ont une meilleure
performance globale que celles centrées sur les seules parties intéressées
traditionnelles
Hypothèse 2 : si la prise en compte des parties intéressées est une condition
nécessaire, elle n'est pas suffisante pour intégrer les enjeux de dd
PARTIE 4
Résultats des expérimentations, validation ou non des hypothèses de recherche et limites du
travail
126
TROISIEME PARTIE :
Comment répondre à cette nécessité d'aider les entreprises, et en
particulier les PME, à prendre en compte les enjeux du
développement durable en suivant les recommandations du guide
SD21000 ?
Proposition d'une méthodologie
127
128
1 Une centaine de PME constitue notre échantillon expérimental : avantages et limites du
choix de PME
Au cours des deux premières parties de ce mémoire de thèse, nous avons abordé le thème du
développement durable et des entreprises, en général. Cependant, Alain LAPOINTE et Corinne
GENDRON notent la troublante discrétion pour ne pas dire absence, de la PME autant dans le
discours que dans la pratique de la RSE [LAPOINTE 04], alors que ces dernières représentent 99,8%
des entreprises en France, environ 53% de la valeur ajoutée, 41% des investissements, et 30% des
exportations. Les pouvoirs publics, qui ont aujourd'hui pris conscience de l'importance de
l'intégration de cette notion par les PME, ont décidé de les encourager à aller sur ce chemin,
comme le montre cet extrait de la stratégie française de développement durable [SNDD 03] :
Objectif 2 : aider les entreprises, notamment les PME, à prendre en compte individuellement et
concrètement le développement durable.
Les petites et moyennes entreprises (PME) nont généralement pas la compétence interne suffisante
pour conduire seules des démarches pertinentes de développement durable. Leurs organismes
consulaires, chambres de commerce et dindustrie tout particulièrement, ont un rôle majeur à
jouer de sensibilisation et de conseil. LEtat et les collectivités territoriales pourront soutenir les
démarches des PME, notamment financièrement. Les normes et référentiels seront adaptés pour les
plus petites entreprises.
129
Plan d’actions :
- consacrer une partie du dispositif daides publiques aux PME pour les conduire à intégrer le
développement durable dans leurs stratégies ;
- inciter les organismes consulaires à organiser auprès des PME et des très petites entreprises (TPE)
des campagnes de sensibilisation et dapports de conseils spécialisés pour lintégration du
développement durable ;
- amplifier le rôle dexpertise, de sensibilisation et de diffusion des bonnes pratiques de lADEME
vers les entreprises ;
- développer la mise en place des systèmes de management environnemental des entreprises selon
la norme ISO 14001 ou le règlement européen “eco-management and audit scheme (EMAS),
notamment via des actions collectives et des guides sectoriels ;
- finaliser la démarche de type " lignes directrices " SD21000
Mais aider les PME à intégrer le développement durable passe par la connaissance et la
compréhension de leurs spécificités.
Au singulier, on parlera soit de petite soit de moyenne entreprise alors qu'au pluriel, on peut
parler de Petites et Moyennes Entreprises. Le sigle PMI quant à lui, signifie Petites et
Moyennes Industries et constitue un sous-ensemble sectoriel des PME. Dans nos travaux, nous
choisirons de n'utiliser que le sigle PME.
130
Les très petites entreprises TPE Moins de 20 salariés
Les petites entreprises PE De 20 à 49 salariés
Les moyennes entreprises ME De 49 à 499 salariés
Tableau 5 : classification des PME selon la taille, par le secrétariat d'Etat aux PME
Mais cette définition diffère de la vision européenne où, sont considérées comme PME les
entreprises employant moins de 250 personnes (en équivalent temps plein annuel) et
dont, soit le chiffre d'affaires annuel est inférieur ou égal à 40 millions d'€ (262,4 MnF),
soit le total de bilan n'excède pas 27 millions d'€ (150,1 MnF) et qui ne sont pas
détenues à hauteur de 25% ou plus (capital ou droits de vote) par une ou plusieurs
entreprises ne correspondent pas à cette définition.
Tableau 6 : classification des PME selon la taille, par l'observatoire européen des PME
Dans notre étude de terrain, nous nous appuierons sur la définition française des PME.
Selon l'INSEE et le répertoire SIRENE, il existait 3 161 700 entreprises en France au 1er
janvier 2001, dont 2 443 362 appartenant au champ ICS (Industries, Commerce, Services).
Sont exclues : les entreprises agricoles, les entreprises sylvicoles, les entreprises de la
pêche ainsi que les entreprises financières.
Parmi les entreprises du champ ICS, on dénombre (source INSEE) :
Nombre de salariés Nombre d'entreprises % du total
0 1 215 724 49,75
1à9 1 053 043 43,10
10 à 49 146 702 6,00
50 à 199 21 670 0,89
200 à 249 1 454 0,08
Total PME 2 438 593 99,80
250 et plus 4 769 0,20
Total 2 443 362 100,00
131
Il est à noter qu'une part non négligeable des PME n'est pas autonome mais appartiennent à
un groupe. Des études réalisées par l'INSEE montrent qu'en 1998, une PME sur 4 dépend d'un
groupe, et que les 2/3 des entreprises de plus de 100 salariés font partie d'un groupe.15 Mais
outre les chiffres, que recouvre également ce sigle ?
− Son dirigeant. Olivier TORRES affirme même que "comprendre une PME, c'est
d'abord comprendre son dirigeant. Qui est-il ? Que veut-il ? A quoi croit-il ?"
− Sa taille.
− Son secteur d'activité qui a des conséquences variables en matière de
développement durable.
Outre ces critères discriminants, Olivier TORRES propose également une distinction entre la
PME managériale, caractérisée par la formalisation de ces modes de décision et de ces
pratiques traduite par une approche stratégique, et la PME classique où règnent l'intuitif,
l'informel et le pratico-pratique [TORRES 03-2]. "La PME managériale est en rupture avec son
homologue classique sur bon nombre de points" comme cela est présenté sur le tableau ci-
dessous.
15
Source INSEE
132
La PME classique La PME managériale
Les attributs principaux L'intuitif Le planifié
Le processuel Le procédural
L'oral L'écrit
La personnalisation La décentralisation
L'individuel Le collectif
L'implicite L'explicite
L'informel Le formel
L'isolement L'ouverture
La matérialité L'immatérialité
Attitude du dirigeant à Le dirigeant cherche à conserver les Le dirigeant accepte de remettre en
l'égard des spécificités de la spécificités de gestion de sa PME cause les spécificités de gestion de sa
gestion de sa PME PME
Types de prestations de Conseil de faire, opérationnel Conseil de faire-faire, stratégique
conseil recherchée
Référence théorique Paradigme de la spécificité Hypothèse de la dénaturation
Les auteurs vont même jusqu'à dire que "la PME managériale est l'antithèse de la PME
classique". Le rapport au conseil et la nature de la prestation sont bien différents selon les
types de profils. La PME classique est clairement le paradigme de la spécificité alors que la
PME managériale est en fait cette grande entreprise miniature même si bon nombre de
chercheurs réfutent cette théorie, c'est l'hypothèse de la dénaturation.
C'est également un aspect de la spécificité des PME sur lequel nous reviendrons dans
l'analyse des résultats, du fait du recours au conseil dans notre expérimentation terrain.
Mais au-delà ces différences, et outre les seuls critères de nombre d'employés et de chiffre
d'affaires, il existe des caractéristiques communes constituant les PME.
L'univers des PME est difficile à appréhender dans sa globalité car il comporte de nombreux
facteurs. Cependant, selon [JULIEN 97] certains points communs peuvent être identifiés tels
que :
133
supérieur) regroupant tous les caractères de la PME autour d'un mécanisme fédérateur, la
proximité, et faisant de ce mécanisme, la condition nécessaire au fonctionnement classique
de la PME" [TORRES 02].
La gestion des PME est vue comme mix de proximité [TORRES 00] [TORRES 03-1].
Ces caractéristiques sont porteuses d'inconvénients mais également d'atouts sur lesquels il est
possible de s'appuyer en matière d'intégration du développement durable. Parce
qu'effectivement, le développement durable dans les PME est porteur d'enjeux pour la
Société, pour les territoires d'implantation mais aussi pour les PME elles-mêmes.
1.2 Les PME et le développement durable : de la pertinence d'un échantillon de PME pour
tester nos hypothèses
Le développement durable représente également des enjeux pour les PME, même si elles
n'en ont pas toujours conscience. Ces enjeux, selon le guide SD21000 [AFNOR 03], peuvent
être regroupés selon qu'ils sont :
Stratégiques :
134
vague de la RSE (
) a déjà commencé à déferler le long de leur chaîne de la
valeur (
). Les PME intégrées à ces chaînes de la valeur devront alors non
seulement être en mesure d'intégrer les principes de la RSE mais également d'en
rendre compte de manière crédible" [LAPOINTE 04].
− Une gestion plus attentive et globale des risques intégrant les aspects
environnementaux et sociaux de ces activités afin de prévenir et de gérer les
risques d'atteinte à l'image et les conséquences financières d'éventuelles
atteintes à l'environnement.
Les enjeux du développement durable pour les PME sont donc nombreux. Il paraît de ce fait
intéressant d'essayer de les aider dans la construction de leur stratégie de responsabilité
sociétale. Cependant, les enjeux touchent également les territoires d'implantation.
Il existe un lien très fort entre les PME et le territoire qui les accueille. Christine CALMELS-
VIRON parle même d'interdépendance entre les territoires et le tissu de PME [CALMELS 04].
Pour les territoires d'implantation, la prise en compte du développement durable dans la
stratégie des PME implantées est un gage de durabilité et d'attractivité du territoire, dans
les domaines sociaux et environnementaux.
16
Enquête IPSOS réalisée en avril 2004 pour le compte de la CGPME auprès d'un échantillon de 1010
personnes de 15 ans et plus.
135
1.2.3 Des enjeux pour la Société
Malgré cela, il peut paraître surprenant que l'on souhaite s'intéresser aux PME en matière de
RSE. Il semble, d'une part, qu'il soit plus facile d'intégrer le développement durable dans la
stratégie des grandes entreprises que dans les PME, et d'autre part, qu'il y ait plus d'enjeux
primordiaux à l'échelle globale au sein des multinationales. Cependant, même si
effectivement ces a priori ne sont pas dénués de sens, cela ne signifie pas qu'il ne soit pas
important et intéressant de travailler à l'échelle des plus petites structures.
D'une part, les PME constituent 99,8% des entreprises françaises et ont un poids considérable
dans l'économie. Selon l'INSEE, elles représentent de l'ordre de 53% de la valeur ajoutée,
41% des investissements, et 30% des exportations. La seule intégration des principes de
développement durable dans les multinationales ne permettra donc pas de régler les
problèmes auxquels nous sommes confrontés tant à l'échelle globale qu'à l'échelle locale. La
responsabilité des PME dans ce domaine est donc claire.
D'autre part, les PME touchent 60% de l'emploi, soit un foyer sur trois. Cela représente une
capacité indirecte de sensibiliser des citoyens.
Et enfin, un des défis posés est l'organisation des transactions sur les enjeux de
développement durable le long de la chaîne de la valeur. Or, cette chaîne de la valeur est
constituée de PME et de grands groupes. En effet, les PME subissent les exigences de leurs
donneurs d'ordre ce qui nécessite de poser le problème des relations mutuellement
bénéfiques.
La prise en compte du développement durable par les PME représente donc un enjeu pour la
Société.
Reste à analyser quels vont être les freins ou les points d'appuis opérationnels, qu'il convient
de prendre en considération pour mener à bien notre expérimentation, ainsi que la
problématique concrète qu'ils génèrent.
1.3 Des défis de l'intégration des enjeux de développement durable pour une PME… aux
questions de recherche
Si aujourd'hui, le développement durable semble l'apanage des grandes entreprises, cela est
dû au fait que certaines des spécificités des PME constituent des handicaps dans
l'intégration de des principes de celui-ci.
En effet, les PME n'ont pas les mêmes moyens que ceux des grandes sociétés, qu'ils soient
humains (en terme de ressources, de services, de disponibilité ou de compétences) ou
financiers, ce qui n'est pas sans conséquences en matière de développement durable :
− Tout d'abord, les PME ont une mauvaise connaissance, voire méconnaissance du
sujet. Elles présupposent souvent que du fait de leur petite taille et de leur
136
faible capacité de production, comparées aux grands groupes, elles ne sont pas
concernées par le sujet. Elles ne sont pas non plus au fait des aides et appuis
dont elles pourraient bénéficier dans ce domaine.
− Lorsqu'elles ont pleinement conscience de leur responsabilité sur les trois volets
du développement durable, les PME rencontrent malgré tout des difficultés dans
l'identification des enjeux à prendre en compte.
− Enfin, elles ont une moindre capacité à identifier les opportunités nouvelles que
peut générer le développement durable [CAMELS 04].
A ces problèmes de moyens, s'ajoute une plus grande vulnérabilité aux risques due à une
moindre diversification (marché local, mono activité
) et une anticipation limitée.
Pour la Commission Européenne, "la responsabilité sociale des entreprises est une notion
assez complexe qui, développée à l'intention des grandes sociétés, n'est sans doute pas
l'expression la mieux choisie pour la communication avec les PME, ou leur mobilisation"
[COM 04-1]. Cependant, tout n'est pas seulement une question de vocabulaire. A ces
handicaps s'opposent des atouts indéniables qui facilitent l'appropriation du développement
durable :
− Une autre caractéristique des PME présentant un atout est leur implication
locale. En effet, le développement durable sous-entend, nous l'avons vu dans la
seconde partie de ce mémoire, la prise en compte des parties intéressées. Les
liens de proximité avec le territoire facilitent l'organisation d'une réflexion avec
les partenaires locaux.
137
Caractéristiques Handicaps Atouts
Assise locale • Plus grande vulnérabilité aux • Liens étroits (physiques,
risques culturels et affectifs) avec le
• Moindre participation aux territoire
initiatives de développement • Relation avec les acteurs du
durable territoire inscrite dans la durée
• Le dirigeant est lui-aussi un
acteur du territoire, il se sent
concerné
Organisation • Horizon de court terme • Implication du dirigeant dans la
centralisée • Manque de recul et démarche
d'anticipation • Cohésion interne autour du
• Peu de temps dédié à la projet
réflexion stratégique et de
formalisation
Faible • Limites de compétences • Capacité à mobiliser toute
spécialisation • Méconnaissance de la l'entreprise (peu de barrières
législation, des programmes fonctionnelles, coordination
d'appuis et des solutions simple et informelle)
disponibles • Flexibilité organisationnelle
Systèmes • Manque de visibilité et • Peu de dilution de l'information
d'information d'anticipation (nouveaux et faible inertie (ou forte
simples et enjeux, risques et opportunités) réactivité)
informels
Stratégie • Stratégie court terme • Pragmatisme et concret
intuitive et peu • Projet d'entreprise rarement
formalisée formalisé
Actionnariat • Moyens financiers limités • Favorise la vision à long terme
concentré et (capacités à investir)
stable
Tableau 10 : lien entre les caractéristiques des PME et leurs handicaps et atouts pour
engager une démarche de RSE [CAMELS 04]
Il est donc clair que même si a priori, les PME semblent plus handicapées que les grandes
sociétés pour intégrer le développement durable, elles ont également un certain nombre
d'atouts représentant d'indéniables facteurs de réussite pour l'intégration de cette
démarche.
Cependant, le principal challenge reste l'articulation entre le local et le global.
138
1.3.2 Un défi : l'articulation du local au global
1.3.3 Hypothèses et questions de recherche : la prise en compte des parties intéressées est
une condition nécessaire mais pas suffisante pour contribuer aux différents enjeux du
développement durable
Mais là, n'est pas notre seule hypothèse. En effet, notre travail d'analyse bibliographique,
présenté dans la première partie de ce mémoire, nous a permis de nous interroger sur le
sens que revêt la RSE. Nous avons insisté sur l'existence et le sens des différentes approches
139
à la fois théoriques mais aussi en termes de référentiels normatifs, de stratégie et de
management pour les entreprises. Ainsi, comme nous avons pu le lire dans le guide SD21000,
"se limiter à l'approche par les parties intéressées, pourrait faire apparaître le
développement durable comme un compromis naturel d'intérêts alors que d'autres enjeux
doivent guider la réflexion" [AFNOR 03]. Cela nous amène ainsi à poser une seconde
hypothèse selon laquelle, si la prise en compte des parties intéressées est une condition
nécessaire, elle n'est pas suffisante pour intégrer les enjeux de développement durable.
Ces deux hypothèses nous permettent alors de définir la problématique de notre recherche :
La prise en compte des parties intéressées est-elle une condition nécessaire en matière
de développement durable ? Est-elle également une condition suffisante ?
Afin de répondre à ces questions, nous avons utilisé un outil méthodologique élaboré pour
traduire les recommandations du guide SD21000. Il nous permet notamment d'évaluer le
niveau de performance des entreprises en ce qui concerne les enjeux de développement
durable.
140
2 La traduction méthodologique des recommandations du guide SD21000
Nota : Notre contribution se situe dans le domaine de la recherche-action. En effet, ces travaux ont
été réalisés au sein d'une entreprise de conseil, dans le cadre d'un projet faisant l'objet d'un
financement CIFRE, et dont l'un des objectifs était d'aboutir à un outil directement utilisable. Il a
donc été nécessaire de rechercher en permanence un compromis entre les contraintes du court
terme dans l'entreprise et l'exigence de la prise de recul imposée par la recherche.
Afin de pouvoir mettre en uvre concrètement les lignes directrices du SD21000 et par extension
de pouvoir tester nos hypothèses de recherche, il s'est avéré nécessaire de développer un outil
pratique de traduction de ces recommandations. L'idée était de développer un outil novateur tout
en s'appuyant sur des pratiques d'entreprises déjà éprouvées. Mais l'étude de l'existant était la
première étape sur laquelle nous allons revenir.
2.1.1 Les types d'outils génériques permettant une évaluation des pratiques des entreprises
141
− Soit de grilles de niveaux de maturité par thématiques, comportant
des réponses fermées de type cotation, comme ceux que l'on peut
trouver dans des ouvrages tels que celui de [MATHIEU 03] sur la
qualité.
Compte-tenu des hypothèses à tester, de la taille de l'échantillon visé, autour d'une
centaine de PME, ainsi que du souhait sous-tendu d'avoir, à terme, une base de données
comparative, notre choix s'est porté sur des grilles de niveaux de maturité, dans le cadre
d'une auto évaluation.
La question suivante, qu'il était nécessaire d'aborder, concerne l'analyse des outils existants
d'auto-évaluation en matière de responsabilité sociétale, à destination des PME.
L'étude des différents outils européens en la matière, réalisée au cours de l'année 2003 par
Novethic [NOVETHIC 03], démontre que la "distinction principale entre les différents outils
étudiés (parmi lesquels ne figurent pas les outils français) s'opère au niveau du cadre
d'utilisation de l'outil (
) du simple questionnaire à l'évaluation externe". Ainsi cette étude
publie une typologie en cinq catégories :
− Les guides pédagogiques qui revêtent parfois une certaine forme d'interactivité.
− Les partages d'informations et de données organisés entre parties intéressées.
− Les approches "standard" parfois couplées à une démarche de certification.
− Les approches comprenant un tiers externe accompagnant les entreprises.
Il existe donc, à l'échelle de l'Europe une grande diversité d'outils en matière de RSE avec
des objectifs bien distincts.
En ce qui concerne le niveau français, trois outils principaux étaient en construction au
début de l'année 2003 :
− Le guide CSR Alliances, sous la forme d'un questionnaire (qui est la déclination
française du SME Key).
142
Dans chacune des démarches, nous n'avons retrouvé ni logique de niveau de maîtrise que
nous souhaitions développer dans notre propre outil, ni mécanisme de hiérarchisation.
De plus, début 2003, le guide SD21000 était encore en cours de rédaction ; il s'avérait clair
qu'aucun des outils ne serait tout à fait à même de tester pratiquement les
recommandations du futur guide, méta objectif de notre travail. Il s'est donc avéré
nécessaire de construire notre propre outil avec pour principal but la hiérarchisation des
enjeux de développement durable à partir d'un diagnostic initial. Nous allons dans les
paragraphes suivants présenter tout d'abord l'auto évaluation que constitue ce diagnostic
puis la méthode de hiérarchisation et enfin la construction des plans d'actions.
Cet outil vise à l'élaboration d'une stratégie de développement durable, par la mise en
perspective de l'importance des enjeux avec le niveau de performance. Une bonne stratégie
réside dans l'allocation de moyens pour avoir la meilleure performance sur les enjeux les plus
importants, l'importance dépendant de la vision de l'entreprise, de l'état de l'art de la
profession et des attentes des parties intéressées. L'entreprise sera à même de se situer dans
son environnement au sens large et de construire son plan daction.
Cet outil se découpe en deux parties : un travail sur les enjeux puis une analyse des
parties intéressées.
Le diagnostic est un travail à double entrée (par les enjeux et par les parties intéressées)
afin de nous permettre de consolider les données collectées.
143
Nous présenterons, à la fin de ce chapitre les évolutions qui ont résulté de cette première
mise en uvre. Malheureusement, compte-tenu du planning de ces expérimentations, il ne
nous sera pas possible d'analyser d'après les données de terrain cette version améliorée.
D é ro u le m e n t d e l’é tu d e
V a lid a tio n d e la
É ta b lis s e m e n t d e l’o u til d e dia g n o s tic p re m iè re v e rs ion e n
É ta b lis s e m e n t d e la m é th o d e d e c o lla b o ra t ion a v e c 3
e n tre p rise s d e la L o ire
h ié ra rc h is a tio n
P r e m ièr e ve rs io n , V 1
M ise e n p la ce d e la
d é m a rc h e ( p re m iè re
v e rsio n ) d a n s 8 0 PM E
f ra n ça ise s
V a lid a tio n e t/o u ré v is io n d u d ia g no s tic e t d e la
m é th o d e d e h ié ra rc h is a tio n s u ite a u x
e x p é rim e n ta tio n s (e n c o lla b o ra tion a v e c le
BDPME) M ise e n p la ce d e la
S e c o n d e v e r s io n , V 2 d é m a rc h e ( se c o n d e
v e rsio n ) d a n s 5 0 PM E
f ra n ça ise s
V e rs u n e V 3 ?
É ta p e s d e m ise e n u vr e
É ta p e s d e co n c e p tio n d e lo u til e n e n tr e p rise
L'idée centrale du SD21000, nous l'avons vu, est la notion d'enjeux. Afin de suivre les
recommandations du guide, il était nécessaire de définir les enjeux majeurs en matière de
responsabilité sociétale des entreprises.
Un travail bibliographique réalisé à l'ENSM-SE en amont, a permis d'identifier 48 enjeux de
développement durable. Ce travail s'est appuyé sur les références ci-après. La liste des 48
enjeux ainsi que leurs liens avec les références bibliographiques sont présentés en annexe 1.
144
[ADEME 00] [ISO 9000 00] et plus précisément l'ISO 9004
[AFNOR 02] [ISO 14000- 96]
[AFNOR 03] [LAFARGE 01]
[BRODHAG 03] [LOURDEL 04]
[CNUED 92-1] [OREE 00]
[COMITE21 02] [UNEP 98]
[E&H 02] [UNEP 00]
[GONDRAN 01] Réponses à la consultation, SD21000, AFNOR
[GWIAZDZINSKI 99] www.agora21.org/
[ISO 9000 00] et plus précisément l'ISO 9001 www.sommetjohannesburg.org/
Afin d'être le mieux adapté possible aux contraintes des entreprises, notamment celles de
temps, la liste des enjeux a été réduite, pour notre expérimentation à 32 enjeux. Les
enjeux n'ont d'ailleurs pas été supprimés dans la plupart des cas mais plutôt regroupés ou
fusionnés. La validation de cette liste d'enjeux a été réalisée conjointement par l' ENSM-SE
et CAP AFNOR. Le passage d'une liste à l'autre, ainsi que les références bibliographiques à
l'origine de chaque enjeu sont présentés en annexe 1. La liste validée pour la première
version est la suivante :
145
Gouvernance et Enjeux de 1- engagement de la direction
pratiques moyens 2- stratégie, politique et objectifs
managériales 3- système de management
4- organisation et responsabilités
5- participation, implication et motivation du personnel_1
6- participation, implication et motivation du personnel_2
7- mesure de la performance
8- veille réglementaire
9- relations avec les sous-traitants, fournisseurs et politique dachat
10- produits, éco-socio-conception
11- communication interne
12- communication externe
Responsabilité Enjeux de fins 13- travail : conditions générales et ambiance
sociale 14- équité
15- emploi, compétences, formation
16- hygiène, santé, sécurité
17- gestion et prévention des risques
18- intégration territoriale de lentreprise
19- transport des salariés
20- gestion des retombées (externalités) économiques, environnementales et sociales
Responsabilité Enjeux de fins 21- leau : consommation et pollution
environnementale 22- lénergie : consommation
23- lair : pollution et gaz à effet de serre
24- les déchets
25- la biodiversité
26- bruits et odeurs : pollutions internes et externes
27- transport et logistique
28- stockage
− Les enjeux que l'on pourrait qualifier "de moyens à mettre en uvre" pour
obtenir les résultats escomptés en matière de développement durable tels que
ceux relatifs aux pratiques managériales ou bien aux autres facteurs que sont la
prise en compte des parties intéressées par exemple. Ce sont les enjeux
relevant de l'élargissement du champ de la rationalité procédurale.
Ainsi, ce travail s’appuie sur une échelle de performance en cinq niveaux caractérisant
deux étapes, comme cela est décrit dans les figures 19 et 20 :
La première étape comprend les niveaux 0, 1 ou 2 de correction de trajectoire.
La seconde étape comprend les niveaux 3 ou 4 et correspond à une approche innovante.
148
Afin d'amener les entreprises progressivement à des pratiques novatrices en matière de
développement durable, l'idée était de s'appuyer sur le mécanisme de l'innovation selon
lequel la meilleure stratégie pour arriver à un objectif conséquent sur le long terme, est
d'innover sur le court terme.
Le graphique ci-dessous illustre cela en présentant une suite d'innovations de court terme
permettant d'atteindre l'objectif initialement fixé. Comme le souligne Christian BRODHAG,
"lobjectif partagé par les experts et les politiques dans le cadre de la Stratégie Nationale
de Développement Durable vise à diminuer dun facteur 5 les pressions sur les ressources
naturelles et lenvironnement, à horizon de 2050. La nécessaire amélioration globale de la
productivité reposera sur des innovations ponctuelles qui ont chacune leur cycle de vie. Il
faut mettre les entreprises dans une posture d'innovation et de capacité au changement :
elles doivent maîtriser l'état de l'art et se positionner sur la prochaine génération
d'innovations. Selon le rapport Brundtland les évolutions nécessaires touchent la technologie
et l'organisation sociale."
3
Gain de
2 3% / an
productivité à long
terme x5
1
2000 2010 2020 2030 2040 2050
http://www.brodhag.org
Dans le cadre de nos travaux, nous avons donc adopté cette approche. Ainsi l'échelle de
performance sur laquelle l'entreprise doit se situer pour chacun des enjeux déterminés
procède de la même façon, avec le croisement de 2 courbes : la première courbe, celle de
l'état de l'art et la seconde, celle de l'innovation qui permet d'atteindre le niveau 4,
représentatif de pratiques excellentes, exemplaires, en rupture avec les pratiques
classiques.
149
la première étape : la seconde étape :
une correction de vers un nouveau modèle
trajectoire, mise en place de production et de
de l’état de l’art consommation, approche
(dans le contexte) innovante
courbe de maturité
4 de l’innovation
courbe de maturité
de l’état de l’art
3
2
« meilleures »
pratiques
1
0
150
Technologies Disponibles). Elle a identifié et mis en uvre partiellement la
prochaine innovation. Elle mène des actions organisées de veille sur les innovations.
4 - Excellence / exemplarité : lentreprise a généralisé une innovation qui la place
à un niveau dexcellence au delà de létat de lart et des pratiques courantes dans
le domaine, en stratégie de rupture et avec une vision intégrée.
Afin de faciliter la notation de l'entreprise, nous avons réalisé un travail bibliographique qui
caractérise chaque niveau de performance pour chaque enjeu : les grilles de performances. Prenons
l'exemple de l'enjeu : énergie, consommation.
Aucune gestion de Bilan détaillé des Optimisation des Diminution d'un Diminution d'un
la consommation consommations et consommations et facteur 4 de la facteur 10 de la
énergétique évaluation de la suivi formalisé consommation consommation
répartition des coûts énergétique énergétique
Parfois, comme nous pouvons le constater en annexe 2 avec les grilles complètes, le niveau
de performance 4 n'est pas toujours caractérisé. Cela ne signifie nullement qu'il n'est pas
possible d'atteindre l'excellence mais que nous n'avons pas pu caractériser les innovations
les plus pertinentes en la matière. Cependant, la logique de captation d'information va nous
permettre au fur et à mesure de construire une base globale de données.
La cotation des niveaux de performance permet de réaliser une photographie à linstant "t"
des pratiques de lentreprise sur les différents enjeux du développement durable.
151
entreprise 64, secteur du batiment
1
31 32 4 2 3
30 4
29 3 5
28 6 Stratégie et
27
2
7 managment
26 1 8 Resp Sociétale
25 0 9
24 10 environnemental
23 11
22 12 Autres facteurs
21 13
20 14 et PI
19 18 16 15
17
152
des enjeux, dans une démarche assez classique danalyse stratégique. En effet, seule
lapproche et les avis de lentreprise ont été pris en compte jusqualors. Or, la nouveauté
quapporte une démarche de développement durable tient également dans la prise en
compte des attentes des parties intéressées, l'entreprise se situant elle-même comme une
partie intéressée. Le chapitre 4 du SD21000 insiste dailleurs très clairement sur ce dernier
point [AFNOR 03].
Pour cela, l'entreprise liste enjeu par enjeu, en plus de sa performance et de
l’importance qu'elle accorde, les parties intéressées concernées.
Cependant, il convient également de réfléchir un peu plus spécifiquement sur les parties
intéressées et leurs attentes, ce que nous allons faire dans un second temps.
Une partie intéressée est un « individu ou groupe pouvant affecter ou être affecté,
directement ou indirectement, dans le court terme comme dans le long terme par les
stratégies, les actions, les messages (et leurs conséquences), que lentreprise met en uvre
pour atteindre ses objectifs.
NOTE : Il peut sagir de parties intéressées internes (actionnaires, employés et leurs
représentants) ou externes (clients, concurrents, actionnaires, fournisseurs, distributeurs,
communautés locales, riverains, pouvoirs publics, financiers, banques, médias, agences de
rating
). Un individu ou un groupe dindividus peut faire partie de plusieurs catégories de
parties intéressées simultanément.
Les domaines dintérêt des parties intéressées peuvent concerner les aspects économiques,
environnementaux et sociaux / sociétaux », [AFNOR 03].
Pour ce faire, nous avons dans la seconde partie de loutil de diagnostic listé un certain
nombre de parties intéressées présentées ci-après. Cette liste n'a évidemment pas pour
vocation d'être exhaustive mais de cibler la majorité d'entre elles.
153
Salariés Conseil d'administration Fournisseurs
Actionnaires Compagnies dassurance Futurs embauchés
ADEME Conseil général Inspecteurs du travail
Agence de leau Conseil régional Instituts de recherche
Associations d'écologie et de protection CRAM Instituts de formation
de la nature DDASS Maison mère
Associations d'insertion sociale et de DDE Médecin du travail
solidarité Délégués du personnel Médias
Associations sportives et de loisirs DGCCRF Organismes de certification
Banque DRIRE Organismes de normalisation
Bureaux détude technique Ecoles d'ingénieurs, université, UIT, Préfecture
CCI filières d'apprentissage Riverains ou association représentative
Centre technique Entreprises de même activité SDIS
CHSCT Entreprises de la filière Sous-traitants (si approche différente de
Clients, donneurs dordre Entreprise de même secteur celle des fournisseurs)
Collectivités locales (ville, communauté géographique Syndicat professionnel
de commune
) Famille du personnel Utilisateurs finaux
Comité d'entreprise Fédération
Ce travail est le reflet de létude faite sur les enjeux. En effet, le but de cette double
analyse est de croiser les données dans une perspective de consolidation de linformation.
Pour chaque partenaire, l'entreprise côte le niveau de relation R entretenu à la fois sur des
sujets concernant la vie de l'entreprise en général et sur des thèmes liés à l'intégration de
l'environnement dans le fonctionnement de son site (si aucune relation avec l'organisme, ne
pas remplir la seconde ligne). L'échelle de notation est la suivante :
0. Lentreprise ne connaît pas la partie intéressée ou que de nom.
1. Lentreprise connaît la partie intéressée (ses missions, son rôle,
).
2. lentreprise sollicite la partie intéressée en cas de besoin.
3. Lentreprise a des relations déchange dinformations, dans un cadre non
formalisé.
4. Il existe entre lentreprise et cette partie intéressée une collaboration
formalisée ou étroite (contrats, conventions,
).
Mais là encore, il convient d'envisager différemment les parties intéressées fondamentales pour
l'entreprise de celles qui ne l'influencent pas. L'entreprise se penche alors sur l'Importance des
parties intéressées Ip :
Elle va donc évaluer l'importance, à ses yeux, de chacun de ses partenaires selon l'échelle suivante :
0. La partie intéressée est peu influente.
1. La partie intéressée peut apporter une aide ou une remise en cause ponctuelle (dans
l'espace et dans le temps).
2. La partie intéressée peut mettre en cause la réussite de projets de lentreprise / est
indispensable à la réalisation de projets.
3. La partie intéressée peut mettre en cause laccomplissement de lensemble des projets
de lentreprise / est indispensable à la réalisation de lensemble de ses projets.
4. La partie intéressée peut mettre en cause lentreprise dans son existence / est
indispensable à son existence.
Dernière étape du recueil des données, l'entreprise doit caractériser les enjeux représentant
des attentes pour chacune de ces parties intéressées. C'est un travail qui peut être envisagé
pratiquement de différentes manières, et nous y reviendrons dans la suite de ce mémoire.
155
Toutes les données nécessaires ont ainsi maintenant été capitalisées afin de pouvoir
hiérarchiser les enjeux.
2.3 La hiérarchisation
2.3.1 La correction des importances des parties intéressées et la hiérarchisation des acteurs
Le mécanisme de correction repose sur une hypothèse simple : plus une partie intéressée
est porteuse d'enjeux, plus elle est revêt une grande importance pour l'entreprise.
Nous allons tout d'abord comparer limportance initiale que l'entreprise a accordé à ses
parties intéressées, avec le nombre denjeux portés par chacune d'entre elles, afin de
vérifier les données correspondantes.
Le nombre d'enjeux portés par une partie intéressée correspond à la compilation des
données obtenues lors du travail sur les enjeux (autrement dit le nombre d'enjeux pour
lesquels l'entreprise a cité cette partie intéressée comme étant concernée) et lors du travail
sur les parties intéressées (c'est-à-dire le nombre d'enjeux représentant une attente pour
elle). Bien évidemment, un enjeu qui est cité lors du travail sur les enjeux et sur les parties
intéressées, autrement dit cité dans les deux cas, ne sera comptabilisé qu'une fois. Le
nombre d'enjeux porté par chaque partie intéressée est donc compris entre 0 (elle ne porte
aucun des enjeux proposés) et 32 (elle porte tous les enjeux sans exception).
Une fois ce nombre d'enjeux obtenu, nous allons le confronter avec la grille d'importance
suggérée, ci-dessous.
Nombre denjeux compris entre Importance suggérée
0 6 0
7 13 1
14- 20 2
21 26 3
27 32 4
Ainsi, si une partie intéressée porte 9 enjeux, son importance théorique est de 1 sur
l'échelle de 0 à 4.
Notre choix a été de ne suggérer les importances que dans le cas où elles avaient été sous-
estimées afin de ne pas freiner la prise de conscience de l'entreprise mais bien de tenter de
156
l'améliorer. De plus, la correction de l'importance n'est pas imposée mais bien suggérée,
c'est donc à la direction de l'entreprise que revient la validation ou non de la correction.
Ici, les collectivités, qui portent 18 enjeux selon l'entreprise, n'ont une importance initiale
que de 1 point. Cette importance est sous-estimée au regard du nombre d'enjeux et devrait
être augmentée à 2.
Après avoir corrigé toutes les importances qui nécessitaient de l'être, nous allons comparer
ces résultats avec les niveaux de relations estimés, afin de déterminer les acteurs les plus
significatifs : le croisement de l'importance corrigée éventuellement et du niveau de
relation, permet de considérer les actions à mener en direction des parties intéressées.
157
e
s nc
n r t a ée
la tio p o g
Re Im orri
c 4 Augmenter
Importance corrigée
enjeux R Ip et privilégier Entretenir
3 les contact le
acteur 1 {0.4} {0.4} dialogue
acteur 2 {0.4} {0.4} 2 Conforter le dialogue
Ainsi, si une entreprise a un niveau de relation faible avec une partie intéressée, de l'ordre
de 1, et que l'importance corrigée au regard des enjeux portés est grande, 3 par exemple,
alors l'entreprise doit augmenter et privilégier les contacts.
A l'inverse, si le niveau de relation entretenu est de 4 et l'importance corrigée de 3, il
convient d'entretenir le dialogue avec cet acteur privilégié.
Cette analyse permet de déterminer si lentreprise a une bonne perception de ses parties
intéressées et donc de leurs attentes, ou si au contraire des actions en direction des
principales sont nécessaires. Il est dores et déjà possible de réfléchir aux premiers
éléments du plan d'action.
2.3.2 La correction des importances des enjeux et la détermination des enjeux significatifs
158
Numéros des enjeux
Importance corrigée
de chacun des acteurs
159
Ainsi, pour l'enjeu 1 engagement de la direction, par exemple, l'entreprise a cité les
parties intéressées suivantes : salariés (qui a une importance corrigée de 3), actionnaires
(dont l'importance corrigée est de 3 également) et les clients (avec une importance corrigée
de 4), la somme pondérée sera donc 3 + 3 + 4 = 10
Il ne reste plus qu'à comparer les résultats à la table d'importance théorique suggérée, ci-
dessous.
Somme des PI pondérée importance
comprise entre suggérée
0 et Smax/5 0
Smax/5 2xSmax/5 1
2xSmax/5 3xSmax/5 2
3xSmax/5 4xSmax/5 3
4xSmax/5 5xSmax/5 4
160
Tableau 19 : exemple de correction d'importance des enjeux
Sur cet exemple de tableau, le transport des salariés est un enjeu porté par des parties
intéressées représentant un poids de 15. C'est un enjeu qui a été sous-estimé par
l'entreprise et qui représente une attente véritable pour certaines parties intéressées de
l'entreprise. Nous lui suggérons donc de corriger l'importance de cet enjeu.
Après avoir corrigé toutes les importances qui nécessitaient dêtre revues, nous comparons
ces résultats avec les niveaux de performance estimés, afin de déterminer les enjeux
significatifs.
161
Le croisement importance/performance
permet d’identifier les priorités
e ce
anc rtan e
rm o
p gé Enjeux dits significatifs
rfo Im orri
Pe c
enjeux P Iec 4
réagir conforter
Importance corrigée
enjeu 1 {0.4} {0.4}
3
enjeu 2 {0.4} {0.4}
Ainsi, si l'entreprise est peu performante sur un enjeu, une note de 1 par exemple, mais que
cet enjeu est très important au regard de l'entreprise et de ses parties intéressées
(autrement dit que l'importance corrigée est forte), de l'ordre de 4, alors l'entreprise va
devoir réagir et planifier une action sur le sujet à très court terme.
De la même manière, si la performance est faible, de 1 par exemple, et l'importance
corrigée de 1 alors l'enjeu est classé en non prioritaire. Nous avons cependant établi une
sous-catégorie supplémentaire au sein des enjeux non prioritaires : les enjeux de
développement durable de long terme dont la performance est inférieure ou égale à 2 et
qui vont devoir entraîner des actions à long terme. En effet, dans le cadre de
lexpérimentation du SD21000 (chapitre sur les autres facteurs) et pour une vraie mise en
uvre du développement durable, il nest pas envisageable que lentreprise se contente
dune performance de 0 ou 1 sur toutes les thématiques. Elle doit au moins atteindre l'état
de l'art sur tous les enjeux autrement dit avoir une performance au moins égale à 2.
La hiérarchisation a bien permis la détermination des enjeux significatifs qui sont présents
dans les catégories "Réagir et "Agir".
Il est dès lors possible de réfléchir à de futures actions pour améliorer la performance de
lentreprise sur les enjeux fondamentaux pour son activité, en termes de développement
durable.
162
2.3.3 Vers un plan d'action
163
l’outil DH EDD , D iagnostic et H iérarchisation d es Enjeux du Développ em ent Durab le
O util développ é par lAFNO R et lE NSM -SE avec laide de O SEO -BDP ME ainsi que les acteurs d es
régions/départem ents im pliq uées d ans les exp érim entations
32 e njeu x de Environ 50
dé velop pem en t du rable parties intére ssée s (PI)
par
Pa rtie s In tér ess ées E n je u re pr
és en ta n t u
cet en jeu at te n te po ne
u r le s PI
4
ré ag ir 4 C ontac te r
3 confor te r H ié rarchisation
Importance corrigée
d ’urge nce Entre te nir
Importance corrigée
des actions à m en e r 3
C hoix de s e nje ux
2 agir vis-à-vis de s
significatifs
différents 2 C ontac te r
1 enjeux no n acte urs
e nje ux d e A cte urs
prio rita ires 1 R ela tio ns
DD LT non
0 no n
0 influe nts prépo ndéra ntes
0 1 2 3 4
Perform ance 0 1 2 3 4
N iveau de relation
Perm e t la dé term ination d un plan
d actions
Comme nous l'avons expliqué brièvement au début de ce second chapitre, l'outil de diagnostic
et de hiérarchisation est inscrit dans une logique d'amélioration et d'adaptation continues.
2.4.1 Vers un outil caractéristique d'une filière, exemple de la filière des fruits et légumes
frais
La question des filières a d'ores et déjà été posée au cours de ce mémoire de thèse, mais
nous l'approchions avec sous l'angle plutôt théorique.
Afin de traduire concrètement les réflexions que nous avons pu avoir sur le sujet, nous
avons réalisé un travail avec 4 étudiants de l'Institut National d'Horticulture à Angers sur
l'adaptation de l'outil de diagnostic à la filière des fruits et légumes frais [INH 04].
L'approche développée par les étudiants devait s'appuyer sur une recherche bibliographique
mais également des entretiens avec les parties intéressées spécifiques de la filière.
L'idée était de :
Les grilles de 13 enjeux ont également été adaptées, parmi lesquels l'équité, les déchets ou
encore l'eau. Les résultats de cette adaptation sont présentés en annexe 4. On remarque
que les enjeux pour lesquels il n'y a pas eu de modification, ni de création, sont les enjeux
relevant des processus. Il semblerait que les enjeux relevant des processus soient plus
universels, les autres étant caractéristiques notamment de filière.
Cependant, du fait de l'évolution de la liste même des enjeux, il ne nous est pas possible
d'intégrer à l'analyse globale les résultats des entreprises de la filière qui ont vécu cette
version du diagnostic. L'absence de comparaison claire nous handicape donc dans la
165
détermination d'enjeux globaux par filière, ainsi que dans la comparaison des entreprises les
unes par rapport aux autres.
Il semble donc qu'il soit beaucoup plus pertinent de ne caractériser, par filière, que les
grilles d'enjeux et non pas les enjeux eux-mêmes afin de pouvoir continuer une
capitalisation générale.
C'est un travail qu'il faudrait mener par la suite, avec les acteurs des filières concernées,
mais nous y reviendrons lors de l'analyse des résultats.
− consultants de l'Afnor,
− consultants régionaux,
− chercheurs de l'ENSM-SE,
− chefs d'entreprises ayant participé au diagnostic.
Les résultats ont été compilés et intégrés lorsque cela était possible. Un séminaire d'experts
a ensuite été organisé afin de valider les éventuels points litigieux.
Ainsi, la méthodologie globale a été approuvée par les partenaires interrogés. Les
principales modifications touchent la liste des enjeux, le contenu des grilles ainsi que la
liste des parties intéressées qui a été largement complétée. La numérotation des échelles
de niveaux de performance, d'importance et de niveau de relation a évolué de 0 à 4 vers 1 à
5 afin d'éviter la "dureté" d'une note de 0.
Le tableau ci-après compare les enjeux de la première et de la seconde version du
diagnostic. Certains enjeux ont été regroupés, d'autres créés. Initialement, l'outil était
assez faible sur les enjeux économiques. Nous avons donc développé un partenariat avec
166
OSEO-BDPME, expert en la matière afin de déterminer les enjeux et les grilles associées les
plus pertinentes possibles. Tout ceci est porté en annexe 6, de ce mémoire.
Nous ne commenterons pas plus cet aspect, puisque dans la suite de nos travaux nous
n'avons analysé que les résultats issus de la mise en uvre de la première version.
167
diagnostic V1 diagnostic V2
14 Equité 22 Equité
31 identification des parties intéressées les parties intéressées, lien entre leurs attentes et la politique de
10
32 lien entre les attentes des parties intéressées et la politique de l'entreprise l'entreprise
24 Déchets 30 Déchets
25 Biodiversité 32 Biodiversité
26 bruits et odeurs : pollutions internes et externes 33 bruits et odeurs : pollutions internes et externes
20 gestion des externalités territoriales de l'entreprise 25 intégration territoriale de l'entreprise et gestion des externalités
28 Stockage 14 Stockage
16 relations commerciales
18 Coût investissement
Les expérimentations collectives du guide SD21000 sont des projets prévus pour une durée
de 2 ans. Elles ont été mises en place par l'AFNOR et ses partenaires locaux tels que les
DRIRE, les Conseils régionaux, l'ADEME, les CCI, selon une approche régionale, afin
d'accompagner une quinzaine de PME par région. D'une part, l'idée était de faire vivre les
recommandations du guide SD21000 dans des entreprises selon une approche individuelle.
Celle-ci s'appuie, sur une formation, un diagnostic et un accompagnement personnalisé.
D'autre part, nous souhaitions être à l'origine d'un réseau d'entreprises et de consultants
travaillant dans une perspective de développement durable. Pour cela, au processus
individuel est couplé un processus collectif : les cercles des entreprises.
Ainsi, comme nous pouvons le lire dans la convention de l'expérimentation Picarde, "suite
aux pré-diagnostics, et afin de trouver des réponses pratiques aux interrogations des
entreprises, ce groupe d'entreprises, dit « Cercle des Entreprises et développement
durable » se réunira régulièrement (une fois tous les quatre mois) pendant la durée du
projet. Des sous-groupes pourraient aussi travailler dans lesprit de mini-cercles liés aux
différents membres du réseau participant au comité de pilotage. Lobjectif de ce cercle
d « apprenants » est de stimuler les débats et de faire témoigner des experts sur des
thèmes identifiés par les entreprises comme majeurs pour leur démarche de développement
durable. Lidée est également de permettre à chaque entreprise de faire part de son
expérience afin dassurer la diffusion vers un plus large public dentreprises de la région
Picardie".
La complémentarité des phases est représentée par le schéma ci-après.
171
Phases Avril-Septembre Octobre - Janvier - Juin Juillet– Janvier - Mars Mars - Avril
2003 Décembre 2003 2004 Décembre 2004 2005 2005
Phase 0 :
- Comité de pilotage
Phase 1
- Formation du
réseau
Phase 2
- Identification des
entreprises
Phase 3
- Pré-diagnostic
initial
Phase 4
- Cercle des
Entreprises
Phase 5
- Mise en œuvre
Phase 6
- Evaluation
Phase 7
- Restitution des
résultats
Phase 8
- suivi de l’action
- sensibilisation
Fin de l’action
Figure 25 : exemple de planning d'une expérimentation (ici Nord Pas de Calais), entre
approche individuelle et collective
Les expérimentations sont suivies directement par un comité de pilotage composé des
financeurs et des partenaires locaux. Sa composition varie donc selon les régions. Le rôle
premier de ce comité est la sélection des entreprises, des PME comptant moins de 250
salariés, compte-tenu des financements des DRIRE destinés spécifiquement à ce type
d'organisations. Mis à part ce critère d'éligibilité, les autres critères de sélection touchent
plutôt à la motivation du dirigeant, l'existence d'un système de management plus ou moins
formalisé ou encore l'appartenance à une filière particulière. Les recrutements ont été
exclusivement régionaux, aucune consolidation avant le choix des entreprises n'a été faite.
Nous n'avons donc pas eu comme objectif de rechercher une éventuelle représentativité
dans notre échantillon.
Mais la construction d'un réseau ne s'arrête pas au comité de pilotage et aux entreprises. En
effet, bon nombre de régions se sont appuyées sur des consultants régionaux.
172
3.1.2 Le travail avec les consultants
Toute la méthodologie s'est fondée sur le recours au conseil pour intégrer les
recommandations du guide SD21000 dans la stratégie des PME prenant part aux
expérimentations. Plusieurs raisons expliquent cet état de fait.
D'une part, c'est la conséquence directe de la complexité et de l'aspect novateur du sujet.
En effet, le développement durable est, nous l'avons vu, une notion encore floue pour bon
nombre de chefs d'entreprises et a fortiori les dirigeants de PME. La sensibilisation et
l'accompagnement personnalisé dans cette démarche de progrès était donc une des clefs
supposées de la réussite. A cela, s'ajoute le niveau de difficulté de l'outil de diagnostic et de
hiérarchisation, conçu dès le départ pour être encadré.
D'autre part, et indépendamment même de ce sujet, "la prestation de conseil (est) un
facteur d'efficacité, d'efficience et d'effectivité. Le recours au conseil permet à une PME
d'acquérir des compétences qu'elle ne possède pas. Elle peut également déboucher sur la
mise en place de dispositifs de travail et d'outils plus performants en termes de coûts ou de
temps. Le recours au conseil peut être aussi un facteur de dialogue, de cohésion et de
participation" [TORRES 03-2].
Cependant, le conseil n'est pas une solution miracle, en particulier dans les PME. En effet,
selon [TORRES 03-2], le recours au conseil peut être un "processus dénaturant" pour la PME
et nous y reviendrons lors de l'étude des limites de cette expérimentation.
De plus, les partenaires régionaux avec lesquels les expérimentations ont été organisées
souhaitaient que ces projets servent également à développer des compétences locales. Nous
avons ainsi pu nous appuyer sur des réseaux de consultance locale. La première vague des
expérimentations, que nous allons analyser par la suite, a donc été réalisée par 32
consultants. Cela ne va évidemment pas sans poser la question de la constance et de la
compétence des expérimentateurs. Plus ces derniers sont nombreux, moins nous avons la
garantie du respect de la méthode d'une part et d'autre part, la question des compétences
des consultants en matière de développement durable, même si elle ne remet aucun d'entre
eux personnellement en cause, mérite néanmoins d'être soulevée. L'étude des différentes
appropriations de la RSE, évoquée lors de la première partie, nous a démontré comment à
l'échelle de l'Europe, nous sommes en présence de visions différentes. Et ces différences de
perceptions ne s'arrêtent pas aux frontières
La formation de 2 jours des consultants (dont
les compétences initiales ont généralement trait à d'autres domaines que le développement
durable tels que la qualité, la sécurité et/ou l'environnement) à la méthodologie décrite
dans le SD21000 est-elle suffisante pour apporter une vision commune aux participants des
expérimentations ?
173
3.2 Pour l'entreprise : le déroulé de la réalisation individuelle
Nous avons vu, au début de ce troisième chapitre, le déroulé des expérimentations de façon
assez globale. Entrons maintenant un peu dans les détails des journées vécues par l'équipe de
l'entreprise face au consultant.
Avant le diagnostic, un questionnaire initial, qui regroupe quelques questions sur les 32
enjeux prédéfinis, est envoyé ou remis par le consultant à chacune des entreprises de
lexpérimentation. Lentreprise doit y répondre et le renvoyer au consultant qui lui est
attribué, avant sa première venue, autrement dit avant le début du diagnostic.
Ceci a principalement deux objectifs : permettre au consultant de connaître un peu
lentreprise avant de réaliser sa mission mais surtout donner lopportunité à lentreprise de
prendre conscience de létendue des thématiques à balayer. Cest donc avant tout dans un
but pédagogique que ce questionnaire est envoyé.
Dans la majorité des cas les entreprises doivent être relancées. Cependant, celles qui ne
renvoient pas le questionnaire, en ont quand même pris connaissance.
3.2.3 Le timing : 1,5j de diagnostic puis 5 jours d'accompagnement pour aider les PME à
intégrer les principes de développement durable
Le diagnostic développement durable est prévu sur une durée de comprise entre 1 et 2
jours. Mais compte-tenu de la diversité des entreprises, notamment en ce qui concerne leur
taille et leur disponibilité, une certaine flexibilité sur la durée est nécessaire.
La durée de un jour et demi a été souhaitée par les partenaires financeurs des
expérimentations, que sont, selon les cas, les DRIRE, les conseils régionaux
Cette
contrainte de temps nous a amené à faire quelques ajustements méthodologiques. Ainsi,
lors du travail sur les parties intéressées, nous demandons aux entreprises d'estimer les
attentes de chaque partie intéressée par rapport à l'entreprise. Cet exercice est
174
nécessairement à l'origine d'une forte approximation. Il a cependant l'avantage de mettre
l'entreprise dans une posture autre que celle dans laquelle elle est en permanence. Les
résultats devront dans le futur être ajustés au fil des attentes exprimées réellement par les
parties intéressées.
La suite du projet, nous l'avons vu comporte entre 3 et 5 jours d'accompagnement, selon les
conventions. Pendant cet accompagnement, le consultant aide l'entreprise à mettre en
place son plan d'action et sa stratégie en matière de développement durable.
175
PHASES Date Déclenchement Action A la fin
temps Au préalable Envoi du questionnaire - le consultant, après avoir reçu le questionnaire initial - le consultant a pris
initial à lentreprise complété par lentreprise, pré remplit la base Access et connaissance des premiers
en particulier la fiche client suivie des réponses au éléments constitutifs de
questionnaire lactivité de lentreprise ainsi
que de sa perception du
développement durable
Première demi- Présence dans - présentation du programme de diagnostic sur 1,5 jour - à la fin de cette demi-journée,
journée lentreprise - présentation de la liste des enjeux, de celle des quelques enjeux seulement sont
parties intéressées balayés (entre 6 et 8 en
1. Le diagnostic (1,5j environ)
d’accompagnement : la
2 première journée regard du nombre denjeux portés lentreprise souhaite sinvestir
hiérarchisation
- détermination des pistes dactions parties intéressées - la liste des parties intéressées à
(par le croisement importance corrigée/niveau de contacter et des actions à mener
relation) dans ce sujet
- correction de limportance des enjeux au regard des - quelques pistes de réflexion
parties intéressées et de leur importance corrigée pour un plan daction
- détermination des enjeux significatifs (par le
croisement performance / importance corrigée)
Les autres journées Présence dans - construction du plan d'action sur les enjeux et sur A la fin des journées
d'accompagnement
suivantes
− La première a regroupé les régions Nord Pas de Calais, Rhône Alpes, Lorraine,
Basse Normandie, Centre, Picardie et Provence Alpes Côte d'Azur. Elle a débuté
en juillet 2003, avec la première version de l'outil et est encore en cours
actuellement. Les entreprises vivent leur dernière journée d'accompagnement.
7 expérimentations régionales
en cours (avec la V1 de l’outil)
NORD-PAS-DE-CALAIS
Figure 26 : état des lieux des expérimentations du guide Afnor SD21000, fin 2005
Nous allons donc pouvoir nous appuyer, pour l'analyse des données, sur les résultats des sept
premières régions, représentant à 78 entreprises.
178
3.3 En synthèse de ce chapitre, le parallèle entre le guide SD21000 et l'outil de diagnostic et
de hiérarchisation initial et tel qu'il a été utilisé dans le cadre des expérimentations
Cet outil de diagnostic et de hiérarchisation a été conçu afin de tester nos hypothèses de recherche
au travers du suivi des recommandations du guide Afnor SD2100 au sein d'entreprises françaises. Il
devait donc refléter le plus fidèlement possible le contenu du guide. Intéressons-nous aux liens
existants entre l'outil et le guide lui-même.
179
180
chapitre Enoncé du chapitre du SD21000 Eléments pris en compte dans l'outil de diagnostic et de hiérarchisation
du
SD21000
1 Le développement durable, origine et définition Eléments abordés au cours de la formation des entreprises
2 Pour une prise en compte du principe de développement durable : Eléments abordés au cours de la formation des entreprises
une démarche propre à chaque entreprise
3 Les conséquences pour les entreprises Eléments abordés au cours de la formation des entreprises
4 L'approche stratégique
4.1 L'actualisation des principes et des pratiques de gouvernance. Le contenu de ce chapitre est pris en compte dans le fonctionnement
Ce chapitre met l'accent sur l'engagement de la direction et le rôle premier même du diagnostic. En effet, le diagnostic doit être réalisé par la
de la direction pour réaliser la nécessaire adaptation des principes de direction de l'entreprise elle-même. Il est également abordé dans le
gouvernance.
premier enjeu appelé justement "engagement de la direction".
4.4 Evaluation des risques et identification des enjeux significatifs Cette étape est prise en compte dans la hiérarchisation et le
"L'entreprise évalue les risques et opportunités en les pondérant et en les croisement de la performance avec l'importance corrigée des enjeux,
hiérarchisant afin de d'identifier les enjeux prioritaires" [AFNOR 03]. au regard des parties intéressées. Les enjeux qui, lors du croisement, se
situent dans les zonez "réagir" et "agir" sont considérés comme étant les
enjeux significatifs.
4.5 Une vision d'entreprise intégrant les principes du développement Cette étape est prise en compte à la fois dans la formation des
durable entreprises mais également dans le discours des consultants qui
Ce chapitre insiste sur la nécessité d'engager un véritable projet d'entreprise accompagnent les entreprises. Cependant, il faut noter que la
s'appuyant sur la responsabilité de la direction, la transversalité de la transversalité n'est pas réellement traduite dans notre outil. Certes,
démarche ainsi qu'une nécessaire progressivité.
lors de la constitution de l'équipe projet, nous insistons sur la nécessité
de faire appel à des représentants des différentes unités. Cependant,
lors du travail sur les enjeux, cette transversalité est rarement traduite
dans les faits, comme nous le verrons dans les limites de nos
expérimentations.
5 Mettre en œuvre la démarche Les journées d'accompagnement, moins développées dans ce mémoire
de thèse, doivent comporter plusieurs actions telles que l'élaboration
d'une politique et d'un programme pluriannuel à partir des éléments
résultants du diagnostic.
Tableau 23 : éléments de comparaison entre le guide SD21000 et l'outil de diagnostic et de hiérarchisation développé
L'outil développé reflète assez fidèlement les recommandations du guide SD21000, notamment en
ce qui concerne l'ouverture vers les parties intéressées (même si l'utilisation qui en est faite, dans le
cas précis des expérimentations, n'est qu'une estimation), la prise en compte d'autres facteurs ainsi
que la détermination des enjeux significatifs. Cependant, même si tous ces éléments sont présents
au sein de l'outil, il convient de se demander si leur représentation, au cours des expérimentations,
est nécessairement la mieux adaptée.
En effet, compte-tenu de l'approximation réalisée en ce qui concerne les parties intéressées, nous
n'avons pas pu suffisamment positionner l'entreprise comme étant elle-même porteuse d'attentes
vis-à-vis de ses propres parties intéressées, et de ce fait favoriser l'organisation des transactions.
184
4 Synthèse : l'application concrète des recommandations du guide SD21000 dans un
échantillon de PME françaises
Contrairement aux multinationales, les PME ne sont pratiquement pas intégrées à la réflexion en
matière de responsabilité sociétale, ce qui est d'autant plus surprenant que leur poids dans
l'économie est important. En effet, les PME constituent 99,8% des entreprises et 60% de l'emploi ;
l'intégration des principes de développement durable par ces petites structures est donc un sujet
porteur d'enjeux pour la Société dans son ensemble, pour leur territoire d'implantation mais
également pour leur propre pérennité. Certes, les PME constituent une population hétérogène,
rendant la chose difficile. Cependant elles sont également caractérisées par des spécificités
regroupées sous l'appellation, mix de proximité [TORRES 02], qui constituent des atouts pour la mise
en uvre d'une telle démarche. Car "l'engagement de la PME dans la responsabilité sociale n'est pas
seulement un problème d'instrumentalité ; il ne suffit pas que les moyens deviennent possibles pour
que la cause soit entendue" [LAPOINTE 04].
L'outil que nous avons développé, afin de traduire dans les entreprises, les recommandations du
guide SD21000 et par cela tester nos hypothèses de recherche, avait donc un cahier des charges
complet.
Il combine des éléments de rationalité procédurale, via le processus global mais également des
enjeux de moyens, et de rationalité substantive via des enjeux de fins. C'est un outil expérimental
qui a déjà évolué et nécessite d'être amélioré, notamment par l'adaptation du contenu substantif
aux spécificités des filières.
L'analyse des résultats des 7 expérimentations menées avec la première version va nous permettre
de tester la validité de nos hypothèses. Cependant, un certain nombre de limites à notre étude
peuvent d'ores et déjà être formulées telles que l'estimation des attentes des parties intéressées ou
encore le recours à un grand nombre d'expérimentateurs. Il conviendra donc de rester prudents sur
les apports d'un tel exercice.
185
PARTIE 2
L’intégration du développement durable dans les entreprises : l’analyse et la comparaison des
référentiels existants en matière de RSE permettent de mettre en évidence 3 visions de la
RSE
Les recommandations du guide SD21000 traduisent une vision centrée sur la
notion d’enjeu, plus large que la seule prise en compte des parties intéressées
PARTIE 3
Le développement durable et les entreprises: avantages et limites d’une étude sur les PME.
Hypothèse 1 : les PME ouvertes sur leurs parties intéressées ont une meilleure
performance globale que celles centrées sur les seules parties intéressées
traditionnelles
Hypothèse 2 : si la prise en compte des parties intéressées est une condition
nécessaire, elle n'est pas suffisante pour intégrer les enjeux de dd
PARTIE 4
Résultats des expérimentations, validation ou non des hypothèses de recherche et limites du
travail
186
QUATRIEME PARTIE :
Les expérimentations du guide SD21000 dans les PME :
analyse des résultats, entre préoccupations et performances
187
188
1 Présentation de la méthode d'analyse et des différentes clefs
− Une analyse des moyennes obtenues pour les données issues du travail sur les
enjeux (performance et importance initiale) et pour celles issues de la réflexion sur
les parties intéressées (niveau de relation et importance initiale). Cette analyse
nous permet de réfléchir a posteriori, à la pertinence de la méthode proposée, tant
sur les corrections d'importance que sur la hiérarchisation des enjeux à mener en :
réagir, agir, conforter ou non prioritaire.
Nous avons travaillé sur les données de 83 entreprises réparties au sein de 8 régions
françaises, au sens administratif du terme et issues de multiples secteurs d'activité.
Seules les données de 78 entreprises ont été par la suite exploitables. Les données de cinq
entreprises n'ont donc pas pu être analysées sur les 83 initiales.
Les raisons de la perte des données de ces cinq entreprises est liée à l'abandon de
l'expérimentation de 5 PME au cours de la phase de collecte des données et cela pour
plusieurs raisons :
189
− Enfin, pour les deux dernières entreprises, l'abandon du projet est la
conséquence du dépôt de bilan des sociétés.
Nous avons pu exploiter malgré tout, du moins en ce qui concerne les diagnostics, 93% des
données.
La classification par région a été la plus simple à réaliser, puisque nous avons décidé de
suivre l'organisation des expérimentations telles qu'elles avaient été conçues c'est-à-dire par
région administrative. Nous avons donc :
Région Nombre initial Nombre final
d'entreprises d'entreprises
Basse Normandie 10 10
Nord Pas de Calais 10 9
Picardie 13 12
Centre 15 14
Rhône Alpes 16 16
PACA 4 4
Lorraine 15 12
Total 83 78
Tableau 24 : tableau récapitulatif des régions dont sont issues les entreprises des
expérimentations
Le nombre d'entreprises par régions est de l'ordre de la dizaine. Il est donc trop faible pour
prétendre, dans le cadre de ces travaux de recherche, à une quelconque représentativité
d'un territoire par les entreprises, a fortiori lorsqu'il est aussi varié qu'une région. Le fait
que les entreprises aient été sélectionnées par des chefs de projets différents selon les
régions introduit également un biais dans notre échantillon. Cette étude se veut donc
exploratoire et ne prétend pas représenter la situation régionale d'entreprises et encore
moins la situation nationale des PME françaises.
La typologie par région administrative ne traduit pas nécessairement les différences de
territoire que l'on souhaiterait mettre en évidence. Cependant, dans le cadre de ces travaux
de recherche, nous n'irons pas plus loin compte-tenu des difficultés à identifier des
problématiques territoriales et ensuite les traduire sur des zones géographiques
appropriées. Nous nous en tiendrons donc à cette classification initiale.
190
1.2.3 Ventilation par taille
Afin de décrire notre échantillon, nous avons observé sa répartition selon six catégories de
taille.
Tailles proposées Nombre d'entreprises
1 à 9 salariés 9
10 à 19 salariés 8
20 à 49 salariés 16
50 à 99 salariés 19
100 à 199 salariés 15
200 et plus 11
Tableau 25 : catégories de taille d'entreprises retenues pour l'analyse des résultats des
expérimentations
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
1à9 10 à 19 20 à 49 50 à 99 100 à 199 200 et plus
salariés salariés salariés salariés salariés
191
15 Industries alimentaires 2
17 Industrie textiles 2
21 +20 Industrie du papier, cartons, bois 4
24+93 Industrie chimiques 6
25 Industrie du caoutchouc et des plastiques 10
27+28 Métallurgies et travail des métaux 9
31+32+33+34 Fabrication d'appareils électriques, équipements de radio, de
précision… 9
37 + 90 Récupérations et assainissement, gestion des déchets 6
45 + 26 + 14 Constructions et autres industries extractives 8
29 Fabrication de machines et équipements 4
36 Fabrication de meubles ; industries diverses 3
74 Services fournis principalement aux entreprises 7
85 Santé et action sociales 6
51 Commerce de gros et intermédiaires du commerces 1
62 Transports aériens 1
Cependant, lors de l'analyse par filière, il conviendra d'être très prudent dans les
conclusions. En effet, comme le montre le graphique ci-dessous, certains secteurs d'activité
ne sont représentés que par une ou deux entreprises.
12
10
8
6
4
2
0
métallurgie
31+32+33+34
51 commerce de
24+93 industrie
29 machines et
21 +20 industrie
25 industrie du
17 industrie
assainissement,
action sociale
15 industries
36 industries
62 transports
alimentaires
74 services aux
constructions
équipements
85 santé et
caoutchouc
45+26+14
appareils
textiles
diverses
27+28
entreprises
aériens
chimique
37+ 90
du bois
gros
192
En effet, le secteur 62, transport aérien, n'est représenté que par 1 individu. Le secteur 15,
industries alimentaires n'est représenté que par 2 individus. Nous n'aurons donc pas la
prétention d'étendre les résultats d'un cas particulier à la filière entière.
193
194
2 Les résultats des diagnostics
L'analyse des résultats des diagnostics va nous permettre de dresser un état des lieux des pratiques
des PME en matière de développement durable. Cette analyse va porter sur les différentes variables
qui caractérisent dans notre modèle les enjeux (à savoir performances et importances) et les
parties intéressées (niveaux de relation et importances).
Concentrons-nous dans un premier temps sur l'étude des résultats concernant les enjeux.
Les résultats s'appuient sur la compilation des données de 78 entreprises. Nous pouvons
noter que la majorité des enjeux ont une moyenne inférieure à 2. En effet, les moyennes
de performances des enjeux sont comprises entre 0,6 (pour la politique d'achat) et 2,3 (pour
l'enjeu travail, conditions générales et ambiance) sur l'échelle de 0 à 4. Cette dispersion
s'explique bien entendu par les différences de performance des entreprises. Mais deux biais
nous conduisent à pondérer ce commentaire : d'une part l'accessibilité de la grille et sa
compréhension par les consultants et les entreprises et d'autre part, la grille de
performance elle même, pour laquelle les niveaux de performance proposés dépendent de
références et d'auteurs différents. En effet, les échelles de bonnes pratiques n'ont pas été
établies de façon cohérente et ne sont pas exemptes d'une certaine subjectivité, les
échelles de certains enjeux étant beaucoup moins exigeantes que d'autres.
195
Comparaison entre les niveaux de
performance des enjeux
Socio-éco-conception
Les déchets
Participation du personnel
Stockage
Figure 30 : les performances moyennes des enjeux, des oubliés aux mieux maîtrisés
Néanmoins, les enjeux, dont les performances moyennes sont les plus faibles, sont les
enjeux environnementaux tels que la biodiversité, le transport (tant des salariés que
transport et logistique) et ceux liés aux modes de production et de consommation
comme la politique d'achat et l'éco-conception. Ce résultat est moins surprenant pour les
premiers que pour les derniers. Si les leviers d'actions à court terme paraissent difficiles à
identifier pour les enjeux environnementaux globaux (biodiversité, effet de serre dû aux
transports,
), ceux ayant traits aux achats et à la conception, autrement dit à l'évolution
des modes de production et de consommation, devraient être plus facilement identifiables
puisque directement liés à la production, fonction première des entreprises.
A l'opposé, les enjeux pour lesquels la performance est la plus élevée sont du domaine
social et des pratiques managériales et gouvernance. Ce résultat était prévisible compte-
tenu notamment de la réglementation française. Cependant, il convient d'apporter un
bémol à ces résultats : en effet, ces derniers reflètent la vision au mieux d'un groupe pilote
mais dans de nombreux cas du seul chef d'entreprise qui a réalisé le diagnostic sans
concertation avec les parties intéressées. Ce sont des enjeux assez subjectifs et si
l'évaluation avait été effectuée par les représentants du personnel voire les salariés eux-
196
mêmes, il est probable que les résultats auraient été moins évidents. Rappelons également
que l'analyse porte sur la première version de diagnostic qui n'incluait pas de
questionnement clair sur les enjeux économiques. L'analyse des premières expérimentations
du diagnostic V2, montre que ce sont ces enjeux qui présentent les niveaux de performance
les plus élevés.
En ce qui concerne les importances initiales, les cotations sont un peu plus élevées, comme
le montre le graphique ci-dessous, avec une moyenne autour de 2,3.
management
HSS
Participation du
Mesure de la
réglementaire
Attentes PI et
Organisation et
Gestion des
Gestion des
Transport des
Stratégie
performance
La biodiversité
conditions
responsabilités
Système de
externalités
Travail :
personnel I
risques
politique
salariés
Veille
Figure 31 : les moyennes d'importance initiale pour chacun des enjeux : des plus
importants aux moins considérés
Les importances moyennes se situent entre 0,9 et 3,7. Pas toujours élevées, elles le sont
malgré tout plus que les performances : même si une entreprise est peu performante sur un
enjeu, malgré tout, elle n'en néglige pas l'importance.
197
On retrouve :
4,000
importance initiale
3,000
2,000
1,000
coef de
0,000 corrélation
0,000 0,500 1,000 1,500 2,000 2,500
= 0,65
performance
Les variables performance et importance initiale des enjeux ne sont donc pas corrélées.
La maîtrise d'un enjeu n'est donc pas liée à l'importance qu'il revêt, ce qui démontre
une absence d'approche stratégique des entreprises sur les enjeux de développement
durable.
198
2.1.2 Les performances par enjeu ou le rôle prépondérant d'un engagement de la direction et
d'une définition de la stratégie
Outre ces premiers résultats, nous avons effectué une analyse factorielle des données,
réalisée en nous appuyant sur le travail de recherche de Nicolas DUCHEMIN [DUCHEMIN 05-
2].
Dans un premier temps, nous avons compilé toutes les données de performances des 78
entreprises constituant notre échantillon. Dans un second temps, nous avons comparé les
variables 2 à 2 au travers d'une matrice des corrélations, afin de déterminer les éventuelles
variables qui évoluent ensemble.
199
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10 P11 P12 P13 P14 P15 P16
P1 1,00
P2 0,48 1,00
P3 0,52 0,53 1,00
P4 0,50 0,42 0,51 1,00
P5 0,41 0,38 0,40 0,30 1,00
P6 0,25 0,14 0,17 0,16 0,27 1,00
P7 0,25 0,28 0,41 0,32 0,44 0,08 1,00
P8 0,49 0,23 0,34 0,26 0,33 0,18 0,29 1,00
P9 0,20 0,15 0,18 0,27 0,23 0,21 0,16 0,30 1,00
P10 0,15 0,14 0,34 0,27 0,23 0,21 0,15 0,24 0,40 1,00
P11 0,28 0,24 0,25 0,35 0,47 -0,06 0,35 0,33 0,22 0,17 1,00
P12 0,33 0,33 0,36 0,35 0,23 0,33 0,21 0,19 0,28 0,48 0,27 1,00
P13 0,31 0,14 0,11 0,08 0,39 0,11 0,13 0,47 0,12 0,05 0,33 0,13 1,00
P14 0,42 0,21 0,35 0,34 0,28 0,20 0,25 0,48 0,09 0,29 0,34 0,45 0,35 1,00
P15 0,42 0,32 0,38 0,33 0,43 0,13 0,45 0,42 0,10 0,11 0,34 0,03 0,35 0,37 1,00
P16 0,25 0,10 0,33 0,21 0,11 0,15 0,37 0,46 0,06 0,19 0,20 0,16 0,21 0,25 0,18 1,00
P17 0,12 0,09 0,10 0,22 0,12 -0,01 0,15 0,30 0,22 0,28 0,18 0,20 0,03 0,31 0,13 0,32
P18 0,16 -0,01 0,04 -0,02 -0,05 0,04 0,12 0,25 0,20 0,06 0,17 0,28 0,19 0,19 0,03 0,31
P19 0,23 0,06 0,07 0,09 -0,09 0,24 0,01 0,15 0,09 -0,02 -0,01 0,10 0,25 -0,01 0,10 0,05
P20 0,33 0,23 0,11 0,08 0,14 0,16 0,20 0,20 0,25 0,16 0,10 0,29 0,22 0,09 0,16 0,16
P21 -0,05 0,03 0,07 0,24 -0,09 0,22 0,07 0,17 0,24 0,33 0,14 0,23 -0,08 0,21 0,00 0,31
P22 0,31 0,25 -0,02 0,18 0,15 0,27 0,08 0,18 0,14 0,29 0,10 0,19 0,10 0,19 0,14 0,00
P23 0,08 0,23 0,11 0,30 0,10 0,30 0,09 0,17 0,17 0,18 0,14 0,07 -0,12 0,06 0,07 0,06
P24 0,22 0,45 0,36 0,42 0,21 0,19 0,00 0,23 0,15 0,40 0,29 0,32 -0,05 0,28 0,13 0,09
P25 0,19 0,07 0,10 0,06 0,02 0,01 0,02 0,24 -0,01 0,04 0,14 0,27 0,02 0,19 -0,09 0,31
P26 0,16 0,23 0,20 0,32 0,02 0,10 0,21 0,28 0,24 0,18 0,22 0,20 -0,02 0,19 0,10 0,41
P27 0,30 0,05 0,13 0,10 0,09 0,12 -0,01 0,26 0,16 0,15 0,05 0,14 0,12 0,19 -0,05 0,20
P28 0,05 0,16 0,15 -0,02 -0,15 -0,26 0,16 0,23 -0,01 0,10 0,01 -0,05 -0,09 0,14 0,31 0,22
P29 0,49 0,19 0,27 0,18 0,27 0,19 0,32 0,46 0,28 0,16 0,22 0,29 0,24 0,32 0,33 0,26
P30 0,34 0,15 0,32 0,20 0,23 0,23 0,18 0,24 0,23 0,30 0,06 0,52 0,15 0,26 0,06 0,20
P31 0,35 0,38 0,41 0,17 0,19 -0,08 0,28 0,38 0,15 0,22 0,20 0,47 0,35 0,40 0,25 0,17
P32 0,44 0,37 0,38 0,33 0,19 -0,03 0,24 0,42 0,12 0,18 0,23 0,41 0,40 0,55 0,38 0,18
200
P17 P18 P19 P20 P21 P22 P23 P24 P25 P26 P27 P28 P29 P30 P31 P32
P17 1,00
P18 0,27 1,00
P19 -0,28 0,27 1,00
Il y a une corrélation
P20 0,12 0,41 0,26 1,00
entre l'identification des
P21 0,32 0,30 -0,02 0,13 1,00
P22 0,26 0,21 -0,04 0,27 0,27 1,00 parties intéressées et le
P23 0,25 0,04 0,02 0,19 0,39 0,34 1,00 lien entre les attentes
P24 0,32 -0,03 -0,11 0,15 0,30 0,40 0,41 1,00 des PI et la politique de
P25 0,31 0,36 -0,05 0,19 0,28 0,12 0,17 0,24 1,00
l'entreprise
P26 0,47 0,34 -0,03 0,20 0,42 0,15 0,42 0,26 0,31 1,00
P27 0,15 0,18 0,23 0,18 0,17 0,18 0,07 0,21 0,43 0,08 1,00
P28 0,24 0,14 -0,13 -0,04 0,25 0,05 0,04 0,05 0,18 0,09 0,19 1,00
P29 0,01 0,30 0,23 0,25 0,04 0,27 0,01 0,21 0,29 0,13 0,47 0,12 1,00
P30 0,00 0,20 0,15 0,37 0,21 0,10 0,00 0,21 0,29 0,06 0,26 -0,06 0,34 1,00
P31 0,10 0,28 0,18 0,30 0,06 0,10 -0,01 0,18 0,22 0,15 0,10 0,22 0,45 0,37 1,00
P32 0,18 0,23 0,15 0,35 0,07 0,17 -0,10 0,30 0,20 0,16 0,25 0,23 0,45 0,42 0,71 1,00
Tableau 27 : matrice des corrélations des performances des entreprises sur les 32 enjeux
définis
La seconde étape d'une analyse en composante principale consiste à analyser les valeurs
propres. L'idée est de représenter le nuage de points selon les deux axes les plus porteurs
d'informations.
201
Valeur Pourcentage
Axe Pourcentage
propre cumulé
1 7,7168 24,11 24,11
2 2,7750 8,67 32,79
3 2,3331 7,29 40,08
4 2,0654 6,45 46,53
5 1,6249 5,08 51,61
Tableau 28 : tableau des valeurs propres pour l'analyse des performances sur les 32
enjeux
La projection du nuage de points selon les 2 premiers axes ne permet de traduire que 33%
de l'information du nuage de point initial. Cependant, les autres vecteurs naugmentent pas
suffisamment le pourcentage dinformation pouvant être portée pour que cela retienne
notre attention. Nous nanalyserons donc que les projections selon les axes 1 et 2.
Figure 33 : représentation plane des performances sur les 32 enjeux, selon les axes 1 et
2
202
Tous les vecteurs étant présents dans la partie droite du plan, nous pouvons conclure à un
« facteur de taille » selon laxe 1. Cela signifie que les entreprises ont, soit un bon niveau
de performance sur lensemble des enjeux, soit un niveau de performance faible de manière
globale. Cela confirme une bonne homogénéité et compatibilité de tous les enjeux.
Mais affinons nos conclusions en déterminant maintenant les enjeux qui définissent l'axe 1
puis dans un deuxième temps l'axe 2.
Enjeux
définissant
l'axe 1
Figure 34 : zoom sur la figure 29, représentation plane des performances sur les 32
enjeux et projection sur l'axe 1
203
Laxe 1 est principalement défini par une dizaine denjeux :
Coordonnée
Libellé de la variable
sur l'axe 1
P1 : Engagement de la direction 0,69
P32 : Lien entre les attentes des PI et la politique de
0,67
lentreprise
P8 : Veille réglementaire 0,67
P14 : Equité 0,63
P3 : Système de management 0,62
P12 : Communication externe 0,61
P29 : Acceptation de nouveaux principes 0,60
P31 : Identification des PARTIE INTERESSEE 0,60
P4 : Organisation et responsabilités 0,58
P2 : Stratégie, politique et objectifs 0,55
Tableau 29 : tableau des coordonnées des variables d'enjeux actives selon l'axe 1
Nous pouvons constater un facteur global de taille. Cela signifie que la principale
caractéristique de cet échantillon d'entreprises est qu'il n'y a pas d'enjeu dont la
performance évoluerait en sens inverse des autres enjeux, que les entreprises soient
globalement très performantes ou pas. L'analyse des coordonnées d'enjeux sur l'axe 1
montre que les enjeux 1 (engagement de la direction), 32 (lien entre les attentes des
parties intéressées et la politique de l'entreprise) et 8 (la veille réglementaire) contribuent
le plus à l'axe 1. Il semble donc qu'une entreprise ayant une forte performance sur les
enjeux 1, 8 et 32 aura globalement une forte performance moyenne sur tous les enjeux.
Plus la direction de l’entreprise sera engagée, saura définir sa stratégie en fonction des
attentes de ses parties intéressées et veillera correctement à la réglementation, plus
elle sera performante de manière globale sur les enjeux de développement durable.
Travaillons de la même manière selon laxe 2, défini par les enjeux suivants :
204
Enjeux définissant l'axe 2,
coordonnées positives :
ENJEUX SOCIAUX
Figure 35 : zoom sur la figure 29, représentation plane des performances sur les 32
enjeux et projection sur l'axe 2
Coordonnée
Libellé de la variable
sur l'axe 2
P13 : Travail : conditions générales et ambiance 0,47
P15 : Emploi, compétences, formation 0,38
P5 : Participation, implication et motivation du
0,33
personnel 1
Tableau 30 : tableau des coordonnées des variables d'enjeux actives selon l'axe 2,
valeurs positives
205
Coordonnée
Libellé de la variable
sur l'axe 2
P21 : Leau : consommation et pollution -0,66
P23 : Lair : pollution et gaz à effet de serre -0,54
P26 : Bruits et odeurs : pollutions internes et
-0,51
externes
Tableau 31 : tableau des coordonnées des variables d'enjeux actives selon l'axe 2,
valeurs négatives
Sur l'axe 2, les enjeux sont répartis plus largement. On y trouve des valeurs positives mais
aussi négatives. Les valeurs positives principales regroupent des enjeux sociaux, quand les
valeurs négatives portent des enjeux environnementaux. Cela signifie que laxe 2 nous
permet dobserver la discrimination des niveaux de performance des entreprises entre les
critères sociaux (côté positif de laxe) et environnementaux (côté négatif de laxe).
Ainsi, une entreprise au centre de laxe sera équilibrée dans la prise en compte des aspects
sociaux et environnementaux, tandis quune entreprise sur le haut de léchelle sera plus
performante au niveau social qu'environnemental, et inversement sur le bas de l'échelle.
2.1.3 Les performances par individu, les secteurs d'activité, les différences de taille et de
région… vers une délicate généralisation
Après avoir étudié les variables, nous pouvons observer comment se répartissent les
individus. Pour ceci, nous effectuons là encore une projection selon les 2 premiers vecteurs
propres. Il est ainsi possible de représenter les entreprises selon ces deux axes et de vérifier
leur contribution à lanalyse.
206
Entreprises à forte
influence pouvant Bonnes performances
biaiser les résultats sur les enjeux sociaux
Bon niveau
de
performance
globale
Bonnes performances
sur les enjeux
environnementaux
Figure 36 : représentation des 78 entreprises sur le plan défini par les 2 premiers
vecteurs propres
Nous ne pouvons pas réaliser une typologie précise des entreprises, le nuage de points étant
assez confus et dispersé. Nous pouvons remarquer que les entreprises sont réparties assez
équitablement d'un côté ou de l'autre de l'axe 1. Cela signifie donc qu'il y a autant
d'entreprises ayant des performances globalement "élevées" que des performances
globalement "faibles". Elles sont également réparties équitablement selon l'axe 2. Les
entreprises de notre panel sont donc venues au développement durable soit en étant assez
sensibles et performantes en matière sociale, avec des marges de progression en
environnement, soit sensibles et performantes en environnement. Il est donc nécessaire
d'aider les entreprises à améliorer leur performance globale afin d'être équilibrées sur les
différents piliers.
Pour analyser de manière différente la répartition des individus, il est possible de les
regrouper selon 3 caractéristiques : leur secteur dactivité, leur taille et leur région
d'implantation.
207
Le graphique ci-après présente ces différentes hiérarchisations (avec une différence de
taille de la puce représentant le poids de chaque « individu ») :
Tri par
région
Tri par
taille
Tri par
secteur
d'activité
Figure 37 : regroupement par secteur – taille – et région des entreprises selon leur
performance en terme d'enjeux
208
Coordonnée Coordonnée
Libellé
sur l'axe 1 sur l'axe2
C4=BASSE NORMANDIE -2,04 -1,68
C4=CENTRE -0,05 0,80
C4=LORRAINE -0,35 0,42
C4=NORD PAS de CALAIS 1,87 1,28
C4=PACA -1,31 0,98
C4=PICARDIE -2,00 -0,28
C4=RHONE ALPES 3,03 -1,14
Tableau 32 : les valeurs test des performances sur les 32 enjeux selon la répartition
géographique des entreprises
Les valeurs tests sont assez faibles, seules les valeurs en grisé, supérieures en valeur
absolue à 2, sont représentatives. Les individus d'un groupe sont très répartis sur la
représentation graphique et le barycentre ne représente pas bien le groupe.
Néanmoins, nous pouvons noter que les entreprises de Basse Normandie et de Picardie
semblent plutôt positionnées dans des valeurs négatives de l'axe 1 (autrement dit de faibles
niveaux de performance) tandis que celles de Rhône Alpes semblent positionnées du côté
positif du même axe caractérisant de bons niveaux de performance moyens. Cette
observation peut s'expliquer grâce à différentes hypothèses :
− Tout d'abord, les entreprises de l'échantillon sont plus engagées dans la région
Rhône Alpes.
− Troisième hypothèse, les consultants de la région Rhône Alpes ont été moins
"sévères" que les autres et en particulier ceux des régions Basse Normandie et
Picardie.
Il semblerait donc que l'on ne puisse pas tirer de renseignements vraiment plus
pertinents concernant la répartition géographique des entreprises.
209
Les individus par secteurs d'activité
Intéressons nous maintenant aux résultats selon les secteurs d'activité. Nous ne présenterons
ici que les résultats des secteurs d'activités représentés par au moins six individus. Nous
pouvons noter que le secteur dactivité « Récupérations » C2=37, caractérisé par 6 individus
a le niveau de performance le plus élevé.
Coordonnée Coordonnée
Libellé
sur l'axe 1 sur l'axe 2
C2=24, industrie chimique 1,18 0,16
C2=25, industrie du caoutchouc et
-0,52 -0,27
du plastique
C2=27, métallurgie et travail des
0,89 0,43
métaux
C2=31, fabrication d'appareils
0,17 -1,37
électriques
C2=37, récupération et
2,56 -0,69
assainissement
C2=45, construction -1,40 1,29
C2=74, services fournis aux
-0,28 0,17
entreprises
C2=85, santé et actions sociales 1,15 1,97
Tableau 33 : les valeurs test des performances sur les 32 enjeux selon la répartition par
secteur d'activité des entreprises
Là encore, des conclusions fermes seraient hasardeuses. En effet, les secteurs d'activité
sont, malgré les regroupements, assez nombreux et caractérisés par un faible nombre
d'entreprises. La question de la représentativité est clairement posée compte-tenu de la
petitesse de notre échantillon. La faiblesse des valeurs test confirme la nécessité de ces
précautions.
210
Les individus par taille
Nous ne pouvons pas conclure quant à des tendances particulières selon les tailles des
entreprises car il n'existe ni continuité particulière, ni rupture caractérisée. De plus la
plupart des valeurs tests ne sont pas significatives.
Tableau 34 : les valeurs test des performances sur les 32 enjeux selon la répartition par
taille des entreprises
En ce qui concerne les performances par individu, l'échantillon statistique est trop petit
pour que nous puissions tirer des conclusions en matière de répartition géographique,
par secteur d'activité ou encore par taille. De plus, le nuage représentant toutes les
entreprises ne permet pas très clairement d'établir des typologies concernant les
pratiques des entreprises, en matière de développement durable, selon ces trois
critères.
211
Valeur Pourcentage
Numéro Pourcentage
propre cumulé
1 5,0133 15,67 15,67
2 2,8182 8,81 24,47
3 2,2056 6,89 31,37
4 1,8965 5,93 43,38
5 1,7120 5,34 48,73
6 1,5382 4,81 53,54
Tableau 35 : tableau des valeurs propres des importances initiales des 32 enjeux
Les 3 premiers axes portent 31,37% d'information, là encore ce qui est relativement peu.
Nous n'allons donc pas pouvoir aboutir à des conclusions très significatives.
Figure 38 : représentation plane des importances initiales des 32 enjeux selon les axes 1
et 2
Sur la projection selon les 2 premiers axes, nous pouvons observer une nouvelle fois un effet
de taille à un enjeu près. Cela signifie que si lentreprise accorde un niveau dimportance
initiale élevé à un enjeu selon cet axe, lentreprise aura des niveaux élevés dimportance
initiale sur quasiment la totalité des enjeux. Seul enjeu ressortant de manière significative,
l'enjeu n°2, « Stratégie, politique et objectifs » montre que limportance initiale peut être
212
élevée sur cet enjeu sans que lentreprise accorde des niveaux élevés dimportance aux
autres enjeux.
Cette dernière conclusion est surprenante, mais malgré tout à relativiser, les coordonnées
de ce vecteur sur les axes 1 et 2 restant faibles. Cependant, on aurait pu penser que l'enjeu
stratégie, politique et objectifs était intimement lié aux autres enjeux. Ce résultat peut
toutefois s'expliquer par le fait que certains consultants ont présenté cet enjeu comme
étant absolu alors qu'il a été pensé initialement comme la stratégie, la politique et les
objectifs en matière de développement durable.
213
Coordonnée Coordonnée Coordonnée
Libellé de la variable
sur l'axe 1 sur l'axe 2 sur l'axe 3
Ii1 0,25 -0,37 0,01
Ii2 -0,11 -0,04 -0,05
Ii3 0,06 -0,29 0,12
Ii4 0,19 0,13 -0,06
Ii5 0,27 -0,33 -0,10
Ii6 0,12 -0,21 0,17
Ii7 0,16 0,02 -0,62
Ii8 0,53 -0,08 -0,20
Ii9 0,22 -0,08 0,07
Ii10 0,21 -0,33 0,20
Ii11 0,40 -0,36 -0,15
Ii12 0,35 -0,36 0,29
Ii13 0,65 -0,08 -0,42
Ii14 0,57 0,15 -0,23
Ii15 0,19 0,16 -0,33
Ii16 0,41 0,07 -0,50
Ii17 0,67 0,22 -0,17
Ii18 0,30 0,13 -0,11
Ii19 0,38 -0,47 0,20
Ii20 0,40 -0,39 0,08
Ii21 0,51 0,37 0,38
Ii22 0,44 0,32 0,31
Ii23 0,47 0,33 0,48
Ii24 0,54 0,35 0,03
Ii25 0,52 -0,03 0,17
Ii26 0,61 0,44 0,16
Ii27 0,48 0,06 0,11
Ii28 0,22 0,57 -0,12
Ii29 0,51 -0,28 -0,17
Ii30 0,33 -0,27 0,49
Ii31 0,25 -0,49 -0,01
Ii32 0,19 -0,40 -0,26
214
Enjeux
définissant
l'axe 1
Figure 39 : zoom, Représentation plane des importances initiales des 32 enjeux selon
les axes 1 et 2 : étude de l'axe 1
Laxe 1 représente limportance initiale globale donnée par lentreprise aux enjeux. Cet axe
est défini par les enjeux gestion et prévention des risques (17), travail, conditions générales
et ambiance (13), bruits et odeurs (26) et équité (14) notamment. Donc, plus l'entreprise
positionne comme important la gestion et la prévention des risques, plus elle estimera
important les conditions de travail mais aussi le bruit et les odeurs (qui sont également liés
aux conditions de travail d'ailleurs) ainsi qu'à l'équité.
L'axe 2 semble différencier soit les importances en matière sociale et environnementale
(valeurs positives de l'axe) soit les importances dans le domaine de la gouvernance.
215
Enjeux environnementaux
considérés comme
importants
Enjeux sociaux
considérés comme
importants
Figure 40 : représentation plane des importances initiales des 32 enjeux selon les axes 2
et 3
Laxe 3 semble intéressant dans la mesure où lon peut voir ressortir deux visions
d'entreprises en matière d'importance des enjeux :
− soit lentreprise considère les enjeux sociaux comme importants (les valeurs
négatives de laxe 2).
Cela pourrait nous amener à identifier deux grandes catégories d'entreprises selon le
sens que le développement durable semble revêtir pour elles.
216
2.1.5 Les importances initiales par individu
Les projections selon les axes 1 et 2 puis 2 et 3 ne permettent pas d'effectuer une analyse
intéressante contrairement à la projection sur les axes 1 et 3. Nous nous en tiendrons donc
ici à cette troisième représentation.
Cette représentation permet de définir plusieurs catégories d'entreprises, comme cela est
représenté sur le graphique. En effet, assez peu d'entreprises accordent la même
importance aux enjeux sociaux et environnementaux, autrement dit, sont assez proches de
l'axe 1. Cela permet d'identifier facilement les domaines sur lesquels il est nécessaire de
plus sensibiliser l'entreprise.
De même, l'importance initiale moyenne est extrêmement variable dans sa valeur puisque
les entreprises ont des valeurs dispersées sur l'axe 1.
Néanmoins, il convient d'être prudent, l'axe 3 ne portant pas beaucoup d'information comme
nous l'avons vu précédemment.
La répartition des individus par secteur dactivité, taille et région donne des résultats
encore moins significatifs que pour la performance. Ils ne seront pas présentés ici.
217
2.2 L'approche par les parties intéressées
2.2.1 Les premiers résultats analytiques : vers la mise en évidence de 3 catégories de parties
intéressées
Les résultats issus des calculs de moyenne, de minimum et de maximum, tant pour le niveau
de relation que pour l'importance initiale, sont assez différents de ceux que l'on a pu voir
sur les enjeux.
En effet, tout d'abord, les moyennes des niveaux de relation, comprises entre 0,39 et 3,859,
sont nettement plus élevées, tout comme les importances initiales 'comprises entre 0,538 et
3,923). De plus, l'écart qui existe entre les valeurs les plus fortes et les plus faibles nous
montre à quel point les entreprises peuvent considérer différemment les acteurs.
La similarité des valeurs est tout à fait remarquable. Cela nous amène donc à nous
interroger sur une éventuelle corrélation entre le niveau de relation et l'importance initiale.
4,000
3,000
2,000
1,000
0,000
0,000 1,000 2,000 3,000 4,000 5,000
importance initiale
Le graphique ci-dessus nous montre un nuage de point très peu dispersé. Le coefficient de
corrélation est, pour ces deux variables, de 0,938 ce qui montre une forte corrélation entre
ces deux variables.
Le niveau de relation et l'importance initiale donnée par les entreprises à leurs parties
intéressées sont donc bien corrélés, autrement dit lorsque l'entreprise estime qu'un
acteur est important, elle a nécessairement un bon niveau de relation avec lui, et
réciproquement.
218
Cette corrélation peut s'expliquer par deux raisons. D'une part, cela peut être effectivement
lié au fait que plus l'entreprise accorde une importance à une partie intéressée, plus elle est
en relation directe avec elle, parce que son avis, son influence, ses décisions risquent
d'avoir un impact sur la vie même de l'entreprise. D'autre part, cela peut résider dans la
méthode d'entretien conduite par le consultant au cours du diagnostic. Pendant celui-ci, on
interroge successivement l'entreprise sur le niveau de relation puis l'importance alors que
ces interrogations étaient bien plus déconnectées dans le temps pour les enjeux.
Ces résultats sont également à pondérer, la note de relation étant affectée par l'entreprise
seule ; les résultats pourraient sensiblement varier dans le cadre d'un entretien avec les
parties intéressées concernées.
Quoiqu'il en soit, nous pouvons dès lors travailler indifféremment sur les résultats en
matière de niveau de relation ou d'importance initiale du fait de cette corrélation.
Le travail sur les moyennes nous permet de définir trois catégories de parties intéressées.
Eau
memeregion
Police
DGCCRF
BE
Voisins
Assoc
de recherche,
memeActivite
Collectivites
DRIRE
Inspecteurs
Banque
Assurance
Clients
Salaries
Actionnaires
Fournisseurs
syndicats, DRIRE,
utilisateurs et
SDIS
+ Organismes de
lÉtat et
Les Les parties
entreprises de
même activités
incontournables intéressées
Les « mal
« support »
connues »
219
Ainsi, nous avons pu identifier :
Mais revenons un peu plus en détails sur l'étude des variables que sont le niveau de relation
et l'importance.
2.2.2 Les niveaux de relation de l'entreprise avec ses parties intéressées et notre première
hypothèse… et si une entreprise ouverte avait une meilleure performance globale ?
Etudions tout d'abord, à partir de l'analyse statistique, les données concernant le niveau de
relation. Pour cela, appuyons nous sur la matrice des corrélations présentée en annexe 8. Sa
lecture ne nous permet pas d'identifier des coefficients de corrélation suffisant pour tirer
des conclusions pertinentes.
Penchons nous alors sur les valeurs propres.
220
Valeur Pourcentage
Axe Pourcentage
propre cumulé
1 7,1648 23,11 23,11
2 2,7362 8,83 31,94
3 1,9005 6,13 38,07
4 1,7287 5,58 43,65
5 1,6140 5,21 48,85
6 1,4620 4,72 53,57
Tableau 37 : tableau des valeurs propres pour l'étude des niveaux de relation des
parties intéressées
Ce tableau nous indique que les 2 premiers axes portent 31,9% de l'information, ce qui est
toujours aussi faible. Nos conclusions ultérieures doivent donc être prises avec précaution.
De plus, le travail avec les axes 3 ou 4 ne nous apportant pas beaucoup plus d'information,
nous nous en tiendrons à l'étude des axes 1 et 2.
Nous avons également fait figurer sur cette représentation graphique la performance
moyenne de l'entreprise, afin d'estimer les éventuels liens entre la performance et la prise
en compte des parties intéressées.
221
Vecteur de
performance
Groupe de
moyenne
parties
intéressées
variant
ensemble
Figure 44 : premier plan de l’analyse en composante principale effectuée sur les niveaux de
relations avec les parties intéressées
Nous retrouvons une fois encore un facteur de taille qui fait que tous les niveaux de
relations agissent dans le même sens.
Cette ACP nous permet de dégager un groupe de parties intéressées variant légèrement
ensemble. Dans ce groupe l'on retrouve la CRAM, le médecin du travail, les inspecteurs du
travail, la DRIRE, et les autres services de l'Etat (tels que la DDE). Cela signifie que les
entreprises ont une même vision de ces différentes parties intéressées. Cela n'est pas si
étonnant que cela puisque toutes font référence à une fonction de contrôle en termes de
santé et sécurité au travail.
A part cela, il n'existe pas vraiment de corrélation entre les autres parties intéressées.
222
Forte contribution
des parties
intéressées mal
connues et des
parties intéressées
support
Faible contribution
des acteurs
incontournables
sur l'axe 1
Figure 45 : zoom du Premier plan de l’analyse en composante principale effectuée sur les
niveaux de relations avec les parties intéressées
L'axe 1 a une très faible contribution des acteurs incontournables que sont les clients, les
salariés et les fournisseurs, comme le confirment les chiffres du tableau des coordonnées de
variables actives ci-dessous. Par contre, la projection des vecteurs des acteurs mal connus
et des parties intéressées "support" est très importante. Il semblerait que le premier axe
oppose les entreprises peu ouvertes aux parties intéressées à celles qui sont au contraire
ouvertes à lensemble de leurs parties intéressées, et notamment aux parties intéressées
mal connues avec lesquelles les entreprises sont rarement en relation (SDID, Instituts de
recherche, par exemple).
223
Coordonnée Coordonnée Libellé de la Coordonnée Coordonnée
Libellé de la variable
sur l'axe 1 sur l'axe 2 variable sur l'axe 1 sur l'axe 2
R Salariés 0,08 -0,64 R DRIRE 0,70 -0,11
R entreprises de
R Actionnaires 0,45 -0,17 0,32 0,18
même activité
R entreprises de
R ADEME 0,44 0,18 0,56 0,24
même région
R Agence de l'eau 0,52 0,37 R Fournisseurs 0,08 -0,69
R Associations 0,44 0,26 R Futurs embauchés 0,25 -0,19
R Etat 0,69 0,20 R Inspecteurs 0,60 -0,20
R Banque 0,18 -0,10 R Institut Recherche 0,61 -0,03
R Bureau d'études 0,41 0,45 R Médecin 0,74 -0,17
R Cabinets Conseil 0,35 -0,01 R Médias 0,42 -0,21
R Organismes de
R Centres Techniques 0,34 -0,40 0,56 -0,18
Certification
R CCI 0,28 -0,30 R Police 0,62 0,35
R Clients 0,06 -0,72 R Voisins 0,56 0,13
R Collectivités 0,46 0,17 R SDIS 0,69 -0,03
R Assurance 0,38 -0,16 R Syndicats 0,59 -0,07
R CRAM 0,70 -0,16 R Utilisateurs 0,36 -0,07
R DGCCRF 0,26 0,16
Tableau 38 : tableau des coordonnées des variables actives, étude des niveaux de
relation
224
Cela peut suggérer que les entreprises qui privilégient plus particulièrement les
relations avec leurs partenaires classiques (clients, fournisseurs et salariés), ont
tendance à avoir un niveau de performance plus faible que la moyenne. Ce résultat
valide notre première hypothèse selon laquelle une entreprise plus ouverte sur ses
parties intéressées avait une performance globale plus grande.
Cependant, le niveau de performance est assez mal représenté dans ce plan, ses
coordonnées étant très inférieures à 1. Il convient donc de prendre cette conclusion avec
précaution.
La projection des individus sur les axes 1 et 2, permettant de positionner les entreprises
selon leur relation privilégiée avec certains acteurs, ne donne pas de résultat probant. Nous
ne les présenterons donc pas ici.
2.2.4 Etude du lien entre la performance moyenne des entreprises en terme d'enjeux et
l'ouverture sollicitée vers les parties intéressées, autrement dit le nombre de parties
intéressées citées
Lors du diagnostic, nous avons demandé aux entreprises de citer, dans le cadre des enjeux,
les parties intéressées par chacun des enjeux, mais également de citer, lors de l'étude sur
les parties intéressées, les enjeux représentants des attentes pour ces dernières. La
compilation de ces données nous permet d'obtenir le nombre de fois où les entreprises ont
cité des parties intéressées, qui correspond à l'ouverture sollicitée vers les parties
intéressées.
Il est intéressant d'essayer de déterminer un éventuel lien entre la performance moyenne
des entreprises et le nombre de citations des parties intéressées, à l'image de ce que nous
venons d'observer avec le niveau moyen de relation.
Pour cela nous avons donc comptabilisé le nombre de parties intéressées citées par chacune
des entreprises au cours de l'intégralité du diagnostic. Nous allons donc travailler sur la
performance moyenne de chacune des entreprises et le nombre de parties intéressées
qu'elle a cité.
La matrice des corrélations résultant de cette analyse est présentée ci-après.
225
Nombre de
Performance
parties
moyenne
intéressées
Performance Moyenne 1,00
Nombre de parties intéressées -0,22 1,00
Cette matrice montre clairement qu’il n’existe pas de corrélation entre la performance
moyenne des entreprises et le nombre de parties intéressées citées. Nous aurions pu,
compte-tenu des résultats de l'analyse sur les niveaux de relation et la performance
moyenne, nous attendre à un résultat similaire.
2.2.5 Etude de la corrélation entre le niveau de relation de l'entreprise avec ses parties
intéressées et l'ouverture sollicitée
Afin de comprendre ce résultat, étudions s'il existe une corrélation entre le niveau de
relation moyen qu'une entreprise estime avoir avec ses parties intéressées, et l'ouverture
sollicitée vers les parties intéressées.
1000
nombre de pi citées
400
200
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3
niveau de relation moyen
226
relation, plus elle a conscience des parties intéressées qui l'entourent. Mais ce n'est pas vrai
dans 40% des cas.
Cela peut s'expliquer par le fait qu'une PME peut avoir peu de relation avec ses parties
intéressées, notamment du fait de manque de moyens, mais malgré tout avoir conscience
des acteurs qui les entourent. A l'inverse, elle peut avoir un bon niveau de relation avec ses
parties intéressées, mais ne pas avoir conscience de leur rôle et de leur implication sur de
nombreuses thématiques. Cela peut également s'expliquer par le fait que pour la plupart
des entreprises, l'exercice demandé était assez nouveau, elles n'ont pas toutes conscience
des rôles et attentes des acteurs qui les entourent. Il convient également de préciser le
caractère parfois rébarbatif de l'interrogation sur les parties intéressées. Cette étape du
diagnostic a de ce fait peut-être été passée rapidement par certains consultants ou
certaines entreprises, qui ne sont pas intéressées ou sensibles à l'approche par les parties
prenantes, notamment parce que cela ne constitue par encore des demandes de leurs
partenaires.
Il serait intéressant de refaire cet exercice à la fin des expérimentations afin d'observer si le
nombre de parties intéressées augmente sensiblement avec la conscientisation.
227
Figure 47 : premier plan de l’analyse en composante principale effectuée sur les niveaux
d’importance accordée aux parties intéressées
Comme précédemment, nous avons rajouté la performance moyenne afin d'analyser les
éventuelles interactions entre les variables.
Le niveau moyen de performance sur lensemble des enjeux semble sopposer, selon le
deuxième axe, au niveau dimportance que lentreprise accorde à ses fournisseurs et
centres techniques, ce que nous avions déjà observé précédemment, même si le vecteur de
performance est peu significatif.
Cette analyse sur les importances initiales ne nous apporte donc pas de véritable
nouvelle information quant au comportement de notre échantillon d'entreprise au
regard de ses parties intéressées. Nous nous en tiendrons donc là.
Mais regardons nos résultats un peu plus en détails. En effet, il pourrait être intéressant
d'étudier s'il existe une corrélation entre la performance moyenne des enjeux de
développement durable de long terme, traditionnellement faibles, nous l'avons vu, et les
parties intéressées, que ce soit en terme de niveau de relation ou d'ouverture sollicitée afin
de tester notre seconde hypothèse.
228
2.2.7 Qu'en est-il des performances des entreprises sur les enjeux faibles et les parties
intéressées ? Vers des éléments de validation de notre seconde hypothèse
Si l'on calcule les moyennes des entreprises sur les seuls enjeux faibles qui sont : la
participation et l'implication du personnel 2 (6), la politique d'achat (9), l'éco-socio-
conception (10), la communication externe (12), le transport des salariés (19), la gestion
des externalités (20), l'air (22), la biodiversité (25), transport et logistique (27), les
nouveaux principes (29) et l'ouverture globale vers l'extérieur (30), on obtient un coefficient
de corrélation de 0,15 ce qui signifie que les variables ne sont pas corrélées.
ouverture sollicitée vers les pi
1000
800
600
400
200
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3
performance sur les enjeux faibles
2,5
niveau de relation
1,5
0,5
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3
performance sur les enjeux faibles
229
Il n'y a pas de lien entre la performance des entreprises sur les enjeux faibles de
développement durable et le nombre de parties intéressées citées, ni même le niveau
moyen de relation.
Ce dernier résultat est intéressant puisqu'il permet de valider notre seconde hypothèse
en démontrant que la seule approche par les parties intéressées ne permet pas d'assurer
une prise en compte effective des enjeux du développement durable. La question des
enjeux distants de développement durable est donc posée plus largement.
Après avoir analysé les résultats de l'expression des entreprises au cours du diagnostic,
intéressons nous à la méthode à proprement parlé, c'est-à-dire à la pertinence de la
correction des importances, ainsi qu'au suivi de la hiérarchisation.
La méthode que nous avons développée pour ces expérimentations avait pour objectif
d'aider les entreprises à prendre conscience de leurs parties intéressées ainsi que des
attentes que ces dernières pouvaient avoir, auraient pu exprimer. Le mécanisme de
correction des importances a pour objectif d'aider les entreprises à intégrer les attentes de
leurs parties intéressées. Analysons comment ce mécanisme, décris au cours de la troisième
partie, a été suivi par les entreprises.
230
100
50
25
0
entreprises
La moyenne de suivi des corrections d'importance, se situe aux alentours de 33%, comme le
montre le graphique ci-dessus. Cela signifie que les entreprises n'ont validé la correction des
importances suggérées que dans un cas sur trois. Mais si 18 entreprises n'ont même jamais
suivi les corrections suggérées (la 19ième entreprise n'ayant aucune correction proposée),
d'autres entreprises ont suivi la totalité des corrections. Nous pouvons en conclure que le
mécanisme de correction des importances a donc été suivi de façon mitigée.
Afin d'apporter des éléments d'explications, penchons nous sur le nombre effectif de
corrections proposé à chacune de nos entreprises ainsi qu'au nombre de corrections qu'elles
ont choisi de réaliser, afin de noter une éventuelle corrélation.
Notons qu'il existe une dizaine d'individus qui n'ont suivi aucune correction alors que les
propositions étaient nombreuses (supérieure à 10), que ce soit parce que les entreprises
n'en ont pas vu l'intérêt ou parce que la méthode ne leur a pas été suffisamment bien
expliquée. Afin qu'ils ne faussent pas les résultats, nous ne les avons pas intégrés dans le
calcul du coefficient de corrélation. Ce dernier est de l'ordre de 0,6. Il n'existe donc pas,
contrairement à ce que l'on aurait pu penser, de corrélation entre les propositions de
corrections et le suivi. Le mécanisme n'est donc globalement pas vécu de la même manière
selon les entreprises, et cela tient en partie dans l'accompagnement qui est fait par le
consultant. Cependant, cette explication n'est pas suffisante. En effet, certains enjeux
comme la communication externe, la gestion des externalités, l'intégration territoriale ou
encore l'identification des parties intéressées, concernent beaucoup de parties prenantes
mais ne sont pas forcément très importantes pour la stratégie de l'entreprise, ce qui
explique également une part de la non correction par le chef d'entreprise.
231
2.3.2 Les enjeux effectivement corrigés au regard des parties intéressées
50
45
40
35
30 Moy=23
25
Moy=6,8
20
15
10
5
0
Integration
Identification
Organisation et
Lien attentes PI
Transport des
Hygiène-
Gestion des
Gestion des
Stratégie
L'eau
L'énergie
Ouverture
Participation du
Participation du
Travail :
Transports et
Bruits et
Les déchets
Mesure de la
Nouveaux
La biodiversité
Système de
Veille
Equite
Politique
Engagement
Emploi,
Socio-éco-
Stockage
Communication
Communication
L'air
nombre d'importances proposées nombre d'importances corrigées
Comme nous le montre cette représentation graphique, certains enjeux sont souvent sous-
évalués par les entreprises. Parmi ceux qui se situent au-dessus de cette moyenne de 23
propositions, on retrouve :
− Les enjeux relatifs aux autres facteurs et à l'ouverture vers les parties
intéressées (nouveaux principes, ouverture globale vers l'extérieur,
identification des parties intéressées et lien entre les parties intéressées et la
politique de l'entreprise).
− Les enjeux que l'on qualifiera de rationalité mixte, tels que la politique d'achat
et l'éco-conception.
L'analyse de ces résultats nous montre que les entreprises accompagnées ne considèrent
pas suffisamment les enjeux environnementaux de long terme relatifs au transport, à la
232
gestion des externalités, à l'intégration territoriale, ni les enjeux touchant les modes de
production et de consommation, et aux principes de développement durable.
Ces résultats sont conformes à ce qu'intuitivement nous pouvions attendre. Le suivi de
ce mécanisme semble contribuer à la prise de conscience des entreprises.
Cependant, les entreprises, nous l'avons vu, ne suivent pas de façon rigoureuse les
propositions. Ainsi, parmi les enjeux pour lesquels les entreprises décident d'augmenter
l'importance, nous retrouvons :
− les nouveaux principes, l'ouverture globale vers l'extérieur et le lien entre les
parties intéressées et la politique de l'entreprise.
Sur les 14 enjeux les plus sous-estimés, 10 se retrouvent parmi les plus corrigés. Cependant,
ils ne le sont que dans 28% des cas.
Il semblerait que les entreprises suivent assez fidèlement les recommandations obtenues
lors de la hiérarchisation.
233
Les enjeux « Réagir » et « Agir » sont dans la majorité des cas,
retenus dans les plans dactions
» 70% des enjeux « réagir » ont une action correspondante
» 50% pour agir
Ils représentent 85% des actions.
40 Enjeux réagir
Enjeux Agir
30
Enjeux Conforter
20 Enjeux non Prioritaires
10
− la définition des critères de sélection des fournisseurs ainsi que leur évaluation.
Il faut noter que les enjeux classés en "conforter" tout comme ceux classés en "non
prioritaires" peuvent avoir des actions correspondantes.
En ce qui concerne les enjeux classés en "conforter" et donc pour lesquels la performance
est supérieure à 2 par définition, les entreprises cherchent à améliorer leurs pratiques sur
des sujets qui leur sont propres et leur tiennent à c ur. Par exemple, une entreprise dont
la performance en matière d'équité est de 3 sur l'échelle de 0 à 4, a choisi de planifier
malgré tout l'action suivante : "définir une stratégie d'embauche qui prenne en compte les
234
principes d'équité d'une part et formaliser le livret d'accueil des nouveaux salariés d'autre
part".
Par contre, en ce qui concerne les 10% d'actions touchant les enjeux non prioritaires, et qui
correspondent, la plupart du temps à des enjeux de développement durable de long terme,
comme le transport ou la biodiversité, les entreprises ont compris l'importance d'atteindre
une performance de 2 au minimum. Par exemple, nous avons accompagné une entreprise
pour laquelle la performance en termes de biodiversité est de 0, avec un classement en "non
prioritaire". Cette entreprise a néanmoins choisi de planifier une action ayant pour but de
maintenir et de favoriser la faune et la flore sur le site, et plus particulièrement de
favoriser la préservation des oiseaux qui s'écrasent sur la façade vitrée de l'entreprise.
Les exemples d'actions sont nombreux, mais étudions un peu plus en détails les premiers résultats
des plans d'actions.
235
236
3 Les premiers résultats des plans d'actions
Les résultats que nous avons obtenus en ce qui concerne les plans d'action, résultent de
l'analyse de 48 entreprises seulement. Revenons sur notre échantillon.
En ce qui concerne les plans d'actions des entreprises, les données dont nous avons disposées
étaient bien moins nombreuses. En effet, les expérimentations régionales, qui se déroulent
sur deux années, n'ont pas toutes débutées au même moment. Lorsque nous avons effectué la
collecte et l'analyse des données concernant les plans d'actions, au cours de l'été 2005,
certaines régions n'avaient pas encore entamé cette phase, comme par exemple la région
PACA, la région Rhône Alpes ou encore la Lorraine. De plus, la multiplicité des interlocuteurs,
du fait de la seule présence de consultants régionaux dans les phases d'accompagnement de
certaines régions, ne nous a pas permis d'obtenir la totalité des informations. La partie
concernant les plans d'actions résulte donc de l'analyse de 48 entreprises, soit un peu plus de
60%.
Si l'on regroupe les actions par catégorie d'enjeux, autrement dit selon le caractère
stratégique, social, environnemental ou autres facteurs, on aboutit aux résultats suivants :
237
Enjeux se
référant plutôt
21% à des moyens
38%
Stratégie
Social
22%
Environnement
Autres
19%
Enjeux se référant
plutôt à des fins
Nous pouvons remarquer que la majorité des actions (59%) touchent les enjeux de
moyens, relevant plutôt d'une rationalité procédural.
Cependant, 41% des actions abordent des enjeux de fins, autrement dit de l'ordre de la
rationalité substantive. De plus, les champs sociaux et environnementaux sont pris en
compte de manière équivalente.
Le fait que, dans un premier temps, les enjeux relevant de la rationalité procédurale sont
privilégiés, peut s'expliquer par deux facteurs.
− Cela est aussi lié au type d'entreprise, doté d'un système de management ISO
9001 et/ou ISO 14001, que l'on a choisi au départ. Le risque était qu'elle
"s'accroche" au système de management avant tout. C'est en partie ce qui s'est
produit.
L'expression d'un champ de rationalité substantive élargi reste donc assez difficile à mettre
en uvre dans les entreprises. Néanmoins, le fait de travailler par enjeux les encourage à
prendre en considération ces aspects.
238
Nous l'avons vu, les enjeux dits de moyens relevant d'une dominante de rationalité
procédurale sont plus générateurs d'actions. Cependant, certains d'entre eux peuvent
également avoir des répercutions sur la rationalité substantive et en particulier :
Les entreprises ont accordé une importance élevée aux deux enjeux ayant trait aux
modes de production et de consommation. Elles ont donc bien perçu la nécessité, dans
une perspective de développement durable, d'avoir une approche impliquant toute la
chaîne de production et d'utilisation des produits qu'elles contribuent à mettre sur le
marché.
40
nombre d'actions
30
20
10
0
1
3
5
7
9
13
15
23
31
11
17
19
21
25
27
29
les enjeux
Enjeux
Enjeux sociaux Enjeux
managériaux Enjeux
autres
environnementaux
facteurs
Tous les enjeux, sans exception, voient des propositions d'actions correspondantes au sein
du panel d'entreprises étudiées. Cependant certains enjeux de développement durable
distants tels que l'intégration territoriale de l'entreprise (18), le transport des salariés, la
239
logistique (19 et 27), la gestion des externalités (20) et enfin la biodiversité (25) sont très
peu présents dans les plans d'actions, représentant en cumulé 31 actions alors que le
système de management à lui-seul en totalise 32. Il semblerait donc, que dans un contexte
concurrentiel, les entreprises de notre échantillon soient conscientes de la nécessité de
mener une réflexion stratégique sur l'ensemble du cycle de vie des produits, intégrant des
partenaires économiques présents dans le monde entier. Par contre, cette réflexion se fait
au détriment d'une réflexion sur les impacts locaux (qu'ils soient environnementaux,
économiques ou sociaux) de l'entreprise sur son territoire.
Un des éléments de réponse pourrait se trouver, dans un chapitre du SD21000 sur lequel
nous avons peu insisté dans ces expérimentations, à savoir, l'entreprise elle-même
considérée comme une partie intéressée qui peut s'appuyer sur les autres parties intéressées
en leur formulant aussi des attentes. Un autre élément pourrait également résider dans la
nécessité de s'appuyer non plus sur des approches volontaires mais sur des démarches
obligatoires. Enfin, les leviers d'actions sur des enjeux tels que les transports ou la
biodiversité, semblent inaccessibles à des entreprises souvent impliquées dans des chaînes
de production au sein desquelles elles n'ont qu'une faible marge de man uvre. Il semblerait
que les donneurs d'ordre soient plus en mesure d'avoir une action réelle sur ces enjeux, ce
qui pose la question de l'organisation de la transaction le long de la chaîne de la valeur. Ces
différents éléments seront repris dans notre dernier chapitre.
Afin de pouvoir analyser les progrès réalisés par les entreprises en matière de
développement durable, nous avons fait l'estimation de la performance que les entreprises
pouvaient atteindre grâce aux actions programmées. Les résultats présentés ci-dessous ne
résultent pas d'une nouvelle évaluation a posteriori mais bien d'une projection de leur
performance éventuelle, en faisant l'hypothèse que les actions programmées ont été
réalisées.
240
Estimation
Stratégie et
Environnement
management 5%
13%
21%
25%
62%
74%
facteurs
44%
31%
54%
58%
Dans la majorité des cas, les actions permettent d'augmenter la performance, de l'ordre
de 62% pour les enjeux de stratégie et de management et jusqu'à 74% pour
l'environnement. Les entreprises ont privilégié les actions permettant une amélioration
de leur performance.
Nous avons également fait figurer le pourcentage d'actions permettant de conforter les
niveaux de performance. Les pourcentages sont assez significatifs, compris entre 26 à 64%
selon les catégories. Cela signifie que les entreprises ont, dans un bon nombre de cas,
surestimé leur niveau de performance lors du diagnostic. La phase de définition du plan
d'actions leur a permis de prendre conscience de cette surestimation et de planifier les
actions leur permettant de valider réellement ces performances.
En enfin, par données non classables, nous entendons les actions qui ne figurent pas
explicitement dans les grilles de niveau de performance. Ces actions peuvent notamment
être caractéristiques de la filière, mais également être générales, les grilles du diagnostic
n'étant pas exhaustives.
Il est important de noter qu'il existe peu d'actions planifiées ne correspondant pas à des
critères de la grille. C'est un point sur lequel nous reviendrons dans le paragraphe suivant.
Nous pouvons également remarquer que les actions planifiées vont permettre aux
entreprises, si elles sont réellement mises en place, d'atteindre un niveau de performance
241
moyen autour de 2 sur l'échelle de 0 à 4, ce qui était un des objectifs initiaux des
expérimentations.
Cependant, il convient de modérer cette conclusion, laugmentation de performance à 2 ne
touchant que les enjeux pour lesquels les entreprises ont planifiés des actions. Ainsi, pour
des enjeux tels que la biodiversité, qui portent très peu d'actions, la performance moyenne
n'atteindra pas le chiffre de 2.
Il est intéressant de noter que, contrairement à ce que nous pensions au départ, les
entreprises se sont souvent cantonnées à suivre les grilles de performances proposées dans
la construction de leur plan d'action. Elles n'ont que rarement proposé une solution
innovante et ont cherché à augmenter leur cotation en suivant les propositions de l'outil.
Cela peut s'expliquer, tout dabord, par des orientations données en ce sens par le
consultant accompagnateur dont les compétences ne couvrent souvent pas tous les champs
du développement durable. Cela peut également s'expliquer par l'accent mis au départ sur
la nécessité d'être à un minimum de 2 sur l'échelle de 0 à 4 et sur tous les enjeux pour
pouvoir saffirmer dans une perspective de développement durable. De plus, la situation des
entreprises est souvent complexe. Pour de nombreux enjeux abordés, les entreprises ne
s'étaient encore jamais posé la question de leur impact. S'il n'y a pas, en interne, de
personnes "porteuses", "créatives", et qui ont déjà entamé une réflexion sur ce sujet, il est
très difficile pour un chef d'entreprise de trouver ex-nihilo une solution innovante à un
problème qu'il vient juste d'identifier. La tendance est donc naturellement de se reposer sur
les grilles déjà existantes.
Au départ, l'outil a été volontairement détaillé pour permettre à l'entreprise d'avoir des
points de repère. Aujourd'hui, il doit être expliqué, afin d'éviter qu'il ne devienne un frein à
l'innovation.
Compte-tenu de ces résultats, peut-on considérer que les entreprises de notre panel se sont
vraiment inscrites dans une démarche de développement durable ?
242
4 Des hypothèses testées aux limites rencontrées
4.1 Des hypothèses initiales validées au positionnement favorable du guide SD21000 dans la
perspective de l'ISO 26000
L'analyse bibliographique initiale nous a amené à poser deux hypothèses dans le cadre de
ces travaux :
Hypothèse 1 : plus une entreprise est ouverte sur ses parties intéressées, mieux elle
intègre les différents aspects du développement durable, autrement dit, meilleure sera
sa performance sur les enjeux de développement durable.
Hypothèse 2 : si la prise en compte des parties intéressées est une condition nécessaire,
elle n'est pas suffisante pour intégrer les enjeux de développement durable.
Le traitement des données issues de 78 PME, tous secteurs d'activité confondus et réparties
sur tout le territoire français, nous a permis d'apporter des éléments de réponse à ces
interrogations.
En effet, l'analyse du lien entre les niveaux de relation par partie intéressée et de la
performance moyenne permet de valider la première hypothèse selon laquelle, plus une
entreprise est ouverte sur ses parties intéressées, traduit par des niveaux de relation élevés
avec ses partenaires autres que les clients, les fournisseurs et les salariés, meilleure est sa
performance globale.
De plus, l'observation d'une absence de corrélation entre la performance sur les enjeux les
plus faibles (tels que le transport des salariés (19), la gestion des externalités (20), l'air
(22), la biodiversité (25), transport et logistique (27),
) et l'ouverture vers les parties
intéressées (qu'elle se traduise par le niveau de relation moyen ou le nombre de parties
intéressées citées), nous permet de mettre en évidence les limites de la théorie des parties
prenantes dans une perspective de développement durable. En effet, la seule prise en
compte des parties intéressées ne permet pas d'intégrer ces enjeux de long terme. Cela
suggère la nécessité d'organiser les transactions entre les acteurs sur ces enjeux.
Nous avons abordé, au cours de cette quatrième partie d'analyse des résultats, plusieurs
limites inhérentes à la méthodologie déployée dans le cadre de ces expérimentations, telles
que l'estimation des attentes des parties intéressées ou encore le faible consensus sur
l'évaluation. Ces limites impactent directement nos résultats.
Revenons brièvement sur des éléments plus généraux jusqu'alors cités mais non approfondis.
243
La question de la transversalité
Comme nous l'avons vu, l'outil de diagnostic repose sur la notion d'enjeu. Dans une
perspective d'organisation des transactions, cette approche peut sembler pertinente.
Néanmoins, lanalyse des plans d'action nous montre que les actions sont définies enjeu par
enjeu. Comment dès lors faire apparaître plus de transversalité dans ce cadre ?
Il en est de même en ce qui concerne le triptyque du développement durable. Certes, cela
permet de fixer les idées, de faire référence aux sujets à aborder mais la limite de cette
approche est intrinsèque : lorsque l'on cherche trop à déterminer le contenant, le risque est
d'en oublier le contenu.
Le déclaratif
La méthode développée est fondée sur une auto-évaluation. Il n'y a donc aucune validation
par tierce partie, des positions énoncées au cours du diagnostic, sauf éventuellement un
équilibrage lié à la présence de plusieurs personnes ayant des visions différentes au sein de
l'équipe pilote. Une renotation ou une notation parallèle effectuée par des parties
intéressées de l'entreprise et notamment les salariés pourrait être envisagée pour corriger
cela.
De plus, il existe des différences de perceptions selon les entreprises, les consultants,
en
ce qui concerne les niveaux de performance. Ainsi, certaines entreprises dont les actions
sont remarquables ne se sont jamais évaluées en niveaux 3 ou 4 compte-tenu du niveau
d'exigences qu'elles ont vis-à-vis d'elles-mêmes, quand d'autres s'estiment innovantes alors
que leurs pratiques ne relèveraient que d'un niveau 2. A cela sajoute la question de la
compétence des expérimentateurs (i.e. des consultants) que nous avons abordée au cours
de la troisième partie.
Les suites à développer sont nombreuses, mais devront également tenir compte d'aspects
que nous n'avons pas envisagés dans notre méthodologie.
244
de partisans d'une approche fondée sur la théorie des parties prenantes, cet élément pourra
être un point d'appui intéressant pour la délégation française lors des réunions
internationales.
De plus, ces expérimentations ont permis de mettre en évidence les réels progrès réalisés
par les 78 entreprises constituant notre échantillon. Cette amélioration concrète et
quantifiée des pratiques des entreprises, permet de démontrer la pertinence de la
démarche promue par le guide SD21000.
Ces deux éléments majeurs contribuent à démontrer la pertinence des
recommandations du guide SD21000, dans la perspective de l'ISO 26000.
4.2 Les limites : d'une prise en compte insuffisante des enjeux de long terme à la nécessité
d'organiser la transaction
Force est de constater que, malgré la correction des importances, les enjeux de long terme
sont insuffisamment pris en compte par les entreprises, tant en terme d'importance, de
performance, que d'actions mises en uvre.
− Tout d'abord, l'impossible traduction d'enjeux de long terme dans des outils
classiques de management ou de stratégie, autrement dit l'impossible
traduction des recommandations du guide SD21000 dans un outil tel que
celui que nous avons développé. En effet, le développement durable a vu la
création de nouveaux outils ou indicateurs comme, par exemple, l'empreinte
écologique, qui permettent de changer notre représentation du monde. Mais se
pose alors le problème de la vision globale de développement durable
aujourd'hui les éventuels indicateurs permettant de prendre en compte ces
aspects sont mono-domaine (environnement par exemple) et ne permettent pas
de traduire la complexité du sujet. Il faudrait pourvoir travailler à une analyse
multicritère s'appuyant sur des bases de données tangibles, traduisant cette
problématique. C'est un travail de fond qui dépasse le cadre de cette thèse, et
qui plus est, rejoint la nécessité d'organiser les transactions sur les différents
enjeux.
245
permettraient pas d'organiser la transaction à l'échelle globale. Mais l'utilisation
d'instruments de régulations législatifs ou financiers dans le domaine est liée à
l'organisation d'un processus de gouvernance mondiale, ce qui est loin d'être
évident et acquis.
− Une autre limite qui pourrait expliquer l'insuffisance des enjeux de long
terme, est le recours au conseil. En effet, selon [TORRES 03], le recours au
conseil peut être un processus dénaturant pour la PME. Ainsi, le recours au
conseil classique, dans le cadre des PME de nos expérimentations, peut être un
frein à un élargissement de la rationalité substantive, du fait d'une nécessaire
uniformisation managériale des pratiques. De plus, le développement durable
crée un nouveau marché pour les consultants. Mais cette marchandisation d'un
concept fondé sur des considérations éthiques d'avenir, ne va pas sans poser le
problème d'une logique "court-termiste" des consultants vis-à-vis des enjeux de
long terme du développement durable. Ce recours au conseil pose donc deux
autres questions auxquelles nous ne pourrons pas apporter de réponse ici :
1. le développement durable impose un changement de paradigme
. Le
recours au conseil classique permet-il cela ?
2. si l'on prend l'hypothèse que le conseil est dénaturant pour les PME mais
également stimulant puisqu'il pourrait permettre aux PME de transcender
leurs propres spécificités [TORRES 03], peut-on valider l'hypothèse que 4,5 à
6,5 jours de travail avec un consultant dans le cadre d'expérimentations
d'une durée de 2 ans permettent d'atteindre ces buts sans que les
entreprises ne se focalisent sur les enjeux procéduraux ?
− Cela peut également être lié au suivi insuffisant des corrections des
importances.
246
représentant des enjeux, tout comme les éventuels points d'appuis externes pour les
entreprises, n'ont donc pas pu être mis en évidence.
De plus, compte-tenu du faible nombre dentreprises caractéristiques de filières et de
territoires, il ne nous a pas été possible de tirer des conclusions dans ces domaines, que ce
soit les enjeux spécifiques d'une filière ou encore, par exemple, des parties intéressées
caractéristiques d'un territoire donné.
Il aurait été pertinent de s'appuyer sur la méthode MACTOR [GODET 01] afin d'analyser les
rapports entre les parties intéressées, les enjeux qui représentent un consensus et ceux
pour lesquels il y a des conflits (A ce sujet, il est possible de se référer aux travaux de Léa
SEBASTIEN qui consacré ses recherches à lanalyse des conflits autour de la ressource en eau
[SEBASTIEN 04]). Notons que c'est l'approche que nous avions initialement retenue mais du
fait de l'organisation des expérimentations et des contraintes de temps pour chacun des
partenaires du projet, il n'a pas été possible de la déployée. Nous l'avons alors "allégée".
Pour envisager cette hypothèse, une approche empirique ciblée sur le cas particulier d'une
entreprise, étudiée plus en profondeur, semblerait pertinente. La réalisation d'une
expérimentation couplée entre une zone d'activité et la collectivité sur laquelle elle est
implantée pourrait également nous apporter des éléments de réponse.
247
248
5 Conclusion de cette quatrième partie : entre progrès et difficultés
La prise en compte des parties intéressées est une condition nécessaire mais pas suffisante, pour
intégrer les principes de développement durable. Ce résultat contribue au positionnement favorable
du guide SD21000 dans la perspective des travaux de l'ISO 26000.
De plus, les entreprises de nos expérimentations, globalement peu performantes initialement, ont
proposé des plans d'actions leur permettant de progresser sur certains enjeux et notamment sur
ceux relatifs aux modes de production et de consommation, jusqu'alors oubliés par les entreprises.
Cependant, les enjeux de long terme sont encore bien insuffisamment pris en compte dans ces
entreprises, pourtant parmi les plus avancées en matière de développement durable.
Afin d'y remédier, l'organisation des transactions et le partage de l'information sur ces enjeux, via la
constitution de réseaux et de bases de données, semblent donc nécessaires tant d'un point de vue
territorial que le long de la chaîne de la valeur.
249
PARTIE 2
L’intégration du développement durable dans les entreprises : l’analyse et la comparaison des
référentiels existants en matière de RSE permettent de mettre en évidence 3 visions de la
RSE
Les recommandations du guide SD21000 traduisent une vision centrée sur la
notion d’enjeu, plus large que la seule prise en compte des parties intéressées
PARTIE 3
Le développement durable et les entreprises: avantages et limites d’une étude sur les PME.
Hypothèse 1 : les PME ouvertes sur leurs parties intéressées ont une meilleure
performance globale que celles centrées sur les seules parties intéressées
traditionnelles
Hypothèse 2 : si la prise en compte des parties intéressées est une condition
nécessaire, elle n'est pas suffisante pour intégrer les enjeux de dd
PARTIE 4
Résultats des expérimentations, validation ou non des hypothèses de recherche et limites
du travail
250
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES.
Développement durable et entreprises ou la question de la
compatibilité d'enjeux publics et d'intérêts privés
251
252
1 Des apports et des limites de notre travail aux perspectives en terme de recherche
Ainsi la question qui a orienté nos recherches est de savoir si la prise en compte des parties
intéressées était une condition nécessaire mais pas suffisante pour contribuer au développement
durable, comme cela était suggéré dans l'approche portée par le guide SD21000.
Notre démarche d'observation du terrain repose sur une méthode de diagnostic et
d'accompagnement traduisant les recommandations du guide SD21000. Elle a été réalisée auprès de
78 PME françaises, toutes régions et tous secteurs d'activité confondus, grâce à des partenariats
avec les DRIRE, Conseils régionaux, CCI, l'ADEME
, dans le cadre des recommandations de la SNDD
concernant la nécessité d'aider les PME à intégrer le développement durable. Notre méthode est
fondée sur l'évaluation de la performance des entreprises selon 32 enjeux de développement
durable, ainsi que sur l'importance de ces enjeux et sur les liens qu'elles ont développés avec leurs
parties intéressées (ceci à travers l'estimation de l'importance et du niveau de relation existant
entre l'entreprise et chacun de ses partenaires).
Certes, notre échantillon d'expérimentation, bien que conséquent, est assez restreint en regard du
grand nombre de PME en France. De plus, les entreprises que nous avons étudiées sont des
entreprises pionnières en matière de développement durable, ayant accepté de s'investir dans ces
253
projets expérimentaux d'une durée de 2 ans. Nous ne prétendrons donc pas à une quelconque
exhaustivité de nos résultats, ni à une représentativité statistique du tissu des PME.
− Les entreprises qui privilégient plus particulièrement les relations avec leurs
partenaires classiques (clients, fournisseurs et salariés), ont tendance à avoir un
niveau de performance plus faible que la moyenne. Ce résultat valide notre
première hypothèse selon laquelle une entreprise plus ouverte sur ses parties
intéressées aura une performance globale plus grande.
− Il n'y a pas de lien entre la performance des entreprises sur les enjeux faibles de
développement durable et le nombre de parties intéressées citées, ni même le
niveau moyen de relation. Ce résultat valide notre seconde hypothèse : la seule
approche par les parties intéressées ne permet pas d'assurer une prise en
compte effective des enjeux du développement durable. La question des
enjeux distants de développement durable est donc posée plus largement.
− Les entreprises ont programmé un grand nombre d'actions dans les domaines des
achats et de l'éco-conception, qui étaient pourtant dans les enjeux les moins
bien maîtrisés initialement. Elles ont donc bien perçu la nécessité, dans une
perspective de développement durable, d'avoir une approche impliquant
toute la chaîne de production et d'utilisation des produits qu'elles
contribuent à mettre sur le marché.
254
niveaux d'importance relatifs aux enjeux de la filière et du territoire. Nous pourrions proposer
la constitution d'une base de données interactive regroupant ces informations, sur
laquelle il pourrait être possible de se connecter, via Internet par exemple, afin
d'accéder à une version de l'outil adaptée aux enjeux d'un secteur d'activité et d'un
territoire particulier. Cette base de données serait alimentée par les réponses mais aussi les
bonnes pratiques mises en ligne par les entreprises utilisatrices.
En ce qui concerne l'organisation des transactions, nous n'avons pas pu favoriser cet aspect
dans nos travaux. Il aurait été pertinent de s'appuyer sur la méthode MACTOR [GODET 01] afin
d'analyser les rapports entre les parties intéressées, les enjeux qui représentent un consensus
et ceux pour lesquels il y a des conflits (à ce sujet, il est possible de se référer aux travaux de
Léa SEBASTIEN qui a consacré ses recherches à lanalyse des conflits autour de la ressource en
eau [SEBASTIEN 04]). Pour envisager cette hypothèse, une approche empirique ciblée sur le
cas d'une entreprise donnée, étudiée plus en profondeur, semblerait pertinente. La
réalisation d'une expérimentation couplée entre une zone d'activité et la collectivité sur
laquelle elle est implantée pourrait également nous apporter des éléments de réponse en
matière territoriale. Notre expérimentation pourrait également s'étendre à des aspects liés
aux secteurs d'activité afin d'organiser la gestion des enjeux le long de la chaîne de la valeur.
Le diagnostic effectué, tout comme le guide SD21000, ne posent pas réellement la question
de la légitimité des produits ou de l'activité exercée par l'entreprise. L'éco-conception avec
l'analyse du cycle de vie est abordée dans ces travaux mais la légitimité même du produit ou
service dispensé n'est pas abordée. Et comme [GONZAGUE 03] le fait remarquer, rien n'est
concluant pour les entreprises sans une interrogation sincère sur la nature même de ce
qu'elles produisent. "La solution de l'autocontrôle élude même l'éventualité d'un dialogue sur
la pertinence du projet productif, souvent réduit au mécanisme de sanction du marché. Il y a
donc un décalage entre sanction par le marché et pertinence sociale. Il y a bien un impératif
d'une inscription sociale des projets productifs des entreprises" [GENDRON 04-2].
Cette question est d'autant plus d'actualité que l'étude "Global Reporters" de 2004, réalisée
par le cabinet britannique Sustainability et le PNUE, intitulée "risques et opportunités : les
meilleures pratiques" est un benchmark international sur la qualité de rapport d'entreprise en
matière de développement durable, a livré des résultats qui peuvent nous laisser perplexes.
255
Les positions de leader d'entreprises telles que British American Tobacco (classé second)
montrent à quel point la durabilité des produits et services est une question sur laquelle il est
plus que nécessaire de se pencher rapidement si l'on veut éviter des dérives considérables. La
question des modes de consommation et de production par la proposition de produits
durables, doit aujourd'hui être étudiée en s'interrogeant en particulier sur les problématiques
de santé et d'environnement, ainsi qu'en reposant la question des besoins des consommateurs
telle qu'elle est abordée dans la définition même du développement durable [CMED 89].
Cela nous renvoie finalement à la question de la perspective de durabilité dans laquelle
s'inscrivent les entreprises qui s'engagent dans une démarche de développement durable. La
perspective de durabilité forte, nécessaire pour envisager de répondre aux enjeux globaux
qui sont aujourd'hui posés, est-elle envisageable pour des entreprises inscrites dans une
logique économique et concurrentielle ? Autrement dit est-il possible d'atteindre les
conditions d'un développement durable dans une société de consommation régie par les lois
du marché ?
La nécessité d'interroger les pouvoirs publics sur les modes de régulation à envisager
(qu'ils soient réglementaires ou fiscaux) est primordiale. Mais cela suggère également la
nécessité de développer la sensibilisation, la formation et l'information des
consommateurs pour leur permettre d'être acteurs de cette évolution des modes de
consommation et de production. Dans ce cadre l'information du consommateur par
l'entreprise sur une consommation plus responsable pourrait constituer un 33ème enjeu.
Une autre limite est celle de l'information. Les PME françaises n'ont ni le temps, ni les moyens
d'accéder seules aux informations et innovations en matière de développement durable. Il
suffit de se replonger dans les résultats des expérimentations concernant la veille
réglementaire, qui fait partie des enjeux les moins performants, pour prendre conscience de
la difficulté des entreprises dans ce domaine.
Certes, les entreprises, dans la théorie de la responsabilité sociétale, doivent s'appuyer sur
leurs parties intéressées afin d'accéder à ces informations. Cependant, "s'appuyer sur une
vraie relation entre l'entreprise et ses parties intéressées est simplement non faisable à
grande échelle, et pour des PME le coût de transaction étant trop élevé. Ainsi quelques
approches globales par activité ou transversale à travers des processus multi-partenariaux du
type Agenda 21 locaux doivent être recommandés" [BRODHAG 05]. C'est également l'analyse
faite par MILLET, "Ainsi pour capitaliser cette nouvelle connaissance, des bases de données
doivent être mises en place : bilans écologiques de matériaux, profils environnementaux des
procédés de fabrication, information sur les filières,
Cette phase est délicate car elle est
non productive "[MILLET 03]. Aujourd'hui, elle n'est pas généralisée.
256
A cela s'ajoutent de nécessaires investissements en matière de recherche, pour, non plus
partager une information existante, mais bien pour la développer. En effet, aujourd'hui il
n'existe aucun outil quantitatif permettant d'évaluer les impacts environnementaux et sociaux
des entreprises, et a fortiori l'évolution concrète des entreprises grâce à cette démarche. Au
final, la seule évaluation effective est de nature économique.
Mais par delà ces développements nécessaires, se pose la question des limites du rôle des
entreprises en matière de responsabilité sociétale. Nous pouvons, à la lumière de nos travaux, relire
la citation de Milton FRIEDMAN, "peu d'évolutions pourraient miner aussi profondément les
fondations mêmes de notre société libre que l'acceptation par les dirigeants d'entreprise d'une
responsabilité sociale, autre que celle de faire plus d'argent possible pour leurs actionnaires. C'est
une doctrine fondamentalement subversive. Si les hommes d'affaire ont une responsabilité autre
que celle du profit maximum pour les actionnaires, comment peuvent-ils savoir ce qu'elle est ? Des
individus privés auto-désignés peuvent-ils décider de ce qui est l'intérêt de la société ?" [FRIEDMAN
62].
Car, si la cause est entendue, et que compte-tenu des externalités négatives de leurs activités, la
responsabilité sociétale des entreprises, n'est plus à démontrer, la question de la nature de cette
responsabilité est tout autre. En effet, la responsabilité des entreprises nest pas de décider du bien
fondé de telle ou telle action ou orientation pour la Société. Car au-delà de la responsabilité des
entreprises, le développement durable, et en particulier les enjeux distants, interpellent la
responsabilité de chacun dans ce modèle économique. Que ce soit par des approches volontaires,
favorisant la remise en cause des modes de production et de consommation, ou une réglementation
adéquate portée par les pouvoirs publics au plus haut niveau, le développement durable implique la
mise en place de processus régulateurs et lorganisation de négociations au sein dorganismes tels
que lISO, dans une perspective de gouvernance mondiale.
257
258
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272
273
274
Annexes
275
276
Annexe 0: Tableau récapitulatif des caractéristiques des 3 autres outils français
Les outils Le guide CSR alliance Le guide performance globale Le bilan sociétal
0rigine CSR Europe (qui est un réseau de grandes Crée par le Centre des Jeunes Dirigeants Le bilan sociétal est un outil initié et développé
entreprises européennes socialement d'entreprise (2400 membres en France). Une par le CJDES Centre des Jeunes Dirigeants et
responsables comme Accor, Suez, Danone, vingtaine de dirigeants d'entreprise et des acteurs de l'Economie Sociale- depuis 1996.
etc.) a rédigé un guide européen, le SME d'experts (ressources humaines, Le CJDES a structuré une démarche globale
Key, sur la responsabilité sociale et environnement, juridique, commercial, RSE) pour permettre aux entreprises de prendre en
environnementale des petites et moyennes ont travaillé pendant deux ans. L'outil a été compte leurs valeurs autres que financières:
entreprises. CSR Europe, avec le partenariat expérimenté auprès de 400 entreprises en citoyennes, environnementales, humaines,
de la Caisse des dépôts et consignations a 2002/2003. La version 2004 a été totalement démocratiques
sollicité Alliances pour faire l'adaptation, le révisée.
test et la mise au point de ce guide
objectifs C'est une démarche volontaire d'auto Dans un modèle de l'entreprise où l'économie Le bilan sociétal a pour objectif d'évaluer
évaluation et d'accompagnement. est au service de l'homme, le diagnostic l'entreprise sur trois dimensions à la fois:
3 objectifs majeurs: performance globale vise à ce que le - sa performance économique
- Aider les entreprises à faire l'auto dirigeant se questionne sur tous les champs - son efficacité sociale
évaluation de leur niveau d'engagement sur de la responsabilité sociétale de l'entreprise - son impact sur son environnement
le plan de la responsabilité sociale et (social, sociétal, environnemental), en Il remplit cinq ambitions complémentaires:
environnementale préservant tous les équilibres, notamment - être un support de dialogue entre les
- accompagner les entreprises dans économiques. Le questionnement est différentes parties intéressées, internes et
l'élaboration et la rédaction de leur inéluctablement rapporté à la stratégie de externes à l'entreprise (animation).
stratégie RSE l'entreprise, ses valeurs et la nécessité - être un outil d'aide à la décision et de
- Accompagner la réalisation et la d'objectivation (tableaux de bord), mais aussi management (gouvernance et stratégie)
déclinaison de la stratégie RSE de à ce qui compose ses propres enjeux et les - rendre compte de ses pratiques (transparence)
l'entreprise par la mise en place d'une champs significatifs pour elle. La méthode est - permettre une démarche d'amélioration en
démarche dynamique de progrès particulièrement adaptée aux PME. continu (progrès)
(formation, évaluation actions) - valoriser les pratiques de l'entreprise dans les
domaines sociétaux (communiquer)
Contenu Environ 300 questions portant sur les sujets Le guide est structuré en 11 domaines: La démarche d'évaluation repose sur un
suivants: Domaines transversaux: questionnaire qui couvre l'ensemble des champs
Partie 1: Vocations et valeurs -stratégie à moyen terme et indicateurs économiques, sociaux et environnementaux. 9
- informations générales -domaine économique domaines de réflexions thématiques sont
- missions et valeurs de votre entreprise -domaine innovation explorés:
- relations avec les partenaires extérieurs -domaine valeur/sens -activité, produits et relations clients
Partie 2: Impact économique, social et -domaine dialogue et concertation -gestion économique
environnemental de l'entreprise sur la Domaines paries prenantes de l'entreprise -anticipation, innovation, prospective
société -domaine actionnaires, associés et partenaires -production, organisation du travail
- l'impact économique financiers -ressources humaines
- l'impact social -domaine clients -acteurs internes citoyens de l'entreprise
- l'impact environnemental -domaine fournisseurs -environnement humain, social et institutionnel
Partie 3: perspectives d'avenir -domaine relations salariés -environnement biophysique
-domaine hygiène, sécurité, environnement -finalités, valeurs éthiques
-domaine société civile La méthode utilisée est le principe d'auto
évaluation croisée.
Annexe 1 : passage de la liste d'enjeux V0 à la liste d'enjeux V1
Stratégie et management
Engagement de la direction
Lentreprise, est-elle engagée dans une démarche développement durable ? si oui, à quel
niveau ? (direction générale, services ou départements, global
.)
Comment la direction montre-t-elle ou envisage t-elle de montrer son engagement en faveur du
développement durable ?
PERFORMANCE
0 1 2 3 4
• Engagement de • Engagement par • Rôle • Engagement très • Application des
la direction une planification déterminant du fort de la principes de
seulement en et un suivi des management direction : gouvernance
• l'implication du •
terme de opérations dans leadership
résultats Politique établie Développement
lencadrement •
économiques et diffusée à personnel d'une nouvelle
Exemplarité et culture et
engagement par définition de la
•
des actes visibles politique
Engagement vers développement
des principes de durable
gouvernance partagées par
tous et adaptées
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
• Mise en évidence
économiques lieux parties continu les pluriannuel qui
• Aucune
uniquement intéressées en performances permettra de
des attentes de enjeux pour économiques, définir les plans
• Définition de
consultation des l'ensemble des l'entreprise environnemental d'action pour
employés ou des parties es et sociales de chaque année.
• Evaluation des
parties intéressées nouveaux l'entreprise. Ceci Le programme
intéressées objectifs conduit à définir pluriannuel fera
externes performances découlant des de nouveaux l'objet d'un suivi
économiques enjeux les plus objectifs à et d'une mise à
• Evaluation des
significatifs atteindre dans jour régulière en
ces trois fonction des
281
Système de management
• Quel référentiel ?
Avez-vous mis en place un système de management ?
0 1 2 3 4
• Mode de • Système de • Passage à un • Application du • Redéfinition du
management management mode de management par management
attentif ou global basé sur management le stratégique de
réactif le cycle de anticipatif, pro- développement l'entreprise pour
l'amélioration actif et durable à un inclure le
continue (PDCA) imaginatif produit triptyque du
intégrant les particulier ou à développement
dimensions un service sans durable (
environnemental l'introduire dans économique,
es et sociales le social et
liées à fonctionnement environnemental
l'ensemble des global de ) dans toutes les
parties l'entreprise. divisions
intéressées Intégration des (marketing,
différentes achats,
approches conception des
volontaires (par produits, vente,
exemple le publicité,
management transports,
environnemental logistique
) et
, léco- dans toutes les
efficacité
) opérations dans
le monde entier.
Le
développement
durable est vu
comme un méta
principe de
management
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
282
Organisation et responsabilités
Quel type dorganisation hiérarchique est actuellement en place dans votre entreprise ?
(organisation pyramidale, transversale,
) ?
Qui détient les responsabilités liées à lenvironnement, à la qualité, aux ressources humaines,
aux finances ?
Où est positionnée la fonction (ou responsabilité) développement durable ? qui la détient ? à qui
cette personne est-elle rattachée ?
PERFORMANCE:
0 1 2 3 4
• Pas de • Cadre à temps • Intégration d'une • Création d'un • Management par
responsable partiel, personne à service le
environnement, cumulant temps plein en environnement Développement
ni qualité, ni plusieurs charge de ou Durable
• durable rattaché •
sécurité fonctions l'environnement développement
Existence d'un (environnement, au sein dun Sensibilité
service du ou service existant à la direction) prononcée de
personnel pour développement (qualité, avec des moyens l'ensemble des
gérer la partie durable) technique, humains et cadres par
• Intégration d'une •
administrative production,
) financiers rapport à
•
uniquement Création d'un l'environnement
Pas de personne à service et autres enjeux
responsable temps plein en Ressources du
développement charge des Humaines développement
•
durable ressources durable
humaines au sein Participation du
du service du personnel dans
personnel l'élaboration de
la stratégie de
l'entreprise
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
283
Participation, implication et motivation du personnel
Comment le personnel est-il impliqué dans la vie de lentreprise ?
Le personnel de l'entreprise estil impliqué dans la détermination de la politique générale de
l'entreprise?
Si oui, comment le personnel participe-t-il à l'élaboration de la stratégie de l'entreprise ?
Quels moyens l'entreprise met-elle en place pour motiver son personnel ?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Le personnel ne • Développement • Une culture • Participation à la • Changement par
participe pas aux de la dentreprise et délibération rapport au statut
décisions de communication des valeurs sont (revue de du salarié : les
changement et interne afin que définies direction) sur les salariés sont
est seulement les employés partagées par le choix considérés
•
informé des soient informés personnel stratégiques qui comme des
changements et se sentent Prise en compte auront des partenaires
concernant sa concernés par la des avis (formels retombées sur actifs de
fonction ou son stratégie et la et informels) des leurs vies l'entreprise et
l'élaboration de •
service politique de employés lors de professionnelles non comme de
•
l'entreprise Décentralisation simples acteurs
• responsabilités, •
Possibilité de la stratégie des économiques
retour Reconnaissance Système de
d'informations et récompense organisation gouvernance
de la part des pour les transversale de donc implication
(bonnes idées) •
salariés sur la améliorations l'entreprise de tous dans la
•
stratégie de Primes aux prise de
•
l'entreprise Développement bonnes pratiques décision, la
Etablissement de la en matière conduite de
d'objectifs communication denvironnement projet, le
qualitatifs et et de , dhygiène fonctionnement
quantitatifs pour l'information afin sécurité et de
chaque membre que chacun développement
•
du personnel s'approprie le durable
Boîte à idées système de
avec retour de la management
• •
direction
Aucun Ouverture du • Augmentation • Développer
capital de des parts du l'épargne
l'entreprise à ses capital de salariale en
salariés l'entreprise faisant
ouvert aux participer les
•
employés employés aux
Accord décisions
d'intéressement d'investissement
lié à 50% aux
performances
individuelles et à
50% aux
performances du
service en
matière de
développement
durable
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
284
Mesure de la performance
Comment l'entreprise évalue-t-elle la performance et l'efficacité de son système de
management, de son mode de fonctionnement ?
- Amélioration continue
- Audit interne, Audit externe
- Audit de la globalité du système ou dune partie
- Audit social/sociétal
- Notation
- Indicateurs
- Benchmarking
- Revues déquipe, de direction
Comment est mesurée la performance de lentreprise sur les trois composantes du
développement durable ?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Pas d'audit, pas • Evaluation du • Audit du système • Audit social • Audits social et
dans sa globalité •
de remise en fonctionnement de management Eco- audit environnemental
question du de l'entreprise Les indicateurs réalisés
mode de par une par une tierce sont partagés régulièrement
fonctionnement personne partie par tous les (1 fois par an)
• • •
en vigueur interne indépendante acteurs et sont par un groupe de
Absence Quelques Les indicateurs orientées travail
dindicateur indicateurs permettent de efficience transversal (c'est
économiques, déterminer à dire
environnementa lefficacité du regroupant des
ux et sociaux système de employés de
sont en place management tous les services)
de l'entreprise
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
285
Veille réglementaire
Quel dispositif avez-vous mis en place afin dassurer votre veille réglementaire,
Question concernant la législation environnementale :
Etes-vous soumis à un arrêté préfectoral ? A déclaration ? A autorisation ?
De quand date t-il ? Y a t-il un projet de révision ?
Avez-vous récemment réalisé des travaux ? Si oui, de quel type ?
Quels modes de communication pratiquez-vous avec ladministration en charge de ses
problèmes législatifs ? (volontaires, autres ?)
• Création de
sociales ts, les problèmes
d'ordre social et
structures de proposer des
répondant aux améliorations et
• Les indicateurs
attentes des des solutions
employés
de performances
sociales de
l'entreprise
seront définis en
collaboration
avec les
• Anticipation de la
employés
réglementation
(et notamment
connaissance des
textes européens
et
internationaux)
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
286
Relations commerciales / finance
Quel est votre marché ? concurrentiel ? ouvert ? niche ?
Comment êtes-vous financés ? par votre seule activité ? par des subventions ?
• Quelles régions ?
France ? Etranger ?
- Quel pays ?
Quel genre de relations , de quelle nature sont les contacts que l'entreprise entretient avec ses
fournisseurs et sous traitants ?
Quels sont les critères retenus par l'entreprise pour choisir ses composants et ses matières
premières, pour définir sa politique d'achat ?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Cahier des • Définition claire • Le choix des • Audit des sous- • Collaboration
• Prise en compte
charges des des exigences fournisseurs et traitants et poussée
produits sous- environnemental sous-traitants fournisseurs,
traités es et sociales sur dépend des évaluation et des conditions
• Prise en compte
comportant des les produits et clauses et classification de travail des
• Etude des
exigences processus critères entreprises
uniquement environnementa non seulement fournisseurs
techniques et cahiers des ux, sociaux et les fournisseurs (notamment les
• L'entreprise va
prix achetées politique menées d'approvisionne produits
• Partenariat pour
compte l'impact d'achat est partenaires
des transports redéfinie en
de l'ensemble de prenant en financer des
la supply chain. compte les campagnes
grands principes d'information sur
du les achats
développement
• Constitution de
durables
• Choix de
durable
réseaux
produits issus du
commerce
équitable, de
produits bio,
écoconçus ou
ayant lécolabel
européen
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
287
Produits / éco-socio-conception
Comment l'entreprise détermine-t-elle les critères de ses produits lors de l'étape de conception
L'entreprise prend-elle en compte les différents impacts que peut avoir son produit tout au long
de son cycle de vie, lors de l'étape de conception ?
Quels critères sont pris en compte par l'entreprise pour déterminer les caractéristiques et la
nature de ses produits ?
Comment envisagez-vous lévolution de vos produits et services pour la prise en compte des
aspects environnementaux et sociaux ? êtes-vous dans une démarche proactive ou réactive ?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Documentation, • Actions a • Ecoconception • Eco-conception • Management de
approche du cycle minima selon une selon une lécoconception
de vie L'entreprise a démarche démarche Démarche d'éco-
L'entreprise a engagé (ou sélective exhaustive : conception
identifié les réalisé) et Les choix d'éco- Les choixd'éco- formalisée et
acteurs et les documenté des conception conception transparente,
procédés choix d'éco- portent sur des portent sur les pérenne et
impliqués à toutes conception dans aspects principaux appliquée à tous
les étapes de la le cadre de son environnementa aspects les projets de
vie du produit (et champ ux environnementa conception.
des emballages). d'intervention préalablement ux, identifiés
En particulier, ou prérogatives identifiés en grâce à une
elle a (aspects considérant évaluation
connaissance des réglementaires, l'ensemble du globale prenant
flux impliqués optimisation cycle de vie du en compte tout
(qualitatifs ou fonctionnelle du produit (avis le cycle de vie
chiffrés) et des produit, choix d'expert, du produit
compositions des meilleurs bibliographie, (analyse du
exactes du technologies check-listes...). cycle de vie ou
produit.. disponibles...). L'entreprise s'est « ACV »)
assurée que les
modifications
apportées
n'entraînaient
pas
d'aggravation à
d'autres étapes
du cycle de vie
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
288
Information / communication
Communication interne
Comment est organisée la communication, la diffusion d'informations, la mise à jour des
données,
, au sein de l'entreprise ? (que ce soit ascendante, descendante ou transverse)
Quels moyens sont mis en place pour loptimiser ?
L'entreprise pratique-t-elle une politique de transparence totale sur l'ensemble des données
économiques, sociales et environnementales la concernant ? si non pourquoi ?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Minimum (ex : • Communication • Communication • Diffusion d'un
panneau sur le projet interne rapport de
•
d'affichage) développement ascendante, performance
l'information de •
Diffusion de durable descendante et fiable facilement
Système transversale compréhensible
•
façon informelle d'information représentatif et
Documentation formalisé ou non pertinent pour
non formalisée mais efficace, l'ensemble du
et non maîtrisée documentation personnel, avec
organisée et moyens de
• Les employés
mise à jour réponse du
personnel
sont informés sur
les objectifs à
atteindre et la
politique de
• Il existe un
l'entreprise
processus
daccueil des
nouveaux
(plaquettes,
formation
)
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
289
Communication externe
Quelle importance est donnée à la communication externe dans l'entreprise ?
Quels sont les moyens mis à disposition pour favoriser la communication externe ?
L'entreprise pratique-t-elle une politique de transparence totale sur l'ensemble des données
économiques, sociales et environnementales la concernant ?
Comment diffuse-t-elle ces informations ?
Avez-vous participé à des salons, organisé des portes ouvertes, du sponsoring ?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Pas développée • • Informations et • •
•
Diffusion des Diffusion Transparence,
Pas de diffusion résultats moyens de normalisée des ouverture et
des résultats économiques, communication résultats (ex: contribution
même sociaux et spécifiques et GRI, PNUE,,,) ; active au
quéconomiques environnementa adaptés à rapport de dialogue avec
•
ou diffusion des ux chaque partie développement toutes les
•
résultats Les informations intéressée durable incluant parties
internationales •
économiques diffusées sont Publication d'un les normes intéressées
développement •
seulement honnêtes, rapport de Participation aux
conformément à pertinentes, Communication initiatives et aux
la loi et sincères durable chaque sur les réseaux de
réglementation année perspectives de compétences mis
développement en place dans le
de l'entreprise domaine du
développement
durable
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
290
Responsabilité sociétale (sociale et territoriale)
Quels ont vos engagements en terme déthique ?
• Ambiance
code du travail respect des conditions de groupes de politique sociale
conditions de travail pour travail associant et
• Taux élevé
tendue, stress travail imposées chaque salarié direction et environnemental
par la législation (personnalisation employés pour e de la société
d'absentéisme et (code du des contrats), en évaluer et mère dans les
• Identification et
de turn-over travail) terme améliorer les filiales
denvironnement conditions de étrangères
• Extension de la
éradication des , doutils, de travail même si les
dabsentéisme • Aménagement
causes méthodes
standards locaux
responsabilité ne l'exigent pas
et des accidents de lieux de sociale de
• Définition claire
du travail rencontre l'entreprise au
(cuisine, delà de la
du rôle de cafétéria, législation et des
• Connaissance
objectifs séminaires
annuels
individuelle d'entreprise
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
291
Equité
Equité, que signifie ce terme pour votre entreprise ? (équité entre les hommes et les femmes ?
jeunes/anciens ? populations classiques/ populations vulnérables ?)
Equité et insertion : quelles actions sont mises en place par l'entreprise pour jouer son rôle
social et local dans le processus d'insertion sociale ?
Equité salariale : comment l'entreprise détermine-t-elle sa politique salariale ?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Rien nest fait • Respect de la • Lutte contre • Transparence sur
• Non respect de
en ce sens loi : aucune illettrisme et les rapports
• Grilles de
mentaux menées sur le
marché
salaires
transparentes
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
292
Emploi, compétences, formation
Comment l'entreprise détermine-t-elle sa politique de l'emploi ? (recrutements, départs ?)
Comment la politique d'emploi et de gestion des compétences intègre-t-elle des stagiaires, des
jeunes en formation
?
Comment l'entreprise définit-elle sa politique de formation ?
Votre entreprise a-t-elle mis en place un mode d'évaluation des formations effectuées par le
personnel ?
Qu'en est-il des connaissances et de la formation en matière de développement durable de
votre personnel?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Non conformité • Respect de la • Mise en place de • Gestion • Gestion des
• Encouragement
avec la loi réglementation plan de prévisionnelle carrières et
•
formation. (sur 3 ans importance de
Politique de et proposition de Formation par environ) des flux l'épanouissement
• Promotion
recrutement en formation pour alternance pour de personnel en professionnel
fonction de la les salariés de participer au fonction du
• Elaboration de
situation de l'entreprise développement programme interne favorisée
•
lentreprise des compétences d'investissement et dynamique.
• Entretien annuel
Pas ou peu de grille de sur le territoire , des hypothèses Possibilité de
de croissance ,
•
formation compétences réorientation
Pas de gestion afin de et individuel en anticipant les complète :
prévisionnelle déterminer les afin de changements changement de
déterminer les organisationnels fonction .
•
des compétences besoins de
Administration l'entreprise besoins des et /ou Favoriser
• Mise en place
du personnel employés technologiques l'employabilité
du personnel
d'indicateurs
d'évaluation des
formations et
des résultats qui
en découlent
(augmentation
de la
productivité,
baisse de
• Mise en place
l'absentéisme...)
dactions de
mise à niveau
des compétences
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
293
Hygiène – Sécurité - santé
Quelles actions sont menées dans votre entreprise pour répondre aux exigences d'hygiène, de
sécurité et de santé ?
Un référentiel est-il utilisé ? (ex : OHSAS 18001)
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Non respect de • Respect de la • Respect de la • Se positionner au
la réglementation législation et de delà de la
réglementation française la législation et de
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
• Gestion des
personnel afin et prévention
quil sache à
quels risques il risques
est exposé et concertée avec
comment il doit les autres
les maîtriser) acteurs du
territoire
(pompiers,
collectivités
locales, services
de l'Etat,
entreprises
voisines)
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
294
Intégration territoriale de l'entreprise
L'entreprise a-t-elle pris en considération le paysage du site avant son implantation ?
Y a t-il eu une prise en compte des contraintes environnementales dans la conception du site ?
Des actions sont-elles entreprises pour améliorer son intégration dans le paysage ?
Comment l'entreprise gère-t-elle l'occupation de l'espace sur son site d'implantation ?
Conformité au PLU ?
Lentreprise utilise t-elle plus particulièrement les ressources du territoire? Pourquoi et à
quel(s) niveau(x) ?
Si oui, comment les gère t-elle ?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Aucune • Calcul de • Optimisation de • Travail avec un
attention particu l'occupation de la surface architecte
•
lière surface occupée paysager
Aucune ou peu (emploi/m2, (occupation des
de connaissances valeur ajoutée / sites, limitation
problématiques •
des m2, etc.) des parkings,
•
Prise en biodiversité)
locales considération Identification
des des partenaires
problématiques locaux, porteurs
• Intégration des
locales de projets
travailleurs
locaux
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
• •
rendre au rendre au travail télétravail l'utilisation par (inter
travail Participation Encouragement les salariés entreprises !)
financière du co-voiturage
incitant
lutilisation des
transports en
commun(ex :
paiement de la
moitié de la
carte orange)
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
295
Gestion des retombées (externalités) économiques, environnementales et sociales sur le
territoire
L'entreprise a-t-elle connaissance des externalités économiques (des coûts et avantages) de son
activité sur le territoire ?
L'entreprise a-t-elle connaissance des externalités sociales (des coûts et avantages) de son
activité sur le territoire ?
L'entreprise a-t-elle connaissance des externalités environnementales (des coûts et avantages)
de son activité sur le territoire ?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Connaissance • Identification • Actions visant à • Implication dans • Partenariat actif
insuffisante des des retombées améliorer la vie la vie locale dans le
retombées sur le territoire, de la collectivité pour optimiser développement
économiques, quelles soient et à participer à les retombées de et la mise en
sociales et économiques, son l'activité au uvre des
environnemental •
environnemental sociales et développement niveau du accords et
•
es positives et Lentreprise territoire conventions
négatives es incite ses Participation locaux
générées par employés à forte de Ex : participation
l'entreprise sur participer et à l'entreprise elle- aux Agendas 21
vie associative •
le territoire s'investir dans la même dans la locaux
vie associative Mise en place
(culturelle, (culturelle, dune
sportive) du sportive) du méthodologie de
territoire territoire, tout valorisation des
en permettant coûts et
l'indépendance bénéfices cachés
des associations
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
296
Responsabilité environnementale
L’eau : consommation et pollution
Avez-vous connaissance de lorigine de la ressource en eau ?
Existe-t-il un suivi des consommations en eau dans l'entreprise ? si oui, comment est gérée cette
consommation ?
Existe t-il, dans lentreprise une réflexion, voire une prise en compte des impacts
environnementaux sur leau de lactivité ? et si oui, comment ?
Avez-vous connaissance de limpact des rejets sur les milieux ?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Aucune gestion • Contrôle de la • Optimisation des • Diminution de • Utilisation
de la consommation consommations facteur 4 de la exclusive de
•
consommation en eau, sans et suivi formalisé consommation ressources en
• produits et de la •
Conformité Modification des renouvelables
de connaissance •
Aucune ou peu partielle rejets Application de
Chiffrage et production afin technologies
de l'impact de analyse de la de réduire la nouvelles visant
son activité et nature des rejets consommation à éliminer les
•
du traitement en eau sur rejets liquides
éventuel des l'ensemble du Fonctionnement
eaux polluées cycle de vie du en circuit fermé
émises par produit, tout en
l'entreprise tenant compte
de la toxicité
des rejets
(production,
fonctionnement,
•
fin de vie)
Vérification dans
les entreprises
de traitement du
devenir des
•
rejets
Réseaux
optimisés des
eaux dusage
ainsi que des
eaux de
consommation
•
Points à aborder plus particulièrement :
•
Le problème des eaux dincendie
•
Les éventuels problèmes des eaux de douches pour des laboratoires de chimie par exemple
Les problèmes généraux de fuites (notamment dans les sanitaires)
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
297
L’énergie : Consommation
Existe-t-il un suivi des consommations énergétiques dans l'entreprise ?
Comment est gérée cette consommation ?
A quelles sources dénergie lentreprise a-t-elle recours ?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Aucune gestion • Bilan détaillé • Optimisation • Diminution d'un • Diminution d'un
de la des des facteur 4 de la facteur 10 de la
consommation consommations consommations consommation consommation
• • •
énergétique et évaluation et suivi énergétique énergétique
répartition des •
Aucune ou peu de la formalisé Utilisation de Utilisation
de Actions de sources exclusive de
connaissances coûts sensibilisation à d'énergies sources
des énergies la maîtrise et provenant de la d'énergies
consommées l'économie production renouvelables
d'énergie (déchets,
récupération de
chaleur
) et
d'énergies
renouvelables
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
•
des émissions reconnues (notamment par globales d'éliminer les
dans l'air Chiffrage et l'amélioration de (ensemble des rejets
analyse des la politique de polluants) sur atmosphériques
émissions et de transport) l'ensemble du polluants
•
leurs impacts (et cycle de vie du
en particulier produit ou Réduction dun
des émissions de service proposé facteur 4 des
gaz à effet de émissions de GES
• Mise en place
serre)
d'actions
ponctuelles
permettant de
réduire les
émissions de GES
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
298
Les déchets
Quen est-il de votre connaissance de lidentification de vos déchets ? (en terme de nature, de
volumes
)
Comment l'entreprise organise-t-elle le traitement de ses déchets ?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Aucune • Conformité • Conformité • Réduction à la • Gestion et
•
connaissance de réglementaire réglementaire source de la maîtrise de
•
la législation ou partielle Recyclage ou quantité et de la l'ensemble du
connaissance Traitement ou valorisation des toxicité des cycle de vie du
mais pas pré-traitement sous-produits de déchets produit ou
d'application des déchets fabrication (technologies service fourni
énergétique des •
Mise en (physico- ex: valorisation propres) afin d'éviter de
•
décharge chimiques, Vérification du produire des
La biodiversité
L'entreprise connaît-elle les impacts de son activité sur la faune et la flore ?
Comment prend-elle en compte ses impacts et quelles actions sont menées afin de réduire ceux
qui sont négatifs pour la faune et la flore ?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Non conformité • • •
• •
Conformité Conformité Favoriser la
de connaissances •
Aucune ou peu partielle Contribuer à la reconquête de
Connaissance préservation de l'environnement
•
de l'impact de des spécificités la biodiversité local par la
son activité sur du milieux Sensibilisation faune et la flore
•
la faune et la naturel du personnel à la originaires
flore d'implantation biodiversité Sponsoring
dactions
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
299
Bruit et odeurs : pollutions internes et externes
Lentreprise génère t-elle des nuisances sonores ? Internes ? Externes ?Comment les gère t-elle ?
Lentreprise génère t-elle des nuisances olfactives ? Internes ? Externe ? Comment les gère t-
elle ?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Non conformité • • •
•
Conformité Enquêtes et Innovation,
Aucune ou peu réglementaire prise en compte recherche et
de connaissances des demandes du mise en place de
•
des émissions voisinage nouveaux
odorantes dans Mesures de procédés de
•
l'air et du sensibilisation et production
niveau de bruit de prévention Localisation du
en limite de site pour éviter
propriété les nuisances
face aux
populations déjà
implantées
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
Transports et logistique
Comment l'entreprise évalue les impacts de ses transports et de son système logistique?
Quelles mesures sont appliquées afin de réduire ses impacts ?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
300
Stockage
De quelle nature sont vos stocks ?
Dans quelles conditions sont-ils stockés ?
Comment les stocks sont-ils gérés?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Non conformité • • •
•
Conformité Conformité Suppression au
• Contrôle régulier •
Aucun contrôle partielle réglementaire maximum des
Procédure de stocks de
mais réactif contrôle matières
proactive et premières afin
anticipative d'éviter toutes
pertes
accidentelles.
Fonctionnement
si possible en
flux tendus
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
• Sensibilisation
ecolabellisés
. dans le cadre
de ses relations
des employés à fournisseurs
ces pratiques
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
301
Ouverture globale sur l’extérieur
Comment lentreprise organise t-elle ses relations avec des partenaires extérieurs ninfluençant
pas directement son activité ?
Comment l'entreprise organise-t-elle ses relations plus particulièrement avec l'international ?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• L'entreprise • Développement • Développement • Exemplarité
reste repliée sur de l'information, de partenariats reconnue sur les
elle-même ouverture sur avec des ONG thèmes du
l'extérieur, (locales et développement
•
même à des internationales) durable via des
échelles Corédaction et prix, des
auxquelles adhésion à des publications
lentreprise chartes et codes
nest pas de bonne
habituée conduite
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
•
ouverture vers intéressées marché pour
certaines Identifier, identifier les
parties comprendre et nouvelles
intéressées hiérarchiser les parties
•
(indirectes) attentes des intéressées afin
Création de parties d'anticiper les
•
nouveaux intéressées exigences et
canaux Traduction de attentes de
d'information l'ensemble des celles-ci
attentes en
enjeux pour
l'entreprise
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
302
Lien entre les attentes des parties intéressées et la politique de l'entreprise
Comment traitez-vous les informations / les attentes des parties intéressées que vous avez
identifiez ?
Sont-elles prises en compte pour définir les enjeux de la politique de lentreprise ?
Compte-tenu du nombre et de la diversité des attentes des parties intéressées, comment
classez-vous les enjeux les plus significatifs dans le temps pour lentreprise ?
PERFORMANCE :
0 1 2 3 4
• Seules les • Identification de • Intégration des • S'assurer de la • Développement
attentes du l'influence que enjeux portés complémentarité de partenariats
client direct sont ces exigences par les parties et de la avec les parties
traduites en peuvent avoir intéressées dans cohérence entre intéressées
•
enjeux sur l'activité de le programme les attentes des
significatifs pour l'entreprise et pluriannuel de parties Stratégie
l'entreprise inversement l'entreprise en intéressées et la "gagnant-
quels impacts fonction du politique menée gagnant", climat
l'activité de degré d'urgence, par l'entreprise de confiance,
l'entreprise a sur de la faisabilité benchmarking
ses parties et de leur
intéressées impact qu'ils ont
au niveau social,
économique et
environnemental
IMPORTANCE de 0 à 4 :
PARTIES INTERESSEES :
303
304
Pilote
Dates cibles
Indicateurs
(avancement
efficacité
performance…)
Annexe 3: Exemple de tableau favorisant la planification du programme d'actions
Méthode
Ressources à
mettre en oeuvre
Conditions de
réussites
Impact
environnemental
Impact social
Impact
économique
Pourquoi ?
Parties
intéressées à
impliquer
Action à mener
En quoi ?
(attente ?)
Parties
intéressées
Impactées
Niveau de
performance visé
Niveau de
performance
actuel
Enjeu
306
Annexe 4: essai d'adaptation de l'outil de diagnostic et de hiérarchisation à la
filière fruits et légumes frais, d'après [INH 04]
Responsabilité sociale
Implication et gestion des retombées économiques sur le personnel
Comment le personnel peut-il être intégré dans le partage des bénéfices ?
Equité
Que signifie le terme équité pour votre entreprise ? (équité entre les hommes et les
femmes, jeunes et anciens, population classique et population vulnérable, population
étrangère)
Equité et insertion : quelles actions sont mises en place par lentreprise pour jouer son rôle
social et local dans le processus dinsertion sociale ?
Equité salariale : comment lentreprise détermine-t-elle sa politique salariale ?
•
dans ce sens loi : aucune lillettrisme et sur les dinsertion au-
Non-respect discrimination lanalphabétis rapports entre delà de
•
de la à lembauche me les tranches lemploi
législation sur des Structure des de salaires les (logement,
concernant critères salaires plus élevés et permis de
• Aide à la
lemploi des ethniques et équitable, les plus faibles travail, carte
• Insertion
mentaux, salariales de la récolte.
menées sur le
• Aide à la
professionnell marché
e par
lintermédiair réinsertion par
e des le travail
chantiers (chômeur
• Grilles de
dinsertion longue durée,
prisonniers
)
salaires
transparentes
307
Pérennisation de la main d’œuvre saisonnière
Quelles mesures lentreprise prend-elle afin dassurer la pérennité la main d uvre au
cours de la saison et dune année sur lautre ?
Quelles actions prennent en compte les spécificités de la main d uvre saisonnière ?
• Mise en place
production (le d uvre structures
saisonnier
peut organiser de cultures
• Action
son année) consécutives
(melons/
matérielle vergers) afin
pour le de conserver
maintien de la la main
main d uvre d uvre sur
saisonnière au lannée
cours de la
saison
(organisation
des transports
sur le lieu de
lentreprise,
hébergement)
308
Formation, qualification
Comment lentreprise définit-elle sa politique de formation ?
Votre entreprise a-t-elle mis en place un mode dévaluation des formations effectuées par
le personnel ?
• Peu ou pas de
lentreprise pour les alternance de lentreprise
salariés de pour compétences pour la
• Participation
territoire les besoins des des carrières
• Qualification
résultats qui
en découlent
dune partie (augmentation
du personnel à de la
lapplication productivité,
de produits baisse de
phytosanitaire labsentéisme
s (CADIPA)
)
Ergonomie Pénibilité
Comment lentreprise prend-elle en compte la pénibilité des tâches ?
Y a-t-il des rétroactions entre salariés et personnels de la direction quant à la pénibilité du
travail ?
• Prise en
la récolte technologique technologique
lors des
compte des travaux de la
réflexions des culture (
• Prise en
salariés gouttière hors
sol de fraises,
compte de plates-formes
lopinion des de récolte en
salariés dans serres de
le choix du tomates et en
matériel vergers)
309
Hygiène Sécurité Santé
Quelles actions sont menées dans votre entreprise pour répondre aux exigences dhygiène,
de sécurité et de santé ?
Un référentiel est-il utilisé ?
• Respect de la
sanitaires des risques premiers référentiels pour lachat de
• Veille
sanitaires et secours européens très cabines
réglementatio en terme de exigeants en la pressurisées
• Sensibilisation
n sécurité réglementaire matière (Eurep (pulvérisateurs)
Gap, HACCP)
et information
• Mise en place
du personnel
dune
communicatio
n interne
visuelle sur les
aspects de
sécurité et
dhygiène (
panneaux de
vigilance et
dinformation)
• Elaboration
main d uvre à court terme besoins en
n avec les main d uvre
dun bilan organismes de
annuel recrutement
confrontant (ANPE)
les besoins en
ressources
humaines aux
effectifs réels
310
Conditions générales, travail, ambiance et bien-être
Quelle est lambiance au travail ?
Quelles sont les mesures prises au sein de lentreprise pour lépanouissement du personnel ?
• Taux élevé
tendue, stress et respect des de lieux de de groupes de
• Organisation
conditions de rencontre travail
dabsentéisme travail associant la
et de turn imposées par dévènements direction et
• Remise en
over la législation conviviaux, de les employés
séminaires pour évaluer
cause par annuels et améliorer
•
de travail
et de claire du rôle Système de
lambiance de de chacun, la management
• Considération • Participation
du personnel les objectifs. responsabilités
• Suivi et
de travail
conseil des
salariés
• Encouragemen
se rendre au salariés pour marche à pied lutilisation par exemple
• Collaboration
travail se rendre au par les salariés (inter
• Participation
travail t du co- entreprises)
voiturage avec les autres
financière producteurs,
incitant avec les
lutilisation pouvoirs
des transports publics, la
en commun DDASS, et la
(ex : MSA pour le
abonnements transport
aux transports commun et
en commun) gratuit des
salariés
311
Responsabilité environnementale
Eau
Avez-vous connaissance de lorigine des ressources en eau ?
Existe-t-il un suivi des consommations en eau dans lentreprise ? Si oui, comment est gérée
cette consommation ?
Existe t-il, dans lentreprise une réflexion, voire une prise en compte des impacts
environnementaux sur leau, de lactivité ? Et si oui, comment ?
• Réseaux
eaux polluées des impacts , besoins de la fermé, lorsque pluie)
• Aménagement • Connaissance
émises par sur leau plante
) cela est
• • Gestion
lentreprise possible optimisés des
Aucune de zones des eaux dusage
gestion de la tampon pour subventions informatisée de ainsi que des
consommation intercepter existantes lirrigation dans eaux de
•
en eau les polluants pour les serres consommation
Respect de la éventuels lamélioration
réglementatio (bandes des systèmes
n en terme de enherbées de de traitement
rejets 6 m minimum, des eaux
haies,
enherbement
• Gestion des
inter-rangs
)
risques
ponctuels
• Prise en
écologique (rotations permettant de et réduction
lorsque cela limiter des
compte des est possible, lérosion interventions
problèmes de jachère
) (haies,
compaction limitant les enherbement,
des sols problèmes de cultures
dégradation et couvre-sol,
dérosion des travail du
• Restitution
sols sol
)
des résidus de
culture
312
Air
De quelle nature sont les rejets atmosphériques (intrants phytosanitaires, machines
agricoles, chaudières) ?
Dans quelle mesure ces rejets sont-ils pris en compte et quelles actions en découlent ?
• Valorisation
dans lair impacts des pratiques et des
pratiques
des rejets de agricoles
CO2 pour les
cultures sous
• Choix de
serres
pulvérisateurs
à application
locale
(proscrire les
pulvérisateurs
à jets portés
ou à
soufflerie)
313
Protection phytosanitaire et fertilisation
Comment lentreprise raisonne t-elle la gestion de la fertilisation et la protection
phytosanitaire ?
Quelles sont les pratiques de lexploitation en terme de fertilisation et de traitements
phytosanitaires ?
Quels sont les outils mis à disposition pour raisonner les intrants ?
• Utilisation de
des apports s (abonnement et utilisation de lutte de lutte,
des éléments aux de méthodes disparition des
• Respect de la
fertilisants avertissements alternatives matériel méthodes de
• Disposition
n (local besoins des intégrée, fonds de cuve e
phytosanitaire cultures désherbage
• Participation à
, aire de concernant les thermique
) dune propre
préparation éléments station (météo
des bouillies) fertilisants par des opérations + logiciel de
rapport aux de type Ferti- modélisation)
disponibilités mieux, Phyto- pour définir
• Utilisation
du sol mieux. des
(analyses de avertissements
• Prise en
sol
) dindicateurs propres à
• Gestion
réalisation des (Eurep Gap)
• Gestion des
traitements
informatisée
risques de la
(pollutions fertilisation
ponctuelles)
314
Déchets
Quen est-il de votre connaissance de lidentification des vos déchets ? En terme de volume,
de nature ?
Comment lentreprise organise t-elle le traitement de ses déchets ?
• Identification
connaissance réglementaire dun système dintrants dintrants
• Epandage dans
spécifique des volumes) niveau de quantité et de et
déchets souillure et la toxicité des collaboration
les champs recherche de déchets avec ses
des déchets la solution de (technologies fournisseurs à
organiques retraitement propres) lélaboration
non compostés la plus de produits
• Participation à
adaptée biodégradable
s
des opérations
de collecte
• Compostage
des déchets
des déchets
organiques sur
place ou dans
des stations
agréées
Energie
Existe t-il un suivi des consommations énergétiques dans lentreprise ?
Comment est gérée cette consommation ?
A quelles sources dénergie lentreprise a t-elle recours ?
• Action de
des énergies s et évaluation des chaudières association dénergie
•
consommées de la avec stations renouvelables
Aucune répartition des sensibilisation dincinération, (éoliennes,
gestion de la coûts à la maîtrise centrales panneaux
•
consommation et léconomie nucléaires
) solaires)
énergétique dénergie Culture de
variétés
adaptées aux
conditions
climatiques
locales et de
saison
315
Biodiversité
Lentreprise connaît-elle les impacts de son activité sur la faune et la flore ?
Dans quelle mesure lentreprise participe t-elle à la protection et à la conservation de la
biodiversité naturelle ?
• Pratiques
connaissance temporel préservation parcelles afin réflexion
de limpact de de la de conserver
son activité biodiversité les corridors favorisant le
• Pratiques
sur la faune et (entretien et écologiques développemen
la flore maintien de t de la
• Sensibilisation
haies) permettant le biodiversité
maintien de la
la biodiversité • Maintien et
du personnel à biodiversité
• Adoption de respect de
• Maintien de
méthodes zones humides
culturales
Stratégie, management
Engagement de la direction
Lentreprise, est-elle engagée dans une démarche Développement Durable ? Si oui, à quel
niveau ? (direction générale, services ou départements, global
)
Comment la direction montre-t-elle ou envisage-t-elle de montrer son engagement en
faveur du Développement Durable ?
• Développemen
terme de et un suivi des management leadership gouvernance
• Politique
résultats opérations dans
économiques limplication t dune
• Exemplarité et
établie et du personnel nouvelle
diffusée à culture et
lencadrement engagement définition de
par des actes la politique
• Engagement
visibles Développemen
t Durable
vers des partagées par
principes de tous et
gouvernance adaptées
316
Stratégie, politiques et objectifs
Comment définissez-vous la stratégie de lentreprise ? En fonction de quels éléments la
définissez-vous ?
Quelles sont les valeurs de lentreprise, comment sont-elles établies et prises en compte ?
Comment déterminez-vous lobjectif global que vous voulez atteindre ?
• Mise en
aspects des lieux parties améliorer en programme
économiques intéressées en continu les pluriannuel
• Aucune
uniquement évidence des enjeux pour performances qui permettra
• Définition de
attentes de lentreprise économiques, de définir des
consultation lensemble environnemen plans daction
des employés des parties nouveaux tales et pour chaque
• Evaluation des
ou des parties intéressées objectifs sociales de année. Le
intéressées découlant des lentreprise. programme
externes performances enjeux les plus Ceci conduit à pluriannuel
• Evaluation des
économiques significatifs définir de fera lobjet
nouveaux dun suivi et
performances objectifs à dune mise à
environnemen atteindre dans jour régulière
tales et ces trois en fonction
• La stratégie
sociales domaines des évolutions
de lentreprise
est et du marché
systématique
ment revue,
des objectifs
nouveaux sont
établis
317
Système de management
• Quel référentiel ?
Avez-vous mis en place un système de management ?
• Intégration
des parties lentreprise. toutes les
intéressées divisions
des (marketing,
différentes achats,
approches conception
volontaires des produits,
(par exemple vente,
le publicité,
management transports,
environnemen logistiques
)
tal, léco- et dans toutes
efficacité
) les opérations
dans le monde
entier
318
Organisation et responsabilités
Quel type dorganisation hiérarchique est actuellement en place dans votre entreprise ?
organisation pyramidale, transversale,
?
Qui détient les responsabilités liées à lenvironnement, à la qualité, aux ressources
humaines, aux finances ?
Où est positionnée la fonction (ou responsabilité) développement durable ? qui la détient ?
A qui cette personne est-elle rattachée ?
développemen • Sensibilité
t, ni qualité, plusieurs temps plein en t ou t Durable
• Existence dun
ni sécurité fonctions charge de
(environneme lenvironneme t durable prononcée de
service du nt ou nt au sein rattaché à la lensemble
personnel pour développemen dun service direction avec des cadres par
gérer la partie t durable) existant des moyens rapport à
administrative (qualité, humains et lenvironneme
• Intégration
enjeux du
responsable service développemen
• Participation
développemen dune Ressources t durable
t durable personne à Humaines
temps plein en du personnel
charge des dans
ressources lélaboration
humaines au de la stratégie
sein du service de lentreprise
du personnel
• Absence de • Traçabilité
réglementaire Client interne à des salariés à
• Présence dun
lentreprise lamélioration
traçabilité partielle du de la qualité
produit responsable dans
• Adhésion à un
chargé de la lentreprise
• Diagnostic des
qualité
cahier des
• Traçabilité
points à charges
améliorer
totale
319
Mesures de la performance et outils d’amélioration
De quels outils dispose lentreprise pour évaluer la performance et lefficacité de son mode
de management, de son mode de fonctionnement ?
Comment est mesurée la performance de lentreprise sur les trois composantes du
développement durable ?
• Absence • Quelques
ou dintérêt lentreprise management labellisation réflexion pour
dans sa par un lélaboration
• Pas de remise
dindicateur indicateurs globalité par organisme de démarches
économiques, une tierce indépendant de
en question environnemen personne par développemen
du mode de taux et rapport à un t durable
fonctionneme sociaux sont référentiel
nt en vigueur en place déjà existant
Diversité cultivée
Que signifie selon vous la notion de diversité cultivée ?
Est-ce que la diversité est privilégiée au regard de la demande du marché ?
Information communication
• Accès à
lexploitation un technicien des revues en tant que un groupe de
scientifiques visiteur, à des réflexion
lInternet professionnell salons
es et professionnels
techniques (SIVAL, Salon
du végétal)
320
Communication externe (distributeurs, consommateurs, voisins, citoyens)
Quelle importance est donnée à la communication externe dans lentreprise ?
Quels sont les moyens mis à disposition pour favoriser la communication externe ?
Lentreprise pratique-t-elle une politique de transparence totale sur lensemble des
données économiques, sociales et environnementales la concernant ?
Comment diffuse-t-elle ces informations ?
Avez-vous participé à des salons, organisé des portes ouvertes, du sponsoring ?
• Les
économiques taux chaque partie t de toutes les
• Publication • Ouverture de
ou diffusion intéressée lentreprise parties
lexploitation • Participation
des résultats informations intéressées
économiques diffusées sont dun rapport
seulement honnêtes, de (portes aux initiatives
• Existence dun
conformément pertinentes, développemen ouvertes,
) et aux réseaux
à la loi et sincères t durable de
• Communicatio • Sponsoring
réglementatio chaque année site Internet compétences
n mis en place
n sur les dans le
modes de domaine du
production et développemen
les mesures t durable
mises en place
(certification,
labels,
)
321
Communication interne
Comment est organisée la communication, la diffusion dinformations, la mise à jour des
données,
, au sein de lentreprise ? (que ce soit ascendante, descendante ou transverse)
Quels moyens sont mis en place pour loptimiser ?
Lentreprise pratique-t-elle une politique de transparence totale sur lensemble des
données économiques, sociales et environnementales la concernant ? si non, pourquoi ?
• Diffusion de
daffichage développemen ascendante, performance
linformation • Système
t durable descendante fiable
et transversale facilement
de façon dinformation compréhensibl
• Documentatio
informelle formalisée ou e,
non mais représentatif
n non efficace, et pertinent
formalisée et documentatio pour
non maîtrisée n organisée et lensemble du
• Les employés
mise à jour personnel,
avec moyens
sont informés de réponse du
sur les personnel
objectifs à
atteindre et la
politique de
• Il existe un
lentreprise
processus
daccueil des
nouveaux
(plaquette,
formation
)
Pérennisation économique
Comment évaluez-vous la pérennité économique de votre entreprise ?
Votre entreprise vous paraît-elle transmissible ?
• Difficulté à • Maîtrise de
subventions cultivées précédemmen emprunts
• Endettement
emprunts vis-à-vis des nouveaux
• Investissement • Autonomie
subventions emplois
fort
• La
régulier dans financière
les outils de
production transmission
de lentreprise
ne pose ou ne
posera pas de
difficultés
322
Relation clients
Quel genre de relations, de quelle nature sont les contacts que lentreprise entretient avec
ses clients ?
Pérennité de votre entreprise face à la grande et moyenne distribution ?
De quelle manière est organisée la mise en marché de vos produits ?
• Appartenance
isolé dans sa clients circuits de directe en
• Possibilité de
relation avec distribution parallèle du
la clientèle à une circuit de
structure négocier les commercialisa
• Discussion • Etablissement
regroupant prix de vente tion
plusieurs
acteurs de la entre les dune grille de
production différents prix avant la
acteurs de la période de
production commercialisa
pour fixer les tion
prix de ventes
et respect des
accords passés
Technologie employée
Quelle est limportance de la mécanisation dans votre entreprise ?
Linvestissement dans de nouveaux outils est-il raisonné par rapport aux composantes
économiques et sociales ?
• Identifications
matériel mécanisation besoins mais permettant un
non raisonné équilibre
des besoins de selon les entre le
lentreprise enjeux sociaux nombre de
et personnes
environnemen employées, la
taux pénibilité du
travail et la
rentabilité
économique,
préservation
de
lenvironneme
• Achat de
nt
matériel en
commun
323
Cadre de vie (paysage, bruit…)
Lentreprise a t-elle pris en considération le paysage du site avant son implantation ?
Lentreprise est-elle sensibilisée au respect du cadre de vie du voisinage ?
Lentreprise génère t-elle des nuisances et comment les gère-t-elles ?
• Localisation
de limpact de auprès du paysager au niveau de
• Enquêtes et
lactivité sur voisinage la filière du
le cadre de vie du site pour rôle des
lentreprise prise en éviter les exploitations
compte des nuisances face agricoles sur
demandes du aux le cadre de vie
• Entretient du
voisinage populations rural et
déjà périurbain
• Protection du
paysage, des implantées
bordures de
voies de bocage, et
circulation aménagement
du paysage
• des anciennes
maintien la valorisation variétés A.O.C.(appella dune A.O.C.
du terroir anciennement tion dorigine et/ ou dune
• Participation à
variétés végétal cultivées contrôlée) ou I.G.P.
dune I.G.P
• Géographique
(Indication la mise en
place et à
• Participation
Protégée) lentretien
dun
active avec conservatoire
des des espèces
associations anciennes
de
préservation
de lidentité
territoriale
324
Intégration territoriale de l’activité économique
Lentreprise utilise t-elle plus particulièrement les ressources du territoire ? Pourquoi et à
quels niveaux ?
• Aucune ou peu
particulière des employés à local développemen
problématique participer et à t et la mise en
connaissances • Intégration
de s locales sinvestir dans uvre des
la vie accords et
des des associative conventions
problématique travailleurs (culture, locaux, ex :
s locales locaux sportive), du participations
territoire aux agendas
21 locaux
325
Relation avec les sous-traitants, les fournisseurs, et les politiques d’achat
Qui sont vos fournisseurs et /ou vos sous traitants ?
Où sont-ils localisés ? Avez-vous le choix ?
Quel genre de relation, de quelle nature sont les contacts que lentreprise entretient avec
ses fournisseurs et sous-traitants ?
Quels sont les critères retenus par lentreprise pour choisir ses composantes et ses matières
premières, pour définir sa politique dachat ?
• Cahier des • Définition claire • Le choix des • Audit des sous- • Collaborati
0 1 2 3 4
• Prise en
charges des des exigences fournisseurs traitants et on poussée
• Evaluation et
produits environnementa et sous- fournisseurs
sous-traités les et sociales traitants compte des
• Prise en compte
comportant sur les produits dépend des classification conditions
• Etude des
des et processus clauses et de travail
exigences critères non seulement les des
uniquement cahiers des environnemen fournisseurs entreprises
techniques charges des taux, sociaux, directs mais aussi fournisseur
et produits, et éthiques tout le circuit aval s
• Achats les
économiques composants et des cahiers de la chaîne (notammen
matières des charges dapprovisionnem t les
et au niveau • Lentreprise va
plus rentable achetées des produits ent transporteu
• Actions
et de la rs)
qualité/prix aussi prendre en politique
compte menée par incitatives
• La politique
limpact des ceux-ci à lachat
transports de de produits
lensemble de dachat est durables
la supply chain redéfinie en pour ces
prenant en employés
compte les et
• Partenariat
grands partenaires
principes du
développeme pour
• Choix de
nt durable financer
des
produits issus campagnes
du commerce dinformati
équitable, de on sur les
produits bio, achats
• Constitutio
écoconçus ou durables
ayant
lécolabel n de
européen réseaux
326
Produits / éco-socio-conception
Comment lentreprise détermine-t-elle les critères de ses produits lors de létape de
conception ?
Lentreprise prend-elle en compte les différents impacts que peut avoir son produit tout au
long de son cycle de vie, lors de létape de conception ?
Quels critères sont pris en compte par lentreprise pour déterminer les caractéristiques et
la nature de ses produits ?
Comment envisagez-vous lévolution de vos produits et services pour la prise en compte des
aspects environnementaux et sociaux ? Etes-vous dans une démarche proactive ou réactive ?
327
Prise en compte d’autres facteurs
• Sensibilisation
labellisés
des principes
dans le cadre
des employés de ses
à ces relations
pratiques fournisseurs
• Corédaction et
échelles s) publications
auxquelles
lentreprise adhésion à des
nest pas chartes et
habituée codes de
bonne
conduite
328
Ouverture vers les parties intéressées
• Identifier,
directs ouverture vers intéressées marché pour
certaines identifier les
parties comprendre et nouvelles
intéressées hiérarchiser parties
• Création de
(indirectes) les attentes intéressées
des parties afin
• Traduction de
nouveaux intéressées danticiper les
canaux exigences et
dinformation lensemble attentes de
des attentes celles-ci
en enjeux
pour
lentreprise
intéressées et • Stratégie
pour de lentreprise programme parties
lentreprise et pluriannuel de
inversement lentreprise en la politique « gagnant-
quels impacts fonction du menée par gagnant »,
lactivité de degré lentreprise climat de
lentreprise a durgence, de confiance.
sur ces parties la faisabilité
intéressées et de leur
impact un
niveau social,
économique et
environnemen
tal
329
330
Annexe 5: Questionnaire d'évaluation de l'outil de diagnostic et de
hiérarchisation
1. Le déroulé
Le questionnaire initial vous a t-il paru
utile ?
pédagogique ?
compliqué ?
fastidieux ?
La durée du diagnostic d’une journée et demie vous paraît-elle :
suffisante
trop courte
trop longue
Le document de travail remis (guide de diagnostic) vous parait-il clair ?
plutôt d'accord
plutôt pas d'accord
L’accompagnement par un consultant vous paraît-il indispensable ?
plutôt d'accord
plutôt pas d'accord
La connaissance particulière par le consultant des problématiques développement durable de
votre filière vous paraît-elle :
sans importance dans le cadre de cette expérimentation
assez intéressante
fondamentale
331
Au cours du diagnostic, certaines grilles vous ont-elles parues inappropriées avec la dénomination
de l’enjeu ?
oui
non
Quels contenus de grilles changeriez-vous ?
332
333
334
Annexe 6: outil de diagnostic et de hiérarchisation V2, réalisé avec l'aide
d'OSEO-BDPME
• l'implication du •
terme de opérations dans leadership
résultats Politique établie Attribution dun
lencadrement •
économiques et diffusée à personnel budget
Exemplarité et Développement
•
Développement
Engagement vers d'une nouvelle
des principes de culture et
gouvernance définition de la
politique
développement
durable
partagées par
tous et adaptées
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
335
Stratégie, politique et objectifs
Comment définissez-vous la stratégie de lentreprise ? et en fonction de quels éléments la
définissez-vous ?
Quelles sont les valeurs de lentreprise, comment sont-elles établies et prises en compte ?
Comment déterminez-vous lobjectif global que vous voulez atteindre ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Prise en compte • Etude de • Traduction des • La stratégie vise • Elaboration d
des aspects marché, état des attentes des à améliorer en 'un programme
• Mise en évidence
économiques lieux parties continu les pluriannuel qui
• Aucune
uniquement intéressées en performances permettra de
des attentes de enjeux pour économiques, définir les plans
• Définition de
consultation des l'ensemble des l'entreprise environnementale d'action pour
employés ou des parties s et sociales de chaque année.
• Evaluation des
parties intéressées nouveaux l'entreprise. Ceci Le programme
intéressées objectifs conduit à définir pluriannuel fera
externes performances découlant des de nouveaux l'objet d'un suivi
économiques enjeux les plus objectifs à et d'une mise à
• Evaluation des
significatifs atteindre dans jour régulière
ces trois en fonction des
• La stratégie est
preuves
systématiquemen
t revue, des
objectifs
nouveaux sont
établis
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
336
Système de management
Avez-vous mis en place un système de management ?
Quel référentiel ?
Avec quel niveau de formalisation ?
Quel est son champ dapplication ?(qualité ?, sécurité ?, environnement ?)
Dans le cas dune certification ou dune formalisation, quelle est votre satisfaction en terme de
management et de résultats ?
Quel est votre point de vue quant au rapport entre cette/ces formalisation(s)/certifications(s)
du système de management et lobjectif développement durable ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Mode de • Système de • Passage à un • Application du • Redéfinition du
management management mode de management par management
attentif ou global basée sur management le stratégique de
réactif le cycle de anticipatif, pro- développement l'entreprise pour
l'amélioration actif et durable à un inclure le
continue (PDCA) imaginatif produit triptyque du
intégrant les particulier ou à développement
dimensions un service sans durable (
environnemental l'introduire dans économique,
es et sociales le social et
liées à fonctionnement environnemental
l'ensemble des global de ) dans toutes les
parties l'entreprise. divisions
intéressées Intégration des (marketing,
différents achats,
approches conception des
volontaires (par produits, vente,
exemple le publicité,
management transports,
environnemental logistiques
) et
, léco- dans toutes les
efficacité
) opérations dans
le monde entier.
Le
développement
durable est vu
comme un méta
principe de
management
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
337
Organisation et responsabilités
Quel type dorganisation hiérarchique est actuellement en place dans votre entreprise ?
(organisation pyramidale, transversale,
) ?
Qui détient les responsabilités liées à lenvironnement, à la qualité, aux ressources humaines,
aux finances ?
Où est positionnée la fonction (ou responsabilité) développement durable ? qui la détient ? à qui
cette personne est-elle rattachée ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Pas de • Rôles et • Mise en place de • Dynamisation • Management par
définitions de responsabilités responsabilités des rôles par le
rôles et définis environnemental développement développement
•
responsabilités es, sociales et de la délégation durable dans la
Sensibilité économiques culture
•
prononcée de dentreprise
l'ensemble des
cadres par
rapport à
l'environnement
et autres enjeux
du
développement
durable
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
338
Participation, implication et motivation du personnel
Comment le personnel est-il impliqué dans la vie de lentreprise ?
Le personnel de l'entreprise estil impliqué dans la détermination de la politique générale de
l'entreprise?
Si oui, comment le personnel participe-t-il à l'élaboration de la stratégie de l'entreprise ?
Quels moyens l'entreprise met-elle en place pour motiver son personnel ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Le personnel ne • Développement • Une culture • Participation à la • Changement par
participe pas aux de la dentreprise et délibération rapport au statut
décisions de communication des valeurs sont (revue de du salarié : les
changement et interne afin que définies direction) sur les salariés sont
est seulement les employés partagées par le choix considérés
•
informé des soient informés personnel stratégiques qui comme des
changements et se sentent Prise en compte auront des partenaires
concernant sa concernés par la des avis (formels retombées sur actifs de
fonction ou son stratégie et la et informels) des leurs vies l'entreprise et
l'élaboration de •
service politique de employés lors de professionnelles non comme de
•
l'entreprise Décentralisation simples acteurs
• responsabilités, •
Possibilité de la stratégie des économiques
retour Reconnaissance Système de
d'informations et récompense organisation gouvernance
de la part des pour les transversale de donc implication
(bonnes idées) •
salariés sur la améliorations l'entreprise de tous dans la
•
stratégie de Primes aux prise de
•
l'entreprise Développement bonnes pratiques décision, la
Etablissement de la en matière conduite de
d'objectifs communication denvironnement projet, le
qualitatifs et et de , dhygiène fonctionnement
quantitatifs pour l'information afin sécurité et de
chaque membre que chacun développement
du personnel s'approprie le durable
système de
management
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
339
Communication interne
Comment est organisée la communication, la diffusion d'informations, la mise à jour des
données,
, au sein de l'entreprise ? (que ce soit ascendante, descendante ou transverse)
Quels moyens sont mis en place pour loptimiser ?
L'entreprise pratique-t-elle une politique de transparence totale sur l'ensemble des données
économiques, sociales et environnementales la concernant ? si non pourquoi ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Minimum (ex : • Communication • Communication • Diffusion d'un • Mise en place de
panneau sur le projet interne rapport de groupes de
•
d'affichage) développement ascendante, performance de travail pour
l'information de •
Diffusion de durable descendante et développement échanger sur le
•
Système transversale durable fiable rapport diffusé
• compréhensible •
façon informelle d'information Mise en place facilement en niveau 4
Documentation formalisé ou non d'un journal Implication forte
non formalisée mais efficace, interne représentatif et du personnel
et non maîtrisée documentation pertinent pour dans la
organisée et l'ensemble du réalisation du
• Les employés
mise à jour personnel, avec rapport et de
moyens de lamélioration
sont informés sur réponse du associée
les objectifs à personnel
atteindre et la
politique de
• Il existe un
l'entreprise
processus
daccueil des
nouveaux
(plaquettes,
formation
)
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
340
Communication externe
Quelle importance est donnée à la communication externe dans l'entreprise ? et quels sont les
moyens mis à disposition pour favoriser cette communication externe ?
Comment lentreprise organise t-elle ses relations avec des partenaires extérieurs ninfluençant
pas directement son activité ?
Comment l'entreprise organise-t-elle ses relations plus particulièrement avec l'international ?
L'entreprise pratique-t-elle une politique de transparence totale sur l'ensemble des données
économiques, sociales et environnementales la concernant ? Comment diffuse-t-elle ces
informations ? Avez-vous participé à des salons, organisé des portes ouvertes, du sponsoring ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Pas développée • • Informations et • •
•
Diffusion des Diffusion Implication des
Pas de diffusion résultats moyens de normalisée des parties
des résultats économiques, communication résultats (ex: intéressées dans
même sociaux et spécifiques et GRI, PNUE) ; le choix des
quéconomiques environnementa adaptés à rapport de stratégies de
durable incluant •
ou diffusion des ux à quelques PI chaque partie développement communication
•
résultats les plus intéressée Participation aux
•
économiques influentes Publication d'un les normes initiatives et aux
seulement Les informations rapport de internationales réseaux de
conformément à diffusées sont développement (type adhésion compétences mis
la loi et honnêtes, durable chaque au global en place dans le
• • Participation et •
réglementation pertinentes, année compact) domaine du
•
Développement adhésion à des reconnue sur les durable
elle-même de l'information, chartes et codes thèmes du Réalisation de
ouverture sur de bonne développement projets avec les
l'extérieur, conduite durable via des parties
même à des prix, des intéressées et en
•
échelles publications
particulier
auxquelles Communication développement
lentreprise sur les de partenariats
nest pas perspectives de avec des ONG
habituée (site développement (locales et
•
Internet, presse de l'entreprise internationales)
spécialisée, Transparence,
presse ouverture et
généraliste) contribution
active au
dialogue avec
toutes les
parties
intéressées
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
341
Veille réglementaire
Quel dispositif avez-vous mis en place afin dassurer votre veille réglementaire ?
Comment identifiez-vous les nouvelles évolutions de la réglementation ? comment y répondez-
vous ?
A quelle législation environnementale êtes-vous soumise ?
Etes-vous soumis à un arrêté préfectoral ? A déclaration ? A autorisation ?
De quand date t-il ? Y a t-il un projet de révision ?
Avez-vous récemment réalisé des travaux ? Si oui, de quel type ?
Quels modes de communication pratiquez-vous avec ladministration en charge de ses
problèmes législatifs ? (volontaires, autres ?)
Et concernant les structures sociales ?
Quelles sont les structures sociales existantes dans votre entreprise ?
Un Comité d'Hygiène Sécurité et Conditions de Travail ?
Un Comité sécurité ?
Un Comité d'Entreprise ?
Des délégués du personnel ?
Des syndicats ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Aucune veille • Veille • Canaux de veille • Anticipation de la • Mise en uvre
• Non conformité
réglementaire réglementaire réglementaires réglementation (et anticipée des
aléatoire (que ce •
partielle et/ou organisés notamment par réglementation
réglementaire Les informations lidentification des s futures
soit en terme sont accessibles textes européens
• •
dexhaustivité et claires et internationaux)
des La Participation à des
dinformations réglementation réseaux organisés
dun même identifiée est de veille
domaine ou de systématiquemen réglementaire
•
champs couverts) t mise en uvre
La conformité
réglementaire est
généralement
partielle
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
342
Prise en compte d’autres facteurs
Dans le cadre de la mise en place dune politique de développement durable, quels principes
(nouveaux ou non) envisagez-vous de prendre en considération ?
Comment envisagez-vous de les appliquer ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Aucune prise en • Intégration des • Mise en uvre • Prise en • Mise en uvre
compte de grands principes concrète des considération des principes de
principes ne universels dans principes des acteurs gouvernance
concernant pas sa politique (ex : énoncés dans la faibles ou
directement la Droits de politique : absents dans la
vie quotidienne L'Homme, utilisation de détermination
de l'entreprise protection de produits issus du de ses objectifs
lenvironnement commerce mais surtout au
, protection de équitable, labels sein de ses
lenfance
) de non travail valeurs et dans
• Déploiement des
des enfants, sa culture
achats de
produits principes dans le
• Sensibilisation
ecolabellisés
. cadre de ses
relations
des employés à fournisseurs
ces pratiques
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
343
Identification des parties intéressées et lien entre les attentes des parties intéressées et la
politique de l'entreprise
Lentreprise cherche-t-elle à identifier les acteurs qui ont une influence sur son activité ? si oui,
comment ? et Comment détermine-t-elle ensuite leurs attentes ?
Comment traitez-vous les informations / les attentes des parties intéressées que vous avez
identifiez ? et en particulier, compte-tenu du nombre et de la diversité des attentes des parties
intéressées, comment classez-vous les enjeux les plus significatifs dans le temps pour
lentreprise ?
Sont-elles prises en compte pour définir les enjeux de la politique de lentreprise ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Connaissance • Etat des lieux et • Identification de • Mise en place • Sessions
des partenaires analyse de l'ensemble de d'un système de multistakeholder
• •
directs marché, ses parties veille sur le s
certaines parties •
Seules les ouverture vers intéressées marché pour Développement
attentes du Identifier, identifier les de partenariats
client direct sont intéressées comprendre et nouvelles parties avec les parties
• •
traduites en (indirectes) hiérarchiser les intéressées afin intéressées
enjeux Création de attentes des d'anticiper les Stratégie
significatifs pour nouveaux canaux parties exigences et "gagnant-
Identification de •
l'entreprise d'information intéressées attentes de gagnant", climat
l'ensemble des •
Traduction de celles-ci de confiance,
l'influence que S'assurer de la benchmarking
ces exigences attentes en complémentarité
peuvent avoir enjeux pour et de la
•
sur l'activité de l'entreprise cohérence entre
l'entreprise et Intégration des les attentes des
inversement enjeux portés parties
quels impacts par les parties intéressées et la
l'activité de intéressées dans politique menée
l'entreprise a sur le programme par l'entreprise
ses parties pluriannuel de
intéressées l'entreprise en
fonction du
degré d'urgence,
de la faisabilité
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
344
Développement durable et approches transversales :
Produits / éco-socio-conception
Comment l'entreprise détermine-t-elle les critères de ses produits lors de l'étape de conception
?
L'entreprise prend-elle en compte les différents impacts que peut avoir son produit tout au long
de son cycle de vie, lors de l'étape de conception ?
Quels critères sont pris en compte par l'entreprise pour déterminer les caractéristiques et la
nature de ses produits ?
Comment envisagez-vous lévolution de vos produits et services pour la prise en compte des
aspects environnementaux et sociaux ? êtes-vous dans une démarche proactive ou réactive ?
Vous êtes-vous déjà interrogé sur la légitimité de votre produit par rapport aux besoins de la
population ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
Documentation, Actions a minima Eco conception Eco-conception Management de
approche du cycle de L'entreprise a selon une démarche selon une démarche léco-conception :
vie engagé (ou réalisé) sélective exhaustive : Démarche d'éco-
L'entreprise a et documenté des Les choix d'éco- Les choix d'éco- conception
identifié les acteurs choix d'éco- conception portent conception portent formalisée et
et les procédés conception dans le sur des aspects sur les principaux transparente,
impliqués à toutes les cadre de son champ environnementaux aspects pérenne et
étapes de la vie du d'intervention ou préalablement environnementaux, appliquée à tous les
produit (et des prérogatives identifiés en identifiés grâce à projets de
emballages). En (aspects considèrant une évaluation conception.
particulier, elle a réglementaires, l'ensemble du cycle globale prenant en Une réflexion a été
connaissance des flux optimisation de vie du produit compte tout le cycle menée sur la
impliqués (qualitatifs fonctionnelle du (avis d'expert, de vie du produit légitimité du produit
ou chiffrés) et des produit, choix des bibliographie, (analyse du cycle de par rapport aux
compositions exactes meilleurs check-listes...). vie ou « ACV ») besoins de la
du produit.. technologies L'entreprise s'est populations.
Lentreprise ne sest disponibles...). assurée que les
jamais interrogé sur La légitimité du modifications
la légitimité de son produit risque apportées
produit. dêtre contestée. n'entraînaient pas
d'aggravation à
d'autres étapes du
cycle de vie
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
345
Politique d’achat
Quels sont les critères retenus par l'entreprise pour choisir ses composants et ses matières
premières, pour définir sa politique d'achat ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Cahier des • Définition claire • La politique • Prise en compte • Prise en compte
charges des des exigences d'achat est des conditions non seulement
produits sous- environnemental redéfinie en de travail des les fournisseurs
traités es et sociales sur prenant en entreprises directs mais
comportant des les produits et compte les fournisseurs aussi tout le
• Etude des
exigences processus grands principes (notamment les circuit aval et
uniquement du transporteurs) amont de la
techniques et cahiers des développement ainsi que de chaîne
•
produits, environnemental ment
rentable au composants et produits issus du es Actions
niveau qualité / matières commerce incitatives à
• L'entreprise va
prix achetées équitable, de l'achat de
produits bio, produits
aussi prendre en écoconçus ou durables pour
compte l'impact ayant lécolabel ces employés et
•
des transports européen
partenaires
de l'ensemble de Partenariat pour
la supply chain. financer des
campagnes
d'information sur
les achats
•
durables
Constitution de
réseaux
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
346
Gestion et prévention des risques
Quels types de risques avez-vous identifié ? (risques relevant de la législation sur les risques
industriels, risques existants mais ne relevant pas de cette législation, risques daccident du
travail
°?)
Avez-vous mis en uvre des actions pour les maîtriser?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Pas de gestion • Evaluation et • Procédure de • Application du • Participation à
des risques, communication gestion des principe de des programmes
aucune de l'ensemble risques, plan précaution de recherche
procédure des risques d'action, afin daider à
existante (économiques, exercices de lever le principe
sociaux, mise en de précaution, à
environnementa situation, son niveau
ux et juridiques) sensibilisation et
• Gestion des
et de leurs coûts prévention
potentiels
(notamment risques
auprès du concertée avec
personnel afin les autres
quil sache à acteurs du
quels risques il territoire
est exposé et (pompiers,
comment il doit collectivités
les maîtriser) locales, services
de l'Etat,
entreprises
voisines)
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
347
Logistique, transport et stockage
Comment l'entreprise évalue les impacts de ses transports et de son système logistique?
Quelles mesures sont mises en place afin de réduire ces impacts
De quelle nature sont vos stocks ? Dans quelles conditions sont-ils stockés ? Et comment sont-ils
gérés?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Non conformité • • • Suppression au •
•
Conformité Conformité Réflexion avec
• Aucune gestion •
Aucun contrôle partielle réglementaire maximum des les clients et
Contrôle de la notamment stocks de fournisseurs
logistique concernant les matières voire sélection
régulier mais conditions de premières afin des fournisseurs
•
réactif stockage : d'éviter tout afin de
Analyse ventilation, accident ou minimiser les
•
logistique des température, perte transports des
•
parcours et zones
Optimisation de entrants et
réduction des Procédure de l'ensemble de la sortants de
(Supply Chain) •
distances (ex: contrôle des chaîne logistique lentreprise
stockage et de •
choix de produit conditions de Ferroutage et
fabriqués Réalisation dun transport fluvial
localement) y transport Plan de majoritaires
compris pour le proactive et Déplacement
•
transport des anticipative dEntreprise
déchets, des Analyse des pour optimiser
substances émissions du les transports
et réduction des •
dangereuses
parc automobile liés à lactivité
Favoriser le
rejets de gaz ferroutage et/ou
nocif pour le transport
chaque véhicule, fluvial
y compris les
sous-traitants
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
348
Transport des salariés, accessibilité du site
Quelles actions sont mises en place par l'entreprise pour sensibiliser et inciter ses employés à
respecter son territoire et son environnement ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Aucune • Identification de • Infrastructures • Accord avec • Participation et
connaissance des la répartition par pour encourager sociétés de animation dun
modes de modes de l'utilisation du transport en réseau régional
transport des transport des vélo, la marche commun pour en de covoiturage
salariés pour se salariés pour se à pied et le faciliter par exemple
• Participation • Encouragement
rendre au rendre au travail télétravail l'utilisation par (inter
• du co-voiturage • Lélaboration
travail les salariés entreprises)
• Introduction de
Primes de financière
transports liés au incitant des plans de
nombre de lutilisation des primes déplacement
kilomètres transports en d'objectifs aux d'entreprises
parcourus au commun(ex : primes de
cours du trajet paiement de la transport pour
domicile/travail, moitié de la encourager le
à la distance carte orange choix de
entre le domicile transports
ou l'entreprise propres, en
commun ou le
co-voiturage
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
349
Développement durable et performance économique
Relations commerciales et risques économiques
Qui sont les fournisseurs, sous-traitants ? localisation ? Critères retenus dans leur choix
(politique dachat) type de relations ?
Qui sont les clients ? localisation ? critères retenus dans leur choix, type de relation ?
Existe-t-il, au niveau des contrats commerciaux, un système de délégations de pouvoir
engageant votre entreprise
PERFORMANCE :
• Pratique
fournisseurs. de règles compte sociaux et les
• La
transparentes (lentreprise environnemen populations
• Le personnel
commerciale nexerce pas taux dans ses défavorisées
• Niveau de
agressive dépendance de grosse choix de
• Le niveau de
aux pression) nouveaux commercial
• Lentreprise
dépendance fournisseurs fournisseurs est formé et
• La signature
aux est moyenne délégation fidélisé
fournisseurs pour la accompagne
• Les
forte des contrats signature des ses
est soumise à contrats fournisseurs
réclamations des règles notamment dans leur
des clients ne connues, mais est connu, les démarche de
sont pas prises seul le règles et développemen
• Il existe un
ressources t durable
• Les clients ne
en compte dirigeant
• •
est diversifié pratiques par
• Niveau de
les produits normes
La Le porte- rapport à la
350
Production et politique de tarification
Efficacité de la structure de production : sur/sous capacité ? Part des sous-traitants, parts des
licenciés dans la production vendue ? Croissance du CA ?
Composition des prix de vente des produits et services ? part des coûts salariaux, part des coûts
environnementaux, part réinjectée pour la croissance de lentreprise?
Traçabilité des matières et services nécessaires à lélaboration des produits
Produits et marchés : Adaptation du produit au cycle du marché : effort de recherche si
maturité, diversification si concurrence vive ou saturation du marché ?
Quel choix est privilégié au sein du couple qualité/prix : niche ou volume
Marché actuel : demande structurelle, conjoncturelle ou saisonnière
Qualifier la situation de concurrence sur le marché ? répartition et poids des principaux
acteurs ?
Lors de la mise en uvre de process de production, avez-vous constaté des gains de
productivité ? De quelle nature ? Quelles mesures ont été engagées pour les obtenir ? Personnel
à plus forte VA, Formation, Machine, matériel, Installation technique
PERFORMANCE :
• Réflexion
sur les réflexion les conditions développemen dun produit
• Recherche • Coût de la
salariés, pas de travail t durable développemen
• Transparence
de recherche engagée sur t durable
• Profit réalisé
de qualité les coûts dadaptation mise aux
induits par du produit au normes de la politique
sur la baisse une mise aux besoin des environnemen de prix au
de la qualité normes consommateur tales partagé regard des
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
351
Coûts - investissements
• Surendettement • • • •
1 2 3 4 5
Investissement Equilibre entre Investissement Réussite des
de lentreprise, pour renouveler endettement et dans investissements
• •
difficulté à faire le matériel autofinancemen linnovation en matière de
•
face aux Recours à t Partenariat avec développement
• •
échéances lendettement Investissement des chercheurs durable, mesure
dinvestissemen •
Pas privilégié en vue Politique de la rentabilité
Recours aux daméliorer les dendettement de ces
• •
investissements
•
t banques méthodes de raisonné
Relation uniquement production et Banquier Satisfaction de
•
conflictuelle pour obtenir des les conditions reconnu comme la clientèle
avec les financements de travail du conseil Partenariat
•
banques personnel « gagnant-
Débat sur gagnant » avec
l'arbitrage entre les banques et
augmentation les assurances
du coût (bénéfices de
d'investissement tarifs
et réduction des préférentiels,
coûts et impacts nécessité de
environnementa moins de
ux et sociaux garanties
du
liés au fait de la
•
fonctionnement démarche de
Débat sur développement
l'arbitrage entre durable)
investissement
et sous-
traitance
intégrant une
réflexion pour
éviter
l'externalisation
des impacts
• Relation de
confiance avec
le banquier
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
352
Rentabilité et partage valeur ajoutée
Quel est le niveau de rentabilité que vous jugez satisfaisant pour une activité comme la vôtre ?
Grâce aux outils de mesures en place, comment qualifiez-vous la rétribution allouée des parties
prenantes de votre entreprise ?
PERFORMANCE :
• Lentreprise a les
ces ponctuelle sont permet de réaliser lentreprise
• Lentreprise
résultats ment de intéressés des
• La valeur
largent aux investissements moyens de son
est résultats de sociaux et développement
• Quand
années investissem rentabilité
ents est
lentreprise nécessaires consacrée
fait des à la au
bons pérennité développem
résultats économique ent de
seuls les de lentreprise
actionnaires lentreprise
sont
rétribués
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
353
Contrôles et pérennité
Quels sont les outils que vous jugez pertinents pour assurer le pilotage de votre entreprise, et
en prévoir lévolution ?
Quels indicateurs de vos tableaux de bords vous paraissent déterminants pour une gestion
pérenne de votre entreprise ?
Quels sont les éléments que vous jugez pertinents pour assurer la pérennité de votre
entreprise ?
PERFORMANCE :
• Gestion à vue
bord bord basique à bord constitué de bord développemen
lusage unique en partie élaboré sur les t durable avec
• Usage du • La remontée
plus-value à données fiables t durable suivis de
lactivité
• Pas de volonté
court terme économiques
de base sont tableau de des économique,
• Diffusion des
lensemble
• Existence
t durable systématisée
des parties
• La
système type
• Existence
par produits personnel
ERP pour le
dobjectifs transmission suivi dans le
pour de lentreprise temps
lentreprise et est prévue
les différentes
• Volonté de
équipes.
développer
lentreprise
dans le Moyen
/Long terme
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
354
Développement durable et responsabilité sociétale
Relation de l'Homme au travail
Comment l'entreprise optimise-t-elle les conditions de travail et l'ambiance de travail?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Non respect du • Identification et • Organisation de • Optimisation des
• Ambiance
code du travail respect des groupes de conditions de
conditions de travail associant travail pour
• Taux élevé
tendue, stress travail imposées direction et chaque salarié
par la législation employés pour (personnalisation
d'absentéisme et (code du évaluer et des contrats), en
• Identification et
de turn-over travail) améliorer les terme
conditions de denvironnement
• Aménagement
éradication des travail , doutils, de
• Entretien afin de
causes méthodes
dabsentéisme de lieux de
et des accidents rencontre prendre en
• Définition claire
du travail (cuisine, compte les
cafétéria, besoins des
• Connaissance
objectifs annuels personnelle des
• Entretien annuel
d'entreprise salariés afin de
individuelle gérer leurs
et individuel afin contraintes
de déterminer
les besoins des
employés et
préciser les
attentes de
• Prise en compte
l'entreprise
des affinités
entre les
employés dans la
constitution des
équipes de
travail
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
355
Compétences, emploi, formation
Comment l'entreprise détermine-t-elle sa politique de l'emploi ? (recrutements, départs ?)
Comment la politique d'emploi et de gestion des compétences intègre-t-elle des stagiaires, des
jeunes en formation
?
Comment l'entreprise définit-elle sa politique de formation ?
Votre entreprise a-t-elle mis en place un mode d'évaluation des formations effectuées par le
personnel ?
Qu'en est-il des connaissances et de la formation en matière de développement durable de
votre personnel?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Non conformité • Respect de la • Mise en place de • Gestion • Gestion des
• • Encouragement
avec la loi réglementation plan de prévisionnelle carrières et
• Promotion
fonction de la formation pour alternance pour de personnel en professionnel
situation de les salariés de participer au fonction du
• • Elaboration de
lentreprise l'entreprise développement programme interne favorisée
Pas ou peu de des compétences d'investissement et dynamique.
• Mise en place de
, des hypothèses
•
formation grilles de sur le territoire Possibilité de
Pas de gestion compétences de croissance , réorientation
prévisionnelle afin de mécanismes en anticipant les complète :
changements changement de
•
des compétences déterminer les d'évaluation des
Administration besoins de formations et organisationnels fonction
du personnel l'entreprise des résultats qui et /ou
(augmentation • Favoriser
en découlent technologiques
de la l'employabilité
productivité, du personnel
baisse de
• Mise en place
l'absentéisme...)
dactions de
mise à niveau
des compétences
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
356
Hygiène – Sécurité - santé
Quelles actions sont menées dans votre entreprise pour répondre aux exigences d'hygiène, de
sécurité et de santé ?
Un référentiel est-il utilisé ? (ex : OHSAS 18001)
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Non respect de • Respect de la • Respect de la • Réduction • Positionnement
la réglementation législation et de sensible des au delà de la
réglementation française la indicateurs législation et de
• Prévention des
professionnelles de fréquence et voire étranger
•
de gravité) (dans un cadre
violences, du Mise en place de proactif)
harcèlement et groupes de
du stress travail pour
améliorer les
conditions
dhygiène et
sécurité
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
réglementation • Existence de
la réglementation par la direction d'une politique
• Pas d'instances
des sociale,
instances recommandation concertée et co-
représentatives représentatives s des instances construite
• Ecoute des
du personnel du personnel représentatives
préoccupations •
du personnel
Mécanisme de
des salariés concertation
ponctuelle
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
357
Equité
Equité, que signifie ce terme pour votre entreprise ? (équité entre les hommes et les femmes ?
jeunes/anciens ? populations classiques/ populations vulnérables ?)
Equité et insertion : quelles actions sont mises en place par l'entreprise pour jouer son rôle
social et local dans le processus d'insertion sociale ?
Equité salariale : comment l'entreprise détermine-t-elle sa politique salariale ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Rien nest fait • Respect de la • Lutte contre • Transparence sur • Grilles de
• Non respect de
en ce sens loi : aucune illettrisme et les rapports salaires
• Mise en place
lemploi des ethniques et de équitable élevés et les plus filiales
• Insertion de
travailleurs genre. notamment faibles
handicapés entre hommes et dactions
• Accès aux
personnes femmes permettant
possédant des détablir une
handicaps responsabilités politique de
physiques ou équitable et rémunération
• Prise en compte
mentaux équilibré entre globale
les hommes et répondant aux
des politiques les femmes attentes de
salariales chacun
menées sur le
• Grilles de
marché
salaires
transparentes
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
358
Intégration territoriale de l'entreprise et gestion des externalités
L'entreprise a-t-elle pris en considération le paysage du site avant son implantation ? Y a t-il eu
une prise en compte des contraintes environnementales dans la conception du site ? Des actions
sont-elles entreprises pour améliorer son intégration dans le paysage ?
Comment l'entreprise gère-t-elle l'occupation de l'espace sur son site d'implantation ?
Conformité au PLU ?
Lentreprise utilise t-elle plus particulièrement les ressources du territoire? Pourquoi et à
quel(s) niveau(x) ? Si oui, comment les gère t-elle ?
Quelles actions sont mises en place par l'entreprise pour sensibiliser et inciter ses employés à
respecter son territoire et son environnement ?
L'entreprise a-t-elle connaissance des externalités économiques, sociales et environnementales
(des coûts et avantages) de son activité sur le territoire ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Aucune • Identification • Optimisation de • Implication dans • Participation de
attention particu des retombées la surface la vie locale lentreprise à
quelles soient •
lière nest portée sur le territoire, occupée pour optimiser des programmes
à lintégration Actions visant à les retombées globaux
•
territoriale économiques, améliorer la vie de l'activité au daménagement
•
Aucune ou peu sociales et/ou de la collectivité niveau du du territoire
•
de connaissances environnemental et à participer à territoire Partenariat actif
problématiques •
des es son Participation dans le
•
Prise en développement forte de développement
•
locales considération Identification l'entreprise elle- et la mise en
Connaissance des des partenaires même dans la uvre des
insuffisante des problématiques locaux, porteurs vie associative accords et
• Intégration des •
retombées locales de projets du territoire, conventions
économiques, Incitation auprès tout en locaux
sociales et travailleurs des employés à permettant Ex :
environnemental locaux participer et à l'indépendance participation aux
es positives et s'investir dans la des associations Agendas 21
•
négatives vie associative locaux
générées par (culturelle, Mise en place
l'entreprise sur le sportive) du dune
territoire territoire méthodologie de
valorisation des
coûts et
bénéfices cachés
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
359
Développement durable et responsabilité environnementale
•
consommation en eau, sans suivi formalisé consommation en ressources en eau
• •
eau optimisation Réseaux eau renouvelables
optimisés des Lentreprise Fonctionnement
eaux dusage atteint les en circuit fermé
ainsi que des niveaux de
eaux de consommation
consommation préconisés par les
BREF1 pour son
•
secteur dactivité
Modification des
produits et de la
production afin
de réduire la
consommation en
eau sur
l'ensemble du
cycle de vie du
produit
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
1
BREF : Best REFerences, autrement dit les meilleurs techniques disponibles consultables selon les
secteurs dactivités sur le site : http://aida.ineris.fr/bref/bref_cadres.htm
360
L’eau : pollution
Existe t-il, dans lentreprise une réflexion, voire une prise en compte des impacts
environnementaux sur leau de lactivité ? et si oui, comment ?
Avez-vous connaissance de limpact des rejets sur les milieux ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Non-conformité • • • Modification des •
• •
Conformité Conformité Application de
de connaissance •
Aucune ou peu partielle Traitement des produits et de la technologies
Chiffrage et rejets production afin nouvelles visant
de l'impact de analyse de la daméliorer la à éliminer les
•
son activité sur nature des rejets toxicité des rejets liquides
les éventuels rejets Fonctionnement
cours deau (production, en circuit fermé
avoisinants et du fonctionnement,
•
traitement fin de vie)
éventuel des Vérification dans
eaux polluées les entreprises
émises par de traitement du
l'entreprise devenir des
rejets
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
L’énergie : Consommation
Existe-t-il un suivi des consommations énergétiques dans l'entreprise ?
Comment est gérée cette consommation ?
A quelles sources dénergie lentreprise a t-elle recours ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Aucune gestion • Bilan détaillé • Optimisation des • Diminution d'un • Diminution d'un
de la des consommations facteur 4 de la facteur 10 de la
consommation consommations et suivi consommation consommation
• • • •
énergétique et évaluation de formalisé énergétique énergétique
Aucune ou peu la répartition Actions de Utilisation de Utilisation
de des coûts sensibilisation à sources exclusive de
connaissances la maîtrise et d'énergies sources
des énergies l'économie provenant de la d'énergies
consommées d'énergie production renouvelables
(déchets,
récupération de
chaleur
) et
d'énergies
renouvelables
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
361
L'air : Pollution et gaz à effet de serre (GES)
De quels types sont les rejets atmosphériques ?
Existe-t-il un suivi des rejets atmosphériques de l'entreprise ?
Comment sont ils pris en compte dans l'entreprise et quelles actions en découlent ?
Comment l'entreprise mesure ses émissions de GES ? Quelles actions sont mise en place pour
réduire ces impacts ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Non-conformité • • • Changement de •
• partielle, non- •
Conformité Conformité Réduction des
Aucune ou peu Réduction des techniques de émissions
de connaissances conformités émissions production afin atmosphériques
•
des émissions reconnues (notamment par d'éliminer les globales
dans l'air Chiffrage et l'amélioration de rejets (ensemble des
analyse des la politique de atmosphériques polluants) sur
émissions et de transport) polluants l'ensemble du
leurs impacts (et cycle de vie du
en particulier produit ou
•
des émissions de service proposé
gaz à effet de Réduction dun
•
serre) facteur 4 les
•
Mise en place émissions de GES
d'actions Lentreprise
ponctuelles atteint les
permettant de niveaux
réduire les démissions
émissions de GES préconisés par
les BREF2 pour
son secteur
•
dactivité
Lentreprise a
réalisé un bilan
Carbone et
identifié (voire
réalisé) des
actions pour
réduire ses
émissions de GES
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
2
BREF : Best REFerences, autrement dit les meilleurs techniques disponibles consultables selon les
secteurs dactivités sur le site : http://aida.ineris.fr/bref/bref_cadres.htm
362
Les déchets
Quen est-il de votre connaissance de lidentification de vos déchets ? (en terme de nature, de
volumes
)
Comment l'entreprise organise-t-elle le traitement de ses déchets ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Aucune • Conformité • Conformité • Réduction à la • Gestion et
•
connaissance de réglementaire réglementaire source de la maîtrise de
•
la législation ou partielle Recyclage ou quantité et de la l'ensemble du
connaissance Traitement ou valorisation des toxicité des cycle de vie du
mais pas pré-traitement sous-produits de déchets produit ou
•
d'application des déchets fabrication (technologies service fourni
énergétique des •
Mise en (physico- ex: valorisation propres) afin d'éviter de
•
décharge chimiques, Vérification du produire des
•
un même service
Des accords sont
établis avec des
partenaires
locaux pour
valoriser les
matières
secondaires que
lentreprise ne
peut ni éviter ni
valoriser en
interne
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
•
dimplantation sol tous les
Aucune ou peu équipements
de connaissance susceptibles de
de limpact de générer des
son activité sur pollutions des
•
le sol et le sous- sols)
sol Dépollution des
sols
historiquement
pollués
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
363
La biodiversité
L'entreprise connaît-elle les impacts de son activité sur la faune et la flore ?
Comment prend-elle en compte ses impacts et quelles actions sont menées afin de réduire ceux
qui sont négatifs pour la faune et la flore ?
PERFORMANCE :
1 2 3 4 5
• Non conformité • • • •
• •
Conformité Conformité Favoriser la
de connaissances •
Aucune ou peu partielle Réalisation reconquête de
Connaissance douvrages de l'environnement
de l'impact de des spécificités protection et local par la
son activité sur du milieu naturel mesures faune et la flore
préservation de •
la faune et la d'implantation contribuant à la originaires
flore Partenariat avec
•
la biodiversité des acteurs
Sensibilisation locaux pour
du personnel à la faciliter la
•
biodiversité protection de la
Lentreprise biodiversité
sassure que les
matériaux
quelle utilise
ont été produits
dans des
conditions qui
respectent la
biodiversité
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
•
des émissions voisinage nouveaux
odorantes dans Mesures de procédés de
•
l'air et du sensibilisation et production
niveau de bruit de prévention Localisation du
en limite de site pour éviter
propriété les nuisances
face aux
populations déjà
implantées
IMPORTANCE de 1 à 5 :
PARTIES INTERESSEES :
364
Annexe 7: Matrice des corrélation des importances initiales des enjeux
Ii1 Ii2 Ii3 Ii4 Ii5 Ii6 Ii7 Ii8 Ii9 Ii10 Ii11 Ii12 Ii13 Ii14 Ii15 Ii16
Ii2 0,23 1,00
Ii3 0,20 -0,05 1,00
Ii4 0,14 0,13 -0,11 1,00
Ii5 0,34 0,11 0,05 0,08 1,00
Ii6 -0,03 0,10 0,28 0,08 0,12 1,00
Ii7 0,08 0,10 -0,13 0,01 0,19 0,00 1,00
Ii8 0,04 -0,21 0,07 0,24 0,14 -0,03 0,20 1,00
Ii9 0,06 0,03 0,07 0,16 0,20 0,06 -0,14 0,10 1,00
Ii10 0,37 -0,08 0,16 0,06 -0,01 0,00 0,00 0,16 0,07 1,00
Ii11 0,26 -0,17 0,11 0,07 0,19 -0,03 0,14 0,32 -0,03 0,25 1,00
Ii12 0,27 0,06 0,11 0,10 0,23 0,15 -0,11 0,29 -0,01 0,26 0,25 1,00
Ii13 0,22 -0,08 0,04 0,14 0,30 0,06 0,22 0,28 0,05 0,08 0,29 0,12 1,00
Ii14 -0,04 -0,06 0,08 0,15 0,08 0,13 0,17 0,33 0,14 0,04 0,16 0,16 0,45 1,00
Ii15 0,09 -0,02 0,06 0,18 0,00 0,10 0,09 0,18 0,05 -0,24 0,04 -0,05 0,28 0,15 1,00
Ii16 0,00 -0,04 -0,12 0,25 -0,05 0,01 0,29 0,28 0,15 -0,07 0,23 0,07 0,45 0,27 0,16 1,00
Ii17 0,13 -0,14 0,08 0,09 -0,07 -0,01 0,06 0,45 0,07 0,13 0,19 0,02 0,43 0,43 0,14 0,41
Ii18 -0,08 -0,03 -0,13 0,00 0,05 0,03 0,08 0,00 0,05 -0,07 -0,01 -0,08 0,25 0,16 0,19 0,04
Ii19 0,16 -0,02 0,09 -0,03 0,03 0,17 -0,06 0,10 0,24 0,26 0,21 0,20 0,21 0,01 0,03 0,15
Ii20 0,09 -0,01 0,14 0,08 0,22 0,17 0,09 0,16 0,05 0,12 0,15 0,10 0,24 0,08 0,07 -0,04
Ii21 0,11 0,15 -0,18 0,09 0,00 -0,08 -0,07 0,15 0,06 0,02 0,00 0,10 0,09 0,07 -0,03 0,13
Ii22 0,02 -0,15 -0,04 -0,02 0,03 0,12 0,04 0,12 0,14 -0,08 -0,04 0,07 0,10 0,32 0,03 -0,03
Ii23 0,06 -0,12 0,11 0,23 -0,10 0,13 -0,14 0,14 0,09 0,17 0,13 0,20 0,09 0,23 0,03 0,07
Ii24 -0,05 0,05 0,07 0,07 0,02 0,10 0,21 0,05 -0,01 0,07 0,00 0,08 0,30 0,36 0,14 0,13
Ii25 0,13 0,02 -0,24 0,03 0,29 0,05 -0,02 0,22 0,11 -0,04 0,14 0,17 0,28 0,04 0,05 0,09
Ii26 -0,13 -0,17 0,03 0,09 0,01 0,05 -0,04 0,28 0,10 -0,04 0,12 0,10 0,27 0,39 0,11 0,18
Ii27 0,26 -0,03 -0,10 0,02 0,15 -0,11 0,05 0,05 0,08 0,30 0,24 0,09 0,29 0,14 -0,15 0,03
Ii28 0,02 0,06 -0,09 0,00 0,04 -0,28 0,08 -0,02 -0,08 -0,05 -0,11 -0,11 0,12 0,12 0,10 0,03
Ii29 0,06 -0,06 0,03 -0,20 0,22 0,07 0,19 0,38 0,22 0,01 0,18 0,18 0,29 0,34 0,03 0,24
Ii30 0,05 -0,16 0,06 0,03 0,13 0,11 -0,25 0,14 0,01 0,01 0,11 0,34 0,03 0,06 -0,06 -0,06
Ii31 0,07 -0,04 0,05 -0,19 0,09 0,10 -0,03 0,06 -0,06 0,08 0,16 0,22 0,15 0,14 -0,11 0,04
Ii32 0,12 0,07 0,07 -0,16 0,04 -0,10 0,10 -0,01 0,02 0,07 0,16 -0,04 0,18 0,01 -0,08 0,11
365
Ii17 Ii18 Ii19 Ii20 Ii21 Ii22 Ii23 Ii24 Ii25 Ii26 Ii27 Ii28 Ii29 Ii30 Ii31 Ii32
Ii18 0,23 1,00
Ii19 0,18 0,08 1,00
Ii20 0,10 0,31 0,36 1,00
Ii21 0,33 0,25 0,08 0,09 1,00
Ii22 0,21 0,06 0,21 -0,02 0,35 1,00
Ii23 0,28 0,03 0,08 0,08 0,49 0,31 1,00
Ii24 0,32 0,13 0,02 0,22 0,34 0,41 0,33 1,00
Ii25 0,29 0,29 0,33 0,19 0,48 0,20 0,19 0,10 1,00
Ii26 0,46 0,22 -0,01 0,02 0,44 0,46 0,54 0,36 0,22 1,00
Ii27 0,30 0,02 0,16 0,24 0,25 0,20 0,17 0,34 0,27 0,26 1,00
Ii28 0,30 0,09 -0,32 -0,09 0,29 0,13 0,15 0,44 0,05 0,24 0,36 1,00
Ii29 0,19 0,06 0,25 0,23 0,12 0,16 -0,01 0,18 0,29 0,19 0,14 -0,03 1,00
Ii30 0,04 0,01 0,25 0,36 0,26 0,16 0,19 0,15 0,21 0,10 0,11 -0,12 0,23 1,00
Ii31 0,10 0,10 0,21 0,29 0,00 0,00 -0,01 0,03 0,12 0,07 -0,06 -0,17 0,28 0,21 1,00
Ii32 0,12 0,07 0,19 0,18 -0,04 -0,11 -0,22 0,10 0,02 -0,01 0,14 0,05 0,26 0,08 0,58 1,00
366
Annexe 8: Matrice des corrélation des niveaux de relation des parties
intéressées
R
R Agence centres
R Salaries R Actionnaires R ADEME R Assoc R Etat R Banque R BE R Conseil
de l'Eau techniqu
es
R salaries 1,00
R actionnaires 0,23 1,00
R ADEME 0,10 0,24 1,00
R agence de l'eau -0,15 0,19 0,41 1,00
R associations -0,06 0,18 0,29 0,16 1,00
R Etat -0,14 0,36 0,30 0,50 0,33 1,00
R banque 0,03 0,17 -0,10 0,03 0,00 0,21 1,00
R Bureau d'étude BE -0,18 0,09 0,22 0,31 0,22 0,26 -0,02 1,00
R sociétés de conseil -0,06 -0,01 0,11 -0,03 0,16 0,23 0,14 0,22 1,00
R centres techniques 0,13 0,05 0,15 0,14 0,28 0,11 0,04 -0,11 0,05 1,00
R CCI 0,17 0,10 -0,01 -0,06 0,11 0,07 -0,07 -0,06 -0,01 0,31
R clients 0,36 -0,01 0,00 -0,20 -0,19 -0,08 0,09 -0,20 0,15 0,31
R collectivités 0,09 0,08 0,29 0,33 0,19 0,22 -0,07 0,28 0,02 0,19
R assurance 0,02 0,22 0,12 0,06 0,10 0,26 0,09 0,23 0,37 0,15
R CRAM 0,03 0,21 0,16 0,33 0,12 0,46 0,15 0,11 0,35 0,21
R DGCCRF -0,06 0,14 -0,04 0,21 -0,01 0,27 0,13 0,28 0,23 0,02
R DRIRE 0,04 0,21 0,24 0,39 0,26 0,36 0,16 0,32 0,20 0,21
R entreprises de
-0,13 0,11 0,12 0,23 -0,01 0,16 0,00 0,16 0,01 0,03
même activité
R entreprises de
-0,09 0,12 0,24 0,14 0,32 0,17 0,10 0,33 0,30 0,11
même région
R fournisseurs 0,39 0,13 -0,20 -0,12 -0,30 -0,11 0,05 -0,14 0,00 0,33
R Futurs embauchés 0,13 0,11 -0,09 0,07 0,30 0,05 0,10 0,08 0,11 0,28
R inspecteurs du
0,20 0,27 0,32 0,28 0,16 0,37 -0,03 0,01 0,11 0,23
travail
R Institut de
0,17 0,22 0,23 0,27 0,29 0,35 0,21 0,36 0,27 0,27
Recherche
R médecin 0,19 0,33 0,21 0,33 0,19 0,45 0,10 0,24 0,31 0,23
R médias 0,17 0,30 0,15 0,01 0,12 0,23 0,05 0,08 0,22 0,10
R organismes de
0,09 0,38 0,27 0,16 0,26 0,35 0,29 0,12 0,10 0,25
certification
R police -0,16 0,18 0,19 0,37 0,38 0,41 0,18 0,29 0,13 0,12
R voisins 0,06 0,05 0,18 0,32 0,21 0,35 0,03 0,37 0,23 0,13
R SDIS -0,11 0,28 0,23 0,35 0,25 0,58 0,00 0,12 0,26 0,35
R syndicats 0,12 0,32 0,30 0,19 0,26 0,42 0,11 0,16 0,01 0,03
R utilisateurs 0,09 0,24 0,12 0,13 0,09 0,36 -0,04 0,22 -0,08 -0,04
367
Suite de la matrice:
R entreprises R entreprises
R CCI R Clients R Collectivités R assurance R CRAM R DGCCRF R DRIRE de même de même
activité région
R clients 0,14 1,00
R collectivités 0,14 -0,19 1,00
R assurance 0,00 0,18 0,15 1,00
R CRAM 0,18 0,12 0,33 0,36 1,00
R DGCCRF -0,09 -0,07 0,03 0,11 0,15 1,00
R DRIRE 0,22 0,22 0,13 0,21 0,47 0,11 1,00
R entreprises de
0,39 -0,10 -0,05 -0,10 0,07 0,32 0,30 1,00
même activité
R entreprises de
0,28 -0,22 0,37 0,21 0,27 0,12 0,39 0,31 1,00
même région
R fournisseurs 0,26 0,27 -0,01 0,12 0,17 0,07 0,13 -0,02 -0,02
R Futurs embauchés 0,15 0,04 0,05 0,00 0,10 0,00 0,15 0,00 0,11
R inspecteurs du
0,15 0,17 0,26 0,15 0,58 0,03 0,46 0,07 0,17
travail
R Institut de
0,14 0,07 0,24 0,21 0,31 0,16 0,36 0,14 0,45
Recherche
R médecin 0,23 0,12 0,34 0,27 0,63 0,20 0,47 0,21 0,38
R médias 0,24 0,09 0,15 0,24 0,28 0,06 0,23 0,16 0,24
R organismes de
-0,03 0,13 0,10 0,21 0,32 0,14 0,51 0,17 0,17
certification
R police 0,11 -0,31 0,31 0,01 0,40 0,17 0,33 0,29 0,43
R voisins 0,31 0,00 0,35 0,20 0,38 0,07 0,37 0,29 0,48
R SDIS 0,13 0,14 0,33 0,30 0,56 0,16 0,46 0,08 0,29
R syndicats 0,17 0,10 0,15 0,07 0,32 0,04 0,43 0,31 0,25
R utilisateurs -0,05 0,16 0,22 0,16 0,21 0,08 0,30 -0,05 0,09
368
Annexe 9: matrice des corrélation des importances des parties intéressées
R
R R bureaux R R centres
R Salaries Actionnaires R ADEME R Eau Associations R Etat R Banque d'études Conseil techniques
R salaries 1,00
R utilisateurs 0,18 0,19 0,16 0,29 0,06 0,29 0,02 0,14 0,01 0,01
369
R entreprises
R R entreprises de
R CCI R Clients R Collectivités R assurance R CRAM R DRIRE de même
DGCCRF même région
activité
R clients 0,25 1,00
R collectivités 0,43 0,24 1,00
R compagnies
0,27 0,16 0,19 1,00
d'assurance
R CRAM 0,27 0,13 0,18 0,50 1,00
R DGCCRF 0,03 0,12 0,24 0,30 0,29 1,00
R DRIRE 0,21 0,20 0,35 0,36 0,54 0,19 1,00
R entreprise de même
0,29 0,06 0,14 0,14 0,25 0,41 0,20 1,00
activité
R entreprise de la
0,32 0,14 0,39 0,27 0,28 0,10 0,25 0,21 1,00
même région
R Fournisseurs 0,20 0,28 -0,05 0,22 0,27 -0,07 0,23 0,10 -0,02
R Futurs embauchés 0,30 0,27 0,21 0,29 0,33 0,04 0,20 -0,01 0,15
R Inspecteurs du
0,22 -0,02 0,24 0,44 0,65 0,31 0,53 0,17 0,11
travail
R Institut de
0,56 0,31 0,44 0,41 0,39 0,17 0,41 0,35 0,34
Recherche
R médecin 0,32 -0,07 0,14 0,42 0,70 0,28 0,51 0,14 0,23
R médias 0,35 0,25 0,32 0,36 0,42 0,32 0,43 0,42 0,30
R Organismes de
0,29 0,10 0,21 0,28 0,31 0,16 0,40 0,13 0,30
certification
R police 0,20 0,14 0,37 0,30 0,34 0,06 0,36 0,19 0,40
R voisins 0,10 0,02 0,49 0,23 0,43 0,33 0,50 0,24 0,27
R SDIS 0,12 0,13 0,19 0,34 0,45 0,32 0,55 0,21 0,27
R syndicats 0,19 0,15 0,19 0,15 0,32 0,13 0,39 0,22 0,30
R Utilisateurs -0,13 0,11 0,16 0,26 0,24 0,10 0,15 0,12 0,18
Et enfin fin de la matrice
R
R R R Institut R R
R Futurs R R organismes R R
Fourniss Inspecte de R SDIS syndicat utilisateu
embauchés médecin Médias de Police Voisins
eurs urs Recherche s rs
certification
R futurs
0,21 1,00
embauches
R Inspecteurs 0,20 0,28 1,00
R institut de
0,23 0,40 0,42 1,00
Recherche
R médecin 0,21 0,28 0,71 0,38 1,00
R médias 0,14 0,38 0,32 0,49 0,37 1,00
R organismes
de 0,21 0,29 0,39 0,35 0,46 0,40 1,00
Certification
R police -0,04 0,18 0,33 0,42 0,35 0,44 0,46 1,00
R voisins -0,09 0,20 0,40 0,38 0,28 0,39 0,16 0,41 1,00
R SDIS 0,12 0,31 0,43 0,29 0,45 0,30 0,43 0,37 0,38 1,00
R syndicats -0,01 0,24 0,32 0,25 0,25 0,52 0,35 0,38 0,42 0,38 1,00
R Utilisateurs 0,03 0,22 0,29 0,23 0,16 0,26 0,13 0,21 0,23 0,22 0,23 1,00
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