RST 148
RST 148
RST 148
148 Octobre/
Avril/
Mai/
Novembre/
juin 2012 2016
Décembre
RÉFÉRENCES
EN SANTÉ
AU TRAVAIL
>>Revue
Revuetrimestrielle
trimestriellede
del’INRS
l’INRS
Abonnez-vous
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
en ligne
la revue trimestrielle
STÉPHANE PIMBERT
Références
en Santé au Travail est
COMITÉ DE RÉDACTION diffusée gratuitement aux
Rédacteur en chef : BERNARD SIANO acteurs des services de santé
Rédactrice en chef adjointe : ANNE DELÉPINE au travail. L'abonnement est
établi pour une durée de deux
Rédactrice : MYRIAM BOUSLAMA ans. Un avis de réabonnement
Secrétaire générale de la rédaction : ANNE SCHALLER
PAGES est envoyé à échéance.
Chargée d’études bibliographiques et de veille : ANNIE BIJAOUI + D’INFOS
www.rst-sante-travail.fr
Correctrice : CYNDIE JACQUIN-BRISBART
Chargée de rubrique Allergologie professionnelle :
NADIA NIKOLOVA-PAVAGEAU
Relecteurs et conseillers médicaux : MARIE-CÉCILE BAYEUX-DUNGLAS,
PHILIPPE HACHE, FLORENCE PILLIÈRE
Assistante de gestion : DÉBORAH PAYAN
COMITÉ SCIENTIFIQUE
AGNÈS AUBLET-CUVELIER, Département Homme au travail, INRS
CATHERINE AUBRY, Direction scientifique, INRS
ISABELLE BALTY, Département Expertise et conseil technique, INRS
ANNE BARRIER, Groupement des infirmier(e)s du travail, Orléans
MARIA GONZALEZ, Service de pathologie professionnelle, hôpital civil de Strasbourg
GUY HÉDELIN, Département Épidémiologie en entreprise, INRS
FAHIMA LEKHCHINE, Département Information et communication, INRS
SERGE MÉSONIER, Association française des intervenants en prévention des risques
professionnels de services interentreprises de santé au travail, Cergy-Pontoise
P. 21 Évaluation de l’exposition
professionnelle au DiNP sur la
concentration plasmatique de
testostérone
JURIDIQUE
P. 153 Textes officiels relatifs
à la santé et la sécurité au
OUTILS travail parus du 15 août
au 31 octobre 2016
REPÈRES P. 159 Recommandations aux auteurs
RÉF. PAGE
ALLERGOLOGIE PROFESSIONNELLE
TR 61 P. 117 Rhinite et asthme dans l’industrie
pharmaceutique
P. 11 NOUVEAUTÉS DE L’INRS
P. 17 PARTICIPEZ À LA RECHERCHE
Champs électromagnétiques :
nouvelle réglementation
Auteur :
P. Hache, département Études et assistance médicales, INRS
garantissant, entre autres, que le travailleur ne fait à un niveau inférieur aux valeurs limites d’exposition
l’objet d’aucune contre-indication médicale. Enfin, du public aux champs électromagnétiques ». Pour mé-
l’employeur demande l’autorisation de la Direction moire, ces valeurs sont citées dans l’annexe du décret
régionale des entreprises, de la concurrence, de la n° 2002-775 du 3 mai 2002 relatif aux valeurs limites
consommation, du travail et de l’emploi (DIRECCTE) d'exposition du public aux CEM émis par les équipe-
afin de dépasser ce type de VLE. ments utilisés dans les réseaux de télécommunication
Il est interdit d’affecter les jeunes travailleurs de moins ou par les installations radioélectriques.
de 18 ans à des travaux pour lesquels l’évaluation des
risques liés aux CEM met en évidence la possibilité de Porteurs de dispositifs médicaux
dépasser les VLE relatives aux effets sensoriels et/ou Au cours des séances d’information et de formation,
aux effets sur la santé (article R. 4153-22-1). les travailleurs doivent être informés de l'importance
de déclarer le plus précocement possible au médecin
Prévention et suivi médical du travail qu’ils sont équipés de dispositifs médicaux
La réduction des risques liés à l’exposition aux CEM se implantés ou non, passifs ou actifs (article R. 4453-17).
fonde sur les principes généraux de prévention. La VA pour le risque d’interférence avec des dispositifs
Elle comporte, entre autres (article R. 4453-13) : la mise actifs implantés est de 0,5 mT (millitesla) pour les CEM
en œuvre d’autres procédés de travail et choix d’équi- dont la fréquence est strictement inférieure à 1 Hz.
pements de travail moins émissifs, la modification des
lieux de travail, la réduction de la durée d’exposition,
la maintenance des équipements de travail, la mise en
œuvre de mesures techniques et organisationnelles…
Les lieux de travail où il existe un dépassement des
VA bénéficient d’une signalisation, voire d’une limita- POUR EN SAVOIR +
tion d’accès (article R. 4453-14). Une restriction ou un DE SÈZE R, COURTIN C, GRUET P, BECKER A ET AL. - Exposition des
contrôle d’accès sont mis en place lorsque les VLE sont travailleurs aux risques dus aux champs électromagnétiques.
dépassées. Guide d'évaluation des risques. Édition INRS ED 6136. Paris :
Lorsque le travailleur est exposé au-delà des VLE, ou INRS ; 2013 : 33 p. (en cours de révision).
lorsqu’il signale un effet indésirable ou inattendu sur Fiches de la collection « Champs électromagnétiques ». In:
sa santé susceptible de résulter d’une exposition à des Champs électromagnétiques. INRS, 2014 (www.inrs.fr/risques/
CEM, une visite médicale est organisée (article R. 4453- champs-electromagnetiques/ce-qu-il-faut-retenir.html).
19). BOURDIEU A - Wifi et travail : quels risques pour les
travailleurs exposés ? Vos questions/nos réponses QR 114.
Travailleurs à risques particuliers Réf Santé Trav. 2016 ; 147 : 124-26.
Guide non contraignant de bonnes pratiques pour
Dispositions communes la mise en œuvre de la directive 2013/35/UE « Champs
L’employeur adapte les mesures de prévention pour électromagnétiques ». Volume 1 Guide pratique, Volume 2
les travailleurs à risques particuliers, en liaison avec le Étude de cas, Volume 3 Guide à l’intention des PME.
médecin du travail (article R. 4453-15). Bruxelles : Commission Européenne, Direction générale de
l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion ; 2015 : 226 p.,
Femme enceinte 146 p. et 22 p.
L’article R. 4152-7-1 dispose que « lorsque, dans son
emploi, la femme enceinte est exposée à des champs
électromagnétiques, son exposition est maintenue à un
niveau aussi faible qu’il est raisonnablement possible
d’atteindre en tenant compte des recommandations
de bonnes pratiques existantes, et en tout état de cause
Obligations vaccinales
des professionnels de santé
Avis du Haut Conseil de la santé publique
du 27 septembre et du 7 octobre 2016
Auteurs :
D. Abiteboul, M.C. Bayeux-Dunglas, département Études et assistance médicales, INRS
Santé et sécurité
au travail
NOUVEAUTÉS DE L'INRS
Grossesse, maternité et
travail
Collection aide-mémoire
juridique Fiches toxicologiques
Cet aide-mémoire juridique pré- de l'INRS
sente les dispositions réglemen- www.inrs.fr/fichetox
taires relatives à la grossesse et à
la maternité. Concernant la pro- Nouvelles éditions
tection de la santé de la femme OBifenthrine (FT 274)
enceinte, les règles relatives à la ONicotine (FT 312)
prise en compte de la grossesse OWollastonite (FT 313)
Grossesse, maternité et travail
lors de l’évaluation des risques, à OTébuconazole (FT 314)
l’aménagement des conditions de OGéraniol (FT 315)
TJ 14 AIDE-MÉMOIRE JURIDIQUE
LA RADIOPROTECTION
DES PERSONNELS NAVIGANTS
ORIGINE
DE L’EXPOSITION
Le rayonnement cosmique, d’origine
galactique, extragalactique et solaire,
est constitué de particules chargées
diverses, principalement des protons,
qui traversent et interagissent
avec notre atmosphère et contribuent
à l’exposition des populations.
Fortement atténuée par l’atmosphère,
l’exposition ou la dose reçue
au niveau de la mer est environ
cent fois inférieure à celle reçue
à 10 km d’altitude. Ce sont donc RISQUES
les personnels des compagnies Le risque pour les travailleurs à bord d’aéronefs est l’exposition externe du fait
aériennes qui vont être les plus de la présence de rayonnements ionisants qui ne sont pas ou peu arrêtés
exposés et leur exposition sera par la structure des avions. Les données disponibles montrent que les personnels
d’autant plus importante que l’altitude navigants des principales compagnies françaises reçoivent en moyenne
est élevée et que le temps de vol une dose annuelle de 2 mSv avec une dose maximale autour de 5 mSv.
est long. Par ailleurs, l’exposition Les actions envisageables pour diminuer les doses sont très limitées ;
varie avec la latitude, elle est il convient a minima d’agir sur la programmation des vols pour les personnels
en effet 2 à 3 fois supérieure les plus exposés.
dans les régions polaires qu’au
niveau de l’équateur. Les personnels
navigants (PN) seront donc plus PRINCIPALES OBLIGATIONS RÉGLEMENTAIRES
ou moins exposés en fonction
de la route empruntée (parcours,
La réglementation prévoit de façon Une personne compétente
altitude, durée) et aussi de la période,
générale qu’au-delà de 1 mSv en radioprotection (PCR) dûment
compte tenu de la variation
l’employeur mette en place formée (formation de niveau 1)
de l’exposition liée à l’activité solaire.
des mesures de prévention visant doit être désignée par l’employeur.
à réduire les doses reçues.
Une évaluation prévisionnelle de dose
Pour ce qui concerne l’exposition
doit être effectuée pour chaque PN
des personnels navigants, la dose
(R. 4451-140 et 141).
reçue ne peut pas être réduite
Valeurs limites d’exposition Valeurs limites À RETENIR par l’utilisation de blindage ou par
le port d’équipements de protection
– Si le résultat obtenu est supérieur
ou égal à 1 mSv pour l’année,
l’employeur met en œuvre
pour la prévention d’exposition professionnelle La dose reçue augmente
avec la durée et l’altitude
individuelle (EPI) mais doit être
évaluée. Lorsque l’on connaît tous
des dispositions destinées à réduire
la dose reçue.
des vols. les paramètres d’un vol, la dose
des risques chimiques aux agents chimiques en France Les routes à grandes
peut être calculée en utilisant l’outil
SIEVERTPN accessible en ligne
– Si, malgré ces dispositions,
la dose annuelle prévisionnelle
latitudes sont les plus reste > 1 mSv, chaque PN bénéficie
et géré par l’IRSN. Ce suivi
exposantes. d’un suivi dosimétrique individuel
dosimétrique permettra le cas échéant
mis en œuvre par l’employeur.
Si besoin, la réduction de mettre en place des mesures
ED 984 AIDEMÉMOIRE TECHNIQUE de la dose passe organisationnelles destinées à réduire
par une planification la dose cumulée des personnels
adaptée des vols. navigants concernés. suite
La radioprotection des
Valeurs limites d'exposition personnels navigants
Valeurs limites d’exposition professionnelle aux agents Fiche pratique de
pour la prévention des chimiques en France radioprotection
risques chimiques Aide-mémoire technique Le risque pour les travailleurs à
Issue des travaux d’un groupe inter- Cette brochure regroupe, dans bord d’aéronefs est l’exposition
national d’experts, mis en place par un tableau unique, les différents externe du fait de la présence de
le Comité chimie de l’Association agents, y compris cancérogènes, rayonnements ionisants qui ne
internationale de la sécurié sociale pour lesquels le ministère chargé sont pas ou peu arrêtés par la struc-
(AISS) et présidé par l’INRS, cette du Travail a publié des valeurs ture des avions. Cette fiche fait le
brochure a pour objet de donner un limites d'exposition profession- point sur l'origine de l'exposition et
aperçu des aspects pris en compte nelle (VLEP), que ces valeurs soient les risques, rappelle les obligations
et des démarches adoptées pour indicatives (VL), réglementaires réglementaires et le processus de
l’établissement et l’application des indicatives (VRI) ou réglementaires suivi dosimétrique des personnels
valeurs limites d’exposition pro- contraignantes (VRC). navigants, ainsi que l'optimisa-
fessionnelle. Le Comité chimie de Réf. ED 984, 4e édition, 28 p. tion/limitation des doses reçues.
l’AISS entend ainsi contribuer à une Réf. ED 4445, 2 p.
meilleure compréhension de l’im-
portance de ces valeurs et favoriser
leur respect.
Réf. ED 6254, 84 p.
COMMERCES DE DÉTAIL
NON ALIMENTAIRES
S
ADAP TÉ
S OU TILS
PRODUITS ÉCHANGEABLES
LE
UN MOIS
TÉ AV EC
(CONSERVEZ VOTRE
TICKET
DE CAISSE)
Réf. 6266
COMMERCES DE DÉTAI COMM
COMMERCES DE DÉTAIL NON ALIMENTAIRES SOLUT IONS DE PRÉVE L NON ALIME NTAIR ES SOLU
ER CE
S
SOLUTIONS DE PRÉVENTION INCONTOURNABLES NTION INCON TOURN
ABLES TION S DE DÉ TA IL
DE PR NON AL
ÉV EN IMEN
TION
INCONT TA IR ES
OURN
ABLE
S
SOLU
SOLUT ION N° 5 TION
N° 6
SOLUTION N° 4 ORGANISEZ LE RANGEMENT DE VOS PRODUITS ASS URE Z UNE BON M A NIP
NE VEN TILATION
Les lieux de stockage DES RÉS ERV ES DE S É ULE Z VO S
QUIP E P
Les produits sont rangés à la bonne hauteur. de marchandises
ME N T R ODUIT S E
ou de particules polluant sont correctement
es dans l’air. ventilés pour éviter
la présence de vapeurs Les pro
POURQUOI ORGANISER LES RANGEMENTS ?
S D’A ID N
duits
E À L A U T IL IS A N T
sont ma
POURQ UOI VENTIL PO UR nipulé
La mise en rayon des produits en hauteur, en partie basse ou en profondeur peut occasionner des efforts physiques ER LES LIEUX DE QU OI s avec
STOCK AGE ?
M A NU
RÉ DU des aid
ainsi que des contraintes posturales à l’origine de troubles musculosquelettiques (TMS). Face à ces difficultés, Des agents chimique La ma IRE LE es tec
TENT
s (composés organiqu nut hniqu
les salariés recourent parfois à des équipements complémentaires à l’origine de chutes (escabeau…). es volatils – COV, poussière résulta ention manue S MA es qua
ou de particules par NU TE
ION
les marchandises, pendant s…) peuvent être libérés nt nd cel
En rangeant vos produits en fonction de leur poids et de leur utilisation, vous limitez les contraintes posturales diverses : matière dont leur stockage ou leur sous forme de gaz ou diffi d’un accide lle de charge NT ION a est
déballage. Ces émissions cile à nt, tels s peu S MA possib
et supprimez les chutes de hauteur. De plus, cela permet de gagner en efficacité et en confort de travail. traitement insecticid
sont composés les
articles, dégradation ont des origines une solu saisir. que t pro NU
le.
EL LE
e ou antimoisissure… (sous l’effet de la chaleur, tion con Afin de lim des coupur voquer des S?
des rayons solaires… siste à iter les es tro
Ce phénomène concerne ), utiliser contrai ou fractures ubles muscu
particulièrement les CO MM des aid nte . losquel
COMMENT ORGANISER LES RANGEMENTS ? avant leur importati
on. Il peut aussi toucher
marchandises neuves
qui ont EN T RÉ es techni s posturale Le risque aug ettiqu
dans de mauvaises des marchandises entreposé été traitées pour leur conservation Il existe DU IRE ques. De s et les mente es (TM
conditions. Les produits LE S MA plus, cela efforts phy si la charge S) et autres
La manipulation d’objets doit pouvoir s’effectuer Zone à éviter
émis peuvent être dangereu
es pendant longtemp
s de réc de nombreux NU TE perme siqu est lou tra
Une ventilation efficace ept équipe NT ION t de gag es liés à la rde, enc umatismes
dans les zones d’atteinte des bras sans mouvement visible des espaces de stockage x pour la santé. table de ion à la zon ments ner en ma ombra
des salariés à des risques permet de chasser e d’a S MA NU efficac nutention nte
du haut du corps quelle que soit la position de travail chimiques. ces polluants et donc roll con mise en ray de stockage ide à
EL LE ité et en manue
de prévenir l’expositi
on teneur on, tran puis jusq la manutent S? confor lle,
(assis, assis-debout, debout). Ainsi, veillez à organiser, (dans spalett u’à ion util t de trav
l’idéal e l’espac isables
COMME NT VENTIL CO MM choisis manuel (da e ail.
avec vos salariés, le rangement des produits et des matériels ER EFFICA CEMEN EN T CH issez un ns l’id de vente : por pour transpo
en fonction de leur poids et de leur utilisation. Zone à T? Prenez OIS IR roll con éal cho
isissez tant mobile rter les pro
L’objectif est d’assurer teneur
privilégier
le renouvellement de en com UN E AID à niveau un transpa , chariot de duits de la
Il faudra donc une l’air du local et d’évacuer et con pte les E TE CH consta lette ave ma zone
Zone à privilégier : En particulier pour les charges lourdes extraction de l’air pollué les polluants. diti
– portez onnement
conditi
ons de NI QU nt). c assista nutention,
d’air neuf, afin de ne
pas réintroduire de
et un apport d’air neuf.
L’air extrait sera rejeté une att des produi ma nutent E ? nce au dém
et/ou volumineuses et/ou les plus fréquemment utilisées. polluants dans le local. à distance des prises à la nat ention ts…) : ions pro arrage)
Pour installer, vérifier – veillez ure des sols particulière pres à ,
Zone acceptable sous conditions : Limitez les contraintes et entretenir votre à ), afin à la cap votre poi
système de ventilatio du cha respecter la
Zone acceptable nt de
précisément votre besoin. n, faites appel à un de réd
uire acité de vente
liées au volume, au poids et à la fréquence de manipulation sous conditions
professionnel en lui
expliquant – assure rgement ava charge maxim les efforts roulem
ent de
(enviro
nneme
des marchandises. z-v nt util ale pré de tire l’appar nt de
avec l’ut ous que les isation
de l’éq vue par le
r/pous
ser et eil (dia travail
mètre , nature
Zone à éviter : Cette zone peut être utilisée de manière – choisis ilisation des espaces de uipem
ent
constru
cteur
d’assu
rer et qua
circ et assure une mania lité des
exceptionnelle pour des produits légers, peu encombrants – adapte sez des équ équipements ulation (lar ; bilité roues,
ipe ; geur des z-vous adapta
et rarement manipulés. – organi z le nombre ments faciles voies, de la bon optimale ; tion
sez la d’équi à utiliser éta t du sol, ne sta
– forme ma pement bilité
z les sala intenance s (présen inclina
riés à périod au volume de ce de
poi ison, seu
l’utilisa ique vot gnées ils…) soie
tion des et le mainti re activité ada nt com
équipe en en et à sa ptées, présen patible
ments état de variab ce de s
d’aide fon ilité freins…
– Tenez compte de ces spécifications techniques lorsque vous réaménagez vos réserves et rayonnages. POU R – Privilé à la ma ctionneme ; );
nutent nt
ALL ER
PLU S – Dialog giez la réduct ion et de ces aides
– Consultez la fiche n°2 pour sécuriser le travail en hauteur (ED 6265). LOI N informe tec
POUR ALLER PLUS LOIN POUR ALLER PLUS Attention : Les élévation uez ave ion du z-les sur hniques ;
– Faites former un salarié à la prévention des risques liés à l’activité physique (formations Prap). LOIN et des c vos poids les risq
s de températures – Faites supports de fournisseurs et du volum ues ass
Découvrez d’autres favorisent le relargage ociés.
Découvrez d’autres bonnes pratiques de prévention sur www.inrs.fr/commerce-non-alimentaire bonnes pratiques de de composés organiqu forme livrais afin
d’évite e uni
tai
es volatils (COV). Décou r un sal on) r les ma res des cha
prévention sur www.inrs
.fr/commerce-non vrez d’a arié à . nipula rge
-alimentaire utres la pré tions sup s.
bonnes ventio
pratiq n des erflues
ED 6267 â Illustrations : Jean-André Deledda â Conception graphique : Michel Maître â © INRS 2016
ues de risques (choix
ED 6268 â Illustrations liés à des con
: Jean-André Deledda préven l’activi
â Conception graphique :
Michel Maître © tion sur té phy dition
â INRS 2016 ww w.i sique nement
nrs.fr/ (formati s
ED 626 comme ons Pra
9 â Illus rce-no p).
trations n-alim
: Jean entaire
Réf. 6268
-And ré Dele
dda
â Concept
Réf. 6267
ion grap
hique
: Mich
el Maî
tre â ©
Réf. 6269
INRS 201
6
juillet 2016
Dégraissage
Choix des techniques et des produits
Les produits
et les techniques
Les principales techniques de mise en œuvre
sont les suivantes :
opération manuelle ou automatique,
Les solutions aqueuses (lessives
ou produits lessiviels aqueux)
Stations-services et autres
stations de distribution des
Il s’agit de mélanges complexes contenant
trempage ou pulvérisation,
des phosphates, silicates, hydroxydes, agents
Généralités application à chaud ou à froid
tensio-actifs en solution dans l’eau. La for-
Pour le dégraissage chimique, il existe une Pour traiter des pièces de petites dimensions, mulation de ces produits est généralement
produits pétroliers
large variété de produits que l’on peut classer un procédé mécano-chimique est également adaptée à l’opération spécifique à réaliser.
applicable. Dans ce type de traitement, les Les solutions aqueuses sont efficaces pour
en trois familles :
pièces sont agitées au contact d’un abrasif, une majorité de salissures organiques.
les solutions aqueuses,
les solvants organiques halogènés, éventuellement en présence de solutions dé- Les deux principaux procédés sont l’immer-
Procédés de dégraissage et
les solvants organiques non halogénés. graissantes ou décapantes. sion (traitement « au trempé ») et l’aspersion.
Fabrication de prothèses
dentaires
Ouvrir et dépoter
un conteneur en sécurité
Fabrication de prothèses
dentaires
Guide pratique de ventilation Les bioréacteurs
n° 16 Risques et prévention
Ce guide rappelle les techniques Les bioréacteurs permettent de
Ouvrir et dépoter un de fabrication des prothèses den- cultiver en masse des cellules. Ils
conteneur en sécurité taires, les polluants et les patholo- sont employés dans toutes les
Cette brochure s’adresse aux em- gies associées, la réglementation et productions par voie biotechno-
ployeurs et aux personnes char- les valeurs limites recommandées. logique, dans les secteurs de la
gées de prévention des secteurs Il procède ensuite à l'analyse du santé, de l’agroalimentaire et de
logistiques et portuaires. Elle pro- risque par type de fabrication (pro- l’industrie. Ils peuvent présenter
pose des points de repères métho- thèses métalliques, en résine ou en de nombreux risques (biologiques,
dologiques pour aider à la mise en céramique) et aux différents postes chimiques, machines, incendie/
place d’actions visant à limiter les de travail. explosion…) plus ou moins signifi-
risques d’exposition des opérateurs Parmi les mesures de prévention catifs selon leur emploi.
aux gaz toxiques lors de l’ouverture préconisées : choix des matériaux, Afin d’aider les personnels en
de conteneurs maritimes. des produits, des techniques ; cap- charge de la prévention des risques
Réf. ED 6249, 20 p. tage et ventilation… professionnels, ce document décrit,
Réf. ED 760, 4e édition, 36 p. pour chaque étape d’exploitation
des bioréacteurs, les risques et les
mesures de prévention à mettre en
œuvre.
Réf. ED 6258, 40 p.
Pour obtenir en prêt les audiovisuels et mul-
timédias ou pour commander les brochures
et les affiches de l'INRS, s'adresser au service
Prévention de la CARSAT, CRAMIF ou CGSS.
Tous ces documents sont disponibles en ligne
sur : www.inrs.fr.
Méthodologie
O Les entreprises souhaitant participer à l’étude se Responsable d’étude à contacter :
verront proposer la mise en place d’un cadre de tra- Marc Favaro
vail adapté à leurs spécificités (taille, secteur d’acti- Tél. : 03 83 50 98 43
vité) ainsi qu’à leurs besoins exprimés. [email protected]
Seront notamment privilégiés : Département Homme au travail
- les échanges entre participants à propos de situa- INRS, rue du Morvan, CS 60027
tions de violences existantes ou susceptibles de se 54519 Vandœuvre-lès-Nancy Cedex
produire et les diverses mesures appliquées ou envi-
sageables ;
- l’opportunité d’un apport de connaissances théo-
riques et applicatives (étudier/simuler des scénarios
potentiels d’atteintes aux personnes ou aux biens, POUR EN SAVOIR +
instaurer des retours d’expérience, concevoir des indi- M. FAVARO - Violence interne : derrière
cateurs d’évaluation et de suivi des actions) ; les conflits, l’organisation du travail en
- l’installation ou l’amélioration de protections phy- question. Hyg Séc Trav . 2015 ; 240 : 6-9.
siques (systèmes radios, interphonie, caméras, sys-
tèmes d’alarme) ou comportementales (attitudes à
ICIPEZ à l
a
PART
Dispositif de ER CHE
ECH
prélèvement individuel R
ICIPEZ à l
a
PART
Projection thermique RCH
E
H E
et soudage : évaluations REC
biologique et atmosphérique
des expositions au chrome et au nickel
Objectifs de l’étude
OÉvaluer les expositions professionnelles au Cr et au
Ni lors des divers procédés de projection thermique et Responsable d’étude à contacter :
les comparer à ceux des opérations de soudage moins Nadège Jacoby
exposantes aux particules ultrafines. Tél. : 03 83 50 21 48
O Proposer, à partir des résultats obtenus, une stra- [email protected]
tégie de surveillance biologique adaptée aux opé- Laboratoire de Biométrologie
rateurs exposés à ces deux métaux et utilisable en Département Toxicologie et biométrologie
santé au travail. INRS, rue du Morvan, CS 60027
OEstimer l’efficacité des moyens de protection indivi- 54519 Vandœuvre-lès-Nancy Cedex
duelle mis en place.
Méthodologie
O L’intervention dans l'entreprise consistera à réa-
liser des prélèvements de composés chimiques sur Responsable d’étude à contacter :
des surfaces de travail à l’aide de protocoles préa- Williams Estève
lablement développés et validés en laboratoire sur Tél. : 03 83 50 98 57
des surfaces modèles. Ces prélèvements seront [email protected]
effectués par une équipe de deux à trois personnes Département Métrologie des polluants
du laboratoire de chimie analytique organique du INRS, rue du Morvan, CS 60027
département Métrologie des polluants de l’INRS. 54519 Vandœuvre-lès-Nancy Cedex
IC IPEZ à la
Évaluation E
PART
RCH
de l’exposition REC
H E
professionnelle au DiNP
sur la concentration plasmatique
de testostérone
1 2 3
évaluez Donnez de Soutenez vos
la charge l’autonomie collaborateurs
de travail à vos salariés
TRA VAIL
4 5 6
témoignez de la donnez agissez
reconnaissance du sens face aux
au travail agressions
externes
7 8 9
communiquez facilitez la bannissez
sur les conciliation toute forme
changements travail de violence
et vie privée
Graphisme Zaoum
Plus d’informations
sur www.inrs.fr/RPS
2
CONNAISSANCES
ET RÉFÉRENCES
P. 25 GRAND ANGLE
P. 45 VU DU TERRAIN
Perturbateurs endocriniens :
contexte, dangers, sources
d’exposition et prévention des
risques en milieu professionnel
AUTEURS :
F. Pillière 1, M. Bouslama 2
* Département Études et assistance médicales, INRS
** Département Études, Veille et Assistance documentaires, INRS
en
résumé
© Serge Morillon/INRS
MOTS CLÉS
Les perturbateurs Perturbateur
endocriniens (PE) sont des endocrinien /
substances chimiques ou Produit chimique /
des mélanges, d'origine Risque chimique /
Disrupteur
naturelle ou artificielle, endocrinien
susceptibles de modifier le
fonctionnement du système
endocrinien. Les PE avérés ou
suspectés tels que bisphénols,
phtalates, parabènes,
polychlorobiphényles,
polybromés, perfluorés,
pesticides… sont retrouvés
L
dans de nombreux secteurs
d’activité. Ils sont caractérisés
par des modes d’action
encore mal connus et sont
soupçonnés d’être à l’origine es perturbateurs endo- La question des effets sur la santé
d’une multitude d’effets criniens (PE) sont des substances chez l’homme de substances ayant
chez l’homme. La démarche chimiques ou des mélanges, d'ori- des propriétés de perturbation
de prévention des risques gine naturelle ou artificielle, sus- endocrinienne émerge depuis peu.
liés à leur exposition doit ceptibles de modifier le fonction- Plusieurs rapports d’instances offi-
être analogue à celle visant nement du système endocrinien ; cielles nationales ou européennes
à réduire les expositions ils sont suspectés de provoquer des produits ces derniers années ont
aux produits CMR. effets sur la santé humaine à type attiré l’attention sur cette question
d’atteintes du système reproduc- [1 à 4].
teur, d’anomalies du développe- Cette problématique de la « pertur-
ment, de cancers hormono-dépen- bation endocrinienne » est surtout
dants, de pathologies thyroïdiennes, associée, dans l’opinion publique,
de troubles métaboliques… à des risques pour la santé et pour
l’environnement. Les risques pro- au règlement UE sur les produits du maintien de l’homéostasie et de
fessionnels ne sont cependant pas phytopharmaceutiques) ont été pu- la régulation du développement de
à négliger : les travailleurs sont bliés le 15 juin 2016 sur « les critères l’organisme ».
susceptibles d’être exposés, et ce scientifiques pour la détermination À noter que l’ANSES, dans un avis
parfois de façon importante, à un des propriétés perturbant le système relatif à la définition de critères
grand nombre de substances po- endocrinien » [5]. La Commission scientifiques définissant les pertur-
tentiellement perturbatrices endo- propose d’approuver la définition de bateurs endocriniens publié en juil-
criniennes. l’Organisation mondiale de la santé let 2016 [6], propose, entre autres,
Cet article se propose de faire le (OMS) et précise de quelle manière de distinguer les PE en 3 catégo-
point sur la question des pertur- un PE devrait être identifié. Ces deux ries : PE « avérés », PE « présumés »
bateurs endocriniens en lien avec projets doivent être adoptés par la et PE « suspectés », en similitude
l’exposition professionnelle. Après Commission selon les procédures avec les catégories cancérogènes,
un rappel du contexte, les effets en vigueur (examen par un groupe mutagènes et reprotoxiques (CMR)
potentiels sur la santé liés aux PE d’experts des États membres, vote du règlement CLP (Classification,
seront détaillés. Les sources d’expo- des États membres) et supposent Packaging and Labelling) ; l'ANSES
sition et secteurs d’activité où les l’intervention du Parlement euro- s’appuie sur la définition OMS/IPCS
PE sont susceptibles d’être rencon- péen et du Conseil. À noter qu’étant (International Programme on Che-
trés ainsi que les grandes lignes de donné qu’il s’agit d'un règlement (et mical Safety) d’un PE tout en reflé-
la prévention et le rôle du médecin non d'une directive), ils seront direc- tant le niveau d’incertitude.
du travail y seront présentés. tement applicables en droit français
sans transposition. CONTEXTE
La définition proposée par l’OMS En France, les PE font l’objet d’une
en 2002 est la suivante : « un per- attention particulière des pouvoirs
DÉFINITION, CONTEXTE ET turbateur endocrinien (PE) désigne publics (avec sollicitations des
CADRE RÉGLEMENTAIRE une substance (ou un mélange) exo- agences sanitaires).
gène qui altère la (les) fonction(s) de Dès 2005, un Programme national
DÉFINITION l’appareil (du système) endocrinien de recherche sur les perturbateurs
Le concept de « perturbation endo- et induit en conséquence des effets endocriniens (PNRPE) a été créé par
crinienne » est un concept relative- nocifs (adverses) sur la santé d’un le ministère chargé de l’Environne-
ment récent apparu au début des organisme intact, ou de ses descen- ment pour soutenir et encourager
années 90. dants, ou au sein de (sous-)popula- la recherche fondamentale sur les
Les critères de définition scienti- tions » [4]. questions de perturbation endocri-
fique des PE sont encore en cours Cette définition a été complé- nienne [9].
d’adoption par la Commission euro- tée par la notion de perturbateur Par ailleurs, la France a été le pre-
péenne (non encore publiés au Jour- endocrinien potentiel : « un per- mier pays à se doter d’une Stratégie
nal Officiel de l’UE en octobre 2016) ; turbateur endocrinien potentiel est nationale sur les PE (SNPE) en avril
celle-ci travaille en lien avec d’autres une substance (ou un mélange) exo- 2014, afin de réduire l'exposition de
autorités des États membres afin de gène, possédant des propriétés sus- la population, et notamment celle
tenter d’identifier les critères per- ceptibles d'induire une perturbation de la population sensible, aux PE.
tinents pour définir et classer ces endocrinienne dans un organisme Cette stratégie s’articule autour de
substances. Ces critères auraient dû intact, ou chez ses descendants ou différents axes comme la pérenni-
être adoptés en décembre 2013 par au sein de (sous-)populations » [4]. sation du soutien à la recherche sur
la Commission européenne (pour Il existe d’autres définitions telles les PE, la poursuite des démarches
n’avoir pas respecté cette date, cette celle de l’EPA (Environmental Pro- de surveillance dans la population
dernière a été condamnée en 2015). tection Agency) de 1996 qui précise et dans l’environnement, la mise
Deux projets d’actes législatifs (ou qu’un PE est « un agent exogène qui en œuvre d’un programme d’exper-
projets de règlement) de la Com- interfère avec la production, la libé- tise sur les substances, la prise en
mission européenne (l’un confor- ration, le transport, le métabolisme, compte des PE dans la réglementa-
mément au règlement UE sur les la liaison, l’action ou l’élimination tion, notamment au niveau euro-
biocides et l’autre conformément des ligands naturels responsables péen, et le renforcement de l’infor-
la biosynthèse des hormones ; sont pas nécessairement des PE ; O la problématique des effets
O empêcher la fixation d’une hor- par exemple certains éthers de de mélanges de substances, no-
mone sur son récepteur au niveau glycol ne sont pas des PE car ils ont tamment l’« effet cocktail » lié à
des cellules cibles et bloquer ainsi une action toxique directe sur les l’action combinée de substances
l’action de ces hormones ; organes de la reproduction, sans in- chimiques, pourrait être à l’ori-
O perturber la synthèse, le trans- teragir sur le système endocrinien. gine d’effets de PE inattendus. Par
port, l’excrétion ou la régulation Certains modes d’action des PE (ou exemple, chez le fœtus de rat, trois
d’une hormone naturelle (estro- particularités d’action) pourraient phtalates différents qui individuel-
gènes, testostérone…) ou de son faire que les règles classiques de la lement n’induisent aucun hypos-
récepteur [18]. toxicologie (du type la « dose fait le padias (malformations de l’urètre)
Mais d’autres mécanismes d’ac- poison ») pour appréhender les ef- peuvent en combinaison induire
tion existent ou sont évoqués : les fets d’une substance, ne soient pas des hypospadias chez la moitié des
PE peuvent entrer en compétition applicables. ratons [23] ;
dans la liaison à des protéines de Parmi les modes d’action suspec- O la question de l’existence de
transport ou altérer le métabo- tés des PE [1, 15, 16, 20 à 25], on peut « fenêtre d’action spécifique » (ou
lisme intracellulaire des hormones, citer : « fenêtre de vulnérabilité », ou
moduler l’expression des co-acti- O la question des effets à faibles « fenêtre d’exposition ») rattachée à
vateurs des récepteurs nucléaires, doses, avec, dans certaines situa- une substance se présente comme
modifier l’expression de gènes à tions, des faibles doses qui peuvent une préoccupation déterminante
travers des mécanismes épigéné- avoir un impact plus important pour évaluer les effets de PE. Sui-
tiques… pour la santé qu’une dose élevée, en vant les périodes d’exposition en
Il est nécessaire de souligner particulier si cette exposition inter- période périnatale, dans l’enfance
qu’une perturbation endocri- vient à un moment spécifique de la ou à l’âge adulte, et en fonction des
nienne n’est pas un effet toxique vie. Ainsi, la survenue d’effets pour propriétés de PE, les effets pourront
en soit, mais un mécanisme d’ac- des concentrations plus faibles que s’avérer différents. Par exemple,
tion entraînant un effet et, sous celles repérées en toxicologie clas- certains phtalates sont supposés
certaines conditions, un effet sique et les effets à faibles doses de agir comme PE principalement
nocif [19]. De fait, les effets obser- substances PE peuvent ne pas être par interférence avec le système
vés peuvent être la conséquence prédits à partir des expérimenta- hormonal mâle par un mécanisme
de la mise en jeu de mécanismes tions menées à doses élevées ; anti-androgénique avec des effets
de signalisation, de régulation et O celle des relations dose-réponse sur le développement des tissus et
d’action physiologique très diffé- particulières (non linéaires ou non organes sensibles aux androgènes
rents des mécanismes de toxicité monotones) se présentant comme (comme les testicules, la prostate…).
classique conduisant au dysfonc- une courbe en U ou en U inversé Les moments les plus critiques
tionnement ou à la mort cellulaire par exemple, régulièrement dé- pour ces effets sont les périodes
[20, 21]. C’est pourquoi, l’identi- crites pour les PE. Ainsi, dans cer- de développement du système
fication des propriétés endocri- taines situations, de faibles doses reproducteur (gestation, lactation,
niennes d’une substance (in vitro peuvent avoir un impact plus puberté) ;
ou in vivo) n’implique pas automa- important qu’une dose élevée. En O la survenue d’effets différés à
tiquement un effet nocif pour l’or- termes d’évaluation de risques, les l’âge adulte suite à des expositions
ganisme humain : le système en- fortes doses ne pourraient pas être à des PE pendant la grossesse ou
docrinien disposant de systèmes utilisées pour fixer avec fiabilité les à la puberté qui est soupçonnée ;
de régulation, il existe vraisembla- effets d’une faible dose d’exposi- la possibilité d’effets multigéné-
blement des phases adaptatives tion, ce qui constitue une source de rationnels (effets sur la 1re géné-
situées entre l’état normal et l’état confusion pour les évaluateurs de ration) voire transgénérationnels
pathologique, caractérisées par risques. L'hypothèse mécanistique (effets persistants sur la 2e généra-
des variations des paramètres bio- pour les PE de l’existence d’effets à tion et suivantes) suite à des expo-
logiques demeurant sous contrôle faible dose et de l’absence de rela- sitions durant la vie périnatale (in
homéostatique [16]. tion dose-réponse monotone rend utero) est posée. Par exemple le
Par ailleurs, toutes les substances plus difficile l’établissement de Distilbène® (ou diéthylstilbestrol
toxiques sur la reproduction ne valeur seuil sans effet [22] ; ou DES), un œstrogène de synthèse,
Des interrogations existent éga- alkylphénols, parabènes, polychlo- Au total, parmi les substances PE
lement sur la santé reproductive robiphényles, dioxines, polybro- suspectées et les secteurs d’activité
féminine, notamment avec des més, perfluorés, pesticides, métaux où elles peuvent être retrouvées, on
pathologies telles que puberté lourds… [37, 38]. Ils peuvent être peut citer :
précoce, troubles de la fécondité sous forme de matières premières O les bisphénols A et S (BPA, BPS)
et de la fertilité, endométriose, tels que des plastifiants et/ou présents dans les tickets de caisse
ovaires polykystiques…, dont on monomères dans la plasturgie, de (papiers thermiques) utilisés dans
suspecte qu’elles pourraient résul- substances rentrant dans la com- les secteurs du commerce et de la
ter d’effets de perturbation endo- position de produits utilisés aux grande distribution, dans l’impri-
crinienne [16, 31]. postes de travail (peintures, colles, merie mais aussi dans la fabrica-
Des soupçons sur des troubles du vernis, essences, produits d’entre- tion et/ou la transformation de
développement du fœtus et de tien…) ou de déchets ou sous-pro- résines époxydiques et de polycar-
l’enfant susceptibles d’être entraî- duits émis par des procédés mis en bonates [41, 42] ;
nés par des PE existent : faible œuvre dans l’entreprise (polychlo- O certains phtalates (comme le di-
poids de l’enfant à la naissance, robiphényle – PCB) libérés lors du éthylhexylphtalate ou DEHP, le di-
prématurités, troubles du compor- démantèlement des anciens trans- n-butylphthalate ou DBP, le diéthyl
tement [32, 33]. formateurs électriques…). phthalate ou DEP…) plastifiants
Les effets suspectés des PE ne se Une liste de substances « PE avé- aux propriétés anti-androgéniques
limitent pas aux questions de re- rées » ou « PE suspectées » a été chez l’animal qui peuvent être uti-
production et de développement. établie par la Commission euro- lisés dans des secteurs comme la
Des effets sur les équilibres méta- péenne, en octobre 2015, et com- fabrication et la transformation de
boliques, comme l’obésité et le prend environ 200 PE avérés et 125 matériaux plastiques ;
diabète insulinodépendant sont PE suspectés [39]. D’autres listes O des produits cosmétiques, sus-
suspectés [16, 34]. Plusieurs PE sont existent comme celle du SIN (Sub- ceptibles de contenir des molécules
évoqués (bisphénol A, dioxines…) situte It Now) éditée par Chemsec suspectées d’être des PE (alky-
dans des associations avec la sur- (organisation non gouvernemen- phénols, parabènes, filtres UV ou
venue de maladies cardiovascu- tale travaillant sur les risques phtalates, parfums), peuvent être
laires, métaboliques et avec l’aug- chimiques) qui comprenait, en retrouvés dans les secteurs des cos-
mentation du poids à l’âge adulte avril 2016, 94 substances PE avérées métiques, de la parfumerie, de la
notamment lorsque l’exposition ou suspectées [40]. coiffure, de l’esthétique [43] ;
a eu lieu pendant la période péri- L’ANSES a lancé des travaux d’éva- O les composés perfluorés (comme
natale [35]. Des perturbations de la luation du risque d’une vingtaine de l’acide perfluorooctanoique ou
fonction thyroïdienne liés à des PE substances identifiées comme pré- PFOA...) ou des retardateurs de
sont aussi rapportées [36]. occupantes au regard de leur action flammes polybromés (polybromo-
PE. Parmi celles-ci, se trouvent le diphényléther ou PBDE…) peuvent
méthyl-tert-butyléther (ou MTBE), être retrouvés dans les secteurs de
le cis-1(3-chloroallyl)-3,5,7-triaza-1- la fabrication ou du recyclage de
SOURCES D’EXPOSITION azonia adamantane chloride (ou matériels électroniques, du textile
cis-CTAC ), un ammonium quater- et de l’ameublement, dans l’indus-
En l’absence d’étiquetage spéci- naire utilisé comme conservateur, trie des plastiques et la chimie… ;
fique pour les PE, leur repérage en le toluène, le n-hexane, l’ortho-phé- O les produits phytosanitaires (avec
milieu professionnel n’est pas tou- nylphénol utilisé comme biocide, certains pesticides comme les py-
jours aisé. désinfectant, conservateur… réthrinoïdes de synthèse) utilisés
Les PE potentiels ou avérés se re- Dans une note scientifique et tech- dans le secteur agricole ou l’entre-
trouvent dans une grande diversité nique de l’INRS sur les besoins tien des espaces verts ;
de produits de la vie quotidienne d’études épidémiologiques sur les O des biocides (comme l’acide
(produits d’entretien, emballages, effets de l’exposition à des PE en borique…) dans la fabrication, la
cosmétiques, plastiques, jouets, entreprises, une centaine de subs- formulation ou l’utilisation de pro-
téléphones, équipements médi- tances ou classes de substances est duits contenant des conservateurs
caux…). Ils appartiennent à de mentionnée comme suspectée de biocides ou à usage biocide ;
nombreuses familles chimiques propriétés perturbatrices endocri- O les métaux lourds, les polychlo-
comme les bisphénols, phtalates, niennes [37]. robiphényles (PCBs), les dioxines
les jeunes hommes doivent faire ou non de prescrire des examens Pour la plupart des PE, on ne dis-
l’objet d’une attention particulière. complémentaires. pose pas d’étude sur les risques
Ces populations semblent plus par- Pour certains PE, comme le bis- pour l’enfant en cas d’exposition
ticulièrement sensibles aux PE et ce, phénol A ou le di(2-éthylhexyl) de la mère pendant l’allaitement. Si
en raison de la problématique des phtalate (DEHP), une surveillance un passage dans le lait maternel et
fenêtres d’exposition ou de la vulné- biologique des expositions est pos- des effets potentiels sur le système
rabilité : des expositions pendant la sible ; la consultation de la base de reproducteur de l’enfant à naître
grossesse pourraient avoir des effets données Biotox permettra de gui- est suspecté, il conviendra d’éviter
immédiats sur le développement der le médecin du travail dans le d’exposer une femme allaitant. Si
des enfants à naître (mais aussi des choix d’un biomarqueur (www.inrs. malgré tout une exposition devait
effets différés à l’âge adulte). fr/biotox). se produire, une consultation pé-
Pour certains PE susceptibles d’en- diatrique est conseillée.
RÔLE DU MÉDECIN DU traîner des effets sur la fertilité, le
TRAVAIL médecin du travail avertira, le cas
La mise en place d’un suivi médi- échéant, du risque éventuel d'at-
cal spécifique des travailleurs po- teinte de la fertilité et recherchera CONCLUSION
tentiellement exposés aux PE est systématiquement des difficultés
indispensable. En particulier, en de conception à l'interrogatoire L’évaluation des risques sanitaires
l’absence d’information stabilisée durant les visites médicales. Si de liés à l’exposition aux PE est com-
sur les PE et leurs effets, une atti- telles difficultés existent, le rôle de plexe et sujette à controverse en
tude de précaution s’impose, atti- l’exposition professionnelle sera raison notamment de critères har-
tude similaire à celle adoptée avec évalué. Si nécessaire, une orienta- monisés en matière de définition
les CMR. tion vers une consultation spécia- des PE en cours d’adoption, et de
Les salariés exposés aux PE, s’ils lisée sera proposée en fournissant la difficulté de surveiller les patho-
sont également classés CMR 1A ou toutes les données disponibles sur logies suspectées liées aux PE. De
1B, bénéficient d’une surveillance l’exposition et les produits [85]. plus, établir un lien causal entre
médicale renforcée (SMR) dont De même, pour les PE susceptibles l’exposition aux PE et la survenue
les modalités sont définies par le d’entraîner des effets sur la repro- de pathologies chez l’homme est
médecin du travail et guidées par duction (mais non classés toxiques complexe. C’est pourquoi la problé-
l’évaluation des risques, ainsi que pour la reproduction), le médecin matique des PE, similaire à celle des
par les recommandations de bonne du travail avertira les femmes en CMR, doit être intégrée dans une
pratique existantes. La périodi- âge de procréer du danger pour la approche globale d’évaluation et de
cité de la surveillance médicale est reproduction, leur rappellera l'im- prévention des risques chimiques
laissée à la libre appréciation du portance du respect des mesures dans les entreprises.
médecin mais ne doit pas excéder de prévention et les informera de Les mécanismes et les modes
24 mois 1. 1. Les décrets la nécessité de l'avertir dès le début d’action des PE ne sont pas encore
Le rôle du médecin du travail est d’application de de la grossesse. parfaitement connus et complexi-
essentiel dans le cadre de l’infor- la loi n° 2016- Les femmes enceintes et allaitant fient leur évaluation. En effet, l’hy-
1088 du 8 août
mation et de la formation des sala- bénéficient d’une SMR dès que leur pothèse pour les PE de l’existence
2016 relative
riés sur les risques pour la santé des au travail, à la grossesse est déclarée. Celle-ci doit d’effets à faible dose et de l’absence
substances suspectées de pertur- modernisation du permettre d’éventuels aménage- de relation dose-réponse linéaire
bation endocrinienne et sur l'im- dialogue social et ments de poste. rend plus difficile l’établissement
portance du respect des mesures à la sécurisation Par ailleurs, il est interdit d'affec- de valeur seuil sans effet. De plus,
des parcours
de prévention. Si certains risques ter ou de maintenir les femmes la diversité et l’ubiquité des PE,
professionnels
ne peuvent être éliminés, il faut n'ont pas été enceintes et les femmes allaitant la multiplicité de leurs cibles, la
étudier les possibilités d'aménage- publiés en à des postes de travail les expo- nature souvent chronique de l’ex-
ments de poste ou de reclassement. novembre 2016 sant aux PE classés toxiques pour position sont autant de facteurs à
Les cibles des PE potentiels (thy- et pourront la reproduction de catégorie 1A ou prendre en compte dans l’évalua-
éventuellement
roïde, seins, testicules...) oriente- 1B, ou « catégorie supplémentaire tion des risques. La confirmation
modifier les règles
ront l’examen clinique du médecin de la SMR (NDLR). des effets sur ou via l'allaitement » – ou l’infirmation d’effets néfastes de
du travail qui jugera de la nécessité H 362, au sens du règlement CLP. certaines substances pour la santé
POINTS À RETENIR
Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques ou des mélanges, d'origine naturelle ou
artificielle, susceptibles de modifier le fonctionnement du système endocrinien.
Des critères permettant d’identifier les PE ont été proposés en juin 2016 par la Commission européenne dans
deux projets de règlement.
Une perturbation endocrinienne n’est pas un effet toxique en soit, mais un mécanisme d’action entraînant
un effet et, sous certaines conditions, un effet nocif.
Prédire les effets des PE est complexe en raison de certains modes d’action encore mal connus : effets à
faibles doses, relations dose-réponse particulières non monotones, effets de mélanges de substances (« effet
cocktail »), fenêtre d’action spécifique (ou « fenêtre de vulnérabilité »), effets multigénérationnels.
Les PE sont soupçonnés d’être à l’origine d’une multitude de pathologies chez l’homme mais il est très
difficile à ce jour d’établir un lien causal entre l’exposition aux PE et la survenue d’effets.
Les effets suspectés des PE concernent surtout les atteintes du système reproducteur et les anomalies du
développement, les cancers hormono-dépendants, les troubles de l’équilibre métabolique (obésité, diabète
insulinodépendant…) et de la fonction thyroïdienne.
Les PE suspectés ou avérés appartiennent à de nombreuses familles chimiques : bisphénols, phtalates,
alkylphénols, parabènes, polychlorobiphényles, dioxines, polybromés, perfluorés, pesticides… retrouvés dans de
nombreux secteurs d’activité.
En milieu de travail, le repérage des PE est complexe et il existe très peu d’études spécifiques sur les
conséquences d’une exposition professionnelle aux PE.
La démarche de prévention des risques liés à l’exposition aux PE doit être analogue à celle concernant
l’exposition aux produits CMR (suppression du risque, à défaut réduction des expositions…).
Le rôle du médecin du travail est essentiel dans le cadre de l’information et de la formation des salariés sur
les risques pour la santé des substances suspectées de perturbation endocrinienne et sur l'importance du
respect des mesures de prévention.
BIBLIOGRAPHIE
ET ANNEXE 1
BIBLIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE (suite)
60 | VRIJHEID M, ARMSTRONG B, 66 | KALFA N, PARIS F, 73 | HARLEY KG, MARKS AR, polychlorobiphenyls and a
DOLK H, VAN TONGEREN M ET AL - PHILIBERT P, ORSINI M ET AL. BRADMAN A, BARR DB ET AL. - smoking habit on the urinary
Risk of hypospadias in relation - Is hypospadias associated DDT exposure, work in excretion of corticosteroid
to maternal occupational with prenatal exposure to agriculture, and time to Hormones. Int J Environ Res
exposure to potential endocrine endocrine disruptors ? A french pregnancy among farmworkers Public Health. 2016 ; 13 (4) : 1-13
disrupting chemicals. Occup collaborative controlled study in California. J Occup Environ 80 | ERFURTH EM, GERHARDSSON L,
Environ Med. 2003 ; 60 (8) : of a cohort of 300 consecutive Med. 2008 ; 50 (12) : 1335-42. NILSSON A, RYLANDER L ET AL. -
543-50. children without genetic defect. 74 | PETRELLI G, FIGA-TALAMANCA I, Effects of lead on the endocrine
61 | PIERIK FH, BURDORF A, Eur Urol. 2015 ; 68 (6) : 1023-30. LAURIA L, MANTOVANI A - system in lead smelter workers.
DEDDENS JA, JUTTMANN RE 67 | GIORDANO F, ABBALLE A, Spontaneous abortion in Arch Environ Health. 2001 ;
ET AL - Maternal and paternal DE FELIP E, DI DOMENICO A ET spouses of greenhouse workers 56 (5) : 449-55.
risk factors for cryptorchidism AL. - Maternal exposures to exposed to pesticides. Environ 81 | ROSATI MV, MONTUORI L,
and hypospadias : a case-control endocrine disrupting chemicals Health Prev Med. 2003 ; 8 (3) : CACIARI T, SACCO C ET AL. -
study in newborn boys. Environ and hypospadias in offspring. 77-81. Correlation between urinary
Health Perspect. 2004 ; 112 (15) : Birth Defects Res A Clin Mol 75 | SNIJDER CA, BROUWERS MM, cadmium and thyroid hormones
1570-76. Teratol. 2010 ; 88 (4) : 241-50. JADDOE VW, HOFMAN A in outdoor workers exposed
62 | ORMOND G, 68 | FERNANDEZ MF, OLMOS B, ET AL - Occupational exposure to to urban stressors. Toxicol Ind
NIEUWENHUIJSEN MJ, NELSON P, GRANADA A, LOPEZ-ESPINOSA MJ endocrine disruptors and time Health. 2016 ; 32 (12) : 1978-86 .
TOLEDANO MB ET AL. - Endocrine ET AL. - Human exposure to pregnancy among couples in 82 | LIU X, MIAO M, ZHOU Z,
disruptors in the workplace, hair to endocrine-disrupting a large birth cohort study: the GAO E ET AL. - Exposure to
spray, folate supplementation, chemicals and prenatal risk Generation R Study. Fertil Steril. bisphenol-A and reproductive
and risk of hypospadias: case- factors for cryptorchidism and 2011 ; 95 (6) : 2067-72. hormones among male adults.
control study. Environ Health hypospadias: a nested case- 76 | LACASANA M, LOPEZ-FLORES I, Environ Toxicol Pharmacol. 2015 ;
Perspect. 2009 ; 117 (2) : 303-07. control study. Environ Health RODRIGUEZ-BARRANCO M, AGUILAR- 39 (2) : 934-41.
63 | NASSAR N, ABEYWARDANA P, Perspect. 2007 ; 115 (Suppl 1) : 8-14. GARDUNO C ET AL. - Association 83 | MIAO M, YUAN W, YANG D,
BARKER A, BOWER C - Parental 69 | MIAO M, YUAN W, HE Y, between organophosphate LIANG H ET AL. - Associations
occupational exposure to ZHOU Z ET AL. - In utero exposure pesticides exposure and thyroid between Bisphenol A Exposure
potential endocrine disrupting to bisphenol-A and anogenital hormones in floriculture and Reproductive Hormones
chemicals and risk of distance of male offspring. Birth workers. Toxicol Appl Pharmacol. among Female Workers. Int J
hypospadias in infants. Occup Defects Res A Clin Mol Teratol. 2010 ; 243 (1) : 19-26. Environ Res Public Health. 2015 ;
Environ Med. 2010 ; 67 (9) : 585- 2011 ; 91 (10) : 867-72. 77 | AGUILAR-GARDUNO C, 12 (10) : 13240-50.
89. 70 | BIRKS L, CASAS M, LACASANA M, BLANCO-MUNOZ J, 84 | REUTMAN SR, LEMASTERS GK,
64 | MORALES-SUAREZ- GARCIA AM, ALEXANDER J ET RODRIGUEZ-BARRANCO M KNECHT EA, SHUKLA R
VARELA MM, TOFT GV, JENSEN AL. -Occupational exposure to ET AL. - Changes in male ET AL - Evidence of reproductive
MS, RAMLAU-HANSEN C ET AL. - endocrine-disrupting chemicals hormone profile after endocrine effects in women
Parental occupational exposure and birth weight and length of occupational organophosphate with occupational fuel and
to endocrine disrupting gestation : a european meta- exposure. A longitudinal study. solvent exposures. Environ
chemicals and male genital analysis. Environ Health Perspect. Toxicology. 2013 ; 307 : 55-65. Health Perspect. 2002 ; 110 (8) :
malformations: a study in the 2016 ; 124 (11) : 1785-93. 78 | ANDERSEN HR, NIELSEN F, 805-11.
Danish National Birth Cohort 71 | BONDE JP, KOLSTAD H - NIELSEN JB, KJAERSTAD MB ET 85 | DEMETER. Documents
study. Environ Health. 2011 ; Fertility of Danish battery AL - Xeno-oestrogenic activity in pour l’évaluation médicale des
10 (1) : 1-9. workers exposed to lead. Int J serum as marker of occupational produits toxiques vis-à-vis de la
65 | ANDERSEN HR, SCHMIDT IM, Epidemiol. 1997 ; 26 (6) : 1281-88. pesticide exposure. Occup reproduction. INRS, 2016 (www.
GRANDJEAN P, JENSEN TK ET 72 | CAMPAGNA M, SATTA G, Environ Med. 2007 ; 64 (10) : inrs.fr/demeter).
AL. - Impaired reproductive FADDA D, PILI S ET AL. - 708-14.
development in sons of women Male fertility following 79 | D'ERRICO MN, LOVREGLIO P,
occupationally exposed to occupational exposure to DRAGO I, APOSTOLI, P ET AL. -
pesticides during pregnancy. dichlorodiphenyltrichloroethane influence of occupational
Environ Health Perspect. 2008 ; (DDT). Environ Int. 2015 ; 77 : and environmental exposure
116 (4) : 566-72. 42-47. to low concentrations of
CANCERS
Cancers du sein Europe Cas-témoins Questionnaire et jugement Mécaniciens : odd-ratio (OR) = [47]
chez l’homme (8 pays) (104 cas et 1 901 d’experts sur les professions 2,1 (1-4,4)
1995-1997 témoins) et les expositions Peintres : OR= 2,3 (1-5,2)
professionnelles aux Travailleurs forestiers :
composés alkylphénolés, OR = 2,4 (1-5,6)
phtalates, PCB et dioxines Travailleurs sociaux et de santé :
OR = 2,3 (1,1-5,1)
Composés alkylphénolés :
OR = 3,8 (1,5-9,5)
Cancers du sein États-Unis 3 Cohortes de Questionnaire et matrice Pas d’effet : ratio d’incidence [48]
chez la femme Massachusetts, 5 752 femmes emploi-exposition semi standardisé (SIR) = 0,8 (0,72-0,92)
1982-1998 ; employées dans quantitative aux PCB
New York, 1976- des usines de
1998 ; Indiana, fabrication de
1987-1998 condensateurs
Cancers du sein Canada Cas-témoins Questionnaire Tous secteurs ; > 10 ans [49]
chez la femme 2002-2008 (1 005 cas et Expositions aux d’exposition : OR = 1,42 (1,18-
1 146 témoins) cancérogènes et PE par 1,73)
construction d’une matrice Agriculture : OR = 1,36 (1,01-1,82)
à partir de la liste de PE Fabrication de plastiques pour
publiée par l’Institute for l’automobile : OR = 2,68 (1,47-
Environment and Health 4,88)
(IEH) Fabrication de conserves
alimentaires : OR = 2,35 (1-5,53)
Métallurgie : OR =1,73 (1,02-2,92)
Tous cancers, États-Unis Cohorte Comparaison Cancer de la thyroïde : [50]
dont la thyroïde 1988-2005 rétrospective esthéticiennes/population rapport d’incidence
chez la femme 325 228 femmes ; générale proportionnel = 1,13 (1,04-1,23)
9 044 cancers
Cancers Suède Cas-témoins Questionnaire OR = 2,9 (1,3-6,5) [51]
des testicules 1989-1992 (148 cas et Exposition au PVC
314 témoins)
Cancers Italie Cas-témoins Questionnaire et matrice Pas d’association entre [54]
des testicules 2002-2004 (103 cas et emploi-exposition aux PE* l’exposition professionnelle aux
215 témoins) PE et le cancer des testicules
Cancers Europe du Nord Cas-témoins Registre et matrice emploi- Pas d’association entre les [55]
des testicules 1978-2013 (9 569 cas et exposition aux pesticides tumeurs des cellules germinales
chez l’enfant 32 028 témoins) de l’enfant et l’exposition
professionnelle maternelle ou
paternelle aux pesticides
Lymphomes Europe Cas-témoins Questionnaire et matrice Association significative [56]
(6 pays) (2 178 cas et emploi-exposition aux PE* (deux sexes confondus) entre
1998-2004 2 457 témoins) l’exposition professionnelle
cumulée aux PE (> 30 ans) et
le lymphome à lymphocytes B
matures OR = 1,24 (1,01-1,51)
QQQ
1 Les études citées dans l’article de Pillière 2002 [44] ne sont pas citées dans ce tableau.
* La matrice utilisée dans ces études est celle développée par Van Tongerenen en 2002 [52] ou la version affinée publiée en 2009 par Brouwers [53]. Les substances chimiques présentant des
propriétés perturbatrices endocriniennes ont été classées en sept familles dans la version initiale (pesticides, substances organiques polychlorées, phtalates, alkylphénols, composés biphénoliques,
métaux lourds et autres composés), puis 10 familles dans la version actualisée (Hydrocarbures aromatiques polycyliques ou HAP, substances organiques polychlorées, pesticides, phtalates, solvants
organiques, bisphénol A, alkylphénols, retardateurs de flamme polybromés, métaux et autres composés).
Mélanomes Europe Cas-témoins Questionnaire sur les Pas d’association avec [57]
de l’uvée (9 pays) (280 cas et activités professionnelles et l’exposition professionnelle aux
1994-1997 3 084 témoins) matrice emploi-exposition PE
aux PE*
Cancers des Europe Cas-témoins Questionnaire sur les Électriciens : OR = 2,3 (1,2-4,5) [58]
voies biliaires (6 pays) (183 cas et professions et les tâches PCB : OR = 2,8 (1,3-5,9)
extra-hépatiques 1995-1997 1 938 témoins) converties en variables semi- Bisphénol A : OR = 2,1 (1-4,3)
chez les hommes quantitatives pour 14 PE Tous types de PE :
(œstrogènes, alkylphénols, OR = 1,7 (1,1-2,8)
phtalates, huiles avec PCB,
bisphénol A, chlorophénols,
phenylphénols, herbicides,
fongicides, résines
furaniques ou phénoliques,
traitement imputrescible,
antimites, agents
d’imprégnation, durcisseurs)
MALFORMATIONS ET ANOMALIES CONGÉNITALES
Anomalies Chine Cas-témoins Matrice emploi-exposition OR significatifs entre certains [59]
congénitales 2012-2013 (761 cas et aux PE* types de malformations
cardiaques 609 témoins) congénitales cardiaques et
- l’exposition professionnelle
maternelle aux phtalates
(OR 3,5 à 4,2), aux composés
alkylphénoliques (OR 2 à 3,8)
et aux métaux lourds (OR 6,5 et
7,3) et
- l’exposition professionnelle
paternelle aux phtalates (OR
1,6 et 2,4) et aux composés
alkylphénoliques (OR 1,5)
Hypospadias Royaume-Uni Registre de Matrice emploi-exposition Pas d’association entre [60]
1980-1996 malformations aux PE* hypospadias et l’exposition
congénitales professionnelle maternelle aux
(3 471 PE
hypospadias et
35 962 anomalies
congénitales)
Cryptorchidies Pays-Bas Cas-témoins Questionnaire et matrice Exposition paternelle [61]
Hypospadias 1999-2001 nichée dans une emploi-exposition aux PE* aux pesticides :
cohorte de 8 968 Cryptorchidies : OR = 3,8 (1,1-13,4)
naissances de Hypospadias : OR = 0,8 (0,3-3,6)
garçons
(56 hypospadias,
78 cryptorchidies,
313 témoins)
Hypospadias Royaume-Uni Cas-témoins Questionnaire et matrice Exposition maternelle aux [62]
1997-1998 (471 cas et emploi exposition aux PE* phtalates : OR = 3,12 (1,04-11,46)
490 témoins)
QQQ
* La matrice utilisée dans ces études est celle développée par Van Tongerenen en 2002 [52] ou la version affinée publiée en 2009 par Brouwers [53]. Les substances chimiques présentant des
propriétés perturbatrices endocriniennes ont été classées en sept familles dans la version initiale (pesticides, substances organiques polychlorées, phtalates, alkylphénols, composés biphénoliques,
métaux lourds et autres composés), puis 10 familles dans la version actualisée (Hydrocarbures aromatiques polycyliques ou HAP, substances organiques polychlorées, pesticides, phtalates,
solvants organiques, bisphénol A, alkylphénols, retardateurs de flamme polybromés, métaux et autres composés).
Exposition paternelle
- Composés organiques
polychlorés : OR = 1,3 (1-1,8)
- Composés biphénoliques :
OR = 1,66 (1-2,6)
Malformations Danemark Cohorte de Questionnaire et matrice Exposition maternelle à une ou [64]
congénitales 1997-2009 45 341 naissances emploi-exposition aux PE* plus d’une famille de PE :
mâles (1 002 cryptorchi- - Hypospadias : Hazard ratio (HR)
dies, 262 = 2,6 (1,8-3,4)
hypospadias)
Exposition paternelle aux métaux
lourds :
- Hypospadias : HR= 2,2 (1-3,4)
- Cryptorchidie : HR = 1,9 (1,1-2,7)
Malformations Danemark Étude prospective Questionnaire et diagnostic Cryptorchidies chez les enfants [65]
congénitales 1996-2000 113 enfants de médical de femmes travaillant dans
mâles femmes enceintes les serres vs les enfants nés en
travaillant zone urbaine dans la région de
dans des serres Copenhague : risque relatif (RR) =
(91 exposées 3,2 (1,4-7,4)
aux pesticides et
22 non exposées
pendant la
grossesse) et
982 enfants nés
en zone urbaine
Hypospadias France Cas-témoins Questionnaire et matrice Exposition professionnelle [66]
2009-2014 (408 cas et emploi-exposition aux PE* maternelle pendant la grossesse
302 témoins) - à tous PE : OR = 3,13 (2,11-4,65)
- peintures solvants : OR = 3,63
(1,94-7,17)
- détergents : OR = 2,05 (1,08-4,02)
- pesticides : OR = (2,20-4,74)
Hypospadias Italie, Cas-témoins Questionnaire sur les Exposition maternelle à tous PE : [67]
2005-2007 (80 cas et expositions professionnelles - 1 seule famille de PE : OR = 2,44
80 témoins) et alimentaires aux (1,06-5,61)
PE pendant la période - > 1 famille : OR = 4,11 (1,34-12,59)
périnatale et matrice emploi-
exposition aux PE* Risque d’hypospadias associé
Mesures sériques à la concentration sérique
chez les mères de 37 d’Hexachlorobenzène (HCB)
cas et 21 témoins supérieure à la concentration
(dichlorodiphenyl, médiane de tous les sujets
dichloroethylène, HCB, PCB) OR= 5,50 (1,24-24,31)
Allongement de la durée de
gestation avec l’exposition :
- au BPA : +3,9 jours (0,7-7,1)
- aux retardateurs de flammes
bromés : +2,8 jours (0,7-4,9)
QQQ
* La matrice utilisée dans ces études est celle développée par Van Tongerenen en 2002 [52] ou la version affinée publiée en 2009 par Brouwers [53]. Les substances chimiques présentant
des propriétés perturbatrices endocriniennes ont été classées en sept familles dans la version initiale (pesticides, substances organiques polychlorées, phtalates, alkylphénols, composés
biphénoliques, métaux lourds et autres composés), puis 10 familles dans la version actualisée (Hydrocarbures aromatiques polycyliques ou HAP, substances organiques polychlorées, pesticides,
phtalates, solvants organiques, bisphénol A, alkylphénols, retardateurs de flamme polybromés, métaux et autres composés).
REPRODUCTION MASCULINE
Fertilité Danemark 1 349 hommes Mesure de la plombémie Pas d’effet sur la fertilité [71]
masculine 1964-1992 dans la
fabrication de
batteries et
9 596 témoins
Fertilité Italie 1 223 travailleurs Exposition professionnelle Pas de preuve d’une diminution [72]
masculine 1946-1950 participant à au DDT par comparaison des de la fertilité
une campagne groupes
anti-paludisme
(446 applicateurs Matrice emploi-exposition
de DDT ; aux PE *
399 conducteurs,
inspecteurs
et travailleurs
d’entrepôt ;
358 non exposés)
REPRODUCTION FÉMININE
Délai Californie Cohorte de Questionnaire Exposition Fécondabilité réduite associée [73]
nécessaire 1999-2000 402 femmes aux pesticides avec l’exposition professionnelle
pour concevoir enceintes maternelle aux pesticides :
vivant dans une Niveaux de DDT et DDE dans OR = 0,8 (0,6-1)
communauté le sérum
d’ouvriers Pas d’association avec les
agricoles niveaux de DDT et DDE sériques
migrants mesurés
* La matrice utilisée dans ces études est celle développée par Van Tongerenen en 2002 [52] ou la version affinée publiée en 2009 par Brouwers [53]. Les substances chimiques présentant des
propriétés perturbatrices endocriniennes ont été classées en sept familles dans la version initiale (pesticides, substances organiques polychlorées, phtalates, alkylphénols, composés biphénoliques,
métaux lourds et autres composés), puis 10 familles dans la version actualisée (Hydrocarbures aromatiques polycyliques ou HAP, substances organiques polychlorées, pesticides, phtalates, solvants
organiques, bisphénol A, alkylphénols, retardateurs de flamme polybromés, métaux et autres composés).
TROUBLES HORMONAUX
Hormones Mexique Étude Exposition aux pesticides Associations positives [76, 77]
2004-2005 longitudinale organophosphorés par significatives entre les taux
chez 136 mesure des métabolites de FSH, LH, TSH, T4, prolactine
floriculteurs urinaires (dialkylphosphates) sériques et dialkylphosphates
(hommes) aux saisons sèches et urinaires
humides
Associations négatives
significatives entre les taux de T3,
testostérone, inhibine B sériques
et dialkylphosphates urinaires
Activité Danemark 2 cohortes Questionnaire Association positive entre [78]
œstrogénique 1996-2000 d'employées Exposition aux pesticides l’exposition professionnelle aux
de serres : pesticides dans les deux cohortes
173 femmes et l’activité xéno-œstrogénique
enceintes et mesurée dans le sérum (par un
270 femmes test de prolifération cellulaire
non-enceintes MCF-7)
Hormones Italie 26 hommes Mesures sériques des PCB Diminution significative de [79]
corticostéroïdes 1980-2005 travaillant dans l’excrétion urinaire des hormones
la maintenance corticostéroïdes associées au taux
électrique dans sérique de PCB
une sidérurgie,
exposés aux PCB,
et 30 témoins
non exposés
Hormones Suède Hommes Plomb sanguin et osseux Concentrations sériques basales [80]
hypophysaires, (dates non 70 fondeurs et des hormones T4, T3, TSH, SHBG
thyroïdiennes et déterminées) 26 témoins (globuline liant les hormones
la testostérone sexuelles) similaires entre les
fondeurs et les témoins
* La matrice utilisée dans ces études est celle développée par Van Tongerenen en 2002 [52] ou la version affinée publiée en 2009 par Brouwers [53]. Les substances chimiques présentant des
propriétés perturbatrices endocriniennes ont été classées en sept familles dans la version initiale (pesticides, substances organiques polychlorées, phtalates, alkylphénols, composés biphénoliques,
métaux lourds et autres composés), puis 10 familles dans la version actualisée (Hydrocarbures aromatiques polycyliques ou HAP, substances organiques polychlorées, pesticides, phtalates, solvants
organiques, bisphénol A, alkylphénols, retardateurs de flamme polybromés, métaux et autres composés).
* La matrice utilisée dans ces études est celle développée par Van Tongerenen en 2002 [52] ou la version affinée publiée en 2009 par Brouwers [53]. Les substances chimiques présentant des
propriétés perturbatrices endocriniennes ont été classées en sept familles dans la version initiale (pesticides, substances organiques polychlorées, phtalates, alkylphénols, composés biphénoliques,
métaux lourds et autres composés), puis 10 familles dans la version actualisée (Hydrocarbures aromatiques polycyliques ou HAP, substances organiques polychlorées, pesticides, phtalates,
solvants organiques, bisphénol A, alkylphénols, retardateurs de flamme polybromés, métaux et autres composés).
Abonnez-vous à Nouvelle
e formule
e
• Des informations plus opérationnelles
et plus diversifiées • Des articles d’analyse
• Des outils et des méthodes
DU
U TRAVAIL et des risques
Dossier / De la conception au recyclage d'une machine,
la sécurité avant tout
LA REVUE Note technique / Perturbateurs endocriniens en milieu
de travail : priorité à la recherche et à la surveillance
TRIMESTRIELLE Note technique / Projet Amiante-Meta : bilan
TECHNIQUE et perspectives
Et d'autres articles et infos dans les rubriques :
DE L’INRS Actualité juridique, Focus Normalisation,
Notes techniques, Étude de cas, Congrès,
Participez à la recherche, Formation,
Sélection bibliographique et Veille & prospective.
www.hst.fr
RST 148
Tél. : 01 40 94 22 22
E-mail : [email protected]
À remplir en lettres capitales :
MME MLLE M.
NOM : …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… PRÉNOM : .............................................................................................................................................
ADRESSE : ......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................…………………………....
VILLE :.................................................................................................... CODE POSTAL : ..................................................... PAYS : .......................…………………………..............................
Le traitement des données recueillies a fait l’objet d’une déclaration à la CNIL (récépissé n°1677876 du 11 juin 2013). Elles sont conservées dans un fichier géré par le département Produits d’information de l’INRS.
Conformément à l’article 34 de la loi Informatique et libertés du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous disposez d’un droit d’accès, de modification, de rectification et de suppression des données qui vous concernent.
Pour l’exercer, adressez un courrier à INRS, département Produits d’information, 65 boulevard Richard Lenoir, 75011 Paris, France ou par mail à [email protected]
VU DU TERRAIN TF 241
L
Un risque accru d’infections MOTS CLÉS
opportunistes a été Légionellose /
observé chez des patients Risque biologique /
Maladie
traités avec des molécules
infectieuse /
anti-TNF _, justifiant es inhibiteurs du fac- de nombreuses situations profes-
Conduite à tenir /
un suivi régulier et une Maladie teur de nécrose tumorale _ (anti- sionnelles exposent à un tel risque
éducation thérapeutique. chronique / TNF _) sont des molécules dont (émission d’aérosols d’eau conta-
Souvent oublié par les Médicament
médecins prescripteurs, le développement a révolutionné minés par des légionelles, contact
le risque infectieux la prise en charge de maladies avec un patient tuberculeux en
d’origine professionnelle chroniques graves et invalidantes milieu de soins…). Cette exposition
est exploré à partir de cas telles que la polyarthrite rhu- professionnelle peut-elle remettre
de légionelloses publiés matoïde, les spondyloarthrites, en cause le maintien au poste de
dans la littérature et le psoriasis ou les maladies travail ou justifie-t-elle un renfor-
d’une cohorte de patients inflammatoires chroniques de cement des mesures de préven-
sous anti-TNF _ suivis l’intestin. De plus en plus pres- tion ? Les salariés concernés sont-
en Vendée. Le médecin crites, ces molécules concernent ils informés de ce risque ?
du travail doit évaluer, également des patients en acti-
prévenir et informer sur
vité professionnelle et suivis par
ce risque, et prendre en
les services de santé au travail.
compte le maintien dans
l’emploi de ces patients. Les effets secondaires de ces trai- CAS CLINIQUE
tements, notamment infectieux,
justifient la réalisation d’un bilan En 2013, au Centre hospitalier dé-
pré-thérapeutique complet, d’un partemental (CHD) de Vendée, un
suivi régulier et d’une éduca- homme de 43 ans était hospitalisé
tion thérapeutique primordiale pour un tableau de détresse res-
(conduite à tenir en cas de fièvre, piratoire fébrile. Rapidement des
d’interventions chirurgicales, de troubles de la vigilance, une insuf-
voyages…). Néanmoins le risque fisance respiratoire aiguë puis une
professionnel infectieux est sou- défaillance multiviscérale ont justi-
vent oublié par les médecins pres- fié l’hospitalisation en réanimation.
cripteurs. Or, il est indéniable que Le bilan étiologique a retrouvé une
nation. De plus, le prélèvement en dans une aire de service d’auto- Les cas cliniques issus de cette
milieu professionnel est rarement route par des chauffeurs poids- recherche sont présentés dans le
effectué, surtout en présence d’un lourds, le creusement d’un puit par tableau III.
cas isolé. En 2004, l’INRS a publié des puisatiers… D’autres articles ont par ailleurs été
une revue de la littérature sur les Pour faire le point sur les cas pu- publiés sur le sujet de la légionel-
infections à légionelles contractées bliés depuis la parution de cet ar- lose professionnelle. Une étude da-
lors d’une activité professionnelle ticle en 2004, une recherche sur la noise a montré une augmentation
[14]. Les cas décrits retrouvaient base de données bibliographique du taux d’anticorps anti-légionelle
des expositions aussi diverses que Medline a été effectuée en utili- chez 258 membres du personnel
la maintenance de pompes de cir- sant les mots clés suivants issus du soignant des hôpitaux, suggérant
cuits de refroidissement, de station Medical Subject Headings (MeSH) : un risque plus important d'être
d’épuration ou de tours aéroréfri- (« Legionaire’s disease » OR « legio- exposés à des légionelles chez ces
gérantes (TAR), la manipulation de nella » OR « pontiac fever ») AND derniers par rapport à la popula-
terreau, l’utilisation d’une douche (« occupational » OR « workers »). tion générale [26].
,Tableau III
En complément des mesures de situations à risque, mesures de pré- (« anti-tumor necrosis factor » OR «
prévention collective, des mesures vention, conduite à tenir en cas de anti-TNF alpha »).
de prévention individuelle peuvent symptômes…). Les résultats sont décrits dans le
être mises en œuvre. Pour les sala- tableau IV. Il est à noter qu’une rela-
riés amenés à travailler à proximité tion éventuelle avec une exposition
des aérosols d’eau potentiellement professionnelle n’est pas recherchée
contaminée, le port d’un équipe- LÉGIONELLOSE ET ANTI- même si la profession peut être
ment de protection respiratoire TNF _ mentionnée.
muni d’un filtre FFP3 est conseillé. Par ailleurs, les résultats du groupe
Pour les interventions prolongées Une revue de la littérature a été réa- RATIO, complétés par un article en
ou en cas d’intervention en milieu lisée pour recenser les cas publiés 2013 analysant l’incidence et les fac-
confiné, un masque à ventilation de légionellose sous anti-TNF _ et teurs de risque de légionellose sous
assistée est nécessaire. Un demi- analyser les caractéristiques des anti-TNF _ [5], montrent l’existence
masque peut suffire en cas d’inter- cas décrits. La recherche a été effec- de 27 cas sur 3 ans en France, ce qui
vention courte. tuée sur la base de données biblio- représente une incidence moyenne
La prévention individuelle sera graphique Medline, en utilisant les calculée de légionellose sous anti-
complétée par l’information et la mots clés suivants issus du MeSH : TNF _ de 46,7 pour 100 000 patients.
formation des salariés au risque (« legionnaire’s disease » OR « legio- Le risque de contracter une légionel-
lié aux légionelles (repérage des nella » OR « pontiac fever ») AND lose lors de la prise d’un traitement
,Tableau IV
POINTS À RETENIR
BIBLIOGRAPHIE
1 | FAUTREL B, CHERIN P - Intérêt RAVAUD P, ALLANORE Y, ET AL. - infections in patients receiving the risk of serious infections
des molécules anti-TNF Risk of tuberculosis is higher anti-TNF therapy reported to and malignancies: systematic
alpha dans les maladies with anti-tumor necrosis factor the 3-year prospective French review and meta-analysis
inflammatoires et infectieuses. monoclonal antibody therapy RATIO registry. Ann Rheum Dis. of rare harmful effects in
Rev Méd Interne. 2000 ; 21 (10) : than with soluble tumor 2011 ; 70 (4) : 616-23. randomized controlled trials.
872-88. necrosis factor receptor therapy: 7 | MARIETTE X, TUBACH F, JAMA. 2006 ; 295 (19) : 2275-85.
2 | KEANE J, GERSHON S, WISE RP, The three-year prospective BAGHERI H, BARDET M ET AL. - 10 | ASKLING J, FORED CM,
MIRABILE-LEVENS E ET AL. - French Research Axed on Lymphoma in patients treated BRANDT L, BAECKLUND E ET AL. -
Tuberculosis associated with Tolerance of Biotherapies with anti-TNF: results of the Risks of solid cancers in patients
infliximab, a tumor necrosis registry. Arthritis Rheum. 2009 ; 3-year prospective French RATIO with rheumatoid arthritis and
factor alpha-neutralizing agent. 60 (7) : 1884-94. registry. Ann Rheum Dis. 2010 ; after treatment with tumour
N Engl J Med. 2001 ; 345 (15) : 5 | LANTERNIER F, TUBACH F, 69 (2) : 400-08. necrosis factor antagonists.
1098-104. RAVAUD P, SALMON D ET AL. - 8 | WOLFE F, MICHAUD K - Ann Rheum Dis. 2005 ; 64 (10) :
3 | TUBACH F, SALMON-CÉRON D, Incidence and risk factors Lymphoma in rheumatoid 1421-26.
RAVAUD P, MARIETTE X ET AL. - of Legionella pneumophila arthritis: the effects of 11 | GOËB V, ARDIZZONE M,
The RATIO observatory: French Pneumonia during anti-tumor methotrexate and antitumor ARNAUD L, AVOUAC J ET AL. -
registry of opportunistic necrosis factor therapy, a necrosis factor therapy in 18 572 Recommendations for using
infections, severe bacterial prospective French study. Chest. patients. Arthritis Rheum. 2004 ; TNF-alpha antagonists and
infections, and lymphomas 2013 ; 144 (3) : 990-98. 50 (6) : 1740-51. French Clinical Practice
complicating anti-TNF _ 6 | SALMON-CERON D, TUBACH F, 9 | BONGARTZ T, SUTTON AJ, Guidelines endorsed by the
therapy. Joint Bone Spine. 2005 ; LORTHOLARY O, CHOSIDOW O SWEETING MJ, BUCHAN I ET AL. - French National Authority for
72 (6) : 456-60. ET AL. - Drug-specific risk of Anti-TNF antibody therapy Health. Joint Bone Spine. 2013 ;
4 | TUBACH F, SALMON D, non-tuberculosis opportunistic in rheumatoid arthritis and 80 (6) : 574-81.
DOT JM ET AL. - Traitement par and literature review. Can J 46 | GIASSI KDE S, FURLANETTO MCGROTHER K ET AL. -
anti-TNF alpha : un risque accru Gastroenterol. 2009 ; 23 (12) : JUNIOR V, FIALHO S, GOMES Working status in patients
de légionellose. Rev Mal Respir. 829-33. RIBEIRO G ET AL. - Legionella with rheumatoid arthritis,
2007 ; 24 (9) : 1159-60. 43 | FABRONI C, GORI A, pneumonia after infliximab ankylosing spondylitis and
40 | JINNO S, PULIDO S, PIEN BC - PRIGNANO F, LOTTI T - A severe in a patient with Rheumatoid psoriasic arthritis: results
First reported United States complication of anti-TNF alpha Arthritis. Rev Bras Rheumatol. from the British Society for
case of Legionella pneumophila treatment. G Ital Dermatol 2014 ; 54 (5) : 397-99 (résumé). Rheumatology Biologics
serogroup 1 pneumonia in a Venereol. 2010 ; 145 (6) : 775-77. 47 | KIMEL M, CIFALDI M, CHEN N, Register. Rheumatology. 2010 ;
patient receiving anti-tumor 44 | EPPING G, VAN DER VALK PD, REVICKI D - Adalimumab plus 49 (8) : 1570-77.
necrosis factor-alpha therapy. HENDRIX R - Legionella methotrexate improved SF-36 50 | BIRNBAUM H, SHI L, PIKE C,
Hawaii Med J. 2009 ; 68 (5) : pneumophila pneumonia in scores and reduced the effect KAUFMAN R ET AL. - Workplace
109-12. a pregnant woman treated of rheumatoid arthritis (RA) on impacts of anti-TNF therapies
41 | BEIGEL F, JÜRGENS M, FILIK L, with anti-TNF _ antibodies for work activity for patients with in rheumatoid arthritis : review
BADER L ET AL. - Severe legionella Crohn’s disease: a case report. early RA. J Rheumatol. 2008 ; of the literature. Expert Opin
pneumophila pneumonia J Crohns Colitis. 2010 ; 4 (6) : 35 (2) : 206-15. Pharmacother. 2013 ; 10 (2) :
following infliximab therapy in 687-89. 48 | PRINCE DS, MCGUIGAN LE, 255-69.
a patient with Crohn’s disease. 45 | KAKU N, YANAGIHARA K, MCGIRR EE - Working life and 51 | MANKIA S, PETERS JE, KANG S,
Inflamm Bowel Dis. 2009 ; MORINAGA Y, SATO T ET physical activity in ankylosing MOORE S, ET AL. - Tuberculosis
15 (8) : 1240-44. AL. - Detection of legionella spondylitis pre and post anti- and anti-TNF treatment :
42 | HOFMANN A, BEAULIEU Y, pneumophila serogroup 1 in tumor necrosis factor alpha experience of a central London
BERNARD F, RICO P - Fulminant blood cultures from a patient therapy. Int J Rheum Dis. 2014 ; hospital. Clin Rheumatol. 2011 ;
legionellosis in two patients treated with tumor necrosis 17 (2) : 165-72. 30 (3) : 399-401.
treated with infliximab for factor-alpha inhibitor. J Infect 49 | VERSTAPPEN SMM,
Crohn’s disease: Case series Chemother. 2013 ; 19 (1) : 166-70. WATSON KD, LUNT M,
L
Métal incontournable MOTS CLÉS
dans les industries de Béryllium /
pointe à fortes contraintes Surveillance
thermiques et mécaniques, biologique /
le béryllium peut Surveillance
médicale / e béryllium (Be) est un (poussières, fumées, aérosols) peut
provoquer une bérylliose métal doté de caractéristiques conduire à la bérylliose pulmonaire
Affection
pulmonaire chronique
respiratoire / physico-chimiques intéressantes chronique (BPC), une granuloma-
(BPC), précédée par un Biométrologie / (résistances mécanique et à la cor- tose immunologique d’hypersen-
état de sensibilisation Suivi médical
au béryllium (SeBe). La rosion, conductivité thermique, sibilité de type retardée. La sensibi-
valeur limite d’exposition perméabilité aux rayons X, légè- lisation spécifique au Be (SeBe) est
professionnelle sur 8 heures reté, point de fusion élevé), d’où une étape préalable nécessaire à la
actuellement en vigueur son utilisation accrue dans les survenue d’une bérylliose et peut se
en France insuffisamment industries de pointe (aéronau- produire par voie respiratoire ou par
protectrice, l’augmentation tique et aérospatiale, nucléaire contact cutané. La sensibilisation,
prévisible du nombre de et militaire, électronique, métal- qui met en jeu l’immunité cellulaire
sujets professionnellement lurgie, instrumentation scienti- sans manifestation clinique, est
exposés, la latence longue fique et technique, fabrication rapportée dans des cohortes pro-
d’apparition de la BPC
de céramiques, matériel médical, fessionnelles aux États-Unis chez
et l’absence d’outils
prothèses dentaires, horlogerie, 1 à 16 % des sujets exposés dans
standardisés de surveillance
médicale justifient l’intérêt bijouterie). Le Be est utilisé essen- différentes industries [1]. Dans ces
d’étudier des biomarqueurs tiellement sous trois formes : Be mêmes cohortes, 11 % des travail-
d’exposition et d’effets métal, alliages à base de Be (conte- leurs au maximum ont développé
précoces au niveau de nant de 2 à 60 % de Be, avec l’alu- une bérylliose chronique [2].
l’organe cible, le poumon. minium – Al, le nickel – Ni, le cuivre La SeBe et la BPC nécessitent un
Cette étude propose de les – Cu, le nickel-chrome, le nickel-co- temps de latence qui peut aller de 2
mesurer dans le condensat balt…) et oxydes de Be. mois jusqu’à 40 ans. Ce fait, ajouté
de l’air exhalé, nouvelle L’exposition prolongée par inha- à l’utilisation croissante de Be dans
matrice biologique. lation à des niveaux faibles de Be l’industrie, explique la persistance
de cette maladie. La BPC est un auquel le Be est fréquemment allié. sant du Be et d’évaluer les niveaux
modèle de maladie multifactorielle, La valeur limite d’exposition pro- d’exposition dans ces secteurs
conséquence de l’interaction entre fessionnelle actuellement en vi- d’activité, l’INRS et les Caisses
des facteurs environnementaux, gueur en France, exprimée comme d’assurance retraites et de santé
individuels et génétiques [3, 4]. La moyenne d’exposition pondérée au travail (CARSAT) ont conduit
sensibilisation est explorée par le 8 heures/jour (VLEP-8h), est de une campagne de mesurage entre
test de transformation des lympho- 2 μg.m-3. Plusieurs études ont 2004 et 2006 [14]. Plus de 50 % des
cytes (TTL ou Be-LPT) en présence de montré qu’elle n’est pas suffi- mesures atmosphériques réalisées
Be, réalisé sur échantillon sanguin samment protectrice vis-à-vis du dépassent la TVL-TWA et 15 % la
ou de lavage broncho-alvéolaire risque de sensibilisation au Be et VLEP-8h française. Les mesures at-
(LBA) [5]. Dans une étude longitudi- de BPC, susceptibles d’apparaître mosphériques les plus élevées ont
nale de faible puissance (55 sujets) à des niveaux d’exposition 20 à été observées dans le secteur de la
[6], le taux annuel de progression de 100 fois inférieurs [11], de l’ordre de métallurgie (moyenne de 5 μg.m-3,
la SeBE vers la BPC était de 6 à 8 %, 0,05 et 0,20 μg.m-3 [12]. Une exper- avec 75 % des mesures atmosphé-
pour un suivi moyen de 3,8 ans. Les tise collective de l’ANSES (Agence riques qui dépassent 0,05 μg.m-3 et
indicateurs de la progression vers la nationale de sécurité sanitaire de 40 %, 2 μg.m-3) et celui de la fabrica-
BPC étaient la lymphocytose dans l’alimentation, de l’environnement tion d’équipements de radio, télévi-
le LBA à l’inclusion (22 % vs 15 %) et du travail) portant sur l’évalua- sion et communication (moyenne
et le fait d’avoir occupé le poste de tion des effets sur la santé et des de 2,4 μg.m-3).
machiniste, mais aucune donnée méthodes de mesure des niveaux Les données internationales pu-
d’exposition n’a été incluse dans d’exposition sur les lieux de tra- bliées ont montré que, dans une
l’analyse. Les taux de BPC parmi vail pour le Be et ses composés, a usine de production de céramiques
les sujets sensibilisés variaient de recommandé de fixer une VLEP-8h à partir d’oxydes de Be, l’usinage
27 à 100 %, cependant, il est pro- à 0,01 μg.m-3 afin de prévenir la BPC des métaux semble l’activité le plus
bable que la BPC ait été sous-dia- et la SeBe. Étant donné qu’aucun à risque de sensibilisation et de
gnostiquée du fait de la méconnais- seuil d’effet sanitaire ne peut être bérylliose [15]. La prévalence de la
sance de l’exposition au Be et de la mis en évidence au regard de la can- sensibilisation pour les personnes
ressemblance clinique avec une sar- cérogénicité du Be, cette VLEP-8h ayant travaillé avant 1992 était de
coïdose, ou avec une fibrose inters- « pragmatique » n’a pas pour but de 30 % pour les activités d’usinage vs
titielle diffuse idiopathique [7]. En prévenir des risques cancérogènes 16 % pour les autres activités, et la
effet, dans une cohorte allemande du Be et ses composés [12]. Cette prévalence de la bérylliose respec-
et israélienne de 536 patients dia- valeur est assortie d’une mention tivement de 20 % et 12 %. Le suivi
gnostiqués avec une sarcoïdose, 84 « peau » (mention accordée aux pendant 11 ans, à partir de 1992, de
avaient des antécédents d’exposi- substances pour lesquelles l’absorp- la même cohorte de 136 travailleurs
tion au Be et 34 une bérylliose chro- tion cutanée peut potentiellement a montré, pour ceux ayant travaillé
nique [8]. entraîner des effets sanitaires, dans l’usinage avant 1992, une inci-
En France, il n’existe pas d’extrac- indépendamment du respect des dence cumulée de la sensibilisation
tion ni de traitement de minerai valeurs limites atmosphériques, le et de la bérylliose de 15 % et de 11 %
de Be. Ce métal est importé sous cumul des deux voies d’exposition respectivement et des prévalences
forme de Be pur, d’oxyde, d’alliages pouvant entraîner un dépassement de 20 % et 14 % respectivement [2].
et de déchets contenant du Be. À de la dose considérée comme n’in- Des données récentes concernant
partir de la base de données CAREX duisant aucun effet sur la santé). l’évaluation des programmes de
(1990-1992) (CARcinogen EXpo- La nouvelle valeur limite TLV- prévention mis en place dans des
sure), le nombre de travailleurs en TWA (Threshold limit value-Time entreprises de production/usinage
contact avec le Be et ses composés, weighted average) adoptée en de différentes formes de Be – métal,
en France, a été estimé à 12 000 en 2009 aux États-Unis par l’ACGIH oxyde, alliages – ont montré que la
2003 [9, 10], mais une augmenta- (American Conference of Govern- prévalence de la SeBe a été divisée
tion du nombre de salariés exposés mental Industrial Hygienists) est de par plus de 10 dans les neuf an-
est prévisible, en raison du dévelop- 0,05 μg.m-3 [13]. nées suivant l’instauration de pro-
pement des activités de recyclage En France, afin d’identifier les sec- grammes de prévention : 10 % avant
des métaux, en particulier le cuivre teurs d’activité industrielle utili- et 0,7 % après le début des pro-
la mesure du Be dans les condensats POPULATION DE L’ÉTUDE de sécurité sanitaire des produits
de l’air exhalé. Les salariés ont été recrutés entre de santé (AFSSAPS), Commission
2009 et 2011 dans des entreprises nationale de l’informatique et des
dont l’exposition au Be a été préala- libertés (CNIL).
blement objectivée par des mesures
MÉTHODOLOGIE atmosphériques et/ou surfaciques. DONNÉES INDIVIDUELLES
Elles appartenaient aux secteurs RECUEILLIES
Les paramètres fonctionnels res- aéronautique, électronique et élec- Les données individuelles ont été re-
piratoires et de l’inflammation tromécanique de haute précision, cueillies auprès des salariés au cours
pulmonaire ont été recueillis lors production d’aluminium pour le d’une seule visite, par un question-
d’épreuves fonctionnelles respira- groupe exposé, et aux entreprises de naire standardisé et par les mesures
toires (EFR) par la spirométrie et nettoyage et de restauration pour le des paramètres fonctionnels respi-
par la mesure de la fraction exhalée groupe non-exposé. Les salariés ont ratoires et des biomarqueurs exha-
du monoxyde d’azote (FeNO). Les été inclus dans l’étude sur la base lés (figure 1).
biomarqueurs d’effets (marqueurs du volontariat, après information
de l’inflammation et du stress oxy- collective en réunion du Comité QUESTIONNAIRE
dant) ont été mesurés dans les d’hygiène, de sécurité et des condi- Il comportait deux parties.
condensats de l’air exhalé. Les don- tions de travail (CHSCT) et indivi- Q Le questionnaire médical de la
nées des salariés exposés au Be ont duelle écrite et orale, et la signature Communauté européenne du char-
été comparées aux données d’un du formulaire de consentement. bon et de l’acier (CECA) [21] a été
groupe de salariés non-exposés à ce Les accords réglementaires relatifs utilisé car il est adapté au recueil les
métal, recrutés dans les mêmes en- à l’étude ont été préalablement données sociodémographiques et
treprises ainsi que dans deux autres obtenus : Comité de protection des cliniques suivantes :
entreprises de service. personnes Est-III, Agence française O l’âge, le sexe, la taille, le poids ;
,Figure 1
Explorations
Questionnaire Questionnaire Biomarqueurs fonctionnelles
médical professionnel respiratoires
Groupes d’exposition
DONNÉES
INDIVIDUELLES
Description des
procédés/tâches
Métrologie
(atmosphérique/
surfacique)
ports entre les valeurs observées et sionnelle au Be analysés ont été : rière entière (μg.m-3) ;
les valeurs prédites du CVF, VEMS, O le délai depuis la dernière exposi- O l’intensité d’exposition au poste
VEMS/CVF, DEP, DEM 25-75 ; tion au Be (jours) ; actuel (μg.m-3).
O les mesures de la fraction exhalée O la durée des emplois exposants au Après l’analyse de la littérature,
du monoxyde d’azote (FeNO) ; Be (années) ; les facteurs d’ajustement suivants
O les marqueurs d’effet mesurés O la durée d’exposition pondérée ont été retenus : le sexe, le statut
dans le condensat d’air exhalé : pro- (années) ; tabagique, les antécédents respira-
téines, oxydes d’azote (NOx), 8-IP, O l’indice d’exposition cumulée toires confirmés par un médecin, la
3-NT, TNF_. (μg.m-3.. années) ; co-exposition professionnelle à des
Les indicateurs d’exposition profes- O l’indice d’exposition moyen car- agents chimiques toxiques pour le
poumon autres que le Be. cutanée pour celle de montage- à l’exception d’un résultat à 3 μg.m-3
Dans toutes les analyses, pour les assemblage de connecteurs élec- rapporté dans une entreprise d’usi-
marqueurs présentant un nombre triques. nage d’alliage Al-Be 62 %.
important de valeurs en dessous de Le groupe non-exposé a été recruté Les indicateurs d’exposition (durée
la limite de quantification, un mo- sur les mêmes sites industriels que médiane des emplois exposés de
dèle Tobit simple à censures mul- les sujets exposés et dans des entre- 12 ans et indice d’exposition cumu-
tiples a été utilisé [24]. prises de nettoyage et de restaura- lée de 2,1 μg.m-3.années) et de co-
tion. Le tableau I résume les effec- exposition les plus élevés sont re-
tifs par type d’exposition et secteur trouvés dans le groupe exposé aux
industriel. formes solubles de Be dans le sec-
RÉSULTATS Les caractéristiques sociodémogra- teur de la production d’aluminium
phiques et cliniques des groupes ex- par électrolyse. À noter que, pour
Un total de 120 travailleurs (âge posé et non-exposé sont présentés
de ce groupe, le délai depuis la
moyen 44 ans, 69 % hommes) a été dans le tableau II. Le groupe non-ex- dernière exposition au béryllium
recruté entre 2009 et 2011 dans 8 posé est constitué d’une proportion est de 1 jour alors que ce délai est
entreprises. Dans cette population, significativement plus importante supérieur ou égal à 7 jours pour les
83 sujets étaient exposés et 37 non- de femmes. Dans le groupe exposé,
du groupe exposé aux formes
exposés au Be. plus de la moitié des hommes est moins solubles. Dans le groupe
Les sujets exposés ont été recrutés fumeurs actifs. À l’exception de la avec exposition cutanée, la dernière
dans 6 entreprises, dont 3 d’usinage CVF, les deux groupes sont compa- exposition (cutanée) a eu lieu le jour
de Be métal et d’alliages à base de rables en termes de fonction respi- même du recueil des données.
Be, 2 de production d’aluminium par ratoire. Les principaux produits auxquels
électrolyse et 1 de montage-assem- Le tableau III détaille les valeurs ont été co-exposés les sujets du
blage de connecteurs électriques. (médianes et intervalles interquar- groupe exposé au Be sont l’alumi-
Dans ces entreprises, les salariés tile) des indicateurs d’exposition au nium, le cuivre, le fer, les brouillards
sont exposés à des formes solubles Be par voie respiratoire du groupe d’huile et les solvants.
de Be (sels de Be dans la production exposé à des formes solubles et du Les valeurs des biomarqueurs d’ef-
d’aluminium) et à des formes moins groupe exposé à des formes moins fet mesurés dans les différentes ma-
solubles de Be sur les autres sites in- solubles. À noter que toutes les me- trices biologiques sont présentées
dustriels (alliages Al-Be 62 %, Cu-Be sures atmosphériques historiques dans le tableau IV (p. 66). Comparés
2 % et Cu-Be 3 %). La voie principale qui ont été utilisées pour construire au groupe non-exposé, le groupe ex-
d’exposition est la voie respiratoire les matrices tâches-expositions et posé aux formes moins solubles de
pour les entreprises d’usinage et de les indicateurs d’exposition étaient Be et le groupe exposé par voie cu-
production d’aluminium et la voie inférieurs à la VLEP-8h de 2 μg·m-3, tanée présentent des niveaux NOx
,Tableau I
,Tableau III
Exposés, Exposés,
formes solubles formes moins solubles
Nombre de sujets 50 21
Durée des emplois exposants au béryllium (années) 12,0 [6,4 ; 19,5] 10,7 [3,7 ; 13,7]
Durée d’exposition pondérée (années) 11,4 [5,1 ; 16,3] 3,4 [0,5 ; 8,8]
Indice d’exposition cumulée
2,122 [1,016 ; 3,750] 0,042 [0,003 ; 0,548]
(μg.m-3.années)
Indice d’exposition moyen carrière entière (μg.m-3) 0,184 [0,077 ; 0,293] 0,003 [0,001 ; 0,189]
-3
Intensité d’exposition au poste actuel (μg.m ) 0,070 [0,024 ; 0,095] 0,003 [0,001 ; 0,046]
Délai depuis la dernière exposition au béryllium ( jours) 0 [0 ; 1] 8 [7 ; 9]
,Tableau IV
> RÉSULTATS DES MESURES DES BIOMARQUEURS (MOYENNE ± ÉCART-TYPE) DANS LES DIFFÉRENTS GROUPES
D’EXPOSITION ET LES DIFFÉRENTES MATRICES
Exposés aux Exposés aux Exposés par voie
Non exposés
formes solubles formes moins solubles cutanée
Biomarqueurs condensats et urines
2,37 ± 1,80 (39/8) 1,91 ± 1,25 (13/3) 1,46±0,48 (7/2)
Protéines totales (μg.ml-1) 1,99 ± 1,63 (31/4)(a)
0,34(b) 0,85 0,13
8,67 ± 4,24 (48/0) 11,33 ± 3,92 (19/0) 17,23 ± 10,61 (9/0)
NOX (μM) 8,23 ± 3,85 (34/0)
0,61 0,004 0,008
2,88 ± 2,15 (48/0) 3,06 ± 2,73 (20/0) 3,30 ± 3,27 (10/0)
8-IP (pg.ml-1) 3,62 ± 1,93 (31/0)
0,11 0,41 0,76
1,01 ± 0,39 (39/0) 1,15 ± 0,64 (21/0) 1,23 ± 0,60 (9/0)
TNF _ (pg.ml-1) 1,09 ± 0,63 (33/0)
0,55 0,72 0,49
< LDQ < LDQ
1,14 ± 1,62 (36/24)
Be condensat (ng.l-1) 0,43 ± 0,63 (22/20) (15/15) (5/5)
0,04
0,23 0,48
13,88 ± 24,64 (38/8) 32,85 ± 47,48 (18/0)
Be urinaire (ng.g-1 créatinine) 19,36 ± 23,92 (36/3) non mesuré
0,03 0,16
Autres biomarqueurs exhalés
50 21 11
37(c)
FeNO (ppb) 23,58 ± 21,98 15,46 ± 9,19 9,47 ± 4,86
15,22 ± 11,56
0,02 0,57 0,04
(a)
nombre total d’échantillons analysés/nb échantillons analysés ) limite de quantification (LDQ)
(b)
p < 0,05 statistiquement significatif, exposés vs non exposés
(c)
nombre de mesures
NOx : oxydes d'azote ; 8-IP : 8-isoprostane ; TNF _tumor necrosis factor _FeNo : fraction exhalée du monoxyde d'azote
dans le CAE significativement plus à la limite de quantification, mais ment inférieure à celle mesurée
élevés. La 3 nitro-tyrosine (3-NT) n’a pour lesquelles le Be a été détecté), chez les non-exposés (cette diffé-
été détectée dans aucun échantil- les concentrations (moyennes ± rence reste statistiquement signi-
lon. Une absence de corrélation a écart-type) du Be dans les CAE sont ficative en stratifiant sur le statut
été observée entre les niveaux des estimées à 1,1 (± 1,6) ng.l-1 chez les tabagique fumeur/non-fumeur)
NOx dans le condensat et la FeNO. exposés à des formes solubles et à (tableau IV).
Le Be a été détecté dans la plupart 0,4 (± 0,6) ng.l-1 chez les non-exposés, Les mesures du Be dans le conden-
des CAE aussi bien chez les expo- différence statistiquement signifi- sat et dans les urines n’étaient pas
sés (56 sujets sur un total de 83) cative (cette différence reste statisti- corrélées (figure 4).
que chez les non-exposés (22 sujets quement significative en stratifiant Les paramètres fonctionnels res-
sur un total de 37). Cependant, sa sur le statut tabagique fumeur/ piratoires et les biomarqueurs de
quantification n’a été possible que non-fumeur). La figure 3 présente la l’inflammation pulmonaire (FeNO,
dans un sous-groupe de sujets distribution des mesures du Be dans biomarqueurs d’effet dans le CAE)
exposés à des formes solubles (12 les CAE selon le groupe d’exposition. ont été analysés en relation avec
sujets exposés à des sels de Be) et Le recueil urinaire pour la mesure les indicateurs d’exposition par
chez très peu de témoins (2 sujets) du Be a été réalisé chez 92 sujets (36 des modèles multivariés avec ajus-
(tableau IV). Il est à noter que le témoins et 56 exposés). La concen- tement sur le sexe, le tabac, les co-
délai depuis la dernière exposition tration moyenne de Be la plus éle- expositions et les antécédents res-
des sujets exposés pour lesquels le vée a été observée dans le groupe piratoires.
Be a été quantifiable est inférieur à exposé aux formes moins solubles Dans ces modèles, aucune relation
20 jours, et le plus souvent de 1 jour. (32,85 ± 47,48 ng.g-1 créatinine). Pour statistiquement significative n’a été
En prenant en compte toutes les les formes solubles, la concentra- trouvée entre les indicateurs d’ex-
valeurs (y compris celles inférieures tion moyenne était significative- position au Be (délai depuis la der-
Be condensat )LDQ
les paramètres spirométriques ou Be urinaire )LDQ
les biomarqueurs d’effet exhalés, ni Be condensat )LDQ
et Be urinaire )LDQ
30
DISCUSSION
10
poumon, représentant au moins en d’effets inflammatoires précoces Les auteurs remercient les
partie la dose biologiquement ac- du Be. techniciens des départements de
tive responsable des effets locaux Encore réservée à la recherche et recherche de l’INRS, notamment
inflammatoires et pro-oxydants. nécessitant des études de valida- M. Veille et C. Bertrand du
De plus, les différentes concen- tion, l’analyse des biomarqueurs département Épidémiologie en
trations urinaires et pulmonaires dans le CAE pourrait constituer entreprise, les salariés volontaires,
du Be dépendent également de sa un des éléments de la surveillance les entreprises, les médecins du
forme physico-chimique entraî- des salariés exposés à différentes travail et les CARSAT qui ont
nant des cinétiques différentes, formes de Be afin d’évaluer la dose permis que cette étude puisse
de la solubilité et la taille des par- interne pulmonaire et les effets au être réalisée dans les meilleures
ticules, de sa biopersistance, de la niveau pulmonaire. conditions. Ils remercient
durée et ancienneté de l’exposition, vivement le Dr. F. Pillière, du
de la latence par rapport à la der- département Études et assistance
nière tâche exposante. Ces aspects médicales de l'INRS, pour sa
sont en cours de clarification. relecture attentive et ses précieux
conseils.
POINTS À RETENIR
CONCLUSION
Le recueil du condensat de l’air exhalé (CAE) permet
Dans une population de salariés d’analyser l’inflammation du poumon profond, de façon non
actifs exposée à différentes formes invasive et utilisable sur le lieu de travail.
de Be, la durée et l’intensité de Le CAE représente une matrice prometteuse pour mesurer les
l’exposition récente sont asso- biomarqueurs d’exposition et d’effets précoces pulmonaires
ciées à certains biomarqueurs de chez les salariés exposés professionnellement au béryllium et/
l’inflammation (protéines totales, ou ses composés.
TNF _) et du stress oxydant (NOx)
Le béryllium a été quantifié dans le CAE pour les formes
dans le condensat de l’air exhalé. La solubles du béryllium et les expositions récentes au béryllium,
quantification du Be dans le CAE a mais pas pour les formes insolubles ni pour les expositions
été possible chez les sujets exposés anciennes.
à des formes solubles de Be, avec,
Les taux du béryllium dans le CAE et dans les urines ne sont
pour un sous-groupe dont le délai
pas corrélés.
depuis la dernière exposition est
inférieur à 8 jours, une relation L’effet de l’exposition au béryllium sur des biomarqueurs
statistiquement significative avec de l’inflammation et du stress oxydant mesurés dans le
l’indice d’exposition cumulée. CAE diffère selon la forme physico-chimique du béryllium,
L’analyse du CAE semble une
notamment sa solubilité.
méthode appropriée à l’étude des La durée d’exposition et/ou l’intensité de l’exposition
agents chimiques toxiques pour récente au béryllium semblent associées à des marqueurs
le poumon. Elle devrait permettre d’inflammation et du stress oxydant (protéines, oxydes d’azote,
de contribuer à une meilleure tumor necrosis factor-_) dans le CAE.
compréhension des mécanismes Encore réservée à la recherche et nécessitant des études de
physiopathologiques au niveau validation, l’analyse des biomarqueurs dans le CAE pourrait
de l’organe cible et apporter des contribuer à la surveillance biologique des salariés exposés à
informations complémentaires différentes formes de béryllium afin d’évaluer la dose interne
en termes de toxico-cinétique et pulmonaire et les effets au niveau pulmonaire.
1 | BALMES JR, ABRAHAM JL, professionnelle TR 36. Doc Méd 14 | VINCENT R, CATANI J, for coal and steel (ECSC)
DWEIK RA, FIREMAN E ET AL. - An Trav. 2005 ; 105 : 513-21. CREAU Y, FROCAUT AM ET AL. - on respiratory symptoms.
official American Thoracic 8 | MÜLLER-QUERNHEIM J, Occupational exposure to 1987-updating of the 1962
Society statement: diagnosis GAEDE KI, FIREMAN E, ZISSEL G - beryllium in French enterprises: and 1967 questionnaires for
and management of beryllium Diagnoses of chronic beryllium A survey of airborne exposure studying chronic bronchitis and
sensitivity and chronic disease within cohorts of and surface levels. Ann Occup emphysema. Eur Respir J. 1989 ;
beryllium disease. Am J Resp Crit sarcoidosis patients. Eur Respir J. Hyg. 2009 ; 53 (4) : 363–72. 2 (2) : 165-77.
Care Med. 2014 ; 190 (10) : 34-59. 2006 ; 27 (6) : 1190-95. 15 | KREISS K, MROZ MM, 22 | MILLER MR, HANKINSON J,
2 | SCHULER CR, KITT MM, 9 | VINCENT R, KAUPPINEN T, NEWMAN LS, MARTYNY J ET AL. - BRUSASCO V, BURGOS F ET AL. -
HENNEBERGER PK, DEUBNER DC TOIKKANEN J, PEDERSEN D Machining risk of beryllium Standardisation of spirometry.
ET AL. - Cumulative sensitization ET AL. - CAREX : système disease and sensitization with Eur Respir J. 2005 ; 26 (2) : 319-38.
and disease in a beryllium oxide international d’information median exposures below 23 | ATS/ERS Recommendations
ceramics worker cohort. J Occup sur l’exposition professionnelle 2 micrograms/m3. Am J Ind Med. for standardized procedures
Environ Med. 2008 ; 50 (12) : aux cancérogènes en Europe. 1996 ; 30 (1) : 16-25. for the online and offline
1343-50. Résultats des estimations pour 16 | THOMAS CA, DEUBNER DC, measurement of exhaled lower
3 | MARCHAND-ADAM S, la France pendant les années STANTON ML, KREISS K ET AL. - respiratory nitric oxide and
VALEYRE D - Bérylliose 1990-1993. Note documentaire Long-term efficacy of a program nasal nitric oxide, 2005. Am J
pulmonaire chronique : ND 2113. Hyg Sécur Trav. Cah to prevent beryllium disease. Respir Crit Care Med. 2005 ; 171
un modèle d'interaction Notes Doc. 1999 ; 176 : 49-58. Am J Ind Med. 2013 ; 56 (7) : (8) : 912-30.
entre environnement et 10 | Recommandations de 733-41. 24 | AMEMIYA T - Regression
prédisposition génétique bonne pratique. Surveillance 17 | ARONCHIK JM, ROSSMAN MD, analysis when the dependent
(1re partie). Minéralogie, médico-professionnelle des MILLER WT - Chronic beryllium variable is truncated normal.
toxicologie, épidémiologie et travailleurs exposés ou ayant disease: diagnosis, findings, and Econometrica. 1973 ; 41 (6) :
facteurs de risque. Rev Mal été exposés à des agents correlation with pulmonary 997-1016.
Respir. 2005 ; 22 (2-C1) : 257-69. cancérogènes pulmonaires. function tests. Radiology. 1987 ; 25 | GAREY KW, NEUHAUSER MM,
4 | MARCHAND-ADAM S, Direction générale du 163 (3) : 677-82. ROBBINS RA, DANZIGER LH ET
GUILLON F, BRAUNER M, travail (DGT), 2015 (www. 18 | RODRIGUES EG, AL. - Markers of inflammation
VALEYRE D - Bérylliose chu-rouen.fr/sfmt/autres/ MCCLEAN MD, WEINBERG J, in exhaled breath condensate of
pulmonaire chronique. 2e partie. Argumentaire_201510.pdf). PEPPER LD - Beryllium young healthy smokers. Chest.
Pathogénie, expression clinique, 11 | SCHULER CR, KENT MS, sensitization and lung function 2004 ; 125 (1) : 22-26.
prévention et législation. Rev DEUBNER DC, BERAKIS MT ET AL. - among former workers at the 26 | CHOW S, CAMPBELL C,
Mal Respir. 2005 ; 22 (2-C1) : Process-related risk of beryllium Nevada test site. Am J Ind Med. SANDRINI A, THOMAS PS ET AL. -
271-87. sensitization and disease in a 2008 ; 51 (7) : 512-23. Exhaled breath condensate
5 | DUCHÉ JC, BARRÉ J - Le test de copper-beryllium alloy facility. 19 | VICENS F - Indicateurs biomarkers in asbestos-related
transformation lymphocytaire Am J Ind Med. 2005 ; 47 (3) : biologiques d’effets précoces. lung disorders. Respir Med.
(TTL) ou test de prolifération 195-205. Leur utilisation dans la 2009 ; 103 (8) : 1091-97.
lymphocytaire (TPL). Dossier 12 | Valeurs limites d’exposition prévention du risque chimique 27 | CHOW S, THOMAS PS,
médico-technique TC 104. Doc en milieu professionnel : Le en santé au travail. Grand angle MALOUF M, YATES DH - Exhaled
Méd Trav. 2005 ; 103 : 323-26. béryllium et ses composés. Avis TC 149. Réf Santé Trav. 2015 ; breath condensate (EBC)
6 | NEWMAN LS, MROZ MM, de l’ANSES. Rapport d’expertise 141 : 23-33. biomarkers in pulmonary
BALKISSOON R, MAIER LA - collective. ANSES, 2010 (www. 20 | HORVATH I, HUNT J, fibrosis. J Breath Res. 2012 ;
Beryllium sensitization anses.fr/fr/system/files/VLEP- BARNES PJ, ALVING J ET 6 (1) : 1-7.
progresses to chronic beryllium Ra-beryllium.pdf). AL.- Exhaled breath 28 | MUCCILLI V, SALETTI R,
disease. A longitudinal study 13 | TTLVs and BEIs based on the condensate : methodological CUNSOLO V, HO J ET AL. - Protein
of disease risk. Am J Respir Crit documentation of the threshold recommendations and profile of exhaled breath
Care Med. 2005 ; 171 (1) : 54-60. limit values for chemical unresolved questions. Eur condensate determined by high
7 | ROSENBERG N - Bérylliose substances and physical agents Respir J. 2005; 26 (3): 523-48. resolution mass spectrometry. J
pulmonaire. Fiche and biological exposure indices. 21 | MINETTE A - Questionnaire Pharm Biomed Anal. 2015 ;
d’allergologie-pneumologie Cincinnati : ACGIH ; 2010 : 254p. of the European Community 105 : 134-39. QQQ
QQQ
condensate and biomonitoring 34 | PELCLOVA D, FENCLOVA Z, Chromium in exhaled breath
29 | KUBÁÑ P, FORET F - in welders: impact of smoking KACER P, KUZMA M ET AL. - condensate (EBC), erythrocytes,
Exhaled breath condensate: and protection equipment. Int Increased 8-isoprostane, a plasma and urine inthe
determination of non-volatile Arch Ocup Environ Health. 2010 ; marker of oxidative stress in biomonitoring of chrome-
compounds and their potential 83 (7) : 803-11. exhaled breath condensate plating workers exposed to
for clinical diagnosis and 32 | BRAND P, GUBE M, in subjects with asbestos soluble Cr (VI). J Environ Monit.
monitoring. A review. Anal GERARDS K, BERTRAM J ET exposure. Ind Health. 2008 ; 2010 ; 12 (2): 442-47.
Chim Acta. 2013 ; 805 : 1-18. AL. - Internal exposure, effect 46 (5) : 484-89. 37 | BRODING H, MICHALKE B,
30 | MURGIA N, MUSI G, monitoring, and lung function 35 | HULO S, RADAUCEANU A, GOEN T, DREXLER H - Comparison
DELL’OMO N, MONTUSCHI P ET in welders after acute short- CHEROT-KORNOBIS N, between exhaled breath
AL. - Induced sputum, exhaled term exposure to welding HOWSAM M ET AL. - Beryllium condensate analysis as a
breath condensate, and nasal fumes from different welding in exhaled breath condensate marker for cobalt and tungsten
lavage fluid in electroplating processes. J Occup Environ Med. as a biomarker of occupational exposure and biomonitoring in
workers exposed to chromium. 2010 ; 52 (9) : 887-92. exposure in a primary workers of a hard metal alloy
Int J Immunopathol Pharmacol. 33 | REDLICH CA, HERRICK CA - aluminium production plant. processing plant. Int Arch Occup
2006 ; 19 (suppl 4) : 67-71. Lung/skin connections in Int J Hyg Environ Health. 2016 ; Environ Health. 2009 ; 82 (5) :
31 | GUBE M, EBEL J, BRAND P, occupational lung disease. Curr 219 (1) : 40-47. 565-73.
GÖEN T ET AL. - Biological effect Opin Allergy Clin Immunol. 36 | GOLDONI M, CAGLIERI A,
markers in exhaled breath 2008 ; 8 (2) : 115-19. DE PALMA G, ACAMPA O ET AL. -
E
disposent d’une consultation Psychopathologie /
de psychopathologie Souffrance
professionnelle. Cet article
présente le fonctionnement
de la consultation brestoise,
en détaillant son assise n France, il existe à ce
théorique sur la clinique jour 31 centres de consultation LES CENTRES DE
médicale du travail et,
notamment, l’importance du
de pathologie professionnelle CONSULTATION
retour en faits localisables et environnementale (CCPPE) si- DE PATHOLOGIE
dans le temps et dans tués, pour l’essentiel d’entre eux, PROFESSIONNELLE ET
l’espace. Les apports pour dans des centres hospitaliers ENVIRONNEMENTALE
les médecins du travail, que universitaires (CHU), couvrant la
ce soit pour étayer un avis métropole. Dans la plupart de ces Les missions des CCPPE sont les sui-
d’inaptitude ou croiser les centres existent des consultations vantes :
subjectivités pour se faire une de psychopathologie profession- O aider au diagnostic médical de
meilleure idée de la situation nelle. Cet article a pour objet de patients atteints de maladies se-
du patient-salarié, sont décrire le fonctionnement de ces condaires aux expositions profes-
abordés. Enfin, l’alimentation consultations – en s’appuyant sur sionnelles ;
de la base de données du
le cas particulier du CHU régional O assurer la prise en charge de
Réseau national de vigilance
(CHRU) de Brest – et leur apport ces patients, leur insertion pro-
et de prévention des
pathologies professionnelles pour les médecins du travail et fessionnelle et, pour les cas où la
(RNV3P) et la nécessité de dans la production de connais- pathologie influe sur l'aptitude au
confronter ces données aux sances scientifiques, sans éluder poste de travail du patient, propo-
cas cliniques individuels les dilemmes que ces consulta- ser des conseils au médecin du tra-
sont également évoquées. tions posent. vail, l'avis d'aptitude restant de la
,Encadré 2
tation par les salariés eux-mêmes. ,Encadré 3 disputés, pas un exemple général,
Il s’agit de documents, parfois en pas l’avant-dernière, mais la dernière
quantités pléthoriques : échanges fois ». Quand la consultation s’orga-
de mails, courriers de convocation
> LE MODÈLE DE L’ACTIVITÉ DIRIGÉE nise ainsi, il existe un moment de
à des entretiens préalables à des Ce modèle est issu des théories de Bakhtine, psychologue « lutte » entre le médecin et le pa-
sanctions, journaux tenus par les russe du XXe siècle, portant sur le dialogue et a été tient. Ce dernier va résister, ce qui
salariés, photographies… Ces docu- formulé par Yves Clot [7]. De ce point de vue, l’activité est est tout naturel. Il peut assez sou-
ments présentés par le salarié vont triplement dirigée : vent tenter de ramener l’incitation à
appuyer le positionnement du O elle est développée par un individu et est donc dirigée aller sur du particulier à du général ;
médecin comme « officier de police vers soi. Elle est personnelle et personnalisante ; quand le patient déclare « mais doc-
judiciaire » : ils sont présentés par O elle est tournée vers l’objet du travail, ce sur quoi on teur, des exemples de ce type, j’en ai
le salarié dans le but d’emporter la agit ; des dizaines », le médecin doit insis-
conviction du médecin quant à la Oelle est également adressée vers autrui – les collègues ter pour que le patient se remémore
matérialité d’un comportement de travail, l’employeur par exemple – dont l’activité porte une situation singulière. En insis-
maltraitant à son encontre. sur le même objet. tant, il arrive que le patient déclare
Finalement, l’approche par l’inter- Les instruments de travail, les outils à disposition pour qu’il ne s’en souvient plus…
subjectivité seule amène le méde- travailler, sont le lien entre ces trois pôles de l’activité. Cette résistance à se focaliser sur
cin du travail à devoir se positionner ces éléments localisables dans le
soit en prenant parti ou en refusant Objet temps et dans l’espace se matéria-
de prendre parti pour le salarié lise jusque dans les variations syn-
ou l’employeur, soit en se plaçant taxiques utilisées par les patients-
comme vérificateur de la maté- salariés. Il est effectivement très
rialité des faits subis par le salarié. peu probable qu’un patient qui s’ex-
Il est possible d’adopter un autre prime au présent de l’indicatif soit
positionnement en réintroduisant Instrument réellement focalisé sur des éléments
d’emblée la question du travail. précis et datés. Lorsqu’il cesse bruta-
Selon Davezies [6], les situations de lement de s’exprimer en utilisant le
souffrance au travail sont souvent présent de l’indicatif pour recourir
des symptômes d’un dysfonction- Soi Autrui à l’imparfait ou au passé composé,
nement organisationnel prenant cela signe un basculement dans son
ses racines ailleurs que dans une esprit et une focalisation de sa part
intersubjectivité décontextualisée. en termes d’éléments réellement
L’apport de la clinique de l’activité et localisés dans le temps et l’espace.
notamment du modèle de l’activité sation saisisse sur le vif qu’ils sont des Il peut donc passer d’éléments du
dirigée est particulièrement utile êtres humains toujours responsables type : « le matin j’arrive, j’allume
pour envisager la consultation dif- de ce qu’ils font, ce qui ne peut être mon ordinateur, je salue mes collè-
féremment (encadré 3). mis en évidence qu’à condition de gues… » à « ce matin-là, j’ai démarré
Le retour en termes d’éléments loca- faire avec eux quelque chose d’autre mon ordinateur et, j’ai été saluer mes
lisables dans le temps et dans l’es- que ce qu’ils font d’habitude, qu’à collègues, j’ai été me faire un café… ».
pace permet d’investiguer l’activité, condition de rendre transformable Si le patient se cantonne à l’évoca-
au-delà de la seule dimension inter- ce qu’ils font d’habitude. Par une tion des éléments de langage qu’il a
subjective. Cette méthode permet activité dialogique sur le travail ». préparé – l’invocation des classeurs
à la fois au médecin et au patient Le patient se met alors dans un remplis de pièces justificatives, les
de se mettre au travail. Se retrouve travail particulièrement intense discours généraux, voire surgénéra-
ici l’idée défendue par Tosquelles car le médecin résiste au déroulé lisés [8] –, le médecin court le risque
concernant à la base la psychothé- naturel d’un discours préparé de de devoir se positionner en termes
rapie institutionnelle [7] : « Il s’agit longue date. On tente de passer du de justice ou d’injustice. Or, ce n’est
aussi, en clinique du travail, de faire « mon patron ne fait que me disputer pas au cabinet de consultation que
travailler nos interlocuteurs pour constamment » à un « racontez-moi se joue cette question – pourtant
“ soigner ” le travail afin que l’organi- la dernière fois que vous vous êtes légitime – du sentiment de justice
bout de parcours. Ils ont déjà vu un salariés. Ils peuvent l’émouvoir, sus- occupé, codés selon la classification
grand nombre d’interlocuteurs et citer la sympathie, ou au contraire internationale type des professions
souvent, le médecin de la consul- l’agacer, l’énerver… établie par le Bureau international
tation de psychopathologie profes- L’avis d’un autre médecin peut per- du travail (BIT) ;
sionnelle vient confirmer une inap- mettre aux médecins du travail de O le secteur d’activité de l’entreprise
titude qui paraît inéluctable. Dans rechercher à prendre la décision la responsable de la pathologie princi-
un certain nombre de situations, la plus juste. Ils peuvent l’exprimer en pale et, s’il est différent, celui de l’en-
consultation de psychopathologie disant : « là, je ne suis plus neutre ». treprise où travaille le salarié lors de
professionnelle est placée au bout Mais le médecin de consultation de la consultation selon la nomencla-
du bout de la prévention tertiaire, psychopathologie professionnelle ture des activités française (NAF).
s’adressant à des patients souvent est également sujet de sa propre Enfin, Le praticien ayant réalisé la
malades de leur travail. Néanmoins, activité… Il se fait son opinion dans consultation doit se prononcer sur
pour ceux qui y ont recours plus un temps relativement court. Il n’y a la force du lien entre le ou les fac-
précocement dans leur histoire, les aucune raison qu’il ait un sentiment teurs de risques mis en évidence et
perspectives de prévention peuvent « supérieur » ou « de meilleure quali- l’atteinte à la santé (lien fort, moyen,
être différentes : proposition de té » que le médecin du travail adres- faible ou nul).
formation, de rendez-vous à trois sant. Le médecin de consultation de Une école de codage réunissant
entre le patient, le médecin du tra- psychopathologie professionnelle au moins un praticien de chaque
vail et l’employeur pour préparer la n’est pas nécessairement plus ob- CCPPE se réunit régulièrement pour
reprise, de changement de poste au jectif. L’idée, pour certains médecins garantir la qualité de celui-ci.
sein de l’entreprise, d’affectation à du travail, pourrait être de croiser les L’intérêt majeur de ce codage est
des tâches différentes… regards afin de dégager l’idée la plus de permettre une exploitation sta-
juste possible. tistique des données des consulta-
UN DEUXIÈME REGARD SUR tions offrant la possibilité d’études
LA SITUATION D’UN SALARIÉ d’envergures [13 à 15 ]. Parallèlement,
Le médecin du travail peut avoir le RNV3P contribue à faire de la vigi-
une grande connaissance des entre- D’UNE ACTIVITÉ CLINIQUE lance en matière de maladies pro-
prises de son secteur et des salariés À UNE COLLECTION DE CAS fessionnelles émergentes [16].
dont il assure le suivi. Il s’agit là du La prise en charge des probléma-
développement des connaissances Le Réseau national de vigilance et tiques psychiques et de l’instruction
du médecin du travail, du ration- de prévention des pathologies pro- de leur lien avec le travail est parti-
nel. Mais il développe également fessionnelles (RNV3P), regroupant culièrement hétérogène au sein des
des sentiments, des affects vis-à-vis l’ensemble des CCPPE, a été créé au CCPPE selon les pratiques cliniques,
des employeurs ou des salariés. On début des années 2000 pour mettre et par conséquent les postures épis-
peut bien aimer tel ou tel, ou bien en commun les connaissances témologiques qu’elles sous-tendent
le détester. Cela n’a rien de ration- acquises dans les CCPPE dans une (la psychodynamique du travail, la
nel ou de maîtrisable. Mais ce n’est perspective d’analyse épidémiolo- clinique de l’activité, la psychosocio-
pas anormal ou pathologique pour gique [12]. logie du travail, la clinique médicale
autant. Chaque consultation fait l’objet du travail, les approches épidémio-
Le médecin du travail a une activité d’un codage qui prend en compte : logiques du stress…). De ce fait, il
dirigée vers la santé du salarié, diri- O la pathologie principale et, le cas n’existe pas de dénomination uni-
gée vers les collègues, l’employeur, échéant, les autres pathologies, co- voque de ces consultations et leur
médiée par des instruments tech- dées selon la 10e édition de la Classi- codage, avec une affectation à des
niques (le stéthoscope, le marteau- fication internationale des maladies facteurs de risques fixés dans un
réflexe, l’audiomètre…) ou symbo- (CIM-10) ; thésaurus limitatif s’avère délicat.
liques (l’entretien médical). Mais O les nuisances codées selon un thé- De plus, le passage d’une activité de
le médecin du travail est lui-même saurus spécifique ; consultation à un codage, puis à la
sujet de sa propre activité. Un sujet O le poste de travail responsable récupération de ce codage se traduit
pensant, mais également traversé de la pathologie principale et, s’il forcément par un « broyage » de
par des sentiments vis-à-vis des est différent, le poste actuellement cette activité.
thologie professionnelle en France peut faire de ces chiffres à l’activité investiguent bien mieux le travail
proviennent d’horizons divers. afin d’avoir une vision plus élargie que ce qui peut être fait dans un
C’est certainement là une grande et contextualisée du sujet et éviter CCPPE en une seule consultation
richesse, même si les prises en de tirer des conclusions hâtives à d’une heure. La consultation de
charge dans ces consultations sont, propos de la souffrance au travail. psychopathologie professionnelle
de fait, hétérogènes sur le territoire. La tentation pourrait être grande ici n’est donc pas indispensable pour
Le codage de l’activité des praticiens de justifier mordicus l’existence de tout patient. Le recours à celle-ci
permet d’alimenter le RNV3P et de consultations de psychopathologie doit émaner d’une demande clai-
produire des données statistiques professionnelle. Or, certains méde- rement formalisée du médecin du
sur le cadre de travail de ces pa- cins du travail, particulièrement à travail.
tients. Néanmoins, il est essentiel de l’aise, formés sur les questions de
confronter les déductions que l’on psychopathologie professionnelle,
BIBLIOGRAPHIE
1 | DAVEZIES P, DEVEAUX A, Paris : Presses Universitaires de de prévention des pathologies Commission on Occupational
TORRES C - Repères pour une France ; 2008 : 312 p. professionnelles (RNV3P) : un Health (ICOH). Séoul, Corée du
clinique médicale du travail. 8 | DAVEZIES P - Stress, pouvoir réseau pérenne d’experts au Sud, 31 mai-5 juin 2015.
Arch Mal Prof Environ. 2006 ; d’agir et santé mentale. Arch service de la santé au travail. 16 | BONNETERRE V, BICOUT DJ,
67 (2) : 119-25. Mal Prof Environ. 2008 ; 69 (2) : Dossier médico-technique TC LARABI L, BERNARDET C ET
2 | DURAND-MOREAU Q - Apports 195-203. 132. Doc Méd Trav. 2010 ; 122 : AL. - Detection of emerging
de la psychosociologie du travail 9 | LHUILIER D - Cliniques du 167-83. diseases in occupational
pour la clinique médicale du travail. In : CLOT Y, LHUILIER D 13 | BENSEFA-COLAS L, TELLE- health: usefulness and
travail. Arch Mal Prof Environ. (Eds) - Perspectives en clinique LAMBERTON M, PARIS C, FAYE S limitations of the application of
2015 ; 76 (2) : 107-14. du travail. Poche-Société. ET AL. - Occupational allergic pharmacosurveillance methods
3 | DURAND-MOREAU Q, RAGOT A, Toulouse : Eres ; 2015 : 246-69, contact dermatitis and major to the database of the French
BALEZ R, ALASOEUR A ET AL. - De 272 p. allergens in France : temporal National Occupational Disease
l’importance des collaborations 10 | DURAND-MOREAU Q, trends for the period 100-2010. Surveillance and Prevention
médicales pluridisciplinaires DEWITTE JD - Les déterminants Br J Dermatol. 2014 ; 171 (6) : network (RNV3P). Occup Environ
en santé au travail : à propos de l’inaptitude. In : DEL SOL M, 1375-85. Med. 2008 ; 65 (1) : 32-37.
d’un cas de workaholism. Arch HÉAS F (Eds)- Variations sur et 14 | PARIS C, NGATCHOU-WANDJI J, 17 | RAGOT A, GUIHO-BAILLY MP,
Mal Prof Environ. 2014 ; 75 (3) : autour de l’inaptitude en santé- LUC A, MCNAMEE R ET AL. - Work- TANGUY M, GOHIER B ET AL. -
303-08. travail. Le travail en débats. related asthma in France: recent Troubles psychiatriques
4 | OHAYON A - La psychologie Toulouse : Octarès ; 2016 : 95-116, trends for the period 2001-2009. rencontrés en consultation de
clinique en France. Eléments 246 p. Occup Environ Med. 2012 ; psychopathologie du travail au
d’histoire. Connex. 2006 ; 11 | BUCHET C, COL A, DE 69 (6) : 391-97. Centre hospitalier universitaire
85 (1) : 9-24. LABRUSSE H, RIGAUT H ET AL. - 15 | DURAND-MOREAU Q, d’Angers. Santé Publique. 2013 ;
5 | CLOT Y, GOLLAC M - Le travail Devenir des salariés licenciés LODDÉ B, MEMBRES DU RÉSEAU 25 (6) : 729-36.
peut-il être supportable ? Paris : suite à une inaptitude au poste RNV3P, DEWITTE JD - Work- 18 | MICHELET S, LESAGE FX -
Armand Colin ; 2014 : 256 p. de travail en Vaucluse de 2002 related post-traumatic stress Devenir des patients reçus en
6 | DAVEZIES P - Les coûts de à 2004. Arch Mal Prof Environ. disorder cases: data from the consultation de souffrance
l’intensification du travail. Cah 2010 ; 71 (2) : 108-16. French national occupational psychologique au travail au
Fps. 2007 ; 6 : 39-42. 12 | APTEL M, BONNETERRE V, DE surveillance and prevention CHU de Reims en 2012. Arch Mal
7 | CLOT Y - Travail et pouvoir GAUDEMARIS R, PARIS C ET AL. – Le network (RNV3P), 2002-2012. Prof Environ. 2015 ; 76 (1) : 11-20.
d’agir. Le travail humain. Réseau national de vigilance et 31e congrès de l’International
AUTEURS :
A. Robieux 1, S. Mesonier 2, C. Gouvenelle 3,
1 : interne en santé au travail, département Études et assistance médicales, INRS
2 : Association française des intervenants en prévention des risques professionnels de services interentreprises
de santé au travail
en 3 : Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand et Association interentreprises de prévention et de santé au
résumé travail du département du Cher (AIPST 18)
L’
Santé au travail
travail sont une opportunité
de donner du sens aux
métiers de la prévention REGARD D’UNE
des risques professionnels SOCIOLOGUE
mais aussi de renforcer B. Barlet, sociologue
l’efficience des services AFISST promeut et favo- Dans sa thèse « La pluridisciplina-
par le biais de la recherche rise le développement des activi- rité en santé au travail », la socio-
et la pérennisation tés et la réflexion des intervenants logue pose deux postulats. D’une
de collaborations en prévention des risques profes- part, faire travailler des profession-
internes et externes sionnels (IPRP) des services inte- nels de santé d’horizons différents
innovantes et visibles.
rentreprises de santé au travail sur des « territoires professionnels
(SIST). La journée nationale 2016 a communs » impose une mise en
été l’occasion de croiser les regards concurrence. D’autre part, la « plu-
* Association sur les collaborations internes et ridisciplinarité » met à l’épreuve les
française des externes des IPRP. Des chercheurs conceptions qu’ont les médecins de
intervenants (sociologie, anthropologie, ergono- leur propre activité.
en prévention mie) et des intervenants internes Les réformes de 2002 (Loi de mo-
des risques (technicien hygiène sécurité (THS), dernisation sociale) puis celle de
professionnels ergonome…) et externes (Caisse 2011 (réforme des services de santé
de services d’assurance retraite et de la santé au travail) inscrivent la pluridisci-
interentreprises au travail (CARSAT)…) ont pu évo- plinarité dans les services et trans-
de santé au quer leur vision sur la construction forment la « médecine du travail »
travail de ces collaborations et leurs pers- en « santé au travail ». Les méde-
pectives d’évolution. cins du travail expérimentent les
compétences de leurs nouveaux des résultats) et les enquêtes épi- interventions « pluri » et l’accueil
collègues, qui peuvent partager des démiologiques. Cette position est par les assistant(e)s de service de
conceptions différentes de l’évalua- principalement portée par certains santé au travail (AST). Cette vision
tion des risques (controverses sur enseignants de médecine du tra- est principalement portée par les
les risques psychosociaux – RPS…) vail et les institutions régionales : IPRP et les directeurs de service. La
et des modes d’exercice des diffé- CARSAT et Direction régionale de pluridisciplinarité apparaît alors
rents métiers (par exemple, rôle la concurrence, de la consomma- comme un atout qui enrichit la
des entretiens individuels). Dans ce tion, du travail et de l'emploi (DI- gamme de prestations offerte aux
contexte, les médecins peuvent se RECCTE). Considérant l’approche services et favorise leur commer-
positionner selon cinq « idiotypes », individuelle comme « désuète », cet cialisation en abaissant la quotité
non exclusifs et éventuellement idiotype se réjouit de ce tournant de prestation attribuée aux méde-
changeants, qui se manifestent, à vers l’approche pluridisciplinaire, cins.
un moment donné, par des com- qui assure la survie de la médecine
portements ou des discours polari- du travail. D’autre part, la collabo- LE POSITIONNEMENT
sés. Les traits de ces idiotypes sont ration entre les groupes favorise DÉPASSÉ
volontairement caricaturaux. Ils ne la traçabilité et la visibilité de leur Cet idiotype cherche un mode
sont que conceptuels, visant à enri- activité. d’exercice compatible avec un
chir la réflexion. faible investissement dans le tra-
LE POSITIONNEMENT vail. Il « jongle » avec les contraintes
LE POSITIONNEMENT ENGAGÉ (juridiques, démographiques, in-
NEUTRE Cet idiotype vise avant tout à proté- jonctions patronales…) en limitant
Ce médecin considère son rôle ger les salariés des atteintes à leur les dommages pour lui, l’entreprise
comme l’exercice de la médecine santé dues à leur travail. Il cherche et le salarié. Il favorise le colloque
en milieu de travail. Il valorise les l’amélioration des conditions de singulier, en particulier les consul-
aspects médicaux de l’activité, travail des salariés en négociant tations d’aptitude. Cette position
les situations de colloque singu- avec les employeurs. Il privilégie le est principalement portée par cer-
lier, à visée diagnostique et plé- colloque singulier et les approches tains médecins du travail qui font
biscite le conseil médical expert « action collective » et « alerte em- bon accueil aux IPRP parce que
à l’employeur. Cette position est ployeur » qui s’en dégagent. Porté ceux-ci pallient certaines lacunes
principalement portée par certains par certains médecins du travail techniques et allègent la charge de
médecins du travail ayant une for- et infirmiers, il apprécie la mise à travail, mais sont mal à l’aise avec
mation initiale ou une expérience disposition de nouvelles ressources la nécessité de transparence que
préalable très cliniques et certains pour cette tâche, mais perçoit les cette collaboration implique (trans-
enseignants de médecine du tra- menaces d’une perte d’autonomie mission de dossiers, objectivant un
vail. Cet idiotype voit la pluridisci- professionnelle (l’équipe pluridisci- suivi parfois léger).
plinarité avec attrait, car l’arrivée de plinaire, moins bien protégée juri-
ces nouveaux collègues permet de diquement que le médecin du tra-
recentrer la pratique sur les aspects vail pourrait être instrumentalisée)
« vraiment médicaux », les tâches et d’une gestion « marchande » de REGARD D’UN
plus techniques (examens com- la santé au travail (délégation à des ANTHROPOLOGUE
plémentaires…) étant déléguées professionnels moins chers visant C. Gouvenelle, anthropologue, Uni-
aux infirmiers. Néanmoins, ils sou- à augmenter le nombre d’adhé- versité Blaise Pascal, Clermont-
haitent maintenir le monopole des rents). Ferrand et Association interentre-
consultations individuelles. prises de prévention et de santé au
LE POSITIONNEMENT travail du département du Cher
LE POSITIONNEMENT « PRESTATAIRE DE SERVICE » (AIPST 18)
PROGRAMMATIQUE Cet idiotype fournit des prestations L’anthropologue en situation de
Ce médecin gère la santé au tra- aux employeurs pour les aider dans participation observante précise
vail comme une politique de santé la gestion de leurs risques profes- que les résultats de son travail « La
publique. Il favorise le mode projet sionnels. Il cherche à satisfaire l’ad- conception d’actions de prévention
(plans et programmes, priorisation hérent en lui proposant un éventail en santé au travail et les effets sur
selon des indicateurs, évaluation large de prestations. Il favorise les les dynamiques collectives au sein
équipes pluridisciplinaires sont sites doit être étendue 1, p. 85, et que Période 2009-2013 : les AST oc-
invitées à intervenir : la ressource semble manquer pour cupent le rôle de secrétaire médi-
O la recherche, avec les enquêtes évaluer les situations de travail, cale.
remontant les informations du certains services semblent réussir L’AST, rattachée à un secteur, par-
terrain par les médecins du travail cette formalité lorsqu’ils se dotent tage son temps entre missions
(SUMER par exemple) ; d’assistantes en santé au travail de terrain (sonométrie/luxmétrie,
O la culture de prévention et la pro- (AST) en nombre. Cette démarche sensibilisations en entreprise) et
motion de la qualité de vie au tra- permet un dépistage des situa- secrétariat médical (convocations,
vail, où il s’agit de faire du travail un tions de travail à risque pour des gestion des DMST). Les missions
déterminant de santé et de changer actions de prévention plus ciblées sont prescrites par le médecin du
les représentations, sur les équipe- et donc plus en adéquation avec la travail au coup par coup, puis l’AST
ments de protection par exemple ; ressource. est autonome pour la réalisation.
O la veille et l’alerte consistant Cette double lecture de la santé Il n’y a pas de référentiel commun
dans le repérage des situations de des travailleurs et des situations au sein du SIST : chaque secteur tra-
travail à risque et le suivi de l’état de travail aboutit à un diagnostic vaille en autarcie, les binômes AST/
de santé des salariés ; des foyers de risque notamment THS sont rares et se constituent au
O les actions de prévention de désinsertion professionnelle, cas par cas.
cherchent un transfert de compé- pour permettre une priorisation Les avantages de cette organisation
tences des organismes techniques des actions en milieu de travail, et sont la perception d’une évolution
(CARSAT, branches professionnelles) une traçabilité (langage harmonisé professionnelle (côté terrain), et
vers les entreprises, en accompa- sous forme de short-lists ou de thé- l’enrichissement et la personna-
gnant notamment les très petites saurus, matrice emploi exposition, lisation de la relation aux entre-
entreprises (TPE) qui représentent dossier médical informatisé). Il se prises du secteur. Cependant, les
80 % du tissu des entreprises fran- poursuit par un retour à l’entre- AST se sentent démunies et isolées.
çaises (1 million et demi d’établis- prise de compétences de préven- La polyvalence implique un exer-
sements et 15 millions de salariés). tion et par un rapport annuel mis cice superficiel, une surcharge de
La prévention de la désinsertion à disposition des entreprises et de travail et des conflits avec certains
professionnelle et le maintien en l’administration. médecins qui ne leur reconnaissent
emploi en font partie ; Enfin, les compétences des méde- pas des compétences propres.
O la prise en charge assurantielle cins et des IPRP doivent se stabi- Période 2013-2015 : les AST in-
des risques professionnels de- liser et s’harmoniser (formations tègrent le pôle prévention tech-
meure le seul axe où l’équipe pluri- initiales et continues) et des réfé- nique (PPT).
disciplinaire n’intervient pas. rentiels de bonnes pratiques au Le rattachement au PPT est accueil-
Le PST 3 propose également des sein de l’équipe pluridisciplinaire li avec soulagement : les AST res-
actions transversales : l’adaptation doivent être établis. sentent une inclusion dans l’équipe
du cadre juridique et des politiques (soutien du collectif). La collabora-
de contrôle, le développement d’un tion avec les THS permet un travail
système d’information cohérent plus organisé et une régulation des
(protection du secret professionnel EXEMPLES demandes d’intervention par le
et optimisation de la circulation de D’INTERVENTIONS responsable du pôle. Concomitam-
l’information, pour mieux structu- EN SIST ment, les pratiques s’harmonisent
rer l’équipe autour de diagnostics et la formation des binômes est
territoriaux partagés), le pilotage COLLABORATION INTERNE protocolisée (quand la ressource le
en mode projet (PST/PRST/CPOM) AST/IPRP permet).
avec l’évaluation, la mobilisation C. Pereira, AST, Association méde- À cette étape, les AST bénéficient
des ressources (dont la ressource cine du travail de l'Île-de-France d’une reconnaissance, d’une meil-
médicale) et l’élaboration concer- (AMETIF) et M. Frère-Kerzerho, leure confiance dans leur travail,
tée. ingénieur HSE (AMETIF) ainsi que d’une montée en compé-
Les services doivent se recentrer L’organisation de la collabora- tences. Néanmoins, l’hétérogénéité
sur les missions réalistes et sur la tion AST-IPRP au sein de ce SIST a des ressources selon les secteurs et
possibilité de toucher tous les sa- connu trois phases ces dernières l’absence d’échange de pratiques
lariés. Lorsque la périodicité des vi- années. sont regrettées.
NÉE
JOUR IQUE
DEEE
N
TECH
26 janvier 2017
Maison de la RATP - Espace du Centenaire,
189 rue de Bercy, 75012 Paris
9e Conférence scientifique
internationale sur la prévention
des troubles musculosquelettiques
(PREMUS)
Toronto (Canada), 20-23 juin 2016
AUTEURS :
L. Claudon, A. Cuny-Guerrier, K. Desbrosses K, M.A. Gilles, A. Savescu
Département Homme au travail, INRS
en
résumé
sation et du niveau d’information pourraient évoluer avec l’apport de tarité au travail : « Bouger tôt, bouger
apportée. Si la catégorie 3 est prin- nouvelles données. Une autre revue souvent ».
cipalement dédiée aux chercheurs, (van der Beek et al., Pays-Bas) a sug-
les catégories 1 et 2 peuvent inté- géré que les postes alternatifs pour
resser les préventeurs. le travail de bureau (debout, marche,
pédalage, stepping) réduisaient le T R AVA I L E N P O S T U R E
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES temps passé assis et apportaient DEBOUT
Ces mesures objectives de la sé- des bénéfices au niveau de l’appa-
dentarité et de l’activité physique reil locomoteur. Toutefois, des effets ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES
au travail ont été utilisées lors négatifs liés, entre autres, au travail Les données présentées par Läubli
d’études épidémiologiques. Ainsi, en posture debout pourraient éga- et al. (Suisse), issues de l’Enquête
Straker et al. (Australie) ont rap- lement apparaître. Les stations de européenne sur les conditions
porté d’importantes différences travail dynamiques (tapis roulant de travail, ont mis en avant une
quant à la durée de sédentarité en ou vélo elliptique) ont été abordées forte corrélation entre le temps
fonction du métier de 306 jeunes par Ellegast et al. (Allemagne). de travail en posture debout et
adultes (managers, secrétaires, Dans une étude de laboratoire, un des problèmes au niveau du dos
conducteurs…) et ont souligné la bénéfice de ces stations de travail et des jambes (douleur, fatigue…).
nécessité de connaître objective- dynamiques sur le versant physio- Ces effets doivent être soulignés à
ment le profil de sédentarité de logique a été mis en évidence et ce, l’heure où la promotion de la santé
chaque métier pour mieux en com- sans impact important sur la per- tend à recommander d’éviter la
prendre les risques sur la santé. formance. Cependant, l’intégra- posture assise et que, comme l’ont
Jorgensen et al. (Danemark) ont tion de ces dispositifs en situation souligné Läubli et al., la moitié des
présenté la cohorte DPhacto (1 087 réelle de travail nécessite d’inves- européens travaille debout plus de
participants), qui investigue l’asso- tiguer d’autres dimensions pour trois quarts de leur temps. Chez
ciation entre la mesure objective de s’assurer de leur apport et de leur 19 000 employés du secteur indus-
l’activité physique au travail et de utilisation effective. triel allemand, Klussmann et al.
loisir et les douleurs musculosque- (Allemagne) ont souligné que 37 %
lettiques. Les résultats sont encore MESSAGES À RETENIR d’entre eux travaillaient debout
en cours d’analyse. D’autres projets Dans sa conférence intitulée « Sit- plus de 4 heures par jour. Pour
sur les relations entre les patholo- ting to death – or at least until we’re 88,5 % d’entre eux, un changement
gies cardio-pulmonaires, l’activité injured » (« Assis jusqu’à la mort – ou de posture de travail était possible
physique journalière et le travail du moins jusqu’à ce que nous soyons au cours de la journée, mais restait
sédentaire (Palm et al., Suède, pro- blessés »), Callaghan (Canada) a fortement limité.
jet SCAPIS, 5 000 participants) ou parcouru ces travaux sur les effets
entre les troubles musculosquelet- délétères pour le dos du travail assis ÉTUDES EN LABORATOIRE
tiques (TMS) et l’activité physique et du travail debout. Au terme de Antle et al. (Canada) ont com-
journalière des soignants (Karstad son exposé, les messages étaient : paré la posture debout et la pos-
et al., Danemark, projet DOSES, 553 1) un travail assis ou debout, dans ture assis-debout et ont mis en
participants) ont également été des conditions contraintes, peut évidence une augmentation de
présentés. accélérer la survenue de lombalgie ; l’activité électrique des muscles
2) il faut alterner le travail assis et des jambes au cours du maintien
INTERVENTIONS DE le travail debout ; 3) si l'on attend de la posture debout, signe de fa-
PRÉVENTION de ressentir une douleur avant de tigue musculaire. De plus, le flux
Une revue de la littérature (Shrestha changer de posture, il est déjà trop sanguin, la pression sanguine et
et al., Australie) a montré un faible tard et 4) des interventions qui favo- l’inconfort étaient plus élevés pour
niveau de preuve de la relation risent l'exercice physique ou des la posture debout. Antle et al. ont
entre l’utilisation de postes assis- changements fréquents de postures donc souligné l’intérêt de dispo-
debout et la réduction significa- peuvent être une voie prometteuse. sitifs permettant le travail assis-
tive du temps de travail assis. Tou- Il a conclu cette conférence par ce debout. Une autre étude sur l’ap-
tefois, ces conclusions portaient qui pourrait être le mot d’ordre gé- port des dispositifs assis-debout
sur un faible nombre d’études et néral d’une prévention de la séden- pour réduire l’exposition au travail
PEPI par rapport au groupe REF. et en ressources nécessaires à leur type de nouvelles technologies. Une
De même, une autre étude (Cabral mise en place. étude longitudinale (Gustafsson et
et al., Brésil), réalisée auprès de 34 al., Suède) a permis d’analyser des
employés de bureau, a montré que MESSAGES À RETENIR variables d’exposition de jeunes
des exercices de 15 minutes réalisés Les communications présentées adultes (20-24 ans, n = 7 092) à un
deux fois par semaine durant 12 lors de cette conférence semblent et cinq ans d’utilisation de smart-
semaines et comprenant échauf- indiquer que des programmes de phone (écriture de messages texte)
fement, renforcement musculaire renforcement musculaire adaptés au moyen d’un questionnaire web.
et étirements permettaient une (3 séances de 20 minutes par se- Les résultats ont montré une asso-
augmentation significative de la maine sur 12 semaines, supervisés, ciation entre l’utilisation du smart-
force et de l’endurance musculaire. ajustés à l’état de santé, aux capa- phone (le nombre de messages
Dans cette étude, 9 employés ne cités fonctionnelles et à la charge texte journaliers effectués au cours
présentaient plus de symptômes physique de travail) peuvent pré- des 30 derniers jours) et les douleurs
au niveau du cou à l’issue de l’étude senter, à court terme, des effets posi- au niveau du cou et des extrémités
et 8 n’en avait plus au niveau de tifs sur les capacités fonctionnelles des membres supérieurs rappor-
l’épaule. et sur les douleurs, notamment de tées à un an, et ce, de façon similaire
Plusieurs communications ont la région cervico-scapulaire chez pour les hommes et les femmes.
également concerné d’autres sec- les employés de bureau. Toutefois, Cette association n’était plus pré-
teurs, comme l’industrie (Padula les effets à plus long terme restent sente à cinq ans. Dans une autre
et al., Brésil), le soin (So et al., encore peu étudiés. Une des raisons étude (Shin et al., Corée du Sud),
Australie ; Holbach, Allemagne), potentielles peut concerner des dif- l’analyse de l’usage de smartphone
le nettoyage des cabines d’avions ficultés d’adhésion des salariés à (durée passée sur chaque applica-
(So et Hung, Australie) ou la viti- ces programmes et la nécessité d’en tion) a été réalisée sur une journée
culture (Balaguier et al., France). rendre l’approche attractive. type de 8 heures de travail pour
Toutefois, dans la plupart de ces 30 sujets. Les résultats ont montré
études, les exercices étaient sou- que des postures de flexion anté-
vent associés à d’autres actions de rieure du cou (« looking-down pos-
prévention (formation, améliora- BIOMÉCANIQUE DES ture ») de longue durée étaient asso-
tion des postes et équipements de MEMBRES SUPÉRIEURS ciées à l’utilisation du smartphone.
travail) et la part réellement attri- E T U T I L I S AT I O N D E S
buable aux exercices physiques NOUVELLES TECHNOLOGIES CLAVIERS PHYSIQUES,
dans les effets observés restait dif- DE COMMUNICATION TACTILES OU VIRTUELS
ficile à mettre en évidence. D’autres études (Dropkin et al. ;
Enfin, même s’il existe peu de ÉCRITURE DE MESSAGES Szeto et al., Chine) ont analysé
preuves scientifiques sur l’effi- TEXTE l’exposition aux facteurs de risque
cacité des échauffements-étire- L’évolution fulgurante des nou- biomécaniques de TMS lors de
ments sur la prévention des TMS, velles technologies de commu- l’écriture de messages texte à l’aide
Goldenhar (États-Unis) a exposé, nication (smartphones, tablettes de claviers physiques ou tactiles
lors d’une conférence invitée, les numériques) les rendent de plus (smartphones ou tablettes numé-
motivations des entreprises à en plus présentes dans la vie pro- riques). Ainsi, Dropkin et al. ont
mettre en place de tels exercices fessionnelle et extraprofession- conclu que l’activité des muscles du
dans le secteur de la construction. nelle. La fréquence annuelle des pouce, des fléchisseurs des doigts
Ainsi, même si les entreprises ne messages texte dans le monde est et des extenseurs de la main était
pouvaient établir de liens entre la estimée à plus de neuf trillions en plus faible lors de l’utilisation d’un
pratique d’échauffements-étire- 2016 par rapport à six trillions en clavier tactile que lors de l’utili-
ments et une réduction des TMS, 2011 (Dropkin et al., États-Unis). sation d’un clavier physique de
les autres effets (communication, Compte tenu de cette évolution, des dimensions similaires. De même,
cohésion des équipes, amélioration études se sont intéressées à l’ana- pour ce type de clavier tactile, écrire
de la sécurité…) leur suffisaient à lyse des facteurs biomécaniques des messages texte en utilisant
justifier l’investissement en temps de survenue de TMS en utilisant ce les deux pouces était préférable à
afin d’adapter les stratégies de pré- tillés pour intégrer la question du FACTEURS INTERNES
vention et de retour à l’emploi. Koe- genre et les méthodes de collecte Parmi les facteurs internes étudiés,
hoorn et al. (Canada) ont abouti des indicateurs pourraient égale- le rôle de la fatigue dans la variabi-
aux mêmes conclusions sur la du- ment participer à une invisibilité lité motrice n’a pu être mis en évi-
rée de l’incapacité faisant suite à la des difficultés rencontrées par les dence qu’indirectement. En effet,
survenue de TMS auprès de travail- femmes. contrairement à leur intention,
leurs canadiens de la province de Keir et al. (Canada) n’ont pu ame-
British Columbia sur la période MESSAGES À RETENIR ner les volontaires de leur expéri-
2001-2010. Cette durée, plus impor- La poursuite des études portant mentation à l’état de fatigue désiré.
tante chez les femmes, ne serait pas sur les différences physiologiques Par contre, ils ont observé une com-
en lien avec la présence d’enfants entre les hommes et les femmes, binaison de stratégies utilisées par
de moins de 18 ans à la maison ou tout comme celles visant à com- ces volontaires pour pallier l’état de
le fait d’avoir de faibles revenus. Ces prendre la prise en compte du fatigue. D’autres auteurs (Samani
auteurs poursuivent la recherche genre et/ou du sexe dans les ac- et al., Danemark) ont pu parvenir
d’un lien entre l’allongement de la tions de prévention des TMS sont à l’état de fatigue recherché. Mais
durée d’absence et d’autres critères nécessaires pour améliorer les si- pour ce faire, ils ont dû contraindre
socio-économiques. tuations de travail à la fois pour les le mouvement exécuté lors de la
hommes et les femmes. réalisation de la tâche à une très
ACTIONS DE PRÉVENTION grande reproductibilité. Au vu de
Les stratégies de prévention pri- ces résultats, il semblerait donc
maire seraient principalement que la variabilité du mouvement
développées au sein d’industries VARIABILITÉ MOTRICE réduirait la fatigue musculaire.
et d’activités majoritairement Madeleine (Danemark) a observé
masculines compte tenu de la À travers la question du genre, il a que la douleur pouvait interve-
plus grande visibilité des facteurs été observé qu’une même tâche nir dans la variabilité motrice. Cet
de risque (port de charge, efforts pouvait être réalisée de façon va- auteur a mis en évidence une aug-
importants) auxquels les hommes riable. Ces observations font écho mentation de la variabilité des os-
sont exposés. Les femmes seraient aux travaux actuellement menés cillations posturales chez des ado-
alors moins concernées par les ac- sur la variabilité motrice ; concept lescents souffrant de douleurs aux
tions de prévention portant sur les émergeant permettant de mieux genoux comparativement à ceux
TMS, alors qu’elles sont, elles aussi, caractériser les contraintes biomé- qui n’en souffraient pas. Mais suite
exposées de manière importante caniques lors de tâches répétitives. à un renforcement musculaire par
à des facteurs de risque de TMS Ce concept ouvre un nouvel axe de la rééducation, la douleur, ainsi que
tels que des tâches répétitives, recherche visant à identifier des so- la variabilité posturale pouvaient
de précision et des facteurs psy- lutions pour la prévention des TMS diminuer. Cet auteur a cherché à
chosociaux. Cette faible prise en sans affecter la production. Un pre- quantifier la variabilité de l’activité
compte de la spécificité des diffi- mier constat possible à l’issue de ce musculaire en utilisant des outils
2. Cette mesure
cultés rencontrées par les femmes, congrès est que ce terme peut être de traitement du signal tels que
permet de
voire la sous-estimation du risque utilisé pour caractériser des phé- déterminer la mesure d’entropie 2. Lors d’une
auquel elles sont exposées, a été à nomènes différents concernant l’évolution de autre étude, dans le cadre de l’uti-
nouveau identifiée par Albert et al. l’activité musculaire, les oscilla- la complexité lisation des nouvelles technologies,
(Canada) auprès d’ergonomes en tions posturales ou la cinématique d’un système. l’influence du type de périphérique
Plus un système
formation au Québec. De même du mouvement. Toutefois, il est (smartphone ou clavier physique)
est complexe
Laberge et Pinet (Canada) ont généralement reconnu que les fac- et irrégulier, sur la variabilité de l’activité élec-
montré que des enseignants attri- teurs pouvant initier la variabilité plus il détient trique des muscles au niveau du
buent les tâches dans des centres motrice sont aussi bien d’origine d’information. cou a été analysée. La variabilité
de formation pour adolescents interne tels que l’âge, le genre, la Ainsi, plus la de l’activité musculaire avait ten-
variabilité du
en fonction de leur propre repré- fatigue, la douleur ou l’expérience, dance à être plus faible pour des su-
signal est forte,
sentation du risque de TMS. Les qu’externe tels que les dispositifs plus la valeur jets ayant des douleurs chroniques
intervenants et les préventeurs de travail, l’environnement ou les d’entropie est en comparaison avec des sujets
seraient ainsi insuffisamment ou- méthodes de travail. augmentée. sains. De même, elle était en géné-
débat sur la pertinence de l’utili- tiel ne fournit pas directement des proche globale en lien avec l’orga-
sation de ce type de mesure, à tra- informations de position spatiale, nisation des entreprises ou encore
vers différentes communications la position de la main dans l’espace de prendre en compte la « culture »
portant soit sur la précision, les a néanmoins pu être estimée avec du secteur d’intervention ciblé
avantages et les inconvénients de une erreur qui variait de 7 à 15 cm dans la mise au point de stratégies
cette technologie utilisée en labo- par rapport au système optoélec- d’intervention ont été rappelés.
ratoire (Schiefer et al., Allemagne ; tronique (Bouvier et al.). Les études D’autres sujets, tels que les MIMU,
Faber et al., Pays-Bas ; Bouvier et réalisées sur le terrain (Dumas et la variabilité ou la prise en compte
al., France ; Robert-Lachaîne et al., al., Madeleine et al.) ont confirmé du genre, apparaissent être plus
Canada), soit sur des exemples la facilité d’utilisation de ce type novateurs.
d’analyse de mouvements enre- de système en situation réelle de Enfin, de nombreuses communica-
gistrés en situation réelle de travail travail. tions ont fait apparaître le décloi-
(Dumas et al. Canada ; Madeleine sonnement croissant des exposi-
et al.). Ces études ont montré que MESSAGES À RETENIR tions professionnelles et privées se
les données enregistrées à l’aide de La diversité des études présen- traduisant par un rapprochement
ce système pouvaient être erronées tées témoigne d’un haut potentiel des études en santé publique et
en présence d’une perturbation ma- d’utilisation de ce type de système santé au travail. Les nouvelles
gnétique et qu’une re-calibration pour l’estimation des facteurs bio- technologies en sont un exemple
du système était conseillée toutes mécaniques de risque de TMS tout flagrant, smartphones et tablettes
les minutes dans ces situations en restant vigilant aux conditions étant utilisés successivement au tra-
(Schiefer et al.). De même, Robert- d’enregistrement et d’analyse des vail et au domicile. Les travaux sur la
Lachaîne et al. ont montré que la données. sédentarité, majoritairement axés
précision des données était influen- jusqu’alors sur la santé publique,
cée par la durée et la complexité de investissent quant à eux de plus en
la tâche à réaliser. Néanmoins, en plus le travail, qui pourrait en être
l’absence de perturbation magné- CONCLUSION un des principaux déterminants. La
tique, par des méthodes d’analyse nécessité de tenir compte de l’arti-
de dynamique inverse, les données Les communications exposées au culation des expositions profes-
issues de ces systèmes pouvaient cours de ce congrès témoignent sionnelles et privées fait partie des
participer à l’estimation des va- de la richesse et la variété de la enjeux de demain.
riables cinétiques du mouvement recherche internationale sur la
de flexion du tronc. En comparai- prévention des TMS. Les nombreux Les résumés des communications et
son avec le système optoélectro- retours d’expérience ont permis les vidéos des conférences invitées
nique, la charge au niveau du dos d’analyser les leviers et freins ren- peuvent être consultés sur le site
(moment de force) était estimée contrés dans la mise en œuvre des internet du congrès :
avec une erreur qui ne dépassait approches de prévention de TMS www.eventsforce.net/iwh/fron-
pas 10 N.m (Faber et al.). De même, au plan international. La néces- tend/reg/thome.csp?pageID=509&
considérant que le système iner- sité d’intégrer celle-ci dans une ap- eventID=3&eventID=3.
AUTEURS :
L. Dufayet, A. Robieux, internes en santé au travail, département Études et assistance médicales, INRS
en
résumé
mettent l’expression d’une recon- de l’outil en décembre 2014, avec un charge ; outils informatiques ; for-
naissance. déploiement aux unités de travail mation, développement personnel
de janvier à avril 2015. L’analyse des et reconnaissance ; gestion du chan-
résultats et le plan d’action ont été gement et du travail.
présentés en mai-juin 2015. L’outil Au sujet de l’outil « RPS-DU », sa
RETOUR D’EXPÉRIENCE DE « RPS-DU » de l’INRS a été retenu. facilité de compréhension et de
L’UTILISATION DE L’OUTIL Il fournissait un référentiel com- prise en main sont à souligner. Pour
« RPS-DU » DANS UNE mun applicable à chaque position les collaborateurs et membres des
ENTREPRISE DU SECTEUR et situation de travail. Il est de plus groupes de travail, il a permis une
DU NUCLÉAIRE reconnu et adaptable, et permet de rencontre des autres secteurs d’acti-
C. D’Origny, Direction des res- générer l’échange dans le question- vité mais aussi une participation et
sources humaines, Westinghouse nement. La constitution des unités une implication importantes, ce qui
Electric Company de travail a tenu compte des situa- a généré évidemment des attentes
Westinghouse Electric Company a tions géographiques, des missions, concernant des retours réguliers.
été créée en 1886, en Pennsylvanie, des niveaux de responsabilité, des Pour les référents, l’animation des
et a participé aux révolutions de catégories socioprofessionnelles et groupes a été perçue comme une
l’histoire de l’électricité, notamment des entités légales. Un référent par mission valorisante et intéressante.
le courant alternatif, les sous-ma- unité de travail a été désigné sur la En conclusion, l’outil « RPS-DU »,
rins nucléaires, mais aussi l’énergie base du volontariat, sans lien hié- conçu par des experts, permet une
nucléaire civile. Cette multinatio- rarchique avec les membres de son prise en main simple, agréable et
nale emploie 450 collaborateurs en unité. La constitution des groupes a compréhensible. Des exemples de
France, répartis en trois entités, sur permis de décrire cinq unités de tra- réponses et d’accompagnements
trois sites, avec un détachement de vail : les chantiers, les fonctions sup- pourraient être proposés en marge
certains collaborateurs en centrales. port, les chefs de projet et les ingé- de cet outil, afin d’accompagner
Le personnel est plutôt jeune (âge nieurs experts, les bureaux d’études l’élaboration de plans d’actions.
moyen 36 ans), avec 70 % d’ingé- et les fonctions d’encadrement. Les
nieurs cadres. groupes ont ensuite été constitués
L’entreprise présente une intercul- par tirage au sort et sur la base du
turalité marquée et, pour la pre- volontariat, avec une dizaine de RETOUR D’EXPÉRIENCE DE
mière fois, certains projets réalisés groupes mis en place, chacun ayant L’UTILISATION DE L’OUTIL
à l’international sont transférés sur au moins six participants. Le dérou- « RPS-DU » DANS UNE
les activités françaises. Un projet de lement d’une réunion de travail ENTREPRISE DE SERVICE À
bien-être au travail a été lancé à l’été s’effectuait de la manière suivante : LA PERSONNE
2014, planifié en trois axes : actions rappel des règles afin d’éviter les B. Aubin, responsable de la gestion
de prévention et d’amélioration pièges, puis lecture de la question. sociale, Sodexo
continue dédiées à la santé, à la sé- Le référent devait alors s’assurer de L’entreprise Sodexo compte 420 000
curité et aux conditions de travail ; la compréhension de la question et collaborateurs et est, à ce titre, le
une proposition d'intervention par réaliser un vote spontané pour la premier employeur privé français
le service de santé au travail, dans cotation de la réponse. S’en suivait dans le monde. La récente trans-
sa démarche de veille et d’alerte des une discussion sur les votes, avec formation de l’organisation opéra-
RPS ; et une actualisation du DUER un échange important. Puis un deu- tionnelle du groupe et les résultats
avec une introduction des RPS. Le xième vote qui était celui-ci enregis- d’une enquête interne mettant
comité de pilotage, créé en octobre tré par le rapporteur. Le groupe pas- en évidence une modification des
2014, comprend la direction géné- sait ensuite à la question suivante. caractéristiques de la population de
rale France, les CHSCT, le médecin Les résultats ont été complexes à travail au sein du siège ont été les
du travail, la DRH, les référents sécu- analyser en raison, entre autres, de déclencheurs d’une réflexion sur les
rité, les référents d’unités de travail la disparité importante des acteurs RPS. L’outil « RPS-DU », proposé par
et le pilote de projet qui est le direc- et des postes de travail. Ainsi, 109 le médecin du travail de l’entreprise,
teur de l’entité QHSE (Qualité Hy- pistes d’action ont été identifiées a été retenu pour sa méthode colla-
giène Sécurité Environnement). Les puis réparties en respectant quatre borative et participative, qui permet
acteurs ont été formés à l’utilisation thématiques : ressources et plan de d’impliquer les salariés dans la ré-
L
professionnels sur les
risques liés à l’exposition
professionnelle potentielle au
MEOPA, cet article présente
les données existantes sur la e mélange équimolaire plus souvent proposé en bouteilles
toxicité du protoxyde d’azote, d’oxygène et de protoxyde d’azote de gaz comprimé.
les situations d’exposition (MEOPA) est un médicament anal- En France, l’utilisation du MEOPA
au MEOPA, les pistes de gésique composé, comme son nom débute dans les années 80 de fa-
prévention ainsi que le rôle l’indique, d’un mélange gazeux çon marginale. Elle se généralise
du médecin du travail. équimolaire de 50 % d’oxygène et suite à la délivrance d’une auto-
50 % de protoxyde d’azote ; il est le risation temporaire d’utilisation
53,5 % des cas, la concentration > TABLEAU I : NOMBRE DE MESURES, TEMPS DE MESURE ET
mesurée est supérieure à la valeur CONCENTRATION EN N2O EN FONCTION DU LIEU DE TRAVAIL ET DU
recommandée par la DGS de 25 ppm PERSONNEL
(45 mg.m-3) pour le N2O (figure 1 ).
La proportion de mesures dont la
Temps de mesure (en minutes) Concentration N2O (en ppm)
concentration dépasse le seuil re- Lieu de travail/ Nombre de
commandé de 25 ppm est de 49 % métiers mesures
Min. Moy. Max. Min. Moy. Max.
pour les sages-femmes et le person-
nel paramédical (incluant les aides- Bloc opératoire 73 12 155 408 0,1 31 403
soignants, les infirmiers, les infir- Salle de réveil 38 59 190 310 0,1 19 189
miers spécialisés, les puériculteurs
et les manipulateurs radio), et 66 % Consultation - 14 16 103 297 1,8 428 2 312
hôpital de jour
pour les médecins (notamment les
Pédiatrie - 53 10 103 410 0,1 537 2 277
pédiatres, anesthésistes, chirur-
maternité
giens et odontologistes) (tableau I).
Urgences 33 11 95 253 0,6 383 2 223
Les concentrations les plus élevées pédiatriques
(> 2 200 ppm) ont été mesurées
Soins dentaires 30 18 60 190 0,1 484 1 362
sur des infirmiers travaillant aux
urgences pédiatriques, en consulta- Radiologie - 22 19 143 350 2,8 142 1 145
endoscopie -
tion de jour et en pédiatrie/mater- urologie
nité. C’est en pédiatrie/maternité
Infirmiers 188 10 131 410 0,1 248 2 312
que la concentration moyenne est
Médecins 75 12 112 350 0,1 253 1 500
la plus élevée. Dans les services
d’odontologie, les concentrations
mesurées sont également élevées,
avec des concentrations maxi-
males supérieures à 1 300 ppm et une concentration moyenne de
484 ppm (tableau I).
Les systèmes de captage localisé
,Figure 1 ou à la source mis en place sur les
lieux de prélèvements ne sont effi-
Fréquence cumulée des expositions professionnelles au protoxyde d’azote entre 2002 et 2016.
La courbe bleue représente les données extraites de la base COLCHIC. La barre de couleur marron caces que lorsqu’ils sont réellement
indique la valeur limite recommandée par la Direction générale de la santé (DGS) (25 ppm). situés entre la source et le person-
nel soignant. Seulement 4 mesures
100 % ont été effectuées avec un dispositif
90 %
de captage, qualifié de captage à la
source, ce qui ne permet pas de tirer
80 %
de conclusion (tableau II). L’utilisa-
Fréquence cumulée des
expositions au N2O
éventuellement les locaux adja- part, lors de leur conception, il est libéré lorsque le patient inspire
cents. Pour éviter cette diffusion, il nécessaire de prendre en compte (photo 3).
est nécessaire de confiner l’admi- le potentiel comburant du MEOPA, Enfin, il est important de rappeler
nistration du MEOPA. Le confine- afin de proscrire les risques d’incen- que, dans le cadre de soins médi-
ment le plus efficace consiste en die et d’explosion. caux, la prévention de l’exposition
l’aspiration du MEOPA résiduaire Il est à noter que les installations de au MEOPA repose uniquement sur
et des gaz exhalés par le patient au ventilation doivent faire l’objet de la mise en œuvre de mesures de
plus près de leur émission. Les gaz vérifications périodiques [26]. protection collective. En effet, en
extraits doivent être évacués à l’ex- En plus de ces contrôles réglemen- termes de mesures de protection in-
térieur du bâtiment, à travers une taires, une surveillance des disposi- dividuelle, le port d’appareil de pro-
prise SEGA, par exemple, si elle est tifs doit être mise en place. Elle doit tection respiratoire (APR), en com-
adaptée à l’élimination du MEOPA permettre de s’assurer du bon fonc- plément des dispositifs de captage,
et présente un débit d’extraction tionnement des installations avant n’est pas envisageable, car, de par
constant et permanent. Pour être tout soin nécessitant l’administra- leur encombrement, les APR néces-
pleinement efficace, le captage loca- tion du MEOPA. Il est recommandé saires constitueraient une entrave à
lisé doit se trouver entre la source d’associer une alarme visuelle et la réalisation des soins.
d’émission et le personnel de soin sonore à la détection des défail-
à tout moment de l’intervention lances des dispositifs de captage et ORGANISATION DES SOINS
médicale. Il peut prendre la forme, de ventilation. Du point de vue organisationnel,
par exemple, d’un masque à double Parallèlement au captage des gaz, le nombre d’intervenants dans le
enveloppe [25]. Des dispositifs dé- il est possible d’agir plus en amont local de soins doit être limité. Ainsi,
portés pourraient également être en limitant la quantité de MEOPA seul le personnel nécessaire à la
envisagés à condition que la vitesse administrée. Ceci est possible par réalisation des soins doit y être ad-
du flux d’air qu’ils génèrent suffise la mise en œuvre d’un dispositif mis. En outre, dès que la présence
à capter les gaz émis au niveau des d’administration « à la demande » : d’une personne n’est plus requise,
voies respiratoires du patient. le MEOPA est alors uniquement elle doit quitter le local.
Afin d’éviter la dissémination de gaz
résiduel, le captage à la source doit
,Photo 3
être complété par la ventilation gé-
nérale du local de soins. L’air extrait Administration de MEOPA avec valve à la demande dans un service
par la ventilation doit être compen- d’urgence.
sé par l’introduction d’un volume
sensiblement équivalent d’air neuf
© Dr J. Passeron /INRS
BIBLIOGRAPHIE
L’industrie pharmaceutique en France produit chaque année près de 2 800 substances, présentes
dans 11 000 spécialités. Parmi celles-ci, les antibiotiques, les enzymes et d’autres substances végétales
comme les gommes sont à l’origine de l’essentiel des cas de rhinite ou d’asthme professionnel (AP)
rapportés dans la littérature. Toutefois, les données épidémiologiques sont peu nombreuses et la
prévalence des cas apparaît comme faible au regard du nombre de substances mises en œuvre.
D’autres sources d'exposition peuvent également être à l’origine d’AP dans le secteur pharmaceutique,
comme les produits désinfectants ou les animaux de laboratoire utilisés dans les unités de recherche.
Ces étiologies, non spécifiques à ce secteur, ne seront pas traitées dans cette fiche.
Les mécanismes physiopathologiques en cause sont mal connus, en particulier pour les substances
de bas poids moléculaire. À l’inverse, un mécanisme IgE-dépendant est habituellement décrit pour
les produits d’origine végétale et les enzymes. D’autres mécanismes (action toxique directe, effet
histaminique, effet pharmacologique direct) ont parfois été avancés.
Le diagnostic d’AP pourra parfois facilement être évoqué devant la chronologie professionnelle des symptômes
liée à la fabrication d’une substance active unique. Toutefois, le plus souvent, il sera nécessaire de recourir à un
test de provocation bronchique (TPB) ou nasale (TPN) en milieu hospitalier.
Pour la mise en œuvre de la prévention, et en dehors des mesures techniques classiques (production en vase
clos, captage des émissions à la source…), le service de santé au travail pourra s’appuyer sur les données
toxicologiques recueillies pendant les phases d’essais cliniques, et bien souvent sur les données métrologiques
propres à l’entreprise.
Enfin, de nouveaux cas étant régulièrement rapportés dans la littérature, il est important que le médecin du
travail reste vigilant lors de la mise en œuvre de nouvelles substances actives.
MOTS CLÉS
Affection respiratoire / Rhinite / Asthme /
Industrie pharmaceutique / Antibiotique /
Enzyme / Médicament / Gomme végétale Tawesit Werawattanachai/Banque d'images 123RF
E
n 2015, l’industrie phar-
maceutique compte, en
France, 252 entreprises et
près de 100 000 salariés,
dont un peu moins de la
moitié est affectée à la production
et 20 000 aux activités Recherche
et développement (Bilan écono-
mique des Entreprises du médica-
ment, Leem, 2015 1). L’industrie phar-
1. www.leem.org/
maceutique est habituellement
bilan-economique- divisée en deux secteurs, le secteur elles-mêmes. On compte actuelle- vendues en France (en chiffre d’af-
des-entreprises-du- primaire, qui a en charge la fabri- ment en France environ 2 800 subs- faires) sont les médicaments du sys-
medicament-
edition-2015; consulté
cation des matières actives et des tances actives, quelle que soit leur tème nerveux central, les antinéo-
le 30 octobre 2016. produits de base, et le secteur secon- origine humaine, animale, végétale plasiques et immunomodulateurs,
daire qui a en charge la fabrication ou chimique, et 11 000 spécialités. et les médicaments du système
des spécialités pharmaceutiques Les classes thérapeutiques les plus digestif et du métabolisme.
ABRÉVIATIONS
AP : asthme professionnel
CLP : Classification, Labelling, Packaging trogéniques des médicaments et Parmi les substances de bas poids
DEP : débit expiratoire de pointe s’observent donc après l’adminis- moléculaire, les antibiotiques ont
HRBNS : hyperréactivité bronchique non spécifique tration de ces substances, par voies été les plus étudiés et, notamment,
IgE : immunoglobuline E orale ou parentérale. la pénicilline en raison de la fré-
NO : monoxyde d'azote Il faut enfin observer que la majorité quence des réactions allergiques
PPL : pénicilloyl-polylysine de la littérature disponible sur les chez les patients traités par ce type
QSAR : Quantitative Structure-Activity Relationship asthmes dans l’industrie pharma- d’antibiotiques. Les pénicillines pos-
TPB : test de provocation bronchique ceutique concerne surtout des cas sèdent un radical commun consti-
TPN : test de provocation nasale cliniques sporadiques et qu’il existe tué d’un noyau bêta-lactame et
VEMS : volume expiratoire maximal en une très peu d’études épidémiologiques d’un anneau thiazolidine. L’ouver-
seconde proprement dites spécifiques à ce ture du noyau bêta-lactame à pH
secteur d’activité. physiologique permet alors la for-
mation d’une liaison amide avec les
Les asthmes professionnels chez les groupements aminés de protéines
salariés de ce secteur impliquent PHYSIOPATHOLOGIE adjacentes, résultant en la forma-
notamment les principes actifs mé- Les mécanismes en cause dans les tion d’un groupement pénicilloyl,
dicamenteux, les autres substances asthmes professionnels sont mal déterminant majeur de l’allergie
entrant dans la composition des connus [3]. Si l’on peut distinguer à la pénicilline [12]. Ce mécanisme
spécialités (excipients) ou les inter- de manière classique les médica- est également mis en cause dans
médiaires de synthèse auxquels ils ments de haut poids moléculaire, en les allergies à d’autres médica-
peuvent être exposés, parfois sous général d’origine végétale ou ani- ments de la famille des pénicillines,
forme pulvérulente. Si l’industrie male et pour lesquelles des preuves en particulier semi-synthétiques
pharmaceutique est concernée, d’un mécanisme IgE-dépendant (ampicilline, pivampicilline…). Dans
en particulier dans les phases de sont plus souvent rapportées, les ces cas, le test cutané utilisant un
conditionnement, des cas sont aussi mécanismes en cause pour les subs- groupement pénicilloyl et une pro-
rapportés chez les professionnels tances de bas poids moléculaire téine faiblement antigénique, la
de la santé (infirmiers, médecins, sont la plupart du temps inconnus polylysine formant une pénicilloyl-
vétérinaires, pharmaciens) lors de et reposent sur l’hypothèse géné- polylysine (PPL) sera fréquemment
la préparation ou l’administration rale, mais imprécise, de la mise en positif. D’autres déterminants aller-
de ces produits (voir la fiche d’aller- jeu d’un haptène, de nature incon- géniques, dit alors mineurs (Minor
gologie professionnelle Allergies nue également. Determinant Mix ou MDM), formés
respiratoires professionnelles chez Un mécanisme IgE-dépendant par d’autres voies métaboliques
les personnels de santé [1]). Il existe a ainsi été évoqué, sur la base de impliquant par exemple l’acide pé-
d’autres étiologies possibles de rhi- prick-tests positifs, ou mieux, sur la nicillanique, ont été rapportés. Dans
nite ou asthme professionnels mais mise en évidence d’IgE spécifiques ces cas, le test cutané à la PPL sera né-
qui ne sont pas spécifiques à ce sec- voire sur des tests de broncho- gatif. Bien que les céphalosporines
teur. On peut citer en particulier les provocation (tests de provocation contiennent également un noyau
désinfectants utilisés pour le net- bronchique ou TPB) réalistes posi- bêta-lactame, associé cette fois à
toyage des locaux et des surfaces et tifs, pour plusieurs substances d’ori- un anneau dihydrothiazine, le ou
les animaux de laboratoire (voir la gine végétale comme le psyllium les déterminants allergéniques de
fiche Allergie respiratoire profession- [4], l’ipéca [5], le ginseng du Brésil ces substances ne sont pas connus.
nelle aux petits mammifères de labo- [6] ou encore le pavot somnifère Un mécanisme IgE-dépendant est
ratoire [2]) qui ne seront pas traitées (Papaver somniferum) [7], ainsi que toutefois évoqué en raison de la pré-
dans cette fiche. pour plusieurs enzymes utilisées sence de tests cutanés positifs, et de
Par ailleurs, ces affections sont à en thérapeutique comme l’alpha- réaction immédiate au TPB. La cefta-
distinguer des pathologies entrant amylase [8], la cellulase [9] ou la zidime pourrait toutefois impliquer
dans le cadre des hypersensibili- pepsine [10]. Un mécanisme de ce d’autres mécanismes, en raison du
tés médicamenteuses qui, si elles type a également été évoqué dans caractère variable, immédiat et/ou
relèvent pour partie de méca- 3 cas d’asthme à la poudre d’argan retardé, de la réponse à ce test [13].
nismes immuno-allergiques, font destinée à l’industrie cosmétique et Un mécanisme IgE-dépendant a
partie des effets secondaires ia- pharmaceutique [11]. également été suggéré pour l’iso-
,Tableau I
Origine végétale/animale
Colten, 1975 [25] (4) Trypsine IgE-dépendant (PT+, IgE+, TPB I+)
Baur, 1979 [26] 6 (3) Broméline (protéase) IgE-dépendant (PT+, IgE+, TPB I+)
Baur, 1979 [27] 11 (5) Papaïne IgE-dépendant (PT+, IgE+, TPB I+)
Cartier, 1984 [10] (1) Pepsine IgE-dépendant (PT+, IgE+, TPB I+)
Wiessmann, 1985 [28] 14 ( ?) Extraits pancréatiques IgE-dépendant (PT+, IgE+, TPB I+)
Losada, 1986 [9] (2) Cellulase IgE-dépendant (PT+, IgE+, TPB I+)
Bardy, 1987 [4] 130 (5) Psyllium IgE-dépendant (PT+, IgE+, TPB I+)
Lagier, 1990 [29] (3) Gomme guar IgE-dépendant (PT+, IgE+, TPB I+)
Subiza, 1991 [6] (1) Ginseng (Brésil) IgE-dépendant (PT+, IgE+, TPB I+)
Losada, 1992 [8] 83 (6) Alpha-amylase IgE-dépendant (PT+, IgE+, TPB I+)
Park, 2005 [32] (1) Polygala tenuifolia (Wonji) IgE-dépendant (PT+, IgE+, TPB M+)
Sander, 2006 [33] (1) Gomme arabique IgE-dépendant (PT+, IgE+, TPB I+)
Laukkanen, 2007 [34] (1) Lactase IgE-dépendant (PT+, IgE+, TBN I+)
Poussel, 2015 [35] (1) Moringa Oleifera IgE-dépendant (PT+, TPB I+, PNEo expectorations+)
Antibiotiques
Gaultier, 1960 [36] (1) Pénicilline IgE-dépendant (PT penicilloyl+)
Davies, 1975 [38] (1) Spiramycine IgE-dépendant possible (PT+, TPB I+)
Coutts, 1981 [39] (2) Céfalexine IgE-dépendant possible (PT+, TPB I+)
Malo, 1988 [15] 51 (4) Spiramycine IgE-dépendant possible (PT+, TPB I+)
Moscato, 1995 [41] (1) Pipéracilline IgE-dépendant possible (PT+, TPB I+)
Vandenplas, 1997 [42] (1) ampicilline IgE-dépendant ? (TPB M+), asthme latex (TPB I+)
Sastre, 1999 [43] (1) Céfadroxil ? (PT- ; TPB I+), anneau dihydrothiazine ?
Suh, 2003 [44] (2) Cefteram IgE-dépendant (PT+, IgE +, TPB I+)
Acide 7-amino-3-thiomethyl-
3-cephalosporanique (7-TACA)
Pala, 2009 [46] (1) ? (TPB I+), effet irritant ?
(intermédiaire de synthèse de
céphalosporines)
Autres médicaments
Composé glycyl (intermédiaire de
Fawcett, 1976 [49] (1) ? (TPB R+)
synthèse du salbutamol)
QQQ
N : nombre total de sujets investigués ; (n) : nombre de cas avec un TPB positif, à défaut des IgE positives, à défaut un prick-test positif ;
NOe : fraction du NO exhalé ; PNEo : polynucléaires éosinophiles ; PT : prick-tests ; QSAR : Quantitative Structure-Activity Relationship ;
TPB : test de provocation bronchique ; TBN : test de provocation nasal ; I : réponse immédiate ; R : réponse retardée ; M : réponse mixte.
*Protéine(s) identifiée(s) par immunoblotting
,Tableau I (suite)
Coutts, 1984 [50] 21 (3) Cimétidine ? (PT-, TBN+ (2cas), TPB R+ (1 cas))
Lagier, 1989 [16] (1) Pénicillamine Non IgE-dépendant (PT-, IgE-, TPB R+)
2-(1H-benzotriazol-1-yl)-
1,1,3,3-tetramethyluronium
hexafluorophosphate (HBTU),
Miralles, 2003 [55] (1) 2-(1H-benzotriazol-1-yl)-1,1,3,3- IgE-dépendant ? (PT+, TBN+)
tetramethyluronium tetrafluoroborate
(TBTU) (intermédiaires de synthèse de
peptides)
KlusáĀková, 2007 [57] 5 (3) Lasamide IgE-dépendant (PT+, IgE+, TPB I+)
Sastre, 2010 [58] (1) Acide 5-aminosalycilique ? (PT-, TPB R+, NOe+, PNEo > 3 % (lavage nasal))
N : nombre total de sujets investigués ; (n) : nombre de cas avec un TPB positif, à défaut des IgE positives, à défaut un prick-test positif ;
NOe : fraction du NO exhalé ; PNEo : polynucléaires éosinophiles ; PT : prick-tests ; QSAR : Quantitative Structure-Activity Relationship ;
TPB : test de provocation bronchique ; TBN : test de provocation nasal ; I : réponse immédiate ; R : réponse retardée ; M : réponse mixte.
*Protéine(s) identifiée(s) par immunoblotting
mol sont peu nombreuses (toux et type de médicament, la survenue ment complété, selon la symptoma-
bronchospasme paradoxal après élective et retardée de la sympto- tologie, par une investigation par
inhalation), ce qui permet facile- matologie après chaque lot de fabri- imagerie (par exemple tomodensi-
ment sa réalisation en milieu de cation de la même substance orien- tométrie des sinus pour éliminer un
travail. La réversibilité est définie teront facilement le diagnostic. Les diagnostic différentiel).
par une augmentation du VEMS postes de travail rapportés dans la En l’absence de signes spécifiques
de 200 mL et de 12 % par rapport à littérature semblent concerner plus (râles sibilants ou symptômes
la valeur de base de ce paramètre, souvent ceux du conditionnement respiratoires accompagnés d’une
mesurée après l’inhalation de deux que de la fabrication proprement réversibilité significative du VEMS),
bouffées de salbutamol à 5 minutes dite. À l’inverse, la fabrication de ayant permis le diagnostic positif
d’intervalle. Toutefois cette mesure plusieurs principes actifs, de ma- dès l’étape précédente, la mise en
devra être confrontée à l’existence nière rapprochée ou simultanée, la évidence de l’asthme nécessitera
de symptômes cliniques décrits ci- présence d’autres allergènes pos- le plus souvent la réalisation d’un
dessus, l’absence totale de signes sibles au poste de travail rendront test d’hyperréactivité bronchique
cliniques s’inscrivant contre l’exis- ce diagnostic plus difficile. Comme non spécifique (HRBNS) à la méta-
tence d’un asthme. De même, indiqué, l’AP peut également être choline. La diminution de 20 % du
l’absence de syndrome obstructif à en rapport avec un intermédiaire VEMS après l’inhalation par paliers
l’état de base ne permet pas d’écar- de synthèse, ce qui compliquera de doses croissantes d’une solution
ter le diagnostic d’asthme, en parti- l’identification de l’agent en cause. de métacholine à 1 % avec une dose
culier si le sujet n’a pas été exposé L’absence habituelle de tests spéci- maximale cumulée de 1 600 μg si-
dans les jours voire les heures avant fiques simples pouvant être pres- gnera la présence d’une hyperréac-
le test. Là encore, la prise de médi- crits par le médecin du travail ren- tivité bronchique. Celle-ci, associée
caments antiasthmatiques peut dra alors nécessaire le recours à un comme précédemment aux symp-
durablement normaliser les valeurs, centre spécialisé. tômes respiratoires, sera en faveur
entre quelques heures et plusieurs d’un asthme. Une étude récente
jours selon la classe thérapeutique [62] confirme la très bonne spéci-
utilisée. DIAGNOSTIC EN MILIEU ficité de ce test, l’absence d’HRBNS
Chez un sujet exposé professionnel- SPÉCIALISÉ alors que le sujet est exposé per-
lement en milieu pharmaceutique, mettant d’éliminer de manière
la constatation d’un ou, a fortiori, DIAGNOSTIC POSITIF quasi formelle un AP.
plusieurs des éléments précédents Le diagnostic de l’asthme profes-
devra faire évoquer le diagnostic sionnel va comporter tout d’abord DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
d’un asthme ou d’une rhinite. Bien celui de l’asthme proprement dit, si Celui-ci pourra reposer sur la réali-
qu’il n’y ait pas de donnée spéci- celui-ci n’a pas été porté avant. sation de différents tests, soit cuta-
fique à ce secteur, les différents ou- Dans tous les cas un bilan général nés soit respiratoires.
tils cités ci-dessus sont relativement sera effectué afin de ne pas mécon-
peu sensibles [60, 61], il faudra donc naître d’autres facteurs de risque, OPrick-tests
être vigilant devant des symptômes éventuellement intriqués. La carac- La réalisation de prick-tests aux
respiratoires parfois peu typiques. térisation du statut atopique par la substances suspectées (principes
La répétition de ces explorations, réalisation de prick-tests aux pneu- actifs médicamenteux ou intermé-
faciles à mettre en œuvre au cours mallergènes courants, le dosage des diaires de synthèse) à dilution crois-
du suivi médical, peut alors être IgE totales et une numération de for- sante, en général de 0,1 % à pur, sera
conseillée. mule sanguine (NFS), à la recherche effectuée en milieu hospitalier, bien
d’une éventuelle éosinophilie seront que celle-ci ne soit pas de pratique
DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE réalisés. La pratique d’une radiogra- courante. La positivité du test sera
Le médecin du travail pourra aisé- phie pulmonaire, si le sujet n’en a ja- jugée au bout de 20 minutes par
ment évoquer le diagnostic étiolo- mais bénéficié, peut être également rapport à un test témoin négatif et
gique d’un asthme à la substance prescrite, à la recherche d’une autre sera donc en faveur d’une réaction
active manipulée, lorsque la chro- pathologie respiratoire. de type immédiat. Il faut savoir tou-
nologie des symptômes en fonction Devant des signes de rhinite, l’exa- tefois que la sensibilité et la spécifi-
des conditions de manipulation est men ORL confirmera le diagnostic cité de ce type de tests vis-à-vis des
évocatrice. La fabrication d’un seul de rhinite allergique, éventuelle- principes actifs médicamenteux
nance) sur les risques liés à l’exposi- taires observés lors de cette phase un élément prédictif dans les cas
tion aux principes médicamenteux, d’évaluation toxicologique initiale. cliniques rapportés et ne peut donc
intermédiaires de synthèse ou La particularité dans ces deux cas pas être un motif d’éviction a priori.
autres produits chimiques mani- est que ces valeurs sont établies au La notion d’une allergie documentée
pulés au poste de travail et sur les sein de l’entreprise ou du groupe à la pénicilline (et dérivés) constitue
moyens de prévention. Des proto- mettant en œuvre le médicament à l’inverse une contre-indication à
coles mis à disposition des salariés sur la base des données sanitaires l’emploi dans la fabrication de ces
doivent formaliser les procédures recueillies durant la phase de re- médicaments. En cas de doute, la
et les moyens de prévention lors cherche et développement quand recherche d’une réaction immédiate
de certaines opérations spécifiques ces données ne sont pas disponibles par prick-test à la PPL ou un bilan
(opérations de prise d’échantil- par ailleurs. Lorsque les données sur allergologique en milieu spécia-
lon nécessitant l’ouverture des une substance sont insuffisantes lisé peut aider à la décision d’apti-
réacteurs par exemple, transvase- (nouvelle classe thérapeutique, tude. La présence d’un antécédent
ments, maintenance…) ainsi que la intermédiaires de synthèse par d’asthme ou de rhinite allergique
conduite à tenir en cas d’exposition exemple) pour établir ces valeurs, liée à une autre étiologie doit éga-
accidentelle. l’industrie pharmaceutique procède lement entraîner un renforcement
Une analyse plus précise des ap- par une évaluation a priori des dan- des mesures de prévention tech-
proches possibles de la prévention gers, en 5 classes, du présumé moins nique et une surveillance médicale
des risques dans ce secteur a été toxique ou plus toxique, avec mise adaptée afin de prévenir une aggra-
faite par Binks [64]. Elle permet de en œuvre technologique graduelle vation de la pathologie par l’exposi-
dégager plusieurs axes dont certains de la fabrication en fonction du clas- tion à des substances irritantes (par
sont plus spécifiques de l’industrie sement allant de la manipulation exemple enzymes).
pharmaceutique. Le premier repose simple jusqu’à la robotisation com- Le contenu et la périodicité du suivi
sur la mise à disponibilité de don- plète. Enfin, lors de la fabrication, un médical des salariés de ce secteur
nées toxicologiques recueillies lors suivi métrologique des expositions sont à l’appréciation du médecin du
de la recherche et le développement sera mis en place, reposant parfois travail, en l’absence de recomman-
de nouveaux médicaments, puis sur le développement de méthodes dations spécifiques établies. Une
lors des premiers essais cliniques. analytiques spécifiques. Une rééva- surveillance systématique rappro-
Ces données peuvent être utilisées luation des pratiques et du risque chée (par exemple semestrielle ou
par le service en charge de la santé est nécessaire, en particulier en annuelle) des salariés exposés en
au travail et de la prévention des fonction des données recueillies lors fabrication et au conditionnement,
risques professionnels dans l’entre- de la mise en œuvre industrielle et par questionnaire et/ou mesures
prise. Par ailleurs, le règlement CLP la commercialisation du médica- de la fonction respiratoire, peut
relatif à la classification, à l’étique- ment comme indiqué ci-dessus. être proposée, en particulier dans
tage et à l’emballage des substances les premières années de la mise en
et des mélanges s’applique aux INDIVIDUELLE œuvre de certains médicaments :
produits pouvant être utilisés dans Des équipements de protection substances nouvelles, substances
cette industrie, en dehors des médi- individuelle doivent être utilisés en d’origine végétale ou animale, com-
caments à l’état fini, destinés à l’uti- complément : gants, blouses/com- posés appartenant à une classe mé-
lisateur final. Il faut toutefois obser- binaisons, lunettes de protection, dicamenteuse à risque (enzymes,
ver qu’il n’existe pas actuellement voire appareil de protection respira- antibiotiques, risque allergénique
de tests expérimentaux reconnus toire pour certaines opérations. Ces évalué a priori par QSAR…).
et validés permettant une identi- équipements devront être adaptés à
fication a priori du risque de sensi- la tâche et aux produits manipulés.
bilisation respiratoire. Ce risque ne RÉPARATION
pourra donc souvent qu’être identi-
fié soit lors de la mise en production, PRÉVENTION MÉDICALE La rhinite et l’asthme à des subs-
soit lors de la commercialisation. La tances médicamenteuses font l’ob-
seconde approche repose, elle, sur la Il n’existe pas de facteur de risque jet de plusieurs tableaux de mala-
communication des dangers, avec connu, prédisposant à l’asthme ou dies professionnelles du régime
établissement de valeurs limites la rhinite à ces substances. En par- général.
internes, basées sur les effets sani- ticulier l’atopie ne constitue pas Ainsi, il existe des tableaux spéci-
BIBLIOGRAPHIE
1 | ROSENBERG N - Allergies 3 | VERVLOET D, TOURI L - Chapitre Respir Dis. 1987 ; 135 (5) : 1033-38. CURIEL G - Occupational asthma
respiratoires professionnelles 32 : Asthme aux médications 5 | LUCZYNSKA CM, MARSHALL PE, caused by Papaver somniferum.
chez les personnels de santé. et asthme du personnel SCARISBRICK DA, TOPPING MD - Allergol Immunopathol (Madr).
Allergologie pneumologie soignant. In: BESSOT JC, PAULI G, Occupational allergy due to 1993 ; 21 (4) : 145-48.
professionnelle TR 54. Réf Santé VANDENPLAS O - L’asthme inhalation of ipecacuanha dust. 8 | LOSADA E, HINOJOSA,
Trav. 2012 ; 132 : 77-92. professionnel. 2e édition. Paris : Clin Allergy. 1984 ; 14 (2) : 169-75. QUIRCE MS, SANCHEZ-CANO M
2 | ROSENBERG N - Allergie édition Margaux Orange ; 2012 : 6 | SUBIZA J, SUBIZA JL, ET AL. - Occupational asthma
respiratoire professionnelle 405-16, 631 p. ESCRIBANO PM, HINOJOSA M caused by alpha-amylase
aux petits mammifères de 4 | BARDY JD, MALO JL, SEGUIN P, ET AL. - Occupational asthma inhalation: clinical and
laboratoire. Fiche d'allergologie- GHEZZO H ET AL. - Occupational caused by Brazil ginseng dust. J immunologic findings and
pneumologie professionnelle asthma and IgE sensitization Allergy Clin Immunol. 1991 ; bronchial response patterns.
TR 47. Doc Méd Trav. 2009 ; in a pharmaceutical company 88 (5) : 731-36. J Allergy Clin Immunol. 1992 ;
120 : 471-79. processing psyllium. Am Rev 7 | MONEO I, ALDAY E, RAMOS C, 89 (1 Pt 1) : 118-25.
9 | LOSADA E, HINOJOSA M, skin test, RAST and bronchial Allergy. 1979 ; 9 (1) : 75-81. 36 | GAULTIER M, FOURNIER E,
MONEO I, DOMINGUEZ J ET AL. - provocation test in thirty-three 28 | WIESSMANN KJ, BAUR X - GERVAIS P - L’asthme
Occupational asthma caused by papain workers: evidence Occupational lung disease professionel par allergie à la
cellulose. J Allergy Clin Immunol. for strong immunogenic following long-term inhalation pénicilline. Arch Mal Prof. 1960 ;
1986 ; 77 (4) : 635-39. potency and clinically relevant of pancreatic extracts. Eur J 21 (1-2) : 13-23.
10 | CARTIER A, MALO JL, “proteolytic effects of airborne Respir Dis. 1985 ; 66 (1) : 13-20. 37 | DAVIES RJ, HENDRICK DJ,
PINEAU L, DOLOVICH J - papain”. Clin Allergy. 1982 ; 29 | LAGIER F, CARTIER A, SOMER J, PEPYS J - Asthma due to inhaled
Occupational asthma due to 12 (1) : 9-17. DOLOVICH J ET AL. - Occupational chemical agents: ampicillin,
pepsin. J Allergy Clin Immunol. 20 | AGIUS RM, DAVISON AG, asthma caused by guar gum. benzyl penicillin, 6 amino
1984 ; 73 (5 Pt 1) : 574-77. HAWKINS ER, NEWMAN J Allergy Clin Immunol. 1990 ; penicillanic acid and related
11 | PARIS C, HERIN F, PENVEN E, TAYLOR AJ - Occupational 85 (4) : 785-90. substances. Clin Allergy. 1974 ;
THAON I ET AL. - First evidence of asthma in salbutamol process 30 | ZENTNER A, JEEP S, WAHL R, 4 (3) : 227-47.
occupational asthma to argan workers. Occup Environ Med. KUNKEL G ET AL. - Multiple 38 | DAVIES RJ, PEPYS J - Asthma
powder in a cosmetic factory. 1994 ; 51 (6) : 397-99. IgE-mediated sensitizations due to inhaled chemical agents-
Allergy. 2016 ; 71 (4) : 550-55. 21 | CANNON J, FITZGERALD B, to enzymes after occupational -the macrolide antibiotic
12 | CELIK GE - Chapter 68: SEED M, AGIUS R ET AL. - exposure: evaluation by Spiramycin. Clin Allergy. 1975 ;
Drug Allergy. In: FRANKLIN NF, Occupational asthma skin prick test, RAST, and 5 (1) : 99-107.
BOCHNER BS, BUSSE WW, HOLGATE ST from tafenoquine in the immunoblot. Allergy. 1997 ; 39 | COUTTS II, DALLY MB,
ET AL. - Middelton’s Allergy. pharmaceutical industry: 52 (9) : 928-34. TAYLOR AJ, PICKERING CA
Principles and Practice. implications for QSAR. Occup 31 | PARK HS, NAHM DH - New ET AL. - Asthma in workers
7e edition. Philadelphia : Mosby Med (Lond). 2015 ; 65 (3) : 256-58. occupational allergen in a manufacturing cephalosporins.
Elsevier ; 2009 : 1205-26, 1 896 p. 22 | JARVIS J, SEED MJ, STOCKS SJ, pharmaceutical industry: Br Med J (Clin Res Ed). 1981 ; 283
13 | STENTON SC, DENNIS JH, AGIUS RM - A refined QSAR serratial peptidase and (6297) : 950.
HENDRICK DJ - Occupational model for prediction of lysozyme chloride. Ann Allergy 40 | LEE HS, WANG YT, YEO CT,
asthma due to ceftazidime. Eur chemical asthma hazard. Occup Asthma Immunol. 1997 ; 78 (2) : TAN KT ET AL. - Occupational
Respir J. 1995 ; 8 (8) : 1 421-23. Med (Lond). 2015 ; 65 (8) : 659-66. 225-29. asthma due to tylosin tartrate. Br
14 | MENON MP, DAS AK - 23 | DIAZ ANGULO S, SZRAM J, 32 | PARK HK, JEON SG, KIM TB, J Ind Med. 1989 ; 46 (7) : 498-99.
Tetracycline asthma--a case WELCH J, CANNON J ET AL. - KANG HR ET AL. - Occupational 41 | MOSCATO G, GALDI E,
report. Clin Allergy. 1977 ; 7 (3) : Occupational asthma in asthma and rhinitis induced SCIBILIA J, DELLABIANCA A ET AL. -
285-90. antibiotic manufacturing by a herbal medicine, Wonji Occupational asthma, rhinitis
15 | MALO JL, CARTIER A - workers: case reports and (Polygala tenuifolia). J Korean and urticaria due to piperacillin
Occupational asthma in systematic review. J Allergy Med Sci. 2005 ; 20 (1) : 46-49. sodium in a pharmaceutical
workers of a pharmaceutical (Cairo). 2011 ; 2011 (365 683) : 1-9. 33 | SANDER I, RAULF- worker. Eur Respir J. 1995 ; 8 (3) :
company processing 24 | PRALONG JA, CARTIER A, HEIMSOTH M, WIEMER K, 467-69.
spiramycin. Thorax. 1988 ; VANDENPLAS O, LABRECQUE M - KESPOHL S ET AL. - Sensitization 42 | VANDENPLAS O, DELWICHE JP,
43 (5) : 371-77. Occupational asthma: new low- due to gum arabic (Acacia DE JONGHE M - Asthma to latex
16 | LAGIER F, CARTIER A, molecular-weight causal agents, senegal): the cause of and amoxicillin. Allergy. 1997 ;
DOLOVICH J, MALO JL - 2000-2010. J Allergy (Cairo). occupational allergic asthma or 52 (11) : 1 147-49.
Occupational asthma in a 2012 ; 2012 (597306) : 1-10. crossreaction to carbohydrates? 43 | SASTRE J, QUIRCE S,
pharmaceutical worker exposed 25 | COLTEN HR, POLAKOFF PL, Int Arch Allergy Immunol. 2006 ; NOVALBOS A, LLUCH-BERNAL M
to penicillamine. Thorax. 1989 ; WEINSTEIN SF, STRIEDER DJ - 141 (1) : 51-56. ET AL. - Occupational asthma
44 (2) : 157-58. Immediate hypersensitivity 34 | LAUKKANEN A, RUOPPI P, induced by cephalosporins. Eur
17 | PERRIN B, MALO JL, CARTIER A, to hog trypsin resulting from REMES S, KOISTINEN T ET AL. - Respir J. 1999 ; 13 (5) : 1 189-91.
EVANS S ET AL. - Occupational industrial exposure. N Engl J Lactase-induced occupational 44 | SUH YJ, LEE YM, CHOI JH,
asthma in a pharmaceutical Med. 1975 ; 292 (20) : 1050-53. protein contact dermatitis and SUH CH ET AL. - Heterogeneity of
worker exposed to hydralazine. 26 | BAUR X, FRUHMANN G - allergic rhinoconjunctivitis. IgE response to cefteram pivoxil
Thorax. 1990 ; 45 (12) : 980-81. Allergic reactions, including Contact Dermatitis. 2007 ; was noted in 2 patients with
18 | HARRIES MG, TAYLOR AN, asthma, to the pineapple 57 (2) : 89-93. cefteram-induced occupational
WOODEN J, MACAUSLAN A - protease bromelain following 35 | POUSSEL M, PENVEN E, asthma. J Allergy Clin Immunol.
Bronchial asthma due to alpha- occupational exposure. Clin RICHARD C, JACQUENET S ET AL. - 2003 ; 112 (1) : 209-10.
methyldopa. Br Med J. 1979 ; Allergy. 1979 ; 9 (5) : 443-50. Occupational asthma to "the 45 | YE YM, KIM HM, SUH CH,
1 (6176) : 1 461. 27 | BAUR X, FRUHMANN G - miracle tree" (Moringa oleifera): NAHM DH ET AL. - Three cases of
19 | BAUR X, KÖNIG G, BENCZE K, Papain-induced asthma: first description. J Allergy Clin occupational asthma induced
FRUHMANN G - Clinical diagnosis by skin test, RAST and Immunol Pract. 2015 ; 3 (5) : by thiamphenicol: detection of
symptoms and results of bronchial provocation test. Clin 813-14. serum-specific IgE. Allergy.
U R N
JO IQUE
ÉE RÉUSSIR L’ACQUISITION
TECH
N
D’UNE MACHINE
Des enjeux forts pour la prévention des risques professionnels
7 mars 2017
Maison internationale – Cité Internationale Universitaire de Paris,
17 boulevard Jourdan 75014 Paris
Acquérir ou concevoir une nouvelle machine n’est pas uniquement une question de
performances techniques, de prix, ou de délais. C’est également un fort enjeu en
termes de prévention des risques professionnels. Les conditions de travail autant que
la santé et la sécurité du personnel qui l’utilisera sont intimement liées à la réussite
d’une démarche construite depuis les spécifications jusqu’à la mise en production.
Que vous soyez préventeur d’entreprise, concepteur, intégrateur
ou utilisateur, cette journée vous est destinée
www.inrs-machines2017.fr Journée technique organisée par l’INRS
contact : [email protected] en partenariat avec le :
QR 115
TravailQuestion/Réponse
Dans dans les caves :
L01-Titre
a vaccination24pt
contre la leptospirose est-elle
nécessaire
Dans ?
Question/Réponse : 01-Titre 14pt
Médecin dans un service interentreprises, j’ai en test). Cette augmentation est retrouvée dans d’autres
charge la surveillance de personnels susceptibles pays européens. Elle paraît s’être confirmée en 2015
d’intervenir dans des caves au contact d’eaux sans que la raison soit clairement identifiée. La grande
stagnantes. Dans ces circonstances, la contamination majorité des cas concerne les activités de loisirs.
des eaux par des urines de rat est possible. La L’hypothèse de la succession d’hivers doux favorisant la
vaccination contre la leptospirose est-elle nécessaire ? survie des leptospires et d’étés chauds augmentant les
conduites à risque (baignades et sport en eau douce) est
La leptospirose est une zoonose de répartition mondiale évoquée. Cela avait déjà été suggéré en 2005 par l’Agence
due à une bactérie, Leptospira interrogans sensus nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de
lato. Il existe plus de 300 sérotypes regroupés en 23 l’environnement et du travail (ANSES) dans son rapport
sérogroupes, la classification se faisant sur des critères sur les conséquences du réchauffement climatique.
sérologiques [1]. Les sérotypes les plus fréquemment D’après le Haut Conseil de la santé publique (HCSP)
rencontrés en métropole sont icterohaemorrhagia (un [3], est définie comme activité à risque toute activité
tiers des cas en moyenne), grippotyphosa, australis, favorisant le contact de l’homme soit avec les urines
canicola… De nombreuses espèces animales sont de rat soit avec un environnement humide contaminé
sensibles à la maladie mais le réservoir principal par ces mêmes urines. Les cas rapportés de maladie
est le rat, qui l’héberge dans son système rénal. La sont très dispersés sur le plan socioprofessionnel et
transmission directe au contact d’un animal est rare. concernent une multiplicité d’activités, qu’elles soient
En effet, elle se fait majoritairement par contact entre professionnelles ou de loisirs. Depuis 2013, moins de
de l’urine de rongeur contaminée et la peau ou les dix cas par an de leptospiroses sont reconnues au titre
muqueuses (surtout si elles sont lésées). Cette bactérie des maladies professionnelles du régime général [4].
peut survivre dans le milieu extérieur plusieurs jours à En milieu professionnel, plutôt que la profession, c’est
plusieurs mois dans des conditions de température et l’activité potentiellement exposante qu’il faut prendre
d’humidité favorables. en compte : répétition de contacts cutanés (d’autant
Jusqu’en 2013, trois à quatre cents cas par an étaient qu’il existe une peau abimée par la macération) ou
recensés en France métropolitaine, et autant dans les BIBLIOGRAPHIE
projection sur les muqueuses notamment oculaire
DOM-TOM pour une population moindre. En 2014, le avec de l’eau contaminée. Par ailleurs la présomption
nombre de cas a fortement augmenté (628 cas recensés 1 | EN STYLE DE CARACTÈRE
d’imputabilité fait qu’il est
DANSdifficile BIBLIOGRAPHIE
DOSSIER de faire la part entre
par le Centre national de référence en métropole en ENCADRÉ : 01-T
l’exposition EXTE CAP ROUILLE
professionnelle et Dans
celle liée à une éventuelle
Bibliographie
2014 [2]). Les cas comptabilisés par le CNR incluent ceux activité
Encadré de01-Texte
loisirs. En syle de caractère Dans dossier
avec une clinique évocatrice pour lesquels il a été mis Dans la situation
Bibliographie décrite
Encadré ici, leItal
: 01-Texte risque de leptospirose
en évidence la bactérie (culture) ou son génome (PCR, pourrait être évoqué du fait de la présence d’eaux
polymerase chain reaction) ou une sérologie positive par 1 | EN STYLE potentiellement
stagnantes DOSSIER BIBLIOGRAPHIE
DE CARACTÈRE DANS contaminées par les urines
ELISA (Enzyme-linked immunosorbent essay) - IgM (kit des : 01-TEXTE
rongeurs.
ENCADRÉ Les Cmesures
AP ROUILLE générales de prévention
Dans Bibliographie
commercial ou ELISA CNR) ou MAT (micro-agglutination sont fondées
Encadré d’abord
01-Texte sur
En syle dela lutte contre
caractère les réservoirs
Dans dossier
Bibliographie Encadré : 01-Texte Ital
Dans Question/Réponse
Exposition au benzène et :
01-Titre 24pt
livraison de carburant
Quelle surveillance biométrologique
Dans Question/Réponse : 01-Titre 14pt?
POUR EN SAVOIR +
Biotox (www.inrs.fr/biotox).
Surveillance biologique des expositions professionnelles
aux agents chimiques. Recommandations de bonne pratique.
Mai 2016. Pratiques et métiers TM 37. Réf Santé Trav. 2016 ; 146 :
65-93.
BOUST C, LEBRETON R - Combustibles et carburants pétroliers.
Édition INRS ED 989. Paris : INRS ; 2006 : 8 p.
Chargement et déchargement des véhicules citernes routiers.
Recommandation R 449. Paris : CNAMTS ; 2010 : 4 p.
Benzène. Fiche toxicologique FT 49. INRS, 2011 (www.inrs.fr/
publications/bdd/fichetox/fiche.html?refINRS=FICHETOX_49).
Protection collective. INRS, 2014 (www.inrs.fr/demarche/
protection-collective/ce-qu-il-faut-retenir.html).
Protection individuelle. INRS, 2014 (www.inrs.fr/demarche/
protection-individuelle/ce-qu-il-faut-retenir.html).
Surveillance biologique. Références en Santé au Travail (www.
rst-sante-travail.fr/).
BIBLIOGRAPHIE
P. 153 JURIDIQUE
Agenda
Conférence scientifique
de l'INRS : innovation
technologique,
changements
organisationnels, quels
enjeux pour la prévention ?
page 140
7, 8 et 9 juin 2017
17-19 MAI 2017 au Kindarena de Rouen
12
DIJON (France) èmes
Journées Nationales
34es Journées nationales d’Études et de Formation
de santé au travail dans le L’INFIRMIER,
BTP acteur de la promotion en Santé au Travail,
vers une culture de prévention
Thème
wL’amiante dépoussiéré : de
la réparation à la prévention
primaire.
RENSEIGNEMENTS
www.journees-btp-dijon2017.fr 7-9 JUIN 2017 actions en milieu de travail ;
journees.btp.dijon2017@magnesia- ROUEN (France) - prévention du risque chimique.
process.com wDes entretiens infi rmier
12es journées nationales en santé au travail aux
du Groupement des consultations infi rmières en
infirmier(e)s de santé au milieu professionnel.
travail (GIT) wL'infi rmier de santé au travail :
7-9 JUIN 2017 acteur de prévention collective
LILLE (France) Thèmes et individuelle au travers des
w L'infi rmier de santé au travail : entretiens infi rmiers.
11e Congrès national - acteur de prévention dans le
de radioprotection de champs de la santé au travail ; RENSEIGNEMENTS
la Société française de - acteur de prévention en santé [email protected]
radioprotection (SFRP) au travail : une spécialité ? http://jef.git-france.org/
w Les facteurs de risques www.git-france.org
Thème psychosociaux :
wProtection contre les - l'infi rmier acteur dans
rayonnements ionisants la prévention des risques
et non ionisants dans les psychosociaux ;
A PPEL À COM MUN ICAT IONS
domaines de la recherche, de la - l'infi rmier acteur de prévention JUSQ U ' AU 16 JANV IER 201 7
médecine, de l’industrie et de dans la qualité de vie au travail.
l’électronucléaire. w L'infi rmier de santé au travail :
- acteur de prévention dans les
RENSEIGNEMENTS
www.sfrp.asso.fr/manifestations/
manifestations/congres-national-
de-radioprotection.html
6e Conférence
internationale sur les
risques liés à l'exposition
aux vibrations transmises
au corps entier
20-22 SEPTEMBRE 2017
Thème TOULOUSE (France)
w De la recherche à la pratique, de
la pratique à la recherche. 3-6 SEPTEMBRE 2017 52e Congrès de la Société
SINGAPOUR d’ergonomie de langue
RENSEIGNEMENTS française (SELF)
Tél. : 46 31 786 63 04 21e Congrès mondial
ann-sofi[email protected] sur la sécurité et la santé Thème
www.medicine.gu.se/WBV2017 au travail 2017 w Présent et futur de l’ergonomie.
Répondre aux défis actuels et être
Thèmes acteur des évolutions de demain
w La vision zéro, de la vision à la (santé au travail et risques
réalité : cette vision consiste à professionnels, populations au
estimer qu’on peut éviter tous les travail, organisation du travail,
accidents. temps de travail et fiabilité
w Santé au travail - santé dans humaine et organisationnelle…)
sa vie privée : le lien entre vie
29 AOÛT-1ER SEPTEMBRE au travail et vie privée étant de RENSEIGNEMENTS
2017 plus en plus étroit, il faut prendre [email protected]
MEXICO (Mexique) en compte la santé de manière www.self2017.org
globale et intégrée.
6e Congrès international w Une prévention centrée sur
du comité scientifique les personnes : il faut prendre
de la Commission en compte les évolutions
A PPEL À COM MUN ICAT IONS
internationale de la démographiques, l’âge, le genre,
JUSQ U ' AU 27 JANV IER 201 7
santé au travail sur la culture et l’éducation et mettre
l’organisation au travail et en place des stratégies durables
les facteurs psychosociaux de promotion, protection et
(ICOH-WOPS) éducation.
Thème RENSEIGNEMENTS
wPour un travail digne et sain secretariat@safety2017singapore.
sur le plan pychosocial. com
www.safety2017singapore.com/
RENSEIGNEMENTS index.html
[email protected]
http://condor.zaragoza.unam.mx/
wops/
29, 3 0, 3 1
m a r s
2017
, France
o l o g i q u e
n
c y
tech
Nan
n o v a t i o n a tionnels
In ments orga vention ?
nis
chan ge é l a p r
s e n j e u x pour
quel 7 .fr
org 2 0 1
s - i n n ov i nr s.fr
n r 7 @
www.i innovorg201
o ntac t:
C
Design graphique : Eva Minem
Places disponibles
dans les formations
2017 de l’INRS
organisme gestionnaire
du développement
professionnel continu
Risques spécifiques
Code Public Stage Session Durée Date Lieu
Agents chimiques & biologiques
Facteurs psychosociaux
BI1131 Médecins/ Maîtriser la technique 1 2 jours 28 au 29/11/2017 Paris
infirmier(e)s de repérage précoce et
d'intervention brève pour
DPC la prévention des pratiques
addictives en milieu
professionnel
RU1101 Tous publics Prévenir les risques liés aux 1 2 jours 06 au 07/12/2017 Paris
pratiques addictives en
milieu professionnel
Secteurs spécifiques
Code Public Stage Session Durée Date Lieu
Renseignements et inscriptions
Pour les stages : BB1501, BI1530, CA0570, CA1503, Pour les stages : CJ0701, JA1030, BB2330, JJ2301,
JJ1430, JJ2431 BB2230
Sylvie Braudel Dominique Armand
w Tél. : 01 40 44 30 42 w Tél. : 03 83 50 21 69
[email protected] [email protected]
Pour les stages : C@1501, J@0508 Pour les stages : N12002, BI1131, BI1132, RU1101,
Rachid Boudjadja JA1733, JA1734, JA1731, MM1730, JA0130
w Tél. : 01 40 44 31 82 Valérie Pestelard
[email protected] wTél. : 03 83 50 20 03
[email protected]
Pour les stages : BB0531, BB2130, BI2131, JA0531,
JJ0505, II2303, JJ2030 Pour le stage : RR2801
w Tél. : 01 40 44 31 58 Myriam Aymonin
[email protected] w Tél. : 03 83 50 87 98
[email protected]
STAGES COURTS
STAGES MÉDECINS
W L’électrocardiogramme en médecine du travail, niveau 1 (ECG 1).
Paris, 20-21 mars ; Lyon 2-3 octobre.
WRevisiter la sémiologie cardiovasculaire. Paris, 15 mai.
WLes troubles métaboliques-pathologies endocriniennes, leur prise
en charge en entreprise (NOUVEAU). Paris, 6-7 mars.
À lire, à voir
eurogip
Rapport d'étude
octobre 2016
Réf. Eurogip - 120/F
modèles toxicocinétiques et une Ces conseils ont pour objectif formation pour que le personnel
étude de surveillance biologique d'aider les utilisateurs à remplir les soit au même diapason, un
en milieu de travail. obligations qui leur incombent en modèle de grille d’inspection
IRSST : 505 boulevard de application des règlements REACH pour vérifier que les conditions
Maisonneuve Ouest, Montréal, et CLP. Il leur est toutefois rappelé d’entreposage établies sont bien
Québec H3A 3C2, Canada que les textes des règlements suivies. Les trois premières parties
(www.irsst.qc.ca). REACH et CLP sont les seules de ce guide sont illustrées par des
références légales authentiques études de cas. Des compléments
et que les informations contenues d’informations apportent d’autres
L’amélioration des conditions dans le présent document n'ont conseils fondamentaux pour
de travail dans les activités du pas valeur d'avis juridique. améliorer la démarche.
recyclage de déchets. ECHA : Annankatu 18, PO Box 400, Multiprévention : 2405 boulevard
ANACT, 2016, 28 p. FI-00121 Helsinki, Finlande (http:// Fernand-Lafontaine, bureau 150,
L’émergence de fortes echa.europa.eu). Longueil (Québec) J4N 1N7, Canada
préoccupations (http://multiprevention.org).
environnementales a encouragé
le développement, la croissance et ROSS MJ, GODIN C
l’industrialisation des filières de Entreposage des produits Mesure de l’efficacité des
traitement de déchets. Les activités dangereux dans le secteur gants de protection contre
de collecte, de tri, de recyclage ou manufacturier. les nanoparticules dans des
d’élimination exposent les salariés MultiPrévention, 2016, 55 p. conditions simulant leur
à des risques professionnels L'entreposage sécuritaire utilisation en milieu de travail.
nombreux et variés : risques des produits dangereux Rapport R-933. IRSST, 2016, 64 p.
physique, chimique, biologique, consiste à séparer les produits Si en laboratoire les nanoparticules
lié à l’organisation du travail... Le incompatibles les uns des autres sont manipulées principalement
secteur demeure marqué par une dans le but de limiter l'impact dans des espaces confinés, il en est
sinistralité élevée. L’amélioration d'un déversement et de réduire les tout autrement dans les secteurs
des conditions de travail passe risques d'incendie ou de réactions industriels de fabrication, de
par la mise en place d’actions violentes. Ce guide propose une transformation et de manutention
d’information, de formation méthode en quatre étapes pour de ces produits. Dans ces
et de mesures de protection aider à organiser et à mettre en circonstances, la stratégie de
collective (mesure technique place un plan d'entreposage des maîtrise des risques passe par le
et organisationnelle) pour produits chimiques. La première port d’équipements de protection
réduire les risques d’exposition étape consiste à faire l’inventaire adaptés. Bien que de nombreuses
professionnelle. des produits stockés ou faire études aient été réalisées sur
ANACT : 192 avenue Thiers, le tri et vérifier l’étiquetage les équipements de protection
CS 800 31, 69457 Lyon Cedex 06 des contenants, répertorier respiratoire, encore trop peu sont
(www.anact.fr). les produits dangereux et leur menées sur la protection cutanée
quantité, obtenir les FDS pour et en particulier sur les gants.
chaque produit. Le deuxième Cette étude s’est articulée autour
Conseils à l’intention des chapitre explique comment de 3 grandes parties. La première
utilisateurs de produits chimiques attribuer un numéro de zone partie traite de la conception
sur le lieu de travail. Petit guide d’entreposage. La troisième partie d'un banc d’essai pouvant
à l’intention des utilisateurs de détaille les aménagements des appliquer des déformations
produits chimiques sur le lieu de emplacements à mettre en place triaxiales dynamiques sur les
travail afin qu’ils puissent tirer le en fonction des numéros de zones gants de protection, simulant
meilleur parti des informations d’entreposage. La quatrième leur utilisation en milieu de
de classification et d'étiquetage étape concerne la gestion de travail. En parallèle, un protocole
qu’ils reçoivent. l’entreposage, avec des consignes d’échantillonnage rigoureux a
Agence européenne des produits sur l’identification, pour été développé afin de minimiser
chimiques (ECHA), 2016, 20 p. faciliter les bonnes habitudes, la les contaminations éventuelles.
Juridique
Textes officiels relatifs à
la santé et la sécurité au travail
parus du 15 août au 31 octobre 2016
médical rédigé par le médecin-conseil et, lorsqu’ils font des locaux affectés au travail, sauf autorisation accordée
l’objet d’une demande pendant la phase d’instruction, le par l’inspecteur du travail, après avis du médecin du tra-
rapport d’expertise médical prévu à l’article L. 141-1 CSS, vail. Le décret n° 2016-1331 remplace cette procédure d’au-
le rapport contribuant à la fixation du taux d’incapacité torisation par une simple déclaration adressée à l’agent
permanente prévu à l’article R. 434-31, alinéa 5 du CSS et de contrôle de l’inspection du travail et au médecin du
l’avis sapiteur. travail, par tout moyen conférant date certaine. L’amé-
Elle recommande de procéder à la transmission par cour- nagement de l’espace de restauration dans les locaux
rier simple dans un délai d’un mois suivant la réception de travail ne pouvait, jusqu’ici, pas viser les locaux de
de la demande. travail comportant l’emploi de substances ou mélanges
Il est précisé qu’en cas d’expertise ordonnée par le juge, dangereux. Cette interdiction est maintenue et étendue
le rapport établi par le médecin-conseil peut être adressé aux locaux destinés au stockage de ces substances ou
au médecin mandaté par l’employeur lorsque ce dernier mélanges.
en fait la demande. Le service de contrôle médical doit
informer la victime de la transmission des éléments au
médecin mandaté par l’employeur. SITUATIONS PARTICULIÈRES DE TRAVAIL
La circulaire prévoit également les modalités de rédac-
tion du rapport établi par le médecin-conseil destiné à FONCTION PUBLIQUE
être transmis au médecin-expert. O Arrêté du 12 septembre 2016 fixant les conditions
physiques et médicales d'aptitude exigées des person-
nels militaires de la gendarmerie nationale et des can-
LIEUX DE TRAVAIL didats à l'admission en gendarmerie.
Ministère de l’Intérieur. Journal officiel du 21 septembre
AMÉNAGEMENT 2016, texte n° 28 (www.legifrance.gouv.fr – 26 p.).
ODécret n° 2016-1331 du 6 octobre 2016 relatif aux obli- Cet arrêté fixe les normes d’aptitude médicale requises
gations des entreprises en matière de vestiaires et de de la part des agents de la gendarmerie nationale pour
restauration sur les lieux de travail. l’accès à certains postes ou le maintien dans certains
Ministère chargé du Travail. Journal officiel du 8 octobre emplois.
2016, texte n° 24 (www.legifrance.gouv.fr – 2 p.). Le profil médical requis est fonction de l’emploi que l’agent
Par principe, l’employeur doit mettre à disposition de est amené à occuper : candidat à l’admission au sein de la
ses salariés des vestiaires collectifs pourvus du nombre gendarmerie nationale, réserviste opérationnel, militaire
suffisant de sièges et d’armoires ininflammables. Ces de carrière, garde républicaine, motocycliste…
armoires doivent être munies d’un cadenas ou d’une ser- L’aptitude physique et mentale de ces personnels mili-
rure et permettre de suspendre des vêtements de ville. Le taires de la gendarmerie nationale est définie sous la
présent décret modifie l’article R. 4228-2 du Code du tra- forme d’un profil médical chiffré minimum (psychisme,
vail afin d’assouplir cette obligation. À compter du 1er jan- audition, vision, sens chromatique…) et d’exigences par-
vier 2017, l’employeur peut mettre à disposition des tra- ticulières adaptées aux impératifs de la fonction.
vailleurs qui ne sont pas obligés de porter des vêtements
de travail spécifiques ou des équipements de protection HANDICAPÉS
individuelle, en lieu et place des vestiaires collectifs, un ODécret n° 2016-1347 du 10 octobre 2016 relatif aux pé-
meuble de rangement sécurisé dédié aux effets person- riodes de mise en situation en milieu professionnel en
nels et placé à proximité de leur poste de travail. établissement et service d'aide par le travail.
Dans les établissements dans lesquels le nombre de sa- Ministère chargé de la Santé. Journal officiel du 12 oc-
lariés souhaitant prendre habituellement leur repas est tobre 2016, texte n° 30 (www.legifrance.gouv.fr – 3 p.).
inférieur à 25, l’employeur doit mettre à leur disposition En application de l’article L. 412-8, 19 du Code de la Sécu-
un emplacement leur permettant de se restaurer dans de rité sociale (CSS), des périodes de mise en situation en
bonnes conditions de santé et de sécurité. Jusqu’à présent, milieu professionnel peuvent être prescrites au bénéfice
ces emplacements ne pouvaient pas être aménagés dans des personnes handicapées dans les établissements ou
aux établissements publics qui en relèvent, accueillant L. 4623-1 du Code de travail permettant le recrutement
des jeunes âgés d’au moins 15 ans et de moins de 18 ans au sein des services de santé au travail de collaborateurs
en situation de formation professionnelle, de leur confier médecins. Ces derniers remplissent les missions que leur
des travaux « réglementés » (travaux que le Code du tra- confie le médecin du travail qui les encadrent, dans le
vail interdit aux jeunes, mais susceptibles de faire l’objet cadre d’un protocole.
de dérogations réglementairement déterminées sous cer- Le décret n° 2016-1358 modifie les articles R. 4623-25-1 et
taines conditions). R. 4623-25-2 du Code du travail relatifs aux conditions
Il a inséré notamment un nouveau titre au sein du décret d’exercice des fonctions de collaborateur médecin. Aupa-
n° 85-603 du 10 juin 1985 relatif à l'hygiène et à la sécurité ravant, seules certaines missions et certains examens
du travail dans la fonction publique territoriale (nou- pouvaient être confiés à ces collaborateurs médecins.
veaux articles 5-5 à 5-12) prévoyant une procédure consis- Désormais, le médecin du travail n’a plus à préciser dans
tant notamment, pour l’autorité territoriale, à prendre le protocole la nature des examens médicaux auxquels
une délibération de dérogation préalablement à l’accueil peut procéder le collaborateur médecin mais doit sim-
de jeunes mineurs en formation amenés à devoir effec- plement préciser les conditions de leur réalisation. Cette
tuer des travaux réglementés. modification permet au collaborateur médecin de réali-
Cette circulaire a pour objet d’accompagner la mise en ser l’ensemble des examens prévus dans le cadre du suivi
œuvre de cette procédure de dérogation dans les collecti- individuel de l’état de santé du salarié.
vités territoriales et leurs établissements publics. La modification de l’article R. 4623-25-1 du Code du travail
Elle rappelle le champ d’application du dispositif (jeunes supprime la disposition prévoyant que l’avis d’aptitude
et acteurs concernés, nature des travaux réglemen- ou d’inaptitude est pris par le médecin du travail. Dès
tés, travaux toujours interdits), détaille les différentes lors, il peut être pris par un collaborateur médecin s’il y
étapes d’élaboration de la délibération de dérogation est autorisé par le protocole.
(rôle de l’autorité territoriale d’accueil et de l’agent Enfin, les collaborateurs médecins doivent désormais
chargé d’assurer les fonctions d’inspection (ACFI), in- communiquer leurs titres à l’inspection médicale du tra-
formation des jeunes mineurs, évaluation des risques, vail dans le mois qui suit leur embauche (art. R. 4323-25
contenu de la délibération de dérogation, refus du du Code du travail).
jeune d’exécuter les travaux réglementés…) et rappelle
les obligations des employeurs territoriaux vis-à-vis des PARTAGE D’INFORMATIONS
jeunes mineurs afin de garantir leur intégrité physique O Décret n° 2016-1349 du 10 octobre 2016 relatif au
et morale. consentement préalable au partage d'informations
entre des professionnels ne faisant pas partie de la
même équipe de soins.
ORGANISATION - SANTÉ AU TRAVAIL Ministère chargé de la Santé. Journal officiel du 12 oc-
tobre 2016, texte n° 32 (www.legifrance.gouv.fr – 2 p.).
SERVICES DE SANTÉ AU TRAVAIL La loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de
notre système de santé a redéfini les modalités d’échange
COLLABORATEURS MÉDECINS et de partage des informations concernant les patients,
O Décret n° 2016-1358 du 11 octobre 2016 relatif aux entre les professionnels de santé et les professionnels
conditions d'exercice des collaborateurs médecins du secteur social et médico-social. Ces derniers peuvent
dans les services de santé au travail. désormais échanger et partager avec les professionnels
Ministère chargé du Travail. Journal officiel du 13 octobre de santé des informations concernant une personne ma-
2016, texte n° 26 (www.legifrance.gouv.fr – 1 p.). lade auprès de laquelle ils interviennent.
Afin de pallier le manque de médecins du travail, la loi En application de cette loi, deux décrets du 20 juillet 2016
n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre (décrets n° 2016-994 et n° 2016-996) sont venus organiser
système de santé a procédé à la modification de l’article les modalités de ces échanges et partages d’informations.
La remise d’un texte pour publication dans Références en Santé au Travail emporte cession
du droit de reproduction, de représentation, de modification et d’adaptation.