Etude Sur La Fiscalite Du Commerce Elect
Etude Sur La Fiscalite Du Commerce Elect
Etude Sur La Fiscalite Du Commerce Elect
Présenté par
RAKOTOMALALA Zoniaina Fitahiana
Section : Inspecteur des Impôts
Promotion SEDRA (2010-2012)
Mars 2012
Présenté par
RAKOTOMALALA Zoniaina Fitahiana
Section : Inspecteur des Impôts
Promotion SEDRA (2010-2012)
Mars 2012
REMERCIEMENTS
De même, à tout le corps professoral de l’ENAM qui nous a dispensé une formation de
qualité durant ces deux années d’études.
Finalement, nous tenons à présenter nos vifs remerciements à tous ceux qui, de près ou
de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail de mémoire. Nous espérons que ce travail
de recherche sera d'une utilité réelle pour l'appui au développement de Madagascar.
Merci à tous !
IV
Tableau 6 : Nombre des entreprises spécialisées en SSII, Centre d’appel et Vente en ligne
.................................................................................................................................................. 32
Tableau 8 : Tendances internationales sur les initiatives de qualité dans les services des
impôts ....................................................................................................................................... 45
GLOSSAIRE
Certificat électronique : Le certificat électronique peut être vu comme une carte d’identité
numérique. Il est utilisé principalement pour identifier une entité physique ou morale, mais
aussi pour chiffrer les échanges. En principe, les certificats sont émis et gérés par des
prestataires de services de certification ou des autorités de certification. Il est signé par un
tiers de confiance qui atteste du lien entre l’identité physique et l’entité numérique.
PDF : Portable Document Format est un langage de description de pages d'impression créé
par Adobe Systems. La spécificité du PDF est de préserver la mise en forme (polices
d'écritures, images, objets graphiques…) telle qu'elle a été définie par son auteur, et ce quelles
que soient l'application et la plate-forme utilisées pour imprimer ou visualiser ledit fichier.
Signature électronique : La signature numérique permet d’authentifier l’acte auquel elle est
attachée et d’identifier son signataire.
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
GLOSSAIRE
SOMMAIRE
INTRODUCTION
CONCLUSION
Annexe 2 : Extrait du CGI Français sur les factures transmises par voie électronique
BIBLIOGRAPHIE
RESUME
INTRODUCTION
L’Etat Malagasy et ses partenaires techniques et financiers, avec une large implication
du secteur privé, se sont lancés dans des projets de vulgarisation de la téléphonie et de
l’internet, en accompagnant récemment la mise en place des infrastructures modernes de
télécommunications. Notre île est maintenant connectée avec les câbles fibre optique sous-
marin East Africa Submarine - cable System (EASSy) et Lower Indian Ocean Network
(LION), offrant une connexion à très haut débit.
1 OCDE. Rapport du comité des affaires fiscales comme présenté aux Ministres à la conférence ministérielle de
l'OCDE « Un Monde sans frontières : concrétiser le potentiel du commerce électronique mondial » le 8 octobre
1998, page 1
2
Au niveau national, avec les quatre (4) opérateurs télécoms : TELMA, Orange, AIRTEL et
LIFE, le territoire malgache est desservi par des backbones2 nationaux assurant une
couverture maximale de toutes les régions.
A Madagascar, la persistance de la crise politique et économique et l'absence d'un
cadre juridique clair régissant le secteur du commerce électronique n'ont pas empêché les
opérateurs économiques de développer et d’innover leur offre de services, afin de mieux
répondre aux besoins des clientèles et de la demande sur le marché.
Depuis quelques années, il a été constaté la création de nouvelles entreprises qui font
du commerce électronique, lesquelles sont spécialisées dans des domaines les ventes et achats
en ligne et l’e- tourisme, télémarketing, télé secrétariat, l’ingénierie informatique (SSII) et
dans le outsourcing (BPO3).
A titre de référence, en 2012, d'après nos propres enquêtes effectuées auprès de la DGI et les
recherches sur Internet, nous avons recensé 32 sites marchands, 45 sociétés en SSII, et 9
centres d'appel. Un bon nombre de ces entreprises TIC semblent toutefois exercer
clandestinement à Madagascar.
Malheureusement, l'administration publique malgache en générale est en retard quant
à l'utilisation et l'appropriation des NTICs, et manque de maîtrise de ce secteur. En
particulier, à l’heure actuelle, le contrôle de ces entreprises échappe au moins partiellement à
l’administration fiscale compte tenu de l’absence de cadre juridique spécifique.
Un système fiscal adapté aux caractéristiques de ce type commerce n'est pas encore élaboré.
A cela s'ajoute, la difficulté d'identification et de localisation de ces entreprises qui sont plus
ou moins virtuelles, et surtout la complexité de leurs opérations constituant un obstacle
majeur pour mener un contrôle fiscale efficace. Par conséquent, il y a un risque que ces
activités soient à l’origine de fraudes et / ou d’évasions fiscales, ce qui aurait pour
conséquence d’engendrer des pertes de recettes fiscales pour l’État.
Sur le plan économique, l’absence de taxation du commerce électronique pourrait
créer des distorsions sur le marché en désavantageant les entreprises traditionnelles qui payent
leurs impôts et font l'objet d'un contrôle fiscal systématique.
2 Backbone ou dorsale est un ensemble d'infrastructure permettant la connexion les différentes localités par le
déploiement de diverses technologies comme le câble fibre optique ou faisceaux hertziens.
3 Business Process Outsourcing ou externalisation des processus d'affaires consiste en l'externalisation de
l'activité d'une entreprise vers un prestataire extérieure, un sous-traitant.
3
Ainsi, il est important pour la Direction Générale des Impôts (DGI) d'évaluer les enjeux du
commerce électronique sur notre l'environnement socio-politique et économique, et
d’envisager de mettre sur pied un système efficace de fiscalisation de ce secteur nouveau.
L'objectif global de cette étude est de contribuer à l'élargissement de l'assiette fiscale à
travers la fiscalisation du commerce électronique laquelle serait un gisement fiscal important
dans l'avenir. Plus spécifiquement, notre but est de donner une évaluation prédictive des
enjeux économiques et des incidences fiscales créés par le commerce électronique et ensuite
de chercher des moyens pour procéder à une taxation optimale de ce secteur.
La principale question posée concerne les modalités de mise en place d’un système de
taxation effectif du commerce électronique à Madagascar. Entre d'autres termes, comment
adapter le système fiscal malgache face aux défis et changements apportés par les NTIC.
Dans notre démarche, nous avons posé comme hypothèse de départ que l’on doit taxer
le commerce électronique de la même manière que le commerce traditionnel.
Le champ d’étude de ce travail de mémoire portera sur le domaine du commerce
électronique en général et sa fiscalisation. Ainsi, nous ne traiterons pas de son impact
économique pour Madagascar.
Pour l'élaboration de cette étude, les méthodes standards préconisées en matière de
réalisation d'un travail scientifique ont été adoptées : l'analyse des textes juridiques,
d'ouvrages scientifiques, des statistiques ; la réalisation de l'état des lieux, un diagnostic du
secteur et de son environnement au niveau global et local ; la réalisation d'enquête et sondage
sur terrain ; et une revue des pratiques internationales dans le domaine de la fiscalité de l’e-
commerce.
Afin de d’appréhender et maîtriser notre domaine d'étude, nous avons consulté
différents ouvrages et journaux académiques traitant de la fiscalité du commerce électronique.
Aussi, il a été entrepris une revue des textes juridiques et des directives prévus au niveau
national et international ayant un lien direct ou indirect avec le commerce électronique .
Sur le plan international, nous avons consulté les différentes directives et résolutions
établies par les diverses organisations ou instances internationaux. Parmi ces organismes on
peut citer : l’Union Européenne (UE), l'Organisation de Coopération et de développement
économique (OCDE), Union Internationale des Télécommunications(UIT), l'Organisation
Mondiale du Commerce (OMC), Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique
(UNECA), la Commission des Nations Unies pour le développement du commerce
internationale (CNUDUCI), le Centre de rencontres et d'études des dirigeants des
administrations fiscales (CREDAF).
4
Tout au long de notre étude, nous avons effectué des enquêtes et sondages auprès
d'experts nationaux et internationaux, de fiscalistes, d'inspecteurs des impôts, de responsables
de différents départements ministériels, et du grand public. Et cela, dans le but de mieux
comprendre la réalité, de voir les tendances, et de recueillir les points de vue et aspirations des
acteurs clés du secteur.
Ce travail de mémoire sera divisé en trois (03) grandes parties. Dans un premier
temps, nous allons procéder à un cadrage général du commerce électronique et de la fiscalité
y afférent, lequel cadrage sera complété par un état des lieux du secteur des NTIC et de l'e-
commerce à Madagascar.
Dans un deuxième temps, nous définirons les enjeux de la fiscalité du commerce
électronique pour l'administration fiscale malagasy en nous appuyant notamment sur une
analyse diagnostic de l'e-commerce. En dernier lieu, nous proposerons des mesures de
promotion du commerce électronique à Madagascar intégrant dans les perspectives une
possible fiscalisation de ce secteur.
PREMIERE PARTIE
GENERALITÉ SUR LE COMMERCE
ELECTRONIQUE ET SA FISCALITE
4
OMC. Le commerce électronique et le rôle de l'OMC : Dossier spéciaux 2. Genève : Organisation Mondiale du
Commerce, 1998, p. 1
7
Dans l'encyclopédie libre Wikipedia (2011) le commerce électronique est synonyme de vente
en ligne, laquelle désigne l'échange de biens et de services entre deux entités sur les réseaux
informatiques, notamment Internet5.
Après avoir vu les définitions restreintes, voyons les définitions extensives ce concept.
5
Wikipedia. Commerce électronique. [en ligne]. 2011. [consulté le 15 Novembre2011]. Disponible sur :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Commerce_%C3%A9lectronique
6
Cité dans Congrès Américain (1998). Moratorium HR 4328 on Internet Tax Freedom Act (ITFA)
7
CREDAF. «Atelier : Fiscalité et commerce électronique » Poitiers : 14ème Colloque du 26 au 30avril 1999. , p
69
8
Dans le cadre de notre étude, d’une manière générale, nous entendrons par commerce
électronique, toute opération commerciale utilisant comme média le réseau Internet et
permettant d’acquérir ou de vendre, à travers des systèmes de communication électronique,
notamment le système internet, des biens et services.
Le commerce électronique peut prendre plusieurs formes et toucher divers domaines
d'activités : de l'entreprise au consommateur (de l’acronyme en anglais B2C:Business to
Consumer); de l'entreprise à entreprise (B2B: Business to Business); de l'entreprise à l’État
(B2G: Business to Government); du consommateur au consommateur (C2C : Consumer to
Consumer).
Paragraphe 1 : Historique
8
Michael Aldrich est née le 22 Août 1941, un inventeur et entrepreneur anglais.
9
Le Minitel est un terminal destiné à la connexion au service français de Vidéotex (service baptisé Télétel). Il a
été développé par le Ministère des Postes et Télécommunications et utilisé en France, essentiellement dans les
années 1980 et 1990, avant d'être remplacé par l'accès à Internet.
10
Utilisateur Utilisateur
Population Penétration Evolution
Internet Internet Utilisateur
Région
2011 31 Décembre Dernière (% 2000- %
(estimation) 2000 statistique Population) 2011
Amérique du
347,394,870 108,096,800 272,066,000 78.30% 151.70% 13.00%
Nord
Amérique latine
597,283,165 18,068,919 215,939,400 36.20% 1037.40% 10.30%
et Carib.
Océanie /
35,426,995 7,620,480 21,293,830 60.10% 179.40% 1.00%
Australie
TOTAL
6,930,055,154 360,985,492 2,095,006,005 30.20% 480.40% 100.00%
MONDIAL
Source : Miniwatts Marketing Group, 2011
A travers ces statistiques, nous pouvons remarquer que le continent Africain est le
plus en retard quant à l'utilisation de l'Internet, affichant un taux de pénétration moyenne de
11,4%. Pourtant, entre 2000 et 2011, il rattrape partiellement les autres pays avec une
évolution record de 2 527.40%. Cela a été possible grâce à la volonté ferme des États
Africains à réduire la fracture numérique, appuyés par les institutions internationales : comme
l'agence des Nations Unies, l'Union Internationale des Télécommunications (UIT), dans le
cadre de l'initiative internationale -“connecter l'Afrique avant 2012”.
En 1998, elle a pris notamment deux initiatives : l’adoption d’un moratoire temporaire visant
à exonérer toutes les transactions en ligne des droits de douanes et la création du programme
de travail pour le commerce électronique. Au sein de l’OMC, la question relative à la
catégorisation des transactions électroniques a été maintes fois discutée. La question est de
savoir si les transactions électroniques devraient être considérées comme des services 10 ou
comme des marchandises11. A titre d'exemple, la classification de la musique comme
marchandise ou comme service change-t-elle selon que la musique est fournie sur un cédérom
(une marchandise) ou par le biais de l’internet (un service) ? Et ces transactions peuvent-elles
faire l’objet de réglementations fiscales et douanières différentes en fonction de cette
classification ?
Sur le plan juridique, en 1996, la Commission des Nations Unies pour le
Développement du Commerce Internationale (CNUDCI) a élaboré la Loi type sur le
commerce électronique. Cette Loi est transposée dans nombreux pays comme un point de
départ pour l'incorporation du commerce électronique dans le droit commercial traditionnel.
Le Centre des Nations Unies pour la facilitation des échanges et le commerce
électronique (UN/CEFAT) a conçu une initiative afin de développer le commerce en ligne à
travers l’introduction d’ebXML12. Ce nouveau standard devait être la principale norme pour
l’échange de documents électronique, remplaçant ainsi la norme EDI actuelle.
Pour sa part, l'OCDE a abordé les divers aspects ayant trait au commerce électronique,
y compris la protection des droits des consommateurs et les signatures électroniques et
particulièrement dans le domaine de la fiscalité. Elle a sorti des recommandations et les
directives afin d'harmoniser les mesures et dispositions prises par les pays membres, dans ce
sens.
En mars 2000, à Lisbonne, l'Union Européenne (UE) a initié le « Sommet des Dot
Com » concernant l'élaboration des stratégies de développement du commerce électronique
en Europe. Des mesures de correction ont été prises pour tenter de protéger les intérêts publics
et sociaux dans la promotion de l'accès universel, de la politique de concurrence et des
restrictions dans la distribution des contenus nuisibles. En outre, cette instance a adopté la «
directive sur le commerce électronique » ainsi qu'une série d'autres directives sur la
signature électronique, à la protection des données et aux transactions financières
électronique.
10
Au niveau de l’OMC le commerce de service est réglementé par l’Accord Général sur le Commerce des
Services (AGCS).
11
Le commerce de marchandises est réglementé par le GATT : General Agreement on Tarif and Trade.
12
Electronic business XML.
13
Après avoir défini et rappelé les moments historiques du commerce électronique, les
sous-sections suivantes traiteront la partie technique et les processus descriptifs liés à son
fonctionnement.
3.1.1 : Téléphone
Le téléphone est le plus ancien instrument utilisé dans le monde des affaires. C'est un
outil polyvalent qui permet de faire, entre autres, de la publicité, des négociations, effectuer
des achats ou même ou de procéder au paiement. Toutefois, il est à remarquer que son usage
pour une opération n'est pas suffisant pour dire que l'on fait de l'e-commerce.
13
Le pollustage ou spam en anglais, consiste en l'envoi de courrier non sollicité à un grand nombre d’internautes,
utilisé à des fins commerciaux.
14
3.1.2 : Télévision
14
Le Mobile Banking est une offre de services des banques ou institutions financières à destination de leurs
clients. Ces services sont principalement : consultation des comptes bancaires, opérations de compte à compte,
commande de chéquiers.
15
3.1.5 : Internet
A l'aube du XXIème siècle, l'internet constitue l'outil par excellence pour faire du
commerce électronique. Diffuser des publicités, passer des commandes, établir un contrat,
effectuer un paiement est désormais possible au moyen d'un seul instrument : l'internet.
Récemment, les grandes sociétés de distribution se sont attaquées sur l'utilisation des
réseaux sociaux comme facebook, qui compte actuellement 800 millions d'utilisateur, pour
faire du commerce électronique. Le site www.vincentabry.com estime que le F-commerce
(facebook commerce) pourrait valoir 30 milliards de dollar en 2015, soit à peu près 5% du
volume du commerce électronique mondial.
15
Mondex est une carte à puce électronique de paiement initialement développé par National Westminster Bank
au Royaume Uni et plus tard vendu à MasterCard international.
16
Visa Cash est une carte à puce de paiement électronique du système détenue par VISA. La carte est «chargée»
avec de l'argent par une entreprise spécialisée guichets automatiques, et l'argent peuvent ensuite être «dépensé»
en insérant la carte dans le distributeur de lecteur de carte et en appuyant sur un bouton pour confirmer le
montant. Saisie du code PIN ni une signature est requise, ce qui rend pour une transaction rapide pour le
propriétaire de la carte.
17
Cyber cash est un service de paiement sur internet pour le commerce électronique. Après la faillite de la
société en Mars 2001, les actifs Cybercash sont rachetés par Verisign. En 2005, Paypal a fait acquisition du
service de paiement de VeriSign y compris Cybercash.
16
3.3.1 : Recherche
La troisième étape est celle de la livraison. Il peut s'agir d'une livraison physique ou
sous une forme dématérialisée.
A titre de remarque, les deux dernières étapes peuvent s'intervertir selon le cas. Par exemple,
dans certains pays en développement, où le paiement en argent électronique n'est pas encore
vulgarisé, les entreprises de vente en ligne récupèrent leur argent au moment de la livraison à
domicile du produit.
Après avoir étudié le mode opératoire du commerce, le tableau et l’illustration
suivants vont synthétiser les innovations apportées par le commerce électronique par rapport
au commerce traditionnel.
Rencontre des acheteurs et des vendeurs sur un lieu Lieu du commerce, marché virtuel (boutique marchand)
physique : le marché ou par visioconférence
Rencontre physique entre les acheteurs et vendeurs sauf Correspondance en ligne, établissement contrat en ligne
dans les cas des ventes par catalogue
Paiement en espèce ou par chèque Règlement des transactions par virement bancaire, carte de
crédit ou par argent électronique
Livraison physique maritime, aérien, par la poste Livraison par voie électronique
18
PayPal est un service de paiement en ligne qui permet de payer des achats, de recevoir des paiements, ou
d’envoyer et de recevoir de l’argent. Pour bénéficier de ces services, une personne doit transmettre diverses
coordonnées financières à PayPal, telles que le numéro de carte de crédit, transmission qui peut se faire par voie
postale. Par la suite, les transactions sont effectuées sans avoir à communiquer de coordonnées financières, une
adresse de courrier électronique et un mot de passe étant suffisants.
18
19
MEPS ou Méthode d’évaluation de produits sécuritaire bancaire. LE MEPS est un module de paiement
sécurisé, utilisé par le réseau des cartes bancaires pour valider la sécurité d’un système.
19
Paragraphe 1 : Neutralité
Le principe d'efficience stipule que : « Les coûts de la discipline fiscale pour les
contribuables et pour l'administration devraient être réduits autant que possible».
20
Paragraphe 4 : Equité
20
Cité par BETOINE Alain, dans Jacques LE CACHEUX (2008), Les français et l’impôt, La documentation
française, 2008, pp. 124-125.
21
Cette fonction de l'impôt est même énoncée dans la Déclaration des Droits de l'homme et du
citoyen en son article 13 que : « Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses
d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également
répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés ».
Paragraphe 5 : Flexibilité
Etant donné que certains des principes adoptés pourront faire l'objet d'interprétation
différentes par les administrations fiscales et les entreprises et pourront entrer en conflit entre
eux ; le comité des affaires fiscales de l'OCDE a adopté des conditions cadres afin de faciliter
leur mise en application.
Les conditions d’Ottawa ont pour but d’assurer, d’une part, des conditions de
concurrence égale et équitable sur un marché mondial en développement, et d’autre part
d’éviter des distorsions sur le marché en matière de fixation des prix et des coûts relatifs.
Elle doit assurer un climat fiscal dans lequel l'e-commerce puisse être florissant, en tenant
compte des obligations de disposer d'un système fiscal juste et prévisible qui fournisse les
recettes requises pour combler les exigences légitimes des citoyens en matière de service
public.
En effet, l'administration fiscale doit être en mesure d'adopter des mesures incitatives
pour favoriser les investissements et l’entrepreneuriat. Cela se traduit par l'existence d'un
cadre juridique clair afin d'améliorer le climat des affaires en général. Elle ne doit en aucun
cas privilégier ou sanctionner un type d'activité par rapport à une autre. Par ailleurs,
l''administration fiscale doit aussi de son côté déployer les technologies nouvelles pour
améliorer le service au contribuable.
Les conditions cadres qui sont susceptibles de faciliter la mise en place effective d'une
fiscalité efficace du commerce en ligne sont les suivantes :
- Les principes fiscaux appliqués par les gouvernements en ce qui concerne le
commerce conventionnel doivent également les guider en ce qui concerne le commerce
électronique ;
- Les règles de fiscalité générale déjà en vigueur devraient permettre d’appliquer ces
principes, ce qui n'exclut pas la mise en œuvre de nouvelles mesures administratives ou
législatives spécifiques au commerce électronique, à condition que ces mesures soient
destinées à adapter judicieusement les textes fiscaux et ne conduisent pas à un traitement
fiscal discriminatoire négatif des transactions du commerce électronique ;
- L'application de ces principes doit être organisée de manière à préserver la
souveraineté fiscale des pays, à assurer une répartition équitable de la base d'imposition du
commerce électronique entre les différents pays et à éviter la double imposition et la non-
imposition.
Dans ce chapitre, nous avons vu que le gouvernement et surtout l'administration
fiscale ont un rôle important à jouer dans la promotion du commerce électronique en tant
facilitateur en respectant les grands principes fiscaux comme la neutralité, l'efficacité et
efficience, l'équité, certitude et simplicité et la flexibilité. Il est à rappeler que, selon le
principe de la souveraineté fiscale, chaque État est libre d'adopter les mesures et dispositions
visant préserver leurs intérêts économiques.
23
Après avoir compris les concepts de base ainsi que les théories fiscales retenues qui
devraient régir le commerce électronique, effectuons au travers du chapitre suivant un état des
lieux de celui-ci à Madagascar ainsi que de son environnement.
24
Les sous sections suivantes présenteront, d'une part, les acteurs clés du secteur des
nouvelles technologies, et, d'autre part, les infrastructures technologiques déployées à
Madagascar. Par ailleurs, nous allons aussi évaluer le degré d’utilisation de ces outils par les
citoyens malgaches.
TELMA est une société anonyme créée en 1994. Telma SA est à la fois opérateur de
téléphonie fixe et mobile, et un fournisseur d’Accès Internet (FAI). Elle est un contributeur
dans le consortium du projet de mise en place de la fibre optique
EasternAfricaSubmarineCable System (EASSy). Telma a aussi un statut de Fournisseur de
Service de Paiement Mobile (FSPM) à travers son offre M-Vola. Entre autres, la société
MOOV est une filiale du groupe TELMA.
25
Madacom, qui est devenue Celtel Madagascar en Juin 2006 et AirTel Madagascar en
Novembre 2010, a obtenu sa licence en téléphonie cellulaire de norme GSM en Juin 1997.
Airtel est opérateur de téléphone mobile, fournisseur d’accès Internet et à la fois Money
FSPM (Fournisseur de service de paiement Mobile) à travers son offre Airtel Money.
Ce quatrième opérateur télécom a été créé en juin 2008, après le transfert de la licence
de la société INTERCEL MADAGASCAR à MADAMOBIL SA, une société de droit
malagasy.
Actuellement elle est opérateur en téléphonie mobile et Internet en mode CDMA. La
société a déjà consacré des investissements allant de 40 millions de dollars lors de sa création
et prévoit 300 millions sur les 5 prochaines années. Life fournit de la data et de la voix mais
jusqu’à maintenant n’est pas encore en interconnexion avec les autres opérateurs pour
proposer à ses clients la possibilité de passer des appels vers les autres réseaux.
Le raccordement de Madagascar au très haut débit se fait par deux fibres optiques
sous-marines : l’EasternAfricaSubmarineCable System (EASSy) et le LowerIndianOcean
Network (Lion).Ces deux liaisons permettent à notre pays d’être toujours connecté même si
l’un d’eux venait à être endommagé.
- Le câble Lion
Le câble Lion appartient à Orange SA. Il mesure 1,800 km et relie directement
Toamasina et Saint Denis (La Réunion), offrant une capacité de 1,3 Tbps21 et utilisation le
réseau SAT3/ WASC et SAFE.
- Le câble EASSy
Le câble EASSy mesure 10,500km reliant Madagascar au continent Africain offrant
une capacité totale 1,4Tbps. L'international Cable Landing Station à Toliara a été inauguré
officiellement le 19 mars 2010. Ce projet a été établi avec un consortium de 27 opérateurs de
22 pays d’Afrique y compris Madagascar et a coûté un investissement total de 260 million de
dollars.
21
Térabit par seconde.
27
IWTGC Project West 160 Gbit/s/2.56 Tbit/s Benin, Cameroun, Cote d’Ivoire, Ghana,
Africa Liberia, Nigeria, Portugal Senegal
D'après ce tableau, nous avons pu voir que la capacité des connexions disponibles à
Madagascar est largement suffisante pour assurer une connexion de qualité et fiable aux
usagers de l'internet et pour les entreprises implantées à Madagascar. Avec ces infrastructures
notre pays est équipé pour concurrencer les autres pays africains dans le domaine de
l'exportation service et celui de l'externalisation (offshoring).
Le backbone constitue les artères principales du réseau national. Presque toutes les
localités à Madagascar sont déjà couvertes par le réseau mobile et peuvent avoir accès à
internet. Pour son compte, Telma déploie à la fois le cuivre, les faisceaux hertziens et le câble
fibre optique. Orange quant à elle déploie des faisceaux hertziens : la technologie 2,75 G-
Edge et 3G. Airtel utilise les faisceaux hertziens et technologie Edge et Life la technologie
CDMA.
28
OPERATEUR 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Téléphonie
56.010 52.124 48.166 45.921 47.003 46.527 54.159 105.538 127.354 158.510 172.181
fixe
Téléphonie
35.752 63.090 147.500 163.010 279.357 333.001 510.269 1.045.888 2.157.303 4.835.239 6.283.799 7.711.721
mobile
Source : OMERT, 2010
22
Le terme Grand Tana englobe la capitale et les communes périphériques.
29
Toutefois, nous précisons que prendre en compte ces statistiques requiert beaucoup de
prudence vu qu’il n’existe pas de statistiques officielles fiables et à jour dans ce domaine. En
fait, il est encore difficile de connaître le nombre d’utilisateurs exact d’internet puisque
beaucoup de malgaches préfèrent aller dans les cybercafés qui offrent des connexions à haut
débit revenant moins cher que les abonnements auprès d’un FAI. Le nombre des usagers
d’internet peut donc être plus important que celui ressortant des statistiques.
30
Le modèle B2C se développe petit à petit à Madagascar. Cette forme est plutôt
pratiquée par les entreprises d’exportation qui vend directement leurs produits sur le marché
international. Au niveau internet, le B2C interne est en train de se développer lentement mais
toutes les transactions ne se font pas en ligne. A Antananarivo, la société BAZARYNET
offre des services de vente en ligne mais le paiement se fait encore en espèce et ne s'effectue
qu’au moment de la livraison.
32
A côté, l’e-tourisme est un secteur qui a du succès à Madagascar. Les touristes peuvent
acheter leurs billets d’avion et faire leurs réservations d’hôtels en ligne.
Dans le domaine des marchés publics, l’Autorité de régulation des marchés publics
(ARMP) a un portail qui donne les informations utiles concernant les appels d’offres en cours
sur le site http://www.armp.mg/. En outre, quelques ministères utilisent le site http://appel-d-
offre.dgmarket.com/ pour la publication des marchés publics ouvert à l’international.
Tableau 6 : Nombre des entreprises spécialisées en SSII, Centre d’appel et Vente en ligne
Les chiffres concernant les entreprises SSII et les centres d’appels, sont ceux qui sont
officiellement enregistrés auprès de la DGI. Il est par ailleurs certain qu'il existe des sociétés
clandestines à Madagascar qui sont non répertoriées. Les sites de vente en ligne répertoriés
englobent les sites malgaches et les sites étrangers qui exportent des produits artisanaux ou
textiles vers l’Europe, aux Etats-Unis ou vers d'autres pays.
33
Le paiement au comptant par billet de banques constitue le moyen le plus utilisé par
les malgaches au quotidien. Quelques sociétés de vente en ligne proposent des produits et
récupèrent le prix de la marchandise au moment de la livraison. Cette méthode semble la plus
adéquate pour le moment compte tenu du faible taux de bancarisation à Madagascar, et eu
égard au fait que les malgaches ne font pas entièrement confiance aux banques.
Le paiement par chèque ou par virement bancaire est un moyen sûr. C'est le plus
utilisé par les entreprises et par les consommateurs aisés ou de la classe moyenne. La plupart
des fonctionnaires des ministères et des employés du secteur privé reçoivent leur
rémunération par virement bancaire. Le retrait se fait chez un guichet automatique de billet
(GAB) à l’aide d’une carte de crédit. Selon les dispositions du CGI en son article 06.01.26
alinéa 2, le paiement par virement bancaire constitue une obligation pour les contribuables
assujetti à la TVA, afin d’assurer un meilleur contrôle de leur transactions financières.
Actuellement, il existe 11 banques à Madagascar qui fournissent ces services : BNI,
BFV, BOA, BICM, BMOI, MCB Madagascar, SBM Madagascar, Accès Banque, Microcred
Banque, BGFI Bank Madagascar, et BM Madagascar.
Il existe trois opérateurs télécoms qui offrent des services de paiement mobile dont Telma,
Orange et Airtel.
23
TIAVO est une institution de microfinance à Fianarantsoa.
35
Paragraphe 1 : La cybercriminalité
D’une manière générale, les faiblesses liées à l’utilisation des TICs constituent des
menaces pour le commerce électronique. La cybercriminalité est l’une des menaces
potentielles dans ce domaine.
La cybercriminalité porte sur l’usage illicite des technologies de l’information et des
communications, elle désigne toute infraction qui implique l’utilisation des technologies
informatiques. Il peut s’agir de l’interception des données, d’interférence sur les données, de
l’accès illégal, de l’utilisation de logiciels espions et de vol d’identité.
Plusieurs techniques d’attaques sont utilisées par les pirates informatiques comme le «
Denial of service » ou Déni de service (DoS) visant à rendre muette une machine ou à
anéantir un serveur en la submergeant de trafic inutile. Ce type d’attaque très évolutif et peut
coûter très cher pour une entreprise puisqu’il a pour objectif d’interrompre le cours normal
des transactions, de nuire l’image son image et sa crédibilité commerciale, et cela peut
s’aggraver tant que leurs auteurs ne sont pas identifiés.
A cause des problèmes de sécurité des paiements en ligne, la grande majorité des
internautes ont une mauvaise image de la sécurité des transactions sur internet.
39
Dans une étude récente, il a été révélé que la majorité des internautes n’ont jamais acheté ou
initié une commande et n’ont pas l’intention de le faire24. En effet, nombre d’utilisateurs sont
peu enclin à communiquer leur numéro de carte bancaire sur un site web.
Du côté des entreprises, pour remédier à ce problème, plusieurs d’entre elles traitent
leurs transactions via des serveurs sécurisés afin de gagner la confiance de leur client
potentiel. D’autres proposent des indemnités financières en cas d’utilisation frauduleuse du
numéro de carte qui aurait été obtenu par un individu malveillant lors d’un achat sur le site en
question.
Une des grandes préoccupations que pose le commerce électronique est la protection
des renseignements personnels transmis sur Internet par les entreprises et les particuliers. Cela
concerne deux volets : la confidentialité des données personnelles, et les règles de
communication de ces données avec les parties tierces.
Sur internet, des millions d’individus révèlent, en toute connaissance de cause, un
volume d’informations considérables à des entreprises commerciales ou à des organisations :
leur nom, adresse, numéro de carte de crédit et autres informations, les quels s’ils sont utilisés
à mauvaise escient, peuvent déboucher à de conséquences graves.
Sur le plan fiscal, avec le système de télé déclaration, des données secrètes et
confidentielles sont dans les bases de données de l’administration fiscale, telle que le chiffre
d’affaires réalisées, l’état des salaires, l’adresse et contact téléphonique des actionnaires, les
coordonnées bancaires ou la situation des impôts. La révélation de ces renseignements par un
agent des impôts auprès d’un tiers pourrait mettre en péril les intérêts de l’Etat ou la survie
d’une société.
A Madagascar, le secret professionnel est régit par l’article 20.06.09 au 20.06.11 du
CGI. D’après cette disposition, toute divulgation auprès des tiers des informations soumis au
secret professionnel par les agents des services des impôts sont passibles des peines prévues
par l’article 378 Code Pénal. A préciser que les règles du secret professionnel ne sont pas
opposables : au Ministre chargé de la règlementation fiscale, au Directeur Général des Impôts,
aux directeurs et chefs de services, au juge d’instruction et autorité judiciaire chargés
d’enquêter sur un fait faisant l’objet d’une plainte.
24
LARCHER Eric. La sécurité des paiements en ligne.[en ligne].(modifié en septembre 2000).[consulté le 15
février 2012]. Disponible sur http://secuser.com/dossiers/securité_de_paiements.htm
40
L’accès instantané avec l’utilisation des moteurs de recherche pour chercher une
information sur un produit ou une entreprise, la comparaison des prix, des choix plus variés,
les gains de temps sont les principaux avantages pour les consommateurs. Des sites de
comparaison de prix appelés « shopbots » ou littéralement robot d’achat, permettent à la
demande d’un internaute, de recueillir en quelques secondes les prix d’un produit sur un grand
nombre de site de vente en ligne. En pratique, le consommateur peut passer d'un magasin à un
autre en un simple « clic »de souris et faire une comparaison de prix avant de faire un achat.
En théorie, le commerce électronique peut favoriser le modèle commerce équitable
puisqu’il est plus aisé techniquement de mettre en relation directe les producteurs et les
consommateurs sans passer par des intermédiaires. Dans la pratique, il reste des progrès à
faire pour faire organiser ce lien direct pour les collecteurs à Madagascar.
25
MULLER, André. La Net de l’économie. France : Que sais-je ?, 2008, p.14
41
Selon une étude réalisée par Boston Consulting Group, 73% des internautes interrogés
sont satisfaits de leurs achats via Internet. Le gain du temps est la principale raison qui pousse
les internautes à utiliser ce mode de transactions. En second lieu, vient la diversité des
produits proposés sur le net et la possibilité de comparer les prix. Par ailleurs, le fait de dire
qu’acheter en ligne permet de « payer moins de taxes » mériterait une expertise plus
approfondie. Lorsqu’il s’agit d’un achat sur le territoire de résidence de l’acquéreur, il parait
difficile d’échapper au régime fiscal en vigueur, sauf fraude de l’entreprise. En cas de passage
du produit à la frontière, l’achat peut effectivement échapper aux droits de douanes, mais dans
les mêmes conditions qu’une importation de tout bien neuf.
42
Le commerce électronique présente des enjeux qui touchent différents niveaux. Dans
cette section, nous allons survoler successivement les enjeux: économiques, juridiques,
résultant des modalités de paiement, concernant la protection des consommateurs et pour
l’administration des douanes.
26
CNUCED. Dimensions juridiques du commerce électronique .CNUCED : Genève. 1999, p 4
43
Selon une étude récente, les pays pauvres seraient encore réticents à introduire la
monnaie électronique en raison des risques potentiels qu’elle présente pour l’autorité de la
banque centrale. Les gouvernements craignent en effet de voir l’argent électronique servir au
blanchiment d’argent27. Pourtant la bancarisation semble un préalable au développement du
commerce électronique. Tout frein au développement du commerce électronique risque
d’accroître le fossé entre les pays du Nord et ceux du Sud.
27
KURBAJILA, Jovan et GELBESTEIN, Eduardo. Gouvernance de l'Internet : enjeux, acteurs et
fractures.DiploFoundation : Genève, 2010, p 123
44
En effet, il est difficile, pour ne pas dire impossible, d’identifier les fichiers ou
informations transitant sur internet sur lesquels des droits de douanes devraient être perçus.
Ce qui met en jeu l’applicabilité des procédures douanières.
En 1998, l’OMC a sorti un moratoire qui autorise l’exonération temporaire des droits
de douanes sur les transmissions par voie électronique. Le maintien de cette position a été
réaffirmé par la conférence ministérielle de l’OMC de 2009 suivant la décision 09-6432 du 02
décembre 2009 soulignant que : « les Membres maintiendront leur pratique actuelle qui est de
ne pas imposer de droits de douane sur les transmissions électroniques jusqu'à notre prochaine
session…. ».
A Madagascar, le code des douanes n’impose pas de droit de douane aux
marchandises fournis par voie électronique. A noter que l’internet, comme un réseau global
ignore les frontières. Au niveau international, ces marchandises électroniques sont exonérées
du paiement du droit de douane, selon le moratoire pris par l’OMC.
45
L’administration fiscale est parmi les départements de l’Etat l’un des plus concernés
par le commerce électronique, et cela, sur plusieurs volets : opérationnel, technique et fiscal.
Dans ce chapitre allons traiter successivement les opportunités et défis pour l’administration
fiscale, les problématiques engendrées tant en matière de fiscalité directe qu’indirecte.
L’administration des impôts n’est pas épargnée par les innovations et les mutations
apportées par le commerce électronique. Il est incontestable que le commerce en ligne et les
TICs offrent des opportunités d’amélioration des services offerts aux contribuables, mais
présente aussi des défis d’ordre juridique et pratique.
Tableau 8 : Tendances internationales sur les initiatives de qualité dans les services des
impôts
En effet, l’internet permet aux entreprises de réaliser des transactions commerciales sans avoir
nécessairement de présence physique dans les pays où ils font affaires.
En pratique, les fournisseurs de biens intangibles ne connaissent pas toujours et n’ont
en général de surcroît pas besoin de connaître la localisation physique de leurs acheteurs. En
fait, l’anonymat de l’Internet rend facile aux consommateurs de cacher leur identité et leur
adresse physique, pour des raisons de sécurité ou seulement pour éviter le paiement des
impôts. En s'appuyant sur l'anonymat de l'internet, les internautes généralement utilisent un
nom d'utilisateur ou login associé à un mot de passe. Par exemple, pour effecteur un achat sur
une boutique en ligne on n’est obligé de révélé son identité, on crée juste un compte sécurisé
et peut procéder à remplir son panier et à l’achat immédiat. Par conséquent, avec cette
pratique, il serait très difficile de retracer une transaction et les risques de non-paiement des
taxes afférentes sont énormes.
Or, en fiscalité, il est toujours nécessaire d’attribuer à une transaction une certaine
localisation géographique. Le principe est que la création de valeur doit être taxée dans le lieu
où elle est réellement créée ou consommée.
Si les parties contractantes à une transaction ne sont pas localisables, ni identifiables et
que par ailleurs l’administration fiscale ignore l'existence de cette transaction, l’application
des règles fiscales devient une gageure. En l'état actuel, le commerce électronique rend
difficile aux autorités fiscales la détermination de la localisation des vendeurs, qui
normalement collectent la TVA.
Le commerce électronique soulève aussi des enjeux inter juridictionnels. Plus
concrètement, en l’absence de protocole d’accord entre deux pays, il est difficile pour un
consommateur de savoir à quelle juridiction s’adresser en cas de litige : au pays du vendeur
ou celui de sa juridiction.
En matière d’impôt sur le revenu (IR), dans le système fiscal malgache, tous les
revenus de source malgache réalisés à Madagascar par les personnes physiques ou morales
ayant ou non de siège social ou de résidence, sont soumis à l’Impôt sur les Revenus (IR) selon
les dispositions des articles 01.01.02 et suivant du CGI.
49
Selon les termes de l’article 01.01.14 –II, pour les personnes physiques ou morales,
réalisant une prestation à Madagascar, qui ne possèdent pas d’installation fixe d’affaires, un
IR intermittent, anciennement appelé TFT (Taxe Forfaitaire sur le Transfert) est retenu à la
source par l’entreprise à qui le service est effectivement rendu et matériellement exécuté. Le
taux applicable est de 10% sur la base de la prestation. Cette procédure est mise en place pour
faciliter le recouvrement des impôts. En contrepartie, l’entreprise prestataire peut demander
l’attestation faisant foi du paiement de ce IR intermittent afin d’éviter une double imposition
dans son pays de résidence.
L’existence d’un accord prévoyant l'hébergement d'un site Web ne permet pas de
conclure à l'existence d'un établissement stable pour l'entreprise qui exerce des activités
commerciales par l'intermédiaire de ce site.
Cette solution est également logique puisque l'entreprise qui exploite le serveur, c'est-
à-dire la machine qui héberge le site, est généralement différente de celle qui exerce son
activité par l'intermédiaire du site Web. Ainsi, l'entreprise ne peut donc pas être considérée
comme ayant acquis une installation d'affaires en vertu de cet accord d'hébergement.
En revanche, si l'entreprise est propriétaire du serveur et du site, on peut considérer
qu'elle possédera un établissement stable au lieu où se situe le serveur. Si un local où se
trouvent des équipements informatiques, tel qu'un serveur, peut, dans certaines circonstances,
constituer un établissement stable, il faut pour cela que les fonctions exercées à travers le
serveur dans ce local soient importantes et constituent en outre un élément essentiel de
l'activité commerciale de l'entreprise.
51
Un fournisseur de services sur l'Internet, c'est-à-dire une société qui offre des services
sur internet (moteur de recherche, mail, achat de musique, hébergement de sites, etc etc ..), ne
constitue pas, sauf dans des circonstances très exceptionnelles, un agent dépendant d'une autre
entreprise qui puisse constituer un établissement stable de cette entreprise.
En ce qui concerne l’hébergement de site, qui pose plus particulièrement la question
de l’établissement stable, il ressort qu’il n’y a pas de dépendance entre le fournisseur
d’hébergement et les entreprises hébergées. Le fournisseur ne dispose pas de pouvoirs lui
permettant de conclure des contrats au nom de ces entreprises. Le fait que ce type de site
héberge les sites Web d'un grand nombre d'entreprises différentes conforte cette analyse.
En résumé, il est considéré28 qu'aucun établissement stable ne peut être réputé exister
lorsque les opérations de commerce électronique effectuées à l’aide d’un équipement
informatique situé dans un endroit donné d’un pays se limitent aux activités préparatoires ou
auxiliaires. Aussi, il faut remarquer que lorsque les fonctions précitées constituent en elles-
mêmes une partie essentielle et significative de l’activité commerciale de l’entreprise dans son
ensemble, l’équipement informatique constitue une installation fixe d’affaire de l’entreprise,
et il existe alors un établissement stable.
Pour mieux illustrer les principes énoncés ci-dessus, nous allons prendre un exemple
précis sur le cas d’un cybermarchand qui pourrait être assimilé à un établissement stable du
point de vue fiscal.
Par contre, si les fonctions associées à ce site permettent par exemple de traiter toutes les
étapes d’une transaction normale à savoir : la consultation du produit, la conclusion du contrat
avec le client, le traitement du paiement et la livraison le site est assimilable à un
établissement fixe d’affaires.
En fiscalité indirecte, si la livraison d’un bien matériel, conclut dans le cadre d’une
affaire e-commerce, s’effectue par voie physique, il n’existe pas de problème spécifique. La
TVA à l’importation est recouvrée par le service des douanes à la frontière selon le Code
générale des impôts en son article 06.01.14 alinéa 1.
Par ailleurs, concernant les biens dématérialisés ou prestations de service en ligne, la
problématique réside dans la difficulté pratique de taxer les prestations rendues par les
sociétés étrangères à des entreprises établies à Madagascar, par exemple dans le cas de
création d’un site web ou d’un logiciel.
C’est dans ce contexte que se présentent les problèmes d’identification et de
localisation géographique des contribuables en vue de garantir la taxation effective dans le
pays de consommation du produit ou service.
Les exemples suivants illustrent les situations où il serait douteux d’appliquer les
critères de consommation pure sur les échanges transfrontalières de service immatériel ou de
bien incorporel. Par définition, un service est un bien économique immatériel dont la
production et la consommation sont théoriquement simultanées29.
29
http://economie.trader-finance.fr/service/
53
Exemple 1 :
Une entreprise d’ingénierie informatique malgache conclut un contrat avec une
entreprise acheteuse française pour la fourniture de logiciel à ses succursales en Chine.
Où la consommation a-t-elle effectivement eu lieu?
Deux solutions peuvent être envisagées :
• La première est de dire que la consommation a lieu en France, où se trouve le siège
social du client, dans la mesure où les services bénéficient à l’ensemble de l’entreprise.
• La deuxième est de supposer que la consommation a lieu dans les succursales situé en
Chine du fait que le logiciel y est effectivement utilisé.
Dans la législation actuelle, ce premier cas de figure n’intéresse pas vraiment
l’administration fiscale malgache vu que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les opérations
d’exportation est soumise à un taux 0.
Exemple 2 :
Un cabinet d’étude internationale basé en France conclut un contrat avec une
entreprise malgache, de fournir une prestation dans la fourniture de logiciel. Le personnel de
l’entreprise française utilise des ordinateurs portables et utilise ces services dans le monde
entier dans le cadre de déplacements professionnels. Donc, la consommation a lieu dans le
chaque pays où les membres du personnel utilisent effectivement lesdits services.
L’OCDE a adopté deux grandes résolutions : la première pour les transactions entre
les entreprises, la seconde concernant les transactions entre les entreprises et les particuliers.
Dans le cadre d’un transaction B2B, l’OCDE propose la règle suivante : le lieu de
consommation en cas de fournitures transfrontalières de services ou de biens incorporels
susceptibles d’être fournis à distance à une entreprise destinataire non résidente30, est réputé
être celui où le destinataire établit sa présence commerciale 31. La transaction dépend par
conséquent de la juridiction correspondante.
Et, lorsqu’il existe un choix en matière de localisation, par exemple du fait que le siège
social est situé dans un pays et une succursale dans un autre, la présence commerciale doit
être considérée comme située au lieu de l’établissement du bénéficiaire de la fourniture.
30
Ce terme désigne normalement un « assujetti à l’impôt » ou une entité qui est enregistré ou tenue de
s’enregistrer et d’être redevable de l’impôt. Il peut aussi désigner une autre entité qui est identifié à des fins
fiscales.
31
La « « présence commerciale » est en principe l’établissement (par exemple le siège social, un bureau
principal ou une succursale de l’entreprise) du destinataire auquel la fourniture est effectuée.
55
Dans ces opérations, il a été proposé que le principe directeur doit être fondé sur la juridiction
où se trouve le lieu de résidence habituel du client constitue la définition la plus commode à
appliquer, sinon la plus pure sur le plan théorique, du « lieu de consommation ».
Au sens de l’article 01.01.05 – II du CGI, sont considérés ayant leur résidence
habituelle à Madagascar : les personnes qui y possèdent une habitation à leur disposition à
titre de propriétaires, d’usufruitiers ou de locataires ; celles qui, sans disposer d’une habitation
dans les conditions définies au 1° ci-dessus, y ont néanmoins le lieu de leur séjour principal.
Un étranger qui passe un séjour de plus de 183 jours à Madagascar est un résident.
Dans ce paragraphe, nous allons analyser les enjeux en matière de TVA que présente
le commerce électronique pour Madagascar, à travers une présentation succincte du système
de TVA actuel, et à partir d’études de cas pratiques.
- Principe :
Selon les dispositions des articles 06.01.02 du CGI et suivants, toutes les affaires
réalisées à Madagascar par les personnes physiques ou morales qui, habituellement ou
occasionnellement et d’une manière indépendante sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée
sauf cas d’exonération.
Donc, les affaires conclues dans le cadre du commerce en ligne, que ce soit une
livraison de bien ou livraison de services, sont taxables et entrent dans le champ d’application
de la TVA.
- TVA intermittente
Au cas où une entreprise n’a pas d’établissement à Madagascar mais y effectue des
opérations taxables, livraison de biens ou prestation de service ou l’exécution de travaux
immobiliers, l’article 06.01.09-bis du CGI exige que ladite entreprise doive accréditer auprès
du Ministère chargé de la réglementation fiscale un représentant domicilié à Madagascar, et
s'engagera à se conformer aux obligations et à payer la taxe sur la valeur ajoutée exigible.
56
A défaut, la taxe doit faire l’objet d’une retenue et être reversée au Receveur des Impôts
territorialement compétent par la partie à qui le service est effectivement rendu et
matériellement exécuté à Madagascar. C’est une TVA intermittente.
Ainsi, lors de cette opération le problème ne se pose pas pour l’administration fiscale.
Le projet de fiscalisation est un thème qui suscite un grand débat. La question se pose
dans le cadre de la fiscalisation du commerce électronique : Doit-on taxer le commerce
électronique? Si oui, comment?
L’ITFA a été ratifié le 21 Octobre 1998 et a prévu d’expirer en 2004. En 2004, son
application a été prorogée jusqu'en 2007 et par la suite jusqu'en 2014. La prorogation de
l'ITFA peut s’expliquer par le fait qu'aux États Unis les opérateurs ont une réelle force de
lobbying au niveau du gouvernement. Cette loi a plutôt une visée économique que fiscale, qui
favorise la promotion du commerce électronique malgré les pertes fiscales engendrées.
58
L'OCDE et l'UE , quant à elles, sont contre la position américaine ou celle du Bit Tax
en défendant que l'Internet ne devrait pas bénéficier d'un traitement fiscal privilégié ou être
traité comme avec un régime spécifique.
En effet, une mesure d’exonération des transactions en ligne va créer des déséquilibres entre
les commerçants traditionnels et les commerçants en ligne. En critiquant l'ITFA, Basu (2007)
avançait qu' «une telle proposition de faire de l'internet une zone exonérée de la taxe sur la
consommation pourrait avoir des effets dévastateurs économique, fiscal, social comme élargir
le fossé numérique et créer des iniquités sociales».
32
Ce concept de BIT Tax a été promu par les deux chercheurs Arthur Cordell et Thomas Ide en 1994.
59
Dans le même fil d'idée, dans sa recherche sur la fiscalité dans le monde électronique,
Lymer (2006) soutient que si une entreprise s'engage à faire du commerce électronique
générant des profits, cela devrait être taxé de la même façon que les activités traditionnelles.
De la même façon, pour la fiscalité indirecte, une taxe sur la consommation des produits ou
services devrait être prélevée même si ces derniers ont été fournis physiquement ou par voie
électronique.
Dans cette section nous allons présenter brièvement notre enquête dans son ensemble
et les résultats ainsi obtenus.
Nombre
Administration Privé Grand public
33%
40%
27%
Madagascar est bien placé pour être un fournisseur compétitif en matière de services
par voie électronique pour les raisons:
- La qualité des infrastructures TIC
- Les avantages comparatifs sur les coûts de main d’œuvre
- La qualité et compétence de la main d’œuvre
- La maitrise des langues étrangères : français et anglais
- La capacité à répondre aux exigences du marché cible
- Le fuseau horaire adéquat pour concurrencer les autres pays d’Afrique
D’après notre sondage, la majorité des interviewés sont unanime pour dire que le
commerce électronique est encore à un niveau de développement primaire à Madagascar. Le
faible développement du commerce électronique s’explique, en grande majorité par la crainte
qu’ont les consommateurs d’effectuer des paiements sur internet. Les consommateurs à qui
nous avons posé des questions observent un sentiment de malaise face aux risques techniques
liés à la commande et au paiement en ligne. S’ajoute dans une moindre mesure le faible taux
de pénétration à l’usage des TICs. En effet, les habitants des zones reculées pensent encore
que internet est réservé à certaines classes sociales.
Du côté des commerçants malgaches, ils hésitent encore à se lancer dans ce domaine.
Leur hésitation s’explique par leur méconnaissance des règles de jeu applicables en la
matière.
Concernant les obstacles du commerce électronique, ceux les plus cités sont l’absence
de cadre juridique et de l’existence d’une barrière culturelle. D’après notre sondage, 90% des
interviewés confirment ce constat. Maître Ramangaharison dans son interview a clairement
mentionné que l’inexistence de loi sur le commerce électronique, la protection des données
personnelles et la cybercriminalité posent des problèmes, non seulement pour les opérateurs
économiques mais aussi pour les consommateurs et par conséquent crée un climat de
méfiance.
63
A l’heure actuelle, la loi sur la consommation qui a été préparée par le Ministère du
Commerce n’est pas encore promulguée, elle est déjà à sa 10ème version. Cette loi prévoit des
dispositions particulières sur l’obligation générale d’information aux consommateurs, les
droits des consommateurs, les pratiques commerciales illicites, la conformité et sécurité des
produits ou les associations des consommateurs.
En addition, il a été souligné qu’acheter ou vendre en ligne ne fait pas encore partie du
mode de vie des malgaches. Notre consultant en TIC dit que : « acheter un produit sans
l’avoir touché au préalable n’est pas encore une habitude des malgaches ».
Même si le commerce en ligne promet beaucoup d’avantages aux petites et moyennes
entreprises (PME), ces dernières n’ont pas encore d’expérience dans le domaine des ventes en
ligne et ne sont pas encore prêtes à s’y investir.
Cette deuxième partie s’est concentrée sur l’analyse des différents enjeux du
commerce électronique sur divers plans : social, administratif, politique, économique et
fiscal.
Dans un premier temps, un diagnostic du commerce électronique a été réalisé où nous
avons vu les opportunités et les risques associés à l’usage des TICs et du commerce en ligne.
Force est de constater que souvent on dépeint l’internet d’une manière négative à cause des
problèmes qu’il peut engendrer sans tenir compte des avantages qu’il peut offrir en termes
économiques et sociaux.
L’utilisation des nouvelles technologies apporte de la valeur ajoutée dans l’économie
dans la mesure où elle permet notamment de faire un gain de temps, donne une facilité de
comparaison de prix, et permet de faire des économies d’échelles.
Aussi, un décalage de perception des TICs existe dans la société malgache. D’une part,
les jeunes générations, dit « génération 2.0 », qui ont moins de 25 ans voient les technologies
de façon optimiste, comme une grande porte d’opportunité et se soucient peu de effets
négatifs de l’internet. De l’autre côté, les anciennes générations dites « génération immigrante
» se méfient beaucoup de cet outil. Pour concilier ces deux extrêmes, une bonne connaissance
préalable des avantages et des risques associés aux TICs ainsi que les mesures sécuritaires à
prendre restent la solution idéale.
Sur le plan fiscal, il été vu que l’internet et le commerce électronique ne facilitent
guère le travail de l’administration surtout dans le recouvrement des impôts. Le commerce
électronique apporte de nombreuses difficultés tant en matière de fiscalité directe que de
fiscalité indirecte. A titre d’exemple, la notion d’établissement virtuel rend difficile
l’application du concept de territorialité. En matière de TVA, le recouvrement de la taxe sur la
consommation est devenu difficile vu qu’il est difficile de tracer les transactions
électroniques.
Aussi, l’imposition ou l’absence d’imposition du commerce électronique est devenue
un sujet à débat au niveau mondial. Si certains chercheurs et pays comme les Etats Unis
insistent sur le fait que le commerce électronique doit bénéficier d’un régime fiscal
dérogatoire voire d’une exonération, d’autres ne sont pas favorables en soutenant que de
telles mesures peuvent créer des distorsions sur la marché traditionnel.
66
Pour le cas de Madagascar, il a été révélé maintes fois que l’inexistence de cadre
juridique et la barrière culturelle sont les premiers obstacles au développement du commerce
électronique.
Il est à souligner, que notre pays possède des atouts et des avantages concurrentiels en
termes de main d’œuvre, de qualité et de disponibilité des infrastructures et dans la maîtrise
des langues étrangères pour entrer pleinement dans le secteur des NTICs.
PARTIE III
PERSPECTIVES POUR LA PROMOTION ET LA
FISCALISATION DU COMMERCE
ELECTRONIQUE
Cette dernière partie sera consacrée à une présentation des perspectives et des
solutions dans le cadre de la promotion et de la fiscalisation du commerce électronique à
Madagascar. Ces propositions seront classées selon leur faisabilité à court terme, à moyen
terme et à long terme.
Le premier chapitre sera axé sur la mise en place d'un environnement favorable au
développement du commerce électronique, le second concernera l’adaptation de la fiscalité
malgache proprement dite à ce nouvel environnement ; et en dernier lieu nous allons proposer
quelques recommandations générales.
68
L'Etat malgache devrait travailler en priorité dans la mise en place des conditions
requises au développement du commerce électronique. La mise en place d'un environnement
qui facilitera l'expansion de ce secteur doit commencer par l'adoption d'une stratégie adéquate,
et ensuite par la mise en place des cadres juridiques et institutionnelles requises dans ce sens.
La réalisation de cette stratégie implique une large participation de tous les acteurs clés
de l’économie comme l’administration publique, le secteur privé et nos partenaires techniques
et financiers.
Le rôle du gouvernement est de jouer un rôle de facilitateur et d'incitateur en créant
climat général des affaires favorable à l’expansion du commerce électronique en évitant de le
restreindre ou de le taxer indûment. Dans ce travail, le gouvernement aura à mettre en place
un dispositif fiscal neutre, efficace et efficient, simple, équitable et flexible (cf. partie I,
chapitre 2, section 1), à créer un cadre juridique clair et un système doté d'autorités
compétentes de régulation et de réglementation. De son côté, le secteur privé devrait jouer
le premier rôle en matière de gestion et de développement technologique du commerce
électronique. Le privé va travailler surtout dans la cadre de l'amélioration des infrastructures
de télécommunications existantes, le désenclavement des zones reculées et la création d'offres
adaptées à la population et aux réalités à Madagascar.
De leur part, à titre accessoire, les partenaires techniques et financiers (PTF) peuvent
contribuer à travers les actions de coopération dans l'organisation de programmes de
renforcement de capacités et la dotation de matériels et équipements.
69
Pour les PTF, malgré la crise actuelle, nous recommandons le suivi des programmes déjà
entrepris comme le Programme National e-gouvernance le Politique Nationale (PNEG) et le
Politique National des Technologies et l'Information et de la Communication pour le
Développement (PNTIC-D).
Avec la participation de l'ensemble de ces acteurs, il est possible d'envisager de
développer un programme articulé autour de 4 axes prioritaires : instauration de la confiance
dans l’économie numérique, clarification des règles du marché, renforcement des
infrastructures de l’information et la concrétisation des potentiels du commerce électronique.
Cela consiste en la modernisation des règles du marché, tels les cadres juridiques,
légaux, commerciaux, financiers et fiscaux de sorte qu’elles soient favorables à la
compétitivité et à l’expansion du commerce en ligne.
La priorité serait de faciliter l’accès à l’utilisation des nouvelles technologies pour tous
et au désenclavement des zones reculées. Cela peut commercer par la mise à disposition de
postes internet dans les collèges, lycées et universités publiques. Cette démarche nécessiterait
un accompagnement afin de mettre en évidence les intérêts de chacun à utiliser internet.
70
Une étape fondamentale est à franchir. Elle pourrait consister, non seulement en
l’aménagement des lois existantes, comme la Loi sur la Théorie Générale des Obligations
(LTGO) ou le Code des procédures Pénal mais aussi en la promulgation de nouvelles lois.
71
On peut envisager la promulgation des lois suivantes : la loi sur la consommation et la loi sur
le commerce électronique. Cette dernière étant composée d’un volet sur le paiement
électronique, la loi sur la signature électronique.
Ces projets auront notamment pour but de légaliser la validité des données
électroniques mais aussi et surtout d’assurer la sécurité juridique des acheteurs et vendeurs,
qui sont les acteurs clés dans le commerce électronique.
A titre principal, pour les opérations de vente en ligne, il faut prévoir un droit de
rétractation au minimum de 7 jours au client au cas où la commande passée n’est pas
conforme aux caractéristiques énoncées dans le contrat. Il est utile de rappeler que dans le
commerce en ligne, le consommateur n’a pas la possibilité d’essayer le produit, et il doit se
contenter de la publicité et des informations qui lui ont été fournies. L’acheteur doit avoir le
droit à un échange ou remboursement, sans pénalités à l’exception des frais de retour.
Cette mesure permettra de susciter un sentiment de confiance envers au consommateur
en ligne.
Pourtant, il existe des situations où le consommateur ne peut pas se rétracter, comme
lorsque les produits sont confectionnés selon des caractéristiques personnalisées. C'est
également le cas lorsque les marchandises ne peuvent pas être réexpédiées ou sont
susceptibles d'être détériorés ou périmées à cause de l'expiration des délais de validité, ou
lorsque le consommateur descelle les enregistrements audio ou vidéo ou les logiciels
informatiques livrés ou téléchargés. Évidemment, certains produits comme les journaux et
magazines ne peuvent être retournés.
Par ailleurs, il semble nécessaire, pour toutes les offres de vente d’un bien ou de
fourniture de services à distance aux consommateurs, que le professionnel soit tenu d’indiquer
le nom de l’entreprise, ses coordonnées téléphonique ainsi que l’adresse de son siège.
Nous envisageons que de telles dispositions pourraient être encore difficilement applicable si
l'on réfère aux pratiques commerciales actuelles et à la mentalité malgache. Actuellement, un
projet de loi sur la consommation est déjà en prêt au niveau du Ministère du Commerce, en sa
10ème version, et attend sa soumission au niveau du parlement.
72
Par rapport à la reconnaissance des signatures électronique comme preuve légale, nous
recommandons la création de l’autorité nationale de certification des signatures électronique
chargée notamment des missions suivantes :
L'octroi de l'autorisation d'exercice de l'activité de fournisseur de services de
certification électronique sur le territoire de Madagascar ;
Le contrôle du respect par le fournisseur de services de certification électronique des
dispositions de la présente loi et de ses textes d'applications ;
La fixation des caractéristiques du dispositif de création et de vérification de la
signature ;
La conclusion des conventions de reconnaissance mutuelle avec les parties étrangères ;
L'émission, la délivrance et la conservation des certificats électroniques relatifs aux
agents publics habilités à effectuer les échanges électroniques. Ces opérations peuvent
être effectuées directement ou à travers des fournisseurs de services de certification
électronique publics ;
La participation aux activités de recherche, de formation et d'étude afférentes aux
échanges et commerce électroniques ;
Cette autorité pourra être mise sous la co-tutelle des ministères suivants :
des Postes, des télécommunications et des nouvelles technologies (MPNT), qui
fournira les compétences en informatique et technique ;
du commerce, qui veillera sur le respect du Code du commerce dans les relations entre
les clients, les entreprises et les administrations ;
et de la justice, qui interviendra afin de prévenir des divergences d’interprétation et
donc des litiges.
75
Même s'il n'est pas toujours aisé de faire travailler ensemble des personnels
d'administrations ou des ministères différents, ce type d'organisation a fait ses preuves dans
d'autres pays : les Etats Unis et la France.
76
En France, il y a les Groupes d’interventions Régionaux (GIR), qui sont des entités
policières pluridisciplinaires chargées d'agir contre la délinquance sous tous ses aspects en
utilisant l'ensemble des moyens législatifs et réglementaires, au plan pénal mais également
fiscal, douanier ou administratif. Aux Etats Unis, on peut aussi citer le Departement of
Homeland Security (DHS) chargé de la protection du territoire contre tous les menaces réelles
ou virtuelles.
Ce département d'Etat travaille en étroite collaboration avec les Douanes, le service de
l'immigration, les gardes côtes, les agences secrets, l'administration des transports et l'office
de détection nucléaire.
77
Bien que l’ e-commerce puisse concerner des échanges ayant lieu sur le territoire
malgache, il a souvent un caractère international. Dans ce contexte, les liaisons avec les autres
pays sont donc parfois nécessaires pour pouvoir identifier et contrôler les les transactions
transfrontalières.
Cette section soulignera le caractère international de l’e-commerce et présentera
quelques dispositifs afin de faciliter l'identification, l'établissement de l'assiette et le
recouvrement des impôts et taxes.
Dans le cadre des relations avec d'autres pays, l'existence d'une convention fiscale,
d'un principe d'accord, ou d'un principe de double imposition est une condition essentielle
pour permettre une fiscalisation juste du secteur. Sans l'existence d’un tel accord, il est
difficile de demander l’assistance et la coopération auprès des entités ou administrations
étrangères.
Il est important de préciser que l'aboutissement d'un tel dispositif nécessite l'accord
mutuel des pays. Chaque partie doit y trouver son intérêt respectif, donc, un modèle de
partenariat « gagnant-gagnant ». Dans la réalité, l'établissement d'une convention fiscale
pourrait dépendre de plusieurs de paramètres : économique, politique ou social.
L'établissement d'une convention avec d'autres pays n'est intéressante que si le volume
des transactions commerciales échangées est important, ou susceptibles de le devenir et que
les enjeux fiscaux sont marqués.
78
En outre, pour assurer l'application effective d'une convention, mis à part les modalités
de partage du bénéfice fiscal entre les pays, il faut aussi penser à la mise en place d'un service
chargé de régler les litiges persistants. Ce service pourrait être une cellule adossée à la
Direction Générale, composée d’expert en fiscalité internationale.
Nous tenons à préciser que cette méthode existe déjà dans le système fiscal actuel, il
faut l'entendre aux activités du commerce électronique. Pour le cas des transactions
interentreprises ou B2B, la méthode d’auto liquidation semble la plus pratique pourvu que
l’entreprise étrangère fournisseur de biens ou de services n’est plus tenue de s’enregistrer au
titre de l’impôt sur la consommation.
En passant, la méthode de retenue à source de l'impôt sur le revenu (IR intermittent) et
de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA intermittente) par une entreprise bénéficiaire d'une
prestation est une déjà bonne pratique dans le système actuel. Un exposé plus détaillé de cette
procédure est présenté dans ce document, dans les sections 2 et 3, au chapitre 2 de la
deuxième partie.
2.1.1 : Contexte
Article 01.01.20.- La comptabilité régulière visée à l’article précédent est celle tenue
conformément au plan comptable général 2005 instauré par le Décret n°2004-272 du 18
Février 2004, et doit notamment comprendre les livres réglementaires prévus par l’article 430-
1 dudit décret. Ces livres, aux pages numérotées, sont cotés et paraphés avant leur mise en
service par les autorités prévues au Code de commerce ou par l’inspecteur ou le contrôleur
des impôts territorialement compétent. Les opérations y sont inscrites en langue française ou
malgache, jour par jour, sans blanc ni rature.
Les entreprises autorisées pourront présenter leur déclaration et leur comptabilité sous
la forme dématérialisée selon les normes édictées par le CGI.
81
Pour la comptabilité présenté au moyen de système informatique elle doit être conforme aux
exigences prévues par le Décret n°2004-272 du Février 2004 et doit permettre de :
satisfaire les exigences de sécurité et de fiabilité requises en la matière (sauvegarde
des données, existence du chemin de révision …) ;
de restituer sur papier sous une forme directement intelligible toute donnée entrée dans
le système de traitement.
L’identification des documents informatiques est obtenue par :
une numérotation des pages et des écritures et par une datation des documents générés
par le système et offrant toute garantie en matière de preuve ;
l'utilisation de logiciels de comptabilité interdisant la modification ou l'annulation des
opérations validées.
2.2.1 : Contexte
Nous proposons de compléter les dispositions d’article 20.06.18 du CGI comme suit :
2.3.1 : Contexte
Comme déjà évoqué, un site web ne peut pas lui-même constituer un établissement
stable, aussi un accord d’hébergement d’un site web sur un serveur ne peut être interpréter à
un établissement fixe d’affaires.
Un site web ou un équipement informatique ne peut constituer un établissement stable
si les fonctions qui y sont exercées sont limitées à des activités préparatoires ou auxiliaires
comme gérer les communications et relations avec les clientèles, l’affichage d’un catalogue,
faire la publicité, collecter des informations, relayer les informations à l’aide d’un serveur
miroir à des fins de sécurité et d’efficience.
85
A travers le site de l’entreprise, le client étudie la liste des produits disponible sur le
site web et sélectionne les produits qu’il souhaite acheter et le mode de livraison (support
physique ou sous forme numérique). Ensuite, le client remplit le formulaire de commande en
indiquant les informations requises et fournit un numéro de carte de crédit pour payer les
produits. Le client transmet la commande en ligne. Le client reçoit, en ligne, en l’espace de
deux minutes, la confirmation de la réception de sa commande et l’acceptation de son
paiement par carte. La commande est reçue par le serveur. Le serveur est programmé pour
contacter la société de carte de crédit du client afin d’assurer immédiatement le paiement.
86
Une fois, la transaction acceptée par la société de carte de crédit, elle crédite le compte du
l’entreprise VIRTUAL. Si le paiement n’est pas autorisé, le serveur envoie une notification au
client que la transaction ne peut pas avoir lieu. L’étape suivante concerne la livraison du
produit. S’il s’agit d’un produit physique, le serveur notifie le délai de livraison. Parallèlement
le serveur envoie un message à l’entrepôt de VIRTUAL et demande l’enlèvement et la
livraison du produit. S’il s’agit d’un produit numérique, le serveur autorise le téléchargement
d’une copie du produit.
Ainsi, en se fondant à l’interprétation de l’article 5 du modèle de convention de
l’OCDE, le serveur de l’entreprise VIRTUAL hébergé dans le pays B constitue, à des fins
fiscales, un établissement stable.
Dans cette situation, dans l'exercice du droit de communication, l'administration doit
être autorisée par la loi de consulter des informations des utilisateurs internautes enregistrés
dans les bases de données d'un fournisseur d'accès internet (FAI) ou du serveur sur lequel est
hébergé le site. Dans le cas où le serveur ou le FAI est situé à l'étranger, on revient à la
problématique des conventions avec d'autres pays et le principe de réciprocité.
Pour des cas précis, demander les informations personnels sur l’identité, le compte
bancaire, chiffre d’affaires des clients malgaches qui achètent ou vendent des produits à
travers des boutiques marchands est une méthode de recoupement efficace. A titre
d’illustration, à travers un programme de lutte contre les fraudes fiscales sur internet,
l’Australian Tax Office, en 2011 a pu déceler plus 2 000 cas d’infractions sur les
contribuables réalisant un chiffre d’affaires de plus de 20 000 USD sur le site
www.e.bay.com.au.
Ce chapitre portera sur des propositions de programme pour la DGI, lesquelles seront
à mettre en œuvre à moyen et à long terme. Ces projets ont pour principal but de préparer les
agents de l’administration fiscale et ce département à l’avènement du commerce électronique
à Madagascar.
Les recommandations proposées seront échelonnées selon leur ordre réalisation : la
section première présentera les projets réalisables à court et moyen terme tandis que la
seconde s'étalera sur les projets à long terme.
Consulter les registres des noms de domaine « .com », « .mg » afin de recenser les
entreprises qui font du commerce électronique à Madagascar ;
Concevoir un logiciel de recherche Web pour retracer les non déclarant ;
Editer des programmes permettant aux autorités de retracer les transactions sur
Internet ;
a) Coopérer avec les acteurs du secteur privé (éditeur de logiciel, cabinets comptables et
leurs clients, etc.) pour faire des recherches sur l’utilisation des TIC et de l’internet afin
d’améliorer les services rendus aux contribuables et aussi de faciliter le recouvrement des
impôts et taxes.
Dans l’optique de favoriser l'utilisation des TIC par les citoyens malgaches et aussi du
commerce électronique nous proposons de réduire progressivement le droit d’accises sur les
télécommunications. Dans la législation actuelle l’on considère encore les TICs comme un
produit de luxe. Actuellement, les communications par téléphonie mobile sont taxées par un
droit d’accises de 7%. Les TIC doivent bénéficier d'un régime fiscal plus incitatif pour
faciliter son implantation et surtout l’accès universel. Les retombées économiques, sociales et
culturelles ainsi que l’atteinte d’une économie d’échelle compenseront les manques à gagner
fiscaux engendrés par cette diminution de taxes sur les TIC.
A titre transitoire, nous recommandons un plan quinquennal de diminution de
progressive de ce taux de 1,5 point par an à partir de l’année 2013. Cette mesure permettra de
mieux évaluer l’impact des retombées économiques ainsi que des recettes fiscales générées
par ce secteur.
Il existe des moyens techniques de recherche d’information qu’on peut utiliser pour
mener un contrôle fiscal efficace des transactions électroniques comme l’utilisation des
logiciels de géolocalisation ou l'exploitation du contrôle fiscal informatisé.
Étant donné que les processus des transactions au sein des entreprises travaillant dans
le commerce électronique sont tous dématérialisés, il s'avère nécessaire pour la DGI d'avoir
une maîtrise sur l'exploitation des systèmes informatiques comme la comptabilité
informatisée.
91
L'avantage de l'utilisation d'un système de comptabilité informatisé peut être vu sous deux
angles : d’un côté, pour le contribuable, la présentation de la comptabilité sous une forme
numérique facilitera ses obligations fiscales ; de l’autre côté, pour l'administration fiscale
l’utilisation et l'accès du système informatique donnera de meilleur résultat de contrôle, plus
de facilité et d’efficacité aux inspecteurs vérificateurs.
2.2.1 : Principe
Il est essentiel de s’assurer que le fichier obtenu est conforme aux résultats comptables
de l’exercice validés, le cas échéant, par les commissaires aux comptes. Pour d’autres
circonstances, les contribuables doivent s’assurer que pourront être accessibles et consultables
sur le territoire national, en cas de contrôle, les documents, donnés et traitement soumis au
droit de contrôle de l’administration, même détenus par des tiers, quel que soit le lieu habituel
de détention.
2.2.2 : Méthode de contrôle
Sur la base de ce fichier, le vérificateur pourra, effectuer des opérations simples telles
que des tris, classements, ainsi que tout lui permettant de s’assurer de la concordance et
cohérence des documents comptables avec les déclarations fiscales déposées par le
contribuable.
Lors des vérifications et contrôle sur place, l’entreprise mettra à la disposition des
vérificateurs un terminal d’accès une image logique non modifiable de sa comptabilité. Le
vérificateur pourra poser toute question relative à l’organisation comptable et la structure du
système informatique, nécessaire à la bonne compréhension du système. Toutefois, la
communication de documents comptables sur support papier est toujours utile en cas de
nécessité. En même temps, le vérificateur pourra effectuer un audit du système comptable et
informatique de la société vérifiée. A titre d’exemple, le vérificateur peut vérifier si toutes les
caisses auprès d’un supermarché sont reliées au système informatique.
92
A l’heure actuelle, les pays développés sont en train de se pencher sur un nouveau type
de contrôle de la comptabilité à distance ou le télé-contrôle fiscal. Pour le cas de Madagascar,
une Brigade de vérification de comptabilités informatisées pourra être mise sur pied au sein
de la Direction du Contrôle Fiscal et du Contentieux (DCFC). L'administration fiscale devra
élaborer des stratégies de contrôle adaptées au secteur du e-commerce, en s'appuyant par des
exemples sur les expériences d'autres pays.
93
INDICATEURS
MOYENS DE HYPOTHESE DE
LOGIQUE D’INTERVENTION OBJECTIVEMENT
VERIFICATION REALISATION
VERIFIABLE
Promouvoir le commerce
électronique à Madagascar.
RESULTATS Le volume du
Les impôts recouvrés sur les commerce
ATTENDUS
entreprises de commerce électronique par Efficacité des méthodes de
Rapport INSTAT
électronique ou spécialisés dans les rapport aux autres recouvrement
TICs sont en augmentation. secteurs en
augmentation
94
Approbation du
Réduire le taux du droit d’accises Taux réduit
CGI modifié gouvernement et de
sur les télécommunications annuellement
l’administration fiscale
Créativité des
Unité de recherche informaticiens,
Applications et
Installer une unité de recherche et de opérationnelle compétences techniques
programmes réalisés
développement informatique adéquats, appui technique
et financier des bailleurs
Ainsi s’achève cette troisième partie qui a été centrée sur des propositions et recommandations
de mesures spécifiques et un plan d’actions atour de la fiscalité du commerce électronique.
A titre rappel, ci-dessous les grandes lignes des recommandations et solutions proposés :
CONCLUSION
Sur les questions relatives à la notion d’établissement stable et fixe d’affaires, qui a suscité
beaucoup de discussions non encore résolues au niveau mondial, des critères et conditions
doivent être pris en compte afin de qualifier qu’un site internet ou un serveur peut être
assimilé à un établissement fixe d’affaires. Des analyses fonctionnelles ayant trait à
l’utilisation ces moyens doivent être entrepris. Un site web ou un équipement informatique ne
peut constituer un établissement stable si les fonctions qui y sont exercées sont limitées à des
activités préparatoires ou auxiliaires. En addition, quelques amendements des dispositions
fiscales sont proposés en matière d’adoption de la comptabilité informatisée, de
reconnaissance de la facture électronique et d’élargissement du droit de communication.
Pour la Direction Générale des Impôts, nous recommandons des programmes comme
le lancement d’un projet de recherche et de développement en informatique axé à la fiscalité,
la réalisation de programmes de renforcement de capacité des agents de l’administration
fiscale en NTIC, des formations, des stages pratiques et d’échange d’expérience dans les pays
partenaires de Madagascar en matière d’exploitation des nouvelles technologies.
Toutefois, dans cette étude nous nous sommes limités à ne traiter que les aspects
généraux du commerce électronique et de sa fiscalité proprement dite. Nous incitons à ce que
d’autres études soient effectuées traitant de l’impact économique de l’e-commerce sur
l’économie malgache.
ANNEXES
Annexe 1 : Loi sur le commerce électronique de la Tunisie
Art 1. - La présente loi fixe les règles générales régissant les échanges et le commerce
électroniques.
Les échanges et le commerce électroniques sont régis par la législation et la réglementation en
vigueur dans la mesure où il n'y est pas dérogé par la présente loi. Le régime des contrats écrits
s'applique aux contrats électroniques quant à l'expression de la volonté, à leur effet légal, à leur
validité et à leur exécution dans la mesure où il n'y est pas dérogé par la présente loi.
Art. 2. - Au sens de la présente loi on entend par:
• Echanges électroniques : les échanges qui s'effectuent en utilisant des documents
électroniques.
• Commerce électronique: les opérations commerciales qui s'effectuent à travers les
échanges électroniques.
• Le certificat électronique: le document électronique sécurisé par la signature
électronique de la personne qui l'a émis et qui atteste après constat la véracité de son contenu.
• Le fournisseur de services de certification électronique: toute personne physique ou
morale qui émet, délivre, gère les certificats et fournit d'autres services associés à la signature
électronique.
• Le cryptage : l'utilisation de codes ou signaux non usuels permettant la conversion des
informations à transmettre en des signaux incompréhensibles aux tiers ou l'utilisation de codes et
de signaux indispensables à la lecture de l'information.
• Dispositif de création de signature : un ensemble unique d'éléments de cryptage
personnels ou un ensemble d'équipements configurés spécifiquement pour la création de la
signature électronique.
• Dispositif de vérification de signature : un ensemble d'éléments de cryptage publics ou
un ensemble d'équipements permettant la vérification de la signature électronique.
• Moyen de paiement électronique: le moyen qui permet à son titulaire d'effectuer les
opérations de paiement direct à distance à travers les réseaux publics des télécommunications.
• Produit: tout service ou produit naturel, agricole, artisanal ou industriel matériel ou
immatériel.
Art. 3 - L'utilisation du cryptage dans les échanges et le commerce électroniques à travers les
réseaux publics des télécommunications est régie par la réglementation en vigueur dans le
domaine des services à valeur ajoutée des télécommunications.
Art. 4. - La conservation du document électronique fait foi au même titre que la conservation du
document écrit.
L'émetteur s'engage à conserver le document électronique dans la forme de l'émission. Le
destinataire s'engage à conserver ce document dans la forme de la réception.
Le document électronique est conservé sur un support électronique permettant:
• La consultation de son contenu tout au long de la durée de sa validité,
• Sa conservation dans sa forme définitive de manière à assurer l'intégrité de son contenu,
• La conservation des informations relatives à son origine et sa destination ainsi que la
date et le lieu de son émission ou de sa réception.
Art. 5.- Chaque personne désirant apposer sa signature électronique sur un document peut créer
cette signature par un dispositif fiable dont les caractéristiques techniques seront fixées par
arrêté du ministre chargé des télécommunications.
100
Art. 6. - Chaque personne utilisant un dispositif de signature électronique doit : Prendre les
précautions minimales qui seront fixées par l'arrêté prévue à l'article 5 de la présente loi, afin
d'éviter toute utilisation illégitime des éléments de cryptage ou des équipements personnels
relatifs à sa signature.
Informer le fournisseur des services de certification électronique de toute utilisation illégitime de
sa signature.
Veiller à la véracité de toutes les données qu'elle a déclarées au fournisseur de services de
certification électronique et à toute personne à qui il a demandé de se fier à sa signature.
Art. 7. - En cas d'infraction aux engagements prévus à l'article 6 de la présente loi, le titulaire de
la signature est responsable du préjudice causé à autrui.
Art. 8.- Est créée une entreprise publique à caractère non administratif dotée de la personnalité
morale et de l'autonomie financière, dénommée agence nationale de certification électronique et
soumise dans ses relations avec les tiers à la législation commerciale. Son siège est fixé à Tunis.
Art. 9. - Cette entreprise est chargée notamment des missions suivantes :
• L'octroi de l'autorisation d'exercice de l'activité de fournisseur de services de
certification électronique sur tout le territoire de la République Tunisienne.
• Le contrôle du respect par le fournisseur de services de certification électronique des
dispositions de la présente toi et de ses textes d'applications.
• La fixation des caractéristiques du dispositif de création et de vérification de la
signature.
• La conclusion des conventions de reconnaissance mutuelle avec les parties étrangères.
• L'émission, la délivrance et la conservation des certificats électroniques relatifs aux
agents publics habilités à effectuer les échanges électroniques. Ces opérations peuvent être
effectuées directement ou à travers des fournisseurs de services de certification électronique
publics.
• La participation aux activités de recherche, de formation et d'étude afférentes aux
échanges et commerce électroniques.
Et d'une manière générale, toute autre activité qui lui a été confiée par l'autorité de tutelle en
rapport avec le domaine de son intervention.
L'agence est soumise à la tutelle du ministère chargé du secteur.
Art. 10. - Il peut être attribué à l'agence nationale de certification électronique, par voie
d'affectation, des biens meubles ou immeubles de l'Etat nécessaires à son fonctionnement. En
cas de dissolution de l'entreprise, ses biens font retour à l'Etat qui exécute les obligations et les
engagements contractés, conformément à la législation en vigueur.
Art. 11. - Toute personne physique ou morale désirant exercer les activités de fournisseur de
services de certification électronique doit obtenir l'autorisation préalable de l'agence tunisienne
de certification électronique.
La personne physique ou le représentant légal de la personne morale désirant obtenir
l'autorisation d'exercice de l'activité de fournisseur de services de certification électronique
doivent remplir les conditions suivantes :
• être de nationalité tunisienne depuis au moins cinq ans,
• être domicilié sur le territoire tunisien,
• Jouir de ses droits civiques et politiques et n'ayant pas d'antécédent judiciaire,
• Etre titulaire au moins de la maîtrise ou d'un diplôme équivalent,
• Ne pas exercer une autre activité professionnelle.
Art. 12. - Le fournisseur de services de certification électronique est chargé de l'émission, de la
délivrance et de la conservation des certificats conformément à un cahier des charges qui sera
approuvé par décret, et le cas échéant de sa suspension ou de son annulation conformément aux
dispositions de la présente loi.
101
de certification électronique établie en Tunisie, si cet organisme est reconnu dans le cadre d'un
accord de reconnaissance mutuelle conclu par l'agence nationale de certification électronique.
Art. 24. - Le fournisseur de services de certification électronique désirant mettre fin à son
activité est tenu d'informer l'agence nationale de certification électronique, au moins 3 mois
avant la date d'arrêt.
Le fournisseur de services de certification électronique peut transférer à un autre fournisseur tout
ou partie de ses activités selon les conditions suivantes :
• Informer les titulaires des certificats en vigueur de sa volonté de transférer les certificats
à un autre fournisseur, au moins un mois avant le transfert envisagé,
• Préciser l'identité du fournisseur de services de certification électronique à qui les
certificats seront transférés,
• Informer les titulaires des certificats de la possibilité de refuser le transfert envisagé
ainsi que les délais et modalités de refus. Les certificats sont annulés si, au terme de ce délai,
leurs titulaires expriment par écrit ou par voie électronique leur refus.
En cas de décès, faillite, dissolution ou liquidation du fournisseur de services de certification
électronique les héritiers, tuteur ou liquidateur sont soumis aux dispositions du deuxième
paragraphe du présent article dans un délai ne dépassant pas trois mois.
Dans tous les cas de cessation d'activité, les données personnelles restant chez le fournisseur,
doivent être détruites, en présence d'un représentant de l'agence nationale de certification
électronique.
Art. 25.- Avant la conclusion du contrat, le vendeur est tenu lors des transactions commerciales
électroniques de fournir au consommateur de manière claire et compréhensible les informations
suivantes:
• L'identité, l'adresse et le téléphone du vendeur ou du prestataire des services,
• Une description complète des différentes étapes d'exécution de la transaction,
• La nature, les caractéristiques et le prix du produit,
• Le coût de livraison, les tarifs d'assurance du produit et les taxes exigées,
• La durée de l'offre du produit aux prix fixés,
• Les conditions de garanties commerciales et du service après-vente,
• Les modalités et les procédures de paiement et, le cas échéant les conditions de crédit
proposées,
• Les modalités et les délais de livraison, l'exécution du contrat et les résultats de
l'inexécution des engagements.
• La possibilité de rétractation et son délai,
• Le mode de confirmation de la commande,
• Le mode de retour du produit, d'échange ou de remboursement,
• Le coût d'utilisation des moyens de télécommunications lorsqu'ils sont calculés sur une
autre base que les tarifs en vigueur,
• Les conditions de résiliation du contrat lorsque celui-ci est conclu à durée indéterminée
ou à une durée supérieure à un an,
• La durée minimale du contrat, pour les contrats portant sur la fourniture, à long terme ou
périodiquement, d'un produit ou d'un service.
Ces informations doivent être fournies par voie électronique et mises à la disposition du
consommateur pour consultation à tous les stades de la transaction.
Art. 26. - Il est interdit au vendeur de délivrer un produit non commandé par le consommateur
lorsqu'il est assorti d'une demande de paiement.
En cas de délivrance d'un produit non commandé par le consommateur, celui-ci ne peut être
sollicité pour le paiement de son prix ou du coût de sa livraison.
104
Art. 37. - Les opérations de paiement relatives aux échanges et au commerce électronique sont
soumises à la législation et la réglementation en vigueur.
Le titulaire du moyen de paiement électronique a l'obligation de notifier à l'émetteur la perte ou
le vol de ce moyen ou des instruments qui en permettent l'utilisation, ainsi que toute utilisation
frauduleuse s'y rapportant.
L'émetteur d'un moyen de paiement électronique doit fixer les moyens appropriés pour cette
notification dans le contrat conclu avec son titulaire.
Nonobstant les cas de fraude, le titulaire du moyen de paiement électronique :
• assume, jusqu'à sa notification à l'émetteur, les conséquences de la perte ou du vol du
moyen de paiement ou son utilisation frauduleuse par un tiers,
• est dégagé de toute responsabilité de l'utilisation du moyen de paiement électronique
après la notification à l'émetteur.
L'utilisation du moyen de paiement électronique, sans présentation du moyen et identification
par voie électronique, n'engage pas son titulaire.
Art. 38.- Sauf consentement du titulaire du certificat, le fournisseur de services de certification
électronique ou un de ses agents ne peut collecter les informations relatives au titulaire du
certificat qu'autant que ces informations seraient nécessaires à la conclusion du contrat, à la
fixation de son contenu, à son exécution et à la préparation et l'émission des factures.
Les données collectées conformément au premier paragraphe du présent article ne peuvent être
utilisées par le fournisseur ou un tiers à des fins autres que celles mentionnées ci-dessus, que
dans la mesure ou le titulaire du certificat en a été informé et ne s'y est pas opposé.
Art. 39.- Il est interdit aux utilisateurs des données personnelles collectées conformément à
l'article 39de la présente loi l'envoi des documents électroniques au titulaire d'un certificat qui
refuse expressément de les recevoir.
Le titulaire d'un certificat doit notifier son opposition à l'agence nationale de certification
électronique par lettre recommandée avec accusé de réception.
Cette notification est considérée comme une présomption légale de la connaissance de cette
opposition par tous les fournisseurs et les tiers.
Art. 40.- Les infractions aux dispositions de la présente loi sont constatées par les officiers de la
police judiciaire, les agents assermentés du ministère chargé des télécommunications et de
l'agence nationale de certification électronique ainsi que les agents de contrôle économique
conformément aux conditions prévues par la loi n'91- 64 du 29 juillet 1991 relative à la
concurrence et aux prix et les textes qui l'ont modifié et complété.
Art. 41.- L'autorisation est retirée du fournisseur de services de certification électronique et son
activité est arrêtée s'il a failli à ses obligations prévues par la présente loi ou ses textes
d'application. L'agence nationale de certification électronique retire l'autorisation après audition
du fournisseur concerné.
Art. 42.- Outre les sanctions prévues à l'article 44 de la présente loi, est puni d'une amende de
1.000 à 10.000 dinars tout fournisseur de services de certification électronique qui n'a pas
respecté les dispositions du cahier des charges prévu à l'article12de la présente loi.
Art. 43.- Quiconque exerce l'activité de fournisseur de services de certification électronique sans
avoir obtenu une autorisation préalable conformément à l'article 11 de la présente loi est puni
d'un emprisonnement de deux mois à trois ans et d'une amende de 1.000 à 10.000 dinars ou de
l'une de ces deux peines.
Art. 44.- Est puni d'un emprisonnement de six mois à deux ans et d'une amende de 1.000 à
10.000 dinars ou de l'une de ces deux peines qui aura fait sciemment des fausses déclarations au
fournisseur de services de certification électronique ainsi qu'à toute partie à laquelle il a
demandé de se fier à sa signature.
106
Art. 45.- Est puni d'un emprisonnement de six mois à deux ans et d'une amende de
1.000à10.000dinars ou de l'une de ces deux peines celui qui utilise de manière illégitime les
éléments de cryptage personnels relatifs à la signature d'autrui.
Art. 46.- Toute personne contrevenant aux dispositions des articles 25, 27, 29, du deuxième
paragraphe de l'article 31de l'article 34et du premier paragraphe de l'article35de la présente loi
est puni d'une amende de 500 à 5000 dinars.
Art. 47.- Sans préjudice des dispositions du code pénal, quiconque aura abusé de la faiblesse ou
de l'ignorance d'une personne pour lui faire souscrire dans le cadre d'une vente électronique, des
engagements au comptant ou à crédits sous quelque forme que ce soit, sera puni d'une amende
de 1000à 20.000 dinars, lorsque les circonstances montrent que cette personne n'était pas en
mesure d'apprécier la portée des engagements qu'elle prenait ou de déceler les ruses ou artifices
déployés pour la convaincre à y souscrire ou font apparaître qu'elle a été soumise à une
contrainte.
Art. 48.- Toute personne contrevenant aux dispositions des articles 38et 39est punie d'une
amende de 1.000 à 10.000 dinars.
Art. 49.- Sont punis selon l'article 254 du code pénal le fournisseur de services de certification
électronique et ses agents qui divulguent, incitent ou participent à divulguer les informations qui
leur sont confiées dans le cadre de l'exercice de leurs activités, à l'exception de celles dont la
publication ou la communication sont autorisées par le titulaire du certificat par écrit ou par voie
électronique ou dans les cas prévus par la législation en vigueur.
Art. 50.- Sans préjudice des droits des victimes à réparation, le ministre chargé du commerce
peut effectuer des transactions concernant les infractions prévues à l'article49de la présente loi et
qui sont constatées conformément aux dispositions de la présente loi.
Sans préjudice des droits des victimes à réparation, le ministre chargé de la tutelle de l'agence
nationale de certification électronique peut effectuer des transactions concernant les infractions
prévues à l'article45de la présente loi, et qui sont constatées conformément aux dispositions de la
présente loi.
Sans préjudice des droits des tiers, les modalités et procédures des transactions sont celle
prévues par les textes en vigueur régissant le contrôle économique, notamment la loi n° 91-64 du
29juillet 1991 relative à la concurrence et aux prix, ensemble les textes qui l'ont complété et
modifié.
Le versement de la somme fixée par l'acte de transaction éteint l'action publique.
La présente loi sera publiée au Journal Officiel de la République Tunisienne et sera exécutée
comme loi de l'Etat.
Annexe 2 : Extrait du CGI Français sur les factures transmises par voie électronique
108
109
Ce rapport a été établi par le Comité des affaires fiscales de l’OCDE. Il a bénéficié du concours de la Commission européenne et de
l’Organisation mondiale des douanes dans le domaine des impôts indirects ainsi que d’un échange de vues avec les représentants
des milieux d’affaires.
I. Introduction ........................................................................................................................................................ 3
II. Principales conclusions ..................................................................................................................................... 3
III. Possibilités d’améliorer le service au contribuable ............................................................................................ 3
IV. Les principes généraux d’imposition à appliquer au commerce électronique.................................................... 4
V. Les problèmes posés par la mise en oeuvre de ces principes généraux .......................................................... 5
VI. Actions à entreprendre après la réunion d’Ottawa ............................................................................................ 6
Encadrés
Encadré 1. Possibilités d’amélioration du service au contribuable offertes par les nouvelles technologies ................ 4
Encadré 2. Principes fiscaux généraux à appliquer au commerce électronique.......................................................... 4
Encadré 3. Commerce électronique : Eléments d’un cadre pour l’imposition.............................................................. 5
Encadré 4. Actions à entreprendre après la réunion d’Ottawa .................................................................................... 6
Encadré 5. L’après-Ottawa .......................................................................................................................................... 7
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I. Introduction
1. Le commerce électronique est susceptible de constituer l’un des faits économiques majeurs du
21ème siècle. Les technologies de l’information et de la communication sur lesquelles reposent ce nouveau moyen
d’effectuer des opérations industrielles ou commerciales offrent des possibilités d’amélioration de la qualité de la vie
et du bien-être économique à l’échelle mondiale. Le commerce électronique est à même de stimuler la croissance et
l’emploi dans les pays industrialisés comme dans les pays émergents et les pays en développement.
2. Les autorités fiscales ont un rôle à jouer pour réaliser ce potentiel. Elles doivent instaurer un climat fiscal
dans lequel le commerce électronique puisse être florissant, en tenant compte de l’obligation de disposer d’un
système fiscal juste et prévisible qui fournisse les recettes requises pour combler les exigences légitimes des citoyens
en matière de services fournis par l’Etat. Ce rapport s’efforcera de définir un juste équilibre entre ces objectifs.
3. Le Comité des affaires fiscales reconnaît que les technologies à l’origine du commerce électronique offrent
aux autorités fiscales de nouvelles possibilités importantes d’améliorer le service au contribuable et les pays
Membres sont déterminés à exploiter pleinement ces possibilités (voir section III).
4. Les principes fiscaux qui guident les gouvernements dans l’imposition du commerce conventionnel
devraient aussi les guider dans celle du commerce électronique. Le Comité des affaires fiscales estime qu’au stade
actuel d’évolution de l’environnement technologique et commercial, les règles fiscales existantes permettent de mettre
en oeuvre ces principes.
5. Cette approche n’exclut pas de nouvelles mesures administratives ou législatives concernant le commerce
électronique, ou des modifications des dispositions existantes, à condition que ces mesures soient destinées à faciliter
l’application des principes fiscaux en vigueur et ne visent pas à imposer un traitement fiscal discriminatoire des
transactions commerciales électroniques.
6. Toute disposition en vue de l’application de ces principes au commerce électronique adoptée dans le cadre
national et toute adaptation des principes existants en matière de fiscalité internationale devraient être organisées de
manière à préserver la souveraineté fiscale des pays, à assurer une répartition équitable de la base d’imposition du
commerce électronique entre les différents pays et à éviter la double imposition et la non-imposition involontaire (voir
section IV). Les autorités fiscales, agissant au sein de l’OCDE ou dans d’autres instances, doivent s’employer
activement à favoriser des protocoles et des normes pour le commerce électronique qui soient compatibles avec ces
principes.
7. Le Comité des affaires fiscales est parvenu à des conclusions sur les éléments d’un cadre d’imposition
nécessaire pour mettre en oeuvre ces principes (voir section V). Une intensification de la coopération et des
consultations avec les milieux d’affaires sera déterminante à cet effet (voir section VI).
8. Les autorités fiscales reconnaissent que les technologies du commerce électronique leur offriront de
nouveaux moyens pour appliquer la législation et recouvrer l’impôt, mais aussi pour dialoguer avec l’ensemble de la
collectivité.
112
Encadré 1. Possibilités d’amélioration du service au contribuable offertes par les nouvelles technologies
Améliorer les normes de service
(i) Les moyens de communication et l’accès aux informations peuvent être renforcés pour aider les
contribuables et améliorer les délais de réponse.
(ii) Les obligations en matière d’enregistrement et de déclaration pourraient être simplifiées et l’on pourrait
promouvoir des normes pour l’acceptation du matériel électronique.
(iii) L’évaluation et le recouvrement électroniques pourraient être encouragés. On pourrait promouvoir des
moyens plus aisés, plus rapides et plus sûrs d’acquitter l’impôt et d’obtenir des remboursements d’impôt.
9. L’encadré 2 expose les principes fiscaux généraux largement admis qui devraient s’appliquer au commerce
électronique.
(i) La fiscalité devrait viser à assurer la neutralité et l’équité entre les différentes formes de commerce
électronique et entre les formes conventionnelles et les formes électroniques de commerce. Les décisions
devraient être motivées par des considérations économiques et non fiscales. Les contribuables qui se
trouvent dans des situations similaires et qui effectuent des transactions similaires devraient être soumis à
des niveaux d’imposition similaires.
Efficience
(ii) Les coûts de la discipline fiscale pour les contribuables et l’administration devraient être réduits autant que
possible.
Certitude et simplicité
(iii) Les règles fiscales devraient être claires et simples à comprendre de façon que les contribuables puissent
anticiper les conséquences fiscales d’une transaction, notamment sur le point de savoir ce qui doit être
imposé ainsi que la date et le mode d’évaluation de l’impôt.
Efficacité et équité
(iv) L’imposition devrait procurer le montant approprié d’impôt à la date voulue. Il faut réduire au maximum les
possibilités de fraude et d’évasion fiscales, tout en veillant à ce que les contre-mesures soient
proportionnées aux risques encourus.
Flexibilité
(v) Les systèmes d’imposition devraient être flexibles et dynamiques de manière à suivre le rythme de
l’évolution des techniques et des transactions commerciales.
10. L’application intégrale des principes énoncés à l’encadré 2 exigera d’autres travaux après la réunion
ministérielle d’Ottawa.
113
11. La tâche à accomplir par l’administration fiscale consiste à mettre en oeuvre les grands principes fiscaux
définis à l’encadré 2 dans un environnement très évolutif. Dans un certain nombre de domaines, le Comité des
affaires fiscales a pu aboutir à des conclusions sur les éléments d’un cadre pour l’imposition qui intégrera ces
principes. Ces points sont résumés à l’encadré 3.
(i) Les autorités fiscales devraient utiliser la technologie disponible et tirer parti des évolutions commerciales
pour administrer leur système fiscal de façon à améliorer en permanence le service au contribuable.
(ii) Les administrations fiscales devraient maintenir leur capacité d’accéder à des renseignements fiables et
vérifiables afin d’identifier les contribuables et d’obtenir les informations nécessaires pour gérer leur
système d’imposition.
Recouvrement et contrôle
(iii) Les pays devraient veiller à ce que des systèmes appropriés soient en place pour assurer le contrôle et le
recouvrement des impôts.
(iv) Il faudrait élaborer des mécanismes internationaux d’assistance au recouvrement de l’impôt, notamment
des propositions d’insertions dans le Modèle de convention fiscale de l’OCDE.
(v) Les règles d’imposition des échanges internationaux devraient aboutir à l’imposition dans le pays où la
consommation a lieu et il faudrait parvenir à un consensus international sur les circonstances dans
lesquelles les biens ou services sont considérés comme consommés dans un pays donné.
(vi) Au regard de l’impôt sur la consommation, la livraison de produits numérisés ne devrait pas être traitée
comme une livraison de biens.
(vii) Lorsque les entreprises et autres organismes acquièrent dans un pays des services et des biens
incorporels auprès de fournisseurs à l’étranger, les pays doivent envisager le recours à l’autoliquidation, à
l’autoévaluation ou à d’autres mécanismes équivalents si cela permet de préserver immédiatement leur
base d’imposition ainsi que la compétitivité des fournisseurs nationaux.
(viii) Les pays devraient faire en sorte que des systèmes appropriés soient mis en place en collaboration avec
l’OMD et en consultation avec les transporteurs et les autres parties intéressées en vue de recouvrer
l’impôt sur l’importation de produits matériels, et veiller à ce que ces systèmes ne nuisent pas de manière
indue au recouvrement de l’impôt et à la fourniture efficace des produits aux consommateurs.
(ix) L’OCDE estime que les principes sur lesquels reposent les normes internationales qu’elle a élaborées dans
le domaine des conventions fiscales et des prix de transfert (avec le Modèle de convention fiscale et les
Principes en matière de prix de transfert) sont applicables au commerce électronique, mais il
conviendrait de clarifier les modalités d’application du Modèle de convention fiscale à certains aspects du
commerce électronique.
114
12. Le Comité des affaires fiscales reconnaît aussi que des changements sont en cours dans des domaines
tels que l’établissement de normes et de protocoles sur les échanges électroniques, les paiements, l’homologation et
les aspects techniques ainsi que la réforme du gouvernement de l’Internet, changements auxquels les administrations
fiscales doivent sans doute participer, à la fois individuellement et au sein d’instances internationales comme l’OCDE,
de façon à pouvoir mettre en oeuvre les principes fiscaux énoncés à l’encadré 2. Par ailleurs, les administrations
fiscales, en collaboration avec d’autres autorités compétentes, suivront de près l’évolution des moyens de paiement
électroniques, et en particulier des systèmes non recensés.
13. Reconnaissant le caractère mondial du commerce électronique, les administrations fiscales intensifieront
leur recours aux accords de coopération existants, exploreront les possibilités d’assistance administrative multilatérale
et examineront l’application au commerce électronique des recommandations concernant les activités mobiles sur le
1
plan géographique contenues dans le rapport de l’OCDE sur la Concurrence fiscale dommageable .
14. Le Comité des affaires fiscales estime que l’application des conditions cadres exposées à l’encadré 3
permettra aux gouvernements d’exploiter les possibilités et de répondre aux enjeux du commerce électronique, pour
aboutir à une approche cohérente au niveau international de l’imposition du commerce électronique.
15. La Conférence de Turku en novembre 1997 a lancé les travaux sur la mise en place de conditions cadres
pour l’imposition du commerce électronique. La réunion ministérielle d’Ottawa en octobre 1998 poursuivra ce
processus. Cependant, il reste beaucoup à faire. Ce rapport a mis en évidence les principes fiscaux généraux qui
devraient s’appliquer au commerce électronique et recensé les questions qui se posent en matière d’application,
notamment sur les possibilités offertes à l’administration fiscale d’améliorer le service au contribuable grâce à ces
nouvelles technologies.
Service au contribuable
(i) Elaborer un consensus international sur les moyens de simplifier les systèmes fiscaux afin de minimiser le
coût de la discipline fiscale, en particulier pour les petites et moyennes entreprises.
(ii) Adopter des pratiques d’identification conventionnelles pour les entreprises pratiquant le commerce
électronique.
(iii) Elaborer des lignes directrices acceptables au niveau international sur les niveaux d’identification suffisants
pour permettre que des signatures numériques soient considérées comme des preuves acceptables de
l’identité en matière fiscale.
(iv) Elaborer des obligations d’information compatibles au plan international, notamment en ce qui concerne
l’acceptation des déclarations électroniques, la présentation des déclarations, l’accès aux renseignements
sur des tiers et d’autres accords d’accès ainsi que les dispositions relatives à la durée de rétention et au
recouvrement de l’impôt.
Recouvrement et contrôle
(v) Elaborer des stratégies et des mesures de discipline fiscale appropriées pour les opérations de commerce
électronique, y compris des mesures destinées à améliorer le respect volontaire des obligations fiscales.
(vii) Elaborer des options pour maintenir l’efficacité de l’administration et du recouvrement des
impôts sur la consommation au fur et à mesure du développement du commerce électronique.
(viii) S’agissant du Modèle de convention fiscale de l’OCDE, clarifier la façon dont les concepts utilisés
dans la
Convention s’appliquent au commerce électronique, en particulier :
(a) Pour déterminer les compétences fiscales, notamment en ce qui concerne la notion
d’“établissement stable” et l’attribution du revenu ;
(b) Pour classer les revenus à des fins d’imposition, notamment en ce qui concerne les notions
de biens incorporels, de redevances et de services, plus particulièrement pour les données
numérisées.
(ix) Suivre les évolutions et les problèmes rencontrés par l’administration fiscale dans le domaine du
commerce
électronique, en ce qui concerne l’application des Principes de l’OCDE en matière de prix de
transfert.
(xi) Examiner les moyens d’éviter la concurrence fiscale dommageable pour le commerce électronique,
dans le contexte des recommandations sur les activités mobiles sur le plan géographique
accompagnant le rapport de l’OCDE intitulé Concurrence fiscale dommageable.
16. Le Comité des affaires fiscales reconnaît en outre que l’application intégrale des principes sur
lesquels reposent ces accords exigera des travaux complémentaires après la réunion ministérielle
d’Ottawa. Il admet également que toute disposition fiscale mise en place doit être à même d’évoluer au gré
des changements de l’environnement technologique et commercial. Le Comité se félicite de ce que les
représentants des entreprises soient disposés à coopérer avec ceux de l’administration pour élaborer de
nouvelles approches en vue de la mise en oeuvre de ces principes, et il souhaite collaborer avec les
entreprises au niveau technologique comme sur le plan de l’action. Cet approfondissement du dialogue
implique la reconnaissance du rôle des administrations fiscales en tant que parties prenantes dans le
secteur du commerce électronique et justifie leur participation à la mise au point des normes et protocoles qui
sont en train d’apparaître.
Encadré 5. L’après-
ttawa
Pour mener à bien le programme prévu après la réunion d’Ottawa, les administrations fiscales continueront :
(i) De faire avancer le programme de travail du Comité des affaires fiscales, notamment en
suivant les évolutions dans le domaine du commerce électronique et les défis qui en résultent pour
l’administration de l’impôt, et en maintenant des relations étroites avec la CE et l’OMD.
(ii) D’intensifier la coopération et les consultations régulières avec le monde des affaires.
(iii) De développer les contacts avec les économies non membres intéressées.
(iv) De présenter des rapports périodiques au Conseil de l’OCDE et, s’il y a lieu, aux Ministres.
116
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
Mémoires, et thèses
Tax System: A Joint Seminar hosted by Revenue and the Irish Internet Association."Juillet
1999, 12 pages.
- LYMER, Andrew (2005). Taxation in an electronic world. New York: Oxford
University Press. pp. 249-273
- RAKOTOMALALA, Fitahiana. For an effective taxation of e-commerce in
Madagascar. Genève : DiploFoundation, 2011, 9 pages
- REVENU CANADA. Le commerce électronique et l'administration fiscale du
Canada.1997, 73 pages.
- Soete K et Kamp K The BIT TAX: the case for further research. Maastricht:
University of Maastricht, 1996
Webographie
RESUME
Le XXème siècle a été marqué par une évolution rapide des nouvelles technologies et
de l’internet ainsi que l’émergence d’une nouvelle forme de commerce, le commerce
électronique.
Le commerce électronique et l’internet promettent de nombreuses opportunités mais
présentent des défis pour l’ensemble des administrations. Notamment, la fiscalité du
commerce électronique est devenue une grande préoccupation des institutions, des agences
internationales et de beaucoup de gouvernements. Face à cette réalité, la Direction Générale
des Impôts malgache doit se préparer à mettre en place un cadre juridique et un système fiscal
adapté à cette nouvelle forme de commerce.
Ce travail a pour objectif principal d’offrir des perspectives de fiscalisation de l’e-
commerce à la DGI, à travers une analyse des enjeux du commerce électronique pour
Madagascar. Les conclusions et recommandations présentées dans cette étude ont été tirées
des travaux de recherches, résolutions prises par les institutions internationales, et des
pratiques mondiales existant en matière de fiscalisation du commerce électronique.
Ce travail soutient la thèse que le commerce électronique doit être imposé comme
toutes les autres formes de commerce pour ne pas créer des distorsions sur le marché. Donc,
aucune nouvelle taxe spécifique ne doit être créée. En outre, des mesures comme l’adoption
des lois relatives au commerce électronique, l’amendement des textes fiscaux ainsi que
l’exploration de nouvelles techniques adaptées au contrôle des transactions électroniques sont
proposées.
INTRODUCTION .................................................................................................................................................. 1
CONCLUSION ..................................................................................................................................................... 96