07 Dseb Tahmi Anis Credit - Bail
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THEME
LE CREDIT-BAIL (LEASING) EN
ALGERIE
M. REZZAK Azzeddine
Novembre 2005
Je dédie le présent travail à toute ma famille
Introduction Générale
PREMIERE PARTIE :
NOTIONS ET DISCRIPTION DU CREDIT-BAIL
DEUXIEME PARTIE :
LE CREDIT-BAIL EN ALGERIE
Bibliographie
TABLE DES MATIERES
Dédicaces
Remerciements
Sommaire
PREMIERE PARTIE :
NOTIONS ET DISCRIPTION DU CREDIT-BAIL
Bibliographie
Liste Des Tableaux
Liste Des Schémas et Graphiques
Annexes
Liste Des Annexes
Table Des Matières
Introduction générale 1
Introduction générale
Néanmoins, nous savons tous que pour des raisons diverses, les entreprises ne peuvent
toutes accéder aux crédits à moyen et à long terme, ses raisons tiennent entre autres au
manque de garanties, aux apports insuffisants, ou caractérisées par une faible capacité
d’endettement et le problème de financement des investissements reste préoccupant.
De ce fait il existe une solution de substitution à celles des crédits bancaires classiques,
pour permettre aux entreprises de disposer d’immobilisations sans avoir à en décaisser la
totalité du prix dès la disponibilité des immobilisations, c’est le crédit-bail ou le leasing.
Nous ferons référence tout au long de notre travail aux deux termes crédit-bail ou
leasing, sans opérer de distinction.
¾ Quelle est la place du crédit-bail en Algérie ? Quels sont les intervenants sur le
marché algérien ?
Afin d’apporter des éléments de réponses, nous avons scindé notre travail en deux
parties :
Introduction générale 2
PREMIERE PARTIE
Plus complexe qu’un crédit bancaire classique, le crédit-bail, autant que produit
financier, peut apporter aux entreprises de bonnes réponses pour financer leurs
investissements.
CHAPITRE 1 :
Introduction partielle :
I. Origine et apparition :
Le financement des biens en leasing est une technique ancestrale puisqu’on en a trouvé des
exemples dans la civilisation sumérienne, quelque 2000 ans avant JC. Il portait alors sur
des matériels nécessaires à l’agriculture. Cette technique de financement était également
connue des romains.
C’est une technique qui serait née en Grande Bretagne au XIXe siècle avec la réalisation
d’une opération de leasing de type particulier : « The sale and lease back », francisé en «
cession-bail ».
Comme nous l'avons vu, le leasing remonte aux origines des civilisations. Souvent, il
approcha la forme actuelle, mais jamais n'en remplit toutes les conditions. Il fallut un long
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 4
développement pour que l'histoire en arrive à cette forme évoluée de l'économie et l'idée
d'un homme, Henry Schoenfeld. Cet entrepreneur californien en développa le concept, son
idée consistait à acquérir machines et véhicules de transport pour en céder ensuite l'usage
aux entreprises qui en manifestaient le besoin. La durée devait être fixe, le contrat non
résiliable et les paiements intervenaient à échéances ponctuelles. Pour développer son idée,
il créa en mai 1952 à San Francisco, la société United State Leasing Corporation.
En Grande Bretagne, il apparaît avec un décalage de dix ans environ dans mobilier et
l’immobilier. Dans le courant des années 1960, on commence à le rencontrer en Europe
continentale et en Asie, où la croissance de cette région lui donne un environnement
favorable.1
Le leasing s’est propagé dans les pays industrialisés une dizaine d’années après son
apparition aux Etats-Unis. En 1961 au Canada, au Royaume Uni, en Suède, en Allemagne,
en Suisse et en France. En 1963 au Japon, en Belgique, en Finlande, en Espagne et en
Italie.
La contagion ne s’est pas limitée en Europe, elle a gagné l’Amérique latine (Brésil,
Venezuela…), l’Asie (Indonésie, Corée, Philippines …), l’Australie, l’Afrique (Maroc,
Côte d’Ivoire…). L’extension géographique du leasing a été accompagnée de
l’établissement de relations internationales entre professionnels de cette technique. De
grands clubs internationaux se sont fondés : Lease Club, Crédit Union, Multi Lease, Ebic
Lease…
Dans les pays de droit latin, au contraire, la tradition juridique nécessitait de ranger le
nouveau type de financement dans une catégorie de contrats défini par la loi.
1
GARRIDO Eric, «Le Cadre Economique et Réglementaire du Crédit bail », Tome1, Revue Banque Edition,
Paris, 2002, p23
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 5
- Les qualités intrinsèques du produit : exemple il s’agit d’un bail donnant lieu au
paiement de loyers et non d’échéances de crédit, ce qui fait que le leasing est bien
accueilli par les pays musulmans à l’exemple de l’Arabie Saoudite et du Pakistan. 1
M a r c h é m o n d ia l d u le a s in g (2 0 0 1 )
U S A
24%
37%
E U R O P E
JA P O N
A U S T R A L IE
20%
R E S T E D U
18% 1% M O N D E
Quel que soit le type de montage économique utilisé, le marché mondial du leasing
s’estime en 2001 à 323 milliards de dollars, répartis pour 37.2 % aux Etats Unis, 23.6 %
en Europe, 20.4 % Japon, 1.2 % en Australie et 17.5 % sur le reste du monde.2
Afin d’éclairer sur l’évolution du leasing et son importance comme mode de financement,
voici quelques chiffres sur le marché européen du leasing à titre d’illustration3 :
Basé sur un échantillon de 12 pays européens, il est estimé que le taux de pénétration
moyen pour le crédit-bail est à 12,47 % (voir tableau). Notons que la France, l’Italie, et le
Royaume-Uni sont parmi les pays dans lesquels le crédit-bail a la plus grande part dans le
montant total d'investissements. D'autre part, les taux de pénétration de pays tels que la
Belgique, le Danemark, la Finlande, les Pays Bas, et l’Espagne sont au-dessous de 10 %.
Chaque année, en Europe, prés de 160 milliards d’euros de biens sont acquis par les
entreprises de leasing pour la mise à disposition de leurs clients. Il y a dix ans le seuil de
100 milliards d’équivalant d’euro n’était pas encore franchi. Plus précisément, pour les
petites et moyennes entreprises, on estime que le leasing représente plus du tiers des
ressources de financement externe apportées par le monde financier ; le leasing est très
présent dans les petites et moyennes industries pour leurs équipements de production. 3
1
Europe de l'Est (Eastern europe): Autriche, Tchéquie, Estonie, Grèce, Hongrie, Pologne, Slovaquie,
Slovénie, et Turquie. Méditerranée (Mediterranean) : Espagne, Portugal, et Maroc. Bénélux & Suisse :
Belgique, Luxembourg, Hollande, et Suisse. Scandinavie : (Scandinavia): Danemark, Finlande, Norvège, et
Suède.
2
www.leaseurope.org
3
GERVAIS, Jean-François , «Les Clés du Leasing », Edition d’organisation, janvier 2004. P 11
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 7
D’après les dernières estimations, les investissements auraient dépassé la barre des 200
milliards pour atteindre 207 milliards d’euros en 2003 ; les encours quant à eux se
chiffrent à 480 milliards d’euros.
I. Définition générale :
En anglo-américain " Leasing ", en latin " Crédit-bail " en arabe " Idjar ", ces termes
représentent tous des appellations différentes pour une même réalité économique : mettre à
la disposition des investisseurs des biens moyennant versement de loyers pour une durée
irrévocable.
Dans le vocabulaire anglo-saxon, le terme leasing désigne une location éventuellement
assortie d’une option d’achat à la fin de la période de location, dont le prix peut être
déterminé au moment de la levée de l’option selon la valeur du bien sur le marché.
Dans la version française, le leasing appelé crédit-bail ou contrat de location, est
obligatoirement assorti d’une option d’achat à un prix fixe qui doit tenir compte des loyers
versés.
Le crédit-bail (leasing) est une convention, juridiquement un bail (ou contrat de location),
par laquelle un loueur (bailleur) consent à une entreprise locataire le droit d’utiliser un
bien désigné (matériel, équipement et, au sens large actif) pendant une période (durée)
déterminée, moyennant le paiement de loyers. L’entreprise est donc utilisatrice d’un bien
sans en être propriétaire : c’est le cœur du leasing !, quant à la durée (souvent dit
« irrévocable »), elle correspond dans les usages à une durée à moyen terme, entre 2 à 7
ans selon les matériels et les formules. 2
1
www.lixxbail.com
2
GERVAIS Jean-François, op. cit. p 05
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 8
Le crédit-bail se démarque ainsi de la location simple qui n’est pas assortie d’une promesse
de vente et de la location vente du fait du caractère unilatéral de l’engagement final. Il
s’oppose également à la vente à tempérament où le transfert de propriété est immédiat. 1
L’équilibre, sur lequel repose le contrat de crédit-bail, emprunte ses caractéristiques à la
fois de la location et au financement.
Quelle que soit sa qualification juridique, sur le plan économique, une opération de crédit
bail s’analyse fondamentalement en une opération de financement dans laquelle le crédit
bailleur agit comme un prêteur mettant des fonds (montant du bien financé) à disposition
d’un emprunteur (locataire) qui rembourse les sommes, ainsi, prêtées selon un échéancier
de remboursement (les loyers) convenu contractuellement au départ.
Selon la convention d’Ottawa du 28 mai 19882, qui a pour objet de sauvegarder l’équilibre
entre les intérêts des différentes parties à l’opération et d’adapter les règles juridiques
régissant habituellement le contrat de bail aux relations triangulaires caractéristiques qui
naissent des opérations de leasing :
Dans son article premier, la convention d’Ottawa décrit le leasing comme l’opération dans
laquelle une partie (le crédit-bailleur) ;
Conclut, sur l’indication d’une autre partie (le crédit-preneur), un contrat dénommé le
‘contrat de fourniture’ avec une troisième partie (le fournisseur) en vertu duquel elle
acquiert un bien d’équipement, du matériel ou de l’outillage dans des termes approuvés
par le crédit-preneur, et
Les loyers stipulés au contrat sont calculés pour tenir compte notamment de
l’amortissement de la totalité ou d’une partie importante du coût du matériel. » 3
Dans tous les cas de figure, pour une opération de leasing, il faudra définir :
- La durée du contrat : qui ne doit pas être supérieure à la durée de vie économique
1
BOUIN PORTET Jaques, «Le Crédit-bail en France », Revue Finance et Développement du Maghreb,
juillet 1995, n° 16 et 17 (double), Tunis, p 132
2
La convention internationale sur le leasing, signée à Ottawa, le 25.05.1988 est le résultat des travaux menés,
dés 1974, au sein de l’UNIDROIT (institut international pour l’unification du droit privé). En raison de
l’importance croissante que revêtait déjà le leasing dans la vie des entreprises ; le comité d’études constitué,
rédigea la convention qui fût signée en 1988. La France fût la première à la ratifier suivie de l’Italie puis le
Nigeria. La convention put alors entrer en vigueur le 01.05.1995.
3
Chantal BRUNEAU, « Le crédit bail mobilier », Edition Banque, novembre 1999. p83
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 9
A. Les intervenants :
Le déroulement d’une opération type (classique) de crédit-bail met en relation trois
intervenants, à savoir :
2. Le crédit bailleur ou société de crédit-bail qui achète le bien pour le louer à son
client.
B. La chronologie de l’opération2 :
¾ 1ère phase : une entreprise décide d’acquérir des biens d’équipement par exemple.
Pour cela, elle choisit un fournisseur et négocie les conditions de prix et de
livraison.
N’ayant pas les fonds nécessaires ou ne comptant pas les affecter à cet emploi, elle
choisit parmi les formules d’endettement, le crédit-bail. Si la société de crédit-bail
accepte après examen de la situation financière de l’entreprise de financer
l’opération, elle commande elle-même le matériel auprès du fournisseur choisi, elle
paye le prix convenu entre l’entreprise et le fournisseur, et acquiert la propriété des
biens commandés.
1
Document ESB
2
ABIDI. M, «Le Leasing Mobilier : Mode de Financement des PME/PMI », Revue CONVERGENCE N° 6,
décembre 2000, Revue éditée par la BEA, Alger, p 23 et 24
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 10
• L’entreprise lève une option d’achat qui lui a été initialement accordée par
la société de crédit-bail (pour un montant convenu égal à celui de la valeur
résiduelle) et accède de ce fait à la propriété.
• Le bien financé ne présente plus d’intérêt pour l’entreprise : elle le restitue à
la société de crédit-bail qui peut soit le réformer, soit le revendre sur le
marché secondaire (d’occasion).
BAILLEUR
Achat Location
2 3
FOURNISSEUR 1 LOCATAIRE
Choix
BAILLEUR
Contrat
de
Titre location
d’acquisition
Paiement
loyer
Paiement Droit
Contrat du prix d’utilisation
de vente d’achat
Sélection
négociation
A. L’objet du contrat :
1- Le crédit-bail mobilier :
Il consiste en une opération de location d’un bien d’équipement, de matériel ou d’outillage,
acheté en vue de cette location par la société de crédit bail sollicitée. Celle-ci demeure
propriétaire du bien. Ce bien est acheté par le crédit bailleur qui le loue à l’utilisateur pour
une période déterminée (généralement de 3 à 7 ans) et irrévocable.
Aucune partie ne peut donc mettre fin au contrat pendant cette période et le locataire tenu
d’honorer ses engagements, ne peut ni renoncer à la location, ni l’acquérir par anticipation.
En générale cette période irrévocable couvre la durée d’amortissement fiscal.
L’utilisateur doit, en outre apposer sur le bien loué une plaque indiquant la propriété du
bailleur. Ce bien ne peut être modifié sans l’accord du bailleur et toute avarie doit être
signalée au propriétaire qui se réserve d’ailleurs un droit d’inspection. 1
Généralement, le crédit bail mobilier finance la quasi-totalité des biens utilisés par les
entreprises (véhicules, chariots élévateurs, ordinateurs, machines,....) en large majorité des
biens neufs avec une préférence pour les biens clairement identifiés un numéro de série
par exemple, sans exclure les biens d’occasion à forte valeur de revente.
Il y a lieu de souligner que le bien financé doit être complet, autrement dit même si le bien
est constitué de plusieurs éléments nécessitant le recourt à plusieurs fournisseurs, ces
éléments ne peuvent pas être financés isolément, par exemple le financement d’un châssis
d’un camion avec une carrosserie frigorifique ajoutée par un autre fournisseur et un
compresseur vendu par un troisième sont financés par le même bailleur, ce qui fait si un
bailleur finance le châssis un autre bailleur ne peut pas financer sa carrosserie. Outre tous
les équipements nécessaires au fonctionnement du bien, les frais de transport ainsi que les
frais d’installation peuvent être intégrés et réglés par le bailleur.2
2- Le crédit-bail immobilier :
Suite au succès remporté par le crédit-bail mobilier il est rapidement apparu intéressant
d’étendre ce procédé de financement aux immeubles à usage industriel et commercial
(magasin, entrepôts, usines,..).
1
BOUYACOUB Farouk, «L’Entreprise et le Financement Bancaire », Ed Casbah, Alger, 2000, p 256
2
Inspiré de GERVAIS Jean-François, op. cit. p 09
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 14
Le crédit bail immobilier consiste en une opération de location d’un bien immobilier à
usage professionnel, acheté ou construit par une société de crédit-bail qui en demeure
propriétaire1.
En Algérie, l’article 4 de l’ordonnance n° 96 – 09 du 10 janvier 1996 relative au crédit-bail
(JO n° 3 du 14 /01/1996) définit le crédit-bail immobilier comme suit : « Le crédit-bail se
définit comme étant immobilier s'il porte sur des biens immeubles construits ou à
construire pour les besoins professionnels de l'opérateur économique. »
Compte tenu de la nature de l’investissement l’opération se caractérise par :
- Longue durée du contrat : entre 15 et 25 ans dans la plupart des cas.
- Indexation des loyers : étant donnée la longue durée du contrat les loyers et sont
indexés ou révisables.
En raison de son importance, l’opération de crédit-bail immobilier pourrait nécessiter une
participation financière de l’utilisateur, suivant la modalité choisie pour la réalisation de
l’opération2 :
1. L’immeuble construit : l’immeuble a été choisi par l’utilisateur qui demande à la
société de crédit-bail d’assurer le financement.
2. L’immeuble à construire : si l’immeuble doit être construit en vue de la réalisation de
l’opération deux étapes vont se succéder :
Etape 1-Acquisition du terrain : si le propriétaire est un tiers, il n’y a aucun
problème, la société de crédit-bail achète le terrain, mais si l’utilisateur en est le
propriétaire plusieurs situations sont envisagées :
- La société de crédit-bail et l’utilisateur peuvent constituer une société civile
immobilière qui achète le terrain pour le relouer à l’utilisateur qui est dans ce
cas le locataire et qui contribue personnellement à l’investissement ;
- L’utilisateur peut consentir un bail emphytéotique à la société de crédit-bail qui
sera titulaire d’un droit réel équivalant au droit de propriété et qui lui permettra
d’édifier l’immeuble. En fin de bail, le locataire retrouve la propriété de son
terrain et de plus acquiert celle de l’immeuble construit.
Etape 2-Construction de l’immeuble : la construction incombe financièrement à la
société de crédit-bail, mais c’est le locataire qui, en général, est chargé de suivre
l’exécution de la construction et d’effectuer toutes les démarches nécessaires pour le
compte de la société, en tant que mandataire de celle ci.
Modalité de sortie de l’opération : comme pour le crédit-bail mobilier le locataire a le
choix entre lever l’option d’achat ce qui est souvent pratiqué (faible valeur résiduelle),
renouveler le bail ou restituer l’immeuble.
Cependant, il existe certaines particularités :
Si la société civile immobilière avait été constituée entre la société de crédit-
bail et le locataire, ce dernier deviendra propriétaire de l’immeuble en
rachetant les parts de la société détenues par l’entreprise de crédit-bail.
Si le locataire avait concédé un bail emphytéotique, il deviendra propriétaire
de l’immeuble en fin de contrat par voie d’accession.
1
BOUYACOUB Farouk, op. cit. p 257
2
BERMOND Marie-Laure, « Droit du Crédit », Ed ECONOMICA, janvier 2003, p 85 et 86
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 15
Crédit-bail
Crédit-bail Mobilier
Immobilier
1
EL Mokhetar Bey, op. cit., p 103
2
IASC : Instance multinationale qui édicte des règles visant une plus grande transparence et plus grande
comparabilité financière par une meilleure lisibilité des comptes des entreprises.
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 17
Le critère distinctif du crédit-bail opérationnel est comme il est indiqué dans l’article 08
de l’Ordonnance n° 96- 09 du 10 janvier 1996 relative au crédit-bail « . . . les opérations de
crédit-bail sont dites " Leasing opérationnel " si la totalité ou la quasi totalité des droits,
obligations, avantages, inconvénients et risques inhérents au droit de propriété du bien
financé n'est pas transférée au locataire et reste au profit ou à la charge du bailleur ».
On distingue trois types d’operating lease 1:
a) True lease :
C’est un vrai bail qui est caractérisé par :
La durée du contrat est inférieure à la durée de vie économique du bien.
Les loyers ne couvrent pas le capital investi par le bailleur.
L’option d’achat dont pourrait bénéficier le preneur est égale au "Fair Market Value".
b) Leveraged lease :
Dans lequel on intègre tous les facteurs - y compris mais pas seulement fiscaux -
aboutissant à l’abaissement du coût de l’opération, donc du montant du loyer ; tels que la
fiscalité, l’effet de volume des achats, les conditions de refinancement du bailleur…etc. Le
plus connu et le plus important est le leasing fiscal dont le montage met en jeu des conseils
comme l'arrangeur, l'expert comptable ou les conseils juridiques et fiscaux.
Locataire
I Fournisseur NATIONAL
N
Bailleur
T
E
Locataire
R Fournisseur NATIONAL
V Bailleur
E
N Locataire
A Bailleur INTERNATIONAL
Fournisseur
N
T Bailleur
S Locataire INTERNATIONAL
Fournisseur
Ce moyen de financement à moyen ou long terme connaît du succès, aussi bien dans les
pays en voie de développement que dans les pays riches. Il concerne le plus souvent des
biens de très grande valeur : équipements aéronautiques (avions, hélicoptères) navires
(notamment ceux destinés à assurer l’approvisionnement pétrolier), matériel de transport
(locomotives, wagons, .....etc. )
Il convient d’éviter la confusion avec le leasing à l’étranger, qui est une activité qui
consiste en la création par un groupe financier d’un réseau de sociétés de leasing dans
divers pays ne se consacrant qu’à des activités domestiques.
Le cross border leasing ou l’opération de crédit-bail transfrontière est une technique
véritablement complexe soulevant de nombreux problèmes d’ordre juridique, fiscal,
douanier et financier, toutefois cette opération présente des avantages semblables à ceux
du crédit interne et d’autres par le cumule des avantages fiscaux accordés par différents
pays, qui se matérialisent par exemple par un double amortissement du bien une première
fois par le bailleur et une deuxième fois par preneur due par la différence de traitement
juridique, comptable et fiscal du crédit-bail d’un pays à un autre.
II. Le crédit-bail et autres formes de location et de vente :
1) Le Renting :
Il s'agit d'un simple contrat commercial (service) incorporant, outre la mise à disposition
du bien, divers services, comme l'entretien et la maintenance imposés au bailleur. Cette
1
GARRIDO Eric, Tome1, op. cit. P 102
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 19
obligation légale n'existe pas en matière de crédit-bail, même si elle peut être proposée au
locataire et à sa charge avec une police d'assurance dans le cadre d'une proposition
contractuelle globale dite " full service ". C’est la location à court terme où le bailleur loue
le bien à plusieurs entreprises successivement, l’activité de la société de renting est
essentiellement matérielle alors que la société de leasing se distingue par son activité
financière.
Dans une opération de renting, rien n'empêche le locataire de demander en fin de location
au bailleur le prix auquel ce dernier serait prêt à lui céder le bien objet du contrat. La
différence avec le crédit-bail réside dans le fait que le prix n'était pas fixé irrévocablement
à l'origine de l'opération, en tenant compte des montants des loyers prévus.
2) La location-vente :
Il s'agit d'un contrat de location assorti d'une promesse synallagmatique de vente pour le
bailleur et d'achat pour le locataire. Contrairement au crédit-bail, le locataire n'a pas
l'option d'acheter ou non en fin de bail. Il est engagé à acquérir le bien dès la conclusion du
contrat de location-vente. Par contre la propriété n'est transférée qu'en fin de bail.
3) La location avec promesse de vente ou location avec option d'achat (LOA) :
Il s'agit d'un contrat de location accompagné d'une promesse unilatérale de vente consentie
dès l'origine par le bailleur au locataire, et pour celui-ci d'une simple option d'achat qu'il
peut exercer ou pas en fin de bail. Par simplification, le crédit-bail est destiné aux
entreprises et aux professionnels, tandis que la location avec option d'achat est réservée
aux particuliers par exemple la LOA est destinée à financer l’acquisition d’un véhicule de
tourisme neuf.
A ce titre, en matière de location avec option d'achat, le locataire dispose d'un délai de
réflexion, qui n'existe pas en matière de crédit-bail. Ce type de contrat, proposé
uniquement par des sociétés financières et établissements de crédits, ne porte que sur des
biens mobiliers, et non pas immobiliers.
4) La location financière :
Bien qu'il ne s'agisse pas de crédit-bail, les établissements de crédit intervenant dans le
secteur mobilier ont fortement développé, compte tenu de ses caractéristiques
économiques, la location financière, définie par les professionnels de l'Association
française des sociétés financières comme une opération de location sans option d'achat
dans laquelle le locataire choisit le fournisseur ainsi que le bien et, le cas échéant, négocie
lui-même le prix.
Le contrat est conclu pour une durée irrévocable, contrairement à une location simple, et
les loyers sont indépendants de l'utilisation du matériel, mais permettent le remboursement
intégral du capital restant dû.
Ce type de location peut aussi être réalisé par une simple société commerciale échappant à
la loi bancaire sur les établissements de crédits.
5) La vente avec clause de réserve de propriété :
Il s'agit d'un contrat de vente par lequel le transfert de propriété du bien est effectué à
l'acheteur dès la conclusion du contrat sous réserve que ce dernier s'acquitte effectivement
du prix. Il s'agit d'une vente, et non d'une location, d'un bien avec paiement du prix différé.
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 20
6) La vente à tempérament :
Dans le contrat de vente à tempérament, la propriété du bien est transférée à l'acheteur dès
la signature du contrat de vente, et le paiement du prix se fait selon un échéancier, en
plusieurs versements.
Location avec
Crédit-bail Location Simple
Option d'Achat
Personnes Morales
Destinataire Tous clients Particuliers
Professionnels
Le loueur Le loueur
Propriétaire Crédit Bailleur
Une société Une société
Amortissement Fiscal
Durée usuelle 2 ans minimum Contractuelle
(généralement)
Biens mobiliers ou Biens mobiliers ou
Objet Biens mobiliers
immobiliers immobiliers
vente
Locataire Société
de
crédit-bail
Contrat de
crédit-bail
B. Le crédit-bail adossé :
C’est l’opération par laquelle une entreprise (généralement fabricant ou fournisseur)
souscrit un contrat de crédit-bail auprès d’un bailleur, puis reloue le matériel à un tiers.
Il peut s’agir de l’activité principale de l’entreprise (un loueur de matériel de travaux
publics) ou d’une activité connexe à son activité principale (un concessionnaire de
véhicules industriels qui loue des camions).
La société de leasing achète le bien du fournisseur. Ce dernier garde le bien à sa
disposition pour le sous louer à ses propres clients désignés comme des sous locataires.
La cession bail ressemble un peu au leasing adossé. Ce dernier a pour objet en plus de
renforcer la trésorerie du locataire, de permettre au fournisseur de diffuser ses fabrications
en les sous-louant.
Vente
Fournisseur Société
de
crédit-bail
Contrat de
crédit-bail
Locataire
Conclusion partielle
A travers ce premier chapitre, nous avons essayer de faire un petit tour d’horizon sur
ce produit financier, pour éclairer sur son émergence et son développement, sur quelques
notions de base et sur la diversité de ses formules correspondant à la variété des besoins de
l’utilisateur.
CHAPITRE 2
CARACTERISTIQUES ET DIFFERENTS ASPECTS
DU CREDIT-BAIL
Introduction partielle :
La large diffusion du crédit-bail s’explique, en grande partie, par la variété des
motivations financières à l’origine, des nombreux services associés, et de la demande de
flexibilité économique ; de ce fait, il nous a apparu opportun d’exposer dans ce chapitre ses
différentes caractéristiques et aspects ainsi que ses avantages et inconvénients expliquant le
recours à cette technique de financement.
I. Généralités :
Le traitement juridique du crédit-bail s’opère différemment d’un pays à un autre, la
jurisprudence et la législation ont longtemps hésité à définir le contrat de crédit-bail. Ceci
est peut être dû à la complexité du contrat qui combine à la fois un contrat de vente, de
louage, de mandat…
Le crédit-bail (leasing) est une technique simple est complexe à la fois selon le domaine
d’analyse, en effet, sur le plan juridique, chaque pays définit le crédit-bail en fonction de
ses traditions juridiques au moment du transfert de la propriété du bien.
Le statut juridique du crédit-bail (leasing) dans les différents pays européens présente des
différences significatives (voir le tableau ci-dessous) :
Source : Eurostaf 1
Existence
d'un texte de
Pays Date Etendue de la loi
loi spécifique
à l'activité
Leasing financier (crédit-
bail) création, pour l'activité
France OUI 1966 et 1967
immobilière, d'un statut
particulier pour les sociétés
Royaume-Uni NON
Allemagne NON
Espagne OUI 1988 Leasing financier
Italie NON
Pays-Bas NON
1967 activité mobilière
Belgique OUI Leasing financier
1970 activité immobilière
Comme on peut le constater, c’est l’intervention du cadre juridique qui restreint dans les
pays latins la définition du leasing à celle du leasing financier.
Cette restriction s’explique par la nature même du leasing financier qui consiste en une
modalité de financement au même titre que l’emprunt.
Du fait de cette identité, ces pays ont considéré que les obligations du bailleur devraient
être identiques à celle d’un prêteur traditionnel, à savoir d’un établissement bancaire.
Le leasing opérationnel ne fait l’objet d’aucun texte de loi spécifique dans les pays
européens car, du fait du " non full pay out ", ce dernier s’apparente à une location et
constitue donc à ce titre une prestation de services.
L’activité de bailleur de crédit-bail nécessite par exemple en France, un statut
d’établissement financier soumis à contrôle réglementaire, de nature identique à celui des
banques ; pour cette raison le crédit-bail est décrit comme une activité «financière ».
Pour réaliser des contrats de location, ce statut n’est pas requis ; la location demeure donc
une activité "commerciale ", non encadrée par une réglementation spécifique. Il n’est pas
nécessaire d’être un établissement financier pour proposer le produit.
Dans la pratique, le nombre de loueur est largement plus important que la population
restreinte des sociétés de crédit-bail, néanmoins, la majeure partie des contrats de locations
de montants importants se fait via des établissements financiers ou de leur filiale.2
1
Eurostaf, étude sur, «Le Leasing en Europe », Tome 1, France, 1989
2
GERVAIS Jean-François , op. cit. p13
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 23
Source : Eurostaf
On peut dire que le crédit-bail est assimilé à une opération de crédit dans certains pays
européens (France, Espagne et Pays-Bas). Il ne l’est pas dans d’autres (Royaume-Uni,
Allemagne et Belgique).
En Afrique, il n’existe dans aucun des pays de l’UMOA (Union Monétaire Ouest
Africain ) de loi relative aux opérations de crédit-bail.
Ce sont les principes généraux énoncés dans les divers codes civils (formation et exécution
des contrats, sanction de l’inexécution des obligations, droit de propriété . . . etc.) et
procédures civiles (procédure de recouvrement) de ces pays qui les régissent et surtout, les
clauses contractuelles adoptées par les parties qui viennent compléter et préciser ces
principes. Les codes civils et de procédures civiles reprennent, pour l’essentiel, les codes
français qui étaient en vigueur dans ces pays, au cours des années soixante, modifiés pour
tenir compte des particularités et besoins africains, notamment le droit de la famille.
Le cadre juridique du crédit-bail se caractérise par l’ancienneté et la diversité des textes, ce
qui a amené les pays de la zone franc à mette sur pied une harmonisation du droit des
affaires en vue de rationaliser l’environnement juridique des entreprises. Ceci a débouché
sur l’adoption d’un Traité relatif à l’harmonisation en Afrique du droit des affaires, signé à
Port-Louis le 17 octobre 1993 par les pays suivants :
Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Comores, Congo, Côte-d’Ivoire, Gabon, Guinée
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 24
1
Etude sur «Le Cadre Financier, Fiscal et Juridique du Crédit-bail dans les Pays de l’Union Monétaire
OUEST AFRICAIN », mai 1994
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 25
Remarques :
¾ Il y lieu de souligner que les loyers perçus par la société de crédit-bail sont
déterminés en fonction :
- Du prix d’achat du bien loué.
- Des différentes charges d’exploitation.
- De la marge rémunérant le risque et les ressources immobilisées pour
l’opération.
¾ La résiliation du contrat : C’est une clause majeure (donnant lieu à des versements
d’indemnités et la restitution du bien), puisqu’elle représente l’engagement du
locataire, elle peut intervenir dans les cas suivants :
1
GERVAIS Jean-François, op. cit. p 39
2
GERVAIS Jean-François, op. cit. p 69
3
GERVAIS Jean-François, op. cit. p 39
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 26
Le fournisseur assume une ‘obligation de garantie contre les vices cachés’ au bénéfice
du locataire en cas d’inadaptation ou de défaillance de l’équipement.
- Jouir du bien comme " un bon père de famille " en assurant le bien et en l'entretenant
normalement durant toute la période de location, afin de garantir le crédit-bailleur
contre toute dépréciation anormale du bien ;
- S’engager ordinairement à ne pas déplacer et à ne pas prêter le matériel. La cession et
la sous location sont habituellement interdites ;
- Assumer la responsabilité en cas de perte ou de vol, détérioration et ce même en
l’absence de toute faute de sa part. C’est pourquoi le crédit-preneur a l’obligation
d’assurer le matériel contre tout sinistre et même pour le cas où le bien serait la cause
d’un dommage à autrui.
- Restituer le bien au crédit-bailleur en cas de résiliation du contrat suite à sa défaillance
ou au terme du bail (non levé de l’option d’achat).
Avantages fiscaux : dans certains pays, il peut être plus avantageux d’avoir des
charges, surtout vers l’étranger (pas de retenues à la source répercutées sur le loyer par
le bailleur). De plus dans certains cas, le locataire peut être traité fiscalement comme le
propriétaire effectif de l’équipement et bénéficier ainsi des avantages, tels que le droit
de faire apparaître le bien dans ses comptes et de l’amortir. Dans un tel cas, les loyers
ne sont pas imputés en charges d’exploitation
1
Support de cours de « Droit des Valeurs Mobilières », ESB, poste de graduation spécialisé, assuré par Mr
HOCINE Mabrouk
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 29
revenus qu’il génère). Ces avantages sont répercutés en partie au locataire par
l’intermédiaire d’une réduction des loyers ;
Risque d’obsolescence : lorsque les conditions de sortie sont verrouillées de telles
sortes que le bailleur ne récupère pas l’équipement, le risque d’obsolescence est
supporté par le locataire ;
Garanties fortes (titre de propriété) qui font qu’un bailleur est considéré comme un
créancier privilégié par rapport à des organismes prêteurs. La solidité de la garantie
résulte du statut de propriétaire légal du bien loué.
En cas de défaillance du locataire, le bailleur pourra revendre ou relouer le bien. La
sécurité liée à la propriété effective du bien est donc supérieure à celle dont dispose un
banquier ordinaire.
Toutefois, le bailleur peut exiger des garanties personnelles complémentaires pour se
prémunir contre une négligence nuisible à la valeur du matériel de la part du preneur ou
autres risques.
Avantages fiscaux : étant le propriétaire légal du bien, le bailleur bénéficie
généralement du droit d’amortissement, déduisant ainsi de son résultat imposable le
coût d’acquisition du bien.
Réductions supplémentaires : en tant que client important, le crédit-bailleur peut
parfois recevoir des réductions des fournisseurs de biens. Il en fera ainsi profiter le
locataire.
Des intérêts liés à l’environnement : un crédit-bail partenaire (bailleur- fournisseur)
est, pour le bailleur, une opportunité de croissance et de maintien de l’activité. L’atout
majeur reste la création d’un marché captif avec un volume d’affaire récurent. Ce
partenariat permet aussi à la société de crédit-bail d’avoir une meilleure expertise des
équipements financés à savoir une connaissance plus fine du cycle de vie des matériels
et de leur valeur de revente future au marché secondaire.
Une forte rentabilité : le rendement supérieur des opérations de crédit-bail par rapport
à d’autres types de crédit, se justifie, notamment, par les risques accrus assumés par le
crédit-bailleur en contrepartie du financement intégral de l’investissement. Ce
rendement peut d’ailleurs être amélioré dans bien des cas par le recours à l’effet de
levier.
Le suivi de l’équipement : le crédit-bailleur est particulièrement sensible aux aspects
maintenance, suivi et assurance du matériel qui sont pris en charge par le locataire et
qui garantissent en même temps au crédit-bailleur la récupération du bien loué dans un
bon état.
C. Pour le fournisseur1 :
1
CHANTAL Bruneau, op. cit. p 33
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 30
D. Pour l’économie :
L’intérêt suscité par le crédit-bail résulte par :1
La réalisation des investissements sur le budget d’exploitation.
La lutte contre l’obsolescence.
La souplesse : obtenir pour d’importants marchés et pendant la durée indispensable, le
matériel adéquat.
Le changement des mentalités des chefs d’entreprises.
Par exemple, en France les Pouvoirs publics ont préconisé le recourt au crédit-bail pour
promouvoir leur politique d’aide à des actions prioritaires :
¾ Financement des télécommunications.
¾ Financement d’investissements destinés à économiser l’énergie.
¾ Financement d’équipements à technologie avancée, dans le cadre du fonds
industriel de modernisation.
Comme tout mode de financement le crédit-bail décèle quelques inconvénients tant pour le
preneur que pour le bailleur.
A. Pour le preneur :
1
BAVALDA Christian et CREMIEUX Daniel, « Crédit-bail Mobilier », fascicule 640 .1998
2
GERVAIS Jean-François , op. cit. p 19
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 31
B. Pour le bailleur :
Le crédit-bailleur, en cas de défaut du locataire, est soumis aux aléas du marché : le
crédit-bailleur pour se débarrasser le plus vite possible d’un équipement qu’il ne peut
exploiter lui-même, n’a pas forcément les compétences pour en tirer le meilleur prix.
Surtout s’il s’agit d’un crédit-bail où le locataire ne devient pas propriétaire à la fin du
contrat, le bailleur est particulièrement sensible aux aspects maintenance, suivi,
assurance du matériel qui lui garantissent un retour, voulu ou non, de l’équipement
dans un état satisfaisant. Le bailleur devra donc s’attacher à obtenir des garanties et un
certain contrôle de l’état de l’équipement.
Responsabilité : le bailleur, étant, le propriétaire ; il est aussi tenu financièrement
responsable des dégâts causés par l’opérateur locataire lors de l’exploitation de
l’équipement. Il importe donc d’avoir une couverture d’assurance le couvrant en sa
qualité de propriétaire.
Le tableau ci-dessous montre que le crédit-bail peut être analysé selon deux points
de vue et qu’un traitement comptable particulier va découler de chaque approche.
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 32
Les modes de comptabilisation répondent, dans les principaux pays européens, à des
critères différents :
- La France, l’Espagne et l’Italie se fondent sur le principe de la propriété juridique,
dans ces pays, c’est le propriétaire juridique qui inscrit le bien à l’actif de son bilan
et procède à l’amortissement ;
- Le Royaume-Uni, les Pays–Bas et la Belgique se fondent sur le principe de la
propriété économique. Ces pays opèrent une distinction entre propriété juridique et
propriété économique. C’est le propriétaire économique qui inscrit le bien à son
bilan (locataire) et procède à son amortissement comptable.
I. En France :1
L’approche juridique est retenue en droit positif français pour les comptes individuels
tandis que l’approche économique peut être adoptée dans les comptes consolidés.
En France, la loi comptable n° 83-353 du 30 avril 1983 dispose qu'en matière de crédit-
bail, le bien loué est inscrit à l'actif du crédit-bailleur, propriétaire juridique, pour un
montant égal à sa valeur d'acquisition, en " immobilisations destinées à la location ". Le
bien en question ne peut figurer à l'actif du crédit-preneur qu'après la levée de l'option
d'achat par ce dernier d'où le transfert de propriété du bien.
Néanmoins, les entreprises locataires doivent faire figurer dans leurs annexes en hors bilan
les informations suivantes :
- La valeur des biens loués à la date de la signature du contrat ;
- Les montants des redevances payées afférentes à l’exercice ainsi que le montant
cumulé des redevances payées au cours des exercices précédents ;
- Les dotations aux amortissements qui auraient été enregistrées pour ces biens au
titre de l’exercice clos, s’ils avaient été acquis par l’entreprise, ainsi que le montant
cumulé des amortissements qui auraient été enregistrés au titre des exercices
précédents ;
- L’évaluation à la date de clôture du bilan des redevances restant à payer.
Bailleur Locataire
- Loyers versés enregistrés en
- Le bien figure à l’actif.
charges déductibles de la base
- Loyers reçus enregistrés en
imposable.
produit.
- Informations complémentaires
- Amortissement du bien loué.
en hors bilan.
1
Inspirer de Garrido Eric, op cit. p 41 et 42
2
Financial Accouting Standard
3
Financial Accounting Standards Board
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 34
Locataire Bailleur
Les crédits-baux qui ne remplissent aucun de ces critères sont réputés d’être des locations
ordinaires, pour lesquelles les loyers sont enregistrés en charges.
Le cas du "capital lease ", le locataire comptabilise le bien, objet du contrat à l'actif de son
bilan, pour le montant le plus faible entre la valeur vénale du bien considéré et la valeur
actuelle nette des loyers à verser, plus la valeur actuelle de la valeur résiduelle. On dit alors
que le bien est capitalisé d'où l'appellation " capital lease ". Il ne faut pas oublier qu'une
dette correspondante de même montant doit être constatée au passif du bilan par le
locataire.
Donc, le traitement comptable d'une opération de " capital lease " est similaire à celui d'un
emprunt bancaire en vue d'une acquisition d'un actif. Les loyers versés viennent en
diminution de la dette, l'amortissement du capital restant dû. L'autre partie représente les
intérêts qui sont comptabilisés en charges financières.1
Pour le bailleur : L’identification de la nature des contrats de leasing est plus complexe.
En plus des quatre conditions précitées pour le locataire, pour être classé sous la catégorie
de leasing financier (capital lease), le contrat doit répondre à deux conditions
supplémentaires :
- Le recouvrement des créances sur le locataire est assuré.
- Aucun coût éventuel n’incombe au bailleur au cours du contrat. Par exemple, il n’y
a pas une clause dans le contrat qui oblige le bailleur à fournir un matériel nouveau
s’il survient un changement de technologie en cours de contrat.
Un " operating lease " est comptabilisé comme une simple opération de location d'un
matériel qui restera à l'actif du bailleur. A l'issue de la période de location, le locataire a le
choix de restituer le bien, de renouveler le bail ou d'acheter le bien. Par ailleurs, les loyers
payés sont comptabilisés en charges au compte de résultats du locataire. Sa seule
obligation est de fournir des renseignements sur l'opération en annexe de son bilan, c'est-à-
dire le montant global des loyers à verser à compter du dernier bilan et leur ventilation sur
les années restant à courir.2
Le tableau suivant indique les principaux points traités par les normes FAS 13 et IAS 17.
1
Voir Garrido Eric, "Le Crédit-bail : Outil de Financement Structurel et d'Ingénierie Commerciale", Tome 2,
Revue Banque Edition, Paris 2002, p 33
2
Garrido Eric, op cit. p 34
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 35
1
En 2001 l’IASC a transformé sa structure et sa dénomination pour devenir l’IASB, lors de cette réforme il
a été décidé que les nomes et leurs interprétations seraient désormais relatives à l’information financière
« financal reporting ». depuis lors, le référentiel de l’IASB « les IFRS ».
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 36
Pour l’operating lease il est défini comme «un contrat de location autre qu’un contrat de
location financement » (§ 3 ) ce qui fait qu’il n'y a ni inscription du bien en
immobilisations, ni amortissements et ni aucune inscription d'emprunt au passif chez le
preneur.
Le tableau suivant met en évidence les différentes pratiques comptables internationales qui
tiennent à des raisons de diversité des environnements, des objectifs et des concepts de la
comptabilité.
Source : Comptabilité Internationale1
Locations financières (locations qui transfèrent au locataire les
« IAS 17 » risques et avantages inhérents à la propriété du bien).
Normes Chez le locataire : comptabilisation de l’actif et de la dette au bilan,
Internationales décomposition des loyers en intérêts et remboursements de la dette.
Chez le propriétaire : comptabilisation d’une créance.
Définitions plus complètes des locations financières. Pour le reste
Etats-Unis
comme IAS.
Les règles comptables suivent les règles fiscales qui correspondent
Allemagne
à la norme IAS.
Les locations financières peuvent être comptabilisées au bilan du
France
locataire dans les comptes consolidés seulement.
Royaume-Uni Comme IAS
Les locations financières peuvent être comptabilisées au bilan du
Italie
locataire dans les comptes consolidés seulement.
La définition des locations financières suppose l’existence d’une
option d’achat pour le locataire. Les actifs faisant l’objet de
Espagne
locations financières sont considérés comme des actifs incorporels.
Pour le reste : comme IAS
Australie Comme IAS
Japon Comme IAS
Russie, Pologne et République tchèque : Comme IAS.
Europe de l’Est Hongrie et Roumanie : Location financière non comptabilisée au
bilan du locataire.
La fiscalité est un élément très important dans la vie d'une entreprise. Son incidence
se manifeste tout au long du cycle de production et de distribution. Les opérations de
crédit-bail ne font pas exception à cette règle. Dans la mesure où on souhaitait encourager
leur développement, il était nécessaire de prévoir certains aménagements destinés à alléger
la charge fiscale ou tout au moins à faire disparaître certains blocages.
1
HALLER.A, WALTON P, RAFFOURNIER.B, «Compatibilité Internationale », Ed Vuibert, 1997, p 418
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 37
Les positons fiscales des différents pays européen sont, dans la plupart des cas liés aux
modalités comptables :
- En France, au Royaume-Uni, en Espagne, en Allemagne et en Italie, le bailleur
bénéficie de la déductibilité fiscale de l’amortissement et le preneur de la déductibilité
fiscale de l’intégralité du loyer ;
- Aux Pays-Bas et en Belgique, le preneur bénéficie de la déductibilité fiscale de
l’amortissement puisque ce dernier est inscrit au bilan, dans les loyers payés, de la
seule composante de charges financières.
On remarquera qu’au Royaume-Uni, il n’y a pas de stricte relation entre le mode de
comptabilisation et la déductibilité fiscale. Le bailleur, même s’il n’amortit pas
comptablement le bien dans son bilan, bénéficie dans la majorité des cas de
l’amortissement fiscal.
L’évolution récente des fiscalités nationales aboutit à une diminution des avantages liés
aux opérations de crédit-bail, par une baisse de la déductibilité des amortissements :
- Depuis 19861, les bailleurs ne bénéficient plus au Royaume-Uni de l’amortissement
fiscal à 100 % la première année (First year allowance : cet amortissement fiscal
n’était même pas calculé au prorata temporis) ;
- Depuis janvier 1988, en Italie, les bailleurs ne bénéficient plus de l’amortissement
fiscal accéléré (+ 15 % de l’amortissement habituel les trois premières années).
Cette évolution va dans le sens des propositions de l’IASC qui préconise pour le leasing
financier, un mode de calcul des amortissements identique, pour les biens faisant l’objet
d’un contrat de crédit-bail, à celui appliqué aux biens acquis.
Source : Eurostaf
1
Le taux est passé de 100 % entre 1972 et 1983 à 75 % en 1984 à 50 % et 25 % en 1986
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 38
Selon l’étude élaborée sur le cadre financier, fiscal et juridique du crédit-bail dans les pays
de l’Union Monétaire Ouest-Africaine " l’UMOA ", cité précédemment (voir cadre
juridique p 23), dans les pays africains, le régime fiscal des établissements de crédit-bail
varie peu d’un Etat à l’autre, puisqu’ils sont assujettis principalement à l’impôt sur les
bénéfices industriels et commerciaux et une taxe sur la valeur ajoutée, impôts qui existent
dans tous les pays de l’UMOA, sous une appellation qui varie parfois. Le régime ivoirien
par exemple comporte certaines dispositions particulières aux opérations de crédit-bail et le
Sénégal a adopté un régime spécial pour le crédit-bail.
Le régime fiscal général soulève deux principales questions, la durée de l’amortissement
des biens loués et la restitution de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) payée par la société
de crédit-bail sur l’achat initial du bien destiné à être loué.
Les règles habituelles qui précisent la durée de l’amortissement autorisé ne correspondent
pas nécessairement à la durée de vie utile du bien ni à celle du contrat de crédit-bail, d’où
un décalage préjudiciable à ces sociétés. D’autre part, celles-ci ne récupèrent la TVA payée
initialement qu’au fur et à mesure de l’encaissement des loyers, ce qui les amène à financer
la TVA initiale et donc, à majorer en conséquence leurs barèmes de location.
Le régime sénégalais cherche à favoriser le crédit-bail et comporte une série de
dispositions qui ont pour effet de faire coïncider la durée de l’amortissement du bien loué
et celle du contrat de crédit-bail, d’une part, et de permettre la restitution de la TVA
initiale, d’autre part.
Le régime fiscal d’une entreprise utilisatrice ne pose pas de problèmes particuliers puisque
tous les pays de l’UMOA autorisent la déduction du montant intégrale des loyers de crédit-
bail, aspect qui constitue l’intérêt principal de cette méthode de financement.
Après avoir fait un tour d'horizon sur l’aspect fiscal du crédit-bail dans quelques pays
européens et africains, nous allons présenter quelques points importants de la fiscalité du
crédit-bail en France :1
1) La fiscalité directe :
Le crédit-preneur comptabilise les sommes versées à titre de loyers en charges. Ces
charges sont en quelque sorte la somme de substitution des charges qu'il aurait pu passer
s'il avait acquis directement le bien, c'est-à-dire les amortissements comptables du bien qui
figurerait à l'actif du bilan plus en frais financiers les intérêts d'emprunt.
De son coté, le crédit-bailleur amortit le bien loué selon les modalités du droit commun. Il
a donc le choix entre l'amortissement linéaire ou dégressif sur une durée qui varie en
fonction de la durée normale de l'utilisation du bien en question.
En principe, comme nous l’avons vu, l’amortissement des biens donnés en location est
réparti sur la durée normale d’utilisation des biens. Par dérogation, les entreprises
pratiquant le crédit-bail peuvent, sur option, répartir l’amortissement de chaque exercice en
égalité à la fraction du loyer acquise au titre de cet exercice, qui correspond à
l’amortissement du capital engagé pour l’acquisition des biens donnés en bail.
Pour les biens immeubles, les sociétés de crédit-bail peuvent déduire une provision pour
étaler la prise en charge de la perte supportée en fin de contrat (prix de vente inférieur à la
valeur nette comptable de l’immeuble) lorsqu’elles optent pour l’amortissement pour la
durée normale d’utilisation (non pas sur la durée du contrat).
1
GARRIDO Eric op, cit. Tome1, pp. 107 à 112
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 39
1
SERLOOTEN.P, «Fiscalité du Financement des Entreprises», Ed ECONOMICA, Paris, mai 1994, p85& 86
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 40
Comme le crédit-bail tire ses origines tant du crédit que de la location, le tableau suivent
reprend quelques caractéristiques de ces trois opérations à titre comparatif.
Parmi les risques que peut confronter la société de crédit-bail les risques fiscaux relatifs
à2:
1
Le locataire peut demander au bailleur de se porter acquéreur du matériel pour un prix à définir.
46
Mémoire, préparé par : GUEGUEN Julien, Le Leasing Fiscal Aéronautique, D.E.S.S Banques & Finances,
Université de Paris V – RENE DESCARTES Faculté de Droit
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 41
Comme dans toute opération de crédit où une banque doit se prémunir contre des risques
auxquels elle est exposée, le crédit-bailleur lui aussi doit se protéger contre certains risques
induits par l'opération de crédit-bail. Ces risques sont essentiellement liés à l'équipement
loué, à l'avenir du crédit-preneur et au taux d'intérêt (marge).
1
Voir GARRIDO ,Eric "Le Cadre Economique et Réglementaire du Crédit-bail", Revue Banque Edition,
Paris, 2002, pp. 61 à 82
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 42
Certains bien n’ont aucune valeur marchande : ainsi en est-il par exemple des logiciels
ou des prototypes.
Possibilité de déménager le bien sans que cela engendre des frais anormaux ;
On comprend, donc, mieux que contrairement à une idée reçue, le financement par crédit-
bail mobilier doit être réservé en priorité à des biens d’équipement courants dont la valeur
est peu susceptible de baisser fortement en cours comme en fin de contrat.
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 43
Dans la même optique, les sociétés de crédit-bail fixent avec le plus grand soin la valeur
résiduelle du bien financer (1 % pour le matériel informatique jusqu’à ou 10 % pour des
équipements à obsolescence moins rapide) de façon à inciter l’entreprise à lever l’option
d’achat à l’issue du contrat.1
Conclusion partielle :
Les multiples avantages, les différentes caractéristiques et aspects que nous venons
d’aborder, ont fait du crédit-bail une technique de financement très attrayante, notamment
pour les petites et moyennes entreprises ne disposant pas de fonds propres suffisants ce qui
est une condition nécessaire pour se voir accorder un crédit bancaire traditionnel.
A travers cette partie théorique, nous avons présenter le crédit-bail, ses principes, ses
différents caractéristiques et aspects expliquant le recours des entreprises à ce produit, en
effet c’est une technique bien plus complexe qu’une simple série de loyers suivie d’une
option d’achat en fin du contrat ; la pratique de cette technique de financement en Algérie
fera l’objet de la partie suivante.
1
ROUYER Gérard et CHOINEL Alain , « Relation Banque Entreprise : Technique Actuelle de
Financement », 2e édition , Ed Revue Banque EDITION , 151 et 152
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 44
DEUXIEME PARTIE :
LE CREDIT-BAIL EN ALGERIE
Depuis la fin des années quatre vingt, l’Algérie s’est vue contrainte dans le cadre de
son passage vers l’économie de marché, à porter des réformes très rigoureuses à
l’ensemble de l’économie, le crédit-bail s’inscrit dans le cadre des actions entreprises pour
la promotion du financement de l’investissement.
CHAPITRE 3 :
Introduction partielle :
Le crédit-bail est un mécanisme de financement récemment introduit en Algérie, le
recours à ce mode de financement est principalement dû à la situation critique
qu’affrontaient les entreprises algériennes, marquée par l’insuffisance des fonds
nécessaires à la relance des investissements.
Au plan juridique, le crédit-bail est introduit en Algérie en 1990 par la Loi n° 90-10 du 14
avril 1990 relative à la monnaie et au crédit dont l'article 112 alinéa 2 dispose : " Sont
assimilées à des opérations de crédit, les opérations de location assorties d'options
d'achat, notamment les crédits-bails." (Voir annexe 1 )
L'article 116 alinéa 6 de cette même loi dispose que seuls les banques et établissements
financiers habilités, peuvent effectuer des opérations de location assorties d'options
d'achat et que ces mêmes banques et établissements financiers sont autorisés à effectuer
les opérations de location simple de biens meubles et immeubles comme des opérations
connexes à leur activité principale.
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 45
Juste après l’introduction du crédit-bail par la loi 90-10, la Banque Extérieure d’Algérie
(BEA) s’est associée au groupe " DALLAH Al BARAKA " pour la création en 1990 d’une
filiale de crédit-bail international dénommée "Algerian Saudi Leasing" ou "ASL" (qui sera
présenté plus loin) ; après la BEA, la Banque AL-Baraka d’Algérie est intervenue pour
exercer le crédit-bail comme un moyen de financement conforme aux principes de la
Charia’a.
Il y a lieu de souligner qu’après la loi n° 90-10 du 14 avril 1990 qui a introduit le crédit-
bail en Algérie, un règlement du conseil de la monnaie et du crédit "CMC" a été publié
sous le numéro 92.08 en date du 17.11.1992 portant plan comptable bancaire et règles
comptables applicables aux banques et aux établissements financiers. Ce règlement (voir
annexe 2 ) précise que les immobilisations données en crédit-bail ou en location simple
figurent dans le compte de la classe n° 4 intitulé « Valeurs Immobilisées ».
Les modalités d’application du présent article ont été prises par le règlement et
l’instruction de la Banque d’Algérie suivants (qui seront repris plus bas) :
Règlement du conseil de la monnaie et du crédit n°96-06 du 03 juillet 1996 fixant
les modalités de constitution des sociétés de crédit-bail et les conditions de leurs
agréments (J O n° 66 du 3/11/96).
Instruction n° 07-96 du 22 Octobre 1996 relative aux modalités de constitution des
sociétés de crédit-bail et aux conditions de leurs agréments
L’article 2 ajoute que «Les opérations de crédit-bail sont des opérations de crédit en ce
qu'elles constituent un mode de financement de l'acquisition ou de l'utilisation des biens
visés à l'article 1er ci-dessus,... ».
Le transfert du risque : on distingue le " leasing financier " lorsque : «..le contrat de
crédit-bail prévoit le transfert au locataire de tous les droits, obligations, avantages,
inconvénients et risques liés à la propriété du bien financé par le crédit-bail, si le
contrat de crédit-bail ne peut être résilié et s'il garantit au bailleur le droit de
recouvrer ses dépenses en capital et se faire rémunérer les capitaux investis », et le "
leasing opérationnel ", lorsque « la totalité ou la quasi totalité des droits, obligations,
avantages, inconvénients et risques inhérents au droit de propriété du bien financé
n'est pas transférée au locataire et reste au profit ou à la charge du bailleur. »
(Article 2 ).
L’objet du contrat : selon les articles 1er, 3 et 4, le crédit-bail porte sur des biens
meubles (équipements, matériel ou de l'outillage...), immeubles (construits ou à
construire), des fonds de commerce et des établissements artisanaux.
La nationalité du contrat : selon l’article 5 « Le crédit-bail se définit :
- comme national lorsque l'opération met en présence une société de crédit-bail, une
banque ou un établissement financier et un opérateur économique, tous deux résidents en
Algérie.
- comme international lorsque le contrat lui servant de support est :
- soit signé entre un opérateur économique ayant la qualité de résident en
Algérie avec une société de crédit-bail, une banque ou un établissement
financier ayant la qualité de non-résident.
- soit signé entre un opérateur économique n'ayant pas la qualité de
résident en Algérie avec une société de crédit-bail, une banque ou un
établissement financier résident en Algérie........... ».
C. La publicité légale :
L’article 06 prévoit que « Les opérations de crédit-bail sont soumises à une publicité dont
les modalités sont fixées par voie réglementaire ».
Il faut souligner que cet article n'a pas fait l'objet de texte d'application.
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 47
Les opérations de crédit-bail sont soumises, en effet, à une publicité qui doit permettre
l’identification des parties et celle des biens, objet des opérations de leasing.
La publicité a également pour objet d’assurer l’opposabilité aux tiers, le crédit-preneur ne
peut donc ni céder, ni prêter, ni sous-louer, ni nantir, ni modifier, ni déplacer le bien loué.
D. Le contrat de crédit-bail :
Conformément aux dispositions de l’article 10 de l’Ordonnance 96-09 du 10 janvier 1996,
le contrat de crédit-bail est qualifié comme tel si « son objet est libellé d'une manière
permettant de constater sans ambiguïté qu'il :
- garantit au crédit-preneur l'utilisation et la jouissance du bien loué, pendant un délai
minimum et à un prix fixé d'avance, comme s'il en était le propriétaire ;
- assure au crédit-bailleur la perception d'un certain montant de loyers pour une durée
appelée " période irrévocable " pendant laquelle il ne peut être mis fin à la location, sauf
accord contraire des parties ;
- permet au crédit-preneur, pour le cas du leasing financier uniquement et à
l'expiration de la période irrévocable de location, d'acquérir le bien loué pour une valeur
résiduelle tenant compte des loyers perçus, s'il décide de lever l'option d'achat, sans que
cela limite le droit des parties au contrat de renouveler la location pour une durée et
moyennant un loyer à convenir, ni le droit du crédit-preneur de restituer le bien loué à la
fin de la période initiale de location ».
Selon l’article 15 : « Les loyers sont déterminés selon un mode dégressif ou linéaire, par
référence à des méthodes arrêtées par voie législative.
Les loyers sont payables selon une périodicité convenue entre les parties au contrat de
crédit-bail.... ».
Option laissée au crédit-preneur à la fin de la période irrévocable de location :
(achat, nouvelle location, restitution) (Article 16).
b) Obligations du crédit-preneur :
En contre partie du droit de jouissance le crédit-preneur doit conformément à l’article 39 :
- Payer les loyers au prix lieu et date convenus.
- Permettre au crédit-bailleur de faire des réparations pour sauvegarder le bien loué
même si elle empêche totalement ou partiellement la jouissance.
- D’user du bien comme il a été convenu et d’une manière conforme à sa destination,
de le conserver avec tout le soin d'un bon père de famille et ne pas subir au bien des
modification sans l’accord du crédit-bailleur, en particulièrement si celle ci menace
la sécurité de l’immeuble loué ou amoindri sa valeur vénale.
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 50
III. Règlement CMC n°96-06 du 03 juillet 1996 Fixant les modalités de constitution
des sociétés de crédit-bail et les conditions de leur agrément
(J O n° 66 du 3/11/96)
Le présent règlement prévoit que (voir annexe 04) :
Une société de crédit-bail ne peut être constituée que sous la forme d’une SPA (société
par action) (article 03) avec un capital social minimum fixé à 100 millions de dinars
algériens (article 06).
Ses promoteurs doivent fournir, à l'appui d'une demande de constitution adressée au
Conseil de la Monnaie et du Crédit, un dossier dont le contenu est précisé par la
Banque d’Algérie. (Article 05)
La décision d'agrément accordée par le gouverneur de la Banque d’Algérie est publiée
au Journal Officiel de la République Algérienne Démocratique et Populaire.
La décision d'agrément comporte : la raison sociale de la société de crédit-bail, son
adresse, le nom des principaux dirigeants, le montant du capital et sa répartition entre
les actionnaires.
y Les comptes de l'apporteur de capitaux s'il s'agit d'une personne morale et/ou de sa
maison-mère pour les trois dernières années et une prévision pour l'année en cours
(y compris les données consolidées le cas échéant).
y Toute autre information supplémentaire susceptible d'éclairer la banque d'Algérie.
Il est à signaler également, l’obligation faite aux promoteurs de fournir annuellement
toutes les informations financières notamment les états comptables et extra-comptables,
dans la mesure où la société de crédit-bail est tenue de les transmettre à la Banque
d'Algérie.
I. Dispositions fiscales :
A. Dispositions de la loi de finance pour 1996 (Ordonnance n° 95 - 27 du 30
décembre 1995 J O n° 82 du 31/12/95) ( voir annexe 6)
Il convient de souligner que le montant du gain de change est toujours calculé comme étant
la différence entre le montant du dernier loyer versé et celui du loyer de l'année considérée.
Dans le cadre des opérations de crédit-bail international, la loi de finances pour 2001
notamment l’article 11, avait introduit des changements dans les dispositions des articles
108 et 156-2 du code des impôts directs et taxes assimilées concernant l'assiette de la
retenue à la source qui est réduite de 60 % pour les sommes payées à titre de loyers à des
personnes non établies en Algérie.
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 53
Les dispositions prévues par cette loi ont permet de régler un certain nombres de
problèmes fiscaux relatifs aux crédit-bail, soulevés par 1’Association Professionnelle des
Banques et Etablissements Financiers (ABEF), cette loi prévoit que :
Ne sont pas compris dans le chiffre d’affaires servant de base détermination de la taxe
sur l’activité professionnelle (TAP) la partie correspondant au remboursement du crédit
dans le cadre de crédit-bail financier. (Article 05 modifiant et complétant l’article 220
du code des impôts directs et taxes assimilées par un paragraphe 5)
L’article 61 de cette loi modifie l’article 20 d la loi de finance complémentaire pour 2001
relatifs aux avantages fiscaux dispose : « ......Les équipements entrant dans le cadre de la
réalisation de l’investissement bénéficient des avantages fiscaux et douaniers prévus par
l’ordonnance n° 01-03 du 20 août 2001 relative à la promotion de l’investissement,
lorsqu’ils sont acquis par un crédit-bailleur, dans le cadre de contrat de leasing financier
conclu avec un promoteur bénéficiant des avantages suscités ».
La différence réside dans le renvoi de la loi des avantages fiscaux, dont bénéficier le
bailleur à travers le locataire de l’APSI1 à l’ANDI2
L’article 10 de cette loi modifiant l’article 353-5 stipule que : « Sont dispensés de la taxe
de publicité foncière.... 6) Les actes relatifs aux acquisitions immobilières faites par les
établissements financiers régis par l'ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003 relative à la
monnaie et au crédit, dans le cadre d'un leasing immobilier ou tout autre crédit immobilier
assimilé, destiné au financement d'investissements effectués par des opérateurs
économiques pour usage commercial, industriel, agricole ou pour l'exercice de professions
libéral... »
1
Agence de Promotion, de Soutien et de Suivi des Investissements.
2
Agence Nationale de Développement des Investissements
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 54
Les lois de finances pour 1994 (article 135 et 136) et 1996 (article 135,136, 137 et 138)
qui seront présentées successivement, ont prévu des dispositions relatives aux opérations
de crédit-bail international, à savoir :
Les opérations d’importation et d’exportation qui rentre dans le cadre d’une opération
de crédit-bail international sont soumises à un régime douanier suspensif des droits et
taxes douanières qui est celui de l’admission temporaire conformément à la durée du
contrat de location qui sera déterminée par voie réglementaire. (article 135 de la loi de
finances pour 1996)
Les biens importés ou exportés dans le cadre d'un contrat de crédit-bail sont dispensés
des formalités de contrôle du commerce extérieur et des changes, en ce sens que leur
entrée sur le territoire algérien ou leur sortie de territoire ne donne pas lieu à
autorisation préalable ou à dérogation par les autorités administratives douanières
compétentes; seule la domiciliation bancaire préalable de l'opération étant requise pour
la régularité des transferts de capitaux vers l'étranger et de l'entrée de ces derniers en
Algérie .(Article 138)
Bailleur Preneur
TVA sur achat si l'immeuble est une construction
nouvelle ou s'il est acquis auprès d'une personne physique
ou morale dont l'activité consiste en l'achat d'immeuble en
vue de leur revente (marchands de biens) - (acte
commercial).
Pas de TVA si l'immeuble est acheté auprès d'un NEANT
particulier. (Acte civil).
Droits d'enregistrement.
Inscription du bien immeuble à l'actif du bilan.
Amortissement du bien sur la base du prix d'acquisition.
Exemple : le 20/11/ 1998 DJAMIL SPA signe un contrat de crédit-bail avec une société de
crédit-bail, contrat relatif à l’utilisation d’une machine pendant 3 ans, d’une valeur de
120 000 DA (Hors Taxes (HT)).
- Taux de TVA est à 17 %.
- La redevance mensuelle est fixée à 3 000 DA (HT).
- La levée de l’option d’achat peut se faire à un prix de 30 000 DA (HT)
La comptabilisation des redevances s’opère comme suit :
Pendant toute la durée de vie du contrat en passera la même écriture chaque foin de mois.
Toutes ces nouvelles dispositions ont donc résolu beaucoup de problèmes fiscaux qui
étaient en partie à l’origine du non développement du crédit-bail en Algérie, ce qui s’est
manifestement concrétisé par la création de nouvelles sociétés de crédit-bail.
1
MEBARKI. K " Le Leasing : Une Alternative de Financement ", Mémoire de fin d’études DSEB, ESB,
Alger, Décembre 2003, p 52
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 58
5- Mécabail :
La Mécabail a été créée avec un capital social de 500 millions de DA répartie entre :
y SOFINANCE 34 %
y EPTP Constantine 12.5 %
y EPTR Skikda 12.5 %
y GERMAN 9%
y SNVI 8%
y ENMTP 8%
y ENASEL 6%
y TPL 6%
y ENOF 4%
6- La SOGELEASE :
La SOCIETE GENERALE Algérie ‘SGA’ a mis en place depuis avril 2002 un
département de leasing dénommé « SOGELAESE ». Dans ce domaine, la société générale
Algérie ‘SGA’ dispose d’une large expérience au Moyen- Orient, en Asie, en Europe de
l’Est et même au Maghreb.
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 59
7
6
5
4
3
2
1
0
90
92
94
96
98
00
02
04
19
19
19
19
19
20
20
20
N o m b r e d e b a ille u r
La levée des obstacles d’ordre juridique et fiscal a fait que le nombre de crédit-bailleur en
Algérie est passé de 2 à 6 au cours de la dernière décennie.
Après cette brève présentation, il est à remarquer que :
- La plupart des établissements de crédit-bail en Algérie offrent le leasing mobilier,
seule la Banque Al-Baraka offre et le leasing mobilier et immobilier.
- Les secteurs d’activité ciblés par les bailleurs sont la plupart des secteurs pour
lesquels des marchés d’occasion existent. Le matériel de travaux publics et le matériel
relevant du secteur agricole.
- L’ensemble des intervenants offre des financements à moyen terme pour des marges
(taux) relativement élevées par rapport au crédit bancaire.
Le tableau suivant est élaboré à partir des montants inscrits aux bilans :
Million DA
v o lu m e
4 000
3 000
2 000
1 000
Graphique
0 n° 5 : Evolution de l’offre de crédit-bail en Algérie
2001 2002 2003
Le crédit-bail (national) a franchi 320 millions de dinars en 2001 pour atteindre plus de 4
milliards de dinars en 2003.
1 500
AL BARAKA
1 000 SALEM
500 ALC
SOFINANCE
0
2001 2002 2003
Avec l’entrer de l’ALC en 2002 qui dés sa première année a pu détenir une part de marché
considérable (21 %), la Banque AL-Baraka a amélioré sa part (le volume a presque triplé)
alors que la part relative de la SALEM a diminuée à 68 % malgré la croissance du volume
de crédit de 43 %.
Pour l’année 2003, il est à remarquer que l’ALC et la Banque AL-Baraka poursuivent leur
croissance en matière de leasing alors que la SALEM poursuit une croissance modeste
(1%)
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 61
Année 2004
Conclusion partielle :
Après l’apparition timide du crédit-bail en Algérie dans les années quatre vingt dix,
nous constatons que tous les textes législatifs et notamment fiscaux, promulgués cités dans
ce chapitre en matière de crédit-bail, constituent à la fois des mesures d’encouragement
visant la protection et la prévention des parties intervenantes dans une opération de crédit-
bail, ce qui s’est concrétisé par l’apparition de nouvelles sociétés de crédit-bail, d’autant
plus que c’est un créneau porteur pour ces bailleurs.
1
Source : Direction des études de la Banque d’Algérie
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 62
CHAPITRE 4 :
Introduction partielle :
Afin d’assurer un financement approprié aux projets d’investissement, la Banque
Al-Baraka d’Algérie, deux ans après son démarrage, a mis en place la formule de
financement en crédit-bail.
Après présentation de la Banque Al-Baraka d’Algérie et ses activités, nous tenterons
dans ce chapitre de situer le crédit-bail dans l’activité de la banque, de décrire ses
procédures de traitement et de relever quelques préoccupations rencontrées lors de son
exercice.
DIRECTEUR SECRETAIRE
D.G.A CONTROLE GENERAL GENERALE
DIRECTION DU
CONTROLE DE GESTION DIRECTION
ET DES ENGAGEMENTS FINANCIERE
COMITES
DIRECTION DE LA LOGISTIQUE
ET DE LA SECURITE
Principales Activités :
Banque commerciale de type universel, la Banque Al-Baraka d'Algérie assure l’ensemble
des opérations bancaires (financement, commerce extérieur, activités caisse et portefeuille
monétique,... etc.).
Il convient de souligner que la banque Al-Baraka d’Algérie est le premier établissement
bancaire sur la place à pratiquer le crédit-bail et le capital Risque.
B. Participations de la banque :
La Banque Al-Baraka d’Algérie enregistre, dans le cadre de sa stratégie de développement,
des participations dans des sociétés en relation avec son objet social et ses activités
bancaire et financière en général.
Agrégats 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Total bilan 4 509 5 264 8 005 9 932 11 817 15 110 19 104 25 723 32 525
Fonds propres et
549 673 857 1 067 1 365 1 559 1 743 1 764 2 177
assimilés
Dépôts 2 482 2 881 4 889 6 187 7 393 9 751 13 217 19 429 25 683
Financement 1 888 2 684 5 331 7 468 8 133 8 520 12 556 17 930 21 920
Engagements hors
2 478 2 750 4 981 4 912 4 919 4 192 6 433 9 264 9 663
bilan
Chiffre d'affaires 364 483 723 708 794 1 068 1 089 1 260 1 994
Résultats net 67 105 139 165 203 122 126 290 250
D. Performance de la banque :
Le taux de rentabilité (R.O.E) enregistrés durant la dernière décade s’est situé
entre 18 %et 22 % alors que la norme internationale est de 15 %, faisant de la
banque l’un des établissements les plus rentables à l’échelle nationale.
Les résultats forts positifs obtenus au courant de la décennie écoulée ont permis à
la banque Al-Baraka d’Algérie de se hisser parmi les institutions bancaires les
plus performantes comme l’indiquent les différents classements suivants :
Première banque à l’échelle nationale, parmi les établissements bancaires à
capitaux essentiellement privés (années 1999 et 2000)1 .
Le financement de l’investissement représente plus de 40 % du total des
financements accordés et font de la banque Al-Baraka d’Algérie, l’une des
premières banques en la matière. A ce titre indicatif, nous citons certains projets
d’investissement que la banque a financé, il s’agit de :
Minoterie, Briqueterie, Raffineries d’huile, Chocolaterie, Limonaderie,
Unité de production de rond à béton, Unité de textile, Unité de montage
électroménager, Unité d’emballage, Laminoir, Navire tanker, Hôtelleries,
Promotion Immobilière... etc.
La banque dispose d’un portefeuille des plus sains avec un taux d’impayés autour de 10 %
conforme à la norme internationale (5 % à 10 %).
E. Projet en cours :
Prise de participation de la Banque Islamique de Développement (B.I.D) à hauteur
de 4 millions $.
Création des filiales : société de leasing, société HADJ et OMRA (pèlerinage aux
lieux saints) et magasins d’entreposages.
Création de nouvelles agences d’exploitation dans les régions à fort potentiel
d’activités pour renforcer et développer davantage le réseau de distribution de la
banque.
F. Réseau de correspondants :
En plus des 20 institutions bancaires et financières appartenant au groupe Dallah Al Baraka
holding Bahreïn et implantées à travers le monde entier, la banque dispose d’un important
réseau de correspondants composé de 82 banques dont 55 sont des banques confirmant les
crédits documentaires ; avec les 27 autres, la banque détient un mouvement d'affaires.
1
Classement effectué sur la base du total bilan par la Revue ECONOMIA «novembre 2000 »
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 66
C. Les financements :
1- Financement par mourabaha :
La banque finance les besoins du contractant en achetant au comptant les produits dont il a
besoin. En contre partie, le contractant s’engage à acheter à la banque ces produits au prix
d’achat augmenté d’une marge convenue entre les deux parties. La banque paie au
comptant le fournisseur, en sa qualité de premier acheteur, et se fait payer par son client en
sa qualité de revendeur.
La mourabaha est un mode de financement qui permet aux banques islamiques de
financer, dans le respect de leurs principes, aussi bien les besoins d’exploitation de leur
clientèle (stocks, matières, produits intermédiaires) que leur investissement.
2- Financement par moucharaka :
C’est une forme courante de participation. La banque participe au capital des entreprises
existantes ou à créer.
La moucharaka peut être définitive ou dégressive :
La moucharaka définitive : la banque participe au capital de l’entreprise et reçoit
annuellement, sa part des bénéfices, proportionnelle à sa part dans ce capital.
La moucharaka dégressive : la banque participe au financement d’un projet dont la
rentabilité est prouvée.
Elle reçoit une part des bénéfices. Le promoteur peut utiliser une partie de ses bénéfices
pour le remboursement du capital initial investi par la banque. L’opération est clôturée
lorsque le promoteur aura remboursé à la banque, la totalité de sa participation dans le
projet et en devient, de ce fait, l’unique propriétaire.
3- Financement par idjar :
Le Idjar (leasing) est un contrat de location de bien assorti d’une promesse de vente au
profit du locataire. C’est une forme de financement basée sur la location d’équipements ou
de biens immobiliers. Il découle que le droit de propriété du bien revient à la banque durant
toute la période du contrat, tandis que le droit de jouissance revient au locataire.
Au terme du contrat trois cas de figure se présentent :
- Le client est obligé d’acquérir le bien (contrat de location-vente) ;
- Le client a le choix d’acquérir ou de restituer le bien (crédit-bail) ;
- Le client opte pour une seconde location du bien (renouvellement) ;
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 67
Le contrat de crédit-bail doit être conforme aux conditions de la Chari’a, c’est à dire
que :
L’objet de la location (utilisation du bien loué) doit être connu et accepté par
les deux parties.
La location doit porter sur des biens durables (non destructibles du fait de la
jouissance ou de l’utilisation).
Le bien loué de même que ses accessoires nécessaires à son usage, doivent
être remis au crédit-preneur en état de servir à l’utilisation auxquels ledit
bien est destiné.
La durée de location, le délai de paiement, le montant du loyer et la
périodicité doivent être déterminés et connus à la conclusion du contrat.
Le loyer peut être payé d’avance, à terme, ou par tranches selon la
convention des deux parties.
Les deux parties peuvent convenir d’un commun accord d’une révision du
contrat, de la durée de location et toutes les autres clauses du contrat.
La destruction ou la dégradation du bien loué d’un fait indépendant de la
volonté de l’utilisateur n’engage la responsabilité de ce dernier que s’il est
établi qu’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour la conservation du
bien avec le soin d’un bon père de famille.
Sauf convention contraire, il incombe à la banque d’effectuer tous les
travaux d’entretien et de réparation nécessaires au maintien du bien loué
dans un état de servir à l’usage auquel il est destiné. De même, la banque
supporte toutes les charges locatives antérieures au contrat de location.
L’utilisateur assure quant à lui l’entretien d’usage du bien loué, de même
que l’ensemble des charges locatives nées à compter de la date de location.
Le bien loué peut faire l’objet d’une sous-location, sauf convention
contraire. De même, la banque peut louer un bien acquis à son propre
vendeur à condition que la vente soit réelle et non fictive
1
Source : Banque Al-Baraka d’Algérie, Rapport d’activité 2004
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 69
8 000
M o u ra b a h a
6 000 S a la m
4 000 L e a s in g
Is tis n a 'a
2 000
L o c a tio n v e n te
0
2003 2004
Par type de concours, les emplois à moyen terme sont constitués principalement par la
mourabaha MT1 avec 80 % du total des emplois à MT, 60 % de la mourabaha MT
concerne le financement de véhicules de tourisme pour les particuliers dont l'encours
atteint les 6 milliards de DA.
Le financement par crédit-bail mobilier a fait un saut entre 2003 et 2004 de 10 à 621
millions, en conséquence sa part dans les financements à moyen terme est passée de
0.13 % à 9 % ce qui reflète que le crédit-bail se développe progressivement part rapport
aux autres produits de la banque par exemple l’istina’a, alors que le crédit-bail immobilier
est moins sollicité à moyen terme.
Les emplois à long terme sont quasiment destinés pour l'acquisition de biens immobiliers
ou biens de constructions à usage d'habitation et visent essentiellement le segment des
particuliers.
25
20
15 IS T IS N A 'A
10 L o c a tio n v e n te
5
0
2003 2004
Le graphique ci-dessus montre que les emplois à long terme sont constitués principalement
par le crédit-bail immobilier.
1
A Moyen Terme
2
Source : Banque Al-Baraka d’Algérie, Rapport d’activité 2004
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 71
E. Les produits 1 :
Les produits générés par l'activité de financement s'élèvent à 1.8 milliards de DA environ,
soit une évolution de 501 millions de DA par rapport à l'exercice 2003.
Ils se traduisent comme suit :
Millions DA
PRODUIT EXERCICE
31/12/03 31/12/04
Produits sur mourabaha 886 64 % 1 071 58 %
Commissions de gestion de dossier 23 2% 64 3%
Loyers sur crédit-bail 69 5% 280 15 %
Produits sur Salam 334 24 % 424 23 %
Produits sur leasing2 50 4% 17 1%
Produits sur istisna'a 16 1% 23 1%
TOTAL 1 378 100 % 1 856 100 %
Produit sur
1 200 mourabaha
1 000 Commissions de
gestion de dossier
800
Loyers sur crédit-
600 bail
Produit sur Salam
400
200 Produit sur leasing
0
2003 2004 Produit sur
istisna'a
Graphique n° 9 : Place du crédit-bail dans les produits générés par
l’activité de financement
Il résulte du graphe ci-dessus que la part la plus importante des produits est générée par la
mourabaha, tandis que les loyers sur crédit-bail se placent en troisième position et
connaissent une évolution de 306 %, en améliorant leur part de 5 % à 15 % entre l’exercice
2003 et 2004, ce qui dénote la rentabilité de ce mode de financement.
1
Source : op. cit.
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 72
B. Procédures d’autorisation :
Les procédures d’autorisation d’une opération de crédit-bail sont résumées comme suit :
Réception au niveau de l’agence du dossier : il doit comporter (voir annexe 8) :
- Un dossier administratif : Registre de Commerce, Statuts Juridiques,
Attestation de mise à jour CNAS, Extrait de Rôle le plus récent.
- Un dossier financier : Demande de financement exprimant avec
exactitude les besoins de financement, coût global du projet, part
d’autofinancement, garanties à proposer, une étude technico-
économique complète sur cinq ans et une facture proforma.
- Un dossier de garantie : Acte de propriété, Factures originales des
biens mobiliers.
Etude du dossier : le service chargé des engagements procède à l’étude (appréciation
des éléments objectifs et subjectifs, risques, rentabilité,....) et envoi du dossier à la
Direction de Financement des Entreprises, accompagné d’un compte rendu de visite et
assorti d’un avis motivé.
La Direction de financement des Entreprises procède à :
Consultation de la centrale des risques.
Etude du dossier.
Donner un avis motivé.
Présentation du dossier au comité de financement pour décision, ce dernier est
constitué par 08 membres qui sont :
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 73
1
Direction de Financement des Entreprises
2
Direction des Affaires Juridiques et du Contentieux
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 74
D. Maintenance du bien :
Le crédit-preneur, comme prévu contractuellement, est chargé de l’entretien du bien ainsi
que du renouvellement des polices d’assurance.
Néanmoins, la banque organise au moins deux fois par an des visites du bien loué afin de
vérifier son état et les conditions d’utilisation.
F. Fin de contrat :
En pratique, le crédit-preneur lève dans la majorité des cas l’option d’achat, dans cette
situation l’agence en collaboration avec la DFE levé l’option d’achat et élabore une facture
de vente à la valeur résiduelle du bien.
Remarques :
Dans l’organigramme de la Banque Al-Baraka une Direction de Leasing est prévue
mais elle n’est pas encore opérationnelle et le crédit-bail est traité par la DFE.
Si le contrat porte sur un bien immeuble en construction ou à construire la banque
peut mandater l’utilisateur pour réaliser les travaux de construction pour son
compte et financer l’opération en tant que maître d’ouvrage ; dans le cas où le
terrain à bâtir est la propriété de l’utilisateur ce dernier peut, soit le céder
préalablement à la banque en vertu d’un contrat de vente distinct (lease back), soit
le lui louer pour une période au moins égale à celle prévue par le contrat de crédit-
bail, dans cette dernière formule, la propriété de la construction doit
obligatoirement revenir à l’utilisateur au terme du contrat (location-vente).
III. Comptabilisation :
La comptabilisation de l’opération de crédit-bail est une opération assez complexe, nous
reprenons dans ce qui suit quelques écritures comptables pour le traitement du crédit-bail
mobilier, conformément aux règles de comptabilisation des opérations de crédit-bail de la
Banque Al-Baraka.
A. Mise en place du financement :
1- Comptabilisation de l’engagement donnée (à l’autorisation de crédit) :1
1
La comptabilisation se fait en hors bilan
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 76
Conclusion partielle :
A travers ce chapitre, il ressort que l’exercice du crédit-bail à la Baraka est né
pratiquement avec la naissance de la banque, ce produit est destiné pour le financement des
bien meubles et immeubles, sans pour autant se spécialiser dans des secteurs spécifiques,
toutefois cette pratique n’a pas suivi l’évolution de la Banque est demeure dans ses débuts,
la preuve en est que jusqu'à ce jour, la Direction du Leasing n’est pas encore
opérationnelle.
La pratique du crédit-bail à la Banque Al-Baraka rend absent des avantages offerts
par ce mode de financement, en exigeant une panoplie de garanties (hypothèque,
caution,...etc.) et la participation de la clientèle, sans oublier le délai de traitement du
dossier qui ne diffère pas de celui des autres types de financement.
Néanmoins, la Banque Al-Baraka est parmi les principaux acteurs intervenant sur le
marché du crédit-bail en Algérie, ainsi pour développer la pratique du crédit-bail et
améliorer la maîtrise de cette technique et la qualité de service, cette banque envisage la
création d’une société de leasing.
Chapitre 5 : Cas pratique 80
Introduction partielle :
I. Présentation de la société :
Gérant : Mr Abdellah
Compte N° : Xxxxxxxx
Agence : : SETIF
Chapitre 5 : Cas pratique 81
Néant
Chapitre 5 : Cas pratique 82
«Z » «W»
Chiffre
d’affaires (CA) 106 134 243 937 292 424 Evolution CA 130 % 20 %
TTC
Consommation Consommation
98 437 228 141 273 938 93 % 94 % 94 %
(achat) /CA
Résultat de
2 099 -12 284 7 421 Résultat / CA 2% -5 % 3%
l'exercice
Chapitre 5 : Cas pratique 84
Commentaires :
Il s’agit du plus important client de l’agence dans le domaine de la commercialisation du
verre, il confie à la banque la totalité de son chiffre d’affaires qui ne cesse d’évoluer.
Aucun incident de paiement n’a été constaté.
La structure financière de l’entreprise est équilibrée et caractérisée par :
- Un actif net positif.
- Un endettement assez important (ratio FP/ dette < 1).
- Un fonds de roulement également positif couvrant totalement les besoins
d’exploitation.
- Une Trésorerie calculée positive de 30 MDA en fin d’exercice 2002.
En matière d’activité, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 292 MDA en 2002 soit
une évolution de 20 % par rapport à l’exercice précédent.
1- Localisation :
Le projet est localisé dans la zone industrielle de la commune d’El Eulma, wilaya de
SETIF. L’unité sera érigée sur un terrain d’assiette de 3512 m2, partiellement couvert
(unité de transformation et bâtiment administratif couverts).
L’ensemble de l’unité de transformation bénéficie de toutes les utilités nécessaires au bon
fonctionnement du projet (électricité, gaz, eau, voies d’accès et télécommunications).
Chapitre 5 : Cas pratique 85
Remarque :
La réalisation de l’infrastructure de l’usine a connu un certain retard du fait des entraves
administratives, telles que l’obtention du permis de construire. En tout état de cause, l’unité
sera prête au début du dernier trimestre 2004.
3- Consistance du projet :
Il s’agit d’un investissement de création, qui consiste en l’acquisition d’une unité de
transformation de verre et de four de trempage à acquérir chez un fournisseur finlandais.
4- Capacité théorique annuelle du projet :
- 105 600 unités de pare-brise par an (soit 66 % de la production de verre feuilleté).
- 54 400 unités de verre latéraux par an (soit 34 % de la production de verre feuilleté).
- 220 000 m2 de verre de sécurité.
5- Montée en cadence :
La montée en cadence est décrite dans le tableau ci-dessous :
L’atteinte des pleines capacités au rythme de progression instauré plus haut se fera à la
11ème année d’exploitation.
Par ailleurs, nous signalons que le cycle de production est en continu.
Chapitre 5 : Cas pratique 86
6- L’emploi :
Le projet emploiera durant son activité 60 personnes à temps plein, toutes catégories
confondues (les frais de personnel et autres détails sont repris en annexe 11).
Direction 04
Responsable administratif 01
Responsable commercial 01
Secrétaires de direction 02
Production 48
Responsable technique 01
Chef de production 02
Ouvriers 45
Entretien et sécurité 08
Chauffeurs 04
Agents d’entretien 02
Agents de sécurité 02
TOTAL 60
7- Le marché :
La relance du bâtiment industriel et à usage d’habitation, consommateur de verre sécurité
assure un débouché pour ce produit.
En outre, l’accroissement du parc automobile national lui assure un débouché pour les
pare-brises et les verres latéraux.
L’ambition de l’investisseur trouve sa justification dans l’existence d’un marché potentiel
et juteux caractérisé par une concurrence très limitée pour ne pas dire absente.
En effet, l’offre de ce produit sur le marché algérien, reste inférieure à la demande.
A ce titre, les capacités de production nationale sont à l’ordre 120 000 unités pour le verre
feuilleté et 200 000 m2 pour le verre sécurité.
Par ailleurs, la demande annuelle dans la gamme des produits en verre feuilleté et verre
sécurité est estimée respectivement à 300 000 unités et 500 000 m2, le déficit est comblé
par les importations.
De ce fait, le premier objectif de ce projet est de contribuer à couvrir les besoins du marché
régional dans une première phase, une fois que l’entreprise fonctionnera à pleine capacité,
son objectif sera de conquérir le marché national et ce compte tenu de la position
stratégique de la localité où est implanté le projet.
Aussi, l’écoulement de la production se fera par les propres moyens de l’entreprise, ce qui
donnera à cette dernière un avantage certain et mettra l’entreprise en position de force pour
placer son produit à travers tout le territoire national.
Chapitre 5 : Cas pratique 87
Enfin, la réussite de ce projet se trouve favorisée par beaucoup de facteurs, on peut citer
essentiellement :
L’équipement de production ultramoderne importé de la Finlande, un pays de
renommée mondiale dans le domaine de l’industrie de l’équipement de
production de matériaux de construction.
La régularité de l’approvisionnement et la disponibilité des matières premières
nécessaires au bon fonctionnement de l’exploitation.
L’expérience du promoteur dans le domaine du verre.
La localisation médiane du projet (au centre du pays)
Prix de revient des produits compétitifs.
Avantages fiscaux, main d’œuvre algérienne, énergie,...
8- Le coût de l’investissement :
Unité : DA
Frais préliminaires 2 700 000
Terrain 24 584 000
Bâtiments 73 752 000
Agencements et installations 5 000 000
Equipements de production 158 598 000
Frais accessoires 11 101.860
Matériel de transport 40 123 000
Equipements de bureau 730 000
Fonds de roulement 30 000 000
TOTAL 346 588 860
La réalisation de cet équipement par le fournisseur se fera sur une durée de 11 mois.
Ces chiffres d’affaires ont été calculés sur la base de la montée en cadence du projet et des
prix de cession de ses produits considérés constant durant la période du crédit, à savoir :
Unité : KDA
Produits A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7
Pare Brise 184 800 203 280 221 760 240 240 258 720 277 200 295 680
Vitres
40 800 44 880 48 960 53 040 57 120 61 200 65 280
latéraux
Verre
165 000 181 500 198 000 214 500 231 000 247500 264 000
sécurité
TOTAL 390 600 429 660 468 720 507 780 546 840 585 900 624 960
Le client sollicite la banque pour le financement de son projet à hauteur de 135 760 KDA
soit 39 % du coût global du projet. L’investisseur prendra en charge le reste de
l’investissement, soit 210 829 KDA qui représente 61 % du coût global du projet.
12- Garanties proposées :
Le client propose des garanties immobilières en contrepartie des concours bancaires.
13- Avantages obtenus ( fiscaux et parafiscaux (ANDI)) :
Etant donnée que le projet rentre dans le cadre du programme de développement initié par
le gouvernement visant la promotion de la PME, ce projet bénéficie dans la période de
réalisation de :
- La Franchise de la TVA pour les biens et services, qu’ils soient importés ou acquis
localement pour une durée de trois années.
- Du taux réduit (7 %) de droit de douanes pour une période de trois années.
- L’exemption du droit de mutation à titre onéreux, pour toutes les acquisitions
immobilières effectuées dans le cadre de l’investissement concerné.
Chapitre 5 : Cas pratique 90
B. Avis et recommandations :
1- Avis de l’agence :
Client fidèle, respectant ses engagements, avec une capacité financière appréciable,
l’agence est favorable à une mourabaha à moyen terme de 135 760 KDA aux conditions
suivantes :
Garanties immobilières expertisées à hauteur de 120 % de l’engagement de la Banque.
DPAMR (Délégation de Police d’Assurance Multirisques) au profit de la banque.
Garanties :
Hypothèque immobilière.
DPAMR ( Délégation de la Police d’Assurance Multirisques) .
Caution de l’unique associé.
Date Evénements
1 15/01/2003 Demande de financement
Accord des avantages ANDI (Agence Nationale
2 12/08/2003
de Développement des Investissements)
3 17/11/2003 Création de l'entreprise
4 08/12/2003 Envoie du dossier
Avis de la DFE (Direction de Financement des
5 04/02/2004
Entreprises)
6 21/03/2004 Comité de financement (1)
205
7 22/04/2004 Recours relatif au montant (70MDA)(2)
jours
8 11/05/2004 Recours relatifs aux conditions (marge, durée) (3)
9 01/06/2004 Autorisation
Mise en place de la lettre de crédit documentaire
10 30/06/2004
relative à l’acquisition de l’équipement principal
Coefficient du
Taux annuel Durée Annuité
loyer
6 ans dont un an
7.50 % 0.247164718 29 659 766.13
de différé
Le loyer annuel est calculé selon la formule suivante (table financière n°5 périodicité
constante ) :
L : Loyer annuel.
P : Montant du crédit-bail.
m : Taux de annuel
[ m /(1- (1+ m)–n )] : coefficient du loyer.
n : Durée de remboursement (nombre d’année sans l’année de différé)
M = ( P x t x n ) / 360
P : Montant
T : Taux annuel
N : Nombre de jour parcouru
M : Marge totale de la période de différée
360 : Nombre de jour de l’année comptable
Chapitre 5 : Cas pratique 93
Unité : DA
Capital
Année Principal Marge HT Annuité HT TVA ( 17 %) Annuité TTC
restant
2 120 000 000.00 20 659 766.13 9 000 000.00 29 659 766.13 29 659 766.13
3 99 340 233.87 22 209 248.59 7 450 517.54 29 659 766.13 5 042 160.24 34 701 926.38
4 77 130 985.27 23 874 942.24 5 784 823.90 29 659 766.13 5 042 160.24 34 701 926.38
5 53 256 043.03 25 665 562.91 3 994 203.23 29 659 766.13 5 042 160.24 34 701 926.38
6 27 590 480.13 27 590 480.13 2 069 286.01 29 659 766.13 5 042 160.24 34 701 926.38
Total à payer 120 000 000.00 37 298 830.67 157 298 830.67 26 740 801.21 184 039 631.89
Remarques :
Le projet dégagera une valeur actuelle nette des fonds propres (au taux d’actualisation de
10 %) de 41 463 772 DA, un taux de rentabilité des fonds propres de 14.42 % et un délai
de récupération des fonds propres de 4 ans et 11 mois, ce qui dénote que la rémunération
du financement par crédit-bail n’a pas d’impact important sur la rentabilité du projet.
Supposons que pour le même cas, le comité avait opté pour une Mourabaha à
moyen terme, est-ce que cette formule aurait été plus intéressante ? Pour répondre à cette
question nous présentons dans ce qui suit une simulation d’une mourabaha à moyen terme
dans les conditions suivantes :
En comparant les deux modes nous sommes arrivés aux résultats suivant :
Rentabilité du projet
Délai de récupération de l’investissement (DR) 4 ans et 8 mois
Valeur Actuelle Nette (VAN) 52 265 057.07 DA
Indice de profitabilité (IP) 1.15
Taux de rentabilité interne (TRI) 13.89 %
Le tableau ci-dessus montre que l’écart entre le crédit-bail et la mourabaha à moyen terme
en matière de délai de récupération des fonds propres et de Taux de rentabilité des fonds
propres est nulle.
En terme de flux de trésorerie, l’écart est expliqué par une économie d’impôt due à la
déductibilité du loyer (amortissement du capital plus la marge bénéficiaire) du bénéfice
imposable, comme illustré dans le tableau suivant :
Economie
A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7
d'impôts
Crédit-Bail1
6 363 848.96 4 371 517 5 017 561 7 726 441 10 513 073 13 315 410 16 783 789
(1)
Mourabaha2 3 925 692.00 4 924 984 5 803 450 8 762 184 11 817 409 14 908 484 14 238 291
(2)
Economie
d'impôts (2 438 156.96) 553 467.02 785 889 1 035 743 1 304 337 1 593 074 (2 545 498)
(2-1)
Cumul
(2 438 156.96) (1 884 689.94) (1 098 800.55) (63 057.11) 1 241 279.42 2 834 353.54 288 855.64
(négative)
2 120 000 000.00 20 659 766.13 9 000 000.00 29 659 766.13 29 659 766.13
3 99 340 233.87 22 209 248.59 7 450 517.54 29 659 766.13 1 266 587.98 30 926 354.12
4 77 130 985.27 23 874 942.24 5 784 823.90 29 659 766.13 983 420.06 30 643 186.20
5 53 256 043.03 25 665 562.91 3 994 203.23 29 659 766.13 679 014.55 30 338 780.68
6 27 590 480.13 27 590 480.13 2 069 286.01 29 659 766.13 351 778.62 30 011 544.76
Total à payer 120 000 000.00 37 298 830.67 157 298 830.67 3 280 801.21 160 579 631.89
1
Crédit-bail : Montant d’impôts payé en cas de financement par crédit-bail
2
Mourabaha : Montant d’impôts payé en cas de financement par mourabaha
Chapitre 5 : Cas pratique 97
Montant financé 120 000 000 Montant financé 120 000 000 0
Annuité HT 157 298 830.67 Loyers (HT) 157 298 830.67 0
TVA 3 280 801.21 TVA 26 740 801.21 23 460 000.00
TOTAL 160 579 631.89 TOTAL 184 039 631.89 23 460 000.00
A travers ces résultats, le crédit-bail s'avère plus cher que la mourabaha à moyen terme
avec une différence de 23 460 000 DA ; cette différence est due principalement à la
différence du mode de calcul de la TVA.
Selon les conditions de la Banque Al-Baraka d’Algérie (pour la même période), nous
avons les mêmes conditions, soit pour une mourabaha à moyen terme ou un crédit-bail,
donc, sur le plan financier, les deux modes de financement présentent le même coût
(donnent lieu pratiquement à l’élaboration d’un identique échéancier en hors taxe),
Il est plus intéressent pour le client d’opter pour une mourabaha MT, car dans ce cas la
TVA est calculée sur le montant de la marge uniquement, alors que pour le crédit-bail,
la TVA est calculée sur le montant du loyer (principal et la marge), ce qui réduit
beaucoup plus la trésorerie du client.
Dans le cas où ce client n’obtient pas la franchise de TVA sur les équipements importés, le
financement par crédit-bail aurait allégé le poids de cette dernière, en l’étalant sur toute la
durée du contrat.
En revanche, le crédit-bail est plus indiqué pour la banque, car il présente de meilleurs
garanties (propriété du bien et autres garanties réelles ou personnelles) et une marge de
manœuvre tant pour la banque que pour le client, car le montant des loyers peut être révisé
par le consentement des deux parties, ce qui n’est pas offert par la mourabaha MT
(engagement ferme).
Il y lieu de souligner, qu’à partir de juin 2005 la marge bénéficiaire de la banque
concernant les opérations de crédit-bail a connu une augmentation, et se situe entre 8.5 %
et 12 %.
En résumé, le crédit-bail comme il est pratiqué à la Banque Al-Baraka d’Algérie ne fait
pas bénéficier le crédit-preneur de ses principaux avantages (financement à 100 %,
garanties réduites,....)
De plus le crédit–preneur rencontre d’autres problèmes, par exemple :
- Difficulté de bénéficier de certaines exonérations fiscales car les biens acquis sont au
nom de la banque.
- Perte de marchés : dans certains cas des soumissions exigent que les matériels ou les
équipements soient au nom du soumissionnaire.
Chapitre 5 : Cas pratique 98
Conclusion partielle :
Conclusion générale
A travers la première partie (théorique) du présent travail, il ressort que les multiples
avantages du crédit-bail et ses différentes adaptations aux divers besoins de l’entreprise ont
favorisé le développement de cette technique ancestrale de part le monde, même dans les
pays en voie de développement comme au Maroc et en Tunisie, sans pour autant être doté
d’un encadrement spécifique.