07 Dseb Tahmi Anis Credit - Bail

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BANQUE D’ALGERIE

ECOLE SUPERIEURE DE BANQUE

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES

DIPLÔME SUPERIEUR DES ETUDES BANCAIRES

THEME

LE CREDIT-BAIL (LEASING) EN

ALGERIE

Cas de la Banque Al-Baraka d’Algérie

Présenté par : M. TAHMI Anis

Encadré par : M. HOCINE Mabrouk

M. REZZAK Azzeddine

Novembre 2005
Je dédie le présent travail à toute ma famille

A tous mes amis

A tous mes camarades de l’ESB, en particulier Rafic & Moussa

A toute la 7ème promotion DSEB


Nous tenons à remercier tous ceux qui ont participé
de prés ou de loin à l’élaboration de ce travail.

Nous tenons également à adresser nos plus


vifs remerciements à Mr HOCINE Mabrouk, directeur de
l’Institut National de la Magistrature mon promoteur pour sa
bienveillance et son assistance permanente, à Mr REZZAK
Azzeddine , sous directeur de la DFE Banque Al-Baraka mon
tuteur pour sa précieuse contribution à l’élaboration de ce
travail et au bon déroulement de mon stage, sans oublier, ma
mère, mon père, ma grand-mère et mes petites sœurs Imène
et Lyna qui m’ont soutenu et qui m’ont tant donné, mes oncles
Mohammed qui m’a guidé tout au long de mon travail, Boubekeur
et ma tante Zouhira .

Nous remercions aussi le personnel de DFE


Banque Al-Baraka d’Algérie, en particulier Mr MAZARI et de
l’agence Birkhadem, Mme BELAMINE, Mr BOUGUERRA et Mr
BORDJI, pour leurs accueil et leurs collaboration, Moussa le
bibliothécaire de l’ESB qui a fait plus que son travail pour nous
servir.
SOMMAIRE

Introduction Générale

PREMIERE PARTIE :
NOTIONS ET DISCRIPTION DU CREDIT-BAIL

CHAPITRE 1 : Présentation du crédit-bail (leasing)


SECTION 1 : Historique du crédit-bail
SECTION 2 : Définition et particularités du crédit-bail
SECTION 3 : Typologie du crédit-bail

CHAPITRE 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail


SECTION 1 : Cadre juridique du crédit-bail
SECTION 2 : Avantages et inconvenients du crédit-bail
SECTION 3 : Les différentes pratiques comptables du crédit-bail
SECTION 4 : Aspect fiscal du crédit-bail
SECTION 5 : Les risques résultants du crédit-bail

DEUXIEME PARTIE :
LE CREDIT-BAIL EN ALGERIE

CHAPITRE 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie


SECTION 1 : Cadre juridique du credit-bail
SECTION 2 : Dispositions fiscales et douanières
SECTION 3 : Les intervenants sur le marché algerien

CHAPITRE 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie


SECTION 1 : Présentation et activités de la Banque Al-Baraka d’Algerie
SECTION 2 : Positionnement du crédit-bail dans l’activité de la Banque
SECTION 3 : Procédures de traitement du crédit-bail
SECTION 4 : Quelques préoccupations rencontrées dans les procédures de
traitement

CHAPITRE 5 : Cas pratique : financement d’un investissement par crédit-bail


SECTION 1 : Cas pratique traité par la Banque Al-Baraka d’Algerie
SECTION 2 : Analyse comparative : Financement par un crédit à moyen terme
(mourabaha) et par crédit-bail
Conclusion Générale

Bibliographie
TABLE DES MATIERES

Dédicaces
Remerciements
Sommaire

Introduction Générale................................................................. Erreur ! Signet non défini.

PREMIERE PARTIE :
NOTIONS ET DISCRIPTION DU CREDIT-BAIL

CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU CREDIT-BAIL (LEASING) .....Erreur !


Signet non défini.
Introduction Partielle :................................................................ Erreur ! Signet non défini.
SECTION 1 : HISTORIQUE DU CREDIT-BAIL.................. Erreur ! Signet non défini.
I. Origine et apparition :.....................................................Erreur ! Signet non défini.
II. Développement et internationalisation du leasing :........Erreur ! Signet non défini.
SECTION 2 : DEFINITION ET PARTICULARITES DU CREDIT-BAIL ......Erreur !
Signet non défini.
I. Définition générale : .......................................................Erreur ! Signet non défini.
II. Le principe de base d’une opération de crédit-bail : ......Erreur ! Signet non défini.
A. Les intervenants :........................................................Erreur ! Signet non défini.
B. La chronologie de l’opération : ..................................Erreur ! Signet non défini.
SECTION 3 : TYPOLOGIE DU CREDIT-BAIL .................. Erreur ! Signet non défini.
I. Principaux types du crédit-bail :.....................................Erreur ! Signet non défini.
A. L’objet du contrat : .....................................................Erreur ! Signet non défini.
1- Le crédit-bail mobilier :..........................................Erreur ! Signet non défini.
2- Le crédit-bail immobilier :......................................Erreur ! Signet non défini.
3- Le crédit-bail sur fonds de commerce : ..................Erreur ! Signet non défini.
B. Le transfert des risques :.............................................Erreur ! Signet non défini.
1- Le crédit-bail financier (financial lease) : ..............Erreur ! Signet non défini.
2- Le crédit-bail opérationnel (operating lease) : .......Erreur ! Signet non défini.
a) True lease : ............................................................. Erreur ! Signet non défini.
b) Leveraged lease : ....................................................Erreur ! Signet non défini.
c) Service and maintenance lease ou leasing avec service :...Erreur ! Signet non
défini.
C. La nationalité du contrat :...........................................Erreur ! Signet non défini.
1- Le crédit-bail national ou interne : .........................Erreur ! Signet non défini.
2- Le crédit-bail international ou transfrontières " Cross–Border leasing ":
Erreur ! Signet non défini.
II. Le crédit-bail et autres formes de location et de vente :.Erreur ! Signet non défini.
1) Le Renting : ........................................................Erreur ! Signet non défini.
2) La location-vente : ..............................................Erreur ! Signet non défini.
3) La location avec promesse de vente ou location avec option d'achat
Erreur ! Signet non défini.
4) La location financière : .......................................Erreur ! Signet non défini.
5) La vente avec clause de réserve de propriété : ...Erreur ! Signet non défini.
6) La vente à tempérament :....................................Erreur ! Signet non défini.
III. Autres formes de crédit –bail : .......................................Erreur ! Signet non défini.
A. La cession bail ou le « lease back » : ..........................Erreur ! Signet non défini.
B. Le crédit-bail adossé :.................................................Erreur ! Signet non défini.
Conclusion Partielle..................................................................... Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE 2 : CARACTERISTIQUES ET DIFFERENTS ASPECTS DU ...
. CREDIT-BAIL ............ Erreur ! Signet non défini.
Introduction partielle :................................................................ Erreur ! Signet non défini.

SECTION 1 : CADRE JURIDIQUE DU CREDIT-BAIL...... Erreur ! Signet non défini.


I. Généralités :...................................................................Erreur ! Signet non défini.
A. Dans les pays de droit latin :.......................................Erreur ! Signet non défini.
B. Dans les pays de droit anglo-saxon : ..........................Erreur ! Signet non défini.
II. Contrat de crédit-bail :....................................................Erreur ! Signet non défini.
III. Obligations des parties intervenantes : ...........................Erreur ! Signet non défini.
A. Obligations du fournisseur : .......................................Erreur ! Signet non défini.
B. Les obligations du crédit-bailleur :.............................Erreur ! Signet non défini.
C. Les obligations du crédit-preneur :.............................Erreur ! Signet non défini.
SECTION 2 : AVANTAGES ET INCONVENIENTS DU CREDIT-BAIL. ......Erreur !
Signet non défini.
I. Les avantages du crédit-bail : .........................................Erreur ! Signet non défini.
A. Pour le crédit-preneur (locataire, utilisateur, « lessee ») :.....Erreur ! Signet non
défini.
B. Pour le crédit-bailleur « lessor » : ..............................Erreur ! Signet non défini.
C. Pour le fournisseur :....................................................Erreur ! Signet non défini.
D. Pour l’économie : .......................................................Erreur ! Signet non défini.
II. Inconvénients du crédit-bail : .........................................Erreur ! Signet non défini.
A. Pour le preneur : .........................................................Erreur ! Signet non défini.
B. Pour le bailleur : .........................................................Erreur ! Signet non défini.
SECTION 3 : ...LES DIFFERENTES PRATIQUES COMPTABLES DU CREDIT-B
A BAIL (ASPECT COMPTABLE) . Erreur ! Signet non
défini.
I. En France :......................................................................Erreur ! Signet non défini.
II. Aux Etats-Unis : .............................................................Erreur ! Signet non défini.
III. L’harmonisation internationale : ....................................Erreur ! Signet non défini.
SECTION 4 : ASPECT FISCAL DU CREDIT-BAIL ............ Erreur ! Signet non défini.
1) La fiscalité directe : ........................................Erreur ! Signet non défini.
2) La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) : .................Erreur ! Signet non défini.
3) La taxe sur l'activité professionnelle "TAP" : ....Erreur ! Signet non défini.
4) L'imposition des plus-values : ............................Erreur ! Signet non défini.
5) Le régime fiscal de la levée de l’option :............Erreur ! Signet non défini.
SECTION 5 : LES RISQUES RESULTANTS DU CREDIT-BAIL.. Erreur ! Signet non
défini.
I. Les risques liés à l'équipement, objet du contrat : ..........Erreur ! Signet non défini.
II. Le crédit-preneur et son avenir :.....................................Erreur ! Signet non défini.
III. Le risque de taux d'intérêt (ou de marge) : .....................Erreur ! Signet non défini.

Conclusion Partielle : ................................................................. Erreur ! Signet non défini.


Conclusion de la Première Partie.............................................. Erreur ! Signet non défini.
DEUXIEME PARTIE :
LE CREDIT-BAIL EN ALGERIE

CHAPITRE 3 : ENCADREMENT DU CREDIT-BAIL EN ALGERIE


....................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
Introduction Partielle :................................................................ Erreur ! Signet non défini.
SECTION 1 : CADRE JURIDIQUE DU CREDIT-BAIL....... Erreur ! Signet non défini.
I. Loi n° 90-10 du 14 avril 1990 relative à la monnaie et au crédit : ... Erreur ! Signet
non défini.
II. Ordonnance n° 96 – 09 du 10 janvier 1996 relative au crédit-bail.... Erreur ! Signet
non défini.
A. Définition du crédit-bail (leasing) : ............................Erreur ! Signet non défini.
B. Typologie des opérations de crédit-bail : ...................Erreur ! Signet non défini.
C. La publicité légale : ....................................................Erreur ! Signet non défini.
D. Le contrat de crédit-bail : ...........................................Erreur ! Signet non défini.
1- Clauses obligatoires du contrat de crédit-bail mobilier :....Erreur ! Signet non
défini.
2- Clauses facultatives du contrat de crédit-bail mobilier : ....Erreur ! Signet non
défini.
3- Clauses facultatives au contrat de crédit-bail immobilier : Erreur ! Signet non
défini.
E. Droits et obligations des parties au contrat de crédit-bail ......Erreur ! Signet non
défini.
1. Droits et obligations des parties au crédit-bail mobilier :.......Erreur ! Signet non
défini.
2. Droits et obligations des parties au contrat de crédit-bail immobilier :.....Erreur !
Signet non défini.
a) Obligations du crédit bailleur : ...............................Erreur ! Signet non défini.
b) Obligations du crédit-preneur :............................... Erreur ! Signet non défini.
F. Fin du contrat de crédit-bail : .....................................Erreur ! Signet non défini.
G. Privilèges légaux du crédit-bailleur :.......................... Erreur ! Signet non défini.
III. Règlement CMC n°96-06 du 03 juillet 1996..................Erreur ! Signet non défini.
IV. Instruction n° 07-96 du 22 Octobre 1996 .......................Erreur ! Signet non défini.
SECTION 2 : DISPOSITIONS FISCALES ET DOUANIERES...... Erreur ! Signet non
défini.
I. Dispositions fiscales : ..................................................... Erreur ! Signet non défini.
A. Disposition de la loi de finance pour 1996 .................Erreur ! Signet non défini.
B. Dispositions de la loi de finance pour 2001 ...............Erreur ! Signet non défini.
C. Disposition de la loi finance complémentaire pour 2001 .......Erreur ! Signet non
défini.
D. Dispositions de la loi de finances pour 2003..............Erreur ! Signet non défini.
E. Dispositions de la loi de finance pour 2004 ...............Erreur ! Signet non défini.
II. Disposions douanières : .................................................. Erreur ! Signet non défini.
SECTION 3 : LES INTERVENANTS SUR LE MARCHE ALGERIENErreur ! Signet
non défini.
1- Algerian Saudi Leasing "ASL" : ............................Erreur ! Signet non défini.
2- La Banque Al-Baraka d’Algérie :...........................Erreur ! Signet non défini.
3- La Société Algérienne de Leasing Mobilier " SALEM " : ...... Erreur ! Signet
non défini.
4- Arab Leasing Corporation : ....................................Erreur ! Signet non défini.
5- Mécabail : ...............................................................Erreur ! Signet non défini.
6- La SOGELEASE : ..................................................Erreur ! Signet non défini.
Conclusion partielle : .................................................................. Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE 4 : LE CREDIT-BAIL A LA BANQUE AL-BARAKA D 'A
LGER D'ALGERIE .......... Erreur ! Signet non défini.
Introduction partielle :................................................................ Erreur ! Signet non défini.
SECTION 1 : PRESENTATION ET ACTIVITES DE LA BANQUE BARAKA
Erreur ! Signet non défini.
I. Présentation de la Banque Al-Baraka d’Algérie : ..........Erreur ! Signet non défini.
A. Présentation générale :................................................Erreur ! Signet non défini.
B. Participations de la banque :.......................................Erreur ! Signet non défini.
C. Evolution des principaux indicateurs (de 1995 a 2003) : .......Erreur ! Signet non
défini.
D. Performance de la banque : ........................................Erreur ! Signet non défini.
E. Projet en cours : ..........................................................Erreur ! Signet non défini.
F. Réseau de correspondants : ........................................Erreur ! Signet non défini.
II. Produits bancaires :.........................................................Erreur ! Signet non défini.
A. Les comptes de dépôts :..............................................Erreur ! Signet non défini.
1- Les comptes de dépôts à vue (comptes particuliers et comptes courants) :
Erreur ! Signet non défini.
2- Les comptes d’épargne : .........................................Erreur ! Signet non défini.
B. Les comptes d’investissement : ..................................Erreur ! Signet non défini.
1- Les comptes de dépôts participatifs affectes : ........Erreur ! Signet non défini.
2- Les comptes de dépôts participatifs non affectes : .Erreur ! Signet non défini.
C. Les financements : ......................................................Erreur ! Signet non défini.
1- Financement par mourabaha :................................Erreur ! Signet non défini.
2- Financement par moucharaka : ..............................Erreur ! Signet non défini.
3- Financement par idjar :........................................... Erreur ! Signet non défini.
4- Financement par salam :.........................................Erreur ! Signet non défini.
5- Financement par moudharaba :..............................Erreur ! Signet non défini.
6- Financement par istina’a : ......................................Erreur ! Signet non défini.
SECTION 2 : POSITIONNEMENT DU CREDIT-BAIL DANS L’ACTIVITE DE LA
BANQUE BANQUE AL-BARAKA.. Erreur ! Signet non défini.
I. Caractéristique du crédit-bail à la Banque Al-Baraka :..Erreur ! Signet non défini.
II. Place du crédit-bail dans les opérations bancaires : .......Erreur ! Signet non défini.
A. Encours crédit-bail :....................................................Erreur ! Signet non défini.
B. Emplois à court terme : ..............................................Erreur ! Signet non défini.
C. Emplois à moyen terme : ...........................................Erreur ! Signet non défini.
D. Emplois à long terme :...............................................Erreur ! Signet non défini.
E. Les produits : ............................................................Erreur ! Signet non défini.
SECTION 3 : PROCEDURES DE TRAITEMENT DU CREDIT-BAILErreur ! Signet
non défini.
I. Différentes phases du traitement : ..................................Erreur ! Signet non défini.
A. Conditions générales de financement :.......................Erreur ! Signet non défini.
B. Procédures d’autorisation : .........................................Erreur ! Signet non défini.
C. Procédure de réception du bien financé en crédit-bail : .........Erreur ! Signet non
défini.
D. Maintenance du bien : ................................................Erreur ! Signet non défini.
E. Paiement des loyers périodiques : ..............................Erreur ! Signet non défini.
F. Fin de contrat :............................................................Erreur ! Signet non défini.
II. Le contrat de crédit-bail : ...............................................Erreur ! Signet non défini.
III. Comptabilisation : ..........................................................Erreur ! Signet non défini.
A. Mise en place du financement : ..................................Erreur ! Signet non défini.
1- Comptabilisation de l’engagement donnée (à l’autorisation de crédit) :
Erreur ! Signet non défini.
2- Constatation de la participation du client : .............Erreur ! Signet non défini.
3- Acquisition du bien sous forme de crédit-bail :......Erreur ! Signet non défini.
4- Comptabilisation de l’engagement reçu du client en hors bilan Erreur ! Signet
non défini.
B. Traitement des remboursements des loyers :..............Erreur ! Signet non défini.
1- Constatation du remboursement : ...........................Erreur ! Signet non défini.
2- Simultanément ex tourne de l’engagement reçu : .Erreur ! Signet non défini.
C. Comptabilisation des amortissements (à l’arrêt des comptes) : .... Erreur ! Signet
non défini.
1- Comptabilisation des dotations aux amortissements :........Erreur ! Signet non
défini.
2- Amortissement périodique de la participation du client :...Erreur ! Signet non
défini.
SECTION 4 : QUELQUES PREOCCUPATIONS RENCONTREES ... DANS LES P
ROC PROCEDURES DE TRAITEMENT
I. En matière de risque spécifique couru par la banque en sa qualité de ..........Erreur !
Signet non défini.
propriétaire juridique du matériel :.........................................Erreur ! Signet non défini.
A. Défaut de livraison du matériel : ................................Erreur ! Signet non défini.
B. Nature du matériel a financer : ...................................Erreur ! Signet non défini.
II. En matière de réglementation des changes :...................Erreur ! Signet non défini.
III. En matière comptable : ...................................................Erreur ! Signet non défini.
IV. En matière fiscale : .........................................................Erreur ! Signet non défini.
V. En matière juridique : .....................................................Erreur ! Signet non défini.
VI. En matière informatique : ...............................................Erreur ! Signet non défini.
Conclusion partielle : .................................................................. Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE 5 : CAS PRATIQUE FINANCEMENT D’UN INVESTISSEMENT
P PAR CREDIT-BAIL ....... Erreur ! Signet non défini.
Introduction Partielle :................................................................ Erreur ! Signet non défini.
SECTION 1 : CAS PRATIQUE TRAITE PAR LA BANQUE AL-BARAKA
I. Présentation de la société : .............................................Erreur ! Signet non défini.
A. Aperçu sur le promoteur :...........................................Erreur ! Signet non défini.
B. Agrégats financiers des entreprises «Z et W » (anciennes relations) :.....Erreur !
Signet non défini.
II. Le projet d’investissement :............................................Erreur ! Signet non défini.
A. Présentation du projet : ...............................................Erreur ! Signet non défini.
1- Localisation : ..........................................................Erreur ! Signet non défini.
2- Etat de l’avancement du projet : .............................Erreur ! Signet non défini.
3- Consistance du projet : ...........................................Erreur ! Signet non défini.
4- Capacité théorique du projet et produits :...............Erreur ! Signet non défini.
5- Montée en cadence : ...............................................Erreur ! Signet non défini.
6- L’emploi : ...............................................................Erreur ! Signet non défini.
7- Le marché : .............................................................Erreur ! Signet non défini.
8- Le coût de l’investissement : ..................................Erreur ! Signet non défini.
9- Les imputs du projet : .............................................Erreur ! Signet non défini.
10- Rentabilité de l’investissement :.............................Erreur ! Signet non défini.
11- Financements sollicités :.........................................Erreur ! Signet non défini.
12- Garanties proposées :..............................................Erreur ! Signet non défini.
B. Avis et recommandations : .........................................Erreur ! Signet non défini.
1- Avis de l’agence : ...................................................Erreur ! Signet non défini.
2- Avis de la Direction de Financement des Entreprises : ......Erreur ! Signet non
défini.
3- Décision du comité de financement : .....................Erreur ! Signet non défini.
C. Utilisation du crédit-bail :...........................................Erreur ! Signet non défini.
D. L’impact sur le projet après financement par crédit-bail :.....Erreur ! Signet non
défini.
SECTION 2 : ANALYSE COMPARATIVE FINANCEMENT PAR UN CREDIT A
MOY MOYENEN TERME (MOURABAHA) ET PAR CREDIT-BAIL .Erreur !
Signet non défini.

Conclusion Partielle : .................................................................. Erreur ! Signet non défini.

Conclusion de la Deuxième Partie : ........................................... Erreur ! Signet non défini.

Conclusion Générale ................................................................... Erreur ! Signet non défini.

Bibliographie
Liste Des Tableaux
Liste Des Schémas et Graphiques
Annexes
Liste Des Annexes
Table Des Matières
Introduction générale 1

Introduction générale

Le passage d’une économie administrée à une économie de marché, suppose un


bouleversement profond du paysage économique, bancaire et financier.

En effet, le développement de la banque et le redéploiement de ses activités nécessitent


la mise en place d’outils et de produits financiers nouveaux, de même que le passage à
l’autonomie des entreprises et la concurrence implique le soutient actif de la banque à toutes
les entreprises clientes dans leur développement.

Néanmoins, nous savons tous que pour des raisons diverses, les entreprises ne peuvent
toutes accéder aux crédits à moyen et à long terme, ses raisons tiennent entre autres au
manque de garanties, aux apports insuffisants, ou caractérisées par une faible capacité
d’endettement et le problème de financement des investissements reste préoccupant.

De ce fait il existe une solution de substitution à celles des crédits bancaires classiques,
pour permettre aux entreprises de disposer d’immobilisations sans avoir à en décaisser la
totalité du prix dès la disponibilité des immobilisations, c’est le crédit-bail ou le leasing.

Nous ferons référence tout au long de notre travail aux deux termes crédit-bail ou
leasing, sans opérer de distinction.

Le présent mémoire fruit de quatre mois de stage au sein de la Banque Al-Baraka


d’Algérie, a pour objet d’éclairer sur ce produit financier et sur sa pratique en Algérie en
répondant aux questions suivantes :

¾ Qu’est ce que le crédit-bail ?

¾ Pourquoi le crédit-bail ? Autrement dit, pourquoi l’entreprise ayant besoin de


financer ses investissements opte pour le crédit-bail ?

¾ Quelle est la place du crédit-bail en Algérie ? Quels sont les intervenants sur le
marché algérien ?

¾ Pourquoi le crédit-bail ne prend pas de l’ampleur, n’arrive pas à se développer en


Algérie ?

Afin d’apporter des éléments de réponses, nous avons scindé notre travail en deux
parties :
Introduction générale 2

‰ La première partie théorique intitulée «Notions et Description du Crédit-bail »


comprendra deux chapitres :

ƒ Le premier chapitre intitulé «Présentation du crédit-bail (Leasing) » est


consacrée à la présentation de ce mode de financement, en abordant son
historique, sa définition et sa typologie.

ƒ Le deuxième chapitre intitulé « Caractéristiques et différents aspects du


crédit-bail » portera sur l’examen, du cadre juridique, des avantages et
inconvénients, de l’aspect comptable, de la fiscalité et des risques résultants
du crédit-bail.

‰ La deuxième partie intitulée « Le crédit-bail en Algérie » sera consacrée à l’étude du


crédit-bail en Algérie , elle est constituée de trois chapitres :

ƒ Dans le premier chapitre intitulé « Encadrement du crédit-bail en Algérie »,


nous étudierons le cadre juridique, les dispositions fiscales et douanières
régissant le crédit-bail et nous présenterons un aperçu du marché algérien
dans les limites des données disponibles.

ƒ Le deuxième chapitre intitulé « Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka


d’Algérie » portera sur la présentation de la Banque Al-Baraka, le
positionnement et le traitement du crédit-bail dans cette banque, enfin
nous relèverons quelques préoccupations rencontrées lors de son exercice.

ƒ Le troisième et dernier chapitre intitulé « Cas pratique : financement d’un


investissement par crédit-bail » est consacré à l’étude d’une demande réelle
de financement. Nous réaliserons une analyse comparative entre un
financement à moyen terme (mourabaha) et le crédit-bail selon les
modalités adoptées par la Banque Al-Baraka d’Algérie et les conditions de
banque en vigueur, pour éclairer sur le choix de financement des
investisseurs .
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 3

PREMIERE PARTIE

NOTIONS ET DESCRIPTION DU CREDIT-BAIL

Plus complexe qu’un crédit bancaire classique, le crédit-bail, autant que produit
financier, peut apporter aux entreprises de bonnes réponses pour financer leurs
investissements.

L’objet de cette première partie (théorique) est de clarifier le crédit-bail, en


présentant ce produit dans le premier chapitre et en abordant dans le deuxième chapitre, ses
différents caractéristiques et aspects qui le distinguent des autres instruments de
financement.

CHAPITRE 1 :

PRESENTATION DU CREDIT-BAIL (LEASING)

Introduction partielle :

Le crédit-bail est une technique de financement des investissements (mobiliers et


immobiliers) relativement récente qui est devenue une alternative concurrentielle autant
pour les financiers que pour les clients, ce qui nous amène, avant d’approfondir notre
étude, à présenter cette alternative en abordant quelques notions de base, notamment
l’historique, la définition et la typologie qui seront respectivement traités dans ce premier
chapitre.

SECTION 1 : HISTORIQUE DU CREDIT-BAIL

I. Origine et apparition :
Le financement des biens en leasing est une technique ancestrale puisqu’on en a trouvé des
exemples dans la civilisation sumérienne, quelque 2000 ans avant JC. Il portait alors sur
des matériels nécessaires à l’agriculture. Cette technique de financement était également
connue des romains.

C’est une technique qui serait née en Grande Bretagne au XIXe siècle avec la réalisation
d’une opération de leasing de type particulier : « The sale and lease back », francisé en «
cession-bail ».

En 1877, la Bell Telephone Co commence à commercialiser ses combinés sous forme de


leasing, et financera à la fin du XIXe siècle aussi bien des machines textiles, des compteurs
à gaz ou électriques, des wagons de marchandises, aux Etats-Unis et en Angleterre.

Comme nous l'avons vu, le leasing remonte aux origines des civilisations. Souvent, il
approcha la forme actuelle, mais jamais n'en remplit toutes les conditions. Il fallut un long
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 4

développement pour que l'histoire en arrive à cette forme évoluée de l'économie et l'idée
d'un homme, Henry Schoenfeld. Cet entrepreneur californien en développa le concept, son
idée consistait à acquérir machines et véhicules de transport pour en céder ensuite l'usage
aux entreprises qui en manifestaient le besoin. La durée devait être fixe, le contrat non
résiliable et les paiements intervenaient à échéances ponctuelles. Pour développer son idée,
il créa en mai 1952 à San Francisco, la société United State Leasing Corporation.

En Grande Bretagne, il apparaît avec un décalage de dix ans environ dans mobilier et
l’immobilier. Dans le courant des années 1960, on commence à le rencontrer en Europe
continentale et en Asie, où la croissance de cette région lui donne un environnement
favorable.1

II. Développement et internationalisation du leasing :

Le leasing s’est propagé dans les pays industrialisés une dizaine d’années après son
apparition aux Etats-Unis. En 1961 au Canada, au Royaume Uni, en Suède, en Allemagne,
en Suisse et en France. En 1963 au Japon, en Belgique, en Finlande, en Espagne et en
Italie.

La contagion ne s’est pas limitée en Europe, elle a gagné l’Amérique latine (Brésil,
Venezuela…), l’Asie (Indonésie, Corée, Philippines …), l’Australie, l’Afrique (Maroc,
Côte d’Ivoire…). L’extension géographique du leasing a été accompagnée de
l’établissement de relations internationales entre professionnels de cette technique. De
grands clubs internationaux se sont fondés : Lease Club, Crédit Union, Multi Lease, Ebic
Lease…

Les pays anglo-saxons, notamment, le Royaume-Uni ont reçu le leasing comme un


nouveau mode de financement sans édicter des lois nouvelles. De plus dans ces pays,
l’avantage fiscal, consistant à attribuer la propriété des biens aux entreprises locataires, a
été un puissant facteur d’expansion du leasing.

Dans les pays de droit latin, au contraire, la tradition juridique nécessitait de ranger le
nouveau type de financement dans une catégorie de contrats défini par la loi.

Plusieurs facteurs expliquent le développement du leasing, on peut citer :

- Une conjoncture et un environnement favorables : exemple aux Etats Unis, et en


Angleterre, en France une fiscalité avantageuse et en Asie allégement des charges
fiscale,...etc.
- Des mesures légales d’encouragement : mesures fiscales incitatives : par exemple en
France les sociétés immobilières pour le commerce et l’industrie
(SICOMI) sont exonérées de l’impôt sur les bénéfices locatifs et les plus values de
cessions des biens loués.

1
GARRIDO Eric, «Le Cadre Economique et Réglementaire du Crédit bail », Tome1, Revue Banque Edition,
Paris, 2002, p23
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 5

- Les qualités intrinsèques du produit : exemple il s’agit d’un bail donnant lieu au
paiement de loyers et non d’échéances de crédit, ce qui fait que le leasing est bien
accueilli par les pays musulmans à l’exemple de l’Arabie Saoudite et du Pakistan. 1
M a r c h é m o n d ia l d u le a s in g (2 0 0 1 )

U S A
24%
37%
E U R O P E

JA P O N

A U S T R A L IE
20%
R E S T E D U
18% 1% M O N D E

Graphique n° 1 : Marché Mondial du crédit-bail en 2001

Quel que soit le type de montage économique utilisé, le marché mondial du leasing
s’estime en 2001 à 323 milliards de dollars, répartis pour 37.2 % aux Etats Unis, 23.6 %
en Europe, 20.4 % Japon, 1.2 % en Australie et 17.5 % sur le reste du monde.2

Afin d’éclairer sur l’évolution du leasing et son importance comme mode de financement,
voici quelques chiffres sur le marché européen du leasing à titre d’illustration3 :

ƒ Marche global de crédit-bail : En milliard d’Euro

En 2002, les affaires nouvelles du crédit-


bail ont atteins plus de 199 milliards
d’Euro, ce qui représente une
augmentation 3,43 % en valeur réelle par
rapport à l’année précédente. On peut
noter également qu’entre 1994 et 2002 le
secteur de crédit-bail a éprouvé un bon
cycle de développement, avec des taux
de croissance annuels faisant une
moyenne de 11%.

Graphique n° 2 : Evolution des


concours nouveaux en leasing

Un regard plus étroit à l'origine


géographique des activités de
crédit-bail en Europe prouve qu’en
2002, quatre pays (France, Italie,
Graphique n°3 : Répartition géographique
du1 leasing en Europe (en 2002)
EL Mokhetar Bey, « Le Leasing et ses Caractéristiques Dans le Monde » , Revue Finance et
Développement du Maghreb, juillet 1995 n° 16 et 17 (Double), Tunis, p 98 et 99
2
GARRIDO Eric, Tome1, op. cit. p 24 et 25
3
www.Leaseurope.com
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 6

Allemagne, et R-U) ont représenté


72 % des affaires nouvelles. 1
ƒ Taux De Pénétration :
Afin de donner une évaluation sur l’importance relative des activités de crédit-bail aux
niveaux nationaux et européens, le taux de pénétration de crédit-bail, c’est à dire la
proportion des actifs financés par crédit-bail, est présenté dans le tableau suivant2.

2002 Taux De Pénétration


Allemagne 11.9 %
Angleterre 14.6 %
Autriche 13.7 %
Belgique 9.8 %
Danemark 9.1 %
Espagne 6.6 %
Finlande 4.7 %
France 16.7 %
Italie 16 %
Pays-Bas 6.3 %
Portugal 10.1 %
Suède 13.1 %
Moyenne 12.50 %
Tableau n°1 : Degré de pénétration du leasing dans le financement
de l’économie en Europe

Basé sur un échantillon de 12 pays européens, il est estimé que le taux de pénétration
moyen pour le crédit-bail est à 12,47 % (voir tableau). Notons que la France, l’Italie, et le
Royaume-Uni sont parmi les pays dans lesquels le crédit-bail a la plus grande part dans le
montant total d'investissements. D'autre part, les taux de pénétration de pays tels que la
Belgique, le Danemark, la Finlande, les Pays Bas, et l’Espagne sont au-dessous de 10 %.

Chaque année, en Europe, prés de 160 milliards d’euros de biens sont acquis par les
entreprises de leasing pour la mise à disposition de leurs clients. Il y a dix ans le seuil de
100 milliards d’équivalant d’euro n’était pas encore franchi. Plus précisément, pour les
petites et moyennes entreprises, on estime que le leasing représente plus du tiers des
ressources de financement externe apportées par le monde financier ; le leasing est très
présent dans les petites et moyennes industries pour leurs équipements de production. 3

1
Europe de l'Est (Eastern europe): Autriche, Tchéquie, Estonie, Grèce, Hongrie, Pologne, Slovaquie,
Slovénie, et Turquie. Méditerranée (Mediterranean) : Espagne, Portugal, et Maroc. Bénélux & Suisse :
Belgique, Luxembourg, Hollande, et Suisse. Scandinavie : (Scandinavia): Danemark, Finlande, Norvège, et
Suède.
2
www.leaseurope.org
3
GERVAIS, Jean-François , «Les Clés du Leasing », Edition d’organisation, janvier 2004. P 11
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 7

Tableau n°2 : Financements des PME en France (2002)1


En tant que fédération représentant l’industrie du leasing en Europe, Leaseurope – la
Fédération européenne des associations des établissements de leasing - compte 28
associations nationales parmi ses membres, qui représentent à leur tour plus de 1300
sociétés de leasing européennes. Les pays représentés sont les suivants : Autriche,
Belgique, République tchèque, Danemark, Estonie, France, Finlande, Allemagne, Grèce,
Hongrie, Italie, Irlande, Luxembourg, Maroc, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Portugal,
Roumanie, Russie, Slovaquie, Slovénie, Espagne, Suède, Suisse, Tunisie, Turquie et
Royaume-Uni. En 2002, les établissements de leasing représentés par Leaseurope ont
investi plus de 199 milliards d’euros en équipement et dans l’immobilier, et ont employé
quelque 37.000 personnes. Les encours ont dépassé 470 milliards d’euros. Leaseurope
représente 90 % du marché du leasing en Europe.

D’après les dernières estimations, les investissements auraient dépassé la barre des 200
milliards pour atteindre 207 milliards d’euros en 2003 ; les encours quant à eux se
chiffrent à 480 milliards d’euros.

SECTION 2 : DEFINITION ET PARTICULARITES DU


CREDIT-BAIL

I. Définition générale :
En anglo-américain " Leasing ", en latin " Crédit-bail " en arabe " Idjar ", ces termes
représentent tous des appellations différentes pour une même réalité économique : mettre à
la disposition des investisseurs des biens moyennant versement de loyers pour une durée
irrévocable.
Dans le vocabulaire anglo-saxon, le terme leasing désigne une location éventuellement
assortie d’une option d’achat à la fin de la période de location, dont le prix peut être
déterminé au moment de la levée de l’option selon la valeur du bien sur le marché.
Dans la version française, le leasing appelé crédit-bail ou contrat de location, est
obligatoirement assorti d’une option d’achat à un prix fixe qui doit tenir compte des loyers
versés.
Le crédit-bail (leasing) est une convention, juridiquement un bail (ou contrat de location),
par laquelle un loueur (bailleur) consent à une entreprise locataire le droit d’utiliser un
bien désigné (matériel, équipement et, au sens large actif) pendant une période (durée)
déterminée, moyennant le paiement de loyers. L’entreprise est donc utilisatrice d’un bien
sans en être propriétaire : c’est le cœur du leasing !, quant à la durée (souvent dit
« irrévocable »), elle correspond dans les usages à une durée à moyen terme, entre 2 à 7
ans selon les matériels et les formules. 2

1
www.lixxbail.com
2
GERVAIS Jean-François, op. cit. p 05
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 8

Le crédit-bail se démarque ainsi de la location simple qui n’est pas assortie d’une promesse
de vente et de la location vente du fait du caractère unilatéral de l’engagement final. Il
s’oppose également à la vente à tempérament où le transfert de propriété est immédiat. 1
L’équilibre, sur lequel repose le contrat de crédit-bail, emprunte ses caractéristiques à la
fois de la location et au financement.
Quelle que soit sa qualification juridique, sur le plan économique, une opération de crédit
bail s’analyse fondamentalement en une opération de financement dans laquelle le crédit
bailleur agit comme un prêteur mettant des fonds (montant du bien financé) à disposition
d’un emprunteur (locataire) qui rembourse les sommes, ainsi, prêtées selon un échéancier
de remboursement (les loyers) convenu contractuellement au départ.

Selon la convention d’Ottawa du 28 mai 19882, qui a pour objet de sauvegarder l’équilibre
entre les intérêts des différentes parties à l’opération et d’adapter les règles juridiques
régissant habituellement le contrat de bail aux relations triangulaires caractéristiques qui
naissent des opérations de leasing :
Dans son article premier, la convention d’Ottawa décrit le leasing comme l’opération dans
laquelle une partie (le crédit-bailleur) ;
ƒ Conclut, sur l’indication d’une autre partie (le crédit-preneur), un contrat dénommé le
‘contrat de fourniture’ avec une troisième partie (le fournisseur) en vertu duquel elle
acquiert un bien d’équipement, du matériel ou de l’outillage dans des termes approuvés
par le crédit-preneur, et

ƒ Conclut un contrat dénommé le ‘contrat de crédit-bail’ avec le crédit-preneur donnant


à celui-ci le droit d’utiliser le matériel moyennant le paiement de loyers.

ƒ Selon la convention, l’opération de crédit-bail présente les caractéristiques suivantes :

ƒ « Le crédit- preneur choisit le matériel et le fournisseur sans faire appel de façon


déterminante à la compétence du crédit-bailleur ;

ƒ L’acquisition du matériel incombe au crédit-bailleur en vertu d’un contrat de crédit-


bail, conclu ou à conclure entre le crédit-bailleur et le crédit-preneur, dont le
fournisseur à connaissance ;

ƒ Les loyers stipulés au contrat sont calculés pour tenir compte notamment de
l’amortissement de la totalité ou d’une partie importante du coût du matériel. » 3

Dans tous les cas de figure, pour une opération de leasing, il faudra définir :

- La somme financée : la totalité du prix ou bien réduit d’un acompte.

- La durée du contrat : qui ne doit pas être supérieure à la durée de vie économique
1
BOUIN PORTET Jaques, «Le Crédit-bail en France », Revue Finance et Développement du Maghreb,
juillet 1995, n° 16 et 17 (double), Tunis, p 132
2
La convention internationale sur le leasing, signée à Ottawa, le 25.05.1988 est le résultat des travaux menés,
dés 1974, au sein de l’UNIDROIT (institut international pour l’unification du droit privé). En raison de
l’importance croissante que revêtait déjà le leasing dans la vie des entreprises ; le comité d’études constitué,
rédigea la convention qui fût signée en 1988. La France fût la première à la ratifier suivie de l’Italie puis le
Nigeria. La convention put alors entrer en vigueur le 01.05.1995.
3
Chantal BRUNEAU, « Le crédit bail mobilier », Edition Banque, novembre 1999. p83
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 9

probable du bien financé.

- Le loyer : périodicité, montant, mode de calcul.

- Les modalités de sortie : achat forcé ou possible, montant répartition éventuelle


des plus value.1

II. Le principe de base d’une opération de crédit-bail :

A. Les intervenants :
Le déroulement d’une opération type (classique) de crédit-bail met en relation trois
intervenants, à savoir :

1. Le crédit preneur ou locataire qui désire l’acquisition du bien en se réservant


l’option de l’acquérir définitivement au terme du contrat.

2. Le crédit bailleur ou société de crédit-bail qui achète le bien pour le louer à son
client.

3. Le fournisseur (fabricant ou vendeur) qui livre au crédit-preneur un bien commandé


par le crédit-bailleur conformément aux conditions arrêtées entre le fournisseur et le
crédit-preneur.

B. La chronologie de l’opération2 :

Ces trois acteurs interviennent chronologiquement suivant trois phases :

¾ 1ère phase : une entreprise décide d’acquérir des biens d’équipement par exemple.
Pour cela, elle choisit un fournisseur et négocie les conditions de prix et de
livraison.

N’ayant pas les fonds nécessaires ou ne comptant pas les affecter à cet emploi, elle
choisit parmi les formules d’endettement, le crédit-bail. Si la société de crédit-bail
accepte après examen de la situation financière de l’entreprise de financer
l’opération, elle commande elle-même le matériel auprès du fournisseur choisi, elle
paye le prix convenu entre l’entreprise et le fournisseur, et acquiert la propriété des
biens commandés.

¾ 2ème phase : pendant une période irrévocable et prédéterminée, la société de


leasing accorde la jouissance de ce bien à l’entreprise. En contrepartie, cette
dernière verse à la société de leasing des redevances périodiques (loyers) calculées
de manière à couvrir le prix initial d’achat et la marge financière. Dans l’intervalle,
l’entreprise, dans le cas du leasing financier et contrairement au leasing
opérationnel (développés plus loin), assume tous les risques et charges
d’exploitation comme si elle était propriétaire du bien.

1
Document ESB
2
ABIDI. M, «Le Leasing Mobilier : Mode de Financement des PME/PMI », Revue CONVERGENCE N° 6,
décembre 2000, Revue éditée par la BEA, Alger, p 23 et 24
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 10

¾ 3ème phase : à la fin de la période convenue entre la société de leasing et


l’entreprise, trois possibilités se présentent :

• L’entreprise lève une option d’achat qui lui a été initialement accordée par
la société de crédit-bail (pour un montant convenu égal à celui de la valeur
résiduelle) et accède de ce fait à la propriété.
• Le bien financé ne présente plus d’intérêt pour l’entreprise : elle le restitue à
la société de crédit-bail qui peut soit le réformer, soit le revendre sur le
marché secondaire (d’occasion).

• L’entreprise peut trouver un intérêt dans le renouvellement du contrat pour


une durée variable contre une redevance beaucoup plus réduite et parfois
avec la possibilité de résilier le contrat à tout moment.

Le Schéma n°1 illustre d’une manière simplifiée le déroulement d’une opération de


crédit-bail

BAILLEUR

Achat Location
2 3

FOURNISSEUR 1 LOCATAIRE

Choix

Schéma n° 1 : Schéma simplifié du déroulement d’une opération de crédit-bail


Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 11
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 12

BAILLEUR

Contrat
de
Titre location
d’acquisition

Paiement
loyer

Paiement Droit
Contrat du prix d’utilisation
de vente d’achat

Sélection
négociation

FOURNISSEUR Livraison LOCATAIRE

Schéma n° 2 : Schéma détaillé du déroulement d’une opération de crédit-bail


Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 13

SECTION 3 : TYPOLOGIE DU CREDIT-BAIL

Le terme « leasing » désigne une panoplie d’opérations spécifiques et différentes


permettant de mettre à la disposition d'un locataire particulier ou professionnel un bien,
mobilier ou immobilier, en contrepartie d'un loyer. Pour parvenir à éclairer sur les
principaux types du crédit-bail sans pour autant négliger les différentes formes qu’il peut
revêtir, nous se sommes basés sur trois critères de classement qui sont :
9 Premier critère : L’objet du contrat.
9 Deuxième critère : Le transfert des risques.
9 Troisième critère : La nationalité du contrat.

I. Principaux types du crédit-bail :

A. L’objet du contrat :
1- Le crédit-bail mobilier :
Il consiste en une opération de location d’un bien d’équipement, de matériel ou d’outillage,
acheté en vue de cette location par la société de crédit bail sollicitée. Celle-ci demeure
propriétaire du bien. Ce bien est acheté par le crédit bailleur qui le loue à l’utilisateur pour
une période déterminée (généralement de 3 à 7 ans) et irrévocable.
Aucune partie ne peut donc mettre fin au contrat pendant cette période et le locataire tenu
d’honorer ses engagements, ne peut ni renoncer à la location, ni l’acquérir par anticipation.
En générale cette période irrévocable couvre la durée d’amortissement fiscal.
L’utilisateur doit, en outre apposer sur le bien loué une plaque indiquant la propriété du
bailleur. Ce bien ne peut être modifié sans l’accord du bailleur et toute avarie doit être
signalée au propriétaire qui se réserve d’ailleurs un droit d’inspection. 1
Généralement, le crédit bail mobilier finance la quasi-totalité des biens utilisés par les
entreprises (véhicules, chariots élévateurs, ordinateurs, machines,....) en large majorité des
biens neufs avec une préférence pour les biens clairement identifiés un numéro de série
par exemple, sans exclure les biens d’occasion à forte valeur de revente.
Il y a lieu de souligner que le bien financé doit être complet, autrement dit même si le bien
est constitué de plusieurs éléments nécessitant le recourt à plusieurs fournisseurs, ces
éléments ne peuvent pas être financés isolément, par exemple le financement d’un châssis
d’un camion avec une carrosserie frigorifique ajoutée par un autre fournisseur et un
compresseur vendu par un troisième sont financés par le même bailleur, ce qui fait si un
bailleur finance le châssis un autre bailleur ne peut pas financer sa carrosserie. Outre tous
les équipements nécessaires au fonctionnement du bien, les frais de transport ainsi que les
frais d’installation peuvent être intégrés et réglés par le bailleur.2

2- Le crédit-bail immobilier :
Suite au succès remporté par le crédit-bail mobilier il est rapidement apparu intéressant
d’étendre ce procédé de financement aux immeubles à usage industriel et commercial
(magasin, entrepôts, usines,..).
1
BOUYACOUB Farouk, «L’Entreprise et le Financement Bancaire », Ed Casbah, Alger, 2000, p 256
2
Inspiré de GERVAIS Jean-François, op. cit. p 09
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 14

Le crédit bail immobilier consiste en une opération de location d’un bien immobilier à
usage professionnel, acheté ou construit par une société de crédit-bail qui en demeure
propriétaire1.
En Algérie, l’article 4 de l’ordonnance n° 96 – 09 du 10 janvier 1996 relative au crédit-bail
(JO n° 3 du 14 /01/1996) définit le crédit-bail immobilier comme suit : « Le crédit-bail se
définit comme étant immobilier s'il porte sur des biens immeubles construits ou à
construire pour les besoins professionnels de l'opérateur économique. »
Compte tenu de la nature de l’investissement l’opération se caractérise par :
- Longue durée du contrat : entre 15 et 25 ans dans la plupart des cas.
- Indexation des loyers : étant donnée la longue durée du contrat les loyers et sont
indexés ou révisables.
En raison de son importance, l’opération de crédit-bail immobilier pourrait nécessiter une
participation financière de l’utilisateur, suivant la modalité choisie pour la réalisation de
l’opération2 :
1. L’immeuble construit : l’immeuble a été choisi par l’utilisateur qui demande à la
société de crédit-bail d’assurer le financement.
2. L’immeuble à construire : si l’immeuble doit être construit en vue de la réalisation de
l’opération deux étapes vont se succéder :
ƒ Etape 1-Acquisition du terrain : si le propriétaire est un tiers, il n’y a aucun
problème, la société de crédit-bail achète le terrain, mais si l’utilisateur en est le
propriétaire plusieurs situations sont envisagées :
- La société de crédit-bail et l’utilisateur peuvent constituer une société civile
immobilière qui achète le terrain pour le relouer à l’utilisateur qui est dans ce
cas le locataire et qui contribue personnellement à l’investissement ;
- L’utilisateur peut consentir un bail emphytéotique à la société de crédit-bail qui
sera titulaire d’un droit réel équivalant au droit de propriété et qui lui permettra
d’édifier l’immeuble. En fin de bail, le locataire retrouve la propriété de son
terrain et de plus acquiert celle de l’immeuble construit.
ƒ Etape 2-Construction de l’immeuble : la construction incombe financièrement à la
société de crédit-bail, mais c’est le locataire qui, en général, est chargé de suivre
l’exécution de la construction et d’effectuer toutes les démarches nécessaires pour le
compte de la société, en tant que mandataire de celle ci.
ƒ Modalité de sortie de l’opération : comme pour le crédit-bail mobilier le locataire a le
choix entre lever l’option d’achat ce qui est souvent pratiqué (faible valeur résiduelle),
renouveler le bail ou restituer l’immeuble.
Cependant, il existe certaines particularités :
‰ Si la société civile immobilière avait été constituée entre la société de crédit-
bail et le locataire, ce dernier deviendra propriétaire de l’immeuble en
rachetant les parts de la société détenues par l’entreprise de crédit-bail.
‰ Si le locataire avait concédé un bail emphytéotique, il deviendra propriétaire
de l’immeuble en fin de contrat par voie d’accession.

1
BOUYACOUB Farouk, op. cit. p 257
2
BERMOND Marie-Laure, « Droit du Crédit », Ed ECONOMICA, janvier 2003, p 85 et 86
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 15

En Algérie, l’article 8 de l’Ordonnance n° 96 – 09 du 10 janvier 1996 relative au crédit-


bail est très clair sur ce point. En effet, le locataire en fin de bail a la possibilité de devenir
propriétaire de tout ou partie du bien loué soit :
« - par cession, en exécution d'une promesse unilatérale de vente ;
- ou, par acquisition directe ou indirecte des droits de propriété du terrain sur lequel ont
été édifiés le ou les immeubles loués ;
- ou, par transfert de plein droit de la propriété des biens édifiés sur le terrain
appartenant au crédit- preneur. ».
L'opération de crédit-bail immobilier est donc originale : louer un peu plus cher, acheter
pour presque rien.

Crédit-bail
Crédit-bail Mobilier
Immobilier

Objet Bien mobilier à usage Biens immobiliers à


professionnel professionnel usage professionnel

Durée du Amortissement du Amortissement de


contrat matériel l'immeuble
Période
NON > 7 ans
révocable
Option
Montant faible Montant symbolique
d'achat

Tableau n° 3 récapitulatif : Crédit-bail Mobilier- Immobilier1

3- Le crédit-bail sur fonds de commerce :


Le crédit-bail sur fonds de commerce concerne des opérations d’acquisition de fonds de
commerce, et non des opérations de financement de fonds de commerce pour obtenir de la
trésorerie (lease back), ce type de crédit-bail n’a pas pris de l’ampleur en raison
essentiellement de :
ƒ La variation de la valeur du fonds de commerce dans le temps ce qui représente un
risque pour le bailleur (propriétaire du fonds de commerce).
ƒ Les avantages fiscaux sont toutefois limités (non amortissement du fonds de
commerce).
ƒ Le coût élevé des droits d’enregistrement pour le locataire ; il en est de même lorsque
le locataire lève l’option d’achat.

B. Le transfert des risques :


Selon ce critère on distingue :

¾ Le crédit-bail financier (financial lease).


¾ Le crédit-bail opérationnel (operating lease).
1
www.cofitem-cofimur.fr
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 16

1- Le crédit-bail financier (financial lease) :


Le leasing financier (plus fréquent), également appelé " Full pay out lease ", correspond en
très grande partie au crédit-bail français et au leasing tunisien, dans lesquels le bailleur
recouvre la totalité de son investissement ainsi que sa marge bénéficiaire moyennant le
paiement des loyers. Dans ce type le rôle du bailleur s’identifie à celui du bailleur de fonds.
Cette attitude est confirmée par le caractère symbolique de la valeur résiduelle.
Dans ce " financial lease " existe une variante, en effet, certains contrats ne fixent pas le
montant de la valeur résiduelle. Au terme du bail, le bien est vendu au prix du marché
appelé " fair market value " le bailleur réalise, ce faisant, un surprofit.1
Le critère distinctif du leasing financier est lorsque les avantages et les risques liés à la
propriété sont contractuellement transférés au locataire, que la propriété soit finalement
transférée ou non.

D’après la norme IASC 17(International Accounting Standars Commitee2) l’opération est


considérée comme leasing financier si l’un des critères suivants est satisfait :
- Transfert de la propriété du bien au locataire à l’issue de la période de location
irrévocable.
- Prix de rachat fixé à un montant suffisamment inférieur à la juste valeur à l’issue de
la période de location irrévocable, pour avoir la certitude raisonnable que l’option
sera levée ;
- Durée de location irrévocable couvrant la majeure partie de la durée de vie
économique du bien.
- Valeur actualisée des redevances supérieure ou égale à la quasi-totalité de la juste
valeur de l’actif loué au moment de la signature du contrat.
- Les actifs loués sont d’une nature tellement spécifique que seul le preneur peut les
utiliser sans leur apporter de modification majeure.
Tout le problème réside dans l’importance qu’occupe l’élément financier, s’il prime,
l’opération est assimilée un leasing financier (crédit).

2- Le crédit-bail opérationnel (operating lease) :


Dans ce type de contrat les loyers ne permettent qu’un amortissement partiel du capital
initial, un complément de revenu est nécessaire au terme de la période de location qui est
généralement inférieure à la durée de vie économique probable du bien, soit par la revente
de l’équipement, soit par un nouveau contrat de location.
Il s’agit pour le locataire d’un financement d’utilisation et non d’acquisition. La valeur
résiduelle doit être inférieure à la valeur du marché, il s’agit beaucoup plus d’un risque de
marché que d’un risque client.
Dans ce cas il n’y a plus " full pay out lease " puisque le bailleur propriétaire du bien ne
s’attend pas à " rentrer dans ses fonds " et réaliser sa marge au terme du contrat.
Le recours au leasing opérationnel appelé aussi " location d’exploitation ", aussi bien pour
le bailleur que pour le locataire repose sur :

1
EL Mokhetar Bey, op. cit., p 103
2
IASC : Instance multinationale qui édicte des règles visant une plus grande transparence et plus grande
comparabilité financière par une meilleure lisibilité des comptes des entreprises.
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 17

¾ L’existence d’un marché secondaire ou d’occasion ;


¾ Le locataire n’a pas l’intention d’utiliser le bien pour toute sa durée de vie
économique, dans la mesure où il prévoit des changements techniques ou
technologiques, à l’exemple du matériel informatique.

Le critère distinctif du crédit-bail opérationnel est comme il est indiqué dans l’article 08
de l’Ordonnance n° 96- 09 du 10 janvier 1996 relative au crédit-bail « . . . les opérations de
crédit-bail sont dites " Leasing opérationnel " si la totalité ou la quasi totalité des droits,
obligations, avantages, inconvénients et risques inhérents au droit de propriété du bien
financé n'est pas transférée au locataire et reste au profit ou à la charge du bailleur ».
On distingue trois types d’operating lease 1:
a) True lease :
C’est un vrai bail qui est caractérisé par :
‰ La durée du contrat est inférieure à la durée de vie économique du bien.
‰ Les loyers ne couvrent pas le capital investi par le bailleur.
‰ L’option d’achat dont pourrait bénéficier le preneur est égale au "Fair Market Value".

b) Leveraged lease :
Dans lequel on intègre tous les facteurs - y compris mais pas seulement fiscaux -
aboutissant à l’abaissement du coût de l’opération, donc du montant du loyer ; tels que la
fiscalité, l’effet de volume des achats, les conditions de refinancement du bailleur…etc. Le
plus connu et le plus important est le leasing fiscal dont le montage met en jeu des conseils
comme l'arrangeur, l'expert comptable ou les conseils juridiques et fiscaux.

c) Service and maintenance lease ou leasing avec service :


Dans ce cas le bailleur comme dans le " True lease " ne reconstitue pas nécessairement son
capital investi par la perception des loyers.
En outre, il investit considérablement dans l’achat du bien, sa gestion, son entretien et la
fourniture des prestations nécessaires, afin de mieux faciliter les conditions de jouissance
en concluant souvent des contrats d’assistances d’entretien de coopération avec le
locataire. A cet égard, en matière de transport, il propos un " package " ou ensemble de
services couvrant le remplacement du véhicule en panne par exemple, le changement des
pneumatiques usés les révisions périodiques, l’entretien, les réparations, l’assurance
dommage et responsabilité civile, la formation routière, la gestion du parc, . . . etc.
C. La nationalité du contrat :

1- Le crédit-bail national ou interne :


Le crédit-bail est considéré comme national si le crédit preneur (locataire) et le crédit
bailleur (société de crédit-bail) résident dans le même pays.

2- Le crédit-bail international ou transfrontières " Cross–Border leasing ":


Sera considéré comme international le contrat de crédit-bail intervenant entre un crédit-
bailleur et un locataire dont les domiciles ou résidences sont situés dans des pays
différents.
1
EL Mokhetar Bey, op. cit. p 102 et 103
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 18

Cet élément est nécessaire et suffisant. 1


Le tableau suivant résume la classification des contrats de crédit-bail selon leur nationalité.

PAYS Pays 1 Pays 2 Pays 3 Nature du contrat

Locataire
I Fournisseur NATIONAL
N
Bailleur
T
E
Locataire
R Fournisseur NATIONAL
V Bailleur
E
N Locataire
A Bailleur INTERNATIONAL
Fournisseur
N
T Bailleur
S Locataire INTERNATIONAL
Fournisseur

Locataire Fournisseur Bailleur INTERNATIONAL

Tableau n° 4 : Crédit-bail National - Crédit-bail International

Ce moyen de financement à moyen ou long terme connaît du succès, aussi bien dans les
pays en voie de développement que dans les pays riches. Il concerne le plus souvent des
biens de très grande valeur : équipements aéronautiques (avions, hélicoptères) navires
(notamment ceux destinés à assurer l’approvisionnement pétrolier), matériel de transport
(locomotives, wagons, .....etc. )
Il convient d’éviter la confusion avec le leasing à l’étranger, qui est une activité qui
consiste en la création par un groupe financier d’un réseau de sociétés de leasing dans
divers pays ne se consacrant qu’à des activités domestiques.
Le cross border leasing ou l’opération de crédit-bail transfrontière est une technique
véritablement complexe soulevant de nombreux problèmes d’ordre juridique, fiscal,
douanier et financier, toutefois cette opération présente des avantages semblables à ceux
du crédit interne et d’autres par le cumule des avantages fiscaux accordés par différents
pays, qui se matérialisent par exemple par un double amortissement du bien une première
fois par le bailleur et une deuxième fois par preneur due par la différence de traitement
juridique, comptable et fiscal du crédit-bail d’un pays à un autre.
II. Le crédit-bail et autres formes de location et de vente :
1) Le Renting :
Il s'agit d'un simple contrat commercial (service) incorporant, outre la mise à disposition
du bien, divers services, comme l'entretien et la maintenance imposés au bailleur. Cette

1
GARRIDO Eric, Tome1, op. cit. P 102
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 19

obligation légale n'existe pas en matière de crédit-bail, même si elle peut être proposée au
locataire et à sa charge avec une police d'assurance dans le cadre d'une proposition
contractuelle globale dite " full service ". C’est la location à court terme où le bailleur loue
le bien à plusieurs entreprises successivement, l’activité de la société de renting est
essentiellement matérielle alors que la société de leasing se distingue par son activité
financière.
Dans une opération de renting, rien n'empêche le locataire de demander en fin de location
au bailleur le prix auquel ce dernier serait prêt à lui céder le bien objet du contrat. La
différence avec le crédit-bail réside dans le fait que le prix n'était pas fixé irrévocablement
à l'origine de l'opération, en tenant compte des montants des loyers prévus.
2) La location-vente :
Il s'agit d'un contrat de location assorti d'une promesse synallagmatique de vente pour le
bailleur et d'achat pour le locataire. Contrairement au crédit-bail, le locataire n'a pas
l'option d'acheter ou non en fin de bail. Il est engagé à acquérir le bien dès la conclusion du
contrat de location-vente. Par contre la propriété n'est transférée qu'en fin de bail.
3) La location avec promesse de vente ou location avec option d'achat (LOA) :
Il s'agit d'un contrat de location accompagné d'une promesse unilatérale de vente consentie
dès l'origine par le bailleur au locataire, et pour celui-ci d'une simple option d'achat qu'il
peut exercer ou pas en fin de bail. Par simplification, le crédit-bail est destiné aux
entreprises et aux professionnels, tandis que la location avec option d'achat est réservée
aux particuliers par exemple la LOA est destinée à financer l’acquisition d’un véhicule de
tourisme neuf.
A ce titre, en matière de location avec option d'achat, le locataire dispose d'un délai de
réflexion, qui n'existe pas en matière de crédit-bail. Ce type de contrat, proposé
uniquement par des sociétés financières et établissements de crédits, ne porte que sur des
biens mobiliers, et non pas immobiliers.
4) La location financière :
Bien qu'il ne s'agisse pas de crédit-bail, les établissements de crédit intervenant dans le
secteur mobilier ont fortement développé, compte tenu de ses caractéristiques
économiques, la location financière, définie par les professionnels de l'Association
française des sociétés financières comme une opération de location sans option d'achat
dans laquelle le locataire choisit le fournisseur ainsi que le bien et, le cas échéant, négocie
lui-même le prix.
Le contrat est conclu pour une durée irrévocable, contrairement à une location simple, et
les loyers sont indépendants de l'utilisation du matériel, mais permettent le remboursement
intégral du capital restant dû.
Ce type de location peut aussi être réalisé par une simple société commerciale échappant à
la loi bancaire sur les établissements de crédits.
5) La vente avec clause de réserve de propriété :
Il s'agit d'un contrat de vente par lequel le transfert de propriété du bien est effectué à
l'acheteur dès la conclusion du contrat sous réserve que ce dernier s'acquitte effectivement
du prix. Il s'agit d'une vente, et non d'une location, d'un bien avec paiement du prix différé.
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 20

6) La vente à tempérament :
Dans le contrat de vente à tempérament, la propriété du bien est transférée à l'acheteur dès
la signature du contrat de vente, et le paiement du prix se fait selon un échéancier, en
plusieurs versements.

Les opérations précédentes ne relèvent pas de la définition du crédit-bail qui a dû subir


quelques adaptations à des cas particuliers.

Location avec
Crédit-bail Location Simple
Option d'Achat
Personnes Morales
Destinataire Tous clients Particuliers
Professionnels
Le loueur Le loueur
Propriétaire Crédit Bailleur
Une société Une société

Option d'Achat OUI NON OUI

Amortissement Fiscal
Durée usuelle 2 ans minimum Contractuelle
(généralement)
Biens mobiliers ou Biens mobiliers ou
Objet Biens mobiliers
immobiliers immobiliers

Tableau n° 5 : Comparaison entre le crédit-bail la Location Simple et Location


avec Option d’Achat

III. Autres formes de crédit –bail :


A. La cession bail ou le « lease back » :
« . . . il permet à l’entreprise de se procurer de nouvelles ressources en désinvestissant
tout en gardant la jouissance de bien, par le biais d’une location ».1
En effet, le locataire étant au départ propriété du bien (mobilier ou immobilier) le vend à
une société de crédit bail, mais la jouissance lui est laissée dans le cadre d’un contrat de
crédit-bail. Par exemple, une entreprise achète un immeuble en toute propriété pour y
installer ses services administratifs.
Quelques années plus tard, devant faire face à des difficultés de trésorerie, elle décide de
vendre l’immeuble à une société de crédit-bail pour obtenir des fonds. Toutefois, elle
s’engage irrévocablement à louer le même immeuble à cette société pendant une certaine
durée. Au terme de cette période, l’entreprise aura la possibilité de lever une option d’achat
la rendant à nouveau propriétaire.

vente
Locataire Société
de
crédit-bail
Contrat de
crédit-bail

Schéma n° 3 : Déroulement de l’opération de cession bail


1
BOUYACOUB Farouk, op. cit. p 258
Chapitre 1 : Présentation du crédit-bail (leasing) 21

B. Le crédit-bail adossé :
C’est l’opération par laquelle une entreprise (généralement fabricant ou fournisseur)
souscrit un contrat de crédit-bail auprès d’un bailleur, puis reloue le matériel à un tiers.
Il peut s’agir de l’activité principale de l’entreprise (un loueur de matériel de travaux
publics) ou d’une activité connexe à son activité principale (un concessionnaire de
véhicules industriels qui loue des camions).
La société de leasing achète le bien du fournisseur. Ce dernier garde le bien à sa
disposition pour le sous louer à ses propres clients désignés comme des sous locataires.
La cession bail ressemble un peu au leasing adossé. Ce dernier a pour objet en plus de
renforcer la trésorerie du locataire, de permettre au fournisseur de diffuser ses fabrications
en les sous-louant.

Vente
Fournisseur Société
de
crédit-bail
Contrat de
crédit-bail

Sous location Loyers

Locataire

Schéma n° 4 : Déroulement de l’opération de crédit-bail adossé

Conclusion partielle

A travers ce premier chapitre, nous avons essayer de faire un petit tour d’horizon sur
ce produit financier, pour éclairer sur son émergence et son développement, sur quelques
notions de base et sur la diversité de ses formules correspondant à la variété des besoins de
l’utilisateur.

Cependant, le chapitre suivant a pour objet de cerner ses caractéristiques et les


différents aspects, notamment l’encadrement juridique et fiscal, les différentes pratiques
comptables ainsi que ses avantages et inconvénients expliquant le recours à ce mode de
financement.
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 21

CHAPITRE 2
CARACTERISTIQUES ET DIFFERENTS ASPECTS
DU CREDIT-BAIL

Introduction partielle :
La large diffusion du crédit-bail s’explique, en grande partie, par la variété des
motivations financières à l’origine, des nombreux services associés, et de la demande de
flexibilité économique ; de ce fait, il nous a apparu opportun d’exposer dans ce chapitre ses
différentes caractéristiques et aspects ainsi que ses avantages et inconvénients expliquant le
recours à cette technique de financement.

SECTION 1 : CADRE JURIDIQUE DU CREDIT-BAIL

I. Généralités :
Le traitement juridique du crédit-bail s’opère différemment d’un pays à un autre, la
jurisprudence et la législation ont longtemps hésité à définir le contrat de crédit-bail. Ceci
est peut être dû à la complexité du contrat qui combine à la fois un contrat de vente, de
louage, de mandat…
Le crédit-bail (leasing) est une technique simple est complexe à la fois selon le domaine
d’analyse, en effet, sur le plan juridique, chaque pays définit le crédit-bail en fonction de
ses traditions juridiques au moment du transfert de la propriété du bien.

A. Dans les pays de droit latin :


Le contrat de crédit-bail est défini comme un contrat de location. Ce contrat est conclu
pour une durée irrévocable ; il est assorti d’une promesse unilatérale de vente du bailleur
au profit du locataire, le bien étant inscrit au bilan du bailleur. Le transfert de propriété du
bien intervient, au choix du locataire, à l’expiration de la durée de la location. Le montant
de l’option d’achat est fixé définitivement dès la conclusion du contrat.

B. Dans les pays de droit anglo-saxon :


Il existe une double notion de propriété : la propriété juridique (legal title) et la propriété
économique qui correspond à la jouissance du bien. Comme dans les pays de droit latin, la
propriété juridique appartient au bailleur. En revanche, la propriété économique appartient
soit au preneur, soit au bailleur, selon la nature du contrat de location :

- Elle appartient au preneur lorsque le contrat de location a un caractère


financier (financial lease) ;
- Elle appartient au bailleur uniquement lorsque le contrat revêt un caractère
opérationnel (operating lease),

A titre d’illustration, examinons quelques exemples sur l’encadrement juridique du crédit-


bail en Europe et en Afrique :
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 22

Le statut juridique du crédit-bail (leasing) dans les différents pays européens présente des
différences significatives (voir le tableau ci-dessous) :

Source : Eurostaf 1
Existence
d'un texte de
Pays Date Etendue de la loi
loi spécifique
à l'activité
Leasing financier (crédit-
bail) création, pour l'activité
France OUI 1966 et 1967
immobilière, d'un statut
particulier pour les sociétés
Royaume-Uni NON
Allemagne NON
Espagne OUI 1988 Leasing financier
Italie NON
Pays-Bas NON
1967 activité mobilière
Belgique OUI Leasing financier
1970 activité immobilière

Tableau n ° 6 : Statut juridique du crédit-bail dans les principaux pays européens

Comme on peut le constater, c’est l’intervention du cadre juridique qui restreint dans les
pays latins la définition du leasing à celle du leasing financier.
Cette restriction s’explique par la nature même du leasing financier qui consiste en une
modalité de financement au même titre que l’emprunt.
Du fait de cette identité, ces pays ont considéré que les obligations du bailleur devraient
être identiques à celle d’un prêteur traditionnel, à savoir d’un établissement bancaire.
Le leasing opérationnel ne fait l’objet d’aucun texte de loi spécifique dans les pays
européens car, du fait du " non full pay out ", ce dernier s’apparente à une location et
constitue donc à ce titre une prestation de services.
L’activité de bailleur de crédit-bail nécessite par exemple en France, un statut
d’établissement financier soumis à contrôle réglementaire, de nature identique à celui des
banques ; pour cette raison le crédit-bail est décrit comme une activité «financière ».
Pour réaliser des contrats de location, ce statut n’est pas requis ; la location demeure donc
une activité "commerciale ", non encadrée par une réglementation spécifique. Il n’est pas
nécessaire d’être un établissement financier pour proposer le produit.
Dans la pratique, le nombre de loueur est largement plus important que la population
restreinte des sociétés de crédit-bail, néanmoins, la majeure partie des contrats de locations
de montants importants se fait via des établissements financiers ou de leur filiale.2

1
Eurostaf, étude sur, «Le Leasing en Europe », Tome 1, France, 1989
2
GERVAIS Jean-François , op. cit. p13
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 23

Source : Eurostaf

Les bailleurs doivent-ils


Statut des Surveillance d’une Respect de ratios
faire l'objet d'un
bailleurs autorité spécifiques
agrément ?
Etablissement OUI : agrément du comité Contrôle de la commission
France de crédit des Etablissements de crédit bancaire
Ratios prudentiels
Banques : agrément de la Banque : ratios
Banque: banque centrale
banque d'Angleterre financiers
Royaume Etablissement Etablissement spécialisé :
Etablissement spécialisé : établissement
Uni spécialisé ministère de l'industrie et
agrément du ministère de spécialisé : ratios
du commerce.
l'industrie et du commerce. prudentiels
Etablissement
Allemagne spécialisé
NON NON NON

Etablissement Enregistrement auprès du Contrôle de la Banque Respect des ratios


Espagne de crédit ministère des finances. d'Espagne du secteur bancaire
Etablissement
Italie spécialisé
NON NON NON
Pour les filiales des
Etablissement Contrôle pour les filiales Pour ces dernières :
Pays-Bas spécialisé
établissements de crédit
d'établissements de crédit ratios de solvabilité
uniquement
Etablissement Agrément du Ministère des Contrôle du Ministère des Respect des ratios
Belgique spécialisé affaires économiques Affaires Economiques de l'actif net

Tableau n° 7 : Conditions d’activité des bailleurs

On peut dire que le crédit-bail est assimilé à une opération de crédit dans certains pays
européens (France, Espagne et Pays-Bas). Il ne l’est pas dans d’autres (Royaume-Uni,
Allemagne et Belgique).

En Afrique, il n’existe dans aucun des pays de l’UMOA (Union Monétaire Ouest
Africain ) de loi relative aux opérations de crédit-bail.
Ce sont les principes généraux énoncés dans les divers codes civils (formation et exécution
des contrats, sanction de l’inexécution des obligations, droit de propriété . . . etc.) et
procédures civiles (procédure de recouvrement) de ces pays qui les régissent et surtout, les
clauses contractuelles adoptées par les parties qui viennent compléter et préciser ces
principes. Les codes civils et de procédures civiles reprennent, pour l’essentiel, les codes
français qui étaient en vigueur dans ces pays, au cours des années soixante, modifiés pour
tenir compte des particularités et besoins africains, notamment le droit de la famille.
Le cadre juridique du crédit-bail se caractérise par l’ancienneté et la diversité des textes, ce
qui a amené les pays de la zone franc à mette sur pied une harmonisation du droit des
affaires en vue de rationaliser l’environnement juridique des entreprises. Ceci a débouché
sur l’adoption d’un Traité relatif à l’harmonisation en Afrique du droit des affaires, signé à
Port-Louis le 17 octobre 1993 par les pays suivants :
Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Comores, Congo, Côte-d’Ivoire, Gabon, Guinée
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 24

Equatoriale, Mali, Niger Sénégal, Tchad et Togo.1


Dans les pays du Maghreb (l’Algérie sera traitée dans le chapitre suivant), le crédit-bail
s’est développé depuis 1964 au Maroc, en l’absence d’un cadre juridique spécifique et ce
jusqu’en 1993, date de la promulgation de la nouvelle loi bancaire.
En Tunisie, le crédit-bail est apparu en 1984, alors que la loi sur le crédit-bail n'est apparue
qu'en 1994 pour réglementer cette activité qui porte essentiellement sur les biens mobiliers
est immobiliers (à l’exclusion des biens incorporels et les équipements pouvant être
considérés comme immeuble par destination).
Dans ces deux pays, le crédit-bail est inspiré pratiquement de l’exemple français, aussi
bien sur le plan des techniques juridiques que des techniques de gestion.
De ce qui précède, il est à constater qu’en Tunisie et au Maroc :
¾ La société de crédit-bail a un statut d’établissement de crédit.
¾ La classification s’opère selon la nature du bien financé.
¾ L’encadrement juridique du crédit-bail est intervenu après plusieurs années de son
apparition (le crédit-bail s’est développé sans encadrement juridique spécifique).

II. Contrat de crédit-bail :


L’opération de crédit-bail, qui ne doit pas être confondue avec le contrat de crédit-bail
proprement dit, est une opération triangulaire qui repose sur deux contrats :
1. Le contrat de vente conclu entre le fournisseur (manufacturier ou producteur du bien)
et la société de crédit-bail ;
2. Le contrat de crédit-bail par lequel la société de crédit-bail va louer le bien qu’elle a
acheté.
Le contrat est le document clé de l’opération de crédit-bail, puisqu’il crée le lien juridique
entre le locataire et le bailleur. Les parties y fixent les droits et obligations réciproques,
ainsi que les conditions et procédures.
Un contrat de crédit-bail contient généralement des informations sur les clauses suivantes :
ƒ La désignation juridique du bailleur et du locataire ;
ƒ La désignation du (ou des) bien loué (type marque, modèle, fournisseur, prix,
d’acquisition...) ;
ƒ Les termes de la location ;
ƒ Les garanties collatérales.

Les termes de la location comprennent :


ƒ La durée irrévocable.
ƒ La périodicité (mensuelle, trimestrielle,...).
ƒ Le montant des loyers hors taxes.
ƒ Dans le cas de loyers révisables, le mode éventuel de calcul et l’indexe de
référence.

1
Etude sur «Le Cadre Financier, Fiscal et Juridique du Crédit-bail dans les Pays de l’Union Monétaire
OUEST AFRICAIN », mai 1994
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 25

ƒ La valeur résiduelle (généralement fixée à l’avance au contrat).


ƒ L’option d’achat : engagement unilatéral pris par le bailleur de vendre le bien loué en
fin du bail au locataire à la faculté de ce dernier (levé de l’option d’achat).
Dans certains contrats, il est prévu une ou plusieurs dates intermédiaires avant la fin du
contrat pour l’exercice de l’option d’achat. A chaque date correspond un montant différent,
calculé en fonction des loyers payés précédemment.1
Les clauses précitées ne sont pas exhaustives, d’autres clauses contractuelles peuvent être
déterminées par le consentement des contractants (indemnité de résiliation, frais de
gestion, garanties supplémentaires, entretient maintenance, . . . etc.).
Sans mettre en cause les principes essentiels de l’opération, ces clauses en précisent
toutefois les modalités d’application et la situation juridique tant pour l’utilisateur
(locataire) que pour la société de crédit-bail (bailleur).
Néanmoins, toutes les clauses figurant dans un contrat de crédit-bail doivent être
rigoureusement respectées par les parties prenantes.

Remarques :
¾ Il y lieu de souligner que les loyers perçus par la société de crédit-bail sont
déterminés en fonction :
- Du prix d’achat du bien loué.
- Des différentes charges d’exploitation.
- De la marge rémunérant le risque et les ressources immobilisées pour
l’opération.

LOYER PERIODIQUE = AMORTISSEMENT DU CAPITAL + MARGE

¾ Il convient aussi de noter l’absence d’obligation réglementaire ou autre indication


d’un taux d’intérêt dans le contrat de crédit-bail.
Cependant, les opérations de crédit-bail, font bien appel à un " taux d’intérêt
implicite " pour déterminer le montant des loyers, cette valeur reste inconnue
contractuellement par le client2.

¾ Le loueur peut se réserver la possibilité de cession du contrat et de l’actif à un


tiers (refinancer) sans avoir besoin de l’accord du client. Inversement, il n’offre
pas cette possibilité au locataire.3

¾ La résiliation du contrat : C’est une clause majeure (donnant lieu à des versements
d’indemnités et la restitution du bien), puisqu’elle représente l’engagement du
locataire, elle peut intervenir dans les cas suivants :

1
GERVAIS Jean-François, op. cit. p 39
2
GERVAIS Jean-François, op. cit. p 69
3
GERVAIS Jean-François, op. cit. p 39
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 26

- Non respect du locataire de ses engagements (défaut de paiement des loyers à


bonne date,....) ;
- Modification de la situation du locataire (décès pour une personne physique,
liquidation pour une personne morale,...etc.).
- L’état du matériel (destruction, disparition, non- fonctionnement, .. etc.).

III. Obligations des parties intervenantes :


A. Obligations du fournisseur :
Le fournisseur a tout d’abord une ‘obligation de délivrance’ du bien vis à vis du locataire.

Cela se concrétisera par la signature du ‘procès verbal de réception’ du matériel


conjointement par le locataire et le fournisseur. Ce procès verbal constate que le bien est
livré et conforme à la commande.

Le fournisseur assume une ‘obligation de garantie contre les vices cachés’ au bénéfice
du locataire en cas d’inadaptation ou de défaillance de l’équipement.

Enfin, le fournisseur a l’obligation de transférer le titre de propriété au bailleur sur les


instructions du locataire.

B. Les obligations du crédit-bailleur :


Le crédit-bailleur a essentiellement des obligations financières dont les plus importantes
sont les suivantes :
- Remettre les fonds promis lors de la conclusion du contrat de financement, non pas au
demandeur du crédit (le locataire), mais directement au vendeur du bien.
- S'engager à respecter les délais de paiement accordés à l'utilisateur du bien, et ne pas
réclamer le paiement des échéances avant leur terme, sauf incident de paiement ou
inexécution d'une autre obligation mise à la charge du locataire auprès du fournisseur.
- Intégrer dans le prix payé pour le bien et dans le calcul des loyers, les ristournes,
remises spécifiques et délais de paiement négociés par le locataire.
- Publier le contrat de crédit-bail sous peine de perdre le droit de propriété du bien qui
constitue la principale garantie du crédit-bailleur.
- Transférer la propriété du bien au crédit-preneur à l'issue du contrat, si celui-ci lève
l'option d'achat.

C. Les obligations du crédit-preneur :


Tout comme le fournisseur et le crédit-bailleur, le crédit-preneur doit assumer diverses
obligations. Celles-ci se résument en ce qui suit :
- Payer les loyers fixés au contrat au crédit-bailleur dans les délais convenus;
- Informer le crédit-bailleur de tous les incidents de fonctionnement du bien, puisque
celui-ci constitue sa principale garantie ;
- Exercer le recours contre le fournisseur dans le cas où le bien s'avérerait ultérieurement
défectueux ou non conforme ;
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 27

- Jouir du bien comme " un bon père de famille " en assurant le bien et en l'entretenant
normalement durant toute la période de location, afin de garantir le crédit-bailleur
contre toute dépréciation anormale du bien ;
- S’engager ordinairement à ne pas déplacer et à ne pas prêter le matériel. La cession et
la sous location sont habituellement interdites ;
- Assumer la responsabilité en cas de perte ou de vol, détérioration et ce même en
l’absence de toute faute de sa part. C’est pourquoi le crédit-preneur a l’obligation
d’assurer le matériel contre tout sinistre et même pour le cas où le bien serait la cause
d’un dommage à autrui.
- Restituer le bien au crédit-bailleur en cas de résiliation du contrat suite à sa défaillance
ou au terme du bail (non levé de l’option d’achat).

SECTION 2 : AVANTAGES ET INCONVENIENTS DU CREDIT-BAIL

En tant que produit financier, le crédit-bail présente des avantages et des


inconvénients qui le distinguent des autres modes de financement.

I. Les avantages du crédit-bail :


A. Pour le crédit-preneur (locataire, utilisateur, « lessee ») :

ƒ Pas ou peu de ponction de capital : possibilité de financement à 100 % TTC (toutes


taxes comprises), de la valeur du bien à acquérir (et tout élément inclus pourrait-on
ajouter) ce qui permet à l’utilisateur de se procurer un bien sans mise de fonds initial,
et de bénéficier dans certains cas d’autres services (maintenance, . . . ), contrairement
au crédit bancaire qui réclame un apport initial ne permettant pas aux entreprises qui ne
disposent pas de fonds propres ou de garanties d’accéder à l’emprunt bancaire.

En offrant un financement total de l’investissement, le crédit-bail permet aussi de préserver


la trésorerie de l’entreprise qui conserve ses fonds propres pour les affecter au financement
des besoins de son exploitation.

ƒ Conservation de la capacité de crédit et donc d’investissement : lignes de crédit non


utilisées, amélioration des ratios d’endettement ;
ƒ Bilan allégé : pas de nouvelle inscription à l’actif et au passif ;

ƒ Avantages fiscaux : dans certains pays, il peut être plus avantageux d’avoir des
charges, surtout vers l’étranger (pas de retenues à la source répercutées sur le loyer par
le bailleur). De plus dans certains cas, le locataire peut être traité fiscalement comme le
propriétaire effectif de l’équipement et bénéficier ainsi des avantages, tels que le droit
de faire apparaître le bien dans ses comptes et de l’amortir. Dans un tel cas, les loyers
ne sont pas imputés en charges d’exploitation

L’avantage fiscal se manifeste généralement à deux niveaux :


• La déductibilité des loyers : les loyers payés au crédit-bailleur sont
considérés comme des charges d’exploitation et par conséquent, ils sont déductibles
intégralement du résultat imposable.
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 28

• Un allégement progressif du poids de la TVA (Taxe sur la Valeur


Ajoutée): dans la mesure où la charge de la TVA, qui est payée par le locataire lors
des facturations des loyers par le bailleur, est étalée sur toute la durée de la location.
ƒ Souplesse car adaptation des loyers aux caractéristiques économiques de
l’équipement et du marché : montant compatible avec les revenus générés par
l’équipement, durée du financement compatible avec la durée de vie économique de
l’équipement, possibilité d’indexation sur les variables du marché... ;
ƒ Garanties simplifiées et réduite : le titre de propriété est la principale garantie du
bailleur, celui-ci pouvant récupérer l’équipement en cas de défaut du locataire, pour,
soit le relouer, soit le mettre sur le marché et espérer recouvrer ainsi son
investissement.
ƒ Risque d’obsolescence : lorsque le contrat est de courte durée ou permet des sorties
prématurées, le locataire est prémuni des risques d’obsolescences s’il peut retourner un
équipement non satisfaisant à son propriétaire sans trop de pénalités, ou bien
l’alternative de restituer le bien loué qui se présente à la fin du contrat, lui permet
d’opter pour le choix de la location d’un nouvel équipement.
Dans ces deux cas, le crédit-bail facilite au preneur de rénover les biens désuets ou
obsolètes et bénéficier ainsi des derniers développements technologiques. Il ne serait
pas de même si le crédit-preneur en était propriétaire (difficulté de vendre un matériel
obsolète),
ƒ Accès plus facile et rapide au financement : étant spécialisée dans le financement des
équipements et/ou d’immeubles professionnels et grâce à la garantie du titre de
propriété1, la société de crédit-bail répond rapidement à la demande de financement. Le
crédit-bail favorise donc les décisions rapides et permet de procéder à des
investissements imprévus et urgents par la célérité requise.
ƒ L’option d’achat : qui laisse au preneur une marge de manœuvre quant à l’option
finale (achat – restitution – relocation), lui permettant de décider au moment opportun
du choix le plus indiqué en fonction de la situation et des besoins de son entreprise.
ƒ Documentation standardisée : possibilité de contrat type lorsque le nombre de
transactions est important pour un équipement donné : voiture ou ordinateur par
exemple ;

En définitive, l’attrait du crédit-bail provient de la souplesse et l'adaptation aux besoins de


l’utilisateur, notamment face à certaines rigidités des procédures traditionnelles. Certains
pays en développement y voient un moyen de s’équiper sans augmenter leur endettement
extérieur en général.

B. Pour le crédit-bailleur « lessor » :


ƒ Avantages fiscaux principalement, par le biais d’un amortissement accéléré (le bailleur
déduit de ses revenus, sur une courte période et immédiatement, la valeur de
l’équipement, pour la récupérer sous forme de loyers étalés dans le temps. Il s’agit
donc surtout de jouer sur les avantages d’avoir des paiements différés) et la possibilité
d’opérer sur le marché international en bénéficiant des différences de législation
(délocalisation du financement par rapport à l’utilisation de l’équipement et des

1
Support de cours de « Droit des Valeurs Mobilières », ESB, poste de graduation spécialisé, assuré par Mr
HOCINE Mabrouk
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 29

revenus qu’il génère). Ces avantages sont répercutés en partie au locataire par
l’intermédiaire d’une réduction des loyers ;
ƒ Risque d’obsolescence : lorsque les conditions de sortie sont verrouillées de telles
sortes que le bailleur ne récupère pas l’équipement, le risque d’obsolescence est
supporté par le locataire ;
ƒ Garanties fortes (titre de propriété) qui font qu’un bailleur est considéré comme un
créancier privilégié par rapport à des organismes prêteurs. La solidité de la garantie
résulte du statut de propriétaire légal du bien loué.
En cas de défaillance du locataire, le bailleur pourra revendre ou relouer le bien. La
sécurité liée à la propriété effective du bien est donc supérieure à celle dont dispose un
banquier ordinaire.
Toutefois, le bailleur peut exiger des garanties personnelles complémentaires pour se
prémunir contre une négligence nuisible à la valeur du matériel de la part du preneur ou
autres risques.
ƒ Avantages fiscaux : étant le propriétaire légal du bien, le bailleur bénéficie
généralement du droit d’amortissement, déduisant ainsi de son résultat imposable le
coût d’acquisition du bien.
ƒ Réductions supplémentaires : en tant que client important, le crédit-bailleur peut
parfois recevoir des réductions des fournisseurs de biens. Il en fera ainsi profiter le
locataire.
ƒ Des intérêts liés à l’environnement : un crédit-bail partenaire (bailleur- fournisseur)
est, pour le bailleur, une opportunité de croissance et de maintien de l’activité. L’atout
majeur reste la création d’un marché captif avec un volume d’affaire récurent. Ce
partenariat permet aussi à la société de crédit-bail d’avoir une meilleure expertise des
équipements financés à savoir une connaissance plus fine du cycle de vie des matériels
et de leur valeur de revente future au marché secondaire.
ƒ Une forte rentabilité : le rendement supérieur des opérations de crédit-bail par rapport
à d’autres types de crédit, se justifie, notamment, par les risques accrus assumés par le
crédit-bailleur en contrepartie du financement intégral de l’investissement. Ce
rendement peut d’ailleurs être amélioré dans bien des cas par le recours à l’effet de
levier.
ƒ Le suivi de l’équipement : le crédit-bailleur est particulièrement sensible aux aspects
maintenance, suivi et assurance du matériel qui sont pris en charge par le locataire et
qui garantissent en même temps au crédit-bailleur la récupération du bien loué dans un
bon état.

C. Pour le fournisseur1 :

ƒ Les fournisseurs eux-mêmes y trouvent leur intérêt, dans la mesure où le financement


assuré par les établissements de crédit leur permet d’écouler des équipements qui
autrement seraient inaccessibles à certains utilisateurs, en raison de leur coût ou, du
moins, seraient moins souvent renouvelés. Proposer un financement en même temps
que le matériel favorise le développement des ventes.

1
CHANTAL Bruneau, op. cit. p 33
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 30

ƒ Fidéliser les clients : à la fin du bail l’utilisateur a besoin de se procurer un nouveau


matériel, il est donc amené à conclure un nouveau contrat (non levé de l’option
d’achat).
ƒ Par ailleurs, en vendant à un établissement de crédit, le fournisseur obtient
généralement un paiement au comptant et échappe en principe à tout risque d’impayé.

D. Pour l’économie :
L’intérêt suscité par le crédit-bail résulte par :1
ƒ La réalisation des investissements sur le budget d’exploitation.
ƒ La lutte contre l’obsolescence.
ƒ La souplesse : obtenir pour d’importants marchés et pendant la durée indispensable, le
matériel adéquat.
ƒ Le changement des mentalités des chefs d’entreprises.
Par exemple, en France les Pouvoirs publics ont préconisé le recourt au crédit-bail pour
promouvoir leur politique d’aide à des actions prioritaires :
¾ Financement des télécommunications.
¾ Financement d’investissements destinés à économiser l’énergie.
¾ Financement d’équipements à technologie avancée, dans le cadre du fonds
industriel de modernisation.

II. Inconvénients du crédit-bail :

Comme tout mode de financement le crédit-bail décèle quelques inconvénients tant pour le
preneur que pour le bailleur.

A. Pour le preneur :

ƒ Si l’entreprise n’est pas en mesure de bénéficier des économies d’impôt, c’est un


moyen coûteux.
ƒ Durant toute la période de location, le locataire n’est pas maître des biens loués ; par
conséquent les actifs susceptibles de servir de garanties aux créanciers se trouvent
réduits.
ƒ Dans son recours au crédit-bail, l’entreprise assume des charges financières
importantes et irrévocables à moyen terme. Toute résiliation est exclue, même si
l’investissement devait s’avérer peu rentable.
ƒ En défaveur du crédit-bail (surtout psychologiquement), certains entrepreneurs,
dirigeant en général des entreprises de petite taille, apprécient mieux le fait d’avoir
dans leur bilan (donc de financer à crédit) leurs actifs, les biens dont ils ont usage, pour
traduire leur patrimoine professionnel... ils hésitent alors à recourir au crédit-bail qui
leur garantit pourtant leur propriété future par l’option d’achat.2

1
BAVALDA Christian et CREMIEUX Daniel, « Crédit-bail Mobilier », fascicule 640 .1998
2
GERVAIS Jean-François , op. cit. p 19
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 31

ƒ Indisponibilité « financière » de l’équipement : le locataire n’a la possibilité d’être


propriétaire qu’à la fin de la période irréductible du contrat et ne peut pas donc tirer
avantage d’une opportunité de marché (forte hausse ) pour vendre avec une plus–value
ou pour se refinancer ;
ƒ Les établissements de crédit prennent désormais en considération les engagements du
crédit-bail au même titre que les dettes portées au bilan, dans leur appréciation du
niveau d’endettement d’une entreprise.
ƒ Le principal reproche longtemps fait au crédit-bail est son coût qui est supérieur à celui
d’un crédit à moyen ou long terme. En fait, la comparaison en termes de taux est
difficile car le crédit-bail n’est pas un crédit classique, et son coût ne dépend pas
seulement du loyer de l’argent, il est aussi fonction des services rendus (rapidité du
financement, financement à 100 %, flexibilité des loyers….) , de la nature du bien
financé et du montant de l’opération.
ƒ Aussi, en comparant les banques et établissements spécialisés, les sociétés de crédit-
bail ont des frais de gestion supplémentaires dus au fait que le crédit-bail suppose une
relation triangulaire entre : fournisseur, bailleur et preneur rendant ainsi le crédit-bail
plus onéreux.

B. Pour le bailleur :
ƒ Le crédit-bailleur, en cas de défaut du locataire, est soumis aux aléas du marché : le
crédit-bailleur pour se débarrasser le plus vite possible d’un équipement qu’il ne peut
exploiter lui-même, n’a pas forcément les compétences pour en tirer le meilleur prix.
ƒ Surtout s’il s’agit d’un crédit-bail où le locataire ne devient pas propriétaire à la fin du
contrat, le bailleur est particulièrement sensible aux aspects maintenance, suivi,
assurance du matériel qui lui garantissent un retour, voulu ou non, de l’équipement
dans un état satisfaisant. Le bailleur devra donc s’attacher à obtenir des garanties et un
certain contrôle de l’état de l’équipement.
ƒ Responsabilité : le bailleur, étant, le propriétaire ; il est aussi tenu financièrement
responsable des dégâts causés par l’opérateur locataire lors de l’exploitation de
l’équipement. Il importe donc d’avoir une couverture d’assurance le couvrant en sa
qualité de propriétaire.

SECTION 3 : LES DIFFERENTES PRATIQUES COMPTABLES DU


CREDIT-BAIL (ASPECT COMPTABLE)

La traduction comptable d’une opération de crédit-bail diffère selon que l’on


privilégie une approche économique ou juridique du contrat initial.

Le tableau ci-dessous montre que le crédit-bail peut être analysé selon deux points
de vue et qu’un traitement comptable particulier va découler de chaque approche.
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 32

Approche Analyse de l’opération Traduction comptable


Décomposition en deux opérations :
L'entreprise est considérée dans
- Location d'un bien ( mobilier ou la première phase (avant la levée
immobilier) moyennant le de l’option) comme simple
Approche paiement de redevances ; locataire et enregistre dans ses
juridique - Promesse de vente dudit bien charges la totalité des
moyennant le paiement d'un prix redevances versées sans pouvoir
convenu qui tient compte du inscrire à son actif le bien
moins partiellement, des correspondant.
redevances versées.
- Le bien est porté dès l'origine à
l'actif du bilan du locataire.
Moyen de financement des actifs de - En contrepartie, une dette est
l'entreprise proche de l'opération inscrite au passif et représente le
Approche
classique se traduisant par financement de cet actif.
économique
l'acquisition d'un bien moyennant - Les redevances sont analysées
un emprunt. comme des charges financières
et pour partie comme
remboursements d'emprunt

Tableau n° 8 : Dualité des approches en matière de crédit-bail

Les modes de comptabilisation répondent, dans les principaux pays européens, à des
critères différents :
- La France, l’Espagne et l’Italie se fondent sur le principe de la propriété juridique,
dans ces pays, c’est le propriétaire juridique qui inscrit le bien à l’actif de son bilan
et procède à l’amortissement ;
- Le Royaume-Uni, les Pays–Bas et la Belgique se fondent sur le principe de la
propriété économique. Ces pays opèrent une distinction entre propriété juridique et
propriété économique. C’est le propriétaire économique qui inscrit le bien à son
bilan (locataire) et procède à son amortissement comptable.

Cette classification appelle cependant des remarques :


On constate en effet, une relation entre l’existence d’un statut juridique et le mode de
comptabilisation : les pays s’étant dotés d’un statut juridique spécifique au crédit-bail, ont
mis en avant le principe de la propriété juridique pour la comptabilisation des opérations ;
les pays ne s’étant pas dotés d’un statut juridique et considérant le contrat de crédit-bail
comme un contrat locatif, mettent en avant le principe de la propriété économique.

Afin de donner un éclairage comparé sur la comptabilisation selon les partisans de


l’approche juridique ou de l'approche économique, il convient de présenter respectivement
quelques particularités de la normalisation française, d'une part et de la comptabilité
américaine (modèle anglo-saxon) d'autre part, à titre d’illustration.
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 33

I. En France :1
L’approche juridique est retenue en droit positif français pour les comptes individuels
tandis que l’approche économique peut être adoptée dans les comptes consolidés.
En France, la loi comptable n° 83-353 du 30 avril 1983 dispose qu'en matière de crédit-
bail, le bien loué est inscrit à l'actif du crédit-bailleur, propriétaire juridique, pour un
montant égal à sa valeur d'acquisition, en " immobilisations destinées à la location ". Le
bien en question ne peut figurer à l'actif du crédit-preneur qu'après la levée de l'option
d'achat par ce dernier d'où le transfert de propriété du bien.
Néanmoins, les entreprises locataires doivent faire figurer dans leurs annexes en hors bilan
les informations suivantes :
- La valeur des biens loués à la date de la signature du contrat ;
- Les montants des redevances payées afférentes à l’exercice ainsi que le montant
cumulé des redevances payées au cours des exercices précédents ;
- Les dotations aux amortissements qui auraient été enregistrées pour ces biens au
titre de l’exercice clos, s’ils avaient été acquis par l’entreprise, ainsi que le montant
cumulé des amortissements qui auraient été enregistrés au titre des exercices
précédents ;
- L’évaluation à la date de clôture du bilan des redevances restant à payer.

Bailleur Locataire
- Loyers versés enregistrés en
- Le bien figure à l’actif.
charges déductibles de la base
- Loyers reçus enregistrés en
imposable.
produit.
- Informations complémentaires
- Amortissement du bien loué.
en hors bilan.

II. Aux Etats-Unis :


La norme SFAS 132 " Comptabilisation des Opérations de Location ", émise par le FASB3
en novembre 1976, ainsi que les amendements et interprétation correspondants, concerne
pratiquement toute entité ayant un engagement de crédit-bail, soit comme locataire, soit
comme bailleur.
L’idée essentielle du SFAS 13 est la suivante : un contrat de crédit-bail qui transfère
pratiquement tous les avantages et les risques associés à la propriété du bien, doit être
comptabilisé par le locataire comme l’achat d’un bien et comme une vente ou un
financement par le loueur. En effet, l’inscription au bilan des biens détenus en crédit-bail
est obligatoire si au moins l’un des quatre critères suivants est satisfait :
- Le contrat prévoit à son terme le transfert de propriété.
- Le contrat avec une option d’achat intéressante (valeur de reprise inférieure à la
valeur vénale du bien à la fin du contrat).
- Durée du contrat supérieure à 75 % de la durée de vie estimée.

1
Inspirer de Garrido Eric, op cit. p 41 et 42
2
Financial Accouting Standard
3
Financial Accounting Standards Board
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 34

- Valeur actuelle des paiements au début de la location supérieure de 90 % de la juste


valeur (vénale).
Le Crédit-bail dans ces cas est qualifié " capital lease ".

Locataire Bailleur

Bien inscrit à son actif Vente réglée à tempérament

Les crédits-baux qui ne remplissent aucun de ces critères sont réputés d’être des locations
ordinaires, pour lesquelles les loyers sont enregistrés en charges.
Le cas du "capital lease ", le locataire comptabilise le bien, objet du contrat à l'actif de son
bilan, pour le montant le plus faible entre la valeur vénale du bien considéré et la valeur
actuelle nette des loyers à verser, plus la valeur actuelle de la valeur résiduelle. On dit alors
que le bien est capitalisé d'où l'appellation " capital lease ". Il ne faut pas oublier qu'une
dette correspondante de même montant doit être constatée au passif du bilan par le
locataire.
Donc, le traitement comptable d'une opération de " capital lease " est similaire à celui d'un
emprunt bancaire en vue d'une acquisition d'un actif. Les loyers versés viennent en
diminution de la dette, l'amortissement du capital restant dû. L'autre partie représente les
intérêts qui sont comptabilisés en charges financières.1

Pour le bailleur : L’identification de la nature des contrats de leasing est plus complexe.
En plus des quatre conditions précitées pour le locataire, pour être classé sous la catégorie
de leasing financier (capital lease), le contrat doit répondre à deux conditions
supplémentaires :
- Le recouvrement des créances sur le locataire est assuré.
- Aucun coût éventuel n’incombe au bailleur au cours du contrat. Par exemple, il n’y
a pas une clause dans le contrat qui oblige le bailleur à fournir un matériel nouveau
s’il survient un changement de technologie en cours de contrat.

Un " operating lease " est comptabilisé comme une simple opération de location d'un
matériel qui restera à l'actif du bailleur. A l'issue de la période de location, le locataire a le
choix de restituer le bien, de renouveler le bail ou d'acheter le bien. Par ailleurs, les loyers
payés sont comptabilisés en charges au compte de résultats du locataire. Sa seule
obligation est de fournir des renseignements sur l'opération en annexe de son bilan, c'est-à-
dire le montant global des loyers à verser à compter du dernier bilan et leur ventilation sur
les années restant à courir.2

Le tableau suivant indique les principaux points traités par les normes FAS 13 et IAS 17.

1
Voir Garrido Eric, "Le Crédit-bail : Outil de Financement Structurel et d'Ingénierie Commerciale", Tome 2,
Revue Banque Edition, Paris 2002, p 33
2
Garrido Eric, op cit. p 34
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 35

- Classification des contrats de location


- Contrat de location dans les comptes du preneur.
IASC, norme n° 17
- Contrat de location dans les comptes du bailleur.
- Cession bail.
- Classification des locations
- Comptabilisation et communication chez le preneur.
- Comptabilisation et communication chez le bailleur.
FASB : norme SFAS 13 - Location immobilière.
- Cession bail.
- Sous-location.
- Locations et regroupements d’entreprises

Tableau n ° 9 : Objet des normes IASC 17 et FAS 13 relatives au crédit-bail

III. L’harmonisation internationale :


En matière de l’homogénéisation des principes comptables, sur le plan international,
"l’International Accounting Standard Comittee1 " (IASC) qui a été crée en 1973, par
l’organisation comptable professionnelle de neuf pays (Allemagne, Australie, Canada,
France, USA, Royaume-Uni, Japon, Mexique et Pays-Bas) explique le traitement
comptable des opérations de crédit-bail.
La norme 17 traite de la comptabilisation des opérations de crédit-bail. Elle prévoit deux
types de contrat : location financement (finance lease : terme britannique équivalent au
terme américain de "capital lease") et location exploitation (évoqués précédemment, voir
chapitre 1 p15 typologie du crédit-bail).
Dans le cas d’un finance lease, le bien loué figure à l’actif du bilan du locataire ou
preneur. La valeur d’entrée correspond (§12 ) :
‰ Soit à la juste valeur du bien loué.
‰ Soit, si celle-ci est inférieure, à la valeur actualisée des paiements minimaux au titre
de la location (calculée au taux implicite du contrat ou, si celui-ci ne peut être
déterminé, au taux d’emprunt marginal du preneur).
« Les paiements au titre de la location doivent être ventilés entre charge financière et
l’amortissement du solde de la dette. La charge financière doit être répartie sur les
différentes périodes couvertes par le contrat de location de manière à obtenir un taux
d’intérêt périodique constant sur le solde restant dû au passif au titre de chaque période »
(§ 17).
Chez le bailleur, il faut comptabiliser à l’actif les biens « détenus en vertu d’un contrat de
location financement et présenter comme des créances pour un montant égal à
l’investissement net dans le contrat de location » (§28). En outre, le bailleur « comptabilise
le paiement à recevoir au titre de la location en remboursement du principal et en produits
financiers pour se rembourser et se rémunérer de son investissement et de ses services »
(§ 29) .

1
En 2001 l’IASC a transformé sa structure et sa dénomination pour devenir l’IASB, lors de cette réforme il
a été décidé que les nomes et leurs interprétations seraient désormais relatives à l’information financière
« financal reporting ». depuis lors, le référentiel de l’IASB « les IFRS ».
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 36

Pour l’operating lease il est défini comme «un contrat de location autre qu’un contrat de
location financement » (§ 3 ) ce qui fait qu’il n'y a ni inscription du bien en
immobilisations, ni amortissements et ni aucune inscription d'emprunt au passif chez le
preneur.

Le tableau suivant met en évidence les différentes pratiques comptables internationales qui
tiennent à des raisons de diversité des environnements, des objectifs et des concepts de la
comptabilité.
Source : Comptabilité Internationale1
Locations financières (locations qui transfèrent au locataire les
« IAS 17 » risques et avantages inhérents à la propriété du bien).
Normes Chez le locataire : comptabilisation de l’actif et de la dette au bilan,
Internationales décomposition des loyers en intérêts et remboursements de la dette.
Chez le propriétaire : comptabilisation d’une créance.
Définitions plus complètes des locations financières. Pour le reste
Etats-Unis
comme IAS.
Les règles comptables suivent les règles fiscales qui correspondent
Allemagne
à la norme IAS.
Les locations financières peuvent être comptabilisées au bilan du
France
locataire dans les comptes consolidés seulement.
Royaume-Uni Comme IAS
Les locations financières peuvent être comptabilisées au bilan du
Italie
locataire dans les comptes consolidés seulement.
La définition des locations financières suppose l’existence d’une
option d’achat pour le locataire. Les actifs faisant l’objet de
Espagne
locations financières sont considérés comme des actifs incorporels.
Pour le reste : comme IAS
Australie Comme IAS
Japon Comme IAS
Russie, Pologne et République tchèque : Comme IAS.
Europe de l’Est Hongrie et Roumanie : Location financière non comptabilisée au
bilan du locataire.

Tableau n° 10 : Comparaison du traitement comptable du crédit-bail

SECTION 4 : ASPECT FISCAL DU CREDIT-BAIL

La fiscalité est un élément très important dans la vie d'une entreprise. Son incidence
se manifeste tout au long du cycle de production et de distribution. Les opérations de
crédit-bail ne font pas exception à cette règle. Dans la mesure où on souhaitait encourager
leur développement, il était nécessaire de prévoir certains aménagements destinés à alléger
la charge fiscale ou tout au moins à faire disparaître certains blocages.

1
HALLER.A, WALTON P, RAFFOURNIER.B, «Compatibilité Internationale », Ed Vuibert, 1997, p 418
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 37

Les positons fiscales des différents pays européen sont, dans la plupart des cas liés aux
modalités comptables :
- En France, au Royaume-Uni, en Espagne, en Allemagne et en Italie, le bailleur
bénéficie de la déductibilité fiscale de l’amortissement et le preneur de la déductibilité
fiscale de l’intégralité du loyer ;
- Aux Pays-Bas et en Belgique, le preneur bénéficie de la déductibilité fiscale de
l’amortissement puisque ce dernier est inscrit au bilan, dans les loyers payés, de la
seule composante de charges financières.
On remarquera qu’au Royaume-Uni, il n’y a pas de stricte relation entre le mode de
comptabilisation et la déductibilité fiscale. Le bailleur, même s’il n’amortit pas
comptablement le bien dans son bilan, bénéficie dans la majorité des cas de
l’amortissement fiscal.

L’évolution récente des fiscalités nationales aboutit à une diminution des avantages liés
aux opérations de crédit-bail, par une baisse de la déductibilité des amortissements :
- Depuis 19861, les bailleurs ne bénéficient plus au Royaume-Uni de l’amortissement
fiscal à 100 % la première année (First year allowance : cet amortissement fiscal
n’était même pas calculé au prorata temporis) ;
- Depuis janvier 1988, en Italie, les bailleurs ne bénéficient plus de l’amortissement
fiscal accéléré (+ 15 % de l’amortissement habituel les trois premières années).

Cette évolution va dans le sens des propositions de l’IASC qui préconise pour le leasing
financier, un mode de calcul des amortissements identique, pour les biens faisant l’objet
d’un contrat de crédit-bail, à celui appliqué aux biens acquis.

Source : Eurostaf

Qui bénéficie de la déductibilité Dans quelle mesure les loyers sont-ils


fiscale de l’amortissement ? déductibles pour le locataire ?

France Bailleur Intégralement


Royaume-
Bailleur Intégralement
Uni
Espagne Bailleur Intégralement
Intégralement si la durée du contrat
Italie Bailleur n’est pas deux fois inférieure à la durée
d’amortissement du bien
Pays-Bas Preneur Charge financière uniquement

Belgique Preneur Charge financière uniquement

Tableau n° 11 : La déductibilité fiscale dans les principaux pays européen

1
Le taux est passé de 100 % entre 1972 et 1983 à 75 % en 1984 à 50 % et 25 % en 1986
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 38

Selon l’étude élaborée sur le cadre financier, fiscal et juridique du crédit-bail dans les pays
de l’Union Monétaire Ouest-Africaine " l’UMOA ", cité précédemment (voir cadre
juridique p 23), dans les pays africains, le régime fiscal des établissements de crédit-bail
varie peu d’un Etat à l’autre, puisqu’ils sont assujettis principalement à l’impôt sur les
bénéfices industriels et commerciaux et une taxe sur la valeur ajoutée, impôts qui existent
dans tous les pays de l’UMOA, sous une appellation qui varie parfois. Le régime ivoirien
par exemple comporte certaines dispositions particulières aux opérations de crédit-bail et le
Sénégal a adopté un régime spécial pour le crédit-bail.
Le régime fiscal général soulève deux principales questions, la durée de l’amortissement
des biens loués et la restitution de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) payée par la société
de crédit-bail sur l’achat initial du bien destiné à être loué.
Les règles habituelles qui précisent la durée de l’amortissement autorisé ne correspondent
pas nécessairement à la durée de vie utile du bien ni à celle du contrat de crédit-bail, d’où
un décalage préjudiciable à ces sociétés. D’autre part, celles-ci ne récupèrent la TVA payée
initialement qu’au fur et à mesure de l’encaissement des loyers, ce qui les amène à financer
la TVA initiale et donc, à majorer en conséquence leurs barèmes de location.
Le régime sénégalais cherche à favoriser le crédit-bail et comporte une série de
dispositions qui ont pour effet de faire coïncider la durée de l’amortissement du bien loué
et celle du contrat de crédit-bail, d’une part, et de permettre la restitution de la TVA
initiale, d’autre part.
Le régime fiscal d’une entreprise utilisatrice ne pose pas de problèmes particuliers puisque
tous les pays de l’UMOA autorisent la déduction du montant intégrale des loyers de crédit-
bail, aspect qui constitue l’intérêt principal de cette méthode de financement.
Après avoir fait un tour d'horizon sur l’aspect fiscal du crédit-bail dans quelques pays
européens et africains, nous allons présenter quelques points importants de la fiscalité du
crédit-bail en France :1
1) La fiscalité directe :
Le crédit-preneur comptabilise les sommes versées à titre de loyers en charges. Ces
charges sont en quelque sorte la somme de substitution des charges qu'il aurait pu passer
s'il avait acquis directement le bien, c'est-à-dire les amortissements comptables du bien qui
figurerait à l'actif du bilan plus en frais financiers les intérêts d'emprunt.
De son coté, le crédit-bailleur amortit le bien loué selon les modalités du droit commun. Il
a donc le choix entre l'amortissement linéaire ou dégressif sur une durée qui varie en
fonction de la durée normale de l'utilisation du bien en question.
En principe, comme nous l’avons vu, l’amortissement des biens donnés en location est
réparti sur la durée normale d’utilisation des biens. Par dérogation, les entreprises
pratiquant le crédit-bail peuvent, sur option, répartir l’amortissement de chaque exercice en
égalité à la fraction du loyer acquise au titre de cet exercice, qui correspond à
l’amortissement du capital engagé pour l’acquisition des biens donnés en bail.
Pour les biens immeubles, les sociétés de crédit-bail peuvent déduire une provision pour
étaler la prise en charge de la perte supportée en fin de contrat (prix de vente inférieur à la
valeur nette comptable de l’immeuble) lorsqu’elles optent pour l’amortissement pour la
durée normale d’utilisation (non pas sur la durée du contrat).

1
GARRIDO Eric op, cit. Tome1, pp. 107 à 112
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 39

2) La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) :


Le crédit-bailleur règle l'achat du bien objet du contrat de crédit-bail avec la TVA qui y est
relative, qu'il récupère dans les conditions normales du droit commun.
Le crédit-preneur s'acquitte, quant à lui, de la TVA sur les loyers versés au crédit-bailleur.
Cette TVA sur les redevances de crédit-bail est également récupérable dans les conditions
normales du droit commun. Les indemnités de résiliation versées au crédit-bailleur par le
locataire sont également soumises à la TVA, puisqu'elles correspondent à des prestations
futures restant à payer.
3) La taxe sur l'activité professionnelle "TAP" :
Les biens de production financés par crédit-bail sont pris en compte dans le calcul de
l'assiette imposable à la taxe professionnelle.
Pour le crédit-preneur, il convient de déterminer la valeur locative imposable afin de
connaître l'assiette de la taxe sur l'activité professionnelle retenue pour les biens loués.
Pour le crédit-bailleur, les biens donnés en crédit-bail échappent normalement à l'assiette
imposable à la taxe sur l'activité professionnelle bien qu'il soit, au plan juridique, le
propriétaire légal de ces biens. Ceci est justifié par le fait que ces biens ne sont pas utilisés
par lui-même mais par son locataire.
4) L'imposition des plus-values :
Si un locataire cède son contrat de crédit-bail, il se voit dans la même position que s'il avait
acquis directement le bien objet du contrat. Par conséquent, le produit de la cession d'un
contrat de crédit-bail est soumis au régime des plus values sur cession d'immobilisations.
Cependant, il faut faire la distinction entre la cession d'un contrat qui intervient moins de
deux ans et celle qui intervient plus de deux ans après la date de conclusion du contrat de
crédit-bail.
Dans le cas d'une cession moins de deux ans après la conclusion du contrat, c'est
l'intégralité du profit réalisé qui est soumise au régime des plus-values sur cession. En
revanche, dans le cas contraire, seul le profit correspondant aux amortissements que le
locataire aurait passés, s'il avait été propriétaire du bien, sera soumis au régime des plus-
values sur cession.
5) Le régime fiscal de la levée de l’option :1
En fin de bail, lorsque l’entreprise locataire opte pour la levée de l’option d’achat prévue
dans le contrat, il y a vente avec toutes ses conséquences fiscales.
L’indemnité de rachat constitue le prix d’acquisition et sert donc de base au calcul des
amortissements qui seront fonction de la durée d’utilisation résiduelle du bien acquis. La
durée normale d’utilisation résiduelle du bien acquis s’apprécie à la date de son
acquisition, c’est à dire à l’échéance du contrat.
La vente porte sur un bien d’occasion puisqu’il a déjà été utilisé, aussi l’amortissement
dégressif n’est pas possible. Bien que la vente concerne un bien d’occasion, elle est
soumise à la TVA dans la mesure où le bien cédé a ouvert droit à déduction de la TVA. La
taxe est exigible dans les conditions du droit commun, lors de la livraison du bien vendu,
sur le montant total du prix de vente. Le taux de la taxe est celui applicable aux biens
neufs.

1
SERLOOTEN.P, «Fiscalité du Financement des Entreprises», Ed ECONOMICA, Paris, mai 1994, p85& 86
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 40

Si le crédit-bail concernait un fonds de commerce, l’acquisition par le locataire du fonds


loué donne ouverture au droit de mutation à titre onéreux.
Lorsque le crédit-bail porte sur un immeuble, il obéit pratiquement aux mêmes règles, mais
de plus, l’acquisition du bien loué donne ouverture aux droits de mutation à titre onéreux.

Comme le crédit-bail tire ses origines tant du crédit que de la location, le tableau suivent
reprend quelques caractéristiques de ces trois opérations à titre comparatif.

CREDIT CREDIT-BAIL LOCATION


Propriété du
L’entreprise La société de crédit-bail La société de location
matériel
De 3 à 7 ans en fonction de De 2 à 5 ans (voire 7 ans
Durées usuelles 1 à 7 ans la durée d’amortissement en fonction des besoins
fiscal du bien de l’utilisateur)
Le matériel est porté en
Les loyers sont inscrits en
immobilisation et fait
charge d’exploitation. Les loyers sont inscrits
l’objet d’amortissements
en charge d’exploitation.
annuels.
Comptabilisation
Le crédit est inscrit en
Le total des loyers restant Les loyers restant dus ne
dette financière et les
dus figure en annexe au figure pas au bilan
frais financiers en
bilan.
charges d’exploitation.
TVA (paiement TVA sur
TVA sur loyers TVA sur loyers
et récupération) investissements
Trois options pour le Deux options pour le
locataire : locataire :
Soldé après paiement de ƒ Achat pour le montant ƒ Restitution.
Fin du contrat
la dernière échéance de la valeur résiduelle ƒ Relocation.
ƒ Restitution (1)
ƒ Relocation

Tableau n° 12 : Comparatif crédit, crédit-bail, location comme il est pratiqué en France

SECTION 5 : LES RISQUES RESULTANTS DU CREDIT-BAIL

Le bailleur est exposé à différents risques (juridiques, monétaires ou politiques), ces


risques sont nombreux et c’est pourquoi la rentabilité de ce type d’opération est plus
importante que les financements classiques.

Parmi les risques que peut confronter la société de crédit-bail les risques fiscaux relatifs
à2:

1
Le locataire peut demander au bailleur de se porter acquéreur du matériel pour un prix à définir.
46
Mémoire, préparé par : GUEGUEN Julien, Le Leasing Fiscal Aéronautique, D.E.S.S Banques & Finances,
Université de Paris V – RENE DESCARTES Faculté de Droit
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 41

- Variation du taux de l’impôt.


- Variation concernant les conventions fiscales (cross border leasing).
- Retenue à la source sur les loyers versés au bailleur.
- Formation (variabilité) des loyers.
- Contestation des conditions d’amortissement.
- TVA, sur loyers, achat et revente du matériel.
- Autres taxes (nouvelles).

Comme dans toute opération de crédit où une banque doit se prémunir contre des risques
auxquels elle est exposée, le crédit-bailleur lui aussi doit se protéger contre certains risques
induits par l'opération de crédit-bail. Ces risques sont essentiellement liés à l'équipement
loué, à l'avenir du crédit-preneur et au taux d'intérêt (marge).

I. Les risques liés à l'équipement, objet du contrat 1:

La première et principale garantie du crédit-bailleur réside dans la propriété effective du


bien qui fait l'objet du contrat de crédit-bail. Les principaux risques que court le crédit-
bailleur quant à l'équipement, sont généralement désignés sous les noms de :

ƒ Risque de contrepartie : en raison de la défaillance du crédit-preneur en cours de


contrat, le crédit-bailleur est alors amené à récupérer le bien, et à le vendre sur le
marché de l'occasion. Il est alors impératif que la dette résiduelle, c'est-à-dire le
montant du capital restant dû et non amorti par les loyers, soit inférieure à la valeur
marchande du bien ;
ƒ Risque de valeur résiduelle : dans le cas où le crédit-preneur restituerait le bien en
fin de contrat au crédit-bailleur, sans chercher à l'acquérir, il faut que la valeur
résiduelle financière qui a été retenue pour la détermination du montant des loyers ne
soit pas supérieure à la valeur marchande du bien, sous peine de dégager une perte plus
ou moins importante pour le crédit-bailleur en fin de location.
En pratique, ces risques varient en fonction des données relatives à la nature même de
l'équipement, aux caractéristiques du fournisseur et à la structure du marché de
l'occasion.
Les incertitudes sont grandes quant à la valeur résiduelle des biens donnés en location,
en effet, les changements technologiques, le mauvais usage d’un bien par son locataire,
peuvent contribuer à annihiler la valeur d’un bien avant l’expiration du bail.
Les banques risquent ainsi de se trouver propriétaires de biens usés et invendables.
Cette situation est très préoccupante pour le bailleur.
ƒ Risque marché : le risque crédit ou client étant couvert par la valeur de
l’équipement, le bailleur est soumis à un risque de marché, doublé parfois d’un
problème de compétence en remarketing en cas de défaut du locataire ;

L’appréciation de la propriété du bien en tant que garantie du contrat est réalisée en


fonction des critères suivants :

1
Voir GARRIDO ,Eric "Le Cadre Economique et Réglementaire du Crédit-bail", Revue Banque Edition,
Paris, 2002, pp. 61 à 82
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 42

‰ Valeur réelle à l’origine du bien financé : il convient de s’interroger sur la crédibilité


du prix d’acquisition du matériel par rapport au marché, il faut également être vigilant
vis à vis de la pratique qui consiste, pour le fournisseur, à inclure dans la facture les
travaux d’installation et de montage.

‰ Certains bien n’ont aucune valeur marchande : ainsi en est-il par exemple des logiciels
ou des prototypes.

‰ Possibilité de déménager le bien sans que cela engendre des frais anormaux ;

II. Le crédit-preneur et son avenir :


L’analyse du risque d’une opération de crédit-bail repose avant tout sur l’appréciation du
risque de l’entreprise. L’examen de la situation financière de cette dernière et de son
programme d’investissement doit permettre d’apprécier sa capacité à payer les loyers de
l’opération envisagée et à faire face à l’ensemble de ses autres engagements.
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, eu égard à ses fondements juridiques, la
technique du crédit-bail, qui permet au bailleur d’être propriétaire du matériel financé, ne
dispense donc en rien de cette analyse du risque de l’entreprise.
Comme dans toute opération de crédit, la qualité du débiteur est importante dans le
montage d'une opération de crédit-bail. Mais cette importance est toute relative. Certes,
l'appréciation de la qualité du locataire est très proche de celle retenue pour l'octroi d'un
crédit bancaire traditionnel. Pour une installation importante, il conviendra donc d'obtenir
du futur locataire tous les détails relatifs à l'investissement qu'il s'agira de financer, aux
flux financiers et aux profits qu'il dégagerait.

III. Le risque de taux d'intérêt (ou de marge) :


La marge brute d'un crédit-bailleur comprend deux composantes très distinctes : la marge
financière et la marge à la revente.

La marge financière est assimilable à une marge d'intermédiation bancaire. Il s'agit de


l'écart entre le taux effectif global (TEG) interne (ou taux implicite) au contrat du crédit-
bail, et le coût de revient des capitaux investis dans l'acquisition du bien, exprimé en
pourcentage, comme un taux d'intérêt. C'est ce différentiel de taux qui doit générer en
cours de contrat les revenus nécessaires pour couvrir les frais administratifs du crédit-
bailleur, et dégager l'essentiel de son profit au fur et à mesure de l'encaissement des loyers.

La marge à la revente correspond à la différence constatée entre le prix de revente d'un


bien récupéré en cours de crédit-bail ou en fin de location, et le montant du capital restant
dû, non amorti par les loyers (c'est-à-dire la somme des redevances restant impayées plus
la valeur résiduelle financière). Comme nous l'avons vu précédemment, cette composante
est très aléatoire, car future et normalement très éloignée dans le temps : elle varie en
fonction de la nature du bien, de la qualité du fournisseur, du marché de l'occasion. Il s'agit
d'un risque qu'il faut réduire au minimum.

On comprend, donc, mieux que contrairement à une idée reçue, le financement par crédit-
bail mobilier doit être réservé en priorité à des biens d’équipement courants dont la valeur
est peu susceptible de baisser fortement en cours comme en fin de contrat.
Chapitre 2 : Caractéristiques et différents aspects du crédit-bail 43

Dans la même optique, les sociétés de crédit-bail fixent avec le plus grand soin la valeur
résiduelle du bien financer (1 % pour le matériel informatique jusqu’à ou 10 % pour des
équipements à obsolescence moins rapide) de façon à inciter l’entreprise à lever l’option
d’achat à l’issue du contrat.1

Conclusion partielle :

Les multiples avantages, les différentes caractéristiques et aspects que nous venons
d’aborder, ont fait du crédit-bail une technique de financement très attrayante, notamment
pour les petites et moyennes entreprises ne disposant pas de fonds propres suffisants ce qui
est une condition nécessaire pour se voir accorder un crédit bancaire traditionnel.

Ainsi, malgré tous ses inconvénients, le crédit-bail reste un moyen de financement


très intéressant pour le bailleur, le preneur, et encore plus pour l’économie et marque son
originalité par rapport aux autres modes de financement.

Conclusion de la Première Partie

Le développement et l’émergence du crédit-bail reflètent l’intérêt qu’il apporte aux


entreprises, c’est ainsi que dans certains pays, sans pour autant être doté d’un encadrement
particulier, cette technique de financement a pu jouer un rôle moteur particulièrement
important dans le développement de certains secteurs d’activité dans la mesure où ce
produit permet de satisfaire des besoins bien spécifiques.

A travers cette partie théorique, nous avons présenter le crédit-bail, ses principes, ses
différents caractéristiques et aspects expliquant le recours des entreprises à ce produit, en
effet c’est une technique bien plus complexe qu’une simple série de loyers suivie d’une
option d’achat en fin du contrat ; la pratique de cette technique de financement en Algérie
fera l’objet de la partie suivante.

1
ROUYER Gérard et CHOINEL Alain , « Relation Banque Entreprise : Technique Actuelle de
Financement », 2e édition , Ed Revue Banque EDITION , 151 et 152
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 44

DEUXIEME PARTIE :

LE CREDIT-BAIL EN ALGERIE

Depuis la fin des années quatre vingt, l’Algérie s’est vue contrainte dans le cadre de
son passage vers l’économie de marché, à porter des réformes très rigoureuses à
l’ensemble de l’économie, le crédit-bail s’inscrit dans le cadre des actions entreprises pour
la promotion du financement de l’investissement.

Nous étudierons respectivement dans cette deuxième partie l’encadrement de ce


produit financier, sa pratique par la Banque d’Al-Baraka d’Algérie auprès de laquelle nous
avions passé notre stage pratique, et enfin nous traiterons un cas pratique de financement
par crédit-bail illustrant l’application et l’exercice de cette technique de financement.

CHAPITRE 3 :

ENCADREMENT DU CREDIT-BAIL EN ALGERIE

Introduction partielle :
Le crédit-bail est un mécanisme de financement récemment introduit en Algérie, le
recours à ce mode de financement est principalement dû à la situation critique
qu’affrontaient les entreprises algériennes, marquée par l’insuffisance des fonds
nécessaires à la relance des investissements.

Nous étudierons dans ce chapitre l’expérience algérienne en matière de crédit-bail,


en abordant respectivement le cadre juridique et les différentes dispositions (fiscales et
douanières) qui le régissent et en présentant au terme de ce chapitre un aperçu sur les
intervenants du marché algérien dans les limites des données disponibles.

SECTION 1 : CADRE JURIDIQUE DU CREDIT-BAIL

I. Loi n° 90-10 du 14 avril 1990 relative à la monnaie et au crédit :

Au plan juridique, le crédit-bail est introduit en Algérie en 1990 par la Loi n° 90-10 du 14
avril 1990 relative à la monnaie et au crédit dont l'article 112 alinéa 2 dispose : " Sont
assimilées à des opérations de crédit, les opérations de location assorties d'options
d'achat, notamment les crédits-bails." (Voir annexe 1 )

L'article 116 alinéa 6 de cette même loi dispose que seuls les banques et établissements
financiers habilités, peuvent effectuer des opérations de location assorties d'options
d'achat et que ces mêmes banques et établissements financiers sont autorisés à effectuer
les opérations de location simple de biens meubles et immeubles comme des opérations
connexes à leur activité principale.
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 45

Il convient de rappeler que l’ordonnance n°03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et


au crédit qui est venue remplacer la loi n°90-10 du 14 avril 1990 relative à la monnaie et
au crédit, reprend dans son article 68 les dispositions de l’article 112 précité et substitue à
l’article 116 alinéa 6 abrogé par les articles 70 et 71.

Juste après l’introduction du crédit-bail par la loi 90-10, la Banque Extérieure d’Algérie
(BEA) s’est associée au groupe " DALLAH Al BARAKA " pour la création en 1990 d’une
filiale de crédit-bail international dénommée "Algerian Saudi Leasing" ou "ASL" (qui sera
présenté plus loin) ; après la BEA, la Banque AL-Baraka d’Algérie est intervenue pour
exercer le crédit-bail comme un moyen de financement conforme aux principes de la
Charia’a.

Il y a lieu de souligner qu’après la loi n° 90-10 du 14 avril 1990 qui a introduit le crédit-
bail en Algérie, un règlement du conseil de la monnaie et du crédit "CMC" a été publié
sous le numéro 92.08 en date du 17.11.1992 portant plan comptable bancaire et règles
comptables applicables aux banques et aux établissements financiers. Ce règlement (voir
annexe 2 ) précise que les immobilisations données en crédit-bail ou en location simple
figurent dans le compte de la classe n° 4 intitulé « Valeurs Immobilisées ».

II. Ordonnance n° 96 – 09 du 10 janvier 1996 relative au crédit-bail


(JO n° 3 du 14 /1/96) :

Bien que la loi n° 90.10 du 14.04.1990 ait introduit le crédit-bail en Algérie,


l’Ordonnance n° 96.09 du 10 janvier 1996 reste le texte législatif de base régissant le
crédit-bail en Algérie.
En étudiant cette ordonnance, il est à constater que le législateur a crée une ossature solide
en énonçant des principes élémentaires perceptibles par tous.
Outre l’apport de précisions dans les définitions du crédit-bail, de ses différentes formes et
des clauses obligatoires et facultatives du contrat de crédit-bail (mobilier et immobilier),
l’ordonnance a été promulguée pour réglementer et protéger les droits du bailleur et du
preneur, afin de permettre la création de société de crédit-bail et de clarifier auprès des
entreprises les modalités de l’exercice de cette technique de financement.
Nous présentons dans ce qui suit quelques éléments de cette ordonnance (pour plus de
détails, voir annexe 3).

A. Définition du crédit-bail (leasing) :


L’article 1er l’ordonnance n° 96 – 09 du 10 janvier 1996 définie le crédit-bail comme : « . .
. une opération commerciale et financière :
- réalisée par les banques et établissements financiers, ou par une société de
crédit-bail légalement habilitée et expressément agréée en cette qualité, avec des
opérateurs économiques nationaux ou étrangers, personnes physiques ou personnes
morales de droit public ou privé ;
- ayant pour support un contrat de location pouvant comporter ou non une
option d'achat au profit du locataire ;
- et portant exclusivement sur des biens meubles ou immeubles à usage
professionnel ou sur fonds de commerce ou sur des établissements artisanaux. »
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 46

Les modalités d’application du présent article ont été prises par le règlement et
l’instruction de la Banque d’Algérie suivants (qui seront repris plus bas) :
‰ Règlement du conseil de la monnaie et du crédit n°96-06 du 03 juillet 1996 fixant
les modalités de constitution des sociétés de crédit-bail et les conditions de leurs
agréments (J O n° 66 du 3/11/96).
‰ Instruction n° 07-96 du 22 Octobre 1996 relative aux modalités de constitution des
sociétés de crédit-bail et aux conditions de leurs agréments

L’article 2 ajoute que «Les opérations de crédit-bail sont des opérations de crédit en ce
qu'elles constituent un mode de financement de l'acquisition ou de l'utilisation des biens
visés à l'article 1er ci-dessus,... ».

B. Typologie des opérations de crédit-bail :


A travers les articles 2, 3, 4 et 5 le crédit-bail est classé sur la base de trois critères (déjà
cités dans le premier chapitre ), à savoir :

ƒ Le transfert du risque : on distingue le " leasing financier " lorsque : «..le contrat de
crédit-bail prévoit le transfert au locataire de tous les droits, obligations, avantages,
inconvénients et risques liés à la propriété du bien financé par le crédit-bail, si le
contrat de crédit-bail ne peut être résilié et s'il garantit au bailleur le droit de
recouvrer ses dépenses en capital et se faire rémunérer les capitaux investis », et le "
leasing opérationnel ", lorsque « la totalité ou la quasi totalité des droits, obligations,
avantages, inconvénients et risques inhérents au droit de propriété du bien financé
n'est pas transférée au locataire et reste au profit ou à la charge du bailleur. »
(Article 2 ).
ƒ L’objet du contrat : selon les articles 1er, 3 et 4, le crédit-bail porte sur des biens
meubles (équipements, matériel ou de l'outillage...), immeubles (construits ou à
construire), des fonds de commerce et des établissements artisanaux.
ƒ La nationalité du contrat : selon l’article 5 « Le crédit-bail se définit :

- comme national lorsque l'opération met en présence une société de crédit-bail, une
banque ou un établissement financier et un opérateur économique, tous deux résidents en
Algérie.
- comme international lorsque le contrat lui servant de support est :
- soit signé entre un opérateur économique ayant la qualité de résident en
Algérie avec une société de crédit-bail, une banque ou un établissement
financier ayant la qualité de non-résident.
- soit signé entre un opérateur économique n'ayant pas la qualité de
résident en Algérie avec une société de crédit-bail, une banque ou un
établissement financier résident en Algérie........... ».

C. La publicité légale :
L’article 06 prévoit que « Les opérations de crédit-bail sont soumises à une publicité dont
les modalités sont fixées par voie réglementaire ».
Il faut souligner que cet article n'a pas fait l'objet de texte d'application.
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 47

Les opérations de crédit-bail sont soumises, en effet, à une publicité qui doit permettre
l’identification des parties et celle des biens, objet des opérations de leasing.
La publicité a également pour objet d’assurer l’opposabilité aux tiers, le crédit-preneur ne
peut donc ni céder, ni prêter, ni sous-louer, ni nantir, ni modifier, ni déplacer le bien loué.

Les frais de publicité sont généralement à la charge du crédit-preneur.

D. Le contrat de crédit-bail :
Conformément aux dispositions de l’article 10 de l’Ordonnance 96-09 du 10 janvier 1996,
le contrat de crédit-bail est qualifié comme tel si « son objet est libellé d'une manière
permettant de constater sans ambiguïté qu'il :
- garantit au crédit-preneur l'utilisation et la jouissance du bien loué, pendant un délai
minimum et à un prix fixé d'avance, comme s'il en était le propriétaire ;
- assure au crédit-bailleur la perception d'un certain montant de loyers pour une durée
appelée " période irrévocable " pendant laquelle il ne peut être mis fin à la location, sauf
accord contraire des parties ;
- permet au crédit-preneur, pour le cas du leasing financier uniquement et à
l'expiration de la période irrévocable de location, d'acquérir le bien loué pour une valeur
résiduelle tenant compte des loyers perçus, s'il décide de lever l'option d'achat, sans que
cela limite le droit des parties au contrat de renouveler la location pour une durée et
moyennant un loyer à convenir, ni le droit du crédit-preneur de restituer le bien loué à la
fin de la période initiale de location ».

Les articles 7, 8 et 9 définissent respectivement le contrat de crédit-bail mobilier,


immobilier, et le contrat portant sur les fonds de commerce et sur les établissements
artisanaux, dans ces articles le législateur désigne la banque ou l'établissement financier
par l’expression "crédit-bailleur" et l’opérateur économique (personne physique ou morale)
" Le crédit-preneur ".

1- Clauses obligatoires du contrat de crédit-bail mobilier :


Un contrat de crédit-bail doit obligatoirement comprendre les clauses suivantes :
ƒ Durée de location et irrévocabilité du contrat : peut correspondre à la durée de la vie
économique du bien loué ou être fixée par référence à des règles d'amortissement
comptables et/ou fiscales définies par voie législative pour les opérations spéciales de
crédit-bail. (Article 12)
ƒ Loyers et valeur résiduelle du bien loué : Sauf convention contraire des parties et
quelle que soit la période irrévocable, le montant des loyers à percevoir par le crédit-
bailleur du crédit-preneur comprend :
y le prix d'achat du bien loué réparti en échéances d'égal montant auxquelles
s'ajoute la valeur résiduelle payable à la levée de l'option d'achat.
y les charges d'exploitation du crédit-bailleur liées au bien objet du contrat ;
y une marge correspondant aux profits ou intérêts rémunérant le risque du
crédit ainsi que les ressources immobilisées pour les besoins de l'opération
de crédit-bail. (Article 14)
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 48

Selon l’article 15 : « Les loyers sont déterminés selon un mode dégressif ou linéaire, par
référence à des méthodes arrêtées par voie législative.
Les loyers sont payables selon une périodicité convenue entre les parties au contrat de
crédit-bail.... ».
ƒ Option laissée au crédit-preneur à la fin de la période irrévocable de location :
(achat, nouvelle location, restitution) (Article 16).

ƒ Sanction de la rupture du contrat pendant la période irrévocable de


location (Article 13)

2- Clauses facultatives du contrat de crédit-bail mobilier :


Selon le consentement des parties, le contrat de crédit-bail peut contenir conformément aux
articles 17 et 19 de la présente ordonnance des clauses portant sur :

- Les garanties ou sûretés réelles ou personnels à fournir au crédit-bailleur.


- L’exonération du bailleur de sa responsabilité civile vis à vis du crédit-preneur ou
vis à vis des tiers.
- L’exonération du bailleur des obligations à la charge du propriétaire du bien loué.
- La renonciation du crédit-preneur à la résiliation du bail ou à la diminution du prix
du loyer, en cas de destruction du bien loué par cas fortuit ou du fait de tiers, ainsi
que renonciation du crédit-preneur à la garantie d'éviction et à la garantie des
vices cachés.
- Possibilité pour le crédit-preneur de demander au crédit-bailleur le remplacement
du bien loué en cas d'obsolescence de celui-ci pendant la durée du contrat de crédit-
bail mobilier.

3- Clauses facultatives au contrat de crédit-bail immobilier :


Les parties au contrat de crédit-bail immobilier peuvent convenir selon les articles 40 et 41
que le crédit-preneur :
ƒ Prenne à sa charge une ou plusieurs obligations du crédit-bailleur.
ƒ Renonce aux garanties pour trouble de fait ou pour vices ou pour non conformité du
bien loué ou que de telles garanties soient restreintes et qu'en conséquence, le crédit-
preneur renonce à demander la résiliation du contrat de crédit-bail ou la diminution du
loyer au titre de ces garanties.
ƒ Prenne à sa charge les frais d'assurance du bien loué et qu'en cas de sinistre, l'indemnité
d'assurance soit versée directement au crédit-bailleur, en apurement des loyers échus et
à échoir et de la valeur résiduelle du bien, sans que cela décharge le crédit-preneur de
son obligation d'honorer tout loyer ainsi que la valeur résiduelle non récupérée par
l'indemnité d'assurance.

E. Droits et obligations des parties au contrat de crédit-bail mobilier et immobilier :


En vertu du Titre II de l’ordonnance 96-09 du 10 janvier 1996, sont déterminés les droits et
obligations du crédit-bailleur ainsi ceux relatifs au crédit-preneur
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 49

1. Droits et obligations des parties au crédit-bail mobilier :


- Droit de jouissance du crédit-preneur sur le bien loué à compter de la date de
délivrance de ce bien par le crédit-bailleur fixée au contrat. (Articles 29 & 30)
- Le crédit-bailleur garantit le crédit-preneur non défaillant contre tout trouble de la
jouissance du bien loué, provenant de son fait ou du fait de tiers. (Article 31)
- Obligation de paiements des loyers : en contre partie de son droit de jouissance sur le
bien loué le crédit-preneur doit payer au crédit-bailleur, aux dates convenues, les sommes
fixées au contrat à titre de loyers. (Article 32).
- Obligation d’entretien, d’assurance et de restitution du bien loué : le contrat de crédit-
bail peut mettre à la charge du crédit-preneur l’obligation d'entretien et de maintenance,
assurance du bien loué à ses frais le bien loué contre tous les risques de perte totale ou
partielle diminuant ou empêchant l'usage convenu et de restituer le bien loué au crédit-
bailleur (en cas de non levée de l’option d’achat et en cas de non renouvellement de la
location) (Articles 33 à 36).

2. Droits et obligations des parties au contrat de crédit-bail immobilier :

a) Obligations du crédit bailleur :


Dans le cadre d’un crédit-bail immobilier l’article 37 de cette ordonnance dispose que :
« ....les obligations et droits réciproques du crédit-preneur et du crédit-bailleur sont ceux
définis au contrat de crédit-bail et en cas de silence, ceux admis par le code civil en
matière de bail à loyers sauf dérogations prévues à la présente ordonnance ou
incompatibilités de certaines dispositions du code civil avec la nature du contrat de crédit-
bail, considéré comme opération de crédit au sens défini à la présente ordonnance. »
Le crédit-bailleur est réputé tenu des obligations mises à la charge du propriétaire par le
code civil, notamment les obligations suivantes : (Article 38)
- Livrer le bien loué conformément aux spécifications du crédit-preneur à la date
convenue.
- Payer les taxes, impôts et autres charges de cette nature.
- Garantir au crédit-preneur les qualités promises dans le contrat.
- Ne pas troubler le crédit-preneur dans la jouissance du bien loué.
- Obligation de s'abstenir de tout fait susceptible de générer la prise d'un acte par
l'autorité administrative compétente ayant pour effet d'amoindrir ou de supprimer
la jouissance du crédit-preneur sur le bien loué.

b) Obligations du crédit-preneur :
En contre partie du droit de jouissance le crédit-preneur doit conformément à l’article 39 :
- Payer les loyers au prix lieu et date convenus.
- Permettre au crédit-bailleur de faire des réparations pour sauvegarder le bien loué
même si elle empêche totalement ou partiellement la jouissance.
- D’user du bien comme il a été convenu et d’une manière conforme à sa destination,
de le conserver avec tout le soin d'un bon père de famille et ne pas subir au bien des
modification sans l’accord du crédit-bailleur, en particulièrement si celle ci menace
la sécurité de l’immeuble loué ou amoindri sa valeur vénale.
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 50

- Faire à ses frais toutes réparations non expressément mises à la charge du


propriétaire par la loi et de prendre en charge les redevances d'utilisation de
l'électricité, de l'eau et du gaz ;
- Aviser le crédit-bailleur, sans délai, de tous les faits exigeant son intervention en
qualité de propriétaire et susceptibles de diminuer la jouissance du bien loué.
- Garantir le crédit-bailleur contre le risque incendie.
- Ne pas céder son droit de jouissance et de ne pas sous louer le bien sans l’accord
du crédit-bailleur.
- Lever l’option d’achat à la date convenue ou restituer le bien.

F. Fin du contrat de crédit-bail :


Le contrat de crédit-bail prend fin à l’expiration de la durée irrévocable de la location,
l’article 45 de la même ordonnance, éclaire sur les conditions de transfert du droit de
propriété à la levée de l’option d’achat par le crédit-preneur et dispose que : « Si le crédit-
preneur lève l'option d'achat à la date convenue, par lettre recommandée adressée au
crédit-bailleur au moins quinze (15) jours avant cette date, les parties sont tenues
d'intervenir à l'acte translatif du droit de propriété, établi par devant notaire et
d'accomplir les formalités légales de vente et de publicité prévues par les lois en vigueur.
Le contrat de crédit-bail est dans ce cas, réputé avoir pris fin, sous réserve que les
parties aient rempli leurs obligations. La vente du bien loué est réputée acquise à la date
de l'acte authentique y afférent, nonobstant le non accomplissement des formalités de
publicité auxquelles les parties vendeuse et acquéreuse restent par ailleurs tenues.
A compter de la date susmentionnée, les rapports du crédit-preneur et du crédit-
bailleur sont substitués par des rapports d'acquérir à vendeur d'immeuble et seront régis
par les dispositions du Code Civil afférentes aux ventes d'immeubles ».

G. Privilèges légaux du crédit-bailleur :


Afin d’encourager la création de société de crédit-bail, le législateur algérien a prévu à
travers les articles 19 à 28, un ensemble de privilèges légaux permettant de garantir le
crédit-bailleur contre d’éventuels risques liés à ses rapports avec le crédit-preneur, nous
citons à titre d’exemple l’article 28 qui dispose que :
« Le crédit-bailleur, en sa qualité de dispensateur de crédit dans le cadre d'une
opération de crédit-bail, a le droit de percevoir, avant tous autres créanciers du crédit-
preneur, le produit de réalisation de toutes sûretés réelles constituées à son profit et les
sommes payées par des cautions personnelles et solidaires du crédit-preneur, à
concurrence des sommes dont ce dernier sera redevable à tout moment dans le cadre du
contrat de crédit-bail. »

Les modalités de constitution des sociétés de crédit-bail et les conditions de leurs


agréments par le conseil de la monnaie et du crédit, sont fixés dans le règlement n° 96-06
du 03 juillet 1996 et complété par l’instruction n° 07-1996, que nous aborderons
successivement.
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 51

III. Règlement CMC n°96-06 du 03 juillet 1996 Fixant les modalités de constitution
des sociétés de crédit-bail et les conditions de leur agrément
(J O n° 66 du 3/11/96)
Le présent règlement prévoit que (voir annexe 04) :
ƒ Une société de crédit-bail ne peut être constituée que sous la forme d’une SPA (société
par action) (article 03) avec un capital social minimum fixé à 100 millions de dinars
algériens (article 06).
ƒ Ses promoteurs doivent fournir, à l'appui d'une demande de constitution adressée au
Conseil de la Monnaie et du Crédit, un dossier dont le contenu est précisé par la
Banque d’Algérie. (Article 05)
ƒ La décision d'agrément accordée par le gouverneur de la Banque d’Algérie est publiée
au Journal Officiel de la République Algérienne Démocratique et Populaire.
ƒ La décision d'agrément comporte : la raison sociale de la société de crédit-bail, son
adresse, le nom des principaux dirigeants, le montant du capital et sa répartition entre
les actionnaires.

IV. Instruction n° 07-96 du 22 Octobre 1996 Relative aux modalités de constitution


des sociétés de crédit-bail et aux conditions de leur agrément

En application du règlement n° 96-06 du 03.07.1996 fixant les modalités de constitution


des sociétés de crédit-bail et les conditions de leur agrément, la présente instruction n° 07-
96 du 22.10.1996 a pour objet de déterminer les éléments d’appréciation et d’information
composant le dossier à l’appui de la demande d’agrément d’une société de crédit-bail.
Cette instruction dispose que les promoteurs doivent présenter un dossier à l'appui de la
demande d'agrément et répondre aux questionnaires figurant aux annexes I et II de la
présente instruction.
Elle porte sur des renseignements à fournir par les apporteurs de capitaux, des informations
descriptives du projet et un modèle de lettre à adresser au gouverneur de la Banque
d’Algérie.
Les renseignements qui doivent être fournis par toute personne appelée à détenir au moins
10 % des droits de vote sont récapitulé comme suit :
y Le nom de la société de crédit-bail pour laquelle ces renseignements sont fournis.
y L’identité de l'apporteur de capitaux.
y Le montant et le pourcentage de la participation et son équivalence en droits de
vote.
y L'activité de l'apporteur de capitaux.
y Les principaux dirigeants de l'apporteur de capitaux s'il s'agit d'une personne
morale.
y L’activité financière exercée par l’apporteur de capitaux et les sociétés qui lui sont
liées.
y Les objectifs des promoteurs de la prise de participation dans la société de crédit-
bail.
y Les principales relations bancaires de l'apporteur de capitaux.
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 52

y Les comptes de l'apporteur de capitaux s'il s'agit d'une personne morale et/ou de sa
maison-mère pour les trois dernières années et une prévision pour l'année en cours
(y compris les données consolidées le cas échéant).
y Toute autre information supplémentaire susceptible d'éclairer la banque d'Algérie.
Il est à signaler également, l’obligation faite aux promoteurs de fournir annuellement
toutes les informations financières notamment les états comptables et extra-comptables,
dans la mesure où la société de crédit-bail est tenue de les transmettre à la Banque
d'Algérie.

Cette instruction est reproduite intégralement en annexe 5.

SECTION 2 : DISPOSITIONS FISCALES ET DOUANIERES.

Afin de lever toutes ambiguïtés relatives à l’exercice du crédit-bail et d’encourager


son utilisation, les Pouvoirs Publics ont pris plusieurs mesures aussi bien sur le plan fiscal
que le plan douanier.

I. Dispositions fiscales :
A. Dispositions de la loi de finance pour 1996 (Ordonnance n° 95 - 27 du 30
décembre 1995 J O n° 82 du 31/12/95) ( voir annexe 6)

ƒ Les opérations d’achat d’immeubles dans le cadre du crédit-bail immobilier Sont


dispensées de la taxe de publicité foncière. (article 58 modifiant l'article 353-4 du code
de l'enregistrement).
ƒ Dans les opérations de leasing financier ou de leasing opérationnel, le crédit-bailleur
est réputé fiscalement disposer de la propriété juridique du bien loué et à ce titre, il est
le titulaire du droit de pratiquer l'amortissement de ce bien. (Article 112)
ƒ Le crédit-preneur dispose du droit de déductibilité du bénéfice imposable des loyers
qu'il verse au crédit-bailleur. (Article 112)
ƒ Dans une opération de crédit-bail international, les gains de change générés par les
flux financiers opérés dans une devise sont soumises à l’impôt sur le bénéfice. (Article
113)

Il convient de souligner que le montant du gain de change est toujours calculé comme étant
la différence entre le montant du dernier loyer versé et celui du loyer de l'année considérée.

B. Dispositions de la loi de finance pour 2001 (Loi n° 2000-06 du 23 décembre 2000


J O n° 80 du 24/12/2000)

Dans le cadre des opérations de crédit-bail international, la loi de finances pour 2001
notamment l’article 11, avait introduit des changements dans les dispositions des articles
108 et 156-2 du code des impôts directs et taxes assimilées concernant l'assiette de la
retenue à la source qui est réduite de 60 % pour les sommes payées à titre de loyers à des
personnes non établies en Algérie.
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 53

C. Dispositions de la loi finance complémentaire pour 2001 (Loi n° 01-12 du 19 juillet


2001 JO n° 38 du 21/7/2001) (voir annexe 7)

Les dispositions prévues par cette loi ont permet de régler un certain nombres de
problèmes fiscaux relatifs aux crédit-bail, soulevés par 1’Association Professionnelle des
Banques et Etablissements Financiers (ABEF), cette loi prévoit que :

ƒ Dans le cadre de contrat de crédit-bail financier, les banques, les établissements


financiers et les sociétés de crédit-bail, sont autorisées à pratiquer l’amortissement
linéaire ou dégressif des actifs immobilisés, sur une période égale à la durée du contrat
de crédit-bail (article 02 modifiant et complétant l’article 141 du code des impôts
directs et taxes assimilées).

ƒ Ne sont pas compris dans le chiffre d’affaires servant de base détermination de la taxe
sur l’activité professionnelle (TAP) la partie correspondant au remboursement du crédit
dans le cadre de crédit-bail financier. (Article 05 modifiant et complétant l’article 220
du code des impôts directs et taxes assimilées par un paragraphe 5)

ƒ Les équipements entrant dans le cadre de la réalisation de l’investissement bénéficient


des avantages fiscaux et douaniers prévus par le décret législatif n° 93-12 du 5 octobre
1993 relatif à la promotion de l’investissement, lorsqu’ils sont acquis par un crédit-
bailleur, dans le cadre de contrat de leasing financier conclu avec un promoteur
bénéficiant des avantages suscités.

D. Dispositions de la loi de finances pour 2003 (Loi n° 02-11 du 24 décembre 2002


J O n° 86 du 25/12/2002)

L’article 61 de cette loi modifie l’article 20 d la loi de finance complémentaire pour 2001
relatifs aux avantages fiscaux dispose : « ......Les équipements entrant dans le cadre de la
réalisation de l’investissement bénéficient des avantages fiscaux et douaniers prévus par
l’ordonnance n° 01-03 du 20 août 2001 relative à la promotion de l’investissement,
lorsqu’ils sont acquis par un crédit-bailleur, dans le cadre de contrat de leasing financier
conclu avec un promoteur bénéficiant des avantages suscités ».
La différence réside dans le renvoi de la loi des avantages fiscaux, dont bénéficier le
bailleur à travers le locataire de l’APSI1 à l’ANDI2

E. Dispositions de la loi de finance pour 2004 (Loi n° 03-22 du 28 décembre 2003


JO n° 83 du 29/12/03)

L’article 10 de cette loi modifiant l’article 353-5 stipule que : « Sont dispensés de la taxe
de publicité foncière.... 6) Les actes relatifs aux acquisitions immobilières faites par les
établissements financiers régis par l'ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003 relative à la
monnaie et au crédit, dans le cadre d'un leasing immobilier ou tout autre crédit immobilier
assimilé, destiné au financement d'investissements effectués par des opérateurs
économiques pour usage commercial, industriel, agricole ou pour l'exercice de professions
libéral... »

1
Agence de Promotion, de Soutien et de Suivi des Investissements.
2
Agence Nationale de Développement des Investissements
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 54

En ce qui concerne le crédit-bail immobilier, l’administration fiscale a diffusé une


circulaire rappelant que les opérations de crédit-bail immobilier sont des opérations de
crédits. A ce titre, les cessions d’immeubles au profit du crédit-preneur lorsque l’option
d’achat est levée ne sont soumises aux droits d’enregistrement qu’à concurrence de la
valeur résiduelle.

II. Disposions douanières :

Les lois de finances pour 1994 (article 135 et 136) et 1996 (article 135,136, 137 et 138)
qui seront présentées successivement, ont prévu des dispositions relatives aux opérations
de crédit-bail international, à savoir :

ƒ Les équipements importés sous la forme du leasing bénéficient du régime douanier de


l'admission temporaire pendant la durée du crédit- bail. (Article 135 de loi de finances
pour 1994).

ƒ Les importations et/ou exportations d'équipements sous forme de leasing financier


(crédit-bail) sont assimilées à des opérations de paiement différé. Elles obéissent, par
conséquent, aux conditions de domiciliation et de paiement applicables à ces
opérations. ( Article 136 de loi de finances pour 1994).

ƒ Les opérations d’importation et d’exportation qui rentre dans le cadre d’une opération
de crédit-bail international sont soumises à un régime douanier suspensif des droits et
taxes douanières qui est celui de l’admission temporaire conformément à la durée du
contrat de location qui sera déterminée par voie réglementaire. (article 135 de la loi de
finances pour 1996)

ƒ En cas de levée de l’option d’achat à l’issue de la période irrévocable de la location. Le


crédit-preneur est tenu de procéder au dédouanement pour la mise à la consommation
du bien acquit et ce sur la présentation d’une facture d’achat. ( Article 136)

ƒ Les formalités de douanes pour l'octroi du régime d'admission temporaire sont


accomplies par le crédit-preneur en sa qualité d'utilisateur du bien loué par crédit-bail,
ce dernier et tenu également d’accomplir les formalités douanières soit pour la mise à
la consommation, soit pour la réexportation du bien loué, à l'issue de la durée du
régime d'admission temporaire. (Article137)

ƒ Les biens importés ou exportés dans le cadre d'un contrat de crédit-bail sont dispensés
des formalités de contrôle du commerce extérieur et des changes, en ce sens que leur
entrée sur le territoire algérien ou leur sortie de territoire ne donne pas lieu à
autorisation préalable ou à dérogation par les autorités administratives douanières
compétentes; seule la domiciliation bancaire préalable de l'opération étant requise pour
la régularité des transferts de capitaux vers l'étranger et de l'entrée de ces derniers en
Algérie .(Article 138)

Le tableau suivant résume la fiscalité du crédit-bail en Algérie :


Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 55

Régime fiscal lors de l’achat du bien mobilier

Société de crédit-bail (crédit-bailleur) Locataire (crédit-preneur)


‰ TVA sur achat déductible de celle collectée au titre des
affaires imposables.
‰ Inscription du bien à l'actif du bilan. NEANT
‰ Amortissement du bien sur la base du prix
d'acquisition hors TVA.

Régime fiscal lors de l’achat du bien immobilier

Bailleur Preneur
‰ TVA sur achat si l'immeuble est une construction
nouvelle ou s'il est acquis auprès d'une personne physique
ou morale dont l'activité consiste en l'achat d'immeuble en
vue de leur revente (marchands de biens) - (acte
commercial).
‰ Pas de TVA si l'immeuble est acheté auprès d'un NEANT
particulier. (Acte civil).
‰ Droits d'enregistrement.
‰ Inscription du bien immeuble à l'actif du bilan.
‰ Amortissement du bien sur la base du prix d'acquisition.

Régime fiscal pendant la durée de location (bien meuble)


Bailleur Preneur
Les loyers perçus constituent des produits ‰ TVA payée à la société de crédit-bail
imposables à : en sus du loyer est déductible de la TVA
‰ La TVA. due sur les affaires imposables.
‰ La TAP (sur la marge bancaire du ‰ Les loyers versés constituent des
crédit-bail financier). charges d'exploitation déductibles du
bénéfice imposable.
‰ L'IBS
Régime fiscal pendant la durée de location (bien immeuble)
Bailleur Preneur
‰ TVA sur les encaissements. ‰ TVA acquittée sur la location du bien
‰ TAP sur marge perçu su le loyer immeuble est déductible de la TVA
encaissé (crédit-bail financier). collectée au titre des affaires imposables.
‰ Taxe foncière sur les propriétés ‰ Les loyers payés constituent des
professionnelles. charges d'exploitation déductibles du
bénéfice imposable
‰ IBS

Tableau n° 13 : Fiscalité du crédit-bail en Algérie


Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 56

A titre d’indication, l’exemple suivant éclaire sur la comptabilisation du crédit-bail par le


preneur (la comptabilisation chez le bailleur sera traitée au chapitre suivant)

Exemple : le 20/11/ 1998 DJAMIL SPA signe un contrat de crédit-bail avec une société de
crédit-bail, contrat relatif à l’utilisation d’une machine pendant 3 ans, d’une valeur de
120 000 DA (Hors Taxes (HT)).
- Taux de TVA est à 17 %.
- La redevance mensuelle est fixée à 3 000 DA (HT).
- La levée de l’option d’achat peut se faire à un prix de 30 000 DA (HT)
La comptabilisation des redevances s’opère comme suit :

1) Durant la période de location :

Débit Crédit Libellé Débit Crédit


20/11/1998

6253 Redevances 3 000


4570 Taxes récupérable 510
485 Banque 3 510

Pendant toute la durée de vie du contrat en passera la même écriture chaque foin de mois.

2) Lors de la levée de l’option d’achat : SPA DJAMIL décide de lever l’option


d’achat

Débit Crédit Libellé Débit Crédit


30/11/2001

243 Matériel et outillage 30 000


4570 Taxes récupérable 5100
485 Banque 35 100

Toutes ces nouvelles dispositions ont donc résolu beaucoup de problèmes fiscaux qui
étaient en partie à l’origine du non développement du crédit-bail en Algérie, ce qui s’est
manifestement concrétisé par la création de nouvelles sociétés de crédit-bail.

SECTION 3 : LES INTERVENANTS SUR LE MARCHE ALGERIEN

Suite à l'adoption d’une série de textes législatifs et réglementaires, une première


société de leasing était crée en 1998. Il s’agit de la Société Algérienne de Leasing mobilier
(SALEM), filiale de la Caisse National de Mutualité Agricole (CNMA). Cette société s’est
spécialisée dans le financement des équipements agricole.
A partir de l’année 2001, l’activité a connu une évolution remarquable caractérisée par
l’entrée progressive de nouvelles sociétés de leasing qui sont l’Arab Leasing Corporation
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 57

(ALC) filiale de l’Arab Banking Corporation (ABC), Mécabail filiale de la Société


Financière des Investissements de la Participation et du Placement (SOFINANCE).

1- Algerian Saudi Leasing "ASL" :


En 1990, la BEA et al BARAKA holding ont crée à parité égale une filiale de leasing
international " Algerian Saudi Leasing " ou "ASL". La société dont le siège est au
Luxembourg a été constituée le 21.11.1990 avec un capital de 20 millions de dollars.
ASL vise à financer, au moyen du crédit-bail, les équipements de forage importés par des
opérateurs économiques résidant ou exerçant en Algérie.
D’après l’étude réalisée par Mebarki1, la BEA assure à "ASL" le bon déroulement des
opérations et lui fait bénéficier d’un réseau d’exploitation. En effet, ASL a tiré le meilleur
avantage de la domiciliation auprès de la BEA d’entreprises opérant dans le secteur des
hydrocarbures et dont le capital social est détenu en majorité par SONATRACH.
Le second actionnaire " DALLAH Al BARAKA " apporte son concours dans
l’identification des ressources financières. Au plan technique, son autre filiale Arab
Leasing International Finance " ALIF " qui a acquis de l’expérience dans le domaine du
leasing international a pris en charge, pour le compte de "ASL", la gestion financière,
comptable et administrative des opérations.

2- La Banque Al-Baraka d’Algérie :


C’est l’une des premières banques qui a pratiqué le crédit-bail (national) en Algérie, son
champ d’activité ne concerne pas des secteurs spécifiques. (Elle fera l’objet d’une
présentation au chapitre suivant).

3- La Société Algérienne de Leasing Mobilier " SALEM " :


La SALEM est une SPA créée par l’agrément de la Banque d’Algérie du 28.06.1997. Elle
est créée par la Caisse Nationale de Mutualité Agricole " CNMA " en partenariat avec
" HOLDING MECANIQUE ".
En 1999, " HOLDING MECANIQUE " s’est retiré du capital social. Sa part qui était de
10 % a été transférée à la CNMA qui devient actionnaire à 100%.
Actuellement, son capital social est de 1.65 milliards DA détenu à raison de 1 milliard de
DA par la CNMA et 650 millions de DA par les banques BADR, CPA, CNEP Banque et
SOFINANCES.

Pour l’exercice du métier de leasing, la SALEM dispose du réseau de la CNMA. On


retrouve dans chaque caisse régionale de la CNMA des bureaux représentatifs de la
SALEM.

Elle a pour vocation essentielle la réalisation d’opérations de leasing à même de contribuer


de façon efficace à la croissance de la production agricole ainsi que le développement du
monde rural.

1
MEBARKI. K " Le Leasing : Une Alternative de Financement ", Mémoire de fin d’études DSEB, ESB,
Alger, Décembre 2003, p 52
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 58

4- Arab Leasing Corporation :


L’ALC est une société agréée par la Banque d'Algérie, a été créée en octobre 2001 et a
commencé à exercer son activité en février 2002.
Son capital social qui s'élève à 758 000 000 DA est souscrit par les actionnaires suivants :

y Arab Banking Corporation ( A.B.C )- Algeria 34 %


y The Arab Investment Company ( T.A.I.C ) 25 %
y CNEP / Banque : 20 %
y DIGIMEX 9%
y Société Financière Internationale ( S.F.I ) 7%
y ALGEMATCO 5%

La société a pour activité la réalisation des opérations de crédit-bail national mobilier


conformément à la législation et à la réglementation en vigueur, elle intervient dans les
domaines suivants : constructions, travaux publics, transport, industrie de transformations,
industrie agro-alimentaire ainsi que dans le domaine médical.

5- Mécabail :
La Mécabail a été créée avec un capital social de 500 millions de DA répartie entre :

y SOFINANCE 34 %
y EPTP Constantine 12.5 %
y EPTR Skikda 12.5 %
y GERMAN 9%
y SNVI 8%
y ENMTP 8%
y ENASEL 6%
y TPL 6%
y ENOF 4%

L’activité de leasing développée au départ par la SOFINANCE (agrée par la Banque


d’Algérie le 09.01.2001) consiste en l’acquisition et l’achat de matériels de travaux
publics, de manutention et de transport routier, pour le compte des entreprises
intervenantes dans le secteur d’activité.

6- La SOGELEASE :
La SOCIETE GENERALE Algérie ‘SGA’ a mis en place depuis avril 2002 un
département de leasing dénommé « SOGELAESE ». Dans ce domaine, la société générale
Algérie ‘SGA’ dispose d’une large expérience au Moyen- Orient, en Asie, en Europe de
l’Est et même au Maghreb.
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 59

7
6
5
4
3
2
1
0
90

92

94

96

98

00

02

04
19

19

19

19

19

20

20

20
N o m b r e d e b a ille u r

Graphique n° 4 : Evolution du nombre de bailleur en Algérie

La levée des obstacles d’ordre juridique et fiscal a fait que le nombre de crédit-bailleur en
Algérie est passé de 2 à 6 au cours de la dernière décennie.
Après cette brève présentation, il est à remarquer que :
- La plupart des établissements de crédit-bail en Algérie offrent le leasing mobilier,
seule la Banque Al-Baraka offre et le leasing mobilier et immobilier.
- Les secteurs d’activité ciblés par les bailleurs sont la plupart des secteurs pour
lesquels des marchés d’occasion existent. Le matériel de travaux publics et le matériel
relevant du secteur agricole.
- L’ensemble des intervenants offre des financements à moyen terme pour des marges
(taux) relativement élevées par rapport au crédit bancaire.

Le tableau suivant est élaboré à partir des montants inscrits aux bilans :
Million DA

2001 2002 2003


% % %
AL BARAKA1 44 12 % 126 17 % 1 135 34 %

SALEM2 326 88 % 465 62 % 468 14 %


ALC3 0 0% 160 21 % 1 387 41 %
SOFINANCE4 0% n.d5 0% 379 11 %
SOGLEASE 0 0% n.d 0% n.d 0%
TOTAL 370 100 % 751 100 % 3 369 100 %

Tableau n° 14 : Evolution de l’offre de crédit-bail en Algérie


1
Source : Rapport d’activité 2003
2
Source : Etude réalisée par HAMDI PACHA Nadia, " La Pratique du Leasing en Algérie : Cas du Marché
de Leasing Algérien ", ESC, Alger, 2004
3
Source : Rapport d’activité 2003
4
Source : www.sofinance-dz.com
5
n.d : Non disponible
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 60

v o lu m e
4 000
3 000
2 000
1 000
Graphique
0 n° 5 : Evolution de l’offre de crédit-bail en Algérie
2001 2002 2003

Le crédit-bail (national) a franchi 320 millions de dinars en 2001 pour atteindre plus de 4
milliards de dinars en 2003.

1 500
AL BARAKA
1 000 SALEM

500 ALC

SOFINANCE
0
2001 2002 2003

Graphique n° 6 : Evolution des parts de marché des intervenants du


marché algérien

A la fin de l’année 2001, la SALEM détenait la grande part du marché du crédit-bail


avoisinant les 90 %, alors que la part la Banque AL-Baraka ne dépassait pas les 12 %.

Avec l’entrer de l’ALC en 2002 qui dés sa première année a pu détenir une part de marché
considérable (21 %), la Banque AL-Baraka a amélioré sa part (le volume a presque triplé)
alors que la part relative de la SALEM a diminuée à 68 % malgré la croissance du volume
de crédit de 43 %.

Pour l’année 2003, il est à remarquer que l’ALC et la Banque AL-Baraka poursuivent leur
croissance en matière de leasing alors que la SALEM poursuit une croissance modeste
(1%)
Chapitre 3 : Encadrement du crédit-bail en Algérie 61

Quelques indicateurs sur le crédit-bail en Algérie pour l’année 2004 1:

Année 2004

Crédit-bail / Crédit secteur privé 0.40 %

Crédit-bail / Crédit secteur public 0.30 %

Crédit-bail / Total crédit distribué 0.17 %

Part de marché (leasing) de la Banque AL- Baraka 6 %

Part de la Société Général Algérie (SGA) 10 %

En interprétant ces chiffres, il ressort clairement que l’apport du crédit-bail dans le


financement de l’économie reste négligeable.

Conclusion partielle :

Après l’apparition timide du crédit-bail en Algérie dans les années quatre vingt dix,
nous constatons que tous les textes législatifs et notamment fiscaux, promulgués cités dans
ce chapitre en matière de crédit-bail, constituent à la fois des mesures d’encouragement
visant la protection et la prévention des parties intervenantes dans une opération de crédit-
bail, ce qui s’est concrétisé par l’apparition de nouvelles sociétés de crédit-bail, d’autant
plus que c’est un créneau porteur pour ces bailleurs.

Néanmoins, l’apport du crédit-bail dans le financement de l’économie en général et


de l’investissement en particulier demeure très faible du fait que le marché algérien du
leasing est à ses débuts.

Cependant, le crédit-bail aurait tendance à s’imposer progressivement comme un


moyen de financement de plus en plus sollicité en raison des avantages qu’il procure,
notamment aux petites et moyennes entreprises sous capitalisées.

1
Source : Direction des études de la Banque d’Algérie
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 62

CHAPITRE 4 :

LE CREDIT-BAIL A LA BANQUE AL-BARAKA D’ALGERIE

Introduction partielle :
Afin d’assurer un financement approprié aux projets d’investissement, la Banque
Al-Baraka d’Algérie, deux ans après son démarrage, a mis en place la formule de
financement en crédit-bail.
Après présentation de la Banque Al-Baraka d’Algérie et ses activités, nous tenterons
dans ce chapitre de situer le crédit-bail dans l’activité de la banque, de décrire ses
procédures de traitement et de relever quelques préoccupations rencontrées lors de son
exercice.

SECTION 1 : PRESENTATION ET ACTIVITES DE LA BANQUE


AL-BARAKA D’ALGERIE

I. Présentation de la banque AL-BARAKA d’Algérie :


A. Présentation générale :
La Banque Al- Baraka d’Algérie est le premier Etablissement Bancaire parmi ceux ayant
des capitaux privés résidents et non résidents. Créée le 20 mai 1991, avec un capital de 500
millions de dinars (en cours d’augmentation à 1 milliard de dinars), la Banque a entamé ses
activités bancaires proprement dites durant le mois de septembre 1991.
Ses actionnaires sont :
‰ Banque de l’Agriculture et du Développement Rural (BADR) : 50 % (Algérie)
‰ Dallah Al- Baraka holding : 50 % (Bahreïn)
Régie par les dispositions de la loi n° 90-10 du 14 avril 1990 relative à la monnaie et le
crédit, abrogée et remplacée par l'ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003, elle est habilitée à
effectuer toutes les opérations bancaires, de financement et d’investissement
conformément aux principes de la Charia’a Islamique.
ƒ Siège social : Lotissement Bouteldja Houidef, villa n°1, Rocade sud, Ben Aknoun,
Alger.
ƒ Capital social : Société par actions (SPA) d’un capital social de 500 millions de DA,
porté à 1 milliard de DA par incorporation de bénéfices en cours de formalisation.
ƒ Conseil d’administration : Constitué de huit membres et présidé par M. ADNANE
Ahmed Youcef (Bahreïn).
ƒ Directeur Général : M. HAFID Mohamed Seddik.
ƒ Effectif (décembre 2002) : 324 agents.
ƒ Réseau d’exploitation (nombre d’agences) :
- Agences opérationnelles : Alger (02), Blida, Oran, Constantine, Sétif, Tlemcen,
Ghardaïa, Batna, Annaba.
- Agences en cours d’ouverture : Alger, Oran, Sétif, Bejaia, Blida.
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 63

ƒ Organisation de la Banque d’AL-Baraka d’Algérie : L’évolution continue de


l’activité de la banque et le développement des exigences du marché ont conduit à la
réalisation de certains aménagements des structures pour adopter une répartition fondée
sur les métiers, en distinguant entre la banque de proximité (particuliers) et la banque
des entreprises.
CONSEIL
D’ADMINISTRATION

COMITE EXECUTIF COMITE D’AUDIT

DIRECTEUR SECRETAIRE
D.G.A CONTROLE GENERAL GENERALE

DIRECTION INSPECTION DIRECTION DES


GENERALRE & AUDIT RESSOURCES HUMAINES ET
DE LA FORMATION

DIRECTION DU
CONTROLE DE GESTION DIRECTION
ET DES ENGAGEMENTS FINANCIERE

COMITES

DGA DGA DGA


EXPLOITAION FINANCEMENT ET LOGISTIQUE
RELATION

DIRECTION MARKITING DIRECTION DU DIRECTION DE L’ORGANISATION


ET COMMERCIALE FINANCEMENT DES ET DEVELOPPEMENT DE
ENTREPRISES NOUVEAUX PRODUITS

DIRECTION DE LA LOGISTIQUE
ET DE LA SECURITE

DIRECTION DE DIRECTION DU LEASING


RETAIL BANKING DIRECTION CENTRALE DES
DIRECTIONS DE l’INFORMATIQUE
DIRECTION DE DIRECTION DU DEVELOPPEMENT
RECOUVEREMENT INFORMATIQUE

DIRECTION DES DIRECTION DES AFFAIRES DIRECTION DES RESEAUX


AFFAIRES JURIDIQUES INTERNATIONALES INFORMATIQUS,
& DU CONTENTIEUX MONETIQUE, SECURITE

Schéma n° 05 : Organigramme général de la Banque Al-Baraka d’Algérie


Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 64

ƒ Principales Activités :
Banque commerciale de type universel, la Banque Al-Baraka d'Algérie assure l’ensemble
des opérations bancaires (financement, commerce extérieur, activités caisse et portefeuille
monétique,... etc.).
Il convient de souligner que la banque Al-Baraka d’Algérie est le premier établissement
bancaire sur la place à pratiquer le crédit-bail et le capital Risque.
B. Participations de la banque :
La Banque Al-Baraka d’Algérie enregistre, dans le cadre de sa stratégie de développement,
des participations dans des sociétés en relation avec son objet social et ses activités
bancaire et financière en général.

Participation Montant Pourcentage


SIBF 10 000 000 DA 10 %
SATIM 1 000 000 DA 4%
Al-Baraka oua Al-Amane 96 000 000 DA 20 %
Al-Baraka Développement Immobilier 50 000 000 DA 20 %
Dar Al-Baraka 199 000 000 DA 100 %

Tableau n° 15 : Participations de la Banque Al-Baraka d’Algérie

C. Evolution des principaux indicateurs (de 1995 a 2003) :


Millions DA

Agrégats 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Total bilan 4 509 5 264 8 005 9 932 11 817 15 110 19 104 25 723 32 525
Fonds propres et
549 673 857 1 067 1 365 1 559 1 743 1 764 2 177
assimilés
Dépôts 2 482 2 881 4 889 6 187 7 393 9 751 13 217 19 429 25 683
Financement 1 888 2 684 5 331 7 468 8 133 8 520 12 556 17 930 21 920
Engagements hors
2 478 2 750 4 981 4 912 4 919 4 192 6 433 9 264 9 663
bilan
Chiffre d'affaires 364 483 723 708 794 1 068 1 089 1 260 1 994
Résultats net 67 105 139 165 203 122 126 290 250

Tableau n° 16 : Evolution des Principaux indicateurs

A l’exception des exercices «2000 et 2003 », où les résultats de la banque, quoique


positifs, accusent une baisse en raison d’une politique de prudence et anticipations
poursuivies en matière de provisions, les indicateurs financiers de la banque enregistrés
durant cette période connaissent un accroissement permanent ce qui dénote la bonne santé
financière de l’Etablissement.
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 65

D. Performance de la banque :
Š Le taux de rentabilité (R.O.E) enregistrés durant la dernière décade s’est situé
entre 18 %et 22 % alors que la norme internationale est de 15 %, faisant de la
banque l’un des établissements les plus rentables à l’échelle nationale.
Š Les résultats forts positifs obtenus au courant de la décennie écoulée ont permis à
la banque Al-Baraka d’Algérie de se hisser parmi les institutions bancaires les
plus performantes comme l’indiquent les différents classements suivants :
Š Première banque à l’échelle nationale, parmi les établissements bancaires à
capitaux essentiellement privés (années 1999 et 2000)1 .
Š Le financement de l’investissement représente plus de 40 % du total des
financements accordés et font de la banque Al-Baraka d’Algérie, l’une des
premières banques en la matière. A ce titre indicatif, nous citons certains projets
d’investissement que la banque a financé, il s’agit de :
Minoterie, Briqueterie, Raffineries d’huile, Chocolaterie, Limonaderie,
Unité de production de rond à béton, Unité de textile, Unité de montage
électroménager, Unité d’emballage, Laminoir, Navire tanker, Hôtelleries,
Promotion Immobilière... etc.
La banque dispose d’un portefeuille des plus sains avec un taux d’impayés autour de 10 %
conforme à la norme internationale (5 % à 10 %).
E. Projet en cours :
Š Prise de participation de la Banque Islamique de Développement (B.I.D) à hauteur
de 4 millions $.
Š Création des filiales : société de leasing, société HADJ et OMRA (pèlerinage aux
lieux saints) et magasins d’entreposages.
Š Création de nouvelles agences d’exploitation dans les régions à fort potentiel
d’activités pour renforcer et développer davantage le réseau de distribution de la
banque.
F. Réseau de correspondants :
En plus des 20 institutions bancaires et financières appartenant au groupe Dallah Al Baraka
holding Bahreïn et implantées à travers le monde entier, la banque dispose d’un important
réseau de correspondants composé de 82 banques dont 55 sont des banques confirmant les
crédits documentaires ; avec les 27 autres, la banque détient un mouvement d'affaires.

II. Produits bancaires :


A. Les comptes de dépôts :
1- Les comptes de dépôts à vue (comptes particuliers et comptes courants) :
Ouvert à toute personne physique ou morale pour la gestion de leurs affaires commerciales
ou financières.
2- Les comptes d’épargne :
Ouvert à toute personne physique ou morale, ce compte est rémunéré sur la base du solde
moyen annuel à travers des bénéfices générés, par les opérations de financement engagées
par la banque.

1
Classement effectué sur la base du total bilan par la Revue ECONOMIA «novembre 2000 »
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 66

B. Les comptes d’investissement :

1- Les comptes de dépôts participatifs affectés :


Ces comptes permettent aux déposants d’investir leurs capitaux dans un ou plusieurs
projets spécifiques, à leur demande. A ces dépôts revient une part des résultats de
l’investissement.
2- Les comptes de dépôts participatifs non affectés :
Le déposant autorise la banque à investir dans des opérations et projets divers. La banque
distribue les profits générés par l’investissement de ces dépôts.

C. Les financements :
1- Financement par mourabaha :
La banque finance les besoins du contractant en achetant au comptant les produits dont il a
besoin. En contre partie, le contractant s’engage à acheter à la banque ces produits au prix
d’achat augmenté d’une marge convenue entre les deux parties. La banque paie au
comptant le fournisseur, en sa qualité de premier acheteur, et se fait payer par son client en
sa qualité de revendeur.
La mourabaha est un mode de financement qui permet aux banques islamiques de
financer, dans le respect de leurs principes, aussi bien les besoins d’exploitation de leur
clientèle (stocks, matières, produits intermédiaires) que leur investissement.
2- Financement par moucharaka :
C’est une forme courante de participation. La banque participe au capital des entreprises
existantes ou à créer.
La moucharaka peut être définitive ou dégressive :
ƒ La moucharaka définitive : la banque participe au capital de l’entreprise et reçoit
annuellement, sa part des bénéfices, proportionnelle à sa part dans ce capital.
ƒ La moucharaka dégressive : la banque participe au financement d’un projet dont la
rentabilité est prouvée.
Elle reçoit une part des bénéfices. Le promoteur peut utiliser une partie de ses bénéfices
pour le remboursement du capital initial investi par la banque. L’opération est clôturée
lorsque le promoteur aura remboursé à la banque, la totalité de sa participation dans le
projet et en devient, de ce fait, l’unique propriétaire.
3- Financement par idjar :
Le Idjar (leasing) est un contrat de location de bien assorti d’une promesse de vente au
profit du locataire. C’est une forme de financement basée sur la location d’équipements ou
de biens immobiliers. Il découle que le droit de propriété du bien revient à la banque durant
toute la période du contrat, tandis que le droit de jouissance revient au locataire.
Au terme du contrat trois cas de figure se présentent :
- Le client est obligé d’acquérir le bien (contrat de location-vente) ;
- Le client a le choix d’acquérir ou de restituer le bien (crédit-bail) ;
- Le client opte pour une seconde location du bien (renouvellement) ;
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 67

4- Financement par salam :


Le salam est un contrat de vente avec paiement du prix au comptant et la livraison différée
de la marchandise. L’application bancaire de cette formule consiste en l’achat par la
banque de la marchandise avec paiement immédiat du prix au partenaire sous forme
d’avance en compte.
A la livraison des marchandises, les deux parties concluent un contrat de vente par
procuration par lequel le partenaire s’engage à vendre les marchandises pour le compte de
la banque sur la base d’un prix minimum comprenant le montant du financement augmenté
de la marge bancaire. Le supplément de prix représente la rémunération du partenaire, qui
aura agi en qualité de mandataire-commissionnaire.
5- Financement par moudharaba :
Le financement consiste à participer à la réalisation d’un projet en fournissant à des
professionnels ou artisans les capitaux nécessaires ; les promoteurs participent par leur
travail et leur savoir-faire. Le projet doit être viable et justifier d’une rentabilité suffisante.
Les bénéfices sont répartis selon des pourcentages convenus d’avance.
6- Financement par istisna’a :
L’istisn’a est un contrat d’entreprise par lequel la banque s’engage à réaliser pour son
client un ouvrage (construction de biens immeubles ou fabrication de biens meubles)
moyennant une rémunération incluant le coût de revient de l’ouvrage, majoré d’une marge
bénéficiaire.
La banque confie l’exécution des travaux à une entreprise choisie par son client et assure le
financement au vu des pièces justificatives.

SECTION 2 : POSITIONNEMENT DU CREDIT-BAIL DANS L’ACTIVITE


DE LA BANQUE AL-BARAKA

I. Caractéristique du crédit-bail à la Banque Al-Baraka :


ƒ La banque d’Al-Baraka pratique le crédit-bail financier national. Son champ d’activité
ne concerne pas des secteurs d’activités spécifiques. Elle finance à moyen et long terme
tous les biens mobiliers et immobiliers à usage professionnel (y compris le lease back),
sans (généralement) exigence pour le montant du financement (sauf le respect des
règles prudentielles).
ƒ Pour être éligible à un crédit-bail, le crédit-preneur doit :
‰ Avoir une participation compris entre 10 % et 50 % du montant du
financement sollicité.
‰ Présenter des garanties immobilières quelle que soit la nature du contrat.
ƒ Les loyers sont payés en terme échu (fin de période) et d’une périodicité mensuelle
trimestrielle, semestrielle ou annuelle.
ƒ En fin de contrat, la Banque Al-Baraka cède le bien à sa valeur résiduelle, (si les loyers
payés amortissent les capitaux engagés par la banque, le bien est cédé au dinar
symbolique).
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 68

ƒ Le contrat de crédit-bail doit être conforme aux conditions de la Chari’a, c’est à dire
que :

‰ L’objet de la location (utilisation du bien loué) doit être connu et accepté par
les deux parties.
‰ La location doit porter sur des biens durables (non destructibles du fait de la
jouissance ou de l’utilisation).
‰ Le bien loué de même que ses accessoires nécessaires à son usage, doivent
être remis au crédit-preneur en état de servir à l’utilisation auxquels ledit
bien est destiné.
‰ La durée de location, le délai de paiement, le montant du loyer et la
périodicité doivent être déterminés et connus à la conclusion du contrat.
‰ Le loyer peut être payé d’avance, à terme, ou par tranches selon la
convention des deux parties.
‰ Les deux parties peuvent convenir d’un commun accord d’une révision du
contrat, de la durée de location et toutes les autres clauses du contrat.
‰ La destruction ou la dégradation du bien loué d’un fait indépendant de la
volonté de l’utilisateur n’engage la responsabilité de ce dernier que s’il est
établi qu’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour la conservation du
bien avec le soin d’un bon père de famille.
‰ Sauf convention contraire, il incombe à la banque d’effectuer tous les
travaux d’entretien et de réparation nécessaires au maintien du bien loué
dans un état de servir à l’usage auquel il est destiné. De même, la banque
supporte toutes les charges locatives antérieures au contrat de location.
‰ L’utilisateur assure quant à lui l’entretien d’usage du bien loué, de même
que l’ensemble des charges locatives nées à compter de la date de location.
‰ Le bien loué peut faire l’objet d’une sous-location, sauf convention
contraire. De même, la banque peut louer un bien acquis à son propre
vendeur à condition que la vente soit réelle et non fictive

II. Place du crédit-bail dans les opérations bancaires :


A. Encours crédit-bail 1:
Millions DA
PERIODE 31/12/03 31/12/04 ECART
VALEUR TAUX VALEUR TAUX VALEUR TAUX
Crédit-bail 1 204 89 % 1 603 93 % 399 33 %
Loyers impayés 40 3 % 64 4% 24 60 %
Engagement douteux 102 8% 52 3% - 50 - 49 %
Total 1 346 100 % 1 719 100 % 373 28 %

Tableau n° 17 : Evolution de l’encours en crédit-bail

1
Source : Banque Al-Baraka d’Algérie, Rapport d’activité 2004
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 69

L'encours de financement sous forme de crédit-bail a atteint un montant de 1.6 milliards de


DA et concerne essentiellement le financement des équipements de production et les
véhicules utilitaires.
B. Emplois à court terme1 : Millions DA

TYPE 31/12/03 31/12/04 ECART


Valeur Taux Valeur Taux Valeur Taux
Mourabaha 7 948 66 % 2 433 33 % - 5 515 -69 %
Salam 3 700 31 % 4 185 58 % 485 13 %
Débiteur divers 296 2.47 % 631 9% 335 113 %
Istisna'a 26 0.22 % 23 0.32 % -3 - 12 %
Crédit-bail 0% 1 0.01 % 1
TOTAL 11 970 100 % 7 273 1 - 4 697 - 39 %

Tableau n° 18 : Evolution des emplois à cour terme


Les financements à court terme sont essentiellement constitués par la mourabaha et salam,
le crédit-bail est pratiquement nul (0.01 % en 2004), (n’est pas destiné pour les
financements à cour terme).
C. Emplois à moyen terme 2 : Millions DA

TYPE 31/12/03 31/12/04 ECART


Valeur Taux Valeur Taux Valeur Taux
Mourabaha 6 220 79 % 2 433 33 % - 3 787 -61 %
Salam 1 350 17 % 4 185 58 % 2 835 210 %
Leasing 10 0.13 % 631 9% 621 6210 %
Istisna'a 289 4% 23 0.32 % - 266 -92 %
3
Location vente 25 0.32 % 1 0.01 % - 24 -96 %
TOTAL 7 894 100 % 7 273 100 % - 621 -8%

Tableau n° 19 : Evolution des emplois à moyen terme

8 000
M o u ra b a h a
6 000 S a la m
4 000 L e a s in g
Is tis n a 'a
2 000
L o c a tio n v e n te
0
2003 2004

Graphique n° 7 : Place du crédit-bail dans emplois à moyen terme


1
Source : Ibid.
2
Source : Banque Al-Baraka, Rapport d’Activité 2004
3
Crédit-bail immobilier
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 70

Par type de concours, les emplois à moyen terme sont constitués principalement par la
mourabaha MT1 avec 80 % du total des emplois à MT, 60 % de la mourabaha MT
concerne le financement de véhicules de tourisme pour les particuliers dont l'encours
atteint les 6 milliards de DA.
Le financement par crédit-bail mobilier a fait un saut entre 2003 et 2004 de 10 à 621
millions, en conséquence sa part dans les financements à moyen terme est passée de
0.13 % à 9 % ce qui reflète que le crédit-bail se développe progressivement part rapport
aux autres produits de la banque par exemple l’istina’a, alors que le crédit-bail immobilier
est moins sollicité à moyen terme.

D. Emplois à long terme2 :


Millions DA

PERIODE 31/12/03 31/12/04 ECART


Valeur Taux Valeur Taux Valeur Taux
Istisna'a 19 46 % 15 43 % -4 - 21 %
Location vente 22 54 % 20 57 % -2 -9 %
TOTAL 41 100 % 35 100 % -6 - 15 %

Tableau n° 20 : Evolution des emplois à long terme

Les emplois à long terme sont quasiment destinés pour l'acquisition de biens immobiliers
ou biens de constructions à usage d'habitation et visent essentiellement le segment des
particuliers.

25
20
15 IS T IS N A 'A
10 L o c a tio n v e n te

5
0
2003 2004

Graphique n° 8 : Place du crédit-bail dans les emplois à long terme

Le graphique ci-dessus montre que les emplois à long terme sont constitués principalement
par le crédit-bail immobilier.

1
A Moyen Terme
2
Source : Banque Al-Baraka d’Algérie, Rapport d’activité 2004
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 71

E. Les produits 1 :
Les produits générés par l'activité de financement s'élèvent à 1.8 milliards de DA environ,
soit une évolution de 501 millions de DA par rapport à l'exercice 2003.
Ils se traduisent comme suit :
Millions DA

PRODUIT EXERCICE
31/12/03 31/12/04
Produits sur mourabaha 886 64 % 1 071 58 %
Commissions de gestion de dossier 23 2% 64 3%
Loyers sur crédit-bail 69 5% 280 15 %
Produits sur Salam 334 24 % 424 23 %
Produits sur leasing2 50 4% 17 1%
Produits sur istisna'a 16 1% 23 1%
TOTAL 1 378 100 % 1 856 100 %

Tableau n° 21 : Place du crédit-bail dans les produits générés par


l’activité de financement

Produit sur
1 200 mourabaha
1 000 Commissions de
gestion de dossier
800
Loyers sur crédit-
600 bail
Produit sur Salam
400
200 Produit sur leasing
0
2003 2004 Produit sur
istisna'a
Graphique n° 9 : Place du crédit-bail dans les produits générés par
l’activité de financement

Il résulte du graphe ci-dessus que la part la plus importante des produits est générée par la
mourabaha, tandis que les loyers sur crédit-bail se placent en troisième position et
connaissent une évolution de 306 %, en améliorant leur part de 5 % à 15 % entre l’exercice
2003 et 2004, ce qui dénote la rentabilité de ce mode de financement.

1
Source : op. cit.
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 72

SECTION 3 : PROCEDURES DE TRAITEMENT DU CREDIT-BAIL

I. Différentes phases du traitement :


A. Conditions générales de financement :
ƒ Objet : bien neuf ou d’occasion (généralement rénové).
ƒ Montant : généralement le contrat de crédit-bail est supérieur à 1 million de DA
comprenant le prix du bien en TTC.
ƒ Participation du client : entre 10 % et 50 %.
ƒ Marge bancaire : selon les conditions de banque, tient compte de la rémunération des
risques et des différentes charges d’exploitation.
ƒ Amortissement : l’amortissement financier est égal à l’amortissement fiscal.
ƒ Période d’utilisation : elle est comprise entre 06 mois et 1 an, passé le délai le ticket
d’autorisation est annulé.
ƒ Période de différé : selon la nature du projet, elle est généralement de 06 mois.
ƒ Assurance à recueillir : les polices d’assurance suivantes sont recueillies auprès
d’une compagnie d’assurance de premier rang :
- Assurance décès et invalidité pour les personnes physiques.
- Assurance multirisques sur le bien loué pendant toute la durée de
financement.

B. Procédures d’autorisation :
Les procédures d’autorisation d’une opération de crédit-bail sont résumées comme suit :
ƒ Réception au niveau de l’agence du dossier : il doit comporter (voir annexe 8) :
- Un dossier administratif : Registre de Commerce, Statuts Juridiques,
Attestation de mise à jour CNAS, Extrait de Rôle le plus récent.
- Un dossier financier : Demande de financement exprimant avec
exactitude les besoins de financement, coût global du projet, part
d’autofinancement, garanties à proposer, une étude technico-
économique complète sur cinq ans et une facture proforma.
- Un dossier de garantie : Acte de propriété, Factures originales des
biens mobiliers.
ƒ Etude du dossier : le service chargé des engagements procède à l’étude (appréciation
des éléments objectifs et subjectifs, risques, rentabilité,....) et envoi du dossier à la
Direction de Financement des Entreprises, accompagné d’un compte rendu de visite et
assorti d’un avis motivé.
La Direction de financement des Entreprises procède à :
ƒ Consultation de la centrale des risques.
ƒ Etude du dossier.
ƒ Donner un avis motivé.
ƒ Présentation du dossier au comité de financement pour décision, ce dernier est
constitué par 08 membres qui sont :
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 73

- Directeur Général Adjoint chargé de l’exploitation.


- Directeur Général Adjoint chargé de l’organisation.
- Directeur Général Adjoint chargé de l’administration.
- Directeur de la DFE1.
- Sous-Directeur de la DFE.
- Directeur du réseau.
- Directeur des Affaires Internationales.
- Directeur des Affaires Juridiques et du Contentieux
En cas d’accord et après la validation par DAJC2 , un ticket d’autorisation est transmis par
la Direction à l’agence concernée qui procède à :
ƒ Comptabilisation appropriée en hors bilan.
ƒ Communiquer la décision au client.
ƒ Recueil des garanties.
ƒ Mandater le client pour lui permettre d’accomplir toutes les formalités nécessaires à la
mise en exploitation du bien loué.

C. Procédure de réception du bien financé en crédit-bail :


Elle se résume à ce qui suit :
ƒ Signature du contrat commercial : en effet, le crédit-preneur choisit le bien et
négocie toutes les conditions (techniques, commerciales, financières...).
ƒ Mobilisation des fonds : après satisfaction des conditions exigées dans le ticket
d’autorisation l’agence procède à :
- Faire signer le client le contrat de crédit-bail, l’échéancier de
remboursement et les billets à ordre.
- Comptabilisation de l’opération.
- Remettre au client un chèque de banque (montant en TTC) ou procéder
aux formalités du commerce extérieur (importation).
En cas d’une utilisation partielle le crédit-preneur signe :
- Le contrat de crédit-bail pour le montant autorisé.
- L’échéancier et les billets à ordre pour le montant utilisé.

ƒ Livraison du bien : le crédit-preneur (mandaté) signe conjointement avec le


fournisseur le Procès Verbal de Réception du bien objet du contrat, en cas d’une
opération d’importation le procès verbal est signé à l’embarquement du bien,
l’installation du bien est à la charge du preneur.
ƒ La mise en exploitation : dans cette phase la banque procède à :
- Recueillir les polices d’assurance ainsi que tous les documents relatifs
au bien et qui ne sont pas en possession de la banque ;

1
Direction de Financement des Entreprises
2
Direction des Affaires Juridiques et du Contentieux
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 74

- Apposer sur le bien une plaque indiquant le numéro d’inventaire ;


- Prendre une photo du bien.
- Signer avec le client un procès verbal de mise en exploitation et
d’apposition de la plaque ;

D. Maintenance du bien :
Le crédit-preneur, comme prévu contractuellement, est chargé de l’entretien du bien ainsi
que du renouvellement des polices d’assurance.
Néanmoins, la banque organise au moins deux fois par an des visites du bien loué afin de
vérifier son état et les conditions d’utilisation.

E. Paiement des loyers périodiques :


Les loyers sont payés selon la périodicité convenue et le compte du locataire doit être
alimenté à bonne date. A défaut de paiement d’une échéance, les loyers non échus
deviennent exigibles et le dossier sera transmis à la Direction des Affaires juridiques pour
recouvrement.

F. Fin de contrat :
En pratique, le crédit-preneur lève dans la majorité des cas l’option d’achat, dans cette
situation l’agence en collaboration avec la DFE levé l’option d’achat et élabore une facture
de vente à la valeur résiduelle du bien.

Remarques :
‰ Dans l’organigramme de la Banque Al-Baraka une Direction de Leasing est prévue
mais elle n’est pas encore opérationnelle et le crédit-bail est traité par la DFE.
‰ Si le contrat porte sur un bien immeuble en construction ou à construire la banque
peut mandater l’utilisateur pour réaliser les travaux de construction pour son
compte et financer l’opération en tant que maître d’ouvrage ; dans le cas où le
terrain à bâtir est la propriété de l’utilisateur ce dernier peut, soit le céder
préalablement à la banque en vertu d’un contrat de vente distinct (lease back), soit
le lui louer pour une période au moins égale à celle prévue par le contrat de crédit-
bail, dans cette dernière formule, la propriété de la construction doit
obligatoirement revenir à l’utilisateur au terme du contrat (location-vente).

II. Le contrat de crédit-bail :


En résumé, le contrat de crédit-bail doit indiquer clairement, la désignation du ou des biens
loués, la durée de la location, le montant et les échéances de paiement des loyers,
l’obligation d’assurer le bien avec subrogation au profit de la banque en plus des autres
clauses d’usages en matière de crédit-bail fixant les droits et les obligations des deux
parties.
Le contrat de crédit-bail mobilier établi par la Banque Al-Baraka, signé par le Directeur
d’agence et le crédit-preneur comprend 28 articles (objet, durée de la location, loyers,
livraison, l’installation, la propriété, les obligations, les responsabilités, l’option d’achat,
résiliation, garanties,........) tandis que le contrat de crédit-bail immobilier comprend 26
articles , ces contrats sont reproduits intégralement en annexe ( voir annexe 9)
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 75

III. Comptabilisation :
La comptabilisation de l’opération de crédit-bail est une opération assez complexe, nous
reprenons dans ce qui suit quelques écritures comptables pour le traitement du crédit-bail
mobilier, conformément aux règles de comptabilisation des opérations de crédit-bail de la
Banque Al-Baraka.
A. Mise en place du financement :
1- Comptabilisation de l’engagement donnée (à l’autorisation de crédit) :1

Opération Numéro du compte Intitulé du compte


Engagement donné en crédit-bail (montant de
Débit 96011
l’autorisation)
Contre partie engagement donnée en crédit-bail
Crédit 96012 x
(montant de l’autorisation)

2- Constatation de la participation du client :

Opération Numéro du compte Intitulé du compte


Compte courant du client (pour le montant de la
Débit 22001 x
participation)
Participation de la clientèle au crédit-bail (pour
Crédit 22011 x
le montant de la participation)
3- Acquisition du bien sous forme de crédit-bail :
a) Comptabilisation de l’utilisation totale :

Opération Numéro du compte Intitulé du compte


Crédit-bail mobilier (montant du bien HT + TVA
43012 si le bien est exclu des droits de déduction + frais
Débit accessoires liés au bien)
TVA TVA à récupérer (TVA si elle est déductible)
Provision pour chèque de banque financement
26200 x
(montant TTC)
Crédit Liaison siège Montant TTC
Compte client (montant TTC dans le cas ou le
Compte client
fournisseur est domicilié au niveau de l’agence)

b) Ex tourne de l’engagement donné par la banque en hors bilan :

Opération Numéro du compte Intitulé du compte


Contre partie engagement donné en crédit-bail
Débit 96012x
(montant de l’utilisation)
Engagement donné en crédit-bail (montant de
Crédit 96011
l’utilisation)

1
La comptabilisation se fait en hors bilan
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 76

4- Comptabilisation de l’engagement reçu du client en hors bilan (après


confection du tableau de remboursement des loyers)

Opération Numéro du compte Intitulé du compte


Débiteur par engagements reçus sur crédit-bail
Débit 96113 x
(pour le total des loyers en HT)
Engagement reçu sur crédit-bail (pour le total
Crédit 96112
des loyers en HT)

B. Traitement des remboursements des loyers :


1- Constatation du remboursement :

Opération Numéro du compte Intitulé du compte


Compte courant du client (pour le montant de
Débit 22001 x
l’échéance en TTC)
Loyer sur opération crédit-bail (pour le montant
70430
Crédit de l’échéance en HT)
34116 TVA à reverser sur financement
2- Simultanément ex tourne de l’engagement reçu :

Opération Numéro du compte Intitulé du compte


Engagement reçu sur crédit-bail (pour le montant
Débit 96112
de l’échéance en HT)
Débiteur par engagements reçus sur crédit-bail
Crédit 96113 x
(pour le montant de l’échéance en HT)

C. Comptabilisation des amortissements (à l’arrêt des comptes) :


1- Comptabilisation des dotations aux amortissements :

Opération Numéro du compte Intitulé du compte


Dotation aux amortissements (pour le montant de
Débit 60430
la dotation aux amortissements)
Amortissement des immobilisations données en
Crédit 47210 crédit-bail mobilier (pour le montant de la
dotation aux amortissements)
2- Amortissement périodique de la participation du client : même si les loyers
sont impayés et le contrat résilié

Opération Numéro du compte Intitulé du compte


Participation de la clientèle au crédit-bail (le
Débit 22011 x montant constaté doit suivre le même rythme que
les amortissements)
Participation du client rapportée au résultat (le
Crédit 79043 montant constaté doit suivre le même rythme que
les amortissements)
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 77

Après l’examen du traitement des principales opérations comptables relatives au crédit-


bail, il est à remarqué que :
- La banque, en tant que propriétaire, comptabilise le bien loué en vertu d’un contrat
de crédit-bail en immobilisation et procède à son amortissement fiscal.
- Les loyers sont comptabilisés comme produit pour la banque.
- La comptabilisation en hors bilan éclaire sur l’encours en crédit-bail.
- La participation du client est amortie selon le rythme de l’amortissement du bien.
Il y a lieu de souligner que le chiffre d’affaires déclaré à l’administration fiscale pour le
calcul de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP) comprend la marge réelle perçue, hors
l’amortissement du capital.

SECTION 4 : QUELQUES PREOCCUPATIONS RENCONTREES DANS


LES PROCEDURES DE TRAITEMENT1

Dans la perspective de mieux cerner les différents aspects demeurant en suspens,


concernent la pratique de crédit-bail et afin d’y trouver des solutions appropriées, nous
évoquerons quelques préoccupations relatives à l’exercice du crédit-bail.

I. En matière de risque spécifique couru par la banque en sa qualité de


propriétaire juridique du matériel :
A. Défaut de livraison du matériel :
L’obligation de livraison du matériel incombe à la banque puisque le droit aux loyers est
subordonné au devoir d’assurer au locataire la jouissance du bien loué.
Le défaut de livraison du matériel est donc à prendre en considération de l’octroi de ce type
de financement. Pour y remédier, deux solutions complémentaires ont été préconisées par
la plupart des sociétés de crédit-bail :
ƒ Le transfert au crédit-preneur des actions du bailleur à l’encontre du vendeur : cet
aspect est pris en charge par le contrat du crédit-bail en vigueur.
ƒ Le règlement du fournisseur est subordonné à la signature par le preneur d’un PV2 de
réception sans réserves par lequel le preneur, client de la banque, reconnaît avoir
réceptionné le matériel en bon état de fonctionnement et conformément aux spécificités
du contrat : cet aspect est complètement éludé des pratiques de la Banque Al-Baraka.
En effet, si le bailleur paye alors que le crédit-preneur n’a pas dressé le PV de réception et
que le vendeur ne livre pas le matériel, la banque est dans une situation critique.
A défaut de jurisprudence algérienne, la question reste posée quant à la manière de
minimiser le risque notamment concernant les importations par lettre de crédit
documentaire ou le règlement se fait à vue des documents non des biens.
Une des solutions proposées est la signature du PV de réception lors de l’embarquement ;
le PV de réception dans ce cas, il y a accusé de réception du matériel et autorisation de
règlement sans réserve du crédit documentaire. Toutefois, l’opération ne serait-elle pas
plus coûteuse pour le client ? Par ailleurs, le défaut de signature du PV par le client
demeure un problème posé.
1
Inspiré d’une réunion de travail au sein de la Banque Al-Baraka d’Algérie
2
Procès Verbal
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 78

B. Nature du matériel a financer :


ƒ La qualité du matériel : Cet élément est à considérer dans la perspective d’une
minimisation du risque de vices cachés ou apparents du matériel constatés lors de la
réception (pouvant conduire le client à refuser la réception) et/ou des défaillances
techniques pouvant être constatées lors de l’exploitation. La réalisation de ce risque
dépend de la crédibilité du fournisseur d’équipements d’une part et de la qualité du
contrat de fourniture signé entre les deux parties d’autres part.
Donc, ce risque doit être intégré dans l’étude du dossier, et le contrat de fourniture devrait
être validé par les services juridiques et les services du commerce international devraient
effectuer des recherches sur le fournisseur.
ƒ Les possibilités offertes pour la banque pour replacer le matériel en cas de
défaillance du client : Il s’agira alors de faire le choix en fonction du degré de
spécialisation du matériel d’une part et de l’existence ou non d’un marché d’occasion.
Ces aspects ne sont pas pris en compte par les services de la banque, le problème peut
être résolu par la définition d’une politique sectorielle de financement.
ƒ Possibilité offerte à la banque pour l’entretien et la maintenance du bien entre la
date de la constatation de la défaillance du client du replacement : Cet élément est
intimement lié au premier et pose le problème de la consistance du contrat (prévoit des
services après vente,....)
II. En matière de réglementation des changes :
La pratique actuelle consiste à ouvrir un dossier de domiciliation au nom du client.
La formule attestant le transfert des devises à l’étranger est établie au nom du client, le
document douanier est, par contre, établi au nom de la banque. Cette manière de faire pose
un problème du point de vue de la réglementation des changes lors de l’apurement du
dossier.
III. En matière comptable :
La règle comptable impose la tenue de l’inventaire pour tous les biens faisant partie du
patrimoine de la banque, ce qui nous amène à se demander si les biens meubles et
immeubles acquis dans le cadre du crédit-bail sont assujettis à cette règle ; si c’est le cas
quelle serait la procédure de codifications ?
IV. En matière fiscale :
ƒ La loi en matière d’octroi des avantages fiscaux interdit au bénéficiaire la cession des
biens acquis dans le cadre du dispositif d’exonération. Le problème est alors posé dans
plusieurs cas notamment :
- Le cas du lease back ;
- Le cas de la reprise du matériel dans l’éventualité de la défaillance du client.
Le risque est d’être poursuivi par l’administration fiscale pour le remboursement des
montants exonérés. De même si l’administration fiscale poursuit le client en sa qualité de
bénéficiaire des avantages fiscaux et utilisateur du bien, le client peut alors invoquer la
force majeure que représenterait la reprise du bien par la banque pour désengager sa
responsabilité vis à vis de l’administration fiscale.
Notons que lors d’une opération réalisée par une agence d’Alger, la Douane a exigé de la
banque l’émission d’une lettre d’engagement concernant le remboursement, par la banque
des montants exonérés en cas de résiliation du contrat de crédit-bail.
Chapitre 4 : Le crédit-bail à la Banque Al-Baraka d’Algérie 79

ƒ En cas de non exonération, la déductibilité de la TVA peut être remise en cause si le


bien n’est pas conservé pendant 5 ans. Dans ce cas il faut reverser la TVA au prorata de
la duré restant à courir, le problème est posé dans le cas où la durée du crédit et
inférieure à 5 ans.
V. En matière juridique :
La loi sur le crédit-bail dispose que les opérations financées dans ce cadre sont assujetties à
une Publicité Légale dont les modalités seront définies par voie réglementaire.
Actuellement, il n’y a aucun règlement définissant ces modalités, par conséquent, à défaut
de publicité, le crédit-bailleur ne peut opposer aux tiers ses droits sur le bien dont il est
propriétaire. Par ailleurs, le risque est plus important pour la banque lorsqu’il s’agit de
biens meubles non assujettis à immatriculation.

VI. En matière informatique :


La prise en charge automatique de la procédure de mobilisation des opérations en crédit-
bail telle que définie par la circulaire portant «règles de comptabilisation » et une action à
intérêts double puisqu’elle permettra :
- D’une part, d'économiser du temps et de l’effort ainsi que d'éviter les erreurs et les
omissions dans la comptabilisation.
- De permettre à la Direction de contrôle des engagements le suivi des tombées
d’échéances de ce type de financement.
Par ailleurs, la gestion du matériel doit, aussi, faire l’objet d’une automatisation de manière
à permettre :
- L’identification à tout moment des biens meubles et immeubles propriété de la
banque (numéro d’immatriculation, numéro d’inventaire, localisation,...) ;
- Le suivi des dates d’expiration des assurances souscrites ;
- L’édition à l’adresse des clients de relances pour le renouvellement de ces polices
d’assurance ;
- La constatation de la valeur d’acquisition du bien, son amortissement et sa valeur
nette.

Conclusion partielle :
A travers ce chapitre, il ressort que l’exercice du crédit-bail à la Baraka est né
pratiquement avec la naissance de la banque, ce produit est destiné pour le financement des
bien meubles et immeubles, sans pour autant se spécialiser dans des secteurs spécifiques,
toutefois cette pratique n’a pas suivi l’évolution de la Banque est demeure dans ses débuts,
la preuve en est que jusqu'à ce jour, la Direction du Leasing n’est pas encore
opérationnelle.
La pratique du crédit-bail à la Banque Al-Baraka rend absent des avantages offerts
par ce mode de financement, en exigeant une panoplie de garanties (hypothèque,
caution,...etc.) et la participation de la clientèle, sans oublier le délai de traitement du
dossier qui ne diffère pas de celui des autres types de financement.
Néanmoins, la Banque Al-Baraka est parmi les principaux acteurs intervenant sur le
marché du crédit-bail en Algérie, ainsi pour développer la pratique du crédit-bail et
améliorer la maîtrise de cette technique et la qualité de service, cette banque envisage la
création d’une société de leasing.
Chapitre 5 : Cas pratique 80

CHAPITRE 5 : CAS PRATIQUE


FINANCEMENT D’UN INVESTISSEMENT PAR
CREDIT-BAIL

Introduction partielle :

A la lumière de ce qui précède et afin d’illustrer la pratique du crédit-bail, nous


présentons dans ce chapitre l’étude réelle d’une demande de financement traitée par la
Banque Al-Baraka d’Algérie, portant sur un financement d’investissement de création
d’une usine de transformation de verre.

Au terme de cette étude, nous proposons un comparatif entre le crédit-bail et d’autres


formes de financements d’investissement (mourabaha et crédit à moyen terme), en
réalisant une simulation et en prenant à titre d’exemple les conditions de banques en
vigueur, afin d’essayer de cerner les attraits du crédit-bail par les investisseurs.

Il y a lieu de souligner que par souci de confidentialité, certaines informations,


références et autres indications, ont été volontairement omises.

SECTION 1 : CAS PRATIQUE TRAITE PAR LA BANQUE


AL-BARAKA D’ALGERIE

I. Présentation de la société :

‰ Dénomination : Glass – ABDALLAH.


‰ Forme juridique : EURL

‰ Capital social : 3 000 000 DA

‰ Activité : Transformation du verre.

‰ Gérant : Mr Abdellah

‰ Date de création : Novembre 2003

‰ Registre de commerce N° : Xxxxxxxx

‰ Compte N° : Xxxxxxxx

‰ Agence : : SETIF
Chapitre 5 : Cas pratique 81

A. Aperçu sur le promoteur :


Nouvelle relation de la banque, mais le promoteur connu, et ce pour avoir dirigé une
entreprise prospère d’importation et de commercialisation de verre de tous types, la SARL
«W ».
Cette dernière, a été créée en février 2002 (en remplacement de l’entreprise «z »), avec un
capital social de 5 MDA, le capital social de l’entreprise a été augmenté à 10 MDA en
2003 par l’intégration d’une partie du bénéfice de l’exercice 2002.
Dans le cadre de cette nouvelle demande et s’agissant d’une ancienne relation, le chargé
d’étude de l’agence a analysé la situation financière des entreprises «z et w» dont le gérant
et propriétaire est lui-même promoteur du nouveau projet objet de la demande de
financement :

Situation fiscale et parafiscale : à jour

Pourcentage Garanties sous dossier


Mouvements Chiffre
Période du chiffre
confiés d’affaires Nature Montant
d’affaires
2000 126 MDA 106 MDA

2001 300 MDA 244 MDA


> 100 % Hypothèque 50 MDA
2002 358 MDA 292 MDA

04/2003 217 MDA

• Mouvements confiés aux guichets de la banque très importants et augmentant


d’année en année.
• Garantie réelle prise recueillie pour 50 Millions de DA.

Surfaces immobilières de l’investisseur


Situation des impayés
Mr Abdellah

Nature Echéance Montant Biens immobiliers estimés à 120 MDA

Néant
Chapitre 5 : Cas pratique 82

B. Données financières des entreprises «Z et W » (anciennes relations) :


Les données financières reprises ci-dessous, sont présentées à titre d’information sur le
promoteur ( gérant des sociétés z et w). Pour plus de détails, les différents ratios des
entreprises Z et W sont repris en annexe 10

Comptes de Résultats (U : KDA)

«Z » «W»

Rubrique 31/12/2000 31/12/2001 31/12/2002

Chiffre d'affaires total 106 134 243 937 292 424


Ventes de marchandise 106 134 243 937 292 424
Consommation 98 272 228 135 273 931
Marge brute 7 862 15 802 18 493

Matières/fournitures consommées 165 6 7


Services extérieurs 617 848 1251
Dont frais de location 8
Sous-traitance 265 359 732
Consommation courant 352 481 519
Valeur ajoutée 7 080 14 948 17 235
Produit divers 97 119
Frais personnel 548 924
Impôts et taxes 1 916 4 595 4 095
Frais financiers 2 523 6 743 5 382
Frais divers 87 1 731 277
Amortissements et provisions 13 355 60
TOTAL CHARGES 5 074 27 348 9 814

Résultat brut d'exploitation 2 103 -12 281 7 421


Produit hors exploitation
Charges hors exploitation 4 3
Résultat Hors Exploitation -4 -3 0

Résultat Brut d'exercice 2 099 -12 284 7 421


IBS
Résultat Net d'Exercice 2 099 -12 284 7 421

CASH FLOW 2 099 1 071 7 481


Chapitre 5 : Cas pratique 83

Bilan financier (U : KDA)

RUBRIQUE 31/12/2000 31/12/2001 31/12/2002


«Z» «W »
Capital social 105 106 105 106 5 000
Provisions pour perte et charge 0 13 355
Résultat en instance d’affectation 8 968 6 067
Résultat de l'exercice 2 099 -12 284 7 421
Fonds propres 116 173 112 244 12 421
Compte courant des associés 16 000
Dette bancaire à MLT
Capitaux permanents 116 173 112 244 28 421
Investissements bruts 2 293 2 293 1 790
Amortissements 59
Investissement net 2 293 2 293 1 731
Fonds de roulement 113 880 109 951 26 690
Stocks 41 899 34 233 58 465
Créances sur clients 78 415 85 986 4 966
Créances sur stocks 2 989 43 762
Créances d'exploitation 1 707 24 064 13 890
Autres créances 2 727 2 725
Valeur réalisable 127 737 190 770 77 321
Dettes de stocks 10 018 25 762 48 011
Dettes d’exploitations 23 22 350 24 793
Dettes privilégiées 5 348 31 725 8 032
Autres dettes
Dettes à court terme 15 389 79 837 80 836
Valeur disponible 1 532 3 018 36 205
Dettes financières 4 000 6 000
Trésorerie 1 532 - 982 30 205
Total actif 131 562 196 081 115 257
Total passif 131 562 196 081 115 257

Chiffre
d’affaires (CA) 106 134 243 937 292 424 Evolution CA 130 % 20 %
TTC
Consommation Consommation
98 437 228 141 273 938 93 % 94 % 94 %
(achat) /CA
Résultat de
2 099 -12 284 7 421 Résultat / CA 2% -5 % 3%
l'exercice
Chapitre 5 : Cas pratique 84

Quelques ratios significatifs U : KDA


Z W Z W
Capital + CP/ investi
105 106 105 106 21 000 4584 % 4584 % 1213 %
CC/associés (CP) net
Endettement
15 389 83 837 86 836 D/FP 13 % 75 % 699 %
total (D)
Stocks (S) 41 899 34 233 58 465 S/CA*360j 142 J 51 J 72 J
Créances sur
78 415 85 986 4 966 C/ CA*360j 266 J 127 J 6J
client (C)
Dettes
10 018 25 762 48 011 S/ achat*360j 37 J 41 J 63 J
fournisseur (DF)
Fonds de
113 880 109 951 26 690 FR / BFR 101 % 99 % -759 %
roulement (FR)
Besoins en FR BFR/Valeurs
112 348 110 933 -3 515 réalisables
88 % 58 % -5 %
(BFR)
Trésorerie (T) 1 532 -982 30 205 Evolution T -164 % -3176 %

Commentaires :
Il s’agit du plus important client de l’agence dans le domaine de la commercialisation du
verre, il confie à la banque la totalité de son chiffre d’affaires qui ne cesse d’évoluer.
Aucun incident de paiement n’a été constaté.
La structure financière de l’entreprise est équilibrée et caractérisée par :
- Un actif net positif.
- Un endettement assez important (ratio FP/ dette < 1).
- Un fonds de roulement également positif couvrant totalement les besoins
d’exploitation.
- Une Trésorerie calculée positive de 30 MDA en fin d’exercice 2002.
En matière d’activité, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 292 MDA en 2002 soit
une évolution de 20 % par rapport à l’exercice précédent.

II. Le projet d’investissement :


A. Présentation du projet :
Compte tenu du manque qu’accuse le marché algérien, en matière de verre feuilleté et de
sécurité, le promoteur a décidé d’investir dans ce secteur d’activité. Ce projet bénéficie
d’une décision d’octroi des avantages ANDI N° 2003/xxxxxx du 12 août 2003.

1- Localisation :
Le projet est localisé dans la zone industrielle de la commune d’El Eulma, wilaya de
SETIF. L’unité sera érigée sur un terrain d’assiette de 3512 m2, partiellement couvert
(unité de transformation et bâtiment administratif couverts).
L’ensemble de l’unité de transformation bénéficie de toutes les utilités nécessaires au bon
fonctionnement du projet (électricité, gaz, eau, voies d’accès et télécommunications).
Chapitre 5 : Cas pratique 85

2- Etat d’avancement du projet :


L’investissement a été réalisé au niveau :
- Du terrain acquis.
- Du génie civil en cours de réalisation.
- Des bâtiments en dur à réaliser non encore entamés.
- Du contrat de la charpente métallique conclu avec une entreprise spécialisée.

Remarque :
La réalisation de l’infrastructure de l’usine a connu un certain retard du fait des entraves
administratives, telles que l’obtention du permis de construire. En tout état de cause, l’unité
sera prête au début du dernier trimestre 2004.
3- Consistance du projet :
Il s’agit d’un investissement de création, qui consiste en l’acquisition d’une unité de
transformation de verre et de four de trempage à acquérir chez un fournisseur finlandais.
4- Capacité théorique annuelle du projet :
- 105 600 unités de pare-brise par an (soit 66 % de la production de verre feuilleté).
- 54 400 unités de verre latéraux par an (soit 34 % de la production de verre feuilleté).
- 220 000 m2 de verre de sécurité.
5- Montée en cadence :
La montée en cadence est décrite dans le tableau ci-dessous :

80 000 unités de verre feuilleté.


1ère année 50 %
110 000 m2 de verre de sécurité
88 000 unités de verre
2ème année 55 %
121 000 m2 de verre de sécurité
96 000 unités de verre feuilleté
3ème année 60 %
132 000 m2 de verre de sécurité
104 000 unités de verre feuilleté
4ème année 65 %
143 000 m2 de verre de sécurité
112 000 unités de verre feuilleté
5ème année 70 %
154 000 m2 de verre de sécurité
120 000 unités de verre feuilleté
6ème année 75 %
165 000 m2 de verre de sécurité
128 000 unités de verre feuilleté
7ème année 80 %
176 000 m2 de verre de sécurité

L’atteinte des pleines capacités au rythme de progression instauré plus haut se fera à la
11ème année d’exploitation.
Par ailleurs, nous signalons que le cycle de production est en continu.
Chapitre 5 : Cas pratique 86

6- L’emploi :
Le projet emploiera durant son activité 60 personnes à temps plein, toutes catégories
confondues (les frais de personnel et autres détails sont repris en annexe 11).

Nous reprenons ci-dessous la répartition du personnel :

Direction 04
Responsable administratif 01
Responsable commercial 01
Secrétaires de direction 02
Production 48
Responsable technique 01
Chef de production 02
Ouvriers 45
Entretien et sécurité 08
Chauffeurs 04
Agents d’entretien 02
Agents de sécurité 02
TOTAL 60

7- Le marché :
La relance du bâtiment industriel et à usage d’habitation, consommateur de verre sécurité
assure un débouché pour ce produit.
En outre, l’accroissement du parc automobile national lui assure un débouché pour les
pare-brises et les verres latéraux.
L’ambition de l’investisseur trouve sa justification dans l’existence d’un marché potentiel
et juteux caractérisé par une concurrence très limitée pour ne pas dire absente.
En effet, l’offre de ce produit sur le marché algérien, reste inférieure à la demande.
A ce titre, les capacités de production nationale sont à l’ordre 120 000 unités pour le verre
feuilleté et 200 000 m2 pour le verre sécurité.
Par ailleurs, la demande annuelle dans la gamme des produits en verre feuilleté et verre
sécurité est estimée respectivement à 300 000 unités et 500 000 m2, le déficit est comblé
par les importations.
De ce fait, le premier objectif de ce projet est de contribuer à couvrir les besoins du marché
régional dans une première phase, une fois que l’entreprise fonctionnera à pleine capacité,
son objectif sera de conquérir le marché national et ce compte tenu de la position
stratégique de la localité où est implanté le projet.
Aussi, l’écoulement de la production se fera par les propres moyens de l’entreprise, ce qui
donnera à cette dernière un avantage certain et mettra l’entreprise en position de force pour
placer son produit à travers tout le territoire national.
Chapitre 5 : Cas pratique 87

Enfin, la réussite de ce projet se trouve favorisée par beaucoup de facteurs, on peut citer
essentiellement :
‰ L’équipement de production ultramoderne importé de la Finlande, un pays de
renommée mondiale dans le domaine de l’industrie de l’équipement de
production de matériaux de construction.
‰ La régularité de l’approvisionnement et la disponibilité des matières premières
nécessaires au bon fonctionnement de l’exploitation.
‰ L’expérience du promoteur dans le domaine du verre.
‰ La localisation médiane du projet (au centre du pays)
‰ Prix de revient des produits compétitifs.
‰ Avantages fiscaux, main d’œuvre algérienne, énergie,...

8- Le coût de l’investissement :
Unité : DA
‰ Frais préliminaires 2 700 000
‰ Terrain 24 584 000
‰ Bâtiments 73 752 000
‰ Agencements et installations 5 000 000
‰ Equipements de production 158 598 000
‰ Frais accessoires 11 101.860
‰ Matériel de transport 40 123 000
‰ Equipements de bureau 730 000
‰ Fonds de roulement 30 000 000
‰ TOTAL 346 588 860

ƒ Frais préliminaires : représentent les frais d’établissements et d’études et toutes les


charges d’exploitation et de productions de l’entreprise avant le démarrage de son
activité.
ƒ Terrain : d’une superficie terrain sur lequel sera édifiée toute l’infrastructure du projet
est évaluée à 24 584 000 DA.
ƒ Bâtiments : englobe l’unité de production et le bloc administratif, l’ensemble est
construit sur un aire de 2 458.4 m2, ils sont évalués à 73 752 000 DA soit 30 000 DA
le m2 finis à 100 % (clé en main).
ƒ Agencement et installation : concerne l’acquisition du transformateur électrique et
l’aménagement du bloc administratif.
ƒ Frais accessoires : comprennent les droits de douanes (7 % de la valeur des
équipements à importer ).
ƒ Matériel de transport : ce poste englobe :
- 06 tracteurs routiers pour un montant de 29 623 000 DA.
- 06 Semis remorque benne pour un montant 10 500 000 DA
Chapitre 5 : Cas pratique 88

ƒ Fonds de roulement : prévu pour le démarrage du projet,


ƒ Equipements de production :
Les équipements de production sont à acquérir de l’étranger, les fournisseurs ont été
choisis, et les prix négociés pour 1 782 000 EUR Contre Valeur 158 598 000 DA (au taux
1Euro = 89 DA).
Les équipements de production sont constitués de :
‰ Un four de trempe horizontal TAMGLASS-HTF super TM-21441 CT –10.
‰ Une unité de coupe du verre automatique, type ACH-1526.
‰ Une table de rompage des bords, type RIT 1526.
‰ Une machine de façonnage, type XHK-1.
‰ Une machine à laver le verre de type LPK 1300/3.
‰ Une machine de poudrage, type KPL 1300.
‰ Un four de bombage automatique TAMGLASS, ESU ECOMAX TM..
‰ Une table d’assemblage et de laminage type LK 1326.
‰ Une cabine à vide de pré-pressage, type IK 1829.
‰ Deux autoclaves automatiques TAMGLASS, AK 1850.

La réalisation de cet équipement par le fournisseur se fera sur une durée de 11 mois.

9- Les imputs du projet :


Les matières premières du projet proviennent de l’importation, nous citerons les plus
importants :

ƒ Verre FLOAT 220 DA m2.


ƒ Film PVB 500 DA m2.

(Les consommations intermédiares sont reprises en annexe 12 )

10- Rentabilité de l’investissement :


Les comptes de résultats (TCR) et les bilans prévisionnels sont indiqués en annexe 13.

Ces chiffres d’affaires ont été calculés sur la base de la montée en cadence du projet et des
prix de cession de ses produits considérés constant durant la période du crédit, à savoir :

Produit Prix de vente Prix de revient Prix du marché


‰ Pare-brise 3 500 DA 1 450 DA 3 500 DA
‰ Vitres latérales 1 500 DA 820 DA 8 000 DA
‰ Verre de sécurité 1 500 DA 450 DA 1 500 DA

La composition du chiffre d’affaires est présentée au tableau suivant :


Chapitre 5 : Cas pratique 89

Unité : KDA
Produits A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7

Pare Brise 184 800 203 280 221 760 240 240 258 720 277 200 295 680
Vitres
40 800 44 880 48 960 53 040 57 120 61 200 65 280
latéraux
Verre
165 000 181 500 198 000 214 500 231 000 247500 264 000
sécurité
TOTAL 390 600 429 660 468 720 507 780 546 840 585 900 624 960

Les indicateurs de rentabilité donnent (voir annexe 14 ) :

‰ Un Taux de Rentabilité interne de 14 %


‰ Une Valeur actuelle nette (VAN) positive de 52 265 KDA.
‰ Un délai de récupération de l’investissement de 4 ans et 8 mois
‰ Indice de profitabilité de 1.15 (pour chaque Dinar investi on obtient un total
de 1.15 DA )
En effet, le projet dégage une valeur actuelle nette positive de 52 265 KDA et un taux de
rentabilité interne de 14 %, calculés sur une durée de 7 ans.
Le taux de rentabilité interne dégagé est nettement supérieur au coûts des capitaux
empruntés ( 6.5 % à 8 %) et au taux de rémunération des placements bancaires
(3.75 %), ce qui dénote la rentabilité du projet
11- Financements sollicités :
La structure de financement proposée :
‰ Apport de l’investisseur : 210 828 960 DA
‰ Concours bancaire : 135 759 900 DA
TOTAL : 346 588 860 DA

Le client sollicite la banque pour le financement de son projet à hauteur de 135 760 KDA
soit 39 % du coût global du projet. L’investisseur prendra en charge le reste de
l’investissement, soit 210 829 KDA qui représente 61 % du coût global du projet.
12- Garanties proposées :
Le client propose des garanties immobilières en contrepartie des concours bancaires.
13- Avantages obtenus ( fiscaux et parafiscaux (ANDI)) :
Etant donnée que le projet rentre dans le cadre du programme de développement initié par
le gouvernement visant la promotion de la PME, ce projet bénéficie dans la période de
réalisation de :
- La Franchise de la TVA pour les biens et services, qu’ils soient importés ou acquis
localement pour une durée de trois années.
- Du taux réduit (7 %) de droit de douanes pour une période de trois années.
- L’exemption du droit de mutation à titre onéreux, pour toutes les acquisitions
immobilières effectuées dans le cadre de l’investissement concerné.
Chapitre 5 : Cas pratique 90

B. Avis et recommandations :
1- Avis de l’agence :
Client fidèle, respectant ses engagements, avec une capacité financière appréciable,
l’agence est favorable à une mourabaha à moyen terme de 135 760 KDA aux conditions
suivantes :
Š Garanties immobilières expertisées à hauteur de 120 % de l’engagement de la Banque.
Š DPAMR (Délégation de Police d’Assurance Multirisques) au profit de la banque.

2- Avis de la Direction de Financement des Entreprises :


Vu la solvabilité du client, son professionnalisme et son assise financière, elle met en
exergue les points suivants :
- L’opportunité d’investir dans un créneau relativement vierge, une seule unité
appartenant à l’ENAVA de Jijel existe dans la région.
- Le fait que l’investisseur envisage un investissement d’envergure de prés de 345.6
MDA, ce qui aura pour conséquence directe la perturbation du marché local et même
national et compromettra l’activité des entreprises déjà existantes.
- L’investissement est conséquent et la cote de financement sollicité est raisonnable au
vue des capacités de remboursement de la relation.
- Certaines rubriques de la structure d’investissement sont un peu gonflées à l’image
notamment de celle du transport de 40 MDA.
- Une durée de retour d’investissement assez longue, plus de 05 ans mais relativement
correcte étant donné la montée en cadence et les prix de cession....
- Le projet exige des compétences managériales et des capacités techniques avérées
dont l’investisseur dispose.
- L’investisseur à une très grande expérience du marché du verre.
- Les prix des outputs sont très compétitifs.
Sur cette base, la direction est favorable pour un financement à moyen terme visant
l’acquisition partielle de l’outil de production principal de 130 MDA sur une période de
05 ans dont 01 an de différé aux conditions suivantes :
- Hypothèque immobilière couvrant le financement à 100 % et expertisé pour 120 %.
- DPAMR (Délégation de Police d’Assurance Multirisques).
- Nantissement des équipements à acquérir.
- Participation préalable dans l’acquisition de l’outil principal de 29.6 MDA.
- Vérification par la banque de la réalisation définitive de l’infrastructure nécessaire au
projet d’investissement.
- Prise en charge par l’investisseur des droits de douanes et du fonds de roulement de
démarrage.
- Prise en charge de l’investisseur des autres dépenses d’investissement.
- Augmentation du capital social à hauteur de 10 MDA au moins.
Chapitre 5 : Cas pratique 91

- Domiciliation de l’ensemble du chiffre d’affaires du groupe aux guichets de la


Banque AL-BARAKA.
- Respect des échéances de remboursement.

Ces propositions ont été soumises à l’appréciation du comité.


3- Décision du comité de financement :
Il recommande de: « S’assurer au préalable que les infrastructures sont réalisées et que
le personnel est formé pour la production. » et il est « d’accord pour un leasing mobilier
de 120 MDA (soit 70 % du coût du matériel), la durée est de 6 ans dont un an de différé ;
la mobilisation doit intervenir après le versement de la part d’autofinancement. Les
droits de douanes et les frais accessoires sont à la charge du client. »

Garanties :

Š Hypothèque immobilière.
Š DPAMR ( Délégation de la Police d’Assurance Multirisques) .
Š Caution de l’unique associé.

Chronologie et parcours du dossier traité :

Date Evénements
1 15/01/2003 Demande de financement
Accord des avantages ANDI (Agence Nationale
2 12/08/2003
de Développement des Investissements)
3 17/11/2003 Création de l'entreprise
4 08/12/2003 Envoie du dossier
Avis de la DFE (Direction de Financement des
5 04/02/2004
Entreprises)
6 21/03/2004 Comité de financement (1)
205
7 22/04/2004 Recours relatif au montant (70MDA)(2)
jours
8 11/05/2004 Recours relatifs aux conditions (marge, durée) (3)
9 01/06/2004 Autorisation
Mise en place de la lettre de crédit documentaire
10 30/06/2004
relative à l’acquisition de l’équipement principal

Tableau n° 22 : Chronologie de la procédure d’autorisation et de mise


en place du crédit-bail
C. Utilisation du crédit-bail :
Après l’obtention du ticket d’autorisation, l'investisseur ouvre une lettre de crédit
documentaire en faveur du fournisseur de 158 598 000 DA et l’agence élaborera
l’échéancier de remboursement suivant :
Chapitre 5 : Cas pratique 92

Conditions d’élaboration de l’échéancier

Coefficient du
Taux annuel Durée Annuité
loyer
6 ans dont un an
7.50 % 0.247164718 29 659 766.13
de différé

Le loyer annuel est calculé selon la formule suivante (table financière n°5 périodicité
constante ) :

L = P x [ m /(1- (1+ m)–n )]

L : Loyer annuel.
P : Montant du crédit-bail.
m : Taux de annuel
[ m /(1- (1+ m)–n )] : coefficient du loyer.
n : Durée de remboursement (nombre d’année sans l’année de différé)

Détermination de la marge à payer en période de différée

La marge à payer en période de différée est calculée selon la formule suivante :

M = ( P x t x n ) / 360

P : Montant
T : Taux annuel
N : Nombre de jour parcouru
M : Marge totale de la période de différée
360 : Nombre de jour de l’année comptable
Chapitre 5 : Cas pratique 93

Echéancier des loyers élaboré par l’agence

Unité : DA

Capital
Année Principal Marge HT Annuité HT TVA ( 17 %) Annuité TTC
restant

1 120 000 000.00 9 000 000.00 9 000 000.00 9 000 000.00

2 120 000 000.00 20 659 766.13 9 000 000.00 29 659 766.13 29 659 766.13

3 99 340 233.87 22 209 248.59 7 450 517.54 29 659 766.13 5 042 160.24 34 701 926.38

4 77 130 985.27 23 874 942.24 5 784 823.90 29 659 766.13 5 042 160.24 34 701 926.38

5 53 256 043.03 25 665 562.91 3 994 203.23 29 659 766.13 5 042 160.24 34 701 926.38

6 27 590 480.13 27 590 480.13 2 069 286.01 29 659 766.13 5 042 160.24 34 701 926.38

Total à payer 120 000 000.00 37 298 830.67 157 298 830.67 26 740 801.21 184 039 631.89

Remarques :

y A l’ouverture du crédit documentaire la banque exige une provision initiale


de 30 % conformément à l’autorisation.

y Le crédit-bail accordé dans le cadre de ce projet est un crédit bail financier


où les loyers payés remboursent totalement les capitaux engagés et la marge
de la banque. En fin de contrat la valeur résiduelle du bien est nulle.

y Les loyers sont payés à terme échu.

y Lors de la levée de l’option d’achat, la Banque Al-Baraka d’Algérie cède le


bien au crédit-preneur au dinar symbolique.

y La périodicité en TTC est donnée à titre indicatif, elle est révisable en


fonction du taux de la TVA.
Chapitre 5 : Cas pratique 94

D. L’impact sur le projet après financement par crédit-bail :


La structure de financement finale du projet après la négociation des conditions de crédit
est :

‰ Apport de l’investisseur (65 %) 226 588 860 DA

‰ Concours bancaire par crédit-bail mobilier (35 %) 120 000 000 DA

TOTAL 346 588 860 DA

Les comptes de résultats et le tableau de financement prévisionnels sont indiqués


respectivement en annexe 15

Le projet dégagera une valeur actuelle nette des fonds propres (au taux d’actualisation de
10 %) de 41 463 772 DA, un taux de rentabilité des fonds propres de 14.42 % et un délai
de récupération des fonds propres de 4 ans et 11 mois, ce qui dénote que la rémunération
du financement par crédit-bail n’a pas d’impact important sur la rentabilité du projet.

SECTION 2 : ANALYSE COMPARATIVE :

FINANCEMENT PAR UN CREDIT A MOYEN TERME (MOURABAHA)


ET PAR CREDIT-BAIL

Supposons que pour le même cas, le comité avait opté pour une Mourabaha à
moyen terme, est-ce que cette formule aurait été plus intéressante ? Pour répondre à cette
question nous présentons dans ce qui suit une simulation d’une mourabaha à moyen terme
dans les conditions suivantes :

Montant à financer 120 000 000 DA

Durée 6 ans dont un an de différé

Taux de marge 7.5 %

Remboursement Périodicité constante


Nantissement des équipements
Garanties
Garanties immobilières à 100 % expertisées à 120 %
Chapitre 5 : Cas pratique 95

L’évaluation de la rentabilité après financement par mourabaha à moyen terme est


résumée en annexe 16

En comparant les deux modes nous sommes arrivés aux résultats suivant :

Rentabilité du projet
Délai de récupération de l’investissement (DR) 4 ans et 8 mois
Valeur Actuelle Nette (VAN) 52 265 057.07 DA
Indice de profitabilité (IP) 1.15
Taux de rentabilité interne (TRI) 13.89 %

Après financement par Crédit-Bail (1)

Flux nets cumulés de trésorerie 413 470 973.14 DA


Flux nets de trésorerie actualisés cumulés à 10 % 268 052 631.99 DA
Délai de récupération des fonds propres (DRFP) 4 ans et 11 mois
Valeur Actuelle Nette des fonds propres (VANFP) 41 463 771.99 DA
Taux de Rentabilité des fonds propres (TRFP) 14.42 %

Après financement par Crédit à Moyen Terme (Mourabaha) (2)

Flux nets cumulés de trésorerie 413 182 117.50 DA


Flux nets de trésorerie actualisés cumulés à 10 % 268 110 954.26 DA
Délai de récupération des fonds propres (DRFP) 4 ans et 11 mois
Valeur Actuelle Nette des fonds propres (VANFP) 41 522 094.26 DA
Taux de Rentabilité des fonds propres (TRFP) 14.45 %

Ecart entre les deux formes de financement (1) - (2)

Flux nets cumulés de trésorerie 288 855.64 DA


Flux nets de trésorerie actualisés cumulés à 10 % - 58 322.27 DA
Délai de récupération des fonds propres (DRFP) 0 DA
Valeur Actuelle Nette des fonds propres (VANFP) - 58 322.27 DA
Taux de Rentabilité des fonds propres (TRFP) 0.02377 %

Tableau n° 22 : Comparaison des indicateurs de rentabilité après


financement par mourabaha MT et crédit-bail mobilier
Chapitre 5 : Cas pratique 96

Le tableau ci-dessus montre que l’écart entre le crédit-bail et la mourabaha à moyen terme
en matière de délai de récupération des fonds propres et de Taux de rentabilité des fonds
propres est nulle.
En terme de flux de trésorerie, l’écart est expliqué par une économie d’impôt due à la
déductibilité du loyer (amortissement du capital plus la marge bénéficiaire) du bénéfice
imposable, comme illustré dans le tableau suivant :

Economie
A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7
d'impôts
Crédit-Bail1
6 363 848.96 4 371 517 5 017 561 7 726 441 10 513 073 13 315 410 16 783 789
(1)
Mourabaha2 3 925 692.00 4 924 984 5 803 450 8 762 184 11 817 409 14 908 484 14 238 291
(2)
Economie
d'impôts (2 438 156.96) 553 467.02 785 889 1 035 743 1 304 337 1 593 074 (2 545 498)
(2-1)
Cumul
(2 438 156.96) (1 884 689.94) (1 098 800.55) (63 057.11) 1 241 279.42 2 834 353.54 288 855.64
(négative)

Tableau n° 23 : Calcul de l’économie impôts

Les chiffres entre parenthèses sont de signe négatif.


D’après le tableau ci-dessus, l’écart entre ces deux modes financement en terme de cash
flows cumulés est de 288 856 DA. Cette différence s’explique par une économie d’impôts
réalisée en cas de financement par crédit-bail
Le financement par mourabaha MT dans les conditions précités donnera lieu à
l’élaboration de l’échéancier suivant :
Unité : DA
Capital
Année Principal Marge HT Annuité HT TVA ( 17 %) Annuité TTC
restant
1 120 000 000.00 9 000 000.00 9 000 000.00 9 000 000.00

2 120 000 000.00 20 659 766.13 9 000 000.00 29 659 766.13 29 659 766.13

3 99 340 233.87 22 209 248.59 7 450 517.54 29 659 766.13 1 266 587.98 30 926 354.12

4 77 130 985.27 23 874 942.24 5 784 823.90 29 659 766.13 983 420.06 30 643 186.20

5 53 256 043.03 25 665 562.91 3 994 203.23 29 659 766.13 679 014.55 30 338 780.68

6 27 590 480.13 27 590 480.13 2 069 286.01 29 659 766.13 351 778.62 30 011 544.76

Total à payer 120 000 000.00 37 298 830.67 157 298 830.67 3 280 801.21 160 579 631.89

1
Crédit-bail : Montant d’impôts payé en cas de financement par crédit-bail
2
Mourabaha : Montant d’impôts payé en cas de financement par mourabaha
Chapitre 5 : Cas pratique 97

En comparant le coût de la mourabaha à moyen terme et du crédit-bail on arrive aux


résultats suivants :
Unité : DA

Mourabaha à moyen terme (MT) Crédit-bail mobilier ECART

Montant financé 120 000 000 Montant financé 120 000 000 0
Annuité HT 157 298 830.67 Loyers (HT) 157 298 830.67 0
TVA 3 280 801.21 TVA 26 740 801.21 23 460 000.00

TOTAL 160 579 631.89 TOTAL 184 039 631.89 23 460 000.00

Tableau n° 24 : Comparaison entre mourabaha à moyen terme & crédit-bail

A travers ces résultats, le crédit-bail s'avère plus cher que la mourabaha à moyen terme
avec une différence de 23 460 000 DA ; cette différence est due principalement à la
différence du mode de calcul de la TVA.
Selon les conditions de la Banque Al-Baraka d’Algérie (pour la même période), nous
avons les mêmes conditions, soit pour une mourabaha à moyen terme ou un crédit-bail,
donc, sur le plan financier, les deux modes de financement présentent le même coût
(donnent lieu pratiquement à l’élaboration d’un identique échéancier en hors taxe),
Il est plus intéressent pour le client d’opter pour une mourabaha MT, car dans ce cas la
TVA est calculée sur le montant de la marge uniquement, alors que pour le crédit-bail,
la TVA est calculée sur le montant du loyer (principal et la marge), ce qui réduit
beaucoup plus la trésorerie du client.
Dans le cas où ce client n’obtient pas la franchise de TVA sur les équipements importés, le
financement par crédit-bail aurait allégé le poids de cette dernière, en l’étalant sur toute la
durée du contrat.
En revanche, le crédit-bail est plus indiqué pour la banque, car il présente de meilleurs
garanties (propriété du bien et autres garanties réelles ou personnelles) et une marge de
manœuvre tant pour la banque que pour le client, car le montant des loyers peut être révisé
par le consentement des deux parties, ce qui n’est pas offert par la mourabaha MT
(engagement ferme).
Il y lieu de souligner, qu’à partir de juin 2005 la marge bénéficiaire de la banque
concernant les opérations de crédit-bail a connu une augmentation, et se situe entre 8.5 %
et 12 %.
En résumé, le crédit-bail comme il est pratiqué à la Banque Al-Baraka d’Algérie ne fait
pas bénéficier le crédit-preneur de ses principaux avantages (financement à 100 %,
garanties réduites,....)
De plus le crédit–preneur rencontre d’autres problèmes, par exemple :
- Difficulté de bénéficier de certaines exonérations fiscales car les biens acquis sont au
nom de la banque.
- Perte de marchés : dans certains cas des soumissions exigent que les matériels ou les
équipements soient au nom du soumissionnaire.
Chapitre 5 : Cas pratique 98

Si l’entreprise avait décidé d'acquérir les mêmes équipements en sollicitant dans un


premier cas une autre banque pour un financement par crédit à moyen terme (CMT), nous
avons pris à titre d’exemple les conditions en vigueur de la Banque Extérieure d’Algérie
(même conditions précédentes sauf pour le taux d’intérêt 5.5 %), ou dans un deuxième
cas une autre société de crédit-bail Arab Leasing Corporation (ALC) aux mêmes
conditions (sauf taux d’intérêt 8.5 % à 15 %), à remarquer qu’il y une différence de 2 %
entre le taux d’intérêt (BEA) et la marge bénéficiaire(AL-BARAKA ) et 1 % à 7.5 %
entre le taux de financement de (ALC) et celui de la Banque Al-Baraka, ceci confirme la
cherté et du crédit-bail par rapport au crédit à moyen terme.

La comparaison entre le crédit-bail et le crédit bancaire classique est très difficile,


chaque outil a ses particularités et on ne peut pas généraliser ces résultats.
Le crédit-bail s’avère plus cher, mais il peut répondre à des besoins bien déterminés
(préservation de la capacité d’endettement, économie d’impôt,...) nécessitant une étude
poussée et très pointue afin de pouvoir déterminer la formule de financement la plus
adéquate.

Conclusion partielle :

Après l’examen de cette étude de financement d’un investissement de création par


crédit-bail, au sein de la Banque Al-Baraka, il ressort que le crédit bail est pratiquement
traité comme un crédit bancaire classique en matière de conditions et d’exigences
bancaires, et généralement il n'y a pas de grandes différences justifiant le choix du crédit-
bail comme ressource de financement, autrement dit, les principaux avantages justifiant le
recours à ce mode de financement (financement à 100 %, garantie réduite,...) sont dans la
majorité des cas dissimulés, d’autant plus que ce mode de financement n’est pas très
connu par les différents opérateurs économiques algériens ce qui pose certains problèmes
d’ordre administratifs et juridiques.

Conclusion de la Deuxième Partie

Le crédit-bail en Algérie contrairement à d’autre pays bénéficie d’un encadrement


réglementaire favorisant son extension, néanmoins, malgré plusieurs années d’existence
cet instrument de financement demeure méconnu par la majorité des opérateurs
économiques et sa pratique par les établissements de crédit, peu nombreux en Algérie, ne
diffère guère de celle adoptée pour les crédits d’investissement classiques en matière
d’exigences.

Cependant, au cours des quatre dernières années la pratique du crédit-bail en Algérie


a connu une évolution caractérisée par l’augmentation du nombre de bailleurs pour
répondre à la demande de financement des investissements, en offrant aux investisseurs ce
produit financier qui pourrait devenir une alternative concurrentielle aux autres
financements bancaires.
Conclusion générale 99

Conclusion générale

Lancée depuis les années 1989-1990, la réforme économique en Algérie, en imposant


les règles de l'économie de marché, allait offrir l'opportunité aux acteurs économiques
d'envisager le recours à des mécanismes de financement de l'économie jusque là ignorés ou
méconnus, ce qui s’est concrétisé par l’introduction du crédit-bail avec la loi 90-10 du 14
avril 1990 relative à la monnaie et au crédit.

A travers la première partie (théorique) du présent travail, il ressort que les multiples
avantages du crédit-bail et ses différentes adaptations aux divers besoins de l’entreprise ont
favorisé le développement de cette technique ancestrale de part le monde, même dans les
pays en voie de développement comme au Maroc et en Tunisie, sans pour autant être doté
d’un encadrement spécifique.

Faisant l’objet de la deuxième partie, le crédit-bail en Algérie n’est apparu que


récemment et commençait à se développer après la mise en place par les pouvoirs publics
d’un encadrement juridique et fiscal favorisant son évolution et qui a donné naissance aux
sociétés de leasing (SALEM, ALC...).
Ce produit financier s’adresse à toutes les entreprises et plus spécialement, les
PME/PMI qui constituent une part très importante du tissu économique algérien,
généralement, caractérisées d’une part par une éligibilité réduite au crédit bancaire
classique et d’autre part par un potentiel de croissance très important.
Les grandes entreprises pour lesquelles le crédit-bail représente une opportunité
d’élargir leur capacité d’endettement et leur permet un développement rapide ; c’est une
alternative avantageuse en matière de financement de l’investissement.
La mise en place effective du leasing en Algérie ne s’est faite qu’après la publication
de la loi 96-09 relative au crédit-bail et de l’ajustement fiscal et réglementaire introduit
par la loi de Finances complémentaire pour 2001 relative aux règles d’amortissement
applicables aux sociétés de leasing, à la taxe sur l’activité professionnelle (T.A.P),
avantages accordés aux investisseurs ; sans ces ajustements, le leasing ne pouvait être
appliqué.
Cependant, le crédit-bail n’est pas assez connu auprès des différents opérateurs
économiques. Il n’y a pas de culture de leasing et sa conception par les bailleurs algériens
le rend plus contraignant et moins intéressant que le crédit classique à moyen et long
terme, ce qui nuit à son développement, bien que le législateur ait accordé au crédit-
bailleur un ensemble de privilèges et de garanties pour minimiser les divers risques
affrontés.
Pour sa part, le bailleur algérien pratique le crédit-bail avec prudence. En effet,
l’encadrement de ce mode de financement introduit récemment explique sa non maîtrise,
d’autant plus que le banquier ou le bailleur n’est pas doté d’instruments permettant la
réalisation d’études de financement (des statistiques, la centrale des bilans qui n’est pas
opérationnelle, normes sectorielles, des documents comptables fiables). Nous déplorons
également l’absence d’institutions ou des organes spécialisés dans l’évaluation des projets
et des entreprises permettant de s’assurer de leur bonne situation financière, la viabilité et
la rentabilité de leurs projets, ces derniers éléments constituant la meilleure garantie pour
les bailleurs.
Conclusion générale 100

Le problème de l’écoulement des biens après sa récupération en fin de contrat ou en


cas de litiges avec le locataire, fait que les sociétés de crédit-bail réduisent leurs champs
d’intervention à des biens aisément vendables sur le marché de l’occasion, comme le
matériel roulant, et ce au détriment des projets d’envergure.
Cette prudence fait que dans la majorité des cas que les bailleurs n’accordent pas des
financements à 100 % et exigent le maximum de garanties, démotivant ainsi les
investisseurs à opter pour le crédit-bail.
En plus des raisons précitées, d’autres entraves d’ordre juridiques, commerciales et
fiscales (difficultés de bénéficier des avantages fiscaux, perte de marché, du fait que le
bien est au nom de la banque,...) rendent le recours au crédit-bail difficile, même si parfois
les entreprises trouvent un intérêt à se financer par crédit-bail (gains d’impôts,
modernisation et préservation de la capacité d’endettement, . . .etc.).
Concernant le cas de la Banque Al–Baraka auprès de laquelle nous avons effectué
notre stage, la pratique du crédit-bail s’assimile à un crédit d’investissement classique, les
principaux avantages de ce produit comme le financement à 100 %, garantie réduite, et les
services y afférents ne sont pas offerts.
Toutefois la Banque Al-Baraka d’Algérie plaide pour son développement
(instrument de financement conforme à la Charia’a).
Ceci se manifeste d’une part par la marge bancaire en vigueur, qui ne diffère pas de
celle des autres produits proposés contrairement à ce qui est pratiqué (crédit-bail est plus
cher) et d’autre part par les conditions de remboursement où le client bénéficie de période
de différé et s’acquitte des redevances locatives en terme échu, autrement dit on permet au
client de «payer après qu’il réalise des profits », en contre partie la banque exige des
garanties réelles ou personnelles.
L’apport du crédit-bail dans le financement de l’économie algérienne est très
modeste, du fait que la pratique de cette forme de financement n’est qu’à ses débuts. Son
développement s’articule, à notre sens, autour des points suivant :

¾ Spécialisation des sociétés de crédit-bail (structures et organisations adéquates)


afin de mieux connaître les marchés, sur lesquels elles évoluent et les produits
qu’elles proposent.
¾ L’amélioration de la qualité de service et la rapidité du traitement des demandes
de financement sont deux attentes importantes du marché.
¾ La réalisation des campagnes d’information (séminaires, communication,.....) tant
par les banques que par les Pouvoirs Publics pour faire connaître ce produit, aux
différents opérateurs économiques et de promouvoir la culture du leasing.
¾ S’inspirer des expériences d’autres pays, comme l’exemple marocain et tunisien.
¾ Facilité l’accès aux banques et aux sociétés de crédit-bail à l’information fiable,
permettant de réduire les risques, ou de prendre des risques maîtrisés.
¾ Instaurer un environnement fiscal plus favorable, aux société de crédit-bail et aux
entreprises .

Le développement de cet outil, permettra le financement de nombreux projets,


touchant la rénovation ou le renouvellement des équipements, la création ainsi que
l’extension des capacités de production, pour répondre aux nombreuses opportunités
d’investissements.
LISTE DES TABLEAUX

Tableau Intitulé Page


Degré de pénétration du leasing dans le financement de
Tableau n° 1 6
l’économie en Europe
Tableau n° 2 Financements des PME en France (2002) 6

Tableau n° 3 Crédit-bail Mobilier- Immobilier 14


Tableau n° 4 Crédit-bail National - Crédit-bail International 17
Comparaison entre le crédit-bail la Location Simple et Location
Tableau n° 5 19
avec Option d’Achat
Statut juridique du crédit-bail dans les principaux pays
Tableau n° 6 22
européens
Tableau n° 7 Conditions d’activité des bailleurs 23

Tableau n° 8 Dualité des approches en matière de crédit-bail 32

Tableau n° 9 Objet des normes IASC 17 et FAS 13 relatives au crédit-bail 35

Tableau n° 10 Comparaison du traitement comptable du crédit-bail 36

Tableau n° 11 La déductibilité fiscale dans les principaux pays européen 37


Comparatif crédit, crédit-bail, location comme il est pratiqué en
Tableau n° 12 40
France
Tableau n° 13 Fiscalité du crédit-bail en Algérie 55
Tableau n° 14 Evolution de l’offre de crédit-bail en Algérie 59
Tableau n° 15 Participations de la Banque Al-Baraka d’Algérie 64
Tableau n° 16 Evolution des Principaux indicateurs 64
Tableau n° 17 Evolution de l’encours en crédit-bail 68
Tableau n° 18 Evolution des emplois à cour terme 69
Tableau n° 19 Evolution des emplois à moyen terme 69
Tableau n° 20 Evolution des emplois à long terme 70
Place du crédit-bail dans les produits générés par l’activité de
Tableau n° 21 71
financement
Comparaison des indicateurs de rentabilité après financement par
Tableau n° 22 95
mourabaha MT et crédit-bail mobilier
Tableau n° 23 Calcul de l’économie impôts 96
LISTES DES SCHEMAS ET DES
GRAPHIQUES

Schéma Intitulé Page


Schéma simplifié du déroulement d’une opération de crédit-
Schéma n° 1 bail
10

Schéma n° 2 Schéma détaillé du déroulement d’une opération de crédit-bail 11

Schéma n° 3 Schéma détaillé du déroulement d’une opération de crédit-bail 19

Schéma n° 4 Déroulement de l’opération de crédit-bail adossé 20

Schéma n° 5 Organigramme général de la Banque Al-Baraka d’Algérie 63

Graphique n° 1 Marché Mondial du crédit-bail en 2001 5

Graphique n ° 2 Evolution des concours nouveaux en leasing 5

Graphique n° 3 Réparation géographique du leasing en Europe (en 2002) 5

Graphique n° 4 Evolution du nombre de bailleur en Algérie 59

Graphique n° 5 Evolution de l’offre de crédit-bail en Algérie 60


Evolution des parts de marché des intervenants du marché
Graphique n ° 6 algérien
60

Graphique n° 7 Place du crédit-bail dans emplois à moyen terme 69

Graphique n° 8 Place du crédit-bail dans les emplois à long terme 70


Place du crédit-bail dans les produits générés par
Graphique n° 9 l’activité de financement
71
LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Loi 90-10 du 14 avril 1990 relative à la monnaie et au crédit


Annexe 2 : Règlement n° 92-28 portant plan de comptes bancaire et règles
comptables applicables aux banques et aux établissements financiers
Annexe 3 : Ordonnance n° 96-09 du 10 janvier 1996 relative au crédit-bail
Annexe 4 : Règlement CMC n°96-06 du 03 juillet 1996 fixant les modalités de
constitution des sociétés de crédit-bail et les conditions de leur agrément
Annexe 5 : Instruction n° 07-96 du 22 octobre 1996 Relative aux modalités de
constitution des sociétés de crédit-bail et aux conditions de leur agrément.
Annexe 6 : Loi de finance pour 1996
Annexe 7 : Disposition de la loi finance complémentaire pour 2001
Annexe 8 : Constitution d’un Dossier de Financement d’Investissement
Annexe 9 : Contrat de Crédit-Bail Mobilier et Immobilier
Annexe 10 : Ratios des Entreprises « Z et W »
Annexe 11 : Rapport de visite sur site
Annexe 12 : Autres détails sur le projet ( Tableaux d’Amortissements, Echéancier et
Frais de personnel )
Annexe 13 : Tableau des Consommations Intermédiaires
Annexe 14 : TCR, Détail des Chiffres d’affaires et Bilans prévisionnels
Annexe 15 : Indicateurs de Rentabilité du Projet
Annexe 16 : Evaluation de la Rentabilité Après Financement Par Crédit-Bail Mobilier
Annexe 17 : Evaluation de la Rentabilité Après Financement Par Mourabaha MT

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