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Ecole centrale de Nantes EI2/3 Option GC

TD2 : Formulation des bétons


Eléments de correction

Exercice 1 : Pompage du béton

L’avancement du béton dans un tuyau de pompage est décrit sur la figure ci-dessous. Dans la très
grande majorité des cas, on considère que le béton n’est pas cisaillé pendant son pompage. Il
s’écoule donc en bloc par glissement. Dans ce cas, le profil de vitesse de l’écoulement correspond
au profil (1) (Cf. figure ci-dessous).

L’élément dimensionnant est donc le frottement béton/acier. En effet, comme l’indique la figure
ci-dessus, l’écoulement du béton dans le tuyau est freiné par des contraintes de frottement
s’exerçant à l’interface béton/tuyau. Schématiquement, le béton est soumis à des sollicitations qui
peuvent être représentées comme suit :

f

p(x) p(x) + dp(x)


R

f
dx

1. Expression de dp(x)/dx en fonction de f

F = 0  R² p(x) = 2Rdxf(x) + R² (p(x) + dp(x))

1
 R² dp(x) = - 2Rdxf(x)
dp ( x) 2
    f ( x) (1)
dx R

2. Evolution de f(x) en fonction de la pression et de la vitesse de glissement


 Pour un débit donné, la pente dp(x)/dx est constante (cf. figure B3), donc d’après l’équation
(1), la contrainte de frottement f(x) ne dépend pas de la pression.
 Par contre, la pente dp(x)/dx augmente avec le débit (cf. figure B3), donc f(x) dépend de la
vitesse de glissement.

3. Relation entre P et Q
En reportant les valeurs de pression à la pompe en fonction du débit, on obtient une relation
(quasi) linéaire.
30
Pression à la pompe (105 Pa)

25

20

15

10

0
0 10 20 30 40 50 60

Débit (m3/h)

4. Tribologie
La tribologie est la science qui étudie le frottement, l’usure ainsi que la lubrification entre deux
systèmes matériels en contact, immobiles ou non. Dans le cas du pompage, lors de l’étude de
l’interface ou du frottement entre le béton frais et la paroi du tuyau de pompage, on parlera des
propriétés tribologiques du béton ou de la loi d’interface.

5. Pertinence de l’essai tribologique à la pression atmosphérique


On a montré dans la question 2) que f(x) ne dépend pas de la pression mais de la vitesse de
glissement. Faire des essais à la pression atmosphérique permet donc d’évaluer la loi de
frottement du béton sur le tuyau de pompage.

6. Expression du seuil d’interface et de la constante d’interface en fonction de C0, A


et des dimensions de l’appareil

2
Le couple C imposé au cylindre intérieur correspond au moment du couple des forces de
frottement de résultante nulle :

F
C
F

F C
C = F  2 Rint   f  
Rint h 2Rint2 h
C 0  AN
f  or Vg  2Rint N avec N la fréquence de rotation (tours/seconde)
2Rint2 h
Vg
C0  A
2Rint
D’où  f    0  V g
2Rint2 h
C0 A
Soit :  0  et   (2)
2Rint h
2
4 ² Rint3 h

7. Expression de P en fonction de f(x) et de la géométrie du circuit


dp ( x) 2
D’après (1),    f ( x)
dx R
D’après la question 2), pour un débit donné la contrainte de frottement est constante tout au long
du tuyau, soit f(x) = f
La pression p(x) étant une fonction linéaire de x, on a (par intégration sur la longueur du tuyau) :
0 L
dp ( x) 2 2
   f ( x)   dp     f dx
dx R P 0
R

2L
 P f
R

 Expression de P en fonction de Q

P
2L
f 
2L
 0  Vg   2L  0   Q   k1  k 2Q
R R R  R² 
2L 2L
Soit : k1   0 et k 2  3 
R R

3
8. Expression de P si le tuyau est à une hauteur H
Si la sortie du tuyau se trouve à une hauteur H au dessus de la pompe, il faut rajouter la pression
hydrostatique du béton.
2 Lh  Q 
P  0     gH avec Lh la longueur totale du circuit
R  R ² 

9. Formule facilement pompable


La formule avec la fumée de silice a des propriétés tribologiques plus faibles. Elle frottera moins.
Elle nécessitera une pression de pompage plus faible. Donc, a priori elle est plus facilement
pompable.

10. Données tribologiques du béton pompé


 2 Lh  Q1   P2  P1
 P1  R  0   R ²   2,438  10 H   2 L Q  Q  R
4 3

   
   h 2 1

 P  2 Lh    Q2   2,438  10 4 H


  P  2,438  10 4 H R   Q1
 R ²

R ² 
2 0 0 1
 R   2 Lh

 Application numérique
R = 0,0625 m
P1 = 225 / 1,8 = 125 bars = 125 x 105 Pa
P2 = 311 / 1,8 = 172,8 bars = 172,8 x 105 Pa
Q1 = 6 x 66 / 60 / 1000 = 0,0066 m3/s
Q2 = 10,07 x 66 / 60 / 1000 = 0,011 m3/s
Lh  200²  100²  224 m
On trouve:
  1862Pa.s / m

 0  63Pa
Ces résultats sont proches de la formule sans fumée de silice. Il y a probablement eu confusion
de la formule à la centrale.

Exercice 2 : Porosité du béton

1. Porosité de la pâte de ciment

4
1.1. Définition

 Pores capillaires : ce sont les vides qui subsistent dans l’espace initialement occupé par l’eau
de gâchage. Ils forment d’abord un réseau continu de vides interconnectés que les hydrates remplissent progressivement avec
l’avancement de l’hydratation. Le diamètre des capillaires varie de quelques nanomètres à quelques dizaines de micromètres.
Le volume total, le diamètre moyen et la continuité des capillaires dépendent du rapport E/C et du degré d’hydratation. Cette
porosité influence la résistance mécanique du béton et elle est responsable des propriétés de transport et de la vulnérabilité aux
cycles de gel-dégel.

 Pores du gel CSH: ce sont les vides entre les hydrates composant la pâte de ciment durcie.
Ces pores ont un diamètre inférieur à 2,5 nm et constituent environ 28 % du volume de
l’ensemble des hydrates.

1.2. Porosité capillaire Pcap et porosité du gel Pgel

D’après l’énoncé on a :
- Diamètre < 100 nm  Pores du gel
- Diamètre > 100 nm  Pores capillaires
Les valeurs des volumes des pores capillaires sont lues directement sur la courbe porosimétrique
pour d = 100 nm. Pour d = 10 nm, on obtient le volume total des pores duquel on déduit le
volume des pores du gel par soustraction. La porosité est calculée en multipliant chaque volume
par la masse volumique apparente de la pâte. Les résultats sont donnés dans le tableau ci-dessous.
Pores capillaires Volume des pores du gel (cm3/g)
E/C Volume des pores Volume des pores
Porosité Pcap (%) Porosité Pgel (%)
capillaires (cm3/g) du gel (cm3/g)
0,4 0 0 0,12 20
0,6 0,1 13 0,2 25
0,8 0,24 26 0,21 23

2. Estimation théorique de la porosité du béton

2.1. Masse volumique théorique du béton.

Dosage massique Masse volumique dosage


Constituants
(kg/m3) (g/cm3) volumique (l/m3)
Ciment 300 3,09 97
E efficace 180 1 180
Gravillon 1170 2,64 443
Sable 750 2,68 280
Total 2400 1000

5
Masse volumique théorique = 2400 kg/m3 (Le tableau indique que dans la formulation le volume
d’air occlus est égal à 0)

 Volume d’air occlus dans le béton formulé


La masse volumique expérimentale (2380 kg/m3) est déterminée pour une mise en place donnée.
Elle est plus faible que la masse volumique théorique. Ce qui indique la présence d’air occlus dans
le béton frais. En fait il y a moins de constituants que prévu dans le béton fabriqué. Il faut
 exp
corriger la formule d’un rapport .
 theo
Soit Vi et V’i les volumes du constituant i respectivement dans le béton fabriqué et le béton
théorique.
Vc  VE  VG  VS  Va  1000l  Va  1000  Vc  VE  VG  VS 

 exp  ' 
 Va  1000  VC  VE'  VG'  VS' 
 theo   
1000


  exp 
 Va  10001  
  theo 
 Application numérique
exp = 2380 kg/m3, theo = 2400 kg/m3
Va  8,33 litres dans 1 m3 de béton.

2.2. Composition réelle du béton

Le volume réel de chaque constituant est obtenu par la relation :


 exp i
i
Vréel  Vthéo
 théo
Et le dosage massique réel est obtenu en multipliant le volume de chaque constituant par sa
masse volumique réelle.
Volume
Volume réel Composition
Constituants théorique
réelle (kg/m3)
Dosage (l/m3) Dosage (l/m3)
Ciment 97 96,28 297,50
E éfficace 180 178,5 178,50
Gravillon 443 439,49 1160,25
sable 280 277,52 743,75

6
Air occlus 8,33
Total 1000 1000 2380

2.3. Porosité de la pâte de ciment et du béton à 28 jours

 Porosité de la pâte
Porosité de la pâte = Pcap + Pgel
Or d’après le tableau ci-dessus, le rapport E/C du béton vaut 0,6 ; donc en se basant sur les
résultats de la question 1.2), on a :
Porosité de la pâte = 13 +25 = 38%

 Porosité du béton
La porosité du béton se compose principalement de pores de gel, de pores capillaires et de vides
d'air. Les deux premiers sont formés lors de l’hydratation du ciment et les vides d’air sont formés
pendant la mise en œuvre du béton (air occlus) ou introduits volontairement dans le béton (air
entrainé).
Par hypothèse, le volume de la pâte de ciment à 28 jours est égal à la somme des volumes initiaux
de l’eau et du ciment, soit :
Vpâte = 96,28 + 178,50  275 l/m3

Vvides = Vair + Porosité de la pâte x Vpâte

Vvides=8,33 + (0,38 x 275) = 112,83 l/m3


Vvides
Porosité totale =
Vair  V granulats  V pâte

112,83
Porosité totale =
8,33  (439,49  277,52)  275

Porosité totale = 11 %

2.4. Conclusions

Pour les bétons ordinaires, la porosité totale du béton est de l’ordre de 10-15 %.
Les pores du gel sont généralement plus petits (diamètre inférieur à 2,5 nm) ; or la méthode
utilisée (porosimétrie par intrusion au mercure) ne permet d’accéder qu’à une gamme assez
restreint de pores (diamètre > 10 nm). Ainsi, elle ne permet pas de caractériser l’état global de la
structure poreuse de la pâte de ciment.

7
De même, le volume poreux d’un béton n’est pas l’addition des volumes poreux de la pâte de
ciment et des granulats. En effet, la pâte de ciment autour des granulats est plus poreuse et n’est
pas homogène. Une nouvelle forme de porosité se développe donc dans ces zones appelées
auréoles de transition.

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