Résumé Livre Vernimmen

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 40

Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des

investissements
Chapitre 1 : un premier aperçu de la finance
Le financier d’entreprise est un ACHETEUR et aussi et surtout un VENDEUR.

Offre de titres financiers = Demande de capitaux


Demande de titres financiers = Offre de capitaux
Ajustement entre offre et demande des titres financiers = valeur du titre
AINSI :
Hausse prix de l’argent = Demande de capitaux > Offre de capitaux
Donc : Offre de titres > Demande de titres => Baisse valeur des titres
AINSI :
Baisse du prix de l’argent = Offre de capitaux > Demande de capitaux
Donc : Demande de titres > Offre de titres => Hausse de la valeur des titres
AINSI :
Prix de l’argent et valeur des titres varient en sens contraire
Minimiser un coût de financement revient à maximiser la valeur du titre correspondant à ce
financement

Au coût d’une source de financement doit être associé le risque pris par l’investisseur
Il n’est possible de comparer le coût de 2 sources de financement que dans le seul cas où ceux
qui les accordent courent le même risque.

Un titre financier est un CONTRAT qui se déroule dans le TEMPS et qui ne se traduit que par
des FLUX DE TRESORERIE.

La distinction entre bien réel et actif financier est donc subtile mais fondamentale. Elle réside
dans la nature du contrat, soit dans la motivation de l’investisseur (exemple de la bouteille de
vin).

Tout titre financier est une chronique de flux à percevoir selon l’échéancier fixé.
Mathématiquement, il se réduit donc à une projection de flux de trésorerie futurs F1, F2, F3…
Fn sur n périodes

Le marché de l’émission (c’est-à-dire la création) = marché primaire = marché du neuf des


titres financiers, je connais l’acheteur
Le marché des transactions ultérieures = marché secondaire = marché de l’occasion des
titres financiers, je ne connais pas forcément l’acheteur.

Le marché primaire permet aux entreprises de se procurer des ressources par l’émission de
titres financiers qui sont ensuite cotés et négociés sur le marché secondaire.

Le marché secondaire a pour fonction d’assurer la liquidité de l’investisseur.


Le marché secondaire a donc un rôle fondamental : il assure l’évaluation des titres

Page 1 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Sur les marchés dérivés sont négociés des produits financiers dérivés (action, obligation,
MP)

Les marchés dérivés : les marchés à terme et les marchés optionnels


Les marchés dérivés sont des marchés sur des marchés, des contrats sur des contrats. Ils
permettent de prendre des positions importantes à l’achat ou à la vente avec une mise de fonds
limitée.

Le financier de l’entreprise a donc pour rôle de transformer des actifs et des engagements liés
à l’activité économique de l’entreprise en actifs et engagements financiers.

Le financier d’entreprise est un NEGOCIATEUR habile dans la répartition de la valeur


globale de l’entreprise.

Le financier d’entreprise devra donc s’assurer que, sur moyenne période, l’entreprise réalise
globalement des investissements dont la rentabilité est au moins égale au taux de rentabilité
espéré par ses pourvoyeurs de fonds.
Il doit s’assurer que l’entreprise crée de la valeur.

De manière générale, le financier d’entreprise est responsable de l’identification, de la mesure


et de la gestion des risques de l’entreprise.

RESUME DU CHAPITRE

Le financier d'entreprise a trois rôles principaux :


 assurer l'approvisionnement de l'entreprise en liquidité, lui permettant ainsi de financer
son développement et de faire face à ses engagements.
Pour ce faire, l'entreprise va émettre des titres (de capitaux propres et de dettes) que le
financier d'entreprise va s'efforcer de vendre le plus cher possible aux investisseurs. En effet,
dans l'économie de marché de capitaux dans laquelle nous nous trouvons, il faut lire le rôle de
financier d'entreprise moins comme un acheteur de capitaux (avec l'objectif d'en minimiser le
coût) que comme un vendeur de titres. Mettre l'accent sur le titre financier revient à se
focaliser sur sa valeur, synthèse entre la rentabilité et le risque au détriment d'une trop simple
minimisation du coût de la ressource financière qui cache le risque pris. Par ailleurs, cette
approche souligne la dimension marketing de la fonction du financier d'entreprise qui, loin
d'être dans une tour d'ivoire, a des clients, les investisseurs, qu'il va devoir convaincre de
souscrire les titres émis par l'entreprise. Il y réussira d'autant mieux qu'il aura su comprendre
leurs besoins du moment ;
 s'assurer qu'à moyen terme l'entreprise dégage, sur les ressources qui lui sont confiées par
les investisseurs, un taux de rentabilité au moins égal au taux de rentabilité requis par ces
derniers. Si tel est le cas, l'entreprise créera de la valeur. Dans le cas inverse, elle détruira
de la valeur, ce qui incitera les investisseurs, si elle continue dans cette voie, à ne plus lui
accorder de fonds et à faire baisser la valeur de ses titres, la conduisant au changement
d'équipe de direction ou à la faillite ;
 enfin il se doit d'identifier et gérer les risques de l'entreprise.

Page 2 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Dans son premier rôle, le financier d'entreprise transforme les actifs de l'entreprise en actifs
financiers dont il doit maximiser la valeur qu'il répartit entre les différents pourvoyeurs de
fonds.
Son deuxième rôle est ingrat, c'est celui d'un empêcheur de tourner en rond, d'un monsieur «
Non » qui doit passer au crible les projets d'investissements de l'entreprise pour s'assurer qu'ils
dégagent raisonnablement une rentabilité au moins égale au coût des fonds mis à sa
disposition.
Enfin, dans son troisième rôle, il s'efforce de garantir que les performances opérationnelles de
l'entreprise ne sont pas remises en cause par des aléas? financiers !

Page 3 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Chapitre 3 section 1 : Les résultats, la génération de richesse

L’achat d’un terrain nous enrichit-il ?

Notre RICHESSE n’est pas modifiée pourvu que nous achetions ce terrain à sa valeur, et ce,
que nous nous endettions ou non.
En achetant le terrain, je ne m’enrichis pas mais je ne m’appauvris pas non plus, cependant
ma trésorerie diminue.

Richesse ≠ Trésorerie

S’endetter revient à accroître ses ressources et ses engagements d’un même montant, c’est
donc un acte qui ne modifie pas la valeur du patrimoine.

Les notions de trésorerie et de richesse sont les fondements essentiels de la finance.


Dépenser ne signifie pas obligatoirement s’appauvrir. Recevoir ne signifie pas
obligatoirement s’enrichir

Résultat : solde des produits et charges faisant varier la valeur du patrimoine en un solde
positif (enrichissement) ou négatif (appauvrissement)

Résultat et le cycle d’exploitation  :


Création de richesse Produits d’exploitation
Destruction de richesse - Charges d’exploitation consommées pour obtenir les produits
= Excédent brut d’exploitation (EBE)

Le résultat du processus d’exploitation se présente comme le solde entre les produits


d’exploitation et les charges d’exploitation qui ont été consommées pour obtenir ces produits ;
c’est l’excédent brut d’exploitation (EBE).

Le résultat et le cycle d’investissement


Investir c’est renoncer à une liquidité mais ce n’est pas s’appauvrir : c’est constituer un actif.
Un investissement n’apparaîtra donc jamais directement dans le compte de résultat.

Distinction entre charges d’exploitation et actifs immobilisés


 Relève du processus d’exploitation ce qui est détruit par ce même processus pour
créer quelque chose de nouveau
 Relève du processus d’investissement ce qui est utilisé sans être détruit directement,
et qui par là même garde sa valeur

Page 4 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Résultat d’exploitation
De l’EBE lié au cycle d’exploitation, on déduit la dotation aux amortissements, on obtient le
résultat d’exploitation.

Résultat d’exploitation : résultat du processus d’exploitation et d’investissement de l’exercice.

Seules apparaissent dans le compte de résultat les charges liées aux emprunts, et jamais le
remboursement des emprunts. Ce dernier vient en diminution des dettes figurant au bilan.

Le résultat net traduit l’enrichissement ou l’appauvrissement de l’entreprise au cours de


l’exercice considéré.

Les capitaux propres se traduisent en trésorerie par des apports de fonds, faits par les
actionnaires qui leur confèrent des droits de propriété sur l’entreprise.

La notion de charges et produits non récurrents


Il y a des éléments qui n’apparaissent pas de façon cyclique, ainsi on classe en exceptionnel
ou en non récurrent ce qui inclassable.
Cela complique l’analyse du tableau de flux.

L’analyse et la prévision du résultat courant seront plus aisées que celles du RESULTAT
NET qui intègre, lui en plus, les impacts des opérations non récurrentes et de la fiscalité.

Les différents résultats  : synthèse


Le résultat net traduit l’enrichissement ou l’appauvrissement de l’entreprise au cours de
l’exercice considéré.
Résultat du cycle d’exploitation = excédent brut d’exploitation
- Dotation aux amortissements = cycle d’investissement
= Résultat d’exploitation
+ Résultat du cycle de financement par endettement = résultat financier
= Résultat courant
+ Résultat des opérations non récurrentes
- Incidence fiscale (impôts sur les sociétés)
= Résultat net

Le résultat net peut être versé sous forme de dividendes ou alors mis en réserve.

Les différentes présentations du compte de résultat (page 37)


2 types de compte de résultat :
 Charges et produits présentés par nature
 Charges et produits présentés par fonction ou destination

Page 5 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Chapitre 4 – L’actif économique et les ressources financières

Le bilan
Un flux est une variation de stocks, c’est les encours
Un stock à un instant donné est une somme algébrique de flux depuis l’origine de l’activité
jusqu’à cet instant.

Le bilan recense l’ensemble des actifs et des passifs

ACTIFS : actifs immobilisés (corporels, incorporels et financiers) et actifs circulants


PASSIF : capitaux (apporté par les actionnaires) et dettes (contracté par l’entreprise).

ACTIFS = PASSIFS
Car…
Actifs = EMPLOIS et Passifs = RESSOURCES

Les immobilisations
Les immobilisations : ensemble des investissements réalisés par l’entreprise. Il y a les actifs
d’exploitation et les actifs hors exploitation qui n’ont rien à voir avec l’activité de l’entreprise
et seront exclus de l’actif économique de l’entreprise.

Le besoin en fond de roulement


Stocks Matières premières, marchandises, produits finis…
+ Créances d’exploitation Encours clients, avances versés à des fournisseurs…
- Dettes d’exploitation DF, dettes fiscales et sociales
= Besoin en fonds de roulement d’exploitation (BFRE)
+ Créances hors exploitation courante
- Dettes hors exploitation courante
= Besoin en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE)
BFRE + BFRHE = Besoin de fonds de roulement

Si positif, besoin de financement


Si négatif, c’est une ressource dégagée par l’exploitation

Il existe aussi un besoin en fonds de roulement hors exploitation qui doit classer l’inclassable.

Actifs économique = somme des immobilisations + BFR d’exploitation et hors exploitation

Les ressources financières


Capital social
+ Primes d’émission, de fusion, d’apport

Page 6 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
+ Réserves légales, statutaires, contractuelles
+ Autres réserves
+ Report à nouveau
+ Résultat d’exercice
= Capitaux propres

Bilan économique
(présentation simplifiée)

Immobilisations nettes (A)


Stocks
+ Encours clients
- Encours fournisseurs
= Besoin en fonds de roulement d'exploitation 0 0 0
+ Besoin en fonds de roulement hors exploitation
= Besoin en fonds de roulement (B) 0 0 0
= Actif économique (A+B) 0 0 0
Capitaux propres avant affectation du résultat (C)
dont dividendes à verser
Dettes bancaires et financières à court, moyen ou long terme
- Placements financiers
- Disponible
= Endettement net (D) 0 0 0
= Capitaux investis dans l'exploitation (C+D) = Actif économique 0 0 0

La liquidité
La liquidité mesure la capacité de l’entreprise à faire face à ses engagements à court terme en
utilisant son disponible ou des actifs aisément et rapidement cessible ou des lignes de crédits
non tirées.

L’analyse de la liquidité nécessite un classement du bilan.

Les passifs seront classés à court ou à long terme et les actifs seront classés par leur durée
d’utilisation. Ainsi les actifs circulants sont compris dans la liquidité (utilisation dans
l’année : stock…) contrairement aux immobilisés.

La liquidité d’un bilan se définit donc par le fait que la rotation des actifs est plus rapide que
la rotation des dettes. Or l’exigibilité du passif est connue avec certitude, car elle est
contractuelle. En revanche, la liquidité de l’actif circulant est incertaine.

À la liquidité incertaine de l’actif correspond l’exigibilité certaine des engagements

Page 7 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements

Règle financière :
Actifs à moins d’un an >= Engagements à moins d’un an

La solvabilité
La solvabilité : aptitude de l’entreprise à faire face à ses engagements en cas de liquidation
Une entreprise peut donc être considérée comme insolvable dès lors que ses capitaux propres
sont négatifs. Elle doit alors plus qu’elle ne possède.

Les capitaux propres comptables ou l’actif net


Actif immobilisé
+ Actif circulant et financier
- Ensemble des dettes de toute nature
= Capitaux propres comptables

Résumé du chapitre
Le bilan fait apparaître à un instant donné le cumul des flux de l'entreprise, éventuellement
corrigés par l'amortissement et les dépréciations, et classés en actifs et en passifs.
L'actif est composé de l'actif immobilisé (immobilisations incorporelles, corporelles et
financières) et de l'actif circulant (stocks, créances, placements financiers et disponibilités).
Le passif est constitué des capitaux propres et des dettes (bancaires, financières ou
d'exploitation).
La lecture économique du bilan recense, à un instant donné, l'ensemble des emplois engagés
dans l'exploitation et analyse l'origine des ressources de l'entreprise.

Le bilan économique présente les grandes rubriques suivantes :

 les actifs immobilisés, c'est-à-dire les investissements réalisés par l'entreprise, nets de
l'amortissement et des dépréciations ;
 les emplois d'exploitation (stocks et créances d'exploitation) et les ressources d'exploitation
(dettes d'exploitation) dont le solde constitue le besoin en fonds de roulement
d'exploitation. Son évaluation dépend du processus d'exploitation et des méthodes
comptables de détermination du résultat ;
 le besoin en fonds de roulement hors exploitation (agrégat fourre-tout !) ;
 les capitaux propres ;
 l'endettement net, qui se définit comme les dettes bancaires et financières, qu'elles soient à
court, moyen ou long termes, sous déduction des valeurs mobilières de placement et des
disponibilités.

La somme des actifs immobilisés et du besoin en fonds de roulement s'appelle l'actif


économique. L'actif économique est financé par les capitaux propres et l'endettement net de
l'entreprise.

Page 8 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
La lecture patrimoniale recense, pour sa part, l'ensemble des avoirs et l'ensemble des
engagements de l'entreprise dont le solde constitue la valeur comptable des capitaux propres
ou « l'actif net ». Elle s'analyse en termes de solvabilité et de liquidité.
La liquidité mesure l'aptitude de l'entreprise à faire face à ses engagements d'une échéance
donnée en mobilisant ses avoirs disponibles à la même échéance. La solvabilité mesure
l'aptitude de l'entreprise à faire face à ses engagements en cas d'arrêt de son activité et de
liquidation.

Approche PATRIMONIALE : photos des actifs nets

Approche ECONOMIQUE : de quoi l’entreprise a-t-elle besoin ?

FRN = AC – FE à ct. = capitaux permanents (FP + FE à lt) – AI

BFR = FRN – Liquidités (nettes)


BFR = Créances + Stock – FE à ct.

Page 9 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Chapitre 5 : du résultat à la variation de l’endettement net

Les flux sont reconstitués à partir du bilan.

Produits d’exploitation
Les recettes d’exploitation ne sont donc égales aux ventes de l’exercice si elles sont payées
comptant.

Ventes de l’exercice
– Augmentation des acomptes clients
+ Diminution des acomptes client
= Recettes d’exploitation

Les stocks
Les variations de stock doivent être annulées en trésorerie.

Les charges d’exploitation


Les charges d’exploitation diffèrent des dépenses d’exploitations. Les dépenses ne sont égales
aux charges d’exploitation de l’exercice que si on tient compte du décalage lié au paiement et
du fait qu’une partie des achats n’est pas consommée au cours de l’exercice.

Entre recettes et produits d’exploitation d’une part, dépenses et charges d’exploitation d’autre
part, il n’y a que des décalages dans le temps provenant des délais de paiements (paiement
différé) et des variations de stocks (charges différées).

Le besoin en fond de roulement (BFR)


Sur une période donnée, la variation du BFR d’exploitation constitue un besoin ou une
ressource de financement qui vient s’ajouter aux autres besoins ou ressource de financement.

La variation du BFR d’exploitation explique la différence entre l’excédent brut


d’exploitation (EBE) et l’excédent de trésorerie d’exploitation (ETE).

BFR positif  : c’est un besoin et on parle d’augmentation du BFR


BFR négatif  : c’est une ressource et on parle de diminution du BFR

L’investissement
L’investissement ne modifie pas la richesse, c’est une simple modification des avoirs de
l’entreprise. On ne les comptabilise pas dans le résultat.

Le financement

Page 10 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
On ne retrouve aucun élément dans le compte de résultat sauf les intérêts des emprunts, c’est
la rémunération des ressources empruntées.

Du compte de résultat… au tableau de flux


Voir page 71 tableau

Le tableau des flux de trésorerie


Résultat net
+ Dotation aux amortissements
- Variation du BFR d’exploitation
- Investissement nets des cessions d’actifs
+ Augmentation de capital
.- Dividendes versés
= Désendettement net

Du résultat net à la capacité d’autofinancement (CAF)

Méthode additive :
Résultat net
+ Dotations aux amortissements (amortissement)
+ Dépréciations d’actifs immobilisés (perte de valeur qui n’est pas dû à l’utilisation courante)
+ Variation des provisions à caractère de réserve
+/- Moins-values (plus-values) sur cession d’actifs
= Capacité d’autofinancement

Méthode soustractive :
Excédent brut d’exploitation (EBE)
+ Résultat financier (hors dotation aux dépréciations financières nettes des reprises)
+ Résultat non récurrent ayant un impact en trésorerie
.- Impôt sur les sociétés
= Capacité d’autofinancement

Flux de trésorerie d’exploitation = Capacité d’autofinancement – Variation du BFR d’exploitation

Le désendettement net

Page 11 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Remboursement des dettes financières à court terme, moyen et long terme
.- Nouveaux emprunts à court, moyen et long termes
+ Variation du disponible
= Désendettement net

Méthodologie
À une augmentation d’un actif ou une diminution de passif correspond un flux de trésorerie
négatif
À une diminution d’un actif ou une augmentation de passif correspond un flux de trésorerie
positif.

Il faut bien sûr éliminer les flux non monétaires. Cela concerne les transferts d’un poste à
un autre, la distribution d’actions gratuites, les réévaluations d’actifs.

Il faut mettre en évidence les flux réels et non de simples soldes comptables :
 L’investissement et non la variation des immobilisations nettes.
 Les nouveaux emprunts et les remboursements d’emprunt et non la variation des dettes.
 Les dividendes et non la variation des dividendes

De la variation des immobilisations nettes aux investissements de l’exercice


La variation des immobilisations nettes ne traduit pas l’investissement réalisé par l’entreprise
au cours d’une période déterminée.
En effet, il y a les amortissements et les gains et pertes sur les ventes. Il faut donc refaire le
compte en T pour voir s’il y a investissement ou désinvestissement.

De la variation de l’endettement net aux flux d’endettement de la période


Emprunts nouveaux = Variation de l’endettement net + Remboursements d’emprunts

Résumé
Pour passer du compte de résultat à une optique de trésorerie, on doit d'abord reconstituer les
flux au niveau de l'exploitation. Entre les recettes et les produits d'exploitation d'une part,
entre les dépenses et les charges d'exploitation d'autre part, il n'y a que des décalages dans le
temps provenant des décalages de paiement (paiements différés) et des variations de stocks
(charges différées).

C'est la variation du besoin en fonds de roulement d'exploitation qui explique le décalage


entre le solde des flux de trésorerie liés à l'exploitation (ETE) et la sécrétion de richesse liée à
l'exploitation (EBE). En termes d'investissement, il n'y a aucune relation directe entre
trésorerie et résultat : la première appréhende l'investissement lors de son achat tandis que le
second étale la charge d'investissement sur toute la période d'utilisation. En matière de
financement, le tableau de trésorerie n'effectue pas de distinction essentielle entre le

Page 12 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
remboursement et la rémunération des ressources financières alors que le compte de résultat
ne fait apparaître que le prélèvement correspondant à leur rémunération.

Le résultat devrait normalement apparaître en caisse, mais s'y ajoute certaines charges
calculées qui permettent ainsi de définir la capacité d'autofinancement. Cette dernière ne se
traduira par un flux de trésorerie qu'une fois que l'on aura retranché la variation du BFR
d'exploitation pour obtenir les flux de trésorerie provenant de l'exploitation au sens large.
Enfin, la prise en compte de la fonction d'investissement, qui implique des flux négatifs
compensés parfois par des cessions, et de la fonction de financement, par capitaux propres,
permet d'aboutir au désendettement net.

Au total, dans un tableau de flux, les mouvements de trésorerie sont classés selon les trois
processus de la vie de l'entreprise :

 flux de trésorerie d'exploitation ;


 flux de trésorerie d'investissement ;
 flux de trésorerie de financement.

Pour l'élaboration d'un tableau de flux à partir de la comptabilité, il est fortement conseillé de
passer par les étapes suivantes :

 établir les bilans économiques d'ouverture et de clôture de l'exercice ;


 établir des variations de comptes à partir de ces deux bilans ;
 retraiter les variations de comptes : élimination des flux non monétaires, réévaluation
des actifs, décomposition des soldes en éléments constitutifs ;
 reclasser les flux entre les trois processus de la vie de l'entreprise.

Questions
1. Quelle est la différence entre capacité d’autofinancement et flux de trésorerie provenant de
l’exploitation ?
La variation du BFR.

2. Une augmentation de capital par incorporation de réserves apparaît-elle dans le tableau de


flux ?
Non cette opération n’ayant pas d’impact en trésorerie

3. Quel est le traitement des provisions dans le calcul de la CAF ?


Seules les provisions à caractère de réserves doivent être rajoutées au résultat net dans le
calcul de la CAF

4. Une entreprise réévalue l’ensemble de ses actifs corporels de 1'000'000. Quel est l’impact
de cette opération dans le tableau de flux ?
Aucun car il s’agit d’une pure écriture comptable ne correspondant à aucun flux

Page 13 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
5. Pourquoi, dans la CAF, les plus-values de cession viennent-elles en déduction ?
Pour être extournées dans la détermination de la CAF parce qu’elles sont incluses dans le
résultat net.

6. L’entreprise s’enrichit chaque année de son EBE ?


Faux d’autre charge viennent en déduction de l’EBE avant d’atteindre le résultat net

7. L’ETE est généralement inférieur à l’EBE ?


En général vrai en période de croissance où les BFR augmentent

8. La différence entre l’EBE et l’ETE d’une période donnée correspond au montant du BFR ?
Faux, c’est la variation du BFR

Page 14 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Chapitre 6 : l’information comptable
La qualité des comptes
L’établissement de comptes annuels, réguliers et sincères donnant une image fidèle du
patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entreprise, est une obligation légale :
 La régularité est respectée si on respecte les principes suivants.
 La sincérité rassemble la bonne foi…
 L’image fidèle on recourt à ce principe lorsqu’il n’y a pas de règles fixées pour
résoudre un problème donné

Résumé

L'International Accounting Standards Board (IASB) a établi un ensemble de normes


comptables internationales (IFRS) qui bénéficient de l'appui des principales autorités
boursières mondiales et qui sont obligatoires pour les sociétés cotées au sein de l'Union
européenne depuis 2005. L'Europe est donc dans une doctrine comptable à deux dimensions :
une dimension nationale pour les entreprises non cotées, une dimension internationale pour
les sociétés cotées.

Ainsi en France, toute entreprise doit respecter pour ses comptes sociaux le Plan comptable
général. Depuis 2009, l'Autorité des normes comptables fixe les règles comptables françaises.

Tant en normes françaises qu'en normes internationales, les comptes annuels doivent donner
une image fidèle et sincère de la situation financière de l'entreprise. En fait, c'est une notion
issue de la comptabilité anglo-saxonne : true and fair view.

Ces comptes sont établis en appliquant un certain nombre de principes qui sont de plus en
plus harmonisés au niveau international :

 le principe de continuité de l'exploitation indique que les comptes ont été établis en
supposant que l'entreprise poursuive normalement son activité dans un avenir prévisible.
On se place dans la perspective d’une continuité de l’exploitation et non d’une liquidation.
La valeur liquidative d’une entreprise en difficulté sera donc inférieure à sa valeur
sur le papier, valeur d’exploitation.

 le principe de spécialisation des exercices ou d’autonomie ou encore d’indépendance


des exercices, prévoit que les charges et les produits qui concernent un exercice lui sont
effectivement rattachés. D’où la nécessité de découper la vie de l’entreprise en périodes
appelées exercices comptables. Les charges et les produits doivent correspondre à un
exercice spécifique et pour cela on utilise les transitoires.

 le principe du nominalisme veut que les actifs soient comptabilisés à leur valeur
historique. Ce principe est remis en cause avec le développement de la notion juste valeur,
c’est-à-dire la valorisation d’actifs et de passifs sur la base d’une estimation de leur valeur
de marché. C’est spécifiquement pour les produits financiers qui n’ont pas vocation à être
détenus jusqu’à leur échéance.

Page 15 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
 le principe de prudence incite à prendre en compte les charges potentielles mais non les
produits. Il conduit à déprécier sans prendre en compte des plus-values potentielles. Ce
principe est en contradiction avec l'utilisation de la notion de juste valeur préconisée par
l'IASB pour un certain nombre de postes du bilan (actifs financiers en particulier). Il est
destiné à protéger en particulier les prêteurs contre des comptes établis avec trop
d’optimisme.

 le principe de permanence des méthodes vise à conserver une certaine homogénéité dans
l'application des règles et des procédures comptables pour qu’on puisse comparer des
comptes d’une année à l’autre. Toute exception doit être mentionnée en annexe.

 le principe de la prééminence de la réalité sur l'apparence doit conduire à analyser


toute opération, non pas au niveau juridique mais au niveau économique.

 le principe de bonne information entend que l'on délivre aux utilisateurs des documents
comptables contenant une information suffisante et significative pour interpréter ceux-ci.

 le principe d'importance relative prévoit l'agrégation de certains postes trop détaillés


pour les besoins de l'entreprise. L’importance relative d’un élément dépend non seulement
de son montant mais également de sa nature.

 le principe de non-compensation interdit la compensation des postes d'actif et de passif,


de produits et de charges entre eux. Mais il y a des exceptions comme les rabais, remises
obtenus viennent en diminution des achats.

 le principe d'intangibilité du bilan d'ouverture veut que le bilan d'ouverture d'un


exercice corresponde au bilan de clôture de l'exercice précédent. Les erreurs fondamentales
et les changements de méthodes comptables doivent être imputés sur le bilan d’ouverture
dans les capitaux propres.

Question
Pourquoi le principe de permanence des méthodes est-il fondamental ?
Pour ne pas compter 2 fois les mêmes bénéfices.

Page 16 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Chapitre 7 : les comptes consolidés

Résumé

La consolidation est destinée à présenter la situation financière d'un groupe de sociétés


comme si celles-ci ne formaient qu'une seule entité. Le périmètre de consolidation englobe la
société mère et ses filiales contrôlées ou sur lesquelles elle exerce une influence notable.

La consolidation par intégration globale consiste à remplacer les titres de participation à l'actif
de la société mère par tous les éléments d'actif et de passif de la filiale, ainsi qu'à ajouter tous
les produits et charges du compte de résultat tout en faisant apparaître les intérêts minoritaires
dans les résultats et les capitaux propres de la filiale. Elle s'applique lorsque la société mère
contrôle sa filiale.

Quand la société mère exerce une influence notable (a priori plus de 20% des droits de vote)
sur sa filiale, on a recours à l'intégration par mise en équivalence. La valeur comptable des
titres de participation est remplacée par la part des capitaux propres (résultat compris) que
détient la société mère. Cette méthode revient en réalité à réévaluer chaque année ces mêmes
titres. Au compte de résultat du groupe apparaît la quote-part dans le résultat de la filiale sous
« résultat mis en équivalence ».

On utilise la méthode de consolidation par intégration proportionnelle en cas de contrôle «


conjoint » de la société mère et d'un petit nombre d'associés. On applique la même démarche
que dans le cadre de l'intégration globale, mais au prorata du pourcentage d'intérêt de la
société mère sur sa filiale.

Le pourcentage d'intérêt qui représente la part du capital détenue directement ou


indirectement par la société mère est une notion financière différente de la notion de pouvoir
qu'exprime le pourcentage de contrôle.

Il est fréquent qu'un groupe acquière une entreprise en payant un prix supérieur à la quote-part
des capitaux propres de l'entreprise. Cet écart apparaîtra en immobilisations incorporelles,
minoré des plus et moins-values latentes sur les actifs et les passifs de la société acquise, sous
le nom d'écart d'acquisition ou goodwill ou survaleur. Cet écart d'acquisition est comparé
chaque année à sa valeur estimative et déprécié en cas de moins-value latente (normes IFRS et
américaines) ou amorti sur une durée fixe d'au maximum 20 ans (normes françaises).

Lors de l'étude d'un groupe, on devra s'assurer que les principes et pratiques comptables sont
homogènes entre les différentes sociétés. Il convient également d'éliminer les opérations
intragroupe et notamment les opérations qui modifient le résultat consolidé (profits internes,
dividendes reçus de filiales…).

En ce qui concerne la conversion des comptes des filiales étrangères, le bilan est généralement
converti au cours de clôture alors que le compte de résultat est converti au cours moyen. Des
méthodes de conversion spécifiques sont par ailleurs utilisées pour les entreprises situées dans
des pays à forte inflation ou dits « à monnaie fondante ».

Page 17 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Chapitre 8 : les points complexes de l’analyse des comptes

Les engagements de retraites et les avantages au personnel page 141 à 143

Les engagements hors bilan page


Il est difficile pour la comptabilité de retracer des opérations non encore réalisées or elles
peuvent modifier assez vite le patrimoine ou la situation financière de l’entreprise.

Il s’agit d’engagements fermes et irrévocables d’achats de MP ou la vente de marchandises


alors que le paiement n’a pas encore été effectué.

Ces engagements ont :


 conséquences positives et elles ne sont pas comptabilisées au bilan.
 Conséquences négatives et à ce moment, on constitue des provisions

L’analyse des éléments hors bilan est donc très enrichissante sous 2 angles :
 Elle montre le degré d’ingéniosité comptable de l’entreprise.
 Elle renseigne sur l’apparition future au bilan de la conséquence d’engagements
donnés.

Les locations  : location financement (crédit-bail) et location simple


Les locations peuvent être de 2 sortes :
 Soit de nature financière : le locataire peut devenir dans certains cas propriétaire de
l’actif.
 Soit de nature opérationnelle : location simple

Les stocks-options et les actions attribuées gratuitement aux salariés


Les stocks-options d’achat ou de souscription d’actions à un prix fixe, d’une durée de vie
souvent comprise entre 5 et 10 ans, attribuées gratuitement à des salariés d’une entreprise, en
général d’un niveau hiérarchique élevé.
Ils peuvent aligner les intérêts des dirigeants avec ceux des actionnaires en incitant les
bénéficiaires à gérer au mieux l’entreprise, ce qui fera progresser sa valeur et leur permettra
donc d’enregistrer un gain.

Comptablement, les stocks-options sont ignorées tant qu’elles n’ont pas été exercées par leurs
titulaires.

La contrepartie comptable de cette écriture en charge dans le compte de résultat dépend de la


nature du plan de stock-options. En effet, si celui qui exerce des options reçoit des actions,
alors la contrepartie est un crédit en capitaux propres. Au total, les capitaux propres restent

Page 18 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
inchangés puisque la baisse du résultat induit par la comptabilisation des stock-options est
compensée par le crédit.
En revanche, si celui qui exerce des options reçoit un paiement en cash, alors la contrepartie
sera constaté en dettes.

Les stocks-options et les actions gratuites appauvrissent-elles les actionnaires ?


Oui, car l’éventuel exercice des stock-options et l’attribution des actions gratuites conduisent
à émettre des actions à un prix inférieur à leur valeur du moment. Certes, on peut espérer que
leur octroi s’accompagne d’une meilleure motivation et d’une plus grande fidélité des
collaborateurs de l’entreprise qui viendraient compenser a minima la dilution.

Peut-on dire que l’entreprise se soit appauvrie du montant des stock-options ou des actions
attribuées gratuitement ?
Non, ce sont les actionnaires qui se sont appauvris potentiellement au profit des bénéficiaires
de ces instruments, pas l’entreprise dont l’actif et les dettes valent toujours autant.

Les transferts de charges et les travaux en cours page 170 à 171

Page 19 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Chapitre 9 : Introduction au diagnostic financier
 Il est important de travailler avec des comptes retraités
 Il ne faut pas simplement fournir une description des comptes car tout le monde peut le
faire. Il faut analyser les comptes.
 Il faut aussi prendre en compte le contexte, l’environnement de l’entreprise.

Qu’est-ce que l’analyse financière


Il sert aux actionnaires pour mesurer comment l’entreprise est capable de créer de la valeur et
elle sert aussi au prêteur pour mesurer la solvabilité et la liquidité de l’entreprise. Il n’y aura
pas 2 analyses différentes mais bien une seule.

Les analystes internes et externes ont pour but de porter un jugement global sur la situation
actuelle et future de l’entreprise. Un analyste est efficace, non parce qu’il utilise des méthodes
sophistiquées, mais lorsqu’il décèle, au travers des infos dont il dispose, des raisonnements
comptables susceptibles de révéler des données inexactes ou de masquer des problèmes
graves : par exemple une capacité bénéficiaire artificiellement maintenue par une réévaluation
ou par des cessions d’actifs alors que l’entreprise enregistre en permanence de graves
problèmes de trésorerie.

Il faut donc aller chercher plus loin que la simple lecture des comptes car ceux-ci ne disent
pas tout.

Le diagnostic économique de l’entreprise


Le diagnostic économique doit raisonner autour de 5 thèmes clefs :

 Analyse du marché de l’entreprise et la compréhension de la place de l’entreprise


Un marché est où un produit répondant à des besoins similaires sera acheté à travers un
même réseau de distribution, avec les mêmes prescripteurs.

Un marché ≠ secteur économique, c’est plutôt un créneau, la base d’un métier dans lequel
l’entreprise exerce une certaine compétence industrielle, commerciale ou de services ; c’est
l’endroit où s’exerce la concurrence. Le marché peut être segmenté selon des variables
géographiques et sociologiques (luxe…).

Aujourd’hui, la croissance d’un marché se mesure notamment par la croissance de valeur. En


faisant du marketing ou améliorant ses produits et donc ses prix. Une fois que l’on a analysé
la forme de la croissance, il faut essayer d’anticiper sa durée et c’est l’une des choses les plus
difficiles que l’on ait à faire.

Les sources de la croissance sont diverses (innovations technologiques, mode, évolution


démographique, nouvelles contraintes réglementaires).

Un secteur en croissance n’est pas nécessairement d’un point de vue financier un bon secteur.
Si la croissance a été suranticipée, il y a trop d’offre par rapport à la demande, même en

Page 20 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
période de forte croissance, et tous les acteurs perdent de l’argent (secteur des panneaux
solaires).

Les produits de remplacement sont beaucoup plus sensibles à la conjoncture économique


générale que les produits de premier équipement car un produit de premier équipement
apparaîtra toujours plus nécessaires. Ainsi, selon les produits, la conjoncture aura un impact
différent sur l’entreprise.

Le risque dépend de la présence de barrières à l’entrée (de moins en moins présentes avec la
mondialisation) des marchés de l’entreprise et l’existence ou non de produits de substitution.

Une entreprise leader (+ PDM) a certains avantages :


 Fidélité des clients
 Position de force vis-à-vis de ses clients et fournisseurs
 Une position d’attractivité

La notion de PDM n’est pas importante dans certains marchés comme le bâtiment car dans ce
domaine l’acte d’achat n’est fait qu’une seule fois (une route, une école). La PDM ≠ taille.
Mieux vaut une belle part de marché sur un petit marché, qu’un CA moyen sur un vaste
marché.

Le nombre idéal de concurrent dépend de la phase du cycle de vie du produit. Par exemple, en
croissance, vaut mieux avoir de nombreux petits concurrents plutôt que de puissants
concurrents capables d’absorber toute la croissance du marché. Il est donc important de
comprendre la motivation des concurrents.

La concurrence s’exerce soit par les prix (maîtrise des coûts) ou soit par les produits (sav,
qualité…) mais plus souvent par un mix des 2.

 Étude de ses systèmes de production

Une chaîne de valeur est constituée de l’ensemble des entreprises qui interviennent dans le
processus de fabrication, de la matière première au produit final. Aujourd’hui, la matière
première est de plus en plus de la matière grise. L’objectif de l’analyse d’une chaîne de
valeur est de comprendre le rôle des différents acteurs, quels sont leurs rapports de force,
quelles sont les positions de faiblesse.

À travers l’étude d’une chaîne de valeur, l’analyste doit identifier les positions de faiblesse là
où l’intervenant n’a pas ou peu de marge de manœuvre (capacité de développement de
nouvelles activités ou de cession d’actifs d’exploitation ayant une valeur indépendamment de
leur exploitation actuelle.

La 1ère étape consiste à comprendre si l’entreprise produit elle-même ou si elle a recours a des
sous-traitants, si la production est située en Europe ou si elle est délocalisée, si la main-
d’œuvre industrielle est permanente ou temporaire.

Page 21 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Il y a 4 types d’organisations industrielles :
 Projet : organisation spécifique et éphémère. Des ponts, autoroutes…
 Atelier : équipement peu spécialisé, main-d’œuvre polyvalente (aéronautique, resto…).
 Masse : besoin de BFR élevé en raison des stocks intermédiaires qui donne sa
flexibilité au processus (chaussure, textile…).
 Process : peu de besoin de BFR par la quasi-disparition des stocks intermédiaires
(automobile, énergie…).

L’évolution de toute entreprise est de passer progressivement d’un processus à un autre.

L’entreprise n’a pas intérêt à investir trop tôt dans le processus de production. Investir trop tôt
dans le processus de production, c’est faire 2 erreurs : d’abord investir des fonds dans un outil
de production qui est loin d’être stabilisé et qui pourrait être abandonné puis se priver de
fonds qui auraient permis de mieux asseoir le produit par des innovations techniques ou des
opérations de marketing.
En revanche, lorsque le processus de production s’est stabilisé, l’entreprise a tout intérêt à
investir pour le maîtriser et pouvoir réaliser des gains de productivité lui permettant d’abaisser
le prix de revient.
La valeur ajoutée est au niveau de la recherche, de l’innovation et du marketing.

 Analyse de ses réseaux de distribution

Un système de distribution assure normalement 3 rôles (logistique, conseil et services et


financier).

Le risque d’un réseau de distribution est qu’il n’assure pas sa fonction et qu’il soit au
contraire un écran qui bloque la circulation d’info du producteur vers le consommateur et vice
versa.

Plus l’entreprise est proche de son client final, à la limite en ayant intégré la distribution, plus
elle saura avec rapidité et précision ce que veut son client mais cela nécessite des
investissements en logistique, en outil commercial et en BFR importants.
Au contraire, être loin de son client, c’est moins bien le connaître et donc entraîner un effet
Bullwhip mais j’investis moins.
Le développement d’Internet permet aux petites entreprises de toucher à moindre coût une
cible très large.

 Compréhension des motivations des hommes et des femmes de l’entreprise

D’un point de vue financier les acteurs les plus importants sont les actionnaires. Il y a les
actionnaires internes (actionnaire + fonction dirigeante dans l’entreprise) et actionnaire
externe qui n’a pas de fonction dirigeante.
L’actionnaire interne prend plus de risque puisqu’il engage son patrimoine et son revenu
dans l’avenir de l’entreprise.

Les stock-options est un système idéal quand tout va bien, mais très dangereux en cas de
crise car cela amène de la difficulté pour l’entreprise.

Page 22 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements

La culture est probablement très difficile à comprendre pour un observateur externe, elle
est néanmoins fondamentale à apprécier, en particulier lorsque l’entreprise se lance dans
des opérations de croissance externe et de diversification. Acquérir une société avec une
culture différente amènera la fusion à être plus difficile.

Le diagnostic de la politique comptable de l’entreprise


Il est important de passer du temps à analyser le rapport des commissaires aux comptes ou des
auditeurs et à réfléchir aux principes comptables suivis.
En effet, une entreprise qui adopte des principes comptables s’éloignant des normes ne le fait
pas par hasard mais très probablement pour améliorer une réalité peu brillante.

Plan type d’analyse financière


La génération de richesse nécessite des investissements qui doivent être financés et être
suffisamment rentables

Dès lors, il convient d’étudier en premier la formation du résultat de l’entreprise. Mais la


réalisation de marges nécessite des investissements préalables qui prennent 2 formes :
l’acquisition de matériel, de bâtiments, de brevets, de filiales…et la constitution du BFR. Bien
évidemment ces investissements devront être financés, que ce que soit par des capitaux
propres ou par endettement bancaire et financier.

Dès lors, que les 3 éléments (marges, investissements, financement) ont été étudiés, il est
possible de calculer la rentabilité de l’entreprise, c’est-à-dire sont efficacité, que celle-ci
s’applique à l’actif économique ou aux capitaux propres.

Le plan suivi les quatre étapes suivantes (page 192-193) :


 La génération de richesse
 La politique d’investissement
 La politique de financement
 La rentabilité de l’entreprise

Les différents méthodes


 L’analyse en tendance

Elle consiste à comparer l’exercice actuel d’une firme avec ses exercices précédents afin
de tenter de dégager une tendance.
Certes, cette méthode a 2 limites. Il faut d’abord que les éléments soient comparables
d’année en année (règles comptables…). De plus, l’information comptable est
structurellement en retard.

Page 23 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
 L’analyse comparative

On compare les résultats avec des entreprises similaires. Il y a 2 limites à cette méthode. La
notion de secteur est floue et les valeurs d’un secteur peuvent être surestimées
provisoirement.

 L’analyse normative

Elle repose sur la comparaison de certains ratios ou soldes de l’entreprise étudiée, par
rapport à des règles ou à des normes caractéristiques d’un secteur particulier. Par exemple
dans l’aéronautique, un ratio de rentabilité peut être le taux d’occupation de places dans les
avions.

La notation financière ou rating


C’est l’évaluation en continu de la solvabilité d’un emprunteur par une agence spécialisée
(Fitch, Moody’s…), par les banques pour leurs besoins internes de respect des rations
prudentiels, par les assureurs crédit mais également par la Banque nationale.

Voici certains des critères analysés : évolution de la marge d’exploitation, évolution et


pérennité de la rentabilité économique et analyse de la structure financière.

Résumé
L'analyse financière a pour objectif d'expliquer comment un groupe peut créer de la valeur sur
le moyen terme (point de vue de l'actionnaire) ou s'il est solvable (point de vue du créancier).
Mais quel que soit le point de vue, la méthode d'analyse est la même.

Elle passe d'abord par une compréhension détaillée de « l'économique » de l'entreprise :


compréhension du marché de l'entreprise, de la place qu'elle y occupe, de l'adéquation de ses
modes de production, de distribution et de gestion des hommes à sa stratégie. Puis par une
analyse détaillée des principes comptables suivis afin de s'assurer qu'ils traduisent la réalité
économique de l'entreprise et qu'ils ne la travestissent pas. À défaut, point n'est besoin de faire
une étude des comptes, ils n'en valent pas la peine et l'entreprise est à éviter que l'on soit
actionnaire, prêteur ou salarié.

Le plan type d'analyse financière se compose de quatre étapes :


 la génération de richesse (évolution de l'activité, étude de la formation des marges)?
 ...nécessite des investissements (immobilisations, BFR)?
 ...qui doivent être financés (par autofinancement, capitaux propres ou endettement
bancaire et financier)?
 ... et être suffisamment rentables (rentabilité économique et rentabilité des capitaux
propres, effet de levier).

Ce n'est qu'alors que l'analyste peut conclure quant à la solvabilité de l'entreprise étudiée et à
la création de valeur qu'elle peut dégager.

Page 24 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
L'analyste peut avoir recours à l'analyse en tendance, étudiant ainsi le passé pour
diagnostiquer le présent et prévoir l'avenir, à l'analyse comparative grâce à la référence à
d'autres entreprises similaires du même secteur et à l'analyse normative qui s'appuie sur des
règles d'orthodoxie.

La notation financière, le rating en anglais, apprécie la capacité de remboursement d'un


emprunteur par une note. Elle s'appuie sur un processus assez lourd d'analyse financière pour
les groupes dont une partie de la dette bancaire et financière est susceptible d'être échangée
sur un marché.

Page 25 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Chapitre 10 – L’analyse des marges : structure

L'analyse des marges d'une entreprise est la première étape de toute analyse financière ; elle
est fondamentale car une entreprise qui ne réussit pas à vendre à ses clients ses produits ou
services à un prix supérieur au prix de revient est condamnée à disparaître.

L'analyse des marges, de leurs niveaux par rapport à ceux des concurrents, est le révélateur de
la position stratégique plus ou moins forte de l'entreprise dans son secteur.

Le résultat d'exploitation, qui représente les profits générés par le cycle d'exploitation, tient
une place centrale dans l'analyse du compte de résultat. On étudie tout d'abord la constitution
de ce solde à partir des éléments suivants :

 le chiffre d'affaires : décomposé selon son taux de croissance en volume et en prix, il


est rapporté aux taux de croissance du marché ou du secteur ;
 la production : elle engendre une réflexion sur le niveau d'invendus et l'évaluation
comptable des stocks, la surproduction pouvant annoncer une crise grave ;
 les consommations de matières premières et consommations externes : elles doivent
être regroupées selon les principaux postes (matières, transport, coûts de distribution,
publicité?) et analysées en termes de quantité et de prix ;
 la valeur ajoutée qui est un indice d'intégration de l'entreprise dans son secteur
d'activité ;
 les charges de personnel : elles permettent d'évaluer la productivité du personnel (CA/
effectif moyen, valeur ajoutée/effectif moyen) et le contrôle des coûts de l'entreprise
(charges de personnel/effectif moyen) ;
 les dotations aux amortissements : elles renvoient à la politique d'investissement.

Par la suite, le résultat d'exploitation est réparti en plusieurs composantes :

 le résultat financier : il renvoie à la politique de financement de l'entreprise. On retirera


tous les éléments étrangers à l'endettement net et on analysera avec attention cet
agrégat pour le cas de sociétés qui sont fortement impliquées dans la gestion de leur
passif et de leur trésorerie. Des frais financiers importants ne sauraient expliquer les
difficultés d'une entreprise, ils caractérisent un niveau de rentabilité insuffisant par
rapport aux risques pris ;
 le résultat non récurrent et les éléments spécifiques aux comptes consolidés (quote-part
de résultat des sociétés mises en équivalence, intérêts minoritaires?) ;
 l'impôt sur les bénéfices.

Des évolutions divergentes des produits et des charges constituent des effets ciseau qui
s'expliquent par les imperfections du marché sur lequel évolue l'entreprise : rentes
économiques, monopoles, « faits du prince », mécanismes d'anticipation, mécanismes
d'inertie? Découvrir les causes des effets ciseau permet de comprendre la mécanique
économique et la position stratégique de l'entreprise dans son secteur grâce auxquelles une
entreprise réalise du profit, et donc d'estimer ses perspectives d'évolutions futures.

Page 26 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements

Page 27 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Chapitre 11 – L’analyse des marges : risques
Le but de cette analyse est d’éviter les raisonnements qui extrapolent dans le futur le taux de
croissance du résultat enregistré dans le passé.

Le décalage entre l’évolution du bénéfice et celle du CA peut venir :


 D’une modification structurelle de la production
 De l’effet ciseau
 D’un effet conjoncturel amplifié par la structure des coûts de l’entreprise.

Point mort : Produits (CA) – Charges = 0 = résultat net

Si l’entreprise n’a pas atteint son pm (C > P) => elle dégage des pertes
Si le CA correspond au pm, le bénéfice est nul (C = P)
Si l’entreprise a dépassé son pm (C < P) => elle réalise des bénéfices

Le niveau de pm dépend de la structure des coûts de l’entreprise (répartition coûts fixes /


coûts variables).

Mais il faut absolument prendre en compte de la période :


 À long terme, tous les coûts sont variables
 À très court terme, tous les coûts sont fixes (sauf les MP, les marchandises)
 Sur une période intermédiaire, certains coûts sont variables (frais de personnel).

Il y a 3 types de points mort :


 Le pm d’exploitation (celui qu’on apprit)
 Le pm financier (prend en compte les coûts fixes financiers dans les CF).
 Le pm total

Ainsi on peut voir que le point mort dépend de 4 variables :


 Stabilité du CA
 Structure des coûts de production
 Position de l’entreprise par rapport à son point mort d’exploitation
 Le niveau des frais financiers, c’est-à-dire la politique d’endettement pratiquée
par l’entreprise

L’instabilité du bénéfice est d’autant plus importante que l’entreprise est proche de son pm.

Lorsque l’entreprise est proche de son point mort, une faible variation du CA entraîne une
forte variation du résultat net. Dès lors, un fort taux de croissance du bénéfice net peut n’être
que le révélateur de la proximité de l’entreprise par rapport à son point mort.

Page 28 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Il faut donc se méfier d’un fort taux de croissance des résultats qui, par ailleurs, sont faibles
par rapport au CA. Cela peut résulter de l’effet point mort.

Plus les coûts fixes sont élevés, plus le résultat est volatil

Le point mort définit une stratégie industrielle.

Les entreprises qui se trouvent dans un secteur cyclique (comme une raffinerie de pétrole)
doivent avoir un point mort le plus bas possible. C’est pour cette raison qu’ils doivent se
financer avec ses capitaux propres et non par un endettement ce qui augmenterait les charges
(intérêts) et donc augmenterai le point mort (hausse des CF dans l’équation).

Lorsque l’entreprise est dans une situation difficile, la meilleure stratégie financière consiste à
réduire son point mort financier en faisant appel à des capitaux propres et non à l’endettement
qui va augmenter le niveau du point mort.

Lorsque l’entreprise tombe en-dessous de son point mort, elle est en perte. Elle ne peut
retrouver des résultats positifs qu’en augmentant son CA et/ou en abaissant le point mort
(réduction des CF, hausse de la marge s/ CV).

L’abaissement du point mort passe par des restructurations de l’outil industriel et commercial
pour faire diminuer les CV (diminution de l’activité de la production…). Là, le danger est de
croire qu’en abaissant le niveau d’activité, on ne réduit que le point mort. En effet, on
constate, souvent, que s’enclenche un cercle vicieux, les mesures prises pour faire baisser
le point mort conduisant à une diminution importante de l’activité, qui oblige à baisser
le point mort qui entraîne une diminution de l’activité…

En période de crise conjoncturelle, la marge s/ CV tend à décliner, alors que les frais fixes
sont souvent plus élevés que prévus. On assiste alors à une hausse du point mort alors que le
CA diminue.

Résumé
Le point mort est le niveau d'activité, mesuré par la production, le chiffre d'affaires ou la
quantité de biens vendus, pour lequel l'ensemble des produits couvre l'ensemble des coûts. À
ce niveau d'activité, le résultat est donc nul.
Le niveau du point mort n'est pas absolu : il dépend de la période considérée.
En effet, la distinction entre coûts fixes et coûts variables ne se justifie qu'au travers d'un jeu
d'hypothèses déterminées : tôt ou tard, un coût fixe peut devenir variable.

On distingue :
 le point mort d'exploitation : fonction des frais fixes et des frais variables de
production. Il caractérise la stabilité de l'activité industrielle mais peut faire oublier les
coûts de financement qu'il laisse de côté ;
 le point mort financier : il intègre les frais financiers supportés par l'entreprise mais ne
tient pas compte du coût des capitaux propres ;
 le point mort total : il intègre à la fois les frais financiers nets et le niveau de résultat
net exigé par les actionnaires. Il tient ainsi compte des exigences de rentabilité de
l'ensemble des pourvoyeurs de fonds de l'entreprise.

Page 29 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Le point mort d'exploitation est calculé en rapportant les coûts fixes de l'entreprise à la marge
sur coûts variables ((CA ? Coûts variables)/CA). Le point mort financier s'obtient en ajoutant
les frais financiers aux coûts fixes dans la formule précédente.

Le calcul d'un point mort et son étude statique permettent d'évaluer la stabilité des profits, la
capacité bénéficiaire « normale » de l'entreprise et l'importance réelle des écarts entre les
résultats réalisés et les prévisions. Le bénéfice est d'autant plus stable et son évolution d'autant
plus significative que l'entreprise est éloignée de son point mort.

L'analyse de l'évolution du point mort au cours du temps révèle la stratégie industrielle de


l'entreprise. La recherche d'économies d'échelle se traduira par une hausse du point mort et
donc par une plus grande sensibilité de l'entreprise aux évolutions de la conjoncture
économique. La recherche de flexibilité et de souplesse industrielle se traduira par une baisse
du point mort, mais peut-être aussi par une moindre rentabilité potentielle.

Eléments intéressant de l’exercice 2 page 248-249


Si les amortissements diminuent, cela signifie que l’entreprise n’investit pas.
L’entreprise n’investissant pas (baisse des amortissements), l’augmentation des frais
financiers s’explique sûrement par la hausse du BFR (accroissement des stocks).
Les charges financières augmentent donc soit c’est le taux d’intérêts qui augmentent ou alors
ce sont les dettes qui ont augmenté.

Page 30 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Chapitre 12 – L’analyse du BFR et des investissements

Il n’existe pas de création de richesse sans investissements.

Le ratio : BFR / CA induit que :


 des capitaux sont gelés en stocks
 des fonds sont gelés en créances sur la clientèle
 des dettes vis-à-vis des fournisseurs ne sont pas encore réglées par l’entreprise.

Le solde ces 3 éléments représente le montant de l’argent gelé à un moment donné résultant
de la structure du cycle d’exploitation. En d’autres termes, un ratio égal à 25% signifie que le
quart du CA de l’entreprise est gelé, c’est-à-dire immobilisé en stocks et en créances clients
non financés par le crédit fournisseur. Cela signifie que l’entreprise doit avoir en permanence
à sa disposition des fonds représentant le quart du CA qui lui servent à payer ce qui est dû à
son personnel ou à ses fournisseurs pour le travail, les MP et les services incorporés dans les
stocks de produits non encore transformés, fabriqués, vendus ou payés par ses clients.

Le plus souvent ce ration est exprimé en jours (BFR / CA * 365). Ainsi un ratio de 25%
signifie que le BFR représente environ 90 jours du CA.

Bien que liquide, le BFR est toujours là.


On peut donc relever une contradiction apparente entre les composantes essentiellement
liquides du BFR et le caractère immuable de celui-ci.

Chaque élément du BFR (créances, stock, dettes) est destiné à disparaître dans le cadre de
l’exploitation courante.
Il en résulte que, si le cycle d’exploitation est inférieur à un an, tous les éléments constituant
le BFR à la date d’arrêté des comptes disparaîtront au cours de l’année suivante. Mais ils
seront remplacés par de nouveaux actifs d’exploitation à la date d’arrêté de l’exercice
suivant : d’où la notion de permanence du BFR ou BFR permanent.
En d’autres termes, à activité constante, ces différents comptes conservent un niveau
permanent.

Le BFR présente une double caractéristique : liquide dans une optique patrimoniale,
essentiellement permanent dans une approche économique.

Le BFR varie au cours de l’année se gonflant puis se dégonflant. Lorsque l’activité est
fortement saisonnière, le BFR ne se dégonfle jamais totalement.

Nous avons vu des entreprises qui, en fin d’année, payaient d’avance leurs fournisseurs pour
réduire le montant des disponibilités apparaissant au bilan de clôture selon le principe qu’il
vaut mieux faire pitié qu’envie.

Le BFR qui apparaît au bilan ne retrouve un intérêt que si on le compare avec des années
précédentes

Page 31 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Qu’y a-t-il dans les comptes du BFR ? Tout simplement du CA non encaissé, de la production
non vendue et des achats non payés ; en d’autres termes, y figure normalement l’activité des
jours précédents l’arrêté des comptes. Ainsi :
 si les clients paient à 15 jours, le compte clients représente les 15 derniers jours de
vente
 si les fournisseurs sont payés à 30 jours et si les achats sont quotidiens, le compte
fournisseurs représentera toujours les 30 derniers jours d’achat.
 Même chose pour les stocks

Mais la réalité économique et industrielle n’est pas si simple : des délais peuvent évoluer, les
conditions de paiement ne sont pas les mêmes par chaque client et chaque fournisseur, les
conditions de production ne sont pas identiques d’un produit à l’autre…

Voir les différents ratios sur la feuille « Analyse financière 2 »

Rappelons que le calcul de ces ratios précédents exige le respect de 2 règles importantes :

 il faut comparer des données homogènes en harmonisant leur système d’évaluation


 rapporter les encours aux flux réels correspondants.

Les ratios de rotation présentent des limites essentielles :

 ils peuvent être complètement faussés si l’activité de l’entreprise est saisonnière


 leur caractère ne permet pas de détailler la rotation des différentes composantes de
chaque poste d’actif lié au cycle d’exploitation.

L’analyste doit alors s’interroger sur le degré de précision qu’il entend apporter à son
diagnostic. Si celui-ci est grossier, il pourra se contenter des ratios moyens calculés
précédemment, en vérifiant :
 que l’activité n’est pas trop saisonnière

Si l’analyse doit être plus fine, il faudra alors se rapporter à l’activité réelle ayant précédé
l’arrêté des comptes : ainsi, le CA journalier n’est plus le CA annuel divisé par 365 mais peut
être le CA du dernier trimestre divisé par 90 ou des 2 derniers mois divisé par 60…

Diagnostic financier du BFR


En principe, le ration BFR en jours de CA devrait être stable. Si le BFR permanent représente
25% du CA et celui-ci croît de 100 à 140, le BFR s’accroîtra de 10 dans le même temps
(40*25%).
La croissance de l’activité entraîne une croissance du BFR. C’est cet accroissement qui
apparaît implicitement ou clairement dans un tableau de flux.

Page 32 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
En d’autres termes, la croissance de l’entreprise tend à augmenter le montant du BFR : cette
variation constitue un besoin de fonds supplémentaire dont tout plan de développement doit
tenir compte.

En fait, une entreprise en forte croissance se trouve très souvent confrontée au fait que le BFR
progresse plus vite que le CA pour différentes raisons.

La réussite de l’expansion d’une entreprise réside donc souvent dans le respect des 2
conditions suivantes :
 assurer une croissance homothétique de l’activité et du BFR, sans déraper au niveau du
second
 définir un concept d’entreprise caractérisée par un BFR limité : un besoin trop elévé
posera en effet tôt ou tard des problèmes financiers graves à l’entreprise et remettra en
cause son indépendance.

La réduction du BFR tant en montant absolu qu’en montant relatif est devenue un objectif
majeur de bon nombre de financiers.
Petit rappel, plus mon BFR augmente plus j’aurai besoin de financement.

Enfin rappelons que le BFR progresse en période d’inflation même si les quantités
produites et vendues n’augmentent pas. Cette croissance est essentiellement liée à la hausse
des prix.

Les situations de récession


L’analyse du BFR d’une entreprise confrontée à une récession brutale de ses ventes montre
qu’elle réagit en plusieurs étapes à lire à la page 265.

En résumé, l’entreprise ne réajuste pas tout de suite sa production, le délai moyen de


règlement des clients augmente pendant la période d’ajustement du fait des difficultés
financières rencontrées par ces derniers. En outre, sa situation de trésorerie se dégradant,
l’entreprise éprouve des difficultés croissantes à respecter ses échéances commerciales, et
obtient des fournisseurs des délais supplémentaires. Au terme de cette étape le BFR se
stabilise à un niveau élevé.
Ensuite, elle réduit la production, puis ajuste le stock de MP, ramène le crédit clients à des
conditions normales. Ces mesures, saines à court terme, ont pour effet paradoxal de détériorer
le BFR, qui augmente du fait de l’inertie de certains postes et de la chute de l’encours
fournisseurs.
En troisième étape, l’entreprise assainit l’ensemble de sa situation.

Il faut donc convaincre l’encadrement que l’on passe d’une dynamique de croissance à une
situation de récession. Une telle opération, qui peut prendre plusieurs semaines, aboutit :
 à réduire les achats
 à ajuster la production aux ventes
 à réduire le crédit fournisseurs sur lequel l’entreprise avait tiré, ceci ne pouvant que
freiner la diminution du BFR.

Page 33 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
En période de récession, le BFR tend paradoxalement à croître, puis, en dépit des mesures de
restructuration adoptées, il répugne à décroître. Ce n’est qu’en fin de crise qu’apparaît
l’aisance de trésorerie due à son dégonflement.

Le BFR et les stratégies industrielles


Les sociétés qui cherchent à s’intégrer dans leur filière en absorbant des fournisseurs ou des
distributeurs augmentent mécaniquement leur valeur ajoutée mais leur BFR.

Le BFR négatif
Les sociétés à BFR négatif sont caractérisées par la perception du produit de leurs ventes
avant d’avoir réglé la totalité de leurs charges de production. Il y a 2 cas :
 le crédit fournisseur est très supérieur au rythme de rotation des stocks, alors que,
corrélativement, le paiement des clients est très rapide, parfois comptant. Exemple,
grande distribution, e-commerce, autoroutes, presse quotidienne…
 les clients paient par anticipation. Exemple, les sociétés traitant des marchés militaires,
des travaux publics, de l’aéronautique…

Un BFR très faible ou négatif constitue un facteur stratégique très favorable au


développement d’une politique de croissance financée sans recours à des capitaux extérieurs.
Les entreprises performantes, notamment dans la grande distribution, ont toutes bénéficié de
BFR faible voire négatif.

Nous avons également vu des sociétés en BFR négatif dont l’activité était structurellement en
perte mais qui perdurait grâce à une forte croissance. En effet, les flux de trésorerie apportés
par la variation du BFR permettaient de payer les dépenses courantes. le réveil est alors
difficile, en effet, lorsque la croissance s’estompe, les difficultés de paiement apparaissent et
bien naturellement aucun banquier ne veut prêter…

Le BFR comme l’expression des rapports de forces


Delannay et Dietsch montrent que le crédit fournisseurs remplit une fonction d’amortisseur
financier au profit d’entreprises qui subissent un choc. Les fournisseurs sont conduits ou
contraints à soutenir des entreprises dont les garanties sont insuffisantes ou devenues
insuffisantes pour accéder aux marchés du crédit. Toutefois, ces fournisseurs, banquiers
malgré eux, savent que pour des raisons commerciales, ils ne seront pas complètement maîtres
de l’évolution de leurs concours, et, dès lors, ils les limitent compte tenu des garanties que
représentent les actifs et les capitaux propres de leurs clients.

Par ailleurs, le crédit interentreprises est l’un des vecteurs de la transmission des défaillances
en chaîne qui fragilise l’ensemble des acteurs.

Au total, que notre lecteur n’oublie pas l’essentiel : le crédit interentreprise est l’une des
manifestations les plus visibles des rapports de force entre clients et fournisseurs et son niveau
plus ou moins élevé atteste de la qualité de la position stratégique de l’entreprise vis-à-vis de
ses clients et de ses fournisseurs.

Page 34 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Résumé
Le besoin en fonds de roulement (BFR) est le solde des comptes de bilan directement
rattachés au cycle d'exploitation (essentiellement les postes clients, fournisseurs et stocks).
Calculé à la date d'arrêté des comptes, il n'est pas forcément représentatif du besoin
permanent de l'entreprise et ne doit donc s'analyser que dans une perspective évolutive.

Tous les éléments constituant le BFR à un instant donné disparaissent rapidement : les stocks
sont consommés, les fournisseurs sont réglés, les créances clients sont encaissées. Cependant,
ces créances clients, ces dettes fournisseurs et ces stocks sont immédiatement remplacés par
d'autres. Le BFR est donc à la fois liquide et permanent.

Les ratios de rotation du BFR permettent d'analyser en tendance la proportion de fonds «


gelés ». Les principaux ratios sont :
 ratio de rotation du crédit clients : encours clients/CA TTC × 365 ;
 ratio de rotation du crédit fournisseurs : encours fournisseurs/achats TTC × 365 ;
 ratio de rotation des stocks : stocks et travaux en cours/CA HT × 365 ;
 ratio de rotation du BFR : BFR/CA HT × 365.

Pour l'entreprise en croissance, le BFR devrait évoluer parallèlement à l'activité, en pratique,


il croît souvent plus vite que le chiffre d'affaires. En revanche, en période de récession, le
BFR continue paradoxalement à croître car les mesures de restrictions ne sont pas
immédiatement suivies d'effets. Ce n'est qu'en fin de crise qu'apparaît l'aisance de trésorerie
liée à sa réduction.

Un besoin en fonds de roulement très faible ou négatif constitue un facteur stratégique très
favorable au développement d'une politique de croissance.

Au total, le niveau du BFR témoigne de la qualité de la position stratégique de l'entreprise car


il est le reflet des relations de force qu'elle entretient avec ses clients et ses fournisseurs.

La politique d'investissement d'une entreprise va se juger à l'aune de trois critères :

 le degré d'usure de l'outil industriel mesuré par le ratio immobilisations


nettes/immobilisations brutes ;
 la nature des investissements : de capacité, de maintien, ou de retrait selon que les
investissements sont supérieurs, égaux ou inférieurs aux dotations aux amortissements ;
 l'analyse des flux générés par les investissements. Toute politique d'investissement
doit, tôt ou tard, se traduire par une augmentation des flux de trésorerie provenant de
l'exploitation. À défaut, l'entreprise fera face à des problèmes.

Quelques questions importantes


1, 2, 3, 7, 8, 13, 15

Page 35 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Chapitre 14 – L’analyse de la rentabilité comptable
Une entreprise qui dégage une rentabilité au moins égale à celle demandée par ses
actionnaires et ses créanciers ne risque pas d’avoir des problèmes.

L’analyse de la rentabilité de l’entreprise


La rentabilité comptable est le rapport entre l’accroissement de richesse (le résultat) et les
capitaux investis.
Il ne faut pas confondre marge et rentabilité : la marge est le rapport d’un résultat à un
volume d’activité (CA) ; la rentabilité est le rapport d’un résultat aux capitaux investis
nécessaires pour dégager ce résultat.

Taux de rentabilité économique ou opérationnel après impôt (RCI) =


Résultat d’exploitation * (1 – Taux Impôt sur les sociétés) : Actif économique

La rentabilité économique explique la rentabilité de l’actif.


La rentabilité économique peut s’expliquer par la combinaison d’une marge et d’un taux de
rotation.

RCI = (Résultat d’exploitation * (1 – Taux IS) / CA) * (CA / Actif économique)

Le premier ratio = marge


Le second ratio = rotation de l’actif économique

On peut calculer l’actif économique de 2 manières :


AE = AI + BFR
AE = CP + Endettement net

Une rentabilité économique normale peut résulter de faibles marges, mais d’un fort taux de
rotation. C’est l’exemple de la grande distribution ou alors le contraire est c’est l’exemple des
producteurs de Cognac ou des opérateurs de satellites comme Eutelsat.

Donc la rentabilité économique proche peut se décomposer de manière différente.

Les assurances ont une rotation des actifs économiques plus forte car elles n’ont pas de stock
alors que Eutelsat a une très bonne marge économique mais une faible rotation dû à de forts
investissements de départ.

L’entreprise doit générer une rentabilité suffisante pour que des flux puissent revenir aux
bayeurs de fonds (actionnaires, fournisseurs…).
Plus ma marge est grande plus je serais rentable.

Rentabilité des capitaux propres = Résultat net / Capitaux propres

Page 36 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
L’effet de levier
L’effet de levier explique le taux de rentabilité des capitaux propres en fonction du taux de
rentabilité de l’actif économique et du coût de la dette.

L’ensemble des capitaux apportés par les prêteurs et les actionnaires finance l’ensemble des
emplois, c’est-à-dire l’actif économique. Ces emplois dégagent un résultat d’exploitation
qui se répartit ensuite entre les frais financiers (rémunération des prêteurs) et le résultat net
revenant aux actionnaires.

Effet de levier: différence entre la rentabilité des capitaux propres et la rentabilité


économique. Mais s’il peut accroître la rentabilité des capitaux propres par rapport à la
rentabilité économique, il peut aussi, dans certain cas, la minorer.

Le principe de l’effet de levier est le suivant : lorsqu’une entreprise s’endette et investit les
fonds empruntés dans son outil industriel et commercial, elle obtient sur ce montant un certain
résultat d’exploitation normalement supérieur aux frais financiers de l’endettement. Dans le
cas inverse, ce n’est pas la peine d’investir.
L’entreprise réalise donc un surplus résultant de la différence entre la rentabilité économique
et le coût de l’emprunt sur la somme empruntée, les frais financiers.
L’effet de levier de l’endettement augmente donc la rentabilité des capitaux propres.

Exemple important :
Une entreprise avec un actif économique = 100 qui rapporte 10% après impôt et qui est
entièrement financé par capitaux propres.
La rentabilité économique = 10%
La rentabilité des capitaux propres = 10%

Maintenant, l’entreprise finance son actif économique ave 30 de dettes à 4% après impôt.

La rentabilité des capitaux propres =


Résultat d’exploitation après impôt : 10% * 100 = 10
‘- Charges financières après impôt : 4% * 30 = - 1,2
= Résultat net après impôt : 8,8

Rapporté à des capitaux propres de 70, cela donne une rentabilité après impôt de 12,6 %
(=8.8/70) alors que la rentabilité économique après impôt est de 10%.

Dans ce cas, les 30 empruntés et investis dans l’actif économique permettent de dégager un
résultat d’exploitation après impôt de 3 qui, après le paiement des charges financières (1,2),
revient aux actionnaires. Le surplus réalisé (1,8) s’ajoute au résultat d’exploitation que
dégagent les investissements financés par les capitaux propres (70 * 10% = 7) pour former le
résultat net : 7+1,8 = 8.8. La rentabilité des capitaux propres est de 8,8/70 = 12,6%.

L’effet de levier de l’endettement majore la rentabilité des capitaux propres de 2,6%,


qui correspond au rapport du surplus (1,8) sur les capitaux propres (1,8/70=2,6%).

Page 37 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
L’endettement peut donc permettre d’augmenter la rentabilité des capitaux propres de
l’entreprise sans modifier, par définition, la rentabilité économique mais il faut que la
rentabilité économique soit > coût de l’endettement sinon il y a déficit

Reprenons l’exemple avec une rentabilité économique de 2% après impôt. La rentabilité des
capitaux propres :

La rentabilité des capitaux propres =


Résultat d’exploitation après impôt : 2% * 100 = 2
‘- Charges financières après impôt : 4% * 30 = - 1,2
= Résultat net après impôt : 0,8

Rapporté aux capitaux propres de 70, cela donne une rentabilité après impôt de 1,1% (0,8/70).
Ici les 30 empruntés dégagent un résultat d’exploitation après impôt de 0,6 qui, après
paiement des 1,2 de charges financières, produisent un déficit de 0,6 sur les fonds empruntés.
Celui-ci s’impute sur le résultat net, qui ne sera plus que de 70 * 2% = 0,8.

La rentabilité économique de 2% est minorée de 0,6/70 =0,9 pour donner une rentabilité des
capitaux propres de 1,1 après impôt.

Lorsque la rentabilité économique < coût de l’endettement, l’effet de levier de l’endettement


s’inverse et abaisse la rentabilité des capitaux propres qui devient alors inférieure à la
rentabilité économique.

La rentabilité des capitaux propres = rentabilité économique + effet de levier

Effet de levier =
Rentabilité économique – Coût de l’endettement net * (Endettement net/ Capitaux propres)

Où coût de l’endettement net = Charges financières nette des produit * (1-IS) / Endett. net

Suivant comment évolue les composantes de l’effet de levier, celui-ci va varier.

Intérêt et limites de l’effet de levier


 Il faut se méfier des taux d’intérêts apparents lorsqu’ils sont visiblement aberrants et de
l’effet de levier ainsi calculé.
 L’intérêt des taux comptables de rentabilité économique et des capitaux propres
n’intègrent pas le risque et donc ne peuvent servir d’objectif à l’entreprise.
 La rentabilité économique ou la rentabilité des capitaux propres sont des taux de
rentabilité comptable ex-post ; en aucune manière ils ne peuvent correspondre aux
exigences de rentabilité ex-ante des actionnaires ou des l’ensemble des pourvoyeurs de
fonds.

Page 38 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
 Ces différentes rentabilités ne correspondent pas à ce qu’exigent les actionnaires et les
pourvoyeurs de fonds ou les créanciers.
 L’effet de levier ne crée pas de valeur c’est pour cela qu’au niveau financier ce n’est
pas important.
 Ces taux de rentabilité ne relèvent pas de la finance car ils ne prennent pas en compte
les notions essentielles de risque et de valorisation. Ils relèvent de l’analyse et du
contrôle de gestion.

Intérêt de l’effet de levier


La plupart des entreprises ont essayé avec succès, d’améliorer leur rentabilité des capitaux
propres tout en réduisant l’endettement et donc l’effet de levier. Ceci n’est possible que grâce
à une forte amélioration de la rentabilité économique : amélioration de la rotation de l’actif
économique (réduction du niveau des stocks) et amélioration des marges.
 Montre l’origine et la qualité de la rentabilité des capitaux propres
 Comprendre comment se partage la rentabilité des capitaux propres entre la rentabilité
de l’outil industriel et commercial et une pure construction financière (l’effet de levier).

Seule une rentabilité économique croissante est le gage d’une progression régulière de la
rentabilité des capitaux propres

On pourrait penser que C est une star de la rentabilité des capitaux propres (40%) que A
s’améliore et que B est bien décevant.
Mais il n’en est rien, C n’obtient son très haut niveau de rentabilité que grâce à un effet de
levier massif qui le fragilise alors que sa rentabilité économique est moyenne.
B n’a aucune dette et est le moins risqué de tous avec la meilleure rentabilité économique.
A fait totalement illusion car la progression de la rentabilité des CP est entièrement due à un
effet de levier croissant alors même que sa rentabilité économique ne cesse de se dégrader, il
est donc le plus risqué des 3.

Page 39 sur 40
Alexis Jobin Finance d’entreprise et gestion des
investissements
Résumé
La rentabilité économique est la rentabilité comptable de l'outil industriel : elle est égale au
rapport du résultat d'exploitation après impôt normatif à l'actif économique, ou au produit de
la marge économique (résultat d'exploitation après impôt/chiffre d'affaires) par le ratio de
rotation de l'actif économique (chiffre d'affaires/actif économique). Le taux de rentabilité
comptable des capitaux propres est égal au rapport du résultat net sur les capitaux propres.

L'effet de levier de l'endettement est la différence entre la rentabilité des capitaux propres et la
rentabilité économique. Il résulte de la différence entre la rentabilité économique et le coût de
la dette et dépend de la proportion de dette par rapport aux capitaux propres.
Mathématiquement, l'effet de levier se traduit par la tautologie comptable suivante : voir livre.

L'effet de levier peut jouer dans les deux sens : s'il peut accroître la rentabilité des capitaux
propres par rapport à la rentabilité économique, il peut aussi la minorer quand la rentabilité
économique devient inférieure au coût de l'endettement.

Les taux de rentabilité économique ou des capitaux propres, ou le coût comptable de


l'endettement, ne correspondent pas à ce qu'exigent les actionnaires, les pourvoyeurs de fonds
ou les créanciers. Ce sont des taux qui ne relèvent pas du domaine de la finance car ils ne
prennent pas en compte les deux paramètres fondamentaux que sont le risque et la
valorisation. Ils correspondent aux taux de rentabilité obtenus, mesurés de façon comptable ;
ils relèvent de l'analyse et du contrôle financiers.

L'effet de levier permet de connaître l'origine d'une bonne rentabilité des capitaux propres qui
provient de la rentabilité de l'actif économique et/ou de la pure construction financière qu'est
l'effet de levier. C'est son seul intérêt.

Dans la durée, seule une bonne rentabilité économique est le gage d'un niveau de rentabilité
des capitaux propres satisfaisant. Comme nous le verrons, l'effet de levier ne crée pas de
valeur. S'il peut augmenter la rentabilité des capitaux propres, il augmente leur risque en
proportion de l'excédent de profit obtenu.

Page 40 sur 40

Vous aimerez peut-être aussi