Cours Initiation Physique Nucléaire S5 Covid

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 23

UNIVERSITE SIDI MOHAMED BEN ABDELLAH

FACULTE DES SCIENCES DHAR EL MEHRAZ -FES


DEPARTEMENT DE PHYSIQUE
(Année Universitaire : 2020-2021)

Cours de physique nucléaires


Filière : SMP – S5
(Première partie : Initiation)

Pr MAGHNOUJ Abdelmajid
Table des matières

NOTIONS INDISPENSABLES EN
PHYSIQUE NUCLEAIRE……………………………………………...page 2

LA RADIOACTIVITE………………………………………………….page 7

DECTEURS DE RAYONNEMENTS
NUCLEAIRES………………………………………………………….page 15

NOTIONS DE RADIOPROTECTION………………………………. page 19

1
NOTIONS INDISPENSABLES EN
PHYSIQUE NUCLEAIRE

a) Eléments chimiques – masses atomiques

Il existe 92 corps simples (ou éléments), existant à l’état naturel.


Le plus léger est l’hydrogène, le plus lourd est l’uranium.
Chaque atomes est représenté par un symbole simple : H pour
l’hydrogène, He pour l’hélium, etc …. Jusqu’à U pour l’uranium.
Chaque élément est caractérisé par sa masse atomique (ou atome-
gramme). Exemple : pour H, A=1 ; pour O, A=16
Quel que soit l’élément, la masse atomique contient toujours le même
nombre NA d’atomes, ou nombre d’Avogadro :
NA=(6.02295±0.00016)1023.

b) Les constituants de l’atome

L’atome de chaque élément contient 3 sortes de particules :

Des électrons, négatifs, qui porte la charge électrique la plus faible


possible pouvant exister à l’état libre, ou charge élémentaire « e » : les
charges électriques sont toujours des multiples de la charge élémentaire
« e ».
La charge de l’électron est négative :
e- = -(1.60206±0.00003)10-19 coulomb.
La masse au repos de l’électron est :
me = (9.1083±0.0003)10-31 Kg.

Des protons, portant la charge élémentaire positive e+, dont la masse au


repos est : mp = (1.67239±0.00004)10-27 Kg.

Des neutrons, ne portant pas de charge électrique, dont la masse au repos


est : mn = (1.67470±0.00004)10-27 Kg.

c) Structure de l’atome

L’atome est un système solaire dont le noyau est formé de protons et de


neutrons (ou nucléons) et dont les satellites sont des électrons tournant
autours du noyau, à grande vitesse, sur des trajectoires stables.
NB : La presque totalité de la masse est rassemblée dans le noyau
(mp/me>>1, pour l’hydrogène mp≈2000me).

2
Cette structure permet de distribuer les 92 éléments dans les 92 cases de la
classification de MENDELEIEFF.
Le numéro de la case de la classification où se trouve l’élément est son
nombre atomique Z.
Z est le nombre d’électrons qui tournent autour du noyau.
Pour l’hélium, Z=2 ; 2 électrons tournent autour du noyau, et ainsi de suite
jusqu’à l’uranium dont l’atome contient 92 électrons planétaires (Z=92).

Hydrogène Hélium Carbone Néon


Z=1 Z=2 Z=6 Z=10
Les électrons, se placent autour du noyau sur des couches successives de
rang 1, 2, ……, n. Une couche est complète lorsqu’elle contient 2n 2
électrons.
On représente les couches successives par les lettres K, L, M, N, O etc.
NB : l’atome normal n’est pas chargé d’électricité. Il y a donc, dans le
noyau, autant de charges élémentaires positives qu’il y a d’électrons
planétaires (négatifs).
NB : Z représente aussi le nombre de proton du noyau.
Enfin, on appelle nombre de masse A, le nombre total de nucléons
(protons et neutrons) contenus dans le noyau.
Le symbole N (nombre de neutrons) est donc : N=A-Z
Exemple : dans l’atome d’azote (A=14, Z=7) ; le noyau contient 7 protons
et 7 neutrons.

d) Symboles représentant l’atome

Le signalement de l’atome est complet si l’on connaît la nature de


l’élément, le nombre atomique Z et le nombre de masse A. X désignant le
symbole chimique de l’élément ; l’atome s’écrit : ZA X
Exemple : 11H , 24 He , 168O , 1020 Ne , 2351
92U etc

La molécule d’un corps simple s’écrira de même : ZA X n , n étant le nombre


d’atomes dans la molécule (exp : 147 N 2 ).
La molécule d’un corps composé s’écrira de façon analogue :
(exp : 11H 2 168O , etc )
NB : pour indiquer le nombre de charge de l’atome, s’il est ionisé, on
utilise la notation : 11H  , 1735cl  etc
Par extension on note le proton 11P et le neutron 01n

3
e) Isobares et isotopes

Des atomes ayant même valeur de Z (c'est-à-dire qu’ils sont de la même


espèce chimique) mais des valeurs de A différentes sont des isotopes.
Autrement dit, il s’agit d’atomes d’un même élément dont les noyaux
possèdent des nombres différents de neutrons.
Exemple :
L’hydrogène naturel (Z=1) comporte trois isotopes :
- Le protium : 11H (A=1), stable ;
- Le deutérium : 12 H (A=2), stable ;
- Le tritium : 13 H (A=3), peu abondant et radioactif.

Le carbone naturel comporte deux isotopes stables :


- Le carbone 12 : 126C (A=12)
- Le carbone 13 : 136C (A=13)
- Le carbone 14: 146C (A=13) est radioactif
Certains éléments comportent un très grand nombre d’isotopes. C’est le
cas de l’étain (Z=50), ou Sn, dont la masse atomique est de 118,69
gramme :

A 112 114 115 116 117 118 119 120 122 124
Abondance
% 0.95 0.65 0.34 14.25 7.57 24.01 8.58 32.97 4.71 5.95

Des atomes ayant même valeur de A, mais des valeurs de Z différentes


sont des isobares ; ils ont des masses très voisines, mais appartiennent à
des éléments différents.

Exemple : 146C , 14
7 N

f) Le système de masse atomique : (uma)

Si l’on se fixe arbitrairement la masse d’un atome, on en déduit celles de


tous les autres par spectroscopie de masse.
On a convenu de prendre égal exactement à 12 gramme la masse d’une
mole de carbone ne contenant que l’isotope à 12 nucléon ( 126C ) ; en
kilogramme la masse de l’atome 126C est 0.012/NA. (NA = 6.022 1023,
nombre d’Avogadro).

4
La masse atomique des éléments, portées dans la classification de
MENDELEIEFF est calculée à partir de cette convention, établie en 1961.
En physique corpusculaire, on raisonne sur les atomes individuels et non
sur les masses atomiques. On définit une nouvelle unité de masse ; l’unité
de masse atomique (uma) ;

1Kg = (6.02295±0.00016)1026 uma (voir exercice – série 1)


Les masses des atomes (en uma) sont très voisines
du nombre de masse A.
La masse d’un atome H est voisine de 1 uma, La masse d’un atome O est
voisine de 16 uma …..
Exemple : L’électron pèse 0.00055 uma
Le proton pèse 1.00727 uma
Le neutron pèse 1.00866 uma.

g) Les transuraniens

La case 92 de la classification périodique contient le dernier des éléments


naturels, l’uranium, formé de deux isotopes essentiels : 238 92U (99.3% en

masse) et 235
92U (0.7% en masse).

Depuis 1941, on sait fabriquer des isotopes de nombres atomiques


supérieurs à 92, tous radioactifs : se sont les transuraniens ; qui jouent un
rôle très important dans l’énergie atomique :

Z=93 Neptunium
Z=94 Plutonium
Z=95 Americium
Z=96 Curium
Z=97 Berkelium
Le plus utilisé des transuraniens est le plutonium (Pu) dont l’isotope
239
94 Pu est la matière première de certaines bombes atomiques. Il est

fabriqué dans les réacteurs par interaction des neutrons sur l’uranium 238
selon :
 
1
0 n  238
92 U  92 U  93 Np  e  94 Pu  e
239 * 239 239

Avec : T=23.5min T=2.3 jours T=24400 ans

5
h) Dimension du noyau atomique

D’après l’étude de diffusion des particules chargées sur des noyaux


(réalisée par Rutherford et Chadwick) le rayon nucléaire R peut s’écrire
sous la forme : R =roA1/3 et V =4/3R3
Où : A est le nombre de masse du rayon considéré.
ro est une constante dont la valeur varie selon la méthode utilisée
entre 1.2 et 1.5 Fermi (1 Fermi = 10-13cm).
NB : le noyau de l’atome est considéré sphérique de volume V et de rayon
R.
i) Energie de liaison nucléaire

Des mesures précises de spectroscopie de masse ont montré que les


masses atomiques sont en général plus petites que la somme des masses
de leurs constituants.
La différence entre les deux représente l’énergie de liaison des nucléons:

B(A,Z) =ZmpC2+NmnC2- m(A,Z)C2=Δm C2


Où : mpC2 est la masse au repos du proton en Mev
mnC2 est la masse au repos du neutron en Mev
Δm est le défaut de masse
La masse d’un noyau m(A,Z) est déterminée en sous trayant la masse des
électrons Zmo à la masse atomique M(A,Z) :
En uma : m(A,Z) = M(A,Z) – Zmo (Si on néglige l’énergie de liaison des
électrons de l’ordre de quelques eV)
En Mev : m(A,Z) C2 = M(A,Z) C2 – Zmo C2
Avec : 1uma = 931.5 Mev (voir exercice)
D’où l’expression (en fonction des masses atomiques) de l’énergie totale
de liaison nucléaire en Mev :

B(A,Z) =ZMHC2+NmnC2- M(A,Z)C2

B(A,Z) est l’énergie qu’il faut fournir pour dissocier les nucléons du
noyaux tel que : B(A,Z)= ZmpC2+NmnC2- m(A,Z)C2
L’énergie moyenne de liaison par nucléon est donnée par :
Bmoy= B(A,Z)/A
Les variations de cette énergie moyenne de liaison nucléaire en fonction
du nombre de masse A sont représentées sur la figure suivante :

6
L'énergie de liaison par nucléon la plus importante revient au , bien que le
championnat de cette énergie soit souvent attribué au . Les quatre noyaux
disposant des énergies de liaison par nucléon les plus élevées sont comme suit :

La courbe de la variation de l'énergie de liaison par nucléon pour les isotopes,


montre dans la figure ci-dessus, pour , plusieurs pics qui correspondent en
fait aux noyaux de

Remarque
Le fait que cette courbe présente un sommet dans la région de grande stabilité de
l'élément de Fer, conduit à une conclusion significative à l'égard de l'énergie
nucléaire.
Complément
En effet, il y a libération d'énergie lorsqu'on réussit à casser un noyau lourd en deux
noyaux plus légers, ceci s'appelle la fission. Il y a aussi libération d'énergie lorsqu'on
réussit à fusionner en réaction nucléaire deux noyaux légers pour constituer un
noyau lourd, ceci s'appelle la fusion. Les énergies de liaison par nucléon étant de
quelques , les énergies libérées dans ces réactions nucléaires sont très
supérieures aux énergies libérées dans des transitions optiques atomiques qui se
mesurent en .

7
Exemple de fission
La fission du Plutonium se fait par bombardement par neutrons selon
l'équation :

Curieusement un des produits de l'interaction sont trois neutrons. Pour déterminer


en la valeur de l'énergie libérée lors de cette fission du noyau du Plutonium, il
faut calculer le bilan de nombre de masse de cette réaction. Dans cette
réaction et représentent les éléments d'Yttrium et de Césium.
Il y a un défaut de masse :

Ainsi l'énergie libérée est égale à

On dit parfois qu'une réaction de ce type peut donner une réaction en chaine.
Exemple de fusion
La fusion du Deutérium et de Tritium donne lieu à la réaction nucléaire suivante

Il y a un défaut de masse qui vaut en

Ainsi l'énergie libérée

8
LA RADIOACTIVITE

1) Introduction

La radioactivité est l’émission de particules (ou rayonnements) par


certains matériaux dits radioactifs (naturel ou artificiel). Il existe dans la
nature des noyaux qui sont instable : se sont les éléments radioactifs
naturels. Exemple : 235 238 232
92U , 92U et 90Th

La plupart des noyaux sont stables dans la nature. Leur bombardement par
des particules telles que : alpha (), proton, neutron ou gamma () peut
donner naissance à des noyaux instables : ce sont les éléments radioactifs
artificiels.
La radioactivité naturelle ou artificielle est le passage spontané (sans
intervention extérieur), plus au moins rapide, de noyaux instables à l’état
fondamentale (stable). Cette transformation se fait en une ou, ce qui est le
plus fréquent, en plusieurs étapes (chaînes radioactives) pour conduire à
des noyaux stables.
Voir exemple :

 
212
83 Bi  84 Po 
212
 208
82 Pb
Avec : - transformation d’un neutron en proton
 Émission d’une particule 24 He

2) Les lois de conservation

Le passage d’un état initial à un certain état final obéit à un certain


nombre de lois : ce sont les lois de conservation.

a) loi de conservation de la charge (Ze) :

 Z état initial    Z état final 


i
ie
i
ie

b) loi de conservation du nombre de masse A :

 A état initial    A état final 


i
i
i
i

c) loi de conservation de l’énergie totale E :


 E état initial    E état final 
i
i
i
i

9
d) loi de conservation de la quantité de mouvement (ou
impulsion) :
 
 P i état initial    iétat final 
P
i i

Exemple :
7 N 
10 e  14
C
14
6
4
2He 13
27
Al 
01 n 15
30
P
4
2 He 14
7N 
11 p 178O

3) Les différents types de désintégrations radioactives

a) La désintégration alpha ()

Le noyau radioactif ZA X émet une particule alpha () et se transforme


en un noyau ZA24 X .
Schématisation de la désintégration : ZX   Z  2 X
A A 4

Vérification de la conservation de la charge Z et du nombre de


masse A :   24He ; Z=2+(Z-2) et A=4+(A-4)
La désintégration alpha () diminue donc A de 4 et Z de 2.
Exemple :
232
90    228
Th  88 Ra
235
92    231
U 90Th
238
92    234
U 90Th

NB : la désintégration () concerne surtout les noyaux dont le nombre


de masse A est élevé.

b) La désintégration (e-)

Le noyau radioactif émet une particule (e-) : c’est en fait un neutron


qui se transforme en un proton et un électron e- qui est éjecté :
1
0 11 p     (Le proton reste à l’intérieur du noyau) ;
n
Où  est l’anti-neutrino qui est une particule relativiste sans charge et
dont la masse au repos est très faible.

10
Donc, on aura pour un noyau initial :
A
Z  Z A1 X    
X
Exemple :
14
6 147 N    
C
3
1  23 He    
H

c) La désintégration (e+)

Elle résulte de la transformation d’un proton en un neutron


accompagné de deux particules : le positron qui est un électron
chargé positivement (e +) et le neutrino () qui est une particule
relativiste de charge nulle et dont la masse au repos est très faible.
La désintégration est donc associée à la transformation suivante :
1 p
1
 01 n      (Le neutron reste à l’intérieur du noyau)
A
Ce qui se traduit pour un noyauX par :
Z

 Z A1 X    
Z X
A

Exemple :
13
7 136C    
N
22
11 1022 Ne    
Na 

d) La capture électronique (CE) :

Il s’agit d’un noyau qui absorbe un électron de la couche k (on parle de


capture k).
L’électron capturé s’associe à un proton du noyau pour former un
neutron et un neutrino () selon :
0 
 01 n 
1 p  1 e 
1

A
Pour un noyau Z X , on a par conséquent :
 Z A1 X 
e   ZAX 

Figure n°1 : capture d’un électron


de la couche k par un noyau

11
Le départ de l’électron de la couche k crée une lacune dans cette
dernière qui sera comblé par un autre électron appartenant à une
couche moins profonde (couche L, M, …)
Le réarrangement du cortège électronique s’accompagne d’émission de
A
rayons X (RX) caractéristique de l’atome (noyau) produit Z 1 X .
Exemple :
0
1  2657 Fe  
e   2757 Co 

e) Désintégration gamma () :

La désintégration  accompagne le plus souvent la radioactivité  et .


A *
Donc pour un noyau se trouvant dans un état excité Z X , on a :
A
Z  ZA X  
X*
Le noyau produit suite à une désintégration nucléaire (par exemple 
ou ) peut se trouver dans un état excité : il se désexcite en émettant
des photons .

Exemple :
56 Ba  

137
55 Cs 
137 *


137
56 Ba  

f) La conversion interne (CI) :

Il s’agit d’une transformation au cours de laquelle un noyau, dans un


état excité, se désexcite en transmettant directement son énergie de
désintégration à un électron de son cortège électronique.
L’électron est libéré de sa couche si l’énergie qui lui a été
communiquée est supérieure à son énergie de liaison : c’est l’électron
de conversion.
NB : il y a compétition entre la (CI) et l’émission .

g) La fission spontanée :

A
Le noyau lourd Z X se scinde en deux autres noyaux moins lourds
appelés fragments de fission avec émission d’un certain nombre () de
neutrons. On a : Z X
A
 ZA11 X 1  ZA22 X 2  n  (énergie )
Exemple :
236
92 U
144
56 Ba  36 Kr  3n  (énergie )
89

12
4) Etude quantitative des lois de transformation radioactives

a) Relation fondamentale

Toute désintégration est caractérisée par une constante de


désintégration notée  : qui représente la probabilité de désintégration
par unité de temps d’un noyau radioactif.
NB : sur un très grand nombre de noyaux (N) radioactifs, seulement
N noyaux se désintègrent au bout d’une unité de temps.
Le nombre de noyaux radioactifs N subit donc, pour une unité de
temps dt, une diminution dN telle que :
dN  Ndt (1) ; c’est la loi de Rutherford-Soddy
Par intégration :
dN
 N   dt  LogN  t  cons tan te  N (t )  ke
 t

à t=0  N=No N(t=0)=k


 N (t )  Noe t (2)

 : caractérise le radioélément considéré


C’est la constante de désintégration mesurée en s -1

b) Durée de vie d’un radioélément

Elle est donnée par la relation :

 

 t 

0
tdN (t )

No te t dt
0

1
d ' ou  
1
(3)

 

0
dN (t ) No

La relation (2) peut s’écrire sous la forme :


t

N (t )  Noe 
(4)
1
Pour t=; N=No/e : la durée de vie moyenne  est le temps au

bout duquel le nombre de noyaux présents initialement est réduit d’un
facteur e=2.72.

c) Période d’un radioélément : T

13
C’est le temps au bout duquel le nombre de noyaux initialement
présent est réduit de moitié
N N
N (t )  Noe t   e t  log( )  t
No No
1
d ' ou t  log( )
No
5
 N
Or pour t  T, N  No/2 et T 
log( 2)
6

En remplaçant  par 1/ dans la relation (6) on aboutit à :

T = Log2 =0.693(7)

NB :  et T s’expriment en secondes.
 t
D’après (2) : N (t )  Noe
T
 Log 2. No
Pour t = T ; on a N (T )  Noe T
 N oe  Log 2 
2
2T
 Log 2. No
Pour t = 2T ; on a N (2T )  N oe T
 N oe  2 Log 2 
22
nT
 Log 2. No
Pour t = nT ; on a N (nT )  N oe T
 N oe  2 Logn  n .
2
Ce qui donne la figure suivante :

A(t)

1T 2T 3T 4T 5T 6T 7T 8T 9T 10T
Figure n°2 : variation de l’activité du radioélément en fonction du
temps t

14
Remarque : au bout d’un temps t = 10 T, un radioélément est
pratiquement mort, puisque 99.9% des noyaux initialement présents se
seraient alors désintégrés.

Exemples :
238
92 U a une période T = 4,468 . 109 ans
234
92 U a une période T = 4,446 . 10 ans
5

235
92 U a une période T = 7,040 . 108 ans

d) Activité d’une substance radioactive

C’est un nombre de désintégration par unité de temps donné par :


Ac t   N (t )  Noe  t  Aco e  t C’est l’activité d’un radioélément
à tout instant, où Aco est l’activité à l’instant t=0.

Remarque : (expression de l’activité en masse m)

Soit une masse m (en gramme) d’un radioélément pur dont le nombre
de masse et la période sont respectivement A et T ; on a :

N A
N m ; N=m. N /A

Où N (est le nombre d’AVOGADRO) =6,022.1023


L’activité de cette substance est :

0,693 m
Ac  N  N 4,18.10 23 des / sec
T AT
NB : T est exprimée dans cette expression en seconde.

Exemple :
226
Considérons 1 gramme radium 88 Ra dont la période est de 1620
ans ; il reste pratiquement pur puisque le produit de sa désintégration
est un gaz, le radon ( Rn ) qui se dégage au fur et à mesure de sa
formation.
Son activité est : Ac = 3,7.1010 des/sec (voir exercice) ; cette valeur est
prise couramment comme unité d’activité, c’est le curie :
1 curie = 3,7.1010 des/sec ; noté ci

15
NB : on utilise aussi le Becquerel comme unité pour exprimer
l’activité : 1 Bq = 1 des/sec.

On défini l’activité spécifique d’une substance radioactive comme


étant son activité par unité de masse.
Elle s’exprime en ci/g ou en Bq/g.

16
DECTEURS DE RAYONNEMENTS
NUCLEAIRES

1) Principe de détection de particules chargées.

Il faut savoir qu’une particule chargée perd essentiellement son énergie


dans un matériau donné par interaction avec les électrons atomiques.

1er cas : lorsque l’énergie transférée est inférieur au potentiel d’ionisation


du matériau, l’atome est seulement excité : un électron passe de son
niveau fondamental à un niveau moins lié. Son retour à l’état fondamental
est accompagné d’une émission de lumière (visible ou ultraviolette). Cette
lumière est en général détectée à l’aide d’un photomultiplicateur (de ce
fait chaque désexcitation résultant d’un transfert d’énergie peut en
principe être observée).

2ième cas : si l’énergie transféré est suffisante (c'est-à-dire supérieure au


potentiel d’ionisation du matériau), l’électron est définitivement éjecté de
son atome : il y a ionisation. Ce processus permet donc la transformation
d’un atome neutre non décelable en un ion positif et un électron qui peut
être collecté par un champ électrique, puis détecté.

2) Principe de détection des particules non chargées : neutrons, photons


et rayons x.

a. Les neutrons :

Les neutrons interagissent avec la matière en provoquant des collisions


élastiques, parfois inélastiques avec les noyaux atomiques. Ces
derniers, appelés noyaux de recul, vont dissiper l’énergie qui leur a été
communiqué en provoquant tout au long de leur parcours des
excitations ou des ionisations tout comme les particules chargées.
La détection de neutrons peut par conséquent se ramener à une
détection de particules chargées.

b. Les radiations  et les rayons X :

Les différents modes d’interactions des rayonnements


électromagnétiques sont : l’effet photoélectrique, l’effet Compton et
l’effet de création de paire (électron – positron).
Dans tous ces processus, les photons ( et X) communiquent leur
énergie à des particules chargées (électron, positron). Il en résulte que

17
l’absorption des rayonnements électromagnétiques conduit soit à
l’excitation soit à l’ionisation des atomes ou molécules du milieu
traversé.

3) Etude des différents détecteurs de rayonnements

Deux catégories de détecteurs peuvent être envisagées :

i. Ceux qui exploitent la mesure du nombre d’ionisations créées


par une particule chargée au cours de son ralentissement.
ii. Ceux qui exploitent la mesure du nombre de désexcitations
scintillantes succédant aux excitations.

a) Détecteurs à gaz (basés sur l’ionisation) :

En général ces détecteurs sont formés par une coque cylindrique jouant
le rôle de la cathode et un fil central, porté à une tension positive,
faisant fonction d’anode. Le cylindre est rempli d’un gaz facilement
ionisé (Hélium, Néon ou Argon). Le passage d’une particule à travers
le gaz de remplissage, crée un certain nombre de charges (élections,
ions positifs). Sous l’influence du champ électrique appliqué entre les
deux électrodes, les électrons se dirigent vers l’anode et les cations
vers la cathode.

Anode
Fenêtre

Signal
Gaz de remplissage de sortie
R

THT
Source de
rayonnement Cathode

Figure 1 : Schéma général d’un détecteur à gaz

La présentation graphique du nombre de charges collectées sur l’anode


(électrons) en fonction de la tension appliquée (V) pour ces détecteurs

18
permet de distinguer trois zones de fonctionnement (figure 2) associées
à trois types de détecteurs.

Nombre de charges N
Zone C
Zone B

Zone A

Plateau de
fonctionnement

Tension appliquée
Vs Vp Vg

Figure 2 : Variation du nombre de charges collectées sur l’anode en


fonction de la tension appliquée pour les détecteurs à gaz.

 La zone A qui est caractérisée par un faible nombre de charges


collectées, c'est-à-dire par un faible signal de sortie : ce type de
détecteur est appelé chambre d’ionisation.

 La zone B qui est caractérisée par la proportionnalité entre le


nombre de charges collectées et la tension appliquée : c’est le
compteur proportionnel qui convient comme détecteur.

 La zone C est caractérisée par un nombre de charges collectées à la


fois important et constant lorsque la tension appliquée augmente : c’est
la région de fonctionnement du détecteur Geiger-Muller.

NB : Vs, Vp, Vg sont respectivement les tensions seuil des détecteurs


chambre d’ionisation, compteur proportionnel et compteur Geiger-
Muller.

b) Détecteurs basés sur l’excitation et la désexcitation : (ou


détecteurs à scintillation)

19
Il existe plusieurs types de scintillateurs : solides, liquides ou
plastiques. Nous présentons à titre de compréhension le cas du
détecteur solide.
Le détecteur solide est composé d’un cristal scintillant d’iodure de
sodium dopé au thallium : NaI(Tl), d’un réflecteur et d’un
photomultiplicateur. Il est utilisé pour la détection des photons  et des
rayons X.

Contact optique Dynodes Anode

Signal de
sortie

Cristal
Source de NaI(Tl)
rayonnement
Photomultiplicateur

Figure 3 : schéma d’un cristal NaI(Tl) avec son


photomultiplicateur

Principe de fonctionnement du scintillateur

Lorsqu’un photon  ou X perd son énergie dans le cristal NaI, il excite


les électrons de ce dernier. Ces électrons retourne rapidement vers les
lacunes laissées, il en résulte une émission de photons lumineux, de
longueur d’onde de l’ordre de 200 nano-mettre, amplifiés par le
photomultiplicateur puis transférer en signal.

20
NOTIONS DE RADIOPROTECTION

Tous les êtres vivants sont constamment exposés à une certaine dose de
radiation due à la radioactivité naturelle ambiante et aussi à la
radioactivité artificielle. (Accélérateurs, réacteurs nucléaires, appareils de
rayons X ou gamma γ…).
Ce problème a poussé les différents organismes internationaux spécialisés
à réglementer l’utilisation des rayonnements et à imposer des contrôles
pour protéger les êtres vivants et l’environnement.

Effets physiologiques des rayonnements :

Du point de vue biologique, les rayonnements transmettent leur énergie


aux atomes et molécules des cellules du milieu traversé entraînant ainsi
des perturbations à leur fonctionnement normal, puis affectent, le
fonctionnement d’un groupe de cellules et par la suite le système tout
entier.
Les organes les plus sensibles aux rayonnements sont les os, les tissus qui
génèrent le sang et les yeux.

Unités radiologiques :

a) Dose absorbée :

La dose absorbée est le rapport de l’énergie communiqué par le


rayonnement ionisant à la matière irradiée sur la masse de la matière
contenu dans un élément de volume. Elle s’exprime dans le système
international en Gray (Gy) : 1 Gy = 1 joule par kilogramme = 1 J/Kg.

Unité plus commode : le Rad (rd) : 1 Rad = 10-2 j/kg

b) Débit de dose :

Le débit de dose est la dose absorbée par unité de temps. Il s’exprime en


Gray par seconde ou plus pratiquement en Rad par heure.

c) L’équivalent de dose :

L’équivalent de dose = (dose absorbée).(FQ)


FQ : représente les facteurs de qualités pour les différents rayonnements
(voir tableau).

21
Rayonnement FQ

Rx, ,  1

de 30 Kev 1.7

Neutrons thermiques 2.5

Neutrons rapides 10

Alpha 10

Noyaux lourds de recul 20

Unité de l’équivalent de dose : le sievert

22

Vous aimerez peut-être aussi