Chapitre 6 - Association Acier Béton - B
Chapitre 6 - Association Acier Béton - B
Chapitre 6 - Association Acier Béton - B
METIERS
___________
(Code CCV004)
Sommaire
6. ASSOCIATION ACIER – BETON ................................................................................................... 3
6.1. INTRODUCTION ......................................................................................................................... 3
6.2. L’ADHERENCE .......................................................................................................................... 3
6.3. LONGUEUR D’ANCRAGE DROIT ................................................................................................... 5
6.3.1. Longueur d’ancrage droit théorique ................................................................................... 5
6.3.2. Longueur d’ancrage droit de référence (§8.4.3) ................................................................ 6
6.3.3. Longueur d’ancrage droit de calcul (§8.4.4) ...................................................................... 8
6.4. LES ANCRAGES COURBES ....................................................................................................... 10
6.4.1. Théorie sur les ancrages courbes ................................................................................... 10
6.4.2. Approche réglementaire EC2 .......................................................................................... 12
6.4.3. Aciers de poussée au vide ............................................................................................... 12
6.5. LES MANDRINS DE CINTRAGE................................................................................................... 13
6.5.1. Rappels sur le BAEL91 .................................................................................................... 13
6.5.2. Eurocode 2 (§8.3) ............................................................................................................ 14
6.6. LES ANCRAGES DES CADRES (§8.5)......................................................................................... 16
6.7. LES ANCRAGES PAR BARRES SOUDEES. ................................................................................... 17
6.7.1. Cas d’une barre transversale de diamètre compris entre 14mm et 32 mm. ................... 17
6.7.2. Cas de 2 barres transversales de diamètre compris entre 14mm et 32 mm. ................. 18
6.7.3. Cas de 2 barres transversales de part et d’autres, de diamètre compris entre 14mm et
32 mm. ......................................................................................................................................... 19
6.7.4. Cas d’une barre transversale de diamètre inférieur à 12mm .......................................... 19
6.7.5. Cas de 2 barres transversales de diamètre inférieur à 12mm ........................................ 19
6.8. LES RECOUVREMENTS DE BARRES........................................................................................... 20
6.8.1. Généralités....................................................................................................................... 20
6.8.2. Problématique du recouvrement des barres ................................................................... 20
6.8.3. Longueur de recouvrement .............................................................................................. 20
6.8.4. Les armatures transversales en zone de recouvrement ................................................. 22
6.9. LES RECOUVREMENTS DE TREILLIS SOUDES. ............................................................................ 24
6.9.1. Définition .......................................................................................................................... 24
6.9.2. Recouvrement des panneaux dans un même plan ......................................................... 25
6.9.3. Recouvrement des panneaux dans 2 plans distincts ...................................................... 25
6.9.4. Recouvrement des armatures de répartition ................................................................... 26
6.9.5. Calcul pratique des recouvrements de treillis soudés ..................................................... 26
6.9.6. Règles complémentaires pour les barres de fort diamètre. ............................................. 28
6.10. EXERCICES DE COURS ............................................................................................................ 29
6.10.1. Exercice 1 : calcul du mandrin de cintrage d’une barre HA20 .................................... 29
6.10.2. Exercice 2 : Optimisation d’un mandrin de cintrage .................................................... 30
6.10.3. Exercice 3 : Calcul d’un ancrage courbe ..................................................................... 31
6.10.4. Exercice 4 : Longueur de recouvrement ..................................................................... 34
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 3
6.1. Introduction
Comme nous l'avons vu dans les chapitres précédents, une section en béton armé est une section
hétérogène composée de deux matériaux n'ayant pas les mêmes comportements.
Pour qu'un élément béton armé puisse fonctionner, il faut que tous les efforts repris par les armatures
puissent être transmis au béton. Cette transmission des efforts se fera par adhérence entre l'acier et
le béton.
6.2. L’adhérence
L’adhérence désigne l’ensemble des forces de liaisons et de frottement qui s’opposent au glissement
des armatures par rapport au béton qui les enrobe.
Ainsi sous l’action de la force de traction dans la barre d’acier des contraintes de cisaillement se
développent et tendent à créer un cône d’arrachement du béton incliné à 45°.
On définit donc une contrainte moyenne d'adhérence qui se crée sur le contour de la barre et sur toute
sa longueur.
L’EN 1992-1-1 (§8.4.2) définit la notion de « conditions d’adhérence » qui peuvent être bonnes ou
médiocres, fonction de la position de l’armature par rapport au sens de coulage et à la dimension des
pièces bétonnées.
Cette notion de « bon bétonnage » découle du fait que lorsque l’on coule une pièce, la laitance
remonte en surface (voir chapitre 3) et la qualité du béton qui enrobe les armatures est moins bonne.
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 4
La hauteur « h » représente la hauteur coulée en une seule phase, c’est-à-dire la hauteur totale de
l’élément s’il n’y a pas de reprise de bétonnage.
On peut donc parler de bonnes conditions d’adhérence dans les cas suivants :
Armatures inférieures des dalles
Armatures supérieures des dalles de hauteur ≤ 250 cm.
Armatures verticales des voiles et poteaux coulés verticalement.
La contrainte limite d’adhérence (au delà de laquelle, il y a rupture par écrasement des bielles) est
définie par la formule :
f bd 2,25.1.2 . f ctd
Avec
f ctd est la résistance de calcul en traction du béton (voir chapitre 3). Cette valeur doit
toujours être inférieure à 3.1Mpa, ce qui correspond à la résistance d’un béton C60/75 (du
fait de la fragilité croissante des bétons haute performance).
1 est un coefficient qui est lié aux conditions d’adhérence et à la position de la barre au
cours du bétonnage (voir schéma ci-dessus).
o 1 1,0 si les conditions d’adhérence sont bonnes.
2
132 pour un diamètre 32mm
100
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 5
Les valeurs obtenues, en fonction de la qualité du béton, sont données dans le tableau suivant :
f ck (MPa) 12 16 20 25 30 35 40 45 50
f ctk ,0,05 f ctk ,0,05
f ctd = ct 0,73 0,86 1,00 1,20 1,33 1,46 1,66 1,8 1,93
c 1,5
f bd si 1 1 1,65 1,95 2,25 2,70 3,00 3,30 3,75 4,05 4,35
f bd si 1 0,7 1,15 1,36 1,57 1,89 2,10 2,30 2,62 2,83 3,00
Pour qu'il n'y ait pas rupture du béton, la contrainte moyenne d’adhérence ne doit pas excéder cette
contrainte limite.
Par conséquent, l’EC2 propose de déterminer une longueur d’ancrage suffisante pour que cette
contrainte ne soit pas dépasser. Cette longueur est appelée «Longueur d’ancrage droit de référence »
et est notée lb, rqd .
Une barre est dite ancrée en un point A quand l’effort axial F A qu’elle supporte en ce point peut être
intégralement transmis au béton par adhérence sur la longueur l.
Pour un diamètre donné, une barre pourra reprendre (au maximum), un effort normal F A qui
correspond à la limite élastique de l'acier f yk .
. ²
On a donc FA f yk .
4
On appelle longueur de scellement droit ls la longueur nécessaire pour transmettre cet effort FA en
s'assurant que la contrainte d'adhérence ne dépasse pas la valeur limite définie précédemment.
FA
Notons la contrainte d’adhérence moyenne S
. .l S
On pose donc :
FA
S f bd f bd
..l S
. ² 1 f yk .
On remplace FA par sa valeur : S f bd f yk . f bd f bd
4 ..lS 4.ls
. f yk
On en déduit ls : ls
4. f bd
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 6
La longueur de scellement droit d'une barre dépend donc de la nuance d'acier, de son diamètre
Dans la démonstration précédente, nous avons considérer que l’effort dans la barre
correspondait à 100% de ces capacités, ce qui n’est pas forcément le cas (voir paragraphe
suivant).
En réalité, l'effort de traction dans la barre diminue jusqu'à une valeur nulle lorsque l'ancrage droit
est totalement réalisé (c'est à dire que l'effort de traction est entièrement transmit au béton) :
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 7
f ctk ,0.05
o f ctd ct . 1,2 MPa
c
o f bd 2,25 1,2 2,7MPa
. sd
lb,rqd 9,9.
4. f bd
As ,req n . f yk
lb ,rqd .
As , prov 4. f bd
Avec
As ,req : Section d’armature requise par le calcul (required = requis)
As , prov : Section d’armature effectivement mise en place (provided= fourni)
Lorsque l’on a un paquet de barres, on détermine un diamètre équivalent pour remplacer n dans les
formules précédentes :
n nb 55 mm
Attention : 2 barres disposées verticalement quand les conditions d’adhérence sont bonnes sont
considérées comme 2 barres isolées.
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 8
La longueur d’ancrage de référence est une valeur théorique qu’il convient de pondérer en fonction
d’un certain nombre de facteur.
C’est pourquoi, l’EC2 définit la notion de longueur d’ancrage de calcul, notée lbd qui se détermine à
partir de la formule suivante :
lbd 1. 2 ..3 . 4 .5 .lb,rqd lb,min
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 9
Dans tous les cas, la valeur de lbd ne doit jamais être inférieure à une valeur mini définie par :
Ancrages de barres tendues => lb, min max 0,3.lb,rqd ;10;100mm
Ancrages de barres comprimées => lb, min max 0,6.lb, rqd ;10;100mm
Dans les cas courants et pour éviter que les frais d’étude de calcul de la longueur d’ancrage coûtent
plus cher que l’économie d’acier réalisée, on pourra retenir la valeur 1,0 pour tous les coefficients .
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 10
L’EC2 indique également, en guise de simplification, que l’on peut considérer un ancrage «forfaitaire »
en respectant une longueur d’ancrage équivalente définie sur la figure suivante :
Les ancrages courbes sont en général des crochets avec un angle de 90°, 135°, 150° ou 180°.
Lorsque le calcul d'un ancrage droit amène à des longueurs de scellement trop importantes, on décide
donc de mettre en place un ancrage courbe. Cette mise en place d'ancrages courbes est très
fréquente dans le cas des poutres.
Dans le cas d’un ancrage courbe, il faut vérifier que la longueur développée de l’ancrage est bien
suffisante pour « sceller » la barre dans le béton.
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 11
On a donc au point B (en partant de A) : N B ..l1. fbd , c'est-à-dire l’ancrage repris par la longueur
droite l1.
Dans la partie circulaire la contrainte d’adhérence ultime f bd a la même valeur que celle définie pour
les ancrages droits ; le coefficient de frottement acier-béton est pris égal à 0,40, on en déduit la
relation (que l'on considère acquise) :
N C .N B ..r. f bd
e 0, 40. 1
avec e 0.40. et
0,4
Le tableau suivant donne les valeurs de et en fonction de l’angle :
Compte tenu des relations précédentes on peut trouver l’effort de traction pouvant être repris par les
longueurs de scellement :
N D NC ..l2 . fbd
Or, on sait que la barre est totalement ancrée si l’effort N D ..ls . f bd (effort de traction d'un
ancrage droit équivalent) :
ls étant la longueur de scellement développé.
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 12
Lorsque l’on réalise un ancrage courbe, il convient d’utiliser un diamètre de mandrin de cintrage
suffisant pour éviter :
Un écrasement du béton.
Une plastification des armatures lors du cintrage.
D’un point de vue normatif, l’Eurocode 2 ne permet pas de tenir de l’effet de résistance due à la
courbure de l’ancrage.
L’Eurocode indique clairement que seule la longueur développée de l’ancrage est à prendre en
compte.
Lorsque l’on met en place un ancrage à 90°, une poussée au vide se développe et est susceptible de
faire éclater le béton.
Pour éviter ces désordres, il convient de mettre en place des aciers de poussée au vide, selon les
schémas suivants :
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 13
Le BAEL91 définit deux conditions pour déterminer le diamètre des mandrins de cintrage :
Une condition de façonnage des barres :
o r 3. pour des aciers Fe215 et Fe235 (aciers doux).
o r 5.5. pour des aciers Fe400 ou Fe500.
Une condition de non-écrasement du béton :
s
o r 0.20 (1 ).v
f cj er
ème
En général, lorsque les aciers sont disposés sur un seul lit, la 2 condition est satisfaite si on
prend un rayon de cintrage de 5.5 (soit un diamètre d’environ 10) pour un Fe400 ou Fe500.
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 14
L’article 8.3 de l’EC2 indique également que le diamètre de courbure doit être tel que :
Pas d’endommagement sur les armatures.
Pas d’écrasement du béton.
Pour la 1
ère
condition, l’EC2 définit un diamètre m, min à respecter définit par le tableau suivant :
ème
En ce qui concerne la 2 condition (non-écrasement du béton), l’EC2 indique qu’il n’est pas
nécessaire de justifier le diamètre du mandrin de cintrage si les trois conditions suivantes sont
vérifiées :
Les barres ne doivent pas présenter un retour droit après la courbure supérieur à 5 .
La barre ne doit pas être disposée près de la surface du béton et il doit exister une barre
transversale de diamètre à l’intérieur de la partie courbe. On considèrera une barre
proche de la surface du béton si l’enrobage est inférieur au max(3, 50mm).
Le diamètre de la barre doit être supérieur aux valeurs indiquées dans le tableau ci-
dessus.
Si une des trois conditions précédentes n’est pas vérifiée, le diamètre du mandrin de cintrage doit
satisfaire l’équation suivante :
1 1
a 2
m Fbt b
f cd
Fbt : effort de traction, dû aux charges ultimes, dans une barre ou un groupe de barres
en contact, à l’origine de la partie courbe.
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 15
ab : pour une barre donnée, ab correspond à la moitié de l’entraxe entre les barres
perpendiculairement au plan de la courbure. Pour une barre ou un groupe de barres
proches du parement de l’élément, il convient de prendre pour ab l’enrobage majoré de
:
2
55
La valeur de f cd doit être limitée à celle d’un béton deC55/67, soit f cd max 36.67 Mpa .
1.5
. ²
Fbt . f yd si on considère que les aciers travaillent au maximum de leur capacité (au
4
niveau de l’appui).
On peut également prendre en compte Fbt comme étant égal à l’effort à reprendre dans la
barre au début de l’ancrage courbe. Lorsque l’on calcul le diamètre du mandrin de
ère
cintrage, on ne connait pas encore la longueur de la 1 longueur droite, on peut donc
prendre pour valeur de Fbt , l’effort total à reprendre dans la barre (donc sans déduction de
ère
la partie de l’effort reprise par la 1 longueur droite).
Selon l’annexe nationale française, le diamètre m du mandrin de cintrage est à choisir dans la série
de Renard : 16, 20, 25, 32, 40, 50, 63, 80, 100, 125, 160, 200, 250, 320, 400, 500, 630 mm
Deux remarques :
Dans la majorité des cas, il est nécessaire de calculer m, min , notamment pour le ferraillage
des poutres, pour lesquelles il est difficile d’avoir des armatures transversales soudées à
l’intérieur de la partie courbe.
Dans certains cas, le fait d’avoir un diamètre de mandrin de cintrage assez grand, peut
amener à avoir une partie courbe qui sort de l’appui. Dans ce cas, il convient de calculer
la valeur de Fbt max que l’on peut reprendre en considérant un diamètre de mandrin
de cintrage qui ne « sort » pas de l’appui. L’effort manquant doit être repris par un
acier de bielle.
On retrouve donc bien les deux conditions du BAEL (endommagement des armatures et écrasement
du béton) mais l’EC2 est beaucoup plus pénalisant (voir exemples ci-après).
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 16
Les retours droits à mettre en œuvre sont définis forfaitairement sur le schéma suivant, en fonction de
l’angle de crosse :
De plus, lors d’un ancrage par armature transversale soudée, l’enrobage ne doit pas être inférieur à
3 ou 50mm.
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 17
Quand l’effort à reprendre est important, il est également possible de mettre en place deux armatures
transversales avec un espacement minimal de 3 (voir §6.7.2).
6.7.1. Cas d’une barre transversale de diamètre compris entre 14mm et 32 mm.
La résistance à l’entrainement de la barre transversale est notée Fbtd et est définie par la formule
suivante :
l . .
Fbtd Min td t td (1)
Fwd
Le terme Fwd correspond à la résistance de la soudure. Dans l’annexe nationale française de l’EC2,
cette résistance se détermine à partir de la formule suivante :
Fwd 0,5. As . f yd
On voit donc qu’il est impératif de déterminer t pour avoir une valeur Fbtd inférieure à la limite de
résistance de la soudure Fwd .
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 18
Dans le cas où l’on souhaite réaliser un ancrage total de l’acier en place ( Fs As . f yd ), on voit qu’il
peut être nécessaire de mettre en place deux barres transversales, de façon à respecter la condition
Fs Fwd
Dans la formule (1), le terme ltd représente la longueur de calcul de l’ancrage. Cette grandeur est
déterminée à partir de la formule suivante :
f yd
ltd 1,16.t . lt
td
Longueur de la barre transversale
lt Min (voir schéma ci-dessus).
espacement des barres à ancrer
f ctd cm
td Min 0,015 0,14. exp (0,18.x) (contrainte dans le béton)
3. f cd
cm : contrainte de compression dans le béton perpendiculairement au plan des deux barres.
VEd
On peut considérer sur un appui de rive : cm
ab
o VEd : effort tranchant au droit de l’appui (ELU).
o a et b : largeur et profondeur de l’’appui.
f ctm
f ctd 0,7. (résistance de calcul du béton en traction).
c
c
x 2. 1 est un facteur qui dépend de la géométrie (« c » représentant l’enrobage des
t
barres à ancrer).
Les deux barres transversales doivent être espacées d’au moins 3t :
La résistance est donc majorée d’un coefficient de 1.41 par rapport à l’ancrage par une barre simple.
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 19
La résistance est donc majorée d’un coefficient de 2.00 par rapport à l’ancrage par une barre simple.
Remarque : Cette méthode permet d’ancrer des treillis soudés (par une ou deux barres soudées),
lorsque la largeur d’appui est courte par exemple les dalles appuyées sur des voiles, les bords libres
de balcons...
De la même façon que pour les barres de plus gros diamètres, dans le cas de deux barres
transversales de part et d’autres, on a un coefficient multiplicateur égal à 2.
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 20
6.8.1. Généralités
Les aciers sont rarement mis en place en une seule longueur pour les raisons suivantes :
Reprise de bétonnage : les éléments ne sont pas toujours coulés en une seule phase (par
exemple, préfabrication d’une partie de la poutre).
Respect des longueurs commerciales de barres (importantes pour le transport des
armatures) : 3, 6,12, 24 mètres au maximum.
Lorsque l’on est donc amener à assembler deux barres coupées, on réalise un recouvrement qui
permet la transmission des efforts.
On peut également transmettre les efforts par soudage ou par vissage (manchons).
On considère que la transmission des efforts se fait par compression de bielles de béton inclinée à
45° :
On voit donc que si la longueur physique du recouvrement vaut l 0 , la transmission d’effort ne se fait
que sur une longueur effective lbd , qui correspond à la longueur d’ancrage de calcul.
La longueur de recouvrement l0 à mettre en place est définie par l’article 8.7.3 de l’EC2 :
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 21
De la même façon que pour le calcul des ancrages, on doit limiter 2 . 3 . 5 0.70 .
On voit donc que l’EC2 introduit une notion importante, lorsque l’on a plusieurs lits à recouvrir : la
proportion 1 de barres recouvertes dans une même section. Plus ce pourcentage augmente, et plus
la longueur de recouvrement nécessaire sera importante.
D’un point de vue « dispositions constructives », il convient de respecter les conditions suivantes :
ère
La 1 condition peut s’écrire de la façon suivante :
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 22
Lorsque ces conditions sont respectées, L’EC2 indique également que l’on peut recouvrir 100% des
armatures à une même abscisse si elles sont situées sur un seul lit, ou 50% des armatures si elles
sont sur plusieurs lits.
Nous avons vu précédemment que la transmission des efforts se fait par des bielles de béton
comprimées inclinées à 45°. Lorsque l’on décompose cet effort, on obtient une force horizontale qu’il
convient de reprendre par des coutures de recouvrement. Ce rôle de couture est assurée par des
armatures transversales :
Pour la mise en place de ces armatures transversales, l’EC2 fait la distinction entre les recouvrements
de barres tendues et de barres comprimées.
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 23
8.7.4.1] (1) Des armatures transversales sont nécessaires au droit des recouvrements pour s'opposer
aux efforts transversaux de traction.
(2) Lorsque le diamètre des barres ancrées par recouvrement est inférieur à 20 mm, ou lorsque, dans
une section quelconque, la proportion des barres avec recouvrement est inférieure à 25 %, alors on
peut, sans plus de justification, considérer que les armatures transversales nécessaires par ailleurs
suffisent pour équilibrer les efforts transversaux de traction.
(3) Lorsque le diamètre des barres ancrées par recouvrement est supérieur ou égal à 20 mm, il
convient que la section totale Ast des armatures transversales (somme de tous les brins parallèles au
lit des barres de la jonction) soit supérieure ou égale à la section As d'une des barres du
recouvrement (ΣAst ≥ 1,0As). Il convient de disposer les barres transversales perpendiculairement à
la direction du recouvrement, entre celui-ci et le parement de béton.
Si plus de 50 % des armatures sont ancrées par recouvrement dans une section donnée, et si la
distance a entre recouvrements adjacents dans une section est ≤ 10Ø (voir Figure 8.7), il convient
d'utiliser comme armatures transversales des cadres, étriers ou épingles ancrés dans la section
(armatures transversales fermées).
Dans tous les cas, ces armatures seront réparties à moitié-moitié dans les tiers extérieurs de la zone
de recouvrement :
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 24
(1) En complément aux règles applicables aux barres tendues, il convient de disposer une barre
transversale de part et d'autre du recouvrement, à une distance inférieure à 4Ø des extrémités (Figure
8.9 b)).
Lors du chapitre 3 sur les matériaux, nous avons défini un type d’armature appelé « Treillis soudés ».
Ce sont des armatures obtenues par assemblage de barres en mailles carrées ou rectangulaires.
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 25
On voit dans ce tableau que les treillis soudés (hormis ceux à mailles carrées notés C) ont une section
principale et une section secondaire (par exemple pour un ST35, on a 3.85cm²/m dans la direction
principale et 1.28 cm²/m dans l’autre direction).
Lorsque l’on veut recouvrir des panneaux de treillis soudés, on distingue deux cas possibles :
On recouvre les deux panneaux de treillis soudés dans le même plan, ce qui veut dire que les
fils porteurs de chaque TS s’emboitent les uns dans les autres.
On recouvre les deux panneaux dos à dos, on dit alors que le recouvrement se fait dans deux
plans distincts.
En fonction du cas de figure, les longueurs de recouvrement nécessaires ne seront pas les mêmes.
Dans les deux cas, aucune armature transversale n’est nécessaire en zone de recouvrement.
Cette disposition est fortement recommandée par l’EC2 (8.7.5.1) lorsque la pièce est soumise à des
charges de fatigues (chargement cyclique).
Dans ce cas, on calcul la valeur de l0 en appliquant les formules des barres isolées (§6.8.3) mais en
ne tenant pas compte de l’effet des armatures transversales (qui ne sont pas nécessaires) => on doit
donc considérer 3 1 (tableau au §6.3.3)
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 26
o Le calcul théorique doit être mené avec la hauteur utile (voir chapitre sur la flexion
simple) la plus faible, c’est-à-dire celle qui correspond au lit le plus éloigné de la face
tendue.
o Il faut vérifier l’ouverture des fissures aux extrémités des zones de recouvrement, en
considérant une contrainte de l’acier majorée de 25% (voir chapitre sur les
justifications ELS).
En ce qui concerne la proportion admissible d'armatures principales à ancrer par recouvrement dans
une section, il convient de respecter les conditions suivantes :
(Dans le cas du recouvrement des panneaux dans des plans distincts, la proportion
admissible d'armatures principales à ancrer par recouvrement dans une section quelconque,
dépend de l'aire de la section d'acier par unité de longueur As/s)prov , où s est l'espacement
des fils :
o 100 % si (As/s)prov ≤ 1 200 mm2/m
o 60 % si (As/s)prov > 1 200 mm2/m.
Il convient de décaler au minimum de 1,3.l0 les jonctions des différents panneaux (l0 étant déterminé
comme indiqué en 6.8.3).
Comme nous l’avons vu précédemment, on distingue pour les treillis soudés, les fils porteurs et les fils
de répartition.
Lorsqu’un recouvrement des armatures de répartition est nécessaire, il suffit d’appliquer les valeurs du
tableau suivant (§8.7.5.2 de l’EC2), en fonction du diamètre des fils :
On peut donc résumer le calcul des recouvrements de treillis soudés par l’application des coefficients
suivants (issus du §6.8.3) :
Barre droite 1 1
Enrobage c >> Ø 2 0,7
Armature dans un même plan 3 1
Armatures transversales soudées 4 0,7
5 1
Pression transversale négligée (simplification)
Proportion de barres avec recouvrement > 50% 6 1,5
Ø petit, l0 200 mm lo ,min non dimensionnant
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 27
En considérant toujours que le produit 2 .3.5 0.70 ,on peut écrire la condition suivante :
1 2 3 4 5 6 .lb,rqd
lo Max 0,7.1 4 6 .lb,rqd
lo,min
Nous avons indiqué précédemment que le coefficient 4 peut être pris égal à 0.7, mais uniquement
sous la condition suivante :
La soudure la plus proche de l’appui (au-delà du nu ou commence l’ancrage) ne doit pas être
placée à une distance inférieure de 1.50cm.
Dans le cas contraire, il convient de considérer 4=1, ce qui se traduit par la condition suivante :
1 2 3 4 5 6 .lb,rqd
.
lo Max 0,7.1 4 6 .lb,rqd 1,05.lb,rqd 1,05. n sd
4. f bd
lo,min
Il convient également de considérer 4=1 dès l’instant qu’il y a une incertitude quant au
positionnement des treillis soudés à ancrer sur appui.
n . sd
En appliquant la condition précédente lo 1,05. , on obtient les valeurs suivantes :
4. f bd
Longueurs de 10 5,5 258 200 271 222 200 233 197 200 207
recouvrement 20 6 281 200 295 242 200 254 215 200 225
l0 des 25 7 328 200 344 283 200 297 250 200 263
armatures 30 6 281 200 295 242 200 254 215 200 225
principales en 35 7 328 200 344 283 200 297 250 200 263
mm (*) 50 8 375 200 394 323 200 339 286 200 300
60 9 422 200 443 363 200 382 322 200 338
conditions d'adhérence
médiocres fck = 20 MPa fck = 25 MPa fck = 30 MPa
ST princ l b,rqd l 0,min l0 l b,rqd l 0,min l0 l b,rqd l 0,min l0
TREILLIS SOUDES
Longueurs de 10 5.5 368 200 387 317 200 333 281 200 295
recouvrement 20 6 402 200 422 346 200 363 306 200 322
l0 des 25 7 469 211 492 404 200 424 358 200 375
armatures 30 6 402 200 422 346 200 363 306 200 322
principales en 35 7 469 211 492 404 200 424 358 200 375
mm (*) 50 8 535 241 562 461 208 485 409 200 429
60 9 602 271 633 519 234 545 460 207 483
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 28
nb mini
about
ST rép maille E l de l
TREILLIS SOUDES
0,min 0
ag/ad mailles
recouvrement
des armatures 10 5.5 200 100 150 1 400
de répartition en 20 7 150 75 250 2 450
mm 25 7 150 75 250 2 450
30 7 100 50 250 2 300
35 7 100 50 250 2 300
50 8 100 50 250 2 300
60 8 100 50 250 2 300
On appelle « barres de fort diamètre », les barres ayant un diamètre supérieur à 32mm (valeur de
l’EC2) ou 40mm (valeur de l’annexe nationale).
Les barres de fort diamètre doivent être ancrées comme des barres droites (cf §6.8.3) ou avec des
manchons ou des goujons (ou tout autre organe mécanique spécifique)
Il est cependant recommandé de ne pas recouvrir ce type de barres sauf si les sections de bétons
sont importantes (effet d’échelle), c'est-à-dire que la plus petite dimension de la pièce est supérieure à
1m ou dans les sections ou la contrainte dans les barres ne dépasse pas 80% de la contrainte
maximale de calcul.
Si un recouvrement « droit » (hors organes mécaniques spécifiques tels que goujons ou manchons)
doit être mis en place, il est impératif de prévoir un confinement par des armatures transversales dans
les deux directions. Ces armatures transversales s’ajoutent aux armatures d’effort tranchant.
Si on considère une section As à ancrer, on doit avoir des étriers ou des cadres supplémentaires dans
les 2 directions espacés de 5 Ø maximum :
Parallèle à la face tendue
o Ash 0,25. As .n1
o n1 = nombre de lit ayant une barre ancrée
Perpendiculaire à la face tendue
o Asv 0,25. As .n2
o n2 = nombre de barres ancrées par lit
Pour satisfaire ces conditions, le plus simple (mais pas forcément le plus économique) consiste à
mettre en œuvre des cadres fermés.
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 29
On souhaite déterminer le mandrin de cintrage pour une barre HA20 avec les hypothèses suivantes :
Béton à 25 Mpa.
Enrobage de 38 mm.
Distance entre axe de deux barres : d= 60 mm.
Un seul lit d’acier à ancrer.
Si on retient le plus grand mandrin, on a donc 24, ce qui est beaucoup plus important que les 11 du
BAEL.
ème
ATTENTION, la 2 condition ne s’applique pas aux aciers transversaux pour lesquels on
applique la règle des 4.
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 30
Détermination de Fbt
400
L’effort à reprendre dans chaque barre est de Fbt 133.33KN
3
Détermination du diamètre du mandrin de cintrage :
Fbt 0.133MN
25
f cd 16.67 Mpa 36.67 Mpa
1.5
25
ab 25 37.5mm pour l’armature proche du parement
2
d
ab 70mm pour une armature intérieure.
2
1 1 1 1
ab 2
m Fbt 0.133 0.0375 2 0.025 0.372m pour l’armature proche du
f cd 16.67
parement.
1 1 1 1
ab 2
m Fbt 0.133 0.070 2 0.025 0.273m pour l’armature intérieure.
f cd 16.67
Nous allons maintenant vérifier si la partie courbe tient en intégralité dans la largeur de l’appui :
Si on note L2, la distance entre le début de la partie courbe et le nu de l’appui, on a :
37.2
o L2 20 2.5 2.5 3.6cm
2
Le fait d’obtenir une valeur négative indique bien que l’on doit réduire le diamètre du mandrin pour que
la partie courbe ne tienne pas sur la largeur de l’appui.
m
On cherche donc : 20 2.5 2.5 0 m 2(20 2.5 2.5) 30cm
2
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 31
On calcul ensuite la valeur de Fbt qui peut-être repris par un mandrin de 30cm en inversant l’équation
1 1
a 2 f cd
m Fbt b , ce qui nous donne Fbt m .
f cd 1 1
ab 2
0.30 16.67
On a donc Fbt 0.107 MN
1 1
0.0375 2 0.025
On a donc un effort non repris de 0.133-0.107= 0.026MN dans chaque barre, soit un effort total de
0.078MN (car 3 barres) à reprendre dans un acier de bielle.
. sd
ATTENTION, dans ce cas, l’ancrage devra être calculé avec lb,rqd , en prenant
4. f bd
Fbt 0.107
sd 217.92Mpa
As 4.91.104
Calculer la longueur l1 nécessaire pour assurer l’ancrage total (à 135°) d’une barre HA 16 à l’extrémité
d’une poutre sachant que la profondeur utile est de 18 cm et l’enrobage de 3cm.
fyk = 400 Mpa
fck = 25 Mpa
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 32
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 33
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 34
0.251
On peut déduire l2 des hypothèses de coffrage : l2 0.18 0.03 0.016 0.00865m
2
ATTENTION, selon l’EC2, le mandrin est pris à l’intérieur de l’acier et non pas à l’axe.
3 0.251
La longueur développé de cet ancrage est de L l1 l2 Lbd .
4 2
On peut donc en déduire :
3 0.251 3 0.251
l1 Lbd l2 0.5153 0.00865 0.211m
4 2 4 2
On considère un tirant carré de 20cm de côté, ferraillé avec 4HA20 placés à chaque angle et des
cadres en HA10 :
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 35
Avec :
f ctk ,0.05 1.79
f ctd 1.19Mpa
c 1.50
On est dans le cas de « bonnes conditions d’adhérence » car on est dans le cas d’armatures
verticales et h<250mm => 1 1 .
On a également :
2 1 car le diamètre des barres longitudinales 32mm (HA20).
On obtient donc :
f bd 2,25.1. 2 . f 2.25 1.19 2.68Mpa
ctd
On considère que l’on décale les recouvrements d’une valeur au moins égale à l 0 , ce qui permet de
1
n’avoir aucun recouvrement simultané : on a donc 1 0.25 .
4
On vérifie ensuite s’il est nécessaire de mettre en place des armatures transversales le long de l 0 (ce
qui nous permettre ensuite de définir 3 ) :
D’après la remarque (2) au §6.8.4 de ce cours, on a un diamètre de 20mm, ce qui nous
impose de mettre en place des armatures transversales. On appliquera donc le schéma
suivant :
Si nous avions eu a recouvrir des barres HA16, on aura pu se dispenser d’armatures transversales
supplémentaires et donc considérer 3 1 dans la suite de l’exercice.
Indice B 2011-2012
CNAM CCV004 – Eléments de béton armé 36
HA20).
Ast Ast ,min4.74 3.19
o 0.49
As 3.14
o 3 1 K. 1 0.10 0.49 0.95
4 1 car armatures transversales non-soudées.
5 1 car pas de confinement par compression transversale.
1 0.25 => 6 1 (tableau 8.3)
On vérifie la valeur de l0, min max 0,3.6 .lb, rqd ;15 ;200mm :
0,3 1 824.63 247.39mm
l0, min max 15 20 300mm 300mm l0
200
Indice B 2011-2012