Taxe Carbone
Taxe Carbone
Taxe Carbone
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Année universitaire : 2019-2020
INTRODUCTION
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À quoi sert la taxe carbone?
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C’est la grande question du
moment, qu’est-ce que la taxe
carbone et à quoi doit-elle servir ?
La taxe carbone est une taxe spécifique, c'est-à-dire que son montant correspond à un montant
fixe par tonne de charbon ou baril de pétrole par exemple. Par conséquent, elle ne doit pas varier
comme une taxe ad valorem dont le montant varierait en fonction du prix de la matière
(Poterba, 1991).
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ADEME. Clés pour agir. janvier 2019 - 1 p. - Réf. 010777
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Qui paie la taxe carbone ?
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Lucile Rogissart, Sébastien Postic, Julia Grimault. I4CE – Point climat n°56 . Octobre 2018
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Quels impacts de la taxe carbone sur l’économie ?
v Perte de compétitivité́
La taxe carbone peut faire perdre de la compétitivité aux entreprises d’un pays. Ceci est dû au
fait que les émissions de gaz à effet de serre de chaque pays sont faibles proportionnellement
aux émissions globales. Imposer une taxe carbone à un pays revient à lui imposer un coût
représentant quelques points de PIB. Pour cette raison, il faudrait l’envisager dans un accord
global, bien que certains pays l’aient adopté individuellement (Poterba, 1991). Si une
entreprise est une grande consommatrice de ressources environnementales, imposer une taxe
sur l’utilisation de cette ressource peut faire augmenter les coûts de production de manière
importante. Cette taxe peut donc créer une baisse de la compétitivité pour cette entreprise par
rapport { d’autres pays ou secteurs où cette taxe ne serait pas appliquée et inciter les entreprises
à quitter le pays.
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Si cette situation se produit, le problème environnemental n’aura été que transféré { l’étranger.
Dans le cas de la taxation de l’énergie et du carbone on parle de carbon leakage (fuite de
carbone). Le carbon leakage incite la plupart des pays qui mettent en œuvre la taxe carbone {
exempter les secteurs les plus énergivores, ce qui limite grandement son efficacité. Il est à noter
qu’il est toutefois possible de diminuer cet effet en compensant cette taxation par la réduction
d’autres taxes, notamment les cotisations patronales sur le travail. Pour éviter ce carbon
leakage, lorsque la Belgique avait émis la possibilité d’instaurer une taxe sur les émissions de
CO2, dans son Avis concernant l’instauration d’un signal-prix sur le CO2, le Conseil Central
de l’Economie souligne que « si la taxe carbone s’avère un instrument efficace, le Conseil
estime qu’elle doit idéalement être instaurée au niveau mondial. Si ce scenario n’est pas
réalisable, ladite taxe doit être mise en œuvre au niveau européen accompagnée de mesures
visant à prévenir les distorsions de concurrence par rapport aux pays hors Union Européenne »
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v Régressivité de la taxe
Le deuxième problème de la taxe carbone, qui nous intéresse particulièrement dans le cadre de
cette étude, est la régressivité de la taxe carbone. La taxation carbone, comme toute mesure,
impose des coûts et des bénéfices différents sur différentes populations et différents secteurs.
Certains secteurs, qui sont plus intensifs en énergie, subiront d’avantage l’introduction de cette
taxe que d’autres. De même, certains agents dont la part de la consommation énergétique dans
le budget est plus importante (ou dans les revenus), subiront plus la taxe que ceux qui y
consacrent une plus faible part. Ainsi, la dégressivité des taxes relativement aux revenus signifie
que les agents aux revenus plus faibles paient une plus grande part de leurs ressources que ceux
ayant des revenus supérieurs. En cas d’introduction d’une taxe sur le dioxyde de carbone, celle-
ci augmentera de manière plus importante leur part des dépenses en énergie dans leur budget
total proportionnellement aux agents qui ont de plus hauts revenus (Wier, Birr-Pedersen,
Jacobsen, & Klok, 2004). L’industrie et les ménages peuvent être tous les deux touchés par la
taxe carbone. Nous nous concentrerons sur les ménages dans cette section, car c’est l’objet de
ce mémoire. La régressivité de la taxe carbone pour les ménages est donc due au fait que pour
certains ménages, la part des dépenses dans l’énergie est plus importante que pour d’autres.2
La taxe carbone augmentera pour eux le prix de l’énergie par deux effets. Le premier concerne
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Conseil Central de l'Economie, 2010, p. 27
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l’impact qu’ils subissent directement, { savoir une augmentation du prix de l’énergie. Le
deuxième vient de la transmission du coût de la taxe carbone des producteurs qui la subissent
aux ménages. Ce deuxième effet est difficil à analyser, car il demande une analyse en équilibre
totale pour y arriver réellement, la plupart des études étant réalisées en équilibre partiel
(Combet & Ghersi, 2009). Selon la littérature, il existerait un effet régressif moyen, qui dépend
des modèles utilisés (Tiezzi, 2005). Différentes études ont montré que les taxes sur l’énergie
avaient un effet régressif. Une étude de Poterba aux Etats-Unis au début des années 1990 a
montré qu’{ l’époque l’introduction d’une taxe d’une valeur de 100$ par tonne de dioxyde de
carbone aurait une incidence de plus de 5% sur les trois premiers déciles et de moins de 2% sur
les deux déciles les plus hauts (Poterba, 1991). Wier et al ont montré que les taxes directes
(électricité, gaz naturel et le charbon) et indirectes (via une augmentation du prix des produits
consommés par les ménages) ont un effet dégressif en fonction des revenus et des dépenses des
ménages. Ils montrent par exemple que la taxe carbone pratiquée au Danemark représente 0,8%
des dépenses pour les ménages considérés comme à bas revenus, contre 0,3% pour ceux à hauts
revenus. Ils montrent par ailleurs que celle-ci a un impact différent selon que les ménages soient
ruraux ou urbains, et selon le nombre de personnes par ménage (Wier, Birr-Pedersen,
Jacobsen, & Klok, 2004). Cependant, il existe des études qui contredisent cela. Selon une
étude réalisée par Symons et al, la taxation de l’énergie serait régressive dans le cas de
l’Allemagne, de la France et de l’Espagne, elle serait plutôt progressive dans le cas du
Royaume-Uni (Symons, Proops, & Gay, 1994). De plus, certains auteurs ont fait la distinction
entre la consommation énergétique des ménages pour le transport et pour les activités
domestiques. De ce point de vue, on considère généralement, en tout cas pour les pays
développés, que la taxe carbone est progressive sur les carburants pour le transport et régressive
pour les activités domestiques (Speck, 1999). Pour Barker et Kohler qui ont examiné l’impact
de l’introduction d’une taxe sur les émissions de dioxyde de carbone dans 11 pays européens,
l’impact d’une telle taxe est plutôt progressive sur les transports et régressive sur les
consommations domestiques (Barker & Kohler, 1998).Callan et al, étudiant l’impact d’une
taxe { 20€/tCO2 en Irlande, obtiennent un effet régressif sur les consommations domestiques
et également régressif, mais dans une moins grande mesure, sur les carburants pour le transport
(Callan, Lyons, scott, Tol, & Verde, 2009). En Belgique, il existe un effet régressif des taxes
sur l’énergie, et en tout cas sur l’électricité (CREG, 2008). Comme le montre le schéma ci-
dessous, la part des dépenses des ménages dans l’électricité diminue en fonction des revenus
entre 3% et 1,5%. L’effet serait cependant, selon Christian Ferdinand, Conseiller
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Environnement au sein du cabinet de Bernard Clerfayt, progressif pour les dépenses de
transport.
Il est à noter que la régressivité de la taxe carbone est un sujet délicat politiquement. Plusieurs
tentatives d’introduction d’une taxe sur les émissions de dioxyde de carbone ont été, en tout ou
en partie, abandonnées { cause de leur effet négativement redistributif sur les bas revenus. C’est
par exemple le cas pour un projet d’augmentation de 8% { 17,5% de la TVA en 1994 qui avait
été abandonné à cause de son effet potentiel sur les bas revenus (Ekins, 1999). A cause de cet
effet sur les bas revenus, les taxes environnementales sont dans la grande majorité des cas
accompagnées de mesures compensatoires visant à limiter leur impact sur les populations qui
y sont les plus sensibles (Poterba, 1991) (Tiezzi, 2005). Ces mesures sont par la suite
progressivement supprimées.
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La taxe carbone : quel impact pour les pays comme le Maroc ?
Le maroc autant qu’un pays en voie de developpement, même la faiblesse de ses émissions en
gaz à effet de serre, s’est engagé dans la réduction des émissions de GES de 42% à l’horizon
2030 et a engagé une stratégie de gestion des risques des catastrophes, selon le rapport de
l’Examen national volontaire sur la réalisation des Objectifs de développement durable,. Mais
pour instaurer une taxe carbone pour la reduction des GES peut avoir des effets néfastes sur
notre économie.
Le retrait des USA de l’Accord de Paris ne semble pas décourager une grande majorité de pays
qui a exprimé sa volonté de continuer la lutte contre les changements climatiques. Le Maroc
figure parmi les pays ayant choisi de ne pas reculer mais plutôt d’aller de l'avant.
L’accent a été mis sur le marché carbone, qui constitue l’un des principaux mécanismes de lutte
contre le changement climatique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. A ce
propos, le Maroc accuse un retard dû à la non implication du secteur privé, et plus
particulièrement des sociétés qui n’ont pas fait appel à ce mécanisme international.
La ministre a toutefois souligné que la finance carbone ne s’appuie pas uniquement sur le
marché carbone. «D’autres mécanismes existent, pour ne citer que la taxe carbone qui permet
de prendre des mesures très ciblées sur une période limitée pour éviter que cette dernière touche
de manière aveugle ou injuste nos entreprises les plus innovantes ou nos PME, dont la
compétitivité ne doit pas être affectée. Les instruments d’incitation climat sont des
cofinancements sous forme d’aides directes, et les instruments financiers climat sont des outils
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de financement en prêt et en capital, en particulier dans des grands projets d’infrastructures »,
a tenu à préciser Nezha El Ouafi.
CONCLUSION
En guise de conclusion, on peut dire que cette taxe elle a un impact beaucoup plus important
sur les ménages à bas revenus (ou les acteurs économiques disposant de peu de capital) que sur
les ménages à hauts revenus (ou les acteurs disposant de grandes marges de capital).
l’effet de cette taxe risque donc d’être nul sur l’environnement, et aussi sur l’économie, prenant
par exemple dans le cas d’absence d’alternative comme un réseau efficace de transports en
commun, les gens restent captif de son véhicule. Il n’aura pas d’autre possibilité que de
continuer à prendre sa voiture même si le prix à la pompe augmente. Ce système risque en plus
de pénaliser les ménages à faibles revenus : ceux qui, chassés par la spéculation immobilière,
ont dû s’éloigner des centre-villes ou des agglomérations bien desservies et sont donc
dépendants d’une ou deux voitures.
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OPINION
Il faut que [le prix de la taxe carbone]soit suffisamment bas pour ne pas trop affecter les agents
économiques. » Mais la problématique qui se pose c’est Quel est l'intérêt d'une taxe si elle n'est
pas assez importante pour faire changer les comportements de chacun ? Alors a mon avis et
pour conclure je pense que pour compenser l’effet régressif de la taxe carbone, il est possible
de recycler les recettes de cette taxe pour réduire d’autres taxes touchant directement les
ménages comme les charges sociales personnelles ou l’impôt des personnes physiques et
potentiellement créer un double dividende selon cette méthode. L’effet régressif serait atténué
car cette mesure, si elle était créée dans ce but, serait elle-même progressive. Cependant, on
considère généralement qu’il est plus efficace de réduire les charges sociales patronales et de
mettre en place des mesures de compensation qui ciblent les bas revenus.
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REFERENCES
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