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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE


SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI-OUZOU

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES, COMMERCIALES ET DES


SCIENCES DE GESTION
DEPARTEMENT DES SCIENCES COMMERCIALES

Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du


Diplôme de Master en Sciences Commerciales
Spécialité : Marketing et Management des Entreprises

THEME :

La politique marketing d’un produit Agro-Alimentaire


« Cas : L’eau en bouteille
LALLA KHEDIDJA, CEVITAL »

Présenté par : Dirigé par :


M. AZIZI Mourad Mr LHADJ MOHAND.M

Membres de jury :

Président : Mr FERRAT Marzouk.


Rapporteur : Mr LHADJ MOHAND Moussa.
Examinateur : Mr YAHIAOUI Ammar.

Promotion : 2016-2017
Dédicaces

A MA FAMILLE.
Remerciements
Tout travail de recherche n’est jamais l’œuvre d’une seule personne. A cet effet, je
tiens à remercier tous ceux qui ont contribués de près ou de loin à l’élaboration de ce
travail en l’occurrence ma famille qui n’a jamais cessé de m’encourager.
J’exprime ma profonde gratitude à mon encadreur, Mr LHADJ MOHAND.M, qui m’a
accompagner et guider à travers ses conseils, critiques et recommandations tout au
long de ce travail de recherche. Je ne peux que lui être reconnaissant surtout pour
ses qualités intellectuelles et humaines.
Je remercie également les membres du jury qui ont eu l’amabilité d’accepté d’évaluer
ce travail. Qu’ils trouvent en ces lignes l’expression de ma reconnaissance.
Sommaire

Introduction générale ............................................................................................................. 2

CHAPITRE I : Le concept de politique marketing . ………………………………..……………………6


Section I : La politique produit .............................................................................................. 6
Section II : La politique prix ................................................................................................. 22
Section III : La politique de distribution ............................................................................. 32
Section IV : La politique de communication ..................................................................... 47

CHAPITRE II : Le marketing des produits Agroalimentaires .......................................... 16


Section I : La consommation alimentaire .......................................................................... 63
Section II : Qualité, risque et sécurité alimentaire .......................................................... 71
Section III : Les normes CODEX ALIMENTARIUS .............................................................. 79
Section IV : Le comportement du consommateur et de l’acheteur dans le cas des
produits Agroalimentaires .. ………………………………………………………..……………………………85

CHAPITRE III : La politique marketing d’un produit Agroalimentaire CAS : « eau en


bouteille LALLA KHEDIDJA »…………………………………………………………………………………….96
Section I : Le marché des boissons en Algérie …………………………………………………………97
Section II : « CEVITAL » acteur incontournable sur le marché de l’agroalimentaire . 105
Section III : CAS de l’eau en bouteille LALLA KHEDIDJA ................................................ 115

Conclusion générale ............................................................................................................ 126


Références bibliographiques .............................................................................................. 128
Liste des figures .................................................................................................................... 132
Annexes…………………………………………………………………………………………………… .……………134
Tables des matières ............................................................................................................. 146
Introduction
générale
Introduction générale

L'organisation d'une entreprise est influencée par sa conception


du management et par ses choix stratégiques. L'introduction des nouvelles
technologies de l'information, les mutations récentes de l'environnement et
l'accroissement de l'intensité concurrentielle ont, dans de nombreux secteurs,
entraîner l'apparition de nouveaux modes de management et une complète
recomposition du marketing1
Toute entreprise trouve sa raison d'être dans l'accomplissement d'une tache
spécifique au sein de son environnement. Ayants dans ses attributions la vente des
biens et services, elle met en place des politiques et des systèmes qui lui permettent
d'atteindre les résultats escomptés.
En effet, elle poursuit une mission, à la recherche d'une croissance rentable,
mais aussi, elle ne recherche pas seulement à améliorer et à consolider les liens qui les
unissent à la clientèle, de ce fait, l'entreprise regroupe un ensemble de moyens, qui lui
permettent de se tenir continuellement informer sur l'évolution de son environnement
commercial et cela ne peut réussir que grâce aux stratégies marketing dont elle dispose
pour assurer une bonne gestion des affaires.
L’industrie agroalimentaire en Algérie est d’une grande importance. Elle joue un
rôle considérable dans l’économie Algérienne. Sur le plan économique, le secteur
agroalimentaire a un impact important, l’agriculture et le secteur agroalimentaire
représentent près de 23% de la population active. L’Agriculture contribue à hauteur de
10% au PIB de l’Algérie et le chiffre d’affaires réalisé par l’industrie agroalimentaire
représente 40% du total du chiffre d’affaires des industries algériennes hors
hydrocarbures.2
Les produits agroalimentaires sont au cœur du développement de la discipline
marketing, sans avoir pour autant la place qu’ils méritent au sein des bibliothèques de
gestion. En effet, les produits dits « de consommation fréquente » représentent le
champ d’application historique du marketing. C’est dans ce domaine que les concepts,
les techniques et les modèles sont nés et se sont peu à peu affinés. Les produits
agroalimentaires représentent l’essentiel des produits d’achat fréquent. Mayer, Roche
et Mouafo, 2002 disent que le terme agroalimentaire se rapporte à toutes les
opérations conduisant à la production, au conditionnement et à la commercialisation
des aliments.
Ainsi, le marketing agroalimentaire désigne l’ensemble des techniques et
méthodes visant à promouvoir la vente d’un produit ou d'une transformation issue du
secteur agro-alimentaire en créant un besoin jusque-là inexistant ou en décelant les
attentes du consommateur. Basé sur une étude approfondie du marché, le marketing
agroalimentaire permet ainsi de définir une stratégie commerciale en déterminant le
prix des produits, la communication et les circuits de distribution.3
2
1 Armand Dayan, Manuel de gestion, Paris, éd. Ellipses, 2e édition, 2004 vol 1 p.291
2 Riad, quotidien national d’information, jeudi 3 janvier 2013
3
Wikipédia 2017
Introduction générale

C’est ainsi que nous avons l’avantage de mener nos recherches, sur une
entreprise de production et de commercialisation de biens et de services, en
l’occurrence « CEVITAL » et plus particulièrement, la commercialisation de l’eau en
bouteille « LALLA KHEDIDJA »

Objectif de notre travail :


L'objectif poursuivi par cette étude est de faire voir le type du Mix-Marketing
mis en place par l’entreprise LALLA KHEDIDJA et quel est le rôle qu’il occupe au sein de
cette dernière.

Choix et intérêts de notre sujet :


1- L’importance de la politique marketing au sein de toute entreprise.
2- Les enjeux stratégiques et opérationnels du marketing au sein des entreprises
agroalimentaire.
3- Le sujet constitue une passerelle pour nous, autant que futures Marketers et ce,
afin de nous permettre de mieux cerner et comprendre le sens de l’orientation
des actions marketing au sein d’une entreprise de production et/ou de
commercialisation de biens et services
Dans ce contexte, notre travail nous pousse à nous poser la question suivante :

« Quelle est l’importance de la politique marketing au sein de l’entreprise


LALLA KHEDIDJA ? »

De cette interrogation principale ressortent plusieurs sous-questions explicitant


d’avantage notre problématique :
- Quelle est la politique produit établie par LALLA KHEDIDJA ?
- Quel est sa politique prix ?
- Quel est sa politique de distribution ?
- Quelle est sa politique de communication?

Hypothèses :
1- Nous partons de l’hypothèse que le Mix-marketing est un pilier important au sein
de CEVITAL, en l’occurrence : « LALLA KHEDIDJA », dans le sens où il contribue à
atteindre ses principaux objectifs
2- Différents autres aspect entre en jeux dans la réussite de l’entreprise.

3
Introduction générale

Méthodologie de la recherche :
Afin de répondre à notre problématique, nous avons opté pour les méthodes de
recherche suivantes :
- La méthode documentaire : grâce à laquelle nous avons consulté des
ouvrages, documents, revues, notes de cours, travaux de fin de cycle,
… et ce, afin de rédiger la partie théorique de notre étude.
- La méthode qualitative de nature exploratoire en menant une enquête
de terrain au sein de CEVITAL.
Pour mener à bien notre travail de recherche, nous avons décidé de le partager en
trois grands chapitres :
Le premier chapitre : portera sur le concept de politique marketing qui constitue
un point départ essentiel pour notre recherche et ce, on nous permettant de nous
familiarisé avec les différente notions du Mix-Marketing. Ce premier chapitre est
composé de quatre grandes sections :
- La politique de produit ;
- La politique de prix ;
- La politique de distribution ;
- La politique de communication
Le deuxième chapitre « le marketing des produis Agroalimentaire » et pour le
faire, on a ordonné quatre sections distinctes :
- La consommation alimentaire ;
- Qualité risque et sécurité alimentaire;
- Les normes CODEX ALIMENTARIUS,
- Le comportement du consommateur et de l’acheteur dans le cas des
produits agroalimentaires.
Dans le troisième et dernier chapitre, on parlera de « La politique marketing
d’un produit Agroalimentaire » avec le CAS de l’eau en bouteille LALLA KHEDIDJA et ce,
à travers trois sections principales :
- Le marché des boissons en Algérie ;
- CEVITAL comme acteur incontournable sur le marché de
l’Agroalimentaire,
En troisième et dernière section de ce chapitre, nous présenterons le cas de
l’eau en bouteille LALLA KHEDIDJA.

4
CHAPITRE 1
LE CONCEPT DE POLITIQUE
MARKETING
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

Introduction
Que ce soit dans les pays industrialisés ou dans les pays en voie de développement,
les entreprises, organisations, établissements publics sont créés dans le souci de
rentabilité et du bien-être de la société.4
Force est de constater que les objectifs ne sont jamais atteints ou même aboutissent
dés fois à des résultats négatifs. Pour remédier à cette situation et arriver à de
meilleurs rendements, les entreprises et organisations ont fait recours à des politiques
et des moyens d’action pour influencer les publics auxquels elles s’intéressent. Ces
moyens peuvent être classés en quatre grandes familles : la politique produit, la
politique de prix, la politique de distribution et la politique de communication.
La combinaison de ces différents moyens d’action est appelé marketing mix que
ALEXANDRE HIAM et CHARLES SCHEWE définissent comme une incarnation concrète
d'un plan de manœuvre sous forme de principes stratégiques relatifs à chacun des
principaux moyens d'action marketing ou encore à la définition des grandes lignes des
politiques de produit, de prix, de la distribution et de la communication,5 dont le rôle
est la recherche de la combinaison des forces du marketing optimisant le profit ou
privilégiant un objectif commercial donné, le marketing mix permet aux entreprises
commerciales, industrielle de pouvoir adapter certaines stratégies aux 4P, afin de
faciliter une bonne commercialisation du produit. Il s’agit donc de doser la part
respective à accorder aux quatre politiques fondamentales et s’assurer d’une bonne
cohérence entre les différentes variables

Section I : LA POLITIQUE DE PRODUIT


Contrairement à ce que pensent parfois ceux qui se font du marketing une idée
étroite et fausse, c’est-à-dire ceux qui croient qu’il sert à vendre n’importe quel
« produit » par des méthodes habiles de promotion, c’est la politique de produit qui,
pour la plupart des entreprises, est la composante primordiales d’une politique de
marketing. L’importance particulière de la politique produit tiens à trois raisons
principales6 :
1. On ne peut rarement compenser les insuffisances ou l’inadaptation d’un produit
à son marché à l’aide des autres composantes du marketing-mix : prix,
distribution et communication. En d’autres termes : on peut rarement faire du
bon marketing avec un mauvais produit.

6
4 KOTLER, P. et DUBOIS, B. : Marketing Management, 11ème éd., Publi-Union, Paris, 2003
5 HIAM Al & SHEWE; Chmba, concepts, horizon Paris 1994, p.67.
6 Denis lindo, Frédéric Jallat ; le marketing : étude, moyens d’action, stratégie, 5 ième édition dunod, paris 2005, p.85
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

2. On ne change pas un produit aussi facilement qu’une compagne publicitaire.


3. Les choix relatifs aux autres composante du mix, notamment la politique de prix
et de communication sont subordonnés aux caractéristiques des produis que
l’on vend, ce qui veut dire que la définition de la politique produit précède
logiquement et chronologiquement le choix des autres composantes du
marketing.
Cette première section portera sur La politique du produit, mais avant cela,
nous allons d’abord essayer de comprendre la notion du produit en citant quelques
définitions :
I.1- Définition d’un produit :
KOTLER et DUBOIS définissent le produit comme étant :
« un bien ou un service offert sur un marché de façon à y être remarqué, acquis
ou consommé en vue de satisfaire un besoin »7
« Toute entité susceptible de satisfaire un besoin ou un désir : un objet, un
service, une activité, un endroit, un être humain, une idée... »8
Cette définition se décompose en deux parties :
- La première partie implique qu'il peut s'agir de biens matériels (des aliments, des
vêtements, un ordinateur, ...) comme de services incorporels (assurance, programmes
de télévision ...). Cela peut également être une combinaison des deux : un ordinateur
vendu avec une garantie.
- La deuxième partie met en avant l'objectif de la politique produit : « satisfaire un
besoin ou un désir » chez le consommateur. En effet, ce qui est important, ce n'est pas
ce que les entreprises pensent produire, mais c'est ce que le consommateur croit
acheter, c'est à dire la valeur qu'il attribue au produit
Ainsi, selon KOTLER, le produit se définit par :
- Ses normes techniques ;
- Ses composantes ;
- Son insertion dans la gamme de produit ;
- Son niveau de qualité
Selon MC Carchty, la politique produit d’une entreprise comporte huit aspects
principaux . En ce qui nous concerne, nous allons nous intéresser aux cinq aspects
primordiaux suivant : Le premier consiste à définir les caractéristiques fonctionnelles
du produit. Le deuxième, qui s’applique surtout au produit de la grande
consommation, consiste à concevoir le packaging ou leur « conditionnement ». Le
troisième consiste à choisir le ou les noms de marque sous lesquels seront vendus

7
7KOTLER & DU BOIS; marketing management, 9ième édition publi-union, Paris 1997, p.415
8idem
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

les produits de l’entreprise ; c’est ce qu’on appelle la politique de nom de marque. Le


quatrième aspect consiste à définir la gamme de produits que l’on offrira à la clientèle ;
c’est ce qu’on appelle la gestion de la gamme et dans le dernier aspect, nous verrons
le concept du cycle de vie du produit.
I.1.1- Les caractéristiques fonctionnelles d’un produit :
Les caractéristiques fonctionnelles ou intrinsèques du produit sont les attributs réels,
objectifs et observables du produit. Elles peuvent être classées en trois grandes
catégories9 :
 La formule du produit : Description technique des composantes du produit. Par
exemple : un modèle de voiture peut être décrit en termes de cylindré, nombre
de places, espace habitable, présence de l’ABS ou de la direction assistée, etc.

 Les performances du produit : Il s’agit des performances objectivement


observables. Exemple : les performances d’un modèle de voiture peuvent être
décrites en termes de vitesse de pointe, de consommation moyenne, de
distance de freinage, etc.
 Le design du produit : Aspect visuel extérieur du produit ou de son emballage ;
le design d’une voiture est l’ensemble des éléments visibles de l’extérieur :
carrosserie, tableau de bord, forme et tissus des sièges, etc.
Vue l’importante ressemblance des produits dans une économie de forte
concurrence, le caractère fonctionnel d’un produit joue le rôle de différenciateur à
deux niveau :
 Au niveau de la distribution : le conditionnement, l’emballage et la présentation
sont des facteurs primordiaux de vente, ils permettent de mieux distinguer un
produit de ses concurrents, de faciliter son identification et de l’associer plus
facilement à une marque connue. Les nouveaux systèmes de distribution axés
sur le libre-service10 accentuent l’importance du conditionnement. Le vendeur
n’est plus là pour orienter le choix de l’acheteur. L’emballage doit-être
suffisamment attractif pour capter l’attention du consommateur et prolonger
l’effet des actions publicitaires et promotionnelles.
 Au niveau de l’utilisation finale : la commodité d’emploi ou l’utilisation est
indispensable pour assurer le succès du produit. De nombreux échecs de
produits nouveaux s'expliquent par un mode d'emploi mal compris ou tout
simplement par un emballage peu pratique et difficile à ouvrir. De même un
produit s'apprécie en fonction de la valeur ajoutée sous forme de conditions de

8
9 www.cours-gestion.com consulté le 10 septembre 2017
10 le
libre-service est une Méthode de vente où le client assure lui-même toutes les phases de l'acte de vente, jusqu'au
transport de la marchandise vers les caisses de sortie, sans intervention d'un vendeur.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

paiement, de facilités de livraison, de service après-vente, de publicité, etc. ...


C'est ce qui contribue à forger le produit « global » dans la terminologie de P.
KOTLER.

I.2- Le packaging ou « conditionnement » :


« Le packaging est l’ensemble des éléments matériels qui, sans être inséparables
du produit lui-même, sont vendus avec lui en vue de permettre ou de faciliter sa
protection, son transport, son stockage, sa présentation en linéaire, son identification
et son utilisation par les clients. »11
Selon KOTLER, le packaging peut aussi être appelé conditionnement, il renvoi à
l’ensemble des activités liées à la conception et fabrication de « l’emballage » du
produit.
On peut dire ainsi, que le packaging est un mode d’emballage d’un produit destiné
à assurer sa présentation visuelle, son utilisation, sa manutention et son transport. Il a
pour but d’optimiser les impacts visuels à travers sa couleur, sa forme ou les messages
qu’il comporte. De façon générale, c’est donc un outil d’aide à la vente qui protège en
même temps son produit. La figure suivante nous montre ses fonctions :

Figure 1 : fonctions techniques et de communication du packaging

Fonctions techniques Fonctions de communication

 Protection et conservation du  Impact visuel « alerte »


produit  Reconnaissance
 Commodité d’utilisation  Identification
 Transport, stockage  Expression du positionnement
 Rangement et élimination  Information du consommateur
 Protection de l’environnement  Impulsion à l’achat

Source : LENDERVIE.L, MERCATOR 11ième édition, P206

I.2.1-Importance du packaging :
Son importance tien en trois raisons principales :
1. La généralisation de la vente en libre-service, surtout dans les grandes et
moyennes surfaces (hypermarchés et supermarchés) : se vendant tout seul, le
produit doit attirer les regards des clients, être reconnu ou identifier par eux ;
2. Susciter le désir d’achat des clients. Le packaging joue à cet effet un rôle de
vendeur silencieux.

9
11 LENDREVIE LEVY, MERCATOR : tout le marketing à l’ère numérique, 11ième édition, Dunod, Paris 2014, P.206
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

3. Contribution du packaging à différencier les offres : ainsi, on peut avoir une


préférence pour une marque lorsque les différences intrinsèques des offres sont
faibles, et ce, grâce à la supériorité de son emballage ou packaging.
I.2.2- Les niveaux de packaging :
On retrouve trois catégories « niveaux » de packaging :
1- L’emballage primaire : qui est composé de tout ce qui est en contacte directe
avec le produit (bouteille d’eau, canette de bière, conserve…etc.)
2- L’emballage secondaire : qu’on appelle également « le suremballage » qui
contient un produit déjà conditionné, il rassemble plusieurs unités de
consommation en une seule unité de vente. Par exemple : un fardeau de six
bouteilles d’eau.
3- L’emballage tertiaire ou « emballage logistique » : intéresse généralement les
distributeurs plutôt que les consommateurs finals. Il permet de regrouper
plusieurs produits à la fois et joue le rôle de manutention et de transport.
L’exemple suivant nous donne un petit aperçu sur les niveaux du packaging :

Figure 2 : les niveaux de packaging

Emballage primaire Emballage secondaire Emballage tertiaire

Source : nous-mêmes.

I.2.3- Les fonctions techniques du packaging :


Du point de vue technique, le packaging a pour rôle d’assurer la protection et la
conservation du produit et ce, contre toutes les agressions susceptible de l’altérer. Il
doit aussi être en mesure de faciliter son transport et son utilisation pour les usagers.
Ainsi, la fonction technique du packaging regroupe l'ensemble des éléments
constituants le conditionnement d'un produit.

10
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

I.2.4- Les fonctions de communication « commerciale » :


Le packaging est un vecteur de de communication à part entière : de par sa
forme, ses couleurs, son graphisme…etc. C’est-à-dire qu’il met en évidence le produit
et qu’il déclenche l’acte d’achat. En outre, c’est aussi un outil d’information à
destination des consommateurs en leurs indiquant par exemple : les dates limites
d’utilisation, la composition du produit, son mode d’emploi…etc. D’autre part, le
packaging assure le rôle de vendeur muet ; en s’assurant en linéaire la présentation la
plus attractive du produit afin d’attirer, séduire et convaincre les clients.
I.2.5- Objectifs du packaging :
Selon KOTLER et AL, le packaging doit réaliser les objectifs suivant :
- Identifier la marque,
- Transmettre de l’information descriptive et persuasive sur le produit,
- Faciliter le transport et protéger le produit,
- Aider au stockage à domicile,
- Faciliter la communication et l’utilisation du produit

I.3- La marque « nom de marque » :


I.3.1- Définition :
Le choix de la marque est aussi un élément clé dans la définition de la politique
du produit. La marque est un nom, un terme, un symbole, dessin ou toute autre
combinaison de ces éléments qui permet d’identifier les produits proposés par un
producteur ou un distributeur et de les différencier des produits concurrents. La
marque est donc un signal (qualité, réponse à des besoins, style de vie, valeurs
partagées.)12
La marque peut s’exprimer de différentes façons :
- un nom : Danone, Peugeot…
- une expression graphique : comme le bibendum de Michelin ou l’Ecureuil de
la Caisse d’Epargne…
- une signature sonore : comme le gingle de certaines marques comme celui de
Darty
- un logotype c’est à dire l’expression visuelle du nom d’une marque comme la
coquille de la société Shell
- un slogan : souvent appelé « phrase évocation » ou signature institutionnelle.
Par exemple, le slogan de Disneyland Paris « Là où les rêves deviennent réalités
» ou celui de la marque Président « Bien manger, c’est le début du bonheur ».

11
12 Pierre-Louis DUBOIS, Alain JOLIBERT, Le Marketing ; fondement et pratique, 4ième ED, ECONOMICA, Paris 2005, P.263
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

I.3.2- Les caractéristiques d’une marque :


Pour remplir correctement ses fonctions, un nom de marque doit remplir
certaines caractéristiques.
- Il faut, avant tout, qu’elle soit disponible - c’est à dire que personne ne se la
soit attribuée avant - et non déposée et enregistrée auprès de l’Institut
National de la Propriété Industrielle (INPI) 13.
- Le nom de marque doit être évocateur des qualités du produit que l’entreprise
souhaite mettre en évidence et suffisamment distinctif pour se démarquer de
la concurrence.
- Il doit être original et se distinguer clairement des concurrents notamment des
marques leaders sauf dans le cas où l’on opte pour une stratégie « me-too »14.
- Il est également nécessaire que le nom soit euphonique c’est à dire facile à
prononcer et à mémoriser. Il doit être éventuellement déclinable et utilisable
sur le plan international.
- La marque ne doit pas être « décevante » c’est à dire qu’elle ne doit pas
décevoir le consommateur sur l’origine, la nature, les qualités du produit ou
du service concerné.
I.3.3- Les stratégies de nom de marque :
Une entreprise a le choix entre utiliser une ou plusieurs marques. Elle peut
également employer une marque ou faire appel à une marque distributeur. Les
principales stratégies de marque sont :

 La marque-produit : L'entreprise donne à chacun de ses produits un nom de


marque différent. Cette stratégie permet de donner un positionnement
différent à chacun des produits. Par exemple : Unilever et les produits Omo,
Skip, Coral…etc.
 La marque-gamme : Cette stratégie consiste à associer sous un même nom et
une même promesse un ensemble de produits homogènes. La même nature de
produits assure une cohérence dans la stratégie de marque. Par exemple : Dove
avec les savons, les gels de douches, les shampoings…etc.

12
13 L’INPI « ’Institut National de la Propriété Industrielle » est un établissement public créé par la loi n°51-444 du 19 Avril
1951.
Il a pour mission :
- de recevoir, examiner les demandes et délivrer les titres de propriété industrielle
- de tenir le registre national du commerce et des sociétés, les registres nationaux des brevets, marques, dessins et
modèles
- de diffuser l’information : en proposant, gratuitement, aux innovateurs l’information sur les titres de propriété
industrielle et sur les entreprises
- d’élaborer le droit de la propriété industrielle et contribuer à son application : représenter la France dans les
organisations internationales compétentes, favoriser les échanges par la coopération
14 une marque Me-Too est généralement une marque qui imite très fortement (produit et packaging) une marque leader et

qui est mise en place par un grand distributeur. Définition Marketing, L’Encyclopédie illustré du Marketing, 2017.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

 La marque ombrelle : Désigne un nom de marque sous lequel est commercialisé


un ensemble hétérogène de produits. C'est la stratégie dite « à la japonaise »
car c'est la stratégie utilisée par les sociétés japonaise telles que Honda (moto,
auto, tondeuses à gazon), Yamaha (moto, piano, guitare). L’utilisation d’une
marque ombrelle permet de faire bénéficier l’ensemble des produits « abrités »
de la notoriété et de l’image de la marque ombrelle. Cette utilisation du capital
de marque permet éventuellement de limiter les coûts de communication
publicitaire.
 La marque caution : La marque caution peut désigner deux types de marque
selon qu’il s’agisse d’une marque classique ou d’une marque de distributeur.
Dans le domaine de la marque classique, la marque caution est la marque
ombrelle associée à la marque produit. Comme son nom l’indique, la marque
caution apporte la caution d’une marque connue à un produit qui n’est pas
forcément initialement connu du consommateur.15
La figure suivante nous illustre quelques exemples des stratégies de nom de marques :

Figure 3 : Les noms de marque

Marque Marque Marque Marque


produit gamme ombrelle caution

Remarque : Il existe aussi quatre autres stratégie de marque qui sont les suivantes :
 La marque ligne : Elle regroupe sous un même nom des produits qui s'adressent
à une clientèle particulière et bénéficient d'une promesse spécifique. Avoir une
marque par ligne de produit :
Exemple : Lexus de Toyota

13
15 Définition Marketing, l’Encyclopédie illustré du Marketing, écrit par B.Bathelot, 2017.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

 La marque distributeur : produire pour le distributeur (sans marque ou marque


distributeur).
 La griffe : c'est une signature qui implique son inventeur, son créateur, ou
l'entreprise qui met un produit et/ou un service sur le marché.
Exemple : Yves Saint Laurent, Louis Vuitton, Cartier.
 La stratégie sans marque : produire des matières premières.
I.3.4- Le rôle stratégique de la marque :
Le rôle stratégique de nom de marque se résume dans les points suivant
- Permet à l'acheteur d'identifier, de repérer et de distinguer le produit d'une
entreprise parmi les produits concurrents ;
- Simplifie la tâche des consommateurs, notamment pour les achats répétitifs ; elle
favorise la fidélisation ;
- La marque est un gage de qualité, une sorte de garantie donnée par l'entreprise
de la qualité de son produit. précisément, elle garantit au consommateur un
standard uniforme de performances, quels que soient le lieu d'achat et le mode de
distribution ;
- Permet au consommateur de se protéger contre les risques et de réduire son
incertitude ; surtout lorsque l’implication de celui-ci est forte ;
- La marque facilite et guide le choix des consommateurs. La marque, qui apparaît
sur l'emballage, active la mémoire du consommateur au moment où celui-ci
effectue un achat et lui permet de fonder son choix sur une expérience passée,
personnelle ou non ;
- La marque crée aussi de la valeur pour l'entreprise16. Tout comme l'emballage, la
marque permet de personnaliser le produit et de positionner l'entreprise sur le
marché en y véhiculant des éléments distinctifs. La marque véhicule l'image de
l'entreprise et contribue à la construction de la reconnaissance du nom de
l'entreprise sur les marchés étrangers.

14
16 La marque : créer et développer son identité, Benoit Saint-Hilaire, octobre 2005.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

I.4- La gestion de la gamme :


La gamme est constituée de l'ensemble des produits proposés par l'entreprise,
c’est ce que nous explique LENDREVIE LEVY dans la définition suivante :

I.4.1- Définition :
« Une gamme est un ensemble de produits qui ont un lien entre eux car ils
partagent les mêmes fonctions principales, s’adressent au même marché, ou sont
vendus par les mêmes canaux de distribution17 »
« Aussi, selon KOTLER et DUBOIS, la gamme est un ensemble de produit liés entre eux
du fait qu'ils fonctionnent de la même manière, s'adresse aux mêmes clients, ou sont
vendus dans les mêmes types de points de vente ou zones de prix »
I.4.2- Les dimensions de la gamme :
Une gamme est caractérisée par trois dimensions : la largeur, la profondeur et la
longueur.
1- La largeur d’une gamme : se mesure par le nombre de lignes ou de familles de
produits.
Exemple : un produit X comprend une gamme femme et une gamme homme,
la gamme homme est composée de différentes lignes : crème hydratante,
mousse à raser, eau de toilette…etc.
2- La profondeur d’une gamme : c’est le nombre de produits (ou références) qu’elle
comporte
Reprenant l’exemple précédent : dans chaque ligne, le modèle de base est
décliné en plusieurs versions : dans la gamme femme, la ligne « crème
hydratante » comporte des crèmes de jour pour peaux normales, peaux
sèches…etc.
3- La longueur de la gamme : représente le nombre total de toutes les références que
l’entreprise commercialise. C’est donc le multiple de la largeur et de la profondeur
des gammes
Le schéma suivant nous montre un exemple d’une gamme de produit :

15
17 LENDREVIE LEVY, MERCATOR : tout le marketing à l’ère numérique, 11ième édition, Dunod, Paris 2014, P.227.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

Figure 4 : exemple de gamme de produit

Gamme

Ligne 1 Ligne 2

Profondeur Produit A Produit F


de la ligne Produit B Produit G
Produit C Produit H
Produit D
Produit E

Largeur de la gamme = Nombre de ligne de la gamme


Source : SOPHIE Richard-Lanneyrie, MAKETING BOOK, P.123.

Largeur de la gamme = 2. La gamme comprend 2 lignes


Profondeur de la ligne 1 = 5. Il y’a 5 modèles différents dans cette linge, A, B, C, D et E
Profondeur de la ligne 2 = 3. Il y’a 3 modèles différents dans cette ligne, F, G et H
Longueur de la gamme = 8. Il faut compter les produits de chaque gamme, ce qui nous
donne un total de 8 produits.

Remarque :
La profondeur d'une ligne : dépend du nombre de produits qu'elle comporte

I.4.3- Les niveaux de la gamme :


L’organisation d’une offre ou d’un marché atour de niveaux de gamme est une
pratique très courante quel que soit le secteur d’activité. Ainsi, on peut distinguer trois
type de gamme qui reposent essentiellement sur le prix est la qualité :

 le bas de gamme
 le moyen de gamme (milieu de gamme)
 le haut de gamme

16
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

1- Le bas de gamme : positionné dans l’esprit du consommateur comme produit de


« mauvaise qualité », ce type de gamme se caractérise par des produits vendus
au premier prix c’est-à-dire que la qualité gustative ou la composition de ces
derniers sont inférieures aux produits de marque.
2- Le moyen de gamme : considéré comme la position la meilleure pour occuper le
marché du fait du bon rapport qualité/prix qu'il offre et d'un potentiel de vente
qui y est important.
3- Le haut de gamme : désigne les produits au prix le plus élevé dans leurs
catégories ; parce que leur marque est exclusive, parce qu’ils relèvent d’une
variété plus rare (niche) ou qu’ils offrent plus de fonctionnalités
I.4.4- L’analyse des produits d’une gamme :
Une gamme est une construction où chaque produit doit avoir une fonction précise
en termes marketing et financier. L’analyse des produits d’une gamme passe par
quatre niveaux18
I.4.4-1 L’analyse d’une gamme par type de produit :
 les produits leaders : Ceux qui font le plus gros chiffre d’affaires, ce sont les
produits les plus lucratifs.
Exemple: parfums fraise, abricots qui constituent les produits leaders de
la gamme de confitures Bonne Maman.
 Les produits d’attraction ou produits d’appel : Ils ont pour rôle d’attirer le
client et de faire vendre directement ou indirectement un produit leader; ils
sont souvent des premiers prix ou des prix promotionnels temporairement
bas.
 Les produits d’image : Ils sont imaginés pour nourrir la marque et la faire
évoluer. Ce sont donc des supports de communication et ils n’ont pas vocation
de réaliser beaucoup de chiffre d’affaires.
Exemple: les défilés des grands couturiers.
 Les produits d’avenir : Qui sont appelés à remplacer les leaders ou à couvrir
de nouveaux marchés. Ils sont développés pour prendre la relève des produits
leaders.
 Les produits régulateurs : Sont là pour absorber des frais fixes et compenser
les fluctuations des ventes des produits leaders frappés par la saisonnalité.
Exemple: un fabricant d’imperméables peut adjoindre à sa gamme la
fabrication de produits ou articles d’été : robe de plage, maillots de bain…
etc.
 Les produits tactiques : Ils ont pour rôle de gêner la concurrence ou de
répondre rapidement à une action des concurrents.

17
18 LENDREVIE LEVY, MERCATOR, tout le marketing à l’ère numérique, 11ième édition, Dunod, paris 2014, P.230, 231, 232,
233.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

I.4.4-2 L’analyse de la gamme par chiffre d’affaire :


Le plus simple est de relever le chiffre d’affaires fait par chaque produit, de
ranger les produits par ordre d’importance décroissante. En cumulant les ventes, en
s’aperçoit que « la règle des 20/80 »19 nous indique que fréquemment, 80% du chiffre
d’affaire est réaliser par environ 20% des produits. Ceci dit, les 80% des produits
réalisant 20% du chiffre d’affaires ne doivent pas être condamnés, on peut y trouver
de nouveaux produits prometteurs et des vieux produits à diffusion confidentielle mais
très rentables.
Exemple : Unilever Maroc réalise la partie écrasante de son CA (50%) grâce à
OMO et OMO Matic.
Cette analyse est donc insuffisante car elle doit être accompagnée par une étude de
la rentabilité et de l’âge du produit.
I.4.4-3 L’analyse de la gamme par rentabilité :
La comptabilité analytique permet d’identifier la rentabilité des différents
produits d’une gamme. La rentabilité n’est pas liée toujours aux chiffres d’affaires ou
au prix du produit : des produits au chiffre d’affaires secondaire et des produits peu
chers (avec volume important et des coûts réduits de production) peuvent être très
rentables pour l’entreprise. L’étendu de la rentabilité peut être analysé grâce à la
matrice « BCG ».20
I.4.4-4 L’analyse de la gamme par âge des produits :
Une gamme peut être très jeune ou trop veille, harmonieuse ou déséquilibrée.
Plusieurs approches complémentaires sont utilisées pour analyser la structure d’âge
d’une gamme. Ainsi, pour analyser la structure d’âge d’une gamme, on peut calculer
l’âge moyen de la gamme ou utiliser le concept du cycle de vie du produit :

 le calcul de l’âge moyen des produits : Cette méthode a de l’intérêt dans le cas
où il existe des normes ou tout au moins des indicateurs sur l’âge moyen des
produits de la concurrence. Dans le secteur de l’automobile par exemple : les
japonais fixent à moins de quatre ans la durée de vie commerciale de leurs
produits ;
18
19 larègle des 20/80 exprime le plus souvent le fait que pour la plupart des activités commerciales, une partie réduite de la
clientèle représente l’essentiel du chiffre d’affaire. C’est un indicateur de la concentration commerciale. Selon la loi de
Pareto, 80% du chiffre d’affaires est réalisé par 20% des clients. (Pareto a initialement souligné ce principe de répartition
non linéaire pour la détention des richesses par la population). « Source : www.definitions-marketing.com/definition/regle-
des-20-80/ »
20 BCG = Boston Consulting Group est une matrice d’évaluation des activités qui distingue quatre types de produits :

1- Les stars (investissements élevés mais forte rentabilité dans des marchés en croissance) ;
2- Les dilemmes (rentabilité aléatoire) ;
3- Les vaches à lait (forte rentabilité et faibles investissements dans des marchés matures) ;
4- Les poids morts (rentabilité faible ou négative dans des marchés à faible croissance ou en déclin). « source :
LENDREVIE LEVY, MERCATOR, tout le marketing à l’ère numérique, 11ième édition, Dunod, paris 2014, P.233 »
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

 le cycle de vie du produit : se fait par le calcul de la part du chiffre d’affaire total
et la part de la contribution totale par catégories de produits classées selon leur
phase de vie

Figure 5 : exemple de répartition par phase de vie de la contribution à la marge


(totale) des différents produits composant une gamme

Contribution

100%

75%

50%

30%

15%

10%

5%

Lancement Développement Maturité Déclin


Source : MERCATOR 11ième édition, P. 234.

I.5- Le cycle de vie du produit :


L'évolution des besoins dans le temps conduit à la création, la modification ou
la disparition de produit. De plus, chaque produit traverse au cours du temps plusieurs
phases. Comme un être vivant, il nait, grandit ; arrive à maturité, vieillit et meurt. Ces
différentes phases constituent son cycle de vie.
Le cycle de vie est un concept qui connaît depuis longtemps un très grand succès. Il est
universellement connu, même en dehors du cercle des spécialistes du marketing 21.
Pourtant, son application n’est pas toujours facile. Il est simple d’identifier le
lancement de produit qui correspond à la période de mise sur le marché (distribution)
et de compagne de communication. Il est en revanche plus difficile de prévoir le
passage entre les phases suivantes du cycle de vie22 :
19
21 DansCésar Biroteau, Balzac évoquait déjà ce concept dans les termes suivants : « ce phénomène est non seulement
commun aux êtres organisés mais encore aux cités, aux nations, aux idées, aux aux institutions, aux commerces, aux
entreprises qui, semblables aux dynasties, naissent, s’élèvent et tombent. »
22 MERCATOR, 11ième édition, 2014, P.234
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

I.5.1- Les phases du cycle de vie d’un produit :


a. La phase de lancement : considéré comme la naissance ou l’enfance chez
l’homme, il s’agit de l’introduction d’un nouveau type de produit. Cette phase
est caractérisée par un lent démarrage des ventes, des profits négatifs et
l’absence de la concurrence. Les bénéfices sont donc souvent réduits, voire
négatifs en raison du faible niveau de ventes et de l'importance des dépenses
promotionnelles et commerciales de lancement.
b. La phase de croissance : cette étape est caractérisée par la pénétration rapide
du produit sur le marché, c’est-à-dire que le produit est mieux connu et attire
rapidement de nouveaux clients. Le produit prend de la place dans les magasins
et deviens visible, ainsi, les investissements se rentabilisent mais les premiers
concurrents arrivent.
c. La phase de maturité : le rythme des ventes des produits stagne, le produit
cesse d’être une innovation. La raison de ce ralentissement est expliquée par
l’arrivée de nouveaux produits concurrents plus compétitifs, ce qui fait que la
concurrence est de plus en plus rude et s’axe généralement sur les prix. De ce
fait, seul les deux ou trois concurrents les plus compétitifs qui vont rester sur le
marché.
d. La phase de déclin : cette dernière phase est caractérisée par le vieillissement
du produit et est remplacé par des nouveaux. Ses ventes régressent jusqu’à ce
qu’il soit retiré du marché. Les prix sont relativement très bas afin d’écouler les
stocks.
Figure 6 : le cycle de vie du produit : Exemple théorique de courbes de profit et de ventes

Source : MERCATOR, 11ième édition, P.235

20
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

I.5.2- Cycle de vie et stratégie marketing :


La stratégie marketing évolue en fonction de la phase du cycle de vie dans
laquelle se trouve le produit car chacune de ces phases comporte des caractéristiques
spécifiques23 :
 Les caractéristiques de la cible :
Lors de son introduction sur le marché, le nouveau produit touchera en priorité les
consommateurs innovateurs, recherchant les nouveautés et les premiers à les adopter.
Puis, une première partie des consommateurs va découvrir le produit, la majorité
précoce.
En phase de maturité, le produit sera acheté par un groupe de consommateurs qui va
finalement adopter le produit : la majorité tardive. Enfin, les retardataires, peu
intéressés par la technologie seront séduits par la baisse du prix du produit lors de son
déclin.
 Les coûts :
Les coûts au départ élevés pour installer le produit dans les circuits de distribution et
le faire connaître diminuent au fur et à mesure que les ventes augmentent.
 Les objectifs de la stratégie marketing :
- développer la demande et lever les éventuels freins ralentissant la demande
(on est dans des stratégies de notoriété et d'essai).
- gagner des parts de marché sur les concurrents (on travaille sur les avantages
concurrentiel du produit pour installer une préférence pour la marque), afin
d'augmenter le profit.
- diminuer les dépenses et récolter les derniers bénéfices (on travaillera sur la
fidélité à la marque pour préserver au maximum sa clientèle actuelle).
 La politique produit :
Si au départ, les entreprises investissent généralement les marchés avec des
gammes courtes, moins coûteuses, pour développer la notoriété et l'image de la
marque, la gamme de produits est généralement étendue par la suite afin de
maximiser sa visibilité et sa présence sur le marché. En phase de déclin, la gamme sera
réduite aux références clés de la marque.
Compte tenu de ces données, deux stratégies de prix sont possibles au lancement
d'un produit : écrémage et pénétration.

21
23 Source : www.ressources.aunege.fr
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

Globalement, le cycle de vie du produit se caractérise de la façon suivante :


1. Durant le lancement, l’entreprise fait face à trois contraintes :
- Freins à l'essai
- Capacité limitée de production de l'entreprise
- coûts élevés
2. Durant la croissance : Diminution des coûts (production, référencement et
communication)
3. Durant la maturité : Concurrence accrue -> nécessité de se différencier :
innovations mineures sur packaging, conditionnement, variétés, prix,
publicité…etc.
4. Durant le déclin : Diminution de la demande, voir nul.
L’intérêt est de visualiser et de planifier de façon standard les différentes phases
que va traverser un produit ou un service. D’autant plus que chaque phase va
influencer la valeur du produit et les prix sont directement influencés par ce cycle de
vie de la « valeur ».

Section II : LA POLITIQUE DE PRIX

Dans cette section, nous allons essayer de comprendre les rudiments essentiels
du prix et de sa mise en place. Après avoir apporté plusieurs définitions concernant le
prix, la Figure 7 nous présente la démarche dans laquelle s’insère sa fixation.

Le prix peut être définit comme étant « la valeur » (en argent) nécessaire pour obtenir
une certaine combinaison des produits et services aptes à satisfaire un besoin exprimé
par un groupe de consommateurs situés dans un cadre physique et psychique donné24
Plusieurs auteurs en donne différentes définition :
 Adam Smith : la valeur d’échange d’une marchandise est la quantité du travail
que cette marchandise peut acheter ou commander.
 D. Ricardo : la valeur d’un bien repose sur deux principes : la rareté et la quantité
de travail nécessaire à la production du bien.
 la théorie marxiste : la valeur d’échange représente la quantité de travail
dépensée dans la production.
Le prix est la seule variable du marketing-mix qui procure des revenus, toutes les autres
variables n’engendrent que des investissements ou des dépenses, à ce titre, elle est
donc particulièrement importante pour l’entreprise.

22
24 Charles CROUE : « Marketing international », édition De BOECK et Université, Bruxelles, 1999, p.399.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

De ce fait, la détermination du prix doit être cohérente avec le choix des autres
variables du marketing mix.

Remarque : la complexité d’une politique de prix ne tient pas uniquement à ses


rapports avec les coûts, la segmentation, le positionnement, la stratégie
concurrentielle et la stimulation des ventes, elle réside également dans ses modes de
formulation ou de fixation, qui influencent la perception que les clients ont du prix.
Ainsi, la politique de prix est un élément du marketing mix, elle comprend la
démarche de fixation d’un prix pour un produit ou celle relative à la fixation des prix
au sein d’une gamme. Elle n’est pas figée et peut évoluer en fonction des actions
promotionnelles, de l’environnement concurrentiel ou selon le cycle de vie du produit.
De ce fait, la politique de prix et produit sont deux piliers principaux de la politique
marketing. Elles se déterminent en fonction des différentes gammes, des circuits
empruntés et conditionnent la réussite ou l'échec de la politique commerciale, donc
du niveau des ventes et de la marge dégagée.

23
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

II.1- Les méthodes de fixation du prix :


Etant un élément important du Marketing Mix et de la stratégie marketing d'une
entreprise. La fixation d'un prix se fait sous différents angles qui sont les suivants :
II.1.1- Le prix sous l’angle des coûts :
L’analyse des coûts, comme point de départ de l’élaboration d’une stratégie de prix,
est certainement la démarche la plus naturelle, la plus familière pour les entreprises.
Le fabricant supportant des coûts pour produire et commercialiser un produit, il est
normal que sa première préoccupation soit de déterminer les niveaux successifs de
prix compatibles avec différentes contraintes de couverture des frais directs, des
charges de structure et de profits, nous distinguons ainsi trois niveau25 :
II.1.1.1- Les prix internes :
Ce sont des prix calculés sur la base des coûts sans référence explicite aux données
du marché. L’analyse des coûts permet de repérer trois types de prix interne :
1- Le prix limite ou prix plancher : correspondant au coût direct. C’est le prix qui
ne permet de récupérer que la valeur de remplacement du produit, et qui est
donc à marge brute nulle. Vendre à un prix proche du prix Plancher, peut
permettre à une entreprise d’utiliser pleinement sa capacité de production,
dans la mesure où elle peut écouler cette fabrication supplémentaire sans
compromettre le prix pratiqué sur son marché principal.
2- Le prix technique : c’est le prix correspondant au profil nul, c’est-à-dire le
niveau de prix pour lequel l’entreprise recouvre les coûts directs (C) et les frais
fixes (F) et cela, dans une hypothèse de volume d’activité espéré (Q). On a donc
:
Prix technique = coût direct + frais fixes / quantités. Ou encore :
Prix technique = C + F / Q
3- Le prix cible : comme le prix technique, elle dépend du volume d’activité
considéré. Son calcule consiste à ajouter une marge brute (avant les frais fixes)
au prix limite ou une marge nette (après les frais fixes) au prix technique :
Prix cible = prix limite / (1 – taux de marge brute voulu). Ou :
Prix cible = prix technique / (1 – taux de marge nette voulu)

Cette méthode ignore complètement la sensibilité de la demande au prix ainsi que


les réactions de la concurrence : la marge souhaitée ne se réalisera que si le niveau
de ventes attendu est atteint.

24
25 Jean-Jacques Lambin Chantal de Moerloose : marketing stratégique et opérationnel, 7ième édition, Dunod, Paris, 2008.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

II.1.1.2- Les prix des nouveaux produits :


Le prix de lancement d’un nouveau produit est fondamental, il conditionne le
succès commercial est financier de l’opération. Après avoir analysé les coûts de la
demande est de la concurrence, l’entreprise doit choisir entre deux stratégies : une
stratégie de prix initial élevé qui « écrème » la demande, ou une stratégie de prix faible
dès le début permettant une pénétration rapide et puissante du marché ;

Figure 8 : Détermination d’un prix en fonction de la courbe d’expérience

Source : Marketing Stratégique et Opérationnel, 7ième édition, P.466.

Remarque : On constate ici que le prix est réduit au fur et à mesure de la baisse des
coûts et que la stratégie de prix d’écrémage préférera, au contraire d’une stratégie de
pénétration, privilégier les profits à court terme au détriment d’un avantage
concurrentiel interne.
II.1.1.2-1 La stratégie de prix d’écrémage :
Consiste à vendre un produit nouveau à un prix élevé afin de dégagé un profit
maximum dans un délai minimum. Cette stratégie est intéressante lorsqu’un nombre
suffisant d’acheteur est prêt à payer cher le produit en question, autrement dit, quand
la demande est inélastique. Elle est également conseillée lorsque la sensibilité au prix
n’est homogène chez les acheteurs. Elle permet, en effet, d’écrémer les clients peut
sensibles et, une fois ce segment saturé, de procéder à des réductions de prix

25
25 Jean-Jacques Lambin Chantal de Moerloose : marketing stratégique et opérationnel, 7ième édition, Dunod, Paris, 2008.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

La stratégie d’écrémage est souvent suivie d’une stratégie de prix dégressif qui permet
d’atteindre successivement des segments plus élastiques du marché avant que la
concurrence s’y installe.26
II.1.1.2-2 La stratégie de pénétration :
Elle consiste à vendre un produit à un prix bas dans l’espoir de conquérir la plus
grande part de marché possible et de stimuler la demande. Cette stratégie du prix de
lancement faible (par rapport au prix moyen estimé du marché à long terme) donne
de bons résultats à condition que la demande soit élastique, c’est-à-dire que les ventes
augmentent fortement lorsque les prix sont baissent.27
II.1.1.3 L’utilité des prix internes :
Les prix internes servent de base unique à la détermination du prix, parce qu’ils ne
tiennent pas compte de la demande ni de la concurrence. Leur utilité tient au fait qu’ils
apportent des réponses aux questions suivantes28 :
- Quel volume d’activité faut-il atteindre pour couvrir la totalité des coûts ?
- Comment se compare le prix cible avec le prix pratiqué par le concurrent le plus
dangereux ?
- A quelle part de marché correspond le volume situé au seuil de rentabilité ?
- Quel sera l’impact d’une augmentation des frais fixes, par exemple d’une
campagne publicitaire, sur le niveau du seuil de rentabilité ?
- Quelle est l’élasticité implicite nécessaire pour maintenir ou améliorer la
rentabilité actuelle ?
- Quel est le taux de rendement sur capital investi pour différents niveaux de prix
envisagés ?
II.1.2-Le prix sous l’angle de la demande :
La fixation du prix à partir de la demande s’appuie principalement sur l’analyse des
attitudes des clients potentiels à l’égard du prix29. Selon la loi de « l’offre et de la
demande », le consommateur est rationnel et suppose que celui-ci connait
parfaitement les biens vendus et leurs substituts, qu'ils disposent d'un budget limité et
qu'il tente à tout moment de maximiser son utilité. De ce fait, l’entreprise se doit de
savoir quel est le prix qui conviendra à la fois aux clients potentiels et à elle-même ?
Les méthodes de fixation du prix à partir de la demande consistent alors, à analyser
et comprendre la sensibilité au prix du client.

26
26 Yves CHIROUZE, le Marketing : Etude et Stratégies, 2ième édition, Ellipses, Paris, 2007, P.504.
27 Idem.
28 Jean-Jacques Lambin Chantal de Moerloose : marketing stratégique et opérationnel, 7ième édition, Dunod, Paris,

2008.P.465.
29 Jean, Jacques Lambin et Ruben Chumpitaz : Marketing Stratégique et Opérationnel, édition Dunod, 2001, P.400.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

II.1.2.1- La définition de l’élasticité au prix :


L’élasticité mesure directement la sensibilité des clients au prix et, idéalement,
permet de calculer les quantités qui seront demandées à différents niveaux de prix.
Sachant que l’élasticité-prix est le pourcentage de la variation des quantités
demandées d’un produit, suscitée par 1 % de variation de son prix, soit30 :

% de variation de la demande en volume ΔQ/Q


e= =
% de variation du prix ΔP/P

L’élasticité est généralement négative ; le prix influence le volume des ventes et ce


dernier a une influence sur le prix unitaire du produit : en effet, lorsque le volume des
ventes (et de production) augmente, le prix de revient unitaire a souvent tendance à
diminuer grâce aux économies d’échelles31 et à l’effet d’expérience32. Il en résulte
qu’un prix de vente relativement bas peut se traduire par une rentabilité supérieur à
celle d’un prix plus élevé et ce, par le biais d’un volume de vente supérieur « ce qu’on
appelle élasticité de la demande au prix ».
Le schéma suivant nous donne un exemple illustratif sur l’élasticité au prix :

Figure 9 : Elasticité de la demande au


Quantité
prix

Q1 = Q2 A
P1
Q1
P2
Q2

Prix
Pi Pi
Source : www.aunege.fr/marketingfondamental
- Situation initiale en A = pour un prix initial identique donné, les produit 1 et 2 sont vendus en quantités
égales mais leur élasticité prix diffère
- Le produit 2 souffrirait d’avantage que le produit 1 en cas de hausse des prix car il a une élasticité prix
supérieur en valeur absolue
- Produit 1 : ventes peux sensibles au prix = élasticité faible
- Produit 2 : ventes très sensibles au prix = élasticité forte

27
30 Jean-Jacques Lambin Chantal de Moerloose : marketing stratégique et opérationnel, 7ième édition, Dunod, Paris,
2008.P469.
31 Les économies d’échelle désignent le fait que le coût de production unitaire d’un produit ou service baisse lorsque la

production augmente.
32 L'effet d'expérience est un postulat qui se définit par : " Le coût unitaire total d'un produit (hors inflation) décroît d'un

pourcentage constant chaque fois que la production cumulée de ce produit par l'entreprise est multipliée par 2.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

II.1.2.2- Les facteurs affectant la sensibilité au prix :


Nagle et Holden (1994) ont identifié dix facteurs explicatifs de l’importance du prix33,
nous allons citer quelque uns :
1- L’effet de valeur unique : les clients sont moins sensibles au prix lorsque le produit
a des qualités distinctives uniques :
Le produit possède-t-il une ou plusieurs qualités distinctives, tangibles ou
intangibles, qui le différencient des produits de la concurrence ?
2- L’effet de notoriété des substituts : les clients sont moins sensibles au prix
lorsqu’ils ne connaissent pas l’existence de substituts :
Quelles sont les alternatives qui se présentent au client dans la catégorie
de produits ou dans d’autres catégories de produits apportant le même
service au client ?
3- L’effet de comparaison difficile : les clients sont moins sensibles au prix lorsque
les performances des produits sont difficilement comparables :
Quel est le degré de difficulté rencontré par les clients dans les
comparaisons de prix entre produits ?
4- L’effet de dépense totale : les clients sont moins sensibles au prix lorsque la
dépense totale pour le produit représente une faible part de leur revenu total :
Que représente le prix du produit pour le client, en valeur absolue et en
pourcentage de son revenu disponible ou de son chiffre d’affaires ?
La sensibilité au prix varie d’une situation à une autre, selon l’importance de la
satisfaction apportée par le produit ou inversement, en fonction des sacrifices (autres
que le seul prix) que son acquisition entraîne.
II.1.2.3- Le prix psychologique :
Le prix psychologique est une méthode visant à maximiser la taille de la clientèle
potentielle d'un produit donné en jouant sur la détermination du niveau de prix
acceptable par le maximum de prospects, ce prix est lié à la perception que ces
acheteurs ont de la qualité du produit, de ses performances, de son utilité et de son
image. Ainsi, au moment d’acheter un produit, le consommateur juge le produit en
fonction de deux fourchettes de prix acceptable :
1- Un prix minimum : au-dessous duquel, le consommateur considère que le
produit est de qualité médiocre, (peur de la qualité)
2- Un prix maximum : à partir duquel, le produit sera jugé trop cher.
Le prix psychologique est alors, le prix d'acceptation optimal consenti pour l'achat
d'un produit donné par le plus grand nombre de consommateurs. C'est le prix pour
lequel le maximum de consommateurs pensent que le prix n'est ni trop élevé, ni trop
bas.

28
33 Jean-Jacques Lambin Chantal de Moerloose : marketing stratégique et opérationnel, 7ième édition, Dunod, Paris,
2008.P.471.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

II.1.2.3-1 La formulation du prix psychologique :


La méthode consiste à interroger un échantillon de clients potentiels ou de
personnes représentatives du segment retenu sur deux questions :

 Au-dessous de quel prix considérez-vous que le produit est de mauvaise


qualité ? : on calcule alors le pourcentage d'individus trouvant un prix donné
suffisamment élevé (courbe de prix minimum).
 Au-dessus de quel prix considérez-vous que le produit est trop cher ? : on
obtient le pourcentage d'individus trouvant un prix donné trop élevé (courbe de
prix maximum).
Ci-dessous est représenté le schéma du Prix psychologique :

Figure 10 : La méthode du prix psychologique

Source : www.aunege.fr/marketingfondamental

Remarque : Le prix psychologique est celui qui satisfait le maximum d'individus mais
ce n'est pas forcément celui qui assure le chiffre d'affaires le plus élevé, ni celui le plus
rentable. Vendre un produit au prix psychologique est l'assurance pour l'entreprise de
vendre au plus grand nombre de clients et donc d'avoir la part de marché maximale.
II.1.2.3-2 Limites du prix psychologique :
Bien que couramment pratiqué, il n’existe pas d’étude concluante permettant
d’affirmer que le prix psychologique a un impact sur l’intention d’achat, ses principales
limites sont34 :
- Les personnes interrogées ne sont pas en situation d'achat ;
- Le produit est présenté seul, il n'est pas en situation de concurrence ;
- L'échantillon de personnes interrogées doit être représentatif ;
- Les résultats ne sont valables qu'au moment de l'enquête.

29
34 http://www.lescoursdevente.fr/boite/prix.htm#31, consulté le 01/10/2017.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

II.1.3- Le prix sous l’angle de la concurrence :


La stratégie de l’entreprise est très influencée par deux catégories de facteurs :
la situation concurrentielle du segment de référence, caractérisée par le nombre
d’entreprises concurrentes, et l’importance de la valeur perçue du produit par les
clients35 :
 La situation concurrentielle : l’entreprise a plus de liberté en matière de prix
lorsqu’elle est en situation de monopole, et son autonomie diminue lorsque
le nombre de concurrents augmente.
 La valeur perçue : résulte des efforts de différenciation produits par
l’entreprise en vue de se ménager un avantage concurrentiel externe.
Ces deux facteurs sont représentés dans le tableau suivant36 :

Figure 11 : Les situations concurrentielles

Source : marketing stratégique et opérationnel, 7ième édition, P.481


- Là où le nombre de concurrents est faible et la différenciation élevée (cellule 1), on se trouve
dans des situations proches du monopole ou de l’oligopole différencié. Le prix est une variable
d’action pour l’entreprise qui dispose d’une marge de manœuvre dont l’importance variera
en fonction de la valeur perçue de l’élément de différenciation.
- À l’autre extrême (cellule 4), là où les concurrents sont nombreux et les produits banalisés, on
tend vers une situation de concurrence pure. C’est essentiellement le jeu de l’offre et de la
demande qui définit le niveau du prix du marché. L’entreprise n’a pratiquement pas
d’autonomie en matière de stratégie de prix.
- Le quadrant inférieur gauche (cellule 3), là où le nombre de concurrents et la différenciation
sont faibles, correspond à une situation d’oligopole indifférencié dans laquelle
l’interdépendance entre concurrents est souvent élevée, ce qui limite l’autonomie de chacun.
On appliquera alors une stratégie d’alignement du prix sur celui du leader du marché.
- Enfin, dans le quadrant supérieur gauche (cellule 2), on trouvera des produits très différenciés
et offerts par de nombreux concurrents ; c’est la situation de concurrence monopolistique ou
imparfaite, dans laquelle existe une certaine autonomie de prix mais qui est limitée par
l’intensité de la concurrence. Ces situations de marché sont donc très différentes et elles
s’observeront à différentes étapes de l’évolution du cycle de vie d’un produit-marché.
30
35 Jean-Jacques Lambin Chantal de Moerloose : marketing stratégique et opérationnel, 7ième édition, Dunod, Paris,
2008.P.480.
36 Idem.P.481.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

II.1.4- La pratique du Price Leadership :


Les stratégies de leadership en matière de prix sont fréquentes dans un marché
d’oligopole. C’est un principe selon lequel l’entreprise « leader ; en position de force »
sur le marché, décide d'un prix inférieur ou supérieur à celui du prix du marché qui sert
de référence commune. Elle choisit un prix bas pour accroître sa part de marché ou
maintient un prix élevé pour accroître son profit, la présence d’un leader permet de
réguler un marché et d’éviter de trop fréquentes variations des prix et ainsi, éviter la
guerre de prix.

II.1.5- Le risque de guerre des prix destructrice :


Dans le cas où l’entreprise échoue à faire accepter un prix directeur par Price
leadership, le marché fait face à une concurrence par le prix qui accrue, ce qui
engendre une dégradation de la rentabilité de l’ensemble des rivaux, surtout si la
demande primaire est non expansible. Le scénario de guerre des prix se déroule alors
comme suit37:

- la baisse de prix consentie par une firme suscite des déplacements importants
d’acheteurs attirés par le prix réduit ;
- la part de marché de l’entreprise augmente, ce qui est ressenti par les
concurrents qui voient la leur diminuer et qui adoptent la même baisse de prix
pour contrer le mouvement ;
- l’égalité des prix entre rivaux est restaurée, mais à un niveau de prix inférieur et
moins rémunérateur pour tout le monde ;
- la demande primaire dans le produit-marché étant non expansible, la baisse du
prix moyen n’a pas contribué à augmenter la taille du marché total
La coopération et la discipline doivent êtres de rigueur entre les concurrents
pour éviter tout conflit de prix dans un marché où chaque entreprise cherche à
atteindre son objectif.

Le prix constitue un levier d'action déterminant pour asseoir le positionnement


de l'entreprise sur le marché. Sa fixation doit tenir compte conjointement de la marge
souhaitée par l'entreprise, de la demande et des concurrents. La demande évolue en
fonction du prix : le prix constitue une source d'information pour le consommateur et
il intervient dans son processus de choix et d'évaluation du produit. Enfin, les politiques
de prix ne sont pas figées dans le temps; au contraire elles évoluent en fonction des
rendements, des mouvements de la concurrence et du cycle de vie du produit.

31
37 Idem.P.482.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

Section III : LA POLITIQUE DE DISTRIBUTION


Distribuer des produit, c’est arriver a les acheminé d’un point A à un point B,
avec le bon assortiment, en quantité suffisante et avec les services nécessaire à leur
vente, leur consommation, leur entretien…etc. De ce fait, il ne suffit pas au producteur
de fabriquer des biens, il lui faut les mettre à la disposition des consommateurs dans
des conditions correspondants à leurs attentes afin d’assurer l’atteinte de ses objectifs.
Louis CHESKIN citer par Yves CHIROUZE disait : « le bon produit, correctement présenté,
doté d’une excellente publicité, vendu à un prix raisonnable, n’aura pas de succès s’il
n’est pas convenablement distribué et réellement mis à l’étalage. »
La distribution est une variable du mix contrôlable, et incontournable, au même titre
que le produit ou le prix. Lorsqu'une entreprise a déterminé un couple produit/marché
c'est-à-dire lorsqu'elle a trouvé un produit répondant à un besoin pressenti par un
ensemble de consommateurs potentiels, elle doit faire parvenir ce produit au
consommateur final, c'est-à-dire à celui qui va l'utiliser et le détruire dans la majorité
des cas.
Dans cette deuxième section, nous allons essayer de démontrer les rudiments et
l’étendue de la politique de distribution en commençant par sa définition.

III.1- Définition de la distribution :


Plusieurs définitions s’offrent à nous, Selon Yves CHIROUZE38: « La distribution
est l’ensemble des activités logistiques, financières, administratives et commerciales
réalisées à partir du moment où les produits sont finis et attendent d’être écoulés
jusqu’à celui où ils sont en possession du consommateur final. La distribution est, par
voie de conséquence, un ensemble de fonctions qui font passer le produit de son état
de production à son état de consommation, chacun d’eux se caractérisent par un état
de lieu, un état de lot et un état de temps. »
Aussi, selon Martine PRETET39 « La distribution désigne l’ensemble des activités
effectué par le producteur et généralement par d’autres entreprises intermédiaires,
pour conduire le produit jusqu’au consommateur ».
Quel que soit la définition, la distribution rempli plusieurs fonctions que nous allons
citer ci-dessous.
III.2- Les fonctions de la distribution :
Pour faire passer un produit d’un état de production à un état de
consommation, des fonctions doivent être remplies. Celles-ci se répartissent en deux
catégories : les fonctions principales et les services annexes.
32
38 YvesCHIROUZE, le Marketing : Etudes et Stratégies, 2ième édition, Ellipses, Paris, 2007.P.628.
39 Martine PRETET et Chantal BUSSENAULT : Organisation et Gestion de l’entreprise, édition Vuibert, 1997.P.87.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

III.2.1- Les fonctions principales (physique) :


Permettent de mettre à disposition, les biens, dans les conditions physiques souhaitées
par les consommateurs. On distingue ainsi trois fonctions majeures :
 La fonction de transport : qui correspond à toute activité nécessaire à
l’acheminement des produits du lieu de production au lieu de consommation
finale.
 La fonction d’assortiment : toute activité nécessaire pour constituer les
assortiments adaptés aux besoins et attentes des consommateurs finaux à
partir d'assortiments offerts par le producteur. On distingue trois catégories
d’assortiment : la nature des produits, largeur et profondeur des gammes, le
marchandising.
 La fonction de stockage : permet d’ajuster, dans le temps et dans l’espace,
l’offre et la demande et de rendre le produit immédiatement ou rapidement
disponible.
III.2.2- Les fonctions annexes (services associés) :
 La fonction de contacte (communication et information) : concerne toute
activité nécessaire pour communiquer des offres, pour acheter, pour vendre ou
pour céder le titre au propriétaire.
 La fonction de financement : assurer par les intermédiaires au moment de
l’achat aux producteurs ; ils prennent à leur charge les risques de
commercialisation en rémunérant ces derniers sans attendre l’achat final du
consommateur, le cas inverse, où le ce sont les producteurs qui financent la
distribution par le biais de délais de paiement supérieur aux délais de vente.
 Les services matériels : concerne la livraison, l’installation, la reprise éventuelle
de produit, l’entretien et les réparations faites parfois au titre d’une garantie.
III.3- Circuit, canaux et intermédiaires de distribution :
Le circuit parcouru par un produit entre la production et la consommation finale
est plus ou moins long en fonction du nombre d'intermédiaires qui y participent. Il est
d'usage de distinguer les circuits directs (ne faisant pas intervenir d'intermédiaire), des
circuits courts (où le seul intermédiaire est le détaillant) et des circuits longs (dans
lesquels les intermédiaires sont soit des grossistes, soit des détaillants).
Le canal est le chemin parcouru par un produit pour atteindre le consommateur final.
Ce chemin est jalonné d’intermédiaires qui remplissent les diverses fonctions de la
distribution.
Selon KOTLER et DUBOIS40, « le circuit de distribution est l'ensemble des organisations
indépendantes qui interviennent dans le processus par lequel les produits ou services
sont mis à la disposition des consommateurs et des utilisateurs.

33
40 KOTLER.P et DUBOIS.B : Marketing et Management, 13ième édition, Pearson, Paris, 2009. P.530.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

La figure ci-dessous nous montre les modes de distribution et longueur des circuits :

Figure 12 : Modes de distribution et longueur des circuits

Circuit direct Circuit court Circuit long

Producteur Producteur Producteur

Grossiste

Distributeur

Distributeur

Client Client Client

Source : Mercator 11ième édition, P.308.


III.3.1-Types de canaux de distribution :
 La distribution directe : domine dans les économies rurales peu développées et
sans moyens de transport. Elle est parfois une nécessité technique,
commerciale ou économique lorsqu’il n’y a pas beaucoup de clients et qu’ils
sont d’une taille importante.
 Les circuits courts : le fabricant vend à un seul intermédiaire qui lui-même vend
au consommateur final, cela permet : de faire de l’économie sur la marge du
grossiste, une bonne coopération entre les détaillants…etc.
 Les circuits longs : plusieurs intermédiaires… l’avantage est de permettre de
réduire l’effectif de son équipe de vente, avoir une couverture géographique
plus dense, la régulation des ventes grâce au stockage des intermédiaires…etc.
III.3.2- l’utilité des intermédiaires :
Leurs présence entre producteurs et consommateurs n’est pas le fait du hasard mais
relève de constatations économiques qui sont les suivantes :
- Les intermédiaires réduisent le nombre de transaction et ainsi, diminuer les
coûts de distribution.
- Les intermédiaires ont une fonction d’ajustement en mettant à la disposition
des consommateurs les biens et cela grâce aux fabricants qui surmontent les
écarts de temps, de lieu et de lot.

34
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

III.3.3- Les intervenants dans la distribution :


 Les grossistes : ce sont des intermédiaires dans le commerce qui font recours
au fabricant pour l'achat de la marchandise pour revendre aux détaillants.
 Les semi-grossistes : ce sont des intermédiaires de commerce qui achètent
de la marchandise chez les grossistes ou directement chez le fabricant mais
en quantité inférieure aux grossistes pour revendre au détaillant et/ou
consommateur final.
 Les détaillants : ce sont aussi des intermédiaires de commerce qui achètent
de la marchandise auprès des grossistes (ou fabricant) en vue de la revendre
aux consommateurs finaux ou aux utilisateurs.
III.4- Stratégiques de couverture du marché :
La stratégie de distribution est un ensemble de choix concernant le mode de
mise en marché du produit, l'entreprise a le choix entre définir une politique de
distribution intensive, sélective ou exclusive :
III.4.1- La distribution intensive :
Dans cette stratégie, l’entreprise cherche à toucher le plus grand nombre
possible de points de vente, quel que soit leur forme et dans toutes les régions du pays.
Cette stratégie présente des caractéristiques et des limites41 :
 Caractéristiques :
- Distribuer des produits dans le maximum de point de vente,
- Bien adapté aux produits de grandes consommations,
- Permet de couvrir un large secteur géographique,
- De conquérir de fortes parts de marché,
- Faire connaitre le produit rapidement,
- Augmenter le chiffre d’affaire.
 Limites :
- Coute cher,
- Exige que l’entreprise soit capable de fournir des grandes quantités dans des
délais très courts,
- Accès difficile pour les PME et pour les entreprises artisanales,
- Nécessite une importante politique de communication afin d’écouler de
nombreuse unités.

35
41 Prof. ARAB, M.C. cour de Management de Distribution, G1, MME, UMMTO, 2016-2017.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

III.4.2- La distribution exclusive :


Politique de couverture du marché dans laquelle, le producteur accorde à un
certains nombres de revendeurs, le droit exclusif de distribuer ses produits. Exemple :
Coca-Cola et Pepsi-Cola. Les caractéristiques et limites42 de cette politique sont :
 Caractéristiques :
- Le producteur choisit quelques distributeurs qui ont l’exclusivité
géographique de la distribution sur un secteur donné,
- Permet de créer, développer et renforcer une image de marque,
- Permet un excellent contrôle de la commercialisation (aspect/qualité), un
investissement allégé pour le producteur (effectif de la force de vente limité,
frais de transport et de la logistique réduit),
 Limites :
- N’assure qu’une faible couverture du marché en raison du petit nombre de
point de vente sélectionnés,
- Soumise à des contraintes ; par exemple : les lois sur les ententes, les refus
de ventes…etc.
- Source de difficulté de recrutement et de contrôle des distributeurs.
III.4.3- La distribution sélective :
Politique de couverture à mi-chemin entre la politique de distribution intense et
la politique de distribution exclusive, elle est principalement caractérisé par le fait
qu’elle sélectionne les revendeurs en nombre restreint selon leurs : compétences,
l’image, l’assortiment et méthode de vente. Sans pour autant leurs accorder
l’exclusivité des ventes sur leurs zone de chalandise. Exemple : Christian Dior et Yve
saint Laurent.
Aussi, le producteur limite le nombre de point de vente où ses produits seront
distribués à un ensemble de distributeurs ayant des caractéristiques communes.
Cette politique est limitée car elle diminue les coûts de distribution pour le
producteur et permet un contrôle qualitatif des points de vente mais la couverture du
marché reste limitée.

36
42 Prof. ARAB, M.C. cour de Management de Distribution, G1, MME, UMMTO, 2016-2017.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

III.5- Le choix du ou des canaux de distribution :


Le choix d'un circuit de distribution est une décision importante pour
l'entreprise car cela lui impose des investissements. Pour faire un bon choix, il est
important de sélectionner le canal qui maximise le rapport produit marché, pour se
faire, l’entreprise devra prendre en considération les critères et les facteurs suivant43 :
III.5.1- les facteurs :
 Internes :
- Les caractéristiques de l'entreprise : La taille de l'entreprise, ses moyens
financiers, sa capacité de production, la force de vente, sa stratégie
marketing.
- Le produit : La nature du produit impose des conditions de stockage, de
conservation, de transport, un certain niveau de formation des
vendeurs…etc.
- Le coût des circuits : Il faut calculer le coût de chaque circuit potentiel et
déterminer celui qui est le plus rentable. La méthode des rendements
comparés met en regard les coûts de distribution supportés par chaque
circuit envisageable, ainsi que le chiffre d'affaires et le bénéfice net
escomptés dans chacune des solutions, ce qui donne la formule suivante :

𝒄𝒉𝒊𝒇𝒇𝒓𝒆 𝒅′ 𝒂𝒇𝒇𝒂𝒊𝒓𝒆𝒆𝒔𝒄𝒐𝒎𝒑𝒕é − 𝒄𝒐û𝒕 𝒅𝒆 𝒅𝒊𝒔𝒕𝒓𝒊𝒃𝒖𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒔𝒖𝒑𝒑𝒐𝒓𝒕é


𝑹𝒆𝒏𝒅𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 =
𝒄𝒐û𝒕 𝒅𝒆 𝒅𝒊𝒔𝒕𝒓𝒊𝒃𝒖𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒔𝒖𝒑𝒑𝒐𝒓𝒕é

- L’image de marque : le style de vente doit être cohérent avec le canal.

 Externes : au niveau du marché, il s’agite de prendre en considération :


- Les concurrents : les canaux déjà utilisés par les concurrents et leur stratégie
de distribution ;
- Les distributeurs : leurs moyens matériels et humains, leur image, la
méthode de la notification pondérée des facteurs peut aider le producteur ;
- La clientèle : degré de segmentation, taille de la population, situation
géographique, comportement et attitude d'achat, les mobilités d'achat, etc.
- la réglementation : le contrôle de qualité des produits, réglementation
spécifique aux modalités d'usage sécurité d'utilisation, etc.
Après avoir étudié les facteurs internes et externes, l’entreprise devra aussi prendre
en considération le type de produit a distribué et son cycle de vie ;

37
43 Idem.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

III.5.2- Les critères :


Le choix du circuit de distribution se fait selon les critères suivants :
III.5.2.1- Distribution selon le type de produit :
On distingue trois types de produits selon leur consommation : les produits de
consommation durable, semi-durable et les produits de consommation finale ;

 Les produits de consommation durable : avec un processus d’achat très long, ils
ont un coût de revient très élevé même si la fréquence d’achat est faible, le
producteur choisira une distribution exclusive en réduisant la longueur de ses
circuits de distribution pour éviter les marges des intermédiaires qui rendent le
produit très couteux et pour préserver son image de marque.
 Les produits de consommation semi-durable : l’achat de ces produis est
réfléchi, car c’est un processus long et complexe dont le coût de revient est
élevé. La distribution sera sélective car les produits devront être implantés dans
des points de vente dont l’image est la plus en conformité avec la marque.
 Les produits de consommation finale : le processus d’achat est souvent
automatique ou semi-automatique, il concerne les produits de grande
consommation dont le coût de revient est relativement faible. La distribution
sera intensive car le client ou consommateur recherche un gain de temps et
d’effort pour l’acquisition de ce genre de produit qui nécessite une dense
couverture de marché.
III.5.2.2- Distribution selon le cycle de vie du produit :
Chaque type de produit à son propre circuit de distribution comme nous l’avons vu
précédemment, il existe de ce fait une interdépendance entre le circuit du produit et
son cycle de vie que nous allons analyser selon les trois phases de ce dernier ;
 Phase de lancement : qui est l’étape du lancement ou de l’entré d’un nouveau
produit sur le marché, ici, on fait face à deux situation ;
Dans un premier temps, si le produit se trouve déjà sur le marché
concurrentiel, l’entreprise se verra choisir une distribution sélective si le produit
est de haute gamme, dans le cas contraire, c’est-à-dire, si le produit est banal
ou bas de gamme, l’entreprise choisira une distribution ouverte.
En deuxième temps, si le marché est en évolution et que le produit est
plus ou moins neuf, l’entreprise peut choisir une distribution ouverte et
indispensable appuyé par un prix très bas et ce, pour dissuader pendant un
certain temps ces concurrents de venir l’affronté. Elle peut aussi chercher à
écrémer le marché en distribution à un prix élevé de manière sélective voir,
exclusive, et cela dans une perspective d’un positionnement haut.

38
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

 Phase de croissance : Caractérisé par la prise d’une plus grande place sur le
marché par le produit et dont les ventes deviennent plus élevées, on distingue
deux cas :
Dans le cas d’un produit de haute gamme « anomal » ; la distribution est
élargie est le prix est réduit à chaque fois qu’un segment de client potentiel a
été exploité, l’entreprise pratique ainsi une distribution d’écrémage puis de
pénétration.
Dans le cas où il s’agit d’un produit banal, en raison d’infidélité à la
marque, la distribution devra être plus vaste et diversifié.
 Phase de maturité : comme pour la phase de croissance, la distribution sera
également étendue, l’entreprise va alors se recentré si elle a une forte
concentration du chiffre d’affaire.
Remarque : La relation qui lie le type de produit et son cycle de vie donne des
distributions de types intensives ou des circuits longs lorsqu’il s’agit des produits
alimentaires de grande consommation. Cette constatation est logique car c'est les
caractéristiques des produits alimentaires (durée de vie limitée) en premier lieux qui
imposent leurs politique de distribution, avant l'indispensabilité d'une couverture
géographique plus dense et large, et l'incapacité des fabricants d'acheminer leurs
produits avec leurs propres moyens sans appeler aux franchiseurs, concessionnaires,
et d'autres formules de distribution.
Pour plus comprendre la notion de canal et de circuit de distribution, nous avons prix
pour exemple un canal de distribution de livre illustré dans la figure 13.

39
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

Figure 13 : Canal d’un livre

Auteur(s) Imprimeur

Editeur

Grossistes Centrale d’achat Entreprise Entreprise d’e-


de VPC commerce

Librairies Grands
magasins Chaînes

Hypermarchés

Consommateurs lecteurs

Source : Support COURS Mr ARAB.M.C « B » UMMTO, 2016-2017

À partir de cet exemple, il est possible de dégager au moins six canaux :


- Le canal des librairies indépendantes livrées par des grossistes ;
- Le canal des grands magasins du type Le Printemps, Les Galeries Lafayette
ou le BHV (on pourrait y ajouter les « city-marchés » Monoprix et Inno) avec
centrales d’achat ;
- Le canal des chaînes de librairies comme les Relay (ex-Relais H du groupe
Hachette), France-Loisirs, Fnac, Virgin ;
- Le canal des hypermarchés : Carrefour, Auchan, Leclerc, Géant Casino,
Hyper U, Intermarché ou Cora, caractérisé par la présence de centrales
d’achat ;
- Le canal de la vente par correspondance « VPC » : La Redoute, Les Trois
Suisses, mais aussi, là encore, France- Loisirs ;
- Le canal du commerce en ligne, avec les sites spécialisés dans la
commercialisation des livres ou, plus généralement, des produits dits
culturels (livres, disques, cassettes vidéo en particulier) : amazon.com
(ou.fr), bol.com, fnac.com, alapage.com, chapitre.com ; ou non spécialisés
derrière lesquels on retrouve, entre autres, les entreprises de VPC.

40
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

III.6- Les différents types de commerce :


Il existe différents types de commerces qui sont les suivants :
III.6.1- Le commerce indépendant:
C’est une forme de commerce constituée de points de ventes géré par des individus
commerçants ou entités juridiques indépendantes. Il peut prendre deux formes : le
commerce indépendant isolé ou le commerce indépendant associé. Ainsi, la
distribution indépendante est constituée de petite société jouant un rôle soit de
grossiste, soit de détaillant44 ;
 Les grossistes : sont des intermédiaires de commerce qui achètent directement
du producteur ou fabricant et qui revendent ensuite à d’autres grossistes ou
détaillants. Ils ont un avantage concurrentiel que si les détaillants et les
fabricants sont nombreux et éparpillés géographiquement
 Les détaillants : sont des commerçants qui achètent une marchandise à des
grossistes ou (producteurs, fabricants) pour la revendre aux consommateurs
finaux. Ils Ont peu de pouvoir de négociation et des compétences limitées.
III.6.2- Le commerce associé :
La FCA45 définit le commerce associé comme « un réseau organisé et contrôlé par
des commerçants indépendants, propriétaires des points de vente, qui se sont associés
au sein d’un groupement de commerçants, pour mutualiser leur moyens et développer
des politiques communes : achat, enseigne, opérations commerciales, services, … La
structure centrale ainsi constituée est la propriété du réseau. »46. On retrouve deux
niveaux dans le commerce associé :
 Groupement de grossistes : Les groupements de grossistes augmentent leur
pouvoir de négociation face aux producteurs en accroissant leurs volumes de
commandes.
 Les groupements (ou coopératives) de détaillants : ont pour objet de court-
circuiter les grossistes et de rassembler une partie de leurs achats tout en ayant
une possibilité de sortie du groupement.
III.6.3- Le commerce intégré :
Forme de commerce qui regroupe des points de vente appartenant ou
dépendant de grandes enseignes nationales et gérés par des salariés, cette forme de
commerce s’oppose au commerce associé ou à la franchise car dans le cadre de ces
derniers, les propriétaires gestionnaires des points de ventes sont indépendants. On
retrouve ainsi ; les grands magasins, les magasins populaire, les maisons a succursales
multiples, les discounter et les grandes surfaces, les magasins d’usine,

41

44-46 B. Bathelot : Définition Marketing « l’encyclopédie illustrée du marketing ».


45
FCA : « Fédération du Commerce Coopératif et Associé. Wikipédia.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

les hard discounters et les commerces intégrés non capitalistes (coopérative de


consommateurs).
Dans les figures qui suit, nous montre, avec plus de détail les formes du commerce.
Figure 14 : Les formes d’organisations commerciales

Source : www.slideplayer.fr/slide/179775/

Figure 15 : Les grandes et moyennes surfaces (GMS) et les magasins spécialisés

Source : Markting Book, P.170.

42
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

III.7- Les stratégies des distributeurs :


Pour réaliser les objectifs de l’entreprise, la coopération des distributeurs
(intermédiaires) est une condition essentielle, pour se faire, deux stratégie s’offres à
l’entreprise : la stratégie d’aspiration « Pull » et la stratégie de pression « Push».
III.7.1- La stratégie d’aspiration « pull » : c’est une stratégie qui consiste à concentrer
les efforts de communication et de promotion sur le consommateur final en court-
circuitant les intermédiaires. L’objectif recherché est donc de provoquer la demande
par le consommateur et ce, par une intense politique de communication. La réussite
de cette stratégie réside dans la mise en œuvre d’importants moyens publicitaire
répartis sur de longues périodes. L’entreprise peut aussi utiliser d’autres moyens pour
atteindre ses objectifs : les coupons-réduction, les expositions et les foires
commerciales, la distribution gratuite des produits, la publicité directe…etc.
III.7.2- La stratégie de pression « Push » : contrairement à la stratégie Pull, la
stratégie Push oriente ses efforts de communication et de promotion vers les
intermédiaires en priorité, d’autant plus qu’elle coûte moins chers que celle-ci.
L’objectif recherché par l’entreprise est de mettre en avant son produit par une
pression marketing et commerciale sur la distribution, et de susciter une coopération
volontaire des distributeurs par le biais « d’incitants » proposés pour favoriser une
relation harmonieuse entre distributeurs et acheteurs. Le tableau suivant montre un
exemple d’incitants utilisés pour motiver le distributeur :

Figure 16 : Principaux incitants utilisé pour motiver le distributeur

Source : Marketing Stratégique et Opérationnel, 7ième ED, P.440.

Remarque : Dans le cas d’un marché ou la distribution est très concentré, se sont
généralement les distributeurs qui impose et qui négocie ces incitants en leurs faveurs,
ce qui engendre des malentendus et des conflits qui portent principalement sur :
- la rémunération et les conditions commerciales,
- l’accès au rayon : le référencement et le marchandising.

43
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

III.7.3- Le Trade marketing :


Le trade marketing est une solution pour réduire les conflits, elle consiste à
mettre en place des moyens synergiques pour l’intérêt commun de la marque du
fournisseur et de l’enseigne de distribution. De façon plus concrète, il s’agit de
transformer une relation traditionnellement conflictuelle en partenariat par la mise en
convergence et en commun les outils logistiques, informatiques, marketing, et
marchandising du fournisseur et du distributeur pour le plus grand profit de l’un et de
l’autre.
III.8- Les marques de distributeurs « MDD » :
Les marques de distributeurs (MDD) se définissent comme des produits
économiques fabriqués par des usines ou par des tiers dont la qualité est suffisante
pour satisfaire le client et dont le packaging blanc est une garantie d'économie. Il existe
plusieurs types de MDD : les MDD effectives, de gamme, contremarques et les MDD
génériques.
III.8.1- Les stratégies des MDD :
 Segmenter le marché : cela signifie le fait d’apporter un bien supplémentaire
aux consommateurs, ce bien est sous le contrôle du distributeur et est proposé
à un prix plus bas que les marques nationales et satisfait ainsi une partie de la
demande des consommateurs.
 Renforcer la position des distributeurs : se fait dans la négociation avec le
producteur, en proposant dans leurs rayons un produit alternatif aux marques
des producteurs, les distributeurs font jouer la concurrence entre produits et
peuvent ainsi obtenir des concessions tarifaires sur les produits des marques
nationales.
III.8.2- La différence entre MDD et marque nationale :
La différence entre MDD et MN se fait généralement au niveau des prix ; les
MDD sont moins chers par rapport aux MN, mais d’autres facteurs sont impliqué dans
cette différence, c’est ce qui est montré dans le tableau qui suit :

44
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

Figure 17 : résumé des différences entre les marques nationales et les MDD

Source : Marketing Book, P.178

III.9- Le commerce électronique « e-commerce »


Le commerce électronique concerne toutes les transactions accomplies au
travers d’un média électronique et d’un réseau. Ceci englobe tous les échanges
électroniques, qui concourent à l’activité commerciale de l’entreprise et qui
permettent de gérer les relations, non seulement avec les fournisseurs et les clients,
mais aussi, en interne, avec la production, la gestion de stock et la logistique de
distribution.
III.9.1- Les formes du e-commerce :
 Le e-commerce B to B « Business to Business » : se fait intra-entreprise, c’est la
possibilité offerte aux entreprises d'utilisé des procédures plus ou moins
automatisées d’achat et de vente à distance de produit et de service en utilisant
les possibilités offertes par les réseaux de type internet.
 Le e-commerce à destination des particuliers : Les administrations et le secteur
public en général sont également désireux de tirer parti d’internet pour
améliorer leurs services et réduire leurs coûts de fonctionnement et optimiser
leurs relations avec les entreprises. Il prend deux formes :
 Le B to C « Business to Consumer » : c’est le commerce d’entreprise à
particulier, qu’il soit le fait de grandes marques ou d’enseignes d’e-
commerce,
 C to C « Consumer to Consumer » : c’est le e-commerce directement entre
particuliers ou le plus souvent par intermédiaire de plateforme comme eBay.

45
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

Conclusion
Les circuits de distribution sont des structures verticales permettant l’exercice
des tâches nécessaires à l’organisation de l’échange dans une économie de marché.
La fonction de la distribution est de créer des utilités d’état, de temps et de lieu qui
constituent la valeur ajoutée de la distribution.
Les interventions des intermédiaires (grossistes, détaillants, agents, courtiers, etc.)
sont indispensables parce que les fabricants ne peuvent exercer, à eux seuls et à un
coût raisonnable, l’ensemble des fonctions et tâches nécessaires à l’organisation de la
rencontre efficace entre l’offre et la demande.
Les circuits de distribution se caractérisent par le nombre d’échelons intermédiaires
qui séparent le producteur du client final. Le choix d’un circuit de distribution
particulier est déterminé par des facteurs propres au marché, au comportement du
client et par le profil de l’entreprise.
En ce qui concerne le choix du type d’intermédiaires, trois stratégies de couverture du
marché sont possibles : une distribution intensive, sélective ou exclusive. Les systèmes
exclusifs de distribution par franchise sont très populaires et se retrouvent dans
presque tous les secteurs.
Des changements importants sont survenus depuis quelques dizaines d’années dans le
rôle exercé par les intermédiaires dans le secteur alimentaire de la grande distribution.
Le développement du commerce électronique modifie sensiblement les rapports de
force entre fabricants et distributeurs. Sur le Web une nouvelle génération
d’intermédiaires apparaît.

46
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

Section IV: LA POLITIQUE DE COMMUNICATION


Etudier un marché, concevoir un produit, lui attribuer un prix et le distribuer
sont des étapes importantes dans le marketing. Mais compter sur « le bouche à
oreille » pour faire connaître son produit ne suffit pas dans la plupart des cas.
L’entreprise doit alors communiquer, que ce soit à l’interne ou bien à l’externe, en
émettant différents messages et signaux, qu’il s’agisse de : communication design
(charte graphique, identité visuelle, logotype), de la publicité médias, communication
directe (publipostages postal et électronique), communication terrain (force de
vente)…etc. pour assurer son évolution, sa survie et l’atteinte de ses objectifs.
Ainsi, « la communication d’une entreprise est l’ensemble de toutes les informations,
messages et signaux de toutes natures que l’entreprise émet volontairement ou non,
en direction de tous les publics », tandis que « la politique de communication tend à
émettre des informations, messages et autres signaux volontairement en direction de
publics choisis ou publics cibles ».47
Dans cette dernière section du premier chapitre, nous allons voir les différents
moyens que l’entreprise se doit de mettre en place afin d’arriver à une politique de
communication efficace.

47
47 LENDREVIE LEVY, MERCATOR : tout le marketing à l’ère numérique, 11ième édition, Dunod, Paris 2014, P.398.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

IV.1- Le processus de communication :


Pour communiquer efficacement, il faut comprendre les différents éléments du
processus de communication; le schéma de LASSWELL ci-dessous, se présente sous la
forme suivante : L'information entraîne des réactions du récepteur qui influencent en
retour l'émetteur :
Figure 18 : Le processus de communication

Source : support cours, M. BOUKHROUF, marketing communication, MME, 2016-2017

Remarque :
 L’émetteur doit :
- connaître son audience et la réponse qu'il attend ;
- coder son message en fonction du décodage du récepteur ;
- transmettre le message à travers des véhicules appropriés ;
- mettre en place des supports de feed-back qui lui garantissent la bonne
réaction au message.
Six questions clés sont posées ici :
- A quoi le message doit-il aboutir (objectif) ?
- Quels sont les récepteurs du message (cible) ?
- Quel type de message sera-t-il diffusé (thème) ?
- Sous quelle forme sera-t-il présenté (format) ?
- Quels véhicules de transmission utilisés (média) ?
- Comment les récepteurs interprètent-ils les messages (décodages) ?

48
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

 Le récepteur : du point de vue marketing, c’est l’émetteur qui détermine ce qui


doit être dit dans le message, comment, quand et où il doit être émis. Ainsi, les
récepteurs de la communication marketing doivent :
- Connaitre l’existence de la marque,
- connaitre la marque mais pas ce qu’elle déclare être,
- connaitre le message mais ne l’accepte pas,
- accepter le message mais préférer une autre marque,
- préférer la marque m’ais n’accepte pas encore essayer l’objet du message,
- acheté la marque, rester fidèle.
Il est logique que l'état d'esprit du récepteur dans sa démarche vers l'acquisition d'un
bien ou service va influencer la communication marketing.

IV.2- Les étapes de l’élaboration d’un plan de communication :


Une communication marketing efficace et intégrée s’élabore en huit étapes
successives :
1- Identifier la cible qui va recevoir la communication,
2- Déterminer les objectifs de la communication,
3- Concevoir le message,
4- Choisir les médias,
5- Evaluer le budget,
6- Décider du mix promotionnel,
7- Mesurer les résultats,
8- Coordonner l’ensemble des actions de communication.
IV.2.1- La cible :
Selon Yves CHIROUZE, la cible « constitue l’ensemble des personnes qu’un
annonceur souhaite toucher par une action de communication. Elle comprend, en
plus de la cible marketing composée des acheteurs potentiels, toutes les personnes
susceptibles de s’intéresser au produit, à la marque, à l’entreprises et/ou à
l’institution, et pouvant avoir une influence quelconque sur leur devenir »48. La figure
suivante nous montre d’une façon générale les composantes de la cible

49
48 Yves CHIROUZE, LE marketing : Etudes et Stratégies, 2ième édition, Ellipses, Paris 2007, P.534.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

Figure 19 : La cible de communication

Source : www.aunege.fr/cibledecommunication

Remarque : On distingue la cible générale composée du cœur de cible dans lequel est
concentré l’effort de communication en raison de son importance particulière.

IV.2.1.1- Critères d’identification :


 Quantitatifs : permettent de quantifier un nombre d’individus par catégories :
âge, sexe, profession, catégories socioprofessionnelles, type d’habitat, taille de
la famille…etc.
 Qualitatif : portant sur les attentes des consommateurs, à partir de leur style de
vie (comportements, valeurs, aspirations…). Elles sont complémentaires des
critères quantitatifs et correspondent à ce que l’on appelle les « les socio-
styles » ; (regroupent des individus ayant des conditions et styles de vie
similaires, comme par exemple la femme cadre d’entreprise avec des enfants,
résidant en habitation individuelle dans un cartier chic et appartenant à un
ménage possédant deux voiture.
Ces critères doivent permettre au créateur de répondre aux questions suivantes :
- Où est ma clientèle ?
- Mon produit correspond-il à son type de consommation ?
- Quels autres créneaux puis-je développer pour cette même clientèle ?
- Quels médias vais-je pouvoir utiliser pour l’attendre ?

50
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

IV.2.2- La détermination des objectifs de communication :


Pour un responsable marketing, cette étape consiste à définir la réponse
attendue de la cible. L’objectif ne sera pas le même s’il s’agit d’une communication
institutionnelle ou d’une communication produit. Dans le cas du produit, la réponse
finale prendra la forme d’un achat dans sa finalité. Mais avant de se décider à acheter,
un consommateur passe par divers stades qu'il est important d'identifier et de
comprendre :
 Stade cognitif (faire savoir) : c'est le niveau de la connaissance. La
communication a pour but la prise de conscience, l'attention, la notoriété et
l'information de la cible au sujet d'une marque, d'un produit, d'une idée ou
d'une entreprise.
 Stade affectif (faire aimer) : c'est le niveau de l'appréciation. La communication
agit sur les attitudes. Elle a pour objet d'éveiller l’intérêt, le désir et la préférence
des individus.
 Stade comportemental (faire agir) : c'est le niveau de l'appréciation. La
communication agit sur les attitudes. Elle a pour objet d'éveiller l’intérêt, le désir
et la préférence des individus.
N.B : One retrouve ces trois dimensions dans différents modèles de communication
qui ont schématisé théoriquement la réaction du récepteur :
Figure 20 : Les quatre types de modèle des niveaux hiérarchiques de réponse

Niveaux MODELE MODELE DE MODELE DE MODELE DE


AIDA LA L'ADOPTION COMMUNICATION
HIERARCHIE DES
DES EFFETS INNOVATIONS

STADE COGNITIF Attention Prise de Prise de Exposition


conscience conscience Réception
Connaissance Réponse cognitive

STADE AFFECTIF Intérêt Attrait Intérêt Attitude


Désir Préférence Evaluation Intention
Conviction
STADE Action Achat Essai Comportement
COMPORTEMENTAL Adoption

Source : Kotler & Dubois, op cit, P.557.

Remarque : Parmi ces différents modèles, le modèle AIDA est le plus connu.

51
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

IV.2.3- La conception du message :


Il s’agit pour un responsable marketing d’élaborer un message qui répond aux
objectifs assignés. Ainsi, le responsable marketing se pose trois principales questions :
- Quel est le contenu du message (que dire) ?
- Quel est le format du message (comment le dire symboliquement) ?
- Quelle est la source du message (qui doit le dire)?
IV.2.3.1- Le contenu du message :
Consiste à dire ce qu’il faut pour provoquer la réponse souhaité chez le
récepteur. On distingue les messages relationnels, émotionnels et éthiques.
 Relationnels : se base sur les aspects explicites du produit, il s’agit de voir
si le produit ou service tend à remplir ses fonction, (tenir ses promesse).
Cet axe du message évoque ici : la qualité, l’économie et la performance.
 Emotionnels : offrent des messages de types positifs qui visent à toucher
le coté affectif des consommateurs et ainsi les inciter à l’achat. Ces
messages reposent essentiellement sur l’humour, l’amour, la joie, la
sensualité…etc.
 Ethique : font appel à la responsabilité sociale des individus.
IV.2.3.2- Le format du message :
Va permettre de mettre en valeur le produit ou non, à travers « l’emballage »
du message, qu’il s’agisse d’une annonce presse, spot télévisé ou radio…etc. Par
exemple : dans le cas d’une annonce presse, le responsable marketing devra faire
attention à plusieurs critères : titre, texte, image, dessin, photographie ainsi qu’à la
couleur des caractères…etc. Le but pour le responsable marketing et de veiller à ce
qu’il y ait une bonne communication et interaction entre les individus en
communication. Il s’agit dès lors :
- Construire des messages cohérents,
- Utiliser un langage global où se marient les mouvements, les images en un
ensemble de synthèse cohérent, homogène et simple

52
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

IV.2.3.3- La source du message :


L’entreprise dispose de plusieurs sources de diffusion du message, certaines
sont maîtrisées et d’autres non. On retrouve par exemple les moyens impersonnels qui
ne comportent pas un contact direct en face à face entre l’émetteur et le récepteur
(mass médias) et d’autres au contraire comme la force de vente est un contact
personnel, on a dans ce cas-là une communication qui est mieux adaptée aux cibles.
Le bouche à oreille, la critique ou l’avis des concurrents et autres professionnels du
secteur vont avoir une influence sur le récepteur du message, c’est « l’effet de source »
qui peut être utilisé dans la création du message publicitaire. Par ailleurs plus le
message est impliquant (ça va relever d’un centre d’intérêt majeur ou il va relever un
risque financier physique ou psychologique) plus l’effet de la source est déterminant.
IV.2.4- Le choix des médias :
Après avoir bien défini la cible, la réponse et message, les responsables
marketing doivent réfléchir aux différents canaux à utiliser pour transmettre leurs
communications, ils sont classés en deux catégories distinctes :
IV.2.4.1- Les canaux personnels :
Comprennent tous les moyens permettant un contact personnalisé et direct avec
l’audience. Il peut s’agir d’un face à face, d’un contact téléphonique ou d’un message
électronique. Elles tirent leur efficacité de ce qu’elles permettent une réponse et un
ajustement permanent. Elles sont reparties en trois groupes :
 Les canaux commerciaux : sont constitués par les représentants de l’entreprise
qui vont au-devant de la clientèle dans le but de l’influencer et de l’inciter à
acheter le produit.
 Les canaux d’experts : regroupent des personnes indépendantes jouissant d’un
pouvoir d’influence sur l’acheteur en raison de leurs compétences. (agents
d’influence).
 Les canaux sociaux : c’est le bouche à oreille. Regroupe les voisins, les collègues,
les amis, la famille…etc.
IV.2.4.2- Les canaux impersonnels :
Rassemblent l’ensemble des outils de communications qui acheminent le
message sans contact personnalisé avec l’audience. KOTLER et DUBOIS les répartissent
en quatre groupes :
 La communication par les médias : télévision, presse, cinéma, radio, affichage,
 Les promotions des ventes ;
 Le parrainage : sponsoring et mécénat,
 Les relations publiques ;

53
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

IV.2.5- Le budget de communication :


J.M DECAUDIN et Afifa. B dans leurs ouvrage « la communication marketing
intégrée »49 ont identifiés trois grandes méthodes de détermination du budget de la
communication marketing d’une entreprise :
IV.2.5.1- Les méthodes classiques :
Sont des méthodes faciles à mettre en œuvre et sont de l’ordre de trois :
 Pourcentage du chiffre d’affaire prévisionnel : le budget est déterminé à partir
d’un pourcentage du chiffre d’affaire prévisionnel (1.5% du chiffre d’affaire par
exemple) et dont la fixation dépend des :
- Pratiques habituelles de l’entreprise pour ses marques,
- Pratiques du secteur économique,
- Pratiques des principaux concurrents.
 Un forfait par unité vendue : le montant fixe par produit à consacrer à la
communication marketing est déterminé en fonction de l’expérience de
l’entreprise sur son marché, ainsi, le budget se calcule par la multiplication du
montant fixe par les ventes prévisionnelles.
 L’actualisation du budget de communication de l’année précédente : en tenant
compte de l’érosion monétaire, de la hausse des tarifs des médias, des
prévisions de vente de l’entreprise…etc.

IV.2.5.2- Budget de communication à partir des budgets de la concurrence :


La pression publicitaire de la concurrence est prise en compte pour fixer le
budget de la communication marketing de l’entreprise pour ses marques, ses produits
et ses services. Quatre remarques ont été portées à cette méthode :
- La communication est toujours relative : un budget de faible importance
lorsque la concurrence ne communique pas aura un impact supérieur à un
gros budget mais inférieur à ceux de la concurrence.
- Les leaders peuvent avoir une part de voix inférieur à leur part de marché,
- Les challengers devraient avoir une part de marché supérieure à leur part de
marché pour conquérir des volumes de vente.
Les petites entreprises détenant une part de marché en volume très faible ne peuvent
pas tenir compte de cette référence dans la détermination de leur budget au risque de
ne pas être perçu par leurs cibles du fait d’un budget trop petit comparé à ceux de la
concurrence.

54
49Jean-Marc DECAUDIN, Afifa BOUGUERRA : La communication Marketing Intégrée, 4ième édition, ECONOMICA, Paris 2011,
P.350-355.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

IV.2.5.3- Budget de communication à partir des objectifs :


Le budget est comparé aux capacités financières de l’entreprise à travers un
compte de résultat prévisionnel, un budget supérieur aux capacités de l’entreprise
traduisant une détermination d’objectifs trop important par rapport au potentiel de
l’entreprise. Il doit être également comparé au budget de communication marketing
des concurrents pour évaluer la pertinence de la part des voix.

IV.2.6- Les différentes techniques de communication :


Après la fixation du budget, il faut le répartir entre les cinq principaux outils de
communication :
- La publicité
- Les promotions des ventes
- Le marketing direct
- Les relations publiques
- La force de vente
IV.2.6.1- La publicité :
« Technique qui permet grâce à un support payant de faire connaître au
consommateur potentiel soit un produit, soit un service, soit encore une idée ».
P.KOTLER. Son but est de faire adopter durablement le produit par l'acheteur, de créer
une image de marque, de développer la notoriété, de fidéliser la clientèle…etc. Elle a
pour caractéristiques :
- Un mode de présentation public,
- Une puissance d’action qui permet à l’entreprise de répéter son message
plusieurs fois,
- Facilité d’expression en jouant sur les images, les sons et couleur.s
IV.2.6.2- Les promotions des ventes :
« La promotion des ventes à la différence de la publicité a pour objectif majeur
de stimuler et de déclencher des comportements d'achats immédiats. Elle offre une
opportunité temporaire au consommateur : augmenter la quantité achetée en une
seule fois, accroître la fréquence de consommation du produit, fidéliser la clientèle,
conquérir de nouveaux acheteurs. Elle peut être utilisée pour le consommateur final
que pour les intermédiaires ».50 Ses caractéristiques sont :
- Un pouvoir de communication : qui attirent l'attention et fournissent de
l'information susceptible d'engendrer l'achat par ces opérations
promotionnelles.
- Un pouvoir de stimulation : contient un avantage supplémentaire destiné à
stimuler l'acheteur.

55
50 E. Vernette : l’essentiel du Marketing, 2ième édition, d’Organisation, P.321.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

- Un impact à court terme : le pouvoir stimulant doit provoquer une réponse


immédiate.
IV.2.6.3- Le marketing direct :
Constitue l’un des moyens de communication privilégiés des entreprises, il s’agit
de publicité hors-médias qui recouvre de nombreux outils tel que : le télémarketing,
fax mailing, e-mailing…etc. Il consiste à envoyer un message personnalisé ou non à
une cible définie, à un groupe d’individus défini – entreprises ou particuliers. Ce groupe
peut être des clients existants dans un objectif de fidélisation ou des nouveaux clients
qu’on appelle prospects dans un objectif de conquête. Ses principales caractéristiques
sont les suivantes :
- Son caractère sélectif : c'est-à-dire ne s'adresse pas à l'ensemble de la
population mais au contraire à un segment ciblé.
- Son aspect sur mesure : la plupart des messages sont personnalisés.
- Son instantanéité : une opération de marketing direct peut être préparée
très rapidement.
- Son interactivité : le contenu du message peut s'ajuster à la réponse de la
demande.
IV.2.6.4- Les relations publiques :
« Les relations publiques regroupent les communications conçues par
l’entreprise sous la forme de dialogue et d’échange avec ses différents publics. L’objectif
de cette technique est de créer une relation de compréhension et de confiance
favorisant l’image de l’entreprise, de ses marques et de ses produits. Elles utilisent
souvent des relais d’information comme les journalistes (relation presse), les décideurs
et les leaders d’opinion (y compris sur internet comme les blogueurs) pour toucher les
cibles finales ».51 Cette politique consiste donc à :
- Créer un environnement favorable à l'entreprise,
- Créer une image favorable et valoriser indirectement les produits,
- Renforcer le sentiment d'appartenance des personnels à l'entreprise.

56
51Jean-Marc DECAUDIN, Afifa BOUGUERRA : La communication Marketing Intégrée, 4ième édition, ECONOMICA, Paris 2011,
P.122.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

IV.2.6.5- La force de vente :


« Parfois présenté comme simple technique de communication52, la force de
vente, en plus de son action commerciale classique, communique en permanence avec
le distributeur et le vendeur53, elle doit aussi recueillir l’information sur le terrain pour
la faire remonter vers la direction marketing. Elle a ainsi une fonction de communicant
entre l’entreprise et ses publics. La fonction de communication de la force de vente est
beaucoup plus importante dans les marchés où le contact direct acheteur/vendeur est
primordial, à savoir le business to business et le secteur des services que dans les
marchés de produits de grande consommation »54
Considèrent la vente comme étant un élément du mix promotionnel, elle présente
trois principaux traits :
- Une vision à terme : permet d'établir toutes sortes de relation, allant du
simple contact commercial à une profonde amitié personnelle,
- Une dimension d'échange interpersonnel qui suppose un contact direct
entre deux ou plusieurs personnes,
- Une nécessité de réponse qui engage l'acheteur ou consommateur, dans la
mesure où se trouve devant un vendeur qui prend du temps à le persuader.
IV.2.7- La mesure et l’évaluation des résultats :
Consiste pour le responsable marketing de se fixer en amont, un objectif qui est
affiché, clair et précis en se posant deux questions :
 Quel effet veut-on produire à l’échelle de la personne ?
 Quel est le résultat attendu, l’indicateur du succès à l’échelle de la cible ?
Le but pour l’entreprise est de comprendre, connaitre ses cibles, réduire les risques et
aider à la prise de décision. De ce fait, l’objectif fixé doit être SMART :
- Spécifique : qui n’est pas ambigu, qui est simple à comprendre par tous. Si l’objectif
est trop complexe, il faut le décomposer en plusieurs plus petits objectifs.
- Mesurable : par exemple : augmenter la part de marché de l’entreprise de 10%.
- Acceptable : un objectif qui met en accord l’ensemble des participant.
- Réaliste : sous forme de challenge qui motive l’ensemble des participants.
- Définis dans le Temps : prenant l’exemple précèdent ; l’augmentation de la part de
marché se fera « avant la fin de l’année »

57
52 La présentation traditionnelle (McCarthy, 1957) du marketing mix place la force de vente dans la composante promotion,
soit le 4e P des 4 P du mix.
53 J.J. Lambin présente la force de vente comme l’une des deux techniques de communication dont dispose l’entreprise, la

seconde technique regroupant la publicité médias, les relations publique, la promotion des ventes… in J.J. Lambin, op. cit.
54 Jean-Marc DECAUDIN, Afifa BOUGUERRA : La communication Marketing Intégrée, 4 ième édition, ECONOMICA, Paris 2011,

P.124.
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

IV.2.7.1- Les outils et unités de mesure :


L’entreprise dispose de trois principales approches :
 L’approche quantitative : sont des indicateurs statistiques (taux d’ouverture,
données analytiques de la fréquentation d’un événement…etc. Elle permet de
répondre à la question ‘’combien’’ ?
 L’approche qualitative : Menée auprès d’un plus petit échantillon, elle se
présente sous forme de questions ouvertes dans un questionnaire par exemple,
elle permet de répondre à la question ‘’pourquoi’’ et ‘’comment’’ ?
 Autres approches : analyse de contenu (retombée médias, support),
benchmarking, observation…etc.
IV.3- Les différents types de communication :
IV.3.1- La communication marketing ou commerciale :
La communication marketing a pour premier objectif une contribution directe
au développement des ventes des produits et des services de l’entreprise, elle se
décompose en communication de marque et communication de produit :
IV.3.1.1- La communication produit :
Elle est centré sur le produit, le service ou sur la gamme de produit et cherche à
promouvoir ce dernier en faisant valoir aux consommateurs ses caractéristiques
techniques (puissance, confort…) ou les avantages liés à son achat (services après
ventes, service crédit…). L’utilité de cette communication se trouve dans le rôle du
produit ou du service dans la fidélisation de la clientèle et dans la différenciation par
rapport à la concurrence.
IV.3.1.2- La communication de marque :
Rappelons que la marque a pour principale fonction de guider les choix de
l’acheteur potentiel dans un univers d’offres abondantes, surtout dans le domaine de
la grande consommation. Ce type de communication se réfère et développe les
éléments symboliques liés au produit de nature à les différencier de ceux du
concurrent.
IV.3.2- La communication institutionnelle ou corporate :
La communication institutionnelle ou corporate, est une communication dont
l’objet du discoure est l’entreprise elle-même. « L’objectif de la communication
corporate est la construction et la gestion de l’image d’entreprise ; expression de son
identité, elle doit dire ce qu’elle est, ce qu’elle veut faire et ce qu’elle fait » (Garbett,
1981). En d’autres termes, l’entreprise tiens un discours sur son identité, ses valeurs,
sa philosophie…etc.

58
Chapitre 1 Le concept de politique marketing

Conclusion
Le marketing est un nouveau concept qui correspond à la mise en œuvre sur des
bases scientifiques de toutes les activités qui concourent dans une entreprise à créer,
promouvoir et distribuer de façon rentable des produits et services et leur intégration
dans un mix servant à satisfaire la demande présente et future sur le marché.
Une stratégie marketing correspond à la façon dont l’entreprise investie ses
ressources financières, humaines, technologiques et managériales qui sont des
variables à mettre en relation avec les variables externes environnementales. Cette
confrontation de l’externe et de l’interne donne à réfléchir sur les actions à mener pour
s’adapter et maitriser au mieux l’ensemble des environnements.
Dans cette démarche de maitrise des évolutions, la mise en place d’une
politique marketing vient via quatre leviers à mettre en parfaite corrélation. Ainsi, de
façon générale, une modification d’une variable du mix-marketing entraîne des
modifications sur l’ensemble des autres variables de celui-ci.
Par ailleurs, la contrainte de satisfaction du client ne peut être que
prépondérante, c’est-à-dire, elle est le seul objectif qui oriente la stratégie marketing
de l’entreprise qui doit reconnaitre la « souveraineté du consommateur » car le succès
ou l’échec de cette dernière dépend du degré de satisfaction qu’elle procure aux
consommateurs à travers ses biens et service.

59
CHAPITRE 2
LE MARKETING DES PRODUITS
AGROALIMENTAIRES
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

Introduction
Le terme agroalimentaire se rapporte à toutes les opérations conduisant à la
production, au conditionnement et à la commercialisation des aliments (Mayer, Roche,
et Mouafo, 2002). Il désigne ainsi, l’ensemble des techniques et méthodes visant à
promouvoir la vente d’un produit ou d'une transformation issue du secteur agro-
alimentaire en créant un besoin jusque-là inexistant ou en décelant les attentes du
consommateur. Basé sur une étude approfondie du marché, le marketing
agroalimentaire permet ainsi de définir une stratégie commerciale en déterminant le
prix des produits, la communication et les circuits de distribution (Wikipédia 2017).
L’industrie agroalimentaire en Algérie est d’une grande importance. Elle joue un
rôle considérable dans l’économie Algérienne. Que ce soit aux niveaux économique,
politique ou sociale, le développement de secteur agricole et agroalimentaire est un
enjeu majeur pour l’Algérie. Selon un article publié par Réflexion1 datant de janvier
2013 : « Sur le plan intérieur, le secteur emploi 1.6 million de personnes, soit 23% de la
population active » ; son importance est tell, que « les ménages algériens consacrent
en moyenne 45% de leurs dépenses à l’alimentation ». La distribution des produits
s’effectue principalement à travers des supérettes ou des épiceries. Les moteurs des
secteurs agricoles et agroalimentaires sont les filières céréalières et laitières, les
conserveries, l’huile, les eaux minérales et le raffinage du sucre.
L’industrie alimentaire entretient des liens étroits avec son amont agricole et
joue ainsi, un rôle important en matière environnementale et rurale. L’appui à cette
industrie se fait à travers « la Politique de Renouveau Agricole », lancée en 2008 et
qui s’étendra jusqu’en 2025, et « le plan de développement des industries
agroalimentaires » lancé en 2010. Ce plan se base sur le renforcement des capacités
humaines et l’assistance technique aux producteurs afin d’encourager les filières
prioritaires et développer les zones difficiles comme les montagnes, les steppes et le
Sahara.
A travers son industrie agroalimentaire, l’Algérie dispose d’un modèle
économique qui concilie l’esprit de filière avec l’amont agricole et la grande
distribution, recherche de variété, sens de l’innovation, exigence de traçabilité et
sécurité, enracinement culturel…etc.
Avec la mondialisation accélérée des échanges, l’industrie alimentaire ne peut
continuer à se développer qu’au travers d’un volontarisme stratégique de nos
entreprises, grands groupes, entreprises moyennes et PME, sans oublier le rôle des
pouvoirs publics et des actions collectives.

61
1 Quotidien national d’information, article écrit par Riad, janvier 2013, consulté le 11 octobre 2017.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

En première ligne des outils indispensables au développement : le marketing,


un marketing capable de relever des défis multiples et complexes. En premier lieu, il
va accompagner le consommateur dans sa volonté de consommé non pas plus, mais
mieux, lui apporté des éléments de choix pertinents dans sa recherche de plaisir et de
goût, de sécurité, de traçabilité et d’équilibre nutritionnel, sans oublier l’omni présent
rapport qualité prix, et ce, par la connaissance fine des marchés, des consommateurs,
de leurs habitudes de consommation et de leurs comportement d’achat.
Dans un premier lieu, nous allons avoir un bref aperçu de la consommation
alimentaire et l’évolution des produits alimentaires.
Dans la deuxième section, nous parlerons de la qualité, des risques et de la
sécurité alimentaire, ce qui nous poussera ensuite à nous intéresser aux normes
CODEX Alimentarius en troisième section.
Ensuite, sachant que l’agroalimentaire est étroitement lié aux consommateurs,
nous allons voir d’une façon générale les différentes facettes du comportement du
consommateur et de l’acheteur dans l’agroalimentaire et l’effet que le marketing a sur
ce comportement.

62
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

Section I : LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE


Selon SCHERRER, 2004. Le marketing agroalimentaire a principalement deux
grands défis à relever :
En premier, sur le marché domestique, le marketing agroalimentaire doit
répondre aux besoins des consommateurs sur la question de goût, de sécurité
alimentaire, de traçabilité et de santé.
Le second va permettre à l’entreprise de se développer à l’international.
Le marketing des produits agroalimentaires est historiquement le premier
champ d’application de la discipline marketing (AURIER et SIRIEIX, 2004). Ce dernier
s’est développé (concepts, techniques) avec l’avènement des produits de grande
consommation dit « de consommation fréquente »2, en l’occurrence, les produits
agroalimentaires.
I.1- L’utilité du marketing agroalimentaire :
Le marketing est utile dans le domaine de l’agroalimentaire pour plusieurs
raison :
- La majorité du budget des ménages des pays en voie de développement est
consacré pour l’agroalimentaire, et il est assez élevé dans les pays développés.
- La consommation au sens de manger est directement liée au consommateur,
c’est un rapport fusionnel. C’est-à-dire que nous somme ce que nous mangeons.
- Le secteur de l’agroalimentaire est quasiment, le plus touché en termes de
changements, d’éthique, de traçabilité, de la question sanitaire et du
développement durable, par le bio et autres qui ont lieu sur le marché.
Selon B. YON3, l’utilité du marketing agroalimentaire et aussi lié à la nature du produit
agricole, c’est-à-dire :
- La périssabilité du produit : qui n’a pas une grande durée dans le temps,
- Le marketing permettra la conservation des aliments avec l’innovation en matière
de stockage, il doit aussi provoquer le désir d’achat et faire tourner les stocks.
- Le marketing joue le rôle de planificateur car les produits agricoles sont
saisonniers et ont un cycle croissance à respecter.
- Nécessité de trouver en quantité, qualité et en variété les denrées agricoles qui
sont de plus en plus utilisées comme matières premières dans les industries
agroalimentaires de transformation.

63
2 P.AURIER, L. SIRIEIX : Le Marketing des produits agroalimentaires, Dunod, Paris, 2004, p.1.
3 Propos rapporté par : T.M.Faouzi : Marketing de l’agroalimentaire : Cas des produits de terroir, exemple de la Deglet Nour

en Algérie. 2012-2013. P.10.


Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

I.2- Evolution des produits et de la consommation alimentaire :


Le produit avant d’être alimentaire passe par plusieurs étapes d’évolution et de
transformation, qui sont les suivantes4 :
I.2.1- Evolution du produit agricole en produit alimentaire :
- Transformation physique : par exemple le lait qui devient yaourt ou fromage,
- Transformation de taille, de lot : par exemple : le découpage d’une carcasse
animale,
- Transformation dans le temps : en augmentant la période de vie d’un produit par
des transformations et stockages.
- Transformation dans l’espace : par l’acheminement des produits d’une région à
une autre, d’un pays à un autre…etc.
I.2.2- Evolution de la consommation alimentaire :
Les évolutions les plus marquantes concernent la nature de la consommation :
la consommation à domicile perd de l’importance dans le budget des ménages au
profit des services d’alimentation. La structure de la consommation se modifie
également : les produits à forte valeur ajouté se substituent aux produits peu
transformés. Malgré ces deux mouvement d’homogénéisation de la consommation,
des disparités importantes apparaissent5.
- Déclin de la consommation à domicile et essor des services d’alimentation : par
exemple, dans les pays européens, il suffit de passé un coup de fil pour avoir un
plat de pizza dans les minutes qui suivent.
- Des produits de plus en plus transformé : La tendance est aux produits
transformés plutôt qu’aux produits bruts. Une étude de l’INSEE sur quarante ans
de consommation des ménages confirme cette tendance.
La figure ci-dessous, tiré du livre « Le marketing agroalimentaire » démontre
l’évolution de la consommation par catégorie de produits de 1960 à 2000.

4 B. YON, marketing agro-alimentaire, Dalloz Gestion, 1976, p.10.


5 Philippe Aurier, Lucie Sirieix : Le marketing agroalimentaie, édition DUNOD, Paris 2004, P.11.
64
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires
Figure 21 : Evolution des produits agroalimentaires en volume par
habitant (base 100 en 1960).

Source : Le Marketing des produits agroalimentaires, Dunod, Paris, 2004, p.16.

Remarque :
Tous les produits bruts voient leur consommation stagner depuis 19960, alors
que les produits préparés progressent régulièrement. Même si le consommateur reste
attentif au prix, il délaisse le produit exigeant des temps de préparation importants. Il
se tourne vers des produits correspondant mieux aux nouveaux modes de vie : des
produits offrants plus de variété, de plaisir…etc. Dans l’ensemble de ces produits
transformés, la plus forte progression est celle de « l’univers santé et forme » dans
laquelle l’INSEE inclut les produits pour enfants et les produits diététiques, les soupes
et potages, les céréales du petit déjeuner…etc.6

65
6 Philippe Aurier, Lucie Sirieix : Le marketing agroalimentaie, édition DUNOD, Paris 2004, P.15-16.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

I.2.3- Des disparités en consommation alimentaire :


Les inégalités en consommation alimentaire persistent même si la logique
marchande tente d’homogénéiser et de standardiser la demande. Que ce soit des
disparités entre pays, dans un même pays…etc. Par exemple : les disparités entre
homme et femme : les hommes ont tendance à manger de tout et en grande quantités
plus que les femmes ; ils consomment ainsi beaucoup plus de viandes, de charcuteries,
volailles, fromages…etc. De ce fait « les entreprises doivent donc concilier dans leur
offre des couples tels que santé/ plaisir, industrialisation/ naturalité, individualisation/
partage…etc. »7
I.3- L’évolution du rapport entre consommateur et alimentation :
L’industrie agroalimentaire a profondément modifié le rapport à l’alimentation
des consommateurs et leur perception de ce qu’ils mangent. L’industrialisation de
toute la chaîne alimentaire a entraîné une distanciation progressive de l’homme avec
sa nourriture. Or, selon la formule du sociologue Claude Fischler, chaque
consommateur a la conviction que « l’on est ce que l’on mange » ; le problème étant
que, à l’heure actuelle, « le consommateur ne sait plus ce qu’il mange ! »8.
Claude Fischler disait aussi : « tout aliment nouveau représente un danger
potentiel pour le consommateur, il y’a chez lui une tension constante, qui fait que par
nature, l’homme est un animal anxieux vis-à-vis de l’alimentation »9 En effet, le
sentiment dominant est que les consommateurs ne savent ni comment, ni où sont
produits les aliments qui arrivent dans leurs assiettes. Une alimentation technicisée,
loin d’être perçue comme sécurisée, apparaît d’abord comme distante et, par la suite,
suspecte.
En mettant ainsi les consommateurs devant le fait accompli, on ne peut que
renforcer leur méfiance et les amener à porter un regard nouveau et inquiet sur la
filière agro-alimentaire.

66
7 Philippe Aurier, Lucie Sirieix : Le marketing agroalimentaie, édition DUNOD, Paris 2004, P.26.
8 D’après article paru dans la revue de l'Observatoire des IAA en mars 2001 consulté le 14/10/2017
9 www.scienceshumaines.com/les-ressorts-des-paniques-alimentaires-rencontre-avec-claude-fischler_fr_27585.html. Visité

le 14/10/2017
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

I.4- Les risques liés à l’alimentation :


Pour les consommateurs, les risques issus de l’industrialisation de la production
alimentaire se manifestent à travers différents niveaux :
I.4.1- Au niveau sanitaire :
Malgré des progrès majeurs dans ce domaine, les consommateurs perçoivent
une forte évolution des risques sanitaires, liés aux conditions de fabrication, de
transport et de conservation. Ce qui se traduit par :
- Des problèmes d’hygiènes,
- Des contaminations bactériologiques provoquant des maladies infectieuses,
- Des contaminations des aliments engendrées par les traitements directs ou
indirects : métaux lourds, pesticides… et autres antibiotiques ou activateurs de
croissance ingurgités par les animaux d’élevage.
- Des risques allergiques liés aux constituants ajoutés aux aliments.
N.B :
« On retrouve pour la première fois les notions de sécurité alimentaire,
d’insécurité alimentaire et de pauvreté dans un document sur l’Algérie datant de 2000;
qui a été élaboré par la FAO10, et destiné au suivi du sommet mondial de l’alimentation
de 1996. La notion de sécurité alimentaire figurera ainsi en bonne place dans les
objectifs du Plan national de développement agricole (PNDA) lancé en 2000. C’est ainsi
qu’il est dit dans un document du Ministère de l’agriculture et du développement rural
que ce plan est conçu comme une stratégie opérationnelle de réponse à une situation
de crise du secteur, vise notamment l’amélioration de la sécurité alimentaire du pays
par l’élargissement de la base alimentaire à travers une mise en valeur optimale des
ressources naturelles. »11
I.4.2- Au niveau des avancées technologiques et de la recherche scientifique :
Les progrès technologiques et la recherche scientifique se caractérise par des
avantages comme par des inconvénients : Exemple : les pesticides et autre produit
vaporisé sur les produits alimentaires permettent de meilleurs conditionnements et
une longue vie du produit mais constituent un danger potentiellement mortel pour les
consommateurs.
I.4.3- Au niveau nutritionnel :
Les diététiciens dénoncent les excès de graisses, sel et sucres cachés ou les
carences en fer engendrés par l’alimentation moderne, et tout particulièrement par la
consommation de produits transformés, notamment en restauration collective. Ce qui
engendre des surpoids et de l’obésité, principalement chez les jeunes enfants.
67
10 Projet de stratégie pour le développement agricole horizon 2010.
11 Omar Bouazouni : Etude d’impact des prix des produits alimentaires de base sur les ménages pauvres Algériens, Octobre

2008.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

I.4.4- Au niveau de l’environnement :


Tout système de production génère ses propres déchets qu’il faut penser à
réduire et pourquoi pas à éliminer. Du point de vu des consommateurs, la question de
l’emballage doit être posée, à la fois parce que ces emballages ne doivent représenter
aucun risque supplémentaire de pollution pour l’environnement, mais aussi et surtout,
aucun danger pour la santé des consommateurs.
De confiants, les consommateurs sont donc devenus prudents, sinon méfiants
face aux multiples risque qui caractérise le produit alimentaires. De ce fait, les
consommateurs n’hésitent pas à boycotter les produits qui leur paraissent suspects et
posent leurs exigences. Pour restaurer la confiance, la filière agro-alimentaire devra
entendre ces demandes, et tout particulièrement apprendre à mieux informer les
consommateurs.
I.5- Les facteurs qui influent sur la consommation :
Les facteurs qui influent sur la consommation sont les suivants :
I.5.1- Le produit :
Comme nous l’avons vu au premier chapitre, le produit est l’une des
composantes du « marketing-mix ». Ceci signifie que le choix de qualité du produit
(relativement au coût pour l’obtenir et donc au prix de vente anticipé) est un élément
de décision préalable à toute démarche commerciale sur le terrain.
Selon BERNARD YON12 « … le produit doit être perçu comme étant capable de
procurer toute satisfaction lors de sa consommation. Ces satisfactions sont relatives
aux attributs que le produit contient… ». Il nous dit aussi : « un produit est préféré s’il a
au moins toutes les qualités de ses concurrents plus une qualité dans laquelle il les
surpasse tous. C’est l’idée du ‘’plus’’ produit que l’on met en valeur par un marketing
adapté. »
I.5.2- Le conditionnement et l’emballage :
Faisant partie intégrante du produit et du marketing de celui-ci, le
conditionnement et l’emballage sont considérés comme étant le début de toute action
commerciale. Il n’est plus pensable de vendre un produit alimentaire mal conditionné
car le conditionnement est indispensable pour protéger le produit, l’élémentarisé et le
promouvoir.

68
12 BERNARD YON ; le Marketing Agro-Alimentaire, édition ESKA, Paris 1996, P.100.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

I.5.3- La distribution :
Egalement élément du « marketing mix », la distribution doit pouvoir gérer des
flux importants de produits à des coûts très restreints.
Selon B.YON13 : « La distribution est le client quasiment obligatoire des
fabricants. Les chaînes de distribution sont de puissantes organisations qui disposent
d’un pouvoir de négociation certain vis-à-vis de n’importe quel fournisseur ». Il nous dit
aussi dans la même réflexion que : « La grande distribution a fait progresser le milieu
de l’agroalimentaire en termes de performance industrielle, de qualité de service, de
logistique, de marketing produit, de marchandising, de gestion des marges et
finalement de compétitivité ».
I.5.4-La détermination du Prix :
La détermination du prix est surement ce qu’il y a de plus complexe dans la
démarche marketing, selon B.YON14 : il faut retenir cinq choses principales :
- Le prix tarif de départ doit être dans le marché ; c’est-à-dire ne être au-dessus de
celui de tous les autres concurrents, même pour le produit de marque très forte ;
- Les dégradations tarifaires sont à négocier avec le distributeur et leur répartition
entre les différents postes est principalement de la responsabilité du distributeur
lui-même ;
- Les hausses tarifaires sont difficiles à faire admettre aux distributeurs ; celles qui
sont destinées à restaurer des marges chez le fabricant le seront encore plus (sauf
dans le cas d’un réel pouvoir monopolistique du fabricant, pouvoir très rare et
temporaire) ;
- Il faut plutôt organiser le travail de l’entreprise pour qu’elle soit capable d’inclure
dans le prix ‘’net/net/net’’15 des baisses de prix de l’ordre de 1.5% par an ;
- L’entreprise de distribution est heureuse d’annoncer qu’elle contribue à la
maitrise de la hausse des prix. En cela elle sera toujours la ‘’bien vue’’ des
pouvoirs publics.
Telle est la perspective dans laquelle le marketing agroalimentaire a avantage à se
placer pour qu’une entreprise puisse remporter un bon succès auprès de ses clients.

69
13 BERNARD YON ; le Marketing Agro-Alimentaire, édition ESKA, Paris 1996, P.133.
14 Idem, P.165, 166.
15 Le prix NET/NET/NET correspond au prix réellement payé par le distributeur, après remise sur facture d’achat, remise de

ristournes différées et de la coopération commerciale, sachant que : « le prix net/net/net – coût de revient total= Marge
NETTE. ». Source : http://www.buis-avocat.fr/definition-du-triple-net consulté le 01/11/2017.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

I.5.5- La négociation :
« La négociation permet de vendre et d’acheter, ce qui est l’acte même du
commerce. Elle désigne en même temps l’action du vendeur et de l’acheteur qui fait
évoluer les positions initiales vers une position intermédiaire acceptée de l’une et de
l’autre partie »16. C’est donc un ensemble de démarches et de processus de
communication ayant pour but de confronter les positions, points de vue, intérêts et
attentes, dans le but de parvenir à un accord ou non, entre les parties concernées.

Figure 22 : Les marchés Agro-Alimentaires

Marchés Agricoles Marchés Alimentaires


Production Industrie de
Distribution
Agricole Transformation
(Internationaux) (Nationaux)

Marchés Agricoles Marchés Industriels Marché de Consommation


(Mondiaux) (Locaux)

Produit Alimentaires
Consommation
Intermédiaires PAI

Source : BERNARD TON ; le Marketing Agro-Alimentaire P.16

70
16 BERNARD YON ; le Marketing Agro-Alimentaire, édition ESKA, Paris 1996, P.169.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

Section II : QUALITÉ, RISQUE ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE


Il s’agit pour l’être humain de la possibilité physique, sociale et économique de
se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive lui permettant de satisfaire ses
besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active. Pour cela, il se
doit de connaitre :
II.1- La qualité des produits et ses dimensions :
La qualité est une notion complexe. Pour les consommateurs, et concernant les
produits alimentaires, elle ne saurait se résumer à une question d’aspect. Sans sous-
estimer bien entendu le rôle essentiel de l’apparence des aliments pour « mettre en
appétit » ou susciter l’acte d’achat, la qualité d’un aliment, c’est aussi et surtout :
II.1.1- Ses qualités organoleptiques :
Fondamentale pour les produits alimentaires, c’est une dimension qui est lié au
goût et au plaisir. Concernant les fruits et légumes, on est parfois en droit de se
demander si les efforts de la recherche agronomique n’ont pas été, ces dernières
années, totalement concentrés sur l’aspect, le mode de conservation ou le transport,
au détriment du goût. Si les pommes et tomates sont parfois bien rouges sur les étals,
elles sont aussi dures et sans saveur dans l’assiette.
II.1.2- Ses dimensions nutritionnelles et propriétés sanitaires :
La qualité rime avec la santé. Ceci implique :
- Des composants, traitements et additifs dont l’innocuité17 est prouvée
- Un questionnement permanent sur les modes de fabrication et de conservation
- Des traitements maîtrisés et en moins grand nombre
- Le souci de l’équilibre alimentaire dans les produits transformés.
II.1.3- Dimensions de praticités :
Qualité fonctionnelle du produit ; elle recouvre des services concernant la
facilité de transport et de manipulation des produit, le gain de place pour le stockage,
le gain de temps lors de la préparation, de la cuisson, la possibilité de réutiliser les
emballages…etc.
II.1.4- Dimension sociale et symbolique :
Explique l’importance, au sein d’une culture donnée, de la fidélité à des
pratiques alimentaires, ou parfois d’une multi fidélité à ces pratiques.18

71
17 On désigne par ce terme « innocuité » la situation dans laquelle, grâce à des mesures appropriées, la consommation d'eau,
d'autres boissons ou d'aliments ne présente aucun risque connu pour le consommateur.
18 Philippe Aurier, Lucie Sirieix : Le marketing agroalimentaie, édition DUNOD, Paris 2004, P.29.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

II.1.5- Dimension éthique ou sociétale :


C’est une dimension qui regroupe des éléments très divers concernant l’origine
des produits, le processus de production, le comportement des entreprises en matière
d’environnement et d’éthique sociale…etc.19
II.2- Le risque alimentaire et ses dimensions :
L’accentuation et la répétition des crises de plus en plus rapprochées ces
dernières années dans le secteur agroalimentaire sont des signes révélateurs d’une
rupture de la demande et du manque de crédibilité des modèles dominants de
modélisation de la demande auprès du consommateur postmoderne (FILSER, 2001).
La consommation alimentaire est considérée comme le fondement de la vie,
mais elle peut aussi représenter un risque vital : « De tous les comportements,
l’alimentation est sûrement celui qui est le plus intime, car il implique l’incorporation
irrévocable d’éléments dans le corps. Une telle interaction peut être intensément
satisfaisante, mais extrêmement effrayante… spécifiquement lorsqu’il s’agit de
nouveaux aliments. » (Rozin et Rozin, 1981). Selon P. Aurier et L. Sirieix, la dimension
du risque revêt plusieurs aspects qui sont les suivants :
- Le risque fonctionnel ou de performance qui consiste pour un consommateur à
choisir un produit qui ne plaît pas ou ne convient pas,
- Le risque physique à court ou long terme qui renvoie aux dimensions de la santé
de l’alimentation,
- Le risque financier : le prix d’achat d’un produit qui n’est pas satisfaisant ou des
frais supplémentaires en cas d’un problème de santé lié au produit,
- Le risque de perte de temps : comme le précédent, peut être lié à l’achat d’un
nouveau produit ou en cas de maladie ou contamination,
- Le risque social : particulièrement important dans un contexte de consommation
socialisée, par exemple servir un mauvais repas pour des invités qu’on aurait
voulu impressionner favorablement,
- Risque psychologique : renvoi aux situations d’inconfort psychologique dû à
l’exposition au risque physique pour soi-même ou pour autrui,
- Risque de préoccupations écologiques et éthiques : caractérisé par exemple, par
le fait de refusé d’acheter un produit car sa production pollue l’environnement,
ou sa récolte a été faite par des enfants.

72
19 Idem.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

II.3- Le risque : entre réalité et perception :


La notion de risque alimentaire a deux sens. Le premier, historique, vient du fait
que le risque était lié à la difficulté d'accès à la nourriture. C'est toujours le cas des pays
en développement. (Food security) 20, Le second touche les populations les plus riches
où le risque cette fois est de nature sanitaire, lié à l'hygiène imposée tout au long du
circuit, de la production à la consommation (Food safety) 21.
Parallèlement, il existe le risque réel qui est un échec du marketing mis en place
par l’entreprise et qui renvoi à un effet psychologique chez le consommateur (risque
existant et avéré) dont le marketing agroalimentaire s’intéresse par des mesures de
contrôle. Un acte obligatoire en continu, en amont et en aval du processus de
production jusqu’à la commercialisation du produit pour un maintien de la qualité.
Aussi, on retrouve le risque perçu par le consommateur (souvent n’est pas
avéré), qui peut être la conséquence d’une publicité mensongère ou de rumeurs
infondées. Le rôle du marketing ici est de rassurer, de réduire à défaut de stopper ce
mouvement « de panique » qui souvent nuit énormément aux entreprises avec des «
conséquences désastreuses »22
Il nous faut donc distinguer le risque alimentaire réel de celui perçu et dont le
marketing a la lourde tâche de prendre en compte et de résoudre.
II.4- Les risques et le marketing :
Pour le marketing c'est le risque perçu qui est mis en avant du fait de
l'incorporation lui donnant une dimension particulière. Bauer (1960)1 a été l’initiateur
du concept de risque perçu en marketing, concept fortement répandu et utilisé depuis
lors dans la recherche en Marketing, plus particulièrement en ce qui concerne les
problématiques du comportement du consommateur.
Aussi, le risque perçu est intimement lié à la qualité perçu, pour cela, il est
primordial d’avoir une bonne stratégie de communication qui va permettre à
l’entreprise de réduire le risque perçu par le consommateur et ainsi lui donner des
moyens pour maitriser les indicateurs de qualité.
Ainsi, (P. Aurier et L. Sirieix 2004) distinguent deux types d’indicateur
permettant pour le consommateur, de juger la qualité du produit : « intrinsèques et
extrinsèques »:

 Les indicateurs intrinsèques : renvoient aux caractéristiques techniques du


produit physique ; la taille, la forme, la couleur sont liées au produit, et un
changement du produit entraîne une modification d’un ou plusieurs de ces
indicateurs.
73
20-16 Philippe
Aurier, Lucie Sirieix : Le marketing agroalimentaie, édition DUNOD, Paris 2004, P.27
21 Idem. P.28.
22 www.blog.wikimemoires.com/2013/08/le-marketing-le-risque-percu-et-ses-6-facettes/ visité le 18/10/2017.
23 Philippe Aurier, Lucie Sirieix : Le marketing agroalimentaie, édition DUNOD, Paris 2004, P.31.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

 Indicateurs extrinsèques : opposé aux indicateurs extrinsèques, c’est-à-dire


qu’ils sont indépendants du produit physique, et un changement de prix, de
nom du produit n’entraînent pas de modifications du produit lui-même.
Entre temps, les mêmes auteurs (P. Aurier et L. Sirieix 2004) donnent des attributs
à la qualité et qui sont de deux types :
a)- Des attributs d'expérience :
Après utilisation du produit le consommateur acquiert une expérience positive
ou négative qui lui permet de juger le produit par exemple pour la question de la
qualité gustative, de qualités nutritionnelles, la fraîcheur…etc.
b)- Des attributs de confiance :
Le consommateur fait confiance à des signes privés comme une marque, ou
publics comme un label. Par exemple, le label AB (Agriculture Biologique) rassure le
consommateur sur la non-utilisation d'engrais chimiques lors de la production.
La figure 23 présente quelques exemples d’indicateurs et d’attribut de qualité.

Figure 23 : Indicateurs et attributs de marque


Qualité communiquée : signalisation de la qualité Qualité attendue et perçue
par les indicateurs de qualité par le consommateur
Intrinsèques Extrinsèques Attributs Attributs de
d’expérience confiance
-Apparence -Prix -Goût -Caractère
-Couleur -Marque -Fraicheur naturel
-Forme -Signes officiels de qualité -Commodité -Respect des
-Taille (labelle…) animaux et de
-structure -Pays d’origine l’environnement
-Magasin (et/ou vendeur) -Salubrité
-Informations nutritionnelles (ex : % -Caractère
de matière grasse) exclusif
-Information sur la fabrication (ex : -conditions de
sans sucre ajouté). production

Source : Le Marketing des Produits Agroalimentaires, 2004. P.33.

74
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

II.5- Notion de nouveaux produits et de risque vital en alimentation :


Au plan théorique, le risque fait partie des plus anciens, des plus solides et
centraux concept du marketing (Bauer, 1960). Mais il a presque exclusivement été
abordé par l’intermédiaire du risque fonctionnel perçu de l’usage du produit.24
La santé et le bien-être du consommateur sont étroitement liés à leurs
consommations du fait de l’incorporation des aliments. Cet acte de la vie quotidienne
constitue à la fois une satisfaction, et une peur lorsqu’il s’agit d’un nouveau produit,
c’est pour cela qu’il est considéré comme risque « vital » en alimentation.
Selon (BERGADAÀ et URIEN, 2006)25, les habitudes alimentaires sont acquises
depuis l’enfance et sont souvent influencées par le contexte religieux, socioculturel,
économique, etc… Néanmoins, la curiosité (de nouvelles sensations et expériences)
conduit le consommateur à adopter des goûts nouveaux (néophilie alimentaire).
Le consommateur est de nature méfiante, l’avènement de produits nouveaux
accentue encore plus cette nature car il perçoit un risque alimentaire du fait de
l’inconnu (néophobie alimentaire).
Face à ce risque perçu comme vital au niveau de la consommation alimentaire,
il est nécessaire d’élaborer des conduites pour le réduire et y mettre fin, BERGADAÀ et
URIEN, 2006 ont proposés trois grands types de conduites :
II.5.1- La gestion sociale du risque vital :
Le principe est de modifier les comportements individuels de manière durable
en exerçant, par le biais de la société (marketing de masse), une force de prise de
conscience du risque au niveau individuel, puis un sentiment de culpabilité face à la
morale collective. Par exemple, à travers des spots publicitaires avertissant sur les
dangers du tabagisme ou de l’obésité : « Fumer tue aussi vos enfants, l’obésité coûte
cher ».
II.5.2- La cogestion consommateur-distributeur :
Approche managériale, elle consiste à bâtir une relation de confiance en
impliquant le consommateur éduqué et averti, tout au long de la chaîne
agroalimentaire à l’aide du marketing relationnelle.
Ainsi, la confiance peut être établie et renforcé par :
- Le renforcement de la compétence perçue du producteur : par des labelles par
exemple qui garantissent une bonne qualité du produit.

75
24 M. BERGADAÀ, B. URIEN, "Le risque alimentaire perçu comme risque vital de consommation", Revue Française de Gestion,
3/2006 (no 162), p.127
25 Idem.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

- Le renforcement d'appartenance à une communauté et d'entente au sein de la


filière : une bonne entente entre vendeur et acheteur a un résultat positif sur la
confiance des consommateurs.
- Le renforcement de l’image de marque véhiculé par l’entreprise,
- Le renforcement de l'image d'intégrité de l'ensemble des acteurs de la filière
II.5.3- La gestion individuelle du risque :
A travers le « self » - l'estime de soi- le consommateur va soit réduire son
sentiment du risque alimentaire perçu vital, souvent associé à la perte du self par la
mort (un risque obsessionnel d’empoisonnement), soit augmenter la tolérance à ce
risque
La figure ci-dessous met en évidence la notion de risque vital de consommation
et les stratégies émises afin de le réduire :

Figure 24 : Le risque vital de consommation et ses stratégies de réduction

Source : M. BERGADAÀ, B. URIEN, "Le risque alimentaire perçu comme risque vital de consommation", p.128.

76
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

II.6- La sécurité sanitaire et protection du consommateur :


La sécurité sanitaire des aliments tient compte de tous les risques, chroniques
ou aigus, susceptibles de rendre les aliments préjudiciables à la santé du
consommateur. Cet impératif n’est pas négociable.26
La qualité désigne toutes les autres caractéristiques qui déterminent la valeur
d’un produit pour le consommateur. Parmi celles-ci figurent des caractéristiques tant
négatives telles que l’état de détérioration, la souillure, la décoloration, les odeurs -
que des caractéristiques positives telles que l’origine, la couleur, la saveur, la texture,
ainsi que la méthode de traitement de l’aliment considéré. La distinction entre sécurité
sanitaire et qualité a des implications pour l’action des pouvoirs publics et détermine
la nature et la teneur du système de contrôle alimentaire le mieux adapté à des
objectifs nationaux préalablement déterminés.27
La principale responsabilité en matière de contrôle alimentaire consiste à
appliquer la législation des aliments (les normes CODEX qui seront traitées dans la
prochaine section) destinée à protéger le consommateur contre les produits
insalubres, impurs et frauduleusement présentés, en interdisant la vente d’aliments
dont la nature, la substance et la qualité ne sont pas celles demandées par l’acheteur.
La confiance dans la sécurité sanitaire et la pureté des aliments est une exigence
primordiale des consommateurs ; leurs craintes sont accentuées par ce que les
systèmes agricoles modernes, la transformation des produits et leur commercialisation
n’offrent pas des garanties satisfaisantes en matière de santé publique
Ainsi, les facteurs qui contribuent aux risques potentiels que présentent les
aliments sont les suivants28:
- pratiques agricoles inadéquates ;
- hygiène insuffisante à tous les stades de la chaîne alimentaire ;
- absence de mesures préventives dans le cadre des opérations de
transformation et de préparation des aliments;
- utilisation à mauvais escient de produits chimiques
- contamination des matières premières, des ingrédients et de l’eau…etc.

77
26-27-28 FAO/OMS
: GARANTIR LA SÉCURITÉ SANITAIRE ET LA QUALITÉ DES ALIMENTS: DIRECTIVES POUR LE RENFORCEMENT
DES SYSTÈMES NATIONAUX DE CONTRÔLE ALIMENTAIRE, 2003, P4.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

Les consommateurs s’attendent à être protégés contre les risques présents tout
le long de la chaîne alimentaire, depuis le producteur primaire jusqu’au consommateur
(démarche souvent qualifiée de «de la fourche à la fourchette» ou «de la ferme à la
table»). La protection ne sera assurée que si tous les maillons de la chaîne fonctionnent
de manière intégrée et si les systèmes de contrôle alimentaire prennent en
considération chacun des maillons.29
Jusqu’à une date récente, la plupart des systèmes de réglementation de la
salubrité des aliments étaient fondés sur des définitions juridiques des produits
alimentaires insalubres, des programmes de mise en application prévoyant le retrait
des aliments insalubres du marché et des sanctions à posteriori à l’encontre des
responsables. Ces systèmes traditionnels ne sont pas en mesure de répondre aux défis
actuels et émergents en matière de sécurité sanitaire des aliments, puisqu’ils ne
favorisent pas une approche préventive. La dernière décennie a été marquée par
l’adoption progressive du concept d’analyse des risques fondé sur une meilleure
connaissance scientifique des maladies d’origine alimentaire et de leurs causes. Cette
approche définit un cadre préventif pour l’adoption de mesures réglementaires en
matière de sécurité sanitaire des aliments aux niveaux national et international et
s’appuie sur les informations recueillies concernant les moyens les plus appropriés et
les plus efficaces de délimitation des dangers d’origine alimentaire.30
II.6.1- Le rôle de l’étiquetage :
L’étiquetage intervient dans un processus visuel de la communication
marketing. La couleur, la forme et l’originalité de l’étiquette participent à la réussite de
la vente d’un produit ou de faire connaître un service. Ce sont également les
informations inscrites sur l’étiquette qui aideront le consommateur à faire la
différence.
En effet, l’étiquette est bien plus qu’un simple support autocollant : pour les
consommateurs, c’est un point de référence qui permet d’être informé sur tel produit
avant d’envisager un achat éventuel. En peu de mots et dans un espace
restreint, l’étiquette doit réussir à convaincre les consommateurs sur la bonne qualité
du produit : sa provenance, sa conformité (condition de fabrication, d’entreposage,
son authenticité…etc.) dans le but de réduire son sentiment de méfiance, et ainsi et
surtout de le convaincre d’acheter.

78
29-30 FAO/OMS: GARANTIR LA SÉCURITÉ SANITAIRE ET LA QUALITÉ DES ALIMENTS: DIRECTIVES POUR LE RENFORCEMENT
DES SYSTÈMES NATIONAUX DE CONTRÔLE ALIMENTAIRE, 2003, P28.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

Section III : LES NORMES CODEX ALIMENTARIUS


En 2002, la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture) et l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) ont mené une étude 31 sur
l'efficacité du CAC (Codex Alimentarius Commission) après 40 ans de service. Les
résultats positifs dans l'ensemble ont confirmé toute l'importance accordée au Codex.
Des intérêts qui varient selon les acteurs, les gouvernements des pays en
développement et des pays développés, les consommateurs, les producteurs, les ONG
(Organisation Non Gouvernementale)…etc.
III.1- Histoire du CODEX :
L'origine du Codex Alimentarius ou code alimentaire32 remonte aux années
1960. Néanmoins il s'est imposé en 1985 par la résolution 39/248 de l'Assemblée
Générale des Nations-Unies. Gagnant en notoriété, il touche aujourd'hui tous les
acteurs du secteur agroalimentaire, des partenaires publics, privés et la communauté
civile. Le Codex est devenu un important dispositif pour le commerce des denrées
alimentaires33 grâce aux normes universelles qu’il décrète. Sa préoccupation principale
est le consommateur qui participe significativement à la discussion, proposition de
nouvelles normes à travers le comité des consommateurs. Le Codex est l'œuvre de
l'Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Il est devenu la référence en matière de
normes alimentaires internationales.
Les crises alimentaires répétitives de ces dernières années et la prise de
conscience des consommateurs sur les risques qu'ils encourent ont permis de faire
pression sur leurs gouvernements afin d'adopter des lois, des normes leur garantissant
la sécurité sanitaire alimentaire.
C'est en grande partie grâce au travail de sensibilisation effectué par la
Commission du Codex Alimentarius que la question de la sécurité des aliments est
devenue un enjeu politique34.
A partir de 1985, le Codex Alimentarius s'est doté d'une armada juridique pour
la protection du consommateur et par la suite, a été approuvé et adopté par un grand
nombre de pays qui sont aujourd'hui au nombre de 184 plus une organisation 35.

79
31 http://www.fao.org/DOCREP/MEETING/004/Y6440F.HTM consulté le 25/10/2017.
32 Préface de COMPRENDRE LE CODEX ALIMENTARIUS, Troisième édition, FAO, Rome, 2006.
33 Idem.
34 Le Secrétariat du Programme mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires, COMPRENDRE LE CODEX ALIMENTARIUS,
Troisième édition, Publié par FAO, Rome, 2006, p.2.
35 www.codexalimentarius.net, consulté le 26/10/2017.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

III.2- Chronologie des normes Codex :


Ci-dessous la chronologie des principaux événements et conclusions dans le
cadre de la promotion de la protection des consommateurs tirée du manuel «
COMPRENDRE LE CODEX ALIMENTARIUS»36 :
 1985 : Les Directives relatives à la protection des consommateurs de
l'Assemblée Générale des Nations-Unies :
Déclaraient que: « En formulant leurs politiques et plans nationaux en matière
de produits alimentaires, les Gouvernements devraient tenir compte de la
nécessité d'assurer la sécurité alimentaire de tous les consommateurs, et
appuyer et, dans toute la mesure possible, adopter des normes tirées du Codex
Alimentarius établi par l'Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et
l'agriculture et l'Organisation mondiale de la santé...».
 1991 : La Conférence FAO/OMS sur les normes alimentaires, les substances
chimiques dans les aliments et le commerce des denrées alimentaires (en
coopération avec le GATT37) :
Est convenue que : «Le processus d'harmonisation des réglementations
alimentaires nationales pour les aligner sur les normes et recommandations
internationales avait un caractère urgent, et qu'il convenait de le faire avancer
aussi rapidement que possible...» et que : «Les dispositions essentielles pour la
protection des consommateurs (santé, sécurité des aliments…etc.) devraient
occuper une place prépondérante dans les normes Codex...».
 1992 : La Conférence internationale FAO/OMS sur la nutrition :
A reconnu que : «L'accès à des aliments nutritionnellement appropriés et sans
danger est un droit universel.» et que : «Les réglementations alimentaires
devraient pleinement tenir compte des normes internationales recommandées
de la Commission du Codex Alimentarius.»
La nature et l'enjeu des normes d'alimentation ont conduit à la participation du
plus grand nombre d'acteurs des différents pays. C'est ce qui a fait la force et permis à
la commission du codex alimentarius et des normes édictées d'obtenir un respect et
une confiance à l'échelle internationale.

80
36 Le Secrétariat du Programme mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires, COMPRENDRE LE CODEX ALIMENTARIUS,
Troisième édition, Publié par FAO, Rome, 2006, p.2-3.
37 En économie, le General Agreement on Tariffs and Trade (GATT), en français Accord général sur les tarifs douaniers et le

commerce (Agétac), est un accord multilatéral de libre-échange conclu en 1947, censé faire baisser les prix pour les
consommateurs, mieux utiliser les facteurs de production et favoriser l'emploi dans les secteurs où chaque pays détient un
avantage comparatif. Wikipédia, consulté le 26/10/2017.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

 1995 : L'Accord sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires et


l'Accord sur les obstacles techniques au commerce :
Ont reconnu formellement : Les normes, directives et recommandations
internationales, y compris le Codex Alimentarius, comme références visant à
faciliter le commerce international et à régler les différends commerciaux
naissant de la législation internationale.
 1996 : Le Sommet mondial de l'alimentation de la FAO :
S'est engagé à: «Mettre en œuvre des politiques visant à améliorer l'accès
physique et économique, à tout moment, de tous les êtres humains à une
nourriture suffisante, saine et nutritive et à son utilisation efficace.». Ainsi qu'à :
«Appliquer des mesures, conformément à l'Accord sur l'application des mesures
sanitaires et phytosanitaires et autres accords internationaux pertinents, qui
garantissent la qualité et la sécurité des approvisionnements alimentaires...etc.».
 2000 : Cinquante-troisième Assemblée mondiale de la santé :
A reconnu : L’importance des normes, directives et autres recommandations
de la Commission du Codex Alimentarius pour protéger la santé des
consommateurs et garantir des pratiques commerciales loyales, et a exhorté les
Etats Membres à participer activement aux activités dans le nouveau domaine de
l’analyse des risques pour la sécurité sanitaire des aliments.
 2002 : Le Sommet mondial de l’alimentation: cinq ans après :
A déclaré: «Nous réaffirmons l’importance du rôle du Codex Alimentarius pour
élaborer des normes de sécurité sanitaire des aliments efficaces, reposant sur des
bases scientifiques et acceptées au niveau international et faciliter le commerce
international des produits alimentaires et agricoles.».
 2004 : Deuxième Forum mondial FAO/OMS des responsables de la sécurité
sanitaire des aliments
A affirmé : «Le système du Codex offre aux pays une occasion unique de
collaborer pour élaborer des normes internationales de manière représentative.
Les pays en développement auraient intérêt à s’appuyer davantage sur les textes
du Codex pour renforcer leurs systèmes de contrôle des aliments.».

81
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

III.3- Les principales étapes de l’évolution des normes alimentaires :


Les principales étapes sont les suivantes :38
- ANTIQUITÉ : Les anciennes civilisations s'efforcent de codifier des aliments.
- DÉBUT DU XIXe SIÈCLE : Invention des conserves.
- MILIEU DU XIXe SIÈCLE : Premières expéditions de bananes des tropiques vers
l'Europe.
- XIXe SIÈCLE : Les premières lois générales sur les aliments sont adoptées et des
organismes sont créés pour garantir leur application. La chimie alimentaire
gagne en crédibilité et des méthodes fiables sont mises au point pour
démasquer les produits falsifiés.
- FIN DU XIXe SIÈCLE : Inauguration d'une nouvelle ère de transport de denrées
alimentaires sur de longues distances avec les premières expéditions
internationales de viande congelée d'Australie et de Nouvelle-Zélande vers le
Royaume-Uni.
- DÉBUT DU XXe SIÈCLE : Des associations de négociants de denrées alimentaires
essaient de faciliter les échanges en recourant à des normes harmonisées.
- 1903 : La Fédération internationale de laiterie (FIL) met au point des normes
internationales pour le lait et les produits laitiers. (La FIL a eu, par la suite, un
rôle important dans la conception de la Commission du Codex Alimentarius).
- 1945 : Fondation de la FAO, dont le mandat couvre la nutrition et les normes
alimentaires internationales relatives.
- 1948 : Fondation de l'OMS, chargée de la santé humaine, et en particulier, de
l'établissement de normes alimentaires.
- 1949 : L'Argentine propose un code alimentaire régional pour l'Amérique latine,
le Código Latino-Americano de Alimentos.
- 1950 : Des réunions mixtes d'experts FAO/OMS commencent à être organisées
sur la nutrition, les additifs alimentaires et des secteurs connexes.
- 1953 : L'Assemblée mondiale de la santé, organe directeur de l'OMS, déclare
que l'utilisation croissante de produits chimiques dans l'industrie alimentaire
pose un nouveau problème de santé publique qui doit être examiné
- 1954-1958 : L'Autriche poursuit activement la mise au point d'un code
alimentaire régional, le Codex Alimentarius Europaeus, ou Codex Alimentarius
européen.
- 1960 : La première Conférence régionale de la FAO pour l'Europe approuve le
bien- fondé d'un accord international – qui soit différent des accords régionaux
– sur les normes alimentaires minimales et invite le Directeur Général de
l'Organisation à soumettre des propositions pour un programme mixte
FAO/OMS sur les normes alimentaires à la Conférence de la FAO.

82
38 Le Secrétariat du Programme mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires, COMPRENDRE LE CODEX ALIMENTARIUS,
Troisième édition, Publié par FAO, Rome, 2006, P.6-7.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

- 1961 : Le Conseil du Codex Alimentarius Europaeus adopte une résolution


proposant que ses travaux sur les normes alimentaires soient repris par la FAO
et l'OMS ;
Avec le soutien de l'OMS, de la Commission économique des Nations-
Unies pour l'Europe (CENUE), de l'Organisation pour la coopération et le
développement économiques (OCDE) et du Conseil du Codex Alimentarius
Europaeus, la Conférence de la FAO institue le Codex Alimentarius et décide de
créer un programme international sur les normes alimentaires.
La Conférence de la FAO décide de constituer une Commission du Codex
Alimentarius et demande à l'OMS d'adhérer à un programme mixte FAO/OMS
sur les normes alimentaires.
- 1962 : La Conférence mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires demande que
la Commission du Codex Alimentarius mette en œuvre un programme mixte
FAO/OMS sur les normes alimentaires et crée le Codex Alimentarius.
- 1963 : Reconnaissant l'importance du rôle de l'OMS dans tous les aspects
sanitaires de l'alimentation et considérant que l'établissement de normes
alimentaires, fait partie de son mandat, l'Assemblée mondiale de la santé
approuve la création du Programme mixte FAO/OMS sur les normes
alimentaires et adopte les Statuts de la Commission du Codex Alimentarius.
III.4- Production et publication :
Un travail studieux et rigoureux découlant d'un processus scientifique a permis
au codex de faire sortir des normes qui tiennent compte des différences existant sur le
marché mondial de l'alimentation. Historiquement, la CAC (The Codex Alimentarius
Commission) est à l'origine de l'intérêt scientifique dans le domaine de la sécurité des
aliments. Au départ, ces recherches étaient destinées à appuyer les formalisations des
normes.
Comme indiqué, le manuel Comprendre le Codex Alimentarius est un recueil39
de :
III.4.1- Normes :
Sur l'ensemble des caractéristiques ou une d’entre elles. - Sur les limites
maximales de résidus (LMR) pour les pesticides mais aussi les médicaments
vétérinaires. Les normes peuvent être générales comme pour les additifs alimentaires
ou bien spécifiques au produit
Des normes générales codex pour l'étiquetage ou les méthodes d'analyse et
d'échantillonnage.

83
39Le Secrétariat du Programme mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires, COMPRENDRE LE CODEX ALIMENTARIUS,
Troisième édition, Publié par FAO, Rome, 2006, p.12.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

III.4.2- Codes d’usage :


Essentiellement l'hygiène de toute la chaîne alimentaire. Par ailleurs, les
principes généraux d'hygiène du Codex constituent un document de base dans la
gestion de la sécurité sanitaire des aliments avec le système (HACCP).40
III.4.3- Directives :
Regroupant deux catégories : les principes du codex et les directives
interprétatives de ces principes.
N.B : Une norme codex relative au produit contient généralement des informations
sur : le champ d’application, description, facteur essentiel de composition, additifs
alimentaires, contaminants, hygiène, poids et mesures, étiquetage, méthodes
d'analyse et d'échantillonnage.
III.5- Le statut de la commission du CODEX ALIMENTARIUS :
Produit de la volonté de la FAO et de l’OMS, la commission du Codex a pour
obligation, comme il est mentionné dans ses statuts article premier : « La Commission
du Codex Alimentarius est chargée d'adresser des propositions aux Directeurs
Généraux de l'Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)
et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et sera consultée par eux en ce qui
concerne toutes les questions intéressant la mise en œuvre du Programme mixte
FAO/OMS sur les normes alimentaires »41 La figure 25 nous explique le processus
d'acceptation, de création et d'adoption d'une norme au sein de la Commission du
Codex Alimentarius :
Figure 25 : Le processus des normes CODEX

Source : COMPRENDRE LE CODEX ALIMENTARIUS, 2006, p.18


84
40 http://www.univ-brest.fr/esmisab/sitesc/AQ/Methode_HACCP/HACCP.HTM, (Hazard Analysis Critical Control

Point).
41
Le Secrétariat du Programme mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires, COMPRENDRE LE CODEX
ALIMENTARIUS, Troisième édition, Publié par FAO, Rome, 2006, p.16.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

Section IV : le comportement du consommateur et de l’acheteur dans le cas


des produits Agroalimentaires

La consommation est l’une des formes élémentaires de la vie quotidienne. Le


développement de la société moderne a conditionné un environnement lourdement
chargé d’objets, de signes et d’interactions fondées sur des échanges marchands. La
production de biens alimentaire augmente de manière inflationniste et les prestations
de services ne cessent de se développer et de se diversifier. De ce fait, l’étude du
comportement du consommateur et de l’acheteur est devenue une pratique
indispensable dans l’analyse et la pratique du marketing. Ses apports sont essentiels et
contribuent autant à la réflexion stratégique qu’au marketing opérationnel.
Ainsi, plusieurs raisons rendent nécessaire une meilleure compréhension du
comportement du consommateur dans le domaine de l’alimentaire42 :
- La consommation alimentaire est une variable clé, l’aliment étant, depuis son
origine, un champ privilégié d’application de la démarche marketing,
- La consommation est un phénomène subtil et complexe : des individus très
différents du point de vu sociologique consomment les mêmes produits et
simultanément, des individus identiques ont des structures de consommation
très différentes,
- Le consommateur est souvent l’objet central des études marketing et plus
généralement des sondages d’opinion. Qu’il est un statut de citoyen, de ménage,
consommateur ou de client, il en est l’unité d’analyse la plus fréquente, donc sa
compréhension est primordiale pour la réalisation d’études de marché,
- Le consommateur est souvent à la base de la conception des stratégies
marketing, les marchés étant résultantes, par agrégation, de ses choix. Sa
compréhension permet la conception de stratégies plus pertinentes pour les
produits actuels ainsi que la découverte d’opportunités de développement de
produits nouveaux,
- Le consommateur est aussi à la base de l’optimisation des plans d’action. Le suivis
du comportement d’achat et de consommation avec des outils tels que les panels
et les enquêtes d’opinions, est une arme très efficace pour optimiser des
décisions relatives aux gammes de produits, aux formats de vente, à la
communication et à la promotion.

42 Philippe Aurier, Lucie Sirieix : le marketing des produits agroalimentaires, édition DUNOD, Paris 2004, P.58.
85
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

IV.1- Perception et interprétation des informations :


Quelle que soit sa nature ou son format, une information disponible dans
l'environnement n'est pas directement exploitable. De nombreux processus
interviennent pour que les informations disponibles soient éventuellement
remarquées, puis recomposées ou transformées pour être interprétées.
Selon Richard Ladwein43 : « L’interprétation consiste à produire du sens ou à tirer
une signification d’une situation ou d’un message. Cela revient à attribuer une idée ou
un concept à un ensemble déjà structuré d’informations issues de l’environnement,
autrement dit à l’expliquer ou à le spécifier », dès lors, pour que l’interprétation soit
efficace, l’information passe par un processus que nous montre la figure qui suit :

Figure 26 : Le processus de traitement des informations

Source : Richard LADWEIN : Le comportement du consommateur et de l’acheteur, 2ième édition, P.128.


ECONOMICA, Paris 2003, P.

A partir de la figure 26, on remarque qu’il y’a trois étapes de traitement de


l’information :
 L’acquisition et traitement du signal : consistent à transcrire les informations
disponibles à partir de différents capteurs, en une information exploitable par
l’individu. Ce rôle est dévolu aux mécanismes sensoriels qui permettent de coder
les informations en impulsions nerveuses exploitables.
 Traitement de l’information : a pour objectif d’extraire un certain nombre de
caractéristiques de base permettant de spécifier les informations perçues.
 Interprétation : permet d’organiser l’ensemble des caractéristiques extraites en
une structure cohérente et de lui affecter avec plus ou moins de réussite un
concept déjà connu.

86
43 Richard LADWEIN : Le comportement du consommateur et de l’acheteur, 2ième édition, ECONOMICA, Paris 2003, P.127.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

IV.1.1- La sensation :
Le niveau sensoriel permet la transformation d'informations physiques ou
chimiques en informations électriques exploitables par le système nerveux. Les
sensations sont considérées comme de simple recodage car on parle d’éléments qui
n’ont a priori aucune signification44, que certaines sensations conduisent à des
sensations réflexes tandis que d’autres sont assimilées de manière passive afin de
permettre des interprétations. Le système sensoriel est caractérisé par45 :
- Le niveau d’intensité du stimulus en dessous duquel l’individu ne perçoit rien,
- Le seuil de différenciation qui correspond à la plus petite variation perceptible
d’un stimulus.
- La théorie de la perception subliminale : possibilité pour un individu de percevoir
un stimulus à son insu, qui pourrais, selon le degré de sa perception, influencer
ou non son comportement d’achat.
IV.1.2- L’attention :
C’est un processus de sélection qui détermine quel stimulus aura la voie libre et
sera perçu par le consommateur. Ainsi, si le consommateur s’intéresse à un produit ou
à une marque particulière, l’attention ne pose pas de problème majeur. Si l’intérêt
suscité par un produit est élevé, l’attraction de l’attention par des stimuli devient moins
importante. Par contre, si l’intérêt manifesté envers un produit est faible, les facteurs
stimulants deviennent plus importants pour attirer l’attention. Les facteurs qui
influencent l’attention sont internes et externes :
 Externes :
- L’intensité : par exemple : des sons forts et des couleurs vives et éclatantes,
- La taille : les grandes taille attirent plus l’attention que les petites,
- Le contraste : par exemple : une publicité faite en couleur dans un journal est
plus susceptible d’attirer l’attention du lecteur que celle faite en noir et blanc,
- La répétition : augmente la sensibilité envers un stimulus et attire l’attention
momentanément seulement, c’est pour cela que la plupart des publicités sont
répétées plusieurs fois.
- Le mouvement : le fait de mettre par exemple dans les étalages en vitrine, un
système animé dans le but d’attirer l’attention des passants
 Internes :
- La motivation : pour trouver ce qui pourra attirer l’attention de quelqu’un, il faut
d’abord chercher ses motivations.
- L’état d’esprit : qui consiste en la façon selon laquelle nous somme disposé à
percevoir les stimuli.
- Rôle et statut : des personnes de rôles et statuts différents percevrons des stimuli
de façons différentes.
87
44 Richard LADWEIN : Le comportement du consommateur et de l’acheteur, 2 ième édition, ECONOMICA, Paris 2003, P.128.
45 Philippe Aurier, Lucie Sirieix : le marketing des produits agroalimentaires, édition DUNOD, Paris 2004, P.61.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

IV.2- Les facteurs explicatif du comportement du consommateur :


Aujourd’hui, le consommateur est de plus en plus informé, a de plus en plus
d’exigences, et se trouve là où on ne l’attend pas (les femmes au bricolage, les hommes
encosmétique…etc.). Les principaux facteurs qui expliquent le comportement du
consommateur sont les suivants :
IV.2.1- Les facteurs psychologiques individuels :
a)- Les besoins :
Le consommateur n’achète pas au hasard : il achète des produits qui
correspondent à ses besoins. Le besoin est un état qui naît d’une sensation de manque
et s’accompagne du désir de la faire disparaître. Il tient une place centrale dans le
comportement : il est le facteur déclencheur du processus d’achat. L’individu cherche
à satisfaire son besoin par l’achat d’un produit. Il est donc une notion centrale dans les
approches mercatiques des entreprises.
MASLOW a distingué :
- Les besoins physiologiques (manger, dormir…),
- De sécurité (se loger),
- D’appartenance (avoir des amis),
- D’estime (être reconnu par les autres),
- D’accomplissement de soi (se réaliser).
Cette typologie est aujourd’hui contestée
- Les besoins innés (liés à notre nature : manger, boire) s’opposent aux besoins
construits (liés à notre appartenance à la société : Facebook) ;
- Les besoins exprimés (qui s’expriment facilement) se distinguent des besoins
latents (non exprimés), voire inconscients.
b)- Les motivations et les freins :
La motivation est une force positive qui pousse une personne à agir pour satisfaire
un besoin. À l’origine de la motivation, il y a un besoin reconnu par le consommateur.
La motivation dirige le comportement du consommateur.
HENRI Joannis distingue46 :
- Les motivations hédonistes (se faire plaisir),
- Les motivations oblatives (faire plaisir aux autres),
- Des motivations d'auto-expression (s’affirmer).
À l’inverse, les freins sont une force négative qui empêche l’individu d’agir. On peut
par exemple distinguer trois types de freins à l’achat :

46 www.jetudielacom.com/motivations-selon-joannis/
88
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

- les inhibitions : blocages qui relèvent de l’inconscient et qui sont difficiles à


surmonter. Exemple : achat d’un vêtement fantaisiste pour une personne timide.
- les risques : incertitudes qui affectent l’achat (opinion des autres, santé, perte
d’argent, mauvaise qualité…).
- les peurs : craintes qui affectent l’achat notamment liées à la difficulté
d’utilisation du produit. Exemple : les produits techniques peuvent sembler
complexes d’utilisation.
Identifier les freins permet aux entreprises de rechercher des leviers pour les
contourner, et permettre ainsi l’acte d’achat.
c)- La personnalité :
Elle explique en partie les motivations et les freins à l’achat du consommateur.
Aussi, les traits de personnalité (intraverti, extraverti, agressif, empathique…) influent
sur le type de produits achetés. Par exemple, une personne introvertie achètera plutôt
des vêtements discrets, de couleurs neutres tandis qu’une personne instable aura
tendance à acheter sur un coup de cœur.
d)- La perception et les attitudes :
Selon P. Kotler et B. Dubois : « La perception est le processus par lequel un
individu choisit, organise et interprète des éléments d'information de son
environnement ». Elle permet à l’individu de construire son image sur les produits ou
les services proposés par les entreprises. Tous les individus n’ont pas la même
perception des produits. Ainsi, la perception peut conduire à une préférence ou au
contraire à un rejet de certains produits. La perception est issue d’un processus qui
passe par l’attention, l’interprétation, la compréhension et la mémorisation. Cette
perception peut être biaisée par des préjugés, des stéréotypes, etc. (exemple : certains
hommes refuseront d’aller dans un institut de beauté pour un soin du visage car ils
associent cette prestation à la femme.)
L’attitude peut être définie comme l’ensemble des éléments d’évaluation
personnelle dont dispose un individu à l’égard d’une marque ou d’un produit. On
considère généralement que l’attitude se compose de trois types d’éléments47 :
- cognitive : les connaissances et les croyances autour d’un produit, d’une
marque…etc.
- affective : un jugement affectif vis-à-vis d’un produit, d’une marque…etc.
- conative : les intentions de comportement d’achat ou de consommation.
L’attitude se distingue du comportement dans le sens où ils peuvent être
contraires : ce n’est pas parce qu’un consommateur aime, connaît, ou à l’intention
d’acheter un produit/marque qu’il va l’acheter ou le consommer (pour des raisons
financières, de disponibilité du produit, d’image de soi…).

89
47 Définition Marketing : www.definitions-marketing.com/definition/attitude/
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

e)- Les caractéristiques sociodémographiques


Chaque consommateur possède des caractéristiques sociodémographiques
(sexe, âge, activité professionnelle, type de famille…) qui lui sont propres. Celles-ci
expliquent les différences de choix, d’achat des produits entre les consommateurs. Par
exemple, les jeunes consomment davantage de la téléphonie mobile, tandis que les
séniors orientent leurs choix sur les voyages. Cependant, ces caractéristiques
permettent de moins en moins de prédire les comportements de consommation car
on assiste à un effacement progressif des frontières entre les catégories
(jeunes/adultes, hommes/femmes…).
f)- L’implication
Elle se définit par l’intensité plus ou moins prononcée avec laquelle le
consommateur se sentira concerné par l’achat d’un bien ou d’un service. Cette
implication varie en fonction de la nature du produit, de sa destination, de la fréquence
d’achat, etc. :
- l’implication sera minime pour un achat routinier comme celui d’une baguette de
pain ;
- elle sera forte pour un achat réfléchi qui nécessite une réflexion ou une
comparaison (une voiture) ;
- l’implication sera forte mais brève pour un achat impulsif : c’est l’achat « coup de
cœur »
IV.2.2- Les facteurs socio-culturels / sociologiques :
Les facteurs sociologiques sont liés aux environnements sociaux et culturels
dans lesquels évolue le consommateur. On peut par exemple, citer les facteurs
suivants :
- Les groupes : qu’ils soient d’appartenance ou de référence influencent la
consommation (famille, amis, voisins, collègues de travail, membres
d’association…).
- Les leaders d’opinion : personnes qui ont plus de poids que d’autres pour
influencer les achats. Ces leaders sont souvent des personnalités auxquelles on
attribue des compétences et du prestige.
- Les classes sociales : statut donné à des individus selon des critères économiques
comme le revenu et des critères sociaux comme le niveau d’éducation et la
profession…
- La culture : celle-ci correspond à la manière de faire, de penser et d’agir en
référence à des valeurs, que partagent les membres d’une même communauté
humaine. Celle-ci a une influence sur les façons de se nourrir, de se vêtir…

90
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

- Les styles de vie : ce sont des activités et des centres d’intérêt communs à un
ensemble de personnes au-delà des caractéristiques sociodémographiques et/ou
psychologiques.
IV.3- Le processus d’achat :
L'acte d'achat est le résultat de plusieurs tâches opérationnelles exécutées de
façon chronologique qui sont les suivantes :
IV.3.1- Les étapes du processus d’achat :
Le processus d’achat recouvre l’ensemble des étapes qui conduisent un
consommateur à choisir un bien ou un service, on distingue cinq étapes :
1- la reconnaissance du problème (émergence du besoin) : Un besoin peut se faire
manifester en réponse à des stimuli internes ou externes.
2- la recherche d'information : auprès de sources variées : personnelles (famille,
amis, collègues) commerciales (publicités, vendeurs, sites Internet), publiques
(articles de presse, réseaux sociaux, forums).
3- l'évaluation des alternatives : comparaison des solutions d’achat.
4- la décision d'achat : le consommateur achète le produit qui répond aux critères
qu’il a préalablement définis.
5- L’évaluation post-achat : Après avoir acheté et fait l'expérience du produit, le
consommateur éprouve un sentiment de satisfaction ou au contraire de
mécontentement qui déclenche par fois certains comportements :
- Si la performance perçue du produit est inférieure à l’attente du
consommateur, celui-ci sera déçu et ne rachètera pas le produit ;
- si la performance perçue est égale ou supérieure aux attentes, il y a satisfaction
du consommateur. Il peut être amené à racheter le produit et à devenir un
client fidèle.

Figure 27 : Les étapes du processus d’achat

Emergence du Recherche Evaluation des


besoin d’information alternatives

Evaluation post- Décision d’achat


achat

Source : nous-mêmes.

91
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

IV.3.2- La variabilité du processus d’achat :


Chaque situation d’achat est unique. Les étapes du processus d’achat peuvent
être plus ou moins longues selon :
 le type d’achat :
- achat réfléchi = processus long, caractérisé par beaucoup de recherche
d’nformations,
- achat routinier = décision d’achat rapide, qui se fonde sur l’expérience du
consommateur, peu de recherche d’information,
- achat impulsif = processus court. La décision relève de l’émotion favorisée par
les facteurs situationnels ;
 les enjeux liés au produit : le processus est d’autant plus long que les risques
sont importants (coûts financiers, peur de se tromper, forte implication
émotionnelle dans l’achat) ;
 l’individu acheteur : l’influence des facteurs explicatifs du comportement
d’achat n’est pas la même selon les individus. Exemple. L’achat d’un bien
immobilier nécessite un processus très long présentant un risque perçu élevé.
De plus, le choix du bien sera différent selon qu’on achète une résidence
secondaire, un bien à louer ou à habiter.
IV.4- L’effet du marketing sur le comportement alimentaire :
Le marketing occupe une grande place dans l’influence du comportement
alimentaire, à commencer par le prix :
IV.4.1- Le rôle du prix :
Les changements de prix, à court et à long terme, sont sans doute les actions
marketing qui influencent le plus les comportements alimentaires.
IV.4.1.1- A long terme :
La consommation de nourriture est généralement peu sensible à la variation du
prix. S’alimenter étant un besoin primaire, les gens achètent ce dont ils ont besoin,
quel que soit le prix de la nourriture. Cette affirmation se vérifie en regardant
l’élasticité moyenne de la consommation de nourriture à la variation du prix qui est en
effet faible (-0.78 ce qui veut dire qu’une réduction du prix de 10% entraine une
augmentation de la consommation de 7,8%) 48. Néanmoins, d’autres produits comme
les sodas, les plats a emporté et les produits frais par exemple échappent à cette règle,
et leurs prix de vente ont un impact très fort sur la consommation (élasticité de -1,5 à
-2,5) 49.

92
48 Les effets du marketing sur les comportements alimentaires, P.Chandon, Q. André, www.sciencedirect.com consulté le
28/10/2017.
49 Idem.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

IV.4.1.2- A court terme :


Une étude50 expérimentale en super- marché a montré qu’une baisse de prix de
25% sur les produits frais poussait les consommateurs à augmenter leur consommation
de 11% sur ces produits, sans réduire pour autant leur consommation d’autres produits
(cet effet a par ailleurs persisté pendant 6 mois après la fin de la promotion) ; cette
étude montre et confirme que les aliments prêts à être consommés achetés à bas prix
sont consommés plus rapidement que les autres. Cela signifie que la réduction du prix
à court terme apporte un effet d’opportunité pour le consommateur et le pousse ainsi
à acheter et consommer plus (de par les promotions par exemple, qui les encouragent
à stocker plus de nourriture que d’habitude).
IV.4.2- Le rôle de la compagne de communication :
Comme nous l’avons vu dans le premier chapitre, la communication désigne
l’ensemble des actions (publicité dans les médias, organisation d’évènements,
sponsoring…) qui visent à transmettre des informations au public sur une marque, une
gamme de produit, ou un produit.
Au-delà de l’information sur les prix, les attributs, ou la distribution des produits,
la communication augmente le sentiment de familiarité avec la marque, ce qui
encourage les consommateurs à lui rester fidèle même si d’autres produits pourraient
potentiellement leur procurer davantage de satisfaction. Elle augmente également les
bénéfices perçus à la consommation du produit, qu’ils soient sensoriels (meilleur goût)
ou d’autre nature (image positive de soi par exemple). Enfin, même si toutes les
campagnes de communication ne réussissent pas à convaincre les consommateurs des
bénéfices du produit, elles contribuent en tout cas à rendre certains critères plus
importants que d’autres. On constate ainsi que le goût et le prix (critères
systématiquement mis en avant par la publicité) sont perçus comme bien plus
importants que les valeurs nutritionnelles (beaucoup plus rarement mentionnées)
dans le choix d’un produit alimentaire.

93
50Ni Mhurchu C, Blakely T, Jiang Y, Eyles HC, Rodgers A. Effets des réductions de prix et de l'éducation nutritionnelle sur
mesure sur les achats de super marché: un essai contrôlé randomisé. Am J Clin Nutr 2010; 91: 7, rapporté par , P.Chandon,
Q. André, www.sciencedirect.com, consulté le 28/10/2017.
Chapitre 2 Le marketing des produits Agroalimentaires

Conclusion
L’industrie agro-alimentaire, la restauration et le commerce alimentaire sont en
constante évolution et comprennent en leur sein des organisations extrêmement
variées, dont une grande partie se soucie fortement de leur impact sur la santé
publique.
Dans un marché concurrentiel, ces entreprises demandent à leurs équipes
marketing d’identifier et de comprendre les aspirations des différents segments de
consommateurs et de leur proposer des offres adaptées et rentables. À court terme,
la majorité des consommateurs préfèrent une nourriture plus sucrée, salée et grasse,
mais aussi meilleur marché, plus variée et plus facile à préparer à des aliments
meilleurs pour la santé. Dans ce contexte, le rôle du marketing est d’innover en créant
des aliments qui répondent toujours mieux à ces attentes, de communiquer et de
protéger ces innovations par la marque. De ce point de vue, le marketing alimentaire
a totalement rempli sa mission. Toutefois, en facilitant l’accès à une variété inouïe
d’aliments toujours plus appétissants, moins chers, en grosses quantités et faciles à
préparer, le marketing a contribué à la dégradation des comportements alimentaires,
à la surconsommation, ce qui a engendré l’obésité, et dans les cas où les produits sont
avariés, peuvent atteindre la santé du consommateur.

Le développement de la production agro-alimentaire doit pouvoir s’inscrire


dans une démarche globale de développement durable, qui conjugue santé
publique, respect de l’environnement et emploi de qualité.

Les crises récentes dans le secteur agro-alimentaire obligent à s’interroger.


Les consommateurs sauront en tirer les leçons pour consommer « autrement ». Du
coté des producteurs, pour restaurer la confiance, sans doute est- il temps de
substituer à la logique du toujours plus, celle du toujours mieux, et de replacer
l’homme au centre des innovations et des décisions

Avant d’entamer notre troisième et dernier chapitre, nous allons citer un


bref extrait de la conclusion de B. YON « Marketing Agro-Alimentaire, 1976 »
rapporté par lui-même dans son deuxième ouvrage « Le Marketing Agro-
Alimentaire, 1996 »51 qui nous semble être une très bonne pensée visionnaire :

‘’L’agriculture et l’alimentation seront, ces prochaines années, un élément


important de la stratégie nationale…on peut penser en conséquence que ; sur le plan
intérieur et globalement, la concurrence par les prix va devenir plus vive, et que d’un
marketing de luxe et de futilité, on évoluera vers un marketing de recherche
d’efficacité qui se traduira par des prix plus avantageux et un meilleur service au
consommateur ; marketing difficile et délicat mais d’un très grand intérêt’’.

51 BERNARD YON ; le Marketing Agro-Alimentaire, édition ESKA, Paris 1996, P.329.


94
CHAPITRE 3
LA POLITIQUE MARKETING D’UN
PRODUIT AGROALIMENTAIRE CAS :
EAU EN BOUTEILLE LALLA KHEDIDJA
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

Introduction :
Le troisième et dernier chapitre est composé de trois sections : la première va
nous permettre d’avoir une vision globale sur le marché des boissons en Algérie ce qui
nous permettra par la suite de faire ressortir plus spécifiquement la place de l’eau en
bouteille dans le même marché, un aspect important pour la suite de notre recherche.
La deuxième section portera ; d’une façon générale, sur les différents aspects
qui ont fait du groupe CEVITAL un acteur incontournable sur le marché de
l’agroalimentaire en Algérie.
En troisième et dernière section, nous allons nous pencher sur les différents
aspects du Mix-marketing du produit LALLA KHEDIDJA et nous allons essayer, malgré
le peu d’informations mis à notre disposition d’en faire ressortir l’importance qu’il
occupe au sein de la filiale.

96
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

Section I : Le marché des boissons en Algérie :


« La filière des boissons est parmi les plus dynamiques des filières de l’industrie
agroalimentaire en Algérie. L’importance économique qu’elle a prise, la croissance
qu’elle connait, les progrès qu’elle a enregistrés sur le plan de la diversification et la
qualité des produits en font une filière à part. Elle se distingue aussi par la présence
d’entreprises « major » et par l’organisation de la profession ».1
Cette filière recouvre la production et la commercialisation des boissons et des
jus de fruits incluant les boissons rafraîchissantes sans alcool (BRSA) et les boissons
alcoolisées. On y trouve notamment :
- boissons gazeuses, y compris les boissons à pulpe, carbonatées,
- boissons plates : boissons aux fruits, boissons aromatisées, sirops, boissons
énergétiques, eaux embouteillées,
- jus de fruits et nectar,
- bière,
- vins.
I.1- Classification :
Selon les nomenclatures internationales, la filière des boissons est classifiée dans
les Industries Agro-Alimentaire (IAA) et La NAA (Nomenclature Algérienne des
Activités) distingue onze sous-branches des IAA.2
Au plan de la statistique nationale algérienne, l’ONS (Office National des
Statistiques) identifie la filière « boissons » et ses sous-filières au travers de la Section
D «Produits Manufacturés» et Division 15 «Produits des Industries Alimentaires».
I.2- Importance de la consommation alimentaire dans le budget des ménages :
La consommation alimentaire constitue le premier poste de dépense des
ménages en Algérie3. Le coefficient budgétaire de l’alimentation était de 52% (enquête
2001) et demeure une constante qui est mise en évidence par toutes les enquêtes de
consommation. Ainsi, les dépenses de consommation individuelle des ménages ont
connu un accroissement moyen de 13.5%/an sur la période 2005-2010. Le niveau de
dépenses par habitant demeure cependant modeste (1600 $ US/an/hab) comparé aux
pays du Nord de la Méditerranée et légèrement inférieur à celui des pays voisins.
Dans les zones urbaines, les 10% des ménages les plus riches du pays
consomment 30% de la consommation globale. Les 10% des ménages les plus pauvres
n’en consomment que 3%.

97
1 MOHAMMED KACI, ABDENOUR ABTROUN: filière boissons en Algérie 2012, © PMEII, Alger, Juin 2013 P.108.
2 Idem.
3 Idem, P.112.
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

I.3- Place des boissons dans le modèle de consommation alimentaire :


La consommation des boissons est intégrée depuis longtemps dans les
habitudes de consommation des Algériens4. Durant la période coloniale, les habitants
des villes avaient introduit dans leurs habitudes de consommation les boissons.
Considérée comme un produit festif, la consommation des boissons était
pendant longtemps un mode urbain des classes aisées. Elle a connue depuis
l’Indépendance, un développement prodigieux, tirée par l’accroissement des
populations urbaines et le développement de l’industrie. L’offre des produits est
demeurée, cependant, et pendant longtemps, limitée en raison de la faiblesse de
l’investissement privé
La libéralisation de l’activité et l’ouverture du marché ont entraîné à la fois une
diversification de l’offre et un accroissement des volumes. L’étude de 2005 a situé la
consommation à 33,6 litres/tête/an; l’enquête « niveau de vie de 1995 » réalisée par
l’ONS avait situé la consommation à 19 litres/tête/an.
Ainsi, le modèle de consommation algérien s’oriente de plus en plus vers le
modèle international en raison d’une offre de produits transformés par les IAA. Cette
tendance s’observe aussi pour les boissons, avec cependant une particularité culturelle
qui tient à l’interdit religieux pour les boissons alcoolisées. Les consommateurs
algériens recherchent des produits plus sophistiqués (eaux aromatisées, jus multi-
arômes, multi-vitamines…) à la place des produits traditionnels (limonade, lait…).
I.4- Mode de consommation des boissons :
Il existe une multitude de mode de consommation des boissons qui se
diversifient avec l’urbanisation, les modes de vie et l’offre de l’industrie des boissons.
Dans leur synthèse, M. KACI et A. ABTROUN (2012) ont cité quatre modes :
- Les boissons gazeuses,
- Jus de fruits et boissons plates,
- Eaux embouteillées et,
- Boissons alcoolisées.
Dans notre cas, nous intéresseront à l’eau en bouteille car elle fait l’objet de notre
recherche.

98
4 MOHAMMED KACI, ABDENOUR ABTROUN: filière boissons en Algérie 2012, © PMEII, Alger, Juin 2013 P.112.
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

I.5- Le marché de l’eau en bouteille en Algérie


« Longtemps réduit à sa portion congrue, la consommation des eaux minérales
embouteillées « Eaux minérales et eaux de source »5 s’est fortement développée en
Algérie depuis le début des années 2000 ».6
En effet, l’examen des études élaborées aussi bien par l’APAB ‘’Association des
producteurs algériens des boissons’’ que les données dispersées disponibles aussi bien
au niveau des entreprises de cette filière naissante que des Ministères chargées de son
management, mettent en exergue l’accroissement spectaculaire de la consommation
des eaux embouteillées en Algérie (voire la figure 28)
I.5.1- Un marché en forte progression :
La progression de la demande pour les eaux embouteillées, déjà entamée
depuis le début des années 90, est sous tendue par la synergie qui s’établit entre
plusieurs facteurs7 :
- l’augmentation des niveaux de revenus des ménages;
- le développement de la restauration hors-foyer en relation avec l’accroissement
de la population scolarisée, l’urbanisation des modes de vie, le développement
de l’emploi féminin et l’éloignement des lieux de travail;
- les effets de démonstration portés par les médias ;
- le développement des pratiques de santé liées à la consommation d’eaux saines
et riches en minéraux (Malades, personnes âgées, bébés...etc.) et
- l’indisponibilité d’eau potable de qualité dans certaines régions (Périurbaines).
A ces facteurs il conviendra aussi de mentionner la promulgation d’une législation
particulièrement favorable à l’octroi de concessions pour l’exploitation des sources 8.
Selon président de la Commission des eaux embouteillées au sein de
l’Association des producteurs algériens de boisson ‘’Mourad Bouattou’’, la production
nationale des eaux embouteillées arrive à satisfaire 98 % du marché, «seules quelques
marques étrangères continuent à être importées, notamment les boissons
énergisantes, les jus et quelques marques prestigieuses d’eau minérale ». La part des
importations des boissons, comparée à celle des produits agroalimentaires, est
pratiquement insignifiante moins de 1% sur une période de 6 ans.
99
5 Eaux minérales naturelles : Eau microbiologiquement saine provenant d’une nappe ou d’un gisement souterrain et qui se
caractérise par sa pureté et par sa teneur spécifique en sels minéraux, oligo-éléments ou autres constituants.
Eaux de source : C’est une eau d’origine exclusivement souterraine apte à la consommation humaine microbiologiquement
saine et protégée contre les risques de pollution.
6 Mourad Bouattou, ’’ L’éco n°101 / du 1er au 15 décembre 2014, rapporté par Noreddine Izouaouen
7 D’après la revue écrite par Ferah ALI, 26/10/2013, source : http://agrifood-innovation.blogspot.com/2013/10/industrie-de-

leau-embouteillee-en.html consulté le 02/11/2017.


8- Arrêté du 26 juillet 2000 portant règlementation et exploitation des eaux minérales.
- Décret exécutif 04-196 du 15 juillet 2004 qui définit et règlemente les eaux minérales naturelles et les eaux de source.
- Arrêté interministériel du 22 janvier 2006 fixant les proportions d’élément contenus dans les eaux minérales naturelles
et les eaux de sources ainsi que les conditions de leur traitement ou les adjonctions autorisées (JO N°27/2006).
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

Par ailleurs, l’étude élaborée par l’APAB en collaboration avec l’Union


Européenne et cofinancé par l’Algérie en 2012, a permis de mesurer le niveau de
consommation des eaux embouteillées en Algérie. La consommation annuelle est
passée de 0.5 litres/habitant en 2003 à 23.7 litres en 2012 (41 % du volume des
boissons consommées), avec des projections estimées à 25.3 litres à l’horizon 2015 (41
% du volume des boissons consommées. Ainsi, la croissance de la demande d’eau
embouteillée a été évaluée à 5% et continuera à être entraînée par le développement
des pratiques de santé liées à la consommation d’eaux saines et riches en minéraux.

Source : http://agrifood-innovation.blogspot.com/2013/10/industrie-de-leau-embouteillee-en.html

N.B :
La consommation s’opère dans l’ensemble des types de conditionnement
(Bouteilles de 33 CL, 1L, 1.5L, 2 L, 5 Litres) mais, les bouteilles de 33 Cl et de 1 Litre sont,
et de loin, les plus répandus en Algérie.
I.5.2- Une demande/offre en plein essor :
Vu l’importante évolution de la consommation de l’eau en bouteille qu’a connue
l’Algérie depuis les années 2000, il a été constaté que : du côté de l’offre, l’essor de la
demande a suscité un mouvement important de création d’entreprises,
essentiellement des PME (Petite et Moyenne Entreprise), aussi bien dans les sous-
secteurs des eaux minérales que des eaux de source, la forme juridique prédominante
étant la SARL (Société à Responsabilité Limitée), soit 60%. Ainsi selon le Ministère des
Ressources en Eau : il a été accordé environ 50 concessions d’exploitation des eaux
minérales à des investisseurs dont 40 sont en activité. Ce chiffre avait atteint 60
contrats de concession pour les investisseurs en 2013 selon la même source.9

100
9 http://agrifood-innovation.blogspot.com/2013/10/industrie-de-leau-embouteillee-en.html consulté le 0/11/2017.
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

Par ailleurs, plusieurs opérations d’acquisition-reprise ont été enregistrées


attestant du grand potentiel de croissance de ce secteur.
I.5.3- Les principaux acteurs du marché de l’eau en bouteille en Algérie :
« ‘’Ifri’’, fondé en 1986, est le principal acteur sur le marché Algérien de l'eau et
a représenté 30% de part de marché en 2013. Durant les décennies qui suivirent la
création de ‘’Ifri’’, plusieurs autres acteurs ont fait leurs apparition : les marques
«Benharoun» et « Mouzaïa » ont été reprises en 2005 par le groupe agroalimentaire
SIM (Semoulerie Industrielle de la Mitidja). Aussi, « Batna » a été acquise par le groupe
industriel Attia. Les entreprises d’eaux minérales « El Goléa » et « Beni Fodda » ont
également été privatisées.
D’autres entreprises à l’instar de Danone ont préféré racheter des unités au
secteur privé. Le groupe a acquis la société Tessala auprès du groupe de boissons
Algad, avec un potentiel de 500 millions de litres par an (Marque « Hayet »). Nestlé
Waters, filiale française des eaux embouteillées du groupe suisse Nestlé, a signé un
accord de partenariat en Algérie avec le Groupe Boissons gazeuses des frères Zahaf
BGFZ.
En définitive, à la fin de l’année 2010, l’Algérie comptait pas moins de 49
marques, soit :10
- 21 marques pour les Eaux minérales naturelles : Ben Haroun, Guedila, Saida,
Youkous, Djemila, Mouzaia, El Goléa, Batna, Toudja, Ifri, Messerghine, Sidi Dris,
Hammamet, Mansourah, Sidi Okba, Lala Khadidja, Aghbalou, Milok, Fendjel, Sidi
Yakoub et El Meniaa et,
- 28 marques pour les Eaux de source : Sidi Khelifa Marhoum, Hayet, Alma, El
Melez, Helouane, Oumalou, Togi, Ayris, Ovitale, Theveste, Fontaine des gazelles,
Sfid, Ladjar, Star, Guerioun, Saby, Mont du Djurdjura, Nestlé, Moughel, Salha,
Kniaa, Ifren, Bourached, Monts des Babors, Gaya, Ain Bouglez, Tua, Chréa et
Moza.
Au total, la production d’eau minérale s’élèverait à près de 1.5 Milliards de litres
en 2012. Cinq marques (Ifri, Saida, Lalla Khedidja, Guedila et Nestlé) se partagent 70 %
des parts de marché.

101
10 http://agrifood-innovation.blogspot.com/2013/10/industrie-de-leau-embouteillee-en.html consulté le 0/11/2017.
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

I.5.4- Positionnement stratégique du marché Algérien:


Le positionnement stratégique s’est fait à travers11 :
I.5.4.1- Benchmark international :
Selon une étude internationale, le marché algérien des BRSA est caractérisé de
marché croissant. Il compte parmi les 9% des pays qui enregistrent une croissance
supérieure à 7,8%. Il se positionne sur le même rythme de croissance que ceux du
Maroc, de la Tunisie et de l’Egypte.
Concernant la consommation par habitant ; 20% des autres pays ont une
consommation inférieure à 53,6 litres alors que les évaluations réalisées par l’étude de
2005 et son actualisation situent le niveau de consommation en Algérie, à
55.3L/hab./an pour 2008 et à 57.4L/hab./an pour 2011.
La figure qui suit illustre les développements de l’offre des eaux embouteillées,
leurs formats et leur tendance mondiale ainsi que leurs conditionnements :
Figure 29 : développement de l’eau en bouteille et son conditionnement

Offre de produit Algérie Tendance Mondiale


Eau minérale (5l, 1,5l, 0,33l)
conditionnement avion
Eaux embouteillées Eau minérale gazéifiée (5 l, 1,5 l, 0,33 l) identique + eau de table
conditionnement avion
Eau de source (5l, 1,5 l, 0,33 l)
conditionnement format avion
Conditionnement Type d’emballage Type d’emballage
Eaux embouteillés PET dominant suivi du verre PET et verre pour la restauration
Source : MOHAMMED KACI, ABDENOUR ABTROUN: filière boissons en Algérie 2012, © PMEII, Alger, Juin 2013 P.119.

N.B :
- PET= Plastique,
- (5l, 1,5l, 0,33l)= niveau de contenance des bouteilles avec (0.33l) la plus répondu
sur le marché algérien comme nous l’avons cité précédemment.

102
11 MOHAMMED KACI, ABDENOUR ABTROUN: filière boissons en Algérie 2012, © PMEII, Alger, Juin 2013 P.119.
12 Le Benchmark international est un indicateur chiffré de performance dans un domaine donné (qualité, productivité,

rapidité et délais, etc.) tiré de l'observation des résultats de l'entreprise qui a réussi le mieux dans ce domaine. Cet indicateur
peut servir à définir les objectifs de l'entreprise qui cherche à rivaliser avec elle. Wikipédia consulté le 03/11/2017.
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

I.5.4.2- Performances économiques :


Le Benchmark réalisé à partir des entreprises françaises montre que les ratios
sont beaucoup plus favorables pour les entreprises algériennes en ce qui concerne les
taux de valeurs ajoutées et les taux de marge d’exploitation notamment en raison des
consommations intermédiaires moins couteuses (eau, énergie, services, etc.).
L’avantage comparatif reste donc à l’Algérie, qui a d’ailleurs vu l’implantation
d’un nombre important de sociétés multinationales dans cette filière ces dernières
années.
A travers l’analyse (SWOT), tiré de la synthèse de M.KACI et A.ABTROUN (2012),
nous allons voir les principales forces, faiblesse, menaces et opportunité de l’eau
embouteillée en Algérie en y introduisant les filières eaux gazeuses et jus (Figure 30) :13

Figure 30 : Analyse SWOT (Forces, Faiblesses, Menaces et


Opportunités)
Forces Faiblesses Opportunités Menaces

Source : MOHAMMED KACI, ABDENOUR ABTROUN: filière boissons en Algérie 2012, © PMEII, Alger, Juin 2013 P.120.

Remarque :
On déduit d’après cette analyse en ce qui concerne la demande que les marchés
des eaux gazeuses sont proches de la maturité et ne peuvent être tirés que par
l’accroissement démographique. Tandis que pour les filières des jus et des eaux
embouteillés, les perspectives de développement sont certaines.

103
13 Source : MOHAMMED KACI, ABDENOUR ABTROUN: filière boissons en Algérie 2012, © PMEII, Alger, Juin 2013 P.120.
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

I.5.4.3- Perspective d’évolution:


Pour voir les perspectives du marché national des boissons, on a pris trois cas :
1- L’eau en bouteille :
Ayant enregistré une forte croissance depuis 2005, et vu le nombre croissant
d’entreprises qui se spécialisent ou qui se diversifient dans la commercialisation de
l’eau en bouteille, les perspectives sont :
- la demande pour l’eau embouteillée devrait continuer à croître dans tous les
groupes de revenu,
- la croissance continuera à être entraînée par la plus large disponibilité de l’eau
embouteillée et par un accent sur la santé à travers l’Algérie.
2- Boissons gazeuses :
Elles sont bien ancrées dans les habitudes des consommateurs et dans un future
proche, il devrait y avoir un intérêt croissant pour la santé, à la fois chez les
consommateurs et chez les producteurs. Les entreprises sont appelées à développer le
positionnement marketing santé pour les produits à faible teneur en calories, en plus
de l’accent sur le prix et la publicité en vue de soutenir les ventes.
3- Les Jus :
La demande en jus de fruits progresse fortement, bénéficiant des
préoccupations de la santé des consommateurs, les produits sont considérés comme
naturels et sains. Cette tendance est particulièrement forte chez les consommateurs
et les femmes dans les grandes villes, où le pouvoir d’achat est plus élevé. Cette
tendance devrait se poursuivre notamment chez les ménages à revenu moyen et élevé.

104
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

Section II : « CEVITAL » acteur incontournable sur le marché de l’agroalimentaire :


CEVITAL est considéré comme un mastodonte de l’Agroalimentaire en Algérie,
à travers cette section, nous allons tenter d’expliquer les facteurs qui ont fait sa force.
II.1- Présentation et historique du groupe CEVITAL:
Le groupe CEVITL est fondé par M.Isaad Rebrab en 1998 avec des fonds privés.
Son siège est fixé au nouveau quai, arrière port de Bejaia. C’est un groupe familial bâti
sur une histoire, un parcours et des valeurs qui en ont fait sa réussite et sa renommée
(Figure31).
Avec une croissance annuelle de 30% et un chiffre d’affaire de 4 milliards de
dollars, CEVITAL est classé comme premier groupe Agro-industriel en Afrique et
premier groupe privé Algérien.
CEVITAL regroupe 26 filiales sur 4 continents et vend ses produits sur plusieurs
pays : Europe, Maghreb, Moyen Orient, Afrique de l’Ouest, Amérique…etc., avec des
activités diversifiées : la vente de véhicules, la grande distribution, l’industrie du verre,
l’agriculture, l’agroalimentaire, la logistique, les matériaux de construction(Figure32).
Le complexe Agro-industriel basé à Bejaia constitue la branche la plus rentable
du groupe (65 % du CA), elle est composée de plusieurs unités de production telles
que : raffinerie d’huile, raffinerie de sucre, margarinerie, unité de conditionnement
d’eau minérale, unité de fabrication et de conditionnement de boisson rafraichissante,
conserverie, silos portuaires ainsi qu’un terminal de déchargement portuaire qui lui
ont permis d’être le leader du secteur Agroalimentaire en Algérie. Ainsi, CEVITAL avait
fait passer l'Algérie de l’état d’importateur à celui d’exportateur d’huile végétale et de
margarine depuis 2014.
Considéré comme le plus grand complexe privé en Algérie, CEVITAL Agro-
Industrie offre des produits de qualité supérieure à des prix compétitifs, grâce à son
savoir-faire, ses unités de production ultramodernes, son contrôle strict de qualité et
son réseau de distribution.14

105
14 http://www.cevital-agro-industrie.com/fr/page/groupe-cevital-p15 consulté le 03/11/2017.
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

Figure 32 : Les activités du groupe

Source : www.Béjaia06.com/issadrebrabpdgdecevital.

106
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

II.2- La mission du groupe CEVITAL :


CEVITAL est constituée autour de l’idée forte de bâtir un ensemble industriel
intégré, concentré en première partie dans le secteur de l’agroalimentaire, dont le
raffinage d’huile et de sucre, produits dérivés négoce de céréales, distribution des
produits destinés à l’alimentation humaine et animale. L’ensemble industriel a connu
une croissance importante et a consolidé sa position de leader dans le domaine
agroalimentaire et entend poursuivre sa croissance et exploiter les synergies en
poussant l’intégration des activités Agroalimentaires et en développant des activités
dans le secteur à fort potentiel de croissance du « verre plat ».
CEVITAL adopte un mode de gouvernance évolué pour mieux faire face aux défis
formidables que pose sa croissance forte et ininterrompue. Ce groupe est doté des
moyens les plus solides pour non seulement assurer sa pérennité, mais surtout, lui
permettre de réussir une stratégie de développement ambitieuse. CEVITAL possède
plusieurs atouts qui lui permettent de prendre la position de leader sur le marché
algérien, on cite à titre d’exemple 15
 La capacité à manager des projets, dans la production et la distribution de
grandes envergures ;
 Maîtrise de la technologie (les unités industrielles utilisent les dernières
innovations en matière d’automatisation des process) ;
 Jeunesse des salariés et encadrement à fort potentiel pour assurer une gestion
pérenne de l’entreprise ;
 Choix du site : l’avantage de la localisation est un facteur clé de succès car il
représente un avantage compétitif de taille sur le plan logistique ;
 Force de négociation, la taille de l’entreprise, en raison des parts de marché
investies comparativement aux entreprises évoluant dans les mêmes secteurs
d’activité ;
 Présence d’un réseau de distribution couvrant l’ensemble du territoire national.
Selon Issad Rebrab, fondateur de CEVITAL, le succès du Groupe repose sur 7
points clés : 16
 Le réinvestissement systématique des gains dans des secteurs porteurs à forte
valeur ajoutée,
 La recherche et la mise en œuvre des savoir-faire technologiques les plus
évolués,
 L’attention accordée au choix des hommes et des femmes, à leur formation et
au transfert des compétences,
 L’esprit d’entreprise,
107
15 NOTICE D'INFORMATION, Visa COSOB N° 05-07 du 21 décembre 2005, P.6, 7.
16 https://www.cevital.com/la-strategie-de-developpement/ consulté le 01/11/2017.
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

 Le sens de l’innovation,
 La recherche de l’excellence,
 La fierté et la passion de servir l’économie nationale.
II.3- L’organigramme de CEVITAL Agroalimentaire :
L’organigramme de CEVITAL Agroalimentaire est hiérarchisé sous la forme
représenté dans la figure suivante :

Figure 33 : Organigramme de CEVITAL Agroalimentaire

108
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

II.3.1- Les fonctions des principales directions :


 La direction générale : elle veille sur le bon fonctionnement de l’entreprise et
contrôle les activités des autres directions.
 La direction commerciale : elle veille sur la réalisation des objectifs de vente du
complexe en participant à la politique de distribution sur le territoire national et
à l´étranger, et assurer la bonne relation clientèle et sa satisfaction.
 La direction des finances et comptabilité : son rôle est gérer les finances et tenir
la comptabilité du complexe.
 La direction QHSE (qualité hygiène et sécurité) : veille au respect des exigences
réglementaires produits, environnement et sécurité, et veille au respect des
exigences réglementaires produits, environnement et sécurité.
 La direction marketing : le marketing CEVITAL pilote les marques et les gammes
de produits.
 La direction des ressources humaine : elle définit et propose à la direction
générale les principes de gestion ressource humaine en support avec les objectifs
du business et en ligne avec la politique RH groupe, elle assure le recrutement, et
la gestion de la performance et des rémunérations, et la formation du personnel.
 La direction approvisionnements : met en place les mécanismes permettant de
satisfaire les besoins en matières et services dans les meilleurs délais, avec la
meilleure qualité et au moindre coût afin de permettre la réalisation des objectifs
de production et de vente.
 La direction énergie et utilités : elle assure la production et la distribution pour
les différentes unités l’électricité, l’eau, la vapeur.
 La direction maintenance et travaux neufs : elle met en place et intègre de
nouveaux équipements industriels et procédés, et planifie et assure la
maintenance pour l’ensemble des installations.
 La direction système d’informations : elle assure la mise en place des moyens
des technologies de l’information nécessaires pour supporter et améliorer
l’activité, la stratégie et la performance de l’entreprise.
 La direction logistique : assure la gestion des moyens matériels et humains pour
garantir une distribution efficace des produits du complexe.

109
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

II.4- Les activités de CEVITAL Agroalimentaire :


Les activités du complexe CEVITAL Agroalimentaire sont divers, il est composé
de plusieurs unités de production telle que : les huiles végétales, la margarinerie et
graisses végétales, le sucre blanc, le sucre liquide, les silos portuaires et les boissons :
II.4.1- : Les huiles végétales :
Elles représentent les huiles de table qui sont connues sous les appellations
suivantes : FLEURIAL PLUS 100% tournesol sans cholestérol, riche en vitamine (A, D, E),
ELIO et FRIDOR se sont des huiles 100% végétales sans cholestérol, contiennent de la
vitamine E. Elles sont issues essentiellement de la graine de tournesol, Soja et de
Palme, conditionnées dans des bouteilles de diverses contenances allant de 1 à 5 litres,
après qu’elles aient subi plusieurs étapes de raffinage et d’analyse. Avec une capacité
de production de 570 000 tonnes/an, soit 70% des besoins nationaux et exporte vers
le Maghreb et le moyen orient.
II.4.2- Margarineries et graisses végétales :
Le complexe CEVITAL Agroalimentaire produit une gamme variée de
margarine riche en vitamines A, D, E. Certaines margarines sont destinées à la
consommation directe telle que MATINA, RANIA, le BEURRE GOURMANT et FLEURIAL,
d’autres sont spécialement produites pour les besoins de la pâtisserie moderne ou
traditionnelle, à l’exemple de la parisienne et MEDINA, avec une Capacité de
production de 180 000 tonnes/an, soit 30% de la part du marché national, et exporte
une partie de cette production vers l’Europe, le Maghreb et le Moyen-Orient.
II.4.3- Sucre blanc et liquide :
Il est issu du raffinage du sucre roux de canne riche en saccharose .Le sucre
raffiné est conditionné dans des sachets de 50Kg et aussi commercialisé en morceau
dans des boites d’1kg. CEVITAL produit aussi du sucre liquide pour les besoins de
l’industrie Agroalimentaire et plus précisément pour les producteurs des boissons
gazeuses, avec une capacité de production de 650 000 tonnes/an, une extension à
1.800.000 tonnes/an, soit 85% destiné à la consommation nationale et une exportation
de 350 000 tonnes/an.
II.4.4- Les boissons :
Elle regroupe la production d’eau minérale, Jus de fruits, Sodas. Le complexe
CEVITAL a lancé la gamme d’eau minérale LALLA KHADIJA et de boissons gazeuses avec
capacité de production de 3 000 000 bouteilles par jour, la réhabilitation de l’unité de
production de jus de fruits EL-KSEUR, boissons fruitées «TCHINA» d’une capacité de
production de 600.000 bouteilles/heure.

110
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

Selon les chiffres du ministère du Commerce rapportés par la revue


« REPORTERS »17, le groupe CEVITAL se trouve en position dominante sur les marchés
du sucre et des huiles, il contrôle les quatre cinquièmes du marché du sucre et les deux
tiers du marché des huiles alimentaires. CEVITAL a ainsi importé 58% de la quantité
totale importée des huiles alimentaires brutes et 85% du sucre roux en 2016. Quant au
sucre blanc, le ministère du Commerce a indiqué qu’il y a désormais plus d’acteurs. Six
opérateurs ont totalisé 63,85% des quantités importées.
Selon Kamel Rezgui, président de la commission d'enquête de l'APN à travers
l'entretien qu'il a accordé au journal Horizons (2011) : « CEVITAL détient 70% des parts
de marché (sucre & huile) » en ce qui concerne le sucre et l’huile. Cependant, début de
l’année 2017, le ministre de l’industrie et des mines, Abdesslam Bouchouareb, a
annoncé que ce monopole allait progressivement reculer avec l’arrivé de nouveau
concurrent qui sont : le groupe KOUGC Reda Koulinef, Beldjillali Benhamed et Mazzouz.
II.4.5- Diversification et exportation :
A)- Diversification :
Depuis sa création jusqu’à aujourd’hui, CEVITAL ne cesse de réinvestir dans
différent secteurs dans le but de diversifier et créer un groupe puissant sur la reine
économique et commerciale mondiale tel que :
 L’électroménager, représenté par le groupe Brandt, actif à travers ses cinq
filiales dans les régions Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord et Asie
Pacifique ;
 Les fenêtres et fermetures, à travers ses deux sites industriels, basés en France
et en Algérie. CEVITAL fournit des solutions de fermeture innovantes et à forte
efficacité énergétique, commercialisées sous la marque Oxxo. Sur son site
industriel Alas en Espagne, elle produit également des articles à base
d’aluminium destinés au bâtiment comme à l’industrie ;
 Le verre et ses dérivés avec la filiale MFG, dotée de deux float et d’une unité de
transformation, qui est spécialisée dans la fabrication et la commercialisation
du verre, à destination de l’Algérie, la Tunisie, le Maroc et en Europe du Sud ;
 La construction, représentée par les filiales Baticompos, Cevital Entreprise,
PCA et Métal Structure. Le Groupe est spécialisé dans les panneaux SDW, la
charpente métallique et la construction en dur et en préfabriqué ;
 La logistique et les services, à travers sa filiale NUMILOG, spécialisée dans le
transport et la logistique. CEVITAL est également actif dans la vente de pneus
sous la marque Michelin (Atlas Pneu) et aussi dans le transport maritime (Nolis).

111
17 www.reporters.dz consulté le 06/11/2017
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

 La distribution alimentaire et non alimentaire (Numidis) avec la chaîne de


magasins UNO. (Plus de 50 000 références de produits en vente dans les 23
magasins UNO) ;
 La production agricole avec Ceviagro ;
 La gestion de centres commerciaux avec Sierra CEVITAL ;
 La production agro-alimentaire avec Cevital spa (Plus de 1 500 000 tonnes de
sucre produit par la filiale Cevital Agro-industrie ont été exportées dans plus
de 40 pays depuis 2010)…etc.
B)- Exportation :
Les exportations de CEVITAL concernent essentiellement le sucre, un produit qui
est destiné à plusieurs pays. Le sucre exporté par CEVITAL représente 1/3 du sucre total
exporté par l’Union Européenne, ce qui en fait un acteur majeur sur le marché du sucre.
Depuis 2010, plus de 3 millions de tonnes de sucre ont été exportés et ce sur
plus de 40 pays, la production de CEVITAL représente plus de 10% de tout le sucre
produit au sein de l’Union Européenne.
Parmi les clients les plus importants de CEVITAL nous retrouvons Coca-Cola,
Kraft Food, Danone, Ferrero, Barry Callebaut, Andros, Refresco, Nutriset…etc.
Actuellement avec un chiffre d’affaire de 4 Milliards/$ CEVITAL envisage
d’arriver à « 25 Milliard/$ à l’horizon 2025 »18.
D’après les documents internes de l’entreprise CEVITAL, le tableau qui suit va
présenter l’évolution des exportations du sucre de CEVITAL Agroalimentaire entre
l’année 2013 et 2016.

112
18 http://www.cevital-agro-industrie.com/fr/page/export-p2 consulté le 07/11/2017.
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

Figure 34 : Evolution des exportations du sucre de CEVITAL agroalimentaire


Année 2013 Année 2014 Année 2015 Année 2016
Destination Quantité Destination Quantité Destination Quantité Destination Quantité
Cote d’ivoire 6 Danemark 1 Espagne 726 Espagne 680
Belgique 296 Cote d’ivoire 6 Belgique 87 Turque 823
Jordan 310 Espagne 727 Jordan 414 Belgique 114
Gambie 12 Belgique 416 Monténégro 80 Jordan 1218
Monténégro 129 Bahreïn 1 Ghana 90 Croatie 40
Espagne 233 Monténégro 90 Lebanon 1342 Lebanon 1042
Italie 125 Lebanon 1904 Benin 40 Arabie Saudia 445
Mali 55 Jordan 545 Arabie Saudia 255 Tanzanie 944
Arabie Saudia 160 Irlande 4 Tanzanie 400 Cameron 16
Qatar 10 Benin 21 Albanie 1103 Albanie 692
Cameron 8 Arabie Saudia 260 Sierra Leone 20 Grèce 494
Albanie 506 Cameron 5 Italie 436 France 699
France 26 Albanie 1123 France 278 Italie 1662
Pologne 14 Italie 1832 IRAK 258 Tunisie 86
Italie 1825 Irak 385 UAE 137 UAE 635
Suède 2 Ghana 28 Syrie 1302 Bulgarie 74
Allemagne 10 UAE 476 Chypre 92 Syrie 613
UAE 10 Syrie 1992 Turque 1878 Ghana 100
Syrie 1137 Chypre 56 Libye 60 Chypre 84
Lebanon 774 Sierra Leone 41 Croatie 80 Togo 90
Chypre 22 Turque 1473 Tunisie 207 Georgia 100
Turque 73 Libye 40 Grèce 305 Libye 856
Kenya 20 Holland 415 Holland 18 - -
Liberia 32 Tunisie 75 - - - -
Pays-Bas 776 Croatie 84 - - - -
Mauritanie 5 Soudan 250 - - - -
Croatie 448 Libye 150 - - - -
soudan 1580 France 290 - - - -
Brésil 40 Grèce 341 - - - -
Sierra Leone 43 Soudan 200 - - - -
Ghana 280 - - - - - -
Grèce 584 - - - - - -
Canada 35 - - - - - -
Irak 2120 - - - - - -
Total Total Total Total
11706 13231 9608 11507
conteneurs conteneurs conteneurs conteneurs
Total en Total en Total en Total en
292650 330775 240200 287675
tonnes tonnes tonnes tonnes
Source : Documents internes de l’entreprise.

Remarque :
Ce tableau des exportations de sucre montre et explique très bien le monopole
que CEVITAL occupe sur le marché Algérien.

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Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

Le groupe se retrouve sur plusieurs marchés mondiaux, ce qui lui permet d’être
connu et reconnu par les entreprises internationales, les consommateurs et les
fournisseurs étranger sur plusieurs secteurs d’activité. Ainsi, selon l’hebdomadaire
panafricain Jeune Afrique, CEVITAL prévoit de s’installer comme premier exportateur
privé Algérien de taille mondiale après le géant pétrolier public SONATRACH.
II.4.6-Les clients de CEVITAL :
La satisfaction du client est la devise de l’entreprise, la raison de vivre pour
l’entreprise est de vendre. Les clients de l’entreprise sont divers et variés:
- Représentants ;
- Grossistes ;
- Industriels ;
- Institutionnels et administrations.
Ils sont pour la grande majorité des industriels de l’agroalimentaire et des
distributeurs, ces derniers se chargent de l’approvisionnement de tous les points de
vente ou qu’ils soient

À l’heure où l’Algérie est durement frappée par une crise financière à la suite de
la chute des cours du pétrole, qui assure, avec le gaz, 95 % de ses revenus en devises,
CEVITAL représente un exemple de réussite susceptible d’inciter le pays à passer enfin
d’un modèle fondé sur la rente pétrolière à une économie diversifiée et compétitive.
Selon Issad Rebrab : « Les entreprises algériennes peuvent créer de l’emploi et de la
richesse, et conquérir des parts de marché à l’international, pour peu qu’on les laisse
investir et qu’on libère les initiatives », il ajoute : « Mon luxe, c’est de créer de
nouvelles usines ». Cela nous permet de dire et de réaffirmer que CEVITAL est
incontournable sur le marché de l’Agroalimentaire en Algérie.

114
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

Section III : CAS de l’eau en bouteille LALLA KHEDIDJA


Dans cette dernière section, nous allons étudier notre cas « LALLA KHEDIDJA »
et essayer d’en déduire les différentes politiques appliquées à ce produit.
III.1- Présentation de l’unité de production LALLA KHEDIDJA :
L’unité d’eau minérale LALLA KHEDIDJA de CEVITAL située au pied du mont
Djurdjura dans la commune d’Agouni Gueghrane, à environs 35 Kms au sud-ouest du
chef-lieu de la wilaya TIZI OUZOU, puise son eau de la source Thinzer située au flan du
mont Kouriet, autrefois propriété de l’ETK (Entreprise touristique de Kabylie, en
compagnie d’autres structures hôtelières) avant d’être racheté par le PDG de CEVITAL,
Issad Rebrab en 2004 dans le cadre de la privatisation des entreprises publiques
économiques en difficulté, pour la somme de 40 milliards de centimes mais n’a été
opérationnelle qu’on 2007 pour des causes diverses liées notamment à la matière
d’embouteillage, au problèmes de qualité,santé…
L’unité de production dispose d’une superficie de 25 000 m2 de bâtiments et
comprend principalement plusieurs locaux. En plus du conditionnement de l’eau
minérale, l’usine a déjà produit des jus et des boissons gazeuses, cette production a
été déplacée à l’ksar en 2010.
Comme nous l’avons souligné précédemment, l’usine a une capacité de
production de 3 000 000 de bouteille par jour. Chaque ligne dispose d’une capacité de
production de 32 000 bouteilles par heure soit une production quotidienne de 76 800
bouteilles.
III.2- Les différents locaux de l’usine :
L’usine est composée de trois locaux principaux :
III.2.1- Le local (poste) haute tension (HT) :
Est alimenté directement par une ligne provenant de SONELGAZ.
III.2.2- Le local de traitement d’eau (water technologie) :
L’atelier Water Technologie est composé de différents éléments conçus et
réalisés afin de remplir trois fonctions principales :
- Pré filtrage physique de l’eau provenant de la source, située à environ 5 km de
l’unité.
- Stockage de l’eau pré filtrée.
- Filtration finale de l’eau du procès et alimentation des lignes de production.

115
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

III.2.3- Le local de production :


Cet atelier comporte trois parties essentielles :
- Une salle blanche où s’effectuent le soufflage et le remplissage des bouteilles.
- Un laboratoire pour le contrôle de qualité.
- Deux lignes de production pour le conditionnement de l’eau minérale.
III.3- La structure hiérarchique de l’unité LALLA KHEDIDJA :
Sa structure est représentée dans la figure suivante :
Figure 35 : Hiérarchie de LALLA KHEDIDJA

Directeur Général

Direction Système Secrétaire de


D’informatique Direction

Service de Service
Service de Service de Service de
Ressources Commercial
Maintenance Production Contrôle
Humaine Financier
Qualité

Source : Documents internes de L’entreprise

III.4- Le produit LALLA KHEDIDJA :


III.4.1- Présentation du produit :
LALLA KHEDIDJA (voir figure 36) est une eau naturelle non gazeuse qui trouve sa
source sur les monts enneigés du Djurdjura, son parcours géologique est protégé
contre toute pollution. En s’infiltrant lentement aux travers des roches, elle se charge
naturellement en minéraux essentiels ce qui lui donne une pureté et une légèreté
incomparable. Elle est, de par sa faible minéralité et grâce à sa faible teneur en sodium
et son PH neutre conseillée et recommandée :
- lors des cures de diurèses destinées à prévenir la récidive des calculs rénaux,
- recommandée contre l’hypertension, aux femmes enceintes, et aussi pour la
préparation des biberons.
LALLA KHEDIDJA est disponible sous emballage PET en deux formats : 1.5 L et 0.5 L.

116
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

Figure 36 : fiche produit LALLA KHEDIDJA

Source : www.cevital-agro-industrie.com

117
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

III.4.2- Le Marketing-Mix de LALLA KHEDIDJA :


Rappelons que le mix marketing est composé de : politique produit, politique
de prix, politique de distribution et politique de communication. En ce qui concerne
notre cas d’étude :
III.4.2.1- La politique produit :
Elle est composée de quatre principaux aspects :
A)- Le nom du produit :
Les éléments pris en compte dans la politique de produit sont le nom du produit
et le conditionnement et l’emballage.
L’eau minérale offerte sur le marché porte le nom de « LALLA KHEDIDJA », qui
prend son origine dans les monts enneigés du Djurdjura.
B)- Le conditionnement et l’emballage :
Comme on a pu le constaté dans la ‘’figure 36’’, l’eau LALLA KHEDIDJA est
conditionnée dans deux types de dimensions :
 La bouteille en « PET » à 1.5L : qui remplit les fonctions essentielles de sécurité
par sa légèreté et sa solidité, de praticité par sa forme et d’information par
l’étiquette qui la couronne. C’est un format idéal pour les rencontres en famille
ou entre amis.
 La bouteille en « PET » à 0.5L : Sa contenance vise à réduire son poids, ce qui fait
qu’elle peut être tenue en main aussi longtemps que possible. La quantité d’eau
qu’elle contient peut mettre fin à une grande soif. Son coût est abordable. On
peut s’en offrir plusieurs dans la journée. Pour une personne, elle est plus
pratique que celle de 1,5L. C’est un format «prêt-à-boire»
Par ailleurs, les types d’emballage pour l’eau LALLA KHEDIDJA sont, comme indiqués
dans la figure 36, comme suit :

 Pour les bouteilles 1.5L, un fardeau de 6 bouteilles est proposé pour faciliter son
transport par le consommateur final. Aussi, on retrouve les palettes qui
contiennent 112 fardeaux qui facilitent ainsi leur stockage et leur livraison.
 Les bouteilles à 0.5L, avec un fardeau de 12 bouteilles pour les consommateurs
et des palettes de 114 fardeaux pour leur livraison ou stockage.

118
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

C)- Les caractères physico-chimiques :


L’eau LALLA KHEDIDJA est extraite des monts de Djurdjura, elle est prise
directement des sources du massif montagneux de Djurdjura, pleine d'énergie et de
minéraux nécessaires. Elle est pure et naturelle à 100%. C’est une eau de couleur
limpide, inodore avec un PH de 7,22. Elle composé, comme nous le montre la figure 36
de : potassium, calcium, sulfate, magnésium, sodium, chlorure, nitrates, nitrites, fluor,
résidus secs et bicarbonates.
D)- La qualité du produit :
De par son origine géologique, l’eau LALLA KHEDIDJA est riche en minéraux
essentiels à la vie, réputée pour sa légèreté et sa pureté. C’est une eau de montagne
dont le parcours géologique est protégé contre toute pollution. C’est une eau de
source faiblement minéralisée, elle se diffuse rapidement dans l’organisme en
favorisant l’élimination des excès d’acide urique et des cristaux générateurs des calculs
de reins. Elle est recommandée pour les utilisations domestiques de boissons
nécessitant l’eau, pour les enfants et pour les malades, notamment les insuffisants
rénaux.
L’eau LALLA KHEDIDJA est régulièrement contrôlée et de manière rigoureuse
tant sur le plan physico-chimique que bactériologique. Ces contrôles s’effectuent au
niveau même de l’usine qui est équipé d’un laboratoire. Les analyses effectuées sur
place sont confirmées par le service de contrôle qualité.

III.4.2.2- La politique des prix :


Le tableau ci-dessous présente les différents conditionnements du Produit
LALLA KHEDIDJA avec les prix respectifs :

Figure 37 : Prix de l’eau LALLA KHEDIDJA selon le type d’emballage


DESCRIPTIF PRIX D’USINE (DZD HT) PRIX DE VENTE (DZD)
Une bouteille de 1.5L 19 30
Une bouteille de 0.5L 11 20
Un fardeau de 12 bouteilles 132 180
à 0.5L
Un fardeau de 6 bouteilles à 114 150
1.5L

Source : Nous-mêmes.

119
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

La formation des prix des produits de LALLA KHEDIDJA prend en compte les
facteurs classiques : les coûts de production, le besoins de rentabilité, la qualité du
produit, l’image du produit et le public ciblé. Du point de vue de la concurrence, le prix
de vente de l’eau LALLA KHEDIDJA est un peu plus élevé, par exemple : le prix de vente
de la bouteille d’eau minérale de 0.5L de GUEDILA s’élève à 15DZD, ce qui explique la
stratégie d’écrémage mise en place par LALLA KHEDIDJA afin de dégager un maximum
de profit dans un délai minimum.
III.4.2.3- La politique de distribution :
L’eau LALLA KHEDIDJA est un produit vendu en Algérie, plus particulièrement à
la wilaya Tizi-Ouzou. Dans ce cadre, l’entreprise applique une stratégie de distribution
exclusive et sélective pour deux entreprises à Tizi-Ouzou (AKCHICHE& FILS et
l’entreprise CHALA& NAIT KACI). LALLA KHEDIDJA distribue entre 70 à 80 camions par
jour pendant l’été et entre 20 à 40 camions pendant l’hiver. Chaque camion contient
24 à 26 palettes. La marchandise est acheminée par voie terrestre et se fait par
NUMILOG ; (acteur incontournable de la logistique et transport en Algérie et filiale du
groupe CEVITAL), et cela au niveau du CLR (Centre Logistique Régional) qui se trouve à
Tizi-Ouzou.
L’entreprise utilise le canal long en distribuant l’eau aux grossistes (AKCHICHE,
CHALA), ceux-ci se chargent de vendre aux distributeurs qui, à leur tour, vendent aux
détaillants et ces derniers aux clients finaux, ce qui permet à l’entreprise de réguler ses
ventes et sa production (stockage des intermédiaires= diminution des frais de
facturation, stockage et transport). La figure qui suit nous montre avec plus de
précisions sur la distribution de LALLA KHEDIDJA,

Figure 38 : Distribution de LALLA KHEDIDJA

120
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

A travers cette stratégie de distribution, LALLA KHEDIDJA réduit sa force de


vente a deux clients principaux cités dessus ce qui lui confère une couverture
géographique plus dense et lui permet de réguler les ventes et la production (stockage
des intermédiaires =>diminution des frais de facturation, stockage et transport). Ainsi,
le produit est présent sur presque tous le territoire nationale : Tizi-Ouzou, Béjaia, Alger,
Oran, Boumerdes…etc et plus particulièrement dans les hypermarchés, les
supermarchés, les cafétérias, les stations-services…etc.
III.4.2.4- La politique de communication :
LALLA KHEDIDJA utilise la communication hors média et la communication
média pour la promotion et la vente. La communication hors média repose sur les
éléments suivants :
- Foire et exposition : le produit a été exposé avant son lancement définitif au
40ième jour de la foire international d’Alger (FIA) en 2007, CEVITAL a ainsi
présenter un produit tout neuf, avec un emballage et conditionnement qui
profite des toutes dernières technologies mise en place au saint de l’unité de
production.
- Le slogan : « LALLA KHEDIDJA, Pure par nature.»
- Le sponsoring : en 2016, signature d’un contrat de deux ans avec le joueur
emblème de l’équipe nationale Algérienne « Slimani ».
- Les véhicules : LALLA KHEDIDJA équipe certains véhicules de transport de
marchandise (plus particulièrement les camions) des mêmes couleurs et logos qui
se trouve sur ses bouteilles.
En ce qui concerne la communication média de LALLA KHEDIDJA, elle utilise
généralement le placement de produit19 en le mettant en avant dans les programmes
audiovisuels, plus particulièrement les « programmes culinaires ».
Ceci-dit ; LALLA KHEDIDJA utilise principalement la stratégie « PUSH » également
appelé stratégie de pression, elle stimule les intermédiaires qui vont pousser la vente
de la marque et ainsi mettre le potentiel client face à une opportunité de se procurer
le produit, ce qui applique d’avantage le réseau de distribution et la force de vente et
ainsi chercher le clients pour qu’il soit directement impliqué et ce aux travers des
placements produits qu’elle a fait, les foires et exposition, la publicité sur les lieux de
ventes, la prospection, les promotions…etc.

121
19Le placement de produit est une technique de publicité qui utilise la mise en avant d'un produit dans différents supports,
généralement audiovisuels. C’est un moyen complémentaire aux moyens de communication traditionnels. Les annonceurs
cherchent à faire parler de leur marque, soit en exposant directement celle-ci, soit par l’intermédiaire de leur produit.
Wikipédia, consulté le 22 novembre 2017.
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

III.5- Problèmes majeurs et suggestions :


Au cours de l’analyse du mix marketing du produit LALLA KHEDIDJA, il s’est avéré
qu’il représente quelques problèmes qui sont les suivants :
III.5.1- Problèmes :
Le Marketing-Mix appliqué pour le produit LALLA KHEDIDJA que nous avons
examiné à travers les 4P est caractérisé par plusieurs problèmes :
- Le premier, qui est un problème majeur est : les actions en matière de publicité
pour le produit qui sont tristement faible, le bouche à oreille du produit et la
notoriété du groupe de la filiale joue un rôle très important dans la vente du
produit.
- Les formats dans lesquelles est disponible et proposé l’eau LALLA KHEDIDJA sont
moindre par rapport au concurrent (format PET.0.5L et 1.5L contre des formats
plus variés pour IFRI par exemple qui propose les mêmes formats que LALLA
KHEDIDJA et d’autre qui sont : PET 0.33L, 0.5L avec bouchons sport, bouteille
verre 0.25L et bouteille verre 1L).
- Sur le marché, les prix de vente varient considérablement au niveau des
distributeurs, grossistes et détaillants, ce qui constitue un facteur de dissuasion
au niveau des consommateurs non informés sur les différents prix du produit.
III.5.2- Suggestions :
Afin de remédier aux faiblesses de la société au niveau de son marketing-mix,
des actions correctives méritent d’être mises en œuvre :
A)- Politique produit :
Au niveau du conditionnement, l’entreprise doit variée et ajoutée de nouveaux
formats. Nous conseillons de mettre sur le marché les types de conditionnement qui
lui font défaut et qui sont chez ses concurrents avec amélioration, et de lancer un
nouveau type de conditionnement qui s’agit de la bonbonne à 5 L « avec robinet » pour
se différencier de ses concurrents. Aussi, nous suggérons de mettre en place un
distributeur automatique consacré à la bouteille 0.5L et de le placer dans des point
stratégiques tel que : les gares routières, les facultés, les hôpitaux…etc. cella pourra
apporter un avantage considérable par rapport à ses concurrents surtout dans les
périodes de grandes chaleurs, là où la consommation d’eau en bouteille atteint des
sommets.

122
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

B)- Politique prix :


L’entreprise ne doit pas se contenter de vendre le produit aux distributeurs ; elle
doit veiller à ce que les distributeurs respectent les prix recommandés car une
mauvaise politique de prix des distributeurs a un impact considérable sur l’image de
l’entreprise et de son produit. Pour ce faire, elle devrait effectuer des descentes de
suivi auprès des distributeurs pour veiller au respect des prix de vente pour une
éventuelle stabilisation.
À ce stade du cycle de vie du produit, phase de maturité caractérisée par la faible
croissance du chiffre d’affaires, et face à une concurrence sur le marché domestique,
l’action sur la variable prix nécessite une attention particulière.
C)- Politique de communication :
Malgré la notoriété du groupe CEVITAL, la communication de l’eau LALLA
KHEDIDJA reste insatisfaisante. A l’ère où la technologie bat son plein, l’entreprise
devrait concevoir et multiplier la diffusion de publicité média et hors média, actions
sociales, promotions, jeux concours effectués au niveau national…etc, et ce, dans le
but de se faire connaitre et pour faire connaitre les vertus dont se vente le produit.
Sachant que aujourd’hui presque tout se sur internet, l’entreprise comme pour
quelques-uns de ses concurrents (IFRI par exemple) devrais créer un site spéciale pour
le produit et pour elle-même en fournissant : des informations sur le produit, les prix,
les points de ventes, les actions commerciales mises en œuvre (dons, tombolas, jeux
concours…etc.), apporté des informations sur l’historique de la société, fournir des
informations sur la part de marché du produit, les tendances du marché, les différentes
promotions…etc.
L’entreprise LALLA KHEDIDJA, avant toute conception publicitaire ou promotion,
devrait mener une étude de marché pour connaître au mieux les attentes des
consommateurs, en vue de satisfaire au maximum leurs besoins et désirs. Elle pourrait
aussi consulter une agence de publicité pour une bonne conception publicitaire.

123
Chapitre 3 La politique Marketing d’un produit agroalimentaire
CAS : « eau en bouteille LALLA KHEDIDJA »

Conclusion :
Le groupe CEVITAL est incontestablement un acteur incontournable dans le
secteur de l’Agro-Alimentaire en Algérie, que ce soit dans les huiles végétales, sucre
blanc et liquide, margarine et graisse végétale ou boisson.
La filiale LALLA KHEDIDJA représente un atout (parmi d’autres) pour le groupe
qui pourrait lui permettre de consolider sa place d’ogre sur le marché de l’eau en
bouteille en Algérie, et cela à condition de remédier à certaines faiblesses que nous
avons constaté lors de l’analyse de son Mix-Marketing, notamment au niveau de la
communication et conditionnement. Les suggestions proposées pourront permettre à
l’entreprise d’acquérir et de conserver une position concurrentielle. Il s’agit donc pour
LALLA KHEDIDJA de doser la part respective à accorder aux quatre politiques
fondamentales et s’assurer d’une bonne cohérence entre les différentes variables
Bien que le mix-marketing du produit LALLA KHEDIDJA présente quelques
lacunes, il en va de soi qu’il occupe une place très importante dans la stratégie du
groupe CEVITAL. Sachant que la filiale LALLA KHEDIDJA occupait en 2009 plus de 5%
des parts de marché.

124
Conclusion
générale
Conclusion générale

Conclusion générale
Les Industries Agroalimentaires (IAA) en Algérie ont connu leur essor dans les
années 70 avec les programmes publics de développement visant à la création de
sociétés nationales, notamment dans les filières céréales, lait, eaux et boissons. Ces
filières restent les plus importantes mais sont suivies maintenant par celles du sucre,
des corps gras, des conserves, des viandes…etc.
Les IAA connaissent un développement remarquable depuis 20 ans et les
perspectives de croissance sont encore plus importantes pour le futur, compte tenu de
l’importance de la demande algérienne et des possibilités d’exportations dans certains
secteurs et dont le groupe CEVITAL est le principal acteur.
Notre modeste travail de recherche nous a permis de comprendre les différents
aspects liés à la politique marketing, autrement dit « les 4 P » qui sont des aspects
essentiels dans notre recherche et que nous avons présenté au premier chapitre. Car
à travers cet élément, nous avons pu atteindre l’objectif qu’on s’été fixé à savoir
« connaitre le type du Mix-Marketing mis en place par l’entreprise LALLA KHEDIDJA et
quel est le rôle qu’il occupe au sein de cette dernière ».
Dans le deuxième chapitre, nous avons vu le rôle que joue marketing alimentaire
dans l’accompagnement du consommateur dans sa volonté de consommer non pas
plus mais mieux, en mettant l’accent sur les différents aspects des risques et sécurité
alimentaire sans oublier le rapport qualité prix. Ainsi, nous avons pu faire le lien entre
le marketing agroalimentaire et le comportement du consommateur et on a constaté
que ce dernier joue un rôle important dans le processus de décision et d’achat
Finalement dans le dernier chapitre, après avoir présenté quelques aspects du
marché des boissons en Algérie et vu l’importante place que le groupe CEVITAL occupe
dans le secteur de l’agroalimentaire, on a répondu à notre problématique de départ à
savoir «l’importance de la politique marketing au sein de l’entreprise LALLA
KHEDIDJA », ce qui nous permet d’affirmé nos hypothèses à travers la place qu’occupe
le groupe CEVITAL sur le marché de l’Agroalimentaire en Algérie et les différentes
stratégies qu’il a mis en place afin d’atteindre son principale objectif à savoir : faire
passer l’Algérie du statu d’importateur à celui d’exportateur.
Ainsi, nous avons pu constater que la mise en œuvre du marketing mix doit
permettre d’atteindre les objectifs découlant de la stratégie marketing. Les décisions
prises au sein des différentes variables ou politiques sont interdépendantes et doivent
être cohérentes. En effet, il ne suffit pas pour une entreprise d’appliquer à la lettre une
méthode théorique, il s’agit des différents aspects stratégiques qu’elle se doit de
combiner dans le but d’atteindre son objectif et influencer le comportement futur du
consommateur qui est complexe et souvent perçu comme irrationnel.

126
Références
bibliographiques
Références bibliographiques

I- Ouvrages

1. Armand Dayan, Manuel de gestion, Paris, éd. Ellipses, 2e édition, 2004 vol 1.
2. Benoit Saint-Hilaire : La marque : créer et développer son identité, octobre
2005.
3. BERNARD. YON, marketing agro-alimentaire, Dalloz Gestion, 1976
4. BERNARD YON ; le Marketing Agro-Alimentaire, édition ESKA, Paris 1996
5. Charles CROUE : « Marketing international », édition De BOECK et Université,
Bruxelles, 1999.
6. Denis lindo, Frédéric Jallat ; le marketing : étude, moyens d’action, stratégie,
5ième édition dunod, paris 2005.
7. Djamel BELAID, le secteur Agroalimentaire en Algérie : cas CEVITAL (tome 1),
édition 2016.
8. E. Vernette : l’essentiel du Marketing, 2ième édition, d’Organisation.
9. HIAM Al & SHEWE; Chmba, concepts, horizon Paris.1994.
10. Jean, Jacques Lambin et Ruben Chumpitaz : Marketing Stratégique et
Opérationnel, édition Dunod, 2001
11. Jean-Jacques Lambin Chantal de Moerloose : marketing stratégique et
opérationnel, 7ième édition, Dunod, Paris, 2008
12. Jean-Marc DECAUDIN, Afifa BOUGUERRA : La communication Marketing
Intégrée, 4ième édition, ECONOMICA, Paris 2011
13. KOTLER & DU BOIS; marketing management, 9ième édition publi-union, Paris
1997.
14. KOTLER, P. et DUBOIS, B. : Marketing Management, 10ème éd., Publi-Union,
Paris, 2000.
15. KOTLER, P. et DUBOIS, B. : Marketing Management, 11ème éd., Publi-Union,
Paris, 2003.
16. KOTLER.P et DUBOIS.B : Marketing et Management, 13ième édition, Pearson,
Paris, 2009
17. LENDREVIE LEVY, MERCATOR : tout le marketing à l’ère numérique, 11ième
édition, Dunod, Paris 2014
18. Pierre-Louis DUBOIS, Alain JOLIBERT, Le Marketing ; fondement et pratique,
4ième ED, ECONOMICA, Paris 2005.
19. Martine PRETET et Chantal BUSSENAULT : Organisation et Gestion de
l’entreprise, édition Vuibert, 1997.
20. MOHAMMED KACI, ABDENOUR ABTROUN: filière boissons en Algérie 2012, ©
PMEII, Alger, Juin 2013
21. Ni Mhurchu C, Blakely T, Jiang Y, Eyles HC, Rodgers A. Effets des réductions de
prix et de l'éducation nutritionnelle sur mesure sur les achats de super marché:
un essai contrôlé randomisé. Am J Clin Nutr 2010

128
Références bibliographiques

22. P.AURIER, L. SIRIEIX : Le Marketing des produits agroalimentaires, Dunod, Paris,


2004.
23. Richard LADWEIN : Le comportement du consommateur et de l’acheteur, 2 ième
édition, ECONOMICA, Paris 2003
24. SOPHIE Richard-Lanneyrie, MAKETING BOOK
25. Yves CHIROUZE, le Marketing : Etude et Stratégies, 2ième édition, Ellipses,
Paris, 2007.

II- Revues et articles

1. Badredine Khris, revue LIBERTE « L'eau minérale Lalla Khadidja bientôt sur le
marché », 06 juin 2007.
2. Badredine Khris, revue LIBERTE « Lalla Khedidja revient avec un nouveau
look», 30 juillet 2007.
3. Fardi abdeladin, revue LIBERTE, « Brandt, déjà un mastodonte de
l’électroménager ! », 02 juin 2016.
4. Farid Alillat ; béjaia news “Issad Rebrab, PDG de Cevital : « Mon luxe, c’est de
créer de nouvelles usines », 29 decembre 2016.
5. Halim RECHAM, Revue : « L’essentiel de l’Agroalimentaire et l’agriculture
N0097 », novembre-décembre 2015.
6. Hocine Lamriben, revue EL WATAN ECONOMIE « Cevital : Un «champion de la
diversification», 15 juillet 2014.
7. Kabir. H, revu LIBERTE, MONOPOLE SUR LE SUCRE : Issad Rebrab remet les
pendules à l’heure, 07 janvier 2016.
8. Le Secrétariat du Programme mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires,
COMPRENDRE LE CODEX ALIMENTARIUS, Troisième édition, Publié par FAO,
Rome, 2006.
9. Lyes G, revue LIBERTE «EAU MINERALE LALLA KHEDIDJA Les travailleurs en
grève illimitée », 06 septembre 2004.
10. M. BERGADAÀ, B. URIEN, "Le risque alimentaire perçu comme risque vital de
consommation", Revue Française de Gestion, 3/2006 (no 162).
11. Makhlouf Ait Ziane, revue EL MOUJAHID, « industrie agroalimentaire : En plein
essor », 09 aout 2016
12. Mohamed. L, Revue LE SOIR D’ALGER « bientôt la production de l’eau minérale
Lalla-khedidja à l’usine Cevital », 19 octobre 2006.
13. Nordine Izouaouen, L’éco n0101, 15 décembre 2014.
14. NOTICE D'INFORMATION, Visa COSOB N° 05-07 du 21 décembre 2005.
15. Riad : « La filière Agroalimentaire en Algérie », article de REFLEXION, quotidien
national d’information, 3 janvier 2013.

129
Références bibliographiques

III- Mémoire et thèses

1. CHARAF Deen. O « stratégie de marque comme éléments de consolidation de


la relation client : cas COCACOLA », 2010.
2. Jean claude. N « les effets du marketing-mix sur la rentabilité d’une
production », 2008.
3. L. James « Introduction du marketing dans une entreprise de service. cas de
hewa bora airways/gom », 2008.
4. L. TINDA « politique du marketing au sein d’une entreprise : Cas de le
Minotérie de Matadi (MIDEMA) en sigle», 2007.
5. LHADJ MOHAND Moussa « l’intégration de la démarche marketing au sein de
l’entreprise Algérienne : cas du secteur Agroalimentaire », 2013.
6. MEHANNI Nassim, BENBELAID Ismahane « Les déterminants du choix des
stratégies d’internationalisation des entreprises : Cas : de CEVITAL », 2016-
2017.
7. R. K. MABALA « place du marketing dans une entreprise public », 2008.
8. SteveM. K « importance du marketing mix au sein d’une entreprise brassicole :
cas de la bralima et sa bière Primus », 2011.
9. TALAOUANOU Mouhamed Fawzi « Marketing de l’Agroalimentaire : cas des
produits de terroir, exemple de la Deglet Nour en Algérie », 2012-2013.
10. TIRCHI OURDIA « la gestion des rémunérations, un outil de motivation au
service de la performance du travail : cas de l’entreprise Algérienne CEVITAL »,
2012.

IV- Site internet

1. www.cours-gestion.com, 10 septembre à 18h20 GMT


2. www.ressources.aunege.fr/cycledevie/stratégie, 12 septembre à 23h48 GMT
3. www.aunege.fr/marketingfondamentale, 20 septembre à 3h25 GMT
4. www.lescoursdevente.fr/boite/prix/htm#31, 22 septembre à 15h23 GMT
5. Wikipédia.
6. www.aunege.fr/cibledecommunication, 25 septembre à 00h17 GMT.
7. www.scienceshumaines.com/les-ressorts-des-paniques-alimentaires-
rencontre-avec-claude-fischler_fr_27585.html. 14/10/2017 à 5h13 GMT
8. : http://www.buis-avocat.fr/definition-du-triple-net, 01 novembre 2017 02h36
GMT
9. www.blog.wikimemoires.com/2013/08/le-marketing-le-risque-percu-et-ses-6-
facettes/, 18 octobre 2017 23h50 GMT.
10. http://www.fao.org/DOCREP/MEETING/004/Y6440F.HTM, 25 octobre 2017 à
19h17 GMT.

130
Références bibliographiques

11. www.codexalimentarius.net, le 26 octobre 2017 à 00h15 GMT.


12. http://www.univ-brest.fr/esmisab/sitesc/AQ/Methode_HACCP/HACCP.HTM,
le 30 octobre 2017 à 15h15 GMT.
13. www.jetudielacom.com/motivations-selon-joannis/
14. www.definitions-marketing.com/definition/attitude/, le 02 novembre 2017
15. www.sciencedirect.com, le 28 octobre 2017.
16. http://agrifood-innovation.blogspot.com/2013/10/industrie-de-leau-
embouteillee-en.html, le 02 novembre 2017.
17. http://agrifood-innovation.blogspot.com/2013/10/industrie-de-leau-
embouteillee-en.html, le 03 novembre 2017.
18. http://www.cevital-agro-industrie.com/fr/page/groupe-cevital-p15, le 03
novembre 2017.
19. https://www.cevital.com/la-strategie-de-developpement/, le 01 novembre
2017.
20. www.reporters.dz, le 06 novembre 2017.
21. http://www.cevital-agro-industrie.com/fr/page/export-p2, le 07 novembre
2017.
22. www.cevital-agro-industrie.com.
23. www.slideplayer.fr/slide/179775/.

V- Support cours
1. Prof. ARAB, M.C. cour de Management de Distribution, G1, MME, UMMTO,
2016-2017.
2. M. BOUKHROUF, marketing communication, MME, 2016-2017.

131
Liste des figures

Liste des figures

1. Figure 1 : fonctions techniques et de communication du packaging .... ……………9


2. Figure 2 : les niveaux de packaging ………………………………………………………..………10
3. Figure 3 : Les noms de marque …………………………………………………………..…………13
4. Figure 4 : exemple de gamme de produit ………………………………………………………16
5. Figure 5 : exemple de répartition par phase de vie de la contribution à la
marge (totale) des différents produits composant une gamme .... …………………19
6. Figure 6 : le cycle de vie du produit : Exemple théorique de courbes de profit et
de ventes ................ …………………………………………………………..……………………………20
7. Figure 7 : démarche pour la fixation du prix .... ………………………………………………23
8. Figure 8 : Détermination d’un prix en fonction de la courbe d’expérience . ……25
9. Figure 9 : Elasticité de la demande au prix ............. …………………………………………27
10. Figure 10 : La méthode du prix psychologique ………………………………………………29
11. Figure 11 : Les situations concurrentielles ............. …………………………………………30
12. Figure 12 : Modes de distribution et longueur des circuits ... …………………………34
13. Figure 13 : Canal d’un livre .............................. …………………………………………………40
14. Figure 14 : Les formes d’organisations commerciales ……………………………………42
15. Figure 15 : Les grandes et moyennes surfaces (GMS) et les magasins
spécialisés ……………………………………………………………………………………………………..42
..

16. Figure 16 : Principaux incitants utilisé pour motiver le distributeur .................. 43


17. Figure 17 : résumé des différences entre les marques nationales et les
MDD ............................................................................................................................. 45
18. Figure 18 : Le processus de communication .... ………………………………………………48
19. Figure 19 : La cible de communication ....... ……………………………………………………50
20. Figure 22 : Les quatre types de modèle des niveaux hiérarchiques de
réponse........................................................................................................................ 51
21. Figure 21 : Evolution des produits agroalimentaires en volume par habitant
(base 100 en 1960) ............................... …………………………………………………………..65
22. Figure 22 : Les marchés Agro-Alimentaires .................. ……………………………………70
23. Figure 23 : Indicateurs et attributs de marque ………………………………………………74
24. Figure 24 : Le risque vital de consommation et ses stratégies de réduction ..... 76
25. Figure 25 : Le processus des normes CODEX ........................ ……………………………84
26. Figure 26 : Le processus de traitement des informations ..................... ……………86
27. Figure 27 : Les étapes du processus d’achat .... ………………………………………………92
28. Figure 28 : Evolution de la consommation (disponibilités) des eaux
embouteillées en Algérie (Litre/Habitan) ........... ………………………………………… 100
29. Figure 29 : développement de l’eau en bouteille et son conditionnement . …102
30. Figure 30 : Analyse SWOT (Forces, Faiblesses, Menaces et Opportunités) .... 103
31. Figure 31 : Les dates clés de l’évolution du groupe CEVITAL .............. ……………106
132
Liste des figures

32. Figure 32 : Les activités du groupe .......................................... …………………………106


33. Figure 33 : Organigramme de CEVITAL Agroalimentaire .................. ………………108
34. Figure 34 : Evolution des exportations du sucre de CEVITAL agroalimentaire 113
35. Figure 35 : Hiérarchie de LALLA KHEDIDJA .......................... ……………………………116
36. Figure 36 : Fiche produit LALLA KHEDIDJA .................... …………………………………117
37. Figure 17 : Prix de l’eau LALLA KHEDIDJA selon le type d’emballage ... …………119
38. Figure 38 : Distribution de LALLA KHEDIDJA .......................... …………………………120

133
ANNEXES
Annexe 01- Termes marketing
Concepts Définitions
Annonceur Entreprise qui a l’initiative et pour le compte de laquelle une publicité est réalisée.
Assortiment Eventail de produits mis à la disposition des consommateurs par un distributeur.
Sentiment construit par un consommateur vis-à-vis d’un produit ou d’une marque à partir des
Attitude connaissances qu’il en a (composante cognitive), des émotions qu’il ressent (composante affective) et
de ses intentions (composante intentionnelle).
Audience Nombre de lecteurs, d’auditeurs, de spectateurs, touchés par un médium.
Besoin Tension d’origine psychologique ou physique ressentie par un individu exigeant une consommation.
Situation d’un produit qui concurrence un autre produit au point de prendre peu à peu sa place sur le
Cannibalisation
marché.
Association de commerçants indépendants destinée à réaliser en commun les achats et la vente de
Chaîne volontaire
leurs produits dans un souci de compétitivité.
Cible Segment (portion de clientèle) que l’entreprise a choisi de viser.
Parcours suivi par un produit du fabricant au consommateur. Le canal de distribution est une catégorie
Circuit de distribution
d’intermédiaires au sein du circuit.
Enveloppe matérielle du produit qui détermine la quantité minimale de vente. Exemple : eau
Conditionnement
conditionnée en bouteille de 2l, 1.5l, 0.5 l …
« Cahier des charges » réalisé par l’annonceur et servant de base à la conception du message
Copie stratégie publicitaire.

Technique promotionnelle utilisant un coupon-réponse. Le coupon est renvoyé à l’émetteur après


Couponnage
mention de coordonnées ou après utilisation d’une réduction de prix.
Coût d’achat = prix d’achat + frais d’achat
Paramètre utilisé pour découper le marché en segments homogènes. Les critères les plus
fréquemment utilisés sont :
Critères de
- les critères sociodémographiques (âge, sexe, C.S.P.)
segmentation
- les critères psychologiques (personnalités, styles de vie)
- les critères comportementaux (fréquences d’utilisation d’un produit)

135
- les critères par avantage (avantage-prix, avantage-image …)
Catégories socio-professionnelles. Huit catégories sont le plus fréquemment utilisées :
- exploitants agricoles
- artisans, commerçants et chefs d’entreprise
- cadres et professions intellectuelles supérieures
C.S.P. - professions intermédiaires
- employés
- ouvriers
- retraités
- autres personnes sans activités
la culture est l'ensemble des habitudes et des aptitudes acquises par l'homme en tant que membre d'une
Culture société. Cela comprend tout à la fois des connaissances, des croyances, des savoir-faire, des valeurs et
des normes.
Représentation graphique du chiffre d'affaires en fonction du temps permettant d’identifier quatre
Cycle de vie
phases caractéristiques de la vie d’un produit : le lancement, la croissance, la maturité et le déclin.
La demande du marché relative à un produit est le volume total qui serait acheté par une catégorie de
Demande clientèle donnée, au cours d’une période donnée, dans des conditions d’environnement donné (pouvoir
d’achat par ex) et en réponse à des actions marketing données.
Attitude de recherche, d’analyse, de remise en question constante, d’écoute du marché et de son
Démarche marketing
environnement pour mieux s’y adapter.
Désir Volonté d’acquérir un bien pour remédier à l’état de tension créé par un besoin.
Bilan des opportunités et menaces (résultant de l’analyse externe) ainsi que des forces et des
Diagnostic
faiblesses (résultant d’une analyse interne) d’un produit (gamme, ligne) ou d’une entreprise.
Le fabricant confie à un distributeur (ou à une catégorie de distributeur) la diffusion de ses produits
Distribution exclusive
dans une zone géographique et pour une durée déterminée à l’exclusion de tout autre.
Le fabricant recherche la participation exhaustive des distributeurs de façon à couvrir le plus
Distribution intensive
complètement et le plus rapidement le marché.
La distribution est assurée par des entreprises sélectionnées par le fabricant sans leur conférer
Distribution sélective
l’exclusivité territoriale.
D.N. Distribution numérique : pourcentage de magasins détenteurs d’une marque de façon habituelle.
Distribution valeur : part dans le chiffre d'affaires du marché de référence réalisée par les magasins
D.V.
vendeurs de la marque étudiée. Ceci constitue un indicateur du potentiel de vente des magasins qui

136
détiennent la marque.
Sous-ensemble représentatif d’une population mère sur lequel s’effectue une étude, une enquête, un
Echantillon
sondage.
Réduction des coûts unitaires d’un bien grâce à l’accroissement des volumes de production ou de
Economie d’échelle
distribution du fait d’une sur-absorption des charges fixes.
Variation relative de deux grandeurs. Par exemple variation de la demande en fonction d’une variation
Elasticité
du prix.
Espace publicitaire Quantité de support utilisable pour une publicité ; mesuré en seconde ou en m².
Fonction commerciale Fonction de l’entreprise ayant pour mission la mise place d’une véritable démarche marketing.
Force de vente Ensemble des acteurs de la vente et de la prospection dans une entreprise.
Contrat par lequel une personne le franchiseur, concède à une autre personne, le franchisé, une
Franchise
enseigne, un savoir-faire, une assistance, en échange d’une contrepartie financière (droits, royalties).
Ensemble des produits proposés par un producteur, liés entre eux du fait qu’ils fonctionnent de la
Gamme
même manière, répondent à un même type de besoin (assortiment pour un distributeur)
G.M.S. Grandes et moyennes surfaces (hypers et supermarchés).
Ensemble des clients capables et désireux de procéder à un échange, leur permettant de satisfaire un
Marché
besoin ou un désir.
Différence entre un prix de vente et un coût : par exemple, la marge brute est la différence entre le prix
Marges
de vente d’un produit et son coût d’achat.
Ensemble d’actions qui, dans une économie de marché, ont pour objectif de prévoir ou de constater, le
cas échéant de stimuler, susciter ou renouveler les désirs des consommateurs en telle catégorie de
Marketing
produits et de réaliser l’adaptation continue de l’appareil productif et de l’appareil commercial d’une
entreprise aux désirs ainsi déterminés.
La marque est un signe distinctif (nom patronymique, assemblage de chiffres et de lettres, signe
Marque
sonore, logo …) permettant aux produits de se différencier entre eux.
M.D.D. Marque de distributeur : Tex (articles textile) et Topbike (cycles) pour Carrefour, par exemple
Créneau spécialisé générateur de volumes réduits mais demandeur d’une offre non standardisée
Niche
(exemple : Polaroïd est le seul fabricant d’appareils photos à développement instantané).
Caractéristiques techniques minimales obligatoires s’adressant à un produit en vue de garantir au
Normes
consommateur un niveau de sécurité et de qualité.
Notoriété Degré de connaissance que les consommateurs ont d’une marque.
P.L.V. Publicité sur le lieu de vente. Actions et moyens de mise en avant des produits sur le lieu de vente

137
(présentoirs, stop-rayons …)
Panel Echantillon permanent d’une population sur lequel portent régulièrement des études.
Aide financière ou matérielle apportée par une entreprise à une association culturelle, sportive ou
Parrainage humanitaire dans le but de profiter de l’évènement pour améliorer sa notoriété ou son image. Concerne
le sponsoring ou le mécénat.
Correspond aux ventes réalisées par une entreprise sur un marché donné par rapport au total des
Part de marché ventes de ce marché. Calculée en valeur (chiffre d'affaires) ou en volume (nombre d’articles, poids), la
part est ensuite exprimée en pourcentage.
Portefeuille de produits Ensemble des produits (biens ou services) qui composent l’offre de l’entreprise.
Positionnement Perception qu’ont les consommateurs du produit comparativement aux produits concurrents.
Espace publicitaire en soirée (19-21 h) qui rassemble le plus grand nombre de téléspectateurs. Day-
Prime-time
time : programme de jour. Nigth-time : programme de nuit (après 22 h).
Prix magique Prix immédiatement inférieur à un nombre entier (9,99 euros) censé en minimiser l’importance.
Niveau de prix accepté par le plus grand nombre de consommateurs compte tenu de la relation qualité-
Prix psychologique
prix (ne pas confondre avec le prix magique).
Se distingue des autres non-consommateurs parce qu’il est directement concerné par une approche
Prospect
commerciale : visite d’un vendeur, contact téléphonique ou postal.
(ou mailing) Action de marketing direct qui consiste à proposer une offre personnalisée (par courrier) à
Publipostage
la cible
Qualité Notion subjective qui correspond à l’aptitude d’un produit à satisfaire les besoins des consommateurs.
Pour la force de vente, objectifs de vente à atteindre par rapport à un objectif global, exprimé en
Quota
nombre de clients ou de produits, ou en chiffre d'affaires.
R.P.L. Références par linéaire : nombre de références différentes sur un linéaire de grande surface.
Procédure selon laquelle un produit proposé par un fournisseur est accepté par l’acheteur d’une
Référencement
centrale d’achat, qui le propose ensuite à ses adhérents.
Ensemble des opérations de communication ayant pour objectif d’assurer la cohésion des membres de
Relations publiques
l’entreprise et de bonnes relations entre l’entreprise et son environnement et notamment la presse.
Groupe d’individus ayant des caractéristiques communes et un comportement identique
Segment (consommation, loisirs …). On parle aussi de segment pour désigner une catégorie de produits
répondant à une demande particulière des consommateurs
Décomposition du marché en groupes homogènes de consommateurs sur chacun desquels
Segmentation
s’appliquent un plan marketing distinct.

138
Chiffre d'affaires minimal à réaliser ou quantité minimale à vendre pour couvrir les charges. A ce niveau
Seuil de rentabilité
le résultat est nul. Au-delà un bénéfice est réalisé.
Plan de bataille adapté aux objectifs, ressources et positions concurrentielles de l’entreprise pour saisir
Stratégie
les opportunités (ou éviter les menaces) qui se présentent à elle.
Ensemble d’individus ayant des comportements très proches. Les styles de vie (ou socio-styles) sont
Style de vie
identifiés à partir des activités, des attitudes et des opinions des personnes interrogées.
Rapport du nombre de consommateurs qui possèdent un produit sur la population totale. Ce rapport est
Taux de pénétration
souvent donné pour un marché donné, voire pour un segment de marché.
Technique publicitaire qui consiste à laisser la cible dans l’expectative par une promesse. Par
Teasing
exemple : « Demain, j’enlève le haut ».
Au-delà du renseignement sur l’existant qui permet de s’adapter mais conduit au suivisme, la veille doit
Veille aller chercher dans tous les domaines, croiser les tendances pour anticiper ; on parle alors parfois
d’intelligence économique (exemples : veilles concurrentielle, technologique, marketing…)

139
Annexes 02 : Présentation schématique d’une ligne de production chez LALLA KHEDIDJA

140
Description des différentes machines de la ligne :

 Le distributeur de préforme :
A pour fonction d’alimenter de façon continue une machine de production (la
souffleuse) avec des préformes col en haut.
Les préformes sont déversées en vrac dans le distributeur, elles sont ensuite
transportées par petit lot pour être positionnées et orientées col en haut et alignées en
file indienne, elles se déplacent ensuite par gravité vers le rail d’alimentation.

La gestion du flux des préformes dans le rail d’alimentation permet de


compenser un manque de préformes dans le rail d’alimentation pour éviter des niveaux
bas.

Pour éviter le blocage des préformes dans le rail d’alimentation, les préformes
emboitées ou mal orientées sont éjectées lors de leurs passage sur le rail de
stabilisation.

 Les souffleuses :
Les souffleuses sont des machines destinées à la fabrication des bouteilles à
partir des préformes qui ont une structure de tube, fabriquées dans l’atelier plastique.
La bouteille passe dans un four composé de deux parties l’une pour la chauffer l’autre
pour répartir la température .Une fois la température repartie elle passe au poste de
soufflage de la souffleuse bi-orientée (SBO) où elle subira les trois actions étirage(1)/
pré-soufflage(2)/soufflage(3) pour prendre la forme du moule puis refroidi pour être
prêt au remplissage.

 Les remplisseuses :
Les remplisseuses sont des machines chargées de mettre en bouteilles le produit
fini (l’eau minérale) Dont la vitesse peut être variée pour le grand format 1.5 L et 0.5
pour le petit format.

La bouteille après sa sortie de la souffleuse passe dans la remplisseuse pour qu’elle se


remplisse, puis sort pour être capsulée ou bouchonnée

 Les bouchonneuses :
La bouchonneuses se trouve encastré dans la remplisseuse pour permettre le
bouchage des bouteilles juste à la fin de leur remplissage pour éviter le débordement.

Les bouchons sont fabriqués et préparés par l’atelier plastique, donc ils sont prêts
à être utilisés directement par la bouchonneuse.

141
 Les étiqueteuses :

Les étiqueteuses sont destinées à coller des étiquettes enveloppantes sur des récipients
cylindriques portant des informations sur le produit et le fabricant.

 Les dateurs :
Ils servent à mentionner la date et l’heur de fabrication d’un produit. Chaque
ligne dispose de deux types de dateurs, utilisant l’impression à jet d’encre ou la gravure
directe sur la bouteille à l’aide d’un laser.

 Les fardeleuses :

La fardeleuse est la machine qui reçoit les bouteilles et les enveloppent dans un
film en silicone. La machine est de type barre de soudeur avec superposition de film sur
fond de paquet.

 Les tapis roulants (convoyeurs) :


Toutes les machines sont reliées entre elles par des convoyeurs en acier
inoxydable. Tous ces convoyeurs devront être commandés automatiquement, et tenir
compte des demandes des machines en aval, pour régler leurs flux ainsi que des
éventuels incidents, pour communiquer les informations en amont de la housseuse, afin
d’informer les automatismes qui commandent la synchronisation de la ligne.

Les tapis roulants sont des moyens de transport des fardeaux de la sortie de la
fardeleuse jusqu'à l’entrée du palettiseur.

 La poseuse de poignés :
Elle a pour rôle le placement et la fixation des poignets sur les fardeaux de bouteilles,
elle se situe après la fardeleuse.

 Les palettiseurs :
Ces machines sont conçues pour superposer sur une palette plusieurs étages de
fardeaux.

 Les housseuses :
Ces machines sont inclues pour envelopper la charge constituée de la palette et de
plusieurs étages de fardeaux dans le but d’assurer la bonne tenue des bouteilles pour
tout déplacement. La houceuse entoure la charge d’un film en silicon.

142
Annexes 03- LE MARCHÉ ALGÉRIEN

L'ALGÉRIE, PREMIER MARCHÉ DU MAGHREB

 41,2 millions d’habitants (01/01/2017) *

 PIB : 175,1 Mds USD (2016)

 Taux de croissance PIB : 4,4% en 2016 (hors hydrocarbures)

 Balance commerciale excédentaire : 16,6 Mds USD en 2010

 Importations 2015 : 51,5 Mds USD (-12,1%)

 Exportations 2015 : 37,8 Mds USD (-39,9%)

 Forte solidité financière : excédent budgétaire de 8,5% du PIB en moyenne sur


la période 2008-2012 dettes extérieures de 2% du PIB (2012)

 Investissements publics : 223 Mds USD

143
PRINCIPAL PARTENAIRE DE L’ALGÉRIE : L’UNION EUROPÉENNE

 L’UE représente 49,2% des importations et 68,3% des exportations algériennes

 La Chine, 1er fournisseur de l’Algérie (16%), devant la France (10,5%), l’Italie


(9,4%), l'Espagne (7,6%), l’Allemagne (6,6%), les États-Unis (5,3%), la Turquie
(4%), l'Argentine (2,5%), la République de Corée (2,3%), le Brésil (2,2%).

UNE INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE EN DÉVELOPPEMENT

 2ème industrie du pays

 140 000 salariés, 17 000 entreprises industrielles, dont 95 % gérés pas le


secteur privé

 1er acheteur africain de denrées alimentaires

 75% de ses besoins sont assurés par les importations

 Forte volonté de développement agricole et rural : 20 Mds USD

 Lancement du Plan National de Développement des Industries Agroalimentaires


: augmentation du poids des IAA au PIB (hors hydrocarbures) de 50% à 60%

 Création de 4 technopoles de 500 industries agroalimentaires.

* Source : douanes algériennes / Source : FMI / Plan quinquennal 2015-2019.

UN MARCHÉ AGRICOLE IMPORTANT

 Superficie : 2,4M km² (le plus grand des 3 pays du Maghreb, 10ème pays du
monde, 4 fois la France) dont 80% de désert

 8.5M ha de surface agricole utile (2008), soit 18% de la surface agricole

 1M d’exploitations agricoles (2004)

 PNDAR (Plan national de développement agricole et rural)

 ANSEJ (Agence Nationale de Soutien à l'Emploi des Jeunes) : Aide à


l'investissement

L'AGROALIMENTAIRE

 Un fort potentiel et des opportunités qui restent à concrétiser

 Une forte demande en produits agroalimentaires


• L’alimentation représente 45% des dépenses des ménages algériens
• L’Algérie occupe le 3ème rang mondial en matière d’importation de lait et de
produits laitiers
• Forte consommation de biscuits (2.5 kg / an / hab) et de boissons non-
alcoolisées (47L / an / hab).

144
 L’Algérie est fortement importatrice de produits de base
• L’Algérie est le 1er importateur de denrées agroalimentaires du continent
africain

• Les importations du secteur agroalimentaire représentent 7.7 Mds USD en


2008 (vs 2.6 Mds USD en 2000).

 Les IAA : 2ème industrie du pays après les hydrocarbures


• L’IAA algérienne réalise 40% du CA de l’industrie nationale
• Le secteur est dominé à 95% par le privé
• Entre 30 000 et 35 000 IAA en 2008 dans ce secteur d’après la CAP
(Confédération Algérienne du Patronat)

145
Table des matières
Introduction générale ............................................................................................................. 2
CHAPITRE 1 : Le concept de politique marketing .............................................................. 6
Section I : LA POLITIQUE PRODUIT ....................................................................................... 6
I.1- Définition du produit ........................................................................................................ 7
I.1.1- les caractéristiques fonctionnelles d’un produit ....................................................... 8
I.2- Le packaging ou « conditionnement » .......................................................................... 9
I.2.I- Importance du packaging............................................................................................... 9
I.2.2- Les niveaux de packaging ............................................................................................ 01
I.2.3- Les fonctions techniques du packaging .................................................................... 01
I.2.4- Les fonctions de communication commerciales...................................................... 00
I.2.5- Objectif du packaging .................................................................................................. 00
I.3- La marque « nom de marque » .................................................................................... 00
I.3.1-Définition…………………………………………………………………………………………………………11
I.3.2- Les caractéristiques d’une marque............................................................................ 01
I.3.3- Les stratégie de nom de marque ............................................................................... 01
I.3.4- Le rôle stratégique de la marque ............................................................................... 01
I.4- La gestion de la gamme .................................................................................................. 01
I.4.1- Définition………………………………………………………………………………………………………..15
I.4.2- Les dimensions de la gamme...................................................................................... 15
I.4.3- Les niveaux de la gamme ............................................................................................ 16
I.4.4- L’analyse des produits d’une gamme ........................................................................ 17
I.4.4.1- L’analyse d’une gamme par type de produit ........................................................ 17
I.4.4.2- L’analyse de la gamme par chiffre d’affaire .......................................................... 18
I.4.4.3- L’analyse de la gamme par rentabilité ................................................................... 18
I.4.4.4- L’analyse de la gamme par âge des produits ........................................................ 18
I.5- Le cycle de vie du produit .............................................................................................. 19
I.5.1- Les phases du cycle de vie du produit ....................................................................... 20
I.5.2- Cycle de vie et stratégie marketing ........................................................................... 21
Section II : LA POLITIQUE DE PRIX ...................................................................................... 22
II.1- Les méthodes de fixation du prix ................................................................................. 24
II.1.1- Le prix sous l’angle des coûts .................................................................................... 24
II.1.1.1- Les prix internes ....................................................................................................... 24
II.1.1.2- Les prix des nouveaux produits ............................................................................. 25
II.1.1.2-1 La stratégie de prix d’écrémage .......................................................................... 25
II.1.1.2-2 La stratégie de pénétration .................................................................................. 26
II.1.1.3 L’utilité des prix internes ......................................................................................... 26
II.1.2- Le prix sous l’angle de la demande........................................................................... 26
II.1.2.1- La définition de l’élasticité au prix ........................................................................ 27
II.1.2.2- Les facteurs affectant la sensibilité au prix .......................................................... 28
II.1.2.3- Le prix psychologique…........................................................................................... 28
II.1.2.3-1 La formation du prix psychologique ................................................................... 29
II.1.2.3-2 Limite du prix psychologique ............................................................................... 29
II.1.3- Le prix sous l’angle de concurrence ......................................................................... 30
II.1.4- La pratique du Price leadership ................................................................................ 31
II.1.5- Le risque de guerre des prix destructrice ................................................................ 31
Section III : LA POLITIQUE DE DISTRIBUTION ................................................................... 32
III.1- Définition de la distribution ......................................................................................... 32
III.2- Les fonctions de la distribution ................................................................................... 32
III.2.1- Les fonctions principales (physique)…………… ...................................................... .33
III.2.2- Les fonctions annexes (services associés)…………… .......................................... ….33
III.3- Circuit, canaux et intermédiaires de distribution… ................................................. .33
III.3.1- types de canaux de distribution…………………......................................... ……………..34
III.3.2- L’utilité des intermédiaires………………………… ..................................................... ….34
III.3.3 Les intervenants dans la distribution… ..................................... ………………………….35
III.4-Stratégies de couverture du marché…………… ............................................................ 35
III.4.1- La distribution intensive……… ...................................................................... …………35
III.4.2- La distribution exclusive………………....................................................................... …36
III.4.3- La distribution sélective…… .......................................................................... …………36
III.5- Le choix du ou des canaux de distribution…… ......................................................... .37
III.5.1- Les facteurs…………………………… ................................................................. ……………37
III.5.2- Les critères…………… ................................................................................ ……………….38
III.5.2.1- Distribution selon le type de produit…………… .............................................. ……38
III.5.2.2- Distribution selon le cycle de vie du produit……… ....................................... ……38
III.6- Les différents types de commerce…………… ..................................................... ……….41
III.6.1- Le commerce indépendant……………............................................... …………………….41
III.6.2- Le commerce associé……………… .......................................................... ………………..41
III.6.3- Le commerce intégré………………………...................................................................... 41
III.7- Les stratégies des distributeurs……….................................................................... ……43
III.7.1- La stratégie d’aspiration « PULL »……… ...................................................... ………..43
III.7.2-La stratégie « PUSH »………………… ......................................................... ………………43
III.7.3- Le Trade marketing……………………… ........................................................ ……………..44
III.8- Les marque de distributeurs « MDD »………… ................................................. ………44
III.8.1- Les stratégies des MDD……………… .................................................................... …….44
III.8.2- La différence entre MDD et marque nationale………… .................................. …….44
III.9- Le commerce électronique « e-commerce »……… .......................................... ………45
III.9.1- Les forme du e-commerce…… ............................................................................ ……45
Section IV : LA POLITIQUE DE COMMUNICATION… ..................................................... …47
IV.1- Le processus de communication……………………............................................... ……….48
IV.2- Les étapes de l’élaboration d’un plan de communication…… ............................ ….49
IV.2.1- La cible…………… .......................... …………………………………………………………………….49
IV.2.1.1- Critères d’identification……………… ......................................... …………………………50
IV.2.2- La détermination des objectifs de communication…………… ...................... ………51
IV.2.3- La conception du message………………… .......................................................... ……..52
IV.2.3.1- Le contenu du message……………… ........................................................ ……………52
IV.2.3.2- Le format du message……………… ....................................................... ………………52
IV.2.3.3- La source du message……………… ............................................... ………………………53
IV.2.4- Le choix des médias………………………… ..................................................... …………….53
IV.2.4.1- Les canaux personnels……………… .............................................................. ………..53
IV.2.4.2- Les canaux impersonnels……………………… ....................................................... ….53
IV.2.5- Le budget de communication…………………………… ..................................... …………54
IV.2.5.1- Les méthodes classiques… .......................... ………………………………………………….54
IV.2.5.2- Budget de communication à partir des budgets de la concurrence… ......... …54
IV.2.5.3- Budget de communication à partir des objectifs…… ..................................... ….55
IV.2.6- Les différentes techniques de communication………… ..................................... ….55
IV.2.6.1- La publicité ........................................................... ……………………………………………55
IV.2.6.2- La promotion des ventes…………………… ............................................... …………….55
IV.2.6.3- Le marketing direct…………………………………………………………………………………….56
IV.2.6.4- Les relations publiques……………… ........................................................ …………….56
IV.2.6.5- La force de vente…………………… .............................................................. …………..57
IV.2.7- La mesure et l’évaluation des résultats…… .......................................................... ..57
IV.2.7.1- Les outils et unités de mesure…………… ............................................................. ..58
IV.3- Les différents types de communication…………….................................................. ….58
IV.3.1- La communication marketing ou commerciale…… ........................................ …….58
IV.3.1.1- La communication produit……… .............................................................. ………….58
IV.3.1.2- La communication de marque… ....................................................................... ….58
IV.3.2- La communication institutionnelle ou corporate………................................ ………58
Chapitre 2 : Le marketing des produits Agroalimentaires……………………… ........……….61
Section I : LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE………………………… ........................... ……63
I.1- L’utilité du marketing agroalimentaire………………................................... ………………..63
I.2- Evolution des produits et de la consommation alimentaire……… ..................... …….64
I.2.1- Evolution du produit agricole en produit alimentaire…………… ......................... ….64
I.2.2- Evolution de la consommation alimentaire…………………………………… ............. ……64
I.2.3- Des disparités en consommation alimentaire……………… .................................. …..66
I.3- Evolution du rapport entre consommateur et alimentation…… .................. …………66
I.4- Les risques liés à l’alimentation………………… ....................................... …………………….67
I.4.1- Au niveau sanitaires……………………………………………… ............................. ………………67
I.4.2- Au niveau des avancées technologiques et de la recherche scientifique… ...... …67
I.4.3- Au niveau nutritionnel…………………………………… ................................ …………………..67
I.4.4- Au niveau de l’environnement………………………… ................................... ………………68
I.5- Les facteurs qui influent sur la consommation…………… .................................. ……….68
I.5.1- Le produit……………………………… ............................................... ……………………………..68
I.5.2- Le conditionnement et l’emballage ............................................... ……………………….68
I.5.3- La distribution..................................................... ………………………………………………….69
I.5.4- La détermination du prix……………………………… ............................................... ……….69
I.5.5- La négociation………………………………… ............................. ……………………………………70
Section II : QUALITÉ, RISQUE ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE……………… ....................... ….71
II.1- La qualité des produits et ses dimensions………………………… ............................ ……..71
II.1.1- Ses qualités organoleptiques…………………… ........................................... ……………..71
II.1.2- Ses dimensions nutritionnelles et propriétés sanitaires………… ...................... …..71
II.1.3- Dimensions de praticités………………………………… ................................... ………………71
II.1.4- Dimensions sociales et symbolique………………………………… .......................... ………71
II.1.5- Dimensions éthiques ou sociétales………………………… .................................. ……….72
II.2- Le risques alimentaires et ses dimensions……………………… ................................ …….72
II.3- Le risque : entre réalité et perception......................................... …………………………..73
II.4- Les risques et le marketing…………………………… .................................. ……………………73
II.5- Notion de nouveaux produits et de risque vital en alimentation……................ ……75
II.5.1- La gestion sociale du risque vital………………………………… ............................ ………..75
II.5.2- La cogestion consommateur-distributeur…………………… ....................... ………….…75
II.5.3- La gestion individuelle du risque………………………… ..................................... ………..76
II.6- La sécurité sanitaire et protection du consommateur…………… ....................... ……..77
II.6.1- Le rôle de l’étiquetage…………………………….......................... ……………………………….78
Section III : LES NORMES CODES ALIMENTARIUS………………… ........................……………79
III.1- Histoire du CODEX……………………………… ....................... ……………………………………….79
III.2- Chronologie des normes CODEX…………………………………… ................. ………………….80
III.3- Les principales tapes de l’évolution des normes alimentaires………… ............ …….82
III.4-Production et publication……………………… ................. ………………………………………….83
III.4.1- Normes………………………… ................................... ……………………………………………….83
III.4.2- Codes d’usage…………………… ............................. ……………………………………………….84
III.4.3- Directives……………………… .......................... ………………………………………………………84
III.5- Le statut de la commission du CODEX ALIMENTARIUS………………… ............. ……….84
Section IV : Le comportement du consommateur et de l’acheteur dans le cas des
produits Agroalimentaires……………………… ........................…………………………………….…85
IV.1- Perception et interprétation des informations………………................................ …….86
IV.1.1- La sensation………………………………………………… ................................... ………………..87
IV.1.2-L’attention………………………………………… ................. …………………………………………..87
IV.2- Les facteurs explicatif du comportement du consommateur ...................………....88
IV.2.1- Les facteurs psychologiques individuels…………………………… ....................... ………88
IV.2.2- Les facteurs socio-culturels / sociologiques…………………………… .................... ……90
IV.3- Le processus d’achat……………………………………………… ...................... ……………………91
IV.3.1- Les étapes du processus d’achat .............................................. ………………………….91
IV.3.2- La variabilité du processus d’achat…………………………………… ................... …………92
IV.4- L’effet du marketing sur le comportement alimentaire………………… .............. ......92
IV.4.1- Le rôle du prix .................................................................................. ……………………..92
IV.4.1.1- A long terme ............................................................. ……………………………………….92
IV.4.1.2- A court terme…………………………………………… ................. ………………..………………93
IV.4.2- Le rôle de la compagne de communication…………………………… ................ ……….93
Chapitre 3 : La politique marketing d’un produit agroalimentaire CAS : « eau en
bouteille LALLA KHEDIDJA »……………………… ....................……………………………………….96
Section I : Le marché des boissons en Algérie……………………………… .................... ………97
I.1- Classification…………………………… .................... ………………………………………………………97
I.2- Importance de la consommation alimentaire dans le budget des ménages… .... …97
I.3- Place des boissons dans le modèle de consommation alimentaire…… ............... ….98
I.4- Mode de consommation des boissons……………………………… ...................... ……………98
I.5- Le marché de l’eau en bouteille en Algérie ....................................... ……………………..99
I.5.1- Un marché en forte progression………………………………… ................... ………………….99
I.5.2- Une demande/ offre en plein essor……………………………………… ................. ……….100
I.5.3- Les principaux acteurs du marché de l’eau en bouteille en Algérie……… ......….101
I.5.4- Le positionnement stratégique du marché Algérien…………………… .......... ……….102
I.5.4.1- Benchmark international…………………………………………………… .................... …….102
I.5.4.2- Performance économiques………………………………………… ........... ……………………103
I.5.4.3- Perspective d’évolution………………………………………… .............. ………………………104
Section II : CEVITAL acteur incontournable sur le marché de l’agroalimentaire… ..105
II.1- Présentation et historique du groupe CEVITAL………………………………… .............. …105
II.2- La mission du groupe CEVITAL……………………………………................. …………………….107
II.3- L’organigramme de CEVITAL agroalimentaire…………………………… .................……..108
II.3.1- Les fonctions des principales directions………………………… ........................ ……….109
II.4- Les activités de CEVITAL agroalimentaire………………………… ............................ …….110
II.4.1- Les huiles végétales………………………………………………… .......................... ……………110
II.4.2- Margarineries et graisses végétales…………………………………… ................. …………110
II.4.3- Sucre blanc et liquide………………………………………………… .................... ………………110
II.4.4- Les boissons…………………………………………………………………… .................... ………….110
II.4.5- Diversification et exportation………………………………........................ ………………….111
II.4.6- Les clients de CEVITAL…………………………………………… ................................………..114
Section III : CAS de l’eau en bouteille LALLA KHEDIDJA…………… ..................... ……….115
III.1- Présentation de l’unité de production LALLA KHEDIDJA……………… ................…..115
III.2- Les différents locaux de l’usine…………………………………………… ................. ………….115
III.2.1- Le locale (poste) haute tension (HT)……………………………………… ...............……..115
III.2.2- Le local de traitement d’eau (water technologie)……………… .................. ……….115
III.2.3- Le local de production…………………………………… ................................ ……………….116
III.3- La structure hiérarchique de l’unité LALLA KHEDIDJA………………… ................ ……116
III.4- Le produit LALLA KHEDIDJA…………………………………… ................. ……………………….116
III.4.1- Présentation du produit………………………………………… .................... ………………….116
III.4.2- Le marketing mix de LALLA KHEDIDJA………………………………… ...................……..118
III.4.2.1- La politique produit………………………………………… ......................................……..118
III.4.2.2- La politique des prix………………………………………………… .......................... ……….119
III.4.2.3- La politique de distribution………………………………………… ....................... ……….120
III.4.2.4- La politique de communication……………………… ....................... ……………………121
III.5- Problèmes majeurs et suggestions……………………………… .......................... ………….122
III.5.1- Problèmes………………………………… ................................ ……………………………………122
III.5.2- Suggestions…………………………………… ....................... ……………………………………….122
Conclusion générale ............................................... …………………………………………………….126
Références bibliographiques……………… ............... …………………………………………………….128
Liste des figures……………………………… ............... …………………………….………………………….132
Annexes ...................................................... …………………………………………………………………134
Tables des matières…………………………… .............. ………………………..……………………………146
Résumé :
Ce mémoire traite des différents aspects du Mix-marketing qui sont étudiés,
élaborés et mis en place par les entreprises dans le but d’établir une stratégie efficace
et efficiente pour atteindre ses objectifs. Il met en exergue l’aspect interdépendant de
ces différentes politiques en faisant le lien entre la consommation alimentaire, la
sécurité alimentaire et le comportement du consommateur dans le cadre des produits
agroalimentaire, dans notre cas, il s’agit de l’eau en bouteille LALLA KHEDIDJA,
CEVITAL.

Mots Clés :
Politique de produit, politique de prix, politique de communication, politique de
distribution, marketing, agroalimentaire, stratégie marketing, cycle de vie…
Abstract :
This thesis deals with the different aspects of Mix-Marketing that are studied,
developed and implemented by companies in order to establish an effective and
efficient strategy to achieve its objectives. It highlights the interdependence of these
different policies by linking food consumption, food security and consumer behavior in
agri-food products, in this case bottled water LALLA KHEDIDJA, CEVITAL.

Keywords
Product policy, pricing policy, communication policy, distribution policy, marketing,
agri-food, marketing strategy, product life cycle ...

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