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Donnons sa chance à chaque

nouveau-né de l'Afrique
Soins néonatals en Afrique :
Données pratiques, soutien
programmatique et de politiques
Chaque année, au moins 1,16 million de nouveau-nés meurent en Afrique
subsaharienne. La région africaine compte les taux les plus élevés de mortalité néonatale au monde et, jusqu'à
présent, ce continent est à la traîne en ce qui concerne la réduction des décès néonatals. Il existe pourtant un espoir.
Cette dernière année, la cadence du changement de politiques dans les pays africains a dépassé de loin les attentes,
autant de possibilités d'accélérer les progrès pour la santé maternelle, néonatale et infantile.

SECTION I SECTION I : Vue d'ensemble des décès néonatals et des vies qui pourraient
être sauvées en Afrique dans le but de guider la fixation de priorités en
Les nouveau-nés matière de politiques et de programmes. Où, quand et pourquoi les bébés
africains - Accordons-
africains meurent-ils et combien pourraient être sauvés ?
leur de l'importance

SECTION II SECTION II : Un récapitulatif de la continuité des soins tout au long de


la période avant la grossesse, pendant la grossesse, lors de l'accouchement
La continuité des soins et lors de la période postnatale, faisant ressortir les lacunes actuelles dans
pour la santé maternelle,
la couverture des soins et les possibilités de combler ces lacunes à tous
néonatale et infantile
les niveaux - soins familiaux et communautaires, stratégies avancées et
centres de soins de santé primaires et établissements de référence.

SECTION III SECTION III : Vue d'ensemble de la situation actuelle pour 9 programmes
essentiels concernant la santé néonatale. Ces vues d'ensemble se penchent
Possibilités de dispenser sur les possibilités et les défis à relever et présentent des études de cas se
des soins néonatals dans
rapportant au renforcement et à l'intégration de la santé néonatale le long
le cadre des programmes
existants de la continuité des soins.

SECTION IV SECTION IV : Les cadres de politiques sont en place mais l'écart subsiste
entre la politique et l'action, surtout pour le plus pauvre. Que pouvons-nous
Atteindre toutes les apprendre des pays qui vont de l'avant ? Des étapes pratiques sont données
mères et tous les bébés
pour renforcer et intégrer la prestation de services pour les soins néonatals.
en Afrique avec les soins
essentiels

SECTION V SECTION V : Récapitulatif des données pertinentes pour la prise de


décisions pour 46 pays de l'Afrique subsaharienne concernant l'état de santé
Information concrète maternelle, néonatale et infantile et les politiques connexes.
pour passer à l'action
1 Opportunities for Africa’s Newborns
Table des matières
2 Message – Dr Gertrude Mongella,
Parlement panafricain
3 Avant-propos – Dr Francisco Songane, Partenariat
pour la Santé maternelle, néonatale et infantile
4 Introduction – Professeur E. Oluwole Akande,
Equipe spéciale régionale africaine de SMNI
5 Résultats et actions

11 Les nouveau-nés africains - Accordons-leur


de l'importance
I

23 La continuité des soins pour la santé maternelle,


néonatale et infantile
II

39 Soins pour les filles et les femmes avant la grossesse


51 Soins prénatals
63 Soins à l'accouchement III
79 Soins postnatals
91 Prise en charge intégrée des maladies de l'enfance (SMNI)
101 Promotion de la nutrition
113 Programmes de prévention de la transmission
mère-à-enfant du VIH
127 Programmes de lutte contre le paludisme
137 Programmes de vaccination

151 Atteindre toutes les mères et tous les bébés en Afrique


avec les soins essentiels
IV

173 Information concrète pour passer à l'action

V
232 Références
241 Indices
245 Remerciements
Message
Le nouveau-né de l'Afrique renferme
la promesse de l'Afrique - notre
meilleure chance

Chaque pays en Afrique vient s'ajouter à un catalogue de pertes


Chaque année en Afrique... composées d'un trop grand nombre de décès maternels, néonatals et
infantiles. Et pourtant, cette perte n'a pas besoin d'être inévitable.
 30 millions de femmes tombent enceintes Au moins deux tiers des nouveau-nés et une proportion analogue
 environ 250 000 femmes meurent de causes liées de mères et d'enfants pourraient être sauvés à l'aide d'interventions
efficaces par rapport aux coûts qui existent déjà dans les politiques
à la grossesse
de la plupart des pays mais qui n'arrivent pas jusqu'au pauvre. En
 environ 1 million de bébés sont mort-nés renforçant la santé néonatale, tout le monde y gagne, les mères, les
bébés et les enfants. Nous pouvons nous permettre le prix puisqu'il
 au moins 1 million de bébés meurent pendant leur est de 1,39 $US en plus par personne. Imaginez si tous les fonds utilisés
premier mois de la vie et environ un demi-million pour la destruction et les conflits en Afrique étaient redirigés pour la
meurent leur premier jour santé et la survie des nouveau-nés.

 3,3 millions d'enfants africains en plus mourront De nouvelles possibilités se présentent à l'Afrique. Le rapport de la
Commission économique pour l'Afrique et les répercussions de Live 8
avant leur cinquième anniversaire
et du Sommet G8 de 2005 ont suscité une attention externe sans
 4 millions de bébés souffrant d'insuffisance précédent accompagnée d'un immense espoir de développement et de
pondérale à la naissance et autres bébés avec des changement. En Afrique, les dirigeants des gouvernements, l'Union
africaine et les organisations régionales de santé dressent leurs plans
complications néonatales vivront peut-être mais
stratégiques pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le
n'atteindront jamais tout leur potentiel Développement. C'est d'une nouvelle manière qu'on responsabilise
les partenaires du développement pour qu'ils soutiennent l'Afrique.

De nouvelles possibilités se présentent également pour les bébés. C'est la première fois dans toute l'histoire
que la politique mondiale tient compte des quatre millions de décès de nouveau-nés par an - plus que tous les
décès combinés du SIDA et du paludisme. Par le passé, les nouveau-nés mouraient sans être vus et sans être
comptés mais à présent, les bailleurs de fonds commencent à reconnaître que la santé néonatale est une priorité.
Les gouvernements, les communautés et les familles, eux aussi, devraient placer en priorité les nouveau-nés, nos
membres de la société les plus vulnérables.

Ce livre réunit un grand nombre des experts techniques et leaders de la santé maternelle, néonatale et infantile
en Afrique qui s'inscrivent dans ce nouvel espoir. Alors qu'ils ont travaillé ensemble pour produire cette
publication, le travail en équipe pour sauver les nouveau-nés de l'Afrique a progressé. A présent, c'est de nous,
les utilisateurs de cette publication, qu'il dépend d'atteindre chaque femme, chaque bébé et chaque enfant en
Afrique pour leur apporter les interventions essentielles et salvatrices. Nous avons un rôle à jouer - en tant que
représentants officiels du gouvernement pour diriger, en tant que décideurs pour garantir des interventions
essentielles et l'équité, en tant que partenaires et bailleurs de fonds pour soutenir les programmes, en tant
qu'agents de santé pour fournir des soins de haute qualité et en tant qu'humains pour appeler à plus d'action
pour les nouveau-nés, les mères et les enfants de l'Afrique.

Honorable Ambassadeur Dr Gertrude I. Mongella


Présidente, Parlement panafricain, Union africaine
www.panafricanparliament.org

2 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Avant-propos
L'amélioration de la santé et de la survie des nouveau-
nés de l'Afrique fera progresser l'intégration de la santé
infantile et maternelle, mais uniquement en partenariat

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique est un jalon visible dans l'effort de sauver quatre millions
de bébés qui meurent chaque année dans le monde de causes qui peuvent être prévenues et traitées, surtout
les 1,16 million de nouveau-nés qui meurent en Afrique. Publiée sous l'égide du Partenariat pour la Santé
maternelle, néonatale et infantile (PMNCH) et mise au point par une équipe de 60 auteurs, dont un grand
nombre sont Africains ou travaillent en Afrique, cette publication est le ressort vers l'intégration des efforts
mondiaux pour sauver 11 millions de vies maternelles, néonatales et infantiles chaque année, mettant en avant
la continuité des soins pour sauver ces vies.
La santé des bébés est souvent passée dans les mailles du filet. Les gouvernements, les organisations
internationales, les réalisateurs de programme et les bailleurs de fonds sont davantage enclins à traiter la
santé des femmes, la santé des enfants ou les maladies infectieuses par le biais de programmes « verticaux »
séparés et souvent en compétitivité. Une telle orientation n'a guère aidé les pays à mettre en place de solides
systèmes de santé intégrée. L'absence des soins néonatals dans bien des programmes clés en est un des effets
secondaires flagrants.
Le nouveau-né est le relais entre les soins maternels et infantiles et il occupe une place centrale dans la
continuité des soins, reliant les soins de la mère, de l'enfant et du nouveau-né. La naissance et la première
semaine de la vie d'un bébé s'accompagnent du risque le plus élevé pour les mères et les enfants. Et pourtant,
en Afrique, moins de la moitié de toutes les femmes accouchent avec l'aide d'un prestataire qualifié et moins
encore bénéficient de soins postnatals. Les gains qui seront obtenus d'une couverture plus élevée en interventions
essentielles spécifiées dans cette publication bénéficieront aussi bien à la mère qu'au nouveau-né - et s'étendront
bien au-delà de la période néonatale, bénéficiant également aux jeunes enfants et à ceux plus âgés.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique fera progresser l'intégration et l'expansion des interventions
en vue de réduire les décès néonatals en Afrique, où le taux de mortalité néonatale est le plus élevé au
monde. En moyenne, 41 bébés sur 1 000 meurent pendant le premier mois de la vie. Les messages de cette
publication doivent être traduits en actions concrètes pour changer cette situation de négligence. Il est de la
plus haute importance que les gouvernements nationaux dirigent cet effort et que la communauté internationale
joue un rôle complémentaire en mobilisant les ressources supplémentaires nécessaires au bon moment.
Evidemment, la question est de savoir comment travailler ensemble en partenariat pour accélérer l'action,
renforcer les services de santé sous-jacents et arriver à une couverture élevée et équitable d'interventions
essentielles. Bien des choses pourront être accomplies par une meilleure intégration des programmes et
harmonisation des activités des bailleurs de fonds, mais il faudra un financement supplémentaire, surtout
pour les pays les plus pauvres.
La santé des mères, des nouveau-nés et des enfants représente le bien-être de la société. Le moment est venu
de travailler main dans la main et de saisir cette occasion pour soutenir les programmes nationaux afin de
concrétiser les programmes et de faire progresser la santé néonatale dans le contexte d'un renforcement des
systèmes de santé à l'écoute de la mère, du nouveau-né et de l'enfant.

Dr Francisco Songane
Directeur, Partenariat pour la Santé maternelle, néonatale et infantile
Genève, Suisse
www.pmnch.org

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 3


Introduction
Cette publication comble la brèche entre la politique et
l'action pour la santé maternelle, néonatale et infantile.
C'est une ressource capitale pour ceux en Afrique
et partout ailleurs.

Ces dernières années, la politique s'est axée davantage sur la santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI) en Afrique.
A présent, l'Union africaine compte trois stratégies régionales à divers stades de développement :
• La Feuille de Route pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale (2004)
• Le Cadre de Survie de l'Enfant (2005)
• Le Plan d'Action de Maputo pour la Santé et les Droits en matière de Sexualité et de Reproduction (2006)
Chacun de ces cadres de politiques soutient l'adaptation et la mise en œuvre, dans le pays, par le gouvernement national avec
l'aide des partenaires au regard des principes de la déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide - « Un plan, Un mécanisme de
coordination, Un mécanisme de suivi et d'évaluation. » Déjà 35 pays ont démarré la mission avec la Feuille de Route adoptée
par l'Equipe spéciale de la SMNI en 2004. ces cadres de politiques représentent un grand pas en avant, mais ce n'est que le
premier pas sur la route en vue de sauver des vies grâce à une couverture étendue d'interventions essentielles. Le temps est
compté - seules neuf années restent avant la date cible de 2015 des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
L'Afrique peut et doit accélérer la cadence.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique aide à combler la brèche entre la politique et l'action pour la SMNI. Le
nouveau-né est au centre de la continuité des soins - une attention systématique accordée au renforcement et à l'expansion des
soins néonatals dans les plans et programmes nationaux aura pour bénéfice de meilleurs services de SMNI. Cette publication
comprend les sections suivantes :
La Section I traite essentiellement des décès néonatals en Afrique, complétée par les profils de la Section V qui apportent
une analyse situationnelle fondamentale de la santé maternelle, néonatale et infantile pour 46 pays en Afrique, notant les progrès
en vue d'atteindre l'OMD 4, la couverture le long de la continuité des soins, l'évaluation de l'équité et le suivi du financement
de la santé, la fourniture de données pour la prise de décisions étayant les politiques et programmes de SMNI.
La Section II ébauche la continuité des soins essentiels pour relier des soins de qualité de la fille, de la femme, du bébé et de
l'enfant et intégrer les programmes de SMNI qui sont la pierre angulaire d'un système de santé efficace. Un grand nombre des
décès maternels et néonatals surviennent à domicile et sont dus aux retards pris à la maison. De meilleurs liens entre les familles
et les établissements de santé sont également d'importance vitale.
La Section III comprend neuf chapitres expliquant en détail comment les programmes clés de SMNI le long de la continuité
des soins peuvent être renforcés, mettant en avant les possibilités immédiates de relier la santé néonatale dans ces programmes
qui existent déjà.
La Section IV examine ce que nous avons appris de six pays qui vont de l'avant. Des étapes pratiques sont indiquées pour
accélérer les actions, en rapport avec la planification nationale. L'investissement doit être augmenté et une utilisation plus
efficace doit être faite des possibilités et ressources existantes. Les organisations professionnelles ont un rôle important à jouer
puisque les sages-femmes, les médecins, les obstétriciens et les pédiatres composent l'interface des soins qualifiés. La délégation
de rôles spécifiques aux agents communautaires et personnels au niveau intermédiaire reliés à ces équipes permettra probablement
d'accélérer les progrès. L'amélioration de la supervision et le suivi des progrès revêtent une grande importance pour la qualité des
soins, au même titre que l'attention accordée à une offre fiable de produits.
Le CD qui accompagne cet ouvrage présente des guides clés de planification et de mise en œuvre de programme, ainsi que du
matériel et des données supplémentaires.
Cette publication est une ressource vitale pour un grand nombre de personnes en Afrique et au-delà et devrait pousser à l'action
pour arriver à la couverture universelle, en tendant tout spécialement la main vers le pauvre. Nous devons sortir de notre cadre
ordinaire et aller vers le plus : plus de leadership du gouvernement, plus de partenariats, plus de planification harmonisée, plus
d'investissement, plus de personnel, plus de formation, plus de supervision, plus de produits et plus de sens de responsabilité.

Professeur E. Oluwole Akande


Président, Equipe spéciale régionale africaine de Santé
maternelle, néonatale et infantile (SMNI)

4 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Donnons sa chance à chaque
nouveau-né de l'Afrique
Chaque année, en Afrique subsaharienne, 1,16 million de bébés meurent pendant le premier mois
de la vie et un million en plus sont des mort-nés. Plusieurs grands pays africains ont fait un pas en avant
récemment et ont réussi à faire reculer la mortalité infantile, soulevant à nouveau l'espoir d'atteindre le quatrième Objectif
du Millénaire pour le Développement (OMD) : Réduire la mortalité des moins de cinq ans des deux tiers entre 1990 et
2015. Le tableau est plus sombre par contre pour les bébés africains lors de leur premier mois et surtout lors de la première
semaine de la vie : très peu de progrès ont été enregistrés à ce niveau. Jusqu'à un demi-million de bébés africains meurent le
jour même où ils naissent. Le quatrième OMD sur la survie de l'enfant en Afrique ne saura être atteint que si l'on redouble
d'attention et si l'action de santé nécessaire est prise pour épargner le nouveau-né (lire davantage à ce sujet à la section I).
Selon une nouvelle analyse présentée dans cette publication, il est possible d'éviter les deux tiers
des décès de nouveau-nés en Afrique - 800 000 vies peuvent être épargnées chaque année - si les interventions
essentielles déjà expliquées dans les politiques sont effectivement appliquées à 90 % des mères et des nouveau-nés en
Afrique. Les programmes existants présentent d'amples occasions de renforcer ou d'intégrer les soins néonatals (lire
davantage à ce sujet dans la section II).
Renforcement des interventions essentielles de santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI) le long de la continuité
des soins : (Lire davantage à la Section III)
• Soins des filles et des femmes avant la grossesse (chapitre 1)
• Soins prénatals (chapitre 2)
• Soins à l'accouchement (chapitre 3)
• Soins postnatals et néonatals (chapitre 4)
• Prise en charge intégrée des maladies de l'enfance (PCIME) (chapitre 5)
• Nutrition et allaitement maternel (chapitre 6)
Intégration avec d'autres programmes essentiels
• Programmes de prévention de la transmission mère à enfant (PTME) (chapitre 7)
• Programmes de lutte contre le paludisme (chapitre 8)
• Programmes de vaccination (chapitre 9)
Amélioration des liens entre les ménages et les services de santé
• Responsabiliser les familles et les communautés et leur donner les moyens d'agir - augmenter la demande
• Garantir la qualité des soins dans les formations sanitaires : améliorer l'offre
• Encourager des stratégies novatrices et efficaces pour arriver à ceux délaissés jusqu'à présent
L'investissement pour sauver le nouveau-né sauve également la mère et l'enfant (lire davantage à ce sujet
à la page 25). En 2004, les pays de l'Afrique subsaharienne ont dépensé, d'après les estimations, 0,58 $US par habitant
en frais de fonctionnement pour les interventions essentielles de SMNI. Dans de nombreux pays de l'Afrique, surtout en
Afrique de l'Ouest, ce sont les familles pauvres qui doivent payer de leur poche la majeure partie des soins. Cela coûterait
1,39 $ en plus par habitant et par an pour que 90 % des femmes et des
bébés en Afrique subsaharienne puissent bénéficier de l'enveloppe de soins
essentiels. Et pour un coût supplémentaire d'un milliard de dollars par an,
ces soins pourraient être étendus à l'ensemble du continent. Sont compris
dans cette estimation les coûts des ressources humaines, des fournitures et
de l'équipement ainsi que les dépenses d'entretien des établissements de santé
mais non pas les coûts de construction des grandes formations sanitaires.
Les interventions destinées au nouveau-né ne reçoivent que 30 % de ce
total, la majorité des investissements bénéficiant donc directement aux
mères et aux enfants plus âgés.
Les pays pauvres vont de l'avant - bonnes nouvelles de l'Afrique !
Certains pays sont arrivés à réduire la mortalité des nouveau-nés et des
enfants de moins de cinq ans. Six pays - Erythrée, Malawi, Burkina Faso,
Madagascar, Tanzanie et Ouganda - ont obtenu des taux de mortalité
néonatale entre 24 et 32 pour 1 000 naissances vivantes alors que le revenu
national brut par habitant est inférieur à 400 $US par an. Plusieurs de ces
pays ont également obtenu de bons résultats au niveau de la mortalité
maternelle. Autant d'expériences qui peuvent inspirer d'autres pays à suivre
l'exemple sous bien des angles : leadership, gestion locale, priorité accordée
aux interventions essentielles et approches pour protéger les familles pauvres
des coûts de soins de santé qui ne cessent de grimper. Récemment, plusieurs
pays africains ont supprimé les services payant pour les soins de SMNI
ou pour des interventions essentielles (telle que la césarienne pratiquée
en cas d'urgence pour sauver la vie de la mère et de l'enfant).

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 5


Résultats-clés Un destin inséparable du nouveau-né, de la mère et de l'enfant
QUI ? QUAND ? POURQUOI ?

Chaque année, 30 millions de femmes tombent enceintes et La naissance, le premier jour et la première Les infections, la prématurité
18 millions accouchent à domicile, privées de soins qualifiés. semaine de la vie sont des moments d'importance et l'asphyxie sont les trois
Chaque jour en Afrique : cruciale : lorsque le risque de mourir est à son grandes causes du décès
maximum et que la couverture des soins baisse - néonatal. L'insuffisance
• 700 femmes meurent de causes imputables à la grossesse. la moitié des femmes africaines et leurs bébés ne pondérale à la naissance est
• 3 100 nouveau-nés meurent et 2 400 en plus sont mort-nés. reçoivent pas de soins qualifiés à l'accouchement présente dans la majorité
et un nombre moindre encore bénéficient de soins des décès du nouveau-né,
• 9 600 enfants meurent après le premier mois de la vie et postnatals adéquats. C'est également un moment imputable au décès maternel,
avant d'atteindre l'âge de 5 ans. crucial pour d'autres interventions, surtout la à la nutrition de la mère et
• Un décès infantile sur quatre (chez les moins de 5 ans) prévention de la transmission mère-à-enfant du aux infections telles que le
en Afrique est un décès de nouveau-né. VIH et l'allaitement maternel. paludisme et le VIH.

Un nouveau-né en bonne santé changera l'avenir


Interventions qui ont fait leurs preuves pour sauver la vie du nouveau-né
Soins des filles et des • Education donnant les mêmes chances aux filles
femmes avant la grossesse • Promotion nutritionnelle, surtout pour les filles et les adolescentes
• Prévention de la mutilation génitale de la femme
• Prévention et prise en charge du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST)
• Planification familiale
Enveloppes le long de la continuité

Soins pendant la grossesse • Soins prénatals focalisés


– Deux doses au moins du vaccin antitétanique (TT2+)
– Traitement de la syphilis/IST
– Traitement de la prééclampsie
– Traitement préventif intermittent du paludisme lors de la grossesse (TPI) et utilisation de
moustiquaires imprégnées aux insecticides (MII)
– Prévention de la transmission mère-à-enfant du VIH (PTME)
• Préparatifs à l'accouchement et aux urgences, à domicile encourageant la demande pour des soins

Soins à l'accouchement • Prise en charge qualifiée à l'accouchement


• Soins obstétricaux d'urgence (SOU)
• Meilleurs liens entre le domicile et l'établissement de santé
• Compagne choisie par la mère pour la soutenir lors de l'accouchement
• Si la présence d'un prestataire qualifié n'est pas possible, adopter à domicile les bonnes mesures
d'hygiène lors de l'accouchement ainsi qu les soins essentiels du nouveau-né (sécher le bébé,
le garder au chaud, veiller à l'hygiène et allaitement maternel exclusif)

Soins postanatals • Soins postnatals routiniers pour le dépistage et transfert rapide tant en cas de maladie que pour
des soins préventifs :
– Pour la mère : Promotion de comportements sains, reconnaissance des signes de danger et
planification familiale
– Pour le bébé : Promotion de comportements sains - hygiène, chaleur, allaitement maternel,
reconnaissance des signes de danger et prophylaxie oculaire et vaccinations conformément aux
politiques locales
• Soins supplémentaires pour les petits bébés ou bébés avec d'autres problèmes (dont la mère est
atteinte de VIH/SIDA)

Prise en charge intégrée • Prise en charge et soins des bébés avec une insuffisance pondérale à la naissance (IPN) y compris
des maladies de l'enfance utilisation de la méthode de la mère Kangourou
(PCIME) • Soins néonatals d'urgence en cas de maladie, notamment septicémie

Promotion nutritionnelle et • Promotion nutritionnelle surtout pour les filles et les adolescentes
de l'allaitement maternel • Nutrition maternelle lors de la grossesse et de l'allaitement
• Allaitement maternel immédiat et exclusif pour les bébés
Programmes transversaux

Prévention de la • Prévention du VIH et des IST et prévention de la grossesse non souhaitée


transmission mère-à-enfant • PTME par l'intermédiaire du traitement antirétroviral et de pratiques sans risques d'alimentation
du VIH du nourrisson

Lutte antipaludique • Traitement préventif intermittent pour le paludisme lors de la grossesse (TIP) et moustiquaires
imprégnées aux insecticides (MII)

Vaccinations • Vaccinations antitétaniques (au moins deux doses) pour les femmes enceintes

6 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Résultats-clés Un destin inséparable du nouveau-né, de la mère et de l'enfant
SOMMES-NOUS EN TRAIN DE NOUS RAPPROCHER DES BUTS ? SOLUTIONS POUR LES DÉCÈS DES NOUVEAU-NÉS ? LE COÛT ?

Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) Les deux tiers des décès néonatals pourraient être Le coût est abordable -
ont suscité une vive attention mais c'est l'action qui est évités grâce à une couverture élevée d'enveloppes 1,39 $US en plus par
à la traîne. L'Afrique doit avancer plus rapidement. Certes essentielles de santé maternelle, néonatale et habitant et les deux
l'engagement politique face aux programmes de survie de infantile (SMNI) qui existent déjà, du moment que tiers de cette somme
l'enfant a permis de sauver la vie de ceux plus âgés mais le sont renforcés certains aspects spécifiques des profitent aux soins
tableau est plus sombre en ce qui concerne les taux de soins néonatals. Plus de 2 000 vies de nouveau-nés généraux de SMNI.
mortalité du nouveau-né au niveau régional. Peu de progrès pourraient être sauvées chaque jour. La continuité des L'investissement dans
mesurables ont été faits. Quarante et un sur mille bébés soins reliant les interventions de santé maternelle, les soins du nouveau-né
africains nés en Afrique meurent avant d'avoir un mois. néonatale et infantile tout au long du cycle de la vie bénéficie également aux
Proportion comparable à celle de l'Angleterre - il y a plus et entre les divers niveaux de prestation de services mères et aux enfants
de cent ans de cela. de santé est la voie d'avenir. plus âgés.

Possibilités clés dans les politiques et programmes pour sauver la vie du nouveau-né
• Remettre à plus tard la première grossesse après l'âge de 18 ans et espacer les naissances d'au moins
24 mois
• Prévenir et traiter l'infection à VIH et les IST surtout chez les adolescentes

• Augmenter la qualité des consultations prénatales, en vérifiant que les femmes bénéficient de quatre
consultations et d'interventions efficaces avec des soins prénatals focalisés
• Encourager les soins améliorés des femmes à domicile et rechercher les possibilités de les faire participer
activement ainsi que les communautés à l'analyse et à la satisfaction des besoins en SMNI

• Augmenter la disponibilité des soins qualifiés lors de l'accouchement et vérifier que les accoucheuses sont
compétentes et équipées pour les soins néonatals d'urgence et la réanimation
• Inclure les soins néonatals d'urgence en étendant les soins obstétricaux d'urgence
• Promouvoir de meilleurs liens entre le domicile et l'établissement de santé (transport d'urgence)

• Atteindre un consensus mondial concernant l'enveloppe des soins postnatals


• Réaliser une recherche opérationnelle en Afrique pour faire le test des modèles de soins postnatals dont
les soins au niveau communautaire pour accélérer leur adoption à plus grande échelle
• Augmenter la disponibilité et la qualité des soins postnatals

• Adapter les algorithmes de la PCIME pour traiter les maladies infantiles et les adopter à grande échelle
• Vérifier que les hôpitaux peuvent fournir des soins pour les bébés souffrant d'insuffisance pondérale
à la naissance y compris méthode la mère Kangourou et soutien pour l'alimentation
• Renforcer les pratiques communautaires favorisant la santé du nouveau-né

• Traiter l'anémie pendant la grossesse en administrant des suppléments de fer et de folate, un traitement
contre l'ankylostome et de prévention du paludisme
• Revoir et renforcer les politiques et programmes pour soutenir l'allaitement maternel immédiat et
exclusif, en adaptant la Stratégie mondiale pour l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant

• Etendre la couverture et améliorer l'intégration de la PCIME, surtout avec les soins prénatals et postnatals
• Saisir les possibilités présentées par l'expansion des programmes de lutte contre le VIH pour renforcer
les services de PCIME (meilleure gestion des laboratoires et des produits et meilleur suivi des femmes
et des bébés, surtout lors de la période postnatale)

• Etendre la couverture du TPI et des MII pour traiter le paludisme lors de la grossesse
• Utiliser la dynamique actuelle des programmes de lutte antipaludique pour renforcer les services
de SMNI (laboratoires, fournitures et mobilisation sociale)

• Accélérer l'élimination du tétanos maternel et néonatal


• Utiliser la solide gestion et la vaste portée des programmes de vaccination pour renforcer les services
de SMNI (mobilisation sociale, interventions connexes et suivi)
Actions Actions
pour les décideurs en Afrique pour les responsables de programmes et professionnels en Afrique
Si les possibilités ainsi que les lacunes pour la SMNI diffèrent Sans engagement politique et sans politiques favorables, il ne sera pas
d'un pays à l'autre, les thèmes suivants ressortent pourtant possible de formuler des plans réussis qui débouchent effectivement sur
dans tous les pays qui ont bénéficié de la SMNI : une action de santé concrète. Deux axes parallèles et interdépendants
sous-tendent une planification efficace:
Un leadership responsable : Un leadership conscient de La démarche politique participative identifie et engage les principales
ses responsabilités et qui assure la direction est des facteurs parties prenantes dont des représentants de groupements féminins
qui pèsent de tout leur poids dans la direction prise et et groupes communautaires. Elle crée un contexte politique favorable
l'action menée. Plusieurs pays où les progrès les plus notables et confère un sens d'appartenance chez ceux concernés et facilite
ont été faits au niveau de la réduction de la mortalité donc l'identification des ressources nécessaires à la mise en œuvre.
néonatale ont pu compter sur l'engagement public constant
de leurs dirigeants face à la santé maternelle, néonatale et Un processus systématique de gestion et de classement prioritaire favorise
infantile. Un bon leadership encourage le travail en équipe, l'octroi efficace des modiques ressources. Le processus est appliqué
l'utilisation à bon escient des ressources et donne confiance le long des quatre étapes suivantes :
aux investisseurs de l'extérieur.
Etape 1. Réaliser une analyse situationnelle de la santé du nouveau-
L a politique nationale et l'action locale travaillent né dans le contexte de la SMNI.
main dans la main : Quasiment tous les pays qui ont fait
un pas en avant disposent de documents de stratégie de Etape 2. Formuler, adopter et financer un plan stratégique national
réduction de la pauvreté et de plans de réforme du secteur ancré dans la politique nationale en progressant étape par étape pour
de la santé. Mais, trop souvent, une faille existe entre la chercher à sauver dès maintenant le plus grand nombre de nouveau-
planification stratégique au niveau national et l'action de nés et à renforcer à plus longue échéance le système de soins de santé.
santé au niveau local. Les dirigeants de la Tanzanie conscients
Etape 3. Mettre en œuvre les interventions et renforcer le système
de cette distance ont confié les rênes aux équipes de district.
de santé en prêtant une attention toute spéciale aux ressources
Ces dernières à présent octroient les crédits budgétaires
humaines. Dans les dix années qui viennent, l'Afrique aura besoin de
locaux en fonction de la charge de maladie, d'où des dépenses
180 000 sages-femmes en plus pour étendre à plus grande échelle
accrues pour la survie de l'enfant et une couverture de plus
les soins qualifiés lors de l'accouchement. Ce besoin ne pourra être
en plus étendue des interventions essentielles.
satisfait que si des plans détaillés de renforcement des ressources
Des communautés et des familles dotées des moyens humaines se penchent non seulement sur la formation mais aussi sur
de se venir en aide : L'essentiel des soins pour les mères la rétention du personnel existant.
et leur nouveau-né et autres enfants est prodigué à la maison.
Etape 4. Suivre, analyser et évaluer les résultats, les coûts et les
Les femmes et les familles ne restent pas les bras croisés.
ressources financières. Si, à l'heure actuelle, les décès néonatals sont
Si on leur donne les moyens, elles feront partie de la solution
nettement sous-estimés, alors l'évaluation des progrès risque d'induire
en vue de sauver la vie et d'encourager des comportements
en erreur. Il est impératif donc de disposer de données de bonne
sains, tels que l'allaitement maternel ou la consultation rapide
qualité qui sont collectées fréquemment et ensuite de les utiliser pour
des services de santé en cas de maladie. Nombreuses sont
étayer la prise de décisions. Non seulement faut-il garder le compte des
également les solutions communautaires qui font une
décès mais aussi veiller à la couverture et à la qualité des interventions
différence, par exemple les transports vers l'hôpital en cas
essentielles tout en contrôlant les ressources financières.
d'urgence et les plans de paiement préalable.

Un engagement démontré sur les plans suivants :


• Formulation de politiques soutenant l'expansion de la couverture
des enveloppes/interventions essentielles de SMNI. La Feuille
Actions
pour les partenaires pour accélérer les progrès en Afrique
de Route menant à la réduction de la mortalité maternelle
et néonatale et le cadre régional pour la survie de l'enfant L'action efficace ne saurait se passer d'un bon partenariat. Les
de OMS/UNICEF/Banque mondiale sont autant de chemins partenaires ont un rôle capital à assumer pour aider à sauver la vie.
pouvant être empruntés pour arriver plus rapidement à Ils entrent en jeu au niveau des principes suivants :
atteindre l'OMD 4 (survie de l'enfant) et l'OMD 5 (santé
maternelle) dans chaque pays de l'Afrique et aider à atteindre Premier principe. Augmenter le financement des interventions
l'OMD 6 lié au combat contre le paludisme et le VIH/SIDA. essentielles de la SMNI. Ces interventions qui sauvent la vie des mères,
Toutefois cela ne sera possible qu'en restant centré sur des des bébés et des enfants sont très efficaces par rapport aux coûts.
plans de 5 à 10 ans. L'investissement entre dans la responsabilité des pays riches et pauvres,
des bailleurs de fonds internationaux et des dirigeants nationaux. Une
• Mobilisation de ressources et investissement accru pour la augmentation de 3 à 5 fois du financement s'avère nécessaire.
santé en se dirigeant vers un système de santé équitable.
Orientation qui demande un examen attentif du financement Deuxième principe. Garder les gouvernements au volant et soutenir
des soins de santé pour atteindre l'objectif d'Abuja lié aux les priorités nationales, dans l'esprit de la Déclaration de Paris sur
dépenses publiques pour la santé. Il faut pourtant chercher l'efficacité de l'aide : un plan, un mécanisme de coordination et un
à protéger le pauvre, surtout des coûts catastrophiques des système de suivi pour simplifier la gestion et le compte rendu.
urgences obstétricales.
Troisième principe. Améliorer l'harmonisation entre partenaires.
• Maximiser les ressources humaines. Cela demande également Parfois, l'action est freinée et ralentie car les partenaires font double
qu'on utilise chaque fois que possible les agents communau- emploi ou partent dans des directions différentes. Leur convergence
taires. favorise une meilleure prise de décisions et utilisation plus efficace
des ressources au niveau national. C'est le principe fondateur du
• Mesure des progrès et utilisation des données pour étayer la Partenariat pour la santé maternelle, néonatale et infantile (PMNCH).
prise de décisions. Cela suppose équité dans la prestation de Le présent ouvrage est une sorte de tremplin poussant à l'action par
services, ainsi que responsabilisation et engagement public. de multiples partenaires.

8 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Le nouveau-né africain renferme la
promesse de l'avenir de l'Afrique
Encore très récemment, les décès des nouveau-nés en Afrique ne portaient pas de chiffres. Ils
n'étaient pas comptés. Le renouveau d'attention accordée aux nouveau-nés de l'Afrique - membre le
plus vulnérable de la société - s'accompagne de la possibilité de renforcer l'action de santé en vue de
réduire la mortalité néonatale et de renforcer les services de SMNI et de mieux les intégrer aux
programmes existants.
Une couverture d'interventions essentielles étendue à 90 % permettrait de sauver la vie de 800 000
nouveau-nés chaque année en Afrique et sauverait également la vie et améliorerait la santé des mères
et des enfants. Des solutions faisables sont à portée à main et doivent être saisies dès maintenant
pour sauver la vie des mères et des enfants.
L'Honorable Ambassadeur Docteur Mongella, présidente du Parlement panafricain, a déclaré :
« A présent, c'est à nous, les utilisateurs de cette publication, qu'il revient d'apporter les soins essentiels à
chaque femme, bébé et enfant en Afrique. Nous avons tous un rôle à jouer en tant que représentants
officiels du gouvernement pour diriger, en tant que décideurs pour garantir les interventions essentielles et
l'équité, en tant que partenaires et donateurs pour soutenir les programmes, en tant qu'agents de santé
pour apporter des soins de haute qualité et en tant qu'humains pour défendre une plus grande action au
bénéfice du bébé, de la mère et de l'enfant africains. »

Appel à l'action pour sauver le


nouveau-né africain
Appel à l'action au niveau national
 D'ici la fin de 2007, réaliser et publier un plan d'action pour atteindre les objectifs nationaux de
survie néonatale, en suivant la Feuille de Route pour accélérer la réduction de la mortalité
maternelle et néonatale et autres stratégies pertinentes pour la santé de la reproduction et la
survie de l'enfant. Ce plan devrait reposer sur des analyses situationnelles avec un taux de
mortalité néonatale (initial et cible) pour ancrer des interventions valides et des stratégies à
l'égard des familles les plus pauvres.
 Financer la mise en œuvre du plan d'action en identifiant et en mobilisant des ressources
internes, en obtenant un soutien externe lorsque c'est nécessaire et en vérifiant que le délaissé
et le pauvre trouve sa place dans l'expansion des efforts.
 Mettre en œuvre le plan au sein des programmes de santé maternelle et infantile avec des
objectifs et délais, indiquant les progrès progressifs faits vers la couverture universelle des
interventions essentielles.
 Suivre les progrès et publier régulièrement les résultats. Comparer à l'aune d'instruments comme
la Feuille de Route et d'examens du secteur de la santé avec l'engagement de la société civique.
Comptons chaque nouveau-né pour qu'il compte.

Appel à l'action au niveau international


 Inclure un TMN comme indicateur pour l'OMD 4, avec pour cible une réduction de 50 % entre
2000 et 2015.
 Publier des données nationales du TMN dans les rapports mondiaux, sur une base annuelle.
 Maximiser les ressources pour répondre aux besoins supplémentaires retenus par les pays afin
d'arriver à une couverture étendue des interventions.
 Promouvoir l'intégration de la santé maternelle, néonatale et infantile ainsi que des programmes
de lutte contre le paludisme, le VIH/SIDA et des programmes de vaccination afin d'aider les
systèmes de santé à sauver un plus grand nombre de vies.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 9


Sigles
ASC Agent de santé communautaire SPN Soins postnatals
CPN Consultations prénatales TMI Taux de mortalité infantile
EDS Enquête démographique et de santé TMM Taux de mortalité maternelle
EGMI Enquêtes sur grappes à multiples indicateurs TMM5 Taux de mortalité des moins de cinq ans
IPN Insuffisance pondérale à la naissance TMN Taux de mortalité néonatale
MII Moustiquaire imprégnée aux insecticides TPI Traitement préventif intermittent
MMK Méthode de la mère Kangourou VIH Virus de l'immunodéficience humaine
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
PCIME Prise en charge intégrée des maladies de l'enfance
PTME Prévention de la transmission mère à enfant du VIH
SIDA Syndrome de l'immunodéficience acquise
SMNI Santé maternelle, néonatale et infantile
SOU Soins obstétricaux d'urgence

Langage pour compter les mères, les nouveau-nés et les enfants


Mères Enfants
Le ratio de mortalité maternelle est le nombre de décès maternels Le taux de mortalité des moins de cinq ans est le nombre annuel
provenant de causes liées à la grossesse pour 100 000 naissances d'enfants qui meurent entre la naissance et l'âge de cinq ans, pour
vivantes. 1 000 naissances vivantes.
Mortinatalité
Nais-
Le taux de mortinatalité est le nombre annuel de bébés mort-nés sance
après 28 semaines de grossesse (décès fœtaux tardifs) pour 1 000
naissances totales.
Avant la Grossesse Néonatal/ Petite Enfance
Nouveau-nés grossesse postnatal enfance
Le taux de mortalité néonatale est le nombre de décès néonatals (décès Mort-né Néonatal
pendant les 28 premiers jours de la vie) pour 1 000 naissances vivantes.
Les décès néonatals précoces sont ceux qui surviennent pendant la Fœtal Fœtal Pré- Tardif
précoce tardif coce
première semaine de la vie.
Les décès néonatals tardifs sont les décès qui surviennent entre la seconde
et la quatrième semaine, par exemple, du 7e au 28e jour.
Le nouveau-né se rapporte à un bébé nouveau-né et ne comporte pas
de définition spécifique sur la période de temps, bien que l'on suppose
en général que cela concerne le premier mois de la vie. 22 28 1 4 1 5
semaines semaines semaine semaines an ans
Petits bébés
Un faible poids à la naissance concerne les bébés nés avec un poids
inférieur à 2 500 grammes. Cela peut être dû à plusieurs facteurs :
• Croissance insuffisante in utero - les bébés qui sont nés après le Périodes de temps
nombre complet de semaines de grossesse (37 à 42 semaines de La période postnatale est la période après la naissance et elle concerne
grossesse ou naissances à terme) mais qui sont plus petits que tant la mère que le bébé. La période exacte n'est pas bien définie mais,
prévus (petits pour l'âge gestationnel). Cela peut être dû à un dans le présent ouvrage, nous assumerons qu'il s'agit de six semaines
certain nombre de causes : notamment la petite taille de la mère, après la naissance. La période du post-partum décrit le même temps
des causes obstétricales (par exemple, jumeaux ou grossesses mais concerne spécifiquement la mère. Le terme périnatal peut prêter
multiples, hypertension gestationnelle), infections, mauvaise à confusion puisqu'il se rapporte à diverses périodes de temps en
nutrition maternelle ou charge de travail très lourde pour la mère. fonction de la définition utilisée. Périnatal est également utilisé pour
• Prématuré ou né trop tôt - bébés qui sont nés avant les 37 semaines se rapporter à certaines, mais non pas à toutes les causes des décès
normales de grossesse. Généralement, les bébés prématurés courent néonatals dans la Classification internationale des Maladies, ne
un risque bien plus élevé de mourir que les bébés nés à terme qui comprenant pas la septicémie, la pneumonie ou les anormalités
sont de taille normale, et un risque 3 à 10 fois supérieur que les congénitales. Aussi, la présente publication évitera-t-elle d'utiliser le
bébés à terme qui ont un retard de croissance. mot périnatal et ne se rapportera-t-elle qu'à la période effective, à
• Certains bébés sont prématurés et ont également eu une croissance l'issue (mort-né ou décès néonatal) ou à la cause spécifique du décès.
insuffisante in utero - cela s'applique à de nombreux jumeaux ou
autres naissances multiples. Le paludisme pendant la grossesse peut Des définitions détaillées et des notes sur les définitions, sources
être la cause d'une naissance prématurée ou d'une insuffisance de de données et limitation se trouvent dans les notes de données à la
croissance in utero ou des deux. page 226.

10 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Les nouveau-nés africains - 1
Accordons-leur de l'importance
Joy Lawn, Pyande Mongi, Simon Cousens

Plus d'un million de bébés africains meurent, d'après les estimations, pendant les quatre
premières semaines de la vie - la plupart d'entre eux meurent à domicile, sans qu'ils soient comptés,
invisibles pour les politiques et programmes nationaux et régionaux. Nous ne pourrons intervenir et
réduire ces décès que si nous disposons d'une information pertinente à ce sujet.Avançons-nous vers le
quatrième objectif du Millénaire pour le développement concernant la survie de l'enfant ? Où, quand et
pourquoi ces bébés meurent-ils ? Dans quelle mesure la santé du nouveau-né est-elle reliée à la santé
de la mère et des enfants plus âgés ?
D'après les estimations mondiales, plus des deux tiers de ces nouveau-nés pourraient être sauvés grâce
aux programmes existants de santé maternelle et infantile. Combien de bébés en Afrique pourrait-on
sauver à l'aide d'interventions qui figurent déjà dans les politiques dans la plupart des pays africains et qui
pourtant n'arrivent pas encore à atteindre le pauvre ? Comment améliorer l'information en santé et
mieux l'utiliser pour compter les nouveau-nés et pour qu'ils comptent ?
Décès de nouveau-nés en Afrique : Nous ne pourrons commencer à changer véritablement les choses
Des nombres inconnus que si nous donnons aux familles et communautés les moyens
d'agir pour qu'elles puissent changer ce qui entre dans leur
Chaque année en Afrique, environ un quart de million de pouvoir de changer et réclament leur droit d'avoir accès à des
femmes meurent de causes liées à la grossesse et environ un soins de santé essentiels et de bonne qualité.
million de bébés sont mort-nés dont au moins 300 000 meurent
lors du travail. En plus, 1,6 million de bébés meurent pendant Mettons fin à cette souffrance : accordons de l'importance à
le premier mois de la vie - jusqu'à la moitié pendant le premier chaque décès.
jour - et 3,3 millions d'enfants en plus meurent avant d'avoir Le progrès permet de prendre en compte chaque naissance, en
5 ans. Quatre millions de bébés d'un poids insuffisant et d'autres faisant que chaque mère et chaque enfant comptent et reçoivent
souffrant de complications néonatales vivront mais sans jamais les soins essentiels qui sont leur droit.
atteindre leur plein potentiel et un nombre analogue de femmes
africaines connaissent des complications non fatales de la grossesse.
Et pourtant, des générations entières d'africains ont jugé en
Vers la réalisation du quatrième Objectif
quelque sorte normale cette longue litanie de pertes - pertes de du Millénaire pour le Développement en
vie ou perte de possibilités d'une vie meilleure, Nombreux Afrique - La survie du nouveau-né au
sont ces décès - mort-nés ou bébés de quelques heures - qui centre même des efforts
surviennent à la maison et qui n'entreront pas dans les statis-
tiques officielles car ils passent inaperçus. Nombreuses sont les Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)
sociétés où les bébés doivent avoir six semaines pour que l'on sont les cibles de santé et de développement les plus ratifiés dans
donne un prénom et il faudra attendre encore qu'ils grandissent l'histoire. Pratiquement chaque nation a convenu d'atteindre
un peu plus pour faire leur entrée dans la société. Autant de d'ici 2015 ces huit objectifs connexes traitant de la pauvreté,
traditions qui nous rendent aveugles à cette tragédie acceptée de la faim, de l'éducation et de la santé. Nombreux sont les
comme une fatalité. Il faut se rendre à certaines évidences : la rapports qui ont été publiés, nombreux sont les engagements
naissance n'est-elle pas entourée de graves risques aussi bien pris - mais faisons-nous vraiment des progrès ? Sont-ils en
pour la mère que pour le bébé ? nombre moindre les mères et les enfants qui meurent ? Le
pauvre a-t-il vraiment un meilleur accès à l'enveloppe de soins
Etrange contraste que celui de cette ignorance publique et de santé essentiels ?
acceptation apparente de tant de décès de bébés en Afrique et
l'encre que fait couler un seul décès d'un nouveau-né et tout Le quatrième OMD a pour objectif de réduire de deux tiers la
l'outrage publique que cela suscite dans le monde industrialisé mortalité des moins de cinq ans entre 1990 et 2015, En Afrique,
si l'on soupçonne un manque de soins. Et pourtant, si nous le recul annuel moyen de la mortalité des moins de cinq ans était
reculons d'un siècle, les taux de décès maternel et néonatal en de 2 % par an de 1960 à 1990 et depuis 1990, les progrès ont
Europe étaient analogues à ceux de l'Afrique d'aujourd'hui. En été bien plus lents, se situant à 0,7 % par an2 (Graphique I.1).
1905, le taux de mortalité néonatale (TMN) en Angleterre était Il est impératif que nous comprenions pourquoi la situation
de 41 pour 1 000 naissances vivantes1 - moyenne de l'Afrique met si longtemps à s'améliorer légèrement si nous voulons aider
subsaharienne de nos jours. En 1950, le TMN en Angleterre les mères et les nouveau-nés en Afrique.
était réduit de moitié (à 20 pour 1 000) malgré deux guerres Si les terribles conséquences du VIH/SIDA et les facteurs
mondiales et dix ans de marasme économique. En 1980, le TMN macro-économiques ont souvent été invoqués pour expliquer
avait à nouveau diminué de moitié, même avant que des soins le peu de progrès faits pour réduire la mortalité infantile en
intensifs ne deviennent disponibles pour les bébés. Afrique,2 il se dresse pourtant une autre barrière freinant toute
Comment l'Afrique, avec tous les problèmes qui l'affligent, avance : le manque d'attention accordée aux décès néonatals
peut-elle arriver dans les dix années à venir, à réduire au moins (ceux des quatre premières semaines de la vie). Les programmes
de moitié les taux de mortalité maternelle, néonatale et des de survie de l'enfant s'attachent surtout aux grandes causes du
moins de cinq ans pour atteindre les Objectifs du Millénaire décès après les quatre premières semaines de la vie - pneumonie,
pour le Développement ? On ne pourra faire des progrès qu'en diarrhée, paludisme et maladies pouvant être évitées par la
améliorant les données existantes, puis on les utiliserait comme vaccination. Par ailleurs, ces dernières années, on a réalisé
tremplin pour passer à l'action de santé. Ce n'est pas que que les décès pendant les premières semaines de la vie (décès
l'information nous manque, elle existe bel et bien mais nous ne néonatals) représentaient une proportion croissante des décès
savons pas toujours l'utilisant à bon escient pour améliorer les des moins de cinq ans. Pratiquement 40 % des décès des moins
programmes surtout au niveau local ou pour justifier un plus de cinq ans dans le monde sont des décès néonatals.3 Sur quatre
grand investissement. Les nombres de femmes et d'enfants qui enfants qui meurent en Afrique, un d'entre eux est un nouveau-
meurent et les mesures qui pourraient (et qui devraient) être né. Alors que les programmes de santé infantile arrivent de
prises pour éviter ces décès ne doivent pas seulement être portées mieux en mieux à réduire les décès après le premier mois et la
à l'attention du public technique et politique mais doivent première année de la vie, une proportion croissante des décès
parvenir jusqu'aux oreilles des familles et de la société civile. des moins de cinq ans seront des décès néonatals. Il faut passer à
Les manchettes des quotidiens africains ne manquent pas de l'action dès maintenant pour réduire les décès des nouveau-nés.4
parler des victimes du SIDA et de demander des comptes au C'est en renforçant les soins du nouveau-né dans le cadre des
gouvernement, alors pourquoi le décès d'une mère ou d'un programmes existants de santé infantile et maternelle (voir
enfant est-il relégué au second rang et tombe-t- il dans l'oubli ? Section II et III) et en cherchant à atteindre davantage ceux
On n'en parle que rarement dans les journaux, - perte au délaissés jusqu'à présent (voir Section IV) qu'on arrivera à
quotidien qui n'est pas comptée. réduire le nombre de décès de nouveau-nés.

12 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


OMD 4 : Nouvel espoir en Afrique ? Interprétons pourtant avec prudence ces données : une certaine 1
incertitude entoure les estimations du TMM5, surtout le TMN
La faible diminution moyenne du taux de mortalité des moins de l'EDS. Les données de surveillance prospective sur la grossesse
de cinq ans (TMM5) en Afrique masque de nettes différences indiquent que l'EDS tend à sous-estimer les décès néonatals
d'un pays à l'autre. Depuis les années 90, certains pays dont la précoces.5,6 Ces données sont discutées plus en détails dans les
plupart avec une prévalence élevée du VIH ont vu grimper le notes sur les données (page 226).
TMM5. Il s'agit de pays comme le Botswana, le Zimbabwe, le
Swaziland, le Kenya et la Côte d'Ivoire. La plupart des pays
africains et surtout les plus grands ont connu soit des TMM5 Progrès vers la réalisation de
GRAPHIQUE I.2

stagnants ou ont fait de faibles progrès. Et pourtant, n'oublions l'OMD 4 en Erythrée


pas les pays qui n'ont cessé de progresser et qui ont effectivement
300
réussi à faire reculer la mortalité chez les moins de cinq ans. Taux de mortalité néonatale
L'Erythrée en est un bon exemple puisque ce pays est arrivé à Taux de mortalité des moins de 5 ans
une réduction annuelle moyenne de la mortalité des moins de

Mortalité pour 1 000 naissances


Cible OMD 4
cinq ans de l'ordre de 4 % depuis 1990. Et pourtant, le pays
compte non seulement l'un des plus faibles revenus nationaux 200
bruts (RNB) par habitant au monde mais il a également été
dévasté par une guerre (Graphique I.2).
Si l'Afrique subsaharienne veut atteindre l'OMD 4, une réduction
annuelle moyenne de la mortalité des moins de cinq ans d'au 100

moins 8 % par an sera nécessaire dans les 10 ans à venir. Quatre 82

pays à charge de mortalité élevée avec des TMM5 stagnants 45


dans les années 90 - Tanzanie, Malawi, Ethiopie et Erythrée - 24

notifient des réductions de 25 % à 30 % dans le TMM5 ces 0


dernières années, selon les données des Enquêtes démographiques
1960 1970 1980 1990 2000 2010
et de santé (EDS) communiquées l'année dernière (Graphique Année
1.3). Ces statistiques correspondent à des réductions annuelles L'Erythrée a fait des progrès notables dans la réduction des
de plus de cinq pour cent, montrant ainsi qu'il est effective- décès des moins de cinq ans. Malgré un revenu national brut par
ment possible de faire reculer de manière sensible la mortalité habitant de 180 $ seulement, le taux de réduction est parmi les
plus rapides dans les pays en développement. La Section IV se
infantile. penche sur les raisons expliquant ces progrès en Erythrée et
dans six autres pays africains, avec des TMN relativement faibles.
Voir profil de l'Erythrée (page 189)

GRAPHIQUE I.1 Progrès vers la réalisation de


l'OMD 4 pour sauver la vie des enfants en Progrès vers la réalisation
GRAPHIQUE I.3
Afrique - une plus grande attention est de l'OMD 4 en Tanzanie
nécessaire pour réduire les décès néonatals
300
Taux de mortalité néonatale
Décès néonatals et infantiles en Afrique subsaharienne
Mortalité pour 1 000 naissances

Taux de mortalité des moins de 5 ans


TMN tardif Taux de mortalité des moins de 5 ans
Cible OMD 4
300 TMN précoce Taux de mortalité infantile
200
250 Cible OMD 4

200
164
150 112
100
100 97
60 54
50 32
0
1960 1970 1980 1990 2000 2010 0
Année 1960 1970 1980 1990 2000 2010
• La mortalité chez les enfants de moins de cinq ans en Afrique Année
semble diminuer après une décennie avec peu de progrès
• Par contre, peu de progrès ont été faits pour réduire les décès La Tanzanie vient de notifier une réduction impressionnante de
néonatals et 25 % des décès des moins de cinq ans en Afrique 32 % dans la mortalité des moins de cinq ans depuis la dernière
sont à présent des décès néonatals - 1,16 million par an EDS qui remonte à cinq ans. Si la réduction dans le TMN était
• Aucun progrès mesurable n'a été fait pour réduire les décès plus faible (20 %), elle n'en reste pas moins importante et signifie
pendant la première semaine de la vie que 11 000 bébés en moins mourront chaque année (voir profil
• Pour réaliser l'OMD 4, il faut réduire les décès néonatals. Pour de la Tanzanie, page 216). Cela correspond à une réduction
cela, il faut renforcer les services de santé maternelle et infantile annuelle de 6,4 % dans le TMM5. Si ces progrès sont maintenus
et les intégrer à d'autres programmes dans les 10 ans à venir, la Tanzanie atteindra l'OMD 4.
Les progrès en vue d'atteindre l'OMD 4 sont expliqués dans les profils de pays, Voir profil de la Tanzanie (page 216)
dans chacun des 46 pays de l'Afrique subsaharienne (page 174).Voir les notes de Voir les notes sur les données pour de plus amples informations sur les définitions
données pour de plus amples informations. Le résultat pour 2005 comprend les et les limitations des données. Le résultat de 2005 pour la Tanzanie comprend les
résultats de l'EDS de 8 pays qui ne sont pas ajustés. résultats de l'EDS pour le TMN et le TMM5 qui ne sont pas ajustés.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 13


OÙ en Afrique les bébés meurent-ils ? des populations importantes compteront davantage de naissances
et sont également susceptibles de voir grimper le nombre de
L'Afrique compte 11 % de la population mondiale et pourtant décès néonatals. Plusieurs des grands pays figurent également sur
plus de 25 % des décès néonatals du monde. Quinze (75 %) des la liste des dix pays avec le TMN le plus élevé- notamment le
20 pays du monde avec le risque le plus élevé de décès néonatals Nigeria, le Mali et l'Angola. Rien qu'au Nigeria, plus d'un quart
se situent en Afrique. d'un million de bébés meurent chaque année.
Pays aux risques les plus élevés • Cinq pays représentent presque 600 000 décès, plus de la
Le libéria compte le risque le plus élevé de décès néonatals moitié du total des décès néonatals en Afrique
puisque 6,6 % des bébés meurent pendant le premier mois de
la vie. Nombreux parmi les 10 pays africains qui comptent le • Dix pays représentent plus de 790 000 décès, les deux tiers
risque le plus élevé de décès néonatals sont ceux déchirés par du total
une guerre ou victimes d'autres catastrophes. Par ailleurs, la
• Quinze pays représentent plus de 910 000 décès, plus des
liste comprend également des pays comme le Mali et le Nigeria,
trois quarts du total
stables du point de vue politique et avec un RNB relativement
élevé si on compare à d'autres pays africains avec un TMN bien La taille importante de leurs populations explique que ces pays
plus faible. comptent également des nombres élevés de décès maternels et
décès infantiles post-néonatals.
Paradoxalement, les pays avec un TMN plus élevé enregistre
un plus grand nombre de décès imputables à des causes qu'on Au sein des pays, où les bébés meurent-ils ?
pourrait prévenir aisément (voir POURQUOI les bébés africains De tous les décès, plus de la moitié des bébés africains meurent
meurent-ils ? page 15). Aussi, ce sont ces pays qui présentent les à domicile. Dans certains pays comme l'Ethiopie, seuls 5 %
meilleures possibilités de sauver le plus grand nombre de vies- meurent à l'hôpital. Dans le Nord du Ghana, 13 % seulement
au coût le plus faible et dans les délais les plus rapides possibles. des décès néonatals surviennent à l'hôpital.7 Les bébés dans les
familles qui vivent dans des zones rurales sont exposés à un risque
Pays aux risques les plus faibles
plus élevé de mourir que ceux qui sont nés dans des familles
Certains pays africains ont des TMN comparables à ceux des
urbaines.3 Si nous prenons l'EDS publiée ces cinq dernières
pays industrialisés bien que les trois pays avec les TMN les plus
années, le TMN dans 22 pays était en moyenne supérieur de 42 %
faibles soient des nations-îles avec de petites populations et un
parmi les familles rurales. Par ailleurs, la pauvreté urbaine devient
RNB relativement élevé (1 770 $US à 8 090 $US). Le RNB par
un problème de plus en plus grave en Afrique mais seulement,
habitant de ces pays est plus élevé que la moyenne en Afrique
les données de l'Afrique sur les issues néonatales pour le pauvre
bien que ce revenu reste encore inférieur à celui de certains pays
péri-urbain sont bien plus difficiles à trouver que les données
africains avec des TMN élevés. La Section IV en discutera plus
de l'Asie où les TMN chez les pauvres des zones péri-urbaines
en détail. Même l'Afrique du Sud avec son RNB relativement
sont bien documentés.
élevé par habitant à un risque de décès néonatal deux fois
plus élevé que celui des trois pays aux risques les plus faibles, en Décès de nouveau-nés et pauvreté
grande partie à cause de l'inégalité sociale dans ce pays. Certains La corrélation est étroite entre la mauvaise santé et les décès
des pays avec des TMN modérément faibles et des RNB très des nouveau-nés. En effet, les mères et les bébés des familles
faibles ont réalisé des progrès remarquables bien que là aussi pauvres sont plus vulnérables aux maladies et ont bien plus de
une certaine circonspection soit de rigueur en interprétant les mal à avoir accès à temps à des soins de bonne qualité que les
données de l'EDS sur le TMN. familles aisées. L'écart est bien trop prononcé sur le plan de la
santé néonatale entre les pays riches et pauvres : TMN de 9
Les pays avec le plus de décès de nouveau-nés
aux Seychelles (PNB de 8 090 $US) à 66 au Liberia (PNB de
Le nombre de décès par pays est déterminé par le nombre de
110 $US).6
naissances et le risque de décès du nouveau-né. Les pays avec

Les 10 pays africains où les nouveau-


TABLEAU I.1 Les 11 pays africains où les nouveau-
TABLEAU I.2
nés courent le risque le plus élevé de mourir nés courent le risque le plus faible de mourir
Classement Pays Taux de mortalité néonatale Classement Pays Taux de mortalité néonatale
(sur 46 pays) (pour 1 000 naissances vivantes) (sur 46 pays) (pour 1 000 naissances vivantes)

46 Liberia 66 1 Seychelles 9
45 Côte d'Ivoire 65 2 Cap-Vert 10
44 Sierra Leone 56 3 Ile Maurice 12
43 Angola 54 4 Afrique du Sud 21
42 Somalie 49 5 Erythrée† 24
41 Guinée Bissau 48 6 Namibie 25
40 République centrafricaine 48 7 Cameroun† 29
39 Nigeria† 48 8 Comores 29
38 République démocratique du Congo 47 9 Uganda† 29
37 Mali† * 46 10 Malawi†, Gabon, Burkina† 31
Voir notes de données à la page 216 pour les sources et limitations de données
† Résultat de l'EDS non ajusté
Ce tableau a été mis à jour d'après la version anglaise afin de prendre en
compte les données les plus récentes.

14 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


1
TABLEAU I.3 Pays africains avec le plus de décès néonatals qui ont également un grand nombre de décès maternels
Pays Classement pour le nombre Nombre de Classement pour le nombre Nombre de
de décès néonatals décès néonatals de décès maternels décès maternels
Nigeria* 1 255 500 1 42 600
RDC* 2 130 900 50 % des 2 27 600
décès de
Ethiopie 3 119 500 3 26 000
nouveau-nés
Tanzanie 4 44 900 8 8 100
en Afrique
Kenya 5 43 600 4 13 200
CI* 6 42 800 16 4 600
Ouganda 7 41 000 6 6 100
Angola* 8 40 100 5 12 700
Gh 9 29 200 24 3 700
Moz 10 28 500 10 7 700
Mali* 11 27 600 9 3 500
Niger 12 24 200 7 4 800
Afr Sud 13 23 000 27 2 500
Madagascar 14 22 500 21 3 900
Burkina 15 18 600 6 6 000
Total pour 15 pays 891 900 173 000
* Egalement dans les 10 pays africains avec le TMN le plus élevé
Source :Voir notes de données à la page 226 pour les sources et limitations de données. Comprend certains résultats de l'EDS pour le TMN et le TMM qui ne sont pas ajustés
Ce tableau a été mis à jour d'après la version anglaise afin de prendre en compte les données les plus récentes.

Tout aussi inacceptable est l'écart entre riches et pauvres au sein


d'une même nation. Une nouvelle analyse de 13 ensembles de Le premier jour et la première
GRAPHIQUE 1.4

données de l'EDS en Afrique avec un indice relatif du statut semaine de la vie comportent le plus de
économique indique que les familles dans le quintile le plus risque de mourir pour les bébés africains
pauvre connaissent en moyenne une mortalité néonatale de 12
68 % plus élevée que le quintile le plus riche. Si nous prenons Jusqu’à 50 % des décès néonatals surviennent pendant les
Risque quotidien de décès néonatals (pour 1 000 survivants)

24 premières heures
les pays avec les données les plus récentes, c'est au Nigeria que
nous constatons le fossé le plus grand : un TMN de 23 pour le 10
quintile le plus riche et de 59 pour le quintile le plus pauvre,
soit un écart de 156 %. Si le territoire de ce pays enregistrait un
TMN de 23 pour 1 000 naissances vivantes, 133 000 bébés en 8
moins mourraient par an. Il est absolument nécessaire de se
donner une politique de soutien plus systématique pour que le
pauvre ait lui aussi droit à des services de santé. Le Gouvernement 6
doit être tenu pour responsable de la réduction et suppression
des inégalités sur le plan soins de santé.
4

QUAND les nouveau-nés africains


meurent-ils ? 2
La naissance d'un bébé est un moment de joie et de célébration.
Et pourtant, c'est le jour de la naissance qui est le jour du plus
grand risque de décès sur toute une vie humaine (voir Graphique 0
I.4). Le risque que court un bébé en Afrique de mourir le 0 5 10 15 20 25 30
premier jour de sa vie est proche de 10 pour 1 000 naissances Jours de vie
vivantes, soit 1 %. Chaque année, environ 300 000 bébés africains 75 % de décès néonatals surviennent pendant la première semaine

meurent le jour de leur naissance, suite essentiellement au Source : Nouvelle analyse du risque quotidien de décès en Afrique pendant le
manque de soins maternels et néonatals adéquats. Ces chiffres premier mois de la vie en fonction de l'analyse de 19 ensembles de données
de l'EDS (2000 à 2004) avec 5 476 décès néonatals.
sous-estiment probablement le véritable nombre de bébés qui
meurent pendant les 24 premières heures. D'après les analyses
de sensibilité, entre 290 000 et 470 000 bébés en Afrique Et pourtant le long de la continuité des soins c'est à la naissance et
meurent le premier jour de leur vie. lors des premiers jours de la vie que la couverture des interventions
est justement la plus faible. La Section II de cette publication se
La naissance et le premier jour de la vie sont entourés du plus penche sur la continuité des soins et présente la moyenne régionale
grand risque aussi bien pour la mère que pour le bébé : de l'enveloppe le long de cette continuité. Dans pratiquement
• Mères : environ 50 % des décès maternels surviennent le tous les profils des 46 pays, on note cette baisse de la couverture.
lendemain de l'accouchement8
POURQUOI les bébés africains meurent-ils ?
• Mortinatalité : environ 30 % des mortinaissances en Afrique
Quelles sont les causes directes des décès des nouveau-nés ?
surviennent pendant le travail6-9 ; 10
Quelles sont les causes de la mort de tant de bébés africains
• Nouveau-nés : entre 30 % et 50 % des décès des nouveau-nés chaque année ? La plupart des décès des nouveau-nés en Afrique
surviennent le premier jour de la vie.3 et en Asie sont dus à des causes rarement constatées dans des pays

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 15


bébés sont exposés à un risque accru d'infections, d'insuffisance
1,16 million de décès
GRAPHIQUE 1.5 du taux de glucose du sang (hypoglycémie) et de faible tem-
néonatals en Afrique - Pourquoi ? pérature du corps (hypothermie). Ils courent deux fois plus de
Autres 7 %
risque de mourir que des bébés de taille normale. La plupart
Congénital 6 % Septicémie/ d'entre eux vont toutefois survivre bien qu'ils restent exposés à
pneumonie 28 % des problèmes de croissance et de développement par la suite.
Infections • Bébés prématurés ou nés trop tôt - Bébés nés avant les
39 % 37 semaines normales de grossesse. Outre les 24 % de décès
Asphyxie 24 %
néonatals en Afrique qui sont directement imputables à des
Tétanos 6 % complications de la prématurité (problèmes respiratoires,
Diarrhée 4 %
hémorragie intracrânienne, jaunisse) (Graphique I.5), un grand
nombre de décès dus à d'autres causes surviennent également
Prématurité 25 % chez le bébé prématuré. Les bébés prématurés ont un risque
de mourir 13 fois plus élevé que les bébés nés à terme.14
Presque tous les décès néonatals sont dus à des affections
évitables. Les infections sont la principale cause de décès et • Certains bébés souffrent des deux : prématurité et retard de
celle qui peut être prévenue/traitée le plus facilement croissance in utéro - nombreux jumeaux ou triplets connaissent
Source : En fonction des registres d'Etat civil pour un pays et d'une modélisation ces deux problèmes. Le paludisme chez la femme enceinte
à jour pour 45 pays africains en utilisant la cohorte de naissances, des décès peut augmenter le risque de naissance prématurée, retard de
et autres variables prédictives de 2004. Pour de plus amples détails, voir notes croissance ou les deux. Les bébés prématurés et avec un retard
de données à la page 226 et pour plus de détails sur le modèle d'estimation,
voir références11,13 de croissance courent encore un risque plus élevé de mourir.14
industrialisés et si tant est qu'elles le soient, elles provoqueraient Si l'on en juge d'après le peu de données disponibles, la plupart
rarement le décès. Le Graphique I.5 indique les trois grandes des bébés souffrant d'une insuffisance pondérale à la naissance
causes des décès des nouveau-nés : infections, asphyxie à la en Afrique sont des bébés prématurés.11 La situation est nettement
naissance et complications imputables à la naissance prématurée. différente en Asie du Sud où le taux de l'IPN est pratiquement
Prise ensemble, ces causes représentent 88 % des décès des le double de celui de l'Afrique mais où la majorité des bébés
nouveau-nés en Afrique. Le diagramme à secteurs se fonde avec IPN sont des bébés nés à terme qui sont petits pour l'âge
sur des méthodes mises au point par le Groupe néonatal11 du gestationnel. En Afrique, les bébés courent un risque élevé de
Child Health Epidemiology Reference Group pour 192 pays12 naître prématurément. D'après les estimations régionales, ce
et utilisées dans le Rapport sur la Santé dans le Monde 2005.13 risque est de l'ordre de 12 %, c'est-à-dire pratiquement le double
Ces estimations ont été mises à jour pour le présent rapport en du taux de naissance prématuré dans des pays européens.
fonction des données les plus récentes. De plus amples détails Cette situation est probablement due aux infections, surtout
sont donnés dans les notes à la page 226. Certes, ces estimations les infections sexuellement transmissibles (IST), le paludisme
connaissent leurs limitations et pourtant, l'utilisation de données et le VIH/SIDA. De fait les derniers faits, la co-infection
provenant des formations sanitaires qui ne couvrent pas tous les VIH/paludisme pendant la grossesse est un double problème
décès risque encore davantage d'induire en erreur. En effet, les car les infections agissent de manière synergique avec de graves
données des hôpitaux indiqueront généralement un pourcentage conséquences pour la santé maternelle et néonatale, surtout le
très élevé de décès imputables à l'asphyxie puisque on consultera taux d'IPN.15
l'hôpital pour les accouchements avec complications. Par ailleurs,
La plupart des bébés qui meurent sont des bébés de poids
même dans les pays où le tétanos est un problème relativement
insuffisants -entre 60 % et 90 % des décès néonatals dans le
grave, peu de bébés - voire aucun - atteints de tétanos seront
monde.3 Aussi existe-t-il de bonnes possibilités de faire reculer
traités à l'hôpital et un grand nombre de bébés avec une septicémie
la mortalité néonatale si une attention plus grande est accordée
néonatale ne seront pas amenés pour être soignés. Les profils de
à la prévention de l'IPN, surtout les naissances prématurées
pays présentent des estimations spécifiques au pays sur la cause
et si l'on apporte à ces bébés des soins et une alimentation
des décès néonatals.
supplémentaires, en veillant à les garder au chaud. La plupart
Des bébés avec un petit poids à la naissance - risque élevé de décès des bébés prématurés naissent entre 33 et 37 semaines de
En Afrique subsaharienne, 14 % des bébés naissent avec une grossesse. Ils ont de bonnes chances de survivre si l'attention
insuffisance pondérale à la naissance (IPN), soit un poids à la nécessaire est donnée à leur alimentation, chaleur et si un
naissance de moins de 2 500 grammes. Deux raisons viennent traitement rapide est administré en cas de problèmes respiratoires,
expliquer pourquoi ces bébés sont petits, les causes et les risques d'infections et de jaunisse. Autant de soins qui sont possibles
étant très différents. dans les contextes aux ressources modiques sans qu'il faille une
technologie de pointe. Les bébés à moins de 33 semaines de
• Croissance insuffisante in utéro - Les bébés naissent après le gestation ou pesant environ 1 500 grammes auront probablement
nombre complet de semaines de grossesse (naissance à terme) besoin de soins plus avancés, surtout pour les problèmes
mais ils sont plus petits que la normale (petit pour l'âge gesta- respiratoires et l'alimentation. Ces bébés devraient être gardés
tionnel). Un certain nombre de causes en sont responsables : sous observation dans un hôpital de référence si c'est possible.
petite taille maternelle, causes obstétricales (jumeaux ou Plusieurs chapitres de la Section III traitent de cette question.
naissances multiples, hypertension gravidique), infections
(notamment paludisme, VIH et IST), ou mauvaise nutrition Est-ce que ce sont les bébés de sexe féminin ou ceux de sexe
de la mère ou épuisement de cette dernière suite à une trop masculin qui courent le plus grand risque de mourir ?
lourde charge de travail. Il est rare que les bébés qui naissent à Si on neutralise les autres facteurs, on constate que les fillettes
terme meurent directement de leur petite taille - probablement ont un taux de mortalité plus faible que les garçons.16 Dans les
moins d'un pour cent des décès néonatals.11 Par contre, ces sociétés où les enfants des deux sexes bénéficient de la même

16 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


qualité des soins, le ratio de la mortalité néonatale entre garçons reculer rapidement le TMN en prenant des mesures de santé 1
et filles est généralement au moins de 1,2 ou plus élevé.16 publique, par exemple la vaccination antitétanique pour les
L'analyse des données de l'EDS pour les pays africains nous femmes enceintes, les bonnes mesures d'hygiène et de prévention
montre que les fillettes ne semblent pas perdre cet avantage des infections lors de l'accouchement, de bons soins du cordon
naturel de survie bien que les EDS risquent de ne pas être et l'allaitement exclusif pratiqué après la naissance. Le traitement
suffisamment sensibles pour dépister cette différence. Par contre, par antibiotiques des infections du nouveau-né permet de sauver
d'après un certain nombre d'études en Asie du Sud, on plus de vies encore. A ce propos, la Section IV nous donne des
emmènerait moins les filles consulter les services de santé, idées pour classer par ordre prioritaire les investissements de santé
des cas d'infanticide étant même notés. Une étude récente à néonatale selon le contexte en fonction des niveaux de TMN.
base de population faite au Ghana signale un grand nombre (Voir Section IV, Tableau IV.1 à la page 162.)
d'infanticide, représentant 4,9 % des 1 118 décès néonatals
Septicémie /pneumonie néonatales - 325 000 décès par an en
entre 1995 et 2002. Par contre, dans ce cas, les auteurs
Afrique subsaharienne
n'indiquent pas le sexe de ces bébés.18
L'infection néonatale, notamment la septicémie (infection du
Les mères et les enfants sont tout particulièrement
sang), la pneumonie et la méningite (inflammation des membranes
vulnérables lors de l'accouchement
du cerveau) est la principale cause de la mortalité néonatale.
Si les filles et les femmes ne sont pas en bonne santé et connaissent
Ces décès pourraient être évités dans le cadre des programmes
des complications pendant la grossesse et lors de l'accouchement,
existants (Tableau I.4). La prévention entre dans le cadre des
elles souffrent et leurs bébés souffrent également.
programmes de santé maternelle tels que les soins prénatals
Les complications lors de l'accouchement comportent le plus de (SPN), les soins et l'hygiène lors de l'accouchement, les soins
risque de mortinaissance ou périnatalité (rapport de cote de 10,3). postnatals et l'allaitement maternel immédiat et exclusif. Le
Le travail dystocique s'accompagne d'un risque très élevé de décès traitement pourra être dispensé dans le cadre des programmes
de l'intra-partum ou de décès néonatal - rapport de cote ajusté existants de santé infantile, notamment la Prise en charge
de 6,7 à 84.3 En d'autres mots, une femme traversant un travail intégrée des maladies de l'enfance (PCIME) et les orientations
dystocique courent 7 à 84 fois plus de risque de voir mourir et transferts vers l'hôpital. C'est grâce à la PCIME étendue à
son bébé qu'une femme avec un accouchement eutocique. Les grande échelle en Afrique qu'on a pu réduire le nombre de décès
complications de l'intra-partum exposent également une femme à causés par les infections lors de la période néonatale tardive.18
un risque accru de décès ou de complications comme les fistules L'adjonction de nouveaux algorithmes sur les soins du bébé
obstétricales. (Voir Section III, chapitre 3) pendant la première semaine de la vie à la PCIME représente
une autre bonne possibilité de réduire le TMN et le TMM5
Les complications lors de la période prénatale entraînent un risque
(voir Section III chapitre 5).
accru médian de 4,5 de mortinatalité ou mortalité néonatale -
l'éclampsie comportant le risque le plus élevé. (voir Section III,
chapitre 2)
Pour les facteurs avant la grossesse, le risque est moins élevé (médiane GRAPHIQUE I.6 Lorsque les taux de
de 1,5).3 Par contre, des conditions comme la grossesse de mortalité néonatale sont les plus élevés,
l'adolescente (jeune âge maternel) sont très courantes et touchent il existe un plus grand nombre de décès
de nombreuses femmes. Aussi, est-il important de les aborder imputables aux infections et au tétanos
sous l'angle de la santé publique même si ces conditions
comportent une faible valeur prédictive positive pour le dépistage
et qui sont les plus faciles à prévenir
du risque. (Voir Section III, chapitre 1)
Prématurité Diarrhée Asphyxie Autres
De plus, le décès de la mère expose le bébé à un risque accru Congénital Tétanos Septicémie/pneumonie
de mourir lui aussi. Une étude en Gambie constate que pour 9 100
mères décédées lors de l'accouchement, tous les bébés sont morts
avant l'âge d'un an - la plupart pendant les premiers jours et les
premières semaines de la vie.19 80
Proportion de décès (%)

QUELLES sont les solutions aux causes les


60
plus courantes du décès néonatal ?
Taux élevés de décès néonatal mais aussi potentiel élevé de
rapides progrès pour sauver les vies 40
Dans tous les contextes connaissant une mortalité élevée, on
constate que les trois grandes causes de mortalité néonatale sont
les mêmes. En revanche, les proportions relatives de ces trois 20
causes varient d'un pays à l'autre et même au sein d'un pays
(Graphique I.6). Dans les contextes avec un TMN très élevé
(supérieur à 45 décès néonatals pour 1 000 naissances vivantes), 0
environ la moitié des décès néonatals sont imputables aux >45 30-45 15-29 <15
infections, y compris le tétanos. Ce sont ces décès qui sont aussi TMN (pour 1 000 naissances vivantes)
les plus faciles à prévenir. Aussi, plus le TMM5 est-il élevé, plus
comptera-t-on de décès qu'on pourra éviter facilement. En effet, Source : Référence3. Basé sur des données et estimations de mortalité par
dans des contextes où la mortalité est élevée, on arrive à faire cause, pour 192 pays.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 17


Tétanos - Si le tétanos n'est responsable que de 6 % des décès Combien de bébés mourant d'infections,
de nouveau-nés en Afrique, il n'en reste pas moins inacceptable d'asphyxie à la naissance et de prématurité
en ce 21e siècle que le tétanos néonatal tue encore 70 000 bébés
pourraient être sauvés ?
en Afrique. Dans le monde industrialisé, le tétanos avait cessé
d'être une maladie aussi meurtrière chez les nouveau-nés même La plupart des décès de nouveau-nés en Afrique sont dus à des
avant la mise au point du vaccin antitétanique. Ce sont des causes qui ont des solutions et combien pourraient donc être
pratiques qui manquent d'hygiène, par exemple apposer des sauvés si on applique effectivement ces solutions à chaque mère
substances nuisible sur le cordon, qui sont la cause de ces décès. et à chaque bébé ? Quel est l'investissement nécessaire pour
Notons pourtant que la mortalité imputable au tétanos recule arriver à cette réduction dans la mortalité ? Le Tableau I.5
depuis cinq ans. Un certain nombre de pays africains ont été présente des estimations du coût et du nombre de vies qui
certifiés comme exempts de tétanos - le plus récent étant le pourraient être épargnées en les classant dans les trois grandes
Togo en janvier 2006.20 L'Afrique compte pourtant encore de causes de décès.
nombreux pays sur la liste de ceux avec une charge de mortalité
Chaque année, jusqu'à 1,16 millions de bébés africains meurent
élevée imputable à cette maladie. (Voir Section III chapitre 9)
alors que 800 000 de ces décès pourraient être évités si des
Asphyxie à la naissance - 280 000 décès par an en Afrique subsaharienne interventions qui figurent déjà dans les politiques dont se sont
Les bébés qui naissent en Afrique subsaharienne courent un dotés la plupart des pays africains devenaient véritablement
risque très élevé de mourir d'asphyxie lors de l'accouchement disponibles et étaient utilisées par 90 % des mères et des bébés.
ou risquent de naître mort-né.21 C'est en agissant au niveau
de la prévention que se situe la meilleure intervention : soins Le coût est abordable puisqu'il faudrait, selon les estimations,
qualifiés lors de l'accouchement et soins obstétricaux d'urgence. 1,39 $US en plus par habitant pour apporter à 90 % des mères
Si le travail dystocique ou l'hémorragie ont causé de graves et des bébés en Afrique les enveloppes essentielles de SMNI
lésions lors de l'intra-partum, le bébé risque d'être mort-né ou expliquées en détail dans le présent ouvrage. Les ressources et
sera exposé à un risque élevé (de l'ordre de 30 % à 50 %) de méthodes de cette analyse mise à jour pour 46 pays africains
mourir le premier jour de la vie.21 La seule étude publiée en sont expliquées dans les notes de données à la page 226.
Afrique d'un suivi à long terme de bébés souffrant de graves
asphyxies est une étude de cohorte en milieu hospitalier en TABLEAU 1.4 Solutions et vies sauvées en fonction
Afrique du Sud et on ne dispose donc pas de données sur les
conséquences à plus long terme.22 C'est la prévention primaire Cause de mortalité néonatale Décès en Afrique Moment typique du décès
faisant appel aux soins obstétricaux d'urgence qui représente Septicémie et pneumonie 325 000 Risque de septicémie le plus
la solution la plus efficace par rapport aux coûts.23 ; 24 néonatales élevé pendant la première
semaine. L'incidence de
la pneumonie diminue
Complications de la prématurité - 290 000 décès par an en progressivement vers la fin
Afrique subsaharienne du premier mois.
Les bébés prématurés représentent au moins la moitié des décès Tétanos néonatal 70 000 A son maximum pendant
les 4 à 9 premiers jours
de nouveau-nés en Afrique. Certes, la cause directe du décès est de la vie
uniquement rangée sous prématurité si c'est un bébé très prématuré
qui est mort ou si un bébé meurent des complications spécifiques Diarrhée 46 000 Risque accru à partir de
à la prématurité. En effet, si un bébé modérément prématuré la fin du premier mois de
la vie
contracte une infection et meurt, le décès est imputé justement
d'ailleurs à l'infection et, par conséquent, un grand nombre de Asphyxie à la naissance 280 000 Premier jour de la vie
bébés chez lesquels l'infection est indiquée comme cause de décès
sont également des bébés prématurés. Certes, les bébés très
prématurés demandent des soins intensifs pour survivre mais par
contre la plupart des bébés prématurés qui meurent ne sont pas nés
à un stade trop prématuré et on pourrait sauver la majorité d'entre
eux en faisant particulièrement attention lorsqu'on leur prodigue Complications de la 290 000 Première semaine de
les mêmes soins que réclament tous les bébés : chaleur, nourriture, naissance prématurée la vie pour un grand
nombre de complications
hygiène et dépistage rapide des maladies (Tableau I.4). La Méthode directes de la naissance
Mère Kangourou (MMK) consiste à prendre soin de bébés très prématurée (en l'absence
de soins intensifs) mais
prématurés de toute petite taille en les mettant au contact peau à risque accru et continu,
surtout de septicémie
peau sur le ventre de la mère. Simples, ces soins n'en sont pas moins et de pneumonie
efficaces et en plus, on peut en confier la responsabilité à la mère. Anormalités congénitales 70 000 Première semaine pour
Tout établissement de santé dispensant des soins néonatals pourra les anormalités graves
les apprendre à une mère. Une autre approche prometteuse serait
de donner plus de soins aux petits bébés rentrés à la maison en
conseillant le contact peau-à-peau ou en apportant un soutien à la
mère pour faciliter l'allaitement maternel mais son potentiel n'a pas
été étudié systématiquement en Afrique. La prévention de certaines Autres causes Première semaine de
(par exemple, jaunisse) la vie
causes de la prématurité s'avère également une approche efficace.
S'agissant notamment des mesures de prévention du paludisme Total 1 160 000
pendant la grossesse ainsi que du dépistage et du traitement des
infections sexuellement transmissibles (IST) puisqu'on connaît les
graves conséquences du VIH/SIDA et du paludisme sur la grossesse
et le risque de prématurité. (Voir Section III chapitres 2,7,8)

18 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


TABLEAU I.5Estimations des décès néonatals, par grande cause de décès, qui auraient pu être prévenus si 1
les enveloppes essentielles de SMNI étaient dispensées à 90 % des femmes et des nouveau-nés
CAUSES DE DECES
Toutes les infections Complications Tous les décès
(septicémie, pneumonie, de la naissance Asphyxie à néonatals en Afrique
tétanos, diarrhée) prématurée la naissance
Supérieur
Inférieur 195 000 - 330 000 110 000 - 205 000 110 000 - 200 000 430 000 - 800 000
VIES SAUVEES
Fourchette (réduction en
pourcentage par rapport
aux décès actuels) 49 - 84 % 37 - 71 % 39 - 71 % 37 - 67 %

Source : Nouvelle analyse pour 46 pays de l'Afrique en utilisant les données pour 2004 et en appliquant les méthodes publiées. Voir notes de données pour de
24,26

plus amples détails, page 226.


Notons que le total de vies sauvées comprend toutes les causes de décès et, par conséquent, le total est supérieur à la somme des vies sauvées pour les trois
causes principales.

Un pas plus loin que la survie -vers la santé due aux complications qui se présentent lors de l'accouchement
de la prochaine génération et pendant la période néonatale, surtout dans les pays en
développement. D'autres occasions sont ratées d'adopter ou
Le grand nombre de décès du nouveau-né et l'engagement d'améliorer des comportements sains, surtout pendant cette
pris face aux OMD ont mis en exergue la survie et pourtant période cruciale qui entoure l'accouchement. Bien des problèmes
la mortalité néonatale n'est que la partie visible de l'iceberg de santé et de développement marquent pour toujours le bien-
(Graphique I.7). Peu d'attention et peu d'information entoure être de l'individu et de la communauté et freinent la productivité
la charge de morbidité néonatale ou l'incapacité à long terme nationale :

des causes les plus courantes de décès néonatals

Vies qui pourraient être sauvées


Solutions de prévention Solutions de traitement à la couverture de 90 % Faisabilité
Traiter les infections chez la mère. Traitement par antibiotiques. 49 %-88 % Très faisable dans le cadre des consultations
Mesures d'hygiène lors de Traitement de soutien. prénatales (CPN), soins qualifiés, soins postnatals,
l'accouchement et soins hygiéniques prise en charge intégrée des maladies de l'enfance
du bébé, surtout soin du cordon. (PCIME) et soins hospitaliers des bébés et
des enfants.

Vaccination antitétanique des Antibiotiques 73 %-88 % Très faisable dans les CPN et stratégies avancées
femmes enceintes. Globuline antitétanique
Mesures d'hygiène à l'accouchement Traitement de soutien (risque
et hygiène du cordon. très élevé de décès)
Allaitement maternel Traitement de réhydratation Très faisables dans le cadre de la PCIME et
Hygiène par voie orale, traitement de promotion communautaire, y compris PCIME
soutien, y compris liquides communautaire
par IV, si nécessaire
Soins prénatals, surtout pour dépister/ Réanimation à la naissance 39 %-71 % Faisable grâce à l'expansion des soins qualifiés
gérer l'hypertension gestationnelle Traitement de soutien et des soins obstétricaux d'urgence (SOU)
et la prééclampsie ; soins qualifiés, (En cas de graves lésions,
surtout utilisation du partogramme court 30 % de risque de
Soins obstétricaux d'urgence pour mourir et un risque élevé
les complications, surtout prise en d'infirmité)
charge du travail dystocique et de
l'hémorragie

Soins prénatals, y compris traitement Réanimation à la naissance 37 %-71 % Faisable dans le cas des CPN, surtout en
des infections et suppléments en Meilleures pratiques utilisant le traitement préventif intermittent du
fer/ acide folique d'alimentation paludisme (TPI) pendant la grossesse et les
Prévention du paludisme pendant la Soins de la Mère Kangourou moustiquaires imprégnées aux insecticides (MII).
grossesse (TPI, MII) Dépistage précoce et Traitement faisable dans les établissements
Injection de stéroïdes pour la mère traitement rapide des existants, surtout soutien pour l'alimentation,
lors du travail prématuré complications, surtout des Soins de la Mère Kangourou et meilleures
infections couverture et qualité des CPN.

Acide folique préconceptuel pour Traitement de soutien (selon 1 %-9 % Les soins curatifs pour les anormalités
prévenir les anormalités du tube le type d'anormalité, peut avoir congénitales sont souvent complexes avec
médullaire (spina bifida) un faible taux de survie et des possibilité d'intervention chirurgicale.
complications à long terme) L'acide folique périconceptuel n'est pas toujours
possible du point de vue coût dans les
contextes à mortalité élevée/ faibles ressources,
à moins d'utilisation d'autres filières de
distribution (supplémentation alimentaire).
Photothérapie pour les bébés Possible dans les établissements sanitaires
avec jaunisse existants
Traitement de soutien
37 %-67 %
Le nombre de décès liés à chaque cause se fonde sur des estimations à jour, par pays, en utilisant les méthodes publiées et mises à jour pour la présente publication
pour 46 pays africains.25
Les vies sauvées proviennent d'une nouvelle analyse utilisant le modèle de la série de survie néonatale de The Lancet24 avec enveloppe essentielle de SMNI à une
couverture de 90 %.
Voir notes de données à la page 226 pour de plus amples détails.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 19


• Graves maladies chez les bébés qui récupèrent ou qui souffriront influencent sous bien des angles la santé de la mère et du bébé
de conséquences permanentes de la maladie et renferment un immense potentiel individuel et sociétal aux
effets durables.
• Infirmité provenant des complications de l'accouchement ou
de la période néonatale. Ceux qui survivent une encéphalopathie
ou lésions cérébrales suite à une asphyxie à la naissance Le nouveau-né renferme la promesse
souffriront de graves handicaps ressemblant aux conséquences
de l'avenir de l'Afrique
d'une attaque cérébrale. Une étude de suivi de bébés qui ont
survécu au tétanos néonatal montre que l'infirmité est répandue Les dix ans qui viennent sont l'occasion pour l'Afrique de
chez ces enfants.27 De plus, une analyse récente des données faire un pas en avant après une décennie où les progrès ont
d'un certain nombre de pays met en relief la corrélation entre piétiné sur le terrain de la santé maternelle et infantile. La
l'IPN et les maladies chroniques à l'âge adulte.28 santé néonatale est un maillon important dans la chaîne de la
continuité des soins de SMNI. Il serait possible de sauver la
• Des comportements peu sains peuvent être modifiés lors de
vie de 800 000 nouveau-nés chaque année à un coût s'élevant
contacts avec le système de santé à ce moment crucial, surtout
uniquement à 1,39 $US par habitant.
l'absence de l'allaitement immédiat et exclusif.29 D'autres
occasions sont ratées pour améliorer les pratiques et la quête Cette dernière année, l'Afrique a été mise en vedette avec Live
de soins, par exemple la prévention de la transmission mère-à- 8, la Campagne Make Poverty History, par le Groupe des 8 (G8)
enfant (PTME) du VIH et la promotion des vaccinations. et les visites de stars du cinéma et du journalisme. Mais toute
cette attention médiatique se traduira-t-elle par une action
Une mauvaise santé in utéro comporte probablement de
durable ? Ce n'est que si le bébé compte véritablement aux
nombreux effets pour la santé, au moment de l'accouchement
yeux des gouvernements et des populations de l'Afrique qu'on
et au début de la vie28, qu'on ne connaît guère ou qui ne sont
assistera à un changement durable et un recul de la mortalité
pas comptés dans une analyse du coût-avantage. Nul doute
des mères, des nouveau-nés et des enfants de l'Afrique.
pourtant que des interventions lors de cette période importante

GRAPHIQUE I.7 Santé néonatale en Afrique : la charge invisible de maladie, d'incapacité


et potentiel économique raté

1,16 millions
0,9 million
de décès néonatals
de mort-nés
4 millions
de bébés
avec IPN
Bébés souffrant
de grave maladie néonatale

Enfants souffrant de développement lent ou


d’incapacité dû à une maladie fœtale et/ou néonatale
(asphyxie à la naissance, naissance prématurée, infections)

Pratiques alimentaires inappropriées et autres


occasions ratées de prévention (par exemple, PTME) liées aux
occasions ratées lors de la période néonatale

20 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


1

Pour que chaque nouveau-né compte - Des faits


pour passer à l'action
Meilleure utilisation de l'information existante pour • Vérifier que la SMNI est le pivot des systèmes sanitaires
passer à l'action de district et que les données pertinentes sont collectées
• Ajouter le taux de mortalité néonatale (TMN) au quatrième et utilisées à tous les niveaux, y compris le niveau district.
Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) aux • Utiliser les données des établissements de santé et de la
niveaux mondial et national. Le taux de mortalité des moins communauté concernant les décès maternels, néonatals et
de cinq ans (TMM5) et le taux de mortalité infantile (TMI) infantiles aux fins d'audit et d'amélioration de la qualité.
tendent à évoluer en parallèle et ont des causes analogues, Responsabilisation de la société
bien que le taux de mortalité néonatale (TMN) diffère
davantage du TMM5 que le TMI et comporte des implications • Engager la société civile dans le suivi des décès maternels,
programmatiques différentes. néonatals et infantiles.
• Inclure l'évaluation du TMN dans le groupe de coordination • Rendre disponibles les données pertinentes sous forme
sur la mortalité infantile UNICEF/Banque mondiale/OMS conviviale pour le public en général et les médias, par
qui revoit les données pour le TMI et le TMM5 pour chaque exemple, des tableaux de classement par district, tel que
pays et chaque année et améliore la transparence de la publié annuellement en Ouganda.
procédure. • Inclure le taux de mortalité maternelle (TMM) et les
• Publier les données nationales sur le TMN dans les rapports indicateurs clés du TMM5 et du TMN aux programmes de
annuels importants, tels que l'Etat des Enfants du Monde, le développement social, ainsi qu'aux programmes de réforme
Rapport mondial sur la Santé et les rapports nationaux. La du secteur de la santé.
disponibilité des données est analogue à celle pour le TMI. Compter les investissements
Le cycle actuel des nouvelles estimations du TMN tous les • Tout essai en vue de suivre les investissements dans les soins
10 ans est trop long et ne fait qu'accentuer l'invisibilité du nouveau-né séparément des soins maternels et infantiles
des données. n'est ni pratique ni utile. Il faut chercher davantage à investir
• Envisager d'inclure le taux national de mortinatalité dans dans le suivi de l'investissement pour la SMNI pour que les
les rapports annuels - les estimations actuelles sont aussi partenaires et les gouvernements soient responsabilisés30 et
fiables que certaines autres estimations qui sont incluses et également pour suivre les dépenses propres des familles, ainsi
les mortinaissances restent invisibles dans les politiques et que l'efficacité du financement de la santé pour les pauvres.
les programmes.
• Diffuser les données sanitaires nationales auprès des
publics clés et en prévoyant des stratégies : faciliter un
dialogue convaincant de politiques avec des dirigeants à
niveau élevé pour augmenter l'investissement pour la santé
maternelle, néonatale et infantile (SMNI). (Voir profils de
pays dès la page 174 pour un récapitulatif d'une page de
données concernant les tendances nationales de l'OMD 4,
la couverture en enveloppes essentielles et financement.)
• Augmenter la disponibilité de données existantes au
niveau district, ainsi que la capacité d'utiliser les données
pour formuler les programmes au niveau district.
Améliorer l'information future pour passer à l'action
• Augmenter le caractère comparable et la synthèse des
sources de données disponibles (enquêtes démographiques
et de santé, sondage en grappes à indicateurs multiples
et systèmes d'information en gestion sanitaire).
• Augmenter la fiabilité des outils d'enquête et d'autopsie
verbale pour les décès de nouveau-nés et les causes des
décès.
• Augmenter la fréquence d'information concernant la
couverture des interventions essentielles en SMNI - organiser
une EDS tous les 5 ans ne suffit pas pour l'extension des
programmes.
• Renforcer la collecte et l'utilisation de données pour la
SMNI au niveau district.
• Inclure de meilleurs indicateurs pour les soins postnatals
dans la collecte et le suivi routinier des données.
Compter dans les politiques et les programmes
• Inclure et renforcer les aspects liés au nouveau-né dans les
buts de réduction de la mortalité nationale, les politiques,
la réforme du secteur de la santé et les plans stratégiques.
• Revoir et renforcer les directives cliniques existantes, les
outils de supervision et la logistique des médicaments
essentiels et de l'équipement.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 21


Ressources de programme

• The Lancet. La survie du nouveau-né ; 2005 • WHO. Neonatal and perinatal mortality: regional, country
and global estimates. Geneva, Switzerland: World Health
• OMS. Rapport sur la Santé dans le Monde 2005 : Donnons
Organization; 2006.
sa chance à chaque mère et chaque enfant. Genève, Suisse :
Organisation mondiale de la Santé ; 2005. • Save the Children. State of the World’s Mothers 2006:
Saving the lives of mothers and newborns.Washington, DC:
• UNICEF. Etat des Enfants du Monde. New York : Fonds des
Save the Children; 2006.
Nations Unies pour la Population.
• Lawn JE, Zupan J, Begkoyian G, Knippenberg R. Newborn
• OMS. Au-delà des Nombres : Examiner les morts maternelles
Survival. In: Jamison D, Measham A, editors. Disease
et les complications pour réduire les risques liés à la grossesse.
Control Priorities. 2 ed. The World Bank and the National
• La réalisation des objectives du Millénaire pour le développement Institutes of Health; 2005.
au Moyen Orient : l’importance de la santé reproductive.
• Guide for Situation analysis for newborn health in the
Population Reference Bureau, Washington DC, 2005.
context of MNCH. SNL and WHO for the Healthy
• Les femmes de notre monde. Washington DC, Save the Newborn Partnership. 2006 version [draft]
Children et PRB ; 2005.

22 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


La santé maternelle, néonatale et infantile II

La continuité des soins


Joseph de Graft-Johnson, Kate Kerber, Anne Tinker, Susan Otchere, Indira Narayanan, Rumishael Shoo, Doyin Oluwole, Joy Lawn

Le lien est inséparable entre la vie des mères, des nouveau-nés et des enfants.Tout aussi liés sont leurs
besoins en soins de santé. Par le passé, les politiques et programmes de santé maternelle et infantile avaient
tendance à traiter séparément la mère et l'enfant et c'est de là que proviennent les lacunes dans les soins
affectant tout particulièrement le nouveau-né. Comment peut-on combler ces lacunes, surtout lors de la
naissance et pendant les premiers jours de la vie, lorsque la plupart des mères et des nouveau-nés meurent
et comment le faire à domicile, où surviennent la plupart des décès de nouveau-nés en Afrique ?
Les politiques et programmes accordent une nouvelle attention à une continuité des soins de santé
maternelle, néonatale et infantile (SMNI).Au lieu de choisir entre la mère et l'enfant, l'accent est mis sur
une couverture universelle d'interventions efficaces intégrant les soins tout au long du cycle de la vie et
mettant sur pied un système de santé complet et adapté aux besoins. La continuité des soins de SMNI est
assurée par un ensemble de politiques et stratégies bien définies visant à améliorer les soins à domicile,
ainsi que les services de santé tout au long du cycle de la vie, puisant dans les programmes et enveloppes
de soins qui existent déjà. Quelle est la couverture actuelle des enveloppes essentielles de SMNI tout
au long de la continuité des soins et comment les renforcer pour étendre la couverture et renforcer
l'équité et la qualité des soins ? Quelles sont les interventions tout au long de la continuité des soins qui
permettent de sauver la vie des nouveau-nés et quelles sont les possibilités spécifiques qui peuvent
être saisies ?
La continuité des soins - atteindre liens avec d'autres programmes importants, telle la promotion
les mères et les bébés au bon moment nutritionnelle, en plus des programmes de nature plus
« verticale, » tels que la prévention de la transmission mère-à-
et au bon endroit
enfant (PTME) du VIH, la lutte contre le paludisme et les
En Afrique, la plupart des décès maternels et néonatals programmes de vaccination.
surviennent pendant l'accouchement et pendant les premiers
Lacune des soins à l'endroit où on en a le plus besoin.
jours de la vie, et un grand nombre de ces décès surviennent à
Dans la plupart des pays africains, les décès maternels, néona-
domicile, surtout pour les 1,16 million de nouveau-nés africains
tals et infantiles surviennent à domicile car ils sont souvent dus
qui meurent chaque année.1 La présente section introduit la
à des retards dans l'obtention des soins nécessaires. Les bébés
continuité des soins identifiés comme un principe de base et un
sont tout particulièrement vulnérables à ces retards dans la
fondement des stratégies visant à sauver la vie des mères et des
prestation de soins. En effet, un bébé qui souffre d'asphyxie
bébés et à promouvoir la santé en général.2 La continuité des
à la naissance, de septicémie ou de complications liées à une
soins a deux dimensions : premièrement, le moment des soins
naissance prématurée risque de mourir dans les heures ou
et deuxièmement, l'endroit et l'approche de ces soins.
même les minutes qui suivent si des soins adéquats ne lui sont
Lacune des soins au moment de la naissance lorsque les pas dispensés. Les possibilités de renforcer les soins dans
risques sont les plus élevés pour la mère et le bébé. C'est le ménage risquent d'être ratées si les familles ne sont ni
pendant l'accouchement et lors des premiers jours de la vie, que informées ni en mesure de traduire dans les faits des choix sains
surviennent plus de la moitié de tous les décès maternels3 et ou si les conditions socioéconomiques dans lesquelles elles
néonatals1 en plus de la mortinatalité intra-partum. Alors qu'un vivent freinent la réalisation de ces choix sains. De longues
plus grand nombre de mères et de nouveau-nés meurent pendant distances, des retards pour accéder aux soins, le manque d'argent
cette période que lors de toute autre période, la couverture des et parfois, la médiocre qualité des soins dans l'établissement
soins est pourtant à son niveau le plus faible et la qualité des sanitaire sont autant de facteurs expliquant une mauvaise SMNI.
soins risque, elle aussi, d'être minimale. Le manque de communication et de faibles liens d'orientation-
recours entre la communauté et la formation sanitaire viennent
Une continuité efficace des soins relie les enveloppes essentielles
encore limiter l'enveloppe de soins prodigués à ceux qui en ont
de santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI) tout au
le plus besoin.
long de l'adolescence, de la grossesse, de l'accouchement, des
périodes postnatales et périnatales allant jusqu'à l'enfance et Une continuité efficace des soins renforce les maillons entre le
renforçant leurs interactions naturelles tout au long du cycle domicile et l'établissement de premier niveau ainsi que l'hôpital,
de la vie (Graphique II.1). En effet, de meilleures conditions vérifiant la disponibilité de soins adéquats à chaque endroit
pour les adolescentes, supposant un accès à des services de (Graphique II.2). C'est la seconde dimension de la continuité
planification familiale, favoriseront la grossesse souhaitée au bon des soins. Les stratégies consistent à améliorer les compétences
moment ; de bons soins lors de la grossesse augmenteront les des agents de santé, à renforcer les supports du système de santé
chances d'un accouchement sans risques ; et des soins qualifiés et à améliorer les pratiques familiales et communautaires ainsi
lors de l'accouchement et de suite après réduiront le risque que les actions communautaires prises pour une meilleure santé.
de décès ou d'incapacité, tant pour la mère que pour le bébé. Les services mobiles ou stratégies avancées apporteront les soins
L'effet dans chaque période dépend de ses bases établies lors de à un endroit proche du domicile en même temps que sont
la période précédente, vérifiant une expérience plus complète encouragées les orientations vers le système de santé grâce à une
de soins de santé pour chaque femme et enfant.2 Au niveau de meilleure qualité des services dans les établissements
la santé publique, le fait de relier ces enveloppes et d'intégrer périphériques et de district.7 Cette combinaison de soins effi-
les services permet de sauver un plus grand nombre de vies à caces dans les établissements de santé, de comportements sains à
un coût moindre - débouchant ainsi sur un système de santé domicile
plus intégré et plus efficace.4 L'intégration tout au long de la et de consultation rapide des services de santé en cas de maladie
continuité des soins dégage moult possibilités de forger des est celle qui a le plus d'impact sur la santé de la mère, du
nouveau-né et de l'enfant.

GRAPHIQUE II.1 Connecter les soins tout au long des périodes cruciales dans le cycle de la vie

Grossesse Période
néonatale
Relier tout au long des étapes de soins
Naissance
s
28 jours
Prime
28 enfance Adolescence et Postnatal
Décès
Grossesse Naissance Santé maternelle
avant la grossesse (mère)
Vieillissement
1 an
Années de Age adulte
Postnatal Infancy Prime Enfance
procréation (nouveau-né) enfance
20 years
ans Années
5 ans
préscolaires
10 ans

Enfance
Adolescence
Age scolaire

Source : Adapté des références5,6

24 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Sauver la vie des nouveau-nés grâce à la II
Relier les endroits et les
GRAPHIQUE II.2
continuité des soins
approches de la prestation de soins
La santé des nouveau-nés est un marqueur sensible d'une
continuité fonctionnelle des soins puisque la santé des
bébés dépend de solides liens entre les programmes de santé
maternelle et infantile et de l'obtention rapide de soins en cas
de complications pendant l'accouchement et pour le bébé
Hôpital et établissements de santé
Or
i malade. Tel que décrit dans le Rapport de la Santé dans le

en
Monde de 2005, le défi qui se présente à la SMNI n'est pas tant

ta
tion et suivi ad
l'achat d'équipement et de technologie chers, mais davantage
Liens

Consultations externes la mise en place d'un système de soins de santé assurant une
et services mobiles continuité de soins tout au long de la grossesse, de soins qualifiés
à la naissance et de soins prodigués à domicile à la mère et au
nouveau-né.2 Des analyses récentes dans la série The Lancet sur la

éq
Soins familiaux et communautaires ua
ts survie de l'enfant10 et la survie du nouveau-né11, ainsi que sur
la santé maternelle12 présentent des données prouvant que les
interventions essentielles sauvent la vie des mères, des bébés et
des enfants. La série de survie du nouveau-né de The Lancet
présente 16 interventions qui ont fait leurs preuves en ce qui
Source : Adapté de la référence6 concerne la réduction des décès des nouveau-nés et dont aucune
n'exige de soins intensifs nécessitant une technologie avancée.
Toutes ces interventions sont très efficaces par rapport aux coûts
Ces deux dimensions de la continuité des soins de la SMNI si elles sont réalisées dans le cadre d'enveloppes se situant le long
guident actuellement la conception de programmes efficaces. de la continuité des soins. Elles sont parmi les interventions les
Tout d'abord, cela assure une continuité des soins tout au long plus efficaces par rapport aux coûts disponibles en santé
du cycle de la vie, de l'adolescence à la grossesse et à l'accouche- internationale.11,13
ment et continuant au niveau des soins postnatals et jusqu'à
l'enfance. Deuxièmement, elles situent les soins tout au long C'est au vu de la réalité des ressources limitées dans les systèmes
d'une continuité ininterrompue s'étendant du domicile jusqu'à de santé qu'il devient encore plus important d'intégrer les
l'hôpital, en passant par le centre de santé.2,7,8 Ce qui pourrait interventions reposant sur des données probantes pour chaque
sembler un nouveau concept n'est en fait que l'intégration d'un période du cycle de la vie et selon différentes modalités de
grand nombre d'approches précédentes, dont la revitalisation prestation de services.14 Le Graphique II.3 est une vue d'ensemble
de l'approche cycle de la vie encouragée dans les années 90, et des interventions factuelles en vue de réduire les décès et
le concept des soins de santé primaires des années 70 placés incapacités du nouveau-né, présentées dans des enveloppes qui
dans la vision originale de la réforme du système de santé des font déjà partie du système de santé de la plupart des pays. Ce
années 80, lorsque la communauté était vue comme un maillon graphique présente des interventions reposant sur des données
essentiel d'un système sanitaire holistique. Si la continuité probantes, bien qu'elles ne soient pas toutes forcément reconnues
des soins n'est certes pas un nouveau concept, les approches dans les politiques mondiales de santé publique. Notons également
évoluent pourtant quant à la manière de les appliquer dans que certaines interventions, telles que les soins supplémentaires
les programmes et continueront à changer au fur et à mesure pour les bébés d'un poids insuffisant, peuvent être adaptées à
que nous acquerrons plus d'expérience en ce domaine. tous les niveaux du système de santé. Si le bébé est le centre
de l'attention ici, toutes ces interventions bénéficient pourtant
Le reste de cette section se penchera sur les enveloppes de la également à la mère et aux enfants plus âgés.
SMNI le long de cette continuité des soins en mettant en avant
les interventions essentielles qui sont susceptibles de sauver la
vie du nouveau-né. Une approche stratégique s'avère nécessaire Combien de vies de nouveau-nés peuvent
pour renforcer la continuité des soins afin d'examiner la cou- être sauvées par une couverture élevée
verture et la qualité des soins tout au long du cycle de la vie, d'interventions essentielles et quel serait
ainsi qu'à chaque niveau de soins de santé en mettant en avant
le coût ?
l'importance de liens efficaces entre les communautés et les
formations sanitaires. Peut-on réaliser certaines interventions à Selon une nouvelle analyse faite pour cette publication et
différents niveaux de soins pour atteindre un plus grand nombre reposant sur une méthodologie utilisée dans la série de survie du
de femmes, de bébés et d'enfants ? Une couverture élevée et nouveau-né de The Lancet,11 jusqu'à 67 % des décès des nouveau-
équitable de soins essentiels ne pourra exister que dans un nés de l'Afrique subsaharienne pourraient être évités grâce à une
contexte de politiques favorables où des mesures adéquates sont couverture élevée de soins. (Pour de plus amples informations sur
prises pour élargir l'accès aux soins et renforcer la protection les données utilisées dans cette analyse, voir les notes de données
financière, appliquer les lois et réglementations protégeant les à la page 226.) La Section I décrit les possibilités de sauver la vie
droits des femmes et des enfants et renforcer les partenariats, d'enfants des principales causes du décès si un plus grand nombre
ainsi que pour augmenter le personnel soignant et mettre à jour de mères et de bébés ont accès aux soins et le Graphique II.4
ses compétences.9 La Section IV se penchera plus en détail sur présente les deux continuités de soins connexes ainsi que le
les étapes menant à une stratégie permettant de renforcer la nombre supplémentaire de vies de nouveau-nés qui pourraient
continuité des soins en présentant des études de cas de pays qui être sauvées si toutes les enveloppes de soins néonatals essentiels
étendent à plus grande échelle les services. étaient dispensées pour 90 % des femmes et des bébés. Jusqu'à
390 000 vies supplémentaires pourraient être épargnées par une

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 25


GRAPHIQUE II.3 Interventions qui réduisent les décès maternels tout au Source : Adapté des
références11,14,18,19
long de la continuité des soins
*. Preuves publiées puisque la
Orientation
• Soins obstétricaux d’urgence pour la prise • Soins néonatals d’urgence pour la série de survie néonatale de
en charge des complications (travail maladie, surtout la septicémie The Lancet montre une
dystocique, hémorragie)
• Antibiotiques pour la rupture prématurée# réduction de la mortalité et
Clinique

• Corticostéroïdes pour le travail prématuré# de la morbidité grâce à


l'espacement des naissances15,16
premier niveau
d’orientation

• Soins obstétricaux d’urgence à


Primaire/

• Prise en charge et soins des bébés


l’accouchement et soins immédiats du avec IPN, y compris MMK +. Un nouvel examen de
nouveau-né (hygiène, chaleur, allaitement
maternel) et réanimation, PTME Cochrane met à jour de nets
avantages des moustiquaires
Planification 4 visites CPN ciblées, Soins postnatals routiniers pour soutenir imprégnées aux insecticides
familiale* y compris les pratiques saines, y compris la PTME pour la santé néonatale17
consultations externes

• Traitement de
Prévention et l’hyperten-sion/
Services mobiles/

prise en charge prééclampsie


Dépistage et orientation rapides en cas #. Interventions
de complications
des IST et du VIH • Vaccination antitétanique supplémentaires qui sont plus
• Traitement de la complexes à réaliser et qui
Acide folique# syphilis/IST
• TPI et MII pour le deviennent davantage efficaces
paludisme par rapport aux coûts dans un
• PTME du VIH/SIDA
système de santé plus solide
Dépistage/traitement de la et avec un taux de mortalité
bactériurie # néonatale plus faible
Nutrition au Conseils et préparation Lorsque les soins qualifiés De bons soins à domicile avec allaitement Sigles :
Famille/communauté

moment de pour les soins néonatals ne sont pas disponibles, maternel exclusif , soins hygiénique du MMK = Méthode de la mère
l’adolescence et et l’allaitement maternel, accouchement propre et cordon/peau, garder le bébé au chaud,
préparatifs en cas simples soins néonatals promouvoir la demande pour des soins
kangourou
avant la grossesse
Education d’urgence immédiats, y compris chaleur qualifiés de qualité. CPN = Consultations
et démarrage immédiat de
Soins supplémentaires pour les bébés avec
prénatales
Prévention du l’allaitement maternel TPI = Traitement préventif
IPN
VIH et des IST
intermittent pendant la
Prise en charge de la pneumonie si
l’orientation n’est pas possible grossesse pour le paludisme
MII = Moustiquaires
imprégnées aux insecticides
Avant la grossesse Grossesse Naissance Néonatal/postnatal Enfance
IPN = Insuffisance pondérale
à la naissance

couverture étendue de soins qualifiés lors de l'accouchement et La méthodologie mise au point pour la survie de l'enfant de
310 000 grâce à des soins postnatals. Une couverture élevée de The Lancet20, utilisée dans la série 11 de survie du nouveau-né,
consultations prénatales (CPN) comptant des interventions a été employée pour estimer le coût des interventions néonatales
focalisées pourrait sauver jusqu'à 160 000 vies supplémentaires de essentielles. L'approche envisage le temps, les médicaments, la
nouveau-nés. Les CPN ont un impact moindre sur la mortalité supervision et le coût amorti des établissements (en fonction
maternelle et néonatale comparés aux soins pendant l'accouche- du modèle CHOICE de l'OMS21) nécessaires à ces enveloppes
ment et les soins postnatals, mais cela ne devrait pas signifier de soins, mais ne comprend pas le coût de construction des
que la priorité est moindre. Le faible impact supplémentaire nouveaux établissements ou la formation d'un grand nombre
s'explique du fait que la couverture actuelle dans la plupart des de nouveaux médecins, d'agents de santé communautaires et de
pays de l'Afrique subsaharienne est déjà élevée comparée à
d'autres enveloppes et, par conséquent, le déficit de couverture est
nettement moindre pour passer du niveau actuel à la couverture
GRAPHIQUE II.4 Comment et quand sauver
de 90 %.14 De plus, les CPN comprennent bien d'autres avantages
le plus grand nombre de vies néonatales :
que la seule réduction de la mortalité. En effet, les CPN sont un
Estimation du nombre de décès néonatals
point d'entrée d'importance critique dans les services de santé
supplémentaires qui peuvent être évités si les
et les programmes offerts dans le cadre des CPN renforceront
interventions essentielles de santé néonatale
l'effet et l'efficacité des soins lors de l'accouchement et des
atteignent 90 % des femmes et des bébés
soins postnatals.
Orientation

Le nombre de vies pouvant être sauvées varie également en


Soins cliniques

Réduction
fonction du niveau de soins. Les soins cliniques qualifiés, dont TMN
26 %-51 %
d’orientation

les soins obstétricaux et les soins hospitaliers des nouveau-nés


Primaire/

Accou-
premier
niveau

Prénatal Postnatal
malades, ont le plus d'impact, permettant une réduction allant chement
jusqu'à 51 % dans le taux de mortalité néonatale (TMN) et
consultations externes

épargnant 590 000 vies supplémentaires. Une couverture élevée Réduction Réduction Réduction
Services mobiles/

supplémentaire supplémentaire supplémentaire Réduction


en soins mobiles et consultations externes, dans le cadre des 7 %-14 % 19 %-34 % 10 %-27 % TMN
7 %-14 %
soins prénatals, permettrait de sauver jusqu'à 160 000 bébés en de la mortalité de la mortalité de la mortalité
plus. Grâce à de simples comportements à domicile, tels que néonatale néonatale néonatale
les préparatifs pour la naissance, l'allaitement maternel, le fait
de garder le bébé au chaud et les bonnes mesures d'hygiène,
Famille/communauté

Réduction
104 000 vies supplémentaires seront sauvées. Il est de toute TMN
14 %-32 %
première importance d'étendre les soins cliniques pour les mères
et les bébés - et pourtant, les choses progressent lentement
en ce domaine. En attendant, bien des actions peuvent être Avant la grossesse Grossesse Naissance Période néonatale Enfance
menées au niveau communautaire pendant que sont renforcés
de solides services intégrés de santé maternelle, néonatale et Source :Adapté des références11,14,18,19 Voir notes de données à la page 226 pour de
infantile (SMNI). plus amples informations sur l'analyse de l'impact utilisée dans cette publication.

26 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


sages-femmes (Voir données à la page 226 pour de plus amples Aussi, le but est-il d'obtenir des enveloppes essentielles de SMNI II
informations.) Les pays africains dépensent déjà en moyenne de haute qualité et à couverture élevée plutôt que de choisir entre
0,58 $US par habitant pour l'enveloppe complète de ces ces enveloppes. La cadence à laquelle pourra être améliorée et
interventions. Pour arriver à la couverture de 90 % en soins étendue chacune de ces enveloppes dépendra du pays et sera
prénatals et post-natals, il suffirait de 0,20 $US et de 0,29 $US déterminée par les ressources pour renforcer le personnel soignant
supplémentaires par habitant, respectivement. Les soins lors de et consolider les piliers du système de santé. Alors que s'étend la
l'accouchement qui renferment le plus grand potentiel pour couverture des interventions essentielles, qu'augmente la qualité et
sauver des vies sont également, comme on peut s'y attendre, que recule la mortalité, le ratio du coût-efficacité change pour les
l'enveloppe la plus chère parmi les trois pour un coût interventions plus complexes, justifiant donc ce niveau plus élevé.
supplémentaire de 0,76 $US par habitant. Un coût total de
Certes, la plupart des enveloppes de SMNI ont été fort bien
1 milliard $US permettrait d'apporter les soins essentiels à 90 %
décrites depuis des décennies, mais un grand nombre d'entre
des femmes et des bébés, soit un coût total par habitant de
elles comportent pourtant de faibles niveaux de couverture en
1,39 $US. Cette somme permet également de réaliser des
Afrique, exception faite des 69 % de femmes enceintes qui se
interventions qui sont bénéfiques aux mères et aux enfants et
rendent à au moins une consultation prénatale. (Graphique II.5)
réduisent l'incapacité à long terme, améliorant la santé en
Seules 42 % des femmes en moyenne ont accès à des soins
général.22,23 Outre les aspects financiers, des directives sont
qualifiés à l'accouchement et, bien qu'on ne dispose que de
nécessaires spécifiant les compétences, les ressources humaines et
données limitées en la matière, seule une petite proportion a
l'infrastructure et le matériel pour étendre à plus grande échelle
accès à des soins postnatals lors de la première semaine après
les soins permettant de sauver la vie du nouveau-né.24 (Voir
l'accouchement.26 L'inégalité se creuse encore à ce moment
Section IV.)
pourtant crucial lorsque les 20 % des femmes plus riches dans
Comment les estimations des vies sauvées et des coûts nécessaires ces pays sont trois fois plus susceptibles d'accoucher avec un
nous aideront-elles à renforcer les liens lors de périodes prestataire qualifié que les 20 % les plus pauvres. (Encadré II.1)
d'importance critique et d'intégrer les services au niveau de On note une faible adoption de comportements essentiels lors
l'établissement de santé et de la communauté ? Quelles sont les de la période postnatale précoce telle que l'allaitement maternel.
lacunes dans les soins qu'il faudra combler pour arriver à ceux En Afrique, moins d'un tiers des bébés de moins de 6 mois
délaissés jusqu'à présent ? Le restant de cette section présente bénéficient d'un allaitement maternel exclusif. Si ce comporte-
une vue d'ensemble de la couverture actuelle des soins néonatals ment est hautement efficace, il n'en demande pas moins un bon
dans les programmes et met en avant les possibilités de renforcer soutien, surtout dans des contextes où la prévalence du VIH est
et d'intégrer les services le long des deux dimensions de la élevée. Il existe de bonnes possibilités d'utiliser le contact plus
continuité des soins - moment des soins et endroit des soins. fréquent avec le système de soins de santé lors de la grossesse et
de l'accouchement pour étendre la couverture des soins lors de
l'accouchement, des soins postnatals et d'autres soins le long
Mise en place systématique d'une de la continuité. Il existe également de bonnes possibilités de
continuité des soins dans le temps réduire cet écart dans l'accès aux services de SMNI entre les
riches et les pauvres.
Nombreuses sont les demandes, parfois incompatibles,
d'investissement en santé au niveau national dans tous les
pays. La SMNI, pilier du système de santé, a besoin d'un fort
GRAPHIQUE II.5 Couverture en pourcentage des
investissement et pourtant, n'obtient souvent que les miettes
interventions essentielles tout au long de la
des programmes « verticaux » plus grands.
continuité des soins en Afrique subsaharienne
Par le passé, les programmes de SMNI ont choisi d'exclure
certains maillons essentiels de la continuité des soins.25 100
Par exemple, les programmes s'attachaient uniquement à la
75 69 65
formation d'accoucheuses traditionnelles et ne cherchaient
pas à établir des liens avec les services de santé ou à améliorer la
qualité de ces services alors que d'autres visaient uniquement à 50 42
améliorer les interventions sanitaires, négligeant les femmes et la 8 30
participation communautaire. Il n'y a point de « choix » entre 25 37
les soins communautaires et les soins cliniques - les deux sont
nécessaires. L'établissement est nécessaire pour dispenser les 0
Consultations Soins Soins Allaitement Vaccination
services et la communauté est nécessaire pour promouvoir des prénatales qualifiés à postnatals maternel DTC^
(au moins l’accouchement (dans les exclusif
comportements sains à domicile et la demande pour les soins. une visite) 2 jours)* < 6 mois
De la même manière, point de « choix » entre les SPN, les soins
lors de l'accouchement et les soins postnatals. A la place de *Soins postnatals : La définition des soins postnatals que donne généralement
l'enquête démographique et de santé (EDS) suppose toutes les naissances dans
demandes et de rivalité pour les diverses enveloppes ou les divers un établissement bénéficient de soins postnatals. Les données pour les soins
programmes, la continuité des soins s'attache essentiellement à postnatals ici concernent les femmes dont l'accouchement le plus récent n'a
pas eu lieu dans un établissement de santé (63 % de tous les accouchements) et
une couverture élevée d'intégration et d'interventions efficaces qui ont reçu un bilan postnatal dans les 2 jours (données provenant de l'EDS
de la SMNI - et tout le monde y gagne, les mères, les bébés et 1998-2005).Voir les notes de données à la page 226 pour de plus amples détails.
les enfants, ainsi que pour le système de santé lui-même qui s'en ^DTC3 concerne le pourcentage de nourrissons qui ont reçu trois doses du
vaccin contre la diphtérie, la coqueluche et le tétanos.
trouve renforcé. Toutes ces enveloppes de soins doivent atteindre
Sources : SPN, soins qualifiés à l'accouchement, allaitement maternel exclusif
les femmes et les enfants au bon niveau et au bon moment pour < 6 mois, vaccin DTC3 de la référence26 et des données de l'EDS obtenues
arriver à réduire au maximum les décès et améliorer la santé. depuis. Soins postnatals de l'EDS 1998-2005. Les profils de pays apportent plus
d'information sur la couverture et l'équité tout au long de la continuité des
soins pour chaque pays.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 27


ENCADRÉ II.1 Est-ce que la continuité des soins arrive même aux mères et aux bébés les
plus pauvres ?
La définition universelle de l'équité en santé indique que l'accès aux services devrait correspondre aux besoins pour ces mêmes
services.27 Par ailleurs, la couverture en interventions essentielles est souvent la plus faible dans les endroits où les vies sont
exposées au risque le plus élevé. Il existe un grand écart entre le riche et le pauvre, tant du point de vue accès aux services
que qualité des services obtenus. Les données provenant de diverses sources indiquent des écarts de taille dans les services de
SMNI entre les riches et les pauvres, entre les zones urbaines et rurales et, dans certains cas, d'une ethnie à l'autre.

Couverture le long de la continuité des soins pour le quintile le plus pauvre et le plus riche dans 30 pays africains

100
Couverture en pourcentage

75

50

25

0
Premier Cinquième Premier Cinquième Premier Cinquième
quintile quintile quintile quintile quintile quintile
(le plus pauvre) (le moins pauvre) (le plus pauvre) (le moins pauvre) (le plus pauvre) (le moins pauvre)
Consultation prénatale (au moins une visite) Prestataire qualifié à l’accouchement Enfants entièrement vaccinés*
*Enfants entièrement vaccinés concernent le pourcentage d'enfants âgés de 12 à 23 mois qui ont reçu le BCG, trois doses de DTC, trois doses de vaccin
antipoliomyélitique (non comprise la dose administrée peu après la naissance) et la rougeole à n'importe quel moment avant l'enquête EDS.
Source : Analyse des données de l'EDS, en fonction de 30 ensembles de données de l'EDS de l'Afrique subsaharienne, 1994-2005

Les services et les interventions dont la fourniture n'est pas aussi complexe et qui supposent une participation moindre du
patient tendent à avoir une disparité plus petite entre le riche et le pauvre. Par exemple, il existe un écart de trois fois dans
l'utilisation de prestataires qualifiés à l'accouchement pour les 20 % de femmes africaines les plus riches comparées aux plus
pauvres, alors que pour les enfants entièrement vaccinés, la différence est inférieure à deux fois et l'écart dans l'accès en ce qui
concerne au moins une consultation prénatale est encore moindre. L'endroit de l'accouchement est étroitement corrélé au
statut socioéconomique puisque les familles plus aisées sont en mesure d'assumer les coûts directs et indirects liés à un
accouchement dans un établissement de santé. Cela correspond aux taux de mortalité maternelle, néonatale et infantile qui
sont bien plus élevés chez les pauvres.28 Lorsque de nouvelles interventions sont introduites dans les systèmes de santé, le
riche a généralement plus de possibilités d'en profiter, d'où un risque d'écart qui se creuse de plus en plus.29 L'expansion des
services le long de la continuité des soins doit s'accompagner d'une protection contre les facteurs qui exclus les femmes
marginalisées et leurs bébés de l'accès aux soins lorsqu'ils en ont le plus besoin. (Voir Section IV)

Une faible couverture et pourtant de la nutrition et des services de santé qu'elles reçoivent pendant
leur vie. Une activité sexuelle précoce avec les grossesses
nombreuses possibilités d'améliorer une d'adolescentes et les grossesses non souhaitées qui en découlent
continuité des soins : enveloppes et comportent de graves conséquences pour la santé des femmes et
programmes tout au long du cycle de la vie de leurs bébés. Un grand nombre des filles africaines sont sous-
Un bref aperçu est donné ci-après de la situation actuelle alimentées, peu instruites et ont été les victimes d'une violence
concernant les enveloppes essentielles et programmes et d'une mutilation génitale à un jeune âge. Ces filles souvent
connexes tout au long de la continuité des soins de SMNI. se marient à un jeune âge, n'ont guère accès aux services de santé
Les neuf chapitres de la Section III traiteront de la couverture et ont peu de pouvoir pour prendre des décisions, notamment
et des tendances actuelles avec plus de détails et présenteront celles consistant à déterminer le nombre et l'espacement de leurs
les possibilités, défis, études de cas et étapes pratiques vers le enfants. Les femmes qui préféreraient attendre ou éviter une
renforcement et l'intégration des soins néonatals. grossesse et qui n'utilisent pas de contraceptifs sont celles qui ont
un « besoin non satisfait » pour la planification familiale. Seules
Soins avant la grossesse (Voir Section III chapitre 1) 15 % des femmes mariées ou femmes en union en Afrique
Le bien-être des femmes et des filles dépend de l'éducation, de subsaharienne utilisent des méthodes modernes de planification

28 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


familiale et 63 % des femmes ont un besoin non satisfait.30,31 reçoivent des soins postnatals dans les trois jours qui suivent II
Une contraception efficace est une intervention rentable qui pour elles-mêmes et leur bébé. Même en partant de l'hypothèse
permet de sauver la vie et d'améliorer la santé de l'enfant, mais émise par l'EDS voulant que toutes les femmes qui accouchent
elle reste hors de portée pour tant de femmes africaines. dans un établissement de santé recevront des soins postnatals,
il n'en reste pas moins que la moitié des femmes et des nouveau-
Soins prénatals (Voir Section III chapitres 2, 7 et 8) nés reçoivent des soins lors de cette période d'importance
La couverture d'au moins une consultation prénatale est critique. Il n'existe que peu de données pour étayer les
relativement élevée en Afrique subsaharienne, se situant à 69 %, programmes et les stratégies pour ce service pas plus d'ailleurs
alors qu'elle est de 54 % en Asie du Sud.26 Aussi, s'agit-il d'une qu'il n'existe un consensus international sur la définition d'une
possibilité de renforcer la SMNI par l'apport d'interventions enveloppe de soins postnatals et d'indicateurs de suivi de
essentielles lors des consultations prénatales routinières. En ces soins. L'information sur la qualité des soins postnatals
Afrique subsaharienne, les décès néonatals imputables au tétanos disponible est limitée par l'hypothèse voulant que tous les
ont été diminués de moitié lors des années 90 grâce partiellement bébés qui naissent dans un établissement de santé reçoivent
à une couverture vaccinale plus élevée contre le tétanos. Ce pas également des soins postnatals et par divers autres aspects
en avant est soutenu par de solides communications et réseaux (quand et où faudrait-il prodiguer les soins postnatals et qui en
d'approvisionnement. Par ailleurs, sont ratées certaines des est responsable).
possibilités d'intégrer les interventions essentielles dans les
services de SPN à cause d'un manque d'information et de Allaitement maternel immédiat et exclusif (Voir Section III
chaînes d'approvisionnement inadéquates. Prenons comme chapitre 6)
exemple à ce propos le dépistage et le traitement des femmes Le fait de démarrer de suite l'allaitement maternel et de pratiquer
enceintes souffrant de syphilis. Certes, le protocole de la un allaitement exclusif jusqu'à 6 mois non seulement influence
plupart des pays demande qu'un test de dépistage de la syphilis la survie après le premier mois de la vie mais compte également
soit fait mais souvent, les fournitures nécessaires ne sont pas un impact direct sur la santé du nouveau-né.33 Un allaitement
disponibles.32 Les services de PTME pour le VIH/SIDA et la maternel optimal est l'une des mesures nutritionnelles la plus
prévention du paludisme grâce aux moustiquaires imprégnées aisément réalisable. Il ne s'agit en fait que de recommander
aux insecticides (MII) et le traitement préventif intermittent et de soutenir ce changement comportemental à domicile et
pendant la grossesse (TPI) sont deux autres exemples d'inter- dans l'établissement de santé. La connaissance et la pratique de
ventions de santé néonatale qui se prêtent bien au cadre des ce comportement dépendent souvent de l'accès à des services
SPN. Les préparatifs pour l'accouchement et autres préparatifs de soins postnatals pendant la période critique qui suit la
en cas d'urgence sont également des volets importants des naissance. Seuls 30 % des bébés de moins de 6 mois en Afrique
soins prénatals. subsaharienne sont allaités exclusivement et 42 % seulement
Si la couverture d'au moins une visite prénatale est élevée, par sont mis au sein dans l'heure qui suit leur naissance.26 Ces
contre celle des quatre visites est nettement plus faible et n'est pratiques doivent être améliorées, mais pour cela il faut venir à
pas suivie régulièrement. Il est pourtant important de connaître bout du goulot d'étranglement dans la diffusion d'information
cette information car l'efficacité de certaines interventions, telles aux moments essentiels, ainsi que des barrières à l'apport du
que la distribution de suppléments de fer et d'acide folique, soutien nécessaire.
la vaccination contre le tétanos, le dépistage et le traitement
Prise en charge intégrée des maladies de l'enfance (Voir
de la syphilis, de conseils sur la nutrition maternelle et infantile
Section III chapitre 5)
et le TPI demandent plusieurs consultations prénatales.
La stratégie de la PCIME vise à faire reculer la morbidité et
Soins à l'accouchement (Voir Section III chapitre 3) la mortalité infantiles dans les pays en développement en
La disponibilité et la qualité des soins qualifiés lors de améliorant la prise en charge de la part des agents de santé, en
l'accouchement et de suite après la naissance est un des grands renforçant le système de santé et en aidant les familles et les
déterminants de la survie et de la santé tant des mères que communautés à mieux s'occuper des enfants malades. La PCIME
des bébés. Chaque année, 18 millions de femmes africaines représente une excellente possibilité d'intégrer les services néonatals
accouchent à domicile sans recevoir de soins qualifiés et ne dans les établissements de santé. Plus de 40 pays en Afrique
peuvent compter que sur de faibles systèmes de transport pour subsaharienne en sont à diverses étapes de l'introduction et de
arriver à l'établissement de santé en cas de complications. Ces l'application de la PCIME : au moins 20 pays comptent un
10 dernières années, la couverture moyenne de soins qualifiés plan stratégique général de la PCIME et 14 pays une couverture
à l'accouchement n'a guère changé dans la région africaine. de plus de 50 %. La PCIME s'accompagne de la possibilité
Quinze pour cent des femmes enceintes ont besoin de soins d'intégrer à grande échelle les soins néonatals. Si les protocoles
obstétricaux d'urgence (SOU) alors que la couverture est faible. de PCIME recommandés actuellement par l'OMS ne portent
D'après une série d'enquêtes dans plus de 10 pays africains, pas sur la prise en charge du nouveau-né malade lors de la
moins d'un tiers des femmes enceintes qui en ont besoin première semaine de la vie, un certain nombre de pays africains,
reçoivent des SOU. tels que le Malawi et l'Ethiopie, ont pourtant commencé à
l'adapter à ces soins.
Soins postnatals (Voir Section III chapitre 4)
De bons soins lors de la période postnatale, tant à domicile Programmes de vaccination (Voir Section III chapitre 9)
qu'en consultation avec les établissements de référence, sont Le Programme élargi de Vaccination (PEV) vise à étendre la
d'importance cruciale pour faire reculer la mortalité maternelle couverture de vaccins administrés de manière routinière aux
et néonatale et faciliteront l'adoption de comportements sains mères et aux enfants. Le programme demande une solide
clés qui comportent des effets bénéfiques durables. Selon les gestion, mais reste accessible puisqu'il utilise une technologie
données de l'EDS pour 21 pays de l'Afrique subsaharienne, relativement simple. Aussi, arrive-t-il à une couverture élevée et
13 % seulement des femmes qui accouchent à domicile relativement égalitaire : 76 % des enfants d'un an sont vaccinés

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 29


avec le BCG et 65 % ont reçu trois doses du DTC.26 Bien qu'il Connecter le ménage à l'hôpital : vers des
vise essentiellement les nourrissons et les enfants plus âgés, le soins plus proches des familles et des
PEV pourrait pourtant avoir un impact positif sur la survie
familles plus proches des soins
néonatale. Tout effort visant à éliminer le tétanos maternel
et néonatal affecte directement la mortalité néonatale et le La dimension « spatiale » de l'approche de la continuité des
PEV, en tant qu'important programme vertical avec une soins demande que soient reliées les interventions à domicile
infrastructure étendue, présente un certain nombre de points et dans la communauté à des services mobiles et cliniques de
d'entrée pour les interventions d'amélioration de la survie du qualité dans les établissements de soins de santé primaires qui,
nouveau-né. Pratiquement 60 % des nouveau-nés africains à leur tour, sont reliés à un hôpital de district. En forgeant
naissent protégés contre le tétanos26 et, en date de janvier 2006, ou en renforçant de tels liens, on encourage un dialogue actif
sept pays dans la région avait éliminé le tétanos maternel et qui débouche sur une utilisation accrue des services. Ces
néonatal.34 Il est possible d'intégrer d'autres interventions de liens vérifieront également que les femmes et les nouveau-
santé néonatale et les activités de mobilisation sociale du PEV nés souffrant de complications sont orientés à temps vers les
pourraient être utilisées pour créer une demande pour les services compétents aux fins d'améliorer leur taux de survie.
services et un soutien stratégique, technique et financier axé (Voir Encadré II.2).
sur les soins néonatals.

Possibilités dans les foyers et


les communautés
C'est le foyer et la communauté qui sont le point de départ
de la dimension SMNI de la continuité sous l'angle de
Principes clés pour lier
ENCADRÉ II.2 l'emplacement des soins. De plus en plus nombreuses sont les
les soins du ménage à l'hôpital et données qui nous prouvent la faisabilité d'interventions au
vice-versa niveau communautaire tout au long du cycle de la vie.36 Il
est particulièrement important pour la survie maternelle et
• Comportements à domicile :Travailler avec les femmes, néonatale de soutenir une femme pour qu'elle prenne meilleur
les familles et les membres communautaires pour soin d'elle-même et de son bébé et de faire participer la famille
renforcer les soins dispensés à domicile, pour prendre et la communauté aux soins et aux décisions sur le plan santé
les décisions à propos de la consultation des services puisque la majorité des naissances et des décès en Afrique
et pour être activement engagé dans la conception, la surviennent à domicile. Même lorsque l'accouchement a lieu
mise en œuvre et l'évaluation des programmes de dans un établissement de santé, un grand nombre de mères et
SMNI (y compris les transports d'urgence et les plans de bébés rentrent chez elles très tôt, souvent dans les quelques
financiers), ainsi que pour négocier et adopter des heures qui suivent la naissance. Par ailleurs, les familles et les
comportements sains. communautés exercent une profonde influence sur les décisions
de consulter les services de santé ou d'adopter des mesures de
• Renforcement du système de santé : Engager ressources
prévention. Il est capital de responsabiliser les femmes, les
et efforts pour renforcer le système de santé.
familles et les communautés et de leur donner les moyens
• Partenariats entre le domicile et l'établissement de d'améliorer leur propre santé.
santé : Renforcer la communication entre les femmes,
Un grand nombre des soins néonatals essentiels pourraient être
les familles, les membres communautaires, les agents de
intégrés aux programmes de santé maternelle, santé infantile,
santé, les responsables de programme, les organisations
planification familiale, promotion nutritionnelle et lutte contre
non gouvernementales, les bailleurs de fonds, les
le paludisme et le VIH/SIDA qui existent déjà au niveau
collectivités locales et le Ministère de la Santé pour
communautaire. L'éducation sanitaire et la communication
renforcer et suivre la prestation de services et pour
pour le changement comportemental est une stratégie qui
prendre le ferme engagement face à l'amélioration de
utilise les conseils, les discussions individuelles et collectives,
la qualité des soins.
ainsi que la mobilisation et l'action communautaires. Divers
• Liens entre le domicile et l'établissement de santé : canaux serviront à appuyer le changement comportement
Utiliser la mobilisation communautaire et d'autres pour de meilleurs soins maternels et néonatals, notamment
approches pour vérifier l'existence de liens de les médias de masse, les discussions en groupe, les réunions
communication (radio, téléphone mobile) et les villageoises, les chansons, les marches, le théâtre et les
systèmes de transfert (par exemple, équipes de événements sportifs. Le marketing social de produits tels que
brancardiers, coopératives de transport, maisons les contraceptifs, les MII ou les trousses pour accouchement
d'attente de maternité). dans de bonnes mesures d'hygiène est une autre possibilité
d'intégrer les messages de la SMNI. Ces messages sont diffusés
• Mettre en avant la responsabilisation locale pour
par des brochures, des émissions radiophoniques, des insertions
combler les lacunes des soins (femmes en travail qui
dans les paquets et des pancartes servant à la promotion et
meurent en route pour l'hôpital) et pour partager
à la vente des produits du marketing social. Il existe divers
les réussites (réunions sur les audits communautaires
outils dont les cartes de conseils, les guides pour la facilitation
sur les décès maternels/néonatals auxquels assiste
de groupe, les boîtes à images, les brochures, les registres
le personnel de soins de santé)
communautaires, la cartographie et les manuels de formation
Source : Adapté des référence7,35 connexes qui permettent de soutenir les interventions familiales
et communautaires. Ces messages deviennent plus efficaces s'ils

30 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


sont adaptés au contexte local et traduits dans les langues ensemble les programmes avec les membres communautaires se II
locales. Dans l'étude MIRA-Makwanpur au Népal,37 s'inspirant sont également avérées efficaces.
de l'expérience de la Bolivie,38 on a pu renforcer les pratiques
Les stratégies visant à améliorer les pratiques de soins à domicile
familiales en matière de SMNI en faisant appel à une
sont surtout efficaces si elles font appel à tout un ensemble
communication interpersonnelle et en utilisant les groupements
d'approches qui comprennent les conseils individuels et le
féminins. A présent, cette approche est adaptée et essayée au
dialogue, l'éducation et la mobilisation communautaires, le
Malawi (Encadré II.3). Des approches de coordination et de
renforcement des liens entre la communauté et les services de
participation améliorées en vue de concevoir et de planifier

Pouvoir des femmes - adapter et mettre à l'épreuve des solutions


ENCADRÉ II.3
à base communautaire de l'Asie à l'Afrique
Dans les zones rurales du Népal, pratiquement toutes les femmes accouchent à la maison et les taux de mortalité
maternelle et néonatale sont élevés. Le Projet MIRA (Activités de recherche sur la mère et le nourrisson) Makwanpur
est une intervention communautaire à la recherche de solutions communautaires pour la santé maternelle et néonatale
en faisant appel aux groupements féminins existants. Les facilitatrices se rencontrent avec les groupements féminins une
fois par mois dans le cadre de 10 sessions sur l'ensemble de l'année. Les groupes retiennent les problèmes locaux au
niveau de la SMNI et utilisent un processus participatif pour formuler des stratégies comprenant des jeux et du matériel
interactif. Ils ont également cherché à renforcer le système de santé par le biais de rénovations et de formation dans le
dispensaire et le centre de référence de l'endroit. En l'espace de quatre ans, la mortalité maternelle a reculé de 30 %.
L'étude n'était pas conçue spécifiquement pour réduire la mortalité maternelle et le nombre de décès maternels était
faible et pourtant, des diminutions importantes ont été constatées dans le groupe d'intervention (69 décès maternels
pour 100 000 naissances vivantes) comparé au groupe témoin (341 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes).
Les femmes dans les groupes d'intervention étaient plus susceptibles de recevoir des soins prénatals, d'accoucher dans
un établissement de santé avec l'assistance d'un prestataire qualifié et de recevoir des soins hygiéniques que les femmes
dans le groupe témoin. Ces résultats nous montrent qu'il est possible d'améliorer grandement la santé et les comportements
sains dans une population rurale pauvre en faisant appel à une intervention à faibles coûts, probablement viable et pouvant
être étendue à grande échelle grâce à l'intervention des groupements féminins.
Une étude pilote appelée MaiMwana est en train d'être réalisée pour adapter cette approche au Malawi - MaiMwana
signifie 'mère et enfant' en chichewa, l'une des langues officielles du Malawi. Cette étude aléatoire cas-témoins regroupe
une population de presque 150 000 personnes. Evaluant l'impact de deux interventions communautaires de promotion
sanitaire, MaiMwana cherche également à renforcer la prise en charge communautaire décentralisée des nouveau-nés et
à améliorer la prestation de services grâce à des interventions efficaces par rapport aux coûts et durables. Au vu de la
prévalence élevée du VIH et cherchant également à donner aux groupements féminins les moyens de résoudre les divers
problèmes liés aux décès maternels et néonatals, on traite également de la prévention de la transmission mère-à-enfant
du VIH/SIDA dans les groupes et par le biais du renforcement du système de santé.
Source : Adapté des références37-39

santé et l'amélioration de l'accès et de la qualité des services néonatales et infantiles, telles que la pneumonie40 ou la
de santé. Divers membres communautaires pourront être engagés septicémie. Selon les résultats préliminaires d'une étude faite à
- mais des programmes efficaces ont cela en commun : ils Shivgarh, en Inde, la mortalité néonatale a reculé de 50 % à
comptent des agents communautaires bien formés et supervisés l'aide de soins néonatals essentiels améliorés sans prestation de
faisant partie d'un système aux transferts opérationnels vers des soins curatifs pour les maladies.41 Une autre étude dans les zones
établissements où des soins de qualité sont disponibles. rurales de l'Inde note une réduction de 62 % dans la mortalité
néonatale lorsque les ASC fournissent des soins à domicile pour
Certaines interventions à base communautaire devront être
le nouveau-né, notamment réanimation pour asphyxie à la
accompagnées ou renforcées par des visites à domicile (soins
naissance et traitement de la septicémie à l'aide d'antibiotiques.42
postnatals à domicile, allaitement maternel) ou dépendront
Cet essai insistait sur une formation intense des agents de santé
d'un agent de santé communautaire en cas d'urgence (lorsqu'il
communautaires ainsi que sur le suivi continu chaque mois de la
existe une prise en charge communautaire des infections
part d'un personnel de projet dévoué. Certes, ce modèle ne se
respiratoires aiguës et un transfert rapide). Certaines des
prête pas aisément à des contextes de programmes de grande
interventions communautaires possibles consistent à adapter
envergure, mais il n'en dégage pas moins un enseignement utile
les soins cliniques dispensés au niveau communautaire suite
montrant le soutien que peuvent apporter les agents de santé
au manque de services de soins de santé accessibles. S'ils sont
communautaires pour améliorer de bonnes pratiques de soins
équipés des bonnes compétences et disposent de la connaissance
à domicile et reconnaître les bébés malades qui doivent être
nécessaire, les agents de santé communautaires (ASC) ont
transférés vers un niveau supérieur de soins.
montré qu'ils arrivaient à dépister et à soigner certaines maladies

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 31


Les décideurs et les planificateurs des programmes doivent ou organisent une stratégie avancée pour étendre la couverture
évaluer leurs propres situations locales et envisager des recherches dans des régions peu desservies. C'est le personnel des établisse-
opérationnelles pour évaluer la faisabilité des soins à domicile ments périphériques et de district qui dispense les soins dans
étendus à plus grande échelle dans leurs pays, car les aspects des lieux choisis de la communauté, fournissant essentiellement
supervision et durabilité de ces soins peuvent s'avérer épineux. des soins prénatals et infantiles et se concentrant sur le suivi
(Pour de plus amples informations sur l'expansion à plus grande de la croissance et les services de vaccination. Le programme
échelle, voir Section IV.) Actuellement, la recherche opérationnelle Survie et Développement accélérés de l'Enfant (ACSD) -
est surtout réalisée en Asie du Sud et il est important de faire Accelerated Child Survival and Development - est un exemple
des études analogues en Afrique subsaharienne où est répandue de cette approche réussie reposant sur un solide partenariat
le modèle de soins à domicile. Peu de pays africains comptent et offrant des interventions sanitaires efficaces par rapport
une stratégie nationale qui encourage une participation aux coûts (Encadré II.4). Ces stratégies avancées présentent
communautaire constante à la conception de programme, mise de bonnes possibilités d'intégration par l'adjonction de
en œuvre et suivi/évaluation des programmes de santé. Les soins postnatals fondamentaux et précoces pour la mère et le
activités à base communautaire utilisant les meilleures pratiques nouveau-né.
ou des approches basées sur des données probantes sont souvent
Les services mobiles de SPN peuvent également conseiller aux
réalisées dans le cadre de projets soutenus par des bailleurs
femmes enceintes de se rapprocher de l'établissement de santé
de fonds et cessent ou se ralentissent une fois que se termine
avant que ne commence le travail. Pour cela, il faudrait
le projet.
encourager les femmes à venir habiter chez un membre de
la famille dans une ville proche d'un établissement dès que
Possibilités que présentent les services commencent les premières contractions ou encore, ouvrir des
maisons d'attente de maternité près d'un hôpital. Ces maisons
mobiles/stratégie avancée et consultations
d'attente, souvent administrées par des organisations non
externes gouvernementales locales, sont des endroits où une femme
Les stratégies avancées et les consultations externes améliorent enceinte et son compagnon peuvent attendre le moment des
la survie des femmes et des bébés puisqu'ils créent le lien premières contractions. Actuellement, il en existe au Malawi, au
nécessaire entre le ménage et l'hôpital de district, servant souvent Mozambique, au Nigeria et au Zimbabwe. Il devient donc plus
de premier point d'entrée dans le système de soins de santé. Ce facile, moins risqué, moins cher et moins traumatisant pour
niveau de service rapproche la planification familiale, les soins une femme de se rendre dans un tel établissement en attendant
prénatals et postnatals de la famille et du domicile. La plupart la naissance que si elle devait le faire au milieu d'une complication.
des pays en Afrique dispensent également des services mobiles (Voir Section III chapitre 3)

ENCADRÉ II.4 Programme accéléré de survie et de développement de l'enfant


(ASDE)
L'Afrique de l'Ouest est la région qui compte les taux de mortalité maternelle, néonatale et infantile les plus élevés au
monde. Une vaste collaboration a démarré en 2002 entre 100 districts de 11 pays de l'Afrique de l'Ouest dans le but de
mettre en place une approche à l'expansion progressive des interventions essentielles de santé infantile. Le partenariat
est la clé de la réussite. Il est financé par le Gouvernement canadien et mis en œuvre par l'UNICEF. ASDE puise dans
l'expertise de multiples intervenants, notamment des gouvernements et des ministères de la santé, de l'OMS, de la
Banque mondiale, des organisations non gouvernementales, des ONG et des dirigeants communautaires locaux.
Les interventions du programme ASDE pour les enfants et les femmes enceintes sont regroupées dans une enveloppe de
soins intégrés, efficaces par rapport aux coûts, le long des axes de la vaccination des enfants et des femmes enceintes,
supplémentation en micronutriments, promotion de l'allaitement maternel, fourniture de solution de réhydratation orale
pour la diarrhée et de moustiquaires pour protéger les enfants et les femmes contre le paludisme. Les interventions seront
étendues lors de l'étape suivante à un plus grand nombre de pays avec l'adjonction d'autres interventions traitant de la santé
néonatale. L'approche cherche essentiellement à étendre la couverture sanitaire aux communautés peu desservies en faisant
appel aux activités communautaires pour rapprocher les services et les produits des familles. Les services communautaires
s'accompagnent de programmes d'éducation des familles portant sur les comportements de soins de santé à domicile
pour leurs enfants.
Jusqu'à présent, les évaluations ont montré que la couverture s'était étendue, surtout pour des interventions telles que la
fourniture des MII, bien que les évaluations de l'impact sur la mortalité ne soient pas encore disponibles. L'UNICEF estime
que les décès infantiles ont diminué d'une moyenne de 20 % dans les 16 districts où le programme était entièrement réalisé
et de l'ordre de 10 % là où il n'était que partiellement appliqué.
Source : Référence43

32 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Possibilités par le biais des établissements l'Ouganda sur une approche en partenariat pour améliorer les II
de santé - centres de soins de santé soins dans un district rural.
primaires et hôpitaux de référence Au niveau des soins primaires, les établissements périphériques et
leur personnel devraient être préparés à apporter les soins lors
Au somment du système des soins de santé se trouve l'hôpital
des naissances sans complications, ainsi que les soins obstétricaux
de district, servant d'établissement de référence, devant fournir
d'urgence de base et soins néonatals immédiats (hygiène,
un ensemble essentiel de services avec une composition donnée
réchauffement, soutien des pratiques d'allaitement optimal et
de personnel et équipement et fournitures à l'appui.19 Pour
réanimation). En plus, ces hôpitaux devraient être en mesure de
sauver la vie du nouveau-né, les hôpitaux de district doivent
traiter les bébés malades et les bébés d'un poids insuffisant et de
pouvoir dispenser des soins obstétricaux d'urgence pour prendre
les orienter, si nécessaire, vers un niveau supérieur de soins. Il est
en charge les complications, ainsi que des soins d'urgence pour
d'importance critique d'apporter des soins supplémentaires à ces
toutes les grandes complications néonatales dont l'asphyxie à la
bébés, surtout les soins selon la Méthode de la mère kangourou
naissance, la prématurité et les bébés d'un poids très insuffisant,
(MMK), ainsi qu'un soutien supplémentaire pour l'alimentation
ainsi que la septicémie. Une meilleure prise en charge de
pour sauver leur vie et encourager un développement sain.
l'asphyxie à la naissance, des infections et des complications des
Des agents de santé avec des compétences obstétricales peuvent
naissances prématurées à l'hôpital permettrait de sauver jusqu'à
prendre les gestes salvateurs, dont la délivrance manuelle du
330 000 vies de nouveau-nés. L'amélioration de la qualité est
placenta, l'extraction par ventouse et le diagnostic et le traitement
aussi importante que la couverture plus étendue. Les audits sur
du nouveau-né malade. Ce fait a encouragé certains pays à revoir
les décès maternels et néonatals et la mortinatalité représentent
les politiques nationales autorisant le personnel des établissements
un outil important qui permet de sauver des vies s'ils débouchent
périphériques à exécuter ces interventions.
sur une action concrète.44,45 L'Encadré II.5 traite d'un exemple de

Partenariat dans l'action pour améliorer les soins obstétricaux


ENCADRÉ II.5
en Ouganda
Kiboga est un district rural de l'Ouganda et le Projet Save the Mothers Ouganda-Canada entre les communautés
obstétricales et gynécologiques en Ouganda et au Canada est un exemple d'expansion de soins au niveau de l'établissement
de santé grâce à des solutions novatrices basées sur un partenariat. Une analyse situationnelle initiale a montré que la
plupart des accouchements avaient lieu à domicile et les consultations étaient d'abord traitées à la maison avec des
remèdes disponibles à la maison. Ce projet de démonstration vise à augmenter la disponibilité et l'utilisation des services
obstétricaux essentiels dans le district de Kiboga en Ouganda. L'équipe multidisciplinaire du projet à Kiboga comprend
divers représentants sanitaires et communautaires : un obstétricien, des responsables médicaux, des sages-femmes, des
infirmières et des défenseurs communautaires. Ce sont les sages-femmes locales qui ont vu combien il était important
d'inclure les accoucheuses traditionnelles (AT) pour arriver à réduire la mortalité et la morbidité maternelles et néonatales
et ont également indiqué qu'elles souhaitaient améliorer leur relation avec les AT. On a encouragé ces dernières à orienter
les femmes vers les consultations prénatales et à faciliter l'accès aux SOU en cas de complications.
Les principales interventions étaient les suivantes :
• Renforcement des compétences du personnel médical, notamment des sages-femmes, en ce qui concerne les SOU
de base et les SOU complets.
• Rénovation des établissements de santé du district, sous l'angle équipement essentiel, fournitures et médicaments
nécessaires pour les SOU.
• Suppression ou du moins baisse des barrières sociales et culturelles aux soins maternels en collaborant avec les AT.
• Amélioration de la communication et des transports pour les femmes ayant besoin de SOU, pour les transférer d'un
niveau de soins au niveau supérieur.
• Evaluation des interventions de l'initiative du point de vue de leur faisabilité, impact et coût-efficacité.
Après 14 mois du projet, le district de Kiboga compte un établissement avec des soins obstétricaux essentiels complets,
répondant ainsi au nombre minimal recommandé. L'ouverture de six centres de maternité dans le district comptant
chacun des sages-femmes a aidé à améliorer la distribution géographique d'établissements dispensant au moins quatre
des six services de soins obstétricaux essentiels de base. On note une augmentation impressionnante du nombre de
femmes avec des complications obstétricales qui ont été traitées puisque cette proportion est passée de 4 % en 1998
à 47 % en 2000.
Source : Référence46

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 33


Défis à l'expansion dans la continuité TABLEAU II.1 Obstacles pour apporter au pauvre
des soins des services de santé néonatale par le biais de
services familiaux/communautaires, mobiles
Certes, des possibilités se présentent dans cette continuité des
et cliniques
soins, mais des défis se dressent eux aussi. Ces obstacles sont
particulièrement évidents lorsqu'il s'agit d'atteindre le pauvre, Obstacles
les zones rurales et les populations reculées qui courent les
risques les plus élevés et qui pourtant ont le moins accès aux
soins. Les barrières aux soins vont au-delà du service de santé et Déterminants sociaux de la santé, barrières à
touchent aux problèmes financiers et de transport. Ces obstacles, l'utilisation des services de santé, information

Niveaux ménage, famille et communautaire


inadéquate concernant les comportements sains à
ainsi que d'autres, sont récapitulés sur le Tableau II.1 pour
domicile et la consultation des services de santé
chaque mode de prestation de services - famille/communauté,
consultations externes/services mobiles et soins cliniques. L'accent
est mis sur les obstacles les plus courants touchant aux soins de
la SMNI, surtout les soins du nouveau-né. Sont également
récapitulées les causes profondes de ces obstacles accompagnées
d'exemples de stratégies opérationnelles pour surmonter Offre inadéquate de produits familiaux abordables
pour la santé
ces obstacles.
Les limitations des ressources humaines, surtout le manque de
personnel qualifié, est une contrainte de taille.24 De plus, le
Manque d'agents communautaires et/ou manque de
financement pour la SMNI est insuffisant vu la taille du problème, liens efficaces avec le système de santé
les coûts de la solution et les avantages pour les femmes, les
bébés, les enfants ainsi que la santé et le développement des
nations. La Section IV traite plus en détail de ces obstacles et
d'autres défis auxquels se heurte le système de santé.
S'il faut relever les défis au niveau de l'établissement, il n'en Faible qualité des soins
Services mobiles et consultations externes

reste pas moins que le fait que la majorité des naissances et


des décès des nouveau-nés surviennent à domicile en Afrique
signifie que des partenariats communautaires réussis, une
bonne mobilisation sociale et éducation sanitaire, ainsi qu'une
communication pour le changement de comportement sont Offre irrégulière de produits essentiels et de
également nécessaires pour sauver des vies. Certains déterminants diagnostics
socioculturels, dont l'inégalité entre les genres et le faible
statut des femmes au sein du ménage et des communautés les
empêchent souvent de consulter les services de santé ou de Faible demande des soins, utilisation tardive et
manque d'observance
passer à l'action lorsque survient une complication.

Conclusion
Une expansion plus rapide des interventions essentielles de Manque de personnel compétent, surtout dans les
la continuité des soins sera nécessaire si les pays de l'Afrique régions difficiles à desservir
subsaharienne veulent atteindre le quatrième et le cinquième
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Les
Soins cliniques (niveau primaire et de référence)

services essentiels doivent parvenir à un plus grand nombre de


familles, surtout les pauvres. La nouvelle attention accordée à
Manque de qualité des soins dans le secteur public
la survie du nouveau-né afin d'atteindre l'OMD 4 accélère
et privé
également les progrès vers l'OMD 5 puisqu'un grand nombre
des interventions néonatales touchent également aux soins de
la mère. L'attention passe du programme vertical à une
continuité intégrée des soins pour répondre aux besoins des
femmes, des nouveau-nés et des enfants. Les interventions, tant
préventives que curatives, doivent se diriger en priorité sur le
Utilisation tardive des services et manque
moment le plus critique - la naissance et les premiers jours de la d'observance du traitement
vie, et l'endroit où les soins sont les plus nécessaires - à domicile
ou proche du domicile, tout en gardant des liens étroits avec
l'établissement de santé. Soutenir la santé du nouveau-né ne
signifie pas qu'il faille un nouvel effort de programmes verticaux,
mais bien davantage, il s'agit de renforcer et d'intégrer les services Barrières financières pour le pauvre/caractère
abordable des services
existants pour les rendre plus efficaces et plus adaptés aux besoins
des mères, des nouveau-nés et des enfants. L'examen des soins
du nouveau-né et de l'approche continuité des soins donne aux
pays l'occasion de cerner et de combler les lacunes d'importance
Source : Adapté de la référence13
De plus amples détails sur les stratégies opérationnelles et des exemples sont donnés à la
Section IV.

34 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


II

Causes sous-jacentes Stratégies opérationnelles

Underlying
Pauvreté Coauses
; manque de mécanismes pour la participation Revoir les politiques liées au soutien familial et communautaire pour la SMNI
communautaire ; messages inadaptés ou inappropriés ; Renforcer les groupes communautaires existants pour la mobilisation
mauvaise stratégie de diffusion ; pratiques culturelles communautaire pour la SMNI
nuisibles ; manque de cadre légal pour l'égalité entre les Formuler des messages spécifiques et utiliser la distribution avec de
genres et le statut des femmes multiples canaux, traiter les pratiques culturelles
Envisager les plans de transport locaux et les plans de prêt d'urgence
Promouvoir la collaboration intersectorielle (par le biais de l'assainissement,
de l'éducation, etc.)

Accès et transport aux communautés Renforcer la logistique, y compris la distribution à base communautaire
Coût des produits ; marchés déficients ; manque de cadre Mettre en place des systèmes de marketing social (MII, trousses pour
légal pour la vente au détail des produits accouchement propre) et des cadres légaux
Subventionner éventuellement les produits

Politiques inconstantes pour les soins de santé primaires Revitaliser les rôles des agents de santé communautaires pour mettre en
Rôles et formation mal définis, manque de supervision priorité les activités à impact élevé et inclure rémunération ou autres
Dépend du volontariat, manque de rémunération ou récompenses et revoir les politiques pertinentes
autres incitations Concevoir des formations efficaces, fournir une supervision régulière et
des recyclages
Etablir les liens avec le système de santé

Manque de normes pour les soins ; les directives Encourager des directives ou normes reposant sur des données probantes
mondiales actuelles ne sont pas connues/adaptées/ Renforcer la formation en cours d'emploi et avant l'emploi
encouragées au niveau national ; manque de supervision Supervision et incitations, pas forcément financières
et absentéisme ; différences sociales et culturelles entre Le point de vue de la femme et de la communauté doit être intégré pour
le service et la communauté améliorer la qualité des soins

Mauvaise gestion de la chaîne d'approvisionnement Formuler les politiques sur les produits essentiels
Problèmes de transport et échecs de la chaîne de froid Renforcer les compétences des équipes de gestion de l'approvisionnement
Envisager la technologie adaptée

Manque d'information, expériences négatives avec le Education sanitaire


système de santé, distance et coût. Meilleurs liens avec les communautés
Dialogue et mobilisation communautaire
Participation communautaire à la conception de programme et à
l'amélioration de la qualité
Suivi des abandons, surtout pour la PCIME et la vaccination

Politiques inadéquates des ressources humaines ; Plan de ressources humaines, y compris formation, distribution, rétention,
personnel formé en faible nombre, faibles salaires, combinaison des compétences de l'équipe, réglementation des agents de
désincitations à travailler dans les zones rurales ; santé informels et qualifiés
personnel qualifié confiné les zones urbaines ; Envisager un paiement en fonction de la performance
absentéisme ; « fuite des cerveaux » Primes pour postes difficiles, surtout en zone rurale

Manque de normes de soins ou normes ne sont pas Adapter et appliquer les directives cliniques
connues ; sens d'urgence n'est pas reconnu ; formation ne Renforcer la formation avant l'emploi et en cours d'emploi, la supervision,
se base pas sur les compétences ; faibles responsabilisation l'assurance de qualité
et motivation du personnel de santé ; manque de Audits cliniques et audits de mortalité pour les mères, les nouveau-nés
fournitures et de produits de base et les mort-nés
Améliorer la logistique de l'approvisionnement et des médicaments,
y compris les services de laboratoire essentiels

Retards pour reconnaître la maladie, prendre les décisions Utilisation d'un ensemble de stratégies, y compris : préparatifs à la
et manque de transport ; écart social et culturel entre le naissance et en cas d'urgence, plans de transport, plans de finances,
personnel de santé et les patients, surtout les pauvres maisons d'attente de maternité
Exploiter la technologie des télécommunications pour une réponse
à temps

Faibles revenus/ressources, manque de système de Protéger le pauvre à l'aide d'une gamme d'approches, notamment :
sécurité sociale exonération de paiement, fonds et prêts communautaires, soins
Pratiques de corruption des prestataires du secteur public subventionnés, financement conditionnel, assurance de maladie,
Coût élevé des soins du secteur privé remboursements sur bons pour les prestataires, responsabilisation
du système de santé

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 35


critique qui entravent la prestation de services de qualité de SMNI
dans les politiques nationales, la structure organisationnelle, la Ressources de programme
formation, les stratégies de programme ainsi qu'au niveau du
suivi et de l'évaluation.
• OMS. Rapport de la Santé dans le Monde 2005 :
Nombreuses sont les possibilités de renforcer les services de
Donnons sa chance à chaque mère et à chaque enfant.
santé maternelle, néonatale et infantile aux divers niveaux du
Genève, Organisation mondiale de la Santé ; 2005.
système de soins de santé, avant et pendant la grossesse, tout au
long de la période prénatale, lors de l'accouchement et lors des • OMS. Rapport de la Santé dans le Monde 2005 : Notes
périodes post-natales jusque dans l'enfance plus avancée. Les d’orientation politique Un. Intégrer les programmes
services de SMNI peuvent être intégrés à des initiatives en cours de santé maternelle, néonatale et de l’enfant. Genève,
telles que la promotion nutritionnelle et de l'allaitement Organisation mondiale de la Santé ; 2005.
maternel, les programmes de lutte contre le VIH/SIDA, les
• De Graft-Johnson J, Daly P, Otchere S, Russell N, Bell
programmes de prévention du paludisme et les programmes de
R. Du foyer a l'hôpital : Continuum de soins maternels
vaccination. La voie est ouverte pour un changement notable
et néonatals. Baltimore, Maryland, The ACCESS
pour le nouveau-né en Afrique qui entraînera un effet positif sur
Program, JHPIEGO; 2005.
le système de santé en général. Toutefois, privés d'un solide
engagement de la part des gouvernements, des organisations • Sines E, Tinker A, Ruben J. Le continuum de soins du
professionnelles, des bailleurs de fonds, du secteur privé et de niveau maternel aux niveaux néonatal et infantile : un
la société civile, l'intégration - et encore bien moins la mise en effort collectif pour sauver des vies. Washington, DC,
œuvre - n'est guère possible. Les neuf chapitres qui suivent dans Save the Children et Population Reference Bureau; 2006.
la Section III discuteront plus en détail des aspects pratiques
du renforcement et de l'intégration des programmes existants le • Tinker A, Ransom E. Des mères en bonne santé, des
long de la continuité des soins et la Section IV traitera d'aspects nouveau-nés en bonne santé : un lien vital. Washington
transversaux des systèmes de santé et des côtés pratiques de DC, Save the Children et PRB ; 2002.
l'investissement et de l'expansion intégrée. • Otchere S et Ransom E. Bringing Care Closer to Mothers
and Newborns: using the Gap Analysis Tool to develop
a home to hospital continuum of care. Washington, DC,
Save the Children; 2005.
• Lovich R, Rubardt M, Fagan D, Powers M. Partnership
defined quality: a tool book for community and health
provider collaboration for quality improvement.
Washington, DC, Save the Children; 1996.
• Howard-Grabman L et Snetro G. How to mobilize
communities for health and social change. Baltimore,
MD, Health Communication Partnership.

36 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Possibilités III

de dispenser des soins néonatals dans le cadre des


programmes existants

Cette section fait une vue d'ensemble des possibilités de renforcer les enveloppes de soins
essentiels de la santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI) le long de la continuité
des soins :
CHAPITRE 1. Soins pour les filles et les femmes avant la grossesse
CHAPITRE 2. Soins prénatals
CHAPITRE 3. Soins à l'accouchement
CHAPITRE 4. Soins postnatals
CHAPITRE 5. Prise en charge intégrée des maladies de l'enfance (SMNI)
CHAPITRE 6. Promotion de la nutrition

Trois chapitres discutent des possibilités d'intégrer la SMNI à d'autres programmes essentiels
CHAPITRE 7. Programmes de prévention de la transmission mère-à-enfant du VIH
CHAPITRE 8. Programmes de lutte contre le paludisme
CHAPITRE 9. Programmes de vaccination

Chaque chapitre dans cette section présente un tableau d'ensemble des enveloppes/programmes, des
possibilités et lacunes, des études de cas, des étapes suivantes ainsi qu'une liste des ressources et
références essentielles pour la SMNI.
38 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
CHAPITRE 1 III

Soins pour les filles et les femmes avant la grossesse


Maureen Norton, Trish MacDonald, Winnie Mwebesa, Luwei Pearson

Une mauvaise nutrition, des pratiques nuisibles, telles que le mariage précoce et la mutilation
génitale de la femme (MGF), ainsi qu'un accès inégal à l'éducation sont autant de facteurs
contribuant à la mauvaise santé des femmes et de leurs nouveau-nés et enfants tout au
long du cycle de la vie. Chaque année, des millions d'adolescentes en Afrique tombent
enceintes. Une grossesse trop précoce et des grossesses trop nombreuses comportent
un risque accru de complications et de décès pour les mères, les bébés qui ne sont pas
encore nés, ainsi que les nouveau-nés, et sont également corrélées à un risque plus élevé
de contracter des infections sexuellement transmissibles (IST) et le VIH/SIDA.

Dans une région où une grossesse précoce et une fécondité élevée sont la norme, il devient
particulièrement important d'apporter une éducation et des conseils sur la nécessité
d'espacer la prochaine grossesse de 24 mois au moins après la dernière naissance. Il est
impératif, dans le contexte africain, d'utiliser une double protection, tant pour prévenir des
grossesses non souhaitées que les IST, y compris le VIH.
La santé et la survie du nouveau-né reposent sur la
responsabilisation et la promotion sanitaire tout au long
du cycle de la vie, y compris la nutrition et l'éducation,
la prévention de la MGF, ainsi que l'espacement et la
planification des naissances. Comment une approche plus
complète au bien-être des filles et des femmes peut-elle
faire progresser la santé maternelle néonatale et infantile
en Afrique ? Quels sont les défis et comment pourra-t-on
les relever ?
Problème
Le bien-être des femmes et des filles est étroitement lié à la nutrition, à l'éducation et aux services de santé qu'elles
obtiennent tout au long du cycle de la vie. Lorsque les filles sont sous-valorisées, sous-alimentées, sous-éduquées et
qu'elles tombent enceintes trop jeunes et trop souvent, les répercussions sont prononcées pour elles mais moins
évidents seront les effets sur la santé et la survie de leurs enfants.
Effets sur les jeunes filles et les femmes : L'éducation offre des possibilités de progresser dans la vie et de
renforcer l'estime de soi-même et pourtant, des millions de filles africaines ne fréquentent pas l'école. La prévention
de grossesses non souhaitées et d'infections sexuellement transmissibles (IST) demande une estime de soi-même
et des compétences de négociation ainsi que des contraceptifs qui offrent une double protection - c'est-à-dire, une
protection contre la grossesse et également contre les IST, surtout le VIH/SIDA.1 En Afrique, pour chaque garçon
nouvellement infecté par le VIH, on compte entre trois et six filles nouvellement infectées.2
Un grand nombre de femmes africaines deviennent victimes de la violence sexo-spécifique, même à un jeune âge.
La mutilation génitale de la femme (MFG), souvent appelée 'circoncision féminine,' est une procédure supposant
l'ablation, partielle ou totale, des parties génitales externes d'une femme et autres traumatismes imposés aux
organes génitaux d'une femme en invoquant des raisons culturelles, religieuses ou autres causes non thérapeutiques.
Généralement, la MGF est pratiquée sur des fillettes qui ont 10 ans ou moins. Non seulement la MGF est-elle une
violation des droits de la femme mais en plus, de nouveaux faits démontrent que la MGF a des effets très graves sur
la santé de la femme et de leurs nourrissons : les femmes soumises à une MGF sont nettement plus susceptibles
d'avoir des complications pendant l'accouchement.3 Les filles de moins de 14 ans sont exposées au risque le plus
élevé. La MGF est reliée indirectement à une autre tragédie de santé - les fistules obstétricales - qui affligent
100 000 jeunes filles - dont la plupart sont en Afrique.
Des millions d'adolescentes de moins de 18 ans tombent enceintes chaque année en Afrique. Des taux de
grossesse élevés de l'adolescente sont dus à un âge précoce au mariage, mais également à une faible utilisation
des contraceptifs. Des enfants qui donnent naissance à des enfants tendent à être isolées et manquent d'accès
aux services de santé et à l'éducation.4 Une étude faite en Amérique latine sur la grossesse de l'adolescente
constate qu'après ajustement pour tenir compte de 16 importants facteurs interférents, les adolescentes âgées
de 15 ans ou moins étaient exposées à des risques plus élevés de mourir pendant l'accouchement et de souffrir
d'anémie, comparé aux femmes âgées de 20 à 24 ans. En outre, toutes les adolescentes courent un risque plus
élevé d'avoir un travail dystocique, exigeant des soins spéciaux à l'accouchement, une épisiotomie et entraînant
le danger d'une hémorragie du post-partum et de graves infections.5
Effets sur les nouveau-nés : Des grossesses à un âge trop jeune, trop rapprochées ou trop tardives dans la
vie d'une femme entraînent des risques plus élevés de mortinatalité et de mortalité du nouveau-né. Ce sont des
taux élevés de grossesses chez les adolescentes qui expliquent la raison pour laquelle l'Afrique subsaharienne
compte les taux de mortalité les plus élevés pour les jeunes mères et leurs bébés. Les adolescentes courent un
risque plus élevé que leurs bébés naissent prématurés et petits pour l'âge gestationnel.5 La MGF est également
liée à des risques nettement plus grands pour le bébé lors de la naissance.3
Effets sur les enfants : Une bonne nutrition commence pendant la grossesse et doit être maintenue chez les
nouveau-nés et chez les enfants. Si une autre grossesse survient trop rapidement, une mère risque d'arrêter d'allaiter
le premier bébé, l'exposant ainsi à un risque. Lorsque les femmes tombent enceintes plus tôt que prévu, les enfants
plus âgés risquent de ne plus recevoir les services nécessaires (vaccinations) ou des soins rapides en cas de maladie.

Ce chapitre est une vue d'ensemble de la promotion de la santé Promotion de la santé et responsabilisation
et de la responsabilisation tout au long du cycle de la vie. Il tout au long du cycle de la vie, surtout pour
brosse le tableau de la situation actuelle en Afrique concernant
la nutrition et l'éducation des filles, ainsi que la prévention de
les adolescentes
pratiques nuisibles comme la MGF. Nous parlerons ensuite des Nutrition essentielle pour les filles et les femmes
avantages de l'espacement et de la planification des naissances Une bonne nutrition au moment de l'enfance et tout au long
surtout pour les jeunes filles. Toute possibilité de renforcer les de l'adolescence est le fondement même d'une reproduction
soins avant la grossesse est mise en relief au vu de la proportion saine. Les effets de la sous-alimentation se fond sentir sur
élevée de filles dont les grossesses ne sont pas planifiées et de plusieurs générations - les filles qui sont petites ont tendance à
femmes qui auraient préféré espacer leurs naissances d'au moins avoir de petits bébés (Figure III.1.1).6 Les naissances prématurées
deux ans, mais qui n'ont pas été en mesure de le faire. Des et les retards de croissance in utero sont parmi les grandes causes
actions pratiques sont proposées pour améliorer la santé des de l'insuffisance pondérale à la naissance (IPN). En Afrique, des
filles et des femmes avec tous les bénéfices que cela comporte infections comme le paludisme ont de graves conséquences alors
également pour les bébés. que les solutions sont bien connues. La sous-alimentation des

40 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


filles et des femmes enceintes est également répandue, surtout Développement. Si, dans le monde, ces écarts semblent disparaître III
dans les régions qui connaissent souvent des famines ou une au niveau de l'éducation primaire, en Afrique pourtant, il existe
insécurité alimentaire saisonnière.7 Les femmes continueront encore plus de garçons assis sur les bancs de l'école que de
à travailler dur dans les champs alors que l'accouchement se filles. Seules 49 % des filles achèvent le primaire et seules 30 %
rapproche, d'où un risque plus élevé de retard de croissance du poursuivent une éducation secondaire en Afrique subsaharienne.8
fœtus et de naissance prématurée. Il faudra changer les normes Les avantages de l'éducation s'étendent sur toute la vie. En effet,
sociales et les tabous alimentaires et apporter une promotion les femmes instruites sont plus susceptibles d'aller consulter les
sanitaire pour améliorer la nutrition pendant la grossesse. services de santé lors de la grossesse et de l'accouchement et des
sociétés avec des filles plus éduquées ont des taux de mortalité
Les deux premières années de la vie représentent un moment crucial
néonatale plus faibles (Figure III.1.2). Au niveau individuel, après
pour rompre le cycle vicieux de la malnutrition. Après la naissance,
ajustement pour tenir compte des facteurs interférents, une mère
il est très important de pratiquer un allaitement immédiat et
instruite signifie risque moindre de mourir pour son enfant.9 Et
exclusif pendant six mois suivi de l'introduction d'aliments
pourtant, l'éducation est hors de portée pour de nombreuses
complémentaires pour améliorer la santé et la survie des nouveau-
personnes, surtout pour les pauvres.
nés et des enfants. Le chapitre 6 de la Section III apporte de plus
amples informations sur les actions nutritionnelles essentielles. La pauvreté pourtant ne doit pas forcément être une barrière à
l'éducation des filles. Le revenu national brut (RNB) du Kenya
par an et par habitant n'est que de 460 $US et pourtant, il existe
Eduquer tous les enfants, surtout les filles pratiquement autant de filles que de garçons qui fréquentent l'école
L'éducation offre l'occasion d'acquérir une connaissance et primaire et le nombre de filles dans les écoles secondaires s'accroît
des compétences et d'enrichir ainsi les perspectives d'avenir régulièrement. Le gouvernement national a encouragé ce progrès
dans la vie. Par contre, la pauvreté et les inégalités empêchent en rendant gratuite l'éducation primaire en 2003 et déploie des
des millions de filles de fréquenter l'école. Un suivi est fait des réformes supplémentaires axées sur l'accès scolaire et l'achèvement
écarts entre garçons et filles sur le plan éducation à l'appui des des études pour les filles. L'accès à l'éducation est également en
cibles d'éducation universelle (OMD 2) et d'égalité entre les train de s'élargir au Cameroun, pays avec un RNB par habitant de
genres (OMD 3), liées aux Objectifs du Millénaire pour le 800 $US uniquement. Le pays constate une augmentation de 15 %

GRAPHIQUE III.1.1 Sous-alimentation : Un problème qui se transmet de génération en génération

Mauvaise nutrition tout au long du cycle de la vie

Retard
Taux de mortalité mental Risque accru de maladie
plus élevé chronique à l'âge adulte
Alimentation inadéquate/qui n'est
pas donnée au bon moment
Infections fréquentes
Bébé avec insuffisance
pondérale à la Nourriture insuffisante, mauvaise
naissance santé et manque de soins

Nutrition fœtale
inadéquate
Rattrapage de
croissance insuffisant Capacité
mentale ralentie
Femme mal
nourrie
Enfant
Faible gain de poids rabougri
lors de la grossesse

Nourriture insuffisante,
mauvaise santé et manque
Mortalité maternelle de soins
plus élevée Adolescent
rabougri

Nourriture insuffisante,
mauvaise santé et manque Capacité
de soins physique diminuée

Source : Adapté de la référence à la Commission nommée par l'ACC/SCN sur les problèmes de nutrition au 21e siècle.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 41


ILLUSTRATION III.1.2 Éducation des femmes et morts des nouveaux-nés
Alphabétisation des femmes Taux de mortalité néonatale
70 adultes (pourcentage) (pour 1 000 enfants nés vivants) 100

90

Alphabétisation des femmes adultes


60
Taux de mortalité néonatale

80
50 70

60
40
50
30
40

20 30

20
10
10

0 0
Seychelles Mauritius South Africa Namibia Congo Kenya Madagascar Benin Chad Niger Mali Sierra Leone

Source : Adaptée à partir de la référence10, données tirées des références11, 12, et enquêtes récentes sur la démographie et la santé. Se reporter aux notes sur les
sources de données en page 226. Ce tableau a été mis à jour d'après la version anglaise afin de prendre en compte les données les plus récentes.

dans la scolarisation des filles pour le primaire depuis 1990 et Vérifier que les filles sont protégées contre
a lancé une initiative d'envergure nationale pour améliorer le la mutilation génitale féminine
contexte d'apprentissage et élargir l'accès à l'éducation.2
La MGF est pratique courante dans certains pays africains : plus
de 100 millions de femmes et de filles dans le monde auraient
Donner les moyens aux filles et femmes de subi cette mutilation. De nos jours, on pratique les types suivants
prendre en main leur destin et changer les de mutilation génitale de la femme :
normes et politiques sociales • Type I (MGF I) - ablation du prépuce avec ou sans ablation
Une meilleure nutrition et un accès élargi à l'éducation et aux du clitoris.
services de santé ne suffiront pas pour susciter des changements • Type II (MGF II) - ablation du clitoris avec ablation partielle
durables dans la vie des filles en Afrique. La participation et la ou totale des petites lèvres
responsabilisation communautaires sont des préalables de leur
santé.13 L'autonomisation des filles et des femmes demande qu'elles • Type III (MGF III) - ablation ou d'une partie ou de l'intégralité
disposent de plus de biens et soient en mesure de participer à la vie des parties génitales externes et suture/rétrécissement de
publique, de négocier, d'influencer les décisions et de demander l'ouverture vaginale (infibulation)
des comptes aux institutions qui régissent leur existence. Un Les coutumes changent d'un pays à l'autre bien qu'en général
grand nombre de familles africaines vivent dans des conditions la MGF soit pratiquée sur des fillettes de moins de 10 ans et
précaires et de privation où les femmes et leurs nouveau-nés sont elle comporte toujours de graves risques pour la santé. Les
particulièrement vulnérables. Les stratégies d'autonomisation et femmes qui ont subi la forme la plus grave de la MGF auront
d'habilitation devraient se concentrer sur ces groupes marginalisés en moyenne 30 % de plus de césariennes que celles qui n'ont
pour leur donner les moyens nécessaires leur permettant de pas eu de MGF.3 Parmi celles qui ont subi la MGF III, on note
changer les conditions néfastes pour les femmes et leur famille leur une augmentation de 70 % dans le taux d'hémorragie du post-
donnant accès aux ressources sociales qui encouragent la santé.14 partum comparé aux femmes sans MGF. En ce qui concerne
Des activités éducationnelles et de mobilisation de revenus les conséquences pour les nouveau-nés, les chercheurs ont
engageant des intervenants autres que ceux de la santé, par exemple, constaté que les bébés dont les mères avaient eu une MGF
des dirigeants politiques et religieux et les hommes, sont au titre de avaient davantage besoin de réanimation (66 % plus élevé chez
ces stratégies multisectorielles qui donnent aux filles et aux jeunes les femmes avec une MGF III). La mortinatalité et le taux de
femmes les moyens de prendre en main les rênes de leur vie. Des mortalité néonatale précoce pour les bébés sont également plus
changements devront être portés aux lois locales pour vérifier que élevés pour ceux dont les mères ont subi une MGF : 32 % plus
les droits stipulés dans la Convention internationale des Droits de élevé chez celles avec une MGF II et 55 % plus élevé chez
l'Enfant sont effectivement respectés. Les communautés en Ethiopie celles avec une MGF III. En Afrique, d'après les estimations,
sont en train d'élever l'âge au mariage et de prendre une action 10 à 20 bébés en plus mourront pour 1 000 accouchements
légale pour le vérifier (Encadré III.1.1). Les défenseurs de la santé suite à une MGF.3 Les chercheurs notent que les conséquences
en Egypte travaillent avec les dirigeants religieux et d'autres groupes d'une MGF ou les répercussions à plus long terme, telles
non sanitaires pour aider les familles à comprendre les risques d'un que les infections du post-partum, les fistules et une mortalité
accouchement précoce et annuel (Encadré III.1.3). Certaines néonatale et infantile plus tardive n'ont pas pu être étudiées
communautés ont effectivement réussi à changer les normes sociales puisque les résultats de l'étude se limitaient à ceux se présentant
concernant les pratiques nuisibles, telles que la violence conjugale, pendant que les femmes étaient encore à l'hôpital après
les rapports sexuels transactionnels et les relations sexuelles l'accouchement.3
forcées, tout particulièrement dans des sociétés où le VIH/SIDA
a permis de dénoncer davantage la violence à l'égard des femmes.

42 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


III
ENCADRÉ III.1.1 Mariage précoce en Ethiopie

Dans la région d'Amhara en Ethiopie, la moitié de toutes les filles sont mariées avant l'âge de
15 ans. La plupart d'entre elles sont promises même avant et doivent vivre dans la famille de
leur futur mari dès l'âge de neuf ou dix ans. Le mariage précoce est l'une des nombreuses
pratiques néfastes que l'on trouve surtout dans les zones rurales, au même titre que la
mutilation génitale de la femme, l'enlèvement et les accouchements sans aide qualifiée. Les
conséquences d'un mariage précoce sont effroyables. Les filles qu'on marie à un tel jeune âge
souffrent de graves conséquences sur le plan physique, émotionnel, économique et social. Les
choses pourront changer avec l'engagement des dirigeants communautaires et religieux et en
donnant aux filles les moyens de prendre en main les rênes de leur vie. Des lois devront
également être promulguées pour annuler le mariage précoce.
Source : Référence15

Peu de pays en Afrique ont réussi à faire reculer l'incidence plus en plus et pourtant, 20 % des filles de moins de 15 ans et
de la MGF malgré les interdictions frappant cette pratique 77 % des filles de moins de 20 ans deviennent sexuellement
dans de nombreux pays.8 Un grand nombre de sociétés et de actives - pourcentages les plus élevés de toute région du monde
gouvernements constatent combien il est difficile de faire respecter en développement.4 Non seulement la santé des jeunes filles
ces interdictions car la MJF est liée étroitement à l'identité sociale souffre-t-elle d'une grossesse non désirée, mais elles courent
et aux perspectives de mariage d'une femme. Certains pays également un risque disproportionné de contracter des IST y
pourtant progressent dans le bon sens. Au Sénégal, par exemple, compris le VIH. En plus, la violence sexuelle entraîne, elle
plus de 1 600 villages ont mis fin à la MGF, représentant plus aussi, bien souvent des IST, l'infection à VIH et une grossesse.
de 30 % de la population pratiquante. En attendant, il existe de Les IST sont la cause de nombreux problèmes de santé pour
bonnes possibilités de réduire les souffrances provenant de la les femmes et leurs enfants pas encore nés, notamment les
MGF et de traiter ses complications : inflammations pelviennes, la stérilité, la mortinatalité et l'IPN.
Les IST augmentent également le risque de contracter et de
• Préparation à l'accouchement et préparatifs en cas d'urgence dans
transmettre le VIH (Section III chapitre 7).
le cadre des soins prénatals. Il est important d'apporter des
conseils aux femmes ayant subi une MGF concernant le risque Les adolescentes et les jeunes mères, celles qui le sont pour la
accru d'un travail prolongé et la nécessité d'accoucher dans un première fois, comptent différents besoins sur le plan santé et font
établissement de santé, surtout pour les premières naissances face à des risques de nature unique. Et pourtant, ce n'est pas un
(Section III chapitre 2). On peut également rapprocher les problème uniquement pour les jeunes femmes. Les programmes
femmes qui courent un risque plus élevé de complications de santé sexuelle des adolescents doivent sensibiliser les filles et les
suite à une MGF des soins qualifiés et soins d'urgence, garçons et leur donner les moyens de faire des choix sains dans
par exemple, en les plaçant dans des maisons d'attente de la vie. Les filles doivent disposer de l'information leur montrant
maternité lorsque s'approche le moment de l'accouchement. comment elles peuvent avoir une grossesse souhaitée au bon
Les CPN et soins lors de l'accouchement sont également des moment, comment éviter les IST et le VIH/SIDA et comment
moments propices à une discussion avec la mère sur le fait mener à terme une grossesse saine et avoir un accouchement
d'éviter une MGF pour son propre bébé si c'est une fille. sans risques. Il faut apprendre aux jeunes mères comment elles
peuvent prendre soin de leurs bébés et d'elles-mêmes. Les
• Formation en matière de soins qualifiés à l'accouchement et
garçons eux aussi doivent être engagés et comprendre les risques
disponibilité des fournitures et de l'équipement. Les établissements
et les responsabilités découlant de leurs choix.
de santé et les prestataires de soins de santé doivent être
équipés et compétents pour apporter conseils et services aux
femmes avec une MGF au moment de l'accouchement. Il faut Planification et espacement sains
notamment avoir sous la main une trousse pour l'épisiotomie
de la grossesse
et utiliser un partogramme pour suivre le travail. Le personnel
doit être capable de réparer les lésions, de traiter les infections L'Afrique subsaharienne est la région qui compte l'indice
et de donner des conseils sur la planification familiale et synthétique de fécondité le plus élevé (en moyenne, 5,5 enfants
l'espacement des naissances. Pour de plus amples détails sur ces pour une femme pendant sa vie), le taux de croissance de la
possibilités, voir Section III chapitre 3. population le plus élevé (2,4 %) et le taux de prévalence de la
contraception le plus faible (23 %).12 Autant de comportements
guère favorables à la santé que renferment ces données : des
Prévention et traitement des infections grossesses trop tôt, trop nombreuses et trop rapprochées.
sexuellement transmissibles, surtout chez
Trop tôt - des enfants qui ont des enfants
les adolescentes C'est en Afrique subsaharienne que l'on constate les taux de
Partout en Afrique, la santé sexuelle et reproductive des filles grossesse de l'adolescente les plus élevés au monde puisqu'une
est souvent mise en péril à un jeune âge. L'âge moyen lors des fille sur quatre aura accouché à l'âge de 18 ans.17 Les bébés avec
premières relations sexuelles chez les filles en Afrique avance de des mères aussi jeunes sont plus susceptibles de mourir. Des

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 43


Des experts lors d'une consultation technique de l'OMS en
2005 sur l'espacement des naissances ont recommandé un
intervalle accouchement-à-naissance après une naissance vivante
d'au moins 24 mois avant de souhaiter une autre grossesse.20
Cette recommandation découle d'une méta-analyse démontrant
que si on compare à des intervalles accouchement-à-naissance
de 18 à 23 mois, des grossesse se présentant moins de 18 mois
après le dernier accouchement, et surtout dans les six mois
après le dernier accouchement, ou plus long que 59 mois sont
corrélées à un risque nettement accru de bébés naissant avec une
IPN. Ces bébés sont prématurés et naissent petits par rapport à
l'âge gestationnel.21 L'IPN, et surtout l'IPN liée à la prématurité,
est corrélée à une mortalité néonatale accrue (Encadré III.1.2).
Après une fausse couche ou un avortement provoqué, des
intervalles de grossesse inférieurs à six mois sont liés à un risque
nettement accru de faible et très faible poids à la naissance,
naissance prématurée et très prématurée, petite taille du bébé
pour l'âge gestationnel, anémie maternelle et rupture prématurée
taux élevés de grossesse de l'adolescente sont également attribués des membranes.22
à un jeune âge au mariage. Au Tchad, au Mali, en Guinée et au
Niger, l'âge médian au mariage est inférieur à 17 ans. Dans la Possibilités de promouvoir une bonne
région d'Amhara, en Ethiopie, 50 % des filles sont mariées avant planification et un espacement sain
l'âge de 15 ans (Encadré III.1.1).15 des grossesses
Les adolescentes mariées et non mariées ont des grossesses non Un grand nombre de filles connaissent des grossesses non
planifiées et non souhaitées, même dans des pays où le mariage souhaitées et un grand nombre de femmes ont des grossesses
et la grossesse précoces sont la norme (Figure III.1.3). Les mères plus rapprochées qu'elles ne le souhaiteraient et pourtant la
mariées âgées de 15 à 19 ans qui indiquent que leur grossesse prévalence de la contraception est faible. Nul doute, l'Afrique
n'était pas souhaitée se situent dans une fourchette allant de compte un niveau élevé de besoin non satisfait pour des services
moins de 15 % au Niger et au Nigeria à plus de 50 % au Ghana.18 de planification familiale. Les comportements suivants permettent,
La majorité des adolescentes non mariées indiquent que leur à l'accord de tous, de sauver la femme, du bébé et de l'enfant
grossesse n'était pas souhaitée (60 % à 90 %). et d'améliorer la santé :
Trop nombreuses et trop rapprochées Remettre la première grossesse jusqu'à l'âge de 18 ans.24,25
Cinq pour cent seulement des femmes africaines qui viennent Si dans un grand nombre de pays africains, les taux de grossesse
juste d'accoucher souhaitent un autre enfant dans les deux sont élevés chez les adolescentes, dans d'autres par contre ils restent
années qui suivent.19 Et pourtant, malgré leur souhait d'espacer faibles. Par exemple, seuls 10 % des adolescentes dans les Comores
de manière saine les grossesses, un grand nombre de ces femmes et au Rwanda ont déjà été enceintes. L'Erythrée et l'Ouganda sont
se trouvent dans l'incapacité d'obtenir des services contraceptifs arrivés à faire reculer nettement la grossesse de l'adolescente de 9 %
rapidement après l'accouchement, d'où des taux de fécondité et 11 %, respectivement, depuis 1995. Les programmes cherchent
élevés et des problèmes de santé pour elles-mêmes et leurs à aider les jeunes filles récemment mariées à attendre le moment de
enfants.17 la première naissance et ouvrent un point d'entrée dans le système
de santé pour celles qui tombent enceintes (Encadré III.1.1).

GRAPHIQUE III.1.3 Les adolescentes en Afrique subsaharienne ont un taux élevé de grossesses
non planifiées
100
Pourcentage de femmes enceintes

Mariées Célibataires

75

50

25

0
da
ie

e
a

so

na

ya

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Source : Adapté de la référence18

44 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


III
Rapport OMS d'une consultation technique sur l'espacement des
ENCADRÉ III.1.2
naissances : les grossesses à 24 mois au moins après la dernière naissance réduisent
le risque de décès maternel, néonatal et infantile

Que savons-nous déjà ? Depuis un siècle au moins, nous sommes au courant des effets nuisibles de grossesses trop
rapprochées. Les années 80 ont vu des progrès en ce domaine puisque les chercheurs ont commencé à tenir compte
d'autres caractéristiques connexes, telles que l'âge maternel, la pauvreté et l'éducation de la mère. Et pourtant, des
directives spécifiques faisaient défaut et les programmes continuaient à diffuser des messages différents concernant
l'espacement idéal entre les naissances. Des publications de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d'autres
organisations internationales recommandaient d'attendre au moins deux à trois ans d'une grossesse à l'autre afin
de réduire la mortalité infantile et juvénile et pour bénéficier à la santé maternelle. Par ailleurs, des études récentes
soutenues par l'Agence des Etats-Unis pour le Développement international (USAID) indiquent que des intervalles
génésiques de trois à cinq ans seraient probablement plus bénéfiques. Les programmes ont demandé des informations
et des directives plus précises sur l'espacement recommandé
De quelle nouvelle information disposons-nous ? Plusieurs études et analyses ont été publiées récemment dont
une méta-analyse de 131 pays (sept de l'Afrique)21 et une analyse de 17 enquêtes démographiques et de santé (EDS)
sont sept provenant des pays de l'Afrique subsaharienne.23 L'un des problèmes en comparant les études concerne la
différence dans les intervalles évalués dans différentes études, par exemple, accouchement-à-accouchement, grossesse-à-
accouchement ou grossesse-à-grossesse. Pour de plus amples informations sur les définitions de ces intervalles, le
lecteur est prié de se rapporter à la fin du présent chapitre. De plus, on note une divergence dans certains des
résultats évalués.
Récapitulons les résultats des données envisagées lors d'une réunion technique de l'OMS : les intervalles accouchement-à-
grossesse de six mois ou moins sont liés à un risque accru de mortalité maternelle. Les intervalles accouchement-à-
grossesse d'environ 18 mois ou moins sont liés à un risque nettement accru de mortalité néonatale et infantile,
d'insuffisance pondérale à la naissance, de petite taille pour l'âge gestationnel et de naissance prématurée. Les études
ont avancé des données sur l'éventualité d'un certain risque associé à des intervalles de 18 à 27 mois, bien que l'on
ne sache pas quels sont les intervalles dans cette fourchette. Des lacunes ont été notées dans les recherches et des
travaux sont en cours à cet effet.
Qu'est-ce que cela signifie pour les programmes ? Le consensus de la réunion indique que les couples devraient
attendre au moins 24 mois après une naissance vivante et six mois après un avortement provoqué ou une fausse
couche avant d'envisager une prochaine grossesse. Les risques et avantages de santé en plus d'autres circonstances et
préférences personnelles doivent être envisagés dans la discussion sur l'espacement optimal pour chaque individu et
couple. On s'est mis d'accord pour soutenir les programmes afin qu'ils apportent une information postnatale claire aux
femmes et aux familles sur l'espacement et en vérifiant la constance avec le message sur l'allaitement maternel pendant
24 mois au moins.
Quelles sont les questions qui subsistent ? Une analyse supplémentaire est en cours pour peaufiner cette
recommandation et définir clairement l'intervalle optimal d'espacement des naissances. De plus, on a retenu, en tant que
priorité, une recherche complémentaire et documentation des programmes visant à soutenir les femmes et les couples
afin qu'ils puissent réaliser leurs intervalles d'espacement souhaité.

Source : Adapté de la référence20

Après une naissance vivante, attendre au moins 24 mois est un exemple montrant comment divers intervenants ont été
avant la prochaine grossesse pour diminuer le risque, tant mobilisés pour aider les femmes et les familles à prendre des
pour les mères que pour les bébés. Les recommandations sur décisions saines sur la grossesse (Encadré III.1.3).
les intervalles accouchement-à-naissance ont été harmonisées
Après une fausse couche ou un avortement provoqué,
à un niveau mondial dans le cadre du Rapport de l'OMS sur
attendre au moins six mois avant de tomber à nouveau
une consultation technique de l'espacement des naissances.20 Si
enceinte pour réduire les risques, tant pour la mère que
on fournit aux femmes une gamme de méthodes efficaces de
pour le bébé.20 On recommande généralement d'attendre trois
planification familiale, surtout pendant la période post-natale,
mois après une fausse couche et pourtant, une étude faite en
elles pourront espacer les naissances à des intervalles sains.
Amérique latine montre que les intervalles de grossesse inférieurs
Des approches novatrices et multisectorielles sont nécessaires
à six mois après une fausse couche ou un avortement comportent
pour éduquer les femmes et les filles sur les avantages de
un risque élevé.22 Cette recommandation s'inspire d'une étude
l'espacement des naissances. Le projet Tahseen en Haute Egypte

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 45


ENCADRÉ III.1.3 Le Projet Tahseen en Haute Egypte : Utilisation accrue des services de
planification familiale et de SMNI grâce à l'éducation en espacement des naissances
pour les familles et aux réseaux sociaux influents

Le Projet Tahseen financé par l'USAID en Haute Egypte montre que l'on peut accroître en un temps court l'utilisation
de la planification familiale. Les activités du projet portent sur les conseils aux femmes et à leur famille concernant un
espacement des naissances sain - montrant qu'un meilleur espacement des naissances est une intervention efficace pour
les femmes et les enfants. Ce projet, couvrant une population de 1,5 million de personnes, a employé une approche
multisectorielle, mobilisant les dirigeants religieux et politiques pour qu'ils fassent passer des messages sur l'importance
d'un bon espacement des naissances. L'évaluation faite grâce à une enquête auprès des ménages à mis en relief les
nettes améliorations obtenues, notamment :
• La connaissance de l'espacement et du moment sain d'une grossesse a nettement progressé dans toutes les cinq
communautés. Pour les femmes mariées en âge de procréer, cette connaissance est passée de 19 % à 95 %, avec des
pourcentages analogues pour les jeunes femmes qui n'avaient eu qu'une ou deux grossesses.
• La fréquentation des services cliniques de planification familiale a augmenté - de 6 200 clientes par trimestre à 14 000
clientes par trimestre.
• L'utilisation des contraceptifs a augmenté pour toutes les femmes mariées en âge de procréer, passant de 50 % à 80 %
et de 38 % à 73 % parmi les jeunes femmes qui n'avaient eu qu'une ou deux grossesses.

Source : USAID, Enquête du Projet Tahseen de Pathfinder sur l'Expansion des Services (ESD), 2005.

qui a examiné les dossiers hospitaliers de 258 108 femmes évitée, nettement moins donc que le coût de traiter un bébé
accouchant d'un seul bébé et dont la grossesse précédente s'était séropositif.28 (Voir Section III chapitre 7 pour de plus amples
terminée par une fausse couche ou un avortement provoqué. informations sur les programmes de prévention de la transmission
Cette étude étant la seule disponible à telle échelle a été jugée de la mère-à-enfant du VIH/SIDA.)
importante pour utiliser ces données avec certaines conditions.
Sous avortement dans l'étude étaient regroupés l'avortement à
risques et sans risques et l'avortement spontané (fausse couche), Obstacles entravant des soins
mais on ne connaissait pas leurs proportions relatives. Aussi, plus intenses avant la grossesse
les résultats ne peuvent-ils pas être généralisés à d'autres régions et entre les grossesses
avec des contextes juridiques différents. On recommande de
faire des recherches supplémentaires dans d'autres contextes Satisfaire au besoin en planification familiale et en
pour mettre au clair ces résultats.20 contraceptifs.
Le besoin non satisfait de planification familiale est particulièrement
Espacement des naissances pour les femmes séropositives élevé en Afrique. Il s'agit des femmes en âge de procréer qui
à VIH. préfèreraient éviter ou remettre à plus tard une grossesse et qui
Des naissances trop rapprochées et l'infection à VIH/SIDA pourtant, n'utilisent aucune méthode de contraception. D'après
augmentent les risques de conséquences négatives pour la les estimations, 63 % des femmes aurait un besoin non satisfait
grossesse. Pour les femmes séropositives à VIH qui souhaitent de planification familiale.8 Seize pour cent de toutes les femmes
tomber enceintes, il est important de recevoir des conseils sur en Afrique ont un besoin non satisfait d'espacement - cela
le moment indiqué de la grossesse pour réduire le risque de représente également 65 % de tout le besoin non satisfait en
conséquences négatives. Pour celles qui souhaitent éviter ou planification familiale. Et pourtant, seules 35 % des femmes
remettre à plus tard une grossesse, la planification familiale est célibataires et sexuellement actives, âgées de 15 à 19 ans,
une stratégie très efficace par rapport aux coûts pour prévenir utilisent des contraceptifs modernes ; cette proportion n'était
la transmission du VIH.26 Une étude constate que le taux de que de 45 % là aussi dans le groupe d'âge de 20 à 24 ans.17 La
grossesse d'une année chez les femmes séropositives à VIH prévalence de l'utilisation de la contraception en Afrique s'élève
participant à un programme de dépistage et conseils volontaires de 9 % dans les pays de l'Afrique de l'Ouest à 53 % en Afrique
était de 22 % avant que ne soit proposée la planification australe (Graphique III.1.4).
familiale, chutant ensuite à 9 % une fois que ces services ont
été introduits.27 Dans le cadre d'une étude sur les programmes Au regard du nombre élevé de femmes qui souhaitent espacer
réalisés dans 14 pays, Stover et ses collègues constatent que la les naissances ou les remettre à plus tard, il devient urgent
prévention de grossesses non souhaitées diminue très nettement d'augmenter la disponibilité des services de planification familiale
le nombre d'infections à VIH chez les nourrissons et cela à un en élargissant l'accès à une gamme de méthodes contraceptives
coût relativement faible. Le nombre d'infections évitées chaque fiables, surtout pour les femmes. Parmi les facteurs qui expliquent
année est passé de 37 000 à 71 000 une fois qu'ont été ajoutés cette faible prévalence de la contraception, notons le manque
des services de planification familiale. Le coût de l'adjonction d'accès à des services de planification familiale de qualité ;
de ces services ne s'élevait qu'à 660 $US par infection à VIH l'information limitée ou erronée sur les contraceptifs et les

46 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


ainsi que sur les stratégies du changement comportemental III
GRAPHIQUE III.1.4Moins d'un tiers des pour travailler avec les femmes, les familles et les communautés
femmes africaines mariées ou en union et s'attaquer ensemble aux pratiques traditionnelles qui nuisent
utilisent la contraception moderne à leur santé et à celle de leurs bébés. Voici des exemples de
ces obstacles :
100 • Cadre juridique et politiques nationales sur l'égalité des droits
Toutes les méthodes Méthodes modernes
pour les filles et les femmes. Il faut notamment fixer un âge
minimum légal pour le mariage, garantir les droits des femmes
pour qu'elles puissent indépendamment acheter, vendre et
75 posséder une propriété et poursuivre les coupables en cas de
viol et de violence sexuelle.
Pourcentage de femmes

53 • Prestation de services accessibles, surtout pour les adolescents.


Des services de santé de la reproduction et de planification
50 familiale amis-des-jeunes n'existent que rarement ou ne
sont pas accessibles pour les adolescents, surtout pour ceux
qui ne sont pas mariés. Souvent, les jeunes sont embarrassés
de se rendre dans un centre de santé que fréquentent leurs
25 19 mères et frères et sœurs plus jeunes et sont préoccupés
15
par des prestataires qui ne respectent pas toujours leur
9
confidentialité. De plus, les adolescents qui cherchent à obtenir
des services ou des conseils sur la santé de la reproduction
0 ou la planification familiale sont souvent rejetés par des
Afrique Afrique Afrique Afrique prestataires de santé ou soumis à des interventions cliniques
subsaharienne del’Ouest de l’Est australe inutiles qui découragent l'utilisation des services.4 Le coût de
ces services peut également constituer un obstacle important.29
Source : Adapté de la référence16 • Approvisionnement fiable de toute une gamme de contraceptifs.
Le manque de choix contraceptif, conjugué à des ruptures
de stock fréquentes, explique la faible utilisation de la
contraception et des taux élevés d'arrêt d'utilisation de ces
effets secondaires ; ainsi que l'opposition personnelle, familiale et méthodes. Tel que le veut le slogan des programmes de
communautaire à l'utilisation de la contraception. planification familiale - « Sans produit, pas de programme. »
Il est impératif d'apporter aux filles et aux femmes des messages Les facteurs résident dans la mauvaise gestion des systèmes
constants et pertinents dès le jeune âge et lors des maillons logistiques et le faible financement. Le choix sera limité
cruciaux dans la continuité des soins. Dans le contexte africain où pour les femmes. Souvent, il n'existe que des méthodes
la charge du VIH est élevée, il est de toute première importance d'espacement de naissances pour des femmes qui envisageraient
d'utiliser une double protection, tant pour prévenir la grossesse pourtant une stérilisation. Les prestataires de soins de santé
que les IST. Cela signifie qu'il faut utiliser deux méthodes - une ont besoin de fournitures essentielles pour répondre aux besoins
pour prévenir la grossesse (telle que les contraceptifs oraux, en planification familiale de toutes les femmes et doivent
les injectables ou les implants) et une pour prévenir les IST disposer d'une vaste gamme de méthodes contraceptives pour
(préservatif masculin ou féminin).1 recommander la double protection :

Il existe toute une gamme de possibilités de relier les soins avant • Méthodes temporaires telles que les contraceptifs oraux,
et entre les grossesses aux programmes de SMNI à domicile et les méthodes barrières (préservatifs) et autres méthodes
dans la communauté, dans les services mobiles et les formations non hormonales
sanitaires (Encadré III.1.4).
Chacune de ces possibilités en vue d'améliorer les soins avant
la grossesse est accompagnée de défis particuliers qu'il faudra
relever, tant du côté de l'offre que de la demande.
Offre d'information et de services. Dans l'histoire de la santé
internationale, une grande partie de la littérature sur l'amélio-
ration de la qualité et le renforcement de la logistique de
l'approvisionnement provient des programmes de planification
familiale et de vaccination. Il existe une pléthore d'information
et pourtant, un grand nombre de pays, surtout dans les zones
pauvres et rurales, ont encore bien du mal à assurer l'offre
régulière de services de qualité. Les programmes de formation
ne parlent guère de l'espacement des naissances, de la MGF, de
la santé avant la grossesse et de la part qu'ils tiennent dans la
santé des femmes et des bébés. Ils sont tout aussi silencieux sur
la manière de conseiller et de fournir des services de santé de la
reproduction et de planification familiale pour les adolescents,

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 47


ENCADRÉ III.1.4 De bonnes nouvelles pour les femmes sont autant de bonnes nouvelles
pour les bébés : Des grossesses saines et souhaitées dans le cadre des programmes
existants de SMNI

Soins avant la grossesse : Permettre aux filles, aux familles et aux communautés de remettre le mariage jusqu'au moment
où la fille est entièrement développée et attendre l'âge de 18 ans avant la première grossesse. Fournir des services amis-des-
adolescentes, tant pour la planification familiale que pour les infections sexuellement transmissibles (IST).
Soins prénatals : Discuter des intentions sur le plan fécondité, pour l'espacement ou la limitation des naissances ; éduquer
à propos des intervalles sains accouchement-à-grossesse et conseiller d'attendre au moins deux ans avant d'essayer
de tomber à nouveau enceinte ; conseiller sur l'allaitement maternel, la méthode d'allaitement maternel et d'aménorrhée
et le moment de retour de la fécondité ; conseiller et orienter vers les services et le dépistage volontaires du VIH
et la prévention de la transmission mère-à-enfant, si nécessaire. Dépister les femmes ayant subi une mutilation génitale
de la femme (MGF), surtout du type III, et apporter des conseils supplémentaires concernant la planification de
l'accouchement, les préparatifs en cas d'urgence et l'importance d'accoucher dans un établissement de santé (Section
III chapitre 2).
Soins postnatals : Démarrer immédiatement l'allaitement maternel et vérifier qu'il est bien établi ; apporter un soutien à
un allaitement maternel précoce et exclusif ; donner des conseils sur la prévention des IST et du VIH. Donner des conseils
sur la méthode d'allaitement maternel et d'aménorrhée et envisager la protection double ; prévention des IST et du VIH ;
et attendre au moins deux ans avant d'essayer de tomber à nouveau enceinte (Section III chapitre 4).
Soins post-avortement : Donner des conseils à chaque femme qui a eu un avortement provoqué ou une fausse couche
portant sur le retour de fécondité et le risque d'une future grossesse. Recommander que les femmes attendent six mois
avant d'essayer de tomber à nouveau enceintes. Si une contraception est souhaitée, vérifier que la femme a accès à toute
une gamme de méthodes contraceptives fiables.
Consultations pour soins et vaccination de l'enfant : Evaluer les besoins en planification familiale des mères qui amènent
leurs enfants aux consultations, les éduquer à propos de l'espacement sain jusqu'à la prochaine grossesse, leur conseiller
d'attendre deux ans avant d'essayer de tomber à nouveau enceintes et leur fournir des conseils et des services de
planification familiale ou les orienter vers de tels services. Encourager également l'éducation, la santé et la bonne nutrition
de tous les enfants, y compris des filles. C'est également un point d'entrée pour les conseils sur la prévention de la MGF
(Section III chapitres 5 et 9).

• Méthodes pour les femmes qui allaitent, notamment la Etapes pratiques pour renforcer les soins
méthode de l'allaitement maternel et de l'aménorrhée des filles et des femmes avant la grossesse
• Contraception d'urgence
• Méthodes permanentes si elles sont souhaitées, telles que Une stratégie levant les obstacles susmentionnés demande une
la stérilisation masculine ou féminine combinaison d'approches traitant des normes sociales concernant
les femmes, la MGF et la planification familiale, ainsi que
• Intégration avec d'autres services de SMNI. Il existe de bonnes l'amélioration de l'approvisionnement et de la qualité des services
possibilités de relier aux vaccinations les conseils sur l'espacement et une meilleure intégration de ces aspects avec les services de
sain des naissances. Les CPN représentent une possibilité SMI. Le Cadre de Politiques continental de la Santé et des Droits
importante de promouvoir un espacement sain des naissances sexuels et reproductifs pour l'Afrique (2007-2010) a été signé
(Section III chapitre 4). par les Ministres de la Santé de l'Union africaine, témoignant
Demande pour les services de planification familiale. Les de leur engagement politique et ouvrant la voie à des progrès
conseils en planification familiale souvent ne parlent que du plus rapides.
choix de la méthode contraceptive et de ses effets secondaires • Examiner les lois, les politiques, les normes sociales et les
et s'attachent nettement moins à informer les familles sur pratiques pour défendre les droits et la santé des filles et des
les intervalles recommandés d'espacement des naissances ou femmes. Une seule prestation de services ne suffira pas pour
les possibilités de limiter la taille de la famille ou encore sur traiter adéquatement l'éducation, la nutrition et la santé des
la place importante que cela détient pour la santé de la mère, filles tout au long du cycle de la vie. La première étape est
du nouveau-né et des frères et sœurs plus âgés.4 La place de la de vérifier qu'il existe des lois et politiques nationales pour
femme dans la société se répercute sur la demande pour les protéger la santé et l'égalité des droits des filles et des femmes.
services de planification familiale. Il faut s'attaquer aux normes Pour cela, il faudra intervenir au sein des communautés,
et croyances bien ancrées entourant le rôle de la femme si on notamment auprès des dirigeants religieux et autres personnes
veut améliorer leur santé et celle de leurs bébés. influentes, des familles, des groupes communautaires, ainsi
que dans les organisations non gouvernementales pour

48 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


étudier les croyances et pratiques actuelles. Il faudra Dans de nombreux pays africains, les distributeurs et agents III
éduquer les membres communautaires sur les avantages et communautaires arrivent jusqu'aux communautés rurales.
progrès si on change des pratiques nuisibles et si on adopte Ils s'entretiennent avec les individus, les familles et la
de nouveaux comportements. Il est important de s'attaquer communauté, leur parlent des comportements sains et leur
aux normes sociales existantes, surtout celles concernant fournissent également des contraceptifs et autres produits
des pratiques affectant les jeunes femmes et constituant des qui facilitent l'adoption de ces comportements. Leur rôle
barrières à l'adoption de comportements sains. pourrait être élargi à d'autres services de SMNI. Cela leur
permettrait d'ailleurs de fournir plus efficacement les services
Il est important que les hommes aient l'occasion de participer
de planification familiale tout au long de la continuité des
aux discussions où sont mis en lumière leurs divers rôles de
soins de la SMNI.
partenaires et de pères. Les hommes sont en mesure d'influencer
et de maintenir des pratiques culturelles et pourront prendre • Mettre sur pied des approches novatrices en matière de planification
l'initiative de nouveaux comportements tels que le mariage familiale, IST et services obstétricaux pour les adolescents.
précoce, la transmission des IST et du VIH et l'espacement Les adolescents ont besoin de programmes qui les aident à
des naissances de leurs enfants. Ils pourront soutenir la santé, prendre soin d'eux-mêmes et leur ouvrent l'accès aux services
l'éducation et le développement de leurs partenaires et de de planification familiale, d'IST et de santé maternelle et
leurs filles. infantile. De plus, les adolescentes enceintes ont besoin d'un
soutien financier pour les soins de santé et leur alimentation
• Communiquer les messages clés dans le cadre des programmes
et hébergement si elles sont expulsées de l'école, puis d'aide
scolaires et autres programmes de communication pour le changement
à nouveau pour revenir à l'école ou recevoir une formation.
comportemental et utiliser des stratégies multisectorielles de
Il faut les mettre au courant des possibilités d'adoption ou
communication pour le changement comportemental. Traiter ces
d'interruption de la grossesse si la loi le permet.25
questions dans divers contextes permet non seulement
d'éduquer les enfants mais ouvre également le dialogue au • Améliorer l'information pour la prise de décisions. Il vaut
sein de la famille et de la communauté plus large, surtout mieux utiliser les données existantes pour guider la prise de
auprès de leaders influents qui ont le pouvoir d'encourager décisions et répondre au besoin non satisfait en planification
des comportements sanitaires positifs. Il existe une bonne familiale dans des groupes spécifiques et atteindre les
possibilité d'introduire des thèmes tels que les avantages d'un populations délaissées.
âge plus avancé lors du mariage et de l'activité sexuelle, la
double protection, le fait d'attendre 18 ans pour une première
grossesse, l'espacement des naissances de deux ans au moins et Conclusion
l'autonomisation et la possibilité, pour les filles, de gagner On ne saurait trop insister sur l'importance et sur la connexion
leur vie. entre l'éducation, la nutrition et une bonne santé, y compris la
Les stratégies de communication qui intègrent divers médias et santé reproductive tout au long du cycle de la vie. La grossesse
utilisent des activités non sanitaires (religieuses, éducationnelles, de l'adolescente est tant la cause que la conséquence d'une
micro-finances), ainsi que les réseaux sociaux, les groupements instruction limitée pour les filles. Les filles et les femmes
féminins et l'éducation individuelle exercent une influence demandent à voix haute des solutions pour prévenir une
positive sur le contexte. En effet, elles mobilisent un solide grossesse non souhaitée. L'information dont on dispose indique
soutien pour l'adoption de comportements sains. Les stratégies bien que les interventions suivantes permettraient de sauver
qui ciblent les jeunes femmes mariées, leurs maris et les couples de nombreuses vies :
fiancés ont effectivement réussi à élargir l'accès aux services • Prévenir la MGF pour réduire les complications lors de
de santé et leur utilisation.30 l'accouchement.
• Améliorer la prestation de services et trouver des manières plus • Remettre la première grossesse jusqu'à l'âge de 18 ans
efficaces d'arriver aux femmes qui ont un besoin non satisfait • Espacer la grossesse qui suit une naissance vivante d'au
pour des services de planification familiale. Les programmes moins 24 mois
de distribution communautaire, les stratégies avancées et les • Attendre six mois après un avortement ou une fausse
services cliniques sont autant de véhicules à utiliser pour couche avant de tomber à nouveau enceinte
élargir l'accès aux services de planification familiale. Chose • Recommander la double protection - pour la prévention,
tout aussi importante : s'assurer que les prestataires disposent tant de la grossesse que de l'infection à VIH
des compétences et des connaissances nécessaires pour la La priorité ne réside ni dans les nouvelles technologies, ni
prestation de services de planification familiale axée sur la dans un nouveau grade de personnel soignant. Ce qu'il faut,
cliente. En effet, ils ont besoin de bonnes aptitudes à la c'est un leadership de la part des gouvernements africains et
communication interpersonnelle pour aider les clientes à des professionnels de la santé, une politique et un financement
prendre des décisions informées concernant leurs choix correspondant de la part des partenaires mondiaux, ainsi que
contraceptifs et doivent leur donner des directives claires sur l'engagement actif des femmes et des hommes dans les commu-
les méthodes qui peuvent être utilisées sans risques par les nautés africaines pour qu'ils puissent vivre sur un continent où
femmes lors de la période post-natale. Les prestataires ont les familles sont en mesure d'espacer les naissances comme elles
également besoin de matériel d'information, d'éducation et le souhaitent. Ainsi sera sauvée la vie des femmes, des bébés et
de communication, de fournitures essentielles, d'équipement des enfants et sera propulsé le développement en Afrique.
et de soutien pour répondre aux besoins en planification
familiale de toutes les femmes et leur apporter un vaste choix
de méthodes contraceptives.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 49


Actions prioritaires pour le renforcement des soins pour les filles et les femmes avant
la grossesse
• Examiner les lois, les politiques, les normes sociales et les pratiques pour promouvoir les droits et la santé
des filles et des femmes
• Utiliser des stratégies multisectorielles de communication pour le changement de comportement pour
promouvoir l'adoption de comportements sains, surtout auprès des jeunes filles mariées et de leur mari
• Communiquer les messages clés dans le cadre des programmes scolaires et autres programmes de
communication pour le changement de comportement et utiliser des stratégies multisectorielles de
communication pour le changement de comportement
• Améliorer la prestation des services de planification familiale par le biais de la formation et supervision,
du matériel d'éducation et de communication et de fournitures essentielles, notamment un bon choix en
méthodes contraceptives
• Augmenter la disponibilité et la qualité des services de planification familiale à d'autres points de contact
de la SMNI : consultations infantiles, contacts curatifs, CPN et soins postnatals
• Vérifier que les prestataires disposent des compétences et connaissances nécessaires pour la prestation
de services axés sur les clients, surtout les services amis-des-jeunes
• Elargir l'accès par le biais des programmes de distribution communautaire, stratégie avancée et services
mobiles et intégrer les distributeurs et agents de santé communautaires aux programmes de SMNI
• Mettre sur pied des approches novatrices pour la prestation des services de planification familiale, IST
et services obstétricaux pour les adolescents
• Améliorer l'information pour la prise de décisions et utiliser cette information pour examiner et renforcer
les programmes

Termes utilisés et autre information sur les données et études

Intervalle accouchement-à-grossesse : Période entre le début de la grossesse indicielle et la naissance vivante précédente.
Intervalle accouchement-à-accouchement : Période entre la naissance vivante indicielle et la naissance vivante précédente.
Intervalle avortement/fausse couche-naissance : Période entre le jour de l'avortement/fausse couche et le premier jour de
la dernière menstruation pour la grossesse indicielle.
• OMS. Rapport d'une consultation technique de l'OMS sur l'espacement des naissances. Genève, Suisse.
13-15 juin 2005. 2006. Organisation mondiale de la Santé.
• Rutstein SO. Effects of preceding birth intervals on neonatal, infant and under-five years mortality and nutritional
status in developing countries: evidence from the demographic and health surveys. Int J Gynaecol Obstet 2005; 89
Suppl 1: S7-24. Epub; 26 jan 2005: S7-24.
• Conde-Agudelo A, Rosas-Bermudez A, Kafury-Goeta AC. Birth spacing and risk of adverse perinatal outcomes: a
meta-analysis. JAMA 2006; 295(15): 1809-1823.
• Conde-Agudelo A, Belizan JM, Breman R, Brockman SC, Rosas-Bermudez A. Effect of the interpregnancy interval
after an abortion on maternal and perinatal health in Latin America. Int J Gynaecol Obstet 2005; 89 Suppl 1:
S34-S40.

50 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


CHAPITRE 2 III

Soins prénatals
Ornella Lincetto, Seipati Mothebesoane-Anoh, Patricia Gomez, Stephen Munjanja

La couverture en soins prénatals est une réussite en Afrique puisque deux tiers
des femmes enceintes (69 %) ont eu au moins une consultation prénatale (CPN).
Par contre, c'est une enveloppe - souvent appelée soins prénatals focalisés - qu'il
faudra pour réaliser tout le potentiel salvateur que renferment la CPN pour les
femmes et les bébés, à savoir quatre consultations fournissant des interventions
essentielles qui ont fait leurs preuves. Ces interventions essentielles dans le
domaine de la CPN portent sur le dépistage et la prise en charge de complications
obstétricales, telles que la prééclampsie, les vaccinations antitétaniques, le
traitement préventif intermittent du paludisme pendant la grossesse (TPI), ainsi
que le dépistage et le traitement des infections, dont le VIH, la syphilis et autres
infections sexuellement transmissibles (IST). Les CPN sont également l'occasion
d'encourager les soins d'un prestataire qualifié à l'accouchement, ainsi que des
comportements sains tels que l'allaitement maternel, les soins postnatals précoces
et la planification pour un espacement optimal des naissances.

Un grand nombre de ces occasions continuent à être ratées alors que plus des
deux tiers des femmes enceintes viennent consulter au moins une fois lors de la
grossesse. Comment pouvons-nous renforcer la CPN pour mettre en place
les interventions prioritaires, surtout au vu de la grave pénurie actuelle du
personnel qualifié en Afrique ? Existe-t-il des barrières à surmonter pour
étendre la couverture et augmenter la qualité ? Comment peut-on intégrer
les multiples programmes qui dépendent de la CPN - paludisme,
VIH/SIDA, élimination du tétanos, lutte contre les IST - et renforcer
ainsi le « véhicule » de la CPN, plutôt que d'ajouter au fardeau actuel ?

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 51


Problème
De bons soins pendant la grossesse sont importants pour la santé de la mère et le développement du bébé qui naîtra
sous peu. La grossesse est un moment crucial pour encourager des comportements sains et de bonnes attitudes
parentales. De bons services de CPN relient la femme et sa famille au système sanitaire formel, augmentent les
chances de bénéficier d'un prestataire qualifié lors de l'accouchement et renforcent une bonne santé tout au long
du cycle de la vie. Des soins insuffisants à ce moment rompent un maillon essentiel de la continuité des soins, avec
toutes les conséquences que cela comporte, tant pour les femmes que pour leurs bébés :
Effets sur les mères : D'après les estimations, 25 % des décès maternels surviennent lors de la grossesse.
Cette proportion change d'un pays à l'autre suivant la prévalence de l'avortement à risques, de la violence et des
malades dans la région.1 Entre un tiers et la moitié des décès maternels sont imputables à des causes telles que
l'hypertension (prééclampsie et éclampsie) et l'hémorragie avant l'accouchement), directement liées à des soins
insuffisants pendant la grossesse.2 Dans une étude faite dans six pays de l'Afrique de l'Ouest, un tiers de toutes
les femmes enceintes sont tombées malades pendant la grossesse, dont 3 % ont dû être hospitalisées.3 Certaines
affections préalables s'aggravent pendant la grossesse. Le paludisme, le VIH/SIDA, l'anémie et la malnutrition sont
corrélés à des complications accrues, tant chez la mère que chez le nouveau-né, et au décès lorsque la prévalence
de ces affections est élevée. De nouveaux faits nous montrent que les femmes soumises à une mutilation génitale
féminine sont nettement plus susceptibles d'avoir des complications pendant l'accouchement et qu'elles devront
donc être dépistées pendant la CPN.4 La violence à l'égard des femmes et les dangers sur les lieux du travail
représentent souvent des problèmes supplémentaires de santé publique qui restent pourtant sous-estimés. Les
taux de dépression risquent d'être aussi élevés, voire plus élevés en fin de grossesse que lors de la période post-
natale.5 Dans certaines sociétés africaines, on n'accepte pas le deuil pour un enfant mort-né et ainsi, le décès
d'un bébé pendant le dernier trimestre de la grossesse devient encore plus difficile à accepter.
Effets sur les bébés : En Afrique subsaharienne, 900 000 bébés, d'après les estimations, naissent mort-nés
pendant les 12 dernières semaines de la grossesse. D'après les estimations, les bébés qui meurent avant le début
du travail ou les mort-nés pendant le travail représentent les deux tiers de toute la mortinatalité dans des
pays où le taux de mortalité est supérieur à 22 pour 1 000 naissances - c'est-à-dire, dans pratiquement tous
les pays africains.6,7 La mortinatalité pendant la grossesse compte un certain nombre de causes, dont les
infections maternelles - notamment la syphilis - ainsi que les complications de la grossesse, bien qu'il n'existe pas
d'estimations mondiales systématiques des causes de la mortinatalité avant l'accouchement.8 Les nouveau-nés
sont affectés par des problèmes pendant la grossesse dont les naissances prématurées et le retard de croissance
fœtale, ainsi que par d'autres facteurs freinant le développement du bébé (infections congénitales et le syndrome
d'alcoolisme foetal).
Le contexte social, familial et communautaire et les croyances influencent la santé pendant la grossesse, soit
positivement, soit négativement. Certaines cultures préconisent une nourriture spéciale et du repos pour les
femmes enceintes, alors que d'autres ne reconnaissent pas la grossesse. Dans ce dernier cas, les femmes doivent
continuer à travailler dur et les tabous nutritionnels risquent de les priver de nutriments essentiels, ajoutant encore
aux carences nutritionnelles, surtout en fer, protéines et certaines vitamines. Dans une tribu du Nigeria, les femmes
enceintes ne peuvent pas dire qu'elles sont enceintes et, si elles ne se sentent pas bien, elles devront dire qu'elles
« ont avalé un cafard. »
Ce chapitre fait une vue d'ensemble de l'enveloppe des soins prénatals mettant en exergue la transition à un modèle
de quatre visites de soins prénatals focalisés pour la majorité des femmes. Nous décrivons la couverture et les
tendances actuelles en Afrique et étudions les possibilités de renforcer les soins prénatals dans l'établissement de
santé, dans le cadre des stratégies avancées et dans la communauté. En dernier lieu, nous proposons des actions
pratiques pour aider à relever les grands défis de la prestation de soins de qualité aux mères et aux bébés
pendant cette époque critique de la grossesse et pour intégrer les multiples interventions et programmes ciblant
cette période.

L'enveloppe de soins CPN sont un maillon important de cette continuité de soins.


L'enveloppe CPN a pour objet de préparer à la naissance et à la
C'est tout au long d'une continuité de soins accessibles et de
maternité ou paternité, ainsi que de prévenir, dépister, remédier
haute qualité avant et pendant la grossesse, à l'accouchement
ou prendre en charge les trois types de problèmes de santé pendant
et lors de la période post-natale, qu'on arrivera à prévenir les
la grossesse qui affectent les mères et les bébés :
problèmes pour les mères et les bébés. Cela dépend également
• complications de la grossesse elle-même
du soutien disponible pour aider les femmes enceintes à arriver
• conditions préalables qui s'empirent pendant la grossesse
jusqu'aux services, surtout en cas de complications.9 Les
• conséquences de styles de vie malsains

52 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Par ailleurs, certaines femmes à faibles risques ont eu des III
complications, surtout lors de l'accouchement. La CPN
focalisée ou axée sur un but donné apporte des interventions
spécifiques reposant sur l'évidence et est administrée à des
moments critiques pendant la grossesse. Les éléments essentiels
de cette enveloppe de soins sont présentés dans l'Encadré
III.2.1.13,14

Les CPN sont également l'occasion d'apporter aux femmes et à


leur famille information et conseils pour une grossesse saine, un Eléments essentiels d'une
ENCADRÉ III.2.1
accouchement sans risques et une récupération postnatale, y approche focalisée aux soins prénatals
compris les soins des nouveau-nés, la promotion de l'allaitement
immédiat et exclusif et l'aide nécessaire pour décider des futures • Identification et surveillance de la femme enceinte et de
grossesses afin d'améliorer l'issue d'une grossesse. Une enveloppe l'enfant à venir
SPN efficace dépend de prestataires de soins compétents,
travaillant dans un système de santé qui fonctionne bien, avec • Reconnaissance et prise en charge des complications liées
des services d'orientation-recours, un approvisionnement suffisant à la grossesse, surtout la prééclampsie
et une assistance de laboratoire. • Reconnaissance et traitement des maladies sous-jacentes ou
La CPN améliore directement la survie et la santé des bébés parallèles
puisque ces services diminuent la mortinatalité et les décès • Dépistage pour affections et maladies telles que l'anémie,
néonatals et indirectement puisqu'ils servent de point d'entrée les IST (surtout la syphilis), l'infection à VIH, les problèmes
dans le système de santé, la femme étant un point clé dans la de santé mentale et/ou les symptômes de stress ou violence
continuité des soins. Une nouvelle analyse faite pour la présente conjugale
publication en utilisant une méthodologie publiée auparavant10
nous indique que, si 90 % des femmes ont reçu des CPN, • Mesures préventives, y compris la vaccination antitétanique,
jusqu'à 14 %, soit 160 000 nouvelles vies pourraient être sauvées le traitement vermifuge, le fer et l'acide folique, le
en Afrique. (Voir notes sur les données à la page 226 pour de plus traitement préventif intermittent (TPI) du paludisme
amples détails.) Si l'on compare à d'autres volets des enveloppes pendant la grossesse, les moustiquaires imprégnées aux
de soins de santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI), tels insecticides (MII)
que les soins à l'accouchement et les soins post-natals, on note
• Conseils et soutien pour la femme et sa famille pour
un nombre moindre de vies supplémentaires sauvées dû au fait
l'acquisition de comportements sains à domicile et l'adoption
que les CPN comptent déjà une couverture relativement élevée
d'un plan de préparatifs à la naissance et en cas d'urgence
et sauvent déjà un grand nombre de vies et, par conséquent,
aux fins suivantes :
l'écart est moindre entre la couverture actuelle et une couverture
complète. Par ailleurs, les avantages des CPN vont au-delà o Sensibiliser davantage aux besoins de santé maternelle
de la seule réduction de la mortalité et, au regard du coût et néonatale et aux soins auto-administrés pendant la
relativement faible des CPN, cette enveloppe est parmi l'une grossesse et la période postnatale, notamment le soutien
des plus efficaces par rapport aux coûts de toute enveloppe de social dont a besoin la femme pendant et après
santé publique.10,11 la grossesse
La CPN sauve indirectement la vie des mères et des bébés puisque o Encourager des comportements sains à domicile,
ces soins favorisent une bonne santé avant l'accouchement notamment styles de vie sains et bon régime alimentaire,
et lors de la période postnatale précoce - périodes marquées sécurité et prévention des blessures, ainsi que soutien et
par un maximum de risques. La CPN est souvent le premier soins à domicile, par exemple, conseils et soutien pour
point d'entrée d'une femme dans le système de services de santé des interventions préventives, telles que les suppléments
et c'est l'occasion d'apporter des soins intégrés, d'encourager des en fer, l'utilisation de condoms et l'utilisation de MII
comportements sains à domicile et d'orienter vers les prestataires
o Soutenir le comportement de consultation des soins,
compétents les femmes avec des complications de la grossesse.
notamment la reconnaissance des signes de danger pour la
Les femmes sont plus susceptibles d'accoucher avec l'aide d'un
femme et le nouveau-né, ainsi que les plans de transport
prestataire qualifié si elles ont au moins une consultation CPN.12
et de financement en cas d'urgence
Quels soins prénatals ? Si la recherche a mis en avant les
o Aider la femme enceinte et son partenaire à se préparer
avantages de la CPN grâce à une meilleure santé des mères et
émotionnellement et physiquement à la naissance et aux
des bébés, on ne connaît pourtant pas les composantes exactes
soins du bébé, se préparer notamment à un allaitement
de la CPN et ce qu'il faut faire exactement et à quel moment.
maternel immédiat et exclusif et aux soins néonatals
Le thème continue à être débattu. Ces dernières années, on est
essentiels et envisager le rôle d'un compagnon pouvant
passé de l'approche à risques élevés à celle de la CPN focalisée.
la soutenir lors de l'accouchement
L'approche à risques élevés visait à classer les femmes enceintes
dans les catégories « faibles risques » ou « risques élevés » en o Encourager la planification familiale/l'espacement des
fonction de critères prédéterminés et supposait un grand nombre naissances postnatals
de visites prénatales. L'approche a été difficile à appliquer
car un grand nombre de femmes comportaient au moins un Source : Adapté des références15,16
facteur-risque et toutes ne connaissaient pas de complications.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 53


Combien de visites ? Un essai récent aléatoire sur cas-témoins, rendez-vous, de poser des questions à propos de leur santé
réalisé par l'OMS17, ainsi qu'un examen systématique13 indiquent et sentent qu'elles détiennent le contrôle de leur grossesse.
que les interventions essentielles peuvent être fournies lors de Lorsqu'ils décident de la présentation de leurs dossiers CPN,
quatre consultations à des intervalles spécifiés, du moins pour les pays devraient vérifier que toute l'information essentielle est
les femmes en bonne santé qui n'ont pas d'autres problèmes donnée aux soignants. Un formulaire prototype est inclus dans
médicaux.18 Cet examen a encouragé l'OMS à définir un le nouveau modèle des CPN de l'OMS, avec l'information
nouveau modèle des soins prénatals basé sur quatre visites axées pertinente sur la prestation de services CPN de qualité.17 Dans
sur des buts spécifiques.13,14,17 Ce modèle est défini par ce qu'on la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne, le dossier CPN
peut faire lors de chaque consultation et est souvent appelé fait partie d'un dossier complet de la grossesse qui couvre les
soins prénatals focalisés. Le nombre optimal des CPN dans des soins à l'accouchement jusqu'aux soins postnatals, ainsi que la
contextes aux ressources limitées dépend non seulement de planification familiale.
l'efficacité, mais également des coûts et autres barrières à l'accès
Le rôle de la communauté : L'engagement familial et
aux CPN, ainsi que de l'approvisionnement. Une étude récente
communautaire est indispensable pour l'adoption de
du Sud de la Tanzanie constate que les agents de santé passent
comportements sains à domicile pendant la grossesse. Les faits
en moyenne 46 minutes à fournir une CPN focalisée à une
nous montrent que c'est un déterminant majeur de l'utilisation
cliente qui vient pour la première fois et 36 minutes pour une
des services de CPN. En effet, en forgeant des liens entre la
cliente qui revient. Cela représente 30 minutes de plus en
communauté et l'établissement de santé, on renforce l'utilisation
moyenne que la pratique actuelle et complique la prestation
des services, notamment des soins prénatals, et on augmente
de services.19
l'impact sur la mortalité maternelle et néonatale, ainsi que sur la
Quand ? Pour un grand nombre des interventions essentielles en mortinatalité.23 Le partenaire masculin ou la mère ou encore la
soins prénatals il est capital de dépister rapidement les affections belle-mère seront toujours les bienvenus s'ils se rendent à une
existantes - par exemple, prévention d'une syphilis congénitale, séance de CPN avec la femme. Leur soutien aidera la femme à
lutte contre l'anémie et prévention des complications liées au suivre les recommandations, encouragera une prise de décisions
paludisme. Aussi, la première CPN devrait-elle être aussitôt que partagée et améliorera la santé de la mère et du nouveau-né.
possible pendant la grossesse, de préférence pendant le premier Une femme enceinte qui n'est pas soutenue, surtout une
trimestre. La dernière consultation devrait avoir lieu à 37 adolescente, a besoin de services spécifiques qui répondent à ses
semaines ou proche de la date prévue de l'accouchement pour besoins. Les prestataires de services feront leur possible pour
fournir conseils et soins visant à prévenir ou à prendre en charge trouver les femmes incapables ou peu désireuses de se rendre au
des problèmes tels que de multiples naissances (jumeaux), la post- centre de santé et chercheront à leur apporter les services. Les
maturité (naissance après 42 semaines de grossesse, comportant agents de santé communautaires (ASC) aideront à repérer toutes
un risque accru de décès fœtal) et positions anormales du bébé les femmes enceintes dans la communauté et leur apporteront
(siège, lorsque la tête du bébé n'est pas la partie qui se présente des conseils sur des styles de vie sains, la planification de
à l'accouchement). l'accouchement, les préparatifs en cas de consultation et la
nécessité de se rendre aux consultations prénatales et de prévoir
Quoi ? La première évaluation des CPN consiste à faire la
un prestataire qualifié lors de l'accouchement. Ainsi, se forgent
distinction entre les femmes enceintes qui ont besoin de
des liens entre la communauté et le système de soins de santé.
soins standard, tel que le modèle de quatre consultations,
Le renforcement de ces messages de santé facilitera le travail des
de celles exigeant une attention spéciale et un plus grand
prestataires dans les services de CPN.
nombre de visites. Suivant le contexte, environ 25 %-30 %
des femmes connaîtront des facteurs-risques spécifiques
exigeant plus d'attention. Ces femmes ont besoin de plus
de quatre consultations. Le Tableau III.2.1 présente une vue
d'ensemble des interventions lors de chaque CPN en fonction
du modèle de quatre visites, tel qu'appliqué dans les CPN
focalisées. La plupart des interventions recommandées sont
soutenues par des preuves scientifiques, sont à faible coût et
peuvent être appliquées dans les établissements de premier
niveau de tous les pays de l'Afrique. Le modèle de recherche a
utilisé des bâtonnets d'urine pour vérifier le niveau de bactéries
lors de chaque visite, mais cette intervention n'est pas incluse
actuellement dans Pregnancy, Childbirth, Postpartum, and
Newborn Care : a guide to essential practice de l'OMS qui
présente des recommandations applicables au premier niveau
de soins.20 Par ailleurs, dans les hôpitaux de référence ou des
contextes mieux équipés, l'intervention pourra être envisagée
car elle permet de réduire les naissances prématurées et la
septicémie néonatale.10
Dossiers tenus par les femmes : Un certain nombre d'études
ont mis en avant l'avantage de dossiers CPN gardés à la
maison, notamment avec des plans de préparatifs à la naissance
et de préparatifs en cas d'urgence.21,22 Les femmes qui gardent
leurs propres dossiers sont plus susceptibles de venir à leurs

54 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Consultations prénatales (CPN) focalisées : le modèle CPN en quatre visites, d'après
TABLEAU III.2.1
III
les directives cliniques de l'OMS

Buts
Première visite Deuxième visite Troisième visite Quatrième visite
8-12 semaines 24-26 semaines 32 semaines 36-38 semaines
Confirmer grossesse Evaluer bien-être Evaluer bien-être Evaluer bien-être
et DEA, classer les maternel et fœtal. maternel et fœtal. maternel et fœtal.
femmes pour CPN de Exclure HG et anémie. Exclure HG, anémie et Exclure HG, anémie,
base (quatre visites) ou Prendre les mesures grossesses multiples. grossesses multiples et
soins plus spécialisés. préventives. Prendre les mesures mauvaise présentation.
Dépister, traiter et Revoir et modifier le préventives. Prendre les mesures
administrer les mesures plan d'urgence et les Revoir et modifier le préventives.
préventives. Formuler un préparatifs à la naissance. plan d'urgence et les Revoir et modifier le
plan d'urgence et faire Conseiller. préparatifs à la naissance. plan d'urgence et les
préparatifs à la naissance. Conseiller. préparatifs à la naissance.
Conseiller. Conseiller.

Activités
Evaluation et prise en charge rapides des signes d'urgence, administrer le traitement approprié et transférer vers l'hôpital, si nécessaire
Antécédents Evaluer les symptômes Evaluer les symptômes Evaluer les symptômes Evaluer les symptômes
(demander, importants. Prendre importants. Consulter importants. Consulter importants. Consulter
consulter dossiers les antécédents les dossiers pour noter les dossiers pour noter les dossiers pour noter
de santé) psychosociaux, médicaux les complications précé- les complications précé- les complications précé-
et obstétricaux. dentes et les traite- dentes et les traite- dentes et les traite-
Confirmer la grossesse ments donnés pendant ments donnés pendant ments donnés pendant
et calculer DEA. Classer la grossesse. Reclasser la grossesse. Reclasser la grossesse. Reclasser
toutes les femmes (dans si nécessaire. si nécessaire. si nécessaire.
certains cas après les
résultats des tests)

Examen Examen général et Anémie,TA, croissance Anémie,TA, croissance Anémie,TA, croissance


(observer, obstétrical complet,TA et mouvements du fœtale, grossesses et mouvements du fœtus
écouter, palper) fœtus multiples grossesses multiples,
mauvaise présentation

Dépistage et tests Hémoglobine Bactériurie* Bactériurie* Bactériurie*


Syphilis
VIH
Protéinurie
Groupe sanguin/Rh*
Bactériurie*

Traitements Syphilis Antihelminthique**, ARV ARV si recevable


ARV si recevable ARV si recevable Traiter bactériurie si En cas de présentation
Traiter bactériurie si Traiter bactériurie si indiqué* par le siège,VCE ou
indiqué* indiqué* référence pour VCE
Traiter bactériurie si
indiqué*

Mesures Vaccination Vaccination Fer et folate Fer et folate


préventives antitétanique antitétanique TPI ARV
Fer et folate+ Fer et folate ARV
TPI
ARV

Education Soins de soi-même, Plan d'urgence et Plan d'urgence et Plan d'urgence et


sanitaire et alcoolisme et tabagisme, préparatifs à la préparatifs à la préparatifs à la
conseils de santé nutrition, rapports naissance, renforcement naissance, alimentation naissance, alimentation
sexuels sans risques, des conseils précédents du nourrisson, soins du du nourrisson, soins du
repos, utilisation de MII, post-partum/postnatal, post-partum/postnatal,
plan d'urgence et espacement des espacement des
préparatifs à la naissance naissances, renforcement naissances, renforcement
des conseils précédents des conseils précédents
Noter tous les résultats dans un carnet à la maison et/ou carnet des CPN et plan de suivi
Sigles : (DEA = date estimée de l'accouchement ;TA = tension artérielle ; HG = hypertension gestationnelle ; ARV = médicaments
antirétroviraux pour le VIH/SIDA ;VCE = version céphalique par manœuvre externe ;TPI = traitement préventif intermittent pour le paludisme
pendant la grossesse ; MII = moustiquaire imprégnée aux insecticides)
* Intervention supplémentaire dans les centres de référence, mais qui n'est pas recommandée dans les contextes à ressources limitées
** Ne devrait pas être donné pendant le premier trimestre mais, si la première visite est faite après 16 semaines, peut être donné lors de la première visite
+Devrait également être prescrit comme traitement si l'anémie est diagnostiquée

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 55


de soins et protocoles, à l'insuffisance des fournitures et
médicaments et aux attitudes peu amicales des prestataires
de santé. Une évaluation faite en Tanzanie constate qu'il existe
deux fois autant d'agents de santé peu qualifiés dans les
établissements ruraux que dans les établissements urbains.27
De plus, on ne s'accorde pas toujours sur les indicateurs de
soins de qualité pour les CPN. Certains indicateurs portent sur
l'évaluation de la couverture de quatre consultations prénatales
ou plus et la mesure de la couverture d'interventions essentielles
prêtées en faisant attention aux occasions ratées - écart entre
celles venant consulter et celles bénéficiant d'interventions clés,
par exemple, traitement de la syphilis. Ces aspects sont expliqués
plus en détail à la fin du présent chapitre.
Les barrières à l'accès et à l'utilisation des services de soins
prénatals sont d'ordre financier et culturel. Les femmes et
leur famille encourent d'importants coûts d'opportunité
lorsqu'elles doivent se déplacer sur de longues distances
Couverture et tendances pour consulter les services de santé puis attendre de longues
Du point de vue couverture mondiale, les soins prénatals sont heures. Il est très important de connaître les besoins et
une véritable réussite. Actuellement, 71 % des femmes dans le comportements communautaires et de se mettre en relation
monde assistent aux CPN. Dans les pays industrialisés, plus avec les communautés, par l'intermédiaire de comités de
de 95 % des femmes enceintes ont accès aux CPN. En Afrique santé villageois, afin de renforcer l'axe domicile-hôpital. Une
subsaharienne, 69 % des femmes enceintes viennent consulter première étape efficace pour améliorer l'accès aux soins de santé
au moins une fois les services de soins prénatals, davantage pour les femmes enceintes consiste à remplacer les services
donc qu'en Asie du Sud, où la proportion est de 54 %. payants par d'autres mécanismes de financement (Section IV).
Généralement la couverture de CPN est exprimée en tant En Afrique du Sud, les CPN ont augmenté de 15 % dans les
que proportion de femmes qui ont eu au moins une CPN. années, suivant la suppression des paiements pour tous les
Par ailleurs, la couverture avec quatre CPN est plus faible, se services de soins de santé primaires.28
situant à 44 %, tel que l'indiquent les profils de pays. Les
tendances mettent à jour des progrès plus lents en Afrique
subsaharienne que dans les autres régions puisque la couverture Possibilités de renforcer les soins
n'a augmenté que de 4 % ces 10 dernières années.1,24 prénatals pour sauver les mères et
les nouveau-nés
Les inégalités subsistent au niveau de l'accès aux soins prénatals.
En Afrique, 80 % des femmes dans le quintile le plus riche La couverture élevée en CPN et les contacts répétés entre la
ont accès à trois CPN ou plus, alors que 48 % seulement des femme et les services de santé sont autant de possibilités de
femmes plus pauvres profitent du même degré d'accès. Les dispenser des interventions qui ont fait leurs preuves en ce qui
femmes urbaines et rurales sont séparées par un écart analogue. concerne la santé et la survie maternelle, fœtale et néonatale.
Par ailleurs, dans la continuité des soins, il existe un écart
1. Les CPN représentent un point d'entrée important dans
plus petit entre les riches et les pauvres en ce qui concerne les
différents programmes et favorisent la prestation de soins
CPN que sur le plan des soins qualifiés à l'accouchement qui
intégrés.
ne sont disponibles que pour 25 % des femmes les plus pauvres
Souvent, la grossesse est le moment où une femme consulte
en Afrique subsaharienne, alors qu'ils profitent à 81 % des
pour la première fois le système de santé. Tel que montre la
plus riches.25
Figure III.2.1, il existe un écart important entre une seule visite
Il est important d'évaluer la couverture de quatre consultations prénatale et des soins prénatals optimaux qui exigent plusieurs
prénatales ou plus, ainsi que le nombre de visites divisé par visites de suivi et plusieurs interventions préventives. Certaines
trimestre puisque l'efficacité de certaines interventions, telles affections courantes en Afrique, telles que le paludisme, les
que la vaccination antitétanique, le TPI pour le paludisme et IST, le tétanos maternel et néonatal, le VIH, la tuberculose
la prévention de la transmission mère-à-enfant (PTME) du et certaines carences nutritionnelles peuvent être traitées lors
VIH dépend du nombre et du moment des visites. En Afrique, des CPN. Par ailleurs, si ces conditions ne sont pas prises en
la proportion de femmes enceintes qui se rendent aux quatre charge, elles peuvent causer des problèmes lors de la grossesse,
visites recommandées ou plus a augmenté de 6 % sur 10 ans. surtout le VIH et le paludisme (Section III.7.8). Aussi,
De même, la proportion de femmes qui ont reçu des CPN l'intégration des soins prénatals à d'autres programmes est-elle
pendant les six premiers mois de la grossesse a augmenté de particulièrement avantageuse, tant pour la femme que pour
10 % sur plus de 10 ans, plus rapidement que l'expansion de son bébé, qui recevront de meilleurs soins, et également pour
la couverture générale en soins prénatals.26 le système de santé puisque sont diminués les occasions ratées
et les coûts des programmes.
La seule mesure de la couverture ne nous renseigne pas
suffisamment sur la qualité des soins. Le manque de qualité 2. Les soins prénatals sont l'occasion de formuler un plan
dans les services CPN, corrélé à une utilisation insuffisante de de préparatifs à la naissance et en cas d'urgence.
ces services, est chose courante en Afrique. La situation est L'OMS recommande que toutes les femmes enceintes disposent
souvent imputée au nombre insuffisant de prestataires qualifiés d'un plan écrit prévoyant pour préparer la naissance et faire
(surtout dans les zones rurales et reculées), au manque de normes face à des complications ou urgences qui peuvent se présenter

56 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


3. Les soins prénatals sont l'occasion de promouvoir une III
Occasions ratées de sauver
GRAPHIQUE III.2.1
santé durable et ces avantages se font ressentir au-delà de
des vies et de promouvoir la santé dans le la période de la grossesse.
cadre des soins prénatals en Afrique Ces visites sont non seulement l'occasion de procéder aux
subsaharienne préparatifs de la naissance mais aussi de donner des conseils
100 % et informations sanitaires aux femmes enceintes, à leur
famille et à la communauté. Des conseils devront lui être
donnés sur la nutrition et le repos, l'allaitement maternel
75 % immédiat et exclusif, les autres options d'alimentation du
nourrisson pour les femmes enceintes, le fait qu'elle doit
éviter les drogues et l'alcool. On lui enseignera également
50 %
Occasions
les comportements parentaux. D'autres aspects des CPN
ratées sont tout aussi importants, par exemple les conseils sur
25 % l'espacement des naissances et la planification familiale,
l'obtention des soins nécessaires et la prise en charge du
69 % 54 % 58 % 10 % 11 % 11 % nouveau bébé.
0%
CPN SPN TT2+ TPI PTME PTME Ces interventions recoupent la prévention et le dépistage
(au moins (4 visites (mère) (bébé)
une visite) ou plus) de certaines causes directes et indirectes de la mortalité
maternelle et néonatale qui se présentent en début de
grossesse. L'Encadré III.2.2 présente les autres domaines se
Sigles : CPN = consultations prénatales ; TT2+ = deux doses ou prêtant à l'intégration. C'est en intégrant les services et en
plus de vaccin antitétanique données aux femmes enceintes ; TPI = veillant à la disponibilité d'un système de transfert et de
traitement préventif intermittent pour le paludisme pendant la
grossesse ; PTME = prévention de la transmission mère-à-enfant du
services obstétricaux d'urgence que les CPN arriveront à
VIH/SIDA faire reculer la mortalité.
Source : Ce graphique fait partie du profil de l'Afrique subsaharienne
(voir notes de données à la page 226). Les données par pays sont
disponibles dans les 46 profils de pays.

pendant la grossesse, l'accouchement ou la période post-natale


immédiate. Les femmes devraient discuter et revoir ce plan
avec un prestataire qualifié lors de chaque évaluation prénatale
et un mois avant la date prévue de l'accouchement.16,17,20 Un
plan de préparatifs à la naissance et en cas d'urgence précise les
éléments suivants : lieu souhaité de l'accouchement, accoucheur
préféré, emplacement de l'établissement de santé le plus proche,
fonds pour les dépenses liées à l'accouchement ou en cas de
complications, compagnon lors de l'accouchement, soutien
pour s'occuper du ménage et des enfants pendant que la
femme est absente, transport vers l'établissement de santé
pour l'accouchement, transport en cas d'urgence obstétricale
et identification de donneurs de sang compatibles en cas
d'urgence. Si on ne dispose que de peu de données prouvant
la corrélation directe entre les préparatifs de la naissance et la
réduction de la morbidité ou de la mortalité pour les mères
et les bébés, il n'en existe pas moins de petites études qui ont
souligné combien cette intervention pouvait s'avérer avantageuse.
Il est encourageant de noter l'adoption de nouvelles pratiques
de planification aux niveau familial et communautaire (mettre
de l'argent de côté pour la naissance, arrangements de
transport et utilisation d'un plan de préparatifs à la naissance).
La présence d'une personne qu'aura choisie la femme pour la
soutenir pendant l'accouchement s'est également avérée une
mesure positive.16,29

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 57


Les consultations prénatales sont le cadre servant à de multiples
ENCADRÉ III.2.2
interventions et programmes

Prévention du tétanos maternel et néonatal (Section III chapitre 9) Le tétanos est responsable de la mort de 70 000
nouveau-nés en Afrique chaque année (environ 6 % de tous les décès néonatals). C'est également la cause d'un
nombre inconnu de décès maternels chaque année. En Afrique, les décès imputables au tétanos néonatal ont été
réduits de moitié pendant les années 90, partiellement grâce à une couverture plus étendue de vaccin antitétanique.
Sept pays de l'Afrique subsaharienne ont éliminé le tétanos néonatal. Les consultations prénatales sont l'occasion
de vacciner les femmes enceintes avec les deux doses recommandées de vaccin antitétanique. Lorsque la couverture
en CPN est faible ou rate certaines populations, la vaccination en masse de femmes en âge de procréer est une
bonne option.

Prévention et prise en charge du paludisme maternel (Section III chapitre 8) En Afrique, au moins 25 millions de grossesses
sont menacées par le paludisme chaque année d'où 2 %-15 % d'anémie maternelle. Dans les régions à transmission de
paludisme élevée et modérée (stable), les femmes adultes sont immunisées naturellement et la plupart des infections
paludiques chez les femmes enceintes sont asymptomatiques. Ces infections asymptomatiques du placenta entraînent
pourtant une anémie chez la mère et contribuent à l'insuffisance pondérale à la naissance (IPN) et à la naissance
prématurée, cause d'une mortalité infantile plus élevée et d'un retard de développement de l'enfant. Le paludisme
maternel représente presque 30 % de toutes les cause d'IPN qui pourraient être prévenues pendant la grossesse.

Dans la plupart des contextes, la couverture en traitement préventif intermittent (TPI) du paludisme pendant la
grossesse à hauteur de 10 % et l'utilisation des moustiquaires imprégnées aux insecticides (MII) de l'ordre de 5 %-23 %
sont nettement plus faibles que la couverture d'au moins une consultation prénatale (voir profil pour l'Afrique
subsaharienne). Aussi, les CPN sont-elles l'occasion d'étendre la couverture pour ces interventions essentielles. Le
TPI et les MII sont plus efficaces et moins chers que le traitement du paludisme pendant la grossesse. Par contre, il
faut sensibiliser les femmes aux signes de danger du paludisme et les prestataires des CPN doivent être équipés des
compétences et de la connaissance nécessaires pour traiter les femmes avec paludisme sans complications et orienter
celles avec un paludisme compliqué vers les services compétents.
Prévention de l'anémie et de la malnutrition maternelles (Section III chapitre 6) L'anémie affecte presque la moitié de
toutes les femmes enceintes dans le monde. C'est un facteur-risque de morbidité et de mortalité maternelles. Pour la
mère, l'anémie pendant la grossesse augmente le risque de mourir suite à une hémorragie, une des grandes causes de
décès maternel. L'anémie pendant la grossesse est également corrélée à un risque accru de mortinatalité, d'IPN, de
prématurité et de décès néonatal. Outre les activités de promotion sanitaire, les stratégies de lutte contre l'anémie
pendant la grossesse consistent à administrer des suppléments de fer et d'acide folique, à donner un traitement
vermifuge pour les infestations intestinales, à prévenir le paludisme, à améliorer les soins obstétricaux et à prendre
en charge l'anémie grave. Les consultations prénatales sont également l'occasion de donner des conseils nutritionnels,
notamment sur la supplémentation dans des contextes connaissant des carences en micronutriments et d'encourager
l'allaitement maternel.

Prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) et de la transmission mère-à-enfant du VIH (Section III chapitre 7)
Les infections du tractus génital, telles que la syphilis, la gonorrhée et la chlamydia peuvent être dépistées et traitées
dans le cadre des CPN. Bien que les estimations varient, 50 % au moins des femmes avec syphilis aiguë connaîtront
de graves problèmes pendant la grossesse. Plus l'infection maternelle est récente, plus le bébé court de risque d'être
affecté. La plupart des pays de l'Afrique subsaharienne comptent des taux élevés de syphilis. L'OMS recommande
un dépistage de toutes les femmes enceintes lors de la première CPN du premier trimestre et à nouveau lors de
l'accouchement. Les femmes dont le test de dépistage de la syphilis est positif doivent être traitées et informées de
l'importance du test de dépistage de l'infection à VIH. Il faut également traiter leurs partenaires et prévoir le traitement
du bébé après la naissance.

La lutte contre la syphilis chez les femmes enceintes par l'intermédiaire d'un dépistage prénatal universel et du
traitement de cas positifs est reconnue comme une intervention faisable et efficace par rapport aux coûts. Les
complications de la syphilis sont graves et pourtant, le traitement est bon marché et efficace. Toutefois, un grand
nombre de femmes qui se rendent aux CPN ne reçoivent ni dépistage ni traitement pour la syphilis, d'où des mort-
nés et des décès maternels qui auraient pu être évités. C'est souvent le manque de fournitures pour le test qui en

58 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


III
est responsable alors qu'il existe à l'heure actuelle des tests simples et efficaces de dépistage de la syphilis qui
peuvent être utilisés, même aux niveaux les plus bas de la structure sanitaire.30

Les CPN sont le point d'entrée essentiel de la prévention de la transmission mère-à-enfant (PTME) et pourtant, il
existe bien des occasions ratées entre les deux services, tel que le montrent les profils de pays dans cette publication,
ainsi que le Graphique III.2.1. Un grand nombre de pays ont adopté un système offrant à toutes les femmes enceintes
des services de conseils et de dépistage volontaires dans le cadre des CPN, cherchant ainsi à augmenter le nombre de
femmes qui passent le dépistage. Malgré les faibles niveaux actuels de couverture, de solides engagements politiques,
des ressources accrues pour la PTME et l'importance toujours plus grande donnée aux soins intégrés de la part d'un
même prestataire sont autant de bonnes occasions de renforcer les CPN, surtout les préparatifs à la naissance,
l'utilisation de prestataires qualifiés lors de l'accouchement, ainsi que l'information et les conseils sur les options
d'alimentation du nourrisson.

Autres interventions de CPN Les autres interventions qui peuvent être ajoutées aux CPN exigent un niveau plus élevé
de complexité du système de santé, bien qu'elles aient fait leurs preuves dans l'amélioration de la santé et de la survie
maternelles et/ou néonatales. S'agissant de la supplémentation en calcium dans des contextes où existent des carences
en calcium, du traitement de la bactériurie, de l'administration de stéroïdes prénatals pour le travail prématuré et de
l'administration d'antibiotiques pour une rupture prolongée des membranes. Ces interventions sont disponibles dans
les centres hospitaliers universitaires et les cliniques prénatales privées.

Défis offrir suffisamment d'incitations. La faible qualité des CPN


s'explique par le manque de protocoles à jour, des rôles mal
Pour répondre aux besoins des femmes enceintes, les CPN
définis pour les programmes ou le personnel et de faibles
doivent traiter les multiples affections directement ou indirecte-
systèmes de suivi. Des mécanismes réglementaires précaires ou
ment liées à la grossesse, notamment le paludisme, les carences
une capacité insuffisante pour faire appliquer ces réglementations
nutritionnelles, les IST, le VIH et la tuberculose. Lors des
fait qu'il est bien difficile d'évaluer la qualité des soins dans les
CPN, une information et des conseils seront donnés sur la
centres publics et privés dispensant des CPN. Pour de nombreux
grossesse, l'accouchement et la période postnatale, y compris
pays en Afrique, la création d'un système de santé fonctionnel
les soins du nouveau-né. La meilleure manière de le faire est
avec une couverture universelle de CPN de qualité relève d'un
d'intégrer les programmes et de disposer de prestataires de
véritable défi (quatre consultations au moins à des moments
soins de santé aux compétences polyvalentes. Par ailleurs,
corrects de la grossesse).
l'intégration est facile sur papier mais l'est nettement moins
dans la réalité et l'adjonction d'autres interventions risque de Les ressources humaines sont un défi de taille. L'affectation
submerger un programme qui est déjà surchargé et sous-financé de personnel dans les zones rurales est extrêmement difficile,
(voir Section IV). surtout lorsqu'il n'existe pas d'incitations économiques ou
de promesses de carrière qui attireraient et retiendraient le
Si le manque d'infrastructure affecte moins les CPN que
personnel dans ces conditions guère favorables. Ce personnel
d'autres services le long de la continuité des soins, les CPN
n'aura pas toujours les compétences nécessaires pour fournir
n'en partagent pas moins avec les autres éléments des défis
toutes les composantes des CPN ou n'obtiendra pas le soutien
influencés par l'offre et la demande : les faiblesses générales
dont il a besoin. Les soins prénatals sont pourtant la base
du système de santé et les barrières sociales, économiques et
pour soutenir des groupes spéciaux, tels que les adolescents,
culturelles.
les victimes féminines de la violence conjugale et les mères
Facteurs liés à l'offre célibataires, puisque ces groupes courent un risque plus élevé
Bien des pays ont du mal à fournir des soins prénatals de qualité, de mortinatalité, de naissances prématurées, d'insuffisance
surtout dans les zones rurales et périurbaines. Les différents pondérale à la naissance (IPN) et d'abandon et de négligence
niveaux du système de santé luttent entre eux pour obtenir des enfants. Et pourtant, c'est bien difficile pour ces prestataires
personnel et argent et la communication n'est pas très développée de CPN qui ploient déjà sous la charge et qui s'efforcent tout
avec d'autres programmes ou composantes (paludisme, VIH, simplement d'apporter les messages fondamentaux de promotion
soins obstétricaux d'urgence), surtout lorsque les politiques sont sanitaire avec des ressources limitées et un nombre excessif de
mal définies. Les budgets de la santé aux niveaux national et clients. D'après une étude récente, la prestation des CPN
sous-national sont souvent trop petits et dépendent fortement focalisées demande 30 minutes en plus en moyenne que la
du financement des bailleurs de fonds. Service peu visible, les pratique actuelle. Le temps nécessaire pour chaque CPN focalisée
soins prénatals ne reçoivent pas toujours le financement comporte des implications pour les niveaux de personnel et des
nécessaire. Au niveau local, il n'existe qu'une faible capacité coûts d'opportunité, tant pour les établissements de santé que
de gestion et les districts les plus pauvres auront du mal à pour les femmes qui s'y présentent.19 Certaines étapes pratiques
obtenir les fonds pour dispenser les activités essentielles des sont données ci-après en vue d'anticiper et d'éviter ce surcroît
CPN ou pour attirer du personnel auquel on n'arrive pas à de travail.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 59


Une pénurie de fournitures, de médicaments et d'équipement un processus naturel de la vie, les femmes, les familles et les
peut compromettre la qualité des soins, la motivation du communautés risquent de sous-estimer l'importance des
personnel et l'utilisation de services. De faibles systèmes CPN. De plus, certaines d'entre elles tout simplement ne
d'orientation pour la prise en charge des complications de la sont pas suffisamment au courant des signes de danger lors
grossesse réduisent inévitablement l'impact général des soins de la grossesse et ne sauront pas comment obtenir des soins
prénatals. lorsqu'une complication se présente pendant la grossesse.
Nous ne connaissons pas l'ampleur et l'impact de croyances et
Barrières sociales, économiques et culturelles
coutumes familiales et communautaires traditionnelles telles
La couverture en soins prénatals est la plus faible parmi les
que l'interdiction de manger certains aliments. Les attitudes
femmes qui en ont le plus besoin : celles qui sont pauvres,
et les comportements des prestataires de soins dans les services
moins instruites et qui vivent dans des zones rurales.
de CPN viennent aggraver la coutume s'ils ne respectent pas
L'incapacité de payer pour les CPN ou pour le traitement
la confidentialité, l'intimité et les croyances traditionnelles de
prescrit est une importante barrière dans les centres où les
la femme. Ces attitudes se répercutent négativement sur la
services sont payants et où il n'existe pas d'exonération pour
fréquentation des CPN, au même titre que sur les services de
le pauvre. Le conflit ou la mauvaise communication entre les
SMNI en général.
prestataires de soins formels et les accoucheuses traditionnelles
et autres ASC explique également la faible utilisation des CPN L'Encadré III.2.3 est un exemple de la Tanzanie allant vers le
dans certaines communautés. La grossesse étant vue comme renforcement des SPN.

Expansion des consultations prénatales focalisées dans le système de


ENCADRÉ III.2.3
santé en Tanzanie

La Tanzanie, avec le soutien de partenaires, a mis au point une enveloppe nationale d'interventions essentielles de santé
reproductive et infantile dans le cadre de la réforme du secteur de la santé dans le but de renforcer la santé maternelle
et néonatale. Les consultations prénatales (CPN) focalisées sont un des piliers de l'enveloppe comportant le traitement
préventif intermittent (TPI) du paludisme pendant la grossesse, les conseils et la supplémentation nutritionnels, ainsi que
le dépistage et le traitement de la syphilis. Plus de 90 % des femmes enceintes en Tanzanie se rendent à au moins une
consultation prénatale mais, par contre, la couverture baisse en ce qui concerne les interventions essentielles pouvant
être dispensées avec un nombre accru de CPN et tout au long de la continuité des soins. Un certain nombre de
partenaires collaborent pour traiter la tâche multisectorielle consistant à augmenter la disponibilité et la demande pour
des CPN focalisées.Trois stratégies sont utilisées pour réduire la morbidité et la mortalité maternelles et néonatales :
politiques et plaidoyer, renforcement des capacités et amélioration de la qualité et de la performance.

Politiques et plaidoyer : C'est sous le sceau de la collaboration qu'ont été formulées et diffusées les directives
nécessaires ébauchant les principales activités de santé reproductive et infantile, en précisant les ressources nécessaires
pour entreprendre ces activités, ainsi que les résultats escomptés à chaque niveau du système de prestation de services
de santé. C'est le fondement pour définir la performance souhaitée et les objectifs de qualité. Les formulaires d'inscription
utilisés lors des CPN ont été adaptés et le programme de formation avant l'emploi et en cours d'emploi a été standardisé
pour renforcer les compétences liées aux CPN au sein d'un groupe noyau de formateurs.

Renforcement des capacités : Le renforcement des capacités a été soutenu par la mise au point de matériel
pédagogique et la mise à jour des compétences du corps enseignant, ainsi que des formateurs en cours de service
chargés d'enseigner aux étudiants et de recycler les prestataires en ce qui concerne les compétences liées aux CPN.
Amélioration de la qualité et de la performance : Les facteurs affectant la performance ont été identifiés dans les
établissements de santé et par des partenaires communautaires dans quatre districts de la Tanzanie au début de 2001.
Ces résultats ont permis à des équipes interdisciplinaires de parties concernées, notamment des équipes sanitaires
aux niveaux de district et régional, de cerner les lacunes de service. En fonction de ces lacunes, des priorités ont été
retenues et des interventions ont été mises en œuvre ciblant une gamme de facteurs liés à la performance tels que
la supervision, les connaissances et les compétences, la motivation et la disponibilité de ressources, de fournitures et
d'équipement. Les établissements qui répondent aux normes de qualité pourront être homologués, d'où une plus grande
demande communautaire pour leurs services. La formation continue en cours d'emploi et la reproduction de cette
activité garantiront la viabilité et les résultats à long terme.
Ces activités reçoivent actuellement un soutien du programme ACCESS, dirigé par JHPIEGO
Source : Adapté de la référence31

60 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Etapes pratiques pour le renforcement 4. Harmoniser les activités de multiples partenaires au sein d'un III
des soins prénatals partenariat efficace
Un certain nombre de stratégies régionales et nationales offrent
Certaines actions pour renforcer les soins prénatals et arriver de bonnes possibilités de renforcer les programmes dans les
ainsi à une meilleure santé maternelle et infantile sont indiquées pays. Il s'agit de sensibiliser les associations professionnelles
ci-après et correspondent aux obstacles susmentionnés. et les organisations non gouvernementales travaillant avec les
1. Formuler ou renforcer les politiques nationales femmes et les enfants et de leur montrer l'importance des soins
Une politique nationale et des directives adaptées localement prénatals dans la continuité des soins.
doivent être adoptées pour protéger les droits des femmes, 5. Baisser les barrières à l'accès des soins et atteindre les femmes
quel que soit leur statut socioéconomique ou lieu de résidence, privées d'accès
afin qu'elles puissent accéder aux services de soins prénatals La fréquentation des services de CPN sera encouragée si on
Des directives factuelles sont nécessaires au niveau national diminue les barrières à l'accès, tels que les services payants, les
détaillant les composantes essentielles minimales des CPN, horaires d'ouverture limités, les longs déplacements et temps
conformément au profil épidémiologique du pays et à ses d'attente, ainsi que la déshumanisation des soins.
priorités et reposant sur les directives et recommandations de
l'OMS. Des stratégies doivent être mises en place pour donner aux
communautés les moyens de venir à bout des obstacles
2. Renforcer la qualité des services de soins prénatals empêchant la prestation de soins et d'atteindre les 30 %
Il s'agit de promouvoir les directives et les normes à la base des manquants de femmes qui n'obtiennent pas de CPN. A cette
soins prénatals focalisés : fin, on pourra utiliser des canaux communautaires pour
• La formation doit être revue en vue d'intégrer les protocoles dépister les femmes enceintes, cibler celles qui probablement,
sur les soins prénatals focalisés et les nouvelles compétences ne se rendent pas aux consultations prénatales, telles que les
(tests de RPR pour la syphilis, TPI et MII), TAR, compétences adolescentes et les femmes qui sont pauvres et célibataires, puis
de counselling, normes des audits). On conseille une rotation faire en sorte que les services répondent davantage aux besoins
du personnel entre ces divers services. L'attitude et la motivation des femmes.
des prestataires de soins sont d'importance critique. 6. Utiliser efficacement les données pour suivre et améliorer la
• Moment de la prestation de services. Dans certains pays où un couverture et la qualité des services prénatals
grand nombre de femmes consultent à plus de quatre reprises Nul doute, les données existent, surtout celles des enquêtes
les services de soins prénatals, il serait bon de les limiter à démographiques et de santé et des systèmes d'information sur
quatre et de passer ainsi plus de temps lors de chaque visite. la gestion sanitaire, mais elles ne sont pas toujours utilisées
De plus, certaines tâches peuvent être déléguées à d'autres efficacement par les décideurs et les programmateurs en vue
membres du personnel, par exemple, la documentation et la d'améliorer la qualité des soins (voir Section I). Les profils
pesée peuvent être confiées à un personnel plus administratif, de pays de cette publication indiquent ces occasions ratées
libérant ainsi les cadres pour des tâches plus qualifiées, à impact exprimées comme étant l'écart entre les femmes enceintes
plus élevé. Une telle délégation demande certains changements recevant une visite et celles recevant quatre visites de CPN. Le
au niveau des politiques. De plus, les groupements féminins et fait d'invoquer l'écart dans l'accès aux soins entre les riches et
les ASC peuvent donner des conseils dans la communauté sous les pauvres viendra appuyer le plaidoyer pour obtenir plus de
supervision de prestataires qualifiés et avec services de transfert ressources et rehausser la qualité des soins.
vers un établissement de santé.
• Les fournitures et la logistique représentent un aspect
important de soins prénatals efficaces pouvant compter sur
une disponibilité régulière de trousses pour les tests de la
syphilis et le dépistage du VIH, ainsi que d'équipement et
de médicaments essentiels.
• Les approches et outils d'amélioration de la qualité permettent
de cerner et de supprimer les obstacles entravant des CPN
efficaces orientés sur les clients et vérifiant que les femmes
reviennent après leur première consultation.
3. Plus grande intégration avec d'autres programmes
Afin d'apporter le maximum possible d'occasions aux femmes
enceintes, les services doivent profiter des programmes existants,
surtout ceux réalisant des activités à l'extérieur ciblant les
femmes en âge de procréer. Un tel effort est particulièrement
important dans les contextes où la couverture en soins prénatals
est faible. Les stratégies nationales pour le paludisme, le VIH,
la syphilis et la nutrition doivent être intégrées aux CPN.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 61


ENCADRÉ III.2.4 Indicateurs des consultations prénatales

• Proportion de femmes enceintes qui se sont rendu à au moins une consultation prénatale#
• Proportion de femmes enceintes qui se sont rendu à au moins quatre CPN
• Protection contre le tétanos à la naissance*
• Pourcentage de femmes enceintes qui ont reçu un TPI pour le paludisme en fonction du protocole national pour le TPI
• Traitement antirétroviral pour la PTME du VIH*
• Prévalence de la syphilis chez les femmes enceintes#
• Proportion de femmes enceintes avec un plan écrit de préparatifs à la naissance et en cas d'urgence, à la 37e semaine
de grossesse
* Indicateurs néonatals et infantiles clés du processus de survie de l'enfant du Compte à rebours à 2015
#
Indicateurs clés de santé de la reproduction de l'OMS
Pour une liste complète des indicateurs, voir Section IV.

L'Encadré III.2.4 présente les indicateurs possibles pour


améliorer le suivi programmatique des soins prénatals. Il
comprend la couverture de quatre visites de CPN ou plus et la
couverture en interventions clés (vaccination antitétanique, TPI,
test et traitement de la syphilis et PTME, supplémentation
en fer et folate, traitement vermifuge). Les indicateurs au
niveau processus varient selon le programme mais concernent
pratiquement toujours la compétence du personnel pour traiter
les complications maternelles et procéder à la réanimation des
nouveau-nés, la disponibilité d'équipement fondamental, les
tests de laboratoire, les médicaments et fournitures, la réalisation
d'activités de promotion sanitaire, les heures d'ouverture des
centres de santé, la tenue des dossiers ; le respect de l'intimité et
de la confidentialité et les mesures de prévention des infections.
Les indicateurs au niveau processus devraient également évaluer
la qualité de la communication, telle que la proportion de
femmes enceintes comptant un plan écrit de préparatifs à la
naissance et aux urgences à la 37e semaine de la grossesse.
Actions prioritaires pour renforcer les
soins prénatals
Conclusion
Les services de soins prénatals en Afrique couvrent plus des • Améliorer la qualité des services de CPN
deux tiers des femmes enceintes. La couverture semble o Revoir la formation avant l'emploi et en cours
également s'étendre en ce qui concerne les quatre consultations
recommandées et la visite de CPN du premier trimestre. De
d'emploi pour les prestataires des CPN pour
multiples programmes verticaux dépendent des CPN pour inclure les volets essentiels et les nouvelles
déployer leurs interventions et représentent tant un défi qu'une compétences requises
occasion à saisir. Lien critique dans la continuité des soins, les
soins prénatals offrent d'immenses possibilités d'arriver à un o Améliorer l'approvisionnement et la logistique
grand nombre de femmes et de communautés et de leur • Forger des liens avec d'autres programmes,
apporter des interventions efficaces de soins cliniques et de
promotion de la santé. Et pourtant, l'inégalité sépare encore les
surtout des programmes traditionnellement
jeunes, les femmes des zones rurales, les pauvres et celles moins verticaux, tels que le paludisme et le VIH
instruites risquent de ne pas pouvoir profiter autant des services
• Harmoniser les activités grâce à un partenariat
de CPN ou abandonneront, arrêtées par des barrières au niveau
de l'accès et découragées par des services de faible qualité. efficace
Tout effort en vue de renforcer les soins prénatals doit viser • Diminuer les barrières à l'accès des soins et
la couverture universelle en levant les barrières financières et
culturelles afin d'arriver jusqu'aux groupes vulnérables, améliorant
atteindre les femmes privées de cet accès
la qualité pour augmenter la satisfaction des femmes et diminuant • Mieux utiliser les données pour suivre et
les abandons. Il doit également intégrer les programmes pour
améliorer la couverture et la qualité des SPN
arriver au maximum de contact entre les femmes et les services
de santé.

62 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


On ne peut pas toujours prévoir à l'avance le recours nécessaire III
à la réanimation et, par conséquent, le personnel soignant
présent à l'accouchement doit savoir comment utiliser un sac ENCADRÉ III.3.5 Le souffle de la vie
et un masque dans le cas où le bébé ne respire pas (Encadré
III.3.5). Les établissements de santé doivent également être Tous les prestataires qualifiés devraient être en mesure
des lieux amis-des-mères et amis-des-bébés qui encouragent un de réanimer un bébé qui ne respire pas à la naissance.
allaitement immédiat et exclusif pour les mères qui ont choisi Cette formation demande une pratique axée sur la
de nourrir au sein leur bébé. Les services de PTME, tels que compétence avec un modèle de bébé pour la
le dépistage et les conseils pour le VIH et les médicaments réanimation.
antirétroviraux, devraient être disponibles dans chaque salle
d'accouchement. C'est particulièrement important dans les Dans les services obstétricaux d'urgence, une équipe
pays avec une prévalence élevée du VIH. Les mères infectées de réanimation néonatale devrait être disponible pour
par le VIH qui souhaitent prévenir la transmission du virus à assister aux naissances, surtout aux césariennes
leur bébé en choisissant de ne pas allaiter doivent recevoir des d'urgence, aux naissances de bébés très prématurés ou
conseils sur les diverses possibilités d'alimentation, ainsi qu'une aux accouchements par le siège ou accouchements
information, des conseils et un soutien de la part des agents de avec présence de liquide amniotique épais avec des
santé après avoir pris leur décision. traces de méconium.
3. Possibilités d'inclure les soins néonatals essentiels et Le centre hospitalier universitaire de Kayunga, en
d'urgence tout en étendant les SOU Ouganda, à moins d'une heure en voiture de Kampala,
Tous les établissements de santé fournissant des SOU de base
dessert une population de 320 000 personnes. La salle
et complets devraient inclure les soins néonatals essentiels et
de travail a trois lits. Le coin de réanimation néonatale
d'urgence, y compris la réanimation du bébé. La détresse fœtale
est une indication de césarienne et, dans bien des pays, c'est a été mis en place en 2005 avec l'assistance de
d'ailleurs une cause de l'accroissement des césariennes. Par contre, néonatologistes du centre hospitalier universitaire
dans les contextes aux modiques ressources, c'est la sécurité national. En un an, on a réussi à réanimer 25 bébés avec
de la mère qui devrait être la priorité. Si le personnel ne sait un Score Apgar de moins de cinq.Vingt-trois ont
pas prendre en charge les complications, il faut transférer survécu et deux sont décédés. Sans réanimation, un
immédiatement la mère et le nouveau-né en cas de complications. grand nombre de ces bébés seraient morts ou auraient
Les audits sur les décès maternels et les quasi-décès ou morts été atteints de graves lésions cérébrales.
rattrapés doivent également examiner les mortinaissances et les
naissances néonatales. Dans les évaluations des SOU, il faudrait
inclure les fonctions néonatales essentielles, notamment la
réanimation et autres indicateurs clés tels que le taux de
mortinatalité de l'intra-partum et le taux de mortalité néonatale
précoce. Tel que nous le verrons ci-après, de nouveaux indicateurs
sont ajoutés aux indicateurs de processus des Nations Unies.
4. Augmenter les fournitures essentielles et améliorer la
gestion des produits
Si la plupart des gestes néonatals immédiats ne dépendent
pas vraiment de l'équipement et des médicaments, certaines
fournitures n'en sont pas moins nécessaires, telles qu'un sac et
des masques pour la réanimation. En Asie, des sacs et masques
fabriqués localement coûtent environ 10 $ pièce, alors qu'en
Afrique, ces articles sont importés à environ huit fois ce prix et
ne sont pas toujours disponibles. Il est important de revoir les
fournitures disponibles pour les soins maternels et d'ajouter les
fournitures nécessaires pour les soins néonatals pour bien gérer
les produits. Les stéroïdes prénatals pour les femmes avec un
travail prématuré sont très efficaces pour réduire les décès des
bébés prématurés imputables à des complications respiratoires33
et pourtant, peu d'établissements avec cette capacité prennent
ces mesures et les stéroïdes, alors qu'ils sont d'un faible coût, ne
figurent que rarement sur les listes de médicaments essentiels.
Les trousses préemballées ont permis d'améliorer la disponibles
des fournitures, des médicaments et autres produits pour les SOU
et une approche analogue pourrait être utilisée pour les fournitures
néonatales essentielles et d'urgence adaptées à différents niveaux
de soins (Tableau III.3.2). Il est également important de chercher
à renforcer la logistique du système de santé pour les fournitures.
Des innovations permettraient de diminuer les coûts et des
dispositifs plus solides pourraient être utilisés dans des contextes
où l'approvisionnement en électricité n'est pas fiable.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 71


TABLEAU III.3.2 Où, quoi et qui ? Fournitures pour les soins néonatals essentiels et d'urgence

Où ? Qu'est-ce qui est nécessaire ? Qui l'utilise ?

Trousse d'accouchement propre Drap en plastique, rasoir, nœud pour le Personne qui apporte une assistance
pour les accouchements à domicile cordon, dépliant avec images sur les à l'accouchement lorsqu'il n'y a pas
signes de danger maternels et néonatals d'accoucheuse qualifiée

Trousse pour soins néonatals Contenu susmentionné plus balance Prestataires qualifiés
essentiels pour les accouchements portable, médicaments essentiels, sac
à domicile avec prestataire qualifié et masque, seringue ou dispositif de
succion portable

Trousse pour soins néonatals Contenu susmentionné plus balance Prestataires qualifiés
essentiels pour les établissements et dispositif de succion et oxymètre
sanitaires de pouls

Trousse pour soins néonatals Contenu susmentionné plus canule Prestataires qualifiés et médecins
essentiels pour les hôpitaux IV, tubulures et liquides ; tubes
nasogastriques ; thermomètre ; oxygène ;
et antibiotiques pour injection
Note :Voir CD joint pour une liste détaillée et autre équipement facultatif.

5. Possibilités d'améliorer des comportements sains à soins et préparées aux complications maternelles et néonatales,
domicile et de d'établir un lien entre les ménages et les un plus grand nombre de femmes choisissent d'accoucher dans
établissements de santé des établissements de santé.34 La participation de la famille et de
la communauté aux préparatifs de la naissance et préparatifs en
Encourager la planification de la naissance et les préparatifs en cas
cas d'urgence aide à raccourcir le premier retard (Encadré III.3.1)
d'urgence. Il est important de préciser que les préparatifs à la
lorsqu'on décide s'il faut consulter les services de santé, en
naissance et de bons soins à domicile pour les mères et les
cas de complications de l'accouchement à domicile. Les mères,
nouveau-nés sont chose différente que d'encourager les naissances
les membres de la famille et les agents communautaires devraient
à domicile. De fait, l'expérience nous montre que, lorsque les
connaître les signes de danger indiquant des complications
communautés sont mieux informées sur les bonnes pratiques de
maternelles et néonatales (Encadré III.3.6).
La plus grande disponibilité de téléphones portables dans les
Signes de danger pendant
ENCADRÉ III.3.6 zones rurales facilite la communication en cas d'urgence. Une
et immédiatement après l'accouchement mobilisation communautaire pour mettre sur pied des équipes
de transport d'urgence améliore l'accès aux SOU, tel qu'on a pu
S'il existe un de ces signes de danger, la mère et le bébé le voir dans les zones rurales de la Tanzanie où les communautés
devraient se rendre immédiatement à l'hôpital ou au ont collaboré pour mettre en place des équipes de brancard
centre de santé : à bicyclette ou sur barque pour les femmes connaissant des
complications du travail.35 Au Ghana, le gouvernement rembourse
Mère les coopératives locales de transport qui amènent les femmes et
• Si elle perd les eaux mais qu'elle n'est pas en travail les bébés à l'hôpital en cas d'urgence. Les plans de prépaiement
après six heures communautaire aident également les familles pauvres à assumer
• Les douleurs du travail continuent pendant plus de les paiements dans les points de services.
12 heures Envisager le rôle des maisons d'attente de maternité. Les maisons
• Saignement abondant (deux à trois serviettes d'attente assurent le relais entre le domicile et l'établissement
hygiéniques trempées en 15 minutes) de sante36 et plusieurs études en Afrique indiquent un net recul
• Le placenta n'est pas expulsé dans l'heure qui suit la de la mortinatalité et de la mortalité néonatale si les femmes
naissance du bébé utilisent ces maisons d'attente de maternité.37 Les femmes qui
vivent loin de l'établissement de santé, qui ont déjà eu des
Bébé problèmes lors de la grossesse et qui ont déjà eu des accouchements
• Difficulté à respirer (ne pleure pas à la naissance) difficiles sont les premières clientes de ces maisons d'attente.
• N'est pas capable de se nourrir Nombreux hôpitaux de district en Afrique ont déjà une
• Fièvre (>38ºC) ou a une peau froide (<35,5ºC) maison d'attente, mais ce sont les conditions et l'utilisation qui
• Très petit (moins de 1 500 grammes ou né avant varient. L'expérience nous montre qu'une maison d'attente
32 semaines) d'un coût abordable, qui dispense des soins de base, avec un
• Convulsions bon confort et une sécurité et où les membres de la famille et
• Saignement excessif les jeunes enfants sont les bienvenus, située en plus proche
d'un établissement de SOU complets a toutes les chances
Source : Adapté de la référence17 d'être bien remplie.

72 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


III
ENCADRÉ III.3.7 Nouveaux rôles pour les
accoucheuses traditionnelles
Une accoucheuse traditionnelle à Canda, au Burundi, nous
raconte comment elle a su rendre les accouchements
moins dangereux pour les femmes :

« Lorsqu'une naissance est imminente à la maison,


j'apporte un soutien à la femme. Car même une femme
avec un accouchement qui semble normal peut avoir
des problèmes internes. L'accouchement à domicile
est très difficile car les femmes et les bébés peuvent
mourir. A présent, je viens avec les femmes pour
qu'elles accouchent au centre de santé car il y a cinq
infirmières et l'ambulance vient de l'hôpital provincial en
Envisager la possibilité d'utiliser des sages-femmes communautaires. cas de complications. On ne me paye pas mais la famille
Lorsque les familles ont accès aux établissements, les modèles
partagera avec moi de la nourriture et certains des
du coût-efficacité nous montrent qu'une approche basée dans
l'établissement avec suffisamment de sages-femmes et une cadeaux que reçoit la mère après la naissance. »
qualité de soins acceptable est celle qui permettra l'expansion
la plus rapide.30 Par ailleurs, lorsque l'accès à l'établissement est
plus difficile, certains pays pourraient envisager une stratégie
intérimaire pour les soins aux accouchements à domicile, à
l'exemple de celle mise en œuvre en Indonésie.38 Les accoucheuses
Pour les naissances sans assistance, encourager des comportements
professionnelles peuvent travailler à partir de leur domicile ou
sains. Lorsque les soins qualifiés ne sont pas accessibles, des
avec d'autres sages-femmes en équipes s'il existe de bons liens
étapes intérimaires peuvent être prises pour mobiliser les familles
de soutien et de transfert. Dans les zones rurales du Kenya, un
et les communautés afin de vérifier que chaque femme obtienne
projet pilote a entrepris de recruter des sages-femmes à la retraite
des soins adéquates et que soient prises les bonnes mesures
pour qu'elles apportent les soins aux accouchements à domicile,
d'hygiène lors de l'accouchement, tant pour la mère que le
les reliant aux établissements de santé locaux pour tout soutien
nouveau-né. Il faut dépister et transférer immédiatement en
supplémentaire.39
cas de signes de danger. Voici les comportements sains qu'il
Encourager les partenariats sages-femmes/AT. Les accoucheuses faudrait adopter au minimum :
traditionnelles ne sont pas un groupe homogène : certaines sont
• Accouchement avec les « six propres » (Encadré III.3.8) ou
formées, d'autres ne le sont pas ; certaines sont bien établies,
trousses pour accouchement propre. De telles pratiques
d'autres n'apportent une assistance qu'à quelques accouchements
éviteraient 6 % à 9 % des 1,16 million de décès de nouveau-
par an ; la plupart travaillent à partir de chez elles et certaines
nés dans les pays de l'Afrique subsaharienne. (Pour de plus
aident les établissements de santé lorsque le personnel soignant
amples informations sur les intrants de cette analyse, voir
qualifié est en nombre insuffisant. Certaines AT sont reliées au
notes de données à la page 226.)
système de santé et notifient d'ailleurs le nombre d'accouchements
à l'établissement de santé le plus proche, bien que la plupart
ne soient pas supervisées. Les AT fournissent des soins à
l'accouchement et souvent sont reconnues comme des membres
communautaires, mais ce ne sont pas des prestataires qualifiés
et, isolément, elles ne sont pas capables de sauver la vie des ENCADRÉ III.3.8 Les six « propres »
femmes. Rien ne vient prouver l'efficacité d'une réanimation 1. Mains propres de l'accoucheuse
néonatale par une AT lors d'un accouchement à domicile. 2. Surface propre
Aussi, le dépistage et le transfert rapides de femmes souffrant
3. Rasoir propre
de complications obstétricales devraient être une priorité des
4. Nœud du cordon propre
programmes. Et pourtant, tel que décrit dans l'Encadré III.3.7,
les AT peuvent faire une contribution importante, surtout en 5. Serviettes propres pour sécher le bébé et ensuite
encourageant les soins qualifiés et en accompagnant les mères pour envelopper le bébé
pour qu'elles accouchent dans un établissement de santé qui 6.Tissu propre pour recouvrir la mère
dispense des soins maternels et néonatals essentiels. En effet,
ces transferts sont bien plus utilisés lorsqu'on fait connaître ces
liens et que les AT encouragent effectivement les mères à se
rendre à un établissement lorsque commence le travail.40,41
Les AT sont de bons défenseurs des soins qualifiés, mais elles
ne sauront assumer ce rôle que s'il existe de bonnes relations
de travail avec les prestataires qualifiés et le personnel des
établissements de référence (Encadré III.3.11).

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 73


• Soins du nouveau-né, notamment propreté, chaleur (soins De plus, il s'agit d'augmenter la couverture et la qualité
peau à peau), allaitement exclusif dans l'heure qui suit la générales des dossiers de naissance pour les mères et les enfants.
naissance et soins oculaires et du cordon. Actuellement, les décès maternels et néonatals et les complications
ne sont pas notés correctement, d'où une sous-estimation des
• Soins supplémentaires du bébé prématuré et du bébé né avec
décès maternels et néonatals et des mort-nés. Les registres de
une IPN si le bébé est petit mais peut être allaité.
maternité doivent être revus pour tenir compte des issues fœtales
• Application de la PTME du VIH pour les familles où l'on et néonatales, ainsi que des issues maternelles.44 Il faudra
connaît le statut VIH, par exemple, en recommandant également noter le mode d'accouchement, le sexe, le diagnostic,
d'autres options que l'allaitement maternel si elles sont le traitement et les transferts pour complications maternelles et
faisables et adéquates. néonatales. D'autres possibilités existent pour inclure les mort-nés
et les issues néonatales dans les systèmes d'audit sur la mortalité
• Dépistage à temps et transfert rapide en cas de signes de maternelle, par exemple, « Au-delà des nombres » (Beyond the
danger pour la mère et le nouveau-né. Numbers) de l'OMS.45
• Inscription de la naissance au registre d'état civil. Il est important que les programmes qui visent à réduire la
• Espacement des naissances et planification familiale. mortalité maternelle et néonatale se donnent de solides bases
de données pour suivre les progrès et les changements. En
• Vaccinations au jeune âge. effet, cela soutiendra le plaidoyer et aidera à classer par priorité
6. Inclure les indicateurs néonatals au suivi et à l'évaluation les crédits budgétaires pour les soins de santé maternelle et
Les programmes de soins maternels et néonatals devraient être néonatale.
évalués en fonction d'un ensemble convenu d'indicateurs, tant
qualitatifs que quantitatifs. Dans la plupart des pays, les systèmes
routiniers d'information sanitaire suivent des indicateurs tels que
Défis et obstacles
le nombre d'hospitalisations, de naissances, de césariennes, etc. Les défis à relever au niveau de l'expansion des soins qualifiés
On ne dispose que de peu d'information sur la qualité des soins pour les femmes et les bébés peuvent être vus sous l'angle des
maternels et néonatals, telle que le taux de mortinatalité de barrières à la fourniture de services et de la demande limitée
l'intra-partum, le nombre de bébés recevant des gestes de pour ces services.
réanimation, ainsi que le pourcentage de nouveau-nés obtenant
des soins néonatals essentiels (Encadré III.3.9). Aussi, serait-il Obstacles entravant la prestation de soins lors de
utile d'inclure des indicateurs clés de soins néonatals dans les l'accouchement
registres de maternité, les récapitulatifs mensuels, les systèmes L'accès universel aux soins qualifiés et aux SONU est particu-
d'information en gestion sanitaire, les EDS, l'évaluation de la lièrement difficile à atteindre suite à l'infrastructure nécessaire
prestation de services et autres enquêtes importantes et de les (salle d'opération), aux ressources humaines (personnel clinique
aligner sur le processus de suivi et d'évaluation pour les OMD. très qualifié avec temps de réponse rapide, disponible 24 heures
Un nouvel indicateur ajouté récemment aux indicateurs du par jour) et aux fournitures fiables de sang, de médicaments et
processus des Nations Unis est celui du taux de mortalité de d'équipement.27 D'après les estimations, 180 000 sages-femmes
l'intra-partum qui mesure la proportion de mort-nés de l'intra- en plus sont nécessaires dans les 10 années à venir en Afrique
partum et les décès néonatals très précoces (dans les premières pour répondre au déficit actuel.14 De telles ressources demandent
6 à 12 heures de la vie) chez les bébés pesant plus de 2 500 un financement important, alors que les soins maternels,
grammes.16 Il s'agit d'une mesure sensible de la qualité des soins néonatals et infantiles doivent rivaliser avec des programmes
de l'intra-partum. verticaux bien financés. La collaboration avec des programmes
verticaux et partant l'effet de synergie pour la santé maternelle,
infantile et néonatale dépend d'aptitudes spéciales aux niveaux
des politiques et des programmes, ainsi qu'une bonne coordi-
Indicateurs clés pour la
ENCADRÉ III.3.9 nation intersectorielle et un renforcement du système de santé
santé néonatale pendant en général.
l'accouchement Si l'on offre des soins de bonne qualité, on créera automatique-
• Naissances assistées par un prestataire qualifié* # ment une demande pour les services au sein de la communauté.
Les femmes et la communauté en général doivent participer à
• Besoin satisfait de soins obstétricaux d'urgence
l'amélioration de la qualité des services. Des soins de qualité
• Taux de mortinatalité (macéré et frais)
lors du travail et de l'accouchement dépendent de compétences
• Nouveau-nés réanimés fondamentales définies par l'OMS, la Confédération internationale
• Nouveau-nés obtenant des soins néonatals essentiels des Sages-Femmes (ICM) et la Fédération internationale de
à la naissances de la part de prestataires qualifiés Gynécologie et d'Obstétrique (FIGO).9 Les normes et protocoles
• Allaitement maternel dans l'heure qui suit la cliniques adoptés à l'échelle mondiale doivent être adaptés et
naissance appliqués sur le plan local et les nouveaux protocoles doivent
• Personnel qualifié dans les établissements de santé être mis à jour plus rapidement au vu du flux constant de nouvelles
compétent pour prendre en charge les complications données. La formation en cours d'emploi s'accompagne de
néonatales coûts élevés, directs et d'opportunité, surtout au vu de l'apport
*Indicateurs néonatals et infantiles clés du processus de survie continu de nouveaux faits probants devant être intégrés à la
de l'enfant Compte à rebours à 2015 formation. Il s'agit de revoir les outils et protocoles de supervision
# Indicateurs clés de santé de la reproduction de l'OMS actuels pour vérifier que le personnel est bien soutenu et pour
Pour une liste complète des indicateurs, voir Section IV. faciliter ainsi la prestation de services intégrés de bonne qualité.

74 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


III

ENCADRÉ III.3.10 Diminuer les retards et améliorer les soins qualifiés : progrès au centre
de santé communautaire de Ntobwe
Grâce à l'amélioration de la qualité des soins, le nombre de naissances au centre de santé communautaire de Ntobwe
au Rwanda augmente au point où pratiquement toutes les mères accouchent à présent dans ce centre. Presque toutes
les mères se rendent aux consultations prénatales (CPN) et bénéficient des interventions essentielles - vaccination
antitétanique, conseils sur les signes de danger, information sur l'allaitement maternel, traitement préventif intermittent
du paludisme pendant la grossesse et PTME. L'infirmière qui se trouve au centre n'a pas reçu de formation portant
sur les SOU et, par conséquent, elle oriente la plupart des complications obstétricales vers l'hôpital de district de
Muhororo en utilisant des brancards. Le centre de santé communautaire est également un foyer d'attente pour
les femmes qui habitent loin. Après 38 semaines de grossesse, une mère peut attendre dans le centre de santé com-
munautaire gratuitement du moment qu'elle s'est rendu à trois CPN. Les membres de la famille doivent lui apporter
à manger.

Dans l'essentiel, les accoucheuses traditionnelles (AT) n'assistent plus aux naissances, suite à la connaissance communau-
taire et aux interventions administratives. Leur nouveau rôle consiste à apporter éducation et promotion sanitaires.
Lors d'une rencontre communautaire, une AT note que « Par le passé, nous assistions aux accouchements car les gens
n'avaient pas l'argent pour payer et l'hôpital de district était trop éloigné.A présent, les gens ont une assurance maladie
et le centre de santé apporte de bons soins et, par conséquent, il n'existe plus ces obstacles. Nous avons perdu notre
travail, mais nous sommes bien heureuses que les mères et les bébés survivent. »

Plus de 90 % des ménages participent à un plan d'assurance maladie. Il revient à environ 1 $US par membre de la famille
et par an. En cas de maladie, un membre doit payer 0,50 $US pour commencer et le reste des soins sont gratuits. Par
contre, si un malade doit se rendre à l'hôpital de district, seuls 20 % de tous les frais sont couverts. Quatre comités
d'urgence transportent les cas d'urgence sur la base du partage de coûts. Un système efficace de gestion de l'information
améliore les soins. Par exemple, si une femme au troisième trimestre, proche de la date estimée de l'accouchement, ne
s'est pas présentée, le centre de santé communautaire cherche à la contacter pour voir si la date de l'accouchement
a été estimée incorrectement ou pour lui assurer un suivi si elle a accouché à domicile.

Les examens de la mortalité maternelle et périnatale, les examens entre les sages-femmes ou les obstétriciens et les AT affaiblit
des quasi-décès ou morts rattrapés et les audits cliniques en les liens entre la communauté et les centres de référence (voir
fonction de critères donnés, débouchant sur une action concrète, Encadré III.3.10). Certes, un certain nombre de contraintes se
traiteront des problèmes de qualité de soins et permettront de rapportent à l'offre des services, mais certains aspects spécifiques
faire reculer les décès maternels et néonatals dus à des facteurs de l'accès et de la demande empêchent également les femmes et
évitables. Le prestataire doit être responsabilisé pour fournir un leurs bébés de recevoir les soins :
service de qualité.46 Bien difficile par ailleurs de maintenir les
progrès au vu des rotations fréquentes du personnel après • Manque de confiance dans la qualité des soins dispensés par
la formation et de « la fuite des cerveaux ». Le manque de les établissements de santé.
motivation chez le personnel se répercute sur la qualité des • Manque de connaissance des dangers obstétricaux et néonatals
soins.27 L'Encadré III.3.11 montre comment un centre de santé chez les membres de la famille.
au Burundi a amélioré la prestation des soins à l'accouchement.
• Pratiques et croyances culturelles.
Demande limitée pour les soins qualifiés à l'accouchement
Parallèlement, il est impératif d'augmenter la demande pour • Coûts exorbitants pour les familles. Les tarifs des soins
des soins qualifiés si l'on veut vérifier une continuité efficace obstétricaux, ainsi que les frais hospitaliers pour les SOU
des soins du domicile à l'établissement de santé en insistant peuvent être exorbitants. Une étude faite au Bénin et au
sur les soins essentiels pour les mères et les nouveau-nés Ghana constate que le coût d'une césarienne représente
et de meilleurs comportements de consultation en cas de jusqu'à un tiers du revenu national moyen d'un ménage
complications. Dans bien des cas, le manque de collaboration par an.3

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 75


ENCADRÉ III.3.11 Renforcer les soins néonatals et maternels :
Centre de santé de Madanba, Burundi
Le Centre de santé de Madanba, qui bénéficie d'un soutien de l'UNFPA, a réussi à renforcer les soins pour les mères
et les nouveau-nés. Situé dans une ville importante à la frontière de la Tanzanie, ce centre couvre une population de
13 000 personnes. Il est équipé de 13 infirmières avec des compétences obstétricales. Toutes les femmes qui se
rendent aux consultations prénatales (CPN) reçoivent des soins prénatals focalisés, ainsi qu'une éducation sanitaire
se rapportant à la grossesse, aux soins néonatals et maternels. La salle de travail a deux lits et elle est bien équipée.
Voici les raisons de la réussite du centre :
• Le centre est bien géré et le personnel est motivé
• Un partogramme est utilisé pour chaque accouchement et
les registres de maternité sont effectivement remplis
• Les mères et les bébés sont gardés pendant 24 heures si
l'accouchement est normal
• Le centre fournit tous les soins obstétricaux d'urgence, à
l'exception de l'extraction par ventouse
• Les soins néonatals essentiels ainsi que les signes de danger
maternels et néonatals sont indiqués clairement dans la salle
de travail
• L'infirmière de service appelle une ambulance de l'hôpital
provincial en cas d'urgence
• Tous les bébés d'un poids insuffisant sont transférés vers les
hôpitaux provinciaux

Etapes pratiques • Infrastructure et fournitures - Organiser des maisons d'attente


de la maternité Amis-des-Mères. Chaque service de maternité
• Politiques et planification - Vérifier que la Feuille de route devrait avoir un coin du nouveau-né, chaud et propre pour
et autres documents de politiques se traduisent par des fournir les soins essentiels et les gestes de réanimation du bébé.
interventions efficaces. Déléguer les gestes salvateurs aux Il s'agit également de vérifier la disponibilité de médicaments
prestataires de niveau intermédiaire et déléguer les soins et de fournitures pour les soins néonatals essentiels. Il est
néonatals essentiels au domicile et rattacher à l'établissement également important des trousses préemballées pour les soins
de santé. Formuler et appliquer des stratégies vérifiant la néonatals correspondant aux divers niveaux (communautaire,
qualité et l'accès équitable aux services. du centre de santé ou de l'hôpital) sont particulièrement utiles.
• Ressources - Les crédits budgétaires tant des gouvernements • Suivi - On collecte plus d'information que celle qui est analysée
nationaux que des bailleurs de fonds doivent faire passer en et utilisée, surtout en ce qui concerne les interventions essentielles
priorité les soins maternels et néonatals. Des liens plus étroits aux pauvres. Une mesure pratique consisterait à intégrer les
doivent être forgés avec la PTME, la santé infantile et d'autres fonctions néonatales essentielles aux indicateurs de processus
programmes pour combler les déficits de ressources. des SOU et au système routinier d'information sanitaire.
• Directives - Formuler, diffuser et appliquer des directives • Recherche - La recherche opérationnelle pour dégager l'infor-
nationales standard pour la prise en charge lors du travail et mation locale est un fondement important à l'expansion. On
de l'accouchement, notamment les soins néonatals essentiels manque de données initiales fiables sur la véritable ampleur
et le traitement des complications néonatales et obstétricales. du TMN et d'essais à grande échelle pour guider les politiques
• Ressources humaines - Améliorer la compétence des médecins, et la pratique, par exemple, la réanimation néonatale au
des sages-femmes et des infirmiers concernant les soins à niveau communautaire par les ASC ou les AT. Deux petites
l'accouchement, notamment les soins néonatals essentiels, études en Asie ont fait appel aux agents communautaires pour
ainsi que les complications néonatales et obstétricales, y la réanimation à domicile, bien qu'une réduction importante
compris la réanimation. Renforcer les procédures d'autorisation de la mortalité néonatale n'ait pas pu être démontrée.20,47
d'exercer, la réglementation et l'assurance de qualité. Améliorer Une recherche supplémentaire sur la faisabilité et le coût-
les conditions de travail et la rémunération. efficacité devra être faite.

• Gestion - Il est urgent d'améliorer les capacités de gestion des


programmes de soins maternels et néonatals aux niveaux
national et local.

76 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Conclusion III
Si 90 % des femmes enceintes en Afrique accouchaient avec de réanimation et soins supplémentaires en cas de prématurité
l'assistance d'un prestataire qualifié et avaient accès à des soins et d'IPN. Et pourtant, un peu de volonté politique et d'in-
obstétricaux d'urgence et des soins néonatals immédiats, on vestissement permettraient d'étendre ces soins. Nous avançons
arriverait à éviter chaque année les décès de jusqu'à 395 000 dans la bonne voie mais il faudra du temps et un renforcement
nouveau-nés africains. De plus, on sauverait la vie d'un grand important du système de santé, des ressources humaines et de
nombre de mères et de nombreux mort-nés intra-partum. l'infrastructure dans les 20 années à venir.30 En attendant, des
Peu de progrès ont été faits pour étendre à plus grande échelle mesures peuvent être prises pour améliorer la qualité et l'utilisation
les soins qualifiés et les SOU. En Afrique, la proportion de des services existants : en augmentant la demande pour les
naissances bénéficiant de soins qualifiés n'a pas bougé en l'espace services, en améliorant les liens avec la communauté et en
de 10 ans : deux femmes sur trois avec des complications encourageant de simples comportements à domicile pour sauver
obstétricales ne reçoivent pas les soins nécessaires et peu de bébés la vie des plus vulnérables.
reçoivent des soins essentiels simples et encore moins des gestes

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 77


Actions prioritaires pour renforcer les soins néonatals lors de l'accouchement
• Maximiser l'investissement accru pour les soins qualifiés à la naissance et les soins obstétricaux et néonatals
d'urgence (SONU) et utiliser cet investissement pour renforcer les systèmes de santé et augmenter le nombre
du personnel soignant disposant de compétences obstétricales tout en veillant à une distribution équitable de
ce personnel.
• Intégration et convergence : au lieu de créer un programme vertical pour les nouveau-nés, intégrer les interventions
néonatales efficaces aux programmes existants de santé, de nutrition, de VIH/PTME et autres programmes renfermant
de bonnes promesses.
• Pour étendre à plus grande échelle les soins qualifiés à l'accouchement, dans les politiques et dans la pratique :
• Renforcer les soins néonatals essentiels dans le cadre des soins qualifiés à chaque naissance en créant un coin
du nouveau-né dans chaque salle de travail
• Inclure les soins néonatals essentiels et d'urgence lorsqu'on renforce les SOU
• S'attaquer au problème de l'équipement et de l'approvisionnement dans le système de santé et envisager la mise au
point et la distribution d'un modèle international de trousses préconditionnées pour les soins essentiels et d'urgence,
ainsi que pour les SOU
• Renforcer les liens entre le domicile et l'hôpital par les moyens suivants : meilleure communication et transfert,
maisons d'attente de maternité, partenariats entre accoucheuses traditionnelles et sages-femmes et plans de transport
communautaire en cas d'urgence
• Lever les barrières financières aux soins qualifiés, surtout les SONU, par diverses options - revoir les paiements de
l'utilisateur et envisager des plans de paiement préalable.
• Se mettre d'accord sur un ensemble d'indicateurs de suivi pour les SONU portant sur la santé néonatale et utiliser
ces données pour recommander des améliorations dans la couverture et la qualité des soins.

78 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


CHAPITRE 4 III

Soins postnatals
Charlotte Warren, Pat Daly, Lalla Toure, Pyande Mongi

Chaque année en Afrique, au moins 125 000 femmes et 870 000 nouveau-nés
meurent pendant la première semaine suivant la naissance et pourtant, c'est
à cette période que la couverture en matière de continuité des soins est
à son niveau le plus faible. C'est le premier jour qui renferme le plus de
risques pour la mère et le bébé. Le fait que 18 millions de femmes en Afrique
n'accouchent pas actuellement dans un établissement de santé est un obstacle
de taille pour planifier et dispenser des soins postnatals pour les femmes et
leurs nouveau-nés. Quel que soit le lieu de la naissance, les mères et les
nouveau-nés passent l'essentiel de la période postnatale (les premières six
semaines après la naissance) à la maison.

Les programmes de soins postnatals représentent le maillon le plus faible de


tous les programmes de santé reproductive et infantile de la région. Comment
pouvons-nous étendre la couverture de soins maternels et néonatals intégrés
lors de la période postnatale ? En quoi consistent les soins postnatals ?
Quand et où peuvent-ils être dispensés et par qui ? Comment pouvons-nous
concrétiser, améliorer et maintenir les liens entre le domicile et les hôpitaux ?
Comment pouvons-nous intégrer les soins postnatals aux stratégies et
programmes existants, surtout les soins à l'accouchement, la prise en charge
intégrée des maladies de l'enfance (PCIME), la promotion de la nutrition, la
prévention de la transmission mère-à-enfant du VIH et les vaccinations ?
Problème
La période postnatale - définie ici comme les six premières semaines après la naissance, est d'importance critique
pour la santé et la survie de la mère et de son nouveau-né. Pour les deux, les heures et les jours qui suivent la
naissance représentent le moment le plus vulnérable. Un manque de soins à ce moment-là peut être cause de décès
ou d'incapacité. Il représente également des occasions ratées d'encourager des comportements sains avec toute
l'influence que cela comporte sur les femmes, les nouveau-nés et les enfants :
Effets sur les femmes : La moitié de tous les décès maternels postnatals surviennent lors de la première semaine
après la naissance du bébé et la majorité d'entre eux lors des 24 premières heures après l'accouchement.1 L'hémorragie
est la principale cause de la mortalité maternelle en Afrique. Elle représente 34 % des décès - et la majorité de ces
hémorragies surviennent au cours de la période postnatale. La septicémie et l'infection sont responsables de 10 % en
plus des décès maternels, pratiquement tous lors de la période postnatale.2 Les mères séropositives à VIH courent un
risque plus grand de mourir lors de la période postnatale que les femmes séronégatives.3 Il est également important
d'avoir accès à la planification familiale lors de la période postnatale précoce et le manque de soins postnatals efficaces
explique souvent des grossesses multiples et rapprochées (Section III chapitre 1). C'est une époque difficile pour la
mère et elle aura besoin d'un soutien émotionnel et psychologique pour éviter le risque d'une dépression.
Effets sur les nouveau-nés : L'Afrique subsaharienne compte les taux les plus élevés de mortalité néonatale dans
le monde et avance le plus lentement dans ses efforts pour diminuer ses décès, surtout les décès pendant la première
semaine de la vie. Chaque année, au moins 1,16 million de bébés africains meurent pendant les 28 premiers jours de
la vie - et 850 000 de ces bébés ne survivront pas la semaine qui suit leur naissance.4 L'asphyxie est responsable d'un
grand nombre de décès pendant le premier jour et la majorité des décès dus à une naissance prématurée surviennent
la première semaine.Trente-huit pour cent des bébés en Afrique subsaharienne meurent d'infections, surtout après
la première semaine de la vie.5 La majorité de ces décès est imputable à l'insuffisance pondérale à la naissance (IPN)
et un grand nombre de ces bébés sont prématurés. De plus, une infirmité permanente et le retard de croissance
prennent souvent leurs causes profondes dans la période postnatale précoce.
Effets sur les enfants : Au moins un enfant sur quatre meurt pendant le premier mois de la vie. Ces décès
surviennent avant que l'enfant n'entre en contact avec les services de santé, généralement à six semaines pour la
première visite de vaccination. Une faible couverture de soins lors de la période postnatale a des répercussions
négatives sur d'autres programmes de santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI) tout le long de la continuité
des soins. Par exemple, le manque de soutien pour des comportements sains à domicile tels que l'allaitement
maternel, aura des effets durables sur la santé de l'enfant du point de vue sous-alimentation (Section III chapitre 6).
De plus, les mères et leurs nouveau-nés sont souvent perdus de vue au cours du suivi postnatale pour la prévention
de la transmission mère-à-enfant (PTME) du VIH6 (Section III chapitre 7).

La période qui suit une naissance en Afrique est souvent ces décès. Dans certains pays, on dit que si un bébé meurt, 'le
entourée de pratiques culturelles. Il est important de comprendre bébé est retourné et il n'est pas encore né.'
ces pratiques et ces croyances pour l'apport de soins efficaces et
ponctuels. De nombreuses communautés en Afrique observent Certaines pratiques culturelles sont néfastes à la santé et à la
des pratiques qui demandent que les mères et les bébés soient survie du nouveau-né et ce sont souvent les jeunes mères, celles
gardés à l'intérieur pendant le premier mois après la naissance - qui le sont pour la première fois, qui sont les plus susceptibles
c'est une période d'isolement. Les familles ne veulent pas que d'observer ces pratiques. Le fait de donner un bain froid au
des visiteurs entrent en contact avec le nouveau-né.7,8 Si les bébé, de jeter le colostrum et de lui donner d'autres aliments
mères ou les bébés tombent malades pendant cette période de que le lait maternel après la naissance sont autant de pratiques
retrait, on prend souvent du retard pour aller consulter les qui peuvent nuire au bébé. L'application de beurre, cendres ou
services de santé. Et pourtant, des bébés malades meurent autres substances, telles que la bouse de vache, sur le moignon
souvent en l'espace de quelques heures et tout retard peut donc ombilical augmente les risques d'infection.
s'avérer fatal. Ce retard est également préjudiciable pour la Ce chapitre fait l'ébauche d'une enveloppe de soins postnatals
mère. Trois retards d'importance cruciale sont présentés dans le et décrit la couverture et les tendances actuelles en Afrique.
chapitre précédent sur les soins à l'accouchement - retard pour Nous explorons ensuite les possibilités de renforcer les soins
reconnaître les complications, retard pour se rendre dans les postnatals dans l'établissement de santé, dans le cadre des
services compétents et retard pour recevoir les soins adéquats. stratégies avancées et dans la communauté et nous proposons
Lorsqu'un bébé meurt, ce sont les femmes - et non pas les des actions pratiques qui aideront à relever les grands défis liés à
hommes - qui l'enterrent. Il est souvent tabou de gémir et de la prestation de soins de qualité pour les mères et les bébés lors
pleurer lors de l'enterrement d'un nouveau-né. Les amis et les de cette période postnatale critique.
membres de la famille ne doivent pas poser des questions sur

80 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Enveloppe de soins cette analyse.) L'impact serait également prononcé sur la survie III
et le bien-être de la mère.
D'après les estimations, si les soins postnatals routiniers et les
soins curatifs lors de la période postnatale arrivaient à couvrir Si le contenu des soins postnatals (quoi) fait l'accord de tous
90 % des bébés et de leurs mères, 10 % à 27 % des décès de actuellement,10,11 il n'en reste pas moins des questions sur le
nouveau-nés pourraient être évités. En d'autres termes, une meilleur moment (quand) et l'endroit (où) pour les visites
couverture élevée en soins postnatals pourrait sauver jusqu'à postnatales et sur les personnes chargées de fournir ces soins.
310 000 vies de nouveau-nés par an en Afrique.9 (Voir notes L'Encadré III.4.1 présente le consensus actuel concernant les
de données à la page 226 pour de plus amples informations sur aspects quoi, quand, où et qui des soins postnatals routiniers.

ENCADRÉ III.4.1 Soins postnatals (SPN) routiniers : Quoi, quand, où et qui ?

De QUOI s'agit-il ?

Soins préventifs et évaluations routinières pour dépister et traiter ou transférer les complications, tant de la mère
que du bébé :

SPN routiniers essentiels pour toutes les mères


• Evaluer et contrôler la présence de saignement, prendre la température
• Soutenir l'allaitement maternel, contrôler les seins pour prévenir la mastite
• Prendre en charge l'anémie, promouvoir la nutrition et les moustiquaires imprégnées aux insecticides, administrer
une supplémentation de vitamine A
• Achever la série de vaccinations antitétaniques, si nécessaire
• Apporter conseils et choix en planification familiale
• Orienter pour complications telles que saignement, infection ou dépression postnatale
• Conseiller sur les signes de danger et soins à domicile

SPN routiniers essentiels pour tous les bébés


• Evaluer les signes de danger, mesurer et noter le poids et prendre la température et vérifier l'alimentation
• Soutenir les pratiques alimentaires optimales, notamment l'allaitement maternel exclusif
• Promouvoir l'hygiène et les bons soins de la peau, des yeux et du cordon
• Si les soins oculaires prophylactiques sont indiqués par la politique locale et n'ont pas encore été donnés, ils
restent efficaces jusqu'à 12 heures après la naissance
• Encourager des soins du cordon propre et sec
• Dépister les infections cutanées superficielles telles que l'écoulement de pus du nombril, des rougeurs allant du
nombril à la peau, plus de 10 pustules cutanées et enflement, rougeur et dureté de la peau et traiter ou orienter
si le bébé présente également des signes de danger
• S'assurer que le bébé reste au chaud en évitant de le baigner pendant les premières 24 heures, en le mettant
peau-à-peau avec la mère et en mettant un bonnet sur sa tête
• Encourager et faciliter l'inscription de la naissance
• Orienter pour les vaccinations routinières
• Conseiller sur les signes de danger et les soins à domicile

Soins supplémentaires pour les bébés avec insuffisance pondérale à la naissance (IPN) ou petits bébés et
autres bébés vulnérables, par exemple, ceux dont les mères sont infectées par le VIH (deux ou trois visites
supplémentaires)
La majorité des décès de nouveau-nés se présente chez les bébés avec IPN, dont la plupart sont prématurés. Des
soins intensifs ne sont pas nécessaires pour sauver la majorité de ces bébés. Un tiers d'entre eux peuvent être
sauvés à l'aide de simples soins,9 dont :
• Identifier le petit bébé
• Evaluer les signes de danger et traiter ou orienter, le cas échéant
• Apporter un soutien supplémentaire à l'allaitement maternel (extraire le lait et le donner à l'aide d'une tasse,
si nécessaire)
• Faire particulièrement attention à la chaleur (soins peau-à-peau ou soins de la Mère Kangourou)
• Identifier et transférer rapidement les bébés qui ne peuvent pas téter ou qui ne peuvent avaler le lait
maternel extrait
• Apporter des soins supplémentaires aux bébés dont les mères sont séropositives, surtout un soutien pour
l'alimentation (Section III chapitre 7)

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 81


De QUOI s'agit-il ? (continued)

Identification et orientation/traitement rapide des urgences pour la mère et le bébé


Un dépistage, un traitement ou des orientations sont nécessaires pour sauver la mère et le bébé en cas de
complications pouvant s'avérer fatales

Signes de danger pour la mère


• Saignement excessif
• Pertes vaginales malodorantes
• Fièvre avec ou sans frissons
• Graves douleurs abdominales
• Grande fatigue ou essoufflement
• Mains, visage et jambes enflés avec graves maux de tête ou vision trouble
• Seins douloureux et engorgés ou mamelons sensibles, craquelés, saignants

Signes de danger pour le bébé


• Convulsions
• Mouvements uniquement lorsqu'il est stimulé ou sans mouvement, même avec stimulation
• Ne mange pas bien
• Respiration rapide (plus de 60 mouvements par minute), grognement ou grave tirage sous-costal
• Fièvre (plus de 38ºC)
• Faible température du corps (moins de 35,5ºC)
• Très petit bébé (moins de 1 500 grammes ou né plus de deux mois avant terme)
• Saignement

QUAND et combien de visites postnatales ?

Le nombre et le moment optimaux des consultations de SPN sont sujets à débat, surtout dans les contextes à
ressources limitées. Aucun examen systématique à grande échelle n'a été fait pour déterminer ce protocole, bien
qu'on suggère trois ou quatre visites postnatales. Les visites précoces sont d'importance cruciale car la majorité des
décès maternels et néonatals se présentent pendant la première semaine, surtout le premier jour. Cette période est
également un moment clé pour encourager des comportements sains. Chaque pays devrait prendre ses décisions en
fonction du contexte local et des dispositions sanitaires existantes, notamment les personnes qui peuvent dispenser
l'enveloppe des SPN et où cette enveloppe peut être fournie. Les points suivants peuvent servir de guide :
• Premier contact :
Si la mère se trouve dans un établissement de santé, elle et son bébé devront être évalués dans l'heure qui suit
l'accouchement et à nouveau avant de rentrer à la maison
Encourager les femmes à rester pendant 24 heures, surtout après une naissance compliquée
Si la naissance a lieu à la maison, la première visite devrait cibler les 24 premières heures après l'accouchement,
car elles sont d'importance cruciale
• Des contacts de suivi sont recommandés au moins à 2-3 jours, à 6-7 jours et à 6 semaines
• Des contacts supplémentaires pour des bébés ayant besoin de soins particuliers (IPN ou ceux dont les mères sont
séropositives-VIH) supposent deux ou trois visites en plus des visites routinières

OÙ les SPN devraient être fournis et QUI devrait les fournir ?

Il existe un certain nombre de stratégies possibles pour la prestation des SPN et un grand nombre des tâches
routinières peuvent être déléguées, bien que la supervision et les liens restent d'importance vitale :
• A l'établissement de santé : C'est davantage possible si la mère accouche dans un établissement de santé. Mais même
ainsi, les femmes et les bébés ne reçoivent pas forcément des SPN avant de rentrer à la maison et, même si les
mères viennent à l'établissement pour accoucher, elles risquent de ne pas revenir lors des premiers jours après
être rentrées chez elles.
• Par le biais des services mobiles : Un prestataire qualifié peut rendre visite à domicile pour offrir des SPN à la mère
et au bébé.
• Visites à domicile de la part d'un agent de santé communautaire (ASC) : Lorsque les systèmes de santé ne sont pas
très solides et que les ressources humaines sont limitées, certaines tâches peuvent être déléguées à l'ASC, avec
les liens nécessaires pour l'orientation vers un établissement de santé.
• Combinaison des soins à l'établissement à domicile : Les SPN peuvent être dispensés dans l'établissement de santé
suivant l'accouchement, à domicile lors des deux ou trois premiers jours d'importance cruciale, avec des visites
ultérieures à l'établissement après six à sept jours et après six semaines lorsque la mère est davantage en mesure
de quitter le domicile.
Sources : Adapté des références11,12
Note : Cette information ne se veut pas un guide clinique détaillé.

82 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Couverture et tendances actuelles Selon les données de l'EDS en Ethiopie, 90 % des mères ne III
reçoivent pas de soins postnatals pendant les six premières
La période postnatale est une période négligée. Alors que la majorité semaines. Parmi les rares d'entre elles qui ont un contact à cette
des décès maternels et néonatals surviennent pendant la première période, plus de la moitié ont accouché dans un établissement
semaine de cette période 1 les prestataires de soins de santé partout de santé où le trop grand nombre de patients et le fait qu'on
en Afrique subsaharienne continuent à recommander aux mères de les renvoie chez elles très tôt ne permettent pas de donner les
revenir à l'établissement pour un premier bilan uniquement après soins postnatals recommandés aux mères. En Erythrée, 92 %
six semaines. C'est la visite de ceux qui survivent. des femmes qui ont accouché à domicile n'ont reçu aucun soin
L'absence de données pertinentes et comparables pour les postnatal pendant les six premières semaines. De même, 85 %
programmes met à jour le manque d'application systématique des femmes accouchant à domicile au Mali et 70 % des femmes
de cette enveloppe de soins. Il n'existe pas d'indicateurs constants accouchant à domicile au Rwanda n'ont obtenu aucun soin
de l'efficacité des programmes nationaux de soins postnatals.8 postnatal, selon les données de l'EDS la plus récente faite dans
Les définitions pour le suivi des soins postnatals sont parfois ces pays. A part le nombre de naissances qui surviennent à
problématiques, notamment au vu de l'hypothèse de laquelle domicile, l'indicateur des soins postnatals dans l'EDS ne donne
partent certaines enquêtes voulant que toutes les femmes aucune information sur le contenu ou la qualité de la visite.
qui ont accouché dans un établissement sanitaire obtiennent Par contre, l'information est bien plus complète sur les soins
automatiquement des soins postnatals. Une analyse de 23 enquêtes prénatals où l'on demande aux femmes si elles ont bénéficié de
démographiques et de santé (EDS) démontre que les deux tiers diverses interventions, telles que la vaccination antitétanique et
des femmes en Afrique subsaharienne accouchent à domicile et la prise de la tension artérielle.
13 % seulement de ces femmes bénéficient d'une visite postnatale
dans les deux jours suivant l'accouchement.

Soins postnatals dans les deux jours suivant l'accouchement dans les
GRAPHIQUE III.4.1.
établissements de santé (en supposant que toutes les naissances dans un établissement
bénéficient de soins postnatals) ou à domicile, selon l'enquête démographique et de santé
(EDS) dans 12 pays (2003-2005)
100
Naissances dans des établissements Soins postnatals dans les 2 jours pour les naissances
(EDS suppose soins postnatals) à domicile, appliqués à toutes les naissances

75
Couverture (%)

50

25

0
Burkina Faso Ghana Kenya Madagascar Mozambique Nigeria Cameroun Lesotho Malawi Tanzanie Guinée Sénégal
2003 2003 2003 2003 2003 2003 2004 2004 2004 2004 2005 2005

Source : Données de l'EDS pour les enquêtes de 2003-2005. L'EDS suppose que toutes les naissances dans un établissement bénéficient de soins postnatals.Voir
notes de données à la page 226 pour de plus amples informations sur cet indicateur.

Le manque de soins postnatals se répercute sur la couverture de


plusieurs interventions essentielles. Si certains comportements
sains à domicile, tels que l'allaitement maternel, sont bien
décrits, il n'en reste pas moins que 30 % seulement des bébés en
Afrique subsaharienne reçoivent un allaitement exclusif. Bien
souvent, on constate que les bébés sont trop froids après la
naissance, même dans les pays tropicaux,13 et les soins peau à
peau après l'accouchement sont rarement observés.
La planification familiale est une importante occasion ratée
lors de la période postnatale. Des discussions en groupe au
Kenya montrent que pratiquement toutes les femmes pensaient
qu'elles devaient recevoir des informations sur la planification
familiale lors des visites postnatales ou avant qu'une femme
ne quitte l'hôpital après l'accouchement.14,15 La méthode de
l'allaitement maternel et de l'aménorrhée (MAMA) devrait être

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 83


la première méthode recommandée pour une planification systèmes sanitaires locaux, de leur niveau d'accessibilité, du
familiale immédiate chez les mères avec de nouveaux bébés. En caractère décentralisé de la prise de décisions et des pratiques
outre, il faudrait recommander les préservatifs pour apporter culturelles courantes, telles que celles concernant l'isolement
une double protection à la fois contre le VIH, et la grossesse.16 de la mère et de l'enfant risquant d'entraver l'accès aux soins.
D'autres méthodes de planification familiale peuvent être
Même si on s'accorde sur le contenu de l'enveloppe mondiale
envisagées pour la période postnatale précoce, telles que la pose
des soins postnatals, il faudra adapter les aspects qui, où et
d'un dispositif intra-utérin dans les 48 premières heures qui
comment au contexte sanitaire et social pertinent. Les approches
suivent l'accouchement.17
d'expansion des soins postnatals s'accompagnent de différentes
possibilités pour les femmes accouchant dans un établissement
Possibilités de renforcer les soins postnatals de santé et celles donnant la vie à domicile. Plus de la moitié
des femmes et de leurs bébés restent à la maison pendant
Partout en Afrique, il existe des possibilités, au niveau des l'accouchement et de suite après et il est donc capital d'intégrer
politiques et programmes, pour renforcer les soins postnatals les soins pour la mère et le nouveau-né à l'extérieur du système
puisque l'on a reconnu récemment qu'il existe un écart en sanitaire formel.
matière de continuité des soins. Les soins postnatals assurent
la continuité entre les services de santé maternelle et infantile Le Tableau III.4.1 présente quatre approches possibles à la
et soutiennent des comportements sains qui ont été introduits prestation des soins postnatals en fonction du lieu de naissance
lors des consultations prénatales et pendant le travail et et de la présence de prestataires pour dispenser les soins postnatals.
l'accouchement. De plus, ce contact postnatal assure une Sont également décrits le caractère acceptable et les obstacles et
continuité ininterrompue des soins du domicile à l'hôpital. les défis liés à chacune de ces approches.
L'amélioration des soins postnatals dépend de la capacité des

TABLEAU III.4.1 Stratégies des soins postnatals (SPN) : faisabilité et freins à l'application

Stratégies possibles Amies-de-la-mère Amies-du-prestataire Freins à l'application

1 Mères et bébés se rendent à   Demande à la mère de consulter peu après la


l'établissement pour les SPN naissance. Davantage probable après un
accouchement dans un établissement sanitaire.

2 Prestataire qualifié rend visite   Dépend de ressources humaines suffisantes,


à domicile pour fournir les situation souvent difficile et qui n'est probablement
SPN à la mère et au bébé pas parmi les hautes priorités des prestataires
qualifiés dans des contextes où les soins qualifiés
à l'accouchement ne sont toujours pas très utilisés.
Possible dans les endroits où les dispensaires
ruraux n'ont pas beaucoup de travail l'après-midi.

3 Agent de santé   Demande une formation pour l'ASC et gestion,


communautaire (ASC) rend supervision et soutien logistique.
visite à domicile pour voir la
mère et le bébé

4 Combinaison : accouchement   Demande une approche d'équipe avec établissement


dans l'établissement et et ASC, suffisamment de ressources humaines, une
première visite SPN dans bonne gestion et supervision, de bons systèmes
l'établissement, ensuite visite à d'orientation et une information et un système
domicile dans les deux à trois de suivi efficaces pour que la mère et le bébé ne
jours avec visites ultérieures soient pas perdus au moment du suivi.
SPN à l'établissement
Clé : •Faible ••Modéré •••Elevé Source : Groupe de travail SPN composé par les auteurs et éditeurs des chapitres.

Situées dans un contexte favorable, ces stratégies peuvent être de revenir pour une visite de soins postnatals.7 Une proportion
appliquées et intégrées tout au long de la continuité des soins, élevée de femmes se rendent à au moins une consultation
reliées avec d'autres services aux niveaux de l'établissement, du prénatale où les prestataires conseillent aux femmes enceintes,
domicile et de la communauté. Ces aspects devront pourtant lors du dernier trimestre, d'accoucher avec l'aide d'un prestataire
être étudiés minutieusement avant de prendre un engagement qualifié et de revenir pour un contrôle précoce pour la mère et
qui nécessitera l'augmentation ou le renforcement de tel niveau l'enfant. D'après les faits, les femmes sont plus susceptibles
du personnel soignant. d'accoucher avec l'assistance d'un prestataire qualifié si elles
reçoivent de bons soins prénatals et si elles accouchent avec un
1. Soins postnatals au niveau de l'établissement de santé
prestataire qualifié, elles sont plus susceptibles de revenir pour
Le modèle utilisé le plus couramment en Afrique consiste à
une consultation postnatale.18;19
demander aux mères qui ont accouché dans un établissement

84 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Dans l'idéal, les femmes qui accouchent dans un établissement zones géographiques délimitées peuvent renforcer les liens entre III
de santé pourraient rester pendant au moins 24 heures avant de le personnel de santé, les agents de santé communautaires et
rentrer chez elle. Ainsi, le personnel de l'établissement pourrait d'autres groupes, tels que les accoucheuses traditionnelles, afin
observer la mère et le nouveau-né et vérifier si la meilleure d'améliorer tant la base de connaissance que la gamme de soins
option d'alimentation est adoptée tout en s'assurant que toute pour la paire mère-bébé, immédiatement après la naissance. Les
complication maternelle ou néonatale est dépistée et traitée. ASC qui sont chargés de fournir des soins postnatals pourraient
Si des signes de danger spécifiques sont notés chez le bébé, la être reliés à l'établissement de santé par le biais de la supervision
mère et le bébé seront gardés ensemble pendant deux jours et d'un système d'orientation fonctionnel. Si un ASC rend
en plus pour l'alimenter, le garder au chaud et soigner les visite à la mère et au nouveau-né et trouve une complication,
complications. La mère d'un bébé de poids insuffisant pourra il orientera la patiente et l'accompagnera si possible au centre
adopter la Méthode de la Mère Kangourou (MMK). On lui de santé. Plusieurs études et essais pilotes en Asie présente
demandera de revenir à une date précise pour les soins postnatals, une riche expérience de soins postnatals à domicile.24,25 Cette
l'encourageant ainsi à consulter avec son nouveau-né.20 Et expérience est moins connue en Afrique, bien qu'un certain
pourtant, dans bien des endroits, même si une femme accouche nombre d'études mettent à l'essai actuellement des approches
dans un établissement de santé, elle ne reviendra pas dans les adaptées pour les soins à domicile avec les liens nécessaires au
deux premiers jours qui suivent la naissance lorsqu'elle court, système de santé.
elle et son bébé, le plus de risque de mourir. Si cela est possible,
des visites seront organisées à domicile ou une combinaison de
toutes ces approches pourra être envisagée, tel que discuté dans
la quatrième stratégie ci-après.
2. Soins postnatals comme stratégie avancée : visites
à domicile de la part d'un prestataire qualifié Existe-t-il un rôle pour les
ENCADRÉ III.4.2

Le suivi postnatal des nouvelles mères et de leurs nouveau-nés agents de santé communautaires (ASC)
peut également être assuré par le biais de visites d'un prestataire dans les soins postnatals ?
qualifié. Cette personne peut examiner la mère et le bébé,
fournir des soins maternels et néonatals essentiels et dépister En fonction d'un certain nombre d'examens récents,
les complications qui peuvent être soit traitées sur place, soit il est effectivement possible qu'un ASC qui a reçu une
orientées vers les services compétents. Ce modèle a réussi formation et qui bénéficie d'un bon soutien soit en
dans des contextes aux ressources limitées. A Madagascar, 15 % mesure de :
des femmes ont bénéficié d'une visite postnatale par un
• Renforcer les comportements sains pour le bébé, par
professionnel de la santé dans leur propre domicile. Dans le
cadre d'une étude pilote dans les zones rurales du Kenya, des exemple, l'allaitement maternel exclusif, vérifier que
sages-femmes à la retraite ont assisté aux accouchements à le bébé est au chaud (en recommandant d'attendre
domicile puis ont rendu visite à la mère et au bébé à deux ou avant de le baigner et de lui donner des soins peau-à-
trois reprises pendant la première semaine.8 Une étude faite en peau) et les pratiques hygiéniques
Zambie indique que les sages-femmes qui ont appris aux mères
• Apporter des soins particuliers pour les bébés avec
à s'occuper de leur bébé à domicile ont su leur apprendre les
signes de danger et les mesures à prendre rapidement, d'où une insuffisance pondérale à la naissance (IPN)
réduction dans la prévalence des problèmes de santé chez les • Réduire les décès néonatals grâce à un dépistage
nouveau-nés.21 Seulement, bien souvent, il n'existe pas un précoce et à une prise en charge rapide de la
nombre suffisant de sages-femmes pour fournir des soins à
pneumonie lorsque le transfert n'est pas possible
l'accouchement et l'adjonction de deux ou trois visites à
domicile risque d'être chère et bien difficile à réaliser vu les • Fournir des informations et des services pour la
limitations actuelles de ressources humaines dans la majeure mère, surtout pour l'espacement des naissances et
partie de l'Afrique. Il faudra également tenir compte du temps la planification familiale, administrer de la vitamine A
et des frais supplémentaires pour réaliser ces visites à domicile. aux mères
Les soins à l'accouchement exigent un prestataire qualifié et
seront probablement prioritaires dans l'emploi du temps d'une • Noter les signes de danger pour les mères et les
sage-femme. nouveau-nés et orienter vers les services compétents
3. Soins postnatals aux niveaux familial et communautaire en cas de complications maternelles et néonatales
La période postnatale étant souvent caractérisée par l'isolement • Encourager l'utilisation d'autres services, par exemple,
de la mère et du bébé, les visites par les agents de santé enregistrement de la naissance à l'Etat civil et
communautaires (ASC) sont l'occasion d'apporter des soins à
vaccinations
la femme et au bébé et de leur communiquer des messages
de santé spécifiques en ce temps qui respectent la culture.22,23 Source : Adapté des références25-29
Certaines tâches des soins postnatals routiniers pourraient être
confiées à un groupe moins qualifié, lorsque cela est faisable
(Encadré III.4.2). Dans les pays où les programmes des ASC
sont à l'échelle nationale, l'intégration de soins postnatals à
domicile pour la mère et le bébé au travail et à la formation
des ASC pourrait avoir un impact important à un coût
relativement faible. Les établissements de santé desservant des

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 85


4. Soins postnatals en reliant l'établissement de santé à la postnatale (Section III, chapitre 3). Ces retards dans l'obtention
stratégie avancée et aux soins communautaires de soins lors de la période postnatale sont souvent dus à des
Au lieu d'opter uniquement pour la stratégie établissement ou interdictions et restrictions qui demandent que les mères et les
la stratégie communautaire, on peut également se donner une femmes restent chez eux. Le manque d'information constitue
approche combinée avec des compétences polyvalentes au sein un autre obstacle important. Les femmes risquent de ne pas
de l'équipe. Une telle approche s'avérera particulièrement utile consulter les services de santé car elles ne reconnaissent pas les
dans des pays qui comptent un bon accès aux centres de soins complications ou ne savent pas que ces soins sont disponibles.7
de santé primaires et des liens fonctionnels entre le niveau Parfois, ces services existent mais elles n'en voient pas l'avantage
primaire et le niveau de référence. Par exemple, les femmes alors même qu'elles aimeraient recevoir des informations sur
peuvent accoucher dans l'établissement de santé, rentrer chez les soins à prodiguer à leur nouveau bébé, sur l'allaitement
elles et recevoir la visite d'un ASC à domicile le second jour et maternel et la planification familiale, soit avant de tomber
ensuite, revenir à l'établissement après une semaine et après six enceintes, soit pendant la grossesse.33 Les femmes prennent très
semaines. Un système de coupons utilisés pour chaque visite au sérieux l'accouchement mais ne se préoccupent pas toujours
facilitera ces liens. Lorsqu'il existe des maisons d'attente de autant de la période postnatale.
maternité, il serait possible pour les mères et leurs bébés, de
L'engagement communautaire est d'importance vitale pour
rester pendant trois jours pour s'assurer qu'ils se portent bien
obtenir plus rapidement les soins après la naissance puisque les
avant de parcourir de longues distances pour rentrer chez eux.
membres de la famille influencent ces comportements. Dans
Par ailleurs, les liens d'orientation restent le maillon faible de
un grand nombre de régions où les maris travaillent loin du
bien des programmes de santé maternelle et neontale.30 Dans
domicile, les femmes doivent attendre que le chef de famille
une zone reculée de l'Ouganda, un programme qui a formé les
revienne et leur donne l'autorisation et l'argent pour se rendre
ASC pour qu'ils communiquent des messages fondamentaux
dans un établissement de santé. De plus, un grand nombre de
a effectivement réussi à améliorer les comportements sains à
sociétés en Afrique subsaharienne reconnaissent le rôle influant
domicile et à augmenter la fréquentation des services postnatals
des grands-mères sur les jeunes femmes (leurs filles et leurs
chez les femmes en âge de procréer des villages.
belles-filles) lors de la grossesse, de l'accouchement et tout au
Cibler des groupes spécifiques pour des soins postnatals long des soins du nouveau-né (Encadré III.4.3). Parfois, des
supplémentaires pratiques nuisibles sont soutenues par les grands-mères et
Que l'accouchement ait lieu à la maison ou dans un pourtant, le rôle important qu'elles jouent, leur influence et
établissement de santé, les agents de santé devraient être en leur engagement intrinsèque au bien-être des femmes et des
mesure de reconnaître les signes de danger spécifiques chez enfants en font des alliées de force qu'il faut reconnaître dans
les femmes et les nouveau-nés (IPN, naissance prématurée, la prestation des soins postnatals. L'influence d'autres gardiens
problèmes d'alimentation, maladies et antécédents de travail communautaires tels que les dirigeants locaux, les accoucheuses
prolongé et dystocique, mère séropositive-VIH). Des soins traditionnelles, les ASC et les groupes de soutien et leur
supplémentaires sont particulièrement importants pour les éventuel rôle de messagers s'accompagne de bonnes possibilités
bébés avec IPN et bébés prématurés. Lorsque l'accouchement mais constituent parfois également des obstacles.
a lieu dans un établissement de santé et que sont dépistés les
Améliorer l'offre des soins postnatals
signes de danger spécifiques, la mère et le bébé devront rester
Nombreux sont les pays qui se sont dotés d'une certaine
plus longtemps dans l'établissement pour qu'on leur apporte
politique postnatale (même si elle ne concerne que le bilan à six
un soutien supplémentaire pour l'alimentation, la chaleur et
semaines) bien qu'au niveau national, on manque de directives,
les soins pour les complications. On peut également enseigner à
de normes et de protocoles et surtout de personnel pour la prise
la mère la méthode MMK. Si l'accouchement a lieu à domicile
en charge de la mère et de l'enfant lors de la période postnatale
et qu'un ASC ou un animateur est utilisé pour les visites
précole.34 En plus, la coordination est insuffisante entre les
routinières de soins postnatals, des visites supplémentaires
différents personnels de santé, les liens sont faibles entre les
pourront être faites pour les bébés avec IPB et d'autres bébés
programmes et l'information est mal utilisée. Dans bien des
exigeant des soins spéciaux, tels que les bébés des femmes
pays, la femme à moins qu'elle ne décide d'utiliser la planification
infectées par le VIH. En ce qui concerne les programmes de
familiale n'obtiendra son prochain bilan que lorsqu'elle tombera
PTME, la période postnatale représente une bonne occasion
à nouveau enceinte. Dans la majorité des pays, il n'existe de
d'apporter un plus grand soutien, surtout pour les divers
registres des naissances et même si une sage-femme fait un
choix d'alimentation du bébé.32 L'intégration de la PTME aux
bilan de la nouvelle mère, elle ne dispose d'aucun outil pour
programmes de SMNI renforcera les liens lors de cette période
marquer les résultats. Problème que le ministère de la santé au
cruciale pour améliorer la continuité des soins.
Kenya a décidé de résoudre en adoptant un système de registre
de notation pour trois consultations postnatales : une visite dans
Défis les 48 heures, la prochaine dans la semaine ou deux semaines et
la troisième aux alentours de six semaines.
L'insuffisance en matière de continuité des soins pourrait être
imputable à la faible couverture en soins postnatals. La recherche La qualité des soins au moment de l'accouchement influencera
est limitée sur le meilleur moment et les approches de prestation les soins du nouveau-né lors de la période postnatale. Lorsqu'il
et, de toute manière, ceux-ci devront être spécifiques à la situation. n'existe pas de soins qualifiés, on trouve très peu de prestataires
Les défis à relever se situent tant du côté de la demande que de formés pour apporter des soins postnatals essentiels ou soigner
l'offre des services. les bébés malades et très peu de formations sont organisées
pour recycler les infirmières et les sages-femmes.34 Et lorsque
Augmenter la demande pour les soins postnatals ces soins qualifiés existent, les prestataires sont souvent bien
Bien des retards sont pris pour consulter les services de santé, trop occupés pour donner une information sur l'importance
surtout lors de la grossesse, de l'accouchement et de la période du bilan postnatal pour la mère et son bébé.35 La période

86 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


postnatale immédiate est un temps d'incertitude pour les III
planificateurs qui ne savent pas trop si les soins postnatals
entrent dans la responsabilité de ceux qui s'occupent de la mère ENCADRÉ III.4.3 Sagesse des grands-mères
dans le cadre des programmes de maternité sans risques ou ceux pour les soins du nouveau-né
qui s'occupent du nouveau-né dans le cadre des programmes de
survie de l'enfance. La référence systématique entre ceux qui Un programme au Mali a recruté les grands-mères pour
soignent les mères et ceux qui soignent le bébé et l'enfant est qu'elles éduquent les communautés sur de simples
rare et influence de façon négative la continuité entre les deux. changements qui peuvent protéger la santé des mères
A divers niveaux, on note une faible capacité de gestion et un et des bébés. Les grands-mères ont discuté d'une
manque d'orientation et de communication.36 Une étude faite meilleure nutrition, de la prévention et du traitement
en Tanzanie montre que les sages-femmes devraient être des infections, de l'importance de garder les bébés secs
davantage soutenues pour la prestation des soins postnatals. et au chaud et de démarrer de suite l'allaitement. Par
Bien des facteurs sont responsables de cette situation dont conséquent, les décès néonatals ont diminué et ont
l'écart entre l'enseignement en salle de classe et la pratique sur également reculé les pratiques nuisibles telles que le
les lieux du travail, la sensibilisation des sphères politiques et la surcroît de travail pour les femmes enceintes, le fait
participation au processus décisionnel. De plus, sont également de prendre un bain dans les six heures qui suivent
mis en exergue d'autres facteurs dont le manque de confiance l'accouchement, d'appliquer du beurre de cacao sur le
dans la prise en charge et transfert des femmes connaissant des
cordon ombilical du bébé et de donner du café aux
complications et les limitations pour gérer le stress au travail.35
nouveau-nés. Les maris étaient davantage enclins à
Il existe des solutions novatrices dans d'autres régions où des payer pour les services médicaux et des suppléments
enveloppes de soins postnatals ont été adaptées et l'Afrique nutritionnels pendant la grossesse et même
pourrait s'inspirer de ces expériences. Au Népal, un projet d'accompagner leur épouse aux services de santé.
visait à améliorer l'accès de la mère et du nouveau-né à des
soins postnatals fondamentaux et acceptables en faisant appel à Pensées d'une mère : « Le mur de la honte entre la
un réseau d'ASC apportant des soins à domicile. Les résultats belle-mère et la belle-fille s'effrite peu à peu ; l'argent
nous montrent qu'il est effectivement possible de former des est donné par le mari car l'autorisation lui vient de
volontaires pour qu'ils apportent des soins postnatals à domicile son père, qui a été influencé par sa femme. »
d'une qualité et couverture raisonnables. Le projet signale
également des taux élevés de dépistage de problèmes de santé Source : Adapté de la référence38
et de transfert des mères et des nouveau-nés, bien qu'il faille
interpréter avec circonspection ces résultats vu la faible taille de
l'échantillon de mères et de nouveau-nés ayant des problèmes
de santé.37 probablement besoin d'un soutien pour adapter leur enveloppe
de soins postnatals en fonction de la politique existante,
notamment qui peut fournir ces soins et où ils peuvent être
Etapes pratiques prodigués.
Les gouvernements et leurs partenaires peuvent prendre un
Mise en place d'un leadership à divers niveaux pour revoir,
certain nombre d'actions concrètes pour étendre à plus grande
adapter, intégrer et exécuter l'enveloppe de soins postnatals.
échelle les soins postnatals, notamment en formulant une
Dans leurs pays, les hauts représentants du gouvernement, aidés
enveloppe de soins postnatals en fonction des données
par les bailleurs de fonds, peuvent collaborer pour recommander
probantes, en forgeant et en renforçant les liens entre la
les soins postnatals à la mère et au nouveau-né. Il est important
communauté et l'établissement de santé et en améliorant
que les Ministères de la Santé coordonnent, intègrent et
l'information disponible pour guider la prise de décisions
renforcent le volet soins postnatals dans les programmes
programmatiques.
existants tels que la PCIME, la survie de l'enfant, les initiatives
1. Formuler une enveloppe de soins postnatals en fonction de maternité sans risques, les soins obstétricaux d'urgence et le
de données probantes développement infantile précoce.
Standardiser le moment et la fréquence des soins. Il s'agit
d'examiner et d'harmoniser davantage le moment, la fréquence
et le contenu exact des consultations pour soins postnatals. Un
grand nombre de pays en Afrique ont adopté ou partiellement
adopté le modèle de soins de 1998 de l'Organisation mondiale
de la Santé (OMS), qui recommande des visites postnatales dans
les six heures après la naissance, trois à six jours, six semaines
et six mois (6-6-6-6).10 Ce sont pourtant les 24 premières
heures qui représentent le moment crucial puisque c'est là
que surviennent la plupart des décès maternels et néonatals
(Encadré III.4.1). Si c'est possible, le prochain contact devrait
se faire le second ou le troisième jour de la vie et, si les
ressources le permettent, une troisième visite sera faite pendant
la première semaine. La visite routinière pendant la sixième
semaine est importante pour les vaccinations du bébé et les
conseils de planification familiale pour la mère. Les pays auront

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 87


Assurer la supervision, la gestion et la redevabilité. La
supervision et l'assurance de qualité sont les maillons faibles de
divers programmes à base communautaire. Les responsables des
programmes doivent être soutenus dans leur supervision régulière
des ASC et des volontaires. On pourra envisager une rémunération
des ASC en fonction de la performance pour qu'ils restent
motivés et responsabilisés dans leur travail.
Envisager l'utilisation des maisons d'attente de maternité.
Ces maisons d'attente qui sont reliées aux formations sanitaires
dispensant des services obstétricaux d'urgence peuvent aider à
réduire les décès pour les mères et les bébés, surtout pour celles
qui habitent loin de l'établissement et qui ont des facteurs-
risques connus, tels qu'un décès néonatal précédent. La nouvelle
mère et son bébé peuvent rester dans ces maisons de maternité
pendant trois à quatre jours pour être sûr qu'ils sont en bonne
L'équipe de ce leadership devrait évaluer les plans de formation santé avant de rentrer chez eux.
avant l'emploi et en cours d'emploi pour tous les niveaux du Combler la lacune entre les soins postnatals et la
personnel soignant, de sorte à vérifier que les soins postnatals planification familiale. Les programmes de planification
essentiels sont toujours inclus.21 Elle pourra également adapter, familiale devraient étendre leurs efforts et demander aux agents
diffuser, institutionnaliser et appliquer des politiques sur des communautaires de coordonner leur travail avec les prestataires
soins postnatals factuels.39 Il existe des directives, du matériel de de soins dans les établissements de santé (et vice-versa). Les
formation, des aides professionnelles et des registres postnatals programmes doivent reconnaître et répondre à l'immobilité
pour la mère et le nouveau-né, mais ils ne sont pas encore culturelle et physique de la mère lors de la période postnatale
combinés pour servir d'enveloppe intégrée permettant une et tenir compte de la réceptivité des mères et de leur mari, des
application systématique sur l'ensemble de la région. Dans les grands-mères et autres membres influents de la famille qui
endroits qui ont réussi à introduire des soins prénatals ciblés, la peuvent donner des conseils et apporter un soutien. Les
couverture s'étend harmonieusement tout le long de la continuité stratégies de conseils doivent être réorientées afin d'inclure
des soins pour dispenser une enveloppe de soins postnatals ciblés. tous les aspects se rapportant aux soins du nouveau-né40 (Section
Des messages clés sur les soins postnatals peuvent également être III chapitre 1).
formulés de sorte à correspondre à d'autres messages de la SMNI.
Après la mise en œuvre, les Ministères de la Santé et les parties Forger et renforcer les principaux partenariats. Il existe bien
concernées devraient planifier de revoir les opérations progra- des manières imaginatives de reconnaître et de soutenir de
mmatiques, telles que les questions d'approvisionnement et de nouveaux partenariats ou ceux qui existent déjà entre le
logistique et en tirer un enseignement pertinent. gouvernement, les bailleurs de fonds, les organisations non
gouvernementales, les groupements féminins, les praticiens
2. Intégrer les programmes : forger et renforcer les liens traditionnels de la santé et les organisations confessionnelles
entre la communauté et l'établissement de santé locales. En voici certaines :
Connecter les services de SMNI à chaque niveau de prestation
de services. Les soins postnatals demandent que des soins • Obtenir le soutien et la coopération des dirigeants religieux
coordonnés soient apportés à la mère et au bébé chaque fois qui sont des membres éminents de la santé communautaire.
que des services sont dispensés (dans l'établissement de santé, • Reconnaître l'influence des accoucheuses traditionnelles et
dans la communauté et à domicile) et qu'existent des mécanismes autres prestataires communautaires et les inviter à se joindre à
d'orientation vers les services de santé maternelle et infantile. l'équipe de santé communautaire afin d'éduquer les parents et
Dans bien des cas, le même agent de santé fournira des soins les grands-parents et leur apprendre les pratiques positives.
à la mère et au bébé et pourtant, les protocoles et les normes
pour combiner les soins maternels et néonatals n'existent pas • Etendre la recherche préliminaire sur les connaissances, les
encore dans les établissements sanitaires périphériques, ou attitudes et les comportements et négocier des changements
alors un agent de santé infantile évalue un bébé mais n'a pas dans les pratiques nuisibles tout en encourageant celles qui
été formé pour le faire. Aussi est-il impératif de distribuer des favorisent la santé.
directives nationales à ceux qui fournissent les services - les 3. Améliorer la formation disponible pour guider la prise
agents de santé. de décisions programmatiques
Responsabiliser et habiliter les membres familiaux et Renforcer le suivi des soins postnatals. On ne dispose pas de
communautaires. Les préparatifs à la naissance et les soins données sur la couverture en soins postnatals. Des indicateurs
postnatals sont un bon moment pour informer les mères, la de suivi standardisés doivent être formulés pour reconnaître les
famille et les membres communautaires sur les bonnes pratiques soins postnatals comme un important programme de SMNI et
de soins maternels et néonatals à domicile. Un simple guide de pour évaluer les activités entre les divers pays.41 Les systèmes
communication et conseils guidera les familles des croyances d'information sanitaire doivent également inclure des indicateurs
culturelles à des soins néonatals essentiels basés sur des pratiques sur les soins postnatals (Encadré III.4.4). Par exemple, les
qui ont fait leurs preuves, notamment la reconnaissance à temps futures EDS et les enquêtes sur grappes à multiples indicateurs
et le transfert rapide de la mère ou de l'enfant en cas de signe (EGMI) devraient demander aux femmes qui viennent d'accoucher
de danger. Lorsqu'on propose un changement de comportement, leur opinion sur la qualité et la fréquence des soins postnatals
il est important de négocier ce changement notamment avec les qu'elles ont obtenus, notamment quand, où et de la part de
responsables communautaires. qui. Des indicateurs combinés pour les soins néonatals essentiels

88 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


sont à l'étude actuellement, par exemple, le pourcentage de III
nouveau-nés nettoyés avec un linge propre et sec après la
naissance, mis au sein dans l'heure qui suit et gardés en contact Indicateurs clés pour les
ENCADRÉ III.4.4
avec la peau de la mère ou du soignant.
soins postnatals (SPN)
Réaliser une recherche opérationnelle pertinente.
• Mère/nouveau-né reçoivent des SPN dans les trois
Nombreuses sont les questions qui subsistent quant au qui, où
et comment sont fournis les soins postnatals, surtout pour les jours* et lors de visites ultérieures
populations pauvres et peu desservies et sur la bonne manière • Endroit où les soins sont fournis et type de
de fournir les soins postnatals dans divers lieux tout en restant prestataires de soins
relier avec le système de santé. Jusqu'à présent, la plupart des
études ont été réalisées en Afrique et on manque d'information • Démarrage de l'allaitement maternel dans l'heure qui
sur les programmes des soins postnatals en Afrique. Les lacunes suit la naissance
de la recherche sont notamment les suivantes :
• Bébés malades emmenés pour le traitement
• Qui peut fournir des soins dans divers contextes ? Comment
les programmes peuvent-ils repérer les femmes enceintes et • Etablissements de santé où des prestataires de soins
les nouvelles mères qui n'ont pas accès à des soins prénatals qualifiés ou formés sont compétents pour les soins
et/ou à l'accouchement ? Qui peut faire quoi pour la mère et néonatals essentiels et la prise en charge des
le bébé ? complications maternelles et néonatales
• Où les meilleurs soins sont-ils fournis ? Où les femmes et • Taux de mortalité clinique des complications du
les familles souhaitent-elles obtenir des soins postnatals - à nouveau-né (par cause si possible)
domicile ou dans l'établissement de santé ? Les services
peuvent ils être fournis dans les établissements de santé et * Indicateurs néonatals et infantiles dans la liste des indicateurs
de survie de l'enfant du Compte à rebours à 2015.42 Pour une
à domicile et être reliés ? Comment peut-on renforcer les
liste complète, voir Section IV.
systèmes d'orientation-recours ?
• Quelle est la fréquence avec laquelle les services devraient être
fournis pour les soins postnatals routiniers et pour les soins
supplémentaires pour les petits bébés ? Comment les soins
postnatals peuvent-ils être mieux intégrés aux programmes de
PTME et autres programmes ?
• Quel est l'impact et le coût des divers modèles de prestation
des soins postnatals ?

Conclusion
Un grand nombre de femmes africaines et leurs nouveau-nés
n'ont pas accès aux soins de santé lors de la période postnatale
précoce, les exposant ainsi à un risque accru de tomber malade
et de mourir. Chaque année, 310 000 nouveau-nés en moins
mourraient en Afrique et bien des vies maternelles pourraient
être sauvées si la couverture en soins postnatals atteignait 90 %
des femmes et des bébés.9 Et pourtant, les programmes de
soins postnatals sont le maillon le plus faible de la chaîne des
programmes de santé reproductive et infantile de la région. Il
est capital de faire progresser les politiques et programmes des
soins postnatals, au même titre qu'il faut éprouver la faisabilité,
la viabilité et le coût-efficacité de ce que nous savons déjà.
Grandes sont les possibilités d'adapter les soins postnatals à
divers milieux afin d'atteindre les femmes et leurs bébés et
surtout en ce qui concerne les 18 millions de femmes africaines
qui accouchent à domicile.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 89


Actions prioritaires pour renforcer les soins postnatals
Mettre au point et utiliser une enveloppe factuelle de soins postnatals
• Arriver à un accord international sur le moment, la fréquence et le contenu des soins
• Créer ou revitaliser un groupe de travail national chargé de formuler et d'appliquer une enveloppe nationale
de soins postnatals, par exemple, une enveloppe liée à la Carte routière nationale
• Adapter les protocoles programmatiques et les messages clés pour les soins postnatals
• Former/recycler les agents de santé
• Traiter les questions liées à l'offre et à la logistique
Renforcer le programme
• Combler les clivages entre la planification familiale, les soins prénatals, l'accouchement et les soins postnatals
au sein de la famille/communauté et dans les établissements sanitaires
Améliorer l'information disponible pour guider la prise de décisions programmatiques
• Améliorer et standardiser les indicateurs de suivi pour les soins postnatals
• Faire une recherche opérationnelle pertinente

90 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


CHAPITRE 5 III

Prise en charge intégrée des maladies de l'enfance (PCIME)


Tigest Ketsela, Phanuel Habimana, Jose Martines, Andrew Mbewe, Abimbola Williams,
Jesca Nsungwa Sabiiti, Aboubacry Thiam, Indira Narayanan, Rajiv Bahl

Chaque année, presque 11 millions d'enfants meurent avant leur cinquième


anniversaire. Face à cette situation, l'OMS et l'UNICEF, au début des années 90, ont mis au
point la prise en charge intégrée des maladies de l'enfance (PCIME), stratégie conçue pour
réduire la mortalité et morbidité infantiles dans les pays en développement. L'approche est
axée sur les grandes causes du décès chez les enfants et vise à améliorer les compétences de
prise en charge chez les agents de santé, à renforcer le système de santé et à renforcer
les pratiques familiales et communautaires. Par ailleurs, les modules de la PCIME originale
ne comprennent pas les soins du nouveau-né malade pendant la première semaine de la
vie, moment où survient un décès infantile sur trois et n'insistent pas non plus sur les soins
du nouveau-né à domicile.

Dans pratiquement tous les pays de la région africaine, la PCIME est devenue la principale
stratégie de survie de l'enfant, créant une occasion unique d'étendre les interventions de
santé néonatale. Les activités ont déjà démarré puisque les directives génériques de la PCIME
et le matériel de formation connexe ont été revus afin d'inclure la première semaine de la vie.
Un grand nombre de pays en Afrique prévoient d'adapter la PCIME afin d'inclure les aspects
manquants sur les soins du nouveau-né. Il subsiste pourtant certaines questions quant à
l'adaptation de la PCIME en Afrique. Par exemple, les visites routinières à domicile pour les
soins postnatals pendant la première semaine de la vie devraient-elles être
incluses à la stratégie de la PCIME ? Est-ce que la PCIME devrait inclure des
soins au moment de la naissance ? Est-ce que la formation en PCIME
commence par la prise en charge des petits bébés (0 à 2 mois) ou des
enfants plus âgés ? Quels sont les obstacles entravant la mise en œuvre
efficace de la PCIME ? Comment peut-on combiner des approches
complémentaires à base clinique et communautaire ? Bien des leçons ont
été retenues de divers pays, surtout en Asie, où la PCIME est déjà adaptée
à la prise en charge intégrée des maladies infantiles et néonatale (PCIMIN).

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 91


Problème
La santé des enfants est étroitement liée à la santé et aux soins de leur mère. Alors que le bébé devient un
enfant, il est très important d'adopter des comportements sains à domicile et de traiter les maladies pour sauver
les vies. Le manque de soins ou des soins de mauvaise qualité ont des répercussions bien négatives pour
le nouveau-né et l'enfant :

Effets sur les nouveau-nés : Chaque année, 1,16 million de bébés africains meurent pendant le premier mois
de la vie et les infections en sont la cause principale. La majorité des 325 000 bébés qui meurent, d'après les
estimations, de septicémie néonatale et de pneumonie pourraient être sauvés à l'aide de simples gestes de
prévention tels que l'hygiène de la peau et du cordon, l'allaitement maternel et la chaleur et une meilleure prise
en charge de ceux qui sont malades en utilisant des antibiotiques.1 La plupart des décès sont enregistrés chez les
bébés avec une insuffisance pondérale à la naissance (IPN) ou chez les bébés qui pèsent moins de 2 500 grammes
à la naissance. De simples soins de tous les petits bébés et un traitement rapide des complications permettraient
de sauver un grand nombre de ces vies. Mais ni les soins à domicile, ni les soins des petits bébés ou même le
traitement des infections néonatales ont été traités systématiquement et à grande échelle par les programmes de
santé infantile, notamment au niveau de la prise en charge intégrée des maladies de l'enfance (PCIME).
Effets sur les enfants : Le manque de promotion sanitaire et de services de santé pour les bébés se répercute
également sur les enfants plus âgés. En effet, de graves maladies contractées pendant le premier mois de la vie
peuvent entraîner des infirmités permanentes et se répercuter négativement sur la performance scolaire. Et
pourtant, il n'existe que peu de données concrètes sur ces graves maladies néonatales et leurs effets à long
terme sur la santé. Les premières semaines de la vie revêtent une importance cruciale pour l'adoption de
comportements sains, tels que l'allaitement maternel. En Afrique, seuls un tiers des bébés de moins de six mois
bénéficient d'un allaitement maternel exclusif.2

L'enveloppe de la PCIME de santé à temps a permis d'améliorer la PCIME communautaire


(PCIME-C) et la formation portant sur la PCIME a permis
La stratégie de la prise en charge intégrée des maladies de
d'améliorer la qualité des services dans les établissements de santé.
l'enfance (PCIME) tient une place centrale dans la survie et le
Cette conjugaison d'approches communautaires et cliniques a
développement de l'enfant. C'est un principe fondamental de
permis une nette augmentation de la fréquentation des services.4
la Convention des Droits de l'Enfant. La stratégie repose sur
Le Graphique III.5.1 illustre l'effet qu'ont sur la survie ces
les droits humains qui garantissent des soins de santé à tous
interventions dans les trois composantes de la PCIME.5
les enfants, quel que soit l'endroit où ils vivent. Elle est mise
en œuvre en comblant les lacunes dans les connaissances,
compétences et pratiques communautaires se rapportant à la
santé de l'enfant, la reconnaissance de maladies, la prise en Graphique 111.5.1 Améliorer la survie de l'enfant
charge à domicile d'enfants malades et le comportement de grâce aux trois volets de la PCIME
consultation des services de santé. La stratégie de la PCIME
comprend trois grandes composantes :
1. Prise en charge intégrée des enfants malades dans les
établissements et dans les centres de santé
2. Renforcement des systèmes de santé, notamment
l'approvisionnement en médicaments et le soutien logistique
3. PCIME communautaire ou promotion de comportements
clés familiaux et communautaires
Les trois composantes de la stratégie de la PCIME sont
surtout efficaces lorsqu'elles sont exécutées simultanément. Par
exemple, une formation en matière de PCIME pour améliorer
les compétences des agents de santé afin de permettre une
meilleure prise en charge des cas dans les établissements de santé,
conjuguée au renforcement des systèmes de santé, par exemple,
l'amélioration de la fourniture en médicaments essentiels, a
permis de faire reculer de 13 % la mortalité des moins de cinq
ans en l'espace de deux ans en Tanzanie.3 Au Bangladesh, les
soins à domicile en cas de maladie et la consultation des services Source : Références5,6. Reproduit avec la permission de l'OMS.

92 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


III
Prise en charge des maladies de l'enfance dans l'établissement de premier niveau, au niveau
Graphique 111.5.2
transfert et à domicile
ETABLISSEMENT DE SANTE DE PREMIER NIVEAU NIVEAU DE TRANSFERT

Demander si L'ENFANT A DES « ROSE » - TRIAGE, EVALUATION


PROBLEMES CONSEILLER
TRAITEMENT ET TRAITEMENT
Rechercher les les parents à
AVANT D'URGENCE
SIGNES GENERAUX propos du
TRANSFERT ET
DE DANGER TRANSFERT
TRANSFERT DIAGNOSTIC ET
TRAITEMENT DE GRAVES
PROBLEMES COMMUNS
EVALUER les PRINCIPAUX
« JAUNE » - SUIVI DE L'EVOLUTION
SYMPTOMES : CLASSER LA
TRAITEMENT DU PATIENT
CONDITION
SPECIFIQUE ENSEIGNER
TOUX OU RESPIRATION DE L'ENFANT
DANS aux
DIFFICILE, DIARRHEE, FIEVRE ET
IDENTIFIER
L'ETABLISSE- parents le DOMICILE ET FAMILLE
MENT DE traitement
LE
PREMIER ADMINISTRATION DE
TRAITEMENT
NIVEAU LEUR MEDICAMENTS PAR VOIE
EVALUER la
DONNER ORALE ET/OU TRAITEMENT
MALNUTRITION ET
DES D'INFECTIONS LOCALES
L'ANEMIE
CONSEILS
sur ADMINISTRATION DE
« VERT » - l'alimentation NOURRITURE ET DE
TRAITEMENT et la visite LIQUIDES
Rechercher les (en suivant les
A DOMICILE de retour
AUTRES PROBLEMES recommandations
d'alimentation)
RETOUR A
Fournir des soins de SUIVI lorsque l'enfant revient et, si nécessaire,
L'ETABLISSEMENT DE
évaluer pour de nouveaux problèmes
SANTE, SI NECESSAIRE

Source : Adapté des références5,6

La PCIME fonctionne le mieux lorsque les familles et les La PCIME combine la prévention et les soins et s'attache à
communautés sont reliées à l'établissement de premier niveau l'enfant entier, pas simplement aux maladies prises individuelle-
qui, à son tour, est bien relié au niveau de référence (Graphique ment. Le Tableau III.5.1 présente les types d'intervention
III.5.2). C'est le même principe que celui énoncé à la Section II entrant dans la stratégie de la PCIME.
concernant l'importance d'une continuité fluide de soins entre
les divers niveaux de services de santé.

Tableau III.5.1 Types d'interventions incluses actuellement dans la stratégie de la PCIME

NIVEAU TYPES D'INTERVENTIONS


Prévention des maladies et promotion Réponse aux maladies (soins curatifs)
de la croissance
Domicile et • Promotion communautaire/à domicile de pratiques • Reconnaissance et traitement rapides à
communauté adéquates d'alimentation du nourrisson ; conseils domicile des maladies
par les pairs sur l'allaitement maternel et • Consultation des services de santé
l'alimentation complémentaire • Observance des recommandations de
• Utilisation de moustiquaires imprégnées aux traitement
insecticides
• Pratiques adéquates de prévention des infections

Services • Vaccinations • Traitement de l'infection respiratoire aiguë, de


de santé • Supplémentation en micronutriments la diarrhée, de la rougeole, du paludisme, de la
• Conseils de l'agent de santé pour l'allaitement malnutrition et autres graves infections
maternel et une alimentation complémentaire • Conseils sur les problèmes d'alimentation
adéquate • Fer pour le traitement de l'anémie
• Traitement avec vermifuge

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 93


Couverture actuelle de la PCIME simples signes cliniques de maladie pendant cette période.12,13
Lorsque les algorithmes ont été mis au point, on pensait que les
Actuellement, la PCIME est mise en œuvre dans plus de 100 soins au moment de la naissance et lors de la première semaine
pays dans le monde. En juin 2006, 44 des 46 pays de l'Afrique pouvaient être assurés essentiellement par les programmes de
subsaharienne se trouvaient à diverses étapes de la mise en œuvre soins maternels alors qu'en réalité, les soins néonatals tombent
de la PCIME et 27 l'étendaient au-delà des quelques districts de justement dans cette brisure entre les soins maternels et les
départ. Quatorze de ces 27 pays mettent en œuvre la stratégie soins infantiles.14
dans plus de 50 % de leurs districts (Graphique III.5.3).
De plus, la mise en œuvre de la PCIME insiste sur des inter-
ventions dispensées par le système formel de soins de santé.
Et pourtant, l'une des premières étapes les plus simples pour
Progrès au niveau de l'expansion de
Graphique 111.5.3 sauver la vie du nouveau-né repose sur des approches qui sont
la PCIME dans la région OMS/AFRO en date de à base communautaire. Les pratiques familiales et communau-
juin 2006 taires clés identifiées au départ par la stratégie de la PCIME ne
s'attachaient pas aux pratiques de soins néonatals telles que
l'allaitement maternel immédiat et les soins thermiques.
Le renforcement des interventions néonatales dans le cadre de
chaque composante de la PCIME permettrait de sauver un grand
nombre des vies de nouveau-nés tout en profitant également à
la PCIME elle-même puisque cela intégrerait davantage les
trois composantes de cette stratégie. Ainsi, les programmes de la
PCIME peuvent renforcer la continuité des soins en encourageant
des activités qui améliorent les soins néonatals dans le cadre de la
famille et en apportant le soutien nécessaire aux bébés vulnérables.
Cela s'applique notamment aux soins pour les bébés avec IPN,
au dépistage de bébés avec des signes de graves maladies et au
transfert à temps vers un niveau supérieur de soins, ainsi qu'à
l'amélioration de la qualité des soins pour les maladies néonatales
Première étape de dans les établissements de soins primaires et de soins de référence.
mise en œuvre
Le suivi des bébés ayant des problèmes dépistés à cause d'une
condition maternelle telle que la syphilis ou l'infection à VIH
Phase d'expansion deviendrait également une priorité du personnel soignant, suite
à un échange amélioré entre les services de santé maternelle
PCIME dans plus de et infantile.
50 % des districts
Prise en charge des maladies dans les
établissements de santé de premier niveau -
possibilités d'inclure les interventions néonatales
La mise en œuvre de la PCIME est évaluée dans le cadre de
La prise en charge intégrée des enfants malades dans les
deux importantes activités : examen analytique de la PCIME7
établissements est le premier volet et celui exécuté le plus
et évaluation dans de multiples pays.5,6 Ces rapports ont constaté
efficacement de la PCIME. Le principe de base consiste à
que la formation en PCIME améliorerait nettement la qualité
améliorer la capacité des agents de santé pour qu'ils puissent
des soins dans les établissements de santé.3,8-10 Et pourtant, si
classer les enfants malades à l'aide d'algorithmes simplifiés
certains pays sont arrivés à une couverture élevée, la plupart
permettant de dépister des maladies très graves exigeant que
pourtant ont progressé plus lentement qu'on ne l'avait espéré
l'enfant soit transféré vers le service compétent et d'autres
au départ.6 Dans bien des pays, la stratégie de la PCIME
affections plus simples qui peuvent être traitées au niveau des
s'attache davantage à la formation de l'agent de santé qu'à la
soins primaires. La version générique originale de la PCIME
combinaison des trois composantes. Par contre, dans les pays
comprend des algorithmes et des prises en charge de jeunes
où deux ou trois de ces composantes de la PCIME ont progressé
enfants allant d'une semaine à deux mois. La formation est
ensemble, tel qu'en Tanzanie et au Bangladesh, des progrès plus
axée sur le dépistage et le traitement d'infections graves et
rapides ont été faits pour améliorer la survie de l'enfant.4,11
locales, de diarrhée, d'IPN et de problèmes d'alimentation
chez les jeunes enfants.
Possibilités de renforcer les soins néonatals Récemment, les directives génériques de prise en charge des
dans le cadre de la PCIME cas de la PCIME ont été revues et permettront des adaptations
selon les pays. (Voir ressources de programme à la page 148.)
Classant par ordre prioritaire les principales causes de la
Les directives revues comprennent les adjonctions suivantes
mortalité infantile, les directives génériques originales de la
à la version originale :
PCIME ont pourtant raté deux grandes causes de décès
néonatals pendant la première semaine de la vie - asphyxie et • Algorithme en fonction de données probantes pour le dépistage
naissance prématurée. Les algorithmes pour le jeune enfant et le traitement de maladies lors de la première semaine de la
ne traitent que de la prévention et de la prise en charge des vie (les maladies très graves sont notamment l'asphyxie, les
infections après la première semaine de la vie car ce n'est que complications de la naissance prématurée et les infections
récemment que l'information est devenue disponible sur les graves, les infections locales et la jaunisse).12,13

94 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


• Des directives supplémentaires sur les soins thermiques des PCIME communautaire - possibilités de rapprocher les III
nouveau-nés avec IPN, notamment soins peau à peau. soins néonatals des familles
• Directives supplémentaires sur l'alimentation des bébés avec L'amélioration des pratiques familiales et communautaires par
IPN, notamment alimentation avec le lait maternel extrait le biais de la PCIME-C a été reconnue officiellement comme
en utilisant une autre méthode d'alimentation, par exemple, une composante de la stratégie de la PCIME lors de la première
une tasse. Réunion d'Examen et Consultation mondiale de la PCIME
qui s'est tenue en 1997. Les participants de cette réunion ont
• Directives améliorées sur les soins à domicile pendant l'entière reconnu que la seule amélioration de la qualité des soins dans
période néonatale, dont l'allaitement maternel précoce et les établissements de santé ne permettrait pas d'arriver à la
exclusif, garder le bébé au chaud, soins du cordon et de la réduction souhaitée de la morbidité et de la mortalité infantiles
peau avec les bonnes mesures d'hygiène et soins à temps et puisqu'un grand nombre de mères n'amènent pas leurs enfants
adéquats pour les maladies. malades dans les établissements de santé.
• Prévention de la transmission mère-à-enfant (PTME) du VIH Le recul de la mortalité maternelle exige un partenariat entre
dans les contextes où la prévalence du VIH est élevée. les agents de santé et les familles, soutenu par la communauté.
Les agents de santé doivent être en contact avec les familles
Le matériel de formation revu pour la PCIME apporte
et les communautaires pour vérifier que les familles apportent
également des directives sur les mesures que peuvent prendre
les soins indiqués favorisant une bonne croissance et un
les agents de santé lorsqu'un jeune enfant devrait être transféré
développement sain de leurs enfants. Les familles doivent être
vers un autre établissement, mais que ce n'est pas possible.
capables de prendre les actions nécessaires lorsque leur enfant
Notons toutefois que les directives revues de la PCIME ne
est malade et devraient reconnaître les problèmes ou signes de
comprennent pas les soins néonatals au moment de la naissance,
maladie dès le début, puis consulter les services de santé lorsque
ni la réanimation du nouveau-né. Par ailleurs, il existe des
les enfants ont besoin de soins supplémentaires et administrer
directives et modules de formation qui peuvent être adaptés à
les traitements recommandés.
cette fin et les agents de santé qui assistent aux accouchements
devraient les consulter pour améliorer leurs compétences. La PCIME-C vise à atteindre les familles et les communautés
(Pour de plus amples informations, voir Section III.3.) dans l'endroit où elles vivent. C'est une possibilité d'intervenir
auprès des enfants marginalisés et difficiles à atteindre. Elle

Tableau III.5.2 Pratiques familiales et communautaires essentielles

Promotion de la croissance et développement Prise en charge à domicile


• Allaiter exclusivement pendant 6 mois • Continuer à alimenter et donner davantage d'aliments et
• Introduire une alimentation complémentaire appropriée de liquides lorsque l'enfant est malade
à partir de 6 mois tout en continuant à allaiter jusqu'à • Administrer le traitement recommandé à domicile pour
24 mois la maladie
• Apporter des micronutriments adéquats, par le biais du • Prendre les mesures nécessaires pour prévenir et traiter
régime alimentaire ou de la supplémentation les blessures et accidents de l'enfant
• Promouvoir le développement mental et psychosocial

Consultation des services de santé et observance Prévention des maladies


du traitement • Jeter les matières fécales avec les bonnes mesures
• Emmener l'enfant pour toutes les vaccinations d'hygiène, se laver les mains après la défécation, avant
nécessaires avant l'âge d'un an de préparer les repas et avant de donner à manger à
• Reconnaître lorsque l'enfant a besoin d'un traitement à l'enfant
l'extérieur du domicile et l'emmener voir l'agent de santé • Vérifier que l'enfant dort sous une moustiquaire
• Suivre les conseils de l'agent de santé concernant le imprégnée aux insecticides
traitement, le suivi et le transfert • Veiller à la prévention et aux soins des personnes
• Vérifier que toutes les femmes enceintes reçoivent des infectées et affectées par le VIH/SIDA
soins prénatals adéquats et une vaccination contre le • Prévenir les abus/la négligence des enfants et prendre
tétanos pendant la grossesse des mesures si un tel abus a lieu
• Encourager la participation active des hommes aux soins
de l'enfant et à la santé reproductive

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 95


stimule la participation des parents, des soignants et des imputable à toutes les causes.20 D'autres études ont également
communautés à leur propre développement et les encourage à noté des obstacles à la mise en œuvre de la stratégie. Par exemple,
prendre des actions qui favoriseront la survie et le développement les agents de santé communautaires (ASC) avaient du mal à
de leurs enfants. Il existe 16 pratiques familiales et communautaires faire la différence entre la pneumonie et la septicémie et la
clés pour les soins infantiles retenues pour la région africaine, méningite chez les nouveau-nés. Dans le cadre d'une autre
tel que le montre le Tableau III.5.2. L'inscription à l'état civil étude à Gadchiroli, en Inde, la prise en charge à domicile de la
lors de la naissance a été ajoutée dans un certain nombre de septicémie par les ASC, à l'aide de cotrimoxazole par voie orale
pays dans le cadre d'adaptations individuelles. et de gentamicine par voie intramusculaire, a permis de réduire
la mortalité imputable à la septicémie et la mortalité générale.21
Un certain nombre de ces pratiques communautaires clés qui
Notons toutefois que cette étude unique utilisant des antibio-
visent le bien-être de l'enfant plus âge concernent également la
tiques par injection s'est déroulée dans un endroit où n'existait
santé néonatale :
pratiquement aucun accès aux soins de santé et un endroit
• Allaitement maternel exclusif jusqu'à six mois (en tenant où il a été possible d'apporter une formation intense et un suivi
compte de la politique OMS/UNICEF/ONUSIDA et de leurs régulier aux ASC. Aussi, s'agit-il de bien soupeser la situation
recommandations sur le VIH et l'alimentation du nourrisson)15,16 avant d'étendre l'approche à plus grande échelle. Actuellement,
l'OMS ne recommande pas que les ASC prennent en charge de
• Dépistage rapide des signes de danger et consultation des graves infections néonatales.
services de santé dans les meilleurs délais pour le traitement
des maladies Prise en charge des maladies à l'hôpital - possibilités
• Observance du conseil de l'agent de santé concernant le d'améliorer les soins et de sauver des vies
traitement, le suivi et le transfert Des directives ont été publiées récemment pour les soins
hospitaliers des enfants et des bébés dans des contextes aux
• Vérification que les bébés, les enfants de moins de cinq ans et ressources modiques, par exemple, le Pocket Book of Hospital
les femmes enceintes dans les pays où le paludisme est endémique Care for Children. (Voir ressources de programme à la page 148.)
dorment sous des moustiquaires imprégnées aux insecticides Le chapitre sur les problèmes du nouveau-né traite des soins au
• Promotion de la participation active des hommes aux soins moment de la naissance, dont la réanimation néonatale, ainsi
de l'enfant que la prise en charge de nouveau-nés souffrant d'asphyxie,
d'infections graves et d'IPN. Les directives traitent également
• Vérification que chaque femme enceinte reçoive les quatre des compétences pour l'administration d'injections par voie
consultations prénatales recommandées avec au moins deux intramusculaire, la mise en place de voies veineuses, le cathétérisme
doses de vaccination antitétanique et un traitement préventif des veines ombilicales et l'alimentation par voie nasogastrique.
intermittent pour le paludisme lors de la grossesse Les directives peuvent être utilisées comme normes pour
l'amélioration de la qualité des soins dans les hôpitaux.
Par ailleurs, il faudrait intégrer un plus grand nombre de pratiques
qui améliorent la santé et la survie du nouveau-né. En effet, Certes, il existe des directives mais par contre peu d'efforts
l'adjonction des pratiques suivantes à la PCIME-C renforcerait programmatiques concertés pour améliorer la qualité des soins
l'effet du programme sur la santé néonatale : des enfants dans les hôpitaux de district et les CHU en Afrique
et encore moins d'attention est accordée à l'amélioration des
• Démarrage quasi-immédiat de l'allaitement maternel, dans
soins hospitaliers des nouveau-nés malades. Dans les pays où
l'heure qui suit la naissance
au moins la moitié de toutes les naissances ont lieu dans des
• Garder le bébé au chaud, notamment soins peau à peau (voir hôpitaux, l'une des manières les plus efficaces par rapport aux
Encadre III.5.1) coûts de réduire les décès néonatals consiste à améliorer la
qualité des soins pour les bébés malades.1,22,23 Des soins hospitaliers
• Soins du cordon et de la peau avec les bonnes mesures d'hygiène
efficaces des nouveau-nés malades demandent que soient adaptées
Il ne sera certes pas facile d'étendre la couverture de la PCIME les directives existantes et que soient améliorées les compétences
tout en encourageant les pratiques clés des soins prénatals et des prestataires de soins de santé. Il faut également améliorer les
pourtant, c'est possible.17 La PCIME-C a été mise en œuvre méthodes de prévention des infections et la logistique pour
à l'aide de diverses approches communautaires et à présent, l'équipement et les médicaments essentiels.
il existe plusieurs modèles réussis dont on peut s'inspirer.
Une prise en charge réussie des enfants malades à l'hôpital
En effet, l'étude sur la mobilisation sociale par le biais des
demande que soient intégrées les interventions essentielles telles
groupements féminins pour améliorer les soins pour les femmes
que la réanimation néonatale, le traitement des infections et de
enceintes les nouveau-nés au Népal a permis un net recul de
meilleurs soins pour l'alimentation des bébés avec IPN et des
la mortalité néonatale.18 Par ailleurs, le modèle des visites
bébés très prématurés.24 Tous les nourrissons bénéficient des
régulières à domicile pour améliorer les soins postnatals a
soins peau à peau, surtout dans un climat froid ou une saison
également été reproduit avec réussite dans le cadre de plusieurs
fraîche de l'année. Les bébés avec IPN qui ne sont pas malades
recherches et programmes19 (PCIMIN en Inde et Lady Health
et qui pèsent entre 1 000 et 2 000 grammes auront tout à gagner
Workers au Pakistan).
de la Méthode de la Mère Kangourou (MMK), surtout lors des
La prise en charge de la maladie au niveau communautaire premiers jours de la vie (Encadré III.5.1).
ou à domicile est une méthode particulièrement efficace pour
réduire la mortalité néonatale dans des endroits où l'accès à des Renforcement du système de santé
établissements de santé est très limité et où les transferts sont Le renforcement de la capacité des ressources humaines,
difficiles. Une méta-analyse d'études a montré que le traitement notamment l'amélioration des compétences de l'agent de santé,
communautaire de la pneumonie chez les nouveau-nés arrivait doit être sous-tendu par une bonne infrastructure, la disponibilité
à réduire de l'ordre de 27 % (18 %-36 %) la mortalité néonatale régulière de médicaments, fournitures et équipement, ainsi que

96 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


III
Encadré III.5.1 Méthode de la Mère Kangourou
La méthode de la mère kangourou (MMK) est une manière efficace de
prendre soin d'un petit bébé pesant entre 1 000 et 2 000 grammes
qui n'a pas de grave maladie. La MMK lui donne chaleur, lait maternel,
protection contre l'infection, stimulation et amour.

Le bébé est déshabillé, sauf son bonnet, ses langes et ses chaussons
et il est placé droit entre les seins de la mère, avec la tête tournée
d'un côté. Ensuite, le bébé est attaché sur la poitrine de la mère avec
un pagne et couvert par les habits de la mère. Si la mère n'est pas
disponible, le père ou un autre adulte peut lui donner les soins peau-à-
peau. Ces soins sont maintenus jusqu'à ce que le bébé ne les accepte
plus, généralement quand le poids dépasse 2 000 grammes. On peut
continuer sans risques la MMK à la maison.

La recherche a montré que, pour les bébés prématurés, la MMK est


aussi efficace, sinon plus efficace, que les soins en incubateur.25 De
petits bébés bénéficiant de la MMK restent moins longtemps à l'hôpital
que ceux recevant des soins conventionnels. Ils ont moins d'infections
et prennent du poids plus rapidement, épargnant l'argent et le temps
de l'hôpital et épargnant à la famille une souffrance supplémentaire.

par une supervision et un suivi constructifs. Les efforts faits Les questions suivantes sont d'importance critique lors de l'adap-
pour attirer l'attention des dirigeants sur la charge de morbidité tation des directives de prise en charge de cas de la PCIME en
chez les moins de cinq ans et sur les niveaux adéquats d'investisse- vue de renforcer les soins néonatals dans les établissements de
ment ont mis en relief la santé du nouveau-né26,27 Ce contexte santé de premier niveau :
favorable et les compétences de prise en charge sont nécessaires
pour des interventions efficaces à tous les niveaux - communautés, Contenu de la formation ? On recommande vivement que la
établissements de santé de premier niveau et hôpitaux. PCIME porte également sur la prise en charge des nouveau-nés
pendant la première semaine de la vie. En d'autres mots, la
L'adjonction de médicaments et de fournitures pour le traitement section sur les nourrissons dans la PCIME devrait présenter la
d'affections courantes du nouveau-né aux listes de médicaments prise en charge des bébés après la naissance et jusqu'à l'âge de
essentiels de la PCIME est une étape d'importance critique pour deux mois. Dans tous les contextes, le contenu de la PCIME
vérifier la disponibilité de ces fournitures. devra traiter des graves maladies chez les bébés (infections
Un meilleur suivi permettra d'améliorer les soins dispensés aux sérieuses, asphyxie et complication de la naissance prématurée),
nourrissons et aux jeunes enfants. Les programmes peuvent la diarrhée, les problèmes d'alimentation et les soins des
utiliser des listes de vérification pour évaluer la qualité des soins nourrissons avec IPN. On peut ajouter, par exemple, l'infection
néonatals et juger ainsi du traitement des enfants malades et oculaire gonococcique dans les contextes où l'épidémiologie
de l'acquisition de compétences chez les agents de santé. Les locale indique que ces infections sont répandues. On peut
indicateurs du suivi pourront indiquer le nombre d'enfants également envisager d'inclure la jaunisse, sachant que cette
malades dans les établissements de santé qui sont transférés vers maladie, bien qu'elle entraîne une grande incapacité, n'est pas
d'autres niveaux en cas de maladie grave, ainsi que les nourrissons une des grandes causes du décès. Par contre, les signes cliniques
bénéficiant de contacts postnatals réguliers avec des agents de ne sont pas une manière fiable de dépister une jaunisse exigeant
santé formés. L'information locale sur la charge de morbidité, un traitement.12,13
ainsi que les niveaux d'investissement pour les nouveau-nés et La PCIME révisée et générique ne comprend pas les soins
les enfants devront être communiqués aux dirigeants car cette à l'accouchement puisque les professionnels de la santé qui
information est importante pour la prise de décisions et le apportent une assistance obstétricale doivent disposer de
classement prioritaire des interventions, ainsi que pour la mise compétences pour prendre en charge la mère pendant l'accouche-
en œuvre des programmes. ment et que ce n'est généralement pas la même personne qui
fournit des services de PCIME aux enfants. Un module de
Adapter la PCIME pour sauver les vies des nouveau-nés
formation complémentaire pour les soins néonatals au moment
- mettre le « N » dans la PCIMIN de la naissance, y compris la réanimation, pourrait être utilisé
L'adaptation de la PCIME pour renforcer les soins néonatals exige soit pour le prestataire qualifié, soit pour des contextes
la création d'un comité national d'experts techniques et autres particuliers lorsque l'agent qui a reçu une formation en PCIME
parties prenantes qui devront discuter des aspects spécifiques de la serait également présent à la naissance. Le cours de l'OMS sur
nouvelle enveloppe de la PCIME. Le comité devra tenir compte une Grossesse moins risquée et des soins néonatals essentiels
de la situation actuelle de santé néonatale, ainsi que du statut pourrait être adapté à cette fin.
des programmes de santé maternelle et infantile.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 97


Ordre de la formation ? Dans la version générique de la PCIME, nourrisson. Si la formation complète de la PCIME de 11 jours
la formation commence par la prise en charge d'un enfant de est donnée, on recommande qu'au moins un tiers de la formation
2 mois à cinq ans, suivi par le nourrisson. Certains pays (par totale soit consacré à la prise en charge du nourrisson - soit un
exemple, l'Inde et l'Ethiopie) ont inversé la séquence de la minimum de trois jours. Si un atelier plus court est réalisé (par
formation pour donner plus d'importance à la santé du nouveau- exemple, six jours), alors au moins 40 % du temps devraient être
né. La décision comporte plusieurs implications. Il faudra consacrés aux soins du nourrisson - un minimum de deux jours
enseigner au début les parties communes de la formation (par et demi. Cette durée n'est pas toujours possible, mais on pourra
exemple, le concept de la classification par code de couleur, les toujours envisager d'autres stratégies pour le renforcement des
signes cliniques tels que la respiration rapide et tirage sous- compétences, par exemple, une pratique clinique supervisée sur
costal) en utilisant la section du nourrisson (0 à 2 mois). Aussi, les lieux du travail lors du suivi après la formation.
faudra-t-il reformuler tout le matériel pédagogique et augmenter
Où former ? Généralement, les consultations externes ne sont
le temps consacré à la section sur le nourrisson. Rien ne prouve
pas un bon endroit pour enseigner une pratique clinique sur
à ce jour que cette nouvelle séquence de la formation permet
les nourrissons. Les sessions de pratique clinique devraient être
d'améliorer nettement les compétences de l'agent de santé.
organisées dans les salles de l'hôpital, les salles d'urgence et les
D'après la recommandation actuelle, il n'est pas nécessaire
services postnatals des hôpitaux. La stratégie de pratique clinique
d'inverser la séquence si suffisamment de temps est consacré à
pour les nourrissons change légèrement de celle destinée à l'enfant
la formation liée à la prise en charge des nourrissons, y compris
plus âgé qui se déroule essentiellement dans la consultation externe.
des nouveau-nés.
Une des stratégies pour apporter des soins postnatals aux mères
Pendant combien de temps faut-il former ? Probablement que la
et aux nouveau-nés consiste à utiliser les visites à domicile par
grande force de la formation en PCIME réside dans l'importance
les agents de santé cliniques ou communautaires. L'adjonction
qu'elle accorde à l'acquisition de compétences par le biais de la
de cette composante à la PCIME demandera une pratique
pratique. Les directives revues de la PCIME recommandent
supplémentaire portant sur les visites à domicile et au moins
au moins trois séances de pratique clinique pour la formation
une journée en plus de formation.
portant sur le jeune enfant, couvrant l'évaluation et le traitement
de maladies graves, les problèmes d'alimentation et l'IPN, les Exemples de processus d'adaptation dans divers pays
trois comprenant des composantes de soins à domicile. Cela Le processus d'adaptation peut changer dans chaque pays et
suppose au moins 2,5 à 3 jours pour enseigner la section du l'enveloppe finale de soins risque de ne pas être la même, mais

Tableau III.5.2 Adaptation de la PCIME à la PCIMIN en Inde - décisions clés et leur bien-fondé

Décision prise par un comité d'adaptation


Elément en Inde Bien-fondé
Première semaine Comprend le traitement de l'infection, la jaunisse, Une grande proportion des décès néonatals en
de la vie l'hypothermie, les problèmes d'alimentation et l'IPN Inde survient pendant la première semaine de la vie
Soins au moment Pas compris Tout le public visé n'apporte pas une assistance
de la naissance à l'accouchement. Il existe du matériel
complémentaire pour améliorer les compétences
des agents qui apportent une assistance lors de
l'accouchement
Séquence de la Jeune enfant avant l'enfant plus âgé Presque la moitié des décès des moins de cinq ans
formation en Inde surviennent lors de la période néonatale.
Il faut accorder une plus grande attention au
nouveau-né
Temps de la 50 % de la durée totale de la formation Un changement de séquence suppose que les
formation sections courantes (approche de classification) sont
enseignées avec la prise en charge de la maladie
chez le jeune enfant ; 3 séances de pratique clinique
et 1 séance pratique pour les visites à domicile
sont nécessaires
Pratique clinique 3 séances de pratique clinique - (i) maladie grave : Généralement, les jeunes enfants malades ne sont
en salle d'urgence et service hospitalier (ii) problèmes pas emmenés aux consultations externes. Ils sont
d'allaitement maternel : services postnatals (iii) emmenés en salle d'urgence, sont hospitalisés ou
IPN : services hospitaliers et services postnatals restent à la maison
1 séance de pratique de visite à domicile -
communauté
Visites régulières 3 visites régulières à domicile de la part d'agents La couverture en SPN est faible, surtout pendant la
à domicile pour communautaires, aidés par le personnel de première semaine et on peut faire appel aux agents
les soins l'établissement de santé, lors de la première semaine communautaires en place pour fournir les soins
postnatals de la vie - 1er, 3e et 7e jours - pour tous les nouveau- postnatals à domicile
nés. Trois visites hebdomadaires supplémentaires
pour les bébés avec IPN - 2e, 3e et 4e semaines.

98 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


il est important de peser le pour et le contre de chaque choix. pas aux ASC d'être responsables du traitement des bébés malades, III
Le tableau ci-après récapitule les décisions d'adaptation prises même lorsque l'accès est limité aux établissements de santé. Il
en Inde. Certaines de ces décisions sont applicables spécifique- est urgent de se donner une stratégie pour lever cet obstacle
ment au contexte indien. politique et fournir des soins salvateurs à des nouveau-nés et
enfants qui ne les reçoivent pas au niveau communautaire.
Un certain nombre de pays africains ont également adapté la
Des outils sont en train d'être mis au point pour renforcer
PCIME aux soins néonatals :
les capacités pour les visites à domicile et les activités commu-
En Tanzanie, les soins pendant la première semaine de la vie nautaires de la part des ASC et autres prestataires de soins
ont été ajoutés aux algorithmes de la PCIME et à la formation communautaires.
standard de 11 jours.
Demande pour les soins
En Ethiopie, suite à des contraintes financières et à la durée Généralement, les familles n'ont pas de connaissance suffisante
pendant laquelle l'agent de santé doit être absent de son travail, sur la consultation des soins pour les enfants malades. La situation
le Ministère de la Santé a demandé une formation plus courte se complique encore davantage du fait de pratiques traditionnelles
en PCIME. Aussi, cette formation est-elle passée de 11 jours à qui gardent les mères et les bébés chez elles pour diverses périodes.
six jours et des composantes importantes sur les soins néonatals En outre, ils restent souvent dans des chambres sombres ou
ont-elles été ajoutées, notamment des visites à domicile pour tous mal éclairées, faisant qu'il est difficile de dépister les problèmes,
les bébés, un algorithme de soins pour le bébé malade et des surtout chez un bébé. Il s'agit de sensibiliser davantage à cette
soins supplémentaires avec les bébés avec une IPN, notamment situation et d'améliorer le comportement de consultation
la MMK à domicile. des services de santé pour les nourrissons malades au sein de
la communauté.
Au Malawi les soins néonatals et les soins pour le VIH/SIDA
ont été ajoutés simultanément pour éviter des révisions répétées Relier les soins communautaires et les soins dans les
du programme de formation en PCIME. De plus, le pays
établissements de santé
connaissant une grave limitation du personnel soignant, la
Les liens sont souvent faibles entre les communautés et les
décision a été prise de réduire la formation à six jours, du moins
établissements de santé. Il n'existe pas de supervision constructive
à l'étape pilote, de pair avec une évaluation du niveau des
de la part des établissements de santé dans les communautés,
compétences.
pas plus qu'il n'existe un système d'orientation efficace de
l'ASC vers l'établissement de premier niveau. Des bébés
Défis gravement malades dépistés au niveau communautaire ou dans
l'établissement de premier niveau courent un risque élevé de
La PCIME crée une excellente possibilité d'étendre à plus grande mourir en l'espace de quelques heures et il devient donc
échelle les soins néonatals, bien que certains obstacles se dressent extrêmement urgent de forger et de renforcer les liens entre la
également à l'expansion de la PCIME et au renforcement des communauté et l'établissement de santé. Les établissements de
interventions néonatales et soins dans le cadre de la PCIME. santé et les communautés doivent travailler ensemble pour
améliorer la qualité des services de santé et augmenter leur
Offre de services fréquentation. Certains membres communautaires peuvent
Adaptation de matériel et formation/recyclage des agents de santé : participer aux composantes non techniques de la supervision.
L'adaptation du matériel demande beaucoup de temps, de
ressources et de coordination. Doivent participer toutes les Souvent, il existe un certain nombre d'organisations différentes
parties prenantes au niveau du pays. Le recyclage des agents de qui interviennent au niveau communautaire et généralement,
santé formés en matière de PCIME en fonction du matériel elles travaillent de manière fragmentée. Tous les efforts doivent
nouvellement adapté s'accompagne de coûts directs, ainsi que converger et les approches doivent être harmonisées pour réduire
de coûts d'opportunité pour les agents qui doivent s'absenter les décès néonatals et infantiles. La communication doit rester
des lieux du travail. ouverte entre les divers intervenants dans la communauté et
dans les autres niveaux. Les gouvernements doivent également
Ressources humaines et financières insuffisantes : Une formation coordonner les interventions communautaires mises en œuvre
chère et qui prend du temps est un des obstacles à l'expansion par les divers partenaires.
de la PCIME dans bien des pays. Certains pays ont opté pour
des ateliers plus courts à l'intention d'un grand nombre d'agents
de santé afin d'accélérer cette expansion. Il est important Etapes pratiques pour renforcer la santé
d'évaluer ces efforts et la qualité des soins. Même si l'atelier néonatale au sein de la PCIME
est raccourci, il faudra au moins 2,5 à 3 jours pour la section
sur le nourrisson. Il peut également s'avérer difficile de trouver • Revitaliser un groupe national lié à l'équipe spéciale de la PCIME :
le nombre suffisant de nourrissons, surtout de nourrissons Inviter les experts techniques et les parties prenantes à discuter
malades, pour les démonstrations dans certains centres de santé, de la nouvelle enveloppe de la PCIME.
ce qui limite le choix des sites de formation. La nature même
• Adapter les directives revues de la PCIME : Les directives de la
de la maladie chez de tels bébés empêche parfois l'observation
formation portant sur la PCIME doivent être adaptées afin
ou fait qu'il est dangereux de toucher le bébé. Aussi, certaines
d'inclure le traitement de la maladie pendant la première
méthodes créatives, telles que les vidéos, devront probablement
semaine de la vie, notamment les soins à domicile et les soins
être utilisées.
supplémentaires des nourrissons avec IPN. Il existe déjà des
Qualité des soins insuffisante au niveau communautaire : Des versions préliminaires du matériel de formation et algorithmes
obstacles juridiques peuvent également se dresser lorsque les génériques ainsi que du guide d'adaptation dont on pourra
politiques publiques et les entités professionnelles ne permettent s'inspirer.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 99


• Appliquer les directives revues algorithmes revus de la PCIME, en intégrant notamment les
pratiques actuellement manquantes sur les soins néonatals dans la
• Former/recycler les agents de santé : Les agents de santé
PCIME-C. L'adoption d'une stratégie conjointe de survie de
qui ont déjà reçu une formation portant sur la PCIME
l'enfant de l'OMS/UNICEF/Banque mondiale, mise au point
pourront suivre un recyclage afin de se familiariser avec le
en collaboration avec l'Union africaine, présente un bon cadre
matériel adapté. Les agents de santé qui n'ont pas encore
de référence pour une plus grande intégration des interventions
été formés en PCIME devraient suivre le cours revu
de santé néonatale dans le cadre des programmes de survie
entier avec les composantes, tant pour le nourrisson que
de l'enfant.
pour l'enfant plus âgé. Au minimum, 2,5 à 3 jours
doivent être consacrés à la formation sur le nourrisson. L'utilisation de la PCIME pour augmenter la survie néonatale
rencontre également plusieurs obstacles. Dans la plupart des
• Inclure les médicaments pour les soins néonatals à
situations, la PCIME est appliquée efficacement dans les
la liste des médicaments essentiels : Les Ministères
établissements de santé mais arrivent moins bien à atteindre
de la Santé devraient inclure les fournitures et les
les enfants dans la communauté, ce qui est particulièrement
médicaments essentiels pour les soins néonatals à leur
préjudiciable pour la santé du nouveau-né. Probablement
liste de médicaments essentiels.
faudra-t-il des stratégies complémentaires telles que les visites
• Inclure les pratiques familiales clés aux soins à domicile par des agents cliniques ou communautaires. Par
néonatals et stratégies pour augmenter la couverture : ailleurs, l'algorithme de la PCIME recommande le transfert
Il faut revoir la liste des pratiques familiales clés adoptées rapide du jeune enfant gravement malade vers un niveau
par les pays et inclure des pratiques supplémentaires qui supérieur de soins. Un effort considérable devra être fait pour
favorisent la survie du nouveau-né. Il faut accélérer les assurer un transfert dans les meilleurs délais du bébé malade et
efforts en vue d'encourager ces pratiques dans le cadre vérifier que les centres de référence soient en mesure de lui
des conseils donnés dans les établissements de santé, apporter tous les soins nécessaires.
conseils par les ASC et les pairs et discussions dans les
groupements féminins.
• Améliorer la qualité des soins dans les hôpitaux et
renforcer les systèmes d'orientation
• Fournir des soins de santé dans les communautés où l'accès est Actions prioritaires pour renforcer la
extrêmement limité aux établissements de santé : Des visites PCIME et traiter la santé néonatale
routinières à domicile par les ASC pour apporter des soins
postnatals, des soins supplémentaires à domicile pour les • Finaliser les algorithmes mondiaux et le guide
nourrissons avec IPN et une gestion communautaire des d'adaptation à la PCIME
infections locales et orientation pour maladies graves sont
des approches à envisager pour étendre la couverture des • Revitaliser un groupe national lié à l'équipe spéciale
interventions dans les zones reculées. de la PCIME

• Documenter et partager les expériences : Les pays devraient • Adapter les directives revues de la PCIME pour les
partager leurs expériences concernant l'amélioration de la nourrissons, notamment la première semaine de
santé néonatale par le biais de la PCIME. Il faut encourager la vie
l'échange d'information Sud à Sud. Il est hautement prioritaire
• Appliquer les directives revues
de faire une recherche pour évaluer les compétences des agents
de santé après la formation en PCIME, éprouver l'algorithme • Former/recycler les agents de santé
pour le dépistage des nouveau-nés avec problèmes lors des
• Inclure les médicaments pour les soins du nouveau-né à
visites routinières à domicile et comparer l'efficacité des
la liste de médicaments essentiels
différentes approches aux interventions à base communautaire.
• Inclure les pratiques familiales clés des soins du nouveau-né
et les stratégies d'expansion de la couverture
Conclusion
• Améliorer la qualité des soins dans les hôpitaux et
La PCIME, qui existe déjà dans pratiquement tous les pays renforcer les systèmes d'orientation
de l'Afrique subsaharienne, présente une possibilité unique
d'étendre rapidement les interventions de santé néonatale, • Fournir des soins de santé dans les contextes
surtout le traitement des graves infections. Le renforcement de la communautaires dans les endroits avec un accès
composante néonatale de la PCIME, du niveau communautaire extrêmement limité aux établissements de santé
à l'établissement de référence en passant par l'établissement de • Documenter et partager les expériences
premier niveau aidera très probablement à améliorer la survie du
nouveau-né en Afrique. Les étapes clés consistent à adapter les

100 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


CHAPITRE 6 III

Promotion de la nutrition et de l'allaitement maternel


Victoria Quinn, Agnes Guyon, Luann Martin, Hana Neka-Tebeb, Jose Martines, Charles Sagoe-Moses

La sous-alimentation des enfants est un grave facteur contribuant au décès de 10,5 millions
d'enfants dans le monde chaque année. Les effets de la malnutrition se font sentir d'une
génération à l'autre. Les filles qui sont mal nourries, surtout celles qui sont encore des
enfants lorsqu'elles tombent enceintes, ont souvent des bébés qui sont trop petits et qui
risquent donc d'être de souffrir d'une mauvaise santé tout au long du cycle de leur vie
jusqu'à l'âge adulte, avec toutes les conséquences que cela suppose également pour les
générations à venir. Alors que les avantages de l'allaitement maternel sont reconnus pour
les mères et les enfants, les pratiques liées à l'allaitement maternel en Afrique restent
suboptimales et sont empêtrées dans l'épidémie actuelle du VIH et la prévention de la
transmission mère à enfant du VIH (PTME).

Les besoins en santé et nutrition des nouveau-nés en Afrique et de leurs mères sont
étroitement liés et la croissance et le développement optimaux de l'enfant sont des
conditions fondamentales des efforts des gouvernements pour accélérer le développement
économique. La grossesse et les deux premières années de la vie sont un moment propice
pour donner aux enfants un départ sain. La série de survie de l'enfant The Lancet 2003
a retenu une enveloppe d'interventions nutritionnelles qui ont fait leurs preuves et qui
pourraient éviter jusqu'à 25 % des décès infantiles si elles sont mises en œuvre à
grande échelle. L'une d'entre elles, l'allaitement maternel exclusif, pourrait sauver
jusqu'à 1,3 million d'enfants dans le monde. Cette intervention essentielle requiert
l'initiation précoce de l'allaitement maternel, tout en s'assurant que la mère ne
donne que son lait sans aucun autre aliment ou liquide pendant les six premiers
mois de la vie. Nous savons que le lait de la mère est le meilleur aliment pour
son bébé et que la nutrition des mères est essentielle pour le bien-être des
nouveau-nés en Afrique. Nous savons également ce qu'il faut faire pour
améliorer la situation, tel qu'indiqué dans la Stratégie mondiale de
l'Alimentation du Nourrisson et du jeune Enfant, et cependant les
progrès sont lents. Comment pouvons-nous nous assurer que
la majorité des nouveau-nés bénéficient de cette connaissance
et que les activités de promotion de la nutrition sont mieux
intégrées aux programmes existants ?

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 101


Problème
La sous-alimentation et les carences en micronutriments provenant d'une alimentation insuffisante et d'un apport
inadéquat en micronutriments chez les femmes, ainsi que des pratiques d'alimentation inadéquates des nouveau-nés
et des nourrissons sont liées à des problèmes de santé tout au long du cycle de la vie. Les conséquences
négatives pour la santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI) sont récapitulées ci-après :

Effets sur les mères : Un grand nombre de femmes en Afrique souffrent de sous-alimentation chronique et de
carence en micronutriments. Elles ne prennent pas suffisamment de poids pendant la grossesse. Les conséquences
de la malnutrition chez la mère sont nombreuses : risque de décès, maladies et complications pendant la grossesse
et l'accouchement, plus grande vulnérabilité à l'infection, niveaux d'activité diminués et productivité plus faible.1
L'avitaminose A et les carences en fer sont répandues et, d'après les estimations, la moitié de toutes les femmes
enceintes en Afrique sont anémiques, bien qu'il soit difficile de mesurer et de comparer puisque les définitions
sont différentes et les données insuffisantes.2 Lorsque l'apport d'aliments énergétiques et autres nutriments
n'augmente pas pendant la grossesse, l'allaitement et lors de périodes d'intense activité physique, les réserves de
la mère s'épuisent et la laissent affaiblie.

Effets sur les nouveau-nés : La malnutrition maternelle augmente le risque de mortinatalité et de décès
néonatals, de retard de croissance intra-utérine, d'insuffisance pondérale à la naissance (IPN), de naissances
prématurées et de malformations génitales. Chaque année, plus de quatre millions de bébés avec IPN naissent
en Afrique.3 Ces bébés sont exposés à un risque accru de mourir pendant la période néonatale, sont plus
susceptibles d'être des enfants émaciés et de petite taille et courent également un risque plus élevé de mourir. La
malnutrition chronique lors de la prime enfance et de la petite enfance est liée à des accomplissements scolaires
moins performants.4,5

Des pratiques d'alimentation inadéquates lors de la période postnatale augmentent le risque de décès, maladies
et malnutrition. Nombreux sont les faits démontrant les avantages de l'allaitement maternel exclusif et pourtant,
seul un bébé africain sur trois de moins de six mois est allaité exclusivement. Les causes étant le manque de
connaissance des pratiques alimentaires optimales et le manque de soutien de la part des prestataires de soins,
des membres communautaires et des familles.6 Les bébés qui ne sont pas allaités exclusivement pendant les
premiers mois de leur vie sont exposés à un risque plus grand de décès, surtout suite aux infections.

Effets sur les nourrissons et les jeunes enfants : Les tendances dans la malnutrition infantile nous montrent
que la situation en Afrique subsaharienne stagne ou même se détériore, surtout au vu des graves conséquences
du VIH/SIDA sur la santé et la nutrition infantile. Selon certaines projections, la prévalence d'enfants d'un poids
insuffisant de moins de cinq ans en Afrique subsaharienne augmentera, passant de 24 millions d'enfants en 1990 à
43 millions en 2015. Dans d'autres régions du monde, on prévoit que le nombre d'enfants d'un poids insuffisant
reculera.7 L'anémie pendant la grossesse amenuise les réserves de fer du nourrisson, augmente le risque d'infection,
retarde le développement moteur et diminue le développement cognitif lors de la prime enfance. La prévalence de
l'anémie reste élevée chez les enfants de moins de cinq ans et se situe, d'après les estimations, à 60 % en Afrique
subsaharienne.8 L'avitaminose A reste un grave problème. Les nourrissons avec des carences en vitamine A courent
un risque accru de retard de croissance et de problèmes oculaires. Ils ont une résistance plus faible aux infections,
avec des cas de rougeole plus sévères et des épisodes diarrhéiques plus fréquents et plus graves.

Souvent, les facteurs culturels et sociaux sont à l'origine d'une que ce lait jaune lui donne la jaunisse. Il existe également
mauvaise nutrition et de problèmes de santé. Une information d'autres pratiques culturelles qui encouragent des comportements
incorrecte, glanée auprès de la famille, des voisins et des amis, sains. Par exemple, dans certaines cultures, une femme peut
ainsi que les mythes locaux peuvent conduire à pratiques recevoir des aliments spéciaux et être encouragée à se reposer
nutritionnelles qui ne présentent pas tous les avantages requis pendant plusieurs semaines après l'accouchement.
pour les mères et les nouveau-nés. Par exemple, les femmes
Ce chapitre présente l'enveloppe des pratiques nutritionnelles
risquent d'éviter certains aliments nutritifs jugés tabous pendant
essentielles consolidant la santé du nouveau-né, en commençant
la grossesse ou mangeront moins, craignant d'avoir un gros bébé
par la santé et la nutrition de la mère, puis en passant aux
et un travail difficile. D'autre part, les problèmes financiers
pratiques recommandées d'allaitement maternel. Nous faisons
expliquent également l'insuffisance en aliments énergétiques
ensuite une ébauche des possibilités d'intégrer ces pratiques
et nutriments puisque les femmes enceintes devront faire un
aux programmes existants en voyant quels sont les obstacles qui
travail physique ardu qui risque de nuire à la mère et au bébé.
empêchent des pratiques alimentaires optimales et en énonçant
Les facteurs culturels et sociaux influencent également les
les étapes pratiques de planification qui nous permettront
pratiques d'alimentation des nouveau-nés. Souvent le premier
d'avancer plus rapidement.
lait, le colostrum, n'est pas donné au bébé parce qu'on craint

102 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Enveloppe de pratiques transmet à la génération suivante avec la naissance d'un bébé III
nutritionnelles mal nourri. L'insuffisance pondérale à la naissance est le résultat
d'une naissance prématurée (avant 37 semaines de grossesse),
Les mères et les bébés forment une cellule biologique et sociale d'un retard de croissance (intra-utérine) ou des deux. Bien des
inséparable et on ne saurait séparer la santé et la nutrition d'un facteurs aux niveaux de la mère, du bébé et de l'environnement
groupe de la santé et de la nutrition de l'autre. Une nutrition physique influencent la durée de la grossesse, la croissance
optimale pour la survie, la santé et le développement maternels fœtale et, partant, le poids à la naissance et la future santé
et infantiles doit être encouragée aux grands jalons du cycle de du bébé.
la vie. Les pratiques optimales sont souvent appelées Actions
nutritionnelles essentielles.9 La Stratégie mondiale de l'Alimentation Un bébé est considéré d'un poids insuffisant s'il pèse moins de
du Nourrisson et du jeune Enfant10, de l'OMS/UNICEF, présente 2 500 grammes à la naissance et si la petite taille est due soit à
une approche intégrée et complète de pratiques alimentaires un retard de croissance fœtale, soit à une naissance prématurée
améliorées du nourrisson. (avant 37 semaines de grossesse) ou aux deux. Les mères vivant
dans des conditions socioéconomiques difficiles sont plus
Des estimations récentes dans The Lancet11 ont quantifié les susceptibles d'avoir des bébés avec IPN. Dans ces contextes,
coûts nécessaires pour promouvoir l'allaitement maternel et l'IPN vient essentiellement de la sous-alimentation et de la
nous montrent que ces coûts sont très faibles. En effet, pour mauvaise santé de la mère, suite à la pauvreté, et elle est responsable
atteindre 99 % des familles avec deux visites à domicile à l'aide de la prévalence élevée d'infections telles que le paludisme ou
de conseillers-pairs, le coût supplémentaire s'élève, d'après les la syphilis et des complications de la grossesse.12 Des travaux
estimations, à 124 millions $ US pour 75 pays avec une mortalité ménagers éprouvants pendant la grossesse expliquent également
élevée des moins de cinq ans, dont 40 pays africains. Le montant un retard de croissance fœtale et augmentent le risque de
se traduit par trois cents supplémentaires par habitant dans naissance prématurée.
ces pays. C'est de l'ordre de 90 $US par vie sauvée - meilleur
marché encore que la vaccination contre la rougeole, jugée Lorsqu'elles sont enceintes, toutes les femmes ont besoin de
pourtant une intervention à très faible coût. plus de nourriture, d'aliments variés et de suppléments en
micronutriments. Les suppléments utilisés le plus couramment
La mère sont le fer et l'acide folique. D'autres suppléments en micronu-
Certaines pratiques nutritionnelles essentielles destinées à la mère triments pour les femmes enceintes sont en train d'être étudiés
ont un effet positif sur l'état nutritionnel des nouveau-nés : pour renforcer les réserves nutritives et augmenter le poids à
• Apport suffisant de fer pendant et après la grossesse la naissance. Pendant l'allaitement, les réserves maternelles
• Apport suffisant de vitamine A pendant la période postnatale d'énergie, de protéines et d'autres nutriments doivent être
• Apport suffisant d'iode conservées et réalimentées pour que la mère reste en bonne
D'autres interventions influencent l'état nutritionnel de la mère, santé et a un lait riche en micronutriments. Contrairement à
surtout parce qu'elles préviennent l'anémie. Ces interventions ce que l'on croit habituellement, pratiquement toutes les
indiquées ci-après pourront être envisagées dans certains mères, à moins qu'elles ne soient gravement mal nourries,
contextes : peuvent produire une quantité suffisante de lait maternel.
• Traitement de l'ankylostome (avec du mebendazole) lors du C'est la fréquence des tétées et une bonne position au sein qui
second ou du troisième trimestre de la grossesse sont les facteurs qui influencent le plus la production de lait et
• Traitement préventif intermittent du paludisme pendant la non pas l'état nutritionnel de la mère. Lorsque la mère qui
grossesse allaite est sous-alimentée, il sera davantage bénéfique pour
• Utilisation de moustiquaires imprégnées aux insecticides elle, et moins cher d'ailleurs, d'améliorer son régime alimentaire
pendant la grossesse et après la naissance que d'exposer le bébé aux risques associés aux produits de
remplacement du lait maternel. L'Encadré III.6.1 présente les
• PTME du VIH
actions d'amélioration de la nutrition maternelle.
Le bébé
Les pratiques nutritionnelles essentielles suivantes sont bénéfiques
à la santé et à la nutrition du nouveau-né :
• Démarrage immédiat ou quasi-immédiat de l'allaitement
maternel
• Allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois
de la vie
• Alimentation de bébés dans des circonstances exceptionnellement
difficiles, notamment des bébés avec IPN ou des bébés
prématurés, ceux dont les mères sont affectées par le VIH,
des bébés malades ou souffrant de malnutrition sévère et ceux
vivant des situations d'urgence, par exemple, en cas de guerre
ou de catastrophe naturelle
Nutrition maternelle
Une meilleure nutrition des femmes signifie des mères et des
enfants plus sains
Des années de négligence nutritionnelle perpétuent un cycle
de malnutrition et de mauvaise santé qui commence in utero,
continue tout au long de l'enfance et de l'adolescence, et se

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 103


Actions pour améliorer la
ENCADRÉ III.6.1
nutrition pour les femmes enceintes
et allaitantes
• Au moins une ration supplémentaire de l'aliment de
base par jour pendant la grossesse et l'équivalent d'un
repas supplémentaire par jour pendant l'allaitement

• Consommation quotidienne accrue de fruits et de


légumes, de produits animaux et d'aliments fortifiés

• Supplémentation en fer/acide folique ou supplémentation


avec multiples micronutriments pendant la grossesse
et pendant les trois premiers mois du post-partum ;
utilisation continue si nécessaire

• Apport adéquat d'iode - n'utiliser que du sel iodé

• Diminution de la charge de travail et plus de repos maternel aide à prévenir un faible taux de sucre dans le sang
pendant la grossesse (hypoglycémie) et une faible température (hypothermie), qui
sont des facteurs responsables du décès des nouveau-nés. La
• Antipaludiques et moustiquaires imprégnées aux plupart des bébés sont capables de trouver le sein et de téter.
insecticides pour prévenir l'anémie dans les régions Le colostrum, lait maternel épais, jaunâtre ou translucide, que
où le paludisme est endémique le corps produit pendant les premiers jours, apporte au bébé
des niveaux élevés d'anticorps, de cellules immunitaires, de
• Bonne hygiène et chaussures pour prévenir l'anémie vitamine A et d'autres facteurs de protection.
provenant de l'ankylostome lorsqu'il est endémique
Allaitement maternel exclusif. La vie de jusqu'à 1,3 million
et utilisation routinière de vermifuge après le premier d'enfants pourrait être sauvée chaque année dans le monde si
trimestre de la grossesse, lorsque la prévalence de on ne leur donne aucun autre aliment ou liquide, pas même
l'ankylostome dépasse 20 % de l'eau pendant les six premiers mois de la vie.15,16 Selon une
méta-analyse réalisée par l'Equipe d'Etude collaborative de
• Apport suffisant de vitamine A lors de la période l'OMS pour évaluer l'effet de l'allaitement maternel sur la
postnatale et suppléments de vitamine A en dose mortalité imputable aux infections, le risque de décès chez les
élevée après l'accouchement, si tel le stipule la bébés de moins de deux mois était environ six fois supérieur
politique nationale pour les bébés non allaités que ceux recevant le sein.17 Edmond
et d'autres ont trouvé un risque de mortalité néonatale quatre
Source : Adapté de la référence1 fois plus élevé chez des bébés allaités partiellement et non pas
exclusivement et un risque de mortalité deux fois plus élevé
chez les nourrissons recevant d'autres aliments.14
L'allaitement maternel exclusif protège les nouveau-nés contre
Allaitement maternel immédiat et exclusif : le lait maternel les grandes causes du décès, telles que la septicémie, les infections
reste le meilleur aliment du bébé respiratoires aiguës, la méningite et la diarrhée.18 L'allaitement
Après des décennies de recherche sur l'allaitement maternel, maternel exclusif fournit également tous les liquides et nutriments
les nouveaux résultats viennent encore souligner que le lait nécessaires pour une croissance et un développement optimaux
maternel est encore meilleur qu'on ne l'avait cru pour sauver pendant les six premiers mois. L'allaitement maternel
les vies et améliorer la santé. En Afrique, la vaste majorité immédiat et exclusif intensifie les liens mère-à-bébé et de bons
des bébés sont allaités, mais des pratiques suboptimales comportements d'alimentation. Un bon positionnement au
d'allaitement les exposent à des risques. Bien qu'il s'agisse sein permet à l'enfant de téter efficacement, d'extraire le lait et
d'un comportement naturel, l'allaitement est également un stimule une production suffisante de lait. Si l'enfant est mal
comportement acquis. Des conseils devront être donnés à la positionné, il aura du mal à téter, ce qui diminuera son apport
mère pour lui apprendre à positionner le bébé et à l'allaiter de en lait et provoquera certains problèmes de sein tels que
manière optimale. L'Encadré III.6.2 récapitule les pratiques l'engorgement des seins, les mamelons douloureux et craquelés
recommandées d'allaitement du bébé. et la mastite.
Allaitement peu après ou immédiatement après la naissance. Les groupes plus vulnérables ont besoin d'un soutien
Une étude longitudinale au Ghana estime que 22 % des vies supplémentaire pour l'alimentation
de nouveau-nés pourraient être sauvées si l'allaitement était Tous les nouveau-nés sont vulnérables et ont besoin d'aide
démarré dans l'heure qui suit la naissance.14 L'allaitement quasi- pour téter correctement. Certains groupes sont encore plus
immédiat est source de chaleur et d'affection entre la mère et le vulnérables et auront besoin d'une assistance, surtout les bébés
bébé. Il évite également le risque d'hémorragie du post-partum avec IPN, les bébés dont les mères sont infectées par le VIH
chez la mère. Pendant les premiers jours de la vie, l'allaitement et les bébés nés dans de complexes situations d'urgence. En

104 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


III
Le sein, c'est ce qu'il y a de mieux : Pratiques recommandées pour
ENCADRÉ III.6.2
l'allaitement du nouveau-né
• Allaitement immédiat - l'allaitement démarre dans l'heure qui suit la naissance, avec le colostrum et contact
constant peau-à-peau
• Allaitement maternel exclusif (pas d'autres aliments ou liquides, pas même de l'eau) pendant six mois
• Bon positionnement au sein et traitement rapide de certains problèmes de sein, tels que l'engorgement, les
mamelons craquelés, la mastite et l'abcès au sein
• Tétées fréquentes, jour et nuit (8-12 fois pendant 24 heures et plus souvent, si nécessaire, surtout pendant les
premières semaines)
• Continuation de l'allaitement maternel lorsque la mère ou le nouveau-né est malade
• Soutien supplémentaire pour l'alimentation des bébés plus vulnérables, notamment les bébés avec insuffisance
pondérale à la naissance ou les bébés prématurés, ceux dont la mère est infectée par le VIH, les bébés malades
ou souffrant de grave malnutrition et ceux dans des contextes d'urgence, par exemple, en tant de guerre ou suite
à une catastrophe naturelle
Source : Adapté de la référence13

Afrique subsaharienne, 14 % des bébés naissent avec une IPN. Soins et soutien supplémentaires
ENCADRÉ III.6.3
Les faits sont indéniables : le propre lait de la mère donné à des pour nourrir les bébés avec insuffisance
nourrissons avec IPN, surtout des bébés prématurés, est corrélé pondérale à la naissance (IPN) et les
à une incidence plus faible des infections et à un meilleur
neurodéveloppement, comparé au lait commercial. L'Encadré
bébés prématurés
III.6.3 présente des directives pour l'alimentation des bébés • La plupart des bébés avec IPN qui ne sont pas prématurés
avec IPN. L'OMS recommande que tous les bébés avec IPN (nés trop tôt) peuvent être allaités immédiatement après
reçoivent de la vitamine K par injection pour réduire le la naissance, mais ils auront besoin de soins et de soutien
risque de maladies hémorragiques.19 Les bébés d'un petit poids, supplémentaires pour rester au chaud et pour démarrer
surtout les bébés nés trop tôt, pourront recevoir des soins grâce de bonnes pratiques d'allaitement.
à la Méthode de la Mère Kangourou (MMK) ou être mis en
contact peau-à-peau avec la mère. La MMK peut être démarrée • Des bébés modérément prématurés (nés un ou deux mois
immédiatement après la naissance. Elle favorise l'allaitement trop tôt ou pesant entre 1 500 et 2 000 grammes) peuvent
maternel et, partant, augmente le gain de poids. généralement téter mais se fatigueront facilement. Un
soutien sera apporté à la mère pour qu'elle commence à
Les bébés dont les mères sont infectées par le VIH constituent
extraire le lait maternel dans les six premières heures qui
un autre groupe particulièrement vulnérable. Les interventions
pour prévenir la transmission du VIH peuvent démarrer au suivent l'accouchement. Lors des premières semaines,
moment de la grossesse. Des pratiques d'alimentation plus sûres lorsque le bébé apprend à allaiter mais ne peut pas encore
diminuent également le risque de transmission mère-à-enfant terminer une tétée, la mère peut mettre le bébé au sein
du VIH. Chaque femme a besoin d'une information exacte et et, une fois qu'il se fatigue, elle pourra lui donner du lait
non biaisée sur les possibilités d'alimentation du nourrisson et extrait en utilisant une tasse ou une cuillère. La mère
d'une aide pour qu'elle puisse choisir et pratiquer l'option peut extraire le lait maternel dans un récipient stérile/
d'alimentation qui convient le mieux dans sa situation. S'il propre juste avant que le bébé ne tète. Aussi bien
existe une alimentation de remplacement acceptable, faisable, l'extraction que la tétée stimuleront une production
abordable, durable et sans risques, l'on recommande aux continue de lait et la tétée permettra au bébé d'arriver
mères infectées par le VIH d'éviter l'allaitement (Graphique au lait de l'arrière qui est riche en matières grasses. Dans
III.6.1). Sinon, l'allaitement maternel exclusif est recommandé les établissements de santé, il faudra parfois le nourrir
pendant les premiers mois de la vie et devrait être arrêté dès à la pipette.
qu'une alimentation de substitution répondant aux normes
susmentionnées devient possible. Il est très important de • Des bébés très prématurés (nés plus de deux mois avant
prévenir et de traiter rapidement les problèmes et affections du terme et pesant souvent moins de 1 500 grammes) ne
sein pour réduire le risque de transmission. (Voir Section III pourront probablement pas téter suffisamment les
chapitre 7) premiers jours ou les premières semaines et auront besoin
d'une alimentation par tube nasogastrique ou liquides
Les bébés sont particulièrement vulnérables dans des situations intraveineux. Si c'est possible, on leur administrera des
complexes d'urgence. Les taux de mortalité et de morbidité
soins dans un établissement de référence.
infantiles peuvent augmenter de 20 fois dans ces situations
à cause de niveaux élevés d'exposition aux infections, d'un Sources : Adapté des références20-22

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 105


GRAPHIQUE III.6.1 Options d'alimentation du nourrisson pour les femmes séropositives à VIH
pendant les six premiers mois

Femme qui est


séropositive à VIH

Produits de remplacement
Allaitement du lait maternel
maternel seulement (alimentation de
substitution) seulement

Allaitement maternel 2. 3. 4. 5.
exclusif par la mère Lait maternel Allaitement par Lait commercial Lait animal modifié
jusqu'à satisfaction extrait, chauffé à une nourrice pour le nourrisson à la maison
des critères AFASS* la chaleur séronégative

* Si l'alimentation de remplacement devient acceptable, faisable, abordable, soutenable et sûre (AFASS) pendant les six premiers mois, la femme séropositive à VIH
devrait passer de l'allaitement maternel exclusif à une alimentation de remplacement en évitant un changement abrupt.
Source : Adapté de la référence23

manque d'hygiène et de nourriture et de soins insuffisants. pays à l'autre. C'est souvent le manque de connaissance des
L'allaitement maternel diminue nettement ces risques. Il faut avantages des pratiques optimales, la formation insuffisante de
faire attention à ne pas décourager cet allaitement maternel en l'agent de santé sur les pratiques optimales et le manque d'accès
distribuant des produits de remplacement du lait maternel. des mères à ceux qui ont reçu une telle formation, en plus des
Le personnel des secours d'urgence peut soutenir ces bonnes coutumes locales, des pressions commerciales et familiales et
coutumes et aider les mères en leur apportant des conseils pour de lieux de travail peu favorables qui sont parmi les raisons
allaiter les bébés, ainsi qu'un soutien nutritionnel et des soins courantes. Dans tel programme au Ghana, l'on constate qu'un
de santé. Par exemple, des abris d'allaitement peuvent être grand nombre de femmes allaitent en courant d'une activité à
ouverts et de l'eau potable peut être donnée aux femmes pour l'autre. Elles sont surchargées de travail et n'ont pas le temps de
répondre à leurs besoins accrus d'hydratation, ainsi qu'une le laisser téter assez longtemps pour qu'il parvienne à l'arrière-
offre suffisante de nourriture de bonne qualité et quantité pour lait plus riche et quand le bébé a encore faim, la mère est tentée
soutenir l'allaitement. de lui donner d'autres aliments.24

Couverture et tendances actuelles


GRAPHIQUE III.6.2 Marge d'amélioration :
Pratiquement tous les bébés en Afrique sont allaités, mais la occasions ratées pour un allaitement
majorité d'entre eux ne profitent pas des pratiques optimales de précoce et exclusif en Afrique subsaharienne
l'allaitement immédiat et exclusif.
100 %
L'allaitement maternel quasi-immédiat, dans l'heure qui suit
la naissance, n'est pas toujours pratiqué. C'est une occasion ratée
pour l'allaitement maternel en Afrique. Si 96 % des bébés sont 75 %
allaités, pourtant seuls 44 % sont mis au sein dans l'heure qui occasion
suit la naissance, selon les données de l'enquête démographique ratée
et de santé (EDS) de 29 pays africains. La fourchette s'élève de 50 %
23 % au Sénégal à 81 % en Namibie.
L'allaitement maternel exclusif, c'est-à-dire les nourrissons
de moins de six mois qui n'ont reçu que du lait maternel 25 %
dans les 24 heures qui ont précédé, compte des niveaux encore
plus faibles. Moins d'un bébé sur trois en Afrique subsaharienne 96 % 44 % 30 %
est allaité exclusivement6 (Graphique III.6.2). Les taux 0%
d'allaitement maternel exclusif dans les pays de l'Afrique centrale Tout Allaitement Allaitement
allaitement maternel maternel
et de l'Ouest sont parmi les plus faibles de tous les pays en immédiat exclusif
développement.
Nombreuses sont les raisons des faibles taux d'allaitement Source : Enquêtes démographiques et de santé, voir notes de données à la
page 226 pour de plus amples détails.Voir profils de pays à la Section V pour
maternel exclusif dans le monde et différentes d'ailleurs d'un des données spécifiques aux pays.

106 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Certes, les taux de l'allaitement maternel exclusif restent faibles ans, les taux ont avancé de 20 à 40 points de pourcentage au III
et, pourtant, un certain nombre de pays ont fait de bons Bénin, au Ghana, à Madagascar, au Mali, en Zambie et au
progrès (Graphique III.6.3). Sur une période de cinq à huit Zimbabwe, selon les données de l'EDS.

GRAPHIQUE III.6.3 Progrès dans l'adoption de l'allaitement maternel exclusif dans 24 pays africains
100

90 e
1 enquête 2 e enquête
80

70
Pourcentage (%)

60 Orientale-Australe Centrale-Occidentale

50
40

30

20

10

0
00
0 04 01 00
4
00
2 04 00 /0
52 99 03 00 03 03 01 05 05 01 04 03 03 98 /9
9 04 98
3/ 0/ 20 01 19 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 19 98 20 19
,2 00 00 ,2 ,2 9, ,2 4, 7, 2, 8, 8, 6, 9, 9, 5, 8, 9, 9, 8, 7, 2,
92 ,2 2 0 95 9 0 20 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 8 19 9 9
19 5, 00 19 19 00 , 9 9 19 19 19 9 9 9 5 /
19
/ 9 19
, / 9
97 9 i2 2 96 1 1 1 l1 1
99 98 1 94 96 1
da 19 19 ré
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Note : Pour les nourrissons de moins de six mois au moment de l'enquête, le pourcentage qui recevait uniquement du lait maternel pendant les 24 heures
précédant l'entretien.
Source : Enquêtes démographiques et de santé (EDS) de 24 pays avec deux EDS, voir notes de données à la page 226 pour de plus amples détails

Possibilités de renforcer et de promouvoir Les services routiniers de santé représentent également de bonnes
la nutrition dans le cadre des programmes possibilités d'apporter un soutien à l'alimentation optimale du
nouveau-né, ainsi que des soins nutritionnels adéquats pour les
de SMNI
femmes enceintes et les nouvelles mères.
Il existe de bonnes possibilités de recommander à toutes les
• Pendant la grossesse, il faut conseiller aux femmes de maintenir
femmes enceintes des pratiques nutritionnelles essentielles
un apport alimentaire suffisant pour garder un gain sain de
dans le cadre des services de santé et de nutrition et d'autres
son poids et une bonne diversité alimentaire pour améliorer
programmes de SMNI. Ce soutien nutritionnel peut être apporté
les apports en vitamines et en minéraux. Des conseils lui
tout au long de la continuité des soins, dans les services prénatals,
seront également donnés sur la prévention et le traitement
les activités de maternité sans risques et de santé de la reproduction,
du paludisme et des infections helminthiques pour prévenir
la prise intégrée des maladies de l'enfance (PCIME) et les
l'anémie. Les femmes enceintes sont également informées de
programmes pour prévenir la transmission mère-à-enfant du
la supplémentation en micronutriments, ainsi que de l'allaitement
VIH. Les possibilités doivent également être exploitées en dehors
immédiat et exclusif.
du secteur de la santé. Par exemple, des messages nutritionnels
peuvent être communiqués lors des réunions des groupes de • Pendant le travail, l'hydratation, ainsi qu'un soutien physique,
crédit féminin qui apportent 'crédit et éducation' et qui ont émotionnel et informationnel continu réduit le recours à des
permis d'améliorer les comportements liés à l'allaitement interventions médicales qui risquent d'engourdir le bébé, ne
maternel et l'effet nutritionnel.25 permettant plus de démarrer immédiatement l'allaitement
maternel. Un tel soutien donnera confiance à la femme dans
La stratégie générale doit chercher à utiliser au maximum
sa capacité d'allaiter et de s'occuper de son bébé.
toutes les possibilités pour apporter le bon soutien nutritionnel
au bon moment et au bon groupe. Les pratiques optimales liées • Pendant et immédiatement après l'accouchement, les personnes
à l'allaitement maternel pourront être créées et maintenues qui aident la mère doivent lui apporter des conseils et un soutien
grâce à une bonne information, à un soutien et à l'acquisition pour qu'elle pratique un allaitement immédiat et exclusif et
de confiance. Il faudra pour cela des conseillers formés en matière doivent également l'aider à positionner correctement le bébé
d'allaitement ainsi qu'une approche efficace de communication au sein. Plusieurs études montrent que, si on laisse passer un
pour le changement de comportement avec des messages ciblés bref laps de temps (30-120 secondes) entre l'accouchement
et concis diffusés souvent et à grande échelle par les bons et le moment de clamper ou de nouer le cordon ombilical, on
médias. Il est important d'harmoniser les messages apportés par augmente le transfert de sang et de fer au nouveau-né et on
de multiples canaux, que ce soit pour le décideur, le prestataire réduit ainsi le risque d'anémie lors de la prime enfance.26 Des
de soins de santé, le dirigeant communautaire ou le journaliste directives internationales sur le moment recommandé pour
de la radio. clamper le cordon sont en train d'être revues. Un supplément de
vitamine A à haute dose doit également être administré à la mère
après l'accouchement, si telle est la politique locale.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 107


• Tout au long de la période postnatale/néonatale, les contacts Possibilités qui se présentent dans les établissements de santé
avec les nouvelles mères représentent une bonne possibilité de L'Initiative Hôpitaux-Amis-des-Bébés, démarrée en 1991 et
lui donner des conseils sur un allaitement exclusif et fréquent, soutenue par l'OMS et l'UNICEF, afin de vérifier qu'aucune
d'observer si le bébé est positionné correctement, de résoudre possibilité n'était ratée de soutenir l'allaitement maternel lors
d'autres problèmes et de discuter de toute mesure se rapportant des soins prénatals et postnatals, est une des stratégies pivots
à la nutrition maternelle pendant l'allaitement, surtout le de l'alimentation du nourrisson. Une maternité est certifiée
fait de manger davantage chaque jour, de veiller à diversifier « amie-du-bébé » si elle observe les 10 Etapes de l'allaitement
l'alimentaire et de continuer, tel qu'indiqué, la supplémenta- maternel réussi, tel qu'indiqué dans l'Encadré III.6.4 et si elle
tion en micronutriments. se conforme aux dispositions du Code international de Marketing
des Produits de Remplacement du Lait maternel.
De telles occasions sont souvent ratées pour diverses raisons,
notamment le manque de compétences pour apporter le soutien Possibilités qui se présentent dans les communautés
nécessaire, l'absence de protocoles clairs pour les prestataires Un grand nombre de femmes africaines n'entrent que rarement
de services (à savoir, le manque 'd'aides professionnelles'), le en contact avec les services de santé. Aussi, devient-il très
manque de produits et de fournitures ou tout simplement un important de renforcer les activités communautaires pour
système de santé surchargé de travail, d'où des services qui ne augmenter un soutien qualifié et ponctuel pour la nutrition
sont plus de la qualité espérée. maternel et l'allaitement au sein. Entrent dans ces activités
communautaires, l'éducation et le soutien des accoucheurs
Mozambique : Une étude faite dans 10 établissements de santé
qualifiés, la mobilisation communautaire, les médias traditionnels
de la province de Manica a essayé de juger si les prestataires
et les mass médias ainsi que les visites à domicile.
de santé utilisaient leurs contacts pour donner des conseils
nutritionnels aux mères. Sur les 39 femmes observées lors de • Groupes communautaires existants. Les groupes de soutien
consultations postnatales, seules à trois d'entre elles a-t-on mère-à-mère, les clubs de mères et les groupes sociaux,
demandé si elles allaitaient exclusivement. Là aussi, on a raté religieux et de crédit peuvent être mobilisés pour apporter
une bonne possibilité de discuter de l'allaitement maternel l'information et le soutien pour l'allaitement maternel. En
exclusif lors des consultations infantiles.27 Gambie, 12 communautés ont choisi cinq femmes et deux
hommes dans chaque communauté qui ont ensuite été
Ethiopie : Si 79 % des femmes enceintes dans une zone urbaine/
formés et certifiés comme Groupes de Soutien villageois pour
périurbaine sont venues à au moins une consultation prénatale,
l'alimentation du nourrisson. Ces groupes ont apporté une
22 % seulement ont pourtant reçu du fer et de l'acide folique,
information par le biais de visites à domicile, réunions dans
45 % un dépistage de l'anémie et 33 % des conseils sur l'allaite-
les villages, cérémonies, chansons et danses. L'allaitement
ment maternel exclusif.28
immédiat et exclusif a ensuite été adopté par presque tout le
monde. De plus, les communautés ont construit des cases

ENCADRÉ III.6.4 Hôpital ami-du-bébé


Pour que l'établissement ou l'hôpital devienne ami-du-bébé, il doit satisfaire aux dix étapes suivantes pour
l'allaitement maternel réussi :
1. Avoir une politique par écrit sur l'allaitement maternel qui est régulièrement communiquée à tout le
personnel de soins de santé
2. Former tout le personnel soignant pour qu'il sache exécuter cette politique
3. Informer toutes les femmes enceintes sur les avantages de l'allaitement maternel
4. Aider les mères à démarrer l'allaitement maternel dans la demi-heure qui suit la naissance
5. Montrer aux mères comment elles doivent allaiter et maintenir la lactation,
même si elles sont séparées de leur bébé
6. Ne donner au bébé aucun aliment ni aucune boisson autre que le lait maternel,
à moins que ce ne soit indiqué médicalement
7. Mettre dans la même pièce la mère et le bébé pour qu'ils restent ensemble
24 heures par jour
8. Encourager l'allaitement maternel sur demande
9. Ne donner aucune tétine artificielle aux bébés qui sont allaités
10. Encourager la création de groupes de soutien à l'allaitement maternel et orienter
la mère vers ces groupes lorsqu'elle quitte l'hôpital ou le centre de santé
Source : Adapté de la référence29

108 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


près des champs pour permettre aux mères qui cultivent les pour soutenir la nutrition maternelle et l'allaitement maternel III
terres d'allaiter leur bébé lorsqu'elles sont au travail.30 et pour donner des soins de qualité à domicile et dans
l'établissement de santé. Trop souvent, ce n'est pas le cas : les
• Mobilisation communautaire. Chansons, sketches, histoires,
thèmes pertinents ne sont pas suffisamment couverts dans
démonstrations de marionnettes, foires de santé, Semaine
l'éducation avant l'emploi. Les prestataires doivent être
mondiale de l'Allaitement maternel et festivals communautaires
compétents en matière de lactation, avoir de bonnes aptitudes
sont autant d'exemples d'événements de mobilisation
aux conseils sur l'allaitement maternel et l'alimentation du
communautaire qui encouragent l'allaitement maternel et de
nourrisson, tout particulièrement dans le contexte du VIH,
meilleures pratiques nutritionnelles pour les femmes enceintes
pour qu'ils puissent donner des conseils utiles aux mères
et celles qui allaitent. Ce sont des formules de divertissement
concernant l'allaitement maternel. Les principes de l'Initiative
qui permettent de partager une information tout en engageant
Hôpitaux-Amis-des-Bébés devraient être la pratique clinique
les représentants officiels, les volontaires de la santé et
reconnue et devraient faire partie de l'éducation avant l'emploi
les familles.
et de l'éducation en cours d'emploi. Le programme des
• Chansons, sketches, histoires, démonstrations de marionnettes, prestataires de soins de santé doit être à jour du point de vue
foires de santé, Semaine mondiale de l'Allaitement maternel et technique dans le domaine de la nutrition et doit apporter une
festivals communautaires sont autant d'exemples d'événements formation sur les compétences aux conseils et à la négociation.
de mobilisation communautaire qui encouragent l'allaitement Certains pays dont l'Ethiopie, le Ghana et Madagascar ont
maternel et de meilleures pratiques nutritionnelles pour les comblé ces lacunes en renforçant le programme de formation
femmes enceintes et celles qui allaitent. Ce sont des formules avant l'emploi dans les grands établissements d'enseignement
de divertissement qui permettent de partager une information médical et paramédical en fonction des pratiques nutritionnelles
tout en engageant les représentants officiels, les volontaires de essentielles.
la santé et les familles.
Nombre et qualité d'hôpitaux et d'établissements de santé
• Visites à domicile par des conseillers pairs et des agents de amis-des-bébés. La rotation du personnel, le manque de
santé communautaires. Les visites à domicile lors des premiers ressources pour un recyclage, d'autres problèmes de santé et
jours et des premières semaines augmentent les chances de la confusion et les préoccupations qui entourent le VIH sont
réussite de l'allaitement maternel. Pendant ces premiers jours, responsables de la réduction des pratiques amies-des-bébés
ce sont les doutes et certains problèmes, tels que l'engorgement dans bien des établissements qui avaient été accrédités comme
des seins (qui se présente souvent trois à cinq jours après la amis-des-bébés. Le problème consiste à maintenir la qualité
naissance), qui risquent de décourager la mère. Une personne des soins dans les hôpitaux amis-des-bébés et à étendre à plus
qui vient rendre visite à domicile peut rassurer la mère et l'aider grande échelle l'initiative pour que les activités aillent au-delà
à renforcer les bonnes pratiques d'allaitement. Plusieurs études de la période postnatale immédiate et apportent un soutien
se sont penchées sur l'effet des conseillers pairs sur l'allaitement en matière d'allaitement maternel à domicile et dans la
maternel exclusif.31 En général, les mères qui reçoivent des communauté.
visites plus fréquentes sont plus susceptibles d'adopter des
Formation spéciale pour l'alimentation de bébés très
pratiques optimales que celles qui reçoivent moins de visites ou
vulnérables, à l'intention des prestataires de soins de santé.
aucune visite.32
Des bébés de petite taille, surtout les bébés prématurés, auront
besoin d'un soutien supplémentaire pour permettre l'allaitement.
Défis Les directives actuelles sur le VIH et l'alimentation du nourrisson,
ainsi que les stages de formation et le matériel d'éducation
La Stratégie mondiale pour l'Alimentation du Nourrisson et du (voir ressources de programme à la fin de cette section)
jeune Enfant retient plusieurs défis entravant les pratiques doivent être offerts aux décideurs, responsables, superviseurs
d'alimentation optimale pour les nouveau-nés. Il faudra relever et agents de santé mettant en œuvre ces programmes dans des
ces défis pour améliorer les taux d'allaitement. pays africains.
Renforcer les services de soutien nutritionnel dans les Arriver aux groupes difficiles à atteindre
systèmes de santé Mères pour la première fois et adolescentes. Environ la moitié
Sensibilisation des décideurs à tous les niveaux. Les décideurs des femmes africaines tombent enceintes avant l'âge de 19 ans.
pensent, « Presque toutes les femmes allaitent, alors où réside le Ces mères sont exposées à un risque plus élevé d'avoir un
problème ? » Et pourtant, les décideurs et les responsables de bébé prématuré et un bébé avec IPN ; aussi ont-elles besoin
programme doivent comprendre les coûts sociaux, humains et d'un soutien supplémentaire pour démarrer et maintenir de
économiques des pratiques d'allaitement suboptimales, sinon bonnes pratiques d'allaitement et gérer des situations spéciales
des politiques non favorables mènent à un sous-investissement d'alimentation. L'adoption immédiate de bonnes pratiques
de programmes qui protègent et encouragent l'allaitement d'alimentation et de bons soins exerce une influence positive
maternel optimal. Les agents de santé, les organisations volon- par la suite. Ce groupe a également besoin d'un soutien pratique
taires, les dirigeants communautaires et les membres familiaux et émotionnel pour protéger sa propre nutrition et santé, y
doivent également reconnaître et faire connaître l'importance compris dans le domaine de la planification familiale.
de meilleures pratiques de nutrition des femmes et d'allaitement
maternel. Femmes qui accouchent à domicile. Presque 60 % des femmes
en Afrique subsaharienne n'accouchent pas avec l'assistance
Soutien pour les prestataires de santé. La plupart des femmes d'un prestataire qualifié.6 Une évaluation des soins et de la prise
signalent que ce sont les prestataires de soins de santé qui en charge des nouveau-nés dans 14 établissements de santé en
sont leur principale source d'information sur l'alimentation Afrique constate qu'environ 80 % des femmes se sont rendues
infantile. Aussi, ces derniers doivent-ils être formés et équipés au moins une fois aux consultations prénatales, mais seules

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 109


30 % sont revenues à l'établissement pour l'accouchement.33 Relier les établissements de santé aux communautés. La
Cela fait ressortir l'importance de services et programmes dixième Etape de l'Initiative Hôpitaux Amis-des-Bébés -
communautaires pour encourager un allaitement maternel couverture communautaire - est la moins développée de ces
immédiat et exclusif et maintenir de bonnes pratiques Dix Etapes (voir Encadré III.6.4). Peu de pays appliquent
d'alimentation à domicile. ce volet d'importance critique et le mécanisme d'orientation
entre la communauté et l'établissement de santé est
Mères et bébés vivant dans des circonstances difficiles. Les
souvent faible.
femmes et les bébés dans des contextes de réfugiés et autres
situations d'urgence sont tout particulièrement vulnérables aux Surmonter les obstacles familiaux et communautaires
infections et maladies et pourtant, ils ont moins accès au soutien Dans bien des communautés, le colostrum est jugé « sale » et
pour l'allaitement et la nutrition. les mères le jettent pour donner à leurs bébés des aliments
pré-lactés tels que le beurre, le sucre, l'eau et les tisanes.
Lorsqu'elles commencent à allaiter, elles continuent à donner
au bébé des liquides tels que les tisanes, de l'eau sucrée et du
Lever les barrières entravant
ENCADRÉ III.6.5 jus, ne réalisant pas que le lait maternel est composé de 88 %
le démarrage immédiat de l'allaitement d'eau et répond aux besoins hydriques du bébé, même dans
maternel des climats chauds.
La recherche qualitative peut mettre à jour les raisons expliquant
Le Service de Santé du Ghana et le Projet LINKAGES
ces pratiques sub-optimales de nutrition et d'alimentation du
financé par l'USAID collaborent avec un réseau de nourrisson. La connaissance des facteurs favorisant une bonne
partenaires gouvernementaux, internationaux, non nutrition ainsi que des obstacles l'entravant devrait guider la
gouvernementaux et institutionnels dans le but formulation de messages et de stratégies pour tout programme
d'améliorer la nutrition du bébé et du jeune enfant au qui cherche à atteindre des publics spécifiques, tel que le montre
Nord du Ghana. Dans ce pays, il est de coutume de l'Encadré III.6.5.
donner de l'eau au bébé au moment de la naissance et
l'allaitement non exclusif est très répandu. Les messages Etapes pratiques pour renforcer et
ont été formulés de sorte à attirer différents publics
intégrer les actions nutritionnelles
(femmes enceintes, mères d'enfants de moins de deux
essentielles dans le cadre des
ans, pères et grands-mères) :
programmes de SMNI
• Mères, mettez votre bébé immédiatement au sein
La Stratégie mondiale de l'Alimentation du Nourrisson et du jeune
après la naissance pour un départ sain pour vous-
Enfant propose diverses mesures pour protéger, promouvoir
même et votre enfant. Cela diminuera les saignements et soutenir des pratiques alimentaires adéquates. D'autres
et protégera votre enfant contre l'infection. Le lait documents, tels que HIV and Infant Feeding Framework for
jaune, c'est la manière dont Dieu souhaite la bienvenue Priority Action et le Code international de Marketing des Produits
dans ce monde à votre enfant. de Remplacement du Lait maternel présentent des politiques
importantes concernant l'alimentation du nourrisson.
• Pères, un père avisé encourage l'allaitement maternel
exclusif pour que son bébé devienne fort, intelligent Etapes de planification
et reste en bonne santé. Le Planning Guide for National Implementation of the Global
Strategy for Infant and Young Child Feeding de l'OMS/UNICEF
• Grands-mères, le lait maternel contient tout ce dont propose la planification suivante en six étapes pour formuler
votre petit-enfant a besoin et il satisfait à sa faim et une stratégie spécifique au pays :
à sa soif. 1. Identifier et orienter les principales parties concernées et se
préparer à la mise au point d'une stratégie complète
Le projet, qui a atteint 3,5 millions de personnes, a 2. Evaluer et analyser la situation locale
également mis au point un ensemble de cartes de 3. Définir les objectifs nationaux préliminaires
conseils qui seront utilisées avec les femmes enceintes 4. Cerner et classer les mesures à prendre
et les mères et un autre jeu de cartes destiné aux 5. Formuler une stratégie nationale
grands-mères et aux accoucheuses traditionnelles. Les 6. Formuler un plan d'action national
messages pour les pères étaient mis sur des affiches, 7. Exécuter et suivre le plan
des tee-shirts et des calendriers. Les prestataires de La Stratégie mondiale de l'Alimentation du Nourrisson et du jeune
soins de santé et les membres des clubs féminins ont Enfant est appliquée dans plus de 20 pays de la région africaine
été formés à communiquer les messages clés à ces par des gouvernements collaborant avec divers partenaires.
divers publics. De nettes améliorations ont été notées, L'enseignement retenu de ces programmes d'envergure qui ont
de 2000 à 2003, en ce qui concerne le démarrage amélioré les pratiques nutritionnelles générales peuvent inspirer
la mise en œuvre des divers programmes. En voici certaines
immédiat de l'allaitement maternel, passant de 32 % à
étapes importantes :
40 %, et également pour l'allaitement maternel exclusif,
de 68 % à 79 %. Examiner la politique nutritionnelle existante et, le cas
échéant, la renforcer. Les directives internationales sur les
Source : Adapté de la référence34 mesures nutritionnelles à l'intention des femmes et des jeunes
enfants serviront de fondement technique pour la planification,

110 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


la mise en œuvre et l'expansion des programmes visant à Renforcer la capacité des prestataires de services. Ils ont besoin III
améliorer la nutrition des femmes et des jeunes enfants, d'une formation portant sur les aptitudes à la communication
notamment des nouveau-nés. interpersonnelle pour conseiller les femmes sur les questions
de nutrition et d'alimentation du nourrisson. Les programmes
Forger et renforcer les partenariats. Un réseau de partenaires
existants peuvent offrir des ateliers sur les compétences de
avec des dirigeants gouvernementaux, des ONG, des partenaires
communication et de la nutrition. Il existe à cet effet diverses
privés, des universités, des organismes de développement et des
approches et divers outils pédagogiques. (Voir ressources de
personnalités des médias imprimés et de la radio aideront à
programme à la fin de la Section III.)
accélérer l'expansion et feront passer les messages essentiels
auprès d'un vaste public. Améliorer le soutien logistique pour la prestation de services.
Les fournitures doivent être disponibles et accessibles pour
Appliquer une stratégie de changement comportemental
l'adoption de certaines de ces pratiques nutritionnelles
à tous les niveaux. Des messages harmonisés entre les
recommandées. Il s'agit notamment des suppléments de fer/
programmes et des indicateurs uniformes déterminent un but
acide folique, de gélules de vitamine A, d'antihélmintiques,
commun et un cadre de référence partagé. Il faut faire appel à
d'antipaludiques, de moustiquaires imprégnées aux insecticides
des canaux de communication efficaces dont les mass media et
et de matériel de communication. La Section IV discute des
aux activités de mobilisation communautaire pour bombarder
systèmes d'approvisionnement qu'il faut intégrer aux programmes
les mères et les communautés avec quelques messages
de SMNI.
nutritionnels clés.
Suivre et évaluer les indicateurs clés pour une meilleure
Profiter des multiples occasions programmatiques et points
prise de décisions. Une fois que sont choisis les indicateurs clés
de contact. Les programmes qui existent à l'intérieur et à
et que les liens sont forgés, il est très important d'assurer le
l'extérieur du secteur de la santé présentent bien des possibilités
suivi et l'évaluation de la nutrition et autres résultats de la
pour arriver aux femmes enceintes et allaitantes et aux nouveau-
SMNI. Ces indicateurs doivent être portés aux mécanismes de
nés. Des programmes tels que ceux de la vaccination, de la
surveillance et structures de notification.
prise en charge intégrée communautaire des maladies de
l'enfance (PCIME-C), de développement de la prime enfance, A Madagascar, une approche nationale a été adoptée utilisant
de planification familiale et de prise en charge intégrée de la ces étapes pour étendre à plus grande échelle les actions
grossesse et de l'accouchement devraient rassembler les pratiques nutritionnelles essentielles, mesure qui a abouti à un changement
et conseils sur l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant et notable. (Encadré III.6.6).
regrouper la supervision et la formation connexes des agents de
santé. (Voir Section III chapitres 5 et 9)

ENCADRÉ III.6.6 Expansion des actions nutritionnelles essentielles à Madagascar

En 1997, une coalition de nutrition intersectorielle a été créée à Madagascar. Le Groupe d'Actions Inter-Sectoriel en
Nutrition (GAIN), sous l'égide de la Division de la Nutrition du Ministère de la Santé, a été créé et a obtenu un soutien
de l'USAID, de l'UNICEF et de la Banque mondiale. GAIN a recruté dans ses rangs plus de 75 représentants de 50
organisations, dont des ministères gouvernementaux (santé, finances, éducation, agriculture, commerce, population) et
.sont les suivants :
• Vision - Une vision partagée pour étendre à plus grande échelle ces actions nutritionnelles a animé dès le début les
membres de GAIN
• Couverture étendue - De nombreux partenaires, surtout les grands programmes sur le terrain avec une vaste
portée (projet bilatéral de l'USAID, programme de zone soutenue par l'UNICEF et projet Secaline de la Banque
mondiale) y ont participé. De multiples programmes ont présenté des points d'entrée
• Spécificité - La priorité initiale était accordée aux pratiques optimales de
l'allaitement maternel, mais dans le contexte général des actions nutritionnelles
essentielles
• Harmonisation - Les partenaires sont arrivés à un consensus de sorte à ce
que « tout le monde mette ses horloges à la même heure »
• Soutien à tous les niveaux - Un soutien a été donné aux groupes au niveau
national (élaboration de politiques et protocoles et programmes de formation
avant l'emploi), aux niveaux régional/district (Initiative de l'hôpital ami-du-bébé,
renforcement des capacités du personnel de santé) et au niveau communautaire
(formation des prestataires de soins de santé primaires, personnel des ONG et
membres communautaires)
• Formation à court terme axée sur les compétences - Les modules de
formation à court terme axée sur les compétences portaient sur les conseils et

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 111


les compétences de négociation pouvant être intégrées aisément dans les programmes de survie de l'enfant, santé
de la reproduction et nutrition
• Changement comportemental - Une stratégie de changement comportemental a été utilisée à tous les niveaux,
ciblant notamment les mères pour l'adoption des pratiques nutritionnelles optimales axées sur de petites actions
réalistes dont on sait qu'elles feront une différence. Les messages clés ont également été renforcés par des chansons
et des sketches diffusés à la radio et à la télévision, par des cassettes remises aux chauffeurs d'autobus et de taxi et
ils ont été publiés dans les journaux (journaux et bulletins de village)
• Volontaires communautaires - Une formation a été donnée aux membres des groupements féminins pour
qu'elles puissent être des volontaires communautaires de la nutrition soutenant les agents de santé travaillant dans
les établissements de soins de santé primaires
• Suivi et évaluation - Des indicateurs clés et des résultats ont été collectés annuellement et partagés avec tous
les partenaires
Cette approche a été mise en œuvre dans les divers sites de programme, couvrant 6,3 millions de personnes sur une
population totale de 19 millions. Sur une période de quatre ans, le démarrage immédiat de l'allaitement maternel a
augmenté dans les régions du programme, passant de 34 % à 78 % et l'allaitement maternel exclusif est passé de 46 %
à 68 %. Au niveau national, de 1997 à 2003, le démarrage immédiat de l'allaitement maternel est passé de 34 % à 62 %,
et l'allaitement maternel exclusif a augmenté de 47 % à 67 %, tel que mesuré par l'enquête démographique et de
santé de Madagascar.
Source : Adapté de la référence35

Conclusion
L'allaitement maternel et autres actions nutritionnelles renforcent Actions prioritaires pour renforcer les
la santé tout au long du cycle de la vie. Les nouveau-nés actions nutritionnelles
survivent, les enfants grandissent bien et des femmes bien
nourries ont des grossesses saines et des vies plus productives. • Revoir la politique nutritionnelle dans le contexte de
Le coût pour encourager l'allaitement maternel avec deux la Stratégie mondiale de l'Alimentation du Nourrisson et
visites à domicile est certes abordable dans les pays à mortalité du jeune Enfant et, le cas échéant, renforcer les
élevée.11 A nous de saisir chaque occasion de promotion politiques et appliquer les cadres juridiques tels que le
nutritionnelle dans les programmes existants et de travailler Code international de Marketing des Produits de
main dans la main, d'harmoniser les approches d'expansion sur Remplacement du Lait maternel.
le terrain et de prendre en charge la santé du nouveau-né tout • Forger et renforcer les partenariats et harmoniser les
au long de la continuité de la santé de la femme, des soins messages
néonatals et de la survie, de la croissance et du développement
• Appliquer une stratégie de changement
de l'enfant.
comportemental à tous les niveaux : ménage,
communauté, établissement de santé, district et
national
• Utiliser les possibilités que présentent de multiples
programmes pour étendre la couverture aux femmes
enceintes et à celles qui allaitent ainsi qu'aux
nouveau-nés.
• Renforcer la capacité par le biais de brefs ateliers
axés sur la compétence et renforcer l'éducation
avant l'emploi
• Améliorer le soutien logistique pour la prestation
de services, surtout la disponibilité en suppléments
de micronutriments
• Améliorer la collecte de données étayant la prise de
décisions

112 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


CHAPITRE 7 III

Programmes de prévention de la transmission


mère-à-enfant du VIH/SIDA
Lily Kak, Inam Chitsike, Chewe Luo, Nigel Rollins

Chaque année, la transmission mère-à-enfant (TME) est responsable de


plus de la moitié d'un million de nouveau-nés infectés par le VIH en Afrique
subsaharienne. De toutes les crises de santé dans la région africaine, c'est
le VIH/SIDA qui a obtenu le plus de soutien politique et de ressources. Les
programmes de prévention de la transmission mère-à-enfant (PTME) du
VIH comprennent les conseils et le dépistage prénatals du VIH, la prévention
d'une grossesse non souhaitée, le traitement antirétroviral (TAR) pour les
mères et les nouveau-nés et un soutien pour des options et pratiques plus
sûres pour l'alimentation du nouveau-né. Et pourtant, malgré les efforts
faits pour étendre ces soins à plus grande échelle, moins de 10 % des femmes
enceintes en Afrique infectées par le VIH bénéficient d'interventions en vue
de réduire la TME.1 Même dans les contextes où existe une prophylaxie efficace
pour prévenir la transmission pendant la grossesse et l'accouchement, il
subsiste encore de grandes lacunes dans la prestation de services lors de la
période postnatale. Peu de programmes de PTME ont réussi à atteindre les
femmes et les nouveau-nés une fois qu'ils sont rentrés chez eux pour les guider
dans leur choix parmi les diverses possibilités d'alimentation du bébé ou leur
apporter des soins et des traitements continus.

La plupart des interventions de PTME visent à dépister les mères séropositives


à VIH et à prévenir l'infection à VIH chez les nourrissons. Lors de la même
période, les programmes de santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI)
cherchent à garantir la survie des enfants face aux causes « traditionnelles »
du décès, surtout lors de la période néonatale à hauts risques. Le risque de
décès chez le nouveau-né en Afrique est élevé et un grand nombre de ces
décès pourraient être évités à l'aide de simples mesures prises lors de la
période postnatale, période également importante pour le suivi
de la PTME. Le but d'une survie néonatale exempte de VIH
montre plus que jamais l'immense avantage d'intégrer la
PTME et la SMNI. De fait, l'investissement dans la PTME
sera protégé en vérifiant que de simples interventions
sont fournies par le biais des services de SMNI. Le défi est
d'arriver à intégrer, dans la réalité, les programmes de
PTME et de SMNI.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 113


Problème
La crise du VIH en Afrique fait la manchette des journaux. Même dans des pays où les dirigeants sont ambivalents quant
au traitement des adultes, l'engagement est sans équivoque face à la PTME du VIH. En Afrique, les taux d'infection du
VIH chez les femmes enceintes s'élèvent de 15 % à 40 % dans les pays où la prévalence du VIH est la plus élevée et
où les femmes en âge de procréer représentent plus de 55 % des adultes infectés par le VIH.1 Ce lourd fardeau est
porté par les femmes et les bébés, ainsi que par les familles, la société et le système de santé :
Effets sur les femmes : Le VIH est devenu la principale cause de décès chez les femmes dans certains contextes
africains. Les femmes enceintes affectées par le VIH courent un risque accru de complications lors de l'intra-partum
et du post-partum. De nouvelles informations nous montrent que les femmes infectées par le VIH sont plus susceptibles
d'avoir des infections lors du post-partum et souvent, ont des taux plus élevés de complications lors du post-partum
que celles non infectées, que leur bébé soit né par voie basse ou par césarienne.2 Dans certaines pays de l'Afrique
australe, la mortalité maternelle imputable aux infections opportunistes est une des grandes causes du décès maternel.
Une étude couvrant 50 ans de décès maternels en Afrique du Sud constate que l'accroissement récent de la mortalité
maternelle est imputable essentiellement à l'accroissement des infections associées au VIH/SIDA et non pas aux
infections liées à la grossesse.Aussi, le VIH/SIDA devient-il la cause la plus fréquente du décès maternel (18 %) dans ce
contexte.3 En Zambie, le taux de mortalité maternelle dans le CHU de Lusaka était de 921 pour 100 000 naissances
vivantes en 1997, un net accroissement des 160 notés en 1974 et des 667 en 1989. Lors de la même période, les causes
de décès maternel changeaient puisque diminuaient les décès dus à des causes directes (94 % à 42 %) et augmentaient
les décès dus à des infections opportunistes (6 % à 57 %).4 En plus du risque accru d'infection, le VIH augmente également
la susceptibilité à d'autres problèmes de santé. Les femmes qui vivent dans des régions pauvres sont davantage exposées
à la malnutrition si elles sont séropositives à VIH.
Effets sur les nouveau-nés : Le VIH/SIDA n'est pas une des grandes causes directes du décès néonatal, mais le statut
VIH de la mère se répercute sur la survie du nouveau-né puisqu'il augmente le risque de mortinatalité et de décès
lors de la période néonatale et lors de la prime enfance, même chez les bébés qui ne deviendront pas séropositifs à
VIH.5 Les bébés de mères séropositives à VIH sont plus susceptibles d'avoir une grave insuffisance pondérale à la
naissance (IPN), d'être très prématurés et auront de faibles scores Apgar, autant de facteurs qui les exposent à un plus
grand risque de mourir.6,7 Si les bébés dont les mères séropositives à VIH sont susceptibles de contracter l'infection,
par contre les femmes qui contractent l'infection lors de la grossesse ou lorsqu'elles allaitent sont exposées à un
risque très élevé de transmettre l'infection à leur nouveau-né.8-10 L'interaction du VIH avec d'autres infections et les
effets indirects du VIH, tels que la pauvreté et la maladie maternelle, sont également à l'origine de conséquences
négatives pour les nouveau-nés. De plus, l'information sur les choix d'alimentation des femmes infectées par le VIH,
combinée à la distribution de lait commercial dans les communautés pauvres, a fait reculer la pratique de l'allaitement
général et se répercute sur les comportements d'allaitement chez les mères
non infectées.11,12
Effets sur les enfants : Dans de nombreux pays africains, le SIDA est une
grande cause de mortalité et de morbidité après le premier mois de la vie.
Les enfants infectés par le VIH courent un risque nettement plus élevé de
mourir de pneumocystis jiroveci pneumonia (PCP) et de complications liées au
VIH, telles que le retard de croissance. D'après les estimations, le SIDA était
responsable de 6 % des décès des moins de cinq ans en Afrique subsaharienne
en 2000.13,14 Et pourtant, dans six pays de l'Afrique australe, notamment
ceux qui avaient réussi, avant l'épidémie du SIDA, à faire reculer la mortalité
infantile imputable à d'autres causes, le SIDA représente à présent la cause de
plus d'un tiers de tous les décès des moins de cinq ans : Botswana (54 %) ;
Lesotho (56 %) ;Afrique du Sud (57 %) ; Namibie (53 %) ; Swaziland (47 %) et
Zimbabwe (41 %).1 Si aucune intervention n'est disponible pour prévenir
la transmission, tel que c'est le cas pour la plupart des mères africaines,
environ un tiers de tous les bébés dont les mères sont séropositives à VIH
contracteront l'infection. Contraste frappant avec les pays à revenus élevés
où les taux de transmission sont inférieurs à 2 % et où le VIH pédiatrique a
été quasiment éliminé.15

114 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


III
Effets sur les familles et la société : Le VIH compte de nombreux effets indirects. Les familles où les parents sont
atteints de SIDA vivent souvent dans la pauvreté à cause du manque de travail et de frais médicaux élevés. Aussi,
même lorsque les enfants échappent à l'infection du VIH, les soins à domicile et l'obtention de services de santé sont
souvent limités. Lorsqu'une mère infectée évolue au dernier stade du SIDA, ses enfants sont 3,5 fois plus susceptibles
de mourir, quel que soit leur statut d'infection et plus de quatre fois susceptibles de mourir lorsque la mère elle-même
décède.16 La perte des parents est une tragédie pour les familles et un frein à l'évolution de la société. L'épidémie a
déjà laissé dans son sillon 12 millions d'orphelins sur le continent ; 9 % de tous les enfants auront perdu au moins
l'un de leurs parents à cause du SIDA et un ménage sur six avec des enfants ont également accueilli des orphelins.1
Effets sur le système de santé : L'effet de l'épidémie du VIH sur le secteur de la santé entraîne de graves conséquences
pour tous. Ces systèmes de santé gravement compromis ainsi que les décès des prestataires de soins de santé infectés
marquent tous les aspects de la prestation de soins de santé et les nouveau-nés sont particulièrement vulnérables.
Prenons l'exemple du Malawi où 15 des 27 districts comptent moins de deux infirmiers par établissement, problème
encore aggravé par le VIH/SIDA.17 Seuls quelques pays africains, notamment le Swaziland et la Zambie, comptent des
programmes pour conseiller, soutenir et traiter les agents de santé exposés au VIH.

Il est particulièrement important de dépister rapidement les Le restant de ce chapitre ébauche l'enveloppe actuelle de
nouveau-nés exposés au VIH et les enfants infectés puisqu'ils soins de la PTME et la couverture en interventions lors de la
courent un risque accru de contracter des infections fatales grossesse et pendant la période postnatale. Nous présenterons
telles que la PCP, la tuberculose et les carences nutritionnelles. les possibilités d'intégrer les quatre composantes des programmes
Par ailleurs, d'autres infections, telles que le paludisme et la de PTME aux programmes de SMNI. Nous nous pencherons
diarrhée, risquent de présenter plus de complications et également sur les défis en proposant des étapes pratiques pour
exigeront l'hospitalisation des nouveau-nés et nourrissons les relever.
infectés par le VIH, dont le risque de mourir est plus élevé.
Les interactions complexes entre le VIH et la santé et la survie
maternelles et néonatales sont récapitulées dans l'Encadré
III.7.1.

ENCADRÉ III.7.1 Interactions entre le VIH et la santé et survie maternelles, néonatales


et infantiles
• Paludisme : L'infection à VIH pendant la grossesse augmente la prévalence et les conséquences du paludisme,18 ce
qu'on appelle le « double problème. » Le paludisme et l'infection à VIH sont associés indépendamment à un risque
accru d'anémie maternelle, d'insuffisance pondérale à la naissance (IPN) et de retard de croissance fœtale. La double
infection par le paludisme et le VIH est associée à un risque accru de décès maternels, périnatals et infantile précoce,
comparé à l'une de ces maladies prises toutes seules. Les bébés des mères infectées par le VIH et le paludisme sont
presque deux fois aussi susceptibles de naître avec un poids insuffisant, comparé à l'infection soit par le paludisme, soit
par le VIH tout seul.19 (Section III chapitre 8)
• Tuberculose : La tuberculose (TB) pendant la grossesse se présente de plus en plus dans le contexte du VIH. Le VIH et
la TB sont associés indépendamment à un risque accru de mortalité maternelle et périnatale et les conséquences de
la double infection VIH-TB sont encore plus graves, entraînant un risque encore plus grand de naissance prématurée,
d'IPN et de retard de croissance intra-utérine.20 D'après des données récentes de Durban, en Afrique du Sud, les
taux de TB ont augmenté parmi les femmes enceintes infectées par le VIH et les infections à TB ont doublé chez les
nouveau-nés et les jeunes enfants. L'effet synergique du VIH sur la TB pendant la grossesse ressort clairement dans
l'expérience de Durban : 54 % des décès maternels causés par la tuberculose sont imputables à l'infection à VIH et 35 %
de ces décès maternels sont liés à une mortinatalité.21
• Infections sexuellement transmissibles : Il existe une étroite association entre le VIH et les infections sexuellement
transmissibles (IST) puisqu'une IST non traitée peu augmenter le risque de contracter et de transmettre le VIH. La
syphilis, parmi toutes les IST, est une des grandes causes de conséquences négatives dans les pays en développement.22
Sous-tendus par des soins prénatals, les programmes de prévention de la transmission mère-à-enfant (PTME) du VIH

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 115


sont l'occasion de mettre en œuvre des programmes de dépistage de la syphilis qui sont universellement recommandés
mais rarement exécutés. (Section III chapitre 1 et chapitre 2)
• Pneumonie à pneumocystite : La pneumonie à pneumocystite liée au SIDA augmente le risque d'IPN, surtout par le
biais d'une naissance prématurée.23-26 Les naissances prématurées augmentent le risque d'hypothermie et d'infections
néonatales.
• Carences nutritionnelles : Les carences nutritionnelles aggravent encore les conséquences du VIH/SIDA puisque le
VIH/SIDA peut mener à une carence nutritionnelle. Plus de la moitié de toutes les femmes enceintes en Afrique sont
anémiques et l'infection à VIH et le paludisme chez les femmes enceintes augmentent le risque d'anémie maternelle.
L'anémie est associée à un risque accru de la transmission mère-à-enfant du VIH et réduit les chances de survie
des femmes infectées par le VIH, ainsi que de leur bébé, indépendamment de l'évolution de la maladie à VIH et de
l'insuffisance immunitaire.27 La grossesse et l'allaitement sont des périodes de stress nutritionnel pour toutes les
femmes. Si la grossesse elle-même ne semble pas accélérer l'évolution de la maladie, les femmes séropositives à VIH, y
compris celles qui sont enceintes ou qui allaitent, courent pourtant un risque accru d'avoir une mauvaise nutrition.
Les besoins en énergie pour maintenir le poids du corps augmentent probablement de 10 % environ lors de l'infection
asymptomatique et jusqu'à 30 % lors des infections secondaires.28 L'intégration des programmes de PTME et de santé
maternelle, néonatale et infantile sont l'occasion d'encourager une meilleure nutrition maternelle et de donner des
conseils alimentaires, ainsi que de réduire et/ou traiter l'anémie (Section III chapitre 2 et chapitre 5)
• Infections néonatales : Suite au statut immunitaire affaibli des nouveau-nés exposés au VIH, les conseils sur les
soins hygiéniques du cordon et la prévention de l'infection sont des messages importants pour les mères et les
soignants. Les mères devraient chercher à prévenir les infections chez les bébés et les prestataires de services
devraient chercher à diagnostiquer l'infection à VIH parmi les enfants exposés, pour dépister et traiter rapidement
toutes les infections du nouveau-né et pour administrer du cotrimoxazole prophylactique aux bébés infectés par
le VIH.

Enveloppe de soins réduire la probabilité de développer une résistance virale à la


nevirapine. Ces protocoles médicamenteux très efficaces dans
Une approche de PTME complète comprend les quatre le cadre des effets cliniques n'ont pas encore été administrés à
composantes suivantes qui traitent de la SMNI le long de la grande échelle dans des contextes où la prévalence du VIH est
continuité des soins : élevée. Aussi, ne dispose-t-on pas de l'expérience nécessaire
Composante 1. Prévenir l'infection à VIH chez les femmes en dans le cadre des systèmes sanitaires routiniers et ne sait-on
âge de procréer pas si une enveloppe intégrée de soins prénatals et postnatals
pourrait être compilée pour améliorer la disponibilité, la
Composante 2. Eviter les grossesses non souhaitées chez les durabilité et l'observance de ces protocoles prophylactiques.
femmes infectées par le VIH Les liens dans le système de santé nécessaires pour observer ces
Composante 3. Prévenir la transmission du VIH d'une femme nouvelles directives mettent en relief l'importance d'intégrer la
infectée par le VIH à son bébé lors de la grossesse, du travail, PTME et la SMNI, surtout dans le cadre des programmes de
de l'accouchement et pendant l'allaitement maternel grâce aux soins postnatals.
mesures suivantes : Pratiques d'alimentation plus sûres : Les défis spéciaux liés
• Conseils et dépistage du VIH à l'alimentation du nouveau-né par des mères séropositives
• Médicaments antirétroviraux (ARV) pour la prophylaxie ouvrent la voie à de bonnes possibilités de renforcement
• Traitement antirétroviral (TAR) pour celles qui présentent les des liens entre les programmes de PTME et de SMNI.
bonnes conditions de recevabilité Actuellement, l'OMS recommande aux mères séropositives
• Pratiques plus sûres d'alimentation du nouveau-né d'éviter d'allaiter s'il existe une autre possibilité d'alimentation
Composante 4. Fournir un suivi et des soins, un soutien et un acceptable, faisable, abordable, durable et sans risques. Par
traitement aux femmes infectées par le VIH, à leurs nourrissons ailleurs, le fait de ne pas allaiter est associé à des risques
et à leurs familles accrus de diarrhée et de pneumonie et, par conséquent, il est
important d'apporter des conseils individuels et un soutien
Traitement antirétroviral : Les nouvelles directives de continu.30 Dans les autres cas, l'on recommande l'allaitement
PTME de l'OMS29 concernant la prophylaxie avec des ARV maternel exclusif pendant les premiers mois ou tant que les
recommandent de donner aux femmes enceintes infectées par conditions susmentionnées n'existent pas. L'allaitement
le VIH l'azisothymidine (AZT) dès la 28e semaine, puis une maternel exclusif pourrait bien comporter un risque moindre
dose unique de nevirapine à l'accouchement pour la mère et le de transmission du VIH que l'allaitement maternel partiel
bébé. Les mères devraient recevoir une semaine de traitement (lait maternel plus lait animal ou aliments solides). Une
supplémentaire d'AZT et 3TC après la naissance pour alimentation mixte, que la mère soit séropositive ou non, est

116 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


également corrélée à des risques plus élevés de morbidité, enceintes infectées par le VIH avaient reçu une prophylaxie à III
d'hospitalisation et de décès.31 (Section III chapitre 5) base d'ARV. En Afrique occidentale et centrale, la couverture
est encore plus faible : seules 3 % des femmes infectées ont
été dépistées et 1 % a reçu une prophylaxie à base d'ARV
Couverture, tendances et progrès actuels (Graphique III.7.1). Ce déficit ne comprend pas les femmes
Dans la plupart des pays africains, il existe des services de qui seront infectées pendant la grossesse, moment où les
PTME, mais la couverture est limitée et la fréquentation des femmes semblent particulièrement vulnérables à l'infection.
services varie entre les pays et au sein des pays. En 1998, les En effet, certains rapports indiquent que, dans les contextes à
premiers projets pilotes étaient mis sur pied pour démontrer prévalence élevée du VIH, jusqu'à 5 % des femmes enceintes
la faisabilité des programmes de PTME dans les pays avec une risquent d'être infectées. Le déficit ne comprend pas non plus
prévalence élevée. En 2004, le dépistage du VIH était appliqué les femmes qui ont passé le test de dépistage du VIH lors des
à tout juste 10 % des femmes dans le cadre des services de tous premiers stades de l'infection lorsque les anticorps anti-
PTME et seules 8,7 % des femmes enceintes séropositives VIH ne peuvent pas encore être détectés (période latente)
dans le monde avait reçu une prophylaxie en ARV. En Afrique et qui le seront uniquement par un test de dépistage répété
orientale et australe où les services sont les plus nécessaires, du VIH 36 semaines après ou plus tard. Trente-neuf pays
17 % des femmes infectées par le VIH ont été identifiées subsahariens ont mis en œuvre des programmes de PTME,
comme telles par le test de dépistage du VIH dans le cadre mais seuls deux pays, le Botswana et l'Ile Maurice, sont arrivés
de la PTME et 11 % seulement du total projeté des femmes à la couverture universelle.

GRAPHIQUE III.7.1 Pourcentage estimé de femmes infectées par le VIH dépistées et recevant une
prophylaxie antirétrovirale (ARV), par région (2004)

100 %
92 %

77 %
80 %
Femmes dépistées VIH+ Femmes VIH+ recevant des ARV

60 %

46 %

40 %
28 %

20 % 17 %
11 % 11 %
7%
3% 1%
0%

Europe centrale Amérique latine Asie Afrique orientale Afrique occidentale


et orientale et australe et centrale

Source : Référence1

La survie de l'enfant exempt de VIH demande des stratégies CPN représentent un point d'entrée idéal pour les interventions
claires pour protéger les enfants contre toutes les grandes causes de PTME. Par contre, au moment de l'accouchement, moins
de décès, pas simplement contre l'infection à VIH. Dans bien de la moitié des femmes ont accès à un prestataire qualifié ou
des pays affectés par le VIH, la couverture de soins est faible accouchent dans un établissement de santé. La fréquentation
à des moments d'importance cruciale, aussi bien pour les des services postnatals est un faible maillon dans la continuité
services de SMNI que de PTME. Aussi, assiste-t-on à la cascade des soins pour les femmes et leurs bébés. La plupart des
caractéristique de fréquentation moindre des services et de femmes et de leurs nouveau-nés sont perdus pour le système de
prestation moindre des services au moment le plus crucial, tel santé après l'accouchement, alors que paradoxalement, les taux
qu'on peut le voir sur le Graphique III.7.2. La continuité des de vaccination pour le Bacille Calmette-Guérin (BCG) et les
soins est un autre défi se répercutant sur la qualité des services, trois doses de diphtérie, coqueluche et tétanos (DCT3) restent
tant de PTME que de SMNI. Les données d'un projet réalisé élevés (76 % et 65 %, respectivement), nous montrant que les
au Mozambique mettent en relief cet obstacle de taille, tant familles restent quand même à la portée des services formels de
pour la SMNI que la PTME. soins de santé.
La couverture élevée d'au moins une consultation prénatale
(CPN) (69 %) en Afrique subsaharienne nous indique que les

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 117


GRAPHIQUE III.7.2 La couverture en enveloppe de soins maternels, néonatals et infantiles et de
prévention de la transmission mère-à-enfant (PTME) diminue au moment de la naissance et
lors de la période postnatale
Couverture de soins le long de la continuité Couverture en PTME le long de la continuité des soins
des soins en Afrique subsaharienne—la lacune pour les femmes qui se sont rendu aux CPN dans le
à la naissance et lors de la période postnatale cadre du projet Mother’s Hope, Mozambique—la
lacune à la naissance et lors de la période postnatale
CPN (toutes) 69
CPN (toutes) 100

Prestataire qualifié 42 Femmes conseillées 81


Accouchements
Soins postnatals (dans les à domicile Femmes dépistées 33
2 jours, accouchements à 13
63 % de tous les
domicile uniquement) accouchements Femmes séropositives 4
à VIH
BCG 76
Mère recevant
1
NVP
DTC3 65 Bébé recevant 2
NVP
0 25 50 75 100 0 25 50 75 100
Couverture, en pourcentage Pourcentage de visites CPN

Sigles utilisés : CPN= consultation prénatale ; BCG= vaccin Bacille Calmette-Guérin ; DTC3=trois doses de diphtérie, coqueluche et tétanos ; NVP=médicament
antirétroviral nevirapine.
Sources : CPN, prestataire qualifié à la naissance, BCG, vaccin DTC3 de la référence32. Les soins postnatals proviennent des enquêtes démographiques et de santé
1998-2005.
Note : Les soins postnatals concernent les femmes qui ont reçu un bilan postnatal dans les 2 jours suivant l'accouchement le plus récent à l'extérieur d'un
établissement de santé, appliqué à tous les accouchements à l'extérieur d'un établissement de santé (63 % de tous les accouchements), voir notes de données à la
page 226 pour de plus amples détails. Les profils des pays renseignent sur la couverture le long de la continuité des soins pour chaque pays. Le graphique du Projet
Mother's Hope se fonde sur 30 122 mères assistant aux CPN. Elizabeth Glaser Paediatric AIDS Foundation et Save the Children, Mozambique.

Certains programmes ont renforcé les liens entre les soins que pour les bébés. Aussi, un quart des femmes infectées dans
maternels et néonatals et la PTME. Dans de tels cas, l'intégration le site du projet tanzanien et plus de la moitié des femmes à
est davantage possible lors de la période prénatale que celle l'hôpital du Malawi n'avaient pas reçu la dose unique de
postnatale puisque les services postnatals existants sont faibles nevirapine, prophylaxie antirétrovirale disponible à cette
et mal définis. En Tanzanie et au Malawi (Graphique III.7.3), époque dans les deux pays, et les deux tiers des bébés exposés
la formule services intégrés et modèle « dérogatoire » du n'avaient pas obtenu leur dose correspondante de nevirapine
dépistage du VIH - avec dépistage de toutes les clientes des dans les 72 heures suivant la naissance. Le clivage entre les
CPN à moins qu'elles ne refusent - ont poussé à la hausse la services prénatals et postnatals et le petit nombre de mères
fréquentation de services de conseils et de dépistage volontaires fréquentant les services sont autant d'occasions ratées de
du VIH chez les clientes des CPN. Par ailleurs, le nombre fournir des soins néonatals essentiels et d'apporter une gamme
d'accouchements dans un établissement de santé reste nettement complète de services aux nourrissons exposés au VIH, notamment
inférieur au taux de fréquentation des CPN. Les services prophylaxie pour les infections opportunistes, suivi attentif de
postnatals sont constamment sous-utilisés, tant pour les mères la croissance et soins nutritionnels.

GRAPHIQUE III.7.3 Intégration de la prévention de la transmission mère-à-enfant et des services


maternels, néonatals et infantiles : important surtout dans le cadre des soins prénatals
et postnatals
CPN (au moins une visite) CPN (au moins une visite)

Conseils avant le test Conseils avant le test

Test de dépistage du VIH Test de dépistage du VIH


Accouchements dans
les établissements Accouchements dans
Dépistage du VIH chez les établissements
Séropositives à VIH
5 % des femmes Séropositives à VIH Dépistage du VIH chez
22 % des femmes
NVP pour la mère 74 % de femmes séropositives à VIH
NVP pour la mère 45 % de femmes séropositives à VIH
NVP pour le bébé 41 % de bébés exposés au VIH
NVP pour le bébé 34 % de bébés exposés au VIH
Première vaccination 15 % percent

10 % percent Première visite CPN 30 % percent


Cotrimoxazole à 6 semaines
Cotrimoxazole à 6 mois 4 % percent Visite CPN à 6 mois 19 % percent

0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 0 500 1 000 1 500 2 000 2 500 3 000 3 500
Nombre de clientes Nombre de clientes
22 sites en Tanzanie Hôpital de district de Tholo, zone rurale du Malawi

Source : Références33,34

118 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Les programmes de PTME qui dépendent étroitement des transmission du VIH a reculé, passant à 7,5 % alors qu'il était III
approches mises en œuvre dans les établissements de santé de l'ordre de 19,4 %.35
n'auront probablement qu'une portée limitée, surtout dans
Un examen de la mise en œuvre de la PTME de ces six dernières
les contextes où un grand nombre de femmes accouchent à
années montre que les choses ont progressé dans un certain
domicile. Des programmes dans le cadre desquels les services
nombre de domaines. C'est la connaissance mondiale de la
de PTME sont mis en œuvre avec l'approche à domicile
PTME et la réponse des dirigeants nationaux qui représentent
enregistrent un taux plus élevé de la dose unique de nevirapine
le grand pas en avant, tel que le montre l'Encadré III.7.2. Signes
(auto-administrée par les mères) et une administration accrue
encourageants certes mais non accompagnés par les ressources et
de nevirapine au nouveau-né par la mère elle-même. D'après
l'engagement local pour améliorer la qualité et la prestation de
les résultats d'une étude, 85 % des mères ont pris leur dose
services pour des populations entières. A ce niveau, les choses
de nevirapine au moment de l'accouchement, 84 % des
ont moins bien progressé.
femmes ont donné de la nevirapine à leur bébé et le taux de

ENCADRÉ III.7.2 Solides réponses sur le plan des politiques à la crise du VIH/SIDA

Mondial
• La 26e Session spéciale de l'Assemblée générale des Nations Unies (UNGASS) en 2001 s'est concentrée sur le
VIH/SIDA et a pris l'engagement de réduire la proportion de nourrissons et d'enfants infectés par le VIH de l'ordre de
20 % d'ici 2005 et de 50 % d'ici 2010.
• La Réponse d'Urgence du Président des Etats-Unis en 2003 et d'autres initiatives cherchent essentiellement à élargir
l'accès à la prévention, aux soins et au soutien liés au VIH en se concentrant sur les femmes infectées par le VIH, leurs
enfants et leur famille.
• Le Groupe des 8 (G8) nations en 2005 a renouvelé et renforcé son engagement à un accès universel à la prévention,
au traitement et aux services de soutien liés au VIH d'ici 2010, visant une génération exempte du SIDA en Afrique.
• La Campagne mondiale « Unissons-nous pour les enfants, unissons-nous contre le SIDA » démarrée en 2005 par
l'UNICEF et le Programme conjoint des Nations Unies pour le VIH et le SIDA (ONUSIDA), ainsi que les partenaires,
vise à ce que 80 % des femmes enceintes infectées par le VIH aient accès aux ARV pour la prévention de la transmission
mère-à-enfant (PTME) du VIH.
• Le Forum des Partenaires mondiaux à haut Niveau pour la PTME, qui s'est tenu en décembre 2005 à Abuja, au Nigeria,
réunissait des représentants des gouvernements, des organisations multilatérales, des sociétés civiles et des partenaires
du développement. Un appel a été lancé pour éliminer la transmission mère-à-enfant du VIH et pour arriver aux buts
d'une génération exempte de VIH et de SIDA dans le monde entier. On a relevé la nécessité d'intégrer la PTME aux
services de santé maternelle, néonatale et infantile en établissant la liaison avec d'autres programmes de santé et
de nutrition.
Niveau national
• Divers Ministères de la Santé sont en train de formuler et d'adopter des politiques et programmes de PTME, y compris
la Stratégie mondiale pour l'Alimentation du Nourrisson et du jeune Enfant36 afin d'encourager l'allaitement maternel
pour les femmes qui ne sont pas infectées par le VIH et de fournir des choix d'alimentation optimale pour les mères qui
sont séropositives à VIH.
• Certains pays, dont le Botswana, l'Ouganda et le Sénégal sont parmi les premiers à prendre un engagement à haut niveau
face à la PTME.
Société civile
• Un solide engagement de la société civile est un des traits que l'on note dans les pays qui ont su inverser les tendances
du VIH. Par exemple, en Ouganda, l'engagement des ONG et des églises a permis d'élargir et de renforcer le programme
du gouvernement.
• En Afrique du Sud, les groupes de la société civile ont continué à faire pression de tous les côtés pour élargir l'accès à
un traitement abordable et efficace, notamment à une meilleure nutrition. Des réunions conjointes de la société civile
ont permis d'améliorer la communication et la collaboration entre les secteurs de la santé privée et publique, le commerce
et l'industrie. Ils ont ainsi lancé un appel clair.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 119


Possibilités d'intégrer les programmes de L'intégration des interventions contre le VIH dans les services de
PTME et de SMNI santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI) suppose la
réorganisation et la réorientation des systèmes de santé pour vérifier
Il est d'importance critique de protéger les nouveau-nés contre la prestation d'un ensemble d'interventions essentielles pour la
le VIH, mais il est tout aussi important de les garder à l'abri prévention, le traitement et les soins liés au VIH dans le cadre de
d'autres infections néonatales et infantiles courantes. Sinon, les la continuité des soins pour les femmes, les nouveau-nés, les enfants
bébés qui auront été sauvés du VIH risquent quand même de et les familles.
mourir d'autres problèmes évitables.37 Aussi, la PTME devrait
être administrée dans le contexte des programmes de SMNI et Le Graphique III.7.4 présente les interventions essentielles
dans des services pour bébés et jeunes enfants (par exemple, de la PTME et les soins maternels et néonatals le long de la
pour la prise en charge intégrée des maladies de l'enfance continuité des soins. Les quatre axes du cadre de la PTME
[PCIME]), plutôt que dans un service vertical ou parallèle. ciblent les mêmes périodes et les mêmes clientes que les
Lors d'une consultation technique de l'OMS sur l'intégration enveloppes de soins essentiels de la SMNI et souvent, dépendent
des interventions de lutte contre le VIH et des services de des mêmes agents de santé. Il est impératif d'intégrer la SMNI
SMNI, les participants ont décrit de la manière suivante cette et la PTME et les soins liés au VIH, surtout dans les contextes
forme d'intégration :38 où la prévalence du VIH/SIDA est élevée.

Intégrer les quatre composantes des programmes de prévention de la transmission


GRAPHIQUE III.7.4
mère-à-enfant aux soins maternels, néonatals et infantiles le long de la continuité des soins
Avant la grossesse Grossesse Accouchement Postnatal-nouveau-né
Pour toutes les femmes et tous les nouveau-nés
Soins Soins qualifiés lors de
Santé et planification familiale Soins postnatals et promotion
prénatals l'accouchement, soins
avant la grossesse d'une alimentation sans
focalisés obstétricaux d'urgence
risques du nourrisson
et soins néonatals
immédiats
COMPOSANTE 1 : COMPOSANTE 2 : COMPOSANTE 3 : COMPOSANTE 4 :
Prévention de Prévention des grossesses Prévention de la Soins, traitement et soutien
l'infection à VIH non souhaitées chez transmission d'une pour les femmes et partenaires,
chez les femmes les femmes infectées femme infectée par le bébés et enfants infectés
par le VIH VIH à son bébé par le VIH
Pour les femmes infectées par le VIH et les nouveau-nés exposés

Possibilités programmatiques le long de la la planification familiale et la prévention du VIH et des IST


continuité des soins (Section III chapitre 2). Lors de l'accouchement, cette intégration
se traduit par le recours minimal aux interventions chirurgicales,
Avant la grossesse. L'intégration de la PTME et des soins l'utilisation du partogramme, la prestation de soins obstétricaux
maternels et néonatals commence avant qu'une femme ne d'urgence, les précautions universelles de prévention des
tombe enceinte. Il est particulièrement important que les infections, ainsi que l'accouchement dans de bonnes conditions
jeunes femmes aient accès à des programmes complets et d'hygiène, la prise en charge active du troisième stade du
intégrés en santé de la reproduction qui les aident à prévenir travail et, si ce n'est pas encore fait, les conseils et le dépistage
aussi bien l'infection à VIH que la grossesse non souhaitée. Un du VIH.
tel programme a bien des facettes : des conseils sur les pratiques
sexuelles moins risquées et la protection, participation du Lors de la période postnatale. Il est extrêmement important
partenaire, prévention de la transmission du VIH et d'autres d'apporter de bons soins à la mère et au nouveau-né et de
infections sexuellement transmissibles (IST), traitement rapide continuer la PTME lors de cette période. A l'heure actuelle, les
des IST, conseils et le dépistage volontaires, communication conseils dans le cadre des programmes de PTME concernent les
du statut aux partenaires et services de planification familiale résultats du test de dépistage. On discute nettement moins des
(Section III chapitre 1) soins de suivi, de la santé de la reproduction, de la prévention
de l'infection à VIH et de la planification familiale. Et pourtant,
Lors de la grossesse et au moment de l'accouchement. Des un suivi précoce et régulier des nourrissons permet de vérifier
CPN focalisées et le dépistage et le traitement rapides des si l'allaitement maternel exclusif est pratiqué ou de suivre
complications maternelles, ainsi que le dépistage précoce du l'état nutritionnel du bébé (le retard de croissance est un signe
statut VIH chez la mère sont d'importance centrale pour précoce de l'infection à VIH lorsque d'autres causes ont été
l'intégration. Les services de CPN doivent aider à faire les éliminées). Un tel suivi vérifie également si les vaccinations
préparatifs à la naissance en utilisant des messages spécifiques ont été administrées, ainsi que la prophylaxie à base de
pour les mères infectées par le VIH. Les CPN intégrées cotrimoxazole, et oriente l'enfant vers les services compétents
doivent également inclure le dépistage et le traitement des IST, pour un traitement rapide en cas de maladies. De meilleures
notamment de la syphilis, les conseils et le dépistage pour le techniques d'allaitement maternel pour diminuer les risques
VIH et la communication aux partenaires, ainsi que des conseils d'inflammation du sein et d'autres affections qui peuvent
sur l'alimentation du nourrisson, les préparatifs à l'accouchement,

120 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


favoriser la transmission du VIH sont également des armes allaiter leur bébé et la connaissance que l'enfant n'est pas III
pour lutter contre l'infection. infecté motivera les mères à observer les meilleures pratiques
d'alimentation, que ce soit l'allaitement maternel exclusif ou
Les soins néonatals peuvent et doivent être reliés à un suivi
une alimentation de remplacement, sans toutefois mélanger les
amélioré de la PTME. Les signes de danger des infections
deux méthodes. Aussi, la période postnatale représente-t-elle
néonatales se manifestent généralement dans les 72 heures qui
une bonne possibilité de faire converger les services de PTME
suivent l'accouchement. Un bilan pourra être fait des bébés nés
et de SMNI et également de relier les services de santé néonatale
à domicile lorsqu'ils viennent à l'établissement de santé dans les
et infantile et les programmes du SIDA pédiatrique.
72 heures pour recevoir la prophylaxie de nevirapine (ARV).
Cette visite est également l'occasion de donner au bébé ses Certes, il existe des possibilités de PTME tout au long du cycle
premiers vaccins et de conseiller la mère sur les soins qu'elle de la vie, tout comme il existe également des possibilités de
devra donner à domicile à son enfant. Tout comme les CPN renforcer les soins aux divers niveaux de prestation. L'OMS a
sont un point d'entrée pour la PTME, la vaccination du BCG fait une évaluation des besoins en Ouganda et au Mozambique
est l'occasion d'apporter des soins postnatals aux nouveau-nés en 2004 pour détecter les barrières entravant l'intégration et
et à leurs mères, exposés ou non au VIH. Le test de dépistage mieux comprendre la mesure dans laquelle sont intégrés les
du VIH chez les bébés dans les services de vaccination est une services de PTME et de SMNI. L'évaluation constate qu'il
seconde chance pour la mère de prendre connaissance de son existe de nombreuses coupures dans la continuité des soins tout
propre statut et de déterminer si les interventions de PTME en relevant également plusieurs possibilités de renforcement
sont effectivement réussies. On conseillera aux mères qui sont (Encadré III.7.3).
reconnues comme séropositives à ce moment-là de continuer à

ENCADRÉ III.7.3 Intégration de la prévention de la transmission mère-à-enfant (PTME)


et des services de santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI) en Ouganda
et au Mozambique : Résultats d'une évaluation initiale de l'OMS
Niveau national :
• Les politiques encouragent l'intégration en théorie. Par ailleurs, des outils opérationnels, tels que les protocoles
et la formation, fonctionnent séparément, d'où une faible coordination des services.
• Il n'existe aucune procédure formelle articulée au niveau national pour le suivi des femmes post-partum.
• Il n'existe aucune procédure standard pour fournir des services de planification familiale aux femmes séropositives
à VIH.

Niveau de l'établissement de santé :


• Les programmes de PTME utilisent les programmes de santé maternelle pour fournir des services de PTME dans les
consultations prénatales (CPN), à l'hôpital pendant l'accouchement et au centre de santé ou à domicile dans le cadre
des soins postnatals. Ces programmes insistent sur les conseils et le dépistage volontaires du VIH et la fourniture des
médicaments antirétroviraux (ARV). Ces services sont souvent dispensés de manière verticale et ne traitent pas de
la santé maternelle, néonatale et infantile prise comme un tout ou de la prévention primaire pour les femmes dont
le test est négatif.
• Les services de santé maternelle et reproductive ne sont pas aussi bien financés que la PTME. Alors que l'on connaît
pourtant l'interaction entre le VIH, les complications maternelles et néonatales, telles que le paludisme pendant la
grossesse, la syphilis, l'anémie et la malnutrition, les fonds de la PTME ne sont pas utilisés pour renforcer les systèmes
de santé afin de bénéficier également à d'autres programmes de SMNI.

Niveau communautaire :
• Il y a ni système de suivi ni système d'orientation ou de
feed-back après la naissance d'un bébé. Aussi, n'existe-t-il
pas de mécanisme pour dépister les nouveau-nés exposés
au VIH et leur fournir des soins spéciaux, notamment du
cotrimoxazole, un diagnostic précoce et un bon accès aux
ARV ou encore pour soutenir les pratiques d'alimentation
du nourrisson.

Niveau transversal :
• La formation des agents de santé ne traite pas de la prestation
des services intégrés et, par conséquent, inhibe la possibilité
d'intégration.
• L'infrastructure ne soutient pas l'intégration, réduisant ainsi
les chances.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 121


Leçons retenues
• Formuler des directives politiques et opérationnelles pour les liens avec la planification familiale et le suivi postnatal
des mères et des nouveau-nés et mettre en place des systèmes d'orientation à l'aide de cartes de suivi. Les directives
apporteront une direction opérationnelle claire aux responsables de district portant sur les programmes intégrés.
• Intégrer les indicateurs des nouveau-nés dans la collecte de données se rapportant à la PTME.
• Elargir l'accès au traitement antirétroviral, aux soins et au soutien des mères.
• Utiliser l'expansion des interventions de PTME comme point d'entrée d'une enveloppe intégrée de prévention, soins,
soutien et traitement liés au VIH lors de la période du post-partum et néonatale.
Source : Adapté de la référence39

Défis liés à l'intégration de la PTME ne sont pas disponibles, les agents de santé communautaires
et des soins néonatals peuvent encourager la fréquentation des services de santé ou
même administrer les ARV.41
Les obstacles entravant une programmation efficace de la PTME
se dressent à plusieurs niveaux : capacité humaine insuffisante, L'apport de conseils de bonne qualité sur les options d'alimentation
infrastructure limitée ainsi que gestion et coordination du nourrisson en vue de réduire la transmission postnatale et
inadéquates. Vient encore s'ajouter à ces obstacles le champ de soutenir le choix de la mère après l'accouchement est un des
d'attention limité de la prévention de la transmission verticale plus grands défis programmatiques à relever pour la prestation
(Composante 3) où guère d'attention n'est accordée à la et l'intégration de la PTME. Au fur et à mesure que les
prévention primaire, à la planification familiale, au soutien interventions pour réduire la transmission péripartum du VIH
pour l'alimentation du nourrisson, aux soins de suivi, ainsi deviendront plus accessibles, c'est la transmission du VIH par
qu'au traitement des mères et de leurs bébés et aux stratégies le biais de l'allaitement maternel qui prendra une part plus
sur la participation communautaire, familiale et du partenaire.40 grande dans la transmission du VIH et pourrait, par la suite
La pratique actuelle de la PTME est dispensée essentiellement devenir l'axe principal de la PTME. Par ailleurs, bien des
dans les centres de santé et les hôpitaux et ces services n'arrivent facteurs différents viennent influencer les pratiques d'alimentation
pas à atteindre le nombre de femmes et de nouveau-nés dans les du nourrisson et tous n'entrent pas dans le contrôle de la mère
zones rurales ou les naissances qui surviennent à domicile qui et moins encore dans celui des prestataires de soins de santé.
représentent pourtant la majorité des accouchements. Les visites Par ailleurs, les programmes de PTME peuvent réduire les
à domicile pour les CPN et les soins néonatals essentiels à facteurs-risques virologiques de transmission par le biais de
domicile se servant d'approches communautaires sont l'occasion l'allaitement maternel en améliorant la santé des mères. Des
d'atteindre ces mères et ces bébés. Des réseaux communautaires orientations rapides entre les programmes de PTME et d'ARV
peuvent être mobilisés pour encourager l'utilisation des CPN et permettront aux femmes enceintes avec de faibles numérations
recommander aux femmes d'accoucher dans les établissements de lymphocytes CD4 de démarrer un traitement antirétroviral
de santé, ainsi que pour dispenser des soins de suivi et apporter pour diminuer la transmission lors du péripartum, ainsi que
un soutien à la mère et au bébé à domicile. Divers projets l'éventuelle transmission postnatale. Des conseils bien informés
communautaires montrent que, lorsque les prestataires qualifiés et équilibrés aideront les femmes à comprendre les conséquences
biologiques et sociales des différentes pratiques d'alimentation
du nourrisson et la possibilité d'appliquer en toute sécurité ces
pratiques. Un soutien constant doit être donné par l'intermédiaire
des services de santé pour aider les mères infectées et non infectées
à maintenir leur choix d'alimentation, surtout l'allaitement
maternel exclusif ou une alimentation de substitution chez les
femmes infectées par le VIH. On se heurte à bien des défis
également pour aider les mères infectées par le VIH à arrêter en
toute sécurité l'allaitement maternel et à apporter une nutrition
suffisante qui encourage une croissance et un développement
optimaux de leurs enfants.
Les programmes réussis de PTME en Afrique possèdent
certaines caractéristiques particulières accompagnées de
solutions pour relever les défis, que soit sur le plan politiques
ou couverture élevée des interventions (Encadré III.7.4). Ces
caractéristiques sont très analogues aux leçons retenues de pays
qui ont réussi à faire reculer la mortalité néonatale, tel que
montré à la Section IV.

122 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


III
ENCADRÉ III.7.4 Qu'est-ce qui réussit : Passer de la politique à une couverture élevée
L'évaluation des programmes en Ouganda et au Mozambique et l'expérience recueillie par divers pays comme le
Zimbabwe et la Zambie (Encadré III.7.5 et Encadré III.7.6) indique que les facteurs suivants favorisent l'expansion des
interventions :
• Niveau élevé de leadership et d'engagement politiques
• Engagement face à une couverture nationale
• Solide gestion centrale du programme et solide leadership technique
• Structures et systèmes de gestion décentralisée efficaces
• Bonne infrastructure de la santé
• Couverture élevée des soins prénatals et accouchements assistés par un prestataire qualifié
• Administration routinière institutionnalisée du test de dépistage du VIH (approche universelle sur choix)
• Accès au traitement antirétroviral
• Solide engagement politique face au renforcement des politiques sur les actions nutritionnelles essentielles et la
stratégie mondiale d'alimentation du nourrisson et du jeune enfant36

Etapes pratiques pour faire progresser intégrés. S'agissant notamment des registres sur la maternité
l'intégration sans risques, des aides professionnelles pour les conseils sur la
maternité, des plans de préparatifs à la naissance et des cartes
Tel que nous le montrent les exemples de la Zambie et du d'information sanitaire et de prise en charge pour les mères et
Zimbabwe, l'engagement politique et une solide gestion des les enfants, donnant des informations sur les services de PTME.
programmes, aidés par de simples outils, aides professionnelles En Zambie et au Zimbabwe, on a fait appel aux mobilisateurs
et registres d'information sanitaire, facilitent une meilleure communautaires pour encourager les soins néonatals, la PTME,
intégration des programmes. Voici certaines étapes pratiques ainsi que l'alimentation sans risques du nourrisson.
à cette fin :
• Suivi et évaluation : Meilleure utilisation des indicateurs de
• Politiques : Formalisation des politiques et de la prestation de suivi pour améliorer la qualité et la couverture.
services de santé avec inclusion de soins essentiels de SMNI et
PTME, s'accompagnant d'un examen spécifique des politiques Les Encadrés III.7.5 et III.7.6 montrent comment ces deux
pour les CPN et les services postnatals. pays ont suivi un grand nombre de ces étapes pratiques et ont
mis au point et/ou ont adapté des aides professionnelles et autres
• Programmes et fournitures : Harmonisation des protocoles et outils pour l'utilisation nationale.
révision de l'éducation avant l'emploi et de la formation en
cours d'emploi afin d'arriver à un programme plus intégré et
une approche de service, elle aussi plus intégrée, par exemple,
les interventions de PTME doivent être reliées à la prise en
charge du paludisme lors des CPN ainsi qu'au traitement des Intégrer l'information
ENCADRÉ III.7.5
IST, à la prévention de l'anémie et aux soins nutritionnels. Il se rapportant au VIH et la santé
est également important de se donner des protocoles de suivi maternelle, néonatale et infantile
postnatal qui encouragent les soins postnatals routiniers et les
(SMNI) : l'expérience du Zimbabwe
renforcent sur le plan suivi de la croissance, conseils et soutien
pour l'alimentation du nourrisson, dépistage des infections Programme
et traitement avec du cotrimoxazole. Le lien avec la logistique Le Zimbabwe a déclaré la prévention de la transmission
de l'offre est également un avantage mutuel. Par exemple,
mère-à-enfant (PTME) une priorité nationale en 2001 et
les trousses pour les tests de dépistage du VIH tendent à
a cherché à étendre rapidement sur l'ensemble du pays
être distribuées efficacement dans un grand nombre de pays,
mais par contre, les tests de syphilis souvent ne sont pas les programmes de PTME. Très vite, on s'est rendu
disponibles - relier les fournitures pour le test de dépistage de compte qu'il fallait adapter des outils existants ainsi
la syphilis aux systèmes logistiques pour les tests de dépistage que les systèmes de suivi et d'archivage utilisés par le
du VIH présente probablement une bonne occasion d'étendre Ministère de la Santé et du Bien-Etre infantile (MSBEI)
la couverture. si l'on voulait arriver à une expansion rapide et
• Planification : Plans mis en œuvre au niveau des districts durable des services de PTME et vérifier l'inclusion de
sanitaires et formation des responsables et coordinateurs de l'information portant sur la gamme entière des services
district portant sur l'intégration des politiques et protocoles prénatals, de l'intra-partum et postnatals. La capacité de
aux opérations locales. gérer les soins et le suivi des mères infectées par le
• Mise en œuvre : Formulation et/ou révision d'outils et d'aides VIH et de leurs bébés exposés au VIH donnait lieu à
professionnelles pour la mise en œuvre de programmes

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 123


certaines préoccupations. Le MSBEI a conclu qu'il était urgent d'intégrer les interventions de PTME et les services de
SMNI existants à tous les niveaux du système de soins de santé pour assurer une continuité des soins pour les femmes
infectées par le VIH et leurs bébés, chaque fois qu'elles se rendent dans un service de santé. Plusieurs outils ont été
modifiés afin d'inclure l'information sur la PTME, notamment le registre des consultations prénatales et le registre des
naissances, le carnet de la mère et le carnet de santé de l'enfant. Les révisions dans le carnet de l'enfant portent sur des
mises à jour de la prise en charge intégrée des maladies de l'enfance (PCIME), la vaccination, la croissance, la nutrition,
ainsi que des messages sur l'alimentation du nourrisson, des graphiques pour motiver les hommes, ainsi que sur le
dépistage, les soins et le diagnostic des nourrissons exposés au VIH avec des rappels supplémentaires pour les agents
de santé. Les révisions dans le carnet de la mère portent sur les conseils et le dépistage du VIH, tant pour la mère que
pour son partenaire, avec un espace pour noter le statut de la mère, une liste de vérification des conseils, la planification
familiale, le soutien psychosocial et nutritionnel et les soins continus liés au VIH. En 2002, ces outils ont été mis en
place et renforcés par une formation portant sur l'utilisation et la diffusion d'un manuel de procédures et logistiques
nationales standardisées de PTME.

Principales leçons retenues :


• Une approche basée sur le système de santé coordonnée par le Ministère de la Santé est nécessaire pour étendre,
sur l'ensemble du pays, les services liés au VIH/SIDA.

• La mise à jour des outils de la SMNI renforce la qualité des services car c'est l'occasion d'apporter des mises à jour
techniques et de renforcer la communication entre les secteurs, la communauté et le niveau national.

• Les outils renforcent la prestation des services de SMNI en aidant les agents de santé à fournir des soins intégrés à
l'interface de la prestation de services pour tous les individus, y compris ceux qui sont infectés ou exposés au VIH.

• Les carnets tenus manuellement pour les mères sont des outils importants pour intégrer les services de SMNI
et de PTME.

Source : Adapté de la référence42

Programme intégré de santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI)


ENCADRÉ III.7.6
et prévention de la transmission mère-à-enfant (PTME) en Zambie
Programme
Les liens et l'intégration avec la santé maternelle, néonatale et infantile est le fer de lance du programme de PTME de
la Zambie. Le cadre stratégique national de la PTME a pour objet d'améliorer la survie et le développement de
l'enfant en réduisant la morbidité et la mortalité infantiles et juvéniles imputables au VIH et en diminuant la mortalité
maternelle grâce au renforcement des services de soins de santé prénatals, infantiles et postnatals. Le Service de Santé
de la Reproduction du Conseil central de la Santé coordonne et harmonise les activités de tous les partenaires, veille
à l'intégration des services de PTME et de SMNI, et relie ces programmes à des services amis-des-jeunes ainsi qu'aux
programmes de lutte contre la tuberculose et le VIH/SIDA. Actuellement, les services de PTME sont intégrés dans
tous les 72 districts. La PTME a renforcé le programme de maternité sans risques en utilisant des fonds de la PTME
pour soutenir les systèmes à l'appui des services de maternité sans risques, tels que les vaccinations antitétaniques,
la prophylaxie pour le paludisme et l'anémie, les soins postnatals (SPN) et la planification familiale. Le personnel aux
différents points de services a reçu une orientation pour qu'il puisse apporter une information et orienter les clients à
travers les services. Des aides professionnelles et des outils intégrés ont également été mis au point avec démonstration
pour le personnel, notamment le registre de la maternité sans risques, des aides professionnelles pour les conseils liés
à la maternité, les carnets de la mère sur les préparatifs à la naissance et les carnets de santé de la mère et de l'enfant.
Les registres des soins prénatals et postnatals intégrés indiquent les moments où la mère doit être suivie, tant pour
recevoir des conseils sur l'alimentation du nourrisson que pour vérifier le statut de VIH de l'enfant. Cette approche
ciblée a permis à certains établissements de démarrer un suivi à six et 18 mois, malgré les pénuries de personnel. Le
programme fait également appel aux accoucheuses traditionnelles qui ont reçu une formation portant sur les soins
néonatals essentiels dans deux districts périurbains. Les accoucheuses traditionnelles encouragent les SPN en demandant

124 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


III
aux femmes de se rendre dans les établissements de santé dans les 72 heures après l'accouchement et par l'intermédiaire
des groupes de soutien à l'allaitement maternel.
Leçons clés retenues
• L'intégration de la PTME aux programmes de santé de la reproduction est possible, même si le personnel est en
nombre limité, notamment pour la maternité sans risques, la planification familiale, la santé reproductive des adolescents
et la santé infantile. Le suivi des bébés est également possible.
• La participation communautaire et l'engagement des hommes revêtent une grande importance pour apporter aux
femmes un soutien si elles décident de ne pas allaiter et pour faciliter l'accès à un suivi et à des soins pédiatriques.
• L'expansion de projets pilotes à des programmes d'envergure nationale n'a pas été aisée car les sites pilotes mettaient
en œuvre des programmes verticaux qui n'étaient axés que sur la troisième composante (moment de l'accouchement),
alors que le programme national de PTME a intégré toutes les quatre composantes de la PTME à la santé de la
reproduction, en particulier la santé des adolescents, la planification familiale, la maternité sans risques et les programmes
communautaires de soins et soutien.

Sources : Adapté des références43,44

Conclusion

Les programmes de PTME ont bénéficié d'un solide soutien repérant et en renforçant les liens manquants ou faibles entre
à l'échelle mondiale et ont permis d'arriver à des solutions les programmes de PTME et de SMNI qu'on saisira les
novatrices pour apporter des interventions complexes dans des possibilités de répondre aux besoins de santé fondamentaux
contextes aux ressources limitées. Et pourtant, la couverture des mères et des nouveau-nés lors de cette période périnatale
continue à être faible puisque seule une paire mère-bébé sur 20 entourée de risques. Les programmes de PTME sont l'occasion
est traitée par des ARV. Guère logique par ailleurs d'investir des de renforcer la SMNI, notamment les soins néonatals, à l'aide
millions pour prévenir l'infection à VIH chez des bébés si le d'une approche holistique qui tient à distance l'infection à VIH
bébé meurt pendant les premières semaines de la vie suite à une et renforce la santé maternelle, néonatale et infantile - au bénéfice
pneumonie ou autre cause parfaitement évitable. C'est en d'une survie exempte de VIH.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 125


Actions prioritaires pour intégrer la SMNI et la PTME
• Politiques : Revoir les politiques, surtout celles concernant les périodes prénatale et postnatale pour intégrer les
SMNI et la PTME.
• Programmes et fournitures : Mettre au point un programme de formation intégrée, une approche de service intégrée
et un système intégré de logistique de l'offre.
• Planification : Formuler des plans conjoints mis en œuvre au niveau district et former les responsables et les
coordinateurs des districts sur la manière d'intégrer les politiques, programmes et la logistique dans le cadre des
opérations locales.
• Mise en œuvre : Formuler ou revoir une mise en œuvre de programmes intégrés et des outils de suivi, ainsi que
des aides professionnelles.
• Suivi et évaluation : Mieux utiliser les indicateurs de suivi pour améliorer la qualité et la couverture de la PTME
et de la SMNI et plaidoyer pour un plus grand soutien.

126 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


CHAPITRE 8 III

Programmes de lutte contre le paludisme


Magda Robalo, Josephine Namboze, Melanie Renshaw, Antoinette Ba-Nguz, Antoine Serufilira

Le paludisme est un grave problème de santé publique et de développement en Afrique où


les femmes enceintes et les jeunes enfants sont les plus vulnérables. Chaque année, 800 000
enfants meurent des suites du paludisme. Le paludisme lors de la grossesse enclenche un cycle
vicieux de mauvaise santé en Afrique, faisant que les bébés naissent avec une insuffisance
pondérale à la naissance (IPN), aggravant le risque de décès néonatal et infantile.

Il existe des interventions efficaces pour rompre ce cycle, telles que les moustiquaires
imprégnées aux insecticides (MII) et le traitement préventif intermittent (TPI) pendant la
grossesse. Ces dernières années, une plus grande attention et des ressources plus importantes
accordées à la lutte contre le paludisme ont permis de nettement étendre la couverture des
interventions antipaludiques, surtout pour les enfants. Une réduction supplémentaire de la
charge des problèmes liés au paludisme, surtout lors de la grossesse, repose sur de solides
liens entre les programmes de lutte contre le paludisme et les programmes de santé maternelle,
néonatale et infantile (SMNI), ainsi qu'une meilleure communication entre le domicile et
l'établissement de santé. Les services de SMNI offrent le meilleur mécanisme que peuvent
utiliser les interventions de prévention et de lutte antipaludiques pour avoir un impact
significatif sur la santé néonatale. La question qui reste cependant est de savoir comment des
programmes peuvent collaborer plus efficacement pour sauver un plus grand nombre de vies,
non seulement du paludisme et de ses effets, mais également d'autres causes.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 127


Problème
L'Afrique supporte le plus grand fardeau du paludisme dans le monde : 800 000 décès d'enfants et environ
300 millions d'épisodes paludiques chaque année.1 Le paludisme coûte à l'Afrique plus de 12 milliards $US et
ralentit la croissance économique de 1,3 % par habitant et par an.2 Une prévalence élevée du paludisme n'est
pas simplement une conséquence de la pauvreté ; c'est également une cause de pauvreté, puisque les pays où
cette maladie est endémique ont des revenus plus faibles et une croissance économique plus lente. Chaque
année, 30 millions de femmes tombent enceintes. Pour celles qui vivent dans les régions d'endémicité, le paludisme
est une menace pour elles-mêmes et pour leurs bébés. L'anémie maternelle liée au paludisme lors de la grossesse,
l'insuffisance pondérale à la naissance (IPN) et la prématurité sont responsables, d'après les estimations, de
75 000 à 200 000 décès par an en Afrique subsaharienne.2 Les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables
au paludisme, dont les effets sont récapitulés sur le Graphique III.8.1.

Effets sur les femmes : La grossesse modifie la réponse immunitaire au paludisme, surtout lors d'une
première grossesse exposée à cette maladie, d'où un plus grand nombre d'épisodes ou une infection plus
grave (par exemple, paludisme cérébral), ainsi que l'anémie, entraînant un risque élevé de mortalité. D'après les
estimations, le paludisme est responsable de 15 % de l'anémie maternelle, qui est plus fréquente et plus grave
lors des premières grossesses que pour celles ultérieures.3-5 La fréquence et la gravité des effets indésirables du
paludisme lors de la grossesse sont liées à l'intensité de la transmission du paludisme.

Effets sur le fœtus : Le paludisme est un facteur de risque de mortinatalité, surtout dans les régions à
transmission instable, où les niveaux de paludisme varient énormément d'une saison et d'une année à l'autre,
entraînant des taux plus faibles d'immunité partielle. Une étude faite en Ethiopie a constaté qu'il existe une
grande corrélation entre la parasitémie placentaire et la naissance prématurée dans les régions à transmission
stable et instable. La recherche a également constaté que, si la parasitémie placentaire était plus courante
dans les régions à transmission stable, il existait pourtant un accroissement de l'ordre de sept fois du risque de
mortinatalité dans les zones à transmission instable.6 Même en Gambie, où le paludisme est très endémique, le
risque de mortinatalité est deux fois plus élevé dans les régions avec transmission moins stable.7

Effets sur le bébé : Le paludisme est rarement une cause directe du décès d'un nouveau-né, bien qu'il comporte
un effet indirect significatif sur les décès néonatals puisque le paludisme lors de la grossesse est responsable de
l'IPN - facteur de risque le plus important du décès d'un nouveau-né. Le paludisme est la cause de bébés avec IPN
qui sont nés prématurés (nés trop tôt), petits pour l'âge gestationnel suite à un retard de croissance in utero ou
prématurés et trop petits pour l'âge gestationnel (voir page 10 pour les définitions de la naissance prématurée
et de la petite taille pour l'âge gestationnel). Aussi, est-il impératif que les programmes de SMNI s'attaquent
au problème du paludisme chez la femme enceinte et que des soins néonatals spécifiques soient intégrés aux
programmes de lutte contre le paludisme, précisant des soins supplémentaires pour les bébés avec IPN.

De plus, le paludisme pendant la grossesse influence indirectement la survie néonatale et infantile suite à ses
effets sur la mortalité maternelle. Si une mère meurt lors de l'accouchement, son bébé est plus susceptible de
mourir lui aussi et les enfants qui survivent connaîtront de graves conséquences sur leur santé, leur développement
et leur survie.8 Plusieurs études nous montrent que, lorsqu'une femme meurt lors d'un accouchement en
Afrique, le bébé généralement n'a que peu de chance de survivre.9,10

La recherche récente sur l'interaction entre le paludisme et (TME), alors que d'autres avancent que le paludisme
l'infection à VIH lors de la grossesse indique que les femmes placentaire a un effet protecteur réduisant la TME du VIH.14,15
enceintes doublement infectées par le VIH et le paludisme sont Quel que soit le cas, dans les zones avec prévalence élevée du
plus susceptibles d'être anémiques et que leur bébé court un VIH et du paludisme, l'interaction entre les deux maladies
risque plus élevé d'IPN, de naissance prématurée et de décès comporte des implications importantes pour les programmes.
que dans le cas de la seule infection à VIH ou seule infection Une prestation efficace répondant aux demandes du VIH/SIDA
paludique.12,13 Les mêmes études montrent que le paludisme et du paludisme demande que soient renforcés les soins prénatals
peut également accroître le risque de septicémie du post- et les soins postnatals afin de pouvoir fournir une enveloppe
partum pour la mère. Certains enquêteurs ont trouvé que le d'interventions complètes et intégrées (Section III chapitres
paludisme est responsable d'une réplication accrue du VIH et 2, 4 et 7).
pourrait augmenter le risque de transmission mère-à-enfant

128 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


III
GRAPHIQUE III.8.1 Conséquences du paludisme pendant la grossesse

Femme enceinte
Morbidité
Anémie
Maladie fébrile Fœtus
Maladie cérébrale Avortement
Hypoglycémie Mort-né Nouveau-né
Septicémie puerpérale Infection congénitale Insuffisance pondérale à la naissance
Mortalité du paludisme (rare) Prématurité
Maladie grave Retard de croissance in utero
Hémorragie Infection congénitale
du paludisme (rare)
Mortalité

Conséquences néfastes du paludisme pendant la grossesse : Conséquences néfastes du paludisme pendant la grossesse :
Zones à transmission faible ou instable Zones à transmission élevée ou modérée (stable)

Immunité acquise – élevée • en l’absence de l’infection à


Immunité acquise – faible ou aucune VIH, la 1e et la 2e grossesses
sont à risques plus élevés
Infection asymptomatique

Maladie clinique
• Toutes les grossesses sont affectées Anémie Séquestration placentaire
de la même manière Intégrité placentaire altérée
• Reconnaissance et prise en charge
du cas en plus de la prévention
Maladie grave Retard de croissance in utero et risque
accru de naissance prématurée

Risque pour Risque pour le fœtus


la mère surtout naissance prématurée Morbidité Insuffisance pondérale Mortalité infantile
maternelle à la naissance plus élevée

Source : Adapté de la référence11

Ce chapitre traite de l'enveloppe et la couverture actuelles des • Prévention en utilisant la lutte contre le vecteur, les MII et le TPI
interventions antipaludiques pendant la grossesse et présente les
• Prise en charge des femmes souffrant de paludisme et d'anémie
possibilités d'intégrer une enveloppe complète antipaludique
grave liée au paludisme
aux programmes de SMNI. Les défis seront également discutés,
de pair avec les étapes pratiques. Les stratégies de prévention et de lutte contre le paludisme lors
de la grossesse peuvent varier en fonction du taux de transmission
locale. Elles sont récapitulées dans le Tableau III.8.1.
Enveloppe de soins et couverture actuelle
Dans certaines régions, d'après les estimations, le paludisme
est responsable de presque 30 % des causes évitables de l'IPN
et la majorité de tous les décès néonatals se présentent chez des
bébés avec IPN. Aussi, est-il crucial de prévenir et de gérer
l'IPN, surtout la proportion de cas liés à une naissance
prématurée qui comportent un risque bien plus élevé de décès
que l'IPN à terme. Auparavant, l'on pensait que le paludisme
provoquait essentiellement un retard de croissance in utero,
mais d'après les travaux récents, le paludisme semble également
accroître très nettement le risque de naissance prématurée.16
Les interventions de survie du nouveau-né tout au long de la
continuité des soins ont été traitées à la Section II. Les interventions
suivantes se sont avérées efficaces pour réduire les conséquences
du paludisme lors de la grossesse.17

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 129


TABLEAU III.8.1 Stratégies d'intervention contre le paludisme pendant la grossesse, en fonction de
l'intensité de transmission du paludisme

Moustiquaires Traitement préventif intermittent Prise en


imprégnées aux (TPI) pendant la grossesse charge des cas
insecticides (MII)

Transmission élevée/ Administrer aux femmes enceintes Risque limité de maladie fébrile et de
moyenne toute la dose standard de TPI lors de la paludisme grave
l'année (stable) Commencer première CPN prévue, après les • Dépister et traiter l'anémie avec des
l'utilisation des premiers mouvements du fœtus. antipaludiques et des suppléments de fer
Transmission élevée/ MII au début de Lors de la visite routinière suivante, • Reconnaître et traiter rapidement toutes
moyenne saisonnière la grossesse et administrer une dose de TPI, avec un les éventuelles maladies paludiques avec
(stable) continuer après minimum de deux doses données à un médicament efficace
l'accouchement pas moins d'un mois d'intervalle.
Faible transmission
(instable) Encourager les En fonction des données actuelles, le Risque élevé de maladie fébrile et d'anémie
jeunes enfants TPI n'est pas recommandé dans ces • Risque élevé de paludisme grave
à dormir sous régions.* • Reconnaître et traiter rapidement toutes
des MII les éventuelles maladies paludiques avec
un médicament efficace
• Paludisme asymptomatique-dépister et
traiter l'anémie avec un antipaludique et
des suppléments de fer. Envisager P.vivax
en Afrique orientale
* Dans les contextes à faible transmission, le risque de paludisme est faible et, par conséquent, il y aura nettement moins d'avantage à faire une utilisation de
médicaments à titre de présomption.Vu que les femmes dans ces contextes sont plus susceptibles d'avoir des symptômes si elles ont une crise de paludisme, les
programmes de lutte doivent se concentrer sur la prise en charge des cas et l'utilisation des MII.
Source : Adapté de la référence11

Prévention grâce aux moustiquaires imprégnées aux le Niger, l'Ethiopie, le Kenya, le Togo et la Zambie et de
insecticides (MII) nombreux pays semblent être sur la bonne voie pour atteindre
Les effets des MII sur le paludisme lors de la grossesse ont été les objectifs de couverture. Les coûts élevés des moustiquaires
étudiés dans le cadre de cinq essais aléatoires cas-témoins. Une et le manque de disponibilité des MII, surtout en Afrique
analyse Cochrane récente a montré qu'en Afrique, l'utilisation orientale et australe, étaient parmi les grandes raisons
des MII, comparée à la non-utilisation de moustiquaires, a expliquant une faible couverture par le passé. Le marketing
permis de diminuer le paludisme placentaire pour toutes les social et autres activités ont réussi à étendre la couverture en
grossesses (risque relatif (RR) 0,79, 95 % intervalle de confiance MII parmi les secteurs les plus aisés de la communauté mais par
(IC) 0,63 à 0,98). L'utilisation des MII a également permis de contre, ils ont moins bien réussi à atteindre les communautés
réduire l'IPN (RR 0,77, 95 % IC 0,61 à 0,98), la mortinatalité rurales pauvres qui sont celles le plus exposé au risque de
et les avortements lors de la première à la quatrième grossesse contracter le paludisme. Aussi, les politiques ont-elles pris une
(RR 0,67, 95 % IC 0,47 à 0,97) mais non pas chez les femmes nouvelle orientation et à présent, des MII gratuites ou très
multipares avec plus que quatre grossesses précédentes.18 Pour subventionnées sont distribuées aux femmes enceintes et aux
l'anémie et le paludisme clinique, les résultats favorisaient enfants. Tel est le but du cadre stratégique revu de l'Initiative
l'utilisation des MII mais les effets n'étaient pas aussi significatifs. Faire Reculer le Paludisme (RBM).19 Une résolution récente
Aussi, les MII exercent une influence bénéfique sur l'issue de l'OMS recommande l'application d'approches rapides et
de la grossesse dans les régions africaines où le paludisme est efficaces par rapport aux coûts, notamment distribution
endémique lorsqu'elles sont utilisées par les communautés ou gratuite ou très subventionnée de matériel et de médicaments
les femmes prises individuellement. Connaissant l'efficacité des pour les groupes vulnérables dans le but de couvrir au moins
MII pour les enfants et les femmes enceintes dans les contextes 80 % des femmes enceintes avec le TPI et les MII, lorsque c'est
à transmission stable et instable, ainsi que la possibilité d'arriver la méthode préférée de lutte contre le vecteur. De plus, un
à une couverture élevée pour les femmes et les enfants dans nombre croissant de femmes enceintes, surtout dans les régions
le cadre des consultations prénatales (CPN), les approches à transmission instable, sont protégées contre le paludisme dans
programmatiques qui sont recommandées consistent à distribuer le cadre de programmes de pulvérisation résiduelle à l'intérieur
des MII aux femmes enceintes dans tous les contextes de des maisons.
transmission en profitant de la consultation prénatale. Ainsi
Prévention grâce au traitement préventif intermittent (TPI)
les nouveau-nés bénéficient directement des interventions de
Le TPI consiste à administrer les doses complètes du traitement
MII, surtout lors des premiers mois de la vie, lorsqu'ils sont
curatif d'un antipaludique efficace lors d'intervalles fixés
particulièrement vulnérables au paludisme.
pendant la grossesse, en commençant dès le second trimestre ou
Quelques pays tels que l'Erythrée et le Malawi, sont arrivés à lors des premiers mouvements du fœtus. Cette intervention est
des taux de couverture du TPI de plus de 60 %, tant pour les administrée dans les services prénatals routiniers. Actuellement,
femmes enceintes que pour les enfants (Encadré III.8.1). Une le sulfadoxine-pyriméthamine (SP) est le seul médicament
expansion rapide est notée dans plusieurs pays, tels que le Bénin, disponible pour le TPI. Les doses de TPI avec SP ne doivent

130 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Traitement préventif
GRAPHIQUE III.8.2
des doses supplémentaires s'avéraient nécessaires dans les III
intermittent du paludisme (TPI) pendant la régions avec une prévalence élevée du VIH.21 Dans l'optique
grossesse : adoption et mise en œuvre dans programmatique, le TPI avec SP est une intervention faisable
la région africaine de l'OMS (août 2006) puisque le SP est administré comme traitement sous observation
directe lors de la consultation prénatale puisqu'une proportion
élevée de femmes enceintes dans la plupart des pays africains
consultent les services de santé pendant la grossesse. Par
ailleurs, le SP pour le TPI est probablement moins efficace à
cause de la résistance au SP, surtout en Afrique orientale et
australe. Les femmes enceintes peuvent bénéficier actuellement
du TPI avec SP, bien qu'il faille de toute urgence trouver
d'autres médicaments qui sont sans risques, peu chers et
d'administration facile.
Le Graphique III.8.2 fait le point de la mise en œuvre des
politiques relatives au TPI dans la région Afrique/OMS. A
l'exception d'un seul pays, tous les pays de la région ont adopté
le TPI comme politique de prévention et de lutte contre le
paludisme pendant la grossesse mais par contre, la mise en
TPI adopté/mis en œuvre (35)
œuvre de cette politique reste très faible dans la plupart des
pays. Dans les autres pays, le TPI n'est pas la politique
TPI pas encore adopté (1) recommandée vu le mode de transmission puisque l'efficacité
TPI pas recommandé (10) du TPI n'est pas prouvée dans les régions à faible transmission.
Les données de 11 enquêtes démographiques et de santé (EDS)
de ces trois dernières années indiquent que, si les deux tiers
Source : Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique, 2006.
des femmes enceintes viennent à au moins une consultation
prénatale, 10 % seulement pourtant ont pris au moins une dose
de SP (Graphique III.8.3). Plus lente qu'on ne l'avait peut-être
pas être données plus souvent qu'une fois par mois. Le TPI est anticipée, l'utilisation du TPI a pourtant augmenté dans les
recommandé dans les régions à transmission paludique stable, pays où ce protocole est devenu la politique nationale de lutte
lorsque la plupart des infections paludiques lors de la grossesse contre le paludisme (1993 au Malawi, 1998 au Kenya, en
sont asymptomatiques et lorsque l'approche habituelle de Ouganda et en Tanzanie et 2002 en Zambie). La couverture en
traitement des personnes symptomatiques n'est pas possible. MII dans ces pays s'élève de 5 % à 35 %.22
Les données prouvant l'efficacité du TPI dans les régions à
Le Graphique III.8.3 met en exergue les occasions ratées
faible transmission où est utilisé le traitement symptomatique
lorsque des mères qui se rendent à une consultation prénatale
sont insuffisantes pour soutenir son utilisation dans ces
ne reçoivent pas des services intégrés et efficaces. Maints
contextes.
facteurs en sont responsables, notamment le manque de
L'efficacité du TPI pour réduire l'anémie maternelle et l'IPN a connaissances, puisqu'on ne pense pas que le TPI est nécessaire
été démontrée à partir des études faites au Kenya, au Malawi, pour les femmes enceintes ; le caractère tardif et peu fréquent
au Mali et au Burkina Faso. Au Kenya, un essai administrant des consultations prénatales ; les inadéquations du système de
du SP à deux reprises lors de la grossesse dans le cadre de la santé, notamment les pénuries en MII, SP ou fer/folate ; le
consultation prénatale a permis de réduire de 39 % l'anémie manque de ressources humaines, l'hésitation, de la part des
maternelle lors des premières grossesses tout en diminuant prestataires, à prescrire le SP lors de la grossesse, de faibles
également les taux d'IPN.20 Une autre étude faite à l'Ouest du services de laboratoire pour soutenir la prise en charge des cas
Kenya a démontré que le protocole de SP de deux doses était et de faibles systèmes de suivi et systèmes d'orientation-recours
adéquat dans les régions à faible prévalence du VIH, mais que venant soutenir la prise en charge des cas.

GRAPHIQUE III.8.3 Occasions ratées : absence des principales interventions antipaludiques dans les
consultations prénatales
S’est rendue à au moins une A dormi sous une A pris du SP pendant
Pourcentage de femmes enceintes

100 consultation prénatale 92 moustiquaire la grossesse


88
83
73
75
60

50

24
25 15
12 10 13
5
0.1 11 1
0
Burkina Faso Cameroun Ghana Kenya Nigeria

Source : Données de l'enquête démographique et de santé, 2003-2004

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 131


Si la connaissance du paludisme et la fréquentation de la SP dans les services, aux opinions négatives tant chez les agents
consultation prénatale sont généralement élevées dans les de santé que chez les femmes concernant l'utilité de la stratégie,
populations africaines, plusieurs études n'en montrent pas et aux préoccupations quant à l'utilisation de ce médicament
moins que cette connaissance ne se traduit pas forcément en pendant la grossesse.25-27 De plus, le SP n'est pris que lors des
demandes accrues pour le TPI ou en couverture de TPI plus second et troisième trimestres et, par conséquent, le moment
étendue dans le cadre des consultations prénatales.23-25 Ces des consultations prénatales et le calendrier recommandé du
résultats sont corroborés par plusieurs autres études et une TPI risquent d'entraver la mise en œuvre de cette stratégie
faible utilisation semble être liée au manque de fournitures de (Section III chapitre 2).

Progrès vers la prévention du paludisme au Malawi : expansion rapide de


ENCADRÉ III.8.1
l'utilisation des moustiquaires imprégnées aux insecticides (MII) et du traitement
préventif intermittent (TPI) du paludisme pendant la grossesse
Selon l'enquête nationale sur le paludisme faite auprès des ménages en mars 2004 au Malawi, 53 % des enfants des
zones urbaines et 22 % des enfants des zones rurales de moins de cinq ans et 36 % et 17 % des femmes enceintes
des zones urbaines et rurales, respectivement, dorment sous une MII. Si l'écart reste notable entre les populations
urbaines et rurales, cela n'en
dénote pas moins un bon
Apporter aux populations rurales les MII et le TPI : enjeu progrès depuis l'an 2000 et un
pas en avant dans la bonne
100 % direction pour atteindre les
populations peu desservies.
Dans l'ensemble, la couverture
Couverture en pourcentage

75 % 2000 2004
est en train de s'étendre. Avec
la distribution de 1,8 million de
moustiquaires supplémentaires
50 %
depuis l'enquête de mars 2004,
on estime que la couverture des
enfants et des femmes enceintes
25 %
qui utilisent une MII s'élève
respectivement, à 60 % et à
0% 55 %. Dans l'ensemble, cela nous
Utilisation des Utilisation des Utilisation des MII – Utilisation des MII – Au moins une Au moins une
MII – M5 MII – M5 femmes enceintes femmes enceintes dose de TPI dose de TPE
montre que la couverture est
(zones urbaines) (zones rurales) (zones urbaines) (zones rurales) (zones urbaines) (zones rurales)
en train de s'étendre et que le
Malawi atteindra probablement
les objectifs d'Abuja concernant
la distribution des MII. Le Ministère de la Santé estime que la couverture des femmes enceintes recevant une seconde
dose de TPI a augmenté, passant de 55 % en 2004 à 60 % à la fin de 2005. Bien des efforts ont dû être faits pour
arriver à un tel progrès. Outre la distribution de MII, quatre millions de trousses de traitement ont été achetées et
distribuées en 2005 et trois millions de moustiquaires ont été traitées aux insecticides lors de la campagne annuelle
de retraitement des moustiquaires.
L'attention accrue portée aux MII et au TPE au Malawi se note dans la réduction des taux de mortalité. De 1990 à
2000, les taux de mortalité infantile et juvénile sont restés les mêmes à 112 et à 187 pour 1 000 naissances vivantes,
respectivement. Par contre, ces quatre dernières années (2000-2004), on note un recul remarquable. Les données de
l'EDS de 2004 indiquent que les taux de mortalité infantile et juvénile ont diminué à 76 et 133 pour 1 000 naissances
vivantes, respectivement. De telles améliorations sont notées dans tous les groupes d'âge, surtout pendant le premier
mois de la vie. L'EDS note une diminution dans le taux de mortalité néonatale (TMN) de 40 à 27 pour 1 000 naissances
vivantes. Une certaine incertitude entoure la mesure du TMN puisque l'EDS a tendance à sous-estimer le TMN, mais
les progrès n'en restent pas moins évidents. Si l'association entre des efforts accrus de prévention du paludisme et un
TMN moindre est une association au niveau écologique, il est probable que l'expansion des interventions antipaludiques
a joué un rôle important dans la baisse observée des taux de mortalité.
Source : Enquêtes démographiques et de santé de 2000 et 2004 du Malawi et enquête nationale sur le paludisme auprès des ménages
de 2004
Pour une plus ample discussion du TMN et du taux de mortalité des moins de cinq ans, voir la Section I et les notes de données, ainsi
que le profil de pays du Malawi (page 200). Pour une plus ample discussion des pays qui progressent vers une réduction du TMN, voir
la Section IV.

132 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Possibilités d'intégrer la SMNI et les utilisant des fonds réservés aux vaccinations qui relèvent d'un III
programmes de lutte contre le paludisme programme plus vertical. Même sans ce niveau élevé d'investisse-
ment, une approche analogue de la part de programmes
Les programmes de lutte contre le paludisme ciblent les femmes antipaludiques verticaux en vue de renforcer l'infrastructure, la
enceintes et bénéficient donc tant à la mère qu'au fœtus, d'où capacité et l'approvisionnement au niveau local pourra bénéficier
en une meilleure santé pour le nouveau-né et l'enfant. On a tant à la couverture antipaludique qu'à d'autres interventions
également remarqué que si les mères comprennent que les essentielles de SMNI.
interventions protègent également leur bébé qui n'est pas encore
né, elles surmontent leur propre peur pensant avant tout à leur Il existe plusieurs autres possibilités de forger des liens
enfant à venir. En Zambie, le TPI n'était guère utilisé car on novateurs.
pensait que le SP était « trop fort » et dangereux pour le fœtus. • Lorsque les communautés sont sensibilisées à l'obtention de
Mais lorsque les agents de santé ont changé le message en se soins rapides pour les bébés souffrant de paludisme, on pourra
concentrant sur le bébé avant sa naissance, on a noté une également les éduquer sur les signes de danger pour les femmes
meilleure observance du SP.22 Ces messages nous montrent enceintes et les nouveau-nés.
combien il est important d'envisager la santé de la mère et de • Lorsque les agents de santé communautaires (ASC) reçoivent
l'enfant ensemble et combien sont importants des liens plus une formation portant sur la prise en charge des enfants
solides entre les programmes antipaludiques et la SMNI. Il souffrant de paludisme, on pourra également apporter une
existe plusieurs possibilités de renforcer la santé du nouveau-né formation sur les soins du nouveau-né.
dans le cadre des programmes antipaludiques. Il s'agit d'approches • Lorsque l'approvisionnement pour le traitement du paludisme
directes et indirectes. est renforcé, les médicaments pour le traitement de la septicémie
qui se présente également avec de la fièvre pourront être
L'avantage direct sur la vie du nouveau-né viendra de la donnés au nouveau-né avant de les transférer vers les services
couverture plus étendue du TPI et des MII et de la meilleure compétents.
prise en charge des femmes enceintes souffrant de paludisme. • Les stratégies pour la communication soutenant le changement
Les CPN étant le point d'entrée logique des services de comportement peuvent être élargies et donner également
antipaludiques (TPI et MII), une solide collaboration est des messages de santé qui bénéficient tant à la mère qu'au
nécessaire entre les programmes antipaludiques et de SMNI, nouveau-né, tout en intégrant des messages spécifiques sur le
surtout sous l'angle formation, approvisionnement en médica- paludisme, par exemple, l'importance pour la mère de dormir
ments et fournitures sanitaires, éducation pour la santé, etc. Par avec son bébé sous une moustiquaire.
exemple, les produits nécessaires aux interventions TPI et MII • La prise en charge des femmes avec paludisme ou grave anémie
sont souvent achetés par les programmes de lutte antipaludique, peut être intégrée aux soins obstétricaux d'urgence.
mais les interventions sont généralement mises en œuvre par
l'intermédiaire des services de santé de la reproduction. Aussi,
est-ce une occasion d'intégrer les programmes, même en allant Défis entravant l'intégration des
plus loin que les programmes antipaludiques et de SMNI, programmes de SMNI et de lutte
bien que le manque de communication puisse minimiser les contre le paludisme
gains possibles.
Les programmes antipaludiques ont fort bien réussi à saisir
L'utilisation des prestataires privés et des organisations l'attention du monde et à exploiter les possibilités politiques. Le
communautaires pour fournir plus de services est une autre partenariat RBM est à l'ordre du jour des politiques mondiales
possibilité qui n'a pas été assez explorée. Par le passé, la distribution et nationales. Le financement a augmenté pour le paludisme et
des MII était reliée aux programmes communautaires, mais le la couverture en interventions essentielles, surtout le TPI, est en
TPI se confinait aux établissements de santé. Un grand nombre train de s'étendre rapidement. Si les programmes de SMNI et
des mères vivent loin de ces établissements et souvent elles ne de lutte contre le paludisme travaillent main dans la main, nous
profitent pas de cette intervention. L'information nous provenant avancerons plus rapidement vers le quatrième et le cinquième
de programmes communautaires en Ouganda, au Kenya et an Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)
Zambie nous montre que la fourniture communautaire du (survie infantile et maternelle), ainsi que vers l'OMD 6 pour
TPI est non seulement pour améliorer la couverture, mais le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme. Pour que soit
augmente également la fréquentation des CPN à un moment obtenu le maximum de gains dans la lutte contre le paludisme
important lors de la grossesse. Les programmes communautaires et la SMNI, les interventions antipaludiques doivent être mises
doivent soutenir et compléter les services de l'établissement en œuvre dans un système de santé fonctionnel et efficace, avec
de santé et vice-versa. Il faut notamment encourager les liens des CPN de haute qualité, de solides systèmes de santé qui
de trois axes entre les services communautaires pour la santé soulignent l'importance du dépistage des complications, ainsi
néonatale, les programmes de lutte antipaludique et la prise que le traitement et/ou le transfert rapides. Malheureusement,
en charge intégrée des maladies de l'enfance (PCIME-C) à les obstacles continuent à se dresser car les politiques qui
base communautaire. normalement favorisent ces possibilités d'intégration, ne sont
L'avantage indirect pour les nouveau-nés est dû à l'investi- pas mises en œuvre. Les faiblesses générales du système de santé
ssement dans les programmes antipaludiques qui aboutissent constituent un autre obstacle.
au renforcement du système sanitaire général, notamment la
consultation prénatale et les soins postnatals. L'Alliance mondiale
pour les Vaccins et la Vaccination (GAVI) est le chef de file de
cette approche à l'investissement dans le système de santé en

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 133


Des défis à relever dans la sphère politique paludisme pendant la grossesse. Suivant les recommandations
Au niveau de la politique nationale, les programmes de lutte de l'OMS, la plupart des pays africains sont passés des
contre le paludisme et les programmes de santé de la reproduction monothérapies à l'association médicamenteuse à base
relèvent généralement de divisions différentes au sein du d'artémisinine (ACT). Par ailleurs, les dérivés de l'artémisinine
Ministère de la Santé. Cette séparation freine la collaboration et ne sont pas encore recommandés pour le traitement du paludisme
est souvent cause de double emploi ou confusion. Par exemple, lors du premier trimestre, à moins qu'il n'existe aucune autre
dans tel pays, le programme de santé de la reproduction relève option adéquate. Les ACT sont recommandés pendant le
de la commission de santé communautaire, alors que la lutte second et le troisième trimestre. La quinine est le médicament
antipaludique fait partie de la lutte contre les maladies trans- de première intention lors de la grossesse, bien qu'il existe des
missibles. Ces deux divisions ont des réunions séparées et, par problèmes au niveau de l'observance puisque la quinine doit
conséquent, les décisions sont souvent prises sans consultation être administrée sur une période de sept jours. Le traitement
sur les implications pour l'autre programme. Le problème du paludisme chez les enfants qui pèsent moins de 5 kg est un
s'intensifie encore lorsque ne sont pas bien définies les respon- autre problème puisque les ACT ne sont pas recommandés en
sabilités de chaque programme. Les approches utilisées par le un tel cas. Le traitement recommandé pour ces enfants est
passé pour la prévention du paludisme étaient verticales, à base de quinine.
fragmentées et rarement intégrées aux services de SMNI, d'où
Dans les cas où le SP a été retiré pour le traitement du
un accès limité et peu d'impact sur la santé publique. Il est
paludisme, il est parfois difficile de rationaliser l'approbation
urgent d'arriver à une collaboration multilatérale dans chaque
du SP pour le TPI par les conseils pharmaceutiques ou autres
pays pour traiter le problème du paludisme chez la femme
services de réglementation. L'apparition de la résistance du
enceinte tout en renforçant les services routiniers de SMNI et
P. falciparum au SP, établie à présent dans un grand nombre de
en reliant avec d'autres interventions, telles que la lutte contre
pays africains, soulève des préoccupations quant à l'efficacité du
le VIH et les soins liés aux infections sexuellement transmi-
SP pour le TPI. Le fait qu'il n'existe que peu de données pour
ssibles (IST). Les efforts en vue de traduire dans les faits la
guider les pays avec des niveaux modérés à élevés de résistance
Déclaration d'Abuja continuent à être imprégnés par la
du SP concernant l'utilisation de SP pour le TPI est de mauvaise
bonne combinaison de dynamisme politique, de synergie
augure pour l'avenir de cette stratégie. Une réunion consultative
institutionnelle et de consensus technique nécessaires pour
de l'OMS, tenue en octobre 2005, a mis les choses en clair
combattre le paludisme.
(Encadré III.8.2).
A un niveau plus programmatique, il faudra envisager la politique
du traitement antipaludique dans le contexte particulier du

ENCADRÉ III.8.2 Recommandations de la réunion consultative de l'Organisation mondiale


de la Santé (OMS) sur l'utilisation du SP dans des contextes avec différents niveaux
de résistance au SP
L'OMS fait les recommandations suivantes pour la prévention et la lutte contre le paludisme pendant la grossesse dans
les endroits avec des niveaux modérés à élevés de résistance au SP :
Dans les régions où l'on note jusqu'à 30 % d'échec parasitologique à D14, les pays devraient :
• Continuer à appliquer ou adopter une politique avec au moins deux doses de traitement préventif intermittent
(TPI) du paludisme pendant la grossesse avec du SP ; appliquer d'autres mesures de lutte antipaludique, telle que
l'utilisation des moustiquaires imprégnées aux insecticides (MII) ainsi que la prise en charge de l'anémie et du
paludisme
• Evaluer continuellement l'impact du SP pour le TPI
Dans les régions où l'on note entre 30 % et 50 % d'échec parasitologique à D14, les pays devraient :
• Continuer à appliquer ou à adopter une politique avec au moins deux doses de TPI avec du SP
• Insister sur l'utilisation des MII
• Renforcer la prise en charge de l'anémie et du paludisme
• Evaluer continuellement l'impact du SP pour le TPI
Dans les régions où l'on note 50 % d'échec parasitologique à D14, les pays devraient :
• Insister sur l'utilisation des MII ainsi que sur la prise en charge de l'anémie et du paludisme
• S'il existe déjà une politique adéquate, continuer le TPI avec au moins deux doses de SP ; évaluer continuellement
l'impact
• Si une politique n'existe pas, envisager d'adopter le TPI avec SP uniquement lorsqu'on dispose de plus de données

Source : Référence28

134 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Faibles systèmes de santé Etapes pratiques pour faire progresser III
Même lorsqu'une bonne politique existe, les faiblesses du l'intégration
système de santé, surtout les pénuries en ressources humaines et
les problèmes d'approvisionnement en produits peuvent freiner Ce chapitre souligne que l'impact des programmes de lutte
la mise en œuvre des programmes. Le diagnostic du paludisme, contre le paludisme sur la santé néonatale est réalisé par le biais
surtout dans les contextes à transmission élevée, présente de services efficaces de SMNI. Aussi, existe-t-il un besoin
toujours un défi. En effet, des agents de santé surchargés de fondamental de faire converger les programmes antipaludiques
travail et des politiques de traitement changeantes sans formation et de SMNI, processus qui peut être renforcé par les étapes
adéquate en cours d'emploi expliquent souvent la mauvaise suivantes.
qualité des services. Une évaluation de la qualité des consultations Recommander une approche holistique qui garantit un
prénatales dans les établissements publics et privés en Tanzanie financement pour renforcer la continuité des soins. Il est
a montré, par exemple, que les directives de prescription de de toute première importance de se donner une approche
médicaments pour l'anémie et la prévention du paludisme holistique à la SMNI dans les mécanismes de financement du
n'étaient pas suivies.29 La Section IV traite avec plus de détail combat contre le paludisme. Notons à cet effet la possibilité
les problèmes actuels concernant le personnel soignant, ainsi d'étendre les services dans la lutte contre le paludisme lors de
que les solutions possibles. la grossesse et d'inclure les interventions néonatales grâce au
Un approvisionnement en médicaments et autres produits peut soutien apporté par le Fonds mondial de la Lutte conte le
fiable ou inadéquat est un obstacle de taille qui se répercute sur SIDA, la Tuberculose et le Paludisme, l'Initiative présidentielle
le système entier. Plusieurs des interventions efficaces proposées contre le Paludisme et le Booster Programme de la Banque
pour améliorer rapidement la santé et la survie maternelles et mondiale, ainsi que par d'autres fonds. La naissance prématurée
néonatales dépendent de produits tels que le SP, les MII, le vaccin provenant de la parasitémie du paludisme justifie pleinement
antitétanique et les antibiotiques. La fabrication et l'approvi- l'inclusion d'interventions focalisées aux niveaux communautaire
sionnement en MII, surtout les Long Lasting Insecticidal Nets et clinique dans une proposition de financement de la lutte
(LLIN) n'ont pas pu suivre la demande en 2004 et 2005 mais antipaludique.
par contre, ces goulots ont été résolus en 2006 puisque la Intégrer les politiques, les directives d'exécution et la
production mondiale de moustiquaires dépassait les 70 millions prestation dans les services de SMNI. Les politiques facilitant
pendant l'année. On a clairement besoin de prévisions exactes la prestation et l'utilisation des diverses stratégies doivent être
et ponctuelles sur l'approvisionnement.30 harmonisées entre les programmes de SMNI et ceux de lutte
De faibles systèmes d'orientation-recours continuent également antipaludique. Dans la plupart des cas, les politiques sont
à entraver la prestation de soins. La reconnaissance des signes formulées et publiées par un programme sans consultation ou
de danger et des complications au niveau communautaire doit examen des éventuels effets négatifs sur les autres programmes.
être complétée par un mécanisme efficace de transfert vers les Les directives d'exécution des politiques devront être revues
services compétents, puis de prestation de soins efficaces et de pour vérifier que la santé néonatale est effectivement prise en
haute qualité dans l'établissement de santé. Une telle structure compte plutôt que d'être simplement supposée.
améliorera la prise en charge du paludisme et vérifiera que les Saisir la possibilité de renforcer les services antipaludiques
urgences obstétricales et autres complications dépistées au pour améliorer d'autres soins dans le cadre des consultations
niveau communautaire sont traitées par des soins qualifiés dans prénatales et des programmes de prise en charge intégrée
l'établissement de santé. des maladies de l'enfance (PCIME). En s'attaquant aux
Le renforcement du système de santé demande de solides obstacles qui entravent la lutte antipaludique, on améliore
liens à tous les niveaux entre les groupes de la SMNI et ceux
s'attaquant aux causes spécifiques, telles que le paludisme ou
le VIH. L'intégration récente de partenariats mondiaux créant
le partenariat de la santé maternelle, néonatale et infantile
(PSMNI) renferme de grandes possibilités d'intégration et de
communication améliorée avec le partenariat RBM et d'autres
initiatives particulières. Il est important de se donner des
mécanismes garantissant une bonne communication et un
échange d'information entre les différents partenariats afin de
faciliter l'échange d'idées, d'expériences et de meilleures pratique
et de simplifier les opérations, d'augmenter le financement et
de vérifier un approvisionnement fiable, évitant ainsi tout
double emploi et améliorant l'issue pour une meilleure santé
des enfants et des mères.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 135


également d'autres conditions dans les CPN et la PCIME, avec reste relativement faible à l'heure actuelle comparée aux CPN
tous les avantages qui en résultent pour les mères et les enfants. qui pourraient donc servir de tremplin. Pour étendre à plus
Par exemple, lorsqu'on renforce les services antipaludiques dans grande échelle la fourniture du TPI, il est important de créer
les CPN et la PCIME, d'autres aspects peuvent être améliorés, une demande chez les femmes enceintes pour ce traitement,
surtout en recommandant la fourniture d'autres services et dans le cadre des CPN, et de sensibiliser les familles et les
produits. La distribution des MII lors des consultations prénatales communautés en leur montrant que les femmes enceintes et
et autres événements communautaires a effectivement permis leurs bébés qui ne sont pas encore nés sont exposés au grave
d'augmenter la fréquentation de ces services. Une meilleure risque de contracter le paludisme. Il est également important
orientation de la septicémie néonatale vers les services compétents d'améliorer l'approvisionnement et la gestion des produits. La
peut être intégrée aux efforts d'amélioration de la prise en charge résistance accrue au SP est un facteur pouvant avoir un effet
des enfants souffrant de paludisme. Souvent, les politiques de négatif sur l'efficacité du TPI avec SP. Il est urgent de se donner
lutte antipaludique sont vues d'un bon œil par les décideurs et d'autres prophylaxies antipaludiques pour le TPI et le traitement
il faut donc saisir cette bonne volonté en recommandant une des femmes enceintes souffrant de paludisme.
enveloppe minimale traitant des conditions spéciales de la fièvre
Bénéficiant d'une plus grande attention politique et d'une plus
paludique chez le nouveau-né.
grande disponibilité de ressources pour la prévention et la lutte
Saisir la possibilité de renforcer les laboratoires et l'approvi- antipaludique venant de divers secteurs, un plus grand nombre
sionnement en antipaludiques pour améliorer la logistique de femmes enceintes pourront recevoir le TPI et un plus grand
générale des fournitures nécessaires aux urgences obstétri- nombre de femmes enceintes et leurs bébés dormiront sous
cales, aux soins néonatals et à la PCIME. Un meilleur des MII. Le nombre de mères et d'enfants bénéficiant d'un
approvisionnement en médicaments et autres fournitures et traitement efficace augmentera. Le contexte de financement
une meilleure gestion des produits et des services de laboratoire soutient actuellement une plus grande intégration de la SMNI
renforceront non seulement les programmes antipaludiques, aux programmes de lutte contre le paludisme. La coordination
mais également le traitement de la septicémie néonatale et la entre les programmes de lutte contre le paludisme et de
fourniture de soins obstétricaux d'urgence. Les liens avec les SMNI est nécessaire pour la mise en œuvre de services efficaces
programmes antipaludiques renforceront la PCIME en répondant et intégrés.
aux besoins de fournitures en médicaments prétransfert utilisés
pour le traitement de la septicémie néonatale en particulier
(Section III chapitre 5).
Saisir la possibilité de mobilisation sociale et de techniques
de communication pour le changement comportemental Actions prioritaires pour
pour augmenter la demande pour les services de SMNI. La l'intégration des programmes de
reconnaissance rapide des signes de danger chez les mères, les lutte contre le paludisme à la SMNI
nouveau-nés et les enfants doit être intégrée à la mobilisation
sociale et aux interventions de communication au niveau • Recommander une approche holistique qui garantit
communautaire, en se servant de toute une panoplie d'outils un financement pour renforcer les enveloppes
et d'approches, allant des mass media à la communication essentielles de SMNI le long de la continuité
interpersonnelle. A la reconnaissance des signes de danger du des soins.
paludisme et du traitement de cette infection à domicile, on
• Intégrer les politiques, les directives d'exécution et
pourra ajouter la reconnaissance des signes de danger chez les
la prestation de la lutte antipaludique aux services
nouveau-nés et signes de complications obstétricales. Les
de SMNI.
interventions de communication peuvent créer une demande
pour des services de soins de santé néonatale, surtout dans les • Saisir la possibilité de renforcer les services
pays où les mères et les bébés restent généralement à la maison antipaludiques pour améliorer d'autres soins fournis
pendant plusieurs jours. Une autre possibilité consiste à ajouter dans le cadre des CPN et de la PCIME.
des trousses d'accouchement propre aux trousses de médicaments • Saisir la possibilité de renforcer les laboratoires et
préconditionnés distribuées pour le traitement à domicile les fournitures d'antipaludiques pour améliorer la
du paludisme. logistique de l'approvisionnement dans le cadre des
soins obstétricaux d'urgence et soins néonatals, ainsi
que pour la PCIME.
Conclusion
• Saisir la possibilité de mobilisation sociale et de
L'amélioration de la santé du nouveau-né dans des contextes techniques de communication pour le changement
aux ressources limitées relève certes d'un immense défi et pourtant de comportement pour augmenter la demande pour
on peut le relever, il n'est pas insurmontable. La morbidité et la les services de SMNI
mortalité néonatales ne sont pas imputables à une seule cause,
mais à de multiples facteurs qui peuvent donc être pris en
charge dans le cadre des programmes existants. Le paludisme
est l'un des facteurs se répercutant sur la santé de la mère et
expliquant la mauvaise santé du bébé. Il existe des interventions
efficaces pour traiter le paludisme lors de la grossesse, notamment
l'utilisation de MII par les femmes enceintes et l'administration
du TPI. Par ailleurs, la couverture de ces deux interventions

136 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


CHAPTER 9 III

Programmes de vaccination
Ahmadu Yakubu, Jos Vandelaer, Gezahegn Mengiste, Fouzia Shafique, Tedbab Degefie,
Robert Davis, Tunde Adegboyega

Par le passé, les programmes de vaccination s'attachaient à la prévention


des maladies chez les nourrissons ou les enfants plus âgés. Par ailleurs, ils
renferment le potentiel de sauver la vie du nouveau-né en prévenant le
tétanos ou la rubéole chez les femmes. En Afrique subsaharienne, d'après
les estimations, jusqu'à 70 000 nouveau-nés meurent chaque année pendant
les quatre premières semaines de la vie suite au tétanos néonatal. Cette
tragédie existe, alors que le tétanos néonatal peut être évité facilement à
l'aide de deux injections de vaccin antitétanique pour 0,20 $US lors de la
grossesse ou en observant de bonnes mesures d'hygiène lors de l'accouchement.
On cherche de plus en plus à éviter le syndrome de rubéole congénitale
par vaccination.

Outre la prévention de ces maladies fatales, la vaccination des nouveau-nés


et des futures mères dans le cadre de programmes tels que le Programme
élargi de Vaccination (PEV) et l'Alliance mondiale pour les Vaccins et la
Vaccination (GAVI), offre de bonnes possibilités de renforcer ou de mettre
sur pied d'autres interventions de santé maternelle, néonatale et infantile
(SMNI). Des stratégies novatrices, telles que les Journées/ Semaines de Santé
infantile ou les Journées de Vaccination, fournissent souvent une enveloppe
d'autres interventions à part la vaccination et sont donc l'occasion de fournir
des interventions visant tout particulièrement le nouveau-né, ainsi que des
problèmes génériques de santé maternelle et néonatale.

Quelles sont les possibilités d'étendre à plus grande


échelle les programmes de vaccination actuels pour
sauver la vie des nouveau-nés et comment les services
de vaccination peuvent-ils faciliter la prestation d'autres
interventions importantes de SMNI ?
Problème
Chaque année, plus de quatre millions
d'enfants africains - y compris plus d'un
million de nouveau-nés - meurent avant leur
cinquième anniversaire et un grand nombre
meurent de maladies pouvant être prévenues
par la vaccination. Les programmes de
vaccination et d'immunisation sont
d'importance vitale pour diminuer les décès,
maladies et infirmités.1 Tous les pays ont mis
sur pied des programmes de vaccination
mais le degré de couverture vaccinale est
souvent lié au statut de développement du
système de santé de chaque pays, à son
infrastructure, à sa capacité de gestion et au
financement disponible. Les lacunes dans la
couverture vaccinale sont dues au fait qu'on
n'arrive pas à atteindre les mères et les
nouveau-nés que ce soit dans le cadre des
consultations prénatales ou postnatales.
Aussi, le but de la couverture universelle,
important tant du point de vue immunité qu'équité, n'a pas encore été réalisé.2 Tenant compte de la charge du
tétanos maternel et néonatal et du coût-efficacité de sa prévention, la santé maternelle et néonatale a tout à gagner
de l'élimination du tétanos maternel et néonatal. L'absence d'une couverture complète et efficace, surtout pour la
vaccination antitétanique et les occasions ratées au sein des programmes de vaccination ont autant d'effets négatifs
pour les femmes que pour les nouveau-nés et les enfants.
Effets sur les femmes : Le tétanos maternel parce qu'il est un problème affligeant souvent les femmes pauvres qui
n'ont pas été vaccinées et qui accouchent dans des conditions peu hygiéniques reste un problème peu connu.3 La
véritable tragédie, c'est que les décès imputables au tétanos pourraient être évités par des soins prénatals focalisés,
la vaccination, de bonnes mesures d'hygiène lors de l'accouchement et des soins postnatals efficaces. Et pourtant, les
programmes de vaccination, souvent, n'arrivent pas à couvrir les femmes avec deux doses de vaccin antitétanique ou
plus (TT2+), en raison de la faiblesse de l'infrastructure du système de santé, avec toutes les conséquences que cela
suppose essentiellement pour les groupes qui ont le moins d'accès aux soins, tels que les groupes minoritaires et
les populations rurales.
Effets sur les nouveau-nés : Les infections, et notamment le tétanos, représentent 39 % des 1,16 million de décès
de nouveau-nés qui surviennent chaque année en Afrique subsaharienne.4 Par ailleurs, le taux de mortalité néonatale
(TMN) élevé offre la possibilité d'arriver à un net recul de la mortalité imputable aux infections, surtout le tétanos.
Selon des estimations récentes, le tétanos néonatal est responsable de jusqu'à 70 000 décès dans 30 pays africains,
mais étant une maladie du pauvre, ces décès restent souvent invisibles et ces estimations sont entourées d'incertitude.
Les taux de mortalité clinique pour le tétanos néonatal sont élevés et 70 % à 95 % des bébés souffrant de l'infection
risquent de mourir s'ils ne reçoivent pas de soins intensifs.4
Effets sur les enfants : La protection que détient le nouveau-né contre le tétanos obtenue grâce à la transmission
d'antitoxines tétaniques d'une mère vaccinée au fœtus pendant la grossesse ne durera pas jusqu'à l'enfance, exposant
ainsi l'enfant qui grandit au risque de contracter l'infection. Les enfants devraient recevoir la série complète de
vaccinations qui comprend le vaccin antitétanique. Dans la plupart des pays, les calendriers de vaccination comprennent
le vaccin Bacille Calmette-Guérin (BCG), les vaccins contre la diphtérie, la coqueluche et le tétanos (DTC), les
vaccins antipoliomyélitiques par voie orale (OPV), le vaccin contre la rougeole et l'hépatite B. Ces vaccins visent à
couvrir les enfants avant leur premier anniversaire. Les enfants auront besoin de plusieurs contacts avec le système
de soins de santé pendant la première année de leur vie pour être entièrement protégés contre ces maladies
pouvant être prévenues par la vaccination.
Certaines pratiques sociales et culturelles pourraient augmenter le risque de certaines affections qui sont évitables
par vaccination, affectant négativement la couverture vaccinale. Par exemple, dans certaines communautés d'éleveurs,
il est de coutume de placer de la bouse de vache sur le cordon ombilical puisque cela signifie que le bébé grandira
et possèdera un cheptel important.5 Seulement cette pratique comporte un énorme risque d'infection due au
tétanos néonatal. Dans d'autres cas, les communautés risquent de refuser les vaccinations qui ciblent les femmes
enceintes car elles l'interprètent comme une régulation des naissances.

138 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


III
Abena - chaque nouveau-né compte
Abena - son nom signifie « fillette née un mardi » - a vu le jour dans une case obscure. Sa mère, Efua, n'avait pas
d'argent pour se rendre à l'hôpital pour l'accouchement et c'est la tante d'Efua qui l'a aidée, coupant le cordon avec
une lame de rasoir sale et couvrant le cordon d'Abena avec un vieux chiffon. D'abord, Abena tétait bien mais le
troisième jour, Efua a noté qu'elle avait moins de force pour téter. Le quatrième jour, les muscles d'Abena étaient
rigides, elle ne pouvait plus téter du tout et son petit corps était déchiré de spasmes. Sa vie n'a duré que cinq jours.
La tante d'Efua a enterré le petit corps dans un champ d'ignames et a averti Efua qu'elle ne devait pas pleurer sinon
les esprits emporteraient également son prochain enfant. Personne n'a noté ni la naissance ni le décès d'Abena.

Enveloppe de soins Administration du vaccin antitétanique aux femmes


La vaccination de la mère avant l'accouchement la protège elle-
• La vaccination d'une proportion élevée de bébés avant, au même et son nouveau-né contre le tétanos. Les consultations
moment de l'accouchement ou de suite après est essentielle prénatales sont le principal point d'entrée programmatique
pour assurer l'efficacité des vaccins qui permettent de réduire pour la vaccination routinière contre le tétanos. Une femme
les décès ou les maladies lors de la prime enfance et par la enceinte devrait recevoir au moins deux doses pendant qu'elle
suite. Les programmes de vaccination peuvent protéger la est enceinte, à moins qu'elle ne soit déjà protégée par des
santé des bébés, non seulement en vaccinant les nouveau-nés vaccinations antitétaniques précédentes. Cinq doses de vaccin
lors de la période postnatale mais également en administrant antitétanique lui confèrent une protection tout au long de
les vaccins à la mère puisque cela bénéficie également au ses années de procréation et même plus longtemps. Dans les
bébé. La plupart des vaccinations qui ciblent la santé néonatale, régions qui ne disposent pas d'un solide système de santé, des
telles que la vaccination antitétanique et la vaccination activités vaccinales complémentaires (campagnes de ratissage)
contre la rubéole, sont administrées à la mère. C'est le vaccin permettent de vacciner contre le tétanos toutes les femmes en
antitétanique qui a le plus d'impact, bien que d'autres vaccinations âge de procréer.
données avant la grossesse, telles que la vaccination contre la
rubéole, permettent également de sauver la vie et de réduire Bonnes mesures d'hygiène lors de l'accouchement pour toutes
les taux de graves maladies et infirmités. Il existe également les femmes enceintes
un certain nombre de vaccins administrés au bébé juste après Dans les régions où la couverture du vaccin antitétanique est
la naissance, notamment : faible, les systèmes de santé sont généralement trop précaires
• Le vaccin BCG pour réduire le risque de tuberculose pour apporter aux femmes des soins qualifiés lors de l'accou-
• Le vaccin contre l'hépatite B pour prévenir l'infection par chement et prévenir ainsi le tétanos maternel et néonatal. Il
l'hépatite B n'est guère aisé de vérifier la présence d'un prestataire qualifié à
• L'OPV pour prévenir la poliomyélite l'accouchement dans un continent où la plupart des femmes
accouchent à la maison. Par contre, certaines stratégies commu-
Ce chapitre est axé sur les vaccinations qui sauvent directement nautaires ont effectivement réussi à encourager l'accouchement
la vie des nouveau-nés, surtout la protection contre le tétanos. propre et les mesures d'hygiène à l'extérieur de l'établissement
Il mentionne également le vaccin contre la rubéole. Il ébauche de santé. Prenons l'exemple du Kenya où une stratégie de
les vaccinations fournies pendant la période néonatale et changement comportemental s'attaquant aux habitudes à risque
discute des possibilités de renforcer les services de vaccination élevé après l'accouchement a permis une réduction de 90 %
en fournissant d'autres interventions de SMNI et en collectant dans le tétanos néonatal chez les Masai, sans même augmenter
de meilleures données étayant la prise de décisions. Enfin, il fait la couverture antitétanique.5
une liste d'étapes pratiques pour intégrer les programmes de
vaccination et de SMNI. Surveillance active et réponse au tétanos maternel et
néonatal
Prévention du tétanos maternel et néonatal La surveillance des cas permet de dépister les régions avec des
Devant l'importance du tétanos maternel et néonatal, la charges de morbidité spécifiques.7 Il est regrettable que, malgré
communauté de la santé publique s'est donnée pour but d'éliminer la loi, les naissances et les décès souvent ne soient pas enregistrés
cette maladie. L'élimination est définie comme moins d'un cas de dans les pays africains et que des données fiables sur les causes
tétanos néonatal pour 1 000 naissances vivantes par an au niveau spécifiques soient encore plus rares. Aussi, les cas de tétanos
district.6 C'est différent de l'éradication qui, tel que le montrent néonatal et les décès sont très sous-estimés, de moins de 20 %
les efforts contre la variole, constitue un effort concerté pour - et parfois, de moins de 1 % - des cas (voir Tableau III.9.1).
endiguer la propagation d'une maladie donnée. Le tétanos ne peut Lorsqu'une surveillance fiable n'est pas disponible, des modèles
pas être entièrement éradiqué et, pour arriver à l'élimination et servent à estimer l'impact des interventions sur la charge du
à la maintenir, des efforts continus sont nécessaires pour maintenir tétanos néonatal. Différents modèles et différentes méthodes
les cas à moins d'un pour 1 000 naissances vivantes par an. donnent des résultats variés et ont des objectifs, forces et
L'enveloppe des soins pour l'élimination du tétanos maternel et faiblesses différents, tel que le montrent les notes de données à
néonatal (ETMN) repose sur l'administration à grande échelle la page 226. Ces modèles cherchent essentiellement à estimer
du vaccin. Elle comprend également de bonnes mesures d'hygiène les progrès et à guider la prise de décisions.
lors de l'accouchement et une surveillance active pour dépister
et traiter les cas restants ou nouveaux cas de tétanos, même
lorsqu'un pays est arrivé à éliminer la maladie.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 139


Sous-notification du tétanos
TABLEAU III.9.1
Immuniser les nouveau-nés pour une protection ultérieure
néonatal en Afrique de l'Ouest dans la vie
Le vaccin antitétanique est l'exemple le plus évident d'un vaccin
Pays Notifié Efficacité de
qui réduit les décès néonatals, bien qu'il existe d'autres vaccins
la notification
qui protègent la santé tout au long du cycle de la vie. Ces
interventions demandent un contact entre les services de santé
Bénin 10 7 %
et la mère et le bébé lors de la période postnatale. Les vaccins
Burkina Faso 8 <1 %
utilisés le plus souvent sont le BCG, le vaccin antipoliomyélitique
Côte d'Ivoire 95 6 % et le vaccin contre l'hépatite B.
Gambie 1 7 %
Ghana 105 4 % Le vaccin de Calmette-Guérin contre la tuberculose et la
Guinée 272 16 % lèpre : Le BCG existe depuis 80 ans et c'est l'un des vaccins
actuels les plus utilisés. Son effet de protection a été prouvé
Guinée-Bissau 5 3 %
contre les causes les plus fréquentes de décès lié à la tuberculose
Liberia 166 20 %
lors de l'enfance, contre la méningite tuberculeuse et la tuberculose
Mali 31 1 % miliaire chez les enfants, ainsi que la lèpre. Par ailleurs, il ne
Mauritanie 11 3 % prévient pas l'infection primaire et surtout, ne prévient la
Niger 27 1 % réactivation d'une infection pulmonaire latente, principale source
Nigeria 1871 4 % de propagation bacillaire dans la communauté. Aussi, l'impact
Sénégal 16 1 % du BCG sur la transmission de l'agent infectieux, le bacille de
Sierra Leone 0 0 % Koch, est-il limité. Une couverture élevée du BCG indique que
Togo 39 11 % les nourrissons et leurs mères sont couverts par le système de
soins de santé et qu'il existe donc des possibilités de fournir
Source : De la référence8. En fonction des cas notifiés et estimés de tétanos
néonatal.
d'autres soins néonatals.
Vaccination contre l'hépatite pour prévenir l'infection
de l'hépatite de la mère à l'enfant : Les conséquences de
Vaccination antirubéoleuse et prévention du syndrome de l'infection par le virus de l'hépatite B dépendent de l'âge :
rubéole congénitale hépatite B avec signes cliniques, infection chronique, cirrhose
et carcinome hépatocellulaire (cancer du foie). Plus l'enfant
Environ 100 000 bébés naissent chaque année dans le monde,
est infecté à un jeune âge, plus il court le risque de graves
atteints du syndrome de rubéole congénitale parce que leur
complications par la suite. D'après les estimations, plus de
mère a été infectée par la rubéole pendant la grossesse.9 Le
deux milliards de personnes dans le monde sont infectées par
syndrome de rubéole congénitale peut entraîner une morti-
l'hépatite B, dont 360 millions souffrant d'infections chroniques
naissance, un décès néonatal ou infantile ou encore des infirmités
avec risque de maladies graves et de décès imputables à la
à long terme suite au retard de croissance, malformation
cirrhose et à l'hépatome. D'après les estimations, la cirrhose et
congénitale, cataracte et surdité. On sait que le syndrome de
l'hépatome sont responsables de 500 000 à 700 000 décès par
rubéole congénitale est sous-notifié en Afrique10 et la maladie
an dans le monde. Les modes courants de transmission sont la
n'est guère connue, les femmes risquant d'avoir des symptômes
transmission mère-à-enfant, la transmission enfant-à-enfant,
non spécifiques et non reconnus lors des premières semaines
les pratiques d'injection à risques, les transfusions de sang et
de la grossesse.11
le contact sexuel. Une vaccination avec 3-4 doses de vaccin
Le syndrome de rubéole congénitale chez le nouveau-né est antihépatite B provoque des niveaux protecteurs d'anticorps de
prévenu en évitant l'infection par la rubéole chez la mère lors plus de 95 % chez les personnes vaccinées durant au moins 15
du premier trimestre de la grossesse. La mère doit être immunisée an et peut-être la vie entière. Divers programmes de vaccination
contre la rubéole avant de tomber enceinte, soit par vaccination sont utilisés pour la vaccination contre l'hépatite B dans le
ou après une infection naturelle. La vaccination contre la cadre des programmes nationaux en fonction de la situation
rubéole pendant l'enfance préviendra cette infection plus tard épidémiologique locale et des divers aspects programmatiques.
dans la vie, mais si la couverture ne peut pas être maintenue à Dans la plupart des pays africains, la transmission mère-à-
des niveaux élevés, les femmes adultes qui n'ont pas été vaccinées enfant est moins courante et, par conséquent, la vaccination
courent un risque plus élevé de contracter l'infection, d'où une peut être donnée plus tard en fonction de la faisabilité et du
plus grande susceptibilité au syndrome de rubéole congénitale. coût-efficacité du calendrier vaccinal optimal. Par contre,
Aussi, une autre stratégie consiste-t-elle à vacciner les adolescentes dans les pays où existe une proportion élevée d'infections par
et/ou les femmes en âge de procréer, soit dans le cadre d'une l'hépatite B acquise lors de l'enfance, la première dose du vaccin
stratégie de vaccination routinière ou par une campagne, par devrait être administrée aussi rapidement que possible (dans les
exemple, dans les écoles. 24 heures qui suivent) après la naissance.12
L'OMS recommande que, dans les contextes à faible couverture,
les gouvernements envisagent de vacciner les adolescentes et/ou
les femmes en âge de procréer et, lorsque la couverture en DTC
et contre la rougeole dépasse le niveau de 80 %, le pays pourra
envisager d'introduire le vaccin contre la rubéole dans les
programmes routiniers de vaccination infantile.11

140 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Vaccination antipoliomyélitique par voie orale pour prévenir III
la poliomyélite : La poliomyélite est une maladie transmissible
aiguë causée par les types de poliovirus 1, 2 et 3 et transmise
par contact personne-à-personne. En moyenne, seul 1 sur 200
infectés sera atteint de paralysie.13 La poliomyélite est prévenue
par vaccination, soit par un vaccin injectable inactivé (IPV) ou
un vaccin oral préparé à partir de virus vivant (OPV), les deux
sont généralement efficaces contre les trois types de poliovirus.
L'utilisation répandue du vaccin OPV dans les services routiniers
et par les campagnes est la pierre angulaire du programme mondial
d'éradication de la poliomyélite. Le programme routinier de
vaccination comporte quatre doses de vaccin antipoliomyélitique
pendant la première année de la vie, dont la première est
administrée à la naissance.

Couverture et tendances actuelles


Les programmes de vaccination sont mis en œuvre depuis les
années 70 et 80 et l'expansion de la couverture vaccinale a
permis un net recul de la charge des maladies infectieuses
à présent à diminuer le tétanos maternel et néonatal, tel que le
infantiles. Et pourtant, selon les données de 2004, seuls
montre les plans d'action nationaux (Graphique III.9.2). Pour
65 % des enfants de moins d'un an en Afrique subsaharienne
accélérer les progrès en vue d'éliminer le tétanos maternel et
reçoivent les trois doses des vaccins DTC3, alors que cette
néonatal, l'opération de ratissage a été adoptée sur l'ensemble
proportion s'élève à 78 % à l'échelle mondiale.14 Certes, les
de la région, ciblant les femmes en âge de procréer dans les
vaccinations sauvent des millions de vies chaque année et
zones à risque élevé avec trois doses de vaccin antitétanique.
pourtant, il existe encore une marge d'amélioration possible,
Cette approche a permis de vacciner plus de 20 millions de
surtout auprès de populations qui ne bénéficient pas de services
femmes dans 21 pays africains vivant dans des régions peu
sanitaires réguliers.
desservies. Ces femmes et leurs enfants auraient été exposés
Tétanos au risque de contracter le tétanos maternel et néonatal.16 De
La vaccination antitétanique routinière chez les femmes enceintes, plus, des améliorations dans les vaccinations infantiles ou la
ou couverture TT2+ dans la région africaine, s'élevait à 37 % couverture du DTC3 auront également un impact à plus long
en 1990, 44 % en 2000 et s'est étendue aux alentours de 58 % terme puisque les doses infantiles de DTC éviteront aux futures
en 2005.14,15 (Graphique III.9.1) Outre une couverture plus mères de recevoir de multiples rappels du vaccin antitétanique
grande, un plus grand nombre de gouvernements se sont engagés lors de l'âge adulte.

GRAPHIQUE III.9.1 Tendance notifiée de la couverture en II2+ dans la région OMS/AFRO, 1981-2005

100
Couverture, en pourcentage

75

50

25

0
1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005
Année

Source : OMS, profil mondial et régional de vaccination, région Afrique, 2005.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 141


Progrès en vue d'éliminer le tétanos maternel et néonatal en Afrique :
GRAPHIQUE III.9.2
formulation de plans d'action nationaux pour l'élimination du tétanos maternel et néonatal

Tétanos maternel Plan d’action Pas de plan d’action


et néonatal éliminé

Jan 2001 Déc 2005

Source : Office régional Afrique de l'OMS, 2005

Rubéole axes stratégiques primaires et l'Alliance mondiale pour les


La vaccination routinière contre la rubéole reste l'exception Vaccins et la Vaccination (GAVI) a octroyé 500 millions
dans la plupart des pays africains. En 2004, seuls deux pays $US pour soutenir le renforcement des systèmes de santé,
africains indiquaient que leurs programmes de vaccination bénéficiant ainsi à toutes les prestations sanitaires, y compris
infantile incluaient un vaccin contre la rubéole.17 Très peu de la SMNI. Souvent, les services de vaccination ont accès aux
cas du syndrome de rubéole congénitale sont notifiés actuellement communautés, leur permettant une fourniture équitable des
à l'OMS, bien que les études indiquent que la rubéole est souvent vaccins.2,19 Les programmes sont souples et utilisent diverses
sous-estimée.9,18 approches dont les postes fixes, les stratégies avancées et les
équipes mobiles suivant la distance à couvrir et la population
BCG, vaccin antihépatite B et vaccin antipoliomyélitique
ciblée. On note quelques exemples de vaccination et autres
par voie buccale
interventions visant tout particulièrement l'amélioration de la
En 2004, 76 % des nouveau-nés ont reçu le BCG en Afrique
santé néonatale. Un certain nombre de pays étudient les quatre
subsaharienne, proportion qui est restée stable ces dernières
possibilités suivantes qui servent de fondement aux initiatives
années.14 Tous les pays de l'Afrique subsaharienne utilisent
d'une intégration plus poussée.
le vaccin et tous, à l'exception d'un seul, l'administrent à la
naissance. Quatre des 30 pays de l'Afrique subsaharienne qui 1. Consultations prénatales et services de vaccinations
signalent l'administration du vaccin antihépatite B administraient routinières
une dose à la naissance.17 En ce qui concerne la poliomyélite, Il existe plusieurs points d'entrée pour intégrer la SMNI et les
l'effort mondial en vue d'éradiquer cette maladie l'a retranchée programmes de vaccination, surtout le vaccin contre le tétanos
dans juste quelques pays avec environ 1 000 à 2 000 cas se maternel et néonatal. Possibilité évidente en ce qui concerne
présentant annuellement. Le vaccin antipoliomyélitique par la vaccination des femmes enceintes et des femmes en âge de
voie buccale est utilisé dans tous les pays de l'Afrique subsaharienne procréer pour les protéger contre le tétanos. La couverture
et dans 37 d'entre eux, une dose de ce vaccin est donnée à la prénatale est relativement élevée en Afrique - 69 % - représente
naissance dans le cadre des vaccinations routinières. une bonne possibilité pour des interventions biomédicales et
comportementales, notamment la vaccination des femmes
Possibilités d'intégrer la vaccination et la SMNI
contre le tétanos, la recommandation de soins qualifiés lors
Les services de vaccination et de SMNI sont des 'partenaires'
de l'accouchement et les pratiques hygiéniques pour les soins
naturels vu qu'ils ciblent les mêmes groupes. On reconnaît à
du cordon. Possibilité d'ailleurs d'autant meilleure dans les
présent que les possibilités de relier les vaccinations à d'autres
endroits avec fréquentation élevée en CPN. Dans 15 pays de
interventions doivent être étudiées davantage pour que les
l'Afrique subsaharienne, la couverture de femmes venant à
programmes de santé puissent avoir l'impact le plus bénéfique
au moins une consultation prénatale est de 90 % ou plus
possible. Par exemple, la vision et la Stratégie de Vaccination
élevée.14 (Voir Section II chapitre 2) Les CPN représentent une
mondiale a décrit cette intégration comme l'un de ses quatre
excellente possibilité de fournir une enveloppe d'interventions

142 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


sanitaires avec administration du vaccin antitétanique dans les temps et le coût de ces interventions pour des programmes III
établissements de santé. individuels puisque les équipes de soins de santé et les membres
communautaires se réunissent une seule fois dans un endroit et
2. Journées de Vaccination, Journées/Semaines de Santé de
une heure annoncés à l'avance pour recevoir ces services.
l'Enfant et interventions analogues
Plusieurs pays organisent actuellement des Journées de Santé 3. Campagnes de vaccination
de l'Enfant ou des Journées de Vaccination. Si les noms sont Les campagnes de vaccination permettent d'arriver rapidement
parfois différents, ces activités partagent pourtant le même but à une grande couverture dans les régions où la vaccination
qui est de fournir régulièrement une série d'interventions (tous routinière n'a pas été possible. Elles sont également utilisées
les trimestres ou tous les six mois) en mobilisant un grand pour mettre fin à la transmission et réduire le nombre de
nombre d'agents de santé. Ces activités sont plus fréquentes personnes susceptibles. Partout en Afrique, les campagnes
et moins verticales que les campagnes de vaccination. Elles se contre la rougeole ont fait reculer la mortalité, les campagnes
déroulent à partir de postes fixes, tels que les établissements antipoliomyélitique ont interrompu la transmission du poliovirus
de santé, dans les postes temporaires tels que les marchés, les et les campagnes antitétaniques ont permis de vacciner les femmes
écoles, les églises et se servent d'approches communautaires dans les régions à risque élevé.
avec des équipes qui vont de porte-à-porte pour réaliser les
Toutes ces campagnes sont l'occasion d'apporter des interven-
interventions. Ces journées représentent d'autres possibilités de
tions autre que la vaccination, par exemple, la distribution de
faire passer les messages sur les SMNI et de réaliser des inter-
vitamine A lors des campagnes contre la poliomyélite ou la
ventions préventives et curatives à impact élevé, notamment
fourniture de moustiquaires imprégnées aux insecticides lors
dans les populations reculées. Les enveloppes seront adaptées
des campagnes contre la rougeole, mais les SIA pour la vaccination
aux besoins de chaque pays, ainsi qu'au financement et aux
antitétanique permettent tout particulièrement d'atteindre les
fournitures disponibles. Par exemple, outre la vaccination
femmes dans les régions peu desservies. On choisit les districts
antitétanique, on pourrait également apporter, dans le cadre
ou des SIA seront réalisés à l'aide d'une série d'indicateurs tels
de cette stratégie avancée, un traitement préventif intermittent
que l'incidence du tétanos néonatal, la couverture TT2+, la
antipaludique aux femmes enceintes, distribuer des moustiquaires
couverture en CPN et les taux d'accouchement propre. Le but
imprégnées aux insecticides et leur donner des messages sur
est de choisir les districts avec peu de services de vaccination
les préparatifs à la naissance, le traitement vermifuge et la
routinière et où le tétanos maternel et néonatal n'a pas encore
supplémentation en micronutriments. Les enfants pourront
été éliminé (voir Encadré III.9.1). Ainsi, les districts choisis
bénéficier d'une enveloppe différente.
représentent généralement les régions les moins desservies du
En intégrant certaines interventions pertinentes de la SMNI pays et peuvent donc être retenus également pour d'autres
aux Journées/Semaines de Santé infantile, on arrivera non interventions.
seulement à intensifier l'impact, mais également à diminuer le

GRAPHIQUE III.9.3 Couverture en TT si combinée avec la vaccination supplémentaire contre la rougeole

140
Lié au vaccin Lié au vaccin Lié au vaccin % série 1
contre la rougeole contre la rougeole contre la rougeole % série 2
120
% série 3

100

80

60

40

20

0
Kenya Ouganda Soudan du Sud

Note : La couverture dépasse 100 % car les chiffres démographiques en termes réels ne sont pas connus et les populations ciblées se fondent sur des estimations
des données du recensement avec risque de sous-comptage dans certains pays.
Source : Présentation de la réunion du Comité du Programme d'Elimination du Tétanos maternel et néonatal. « Le rôle des activités de vaccination supplémentaire
pour éliminer le tétanos maternel et néonatal. » Gezahegn Mengiste, mai 2004.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 143


ENCADRÉ III.9.1 Mobiliser les communautés pour la prévention du tétanos en Ethiopie
En 2000, pratiquement 147 000 bébés en Ethiopie sont décédés pendant les 28 premiers jours de la vie. A cette époque,
le tétanos était responsable de 14 000 à 20 000 décès de nouveau-nés chaque année. Le tétanos reste encore un grave
problème en Ethiopie.

Seule une femme sur quatre se rend aux consultations prénatales et une proportion encore plus faible de femmes
pauvres des zones rurales reçoivent des soins prénatals et, par conséquent, le gouvernement et l'UNICEF ont décidé de
faire appel à une stratégie avancée dans les zones peu desservies pour s'assurer que les femmes qui ne se rendent pas
aux consultations prénatales reçoivent une vaccination antitétanique tout en cherchant parallèlement à augmenter la
fréquentation des CPN. Six pour cent seulement des femmes en Ethiopie accouchent dans les établissements de santé
et, par conséquent, il fallait des approches qui ne dépendent pas de l'établissement de santé pour encourager des
accouchements dans les bonnes conditions d'hygiène, du moins dans le court terme.

Une faible couverture de la vaccination antitétanique était un problème tant pour l'offre que pour la demande. L'offre
de vaccins et de services de vaccination n'était pas toujours disponible ou accessible dans les communautés pauvres et
rurales. Lorsque le vaccin était disponible, les femmes ne venaient pas forcément se faire vacciner. Save the Children
Etats-Unis a travaillé avec des partenaires pour réaliser une recherche formative dans cinq régions pour comprendre les
raisons à la faible demande du vaccin antitétanique. Cette recherche se penchait sur les aspects suivants :
• Connaissance et reconnaissance du tétanos
• Connaissances, attitudes et pratiques concernant la vaccination antitétanique et les raisons expliquant pourquoi cette
vaccination n'est pas acceptée
• Pratiques pendant la grossesse et l'accouchement
• Accès à la prévention, aux soins de santé et canaux de communication préférés
• Qualité des soins, du soutien et obstacles chez les prestataires de santé et dans les établissements
• Possibilités de mobilisation sociale
• Système local à l'appui de la vaccination antitétanique - administration locale et dirigeants communautaires et religieux

On a constaté que le tétanos néonatal était bien reconnu mais souvent attribué à des mauvais esprits. Dans les endroits
où les familles connaissaient la vaccination antitétanique, elles étaient souvent méfiantes quant aux raisons de vacciner
les femmes enceintes - le bébé allait-il mourir ? La femme risquait-elle de devenir stérile ? Au niveau périphérique, on a
constaté que les agents de santé souvent, ne connaissaient pas les causes du tétanos néonatal et ne recommandaient pas
activement la vaccination ou l'accouchement dans de bonnes conditions d'hygiène. Ces problèmes se rapportaient à la
qualité des services ainsi qu'à l'information erronée quant au moment de revenir et à la sensibilité temporaire de
l'endroit de l'injection.

Armé des résultats, on a pu formuler et tester des messages et du matériel de campagne auprès des publics segmentés
et ciblés comprenant tant le public en général que les agents de santé. Une série d'annonces télévisées a été mise au point
au même titre que des affiches, des boîtes à images, des pancartes, des dépliants, des bandes dessinées pour les écoles,
des messages clés pour les dirigeants communautaires, des vidéos passées dans des camions mobiles et autres canaux
tels que la radio et les causeries publiques. Les communautés ont été mobilisées par l'intermédiaire des organisations
communautaires existantes.

Une évaluation post-campagne faite par l'UNICEF a constaté que plus


de 60 % des femmes en âge de procréer avaient reçu au moins deux
doses de vaccin antitétanique. L'évaluation notait également les
difficultés à maintenir la mobilisation communautaire et à diffuser les
messages sur les accouchements propres, en l'absence d'une supervision
continue. Il faut adapter davantage et traduire le matériel pour les
communautés les plus pauvres et les plus marginalisées. Les partenaires
clés se sont déjà attaqués à cette tâche.
Source : Adapté de la présentation du Dr Tedbab Degefie, Save the Children.
Réunion des parties concernées de la santé néonatale, Addis Ababa, mars 2006.

144 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Les SIA antitétaniques qui ciblent les femmes en âge de procréer Défis III
dans les districts à risque élevé sont l'occasion non seulement
de vacciner contre le tétanos, mais également d'apporter des Financement. Le financement est essentiel pour la mise en
messages et autres interventions. Par exemple, le vaccin contre œuvre réussie et l'intégration de toutes les initiatives. Par le
la rougeole a été administré à des enfants au Kenya, au Sud passé, un grand nombre d'initiatives se sont données une
du Soudan et en Ouganda lors d'opérations de ratissage approche verticale, et leur structure de financement était alignée
antitétaniques (voir Graphique III.9.3). L'Ouganda a également sur cette approche. Les bailleurs de fonds qui soutiennent une
combiné ces opérations antipoliomyélitiques avec le vaccin intervention particulière hésitent parfois à ajouter des crédits
antitétanique et a obtenu des résultats très encourageants. Il est pour soutenir des interventions supplémentaires. Et pourtant,
regrettable que peu de pays aient profité du potentiel qu'offrent sans ces fonds, il sera impossible de profiter de toutes les bonnes
ces stratégies avancées. occasions de relier la vaccination à d'autres interventions Les
fonds de la GAVI pour le renforcement du système de santé
4. Relier avec d'autres services fournis par les programmes représentent une solution partielle, bien que l'approche de
de vaccination financement adoptée par un grand nombre des initiatives et
programmes doive probablement être réévaluée.
4.1 Réseau de mobilisation sociale
Le Programme élargi de Vaccination (PEV) compte un solide Accès aux populations peu desservies et difficiles à atteindre
réseau de mobilisation sociale qui facilite les campagnes de dans le souci d'une plus grande équité. En générale, les
sensibilisation dans les écoles et les lieux publics, tout en programmes de vaccination sont réussis, bien que certains
encourageant la participation des dirigeants d'opinion et divers groupes et sociétés restent sceptiques. Probablement qu'il
médias, venant encore renforcer les messages. Cette stratégie faudra sensibiliser davantage aux barrières socioéconomiques
polyvalente est utile pour créer la demande pour des vaccinations et à la participation communautaire pour convaincre tout le
dans de nombreux pays. Le réseau disponible grâce au PEV peut monde des avantages de la vaccination. Certains groupes sont
également communiquer des messages clés sur l'amélioration des encore difficiles à atteindre à cause du manque de transport,
soins néonatals, telles que les vaccinations contre le tétanos, les de la précarité des chaînes d'approvisionnement, de la gestion
préparatifs à la naissance, les soins qualifiés, les pratiques de inadéquate du personnel et autres problèmes analogues. L'approche
nutrition essentielles et autres messages. du district à hauts risques est souvent utile pour atteindre ces
groupes. L'Encadré III.9.2 décrit une telle approche utilisée
4.2 Système des données du PEV
en Ouganda.
Le système de suivi utilisé pour les interventions de vaccination
(routinière, surveillance et enquête) offre la possibilité de suivre Surveillance. La surveillance n'est pas toujours facile à établir,
également d'autres interventions maternelles, néonatales et mais elle reste pourtant une composante importante de tout
infantiles. Généralement le système de vaccination suit sa programme de santé. Le système de surveillance de la paralysie
performance par le biais d'un certain nombre d'indicateurs, flacide aiguë, mis en place pour l'éradication de la poliomyélite,
permettant ainsi un réajustement rapide du programme lorsque présente une infrastructure se prêtant à d'autres activités de
c'est nécessaire. Il faudrait également envisager de revoir les surveillance.
fiches de pointage de sorte à pouvoir suivre ces interventions. Si
le système de données du PEV est un outil important, il n'en Maintenir les gains. Une fois les activités mises en œuvre de
faut pas moins noter également les données dans le système manière réussie, le défi consiste à maintenir la qualité, surtout
national d'informations sanitaire qui devra probablement être lorsqu'on a utilisé l'approche campagne pour améliorer
revu car cela permettra un véritable suivi des vaccinations et rapidement la couverture et lorsque les systèmes de santé sont
autres interventions. incapables de maintenir une couverture continue.

4.3 Comité de Coordination interorganisations pour le PEV Coordination des activités. Lorsque plusieurs départements
Un grand nombre de pays ont un Comité de Coordination ou programmes participent à la mise en œuvre des interventions,
interorganisations pour le PEV par le biais duquel les partenaires la coordination entre eux n'est pas toujours une affaire facile.
apportent un soutien stratégique, technique et financier pour Signalons, parmi les domaines qui exigeront probablement
les vaccinations. Si une plus grande attention est accordée au une attention spéciale, les mécanismes de financement, les
renforcement de la SMNI en général, ces comités pourront arrangements logistiques et les questions d'approvisionnement
engager des ressources vers la SMNI plutôt que de soutenir ainsi que la communication.
uniquement des interventions mises en œuvre verticalement.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 145


ENCADRÉ III.9.2 Analyse des districts à hauts risques et plans d'action en Ouganda
Pendant le premier trimestre de 2005, un examen a été réalisé des districts en Ouganda.Trois catégories de districts ont
été classées en fonction de leur statut de risque concernant le tétanos, du point de vue des activités nécessaires pour
éliminer le tétanos maternel et néonatal ou arriver à maintenir le statut à faible risque. Dans cet exercice, les districts
sont classés en fonction de deux doses ou plus de vaccin antitétanique (TT2+) et trois doses du vaccin contre la diphtérie,
la coqueluche et le tétanos (DTC3), bien que d'autres indicateurs puissent être utilisés dans d'autres contextes. Une
approche analogue peut servir de base initiale pour classer par ordre prioritaire les districts à hauts risques pour d'autres
interventions de santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI).
Les districts à faibles risques (38) avec une couverture en TT2+ en 2004 de 50 % ou plus, avec 50 % comme moyenne
nationale, ont été ciblés comme ceux capables d'améliorer davantage le TT2+ par le biais des services routiniers de
vaccination. Le maintien de leur statut à faible risque suppose une combinaison des stratégies suivantes :
• Promotion des vaccinations routinières des femmes enceintes avec le vaccin antitétanique
• Promotion de bonnes mesures d'hygiène au moment de l'accouchement
• Promotion d'une surveillance active pour le tétanos néonatal, les enquêtes de cas et la réponse
• Promotion de vaccination antitétanique par stratégie avancée pour les filles dans les écoles secondaires, de pair avec
une bonne documentation et la distribution de carnets de vaccination
• Promotion des stratégies de ratissage du vaccin antitétanique lors des journées bisannuelles de santé infantile en mai
et en novembre
Les districts à risques faibles à modérés (9) avec une couverture en TT2+ inférieure à 50 % sont encore envisagés
comme ayant la capacité d'améliorer la couverture antitétanique s'ils ont une couverture en DTC3 de 70 % ou plus,
puisque ces districts peuvent fournir l'accès aux services routiniers de vaccination. Au titre des stratégies utilisées
pour étendre la couverture : augmenter les connaissances, engager la communauté, accélérer la stratégie avancée,
fournir des services routiniers de vaccination en utilisant l'approche atteindre chaque district et utiliser le premier
contact prénatal lorsque la fréquentation avec au moins une consultation prénatale s'élève à 90 % au moins. La Journée
nationale annuelle de la Santé infantile a également été utilisée comme possibilité d'accroître la mobilisation pour la
vaccination antitétanique.
Les districts à risques élevés (9) avec une couverture TT2+ inférieure à 50 % et en DTC3 inférieure à 70 % ont été
jugés de faible capacité en ce qui concerne la vaccination routinière et sans capacité d'améliorer aisément la couverture
antitétanique. C'est un signe indiquant un manque d'accès, même si l'utilisation est bonne. Ces districts auront besoin
de trois séries d'opérations de ratissage pour le vaccin antitétanique en plus des activités dans les districts à risques
faibles à modérés. Les districts à risques élevés sont en nombre limité, mais représentent presque tous les cas de
tétanos néonatal en Ouganda. Certains de ces districts se trouvent dans la région du Nord qui souffre d'instabilité.
L'identification de ces populations et un plan d'action stratégique réalisé en partenariat permettront pourtant d'accélérer
les progrès. Parallèlement aux opérations de ratissage pour le vaccin antitétanique, d'autres stratégies en relation avec les
districts à faibles risques doivent être exécutées et renforcées une fois que les districts passent d'un risque élevé à un
risque modéré à faible.
Source : Adapté de Gezahegn Mengiste, Ahmadu Yakubu. Rapport d'activité sur l'examen de l'élimination du tétanos maternel et néonatal
en Ouganda, mars 2005.

Etapes pratiques pour faire progresser • Cibler des districts à hauts risques dans le cadre d'une stratégie
l'intégration pour le pauvre et harmoniser les activités entre le PEV, la
SMNI et d'autres programmes pertinents. Une analyse des
Malgré ces défis continuels, l'infrastructure existante, le financement indicateurs disponibles au niveau du district, soutenue par
et l'expérience commune des divers programmes de vaccination la connaissance locale, pourra être utilisée pour choisir ces
présentent d'excellentes possibilités de relier avec d'autres régions. Il est important de revoir les interventions de mise en
programmes de SMNI pour fournir des services intégrés. Cette œuvre, d'ajouter des interventions essentielles et d'examiner
intégration peut se faire le long des étapes pratiques suivantes : les mécanismes de prestation. Il faut étudier les synergies et
• Vérifier que les rôles et les responsabilités entre les partenaires les liens entre les programmes et prendre toutes les mesures
et départements sont clairement expliqués et acceptés. Mettre nécessaires pour vérifier qu'il existe l'approvisionnement et le
sur pied une entité de coordination ou revoir et élargir la mission financement nécessaires, ainsi qu'une bonne supervision.
d'une entité qui existe déjà (par exemple, le partenariat national • Résoudre les questions de financement, logistique, approvisionne-
de SMNI, du Comité de Coordination interorganisations ment, gestion et de personnel. Utiliser les réseaux existants de
pour le PEV) qui sera chargée de coordonner les activités des mobilisation sociale, y compris ceux de la vaccination et
partenaires et des départements et de superviser le suivi de la d'autres programmes pour apporter des messages clés et créer
mise en œuvre.

146 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


et maintenir une demande pour les services de SMNI, surtout III
dans les régions où la majorité des femmes accouchent à
domicile. Les messages montreront combien il est important
Actions prioritaires pour intégrer les
de changer des comportements traditionnels pouvant s'avérer
néfastes. programmes de vaccination et la SMNI
• Revoir les systèmes de suivi existants en utilisant les indica- • Assurer une bonne coordination entre les partenaires
teurs clés choisis pour suivre les activités. Revoir les fiches de et revitaliser les entités de coordination existantes.
pointage, les systèmes de notification et autres outils. Analyser
les données et les observations après l'activité et utiliser • Cibler les zones peu desservies et à hauts risques
l'entité de coordination pour décider dans quelle mesure il et se mettre d'accord sur les liens, les interventions,
faudra améliorer la mise en œuvre des interventions conjointes les meilleures stratégies d'exécution et les groupes
à l'avenir. d'âge qui seront ciblés.
• Résoudre les questions de financement, logistique,
Conclusion approvisionnement, gestion et personnel. Utiliser
les réseaux existants de mobilisation sociale.
Bien des défis se présentent lorsqu'on veut changer le paradigme
des services verticaux et passer aux services de SMNI intégrés. • Revoir les systèmes de suivi existants et chercher
Pour les programmes solides et bien établis, par exemple, ceux à harmoniser et à relier les données du PEV et
qui fournissent les vaccinations, il est important d'obtenir un
de la SMNI en utilisant les indicateurs clés choisis.
consensus entre les principaux intervenants pour relever tous
ces défis. L'infrastructure et la portée importante des activités
Evaluer les progrès et procéder à tout réajustement
du PEV présentent un certain nombre de points d'entrée et de nécessaire.
possibilités qui doivent être étudiés soigneusement puis exploités
pour améliorer la survie maternelle, néonatale et infantile.
La couverture vaccinale, même dans les communautés les plus
pauvres des pays les plus pauvres en Afrique, s'est étendue ces Ces dernières années, les programmes de vaccination ont
cinq dernières années. C'est une réussite remarquable, surtout montré que les approches novatrices non seulement sont une
au vu de l'essoufflement des années 90. La tension est surtout bonne occasion à saisir pour augmenter la couverture vaccinale,
accordée à la prévention des maladies chez l'enfant plus âgé, mais servent également de structure à la réalisation d'autres
bien qu'à présent, les vaccinations visent également à prévenir interventions sanitaires qui profitent aux mères, aux nouveau-
les maladies néonatales. En plus, la vaccination des nouveau-nés nés et aux enfants. Le moment est venu de saisir ces possibilités
confère une protection supplémentaire plus tard dans la vie. pour sauver des vies.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 147


Ressources de programme

Chapitre 1 - Soins pour les filles et les femmes avant la grossesse


• Pour Répondre À Un Besoin Vers le renforcement des programmes de planification familiale
Meeting the need: strengthening family planning programs. UNFPA, PATH. Seattle, 2006.
• Timing et espacement idéals des grossesses pour la santé : Guide de poche à l'intention du
personnel de santé, des responsables de programmes sanitaires et des dirigeants communautaires.
Washington DC, 2006.
• Résumé analytique de la série publiée par Lancet sur la santé sexuelle et reproductive. Family
Care International, 2006.
• Framework for repositioning family planning in reproductive health services: Framework for
accelerated action, 2005-2014. WHO Regional Office for Africa, Brazzaville, 2004.
• Pregnant adolescents : delivering on global promises of hope. WHO, UNFPA. Geneva, 2006.
• Hatcher RA, Zieman M, Watt AP, Nelson A. Carney PD, Pluhar E. Managing the Gap Foundation,
Georgia, 1999.
• Youthnet. Country Needs Assessment Tool. Family Health International, New York, 2003.
• Reproductive Health of young adults. Family Health International, New York, 2003.
• Management of pregnancy, childbirth and the postpartum period in the presence of female
genital mutilation - Report of a WHO technical consultation, October 1997, 2001. WHO,
Geneva, 2001.
• Report of a WHO technical consultation on birth spacing, Geneva, Switzerland. 13-15 June 2005.
WHO, Geneva, 2006.

Chapitre 2 - Soins prénatals


• Soins liés à la grossesse, à l'accouchement et à la période néonatale: Guide de pratiques essentielles
2005, IMPAC, WHO, Geneva, 2ème édition, 2006.
• Prise en charge des complications de la grossesse et de l'accouchement: guide destiné à la sage-
femme et au médecin, IMPAC, WHO, Geneva, 2003.
• Soins maternels et néonatals de base : Un guide destiné au prestataire qualifié.
JHPIEGO/MNH, Baltimore, 2004.
• Antenatal care in developing countries : Promises, achievements and missed opportunities.
UNICEF, WHO, New York, 2003.
• WHO antenatal care randomized trial : Manual for implementation of the new model. WHO,
Geneva, 2002.
• Standards for Maternal and Neonatal Care. WHO, Geneva, 2006.
• Focused antenatal care: Providing integrated, individualized care during pregnancy. Technical
brief. ACCESS/ JHPIEGO, Baltimore, 2006.

Chapitre 3 - Soins à l'accouchement


• Soins liés à la grossesse, à l'accouchement et à la période néonatale: Guide de pratiques
essentielles 2005, IMPAC, WHO, Geneva, 2ème édition, 2006.
• Prise en charge des complications de la grossesse et de l'accouchement: guide destiné à la sage-
femme et au médecin, IMPAC, WHO, Geneva, 2003.
• Préparation à l'accouchement et préparatifs en case de complications : Matrice de responsabilités
partagées, MNH/ JHPIEGO, Baltimore, 2001.
• Pour une grossesse à moindre risque: le rôle capital de l'accoucheur qualifié: Une déclaration
conjointe OMS, ICM, FIGO, Geneva, 2004.
• Basic newborn resuscitation : a practical guide. WHO, Geneva, 1997.
• Klein S, Miller S and Thomson F. A Book for Midwives : Care for pregnancy, birth and women's
health. The Hesperian Foundation, Berkeley, CA, 1st ed., 2004.
• Home-based life saving skills program where home birth is common. American College of Nurse
Midwives, Washington DC, 2005.
• Maternity waiting homes : a review of experiences. WHO, Geneva, 1997.

148 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


III
Chapitre 4 - Soins postnatals
• Soins aux nouveau-nés: Manuel de référence. Beck D, Ganges F, Goldman S, Long P. Saving
Newborn Lives/ Save the Children. Washington DC, 2004.
• Prise en charge des problèmes du nouveau-né - Manuel de la sage-femme, de l'infirmière et du
médecin. OMS, Geneva 2005.
• Soins liés à la grossesse, à l'accouchement et à la période néonatale: Guide de pratiques essentielles
2005, IMPAC, WHO, Geneva, 2ème édition, 2006.
• How to train Community Health Workers in home-based newborn care. Training manual.
SEARCH and Save the Children. 2006.
• Saving Newborn Lives tools for newborn health : Qualitative research to improve newborn care
practices. Save the Children, Washington DC, 2003.
• Strategic Guidance Note on the newborn. UNICEF and SNL/Save the Children, 2006 [Draft].
• Postpartum and newborn care: a self-study manual for trainers of traditional birth attendants
and other community-level maternal and child health workers. Carlough M. PRIME, North
Carolina, 1999.

Chapitre 5 - Prise en charge intégrée des maladies de l'enfance


(SMNI)
• OMS, La méthode « mère kangourou » Guide pratique. 2003.
• Prise en charge des complications de la grossesse et de l'accouchement: guide destiné à la sage-
femme et au médecin, IMPAC, WHO, 2003.
• IMCI planning guide : Gaining experience with the IMCI strategy in a country. WHO,
Geneva, 1999.
• IMCI adaptation guide. WHO, Geneva, 1998. [Note: a specific adaptation guide for
strengthening newborn care within IMCI ins in preparation].
• Improving family and community practices: A component of the IMCI strategy. WHO,
Geneva, 1998.
• Child health in the community: “Community IMCI” briefing package for facilitators. WHO
Geneva, 2006.
• IMCI training modules. In-service training. WHO, Geneva, 1997.
• IMCI training modules. Pre-service training. WHO, Geneva, 2001.
• Managing newborn problems: a guide for doctors, nurses and midwives. IMPAC, WHO,
Geneva, 2003.
• Pocket book of hospital care for children: guidelines for the management of common illnesses
with limited resources. WHO, Geneva, 2005.
• Revised young infant chart booklet. WHO, Geneva, 2006 [Draft]
• Optimal feeding of the low birthweight infant: Guidelines. WHO, Geneva, 2006 [Draft].

Chapitre 6 - Promotion de la nutrition


• Stratégie mondiale pour l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant. OMS, Geneva, 2003.
• Données scientifiques relatives aux Dix Conditions Pour le Succès de l'Allaitement. OMS,
Geneva, 1999.
• Faits d'Alimentation et Fiches de questions posées fréquemment. LINKAGES Project, AED,
Washington DC, 1997.
• Planning guide for national implementation of the global strategy for infant and young child
feeding. WHO/UNICEF, Geneva, 2006.
• Using 'Essential Nutrition Actions' to accelerate coverage with nutrition interventions in high
mortality settings. BASICS, 2004.
• Infant feeding in emergencies. Module 1 for emergency relief staff and Module 2 for health and
nutrition workers in emergency situations. WHO, UNICEF, LINKAGES, IBFAN, ENN, 2001
and 2004.
• Optimal feeding of the low birthweight infant : Guidelines. WHO, Geneva, 2006 [Draft].

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 149


Chapitre 7 - Programmes de prévention de la transmission mère-
à-enfant du VIH
• Prise en charge des problèmes du nouveau-né - Manuel de la sage-femme, de l'infirmière et du
médecin. OMS, Geneva 2005.
• Antiretroviral therapy of HIV infection in infants and children in resource-limited settings :
towards universal access. WHO, Geneva, 2006.
• HIV and infant feeding : Framework for priority action. WHO, Geneva, 2002.
• A Behavior Change Perspective on Integrating PMTCT and Safe Motherhood Programs.
A Discussion Paper. The Change Project, Academy for Educational Development and the
Manoff Group, 2003.
• Infant feeding options in the context of HIV. LINKAGES Project, AED, Washington DC, 2005.

Chapitre 8 - Programmes de lutte contre le paludisme


• Le rapport mondial sur le paludisme. OMS, UNICEF, Geneva, 2005.
• Kit de ressources pour le paludisme pendant la grossesse: Outils pour faciliter les modifications
de la politique et sa mise en œuvre MNH, JHPIEGO, Baltimore, 2003.
• L'utilisation des antipaludiques: Rapport d'une consultation informelle de l'OMS, OMS,
Geneva, 2001.
• Strategic framework for malaria prevention and control during pregnancy in the African region.
WHO Regional Office for Africa, Brazzaville, 2004.
• Guidelines for the treatment of malaria, WHO, Geneva, 2006.
• Assessment of the safety of artemisinin compounds in pregnancy. OMS, Geneva, 2003.
• Malaria and HIV interactions and their implications for public health policy : Report of a technical
consultation, 23-25 June 2004. WHO, Geneva, 2004.

Chapitre 9 - Programmes de vaccination


• Elimination du tétanos maternel et néonatal d'ici à 2005: Stratégies permettant d'éliminer
le tetanus et d'éviter sa réapparition. UNICEF, OMS, FNUAP, Geneva, 2000.
• UNICEF. Eliminer le tétanos maternel et néonatal. New York : Fonds des Nations Unies pour
la Population, 2004.
• OMS dossiers sur les vaccines anti-hépatite B, antirubéoleux, BCG et antitétanique.
• Saving Newborn Lives tools for newborn health: Communications for Immunization Campaigns
for Maternal and Neonatal Tetanus Elimination, UNICEF and Save the Children, Washington
DC, 2003.
• Field manual for neonatal tetanus elimination. WHO/V&B/99.14. WHO, Geneva 1999.
• Maternal and neonatal tetanus elimination by 2005: Strategies for achieving and maintaining
elimination. UNICEF, WHO & UNFPA. Geneva, 2000.
• Report of a meeting on preventing congenital rubella syndrome: immunization strategies,
surveillance needs. Geneva, 12-14 January 2000. WHO, Geneva, 2000

150 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Atteindre IV

toutes les mères et tous les bébés en Afrique avec les soins essentiels
Doyin Oluwole, Khama Rogo, Mickey Chopra, Genevieve Begkoyian, Joy Lawn

Des politiques favorables régionales et nationales sont en place pour accélérer la survie maternelle et
infantile en Afrique, dont la mise en relief récente des 1,16 million de décès de nouveau-nés chaque
année sur le continent. La faille ne se situe pas tant au niveau des politiques mais entre les politiques
et l'action nécessaire pour renforcer la continuité des soins et augmenter la couverture en interventions
essentielles de santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI).

Et pourtant, certains pays africains arrivent progressivement à réduire les taux de mortalité néonatale
malgré de faibles revenus nationaux bruts. Que nous apprennent ces exemples, surtout pour surmonter
les principales barrières au financement et à l'investissement insuffisants de la SMNI et à l'inadéquation
des ressources humaines ? Même si l'on saisit toutes les possibilités présentées par les programmes
existants, des lacunes subsisteront encore aux niveaux de l'accès et de l'utilisation, surtout dans les
pays avec des systèmes de santé plus faibles et surtout pour les pauvres. Quelles sont alors les possibilités
dans ces contextes et que peut-on faire pendant que nous nous efforçons de renforcer les systèmes
de santé ? Une « seconde révolution des soins de santé primaires » en Afrique permettrait-elle d'étendre
à plus grande échelle la SMNI ? L'intégration entre les programmes de la SMNI est plus vite dite que
faite - comment encourager l'intégration ? Comment suivre les progrès et tenir pour responsables les
gouvernements et les partenaires ?
national brut (RNB) et nous examinons les principes qui peuvent
être retenus. La dernière partie de la section explique les étapes
à franchir sur le plan politiques et programmes pour accélérer
l'action, notamment sur le plan des ressources humaines et du
financement de la SMNI.

La région est forte d'engagements


politiques
L'Afrique ne souffre pas d'un manque de politiques. Nombreuses
sont les politiques essentielles en place, tant générales que plus
spéciales pour la réforme du secteur de la santé ou la prévention
de la transmission mère-à-enfant (PTME) du VIH. Deux grands
cadres de politiques régionales, mis au point sous l'égide de l'Union
africaine, visent à la réduction des décès maternels, néonatals et
infantiles et à l'obtention des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) 4 et 5 :
• La Carte routière pour atteindre le plus rapidement les
objectifs du millénaire pour le développement se rapportant à
la santé maternelle et infantile en Afrique - « Carte routière »
(Encadré IV.1)
• La stratégie régionale sur la survie de l'enfant (Encadré IV.2)
C'est le nouveau-né qui est l'élément qui chevauche ces deux
Introduction cadres. La santé néonatale pourrait bien représenter le « pont »
jeté entre la santé maternelle et infantile, bien qu'il soit noyé
Chaque année en Afrique, 1,16 million de bébés meurent et
aisément dans les activités de plaidoyer et de mise en œuvre
pourtant, jusqu'à 800 000 vies de nouveau-nés, ainsi que de
qui se consacrent uniquement à la santé maternelle ou santé
nombreux décès maternels et infantiles pourraient être sauvés
infantile. Dans l'idéal, ces deux cadres fusionneront en une
si les interventions essentielles arrivaient à 90 % des femmes et
seule approche de SMNI aux niveaux national et régional. La
des bébés. Un grand nombre de ces interventions existent déjà
création d'une Equipe spéciale de SMNI africaine, dont le
dans les politiques de presque chaque pays africain, se rangeant
secrétariat est établi dans le bureau régional Afrique de l'OMS,
tout le long de la continuité des soins où à chaque maillon se
est une étape prometteuse dans cette direction (voir Introduction,
rencontrent les stratégies de prestation. Le coût pour traduire
page 4).
les politiques dans les faits est abordable puisqu'il se situe, d'après
les estimations, à 1,39 $US par habitant, en plus de ce qui est
déjà dépensé.1 La raison pour laquelle autant de bébés ainsi que La Feuille de Route pour accélérer les
de mères et d'enfants meurent chaque année ne réside pas dans
le manque de connaissances ou de politiques, mais dans notre
progrès vers les OMD 4 et 5 en Afrique
échec à nous tous d'exécuter ces interventions, d'arriver à une La Feuille de Route a permis une rapide adoption de politiques
couverture élevée et d'atteindre le pauvre. dans les divers pays puisque 35 pays ont démarré ce processus
en l'espace de deux ans. Dans la plupart des pays, la démarche
La préoccupation soulevée dernièrement par la lenteur des
est participative et multisectorielle (Encadré IV.1). L'engagement
progrès régionaux faits pour atteindre le quatrième Objectif
à haut niveau est noté dans plusieurs pays - dans certains cas,
du Millénaire pour le Développement (survie de l'enfant) et le
c'est le Président qui inaugure le lancement national. La Feuille
cinquième (santé maternelle), surtout en Afrique, explique le
de Route encourage une approche aux soins qui traite tant le
renouveau d'intérêt et d'attention accordé à l'expansion des
côté offre que demande et maintient la continuité des soins du
interventions essentielles pour la santé maternelle, néonatale et
ménage à l'hôpital. (Voir Section II.) C'est à l'aune de l'étendue
infantile (SMNI). Les progrès sont ralentis par des obstacles de
de la couverture en interventions et enveloppes essentielles
nature générale dont certains n'entrent pas dans la portée de la
qu'on mesurera la réussite, surtout en ce qui concerne les soins
santé néonatale, pas même dans celle de la SMNI. Ces contraintes
qualifiés et les soins obstétricaux d'urgence (SOU). Certes, les
sont bien décrites,2 surtout la crise du personnel soignant et les
problèmes au niveau de l'offre sont reconnus de partout, qu'il
défis liés au financement des soins de santé sur un continent où
s'agisse du manque de ressources humaines ou de médicaments
les gouvernements de 16 pays dépensent moins de 5 $US par
ou du caractère précaire de l'infrastructure. Mais par contre, ce
habitant pour la santé et où 11 pays en plus dépensent moins
sont les approches pour augmenter la demande qui sont moins
de 10 $US par habitant pour la santé.3
bien définies dans un grand nombre de pays et la responsabilisation
Cette section ébauche des cadres importants de politiques communautaire et la communication pour le changement de
régionales, faisant ressortir les possibilités particulières de sauver la comportement sont des interventions rarement exécutées de
vie de nouveau-nés et nous montre comment la santé néonatale manière systématique. Pour le moment, la plupart des Feuilles
facilite l'intégration de la SMNI. De bonnes nouvelles nous de Route n'insistent pas assez sur des interventions qui ont
viennent de l'Afrique - nous mettons au premier plan un fait leurs preuves et qui sont tout à fait possibles au niveau
certain nombre de pays qui arrivent progressivement à réduire communautaire, surtout pour le nouveau-né.
le taux de mortalité néonatale (TMN), malgré un faible revenu

152 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


IV
La Feuille de Route africaine pour accélérer les progrès en vue d'atteindre
ENCADRÉ IV.1
les OMD se rapportant à la santé maternelle et néonatale
En 2003, la réunion de l'Equipe spéciale africaine pour la Santé de la Reproduction faisait appel à tous les partenaires,
leur demandant de se donner une Feuille de Route pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle et néonatale
en Afrique, vers la réalisation des OMD 4 et 5. Les principes de la Feuille de Route sont les suivants :
1. Planification et mise en œuvre progressives, en fonction de données probantes, au niveau du pays
2. Approche systèmes de santé en cherchant à réduire les inégalités
3. Partenariats avec une définition claire des rôles et responsabilités, transparence et responsabilisation, sous la direction
de l'Equipe spéciale régionale de Santé maternelle, néonatale et infantile

Quoi de neuf ?
• Mettre en avant la paire inséparable de la mère et du nouveau-né
• Se mettre d'accord sur les plans pour la décennie à venir, notamment engagement à long terme et possibilités
d'exploiter les ressources de tous les partenaires
• Se concentrer sur deux niveaux pour changer les choses : soins qualifiés dans les établissements de santé et création
de la demande au niveau communautaire
• Porter une attention spéciale aux soins obstétricaux et néonatals d'urgence, en insistant sur les soins qualifiés comme
étant le cadre permettant d'apporter à la mère et au bébé des soins adéquats pendant le travail, l'accouchement
et lors de la période postnatale, quel que soit l'endroit où a lieu la naissance

Processus et stratégies :
Objectif 1 - Dispenser des soins qualifiés pendant la grossesse, lors de l'accouchement et tout au long de la période
postnatale
• Améliorer l'accès à des soins maternels et néonatals de qualité, notamment les services de planification familiale,
en vérifiant que les services sont conviviaux
• Renforcer le système d'orientation
• Renforcer la planification sanitaire au niveau district pour les soins maternels et néonatals et les services de
planification familiale
• Recommander un engagement plus ferme et des ressources accrues
• Encourager les partenariats
Objectif 2 - Renforcer la capacité des individus, des familles et des communautés en vue d'améliorer la santé maternelle
et néonatale
• Promouvoir la continuité des soins du ménage à l'hôpital
• Habiliter les communautés pour qu'elles puissent définir, demander et accéder à des soins qualifiés de qualité par
le biais de la mobilisation des ressources communautaires

Suivi, évaluation et responsabilisation


• Suivre les progrès aux niveaux national et régional concernant l'adoption et l'adaptation de la Feuille de Route
• Suivre la mobilisation de ressources et l'engagement des partenaires face à l'exécution de la Feuille de Route
• Indicateurs choisis pour les différents niveaux de soins et services qui seront fournis, avec mise en œuvre
échelonnée

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 153


Etapes du développement pour la Feuille de Route nationale de l'Afrique
subsaharienne, 2003 à juillet 2006

Etapes du développement (juillet 2006)

Orientation (introduction au Ministère de la Santé,


réunion des parties concernées et équipe spéciale)

Planification (développement et adoption de la


Feuille de Route)

Plaidoyer et mobilisation de ressources


(démarrage de la Feuille de Route)

Source : Données mises à jour du Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique jusqu'à octobre 2006, rajoutées par l'UNFPA.
Note : Etapes suivies uniquement jusqu'au lancement pour le moment. Les étapes qui seront suivies sont à l'étude actuellement.

Stratégie nationale pour la survie de continent (Encadré IV.2). La stratégie conjointe OMS/UNICEF
l'enfant a été avalisée par les états membres de l'OMS lors du 56e Comité
régional en août 2006. Actuellement, l'OMS, l'UNICEF et la
En 2005, l'Union africaine, préoccupée par un avancement lent Banque mondiale sont en train de traduire cette stratégie en un
vers l'OMD 4 lié à la survie de l'enfant, recommandait de se cadre conjoint de mise en œuvre aux fins d'approbation par les
donner une stratégie accélérée pour la survie de l'enfant sur le Chefs d'Etat de l'Union africaine.

ENCADRÉ IV.2 Le cadre régional africain pour la survie de l'enfant


Domaines prioritaires. Le cadre, mis au point par l'UNICEF, l'OMS et la Banque mondiale, en partenariat avec l'Union
africaine, accepte d'un commun accord l'importance de la continuité des soins, des systèmes et du financement de la
santé, ainsi que des interventions essentielles de la SMNI. Les domaines prioritaires concernent les soins néonatals, la
relation entre les soins maternels et les soins qualifiés pendant la grossesse, les soins qualifiés à l'accouchement, les
soins postnatals et les soins améliorés au niveau communautaire et dans les établissements de soins de santé primaires
et de référence. D'autres priorités concernent l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant et la supplémentation en
micronutriments, la vaccination, la prévention du paludisme, la prise en charge des maladies courantes, la PTME et les
soins des enfants exposés ou infectés par le VIH.
Plan de mise en œuvre. Le plan de mise en œuvre précise les approches de prestation et les étapes en vue d'arriver
à une couverture universelle grâce aux partenariats, à la responsabilisation, aux responsabilités et rôles clairement
déterminés, ainsi qu'au suivi et à l'évaluation.Trois modes de prestation de services - soins dans les communautés, par le
biais de la stratégie avancée et des soins cliniques dans les structures de soins de santé primaires et les établissements
de référence - sont proposés pour combiner et fournir les interventions : services à base communautaire axés sur
les familles, services programmés orientés sur la population et services cliniques orientés sur l'individu. Trois phases
d'intégration commencent par l'adaptation de l'enveloppe minimale à plus grande échelle, la suppression des obstacles à
l'expansion et ensuite, la fourniture d'interventions supplémentaires dans l'enveloppe élargie. Le but est d'arriver à une
couverture maximale avec l'enveloppe complète d'interventions.
Argument à l'investissement. L'argument fait le détail de l'impact estimé pour atteindre les grands jalons de la mortalité
néonatale et des moins de cinq ans en précisant les coûts échelonnés des interventions et du renforcement des systèmes
de santé. Sous la direction des divers gouvernements, les ressources proviendront de la fusion d'un soutien mondial
et de cadres de financement nationaux.

154 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Réforme du secteur de la santé Certains pays africains font des progrès IV
Ces deux cadres régionaux reposent sur des approches standard pour sauver la vie du nouveau-né
qui peuvent être adaptées, financées et ensuite, appliquées dans Si les nouvelles qui nous viennent de l'Afrique sont souvent
les pays, non pas dans un vide mais dans le contexte général de négatives, il existe pourtant une très grande différence entre les
la réforme du secteur de la santé. La réforme du secteur de la pays africains et au sein de ces derniers. Des exemples de réussites
santé varie selon les pays, allant d'une certaine prise de décisions sont notés dans un certain nombre de pays de l'Afrique. La
décentralisée à un plan fixe du secteur de la santé reposant sur Tanzanie, le Malawi et l'Ethiopie ont réussi à faire reculer de
une enveloppe de soins essentiels avec examens externes annuels. manière notable le taux de mortalité des moins de 5 ans (TMM5),
La réforme du secteur de la santé présente une bonne occasion selon les nouvelles données de l'EDS. Il existe également des pays
d'étendre à plus grande échelle des interventions essentielles de comme l'Erythrée qui arrivent à faire reculer de plus en plus le
la SMNI efficaces et faisables. Si ces interventions sont intégrées TMM5, le TMN, ainsi que la mortalité maternelle. (Voir Section
aux enveloppes nationales de la santé et reliées à des objectifs I, Graphique I.2.)
et des montants budgétaires avec examen régulier, il est fort
probable que s'ensuivront un sentiment d'appartenance et de On a tendance à penser que ce sont les pays avec des revenus
responsabilisation permettant de maintenir, dans le temps, de moyens à faibles qui comptent la mortalité la plus élevée et, si
telles interventions. Actuellement, plusieurs pays africains comptent tel est souvent le cas, il n'en existe pas moins de bonnes surprises.
un sous-comité de la SMNI dans le plan du secteur santé qui se L'encadré IV.3 indique une courbe du TMN comparé au RNB
concentre sur les OMD 4 et 5. Par exemple, l'Ouganda a ajouté par habitant. Etudions davantage les cas positifs surprenants -
récemment un sous-comité à la santé maternelle et infantile pays qui ont réussi à diminuer le TMN alors que le RBN reste
chargé de faire de recommandations pour renforcer les soins encore faible par habitant. Nous aimerions mettre en relief ces
néonatals dans le cadre du plan stratégique national du secteur pays - Erythrée, Malawi, Burkina Faso, Tanzanie, Ouganda et
de la santé. Madagascar - pour montrer que de bonnes nouvelles nous
parviennent de l'Afrique. Ces pays sont en train de progresser,
Au Malawi, le gouvernement et les partenaires se sont alliés venant d'un TMN et TMM5 très élevés et, dans bien des cas,
pour mettre au point une enveloppe de soins essentiels reliée à de taux de mortalité maternelle (TMM) à des taux plus faibles.
une Approche nationale sur l'Ensemble du Secteur (SWAp), ce Dans certains cas, il n'est guère facile de mesurer le TMN
qui a permis aux pays d'obtenir un investissement accru des mais, même ainsi, qu'avons-nous retenu de cette expérience
bailleurs de fonds pour le secteur national de la santé. jusqu'à présent ?

Certains pays africains progressent malgré des ressources limitées : taux de


ENCADRÉ IV.3
mortalité néonatale par revenu national brut (RNB) par habitant

70
Madagascar Tanzanie
TMN pour 1 000 naissances vivantes

60 Malawi
Burkina Faso
50 Ouganda

Erythrée
40

30

20

10

0
$0 $ 1 000 $ 2 000 $ 3 000 $ 4 000 $ 5 000
RNB par habitant en $US

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 155


Un grand nombre de facteurs contribuent aux améliorations dans la santé néonatale. Pour chacun des pays avec un TMN
plus faible (31 pour 1 000 naissances vivantes ou moins) et avec un RNB faible par habitant (moins de 500 $US par an), il
est intéressant de faire ressortir les points saillants expliquant fort probablement ces réussites. Sont également indiqués
les progrès faits par chaque pays en vue d'atteindre l'engagement d'Abuja consistant à dépenser au moins 15 % du budget
général pour la santé. Le problème réside dans le fait que les enquêtes démographiques et de santé (EDS) tendent à sous-
estimer les décès néonatals et, par conséquent, le véritable TMN dans certains de ces pays est probablement plus élevé.
Erythrée : (TMN = 24, RNB par habitant = 180 $US, progrès vers Abuja = 5,6 %) Alors que ce pays est l'un des plus
pauvres au monde, se classant au 157e rang des 173 pays de l'Indice du Développement humain du PNUD et malgré les
guerres et les famines, l'Erythrée a fait des progrès extraordinaires sur le plan de la santé infantile. Les solides et constantes
réductions dans le TMM5 de ce pays ont été mises en évidence dans la Section I. Comment ces résultats ont-ils été obtenus
? Premièrement, grâce à un solide engagement à la santé infantile à tous les niveaux et deuxièmement, grâce au manque
de corruption en Erythrée et à une solide collaboration des bailleurs de fonds, ce qui a multiplié l'impact des ressources
limitées. L'Erythrée est l'un des premiers pays africains qui a été certifié comme ayant éliminé le tétanos néonatal. Certes,
des obstacles subsistent malgré ces réussites. Par exemple, la couverture des femmes qui accouchent avec un prestataire
qualifié - 28 % uniquement - reste encore faible alors que le TMM est modérément élevé, à 630 pour 100 000. La Feuille de
Route nationale de l'Erythrée a été conçue pour traiter ce TMM élevé et des approches novatrices sont étudiées pour
résoudre la crise des ressources humaines dans le pays.
Ouganda : (TMN = 29, RNB par habitant = 270 $US, Abuja = 9,1 %) En Ouganda, le Plan stratégique actuel II du Secteur
de la Santé comprend une Grappe de Santé maternelle et infantile avec l'adjonction récente d'un sous-groupe de santé
néonatale. La priorité est accordée à l'expansion d'interventions essentielles visant surtout à atteindre le pauvre. De
plus, chaque année les résultats des districts de santé sont publiés dans les journaux nationaux, encourageant ainsi la
responsabilisation publique.
Burkina Faso : (TMN = 31, RNB par habitant = 360 $US, progrès vers Abuja = 10,6 %) Un plaidoyer récent dans les
hautes sphères gouvernementales au Burkina Faso concernant les décès maternels et néonatals, grâce à l'outil de plaidoyer
REDUCE, a permis un accroissement de 11 % dans le financement du gouvernement pour la santé maternelle et néonatale.
Le plaidoyer est également à l'origine de la loi spécifiant une diminution du paiement familial pour les césariennes, passant
de 120 $US à un maximum de 20 $US.
Tanzanie : (TMN = 32, RNB par habitant = 330 $US, progrès vers Abuja = 14,9 %) La Tanzanie bénéficie d'un engagement
gouvernemental constant pour l'investissement dans la santé et la décentralisation de la prise de décisions pour les dépenses
sanitaires en fonction des priorités des districts. A présent, les équipes sanitaires de district octroient les budgets locaux
en fonction de la charge de morbidité locale et la couverture s'est étendue pour certaines des interventions à fort impact.
La Feuille de Route nationale est en train d'être mise au point en accordant une priorité plus grande encore à la santé
néonatale.
Malawi : (TMN = 31, RNB par habitant = 170 $US, progrès vers Abuja = 9,7 %) Si des questions subsistent quant à
l'exactitude de l'estimation du TMN lors de l'EDS la plus récente du pays, le Malawi n'en a pas moins fait des progrès certains
dans la réduction des décès infantiles, tel que décrit à la Section I. De nombreux facteurs ont probablement contribué à
ce progrès, bien que la couverture en interventions les plus essentielles ne se soit guère étendue pendant cette période.
La réforme du secteur de la santé au Malawi relève d'une démarche participative qui a permis d'arriver à un consensus
national sur l'enveloppe de santé essentielle et à un investissement accru dans le secteur de la santé. Les exercices de
fixation de coûts ont encouragé une plus grande collaboration entre le Ministère de la Santé et les bailleurs de fonds - deux
bailleurs ont apporté 40 millions $US en plus une fois que la Feuille de Route a précisé les coûts. Le niveau d'engagement
face à la Feuille de Route est démontré par le fait qu'elle a été lancée par le Président.
Madagascar : (TMN = 32, RNB par habitant = 300 $US,Abuja = 8 %) Un examen récent du Cadre national des Dépenses
à moyen Terme a été l'occasion d'intégrer la santé néonatale au plan existant de SMNI, tout particulièrement au vu du fait
que la dernière EDS a montré que le pourcentage des décès des moins de cinq ans pendant la période néonatale avait
augmenté. La priorité est accordée à la planification familiale, aux soins prénatals et aux stratégies communautaires.
On cherche également à répondre aux contraintes sur le plan ressources humaines pour des soins obstétricaux qualifiés
et d'urgence. Madagascar a une longue tradition d'engagement communautaire et de programmes efficaces à base
communautaire.
Voir les profils de pays à la Section V et les notes de données pour de plus amples informations sur le TMN, le RNB par habitant et autres
indicateurs utilisés dans cet encadré.

156 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Quels sont les facteurs prometteurs et • Utilisation maximale du potentiel des ressources humaines, IV
salvateurs ? notamment les groupes communautaires si indiqué. L'engagement
continu au renforcement des capacités en ressources humaines
Certes chaque pays est différent et pourtant quatre thèmes ne est particulièrement important pour étendre à plus grande échelle
cessent de se dégager dans les pays qui ont fait un pas en avant la pratique de l'assistance qualifiée lors de l'accouchement. La
sur le plan de la santé maternelle, néonatale et infantile : Fédération internationale des Gynécologues et Obstétriciens
Leadership responsable : Dans bien des pays, c'est un leadership (FIGO) soutient les liens entre les associations professionnelles
constant et responsable et une bonne gestion des ressources qui dans les pays développés et en développement afin de renforcer
assurent la direction et garantissent l'action. Un bon leadership les capacités et d'améliorer la qualité des soins. Réussite notable
non seulement renforce le travail en équipe au sein d'un pays, en Ouganda où deux districts ont répondu au besoin non
d'un état ou d'une organisation, mais permet également d'attirer satisfait de SOU en améliorant la qualité dans les établissements
un investissement de sources externes. La Déclaration de Paris et en augmentant la demande dans les communautés.6 (Voir
sur l'efficacité de l'aide fait ressortir le principe fondamental du Section II, Encadré II.5.)
gouvernement dans son rôle de leader et des partenaires respectant • Mesurer les progrès et relier les données à la prise de décisions,
les « Trois Uns : »4 en tenant compte de l'équité dans le suivi et l'évaluation des
• Un plan national efforts d'expansion. Certains pays se sont donné des approches
• Un mécanisme de coordination novatrices à l'utilisation des données et ont encouragé la
• Un mécanisme de suivi et d'évaluation responsabilisation publique. Par exemple, chaque année, les
Relier la politique nationale et l'action locale : Pratiquement journaux de l'Ouganda publient un tableau comparatif de
tous ces pays comptent des documents de stratégie de réduction tous les districts qui notent les progrès sur le plan santé et
de la pauvreté et des plans de réforme du secteur de la santé. éducation et autres indicateurs clés. L'Afrique du Sud réalise
Mais trop souvent, on note un écart entre la planification une enquête nationale confidentielle sur les décès maternels7
stratégique au niveau national et l'action dans les districts. La et compte un mécanisme pour examiner les décès néonatals
Tanzanie a formulé un outil permettant aux districts d'affecter et leurs causes.8
les budgets locaux en fonction de catégories définies de charge • Mobilisation de ressources pour protéger le pauvre. Il faudra
locale de morbidité, ce qui a permis d'accroître les dépenses étudier attentivement les services payants pour protéger le
locales pour la survie de l'enfant et d'étendre progressivement pauvre et arriver à un système de santé plus équitable. Même
la couverture en interventions essentielles. avec une meilleure offre et qualité de soins, les paiements
Responsabilisation communautaire et familiale : Les soins diminuent quand même la fréquence des services de santé.9,10
pour les mères et leurs bébés et enfants sont essentiellement Les paiements de l'utilisateur font que certains soins salvateurs
donnés à domicile où les femmes et les familles n'occupent pas tels que les césariennes reviennent tout simplement trop chers.
une position passive. Si on leur donne les moyens, elles peuvent Une analyse du coût du quasi-décès maternel ou de la mort
s'inscrire dans la solution pour sauver la vie et encourager des rattrapée et des dépenses obstétricales connexes au Ghana et
comportements sains. Au Sénégal, on a mis en place un comité au Bénin constate que le coût de tels soins pourrait représenter
national sur la santé néonatale ciblant l'établissements de santé jusqu'à un tiers du revenu familial annuel entier.11 Le Graphique
et la communauté en forgeant des liens entre les deux et en IV.1 indique le pourcentage estimé des dépenses propres pour
impliquant les partenaires aux niveaux national et régional. les soins de santé dans 44 pays. Dans la plupart des pays de
Dans l'une des régions du pays, un projet soutenu par BASICS l'Afrique australe, moins de 20 % des dépenses sanitaires sont
a renforcé les établissements de santé grâce à la formation des des coûts propres grâce aux solides systèmes de sécurité sociale
agents de santé, à une supervision constructive et à un bon
approvisionnement en équipement de base. Les conseils donnés
par les agents de santé communautaires (ASC) et les volontaires,
ainsi que par les agents semi-qualifiés - les matrones - se sont
améliorés. De pair avec l'utilisation des mass media, ces stratégies
de communication ont permis d'améliorer les comportements
familiaux, par exemple, ceux liés aux préparatifs à la naissance
ou la constitution de réserves en cas d'urgence (de 44 % à
78 %), le fait de sécher le bébé rapidement après la naissance
lorsqu'il naît à la maison (de 54 % à 73 %), de démarrer
l'allaitement maternel dans l'heure qui suit la naissance (de
60 % à 78 %) et d'éviter les aliments pré-allaitement (de 39 %
à 71 %).5
Engagement démontré face à :
• Formulation de politiques pour soutenir les OMD 4 et 5 et
étendre la couverture d'interventions et d'enveloppes essentielles
de SMNI. La Carte routière et le Cadre de Survie de l'Enfant
régional visent tous deux à étendre la couverture en interventions
essentielles. Les plans de 5 ans et 10 ans doivent se concentrer
continuellement sur les enveloppes essentielles de SMNI
pour arriver à une couverture universelle, surtout pour les
enveloppes plus difficiles à exécuter.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 157


dans ces pays. Par ailleurs, les 17 pays avec les dépenses propres paiements.10 Récemment, un certain nombre de pays africains
les plus élevées se situent dans la région sub-africaine et en ont supprimé les paiements ou ont changé les politiques pour
Afrique occidentale et centrale parmi les plus pauvres où 40 % essayer de réduire l'impact de ces paiements pour le pauvre.
à 80 % des dépenses de santé sont assumées directement par Au vu des coûts exorbitants pour les soins obstétricaux et
les familles. Plusieurs analyses montrent que les exonérations d'urgence, les Gouvernements de la Zambie et du Burundi
de paiement en fonction du statut socioéconomique sont très se sont joints en 2006 à au moins une douzaine d'autres pays
difficiles à appliquer.12,13 Probablement que les exonérations de l'Afrique subsaharienne qui exonèrent partiellement ou
en fonction d'aspects démographiques (âge, grossesse) seraient entièrement les femmes enceintes, les nouveau-nés et les enfants.
plus efficaces.10,14 L'annulation du paiement de l'utilisateur fait La Zambie a supprimé tous les paiements et le Burundi
grimper nettement les services, mais pourrait en même temps exonère du paiement pour les accouchements et les césariennes,
submerger le système alors qu'il perd justement le revenu ainsi que pour les soins des enfants de moins de cinq ans. La
provenant de ces paiements. Aussi, faut-il avancer avec précaution Section V présente l'information disponible sur les tarifs et
et se donner une stratégie progressive de suppression des paiements pour la SMNI dans chaque profil de pays.

Dans bien des pays africains, les familles portent le fardeau des
GRAPHIQUE IV.1

dépenses de santé
Pourcentage des dépenses de santé à la charge du patient

100 %

80 %

60 %

40 %

20 %

0%
Lesotho

Guinée-Bissau

Nigeria

Guinée
Mozambique
Botswana
Afrique du Sud
Seychelles
Swaziland
Guinée équatoriale
Zimbabwe
Cap-Vert
Malawi

Niger
Bénin

Sénégal
Burkina Faso
RCA
Tchad
Angola
Gabon
Ghana

Cameroun
RD du Congo

Burundi
Togo
Namibie

Mauritanie
Rwanda
Congo
Liberia
Zambie
Gambie
Erythrée
Ethiopie
Tanzanie
Ouganda
Sierra Leone
Madagascar
Ile Maurice

Mali
Kenya
Comores

Côte d’Ivoire
Source : Référence3. Pour de plus amples informations sur les dépenses à la charge du patient et autres indicateurs financiers, voir les profils de pays et les notes de
données à la Section V.

Concrétiser et passer à l'action Groupe de parties concernées - Dans l'idéal, c'est un


groupe national ou local de partenaires pour la SMNI dirigé
Des plans réussis débouchant sur une action concrète exigent par le gouvernement national, avec les services du Ministère
une bonne volonté politique et de bonnes politiques. La volonté de la Santé pour la SMNI, ainsi que des ministères autres
politique à elle seule n'arrivera pas à mobiliser l'investissement que celui de la santé, des partenaires et bailleurs de fonds
de temps, d'argent et d'énergie nécessaires pour soutenir l'action. concernés, des organisations non gouvernementales (ONG)
Avec de bonnes politiques mais sans gouvernail, on n'arrivera et des groupements de plaidoyer féminin. Cette approche
pas à maintenir l'action dans le droit chemin et à consolider facilite l'acceptation d'un plan national pour la SMNI et
le système de santé en respectant le principe de l'équité. Une l'harmonisation des ressources des bailleurs de fonds et autres
démarche participative repose sur le consensus face à un plan ressources encourageant la consolidation d'un système national
opérationnel progressif et facilitera et permettra l'intégration de de la santé qui répond aux besoins de la SMNI au fil du
la SMNI en réunissant les divers groupes intervenant au niveau temps.
de la santé maternelle et infantile, ainsi que ceux qui luttent
contre le paludisme, le VIH et d'autres maladies. L'efficacité Groupe noyau - Une équipe est mise sur pied et est dotée
vient de l'action de deux démarches parallèles et interdépendantes de termes de référence pour faire l'analyse situationnelle. Il
(Graphique IV.2). est important que cette équipe comprenne des personnes
avec une expérience et des compétences polyvalentes dans le
Une démarche politique, participative qui engage les principales domaine des programmes, des politiques et du traitement
parties concernées et encourage un contexte de politiques de données, ainsi que des représentants provenant des divers
favorables, permettant d'arriver à un accord sur les ressources groupes de soutien à la SMNI.
nécessaires à la mise en œuvre. Les parties concernées par cette
démarche sont les suivantes :

158 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Un processus pour formuler un plan stratégique et opérationnel renforcement de la santé néonatale qui relie ensemble la Carte IV
en utilisant les données pour franchir systématiquement les étapes routière, la stratégie de la prise en charge intégrée des maladies
du cycle de gestion du programme : de l'enfance (PCIME) et d'autres politiques pour en faire un
Etape 1. Faire une analyse situationnelle de la santé néonatale seul plan d'exécution. Ensuite, les Etapes 1 et 2 seraient moins
dans le contexte de la SMNI importantes et consisteraient essentiellement à vérifier qu'il
Etape 2. Formuler, adapter et financer un plan stratégique national n'existe aucune grande lacune une fois revu le contenu des
ancré dans la politique nationale existante politiques existantes. Il est également utile de se donner des
Etape 3. Mettre en œuvre les interventions et renforcer le système délais pour accomplir chaque étape et pour compiler le rapport.
de santé Un guide pour l'analyse situationnelle et des guides préliminaires
Etape 4. Suivre le processus et évaluer les résultats, les coûts et pour l'accomplissement de ces étapes sont donnés sur le CD
les ressources financières qui accompagne la présente publication. Ces outils ont été
utilisés dans une série d'ateliers pour aider les équipes des divers
Ces étapes seront adaptées aux divers contextes nationaux en
pays à planifier le renforcement de la santé néonatale dans leurs
fonction du stade actuel des plans de SMNI. Par exemple,
pays.15 Le CD présente également des exemples d'analyses et de
si la Carte routière est déjà un document actif, la priorité
plans situationnels nationaux.
pourrait être de se donner un plan opérationnel intégré pour le

Ebauche de la démarche pour formuler et mettre en œuvre une stratégie


GRAPHIQUE IV.2
et un plan opérationnel

Identification d'un groupe noyau (de préférence en utilisant ou en P


renforçant un groupe existant) pour guider la formulation de la
stratégie de santé néonatale et mettre sur pied un groupe élargi
de parties concernées
L

Evaluation des ressources techniques et autres nécessaires pour la A


formulation de la stratégie par le groupe noyau

Mise au point de l'avant-projet de la stratégie sous la directive du groupe noyau :


Etape 1. Faire une analyse situationnelle de la santé néonatale dans le contexte D
de la SMNI
Etape 2. Formuler, adopter et financer un plan stratégique national (classer par
ordre prioritaire les interventions, les regrouper et les déployer progressivement)
O

Réunion de consensus avec un groupe élargi pour présenter et finaliser la Y


stratégie et le plan opérationnel. Diffuser le plan.

Etape 3. Mettre en œuvre les interventions et renforcer le système de santé.


Etape 4. Suivre les progrès et évaluer les résultats. R

Source : Adapté de la référence16.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 159


Etape 1. Faire une analyse situationnelle De plus, des défenseurs de la cause seront choisis pour apporter
de la santé néonatale dans le contexte de des messages ciblés sur la SMNI et accélérer ainsi le changement.
En Afrique de l'Ouest, les Premières Dames (épouses des
la SMNI et fixer des buts nationaux pour la
présidents) ont apporté un grand soutien à la santé maternelle et
réduction du TMN liée aux cibles des OMD néonatale.17 En Mauritanie, la Première Dame a utilisé données
L'information probante non seulement renforce la politique et et informations provenant du modèle de plaidoyer REDUCE!
les programmes mais étoffe également le dialogue du plaidoyer. pour sensibiliser les décideurs, les dirigeants communautaires et
Les mêmes données peuvent être utilisées de manière différente la population en général sur l'ampleur de la mortalité maternelle
à l'intention de divers publics. Souvent, les taux de mortalité à et néonatale. Une telle action a poussé les gouvernements et la
eux seuls n'influencent pas les décideurs, mais une fois qu'ils société civile à améliorer la SMNI dans le pays. Au Burkina Faso,
sont traduits en nombre de décès par jour ou par année, le concept un plaidoyer à haut niveau a permis d'augmenter le financement
abstrait n'est plus du domaine de la statistique, mais devient pour la SMNI et de diminuer les tarifs des césariennes (voir
une réalité de tous les jours. Difficile d'ignorer le fait qu'un Graphique IV.3).
quart de million de bébés meurent chaque année au Nigeria. Une fois achevée l'analyse situationnelle (Graphique IV.4), il
Les données sur la SMNI étayant ce dialogue et le plaidoyer est important de fixer ou de revoir les objectifs nationaux sur le
sont présentées dans les 46 profils de pays à la fin de cette plan de la santé néonatale. Pour l'OMD 4, il est plus logique,
publication. De plus, l'utilisation de modèles qui présentent des du point de vue programmatique et politique, de suivre le TMM5
données sur les pertes économiques imputables à la morbidité et le TMN plutôt que le TMM5 et le taux de mortalité infantile
et à la mortalité, telles que les présentations PowerPoint sur la (TMI). La disponibilité des données est la même et il n'existe
santé maternelle (REDUCE!) et la santé néonatale (ALIVE!), généralement que peu de différence dans les tendances ou
aide à rattacher ces informations au développement national solutions pour le TMM5 et le TMI, alors que le TMM5 et le
en général. TMN ont tendance à différer dans le taux de changement et dans
les solutions éventuelles, tel que nous l'avons vu à la Section I.

ENCADRÉ IV.4 Evaluer le statut de la santé néonatale dans le contexte de la SMNI


Tâche 1 : Décrire le statut de la santé néonatale dans le contexte de la SMNI
• Notifier par rapport aux principaux résultats de la SMNI tels que le TMM, le TMM5, le TMN, le taux de mortinatalité,
les causes du décès néonatal et le taux d'IPN. Désagréger les principaux indicateurs du résultat par région
géographique, groupe ethnique et quintile de revenus pour les populations peu desservies
Tâche 2 : Examiner la couverture et la qualité des interventions essentielles
• Couverture en enveloppes de SMNI, interventions essentielles et qualité des soins. Désagréger les principaux
indicateurs de couverture par région géographique, groupe ethnique et quintile de revenus pour les populations
peu desservies
• Intégration entre les différents points ou programmes de prestation de soins de services
• Comportements à domicile et pratiques culturelles
• Examiner davantage les raisons (offre et demande) pour la faible couverture
1. Evaluer les barrières à l'accès des soins, du côté offre
- Accès (longue distance, transport limité, questions de terrain géographique)
- Ressources humaines (manque de personnel qualifié suite à la fuite des cerveaux, absentéisme)
- Produits (mauvaise gestion de la chaîne d'approvisionnement, échec de la chaîne de froid)
- Qualité des soins (manque de normes ou de connaissance des normes ou faible motivation)
2. Evaluer les barrières à l'obtention des soins, du côté demande
- Connaissance des signes de danger pour les maladies néonatales ou les complications maternelles
- Acceptabilité (comparer les profils des utilisateurs et des non-utilisateurs en tenant compte de la distance,
des barrières culturelles ou autres)
- Caractère abordable (paiements de l'utilisateur, exonérations inefficaces des paiements, coûts caché ou
« sous la table »)
Tâche 3 : Revoir les politiques actuelles, l'engagement et les possibilités
• Plans de politiques et buts pertinents, tels que la Feuille de Route, le Cadre de Survie de l'Enfant, la réforme
du secteur de la santé
• Dépenses sanitaires actuelles pour les interventions essentielles de la SMNI par les gouvernements et les
partenaires clés
Tâche 4 : Synthétiser les forces et les faiblesses du système de santé
• Opportunités précoces pour sauver les vies
• Principales lacunes dans la prestation de services, soit pour certaines enveloppes, soit pour certains groupes
ethniques ou socioéconomiques

Source : Adapté de la référence18

160 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Etape 2. Formuler, adapter et financer un pour intégrer les soins du bébé malade lors de la première IV
plan stratégique national ancré dans la semaine de la vie et vérifier que chaque prestataire qualifié est
en mesure de fournir les soins néonatals essentiels et les gestes
politique nationale existante
de réanimation du bébé. En reliant les soins néonatals à des
Formuler un plan opérationnel intégré visant à combler les messages bien établis sur la vaccination et la prévention du
lacunes dans la continuité des soins paludisme, on arriverait rapidement à atteindre de vastes publics.
Souvent, les multiples plans et programmes de santé maternelle Les audits des décès maternels sont encouragés partout en
et infantile comportent des stratégies pour réduire la mortalité Afrique, surtout dans le cadre de « Beyond the Numbers » de
néonatale, tel que nous l'avons vu à la Section II et tout au long l'OMS, qui aide les planificateurs des programmes à obtenir
des programmes et enveloppes de soins dont il est question le bon type d'information pour prévenir les décès maternels.19
à la Section III. Il est possible que les pays disposent déjà de Tout décès ou mort rattrapée d'une femme s'accompagne
multiples plans opérationnelles. Par exemple, en Tanzanie, il généralement d'un grand nombre de mort-nés et de décès de
existe une stratégie pour la réforme du secteur de la santé, la nouveau-nés. Les audits sur le décès maternel pourraient
Carte routière, le plan de la PCIME et un Plan sectoriel de également examiner les décès fœtaux et néonatals puisque les
Réduction de la Pauvreté, ainsi que des plans spécifiques pour échecs du système à l'origine du décès de la mère et du nouveau-
le Programme élargir de Vaccination (PEV), le paludisme et né sont souvent les mêmes.
le VIH, dont tous se rapportent à la SMNI. Il faudrait du
Combler progressivement les grandes lacunes dans la
temps et cela prendrait sur l'énergie consacrée à l'action que de
prestation de services
formuler un plan stratégique séparé qui ne traite que de la santé
Tel que souligné dans les Sections II et III et, comme le révèlent
néonatale. Aussi, faut-il forger des liens opérationnels pratiques
clairement les données des pays le long de la continuité des soins
entre les activités et les plans existants (réforme du secteur de la
dans les profils des pays africains de la Section V, la plupart des
santé, Carte routière et PCIME) pour étendre plus rapidement
pays connaissent les lacunes suivantes :
les interventions à impact prononcé en se donnant des objectifs
• Faible couverture de soins qualifiés et de SOU, surtout pour
de couverture par étape et en vérifiant une continuité fluide
les pauvres et les communautés rurales (Voir Section III
des soins.
chapitre 3)
Repérer et exploiter les occasions ratées dans le système de • Faible couverture en soins postnatals et peu de connaissances
soins de santé concrètes sur la qualité des soins dispensés à domicile ou dans
Tel que l'a fait ressortir tout au long cette publication, il existe l'établissement de santé (Section 3 chapitre 4)
de nombreuses possibilités de réduire les décès de nouveau- • Manque de responsabilisation ou habilitation communautaire
nés dans le cadre des programmes existants tout au long de systématique grâce au changement comportemental et à des
la continuité des soins où l'adjonction, l'adaptation ou le interventions à base communautaire, surtout pour la santé
renforcement d'interventions liées à une enveloppe de soins néonatale et infantile.
existante permettraient d'étendre très rapidement la couverture.
Les soins qualifiés lors de l'accouchement représentent une
Les principaux exemples en sont l'adaptation de la PCIME
enveloppe bien définie qui est étendue le plus aisément en
passant par les établissements de santé.20 C'est une enveloppe
avec un effet prononcé susceptible de sauver la vie d'un grand
nombre de mères et de bébés et de prévenir la mortinatalité.
Elle exige un engagement constant en vue de rapprocher les
établissements des familles, de produire et de garder un plus
grand nombre de sages-femmes et davantage d'obstétriciens et
de responsabiliser les communautés pour qu'elles demandent et
qu'elles consultent des services de qualité. D'après les estimations,
180 000 sages-femmes supplémentaires sont nécessaires dans
les 10 ans à venir pour arriver à la couverture universelle en
Afrique subsaharienne.21 Un tel accroissement des ressources
humaines exige une planification, un investissement et une
action concertés immédiats. C'est une solution à long terme et,
si des plans intermédiaires sont nécessaires, ils ne doivent pourtant
pas être pris au détriment de l'investissement futur dans les
soins qualifiés.22
Les enveloppes de soins postnatals et de soins communautaires
ne sont pas aussi bien définies que les autres enveloppes de soins.
L'essentiel de l'information provient de l'Asie et doit être adaptée,
éprouvée et peaufinée dans différents contextes africains. De plus,
les groupes d'agents de santé communautaires disponibles dans
les pays africains sont bien plus variables que ceux de l'Asie. Une
évaluation minutieuse devra être entreprise de la viabilité à long
terme avant de mettre sur pied de nouveaux groupes d'agents de
santé, quel que soit le niveau.
Le Tableau IV.1 présente des idées pour échelonner des stratégies
en fonction du TMN initial et de la capacité du système de

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 161


TABLEAU IV.1 Idées pour des stratégies progressives
santé. Dans les contextes où la mortalité est la plus élevée, où et de la capacité du système de santé
le TMN est supérieur à 45 pour 1 000 naissances vivantes, la
majorité des accouchements surviennent à domicile et si les Contexte de mortalité TMN > 45
soins qualifiés sont faibles (33 %), par contre, la couverture
signalée en soins provenant d'accoucheuses traditionnelles est

Couverture et fonction du système de santé


encore plus faible (20 %).23 Plus de la moitié de toutes les Lieu de naissance Majorité à domicile
naissances surviennent sans assistance du tout. Le Rapport de la (% médian des (33 %)
naissances dans les
Santé dans le Monde de 2005 le décrit comme « dénuement établissements)*
de masse. »21 Dans ces contextes, plus de la moitié des décès
néonatals sont dus à des infections, y compris le tétanos.23 Il est Soins prénatals Couverture modérée
possible d'arriver à des réductions rapides dans le TMN en (médian 66 %)
administrant les vaccinations antitétaniques et en recommandant
Soins qualifiés à la Médian 41 %
des comportements sains à domicile. Selon une nouvelle analyse naissance (couverture
faite pour cette publication en fonction d'une méthodologie médiane AT)* (20 %)
tirée de la série de survie du nouveau-né de The Lancet,24
jusqu'à un tiers des décès néonatals pourraient être évités aux Soins obstétricaux Services très limités
d'urgence et soins
niveaux communautaire et familial en renforçant les ressources néonatals
humaines et les soins qualifiés dans les établissements de santé.
Si les décideurs et les responsables de programme ne commencent Soins postnatals Couverture très faible
pas dès maintenant à renforcer le système de santé et surtout à
Principes pour Démarrer des plans systématiques
étendre à plus grande échelle les soins qualifiés, bien des occasions

Priorités d'expansion dans les 2 à 3 premières années


étendre les objectifs pour augmenter la couverture en
seront perdues pour faire des progrès et sauver la vie de la mère, de couverture dans soins qualifiés.Viser à renforcer les
du nouveau-né et de l'enfant. les 2 à 3 prochaines comportements familiaux prioritaires
années et la couverture des services mobiles.
Les deux groupes intermédiaires avec des TMN se situant dans
une fourchette de 30 à 44 et de 15 à 29 sont décrits comme Famille et Encourager les préparatifs de la
« des marginalisés » par le Rapport de la Santé dans le Monde de communauté- naissance, les bonnes mesures
exemples d'hygiène lors de l'accouchement, la
2005.21 Si les populations riches et urbaines de ces pays ont
d'expansion plus demande pour des soins néonatals
accès à des soins qualifiés, par contre les populations pauvres ou rapide optimaux. Envisager des soins
autres groupes marginalisés sont privés d'un tel accès. La solution, supplémentaires pour les nourrissons
c'est de supprimer les goulots d'étranglement à l'expansion. avec IPN dans le cadre des visites
Aux niveaux les plus faibles du TMN, il existe probablement postnatales à domicile. Envisager les
trousses d'accouchement propre pour
une plus grande inégalité encore au niveau de la couverture, les naissances à domicile.
surtout pour les interventions très onéreuses. Dans ces situations,
on cherchera avant tout à améliorer la qualité des soins et les Stratégie avancée et Etendre la couverture en vaccins
issues et problèmes à long terme tels que l'invalidité. établissement de antitétaniques (au moins 2
santé de premier vaccinations pendant la grossesse),
Si les 12 pays africains où la mortalité est la plus élevée niveau - exemples les interventions d'espacement des
commençaient au niveau communautaire tout en renforçant d'expansion plus naissances, la PCIME, les soins
rapide postnatals routiniers.
les enveloppes de soins cliniques plus complexes et en étendant
progressivement, dans le cadre de trois étapes de couverture de Soins cliniques et Démarrer des plans systématiques
20 %, afin d'arriver à la couverture de 90 % des interventions soins hospitaliers pour augmenter la couverture en
Investissement à moyen terme

essentielles, alors même avec la première couche d'accroissement dans les 24 heures - personnel qualifié, les SOU et les soins
exemples d'expansion néonatals, au moins dans les hôpitaux
de 20 %, jusqu'à 171 000 vies de nouveau-nés pourraient être
plus rapide de district.
sauvées chaque année. La moitié des décès néonatals en Afrique
évitables par le biais d'interventions essentielles (409 000 de Principes pour le Formuler un plan d'exécution pour les
800 000) se trouvent dans ces 12 pays à mortalité élevée (Tableau moyen terme ressources humaines, y compris la
IV.2). Les coûts supplémentaires des interventions dans les délégation de tâches si c'est indiqué,
les finances et les produits pour
13 pays de l'étape 1 se situent à 0,12 milliard $US, passant augmenter la couverture en soins
à 0,22 milliard $US pour une couverture de 90 % lorsque les qualifiés, les services mobiles et les
trois quarts du coût concernent la prestation de soins cliniques.25 soins familiaux. Renforcer les liens
Pour de plus amples détails sur cette analyse, voir les notes de entre les communautés et les
établissements et encourager la
données de la Section V.
participation communautaire.
Estimer le coût du plan et combler le déficit de ressource
Vies sauvées dans les Couverture initiale des interventions
Les pays qui ont estimé le coût des programmes spécifiques 12 pays avec TMN le essentielles étendue de 20 %.
de SMNI et qui ensuite, relient ce coût à une estimation du plus élevé (>45)
Vies sauvées

nombre de vies épargnées sont plus susceptibles de voir une progressant le long Jusqu'à 171 000 vies de nouveau-nés
augmentation dans les ressources consacrées à la santé maternelle des 4 phases de la sauvées dans 13 pays de l'Afrique
réduction du TMN subsaharienne par rapport aux
et néonatale. De plus, l'obtention du consensus pour l'adoption
avec couverture données de base.
du plan opérationnel renforce le leadership du gouvernement et étendue en
l'harmonisation entre partenaires. Si les ressources des partenaires enveloppes
étaient harmonisées dans un pays donné, permettant aux essentielles
investissements de la SMNI d'observer les priorités nationales,

162 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


sauvant la vie des enfants, dans le cadre de programmes existants, en fonction du TMN initial
IV
TMN 30-44 TMN 15-29 TMN > 15

Mélange domicile et établissement de Majorité dans les établissements de santé Presque exclusivement dans les
santé (48 %) (65 %) établissements de santé (98 %)

Couverture modérée à élevée Couverture élevée, mais inégalités Couverture élevée


(médian 77 %) (médian 82 %) (médian 98 %)

Médian 50 % Médian 85 % Médian 98 %

(AT 18 %) (AT 9 %) (ND)

Couverture modérée, manque Couverture modérée à élevée, qualité Couverture universelle


d'accès/prix élevés variable, inégalités subsistent

Faible couverture Couverture modérée Couverture élevée

Viser à étendre plus rapidement la Viser une couverture universelle en Garantir l'égalité et encourager une
couverture en soins qualifiés. comportements familiaux prioritaires, meilleure qualité des soins.
Continuer à augmenter la couverture stratégie avancée et soins qualifiés.
en comportements familiaux
prioritaires et services mobiles.

Encourager la demande pour des Encourager des comportements sains Encourager des comportements sains et
soins qualifiés et des soins néonatals à domicile et des comportements de traiter les comportements peu sains, par
optimaux. Envisager des soins consultation des services de santé. exemple, tabagisme et consommation de
supplémentaires pour les nourrissons drogues.
avec IPN dans le cadre des visites
postnatales à domicile.

Augmenter la couverture et la qualité Viser une couverture universelle de CPN, Viser une couverture universelle de CPN
des CPN, de la PCIME et des soins de PCIME et de soins postnatals routiniers et de soins postnatals routiniers de haute
postnatals routiniers. de haute qualité. qualité.

Augmenter les soins qualifiés à la Garantir la couverture universelle de soins Garantir une couverture universelle de
naissance, les SOU fonctionnels et les qualifiés à la naissance, de SOU et de soins soins qualifiés à la naissance, de SOU et
soins néonatals dans les hôpitaux de néonatals dans les établissements de soins néonatals.
district et de sous-district. périphériques.

Mettre en œuvre des plans pour Améliorer la qualité des soins obstétricaux Envisager d'établir un système de référence
augmenter la couverture en personnel et néonatals et introduire les audits sur les régionalisé.
qualifié, surtout dans les endroits décès maternels-mort-nés/décès néonatals. Apporter un suivi à long terme des bébés
difficiles à atteindre. Formuler des Traiter les inégalités qui subsistent avec complications majeures.
directives, une formation, une (socioéconomiques, géographiques, rurales,
supervision et des outils de suivi et tribales, etc.). Préparer une couverture
d'évaluation. intégrale des soins intensifs néonatals.
Concevoir des mécanismes de
financement pour protéger le pauvre.

Couverture en interventions Couverture en interventions essentielles Couverture en interventions essentielles


essentielles étendue de 20 % en plus. étendue de 20 % en plus. étendue à 90 %.

Jusqu'à 280 000 vies de nouveau-nés Jusqu'à 355 000 vies de nouveau-nés sauvées. Jusqu'à 409 000 vies de nouveau-nés
sauvées. sauvées.

Source : Adapté des références23,26


Basé sur l'analyse EDS, tel que décrit à la référence23.Voir notes de données à la Section V pour des détails sur l'analyse des vies sauvées pour l'Afrique
subsaharienne en utilisant les hypothèses et les modèles décrits dans la série de survie néonatale de The Lancet.24,27 Les 12 pays en Afrique avec un TMN supérieur à
45 pour 1 000 naissances vivantes sont les suivants : Angola, République centrafricaine, Côte d'Ivoire, République démocratique du Congo, Gambie, Guinée Bissau,
Lesotho, Liberia, Mali, Nigeria, Sierra Leone et Somalie.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 163


on pourrait avancer bien plus rapidement. Tel est d'ailleurs le et par l'intermédiaire de divers modes de prestation de services.26
principe fondateur du Partenariat pour la Santé maternelle, Ces outils ont besoin d'information locale, surtout en ce qui
néonatale et infantile. L'enveloppe de soins essentiels et la Carte concerne le choix des interventions, la couverture initiale et
routière du Mali en sont de bons exemples qui ont permis celle ciblée, les données démographiques et épidémiologiques,
d'obtenir un financement supplémentaire de plusieurs bailleurs l'information sur le système de santé (nombre d'établissements,
de fonds une fois les coûts estimés (voir Encadré IV.3) ressources humaines et les prix des médicaments et salaires
locaux). Certains de ces outils ont relié les prix des médicaments
Toute une gamme d'outils programmatiques sont disponibles
et les salaires comme valeur implicite si cette information n'est
(voir Tableau IV.2), certains pour fixer les coûts, certains pour
pas disponible localement. Les efforts continuent pour mieux
une planification plus détaillée et d'autres estimant le coût et
harmoniser ces outils.
l'impact sur la santé maternelle, néonatale et infantile par le
biais d'un certain nombres de scénarios de couverture simulés

TABLEAU IV.2 Récapitulatif de certains outils programmatiques pertinents qui comprennent


des estimations de coût
Outil OMS sur les coûts Enveloppe des Outil UNFPA sur les coûts de Budgétisation marginale pour les
de la santé infantile technologies sanitaires la santé de la reproduction goulots d'étranglement (MBB)
essentielles (EHTP) (UNICEF, Banque mondiale, OMS)

Objectif Estimer les coûts de Planifier les ressources Estimer les coûts de Comparer l'estimation de vies
fonctionnement pour (humaines et fonctionnement et/ou sauvées et le coût marginal
les divers niveaux de fournitures) d'expansion d'interventions essentielles à
couverture pour des nécessaires pour divers niveaux de couverture,
interventions choisies dispenser un ensemble en cherchant à supprimer les
de survie de l'enfant choisi d'interventions principaux goulots d'étranglement
de soins de santé de l'offre et de la demande qui
freinent l'expansion de la
couverture.

Utilisation Peut être utilisé pour la Peut être utilisé pour Peut être utilisé pour estimer Peut être utilisé pour guider
planification à moyen une planification et une et formuler des budgets pour l'établissement de priorité et la
terme au niveau national logistique détaillées les stratégies et plans sectoriels progression par phase dans le
ou sous-national une fois dans un programme, existants (Feuille de route) au contexte de la planification et du
conçue la stratégie en utilisant des niveau national ou local dialogue de politiques, au niveau
interventions définies national ou régional

SMNI Santé infantile Santé reproductive et Santé reproductive et Santé maternelle, néonatale et
uniquement, mais outil infantile maternelle infantile, paludisme, vaccinations,
peut être élargi VIH/SIDA

Fixation de Ne comprend pas Ne comprend pas Coût des activités et Coût des activités et amélioration
coûts actuellement les coûts actuellement les coûts amélioration du système de du système de santé nécessaire
systémiques ou frais systémiques ou frais santé (formation, équipement, pour supprimer les goulots
généraux généraux système de référence, etc.) d'étranglement freinant l'expansion

Résultats Coût et ressources Ressources Coût de la fourniture d'une Vies estimées sauvées (impact)
(ressources humaines, (médicaments et enveloppe essentielle pour les mères, les nouveau-nés
établissements, fournitures, d'interventions en santé et les enfants
médicaments et équipement, RH et reproductive (planification
fournitures, équipement) établissements) et familiale, CPN et soins à Coûts estimés (par habitant)
logistique pour fournir l'accouchement, SOU, prise pour étendre la couverture
une enveloppe en charge des IST/VIH) en enveloppes acceptées
d'interventions définie d'interventions de SMNI
par l'utilisateur

Logiciel Tableurs Excel Logiciel et interface Tableurs Excel Comparaison de diverses


adaptés interventions et approches de
fournitures et options d'expansion,
y compris les coûts de
renforcement du système de santé
Tableur Excel doit être adapté

Convivialité Relativement simple à Demande une Relativement simple à utiliser Complexe du point de vue
utiliser et peut être fait formation approfondie et peut être fait avec un technique, avec toute une gamme
avec un soutien en pour l'emploi et prend soutien en l'espace de d'hypothèses et demande
l'espace de quelques du temps quelques semaines formation et expertise pour
semaines l'utilisation et prend du temps

Source : Adapté de la référence15 avec des données spécifiques supplémentaires de l'UNFPA.

164 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Etape 3. Mettre en œuvre les interventions La mise en place d'équipes d'agents de santé aux compétences IV
et renforcer le système de santé polyvalentes est une approche permettant d'étendre la couverture
et de renforcer l'efficacité. Les évaluations sur le temps et la
Les pays et les programmes qui ont réussi à étendre la couverture rotation professionnelle nous montrent que les sages-femmes
se sont concentrés sur certaines interventions et enveloppes passent beaucoup de temps à accomplir des tâches administratives,
choisies plutôt que de tout essayer d'un seul coup. Certes, il telles que la tenue de dossier. Si nous manquons déjà de sages-
est bien plus efficace de se concentrer sur un nombre moindre femmes, comment pourrait-on réserver leur temps pour réaliser
d'interventions de haute qualité, bien qu'il n'en faille pas pour des tâches qualifiées, telles que les soins à l'accouchement ? En
autant oublier les autres éléments de la réussite : leadership, retirant les tâches administratives de leurs termes de référence,
gestion et utilisation efficace des données pour prendre les on augmentera non seulement leur satisfaction professionnelle
décisions. Peu à peu, d'autres interventions exigeant plus de mais également leur efficacité. Dans la plupart des cas, des
compétences et des fournitures plus chères pourront être ajoutées changements juridiques seront nécessaires pour soutenir la
aux enveloppes de soins essentiels. Par exemple, le dépistage et le délégation des responsabilités. Dans le cadre d'une enquête
traitement de femmes enceintes souffrant d'infections urinaires récente des services de SOU, la Tanzanie a constaté que moins
asymptomatiques est une approche qui a fait ses preuves, mais de 10 % de ses établissements dispensant des soins obstétricaux
qui est bien plus complexe et plus chère que les interventions de de base répondaient aux normes escomptées, puisqu'aucun n'était
SPN plus simples. Par ailleurs, lorsque la capacité augmente ou en mesure de fournir une extraction par ventouse. Aussi, la
lorsque les orientations sont plus efficaces, cette intervention réglementation nationale a-t-elle été revue pour permettre aux
pourra être ajoutée à l'enveloppe essentielle. sages-femmes de réaliser des extractions par ventouse.
Les questions suivantes devront être posées lors de l'exécution Trop souvent, les défis liés aux ressources humaines sont relevés
d'un programme : de manière fragmentaire, au coup par coup et cela ne fait que
• Quoi ? Interventions essentielles prolonger la crise existante. Certes, il est important de renforcer
• Où ? Domicile ou centre de soins primaires, suivant l'utilisation du traitement antirétroviral (ARV) dans un grand
l'intervention nombre de pays africains, mais les salaires et autres incitations
• Avec quoi ? Fournitures, produits et médicaments offertes par les programmes des ARV ont été nettement supérieurs
• Qui ? Les compétences requises et les groupes qui les maîtrisent aux autres programmes, encourageant ainsi le personnel à quitter
• Quand ? Par le biais d'une approche intégrée tout au long de les services de santé routiniers et ralentissant l'expansion d'autres
la grossesse, de l'accouchement et de la période postnatale interventions à impact élevé. Le Malawi a déployé un effort
Les directives mondiales doivent être adaptées à l'échelle nationale concerté pour formuler un plan complet de ressources humaines
et inclure des aides professionnelles pour la formation en cours (Encadré IV.5). Aussi, faut-il un plan général le long des axes
d'emploi, la supervision et la réglementation. Les audits réguliers de la FORMATION, du MAINTIEN et du SOUTIEN.30
sont un outil très utile favorisant l'amélioration de la qualité.8

Renforcer l'approvisionnement Programme des ressources


ENCADRÉ IV.5
Où et avec quoi ? Infrastructure, fournitures et produits humaines d'urgence au Malawi
Les soins néonatals sont souvent associés à une technologie
Le Malawi ne compte une faculté de médecine que depuis
avancée et pourtant, la majorité des décès de nouveau-nés
les années 90 et connaît une pénurie chronique de médecins,
pourraient être évités avec une simple technologie ou sans
d'infirmiers et d'agents qualifiés, situation encore aggravée par
technologie du tout. En Europe et en Amérique du Nord, le
la fuite des cerveaux et le SIDA. Une enquête, faite en 2003
TMN était inférieur à 15 avant l'utilisation plus répandue des
auprès des établissements de santé, indiquait que sur les 617
soins intensifs néonatals. L'allaitement maternel et la vaccination
formations sanitaires du pays, seules 10 % satisfaisaient aux
antitétanique sont des exemples d'interventions simples et
normes de prestation de services de santé essentielle en
pourtant efficaces qui sont possibles, même si l'infrastructure
fonction de la disponibilité des services et des niveaux de
n'est pas très avancée (Tableau IV.1). Par ailleurs, si nous voulons
personnel. Après la mise en place, par le gouvernement, de
atteindre l'OMD 4, les soins en milieu clinique, pas forcément
l'Enveloppe de Santé essentielle en 2004, on a noté que
les soins néonatals intensifs, sont nécessaires : soins qualifiés à
l'obstacle le plus grand à cette mise en œuvre résidait dans
l'accouchement et SOU qui demandent une salle d'opération,
les niveaux de personnel.Aussi, un programme des ressources
réserve de sang sans risques et liste plus étendue des médicaments
humaines d'urgence a-t-il été mis au point par le programme
essentiels. Ce sont des investissements importants pour tout pays
et les partenaires aux fins suivantes :
qui prend au sérieux la vie des mères et des bébés.
• Améliorer les incitations pour le recrutement et la rétention
Qui ? Ressources humaines du personnel grâce à des primes salariales
L'élément « qui » (ressources humaines) est la clé de la réussite • Renforcer la capacité de formation nationale, en utilisant
pour sauver les mères et les bébés.28 L'OMS a retenu 32 pays temporairement des moniteurs internationaux pour les
en Afrique subsaharienne connaissant une grave pénurie de médecins et les infirmiers
personnel qualifié et une très faible densité de main-d'œuvre et • Apporter une assistance technique internationale pour
où l'action urgente est nécessaire pour répondre aux OMD liés renforcer la capacité de gestion et les compétences et mettre
à la santé.3 Pratiquement tous les pays africains connaissent des en place un système de suivi et d'évaluation des mouvements
lacunes dans la prestation de services, généralement dans les zones des ressources humaines
rurales suite aux difficultés liées au recyclage et à la répartition
Source : Adapté de la référence29
du personnel qualifié.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 165


FORMATION- Produire un plus grand nombre d'agents de SOUTIEN
santé, surtout des agents qualifiés
• Utiliser de bonnes techniques de gestions avec des descriptions
• Augmenter la capacité des établissements d'enseignement, en claires des tâches, en faisant correspondre les compétences aux
collaborant également avec les instituts privés. L'Afrique du tâches et en équilibrant la gamme des aptitudes au sein d'une
Sud a l'intention de confier la formation de milliers d'agents équipe.3
de santé à des ONG et des organismes pédagogiques privés
• Vérifier une supervision compétente et constructive du
qui ont été homologués par le Département de la santé. De
personnel.
strictes normes ont été adoptées concernant le niveau devant
être atteint après avoir suivi un plan de formation standardisé. • Redistribuer le personnel en fonction des modes d'utilisation
Il est nécessaire d'accélérer ce type d'initiatives pour répondre indiquée et pourvoir aux postes prioritaires, accorder des primes
à la crise actuelle du personnel soignant. d'incitation pour les postes ruraux.
• Encourager les partenariats Nord-Sud pour accélérer les for- • Renforcer l'efficacité en recyclant le personnel dans le cadre
mations du personnel de santé. de formation en cours d'emploi et téléenseignement. A cet
effet, l'Afrique du Sud a fait appel à une approche novatrice
• Mettre au point des incitations de reprise du travail pour ceux
basée sur une formation à distance qui a permis de mettre à
qui ont quitté la vie active (par exemple, sous forme de crèches
jour les compétences de plus de 30 000 sages-femmes à un
pour les enfants).
coût d'environ 5 $ par personne.32,33
• Elargir l'espace fiscal pour sauver des vies - il faudra des budgets
• Sous-tendre fermement le travail en équipe et la délégation
de la santé bien plus conséquents si on veut répondre à la crise
des tâches avec les lois et réglementations correspondantes, à
actuelle des ressources humaines en Afrique.
l'exemple du Mozambique où la loi permet aux assistants
MAINTIEN chirurgicaux de faire des césariennes.34 Au Ghana, ce sont les
aides-infirmières qui s'occupent de nombreuses des tâches plus
• Augmenter les salaires et améliorer les conditions d'emploi.
simples, permettant ainsi aux infirmières et aux sages-femmes
• Améliorer la motivation du personnel grâce à des incitations de se tourner vers des services plus complexes.
et satisfaction professionnelle (prestige, salaires, conditions de
• Etudier la meilleure utilisation des ASC pour apporter les soins
travail, promotion, rémunération basée sur le rendement et la
le plus proche possible du domicile.
performance professionnelle)31
L'actuelle « seconde révolution des soins de santé primaires »
• Fournir des services de prévention du VIH et apporter des soins
(Encadré IV.6) en Afrique est l'occasion rêvée d'intégrer dans
et un soutien aux agents infectés.
plusieurs pays les interventions essentielles de SMNI aux tâches
• Organiser des horaires souples pour les familles et le personnel et à la formation des ASC. Il faudra toutefois tirer les leçons
séropositif à VIH. pertinentes de la première révolution des soins de santé primaires.35

ENCADRÉ IV.6 La seconde révolution des soins de santé primaires - une possibilité pour la SMNI
La première révolution des soins de santé primaires atteignait son apogée en 1978 Déclaration d'Alma Ata qui prévoyait
une santé pour tous d'ici l'an 2000 en utilisant les soins de santé primaires comme le principal véhicule axé sur la santé
maternelle et infantile (SMI). Nombreuses sont les raisons expliquant que ce véhicule est tombé en panne, notamment le
manque de priorités fixes puisque les politiques sanitaires internationales se sont tournées vers l'éradication des maladies.
Par ailleurs, si de multiples tâches ont été confiées aux ASC, ces derniers n'ont par contre reçu que peu, voire aucune
supervision et ont continué à être mal payés. Malgré l'énorme vague d'agents formés, peu d'évaluation attentive a été publiée.

Après une série de programmes verticaux, y compris l'éradication continue de la poliomyélite et les activités renforcées
de lutte contre le VIH, le paludisme et la tuberculose, qui ont occupé le centre des approches de prestation de santé,
l'attention à présent est accordée à la SMNI comme le pivot des soins de santé. Les communautés et les ASC sont à
nouveau vus comme des agents d'importance vitale pour l'expansion des soins. En Afrique subsaharienne, la crise des
ressources humaines a accéléré le changement de politiques en faveur des ASC. Par exemple, l'Ethiopie est en train de
former 30 000 animatrices de santé communautaire chargées de la SMNI, de la lutte contre le paludisme et le VIH.36
Le Kenya, le Ghana et l'Afrique du Sud sont en train d'organiser des programmes nationaux avec les ASC. Le Nigeria
est également en train de renforcer la capacité des animateurs communautaires disposant de compétences essentielles
pour la SMNI.

Et pourtant, une recherche de la littérature disponible pour guider ces politiques met à jour un manque d'études
concernant l'impact sur la mortalité. La plupart des évaluations se penchent sur le processus plutôt que sur l'impact et
un grand nombre d'entre elles sont liées à des programmes d'intérêt spécial - notamment, une couverture accrue en
moustiquaires imprégnées aux insecticides, au vaccin contre la rougeole ou à l'éradication de la dracunculose. Peu de

166 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


IV
publications discutent de l'évaluation du processus des services de SMNI, tels que l'allaitement maternel et la promotion
nutritionnelle et aucune n'a été trouvée sur les programmes intégrés de la santé infantile ou de la SMNI, alors que ces
programmes sont en train d'être étendus à plus grande échelle. Des programmes, tels que celui bien connu de la Survie
infantile accélérée, encadré par l'UNICEF et financé par l'Agence canadienne du Développement international, ainsi que
le travail communautaire de l'UNICEF sur le plan de la PCIME existent bien dans plusieurs africains,26 mais manquent
d'évaluation externe rigoureuse concernant l'impact sur la mortalité et n'expliquent nullement comme ces résultats sont
associés à des choix importants concernant la manière de mettre en œuvre ces programmes.

L'Asie du Sud apporte un bien plus grand nombre d'études démontrant une réduction de la mortalité, mais surtout dans
le cadre de petits programmes. Une évaluation plus rigoureuse des interventions communautaires est nécessaire de
manière urgente, surtout pour l'Afrique. Alors que ces programmes sont mis en œuvre à plus grande échelle, il est
important d'évaluer leur processus, marqueur de réussite à grande échelle, coût et impact sur la mortalité. En effet, cela
permettra de vérifier que les investissements sont sauvegardés et qu'il existe la possibilité de sauver des vies en reliant
les systèmes des ASC au système formel de la santé.

Source : Adapté de la référence35

Augmenter la demande central. Maintenir des compétences de gestion de haute qualité


dépend d'un programme structuré de renforcement des capacités
Etendre la couverture d'interventions ne se réduit pas simplement
humaines par le biais de mises à jour, formation et possibilités
à l'augmentation de la fourniture de services. Dans bien des
régulières d'éducation. De plus, la direction donnée par le
pays africains, la faible couverture en soins qualifiés n'est pas
gouvernement central doit être complétée par des responsables
simplement une question de l'offre. Les familles peuvent avoir
au niveau district pour garantir un lien efficace entre le niveau
accès à un établissement de santé pour l'accouchement, mais un
central et les établissements de santé,41 tel que le montrent les
grand nombre resteront chez elles pour diverses raisons :
expériences provenant de programmes à grande envergure. Un
• Manque d'observance des recommandations suite à un manque
examen de 15 programmes réussis de lutte contre les maladies
d'information ou à une mauvaise compréhension
tropicales constate que des programmes efficaces décentralisent
• Obstacles entravant l'accès, tels que la distance et un terrain
et intègrent les opérations mais maintiennent une certaine autorité
difficile
décisionnelle centrale.42
• Faible qualité ou absence de qualité dans les services de santé
et chez les prestataires Faciliter l'intégration, et surtout le faire en sorte qu'elle arrive
• Manque de respect de la femme ou du pauvre au niveau du district prendra du temps et ne sera pas facile, tel
• Barrières culturelles, ethniques et barrières liées au sexe que nous le montrent les expériences d'intégration de la PTME
• Incapacité à couvrir les coûts directs (officiels ou sous la table) et de la SMNI en Ouganda (Encadré IV.7). Aussi, sera-t-il
ou les coûts d'opportunité, par exemple, le manque à gagner probablement plus efficace d'utiliser une approche par étapes à
ou les deux l'avenir. Il faudrait au moins engager une bonne diversité et
• Obstacles locaux entravant l'offre et la demande, par exemple, nombre d'agents de santé, de superviseurs et de responsables,
les paiements de l'utilisateur surtout au niveau district, et stimuler un meilleur sentiment
d'appartenance nécessaire pour fournir des interventions
L'utilisation augmentera rapidement si une attention systématique
néonatales efficaces.
et minutieuse est donnée au côté demande des soins, surtout
pour les soins qualifiés.37 Le Tableau II.1 de la Section II propose
des solutions pour lever certains des obstacles susmentionnés. En
effet, les prêts communautaires ou les plans participatifs pour les
transports d'urgence concernant les soins obstétricaux et néonatals
peuvent faciliter l'utilisation d'équipes de brancard, d'ambulances
à bicyclette et de remboursement communautaire des frais de
transport par des coopératives locales.38,39

Intégrer les services de SMNI à d'autres


programmes clés
Plus facile de prêcher l'intégration que de la faire. Une intégration
réussie demande une description claire des rôles et fonctions,
par exemple, des protocoles et directives de soins, des circuits
d'orientation bien délimités, une bonne gestion de l'offre, ainsi
que des systèmes d'information et de supervision.40 Toutes ces
activités dépendent d'un solide leadership technique au niveau

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 167


ENCADRÉ IV.7 Encourager une approche intégrée à une survie sans VIH en Ouganda
Le Ministère de la Santé et les partenaires en Ouganda ont reconnu que l'intégration de la prévention du VIH aux
programmes existants de planification familiale, soins prénatals, soins liés à l'accouchement, soins postnatals et PCIME
bénéficierait aussi bien à la prévention du VIH qu'à la SMNI. La stratégie d'intégration avait pour objectifs de :
1. Mettre au point des outils et directives pour la planification, la mise en œuvre, la supervision et le suivi et l'évaluation
de l'approche intégrée
2. Renforcer le système de santé pour fournir des services intégrés de SMNI et de VIH/SIDA dans le cadre des
programmes existants
3. Documenter les expériences d'intégration à partir de sites d'apprentissage à divers niveaux

Ce processus a fait appel à un groupe de travail technique qui a organisé des réunions avec les parties concernées par la
santé infantile, la santé de la reproduction, le paludisme, la PTME, les universitaires, les organisations professionnelles
et autres partenaires du développement.

Une évaluation des besoins a été réalisée à divers niveaux :


Niveau national : Il existait des politiques favorables à l'intégration, avec un grand nombre de partenaires désireux de
s'engager et disposant de la capacité technique nécessaire, mais par contre il n'existait pas de matériel de formation
intégrée ni de processus à haut niveau pour mettre en œuvre les politiques.
Niveau district : La volonté d'intégrer était présente mais le travail en équipe était difficile entre les divers programmes
(santé de la reproduction et VIH) et la capacité était insuffisante pour mettre en œuvre les divers volets du programme.
La supervision se faisait verticalement et les données pour la santé de la reproduction et la PTME étaient reçues séparément,
sans analyse conjointe.
Niveau de l'établissement de santé : La planification familiale et les soins postnatals étaient un faible maillon dans la chaîne
et l'infrastructure, le personnel et l'approvisionnement (produits de prévention des infections) et médicaments essentiels
étaient insuffisants dans tous les établissements évalués.
Niveau communautaire : Les communautés étaient au courant des services dispensés mais pensaient qu'ils étaient de
mauvaise qualité. Un grand nombre des répondants n'étaient pas au courant des services et des comportements sains. La
collaboration était insuffisante entre les prestataires de soins et les communautés. La violence à l'égard des femmes et le
manque d'engagement de l'homme sont des obstacles continus.

Réalisations
• Mise en place d'une équipe de coordination pour guider
l'exécution des activités d'intégration avec formateurs
au niveau central pour les activités de formation et de
supervision
• Intégration achevée des directives, des protocoles et du
matériel de formation pour la PTME, les CPN, les SOU
et les soins postnatals ; livret revu sur les conseils intégrés
pour les femmes enceintes et création de services de
soins postnatals
• Evaluation des données initiales se rapportant à l'in-
tégration et PTME intégrée dans le système actuel
d'information en gestion sanitaire

Défis à relever
• Manque de collaboration entre les programmes individuels en ce qui concerne la planification et le partage des
ressources
• Maintien de la confidentialité concernant le statut VIH lorsque les registres des CPN et de la PTME sont harmonisés
• Faibles services de soins postnatals
• Aucune mise en œuvre ou évaluation systématique n'est planifiée pour les interventions communautaires

Source : Adapté de Dr Lukoda Ramathan, Ministère de la Santé/OMS Ouganda. Les expériences sur l'intégration du VIH à la SMNI en
Ouganda. Genève. 5-6 avril 2006.

168 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Etape 4. Suivre le processus et évaluer les connaissances, du point de vue de la recherche appliquée sur IV
résultats, les coûts et les ressources les systèmes de santé - surtout les adaptations pour apporter les
services essentiels au pauvre.
financières
S'il est d'importance critique d'étendre à plus grande échelle les
services, il n'en reste pas moins tout aussi important d'augmenter Conclusion et appel à l'intégration et
la disponibilité et la qualité de l'information pour juger des à l'action accélérée
progrès et étayer la prise de décisions. D'après une estimation
Dans bien des pays africains, les interventions essentielles
récente, le coût d'expansion d'un système intégré complet
n'arrivent encore qu'à la moitié des femmes, des bébés et des
d'information en gestion sanitaire coûterait moins de 0,50 $US
enfants - et pourtant, des milliers de vies pourraient être sauvées
par habitant.43 La sélection des indicateurs servant au suivi
grâce à une couverture plus étendue. Une prise de décisions
et à l'évaluation dépend de la manière dont les données seront
nationale et systématique, une meilleure collaboration entre les
utilisées. La collecte de données a pour objet de suivre l'accroisse-
partenaires et l'échelonnement des interventions prioritaires en
ment de la couverture en interventions essentielles, ainsi que ses
vue de construire des systèmes de santé plus solides sont autant
déterminants et ses barrières. Plusieurs choix sont faits lors de
d'éléments nécessaires pour avancer plus vite. L'appel à l'action
la sélection des indicateurs :
doit être animé par un sentiment d'urgence afin d'arriver à une
• Identifier les indicateurs nécessaires pour suivre la mise en
couverture plus élevée, surtout pour le pauvre (voir Encadré
œuvre en vue d'atteindre les buts et les objectifs
IV.8). Toute concurrence entre sauver la vie du nouveau-né, de
• Décider de la manière dont les indicateurs choisis seront
l'enfant ou de la mère ou entre les priorités de la SMNI ou
connectés et avec quelle fréquence en utilisant, si possible, les
autres priorités de santé se soldera par un échec : si l'un y perd,
systèmes de collecte de données
tout le monde y perd. L'enfant fait ses premiers pas comme un
• Déterminer comment on peut veiller à l'équité tout en cherchant
bébé et la survie du bébé et le développement sain de l'enfant
à accroître la couverture
est lié à celui de la femme. L'intégration des services tout au
Les données concrètes au niveau national doivent être collectées long de la continuité des soins est le pivot même de l'action
plus fréquemment que par le biais de l'EDS tous les cinq ans. pour la SMNI et pour sauver la vie d'un plus grand nombre de
La Section I a déjà donné des recommandations particulières mères, de nouveau-nés et d'enfants.
sur la manière de compter les nouveau-nés aux niveaux district,
national et mondial. Souvent, les données sont disponibles mais
ne sont pas utilisées pour la prise de décisions. Les profils de
pays présentés dans ce livre représentent un ensemble de données
fondamentales qui pourront être utilisées par chaque pays pris
indépendamment.
Le Tableau IV.3 présente une liste d'indicateurs pour suivre la
survie de l'enfant dans le cadre des OMD et des listes fondamen-
tales pour la survie de l'enfant et la santé de la reproduction, ainsi
que le processus de compte à rebours d'après la première réunion
du compte à rebours jusqu'à 2015 en décembre 2005.44 Ces listes
se recoupent et une liste harmonisée de SMNI serait utile pour
les pays et les partenaires.
Il est important de suivre les ressources humaines et financières
en plus du suivi des décès et de la couverture sanitaires. Ce
n'est qu'ainsi qu'on pourra responsabiliser les dirigeants et les
partenaires et leur rappeler leur engagement.45 Par exemple,
l'objectif de 15 % des dépenses publiques pour la santé auquel
se sont engagés tous les gouvernements de l'Union africaine à
Abuja est un bon cadre de référence pour rappeler les promesses
faites.
L'Equipe spéciale de la Santé maternelle, néonatale et infantile
(SMNI) pour l'Afrique est un autre mécanisme de responsabili-
sation. C'est cette Equipe qui a démarré la Carte routière et qui
soutient actuellement le champ élargi de la SMNI, reliant le
Cadre africain pour la Survie de l'Enfant et le Plan d'Action de
Maputo pour la Santé sexuelle et reproductive.
Il s'agit non seulement de combler les lacunes aux niveaux du
suivi et de l'évaluation, mais également celles au niveau des

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 169


TABLEAU IV.3 Suivi de la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile
Indicateurs Indicateurs Indicateurs Indicateurs de Indicateurs du
de suivi principaux de santé consensus sur la compte à
des OMD reproductive survie de l'enfant rebours à 2015

Indicateurs de résultat
Taux de mortalité des moins de cinq ans  A 
Taux de mortalité néonatale A 
Taux de mortalité infantile  B
Ratio de mortalité maternelle  
Taux de mortalité périnatale* 
Indice synthétique de fécondité 
Prévalence de l'insuffisance pondérale à la naissance  A 
Prévalence du point insuffisant  
Coverage of essential interventions indicators
Prévalence de la mutilation génitale de la femme 
Pratiques de prévention et connaissance du VIH 
Taux de prévalence de la contraception 
Anémie chez les femmes en âge de procréer (15-49 ans) 
Prévalence de l'infécondité chez les femmes (15-49 ans) 
Hospitalisations obstétricales et gynécologiques
imputables à l'avortement 
Incidence de l'urétrite chez les hommes 
Couverture en soins prénatals (une visite) 
Prestataire qualifié à l'accouchement   
Prévalence de la syphilis chez les femmes enceintes 
Prévalence du VIH chez les femmes enceintes 
Protection contre le tétanos à la naissance A 
Soins obstétricaux d'urgence (de base et complets) 
Visite postnatale dans les 3 jours suivant l'accouchement 
Traitement antirétroviral pour la PTME du VIH 
Démarrage rapide de l'allaitement maternel
(dans l'heure qui suit) A 
Allaitement maternel exclusif (jusqu'à 6 mois) A 
Alimentation complémentaire dans les bons délais (6-9 mois) A 
Allaitement maternel continu (20-23 mois) A 
Vaccin contre la rougeole  A 
Diphtérie, coqueluche et tétanos (3 vaccinations) A 
Vaccination B contre Haemophilis Influenza B 
Supplémentation en vitamine A A 
Utilisation de points d'eau améliorés pour l'eau de boisson  A 
Utilisation de structures sanitaires améliorées  A 
Couverture en moustiquaires imprégnées aux insecticides
pour les moins de 5 ans  A 
Traitement antipaludique pour les moins de 5 ans  A 
Consultation de service pour la pneumonie A 
Utilisation de combustible solide pour la cuisson  A
Traitement par antibiotiques pour la pneumonie A 
Traitement de réhydratation orale (solution de A 
réhydratation orale ou solution préparée à la maison
ou davantage de liquides) plus alimentation continue
Sources : Indicateurs de suivi des OMD de la référence46. La liste des indicateurs du consensus sur la survie de l'enfant a été mise au point par l'OMS et l'UNICEF,
de la référence47. A est haute priorité et B est unes liste secondaire.
Indicateurs principaux de santé reproductive de la référence48.
Indicateurs sur le compte à rebours à 2015 de la référence45. La conférence sur le compte à rebours à 2015 se concentrait davantage sur la survie de l'enfant.
Les processus suivants porteront sur la santé néonatale et maternelle et les indicateurs seront revus en voie de conséquence.
*Changement proposé au taux de mortinatalité.

170 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


IV
ENCADRÉ IV.8 Appel à l'action pour sauver les nouveau-nés en Afrique
Appel à l'action au niveau national
• A la fin de 2007, formuler et publier un plan d'action pour atteindre les objectifs nationaux fixés de survie néonatale
dans le cadre des programmes de survie infantile et de santé maternelle, plan d'action à relier à la Feuille de Route.
Ce plan repose sur des analyses situationnelles, notamment un TMN initial défini, avec des données probantes et
des stratégies spécifiques pour atteindre les familles les plus pauvres.
• Financer la mise en œuvre du plan en identifiant et en mobilisant des ressources internes et en obtenant, le cas
échéant, un soutien externe
• Mettre en œuvre le plan avec des objectifs et des délais définis, des étapes progressives vers la couverture universelle
en interventions essentielles
• Suivre régulièrement les progrès et publier les résultats, reliés à des processus existants tels que l'examen du
secteur de la santé, avec la participation de la société civile. Comptons chaque nouveau-né et pour que chaque
nouveau-né compte.

Appel à l'action au niveau international


• Inclure le TMN comme indicateur pour l'OMD 4, avec une cible de réduction de 50 % entre 2000 et 2015. Publier
le TMN national dans les rapports mondiaux sur une base annuelle.
• Maximiser les ressources pour répondre aux besoins supplémentaires identifiés (1,39 $US par personne en Afrique)
pour arriver à une couverture élevée des interventions.
• Préconiser la convergence entre partenaires et bailleurs de fonds au niveau national, telle que recommandée par le
Partenariat pour la Santé maternelle, néonatale et infantile, afin d'accroître l'efficacité et de diminuer la charge pour
les programmes nationaux
• Investir dans la recherche sur les systèmes de santé pour les questions « comment » surtout en ce qui concerne
les soins postnatals et dans la nouvelle recherche sur la mortinatalité et les issues non fatales au moment de la
naissance

Défis à relever
• Rivalité perçue entre la survie néonatale et mater-
nelle ou infantile - un faux choix, car si l'un perd,
tous perdent
• Eventuels conflits entre les interventions au niveau
communautaire et au niveau de l'établissement de
santé - un autre faux choix, puisque les deux sont
nécessaires
• Les programmes de santé maternelle, néonatale et
infantile sont affligés par une vague silencieuse et
continue de 11 millions de décès par an. L'attention
et le financement restent insuffisants pour s'attaquer
à la tâche, perdus dans un monde d'urgences telles
que la grippe aviaire et le VIH/SIDA
• La réponse aux demandes des pays souhaitant recevoir
un soutien pour réduire les décès néonatals a été
lente et les pays ne continueront pas indéfiniment
à faire cette demande.
Source : Basé sur les références27,36 et adapté pour l'Afrique.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 171


Ressources de programme Transforming health systems for women and children.
UN Millennium Project Task Force on Child Health and
• OMS. Rapport sur la Santé dans le Monde 2005 : maternal Health. 2005 New York: Millennium Project.
Donnons sa chance à chaque mère et chaque enfant. • The Lancet child survival series
Genève, Suisse : Organisation mondiale de la Santé ; • The Lancet maternal survival series
2005. • WHO. Neonatal and perinatal mortality: regional,
• The Lancet. La survie du nouveau-né ; 2005. country and global estimates. Geneva, Switzerland:World
• UNICEF. Etat des Enfants du Monde. New York : Fonds Health Organization; 2006.
des Nations Unies pour la Population. • Save the Children. State of the World’s Mothers 2006:
• OMS. Au-delà des Nombres : Examiner les morts Saving the lives of mothers and newborns.Washington,
maternelles et les complications pour réduire les risques DC: Save the Children; 2006.
liés à la grossesse. • Lawn JE, Zupan J, Begkoyian G, Knippenberg R. Newborn
• La réalisation des objectives du Millénaire pour le Survival. In: Jamison D, Measham A, editors. Disease
développement au Moyen Orient : l’importance de la Control Priorities. 2 ed.The World Bank and the
santé reproductive. PRB,Washington DC, 2005. National Institutes of Health; 2005.
• Yinger N, Ransom, E. Pourquoi investir dans la santé des • Guide for Situation analysis for newborn health in the
nouveau-nés ? Save the Children, PRB ; 2003. context of MNCH. SNL and WHO for the Healthy
• Freedman LP, Waldman RJ, de Pinho H, Wirth ME, Newborn Partnership. 2006 [draft]
Chowdhury AM, Rosenfield A.Who’s got the power?

172 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Les nouveau-nés de l'Afrique - V

Information concrète pour


passer à l'action
Toute donnée utilisée dans son bon contexte et qui semble logique à l'utilisateur est d'une grande
puissance - pour renforcer les politiques, évaluer les projets, guider les programmes, protéger le
pauvre et mobiliser l'engagement et les ressources.

Cette Section compile d'importantes données, nouvelles ou publiées auparavant, sur la santé maternelle,
néonatale et infantile (SMNI) pour 46 pays de l'Afrique subsaharienne.
Dans cette section se trouvent :
• 46 profils de pays de SMNI, mettant au premier plan la santé néonatale
• un profil récapitulatif de l'Afrique subsaharienne
• des tableaux récapitulatifs pour les 46 pays
o suivi de l'argent
o suivi de la couverture
o suivi des décès
• des notes de données et des sources de données utilisées dans la publication et dans les
profils/tableaux de pays

Cette information peut être utilisée pour que compte la vie de la mère, du nouveau-né et de l'enfant.

Référence rapide aux sigles utilisés dans les profils de pays


AM Allaitement maternel
CPN Consultations prénatales
DTC3 Trois doses de vaccin contre la diphtérie, la coqueluche et le tétanos
IRA Infection respiratoire aigüe
OMD Objectif du Millénaire pour le Développement
PCIME Prise en charge intégrée des maladies de l'enfance
PTME Prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant
SMNI Santé maternelle, néonatale et infantile
SOU Soins obstétricaux d'urgence
SPN Soins postnatals
TMI Taux de mortalité infantile
TMM5 Taux de mortalité des moins de 5 ans
TMN Taux de mortalité néonatale
TPC Taux de prévalence de la contraception
TPIp Traitement préventif intermittent pour le paludisme lors de la grossesse
Les profils suivants ont été mis à jour depuis l'édition anglaise de ce livre, de manière à ajouter des données récemment
publiées : Congo, Malawi, Mali, Niger, Ouganda et Rwanda. La moyenne de l'Afrique subsaharienne n'a pas été modifiée.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de


Afrique subsaharienne
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 697 561 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 28 263 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 940 200
Décès maternels annuels 247 300
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 32 100
Nombre annuel de mort-nés 890 000
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 41 62
Décès néonatals annuels 1 155 800
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 63 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES


pour 1 000 naissances vivantes 164
LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
Décès des moins de 5 ans annuels 4 636 900
Décès postnatals annuels 3 482 200 Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 796 000
TMN en tant que pourcentage du TMM5 25 % Fourchette de réduction dans le TMN 37-67 %

POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE FINANCEMENT


Pays démarrant la Feuille de Route 35 Revenu national brut, par habitant ($US) $ 611
Pays avec équipe nationale spéciale pour la SMNI 20 Dépenses publiques moyennes pour la santé, par habitant ($US) $ 14
Naissances inscrites à l’Etat civil 38 % Dépenses publiques moyennes pour la santé, en tant que %
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 2 098 des dépenses publiques totales 9%
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,04 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 40 %
Pays avec des districts pilotes de PCIME 27 Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants 10 sur 20
Pays avec élimination du tétanos néonatal 7 Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés 2 sur 7

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 6 %

75 %

Prématuré 25 % Infection 28 %

50 %
8%

Congénital 6 % 25 %

Diarrhée 3 % 69 % 42 % 37 % 30 % 65 %
Asphyxie 24 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 14 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait
occasion ratée

75 %
o c c a s i o n r a t é e

50 %

25 %
23 % 69 % 54 % 59 % 10 % 11 % 11 % 33 % 95 % 30 % 41 %

0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Le TMN, le TMI et le TMM5 pondérés comprennent 8 pays où ont été
174 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique utilisées des données non ajustées de l'EDS.
Afrique du Sud V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 47 208 000 200

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 1 093 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 230
Décès maternels annuels 2 500
100
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 18
Nombre annuel de mort-nés 19 500
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 21
Décès néonatals annuels 23 000
20
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 67
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 73 200
Décès postnatals annuels 50 200 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 31 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 9 100
Fourchette de réduction dans le TMN 17-41 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 0 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 3 630
Naissances inscrites à l’Etat civil - Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 114
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 176 Dépenses publiques pour la santé 10 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 36 %
Districts avec PCIME 93 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Oui
Elimination du tétanos néonatal Oui Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 6 % Tétanos 1 %

Infection 21 %
75 %

Prématuré 38 % 50 %

Asphyxie 21 %
25 %
94 % 84 % pas de 7% 93 %
Diarrhée 2 % données
Congénital 10 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 15 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non
satisfait

o c c a s i o n r a t é e

75 %
occasion ratée

50 %

25 %
56 % 94 % 72 % 85 % pas de 22 % pas de pas de 87 % 7% 75 %
données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 175
Angola
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 15 490 000 400

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 749 000
MERES
300
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 1 700
Décès maternels annuels 12 700
200
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 33
Nombre annuel de mort-nés 25 200 100
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 54 87
Décès néonatals annuels 40 100
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 260
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 194 700
Décès postnatals annuels 154 600 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 21 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 30 300
Fourchette de réduction dans le TMN 42-72 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 4, en cours FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI En cours Revenu national brut, par habitant ($US) $ 1 030
Naissances inscrites à l’Etat civil 29 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 22
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 3 Dépenses publiques pour la santé 5%
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,04 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 16 %
Districts avec PCIME 2% Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Non
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 6 %

75 %
Prématuré 25 %
Infection 29 %

50 %

Congénital 5 % 25 %
Diarrhée 5 % 66 % 45 % pas de 11 % 59 %
Asphyxie 24 % données
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 12 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %

75 %

o c c a s i o n r a t é e
50 %

25 %
6% 66 % pas de 72 % pas de pas de pas de pas de pas de 11 % 58 %
données données données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
176 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Bénin V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 8 177 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 341 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 850 200
Décès maternels annuels 2 900
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 30 100
Nombre annuel de mort-nés 10 400
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 41 62
Décès néonatals annuels 14 100
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 43 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 152
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 51 800
Décès postnatals annuels 37 700 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 27 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 8 100
Fourchette de réduction dans le TMN 26-55 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 4, en cours FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI En cours Revenu national brut, par habitant ($US) $ 530
Naissances inscrites à l’Etat civil 70 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $9
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 23 Dépenses publiques pour la santé 10 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 51 %
Districts avec PCIME 26 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Partiel
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 5 % Tétanos 4 %

3%
75 %
Prématuré 27 %
Infection 34 %

50 %

25 %
Congénital 8 %
Diarrhée 2 % 81 % 66 % 77 % 38 % 83 %
Asphyxie 19 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 16 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

Accouchements ailleurs que dans un établissement


OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait
occasion ratée

75 % o c c a s i o n r a t é e

50 %

25 %
19 % 81 % 61 % 72 % pas de pas de pas de 23 % 97 % 38 % 35 %
données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 177
Botswana
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 1 769 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 46 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 100 200
Décès maternels annuels -
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 19 100
Nombre annuel de mort-nés 900
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 40
Décès néonatals annuels 1 800
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 19
0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 116
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 5 300
Décès postnatals annuels 3 500 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 34 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 900
Fourchette de réduction dans le TMN 24-53 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 4, en cours FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI En cours Revenu national brut, par habitant ($US) $ 4 340
Naissances inscrites à l’Etat civil 58 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 135
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 7 Dépenses publiques pour la santé 8%
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 12 %
Districts avec PCIME 46 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Oui
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 6 % Tétanos 2 %

Infection 23 %
75 %

Prématuré 37 % 50 %

25 %
Asphyxie 22 %
97 % 94 % pas de 34 % 97 %
Congénital 8 % données
Diarrhée 2 %
0%
Insuffisance pondéraleà la naissance 10 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %
o c c a s i o n r a t é e

75 %

50 %

25 %
48 % 97 % 97 % 55 % pas de 50 % 39 % pas de pas de 34 % 14 %
données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
178 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Burkina Faso V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 12 822 000 400

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 601 000
MERES
300
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 1 000
Décès maternels annuels 6 000
200
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 26
Nombre annuel de mort-nés 16 000 100
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 31
70
Décès néonatals annuels 18 600
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 11 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 192
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 115 400
Décès postnatals annuels 96 800 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 16 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 14 000
Fourchette de réduction dans le TMN 40-72 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 2 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 360
Naissances inscrites à l’Etat civil - Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $9
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 6 Dépenses publiques pour la santé 13 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,13 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 52 %
Districts avec PCIME 5% Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Oui
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 6 % Tétanos 2 %

Infection 23 %
75 %

Prématuré 37 % 50 %
7%

25 %
Asphyxie 22 %
73 % 57 % 39 % 19 % 57 %
Congénital 8 %
Diarrhée 2 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 10 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements ailleurs Ecart de couverture entre les plus
que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

75 %
occasion ratée

o c c a s i o n r a t é e

50 %

25 %
14 % 73 % 27 % 40 % <1 % 3% 3% pas de 98 % 19 % 33 %
données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 179
Burundi
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 7 282 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 330 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 1 000 200
Décès maternels annuels 3 300
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 34 100
Nombre annuel de mort-nés 11 600
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 41 63
Décès néonatals annuels 14 600
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 190
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 62 700
Décès postnatals annuels 49 000 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 22 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 10 600
Fourchette de réduction dans le TMN 40-71 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 8 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 90
Naissances inscrites à l’Etat civil 75 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $1
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 1 Dépenses publiques pour la santé 2%
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 77 %
Districts avec PCIME - Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Non
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 5 %

75 %
Prématuré 23 % Infection 31 %

50 %

Congénital 5 %
25 %
Diarrhée 3 %
78 % 25 % pas de 62 % 74 %
données
Asphyxie 25 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 16 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %

75 % o c c a s i o n r a t é e

50 %

25 %
16 % 78 % pas de 41 % pas de 2% 2% pas de pas de 62 % 40 %
données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
180 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Cameroun V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 16 038 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 562 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 730 200
Décès maternels annuels 4 100
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 27 100
Nombre annuel de mort-nés 15 600
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 29
Décès néonatals annuels 16 300 46
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 55 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 149
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 83 700
Décès postnatals annuels 67 400 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 19 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 9 300
Fourchette de réduction dans le TMN 28-57 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 5 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 800
Naissances inscrites à l’Etat civil 79 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 11
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 1 Dépenses publiques pour la santé 8%
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 70 %
Districts avec PCIME 6% Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Non
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 3 %

Infection 25 % 75 %

Prématuré 30 % 50 % 12 %

25 %

Congénital 8 % Asphyxie 25 % 83 % 62 % 47 % 24 % 65 %
Diarrhée 2 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 11 % CPN Prestataire qualifiéSoins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements Ecart de couverture entre les plus
ailleurs que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

o c c a s i o n r a t é e
75 %
occasion ratée

50 %

25 %
26 % 83 % 60 % 53 % <1 % 11 % 1% pas de 94 % 24 % 40 %
données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 181
Cap-Vert
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 495 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 15 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 150 200
Décès maternels annuels -
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 16 100
Nombre annuel de mort-nés 200
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 10
Décès néonatals annuels 200
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 20
0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 36
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 500
Décès postnatals annuels 300 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 28 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées <100
Fourchette de réduction dans le TMN 15-36 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 0 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 1 700
Naissances inscrites à l’Etat civil - Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 57
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 1 Dépenses publiques pour la santé 11 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 27 %
Districts avec PCIME - Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 1 %
Infection 17 %

75 %

Prématuré 40 % 50 %
Asphyxie 23 %

25 %
99 % 89 % pas de 57 % 75 %
Diarrhée 1 %
données
Congénital 11 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 13 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %
o c c a s i o n r a t é e

75 %

50 %

25 %
53 % 99 % 99 % 72 % pas de pas de pas de pas de pas de 57 % pas de
données données données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
182 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Les Comores V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 777 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 28 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 480 200
Décès maternels annuels 100
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 26 100
Nombre annuel de mort-nés 700
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 29
Décès néonatals annuels 800 37
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 70
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 2 000
Décès postnatals annuels 12 000 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 41 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 500
Fourchette de réduction dans le TMN 36-68 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 7 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 530
Naissances inscrites à l’Etat civil 83 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $6
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 19 Dépenses publiques pour la santé 6%
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 46 %
Districts avec PCIME - Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
Autres 6 % Tétanos 2 % 100 %

Infection 23 %
75 %

Prématuré 38 %
50 %

Asphyxie 22 % 25 %
74 % 62 % pas de 21 % 76 %
Congénital 6 % Diarrhée 2 % données
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 25 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

75 %
occasion ratée

o c c a s i o n r a t é e

50 %

25 %
26 % 74 % 53 % 40 % pas de pas de pas de pas de 97 % 21 % 49 %
données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 183
Congo
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 3 883 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 172 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 781 200
Décès maternels annuels 1 300
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 28 100
Nombre annuel de mort-nés 4 900
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 33
Décès néonatals annuels 5 700 37
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 117
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 20 100
Décès postnatals annuels 14 400 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 28 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 3 500
Fourchette de réduction dans le TMN 32-62 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 3 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 770
Naissances inscrites à l’Etat civil - Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 12
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés - Dépenses publiques pour la santé 4%
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 36 %
Districts avec PCIME - Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 2 %

75 %
Infection 23 %
Prématuré 31 %
50 %

25 %

Congénital 8 % 88 % 86 % pas de 19 % 68 %
Asphyxie 26 % données
Diarrhée 2 %
0%
CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements ailleurs Ecart de couverture entre les plus
que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %

75 %

50 %

25 %

27 % 88 % 75 % 46 % 3% pas de pas de pas de 94 % 19 % 44 %


données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
184 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique Pour ce pays, le TMM, le TMM5, le TMI et le TMN les plus récents proviennent
de données non ajustées de l'EDS. Cette page a été mise à jour par rapport à
la version anglaise de manière à ajouter les données les plus récentes.
Congo, RD V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 55 853 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 2 788 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 990 200
Décès maternels annuels 27 600
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 34 100
Nombre annuel de mort-nés 98 000
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 47 68
Décès néonatals annuels 130 900
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 205
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 571 500
Décès postnatals annuels 440 600 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 23 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 88 300
Fourchette de réduction dans le TMN 33-64 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 5 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 120
Naissances inscrites à l’Etat civil 34 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $1
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 2 Dépenses publiques pour la santé 5%
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 82 %
Districts avec PCIME 4% Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 5 %

75 %
Infection 27 %
Prématuré 28 %
50 %

25 %
Congénital 7 %
68 % 61 % pas de 24 % 64 %
Diarrhée 3 % données
Asphyxie 23 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 12 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %

75 %

o c c a s i o n r a t é e

50 %

25 %
31 % 68 % pas de 48 % pas de 1% 1% pas de pas de 24 % 36 %
données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 185
Côte d'Ivoire
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 17 872 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 661 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 690 200
Décès maternels annuels 4 600
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 34 100
Nombre annuel de mort-nés 23 200
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 65
52
Décès néonatals annuels 42 800
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 53 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 194
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 128 200
Décès postnatals annuels 85 400 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 33 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 29 000
Fourchette de réduction dans le TMN 38-67 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 4 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 770
Naissances inscrites à l’Etat civil 72 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $8
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 85 Dépenses publiques pour la santé 5%
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 66 %
Districts avec PCIME 5% Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 5 % Tétanos 12 %

75 %

Prématuré 29 %
Infection 23 % 50 %

25 %
Congénital 5 %
88 % 68 % pas de 5% 50 %
Diarrhée 6 %
Asphyxie 19 % données
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 17 % CPN Prestataire qualifiéSoins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

o c c a s i o n r a t é e
75 %
occasion ratée

50 %

25 %
15 % 88 % 35 % 41 % pas de pas de pas de pas de 94 % 5% 38 %
données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
186 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Erythrée V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 4 232 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 166 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 630 200
Décès maternels annuels 1 000
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 27 100
Nombre annuel de mort-nés 4 600
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 24
49
Décès néonatals annuels 4 000
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 33 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 82
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 13 600
Décès postnatals annuels 9 600 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 29 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 3 000
Fourchette de réduction dans le TMN 41-72 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 4 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 180
Naissances inscrites à l’Etat civil - Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $4
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 46 Dépenses publiques pour la santé 4%
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 55 %
Districts avec PCIME 36 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Oui Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 3 %

Infection 30 % 75 %

Prématuré 27 %

50 %

25 % 2%
Congénital 5 %
Diarrhée 2 % 70 % 28 % 26 % 52 % 83 %
Asphyxie 26 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 21 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements Ecart de couverture entre les plus
ailleurs que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait
occasion ratée

75 %
o c c a s i o n r a t é e

50 %

25 %
8% 70 % 41 % 60 % pas de 1% 1% pas de 98 % 52 % 44 %
données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 187
Ethiopie
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 75 600 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 3 064 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 850 200
Décès maternels annuels 26 000
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 36 100
Nombre annuel de mort-nés 114 600
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 39 68
Décès néonatals annuels 119 500
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 30 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 123
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 376 900
Décès postnatals annuels 257 400 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 32 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 85 600
Fourchette de réduction dans le TMN 45-74 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 4 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 110
Naissances inscrites à l’Etat civil - Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $3
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés - Dépenses publiques pour la santé 10 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,01 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 33 %
Districts avec PCIME 19 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Non
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés Oui

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 7 %

Prématuré 17 % 75 %

Infection 36 % 50 %
Congénital 4 %
Diarrhée 3 %
25 %
28 % 5% 5% 49 % 32 %
Asphyxie 25 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 15 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Ecart de couverture entre les plus
pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %
occasion ratée

75 %
besoin non satisfait

50 %

25 % o c c a s i o n r a t é e
8% 28 % 2% 28 % <1 % 1% 1% pas de 96 % 49 % 19 %
données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir page 226 pour les sources et notes de données.
188 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique Pour ce pays, le TMM, le TMM5, le TMI et le TMN les plus récents proviennent
de données non ajustées de l'EDS.
Gabon V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 1 362 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 42 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 420 200
Décès maternels annuels 200
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 19 100
Nombre annuel de mort-nés 800
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 31
Décès néonatals annuels 1 300 31
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 20 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 91
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 3 800
Décès postnatals annuels 2 500 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 34 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 500
Fourchette de réduction dans le TMN 20-43 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 1 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 3 940
Naissances inscrites à l’Etat civil 89 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 130
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 2 Dépenses publiques pour la santé 13 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 33 %
Districts avec PCIME 8% Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 6 % Tétanos 2 %
2%
Infection 22 %
75 %

Prématuré 37 % 50 %

Asphyxie 21 % 25 %
94 % 86 % 85 % 6% 38 %
Congénital 9 %
Diarrhée 2 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 14 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

Accouchements ailleurs que dans un établissement


OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

o c c a s i o n r a t é e

75 %
occasion ratée

50 %

25 %
33 % 94 % 63 % 30 % pas de pas de pas de pas de 86 % 6% 48 %
données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 189
Gambie
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 1 478 000 400

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 52 000
MERES
300
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 540
Décès maternels annuels 300
200
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 27
Nombre annuel de mort-nés 1 500 100
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 46
Décès néonatals annuels 2 400 51
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 122
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 6 300
Décès postnatals annuels 3 900 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 38 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 1 600
Fourchette de réduction dans le TMN 36-68 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 6 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 290
Naissances inscrites à l’Etat civil 32 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $8
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés - Dépenses publiques pour la santé 14 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,11 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 40 %
Districts avec PCIME 100 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Oui
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 6 % Tétanos 5 %

75 %
Prématuré 26 %
Infection 35 %

50 %

Congénital 5 % 25 %
Diarrhée 3 % 91 % 55 % pas de 26 % 92 %
Asphyxie 20 % données
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 17 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %

o c c a s i o n r a t é e
75 %

50 %

25 %

18 % 91 % pas de 95 % pas de pas de pas de pas de pas de 26 % 75 %


données données données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
190 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Ghana V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 21 664 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 679 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 540 200
Décès maternels annuels 3 700
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 24 100
Nombre annuel de mort-nés 16 300
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 43
Décès néonatals annuels 29 200 42
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 111
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 75 400
Décès postnatals annuels 46 200 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 39 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 19 400
Fourchette de réduction dans le TMN 35-66 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 3 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 380
Naissances inscrites à l’Etat civil 21 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $5
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 19 Dépenses publiques pour la santé 5%
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 68 %
Districts avec PCIME 30 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Non
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 6 % Tétanos 4 %

75 %
Prématuré 26 %
Infection 32 %

50 % 13 %

Congénital 6 % 25 %
Diarrhée 3 % 92 % 47 % 46 % 53 % 80 %
Asphyxie 23 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 16 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements Ecart de couverture entre les plus
ailleurs que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

o c c a s i o n r a t é e
occasion ratée

75 %

50 %

25 %
25 % 92 % 69 % 51 % 1% 1% 1% pas de 97 % 53 % 44 %
données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 191
Guinée
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 9 202 000 400

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 383 000
MERES
300
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 980
Décès maternels annuels 3 700
200
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 28
Nombre annuel de mort-nés 11 200 100
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 39 80
Décès néonatals annuels 15 000
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 58 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 163
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 62 400
Décès postnatals annuels 47 400 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 24 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 13 100
Fourchette de réduction dans le TMN 40-70 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 8 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 460
Naissances inscrites à l’Etat civil 67 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $4
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 3 Dépenses publiques pour la santé 5%
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,01 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 83 %
Districts avec PCIME 6% Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 6 % Tétanos 6 %

75 %
Prématuré 28 %
Infection 30 %

50 %

9%
25 %
Congénital 5 %
Diarrhée 3 % 82 % 38 % 31 % 27 % 51 %
Asphyxie 22 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 16 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements Ecart de couverture entre les plus
ailleurs que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

75 % o c c a s i o n r a t é e
occasion ratée

50 %

25 %
7% 82 % 49 % 66 % 3% 1% pas de pas de 96 % 27 % 35 %
données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir page 226 pour les sources et notes de données.
192 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique Pour ce pays, le TMM, le TMM5, le TMI et le TMN les plus récents proviennent
de données non ajustées de l'EDS.
Guinée Bissau V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 1 540 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 77 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 1 100 200
Décès maternels annuels 800
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 35 100
Nombre annuel de mort-nés 2 800 84
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 48
Décès néonatals annuels 3 700
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 203
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 15 600
Décès postnatals annuels 11 900 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 24 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 2 600
Fourchette de réduction dans le TMN 37-68 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route - FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 160
Naissances inscrites à l’Etat civil 42 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $4
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés - Dépenses publiques pour la santé 7%
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,02 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 43 %
Districts avec PCIME 4% Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 6 % Tétanos 9 %

75 %
Prématuré 23 %
Infection 33 %

50 %

Congénital 6 %
25 %
Diarrhée 3 %
62 % 35 % pas de 37 % 80 %
Asphyxie 20 % données
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 22 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %

75 %

o c c a s i o n r a t é e
50 %

25 %
8% 62 % 62 % 38 % pas de pas de pas de pas de pas de 37 % 64 %
données données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 193
Guinée équatoriale
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 492 000 400

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 21 000
MERES
300
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 880
Décès maternels annuels 200
200
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 26
Nombre annuel de mort-nés 600 100
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 40
Décès néonatals annuels 800 53
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 204
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 4 300
Décès postnatals annuels 3 500 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 20 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 600
Fourchette de réduction dans le TMN 41-72 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 4 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) -
Naissances inscrites à l’Etat civil 32 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 65
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés - Dépenses publiques pour la santé 7%
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,08 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 26 %
Districts avec PCIME 22 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 4 %

Infection 22 %
75 %

Prématuré 34 %
50 %

25 %
Asphyxie 26 %
Congénital 5 % 86 % 65 % pas de 24 % 33 %
données
Diarrhée 3 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 13 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %

o c c a s i o n r a t é e
75 %

50 %

25 %
pas de 86 % 37 % 33 % pas de pas de pas de pas de pas de 24 % pas de
données données données données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
194 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Ile Maurice V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 1 233 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 20 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 24 200
Décès maternels annuels -
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 11 100
Nombre annuel de mort-nés 200
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 12
Décès néonatals annuels 200
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0 8
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 15
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 300
Décès postnatals annuels 100 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 78 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées -
Fourchette de réduction dans le TMN -
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route - FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 4 640
Naissances inscrites à l’Etat civil - Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 105
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 6 Dépenses publiques pour la santé 9%
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,04 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 39 %
Districts avec PCIME - Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 4 % Infection 8 %

Asphyxie 15 % 75 %

50 %
Prématuré 60 % Congénital 12 %

25 %
99 % 98 % pas de 21 % 98 %
données
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 14 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %

75 %

50 %

25 %
76 % 98 % pas de 73 % pas de pas de pas de pas de pas de 21 % pas de
données données données données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 195
Kenya
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 33 467 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 1 322 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 1 000 200
Décès maternels annuels 13 200
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 45 100
Nombre annuel de mort-nés 61 400
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 33
Décès néonatals annuels 43 600 32
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 32 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 120
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 158 600
Décès postnatals annuels 115 000 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 28 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 29 800
Fourchette de réduction dans le TMN 34-65 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 5 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 460
Naissances inscrites à l’Etat civil 48 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $8
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 232 Dépenses publiques pour la santé 7%
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 51 %
Districts avec PCIME 22 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Partiel
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 8 % Tétanos 2 %

Infection 27 %
75 %

Prématuré 26 % 50 %
6%

Asphyxie 27 % 25 %
Congénital 8 %
88 % 42 % 40 % 13 % 73 %
Diarrhée 2 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 10 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements Ecart de couverture entre les plus
ailleurs que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

o c c a s i o n r a t é e
75 %
occasion ratée

50 %

25 %
39 % 88 % 69 % 52 % 15 % 20 % 17 % 14 % 97 % 13 % 49 %

0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
196 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Lesotho V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 1 798 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 50 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 550 200
Décès maternels annuels 300
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 23 100
Nombre annuel de mort-nés 1 200
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 46
Décès néonatals annuels 2 300 40
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 104 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 113
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 5 700
Décès postnatals annuels 3 400 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 41 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 1 300
Fourchette de réduction dans le TMN 29-59 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 7, en cours FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 740
Naissances inscrites à l’Etat civil 51 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 25
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 7 Dépenses publiques pour la santé 10 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 4%
Districts avec PCIME 60 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Non
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 5 %

Infection 22 % 75 %

Prématuré 31 % 10 %
50 %

25 %
Asphyxie 25 %
Congénital 7 % 90 % 55 % 52 % 36 % 83 %
Diarrhée 4 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 14 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements Ecart de couverture entre les plus
ailleurs que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

o c c a s i o n r a t é e
occasion ratée

75 %

50 %

25 %
30 % 90 % 70 % 60 % pas de 4% 1% 31 % 95 % 36 % 54 %
données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir page 226 pour les sources et notes de données.
Pour ce pays, le TMM, le TMM5, le TMI et le TMN les plus récents proviennent Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 197
de données non ajustées de l'EDS.
Liberia
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 3 241 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 164 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 760 200
Décès maternels annuels 1 200
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 32 100
Nombre annuel de mort-nés 5 400 78
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 66
Décès néonatals annuels 10 800
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 235
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 38 500
Décès postnatals annuels 27 700 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 28 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 8 200
Fourchette de réduction dans le TMN 44-73 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route - FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 110
Naissances inscrites à l’Etat civil - Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $4
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 2 Dépenses publiques pour la santé 18 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,12 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 43 %
Districts avec PCIME - Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Partiel
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 5 %
Tétanos 14 %

75 %
Prématuré 27 %

Infection 25 % 50 %

Congénital 4 % 25 %
Diarrhée 6 % 85 % 51 % pas de 35 % 31 %
Asphyxie 19 % données
0%
CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %

o c c a s i o n r a t é e
75 %

50 %

25 %
10 % 85 % 84 % 24 % pas de pas de pas de pas de pas de 35 % 70 %
données données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
198 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Madagascar V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 18 113 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 704 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 550 200
Décès maternels annuels 3 900
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 29 100
Nombre annuel de mort-nés 20 800
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 32 56
Décès néonatals annuels 22 500
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 127 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 123
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 86 600
Décès postnatals annuels 64 100 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 26 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 15 200
Fourchette de réduction dans le TMN 36-66 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 6 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 300
Naissances inscrites à l’Etat civil 75 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $5
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 53 Dépenses publiques pour la santé 9%
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 34 %
Districts avec PCIME 79 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Oui
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés Non

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 3 %

Infection 23 % 75 %

Prématuré 32 % 50 %
21 %

25 %

Congénital 7 % Asphyxie 26 % 80 % 51 % 32 % 67 % 61 %
Diarrhée 2 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 17 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements Ecart de couverture entre les plus
ailleurs que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %
opportunity

besoin non satisfait


missed

75 % o c c a s i o n r a t é e

50 %

25 %
27 % 80 % 21 % 40 % pas de pas de pas de pas de 98 % 67 % 39 %
données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 199
Malawi
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 12 608 000 400

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 550 000
MERES
300
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 984
Décès maternels annuels 5 400
200
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 39
Nombre annuel de mort-nés 22 200 100
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 31 80
Décès néonatals annuels 17 000
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 24 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 118
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 64 900
Décès postnatals annuels 47 900 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 26 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 10 000
Fourchette de réduction dans le TMN 29-59 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 5 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 170
Naissances inscrites à l’Etat civil - Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $5
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 7 Dépenses publiques pour la santé 9%
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 28 %
Districts avec PCIME 64 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Partiel
Elimination du tétanos néonatal Oui Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés Partiel

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 6 % Tétanos 3 %

Infection 30 % 75 %

9%
Prématuré 30 % 50 %

25 %

Congénital 7 % Asphyxie 22 % 92 % 56 % 57 % 53 % 82 %
Diarrhée 2 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 16 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements Ecart de couverture entre les plus
ailleurs que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %

o c c a s i o n r a t é e
besoin non satisfait
opportunity
missed

75 %

50 %

25 %

31 % 92 % 57 % 66 % 73 % 3% 1% 19 % 98 % 53 % 27 %

0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir page 226 pour les sources et notes de données.
200 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique Pour ce pays, le TMM, le TMM5, le TMI et le TMN les plus récents proviennent
de données non ajustées de l'EDS.TMN,TMI et TMM5 de MICS Malawi 2007.
Mali V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 11 987 400 500

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 599 400
MERES
400
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 582
Décès maternels annuels 3 500
300
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 24 200
Nombre annuel de mort-nés 14 400
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 46
Décès néonatals annuels 27 600 100
83
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres
contre les moins pauvres 34 % 0
1960 1970 1980 1990 2000 2010
ENFANTS
TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4
Taux de mortalité des moins de 5 ans
pour 1 000 naissances vivantes 191
Décès des moins de 5 ans annuels 114 500 AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès postnatals annuels 86 900 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 24 %
Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 27 600
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE Fourchette de réduction dans le TMN 41-72 %

Etape (sur 10) de la Feuille de Route 10 FINANCEMENT


Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui
Naissances inscrites à l’Etat civil 48 % Revenu national brut, par habitant ($US) $ 360
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 24 Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $9
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,07 Dépenses publiques pour la santé 11 %
Districts avec PCIME 14 % Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 38 %
Elimination du tétanos néonatal Non Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 5 % Tétanos 10 %

Prématuré 24 % 75 %

50 %
Infection 34 %
6%
Congénital 4 %
Diarrhée 4 % 25 %
70 % 49 % 38 % 37 % 68 %
Asphyxie 19 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 23 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements ailleurs Ecart de couverture entre les plus
que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

75 %
occasion ratée

o c c a s i o n r a t é e

50 %

25 %
8% 70 % 30 % 54 % <1 % 1% 1% pas de 97 % 37 % 36 %
données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Pour ce pays, le TMM, le TMM5, le TMI et le TMN les plus récents proviennent
de données non ajustées de l'EDS. Ce tableau a été mis à jour d'après la Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 201
version anglaise afin de prendre en compte les données les plus récentes.
Mauritanie
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 2 980 000 400

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 123 000
MERES
300
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 1 000
Décès maternels annuels 1 200
200
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 30
Nombre annuel de mort-nés 3 800 100
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 40
Décès néonatals annuels 4 900 44
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 125
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 15 100
Décès postnatals annuels 10 200 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 33 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 3 400
Fourchette de réduction dans le TMN 38-68 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 1 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 420
Naissances inscrites à l’Etat civil 55 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 13
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 1 Dépenses publiques pour la santé 14 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 23 %
Districts avec PCIME 4% Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 6 % Tétanos 6 %

75 %
Prématuré 26 %
Infection 30 %
50 % 3%

Congénital 7 % 25 %
Diarrhée 3 % 64 % 57 % 49 % 20 % 70 %
Asphyxie 23 %
0%
CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements Ecart de couverture entre les plus
ailleurs que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

75 %
occasion ratée

o c c a s i o n r a t é e
50 %

25 %
8% 64 % 16 % 36 % <1 % pas de pas de pas de 94 % 20 % 41 %
données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
202 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Mozambique V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 19 424 000 400

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 769 000
MERES
300
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 1 000
Décès maternels annuels 7 700
200
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 32
Nombre annuel de mort-nés 25 200 100
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 37 78
Décès néonatals annuels 28 500
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 103 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 152
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 116 900
Décès postnatals annuels 88 400 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 24 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 19 100
Fourchette de réduction dans le TMN 35-67 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 1 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 250
Naissances inscrites à l’Etat civil - Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $7
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés - Dépenses publiques pour la santé 11 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,12 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 15 %
Districts avec PCIME 21 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Oui
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 6 % Tétanos 5 %

75 %
Prématuré 25 %
Infection 32 %

50 % 6%

Congénital 6 % 25 %
Diarrhée 2 % 85 % 48 % 48 % 30 % 72 %
Asphyxie 22 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 15 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements Ecart de couverture entre les plus
ailleurs que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

o c c a s i o n r a t é e
occasion ratée

75 %

50 %

25 %

17 % 85 % 53 % 57 % pas de 3% 3% pas de 98 % 30 % 51 %
données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 203
Namibie
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 2 009 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 56 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 300 200
Décès maternels annuels 200
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 19 100
Nombre annuel de mort-nés 1 100
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 25
Décès néonatals annuels 1 400
28
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 63
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 3 500
Décès postnatals annuels 2 100 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 40 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 600
Fourchette de réduction dans le TMN 20-46 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route - FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 2 370
Naissances inscrites à l’Etat civil 71 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 101
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 35 Dépenses publiques pour la santé 12 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 6%
Districts avec PCIME 16 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Partiel
Elimination du tétanos néonatal Oui Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 1 %
Infection 17 %
75 % 6%

Prématuré 38 % 50 %
Asphyxie 25 %

25 %

91 % 76 % 75 % 19 % 81 %
Diarrhée 2 %
Congénital 9 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 14 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

Accouchements ailleurs que dans un établissement


OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

o c c a s i o n r a t é e
75 %
occasion ratée

50 %

25 %

44 % 91 % 69 % 63 % pas de 6% 7% 18 % 95 % 19 % 53 %
données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
204 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Niger V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 13 499 000 400

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 734 000
MERES
300
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 648
Décès maternels annuels 4 800
200
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 38
Nombre annuel de mort-nés 29 200 100 107
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 33
Décès néonatals annuels 24 200
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 43 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 198
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 145 300
Décès postnatals annuels 121 100 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 17 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 18 100
Fourchette de réduction dans le TMN 46-75 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 4 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 230
Naissances inscrites à l’Etat civil 46 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $5
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 20 Dépenses publiques pour la santé 12 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes <0,01 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 42 %
Districts avec PCIME 40 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 6 % Tétanos 10 %

Prématuré 17 % 75 %

Congénital 5 % 50 %
Infection 36 %
Diarrhée 3 %

25 %
10 %
Asphyxie 23 %

46 % 33 % 17 % 14 % 39 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 13 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements Ecart de couverture entre les plus
ailleurs que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

75 %
occasion ratée

50 %
o c c a s i o n r a t é e

25 %
46 % 15 % 23 % 1% pas de pas de pas de 98 % 14 % 47 %
5% données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Pour ce pays, le TMM, le TMM5, le TMI et le TMN les plus récents proviennent Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 205
de données non ajustées de l'EDS. Cette page a été mise à jour par rapport à
la version anglaise de manière à ajouter les données les plus récentes.
Nigeria
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 128 709 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 5 323 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 800 200
Décès maternels annuels 42 600
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 30 100
Nombre annuel de mort-nés 163 400 76
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 48
Décès néonatals annuels 255 500
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 157 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 197
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 1 048 600
Décès postnatals annuels 793 100 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 24 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 177 600
Fourchette de réduction dans le TMN 39-68 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 4 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI En cours Revenu national brut, par habitant ($US) $ 390
Naissances inscrites à l’Etat civil 30 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $6
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 1 147 Dépenses publiques pour la santé 3%
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 68 %
Districts avec PCIME 1% Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Partiel
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 8 % Tétanos 8 %

75 %
Infection 22 %
Prématuré 25 %

50 %
15 %

25 %
Congénital 7 %
Diarrhée 4 % Asphyxie 27 % 58 % 36 % 33 % 17 % 21 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 14 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements Ecart de couverture entre les plus
ailleurs que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

75 %
occasion ratée

50 % o c c a s i o n r a t é e

25 %
13 % 58 % 47 % 40 % 1% 0% 0% pas de 97 % 17 % 31 %
données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
206 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Ouganda V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 27 821 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 1 412 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 435 200
Décès maternels annuels 6 100
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 31 100
Nombre annuel de mort-nés 45 100
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 29 53
Décès néonatals annuels 41 000
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 137
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 193 400
Décès postnatals annuels 152 500 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 21 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 27 000
Fourchette de réduction dans le TMN 35-66 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 1 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 270
Naissances inscrites à l’Etat civil 4% Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $5
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 11 Dépenses publiques pour la santé 11 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,12 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 37 %
Districts avec PCIME 100 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Oui
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés Oui

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 3 %

75 %
Prématuré 24 % Infection 31 %

50 %

Congénital 7 % 25 %
Diarrhée 2 %
94 % 42 % 23 % 60 % 64 %
Asphyxie 26 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 12 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements Ecart de couverture entre les plus
ailleurs que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non
satisfait

o c c a s i o n r a t é e
opportunity
missed

75 %

50 %

25 %
47 % 94 % 47 % 76 % 34 % 12 % 7% 24 % 98 % 60 % 73 %

0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Pour ce pays, le TMM, le TMM5, le TMI et le TMN les plus récents proviennent Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 207
de données non ajustées de l'EDS. Cette page a été mise à jour par rapport à
la version anglaise de manière à ajouter les données les plus récentes.
République centrafricaine
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 3 986 000 400

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 149 000
MERES
300
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 1 100
Décès maternels annuels 1 600
200
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 29
Nombre annuel de mort-nés 4 400 100
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 48
Décès néonatals annuels 7 200 60
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 150 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 193
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 28 800
Décès postnatals annuels 21 600 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 25 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 4 700
Fourchette de réduction dans le TMN 36-66 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 4 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 310
Naissances inscrites à l’Etat civil 73 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $5
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 4 Dépenses publiques pour la santé 12 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,13 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 59 %
Districts avec PCIME - Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 6 % Tétanos 9 %

75 %
Prématuré 23 %
Infection 29 %

50 %

Congénital 6 %
25 %
Diarrhée 3 %
62 % 44 % pas de 17 % 40 %
Asphyxie 22 % données
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 14 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %

75 %

o c c a s i o n r a t é e
50 %

25 %
28 %
62 % 39 % 17 % pas de 1% 1% pas de pas de 17 % 32 %
données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
208 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Rwanda V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 8 882 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 365 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 750 200
Décès maternels annuels 2 700
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 30 100
Nombre annuel de mort-nés 11 200
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 37 59
Décès néonatals annuels 13 500
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 55 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 152
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 55 500
Décès postnatals annuels 42 000 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 24 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 9 000
Fourchette de réduction dans le TMN 37-67 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 4 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 220
Naissances inscrites à l’Etat civil 65 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $3
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 2 Dépenses publiques pour la santé 7%
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,01 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 24 %
Districts avec PCIME 13 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Non
Elimination du tétanos néonatal Oui Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 8 % Tétanos 4 %

75 %
Prématuré 21 %
Infection 32 %

50 %

2%
Congénital 6 %
25 %
Diarrhée 4 % 30 %
95 % 39 % 88 % 87 %
Asphyxie 26 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 9 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

Accouchements ailleurs que dans un établissement


OCCASIONS RATEES
100 %
occasion ratée

o c c a s i o n r a t é e
besoin non satisfait

75 %

50 %

25 %
10 % 94 % 13 % 22 % 31 % 21 % 12 % pas de 97 % 88 % 27 %
données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Pour ce pays, le TMM, le TMM5, le TMI et le TMN les plus récents proviennent Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 209
de données non ajustées de l'EDS. Ce tableau a été mis à jour d'après la
version anglaise afin de prendre en compte les données les plus récentes.
São Tomé e Príncipe
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 153 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 5 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes - 200
Décès maternels annuels -
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 25 100
Nombre annuel de mort-nés 100
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 38
Décès néonatals annuels 200 39
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 118
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 600
Décès postnatals annuels 400 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 32 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à <100
Fourchette de réduction dans le TMN 20-46 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route - FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 370
Naissances inscrites à l’Etat civil 70 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 29
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés - Dépenses publiques pour la santé 11 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,32 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 16 %
Districts avec PCIME 29 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 6 % Tétanos 1 %

Infection 21 %
75 %

Prématuré 38 % 50 %

Asphyxie 21 %
25 %
91 % 76 % pas de 56 % 99 %
Diarrhée 2 % données
Congénital 10 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 20 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %

o c c a s i o n r a t é e
75 %

50 %

25 %
29 % 91 % 97 % pas de 3% 3% pas de pas de 56 % 47 %
pas de données données données
0% données

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
210 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Sénégal V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 11 386 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 419 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 401 200
Décès maternels annuels 1 700
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 27 100
Nombre annuel de mort-nés 11 500
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 35
49
Décès néonatals annuels 14 700
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 104 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 121
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 50 700
Décès postnatals annuels 36 000 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 29 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 8 700
Fourchette de réduction dans le TMN 35-66 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 7, en cours FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI En cours Revenu national brut, par habitant ($US) $ 670
Naissances inscrites à l’Etat civil 62 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 12
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés - Dépenses publiques pour la santé 9%
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 55 %
Districts avec PCIME 40 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 6 % Tétanos 3 %

75 %
Infection 32 % 11 %
Prématuré 29 %
50 %

25 %
Congénital 6 %
88 % 58 % 62 % 34 % 78 %
Diarrhée 2 %
Asphyxie 21 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 18 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements Ecart de couverture entre les plus
ailleurs que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

o c c a s i o n r a t é e
occasion ratée

75 %

50 %

25 %
11 % 88 % 40 % 66 % 9% pas de pas de pas de 96 % 34 % 41 %
données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir page 226 pour les sources et notes de données.
Pour ce pays, le TMM, le TMM5, le TMI et le TMN les plus récents proviennent Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 211
de données non ajustées de l'EDS.
Seychelles
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 80 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 3 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes - 200
Décès maternels annuels -
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 10 100
Nombre annuel de mort-nés -
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 9
Décès néonatals annuels <100
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0 7
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 14
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels <100
Décès postnatals annuels <100 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 62 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à <100
Fourchette de réduction dans le TMN 11-27 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 1 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 8 090
Naissances inscrites à l’Etat civil - Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 382
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés - Dépenses publiques pour la santé 10 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 17 %
Districts avec PCIME - Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 8 % Infection 14 %

75 %
Asphyxie 12 %

50 %

Congénital 15 %
Prématuré 52 % 25 %
pas de pas de pas de pas de 99 %
données données données données
0%
CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %

75 %

50 %

25 %
pas de pas de pas de 99 % pas de pas de pas de pas de pas de pas de pas de
données données données données données données données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
212 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Sierra Leone V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 5 336 000 400

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 245 000
MERES
300
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 2,000
Décès maternels annuels 4 900
200
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 37
Nombre annuel de mort-nés 9 300 100 101
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 56
Décès néonatals annuels 13 800
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 283
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 69 300
Décès postnatals annuels 55 500 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 20 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 10 800
Fourchette de réduction dans le TMN 44-75 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route - FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 200
Naissances inscrites à l’Etat civil 46 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $4
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 4 Dépenses publiques pour la santé 8%
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 42 %
Districts avec PCIME 33 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Non
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 5 % Tétanos 8 %

75 %
Prématuré 25 %

Infection 35 % 50 %

Congénital 4 %
25 %
Diarrhée 4 %
68 % 42 % pas de 4% 61 %
Asphyxie 19 % données
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 23 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %

75 %
o c c a s i o n r a t é e

50 %

25 %
4% 68 % 68 % 62 % pas de pas de pas de pas de pas de 4% 50 %
données données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 213
Somalie
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 7 964 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 359 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 1 100 200
Décès maternels annuels 3 900
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 45 100
Nombre annuel de mort-nés 16 800
75
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 49
Décès néonatals annuels 17 800
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 225
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 80 800
Décès postnatals annuels 63 000 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 22 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 13 000
Fourchette de réduction dans le TMN 42-71 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 0 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 130
Naissances inscrites à l’Etat civil - Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) -
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 2 Dépenses publiques pour la santé -
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé -
Districts avec PCIME - Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 8 %

75 %
Prématuré 22 % Infection 26 %

50 %

Congénital 8 % 25 %
Diarrhée 4 % 32 % 25 % pas de 9% 30 %
Asphyxie 25 % données
0%
CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %

75 %

50 %

25 % o c c a s i o n r a t é e

1% 32 % 32 % 49 % pas de pas de pas de pas de pas de 9% pas de


données données données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
214 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Swaziland V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 1 034 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 30 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 370 200
Décès maternels annuels 100
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 22 100
Nombre annuel de mort-nés 700
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 38
Décès néonatals annuels 1 100 37
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 156
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 4 700
Décès postnatals annuels 3 600 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 24 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 600
Fourchette de réduction dans le TMN 26-56 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route - FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 1 660
Naissances inscrites à l’Etat civil 53 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 61
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 5 Dépenses publiques pour la santé 11 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 18 %
Districts avec PCIME 50 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Oui
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés Non

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 2 %

Infection 23 %
75 %

Prématuré 33 % 50 %

Asphyxie 25 % 25 %

Congénital 8 % 90 % 74 % pas de 24 % 83 %
données
Diarrhée 3 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 9 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %

o c c a s i o n r a t é e
75 %

50 %

25 %
48 % 90 % pas de 75 % pas de 4% pas de pas de pas de 24 % 60 %
données données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 215
Tanzanie
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 37 627 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 1 403 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 578 200
Décès maternels annuels 8 100
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 29 100
Nombre annuel de mort-nés 42 500
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 32
54
Décès néonatals annuels 44 900
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 6% 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 112
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 157 100
Décès postnatals annuels 112 200 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 29 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 29 000
Fourchette de réduction dans le TMN 33-64 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 4, en cours FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 330
Naissances inscrites à l’Etat civil 6% Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $7
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 47 Dépenses publiques pour la santé 13 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 36 %
Districts avec PCIME 90 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Oui
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 2 %

Infection 28 %
75 %

Prématuré 27 %

50 % 7%

25 %
Congénital 7 %
94 % 43 % 47 % 41 % 86 %
Asphyxie 26 %
Diarrhée 2 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 13 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements Ecart de couverture entre les plus
ailleurs que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

o c c a s i o n r a t é e
occasion ratée

75 %

50 %

25 %
20 % 94 % 62 % 80 % 53 % pas de pas de pas de 96 % 41 % 57 %
données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir page 226 pour les sources et notes de données.
216 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique Pour ce pays, le TMM, le TMM5, le TMI et le TMN les plus récents proviennent
de données non ajustées de l'EDS.
Tchad V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 9 448 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 456 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 1 099 200
Décès maternels annuels 5 000
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 34 100
Nombre annuel de mort-nés 15 900
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 39 68
Décès néonatals annuels 17 800
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 57 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 191
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 87 100
Décès postnatals annuels 69 300 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 20 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 13 800
Fourchette de réduction dans le TMN 45-73 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 2 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Non Revenu national brut, par habitant ($US) $ 260
Naissances inscrites à l’Etat civil 25 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $7
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 2 Dépenses publiques pour la santé 11 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,01 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 58 %
Districts avec PCIME 6% Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants -
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 8 % Tétanos 10 %

75 %
Prématuré 19 % Infection 28 %

50 %

Congénital 5 %

Diarrhée 3 % 25 %
5%
43 % 21 % 13 % 2% 20 %
Asphyxie 27 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 10 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3
Accouchements Ecart de couverture entre les plus
ailleurs que dans un établissement pauvres et les moins pauvres
OCCASIONS RATEES
100 %

75 %
besoin non satisfait
occasion ratée

50 %

o c c a s i o n r a t é e

25 %

8% 43 % 18 % 29 % pas de pas de pas de pas de 98 % 2% 11 %


données données données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir page 226 pour les sources et notes de données.
Pour ce pays, le TMM, le TMM5, le TMI et le TMN les plus récents proviennent Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 217
de données non ajustées de l'EDS.
Togo
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 5 988 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 233 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 570 200
Décès maternels annuels 1 300
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 26 100
Nombre annuel de mort-nés 6 200
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 42
51
Décès néonatals annuels 9 800
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 140
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 32 600
Décès postnatals annuels 22 800 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 30 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 6 300
Fourchette de réduction dans le TMN 35-66 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 5 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 380
Naissances inscrites à l’Etat civil 82 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $4
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 20 Dépenses publiques pour la santé 9%
Sages-femmes pour 1 000 personnes <0,01 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 66 %
Districts avec PCIME 80 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Non
Elimination du tétanos néonatal Oui Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés Non

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 6 % Tétanos 4 %

75 %
Infection 30 %
Prématuré 30 %
50 %

25 %
Congénital 6 %
85 % 61 % pas de 18 % 71 %
Diarrhée 2 %
Asphyxie 21 % données
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 18 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

o c c a s i o n r a t é e
75 %
occasion ratée

50 %

25 %

26 % 85 % 46 % 56 % pas de 2% 2% pas de 97 % 18 % 30 %
données données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
218 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Zambie V
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 11 479 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 468 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 750 200
Décès maternels annuels 3 500
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 31 100
Nombre annuel de mort-nés 14 800
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 37 63
Décès néonatals annuels 17 300
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres 63 % 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 182
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 85 200
Décès postnatals annuels 67 900 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 20 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 11 400
Fourchette de réduction dans le TMN 34-63 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Etape (sur 10) de la Feuille de Route 6 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 450
Naissances inscrites à l’Etat civil 10 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 11
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 47 Dépenses publiques pour la santé 12 %
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,27 Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 33 %
Districts avec PCIME 53 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Oui
Elimination du tétanos néonatal Non Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés -

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 2 %

75 %
Prématuré 25 % Infection 30 %

50 %
7%

Congénital 7 % 25 %
Diarrhée 3 % 93 % 43 % 44 % 40 % 80 %
Asphyxie 25 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 12 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

Accouchements ailleurs que dans un établissement


OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non
satisfait

o c c a s i o n r a t é e
occasion ratée

75 %a

50 %

25 %
34 % 93 % 71 % 81 % pas de 16 % 6% 9% 98 % 40 % 69 %
données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 219
Zimbabwe
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
Population totale 12 936 000 300

Mortalité pour 1 000 naissances vivantes


Naissances annuelles 384 000
MERES
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 1 100 200
Décès maternels annuels 4 200
BEBES
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 22 100
Nombre annuel de mort-nés 8 700
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 33
Décès néonatals annuels 12 600
27
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres 0
contre les moins pauvres - 1960 1970 1980 1990 2000 2010

ENFANTS TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4

Taux de mortalité des moins de 5 ans


pour 1 000 naissances vivantes 129
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES
Décès des moins de 5 ans annuels 49 500
Décès postnatals annuels 36 900 LES ENVELOPPES ESSENTIELLES
TMN en tant que pourcentage du TMM5 25 % Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 6 000
Fourchette de réduction dans le TMN 21-48 %
POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE
Stage (of 10) of Road 6 FINANCEMENT
Equipe nationale spéciale pour la SMNI Oui Revenu national brut, par habitant ($US) $ 480
Naissances inscrites à l’Etat civil 42 % Dépenses publiques pour la santé, par habitant ($US) $ 14
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 38 Dépenses publiques pour la santé 9%
Sages-femmes pour 1 000 personnes - Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 36 %
Districts avec PCIME 21 % Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants Partiel
Elimination du tétanos néonatal Oui Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés Non

CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS
100 %
Autres 7 % Tétanos 2 %

Infection 23 % 4%
75 %

Prématuré 34 % 50 %

25 %
Asphyxie 24 %
93 % 73 % 74 % 33 % 85 %
Congénital 9 %
Diarrhée 2 %
0%
Insuffisance pondérale à la naissance 11 % CPN Prestataire qualifié Soins postnatals Am excl. DTC3

Accouchements ailleurs que dans un établissement


OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non satisfait

o c c a s i o n r a t é e
occasion ratée

75 %

50 %

25 %
54 % 93 % 64 % 60 % pas de 5% 5% 38 % 98 % 33 % 50 %
données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA
Voir notes à la page 226 pour de plus amples détails sur les données.
220 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
TABLEAU 1. Suivi de l'argent et des politiques

Dépenses Dépenses Protection Nb de V


publiques propres en contre les Etape de

RNB % de Nb sages- %
par pour la tant que % paiements la Feuille naissances d'hôpitaux femmes districts
des dépenses pour les
habitant santé sanitaires femmes et de Route inscrites à amis-des- pour 1 000 avec
Pays ($US) (%) totales les enfants (sur 10) l'Etat civil bébés personnes PCIME
Année 2004 2002 2003 2005-2006 2006 1998-2004 2002 1994-2004 2005
Angola 1 030 5 16 Non 4 29 3 0,04 2
Bénin 530 10 51 Partiel 4 70 23 - 26
Botswana 4 340 8 12 Oui 4 58 7 - 46
Burkina Faso 360 13 52 Oui 2 - 6 0,13 5
Burundi 90 2 77 Non 8 75 1 - -
Cameroun 800 8 70 Non 5 79 1 - 6
Cap-Vert 1 770 11 27 - 0 - 1 - -
République centrafricaine 310 12 59 - 5 73 4 0,13 -
Tchad 260 11 58 - 2 25 2 0,01 6
Les comores 530 6 46 - 7 83 19 - -
Congo 770 4 36 - 3 - - - -
Congo, RD 120 5 82 - 5 34 2 - 4
Côte d’Ivoire 770 8 66 - 4 72 85 - 5
Guinée équatoriale - 7 26 - 4 32 - 0,08 22
Erythrée 180 4 55 - 4 - 46 - 36
Ethiopie 110 10 33 - 4 - - 0,01 19
Gabon 3 940 13 33 - 1 89 2 - 8
Gambie 290 14 40 Oui 6 32 - 0,11 100
Ghana 380 5 68 - 3 21 19 - 30
Guinée 460 5 83 - 8 67 3 0,01 6
Guinée-Bissau 160 7 43 - - 42 - 0,02 4
Kenya 460 7 51 Partiel 5 48 232 - 22
Lesotho 740 10 4 - 7 51 7 - 60
Liberia 110 18 43 - 0 - 2 0,12 -
Madagascar 300 9 34 Oui 6 75 53 - 79
Malawi 170 9 28 Partiel 8 - 7 - 64
Mali 360 9 38 - 10 48 12 0,04 14
Mauritanie 420 14 23 - 1 55 1 - 4
Ile maurice 4 640 9 39 - 0 - 6 0,04 -
Mozambique 250 11 15 Oui 1 - - 0,12 21
Namibie 2 370 12 6 - 4 71 35 - 16
Niger 230 12 42 - 4 46 20 <0,01 40
Nigeria 390 3 68 Partiel 4 30 1 147 - 1
Rwanda 220 7 24 - 4 65 2 0,01 13
São Tomé e Príncipe 370 11 16 - 0 70 - 0,32 29
Sénégal 670 9 55 - 7 62 - - 40
Seychelles 8 090 10 17 - 1 - - - -
Sierra Leone 200 8 42 - 0 46 4 - 33
Somalie 130 - - - 0 - 2 - -
Afrique du Sud 3 630 10 36 Oui 0 - 176 - 93
Swaziland 1660 11 18 Oui 0 53 5 - 50
Tanzanie 330 13 36 Oui 4 6 47 - 90
Togo 380 7,8 66 Non 5 82 20 <0,01 80
Ouganda 270 11 37 Oui 1 4 11 0,12 100
Zambie 450 12 33 Oui 6 10 47 0,27 53
Zimbabwe 480 14 36 Partiel 6 42 38 - 21
Afrique subsaharienne 611 9 40 - - 38 2 038 0,04 -
† = Dépenses propres.Voir page 226 pour les sources et notes de données

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 221


TABLEAU 2. Suivi de la couverture

Soins avant la grossesse Soins prénatals

Taux de
prévalence
Pays Alphabéti- de la
sation des contraception PTME PTME
femmes (%) CPN CPN 4+ TT2+ PAN TPIp (mère) (bébé)

1. Angola 54 6 66 - 72 75 - - -
2. Bénin 23 19 81 61 72 69 - - -
3. Botswana 82 48 97 97 55 - - 509 39
4. Burkina Faso 8 14 73 27 40 65 <1 3 3
5. Burundi 52 16 78 - 41 45 - 2 2
6. Cameroun 60 26 83 60 53 60 <1 11 1
7. Cap-Vert 68 53 99 99 72 - - - -
8. République centrafricaine 33 28 62 39 17 42 - 1 1
9.Tchad 13 8 43 18 29 40 - - -
10. Les comores 49 26 74 53 - 46 - - -
11. Congo 77 27 88 75 46 65 3 3 4
12. Congo, RD 52 31 68 - 48 58 - 1 1
13. Côte d’Ivoire 38 15 88 35 41 75 - - -
14. Guinée équatoriale 76 - 86 37 33 40 - - -
15. Erythrée - 8 70 41 60 62 - 1 1
16. Ethiopie 34 8 28 2 28 45 <1 1 1
17. Gabon - 33 94 63 30 45 - - -
18. Gambie - 18 91 - 95 - - - -
19. Ghana 46 25 92 69 51 70 1 1 1
20. Guinée - 7 82 49 66 77 3 1 -
21. Guinée-Bissau - 8 62 62 38 56 - - -
22. Kenya 70 39 88 69 66 70 15 20 17
23. Lesotho 90 30 90 70 60 - - 4 1
24. Liberia 39 10 85 - 24 35 - - -
25. Madagascar 65 27 80 21 40 55 - - -
26. Malawi 54 31 92 56 66 70 73 3 1
27. Mali 12 8 70 30 54 50 - 1 1
28. Mauritanie 43 8 64 16 36 33 <1 - -
29. Ile maurice 81 76 99 - 73 - - - -
30. Mozambique 31 17 85 53 57 60 - 3 3
31. Namibie 83 444 91 69 63 67 - 10 7
32. Niger 9 5 46 15 23 43 1 - -
33. Nigeria 59 13 58 47 40 51 1 - -
34. Rwanda 59 10 94 13 22 76 31 21 12
35. São Tomé e Príncipe - 29 91 - 97 - - 3 3
36. Sénégal 29 11 88 40 66 85 9 - -
37. Seychelles 92 - - - 100 - - - -
38. Sierra Leone 21 4 68 68 62 76 - - -
39. Somalie - 1 32 32 49 60 - - -
40. Afrique du Sud 81 56 94 72 85 61 - 22 -
41. Swaziland 78 48 90 - 75 - - 4 -
42.Tanzanie 62 20 94 62 80 90 53 - -
43.Togo 38 26 85 46 56 61 - 2 2
44. Ouganda 59 47 94 47 76 - 34 12 7
45. Zambie 60 34 93 71 81 83 - 16 7
46. Zimbabwe 86 54 93 64 60 70 - 5 5
47. Afrique subsaharienne 52 23 69 54 - 59 10 1 1
 Indique les changements effectués depuis la version anglaise de manière à ajouter les données les plus récentes. La moyenne de l'Afrique subsaharienne n'a pas
été modifiée.
222 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique
Soins à l'accouchement Soins postnatals Nutrition et allaitement PCIME/vaccination V
Soins postnatals % de Pourcentage
dans les 2 jours nourrissons de cas d'IRA
Soins Accouchement pour les AM immédiat avec insuffisance présentés à
Prestataire obstétricaux dans un accouchements Tout (dans l'heure AME pondérale à un prestataire
Pays

qualifié d'urgence établissement à domicile# allaitement qui suit) < 6 mois la naissance de soins DTC3

1. 45 - 16 - - - 11 12 58 59
2. 66 23 77 12 97 49 38 16 35 83
3. 94 - 66 - - - 34 10 14 97
4. 57 - 39 12 98 33 19 10 33 57
5. 25 - 20 - - - 62 16 40 74
6. 62 - 59 29 94 32 24 11 40 65
7. 89 - - - - - 57 13 - 75
8. 44 - 50 - - - 17 14 32 40
9. 21 - 13 5+ 98 34 2 10 11 20
10. 62 - - - 97 28 21 25 49 76
11. 88 - 84 - 94 39 19 - 44 68
12. 61 - 50 - - - 24 12 36 64
13. 68 - 48 - 94 28 5 17 38 50
14. 65 - 5 - - - 24 13 - 33
15. 28 - 26 2 98 78 52 21 44 83
16. 5 - 6 3 95 52 49 15 19 32
17. 86 - 85 2 86 71 6 14 48 38
18. 55 - 40 - - - 26 17 75 92
19. 47 - 46 25 97 46 53 16 44 80
20. 38 - 31 13 96 40 27 16 35 51
21. 35 - 50 - - - 37 22 64 80
22. 42 14 40 10 97 52 13 10 49 73
23. 55 31 52 23 95 63 36 14 54 83
24. 51 - 20 - - - 35 - 70 31
25. 51 - 32 32 98 62 67 17 39 61
26. 56 19 57 21 98 70 53 16 27 82
27. 49 - 38 10 97 32 37 23 36 68
28. 57 - 49 5+ 94 61 20 - 41 70
29. 98 - - - - - 21 14 - 98
30. 48 - 48 12 98 65 30 15 51 72
31. 76 18 75 - 95 81 19 14 53 81
32. 33 - 17 12 98 48 14 13 47 39
33. 36 - 33 23 97 32 17 14 31 21
34. 39 - 30 4 97 41 88 9 27 87
35. 76 - - - - - 56 20 47 99
36. 58 - 62 28 96 23 34 18 41 78
37. - - - - - - - - - 99
38. 42 - 20 - - - 4 23 50 61
39. 25 - 2 - - - 9 - - 30
40. 84 - 85 - 87 45 7 15 75 93
41. 74 - 56 - - - 24 9 60 83
42. 43 - 47 13 96 59 41 13 57 86
43. 61 - 49 - 97 19 18 18 30 71
44. 42 24 42 11 98 42 60 12 73 64
45. 43 9 44 12 98 51 40 12 69 80
46. 73 38 74 14 98 63 33 11 50 85
47. 42 33 37 13 95 44 30 14 41 65
# Change des profils de pays car cela concerne le dernier accouchement à domicile et pas toutes les naissances.Voir page 230.
+ Soins postnatals dans les 7 jours.
Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 223
TABLEAU 3. Suivi de la survie

TMM pour Nombre Taux de


100 000 annuel de mortinatalité Nombre
Population Naissances naissances décès pour 1000 annuel de
Pays totale annuelles vivantes maternels accouchements mort-nés
Année 2004 2004 2004 2004 2000 2000
1. Angola 15 490 000 749 000 1 700 12 700 33 25 200
2. Bénin 8 177 000 341 000 850 2 900 30 10 400
3. Botswana 1 769 000 46 000 100 <100 19 900
4. Burkina Faso 12 822 000 601 000 1 000 6 000 26 16 000
5. Burundi 7 282 000 330 000 1 000 3 300 34 11 600
6. Cameroun 16 038 000 562 000 730 4 100 27 15 600
7. Cap-Vert 495 000 15 000 150 <100 16 200
8. République centrafricaine 3 986 000 149 000 1 100 1 600 29 4 400
9.Tchad 9 448 000 456 000 1 099* 5 000 34 15 900
10. Les comores 777 000 28 000 480 100 26 700
11. Congo 3 883 000 172 000 781 1 300 28 4 900
12. Congo, RD 55 853 000 2 788 000 990 27 600 34 98 000
13. Côte d’Ivoire 17 872 000 661 000 690 4 600 34 23 200
14. Guinée équatoriale 492 000 21 000 880 200 26 600
15. Erythrée 4 232 000 166 000 630 1 000 27 4 600
16. Ethiopie 75 600 000 3 064 000 850 26 000 36 114 600
17. Gabon 1 362 000 42 000 420 200 19 800
18. Gambie 1 478 000 52 000 540 300 27 1 500
19. Ghana 21 664 000 679 000 540 3 700 24 16 300
20. Guinée 9 202 000 383 000 980* 3 700 28 11 200
21. Guinée-Bissau 1 540 000 77 000 1 100 800 35 2 800
22. Kenya 33 467 000 1 322 000 1 000 13 200 45 61 400
23. Lesotho 1 798 000 50 000 550 300 23 1 200
24. Liberia 3 241 000 164 000 760 1 200 32 5 400
25. Madagascar 18 113 000 704 000 550 3 900 29 20 800
26. Malawi 12 608 000 550 000 984* 5 400 39 22 200
27. Mali 11 987 400 599 400 582 3 500 24 14 400
28. Mauritanie 2 980 000 123 000 1 000 1 200 30 3 800
29. Ile maurice 1 233 000 20 000 24 <100 11 200
30. Mozambique 19 424 000 769 000 1 000 7 700 32 25 200
31. Namibie 2 009 000 56 000 300 200 19 1 100
32. Niger 13 499 000 734 000 648 4 800 38 29 200
33. Nigeria 128 709 000 5 323 000 800 42 600 30 163 400
34. Rwanda 8 882 000 365 000 750 2 700 30 11 200
35. São Tomé e Príncipe 153 000 5 000 - - 25 100
36. Sénégal 11 386 000 419 000 401* 1 700 27 11 500
37. Seychelles 80 000 3 000 - - 10 <100
38. Sierra Leone 5 336 000 245 000 2 000 4 900 37 9 300
39. Somalie 7 964 000 359 000 1 100 3 900 45 16 800
40. Afrique du Sud 47 208 000 1 093 000 230 2 500 18 19 500
41. Swaziland 1 034 000 30 000 370 100 22 700
42.Tanzanie 37 627 000 1 403 000 578* 8 100 29 42 500
43.Togo 5 988 000 233 000 570 1 300 26 6 200
44. Ouganda 27 821 000 1 412 000 435 6 100 31 45 100
45. Zambie 11 479 000 468 000 750 3 500 31 14 800
46. Zimbabwe 12 936 000 384 000 1 100 4 200 22 8 700
47. Afrique subsaharienne 697 561 000 28 263 000 940^ 247 300 32 890 000
* Indique les changements effectués depuis la version anglaise de manière à ajouter les données les plus récentes. La moyenne de l'Afrique subsaharienne n'a pas
été modifiée.

224 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


TMN V
TMN pour excédentaire
1 000 Décès Classement moyen pour les U5MR per Décès des TMN en tant
plus pauvres
Pays

naissances néonatals de mortalité contre les moins 1 000 live moins de que % du Cible de
vivantes annuels néonatale pauvres births 5 ans annuels TMM5 l'OMD 4
2000-2005 2000-2005 1998-2005 2004-2005 2004 2015
1. 54 40 100 42 - 260 194 700 21 87
2. 41 14 100 30 43 152 51 800 27 62
3. 40 1 800 28 - 116 5 300 34 19
4. 31 18 600 11 11 192 115 400 16 70
5. 41 14 600 29 - 190 62 700 22 63
6. 29 16 300 8 55 149 83 700 19 46
7. 10 200 2 - 36 500 28 20
8. 48 7 200 39 150 193 28 800 25 60
9. 39 17 800 23 57 191* 87 100 20 68
10. 29 800 9 - 70 2 000 41 37
11. 33 5 700 13 - 117 20 100 28 37
12. 47 130 900 37 - 205 571 500 23 68
13. 65 42 800 45 53 194 128 200 33 52
14. 40 800 26 - 204 4 300 20 53
15. 24 4 000 5 33 82 13 600 29 49
16. 39 119 500 24 30 123* 376 900 32 68
17. 31 1 300 10 20 91 3 800 34 31
18. 46 2 400 36 - 122 6 300 38 51
19. 43 29 200 32 - 112 75 400 39 42
20. 39 15 000 25 58 163* 62 400 24 80
21. 48 3 700 40 - 203 15 600 24 84
22. 33 43 600 17 46 120 158 600 28 32
23. 46 2 300 35 104 113* 5 700 41 40
24. 66 10 800 46 - 235 38 500 28 78
25. 32 22 500 14 127 123 86 600 26 56
26. 31 17 000 7 24 118* 64 900 26 80
27. 46 27 600 44 34 191* 114 500 24 83
28. 40 4 900 27 - 125 15 100 33 44
29. 12 200 3 - 15 300 78 8
30. 37 28 500 19 103 152 116 900 24 78
31. 25 1 400 6 - 63 3 500 40 28
32. 33 24 200 33 48 198* 145 300 17 107
33. 48 255 500 38 157 197 1 048 600 24 76
34. 37 13 500 34 55 152 55 500 24 59
35. 38 200 22 - 118 600 32 39
36. 35 14 700 18 104 121* 50 700 29 49
37. 9 <100 1 - 14 <100 62 7
38. 56 13 800 43 - 283 69 300 20 101
39. 49 17 800 41 - 225 80 800 22 75
40. 21 23 000 4 - 67 73 200 31 20
41. 38 1 100 21 - 156 4 700 24 37
42. 32 44 900 15 6 112* 157 100 29 54
43. 42 9 800 31 - 140 32 600 30 51
44. 29 41 000 12 - 137 193 400 21 53
45. 37 17 300 20 63 182 85 200 20 63
46. 33 12 600 16 - 129 49 500 25 27
47. 41 1 155 800 63 164 4 636 900 25 62
* Données non ajustées de l'enquête démographique et de santé (EDS) la plus récente.
Voir page 226 pour les sources et notes de données.

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 225


Définitions, sources et analyses
utilisées dans cette publication
Note générale concernant les données enquêtes rétrospectives risquent de sous-estimer les décès néonatals.6
La notification du moment du décès est probablement sujette à
Les partenaires qui ont contribué à cette publication ont des irrégularités dans l'enregistrement des décès pendant les 24
travaillé ensemble pour réunir les données les plus récentes et premières heures qui peuvent être codés jour 0 ou jour 1 et en
de la meilleure qualité qui sont disponibles auprès d'un certain « entassant » à d'autres jours (7, 14, 21 et 30).
nombre de sources. Ils ont cherché, dans la mesure du possible,
à concorder avec les données et estimations des sources des Causes des décès néonatals
Nations Unies et ont noté les données provenant d'autres sources. Données générales : Seul un pays en Afrique subsaharienne a
Les données sont prises notamment auprès des enquêtes telles une couverture complète d'Etat civil et des données fiables et
que les enquêtes sur grappes à multiples indicateurs (EGMI) récentes sur les causes des décès néonatals. Pour les autres pays,
et les enquêtes démographiques et de santé (EDS) et, dans de on utilise souvent les données provenant des établissements de
nombreux cas, elles reflètent une moyenne sur les cinq ans santé, bien qu'elles puissent induire en erreur car la proportion
précédents. La qualité des données risque d'être inférieure dans de décès imputables à l'asphyxie à la naissance tend à être plus
les pays qui ont souffert de catastrophes naturelles ou d'instabilité élevée (puisque ce sont les naissances compliquées qui viennent
politique. à l'hôpital). La proportion des infections tend à être plus faible
et le tétanos néonatal est souvent une cause ratée puisque ces
décès surviennent plus tard surtout à domicile. La présente
Données utilisées dans cette publication publication utilise des estimations mises au point par le Groupe
de Référence sur l'Epidémiologique de la Santé infantile (CHERG)7
Taux de mortalité néonatale
en association avec l'OMS.8 Ces estimations nationales ont été
Les données sur le taux de mortalité néonatale (TMN)
approuvées, aux fins d'utilisation, par l'OMS et c'est la première
utilisées dans ce livre proviennent des sources suivantes :
fois qu'elles sont publiées, bien que des estimations sous-régionales
• Les estimations du TMN de l'OMS, par pays, pour l'année soient publiées dans le Rapport sur la Santé dans le Monde de
20001 ont été utilisées sauf pour les pays avec des données de 2005.9 Les estimations sur les causes du décès publiées ici ont
l'EDS publiées depuis 2001. Pour les 19 pays avec une EDS, été mises à jour pour 46 pays africains et elles utilisent, dans les
le TMN indiqué dans l'EDS a été utilisé directement, sans équations, les dernières données pour le TMN et autres facteurs
régression ou ajustement de séries chronologiques. prédictifs, surtout pour le tétanos. Les décès estimés imputables
au tétanos ont été réduits suite à la couverture vaccinale plus
• Les estimations de 2000/OMS1 proviennent des sources
élargie contre le tétanos et des méthodes améliorées mises au
suivantes :
point par l'OMS qui confèrent une protection contre le tétanos
o Données d'Etat civil pour les pays avec couverture élevée
à la naissance.
(supérieure à 90 %), situation qui s'applique à un seul pays
en Afrique subsaharienne, Ile Maurice. Sources : L'exercice d'estimations7 a utilisé deux sources de
o Données d'enquête, dont l'EDS est la plus courante puisque données sur les causes des décès néonatals : les registres d'Etat
l'EGMI n'utilise pas actuellement le TMN. civil pour les pays avec couverture élevée (supérieure à 90 %),
o Pour les pays sans registre d'Etat civil ou données d'enquête, les études trouvées par des recherches systématiques de littérature
on a estimé le TMN en utilisant un modèle mis au point et les ensembles de données d'études inédites. Les données
par le département d'Information et de Politiques de l'OMS. mondiales d'études et de systèmes d'Etat civil ont été incluses
Les estimations proviennent du taux de mortalité des moins et classées dans sept catégories (septicémie/ pneumonie, tétanos,
de cinq ans avec une variable binaire pour la prévalence du diarrhée, asphyxie, naissance prématurée, congénital et « autre »).
VIH et d'autres variables qui prédisent le risque de décès Une régression par polynôme a été utilisée pour modéliser la
pendant la période néonatale. proportion de décès imputables à chaque cause. Un modèle
• Les nombres de décès néonatals dans chaque pays sont calculés basé sur des études a été appliqué pour obtenir les estimations
en utilisant le nombre annuel de naissances dans chaque pour la plupart des pays africains. Les estimations d'incertitude
pays multiplié par le TMN. La présente publication utilise ont été dérivées en utilisant l'approche en zigzag.
les estimations de naissance publiées dans La situation des
Limitations : L'imputation de chaque décès à une seule cause
enfants dans le monde 2006,2 en fonction des évaluations démo-
est artificielle lorsque de multiples causes agissent ensemble et
graphiques préparées par la Division de la Population des
les méthodes appliquées par différents codeurs d'affectation de
Nations Unies.
causes coexistantes ne sont pas toujours claires. Pour qu'elle soit
Limitations : Les décès néonatals sont moins susceptibles d'être utile sous l'angle programme, la notification des causes de décès
enregistrés si le bébé meurt pendant les premières heures ou les devrait être liée à la prévention ou à la prise en charge - par
premiers jours après la naissances3 ou s'il est très petit.4 Il peut exemple, si un enfant modérément prématuré meurt d'infection,
également y avoir classification erronée entre les mort-nés et les alors c'est l'infection qui est la principale cause qu'il faut traiter.
décès néonatals précoces. La mortalité néonatale est probablement Par ailleurs, chez un enfant très prématuré, la prise en charge
sous-estimée dans l'EDS.5 Plusieurs évaluations en Asie du Sud de l'infection à elle seule ne permettra probablement pas d'éviter
examinant la performance des enquêtes rétrospectives comparée son décès. La quantité et la qualité limitées des données à
à la surveillance prospective de la grossesse indiquent que les l'entrée confèrent une incertitude inhérente. Deux approches

226 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


différentes ont été utilisées pour estimer le nombre des décès coûts unitaires augmentent alors que s'étend la couverture pour V
dus au tétanos néonatal (modèle néonatal de toute cause du refléter l'accroissement du coût marginal de la prestation de
CHERG et modèle Vaccins et Produits biologiques de l'OMS services à des populations difficiles à atteindre. Les estimations
fondés sur les taux de mortalité liée au tétanos néonatal). Ces des coûts des soins cliniques comprennent le coût de l'amor-
méthodes nous donnent des résultats légèrement différents, tissement des immeubles, mais les estimations ne comprennent
mais avec des fourchettes d'incertitude qui se chevauchent. Les pas le coût de la construction de nouveaux établissements de
deux ensembles d'estimations concordent pour les pays qui ont santé ou de nouvelles écoles de sages-femmes ou d'autres
réussi à éliminer le tétanos néonatal. infrastructures telles que les routes.
Estimation de vies sauvées Autres données
Pour estimer le nombre de vies qui pourraient être sauvées dans Les nombres de décès et la plupart des données sur la couver-
chaque pays, la présente publication fait une analyse pour 46 ture proviennent de La situation des enfants dans le monde 20062
pays africains en fonction des méthodes mises au point par de l'UNICEF, mis à jour avec les données des EDS les plus
la série de survie néonatale de The Lancet, avec les données récentes. Les analyses des données de l'EDS concernant le
suivantes : moment du décès, les soins qualifiés à la naissance, le statut
socioéconomique et le genre s'inspirent des ensembles de données
• Décès néonatals par cause des estimations à jour CHERG/OMS
téléchargeables de l'EDS. Les données sur le suivi financier
utilisées tout au long de la publication en fonction des données
proviennent du Rapport sur la santé dans le monde 2006 de
les plus récentes.7
l'Organisation mondiale de la Santé.15 D'autres données indiquées
• Couverture actuelle des interventions ou enveloppes et dans les profils de pays et les tableaux récapitulatifs sont expliquées
augmentation, dans la couverture, pour passer des niveaux ci-après.
actuels à la couverture visée (90 %)
• Estimations de l'efficacité des interventions en fonction de la Profils de pays et tableaux récapitulatifs -
gamme d'impact des interventions sur une mortalité par cause.10 définitions et sources
Cela suppose qu'on utilise une gamme des estimations de
l'effet provenant de méta-analyses (par exemple, les examens Les profils de pays d'une page mettent en exergue les indicateurs
Cochrane) et de la littérature.11 Par ailleurs, dans le cas des sanitaires maternels, néonatals et infantiles pour 46 pays africains,
soins qualifiés à la naissance et pour les soins obstétricaux ainsi qu'un profil récapitulatif pour l'Afrique subsaharienne
d'urgence, la taille de l'impact était insuffisante et on a dû dans son ensemble. On insiste particulièrement sur la santé
consulter des experts de l'OMS, de l'UNICEF et des chercheurs néonatale, point focal de cette publication, ainsi que sur les
universitaires. Une intervention peut affecter plusieurs causes occasions ratées des programmes existants. Les inégalités le long
de décès et les décès dus à une cause spécifique peuvent être de la continuité des soins sont également mises en relief. Les
évités par plusieurs interventions et, par conséquent, on a indicateurs ont été choisis en fonction d'engagements existants
utilisé les estimations de l'impact des interventions sur des aux objectifs et au suivi, tels que les Objectifs du Millénaire
causes spécifiques de décès pour arriver aux estimations de pour le Développement (OMD) et le Compte à rebours 2015
l'impact. Peu d'études indiquent des effets spécifiques aux pour la survie de l'enfant.16 Ces profils concordent avec les
causes et, par conséquent, on a dû consulter des experts pour profils du Compte à rebours sans toutefois les reproduire
déterminer les effets par cause. A quelques exceptions près, exactement puisque ces derniers comprennent plus de détails
on ne disposait pas de données empiriques sur l'efficacité des sur les enfants plus âgés. Les profiles suivants ont été mis à jour
interventions dans le contexte des systèmes de santé et, par depuis l'édition anglaise de ce livre de manière à ajouter les
conséquent, une série d'estimations sur l'efficacité a été données récemment publiées : Congo, Malawi, Mali, Niger,
déterminée en prenant le point le plus faible, le médian et le Ouganda et Rwanda.
point le plus élevé de la gamme estimée de l'effet de chaque
Les limitations et les définitions incluses dans la carte des profils
intervention sur chaque cause de décès.
de pays n'impliquent pas le statut légal des pays, territoires,
Le nombre de décès imputables à une cause donnée et évités villes ou régions ni leurs pouvoirs. Elles ne concernent pas non
par l'intervention a ensuite été soustrait du nombre actuel de plus la délimitation de leurs frontières ou limites.
décès avant de calculer l'impact de l'intervention suivante,
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES
afin que chaque décès ne puisse être évité qu'une fois, soit par
Population totale et naissances annuelles : Basées sur les
prévention, soit par traitement.
évaluations démographiques préparées par la Division de la
Estimation du coût des interventions Population des Nations Unies, telles que présentées dans La
Les estimations des coûts se fondent sur les dépenses de situation des enfants dans le monde 2006.2
fonctionnement et font le détail des coûts de l'établissement,
Taux de mortalité maternelle (TMM) pour 100 000 naissances
des frais du personnel, de la supervision, des médicaments et
vivantes et nombre annuel de décès : Nombre annuel de décès
de toutes les fournitures nécessaires pour apporter l'intervention
de femmes provenant de causes liées à la grossesse pour 100 000
au groupe cible au niveau de la couverture de 90 %, telle que
naissances vivantes, évalué par l'UNICEF, l'OMS et l'UNFPA et
décrite dans les calculs de coûts de la série de survie néonatale10,12,13
ajusté pour tenir compte des problèmes bien connus de sous-
et de la série de survie de l'enfant14 de The Lancet. Le calcul fait
notification et de classification erronée. A partir des estimations
la différence entre la couverture actuelle et la réalisation de la
2000 OMS/UNICEF, telles que présentées dans La situation des
couverture de 90 % et ajoute les coûts pour chaque intervention
enfants dans le monde 2006.2 Lorsqu'une EDS récente inclut la
et pour chaque pays. Les coûts unitaires de la prestation de
mortalité maternelle, nous avons utilisé cette estimation et elle n'a
services ont été pris dans le modèle CHOICE de l'OMS. Les
pas été ajustée. La définition que donne l'EDS d'un décès maternel

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 227


Taux de mortalité des moins de 5 ans (TMM5) pour 1 000
NAISSANCES, DECES ET INEGALITES naissances vivantes et nombre annuel de décès : Probabilité
de mourir entre la naissance et exactement l'âge de cinq ans,
Population totale 13 124 000
exprimée pour 1 000 naissances vivantes. UNICEF, La situation
Naissances annuelles 647 000
des enfants dans le monde 2006.2 Lorsqu'une EDS a été
MERES communiquée l'année dernière, ces données ont été utilisées :
Taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes 1 200
Tchad, Ethiopie, Guinée, Lesotho, Malawi, Sénégal et Tanzanie.
Décès maternels annuels 7 800 Nombre annuel de décès postnatals et taux de mortalité
néonatale (TMN) en tant que pourcentage du taux de
BEBES
mortalité des moins de 5 ans (TMM5) : Calculé à partir du
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements 24 TMN et du TMM5 ci-dessus.
Nombre annuel de mort-nés 15 900
Taux de mortalité néonatale pour 1 000 naissances vivantes 57 TAUX DE PROGRES
Décès néonatals annuels 36 900 Taux de mortalité des moins de 5 ans (TMM5) et taux de
TMN excédentaire moyen pour les plus pauvres mortalité infantile (TMI) 1960 - à nos jours : La situation
contre les moins pauvres 34 % des enfants dans le monde 2006,2 www.childinfo.org et données
ENFANTS EDS récentes et non ajustées pour les pays suivants : Tchad,
Taux de mortalité des moins de 5 ans per 1 000 live births 219
Guinée, Ethiopie, Lesotho, Malawi, Sénégal et Tanzanie,
Décès des moins de 5 ans annuels 141 700 démarqués par une ligne en pointillés.
Décès postnatals annuels 104 800
Taux de mortalité néonatale (TMN) 1995 - à nos jours :
TMN en tant que pourcentage du TMM5 26 %
Estimations de l'OMS pour 20001 et EDS réalisée depuis
2001. Voir les Taux de mortalité néonatale à la page 226 pour
de plus amples détails.
Cible de l'Objectif 4 du Millénaire pour le Développement
est un décès qui est survenu pendant la grossesse, l'accouchement (OMD) : Cible par pays pour atteindre l'OMD4 : réduire des
ou dans les deux mois qui ont suivi l'accouchement ou l'interrup- deux tiers d'ici 2015 le taux de mortalité des moins de cinq ans
tion de grossesse. Les pays où une EDS récente a indiqué le de 1990. Du Projet du Millénaire des Nations Unies 2005.
TMM sont les suivants : Tchad, Ethiopie, Guinée, Lesotho,
Malawi, Sénégal et Tanzanie. Pour une méthodologie plus
détaillée concernant les calculs du TMM, voir Lectures supplé-
TAUX DE PROGRES VERS L’OMD 4
mentaires à la fin de cette section.
500
Taux de mortinatalité pour 1 000 accouchements et nombre
Mortalité pour 1 000 naissances vivantes

annuel de mort-nés : Bébés mort-nés pendant le dernier trimestre 400


de la grossesse pour 1 000 naissances totales. Les estimations
concernent l'année 20001 en fonction de modélisation utilisant 300
les statistiques d'Etat civil, l'EDS et des données d'études.17
Taux de mortalité néonatale (TMN) pour 1 000 naissances 200

vivantes et nombre annuel de décès : Probabilité de mourir


100
pendant les quatre premières semaines de la vie, exprimée pour 83
1 000 naissances vivantes. Les estimations de l'OMS pour
0
l'année 2001 sont utilisées sauf pour 19 pays où une EDS a été 1960 1970 1980 1990 2000 2010
publiée depuis 2001. Voir Taux de mortalité néonatale à la
TMN TMM5 TMI Cible de l’OMD 4
page 226 pour de plus amples détails sur les sources et limitations
des estimations du TMN utilisées dans le présent ouvrage.
Taux de mortalité néonatale (TMN) excédentaire moyen
pour les plus pauvres contre les moins pauvres : Les rapports VIES DE NOUVEAU-NES SAUVEES
finals de l'EDS comprennent un indice sur le statut économique Concerne le nombre et la fourchette du pourcentage de décès
provenant de questions sur les biens et les caractéristiques du néonatals qui pourraient être sauvés avec une couverture de
ménage.18 Les quintiles de population identifiés à partir de 90 % de toutes les enveloppes essentielles. Voir Estimation des
l'indice sont utilisés pour évaluer l'écart dans le TMN entre vies sauvées à la page 227 pour de plus amples détails.
le premier quintile (le plus pauvre) et le cinquième (le moins
pauvre), exprimé en tant que pourcentage du TMN dans le plus
AVEC UNE COUVERTURE DE 90 % DE TOUTES LES
pauvre comparé au moins pauvre. Les pays avec des données de ENVELOPPES ESSENTIELLES
l'EDS qui comprennent moins de 100 décès néonatals ont été
Nombre de vies de nouveau-nés sauvées jusqu’à 796 000
exclus de l'analyse. Une analyse séparée a été appliquée pour
Fourchette de réduction dans le TMN 41-72 %
l'EDS avant 2003 qui n'incluait pas l'indice économique dans
le rapport final.

228 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE V
FINANCEMENT Pays démarrant la Feuille de Route et mise en place d'une
équipe pour la SMNI : Bureau régional pour l'Afrique de
Revenu national brut, par habitant (US$) 360 $
l'OMS, 2006, avec données de l'UNFPA d'octobre 2006.
Dépenses publiques moyennes pour la santé,
par habitant (US$) 9$
Pourcentage de naissances inscrites à l'Etat civil : Concerne
Dépenses publiques moyennes pour la santé, en tant
que % des dépenses publiques totales 9% le pourcentage d'enfants de moins de cinq ans qui étaient
Dépenses propres à la charge du patient pour la santé 38 % enregistrés au moment de l'enquête. Le numérateur de cet
Protection contre les paiements pour les femmes et les enfants - indicateur comprend les enfants dont le certificat de naissances
Rubrique du budget national accordé aux nouveau-nés - a été vu par l'enquêteur ou dont la mère ou autre personne a
indiqué que la naissance avait été enregistrée. EDS, EGMI et
d'autres enquêtes nationales, telles que présentées dans La
situation des enfants dans le monde 2006.2 Concerne les données
FINANCEMENT les plus récentes de 1998-2004.
Revenu national brut, par habitant ($US) : Revenu national
brut divisé par la population à mi-année, converti en dollars Nombre d'hôpitaux amis-des-bébés : Services de maternité
US en utilisant la méthode Atlas de la Banque mondiale, tel qui ont passé l'évaluation externe en fonction des Critères
que présenté dans La situation des enfants dans le monde 2006.2 mondiaux pour l'Initiative Hôpitaux Amis-des-Bébés. UNICEF,
Les estimations sont pour 2004. Current status of Baby Friendly Hospital Initiative, mars 2002.
http://www.unicef.org/programme/breastfeeding/baby.htm
Dépenses publiques moyennes pour la santé, par habitant
($US) : Dépenses publiques générales pour la santé en termes Nombre de sages-femmes pour 1 000 personnes : Sages-
par habitant exprimées en dollars US au taux de change femmes auxiliaires et sages-femmes d'Etat, certains pays ne
moyen (moyenne annuelle observée ou nombre d'unités de fin distinguent pas clairement entre infirmières et sages-femmes.
d'année lorsqu'une devise est échangée dans le système bancaire. Du Rapport sur la santé dans le monde 2006.15
Organisation mondiale de la Santé, Rapport sur la santé dans le Pourcentage de districts avec PCIME : Pourcentage de districts
monde 2006.15 Les estimations sont mises à jour et les chiffres qui ont démarré une formation en PCIME. Bureau régional
revus se rapportent à 1999-2003. pour l'Afrique de l'OMS, août 2005.
Dépenses publiques moyennes pour la santé (%) : Les dépenses Elimination du tétanos néonatal : Réduction des cas de tétanos
publiques générales pour la santé sont estimées comme étant la néonatal à moins d'un cas pour 1 000 naissances vivantes dans
somme de dépenses encourues des entités gouvernementales chaque district de chaque pays.19,20
pour acheter les services et produits de soins de santé. Elles sont
exprimées comme étant le pourcentage des dépenses publiques
totales pour l'année. Organisation mondiale de la Santé, Rapport
sur la santé dans le monde 2006.15 Les estimations sont mises à CAUSES ESTIMEES DES DECES NEONATALS
jour et les chiffres revus se rapportent à 1999-2003.
Autres 5 % Tétanos 10 %
Dépenses propres à la charge du patient pour la santé (%) :
Les dépenses à la charge du patient utilisées pour acheter directe- Prématuré 24 %
ment des soins de santé exprimées en tant que pourcentage des
dépenses totales de soins de santé. Les dépenses totales pour les
soins de santé sont la somme des dépenses publiques générales Infection 34 %
Congénital 4 %
pour la santé (appelées généralement dépenses publiques pour
Diarrhée 4 %
la santé) et des dépenses privées pour la santé. Organisation
mondiale de la Santé, Rapport sur la santé dans le monde 2006.15 Insuffisance pondérale
à la naissance 23 % Asphyxie 19 %
Les estimations sont mises à jour et les chiffres revus se rapportent
à 1999-2003.
Protection contre les paiements pour les femmes et les
enfants et rubrique du budget national accordé aux nouveau-
nés : Communication personnelle avec des individus dans
chaque pays facilitée par les bureaux Afrique de l'UNICEF et par
d'autres bureaux de pays de l'UNICEF de février à mai 2006.

POLITIQUES ET MISE EN ŒUVRE


Pays démarrant la Feuille de Route 3
Pays avec équipe nationale spéciale pour la SMNI Non
Naissances inscrites à l’Etat civil 48 %
Nombre d’hôpitaux amis-des-bébés 12
Sages-femmes pour 1 000 personnes 0,04
Pays avec des districts pilotes de PCIME 14 %
Pays avec élimination du tétanos néonatal Non

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 229


CPN (consultation prénatale) : Pourcentage de femmes âgées
COUVERTURE LE LONG DE LA CONTINUITE DES SOINS de 15 à 49 ans qui ont reçu des soins prénatals au moins une
100 % fois pendant la grossesse de la part d'un personnel qualifié
(médecins, infirmiers ou sages-femmes). EDS, EGMI, OMS et
75 %
UNICEF, tels que présentés dans La situation des enfants dans le
monde 20062 et l'EDS la plus récente.

50 % 7%
Prestataire qualifié : Pourcentage de naissances assistées par
un personnel sanitaire qualifié (médecins, infirmiers ou sages-
femmes). EDS, EGMI, OMS et UNICEF, tels que présentés
25 %
dans La situation des enfants dans le monde 20062 et l'EDS la
94 % 43 % 47 % 41 % 86 %
plus récente.
0%
CPN Prestataire qualifié Soins AM exclusif DTC3 Soins postnatals : Proportion de femmes dont le dernier
postnatals
Accouchements Ecart de couverture entre accouchement s'est déroulé dans un établissement de santé
ailleurs que dans les plus pauvres et les
un établissement moins pauvres (l'EDS suppose que toutes les femmes qui accouchent dans un
établissement de santé reçoivent des soins postnatals) ou qui
ont reçu un bilan postnatal dans les deux jours après leur dernier
CAUSES ESTIMEES DES DECES
accouchement, appliqué à tous les accouchements. L'EDS la
NEONATALS plus récente 1998-2005.
Causes des décès néonatals : Proportion de décès néonatals
imputables aux sept groupes de causes de décès. Voir Causes AM excl. (allaitement maternel exclusif) : Pourcentage d'enfants
des décès néonatals à la page 226 pour de plus amples détails. de moins de 6 mois allaités exclusivement, lorsque l'enfant ne
reçoit que du lait maternel ou du lait maternel extrait, sans
Insuffisance pondérale à la naissance : Bébés qui pèsent recevoir aucun autre liquide ou solide à l'exception de gouttes
moins de 2 500 grammes. EDS, EGMI et d'autres enquêtes ou de sirops de vitamines, suppléments minéraux ou médicaments.
nationales auprès des ménages et données de systèmes de EDS, EGMI et UNICEF, tels que présentés dans La situation
notification routiniers, tels que présentés dans La situation des des enfants dans le monde 20062 et l'EDS la plus récente.
enfants dans le monde 2006.2 Concerne les données les plus
récentes de 1998-2004. DTC3 : Pourcentage d'enfant d'un an qui ont reçu trois doses
du vaccin contre la diphtérie, la coqueluche et le tétanos. De La
COUVERTURE LE LONG DE LA situation des enfants dans le monde 20062 et l'EDS la plus récente.
CONTINUITE DES SOINS
Couverture pour les plus pauvres/les moins pauvres : EDS
Dans cette publication, la couverture est définie comme la récente qui utilise un indice économique provenant de questions
proportion de personnes qui ont besoin d'une intervention et sur les biens et les caractéristiques des ménages.18 Des quintiles
qui la reçoivent effectivement, mesurée au niveau de la population. de population, identifiés à partir de cet indice, sont utilisés
Ce graphique indique la couverture en enveloppes essentielles pour évaluer la couverture en CPN, prestataire qualifié, soins
de santé maternelle et néonatale (soins prénatals, soins qualifiés postnatals et DTC3 dans le premier quintile (le plus pauvre) et
et soins postnatals), un comportement clé pour la SMNI le cinquième (le moins pauvre), exprimés en tant que pourcentage.
(allaitement maternel exclusif ) et une intervention de santé
infantile (trois doses de vaccin contre la diphtérie, la coqueluche OCCASIONS RATEES
et le tétanos, ou DTC3). L'écart de couverture entre les plus Décrivent l'écart dans la couverture entre la possibilité de fournir
pauvres et les plus riches est indiqué lorsqu'il est disponible pour une intervention lors d'une consultation et la prestation effective
les consultations prénatales (CPN), les prestataires qualifiés, de cette intervention.
les soins postnatals et le DTC3. Les données proviennent TPC (taux de prévalence de la contraception) : Pourcentage
essentiellement de l'EDS, l'EGMI, d'autres enquêtes nationales de femmes actuellement mariées ou en union âgées de 15 à 49
auprès des ménages et des estimations de l'OMS et de l'UNICEF, ans qui utilisent actuellement une méthode moderne de contra-
telles que présentées dans La situation des enfants dans le monde ception. La situation des enfants dans le monde 2006.2
20062 et l'EDS la plus récente.

OCCASIONS RATEES
100 %
besoin non

o c c a s i o n r a t é e
satisfait
occasion
ratée

75 %

50 %

25 %
23 % 92 % 40 % 48 % pas de 12 % 7% 24 % 98 % 63 % 67 %
données
0%

TPC CPN CPN TT2+ TPIp PTME PTME SOU Tout am Am excl. Consultations
(toutes) (4+) (mère) (bébé) pour IRA

230 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


CPN (consultation prénatale) : Pourcentage de femmes âgées ment grâce à la vaccination. Cela peut inclure des doses V
de 15 à 49 ans qui ont reçu des soins prénatals au moins une protectrices de vaccin antitétanique reçues pendant les campagnes
fois pendant la grossesse de la part d'un personnel qualifié ou lors de grossesses précédentes. Données de l'UNICEF et de
(médecins, infirmiers ou sages-femmes). EDS, EGMI, OMS et l'OMS, telles que présentées dans La situation des enfants dans
UNICEF, tels que présentés dans La situation des enfants dans le monde 2006.2
le monde 20062 et l'EDS la plus récente.
Allaitement maternel immédiat : Pourcentage d'enfants nés
CPN4+ : Quatre consultations prénatales ou plus auprès d'un cinq ans avant l'enquête, ceux qui ont survécu et ceux qui
prestataire qualifié. Du Rapport sur la santé dans le monde 20059 sont morts, et qui ont reçu du lait maternel dans l'heure ou
et de l'EDS la plus récente. dans la journée qui a suivi leur naissance. EDS la plus récente
1998-2005.
TT2+ : Femmes enceintes vaccinées avec deux doses de vaccin
antitétanique ou plus. Du Rapport sur la santé dans le monde
20059 et de l'EDS la plus récente.
TPIp (traitement préventif intermittent pour le paludisme
lors de la grossesse) : Proportion de femmes qui ont pris deux Lectures supplémentaires
doses ou plus de sulphadoxine pyrimethamine (SP)/Fansidar • La situation des enfants dans le monde 20062 de
pendant le second et le troisième trimestre de la grossesse, pour
l'UNICEF
leur dernière grossesse aboutissant à une naissance vivante. Il
faut noter qu'il est difficile d'obtenir une information sur les • Rapport sur la santé dans le monde 20059 et 200615
médicaments et certaines répondantes ne savent pas ou ne se de l'OMS
rappellent pas le nom ou même le type de médicament qu'elles • Estimations de la mortalité néonatale1 et de la
ont reçu. EDS la plus récente 2003-2005. mortinatalité17
PTME : Pourcentage de toutes les femmes enceintes séropositives • Méthodologie et estimations sur les cause des décès
à VIH et leurs bébés qui ont reçu une prophylaxie antirétrovirale. néonatals7,9,22
Données inédites, UNICEF New York, 2006.
• Estimations de la mortalité maternelle23,24 et limitations25
SOU (soins obstétricaux d'urgence) : Pourcentage de compli-
• Estimation du coût et de l'impact
cations obstétricales prévues qui sont traitées dans des services
obstétricaux d'urgence (ou dans tous les établissements à un • Impact et coût à partir de la série de survie
niveau supérieur en mesure de dispenser des SOU). En fonction néonatale10,12
d'évaluations nationales et d'évaluations des NU sur les services • Coût à partir de la série de survie infantile, Bellagio14
et besoins en soins obstétricaux d'urgence, 2004-2006.
• Augmenter les ressources pour sauver la vie du
Tout allaitement maternel : Pourcentage d'enfants qui ont déjà nouveau-né13
été allaitées. De l'EDS la plus récente 1998-2005.
• Indice économique EDS18
AM excl. (allaitement maternel exclusif ) : Pourcentage d'en-
• Le guide statistique de l'EDS et plus d'information sur
fants de moins de 6 mois allaités exclusivement, lorsque l'enfant
ne reçoit que du lait maternel ou du lait maternel extrait, sans les données de l'EDS à www.measuredhs.com.
recevoir aucun autre liquide ou solide à l'exception de gouttes
ou de sirops de vitamines, suppléments minéraux ou médicaments.
EDS, EGMI et UNICEF, tels que présentés dans La situation
des enfants dans le monde 20062 et l'EDS la plus récente.
Consultations pour IRA : Pourcentage d'enfants (0-4 ans)
souffrant d'IRA pendant les deux dernières semaines et emmenés
en consultation auprès d'un prestataire qualifié. Tel que présenté
dans La situation des enfants dans le monde 20062 et l'EDS la
plus récente.
Indicateurs supplémentaires mentionnés dans
les tableaux récapitulatifs
Naissances institutionnelles : Pourcentage de naissances
vivantes ces cinq dernières années qui ont eu lieu dans un
établissement sanitaire public ou privé. EDS la plus récente
1998-2005.
Alphabétisation des femmes : Pourcentage de femmes âgées
de 15 ans et plus qui savent lire et écrire. Données de l'Institut
des Statistiques de l'UNESCO, telles que présentées dans La
situation des enfants dans le monde 2006.2
PAN (Protégé à la naissance contre le tétanos) : Pourcentage
de nouveau-nés protégés à la naissance contre le tétanos, reflétant
le pourcentage de mères protégées contre le tétanos à l'accouche-

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 231


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240 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Indice
A F
Accouchement prématuré, voir causes Faire Reculer le Paludisme 130, 133
et interventions Feuille de Route pour la réduction
Actions nutritionnelles essentielles 103 de la mortalité maternelle et néonatale 8, 152-4
Afrique du Sud, profil 214 ; 14, 65, 157, 166 Fonds mondial pour le SIDA,
Afrique subsaharienne, profil 174 la Tuberculose et le Paludisme 135
Akande, Professeur E ; Oluwole 5 Formation 61, 69-70, 97-100, 109, 166
Alimentation, complémentaire 93, 95
Alimentation, options pour les femmes G
séropositives à VIH 106, 116, 122 Gambie, profil 192
Allaitement maternel, directives 104-6 Ghana, profil 193
Allaitement maternel, exclusif 29, 64, 104, 110, 230-1 Guinée, profil 194
Allaitement maternel, Guinée-Bissau, profil 195
précoce/immédiat 29, 96, 104, 106-7, 230-1
Aménorrhée due à la lactation 83-4 I
Analyse de vies sauvées 163, 227-8 Inde 98
Analyse situationnelle 159-60 Indicateurs 86, 169-70, 231
Analyse du coût de l'expansion 169 Inégalité, atteindre le pauvre 14-15, 28, 34, 145, 157, 227
Angola, profil 175 Infection à VIH pendant
Asphyxie à la naissance, voir causes, la grossesse 6, 45, 106, 168, 58, 113-126
interventions Infection respiratoire aiguë 230
Infections sexuellement transmissibles 42, 58
B Infections, voir causes -
Bénin, profil 176 ; 69, 75, 157 Initiative des hôpitaux amis-des-bébés 108-9, 229
Burkina Faso, profil 178 ; 156 Insuffisance pondérale à
la naissance 10, 16, 81, 103, 128-9, 229
C Intervalle de grossesse, avortement/fausse-couche 44-5, 50
Cadre de survie de l'enfant 8, 154-5 Intervalle de grossesse, naissance-à-grossesse 44-5, 50
Causes des décès néonatals 15-20, 226, 229 Intervalle de grossesse, naissance-à-naissance 44-5, 50
Causes des décès néonatals, asphyxie Interventions, asphyxie à la naissance 18
à la naissance 16, 64, 229 Interventions, cycle de la vie 24-6
Causes des décès néonatals, infections 17 Interventions, infections 17-19
Causes des décès néonatals, septicémie 17 Interventions, naissance prématurée 18-19
Comores, profil 184
Consultations prénatales 42, 51-62, 115, 121, 142, 230-1 K
Consultations prénatales focalisées 52-5 Kenya, profil 196 ; 13, 166
Continuité des soins 6, 23-36, 116, 118, 120, 135, 161
Côte d'Ivoire, profil 187 L
Cycle de la vie 24 Liberia, profil 198

D M
Diarrhée 94, 102, 104, 115 Madagascar, profil 199; 5, 111, 155-6
Dossiers tenus par les femmes 54 Maisons d'attente de maternité 32, 72
Malawi, profil 200 ; 68, 70, 99, 132, 155-6, 165
E Mauritanie, profil 202
Engagements au niveau des politiques régionales 152 Mobilisation communautaire 109, 144
Enquêtes démographique et de santé 226 Modèles des retards (3 retards) 64
Equité 70, 157 Mongella, Dr Gertrude 2
Erythrée, profil 189, 156 Mort-nés, intra-partum 64, 128
Espacement des naissances 26, 42-5 Moustiquaires imprégnées aux
Etapes des intervention et enveloppes de insecticides (MII) 130-132
santé néonatale 70, 154, 161-2 Mozambique, profil 204 ; 120
Ethiopie, profil 190 ; 42, 144 Mutilation génitale de la femme 39-41

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 241


N Série de santé maternelle de The Lancet 25, 101
Nations du G8 2, 20 Série de survie de l'enfant de The Lancet 25-6
Népal 31 Série de survie du nouveau-né de
Niger, profil 206 The Lancet 25, 101, 162, 227
Nigeria, profil 207 Services mobiles/stratégie avancée 30, 32, 34, 48, 85
Nutrition des filles et des femmes 39-40, 91 Sierra Leone, profil 212
Nutrition maternelle 102-4 Signes de danger, bébé 72, 82
Signes de danger, mère 72, 82
O Soins à base communautaire 30-32, 48, 54, 67-8, 73, 85,
Objectifs d'Abuja 8, 156, 169 88, 93-6, 119, 121, 157, 166
Objectifs du Millénaire pour le Développement 7, 12-13, Soins cliniques (basés dans
133, 152-3, 157, 160, 170, 228 les établissements) 26-33, 84, 120
Occasions ratées 57, 69, 161, 230 Soins de la Mère Kangourou (MMK) 97
Ouganda, profil 218 ; 33, 72, 120, 146, 155-7, 168, Soins obstétricaux d'urgence 67-72, 231
Outils de fixation des coûts 164 Soins postnatals 6, 29, 79-90, 230
Soins pour les filles et les femmes avant
P la grossesse 38-50
Paiements des utilisateurs 56, 75, 157-8 Songane, Dr Francisco 3
Paiements propres 56, 75, 157-8 Soudan 143
Paludisme pendant la grossesse 58, 115, 127-136 Stratégie d'Alimentation du Nourrisson et
Partenariat pour la Santé maternelle, néonatale du jeune Enfant 112, 121
et infantile (PSMNI) 8 Suivi et évaluation 74, 88, 122, 169
Pauvreté 14, 35, 128
PCIME communautaire 92, 95 T
Petits bébés, voir insuffisance pondérale à Tanzanie, profil 216 ; 8, 13, 60, 69, 99, 155-7, 161
la naissance Taux de mortalité infantile 13, 21, 228
Préparatifs à la naissance 57, 72, 157 Taux de mortalité maternelle 1, 227
Prestataire qualifié 28, 66, 68-9, 75, 85, 157 Taux de mortalité néonatale 10, 14, 155, 226, 228
Prévention de la transmission mère-à-enfant Taux de mortinatalité 10, 228
(PTME) des programmes de VIH 113-126, 168 Taux de prévalence de la contraception 230
Prise en Charge intégrée des Maladies Tétanos, élimination du tétanos maternel
de l'Enfance 29, 91-100 et néonatal 18, 30, 139-42, 229
Programme élargi de Vaccination (PEV) 29-30, 144-5 Togo, profil 217 ; 18
Programmes de vaccination 137-147 Traitement antirétroviral 6, 116, 122
Promotion de la nutrition et de Traitement préventif intermittent du
l'allaitement maternel 101-112 paludisme pendant la grossesse 113-126, 168
Trousse néonatale essentielle pour la communauté 72
R Trousses néonatales essentielles pour les
Réforme du secteur de la santé 155 établissements de santé 72
République démocratique du Congo, profil 186
Ressources humaines 165-6 V
Revenu national brut (RNB) 155, 229 Vaccin du BCG 30, 138-42
Rwanda, profil 208 ; 75 Vaccination, antitétanique 139, 141
Vaccinations, DTC3 138, 141
S Vaccinations, hépatite B 138, 142
Sages-femmes 70, 73 Vaccinations, rubéole 138, 140, 142
Santé des adolescents 6, 7, 24, 28, 38-50 Vaccinations, vaccin antipoliomyélitique (OPV) 138, 142
Schémas communautaires pour transferts
en cas d'urgence et communication 72, 167 Z
Sénégal, profil 210 Zambie, profil 219; 122, 158
Septicémie, voir causes de décès Zimbabwe, profil 220; 13, 122

242 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Remerciements photos
Couverture Save the Children/ Page 39 UNICEF/HQ05-2213/
Brian Moody. Malawi. Giacomo Pirozzi.
Page 1, Save the Children/ République Démocratique du Congo
De haut en bas Michael Bisceglie. Mali. Page 43 Save the Children. Éthiopie
The Population Council, Inc./ Page 44 Harry Mueller. 2005. Tanzanie
Melissa May. 2006. Afrique du Sud.
Page 47 Save the Children/
Page 5 UNICEF/HQ04-0897/ Michael Bisceglie. Malawi
Shehzad Noorani. Soudan.
Page 51 Arzum Ciloglu/CCP, courtesy of
Page 7 Harry Mueller. 2005. Tanzanie. Photoshare. 2002. Malawi.
Page 9 Save the Children/ Page 53 Save the Children/
Brian Moody. Malawi. Michael Bisceglie. Éthiopie.
Page 11 UNICEF/HQ00-0183/ Page 54 Harvey Nelson, courtesy of
Giacomo Pirozzi. Mozambique. Photoshare, 2000. Zambie.
Page 21 Sara A. Holtz, courtesy of Page 56 UNHCR/S. Mann. Sudan.
Photoshare. 2001. Togo.
Page 57 Save the Children/
Page 22 UNICEF/HQ03-0311/ Michael Bisceglie. Burkina Faso.
Christine Nesbitt.
Page 61 Save the Children/
République Démocratique du Congo.
Michael Bisceglie. Malawi.
Page 23 UNICEF/HQ02-0570/
Page 62 Save the Children/
Giacomo Pirozzi. Ghana.
Michael Bisceglie. Mozambique
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Page 63 Save the Children/
Melissa May. 2006. Ghana.
Michael Bisceglie. Mali.
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Page 64 Luwei Pearson.
Malawi.
Page 65 Save the Children/
Page 38, Arzum Ciloglu/CCP, courtesy of
Michael Bisceglie. Mali.
Dans le sens Photoshare. 2002. Malawi.
des aiguilles Page 66 UNICEF/HQ04-0917/
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d'une montre Shehzad Noorani. Soudan.
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Rachel Hoy, courtesy of
Photoshare. 2004. Cameroun. Page 78 Save the Children/
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République Démocratique du Congo. Kenya

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 243


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Michael Bisceglie. Mali Save the Children. Malawi.
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Zambie Giacomo Pirozzi. Mozambique.
Page 89 UNICEF/HQ94-0263/ Page 138 Save the Children/
Giacomo Pirozzi. Cap Vert. Michael Bisceglie. Mozambique.
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Roger Lemoyne.
Page 91 Tammy Schroeder. 2005. Tanzanie.
République démocratique du Congo.
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Page 147 Save the Children/
Malawi.
Michael Bisceglie.
Page 101 UNICEF/HQ05-2185/
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Giacomo Pirozzi.
Michael Kamber. Kenya.
République démocratique du Congo.
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Giacomo Pirozzi. Sierra Leone.
Michael Bisceglie. Éthiopie.
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Francois d’Elbee. Libéria.
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Ghana. Michael Bisceglie. Malawi.

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Page 113 Rachel Hoy, courtesy of Michael Bisceglie. Éthiopie.
Photoshare. 2004. Cameroun. Page 171 Save the Chlidren/
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République démocratique du Congo. Michael Bisceglie. Mozambique.
Page 121 Save the Children/ Arrière de Save the Children. Éthiopie.
Michael Bisceglie. Mozambique. couverture
Harvey Nelson, courtesy of
De gauche
Page 121 Save the Chlidren/ Photoshare, 2000. Zambie.
à droite
Michael Bisceglie. Malawi.
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Radhika Chalasani. Niger.
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Save the Children. Malawi.
Page 129 UNICEF/HQ05-2133/
Giacomo Pirozzi.
République démocratique du Congo.

244 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


Examinateurs
Kwame Asamoa Tracy Geoghegan Nomajoni Ntombela Eric Swedberg
CDC, Malaria Branch Save the Children-USA AED, Linkages Save the Children-USA,
USA USA Zambia Office of Health
USA
Ana Betran Adenike Grange Vinod Paul
WHO, Making Pregnancy IPA All Institute of Medical Sciences, Uzma Syed
Safer Nigeria Department of Pediatrics and Save the Children-USA,
Switzerland WHO Collaborating Center Saving Newborn Lives
Peggy Henderson India USA
Cythnia Boschi-Pinto WHO, Department of Child
WHO, Child and Adolescent and Adolescent Health and Ellen Piwoz Nancy Terreri
Health and Development Development AED, Center for Nutrition UNICEF, Health Unit
Switzerland Switzerland USA USA

Jean Baker Sandra Huffman Anayda Portela Shyam Thapa


AED, Center for Family Health AED, Ready to Learn WHO, Making Pregnancy Save the Children-USA,
USA USA Safer Saving Newborn Lives
Switzerland USA
Al Bartlett Mie Inoue
USAID WHO, Evidence for Fred Sai Fatoumata Tony
USA Information and Policy World Bank (retired) Save the Children
Switzerland Ghana Mali
Mary Carnell
JSI, Child Health Monir Islam Hamadoun Sangho Constanza Vallenas
USA WHO, Making Pregnancy CREDOS WHO, Child and Adolescent
Safer Mali Health
Luc de Bernis Switzerland Switzerland
UNFPA Harshad Sanghvi
Ethiopia Carolyn Kruger JHPIEGO, ACCESS Juliana Yartey
AED, Linkages USA WHO, Making Pregnancy
Bernadette Daelmans USA Safer
WHO, Child and Adolescent Jane Schaller Switzerland
Health and Development Andre Lalonde IPA
Switzerland FIGO Canada Aoua Zerbo
USA Ministère de la Santé
Karen Edmond Robert Scherpbier Burkina Faso
London School of Hygiene and Elizabeth Mason WHO, Child and Adolescent
Tropical Medicine, Pediatric WHO, Child and Adolescent Health Jeremie Zoungrana
Epidemiology Health and Development Switzerland JHPIEGO
United Kingdom Switzerland Burkina Faso
LaRue Seims
Rudi Eggers Matthews Mathai Save the Children-USA, Saving Jelka Zupan
WHO,Vaccines and Biologicals WHO, Making Pregnancy Newborn Lives WHO, Making Pregnancy
Switzerland Safer USA Safer
Switzerland Switzerland
Leslie Elder Eleonore Seumo
Save the Children-USA, Saving Nahed Matta AED
Newborn Lives USAID, Maternal and USA
USA Newborn Health
USA Kenji Shibuya
Lynn Freedman WHO, Evidence for
University of Columbia, Chris McDermott Information and Policy
AMDD USAID Switzerland
USA USA
Rick Steketee
Francois Gasse Subhi Mehdi PATH
UNICEF, Health Unit USAID, Africa Bureau France
USA USA

Tous nos remerciements aux réviseurs de la traduction française :


Seipati Mothebesoane-Anoh, Genevieve Begkoyian, Vincent Fauveau, Patricia Gomez, Antoine Serufilira, Hamadoun Sangho,
Eleonore Seumo, Fatoumata Tony, Lalla Touré, Aoua Zerbo, Jeremie Zoungrana

Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique 245


Auteurs
Tunde Adegboyega Patricia Gomez Andrew Mbewe Magda Robalo
WHO, Child and Adolescent JHPIEGO, ACCESS WHO/AFRO, Family and WHO/AFRO
Health USA Reproductive Health Division Zimbabwe
Nigeria Congo
Agnes Guyon Khama Rogo
Seipati Mothebesoane-Anoh AED, Linkages Gezahegn Mengiste World Bank
WHO, Making Pregnancy Ethiopia UNICEF (now retired) USA
Safer
Congo Phanuel Habimana Pyande Mongi Nigel Rollins
WHO/AFRO, Child and WHO/AFRO, Child and University of KwaZulu-Natal,
Eleonor ba-Nguz Adolescent Health Adolescent Health Department of Paediatrics and
WHO/AFRO, Malaria Unit Zimbabwe Congo Child Health
Zimbabwe South Africa
Lily Kak Stephen Munjanja
Rajiv Bahl USAID, Maternal and Harare Hospital Charles Sagoe-Moses
WHO, Child and Adolescent Newborn Health Zimbabwe WHO/AFRO
Health USA Ghana
Switzerland Winnifred Mwebesa
Kate Kerber Save the Children-USA, Antoine Serufilira
Genevieve Begkoyian BASICS Office of Health WHO/AFRO
UNICEF, WCARO Save the Children-USA, USA Gabon
Senegal Saving Newborn Lives
South Africa Josephine Namboze Fouzia Shafique
Inam Chitsike WHO/ICST/AFRO UNICEF
WHO/AFRO, Family and Tigest Ketsela Zimababwe USA
Reproductive Health Division WHO/AFRO, Child and
Congo Adolescent Health Indira Narayanan Rumishael Shoo
Zimbabwe BASICS UNICEF, ESARO
Mickey Chopra USA Kenya
Medical Research Council of Margareta Larsson
South Africa, Health Systems WHO, Making Pregnancy Hana Nekatebeb Judith Standley
Research Unit Safer AED, Linkages UNICEF
South Africa Switzerland Ethiopia USA

Simon Cousens Joy Lawn Maureen Norton Aboubacry Thiam


London School of Hygiene and Save the Children-USA, USAID, Office of Population BASICS
Tropical Medicine, Infectious Saving Newborn Lives and Reproductive Health Senegal
Disease Epidemiology Unit South Africa USA
United Kingdom Anne Tinker
Ornella Lincetto Jesca Nsungwa Sabiiti Save the Children-USA,
Patricia Daly WHO, Making Pregnancy Uganda Ministry of Health Saving Newborn Lives
Save the Children-USA, Safer Uganda USA
ACCESS Switzerland
USA Doyin Oluwole Lalla Touré
Chewe Luo AED/Africa 2010 UNICEF, WCARO
Robert Davis UNICEF, HIV/AIDS and USA Senegal
UNICEF, ESARO Health
Kenya USA Susan Otchere Charlotte Warren
Save the Children-USA, Population Council
Joseph de Graft Johnson Patricia MacDonald Saving Newborn Lives Kenya
Save the Children-USA, USAID, Office of Population USA
ACCESS and Reproductive Health Abimbola Williams
USA USA Luwei Pearson UNICEF
UNICEF, ESARO Nigeria
Tedbab Degefie Luann Martin Kenya
Save the Children-USA, AED, Linkages Jos Vandelaer
Ethiopia field office USA Victoria Quinn UNICEF, Health Section and
Ethiopia AED, Linkages WHO, Vaccines and Biologicals
Jose Martines (Now Helen Keller Switzerland
Vincent Fauveau WHO, Child and Adolescent International)
UNFPA, Reproductive Health Health and Development USA Ahmadu Yakubu
Branch Switzerland UNICEF, ESARO
Switzerland Melanie Renshaw Kenya
UNICEF
USA

246 Donnons sa chance à chaque nouveau-né de l'Afrique


REMERCIEMENTS

Equipe Remerciements photos


Cette publication a été rédigée, revue et peaufinée par une Les remerciements photos sont donnés à la page 243.
équipe comprenant les partenaires suivants (par ordre
alphabétique) : ACCESS ; Académie pour le Développement Coordinateurs administratifs et financiers
de l'éducation (AED) ; Africa's Health 2010 ; ACQUIRE/ Sandra Kalscheur, Tanja Englberger
EngenderHealth, BASICS ; International Pediatric
Translation
Association (IPA) ; International Federation of Gynecology
Catherine Utz, Lioy Associates, Washington, DC, USA
and Obstetrics (FIGO) ; Linkages ; Ecole d'Hygiène et de
Médecine tropicale de Londres (LSHTM) ; Maximiser Maquette
l'Accès et la Qualité (MAQ) ; Medical Research Council, Spirals, New Jersey, USA ; Language Innovations,
Afrique du Sud ; Partenariat pour la Santé maternelle, Washington, DC, USA
néonatale et infantile (PMNCH) ; Population Council ;
Saving Newborn Lives (SNL) et Save the Children USA ; Imprimeurs
UNFPA ; UNICEF ; Université de KwaZulu-Natal, Mills Litho, Cape Town, Afrique du Sud
Afrique du Sud ; USAID ; Banque mondiale et OMS.
Soutien financier
Rédaction générale et technique L'équipe éditoriale a été soutenue par Saving Newborn
Joy Lawn (Saving Newborn Lives/Save the Children USA) Lives/Save the Children US, grâce à un don de Bill &
et Kate Kerber (BASICS et Saving Newborn Lives/Save the Melinda Gates Foundation, et par l'intermédiaire de
Children USA), Cape Town, Afrique du Sud. BASICS, grâce à un don de l'USAID.

Equipe éditoriale Le soutien financier pour la production de ce document


Dinah Lord, Rachel Wake, Leslie Elder, Kristina Grear, a été accordé par l'USAID par le biais du programme
Alicia Antayhua. ACCESS et Maximiser l'Accès et la Qualité, et par le
biais du bureau Afrique de l'USAID ; Saving Newborn
Auteurs Lives/Save the Children US, grâce à un don de la
Nous remercions avec gratitude le précieux apport d'un grand Fondation Bill & Melinda Gates et le Département
nombre d'auteurs, tel qu'indiqué à la page 246. de la Santé et du Développement de l'Enfant et de
l'Adolescent, OMS Genève, grâce à un don de la
Examinateurs Fondation Bill & Melinda Gates.
Nous remercions avec gratitude le précieux apport d'un
grand nombre d'examinateurs, tel qu'indiqué à la page 245. Notes
Le contenu de cette publication et les opinions exprimées
Equipe de données ici incombent aux auteurs et ne reflètent pas forcément
Kate Kerber et Joy Lawn, avec les remerciements à Luwei les vues des organisations partenaires ou des organisations
Pearson, Nancy Terreri, Cynthia Boschi-Pinto, Kenji Shibuya, ou fondations de financement. Toutes les précautions
Mie Inoue et les bureaux régionaux et nationaux en Afrique raisonnables ont été prises pour vérifier l'information
de l'UNICEF. Simon Cousens, Gary Darmstadt, Zulfiqar contenue dans cette publication. La responsabilité
Bhutta et Neff Walker ont contribué les analyses sur le coût de l'interprétation et de l'utilisation du matériel incombe
et l'impact utilisés dans cette publication. Les données de aux lecteurs. Dans aucun cas, PMNCH ou les
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Le contenu de cette publication peut être utilisé ou reproduit à des fins pédagogiques ou
non commerciales tant que l'on fait référence au matériel accompagné d'un remerciement.
Prière de faire une citation telle que suit: Donnons sa chance à chaque nouveau-né de
l'Afrique : Données pratiques, soutien programmatique et de politiques pour les soins du
nouveau-né en Afrique. Joy Lawn et Kate Kerber, éds. Partenariat pour la Santé maternelle,
néonatale et infantile, Cape Town, 2006.
ISBN-13: 978-0-620-37695-2. ISBN-10: 0-620-37695-3
Pourquoi ce livre a-t-il été écrit ?
Chaque année, au moins 1,16 million de nouveau-nés meurent en Afrique - et jusqu'à récemment,
ces décès n'étaient pas comptés. Jusqu'à deux tiers de ces bébés pourraient être sauvés grâce à
une couverture de 90 % d'interventions faisables et factuelles. Les pays savent à présent que le
renforcement des soins de santé maternelle et infantile existants et l'intégration avec d'autres
programmes tels que ceux de la lutte contre le paludisme et le VIH ne pourront se faire qu'en
passant par la santé néonatale.

A qui se destine ce livre ?


Mise au point par un partenariat entre des organismes des Nations Unies, des ONG, des organisations
professionnelles et des individus, cette publication se veut utile à tous ceux qui sont engagés à
accélérer les progrès pour sauver la vie des mères, des nouveau-nés et des enfants africains.

Qu'apporte ce livre ?
· Une nouvelle information sur les bébés africains - où, quand et pourquoi meurent-ils ?
Combien de vies pourraient être sauvées ?

· Une vue d'ensemble de la continuité des soins pour la santé maternelle, néonatale et infantile
· La situation actuelle, les possibilités et les prochaines étapes concernant le renforcement et
l'intégration de la santé néonatale en neuf enveloppes et programmes clés se rapportant à la
continuité des soins

· Principes et idées pour réaliser, par étapes, les interventions de santé néonatale, avec des
exemples de pays

· Données sur l'état de santé, les progrès et les politiques sanitaires pour 46 pays africains

AED
Academy for Educational Development

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