Maths MP 2019
Maths MP 2019
Filière MP
Mathématiques
Nous présentons une sélection d’exercices de mathématiques posés aux candidats de la filière
MP lors du concours d’admission 2019. Pour chaque exercice, nous donnons des éléments
d’une correction possible, les examinateurs étant évidemment ouverts à toutes les propositions
des candidats dans le cadre du programme.
Certains exercices sont plus délicats et peuvent nécessiter des indications, qui seront apportées
par les examinateurs au fil de l’interrogation (selon les besoins et les réactions des candidats),
sans que ce soit a priori pénalisant.
Exercice 1
Enoncé
PN
2) Si P (X) = j=1 aj X j est un polynôme à coefficients entiers, on note
Montrer que si m ∈ N et
R(X) = (X − m)P (X),
on a v (i) (P ) ≥ v (i+1) (R).
4) On considère la suite
Démontrer que pour tout (u0 , u1 ) ∈ Z2 \ {(0, 0)} la suite (un ) ne s’annule qu’un nombre fini
de fois.
!
3 −5
[On pourra observer que si A = on a
1 0
A2 = I + 3B
où B ∈ M2 (Z).]
5) Soit √ n
3 11
vn := Re +i .
2 2
Démontrer que lim vn = ∞.
Eléments de correction
1) Les premières équations sont évidentes. Pour la seconde on constate que le nombre d’entiers
inférieurs ou égaux à m divisibles par pk est [m/pk ] ≤ m/pk . On a donc
X X m
vp (m!) = k([m/pk ] − [m/pk+1 ]) ≤ (m/pk ) ≤ .
k≥1 k≥1
p − 1
2) Si
P (X) = a0 + · · · + an X n et R(X) = b0 + · · · + bn+1 X n+1 ,
avec an , bn 6= 0, on a
n+1
X ∞
X
R(X) k l −l−1
P (X) = = bk X mX
X −m k=0 l=0
et donc
aj = bj+1 + mbj+2 + · · · + mn−j bn+1 pour j = 0, 1, . . . .
D’après la question 1.
3) Supposons que {n : bn = 0} est infini et montrons que bn est la suite nulle. Il suffit de
démontrer que pour tout q, u ∈ N on a v(bq ) ≥ u. Soit
n
X dk pk
Rn (x) = x(x − 1) · · · (x − k + 1).
k=0
k!
4) On observe que ! ! !
uk+1 3 −5 uk
=
uk 1 0 uk−1
si bien que !
u1
uk = 0 1 Ak .
u0
Si on fait la division euclidienne de k par 2 on peut écrire k = 2n + , = 0, 1 et
!
u1
u2n+ = 0 1 (A2 )n A .
u0
On constate que
! ! !
3 −5 3 −5 4 −15
A2 = = = I + 3B, B ∈ M (2, Z)
1 0 1 0 3 −5
et donc !
u1
u2n+ = 0 1 (I + 3B)n A
u0
est de la forme n
X n
u2n+ = dk, 3k (8)
k=0
k
avec dk, ∈ Z. Si la suite (un ) s’annule une infinité de fois alors pour un certain ∈ {0, 1} la
suite u2n+ s’annule une infinité de fois ; d’après la question 3. Elle doit être nulle :
5) On constate que √
3 ± i 11
vn = + (λn+ λn− )/2
où λ± =
2
2
sont les racines de x − 3x + 5 = 0 et vn vérifie la relation
La suite un = 2vn est à coefficients entiers. Si |un | ne tend pas vers l’infini, il existe A > 0
tel que pour une infinité d’indices n on a un ∈ Z ∩ [−A, A] qui est un ensemble fini. Il existe
donc c ∈ Z et ∈ {0, 1} tel que u2n+ − c s’annule une infinité de fois. La suite u2n+ − c est
encore de la forme (8) ; elle doit donc être nulle pour tout n ≥ 0 :
Enoncé
1) Soient P et Q deux polynômes unitaires de degré n. On suppose que les racines de P sont
toutes de module 1 et que Q est à coefficients entiers. Démontrer que si p est un nombre
premier ≥ 3 et si
n X −1
P (X) = p Q
p
alors P (X) = (X − 1)n .
2.a) Démontrer que l’ensemble des matrices de GL(n, R) qui sont, avec leur inverse, à coeffi-
cients dans Z, est un groupe et coı̈ncide avec
3.a) Démontrer que si les matrices A et B de la question précédente sont dans G alors
AB −1 = I.
3.b) Démontrer qu’il existe une constante cn ne dépendant que de n telle que
card(G) ≤ cn .
Eléments de correction
1) On a P (1) = pn Q(0). Comme les racines de P (qui est unitaire) sont sur le cercle unité
|P (1)| ≤ 2n .
D’autre part, comme Q est à coefficients entiers, |pn Q(0)| est soit nul soit ≥ 3n . Comme
2n ≤ 3n on doit avoir Q(0) = 0 et donc P (1) = 0. En particulier X − 1 divise P et X divise
Q. Posons
P (X) = P̃ (X)(X − 1) et Q(X) = X Q̃(X).
On a
nX −1 X −1
(X − 1)P̃ (X) = p Q̃
p p
où P̃ a toutes ses racines sur le cercle unité et Q̃ est à coefficients entiers. On a ainsi
n−1 X −1
P̃ (X) = p Q̃
p
2.a) Que ce soit un groupe est clair. Si A, A−1 ∈ M (n, Z) alors (det A)±1 ∈ Z et det A = ±1.
Réciproquement si A à coefficients entiers est inversible et det A = ±1 on voit que
AB −1 = I + pLB −1
3.b) Le résultat de 3.a) montre que l’application qui à une matrice A de G associe la liste de
2
ses coefficients modulo p est injective. Par conséquent G a moins d’éléments que (Z/pZ)n .
2
En particulier si on prend p = 3 on trouve cn ≤ 3(n ) .
Exercice 3
Enoncé
1) Soit P (X) ∈ C[X] un polynôme de degré n ≥ 1. On suppose que P n’admet pas de racines
sur le cercle C(0, r) de centre 0 et de rayon r. Démontrer que le nombre Nr (P ) de racines de
P dans le disque (ouvert) D(0, r) de centre 0 et de rayon r est égal à
Z 2π 0 iθ
1 P (re ) iθ
Nr (P ) = ire dθ.
2πi 0 P (reiθ )
alors
Nr (P ) = Nr (P + Q).
Pn
3) On considère un polynôme de degré n, P (z) = j=0 aj z j . Supposons que pour 0 ≤ k <
l ≤ n on ait la condition C(k, l) suivante :
Démontrer que si δ > 0 est tel que neδn−h < 1 − e−δ alors le nombre de racines de P dans
l’anneau {z|er−δ < |z| < er+δ } est exactement égal à l − k.
Eléments de correction
1) On constate que
n
P 0 (z) X 1
=
P (z) j=1
z − zj
où les zj sont les racines de P . On calcule alors
2π iθ 1 si |w| < r,
Z
1 re
dθ =
2π 0 reiθ − w 0 si |w| > r.
(Par exemple si |w| < r on développe le quotient comme série uniformément convergente
P∞ −iθ k
k=0 ((w/r)e ) et en intégrant on trouve 1 ; si |w| > r on développe le quotient comme
série uniformément convergente − ∞ iθ k+1
P
k=0 ((r/w)e ) et en intégrant on trouve 0).
2) D’après la question 1)
2π
(P + tQ)0 (reiθ ) iθ
Z
1
Nr (P + tQ) = ire dθ.
2πi 0 (P + tQ)(reiθ )
Cette dernière quantité est continue (d’après le théorème de continuité sous l’intégrale) et à
valeurs entières : elle est donc constante.
3) On introduit
X
Pt (z) = ak z k + al z l + t aj z j , 0 ≤ t ≤ 1.
j6=k,l
En particulier P0 (z) = ak z k + al z l et P1 (z) = P (z). Soit z ∈ C tel que |z| = er−δ . D’après la
condition C(k, l) on a
X j
X s−jr−h j(r−δ)
t aj z ≤ e e < nes−h .
j6=k,l j6=k,l
Puisque neδn−h < 1 − e−δ on pour tout z sur le cercle |z| = er−δ
k l
X
j
|ak z + al z | > t
aj z . (9)
j6=k,l
D’autre part,
Par conséquent l’inégalité (9) est vraie sur le cercle |z| = er+δ . D’après la question 2) le
polynôme P (z) a donc exactement l racines (le nombre de racines de P0 ) dans le disque
|z| ≤ er+δ .
Exercice 4
Enoncé
Soient A ∈ Mn (R), B ∈ Mn,p (R) et T ∈ R. On note AT l’ensemble des v ∈ Rn pour lesquels
il existe u : [0, T ] → Rp continue telle que la solution de l’équation différentielle
vérifie X(T ) = v.
est égal à n.
2) On note
Z T
G= e(T −s)A B t B t (e(T −s)A )ds.
0
Démontrer que Im G = AT .
Démontrer que si u ∈ C 0 ([0, T ], Rp ) est telle que la solution de X 0 (t) = AX(t) + Bu(t),
X(0) = 0 vérifie X(T ) = v alors
Z T Z T
2
ku(s)k ds ≥ kū(s)k2 ds.
0 0
Eléments de correction
RT
1) La solution de X 0 (t) = AX(t) + Bu(t), X(0) = 0 vérifie X(T ) = 0
e(T −s)A Bu(s)ds.
On a dim AT < n si et seulement s’il existe Y ∈ Rn non nul tel que hY, vi = 0 pour tout
v ∈ AT . En particulier si on choisit u(s) = t B t (e(T −s)A )Y on a
Z T Z T
(T −s)A
0= Y t
e Bu(s)ds = kt B t e(T −s)A Y k2 ds
0 0
et donc pour tout s ∈ [0, T ], t Y e(T −s)A B = 0. Si on dérive successivement cette relation par
rapport à s en s = T on obtient t Y Ak B = 0 c’est-à-dire rg[B, AB, . . . , An−1 B] < n.
Réciproquement si rg[B, AB, . . . , An−1 B] < n il existe Y ∈ Rn tel que t Y Ak B = 0 pour tout
RT
k et donc t Y e(T −s)A B = 0. On a alors, pour tout u continue, t Y 0 e(T −s)A Bu(s)ds = 0.
RT
3) Si on note E(u) = (1/2) ku(t)k2 dt on a
0
Z T
E(u) = E(ū) + ht (e(T −s)A B)G−1 v, u(s) − ū(s)ids + E(u − ū)
0
soit Z T
E(u) = E(ū) + hG−1 v, e(T −s)A B(u(s) − ū(s))ids + E(u − ū).
0
D’où le résultat.
Exercice 5
Enoncé
1) On pose pour n ∈ N,
d
X
f (n) = λnk .
k=1
Démontrer que f ne prend que des valeurs entières et qu’il existe p ∈ N∗ tel que pour tout
n ∈ N assez grand
f (n + p) = f (n).
2) Démontrer que les λk sont des racines de l’unité ou sont nulles.
Eléments de correction
1) On peut supposer que les λk sont non-nulles (sinon on met en facteur une puissance de
X). On introduit A la matrice compagnon associée à P . Son polynôme caractéristique est P
et ses valeurs propres sont les λk , comptées avec multiplicité. On a donc
d
X
f (n) = λnk = tr(An ).
k=1
Comme A est à coefficients entiers on voit que f ne prend que des valeurs entières.
D’autre part, d’après Cayley-Hamilton Ad = a1 Ad−1 + · · · + ad Id où les ak sont entiers et donc
An+d = a1 An+d−1 + · · · + ad An . Par conséquent pour tout n ∈ N
f (n + d) = a1 f (n + d − 1) + · · · + ad f (n)
La suite f (n) est bornée (disons par M ), prend des valeurs entières et vérifie une relation de
récurrence linéaire (à coefficients constants). Elle est déterminée par d valeurs consécutives ;
mais comme ([−M, M ] ∩ Z)d est fini, il existe n0 ∈ N et p ∈ N∗ tel que
On observe que si
pL
1 1−λk
si λp 6= 1, 1
PL lp
k limL→∞ L l=0 λk = limL→∞ L 1−λpk
=0
si λp = 1, 1
PL lp
k limL→∞ L l=0 λk = 1
et mλ la multiplicité de λ
= Pd λn (définition de f )
k=1 k
f (n)
n
= P
λ∈J mλ λ (d’après ce qui précède)
et donc
X
∀ n ≥ n0 , mλ λn = 0.
λ∈J c
Exercice 6
Enoncé
c) En déduire que s’il existe une partition d’un rectangle, de côtés la longueur respectives a, b,
en carrés, alors a/b ∈ Q.
d) Démontrer que s’il existe une partition d’un carré de côté de longueur 1, en carrés, alors
ces carrés sont de côtés rationnels.
Eléments de correction
a) La famille {a, b} est libre sur Q et peut être complétée en une base sur Q. Il existe donc une
forme Q-linéaire ϕ ∈ K ∗ : K → Q telle que dans la base (a, b, ∗), ϕ prend la forme (1, −1, ∗).
et chaque carré Ci est (modulo les bords) une union disjointe de certains Rk . Soit K le Q-
espace vectoriel de dimension finie engendré par les xk , yk , a, b. En supposant a/b ∈
/ Q, on
peut introduire la forme linéaire du a) et µ construite comme en b). D’après b) on a donc
P
µ(R) = i µ(Ci ) et toujours par b)
X
−1 = ϕ(a)ϕ(b) = ϕ(Ci )2 .
i
Remarquons que les ϕ(Ci ) sont réels (dans Q) et donc (ϕ(Ci ))2 ≥ 0. On obtient donc −1 ≥ 0
ce qui est absurde.
d) On procède comme précédemment mais avec le choix suivant pour ϕ. Etant donné ci la
longueur d’un des côtés de ϕ qu’on suppose irrationnel, on construit ϕ de façon que ϕ(1) = 0
et ϕ(ci ) = 1.
Exercice 7
Enoncé
Montrer que l’ensemble des réels x pour lesquels g(x) est défini et vérifie
est une union finie d’intervalles dont la somme l(λ) des longueurs li (λ) vérifie
n
1X
l(λ) = mk .
λ k=1
Eléments de correction
Si on note ck (λ) les racines de l’équation g(x) = λ on a
n
X
l(λ) = (ck (λ) − xk ).
k=1
En multipliant g(x) − λ par (x − x1 ) · · · (x − xn ) on voit que les ci (λ) sont les racines de
n
Y n
X n
X
0=λ (x − xk ) − mk (x − xl ).
k=1 k=1 l=1,l6=k
Exercice 8
Enoncé
Soit un polynôme
n
X
P (x) = ak x k
k=0
à coefficients réels dont les zéros sont réels. Démontrer que pour tout 1 ≤ k ≤ n − 1,
Eléments de correction
Exercice 9
Enoncé
1.a) Soit une suite (xn )n∈N de réels positifs telle que pour tous n, m ∈ N,
xn+m ≤ xn + xm .
1.b) Soient (yn ) une suite positive telle que pour tous n, m ∈ N∗
n2 m2
yn+m ≤ yn + ym + n,m
(n + m)2 (n + m)2
où on suppose que (n,m )n,m est une suite positive telle que
lim n,m = 0.
n,m→∞
U1 , . . . , Un , . . .
2.a) Démontrer que la suite (1/n)E(Xn ) converge vers une limite que l’on notera L.
Eléments de correction
1.a) Notons L = inf n≥1 (xn /n). Soit > 0 et q tel que L ≤ xq ≤ L + . Pour tout n ∈ N, on
fait la division euclidienne de n par q: il existe m tel que n = mq + r, 0 ≤ r < q. On a alors
xn ≤ mxq + xr
d’où
xn qm xq 1
L≤ ≤ + max xj
n n q n 0≤j≤q−1
1
≤ (L + ) + max xj
n 0≤j≤q−1
ce qui donne
L ≤ (xn /n) ≤ L + 2
et il n’est pas difficile de voir que y2n tend vers 0. Cela suggère de procéder de la façon
suivante. Notons Ak (k ∈ N) (la couronne dyadique) :
Ak = [2k , 3 × 2k ] ∩ N.
Pour tout k, Ak ∩ Ak+1 6= ∅ et
[
N∗ = Ak .
k≥0
l0 2 l00 2
yl ≤ 2 yl0 + 2 yl00 + l0 ,l00 .
l l
Notons uk = maxn∈Ak yn et ˜k = maxn,m∈Ak n,m . L’inégalité précédente montre que pour
λ = 3/4 il existe k0 tel que pour k ≥ k0
et
N
X −k0
uN ≤ λN −k0 uk0 + λj−1 ˜N −j .
j=1
(n)
2.b) On essaie de majorer la variance de Xn+m /(n+m) : en notant Xm := fm (Un+1 , . . . , Un+m )
on a
2
Xn+m ≤ Xn2 + (Xm
(n) 2 (n)
) + 2Xn Xm .
(n)
Les variables aléatoires Xn et Xm sont indépendantes et on a donc
2
E(Xn+m ) ≤ E(Xn2 ) + E((Xm
(n) 2 (n)
) ) + 2E(Xn )E(Xm ).
(n)
Comme Xm et Xm ont même loi on a
2
E(Xn+m ) ≤ E(Xn2 ) + E(Xm
2
) + 2E(Xn )E(Xm )
et donc en notant Yn = Xn /n
2 n2 2 m2 2nm
E(Yn+m )≤ 2
E(Y n ) + 2
E(Ym2 ) + E(Yn )E(Ym ).
(n + m) (n + m) (n + m)2
n m
On a donc en posant An,m := −(E(Yn+m ))2 + ( n+m E(Yn ) + n+m
E(Ym ))2
n2 m2
V ar(Yn+m ) ≤ V ar(Y n ) + V ar(Ym ) + An,m .
(n + m)2 (n + m)2
On sait que lim E(Yn ) = L ; en particulier pour tout δ > 0 il existe N tel que pour tout
k ≥ N , L ≤ E(Yk ) < L + δ. Par conséquent, pour tout m, n ≥ N on a
n m
L≤ E(Yn ) + E(Ym ) < L + δ
n+m n+m
et donc
An,m < (L + δ)2 − L2 ≤ 3δ(1 + L)
si δ est suffisamment petit. On a donc
lim An,m = 0.
n,m→∞
lim V ar(Yn ) = 0.
n→∞
Exercice 10
Enoncé
Quels sont les idéaux maximaux de l’anneau des fonctions continues C 0 ([0, 1]) qui sont stricte-
ment inclus dans C 0 ([0, 1])?
Eléments de correction
avec a ∈ [0, 1]. Si un idéal I n’est pas de cette forme, on montre qu’il existe un recouvrement
fini de [0, 1] par des ouverts V1 , ..., Vn et des fonctions f1 , ..., fn dans I telles que, pour tout
i, fi ne s’annule pas sur Vi , et on en conclut que la fonction inversible
Exercice 11
Enoncé
x̄ = {gxg −1 , g ∈ G}
et on dit que x est ambivalent si x−1 ∈ x̄ (cette propriété ne dépend pas de l’élément choisi
dans une classe x̄). On note encore ρ(x) le nombre d’éléments g ∈ G tels que x = g 2 .
3) Montrer que le groupe alterné A4 des permutations paires à 4 éléments ne vérifie pas cette
dernière propriété.
Eléments de correction
donc
X X |G|
ρ(x)2 = = |G|α,
x∈G x ambivalent
|x̄|
où α est le cardinal recherché.
Remarque : il n’est pas attendu que le candidat connaisse a priori la relation entre le cardinal
de la classe de conjugaison d’un élément x et celui du sous-groupe des éléments commutant
avec x.
2) Supposons que
X X
ρ(x)2 = γ(x).
x∈G x∈G
P
D’après la première question, x∈G γ(x) = α|G| et, par ailleurs, γ(x) = |G|/|x̄|, donc
X X 1
γ(x) = |G| = |G| |{x̄, x ∈ G}| .
x∈G x∈G
|x̄|
Donc
α = |{x̄, x ∈ G}|
et G est ambivalent. La réciproque est analogue.
3) Si x ∈ A4 est une permutation circulaire avec un point fixe (disons qui permute les éléments
(a, b, c)), les éléments σ ∈ S4 tels que σxσ −1 = x−1 sont impairs (par exemple la transposition
(ab)). Donc x est ambivalent dans S4 , mais pas dans A4 .
Exercice 12
Enoncé
Eléments de correction
donc l’application
3x + 85 cos x
x 7→
x−α
a une limite non nulle en α, et égale à 3 en +∞. Donc t(x) tend vers −∞ en α et vers +∞
en +∞. Sa bijection réciproque est donc bien définie sur R, et l’on vérifie qu’elle est une
solution de l’équation différentielle, qui prolonge la solution locale initiale.
Exercice 13
Enoncé
Eléments de correction
On commence par constater que les sous-espaces propres d’un endomorphisme f ∈ F sont
stables pour tous les f 0 ∈ F. Dès lors, les restrictions des f 0 à ces sous-espaces propres sont
diagonalisables, puisqu’elles annulent un polynôme scindé non nul dont toutes les racines sont
simples. Par récurrence sur la dimension, on en déduit qu’il existe une base qui diagonalise
simultanément tous les endomorphismes de la famille. Dans une telle base, si g est un endor-
morphisme diagonal de valeurs propres distinctes, et si f ∈ F, il suffit de choisir un polynôme
P qui envoie exactement l’ensemble des valeurs propres de g sur l’ensemble des valeurs propres
de f pour avoir f = P (g).
Exercice 14
Enoncé
R∞
Soit f : R+ → C de classe C 1 , telle que 0 |f 0 | < ∞. Montrer que
X Z ∞
f (n) et f
n≥0 0
P cos ln n
Quelle est la nature de ln n
?
Eléments de correction
ak = e−π/4+2kπ , bk = eπ/4+2kπ
Exercice 15
Enoncé
1) Justifier, par un calcul au premier ordre au voisinage de x ∈ R2 , que la dérivée par rapport
au temps, de l’accroissement de l’aire par ϕt en x et en t = 0 est
∂v1 ∂v2
(x) + (x).
∂x1 ∂x2
Déterminer une méthode numérique approchée pour calculer ϕt (x) quand t est petit, qui
préserve l’aire au sens de la question précédente.
Eléments de correction
1) On a
ϕt (x + ξ) = ϕt (x) + dϕt (x) · ξ + o(kξk).
Au premier ordre, un petit carré au voisinage de x est donc envoyé sur un parallélogramme,
et l’aire est multipliée par det ϕt (x). On vérifie que d(det)(I) est la trace, après quoi on voit,
en permutant les dérivées temporelle (en t) et spatiale (en x1 , x2 ) :
d
det dϕt (x)|t=0 = tr dv(x).
dt
2) Avec l’exemple proposé, cette quantité est nulle. Si t est petit, on peut faire l’approximation
Mais
det dEt (x) = 1 + t2 cos x1 6= 1,
ce qui signifie (par un raisonnement analogue à celui de la première question) que, si t 6= 0,
Et ne préserve pas l’aire. En revanche, on voit que la variante
a un déterminant jacobien égal à 1, ce qui permet d’espérer qu’il s’agit d’une meilleure ap-
proximation de ϕt (x).
Exercice 16
Enoncé
h ◦ f ◦ h−1 = T où T : x 7→ x + 1.
[On pourra se ramener au cas où f (0) > 0 et chercher un v : R → R∗+ , f -équivariant c’est-à-
dire tel que f∗ v = v.]
Eléments de correction
ṽ = (1/h0 ) × (v ◦ h).
2.a) On doit résoudre h0 (x)v(x) = 1 et donc h0 (x) = 1/v(x). Posons
Z x
1
h(x) = dt.
0 v(t)
C’est une application C ∞ strictement croissante et il faut vérifier qu’elle établit une bijection
de R → R ou de façon équivalente que limx→±∞ = ±∞. Or
et donc
y 0 (t) = (h∗ v)(y(t)).
Avec le difféomorphisme de la question précédente, on voit que y 0 (t) = 1, y(0) = h(x0 ) qui
s’intègre facilement !
3) On peut toujours supposer f (0) > 0 car sinon on remplace f par s ◦ f ◦ s−1 où s : x 7→ −x
(l’application ainsi construite reste strictement croissante).
h∗ (f∗ v) = 1 = h∗ v
si bien que
(h−1 ◦ f ◦ h)∗ 1 = 1.
Mais cette dernière relation impose que
d −1
(h ◦ f ◦ h) = 0
dx
c’est-à-dire que h−1 ◦ f ◦ h est une translation x 7→ x + α. En conjuguant par l’application
x 7→ αx on obtient le résultat voulu.
Exercice 17
Enoncé
1) Soient (xn ) et (yn ) deux suites réelles périodiques de périodes a et b. Soit d le PGCD de a
et b. Montrer que si xn = yn pour a + b − d entiers consécutifs, alors x = y.
xn T n et yn T n .
P P
Indication: on pourra introduire les séries n n
Eléments de correction
1) Soient F et G les séries précédentes, qui sont convergentes par périodicité. On peut
supposer que xn = yn pour n = 0, 1, ..., a + b − d, puisque si xn = yn pour n ≥ n0 , on a égalité
pour tout n par périodicité. La suite x étant a-périodique, on a
P (T )
F (T ) = ,
1 − Ta
pour un polynôme P de degré au plus a − 1. De même
Q(T )
G(T ) = ,
1 − Tb
avec deg(Q) < b. Le polynôme 1 − T d divise à la fois 1 − T a et 1 − T b , on a
R
F −G= ,
S
où R est un polynôme de degré < a + b − d: si
1 − T a = A(1 − T d ) et 1 − T b = B(1 − T d ),
poser R = P B − QA et S = (1 − T d )AB.
donc f (t + n/b) = g(t + n/b) pour tout n. Comme c’est vrai pour chaque t ∈ [0, 1/b[ et qu’on
a égalité sur [0, ab + 1 − 1
b
> 1b ], on a f = g.
Exercice 18
Enoncé
tout élément non nul s’écrit comme un produit d’éléments irréductibles, de façon unique si
on néglige l’ordre des facteurs et la multiplication par des éléments inversibles.
On précise qu’un élément est dit irréductible si ses seuls diviseurs sont les inversibles et
l’élément fois un inversible.
Par exemple, −239 + i = (1 + i)(3 + 2i)4 est une décomposition en facteurs irréductibles.
Eléments de correction
et en déduire que
Y X
(aj + ibj ) = (réel > 0) exp i arctg(bj /aj ) .
j j
Pour commencer, on peut vérifier que 1 + i et 3 + 2i sont bien irréductibles. Ceci résulte du
fait que si N (z) = z z̄, on a :
On en tire que les inversibles sont exactement les 1, i, et que 3 + 2i et 3 − 2i sont premiers
entre eux. Par contre, 1 + i et 1 − i sont associés au sens où l’on passe de l’un (irréductible)
à l’autre (irréductible) en multipliant par un élément inversible, soit −i.
π 1 1
= 4.arctg − arctg .
4 5 239
Exercice 19
Enoncé
Soit A ∈ Mn (C).
(ii) A = Id +N où N n = 0.
2) On suppose A à coefficients rationnels. Montrer qu’il existe une matrice B ∈ Mn (Q) telle
que A = B 2 .
Eléments de correction
1) Il faut montrer qu’une matrice de valeurs propres toutes nulles est nilpotente. On peut
la trigonaliser avec des zéros sur la diagonale. Il est clair que sa puissance n-ième est nulle.
Réciproque: si λ 6= 1, on a
A − λ Id = (λ − 1) Id +N
qui est inversible.
2) On peut choisir
B = (Id +N )1/2 .
Plus précisément, on a envie de définir
X α
Id + N r.
r≥0
r
Pour α = 21 , c’est
1 1
Id + N − N 2 + · · · .
2 8
La formule
1
((Id +N ) 2 )2 = Id +N
est valable car les coefficients obtenus en développant 1, 1, 0, 0, 0, · · · sont les mêmes que ceux
obtenus en élevant au carré la série entière sur R.
Exercice 20
Enoncé
n
T r(un ) tn et montrer qu’elle coincide
P
Indication : on pourra considérer la série entière n>0
avec log det(Id −tu)−1 sur un voisinage de zéro.
Eléments de correction
Il s’agit de montrer que chaque valeur propre de u est de module ≤ 1. Suivant l’indication,
on considère:
dim(V )
Y
−1
t 7→ det(Id −tu) = (1 − tλi )−1 ,
i=1
bien définie dans le disque |t| < 1/ρ, où ρ = max |λi | (avec la convention 1/0 = +∞). Son
logarithme [complexe ; considérer seulement la série entière sinon] est
dim(V ) dim(V )
X X X tn X dim(V X) tn
log(1 − tλi )−1 = λni = λni ,
i=1 i=1 n>0
n n>0 i=1
n
la série entière de l’indication. L’hypothèse entraı̂ne que cette série a un rayon de convergence
≥ 1. Pourtant, si ρ = |λi | > 1, on aurait une divergence de la fonction pour t approchant
1/λi . On a donc ρ ≤ 1.
Remarque : si u trigonalisable sur R, on peut prendre n pair et majorer par positivité |λi | ≤ 1.
Exercice 21
Enoncé
1) Soit (x)n≥1 une suite réelle. Montrer que si elle converge vers l ∈ R, elle converge aussi
logarithmiquement vers l :
1 X xk
→ l.
log(n) 1≤k≤n k
2) Soit (cn ) la suite définie par c0 = 1 si l’écriture de n (en base 10) commence par un 1, et 0
sinon.
1
P
La suite n 1≤k≤n ck est-elle convergente ?
Eléments de correction
1) C’est essentiellement identique au cas classique de la limite de Cesaro, bien connu (mais pas
explicitement au programme). Par linéarité, on peut supposer que l = 0 car la suite constante
égale à 1 tend logarithmiquement vers 1. La conclusion dans ce cas est alors immédiate, par
l’argument classique.
2) Si n = 2.10k − 1 = 1999 · · · 9, la moyenne est au moins 1/2 : les (n + 1)/2 nombres de 10k à
n commencent par 1. Si n = 10k −1 = 999 · · · 9, il y a au moins 8.10k−1 nombres inférieurs [à k
chiffres] qui ne commencent pas par 1. La moyenne est donc majorée par environ 2/10 = 1/5.
Il n’y a donc pas convergence.
3) Si K = blog10 (n)c (le nombre de chiffres de n, moins 1), la somme à calculer, avant de
diviser par le logarithme de n, est :
min{n,2.10K −1}
X X 1 X 1
k
+ .
10 + j j
0≤k≤K 0≤j<10k j=10K
RK
2.10
dt
Le second terme est un O(1) : comparer avec t
= log(2). Pour chaque k (= nombre de
10K
P 1
R 1 dx
chiffres après le 1), la somme 10k +j
se compare aussi à une intégrale : c’est 0 1+x à
0≤j<10k
une erreur majorée par le sup de l’oscillation de la fonction (décroissante) x → 1/(1 + x) sur
un intervalle de longueur 10−k , qui vaut 1/(10k + 1) ≤ 10−k . Finalement, la somme est
X
(K + 1) log(2) + O( 10−k ) + O(1) = blog10 (n)c log(2) + O(1).
k
Exercice 22
Enoncé
sommes des coefficients sont calculés dans le corps Z/pZ, c’est-à-dire modulo p.
|f |−s où f parcourt l’ensemble des polynômes unitaires sans facteur carrés.
P
2) Soit ζ2 (s) := f
Montrer que:
ζ(s)
ζ2 (s) = .
ζ(2s)
Indication: en ignorant les questions de convergence, on pourra réécrire ces sommes comme
des produits en admettant le fait que tout polynôme unitaire s’écrit de manière unique [à
l’ordre près] comme un produit de polynômes unitaires irréductibles.
Eléments de correction
1) On a
X pd 1
ζ(s) = =
d≥0
p ds 1 − p.p−s
2) On montre que
Y 1
ζ(s) = .
P irr.unit.
1 − |P |−s
Cela résulte de l’existence et l’unicité de la décomposition en produit d’irréductibles. En effet,
on a
Y X X −s
|P |−ns = |f | .
P n≥1 f
1−z 2
De l’identité 1 + z = 1−z
appliquée aux z = |P |−s , on tire l’égalité désirée.
1 − px2 X
= ad x d ,
1 − px d≥0
où ad est le nombre de polynômes unitaires sans facteur carré de degré d. En développant le
terme de gauche (série géométrique), on trouve que pour chaque d > 1, on a ad = pd − pd−1 ,
d’où le résultat en divisant par pd .
Exercice 23
Enoncé
2
1) Montrer qu’il n’existe pas de fonction rationnelle g(x) ∈ R(x) telle que g(x)e−x soit une
2
primitive de e−x .
H(x, exp(g(x))) = 0
Eléments de correction
u0 v − uv 0 − 2xuv = v 2
d’où v | uv 0 , d’où v|v 0 (car u ∧ v = 1) et donc v = 1. Finalement, u0 − 2xu = 1 n’a pas de
solution polynomiale pour des raisons de degré.
2) Par hypothèse, il existe un entier n > 0 et des fractions rationnelles ai ∈ R(x) telles que
X
eng + ak ekg = 0
0≤k<n
sur l’intervalle considéré, privé des pôles des fractions rationnelles. Considérons une telle
relation pour n minimal. En dérivant la relation, et en divisant par ng 0 (qui est non nulle car
g est non constante), on obtient
X a0 + ak .kg 0
k
eng + 0
ekg = 0.
k
ng
a0k + ak .kg 0
Par minimalité de n, on a donc = ak pour tout k. Soit a = a(x) ∈ R(x) un des
ng 0
ak non nul. D’après ce qui précède, on a l’égalité, dans R(x),
a0
g0 = λ ,
a
avec λ ∈ R∗ . (En l’occurrence, c’est (n − k)−1 mais peu importe.) Or, le terme de droite est
de la forme
X cα
,
α
x − zα
où les zα ∈ C sont les racines et pôles de a et les cα 6= 0. (Calcul usuel de dérivée logarithmique,
en factorisant la fraction rationnelle sur C.)
Une telle égalité est impossible : si z est l’un des zα , on a g(x) = h(x)/(x − z)m pour un
m ∈ N>0 (avec h(z) ∈
/ {0, ∞}) et
g0 h −m −mh c a0
g 0 = g.
= + · · · = + · · · 6 = + · · · = λ .
g (x − z)m x − z (x − z)m+1 x−z a
En bref : la dérivée d’une fraction rationnelle n’a jamais un comportement en 1/x au voisinage
de 0.
Exercice 24
Enoncé
Soit
Y 1
P (x) = ,
k≥1
1 − xk
c’est-à -dire la limite du produit
n
Y
Pn (x) = (1 − xk )−1
k=1
lorsque n → +∞.
π2
On admettra que ζ(2) = 6
.
Eléments de correction
1) Pour |x| < 1, on peut regarder
n
X
log Pn (x) = log(1 − xk )−1 .
k=1
y r /r est majoré en valeur absolue par |y| 1 + |y| + |y 2 | + · · · , on a
P
Comme − log(1 − y) =
r>0
| log(1 − y)| ≤ 2|y| pour |y| ≤ 21 . Pour |x| < 1, on a |xk | ≤ 1
2
à partir d’un certain rang donc
| log(1 − xk )| converge.
P
k>0
p(n)xn , où p(n) est la valeur limite de pr (n), qui est clairement le
P
On a donc P (x) =
n
nombre de façons d’écrire n comme une somme d’entiers non nuls (sans prendre en compte
l’ordre des facteurs).
2) On a
X
k −1 x 1 x2 1 x3
P (x) = exp log[(1 − x ) ] = exp + + + · · · ,
k>0
1 − x 2 1 − x2 3 1 − x3
1 x x2 x3
P (x) = exp ( )( + + 2
+ ···)
1 − x 1 2(1 + x) 3(1 + x + x )
1 X x 1 X xk
> log(P (x)) > ,
1 − x k>0 k 2 1 − x k>0 k 2
et immédiatement:
ζ(2)
P (x) = exp (1 + o(1)) .
1−x
(La minoration est suffisante pour avoir la convergence normale.)
pc
3) Posons c = ζ(2). Si l’on considère xn = 1 − n
, on a
r −n
√
c
pn ≤ 1 − exp cn(1 + o(1)) =
n
√ √ √
= exp ( cn + O(1)) + cn(1 + o(1)) = exp 2 cn(1 + o(1)) .
x2
La première égalité est un développement limité du log (c’est-à-dire x +et la seconde est
2
)
une simple réécriture. Le choix de xn est naturel: si on dérive exp c/(1 − x) /xn , on a un
zéro lorsque n(1 − x)2 = xc, soit (1 − x)2 = xc/n, dont 1 − nc est presque solution (x très
p
proche de 1).
Exercice 25
Enoncé
Soit n ≥ 2.
1) Montrer que le nombre moyen de points fixes d’une permutation de {1, · · · , n} est 1.
2) Calculer l’écart-type.
Eléments de correction
2) On a
X X X
E(F 2 ) = E(Fi Fj ) = E(Fk2 ) + 2 E(Fi Fj ).
i,j k i<j
Or, Fk2 = Fk donc E(Fk2 ) = 1/n et
Finalement,
2 n n 2
E(F ) = + =2
n 2 n(n − 1)
pour n ≥ 2. Ainsi, la variance est E(F 2 ) − E(F )2 = 1 et l’écart-type, sa racine carrée, est
également égal à 1.
Exercice 26
Enoncé
1) Soit X une variable aléatoire de moyenne nulle, à valeurs réelles dans un intervalle [a, b].
Montrer que pour tout t ∈ R, on a
− a)2
2 (b
E(exp(tX)) ≤ exp t .
8
2) Soient X1 , · · · , Xn des variables aléatoires indépendantes, telles que Xi soit à valeurs dans
l’intervalle [ai , bi ]. Montrer que pour tout s > 0, on a:
!
2s2
X
P (Xi − E(Xi )) ≥ s ≤ exp − P 2
.
i i |b i − a i |
3
3) En déduire que la probabilité de tirer au moins 4
de ”face” en N lancers de pile ou face
est majorée par exp(−N/8). Que donnerait l’inégalité de Tchebychev ?
Eléments de correction
soit encore, en mettant tout dans l’exponentielle, par exp(f (λ)), où λ = t(b − a) et
On a f (0) = 0 (c’est trivial) mais aussi f 0 (0) = 0 et f ”(y) ≤ 1/4 car c’est le produit z(1 − z)
µey
pour z = 1−µ+µey
. Par la formule de Taylor, on a
0 λ2 00
f (λ) = f (0) + λf (0) + f (l)
2
pour un 0 ≤ l ≤ λ et, finalement,
λ2 1
tX
E(e ) ≤ exp × .
2 4
On obtient le résultat.
P
2) Soit S = i Xi . On peut supposer E(Xi ) = 0 : cela ne change pas les bi − ai . On a, pour
chaque t, s > 0 :
P (S ≥ s) = P (etS ≥ ets ) ≤ e−st E(etS ),
par l’inégalité de Markov. Ce dernier terme est, par indépendance, égal au produit
2
−st
Y
tXi −st
Y t 2
e E(e ) ≤ e exp (bi − ai )
i i
8
kb − ak2 2
−st + t
8
4s
soit le plus petit possible. On trouve immédiatement t = kb−ak2
et la majoration demandée.
3) La moyenne est 21 N et on prend s = 14 N . On obtient le résultat demandé, bien meilleur
que celui donné par l’inégalité de Tchebychev, linéaire en N −1 .
Exercice 27
Enoncé
Deux joueurs A et B effectuent des lancers consécutifs d’une pièce non biaisée. A gagne si
F F P sort avant F P P , et B gagne si F P P sort avant F F P .
Indication : on pourra considérer la série entière des cardinaux des lancers faisant gagner A
au n-ième lancer, la série analogue pour B et enfin celle pour laquelle personne ne gagne, puis
établir trois relations entre ces séries.
Eléments de correction
On trouve
1 + 2xZ(x) = Z(x)(1 + x3 + x3 (1 − x))
z3
d’où, en factorisant, que an est le coefficient de z n dans la série (1−z)3 (1+z)
.
Comme 1 7
1 8 8
− 12 z + 18 z 2
= + ,
(1 − z)3 (1 + z) 1+z (1 − z)3
et que
1 1
[z n ] 3
= (n + 1)(n + 2),
(1 − z) 2
on trouve que
z3 1 2 1
[z n+1 ] = n − (1 − (−1)n )
(1 − z)3 (1 + z) 4 8
est l’entier le plus proche de n2 /4. La probabilité demandée est donc équivalente à n2 /2n+2 .
1
(On trouve bien 8
pour n = 3 et n = 4.)
Enoncé
Soient X = [−1, 1]n , A = C 0 (X, R), f1 , ..., fn+1 ∈ A et > 0. Montrer qu’il existe g1 , ..., gn+1
sans zéro commun, telles que
Eléments de correction
On se convainc que X peut être recouvert par N ≤ C/rn boules euclidiennes de rayon r/M ,
où C est une constante qui ne dépend pas de r petit. En effet, le nombre minimal de boules
est majoré par le nombre maximal de points de X distants au moins de r. Les boules de
rayon r/2 centrées en ces points sont disjointes. En écrivant que la somme des volumes de
ces boules est majorée par le volume de X, on obtient l’estimation cherchée.
C0
Par ailleurs la boule euclidienne Bn+1 (0) dans Rn+1 ne peut pas être recouverte par rn
boules
de rayon r pour des r arbitrairement petits, comme de nouveau un simple argument de volume
le montre.
Donc, quand r ≤ est assez petit il existe un point z ∈ Bn+1 (0) qui ne soit pas dans l’image
de (ϕ1 , ..., ϕn+1 )(X). Alors la fonction g(x) = ϕ(x) − z n’a pas de zéro, et ses composantes
gi (x) = ϕi (x) − zi n’ont pas de zéros communs. De plus pour tout i,
|zi | ≤ kzk ≤ ,
donc
sup |fi − gi | ≤ 2.
X
Exercice 29
Enoncé
1) Existe-t-il deux fonctions rationnelles non constantes x(t), y(t) ∈ C(t) telles que
x2 (t) + y 2 (t) = 1 ?
les trois bissectrices d’un triangle quelconque se coupent en un même point car il
en est ainsi pour un nombre fini de triangles.
Indication: on pourra utiliser une variante, à énoncer, du fait qu’un polynôme de degré au
plus n ayant n + 1 racines est nul.
3) (facultatif) Existe-t-il deux fonctions rationnelles non constantes x(t), y(t) ∈ C(t) telles
que x3 (t) + y 3 (t) = 1?
Eléments de correction
1−t2
, 2t
1) Le point 1+t2 1+t2
est sur le cercle unité. Interprétation géométrique via la droite de
pente t passant par (−1, 0) ou paramétrisation de cosinus et sinus via la tangente de l’arc
moitié; cf. question suivante. (Il en résulte qu’il existe une infinité de points du cercle unité
à coordonnées rationnelles.)
Soit n ≥ 1 un entier et
X
P (x, y) = aij xi y j
0≤i,j≤n
Démonstration du lemme.
Ecrivons
P (x, y) = cn (x)y n + cn−1 (x)y n−1 + · · · + c0 (x),
où les ci (x) sont de degré ≤ n. Fixons j. Le polynôme P (xj , y) a n + 1 racines donc ses
coefficients sont nuls: cn (xj ) = · · · = c0 (xj ) = 0. Ceci est vrai pour chaque xj . On a donc
cn (x) = · · · = c0 (x) = 0 à nouveau pour des raisons de degré.
Pour faire le lien avec le problème géométrique, il suffit de montrer qu’il existe un polynôme
P (x, y) à coefficients réels satisfaisant la condition suivante: si ABC est le triangle dont les
sommets sont de coordonnées A = (0, 0), B = (0, 1) et C = (u, v) avec 0 < u < 1 et v > 0,
les trois bissectrices s’intersectent en un même point si et seulement si on a P (a, b) = 0,
où a = tan( 21 BAC)
[ et b = tan( 1 ABC).
2
[ Cela résulte du lemme et du fait que l’on peut
tout exprimer en des fractions rationnelles en a, b: les coordonnées du point d’intersection
(xAB , yAB ) des bissectrices en A et B en fonction de a et b, les coordonnées (u, v) et enfin les
coefficients de l’équation de la bissectrice en C.
L’appartenance de (xAB , yAB ) à cette dernière se traduit donc (pour a 6= b, sans quoi c’est
d’ailleurs trivial car le triangle est isocèle) sous la forme d’une équation:
yAB (a, b) − v(a, b) = λ(a, b) xAB (a, b) − u(a, b) (1).
En mettant cette expression, qui est dans Q(a, b), au même dénominateur, cela revient bien
à une égalité du type annoncé.
b ab
En écrivant y = ax = (1 − x)b on trouve immédiatement xAB (a, b) = a+b
et yAB = a+b
. Les
coordonnées (u, v) de C sont obtenues en écrivant y = a2 x = (1 − x)b2 , où a2 = tan(Â) et
2a
b2 = tan(B̂). Finalement, comme a2 = 1−a2
, et de même pour b2 , on trouve
b(1 − a2 ) 2ab
u(a, b) = , v(a, b) = .
(a + b)(1 − ab) (a + b)(1 − ab)
Lorsque a 6= b, la pente λ(a, b) de la bissectrice en C est
1 1 1 + ab
tan π + (Â − B̂) = ,
2 2 b−a
via
1 tan(x) + tan(y)
tan π + x = 1/ tan(x) et tan(x + y) = .
2 1 − tan(x) tan(y)
Pour vérifier que 64 triangles suffisent, il faut montrer que le degré de P est au plus 8 en
chacune des variables.
Sans effectuer le calcul exact, on voit que l’équation (1) donne un polynôme de degré au
plus 7 en chaque variable. (Cela résulte du fait que l’on peut trivialement majorer les degrés
des numérateurs et dénominateurs d’une somme de deux fractions rationnelles.) Le résultat
demandé en découle, et il suffit de le tester sur 64 triangles.
Notons que si on effectue précisément le calcul jusqu’au bout, on obtient bien une démonstration
du théorème, sans avoir besoin de le traiter ”seulement” sur des exemples.
Exercice 30
Enoncé
Soient n ≥ 3 et A1 , · · · , An les sommets d’un polygone régulier à n côtés inscrit dans un cercle
centré en l’origine. Pour tout point P du plan, on considère la somme
n
X
P A2i .
i=1
Indication de solution
Eléments de correction
Exercice 31
Enoncé
Soit f une fonction positive, continue partout et dérivable deux fois en 0, de limite nulle en
±∞, telle que
f (x) = 1 ⇔ x = 0
et Z
x2 f (x)dx < +∞
R
Indication: on donne Z
−x2 √
e 2 x2 dx = 2π.
Eléments de correction
1) Comme f est continue et vaut 1 seulement en 0, on en déduit que f (x) < 1 pour x 6= 0.
Les fonctions
x 7→ (f (x))n x2
De plus f (x)n x2 tend, pour tout x, vers 0. Le théorème de convergence dominée peut être
appliqué et donne limn→∞ An = 0.
2) D’abord f 0 (0) est nulle car f atteint son maximum en 0. De plus α = −f 00 (0) est la limite
de la quantité
1 − f (x)
2
x2
qui est toujours positive. Donc α ≥ 0.
On va fixer un > 0, choisir un η > 0 tel que f soit entre deux paraboles de dérivée seconde
proche de −α à près. Au-delà de ±η la majoration exponentielle ci-dessus sera utilisée, et
sur [−η, η] on utilisera le théorème de convergence dominée pour exprimer l’intégrale comme
une intégrale de gaussienne.
Intéressons-nous à η n
α− 2
Z
Cn = 1− x x2 dx
−η 2
(cette quantité majore l’intégrale sur [−η, η] de f n x2 ).
√
Par le changement de variable x = u/ n on a
Z η √n n
1 α − u2
Cn = √ √
1− u2 du.
n n −η n 2 n
Or pout tout t la quantité (1 − t/n)n converge vers e−t et
t
n ln 1 − ≤ −t = ln(e−t )
n
est continûment dérivable en α. Il vient donc que, à partir d’un n assez grand
√
√ 2π 5√
n nCn ≤ √ + + 9α− 2 2π
α α
On revient à An
√ √
Z Z
n 2
n nAn = (f (x)) x dx + n n (f (x))n x2 dx.
|x|<η |x|≥η
tend vers 0 et devient plus petit que à partir d’un certain rang.
√
√ 2π 5√
n nAn ≤ √ + + 9α− 2 2π + .
α α
En faisant de même avec la partie minoration de (13) on a que, à partir d’un certain rang
√
√ 2π 5√
n nAn ≥ √ − − 9α− 2 2π − .
α α
Exercice 32
Enoncé
Les réels an et bn vérifient, ∀n, 0 ≤ an < bn ≤ 1, les intervalles [an , bn [ sont deux à deux
disjoints et
[
[an , bn [= [0, 1[.
n
1) Montrer que
X
(bn − an ) = 1.
n
(on dit que l(A) est la longueur de A). Montrer que l(A) est bien définie (ne dépend pas du
choix des ai , bi ).
Eléments de correction
Traitons d’abord le cas A = [0, 1[ (en montrant que la limite est 1, ce qui montrera que
la limite ne dépend pas des an , bn ). Si on note AN = ∪N
n=0 [an , bn [ et BN +1 = AN +1 \AN et
B0 = A0 , alors chaque BN est une union finie d’intervalles semi-ouverts disjoints
BN = ∪K k k
k=1 [αN , βN [
N
Mais les [αnk , βnk [ forment une partition de [0, 1[ et en vertu de la question 1) leur somme vaut
1. (Remarque: nous n’avons manipulé que des longueurs d’unions finies pour lesquelles les
notions intuitives d’additivité sont admises, on peut éventuellement les montrer).
D’abord si on note
un = l(∪N
n=0 [an , bn [)
et si
0 0
un = l(∪N N
n=0 [an , bn [) et vn = l(∪n=0 [an , bn [)
∀N, ∃N 0 (n ≥ N 0 ⇒ vn ≥ uN ).
0
Fixons N et abrégeons K = KN et AN = ∪K k
k=1 [ck , dk [. On note Cn = An ∩ [ck , dk [ (pour
k = 1 . . . K). On remarque que pour n fixé les Cnk sont disjoints et que la somme de leurs
longueurs est plus petite que l(A0n ). Remarquons également que (k fixé)
D’après la remarque du début de cette question (qui s’adapte à A = [ck , dk [) il vient que la
limite des longueurs des l(∪ni=0 Cik ) (à k fixé et n tendant vers l’infini) est dk − ck . En sommant
sur tous les k on voit que
K
X
lim vn ≥ (dk − ck ) = uN .
k=1
Exercice 33
Enoncé
Dans la suite on utilise comme norme sur les matrices la norme euclidienne canonique de
RN ×N .
1) Soit A une matrice symétrique fixée. On suppose que toutes ses valeurs propres sont
distinctes. Décrire toutes les matrices symétriques B de norme 1 qui maximisent la quantité
kAB − BAk2 .
2) Les matrices A et B sont tirées aléatoirement: Chaque coefficient sous la diagonale est tiré
1
indépendamment de tous les autres et vaut -1 avec probabilité 2
et +1 avec probabilité 12 . La
diagonale est tirée de la même manière. Les coefficients au-dessus de la diagonale sont des
copies afin d’obtenir des matrices symétriques. Calculer
E kAB − BAk2
et
E kAAk2 .
3) On note λmax et λmin les valeurs propres maximale et minimale de A (ce sont des variables
aléatoires). Montrer que
E (λmax − λmin )2 ≥ 2(N − 1).
Eléments de correction
1) On commence par remarquer que la norme proposée ne change pas lorsque l’on fait un
changement de base orthonormale, par exemple en remarquant qu’elle provient du produit
scalaire T r(At B). Si A = P t ΛP avec P orthogonale et Λ la matrice diagonale portant les
valeurs propres de A dans l’ordre croissant, on note alors Bλ = P BP t (la matrice (symétrique)
exprimant B dans la B.O.N adaptée à A). Par abus de notation, on appelle bij les coefficients
de Bλ . La somme de leurs carrés est toujours 1 car B est de norme 1. On veut maximiser
X
kΛBλ − Bλ Λk2 = (λi − λj )2 b2ij .
i,j
Cette somme est maximale lorsque les seuls bij non nuls sont en face du maximum possible
pour (λi − λj )2 (c’est une combinaison convexe de réels (positifs) (λi − λj )2 ). Or, comme on
a classé λ1 < · · · < λN , seuls b1N et bN 1 sont non nuls. Ils sont égaux (symétrie) et valent
√
alors 2/2 ( = ±1).
On note v1 , . . . , vN les vecteurs propres de A. On peut donc décrire les matrices qui maximisent
√
la quantité donnée: Il y en a deux en faisant varier = ±1. Elle envoie v1 sur 2/2vN et vN
√
sur 2/2v1 et tous les autres vi sur 0.
Notons aussi que le maximum est (λmax − λmin )2 . Et cela reste vrai même si les valeurs
propres de A ne sont pas toutes distinctes.
où les γk sont des variables ±1 proba 1/2 indépendantes de toutes les autres et remplacent
les termes A1 (k)B2 (k) et −A2 (k)B1 (k) pour tous les k ≥ 3. Il y a en tout 2(N − 2) = 2N − 4
telles variables.
= 2 + 2 + 2N − 4 = 2N
Donc l’espérance du carré d’un terme hors diagonale est 2N . (il y a N 2 − N tels coefficients).
On procède de même pour la norme au carré de A2 . Cette fois les termes diagonaux ne sont
pas nuls, ils valent exactement N . Les termes en dehors de la diagonale ont une espérance de
leur carré valant N (c’est encore plus simple que ci-dessus, il ne reste que deux vecteurs A1
et A2 à considérer). Et enfin
Exercice 34
Enoncé
Soit un (n ∈ Z) une suite de nombre réels à support fini. On définit fu sur [−1/2, 1/2] par
X
fu (t) = un e−2iπnt .
R1 R1
1) Exprimer 0
f (t)dt et 0
|fu (t)|2 dt en fonction des un .
σ2 = m2 (um + um+1 )2 ,
P
R1
σ̂ 2 = 0
sin(2πt)2 |fu (t)|2 dt.
On suppose que
X X
(um − um−1 )(um−1 − um−2 ) ≥ (1 − ) (um − um−1 )2 .
Montrer que s
1 X
σσ̂ ≥ u2m . (15)
1 − 12
3) Pour N ≥ 2 on définit
2N
uN
n =
N +n
(Il s’agit d’une suite à support fini dépendant de N . Ce N n’est pas une puissance.)
Donner des expressions simples pour les quantités suivantes et en donner un équivalent
X
AN = u2n ,
BN = σ̂ 2 ,
X
CN = n2 u2n .
Eléments de correction
R1
1) On a facilement 0
fu (t)dt = u0 (intégrales d’exponentielles complexes de période 1, seule
la puissance 0 reste).
On remarque que |z|2 = z z̄ et on écrit (toutes les sommes sont finies et les un sont réels).
Z 1 XXZ 1 X X
fu (t)fu (t)dt = uk ul e2iπt(l−k) dt = uk ul = u2n .
0 k l 0 k=l
On peut écrire
X X
u2m = u2m (m − (m − 1))
Puis en changeant les indices, on trouve, (toutes les sommes sont finies, bien sûr)
X X X
u2m = m(u2m − u2m+1 ) = m(um + um+1 )(um − um+1 ).
Il s’agit d’un produit scalaire entre les suites m(um + um+1 ) et (um − um+1 ), on applique
Cauchy-Schwartz et on a
X 2 X X X
u2m ≤ m2 (um + um+1 )2 (um − um+1 )2 = σ 2 (um − um+1 )2 .
Si on admet (16) on a
X 2 4
u2m ≤ σ2 σ̂ 2
4 − 2
qui est ce qui est demandé.
Montrons (16). Il est commode d’introduire ukn = un−k . La suite uk est la décalée de la suite
u de k positions vers la droite. Il nous faut montrer
ku−1 − u1 k2 ≥ (4 − 2)ku1 − u0 k2 ,
On écrit
ku−1 − u0 k2 = ku1 − u0 k2
et
X
u−1 − u0 , u0 − u1 = (um − um−1 )(um−1 − um−2 ) ≥ (1 − )ku1 − u0 k2
ku−1 − u1 k2 ≥ (4 − 2)ku1 − u0 k2 .
2N
X 2N 2N
= e iπt(2N −m) −iπtm
e = eiπt + e−iπt = (2 cos(πt))2N .
m=0
m
Attention c’est bien cos(πt) et non pas cos(2πt).
2N
R
Il vient, par la question 1 que fu dt = N
et donc la formule qui servira par la suite
Z 1
2N 2N
(2 cos(πt)) dt = .
0 N
On a Z
4N
AN = fu2 =
2N
dont un équivalent est (Stirling)
1
. AN ∼ 24N √
2πN
Pour le calcul de σ̂ 2 on remarque que sin(2πt)2 = 4 cos(πt)2 − 4 cos(πt)4 ce qui donne (on note
c = cos(πt))
Z 1 Z
2 2 4N 4 4N 4N +2 1 4N + 2 1 4N + 4
BN = σ̂ = 4c (2c) − 4c (2c) = (2c) − (2c)4N +4 = −
0 4 2N + 1 4 2N + 2
dont un équivalent est
4N + 2 1 (4N + 4)(4N + 3) 4N + 2 4N + 4 1
BN = 1− 2
= 2
∼ 24N √ .
2N + 1 4 (2N + 2) 2N + 1 4(2N + 2) N 2πN
Enfin, on remarque que la fonction fu0 s’écrit
X
fu0 = −2iπne−2iπnt un .
Ce qui donne
4N − 2
2 1 4N
CN = 16N −
2N − 1 4 2N
dont un équivalent est (on fait comme pour BN )
N
CN ∼ 4 × 24N √ .
2πN
BN CN
On remarque que l’on a A2N
tend bien vers 4. C’est plus fort que le résultat de la question
2. Ici u2n dans la définition de CN joue le rôle de 12 (um + um+1 ) dans la définition de σ 2 . C’est
l’”optimalité” de la gaussienne discrète dans le principe d’incertitude.
Exercice 35
Enoncé
Dans tout cet exercice f est une fonction continue sur [0, 1] et n un entier destiné à tendre
vers l’infini.
1) Quelle est la limite (n → ∞) de
Z 1
n f (t)tn dt ?
0
2) Donner un équivalent de Z 1
f (t) (cos(2πt))2n dt
0
Eléments de correction
R1
1) La limite est: f (1). On note An (f ) = n 0
tn f (t)dt. La fonction An est linéaire en f . Si
f est constante An (f ) = n/(n + 1)f (1). Montrons que si f (1) = 0 alors An (f ) tend vers 0.
Cela aura démontré le résultat en écrivant
On a
1−η 1 1
Z Z Z Z
n n
n n
f (t)t dt ≤ M (1 − η) et f (t)t dt ≤
t dt ≤ tn dt = ≤ .
0 1−η 1−η 0 n+1
Une rapide investigation graphique fait comprendre que les points importants sont 0, 1/2
et 1, car ailleurs la fonction cos(2πt)2n écrase exponentiellement la fonction f . On note
M = max |f (t)| et soit > 0 et η un module d’uniforme continuité associé à . On va
regarder la partie entre 0 et 1/4, les autres parties de l’intégrale se comporteront de la même
manière.
D’abord on a Z 1
2n 1 2n 1
(cos(2πt)) dt = 2n ∼√ .
0 2 n πn
En effet, il suffit d’écrire cos(2πt) = 12 (e2iπt + e−2iπt ) et de développer le binôme de Newton.
La seule intégrale qui n’est pas nulle est celle correspondant au coefficient 2n
n
(et l’équivalent
est donné par la formule de Stirling).
et on a Z 1/4
An − f (0) 1 1 2n ≤ |f (t) − f (0)| (cos(2πt))2n dt
42 2n n
0
Z η Z 1/4
2n
≤ (cos(2πt)) dt + 2M (cos(2πη))2n dt
0 η
On note que par rapport à la question précédente, la constante n’est plus des valeurs ponctuelles
R
de f mais f (t)dt.
Exercice 36
Enoncé
On appelle dérangement de taille n ≥ 1 une permutation σ de l’ensemble J1, nK telle que pour
tout i σ(i) 6= i. On appelle D(n) le nombre de dérangements de taille n.
n!
1) Montrer que D(n) est le plus proche entier de e
.
2) On note
X
S(n) = (σ)
σ dérangement
(la somme des signatures des dérangements de taille n). Donner une expression simple de
S(n).
3) Pour m ≥ 1, on note Dm (n) le nombre de permutations de taille n qui n’ont aucun cycle
de taille inférieure ou égale à m. Donner une expression simple de
X Dm (n)
fm (t) = 1 + tn .
n≥1
n!
4) En déduire, pour m fixé, que pour tout N et tout 0 < γ < 1 il existe un n ≥ N tel que
Dm (n) ≥ γ n n!
Eléments de correction
1) On peut commencer par chercher une formule pour l’entier le plus proche de n!/e
X (−1)k X ∞
n! k n!
X (−1)k
= n! = (−1) + n! .
e k
k! k≤n
k! k=n+1
k!
Le premier terme de la somme est un entier. Le second est n! fois la somme d’une série
alternée dont la valeur absolue est toujours plus petite que celle du premier terme. Le second
terme est donc plus petit (en valeur absolue) que n!/(n + 1)! = 1/(n + 1) < 1.
n−1 X
t
X (−1)k
= n! + n! .
t=1 k=0
k!
Le terme k = 0 apparait en tout n − 1 fois, le terme k = 1 apparait n − 1 fois également, le
terme n − 1 ≥ k ≥ 1 apparait n − k fois.
" n−1
# " n−1 #
X(−1)k X (−1)k
D(n + 1) = n! + n! −1 × (−1)0 /0! + (n − k) = n! (n − k)
k=0
k! k=0
k!
" n−2 n−1
# " n−2
#
X (−1)u X (−1)k X (−1)u (−1)n−1
= n! +n = n! (n + 1) +n
u=0
u! k=0
k! u=0
u! (n − 1)!
n−2
X (−1)u
= (n + 1)! + (−1)n−1 n2 .
u=0
u!
Or les trois derniers termes de (19) quand on remplace par n + 1 sont
S(n) = (−1)n−1 (n − 1)
(pour n ≥ 0)
3) La fonction fm est une série entière de rayon de convergence au moins 1 car Dm (n) ≤ n!.
Elle vaut 1 en 0. Elle est strictement positive sur [0, 1] car les coefficients Dm (n) sont positifs.
Elle est C ∞ sur ] − 1, 1[.
On écrit l’équation de récurrence (comme ci-dessus, on choisit des cycles de taille > m)
n+1
X n
Dm (n + 1) = (l − 1)!Dm (n + 1 − l)
l=m+1
l − 1
Le coefficient
Dm (n + 1)
(n + 1)
(n + 1)!
0
est le n-ième coefficient de fm .
Le coefficient
n−m
X D(u)
u=0
u!
fm (t) fm (t)
est le (n − m)-ième coefficient de 1−t
. C’est aussi le n-ième coefficient de 1−t
× tm .
0 fm (t)tm
fm (t) = .
1−t
Soit, au moins sur t ∈ [0, 1[,
0
fm (t) tm 1
= = −(1 + t + t2 + · · · + tm−1 ) + .
fm (t) 1−t 1−t
On intègre et on trouve
mais la constante C doit être nulle car fm (0) = 1 (Convention Dm (0) = 1 qui rend possible
la formule de récurrence).
Au final
1 − t+ t22 +···+ tmm
fm (t) = e .
1−t
Cette formule est démontrée pour l’intervalle [0, 1[ mais comme les deux fonctions sont
dévelopables en série entière de rayon au moins 1, elle est valable sur tout ] − 1, 1[.
Mais dans ce cas la série définissant fm serait de rayon de convergence au moins 1/γ > 1 en
particulier fm (1) serait fini. Or la fonction
1 − 2 m
t+ t2 +···+ tm
e
1−t
diverge en t = 1 (tend vers +∞ en 1− ). Absurde.
Exercice 37
Enoncé
n | 1n + 2n + · · · + (n − 1)n .
Eléments de correction
1) Par le théorème de Lagrange an−1 ≡ 1[n] pour tout a premier avec p, car a est inversible
dans Z/nZ et car l’ordre du groupe des inversibles est n − 1. Donc la somme considérée vaut
1 + 1 + · · · + 1 + 1 ≡ n ≡ 0 modulo n.
Modulo n seul le terme l = 0 reste dans la somme et vaut −k n car n est impair. Donc n
divise bien la somme. Tous les entiers impairs vérifient la propriété. Ce sont les seuls comme
on va le voir.
Maintenant n est pair de la forme n = 2s m avec s > 0 et m impair. On se demande quel est
le reste modulo 2s de k n .
s−1
Si k est impair alors k 2 ≡ 1[2s ]. En effet le groupe des inversibles de Z/2s Z est de cardinal
2s−1 (i.e. les nombres impairs) et par le théorème de Lagrange on conclut. Il vient que
k n ≡ 1[2s ] car n est multiple de 2s−1 .
s
Si k = 2l est pair, on a que n ≥ 2s et donc k n = 2n ln est divisible par 22 . Donc k n ≡ 0[2s ].
On en conclut que
n s
1n + 2n + · · · + (n − 1)n ≡
[2 ]
2
car il y a exactement n/2 nombres impairs entre 1 et n − 1.
Si n divisait 1n + 2n + · · · + (n − 1)n alors cette somme serait congrue à 0 modulo 2s (qui divise
n) et on aurait n/2 ≡ 0[2s ] et 2s+1 diviserait n ce qui est contradictoire avec la définition de
s.
Exercice 38
Enoncé
On commence un jeu avec nb > 0 boules bleues et nr > 0 boules rouges. On lance une pièce
dont une face est bleue et l’autre rouge. Lorsque le lancer de la pièce donne bleu, on enlève
une boule bleue, de même lorsque le lancer donne rouge. La probabilité de lancer bleu est p
et celle de lancer rouge 1 − p. On appelle T (k) le nombre total de boules restantes au bout
de k étapes.
2) On appelle K0 le nombre d’étapes avant la fin du jeu. Dans le cas où nb = nr = K, montrer
que
2K X K
1 2K
E[K0 − 2K] = 4 k .
2 k=1
K + k
Eléments de correction
1) On va noter N = nb + nr = T (0).
Après nb + nr = N opérations l’une des deux catégories (rouge ou bleue) sera éliminée, et il
restera un certain nombre de boules de l’autre catégorie. Après N opérations, si on note k le
nombre de lancers donnant la couleur bleue, il va rester
nb − k boules bleues, si k ≤ nb ,
nr − (N − k) boules rouges, si N − k ≤ nr .
Soit
nb − k boules bleues, si k ≤ nb ,
k − nb boules rouges, si k ≥ nb .
Comme on a toujours (nb − k)2 = (k − nb )2 et que la probabilité d’avoir k tirages bleus est
pk (1 − p)N −k Nk . Il vient que l’espérance de T (N )2 est
N
2
X
k N −k N
E[T (nb + nr ) ] = p (1 − p) (k − nb )2 .
k=0
k
On voit que
N N
0
X
k N −k N 00
X
k N −k N
P (1) = 1, P (1) = kp (1 − p) , P (1) = k(k − 1)p (1 − p) .
k=0
k k=0
k
Par ailleurs,
P (1) = 1, P 0 (1) = N p, P 00 (1) = N (N − 1)p2 .
Soit
E[T (nb + nr )2 ] = P 00 (1) + (2nb − 1)P 0 (1) + n2b = N (N − 1)p2 − (2nb − 1)N p + n2b
2) On suppose qu’il reste k boules (rouges ou bleues importe peu, on va supposer qu’il reste
des bleues) après N = 2K étapes.
On commence par montrer que l’espérance du nombre d’étapes, après 2K tirages, pour finir
le jeu est exactement 2k.
Si k = 0, c’est fini.
(il faut tirer k − 1 bleues parmi les l + k − 1 premières étapes et tirer une bleue finale).
Exercice 39
Enoncé
1) Soient A et B deux matrices symétriques définies positives. Montrer qu’il existe une unique
matrice C symétrique telle que
B = AC + CA
Montrer que C est définie positive.
2) Décrire toutes les matrices A et C de taille 2, symétriques et définies positives, telles que
AC + CA ne soit pas définie positive.
Eléments de correction
1) On note b0ij les coefficients de B après changement de base orthonormée qui diagonalise A.
On note c0ij les coefficients de C dans cette même base. On a nécessairement
Il reste à voir que C est définie positive. On sait que toute matrice symétrique définie positive
a des coefficients diagonaux strictement positifs. En effet,
Si on appelle a00ij et b00ij les coefficients de A et B dans une base orthonormée qui diagonalise
C alors on a
b00ii = a00ii 2γi
où γi sont les valeurs propres de C. Comme les a00ii et les b00ii sont strictement positifs, il en va
de même de γi .
2) Pour décrire toutes les matrices demandées, on suppose d’abord A diagonale. Si A n’a
qu’une seule valeur propre, alors A est une homothétie de rapport λ et AC + CA = 2λC est
définie positive. Pour la même raison C ne peut pas être diagonale.
Quitte à diviser par la plus petite valeur propre de A et par le coefficient (1, 1) de C on cherche
des matrices de la forme
! !
1 0 1 α
A= , λ > 0 et C = , α 6= 0.
0 1+λ α β
Pour que C soit définie positive il faut et il suffit que son déterminant et sa trace soient positifs
(somme et produit des valeurs propres). Cela s’écrit
1 + β > 0 et β − α2 > 0.
On calcule maintenant
!
2 α(2 + λ)
AC + CA = .
α(2 + λ) 2(1 + λ)(α2 + γ)
Comme la trace de cette dernière matrice est positive, elle ne peut avoir deux valeurs propres
négatives. Pour qu’elle ne soit pas définie positive il faut et il suffit que son déterminant soit
négatif ou nul. Ce qui s’écrit
Soit, en fixant λ et α
α2 λ2
γ≤ .
4(1 + λ)
Si on note
4(1 + λ)
τ =γ ∈]0, 1],
α 2 λ2
les matrices A et C telles que AC + CA ne soit pas définie positive sont celles pour lesquelles
il existe des réels α 6= 0, λ > 0, τ ∈]0, 1] et t1 , t2 > 0 ainsi qu’une matrice orthogonale P tels
que
!
1 0 1 α
A = t1 P t P et C = t2 P t
α 2 λ2
P.
0 1+λ α α2 1 + τ 4(1+λ)
λ = (λ2 − t1 )/t1
où λ2 est la plus grande valeur propre de A. à une symétrie près P est fixée par la base
de diagonalisation de A. Puis, t2 est le coefficient (1, 1) de C dans cette base (il ne dépend
pas du signe du déterminant de P ) enfin α et τ se déduisent de manière unique du reste des
coefficients de C dans cette base.
Exercice 40
Enoncé
On considère les matrices aléatoires suivantes (de taille N ≥ 2): A est tirée en choisissant
une position dans chaque colonne, on y place un 1 et tous les autres coefficients sont nuls. La
matrice B est tirée avec deux éléments par colonne égaux à 1 et les autres nuls. La matrice
C est tirée avec un élément hors diagonale égal à 1 par colonne. La diagonale est à 1 et tous
les autres coefficients sont nuls. À chaque fois les colonnes sont tirées indépendamment. On
précise que l’on tire uniformément les matrices parmi l’ensemble des matrices qui conviennent.
2) Montrer que la probabilité d’inversibilité de B est plus petite que 2N pN et que cela tend
vers 0 à l’infini (en N ). (On rappelle la formule donnant le déterminant d’une matrice et la
définition du permanent
P Q
Det(A) = σ(σ) i aσ(i)i
P Q (21)
P erm(A) = σ i aσ(i)i
où σ parcourt les permutations de taille N et (σ) désigne la signature d’une permutation).
3) On appelle D(k) le nombre de permutations de J1, kK sans point fixe et m(k) la somme de
leurs signatures. Donner une formule de l’espérance du déterminant et du permanent de C
faisant intervenir ces quantités.
(on admet que k!/e − 1/2 < D(k) < k!/e + 1/2 ).
Eléments de correction
1) Les matrices A inversibles sont celles dont la position des 1 forme une permutation. Il y a
N ! telles matrices et le nombre total de matrices possibles est N N . On a donc
N!
pN = .
NN
2) Comme le déterminant d’une matrice B inversible est un entier (non nul), il vient que
E[| Det(B)|] ≥ P (B inversible). Majorons donc cette espérance.
" # " # N
X Y X Y 2
E[| Det(B)|] = E (σ) bσ(i)i ≤ E bσ(i)i = N ! = 2N pN .
σ i
σ i
N
Car l’espérance d’un produit est le produit des espérances quand les variables sont indépendantes
(le point important a été de fixer le σ).
3) On développe les deux espérances demandées en somme portant sur σ (comme ci-dessus),
et on range les σ en classes dépendant de leur ensemble de points fixes (alors σ n’a pas de
points fixes sur le complémentaire: c’est un dérangement du complémentaire). Il y a Nk choix
possibles du support de dérangement (sans points fixes) et une fois le support de dérangement
de taille k fixé, on a " # k
Y 1
E cσ(i)i = .
i
N −1
Il vient
N k
X N 1
E [P erm(C)] = 1 + D(k)
k=1
k N −1
et
N k
X N 1
E [Det(C)] = 1 + m(k) . (22)
k=1
k N − 1
(On a singularisé le 1 au début des deux formules, il provient de σ = Id. Noter que m(1) =
D(1) = 0 car il n’y a pas de dérangement de taille 1.)
4) Au vu de l’encadrement demandé, on remarque que l’on peut soustraire une constante (un
nombre fini de fois pendant le calcul ) sans changer l’encadrement. Par exemple, on peut
ajouter 1 ou retrancher 1 à D(k) et cela ne change la somme que de plus ou moins
X N 1 k 1
≤ (1 + )N
k
k N − 1 N − 1
On remplace donc D(k) par k!/e. Quitte à retrancher le 1 au début et à multiplier par e qui
ne change que les constantes c1 et c2 , on s’intéresse à la quantité
N k X N k−1
Y N −m N −1 l−1
X N 1 N X Y N −1−m
k! = = .
k=1
k N − 1 k=1 m=0
N − 1 N − 1 l=0 m=0
N − 1
On peut montrer que les termes avec l > (N − 1)/10 seront négligeables. On procède ainsi:
9 l−N/10
αlN ≤ 10
(les premiers facteurs pour m < (N − 1)/10 sont majorés par 1, et les autres
par 9/10 et on met à la bonne puissance). La somme de tous ces termes αlN pour l allant de
(N − 1)/10 jusqu’à l’infini serait ainsi plus petite que 10.
−cx ≤ ln(1 − x) ≤ −x
où c est la pente de la corde joignant les points (9/10, ln(9/10)) et (1, 0). On en déduit que
(on prenant le log des αlN ) que
l(l − 1) l(l − 1)
−c ≤ ln(αlN ) ≤ − .
2(N − 1) 2(N − 1)
Soit
l(l−1) l(l−1)
e−c 2(N −1) ≤ αlN ≤ e− 2(N −1)
Exercice 41
Enoncé
M f : N≥1 → R
définie par
n
1X
M f (n) = f (k).
n k=1
On peut se restreindre aux fonctions [1, n] → R, pour chaque n. Dans la base δ1 , · · · , δn des
masses de Dirac (qui ne sont non nulles qu’en un point et valent 1 en ce point), la matrice de
M est une matrice triangulaire inférieure dont la diagonale est (1, 12 , 13 , · · · , n1 ). En particulier:
(2) l’espace propre associé à la valeur propre 1 est Rδ10 où δ10 = 1 (fonction constante),
(3) les autres droites propres Rδ20 , · · · , Rδn0 sont dans Vect(δ2 , · · · , δn ), avec des valeurs propres
de valeur (absolue) < 1.